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Le sens des textes classiques au Moyen Âge
Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité Collection dirigée par Catherine Gaullier-Bougassas
Le sens des textes classiques au Moyen Âge Transmission, exégèse, réécriture
édité par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo
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© 2022, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise without the prior permission of the publisher. D/2022/0095/123 ISBN 978-2-503-59846-8 E-ISBN 978-2-503-59847-5 DOI 10.1484/M.RRA-EB.5.127487 Printed in the EU on acid-free paper.
Préface
Le processus de transmission, appropriation et réinvention, parfois glorieux et parfois tourmenté, des ouvrages classiques latins à travers le Moyen Âge a fait l’objet de maints travaux collectifs aussi bien que d’entreprises en solitaire, grâce aux soins d’experts de philologie et de littérature classiques et médiévales, d’histoire des bibliothèques, de paléographie et d’histoire de l’art, ou encore de philosophie et d’histoire de la pensée. S’il est impossible de rappeler la valeur et l’influence même des plus importantes de ces enquêtes, amorcer un panorama des pistes de recherche développées par certaines d’entre elles – celles dont les contributions rassemblées ici se rapprochent le plus – pourra jeter un rayon de lumière sur les raisons qui animent ce volume et les quelques nouveautés qu’il apporte, tant au niveau des travaux particuliers que grâce à leur intégration dans un ensemble cohérent. La postérité des ouvrages classiques constitue en soi un filon d’importance extraordinaire pour les études concernant la période médiévale, mais comme les traces des textes des Anciens peuvent émerger un peu partout dans les documents du Moyen Âge, nombreuses sont les disciplines qui s’en occupent, chacune avec son angle d’attaque. Des copies, des fragments, des attestations de ces ouvrages se rencontrent dans les listes de livres des abbayes, des cathédrales, des princes et des personnes privées, juxtaposés aux produits des époques et des genres les plus divers, et parfois physiquement réunis avec eux sous une même couverture : ainsi les textes classiques se taillent une place dans les enquêtes sur l’histoire des institutions et dans les répertoires des manuscrits d’un lieu spécifique, d’une région, d’une bibliothèque donnée1, ou méritent l’attention des paléographes et des codicologues en raison de leur matérialité, de certains phénomènes particuliers de leur production et de leur
1 À peu près dans tout catalogue de bibliothèque médiévale d’une certaine importance apparaissent au moins un ou deux textes classiques, mais ce sont évidemment les collections les plus riches en ce domaine ou contenant des ouvrages rares qui retiennent l’attention des chercheurs ; pour un panorama de la documentation disponible à ce sujet, on consultera le volume 3.1 du répertoire de B. Munk Olsen cité à la note 5. Parmi les études d’ensemble de grandes bibliothèques hébergeant un bon nombre d’œuvres classiques, on citera, à titre d’exemples, celles consacrées aux abbayes de Lobbes, Pontigny et Le Bec : F. Dolbeau, « Un nouveau catalogue des manuscrits de Lobbes aux xie et xiie siècles. I. Présentation et édition du texte », Recherches Augustiniennes, 13 (1978), p. 3-36 et « II. Commentaire et tables », Recherches Augustiniennes, 14 (1979), p. 191-248 ; M. Peyrafort-Huin, La bibliothèque médiévale de l’Abbaye de Pontigny (xiie-xixe siècles). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, avec la collaboration de P. Stirnemann et une contribution de J.-L. Benoit, Paris, 2001 ; L. Cleaver, « The Monastic Library at Le Bec », dans A Companion to the Abbey of Le Bec in the Central Middle Ages (11th-13th Centuries), éd. B. Pohl et L. L. Gathagan, Leyde et Boston, 2017, p. 171-205.
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aspect2. Mais les thèmes typiques de l’époque classique sont passés aussi à travers le filtre des écrits de ceux qui les ont réutilisés et adaptés à une sensibilité nouvelle, ce qui fait que les recherches sur certaines figures intellectuelles du Moyen Âge réservent une attention particulière à leur connaissance de l’héritage ancien ; cela vaut également pour les enquêtes qui font état de la richesse culturelle d’une période historique ou d’un milieu particulier, ou encore pour celles qui, s’intéressant aux productions artistiques médiévales, y détectent le remploi de motifs et matériaux d’origine classique3. Mais les textes antiques ne font pas seulement leur apparition dans les études médiévales les plus diverses : ils ont évidemment encouragé la création de répertoires et de recherches, tant particulières que d’ensemble, qui se concentrent spécifiquement sur leur transmission et leur fortune, à des fins surtout philologiques et littéraires. Qu’il nous soit permis de les passer en revue rapidement à l’aide de quelques titres et de quelques noms que tout chercheur dans ce domaine va croiser à un moment ou à un autre de son parcours4. Si l’on aborde la question par son volet le plus concret, c’est-à-dire les manuscrits classiques eux-mêmes, il est à peine nécessaire de rappeler le monumental répertoire de B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, sur lequel
2 Nous nous limiterons à rappeler, là encore à titre d’exemple, le chapitre sur les manuscrits classiques (p. 240-258, par I. O’Daly) dans un recueil récent consacré au livre au xiie siècle, The European Book in the Twelfth Century, éd. E. Kwakkel et R. Thomson, Cambridge, 2018. Même s’il n’y a pas de section spécifique pour les textes classiques, on trouvera évidemment beaucoup de matériaux utiles dans le nouveau The Oxford Handbook of Latin Palaeography, éd. F. T. Coulson et R. G. Babcock, Oxford, 2020. 3 C’est surtout dans les études sur les auteurs « classicistes » du Moyen Âge, évidemment, que l’on trouve des approfondissements sur l’utilisation des textes anciens : par exemple Guillaume de Malmesbury (R. M. Thomson, William of Malmesbury, Woodbridge, 20032) ou Jean de Salisbury (A Companion to John of Salisbury, éd. C. Grellard et F. Lachaud, Leyde et Boston, 2014). Le cas peut-être le plus connu d’une recherche sur la culture d’une certaine période réservant une place importante à l’influence des classiques est le livre de C. H. Haskins, The Renaissance of the Twelfth Century, Cambridge, Mass., 1927. En ce qui concerne l’histoire de l’art, nous renvoyons, à titre d’exemple, au recueil Medioevo : il tempo degli antichi. Atti del Convegno internazionale di studi, Parma, 24-28 settembre 2003, éd. A. C. Quintavalle, Parme et Milan, 2006. 4 Pour plus d’informations bibliographiques, le lecteur pourra se reporter, au-delà des répertoires classiques comme l’Année Philologique ou Medioevo Latino, aux données rassemblées par R. Tarrant, « Transmission of Greek and Latin Literature », Oxford Bibliographies Online, 2018 (doi : 10.1093/ OBO/9780195389661-0302), et M. W. Herren, « Classics in the Middle Ages », Oxford Bibliographies Online, 2014 (doi : 10.1093/OBO/9780195396584-0110) ; ou, moins récemment, aux bibliographies incluses dans les recueils The Classical Tradition in the Middle Ages and the Renaissance. Proceedings of the First European Science Foundation Workshop on « The Reception of Classical Texts » (Florence, Certosa del Galluzzo, 26-27 June 1992), éd. C. Leonardi et B. Munk Olsen, Spolète, 1995, p. 199-274, et Medieval and Renaissance Scholarship. Proceedings of the Second European Science Foundation Workshop on the Classical Tradition in the Middle Ages and the Renaissance (London, The Warburg Institute, 27-28 November 1992), éd. N. Mann et B. Munk Olsen, Leyde, New York et Cologne, 1997, p. 197-251. Pour une orientation générale sur la réception du monde classique, voir par exemple A Companion to the Classical Tradition, éd. C. W. Kallendorf, Malden, Mass., et Oxford, 2007, ou le volume 7 des suppléments à la Neue Pauly, Die Rezeption der antiken Literatur. Kulturhistorisches Werklexikon, éd. Ch. Walde, en collaboration avec B. Egger, Stuttgart et Weimar, 2010.
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s’appuie désormais quiconque cherche à comprendre comment un texte donné a circulé au cœur de l’époque médiévale à travers l’Europe5 ; ou encore, le vaste catalogue des Manuscrits classiques latins de la Bibliothèque Vaticane, dont la réalisation, s’étalant sur plusieurs décennies, est le fruit de la collaboration d’une riche équipe d’experts longtemps dirigée par É. Pellegrin6 ; et l’un et l’autre de ces ouvrages a largement mis à profit les ressources formidables rassemblées par une institution essentielle pour les historiens des textes : l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes de Paris7. De manière complémentaire, les vicissitudes qu’un ouvrage classique a connues pendant les longs siècles écoulés entre l’effondrement du monde ancien et l’arrivée au port (pas nécessairement sûr) de la Renaissance, se clarifient à travers l’étude philologico-historique de l’ensemble de ses témoins, conservés ou non. Au fil du dernier siècle et demi au moins, après les efforts de pères fondateurs comme L. Traube ou G. Pasquali8, l’histoire des textes classiques s’est progressivement constituée en domaine autonome grâce à l’accumulation des travaux de nombreux chercheurs. Nous n’en mentionnerons ici que quelques-uns, qui ont laissé une empreinte sur plusieurs traditions manuscrites tout en ouvrant à la recherche de nouveaux chemins, tels que G. Billanovich et son école, ou encore L. D. Reynolds, R. H. Rouse et M. D. Reeve9. L’exemple le plus réussi de ce genre d’enquêtes est Texts and Transmission, recueil de brefs essais consacrés à la transmission des ouvrages de l’Antiquité latine
5 B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, Paris, 1982-2020, 5 tomes en 7 volumes ; le répertoire des manuscrits classiques latins conservés jusqu’à 1200 qui constitue le cœur de cet ouvrage a été régulièrement mis à jour par le même auteur dans la Revue d’histoire des textes entre 1991 et 2007. Plusieurs travaux concernant la circulation des ouvrages anciens sous forme de témoins complets ou de recueils d’extraits ont été rassemblés dans B. Munk Olsen, La réception de la littérature classique au Moyen Age (ixe-xiie siècle). Choix d’articles publié par des collègues à l’occasion de son soixantième anniversaire, Copenhague, 1995. 6 Manuscrits classiques latins de la Bibliothèque Vaticane, dir. É. Pellegrin, Paris, puis Cité du Vatican et Paris, 1975-2010, 3 tomes en 5 volumes. On mentionnera encore C. Jeudy et Y.-F. Riou, Les manuscrits classiques latins des bibliothèques publiques de France, t. 1, Agen-Évreux, Paris, 1989. 7 La même institution publie aussi un périodique spécifiquement consacré à l’histoire des textes, la Revue d’histoire des textes, dont une première série a paru entre 1971 et 2002 et une nouvelle a débuté en 2006 ; quelques volumes étaient déjà sortis entre 1953 et 1969 sous le titre de Bulletin d’information de l’IRHT. 8 Le statut de pionnier de L. Traube n’est certes pas à démontrer ; l’histoire des textes classiques n’était peut-être pas au centre de son activité, mais ses quelques essais à ce sujet (recueillis dans Vorlesungen und Abhandlungen, t. 3, Kleine Schriften, éd. S. Brandt, Munich, 1920, reprint 1965) suffisent à prouver son intérêt pour le thème. Pour G. Pasquali, l’allusion est évidemment à son livre Storia della tradizione e critica del testo, Florence, 1934. 9 Pour G. Billanovich – dont l’activité a apporté du nouveau aussi pour la littérature latine et italienne du Moyen Âge – nous ne rappellerons que le recueil posthume Itinera. Vicende di libri e di testi, éd. M. Cortesi, Rome, 2004, et la revue Italia medioevale e umanistica, fondée en collaboration avec d’autres chercheurs italiens en 1958. L. Reynolds, en plus de sa participation à des ouvrages fondamentaux que nous allons mentionner plus loin, doit être évoqué pour The Medieval Tradition of Seneca’s Letters, Oxford, 1965, exemple remarquable d’analyse aussi bien que de « narration » d’une tradition manuscrite. Plusieurs études de R. Rouse (dont une partie en collaboration avec M. Rouse) sont réunies dans les deux collections Authentic Witnesses : Approaches to Medieval Texts and Manuscripts, Notre Dame, Indiana, 1991, et Bound Fast with Letters. Medieval Writers, Readers, and Texts, Notre Dame, Indiana, 2013. Enfin, on peut se faire une idée de la production scientifique vaste et variée de M. Reeve par son recueil d’articles Manuscripts
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qui, bien que parfois dépassé par les recherches les plus récentes, reste un point de référence incontournable pour son approche de la matière aussi bien que comme réservoir d’indices et de pistes à approfondir10. La fortune d’un auteur ou d’un texte ancien, par ailleurs, se mesure aussi à son influence sur la culture et la littérature des époques successives, par les multiples facettes de ses remplois, les métamorphoses de ses contenus, les modalités de sa lecture et de son interprétation. C’est à ce type de réception que sont consacrés de grands travaux comme ceux de D. Comparetti, M. Manitius, E. R. Curtius ou R. R. Bolgar11, admirablement poursuivis aujourd’hui par les efforts de maints chercheurs, ou des entreprises comme le Catalogus Translationum et Commentariorum de P. O. Kristeller12, ou encore la série dans laquelle paraît le présent ouvrage. Du tableau que nous venons d’esquisser découle une conséquence banale aussi bien qu’irréfutable : la manière la plus authentique de représenter la vie des auteurs classiques dans l’Europe médiévale passe par la combinaison de toutes ces approches. Ainsi, dans la perspective la plus ambitieuse possible, la somme des efforts conjoints des chercheurs dans ce domaine pourra un jour retracer toute l’histoire des textes classiques, de leur naissance jusqu’à l’époque moderne, en amplifiant de manière exponentielle l’exemple représenté par Scribes and Scholars de L. D. Reynolds et N. G. Wilson, un véritable best-seller qui a su raconter par épisodes essentiels les voies selon lesquelles l’héritage écrit des Anciens s’est transmis, en combinant histoire politique et culturelle, philologie et littérature, péripéties de manuscrits particuliers
and Methods. Essays on Editing and Transmission, Rome, 2011, et par la bibliographie contenue dans le volume Latin Literature and Its Transmission. Papers in Honour of Michael Reeve, éd. R. Hunter et S. P. Oakley, Cambridge, 2016, p. 322-338. 10 Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, éd. L. D. Reynolds, Oxford 1983 (19862). Les données offertes par cette véritable encyclopédie du domaine sont souvent à compléter ou à mettre à jour à l’aide d’éditions critiques ou d’études spécifiques ; un volume qui s’inspire de ce recueil, mais qui inclura davantage de textes tardo-antiques, est en cours de préparation sous la direction de J. Stover. Un exemple excellent de présentation de l’histoire des textes latins, avec une attention marquée pour ses implications méthodologiques et adressé notamment aux étudiants, est le livre récent de P. Chiesa, La trasmissione dei testi latini. Storia e metodo critico, Rome, 2019. 11 On fait allusion notamment à D. Comparetti, Virgilio nel Medio Evo, Livourne, 1872 (reprint Milan, 2017) ; E. R. Curtius, Europäische Literatur und lateinisches Mittelalter, Bonn, 1948 ; R. R. Bolgar, The Classical Heritage and Its Beneficiaries, Cambridge, 1954 (reprint 1973 ; l’analyse s’étend ici au-delà du Moyen Âge) ; mais parmi les chercheurs cités, celui qui a donné la contribution la plus abondante à notre domaine est sans doute M. Manitius. En fait, en plus d’avoir prêté une attention constante aux connaissances classiques des auteurs médiévaux dans son chef d’œuvre Geschichte der lateinischen Literatur des Mittelalters, Munich, 1911-1931, 3 volumes, et d’avoir rassemblé les mentions de textes anciens dans les catalogues de bibliothèques médiévales dans Handschriften antiker Autoren in mittelalterlichen Bibliothekskatalogen, éd. K. Manitius, Leipzig, 1935, le savant allemand a consacré plusieurs enquêtes ponctuelles aux traces laissées par les ouvrages classiques dans les écrits du Moyen Âge, dont celles parues sur Philologus pendant les dernières années du xixe siècle. 12 La publication du Catalogus, fondé en 1945, ne débuta qu’en 1960 (les vicissitudes qui justifient ce retard sont détaillées par P. Kristeller lui-même dans la préface au premier volume, régulièrement réimprimée en tête de chacun des volumes suivants) ; l’entreprise, qui a atteint en 2020 son treizième volume (le douzième n’ayant cependant pas encore paru), a été ensuite dirigée par V. Brown et maintenant par G. Dinkova-Bruun.
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et de traditions manuscrites entières13. C’est dans cette tradition de fusion et de contamination des savoirs que nous aimerions inscrire le présent ouvrage. Notre collection d’études interroge la transmission et la réception des œuvres classiques au Moyen Âge avec une attention particulière pour les modalités matérielles de leur lecture et de leur exploitation, et pour leur influence sur la culture de régions et d’époques différentes. À l’égard du panorama que nous avons essayé de tracer plus haut, sa contribution majeure pourrait être celle d’offrir, à travers une sélection raisonnée d’enquêtes diverses par leur approche, par les textes auxquels elles s’intéressent et le contexte historico-culturel de référence, une synthèse des multiples perspectives selon lesquelles le macro-thème des ouvrages classiques au Moyen Âge peut être abordé. Philologie et histoire, critique littéraire et étude matérielle des vestiges du passé se combinent, quand on identifie les corruptions, les reformulations, les transformations que les mots des Anciens ont connues aux siècles médiévaux, et que l’on reconstruit les voies selon lesquelles ils ont migré d’un lieu à l’autre ; quand on se penche sur les documents qui en attestent la présence et la lecture à un endroit donné, et qu’on interroge les œuvres « récentes » qui se sont nourries de leurs anecdotes et de leur vision du monde. Ainsi, une intention commune parcourt chaque contribution et le volume tout entier, qui va de pair avec une tension constante entre le concept d’extrait et celui d’ensemble, la forme originelle d’une œuvre et ses adaptations, le dépouillement systématique et l’emprunt occasionnel, l’exploitation directe d’un texte et le recours à une foule d’intermédiaires, l’erreur d’interprétation tout court et les petites retouches qui s’accumulent au fil du temps. Tout cela nous dit comment les textes classiques ont survécu – ou, mieux, vécu à plein titre – pendant le Moyen Âge, et nous parle de la manière dont les médiévaux ont transformé leur exemple face à une réalité nouvelle. Les ouvrages classiques et médiévaux dont s’occupe ce volume appartiennent aux genres littéraires les plus divers, et bien que la langue de référence soit le latin, les allusions à la production vernaculaire, en français et en italien, ne manquent pas. La poésie joue un rôle de première importance, que soient reproduits ses schémas métriques et ses suggestions phonétiques, ou bien des images et des idées prêtes à la reformulation, ou encore des apophtegmes et des extraits qui acquièrent un sens nouveau dans un cadre littéraire original. Par ailleurs, c’étaient surtout les produits de la grande poésie classique qui attiraient l’attention des maîtres et des commentateurs, et une incursion dans l’univers des gloses et des pièces liminaires qu’ils ont inspirées acquiert une importance primordiale pour « photographier » la pensée des médiévaux et ses évolutions au fil des siècles. En même temps, les œuvres en prose ne sont pas passées sous silence, qu’il s’agisse de la fortune de textes qui ont eu une circulation intéressante ou de la réalisation de traités et compilations qui, ayant puisé significativement aux sources classiques, offraient déjà à leurs lecteurs 13 L. D. Reynolds et N. G. Wilson, Scribes and Scholars. A Guide to the Transmission of Greek and Latin Literature, Oxford, 20134 (19681). Le succès de ce livre est attesté par les rééditions de l’original anglais, ainsi que par les traductions en italien (1969), grec (1981), français (1984), espagnol (1986), japonais (1996), polonais (2008) et chinois (2016).
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un panorama de citations propres à en décourager, ou en tout cas à en conditionner, l’exploitation directe. À côté de la collection de pièces diverses et de l’ouvrage original, une forme littéraire qui fut l’une des plus typiques du Moyen Âge se taille alors une place exceptionnelle : le florilège, étiquette problématique et encore en cours de définition, qui s’adapte ici à des produits variés, de l’abrégement systématique proche de l’épitomé aux recueils pensés à des fins didactiques et moralisantes, jusqu’à des compilations plus ambitieuses, mélangeant poésie et prose dans une architecture complexe. Au-delà des circonstances particulières de leur naissance, de grands défis communs caractérisent la plupart de ces florilèges, tels que l’identité insaisissable de leurs auteurs, une structure qu’on a du mal à justifier d’une manière univoque, une genèse peut-être stratifiée, réalisée par accumulation de compilations plus anciennes dont on a perdu la trace ; ou encore, les problèmes liés à l’identification des bibliothèques qui en ont abrité les modèles et à l’étude des traditions manuscrites – celle de chaque recueil et de chacune de ses sources – qui sont « difficiles » en tant que lacunaires ou surabondantes et toujours explorées seulement d’une manière partielle. Symétriquement, les époques, les régions, les institutions et les milieux auxquels touche cet ouvrage ne peuvent qu’être les plus divers, bien que nous soyons loin d’épuiser l’ensemble des lieux et des temps dont il faudrait tenir compte pour comprendre la vie des textes classiques au Moyen Âge. L’Italie se place au début et à la fin de notre chaîne virtuelle d’exempla, car, si les écoles lombardes du viiie siècle contribuèrent plus que l’on ne pense à la survie de certains ouvrages et à la relance d’autres textes avant l’époque carolingienne, les échanges matériels et intellectuels qui eurent lieu en pleine Renaissance ont accéléré de manière exponentielle la circulation des textes et des idées. Un rôle intéressant est également joué par des réalités plus isolées en apparence, telles que le Mont-Cassin, célèbre pour son sursaut classicisant, et les centres monastiques autour du lac de Constance, dont l’amour pour la poésie, les mythes classiques et leur allégorisation ont produit des fruits remarquables pour les siècles à venir. C’est le Moyen Âge français, ou mieux anglo-français, qui se taille toutefois la part du lion. La plus grande partie des œuvres auxquelles nous nous intéressons, tant classiques que médiévales, a circulé ou a été réalisée au Nord de la France, notamment à l’âge d’or des cours, des universités, des cisterciens et des dominicains ; mais ce sont les relations qui ont préparé et accompagné ce triomphe qui nous intéressent le plus, les liens qui s’établirent entre centres et périphéries, au long des lignes de filiation des abbayes et des routes parcourues par les maîtres, à travers les dons des mécènes et les quêtes des érudits, dont les ouvrages suggèrent l’existence de bibliothèques aujourd’hui disparues, et d’autres qui n’ont peut-être jamais existé toutes ensemble à un seul endroit. Si une lecture transversale de ce volume semble rendre au mieux toute la complexité du thème sous-jacent, ses contributions, prises individuellement, constituent – nous l’espérons – une mine de matériaux utiles à des spécialistes de domaines différents, car elles font ressortir des nouveautés significatives pour la connaissance de certains ouvrages, le traitement philologique et l’interprétation littéraire de certains autres, et une meilleure évaluation de témoins et témoignages jusqu’ici peu pris en considération. De nouveaux indices permettent d’approfondir la genèse matérielle et intellectuelle d’œuvres déjà connues, mais encouragent surtout à se pencher sur des textes qui
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demeurent inédits ou peu étudiés, dont la compréhension est difficile en raison d’obstacles matériels et dont la représentation dans la littérature actuelle mérite une réorientation profonde. Bien qu’ils aient fait l’objet de décennies de débats et d’enquêtes, ces produits nécessitent encore d’être remis en question par un travail de première main, dont on donne ici des résultats provisoires tout en dévoilant les méthodes mises au point pour le conduire. Les articles composant ce volume se distribuent en trois sections, chacune développant une piste de recherche de première importance pour ceux qui s’occupent de la fortune des ouvrages classiques au Moyen Âge. On commence par la transmission et le remploi des textes antiques selon les circonstances historiques et culturelles et dans des produits littéraires variés, pour passer ensuite à l’activité exégétique que ces sources ont encouragée et à son influence sur la littérature ultérieure ; une troisième partie va enfin compléter le panorama avec quelques exemples d’appropriation d’emprunts classiques remodelés selon les attentes d’un public donné. Le premier bloc d’articles, qui s’étend sur un arc chronologique allant des siècles « obscurs » de la domination lombarde en Italie jusqu’au cœur de la Renaissance, aborde une question primordiale : comment les ouvrages classiques ont été reçus et transmis tout au long du Moyen Âge, comment ils étaient lus et copiés et à travers quelles formes littéraires leurs citations ont connu une vie ultérieure. Il sera donc question de la manière dont une pièce poétique particulière, un petit groupe de vers, ou plutôt une grande masse d’extraits provenant d’une seule source ou de sources multiples, ont été insérés dans un ouvrage original, un épitomé, un florilège ou encore un recueil de matériaux hétérogènes, avec des retouches plus ou moins importantes, qui respectent cependant le texte classique dans son statut originel. La section s’ouvre avec la contribution d’Adriano Russo, qui se penche sur la fortune tardive du poème 709 de l’Anthologia Latina, probable traduction tardo-antique d’un original grec décrivant la mort d’un jeune Thrace dans les eaux d’un fleuve glacé. Le premier enjeu consiste en un classement des dizaines et dizaines de témoins directs et indirects de AL 709 qui, en l’absence de données textuelles solides, s’appuie nécessairement sur l’analyse de ce qui entoure le poème. Voyageant en association avec les matériaux les plus divers, ce texte offre un exemple parfait de la façon dont on réinterprète une pièce à l’origine ambiguë en modifiant son contexte, qu’il s’agisse d’un petit corpus d’épigrammes attribuées aux premiers empereurs, d’anthologies épigraphiques, de miscellanées historiques, ou encore de recueils poétiques parfois dépourvus d’une ratio évidente et d’une structure bien agencée. Les voies selon lesquelles AL 709 a migré d’un endroit à l’autre et d’une collection à l’autre ne peuvent être définies qu’en termes d’associations privilégiées et de relations possibles : ce qui nous oblige à balancer entre la certitude que le poème a eu une transmission limitée aux xiie-xive siècles et la possibilité qu’encore aux xve-xvie siècles un filon d’origine tardo-antique ait réémergé. Cela impose de séparer le bon grain de l’ivraie, ici représentée par une version augmentée de la pièce, publiée en 1579 au sein d’une anthologie de poésie par Claude Binet à Poitiers, mais dont des leçons apparaissent déjà autour du milieu du xve siècle dans les écrits d’intellectuels travaillant à Ferrare.
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Trois contributions s’intéressent ensuite à la réutilisation de larges pans de plusieurs textes dans des ouvrages mettant au centre la citation classique avec des objectifs divers. Angela Cossu se penche sur l’un des milieux les plus riches – l’école – et sur la réception de l’une des caractéristiques les plus importantes de la langue latine, la prosodie. Pour un groupe de quatre florilèges remontant au ixe siècle, composés de vers tirés en grande partie d’auteurs scolaires, il est possible de démontrer une origine commune : cela signifie que l’idée d’exploiter les poètes classiques pour exemplifier la manière dont les mots latins étaient lus à l’époque ancienne a trouvé son origine à un endroit et en un temps donnés, d’où le fruit du travail d’un auteur encore inconnu s’est répandu et transformé. Bien que la sélection que fait chaque florilège oblige à travailler avec peu de données, en combinant les matériaux partagés, les quelques erreurs conjonctives et surtout celles qui portent sur l’attribution d’un vers, il est possible de reconstruire une collection-source perdue, dont un descendant aurait été ensuite enrichi dans la zone du Val de Loire avant de donner naissance à trois des quatre florilèges étudiés. L’analyse philologique interne et l’étude de l’histoire de chaque recueil nous font donc progresser non seulement dans la connaissance d’une forme particulière d’usage des poètes latins au Haut Moyen Âge, mais aussi dans la compréhension de la manière dont les florilèges étaient composés et naissaient les uns des autres au fil du temps. C’est encore une collection perdue qui est au centre de l’étude de Yannick Brandenburg, qui essaie de la reconstruire en mettant en système un manuscrit célèbre pour les textes rares qu’il conserve (Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 4929) et deux des florilèges classiques les plus importants du Moyen Âge, le Florilegium Gallicum et le Florilegium Angelicum. Un seul ouvrage transmis par le Vat. lat. 4929, la comédie tardo-antique Querolus, est connu par l’un et l’autre florilèges, et le fait que leurs extraits soient souvent superposables, voire complémentaires, suggère que ceux-ci ont été puisés à un même épitomé découlant du manuscrit du Vatican ; il est plus difficile d’assurer si ce dernier contenait aussi d’autres pièces du modèle faisant leur apparition dans la tradition soit du Gallicum, soit de l’Angelicum. Un troisième témoignage concourant à définir la nature de cet épitomé est le Speculum maius de Vincent de Beauvais, qui, comme il le fait souvent, aurait combiné deux sources intermédiaires – le Florilegium Gallicum et le Chronicon d’Hélinand de Froidmont – et un modèle plus proche de l’original tel que l’épitomé : il n’aurait en effet pu connaître autrement quelques petits passages qui complètent de manière parfaite les blocs de texte repris par les deux florilèges. Bien que les raisons de sa réalisation – peut-être à placer autour d’Orléans pendant la première moitié du xiie siècle – restent à éclaircir, l’existence de ce recueil pourrait alors relancer la grande question du rapport entre le Gallicum et l’Angelicum, assemblés presque à la même époque, peut-être dans des milieux similaires et en puisant parfois aux mêmes sources. C’est précisément le Florilegium Gallicum qui fait l’objet de l’article clôturant cette première section, dans lequel Silverio Franzoni aborde les problèmes fondamentaux de l’architecture intellectuelle et de l’organisation concrète auxquelles obéit la grande masse d’extraits composant ce recueil, du but de sa composition et du public visé. Dépourvu d’un auteur connu, d’un titre et d’une préface, le Gallicum est en soi un
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objet mystérieux ; de plus, l’absence d’une édition critique intégrale et les incertitudes sur le(s) lieu(x) et le moment de sa naissance exigent un status quaestionis qui clarifie les pistes de recherche, notoires et inédites, encore à poursuivre. On parcourt ensuite des voies complémentaires pour dévoiler le sens du florilège, et si aucune n’offre de réponse définitive, elles ont le mérite de démonter des convictions répandues mais trop simplistes. Quand on se penche sur l’ordre selon lequel le compilateur a organisé ses sources, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de critère unique, et qu’en tout cas il ne coïncide pas avec une séquence de genres littéraires ou une chronologie des auteurs ; quand on essaie de définir les usages pour lesquels le florilège a été créé, on exclut aisément la « fausse piste » de l’école, mais alors plusieurs scénarios de remploi sont possibles, sans que l’un d’entre eux s’impose particulièrement. Une analyse ponctuelle de l’apparat, particulièrement riche, des titres introduisant les extraits confirme l’écart entre ce produit et ceux typiques du milieu scolaire, tout en gardant l’ambiguïté, car le caractère générique de ces paratextes ne laisse émerger aucun intérêt majeur. Bien que plusieurs indices suggèrent un lien avec les centres et les représentants du « classicisme » du xiie siècle, il apparaît d’autre part risqué d’attacher sans preuves le Gallicum à un nom précis comme celui de Jean de Salisbury, dont la paternité est discutée et démentie dans l’annexe finale. La deuxième section du volume se propose d’illustrer de quelle manière les textes classiques, et notamment la grande poésie, furent lus et expliqués au Moyen Âge (et bien au-delà) : quatre contributions montrent comment les interprétations, bonnes ou mauvaises, des points les plus obscurs de certaines pièces ont été transmises, déformées et renouvelées au cours des siècles, dans un mélange de vestiges tardo-antiques et d’innovations médiévales voyageant parfois avec les textes et parfois en parallèle. Le premier article, celui de Daniela Gallo et Stefano Grazzini, se focalise sur les scolies aux Saturae de Juvénal contenues dans trois manuscrits, qui combinent de manière inédite les matériaux propres aux deux collections d’époque carolingienne issues du travail de Remi d’Auxerre (φ et χ) avec des gloses tardo-antiques et des explications originales. Le socle du commentaire de Cambridge, King’s College, 52 (Δ) consiste en des notes élémentaires, probablement liées à l’activité du maître de Remi, Heiric, qui se retrouvent dans φ et/ou dans χ et y sont souvent amplifiées, de la même manière ou différemment ; elles côtoient des scolies qui n’ont pas eu de réception ultérieure tout comme des gloses qui émergent dans des collections moins répandues et d’origine plus ancienne. Si le manuscrit Londres, British Library, Add. 15600 se rapproche de Δ par la présence de ces matériaux tardo-antiques, le témoin Cambridge, Trinity College, O.4.11 (1242) révèle un panorama plus complexe : il associe l’héritage de la tradition Δ, mais avec davantage de scolies anciennes que celle-ci, aux enrichissements présents dans φ et χ, ce qui détermine une combinaison multiforme des paratextes, allant de la simple juxtaposition à un mélange raffiné. Un argumentum à l’Eunuchus tiré du commentaire à Térence de Donat, qui a voyagé au sein de la tradition du comédien détaché du reste du texte, est au centre de la contribution de Camilla Poloni : les dix-neuf manuscrits, datés du xiie au xve siècle, où se trouve cette pièce liminaire sont les témoins les plus anciens pour cette section du commentaire, et ils constituent un témoignage primordial de la circulation médiévale d’un texte qui fut à l’époque assez peu connu. Les relations
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entre ces exemplaires ne sont pas faciles à reconstruire, car seuls certains groupes sont bien visibles, alors que l’existence d’un archétype pour cette tradition autonome reste en question ; on relève cependant qu’elle fut riche en variantes marginales et interlinéaires, et si on la met en rapport avec celle du commentaire tout entier, on en conclut que les deux traditions descendent indépendamment d’une source commune, d’où l’argumentum fut extrait au plus tard pendant la première moitié du xiie siècle. Une ample annexe, fondée sur l’ensemble des données disponibles suite à la collation de l’argumentum, offre l’édition du texte et illustre de quelle manière chaque groupe de témoins peut être identifié et analysé. Un troisième cas d’étude est fourni par la Pharsalia de Lucain, dont le large succès exige de s’intéresser à des ouvrages variés, dans lesquels la perception du contenu originel change remarquablement : Bénédicte Chachuat parcourt de manière transversale ce vaste domaine sur les traces des vers 7.104-107, qui connurent une circulation autonome et dont la portée moralisante s’approfondit au fur et à mesure qu’on s’éloigne de Lucain. Si dans les recueils de scolies tardo-antiques et médiévales on reste sur le plan neutre de l’interprétation littérale, un commentaire comme celui de l’humaniste Johannes Sulpitius Verulanus donne au message originel une résonance plus grande à l’aide de rapprochements avec d’autres textes ; à l’inverse, dans la traduction de Li fet des Romains, l’ajout de réflexions personnelles de la part de l’auteur particularise le contenu et en restreint la portée. En parallèle, ces mêmes vers furent extraits et réutilisés tant dans des florilèges à sections d’auteur que dans des recueils gouvernés par un principe thématique : qu’ils soient cités en entier ou non, insérés dans un continuum cohérent ou pas, ils acquièrent ainsi des significations variées selon les chaînes de citations que construit chaque compilateur. C’est enfin au prix de retouches plus ou moins évidentes que les vers de Lucain entrent dans les traités et les encyclopédies, qui mobilisent l’héritage d’une tradition séculaire au service d’une idée nouvelle et dans un cadre décidément plus complexe. La dernière pièce de la section, celle de Lucia Degiovanni, s’ouvre sur des horizons encore plus vastes, en se penchant sur la longue vie d’une méprise qui a dépassé les limites des commentaires pour se répandre dans la littérature et l’art tardo-médiévaux et humanistes. La superposition de la figure d’Iole, nouvelle concubine d’Héraclès, à celle de la reine de Lydie Omphale, qui a autrefois obligé le héros à des tâches féminines, tire son origine de l’ambiguïté qui parcourt la plainte de l’épouse légitime Déjanire dans Heroides 9.53-118 : l’absence d’une mention explicite d’Omphale et la difficulté, pour un lecteur médiéval, de comprendre les périphrases qui la désignent ont fait que cette digression, de longueur exceptionnelle, a été attribuée au personnage qui semble au centre du discours, Iole. Le parallélisme établi à l’origine entre les deux figures devient ainsi une représentation double d’une seule femme, qui sera, dès le xiie siècle, l’interprétation courante dans les commentaires scolaires et les recueils de gloses, et qui, à partir des exemplaires ovidiens, influencera la compréhension d’autres pièces poétiques faisant allusion au même épisode. Sur la base de la diffusion de ces apparats exégétiques et en parallèle avec elle, la nouvelle personnalité d’Iole s’impose dans la littérature latine et vernaculaire et notamment dans les ouvrages de Boccace : elle va ainsi survivre à la « redécouverte » du personnage d’Omphale par les commentateurs de la fin
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du xve siècle, en s’affirmant comme variante autonome du mythe à travers une floraison de réutilisations poétiques, figuratives et théâtrales. Dans une certaine mesure, la troisième et dernière section combine les précédentes. Ce n’est qu’après avoir approfondi de quelle manière les textes classiques se sont transmis au cours des siècles, et après s’être penché sur les interprétations qui les ont accompagnés, que l’on peut aborder les métamorphoses de cet héritage accomplies par une réécriture profonde, sa mise au service des polémiques intellectuelles de l’actualité, son « acclimatation » dans des ouvrages qui le transforment en fragment d’un discours plus ample. C’est tout d’abord Jean-Yves Tilliette qui démontre comment les formes d’expression canonisées par leur prestigieuse antiquité peuvent servir à communiquer un message actuel, en prenant comme exemple la fortune quelque peu tourmentée de la versification des Odes d’Horace. Si des mètres complexes comme ceux-ci étaient devenus rares au fur et à mesure que s’affaiblissait la sensibilité pour les syllabes longues et brèves, la réinvention qu’ils avaient connue grâce à Ambroise de Milan et à Prudence et les théorisations des grammairiens leur ont gagné quelques imitateurs, dont la capacité de faire revivre l’esprit original fut cependant inégale. Savoir reconstituer le squelette de l’ode est bien autre chose que rendre la densité de l’expression horatienne, en comprendre la portée religieuse et civique n’est qu’un premier pas pour l’infléchir vers ces mêmes buts : tant les Quirinalia de Metellus de Tegernsee que les pièces à vocation liturgique du cardinal cassinien Deusdedit peuvent reproduire pas à pas la structure métrique et strophique des Odes, mais seul le premier touche parfois à la grandeur du modèle, dont l’ensemble des résonances verbales et sonores se conserve, alors que le répertoire figuratif est habilement christianisé. Un tel tour de force, dont l’unité de fond s’éloigne de l’idée horatienne d’une « poésie par éclats », mérite d’être comparé avec ce qu’a fait un autre représentant du milieu extraordinaire que fut le Mont-Cassin dans la seconde moitié du xie siècle, l’archevêque Alphanus de Salerne, qui a converti l’ode en éloge des seigneurs du temps. Se renforce ainsi l’idée que la reprise des mètres d’Horace fonctionne comme renovatio, réappropriation des valeurs de la romanité, dont la papauté et le mouvement de réforme grégorienne se font héritiers contre les prétentions de l’empire germanique. Deux réécritures systématiques des dix-neuf Declamationes maiores du PseudoQuintilien, improprement connues comme Excerpta Parisina et Monacensia, font l’objet de l’étude de Riccardo Macchioro. La conversion des déclamations en dialogues, leur réorganisation, la fusion entre certaines d’entre elles et la suppression de certaines autres révèlent la vraie nature des Parisina, et malgré l’absence d’une édition critique fiable et la difficulté d’en identifier le modèle dans la tradition des Declamationes, le profil d’un auteur doué émerge assez clairement. Sa connaissance du droit romain et sa maîtrise du texte, qu’il amende, développe et remanie habilement ope ingenii, le rapprochent d’intellectuels anglo-français comme Guillaume de Malmesbury, Jean de Salisbury, Bernard Silvestre, qui lisaient et remployaient attentivement les Declamationes au xiie siècle. C’est dans le même milieu qu’auraient peut-être été composés les Monacensia, des sommaires qui retravaillent la forme et les contenus de l’original de manière semblable, mais pas parfaitement superposable, à celle des Parisina. Que ces derniers soient ou non le produit de l’activité du savant anglais
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Adélard de Bath – attribution en faveur de laquelle quelques indices nouveaux de nature historique et linguistique sont mis ici en évidence –, les Excerpta mériteraient une place à côté des manuscrits et des florilèges qui témoignent de la fortune des Declamationes, et des classiques latins plus en général, dans les milieux « pré-humanistes » du Nord de la France et de l’Angleterre. C’est à ce même milieu que se rattachent deux épopées parmi les plus raffinées du Moyen Âge, l’Alexandreis de Gautier de Châtillon et l’Ylias de Joseph d’Exeter, dont la dichotomie entre Occident et Orient est analysée par Ivo Wolsing à partir de l’héritage classique aussi bien qu’à la lumière d’un événement marquant comme les Croisades. La construction littéraire de l’Orient, nourrie chez Virgile et Lucain par les topoi de l’abondance, de l’efféminement, du luxe, de la tyrannie, fut projetée sur la geste d’Alexandre le Grand et sur la guerre de Troie, et mélangée en même temps avec des notions propres à l’histoire récente, qui rendaient le récit immédiatement déchiffrable par le public en tant que préfiguration du conflit entre chrétiens et musulmans. Toutefois, si Virgile et Lucain nuançaient la dichotomie Occident-Orient pour suggérer que l’identité romaine s’était à leur époque déjà transformée en son contraire, Gautier et Joseph la renforcent, en relançant par ailleurs une vision pessimiste du sens et des conséquences de la guerre sainte discernable par transparence. Le concept typiquement classique de l’héroïsme est mis en question, car, s’ils ont résisté à la corruption orientale, les Macédoniens et les Grecs, tout comme les Francs, ont été conduits au désastre par leur ambition personnelle détachée d’un guide spirituel fort : l’imperium que l’Occident aurait dû établir sur l’Orient, désormais caractérisé sur le plan eschatologique comme prémisse du jugement dernier, semble alors devoir attendre. Un dernier texte vient enrichir le panorama de la fortune des ouvrages classiques au Nord de la France, et son intérêt pour les Anciens, accompagné d’une exploitation raffinée et éclectique, est surprenant à plusieurs égards. Aspect secondaire dans l’entreprise gigantesque que le cistercien Hélinand de Froidmont tenta, au début du xiiie siècle, avec sa compilation d’histoire universelle dite Chronicon, les vicissitudes du monde classique et les citations de ses chefs-d’œuvre se taillent pourtant un rôle dont Elisa Lonati se sert pour interroger certains aspects de la genèse et de la transmission d’un ouvrage encore méconnu. L’importance croissante de la dimension classique au cours des livres 1-18 guide le repérage, dans la tradition indirecte du Chronicon, de fragments des livres suivants autrement disparus, jette les bases de l’analyse d’une palette de sources connues et inattendues, et prépare un bilan du patrimoine littéraire qu’Hélinand a transmis à la postérité à travers son utilisateur le plus important, le Speculum maius de Vincent de Beauvais. C’est notamment le fil rouge des emplois et remplois que l’on peut suivre d’une œuvre à l’autre : d’une part, le patrimoine du passé revit dans le Chronicon surtout grâce à un éventail de traités et de répertoires « modernes », et d’autre part ce sont les citations classiques qui offrent l’exemple le plus flagrant de la manière dont le Speculum a sélectionné, transformé et contaminé l’héritage de son prédécesseur. Mais, bien que le Chronicon ait mérité un (faible) succès pour son travail de synthèse plus que pour son originalité de structure et de contenu, Hélinand a su aussi tirer profit de lectures amples et peu ordinaires : par des voies que nous entrevoyons à peine, des sources rares et remarquables sont entrées
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dans son œuvre, dont le caractère « précieux » étonne non moins que l’indépendance de tous les intermédiaires connus. Avant de laisser le lecteur suivre par lui-même les pas des textes antiques au long des siècles qui furent décisifs pour leur sort et leur réception ultérieure, nous nous permettons encore quelques mots, pour rappeler d’où ce volume a pris son origine et remercier ceux qui ont rendu possible sa réalisation. Les contributions rassemblées ici développent et enrichissent les communications offertes au sein du panel « Making Sense of Latin Classics in the Middle Ages » qui s’est déroulé, sous la responsabilité des éditeurs du présent volume, dans le cadre de la douzième « Celtic Conference in Classics », organisée à Coimbra (Portugal) entre le 26 et le 29 juin 2019. Qu’il nous soit permis de remercier chaleureusement ceux qui ont bien voulu faire partie de cette double initiative, tout comme Catherine Gaullier-Bougassas, dont l’intérêt et la disponibilité ont permis à ce volume de prendre forme dans la présente collection. Deux noms, ceux d’Anne-Marie Turcan-Verkerk et d’Ernesto Stagni, méritent enfin d’être rappelés, car leur maîtrise et leur curiosité sans bornes sont un guide et un modèle constant dans les enquêtes dont ce recueil d’études n’est que l’un des fruits possibles.
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Transmission
Adri a no russo
Thrax puer. Ancora sulla trasmissione di Anthologia Latina 709*
La sopravvivenza della cultura classica nel millennio medievale corre talora lungo fili sottili e molteplici, che con fatica è possibile ripercorrere e riallacciare. Non è detto che alla fine del percorso il bandolo della matassa sia in ogni caso attingibile. Tuttavia, scavi sulla trasmissione e la ricezione di determinati testi sono illuminanti di per sé, poiché consentono di guardare un “classico” dai molti punti di vista dei suoi diversi fruitori nel corso dei secoli. L’epigramma Thrax puer, stampato da A. Riese come Anthologia Latina, 7091 (= ICL 16361), può a buon diritto essere considerato un classico, almeno a partire da un certo momento del Medioevo. Si tratta di un breve carme funerario per un fanciullo trace morto nelle correnti del fiume Evros. Avventuratosi sulla superficie del fiume gelato, il fanciullo vede il ghiaccio spezzarsi sotto i propri piedi a causa del peso, cade in acqua ed è colpito da una lastra di ghiaccio che gli recide il capo. Solo la testa ritroverà la madre addolorata: il resto del corpo, sottratto alla pira funebre, è inghiottito per sempre dalle acque. Il testo sopravvive in due diverse redazioni, che chiamerò α e β. Esse si distinguono per un certo numero di varianti sostanziali, che nascono chiaramente da una manipolazione intenzionale del testo. La redazione α è in tre distici ed è conservata in centinaia di copie tra l’viii e il xvi secolo. Un censimento provvisorio intrapreso congiuntamente da me ed E. Stagni ha portato ad individuare circa 130 manoscritti. La redazione β è in quattro distici e sopravvive solo in un’edizione umanistica fondata su un manoscritto perduto.
* Questa ricerca ha origine da una serie di spunti lanciati da Ernesto Stagni nell’ambito del corso di Storia della tradizione manoscritta tenuto presso l’Università di Pisa nel 2015-2016. A lui devo molti preziosi suggerimenti sull’Isidoro di Beauvais, su Binet e sul ruolo di altri umanisti. Altri filoni di ricerca, soprattutto quelli relativi alla trasmissione tardo-antica e altomedievale del testo, si collocano nel quadro della mia tesi dottorale dedicata alla poesia di Paolo Diacono (Università di Pisa – EPHE PSL, Paris). 1 Anthologia Latina sive poesis Latinae supplementum, cur. F. Bücheler e A. Riese, Lipsia, 19062, vol. 2, p. 174-175. Adriano Russo • Università di Pisa / École Pratique des Hautes Études – PSL, Paris Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 21-39 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128147
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Nonostante il carme sia stato oggetto di una discreta bibliografia, la storia della tradizione del testo e della sua ricezione è ancora in buona parte inesplorata. Due aspetti in particolare mi sembrano ancora bisognosi di approfondimenti, e potenzialmente forieri di novità interessanti: (1) l’origine e le articolazioni della sconfinata tradizione α; (2) la relazione che esiste tra le due redazioni α e β. Nelle pagine che seguono cercherò di ripercorrere la storia del testo, procedendo secondo un ordine più o meno cronologico, e con particolare attenzione a questi due problemi.
Alto Medioevo: la redazione α, Paolo Diacono e gli Epigrammata Bobiensia La più antica testimonianza sulla circolazione della versione α risale al 782 e proviene da Paolo Diacono2. Nel clima di distensione dei rapporti tra regno franco e Bisanzio, Carlo Magno pianificava negli anni’80 dell’viii secolo il matrimonio tra sua figlia Rotrude e l’imperatore d’Oriente Costantino VI. Le trattative durarono alcuni anni e richiesero la presenza a corte di ambasciatori ed interpreti3. In questo contesto Pietro da Pisa, su esortazione di Carlo Magno, scrive una lettera a Paolo Diacono, già affermato poeta al servizio dei re longobardi in Italia, per pregarlo di trasferirsi stabilmente in Francia e lavorare come insegnante di latino, greco ed ebraico (c. 12). La risposta di Paolo (c. 13) è sferzante ed ironica. Egli dichiara di non avere alcuna nozione di ebraico e di aver dimenticato le poche parole di greco che aveva imparato a scuola da bambino. Tuttavia, quasi a voler chiudere la lettera con una paradossale contraddizione, aggiunge: Sed omnino ne linguarum dicar esse nescius, pauca, mihi quae fuerunt tradita puerulo, dicam; cetera fugerunt iam gravante senio. [Ma, perché non si dica che io sia completamente ignaro delle lingue, riferirò quel poco che mi è stato insegnato da fanciullo; il resto ormai l’ho dimenticato a causa dell’incombente vecchiaia4.] Ed allega l’epigramma AL 709, in una versione in tre distici (α), col seguente testo5: Trax puer adstricto glacie dum ludit in Hebro,
2 I carmina di Paolo Diacono sono sempre citati dall’edizione di K. Neff, Die Gedichte des Paulus Diaconus. Kritische und erklärende Ausgabe, Monaco, 1908. Riassumo qui le ipotesi già formulate in A. Russo, “Paolo Diacono, Rutilio Namaziano e gli Epigrammata Bobiensia”, Italia medioevale e umanistica, 60 (2019), p. 33-59. 3 Cf. W. Berschin, Griechisch-lateinisches Mittelalter, Berna, 1980, p. 136-137. M.-K. Lhommé, “Le grec de Paul Diacre”, in Latin vulgaire, latin tardif IX. Actes du IXe Colloque international sur le latin vulgaire et tardif, Lyon, 2-6 septembre 2009, cur. F. Biville, M.-K. Lhommé e D. Vallat, Lione, 2012, p. 765-782, ivi p. 772-773. 4 Traduzione mia. Una diversa traduzione è disponibile in Paolo Diacono, Opere, cur. M. E. Bottecchia Dehò e L. Citelli, Roma e Gorizia, 2014-2015, vol. 2, p. 434. 5 Il testo è quello trasmesso dal codice Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 528, fol. 124 r (Saint-Denis, fine viii secolo), testimone unico della lettera di Paolo a Pietro.
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frigore concretas pondere rupit aquas. Dumque imae partes rapido traherentur ab amni, praesecuit tenerum lubrica testa caput. Orba quod inventum mater dum conderet urna, ‘Hoc peperi flammis, cetera’ dixit ‘aquis’. [Un fanciullo trace, mentre giocava sull’Evros ghiacciato, ruppe col peso le acque gelate dal freddo. E mentre la parte inferiore del corpo era trascinata dalla corrente impetuosa, una lastra di ghiaccio gli recise la tenera testolina. La recuperò poi la madre, privata del figlio, e mentre la riponeva nell’urna funebre disse ‘questa parte di te l’ho data alle fiamme, il resto alle acque’.] L’epigramma è in effetti una traduzione di un originale greco inserito nell’Antologia Palatina ed attribuito ad un poeta di nome Φλάκκος: AP 7.5426. È probabile che la scelta di allegare questo specifico epigramma come prova della conoscenza del greco celi un intento ironico o scherzoso da parte di Paolo, del quale non riusciamo a cogliere il senso. Fatto sta che egli si mostra perfettamente consapevole dell’esistenza di un originale greco, e anzi cita la traduzione latina proprio per dimostrare le proprie doti di ellenista. Gli studiosi hanno molto discusso se l’autore della versione latina sia Paolo Diacono stesso, o se egli abbia semplicemente citato una traduzione preesistente. Sebbene già l’ultimo editore dei Carmina si fosse espresso contro la paternità paolina di α7, non è mancato chi ha voluto attribuire questa versione all’intellettuale longobardo, riconoscendogli di conseguenza un’eccellente conoscenza del greco e un certo talento nel campo della traduzione letteraria8. Come ho argomentato altrove9, si può dimostrare che Paolo non è l’autore della versione α, e che anzi essa è di alcuni secoli anteriore, potendosi stabilire un terminus ante quem al 569-570. Il carme rivela un certo classicismo nelle forme espressive, uno spiccato gusto per la poesia latina di età augustea e imperiale (riecheggia Virgilio, Ovidio, Marziale), e presuppone una notevole sensibilità alla poesia greca. È probabile che la traduzione sia stata realizzata nella tarda antichità in ambienti colti (ad esempio in circoli come quelli di Ausonio e di Naucellio), in cui le versioni di epigrammi dell’Antologia Palatina erano una pratica comune. Il che, se da un lato consente di sciogliere un antico problema di attribuzione, dall’altro impone di interrogarsi sulle modalità di accesso di Paolo a questo testo, 6 Edizione in V. Garulli, “Magnas Graecorum… implere catervas: scrivere epigrammi greci nella Roma ovidiana”, Aevum Antiquum, 16 (2016), p. 71-104, ivi p. 83-84. La studiosa ritiene che il Φλάκκος autore dell’epigramma possa essere addirittura Orazio, per il quale “la notizia relativa alla pratica della poesia in greco […] è sicura in quanto autobiografica” (ibid., p. 83). Ma è anche possibile che esso sia opera di uno Statilio Flacco, autore di altri epigrammi dell’Antologia Palatina. 7 Neff, Die Gedichte, p. 67, n. 12. 8 F. Ermini, “La poesia enigmistica e faceta di Paolo Diacono”, Memorie storiche forogiuliesi, 35 (1929), p. 97-110, ivi p. 100-101 (rist. in Id., Medio Evo latino: studi e ricerche, Modena, 1938, p. 129-140, ivi p. 132); A. Viscardi, Le origini, Milano, 1950, p. 29 (rist. Milano, 1966, p. 46); G. Vinay, Alto medioevo latino. Conversazioni e no, Napoli, 1978, p. 162; F. Hartmann, “Vitam litteris ni emam, nihil est, quod tribuam. Paulus Diaconus zwischen Langobarden und Franken”, Frühmittelalterliche Studien, 43 (2009), p. 71-93, ivi p. 80-81. 9 Russo, “Paolo Diacono, Rutilio Namaziano”, p. 51-58.
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cioè su dove egli avesse conosciuto la redazione α e su come facesse a sapere che si tratta di una traduzione dal greco, senza necessariamente aver letto l’originale greco. Ho formulato l’ipotesi, un po’ temeraria ma non priva di fondamento, che AL 709 α facesse parte un tempo della collezione dei cosiddetti Epigrammata Bobiensia, una raccolta di epigrammi latini assemblata nella Tarda Antichità e giunta a noi in una veste certamente incompleta nel manoscritto Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 2836 (xvi secolo), copia di un più antico esemplare conservato per secoli nella biblioteca di Bobbio ed oggi scomparso10. Sulla base di vari elementi è possibile postulare che Paolo abbia avuto accesso, a Pavia o comunque in area padana, ad un esemplare degli Epigrammata Bobiensia più completo del Vat. lat. 2836. Varie ragioni di natura letteraria rendono verosimile che AL 709 α fosse incluso in questa collezione, con tanto di indicazione della derivazione da un originale greco, come avviene per altri pezzi del corpus che sono parimenti traduzioni di epigrammi greci dell’Antologia Palatina. Ovviamente, l’ipotesi dell’afferenza di AL 709 α al corpus dei Bobiensia porrebbe non pochi problemi. Una ricerca intertestuale sulla poesia di Paolo Diacono e i carmi conservati dei Bobiensia ha dato esito negativo: non sembra che egli abbia imitato altri pezzi della silloge. Quello di AL 709 sarebbe dunque un caso isolato. Inoltre, questa ipotesi ricostruttiva andrebbe conciliata con l’enorme mole di testimoni bassomedievali e umanistici e con le varie possibilità sull’origine della tradizione “tarda”: da dove avrebbe avuto origine la sconfinata tradizione recenziore di α?
La tradizione “tarda” di α (secoli xii-xvi): origine e ramificazioni A partire dal xii secolo, si assiste ad una straordinaria proliferazione di copie della redazione α. La brevità del testo, la scarsità di varianti su cui ragionare e gli indubbi fenomeni di contaminazione nei manoscritti umanistici impediscono di tracciare un quadro coerente e nitido di questa tradizione, e di ordinare i testimoni in famiglie. Per semplificare un po’ le cose, si può tentare una classificazione tipologica dei manoscritti, individuando alcuni nuclei testuali più o meno stabili a cui l’epigramma si associa11. Naturalmente questo approccio ha una funzione meramente orientativa: l’accordo di diversi manoscritti nell’associazione di AL 709 a un determinato testo non indica necessariamente un’affinità di tradizione. I raggruppamenti proposti di seguito andranno dunque presi come semplici ipotesi.
10 Sulla trasmissione della silloge cf. soprattutto l’edizione critica Epigrammata Bobiensia, cur. F. Munari, Roma, 1955; e l’articolo di S. Mariotti, “Epigrammata Bobiensia”, in Id., Scritti di filologia classica, Roma, 2000, p. 216-245. La storia della tradizione del corpus è ripercorsa da O. Portuese, Per la storia della tradizione degli Epigrammata Bobiensia: con una disamina delle Carte Campana e un testimone inedito, Roma, 2017, con rinvii alla bibliografia precedente. 11 L’indagine è stata condotta tramite spoglio sistematico di cataloghi cartacei e digitali. Per la maggior parte dei testimoni il testo è stato collazionato su microfilm all’IRHT di Parigi o su riproduzioni accessibili online. Per ragioni di brevità non fornisco bibliografia sui singoli manoscritti citati.
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Dal xii secolo AL 709 α è inserito in una serie compatta di epigrammi che viaggia con una certa costanza. La serie è composta da: AL 667 (l’Epitaphium Senecae), AL 709 (sempre attribuito a Giulio Cesare, con vari titoli), AL 392, 393 e 660 (tutti e tre attribuiti ad Adriano). Il gruppo è tenuto insieme non tanto da affinità tematiche o formali quanto dal fatto che questi cinque carmi siano attribuiti ad imperatori, o comunque alla prima età imperiale. L’intero blocco epigrammatico è immediatamente legato ai Caesares di Ausonio in Londra, British Library, Add. 11983, fol. 39 r-v (Francia, xii secolo) = L, contenente anche opere di Seneca, e in particolare l’Apocolocyntosis, il De clementia e il De beneficiis12. Probabilmente l’annessione al ciclo ausoniano in L presuppone che AL 709 α fosse attribuito ad un imperatore già in fasi anteriori della tradizione, ma non abbiamo alcuna traccia su dove e come questa attribuzione sia nata. A partire da L, comunque, il blocco [AL 667, 709, 392, 393, 660], con AL 709 costantemente ascritto a Giulio Cesare, si diffonde nella tradizione di Seneca. Esso si ritrova in due codici francesi del xiii secolo trasmettenti le stesse opere senecane di L: Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 6630, fol. 2 r-v, e lat. 6389, fol. 2 v-3 r. Il medesimo blocco (con occasionali omissioni di singoli epigrammi) compare in altri codici non trasmettenti l’Apocolocyntosis, ma solo il De beneficiis e il De clementia, o uno dei due con altre opere senecane, tutti copiati in Francia nei secoli xiii-xiv: Uppsala, Universitetsbibliotek, C.920, fol. 114 r-v; Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 2220, fol. 60 v (om. AL 667 e 660); Cambrai, Médiathèque Municipale, 939 (838), fol. 32 r (om. AL 392 e 393). Errori congiuntivi mostrano la parentela di tutti questi manoscritti per quanto riguarda il De beneficiis e il De clementia: essi rientrano infatti nel gruppo siglato γ1 dagli specialisti13. Un’affinità di tradizione è quindi molto probabile anche per gli epigrammi che essi condividono14. La tradizione indiretta nel xii secolo è rappresentata per lo più da autori anglosassoni. I quattro epigrammi AL 709, 392, 393, 660 sono interpolati nella Historia Romana di Paolo Diacono, alla fine del capitolo sull’imperatore Adriano (8.7), nel codice Oxford, Bodleian Library, Selden Arch. B.16, fol. 117 r, autografo di Guglielmo
12 Adotto le sigle comunemente in uso nelle edizioni delle singole opere senecane. Per la trasmissione del testo cf. la voce di L. D. Reynolds in Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, cur. L. D. Reynolds, Oxford, 1983, p. 361-365. Per la tradizione dell’Apocolocyntosis cf. P. T. Eden, “The Manuscript Tradition of Apocolocyntosis”, Classical Quarterly, 29.1 (1979), p. 149-161. Per la tradizione del De beneficiis e del De clementia cf. G. Mazzoli, “Ricerche sulla tradizione medievale del De Beneficiis e del De Clementia di Seneca. III. Storia della tradizione manoscritta”, Bollettino dei Classici, 3 (1982), p. 165-223. Per la tradizione di AL 393 cf. O. Portuese, “Due testimoni inediti nella tradizione di AL 389 SB (= 393 R.2), AL. Rivista di studi di Anthologia Latina, 8 (2017), p. 111-122. La tradizione di AL 660 è in parte esplorata da P. Kovács, “Eques super ripas Danuvii. Notes on CIL III.3676”, Acta Archaeologica Academiae Scientiarum Hungaricae, 69 (2018), p. 311-320. 13 Cf. Mazzoli, “Ricerche”, p. 184-185. 14 Un libro molto simile a questi, contenente l’Apocolocyntosis e il nucleo di epigrammi [AL 667, 709, 392, 393, 667], è censito in un inventario del convento di San Domenico a Bologna redatto nella prima metà del xvi secolo (scanno 30°, ms. 193): cf. M.-H. Laurent, Fabio Vigili et les bibliothèques de Bologne au début du xvie siècle : d’après le ms. Barb. lat. 3185, Città del Vaticano, 1943, p. 45-46. Oggi questo manoscritto è apparentemente perduto.
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di Malmesbury, copiato nel 112915. L’interpolatore attribuisce anche AL 709 ad Adriano, perché scrive: Huius Adriani elegans ingenium his versibus cognoscitur – Versus Adriani imperatoris; e copia tutto il gruppo AL 709, 392, 393, 660. La successione dei carmi è quella tipica dei codici senecani, e Guglielmo è uno dei pochi autori inglesi che conoscano l’Apocolocyntosis nel xii secolo16. È quindi attraente l’ipotesi che l’interpolatore sia Guglielmo stesso, e che egli abbia tratto l’intero blocco poetico da un codice di Seneca affine a L e ai suoi discendenti. Ma il quadro è complicato da almeno due elementi. Innanzitutto, come si è anticipato, nei codici senecani solo i carmi AL 392, 393, 660 sono attribuiti ad Adriano, mentre AL 709 è sempre attribuito esplicitamente a Giulio Cesare. Se l’inclusione nel gruppo di carmi adrianei deriva da una svista, difficilmente essa potrebbe essere attribuita ad uno storico diligente e attento alle fonti come Guglielmo. Inoltre, la conoscenza dell’Apocolocyntosis da parte di Guglielmo sembra dipendere da un manoscritto di una famiglia diversa da quella di L e dei suoi derivati17. Il che indurrebbe ad escludere l’utilizzo di un manoscritto dell’Apocolocyntosis quale fonte di AL 709, e obbliga a lasciare aperta la possibilità che l’interpolazione non sia opera di Guglielmo ma di un precedente lettore della Historia Romana, che eventualmente attinse al ramo L. Meno problematico è ipotizzare l’uso di un codice senecano da parte di Giraldo Cambrense, che cita AL 709 insieme ad AL 711, attribuendo entrambi a Giulio Cesare, nel De principis instructione 1.2, scritto tra il 1190 e il 121718. Giraldo si inventa (o recupera da qualche fonte perduta) un’improbabile occasione storica per la composizione dei due epigrammi, e del fanciullo annegato fa addirittura il figlio del re di Tracia19. È interessante che una delle fonti classiche più sfruttate da Giraldo per il De principis instructione sia il De clementia di Seneca, nella cui tradizione, come abbiamo visto, si innesta ad un certo punto anche il gruppetto di epigrammi imperiali includente AL 709 con l’attribuzione a Cesare. Per le citazioni dal De clementia Giraldo non pare
15 Cf. A. Crivellucci, “Per l’edizione della Historia Romana di Paolo Diacono”, Bullettino dell’Istituto storico italiano, 40 (1921), p. 7-104, ivi p. 21-22. Ho collazionato il manoscritto sulla riproduzione online. 16 R. M. Thomson, William of Malmesbury, Woodbridge, 20032, p. 56. 17 Cf. M. Winterbottom, recensione all’edizione L. Annaei Senecae, Apokolokyntosis, cur. R. Roncali, Lipsia, 1990, in The Classical Review, 41.1 (1991), p. 488. Una delle tre citazioni dell’Apocolocyntosis da parte di Guglielmo presenta un’inversione che separa la sua fonte da L (e discendenti) e la lega invece a un altro ramo della tradizione: Guill. Malm., gesta pont. 1.17.1 ut Seneca ait “Gallus in sterquilinio suo plurimum valet” ~ Sen., apocol. 7.3 […] gallum in suo sterquilino plurimum posse. L’inversione sterquilin(i) o suo è propria della classe siglata s (derivante dal codice siglato S), e non invece di L (e discendenti). Ma ovviamente, fenomeni di contaminazione potrebbero aver causato il trasferimento di varianti per via orizzontale, offuscando le affiliazioni. Per i Gesta Pontificum faccio riferimento a William of Malmesbury, Gesta Pontificum Anglorum. The History of the English Bishops, cur. M. Winterbottom e R. M. Thomson, Oxford, 2007, 2 vol. 18 Cf. Gerald of Wales, Instruction for a Ruler. De principis instructione, cur. R. Bartlett, Oxford, 2018, p. 46-48. Ho controllato questo passo sul codex unicus del De principis instructione (Londra, British Library, Cotton Julius B.XIII, fol. 50 r, disponibile online) e ho potuto constatare che il testo di Bartlett è viziato da grossolani errori di trascrizione. 19 Il che, per inciso, potrebbe giustificare l’intestazione del carme in un testimone più tardo: Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 1610, fol. 113 r, del xv secolo: Iulii Caesaris epigramma pro quodam puero trace hoc est filio regis Tracie enecto in Ebro flumine.
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attingere ad un florilegio ma ad una fonte diretta20. Essa dovrebbe rientrare nella classe siglata γ (la vulgata nel xii secolo) e mostra qualche affinità con l’esemplare usato dal compilatore del Florilegium Gallicum, sebbene Giraldo conosca di Seneca più di quanto è antologizzato nel Florilegium Gallicum. Poiché in γ rientrano pure tutti i codici senecani citati sopra, è ragionevole pensare che Giraldo attingesse i due epigrammi da un testimone di questo gruppo. Questa ipotesi acquisterebbe maggiore fondamento, se non fosse che nel xii secolo, al di fuori della tradizione senecana, AL 709 α compare anche in alcuni codici di contenuto più eterogeneo, ed alcuni potenzialmente accessibili a Giraldo. In Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 14867, fol. 177 v, appartenuto all’abbazia parigina di Saint-Victor, il solito gruppo AL 709, 392, 393, 660, è accluso a una serie di opere in prosa e versi di Ildeberto di Lavardin. In Oxford, Bodleian Library, Laud. lat. 86, fol. 113 v, copiato in Inghilterra, AL 709 e 660 sono inseriti in una miscellanea di poesia bassomedievale, ancora in prossimità di poesie di Ildeberto. In Vienna, Österreichische Nationalbibliothek, 2521, fol. 42 r, scritto a Bamberga, AL 709 è incluso in una ricchissima collezione di poesia, sia antica che medievale. Del xiii secolo è invece Oxford, Bodleian Library, Digby 65, fol. 61 v, scritto in Inghilterra, collettore di pezzi di poesia prevalentemente bassomedievale. La natura assai eterogenea di questi manoscritti mostra come già nei secoli xii e xiii l’epigramma abbia avuto una trasmissione non sempre lineare, e sia stato associato di volta in volta a materiali testuali assai disparati. La tradizione umanistica è nettamente più abbondante, ma può essere agevolmente sfoltita. La convinzione che l’epitaffio fosse antico ed effettivamente destinato ad avere una realizzazione lapidea ne determinò l’inserzione in varie sillogi epigrafiche ed antiquarie, con costante attribuzione a Giulio Cesare21. Tutte queste raccolte sono riconducibili in ultima analisi all’attività di Ciriaco d’Ancona, di cui è in parte autografo Milano, Biblioteca Ambrosiana, Trotti 373, fol. 91 r. Da Ciriaco dipendono le trascrizioni autografe di vari altri umanisti: Michele Fabrizio Ferrarini (Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 6128, fol. 114 v; e Reggio Emilia, Biblioteca Municipale, Reggiani C 398, fol. 3 v), Andrea Alciato (Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 10546, fol. 61 v), il vescovo padovano Pietro Donato (Berlino, Staatsbibliothek – Preussischer Kulturbesitz, Ham. 254, fol. 25 r), il cartografo veneziano Alessandro Strozzi (Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Redi 77, fol. 33 r); e una serie di intellettuali tedeschi attivi a Padova negli anni’50-’60 del xv secolo, tutti copisti o responsabili dell’allestimento di sillogi epigrafiche dipendenti da quella di Ciriaco: Johannes Hasenbeyn (Monaco, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 6720, fol. 188 v), Johannes Heller (Monaco, Universitätsbibliothek, Q 768, fol. 141 v), Hermann Schedel (Monaco, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 504, fol. 209 r), suo cugino Hartmann Schedel (Monaco, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 78, fol. 44 v; e Clm 362, fol. 37 v), Jakob Sthenke (Londra, British Library, Harley 3716, fol. 78 r). Oltre che da accordi strutturali e convergenze macroscopiche (già notate da altri) la
20 Cf. Gerald of Wales, Instruction for a Ruler, p. xl-xlii. 21 Imprescindibile, su queste sillogi epigrafiche, è E. Necchi, “Una silloge epigrafica padovana: gli Epygramata illustrium virorum di Iohannes Hasenbeyn”, Italia medioevale e umanistica, 35 (1992), p. 123-177.
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parentela tra queste sillogi è garantita da accordi più o meno costanti su un paio di errori in AL 709 α. Potrebbero afferire a questo filone anche le collezioni epigrafiche di Johannes Hachenberg (Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Guelf. 114.3 Extrav., fol. 13 r) e Konrad Peutinger (Augusta, Staats- und Stadtbibliothek, 2° Cod. H 23, fol. 57 v), purtroppo ancora poco esplorate22. Un’altra tipologia è quella delle miscellanee storiche contenenti Floro e le Periochae di Livio23: Besançon, Bibliothèque Municipale, 840, fol. 98 r; Londra, British Library, Harley 2765, fol. 148 v; Milano, Biblioteca Ambrosiana, S 16 sup., fol. 45 v; Roma, Biblioteca Corsiniana, 43 F 1624. In esse AL 709 α è inserito nel solito blocco di epigrammi “imperiali” [AL 709, 392, 393, 660], attestato anche nei codici senecani; ed il corpus poetico è a sua volta associato in maniera costante a tre epistole cesariane altrimenti trasmesse all’interno delle Ad Atticum di Cicerone: Ad Atticum, 9.7c, 9.13a, 9.16. Come d’abitudine, AL 392, 393, 660 sono attribuiti ad Adriano, AL 709 a Cesare. Gli epigrammi destavano probabilmente interesse in quanto documenti storici: essi testimoniavano l’attività letteraria di illustri personaggi della storia di Roma. L’intero blocco [epistole cesariane + AL 709, 392, 393, 660] fluì poi in codici di contenuto diverso, perdendo il suo valore di strumento storiografico: Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 2793, fol. 17 v (miscellanea includente estratti di Ovidio e la Grammatica di Pomponio Leto); Modena, Biblioteca Estense, lat. 151 (α T.6.15), fol. 80 r (epistole di Plinio il Giovane). Gli umanisti apprezzarono anche e soprattutto il valore letterario di AL 709. Frequentissima è l’inserzione dell’epigramma in miscellanee contenenti Tibullo, Properzio e Catullo, o almeno uno di questi tre in associazione con altri testi poetici umanistici. Fanno parte di questa tipologia: Bologna, Biblioteca Universitaria, 2621, fol. 47 r (solo Catullo); Brescia, Biblioteca Queriniana, A VII 7, fol. 154 v (Tibullo + Properzio + Catullo); Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 1610, fol. 113 r (Tibullo + poesia umanistica); Vat. lat. 1630, fol. 148 v (Plauto + Catullo); Vat. lat. 5177, fol. 86 v (Properzio); Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Plut. 33.13, fol. 41 r (solo Catullo); Gotha, Forschungsbibliothek, Chart. B 1047, fol. 42 r (Tibullo + poesia umanistica); Londra, British Library, Harley 2574, fol. 103 r (Tibullo + Properzio + Catullo); Oxford, Bodleian Library, Sparrow 2, fol. 21 v (Tibullo + poesia umanistica); Roma, Biblioteca Nazionale Centrale, 1417, fol. 96 v (Tibullo + Ovidio + poesia umanistica); Siena, Biblioteca Comunale degli Intronati, H.V.41, fol. 110 v (traduzioni umanistiche di testi greci + Catullo); Venezia, Biblioteca Nazionale Marciana, lat. XII 153, fol. 115 v (solo Tibullo); Vicenza, Biblioteca
22 Non ho potuto collazionare questi due codici. Per il primo cf. Kataloge der Herzog-August-Bibliothek Wolfenbüttel, Francoforte sul Meno, 1972, vol. 15, p. 60; per il secondo cf. L. Mazzoni, “Ancora sugli epitafi danteschi. II. Censimento dei manoscritti”, Studi di erudizione e di filologia italiana, 3 (2014), p. 37-62, ivi p. 60. 23 Su questo filone di tradizione cf. M. D. Reeve, “The Transmission of Florus’ Epitoma de Tito Livio and the Periochae”, Classical Quarterly, 38.2 (1988), p. 477-491; Id., “Priestly Periochae”, Rivista di filologia e di istruzione classica, 129.2 (2001), p. 148-160. 24 Di quest’ultimo testimone non posso indicare il foglio in cui è attestato AL 709, poiché non ne esiste una descrizione analitica, e non ho potuto consultarlo personalmente.
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Civica Bertoliana, 216, fol. 94 v (Tibullo + Properzio + Catullo); Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Guelf. O332 Gud. lat., fol. 98 r (solo Tibullo). Nella maggior parte di questi manoscritti AL 709 α è attribuito in forma dubitativa ad Augusto, col titolo Versus Augusti ut aiunt; ma alcuni continuano ad attribuirlo a Giulio Cesare. Proprio l’inusuale attribuzione ad Augusto potrebbe essere indice di una parentela tra questi testimoni, ma naturalmente non si può escludere che essa sia nata in diversi codici in maniera indipendente, per la vicinanza a testi di età augustea. Inoltre, a questa altezza cronologica sono assai probabili fenomeni di trasmissione orizzontale. L’epigramma compare inoltre in un gran numero di miscellanee di poesia umanistica dei secoli xv e xvi. Il contenuto di questi codici è molto eterogeneo, e non è detto che per AL 709 essi costituiscano un ramo di tradizione unitario. Rientrano in questa tipologia: Berlino, Staatsbibliothek – Preussischer Kulturbesitz, Diez. B Sant. 15, fol. 63 r; lat. Oct. 174, fol. 99 v; Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 786, fol. 104 r; Urb. lat. 643, fol. 92 v; Vat. lat. 2951, fol. 274 r; Vat. lat. 8914, fol. 128 r; Vat. lat. 9985, fol. 24 r; Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Ashb. 196, fol. 21 v; Ashb. 197, fol. 47 r; Strozzi 105, fol. 130 v; Firenze, Biblioteca Nazionale Centrale, Magl. I.40, fol. 26 v; Magl. XXV.628, fol. 62 r; Nuovi acquisti e accessioni 270, fol. 6 r-v; Lione, Bibliothèque Municipale, 168 (100), fol. 239 v; Milano, Biblioteca Ambrosiana, C 64 sup., fol. 158 r; O 23 sup., fol. 26 v e 94 r; Modena, Biblioteca Estense, lat. 134 (α R.9.5), fol. 6 v; Padova, Biblioteca del Seminario Vescovile, 83, fol. 57 r; Verona, Biblioteca Civica, 1393, fol. 163 v. Le attribuzioni sono varie: prevalente è l’attribuzione a Giulio Cesare, ma compaiono anche Ottaviano e Virgilio, e spesso l’epigramma è semplicemente privo di intestazione. I manoscritti finora citati sono solo una parte dell’imponente numero di testimoni umanistici rintracciabili nelle biblioteche italiane e straniere. Molti altri non ricadono in nessuna delle tipologie finora delineate, e sarebbe inutile darne qui una lista (peraltro inevitabilmente incompleta). Gli abbinamenti sono i più disparati. Spesso l’epigramma è aggiunto da lettori o postillatori sulle carte di guardia di manoscritti trasmettenti classici, come in Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Plut. 54.11 (Aulo Gellio); Milano, Biblioteca Trivulziana, 655 (Prisciano); o in fogli lasciati originariamente bianchi, come in Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Rossi 957, fol. 165 r (orazioni di Cicerone); Vat. lat. 3869, fol. 126 v (Terenzio); Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Plut. 48.26, fol. 69 v (orazioni di Cicerone); Napoli, Biblioteca Nazionale, IV.F.56, fol. 149 v (Marziale, postillato dal Parrasio); Trento, Biblioteca Comunale, 1579, p. 312 (Cicerone, Ad familiares). Tutta questa sconfinata messe di testimoni tardi impone di riflettere ulteriormente sulle fasi alte di tradizione, e sull’ipotesi (prospettata sopra) che il carme facesse parte un tempo della silloge degli Epigrammata Bobiensia. Il principale problema sarebbe spiegare da dove tragga origine una così abbondante tradizione umanistica, se AL 709 α era trasmesso nell’Alto Medioevo in una collezione di poesia rarissima e sostanzialmente sconosciuta fino al 1493. La domanda non ha una risposta univoca e tutto ciò che posso fare è avanzare ipotesi più o meno verosimili. Indico qui alcune delle potenziali fonti della tradizione tarda.
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(1) Una parte di questa tradizione potrebbe derivare dal manoscritto Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 528, fol. 124 r, testimone unico della lettera di Paolo Diacono a Pietro da Pisa, alla quale è allegato l’epigramma nella redazione α. Il codice, prodotto a Saint-Denis nel tardo viii secolo, viaggiò molto nei secoli successivi, passando per l’abbazia di Massay e per il monastero di Saint-Martial a Limoges (dove fu usato nell’xi secolo da Ademaro di Chabannes), per approdare infine alla Bibliothèque Royale nel 173025. I numerosi strati di postille, note di lettura ed aggiunte marginali, da parte di molteplici mani, mostrano che esso fu oggetto di studio nel corso dei secoli. Sebbene l’epigramma AL 709 in sé non rechi segni di lettura, non è impossibile che uno o più lettori lo abbiano copiato favorendone la diffusione in altri codici. (2) Una seconda ipotesi è che una parte della tradizione tarda derivi in ultima analisi dal codice altomedievale (vii-viii secolo) presente a Bobbio, antenato del Vat. lat. 2836 e oggi perduto, che è stato il principale vettore di conservazione degli Epigrammata Bobiensia. Questo manoscritto, noto come Bobiensis, era già gravemente danneggiato e mutilo nel 1493, quando fu scoperto a Bobbio da Giorgio Galbiate; ma è possibile che AL 709 fosse stato già copiato nei secoli precedenti e che si sia diffuso, a partire da Bobbio, in codici di natura e origine molto diverse. Si consideri inoltre che mentre lo spezzone del Bobiensis trovato da Galbiate rimase dimenticato per molti secoli negli armaria di Bobbio, l’ipotetico fascicolo (o foglio) contenente AL 709 α, staccatosi dal volume in un imprecisabile momento prima del 1493, potrebbe aver viaggiato in Italia settentrionale e non solo, e potrebbe aver dato vita ad una progenie più o meno abbondante. (3) Infine, l’ipotesi più probabile è che una parte dei recentiores non dipenda né da Paolo Diacono né dal filone bobbiese, ma (non necessariamente recta via) da esemplari antichi anteriori alla formazione della silloge dei Bobiensia. Per alcuni pezzi della silloge possiamo essere sicuri che essi non sono stati composti contestualmente al suo assemblaggio, ma preesistettero alla raccolta. Questo è sicuro per i due epigrammi di Domizio Marso (EB 39 e 40), poeta del i secolo, dunque di molti secoli anteriore alla compilazione della silloge; ed è molto probabile per EB 65 (una libera traduzione di AP 11.104), di Anicio Probino, un contemporaneo di Naucellio. Alla luce di ciò, è possibile che anche AL 709, inserito tra i Bobiensia alla fine del iv secolo e giunto per questa via tra le mani di Paolo Diacono, abbia circolato autonomamente prima di questo momento, e che dunque abbia avuto una tradizione a sé stante, riemersa in età umanistica. Recenti indagini di O. Portuese sul Fortleben tardo-medievale e umanistico di alcuni pezzi dei Bobiensia sono approdate alla ragionevole ipotesi che alcuni componimenti della raccolta abbiano avuto una tradizione autonoma “sommersa” già prima della riscoperta “ufficiale” del Bobiensis nel 149326. Naturalmente non è possibile precisare se questi ipotetici filoni di tradizione risalgano in ultima
25 Cf. A. Zironi, L’eredità dei Goti: testi barbarici in età carolingia, Spoleto, 2009, p. 149-179. Ora su questo codice cf. A. Russo, “Uno zibaldone ‘artificiale’ di Paolo Diacono: Paris, BnF, Lat. 528, fol. 121-139”, ALMA. Archivum Latinitatis Medii Aevii, 77 (2019), p. 125-158. 26 O. Portuese, “AP 7, 670 ~ Epigr. Bob. 31: tracce di una tradizione ‘sommersa’ della silloge bobbiese?”, Pan, 6 (2017), p. 141-147.
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analisi al Bobiensis stesso (eventualmente compulsato già prima della scoperta), o derivino da esemplari antichi, magari parziali. Fatto sta che la natura stessa della collezione, nata per assemblaggio di epigrammi almeno in parte preesistenti, dà fondamento alla possibilità che siano esistiti filoni di trasmissione paralleli a quello bobbiese, magari ancora floridi nel xv e xvi secolo ed oggi estinti. La ricchezza quantitativa della tradizione tarda non inficia quindi l’ipotesi di afferenza di AL 709 α ai Bobiensia. Come abbiamo appena visto, la messe di testimoni bassomedievali e umanistici potrebbe aver avuto origine da molteplici fonti, potenzialmente ancora prolifiche nei secoli xii-xvi. La possibilità che AL 709 α facesse parte dei Bobiensia resta dunque del tutto valida, e mi pare anzi molto probabile. D’altra parte, negare tale ipotesi non aiuterebbe comunque a ricostruire in maniera più nitida l’origine di questa tradizione recenziore.
La redazione β: il perduto codex Bellovacensis e l’edizione di Binet (1579) Come si è visto, i motivi di interesse per l’epigramma potevano essere molteplici, e giustificano l’enorme popolarità del testo in epoca umanistica. Ed è proprio in età umanistica, relativamente tardi, che emerge una forma del testo nuova, caratterizzata da varianti sostanziali rispetto alla vulgata (α): insomma una nuova redazione del carme (β). La genesi e la diffusione di questa nuova redazione saranno l’oggetto della parte finale di questo studio. Come si è anticipato, la redazione β è trasmessa unicamente da un’edizione tardo-umanistica: un’antologia di epigrammi latini curata nel 1579 da Claude Binet, magistrato e poeta di Beauvais, e stampata a Poitiers dai fratelli Bouchet27. L’edizione è nota ai filologi classici per essere testimone di un consistente gruppo di epigrammi attribuiti a Petronio, ma vi compaiono anche carmi ascritti ad altri autori o anonimi. AL 709 β è ascritto a Germanico e stampato in una versione in quattro distici, fino ad allora inedita. A questa altezza cronologica la versione in tre distici (α) circolava già in varie edizioni a stampa (cf. infra), e Binet si rendeva conto che l’epigramma da lui stampato differiva notevolmente dalla vulgata. La novità del carme è segnalata dall’editore nell’intestazione: Eiusdem Germanici de puero glacie perempto: diversum a vulgato, et duobus versibus extremis auctius. Segue il testo β (in corsivo indico le varianti rispetto a α): Thrax puer adstricto glacie cum luderet Hebro, frigore frenatas pondere rupit aquas. Cumque imae partes fundo raperentur ab imo, abscidit a iugulo lubrica testa caput. 27 C. Petronii Arbitri itemque aliorum quorundam veterum Epigrammata hactenus non edita. Cl. Binetus conquisivit et nunc primum publicavit, ex officina Bochetorum fratrum, Poitiers, 1579. L’epigramma AL 709 β è a p. 8 (B iii v).
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Quod mox inventum mater dum conderet igni, ‘Hoc peperi flammis, cetera’ dixit ‘aquis’. Me miseram! Plus amnis habet solumque reliquit quo nati mater nosceret interitum. È evidente che le discrepanze rispetto al testo α non nascono da accidentali fenomeni di trasmissione ma da una intenzionale manipolazione del testo; ed è possibile sostenere con validi argomenti che α è la redazione originale, mentre β è un rimaneggiamento28. Le varianti di β sono infatti meno aderenti all’originale greco rispetto a quelle di α. Vari fenomeni di intertestualità sembrano inoltre garantire la genuinità di alcune lezioni di α contro quelle di β, che sarebbero frutto di interpolazioni. Nella prefazione Binet dichiara di aver attinto la maggior parte degli epigrammi da un antico esemplare della cattedrale di Beauvais (p. A iii r): “At ne quid dissimulem, Petronii Arbitri aliorumque Epigrammatum bonam partem ex bibliotheca Ecclesiae Bellouacensis habui: quae cum veteri Isidori Ethymologico connexa erant.” L’editore indica sempre chiaramente quali testi provengono dal codice di Beauvais e quali provengono da altre fonti. AL 709 è certamente tra quelli presenti nel Bellovacense. Questo esemplare era probabilmente un codice composito, in cui ad una sezione relativamente antica, contenente le Etymologiae di Isidoro, erano stati annessi (connexa) dei fogli o fascicoli supplementari più recenti, contenenti il corpus di epigrammi. È probabile che le due unità codicologiche costituenti il volume (cioè il vetus Isidori Ethymologicum e i fogli contenenti gli epigrammi) siano state separate dopo l’utilizzazione da parte di Binet (forse da Binet stesso) e abbiano avuto destini differenti. Un volume antico delle Etymologiae è menzionato nei cataloghi della cattedrale di Beauvais a partire dal xv secolo, ed è regolarmente censito fino alla metà del xviii. Ma nessuna delle descrizioni esistenti menziona la presenza degli epigrammi29. Si tratta di un silenzio eloquente, perché la presenza di epigrammi antichi e in parte inediti difficilmente poteva essere taciuta, e almeno la descrizione nel catalogo del 1750 (di cui si conserva una copia in Beauvais, Bibliothèque Municipale, Coll. Bucquet-auxCousteaux, t. 31 [131], p. 359-503) è particolarmente dettagliata30: essa, ad esempio, ci informa che la scrittura dell’Isidoro poteva essere datata al tardo ix secolo, e riporta la trascrizione di un documento della chiesa di Beauvais datato al 1409, rilegato nella controcoperta anteriore del volume (trascrizione omessa nell’edizione di Omont). Questo stesso Isidoro Bellovacense fu consultato nel xviii secolo dai Maurini di Saint-Germain-des-Prés, impegnati a preparare una nuova edizione delle Etymologiae. Il codice Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 11677 conserva le collazioni del 28 Per la dimostrazione cf. Russo, “Paolo Diacono, Rutilio Namaziano”, p. 53-55. 29 I cataloghi sono stati parzialmente editi e studiati da H. Omont, “Recherches sur la bibliothèque de l’église cathédrale de Beauvais”, Mémoires de l’Institut National de France. Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 40 (1916), p. 1-94. Le menzioni del manoscritto isidoriano sono raccolte da A. Breitenbach, Die Pseudo-Seneca-Epigramme der Anthologia Vossiana: ein Gedichtbuch aus der mittleren Kaiserzeit, Hildesheim, 2010, p. 29-30. Sulla ricostruzione della biblioteca della cattedrale di Beauvais cf. G. Lanoë, “Une bibliothèque virtuelle au service des collections dispersées des manuscrits de Beauvais”, in Passion(s) et collections. Actes du colloque, Chambéry, 21 et 22 octobre 1998, Parigi e Annecy, 1999, p. 175-197. 30 Il volume isidoriano è censito al numero 54 del catalogo, alle p. 460-464 del codice, consultabile online.
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Bellovacense effettuate da Simon Louis Maillefer per Dom Jacques de la Porte31. Il codice contiene inoltre diverse informazioni su aspetti codicologici e contenutistici del volume isidoriano (di cui, ad esempio, conferma la datazione al ix o x secolo). Tuttavia, non vi è mai fatta menzione della presenza degli epigrammi. È quindi probabile che i fogli o i fascicoli del Bellovacense contenenti gli epigrammi, già in origine estranei, siano stati staccati e asportati dopo il 1579. Del volume di Isidoro si perde ogni traccia dopo il xviii secolo32, e anche i fogli contenenti gli epigrammi sono oggi perduti. L’ultima testimonianza su questi fogli proviene da Jean Savaron, intellettuale di primo piano di Clermont-Ferrand, presidente del siniscalcato d’Alvernia, e amico e collega di Binet negli anni in cui questi era magistrato a Riom, in quella stessa regione. Nell’edizione delle opere di Sidonio Apollinare da lui curata, e stampata a Parigi nel 159933, nel commentare Sidonio, Epistulae 2.21-22, Savaron cita un carme attribuito ad Apuleio (AL 712), già edito da Binet sulla base del Bellovacense (p. 9). Nell’edizione di Binet il verso AL 712.8 era stato omesso per un errore tipografico, e Savaron coglie l’occasione per ripristinarlo, attingendolo “ex illius [scil. Bineti] schedio manuscripto”. Non è possibile precisare se questo schedium sfruttato da Savaron fosse una copia del Bellovacense fatta da Binet, eventualmente preparatoria per la stampa, o se si tratti dei fogli stessi del Bellovacense, staccati da Binet e portati con sé in Alvernia. In ogni caso questa è l’ultima menzione di tali fogli. La natura e la datazione dei fogli del Bellovacense contenenti la silloge di epigrammi restano dunque dubbie. E. Courtney ha suggerito che essi potessero essere fogli di età umanistica annessi a un volume antico. Tra i carmi stampati da Binet e presenti nel Bellovacense compare infatti anche l’epigramma AL 706, che lo studioso sospettò essere un prodotto rinascimentale34. Si tratta di una descrizione alquanto manierata di una donna bellissima, con pelle più candida della neve, il cui nome varia nei testimoni (in Binet Iulia; altrove Sylvia, Victoria, Catharina). Per quanto taluni abbiano sostenuto l’attribuzione ad Ovidio35, ragioni di natura letteraria, linguistica e di storia della tradizione, inducono a credere che il testo non 31 Cf. E. Courtney, The poems of Petronius, Atlanta, 1991, p. 6-7. Erroneamente Courtney afferma che le collazioni si arrestano a 10.255: in realtà esse coprono tutto il testo delle Etymologiae (come è possibile constatare consultando il codice online). 32 Il codice è stato cercato invano a Beauvais da E. Baehrens e da A. Riese, ed è dato per disperso anche da Breitenbach, Pseudo-Seneca-Epigramme, p. 29-30, e Lanoë, “Une bibliothèque virtuelle”, p. 193, n. 19. Sotto la guida di E. Stagni ho esteso le ricerche ai codici di Isidoro conservati alla Bibliothèque nationale de France a Parigi, ma senza risultati. 33 Caii Sollii Apollinaris Sidonii Arvernorum Episcopi opera, Io. Savaro Claromontensis […] recognovit […], ex officina Plantiniana apud Adrianum Perier, Parigi, 1599, p. 11. 34 Cf. Courtney, The poems of Petronius, p. 7. In relazione a questo testo Binet (p. A iii r) faceva leva sul Bellovacense per dimostrare l’autenticità della versione da lui stampata, contro quella divulgata da António de Gouveia (Antonii Gouveani Lusitani Epigrammaton libri duo, ad mortalitatem, apud Seb. Gryphium, Lione, 1539, p. 8). In realtà la versione di Gouveia è dichiaratamente una traduzione latina di un epigramma francese di Clément Marot, Le dizain de neige, a sua volta liberamente ispirato ad AL 706. Cf. su questo P. Laurens, “Le Dizain de Neige. Histoire d’un poème ou des sources latines du pétrarquisme européen”, in Troisième Congrès international d’études néo-latines, Université François Rabelais, 6-10 septembre 1976, cur. J.-C. Margolin, Parigi, 1980, vol. 1, p. 557-570. 35 P. Laurens, Anthologie de l’épigramme de l’Antiquité à la Renaissance, Parigi, 2007, p. 152.
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sia anteriore al xv secolo. In effetti è molto probabile che la versione originale di AL 706 sia quella stampata nel 1503 da Angelo Colocci tra le opere di Benedetto da Cingoli († 1485), ed attestata con esplicita attribuzione proprio a Benedetto da Cingoli in due manoscritti di umanisti a lui molto vicini: Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 3388, fol. 14 r, autografo di Colocci stesso; e Perugia, Biblioteca Comunale Augusta, I 25 (631), fol. 3 v, autografo di Giovan Battista Valentini, detto il Cantalicio36. È perfino possibile che la donna cantata dall’epigramma, più bianca della neve, sia identificabile con la nobildonna senese Bianca Saracini, ispiratrice di altri carmi di Benedetto da Cingoli, e raffigurata da Francesco di Giorgio Martini (con in mano una palla di neve!) nel codice Firenze, Biblioteca Nazionale Centrale, Pal. 211, fol. 1 r, prodotto intorno al 147337. L’argomento di Courtney è quindi valido. A meno che AL 706 non fosse un’aggiunta di un copista umanistico in un manoscritto antico, la presenza di questo epigramma nei fogli del Bellovacense usati da Binet dovrebbe fissare un terminus post quem per la datazione dei fogli stessi. Del resto, anche la cautela percepibile nelle parole di Binet (quae […] connexa erant) pare suggerire che i fogli contenenti l’antologia poetica non fossero altrettanto antichi che la sezione isidoriana del manoscritto. La plausibile datazione tarda di questi fogli desta il forte sospetto che anche la manipolazione che diede origine alla redazione β di AL 709 possa essere un’operazione umanistica. A sostegno di questa ipotesi si potrebbe addurre un parallelo riguardante un altro epigramma del corpus edito da Binet sulla base del Bellovacense: l’epitalamio AL 71138. Si tratta di un carme certamente antico, perché è citato nella vita di Gallieno presente nella Historia Augusta39. Lo storiografo attribuisce il carme a Gallieno e ne cita una versione in tre versi. Questa versione “breve”, certamente antica, fu la sola conosciuta nel Medioevo. Essa è citata da Sedulio Scoto nel Collectaneum, con attribuzione appunto a Gallieno40; e da Giraldo Cambrense, con ascrizione a
36 L’edizione delle opere di Benedetto da Cingoli curata dal Colocci è: Sonecti, barzelle et capitoli del claro B. Cingulo, per maistro Ioanni Besicken, Roma, 1503, p. G.4 v. Sul codice del Cantalicio cf. I. Baldelli, “Glossario latino-reatino del Cantalicio”, Atti dell’Accademia toscana di scienze e lettere ‘La Colombaria’, 18 (1953), p. 367-406 (rist. in Id., Medioevo volgare da Montecassino all’Umbria, Bari, 1971, p. 195-238). Il codice trasmette, a fol. 13 r, anche AL 709. 37 Cf. M. Caciorgna, “Exempla amantium: scritte d’amore sulle cortecce degli alberi e moduli elegiaci; testo e immagine nella tradizione classica dall’Umanesimo all’epoca contemporanea”, Fontes. Rivista di filologia, iconografia e storia della tradizione classica, 11-13 (2008-2010), p. 1-34, ivi p. 11-12. L’immagine di Bianca Saracini dal codice fiorentino è riprodotta in Ead., “Mortalis aemulor arte deos. Umanisti e arti figurative a Siena tra Pio II e Pio III”, in Pio II e le arti. La riscoperta dell’antico da Federighi a Michelangelo, cur. A. Angelini, Milano, 2005, p. 150-181, ivi p. 156. 38 Sulla tradizione di questo epigramma cf. F. M. Clover, “An Epithalamium Attributed to Emperor Gallienus”, Hermes, 130.2 (2002), p. 192-208. 39 Scriptores Historiae Augustae, cur. E. Hohl, addenda et corrigenda adiecerunt Ch. Samberger et W. Seyfarth, Stoccarda e Lipsia, 1997, vol. 2, p. 89-90. 40 Sedulius Scotus, Collectaneum miscellaneum, cur. D. Simpson, Turnhout, 1988, c. 68, p. 305-313. Del resto, è stato dimostrato recentemente che Sedulio lesse la Historia Augusta sul più importante testimone medievale conservato: Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 899, scritto in Italia settentrionale nel IX secolo: cf. M. Petoletti, “La mano di Sedulio Scoto in antichi manoscritti di Cicerone e dell’Historia Augusta”, Italia medioevale e umanistica, 61 (2020), p. 1-63.
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Giulio Cesare, nello stesso capitolo del De principis instructione in cui è citato AL 709 α41. Sia Sedulio che Giraldo presentano varianti testuali rispetto alla Historia Augusta, ma concordano nel testimoniare una redazione in tre versi. Binet pubblica il carme in una versione aucta (p. B iii v), caratterizzata dall’aggiunta di due versi supplementari alla fine e da varianti sostanziali nei primi tre versi. Anche in questo caso Binet è consapevole dell’originalità di questa redazione alternativa, e la segnala nell’intestazione: Galieni imperatoris, postremis duobus versibus perfectius. Insomma, la situazione è molto simile a quella di AL 709 β. Facendo sistema dei due casi (AL 709 e AL 711), è possibile prospettare l’ipotesi che la fonte dei carmi stampati da Binet fosse portatrice di testi sottoposti ad una più o meno sistematica campagna di interpolazioni e rimaneggiamenti. Si può pensare ad una miscellanea umanistica di poesia, una sorta di “palestra poetica” contenente allo stesso tempo epigrammi antichi autentici (taluni anche molto rari e pregevoli), esercizi di versificazione prodotti in ambito umanistico (AL 706), e vere e proprie nuove redazioni di testi antichi (AL 709 β e AL 711 nella redazione aucta).
Il testo “ibrido” α-β nella Ferrara del’400 e la genesi stratificata di β Per AL 709 il rimaneggiamento che portò alla redazione β potrebbe essere avvenuto in più fasi. A partire dagli anni’40 del xv secolo, infatti, inizia ad essere attestata una forma intermedia del testo, ancora in tre distici, ma già caratterizzata da alcune varianti tipiche di β e dall’ascrizione a Germanico, altrimenti presente solo nel perduto Bellovacense di Binet. Centro importante di questa forma intermedia è Ferrara. Una delle testimonianze più antiche è un episodio raccontato da Angelo Decembrio in Politia Litteraria, 6.6942. L’episodio si colloca tra il 1447 (elezione di papa Niccolò V) e il 1450 (morte di Leonello d’Este), ma è anche possibile che Decembrio abbia sfruttato informazioni acquisite più tardi per ambientare fittiziamente l’episodio nella Ferrara dei tardi anni’40, poiché la redazione definitiva della Politia Litteraria è degli anni’60. L’epigramma è menzionato come opera di Germanico già nel titolo del capitolo ([…] Atque ibdem de pulcherrimo epigrammate Caesaris Germanici super Thrace puero), e Decembrio lascia intuire che l’attribuzione a Germanico fosse ben nota a Ferrara e condivisa da Leonello d’Este (6.69.2: Leonellus id carmen, ut saepe alias, mire commendabat, tum auctoris excellentia, quem satis sciret fuisse Germanicum, tum recitatoris veneratione). Il testo citato è in tre distici (come α), ma presenta alcune varianti di β: 1 luderet vs. ludit in α; 4 abscidit vs. praesecuit α. Inoltre, altre varianti β sono proposte alla fine del capitolo (6.69.36) da Tito Vespasiano Strozzi, come correzioni per motivi retorico-stilistici. Di particolare importanza è la situazione al v. 4: praesecuit tenerum α : abscidit tenerum Dec. : abscidit a
41 Gerald of Wales, De principis instructione, p. 46. Anche in questo punto il testo di Bartlett presenta errori di trascrizione. 42 N. Witten, Angelo Camillo Decembrio. De politia litteraria, Monaco e Lipsia, 2002, p. 432-444.
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iugulo β. Decembrio si schiera con α nel conservare l’aggettivo tenerum, ma varia il verbo in abscīdit (da abscīdo), mentre β ha abscĭdit (da abscindo). Il verbo più appropriato per una iugulazione è abscīdo, per cui la lezione di Decembrio è qualitativamente superiore a quella di β. Sorge il sospetto che abscīdit tenerum sia la variante nata per prima e che abscĭdit a iugulo sia una variante “di secondo livello”: un deterioramento creato da β sulla base di abscīdit. Decembrio sarebbe quindi testimone di una prima fase di alterazione del testo, intermedia tra α e β. Precoce testimone di un testo ibrido α-β è pure New York, Columbia University, Plimpton 103, codice italiano dell’xi secolo delle Explanationes in Ciceronis Rhetoricam di Mario Vittorino, postillato da Giovanni Aurispa43. AL 709 è copiato sulla carta di guardia posteriore, senza alcuna indicazione d’autore. Il v. 5, mater id inventum lacrimis dum condit in urna, è probabilmente una rielaborazione intenzionale di un lettore interventista, e non trova riscontro in altri testimoni. Il testo presenta praticamente tutte le caratteristiche di α, tranne che al v. 4, in cui attesta abscindit tenerum: lezione molto vicina a quella di Decembrio (abscīdit tenerum) ma deteriore, perché presenta già lo slittamento semantico da abscīdo ad abscindo, attestato anche in β. Aurispa anticipa quindi β nel passaggio ad abscindo, ma conserva ancora la lezione tenerum, poi innovata da β in a iugulo. Aurispa e Decembrio sarebbero dunque testimoni di diversi stadî della manipolazione testuale che da α porta a β. Tutte queste innovazioni possono essere fatte risalire alla corte estense di Ferrara negli anni’40-’50 del xv secolo, in cui i due umanisti lavoravano. Il legame tra il testo di Aurispa e l’ambiente culturale ferrarese è molto probabile, peraltro, alla luce di un’inversione al v. 6, flammis peperi (vs. peperi flammis), altrimenti attestata solo nella Politia Litteraria (6.69.36), e nel codice San Daniele del Friuli, Biblioteca Civica Guarneriana, 115, fol. 73 r (xv secolo). Al milieu estense potrebbe rinviare anche il già citato Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 6128, fol. 114 v (c. 1480). Il codice trasmette la silloge epigrafica di Michele Fabrizio Ferrarini, ed è scritto dalla sua mano. Essa ci è giunta in tre diverse redazioni d’autore44. La prima è conservata nell’autografo Utrecht, Universiteitsbibliotheek, 765 (1.K.9), e nella sua copia Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 5243. Una seconda redazione è nel Par. lat. 6128. La terza è in Reggio Emilia, Biblioteca Municipale, Reggiani C 398 (autografo) e nei suoi due apografi: Leida, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. F 87, e Napoli, Biblioteca Nazionale, V.E.5. AL 709 non è presente nella prima redazione, ma solo nella seconda e nella terza, ed in entrambe è nella versione α. Tuttavia, in Par. lat. 6128 un postillatore ha aggiunto nei margini tre varianti β (1 luderet; 3 cumque; 4 abscidit), introdotte con vel e aliter, e derivanti probabilmente da collazione con un diverso manoscritto. Di grande interesse
43 Ho collazionato il codice sulla riproduzione online. Descrizione e bibliografia in C. Marius Victorinus, Commenta in Ciceronis Rhetorica, cur. T. Riesenweber, Berlino e Boston, 2015, p. 123-124. L’autografia di AL 709 è data per certa da A. Franceschini, Giovanni Aurispa e la sua biblioteca, Padova, 1976, p. 146. Ne dubita invece C. W. Dutschke, citata da Riesenweber (p. 123). 44 Cf. la ricostruzione in W. Herzen, G. B. De Rossi e E. Bormann, Corpus inscriptionum latinarum, vol. 6.1, Berlino, 1876, p. xliii-xliv; e ora anche O. Diliberto, “Umanesimo giuridico-antiquario e palingenesi delle XII tavole. 1, Ham. 254, Par. lat. 6128 e Ms. Regg. C. 398”, Annali del Seminario giuridico dell’Università di Palermo, 50 (2005), p. 83-116.
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sarebbe stabilire se esse siano state aggiunte in Par. lat. 6128 da un lettore tardivo o da Ferrarini stesso. In tal caso, esse potrebbero facilmente essere messe in relazione con i trascorsi ferraresi dell’umanista e con i suoi stretti rapporti con intellettuali emiliani. Comunque sia, chi operò la contaminazione in Par. lat. 6128 ignorava o non riteneva degna di fede l’attribuzione a Germanico, poiché il titolo (Carmina Divi Iulii Caesaris pro puero submerso) non è interessato da varianti. Un’ulteriore propaggine di questa tradizione ibrida emiliana potrebbe essere in un autografo di Paolo Giovio: Como, Società Storica Comense, Aliati 28, II, fol. 21 v45. AL 709 è un’aggiunta autografa di Giovio rispetto alla parte principale del codice, che invece non è copiata da lui ma sicuramente per lui. Colpisce che Giovio conosca l’attribuzione a Germanico (indicata nella scarna rubrica Germanici) e la variante abscīdit (mentre per tutte le altre varianti si schiera con α), soprattutto perché l’aggiunta dell’epigramma avvenne durante un suo soggiorno a Bologna nel 1529: periodo in cui Giovio frequentava gli umanisti emiliani (che misero anche mano sul manoscritto), alla ricerca della protezione di Isabella d’Este. È forse una testimonianza tardiva della stessa forma intermedia del testo (a metà strada tra α e β) le cui attestazioni più antiche provengono proprio dalla corte estense di Ferrara. Negli anni’90 del xv secolo l’attribuzione a Germanico era nota anche a Firenze. Angelo Poliziano inserì tra i suoi epigrammi greci un epigramma da lui composto (ep. 43) che è una libera variazione di AP 7.54246. In un’epistola inviata ad Urceo Codro nel giugno 1494 Poliziano dichiara di conoscere anche la versione latina di AP 7.542, cioè appunto AL 709. La attribuisce ad Augusto (“Latinum quoque [scil. epigramma] non invenustius quod Augusto tribuitur”), come molti codici umanistici (cf. supra), ma non la trascrive47. Nell’edizione postuma degli epigrammi polizianei, invece, curata da Zanobi Acciaiuoli e stampata a Venezia nel 1498 da Aldo Manuzio, oltre ai versi greci di Poliziano è stampato anche l’epigramma latino, stavolta attribuito a Germanico. Il testo è quello di α, salvo che per la variante abscīdit al v. 4. Si resta in dubbio se l’attribuzione a Germanico debba essere imputata a Poliziano stesso (che potrebbe esserne venuto a conoscenza negli ultimi mesi di vita, dopo l’epistola ad Urceo Codro) o ad Acciaiuoli. In ogni caso, questa situazione apparentemente ibrida (α-β) potrebbe avvalorare l’ipotesi di una genesi progressiva della redazione che definiamo β. L’attribuzione a Germanico si diffuse a Firenze. La conobbe sicuramente Pietro Crinito, che di Poliziano era alunno e che fu implicato nell’edizione postuma delle sue opere. Vi allude infatti nel suo De Poetis Latinis (edito nel 1505 a Firenze presso Filippo Giunta), nel paragrafo dedicato appunto a Germanico48: “Nec defuerunt qui existimarent ab eodem Germanico compositum fuisse epigramma illud vulgatum de puero Tracensi.” Lo trasmette con un testo sostanzialmente α, ma con una variante β 45 Cf. C. Vecce, “Paolo Giovio e Vittoria Colonna”, Periodico della Società Storica Comense, 54 (1990), p. 65-93. 46 Cf. Angeli Politiani Liber epigrammatum graecorum, cur. F. Pontani, Roma, 2002, p. 178-181. 47 Cf. ibid., p. xxv. 48 Petri Criniti Libri de Poetis Latinis, impressum per Philippum Iuntam, Firenze, 1505, p. E.1 (accessibile online). L’opera fu ristampata insieme al De Honesta Disciplina dello stesso Pietro Crinito, a Basilea nel 1532 (lì l’epigramma è alle p. 724-725).
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(1 luderet) assente in Poliziano. La situazione è evidentemente troppo fluida perché se ne possa trarre qualche conseguenza stemmatica (come un’eventuale indipendenza di Crinito da Poliziano e la derivazione di entrambi da un comune esemplare con doppie lezioni α-β). Ma l’episodio è comunque sintomatico del propagarsi dell’ascrizione a Germanico, attestata in β. Altri codici tra il xv e il xvi secolo attestano l’attribuzione a Germanico, ma non avendo potuto collazionarli, non posso sapere se essi siano testimoni di un testo α o se vi si trovino anche varianti β. Uno è Milano, Biblioteca Ambrosiana, D 5 sup., fol. 93 r, datato al 1473, sottoscritto da un tale Antonio Grattapaglia e copiato per uno Stephanus de Corvis, monaco di San Celso a Milano49. Qui AL 709 è intitolato Epigramma Germanici Caesaris e inserito in una silloge di carmi di Pietro Manna, umanista cremonese allievo di Vittorino da Feltre e a sua volta insegnante a Cremona e Brescia. L’intestazione Hermanicj epigramma compare poi nel più tardo Udine, Biblioteca Civica, 43, fol. 29 v (xvi secolo), miscellanea umanistica contenente le odi di Agostino Girolami ed epigrammi di Girolamo Amalteo50. Infine, per completare il dossier sull’attribuzione a Germanico, un episodio curioso è costituito da un commento del tedesco Vincenzo Opsopeo all’Antologia Planudea, edito a Basilea nel 154051. Nel commentare AP 9.56 (epigramma di Filippo di Tessalonica sullo stesso tema del fanciullo trace) Opsopeo scrive: “Multi hoc epigramma transtulerunt, omnium vero elegantissime C. Germanicus.” Queste parole presuppongono che Opsopeo conoscesse l’attribuzione di AL 709 a Germanico, ma che lo ritenesse una traduzione di AP 9.56, non di AP 7.542. L’errore è certamente più antico di Opsopeo, poiché una confusione simile è attestata una quarantina d’anni prima in un altro commento all’Antologia Planudea. È un commento anonimo, scritto a Padova tra 1505 e 1506, e conservato in due copie manoscritte: Milano, Biblioteca Ambrosiana, O 122 sup., e Napoli, Biblioteca Nazionale, II.D.4452. Accanto al primo verso di AP 9.56 il commentatore annota: “Hoc epigramma translatum olim fuit ab uno Caesarum, aut Iulio aut alio ex iis, non recte memini.” E nel codice di Napoli un’altra mano aggiunge in margine proprio l’incipit di AL 709 (Thrax puer astricto). La nota presuppone che il postillatore ritenesse AL 709 una traduzione di AP 9.56, non di AP 7.542; l’ascrizione a Germanico non è esplicitamente affermata ma la dichiarazione d’incertezza lascia intuire che essa circolasse. A prescindere da quale
49 Cf. L. Jordan e S. Wool, Inventory of Western Manuscripts in the Biblioteca Ambrosiana, Notre Dame, 1986, vol. 2, p. 133-137; e N. Lopomo, Maffeo Vegio. Elegiae, Rusticanalia, Disticha ed Epigrammata: edizione critica e commento, tesi dottorale, Università di Firenze, 2012, p. 41-42. Lo stesso Antonio Grattapaglia sottoscrive anche Milano, Biblioteca Ambrosiana, D 1 sup., copiato a Tortona nel 1469-70 per lo stesso committente Stephanus de Corvis. 50 A. Sorbelli, Inventari dei manoscritti delle Biblioteche d’Italia, Firenze, 1930, vol. 46, p. 124; M. Venier e C. Rossi, “Amalteana”, Archivum mentis. Studi di letteratura e filologia umanistica, 2 (2013), p. 255-264. 51 In Graecorum epigrammatum libros quatuor Annotationes longe doctissimae, iam primum in lucem editae Vincentio Obsopoeo autore, in officina Nicolai Brylingeri, Basilea, 1540, p. 53. 52 Cf. A. Pontani, “L’umanesimo greco a Venezia: Marco Musuro, Girolamo Aleandro e l’Antologia Planudea”, in I Greci a Venezia. Atti del Convegno internazionale di studio. Venezia, 5-7 novembre 1998, cur. F. M. Tiepolo e E. Tonetti, Venezia, 2002, p. 381-466, ivi p. 412.
T hr a x p u e r. A n co r a s u l l a t r as m i s s i o n e d i An t hologia L at ina 70 9
sia il rapporto tra questo commento e quello di Opsopeo, una relazione tra i due è molto verosimile53. Veniamo allora ad una possibile conclusione. Dal panorama delineato finora è chiaro che tracce di quella che definiamo redazione β di AL 709, e che conosciamo compiutamente solo dall’edizione di Binet (1579), emergono già almeno un secolo e mezzo prima di quest’ultima. Centro di irradiazione di alcune delle varianti β fu la cerchia di Leonello d’Este a Ferrara. Le versioni “intermedie” attestate da Decembrio e dall’Aurispa (e forse anche da altri intellettuali successivi, in contatto con l’ambiente ferrarese), più che indicare una contaminazione di α con un testo β già costituito, vanno probabilmente interpretate come punto di partenza delle ulteriori trasformazioni che portarono alla formazione della redazione β definitiva. Quest’ultima presuppone in alcuni punti lezioni già attestate dagli intellettuali ferraresi, ma presenta rispetto ad esse delle innovazioni ulteriori, talora peggiorative (cf. supra). Le varie fasi di trasformazione di AL 709 potrebbero dunque essere rappresentate dal seguente prospetto. Si tratta, ovviamente, di una mera ipotesi ricostruttiva. Ma essa mostra bene come i diversi contesti di fruizione e ricezione di un classico possano influenzarne in maniera profonda la fisionomia e la natura stessa. α
β1
β2 Codex Bellovacensis
Epigrammata Bobiensia Paolo Diacono (Par. lat. 528)
tradizione umanistica α (circa 130 ms.)
prime varianti β
(Decembrio, Aurispa ecc.)
Binet (1579)
Post scriptum: Mentre questo contributo era già in corso di pubblicazione, ho potuto leggere l’articolo di P. Paolucci, “Il Lussorio del Binet ed il perduto codex Bellovacensis”, Paideia, 76 (2021), p. 319-336, a cui si devono importanti acquisizioni sul valore testuale del codex Bellovacensis di Binet, in particolare per la constitutio textus degli epigrammi di Lussorio.
53 È degno di nota, inoltre, che AL 709 sia aggiunto in margine nell’incunabolo Roma, Biblioteca Casanatense, Vol. Inc. 27, esemplare dell’editio princeps dell’Antologia Planudea (curata da Giano Lascaris e stampata a Firenze da Lorenzo di Francesco d’Alopa nel 1494) postillato da Poliziano. La copia di AL 709 non è attribuibile alla mano di Poliziano, ma a quella di un non identificato Paolo, successivo a Poliziano, autore di altre postille sparse nei margini dell’edizione. L’epigramma è privo di intestazione e di attribuzione: cf. A. M. Adorisio e A. C. Cassio, “Un nuovo incunabolo postillato da Angelo Poliziano”, Italia medioevale e umanistica, 16 (1973), p. 263-287, ivi p. 267, n. 1; e ora Angeli Politiani Liber epigrammatum, cur. Pontani, p. lv. L’impossibilità di consultare l’incunabolo mi impedisce di verificare se esista un rapporto tra esso e gli altri episodi di penetrazione di AL 709 nella tradizione dell’Antologia Planudea.
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Angel a cossu
Textes latins en flores, ou comment reconstruire les rapports entre les florilèges prosodiques du ixe siècle
Il est bien connu que pendant le Moyen Âge l’école a été l’un des véhicules de transmission et de compréhension les plus importants des classiques latins1. C’est à l’école, au préalable, qu’il fallait « donner un sens » aux classiques, ne serait-ce que parce que la langue latine elle-même devait être apprise. Parmi les aspects de la langue que l’on étudiait, il y avait aussi la prosodie latine, dont l’homme médiéval avait depuis longtemps perdu la sensibilité : l’accent de la langue latine étant passé de mélodique à intensif dès les iiie-ive siècles de notre ère2, pour lire et prononcer correctement le latin il fallait connaître la quantité des syllabes des mots. Les grammaires de l’Antiquité tardive fournissaient une première introduction à la prosodie et à la métrique3, mais elles ne furent bientôt plus adaptées à un public qui naissait comme non-latinophone. Les médiévaux aussi, comme Aldhelm de Malmesbury, Bède le Vénérable, Raban Maur et l’irlandais Dicuil, conçurent ainsi des traités pour l’apprentissage de la prosodie4, auxquels furent bientôt associés des outils originaux, qui apparaissent comme une véritable création médiévale : les florilèges prosodiques. La structure d’un florilège prosodique est, dans la plupart des cas, bien reconnaissable. Il s’agit de textes divisés en trois colonnes5 : une liste des lemmes
1 À une échelle assez variable, selon la période que l’on prend en considération et selon un canon d’auteurs, en poésie et en prose, plus ou moins précis. Voir G. Glauche, Schullektüre im Mittelalter. Entstehung und Wandlungen des Lektürekanons bis 1200 nach den Quellen dargestellt, Munich, 1970 et B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 4.2, La réception de la littérature classiques : manuscrits et textes, Paris, 2014, p. 369-394. 2 Cf. par exemple A. Roncaglia, « L’effondrement de la quantité phonologique latine », Romanobarbarica, 6 (1981), p. 299-309. 3 Voir J. Leonhardt, Dimensio syllabarum. Studien zur lateinischen Prosodie- und Verslehre von der Spätantike bis zur frühen Renaissance. Mit einem ausführlichen Quellenverzeichnis bis zum Jahr 1600, Göttingen, 1989, p. 24-71. Pour une approche linguistique du problème de l’accent latin à travers les grammairiens anciens cf. Ph. Probert, Latin Grammarians on the Latin Accent. The Transformation of Greek Grammatical Thought, Oxford, 2019. 4 Cf. encore Leonhardt, Dimensio syllabarum, p. 72-79. 5 Cette structure tripartite dépend évidemment des choix de mise en page d’un copiste donné et elle n’est pas forcément présente dans tous les recueils pris en considération dans cette étude, certains conservant uniquement le système lemma-exemplum ou auctor-exemplum. Angela Cossu • École française de Rome Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 41-61 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128148
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(lemmata), dont il fallait apprendre la scansion par cœur ; les lemmes sont associés à des vers (exempla), souvent des hexamètres, à l’intérieur desquels se trouve le mot à apprendre, sa scansion étant vérifiée selon la position dans la chaîne métrique ; finalement, l’identification de l’auteur qui a écrit le vers (auctor). Voyons par exemple le vers 3 de l’Opus prosodiacum de Micon de Saint-Riquier (dont nous allons parler tout de suite) : Amicitur
Non hic pampineis amicitur vitibus ulmus
Ovidius6
Le mot à apprendre est ămĭcītūr et on peut connaître sa scansion et donc la position de l’accent tonique sur le pénultième i, qui est long, grâce à l’hexamètre qui suit le lemme : Non̄ ́ hīc pam ̄ ́ pĭnĕis̄ ́ | ămĭcit̄ ́ ūr vit̄ ́ ĭbŭs ul̄ ́ mus et qui correspond à Ovide, Epistulae ex Ponto 3.8.13. Les auteurs des vers empruntés pour composer les florilèges, classiques, mais aussi et surtout chrétiens, font partie d’un canon scolaire et plutôt répandu : Virgile, Ovide, comme on vient de le voir, mais aussi Lucain, Martial, Perse, Juvénal, Prudence, Juvencus, Venance Fortunat, etc.7, avec pourtant des exceptions, comme le rarissime Lucrèce8. Les florilèges prosodiques furent composés entre le ixe et le xiie siècles, leur utilisation se poursuivant encore plus loin9. Dans cette contribution nous ne prendrons en considération que les florilèges du ixe siècle, qui sont les suivants10 :
6 Pour le texte cf. Carmina Centulensia, éd. L. Traube, MGH, Poetae 3, Berlin, 1896, p. 279-294. Je prépare une nouvelle édition critique de l’Opus prosodiacum et de tous les florilèges du ixe siècle (Florilegia prosodica saeculi noni), un travail commencé avec ma thèse de doctorat au sujet « Les florilèges prosodiques et la transmission des poètes latins au Moyen Âge » (https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02637226, consulté le 4 janvier 2021). 7 Cf. B. Munk Olsen, I classici nel canone scolastico altomedievale, Spolète, 1991. 8 Comme l’analyse de D. Butterfield, The Early Textual History of Lucretius’ De rerum natura, Cambridge, 2013, p. 91-95, le montre. 9 Le florilège le plus « récent » que l’on connaît serait le Lexicon prosodiacum de la plume de Albéric du Mont-Cassin, composé vers la moitié du xie siècle et destiné à devenir la référence pour toute étude dans le domaine de la prosodie. Voir B. Munk Olsen, « Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au xiiie siècle », Revue d’histoire des textes, 9 (1979), p. 47-121, ici p. 66-72 ; Leonhardt, Dimensio syllabarum, p. 110-112 ; A. Cossu, « I florilegi prosodici e la trasmissione dei classici nella scuola medievale », dans Il ruolo della Scuola nella tradizione dei classici latini. Tra Fortleben ed esegesi, Atti del Convegno Internazionale (Foggia, 26-28 ottobre 2016), t. 2, éd. G. M. Masselli et F. Sivo, Foggia, 2017, p. 309-350, ici p. 315, ainsi que l’édition du texte dans la thèse de D. W. Anderson, Lexicon Prosodiacum Casinense-Ottobonianum, Duke University, 1986. Pour l’attribution à Albéric, voir D. W. Anderson, « Medieval Teaching Texts on Syllable Quantities and the Innovations from the School of Alberic of Monte Cassino », dans Latin Grammar and Rhetoric. From Classical Theory to Medieval Practice, éd. C. D. Lanham, Londres et New York, 2002, p. 180-211 et Alberico di Montecassino, Breviarum de dictamine, éd. F. Bognini, Florence, 2008, p. xviii-xxiv, avec A.-M. Turcan-Verkerk, « La théorisation progressive du cursus et sa terminologie », Archivum Latinitatis Medii Aevi, 73 (2015), p. 179-259, ici p. 185-191 à propos des traités prosodiques d’Albéric. 10 Pour un répertoire de tous les florilèges reconnus comme prosodiques et des renseignements bibliographiques supplémentaires, cf. Munk Olsen, « Les classiques latins », p. 57-75 et la synthèse de Cossu, « I florilegi prosodici », p. 309-319.
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1. Opus prosodiacum de Micon de Saint-Riquier11. Moine, poète et maître d’école actif vers le milieu du ixe siècle, Micon écrit aussi un traité de prosodie et un glossaire, des outils complémentaires au florilège pour l’enseignement du latin12. Tous les ouvrages de Micon, y compris le florilège, se trouvent dans les manuscrits Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 10470-73 (= B) et Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 10859 (= Ba), deux parties séparées d’un codex originellement unique, datant de la fin du ixe siècle et provenant vraisemblablement de Saint-Riquier13. L’Opus prosodiacum est le recueil à la tradition la plus répandue (onze manuscrits subsistants14). 2. Exempla diversorum auctorum15. Florilège transmis par deux témoins : Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 215 (vers 877, Tours ? = V) ; Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 4883A (premier quart du xie siècle, Saint-Martial de Limoges = P). 3. Florilegium metricum d’Heiric d’Auxerre16. Copié aux fol. 207 v-208 r du manuscrit Londres, British Library, Harley 2735 (deuxième moitié du ixe siècle, Auxerre ?). 4. Florilegium Lemovicense. Copié par la main d’un glossateur au fol. 139 v du manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 528 (793-806, Saint-Denis). Ce florilège n’a jamais été signalé auparavant17. 5. Florilegium Sangallense18. Copié aux p. 6-31 du manuscrit Saint-Gall, Stiftsbibliothek, 870 (deuxième moitié du ixe siècle, Saint-Gall).
11 Cf. M. Manitius, Geschichte der lateinischen Literatur des Mittelalters, t. 1, Von Justinian bis zur Mitte des zehnten Jahrhunderts, Munich, 1911, p. 469-476 et J. Prelog, Micon v. Saint-Riquier, dans Lexikon des Mittelalters, t. 6, Zurich et Munich, 1993, col. 612 pour la biographie du personnage. 12 Le traité de prosodie a été édité par M. Manitius, « Micons von St. Riquier De primis syllabis », Münchener Museum für Philologie des Mittelalters und der Renaissance, 1 (1912), p. 121-177, tandis que le glossaire est encore inédit. Les carmina attribués à Micon ont été indiqués par L. Traube dans Carmina Centulensia, p. 271, qui en a donné l’édition aux p. 295-368. Il s’agit toutefois d’un dossier à réévaluer, comme le remarque M. C. Ferrari, Il Liber sanctae crucis di Rabano Mauro. Testo-immagine-contesto, Berne et Berlin, 1999, p. 190. 13 Cf. B. Bischoff, Katalog der festlandischen Handschriften des neunten Jahrhunderts (mit Ausnahme der Wisigotischen), t. 1, Aachen – Lambach, Wiesbaden, 1998, p. 160. 14 Une liste de neuf témoins de l’Opus prosodiacum se trouve dans Cossu, « I florilegi prosodici », p. 312, n. 10. Il faut y ajouter les manuscrits Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 1086-1115 (1454-1476, Corsendonk) et Oxford, Bodleian Library, Bodl. 274 (début du xiie siècle, Normandie), découverts récemment. Pour la tradition de ce texte et des autres ouvrages de Micon, dont il sera question par la suite, on peut consulter aussi V. Sivo, « Micon centulensis mon. », dans La trasmissione dei testi latini nel medioevo. Medieval Latin Texts and their Transmission. Te.Tra., vol. 1, éd. P. Chiesa et L. Castaldi, Florence, 2004, p. 276-284. 15 Cf. l’édition de H. Keil, « Exempla poetarum e codice Vaticano edita », dans Index scholarum in Universitate litteraria Fridericiana Halensi cum Vitebergensi consociata per aestatem MDCCCLXXII […], Halle, 1872, p. iii-xv et, surtout, É. Chatelain, « Un gradus ad Parnassum de l’extrême décadence », Revue de philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 7 (1883), p. 65-77. 16 Signalé et édité par D. Ganz, « Heiric d’Auxerre glossateur du Liber glossarum », dans L’école carolingienne d’Auxerre. De Murethach à Remi 830-908, éd. D. Iogna-Prat, C. Jeudy et G. Lobrichon, Paris, 1991, p. 297-312. 17 Je remercie chaleureusement Frédéric Duplessis pour avoir attiré mon attention sur ce texte. 18 Le contenu de ce florilège a été indiqué par C. Stephan, « Das prosodische Florilegium der S. Gallener Handschrift nr. 870 und sein Werth für Juvenalkritik », Rheinisches Museum für Philologie, n.f. 40 (1885), p. 263-282, qui n’a pas pourtant fourni une véritable édition.
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6. Florilegium prosodiacum Parisino-Einsidlense. Transmis par les manuscrits19 : Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 2773 (deuxième moitié du ixe siècle, Reims) ; Einsiedeln, Stiftsbibliothek, 32 (1060) (début du xe siècle, Sud de l’Allemagne ou Suisse) et son jumeau Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 6408 (début du xe siècle, Nord de l’Italie ?). Pour répondre aux attentes du lecteur de ce volume, qui voudra sans doute s’interroger sur la compréhension, l’utilisation et donc la réception des classiques au Moyen Âge, il faudrait essayer d’exploiter le rôle que les florilèges de cette liste ont joué à l’école, au ixe siècle et au-delà. Il y a toutefois, à mon sens, une question primordiale, préliminaire à toute réflexion sur l’utilisation de ces outils : la majorité des florilèges ayant été composée en France dans la même période (milieu-deuxième moitié du ixe siècle), est-ce qu’il y a un lien entre ces recueils ? Autrement dit, est-ce qu’il s’agit d’une méthode de « lecture » des poètes classiques qui s’est constituée indépendamment, mais presque en même temps, dans plusieurs centres monastiques différents ? Ou y a-t-il une origine commune ? Avec cette contribution j’essaierai avant tout de répondre à ces questions20 et, pour le faire, je ne prendrai en considération que les quatre premiers recueils : c’est à partir de ces florilèges que les relations de parenté peuvent être mises en évidence21. A priori, pour composer un florilège prosodique il faut aller chercher des vers dans une source. Cette source peut être « directe », à savoir un manuscrit contenant les ouvrages d’un auteur donné (Ovide, dans le cas de Op. pros. 3, par exemple) ; soit « indirecte », les vers étant empruntés à partir d’un texte grammatical qui les citait à son tour, ou à partir d’un florilège déjà « prêt ». Or, ce dernier cas a été évoqué notamment pour le rapport entre l’Opus prosodiacum et les Exempla diversorum auctorum. Mais procédons par ordre.
L’Opus prosodiacum de Micon de Saint-Riquier Partons de l’Opus prosodiacum de Micon de Saint-Riquier. Nous avons dit que Micon est le seul florilégiste à fournir un prologue où il explique sa méthode de composition. Il affirme en effet d’avoir « scruté soigneusement les œuvres des poètes » (coepi perscrutari diligentius monimenta poetarum22) pour créer la structure
19 Voir encore Munk Olsen, « Les classiques latins », p. 72-73, ne mentionnant pourtant pas le manuscrit de Munich. 20 Pour ceux qui voudraient entrer dans le « laboratoire » du maître, je me permets de renvoyer encore à Cossu, « I florilegi prosodici », p. 319-342, où il est question de la méthode de travail et donc d’enseignement de Micon de Saint-Riquier, à travers les outils qu’il avait conçus pour son école. 21 Je renonce, malheureusement, à intégrer le Florilegium Sangallense et le Florilegium prosodiacum Parisino-Einsidlense, faute d’erreurs conjonctives probantes : ils pourraient être bien sûr insérés dans un cadre de transmission commune avec les autres recueils, mais dans cette occasion me manque l’espace nécessaire pour développer un discours qui serait très ample. Je me réserve, bien sûr, d’offrir d’autres contributions à ce sujet. 22 Cf. Carmina Centulensia, éd. Traube, p. 279.
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de son florilège et le compiler. Faudrait-il donc l’imaginer pris par le dépouillement de ses sources – indirectes et directes ? Après tout, nous savons qu’à Saint-Riquier il y avait une bibliothèque assez bien fournie23. C’est en effet le chroniqueur du xie siècle Hariulf de Saint-Riquier24 qui nous transmet l’état de cette bibliothèque à l’époque de Micon : il transcrit dans sa Chronique un inventaire des biens de l’abbaye compilé en 831 sous l’ordre de Louis le Pieux, y compris la liste des livres de la bibliothèque25. Ce sont des livres qui dériveraient du fonds de la bibliothèque mis en place par le refondateur de l’abbaye, Angilbert, favori de Charlemagne et membre de la Schola Palatina, abbé laïc de Saint-Riquier à partir de 790, après avoir été archichapelain de la cour de Pavie de Pépin d’Italie26. Selon ce que lui-même écrit dans son Libellus de ecclesia Centulensi, Angilbert aurait transféré à Saint-Riquier la beauté de 200 volumes27. 23 Les considérations à propos de la bibliothèque de Saint-Riquier au ixe siècle, qui se trouvent dans les paragraphes qui suivent, ont été développées aussi dans A. Cossu, « Notes sur la circulation des textes autour de l’abbaye de Saint-Riquier au ixe siècle », Mélanges de l’École française de Rome – Moyen Âge, 133.2 (2021), p. 375-392. 24 Un profil de ce moine historien et une description de sa méthode de travail peuvent être consultés dans T. Ledru, « Hariulf de Saint-Riquier : un moine historien de la fin du xie siècle », Questes. Revue pluridisciplinaire d’études médiévales, 36 (2017), p. 19-41 et dans sa thèse Saint-Riquier (viie-xie siècles) : histoire, mémoire, hagiographie, Université de Lille, 2019 (https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02563091, consulté le 14 février 2022). 25 Cf. Hariulf, Chronique de l’abbaye de Saint-Riquier (ve siècle-1104), éd. F. Lot, Paris, 1894, p. 87-97. L’inventaire des livres est recensé par G. Becker, Catalogi bibliothecarum antiqui, Bonn, 1885, n. 11, T. Gottlieb, Über mittelalterliche Bibliotheken, Leipzig, 1890, n. 401, et A.-M. Genevois, G. F. Genest et A. Chalandon, Bibliothèques de manuscrits médiévaux en France. Relevé des inventaires du viiie au xviiie siècle, Paris, 1987, n. 1740. Pour la place de cet inventaire dans l’histoire des catalogues médiévaux, voir A.-M. Turcan-Verkerk, « Accéder au livre et au texte dans l’Occident latin du ve au xve siècle », dans De l’argile au nuage, une archéologie des catalogues (iie millénaire av. J.-C. – xxie siècle), ouvrage publié à l’occasion des expositions organisées par la bibliothèque Mazarine et la bibliothèque de Genève, Paris, 2015, p. 47-61, ici p. 54. Dans l’inventaire sont mentionnés environ 500 titres, dans 256 volumes, cf. M. Huglo† , « Catalogues de bibliothèques médiévales et recherche en musicologie : l’exemple du Timée et des traités d’Hucbald », dans Amicorum societas. Mélanges offerts à François Dolbeau pour son 65e anniversaire, éd. J. Elfassi, C. Lanéry et A.-M. Turcan-Verkerk, Florence, 2013, p. 361-377, ici p. 362, qui remarque toutefois que le nombre total des livres de Saint-Riquier a été volontairement arrondi à 256, la proportion arithmétique du demi-ton indiquée par Platon dans le Timée (qui était sans doute connu au catalogueur). Ces chiffres pourraient donc ne pas représenter la taille réelle de la bibliothèque. L’histoire du fonds a été explorée par E. Dekkers, « La bibliothèque de Saint-Riquier au Moyen Âge », Bulletin de la société des antiquaires de Picardie, 46 (1957), p. 157-197 et P. Hazebrouck, « La bibliothèque de l’abbaye », dans Saint-Riquier. Une grande abbaye bénédictine, éd. A. Magnien, Paris, 2009, p. 33-44. 26 Pour la biographie d’Angilbert et ses échanges épistolaires avec des personnages comme Alcuin, Paul Diacre, Pierre de Pise, Théodulf d’Orléans, voir S. Viarre, « Un portrait d’Angilbert dans la correspondance d’Alcuin », dans De Tertullien aux Mozarabes. Mélanges offerts à Jacques Fontaine à l’occasion de son 70e anniversaire, t. 2, Haut moyen-âge (vie-ixe siècles), éd. L. Holtz, J.-C. Fredouille et M.-H. Jullien, Paris, 1992, p. 267-274 ; S. Viarre, « Angilbert, poète carolingien et abbé de Saint-Riquier », Bulletin de la Société d’émulation historique et littéraire d’Abbeville, 19.2 (2002), p. 231-240 ; S. A. Rabe, Faith, Art and Politics at Saint-Riquier. The Symbolic Vision of Angilbert, Philadelphia, 1995, p. 52-53. 27 Éd. G. Waitz, MGH, Scriptores 15.1, Hanovre, 1887, p. 173-181, la mention des 200 livres se trouvant à la p. 177.
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La liste de 831 est divisée en trois sections28, et entre les ouvrages ecclésiastiques et les livres de sacristie, nous trouvons les livres de grammaire, d’histoire et géographie, c’est-à-dire les volumes qui étaient sans doute utilisés à l’école et que Micon aurait pu lui aussi utiliser pour compiler son florilège. La rubrique des livres de grammaire29 (De libris grammaticorum) contient notamment des traités de prosodie et métrique comme le De ultimis syllabis du Ps-Probus, les Aenigmata avec l’Epistula ad Acircium de Aldhelm de Malmesbury, mais aussi les ouvrages « canoniques » des grammairiens tels que Donat, Pompée, Priscien, Comminianus, Servius, Marius Victorinus, Diomède, qui fournissent des renseignements sur le même sujet. Les poètes chrétiens occupent une place privilégiée dans l’enseignement du latin, et les œuvres de Prosper, Arator, Sedulius, Juvencus et Venance Fortunat sont également présentes dans la section, ainsi que le traité poétique de Quintus Serenus et les Fables d’Avianus. Les vers de ces poètes sont cités plusieurs fois dans l’Opus prosodiacum de Micon, ce qui pourrait démontrer l’utilisation de ces livres. En revanche, les poètes classiques, qui sont à leur tour amplement cités dans le florilège prosodique, ne se trouvent pas dans l’inventaire. Le seul poète ancien présent parmi les livres de grammaire semble être Virgile, mais, juste pour nommer les plus importants30, dans l’Opus prosodiacum nous trouvons aussi l’Anthologia Latina, l’Appendix Vergiliana (Copa, Moretum), Horace (Saturae, Epistulae), Juvénal, Lucain, Lucrèce, Martial, Ovide (Amores, Ars amatoria, Remedia amoris, Heroides, Metamorphoses, Fasti, Tristia, Epistulae ex Ponto), Perse (Saturae) et Stace (Thebais, Achilleis). Sans compter tous les poètes de l’Antiquité tardive, les chrétiens et les poètes médiévaux, parmi lesquels figurent aussi Alcuin, Bède le Vénérable, Milon de Saint-Amand, Smaragde de Saint-Mihiel, Théodulf d’Orléans, Walahfrid Strabon et Wandalbert de Prüm. À voir le nombre d’auteurs cités, la bibliothèque de Micon semblerait monumentale et surtout pleine de titres qui ne sont pas mentionnés dans l’inventaire de 831. Certes, on peut justifier le manque de certains titres à travers une prétendue non exhaustivité des catalogues de bibliothèques de cette période, des livres qu’Angilbert lui-même aurait pu posséder, notamment les classiques31. Un cadre si ample reste toutefois invraisemblable, au point que déjà L. Traube avait supposé que Micon ne travaillait pas de première main : il serait parti d’un florilège déjà formé qu’il avait à sa disposition. 28 Sur ce type de division cf. D. Nebbiai-Dalla Guarda, I documenti per la storia delle biblioteche medievali (secoli ix-xv), Rome, 1992, p. 47-48. Pour une description détaillée voir P. Hazebrouck, « La bibliothèque de l’abbaye », p. 35-36. 29 Cf. Hariulf, Chronique de l’abbaye de Saint-Riquier, p. 92-93. 30 Pour la liste complète, avec le nombre de vers par auteur, voir Munk Olsen, « Les classiques latins », p. 58. 31 Comme semblent le penser S. Viarre, « Angilbert, poète carolingien », p. 239 (« les auteurs païens, comme il arrive souvent dans ces cas, ne sont pas nommés, mais Angilbert les lisait et les possédait, si l’on peut en juger par l’usage qu’il fait des poètes augustéens et par l’excellent maniement de la rhétorique dont il fait preuve ») et C. Villa, « Cultura classica e tradizioni longobarde : tra latino e volgari », dans Paolo Diacono. Uno scrittore fra tradizione longobarda e rinnovamento carolingio, Atti del Convegno Internazionale di Studi Cividale del Friuli – Udine, 6-9 maggio 1999, éd. P. Chiesa, Udine, 2000, p. 575-600, ici p. 577-578, faisant appel aux contacts d’Angilbert avec Rome et Pavie, centres de conservation d’ouvrages anciens.
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De cette manière, l’Opus prosodiacum serait le résultat final de l’enrichissement de ce florilège originel. Ce qui pourrait bien être le cas, surtout si l’on considère son rapport avec les Exempla diversorum auctorum.
Opus prosodiacum et Exempla diversorum auctorum : existence d’un modèle Les Exempla diversorum auctorum sont un recueil composé et utilisé dans la deuxième moitié du ixe siècle, vraisemblablement entre Tours et Auxerre32. Il présente la même structure tripartite que l’Opus prosodiacum, même si elle est inversée (auctor – exemplum – lemma). Ce florilège est constitué de 250 vers, selon l’édition d’E. Chatelain, à élargir jusqu’à 324 vers si l’on tient compte des autres recueils prosodiques qui suivent les Exempla dans le manuscrit qui transmet la forme la plus complète du recueil (V, aux fol. 122 r-130 r). De la totalité de ces vers, 63 sont en commun avec l’Opus prosodiacum33. Ce nombre peut difficilement être le fruit du hasard. L. Traube avait déjà remarqué ce fait frappant, et avait conclu qu’il y avait un florilège originel à la base des deux
32 Tout dépend de la localisation du manuscrit le plus ancien du florilège, V (sa datation vers l’an 877 étant justifiée par une addition à la Chronica d’Isidore de Séville des fol. 131 v-142 v, qui mentionne cette date) : voir les arguments de E. K. Rand, Studies in the script of Tours, vol. 1, Cambridge, Mass., 1929, p. 181-182, qui considère l’écriture très serrée du manuscrit comme un exemple du « tiny capitulary script » qui se manifesta à Tours vers la fin du ixe siècle, même si c’est avec une marge d’incertitude. En revanche G. Lobrichon, « Moines et clercs à Sens et Auxerre au xe siècle : culture et societé », dans Lateinische Kultur im x. Jahrhundert – Akten des I. Internationalen Mittellateinerkongresses Heidelberg, 12-15 IX. 1989, éd. W. Berschin, Mittellateinisches Jahrbuch, 24/25 (1991), p. 277-294, ici p. 292 considère V comme un manuscrit à placer dans la liste de livres de la bibliothèque de Saint-Germain d’Auxerre. Récemment V. von Büren a mis en doute la réelle importance d’Auxerre en tant que centre de production de manuscrits et a proposé de déplacer à Reims l’activité de plusieurs personnalités liées à la région du Val de Loire, de Loup de Ferrières et d’Heiric d’Auxerre, et parmi les manuscrits qu’elle propose de localiser à Reims plutôt qu’à Auxerre il y a V : sur la base de la tradition des textes que ce manuscrit contient, elle affirme que « son exécution ne contredit pas une origine rémoise » (V. von Büren, « Auxerre, lieu de production de manuscrits ? », dans Études d’exégèse carolingienne : autour d’Haymon d’Auxerre. Atelier de recherches, Centre d’études médiévales d’Auxerre, 25-26 avril 2005, éd. S. Shimahara, Turnhout, 2007, p. 167-186, ici p. 179). Cependant, à mon avis, les arguments paléographiques qui relient le manuscrit au centre de la France sont assez forts pour maintenir la localisation aux alentours d’Auxerre : voir l’étude de C. Denoël et F. Cinato, « Y a-t-il eu un scriptorium à Auxerre au temps d’Heiric (841-v. 876) ? », dans Scriptorium. Wesen - Funktion - Eigenheiten, Comité international de Paléographie latine, XVIII. Internationaler Kongress St. Gallen 11.-14. September 2013, éd. A. Nievergelt, M. Bernasconi-Reusser, B. Ebersperger, R. Gamper et E. Tremp, Munich, 2015, p. 199-230, en particulier p. 205. 33 Si l’on considère Prudence, Psychomachia 459 = Exempla 171 et Horace, Saturae 1.3.44 = Exempla 69 qui sont présents le premier dans le seul manuscrit Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 1066-77 de l’Opus prosodiacum et le second dans le seul Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 8499, le nombre des vers en commun monte à 65. Dans Cossu, « I florilegi prosodici », p. 312, j’avais indiqué 52 vers communs, en raison du numéro des vers des florilèges édités par L. Traube et E. Chatelain. Le nombre définitif vient de l’édition complète des Exempla diversorum auctorum que je prépare.
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recueils, ensuite appelé Urflorileg34. Parmi les citations qu’ils ont en commun, les deux florilèges partagent un vers de Paul Diacre (Carmina 2.93 Cur promoconde times stillam praebere lechito35, transmis dans les deux florilèges avec la variante proconde) et, surtout, le vers Sic edocta suo servit Macedonia Paulo, tiré du De vita et fine Mammae monachi, 4.16, ouvrage écrit par Walahfrid Strabon vers 825 à Reichenau36 (Op. pros. 248 – Exempla 217). Cela étant, Traube postula que le florilège de base était arrivé à Reichenau « per Langobardos » vers 820-825 et qu’il y avait été modifié avec le vers de Walahfrid et sans doute avec beaucoup d’autres citations. Ensuite, une copie de ce florilège aurait servi de base pour les Exempla diversorum auctorum, une autre copie pour l’Opus prosodiacum37. Cette théorie de Traube s’est ensuite cristallisée dans la bibliographie successive : l’envergure du « florilège de Reichenau », les voyages de ce recueil jusqu’au compilateur des Exempla diversorum auctorum et, apparemment par d’autres voies, jusqu’à Micon, ainsi que son origine « lombarde » restent encore à définir. Ce dernier point en particulier semble avoir été plutôt une intuition du seul Traube, jamais expliquée dans le détail. Les arguments de Traube sont toutefois affectés par au moins deux problèmes de datation. Le premier concerne la période d’activité de Micon, pour laquelle Traube se basait encore sur l’an 825. Cette date vient d’une erreur d’interprétation à propos du traité prosodique de Micon, qui aurait été composé plutôt vers le milieu du ixe siècle. L’an 825 est indiqué dans le poème de clôture du traité De primis syllabis du moine irlandais Dicuil, transmis avec celui de Micon et édité par Manitius sans distinction entre les deux, à cause d’une lacune matérielle du manuscrit B, qui cache le changement de texte38. La division entre les deux traités fut précisée par K. Strecker39 et finalement A. Van de Vyver détermina la paternité de Dicuil pour le seul De primis syllabis40.
34 Cf. Munk Olsen, « Les classiques latins », p. 58-59. 35 Éd. E. Dümmler, MGH, Poetae 1, Berlin, 1881, p. 39 ; K. Neff, Die Gedichte des Paulus Diaconus, Munich, 1908, p. 31 (carm. 6.93). 36 Carmina Centulensia, éd. Traube, p. 78. 37 Cf. Carmina Centulensia, éd. Traube, p. 273 : « Acceperat igitur medium aevum per Langobardos florilegium quoddam, quo principalium mediarumque syllabarum tempora constituebantur. Huius florilegii exemplum intra annos 820 et 825 retractatum est Augiae. Ex Augiensi exemplo libellus Vaticanus qui inscribitur Exempla diversorum auctorum, a grammatico nescio quo est petitus. Altero exemplo Augiensi similibusque florilegiis adsumptis Micon Opus suum confudit. » La question est reprise et résumée par Manitius, Geschichte, p. 469-470 ; M. Spallone, « I percorsi medievali del testo : ‘accessus’, commentarii, florilegi », dans Lo spazio letterario di Roma antica, t. 3, La ricezione del testo, éd. G. Cavallo, P. Fedeli et A. Giardina, Rome, 1990, p. 387-471, ici p. 452-454 ; Sivo, « Micon centulensis », p. 277-278 ; Cossu, « I florilegi prosodici », p. 312-313. 38 Manitius, « Micons von St. Riquier De primis syllabis », p. 177. 39 K. Strecker, « Studien zu den Karolingischen Dichtern, I. Zu Micons Schrift De primis syllabis », Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, 43 (1920), p. 479-480. 40 A. Van de Vyver, « Dicuil et Micon de Saint-Riquier », Revue belge de philologie et d’histoire, 14 (1935), p. 25-47. La question est résumée dans Dicuili Liber de mensura orbis terrae, éd. J. J. Tierney et L. Bieler, Dublin, 1967, p. 15-17. Cf. aussi Sivo, « Micon centulensis », p. 281-282. Le traité de Dicuil correspond donc à Manitius, « Micons von St. Riquier De primis syllabis », p. 154-177.
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Le deuxième problème concerne la composition du De vita et fine Mammae monachi, indiquée encore en 825. Cette proposition, en effet, n’est pas certaine et mérite des réflexions nouvelles (aussi parce que l’un des arguments principaux en sa faveur était la date du prétendu traité prosodique de Micon). Le poème hagiographique en question a été daté soit des années du premier séjour de Walahfrid à Reichenau pendant sa jeunesse (entre 816 environ et 825), soit à l’époque de sa formation à Fulda avec Raban Maur (donc entre 826 et 829). B. Solinski, le dernier éditeur, au contraire, a proposé de déplacer la date de composition au deuxième séjour de Walahfrid à Reichenau, entre 838 et 841, quand il en devint abbé après avoir été précepteur de Charles le Chauve. S’il a raison (et ses arguments sont persuasifs) nous nous trouverions à Reichenau, mais quelques années après 82541. La question mérite donc une réévaluation globale, ce qui sera fait aussi à la lumière des autres florilèges prosodiques du ixe siècle. Sur un point Traube avait toutefois raison : pour l’Opus prosodiacum et les Exempla un modèle a existé. Il est très improbable que les 63 vers communs aient été tous cités au hasard à la fois par Micon et par le compilateur des Exempla, mais, surtout, ces vers partagent aussi plusieurs erreurs conjonctives, comme les suivantes : – Martial, Epigrammata 1.31.3 grata pudens meriti tulerit cum praemia pili] tulerit meriti Exempla 5 Op. pros. 196 – Mart., Ep. 5.34.7 inter tam ueteres ludat lasciua patronos] interim Exempla 10 Op. pros. 200 | laudat Exempla 10 Op. pros. 200 – Mart., Ep. 6.77.4 quid te Cappadocum sex onus esse iuuat] saxonus Exempla 11 Op. pros. 339 – Mart., Ep. 8.12.1 uxorem quare locupletem ducere nolim] quaeris Exempla 15 Op. pros. 222 | noli Exempla 15 Op. pros. 222 – Mart., Ep. 8.33.23 quid tibi cum phiala, ligulam cum mittere possis] posses Exempla 16 Op. pros. 160 – Mart., Ep. 8.49.1 quanta Gigantei memoratur mensa triumphi] quanta Op. pros. 173 porro Exempla 24 | triumpho Exempla 24 Op. pros. 173 – Virgile, Aeneis 10.644 irritatque uirum telis et uoce lacessit] telis atque ultro Exempla 34 Op. pros. 209 – Virg., Georgica 2.384 aut lapidem bibulum aut squalentis infode conchas] squalentes Exempla 160 Op. pros. 199 – Paul Diacre, Carmina 2.93 cur promoconde times stillam praebere lechito] proconde Exempla 45 Op. pros. 224 – Paulin de Nole, Carmina 21.504 corpore quem nullis suffocat amoribus illex] ilex Exempla 194 Op. pros. 371 – Paulin de Périgueux, Vita Martini 6.365 transfretat exceptum numerosis puppibus agmen] numerosa Exempla 30 Op. pros. 383 – Serenus Sammonicus, De medicina 989 nec non mandragorae gustu sopor additur altus] sapor Exempla 37 Op. pros. 235
41 B. Solinski, « Le De vita et fine Mammae monachi de Walahfrid Strabon : texte, traduction et notes », The Journal of Medieval Latin, 12 (2002), p. 1-77, ici p. 3-6.
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À part ces erreurs en commun, il y a un autre élément très important à signaler : la présence d’un certain nombre d’identifications d’auteur incorrectes partagées. Le nombre d’identifications erronées le plus élevé concerne des vers des Épigrammes de Martial attribués à Juvénal ou à Livius à la fois dans les Exempla et dans l’Opus prosodiacum42 : – Exempla 8 - Op. pros. 322 (Mart., Ep. 4.59.1), Exempla 9 - Op. pros. 387 (Mart., Ep. 4.19.5), Exempla 16 - Op. pros. 160 (Mart., Ep. 7.33.23), Exempla 20 - Op. pros. 61 (Mart., Ep. 9.59.13), Exempla 24 - Op. pros. 173 (Mart., Ep. 8.49.1) : tous attribués à Juvénal ; – Exempla 11 - Op. pros. 339 (Mart., Ep. 6.77.4), Exempla 13 - Op. pros. 90 (Mart., Ep. 5.38.1), Exempla 21 - Op. pros. 234 (Mart., Ep. 9.59.14) : attribués à Livius. Cette correspondance dans l’erreur n’est pas parfaite. Les Exempla conservent au moins une fois la bonne identification avec l’Opus prosodiacum (Exempla 5 - Op. pros. 196 pour Mart., Ep. 1.31.3), mais en général on peut dire que le texte du florilège de Micon est plus correct. Il y a en effet des cas où il présente la bonne identification (Martialis) contre les Exempla : Op. pros. 200 (Mart., Ep. 5.34.7) = Exempla 10 attribué à Juvénal (IUV.) ; Op. pros. 65 (Mart., Ep. 6.85.3) = Exempla 12 attribué à Livius (LIV.). La situation des identifications se renverse, étrangement, dans Exempla 88 = Op. pros. 298 ( Juvénal, Saturae 1.130), attribué par les Exempla à Martial et correctement à Juvénal par Micon. Dans le cadre des florilèges prosodiques, on peut affirmer que ces identifications erronées communes sont l’un des indices les plus probants de parenté, encore plus que la présence de Bindefehler entendus au sens canonique du terme, c’est-à-dire de variantes transmises dans les vers cités : même dans le cas d’un nombre imposant de vers partagés, comme celui que l’on est en train d’étudier, on ne pourra pas exclure a priori que deux florilèges différents aient eu accès à deux sources différentes. En théorie deux compilateurs pourraient avoir chacun à sa disposition un manuscrit d’un auteur donné, afférent à une même famille textuelle : s’ils citent un même vers, ils pourraient le faire en citant les mêmes erreurs aussi. Il est peu probable que cela arrive, bien sûr, mais ce n’est pas impossible. Une identification incorrecte, en revanche, est une erreur bien plus difficile à reproduire : pourquoi deux compilateurs différents devraient-ils attribuer, indépendamment l’un de l’autre, des vers de Martial à Juvénal ? La confusion entre ces deux auteurs n’est pas le seul exemple d’identification incorrecte commune. On peut signaler par exemple le vers déjà cité de Walahfrid Strabon, De vita et fine Mammae monachi 4.16 (Op. pros. 248 – Exempla 217) attribué par tous deux à Arator. Pour les autres vers communs, se confirme la tendance de l’Opus prosodiacum à une bonne identification contre les Exempla : – Paul. de Périg., Mart. 3.77] Persius Exempla 1 P. Op. pros. 111 – Virg., Georg. 3.25] P. Exempla 4 Virgilius Op. pros. 26 – Venance Fortunat, Vita Martini 1.39] P. Exempla 29 Fortunatus Op. pros. 22
42 Ces données ont été déjà rassemblées par A. Russo, « La trasmissione altomedievale di Marziale : la classe α », Studi Classici e Orientali, 65 (2019), p. 285-321, ici p. 311-312.
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– Lucrèce, De rerum natura 5.6] LUCA. Exempla 33 Lucretius Op. pros. 266 – Virg., Georg. 1.138] PRISC. Exempla 47 Virgilius Op. pros. 301 – Juv., Sat. 13.36] PRIS. Exempla 48 Iuvenalis Op. pros. 291 Certaines erreurs sont explicables comme dérivées de la chaîne de copie des vers l’un après l’autre. Par exemple, le Persius de Exempla 1 serait la solution incorrecte d’un P. abrégé, qui reste tel quel dans l’Opus prosodiacum ; les vers de Georg. 3.25 et de Venance Fortunat sont attribués à P. (Paulinus ? Prudentius ?) à cause des autres vers qui les entourent (également bien ou mal attribués à un P.). Il y a donc un modèle, et j’ai décidé de l’appeler comme Υ. La définition de Urflorileg pour Υ ne sera pas utilisée, à cause de son lien désormais très fort avec la théorie de Traube : rien ne nous dit que cet Urflorileg ait effectivement voyagé à partir de l’aire lombard pour arriver à Reichenau et ensuite à Micon et au compilateur des Exempla. La notion elle-même, se référant uniquement au rapport entre l’Opus prosodiacum et les Exempla diversorum auctorum, pourrait être limitée, surtout si l’on prend en considération les autres florilèges prosodiques du ixe siècle. Et le prochain est en effet le florilège d’Heiric d’Auxerre.
Le Florilegium metricum d’Heiric d’Auxerre et son rapport avec les Exempla diversorum auctorum et l’Opus prosodiacum Heiric d’Auxerre (841-876 ?) était un écolâtre célèbre à son époque : élève d’Haymon d’Auxerre et de Loup de Ferrières, dont il transcrit les enseignements dans ses Collectanea43, il fut maître à son tour, notamment de Remi d’Auxerre44 (841-908). Il passa sa vie entre Saint-Germain d’Auxerre et Saint-Médard de Soissons, où il fut envoyé vers 865/866 sans doute pour enseigner. Ici en 873 il écrivit la Vita metrica sancti Germani, qui lui avait été demandée par Lothaire († 865), fils de Charles le Chauve et abbé de Saint-Germain d’Auxerre à l’époque45. Nous perdons ensuite ses traces, au point que nous ne connaissons pas la date de son retour à Auxerre. Il serait mort très jeune, vers l’âge de 35 ans46. 43 Édités par R. Quadri, I Collectanea di Eirico di Auxerre, Fribourg, 1966. 44 Cf. C. Jeudy, « L’œuvre de Remi d’Auxerre », dans L’école carolingienne d’Auxerre, éd. Iogna-Prat, Jeudy et Lobrichon, p. 373-396. Un exemple très patent du travail de Remi sur des matériaux exégétiques qui remontent à Heiric peut être observé dans les scholies sur Juvénal des recensiones φ et χ. Voir Scholia in Iuvenalem recentiora secundum recensiones φ et χ , t. I (satt. 1-6), éd. S. Grazzini, Pise, 2011, en particulier p. xxxi-xxxvi (le reste de l’édition se trouvant dans Scholia in Iuvenalem recentiora secundum recensiones φ et χ , t. II (satt. 7-16), éd. S. Grazzini avec la collaboration de F. Artemisio et F. Duplessis, Pisa, 2018), F. Duplessis, « Les proto-accessus carolingiens sur Juvénal : formation et diffusion », Archivum Latinitatis Medii Aevi, 75 (2017), p. 107-148, et l’article de D. Gallo et S. Grazzini dans ce même volume. Leur édition de la recension proto-rémigienne des scholies est récemment parue, voir Scholia in Iuvenalem recentiora. Secundum recensionem λ, éd. D. Gallo et S. Grazzini, avec la collaboration de F. Duplessis, Florence, 2021. 45 Voir Heirici Autissiodorensis Vita sancti Germani Autissiodorensis, éd. L. Traube, MGH, Poetae 3, Berlin, 1896, p. 428-517. 46 La chronologie ici proposée est celle fixée par F. Cinato, « À propos de deux livres d’Heiric d’Auxerre : l’Ars Prisciani et le Liber glossarum », Histoire, Épistémologie, Langage, 36.1 (2014), p. 121-177, ici p. 123-126, qui constitue un excellent résumé du débat sur la question, dont les étapes principales peuvent être consultées
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Heiric n’a pas seulement été un maître d’exception, mais il a été aussi un lettré au savoir surprenant, qui se nourrit de la familiarité avec les classiques latins, en prose et en poésie. Le reflet de ce savoir, nous le voyons encore aujourd’hui dans ses annotations, présentes dans un grand nombre de manuscrits : il laisse des observations et des gloses, il collectionne des extraits et compile des commentaires47. Dans ce contexte se place aussi un épitomé du Liber glossarum qui se trouve dans Londres, British Library, Harley 2735 : vers la fin de sa carrière, Heiric ajoute maintes notes dans les marges de ce texte et il y joint, dans les derniers feuillets du manuscrit, un petit florilège métrique, qui est évidemment l’objet de notre intérêt dans cette occasion48. Ce florilège, copié aux fol. 207 v-208 r, est composé de 115 vers, dont 35 en commun avec les Exempla diversorum auctorum et 26 en commun avec l’Opus prosodiacum49. Le florilège est formé par les sections suivantes : 1. v. 1-27 : exemples tirés de Prudence (Hamartigenia, Psychomachia, contra Symmachum) 2. v. 28-46 : section d’exemples qui se superposent avec les Exempla diversorum auctorum et l’Opus prosodiacum 3. v. 47-75 : exemples tirés de l’Anthologia Latina + Martial 4. v. 76-115 : exemples tirés majoritairement de Prudence (Apotheosis, Hamartigenia, Psychomachia, Cathemerinon, contra Symmachum) Pour nous, sont particulièrement importantes les sections 2 et 3. Commençons par cette dernière.
aussi dans les travaux suivants : E. Freise, « Die privaten Notizen des Heiric von Auxerre (861-876) », dans Memoria der geschichtliche Zeugniswert des liturgischen Gedenks in Mittelalter, éd. K. Schmid et J. Wollasch, Munich, 1984, p. 527-534 ; R. Quadri, « Del nuovo su Eirico di Auxerre », Studi Medievali, s. 3, 33 (1992), p. 217-228 ; V. von Büren, « Heiricus [Autissiodorensis] mon. », dans Clavis scriptorum latinorum Medii Aevi. Auctores Galliae 735-987, t. 3, éd. M.-H. Jullien, Turnhout, 2010, p. 375-378 ; M. I. Allen, « Poems by Lupus, written by Heiric : an Endpaper for Édouard Jeauneau (Paris, BnF, lat. 7496, fol. 249v) », dans Eriugena and Creation. Proceedings of the Eleventh International Conference on Eriugenian Studies, held in honor of Edouard Jeauneau, Chicago, 9-12 Novembre 2011, éd. W. Otten et M. I. Allen, Turnhout, 2014, p. 105-135 ; Denoël et Cinato, « Y a-t-il eu un scriptorium à Auxerre ». 47 Cf. von Büren, « Heiricus [Autissiodorensis] mon. », p. 388 pour l’attribution incertaine à Heiric du Commentum Cornuti in Persium. Voir aussi von Büren, ibid., p. 400-402 pour les scholies à Horace (attribution très incertaine), à Juvénal et à Martianus Capella. 48 Heiric devrait avoir annoté ce manuscrit pendant son séjour à Soissons, donc après 865, soit à son retour à Auxerre (après 873 ?), comme Cinato, « À propos de deux livres d’Heiric d’Auxerre », p. 164-165, l’a montré. 49 Dans son édition D. Ganz (« Heiric d’Auxerre glossateur », p. 307-309) s’est limité à transcrire les vers et à en indiquer la source, en signalant les éventuelles superpositions avec les Exempla et l’Opus prosodiacum (auxquelles il faut ajouter d’autres identifications fournies par F. Duplessis, « Les sources des gloses des Gesta Berengarii et la culture du poète anonyme », Aevum, 89.2 (2015), p. 205-263, ici p. 234, n. 157). Il a omis d’indiquer les identifications des auteurs et les lemmes, ainsi que d’autres notes d’Heiric (surtout de nature métrique), qui sont pourtant bien présentes dans le manuscrit. Ayant déjà expliqué à quel point la présence de ces éléments soit cruciale pour déterminer la parenté entre les florilèges, pour les exemples qui suivront, je me servirai du texte de mon édition du recueil. Je profite de l’occasion pour remercier M. I. Allen qui m’a gentiment fourni ses notes à propos de ce florilège.
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L’association de l’Anthologia Latina (AL) et des Épigrammes de Martial est typique de l’une des trois familles qui ont été reconnues pour l’entière tradition manuscrite des Épigrammes, la famille α50. Seuls représentants de cette famille sont des florilèges médiévaux (viiie-xie siècles), notamment le Florilegium Thuaneum51 et le recueil de poèmes présents dans le manuscrit Leyde, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. Q 8652 (daté du milieu du ixe siècle et provenant de la région du Val de Loire = R), qui est habituellement appelé Anthologia Vossiana. Comme D. Ganz l’a signalé, l’ordre des citations de la section 3 du florilège d’Heiric se superpose souvent à l’ordre de copie des poèmes de R, y compris avec le chevauchement entre l’Anthologia Latina et les poèmes de Martial53. C’est un fait assez frappant, qui laisserait évidemment supposer une parenté entre le florilège et le manuscrit R. Il y a pourtant un autre élément à considérer, comme remarqué cette fois par A. Breitenbach : le même phénomène se réalise en effet dans certaines sections des Exempla diversorum auctorum, c’est à dire Exempla 53-58 et 199-20454. Ici, à nouveau, l’ordre des citations de Martial α + AL dans les Exempla correspond à celui de R. La parenté possible doit donc impliquer les Exempla diversorum auctorum aussi, ce qui est confirmé par une autre considération importante, qui à ce point résulte évidente : les vers de la section 3 du florilège d’Heiric et de Exempla 53-58 et 199-204 appartiennent à la famille α des Épigrammes, tout comme les vers de R. Il y aurait de quoi penser que R soit le modèle pour ces sections des deux florilèges. Toutefois, si on analyse la qualité des vers transmis, la perspective change sensiblement : les Exempla et le florilège d’Heiric offrent en effet un texte meilleur par rapport à R. La supériorité des leçons des Exempla par rapport à R a été démontrée toujours par A. Breitenbach55, tandis que pour le cas du florilège d’Heiric on pourra analyser les vers suivants : – Anthologia Latina 427.2 (Sénèque, Epigrammata 22.2) Mutuus ut nullo tempore cesset amor] cesset Flor. Heir. 48 cessit R – AL 415.19 (Sén., Ep. 18.19) Naufragus hac cogente natat per foeda procellis] foeda Scaliger Heinsius saecla Flor. Heir. 51 s(a)eda R | procellis Scaliger procellas Flor. Heir. 51 R 50 Depuis l’édition de D. F. G. Schneidewin en 1842 les lignes générales de la tradition de Martial sont bien connues : le stemma des Épigrammes se divise en trois familles, appelées α, β et γ, pour lesquelles, faute d’un accord systématique dans l’erreur, la recensio est considérée comme ouverte. Pour l’histoire de la tradition de Martial voir en général M. D. Reeve, « Martial », dans Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, éd. L. D. Reynolds, Oxford, 1983, p. 239-244, et A. Russo, « Martial », dans The Oxford Guide to the Transmission of the Latin Classics, éd. J. Stover, Oxford, à paraître.. 51 Voir à propos de ce sujet les travaux suivants : A. Russo, « Poeti latini nel Florilegium Thuaneum : genesi e destinazione di una antologia proto-carolingia », dans Il ruolo della Scuola nella tradizione dei classici latini, éd. G. M. Masselli et F. Sivo, t. 1, p. 265-297 et Id., « Il Florilegium Thuaneum. Nuovi argomenti per una vecchia crux stemmatica », Revue d’histoire des textes, n.s. 14 (2019), p. 177-208. 52 Le codex, indiqué comme V dans la tradition de l’Anthologia Latina, a été décrit à plusieurs reprises. Cf. en général A. Breitenbach, Die Pseudo-Seneca-Epigramme der Anthologia Vossiana. Ein Gedichtbuch aus der mittleren Kaiserzeit, Zurich et New York, 2010, p. 13-20. 53 Ganz, « Heiric d’Auxerre glossateur », p. 299. 54 Cf. A. Breitenbach, « Die Exempla diversorum auctorum und die sogenannten Seneca-Epigramme », Classica et Mediaevalia, 56 (2005), p. 287-301. 55 Breitenbach, « Die Exempla diversorum auctorum », p. 297-299.
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– AL 417.16 (Sén., Ep. 20.6) Intulit externum quo Cleopatra virum] externum corr. Heinsius a&ernum Flor. Heir. 54 R – Mart., Ep. 5.79.5 Quare ego non sudo qui tecum Zoile ceno] ego Flor. Heir. 56 ergo R – Mart., Ep. 10.88.1 Omnes persequeris praetorum, Cotta, libellos] pretorum Flor. Heir. 61 praetorem R – Mart., Ep. 11.93.1 Pierios vatis Theodori flamma penates] Fyerios Flor. Heir. 62 R – Mart., Ep. 2.81.2 Cum tamen haec tua sit, Zoile, sandapila est] sandapila Flor. Heir. 71 scandapila R Comme pour les Exempla, les leçons du florilège d’Heiric se révèlent donc supérieures à celles de R, quoique les deux conservent des accords en erreur (emblématique est le cas de Flor. Heir. 62). Le modèle des deux florilèges pour les sections concernées ne peut donc pas être directement R, mais un manuscrit situé « plus haut » dans le stemma de Martial α + AL. D’où viennent donc ces vers de la famille α des Épigrammes ? Il faut considérer un cadre plus ample, notamment à la lumière des vers 28-46 du florilège d’Heiric, la section 2 du florilège, où l’Opus prosodiacum de Micon est aussi impliqué. La présence de la famille α dans les Exempla et dans le recueil d’Heiric peut être considérée en soi comme un élément conjonctif, surtout parce qu’il faut remarquer que dans l’Opus prosodiacum cette famille n’est jamais citée. Martial est toutefois bien présent dans le florilège de Micon. Nous l’avons dit plus haut : à la fois dans l’Opus prosodiacum et dans les Exempla il y a des vers des Épigrammes qui sont systématiquement (ou presque) attribués à Juvénal. Or, A. Russo a excellemment démontré que les vers des Épigrammes partagés par le florilège de Micon et les Exempla, et donc relevant de leur modèle, qui serait Υ, appartiennent à la famille γ de la tradition de Martial56. Voici les preuves : – Mart., Ep. 5.34.7 inter tam veteres ludat lasciva patronos] interim Exempla 10 Op. pros. 200 | laudat Exempla 10 Op. pros. 200 γ – Mart., Ep. 8.12.1 Uxorem quare locupletem ducere nolim] quaeris Exempla 15 Op. pros. 222 quaero γ | noli Exempla 15 Op. pros. 222 γ – Mart., Ep. 8.33.23 quid tibi cum phiala, ligulam cum mittere possis] posses Exempla 16 Op. pros. 160 γ – Mart., Ep. 9.94.2 Os hominis mulsum me rogat Hippocrates] Hos Exempla 23 Op. pros. 176 | homines mulsit Exempla 23 Op. pros. 176 γ | hipocrates Op. pros. 176 hypocrates Exempla 23 Parmi les vers non partagés il y a aussi des preuves d’appartenance à γ, notamment dans les vers suivants : – Mart., Ep. 10.99.1 forent… fuissent] foret… fuisset Op. pros. 377 γ
56 Les évidences textuelles suivantes ont été indiquées récemment dans Russo, « La trasmissione altomedievale di Marziale », p. 311-313. M. Petoletti, « Gli Epigrammi di Marziale prima dell’Umanesimo : manoscritti, fortuna, tradizione », dans Storia della scrittura e altre storie, éd. D. Bianconi, Rome, 2014, p. 147-177, ici p. 156, avait déjà signalé l’affiliation textuelle à la famille γ sans fournir d’exemples.
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– Mart., Ep. 14.146.1 cosmi] nardi Exempla 19 γ – Mart., Ep. 11.55.6 pariente] pariete Exempla 26 γ – Mart., Ep. 14.73.1 nomina] nomine Exempla 27 γ Cela étant, pour l’Opus prosodiacum nous pouvons affirmer que virtuellement l’intégralité des vers des Épigrammes qu’il cite sont tirés de la classe γ. Comme il y a des vers γ cités dans les Exempla diversorum auctorum aussi, il est raisonnable de penser que c’était cette famille à être transmise dans Υ. Dans les Exempla, toutefois, il y a aussi les vers de la famille α partagés avec le florilège d’Heiric (qui d’ailleurs ne cite jamais la famille γ). Il faut donc conclure qu’il y avait un modèle intermédiaire entre Υ, les Exempla et Heiric : un noyau ultérieur où la tradition α aurait été greffée sur la tradition γ, où se serait jouée, c’est-à-dire, la stratification de textes qui explique la discordance entre les familles transmises57. Nous proposons d’appeler l’intermédiaire comme υ, dans une situation qui peut être représentée comme suit : Martial γ Martial α + AL Υ
R
υ Op. pros.
Flor. Heir.
Exempla
L’analyse critique des vers en commun parmi les trois florilèges, menée sur la section 2 du recueil d’Heiric (v. 28-46), a donné le même résultat. Voyons des exemples : Flor. Heir. 35 Exempla 183
Ovidius ORA.
Hornemusque suos statera signa dies Hornemusque suos statera signa dies
State Stātĕră
57 Les vers de Martial α + AL auraient été insérés en bloc, comme on peut le mesurer en observant la structure commune de certaines sections des Exempla et du florilège d’Heiric, comme par exemple : Flor. Heir. 68 = Exempla 53 = R fol. 107 ra = Mart., Ep. 2.51.1 Flor. Heir. 69 = Exempla 54 = R fol. 107 ra = Mart., Ep. 2.79.1 Flor. Heir. 70 = Exempla 55 = R fol. 107 rb = Mart., Ep. 2.81.1 Flor. Heir. 71 = R fol. 107 rb = Mart. Ep. 2.8.2 (manquant dans les Exempla) Flor. Heir. 72 = Exempla 56 = R fol. 108 va = Mart., Ep. 4.20.1 Flor. Heir. 73 = Exempla 57 = R fol. 108 va = Mart., Ep. 4.20.2
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Le vers est cité de manière erronée par les deux florilèges et correspond à Ovide, Fasti 1.31058 (Ponemusque suos ad vaga signa dies). Cette erreur démontre clairement la parenté entre les deux recueils : deux copistes différents n’auraient jamais pu arriver indépendamment à une corruption pareille du vers. Si le vers en soi ne peut rien nous dire sur le rapport effectif entre le florilège d’Heiric et les Exempla, la bonne identification de l’auteur de la part d’Heiric semblerait toutefois prouver l’existence d’un modèle commun. Flor. Heir. 36 Exempla 189
Paul(inus) ARAT.
Mensque petri reicit quod pauli dogma refutat Refut Mens petri reicit quod pauli dogma refutat Rĕfūtăt
Une autre transmission erronée, cette fois d’un vers de Paulin de Nole (Carmina 27.569 Mensa Petri recipit quod Petri dogma refutat), auteur non identifié par les Exempla. La variante Pauli à la place de Petri semblerait dénoncer une source commune. Nous pouvons aussi ajouter que dans la tradition des Natalicia de Paulin de Nole (le vers est tiré de Natalicium 9), la variante mensque est présente dans certains manuscrits59. La leçon du florilège d’Heiric serait donc supérieure à celle des Exempla, V devrait avoir commis une erreur de copie. L’hypothèse de la source commune est renforcée. Flor. Heir. 37 Exempla 45 Op. pros. 224
PAUL. Lechitum
Cur proconde times stillam praebere lechyto Lechytus Cur proconde times stillam praebere lĕchītō Lĕchītō Cur proconde times stillam prebere lechito Paul.
Le vers est tiré de Paul Diacre, Carmina 2.93 (Cur promoconde times stillam praebere lechito) et tous les recueils transmettent la même erreur proconde. Ce fait ne peut que confirmer que cette même variante se trouvait déjà dans la source des trois florilèges. Flor. Heir. 38 Exempla 190 Op. pros. 407
Alchimus Viritim
Protinus asscribit vatis populoque viritim Protenus adscribit vatis populoque viritim Protinus adscribit vatis populoque viritim
Virit Vĭrītĭm Alchimus
Ce cas montre en revanche très bien l’existence d’une source commune pour le florilège d’Heiric et l’Opus prosodiacum, car le vers de Cyprianus Gallus,
58 Cet exemple a été traité dans A. Cossu, « Rivalutazione di una variante in Ovidio fast. I 310, alla luce di un verso tramandato dal florilegio prosodico Exempla diversorum auctorum », Aevum, 93.1 (2019), p. 191-201, à voir aussi pour des considérations sur la genèse de la corruption du vers. En complément de ce que j’avais indiqué dans cet article, je peux désormais ajouter une autre hypothèse : la transformation que j’ai reconstruite de stata signa en statera signa dériverait d’un lemme en marge statã (avec un signe d’abréviation ~ ou ¯ pour er), à résoudre comme statera, et ainsi entré dans le vers transmis par le florilège. On trouve ce dernier cas abrégé dans la marge extérieure du fol. 11 v du manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 2858, codex unicus de l’épistolaire de Loup de Ferrières, en correspondance du vers Non tibi sit modius duplex nec statera dupla (Alcuin, carm. 62.88). Ce vers est cité dans la lettre 20 de Loup, adressée au moine Altuinus et concernant la prosodie de certains mots latins. Pour le texte voir Servatus Lupus, Epistulae, éd. P. Marshall, Leipzig, 1984, p. 26-29. 59 Voir Paulinus Nolanus, Carmina, éd. F. Dolveck, Turnhout, 2015, p. 404.
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Heptateuchos, Iosue 404 (Protinus adscribit vates populoque viritim) est attribué à Avit de Vienne. Malgré l’absence, dans les Exempla diversorum auctorum, d’une identification qui aurait confirmé l’existence de la source60, et à part leur lectio singularis (protenus pour protinus), il y a une erreur conjonctive commune aux trois recueils, vatis pour vates. Il s’agit d’une erreur partagée aussi par les manuscrits principaux de la tradition de Cyprianus Gallus : l’identification incorrecte reste l’élément le plus probant. Flor. Heir. 45 Exempla 12 Op. pros. 65
Martialis Impia cappadocum tellus et numine levi Cappad(ocum) LIV. Impia cappadocum tellus et lumine levo Cāppădŏcŭm Cappadocum Impia cappadocum tellus et numine levo Marc.
Ce cas prouve en revanche l’indépendance du florilège d’Heiric par rapport au texte des Exempla diversorum auctorum, car les Exempla ont une identification erronée de l’auteur, qui est en effet Martial (Ep. 6.85.3 Impia Cappadocum tellus et numine levo). La probabilité qu’à la fois Heiric et Micon aient corrigé un auteur qui se présentait comme Liv(ius) dans leur source éventuelle est vraiment faible : l’identification correcte devait se trouver dans le modèle. Il s’agit sans doute d’une erreur typique des seuls Exempla, bien que la section concernée soit celle où l’auteur correct, Martial, est systématiquement confondu avec Livius ou Juvénal (v. 5-27). Nous avons déjà vu que ces erreurs d’identification sont souvent partagées avec l’Opus prosodiacum : cela s’avère curieusement dans plusieurs cas sauf celui dont on est en train de discuter. Le rapport entre l’Opus prosodiacum, les Exempla diversorum auctorum et le Florilegium metricum d’Heiric d’Auxerre serait donc le suivant : Υ
υ Op. pros.
Flor. Heir.
Exempla
Essayons de poursuivre, en ajoutant un autre florilège dans notre analyse.
60 Le vers se trouve dans une section des Exempla où les auteurs semblent être omis délibérément, à part de rares cas.
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La place du dit Florilegium Lemovicense Comme on l’a dit plus haut, le Florilegium Lemovicense a été une véritable découverte. Ce recueil, formé de 40 vers tirés de Prudence, Juvénal, Virgile et Juvencus, se trouve « caché » au fol. 139 v du manuscrit de Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 528 (= D61), copié à Saint-Denis vraisemblablement à l’époque de l’abbé Fardulfe62 (793-806). Caché, parce que non seulement le recueil n’est pas copié avec la mise en page tripartite typique des florilèges prosodiques, mais il ne fait pas partie non plus du corps principal du texte : c’est en effet le fruit d’une dense campagne d’annotation, postérieure à la copie du codex. Le manuscrit lat. 528 est en soi un objet extraordinaire. Ses différentes unités codicologiques ont en effet vécu plusieurs vies63 : seulement la première unité doit être située à Saint-Denis entre les viiie et ixe siècles. Il s’agit d’une anthologie poétique de grande importance, comprenant, entre autres, des poèmes de Paul Diacre64 (dont D est le seul témoin). Ensuite, le manuscrit doit avoir migré vers Saint-Martial de Limoges65, qui est le dernier lieu de conservation avant la Bibliothèque nationale de France (d’ici le nom de Florilegium Lemovicense). Avant d’arriver à Saint-Martial, cependant, le manuscrit semble avoir séjourné à Massay, dans le Berry, où l’on aurait ajouté des notes pour l’obit de l’abbé de Massay Abbon, mort en 866 (aux fol. 148 v et 163 r). Pour comprendre à quelle date le florilège aurait été ajouté, il faut se tourner vers les glossateurs qui ont intégré le manuscrit avec leurs notes. A. Zironi a reconnu quatre mains différentes66, en les appelant « Glossateur 1, 2, 3, 4 » (la numérotation n’ayant pas de valeur chronologique). Il ne semble pas relever, toutefois, que le glossateur
61 Ce sigle a été attribué par moi-même dans le cadre de l’édition du corpus des florilèges prosodiques. 62 Cf. B. Bischoff, « Ein karolingisches Denkmal des Gotischen (Zweite Hälfte des neunten Jahrhunderts) », dans Id., Anecdota novissima. Texte des vierten bis sechzehnten Jahrhunderts, Stuttgart, 1984, p. 256-258, ici p. 256, et D. Nebbiai-Dalla Guarda, La bibliothèque de l’abbaye de Saint-Denis en France du ixe au xviiie siècle, Paris, 1985, p. 298. Voir aussi A. Zironi, L’eredità dei Goti. Testi barbarici in età carolingia, Spolète, 2009, p. 156, pour lequel la datation de Bischoff devrait être « leggermente postdatata ». 63 Pour une analyse codicologique détaillée se référer à Zironi, L’eredità dei Goti, p. 149-157 et à Eugenius Toletanus, Opera omnia, éd. P. F. Alberto, Turnhout, 2005, p. 114-116. Une synthèse récente se trouve aussi dans A. Russo, « Uno zibaldone “artificiale” di Paolo Diacono : Paris, BnF, lat. 528, fol. 121-139 », Archivum Latinitatis Medii Aevi, 77 (2019), p. 125-158, ici p. 126-128. 64 Cf. A. Russo, « La tradizione manoscritta dei Versus in laude sancti benedicti di Paolo Diacono », Filologia Mediolatina, 26 (2019), p. 244 et Russo, « Uno zibaldone », p. 136-143. 65 Plusieurs indices probants l’attestent : le codex porte l’ancienne cote de l’abbaye (fol. 1 r et 2 r) et plusieurs autres éléments renvoyant à Saint-Martial ; les gardes (fol. 1 ; 181) sont constituées par des fragments d’un rouleau des morts de Saint-Martial ; il y a une note de Bernard Itier (1163-1225) au fol. 1 v ; le martyrologe des fol. 149-164 contient des additions à propos du culte apostolique de Martial, qui nous permettent de reconstituer la date la plus ancienne pour la présence du manuscrit dans l’abbaye, c’est-à-dire l’an 1028. Cf. J.-L. Lemaître, Mourir à Saint-Martial. La commémoration des morts et les obituaires à Saint-Martial de Limoges du xie au xiiie siècle, Paris, 1989, p. 132-133 et p. 231-232. Pour la migration du manuscrit voir aussi Russo, « Uno zibaldone », p. 128-129. 66 Voir Zironi, L’eredità dei Goti, p. 160-163 pour un schéma détaillé des interventions des mains, mises en relation aussi avec le contenu du texte glosé. Il faut toutefois admettre que ce schéma, bien que très utile pour une orientation préliminaire, devrait être corrigé et complété sur plusieurs points.
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qui a rempli les espaces blancs des fol. 138 v-139 r-v (mais aussi du fol. 164 v) est son Glossateur 1. C’est lui qui ajoute le florilège au fol. 139 v, en démontrant des intérêts qui ne sont pas seulement astronomiques, comme Zironi le pense67. J’ai donc mené une nouvelle étude paléographique des mains des glossateurs, pour arriver à la conclusion qu’ils semblent appartenir à une même école scribale. Pour situer et dater cette école encore mieux, on peut considérer un ajout dans la marge inférieure des fol. 165 v-166 r du manuscrit : le Glossateur 3, qui est aussi responsable de la note pour l’obit de l’abbé Abbon au fol. 148 v, ayant d’ailleurs beaucoup de traits en commun avec le Glossateur 1, recopie une epistula formata d’Actard, archevêque de Tours en 871 (mort en 875), à Wulfad, archevêque de Bourges depuis 86668. La lettre aurait donc été envoyée entre 871 et 875, et la transcription dans le manuscrit aurait eu lieu sans doute à Massay, qui en effet se trouve dans le diocèse de Bourges, à mi-chemin entre cette ville et Tours. Il est donc vraisemblable que le manuscrit se trouvait à Massay au moins entre 866, l’an de la mort d’Abbon, terminus post quem pour les notes à propos de son obit, et 873, quand l’abbaye subit un pillage de la part des Normands. C’est peut-être à cette occasion que le manuscrit aurait été transféré à Saint-Martial de Limoges. Il est plus difficile d’établir où le Glossateur 1 aurait eu accès aux matériaux prosodiques utilisés pour remplir le fol. 139 v, si c’était à Massay ou ailleurs. On sait qu’au xie siècle il y avait à Saint-Martial de Limoges un témoin des Exempla diversorum auctorum, le manuscrit P, apographe du témoin le plus ancien du florilège, V, celui-ci de provenance sans doute tourangelle et beaucoup plus ancien : le terminus post quem pour sa copie date du 876/877. Or, si la reconstruction que nous avons menée jusqu’ici pour D est bonne, la chronologie semblerait exclure un rapport entre V et D. Pourtant, un rapport entre le Florilegium Lemovicense et les Exempla diversorum auctorum semble exister. Voyons le contenu du recueil de Saint-Martial, où l’on peut reconnaître des sections homogènes : – v. 1-8 Prudence, Apotheosis, Hamartigenia, Psychomachia, contra Symmachum (à part v. 3 qui est Perse, Saturae 3.74) – v. 9-13 Juvénal – v. 19-23 Virgile, Aeneis, Georgica – v. 28-32 Juvencus 67 Zironi, L’eredità dei Goti, p. 163. 68 Pour l’histoire d’Actard on peut consulter P. Bauduin, « En marge des invasions Vikings : Actard de Nantes et les translations d’évêques propter infestationem paganorum », Le Moyen Âge, 117 (2011), p. 9-20, ici p. 11-15. À propos de Wulfad, dédicataire du Periphyseon de Jean Scot Érigène, son grand ami, voir en revanche J. Marenbon, From the Circle of Alcuin to the School of Auxerre. Logic, Theology and Philosophy in the Early Middle Ages, Cambridge, 1981, p. 112-114, et plus récemment J. J. Contreni, « Women in the Age of Eriugena », dans Eriugena and Creation, éd. Otten et Allen, p. 35-36 et p. 43-47. Le texte de la lettre (inc. In nomine Π Patris et Υ Filii et Λ Spiritus sancti confessor fidei suae Π Petri apostoli episcoporum minimus Actardus Turonicae sedis metropolis episcopus confratri et archiepiscopo Gulfado salutem […]) est similaire à celui que l’on trouve dans E. de Rozière, Liber Diurnus, ou Recueil des Formules usitées par la Chancellerie Pontificale du ve au xie siècle, Paris, 1869, p. 273 n.°77, déjà publié par Mabillon dans son Museum Italicum d’après un manuscrit de la Biblioteca Vallicelliana de Rome ( J. Mabillon, Museum Italicum seu collectio veterum scriptorum ex bibliothecis Italicis, Paris, 1687, p. 242).
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Les autres auteurs cités, en ordre dispersé, sont Avit de Vienne, Venance Fortunat, Prosper, Ovide. Les lemmes ne sont jamais indiqués, mais parfois le nom de l’auteur précède le vers concerné. Sur un total de 40 vers, il y a 17 extraits en commun avec les autres florilèges prosodiques examinés jusqu’ici69, ce sont les suivants : Flor. Lem.
Op. pros.
Exempla
Flor. Heir.
1 2 3 4 5 6 7 9 10 11 14 15 18 24 25 36 4070
330 223 345 298 388 19 154 366
141 106 170 169 112 88 87 89 173 134 106 32
82 85 10 13 15 40
Prud., Apoth. 1000 Prud., Ham. 193 Perse, Sat. 3.74 Prud., Ham. 695 Prud., Psych. 201 Prud., Psych. 540 Prud., Psych. 855 Juv., Sat. 1.139 Juv., Sat. 3.130 Juv., Sat. 7.177 Prud., Psych. 860 Prud., Psych. 862 Ven. Fort., Carm. 9.1.81 Lucain, Pharsalia 4.23 Juv., Sat. 14.122 Perse, Sat. 3.74 Ovide, Remedia amoris 704
Je donnerai le texte du Florilegium Lemovicense à l’occasion de l’édition critique des florilèges du ixe siècle que je prépare actuellement : pour l’instant, le lecteur se contentera de savoir que dans les vers en commun il n’y a pas de variantes partagées vraiment significatives pour établir une parenté, ni d’autres données comme des identifications d’auteur incorrectes communes. Ce qui peut valoir comme élément conjonctif, dans ce cas, est pourtant le nombre des vers en commun, qui n’est pas négligeable, notamment avec les Exempla diversorum auctorum. En outre, ces vers sont parfois cités dans le même ordre. Les éléments de structure similaires, mais surtout le fait qu’il y a aussi des vers partagés uniquement avec l’Opus prosodiacum et le florilège d’Heiric, nous portent à tracer un cadre de ce type, où le Florilegium Lemovicense aussi dériverait de υ :
69 Perse, Sat. 3.74 étant répété deux fois. 70 Pour Flor. Lem. 40 on lit Ovidius Febe salûber ades Priscianus, le morceau de texte étant tiré de Priscien, Ars grammatica 3.21.
T e x te s lati ns e n f lores
Υ
υ Op. pros.
Flor. Heir.
Exempla
Flor. Lem.
Pour conclure… Dans l’attente d’une étude plus détaillée du Florilegium Lemovicense, je tiens à souligner que la reconstruction proposée reste hypothétique. Quelle que soit la véritable place de ce florilège, toutefois, il faut noter que le rapport entre les recueils examinés est bien plus articulé de ce que l’on pourrait penser. Il y a un modèle, bien sûr, c’est Υ, mais il y a aussi un intermédiaire υ, qui semble avoir circulé dans la zone du Val de Loire, lui-même avec ses descendants. Certes, d’autres questions restent pour l’instant sans réponse : est-ce que Υ peut être vraiment défini comme l’Urflorileg de la théorie de L. Traube ? Est-ce son texte qui aurait voyagé de l’Italie lombarde jusqu’à la France en passant par Reichenau ? Pour le savoir il faudrait intégrer à cette analyse au moins un autre florilège, à savoir le Florilegium Sangallense, pour en analyser les rapports avec les textes circulant entre Reichenau et Saint-Gall (sachant que la réponse pourrait ne pas être positive). Mais surtout, les relations établies à travers l’étude des variantes devraient être confirmées par l’étude des stratifications des traditions textuelles transmises dans les florilèges, en appliquant ce qui a été fait pour le cas des Épigrammes de Martial aux autres auteurs transmis, comme Juvénal et Perse, Ovide, Horace, etc. Nous le ferons lors d’une autre occasion. Pour l’instant, le lecteur pourra garder la curiosité et, s’il le voulait, il pourrait partir du stemma que nous avons tracé pour étudier comment les florilèges du ixe siècle en France ont donné du sens aux auteurs classiques, dans les écoles où ils étaient utilisés.
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Yannick brandenburg
Excerpts from Vat. lat. 4929 in the Florilegium Angelicum, the Florilegium Gallicum, and Vincent of Beauvais*
Querolus in the florilegia When the Florilegium Angelicum1 (FA) and the Florilegium Gallicum (FG) came into being, their compilers each made use of texts collected in the ninth-century manuscript Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 4929, which was produced in Auxerre or Ferrières and by the twelfth century had arrived at Orléans2:
* This paper has profited considerably from the learning of P. Orth and M. D. Reeve, for whose suggestions I am very grateful. 1 In a recent article, M. D. Reeve, “The Florilegium Angelicum and ‘Seneca’, De Moribus”, in Et Amicorum: Essays on Renaissance Humanism and Philosophy, ed. A. Ossa-Richardson and M. Meserve, Leiden, 2018, p. 262-280, here p. 262, declared his ignorance if it was actually M. A. and R. H. Rouse who coined the term (R. H. Rouse and M. A. Rouse, “The Florilegium Angelicum: Its Origin, Content and Influence”, in Medieval Learning and Literature. Essays presented to R. W. Hunt, ed. J. J. G. Alexander and M. T. Gibson, Oxford, 1976, p. 66-114). In fact, it had already been used by B. Munk Olsen, “Note sur quelques préfaces de florilèges latins du xiie siècle”, Revue Romane, 8 (1973), p. 190-196, here p. 193. As he gives corresponding names to the other florilegia he discusses (Florilegium Sancticrucianum for the contents of Heiligenkreuz, Stiftsbibliothek, 227, Florilegium Trecense for those of Troyes, Bibliothèque Municipale, 215), there can be little doubt that pride of place goes to him. 2 Vat. lat. 4929 was produced about 860, presumably in the circle of Lupus of Ferrières and Heiric of Auxerre. By around the turn of the millennium, it had been transferred to Orléans. For its structure and history, cf. C. W. Barlow, “Codex Vaticanus Latinus 4929”, Memoirs of the American Academy at Rome, 15 (1938), p. 87-124; G. Billanovich, “Dall’antica Ravenna alle biblioteche umanistiche”, Aevum, 30 (1956), p. 319-353; C. M. Gormley, M. A. Rouse and R. H. Rouse, “The Medieval Circulation of the De chorographia of Pomponius Mela”, Mediaeval Studies, 46 (1984), p. 266-320, here p. 269-277; G. Billanovich, “Ancora dalla antica Ravenna alle biblioteche umanistiche”, Italia medioevale e umanistica, 36 (1993), p. 107-174; B. Bischoff, Katalog der festländischen Handschriften des neunten Jahrhunderts (mit Ausnahme der wisigotischen), vol. 3, Wiesbaden, 2014, p. 452; K. Wallenwein, Corpus subscriptionum. Verzeichnis der Beglaubigungen von spätantiken und frühmittelalterlichen Textabschriften (saec. IV-VIII), Stuttgart, 2017, p. 55-62, and recently O. Pecere, “Il Vat. Lat. 4929 e l’esemplare sottoscritto da Rusticio Elpidio Domnulo”, Filologia Mediolatina, 27 (2020), p. 43-65. A digital reproduction of Vat. lat. 4929 is available online from https://digi.vatlib.it/view/MSS_Vat.lat.4929/ (last accessed 2 October 2020). Yannick Brandenburg • Universität zu Köln Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 63-79 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128149
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Censorinus’ De die natali, an epitome of Augustine’s De musica known as Praecepta artis musicae3, Julius Paris’ epitome of Valerius Maximus, the anonymous Querolus, which was then known as Plauti Aulularia, and Pomponius Mela’s Chorographia4. That it is indeed Vat. lat. 4929 – or, possibly, a copy of it (such as the common, all but lost ancestor of Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 314, and Milan, Biblioteca Ambrosiana, H 14 inf.5) – which was the ultimate source at least for some of them is proved by readings common to FA, FG, and an anonymous annotator (and reviser) of Vat. lat. 4929 who operated around 11006. The most indicative of these common readings are, in Querolus in either florilegium, satis tibi aliisque in the corrected form of Vat. lat. 4929 and the florilegia instead of 18 satis aliisque; esse felicem non sinunt instead of 35 inest esse (Vat. lat. 4929 and apographs transmit inesse) felicem sinunt; and fugaces feras vel pugnaces bestias instead of 42 pugnaces feras vel fugaces bestias. In Julius Paris in FA, there are some cases of word division (notably 1.1.ext.3 [p. 476, l. 22-23 Kempf] Epidauri Aesculapio instead of Epidauriae Scolapio, an error that features in most manuscripts of Valerius, and turpe id ei instead of turpei dei, which one does not find in Valerius) which tie the corrected version of Vat. lat. 4929 and the incomplete FA manuscript Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 957 against Valerius Maximus and later manuscripts of Julius Paris7. Among the excerpts from Vat. lat. 4929, only passages from Querolus feature in either florilegium. It is for this reason that I will mostly concentrate on them. The relationship of the excerpts from it in FG and FA, respectively, has not yet been investigated. However, the view has been expressed that the excerpts in either florilegium go straight back to Vat. lat. 4929 independently8. It is the purpose of the present paper to challenge this view, which has remained unquestioned9.
3 The presence of the Praecepta, which is itself an abridged version of Augustine’s five volumes De musica, has not hitherto been acknowledged. But in at least two manuscripts that derive from the archetype of FA independently (R and V), the two Censorinus excerpts are followed immediately and without a break by two Augustine excerpts. See the appendix. 4 Cf. G. Ranstrand, Querolusstudien, Gothenborg, 1951, p. 68; Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 73-74, and R. H. Rouse, “Florilegia and Latin Classical Authors in Twelfth- and Thirteenth-Century Orléans”, Viator, 10 (1979), p. 131-160, here p. 138. 5 For this lost manuscript, once in Petrarch’s hands, cf. in particular Billanovich, “Dall’antica Ravenna”. 6 There is no reason to identify this very learned scholar with Arnulf of Orléans, as was proposed by Barlow, “Vaticanus Latinus 4929”, p. 106; cf. Arnulfi Aurelianensis Glosule Ovidii Fastorum, ed. J. R. Rieker, Florence, 2005, p. xxvii-xxix, n. 108, and D. T. Gura, “Living with Ovid: The Founding of Arnulf of Orléans’ Thebes”, in Manuscripts of the Latin classics 800-1200, ed. E. Kwakkel, Leiden, 2015, p. 131-166, here p. 132. 7 An analysis of the fuller excerpts from Paris in Auxerre, Bibliothèque Municipale, 234 (fol. 156 v-169 v), as carried out by R. Jakobi in preparation for his forthcoming edition of Julius Paris, will undoubtedly bring many more cases to the fore. 8 Most notably by Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 73-74 and 76, and Rouse, “Florilegia”, p. 134 and 138, claiming that (138) “within a rather short time of one another, the compilers of the Florilegium Gallicum and the Florilegium Angelicum each had in hand [the codex Vat. lat. 4929]”. 9 A. Gagnér, Florilegium Gallicum. Untersuchungen und Texte zur Geschichte der mittellateinischen Florilegienliteratur, Lund, 1936, p. 169-178, and Ranstrand, Querolusstudien, p. 70, who for chronological reasons knew nothing of FA, at least realize there is some kind of relationship between the excerpts of FG and the only FA manuscript known to them (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 15172).
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By my numbering, the FA encompasses 26 mostly rather short sections of Querolus10. The FG features 31 sections (in the numbering of Gagnér11), among them some longer passages. 18 of the quotations in FA and 16 in FG are to be found in the other collection as well; the different numbers arise from unavoidable differences in numbering. Consequently, FA has only eight, the much longer FG 15 quotations that do not feature in the other collection12. What is more, as a rule, passages in FG are much longer, and for Querolus, this concerns especially the extracts from the speech of the slave (scene 6). I will first give an overview of all the instances in which the florilegia have the same passages by giving their readings in comparison to Vat. lat. 4929, as they appear after the changes made by the annotator around 1100 (siglum Vat.): 1. FA § 1, FG § 1: pecunia (: pecunia est FA : pecunia illa Vat.) rerum ac sollicitudinum causa et caput. 2. FA § 2, FG § 3: quod (: si FG) pro meritis reddendum uobis (: nobis FG) non putatis (: putamus FG), ipsi uosmet fallitis (: nosmet fallimus FG). 3. FA § 3, FG § 4: nemini auferri potest (: posse Vat.), quod dederit deus. 4. FA § 4, FG § 5: cum tu tibi ipse sis reus, quemadmodum (: quomodo FA) satis tibi aliisque multis defensorem te paras? 5. FA § 9, FG § 6: nemo mihi (mihi om. FA) magis molestus quam familiaris neque (: nemo FA) magis morigerus quam leuiter cognitus.
10 There is no critical edition of this section of FA. Readings of Par. lat. 15172 have been given by L. Havet, Le Querolus. Comédie latine anonyme, Paris, 1880, p. 356-363. For sake of convenience, I have appended a preliminary edition of the pertinent Querolus, Praecepta artis musicae, and Censorinus sections which is the result of comparing Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 15172 (in place of Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, Strozzi 75, which I could not access), Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1575, and Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 3087, of which digitized versions are readily available. For an analysis of the filiation of the manuscripts, cf. Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 67-70. I found their opinion confirmed that each of these manuscripts descends from an archetype independently. 11 Gagnér, Florilegium Gallicum, with an edition of the passages in question. Hamacher’s edition ( J. Hamacher, Florilegium Gallicum. Prolegomena und Edition der Exzerpte von Petron bis Cicero, De oratore, Bern and Frankfurt am Main, 1975) is not concerned with these sections. 12 The following passages in FA are missing in FG (square brackets […] indicate immediately preceding or following text shared by both florilegia; Querolus is numbered according to Querolus (Aulularia). Le Grincheux (Comédie de la petite marmite), ed. C. Jacquemard-Le Saos, Paris, 1994): § 5 adulterium nec – prohiberi potest (= 20 ed. Jacquemard-Le Saos); § 6 si haec – putes (= 21); § 7 quanto mallem – fides (= 21); § 8 peierat – falsum dicere (= 21); § 12 in tua – decipiaris (= 23); § 17 nemo ad facultates – respicit […] (= 24); § 22 inhumanum est – denegare (= 65); § 24 post – abiectio (= 76); § 25 nihil est – mala (= 77 and 106). Conversely, the passages in FG missing in FA: § 2 Gagnér sibimet – bonum est (= 11); § 8 […] quodsi – ingenio rege (= 23); § 9 uis honorem – uiuito (= 23); § 10 […] minores – dissentimus [!] (= 23); § 12 […] huc quanta adiciunt – gulam (= 24); § 13 tu neque – felix eras (= 24); § 15 sanus es et felicem te negas (= 28); § 16 uis honorem, qualem aliquis togatus obtinet? ut maxima – plus criminum (= 31); § 17 uis diuicias, quales – lautum pares (= 32); § 18 sepe condita – uulpium (= 32); § 20 […] quid si nescio – nimis amat (= 35); § 21 multum sese – maxime (= 42); § 22 Praeclarior – gratia (= 52); § 23 Non sumus – protrahunt. […] quanti – uespere (= 74); § 24 quid huic optemus – tolerandum est (= 75); § 26 caelum – nitet (= 81); § 27 damnum uere plangitur (= 83); § 29 numquam tu celeriter – uictoria (= 102); § 30 auribus – futurum uideo (= 103). All of these can safely be left aside for the present purpose.
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6. FA § 10, FG § 7: quidnam hoc mirum est (: non est mirum FA), si te qui nouit despicit, qui non nouit diligit. 7. FA § 11, FG § 8: in amiciciam et fidem stultum ne receperis. nam (: namque FA) insipientium (: insipientum Vat.) et improborum facilius sustinetur odium quam collegium. 8. FA § 13, FG § 10: nemini te (: te querule Vat.) nimis sodalem feceris. res nimium singularis est homo, ferre non paciens parem. 9. FA § 14, FG § 11: conuentus (: conuentus uero Vat.) et debacchationes et ioca friuola non quero ut amorem pariant, utinam nichil odiorum darent. 10. a) FA § 15, FG § 12a: tenuitati nemo ignoscit. b) FA § 16, FG § 12c: semper diues diligens, contra pauper negligens (: semper pauper negligens, contra diues diligens FA). c) FA § 17, FG § 12b: pacientia desidie, acrimonia crudelitati assignatur. 11. FA § 18, FG § 14: non uno genere homines puniuntur (: puniuntur homines FA). 12. FA § 19, FG § 19: si sis (: uis esse FG : da mihi saltim Vat.) impudens (: impudentiam Vat.), sapientie (: sapientie tibi FA) iactura facienda est nunc tibi (: nunc tibi om. FA), quia sapiens nemo est impudens. 13. FA § 20, FG § 20: inbecilla tantum uobis (: nobis FG) corpora uidentur. sed quantum (: at quanto FG) animus est infirmior (: infirmior est FG). Spes timor cupiditas auaritia (: auaricia cupiditas FA) desperatio esse felicem non sinunt. 14. FA § 22, FG § 23: tantum enim (: om. FA) seruis de uita abstuleris (: om. FG) quantum de nocte abscideris (: abstuleris FG). 15. FA § 25, FG § 28: omnes (: om. FA : omnes itaque Vat.) homines intelligant (: intelligant homines FA : intelligant nunc homines Vat.) nec adipisci nec perdere ualere aliquid, nisi ubique faueat totum ille qui potest. 16. FA § 26, FG § 31: tres (: tris Vat.) edaces domus una non capit. With few exceptions, in each of these 16 shared quotations one or both florilegia have made changes to the original: in part obviously by choice (e.g., no. 2, where the second person has consistently been changed to the first person in FG), in part very likely by chance or inadvertence (e.g., some of the transpositions in no. 10 or no. 13). In eight of these passages, in some way or another, the florilegia share innovations against the corrected version of Vat. lat. 4929 and the remaining tradition of Querolus13. Some of them are unremarkable. For example, for quite obvious reasons in no. 8 each florilegium has suppressed the vocative Querole, addressed to the title character Querolus14. This address made sense in the original dialogue, less so in the aphoristic style of the florilegia, for which individual addresses are of no use. However, this same claim cannot be upheld for each and every passage; rather, some of the shared innovations need to be accounted for differently. First, no. 12, taken from a dialogue between Querolus and his household god, the lar familiaris.
13 I will present elsewhere a detailed survey of the textual history of Querolus. 14 For reasons I will address below, the vocative Querole appears to have been omitted by FA and FG independently.
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In the original, Querolus requests from the lar that he grant him impudence (Quer. 34): da mihi saltim impudentiam. The lar replies that one cannot have both impudence and wisdom. In the florilegia, this has undergone significant changes: in FA, the imperatival request is reformulated as a conditional clause (si sis) addressed to any reader. In FG, it has become a question which serves as the condition for the following sentence15 (uis esse). In each of them, the noun impudentiam has been changed to the adjective impudens, and the request has become a clause with some sort of conditional force16. Second, no. 15 is introduced by logically and temporally connecting adverbs in the original (itaque, nunc). Each adverb is missing in the florilegia. Although it is far from impossible that such adverbs could have been left out independently (which one may suspect to be the case in no. 9 uero), such discourse markers need not be left out in the florilegia, as comparison with nos. 12 (nunc) and 14 (enim) shows. Rather, omitting them seems to be a peculiar feature of FA, and it may thus be significant that here two connecting adverbs have been left out in both florilegia at once. Third, in no. 3 the florilegia have transformed the syntax of the original. In Querolus, the assertion that what a god gave cannot be taken away is presented as an infinitive (auferri posse) dependent on agnoscant homines (13). Both FA and FG have transformed this in the same manner into auferri potest17. Fourth and last, in order to be exhaustive, mention needs to be made of five more cases: nos. 1 (illa omitted), 7 (insipientium instead of insipientum), 8 (Querole omitted, but probably independently; see above), 9 (uero omitted), and 16 (regular tres instead of archaic tris). I do not take any of them to be of major significance individually, but collectively they contribute to making a case.
15 In order to present the aphoristic reply of the lar, multiple requests of Querolus to his household god have been changed in FG in the same manner to questions beginning with vis: § 9, 16, 17, 19. None of these passages appears in FA. 16 This is probably indebted to the following reply by the lar: si toto uis uti foro, esto impudens. 17 The Florilegium Veronense, Verona, Biblioteca Capitolare, CLXVIII (155), of 1329 keeps the original sentence structure (agnoscant homines), which yields two consequences. On the one hand, it shows that anthologies such as these are well able to cope with the original agnoscant homines, and thus the change made in FA and FG appears significant. On the other hand, the Querolus excerpts in the Florilegium Veronense are independent of those in FA and FG. Cf. C. J. Gross, The Verona Florilegium of 1329, PhD dissertation, Chapel Hill, 1959, with an edition (to be used with caution because of inaccurate representation, cf. P. L. Schmidt, “Habent sua fata libelli: Archetyp und literar-historische Struktur der Romulea des Dracontius”, in Traditio latinitatis. Studien zur Rezeption und Überlieferung der lateinischen Literatur, ed. J. Fugmann, M. Hose and B. Zimmermann, Stuttgart, 2000, p. 73-83, here p. 79, n. 42); G. Turrini, “L’origine veronese del cod. CLXVIII (155). Flores moralium auctoritatum della Biblioteca capitolare di Verona”, Atti della Accademia di Verona, 6 (1959/1960), p. 49-65; G. Billanovich, “Petrarca e i libri della cattedrale di Verona”, in Petrarca, Verona e l’Europa. Atti del Convegno Internazionale di Studi, Verona, 19-23 settembre 1991, ed. G. Billanovich and G. Frasso, Padua, 1997, p. 117-178, here p. 127-135, and, drawing attention to a closely related florilegium which bears witness to the same source, but which does not feature the Querolus quotation in question here, Verona, Biblioteca Capitolare, CCXXXI (394), of fifteenth-century origin, G. Bottari, Fili della cultura veronese del Trecento, Verona, 2010, p. 45-102. While Bottari, p. 92-93, assumes that the compiler(s) of the Verona florilegia have taken both Querolus and Petronius from FG, at least for Querolus this is impossible (or at least, it cannot be the only source), cf. also Hamacher, Florilegium Gallicum, p. 83-84.
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These deviations from the text of the exemplar are both numerous and specific. There appears to be no way in which all these innovations could have been arisen polygenetically in FA and FG. Rather, a common source must be posited that is different from, but depends on, the ultimate source Vat. lat. 4929, and which is all but lost. As some innovations of this source appear to be deliberate changes to the discourse structure, the lost common source cannot have been a manuscript of Querolus, but must have been excerpted itself. The numerous anthologies, excerpt collections, and the like transmitted from around the twelfth century prove that this is plausible18; and many of them repeatedly used one another as a source. Hence, in the production of the major anthologies of the twelfth century, the FG and the FA, Querolus was not excerpted twice in a rather short time, but only once. These excerpts formed the stock from which the compilers of the anthologies drew, but the florilegia were not the excerptor’s goal (or at the very least, not the direct goal). In the remainder of this article I will assess what more can be said about these excerpts.
An abridged form of Vat. lat. 4929 Firstly, very probably, the Querolus excerpts were joined by excerpts from other texts from Vat. lat. 4929. Specifically, they very likely contained, besides Querolus, extracts from Censorinus’ De die natali19 and from the Praecepta artis musicae, an abridged form of Augustine’s De musica20. That is because in FA short Censorinus and Praecepta sections, without a break between them, immediately follow Querolus. Although their texts give no clue to which manuscript they were taken from, significantly, they follow each other in this very order only in Vat. lat. 4929 and its apographs.
18 For an overview, cf. B. Munk Olsen, “Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au xiiie siècle”, Revue d’histoire des textes, 9 (1979), p. 47-121, and B. Munk Olsen, “Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au xiiie siècle (suite)”, Revue d’histoire des textes, 10 (1982), p. 115-164. For a similar opinion at an earlier date, see further B. L. Ullman, “Tibullus in the Mediaeval Florilegia”, Classical Philology, 23 (1928), p. 128-174, here p. 172 (with special reference to the Verona florilegium), and, for Seneca’s tragedies, O. Zwierlein, Prolegomena zu einer kritischen Ausgabe der Tragödien Senecas, Wiesbaden, 1984, p. 133-152. 19 For Censorinus’ medieval tradition, cf. R. M. Thomson, “The Reception of Censorinus, De Die Natali, in Pre-Renaissance Europe”, Antichthon, 14 (1980), p. 177-185, and R. H. Rouse and R. M. Thomson, “Censorinus”, in Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, ed. L. D. Reynolds, Oxford, 1983, p. 48-50. See further, more recently, L. J. Dorfbauer, “Ein Exzerpt aus Censorins De Die Natali (12,3-13,1) in einer karolingischen Sammlung von musiktheoretischen Texten”, Hermes, 145 (2017), p. 79-89. 20 Unlike most texts collected in Vat. lat. 4929, the Praecepta, and even more the De musica, have been transmitted more widely, if mostly in French manuscripts. Three Praecepta manuscripts independent of Vat. lat. 4929 are known. For this work and its textual tradition, cf. Augustinus De Musica, ed. M. Jacobsson and L. J. Dorfbauer, Berlin and Boston, 2017, p. 42-43, with literature. The Praecepta have been edited by G. Vecchi, “Praecepta artis musicae collecta ex libris Aurelii Augustini De musica post Angelum Maium novis collatis codicibus”, Memorie dell’Accademia delle scienze dell’Istituto di Bologna, 1 (1950), p. 91-153, and Aurelii Augustini Praecepta artis musicae, ed. G. Vecchi, Bologna, 1986, the latter of which was unavailable to me.
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Secondly, Julius Paris’ epitome of Valerius Maximus’ Facta et dicta memorabilia21 must also have formed part of these excerpts. This text features incomplete in a major manuscript of FA (Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 957) and in a fuller form in the younger manuscript Auxerre, Bibliothèque Municipale, 23422. In the archetype of FA, the excerpts from Julius Paris were either missing or lost. However, they too must ultimately have come from Vat. lat. 492923. Hence one will expect them to derive from the same excerpts. Thirdly, probably the excerpts also featured Pomponius Mela. While Mela excerpts are preserved in extant manuscripts of neither FA nor FG, on the fly-leaf (C v) of Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 711 (formerly Saint-Victor JJJ 8, of the early thirteenth century), there is an index to the authors contained24. This manuscript is one of the oldest representatives of FG known to us, and it contains only its prose sections. At some point, it suffered the loss of more than 40 folia25. In the index, mention is made
21 For Julius Paris’ epitome, cf. D. M. Schullian, “Julius Paris”, in Catalogus Translationum et Commentariorum. Mediaeval and Renaissance Latin Translations and Commentaries, vol. 5, ed. F. E. Cranz and P. O. Kristeller, Washington, D. C., 1984, p. 253-255, and, for the textual tradition, R. H. Rouse, “Julius Paris, Epitome of Valerius Maximus. Pomponius Mela, De chorographia. Vibius Sequester, De fluminibus”, in Texts and Transmission, ed. Reynolds, p. 290-292. 22 Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 68, take it for granted that Auxerre 234 is an apograph of Pal. lat. 957, but this view is questioned by R. Jakobi (per litt.). How another FA manuscript that contains Paris, Fiecht, St. Georgenberg Stiftsbibliothek, 58 (before 1472) relates to either of them, has not yet been ascertained, cf. P. Jeffery and D. Yates, Descriptive Inventories of Manuscripts Microfilmed for the Hill Monastic Manuscript Library. Austrian Libraries: Vol. II. St. Georgenberg-Fiecht, Collegeville, 1985, p. 136-139. 23 Cf. Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 74, and see n. 4 above. 24 There are images available online from https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52501503x/f6.image (last accessed 2 October 2020). 25 For Arsenal 711, complemented by Hamburg, Staats- und Universitätsbibliothek, in scrinio 53c, transmitting its Petronius section, cf. T. Brandis and W.-W. Ehlers, “Zu den Petronexzerpten des Florilegium Gallicum”, Philologus, 118 (1974), p. 85-112, here p. 86-87; Hamacher, Florilegium Gallicum, p. 31-33, and G. Ouy, Les manuscrits de l’Abbaye de Saint-Victor. Catalogue établi sur la base du répertoire de Claude de Grandrue (1514), Paris, 1999, vol. 2, p. 543. The Querolus sections (‘Plautus in Aulularia’) have also been lost, but they can be identified with the lost excerpts used by Pierre Daniel in his editio princeps of Paris 1564; cf. Brandis and Ehlers, “Zu den Petronexzerpten”, p. 86, n. 7, and, somewhat hesitatingly, B. L. Ullman, “Classical Authors in Certain Mediaeval Florilegia”, Classical Philology, 27 (1932), p. 1-42, here p. 35-36. It may prove valuable to mention the surprising fact that there is a large and typically circular maze on Arsenal 711, fol. C r, which closely resembles the one drawn on Vat. lat. 4929, fol. 78 v (between Querolus and Julius Paris), although I do not know what to make of it (except that it seems a surprising feat of inheritance); originally, fol. C appears to have been bound together with the first codicological unit of Arsenal 711 (Peter Helias’s Summa). For the maze in the Vaticanus, see H. Kern, Labyrinthe. Erscheinungsformen und Deutungen. 5000 Jahre Gegenwart eines Urbilds, Munich, 1982, p. 157. For catalogues of mazes in medieval manuscripts, see W. Haubrichs, “Error inextricabilis. Form und Funktion der Labyrinthabbildung in mittelalterlichen Handschriften”, in Text und Bild. Aspekte des Zusammenwirkens zweier Künste in Mittelalter und früher Neuzeit, ed. C. Meier-Staubach and U. Ruberg, Wiesbaden, 1980, p. 63-174, here p. 66-96; W. Batschelet-Massini, “Labyrinthzeichnungen in Handschriften”, Codices Manuscripti, 4 (1978), p. 33-65, in particular his group C, p. 50-53, and Kern, Labyrinthe, p. 139-205, in particular p. 144-147. See further P. R. Doob, The Idea of the Labyrinth from Classical Antiquity through the Middle Ages, Ithaca, NY, 1990, p. 133-144.
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of excerpts from pomponius mella [sic], starting on fol. 279. This must be taken as evidence that Mela excerpts once formed part of FG. At the time when the florilegia were made, the only Mela copy of which we know was Vat. lat. 4929, and this is the codex unicus for the enormous later tradition26. Hence, in all probability, Mela must have been extracted from this same manuscript too. Admittedly, it is theoretically possible that the compilers of FA and FG each directly accessed Vat. lat. 4929 in order to extract Censorinus and the Augustinian Praecepta and Julius Paris, or Pomponius Mela, respectively. In the same vein, it is also possible that Censorinus or the Praecepta alone was taken from elsewhere. Yet neither is very likely: Querolus was not excerpted from Vat. lat. 4929 directly. It is implausible that for Censorinus, the Praecepta, Paris, and Mela the compilers went to the original (or some complete apograph), but not for Querolus, sitting between Censorinus and the Praecepta before it27 and Julius Paris and Mela after it. Also the fact that Censorinus and the Praecepta immediately follow Querolus right at the end of FA28 is indicative. Nobody who ever came across these four texts in Vat. lat. 4929 could have failed to have come across Querolus. Hence, in all probability, all these texts arrived in FA and FG via the same excerpts as Querolus. Thus one can reasonably speak of it as an abridged form of Vat. lat. 4929, which contained excerpts from at least its major texts29. Still, it remains unclear, and will probably never be solved, whether it also contained excerpts from the shorter texts collected in Vat. lat. 4929, namely a list of the seven wonders of the world and Vibius Sequester’s De fluminibus30. The date of the abridgement is quite clear. As shown above, the Querolus excerpts exhibit the alterations made to the text by some learned person at the turn to the twelfth century. On the other hand, both FA and FG apparently came into existence in the course of the twelfth century: FA possibly being somewhat earlier31, while FG is usually presumed, and for good reasons, to
26 For Mela’s transmission, cf. Rouse, “Julius Paris, Pomponius Mela, Vibius Sequester”, and Gormley, Rouse and Rouse, “The Medieval Circulation”. 27 The anonymous sermons (probably of ninth/tenth-century origin) which separate the Praecepta from Querolus did not originally belong to Vat. lat. 4929, cf. Barlow, “Vaticanus Latinus 4929”, p. 88. The annotator, corrector, and glossator at work around 1100 has left no mark in this section, and therefore quite possibly the sermons were inserted only after Vat. lat. 4929 was excerpted. 28 Cf. Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 99, and Rouse, “Florilegia”, p. 133. 29 Similarly, the 21 plays transmitted under the name of Plautus in Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 1615 of around 1030 (see H. Hoffmann and R. Pokorny, Das Dekret des Bischofs Burchard von Worms: Textstufen - frühe Verbreitung - Vorlagen, Munich, 1991, p. 23-24, and A. Tontini, Censimento Critico dei Manoscritti Plautini. I. Biblioteca Apostolica Vaticana, Rome, 2002, p. 361-366), were abridged in the twelfth century into Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 1042. For the latter manuscript, see Ranstrand, Querolusstudien, p. 65-67; É. Pellegrin, J. Fohlen, C. Jeudy and Y.-F. Riou, Les manuscrits classiques latins de la Bibliothèque Vaticane, t. 2.2, Fonds Palatin, Rossi, Ste-Marie Majeure et Urbinate, Paris, 1982, p. 98-101, and Tontini, Censimento Critico, p. 350. 30 For a detailed table of contents, cf. Barlow, “Vaticanus Latinus 4929”, p. 87-88. 31 FA must have come into existence by the second half of the twelfth century at the latest, and the middle of the century seems a reasonable guess, especially since a number of its manuscripts are attributed to 1150-1200. If the highly attractive attribution of the dedicatory epistle in Rome, Biblioteca Angelica, 1895 (itself of the second half of the twelfth century, and a copy of Vatican City, Biblioteca Apostolica
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have been compiled in the second half of the century32. Accordingly, Vat. lat. 4929 must have been excerpted around, roughly, 1100-1150, and it can have happened only at or around Orléans33. Indeed, it would come as no surprise to find that the scholarly annotator of Vat. lat. 4929 was himself the excerptor34. In any case, the excerpts found in the lost original collection were further condensed and transformed by the compilers of FA and FG.
Querolus excerpts in the abridged Vaticanus There is more to be said about the Querolus excerpts. They must have contained all the sections later quoted in each florilegium. Hence, there is no need to expect it to have been much longer than the parts transmitted in FG. Apparently, they were taken from two parts of the comedy in particular: the opening dialogue between Querolus and his household god (scene 2; 16-41) and the slave’s monologue (scene 6; 67-76). As was pointed out above, FA is prone to shortening and extracting aphoristic sentences, while FG at times includes longer passages. By combining their evidence, I found that in some remarkable instances FA and FG each quote different
Vaticana, Pal. lat. 957) to Nicolas of Montiéramey is correct, FA was very likely compiled between 1150 and 1160; see P. Stirnemann and D. Poirel, “Nicolas de Montiéramey, Jean de Salisbury et deux florilèges d’auteurs antiques”, Revue d’histoire des textes, n.s. 1 (2006), p. 173-188, here p. 174-178. For the date and manuscripts of FA, cf. Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 66-70 and 76-80, and Rouse, “Florilegia”, p. 133; for its manuscripts, see further A. A. Goddu and R. H. Rouse, “Gerald of Wales and the Florilegium Angelicum”, Speculum, 53 (1977), p. 488-521, here p. 491, n. 8. 32 The dating fundamentally rests on the age of its manuscripts and the form of some of the texts contained. For extensive discussions, cf. Hamacher, Florilegium Gallicum, p. 108-112; S. Franzoni, E pluribus (bibliothecis?) unum. Ricerche sul Florilegium Gallicum, unpublished MA dissertation, Pisa, 2016, p. 115-118. I do not consider it possible that John of Salisbury was the compiler of FG, as has been suggested by Stirnemann and Poirel, “Nicolas de Montiéramey, Jean de Salisbury”, p. 179-180, and which would lead to a dating around 1160. I will attend to this matter in a forthcoming study (mentioned in n. 13). For the time being, suffice it to say that John of Salisbury knew all of Querolus and was especially fond of some passages not included in FG. For similar conclusions drawn from the Petronius excerpts, cf. G. Vannini, “TCD MS 602 and the transmission of Petronius in England in the twelfth and thirteenth centuries”, Hermathena. Fabellae Dublinenses Revisited and Other Essays in Honour of Marvin L. Colker, 194 (2013 [2017]), p. 69-86, here p. 83. See too S. Franzoni in this volume. 33 That was where Vat. lat. 4929 was at the time. See n. 2 above, and Rouse, “Florilegia”, p. 134-135. Interestingly, FA seems to have been compiled not at Orléans, as Rouse thought, but elsewhere, probably in Troyes or the neighbourhood, cf. Stirnemann and Poirel, “Nicolas de Montiéramey, Jean de Salisbury”, p. 174-175. 34 Vat. lat. 4929 abounds in signs such as nt for nota, dm for dignum memoriae, and the like; cf. Barlow, “Vaticanus Latinus 4929”, p. 93 and 97; M. Teeuwen, “Voices from the Edge: Annotating Books in the Carolingian Period”, in The Annotated Book in the Early Middle Ages. Practices of Reading and Writing, ed. M. Teeuwen and I. van Renswoude, Turnhout, 2017, p. 13-36, here p. 34-35, and for a comprehensive survey of such notes E. Steinová, Notam superponere studui. The Use of Annotation Symbols in the Early Middle Ages, Turnhout, 2019. Unsurprisingly, many quotations that found their way into its abridged version are accompanied by such signs (notably, both Praecepta excerpts have a nota sign). But these signs are far too scattered over the text, and too many excerpts appear without any such sign, for the abridgement and the nota-annotation to be connected.
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parts of what must have been a fuller quotation in the abridged and excerpted form of Vat. lat. 4929. In that respect, the end of the slave’s speech is instructive. In FG, this is transmitted as follows (§ 24): quid igitur optem, nisi ut […] angustis et nouis. In FA, there is nothing of this sort, but (§ 23) post indulgentiam sordidior est abiectio. Now, in the original Querolus we read (75-76): Quia post indulgentiam sordidior est abiectio. Quid igitur optem, nisi ut […] angustis et nouis. Apparently, this longer passage was quoted in full in the excerpts, and only parts of it were taken over into the florilegia (and in FA, transformed). Even more impressive, and in any case more complex, is the following example. I give the text of Querolus 24 as it stands in Vat. lat. 4929. For text incorporated in FA (§§ 15-16), I use braces (); for FG (§§ 12-13), square brackets []. I print petit any text missing in either florilegium: ([Tenuitati nemo ignoscit]) neque cuiquam ut aliquem dicat pauperem. Quid preterea? [Hui quantum adiciunt? Stultitiam neglegentiam somnum et gulam. (Patientia desidiae, acrimonia crudelitati adsignatur.)] Sic uertuntur omnia. (Nemo ad facultates, nemo ad censum respicit. [Semper diues diligens, contra pauper neglegens.]) :: Censoribus haec reserua querole. Nunc autem illud dicito, quod specialiter te inquietat et grauat. Nam ista quae protulisti communia sunt et antiqua paupertatis crimina. Tamen
[tu neque diues neque pauper es. Hoc si agnosceres, felix eras.]
In the reconstructed abridged version of Vat. lat. 4929, it appears, more than half of this paragraph was incorporated, and yet in the extant florilegia we find only sparse, separate sentences. There is reason to suspect that the sentences found in neither FA nor FG were still present in their common source. I will come back to this point. There is another example just like this one but in which, according to the evidence of FA and FG, less text has been left out. It comes from Querolus 23, FA §§ 11-12, FG §§ 7-9: [(In amicitiam et fidem stultum ne receperis! Nam insipientum atque improborum facilius sustinetur odium quam collegium.) :: Quid si sapiens non erit? :: Stultos ingenio rege.] :: Quomodo? :: Vis te non decipi? :: Cupio. :: Ne credideris nemini. (In tua est potestate ne decipiaris.) Cur accusas perfidos? [Vis honorem tibi deferri?] :: Maxime. :: [Inter miseros uiuito]. Yet again, one finds that most of the Querolus paragraph forms part of either FA or FG, or both. That leads one to expect that the abridged form of Vat. lat. 4929 had this whole passage excerpted. Since numbers 7-10 above (partly corresponding to the texts discussed here) all come from Querolus 23-24, one may suspect that this whole passage was quoted rather fully in the source of the florilegia.
Vincent of Beauvais That is as far as one can proceed on this familiar ground. But corroborating evidence may be adduced from an author active in the same area a few decades later,
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namely Vincent of Beauvais. In his major work, the three-volume Speculum maius35, Querolus excerpts are to be found in a number of places. Most of them are collected in Speculum historiale 5.55 ex illa sola, quae dicitur Aulularia, paucas morales et breues sententias excerptas hic inserui36, which is devoted to ‘Plautus’37. I am unaware of any quotations from Censorinus, the Augustinian Praecepta, Julius Paris, or Mela in Vincent, let alone any other texts from Vat. lat. 4929. As is widely known, Vincent makes extensive use of a FG manuscript, now Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 17903 (olim Notre-Dame 188), of the earlier decades of the thirteenth century38. However, for many authors he also goes back to other excerpt collections, though in the case of ancient texts, rarely to the original39. That must also be the case with Querolus, and the provenance of the few excerpts not contained in Par. lat. 17903 has remained an unsolved riddle.
35 The editorial situation of Vincent’s texts is notoriously frustrating. There is no critical edition. For the complicated transmission and the different versions of the Speculum maius see J. B. Voorbij, Het Speculum Historiale van Vincent van Beauvais. Een studie van zijn ontstaansgeschiedenis, Groningen, 1991, whose work on the Speculum naturale has been revised by E. Albrecht, De ontstaansgeschiedenis en de compilatie van het Speculum Naturale van Vincent van Beauvais († 1264), Leuven, 2007 (unavailable to me), and M. Franklin-Brown, Reading the World. Encyclopedic Writing in the Scholastic Age, Chicago, 2012, p. xvii-xviii; see too http://www.vincentiusbelvacensis.eu/mss/mssSM.html (last accessed 2 October 2020). For convenience, I quote from what is still the latest edition of the Douai version of the Speculum maius, ex officina typographica Baltazaris Belleri, Douai, 1624 (reprint Graz, 1964-1965), which I have collated against the pertinent sections of ed. Venice, Domenico Nicolini, 1591 (it will not be necessary to produce the variants, as they are simple writing or printing errors). For the Speculum naturale I have also checked the Bruges version, for which I used the manuscripts Laon, Bibliothèque Municipale, 426 (thirteenth century, available online from https://bibliotheque-numerique.ville-laon. fr/viewer/1469, last accessed 2 October 2020), and Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 6428A (fifteenth century, available online from https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90808787, last accessed 2 October 2020); there are no significant deviations. The Tournai version does not include the books in question here. 36 Other excerpts are to be found in Speculum doctrinale 4.69, 5.105, 6.14 and in Speculum naturale 16.94. An earlier editor of Querolus has pointed out another quotation in Speculum naturale 31 (Aulularia sive Querolus. Theodosiani Aevi Comoedia Rutilio Dedicata, ed. R. Peiper, Leipzig, 1875, p. xviii, n. * [“non memini quo capite”]). This is indeed Speculum naturale 31.104, which, albeit with some deterioration, corresponds to Speculum doctrinale 5.105 (= FA § 20 = FG § 20), and hence need not be taken into account in the present survey. The same holds for the excerpts in Speculum doctrinale 4.65, 4.103, 4.122, 4.129, 4.138, 4.149, 4.168, 4.172, 5.15, 5.38, 5.74, 5.89, and twice in 6.12, all of which correspond to quotations in Speculum historiale 5.55. 37 I. e., Querolus. Vincent, like the compilers of FA und FG, apparently knew nothing about Plautus. 38 This is a major outcome of Ullman’s research; cf. Ullman, “Tibullus”; Id., “Petronius in the Mediaeval Florilegia”, Classical Philology, 25 (1930), p. 11-21, and Id., “Classical Authors”. 39 For a number of Latin poets, cf. R. Burton, Classical Poets in the Florilegium Gallicum, Frankfurt am Main and Bern, 1983, p. 50-52; S. Schuler, “Excerptoris morem gerere. Zur Kompilation und Rezeption klassisch-lateinischer Dichter im Speculum historiale des Vinzenz von Beauvais”, Frühmittelalterliche Studien, 29 (1995), p. 312-348. More wide-ranging are J. Schneider, “Recherches sur une encyclopédie du xiiie siècle : le Speculum majus de Vincent de Beauvais”, Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 120 (1976), p. 174-189, here p. 180-184; M. Paulmier, “Les flores d’auteurs antiques et médiévaux dans le Speculum historiale”, Spicae. Cahiers de l’Atelier Vincent de Beauvais, 1 (1978), p. 31-70; Franzoni, E pluribus, p. 74-99, and E. Lonati in this volume.
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Five of Vincent’s fragments of Querolus cannot come from FG, the source for the remaining 15. An argument can be made that Vincent had access to the abridged form of Vat. lat. 4929, too, in much the same way as he also used other anthologies40. He seems to have used it for three of these four. For the fourth and fifth ones, a different solution will be proposed below. The major evidence that Vincent used the abridged version of Vat. lat. 4929 for his Querolus excerpts is that of the remaining three very fittingly complement passages featuring in FA and/or FG. Two of them are to be found next to each other in spec. doctr. 6.14. They run, respectively, (i) uis te non decipi? nemini credideris, and (ii) nemini te querolo nimis sodalem feceris. Both of them come, with minor changes, from Querolus 23. The first fits with FA §§ 11-12 and FG §§ 7-9, which have been discussed above. Here, Vincent’s additional quotation supplements a few words that do not appear in the florilegia, but, according to my reconstruction, did appear in the lost abridged manuscript, which read (for the full text, see above) [Stultos ingenio rege.] :: Quomodo? :: Vis te non decipi? :: Cupio. :: Ne credideris nemini. (In tua est potestate ne decipiaris.). The second one corresponds to FA § 13 = FG § 10, both of which, however, leave out querule (the reading of the whole tradition, including Vat. lat. 4929), transformed to querolo by (or at least, in) Vincent. Not unexpectedly, then, one would need to conclude that querule/querolo was dropped by FA and FG independently. At any rate, Vincent’s source obviously provided him with much material from Querolus 23, a passage also extensively quoted by the abridged version of Vat. lat. 4929. This is corroborated by a third quotation that cannot come from FG. It appears, rather extensively, in the ‘Plautus’ section (Speculum historiale 5.55), and is taken from Querolus 24: Patientia desidiae acrimonia crudelitati assignatur. Sic euertuntur (: uertuntur Vat.) omnia. Nemo ad facultates, nemo ad censum respicit. Semper diues diligens, contra pauper negligens. Censoribus haec reserua querule. Tu neque diues neque pauper es. Haec si cognosceres (: agnosceres Vat.) felix eras. In this full form, it features in neither FG nor FA. Nor is Vincent’s quotation complete, since it leaves out two sentences addressed to Querolus (after haec reserua querule: nunc autem illud dicito […] protulisti […] antiqua paupertatis crimina). Yet again, substantial parts of this long quotation are scattered over either florilegium. If they are all combined, Vincent’s surplus is reduced to seven words only: sic euertuntur omnia and censoribus haec reserua querule. Hence, even though there is no hard evidence such as conjunctive errors with FA or FG, it nonetheless appears reasonable to attribute these three of Vincent’s additional quotations to the same source from which the excerpts in FA and FG arose; mostly because Vincent exhibits continuous excerpts from sections which feature
40 Cf. G. Meyncke, “Die Pariser Tibull-Excerpte”, Rheinisches Museum, 25 (1870), p. 369-392, here p. 370, who already suspected that Vincent, besides what was to become known as FG, made use of “eine von den wahrscheinlich vielfach im Mittelalter cursierenden Sammlungen verwandter Art”, and see Schneider, “Recherches”, p. 184.
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prominently in FA and FG and so in the reconstruction of the abridged version of Vat. lat. 4929. Also, postulating a source that is established by evidence external to Vincent, but from roughly the same time and place, is obviously recommended by Occam’s razor. About Vincent and his excerpts one more thing remains to be said. As indicated, he includes in his work two more quotations from Querolus which cannot be taken from FG and should not, for lack of evidence, be postulated for the abridged version of Vat. lat. 4929. First, in Speculum doctrinale 4.69, one reads nemo sibimet arbitretur dici quod nos dicimus populo, neque sibimet causam constituat communi ex ioco taken straight from the prologue of Querolus (9), which apparently featured prominently in the abridged version. Vincent must have taken it from Helinand of Froidmont, who quotes it in Chronicon 8.29, introducing it with the words sicut ait plautus in aulularia immo in eius prologo. His older contemporary Helinand in many instances served as a source for Vincent’s excerpts, and there is no reason to look any further41. But Helinand can be ruled out as a source for Vincent’s other excerpts, since the parts they quote from Querolus do not overlap elsewhere42. Second, in Speculum naturale 16.9443 – far off from the other quotations in historiale and doctrinale – there is another quotation from Querolus (59): harpyae digitos ad praedam exacuunt, curuis timendos unguibus super mensas aduolant et quod contingunt auferunt, quod relinquunt polluunt. This quotation does not feature in FA and FG, nor was I able to trace it in Helinand or anywhere else. But in both Sermo 18 and Chronicon 8.20 Helinand shows considerable interest in the very scene to which this passage belongs, and especially in some of the other mythological beings discussed in close vicinity
41 For Helinand of Froidmont as a source for Vincent, cf. Schneider, “Recherches”, p. 184; M. PaulmierFoucart, “Écrire l’histoire au xiiie siècle : Vincent de Beauvais et Hélinand de Froidmont”, Annales de l’Est, 33 (1981), p. 49-70; M. M. Woesthuis, “Vincent of Beauvais and Helinand of Froidmont”, in Lector et compilator. Vincent de Beauvais, frère prêcheur. Un intellectuel et son milieu au xiiie siècle, ed. S. Lusignan and M. Paulmier-Foucart, Grâne, 1997, p. 233-247, and E. Lonati in this volume. Helinand knew Querolus at first hand (cf. Chronicon 8.20, where he quotes extensively from Querolus 53-57, and 8.29), and he too only knew it in the altered version of Vat. lat. 4929 and its considerable offspring (as did most people in those days, e.g., John of Salisbury, Vitalis of Blois, Petrarch, and anyone who ever read Pomponius Mela). The manuscript he used cannot be ascertained, and there are a handful of candidates (notably Querolus manuscripts V, α, which is the lost copy once in Petrarch’s hands mentioned in note 5, S, and possibly even London, British Library, Sloane 1777 [K], although it may be later and is of English rather than French origin). For Helinand and his use of classical texts, cf. E. R. Smits, “Helinand of Froidmont and the A-Text of Seneca’s Tragedies”, Mnemosyne, 36 (1983), p. 324-358, here p. 328-334, and E. Lonati in this volume. Helinand’s Chronicle has not yet been edited, so one has to have recourse to manuscripts (especially Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 535). There is a useful index by M. Paulmier-Foucart, “Hélinand de Froidmont. Pour éclairer les dix-huit premiers livres inédits de sa chronique”, Spicae. Cahiers de l’Atelier Vincent de Beauvais, 4 (1986), p. 81-254. 42 Both Helinand, Sermo 18 (in PL 212, col. 717C-D) and FG § 22 quote Querolus 52 praeclarior maiorum potestas, sed minorum saepe utilior gratia, which Vincent omits. Helinand’s version of it, though, is fuller, but obviously farther away from the original: duo sunt genera potestatum, unum quod jubet, alterum quod obsecundat; sic reguntur omnia. […] praeclarior illa majorum: sed minorum saepe major est gratia: itaque et invidia et sumptu evitatis, sperate ab inferioribus. 43 16.96 in the Bruges version.
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(anseres inportuni and cynocefali). Hence, as Helinand demonstrably knew Querolus first-hand, it is reasonable to suspect that he was interested in the harpies too. Thus this quotation too may lurk somewhere in his work: either in those parts that are as yet unassessed, or (rather more likely) in the extensive sections lost today, but – at least partially – available to Vincent44.
Conclusions The excerpts from Vat. lat. 4929 in different collections of the twelfth to thirteenth centuries were mostly taken from a single source, an abridged version of Vat. lat. 4929 composed around 1100-1150. It consisted of excerpts from, at least, Censorinus, the Augustinian Praecepta artis musicae, Querolus, Julius Paris, and probably Pomponius Mela. Whether the other texts present in Vat. lat. 4929 were included in it too, and whether it also contained excerpts from other manuscripts, must remain open. At least three people with scholarly interests have made use of it, namely, in chronological order, the compilers of the Florilegium Angelicum and the Florilegium Gallicum, and Vincent of Beauvais. In addition, thanks to Helinand of Froidmont, the sources of all of Vincent’s ‘Plautus’ quotations but one have been identified. The Querolus excerpts in two related Verona florilegia of the fourteenth century, however, cannot be connected to any of these texts and collections, although they draw on FG for other texts. The fortunes of the fascinating codex Vat. lat. 4929 and its texts, which for many centuries was a major cultural asset of the Orléans region, have once again shown themselves to be rich, varied, and full of twists and turns. Doubtless, as research proceeds, more twists and turns will come to light. Still, what may well be considered the most interesting puzzle of all remains unsolved: who was that eminent scholar of wide learning who around 1100 altered the form of Vat. lat. 4929 so deeply and is thereby responsible for the form in which we, like most medieval users, know its texts?
44 This has first been suggested to me by E. Lonati (per litt.), and I believe she is right. On the lost parts of Helinand’s Chronicon, see her contribution in this volume. Helinand does not cite Querolus on the harpies in Chronicon 9.37-38.
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Appendix
A Preliminary Edition of the Querolus, Censorinus, and Praecepta artis musicae excerpts in the Florilegium Angelicum Neither the dedication copy Rome, Biblioteca Angelica, 1895, nor its exemplar Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 957, both of the latter half of the twelfth century, exhibits Querolus, Censorinus or Praecepta sections. In this part of FA, the tradition is tripartite, with F, R, and V being the hyparchetypes45. I have not been able to access F, but for Querolus I have used its early apograph s; there is only one Censorinus excerpt in it, which was added by a later hand (I was unable to verify from the digitized microfilm if this is the case for Querolus, too), and no pertinent Praecepta artis musicae excerpt. I have collated the readings of the florilegia against Vat. lat. 4929. Wherever one or more FA manuscripts side with Vat. lat. 4929 against the other(s), I give the readings of the former. Sigla
F Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, Strozzi 75, twelfth2 century: Querolus and Censorinus fol. 62 v-63 r s Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 15172, thirteenth1 century: Querolus fol. 126 v, Censorinus fol. 130 v, both of them apparently added by the same (later ?) hand, a digitized microfilm is available online from https://gallica.bnf. fr/ark:/12148/btv1b9077714v (last accessed 2 October 2020) R Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1575, twelfth/thirteenth century: Querolus and Censorinus fol. 92 v-93 r, a digitized microfilm is available online from https://digi.vatlib.it/view/MSS_Reg.lat.1575 (last accessed 2 October 2020) V Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 3087, thirteenth2 century: Querolus and Censorinus fol. 68 r, available online from https://digi.vatlib.it/ view/MSS_Vat.lat.3087 (last accessed 2 October 2020)
45 Cf. Rouse and Rouse, “The Florilegium Angelicum”, p. 68-70. Incidentally, my preliminary apparatus confirms the independence of s, R, and V, a result they arrived at by partial collation.
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Text
Plautus in Aulularia § 1 Pecunia est rerum ac sollicitudinum causa et caput. § 2 Quod pro meritis reddendum uobis non putatis, ipsi uosmet fallitis. § 3 Nemini auferri potest, quod dederit deus. § 4 Cum tu tibi ipse sis reus, quomodo satis tibi aliisque multis defensorem te paras? § 5 Adulterium nec permitti nec prohiberi potest. § 6 Si hec tibi leuia uidentur mala, nescio quid sit quod crimen putes. § 7 Quanto mallem ut sermo laberetur et staret fides. § 8 Peierat sepe qui tacet. Tantum est enim tacere uerum quantum et falsum dicere. § 9 Nemo magis molestus quam familiaris. Nemo magis morigerus quam leuiter cognitus. § 10 Non est mirum si te qui nouit despicit, qui non nouit diligit. § 11 In amiciciam et fidem stultum ne receperis. Namque insipientium et improborum facilius sustinetur odium quam collegium. § 12 In tua est potestate, ne decipiaris. § 13 Nemini te nimis sodalem feceris. Res nimium singularis est homo, ferre non paciens parem. § 14 Conuentus et debacchationes et ioca friuola non quero ut amorem pariant. Utinam nichil odiorum darent! § 15 Tenuitati nemo ignoscit. § 16 Nemo ad facultates, nemo ad censum respicit. Semper pauper negligens, contra diues diligens. § 17 Pacientia desidie, acrimonia crudelitati assignatur. § 18 Non uno genere puniuntur homines. § 19 Si sis impudens: sapientie tibi iactura facienda est. Quia sapiens nemo est impudens. § 20 Imbecilla tantum uobis corpora uidentur. Sed quantum animus est infirmior! Spes timor auaricia cupiditas desperatio esse felicem non sinunt. § 21 Inhumanum est uotis operam denegare. § 22 Tantum seruis de uita abstuleris quantum de nocte abscideris. § 23 Post indulgentiam sordidior est abiectio. § 24 Nichil est grauius fortuna mala. § 25 Intelligant homines nec adipisci nec perdere ualere aliquid, nisi ubique faueat totum ille qui potest. § 26 Tres edaces domus una non capit. Explicit. Censorinus. § 1 Non quanto quisque plura possidet sed quanto pauciora optat tanto est locupletior. § 2 Nichil egere deorum est quam minime autem proximum a diis.
§ 1 Ea est uis consuetudinis ut ea inueterata et si falsa opinione genita est nichil inimicius sit ueritati. § 2 Pudet imbecillitatis cum rationi roborande hominum auctoritas quaeritur cum rationis et ueritatis auctoritate que profecto homine melior est nichil praestantius esse deberet. Apparatus criticus
Plautus in Aulularia Rs : om. V || § 1 sollicitudinum RV : solitudinum s | causa et caput RV : caput et causa s || § 2 reddendum uobis Rs : uobis reddendum V | ipsi uosmet R : ipsi nosmet V : uosmet ipsi s || § 4 tibi prius Rs : om. V | aliisque Rs :
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aliis V || § 6 uidentur mala s : mala uidentur R : uideantur mala V || § 9 Nemo … familiaris Rs : om. V || § 10 qui nouit RV : cognouit s | post despicit add. cum V || § 11 insipientium RV : insipientum s || § 13 ferre Rs : om. V | post feceris add. ¶ s || § 14 ut R : aut V : om. s || § 15 ignoscit Rs : agnoscit V || § 16 censum Rs : sensum V || § 19 nemo est impudens RV : om. s || § 20 uobis RV : nobis s | timor Rs : amor V || § 21 uotis R : notis Vs || § 22 de nocte Vs : nocte R || § 23 indulgentiam Vs : impudentiam R || § 24 ualere aliquid Rs : aliquid ualere V | totum Rs : om. V || § 26 non Rs : om. V || Explicit Vs : om. R § 1 non Rs : on V | pauciora Rs : pautiora V | post locupletior deficit s || Explicit addidi Augustinus addidi || § 1 est uis cons. V : uis cons. est R | ut ea V : om. R | inueterata R : inuetata V | si R : om. V | inimicius R : inimicitius V || § 2 imbecillitatis R : ibesillitatis V | rationi R : ratione V | roborande R : tolerande V | hominum V: nimium R46 | quaeritur R : quare V || In R sequitur § 3 quicquid difficile est in precepto leue est amanti, haustum ex Aug. in psalm. 67.18 quidquid enim difficile est in praecepto, leue est amanti Collation against Vat. lat. 4929
Plautus in Aulularia] Plauti Aulularia incipit feliciter || § 1 (= Querolus 2 ed. Jacquemard-Le Saos) est] illa || § 2 (11) || § 3 (13) potest] posse || § 4 (18) quemadmodum] quomodo | tibi2] s.s. || § 5 (20) adulterium] om., ex contextu suppletum || § 6 (21) si] quando mala] om. || § 7 (21) || § 8 (21) || § 9 (22) post nemo1 add. magis | nemo2] neque || § 10 (22) non est mirum] quidnam hoc mirum est || § 11 (23) namque] nam | insipientium] insipientum || § 12 (23) || § 13 (23) post te add. Querole || § 14 (23) post conuentus add. uero || § 15 (24) || § 16 (24) pauper negligens … diues diligens] diues diligens … pauper negligens || § 17 (24) || § 18 (26) puniuntur homines] homines puniuntur || § 19 (34) si sis impudens] da mihi saltem impudentiam | tibi] om., nunc tibi post facienda est || § 20 (35) sed] s.s. | auaricia cupiditas] cupiditas auaritia || § 21 (65) || § 22 (74) post tantum add. enim || § 23 (76) || § 24 (77 = 106) est] esse || § 25 (90) intelligant homines] omnes itaque homines nunc intellegant || § 26 (110) tres] tris || Explicit] Aulularia Plauti explicita feliciter Censorinus] Incipit liber Censorini ad Q. Cerellium || § 1 (= Cens. 1.4) quisque om. | deorum est] est deorum || § 2 (1.4) § 1 (= Aug. praecepta 17.30-32 = Aug., mus. 5.5.9) ea] tanta enim | et si] si | inimicius sit] sit inimicius || § 2 (17.39-42 = mus. 5.5.10) rationis] ipsius rationis | et] atque | homine melior est] est omni homine melior | praestantius esse ante auctoritate
46 This reading is illegible on the digitized microfilm and was ascertained in situ by S. Franzoni (per litt.).
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Silverio franzoni
Il Florilegium Gallicum: un oggetto senza senso? Riflessioni sui contenuti e l’organizzazione di un florilegio classico del xii secolo*
Nonostante si tratti, per giudizio pressoché unanime degli esperti, di uno dei florilegi di classici più importanti dell’intero Medioevo, per ricchezza di contenuti e ampiezza di diffusione, e nonostante studi di rilievo gli vengano dedicati da ormai quasi un secolo, il Florilegium Gallicum (che nel seguito sigleremo talvolta con FG) continua a presentare molti punti oscuri che attendono tuttora di essere analizzati a fondo, per non parlare dell’assenza perdurante di un’edizione critica integrale1. Questo breve studio si propone di offrire alcune riflessioni intorno ad un problema spinoso
* Questo contributo si fonda su ricerche ormai pluriennali, che stanno prendendo la forma di una tesi di dottorato (“Ricerche sul Florilegium Gallicum (verso un’edizione critica)”, Scuola Normale Superiore, Pisa, e École Pratique des Hautes Études – PSL, Parigi) e che hanno naturalmente comportato la contrazione di una serie di (graditi) debiti di riconoscenza verso maestri e colleghi: mi sia permesso di ringraziare in particolare Ernesto Stagni, Claudia Villa e le mie relatrici di dottorato Giulia Ammannati e Anne-Marie Turcan-Verkerk. È infine doveroso, oltre che piacevole, ricordare i membri dell’Atelier des florilèges latins médiévaux, gruppo di ricerca attivo dal 2018 sotto la direzione dei fondatori Angela Cossu e Pierre Chambert-Protat. 1 La bibliografia sul FG è abbastanza ricca, anche se i titoli veramente importanti risalgono ormai a qualche anno fa: per un bilancio generale si puo ricorrere a B. Fernández de la Cuesta González, En la senda del Florilegium Gallicum. Edición y estudio del florilegio del manuscrito Córdoba, Archivo Capitular 150, Louvain-la-Neuve, 2008, p. 129-196, ma i lavori più rilevanti restano J. Hamacher, Florilegium Gallicum. Prolegomena und Edition der Exzerpte von Petron bis Cicero, De oratore, Berna e Francoforte sul Meno, 1975, e R. Burton, Classical Poets in the Florilegium Gallicum, Francoforte sul Meno e Berna, 1983, insieme a R. H. Rouse, “Florilegia and Latin Classical Authors in Twelfth- and Thirteenth-Century Orléans”, Viator, 10 (1979), p. 131-160 (rist. in R. H. Rouse e M. A. Rouse, Authentic Witnesses: Approaches to Medieval Texts and Manuscripts, Notre Dame, Indiana, 1991, p. 153-188) e agli articoli pionieristici di B. L. Ullman apparsi su Classical Philology tra la fine degli anni ’20 e l’inizio degli anni ’30 del secolo scorso: “Tibullus in the Mediaeval Florilegia”, 23.2 (1928), p. 128-174; “The Text Tradition and Authorship of the Laus Pisonis”, 24.2 (1929), p. 109-132; “Petronius in the Mediaeval Florilegia”, 25.1 (1930), p. 11-21; “Valerius Flaccus in the Mediaeval Florilegia”, 26.1 (1931), p. 21-30; “Classical Authors in certain Mediaeval Florilegia”, 27.1 (1932), p. 1-42. Per un’introduzione generale ai florilegi classici medievali (fino al xii secolo incluso), si farà senz’altro riferimento ai lavori di B. Munk Olsen, recentemente compendiati in L’étude des auteurs Silverio Franzoni • Scuola Normale Superiore, Pisa / École Pratique des Hautes Études – PSL, Paris / Institut de Recherche et d’Histoire des Textes – CNRS, Paris Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 81-100 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128150
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quale il senso globale del florilegio e dei singoli estratti che lo compongono, che si tenterà di decifrare analizzando l’organizzazione dei testi stabilita dal compilatore, la possibile finalità della raccolta e i paratesti in essa inclusi. Cominciamo, però, introducendo più dettagliatamente l’oggetto della nostra inchiesta.
Il Florilegium Gallicum: una presentazione2 Il Florilegium Gallicum è un oggetto misterioso fin dall’inizio: manca infatti qualsiasi testo liminare, il nome stesso è un’etichetta convenzionale risalente alla seconda metà dell’Ottocento e diventata corrente soltanto dopo gli studi più importanti apparsi nel corso del Novecento, e il compilatore non ha lasciato tracce particolarmente esplicite della propria attività. Nell’assenza di qualsiasi strumento di consultazione come indici o tavole dei contenuti, l’utilizzo della raccolta è facilitato soltanto dai titoli correnti che, in cima ad ogni pagina, indicano l’autore o il testo in questione, e da un sistema piuttosto accurato di riferimenti “bibliografici”, che esplicitano paternità e titolo dell’opera da cui deriva un determinato gruppo di estratti. Il florilegio è poi organizzato per sezioni d’autore e di opere e si divide chiaramente in due metà, la prima riservata ai testi in poesia, la seconda a quelli in prosa. È sufficiente dare un’occhiata all’elenco, seppur sommario, che si troverà alla fine di questo studio3 per rendersi conto dell’esorbitante ricchezza del FG, che raccoglie estratti da un’ottantina di opere, di quasi ogni genere letterario, scritte da una trentina di autori compresi, dal punto di vista cronologico, tra Terenzio e Cassiodoro. Fra questi due estremi troviamo, a fianco di nomi “banali”, alcune grandi rarità (come Valerio Flacco, Tibullo o Petronio) a cui si deve in buona parte la fama della raccolta: e questa varietà, com’è comprensibile, non aiuta certo a scovare il criterio unificatore (ammesso che esista) del florilegio.
classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 4.2, La réception de la littérature classique : manuscrits et textes, Parigi, 2014, p. 300-329; importante anche Th. Falmagne, “Les cisterciens et les nouvelles formes d’organisation des florilèges aux 12e et 13e siècles”, Archivum Latinitatis Medii Aevi, 55 (1997), p. 73-176. 2 Le informazioni che seguono (organizzate, con qualche libertà, secondo il formulario per l’analisi dei florilegi messo a punto dal già menzionato Atelier des florilèges) derivano da una generalizzazione basata su quelli che gli studi di Ullman, Hamacher e Burton hanno riconosciuto come i quattro testimoni della raccolta nella sua forma standard: n, Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 17903, fol. 1 r-160 v (xiii1/2 secolo, Francia del Nord); p, Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 7647, fol. 34 r-185 v (xiiex secolo, Francia del Nord); a, Arras, Bibliothèque Municipale, 64 (olim 65), fol. 2 r-143 v (xiii1/2 secolo, Francia del Nord); e, El Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo, Q I 14, fol. 1 r-216 v (xiii o xiv secolo, Francia). Per ragioni che purtroppo non è possibile illustrare in questa sede (ma spero di poterlo fare presto altrove), le mie ricerche suggeriscono che per la costituzione del testo, ma non per la ricostruzione della fisionomia del FG, un altro testimone fondamentale è Parigi, Bibliothèque de l’Arsenal, 711 (xiii1/2 secolo, Francia), già riconosciuto da Hamacher come versione rimaneggiata del florilegio (cf. infra, n. 6, e Hamacher, Florilegium Gallicum, p. 31-33). 3 La lista è stata realizzata verificando i quattro testimoni principali (cf. nota precedente); tutti gli elenchi finora pubblicati contengono un numero più o meno consistente di imprecisioni.
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Alla base di questa struttura forse poco perspicua, ma certo ben organizzata, c’è la massa degli estratti (più di 4700; qualche esitazione sul numero esatto può restare per via di separazioni dubbie o potenzialmente perdute), ciascuno introdotto o da un piede di mosca (¶), o da un titolo che ne presenta il contenuto oppure ne indirizza l’interpretazione, o da entrambi gli espedienti. B. Munk Olsen, cui si deve il repertorio dei florilegi classici latini fino al 1200, ha osservato che la presenza di un apparato così sviluppato di titoli, a carattere bibliografico o come mera indicazione dell’argomento degli estratti, non è affatto comune; e, soprattutto, che il FG si segnala per la precisione e la ricchezza di queste indicazioni, molto più complete e omogeneamente distribuite che nella maggioranza dei casi4. Nonostante ciò, questo apparato così eccezionale non è ancora stato fatto oggetto di un’analisi specifica e globale; noi stessi in questa sede dovremo limitarci ad un approccio parziale e superficiale, nell’attesa che tutto il materiale venga riunito e si possa procedere a uno studio complessivo. Per quanto riguarda le sue origini, la teoria che viene più spesso riportata è che il FG sia stato compilato nel xii secolo nella Francia del Centro-Nord, e più precisamente nella zona di Orléans, secondo la conclusione brillantemente raggiunta da R. H. Rouse in un fondamentale studio del 1979; dell’attribuzione del florilegio a Giovanni di Salisbury, proposta da P. Stirnemann nel 2006, discuteremo più dettagliatamente in appendice. Tuttavia, l’ipotesi di lavoro da cui muovono le ricerche di chi scrive, nel solco di spunti proposti in passato con minor convinzione, è che una collezione così ricca deve aver attinto a molteplici fonti, che difficilmente potranno essersi concentrate in una zona circoscritta, per quanto culturalmente fertile e fornita di biblioteche, ma che potrebbero essere sparse in un’area più o meno ampia della Francia centro-settentrionale5. Il successo del nostro florilegio pare essere stato notevole e precoce, ma si è da subito accompagnato a un fenomeno di trasformazione più o meno profonda della sua struttura e dei suoi contenuti originari, concretizzatosi in una serie di manoscritti
4 Munk Olsen, L’étude, t. 4.2, p. 322-324. Il repertorio a cui si è accennato è stato pubblicato per la prima volta in B. Munk Olsen, “Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au xiiie siècle”, Revue d’histoire des textes, 9 (1979), p. 47-121, e “Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au xiiie siècle (suite)”, Revue d’histoire des textes, 10 (1980), p. 115-164, poi ristampato in Id., La réception de la littérature classique au Moyen Âge (ixe-xiie siècle). Choix d’articles publié par des collègues à l’occasion de son soixantième anniversaire, Copenaghen, 1995, p. 145-224 e 225-273, e ulteriormente ripreso in Id., L’étude, t. 4.2, p. 305-313. Maggiori dettagli sui testimoni di questi florilegi si troveranno invece in Id., L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 2, Catalogue des manuscrits classiques latins copiés du ixe aux xiie siècle. Livius-Vitruvius – Florilèges – Essais de plume, Parigi, 1985, p. 837-877. 5 Il lavoro di Rouse cui si faceva riferimento è Rouse, “Florilegia”; altre ipotesi – in effetti meno convincenti e argomentate – sono riassunte da Munk Olsen, L’étude, t. 4.2, p. 317. Un cenno in direzione della molteplicità di fonti per il FG è già in Munk Olsen, “Les classiques latins”, p. 77; un’idea simile sta sullo sfondo dell’ipotesi avanzata in P. Stirnemann e D. Poirel, “Nicolas de Montiéramey, Jean de Salisbury et deux florilèges d’auteurs antiques”, Revue d’histoire des textes, n.s. 1 (2006), p. 173-188 (sulla quale, come detto, torneremo più ampiamente) e delle considerazioni esposte in A.-M. Turcan-Verkerk, “Ouvrages de dames? À propos d’un catalogue du xie siècle jadis attribué à Notre-Dame de Paris”, Scriptorium, 61.2 (2007), p. 286-347.
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(databili tra il tardo xii e il xv secolo) che testimoniano forme parziali e rimaneggiate della raccolta di partenza, assai meno diffusa dei suoi epigoni6. Infine, resta da risolvere in maniera convincente la questione dei probabili destinatari e dei fini del florilegio, alla quale ci dedicheremo più ampiamente nel corso di questo contributo.
L’organizzazione interna del Florilegium Gallicum Come annunciato, il primo aspetto che prenderemo in esame per affrontare il problema del senso del FG è la sua organizzazione interna, non tanto al livello dei singoli estratti (che rispettano, salvo casi particolari, l’ordine del testo di provenienza7), ma a quello della sequenza secondo cui il compilatore ha disposto i vari testi sfruttati. Come anticipato, il florilegio è palesemente diviso – pur senza che alcun paratesto lo indichi espressamente – in due parti, la prima dedicata ai testi in poesia (da Prudenzio alle Bucoliche di Calpurnio e Nemesiano), la seconda a quelli in prosa (da Terenzio, spesso copiato non in versi nei manoscritti medievali, a Svetonio); e forse non è un caso che certi testi a metà strada tra le due forme (prosimetri come il Satyricon di Petronio o la Consolatio boeziana, ma anche le commedie del già menzionato Terenzio) si concentrino attorno al confine tra le due metà. Se andiamo però oltre questa chiara distinzione ci troviamo alquanto a disagio nel cercare di
6 Tramandano la forma originaria del FG i quattro codici menzionati alla n. 2, mentre ben più numerosi (oltre una ventina, incrociando i dati offerti da Hamacher, Florilegium Gallicum, e Burton, Classical Poets) sono i testimoni delle varie forme rielaborate. Il rapporto tra testimoni “standard” e testimoni “rimaneggiati” del FG è fra le questioni più spinose dell’intero dossier. Infatti, se i codici rimaneggiati, meno ricchi e ampi di quelli standard dal punto di vista sia dei testi che dei singoli estratti, arrivano a contenere qualche passo assente nei primi, due paiono le soluzioni possibili: o che gli uni e gli altri derivino da un florilegio più ampio, o che i secondi siano talvolta ritornati ai testi completi per ricavarne nuovi estratti. La questione, chiaramente della massima importanza per quanto riguarda le origini del FG, è stata discussa in particolare da Hamacher, Florilegium Gallicum, p. 92-105, che apporta vari argomenti di natura filologica a favore della seconda ipotesi, in maniera a nostro parere convincente (e ciò giustifica la definizione di “rimaneggiati” per questa categoria di testimoni). Il problema andrà in ogni caso rianalizzato una volta che si avranno a disposizione dati raccolti sull’intera estensione del florilegio e sul maggior numero possibile di testimoni rimaneggiati. Cogliamo l’occasione per segnalare che deriva in gran parte dal Gallicum anche il florilegio di testi classici copiato ai fol. 110 r-155 v del manoscritto Dublino, Trinity College, 632, ricca miscellanea inglese del xv secolo (descrizione dettagliata in M. L. Colker, Trinity College Library Dublin. Descriptive Catalogue of the Mediaeval and Renaissance Latin Manuscripts, Aldershot, 1991, vol. 2, p. 1093-1108, con complementi in Id., Trinity College Library Dublin. Descriptive Catalogue of the Mediaeval and Renaissance Latin Manuscripts. Supplement one, Dublino, 2008, p. 211). 7 Il perturbamento di quest’ordine può essere un indizio utile per individuare il filone di tradizione manoscritta di un certo testo a cui il FG è ricorso: è il caso degli Epigrammi di Marziale, come fatto notare da M. D. Reeve, “Two Notes on the Medieval Tradition of Martial”, Prometheus, 6 (1980), p. 193-200, ivi p. 199-200, ma anche delle Epistulae di Seneca, per le quali il florilegio segue la parte della tradizione che traspone l’Epist. 75 dopo la 58 (per la complessità della situazione e lo stato provvisorio delle mie ricerche, mi è difficile offrire per ora ulteriori dettagli; sul perturbamento appena menzionato nella trasmissione dell’opera senecana rimando a J. Fohlen, “La tradition manuscrite des Epistulae ad Lucilium (ixe s.-xvie s.)”, Giornale italiano di filologia, 52 (2000), p. 113-162, ivi p. 122-124).
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spiegare l’organizzazione dei materiali all’interno delle due macrosezioni. In anni relativamente recenti la questione è stata affrontata da M. J. Muñoz Jiménez, che in più d’uno dei suoi numerosi contributi sul FG ha proposto di individuare un criterio basato sui generi letterari8. Nella metà di poesia, dunque, a un blocco di testi epici (da Prudenzio al primo gruppo di estratti da Ovidio) seguirebbe un nucleo di poesia elegiaca (Tibullo e di nuovo Ovidio), poi una sezione satirica9 (da Orazio a Petronio) e infine alcuni componimenti minori (Appendix Vergiliana, Laus Pisonis, Calpurnio e Nemesiano). Per la parte di prosa, invece, pur ammettendo che è più difficile scorgere dei raggruppamenti sulla base del genere letterario, la studiosa suggerisce che la Consolatio di Boezio e il commento al Somnium Scipionis di Macrobio circoscrivano un nucleo di testi filosofici di tendenza neoplatonica; una sezione di teoria retorica (anche se con qualche intrusione di natura differente, come riconosciuto dalla Muñoz Jiménez stessa) andrebbe invece da Prisciano a Quintiliano; seguirebbero poi esempi di retorica messa in pratica, con le orazioni ciceroniane e le epistole senecane, mentre la parte finale del florilegio raggrupperebbe testi storici, di antiquaria e di aneddotica, con estratti dai Saturnalia di Macrobio, da Gellio, da Cesare e da Svetonio. La studiosa osserva inoltre in entrambe le metà del FG una certa tendenza all’ordine cronologico, spezzata già all’inizio, tuttavia, dalla collocazione anticipata di Prudenzio e Claudiano rispetto ai poeti epici più antichi (da Virgilio a Lucano). Si deve riconoscere alle ipotesi della Muñoz Jiménez il merito di aver analizzato un aspetto del florilegio ampiamente trascurato dalla bibliografia precedente, ma al tempo stesso non è possibile nascondere i punti deboli di questa proposta e le obiezioni che le si possono contrapporre. Diciamo subito – per poi concentrarci sulla questione del genere letterario – che il rispetto della cronologia a cui accenna la Muñoz Jiménez non si fa sentire lungo tutto il testo e sorge il dubbio che, laddove lo si ritrova, si tratti più che altro di una coincidenza; tanto più che, specie per certi autori poco noti, non è detto che il florilegista avesse a disposizione i dati necessari a collocarli esattamente sulla linea del tempo. Il genere letterario, invece, pare in effetti aver avuto una qualche incidenza sulle scelte del compilatore, soprattutto all’inizio della sua raccolta; ma è altrettanto chiaro che non si è trattato di una regola ligiamente rispettata per tutta la lunghezza del florilegio, specialmente per la porzione di prosa, dove le eccezioni sarebbero la norma. Oltretutto, e questa è forse l’obiezione più pesante, il sistema dei generi proposto dalla studiosa rischia di riflettere le concezioni del nostro tempo molto più che gli schemi culturali del florilegista. Va infine osservato che il genere dei testi sfruttati dal FG non si riflette
8 In particolare in M. J. Muñoz Jiménez, “La transformación del texto de las Saturnales de Macrobio en el Florilegium Gallicum”, in La Filología Latina. Mil años más, vol. 1, Lingüística latina, Literatura latina, Latín medieval y del latín a las lenguas, cur. P. P. Conde Parrado e I. Velázquez, Burgos, 2009, p. 615-628, ivi p. 617-619, e Ead., “Formas de coexistencia de los autores y obras en los florilegios latinos”, in El florilegio: espacio de encuentro de los autores antiguos y medievales, cur. M. J. Muñoz Jiménez, Porto, 2011, p. 9-34, ivi p. 12-14; un breve cenno già in Ead., “La tradición manuscrita de Macrobio y los Saturnalium excerpta del Florilegium Gallicum”, Revue d’histoire des textes, n.s. 3 (2008), p. 89-103, ivi p. 89. 9 Fino a questo punto, la stessa organizzazione era già stata cursoriamente indicata da Ullman, “Tibullus”, p. 131-132.
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sempre in maniera evidente nell’effettivo contenuto dei singoli estratti: un esempio clamoroso è quello dell’unico passo ricavato dall’Ars di Prisciano, un brevissimo apoftegma sull’imperfezione delle creazioni umane che non trasmette nessun precetto retorico o grammaticale10. Se dunque quello del genere letterario fosse effettivamente un criterio seguito dal compilatore, bisognerebbe riconoscere che esso non avrebbe avuto influenza sulla concreta selezione degli estratti; ovvia conseguenza di questo fatto è che un lettore non potrà essere sicuro di ritrovare in una certa sezione brani esemplari del genere lì rappresentato. Come si vede, questo criterio letterario, che pure poteva servire a spiegare la struttura del FG, non pare reggere alla prova dei fatti, quantomeno non per la collezione nella sua interezza. Se si accetta di rinunciare ad un unico principio ordinatore valido dall’inizio alla fine del florilegio, si potrebbe provare a riconoscere nuclei più circoscritti costruiti attorno ad un certo tema; oppure, si potrebbe fare un tentativo con un criterio a cui la Muñoz Jiménez non accenna, quello della tradizione manoscritta, interrogandosi sulla possibilità che certi piccoli raggruppamenti vadano spiegati in base al fatto che il compilatore ha trovato quei determinati testi in una stessa biblioteca, se non addirittura in uno stesso volume11. In conclusione, tuttavia, non ci sembra possibile al momento proporre soluzioni convincenti al problema dell’organizzazione del FG: è chiaro che si tratta di una collezione costruita in maniera studiata e seguendo un qualche criterio, ma non è facile trovarne uno che funzioni in maniera efficace lungo tutto il florilegio. Lo scacco è tanto più frustrante per almeno due altre ragioni: innanzitutto, come osserva il già citato Munk Olsen, non è banale trovare nei florilegi classici medievali (salvo, chiaramente, quelli alfabetici e, in parte, quelli tematici) “un ordre mûrement réfléchi des textes12”, e non è dunque senza importanza il fatto che il Gallicum ne esibisca – così almeno pare – uno; in secondo luogo, scovare la struttura “teorica” del florilegio potrebbe contribuire a illuminarne le origini, nel caso in cui essa si riveli compatibile con le convinzioni culturali di un determinato ambiente.
Cuius in usum? La destinazione del Florilegium Gallicum Un altro passaggio fondamentale dell’inchiesta sul senso del FG richiede di domandarsi quale fosse il fine per cui il florilegio è stato realizzato e quale il pubblico immaginato dal compilatore: ma, anche qui, l’oggetto del nostro studio è reticente e la bibliografia non pare offrire nessuna certezza, soprattutto quando si analizza a fondo l’ipotesi che attualmente riscuote i maggiori consensi. Va comunque detto che quello della destinazione e dell’utilizzo dei florilegi classici medievali è in generale 10 Edizione in Hamacher, Florilegium Gallicum, p. 252-253. 11 Allo stato attuale, tuttavia, è difficile andare al di là di casi noti e banali come, ad esempio, l’accoppiata De inuentione – Ad Herennium, o il corpus di orazioni ciceroniane successive al ritorno dall’esilio del loro autore (dalla spuria Pridie quam in exilium iret alla Pro Balbo). 12 Munk Olsen, L’étude, t. 4.2, p. 303 (ma cf. più in generale 302-303 per riflessioni sull’organizzazione interna dei florilegi).
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un problema di non facile risoluzione e per cui è difficile proporre generalizzazioni13; per di più, vista l’assenza nel FG di qualsiasi dichiarazione esplicita dell’autore, si è costretti a scavare tra le pieghe del suo silenzio e a cercare di ricavare dati utili dai contenuti della raccolta, dai brani selezionati, dagli interventi del compilatore sui testi originari e dai titoli che sono talvolta assegnati agli estratti. Un’altra avvertenza è necessaria e, per quanto possa parere banale, si vedrà che questo è esattamente un punto trascurato dall’ipotesi attualmente più accreditata sul problema che stiamo analizzando: è indispensabile essere molto cauti nel riflettere sulla forma originaria del FG osservazioni che sono condotte sulla base delle sue versioni rimaneggiate; e, più in generale, è rischioso ricavare deduzioni di validità universale dagli usi concreti che del FG si possono individuare, dal momento che un utilizzatore non è necessariamente cosciente della finalità originariamente immaginata per l’oggetto che si trova tra le mani. Fatte queste premesse, possiamo presentare e discutere l’opinione prevalente in bibliografia a proposito della destinazione del FG. Il nostro florilegio è abitualmente presentato come un formidabile strumento didattico, elaborato da un maestro che avrebbe voluto in questa maniera raccogliere tutti i materiali classici che potevano essergli utili nella sua attività. Questa teoria è stata sostenuta e argomentata soprattutto da R. Burton, che ha fondato la propria dimostrazione su un’analisi degli estratti del FG, classificati in due categorie che ben risponderebbero alle esigenze primarie della prassi didattica del xii-xiii secolo: da una parte, gli estratti brevi si potrebbero identificare con le sententiae il cui uso era raccomandato in varie circostanze, mentre, dall’altra, i passi più lunghi costituirebbero casi esemplari dell’applicazione di una determinata figura retorica o dello sviluppo di un particolare luogo comune, secondo caposaldo dell’insegnamento del latino14. A questa posizione si rifanno, in maniera più o meno esplicita e più o meno cosciente, sostanzialmente tutti gli studi sul FG e, soprattutto, coloro che citano il florilegio solo en passant: in questa maniera, rischia di passare ingiudicata in bibliografia un’ipotesi che, a un esame più attento, si mostra non pienamente motivata, soprattutto per quella che è la forma originaria della collezione. Innanzitutto, l’analisi della Burton risulta troppo parziale per essere valida per l’intero FG, basata com’è sulla sola metà di poesia del florilegio, mentre i contenuti estremamente variegati della raccolta invitano ad analisi più trasversali. In secondo luogo, le riflessioni della studiosa chiamano esplicitamente in causa soltanto, o quasi, i 13 Alcune osservazioni complessive sono offerte da B. Munk Olsen, “Les florilèges d’auteurs classiques”, in Les genres littéraires dans les sources théologiques et philosophiques médiévales. Définition, critique et exploitation. Actes du Colloque international de Louvain-la-Neuve 25-27 mai 1981, Louvain-la-Neuve, 1982, p. 151-164, ivi p. 157-164 (rist. in Id., La réception, p. 133-144, ivi p. 137-144). Un’eccezione è costituita dai florilegi prosodici, per cui rimandiamo all’articolo di A. Cossu in questa stessa raccolta. 14 Burton, Classical Poets, p. 27-34; molto esplicita la sua conclusione (p. 31): “we can therefore envisage the compiler of the FG as a twelfth-century schoolmaster teaching in or near Orléans, who put together a collection of highlights of classical poetry and prose to assist him in the teaching of Latin verse and prose composition.” Per un’introduzione al curriculum scolastico medievale ci limiteremo a rimandare al classico B. Munk Olsen, I classici nel canone scolastico medievale, Spoleto, 1991 (rielaborato e aggiornato in Munk Olsen, L’étude, t. 4.2, p. 369-394), e alla panoramica offerta da Fernández de la Cuesta González, En la senda, p. 71-127.
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manoscritti rimaneggiati del FG, che si limitano perlopiù ai testi poetici e scaturiscono da un processo di rielaborazione che non necessariamente risponde alle medesime esigenze del compilatore originario. È importante insistere su questo punto perché è esattamente per i testimoni di questo tipo che è più facile – e più legittimo – discernere una destinazione scolastica15: il loro formato è generalmente ridotto rispetto a quello dei testimoni primari, la presentazione del testo è spesso meno curata, le glosse si fanno più numerose, ben diversamente dalla quasi immacolata pulizia dei codici principali, molto raramente annotati, al contrario di quanto accade normalmente per i libri di scuola. Ma sono soprattutto i contenuti di questi manoscritti ad essere eloquenti: alla gamma iniziale degli estratti si aggiunge – o integrato nella rielaborazione del FG, o semplicemente accostato ad esso all’interno dello stesso volume – nuovo materiale attinto a testi di corrente utilizzo didattico quali, per i livelli elementari, i cosiddetti libri Catoniani o, per corsi più avanzati, certi autori del xii-xiii secolo di immediato successo scolastico, come Goffredo di Vinsauf, Matteo di Vendôme o Gualtiero di Châtillon16. D’altra parte, questo processo di trasformazione del Gallicum ha anche comportato una serie di soppressioni e drastiche abbreviazioni: la selezione offerta dai testimoni rielaborati, infatti, si basa su meno autori e meno testi che quella dei codici standard (soprattutto per quanto riguarda le opere rare e la prosa, due categorie di minor utilizzo in ambito scolastico) e, per ciascun testo, include un numero inferiore di estratti, scelti perlopiù fra quelli di breve estensione. Insomma, se per entrare nelle scuole il FG ha avuto bisogno di un tale restyling, non sarà sensato pensare che ciò sia avvenuto appunto perché non si trattava di uno strumento inizialmente concepito per un uso didattico, quantomeno non come fine primario? A ben vedere, in effetti, la forma originaria del florilegio presenta varie caratteristiche che suonerebbero stonate in un tale contesto, a cominciare dalle dimensioni spropositate che, unite all’assenza di strumenti di consultazione, ne renderebbero l’utilizzo piuttosto arduo. Inoltre, nella nostra collezione sono inclusi testi rari che non rientravano certo nel canone scolastico medievale, per quanto incerta e non univoca possa essere la sua ricostruzione17; certi estratti riguardano temi di cui si fatica a cogliere l’utilità in un contesto didattico; come diremo meglio più avanti, i titoli anteposti agli estratti non fanno mai riferimento a concetti grammaticali o
15 Le caratteristiche dei codici rimaneggiati che stiamo per menzionare e la loro maggior aderenza all’ambiente scolastico erano fatte notare già da Ullman, “Classical Authors”, p. 38-40; alla sua analisi si aggiungono qui alcune considerazioni ricavate dalle descrizioni di questi testimoni offerte da Hamacher, Florilegium Gallicum e Burton, Classical Poets, oppure basate sulle osservazioni di Munk Olsen, “Les florilèges”, p. 160-162, formulate in generale per i florilegi classici, ma applicabili più specificamente al FG. 16 Cf. Ullman, “Classical Authors”, p. 38-39, e Burton, Classical Poets, p. 33-34. I due esempi migliori di questo tipo di trasformazione sono i manoscritti Berlino, Staatsbibliothek – Preussischer Kulturbesitz, Diez. B Sant. 60, e Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 15155 (entrambi del xiii secolo, il primo originario forse dell’area del Reno, il secondo della Francia del Nord; descrizione in Burton, Classical Poets, p. 57-60 e 79-87). 17 Munk Olsen, “Les florilèges”, p. 161-162, fa notare la difficile conciliabilità dei contenuti rari di raccolte come il FG, l’Angelicum (a cui accenniamo più avanti) o il florilegio tràdito dal manoscritto Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 18104 (xiiex secolo; Munk Olsen, “Les classiques latins”, p. 112-114) con i programmi didattici dell’epoca, di qualsiasi livello; dello stesso parere anche Falmagne, “Les cisterciens”, p. 94-95.
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retorici che possano far sospettare un uso scolastico. Ci pare di poter concludere, insomma, che la finalità didattica del FG non può essere dimostrata sulla base degli elementi per ora a nostra disposizione. Tenteremo perciò di proporre qualche riflessione su possibilità alternative, avvertendo da subito, tuttavia, di non aver ancora trovato una soluzione pienamente convincente, forse anche in ragione dell’ampiezza e della varietà del Florilegium Gallicum, che rischieranno di porre ostacoli a qualsiasi teoria si elabori. Un’ipotesi interessante, ma anch’essa non priva di difficoltà, è che il FG fosse destinato ad essere impiegato in un ambito di corte, ad uso della cancelleria o anche come fonte per un testo indirizzato al signore. Anche se non pare esistere ad oggi un’inchiesta specifica sul ruolo che i classici potrebbero aver giocato in questo ambiente e nella letteratura ad esso riconducibile, è però possibile richiamare qui alcuni fatti che potranno, da un lato, mettere in luce l’interesse concreto per i testi antichi negli ambienti di corte della Francia del Nord tra xii e xiii secolo, e dall’altro mostrare come una simile destinazione potrebbe non essere del tutto improbabile per il nostro florilegio. Non è necessario attardarsi a dimostrare il primo aspetto, dato il numero e l’importanza degli scrittori – anche solo limitandosi alla produzione in lingua latina – che nel xii secolo, lavorando per o all’interno di ambienti curiali in questa regione, hanno fatto ampio uso dei classici: l’esempio più illustre è forse il già menzionato Giovanni di Salisbury, con la sua vasta e profonda conoscenza dei testi antichi, ma anche nomi come Pietro di Blois o Gualtiero di Châtillon rientrano alla perfezione in questa categoria. D’altra parte, la presenza dei classici nelle biblioteche signorili di quest’epoca e di quest’area geografica era senz’altro importante, come bastano a dimostrare gli esempi ben noti delle collezioni di Enrico il Liberale, conte di Champagne, o del celebre arcivescovo di Canterbury Tommaso Becket (due nomi che torneranno nella nostra appendice), ma anche di Filippo di Harcourt, vescovo di Bayeux e uomo politico di rilievo18. Per quanto riguarda invece la possibilità che il nostro florilegio sia stato elaborato a vantaggio di un ambiente simile, si possono menzionare certe sue caratteristiche che non sarebbero fuori luogo in un tale contesto e anche due casi concreti che possono aver valore di paralleli. Innanzitutto, la presenza nel FG di testi rari ed estranei al curriculum scolastico, che poneva difficoltà all’ipotesi di un fine didattico,
18 Ai libri di Becket facciamo cenno anche più avanti, n. 34. La collezione di Enrico è stata ricostruita da P. Stirnemann, i cui contributi più recenti sulla questione sono: “Reconstitution des bibliothèques en langue latine des comtes de Champagne”, in Le Moyen Âge à livres ouverts. Actes du colloque (Lyon, 24 et 25 septembre 2002), Grenoble, Parigi e Lione, 2003, p. 37-45, e “Private Libraries privately made”, in Medieval Manuscripts, Their Makers and Users. A Special Issue of Viator in Honor of Richard and Mary Rouse, Turnhout, 2011, p. 185-198. Sulla biblioteca di Filippo, senz’altro la più ricca delle tre, ci limiteremo a rimandare alla breve analisi di P. Stirnemann, “Les bibliothèques princières et privées aux xiie et xiiie siècles”, in Histoire des bibliothèques françaises. Les bibliothèques médiévales du vie siècle à 1530, dir. A. Vernet, Parigi, 1989, p. 174-177. I contenuti classici di tutte e tre le collezioni sono registrati in B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 3.1, Les classiques dans les bibliothèques médiévales, Parigi, 1987, passim.
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non rappresenterebbe più un problema: in questa nuova ipotesi, il criterio guida della selezione non sarebbe l’aderenza ad un canone di testi normalmente studiati, ma la possibilità di utilizzare concretamente un determinato passo. D’altronde, se si pensa alle esigenze variegate di un intellettuale di corte, si potrà più facilmente ammettere che ogni estratto avrebbe un senso e un uso possibile: i lunghi passi narrativi o descrittivi, ad esempio, potranno servire da modello per la composizione di nuovi testi, mentre le sentenze brevi, magari anche con una connotazione morale, potranno rientrare, in maniera più o meno scoperta, all’interno di una lettera, una dichiarazione ufficiale o un documento di qualche tipo. Ci sono poi, come si accennava, due esempi concreti che si possono citare a sostegno di quest’ipotesi, senza troppo allontanarsi da spunti già offerti dalla bibliografia. Innanzitutto, un caso di “letteratura curiale” che fa un uso significativo di citazioni o reminiscenze classiche è l’epistolario di Tommaso Becket, di cui discuteremo più avanti proprio in ragione del discreto numero di riprese da testi antichi che lo costellano; e anche se cercheremo di mostrare che il Gallicum non ha niente a che fare con esso, si tratta comunque di un caso che illustra la potenziale utilità di una collezione di passi classici come la nostra. In secondo luogo, abbiamo un esempio sicuro di florilegio, per di più assimilabile al FG per certi punti di vista, che è stato effettivamente offerto ad un signore e proposto per un uso in ambito pubblico: mi riferisco al Florilegium Angelicum, un’importante collezione di estratti classici e patristici studiata in particolare da M. e R. Rouse che è stata accostata al Gallicum per affinità, almeno parziale, di fonti e di origini. L’epistola di dedica di questo florilegio, indirizzata a un papa che potrebbe essere Adriano IV († 1159), parla espressamente dell’oggetto che introduce come di un repertorio di materiali utili a nutrire un’eloquenza pubblica in qualsiasi circostanza: è vero che la connessione tra la lettera di dedica e il florilegio non è forse interamente sicura, vista la possibilità che l’autore della prima non sia responsabile anche del secondo, ma l’importante è che una collezione di citazioni (classiche e non, questa volta) possa essere stata vista, nel corso del xii secolo, come uno strumento potenzialmente efficace in un contesto pubblico e curiale19. Se si volesse supporre che il FG sia stato creato per un tal fine, ci si potrebbe anche chiedere se dietro questa formidabile compilazione ci sia stato un lavoro di squadra, commissionato e coordinato da un mecenate illustre: in questa maniera si potrebbero forse meglio spiegare l’impressionante ricchezza del florilegio e le sue
19 Il Florilegium Angelicum ha preso nome da quello che è stato riconosciuto come l’esemplare di dedica, il manoscritto Roma, Biblioteca Angelica, 1895 (sull’autore di questa denominazione cf. Y. Brandenburg in questo stesso volume, n. 1). Oltre a Rouse, “Florilegia”, che riconduce l’origine anche di questa collezione alla zona di Orléans, resta fondamentale il saggio di R. H. Rouse e M. A. Rouse, “The Florilegium Angelicum: Its Origin, Content, and Influence”, in Idd., Authentic Witnesses, p. 101-152 (ristampa con correzioni dell’articolo apparso in Medieval Learning and Literature. Essays Presented to R. W. Hunt, cur. J. J. G. Alexander e M. T. Gibson, Oxford, 1976, p. 66-114). Stirnemann e Poirel, “Nicolas de Montiéramey, Jean de Salisbury” (su cui torneremo nella nostra appendice) propongono di ascrivere l’Angelicum a Nicola di Montiéramey, con argomenti che paiono – agli autori stessi dello studio – più solidi per la lettera prefatoria, edita e commentata nella stessa sede, che per il florilegio nel suo complesso.
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dimensioni imponenti, nonché il possibile ricorso a più biblioteche, non necessariamente vicine o in qualche modo connesse. Non si devono tuttavia nascondere le difficoltà di un’ipotesi simile, fra cui l’assenza di casi concreti di utilizzo del FG in contesto curiale e la mancanza di testimoni del florilegio riconducibili a un ambiente di questo tipo; soprattutto, bisogna ammettere che l’Angelicum è un parallelo solo parzialmente valido: se l’epoca, la zona di origine e, in parte, il tipo di testi inclusi possono costituire altrettante affinità con il Gallicum, la struttura della collezione, la natura degli estratti selezionati e anche l’aspetto fisico dei testimoni più antichi sono invece elementi di netto distacco tra i due. Resta un’altra possibilità per tentare di spiegare la concezione del FG, anche se potrebbe sembrare – e forse lo è – un ultimo tentativo disperato di risolvere un problema complesso. Si potrebbe cioè supporre che il florilegio sia nato come una raccolta personale, senza un fine più preciso che raccogliere tutti i brani che, per una qualche ragione, parevano interessanti al suo autore: una sorta di biblioteca portatile, dunque, che non sarebbe stata concepita per un uso specifico o per una diffusione più ampia. Un’ipotesi del genere permetterebbe in effetti di spiegare certi caratteri “eccentrici” del florilegio, che si fatica a far rientrare con esattezza in teorie più definite: la presenza di autori rari, che potrebbero aver solleticato la curiosità del bibliofilo; i contenuti estremamente variegati degli estratti, che seguirebbero in questo caso gusti personali, e dunque, com’è normale, non sempre perfettamente coerenti; la difficoltà di individuare un criterio unico per spiegare l’ordine dei testi e le interpretazioni proposte dai titoli degli estratti; la completa assenza di titolo, prefazione, epilogo, insomma di quei paratesti che ci si aspetterebbe in un’opera destinata alla diffusione, ma che non sarebbero invece necessari in uno strumento privato. D’altra parte, se si tratta effettivamente di questo, è chiaro che il FG non è l’opera di un compilatore che radunava i vari estratti via via che questi gli capitavano sotto mano: anche se si fatica a discernerlo, uno schema pare esistere, e le indicazioni bibliografiche sarebbero allora il sintomo di un lettore attento e interessato a conoscere sempre la fonte di ciascun brano, mentre i titoli assegnati a certi estratti avrebbero la semplice utilità di presentarne il contenuto o suggerirne sinteticamente il possibile utilizzo. In conclusione, le ipotesi fin qui presentate sul fine e la concezione del FG paiono le più interessanti e le più utili da discutere, anche se una soluzione convincente è tutt’altro che raggiunta e non potrà probabilmente esserlo che una volta avanzati ulteriormente nello studio del florilegio e del suo contesto possibile di produzione e di utilizzo, sforzandosi di mettere a frutto anche le indicazioni ricavabili da indagini parallele. La breve inchiesta che si tenterà nell’ultima parte di questo contributo muove proprio in questa direzione: e, come si vedrà, i risultati sono da un lato abbastanza deludenti, dall’altro piuttosto eloquenti nel loro silenzio.
I titoli degli estratti Si è già accennato al fatto che il FG assegna abbastanza di frequente ai suoi estratti un titolo, che ne indica in breve il contenuto o ne indirizza la lettura in
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qualche maniera20. Semplificando forse un po’, si possono individuare tre tipologie di titoli (non sempre nettamente separate): le indicazioni bibliografiche (Tullius in Philippica prima: Cicerone, Philippicae 1.29; In libro de remediis fortuitorum, in capitulo de morte: Pseudo-Seneca, De remediis fortuitorum 2.3); le descrizioni del contenuto dell’estratto, sintetiche (De die illucescente: Stazio, Thebais 2.134-140; Contra iactantiam: Quintiliano, Institutio oratoria 4.1.13) o più prolisse (Mixtim de laudibus duorum qui in senatu clariores habebantur: Sidonio, Epistulae 1.9.2-4; Verba Reguli ducis Romanorum qui, cum captus esset a Penis et ab eisdem Romam missus ut redimeretur, dissuadebat in senatu ne uel ipse uel alii qui cum eo capti erant redimerentur: Orazio, Carmina 3.5.25-36); le interpretazioni morali e i precetti etici ricavabili dal passo in questione (Quod prosperis extolli uel aduersis frangi non debemus: Orazio, Carm. 2.3.1-4a; Quod multis egent qui multa possident: Gellio, Noctes Atticae 9.8.1-2). Quel che si può provare a verificare è se questi scarni paratesti ci dicono qualcosa sul florilegista, sulle sue idee a proposito dei testi che maneggiava, sulle ragioni per cui un certo passo è stato scelto e sulla finalità che per esso si era immaginata. Purtroppo, però, i titoli sono spesso “neutri”: manca qualsiasi riferimento a realtà o personaggi dell’epoca del compilatore, così come qualsiasi dichiarazione personale; al contrario, si tratta in generale di etichette che sembrano derivare dalla semplice lettura del passo in questione. Il tentativo che si illustrerà nel seguito riprende la discussione dell’ipotesi di finalità scolastica per il FG verificando nel concreto se i titoli degli estratti mostrano mai punti di contatto con i commenti tipicamente utilizzati nella scuola medievale e con l’esegesi corrente in quest’ambiente nel corso del xii secolo. Si sono scelte come caso di studio le opere oraziane, da cui il florilegio ricava ben 380 estratti, 236 dei quali preceduti da un titolo21. Si ritrovano in questo corpus esattamente le tipologie esposte poco sopra: l’intonazione morale è tanto frequente quanto vaga e consiste, il più delle volte, nel mettere in evidenza il vizio di cui parla l’estratto o il precetto che è possibile ricavarne; le semplici presentazioni del passo in questione sono piuttosto numerose; le indicazioni bibliografiche si limitano a segnalare, come d’abitudine, il cambio di opera e di libro all’interno di ciascuna, ma non di singolo componimento. Per quanto riguarda la nostra inchiesta, si può concludere che in nessun caso è possibile suggerire con fondatezza che un certo titolo sia stato influenzato dal commento che nei manoscritti accompagna il passo in questione; anche quando sembra di scorgere un piccolo contatto, la semplice lettura dell’estratto doveva in realtà essere più che sufficiente a concepirne il titolo, senza alcun bisogno di ricorrere
20 Le osservazioni che seguono scaturiscono dall’analisi dei paratesti di una buona parte del FG che, salvo per quanto incluso in lavori parziali già apparsi, restano largamente inediti. In effetti, la semplice pubblicazione di un elenco dettagliato di contenuti e titoli del florilegio fornirebbe agli studiosi uno strumento estremamente utile. 21 La percentuale di estratti dotati di titolo varia da testo a testo, ma nelle opere oraziane è particolarmente alta. L’unica generalizzazione che pare possibile è che le opere in prosa tendono ad avere titoli in misura inferiore e con minore varietà (prevalgono le indicazioni bibliografiche) rispetto alla poesia.
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a un’esegesi esterna22. D’altronde, i commenti scolastici tendono a spiegare il testo in maniera minuziosa e puntuale, chiarendone gli aspetti linguistici e retorici o fornendo dettagli su personaggi, luoghi e fatti, ma raramente offrono una chiave di lettura generale per una certa porzione del testo: tutto il contrario, dunque, del fine a cui più spesso assolvono i titoli del FG. È vero che questi ultimi fanno talvolta riferimento a concetti grammaticali o letterari, ma ciò avviene soltanto in corrispondenza di alcuni passi dell’Ars poetica, proprio dove era più ovvio ricavare contenuti del genere dai precetti offerti da Orazio. Anche laddove, infine, i commenti attribuiscono al testo oraziano un valore etico, si riscontrano con il FG tutt’al più blande affinità, che non lasciano supporre alcun contatto diretto. Tutto questo non ci spingerà naturalmente a negare che il florilegista potesse avere accesso, secondo il costume dell’epoca, a testi accompagnati da un commento più o meno sviluppato23: semplicemente, si dovrà prendere atto che i suoi interessi si volgevano altrove. In effetti, è proprio la distanza dal testo sotto esame che pare distinguere più chiaramente i paratesti del FG dal materiale esegetico a lui contemporaneo: mentre quest’ultimo serve soprattutto a offrire un’interpretazione minuziosa di un dato passaggio, i titoli del florilegio puntano verso una lettura globale, se non generica, che può assumere connotazioni morali o dimostrare un interesse più generale per l’argomento dell’estratto. Com’è chiaro, il nostro è stato soltanto un primo approccio ai paratesti del FG, che meriterebbero indagini ben più ampie e sistematiche: molto infatti resta ancora da chiarire, a cominciare dall’effettivo significato di alcuni titoli, che potrebbero essere semplici riassunti del passo cui si riferiscono, offrire precetti che l’anonimo compilatore ritiene ancora validi o rivelare sue particolari convinzioni. Si può in effetti esitare sul reale senso di titoli come Qui seruit taceat, non conqueratur de paupertate parentum (Orazio, Epistulae 1.17.43-45), per non parlare di formulazioni più bizzarre come Per pueros et ebrietatem extorquemus sepe ueritatem, di cui non si capisce nemmeno il legame con il relativo estratto (Orazio, Epist. 1.5.8 mitte leues spes
22 Ai fini di quest’indagine si è verificata l’esegesi proposta per un campione di passi oraziani in vari commenti prodotti entro la fine del xii secolo: oltre allo Pseudo-Acrone, base tardoantica per larga parte delle annotazioni medievali, la nostra selezione si è basata sulla recente messa a punto di M. Zellmann-Rohrer, “The Medieval Horace and Horatian Lyric in MS Bodmer 89”, Journal of Medieval Latin, 29 (2019), p. 199-302. Dal momento che in questo campo l’inedito è ancora ben superiore all’edito, si è anche tenuto conto dei paratesti che accompagnano l’opera oraziana in due manoscritti potenzialmente non lontani dall’ambiente d’origine del FG, cioè Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1672 (xi-xii secolo, Francia) e Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 8213 (xii secolo, Francia, indicato da Ullman, “Classical Authors”, p. 17, come testualmente affine al florilegio). Zellman-Rohrer (ibid., p. 215) segnala, a quanto pare senza coglierne l’eccezionalità, un fatto che meriterebbe ulteriori approfondimenti: il commento da lui studiato, probabilmente grosso modo contemporaneo al FG, ricorre a testi rarissimi come Tibullo e la quindicesima Eroide, noti anche al nostro florilegio, ma apparentemente utilizzati dall’anonimo commentatore in maniera indipendente. 23 La perdurante incompletezza nella pubblicazione del corpus esegetico medievale sull’opera di Orazio non ci pare porre reali difficoltà alla nostra conclusione, vista la totale estraneità dei paratesti del FG alla lettura scolastica dei testi oraziani, il cui profilo emerge chiaro nonostante l’impossibilità di verificare il molto materiale tuttora non pubblicato.
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et certamina diuitiarum24). Alcuni titoli, poi, assomigliano a veri e propri proverbi, come quello appena visto, ma anche Quod ubi homo ibi periculum (Orazio, Carm. 2.13.13-20), o Quod perdantur cum dolore que habentur cum amore (Orazio, Epist. 1.10.30-33): ci si potrebbe chiedere se il compilatore si sia effettivamente ispirato a massime correnti all’epoca, o perfino se, viceversa, quelle da lui coniate abbiano avuto diffusione ulteriore e indipendente. Altri approfondimenti potrebbero trarre beneficio dal confronto tra i paratesti del Gallicum e quelli di altri florilegi medievali, a partire da quelli coevi di contenuto classico, ma allargando lo sguardo anche a oggetti di epoca e natura diversa; per citare un primo esempio, nel già menzionato Angelicum i titoli sono molto più rari e scarni, e ci si potrebbe interrogare sulle ragioni di una differenza così marcata. In secondo luogo, è verosimile, ma resta da verificare, che il compilatore si sia almeno talvolta ispirato ai paratesti che la tradizione manoscritta di ciascuna opera sfruttata gli metteva a disposizione. Un’indagine mirata in questo senso servirebbe anche a mettere in evidenza se e quanto il FG innovi rispetto alle sue fonti, come sembra accadere, ad esempio, per le Epistulae ad Lucilium di Seneca, che ad una prima inchiesta risultano numerate nel florilegio molto più accuratamente e costantemente che nella tradizione diretta. Insomma, prima di poter considerare chiuso il problema del senso del FG saranno necessarie molte altre indagini, a cui qui si è offerta una base di partenza che doveva di necessità consistere nel liberare il campo da ipotesi ripetute passivamente più che messe in discussione; progressi decisivi potranno venire non soltanto da un’edizione e uno studio complessivo del Florilegium Gallicum, ma anche grazie ad una conoscenza più completa e approfondita dei florilegi contemporanei e più in generale della cultura classica dell’epoca. Tuttavia, come lo stesso florilegista ci avverte introducendo un passo dell’Ars poetica di Orazio (v. 138-139), stultum est magna promittere.
24 Quest’ultimo caso, a dire il vero, potrebbe rientrare in un’altra categoria da approfondire, quella cioè dei titoli che non si riferiscono soltanto al passaggio immediatamente successivo, ma più in generale a un gruppetto di estratti. Nel seguito dell’epistola oraziana in questione si parla in effetti di ebbrezza e verità, mentre i pueri potrebbero essere i personaggi menzionati alla fine dello stesso testo. La conclusione non è tuttavia sicura perché, degli altri tre estratti che il FG ricava dalla stessa Epist. 1.5 (12-14a; 16-20; 24b-25a), solo il primo e l’ultimo sono privi di titolo, e dunque – a rigore – potenzialmente sottoposti a una stessa formula generale; inoltre, nessuno dei versi in cui si menzionano i possibili pueri è incluso nel FG, e il titolo andrebbe allora inteso come allusivo al contenuto dell’intera Epistola, non soltanto a quanto selezionato dal florilegista.
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Appendice
L’attribuzione del Florilegium Gallicum a Giovanni di Salisbury In un articolo apparso nel 2006 P. Stirnemann ha proposto un nome per i compilatori dei florilegi Gallicum e Angelicum25, in entrambi i casi partendo dall’analisi paleografico-codicologica dei testimoni più antichi, la cui confezione viene collocata tra Champagne e Borgogna. Del secondo florilegio sarebbe responsabile – anche sulla base di uno studio approfondito del suo prologo, condotto nella stessa sede da D. Poirel – Nicola di Montiéramey, monaco a Clairvaux e nell’abbazia sotto il cui nome è noto e in stretti rapporti con la fiorente corte di Enrico il Liberale (1127-1181), conte di Champagne26; per il FG, invece, su cui concentreremo la nostra attenzione, si fa il nome di Giovanni di Salisbury († 1180), uno dei più colti e brillanti intellettuali del suo tempo. La Stirnemann arriva a questa conclusione principalmente per due vie: innanzitutto, il manoscritto più antico del FG, p (cf. n. 2), sarebbe stato prodotto nella zona di Sens o di Auxerre tra 1165 e 1175; in secondo luogo, il florilegio sarebbe stato utilizzato – secondo i dati raccolti in un articolo del 2001 da A. Duggan27 – nell’epistolario di Tommaso Becket, il celebre arcivescovo di Canterbury in esilio fra 1164 e 1170 nella Francia centro-settentrionale. Della cerchia di quest’ultimo, anche se in posizione cauta e piuttosto defilata, faceva appunto parte Giovanni, che la Stirnemann indica allora come il candidato perfetto, in questo ambiente, per la creazione di un oggetto come il FG, viste le ben note frequentazioni classiche di quest’autore. Si tratta senz’altro di un’ipotesi seducente, dato l’interesse dei personaggi e degli ambienti chiamati in causa e l’autorità delle osservazioni paleografico-codicologiche su cui essa si basa. Tuttavia, nel lettore si forma subito l’impressione che tra gli argomenti e la conclusione ci sia un salto logico rischiosamente fuori equilibrio, e che sarebbe stato necessario verificare più severamente i dati raccolti, oltre ad accostarvene altri, prima di arrivare a formulare un’ipotesi. Ad oggi nessuno ha ripreso e discusso analiticamente questa ricostruzione, che ha sollevato però 25 Stirnemann e Poirel, “Nicolas de Montiéramey, Jean de Salisbury”. 26 Sulla figura e le opere di Nicola rimandiamo alla recente edizione delle sue lettere: The Letter Collections of Nicholas of Clairvaux, cur. L. Wahlgren-Smith, Oxford, 2018. Su Enrico si può invece vedere Th. Evergates, Henry the Liberal, Count of Champagne 1127-1181, Filadelfia, 2016. 27 A. J. Duggan, “Classical quotations and allusions in the correspondence of Thomas Becket: an investigation of their sources”, Viator, 32 (2001), p. 1-22 (rist. in Ead., Thomas Becket: Friends, Networks, Texts and Cult, Aldershot, 2007).
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alcuni commenti perplessi28 e, più di recente, è stata sinteticamente confutata da R. Macchioro, che, oltre a notare possibili incongruenze nella circolazione delle fonti rispetto a una simile paternità, ha sottolineato un’importante scorrettezza metodologica, su cui torneremo, nell’utilizzo del manoscritto p29. Per parte nostra, analizzeremo brevemente gli argomenti impiegati dalla Stirnemann per cercare di dimostrare che la loro somma non basta a sostenere la candidatura di Giovanni ad autore del FG. Innanzitutto, se anche il florilegio fosse stato effettivamente usato dalla cancelleria di Becket (e su questo torneremo fra poco), non è però una conseguenza necessaria che esso vi sia stato anche prodotto: il ragionamento della studiosa (come già è stato fatto osservare da altri, cf. n. 28) potrebbe tutt’al più suggerire che Giovanni sia stato il tramite grazie al quale il florilegio è arrivato nelle mani dei collaboratori dell’arcivescovo inglese. In secondo luogo, l’importanza data a p nell’economia della ricostruzione è spropositata: questo codice, pur essendone il più antico testimone conservato, non è affatto l’originale del florilegio, e nemmeno l’archetipo, dal quale,
28 Si vedano ad esempio: Turcan-Verkerk, “Ouvrages de dames?”, p. 287, n. 7: “il me semble que sa [cioè della Stirnemann] recherche ne démontre pas que Jean soit l’auteur du florilège, mais seulement son utilisateur et l’organisateur de sa diffusion”; J. Barrau, “John of Salisbury as Ecclesiastical Administrator”, in A Companion to John of Salisbury, cur. C. Grellard e F. Lachaud, Leida e Boston, 2014, p. 105-144, ivi p. 121, n. 86: Stirnemann e Poirel “associate John of Salisbury himself with the former [florilegium, cioè il FG] (in that case with what may appear like limited evidence)”; M. Petoletti, “Gli Epigrammi di Marziale prima dell’Umanesimo: manoscritti, fortuna, tradizione”, in Storia della scrittura e altre storie, cur. D. Bianconi, Roma, 2014, p. 147-177, ivi p. 158, n. 49: “Ma l’attribuzione a Giovanni di Salisbury va provata sul fondamento di solidi argomenti che ancora mancano”; N. Michel, “Jean de Salisbury et son rapport aux sources : à propos des notes marginales dans les manuscrits du Policraticus”, Scriptorium, 74 (2020), p. 259-276, ivi p. 272: “rien ne permet cependant d’affirmer avec certitude la paternité de cette collection à Jean de Salisbury”. Sull’incompatibilità tra il Petronio noto a Giovanni e quello sfruttato dal FG cf. G. Vannini, “TCD MS 602 and the transmission of Petronius in England in the twelfth and thirteenth centuries”, Hermathena. Fabellae Dublinenses Revisited and Other Essays in Honour of Marvin L. Colker, 194 (2013 [2017]), p. 69-86, ivi p. 83; riflessioni analoghe per il De beneficiis di Seneca in I. O’Daly, John of Salisbury and the Medieval Roman Renaissance, Manchester, 2018, p. 48; per il Querolus cf. Y. Brandenburg in questo volume, n. 32. 29 R. Macchioro, “La ricezione medievale delle Declamationes maiores tra florilegia e riscritture”, in Le Declamazioni maggiori pseudo-quintilianee nella Roma imperiale, cur. A. Lovato, A. Stramaglia e G. Traina, Berlino e Boston, 2021, p. 235-265, ivi p. 241-243. Si dirà soltanto en passant che un’ulteriore difficoltà si pone qualora si accetti, come nella maggior parte della bibliografia, l’ipotesi di un utilizzo del FG da parte del Moralium dogma philosophorum (un trattatello etico forse di Guglielmo di Conches), secondo quanto proposto da A. Gagnér, Florilegium Gallicum. Untersuchungen und Texte zur Geschichte der mittellateinischen Florilegienliteratur, Lund, 1936. Come ricordato anche da Macchioro (p. 238, n. 16), il Moralium dogma fornirebbe un terminus ante quem per la realizzazione del florilegio, essendo stato probabilmente dedicato a Enrico II d’Inghilterra prima che questi divenisse re, e dunque entro il 1159; se Giovanni ha compilato il FG per la curia di Becket, non si può invece risalire a prima del 1162, anno dell’elezione di quest’ultimo a arcivescovo di Canterbury, e si dovrebbe probabilmente scendere almeno fino al 1164, data d’inizio dell’esilio francese di Becket e del suo entourage, visto che il FG si basa chiaramente su fonti continentali. Tuttavia, l’intero discorso non ha in realtà ragion d’essere, dal momento che (anche se è impossibile dimostrarlo in questa sede) l’ipotesi di una relazione tra FG e Moralium dogma philosophorum non ha alcun valido fondamento.
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tra l’altro, è separato da più di un passaggio30: impossibile, dunque, ricavare dati certi sul compilatore del FG da un testimone del genere31. D’altra parte, l’articolo della Duggan – alle cui conclusioni manca la sicurezza che conferisce loro la Stirnemann – non riesce a dimostrare con certezza la presenza del FG nell’epistolario di Becket: anzi, il preteso rapporto pare essere soltanto un’illusione dovuta alla ricchezza del nostro florilegio, talmente ampio da contenere molto di quanto si poteva citare. Su un totale di 329 lettere inviate e ricevute fra 1162 e 117032, sono un’ottantina quelle che contengono riprese classiche, ricavate da 19 autori per più di 30 opere33, anche se nessuna particolarmente rara (i meno diffusi sono probabilmente Marziale, l’Institutio di Quintiliano e Vegezio, testi dei quali, tuttavia, Becket possedeva una copia34); spesso si tratta di passi assai celebri, probabilmente almeno talvolta citati a memoria, e non di rado si ha a che fare con un’allusione o un rifacimento più che con una citazione letterale. L’osservazione della Duggan è che appare assai plausibile che la cerchia di Becket – all’infuori di Giovanni di Salisbury, che sembra non averne avuto bisogno: le citazioni che non risultano avere fonti intermedie si concentrano in lettere della cui scrittura egli fu partecipe o interamente responsabile – si sia servita di un florilegio, e in questo caso l’opzione più conveniente sarebbe, appunto, il Gallicum, che potrebbe da solo rendere conto di più della metà di tutti i prestiti classici presenti nell’epistolario. Si vedrà che le cautele della Duggan devono essere rese ancora più radicali se si prendono in considerazione le puntualizzazioni che stiamo per fare. Tutte le riflessioni della studiosa, infatti, volte a evidenziare il grado di cultura classica della cerchia di Becket e dei suoi corrispondenti, tengono conto dell’intera raccolta epistolare; è però chiaro che per avere dati precisi sulle fonti utilizzate dagli uomini dell’arcivescovo non si possono confondere le due categorie delle lettere inviate e ricevute e solo le prime, com’è ovvio, saranno utili. Risparmieremo ai lettori il puntiglio delle cifre esatte – che sarebbero d’altronde complicate dai numerosi distinguo necessari: 30 In Fernández de la Cuesta González, En la senda, p. 176-191, si troverà una sintesi degli studi finora condotti sulla tradizione del FG, con i vari stemmi proposti: al di là di certe differenze, la posizione di p come gemello di a e sotto lo stesso subarchetipo di e è un dato su cui concordano praticamente tutte le ricostruzioni. 31 La stessa osservazione è formulata da Macchioro, “La ricezione medievale”, p. 242. Aggiungiamo che nemmeno la presenza in p, prima del florilegio (fol. 1 r-33 v), di una copia parziale delle Deriuationes di Osberno, che parrebbero aver circolato in ambienti non lontani dalla cerchia di Becket sul piano geografico e politico, può essere sfruttata nella discussione sull’origine del FG, come fa invece la Stirnemann (Stirnemann e Poirel, “Nicolas de Montiéramey, Jean de Salisbury”, p. 178-179). Non è chiaro, infatti, a che data risalga l’unione dei due elementi oggi presenti in p, le Deriuationes e il florilegio, ma una serie di indizi codicologici prova con sicurezza che il secondo ha avuto un tempo vita indipendente (cf. Duggan, “Classical quotations”, p. 10, n. 66). 32 Edite dalla stessa Duggan: The Correspondence of Thomas Becket, Archbishop of Canterbury, 1162-1170, cur. A. J. Duggan, Oxford, 2000, 2 vol. 33 Elenco completo in Duggan, “Classical quotations”, p. 4, n. 22. 34 La raccolta libraria di Becket, certamente assemblata in Francia negli anni dell’esilio, passò dopo la morte del possessore nel 1170 alla Christ Church di Canterbury: è grazie al catalogo della biblioteca di quest’ultima realizzato sotto il priore Enrico di Eastry (1284-1331) che possediamo l’elenco dei libri sancti Thomae (M. R. James, The Ancient Libraries of Canterbury and Dover, Cambridge, 1903, p. 82-85).
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l’esatta paternità delle lettere, la fedeltà delle citazioni, la loro eventuale derivazione da missive precedentemente ricevute, eccetera – per limitarci ad esporre alcuni fatti interessanti. Lavorando sui dati offerti dalla Duggan in appendice al suo studio35, è possibile calcolare che le percentuali di potenziale utilizzo del FG sui due versanti della corrispondenza non sarebbero particolarmente discrepanti: le citazioni che hanno riscontro nel nostro florilegio sono infatti circa il 60% di quelle presenti nelle lettere inviate da Becket e circa il 50% di quelle che si trovano in epistole ricevute. Sulla base di questi nudi dati, dunque, si potrebbe arrivare a sostenere che il FG era disponibile tanto alla corte dell’arcivescovo quanto ai suoi vari corrispondenti: un’eventualità decisamente inverosimile, e che non può in ogni caso essere di alcun sostegno a un’ipotesi come quella della Stirnemann. Infine, ed è l’elemento più forte di tutti, come già riconosce la Duggan e come va ulteriormente sottolineato, non ci sono mai contatti testuali seri (accordi in errore o particolari innovazioni) fra le citazioni nell’epistolario di Becket e il testo del FG. Tra l’altro, almeno in alcuni casi, le citazioni proverrebbero da brani che sono nel florilegio ben più lunghi della porzione selezionata, per cui esso non sarebbe stato molto più pratico dell’opera completa; inoltre, non ci sono riprese da testi rari, che fossero difficilmente raggiungibili senza l’ausilio di una fonte intermedia, bensì perlopiù da autori di scuola o comunque da testi ben diffusi nella Francia del Nord del xii secolo. Venuti dunque a mancare i suoi due puntelli principali (il ruolo di p e l’uso del florilegio nella cerchia di Becket), l’ipotesi della Stirnemann non regge il peso della verifica, tanto che pare superfluo cercare altre obiezioni; e nonostante il sicuro interesse di una figura come Giovanni di Salisbury quale suo potenziale autore, il Florilegium Gallicum è costretto a tornare, almeno per il momento, nel limbo delle opere anonime.
35 Duggan, “Classical quotations”, p. 16-22.
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Autori e testi presenti nel Florilegium Gallicum Prudenzio, Psychomachia Claudiano, Carmina maiora et minora, De raptu Proserpinae Virgilio, Eclogae, Georgica, Aeneis Valerio Flacco, Argonautica Stazio, Thebais, Achilleis Lucano, Pharsalia Ovidio, Metamorphoses, Fasti, Heroides Tibullo, Elegiae Ovidio, Amores, Ars amatoria, Remedia amoris, Ibis, Tristia, Epistulae ex Ponto Orazio, Carmina, Epodi, Ars poetica, Epistulae, Saturae Giovenale, Saturae Persio, Saturae Marziale, Epigrammata, Liber spectaculorum Petronio, Satyricon Appendix Vergiliana: Culex, Aetna, Ciris Ps-Lucano, Laus Pisonis36 Calpurnio Siculo (e Nemesiano), Eclogae37 Terenzio, Andria, Eunuchus, Heautontimorumenos, Adelphoe, Hecyra, Phormio Sallustio, De coniuratione Catilinae, De bello Iugurthino Boezio, Consolatio Philosophiae Calcidio, Timaeus Platonis38 Marziano Capella, De nuptiis Philologiae et Mercurii Macrobio, Commentarii in Somnium Scipionis Prisciano, Ars grammatica Cicerone, De inuentione; Ps-Cicerone, Rhetorica ad Herennium Cicerone, De officiis, De amicitia, De senectute, Paradoxa stoicorum, De oratore Quintiliano, Institutio oratoria Ps-Quintiliano, Declamationes maiores Seneca, Epistulae ad Lucilium (1-88); Ps-Seneca, Epistulae ad Paulum; Epitaphium Senecae Cicerone, Pro Marcello, Pro Ligario, Pro rege Deiotaro, Pridie quam in exilium iret (spuria), Pro Sestio, Pro Caelio, Post reditum ad Quirites, In Vatinium, De domo sua, De prouinciis consularibus, De haruspicum responso, Pro Balbo Ps-Sallustio, Inuectiua in Ciceronem; Ps-Cicerone, Inuectiua in Sallustium Cicerone, Philippicae
36 L’attribuzione a Lucano è riportata dal solo FG (cf. Ullman, “The Text Tradition”). 37 Come parte della tradizione diretta, il FG attribuisce erroneamente a Calpurnio anche i componimenti di Nemesiano (cf. M. D. Reeve, “Calpurnius and Nemesianus”, in Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, cur. L. D. Reynolds, Oxford, 1983, p. 37-38). 38 Gli estratti del FG derivano da una parte della tradizione manoscritta che conserva soltanto la traduzione calcidiana del Timeo, senza il commento affiancatole dallo stesso autore (Hamacher, Florilegium Gallicum, p. 21-22).
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Ps-Plauto, Querolus Macrobio, Saturnalia (1-2) Seneca retore, Controuersiarum excerpta Seneca, De beneficiis, De clementia Ps-Seneca, De remediis fortuitorum, De quattuor uirtutibus, De moribus Boezio, De syllogismo categorico, De hypotheticis syllogismis, De diuisione Seneca, Naturales Quaestiones Aulo Gellio, Noctes Atticae (1-7 e 9-10) Cesare, De bello Gallico, De bello ciuili; Ps-Cesare, De bello Alexandrino, De bello Africo Sidonio Apollinare, Epistulae Cassiodoro, Variae Svetonio, De uita Caesarum
Exégèse
Daniela gallo e Stefano grazzini
La recensio proto-remigiana degli scholia carolingi a Giovenale
Giovenale è stato tra gli autori latini più letti e studiati già a partire dalla Tarda Antichità e, in quanto poeta ethicus, ha continuato a rivestire un ruolo preminente per tutto il Medioevo. L’interesse nei suoi confronti era dovuto al carattere moralizzante e sentenzioso delle Satire, alla fitta presenza di allusioni a fatti e personaggi storici di cui si era persa la memoria e di riferimenti a nomi geografici sconosciuti, alla grande quantità di Realien d’ogni genere (che riguardavano gli aspetti più diversi della vita quotidiana quali, ad esempio, l’agricoltura, l’alimentazione, l’abbigliamento), al lessico ricchissimo e variegato, pieno di hapax e di grecismi, ormai deformati per le note vicende del greco in Occidente. Tutto questo ha provocato un’attrazione nei lettori più colti, che hanno sviluppato attorno al testo di Giovenale una costante attività esegetica, di cui restano tracce in numerose redazioni scoliastiche. La redazione scoliastica tardoantica più importante, edita da Paul Wessner1, comprende i cosiddetti scholia uetustiora, risalenti a un commento redatto verso la metà del v secolo2 e conservati in tre testimoni altomedievali, che discendono da un esemplare comune (π), copiato a San Gallo entro la metà del ix secolo3: P = Montpellier, Bibliothèque Universitaire Historique de Médecine, H 125 (secolo ix); S = San Gallo, Stiftsbibliothek, 870 (secolo ix2); Q o Fragmenta Arouiensia = Aarau, Staatsarchiv, Fragmentensammlung, s.c. (secolo x). Tracce di materiale di origine tardoantica, in una forma tuttavia assai meno pura rispetto ai uetustiora, sono state individuate da Wessner anche nel cosiddetto Probus Vallae, ossia nel commento (che si interrompeva a 8.198) attribuito a un Probus, conservato in un manoscritto oggi
1 Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. P. Wessner, Lipsia, 1931. 2 Cf. A. Cameron, “The Date of the Scholia Vetustiora on Juvenal”, Classical Quarterly, 60 (2010), p. 569-576, ivi p. 574-576. 3 Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. Wessner, p. xiv-xvi. Daniela Gallo • Università di Verona Stefano Grazzini • Università di Salerno Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 103-122 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128151
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perduto, di cui Giorgio Valla si servì per la sua edizione giovenaliana pubblicata a Venezia nel 14864. Mentre tutto questo materiale ha avuto una scarsa diffusione, di una circolazione più ampia hanno goduto altri filoni esegetici, redatti a partire dalla seconda metà del ix secolo. Attraverso l’analisi dei codici contenenti scoli a Giovenale e databili tra il x e l’xi secolo, Wessner5 individuò due redazioni, φ e χ, e una classe mista di testimoni, il cui testo può trovarsi in accordo sia con l’una sia con l’altra, e in esse riconobbe le tracce dell’attività critica sul satirico svolta da Eirico di Auxerre6 e dal suo allievo Remigio. La famiglia φ è costituita da testimoni francesi7, caratterizzati dall’uso delle note tironiane nei modelli: V = Leida, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. Q 18 (secolo ixex); W = Vienna, Österreichische Nationalbibliothek, 131 (secolo x-xi); D = Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 8070 (secolo x/xi); B = Leida, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. F 64 (secolo x2). La famiglia χ comprende testimoni principalmente tedeschi, che presentano glosse in antico alto tedesco8: U = Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Urb. lat. 661 (secolo xi); H = Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 9345 (secolo 4 Iuuenalis Satyrae cum commentariis Georgii Vallae, Antonius de Strata Cremonensis, Venezia, 8.XI.1486. Sul Probus Vallae si veda Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. Wessner, p. xx-xxiii e soprattutto lo studio complessivo di F. Lo Conte, Georgii Vallae placentini in Iuvenalis Satyras Commentarii, tesi di dottorato discussa presso l’Università di Bergamo (relatore F. Lo Monaco), a. a. 2011/2012, con bibliografia. Cf. anche F. Lo Conte, “Nestus Fust(i)us, Nestus Fuscus: frammenti inediti di un ignoto grammatico antico nella produzione enciclopedica di Giorgio Valla (1447-1500)”, Rivista di filologia e di istruzione classica, 142 (2014), p. 141-167, ivi p. 141-143; Id., “Esegesi e restitutio textus nella tradizione a stampa dei commenti umanistici a Giovenale”, Humanistica Lovaniensia, 66 (2017), p. 119-152, ivi p. 130-139; S. Fiaschi, “Nobilitare il Medioevo intorno a Giovenale: Filelfo, fra interpretazioni e riscritture”, Archivum mentis, 9 (2020), p. 3-28, ivi p. 8-10; su tutto questo si veda inoltre Scholia in Iuuenalem recentiora secundum recensionem λ, cur. D. Gallo e S. Grazzini, con la collaborazione di F. Duplessis, Firenze, 2021, p. 10-14. 5 Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. Wessner, p. xxiii-xxxi. 6 Per convenzione continuiamo a usare la dizione tradizionale, ma sulla questione dell’effettiva presenza o meno di uno scriptorium ad Auxerre si veda il punto di vista molto negativo di V. von Büren, “Auxerre, lieu de production de manuscrits ?”, in Études d’exégèse carolingienne : autour d’Haymon d’Auxerre. Atelier de recherches, Centre d’études médiévales d’Auxerre, 25-26 avril 2005, cur. S. Shimahara, Turnhout, 2007, p. 167-186, e la diversa posizione di C. Denoël e F. Cinato, “Y a-t-il eu un scriptorium à Auxerre au temps d’Heiric (841-v. 876) ?”, in Scriptorium. Wesen, Funktion, Eigenheiten. Comité international de paléographie latine, XVIII. Kolloquium, St. Gallen 11.-14. September 2013, cur. A. Nievergelt, R. Gamper, M. Bernasconi, B. Ebersperger e E. Tremp, Monaco, 2015, p. 199-230. 7 Ad eccezione di W, da collocare in area renana e che mostra una certa difficoltà nella comprensione delle note tironiane copiate dal suo antigrafo francese. Per la descrizione di questa famiglia cf. Scholia in Iuuenalem recentiora secundum recensiones φ et χ, t. I (satt. 1-6), cur. S. Grazzini, Pisa, 2011, p. xvii-xx. A questi va aggiunto anche il ms. Cambridge, Trinity College, O.4.10 (1241), allestito a Canterbury nella metà del x secolo, descritto da B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 1, Catalogue des manuscrits classiques latins copiés du ixe au xiie siècle. Apicius-Juvénal, Parigi, 1982, p. 563-564, e F. Duplessis, “La diffusion des scholies auxerroises sur Juvénal en Angleterre avant la conquête normande (ixe-xie siècles)”, in France et Angleterre: manuscrits médiévaux entre 700 et 1200, cur. C. Denoël e F. Siri, Turnhout, 2020, p. 305-332, ivi p. 309-314. 8 Fa sicuramente eccezione T, che è originario dell’Italia settentrionale. Su questa famiglia cf. Scholia in Iuuenalem recentiora, t. I, cur. Grazzini, p. xx-xxiv.
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xex); A = Monaco, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 408 (secolo xi); T = Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 2810 (secolo x); Y = Einsiedeln, Stiftsbibliothek, 34 (407) (secolo x); X = San Gallo, Stiftsbibliothek, 871 (secolo xi); E = Londra, British Library, Add. 30861 (secolo xi). L’analisi di queste due redazioni scoliastiche, alla luce di un’edizione completa e dell’esame della tecnica ecdotica e delle fonti, dimostra inequivocabilmente che esse sono il prodotto dell’attività di Remigio di Auxerre e della sua scuola ed è presumibile che siano indipendenti l’una dall’altra e discendano “da un commento perduto di cui riportano il testo con tagli e ampliamenti9”. Questo corpus rappresenta la forma più antica del commento vulgato e all’interno di esso si pone anche il ms. Cambridge, King’s College, 52 (siglato Δ), allestito nell’ultimo quarto del ix secolo nel nord-est della Francia10, del cui testo abbiamo curato l’edizione critica11. Questo manoscritto non era stato finora preso in considerazione dagli editori né del testo né degli scoli di Giovenale perché è appartenuto a privati fino al 195012 e solo nel 2010 è stato portato all’attenzione della comunità scientifica da V. von Büren13, che ha sottolineato la forte affinità strutturale che intercorre tra Δ e il ms. Leida, Universiteitsbibliotheek, BPL 82 (siglato L e redatto nell’xi secolo forse nella zona del lago di Costanza14) e che riguarda in particolar modo il materiale scoliastico: L, infatti, per quanto riguarda i commenti marginali e interlineari, è un apografo diretto di Δ, di cui riproduce quasi tutti gli scoli e le glosse fino a 10.278, compresa la famosa subscriptio Nicaei15 collocata poco dopo l’incipit della satira 716. Wessner ha introdotto una parte dei commenti di L nel supplemento posto tra il testo e l’apparato critico della sua edizione, dopo aver riconosciuto una qualche relazione con i uetustiora e dopo aver individuato in L quattro generi di scoli17: alcuni si accordano con la recensio φ; altri con quella χ; altri ancora sono congiunti con quelli del Probus Vallae; infine una parte è di origine sconosciuta. Dal momento che L attinge la maggior parte delle note da Δ, i risultati a cui Wessner è pervenuto sono validi in linea di massima anche per quest’ultimo.
9 Scholia in Iuuenalem recentiora, t. I, cur. Grazzini, p. xxx. 10 Sul codice cf. D. Gallo, “Il ms. Cambridge, King’s College, 52 e la tradizione del testo di Giovenale”, in Giovenale tra storia, poesia e ideologia, cur. A. Stramaglia, S. Grazzini e G. Dimatteo, Berlino e Boston, 2016, p. 131-148; Ead., “Aspetti codicologici e testuali del ms. Cambridge, King’s College, 52”, Scripta, 10 (2017), p. 69-84. 11 Scholia in Iuuenalem recentiora secundum recensionem λ, cur. Gallo e Grazzini. 12 Sulla storia del codice cf. Gallo, “Aspetti codicologici”, p. 69-70; 82-84. 13 V. von Büren, “Le Juvénal des Carolingiens à la lumière du ms. Cambridge King’s College 52”, Antiquité Tardive, 18 (2010), p. 115-137. 14 Descritto da Munk Olsen, L’étude, t. 1, p. 570. 15 Su cui cf. O. Pecere, “Libri e percorsi tardoantichi delle satire di Giovenale (e di Persio)”, in Giovenale tra storia, poesia e ideologia, cur. Stramaglia, Grazzini e Dimatteo, p. 231-252. 16 Sulle affinità codicologiche tra Δ e L e sui rapporti testuali tra i due mss. cf. Gallo, “Il ms. Cambridge, King’s College, 52”, p. 134-137. 17 Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. Wessner, p. xxvii-xxviii; xxxi-xxxii.
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Δ e la scoliastica carolingia Da un punto di vista contenutistico Δ è il testimone che, tra quelli del ix secolo, rappresenta la redazione precedente ai recentiora risalenti a Remigio e si pensava riflettesse il lavoro esegetico di Eirico di Auxerre. Del resto, che Eirico si sia occupato di Giovenale è noto dal commento φχ a 9.37 αὐτὸς γὰρ ἐφέλκεται ἄνδρα κίναιδος18, la parodia dei v. 16.294 e 19.13 dell’Odissea (αὐτὸς γὰρ ἐφέλκεται ἄνδρα σίδηρος), che si corrompe variamente in quasi tutti i testimoni19: (1) (ΑΙΤΟC ΓΛΙΚΟΥ ΑΝΔΡΑ ΚΙΝΑΙΔΟC): prouerbium erat proprie de catamitis dictum. (2) Dulces sunt mores, id est faciles et flexibiles, uiri mollis. VWDD1Bh3TE (3) Vnus pes deest uersui (VWD1Bh3TE) graeco quem magister Heiricus scire non potuit. VWD1BE (4) (ΑΙΤΟC): mores. vwdbuhatye (5) (ΓΛΙΚΟΥ): dulces. vwdbuhatye (6) (ΑΝΔΡΑ): uiri. vwdbuhatye (7) (ΚΙΝΑΙΔΟC): mollis. vwdbuhatye Lo scolio manca in Δ, nel quale si leggono solo tre glosse20: (1) (ΑΙΤΟC): mores. δ (2) (ΑΝΔΡΑ): uirorum. δ (3) (ΚΙΝΑΙΔΟΥ): mollium. δ alle quali è stata posteriormente aggiunta, al di sopra del rigo, da uno degli scribi successivi21, la nota (ΑΙΤΟC ΓΛΙΚΟΥ ΑΝΔΡΑ ΚΙΝΑΙΔΟΥ): dulces sunt scilicet mores et faciles et flexibiles. Δ2 che riprende una parte del commento dei recentiora. L’erudizione di Eirico è stata poi avvertita all’interno dello scolio χ a 1.44 a proposito di Lugdunum22: (4) Lugdunum dicitur quasi lucis dunum id est lucis mons. UTXE (5) Oratores autem ibi ante aram Dianae dicendo certabant et qui uicissent certo tempore docebant ubique. UXE
18 Scholia in Iuuenalem recentiora, t. I, cur. Grazzini, p. xxxi-xxxii. Cf. anche Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. Wessner, p. xxviii-xxix. 19 Gli scoli delle redazioni φ e χ presenti in questo contributo sono citati da Scholia in Iuuenalem recentiora, t. I, cur. Grazzini; Scholia in Iuuenalem recentiora secundum recensiones φ et χ, t. II (satt. 7-16), cur. S. Grazzini, con la collaborazione di F. Artemisio e F. Duplessis, Pisa, 2018. 20 Ricordiamo che, secondo il criterio dell’edizione, gli scoli marginali vengono indicati con il siglum maiuscolo e le glosse interlineari con il medesimo in minuscolo. 21 Sulle diverse mani che operano in Δ cf. Gallo, “Aspetti codicologici”, p. 70-79. 22 Cf. Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. Wessner, p. xxix; Scholia in Iuuenalem recentiora, t. I, cur. Grazzini, p. xxxiii.
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che viene presentato da Δ in modo diverso: (1) Lugdunum metropolis ciuitas est Galliae ubi erat antiquitus consistorium sapientiae. (2) Vnde rhetores et sapientes Galliae illic probabantur et probati Romam deducebantur. (3) Dicitur autem Lugdunum quasi lucidum dunum, id est lucidus mons. Δ Questa risulta essere la forma dell’etimologia23 più vicina a Eirico secondo quanto si legge nella sua Vita sancti Germani 4.297-298 (cur. L. Traube, MGH, Poetae 3, Berlino, 1896, p. 482): Lugduno celebrant Gallorum famine nomen impositum quondam, quod sit mons lucidus idem. In Δ lo scolio appare in una forma più piena e più aderente al testo di Eirico, mentre la versione di χ ne rappresenta una rielaborazione. L’opera di Eirico viene invece menzionata esplicitamente nello scolio a 1.78, riferito a praetextatus adulter e mostrato con uguale testo da Δ e da φχ: (2) (Praetextatus adulter): praetexta erat genus togae qua utebantur pueri adhuc sub disciplina usque ad quintum decimum annum; deinde togam uirilem accipiebant. (3) Vnde in Vita sancti Germani legitur “cessit praetexta togae”. (4) Redarguit ergo pueros quod adhuc sub praetexta discunt adulterare. Δ (3) Praetextatus (WUH) adulter (UH): praetexta erat genus togae qua utebantur pueri adhuc sub disciplina usque ad quintum decimum annum, deinde togam uirilem accipiebant. VWDBUHTE (4) Vnde in uita Sancti Germani legitur “cessit praetexta togae”. UHTE (5) Redarguit ergo pueros quod adhuc sub praetexta discunt adulterare. VWDBUHE Tuttavia la citazione del verso di Eirico (che manca in φ) non è precisa dal momento che nella Vita sancti Germani 1.98 (cur. Traube, p. 441) si legge cedebat praetexta togae24. In ogni caso, bisogna considerare che questa menzione costituisce un elemento importante per la datazione sia di Δ (e in quanto documento e in quanto testimone) sia della composizione di questo materiale scoliastico25, poiché è noto che Eirico completò la propria opera entro l’87526 e questa data finisce dunque col rappresentare un terminus post quem per la cronologia degli scholia recentiora, anche se c’è la possibilità almeno teorica che il primo libro sia stato diffuso prima e a parte. 23 Su cui cf. P. Flobert, “Lugudunum : une étymologie gauloise de l’empereur Claude (Sen. Apoc. VII, 2, v. 9-10)”, in Id., Grammaire comparée et variétés du latin, Ginevra, 2014, p. 566-581. 24 Cf. J. E. G. Zetzel, Marginal Scholarship and Textual Deviance: The Commentum Cornuti and the Early Scholia on Persius, Londra, 2005, p. 138-139. 25 Gallo, “Aspetti codicologici”, p. 69. 26 Eirico, ai v. 6.638-639 della Vita (En uitam miseram iam trina decennia uersant, / additur his annus aeuo gliscente secundus), afferma di aver messo mano alla sua opera all’età di 32 anni, dunque nell’873, e questa fu dedicata nell’875 a Carlo il Calvo in occasione della sua incoronazione a imperatore. Cf. V. von Büren, “Heiricus Autissiodorensis”, in Clavis scriptorum Latinorum medii aevi. Auctores Galliae, 735-987, t. 3, Faof Cabillonensis – Hilduinus Sancti Dionysii, ed. M.-H. Jullien, Turnhout, 2010, p. 375-405, ivi p. 403.
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Dall’altro lato il 900 può essere considerato il terminus ante quem dell’allestimento di Δ e, dal momento che è del tutto probabile che la citazione dell’opera di Eirico non sia di prima mano e che sia forse da attribuire al suo allievo Remigio, lo stesso Δ potrebbe considerarsi come il prodotto di una prima fase della sua attività piuttosto che di quella del più autorevole e stimato collega.
Δ e le redazioni φ e χ L’esame dei rapporti tra gli scoli del ms. di Cambridge e quelli delle famiglie φ e χ rivela infatti che Δ rappresenta una redazione anteriore a φχ, vale a dire una sorta di ‘esegesi di base’, in cui per ciascun argomento sono fornite delle informazioni sintetiche poi ampliate in φχ, secondo il tipico gusto enciclopedico remigiano, che porta il grammatico ad ammassare all’interno di uno scolio tutte le notizie disponibili su un determinato tema. Seguono alcuni esempi di scoli di Δ successivamente ampliati in φχ. A 2.44, nell’ambito della critica agli uomini depravati che si atteggiano a moralisti, vi è l’accenno alla Lex Scantinia, contro la pederastia. Δ scrive: (1) Scantinia lex uocatur a Scantinio auctore, quae damnabat adulteria uirorum tantum sicut Iulia mulierum tantum. Δ e φχ: (1) Scantinia lex uocatur a Scantinio auctore, quae damnabat adulteria uirorum tantum sicut Iulia mulierum tantum eosque qui fucis redolerent condemnauit. (2) De cultu etiam uirorum cauit. VWDBE (3) Haec iudicauit de uirorum impudicitia. VWDBTE I recentiora completano la frase e l’informazione sulla lex Iulia aggiungendo che essa condannava, oltre agli adulteri delle donne, anche la cura del corpo e quindi la mollezza degli uomini. A 7.87 vi è il riferimento al poeta Stazio, che per sopravvivere fu costretto a vendere l’inedita Agaue (una fabula saltica) a Paride, favorito dell’imperatore Domiziano. Δ riporta la vicenda così: (3) Paris pantomimus fuit quem Traianus adamauit. (4) Hoc est quod dicit: “nisi drama compositum pantomimo uendat, nihil prodest Statio Thebaidos carmen recitasse nobilibus.” Δ e φχ: (3) Esurit (T) intactam Paridi (UT) nisi uendit Agauen (U): Paris iste pantomimus fuit ditissimus quem multum amauit Traianus imperator. (4) Iste solitus erat poetarum carmina offerre imperatori quasi sua et ideo eos remunerabat et hoc est quod dicit (VWDBUATE): (5) nihil prodest Statio carmen Thebaidos recitasse nobilibus nisi etiam Paridi uendat fabulam quae aliquid ei tribuat. VWDB (6) nisi drama compositum id est fabulam Paridi pantomimo uendat, qui aliquid ei tribuat, nihil prodest Statio carmen Thebaidos recitasse nobilibus. UATE
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In questo caso φ e χ condividono la parte iniziale dello scolio, mentre la parte finale è proposta in due forme diverse, pur mantenendo lo stesso contenuto. Δ nella parte iniziale accenna sinteticamente all’amore di Traiano (errore per Domiziano) per il pantomimo Paride, mentre in φχ si leggono piccole precisazioni quali ditissimus riferito a pantomimus (assente però in WDB); l’avverbio multum legato ad amauit; imperator, apposizione di Traianus. Per quanto riguarda, invece, la parte finale dello scolio, al testo di Δ è più vicino quello di χ, come si nota anche dalla disposizione delle due sequenze nihil prodest Statio […] e nisi […]. A 10.1 Giovenale menziona l’arcipelago di Gades, che viene quindi localizzato dal commentatore. In Δ si legge: (2) (Gadibus): Gades insulae sunt Hispaniarum (Δ) in occidente. Hinc et Gaditanum mare uocatur. Δ2 e in φχ: (1) Gades insulae sunt Hispaniae in occidente. (2) Hinc et Gaditanum mare uocatur. (3) Ab occidente, inquit, usque in orientem rari sunt qui possint discernere uera bona a malis quae illis sunt contraria et diuersa. VWDBATE Qui il testo di Δ è completato da Δ2, mano già incontrata a proposito della nota a 9.37. Si tratta di un copista di poco successivo, che verga – come in questo caso – alcune glosse e scoli di tradizione χ. Vi sono poi casi in cui Δ presenta uno scolio che si ritrova nella medesima forma in φχ. A 1.132 si forniscono l’etimologia e la definizione del lemma clientes: (6) Clientes dicuntur quasi colentes qui patronos suos ideo colebant ut ab illis alerentur. (7) Dicit ergo quod clientes tota die patronos suos in foribus praestolabantur quatinus uocarentur ad prandium, sed non uocati sero iam reuertebantur, lassi longa expectatione et famis penuria. Δ (6) Clientes dicuntur quasi colentes qui patronos suos ideo colebant ut ab illis alerentur. VWDBUHATYE (7) Dicit ergo quod clientes tota die patronos suos in foribus praestolabantur quatenus uocarentur ad prandium sed non uocati sero iam reuertebantur, lassi longa expectatione et famis penuria. VWDBUHTYE A 3.282-283, all’interno del discorso sui pericoli in cui ci si poteva imbattere a Roma di notte, vi è una parte dedicata alle risse e in Δ e φχ si legge: (1) (Quamuis improbus annis atque mero feruens): duo sunt quae rebellionem faciunt: iuuentus et ebrietas. (2) Nam adulescentes plerumque iugum seruitutis contemnunt sicut et ebrii. (3) Iuuenalis: “tunc pauper cornua sumit.” (4) Dicit ergo: “licet aliquis pauper utrumque sit et ebrius et iuuenis, non tamen illum audet tangere quem uidet potentem et diuitem et famulorum obsequiis honorari.” Δ (1) Quamuis improbus (WD) annis (W) atque mero feruens (UH): duo sunt quae rebellionem faciunt: iuuentus et ebrietas. (2) Nam adulescentes plerumque iugum seruitutis contemnunt sicut et ebrii. (3) Iuuenalis [Horatius WDUHT; om. A]: “tunc pauper cornua sumit.” VWDUHATE (4) Dicit ergo: licet aliquis pauper
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utrumque sit et ebrius et iuuenis, non tamen illum audet tangere quem uidet potentem et diuitem et famulorum obsequiis honorari. VWDUHTE Qui è interessante notare che l’erronea attribuzione a Giovenale (invece che a Ovidio, Ars amatoria 1.239) dell’emistichio tunc pauper cornua sumit, che si legge in Δ, si riscontra anche in V ed E, mentre nel resto della tradizione si trova riferita ad Orazio, dove pure, in Carmina 3.21.18 a proposito dell’ebbrezza, si legge et addis cornua pauperi. Nei casi in cui φ e χ divergono, Δ può presentare il testo di una delle due redazioni. A 1.81-86, nell’esposizione del mito di Deucalione e Pirra, Δ mostra la versione univoca di φ, mentre i testimoni della famiglia χ differiscono in alcune parti dello scolio (si faccia però attenzione alla somiglianza tra la parte finale dello scolio di Δ e il punto 8 dello scolio χ rispetto al punto 4 dello scolio φ27): (1) Deucalion post diluuium ab oraculo Apollinis quaesiuit quomodo repararet genus humanum. (2) Oraculum respondit ut, descendens cum uxore de monte, iactarent post se lapides. (3) Quo facto lapides quos Deucalion iactabat uertebantur in uiros, quos uero Pyrra uertebantur in feminas. (4) Dicit ergo quod quicquid homines ex illo agunt tempore materies debeat esse sui libri. (5) Nam farrago est cibus equorum quo impinguantur equi. (6) Ponitur autem hoc loco pro supplemento et materia libri. Δ (1) Deucalion post diluuium ab oraculo Apollinis quaesiuit quomodo repararet genus humanum. (2) Oraculum respondit ut descendens de monte cum uxore iactarent post se lapides. (3) Lapides quos Deucalion iactabat uertebantur in uiros, quos Pyrra in feminas. (4) Dicit ergo quod quicquid homines agunt ex eo tempore materies sit sui libri. VWDB (5) Ex quo Deucalion (UH): consumptis hominibus diluuio, cum reparationem illorum Deucalion a diis precaretur, hoc illi responsum est, ut ille et Pyrra uxor eius collecta saxa post se iacerent et quocumque Deucalion iecit, masculi facti sunt, quo uero Pyrra feminae. UHTE (6) Ex quo Deucalion: consumptis omnibus diluuio, cum reparationem hominum Deucalion deprecaretur a diis hoc responsum est illi, ut collecta saxa post se iacerent: Deucalionis iactu uiri, Pirrae autem feminae processerant. X (7) Diluuio enim isti duo manserunt “unde homines nati durum genus”. TE (8) Dicit quod quicquid homines ex illo agunt tempore materia debet esse sui libri. UHX (9) In diluuio uero tantum hi duo homines iusti remanserunt, Pyrra et Deucalion. UH (10) Virgilius: “unde homines nati…”. U A 14.114, a proposito del racconto di Ercole e il giardino delle Esperidi, Δ condivide il testo con φ, mentre χ amplia l’esposizione della vicenda, aggiungendo tra l’altro l’attribuzione del mito a Igino (Astronomica 2.3) e la citazione dall’Eneide di Virgilio (4.484-485).
27 L’ultima parte dello scolio di Δ (Nam farrago […]) ricorre in sequenza al testo anche in H, a differenza degli altri testimoni, che lo riferiscono al v. 86.
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(Hesperidum serpens): draconem dicit qui poma in hortis Hesperidum peruigili cura custodiebat, quem Hercules occidit et mala exinde aurea abstulit. Δ (1) Hesperidum serpens (T): refert Iginus quod Iuno cum rogaret Terram ut sereret aurea mala, cum ramis quae habebat in suis hortis qui erant usque ad Athlantem, et ita esset factum et filiae eiusdem Athlantis aurea mala decerperent atque ob hoc peruigilem draconem Iuno custodem apposuit, quem Hercules, missus ab Euristeo ad Hesperidum poma, occidit et poma inde aurea tulit. (2) Hinc Virgilius: “Hesperidum templi custos epulasque draconi quae dabat et sacros seruabat in arbore ramos.” (3) Vnde ergo nunc dicit et serpentem pro dracone posuit. TXE (4) Hesperidum serpens (WD): draconem dicit qui mala in hortis Hesperidum custodiebat peruigili cura, quem Hercules occidit et mala aurea exinde abstulit. VWD Δ tuttavia può anche mostrare il testo nella forma che si leggerà poi nei testimoni della famiglia χ. Ad esempio, a 1.36 si discute di corruzione e delazioni ed è menzionato un tal Latino, di professione mimo, che avrebbe avuto fama di amante di Messalina. Dal momento che costui temeva di essere denunciato da un certo Eliodoro, non esitava a concedere a quest’ultimo la propria moglie Timele pur di ingraziarselo. La vicenda è spiegata da Δ così come si legge in χ, mentre φ mostra una versione più sintetica: (7) Latinus erat quidam Romanus qui cum Messalina uxore Neronis illo tempore ferebatur adulterium perpetrasse. (8) Vnde, metuens ne Heliodorus, qui alios delatores insimulabat, se etiam deferret, uxorem suam Thymelen ad eum summittebat, hoc est latenter ingerebat, quae eum muneribus placaret. (9) Latebat enim adhuc adulterium. Δ (8) Latinus hic mimus nobilis dicebatur cum Messalina uxore Domitiani coire, qui, timens ab Heliodoro deferri, uxorem eius Timelen inmisit ad rogandum Heliodorum. VWDBE (9) Latinus erat quidam Romanus qui cum Messalina Neronis coniuge illo tempore ferebatur adulterium perpetrasse. (10) Vnde metuens ne Heliodorus qui alios delatores insimulabat se etiam deferret, uxorem Thimelem ad eum summittebat [s- id est ingerebat UH] quae eum muneribus placaret. (11) Latebat enim adhuc adulterium. UHX Un altro esempio di redazione ampia dello scolio condivisa da Δ e χ contro φ è a 6.138, dove si parla degli uomini che si innamorano delle donne per la loro dote e non per le frecce di Venere. A proposito di questo il commentatore riflette sulle caratteristiche e sui poteri di Cupido: (1) (Nec pharetris Veneris macer est aut lampade feruet): non propter usum uenerium eam diligit aut amore iugali, sed propter munera. (2) Pharetris Veneris dicit propter Cupidinem puerum Veneris qui pharetratus, nudus, cum face, pennatus et puer depingitur. (3) Pharetratus ideo quia, sicut corpus sagittae, ita mentem uulnerat amor. (4) Nudus ideo quia amoris turpitudo semper manifesta est et nusquam occulta. (5) Cum face autem quia turpis amor calore et feruore quodam accenditur. (6) Pennatus insuper quia amor cito pertransit et perfunctorius est.
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(7) Puer etiam quia, sicut pueris per imperitiam facundia, sic quoque nimium amantibus per uoluptatem deest. (8) Vnde Virgilius de Didone: “incipit affari mediaque in uoce resistit.” Δ (1) Nec pharetris (WDB) Veneris (WB) id est non propter usum uenerium eam diligit aut amore iugali sed propter munera. (2) Pharetris Veneris dicit propter Cupidinem qui pharetratus depingitur cum face. VWDB (3) Pharetris Veneris dicit propter Veneris Cupidinem qui pharetratus, nudus, cum face, pennatus et puer depingitur. (4) Pharetratus ideo quia sicut corpus sagittae, ita mentem uulnerat amor. (5) Nudus quia amoris turpitudo semper manifesta est et nusquam occulta. (6) Cum face autem quia turpis amor calore et feruore quodam accenditur. (7) Pennatus insuper quia amor cito pertransit et perfunctorius est. (8) Puer autem fingitur quia sicut pueris per imperitiam facundia, sic quoque nimium amantibus per uoluptatem deest, unde Virgilius de Didone: “incipit effari mediaque in uoce resistit.” (9) Non, inquit, propter usum uenerium eam diligit aut amore iugali sed propter munera. UHTE
Δ, Z e il Probus Vallae Se la maggior parte dei commenti redatti in Δ sono comuni alle famiglie φ e χ e risalgono alla lectura di Remigio, all’interno del codice è altresì possibile trovare scoli che si avvicinano ai uetustiora e che mostrano un’affinità particolare con il Probus Vallae, ossia – come accennato prima – con quel commento di origine tardoantica, oggi perduto, che Giorgio Valla rinvenne e inglobò nelle note della sua edizione giovenaliana. Parte di questo materiale è tramandato altresì dal ms. Londra, British Library, Add. 1560028 (siglato Z), che condivide con Δ alcuni di questi scoli. Ad esempio, a 6.225, per spiegare il lemma flammea, plurale di flammeum, ossia il velo indossato dalle donne il giorno del matrimonio, Δ scrive: (1) Flammea sunt quibus die nuptiarum mulieres operiuntur. (3) Ita, inquit, libenter nubit ut flammea conterat. Δ mentre Z mostra come scolio marginale: (1) Flammea sunt quibus die nuptiarum mulieres operiuntur. (2) Vnde et nubere quia caput habebant obnubatum. Z e nell’interlinea aggiunge29: (3) Ita, inquit, libenter nubit ut flammea rumpat. z
28 Descritto da Munk Olsen, L’étude, t. 1, p. 572; B. Bischoff, Katalog der festländischen Handschriften des neunten Jahrhunderts (mit Ausnahme der wisigotischen), vol. 2, Laon – Paderborn, cur. B. Ebersperger, Wiesbaden, 2004, p. 95, n. 2365. 29 Si noti che rumpat è posto in luogo del conterat di Δ (che riprende il conterit di Giovenale) e lo si ritrova anche nella forma disrumpit come glossa interlineare su conterit.
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Il commento si presenta uguale nel Probus Vallae, salvo che per la disposizione dei due segmenti testuali: Flammea conterit: hoc dicit: “tam libenter nubit, ut flammea conterat.” Sunt uero flammea quibus die nuptiarum mulieres operiuntur. laddove i recentiora mostrano: (4) Nubentium capita uno orario id est operculo capitis uel aliquo pallio simul operiebantur ut per hoc adinuicem amorem unanimem se conseruare debere monstrarent. (5) Vnde quia capita ibi operiebantur nubere dicebantur, quia nubere dicimus operire. VWDBUHTE A 7.42 l’ingresso della casa chiusa da lungo tempo, con le pareti ammuffite e con le porte cigolanti, messa a disposizione del poeta dal patronus per le sue recitationes, viene paragonato da Giovenale alle porte di una città assediata. L’esegesi carolingia spiega il testo identificando le portae con quelle del Campidoglio assediato dai Galli Senoni guidati da Brenno e in ΔZ si legge: (2) Sollicitas portas idcirco dicit quia, cum Galli Capitolium obpugnassent, portae templorum aereae factae sunt, ut cum ingenti stridore aperirentur. ΔZ Lo stesso commento si trova nel Probus Vallae: In qua sollicitas imitatur ianua portas: portas sollicitas Capitolii dicit, quia, cum Galli Capitolium oppugnassent, portae templorum aereae factae sunt, ut cum ingenti stridore aperirentur. mentre i recentiora mostrano, ancora una volta, una versione più ampia di quella di Δ e menzionano anche la famosa vicenda delle oche del Campidoglio: (4) Portas significat Capitolii quae erant aereae. (5) Nam Galli Senones aliquando sub duce Brennone profecti, ingressi sunt nocte Romam. (6) Capitolium etiam cepissent nisi Mallius consul restitisset, uoce anseris excitatus. VWDBUATE (7) Tunc Romani hoc usi sunt consilio ut aereae fierent ualuae Capitolii quae sine stridore minime possent aperiri. VWDBUTE (8) Sollicitas ergo dicit (UTE) quae pro timoris sollicitudine sunt factae. vwdbUTE Tre casi interessanti sono poi quelli relativi ad alcune delle tante varianti testuali presenti in Δ e Z. A 2.112, in accordo con tutta la tradizione30, Δ mostra la lezione albo, riferita al crine del senex fanaticus che sovrintende ai riti in onore di Cibele. Accanto al verso si legge: (8) (Albo): uel alto id est alte presso. δ
30 Come edizione critica di riferimento si utilizza D. Iunius Juvenalis Saturae mit kritischem Apparat, cur. U. Knoche, Monaco, 1950.
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che si riscontra nel Probus Vallae: Senex phanaticus alto: alte presso; in multis est albo. A 4.67 Δ e Z presentano la lezione saginis, tradita dalla vulgata, che indica il ‘fardello intestinale’ di cui deve liberarsi Domiziano per far spazio al rombo gigantesco che gli è appena stato donato. Una nota nel margine interno informa: (6) Quidam legunt sagittis, id est exercitationibus sagittarum digestionem cibi compara. ΔZ Questo commento si ritrova sia nei uetustiora: 1d (Propera stomachum) laxare sagina{m}: alii sagittis, ut sit sensus: acutis curis [[2 Vel exercitatione sagittarum]] digestionem cibi31 [digestioni inquit codd.] [[(2) et harenis, quibus uectari illum debere dicit ob cibum futurum.]]. 3 Legit et saginis, id est: escis futuris stomachum digestum praepara{re}. sia nel Probus Vallae: Saginis: ad saginas, hoc est: ad piscis pingue. In quibusdam est iactare sagittis – et hac lectione hunc locum Probus exponit – ut sit sagittis id est curis. Vel certe: exercitationibus sagittarum stomachi tibi compara decoctionem, ut in Albano sagittis lusitantem imperatorem piscator uideatur offendisse. Va quindi segnalato che sagittis è lezione di F, il famoso Codex Thuaneus32 (Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 8071), che insieme a Z (e anche a Δ) costituisce il consensus λ nell’edizione di Knoche33. È dunque ipotizzabile che questa lezione si trovasse già, come variante, nell’antigrafo comune di Δ, Z e F34 e che solo in quest’ultimo sia entrata nel testo. A 6.541 Δ e Z mostrano la lezione pepono, dono che l’uomo deve offrire a Osiride per ottenere il perdono per aver giaciuto con la moglie durante le feste in onore di Iside (che invece prescrivevano l’astensione dai rapporti sessuali da parte delle donne). Sul lemma Δ presenta la seguente glossa: (1) (Pepono): melonem dicit. δ
31 In questo passo controverso ci distacchiamo dal testo di Wessner correggendo in digestionem cibi, e non in digestionem tibi, la lezione di PS; cibi è, come indica Wessner stesso, la lezione di L e si fa preferire al tibi di Valla e, forse, di Z. 32 Descritto da Munk Olsen, L’étude, t. 1, p. 584. Sul codice cf. anche A. Russo, “Poeti latini nel Florilegium Thuaneum: genesi e destinazione di un’antologia proto-carolingia”, in Il ruolo della Scuola nella tradizione dei classici latini. Tra Fortleben ed esegesi. Atti del Convegno Internazionale (Foggia, 26-28 ottobre 2016), cur. G. M. Masselli e F. Sivo, Foggia, 2017, p. 265-297. 33 Cf. anche U. Knoche, Handschriftliche Grundlagen des Juvenaltextes, Lipsia, 1940, p. 213-229. 34 Sul rapporto testuale fra i tre codici cf. von Büren, “Le Juvénal des Carolingiens”, p. 121-122; 137; Gallo, “Il ms. Cambridge, King’s College, 52”, p. 137-140.
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che si riscontra anche nei testimoni VWDBE. Insieme a Z mostra però: (2) Aliter popano id est sacrificio de pane facto. Δz nota che manca nei recentiora ma che si riscontra nel Probus Vallae: Tenui popano corruptus Osiris: popano sacrificio de pane facto. Δ e Z, infatti, nel testo hanno la lezione della vulgata pepono e aggiungono (il primo nel margine e il secondo in interlinea) come variante popano, che è la lezione corretta e che si legge tra l’altro in π e in F. Tale rapporto lascia dunque supporre che l’antigrafo di Δ abbia attinto anche ad una fonte tardoantica, da cui ha ricavato del materiale che è stato accorpato ai commenti risultanti dalla lettura di fonti più propriamente ‘altomedievali’.
Scholia singularia di Δ Un ultimo aspetto da affrontare a proposito degli scoli di Δ è quello che dimostra la presenza in essi di materiale esegetico estraneo ai uetustiora e che non ha esercitato alcuna influenza sui recentiora o che è stato recepito da questi in maniera diversa. A 3.170, in relazione al lemma cucullo, Δ scrive: (3) (Duroque cucullo): rustica casula. (4) Vel pilleum dicit, qui apud antiquos non semper de alba lana fiebat, sed undecumque. Δ I recentiora hanno: (1) Contentus […] ueneto (VDUHE) duroque cucullo (H): ueste ueneti coloris quae est utique uilis. VWDUHE (2) Cucullum genus est uestis quam cappam uocamus. (3) Proprie autem pilleum significat. VWDUHAtE (6) (Duroque cucullo): grossiori ueste, rustica subula. vwd (7) pilleo. uhtye In essi quindi manca la glossa casula, di cui fornisce la definizione e l’etimologia Isidoro di Siviglia35, così come è assente il riferimento al fatto che presso gli antichi questa veste poteva essere di lana. In più rispetto a Δ i recentiora hanno la glossa cappa, mentre in comune c’è solo pilleus. A 3.189, a proposito di peculia, Δ condivide con φ e h la glossa (5) Peculia id est pecunias. Δ (3) (Peculia): pecunias. vwdh
35 Isid. Etym. 19.24.17 casula est uestis cucullata, dicta per diminutionem a casa, quod totum hominem tegat quasi minor casa. Inde et cuculla, quasi minor cella (= Liber glossarum CA904; CV9). Per l’edizione del Liber glossarum si fa riferimento a Liber glossarum digital, cur. A. Grondeux e F. Cinato, Parigi, 2016 (http:// liber-glossarum.huma-num.fr).
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ma a questa aggiunge l’etimologia: (4) (Peculia): omnis possessio pauperum peculium dicebatur a pecoribus tractum, quia apud antiquos maxime possessio in pecoribus erat. Δ vicina a quella fornita da Servio nel commento a Eclogae 1.3236: “Peculi” […] antique dixit, quia omne patrimonium apud maiores peculium dicebatur a pecoribus, in quibus eorum constabat uniuersa substantia, unde etiam pecunia dicta est a peculio. A 6.120 Δ spiega il significato di galerus37: (2) (Galero): rotundum muliebre capitis tegumentum in modum galeae quale{m} Mercurius habere pingitur. Δ con una nota presente anche negli scholia uetustiora38: 2 (Flauo […] galero): rotundum muliebris capitis tegumentum in modum galeae factum , quo utebantur meretrices. Ideo flauo: nigro nam crine{m} matronae utebantur. e nei recentiora: (1) Nigrum crinem, qui est decentissimus in matronis, abscondebat flauo galero id est pilleo (VWDBUHT) ne agnosceretur. (2) Nam galerum uocatur muliebre tegumentum capitis rotundum quale Mercurius habere depingitur, instar galeae. VWDBUH A questa definizione però Δ aggiunge: (3) Quod alio nomine calamaucus dicitur. Δ Il termine calamaucus non si trova negli altri commenti, ma la corrispondenza galerus = calamaucus si incontra in alcuni glossari altomedievali, tra cui il Liber glossarum (GA44), e da lì deve essere confluita all’interno dello scolio di Δ39.
36 Cf. inoltre Isid. Etym. 5.25.5 peculium autem a pecudibus dictum, in quibus ueterum constabat uniuersa substantia (= Lib. gloss. PE68); 16.18.4 pecuniam a pecodibus appellauerunt […]. Omne enim patrimonium apud antiquos peculium dicebatur a pecodibus, in quibus eorum constabat uniuersa substantia (= Lib. gloss. PE69). 37 Cf. lo scolio di Z ad loc.: rotundum mulieris pallium uel capitis tegumentum in modum galeae quale{m} Mercurius habere pingitur. 38 Cf. Probus Vallae ad loc.: galero: capitis tegumine rotundo quodque in modum galeae esset, galerus dictus. 39 Cf. Du Cange et alii, Glossarium mediae et infimae latinitatis, Niort, 1883-1887 s.v. camelaucum: Camelaucum, calamaucus, calamaucum, Graecis recentioribus ϰαμελάυϰιον, capitis integumentum, et pilei genus ex camelorum pilis confectum, unde nomen. […] At plerique e Latinis Scriptoribus pro Camelaucium mutatis literis, Calamaucum dixerunt.
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ΔeΘ L’ultimo argomento che intendiamo affrontare riguarda il rapporto tra Δ e il ms. Cambridge, Trinity College, O.4.11 (1242). Questo codice40, recentemente valorizzato da F. Duplessis41 e da lui siglato Θ, è stato prodotto nella Francia settentrionale nel secondo terzo del x secolo ed è strettamente imparentato con Δ per quanto concerne il testo delle Satire: la collazione, infatti, ha messo in luce le sue affinità con i testimoni ΔZF e in più Θ condivide con Δ alcune varianti testuali, vergate contemporaneamente alla copia del testo, che permettono di ipotizzare l’esistenza di un antigrafo comune dei due testimoni, già provvisto in interlinea di uariae lectiones42. Ancora più interessante è che Θ tramandi tutti gli scoli e tutte le glosse della tradizione di Δ43, che contamina con il materiale recenziore tradito dalle famiglie φ e χ. Sulla base di errori e di omissioni in Δ non presenti in Θ è possibile pensare che Δ non sia il suo antigrafo ed è lecito quindi supporre che il materiale esegetico antecedente gli scholia recentiora presente in Θ sia stato tratto, insieme all’opera di Giovenale, dall’antigrafo comune. A questo materiale è stata aggiunta contestualmente, e non in un secondo momento, una grossa parte del commento di φχ (e in particolare di φ), che dimostra l’utilizzo simultaneo di due modelli. Ciò che ci interessa in questa sede è appunto mostrare il metodo di presentazione degli scoli nei casi in cui il copista ha scelto di riprodurre i commenti di entrambe le tradizioni. Innanzitutto è possibile trovare in Θ scoli in cui le due redazioni sono semplicemente giustapposte. Ad esempio, a 3.261, all’interno della descrizione di una Roma caotica, gremita di folla e di carri che rappresentano un pericolo di morte continuo, si apre la scena di una famiglia che attende il parente a casa e, in relazione a domus secura, Θ scrive: Nihil de tantis casibus suspicata quia dominum nescit occisum. Vel secura de aduentu domini et sospitate eius, cum ipse iam sit oppressus saxis et mortuus. Θ
40 Descritto da Munk Olsen, L’étude, t. 1, p. 564. 41 F. Duplessis, “Les ‘proto-accessus’ carolingiens sur Juvénal : formation et diffusion”, Archivum Latinitatis Medii Aevi, 75 (2017), p. 107-148, ivi p. 110; Id., “La diffusion des scholies auxerroises”, p. 317-329. 42 Poiché il consenso di FZ, per quanto riguarda il testo, era stato indicato da Knoche con il siglum λ, e che anche ΔΘ ne fanno parte, abbiamo ritenuto di denominare con il medesimo λ la redazione scoliastica contenente gli scoli comuni a questi testimoni ΔΘZ e Probus Vallae. Cf. Scholia in Iuuenalem recentiora secundum recensionem λ, cur. Gallo e Grazzini, p. 7. 43 Questo avviene fino a 4.127, ma alcune note del solo Δ si leggono anche altrove e in particolar modo in alcuni punti delle satire 5, 6 e 9. Il cambio di antigrafo scoliastico non è dovuto a fattori esterni quali la ripartizione dei fascicoli e l’ipotesi forse più plausibile per spiegarne il comportamento è che, siccome quel materiale rappresenta una sorta di abbozzo rispetto alla versione ampliata tradita da φχ, disponendo Θ di una redazione sintetica e di una più ricca abbia preferito ricopiare la seconda (del resto già all’inizio, mentre copiava il materiale di Δ, lo completava con quello di φχ).
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Δ mostra lo stesso scolio, ma ha i due segmenti invertiti e li collega con item, laddove in Θ viene impiegato uel: (1) Secura: de aduentu domini et sospitate eius, cum ipse iam sit oppressus saxis et mortuus. (2) Item nihil de tantis casibus suspicata quia dominum nescit occisum. Δ All’interno della nota, poi, si riconoscono la tradizione del Probus Vallae: Secura: nihil de tantis casibus suspicata, quae dominum nescit occisum. e quella carolingia degli scholia recentiora: (2) Secura (VWDUHyE): de aduentu domini (VvWwDdUHhtyEe) et sospitate eius (VWDUHtE), cum ipse iam sit oppressus saxis et mortuus. VWDUHtyE A 4.60-61, a proposito della menzione della città di Alba Longa che conserva, all’interno del tempio dedicato a Vesta, il fuoco di Troia, trasportato lì dai Troiani all’epoca della sua fondazione, Θ propone un piccolo excursus storico: [1] Historiam tangit. Luculus Albam Troianorum ciuitatem euertit in qua Vesta colebatur. Cuius sacra cum uoluisset Romam transferre, grando immensa facta est unde omnibus notum est nolle eam inde transportari. [2] Minorem autem Vestam dicit ad comparationem illius quae Romae colitur quae utique maioris est honoris. Dicit autem apud Albam hunc piscem fuisse oblatum imperatori. [3] Romani sub Tullio Hostilio cum Albam diriperent et sacra uellent Romam transferre, tanta repente grando missa est ut intelligerent e suis locis sacra non esse mouenda. Θ Al suo interno si individuano tre parti accostate, che abbiamo distinto con i numeri: [1] = χ; [2] = φ; [3] = Δ. (1) Historiam tangit. (2) Cum enim Alba subuerteretur a Romanis sub Tullio Hostilio consule, tanta subito uis grandinis cecidit ut non possent eam sustinere. (3) Tunc dictum est non esse mouenda sacra Vestae de loco illo sicque ibi permanserunt. (4) Sacra autem Vestae uocat ignem Troianum quia de Troia aduecta sunt. (5) Minorem autem Vestam dicit ad comparationem illius quae Romae colitur quae utique maioris est honoris. (6) Dicit apud Albam autem hunc piscem oblatum imperatori. VWD (7) Historiam tangit. UHATE (8) Sub Tullio Ostilio consule (UH) Lucullus Albam ciuitatem Troianorum euertit in qua Vesta colebatur. wUHATE (9) Cuius sacra cum uoluisset Romam transferre, grando immensa facta est unde omnibus notum est nolle eam inde transmutari ideoque ibi relicta est cum ministris suis. UHATE (10) Minorem ideo dicit Vestam quia maior Romae colebatur. (11) Dicit autem apud Albam hunc piscem oblatum imperatori. UHTE (1) Romani sub Tullio Hostilio cum Albam diriperent et sacra uellent Romam transferre, tanta repente grando missa est ut intelligerent e suis locis sacra non esse mouenda. Δ
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Infatti, se confrontiamo il testo di Θ con gli scoli di φ e χ, vediamo che il punto [1] corrisponde ai punti 7-9 dello scolio χ; il punto [2] riproduce i punti 5-6 di φ; infine il punto [3] è identico allo scolio di Δ, che è stato integrato tacitamente dal Valla nel suo commento44: Vbi quanquam diruta: nam sub Tullo Hostilio, cum Romani ex duabus urbibus unam potentissimam Romam extruere cuperent, Albam diripuerunt; templorum tamen ruinis, ita enim a rege edictum fuerat, temperatum est, licet sacra diriperent. Quae cum Romam transferre uellent, tanta repente grando missa est, ut intelligerent e suis locis mouenda non esse. A 4.97, in riferimento alla difficoltà per i nobili di raggiungere un’età avanzata sotto Domiziano (frequentemente confuso con Nerone all’interno degli scoli carolingi), Θ scrive due volte lo stesso scolio: (Prodigio par est in nobilitate senectus): [1] quia sub Nerone uix aliquis nobilium senuit. Adeo ut prodigium esset si quisquam nobilis senex inueniretur. [2] Sub Nerone uix aliquis nobilium senuit. Vnde hic dicit quia monstrum erat si quisquam nobilis senex inueniretur. Θ seguendo una volta la versione di Δ [1] e un’altra quella di φχ [2], sebbene i due commenti differiscano l’uno dall’altro solo per poche parole: (1) (Prodigio par est in nobilitate senectus): quia sub Nerone uix aliquis nobilium senuit. (2) Adeo ut prodigium esset si quisquam nobilis senex inueniretur. Δ (1) Prodigio par est in nobilitate senectus (WDUH): sub Nerone uix aliquis nobilium senuit. (2) Vnde hic dicit quia monstrum erat si quisquam nobilis senex inueniretur. VWDUHTE Ancora più interessante è quando Θ interviene sul testo al fine di ottenere un mescolamento perfetto del materiale a disposizione. Ad esempio, a 3.70, in rapporto alla menzione della città di Alabanda (in Asia Minore), Θ scrive: [1] Alabandis: ciuitas est Asiae. Hinc uocantur gemmae Alabandinae cerauniis similes [2] quae illic reperiuntur et nihil aliud inuenitur nisi Alabandis. Plurale et indeclinabile. Θ che rappresenta la fusione dello scolio di Δ [1] e di quello di φ [2]: (5) (Alabandis): Asiae ciuitas, unde gemmae Alabandinae cerauniis similes. Δ (4) Alabandis: ciuitas est. (5) Hinc uocatur Alabandinus lapis (VWDUHT) qui illic reperitur, et est plurale et indeclinabile. VWD 44 Cf. Scholia in Iuvenalem vetustiora, cur. Wessner, ad 4.60.2-3: Romani cum Tullo Hostilio rege cum diripuissent Albam, sacra sublata Roma transtulerunt et deos penates. Quorum penetrale tam uenerabile deprehensum est, ut lapidatio de caelo caderet supra memorati ponderis. Propter quod prodigium ex libris Sibyllinis iussi pontifices ex SC. Albae sacra renouare. [[3 Tanta enim repente, cum ea uellent transferre, grando cecidit, ut intellegerent suis locis sacra non esse mouenda. Inde ibi perseuerant.]] Ideo et “Vestam minorem” dixit ad comparationem.
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Infatti Θ, per adattare la frase al gemmae Alabandinae di Δ, mette al femminile il qui (riferito invece a lapis) e al plurale il reperitur di φ. A 3.159 vi è il riferimento alla lex Roscia theatralis, emanata nel 67 a. C. dal tribuno Lucio Roscio Otone, che riservava agli equites le prime quattordici file dei subsellia a teatro. Θ scrive: [1] Sic in V libro, ubi lex ponitur Othonis de sestertiis. Otho imperator segregauit ditiores a pauperibus. Etiam in consessu fecit discretionem inter pauperes et nobiles [2] in tantum ut in publicis spectaculis et sedibus segregatim essent diuites et segregatim pauperes. Θ Anche in questo caso la prima parte è ripresa dalla tradizione di Δ [1] e la seconda da φχ [2]: (1) (Sic libitum uano qui nos distinxit Othoni): sic in [sunt post corr.] V libro [libri cod.] , ubi lex ponitur Othonis de sestertiis. (2) Otho enim segregauit ditiores a pauperibus. (3) Etiam in consessu fecit discretionem inter pauperes et nobiles. Δ (7) Otho imperator leges promulgauit et diuites a pauperibus segregauit in tantum ut etiam in publicis spectaculis et sedilibus segregatim essent diuites et segregatim pauperes. VWDUHTE Va notato che il riferimento a un V libro in Θ e (in forma corrotta) a V libri in Δ è probabilmente da intendersi come un’allusione al libro 5 degli Epigrammi di Marziale (da qui l’integrazione), nel quale otto componimenti muovono dall’evento della restaurazione del provvedimento di Otone attuata nell’89-90 d. C. dall’imperatore Domiziano45. A 3.165 sul lemma res angusta Θ pone questa glossa: (Res angusta): res familiaris adhuc pauper et tenuis. θ che costituisce la combinazione tra la nota di Δ e quella di φχ: (1) (Res angusta): res familiaris, quia adhuc pauper{a} est. Δ (1) (Res angusta): res familiaris tenuis. vwduhtye A proposito delle glosse, Θ a volte ripete quelle inserite nell’interlinea anche nei margini del foglio, insieme agli scoli, spesso senza impiegare alcun simbolo di rimando al testo, ma fornendo il lemma di riferimento. In questi casi vediamo che la glossa interlineare appartiene alla tradizione di Δ, mentre quella marginale alla tradizione di φχ. Ad esempio, a 4.37 sul lemma semianimum (scil. orbem) Θ pone la glossa mostrata dal solo Δ:
45 A. Canobbio, La lex Roscia theatralis e Marziale: il ciclo del libro V, Como, 2002; M. Valerii Martialis Epigrammaton liber quintus, cur. A. Canobbio, Napoli, 2011.
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(1) (Semianimum): deficientem a iustitia. δθ mentre nel margine interno ha la glossa di χ, ma in più ripete il lemma: (2) Semianimum id est (Θ) fatigatum. Θuatye che fa seguire da un’altra glossa dello stesso verso: (3) Laceraret id est (Θ) suis uitiis discerperet. Θuatye mentre in interlinea presenta la glossa di Δ: (2) (Laceraret): corrumperet suis prauis moribus. Δθ A 4.56, in relazione al lemma letifero (scil. autumno), Θ in interlinea mostra la glossa di Δ: (3) (Letifero): morboso. δθ e nel margine esterno scrive: (1) Letifero id est (Θ) morbos [-o Θ] inferente. Θuatye Un ultimo aspetto, che accenniamo solo, ma che risulta di grande importanza per l’edizione degli scoli che abbiamo curato, è la presenza in Θ (ma non in Δ) di scoli affini a quelli del commento tardoantico. Questo materiale, limitato a poche note, si riscontra nella stessa forma o in forma simile negli scholia uetustiora, nel Probus Vallae e in Z e non solo dimostra l’indipendenza di Θ da Δ (nel quale queste omissioni sono forse dovute a una scelta consapevole o piuttosto alla distrazione dei copisti, se ovviamente ammettiamo che i due testimoni discendano da un antigrafo comune), ma soprattutto certifica l’importanza che bisogna accordare a questo manoscritto e conferma l’uso di materiale tardoantico per la redazione degli scoli carolingi. Un esempio si trova a 3.17, a proposito della ninfa Egeria e dei suoi incontri furtivi con il re Numa Pompilio, che da lei si faceva ispirare. Θ e Z condividono lo stesso testo: (2) Egeriae: nympha est quae colebatur in Aricino lacu cum qua Numa et conubium et colloquium se habere simulauit super cultu religionum, ut a studio armorum populum Romanum abstraheret. ΘZ L’unica differenza consiste nella disposizione dello scolio nella pagina: infatti Θ riferisce lo scolio a Egeriae (v. 17), come gli scholia uetustiora: 1 (In uallem Egeriae): Egeria nympha, quae colebatur in Aricino luco [lacu codd.], cum qua Numa et concubium et colloquium se habere simulauit super cultu religionum, quo armorum et pugnae studio {populum} flagrantem populum Romanum abstraheret. mentre Z collega la nota a nocturnae amicae (v. 12), come fa anche Valla: Hic ubi nocturnae Numa constituebat amicae: Aegeria fuit nympha, quae colebatur in Aricino lacu, cum qua Numa et connubium et colloquium se habere simulauit
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super cultum religionum, quo armorum et praedae studio flagrantem populum Romanum abstraheret. In conclusione, il confronto tra il materiale dei recentiora e quello di Δ (e in parte di Θ) fa registrare una notevole differenza tra i due tipi di esegesi ed è interessante che più volte Remigio peggiori la qualità dell’interpretazione di cui era in possesso a causa della sua smania di rimaneggiare e completare l’informazione aggiungendo negli scoli tutto ciò che si conosceva su un determinato argomento o su una data parola. Il risultato prevedibile è che dunque del testo di Giovenale si comprenda ben poco – e in ogni caso non era quella la preoccupazione più grande –, mentre al contrario risulta evidente che l’obiettivo principale era la costituzione di una summa del sapere, comprendente tutte le branche della conoscenza umana. E sarà proprio questo a determinare l’enorme successo degli scholia recentiora fino addirittura al secondo Umanesimo.
Camilla poloni
Rapta quaedam: la trasmissione di un argumentum all’Eunuchus nei codici di Donato e Terenzio*
Del Commentum Terenti donatiano sono sopravvissuti pochissimi manoscritti antecedenti la riscoperta umanistica del 1433 (per l’Eunuchus soltanto uno, parziale e molto problematico); i testimoni umanistici sono imprescindibili, ma spesso sono caratterizzati da marcate campagne di contaminazione tra rami dello stemma o portano i segni di massicce correzioni congetturali. Per questo motivo è molto preziosa ogni traccia di porzioni del Commentum copiate prima del 1433, per quanto piccola e parziale possa essere. Claudia Villa, nell’ormai classico La Lectura Terentii, rileva che alcuni codici di Terenzio introducono l’Eunuchus con la seconda delle tre praefationes del Commentum donatiano (un argumentum che inizia con le parole Rapta quaedam); essi sono datati tra il secolo xii e il secolo xv e per la maggior parte hanno l’argumentum regolarmente copiato a testo dallo scriba principale1. Nei codici di Terenzio le commedie sono abitualmente presentate da altro materiale, mentre le praefationes donatiane in genere sono tramandate insieme al resto del Commentum Terenti: la circolazione autonoma di Rapta quaedam, per quanto sappiamo, è un caso eccezionale. Né Villa né altri hanno indagato le relazioni che intercorrono tra i testimoni terenziani dell’argumentum (per quanto sia più che verosimile, non è stato nemmeno discusso a fondo se essi discendano tutti da un unico capostipite); né è noto quale sia il rapporto tra di essi e lo stemma del Commentum nella sezione relativa alla commedia in esame. Sarà dunque questo l’obiettivo del mio studio: ricostruire, nei limiti del possibile, uno stemma dei testimoni terenziani di Rapta quaedam ed indagare il rapporto tra la tradizione del solo argumentum e quella dell’intera opera.
* Ringrazio di cuore Ernesto Stagni, che ha seguito questo studio fin dall’inizio e a cui devo correzioni e suggerimenti preziosi. 1 C. Villa, La Lectura Terentii, vol. 1, Da Ildemaro a Francesco Petrarca, Padova, 1984, p. 247, n. 42. Camilla Poloni • Università di Pisa / Università La Sapienza, Roma Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 123-143 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128152
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In primo luogo mi sembra opportuno tratteggiare quanto noto dello stemma codicum del commento all’Eunuchus, che sto ricostruendo nel corso del mio lavoro di dottorato2.
Lo stemma del Commentum in Eunuchum Terenti Tutti i testimoni umanistici, che costituiscono la quasi totalità della tradizione, dovrebbero discendere da due manoscritti, ritrovati rispettivamente a Magonza nel 1433 (il Maguntinus) e a Chartres nel 1447 (il Carnotensis), oggi perduti3. Essi appartenevano a due rami diversi dello stemma, che è bipartito, come è stato già dimostrato per l’Andria4 (e come le mie ricerche fanno ritenere fino ad ora per l’Eunuchus). L’unico manoscritto del commento all’Eunuchus datato a prima della riscoperta umanistica, B (Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1595, secolo xiii), è un testimone parziale e dalla spiccata tendenza interventista5. Dal capostipite Γ, a cui era legato il Carnotensis, si snodano due diramazioni; da una derivano B e K (Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Chig. H.VII.240, secolo xv6); della seconda fanno parte un gruppo che chiameremo Π7 (i due testimoni migliori, I ed E, non contenevano l’Andria, mentre i pochi altri appartenevano a Λ) e V (Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1496, secolo xv), il cui testo di prima mano è spesso reso illeggibile dagli invasivi interventi di un correttore che importa materiale da Λ, un gruppo appartenente all’altro ramo dello stemma8. I testimoni che derivano dal Maguntinus, tutti umanistici, appartengono a due gruppi, Θ e Λ, risalenti – analogamente a come avviene nell’Andria – a un capostipite comune, Σ.
2 Lo stemma che prendo in considerazione descrive le relazioni tra i manoscritti in una sezione che include materiale prefatorio, primo e secondo atto; la situazione del resto del commento a questa commedia è ancora in analisi. Osservazioni stemmatiche importanti in M. D. Reeve, “The Textual Tradition of Donatus’ Commentary on Terence”, Classical Philology, 74 (1979), p. 310-326. L’edizione di riferimento per il Commento all’Eunuchus è Aeli Donati quod fertur Commentum Terenti, cur. P. Wessner, vol. 1, Lipsia, 1902. 3 Reeve, “The Textual Tradition”, p. 310. 4 C. Cioffi, Prolegomena a Donato, Commentum ad Andriam, Berlino e Boston, 2018, p. 36-66 per il commento all’Andria. Le sigle dei manoscritti e dei gruppi seguono la nomenclatura stabilita da Reeve, “The Textual Tradition”. Gli anelli Γ e Σ, per quanto concerne il commento all’Andria, sono stati nominati e studiati da Cioffi, Prolegomena a Donato, rispettivamente alle p. 41-48 e 52-140. 5 Cioffi, Prolegomena a Donato, p. 46-47. 6 K discende da Γ per tutto il primo atto e almeno per la maggior parte del secondo, ma dal terzo in poi la sua posizione è più incerta (ricerche in corso). 7 Chiamo Π il capostipite comune al gruppo Δ ed al ms. I. Per questi testimoni cf. Reeve, “The Textual Tradition”, p. 316-319. 8 Su V nell’Eunuchus cf. Reeve, “The Textual Tradition”, p. 321.
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Le relazioni tra i testimoni dell’argumentum È lecito chiedersi perché, tra gli argumenta donatiani, solo Rapta quaedam abbia una diffusione autonoma. Ad esempio, un Terenzio con argumenta non donatiani potrebbe aver subito un guasto all’inizio dell’Eunuchus e avrebbe poi avuto modo di ricorrere a Donato per sanare la perdita; l’estratto, scorporato dal resto del Commentum, avrebbe poi iniziato a circolare nel nuovo contesto. Non è ovviamente l’unico scenario possibile, ma l’idea di un tentativo di sanare una perdita spiegherebbe bene perché venga scelto l’argumentum di una commedia sola e perché, con tutto il raro commento donatiano a disposizione, qualcuno abbia scelto soltanto Rapta quaedam, che, non diversamente da qualsiasi altro argumentum in circolazione, si limita a riassumere la materia della commedia. Una dinamica simile a quella appena ipotizzata è ben nota in un caso descritto ad esempio da A. J. Turner9: il capostipite di un gruppo di manoscritti illustrati di Terenzio, chiamato γ, perse l’epitome di Sulpicio Apollinare introduttiva dell’Eunuchus insieme all’edicola e ai primi 30 versi del prologo e per porre rimedio al danno sostituì l’epitome con un argumentum (che non è quello donatiano) e recuperò da un’altra fonte i versi del prologo mancanti10. Quanto alla pericope donatiana che costituisce l’argumentum nei testimoni terenziani, un primo elemento degno di considerazione è che la sua estensione è sempre la medesima (dunque inizia sempre con Rapta quaedam e, salvo evidenti danni che lascino la trama sospesa a metà, termina con certamine potiuntur): questa situazione si spiegherebbe bene pensando che l’argumentum sia stato isolato ed
9 A. J. Turner, “Problems with the Terence Commentary Traditions”, in Terence between Late Antiquity and the Age of Printing, cur. A. J. Turner e G. Torello-Hill, Leida, 2015, p. 138-177, ivi p. 161. 10 Sulla perdita della periocha in γ, cf. anche B. Victor, “New Manuscript Sources of the Terence-Text”, in Terentius Poeta, cur. P. Kruschwitz, W.-W. Ehlers e F. Felgentreu, Monaco, 2007, p. 1-14, ivi p. 11.
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estratto una volta sola, per poi iniziare a circolare in manoscritti terenziani. Infatti le praefationes del commento all’Eunuchus, come si accennava sopra, sono tre; ma solo il nostro argomento ha una sua circolazione, senza alcuna traccia delle altre due sezioni. Il fatto che questa pericope abbia sempre identica estensione nei manoscritti terenziani (che appunto la definiscono invariabilmente a partire dalle parole Rapta quaedam) è rivelatore, soprattutto se lo si valuta in parallelo ad alcuni fenomeni che si verificano all’interno della tradizione del Commentum Terenti: B infatti non copia né il nostro argumentum né alcune righe precedenti, dichiarando a testo Hic argumentum notandum quod alibi scripsimus. Il materiale scritto “altrove” è purtroppo perduto; ma il dato cruciale è che B comprende nella sua concezione di argumentum anche qualche rigo che precede Rapta quaedam, e nello specifico l’ultimo paragrafo della Praefatio I, che tratta il tema della contaminazione tra Eunuchus e Colax di Menandro11 (motivo per cui potrebbe essere stato inteso come sintesi della materia del prologo), quindi da prima di Rapta quaedam. Questo induce a ritenere che l’argumentum circolante in Terenzio non può derivare dall’estrazione operata da B, ma deve avere un’altra origine12. Inoltre, il paragone con B mette in evidenza il fatto che isolare un argumentum di una estensione ben precisa era un’operazione che non necessariamente, se poligenetica, avrebbe portato sempre a uno stesso risultato13. Dunque, se più manoscritti di Terenzio conservano la medesima pericope di un testo raro e non mostrano di avere altri contatti con il resto del commento, è lecito partire dall’ipotesi di lavoro (che verrà approfondita in seguito) che la tradizione terenziana dell’argumentum discenda tutta da uno stesso esemplare, il primo che ha isolato Rapta quaedam. La propagazione di questo estratto in altri manoscritti terenziani sarebbe poi avvenuta per trasmissione verticale o per contaminazione. In ogni caso, tra i manoscritti terenziani dell’argumentum nessuno può essere il capostipite, perché nessuno possiede un testo che in ogni punto sia più sano di quello degli altri.
11 Praef. 1.11 facta autem ex duabus Graecis una est Latina, nam ex Eunucho et Colace Menandri fabulis haec Eunuchus Terentiana scripta est, non sine crimine, quod multa in hanc translata sint ex multis poetis Latinis; quod totum per prologum purgat atque defendit. 12 Si potrebbe obiettare che qualcuno, manipolando l’argumentum eventualmente già isolato da B, potrebbe aver eliminato da facta autem a defendit; ma è anche vero che si sarebbe trattato di una scelta strana, perché rivolta miratamente a escludere il riassunto del prologo dalla materia della commedia. 13 È probabile che il passo sia stato estratto e scritto altrove già da un codice di cui B è discendente: tutto lascia immaginare che Hic argumentum… sia una glossa marginale caduta a testo. Il caso di B è complicato dal fatto che l’Eunuchus è l’unica commedia della quale questo testimone, che tramanda solo alcuni passi del Commento a Terenzio, conserva l’inizio. Non sappiamo dunque se B scorporasse dal testo solo l’argumentum di questa commedia o se lo stesso trattamento sia stato riservato anche alle altre, e non ci sono indizi per stabilire cosa fosse inteso con alibi: secondo R. Sabbadini, “Il Commento di Donato a Terenzio”, Studi Italiani di Filologia Classica, 2 (1894), p. 23-58, ivi p. 44, lo spostamento potrebbe essere finalizzato alla realizzazione di una specie di compendio introduttivo, all’inizio del manoscritto, con le trame di tutte le commedie (e quindi lo stesso trattamento sarebbe stato riservato anche agli altri argumenta). Ad ogni modo, tutta questa sezione in B è problematica: ad esempio, anche lo scolio 6 della Praefatio I (acta plane […] grauitati) è trasferito subito dopo l’ultima parola dello scolio 9 (militaris).
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Tracciare con esattezza lo stemma della tradizione di Rapta quaedam è un obiettivo raggiungibile ai rami bassi, più arduo ai rami alti: inizierò dunque dai primi, presentando uno alla volta i gruppi di codici caratterizzati da errori congiuntivi tra loro e separativi dagli altri14. Lo stemma
Per una maggiore linearità del discorso, preferisco descrivere sinteticamente la situazione di ogni gruppo di testimoni, rimandando a un’apposita appendice i dati e i ragionamenti tramite i quali tali gruppi sono stati individuati e costruiti (Appendice 2). Di un primo gruppo fanno parte il manoscritto di Bruxelles (Br: Bibliothèque royale de Belgique, 5328-29, secolo xii, francese15) e quello di Zwettl (Zw: Stiftsbibliothek, 313, fol. 72-128; materiale di secolo xii-xiii, di provenienza incerta, all’interno di un 14 Tra i manoscritti individuati da Villa, non ho potuto consultare Stoccarda, Württembergische Landesbibliothek, HB XII 1, secolo xiv, e Saragozza, Biblioteca del Real Seminario, 2, secolo xv; anche un terzo manoscritto, Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 8195, secolo xv2, non è al momento consultabile né riproducibile per ragioni di conservazione. Ringrazio Ernesto Stagni per avermi segnalato un nuovo testimone, del quale non ho ancora valutato la posizione: Jena, Thürnger Universitäts- und Landesbibliothek, 2 Ph. V, 10, secolo xv. Gotha, Forschungsbibliothek, Chart. B 71, a. 1472, nel foglio indicato da Villa presenta l’argumentum donatiano dell’Andria (presumibilmente ricavato da un testimone umanistico integrale del Commento, che aveva già ampia circolazione nel 1472), non quello dell’Eunuchus; non possedendo la riproduzione completa del manoscritto, non ho potuto controllare se Rapta quaedam sia copiato altrove. Non presenterò inoltre due testimoni individuati da Villa, El Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo, E III 2, fol. 139 v, secolo xv (con l’argumentum importato da una mano di secolo xvi) e Madrid, Biblioteca Nacional de España, 7804, fol. 19 r, secolo xv, perché analizzando le loro innovazioni ho individuato che il loro argumentum è sicuramente legato all’edizione del Commento curata da Calfurnio del 1476 e non hanno nulla a che vedere con gli altri manoscritti terenziani dell’argumentum; d’altra parte a quest’altezza cronologica non era affatto difficile procurarsi un testo del Commentum Terenti, che entrambi i testimoni mostrano di conoscere per porzioni di testo più ampie rispetto al solo materiale introduttivo (nel codice dell’Escorial esso è importato da una mano di secolo xvi che copia anche l’argumentum donatiano dell’Andria, mentre quello della Biblioteca Nacional, che presenta l’argomento dell’Eunuchus regolarmente a testo, conserva anche quello donatiano degli Adelphoe copiato di prima mano). 15 Bibliografia in Villa, La Lectura, p. 305-306; fra gli studi successivi, cf. B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 2, Catalogue des manuscrits classiques latins copiés du ixe au xiie siècle. Livius-Vitruvius – Florilèges – Essais de plume, Parigi, 1985, p. 600-601; R. Jakobi, “Bemerkungen zu einer Terenz-Handschrift aus Nizza”, Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 77 (1989), p. 33-35; Y.-F. Riou, “Les commentaires médiévaux de Térence”, in Medieval and Renaissance Scholarship. Proceedings of the Second European Science Foundation Workshop on the Classical Tradition in the Middle Ages and the Renaissance (London, The Warburg Institute, 27-28 November 1992), cur. N. Mann e B. Munk Olsen, Leida, New York e Colonia, 1997, p. 33-49, ivi p. 46-49; M. Deufert, Eine verkannte Terenzbiographie der Spätantike: Untersuchungen zur “Vita Ambrosiana”, Gottinga, 2003; B. Bousmanne, H. Wijsmann e S. Thiefry, Philippe le Beau (1478-1506). Les trésors du dernier duc de Bourgogne, Bruxelles, 2006, p. 133-134, con recensione di H. Braet in Scriptorium, 61.2 (2007), p. 251*-252* (n. 582); C. Villa, “Commenti medioevali alle commedie di Terenzio” in Terentius Poeta, cur. Kruschwitz, Ehlers e Felgentreu, p. 29-35, ivi p. 31; Turner, “Problems”, p. 156, n. 98 e p. 158, n. 70. Br reca una nota Wilelmus me fecit ed è di fattura francese, ma non è possibile dire nulla di più specifico sulle sue origini; la sua storia si delinea chiaramente solo dal 1498, anno in cui Giovanni Isembert lo dona a Francesco di Busleyden, precettore di Filippo il Bello. Ha argumenta a tutte le commedie e contiene la rarissima Vita Ambrosiana di Terenzio e il commento Auctor iste legitur.
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codice composito e miscellaneo16). Zw viene corretto da una seconda mano, Zw2, coeva o di poco successiva al copista principale; le innovazioni di Zw2 non sono condivise da nessun altro gruppo o testimone fatti salvi i discendenti di Zwp.c. (Zwp.c. = Zw con gli interventi di Zw2). Derivano da Zwp.c., tramite un anello intermedio, Ri (Firenze, Biblioteca Riccardiana, 531, secolo xv2, di origine italiana17) e Wo (Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Guelf. 319 Novi, secolo xv, tedesco18). Ri Wo presentano inoltre errori congiuntivi comuni alla mano correttrice di un altro esemplare, Bo (secolo xv; la seconda mano si chiama Bo2), che verrà approfondito tra poco; essa probabilmente ha una fonte molto vicina al capostipite di Ri Wo.
Al gruppo successivo appartengono Ca (Cambridge, Peterhouse College, 253, secolo xii, di origine incerta, forse inglese o francese19), Om (Saint-Omer, Bibliothèque d’agglomération, 679, pieno secolo xv, francese20), Par (Parigi, Bibliothèque
16 Un’ipotesi è che le carte di nostro interesse siano state scritte da un copista dell’Italia meridionale; cf. C. Ziegler, Zisterzienserstift Zwettl. Katalog der Handschriften des Mittelalters, vol. 4, Codex 301-424, Zwettl, 1997, p. 30-34. Cf. anche Villa, La Lectura, p. 449 (con bibliografia) e H. J. Westra, The Berlin Commentary on Martianus Capella’s De Nuptiis Philologiae et Mercurii, Book II, Leida, New York e Colonia, 1998, p. xii. 17 Bibliografia in Villa, La Lectura, p. 331-332 e I. Ruiz Arzálluz, La Vita Terrentii de Petrarca, Roma e Padova, 2010, p. 125. 18 Villa, La Lectura, p. 448 (con bibliografia); C. Villa, “Schede per una attribuzione: Pietro Luder o Lorenzo Guglielmo Traversagni?”, in Filologia umanistica. Per Gianvito Resta, cur. V. Fera e G. Ferraù, Padova, 1997, vol. 3, p. 1861-1872; Ruiz Arzálluz, La Vita Terrentii, p. 136. 19 Come Br, anche Ca contiene il commento Auctor iste legitur. Segnalo la compresenza di due testi esegetici, appunto il commento Auctor iste legitur e l’argumentum, per mettere in evidenza una pista solo apparentemente affidabile, ma in realtà insidiosa: appoggiarsi a fattori macroscopici (come appunto la combinazione dell’argumentum con altri testi), per questa tipologia di tradizione, rischia di essere deviante, perché poche righe di testo con funzione introduttiva sono facilmente isolabili, removibili e trasmissibili per contaminazione in manoscritti di Terenzio con origini e situazioni testuali diversissime. Il caso di Br e Ca è un esempio significativo: all’apparenza avvicinati dalla compresenza del commento Auctor iste legitur, i due testimoni presenteranno, come vedremo, delle differenze abbastanza rilevanti per quanto riguarda le innovazioni testuali della pericope in esame. Una bibliografia esaustiva su Ca è in Villa, La Lectura, p. 308; cf. anche Munk Olsen, L’étude, t. 2, p. 602-603. 20 Precedentemente il manoscritto era conservato nella biblioteca di Saint-Bertin. Villa, La Lectura, p. 415 con bibliografia.
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nationale de France, lat. 7917A, fine secolo xiv/inizi secolo xv) e il suo “gemello” Pa (Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 7917, inizio secolo xv), anteriori al 1417 (ricordiamo che la riscoperta umanistica del Commentum Terenti è datata al 1433) e dal testo praticamente identico tra loro21 (per questo motivo li ho indicati come Par+Pa).
Ca Par+Pa
Om
A seguire, ho isolato un gruppo tutto composto da manoscritti di pieno secolo xv, Co (Colmar, Bibliothèque du Consistoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg, 1939, copiato a Ulm nel 146422), Da (Darmstadt, Hessische Landes- und Hochschulbibliothek, 3156, secolo xv2, di origine tedesca23) e Bo (Oxford, Bodleian Library, Add. A. 167, trascritto da Hans Pirckheimer nel 1454, postillato dal figlio Johann – che è la mano che abbiamo chiamato Bo2 – e posseduto in seguito da Sebald Geuder24):
21 Par e Pa appartennero rispettivamente a Nicolas Garbet e al suo allievo, Carlo d’Orléans. Se è vero che a Orléans doveva esserci un Donato già nel secolo xii (lo conosceva Ugo Primate; M. Billerbeck, “Spuren von Donats Terenzkommentar bei Hugo Primas”, Rivista di Filologia e di Istruzione Classica, 103 (1975), p. 430-434) sorge il dubbio se questi due manoscritti, o per meglio dire il loro antigrafo, abbiano potuto in qualche modo attingervi per migliorare il proprio testo; complice la brevità dell’estratto, però, nessun indizio spinge in quella direzione, e l’assenza di qualsiasi altro riferimento al Commentum Terenti nei due manoscritti spinge a credere che essi non abbiano nulla a che vedere con il Donato di Orléans. Per bibliografia sui Parigini si vedano Villa, La Lectura, p. 400 e, per il solo Pa, Turner, “Problems”, p. 165-66 e p. 169 (n. 105). 22 Bibliografia in Villa, La Lectura, p. 311; cf. inoltre Riou, “Les commentaires”, p. 46-49; Villa, “Schede per una attribuzione”; Ruiz Arzálluz, La Vita Terrentii, p. 124. 23 Si tratta di un manoscritto composito; il fascicolo che contiene Andr. 824-981 e Eun. 1-236 ha origine tedesca. Una mano annotatrice scrive una parafrasi del testo sopralineare. Cf. Villa, La Lectura, p. 313 (con bibliografia). 24 Cf. Villa, La Lectura, p. 382-383 (con bibliografia) e Ruiz Arzálluz, La Vita Terrentii, p. 131.
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In Ba (Barcellona, Biblioteca de Catalunya, 623, datato al 1427) l’argumentum è aggiunto da una seconda mano di secolo xv, che lo correda di questa informazione25: Fuit abstractum a domino Lodivico qui susceperat a quodam antiquissimo Terentio domini Giliforti. Non ho trovato indizi per individuare chi siano Lodovico e Giliforte, ma di fatto Ba autodenuncia la sua provenienza da un manoscritto di Terenzio26. Non ci sono casi di errori significativi che accomunino Ba a uno specifico gruppo, né tra quelli di tradizione terenziana né tra quelli del Commentum Terenti; gli indizi testuali sono comunque sufficienti per affiliarlo al ramo terenziano dell’argumentum. Da ultimo, Na (Parigi, Bibliothèque nationale de France, lat. 7184, composito, con i fascicoli contenenti Terenzio di secolo xv, di origine francese27) ha una situazione per certi versi simile a quella di Ba: presenta infatti indizi testuali che denunciano la sua appartenenza alla tradizione terenziana dell’argumentum, ma non mostra parentele strette con nessun altro gruppo o testimone. Ora che tutti i codici che ho potuto studiare sono stati passati in rassegna, è necessario concentrarsi sul problema di come essi si relazionino tra loro. Premetto che non sono arrivata a ricostruire uno stemma vero e proprio, perché non ho individuato innovazioni che lo consentano: non si sono trovati casi che congiungano in errore la totalità dei testimoni e per questo motivo non ho prove testuali della loro comune discendenza da uno stesso capostipite (a sostegno della quale rimangono però valide le argomentazioni di cui sopra); a un livello inferiore, errori dalla distribuzione irregolare all’interno dei vari gruppi fanno pensare che l’archetipo di Rapta quaedam dovesse avere varianti marginali o interlineari, trasmesse come tali fino a livelli stemmatici bassi. In primo luogo, Br e Zwa.c. mostrano un errore congiuntivo con Ca Par+Pa Om, ma non con Ba, Na e Da Co Bo: si tratta di p. 267 16 instituta (testo e apparato di questo e di tutti i passi citati si trovano in Appendice 1; li indico con pagina e rigo di Wessner). I manoscritti che aggiungono est modificano la sintassi del passo con un’innovazione intelligente (di fatto, immaginano una pausa dopo mortuo), che nasce allo scopo di alleggerire il periodo ma non è condivisa da tutti. Non sarebbe prudente pensare che questo sia un indizio di parentela stretta tra i testimoni che leggono est (cioè Br Zw Ri Wo e Ca Par+Pa Om) perché questo termine potrebbe facilmente essere un’aggiunta marginale o interlineare magari già presente a livelli stemmatici alti, ma che gli altri, pur potendo, hanno scelto di non recepire. Dunque, la presenza di est in Br Zwa.c. e Ca Par+Pa Om significa che essi devono derivare da un’origine comune, ma la sua assenza in Ba, Na e Da Co Bo non è altrettanto indicativa. Un altro passo significativo si trova a p. 268 17, dove parte della tradizione terenziana aggiunge Thraso dopo miles: si tratta di Ca Par+Pa Om e di Br (unico all’interno del 25 Villa, La Lectura, p. 269, informa che in margine alle commedie di Terenzio (delle quali non possiedo la riproduzione) sono copiate da una mano di secolo xv2 (la stessa dell’argumentum, parrebbe) delle postille tratte da Donato. Ulteriori informazioni in Villa, La Lectura, p. 299-300; L. Rubio Fernández, Catálogo de los manuscritos clásicos latinos existentes en España, Madrid, 1984, p. 21-22; Ruiz Arzálluz, La Vita Terrentii, p. 123; https://cataleg.bnc.cat/record = b2490288~S6*spi. 26 Villa, La Lectura, p. 269, n. 28. 27 Villa, La Lectura, p. 393-394.
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gruppo di cui fa parte). Anche Thraso, come sopra est, si spiegherebbe bene in termini di glossa interlineare o marginale (riferita a miles scritto poco prima) potenzialmente già presente nell’archetipo dei testimoni terenziani e sopravvissuta fino a livelli più bassi, dove sarebbe stata rifiutata da Ba, Na, Da Bo (Co si è già interrotto), accettata dal capostipite di Ca Par+Pa Om e mantenuta in margine in quello di Br Zw Ri Wo, venendo poi accolta a testo dal solo Br; come nel caso precedente, quindi, anche in questa situazione l’innovazione rivela una comune derivazione dei testimoni che la presentano, ma non dice nulla su tutti quelli che non la conservano. Questo è tutto quello che si può dire sul rapporto tra i gruppi di manoscritti terenziani dell’argumentum: a sufficienza per delineare il ritratto di una tradizione ricca di varianti marginali ed interlineari, ma troppo poco perché sia possibile tracciare i rami alti dello stemma. Risulta invece più proficuo, quantomeno a livello testuale, lo studio del rapporto tra la tradizione separata di Rapta quaedam e lo stemma del Donato integrale, che si articola su due casi cardine: inflammatus in amorem (p. 268 11) e ipse quoque (p. 268 19). Inflammatus in amorem è un problema di controversa risoluzione stemmatica e testuale. Wessner, che considera le lezioni dei soli V e di Θ, non ha difficoltà a stampare inflammatus amore, come si legge per l’appunto in Θ. Tuttavia, ampliando la visione d’insieme a tutti i testimoni donatiani integrali, si scopre che questa lezione si trova solo in Θ e Λ ed è quindi propria del ramo destro dello stemma, mentre, come si ricava dall’accordo di KVΠ, il ramo sinistro doveva presentare la lezione inflammatus in amore28: le due lezioni hanno dunque pari peso stemmatico. Se si sposta l’attenzione sulla tradizione terenziana, ci si rende però conto non solo che tutti i suoi rappresentanti copiano in, ma anche che un gruppo di essi (Br Zw Ri Wo) copia amorem invece di amore come gli altri. All’interno del Commentum Terenti, nello scolio che espone le vicende del Phasma di Menandro (Prol. 9.3) esiste un parallelo che va a sostegno della validità del costrutto inflammo in amorem. Nella sintesi del Phasma infatti il personaggio dell’adulescens scorge la giovane tenuta nascosta ed in seguito, paulatim re cognita, exarsit in amorem puellae ita ut remedium tantae cupiditatis nisi ex nuptiis non reperiretur29; un’espressione, questa, affine a quella in esame, impiegata per tratteggiare uno scenario di innamoramento istantaneo del tutto analogo a quello di Cherea quando per la prima volta vede la bella Panfila e similmente legato alla sfera semantica del fuoco che fa avvampare l’innamorato (anche se nell’Eunuchus si tratta di un avvenimento repentino, mentre sembra essere più graduale nel Phasma). In virtù di questo materiale, sembrerebbe corretto stampare inflammatus in amorem; acquisizione, questa, per la quale il contributo della tradizione terenziana è decisivo. Per quanto riguarda l’indagine sui rapporti tra la trasmissione separata di Rapta quaedam e Ω il quadro è più complesso: questo caso non è sufficiente per stabilire se la tradizione indipendente di Rapta quaedam derivi da Ω o ne sia indipendente, perché l’errore
28 Π, forse percependo una stranezza in questa espressione, tenta di emendare in inflammatur in amore; ma in permane. 29 Il testo exarsit in amorem è sicuro e stampato anche da Wessner; interessante che Θ tenti anche qui di correggere in exarsit amore.
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amorem/amore potrebbe essersi generato a qualsiasi livello (ad esempio, Ω avrebbe potuto presentare amorem, che poi si sarebbe potuto degradare indipendentemente sia in Γ sia in nel capostipite dell’altro ramo – o a livelli di tradizione ancora più bassi –, analogamente a quanto avviene tra i testimoni terenziani). Il secondo passo significativo, ipse quoque, vede una contrapposizione tra la tradizione del Donato integrale, il cui archetipo probabilmente presentava una forma già corrotta (quique ipse, dato dall’accordo di KΣ), ed i manoscritti terenziani, generalmente corretti30. Se il quadro si limitasse a questo, sarebbe facile concluderne che la tradizione indipendente di Rapta quaedam, migliore in almeno un caso rispetto ad Ω, è indipendente da esso; la questione è invece più complicata, perché I e V, due codici del commento integrale, conservano la lezione corretta31. Inoltre Δ, che spesso reagisce con l’espunzione ai guasti testuali che non è in grado di emendare, non copia alcuna sequenza che corrisponda a milite ipse quoque: ciò potrebbe significare che in questo punto esso aveva ereditato un errore che non ha saputo sanare e che ha reagito espungendolo. Per questo motivo è plausibile che Π a testo leggesse quique ipse, e che dunque lo stesso dovesse essere valido anche per il subarchetipo di livello superiore da cui derivano Π e V. Come si spiega quindi la strana situazione di I e di V? Le vie sono tre: congettura, contaminazione, ricezione di un marginale ignorato o perduto da altri. La congettura non è semplice, perché il passo è doppiamente confuso dall’inversione e dalla degradazione di quoque; tuttavia il capostipite di ΠV è frutto del lavoro di un lettore/copista umanistico raffinato e attento, che avrebbe potuto comprendere che il punto di svolta della vicenda è che anche Fedria, come il miles aveva fatto prima di lui, vuole fare bei regali a Taide. La correzione sarebbe stata recepita da V e lasciata in margine da Π, all’interno del quale poi I l’avrebbe accolta e Δ l’avrebbe perduta. In questa prima ipotesi, i testimoni terenziani dell’argumentum sarebbero indipendenti da Ω perché superiori ad esso in almeno una lezione. La seconda possibilità è la contaminazione: il capostipite di ΠV avrebbe trovato ipse quoque in un testimone terenziano dell’argumentum e avrebbe importato da lì la lezione giusta, trasmettendola poi a I e a V. Questa ricostruzione è a mio parere improbabile, perché l’argumentum non sembra essere un testo molto diffuso e circola poco in Italia, dove invece è concentrata la divulgazione del Commentum Terenti nel secolo xv: ad ogni modo, anche secondo questa ricostruzione la tradizione autonoma di Rapta quaedam sarebbe indipendente da Ω, perché il suo testo in questo punto sarebbe superiore a quello di Ω. La terza prospettiva è che Ω conservasse ipse quoque come nota marginale o interlineare, che si sarebbe trasmessa come tale fino a stadi bassi dello stemma, dove sarebbe stata recepita dai soli V e I. Questa situazione non è impossibile, per quanto sia strano che una lezione evidentemente migliore di quique ipse non sia stata recepita da altri; tuttavia è anche vero che il materiale in margine rischia facilmente di andare perduto e basterebbe che la nota non sia stata trasmessa
30 Ad eccezione di Na e Zw, che presentano l’inversione quoque ipse, che da sola (e quindi senza l’ulteriore corruttela di quoque) è facilmente poligenetica. 31 Più precisamente copia ipse quoque anche un terzo codice, U, che tuttavia probabilmente attinge questa lezione per contaminazione da V; sul rapporto tra U e V cf. Cioffi, Prolegomena a Donato, p. 131-140.
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a Σ e all’anello BK per lasciarne come unico depositario il capostipite di ΠV. Questo terzo scenario consentirebbe due diverse interpretazioni del rapporto Ω – Rapta quaedam: la tradizione terenziana dell’argumentum potrebbe conservare ipse quoque senza averlo acquisito dal marginale di Ω, ed allora ne sarebbe indipendente, oppure potrebbe derivare da Ω ed aver accolto il marginale32. Lo stemma rimane dunque indecidibilmente aperto a un ventaglio di possibilità, al di là del quale non c’è modo di proseguire; rimane ad ogni modo significativa l’acquisizione di una buona lezione che si conserva solo nei codici di Terenzio, un incentivo a ricercare e studiare il materiale donatiano a essi trasmesso, percorrendo una via che in anni recenti ha iniziato a produrre risultati incoraggianti33.
Appendice 1. Testo e apparato critico Π = EeHIQ Θ = CFT Λ = aDfGhJMmNnOpqrsUxYz Per le sigle di manoscritti e gruppi, cf. Reeve, “The Textual Tradition” (ma per Π cf. n. 7 di questo articolo). [p. 267 Wessner, 12] Rapta quaedam ex Attica uirgo nobilis atque ad- [13] uecta est Rhodum ibique matri Thaidis meretricis ab amico [14] dono data est et educta uelut soror cum filia est Thaide. [15] sed Thais relicta matre Rhodo cum amatore quodam Athenas [16] se contulit ab eoque heres instituta mortuo mox a milite [17] Thrasone diligebatur nimis. qui cum matrem Athenis [18] profectus Thaidis mortuam Rhodi et supradictam uirgi- [19] nem ab heredibus mortuae
32 Un ultimo caso controverso, che relego in nota perché coinvolge solo un ramo dello stemma del Commento, è p. 267 Wessner, r. 9-10, militi rus, spiegabile in un’ottica di poligenesi. L’errore militaturus al posto di militi rus è presente in K (unico rappresentante del ramo Γ per questa parte di testo) e in Ca, Br, Zw (+ Ri Wo, descripti di Zw) e Na (dunque non nella totalità dei testimoni terenziani). Il nodo problematico è se lo scambio militi rus> militaturus possa essere poligenetico. Non è da escludere: una scrittura di tipo militir9 potrebbe risultare ingannevole. Si veda anche quello che succede in N, che discende da Λ e quindi nel suo modello doveva leggere militi rus, che però distorce in rediturus: è vero che N non di rado manipola il testo in modo autonomo, ma anche alla base di un intervento come questo c’è probabilmente un errore di lettura di militi rus come se fosse una parola sola. Da militirus a militaturus il passo è breve, anche perché militaturus avrebbe una parvenza di senso nella frase: la sequenza genererebbe un buffo plot twist in cui Fedria, ritirandosi (dalla contesa), va a prestare servizio militare, ma su un piano meramente grammaticale non striderebbe tanto da indurre a correggere e per questo motivo, se militaturus fosse stato già lezione assestata nel capostipite dei manoscritti terenziani, probabilmente tutti la avrebbero conservata senza emendarla. Esiste una seconda opzione, più complicata: se non fosse frutto di poligenesi, militaturus potrebbe essere una variante conservata in margine sia dall’archetipo terenziano di Rapta quaedam sia da Ω (ma in questo caso entrambi avrebbero dovuto riceverla da un comune progenitore di livello più alto) e poi caduta a testo in vari punti della trasmissione. 33 Si veda ad esempio il recente articolo di C. Cioffi e E. Stagni “Nuove tessere su Evanzio e Donato in manoscritti di Terenzio”, Latinitas, n.s. 6.1 (2018), p. 49-79.
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animaduertisset ueno esse pro- [20] positam, quamuis ignarus rerum omnium emit tamen et [p. 268 1] dono amicae uexit Thaidi. uerum postquam adueniens [2] riualem Phaedriam apud amicam repperit, quem per eius [3] absentiam sibi meretrix conciliauerat, affirmauit se non [4] ante daturum promissam uirginem, quam Thais foras aemu- [5] lum pepulisset. illa igitur etsi amabat Phaedriam, cupi- [6] ditate tamen recuperandae uirginis et ciuis Atticae et [7] quam a paruula ut sororem dilexerat, exclusit Phaedriam. [8] hinc ille primo irascitur, post accepta facti ratione a [9] Thaide lenitur et in bidui spatium sponte concedens militi [10] rus proficiscitur statim ac, ne uel muneribus ab aemulo [11] superaretur milite, ipse quoque eunuchum et puellam [12] Parmenoni iubet abiens ad amicam deducere. uerum [13] Chaerea frater Phaedriae tunc ephebus uisa in uia uirgine [14] inflammatus in amorem eius ad hoc euasit ardore uehementi, [15] ut pro eunucho ipse deduceretur ad Thaidem. hac occa- [16] sione uitiata uirgo et mox ciuis et nobilis cognita datur [17] uxor Chaereae; Phaedria et miles ex riualibus concordes [18] per parasitum redditi communi amica sine certamine po- [19] tiuntur. (Testimoni del Commentum nella colonna di sinistra, testimoni della tradizione separata dell’argumentum nella colonna di destra). [p. 267 12] Rapta V C I MqOanmxJUa.c.Yp.c. : apta sp. antep. K F EQ ersYa.c.D : capta H GzhfpUp.c.N : actu sp. antep. T ex Attica (sp. postp. Ee) uirgo] exacta uirgo Oanm : uirgo ex attica J nobilis] nobilia e [12-13] aduecta (aud- F) : adducta ΠG sNYxD est om. ΠG UOanmsNYxD ibique] ubique K matri] matris T : patri E meretricis] meretrici GzNY [14] dono (dona x : dauo Oa : om. s) data : donata K V : dono donata I educta] educata Ee : deducta O : ducta x una ante cum add. ΔG
[p. 267 12] Rapta] Apta Zw : Capta Br, Da Co Bo : apta sp. antep. Na post quaedam add. mulier (muliere ex mulier corr. Da ead. man.) Da Co Bo uirgo post nobilis transp. Ri Wo [12-13] aduecta] aduectam Woa.c. : adducta Co Na est om. Co Rhodum] roddon Par Pa : robdum Ca matri] matris Bo (corr. Bo2) Thaidis] thais Co ab om. Zw Br, Ba, Da Co Bo, Na (s.l. corr. Ba2 Bo2) amico post [14] est transp. Da Co Bo [14] dono data] donata Ba educta] educata Br Ri2s.l. cum filia] confilia Ca
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est (om. N) Thaide (-dis s) : om. Δ [15] Thais] thaidis K s relicta] reducta D
quodam om. Ia.c. (rest. s.l. ead. man.) C : Nā T [16] ab eoque] abeo quod K : ab eaque T mortuo ante instituta transp. Θ [17] diligebatur] dilūbatur C [18] post profectus add. et del. mortuam Q : add. et del. thaidem Y Thaidis] thebaidis K : thais rD ante rhodi add. comperisset HQ : idem verbum post rhodi add. Ee [18-19] supradictam (-ta F) uirginem] eam uirginem quam diximus Δ [19] mortuae om. K V s animaduertisset] animaduertissent K : -ssem C
est Thaide (Thide Ca) : eius thaide Bo2 Zw2 Ri Wo : cum (in ras. fort. scr. et del. Bo, exp. Bo2) thaide Bo34 | est om. Na [15] relicta] redu sp. postp. Co matre] mare Zw (corr. Zw2) : om. Br | Rhodo] rhodo Zw (fortasse h ead. man. add.) : ehodo Co : rhodi Ba : roddon Par Pa : rhodon Om : robdum Ca amatore] amatorem Co [16] ab eoque] abeo quod Co | post eoque sp. add. Na heres ante mortuo transp. Par Pa Om | intituta Ca, corr. Ca2 post instituta add. est ms. praeter Ba, Na, Da Co Bo milite om. Bo [17] Thrasone] sone sp. antep. Co matrem] matre Da Co de post matrem add. Ca Par Pa Om [17-18] Athenis profectus (prouectus Zw) ante matrem transp. Ba, post thaidis transp. Br : exp. Zw2 : del. Bo2 : om. Ri Wo [18] mortuam] mortua Da Co Na post mortuam add. est Bo, del. Bo2 rodi Zw, corr. Zw2 : rohdi Ca (h uel b s.l. in ras. Ca2 add.) : hodi Co [18-19] supradictam uirginem (uirginem om. Ca Par Pa Om, s.l. add. Par2 Pa2) [19] animaduertisset] animaduertisse Par (corr. s.l. Par2) : animum aduertisset Zw : animaduerecisset Co
34 La situazione di Bo è molto complessa: cum, forse scritto su una rasura, è depennato ed espunto; s.l. c’è un segno di richiamo a margine, dove la mano correttrice scrive eius.
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ueno] nemo K T : ueneno C : om. Oa
ueno Br Zw Da Co Bo : uenum Ca Par Pa Om, Ba : uenditam Ri : exp. Zw2 : om. Wo post ueno desinit Co [20-p. 268 1] quamuis … Thaidi om. Oanmq [19-20] esse propositam] esse prepositam sJD : [19-20] esse propositam] esse Zw Br : eiectam esse positam I post esse add. Zw2 : om. Ri Wo ignarus] ignarum CF : ignara T rerum omnium] omnium rerum s [20] rerum om. Ba emit] eunt K | tamen] tantum s tamen] tum Na [20-p. 268 1] et dono] et domo K : ex dono C : [p. 268 1] dono] donat Ca Par Pa Om : domo Na q2 dono T [1] amicae] amatae Δ post amicae add. suae Θ uexit Thaidi Ba Ca Par Pa, Da Bo : thaidi Om : uexit Thaidi] dedit thaidi G : thaidi uexit athenas Δ : uexit athenas G2mg. aduexit thaidi Br Zw Ri Wo post Thaidi add. ueno (dono M2hfJ) propositam (prae- sD : -tum M) K Λ (praeter U) adueniens] eueniens Na adueniens] aduenis I : athenis I2mg. [2] riualem] et malem T phedriam] phedram nm [2] quem per eius Ba, Zw Br Ri Wo, Bo2 : per per eius] peius K : per cuius I : parcus D quem eius Da Bo, Na : quem eius Ca Par Pa Om [3] conciliauerat] conciạliauerat Ca : [3] conciliauerat] consiliauerat TzrpOaYxD : conciliarat e concibauerat Da : conciliaueram Wo : consiliauerat Na affirmauit om. Zw : dixit Ri Wo [3-4] ante post non transp. Θ : om. r [4] daturum] daturam K promissam post uirginem transp. hfqp [4] promissam post uirginem transp. Ri Wo : praemissam Da : om. Bo [4-5] foras aemulum] aemulum foras (om. H) foras aemulum] foris emulum Da Δ : aemulum foris (fur- T) Θ [5] pepulisset] perpulisset p : pepercisset T igitur] ergo Θ amabat] amaret Ee Phaedriam] phoecheriam K [6] cupiditate] cupitate K tamen] tamen et Θ : om. Λ [6] tamen om. Par Pa Om uirginis … exclusit Phaedriam om. et mg. inf. rest. Bo Atticae] et atticae K : amice Θ [7] quam] quia Ba paruula] paruulo (-uolo ex -uulo Br) Zw Br
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[7] ut om. Oa
ut sororem dilexerat (dixerat Wo) Ba, Br Zw Ri Wo, Da Bo : dilexerat ut sororem Ca Par Pa Om exclusit] eduxit Na exclusit] excludit e : et exclusit K [8] hinc] hic KΘEIO [8] hinc Donatus : hic Ba, Br, Zw Ri Wo, Ca Par Pa, Om Da Bo, Na primo] proximo Oanm facti] facta rD | ratione] oratione Θ : actione N accepta facti (facit Br Zw) ratione : del. Zw2 : om. Ri Wo [9] lenitur] leniter Br : lenidister Da [9] et] q2 T | in] om. ΛV2 : est G | post in add. et om. Ba | bidui] biduum Ca Par Pa Om concedens (eo cedens C : comendens F) militi (multi T) Θ | bidui] biduum Δ spatium] spatii nm spatium Ba, Brp.c. Zw Wo, Da Bo : spatio Br Ri : om. Ca Par Pa Om concedens] contendens V (in concedens corr. concedens] concedent Par : om. Ca V2) : credens T [9-10] militi rus] militaturus K : rediturus N : [9-10] militi rus Ba, Par Pa Om, Da Bo : militi D militaturus Ca, Br Zw Ri Wo, Na proficiscitur Ca (corr. Ca2) : profisbissitur Da statim] om. Ri Wo : exp. Zw2 : del. Bo2 statim ac] statim autem VU : statimque Δ uel] in I : om. Δ fD ne uel] ne Ri Wo Bo2 : ex Oms.l. [10-11] muneribus ab aemulo superaretur [10] muneribus ab aemulo] numeribus ab aemulo ND : muneribus abeundo (ade- F) Θ : milite Ba, Ca, Zw Br, Da Bo : muneribus ab aemulo muneribus Δ | [11] militis T : om. Δ superaretur ab emulo milite Par Pa Om : muneribus ab emulo milite superaretur Ri Wo ipse quoque] quoque ipse Na, Zw, corr. Zw2 : ipse quoque VIU] quique (quinque C) ipse ipse quamquam Ba KΘ : quippe ipse (his r : is D) Λ : om. Δ et puellam] (in add. Par) puellamque Ca Par Pa Om : puellam Bo [12] Parmenoni ante ad transp. s [12] Parmenoni] parmenonem Ri Wo : parmenum Na iussit nm : om. Oa abiens] emabiens s amicam] thaidem Δ deducere] ducere ΘΛ deducere] ducere Na [13] Chaerea frater Phaedriae tunc ephebus [13] Chaerea KVCFΠΛ] chedria T : om. D | uisa in uia uirgine om. Ba | in uia uirgine Br frate nm | nunc D | in uia] in nauia K : nimia (-io MhqN : -io in f) Λ : eximia in uia U : nimie Wo, Da Bo : inuia uirgine Ca, Zw Ri : uirgine in pulcritudinis nm uia Par Pa Om [14] inflammatus om. Ba [14] inflammatus] inflammatur eM2hfqpΠ in om. V2ΘΛe amorem argum. in Terent. codd. Br Zw Ri Wo : amorem Br, Zw Ri Wo : amore Ca Par Pa Om, amore Ω Bo Da, Ba, Na ad hoc] ad hec CF : ad huius T : atque eo Δ ardore uehementi] uehementi ardore Δ
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[15] deduceretur] duceretur nm [16] uitiata] intracta C uirgo om. N et (1)] est p
deduceretur] duceretur Na [16] post uitiata add. est Zw2 Ri Wo et (2) om. Ca Par Pa Om ciuis] cuius Na cognita] congnita congnita Wo : conignita Bo, corr. Bo2 : om. Da [17] uxor om. HQ [16-17] datur uxor] uxor datur Ba Phaedria et] phaedria q2 T : et phaedria et KV : phaedria uero et ΔG ex riualibus] riuales Π ex] Thraso ex Br, Ca Par Pa Om concordes] concorde I : concordes ex C : ambo concordes Δ [18] parasitum] parascsitum V redditi] rediti s : reddidi e r : redidit C : redi T [18] communi] comminu Bo, corr. Bo2 | amica] amata Bo certamine] munere Na
Appendice 2. Dimostrazione degli stemmi parziali Br, Zw, Ri, Wo
I due manoscritti più antichi di questo gruppo, Br e Zw, presentano entrambi l’argumentum regolarmente scritto a testo dal copista principale e sono caratterizzati da errori comuni a loro due soltanto (sono inclusi anche Ri e Wo, descripti di Zwp.c.); segnalo di seguito i lemmi di riferimento: p. 267 19-20 esse propositam; p. 268 1 uexit Thaidi; 8 accepta facti ratione. Ciascuno dei due testimoni, inoltre, è superiore all’altro in almeno una lezione difficilmente correggibile per congettura (p. 267 15 matre; 17-18 Athenis profectus; 19 animaduertisset; p. 268 3 affirmauit): dunque entrambi i manoscritti sono probabilmente discendenti, indipendenti l’uno dall’altro, di uno stesso subarchetipo comune. Ri e Wo, regolarmente dotati dell’argumentum scritto a testo dal copista principale, sono descripti di Zwp.c. perché condividono tutti i suoi errori (p. 267 14 est Thaide; 17-18 Athenis profectus; p. 268 10 statim; 16 uitiata), fatti salvi due casi di non difficile risoluzione per un lettore che conosca il contesto: il primo è a p. 267 13, l’omissione di ab: individuare e sanare l’errore è una raffinatezza, ma non è impossibile per un lettore che conosca la commedia e presti attenzione al testo. Nel secondo caso, a p. 268 7, paruulo invece di paruula, un maschile non avrebbe alcun senso, perché sia Taide sia la sorellina erano appunto femmine: l’errore si emenda facilmente se si conosce la materia della commedia. Esiste inoltre un punto, p. 267 19-20 esse propositam, in cui Ri e Wo non recepiscono né la lezione di Zwa.c., che è solo esse, né l’integrazione sopralineare di Zw2 eiectam, omettendo così sia la lezione originaria sia la correzione di Zw2.
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La parentela tra Ri e Wo deve essere indagata a partire da un caso significativo, p. 268 3 affirmauit. Zw omette affirmauit e Zw2 non lo corregge; sia Ri sia Wo al posto di affirmauit leggono dixit, che restituisce un buon senso alla frase, ma non è la lezione giusta. In primo luogo, se l’omissione è errore singolare del codice di Zwettl, commessa dal copista principale e lasciata passare sotto silenzio dalla mano correttrice, abbiamo indizio del fatto che Ri e Wo discendano proprio da Zwp.c. e non dall’esemplare di collazione da cui attinge Zw2 o ad un altro codice testualmente vicino a quest’ultimo35. Inoltre, il fatto che la congettura con cui si tenta di correggere l’errore sia la medesima in Ri e Wo denuncia la loro comune discendenza da uno stesso anello, che per primo introdusse l’interpolazione e dal quale l’uno e l’altro l’hanno ereditata; esso deve aver accolto alcuni interventi di un lettore che ha sfruttato la sua conoscenza della commedia per sanare le imperfezioni esaminate sopra (ab; paruula). Elenco di seguito altri errori condivisi da Ri e Wo non presenti in Zwp.c., che corroborano l’idea di un anello comune a loro due di livello inferiore a Zw: p. 267 12 uirgo; 19-20 esse propositam; 4 promissam; p. 268 10-11 muneribus ab aemulo superaretur milite; 12 Parmenoni. Si dovrà considerare, da ultimo, il rapporto reciproco tra Ri e Wo, che potrebbero discendere l’uno dall’altro o derivare indipendentemente da uno stesso capostipite comune. La non-discendenza di Wo da Ri è abbastanza certa per via di un caso significativo a cui si è già fatto cenno sopra, p. 267 19-20 ueno esse propositam. Zw2 espunge ueno; l’anello da cui discendono Ri e Wo non copia né esse (senza propositam), lezione di Zwa.c., né esse eiectam, che si legge in Zwp.c.. Quindi la sequenza ueno esse propositam è completamente perduta: Ri, intuendo il senso della frase, tenta di emendare congetturando uenditam, mentre Wo non ne conserva traccia. Si noti che la congettura di Ri, per quanto non arrivi a ristabilire il testo corretto, è un buon tentativo e coglie nel segno per quanto riguarda il senso. La frase come la conserva questo testimone diventa infatti qui, cum matrem Thaidis mortuam Rhodi et supradictam uirginem ab heredibus mortuę animaduertisset uenditam, quamuis ignarus rerum omnium emit tamen ecc. Per quanto il testo con esse sottinteso possa risultare poco scorrevole, non si riscontrano particolari scorrettezze grammaticali e per questo motivo, se Wo avesse trovato nel suo modello la lezione di Ri, non avrebbe avuto motivo per non accettarla: perciò ritengo che Wo non possa discendere da Ri. A questo si aggiunge un altro errore di Ri non presente in Wo, che segnalo per completezza anche se non sarebbe stato particolarmente difficile da sanare ope ingenii: si tratta di p. 268 9 spatium. Dunque pare credibile che Wo non sia descriptus di Ri; non ci sono però prove per sostenere anche il contrario, cioè che Ri non derivi da Wo. I due errori che si trovano in Wo e non in Ri, infatti, non sono particolarmente difficili da correggere e potrebbero essere stati sanati per congettura (p. 268 7 ut sororem dilexerat; 16 cognita).
35 A rigore, anche l’esemplare di collazione di Zw2 avrebbe potuto presentare la stessa omissione di Zw, ma questa ipotesi sarebbe molto antieconomica, soprattutto perché il testo importato da Zw2 sembra avere caratteristiche molto diverse rispetto a quello della prima mano di Zw e non sembra che gli sia stemmaticamente vicino: mi sembra più plausibile che la mano correttrice non si sia accorta dell’errore e non sia intervenuta per questo motivo.
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Pur propendendo per un più prudente stemma in cui Ri e Wo sono considerati discendenti indipendenti l’uno dall’altro di uno stesso predecessore comune a sua volta derivato da Zwp.c., non posso escludere la possibilità che Ri discenda da Wo. L’anello Ri Wo e Bo2
Come anticipato, Zw2 importa innovazioni non riscontrate altrove, né nella tradizione del Commentum né in quella terenziana dell’argumentum: queste vengono ereditate nella loro quasi totalità da Ri e Wo, i discendenti di Zwp.c.. L’anello Ri Wo mostra casi di particolare vicinanza testuale alla mano correttrice Bo, quella di Hans Pirckheimer, alla quale ho dato il nome di Bo2. Bo2 condivide non solo le innovazioni di Zwp.c. accolte dall’anello Ri Wo (p. 267 14 est Thaide; 17-18 Athenis profectus; p. 268 10 statim), ma anche un errore, piccolo ma non trascurabile, presente nel capostipite di Ri Wo ma non in Zwp.c. (p. 268 10 ne uel). Ad ogni modo è probabilmente impossibile stabilire con esattezza il rapporto stemmatico tra Ri Wo e Bo2, poiché non sappiamo in quale misura quest’ultimo sceglie di importare in Bo le varianti che trova nel suo esemplare di collazione. Si veda ad esempio il caso, menzionato sopra, di affirmauit (p. 268 3): Bo lo copia esattamente e Bo2 non interviene, ma abbiamo visto che il capostipite di Ri Wo doveva presentare la lezione dixit. Si apre più di uno scenario: quello più banale è che Bo2 abbia riconosciuto la superiorità di affirmauit e abbia deciso di lasciarlo com’era, o che non ci abbia fatto caso; non si può però escludere la possibilità che Bo2 discenda da uno stadio di esistenza dell’anello che ha prodotto Ri Wo (o di un predecessore di questo anello) in cui la congettura dixit non era ancora stata formulata. Ca, Par+Pa, Om
Sono strettamente imparentati tra loro l’antico Ca, Om e i due Parigini (dal momento che hanno un testo sostanzialmente identico perché la ridottissima estensione del testo ha consentito di copiarli – entrambi dallo stesso modello o l’uno dall’altro – senza errori, verranno considerati insieme, con la dicitura Par+Pa). Tutti questi testimoni hanno l’argumentum regolarmente scritto a testo dal copista principale. In primo luogo, esistono errori congiuntivi comuni ai soli Ca, Par+Pa e Om (p. 267 17 matrem; 18-19 uirginem; p. 268 1 dono; 2 quem per eius; 7 ut sororem dilexerat; 9 spatium; 10-11 muneribus ab aemulo superaretur milite; 11 et puellam; 16 et (2)), che stabiliscono l’esistenza di una parentela tra questi manoscritti. Viceversa, la presenza di lezioni corrette dove altri gruppi commettono errori dimostra che Par+Pa e Om non sono descripti di altri testimoni superstiti. In secondo luogo, si individuano due ramificazioni di livello inferiore, una costituita dal solo Ca, l’altra da Par+Pa e Om: esistono infatti errori comuni a Par+Pa e Om in punti in cui Ca ha lezione giusta (p. 267 16 heres; p. 268 6 tamen) ed innovazioni di Ca dove Om e i due Parigini non sbagliano (p. 268 9 concedens; 9-10 militi rus). Dunque la situazione più plausibile è che da uno stesso capostipite discendano, indipendentemente l’uno dall’altro, Ca e un anello Par+Pa Om.
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Da ultimo, si dovrà indagare la struttura interna dell’anello Par+Pa Om. L’unico dato certo è che Par+Pa non possono discendere da Om, perché sono cronologicamente anteriori a esso. Per il resto, i tre testimoni devono essere stati copiati con grande cura: non è infatti possibile individuare punti in cui Par+Pa sono in errore dove Om presenta la lezione giusta. Potrebbero dunque discendere, indipendentemente l’uno dagli altri, dal subarchetipo da cui derivano, oppure Om potrebbe essere descriptus di Par o di Pa; in mancanza di dati sufficienti, entrambe queste ipotesi rimangono possibili. Nella rappresentazione grafica ho preferito disegnare la prima delle due soltanto perché è la più prudente, soprattutto per un testo così breve. Co, Bo, Da
Una volta terminata l’analisi dei gruppi contenenti almeno un testimone copiato prima della riscoperta umanistica di Donato, si devono prendere in esame i manoscritti di pieno secolo xv, con l’avvertenza che essi potrebbero essere entrati in contatto con il Donato riscoperto. Tre di questi testimoni, Co, Bo e Da, presentano innovazioni che non si trovano altrove nella tradizione manoscritta (né in quella del solo argumentum né in quella del Commentum) e non condividono errori di volta in volta commessi da altri gruppi e rami (p. 267 12 quaedam; 13 amico; 2 quem per eius): essi rappresentano quindi un gruppo distinto. Da Co non può discendere nessuno degli altri due manoscritti del gruppo, perché il suo testo dell’argumentum è mutilato (si interrompe dopo p. 267 19 ueno); d’altra parte Bo non può essere il capostipite di Da e Co, perché presenta degli errori che gli altri due non commettono (p. 267 16 milite; p. 268 4 promissam; 11 et puellam; 18 amica36); Bo non dipende da Da perché gli è superiore in alcuni punti (p. 268 4-5 foras; 16 cognita), mentre Co, che ha troppo poco testo per permettere di verificare questo rapporto di parentela, potrebbe derivare da Da (le date non aiutano: Co è datato al 1464, Da più genericamente alla seconda metà del secolo xv). Per prudenza preferisco trattare tutti e tre i testimoni come se derivassero, indipendentemente gli uni dagli altri, dal capostipite del gruppo, con la consapevolezza che si tratta di una scelta motivata soprattutto dall’intenzione di non eliminare un testimone senza avere la certezza che sia un descriptus. Ba
Ba presenta l’argumentum aggiunto da una seconda mano, di secolo xv. Il testo principale delle commedie di Terenzio si interrompe dopo il prologo del Phormio; l’argumentum dell’Eunuchus è copiato da una seconda mano sul recto di quella stessa carta, alla prima facciata bianca disponibile. Nel margine superiore della pagina in cui scrive l’argomento, sempre la seconda mano scrive (con un altro inchiostro,
36 In questo elenco prendo in considerazione soltanto la prima mano di Bo, ma va da sé che Da e Co non condividono innovazioni con Bo2.
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quindi probabilmente in un momento diverso) Tertium argumentum in eunuchum; nel margine inferiore, con lo stesso inchiostro usato per il titolo appena citato, annota Fuit abstractum a domino Lodivico qui susceperat a quodam antiquissimo Terentio domini Giliforti. Né Ludovico né Giliforte sono personaggi di facile identificazione e, per quanto si sia tentato di percorrere qualche pista, non si è arrivati a nessun risultato37; inoltre, la dicitura di antiquissimus non deve far pensare obbligatoriamente a un manoscritto in effetti antico38. Ad ogni modo il postillatore di Ba deve conoscere una parte dell’opera più ampia del solo argomento: ne sono evidente spia le postille donatiane che accompagnano le commedie di Terenzio e sono scritte dalla stessa mano di secolo xv2 che copia l’argumentum39. Dunque, verosimilmente Ba aveva a disposizione tutto il Commentum, non solo l’argumentum; tuttavia, il testo dell’argumentum presenta pochissimi errori, nessuno dei quali abbastanza significativo da imparentarlo a un gruppo o a un ramo della tradizione del Commentum o agli altri testimoni terenziani dell’argumentum. Ba, sostanzialmente, commette soltanto innovazioni sue proprie e non presenta significativi accordi in errore con nessun altro testimone né del Commentum né del solo argumentum. Forse il manoscritto di Giliforte possedeva un argumentum del filone terenziano (e questo giustificherebbe anche il fatto che l’estratto non si trova accanto ai primi versi dell’Eunuchus, come sarebbe naturale per chi copiasse da un manoscritto integrale del Commentum, ma dopo la fine del testo) e avrebbe avuto modo di correggere alcuni errori contaminando da un’altra fonte, come ad esempio un manoscritto del Commentum. Non da ultimo, la subscriptio riportata sopra dichiara esplicitamente che il passo è stato estratto a quodam antiquissimo Terentio: potrebbe essere un Terenzio con postille donatiane, ma scrivere questa indicazione proprio ai piedi della pagina in cui viene riportato l’argumentum, peraltro dislocato lontano dall’inizio della commedia, sembra davvero indirizzare a credere che il manoscritto di Giliforte fosse un Terenzio con argumentum. Riporto tutte le innovazioni presenti in Ba, inclusi gli errori che potrebbero essere poligenetici, per rendere più evidente la miseria di indizi e la labilità dei pochi appigli per il ragionamento: p. 267 13 ab; 14 dono data; 15 matre; 16 instituta; 17-18 Athenis profectus; 19 ueno; 20 rerum; p. 268 1 uexit Thaidi; 2 quem per eius; 7 quam; 7 ut sororem dilexerat; 8 hinc; 11 ipse quoque; 14 inflammatus. Na
Na presenta l’argumentum regolarmente scritto a testo dal copista principale; esso presenta i due casi testuali chiave di tutta la tradizione terenziana del Commentum (ipse quoque, p. 268 1140 e inflammatus in amorem, p. 268 14).
37 Villa, La Lectura, p. 269, n. 28. 38 Cf. S. Rizzo, Il lessico filologico degli umanisti, Roma, 1973, p. 166-167. 39 Cf. n. 25. 40 Inversione poligenetica, come nel caso di Zw.
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Inoltre, Na condivide con altri testimoni di diversi gruppi un errore che coinvolge le parole militi rus (p. 268 9-10), discusso in n. 32. Nel caso in cui esso non si fosse generato poligeneticamente, ma fosse una variante d’archetipo acquisita o rifiutata a discrezione di ciascun gruppo o manoscritto, allora anche Na lo avrebbe ricevuto per questa via; tuttavia, non ci sono altri errori che lo apparentino ulteriormente né a Ca né a Br Zw (e alla discendenza di quest’ultimo). Anzi, non ho potuto individuare altri errori significativi che apparentino Na a nessun altro gruppo di manoscritti, né tra i testimoni terenziani dell’argumentum né tra i codici del Commentum: Na non commette le stesse innovazioni presentate da altri, ma ne mostra di singolari, che gli altri non commettono (e non può dunque essere il capostipite di altri, che se discendessero da lui ne condividerebbero gli errori). Per questo motivo ritengo che il trattamento più prudente da riservare a Na sia considerarlo un gruppo composto da un solo elemento, disceso indipendentemente dagli altri dal capostipite della tradizione terenziana e che ha scelto di accogliere a testo militaturus invece che militi rus (p. 268 9-10). La sua situazione è dunque per molti tratti analoga a quella di Ba, che appartiene alla tradizione terenziana dell’argumentum, ma non è affiliato a nessuno specifico gruppo di quest’ultima. Elenco di seguito tutti gli errori di Na non ancora indicati: p. 267 12 Rapta; 12-13 aduecta; 13 ab; 14 est Thaide; 16 ab eoque; 18 mortuam; 20 tamen; p. 268 1 dono; 1 adueniens; 2 quem per eius; 3 conciliauerat; 7 exclusit; 8 hinc; 12 Parmenoni; 12 deducere; 16 ciuis; 18 certamine.
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La postérité de Lucain, Pharsale, 7.104-107
La popularité du poète néronien Lucain et de son œuvre la Pharsale ou Bellum Ciuile dans l’Antiquité tardive et à l’époque médiévale n’est plus à démontrer. Suffit à en témoigner le nombre considérable de manuscrits du poème conservés. Il est tout à fait éloquent : nous sont parvenus deux palimpsestes fragmentaires des ive et ve siècles, sept manuscrits du ixe siècle, six du xe, 27 du xie, et au moins 92 du xiie siècle, ce qui fait un total d’au moins 130 manuscrits contenant au moins la moitié du poème1. Les chiffres montrent également que cet intérêt pour Lucain n’a fait que s’accroître de siècle en siècle, pour culminer au xiie, que l’on peut alors qualifier d’aetas Lucanea2. À cette période, si l’on se fie au nombre de manuscrits, Lucain en vient à dépasser d’autres auteurs classiques consacrés3 : c’est l’un des auteurs les plus lus et les plus copiés au Moyen Âge. Cet intérêt pour le poète néronien est de plus général : on copie et on lit Lucain partout, ce que montre la provenance variée de ces manuscrits, France, Italie, Espagne, Allemagne. S’ajoute à ces manuscrits de la Pharsale, au texte lui-même, toute la littérature médiévale qui entoure l’œuvre. Nous pensons d’abord aux recueils de gloses et de scolies, aux commentaires et aux accessus4, qui transmettent non seulement le texte mais en proposent aussi une interprétation, intéressante pour qui étudie la postérité d’un auteur ou d’un passage en particulier, comme nous le ferons pour les vers 104 à 107 du chant 7. Cette littérature atteste d’un usage scolaire de Lucain qui ne se dément pas depuis l’Antiquité tardive : il fait partie du canon des auteurs scolaires, et est à
1 Pour une présentation des manuscrits les plus anciens du poème, nous renvoyons à l’ouvrage fondamental de B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 2, Catalogue des manuscrits classiques latins copiés du ixe au xiie siècle. Livius-Vitruvius – Florilèges – Essais de plumes, Paris, 1985, p. 17-83. 2 L’expression d’aetas lucanea, appliquée aux xie et xiie siècles, est employée par C. Walde, « Lucan », dans Die Rezeption der antike Literatur. Kulturhistorisches Werklexikon, Suttgart et Weimar, 2010, p. 447. 3 Pour le xiie siècle, on ne compte en effet que 34 manuscrits d’Ovide et 61 de Stace, contre 92 pour Lucain. 4 Voir l’étude de E. M. Sanford, « The Manuscripts of Lucan : Accessus and Marginalia », Speculum, 9.3 (1934), p. 278-295. Bénédicte Chachuat • Université Toulouse Jean-Jaurès Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 145-163 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128153
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ranger parmi les auctores maiores dans la classification de Conrad d’Hirsau, ou dans la catégorie des auctores aurei suivant celle d’Aimeric de Gâtineaux5. Ces vers de Lucain, comme de nombreux autres du poème, ont aussi été transmis indirectement, par le biais de citations ou de reprises, dans des florilèges, des traités techniques ou philosophiques, des œuvres littéraires. Les vers de Lucain n’ont ainsi cessé d’être sortis de leur contexte pour être repris, réutilisés, ce qui est une autre forme de postérité que nous prendrons en compte. Les lecteurs médiévaux apprécient les connaissances encyclopédiques que renferme le poème. À l’époque médiévale, on s’intéresse aussi en particulier à la dimension morale et éthique du poème, puisque l’on voit dans la Pharsale une œuvre édifiante, riche d’exempla et de sententiae, comme pour le passage qui va nous intéresser. Lucain passe pour un poète philosophe, qui cherche à détourner les lecteurs des guerres civiles et de leurs conséquences néfastes, tout en les invitant au contemptus mundi6. Ce bref panorama confirme bien que Lucain est un auteur populaire dont la postérité a été immense. Celle-ci peut être étudiée de différentes façons, par exemple en s’intéressant à la postérité de Lucain chez un auteur en particulier, travail qui reste en grande partie à faire7. Nous nous proposons plutôt d’étudier, de manière plus transversale, la postérité de cinq vers du chant 7, les vers 104 à 107, qu’il faut maintenant brièvement contextualiser et présenter. Ils sont extraits de la première partie du chant 7, sommet de l’épopée, qui relate la grande bataille de Pharsale entre Pompéiens et Césariens. Au début du chant, au matin, Pompée fait face aux récriminations de ses troupes qui s’opposent à la stratégie temporisatrice de leur chef et réclament le combat. Dans les vers précédents, Cicéron, que Lucain place à Pharsale contre la tradition historique, a transmis au chef le mécontentement des troupes dont il se fait le porte-parole. Pompée répond à Cicéron et aux soldats, dans un discours dont ces vers sont extraits. Dans cette oratio, par respect pour l’autorité sénatoriale dont il a été investi, Pompée cède devant la pression des troupes et accepte de livrer bataille, tout en se dégageant de toute responsabilité dans le désastre qu’il prévoit. À partir du vers 102, le chef propose une redéfinition de la uirtus comme la qualité de qui sait combattre à propos et renoncer en cas de danger. Il laisse ainsi entendre, en recourant à une rhétorique sentencieuse, que ce n’est pas la uirtus mais la crainte qui motive ses hommes. Pour bien comprendre le sens et la portée des vers
5 Conrad d’Hirsau, Dialogus super auctores, première moitié du xiie siècle, cité par B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 4.2, La réception de la littérature classique : manuscrits et textes, Paris, 2014, p. 370. L’expression d’auctores aurei est d’Aimeric de Gâtineaux, dans son Ars lectoria composé en 1086, cf. ibid., p. 371. 6 Ce sujet a été très bien étudié par P. von Moos, nous nous contentons de résumer ses conclusions, cf. P. von Moos, Entre histoire et littérature : communication et culture au Moyen Âge, Florence, 2005, chapitre 3 « Lucain au Moyen Âge », p. 89-202. Voir aussi F. Barrière, « Lire Lucain à l’époque carolingienne », communication proposée lors du Colloque international « La Confusion des genres dans la Pharsale de Lucain » (mai 2017, Aix-en-Provence) et publiée sur Hal (). 7 Pour un état récent de la question, voir la bibliographie établie et analysée par E. D’Angelo, « Lucan in Medieval Latin : a Survey of the Bibliography », dans Brill’s Companion to Lucan, éd. P. Asso, Leyde, 2011, p. 465-479.
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104 à 107 il faut les lire dans la continuité des vers qui précèdent, à partir du vers 102, début de l’argumentation de Pompée : Belli pars magna peracta est his quibus effectum est ne pugnam tiro paueret, si modo uirtutis stimulis iraeque calore signa petunt. Multos in summa pericula misit uenturi timor ipse mali. Fortissimus ille est qui promptus metuenda pati, si comminus instent, et differre potest. (v. 101-107) 103 om. Q1PU1M1Z1A1B1E1T1 || 104 petunt QP1GUVMZY : -tant P2 || 106 comminus QPGUVM2Z2Y : -munus Z1 || instent QPGU2VM2Z2Y : -tet GvZ1H [Une grande partie de la guerre est achevée quand on a obtenu que les recrues ne craignent pas la bataille, si du moins c’est parce qu’elles sont poussées par l’aiguillon du courage et l’ardeur de la colère qu’elles réclament le signal. La crainte même du mal à venir en jette beaucoup dans les plus grands périls. Le plus courageux est celui qui, prêt à supporter des épreuves redoutables, si elles menacent sérieusement, peut aussi les différer8.] Ces vers, comme bon nombre de sententiae lucaniennes, ont été abondamment commentés, cités, repris et transformés9. Plusieurs interrogations nous guideront dans l’étude de leur postérité. Sont-ils convoqués dans des contextes similaires, pour illustrer la même question morale, ou sont-ils instrumentalisés au service de valeurs différentes ? Qu’est-ce qui détermine l’étendue de la citation, plus ou moins tronquée par le citateur ? Dans les florilèges, ces vers sont-ils fréquemment associés à d’autres passages d’auteurs classiques, antérieurs ou postérieurs, ce qui permettrait de définir des tendances ? L’intérêt des érudits du Moyen Âge pour ces vers a-t-il varié au cours des siècles ? Enfin, d’un point de vue philologique, cette tradition que l’on peut qualifier d’indirecte, même si elle est en partie postérieure à nos manuscrits les plus anciens, apporte-t-elle des variantes intéressantes pour l’analyse de la tradition textuelle, éminemment complexe, de la Pharsale ? Nous étudierons d’abord l’interprétation de ces vers dans les scolies tardo-antiques et médiévales, ainsi que dans les commentaires qui accompagnent les premières éditions du poème, afin de voir quels aspects linguistiques, textuels, éthiques ont
8 L’édition, la traduction et l’apparat critique sont personnels, issus de notre thèse de doctorat. Sauf indication contraire (traduction personnelle), les vers de la Pharsale seront plus loin cités d’après et accompagnés par la traduction de l’édition de Bourgery et Ponchont dans la CUF, cf. Lucain, La guerre civile. La Pharsale, t. 1, éd. et trad. A. Bourgery ; t. 2, éd. et trad. A. Bourgery et M. Ponchont, Paris, 1926-1930. Les sigles employés ici sont ceux utilisés par tous les éditeurs depuis Hosius, cf. M. Annaei Lucani Belli civili Libri decem, éd. K. Hosius, Leipzig, 1913 (première édition en 1892, deuxième édition en 1895) ; nous y ajoutons le manuscrit T, Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 8039 (xe siècle). 9 Sanford indique que sur les 8060 vers du poème, 3870 sont cités au moins à une reprise chez des auteurs médiévaux écrivant en latin, cf. E. M. Sanford, « Quotations from Lucan in Mediaeval Latin Authors », The American Journal of Philology, 55.1 (1934), p. 1-19, ici p. 2.
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retenu l’attention des commentateurs. Par une recension des citations, complètes ou partielles, de ces vers, nous verrons leur postérité dans les florilèges, puis dans les traités philosophiques. Nous terminerons en abordant un exemple de traduction.
Les vers 7.104-107 dans la scoliastique lucanienne La scoliastique médiévale : les recueils de scolies
Commençons par la scoliastique et l’étude de l’interprétation de ces vers en contexte scolaire. Par « scoliastique » lucanienne, nous entendons, dans la lignée de P. Esposito, l’ensemble du matériel exégétique compris dans un arc temporel qui va du xe siècle à la période humaniste, sous la forme de notes marginales ou interlinéaires, d’ensemble de notes indépendantes du texte ou de commentaires proprement dits10. Il s’agira donc de voir d’abord comment les quatre vers auxquels nous nous intéressons ont été commentés, expliqués, analysés, par les scoliastes et glosateurs, dans les trois recueils de scolies dont nous disposons. Les Commenta Bernensia sont un ensemble de gloses et de scolies, les plus anciennes qui nous soient parvenues. Ces annotations, dont on ne connaît pas le ou les auteur(s), se trouvent dans plusieurs manuscrits du xe au xiie siècle, soit sous la forme de gloses interlinéaires et marginales, soit dans un manuscrit qui ne comporte que ces annotations. Elles remontent cependant bien avant, puisqu’il est possible d’y déceler les traces d’une exégèse beaucoup plus ancienne, sans doute tardo-antique, qui daterait de l’époque du grammairien Servius. Le vers 104, multos in summa pericula misit, est glosé par qui futura praecipitare uoluerunt11. Cette scolie explique manifestement le terme multos par une relative qui vient préciser l’identité, ou plutôt les intentions de ces multos. Il s’agit donc là d’une scolie purement explicative, qui éclaire ce que le propos de Pompée pouvait avoir d’implicite : la crainte a pour effet de hâter l’avènement de ce qui est redouté, futura praecipitare. Il faut noter que le verbe praecipitare n’est peut-être pas choisi au hasard : il est en effet employé quelques vers plus haut par le narrateur pour décrire l’agitation qui règne dans le camp pompéien : sua quisque ac publica fata / praecipitare cupit (7.51-52). Il est donc possible que le scoliaste ne fasse que reprendre à Lucain son verbe, en expliquant la conduite des Pompéiens et plus généralement des hommes, comme le narrateur l’avait analysée précédemment. Le temps du verbe uoluerunt, au parfait, laisse penser que le scoliaste reprend le temps de misit, sans apparemment souligner de valeur gnomique, générale. La glose au vers 106 se présente de la façon suivante : qui cum uicinus sit malis et urgeatur, tamen poterit illa differre laboribus suis et magnanimitate sua. Là encore, le scoliaste cherche à reformuler – cum uicinus sit malis reprend comminus
10 P. Esposito, Gli scolii a Lucano ed altra scoliastica latina, Pise, 2004, p. 11. 11 Ces scolies aux vers 104-107 peuvent être lues par exemple dans le manuscrit Berne, Burgerbibliothek, cod. 370, fol. 89 v et 90 r (fin du ixe siècle ; disponible sur e-codices.unifr.ch). Elles ont été éditées par H. Usener, M. Annaei Lucani Commenta Bernensia, Leipzig, 1869, p. 225.
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et urgeatur explique instent. Il rend explicite la valeur concessive contenue dans le et de Lucain par la proposition concessive soulignée par tamen. Le scoliaste ajoute au texte du poète en précisant quelles sont les valeurs, les qualités qui permettent de différer ainsi le danger, laboribus suis et magnanimitate sua, des termes connotés positivement, en contexte guerrier. Les Adnotationes super Lucanum sont le second corpus majeur de scolies au texte de Lucain12. Il s’agit, là aussi, d’un recueil hétéroclite, sans nom d’auteur, composé de différentes strates de texte, dont certaines tardo-antiques, et apparemment d’une tradition différente de celle des Commenta Bernensia. Notre passage y a été commenté un peu plus en détail. La scolie au vers 104 – hoc est desperatio, ut, quoniam metuit id quod metuit, uelit citius experiri13 – est explicative, elle analyse et décrit les ressorts psychologiques qui justifient cette réaction des soldats. Le scoliaste emploie le terme desperatio pour assimiler la crainte à une forme de désespoir. Comme précédemment, on retrouve l’idée qu’il s’agit de hâter l’avènement de ce que l’on redoute. Pour le vers 106, le scoliaste apporte une glose lexicographique en glosant promptus par paratus : elle se justifie dans la mesure où l’emploi poétique de promptus avec un infinitif, attesté seulement chez Lucain et Stace14 à cette époque, devait être peu familier aux élèves. La scolie au vers 107 est plus développée : illum dicit esse fortissimum, qui et paratus est omnia metuenda ferre, cum uenerint, et tamen laborat, ut differat. Le scoliaste semble avoir voulu analyser le sens du et, rendu par la polysyndète et… et, tout en insistant sur la dimension concessive avec tamen. Le troisième recueil de scolies, les Glosule super Lucanum, est différent des précédents, tant pour la forme que pour le contenu15. Il a été rédigé au xiie siècle, par Arnoul d’Orléans, célèbre professeur. Ce commentaire est bien plus détaillé et complet que les autres, ce qui se vérifie pour notre passage. Arnoul explique ainsi le vers 104 : de quibuscumque legatur, siue de Pompeianis, siue de Cesarianis, yronice legatur, nam postea probabit quod non petunt per uirtutem dicens ‘multos’. Vere uirtus non est causa sed desperatio. Il introduit la notion de uirtus, qui est au cœur de l’argumentation de Pompée. Arnoul a bien compris que Pompée proposait une redéfinition de la uirtus confondue par ses hommes avec la crainte. Comme les Adnotationes, Arnoul convoque la notion de désespoir, desperatio, qu’il oppose à la uirtus. Il émet l’hypothèse que Pompée puisse parler soit de ses soldats, soit de ceux de César, et ne semble donc pas voir la portée généralisante, sentencieuse du propos. Il décèle à raison de l’ironie dans ces vers, yronice legatur. Arnoul va donc plus loin que les autres commentateurs : il renseigne sur le ton de Pompée, sur ses intentions, qui est de faire une critique de la conduite des soldats derrière un éloge apparent. Avec le verbe probabit, il indique également la portée argumentative de ces vers, qu’il
12 Ces scolies sont éditées par J. Endt, Adnotationes super Lucanum, Leipzig, 1909, p. 253. 13 Elle se lit par exemple dans le manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7900A, fol. 80 v (xe siècle). 14 Stace, Thebais 7.209 promptae superos incessere Thebae. 15 B. M. Marti, Arnulfi Aurelianensis Glosule super Lucanum, Rome, 1958, p. 361.
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cherche dans une certaine mesure à analyser dans la logique d’ensemble du discours. Pour le vers 106, ensuite, Arnoul glose si par etiam si et fait porter, étonnamment, les propos de Pompée sur son adversaire : quod non poterant facere milites Caesaris, scilicet differre. Il s’agit probablement d’une erreur du maître d’école : en effet, en ce moment, il est question de l’impatience des Pompéiens, et non des Césariens ; ce sont bien les hommes de Pompée qui précipitent la bataille et ne cherchent pas à différer un engagement dangereux pour eux. Les scolies médiévales s’attachent donc à expliquer, de manière simple, un passage qui ne présente pas de difficultés grammaticales ou de compréhension. S’ils n’ont pas systématiquement été commentés, ces vers ont néanmoins retenu l’attention des copistes ou des lecteurs ultérieurs, puisque dans deux manuscrits nous avons trouvé dans la marge de jolies manchettes visant à attirer l’attention sur ces vers16. Lorsqu’ils l’ont été, on peut s’étonner de deux aspects. D’abord, aucun scoliaste ne s’arrête sur le terme timor, alors que c’est lui qui motivera la reprise de ces vers chez les auteurs médiévaux17. Ce silence sur timor est d’autant plus étonnant à la lumière des commentaires anciens de l’Énéide qui, comme l’a montré D. Vallat18, accordent une place importante à l’analyse de la crainte, d’un point de vue lexicologique et dans ses manifestations physiques et ses implications morales. Il faut en déduire que pour les scoliastes, ce terme de timor était vu comme un terme de base, non marqué pour exprimer la peur et qu’il n’était pas la peine de l’expliquer. Dans une visée scolaire, le commentateur s’en tient à une explication littérale sans s’élever à une réflexion morale. Les scoliastes ne sont pas non plus soucieux d’établir des parallèles avec l’épopée de Virgile, où nombreux sont les passages qui évoquent la crainte qui pousse à agir19, alors que la confrontation entre le texte de Lucain et celui de Virgile est pourtant un trait fondamental de la scoliastique lucanienne, comme l’a bien étudié P. Esposito20. Second motif d’étonnement : aucun des recueils ne mentionne la portée généralisante de ces vers, bien que ce soit cela qui va leur valoir une certaine popularité et assurer leur postérité. Il n’est pas indiqué qu’il s’agit d’une sententia, d’une réflexion du chef qui n’envisage plus uniquement le cas de ses soldats mais rattache leur conduite à celle des hommes en général face au danger. C’est d’autant plus étonnant que nous sommes dans un discours et que, généralement, les scoliastes prêtent encore plus attention à la méthode, aux figures, aux types d’arguments employés dans ce genre de passages. Cette portée généralisante sera peut-être mieux mise en valeur dans un des premiers commentaires du poème.
16 Paris, Bibliothèque nationale de France, NAL 1626, fol. 85 v (ixe siècle) ; Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 3284, fol. 68 r (xie siècle). 17 Voir infra « Le Speculum doctrinale de Vincent de Beauvais ». 18 D. Vallat, « La peur dans les commentaires anciens à l’Énéide : approches sémantiques, physiologiques et littéraires », dans Peurs antiques, éd. S. Coin-Longeray et D. Vallat, Saint Etienne, 2015, p. 109-126. 19 Virgile, Aeneis 7.578-582 ; 9.169 ; 11.448, etc. 20 P. Esposito, « Importanza della scoliastica nell’esegesi a Lucano », dans Lucan im 21. Jahrhundert, éd. C. Walde, Munich et Leipzig, 2005, p. 313-332.
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Le commentaire de Sulpitius
Aujourd’hui largement ignorés par les philologues, les premiers commentaires à la Pharsale, contemporains des premières éditions imprimées du poème, sont pourtant riches d’enseignements et gagneraient à être étudiés. Celles-ci sont en effet accompagnées de gloses, de notes d’interprétation du texte, qui constituent une étape ultérieure dans la tradition des gloses de la Pharsale. Plus riches, plus développés, proposant des rapprochements avec d’autres textes, ces commentaires humanistes sont révélateurs d’un autre rapport au texte des Anciens. Voyons ce qu’il en est pour les vers 104 à 107, dans le commentaire que Sulpitius − Johannes Sulpitius Verulanus, Giovanni Sulpizio da Veroli, né dans les années 1430 et mort dans les années 1490 – a publié en 149321 : Qui promptus. Aristoteles in aethicis ait : « Viri autem fortis est quae hominibus terribilia videntur et sunt, ea subire, quia decorum sit et ita facere et turpe non facere. » Et ibidem : « Mortem vero appetere ob fugiendam paupertatem aut amorem, aut aliud quicquam grave, non fortis est sed magis timidi. » Ovidius : « Nam timidi est optare necem. » Aristoteles : « Desperans quidem, meticulosus est. » Et Cicero : « Numquam omnino periculi fuga committendum est ut imbelles timidique videamur, sed fugiendum etiam illud ne offeramus nos periculis sine causa ; quo nihil potest esse stultius. » Differre, non longe producere et remorari. [Qui promptus. Aristote dit, dans l’Éthique : « C’est le propre de l’homme courageux de subir les choses qui paraissent et qui sont terribles pour les humains, parce qu’il convient d’agir ainsi et que c’est une honte de ne pas le faire. » Et, dans la même œuvre : « Mais désirer la mort pour fuir la pauvreté ou l’amour, ou toute autre situation pénible, n’est pas le propre de l’homme courageux, mais plutôt de l’homme timoré. » Ovide dit : « En effet, c’est le fait d’un homme timoré de souhaiter la mort. » Aristote : « En proie au désespoir, il est craintif. » Et Cicéron de dire : « En fuyant le danger, il ne faut absolument jamais agir de façon à passer pour des lâches ou des timorés, mais il faut éviter aussi de nous exposer au danger sans raison, rien n’est plus insensé. » Differre, retarder et retenir pas longtemps.] Dans cette note, plutôt que de commenter mot à mot le texte de Lucain comme pouvaient le faire les scoliastes, Sulpitius établit des parallèles avec plusieurs auteurs, qu’il nomme sans toutefois donner de référence précise à leurs œuvres. Il évoque tout d’abord Aristote : Aristoteles in aethicis ait ; il est à noter que cette phrase, uiri autem fortis est quae hominibus terribilia uidentur et sunt, ea subire, traduction de l’Éthique à Nicomaque, 3.8, ἀνδρείου δ’ ἦν τὰ φοβερὰ ἀνθρώπῳ ὄντα καὶ φαινόμενα ὑπομένειν, se retrouve dans plusieurs autres ouvrages de l’époque, lorsqu’il est
21 M. A. Lucani Pharsalia, cum commentariis Joannis Sulpitii Verulani et Omniboni Vincentini, studio J. Britannici Brixiani et J. Taberii, Venise, 1493, fol. 141. Pour faciliter la lecture, nous avons adopté une ponctuation et une présentation plus modernes ; la traduction est nôtre.
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question de uirtus ou de crainte22. Il s’agit d’une forme de sentence, d’un lieu commun aristotélicien populaire, appliqué au passage de Lucain qui nous intéresse. Sulpitius s’intéresse surtout à l’adjectif fortissimus, au superlatif dans le texte de Lucain. Il cherche à expliquer ce qu’est l’homme fortis. Pour cela, il convoque cette définition tirée d’Aristote, uiri autem fortis est. Il oppose la qualification fortis à celle de timidus dans le rapport au danger. Le courage consiste à supporter les choses terribles ; tandis que souhaiter la mort est faire preuve de crainte, c’est le sens de l’adjectif timidus, avec lequel on rejoint ainsi le vers de Lucain, uenturi timor ipse mali. L’humaniste cite alors Ovide, Ovidius, avec un vers tiré du quatrième livre des Métamorphoses, vers 115, timidi est optare necem. Il sera intéressant de voir si ce vers d’Ovide se retrouve dans les florilèges poétiques. La fin de la note discute l’importance d’avoir une conduite mesurée, juste, pour ne pas sembler d’un côté craintif, de l’autre stupide, stultius. Ces considérations sur la fuite, son bon usage, semblent ainsi venir éclairer les vers 106-107, qui promptus metuenda pati, si comminus instent, et differre potest. Le propos est cette fois-ci emprunté à Cicéron, Cicero, dans un passage du De officiis, 1.83. Ces remarques sur la fuite ne sont pas inintéressantes lorsque l’on sait que dans la suite du chant 7, au cours de la bataille de Pharsale, Pompée va prendre la fuite du champ de bataille, conduite honteuse pour un chef de guerre mais que le poète Lucain semble excuser23. Serait-ce à cet épisode que pense déjà Sulpitius lorsqu’il propose ce rapprochement ? Si l’ensemble de la note semble assez loin du texte de Lucain – il n’y a pas de reprise des mots commentés, de renvois précis –, on voit cependant que le contenu et les parallèles proposés éclairent bien le contenu et le sens de ces vers en leur donnant une résonance plus grande. L’humaniste s’intéresse à la portée philosophique et morale des vers de Lucain et propose des rapprochements éclairants à ses lecteurs, tirés d’auteurs et genres variés. La note se termine par une glose lexicographique, traditionnelle, differre, non longe producere et remorari, qui peut se justifier étant donné la polysémie du verbe differo. Les commentateurs médiévaux et sans doute tardo-antiques ne ressentaient toutefois pas le besoin d’expliciter ce sens. Si les scoliastes pouvaient ponctuellement faire référence à tel ou tel passage de Virgile, notamment, pour éclairer les vers de Lucain, Sulpitius va quant à lui beaucoup plus loin et se sert, pour ces vers 104-107, de la citation comme de sa matière première pour le commentaire, qui prend une allure plus rhétorique, plus travaillée, mais aussi plus moralisante. On peut se demander si le texte de Lucain n’est pas le prétexte à l’exposé d’un savoir. Ces rapprochements des vers de Lucain avec les textes d’autres auteurs nous conduisent à aborder maintenant la place de ces vers dans les florilèges médiévaux.
22 Par exemple dans le commentaire de Francesco Maturanzio à Cicéron, De officiis 1.19.62, dans une édition de 1540, M. T. Ciceronis Officiorum libri tres summa cura nuper emendati, commentantibus Petro Marso, Francisco Maturantio & Ascensio, in Officina Ioannis Patauini, Venise, p. xlix : uiri autem fortis est, ut ante diximus, quae hominibus terribilia uidentur et sunt ea subire, quia decorum sit ita facere, et turpe non facere. 23 Lucain, Pharsalia 7.647-727.
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Les vers 104-107 dans les florilèges médiévaux L’étude de la postérité des vers 104 à 107 du chant 7 dans les florilèges médiévaux doit se faire en deux temps, suivant le type de florilège dans lequel ces vers sont insérés. La logique de la citation n’est en effet pas la même s’il s’agit d’un florilège à sections d’auteurs – il s’agira alors de voir de quels autres vers de Lucain ceux qui nous intéressent sont rapprochés – ou d’un florilège thématique, dans lequel les extraits sont sélectionnés, chez différents auteurs, pour illustrer un même thème. Dans les deux cas, il faudra s’intéresser à la manière dont les vers sont cités, en entier ou non, et le cas échéant réfléchir aux raisons d’une troncation, avec des modifications quant à la lettre du texte ou non. Loin de prétendre à une exhaustivité difficile voire impossible à atteindre étant donné notre connaissance encore limitée du contenu des florilèges médiévaux, nous nous limiterons à prendre quelques exemples intéressants pour réfléchir à la postérité de ces vers24. Les florilèges à sections d’auteurs
Le premier florilège à sections d’auteurs à prendre en compte n’est autre que le plus riche et le plus important des florilèges classiques antérieurs au xiiie siècle, le Florilegium Gallicum. Dans les manuscrits complets de ce florilège, dont on ne connaît actuellement ni l’auteur, ni le lieu de composition, ni la finalité exacte25, Lucain est le sixième poète à être cité, après Prudence, Claudien, Virgile, Valerius Flaccus et Stace. Pour le poète néronien, les vers retenus sont cités dans l’ordre des chants, la plupart du temps en suivant leur apparition dans le poème. Certaines sections de vers sont précédées d’un sous-titre, qui résume le sujet des vers ou la finalité de tel ou tel passage. Si les vers cités de la Pharsale sont très nombreux à être extraits des premiers chants, ils le sont un peu moins au fur et à mesure que l’on avance dans l’œuvre. Dans ce qui est sans doute le manuscrit le plus ancien du florilège, nos vers 104 à 107 sont cités en intégralité, sans variante, et sans être précédés d’aucune rubrique ou sous-titre qui pourrait donner le sens du regroupement de vers26. L’étude de ceux-ci permet cependant de reconstituer la logique suivie par le compilateur. Nos vers sont précédés par plusieurs vers tirés du chant 6 du poème et plus précisément de l’épisode de la consultation de la magicienne Érictho par Sextus Pompée désireux de connaître l’avenir27 : degeneres trepidant animi peioraque uersant ; /
24 On peut se faire une première idée de la place de Lucain dans les florilèges médiévaux à partir de l’étude de Munk Olsen qui mentionne ponctuellement la présence de Lucain dans les manuscrits pris en compte dans son vaste répertoire des florilèges, cf. B. Munk Olsen, « Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au xiiie siècle », Revue d’histoire des textes, 9 (1979), p. 47-121, et Id., « Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au xiiie siècle (suite) », Revue d’histoire des textes, 10 (1980), p. 115-164. 25 Sur ce point, nous renvoyons à l’article de S. Franzoni dans ce même volume. 26 Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7647, fol. 56 vb ; les citations de Lucain se trouvent aux fol. 54 r à 59 r. 27 Cet épisode, célèbre, occupe les vers 413 à 830 du chant 6 de la Pharsale.
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ad dubios pauci presumpto robore casus / spemque metumque ferant28 (6.417-419) ; mens dubiis percussa pauet29 (6.596) ; a miser extremum munus cui mortis inique / eripitur non posse mori30 (6.724-725). Ils sont également précédés par un autre vers tiré du chant 7, sepe dat inualide robur facundia cause31 (7.67). Ils sont suivis par les vers 133 à 138 du chant 7, qui décrivent la réaction des soldats de Pompée au discours de leur chef et commencent ainsi, sua quisque pericula nescit / adtonitus maiore metu32, et encore par les vers 349, causa iubet melior superos sperare secundos33, extrait du discours de Pompée à ses soldats avant la bataille, et 543-544, semel ortus in omnes / it timor34, dans le récit de la bataille, au moment de la déroute de la cavalerie de Pompée. Le point commun évident à la plupart de ces vers est qu’ils traitent de la peur et de son contraire, le courage ou l’espoir, et de leurs effets sur l’homme, comme le montre bien le champ lexical de la crainte et de l’espoir : trepidant, spem, metum, pauet, adtonitus, metu, sperare, timor. Le compilateur semble donc avoir voulu proposer un groupement de vers sur ce thème, en réunissant à la fois des vers qui ont naturellement une portée sentencieuse, comme les vers 417-419 du chant 6 et nos vers 104-107 du chant 7, et des vers qui, ancrés dans leur contexte, avaient un sens précis mais qui, une fois détachés et intégrés dans le florilège, acquièrent une portée plus large pour illustrer ce thème. Le contexte de ces vers – discours ou récit – n’est pas précisé, pas plus que l’identité de la voix qui les assume, le narrateur ou Pompée. Le compilateur en retient surtout la portée morale et les propose bruts à son lecteur. On peut l’imaginer, si cette sélection est bien de lui, relever ces différents passages qui tournent autour de la crainte, à la lecture du poème de Lucain. La situation est assez semblable dans un autre florilège à sections d’auteurs, conservé dans le manuscrit Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1562. La troisième section de ce manuscrit, du fol. 34 r au fol. 57 v, comporte dans une graphie gothique du xiiie siècle des proverbes tirés d’auteurs latins avec, dans l’ordre, Ovide, Horace, Virgile et Perse. Aux fol. 51 v-52 v sont donc rapportés des prouerbia Lucani parmi lesquels figurent nos vers. Cependant, cette fois-ci, seuls les vers 105-107, fortissimus ille est / qui metuenda pati, si comminus instent, / et differre
28 « Les âmes dégénérées tremblent et roulent des pensées sinistres ; peu puisent assez d’énergie pour opposer à l’incertitude des événements l’espoir et la crainte. » Sauf mention contraire, les traductions des textes classiques sont empruntées à la CUF. 29 « Mon esprit bouleversé par l’incertitude s’effraie. » 30 « Malheureux à qui l’on arrache injustement le dernier privilège de la mort, celui de ne pouvoir mourir. » 31 Le texte retenu par le compilateur est légèrement différent dans ce cas du texte des manuscrits de la Pharsale qui, à la place de saepe dat, transmettent le verbe addidit. Tel que transmis dans le florilège, ce vers signifie : « souvent l’éloquence donne de la force à une faible cause. » 32 Sua quisque pericula nescit / adtonitus maiore metu. Quis litora ponto / obruta, quis summis cernens in montibus aequor / aetheraque in terras deiecto sole cadentem / tot rerum finem, timeat sibi ? / Non uacat ullos pro se ferre metus, « Chacun ignore ses propres périls, frappé d’une crainte plus grande. Qui, s’il voyait les rivages recouverts par la mer, les sommets des monts sous les eaux, l’éther tomber sur la terre en entraînant le soleil, la fin du monde, aurait peur pour lui-même ? On n’a pas loisir de nourrir des craintes pour soi. » Trad. personnelle. 33 « La supériorité de notre cause nous engage à espérer les faveurs des dieux. » Trad. personnelle. 34 « La peur, une fois née, les gagne tous. » Trad. personnelle.
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potest, sont cités. Le compilateur n’a retenu que la définition de la uirtus, dans sa forme positive, et n’a pas voulu garder l’opposition instaurée par Pompée entre la crainte source de témérité excessive qui voudrait passer pour de la uirtus, et la uirtus comme temporisation. L’étude des vers qui entourent notre passage révèle qu’une logique thématique différente préside à leur choix. Ils sont précédés par un assez long morceau du chant 5, tiré de la scène élégiaque de la nuit d’adieu de Pompée et de Cornélie, ce sont les vers 794 à 798 : extremusque perit tam longi fructus amoris. / Praecipitantque suos luctus, neuterque recedens / sustinuit dixisse : uale ; uitamque per omnem / nulla fuit tam maesta dies ; nam cetera damna / durata iam mente malis firmaque tulerunt35 ; et par les vers 395-396 du chant 8, mors ultima poena / non metuenda uiris36. Suit une phrase extraite du discours de César à ses soldats avant la bataille de Pharsale : omnia dum nobis liceant, nihil esse recuso37 (7.268). Le compilateur n’a cette fois-ci pas respecté la linéarité du poème, mais s’est bien montré soucieux d’instaurer des liens étroits, une logique, entre les différents extraits. Nos vers s’enchaînent ainsi habilement avec les précédents, grâce au terme metuenda, présent dans le vers extrait du chant 8 et dans notre passage. Tous ces vers ont par ailleurs en commun, certes le thème de la crainte, mais aussi la question de ce que l’on supporte ou non, qui se retrouve dans les expressions sustinuit et tulerunt pour le passage du chant 5, pati dans nos vers du chant 7, et, de manière moins évidente, dans le tour nihil esse recuso dans le discours de César. Les vers 104 à 107 du chant 7 sont cités dans un troisième et dernier florilège, poétique, à sections d’auteurs, dans une logique différente, beaucoup moins évidente à reconstituer. Il s’agit du Florilegium poeticum Frisingense, aussi connu sous le nom de florilège de Freising38. Il aurait été compilé par Hériger de Lobbes (Herigerus Lobiensis), un moine bénédictin, abbé de Lobbes, mort en 100739. Dans ce florilège, Lucain est le troisième auteur à être cité, après Perse et Juvénal. La section consacrée au poète néronien est introduite par le sous-titre De libro Lucani prouerbia, indiquant clairement que ce sont les sentences et proverbes qui ont retenu l’attention du compilateur. Sans logique thématique apparente, les citations suivent l’ordre du poème, et consistent en un ou plusieurs vers, un hémistiche, voire seulement quelques mots. Chose étonnante, seuls les vers 104 et 105, multos in summa pericula misit / uenturi timor ipse mali, sont cités. Le compilateur a donc choisi de ne retenir que ces deux 35 « Elle ne cueille pas une dernière fois le fruit d’un si long hymen. Ils précipitent leur chagrin, ni l’un ni l’autre en s’éloignant n’eut la force de dire : ‘adieu !’ ; et dans toute leur vie aucun jour ne fut si triste ; car toutes les autres pertes, ils les supportèrent d’une âme déjà endurcie et affermie contre les maux. » 36 « Car la mort est la dernière de nos peines et n’a rien d’effrayant pour des hommes. » 37 « Pourvu que tout vous soit permis, je ne refuse aucun rôle. » Trad. personnelle. 38 Ce florilège est transmis par le manuscrit Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 6292. Les vers de Lucain cités se trouvent au fol. 115 r. Il est édité par R. G. Babcock, Heriger of Lobbes and the Freising Florilegium. A Study of the Influence of Classical Latin Poetry in the Middle Ages, Francfort-sur-le-Main, Berne, New York et Nancy, 1984. 39 Sur la question encore discutée de l’attribution de ce florilège à Hériger de Lobbes, voir A.-M. Turcan-Verkerk, « Langue et littérature latines du Moyen Âge », Annuaire de l’École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 149 (2018), p. 169-173.
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vers incomplets, ce qui change significativement le propos de Pompée : en effet, ainsi, on ne retient que cette vérité générale et finalement banale sur la crainte qui pousse au danger40. La redéfinition de la uirtus comme capacité de temporisation, qui se trouvait dans les vers 105 à 107, est perdue, alors même que c’était elle qui était au cœur de l’argumentation de Pompée et qui était plus originale. C’est donc le contraire de ce que l’on trouve dans le florilège du Vatican. Peut-on essayer de justifier ce choix ? L’analyse des vers qui entourent notre passage ne nous en apprend pas beaucoup. Les vers, ou portions de vers, qui précèdent sont les suivants : distento lumina rictu / nudantur41 (6.757-758), pour décrire le réveil du cadavre ramené à la vie par la magicienne Érictho, et da nomina rebus42 (6.773), dans l’exhortation d’Érictho au cadavre à prophétiser. Le vers qui suit est quant à lui tiré du chant 7, de l’introduction au discours de César à ses soldats : oblatumque uidet uotis sibi mille petitum43 (7.238). Il faut bien reconnaître que dans ce cas, contrairement au Florilegium Gallicum et au florilège du Vatican, nous ne parvenons pas à expliquer ce qui a motivé la citation de nos vers 104-105, car ils ne résonnent manifestement pas avec ceux qui les entourent. C’est peut-être le goût personnel du compilateur qui s’affirme ici. Les florilèges thématiques : le cas du Polythecon
Les vers 104 à 107 du chant 7 apparaissent par ailleurs dans le second grand type de florilèges médiévaux, les florilèges thématiques, où les extraits ne sont plus groupés en fonction de l’auteur, mais autour d’un certain nombre de notions qu’ils visent à illustrer. Dans ce cas, la démarche et la finalité sont différentes : il ne s’agit plus de lire une sélection des meilleurs passages ou des passages les plus utiles d’un auteur à la suite, mais de lire une œuvre édifiante, composée à partir d’extraits mêlés, dont l’origine n’est pas forcément perceptible et identifiable par le lecteur. Nos vers figurent ainsi dans le Polythecon ou Poleticon, un florilège poétique anonyme et non précisément daté, mais rédigé entre 1200 et 1366 d’après ce que l’on peut déduire des extraits compilés44. La portée de ce florilège est explicitement morale et didactique, comme l’indique le proème de l’ouvrage45. Ce florilège, en dix livres eux-mêmes divisés en un certain nombre de chapitres avec titres et sous-titres, mêle des textes
40 Cette idée se trouve par exemple formulée par Sénèque, De ira 1.13.4 Quid ? Non aliquotiens metus ex contrario fecit audacem, et mortis timor etiam inertissimos excitauit in proelium ? (« Et la peur ? N’a-t-elle pas quelquefois par réaction donné de l’audace, et la crainte de la mort n’a-t-elle pas excité les plus mous au combat ? », Sénèque, Dialogues, t. 2, éd. et trad. A. Bourgery, Paris, 1930). 41 « Les paupières s’écartent et les yeux se dévoilent. » 42 « Donne aux choses leurs noms. » 43 « Et voit que lui est offerte (tempus, v. 239) appelée de mille vœux. » Trad. personnelle. 44 Polythecon, éd. A. P. Orbán, Turnhout, 1990. 45 Ibidem, Prohemium, v. 10-14 Quidquid agunt homines, uotum, timor, ira, uoluptas, / gaudia, discursus, nostri est farrago libelli. / Feruet auaritia miseroque cupidine pectus : / sunt uerba et uoces, quibus hunc lenire dolorem / possis et magnam morbi deponere partem, « Tout ce qui agite les hommes, vœux, crainte, colère, volupté, joie, intrigue, tout cela vient se mêler dans mon livre. Ton cœur bouillonne sous l’effet de la cupidité et d’une passion malheureuse : il existe des mots et des formules par lesquels tu pourrais adoucir ta souffrance et te débarrasser, pour une bonne part, de ta maladie. »
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classiques et des œuvres médiévales, dont certaines sans doute contemporaines ou presque de la rédaction du florilège. Ce vaste florilège mobilise le poème de Lucain à 52 reprises, avec des extraits tirés des dix chants du poème46 ; la plupart du temps, ces flores ne font qu’un ou deux vers, à quelques exceptions près où ce sont des morceaux beaucoup plus longs qui sont réutilisés. Les vers 104 à 107 du chant 7 sont ainsi mobilisés, tels qu’ils nous ont été transmis par les manuscrits, dans le premier livre de l’ouvrage, intitulé De Superbia, et plus précisément au chapitre 34, qui a pour titre quod non sit desperandum uel deficiendum in aduersis, « pourquoi il ne faut pas désespérer ou abandonner dans les difficultés ». Mêlés aux vers de nombreux auteurs, classiques ou non, les vers de Lucain deviennent dès lors les vers 693 à 696 du livre 1 du Polythecon, et servent à délivrer une leçon morale sur le courage dans les difficultés : Nunc aduersa pati, nunc exultare secundis, nunc caput incuruare malis, nunc tollere sortis humane est. Multos in summa pericula misit venturi timor ipse mali. Fortissimus ille est qui, promptus metuenda pati, si comminus instent, et differre potest. Nichil insuperabile forti, non faciet casus miserum, sed opinio sola ; si constes animo, casus inermis erit. Tu ne cede malis, sed contra audentior ito. Credite consiliis. Quando peiora timentur, est in uota locus : sors autem ubi pessima rerum sub pedibus timor est securaque summa malorum. (v. 691-702) [Tantôt supporter les difficultés, tantôt être transporté dans les succès, tantôt courber la tête devant le malheur, tantôt la relever, est humain. La crainte même du mal à venir en jette beaucoup dans les plus grands périls. Le plus courageux est celui qui, prêt à supporter des épreuves redoutables, si elles menacent sérieusement, peut aussi les différer. Rien n’est insurmontable pour l’homme courageux, ce n’est pas le hasard qui rendra malheureux, mais l’opinion seule ; si tu es résolu en esprit, le hasard sera inoffensif. Toi, ne cède pas aux maux, mais au contraire va avec plus d’audace. Croyez aux conseils. Quand on craint le pire, il y a place pour les vœux ; mais quand on fait face au sort le pire, on foule aux pieds la peur, l’excès de maux rassure47.] Les vers de Lucain sont insérés entre deux groupes de vers extraits de l’Alexandreis de Gautier de Châtillon, épopée elle-même fortement inspirée de la Pharsale dont elle réécrit bon nombre de passages48. Les vers 691-693 correspondent ainsi aux vers 387-389 du chant 5 de l’Alexandreis, et la fin du vers 696, nihil insuperabile forti, est en réalité le vers 568 du chant 9 de l’épopée. On peut remarquer la manière dont le compilateur 46 Ibid., « Index Auctorum », p. 259-260. 47 Trad. personnelle. 48 Sur ce point, voir von Moos, Entre histoire et littérature, p. 139-152.
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a soigneusement adjoint les vers 104-107 de Lucain aux deux autres parties de vers, empruntées à Gautier, afin de reformer un hexamètre. Si l’association de Lucain et Gautier est justifiée formellement, elle l’est aussi thématiquement et lexicalement : malis, au vers 692, est repris dans timor mali au vers 694 ; metuenda pati, au vers 695, fait écho à aduersa pati, au vers 691. Le superlatif fortissimus chez Lucain est repris par forti dans le vers de Gautier. L’antithèse lucanienne pati/differre répond parfaitement aux antithèses de Gautier, dont incuruare/tollere. De plus, la portée générale du propos du poète médiéval, humane est, est finement prolongée par le caractère général des vers du poète romain, avec multos indéfini. Il faut ajouter que les vers du chant 5 de l’Alexandreis sont eux aussi tirés d’un discours, celui d’Alexandre à ses soldats avant une bataille. Le contexte n’est donc pas si éloigné et invite même au rapprochement. La soudure entre les vers des deux auteurs est donc parfaitement réalisée. Nos vers de Lucain sont aussi rapprochés dans cette section d’un vers de Virgile, Tu ne cede malis, sed contra audentior ito, le vers 95 du chant 6 de l’Énéide, et de vers d’Ovide, Metamorphoses 14.488-490, devenus les vers 699-702, et où l’on retrouve les termes timor et timentur qui rejoignent le timor de Lucain. Le paradoxe final des vers d’Ovide n’est pas non plus sans rappeler le goût du renversement paradoxal qui caractérise les vers de Lucain dans la redéfinition de la uirtus. Les vers de Lucain sont ainsi sortis de leur contexte militaire, du discours aux soldats où Pompée conseillait de différer la bataille, pour acquérir une portée philosophique et une résonance plus larges : c’est la réaction du sage face à tous types de maux, aduersa, qui est envisagée. Le caractère général du propos de Pompée – avec la valeur indéfinie de mali ou du neutre pluriel metuenda – se prêtait bien de la sorte à une réutilisation dans un contexte plus large, sans qu’il y ait déformation du sens initial. La popularité de ces vers de Lucain est donc démontrée par l’usage qu’en ont fait les compilateurs dans les florilèges. Qu’il s’agisse de florilèges à sections d’auteurs ou de florilèges thématiques, avec une portée morale bien identifiée, déclarée ou non, ces vers ont continué à être lus, et ont trouvé une nouvelle finalité, même sortis de leur contexte. C’est également dans une perspective didactique et moralisante qu’ils ont été utilisés dans des traités moraux.
Les vers 104-107 dans les traités et encyclopédies Le Speculum doctrinale de Vincent de Beauvais
Parmi les traités moraux et encyclopédiques de la période médiévale dans lesquels nos vers de Lucain sont cités, arrêtons-nous d’abord sur le Speculum maius de Vincent de Beauvais, œuvre qu’il convient de présenter brièvement49. Ce frère dominicain,
49 L’édition de référence est un fac-similé de l’édition publiée à Douai, chez Balthazar Bellère en 1624 : Vincent de Beauvais, Speculum quadruplex siue Speculum maius, 2. Speculum doctrinale, Graz, 1964-1965. Pour davantage de bibliographie sur Vincent de Beauvais, voir la contribution d’E. Lonati dans ce même volume.
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né à la toute fin du xiie siècle et mort en 1264, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le Speculum maius, une vaste compilation des connaissances du Moyen Âge qu’il a commencée dans les années 1230. Cette encyclopédie, rédigée en vue de l’instruction des lecteurs des bibliothèques des couvents dominicains, se compose de trois parties : le Speculum naturale, ou « Miroir de la nature », le Speculum doctrinale, ou « Miroir de la doctrine », et le Speculum historiale ou « Miroir de l’histoire ». Chacune de ces trois grandes parties comporte plusieurs livres et chapitres, clairement présentés au lecteur dans des index. La méthode et les objectifs de l’ouvrage sont exposés par Vincent de Beauvais dans le prologue du Speculum (Generalis prologus, chap. 1) : mihi omnium fratrum minimo plurimorum libros assidue reuoluenti, ac longo tempore studiose legenti, uisum est tandem (accedente etiam maiorum meorum consilio) quosdam flores pro modulo ingenii mei electos, ex omnibus fere quos legere potui, siue nostrorum, idest Catholicorum Doctorum, siue Gentilium, scilicet Philosophorum et Poetarum, ex utrisque Historicorum in unum corpus uoluminis quodam compendio et ordine summatim redigere. [Moi, le plus humble de tous mes frères, qui parcourais continuellement les ouvrages d’un très grand nombre d’auteurs et les lisais depuis longtemps avec attention, il m’a finalement semblé bon (sur le conseil aussi de mes frères plus importants) de collecter, de manière quelque peu abrégée et sommaire dans un seul volume, certaines fleurs choisies en fonction de la capacité de mon esprit, parmi presque tous les auteurs que j’ai pu lire, qu’ils soient des nôtres, c’est-à-dire des docteurs catholiques, ou des païens, c’est-à-dire des philosophes et des poètes, et des historiens des deux groupes50.] Pour rédiger cette somme de connaissances universelles, Vincent de Beauvais a donc effectué une compilation d’auteurs, qu’il dit avoir lus et sélectionnés lui-même. Même si on a pu supposer qu’il a eu recours à des florilèges comme le Florilegium Gallicum51, on ne peut exclure qu’il ait eu une connaissance personnelle directe des œuvres qu’il cite. Il mobilise tant des auteurs païens que chrétiens, des philosophes, des historiens, des théologiens, des poètes. Ces sources, diverses par l’époque et le genre, sont soit classées et réparties dans des chapitres qui distinguent par exemple les poètes des philosophes, soit mélangées. Les vers des poètes classiques, dont ceux de Lucain, sont convoqués par Vincent de Beauvais pour servir son propos. L’auteur apprécie en effet leur dimension mnémotechnique, rhétorique, et l’auctoritas morale dont ils sont revêtus. Il n’existe pas d’étude sur les citations de Lucain chez Vincent de Beauvais, néanmoins, une base de données52 recense une quarantaine de citations explicites, avec nom d’auteur, auxquelles il faut ajouter de nombreuses paraphrases et références.
50 Trad. personnelle. 51 M. Paulmier-Foucart et S. Lusignan, « Vincent de Beauvais et l’histoire du Speculum Maius », Journal des Savants, 1-2 (1990), p. 97-124, ici p. 102-103. 52 Il s’agit de Sourcencyme (Sources des Encyclopédies Médiévales), accessible en ligne à l’adresse : http:// sourcencyme.irht.cnrs.fr.
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Les vers de Lucain qui nous intéressent sont cités dans la deuxième partie de l’ouvrage, le Speculum doctrinale, au livre 4 qui traite de la vertu et de sujets similaires, et plus précisément dans le chapitre 113, qui a pour sujet la crainte, de timore. Vincent de Beauvais commence par donner en son nom, Auctor, une définition introductive de la crainte, que les citations vont illustrer : timor est animi fuga, per quam angustia mentis, fluctuans ex contrariorum expectatione generatur. Il présente ensuite une accumulation de flores poétiques, tous classiques. Les vers de chaque poète sont regroupés ; sont indiqués le titre de l’œuvre et le livre dont ils sont extraits. Stace et Virgile précèdent ainsi Lucain, dont les vers sont suivis par ceux d’Horace, Ovide, Claudien et Tibulle. Dans ce chapitre, l’auteur s’intéresse donc exclusivement au discours des poètes sur la crainte. Vincent de Beauvais a choisi de citer trois passages de Lucain. Le premier est tiré du chant 2, vers 15, liceat sperare timenti53, un vers fréquemment cité et compilé, par exemple dans le Florilegium Gallicum. De même pour le vers suivant, 6.417, degeneres trepidant animi, peioraque uersant54. Viennent ensuite nos vers et là il faut remarquer d’emblée que la citation est tronquée : Vincent de Beauvais ne rapporte en effet que les vers 104-106, multos in summa pericula misit / uenturi timor ipse mali : fortissimus ille est / qui promptus metuenda pati, si cominus instent. C’est la première fois que nous voyons notre passage tronqué de la sorte. Le compilateur prend donc certaines libertés avec le texte de Lucain – et avec le Florilegium Gallicum si telle est sa source principale – puisque, ainsi réduit, le discours sur la crainte change de portée. La valorisation de la temporisation, qui était contenue dans la proposition et differre potest, disparaît. Le courage consiste alors à supporter les épreuves redoutables lorsqu’elles approchent, metuenda pati, à l’inverse finalement de ce que Lucain fait dire à Pompée. De plus, ainsi rapportés, les vers de Lucain changent de structure grammaticale : vu qu’il manque un verbe conjugué pour régir l’infinitif pati, il faut sous-entendre est avec promptus. Précisons que ce ne sont pas des contraintes formelles qui justifient ce choix : plus loin en effet, quatre vers d’Ovide sont cités, et Vincent de Beauvais ne répugne pas à citer uniquement des hémistiches. Comme les citations ne sont accompagnées par aucun commentaire de Vincent de Beauvais, ce ne sont que des sententiae proposées au jugement du lecteur, une compilatio au sens strict, avec le moins d’interventions possibles de l’auteur ; le lecteur du Speculum, s’il ne connaît pas lui-même le texte de Lucain, n’a aucun moyen de savoir que sa signification est légèrement transformée. Le Moralium dogma philosophorum
Nos vers sont aussi cités tronqués, presque de la même manière, dans un autre traité de l’époque médiévale, légèrement antérieur. Cet ouvrage est connu sous plusieurs noms, le Moralium dogma philosophorum ou Moralis philosophia de honesto et utili ou
53 « Qu’il soit permis d’espérer à qui est dans la crainte. » 54 « Les âmes dégénérées tremblent et roulent des pensées sinistres. » Voir supra.
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encore Isagoge in moralem philosophiam55. De nombreux débats entourent l’identité de son auteur, et le traité, très populaire, est attribué entre autres à Guillaume de Conches ou Gautier de Châtillon56. Il s’agit d’un recueil de morceaux choisis, de citations des principaux moralistes de l’Antiquité, dont Lucain, cité vingt fois, nommément ou non, dans le traité. Les citations sont choisies et agencées par l’auteur sous un plan emprunté au De officiis de Cicéron. Dans la première section du traité, la Quaestio I de honesto, au chapitre 3, de fortitudine, section 3, de securitate, nos vers sont convoqués à la fin d’un dialogue entre Securitas et Timor57. Les vers de Lucain sont précédés d’un passage des Odes d’Horace58, qui vante la fermeté d’âme et le caractère inébranlable de l’homme juste. La crainte, timor, qui précipite dans les dangers selon Lucain est donc opposée à cette securitas du sage. Dans une des versions du traité, les vers de Lucain sont introduits par sed contra, ce qui montre bien la dimension dialogique, l’auteur prenant parti pour Horace, dont les vers sont introduits par sed uerum est quod in poeta legitur, contre Lucain. Il ne s’agit plus là d’accumuler des références qui vont dans le même sens, mais plutôt d’opposer, de faire dialoguer les Anciens au service d’une idée ; les vers sont mis en scène. Au caractère ferme et inébranlable de l’homme décrit par Horace est opposée la vulnérabilité de l’homme précipité dans les dangers par la crainte chez Lucain. Les vers de Lucain sont suivis par une citation de Cicéron commençant par fortis et constantis animi est59 ; les mots de Cicéron rebondissent donc sur la définition du fortissimus uir amorcée par Lucain. Dans cet ouvrage, la citation de Lucain s’arrête à metuenda pati. L’auteur du traité a retenu l’idée de la capacité à supporter le malheur, le destin, pati, et non celle de différer les épreuves, qui aurait été contreproductive pour son propos. Le choix de l’étendue de la citation est déterminé par le contexte et par les citations avec lesquelles celle de Lucain dialogue. Les vers du poète néronien servent donc à illustrer à la fois la crainte et son contraire.
La traduction : Li fet des Romains Un dernier cas de figure doit être envisagé pour achever ce panorama de la postérité des vers 104 à 107 du chant 7 de la Pharsale : la traduction. Voyons comment 55 Moralis Philosophia de honesto et utili, Paris, 1864 (Patrologia Latina, vol. 171), col. 1003-1056. Das Moralium dogma philosophorum des Guillaume de Conches, lateinisch, alt französisch und mittelmederfränkisch, éd. J. Holmberg, Paris, 1929. 56 F. P. Knapp, « Moralium dogma philosophorum », dans Germania Litteraria Mediaevalis Francigena, vol. 6, Kleinepik, Tierepik, Allegorie und Wissensliteratur, éd. F. P. Knapp, Berlin, 2012, p. 279-284. 57 La situation d’énonciation n’est d’ailleurs pas claire : on ne sait pas très bien si les vers de Lucain sont énoncés par Securitas, dans la prosopopée, ou par l’auteur, qui cite d’autres vers de Lucain dans les pages qui précèdent. 58 Horace, Carmina 3.3.1-4 iustum et tenacem propositi uirum / non ciuium ardor praua iubentium, / non uoltus instantis tyranni / mente quatit solida (« L’homme juste et ferme en sa résolution, ni la furie des citoyens ordonnant le mal, ni le visage d’un tyran qui menace n’ébranlent et n’entament son esprit », Horace, Odes et Épodes, éd. et trad. F. Villeneuve, Paris, 1929). 59 Cicéron, De officiis 1.23.80.
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les vers de Lucain ont été traduits dans Li fet des Romains, une œuvre médiévale très populaire, anonyme, qui constitue la première biographie de César en langue vernaculaire, rédigée dans les années 1213-1214. Celle-ci se présente sous la forme d’une compilation et traduction de différentes sources latines qui traitent de la vie de César, Salluste, César, Lucain, Suétone. Très populaire et très lue, cette œuvre nous a été transmise par une soixantaine de manuscrits. Notre passage se trouve dans la troisième partie de l’œuvre, consacrée à la guerre civile, et plus précisément au chapitre 12 « Pharsale », paragraphe 16. Que Lucain soit la source principale voire exclusive compilée dans cette section, c’est ce que le titre du paragraphe 13 indique clairement, Li setismes livres de Lucan. L’avision de Pompée. De plus, l’auteur de l’ouvrage rapporte en cet endroit le discours que Cicéron a tenu à Pompée et la réponse de ce dernier, scène relatée par le seul Lucain. L’auteur ne se contente pas de traduire les vers de Lucain, il ajoute aussi des réflexions personnelles qu’il prête à Pompée, et c’est précisément ce qui est intéressant. Le texte se présente de la façon suivante : Apres, voi[e]rs est que desperemenz meine bien home em perill. Se je me desesperasse, je ne doutaisse pas a trebuchier avec les autres. L’en puet et doit atorner a sens et a vertu mon delai, car celui doit on clamer vertuex qui prez est de soffrir chore perilleuse qui fet a criembre, et le set porloignier et metre en respit quand ele li vient sor main60. La première phrase, apres, voi[e]rs est que desperemenz meine bien home em perill, correspond aux vers 104-105, multos in summa pericula misit / uenturi timor ipse mali. Le substantif desperemenz est une traduction, ou plutôt une interprétation, de uenturi timor ipse mali. Or, on se rappelle que le scoliaste des Adnotationes avait justement utilisé le substantif desperatio pour expliquer le vers 104. On retrouve donc la même interprétation des propos de Pompée. Les vers 105-107 sont ensuite traduits, assez fidèlement : fortissimus est traduit par vertuex ; qui prez est de soffrir chore perilleuse qui fet a criembre rend littéralement qui promptus metuenda pati, de même pour et le set porloignier et metre en respit qui traduit et differre potest, ainsi que quand ele li vient sor main pour si comminus instent. Restent donc les deux phrases se je me desesperasse, je ne doutaisse pas a trebuchier avec les autres. L’en puet et doit atorner a sens et a vertu mon delai. Qualifiées « d’adjonction qui gâte le discours de Pompée » par l’éditeur de l’ouvrage61, elles sont effectivement un ajout de l’auteur par rapport au texte de Lucain. On peut s’interroger sur l’effet produit par cet ajout. Par les marques de la première personne qu’il comporte – je me desesperasse, je ne doutaisse, mon delai – il revient à particulariser le propos de Pompée, à faire disparaître la portée générale de son discours qui est alors illustré par
60 Li Fet des Romains. Compilé ensemble de Saluste et de Suetoine et de Lucan. Texte du xiiie siècle publié pour la première fois d’après les meilleurs manuscrits, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, t. 1, Texte critique, Paris, 1938, p. 508. 61 Li Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, t. 2, Introduction – commentaire – index des noms propres – glossaire, Paris, 1938, p. 185.
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son cas personnel, Pompée affirmant réagir lui-même comme les autres hommes. Ces adjonctions ne sont toutefois pas étrangères à la pensée de Pompée, elles explicitent la logique du passage. L’intervention de l’auteur de Li fet des Romains a donc l’effet inverse de la démarche des compilateurs des florilèges et des auteurs de traités moraux qui sortaient ces vers de leur contexte de discours aux soldats à l’aube de Pharsale pour leur conférer une portée encore plus générale.
Conclusion Au terme de cette étude, il apparaît bien que les vers 104 à 107 du chant 7 de la Pharsale de Lucain ont eu une riche postérité. D’abord commentés et expliqués pour un usage scolaire, comme l’ensemble des vers du poème, ils ont été lus et compris dans la logique du passage. Dès les premières éditions imprimées de l’épopée, leur dimension et leur portée philosophiques ont retenu l’attention des commentateurs et lecteurs qui ont commencé à les mettre en perspective et à les éclairer par d’autres textes. Sortis de leur contexte du discours de Pompée, ces vers ont aussi été utilisés et convoqués pour nourrir des réflexions sur les notions de timor, securitas, superbia, ou encore de fortitudo et uirtus, somme toute des sujets et des problématiques assez similaires. Ces vers de Lucain ont alors été rapprochés de vers d’autres poètes, Ovide, Virgile, Stace et Horace notamment, sans que des rapprochements systématiques et figés ne se dessinent : c’est toujours l’intention et le choix du compilateur qui ont déterminé l’éclairage apporté à ces vers. Il faut aussi remarquer qu’ils n’ont pas toujours été lus et repris dans leur intégralité, avec des coupes qui ont parfois été faites au détriment du sens et de la logique d’origine, mais pour conférer une nouvelle portée à ces vers. Nous avons ainsi trouvé des reprises des vers 104 à 107, 105 à 107, 104 à 106. Populaires, ces vers le sont restés au-delà de l’époque médiévale et donc du cadre de cette étude. En effet, Montaigne, grand lecteur de Lucain, leur a donné à son tour un surcroît de célébrité en les citant au chapitre 3 du deuxième livre de ses Essais, pour illustrer les inconvénients de la fuite et de la conduite de ceux qui « de peur du précipice s’y lancent eux-mêmes62 ».
62 M. Montaigne, Les Essais, éd. J. Balsamo, M. Magnien et C. Magnien-Simonin, Paris, 2007, p. 371.
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A Medieval Reading of Ovid, Heroid 9 (Deianira Herculi) and Its Influence on Later Literature and Art
Introduction: the Ancient Texts In the ninth Epistula Heroidum by Ovid Deianira expresses to her husband Hercules her torment for his continuous betrayals. The woman’s exasperation has reached its peak, because Hercules’ new concubine, Iole, the daughter of Eurythus, king of Oechalia, arrived in her house: to possess her, Hercules went so far as to seize the city, kill her father and family, and take her away as a prisoner of war. However, Deianira regretfully remarks, Hercules is so infatuated with her that he appears completely subjugated by the captive who should be his victim. Iole, in turn, shows up at her mistress’s house not with the humble attitude of a slave, but superb and haughty for her privileged position. This reversal of roles reminds Deianira of the relationship that Hercules entertained with Omphale, the queen of Lydia with whom the hero spent a period of humiliating slavery, relinquishing the masculine prerogatives to the woman and taking on female clothing and the task of spinning. To the recollection of the degradation suffered by Hercules in that circumstance Deianira dedicates a large digression, which constitutes the core part of the epistle. The prominence of the episode of Hercules and Omphale is obviously linked to the elegiac genre, to which the Heroides belong; within Deianira’s argument it is functional to demonstrate the negative effects that an immoderate (and illegitimate) love passion can induce even on a heroic personality. Deianira therefore warns her husband not to fall back into the degradation he has already experienced before. In the case of Iole, the pain for his wife is even more serious because the adultery is committed in her own house, under her own eyes. Hence Deianira resolves to try to regain her husband’s affection with the alleged love potion donated by the centaur Nexus, a decision destined to have a tragic effect. In Roman elegy Hercules’ degradation as a result of love became paradigmatic of the surprising effect that the power of love can exert even on the proudest and fiercest men. The theme was proposed on a programmatic level by Propertius in Lucia Degiovanni • Università degli Studi di Bergamo Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 165-183 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128154
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elegy 3.11: in response to those who accuse him of cowardice because he is unable to break the chains that bind him to a woman who perverts his life (3.11.1-4), the poet enumerates some mythical and historical examples, including Achilles and Pentesilea (a case similar to that of Hercules and Iole, as the beauty of the defeated woman vicit victorem […] virum, 3.11.16) and, then, Hercules and Omphale (3.11.17-20): Omphale1 in tantum formae processit honorem, Lydia Gygaeo tincta puella lacu, ut, qui pacato statuisset in orbe columnas, tam dura traheret mollia pensa manu. [Omphale, the maid of Lydia, bathed in the Gygean lake, rose to such renown of beauty that the man who had set up columns in a placated world would perform the soft tasks of wool with that rough hand2.] The example of Hercules and Omphale is proposed also by Ovid in the Ars amatoria to argue that the lover should not disdain to offer small services to his mistress, if even “he who deserved the heavens that he had previously sustained” “obeyed the orders of his lady”, carrying out humble female tasks (2.215-222): Nec tibi turpe puta (quamvis sit turpe, placebit), ingenua speculum sustinuisse manu. Ille, fatigata praebendo monstra noverca qui meruit caelum, quod prior ipse tulit, inter Ioniacas calathum tenuisse puellas creditur, et lanas excoluisse rudes. Paruit imperio dominae Tirynthius heros: I nunc et dubita ferre, quod ille tulit. [And think it no disgrace (although it should be a disgrace to you, still it will give pleasure), to hold her mirror with the hand of a free-born man. He who, by killing the monsters of his wearied step-mother, earned those heavens which before he had supported, is believed to have held the work-basket, and to have wrought the rough wool among the Ionian girls. The Tirynthian hero was obedient to the commands of his mistress. Go then, and hesitate to endure what he submitted to.]
1 This is the only occurrence of the name Omphale in Latin poetry, but it presents a metrical anomaly: “the long final vowel of the (Greek) name is scanned as a short, and not elided, before the following stressed vowel; this is Greek prosody, rare in the Latin poets” (Propertius, Elegies. Book III, ed. W. A. Camps, London, 1985, p. 105). Due to this irregularity, the latest editors and commentators of Propertius’ Book III, Heyworth and Morwood, print Heinsius’ conjecture quin etiam, considering Omphale a gloss entered into the text: Omphale appears to them pleonastic with respect to Lydia […] puella in the following line (S. J. Heyworth, Cynthia: a Companion to the Text of Propertius, Oxford, 2007, p. 332; S. J. Heyworth and J. H. W. Morwood, A Commentary on Propertius, Book 3, Oxford, 2011, p. 207). 2 Here and below, unless otherwise stated, the English translations are my own.
A M e d i e val R e ad i n g o f Ovi d, He roid 9 (D eianira H erc uli)
The slavery of Hercules at Omphale is the highest sublimation of the servitium amoris of the elegiac lover. As a symbol of the power of Love, the exemplum of Hercules and Omphale is also evoked in the hymn to Venus of Seneca’s Phaedra (Chorus 1, v. 317-329), in a description full of details, clearly reminiscent of the Ovidian model3: Natus Alcmena posuit pharetras et minax vasti spolium leonis, passus aptari digitis smaragdos et dari legem rudibus capillis; crura distincto religavit auro, luteo plantas cohibente socco; et manu, clavam modo qua gerebat, fila deduxit properante fuso. Vidit Persis ditique ferax Lydia harena deiecta feri terga leonis umerisque, quibus sederat alti regia caeli, tenuem Tyrio stamine pallam. [The son of Alcmena set aside his quiver and the threatening spoil of the huge lion, letting emeralds to be fitted to his fingers and his rough hair to be brought to order; he bound his legs with studded gold, while yellow slippers confined his feet; and in that hand, with which he but now bore the club, he spun out threads with the hurrying spindle. Persia and the rich, fertile realm of Lydia saw the fierce lion’s skin laid aside, and on those shoulders, on which the palace of the lofty heaven had rested, a delicate robe of Tyrian thread.] Here are collected the topical elements that characterize the representation of Hercules’ slavery at Omphale in the elegiac tradition, in open and emphasized contrast with his previous heroic deeds (cf. in part. Ovid, Heroides 9.67-102). The degradation of Hercules is due to the slavish task of spinning (cf. e.g. Ov., Her. 9.73-80, and Ars amatoria 2.219-220) and to the exchange of garments, for which Hercules discards the club and the lion’s skin to wear a female attire (cf. e.g. Ov., Her. 9.65-66 and 103-118), and is highlighted through details that enhance luxury and effeminacy: gold jewelry and precious ornaments (cf. Ov., Her. 9.57-60), and ornate hair (Ov., Her. 9.63), all elements that strongly contrast with the usually fierce and rough character of the hero. These, in short, are the main classical texts that form the basis of the fortune of the episode of the humiliation of Hercules for love, which became a topos
3 A more concise reference to the mythical episode, which nevertheless includes all the topical elements, can also be found in Lycus’ slanderous words on Hercules in Hercules furens 460-471.
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in medieval didactic love literature. The main reference text is Ovid’s Heroid 9, sometimes combined with the episode of Hercules, Omphale and Faunus in Fasti 2.303-358, where, however, the focus is on the comic effects of the exchange of garments and not on Hercules’ servile occupations. But what is striking about the many medieval revivals of this theme is a singular variation that recurs almost constantly: the woman for whom Hercules underwent the famous servitium was not Omphale, but Iole. Impressed by the diffusion of this motif, which has no ground in the classical tradition, and which extends, as we shall later see, to different literary and artistic genres over the centuries, I researched the origin of the overlap of the characters of Iole and Omphale, and verified that it originates from a misunderstanding of the text of Heroid 9 spread in medieval commentaries on Ovid, from, at least, the twelfth century. The origin of the mistake lies in the fact that the name Omphale is never explicitly mentioned in Latin poetry (with the exception of Propertius, Elegiae 3.11.174), but the identification of the woman must be inferred from geographical references to Lydia (Lydo and Maeandros in Ov., Her. 9.54-55; Ioniacas in Ov., Ars am. 2.219; Maeonis and Tmoli in Ov., Fast. 2.310 and 313; Lydia in Seneca, Phaedra 326, etc.). As I shall argue, the error originated from the text of Heroid 9, that, due to its own structural characteristics, could be easily misunderstood with regard to the woman responsible for Hercules’ servitium, and the erroneous identification was then applied in interpreting the other ancient texts on the subject.
The Medieval Interpretation of Heroid 9 The starting point, then, shall necessarily be the text of Heroid 9. From the beginning of the epistle, the basic theme is clear: Deianira reveals to her husband her torment, due to jealousy for his passion for the princess-prisoner Iole, and tries to induce him to break off this relationship, arguing that it is disgraceful for him, because it makes it appear that he, the conqueror, is now subject to the captive Iole (1-2 Gratulor Oechaliam titulis accedere nostris; / victorem victae succubuisse queror). Iole herself, in Deianira’s eyes, exhibits her position of strength, showing herself in public not with the traditional resigned and painful appearance of the prisoner, but dressed in a sumptuous way (125-128) and with a proud attitude, almost as if she still had her royal status and Hercules had been defeated (129-130 dat vultum populo sublimis ut Hercule victo; / Oechaliam vivo stare parente putes). The haughtiness shown by the prisoner makes Deianira fear that Hercules intends to repudiate her, his legitimate wife, to marry the concubine (131-136). Within the invective against Iole, Deianira, as a further reason for her suffering, adds a long digression on other previous lovers of Hercules, who bore him illegitimate
4 On this point, see n. 1 above. Propertius, however, “seems to have been virtually unknown from the end of Antiquity to the middle of the twelfth century” (R. J. Tarrant, “Propertius”, in Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, ed. L. D. Reynolds, Oxford, 1983, p. 324-326, here p. 324).
A M e d i e val R e ad i n g o f Ovi d, He roid 9 (D eianira H erc uli)
children (47-48 Haec mihi ferre parum: peregrinos addis amores, / et mater de te quaelibet esse potest). Among the many adulterous relationships of her husband, Deianira chooses to dwell particularly on the one with Omphale (53-54): Una, recens crimen, referetur adultera nobis, unde ego sum Lydo facta noverca Lamo. [I will mention only one mistress (a recent offence), by whom I am made stepmother to Lydian Lamus.] This is the beginning of a long digression on Omphale, which extends from v. 53 to v. 118. Deianira chooses to dwell on her because, in addition to being a recent affair, it allows her to argue more widely the humiliations to which Hercules submits when he is subdued by the passion of love. In Heroid 9, Hercules’ famous servitium amoris for the queen of Lydia is presented, from Deianira’s point of view, as an antecedent of the hero’s current ‘submission’ to Iole: her husband appears subjugated by the love for the new mistress as much as he was for the previous one, but with the aggravating circumstance that the affair with the current mistress will be carried out before the very eyes of his wife (119-122). The parallelism between Iole and Omphale developed in Heroid 9 is therefore functional to give a broader foundation to the concerns expressed by Deianira regarding the stability of her marriage (131-134). It is precisely the equivalence of the two figures that generated, in the medieval exegetical tradition, an incorrect interpretation of Ovid’s text, which read as referring to Iole also the section of v. 53-118 dedicated to Omphale. In the absence of the explicit mention of the name of the new character, the identification of Omphale must be deduced from the geographical references that place the episode in Lydia (Lydo 54; Maeandros 55; Maeonia 65; Ioniacas 73), and from learned details, such as the mentions of her son Lamus at v. 54 and her father Iardanus at v. 103. And here, moreover, the obscurity of the mythological reference caused the corruption of the patronymic Iardanis (i.e. “daughter of Jardanus”) in Dardanis (i.e. “Trojan”) in all the manuscript tradition: Iardanis is a humanistic conjecture accepted in most modern editions, but medieval readers were faced with a misleading text. Therefore, all the references that should have led to the identification of Omphale were not easy to work out for those who did not possess the mythological notions assumed by Ovid. Since the transition to a different person was not understood, everything that is said of Omphale is attributed to Iole. And, on the other hand, the text thus interpreted does not present obvious inconsistencies. On the contrary, medieval readers have unconsciously amended a clear disproportion in the structure of Ovid’s letter: 66 lines are dedicated to Hercules’ affair with Omphale, which is now over and no longer a threat to Deianira’s marriage, while only 28 lines are dedicated to the current affair with Iole, which is the main object of Deianira’s jealousy, as well as the origin of the subsequent tragic developments. The argumentative structure also holds perfectly, even with this interpretation: indeed, the whole digression on the elegiac topos of Hercules’ servitium amoris seems to confirm the initial
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statement according to which the victor Hercules submitted to the victa Iole: Hercules wore female clothes (55-72) and debased himself to the task of spinning wool (73-80) by order of the woman, who acted as a domina (74) and assumed male prerogatives (105-114). The paradox of the reversal of roles, with the woman winning and Hercules won, repeatedly underlined by oxymoron and polyptoton in v. 108 and 114, recalls the incipit of the letter also on a verbal level: compare v. 2 victorem victae succubuisse queror, 6 huic Iolen inposuisse iugum, 26 (quem) non potuit Iuno vincere, vincit amor, 129 Dat vultum populo sublimis ut Hercule victo, referred to Iole, with v. 104 et tulit a capto nota tropaea viro, 107-108 Qua tanto minor es, quanto te, maxime rerum, / quam quos vicisti, vincere maius erat, 114 tuque feri victor es, illa tui, referred to Omphale. The formulations used by Ovid with reference to the two women are completely parallel and legitimize, so to speak, the confusion of Iole and Omphale by medieval readers. The overlap of the two women may also have been facilitated by the fact that Deianira points out twice, with reference to both, the contrast between Hercules’ degradation caused by erotic passion and his glorious heroic past (v. 3-26 with reference to Iole, v. 55-118 with reference to Omphale); and to prove her point she does not hesitate to repeat twice Hercules’ most emblematic deeds: in particular the fact that Hercules strangled the pair of snakes when he was still an infant (v. 21-24 referring to Iole; v. 85-86 referring to Omphale), and that he upheld the vault of heaven replacing Atlas (v. 17-20 referring to Iole; v. 57-58 referring to Omphale). The more extensive treatment of the subject in relation to Omphale is thus interpreted as the core of the argument about Iole, for which the initial verses simply appear as the introductory summary. The mistake may also have been fostered by the words with which Deianira introduces the character of Omphale. After having cursorily enumerated, with an apophasis, other past lovers of Hercules, at v. 53 she declares she wants to speak of only one mistress (una […] adultera): since the focus of the letter is on the current adultery with Iole, it simply seems natural that Deianira’s reproaches concentrate only on her. Also the conclusion of the excursus on Omphale and the return to the main speech on Iole do not provide useful clues to identify the mistake. Deianira draws back attention to Iole, pointing out that it is very different the psychological impact of what one learns by hearing and that of what one witnesses directly (v. 119-122). However, the opposition is still sound even if it refers to a single rival, Iole: when Deianira actually meets the haughty and sumptuously dressed concubine (125-130), she finds confirmation of the rumours that she had hoped were untrue (119 licuit non credere famae). This combination of factors contributed to confirm (or at least not to disprove) the erroneous interpretation of Ovid’s letter. The woman for whom Hercules underwent the famous servitium amoris, exchanging clothes with her and spinning wool together with her handmaids, thus becomes the prisoner Iole, who, from war slave, thanks to her seductive arts, becomes domina of her master and winner. The character of Iole thus acquires a completely new personality, because it assumes the determined temper and charismatic charm that distinguished the queen of Lydia.
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Early Evidence This misunderstanding is widely documented in medieval latin commentaries on the Heroids, clearly produced in a school context, from the twelfth century onwards. As is well known, the twelfth century represents a fundamental moment in the history of exegesis to the classics, a phase in which ancient texts are complemented by new interpretative instruments. This secondary literature, produced in schools, lives in symbiosis with the classical text and manages to orient the processes of its reception5. And that is exactly what happens here. The earliest evidence of this interpretation of Heroid 9 is probably to be found in the commentary contained in a manuscript of the Bayerische Staatsbibliothek of Munich, written in the abbey of Tegernsee around the middle of the twelfth century (Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 19475, fol. 16 rb-31 vb), and published by Ralph Hexter in 19866. The identification of Omphale with Iole is stated several times: at v. 47 peregrinos is glossed with idest extraneę Iolis7, at v. 53 adultera is glossed with idest Ioles, and the reference to Lydo […] Lamo of v. 54 is explained as follows: Lan(us) filius Herculis et Ioles qui dicitur Lidus a loco, Ethalia enim Lidia, Ionia Dardania continue terre sunt8. This note shows the attempt to make the text perspicuous by an interpreter who lacked the necessary mythological notions: the identification of the woman with Iole leads to place the obscure city of Oechalia (here in the spelling Ethalia) in Lydia, and to associate it with the other names related to Omphale (Ionia refers to Ioniacas in v. 73, and Dardania to the transmitted text in v. 103). The attribution to Iole of Omphale’s prerogatives is made explicit since the preface to the letter, which contains a brief summary: Negocium huius ępistole est scelus mittentem inproperare Herculi qui propter amorem Ioles [Herculem] non respiciens, dimittendo officium agit muliebrem, colum ferns pensa trahens, muliebres uestes habens9. The identification of the mistress of v. 53-118 with Iole (with the consequent attribution to her of the motherhood of Lamus) is common in the interlinear and marginal glosses of the Heroides manuscripts from the twelfth century onward. For example, in Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 4612 (Southern Germany, twelfthex-thirteenthin century), fol. 17 v, there is the interlinear gloss s(cilicet) 5 C. Villa, “I commenti ai classici tra xii e xv secolo”, in Medieval and Renaissance Scholarship. Proceedings of the Second European Science Foundation Workshop on the Classical Tradition in the Middle Ages and the Renaissance (London, The Warburg Institute, 27-28 November 1992), ed. N. Mann and B. Munk Olsen, Leiden, New York and Cologne, 1997, p. 19-32, here p. 22. 6 R. J. Hexter, Ovid and Medieval Schooling. Studies in Medieval School Commentaries on Ovid’s Ars amatoria, Epistulae ex Ponto and Epistulae heroidum, Munich, 1986. Concerning the manuscript and the school context in which the commentary was compiled, see p. 143-144. 7 Once again the misunderstanding can be corroborated by a clue within the text: Iole is actually defined as “foreign” in v. 121 (advena paelex). 8 Hexter, Ovid and Medieval Schooling, p. 266-267. 9 Hexter, Ovid and Medieval Schooling, p. 265. The criteria for this edition are explained on p. 229: square brackets [] indicate the corrector (T2)’s cancellations, angle brackets his additions to the original commentary (T1).
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Yole above adultera of v. 53, and at fol. 18 r interlinear glosses above v. 73 and 74 mention Iole. In Frankfurt am Main, Stadt- und Universitätsbibliothek, Barthol. 110 (France, twelfthex-thirteenthin century), fol. 144 r, again, v. 53 adultera is glossed with yoles, and a marginal gloss to v. 55 (forgotten by the copyist and added later in the line spacing) refers to the fact that Hercules wears the robes of Iole. In Oxford, Bodleian Library, Canon. Class. lat. 1 (France?, thirteenth1/2 century), fol. 11 v, a marginal gloss to v. 54 specifies that Hercules had his son Lamus ab Yole. In Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Barb. lat. 26 (Italy, twelfth century), fol. 67 v, a gloss to v. 54 explains that Lamus fuit filius Herculis et Yoles, and another to v. 55 that Meander quidam fluvius est iuxta quem Hercules vestes Yoles induitur et vestimenta sua dedit illi. In other manuscripts, more densely glossed, the references to Iole, instead of Omphale, are multiplied, as, for example, in Milan, Biblioteca Ambrosiana, I 8 inf. (Northern France, thirteenth century): on fol. 69 r-70 r Iole is mentioned in interlinear and marginal glosses to v. 53, 54, 55, 57, 66, 74, 103, 107, 109, 112, 115. And again, in Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 2792 (France, thirteenthex century), fol. 23 v-24 r, Iole is mentioned in multiple interlinear and marginal glosses to v. 53, 54, 55, 57, 65, 66, 74, 78, 106, 107, 112, 115, 117. Glosses with such content become even more frequent in manuscripts of the fourteenth century. Interesting is the case of Rome, Biblioteca Angelica, 1060 (Italy, twelfth2/2 century), which presents annotations of different ages. The oldest glossator, contemporary to the copyist, appears to be the recipient of different traditions of interpretation. He is aware that Lamus is the son of Hercules and Omphale: cf. fol. 56 v, interlinear gloss above v. 54: Lam(us) fili(us) He[r]cul(is) (et) O[n]phale q(ue) fuit de Lidia; and yet identifies the woman of the servitium Herculis with Iole: cf. fol. 57 r, interlinear gloss above v. 78 erae: i(d est) Iole; fol. 57 v, interlinear gloss above v. 103 dardanis: i(d est) Iole t(r)oiana. The identification with Iole, in the same manuscript, is then proposed without uncertainty by a thirteenth-century glossator. The exegetical apparatus of this manuscript, therefore, seems to place in the first half of the twelfth century the circulation of the misinterpretation, which gradually replaced the proper understanding of the text. The erroneous identification is received also in the translation of the Epistulae heroidum by the Florentine notary Filippo Ceffi (Pistole d’Ovidio Nasone, about 1325), published by M. Zaggia in 200910. Here the vernacular translation aims at being illustrative and incorporates into the text elements taken from the medieval latin commentaries to Ovid’s letter. In the “prologo della pistola di Diaginira” the story of Hercules and Iole, after the conquest of Oechalia, is thus summarised11: [8] ma elli medesimo ancora vi fue vinto, inamorando d’una pulcella, figliuola del decto re Euristeo12, la quale aveva nome Giole, per lo cui amore elli 10 Ovidio, Heroides. Volgarizzamento fiorentino trecentesco di Filippo Ceffi, ed. M. Zaggia, vol. 1, Florence, 2009, p. 195 and 503. 11 Ceffi, ed. Zaggia, p. 504-505. 12 Eurytus, king of Oechalia and father of Iole, is here confused with Euristheus.
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abbandonòe il conquisto e tanto le divenne ubidente, ch’alcuna volta il fece filare. [9] Donde Degianira, vogliendo lui ritrarre da tanta viltade, gli manda questa lettera […]. [But he in turn was conquered, for he fell in love with a young girl, the daughter of the aforementioned king Eurystheus, whose name was Iole. For love of her he abandoned his conquests and became so obedient to her that she sometimes made him spin. So Deianira, wanting to rescue him from such disgrace, sends him this letter.] Moreover, v. 53-54 (Una, recens crimen, referetur adultera nobis, / unde ego sum Lydo facta noverca Lamo), that introduce the Omphale section, are thus translated: [53] Ma sopra tutte cose mi grava il tuo novello biasimo, onde io sono facta matrigna di Lidolamo, tuo bastardo nato della novella Giole avolterata13. [But above all I am burdened by your new infamy, for which I am made stepmother to Lidolamo, your bastard born of your new mistress Iole.] The explicit attribution of the motherhood of Lamus to Iole means that all the subsequent digression is referred to the prisoner of Oechalia. Special attention should also be paid to the name of the child, Lidolamo, which results from the fusion of his proper name, Lamus, with the ethnic Lydus, as if Ceffi understood Lydo […] Lamo to be a tmesis14. Now, this peculiar interpretation is attested in the exegetical apparatus of Heroides manuscripts, such as Rome, Biblioteca Vallicelliana, D.49 (Italy, fourteenthm century): here, on fol. 130 v, the glossator drew a bow connecting Lido to Lamo (v. 54), and annotated in the margin that Hercules had from Iole a son nomine Lidolamum. This correspondence of interpretation shows, once again, the close relationship between the exegetical apparatus of the manuscripts of the classics and their reading and reception.
Early Literary Reception From this collection of testimonies we can deduce that between the twelfth and fourteenth centuries it was common knowledge that the woman for whom Hercules underwent the famous servitium amoris was Iole. And this fact clearly emerges from references to the mythical episode found in texts belonging to different literary genres from the end of the twelfth century onwards. This new reading of Heroid 9 gives the character of Iole a completely different personality, when compared to the ancient texts that drew her character.
13 Ceffi, ed. Zaggia, p. 509. 14 Cf. Zaggia ad loc.
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One of the oldest literary testimonies is found in the allegorical-satirical poem in Latin hexameters Architrenius, written by Johannes de Hauvilla around 118415: Hercules and Iole, in the guise of Omphale, appear in one of the mythological scenes depicted in the tapestries that decorate the Palace of Ambition (4.10.267-271): Iolen ibi mollis amictu induit Alcides rigidoque et pensa stupenti pollice turbat opus, ausus latus ardua doctum edocuisse colos, fuso meminisse cadenti cogitur Alciden positamque resumere clavam. [Here an effeminate Alcides wraps Iole in his own cloak, and botches with stiff and clumsy fingers the other’s task of spinning. Though he strives to teach his hard-schooled limbs to ply the distaff, the scattered yarn forces him to recall that he is Alcides, and to take up again the club he had laid aside16.] A cursory reference to the exchange of clothes between Hercules and Iole also appears in the Liber de natura deorum, an anonymous twelfth-century mythographic compendium, edited by V. Brown (ch. 131 De Nesso et Deianira, 3-4): Quam [scil. Iolem] cum adduceret, [scil. Hercules] adeo amavit quod eam Herculea veste, se vere vestibus Ioles induit. Quo audito Deianira vestem a Nesso sibi datam Herculi misit per Licham17. [Hercules, taking Iole with him, loved her so much that he dressed her in Hercules’ clothes and he wore Iole’s clothes. When Deianira learned of this, she sent Hercules by means of Lyca the robe that Nessus had given her.] The theme is then developed extensively in book 9 of the Ovide moralisé, a poem in Old French by an anonymous author of the early fourteenth century, who adapted and allegorically interpreted Ovid’s Metamorphoses. In the Latin poem the reference to Hercules’ love for Iole, which aroused Deianira’s jealousy, was very brief (only one verse: 9.140), therefore the French author chose to insert here the detailed description of Hercules’ servitium amoris, taken from Heroid 9, and also to use another Ovidian passage that deals with the same theme: the episode of Hercules, Omphale and Faunus in Fast. 2.303-358. Hercules, utterly subjugated by his love for Iole and forgetting his own pride (Ovide moralisé 9.507-547), lowers himself to spin wool (v. 548-556) and wear female clothes and ornaments (v. 557-565), while Iole wears the lion skin and the hero’s weapons (v. 568-573). At this point (v. 576-599) is inserted the episode of Faunus, who, while attempting to rape the woman at night, deceived by the female
15 P. G. Schmidt, “Hercules indutus vestibus Ioles”, in From Wolfram and Petrarch to Goethe and Grass. Studies in Literature in Honour of Leonard Forster, ed. D. H. Green, L. P. Johnson and D. Wuttke, Baden-Baden, 1982, p. 103-107, here p. 105. 16 Johannes de Hauvilla, Architrenius, ed. W. Wetherbee, Cambridge, 1994, p. 102-103. 17 V. Brown, “An Edition of an Anonymous Twelfth-Century Liber de natura deorum”, Mediaeval Studies, 34 (1972), p. 1-70, here p. 49.
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clothing, assaults instead Hercules, who promptly reacts by setting him on the run18. A similar narrative is given in summary form in the Ovide moralisé en prose 9.219. The confusion of Omphale with Iole is therefore extended also to the passage of Ovid’s Fasti. Same happens in the Middle English poem Confessio amantis (5.68076960) by John Gower (1390), in the section on the tale of Hercules and Faunus20. Also in this case, at the origin of the literary choice, we can assume the reading of Ovid’s text with glosses that have oriented its interpretation in the wrong direction. In fact, the Iole/Omphale overlap was transferred from Heroid 9 – where, as shown above, it is motivated by the context – also to the other Ovidian passages dealing with Hercules and Omphale. For the Fasti, see in particular the commentary by Arnulf of Orléans of the second half of the twelfth century, edited by J. Rieker in 200521: the glosses to v. 305-356 clearly show that the female protagonist of the episode is understood to be Iole, despite the fact that nothing in the context hints at her: 305 domine Iole. 308 hic id est Iole. 310 Meonis Iole. 326 tela mi(nora) […] dicentes Iolem semper gerere tela sicut et Herculem […] 334 in dominis Hercule et Iole. 340 vellera quibus induta fuit Iole. 352 Meo(nis) Iole. 356 Lida pu(ella) Iole. Lidia, Meonia eadem regio est. Similar notes can be found also in Fasti manuscripts, such as Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 1604, fol. 13 r, and Ottob. lat. 1464, fol. 8 r, both of the thirteenth century. The extension of this misinterpretation sometimes affects also the example of Hercules and Omphale in Ars am. 2.209-232, as in the case of the
18 “Ovide moralisé”. Poème du commencement du quatorzième siècle publié d’après tous les manuscrits connus, ed. C. de Boer, M. G. de Boer and J. Th. M. Van’t Sant, vol. 3, Livres VII-IX, Amsterdam 1931, p. 233-235. In order to integrate the pagan mythological repertoire into Christian theology and morality, the author proposes the following allegorical interpretation of the episode (Ovide mor. 9.873 ff.): Hercules marrying Deianira is God who establishes the covenant with the Jews; Iole represents the Church of Christ, the new bride. God, for the love of mankind, “took a carnal dress and covered his divinity with the garment of carnality” (888-890), and wrapped humans in the lion’s skin to give them divine strength and beauty. Faunus is the Devil, who tries to corrupt Christ, deceived by his human appearance, but is defeated by him. Deianira (the Jewish people), jealous of the new bride, gives Christ the mortal robe that consumes his flesh in the Passion (F. Gaeta, “L’avventura di Ercole”, Rinascimento, 5 (1954), p. 227-260, here p. 244-245; M. Possamai-Pérez, L’Ovide moralisé : essai d’interprétation, Paris, 2006, p. 450, 599-600). 19 Ovide moralisé en prose (texte du quinzième siècle), ed. C. de Boer, Amsterdam, 1954, p. 240-241. The exchange of clothes between Hercules and Iole is mentioned also by Pierre Bersuire in the Ovidius moralizatus (1340): cf. P. Berchorius, Reductorium morale, Liber XV, capp. II-XV: “Ovidius moralizatus”, Paris, 1509 (reprint Utrecht, 1962), p. 136. 20 G. C. Macaulay, The Complete Works of John Gower, vol. 3, English Works (Confessio amantis, lib. V. 1971-lib. VIII; and In Praise of Peace), Oxford, 1901, p. 134-138. 21 Arnulfi Aurelianensis Glosule Ovidii Fastorum, ed. J. R. Rieker, Florence, 2005, p. 59-60.
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glosses in Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 1599 (fourteenthex century), fol. 6 v.
Giovanni Boccaccio Reader of Ovid’s Heroid 9 The author who most contributed to the reinvention of the character of Iole, probably drawing inspiration from the long-established mythological tradition, is Giovanni Boccaccio, who repeatedly mentions Hercules’ affair with Iole describing it as that with Omphale22. In particular, the chant 26 of the Amorosa visione is entirely occupied by a long lament by Deianira, which is, in all respects, a rewriting of Heroid 9, but in which the part of Omphale is explicitly attributed to Iole (26.25-33): Veramente di te ogni uom ragiona, ché tu col forte dito quella lana fili che Iole pesando ti dona. Ogni uomo ancora, ch’abbia mente sana, crede che tu il canestro con le fusa porti di dietro alla giovane strana. Vogliono ancora dire ch’ella t’usa in ciascuno atto come servidore, né ti giova donare alcuna scusa23. [Truly every man speaks of you, since you, with your strong finger, spin that wool which Iole weighing gives you. Every man who has a sound mind believes that you carry the basket with the spindles behind the young foreigner. They further say that she uses you in every act as a servant, and it is of no use to you to give any excuse.] Moreover, Hercules’ servitium amoris for Iole is often evoked by Boccaccio as an exemplum of the power of Love. The motif first appears in Fiammetta’s speech in the section of the Questioni d’amore in Filocolo (4.46.9): Similemente ne mostri che costui fa gli uomini arditi e valorosi; ma di ciò il contrario si può mostrare. Chi fu più valoroso uomo d’Ercule, il quale innamorato mise le sue forze in oblio, e ritornò vile, filando l’accia con le femine di Iole24?
22 For an overview of Boccaccio’s passages where the confusion between Iole and Omphale is recorded, see A. E. Quaglio, “Tra fonti e testo del Filocolo, III”, Giornale storico della letteratura italiana, 140 (1963), p. 321-363, here p. 325. 23 G. Boccaccio, Amorosa visone, ed. V. Branca, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, ed. V. Branca, vol. 3, Milan, 1974, p. 88. 24 G. Boccaccio, Filocolo, ed. A. E. Quaglio, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, ed. V. Branca, vol. 1, Milan, 1967, p. 428.
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[Likewise let it be shown that he makes men bold and valiant; but also the opposite can be shown. Who was a more valiant man than Hercules, who in love put his strength into oblivion, and returned a coward, spinning raw thread with the handmaidens of Iole?] It is then exploited in the description of the paintings of the temple of Venus in the Chiose al Teseida (7.50.1): Queste così gran forze di Venere dice l’autore che erano quivi dipinte. Dice appresso che vi vide similemente dipinto Ercule in grembo a Yole […] La quale conoscendo l’amore che Ercule le portava, gli fece porre giù la pelle del leone, la quale egli rigidissimo uomo sempre portava addosso, e in luogo di quella il fece vestire di porpora, e fecegli pettinare i capegli, e portare l’anella in dito, e ultimamente il fece filare25. [The author says that these great forces of Venus were painted here. He then says that he saw a similar painting of Hercules embracing Iole […]. Knowing the love that Hercules bore her, she had him put down the lion’s skin, which he always wore, and instead of that she had him dressed in purple, and had his hair combed, and his finger ringed, and finally she had him spin.] The mythical episode is resumed, with more details, also in the Elegia di Madonna Fiammetta (1.17.12): Rimirisi primamente al fortissimo figliuolo d’Almena, il quale, poste giù le saette e la minaccevole pelle del gran leone, sostenne d’acconciarsi alle dita i verdi smeraldi e di dare legge ai rozzi capelli, e con quella mano, con la quale poco inanzi portata avea la dura mazza e ucciso il grande Anteo, e tirato lo infernale cane, trasse le fila della lana data da Iole dietro al procedente fuso, e li omeri, sopra i quali l’alto cielo s’era posato, mutando spalla Atalante, furono in prima dalle braccia di Iole premuti, e poi coperti, per piacerle, di sottilissimi vestimenti di porpora26. [Firstly, consider the mighty son of Alcmene, who, after laying down the arrows and the menacing skin of the great lion, endured to style his fingers with green emeralds and to give law to his coarse hair, and with that hand, with which a little while before he had carried the hard club and killed the great Antaeus, and pulled the infernal dog, he drew the threads of the wool given by Iole behind the proceeding spindle, and the shoulders, on which the high heavens had rested, changing Atlas’ shoulder, were first pressed by Iole’s arms, and then covered, to please her, with thin purple garments.]
25 G. Boccaccio, Teseida delle nozze di Emilia, ed. A. Limentani, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, ed. V. Branca, vol. 2, Milan, 1964, p. 470. 26 G. Boccaccio, Elegia di madonna Fiammetta, ed. C. Delcorno, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, ed. V. Branca, vol. 5.2, Milan, 1994, p. 42 (see on p. 248 for the commentary).
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In this case the ancient source text is the above mentioned passage from Seneca’s Phaedra. In all these contexts (as already in Propertius, Eleg. 3.11.17-20 and Ovid, Ars am. 2.215-222), the exemplum of Hercules and Iole (= Omphale) has the function of exalting the incontrovertible power of love. However, Boccaccio’s work in which the theme is most widely developed is the De mulieribus claris, a collection of biographies of historical and mythological women, who are presented as models of virtue or vice. In chapter 23, De Yole Etholorum regis filia, Boccaccio tells the story of Hercules’ conquest of the city of Oechalia (here confused with the region of Aetolia), and his subsequent affair with Iole. From the reproaches of Ovid’s Deianira Boccaccio derives the moralistic theme argued through the mythical exemplum: showing the nefarious effects that the pestifera passio can produce even in the most valiant men, the author warns against giving in to illicit love pleasures27. The emphasis is on the degradation suffered by Hercules and the dominion exercised over him by the woman’s charm. However, the female portrait is enriched with an innovative detail: the humiliation of Hercules, forced to wear women clothes and carry out the female job of spinning wool, is deliberately planned by Iole, who uses her seductive power to submit the hero to her will, and thus avenge the death of her father (23.2-7): Que [scil. Yoles] quidem, magis paterne cedis affecta quam sponsi dilectione, vindicte avida, mirabili atque constanti astutia, quem gereret animum ficto amore contexit; et blanditiis atque artificiosa quadam petulantia in tam ferventem sui dilectionem Herculem traxit, ut satis adverteret nil eum negaturum quod posceret. At inde, quasi horreret tam hispidum habitu amantem, acri viro ante alia ponere clavam, qua monstra domuerat, imperavit; ponere leonis nemei spolium, sue fortitudinis insigne; ponere populeum sertum, pharetras sagittasque fecit. Que cum non satis animo sufficerent suo, audacius in hostem inhermem precogitatis telis insiluit; et primo digitos anulis ornari precepit, caput asperum unguentis cypricis deliniri et hyrsutos pectine discriminari crines ac hyspidam ungi nardo barbam et puellaribus corollis et meonia etiam insigniri mitra; inde purpureos amictus mollesque vestes precepit indueret, existimans iuvencula, fraudibus erenata, longe plus decoris tam robustum hominem effeminasse lasciviis quam gladio vel aconithis occidisse. Porro cum nec his satis sue indignationi satisfactum arbitraretur, in id egit mollitiei deditum, ut etiam inter mulierculas, femineo ritu sedens, fabellas laborum suorum narraret et, pensis a se susceptis, lanam colo neret digitosque, quos ad extinguendos in cunis, adhuc infans, angues duraverat, in valida iam, imo provecta etate, ad extenuanda fila molliret; equidem humane imbecillitatis et muliebrium astutiarum non minimum, intueri volentibus, argumentum est. Hac igitur animadversione artificiosa iuvenis, cum perpetua in Herculem ignominie nota, patris mortem, non armis, sed dolis et lascivia ulta est; et se eterno dignam nomine fecit. Nam quotquot ex quibuscunque monstris
27 The exemplum of Hercules and Iole is used, under a misogynistic key, in a context of dissuasio amoris also in De casibus virorum illustrium 1.18 In mulieres.
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Euristeo triunphos victoriosus egit Alcides, ex tot victrix ipsius Yoles gloriosius triunphavit28. [Iole, however, was moved more by love for her slain father than for her husband and was eager for vengeance. With resolute cunning she hid her real attitude under a false show of affection. Her caresses and a certain artful wantonness made Hercules so besotted with her that she felt he would not refuse her anything. Feigning disgust at her lover’s rough dress, Iole first ordered this tough fellow to put aside the club he had used to tame the monsters, then the skin of the Nemean lion (the emblem of his strength). She also made him remove the poplar wreath and his quiver and arrows. But all this was not enough for her purpose. Preparing her weapons well in advance, Iole moved still more daringly against her defenceless enemy. She began by instructing Hercules to adorn his fingers with rings, anoint his rough scalp with Cyprian unguents, comb his shaggy hair, smear his prickly beard with nard, and adorn himself with girlish garlands and a Maeonian headdress; next she had him wear purple cloaks and dainty garments. The sweet young thing was naturally given to trickery, and so thought there was more glory in weakening a strong man by seduction than in killing him by poison or the sword. But even all this Iole deemed insufficient to satisfy her anger. Finally she forced Hercules – by this time totally effeminate – to sit in the midst of her servant girls and tell the story of his labors. Taking the distaff, he would spin wool, and though now an adult – indeed a man of advanced years – he softened to stretch threads the very fingers he had hardened to kill serpents while still a baby. Indeed, for those who are willing to consider the facts, this is no small proof of human weakness and feminine cunning. To Hercules’ eternal shame, the young woman cleverly avenged by such punishment her father’s death: she resorted not to arms but to trickery and seduction, and so made herself worthy of eternal notoriety. In fact, his conqueror Iole triumphed as much and in a more glorious fashion than did Hercules in his victorious struggle, at Eurystheus’ behest, with the monsters29.] The introduction of the revenge theme significantly modifies Iole’s conventional personality, in that it enriches the female charm with the aspect of willpower and determination, traits that will distinguish the character in modern theatrical rewritings30.
28 G. Boccaccio, De mulieribus claris, ed. V. Zaccaria, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, ed. V. Branca, vol. 10, Milan, 1967, p. 100-102. 29 Translation by V. Brown (Giovanni Boccaccio, Famous Women, ed. and trans. by V. Brown, Cambridge, Mass., and London, 2001, p. 91-93). 30 On the theme of Iole’s revenge, and more generally on the features of her character in modern theatre, cf. L. Degiovanni, “Il silenzio e la voce di Iole: dalla scena antica al teatro contemporaneo”, in The Forgotten Theatre. Mitologia, tradizione e drammaturgia del teatro frammentario greco-latino, ed. L. Austa, vol. 1, Alessandria, 2018, p. 215-233.
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Boccaccio, as a matter of fact, when he deals with the story of Hercules and Iole in the Genealogie deorum gentilium (13.1.34 ff.), proves to be aware that in some ancient texts the spinning task is imposed on Hercules not by Iole but by Omphale: Verum tamen Ovidius in maiori volumine31 et hic Statius32 non Yolem etholam33, sed Omphalem lydiam fuisse, que illum colo nere iusserit. Sane possibile est utrumque verum, cum multi fuerint Hercules, et sic variis apud varias mulieres varie potuit contigisse34. [In truth, however, Ovid in the Metamorphoses and Statius here say that it was not Iole of Aetolia, but Omphale of Lydia who ordered him to spin with the distaff. It is quite possible that both are true, since there were many Hercules, and so different things may have happened to different Hercules with different women.] Boccaccio solves the ambiguity by presenting both mythical versions as plausible: interestingly, in the next chapter of De mulieribus claris, 24 De Deyanira Herculis coniuge, Hercules’ lover is referred to as “Iole o Onfale” (§ 4). However, the exposition in chapter 23 suggests that Boccaccio read Ovid’s Heroid 9 according to the medieval interpretation35.
Reception of the Theme in Later Literature and Art Thanks to the success of Boccaccio’s works, the transposition to Iole of Omphale’s prerogatives spread widely in later literature, and actually it assumed the status of an autonomous mythical version, independent from Ovid’s text, so much so that it survived for centuries even after that, in the humanistic commentaries to Ovid’s Heroides, published at the end of the fifteenth century, it was definitively clarified that the character in question was Omphale, and not Iole. For example, the mythographic essay Herculis vita by Lilio Gregorio Giraldi, published in 1539, still receives the Iole/ Omphale exchange, also in relation to Faunus’ episode36: 31 This expression usually refers to the Metamorphoses, but here Boccaccio is probably alluding to the episode of Hercules, Omphale and Faunus narrated in Fast. 2.303-358. 32 Statius, Thebais 10.646-649. 33 Here again, as in De mulieribus claris 23, the city of Oechalia is confused with the region of Aetolia. 34 G. Boccaccio, Genealogie deorum gentilium, ed. V. Zaccaria, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, ed. V. Branca, vol. 7-8.2, Milan, 1998, p. 1276. 35 Also Coluccio Salutati raises the problem of the identification of the woman in De laboribus Herculis 3.26.3-4. He too seems to read Ovid’s Heroid 9 according to the medieval interpretation (cf. “quicquid de Oethalide fingit Ovidius”), yet favours the identification with Omphale on the basis of Fulgentius’s testimony (Mythologiae 2.2) and the etymology of the name of Omphale (from Gr. ὀμφαλός, Lat. umbilicus: “in quo libido […] mulieribus dominatur”). Salutati here seems to be responding to the observations made by Boccaccio in the Genealogie, as can be inferred from the reference to the “multitude of Hercules” as an explanation of mythological variants: “Quam discordantiam cum facile sit ob Herculum multitudinem concordare” (Colucii Salutati De laboribus Herculis, ed. B. L. Ullman, Zürich, 1951, vol. 1, p. 316). 36 Lilij Gregorij Gyraldi Ferrariensis Herculis vita, apud Mich. Isingrin, Basel, 1539, p. 59-60.
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[…] Iolen, quam ardentissime amabat, abduxisse ferunt, cuius certe puellae iussione pro clava et leonis pelle, colum et pensa tulisse dicitur. Alii fabulosius rem sic tradiderunt, quod Hercules in Liberalibus cum Iole vestem mutavit et habitum: unde Faunus existimans Herculem puellam esse, veste deceptus, eqs. [The story goes that he took away Iole, whom he loved dearly; it is said that at the girl’s command, instead of the club and the lion’s skin, he took the distaff and the flocks. Others tell the story in a more fanciful way: during the Liberalia festival, Hercules exchanged his clothes with Iole: this is why Faunus, deceived by the dress, believed Hercules to be the maiden, etc.] This mythical version circulated also in popular culture, as witnessed by the ‘cantare’ Le dodici fatiche di Hercole37. The motif appears in the scene (136.1081-1088) in which Hercules seduces Iole38: La donna alquanto si mostrò sdegnosa, poi, vedendosi tanto accarezzare, lieta nelle sue braccia si riposa. Nè Aicide [scil. Alcide] di lei si può satiare, anzi per compiacergli ogni vil cosa ai mette a far per insin’ a filare, tal che la fama andò, che ’l mondo gira, a rivelare il tutto a Deiacira [scil. Deianira]. [The woman was somewhat disdainful, then, seeing herself so much cherished, she gladly lied down in his arms. Alcides could not satiate himself with her, nay, to please her in every vile thing, he even started spinning, to the point that fame, which travels the world, came to reveal everything to Deianira.] This version is received also in high literature: Torquato Tasso, in the chivalry poem Gerusalemme liberata, in depicting Armida’s palace seems to remember Boccaccio’s description of the paintings of the temple of Venus (Chiose al Teseida 7.50.1, mentioned above). As a topical exemplum of the power of female seduction, the episode of Hercules and Iole is engraved on the doorway of the palace of Armida,
37 Le dodici fatiche di Hercole, tratte da diversi autori, con il suo lamento e morte. Nuovamente composte in ottava rima. Con le sue figure a ciascuna fatica appropriate, terza impressione, appresso alle Scalee di Badia, Florence, 1567. 38 The text is quoted from the edition by E. Lommatzsch (Beiträge zur älteren italienischen Volksdichtung: Untersuchungen und Texte, vol. 4, Ein vierter Wolfenbütteler Sammelband, 1. Teil, Berlin, 1959, p. 102). The main source from which the author of the poem draws his material is the vulgarisation of Ovid’s Metamorphoses by Nicolò degli Agostini (Ovidio Metamorphoseos in verso vulgar), first printed in Venice in 1522, but the expansion dedicated to Hercules and Iole’s love seems rather in debt to Boccaccio’s adaptation of the myth. B. Guthmüller suggests that the storyteller was inspired by Boccaccio’s Genealogie, which were translated into Italian by G. Betussi in 1547 (Mito, poesia, arte. Saggi sulla tradizione ovidiana nel Rinascimento, Rome, 1997, p. 202-203 and n. 29; 229).
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the sorceress who holds the brave warrior Rinaldo as a lovesick prisoner in her enchanted garden (16.3.17-24): Mirasi quì, fra le Meonie ancelle, favoleggiar con la conocchia Alcide. Se l’inferno espugnò, resse le stelle, or torce il fuso; Amor se ’l guarda, e ride. Mirasi Jole con la destra imbelle, per ischerno, trattar l’armi omicide: e in dosso ha il cuojo del leon, che sembra ruvido troppo a sì tenere membra. [Here they amid Maeonian maidens viewed How Hercules the passing hour beguiles; And if he ruled the stars, and hell subdued, He twirls the spindle now: Love looks and smiles. Here, with effeminate hand, Iole bears, In mocking mood, his homicidal arms, And on her back his lion-mantle wears – Too rough a burden for such dainty charms39.] On the other shutter of the doorway it is depicted a historical episode, Antony and Cleopatra at the Battle of Actium, which was already associated with the myth of Hercules and Omphale, in a catalogue of dominating women, in Propertius’ elegy 3.1140, and which receives more space in both poets (in Propertius v. 29-56, in Tasso octaves 4-7). The seductive power of Cleopatra, a traditional example of female lust and ambition, was highlighted in a negative key by Boccaccio himself in De mulieribus claris 88 (cf. also De casibus virorum illustrium 6.15), in similar terms to those used in chapter 23 about Iole: both women exploit their charm to submit to their desires brave warriors like Hercules and Antony. In Tasso’s Gerusalemme liberata the couples Hercules-Iole and Antony-Cleopatra, historiated on the doorway of Armida’s palace, constitute the mythical-historical prefiguration of the relationship that the sorceress imposed on Rinaldo. Tasso’s description of the Hercules-Iole couple, in turn, influenced the figurative representations of the myth: it inspired the fresco Hercules and Iole by Annibale Carracci41, that is part of a monumental fresco cycle on “The Loves of the Gods”, in the Farnese Gallery (1597-1608), which is located in the west wing of Palazzo Farnese, now the French Embassy, in Rome. Here Hercules is depicted in an effeminate pose, whereas Iole is wearing the lion skin and holding the club, meanwhile Cupid, looking
39 Translation by J. K. James (The Jerusalem delivered of Torquato Tasso, trans. J. K. James, vol. 1, London 1863, p. 144). 40 About this elegy, and in particular v. 17-20 dedicated to Hercules and Omphale, see the first paragraph of this article. 41 S. Ginzburg, La galleria Farnese. Gli affreschi dei Carracci, Milan, 2008, p. 83.
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out from a loggia, “se’l guarda, e ride42”. Another example of this iconography is the statue group Hercules and Iole by Domenico Pieratti (1600-1656) in the Palazzo GalliTassi in Florence. Both literary and figurative representations of Hercules and Iole fully reflect the description and traditional iconography of Hercules and Omphale. As a comparison see for example the famous Roman statue group of Hercules and Omphale, once part of the Farnese Collection and now in the National Archaeological Museum of Naples (inv. 6406): this piece in repertoires of the early modern age was sometimes named “Hercules and Iole”, in parallel with the reinterpretation of the literary testimonies of the mythical episode. The misunderstanding of Ovid’s text thus produced a mythical variant destined to great fortune, which culminated in the reinvention of the character of Iole on the theatrical scenes of the seventeenth and eighteenth centuries43. Iole is no longer just an unfortunate prisoner of war, but a proud and strong-willed woman, able to stand up to her fierce conqueror, a ‘modern’ character who, ultimately, partly owes her identity to a lucky mistake of medieval scholars.
42 The motif of Love watching the scene amusedly also occurs in Gerusalemme liberata 6.92.7-8: “Gode Amor ch’è presente, e tra sé ride, / come allor già ch’avolse in gonna Alcide” (“Love, near her, smiled, rememb’ring how he made / Alcides once the weeds of women wear”, The Jerusalem delivered, trans. James, p. 185). 43 Concerning the transformation of Iole’s character from ancient stage to modern theatre and, more specifically, the personality of Iole in melodrama, cf. L. Degiovanni, “Il silenzio e la voce di Iole”, and Ead., “Iole, Onfale ed Ercole innamorato: da Ovidio al teatro sei-settecentesco”, Studi Classici e Orientali, 65.2 (2019), p. 311-331.
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Réécriture
Jean-Yves tilliette
Horatius mutatus in melius ? Sur l’imitation des Odes par quelques poètes latins des xie et xiie siècles
Frédéric Nietzsche qui, comme on le sait, fut, avant d’être philosophe, un philologue profond et inspiré, ne laisse pas souvent les poètes latins prendre le pas sur ses Grecs bien-aimés. À une exception près, cependant1 : « Aucun poète ne m’a procuré le même ravissement esthétique que celui que j’ai éprouvé à la lecture d’une ode d’Horace. Dans certaines langues, il n’est même pas possible de vouloir ce qui a été réalisé ici. Cette mosaïque des mots, où chaque mot par son timbre, sa place dans la phrase, l’idée qu’il exprime, fait rayonner sa force […] sur l’ensemble, ce minimum dans la somme et le nombre de signes et ce maximum que l’on atteint dans l’énergie des signes – tout cela est romain et, si l’on veut m’en croire, noble par excellence […]. » Ces valeurs « romaines », la noblesse qu’elles traduisent, la littérature chrétienne avait essayé de se les approprier quinze siècles auparavant, mais d’abord en convertissant le plus prestigieux des mètres et des genres, l’hexamètre épique. L’espagnol Juvencus, contemporain de Constantin et de la paix de l’Église, plus tard, au fil des deux siècles qui suivent, Sedulius, Avit, Arator et bien d’autres encore entreprennent de paraphraser les livres de la Bible en vers virgiliens, de façon à marquer la place de ce qui est désormais le vrai héroïsme, et à l’illustrer2. Suivant leur modèle – car, du ixe au xiie siècle, ce sont ces poètes qui jouent le rôle de classiques étudiés à l’école, de préférence aux écrivains profanes3 –, les lettrés du Moyen Âge s’emploient avec constance à mettre la versification gréco-latine, alors même que sa base phonétique, l’opposition entre syllabes longues et brèves, n’est plus pertinente sur le plan 1 F. Nietzsche, Le crépuscule des idoles, ch. 10 : « Ce que je dois aux Anciens » (trad. fr. J.-Cl. Hémery), dans Id., Œuvres philosophiques complètes, t. 8.1, Paris, 1974, p. 146-152, ici p. 146-147. 2 Cf., par exemple, R. Herzog, Die Bibelepik der lateinischen Spätantike. Formgeschichte einer erbaulichen Gattung, Bd. 1, Munich, 1975 ; J. Fontaine, Naissance de la poésie dans l’Occident chrétien. Esquisse d’une histoire de la poésie latine chrétienne du iiie au vie siècle, Paris, 1981, p. 67-80 et 254-264 ; M. Roberts, Biblical Epic and Rhetorical Paraphrase in Late Antiquity, Leeds, 1984. 3 G. Glauche, Schullektüre im Mittelalter. Entstehung und Wandlungen des Lektürekanons bis 1200 nach den Quellen dargestellt, Munich, 1970. Jean-Yves Tilliette • Université de Genève / Institut de France Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 187-205 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128155
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linguistique, au service des hauts faits des saints évangélisateurs et des princes très chrétiens. De façon générale, ce qui s’écrit au Moyen Âge en fait de poésie métrique emprunte de préférence le véhicule du vers dactylique, hexamètre ou distique, dont le rythme régulier favorise en outre la mémorisation : il suffit de feuilleter les grandes collections de textes, comme les neuf tomes de Poetae publiés à ce jour dans les Monumenta Germaniae, pour s’en aviser aussitôt. À l’inverse, la versification éolienne, celle qu’Horace met en œuvre avec la précision qui a tant émerveillé Nietzsche, a suscité moins d’imitateurs – d’abord sans doute parce qu’elle est fort difficile à analyser4. Quelques virtuoses s’y sont toutefois essayés. C’est de certaines de leurs réalisations que je voudrais ici esquisser la présentation, sans prétendre le moindrement à l’exhaustivité. Je le ferai en essayant de répondre à deux ensembles de questions, qui relèvent respectivement du « comment ? » et du « pourquoi ? ». À savoir : qu’est-ce que les lettrés médiévaux ont compris à la métrique lyrique d’Horace, et à l’aide de quels outils de travail ? Et : est-ce que l’imitation répond à une (ou des) intention(s) spécifique(s), et la(les)quelle(s) ? Il va sans dire que la réponse à la seconde question est nettement plus conjecturale…
L’originalité de la lyrique d’Horace Mais au préalable, on me permettra de rappeler brièvement, et sur la base d’un savoir qui est largement de seconde main, quelles sont les caractéristiques principales de la poétique des carmina d’Horace. La composition des Odes s’inscrit dans le grand mouvement de réinvestissement par la langue latine, à la fin de la république romaine et au cours de l’âge d’or augustéen, des formes d’expression illustrées par la poésie grecque. Selon le vers devenu proverbial, Graecia capta ferum victorem cepit, « la Grèce conquise vainquit son farouche vainqueur » (Horace, Epistulae 2.1.156). Toutefois, à la différence de son prédécesseur Catulle qui s’inspire directement des modèles peu auparavant mis à la mode par les poètes alexandrins Théocrite et Callimaque, Horace va puiser son inspiration auprès des lyriques ioniens des viie et vie siècles, les « grands ancêtres » Alcée, Sapho ou Pindare. Coup de force, ou coup de génie : il s’agit, selon J. Perret, de refonder sur une tradition depuis longtemps oubliée et dès lors mythifiée « une poésie qui serait capable des plus grandes choses, un mode d’expression universel5 ». Quod si me lyricis vatibus inseres / sublimi feriam sidera vertice, lit-on à la fin de la première ode, qui voit la plus ancienne attestation en latin de l’adjectif lyricus, « qui écrit pour la lyre ». Car, même si la chose est encore aujourd’hui débattue6, il paraît
4 Certains de ses aspects font encore objet de débats parmi les métriciens contemporains. Les références classiques sur la métrique des Odes sont : R. Heinze, Die lyrischen Verse der Horaz, Leipzig, 1918 ; R. G. M. Nisbet et M. Hubbard, A Commentary on Horace : Odes 1, Oxford, 1970, p. xxxviii-xlvi. 5 J. Perret, Horace, Paris, 1959, p. 92 ; L. P. Wilkinson, Golden Latin Artistry, Cambridge, 1963, p. 102-106. 6 Wilkinson, Golden Latin Artistry, p. 104, n. *, et p. 205 ; L. Rossi, « Horace, a Greek Lyrist without Music », dans Horace : Odes and Epodes, éd. M. Lowrie, Oxford, 2009, p. 356-377.
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bien que c’est une poésie faite pour la musique et pour le chant : les copistes médiévaux ne s’y sont pas trompés, qui agrémentent souvent de neumes leur transcription des Odes7. Loin d’être un imitateur servile, Horace impose à ses modèles grecs un certain nombre d’inflexions sui generis. Pour faire bref, j’en identifie trois. D’abord, la segmentation très systématique de l’énoncé en strophes régulières et symétriques, en général des quatrains – à telle enseigne que certains philologues imaginent de faire de ce regroupement de vers quatre par quatre la clé universelle de la poésie lyrique horatienne8. Quoi qu’il en soit, le poète romain se fait là inventeur d’une forme poétique appelée à un très bel avenir : il n’est que de penser à la poésie liturgique en latin qui, d’Ambroise à Adam de Saint-Victor, a privilégié la strophe de quatre – pour ne pas parler de la lyrique en langue vulgaire, celle encore de Victor Hugo et de Louis Aragon… Pour autant, ces unités métriques ne sont pas closes sur elles-mêmes. Le deuxième trait saillant de la poétique des Odes, et peut-être le plus remarquable, est l’exploitation maximale qu’elles font des potentialités de la syntaxe latine en matière d’ordre des mots : par leur agencement déroutant, la pratique insistante de l’hyperbate, parfois à la limite de l’hermétisme, le poète sait tirer des contraintes rythmiques des effets d’une rare densité expressive9. Enfin, le carcan de la forme a pour corollaire une palette thématique d’une grande variété : elle s’étend de la célébration quasi-liturgique des victoires du prince qui a rendu la paix au monde, dans les grandes « odes civiques » du début du livre 3, à la légèreté de la chanson d’amour, voire à la confession murmurée et à l’évocation mélancolique de la fugacité des instants heureux. Si Alcée a pu offrir le modèle des chansons à la gloire du vin, Sapho nourrir l’inspiration érotique, Pindare celle des odes triomphales, il n’y a aucun lien nécessaire entre une forme métrique et une thématique données10. En alliant ainsi rigueur formelle et liberté d’invention, Horace confère à la poésie de circonstance ses lettres de noblesse, comme savent le reconnaître ses lecteurs les plus
7 S. Wälli, Melodien aus mittelalterlichen Horaz-Handschriften: Edition und Interpretation der Quellen, Cassel, 2002 ; J. M. Ziolkowski, Nota bene. Reading Classics and Writing Melodies in the Early Middle Ages, Turnhout, 2007, p. 5-6, 118-125 et passim ; A.-Z. Rillon-Marne, « L’ode au Moyen Âge, une lyricité en sommeil ? », Camenae, 20 (2017) (revue en ligne), http://saprat.ephe.sorbonne.fr/toutes-les-revues-en-ligne-camenae/ camenae-n-20-decembre-2017-genealogie-de-l-ode-632.htm, consulté le 15 janvier 2020. 8 C’est ce que l’on appelle la lex Meinekiana, du nom du philologue August Meineke (1790-1870), qui la formule dans l’introduction à son édition des œuvres d’Horace (Berlin, 1834). Même si elle s’applique à une nette majorité de poèmes, elle est aujourd’hui considérée comme trop rigide. Voir cependant sa réinterprétation par K. E. Bohnenkamp, Die horazische Strophe. Studien zur lex Meinekiana, Hildesheim, 1972. Cf. aussi Wilkinson, Golden Latin Artistry, p. 204-207. 9 S. Commager, The Odes of Horace : A Critical Study, New Haven et Londres, 1962, p. 50-58, d’où je tire cette belle comparaison : « In virtuoso passages […] Horace compels us to an awareness of the words as they lie on the page much as a Van Gogh exhibit the tactile reality of the paint » (p. 55) ; R. G. M. Nisbet, « The Word Order in the Odes », dans Horace, éd. Lowrie, p. 378-400. 10 Selon P. Grimal, « il est difficile de découvrir les rapports entre le contenu de chaque ode et le rythme sur lequel Horace l’a construite. […] L’un des caractères de la création horatienne [est] cette merveilleuse indépendance et cette variété de tons fondées sur des formes en apparence contraignantes » (Le Lyrisme à Rome, Paris, 1978, p. 181).
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fins, tel Quintilien pour qui lyricorum […] Horatius fere solus legi dignus, « parmi les lyriques, Horace est presque le seul qui mérite d’être lu11 ». Aussi bien cette poésie neuve et exigeante ne trouvera-t-elle guère d’imitateurs. Au tournant des ier et iie siècles, Stace, Pline, quelques épigones plus obscurs s’essaient à d’assez médiocres pastiches, avant un long purgatoire du genre de l’ode. Comme le signale le toujours perspicace J. Perret, il faut attendre la fin du ive siècle et la poésie chrétienne pour constater la renaissance de l’inspiration lyrique12. La chose n’allait pas de soi : Quid Horatius cum psalterio ?, « Qu’est-ce qu’Horace a à faire avec le psautier ? », interroge le sévère Jérôme dans sa lettre 2213, même si, dans une autre lettre, il affirme « David [est] notre Horace14 », ce qui est peut-être une façon oblique de baptiser le second. Car la nécessité de pourvoir aux nécessités d’une célébration chorale et collective amène les fins lettrés que sont les poètes chrétiens à chercher des modèles dans une tradition lyrique dont Horace est en latin à peu près la seule incarnation : le format de la strophe, et en particulier de la strophe de quatre vers, est bien adapté à la louange communautaire ; il est possible également qu’un homme aussi imprégné de culture romaine que l’est Ambroise ait été sensible à la religiosité profonde qui s’exprime dans un poème comme le carmen saeculare, la plus belle des traces qui se soient conservées de la liturgie païenne15. Les deux génies poétiques que sont Ambroise de Milan et Prudence de Calahorra vont donc parallèlement réinventer le lyrisme, en s’appuyant sur le modèle du poète païen. Ils le font de façon diverse. Ce n’est pas le lieu de s’appesantir ici sur les deux recueils de Prudence, ses « Prières pour les heures du jour » (Cathemerinon) et ses hymnes à la gloire des martyrs et de leur couronne triomphale (Peristephanon). Avec un art très savant, il emprunte certaines de ses formes métriques et strophiques à Horace (Cath. 5 et 8 ; Perist. 7 et 12), à Catulle, aux tragédies de Sénèque, ou essaie des combinaisons plus originales, dont le détail ne nous importe pas. Toute la lyre, en somme… Ambroise a quant à lui une autre façon de « faire du neuf avec du vieux ». Tout en s’inscrivant résolument dans la tradition lyrique, il use d’un mètre, et d’un seul, jusqu’alors étranger à la poésie latine, et donc vierge de toute connotation générique ou idéologique, le dimètre iambique16. Les vers sont regroupés en strophes de quatre, à la manière d’Horace, et comptent huit strophes : huit quatrains de vers de huit syllabes. Je ne gloserai pas ici le symbolisme du 8, chiffre baptismal, chiffre de renaissance. Ce qu’il convient de rappeler en revanche, c’est que cette structure très simple et régulière s’impose, et va donner naissance – soit dit pour simplifier ici
11 Quintilien, Institutio oratoria 10.1.96. Déjà Ovide, faisant l’éloge de ses « odes savantes » (lyra culta), qualifiait Horace de numerosus, « maître du rythme » (Tristia 4.10.49). 12 Perret, Horace, p. 220-223. 13 Jérôme, Epistulae 22.29 (Ad Eustochium). 14 Jérôme, Epist. 53.8 (Ad Paulinum presbyterum) David, Simonides noster, Pindarus et Alcaeus, Flaccus quoque. 15 C’est en tous cas l’avis de Voltaire, qui écrit, au début de l’article « Oraison, prière publique, Action de grâces, etc. » de son Dictionnaire philosophique : « Il faut avouer que le poème séculaire d’Horace est un des plus beaux morceaux de l’Antiquité. » 16 Comme le montre J. Fontaine, il s’agit, au moment où Ambroise s’en empare, d’« un mètre simple et disponible » (dans Ambroise de Milan, Hymnes, dir. J. Fontaine, Paris, 1992, p. 82-92, spéc. p. 83).
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outrageusement un problème fort complexe et fort débattu17 – à la poésie rythmique, fondée sur l’isosyllabisme et la récurrence des accents. Si en effet les dimètres composés par l’homme de grande culture qu’est Ambroise sont impeccables du point de vue prosodique, ils peuvent être entendus par une oreille qui ne distingue plus bien la quantité des syllabes comme des octosyllabes proparoxytons. Sur ce modèle, les anciennes structures musicales se défont au profit du système qui a eu cours dans les langues romanes jusqu’à la fin du xixe siècle, et qui fait du compte des syllabes le critérium de l’énonciation poétique18.
Les voies de l’apprentissage On semble dès lors s’être engagé sur une voie qui s’écarte totalement de la sophistication des mètres horatiens. Pour autant, ceux-ci ne sont pas morts. Si, dès le ier siècle, ils ont, comme on l’a dit, semblé aux poètes trop difficiles à imiter, et trop peu compatibles avec les élégances rhétoriques auxquelles se complait un Ovide (ce que Nietzsche qualifie, par contraste avec son éloge d’Horace, de « simple bavardage de sentiments »), ils ont attiré la curiosité des grammairiens. Sous le règne de Néron déjà, Caesius Bassus consacre une part notable de son traité De metris, dont nous est parvenu un abrégé en prose, aux mètres lyriques horatiens19. Leur analyse est assurément un passage obligé des commentaires aux Odes, dont le grand spécialiste de l’Horace médiéval, K. Friis-Jensen, a établi l’inventaire20. Parmi les scholies tardo-antiques, c’est celles dites du « Pseudo-Acron », dont nous avons conservé une cinquantaine de copies médiévales, qui sont les plus prolixes sur le sujet qui nous intéresse21. Et qui intéresse les lecteurs médiévaux, apprentis-poètes ou simples élèves de l’école du
17 Voir entre autres M. G. Nicolau, L’Origine du cursus rythmique et les débuts de l’accent d’intensité en latin, Paris, 1930 ; M. Burger, Recherches sur la structure et l’origine des vers romans, Neuchâtel, 1957, p. 82-159 ; D. Norberg, Introduction à l’étude de la versification latine médiévale, Stockholm, 1958, p. 87-136. 18 En vue de nuancer ces affirmations trop expéditives, on se reportera à la remarquable analyse d’A. Foucher, « Les sources latines de l’octosyllabe », dans Poétiques de l’octosyllabe, éd. D. James-Raoul et F. Laurent, Paris, 2018, p. 23-41. 19 Grammatici latini, vol. 6, Scriptores artis metricae, éd. H. Keil, Leipzig, 1874, p. 255-272. Le texte a récemment fait l’objet d’une nouvelle édition commentée : Caesii Bassi De metris. Atilii Fortunatiani De metris Horatianis. Introduzione, testo critico e appendice, éd. G. Morelli, Hildesheim, 2011-2012, 2 vol. Cf. L. Duret, « Dans l’ombre des plus grands II. Poètes et prosateurs mal connus de la latinité d’argent », dans Aufstieg und Niedergang der Römischen Welt, II.32.5, éd. W. Haase, Berlin et New York, 1986, p. 3152-3341, ici p. 3193-3198. 20 K. Friis-Jensen, « Medieval Commentaries on Horace », dans Medieval and Renaissance Scholarship. Proceedings of the Second European Science Foundation Workshop on the Classical Tradition in the Middle Ages and the Renaissance (London, The Warburg Institute, 27-28 November 1992), éd. N. Mann et B. Munk Olsen, Leyde, New York et Cologne, 1997, p. 51-73 (repris dans Id., The Medieval Horace, éd. K. M. Fredborg, M. Skafte Jensen, M. Pade et J. Ramminger, Rome, 2015, p. 159-171). 21 Voir B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 4.1, La réception de la littérature classique : travaux philologiques, Paris, 2009, p. 35-36 et 68-79. Sur le rôle crucial joué par l’étude des scholies du pseudo-Acron pour l’apprentissage des mètres lyriques dans l’école du haut Moyen Âge, voir les intéressants travaux de C. Longobardi, « Strofe saffica e innologia : L’apprendimento dei metri
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grammaticus. Un jeune chercheur italien, M. Bernardi, a examiné dans cet esprit 40 manuscrits d’Horace de provenance française, datables des xe, xie et xiie siècles. Une nette majorité d’entre eux, quelque 60%, sont équipés de gloses métriques parfois abondantes22. Une ancienne tradition critique tendait à opposer deux Horaces, l’Horatius ethicus, celui des Satires et des Épitres, qui seul aurait inspiré imitations littéraires et réflexions morales au cours de la période qualifiée d’aetas horatiana, et l’Horatius lyricus des Odes et des Épodes, qu’elle aurait négligé. Un examen sérieux de la tradition manuscrite démontre que le second stimule autant sinon plus que le premier le zèle de ses lecteurs23. Comment analyse-t-on ces mètres ? Horace n’a pas théorisé sa propre pratique. Comme l’a montré dans un ouvrage classique R. Heinze24, il n’a pas eu recours à un hypothétique manuel ni ne s’est limité à reproduire tels quels les mètres ioniens. Il leur a imposé une certaine régularité, notamment en ce qui concerne la place des césures et l’attaque spondaïque des vers, les adaptant à la rythmique de la langue latine. Aussi bien n’est-il peut-être même pas pertinent de les décomposer en termes de pieds, comme s’évertuent à le faire aujourd’hui les métriciens. Et sans doute le meilleur commentaire de la métrique lyrique d’Horace est-il un poème anonyme sur Pasiphaé, Filia Solis, parfois attribué à tort à Pétrone, mais sans doute datable du ve siècle, dont les 22 vers, tous de structure différente, reproduisent chacun un des mètres horatiens, dont ils épuisent la totalité – un véritable exercice oulipien avant la lettre25. Mais les théoriciens ont besoin de nommer et de classer. Ce sera l’œuvre de Servius, dont le De centum metris donne la liste et la composition de tous les vers possibles, aristophanien, euripidien, anacréontique, alcmannien, alcaïque, etc. et surtout dont l’opuscule De metris Horatii analyse la structure de chacune des Odes, à l’aide d’un vocabulaire saturé d’hellénismes, dont voici un exemple : Secunda ode dicolos est tetrastrofos. Primi enim tres versus, quibus nomen est safficis, constant trochaeo, spondio, dactylo et duobus trochaeis ; quartus vero, qui adonius dicitur, dactylo et spondio pedibus terminatur. Utitur autem hac metri compositione sex et viginti cantibus. [La seconde ode est dicolos et tetrastrophos (c’est-à-dire qu’elle comporte deux types de segments de phrase [κῶλα] et quatre retours à la ligne). En effet, les trois premiers vers, qu’on appelle saphiques, se composent d’un trochée, d’un spondée, d’un dactyle et de deux trochées ; quant au quatrième, nommé
nella sculoa cristiana », Paideia, 65 (2010), p. 371-379 ; Ead., « Il corpus pseudoacroniano et la rinnovata fortuna dei metri di Orazio », dans Il calamo della memoria. Riuso di testi e mestiere letterario nella tarda antichità. IV, éd. L. Cristante et S. Ravalico, Trieste, 2011, p. 247-260. 22 M. Bernardi, Orazio. Tradizione e fortuna in area trobadorica, Rome, 2018. 23 K. Friis-Jensen, « Horatius Liricus et Ethicus. Two Twelfth-Century School Texts on Horace’s Poems », Cahiers de l’Institut du Moyen Âge Grec et Latin, 57 (1988), p. 81-147 (repris dans Id., The Medieval Horace, p. 13-50) ; Bernardi, Orazio. Tradizione e fortuna, p. 255-271. 24 Heinze, Die lyrischen Verse. 25 Anthologia Latina sive poesis latinae supplementum, éd. F. Buecheler et A. Riese, t. 1.2, Leipzig, 1906, n. 732, p. 216-217. Voir P. Stotz, Sonderformen der sapphischen Dichtung, Munich, 1982, p. 233-235.
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adonique, il se résume à un dactyle et un spondée. (Horace) fait usage de cette structure métrique dans vingt-six poèmes26.] Ce n’est probablement pas en ces termes qu’Horace aurait analysé sa propre pratique de la versification27. Mais ce sont eux qui vont servir à ses émules médiévaux, auxquels nous parvenons enfin, pour décrire la leur.
Un cas de mimétisme Parmi d’autres possibles, je n’en prendrai que trois exemples, qui me semblent de nature à offrir des éléments de réponse à la question « pourquoi » ci-dessus posée. Au mépris de la chronologie, j’exposerai d’abord le plus récent, car c’est celui qui illustre mon propos de la façon la plus spectaculaire. Il s’incarne dans quatre livres d’Odes, désignées de ce nom par leur auteur, un moine de l’abbaye bénédictine de Tegernsee en Bavière qui se dissimule sous le pseudonyme un peu inattendu de Metellus, également auteur d’une épopée latine sur la première croisade28. Composé entre 1165 et 1175, ce recueil intitulé Quirinalia29 est à mes yeux une des entreprises les plus étranges qu’ait produites le Moyen Âge latin. Jusqu’à un certain point, il s’inscrit dans une tradition caractéristique de la littérature monastique du Haut Moyen Âge : le récit en vers de la vie, de la passion et des miracles du saint fondateur ou protecteur de l’abbaye. Toutefois, les œuvres relevant de ce genre littéraire, produites en assez grand nombre entre le début du ixe siècle et celui du xie, adoptent en général la forme épique30. Ce n’est pas le cas ici. En vue d’exalter la mémoire du saint patron du monastère, le martyr romain Quirin (Quirinus), les Quirinalia de Metellus se subdivisent en six parties. La dernière, sous le titre passablement énigmatique de Periparacliton [scil. De advocatis], comprend onze invectives en hexamètres, de ton passablement polémique, à mettre en relation avec la situation économique et politique plutôt délicate de l’abbaye, prise alors entre sa fidélité au pape romain Alexandre III et les avanies que lui inflige l’empereur Frédéric Barberousse, en conflit avec le Saint-Siège. Plus original, le livre 5 se compose de dix Églogues, qui prennent appui de façon très explicite sur les Bucoliques de Virgile en vue de mettre en scène les miracles de
26 Servius, De metris Horatii, éd. H. Keil, dans Grammatici Latini, vol. 6, Leipzig, 1864, p. 468-472. Ici et ailleurs, les traductions des textes en latin sont nôtres. 27 Wilkinson, Golden Latin Artistry, p. 105. 28 Metellus von Tegernsee, Expeditio Hierosolymitana, éd. P. C. Jacobsen, Stuttgart, 1982. Sur cet auteur, voir aussi G. Orlandi, Metello di Tegernsee, dans Orazio. Enciclopedia Oraziana, vol. 3, dir. S. Mariotti, Rome, 1998, p. 355-356. 29 P. C. Jacobsen, Die Quirinalien des Metellus von Tegernsee. Untersuchungen zur Dichtkunst und kritische Textausgabe, Leyde et Cologne, 1965. 30 J.-Y. Tilliette, « Les modèles de sainteté du ixe au xie siècle d’après le témoignage des récits hagiographiques en vers métriques », dans Santi e demoni nell’Alto Medioevo. Settimane di studio del Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, XXXVI, Spolète, 1989, p. 381-409 ; F. Dolbeau, « Un domaine négligé de la littérature médiolatine : les textes hagiographiques en vers », Cahiers de civilisation médiévale, 45 (2002), p. 129-139.
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saint Quirin – miracles agrestes, qui concernent le plus souvent un bétail offert au monastère31 subtilisé par un brigand, puis heureusement recouvré par les moines, pour la confusion du larron qui se voit sévèrement puni. Les personnages mis en scène par Metellus portent le nom de ceux de Virgile, Tityre et Mélibée, Corydon, Ménalque et Damétas… ; la structure monologuée ou dialoguée de l’églogue antique est conservée dans celle qui lui fait pendant ; le nombre de vers est le même, des hémistiches voire des vers entiers sont repris à Virgile dans un exercice de pastiche qui s’apparente à un centon32. À quoi tend ce mimétisme formel ? Le projet de l’auteur est explicité par un prologue en hexamètres : le temps d’Auguste, déclare-t-il en substance, a vu à la fois le triomphe de la poésie et le règne de la justice. Si, en notre temps marqué par la corruption et le péché, on restaure la poésie, peut-être la justice reviendra-t-elle33. C’est sans aucun doute la même intention qui oriente la réalisation des quatre premières partes des Quirinalia, qui sont celles qui nous intéressent. Car ce qu’elles pastichent, c’est les quatre livres des Odes d’Horace, selon une technique aussi méticuleuse que celle appliquée aux Bucoliques, qui consiste à reproduire fidèlement la structure métrique et strophique du modèle et à lui emprunter, en tous cas dans les premiers vers, des citations littérales ou presque. Pour mettre en évidence la virtuosité du poète, le plus simple est d’en prendre quelques exemples : 1- Iam satis terris ratione verbi, Iam satis terris nivis atque dirae qua Deus dignans habitare terris grandinis misit Pater et rubente corporis nostri sibi membra iunxit dextera sacras iaculatus arces virgine matre, terruit urbem […] (Horace, Carmina 1.2.1-4) Grandinis dure pater ille misit, cuius excedens utero perenni perstat Ethneis glacies carminis inresoluta. Dexteram celo validus rubentem extulit […] (Metellus, Quirinalia 1, Odes 2.1-1034)
31 De façon plus explicite qu’Isidore de Séville (Etymologiae 1.39.16), Bernard d’Utrecht met en relation le substantif « bucolique » avec « la partie la plus noble de l’élevage », à savoir « la garde des bœufs » (custodia boum), même si le genre donne aussi la parole aux bergers et aux chevriers (Commentum in Theodulum. Introduction, éd. R. B. C. Huygens, Leyde, 1970, p. 61). 32 Description et analyse de ces églogues dans E. Bartoli, Arcadia medievale. La bucolica mediolatina, Rome, 2019, p. 173-184. 33 Jacobsen, Quirinalien, p. 304-305 (Prologus in Bucolica). 34 Jacobsen, Quirinalien, p. 175. Le poème est précédé de la rubrique suivante : Ode dicolos tetrastrophos. Metrum saphicum ex trochaeo, spondeo, dactilo, duobus trochaeis, cui quarto versu subicitur adonium ex dactilo et spondeo.
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2- Sic te, Roma potens Tybri, Sic te, diva potens Cypri, sic patres gemini, lucis apostoli, sic fratres Helenae, lucida sidera, rectorumque regat pater, ventorumque regat pater sic cunctis aliis iura ferat pia obstrictis aliis praeter Iapyga clavis, qua tibi creditis navis, quae tibi creditum debes ecclesiis ethera pandere […] debes Vergilium ; finibus Atticis […] (Metell., Quir. 1, Odes 3.1-635) (Hor., Carm. 1.3.1-6) 3- Solvitur acris hiemps tersa nive persecutionis trahunt ad undas presules catervas ac iam nec gelidis lector micat, ustulator igni nec martyrum flos marcet his pruinis sacra chorea Deum laudat […] (Metell., Quir. 1, Odes 4.1-536)
Solvitur acris hiems grata vice veris et Favoni trahunt siccas machinae carinas, ac neque iam stabulis gaudet pecus aut arator igni nec prata canis albicant pruinis. Iam Cytherea choros ducit […] (Hor., Carm. 1.4.1-5)
Les artifices typographiques par quoi j’ai souligné les similitudes étroites entre les deux séries parallèles de strophes sont à peine nécessaires pour les faire ressortir. Dans les trois cas, la structure métrique est la même : les odes 1.2 d’Horace comme de Metellus (1) sont faites de strophes saphiques ; les odes 1.3 (2) de distiques composés d’un glyconique et d’un asclépiade mineur ; les odes 1.4 (3) également de distiques à base de vers archiloquiens – on aura noté que Metellus reprend pour les décrire les termes de l’opuscule de Servius. Sur le plan de l’expression, les effets d’écho se manifestent d’abord par la reprise littérale des incipits, qui active aussitôt la mémoire poétique du lecteur cultivé. L’auteur lui fait ensuite entendre toute un ensemble de résonances verbales et sonores obtenues au moyen de procédés variés. Ainsi, dans le premier exemple, Metellus disperse sur trois strophes neuf des dix-sept mots de la première strophe de l’ode romaine, en vue d’ancrer solidement son propos dans la phraséologie et le lexique horatiens. Ailleurs, il joue avec une habileté consommée des assonances et des allitérations, en s’efforçant d’employer des mots homophones ou presque à la même place dans le vers : voir par exemple les v. 3.4 des deux odes où le mot aliis, repris à la même place, est encadré par les suites de phonèmes et ; à l’inverse, aux v. 4.3, les mots repris littéralement ac neque iam (qui devient chez Metellus au prix d’un habile effet de variatio ac iam nec) et igni flanquent de part et d’autre les syllabes et , situées à la même place dans le vers ;
35 Jacobsen, Quirinalien, p. 178. Rubrique : Ode dicolos distrophos. Prior versus gliconius ex spondeo, choriambo, pirrichio, secundus asclepiadeus. 36 Jacobsen, Quirinalien, p. 181. Rubrique : Ode dicolos distrophos. Prior versus archiloicus tetrametro heroico et tribus trochaeis, alter pentimemire iambica et tribus trochaeis constat.
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ou encore, au v. 4.5, le mot d’origine grecque chorea condense la iunctura horatienne Cytherea choros37. Mais cette fidélité à la lettre s’accompagne d’une trahison de l’esprit. Le corpus des Odes de Metellus, soigneusement ordonné, correspond en effet au dossier hagiographique de saint Quirin : la première partie des Quirinalia transpose en vers lyriques la vie et la passion du saint, la deuxième la translation de ses reliques à Tegernsee, les troisième et quatrième les miracles accomplis sur son tombeau. C’est-à-dire que la discontinuité de la forme soutient ce qui est une continuité narrative38 – exactement le contraire, donc, du projet poétique des Odes d’Horace, qui offrent à leur lecteur une poésie en éclats. Même si l’on peut y discerner des solidarités structurelles cachées, elles produisent, pour reprendre de nouveau un terme à J. Perret, une impression de « chatoiement », sinon même de désordre39. Le détail de l’analyse met cependant en évidence le fait que les similitudes de mots débouchent parfois sur des effets de contraste ou de contrepoint habilement agencés. Reprenons nos trois exemples. Quand la deuxième ode d’Horace oppose à l’horreur quasi-cosmique de l’assassinat de César le règne pacificateur d’Auguste, et appelle celui-ci de ses vœux, celle de Metellus évoque l’Incarnation qui arrache le monde à la glaciation du péché, et l’avènement du premier empereur chrétien, Philippe l’Arabe, père de Quirin : dans les deux cas, un nouveau règne impérial est destiné à conduire le monde sur la voie du salut. Là où l’ode 3 d’Horace appelle les divinités favorables sur la navigation de Virgile, celle de Metellus exalte l’efficace de la prédication des saints Pierre et Paul, à l’aide de jeux sur les mots propres à produire un effet presque cocasse : les fratres Helenae, les Dioscures, protecteurs des marins, deviennent des patres gemini40, les deux apôtres patrons de Rome, et la nef de Virgile (navis) est remplacée par les clés de saint Pierre (clavis) – et sans doute le lecteur ou l’auditeur d’un tel poème, accessible aux seuls initiés, entendra-t-il dans cette strophe l’écho de la métaphore classique de l’Église comme « barque de Pierre », ballottée par les tempêtes du monde comme la barque de Virgile menace de l’être par les fureurs de l’Adriatique (Hor., Carm. 1.3.9-20). L’incipit des deux odes 4 joue aussi sur le passage du propre au figuré : Horace met en scène le retour du printemps et les
37 Sur ces poèmes, voir aussi le commentaire de M.-B. Quint, Untersuchungen zur mittelalterlichen Horaz-Rezeption, Francfort-sur-le-Main, Berne, New York et Paris, 1988, p. 194-201. 38 En quoi il s’oppose à l’autre grand virtuose de la métrique éolienne, Heiric d’Auxerre, qui met lui aussi sa maîtrise de la versification lyrique au service d’une entreprise hagiographique, sa belle Vita sancti Germani (éd. L. Traube, MGH, Poetae 3, Berlin, 1896, p. 432-517) : c’est l’hexamètre épique qui y assume la narration, en six livres, mais chacun d’entre eux est précédé d’une préface en mètres lyriques, souvent assez recherchés, qui vise à mettre en perspective le récit qu’elle interrompt et à en tirer les leçons spirituelles. Le destin de Germain ne se résume pas à l’anecdote, fût-elle héroïque : il s’inscrit dans l’ordre du monde, comme le révèle en particulier l’invocatio liminaire en hendécasyllabes phaléciens imités de Boèce (Consolatio Philosophiae 3, carm. 10), qui fait résonner poétiquement les échos de la théologie de l’un des maîtres d’Heiric, Jean Scot Érigène. Le lyrique s’y fait donc l’instrument de la ferveur et l’aliment de la méditation (cf. Tilliette, « Les modèles de sainteté », p. 397-401). 39 Perret, Horace, p. 103. 40 Rappelons au passage s’il en était besoin que Gemini désigne en latin la constellation des Gémeaux, soit le catastérisme de Castor et Pollux.
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célébrations de Vénus et des divinités agraires, Metellus salue l’embellie qui marque la fin des persécutions et permet ainsi de chanter le triomphe de la vie sur la mort (de façon insistante, la poésie liturgique médiévale associe la fête de la Résurrection du Christ à la description de l’éveil printanier). On ne peut dénier à notre poète un vrai savoir-faire et une grande ingéniosité. Les Odes de Metellus sont les seules où je retrouve par intermittences, au Moyen Âge, l’intensité, fondée sur l’hyperbate, de celles d’Horace. Pour autant, on se demande un peu à quelle fin. Le tour de force a quand même une saveur d’exercice d’école, voire de jeu de lettré quelque peu pédantesque. Il n’est pas interdit cependant de nuancer ce point de vue critique, ni de prendre au sérieux le prologue dont nous avons vu que Metellus a fait précéder ses bucoliques. À une époque de tension extrême entre l’empire germanique et la papauté, qui fondent l’un et l’autre leur légitimité sur la référence romaine, celle-ci, repérable jusque dans le pseudonyme que se donne notre poète, doit faire sens : à la Roma pagana d’Auguste et de ses poètes Virgile et Horace doit se substituer la Roma christiana où le pape Alexandre III trouve en notre Metellus à la fois son Horace et son Virgile.
Forme classique et réforme ecclésiastique Hypothèse pour hypothèse, l’exemple qui vient d’être analysé m’en suggère une, aventureuse sans doute, en vue d’expliquer la vogue de l’Horatius lyricus au cours du Moyen Âge central : c’est que l’usage, en particulier liturgique, de la forme poétique romaine par excellence qu’est l’ode horatienne pourrait être mis en relation avec l’épisode central de l’histoire de l’Église médiévale qu’est la réforme dite grégorienne. Certes, la versification lyrique n’a jamais été complètement oblitérée par le vigoureux essor de la poésie rythmique. Ainsi, la grosse thèse de P. Stotz a depuis longtemps mis en évidence la durable persistance de la strophe saphique, au mouvement harmonieux et tranquille, dont l’usage aux fins d’expression du sacré a été canonisé par le carmen saeculare41. Et les maîtres les plus savants, comme Heiric d’Auxerre, dont la Vita sancti Germani vient d’être évoquée, ou Dudon de Saint-Quentin, dans son Histoire des ducs de Normandie, n’hésitent pas à entrecouper leurs narrations en vers ou en prose d’insertions en vers lyriques. Mais pour retrouver un emploi à la fois autonome et systématique du genre de l’ode de type horatien, il me semble qu’il faut se tourner vers un milieu et une époque bien
41 Stotz, Sonderformen. Le même auteur signale cependant à juste titre que le succès de la strophe saphique, qui est sans doute la forme lyrique la plus souvent réemployée par la liturgie médiévale, est dû, au moins autant qu’au modèle horatien, à celui d’intermédiaires comme Prudence (P. Stotz, « Safficum carmen. Was hat die sapphisches Dichtung des lateinischen Mittelalters mit Horaz zu tun ? » dans Gli Umanesimi medievali. Atti del II Congresso dell’« Internationales Mittellateinerkomittee », éd. C. Leonardi, Florence, 1998, p. 707-726 [repris dans Id., Alte Sprache – Neues Lied. Kleine Schriften zu christlichen Dichtung des lateinischen Mittelalter, éd. C. Cardelle de Hartmann, Florence, 2012, p. 215-234]). Sur le même sujet, Longobardi, « Strofe saffica ».
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précis, le monastère du Mont-Cassin dans la seconde moitié du xie siècle. C’est dans ses parages que prennent origine deux importantes collections d’odes sacrées, celle du cardinal Deusdedit et celle du plus talentueux archevêque Alphanus de Salerne. Le bénédictin Deusdedit, ami de Grégoire VII et créé par lui cardinal en 1073, est surtout connu comme canoniste42. Si c’est sans doute à tort qu’on l’a longtemps cru l’auteur du fameux Dictatus papae, il a dédié en 1087 au pape Victor III, l’ancien abbé Didier du Mont-Cassin, une très volumineuse collection de canons en quatre livres. Mais un manuscrit de la Bibliothèque Bodléienne copié vers 1100, le codex Digby 25, conserve aussi aux fol. 32 r-56 v un petit livret contenant dix-sept pièces lyriques, qui doivent lui être attribuées43. Réparties en deux livres, elles sont de mètre impeccablement horatien, et s’ingénient à mettre à contribution (comme le poème sur Pasiphaé Filia Solis) les 22 types de vers utilisés par le poète romain. Ces poèmes à vocation probablement liturgique constituent un véritable petit catéchisme, puisqu’ils sont dédiés tour à tour aux mystères de la foi, Trinité et Incarnation, aux grandes fêtes de l’année chrétienne, Nativité, Épiphanie, Passion et Résurrection du Christ, Ascension, Pentecôte, puis, dans le second livre, aux grands saints de l’Église universelle, Marie, les anges, Jean Baptiste, Pierre, Paul et les autres apôtres. L’ensemble est présenté de façon très pédagogique, puisqu’il est précédé d’une description précise des formes de la versification, selon la terminologie du Centimetrum de Servius, et suivi d’un petit compendium en hexamètres de musique sacrée. Le corpus manifeste clairement la volonté de récupérer et de réactiver à des fins sacrées les formes horatiennes. Ainsi, l’hymne pour Pâques est composée de solennelles strophes alcaïques, le modèle le plus apprécié du poète romain, puisqu’il ne l’emploie pas moins de 37 fois dans les quatre livres des Odes, et celle pour l’Ascension de strophes « asclépiades B », dont il est l’inventeur. L’imitation a toutefois ses limites : métricien exact, Deusdedit échoue à rendre la densité de l’expression horatienne, s’il n’y est pas tout simplement sourd. Lisons le début de l’ode pascale : Quid dira lugent Tartara ? Quid gemunt ? Cur inferorum rex ululans gemit ? Cur vinculis astrictus extat, est ubi fervidior gehenna ? […] En rex polorum talibus auctor est, qui castra fortis fortior irruit et nobili clarus triumpho ad superas remeavit arces. Sic tu quiescas, impie Belzebub, nec non tuorum turba satellitum,
42 Il fut « peut-être le plus grand juriste de la réforme grégorienne », selon l’article que lui consacre H. Zimmermann dans le Dizionario biografico degli Italiani, vol. 39, Rome, 1991, p. 504-506. 43 P. C. Jacobsen, Die carmina des Kardinals Deusdedit († 1098/99), Heidelberg, 2002. Le nom du poète se lit en acrostiche et téléstiche dans le poème liminaire du second livre. La désignation des textes comme « odes » (ode) semble originale.
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cȩlo beati dum quiescent, o basilisce, leo dracoque44 ! [Qu’a le sinistre Tartare à pleurer ? Qu’a-t-il à gémir ? Pourquoi le roi d’enfer gémit-il en hurlant ? Pourquoi se trouve-t-il enserré par des liens ? Où est la géhenne brûlante ? / […] Oui, c’est le roi des cieux la cause de cela, qui força le château du puissant en étant plus puissant encore et, brillant d’un noble triomphe, regagna les cités d’en-haut. / Aussi, reste tranquille, Belzébuth sacrilège, ainsi que la tourbe de tes affidés, tant que les bienheureux restent au ciel tranquilles, ô basilic, ô lion, ô dragon !] Rien d’elliptique ni de tendu dans ces vers, qui déploient tout au contraire une certaine abondance oratoire, au moyen de ces figures que ne tarderont pas à recommander les poetriae, au point d’en faire l’indice de la qualité poétique d’un texte45 : interrogation rhétorique, polyptotes (fortis fortior, quiescas […] quiescent), apostrophe, ironie… De façon un peu différente, l’hymne pour l’Ascension est tout aussi infidèle aux principes de la stylistique horatienne, tels que j’ai essayé de les définir au début de cet essai : Iam Christus remeans victor ab inferis vallatus niveis agminibus gregum, quos pastor truculento predoni tulerat lupo, mestos discipulos lȩtificaverat, quos tristes propria morte reliquerat, quadraginta diebus apparens variis modis, et conviva frequens pastus erat cibis, frangens discipulis mellifluos cibos, quos per climata mundi ferrent esurientibus, postquam se solium reciperet patris et cum patre Deo sancta paraclyti ipsis munera dando fortes redderet et scios46. [Dès lors, le Christ revenu victorieux de l’enfer, environné des troupeaux blancs de neige que, pasteur, il avait arrachés à la cruauté du loup ravisseur, / avait rendu la joie aux disciples attristés que sa mort avait plongés dans le chagrin, 44 Jacobsen, Deusdedit, p. 80-81. 45 Le recueil de Deusdedit est à peu d’années près contemporain des plus anciens de ces manuels, les Rhetorici colores d’Onulf de Spire, partisan acharné lui aussi du Sacerdoce contre l’Empire, et le De ornamentis verborum de Marbode de Rennes. 46 Jacobsen, Deusdedit, p. 86-87.
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en leur apparaissant de diverses manières pendant quarante jours, / et il avait souvent été leur commensal, rompant pour les disciples le pain au goût de miel qu’à travers les régions du monde, ils devaient apporter aux affamés, / après qu’il aurait regagné le trône de son père et qu’avec Dieu le père, en leur octroyant les saints dons de l’Esprit, il les aurait rendus courageux et savants.] Certes, Horace pratique volontiers l’enjambement d’une strophe sur l’autre. Mais d’une façon qui tend en général à dérouter ses lecteurs, et à des fins d’expressivité47. Ici, on est en présence d’une longue période étalée sur quatre strophes, construite de façon limpide, avec ce qu’il y faut de subordonnants et de subjonctifs, sans rien d’abrupt ni de déconcertant. Sans doute, les syllabes longues et les brèves sont correctement distribuées, les césures situées à leur place. Mais le texte serait écrit en prose que l’on ne verrait guère la différence. Peu de vers aussi plats que : Quadraginta diebus / apparens variis modis. Deusdedit est capable de faire mieux (ou pire…) encore, lorsque, dans l’hymne pour la Pentecôte, composée quant à elle d’adoniques qui s’enchaînent kata stichon, selon un modèle emprunté à Boèce (Consolatio Philosophiae 1, carm. 7), il égrène sur 22 vers la liste des nations qui entendent chacune dans sa langue la prédication des apôtres48. Bien sûr, l’énumération de noms géographiques est un procédé familier à Horace (voir par exemple les odes 1.7, 3.29 ou 4.15, dont se souvient peut-être ici Deusdedit), mais pas sous cette forme de brutale asyndète, ni sur une telle longueur. Notre auteur paraît plutôt ici hériter de l’esthétique de la congeries qui plaît tant aux poètes chrétiens de l’Antiquité tardive49. Ces exemples suggèrent que le cardinal n’a pas mal lu Horace, puisqu’il en exaspère certains traits stylistiques marquants. Mais cette lecture reste superficielle, étant donné que notre auteur s’avère incapable d’imiter, peut-être même d’apprécier, ce qui fait l’originalité mais aussi la difficulté du poète ancien, les effets que celui-ci tire de l’hyperbate, la « mosaïque de mots » qui en résulte. Deusdedit sait conserver, ou reconstituer, le squelette de l’ode, sa métrique, dont il apparaît comme l’un des plus soigneux imitateurs médiévaux, mais la chair dont il l’habille est empruntée à des modèles poétiques plus au goût du jour. Deusdedit, comme d’autres avant lui
47 Wilkinson, Golden Latin Artistry, p. 207-212. 48 Jacobsen, Deusdedit, p. 95-96 : Ecce loquelam / percepit horum / Seres, Araxes, / Persa, Sabeus, / Thrax, Elamita, / Spartha, Gelonus, // Afer, Amazon, / Sarmatha, Iudas, / Partha, Britannus, / Gallus, Hiberus, / Celta Syrusque, / Phrix, Getha, Chous, // Lybs Italusque, / Grecus et Indus, / Dachus Arabsque, / Cymber et Unus / et Lacedemon / atque Sichamber, // Mesopotami / Capadocesque / et Scithienses / Ethiopesque / et Garamantes / Pamphiliique. // Ecce loquuntur / nunc idiotȩ […] (« Voici que leur langage est compris par le Sère, l’Araxe (?), le Perse, le Sabéen, le Thrace, l’Élamite, le Sparte (?), le Gélon, / l’Africain, l’Amazone, le Sarmate, le Juif (!), le Parthe, le Breton, le Gaulois et l’Ibère, le Celte et le Syrien, le Phrygien, le Gète, le natif de Cos, / le Libyen et l’Italien, le Grec et l’Indien, le Dace et l’Arabe, le Cimbre et le Hun et le Lacédémonien ainsi que le Sicambre, / les Mésopotamiens et les Cappadociens, les Scythes et les Éthiopiens et les Garamantes et les Pamphyliens. / Voici maintenant que, gens simples, ils sont éloquents »). 49 H. E. Wedeck, « The Catalogue in Late and Medieval Poetry », Medievalia et Humanistica, 13 (1960), p. 3-16.
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(Prudence, Boèce, Heiric d’Auxerre, …), a compris la portée religieuse qui pouvait être celle de l’ode. Il entreprend donc de la convertir, mais il le fait de façon plutôt rude. L’inspiration de son contemporain Alphanus, moine à l’abbaye du Mont-Cassin, puis abbé de Saint-Benoît de Salerne avant d’être élu en 1058 archevêque de cette ville, ami intime depuis ses jeunes années du futur pape Victor III (Didier du Mont-Cassin), est plus puissante et plus inventive. Son corpus poétique, à la tradition enchevêtrée, mais que le témoignage de Pierre Diacre ainsi qu’un manuscrit presque contemporain50 permettent de reconstituer, compte, dans l’édition la plus récente et la plus autorisée51, 68 numéros, de forme et de contenu variés : on y trouve des pièces en hexamètres, surtout léonins, et en distiques, quelques poèmes rythmiques en petit nombre, et surtout plus de trente poèmes en mètres lyriques, en majorité des hymnes pour les saints, mais aussi, à la manière d’Horace, des odes adressées à des contemporains. J’en prendrai deux exemples. Le premier a pour destinataire Gisulf II, prince de Salerne, fidèle allié de l’Église romaine contre les Byzantins52. Alphanus lui dédie une ode faite de quatrains composés de térentianéens – un vers non horatien, ainsi nommé d’après le grammairien Terentianus Maurus, qui est le premier à le décrire vers la fin du iiie siècle. En voici quelques strophes : Quicquid nempe probi possidet orbis, hoc totum probitas fecerat Urbis, quam servare domi militiaeque decrevit stabili iure senatus. Tu virtute animi, corporis et vi Augustos sequeris, nulla Catonis te vincat gravitas, solus haberis ex mundi dominis rite superstes. Quis iam frondifera tempora lauro miles te religat dignius usquam ? Si Carthaginis hic victor adesset consul, sponte tibi cederet ipse. Tarpeiae solitae cernere rupes victrices aquilas, protinus omni pulsa maestitia, Caesaris acta gaudent, praeside te, posse novari […] Paulos et Fabios Corneliosque Gracchos, Fabricios Roma Lucullos, te viso, memorat, hisque decenti
50 Mont-Cassin, Archivio della Badia, ms. 280 (xiex siècle), p. 75-154. 51 A. Lentini et F. Avagliano, I carmi di Alfano I arcivescovo di Salerno, Mont-Cassin, 1974. 52 H. Taviani-Carozzi, La Principauté lombarde de Salerne. ixe-xie siècle, Rome, 1991, p. 319-409 et 949-1086.
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quem virtute parem monstrat et armis53. [Tout ce que l’univers renferme de prouesse fut, c’est sûr, en entier accompli par les preux d’une Ville que le sénat avait, par des lois éternelles, décidé de préserver en temps de paix et dans la guerre. / Par la valeur de ton esprit et par la vigueur de ton corps, toi, tu émules les Auguste, nul Caton ne l’emporte en dignité sur toi, on te place toi seul à bon droit au-dessus des seigneurs de ce monde. / Quel chevalier jamais mérite plus que toi de ceindre ses tempes du laurier feuillu ? Si le consul victorieux de Carthage était ici présent, il consentirait volontiers à te céder le pas. / Les rochers tarpéiens, accoutumés de contempler les aigles triomphales, tout chagrin désormais banni, se réjouissent de voir possible, sous ton gouvernement, le renouveau des exploits de César. / […] Rome, en te voyant, se rappelle les Pauli et les Fabii, les Cornelius, les Gracques, les Fabrices, les Lucullus, toi qu’elle présente comme leur égal par l’éclat de ta vaillance et de tes armes.] Sans être à proprement parler « classique », le vers térentianéen est analysé par les métriciens médiévaux en termes de versification éolienne, et peut à ce titre être rapproché de la lyrique d’Horace : ainsi, Jean de Garlande le décrira comme un « asclépiade adonique », ce qui n’est pas si mal vu54 ; et le regroupement en quatrains est originellement, on le sait, un trait horatien. Mais la tradition associe également ce mètre à l’hymnique chrétienne, puisque Bède en attribue à tort l’invention à saint Ambroise, et qu’il correspond à celui d’hymnes chantées au Mont-Cassin dès le viie, voire le vie siècle, sous l’autorité apocryphe de celui-ci55. Dès lors, ce qui me semble intéressant, c’est qu’une forme aussi connotée dans le milieu cassinien soit ici dévolue à l’éloge d’un prince laïc – et qui plus est un prince laïc dont les exploits sont rapportés à ceux des grands guerriers de la Rome païenne, multiplement évoquée dans les strophes citées ci-dessus, comme le suggèrent mes italiques. C’est d’après l’héroïsme de modèles comme les Fabii, les Cornelii ou les Fabricii, dont la seule mention témoigne d’une bonne connaissance de l’histoire de la république romaine, que le prince lombard se voit appelé à « renouveler les exploits de César » (Caesaris acta […] novari), dans un mouvement qui rappelle celui des grandes odes civiques du début du livre 3 du recueil horatien. Selon une démarche symétrique, c’est à l’aide d’un vers typiquement horatien, le glyconique – même si l’intermédiaire de Prudence (Perist. 7) peut aussi être invoqué – qu’Alphanus exalte les mérites d’un haut personnage ecclésiastique, l’archidiacre Hildebrand, bientôt pape Grégoire VII, autant dire le protagoniste de la réforme : Quanta gloria publicam rem tuentibus indita
53 C. 17 Ad Gisulfum principem Salernitanum, v. 5-20 et 25-28 (Lentini et Avagliano, I carmi di Alfano, p. 143-144). 54 D. Norberg, « Le vers térentianéen », dans La critica del testo mediolatino, éd. C. Leonardi, Spolète, 1994, p. 173-184. 55 Cf. D. Schaller, « Der alkäische Hendekasyllabus im frühen Mittelalter », Mittellateinisches Jahrbuch, 19 (1984), p. 73-90, ici p. 82-84.
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saepe iam fuerit, tuam, Hildebrande, scientiam nec latere putavimus, Nec putamus. Idem Sacra et Latina refert via, illud et Capitolii culmen eximium, thronus pollens imperii, docet. […] Est quibus [scil. artibus] caput urbium Roma iustior et prope totus orbis, eas timet saeva barbaries adhuc clara stemmate regio. His et archiapostoli fervidi gladio Petri frange robur et impetus illius, vetus ut iugum usque sentiat ultimum. Quanta vis anathematis ! Quicquid et Marius prius quodque Iulius egerant maxima nece militum, voce tu modica facis. Roma quid Scipionibus ceterisque Quiritibus debuit mage quam tibi, cuius est studiis suae nacta iura potentiae ? […]56 [L’étendue de la gloire qui s’attacha souvent aux protecteurs de Rome, n’a pas, ô Hildebrand, échappé à ta science – tel était notre avis / et tel il est encore. La voie Sacrée, la voie Latine en rappellent le souvenir, et l’illustre sommet du Capitole, puissant siège de l’empire, l’enseigne. / […] le chef des villes, Rome, est plus juste, et presque l’univers entier; ils sont craints du cruel barbare, encore auréolé de son royal lignage. / Par eux et par le glaive ardent de Pierre, premier des apôtres, brise sa force et ses assauts, afin qu’il éprouve tout le poids de l’antique joug. / Ô la force de l’anathème ! Tout ce que jadis Marius, tout ce que César accomplirent au prix d’un grand massacre de soldats, ta faible voix le réalise. / De quoi Rome est-elle redevable
56 C. 22, Ad Hildebrandum archidiaconum romanum, v. 1-10 et 36-55 (Lentini et Avagliano, I carmi di Alfano, p. 155-157).
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aux Scipions et autres Quirites plus qu’à toi, dont le zèle lui a conquis les lois de sa puissance ?] Là encore, les références à la topographie et à l’histoire romaines ne manquent pas. Sous la plume habile d’Alphanus de Salerne, le choix même de la forme suggère la réconciliation entre Roma Caesaris et Roma Petri57. Comment l’expliquer ? Sur la base de témoignages figurés, les historiens de l’art comme H. Toubert58 ont solidement établi le lien étroit qui associe le mouvement réformateur, dont Deusdedit comme Alphanus sont porteurs, et la résurrection de l’idée romaine59. Reste, bien sûr, à savoir ce que l’on entend par « idée romaine », une notion fort plastique. Sans doute, le modèle mis en avant de façon privilégiée par Hildebrand et par ses partisans est-il celui de la Rome des apôtres Pierre et Paul, de l’Église des catacombes, pauvre et humiliée, mais triomphant finalement de l’orgueil de l’empire païen – comme, au présent, le glaive symbolique de la parole pontificale triomphera du « barbare », à savoir l’empereur germanique. Mais ils ne dédaignent pas non plus de faire appel à la glorieuse mémoire nationale de l’Antiquité pré-chrétienne. Le modèle d’intransigeance que fut Pierre Damien n’hésite pas à assimiler le collège cardinalice à une renovatio du sénat60. Dans le développement de cette entreprise à la fois idéologique et esthétique, il faut naturellement faire une place à part à ce laboratoire de la réforme que fut le Mont-Cassin sous l’abbé Didier. L’historien H. E. J. Cowdrey ne va-t-il pas jusqu’à écrire : « Peut-être le thème clé de la littérature et de la culture cassiniennes – quand elles traitent de la réforme de l’Église – est-il celui de la renovatio, à l’époque présente, des institutions et des valeurs du monde romain antique61 » – institutions et valeurs qu’il s’agit de récupérer contre les prétentions de l’empereur germanique ?
57 Pour K. Friis-Jensen, Alphanus « is exceptional in his successful fusion of Christianity with a true Horatian spirit » (« The Medieval Horace and His Lyrics », dans Horace. L’œuvre et les imitations. Un siècle d’interprétation, Vandœuvres et Genève, 1993, p. 257-303, ici p. 290 [repris dans Id., The Medieval Horace, p. 103-121]). 58 Dans son recueil d’articles au titre suggestif : Un art dirigé. Réforme grégorienne et iconographie, Paris, 1990. Cf. aussi H. Bloch, « The New Fascination with Ancient Rome », dans Renaissance and Renewal in the Twelfth Century, éd. R. L. Benson et G. Constable, Oxford, 1982, p. 615-636, et E. Kitzinger, « The Arts as Aspects of a Renaissance. Rome and Italy », ibid., p. 637-670. Du point de vue de l’histoire des idées, voir R. Morghen, « La tradizione cristiana e imperiale di Roma » et « L’impero Cristiano », dans Medioevo cristiano, Rome et Bari, 19913, p. 39-52 et 53-70. 59 Je reprends ces considérations de mon article « Tamquam lapides vivi… Sur les ‘élégies romaines’ d’Hildebert de Lavardin », dans “Alla Signorina”. Mélanges offerts à Noëlle de La Blanchardière, Rome, 1995, p. 359-380, ici p. 365-367. 60 C. 88, dans M. Lokrantz, L’opera poetica di s. Pier Damiani, Stockholm, 1965, p. 69. 61 The Age of Abbot Desiderius. Montecassino, the Papacy and the Normans in the Eleventh and Early Twelfth Centuries, Oxford, 1983, p. 73. Cf. aussi les chapitres « Rome et le Mont-Cassin » et « Le renouveau paléochrétien à Rome au début du xiie siècle » dans Toubert, Un art dirigé, p. 193-238 et 239-310, et cette remarque de H. Bloch : « For the ‘renovatio’ so advisedly and energically brought about by Desiderius was not limited to the importation of Byzantine artists […] it drew its inspiration from many other sources like the art of the Roman empire » (Id., Montecassino in the Middle Ages, Rome, 1986, t. 1, p. 89). Les liens du cardinal Deusdedit avec le Mont-Cassin ne sont pas autrement documentés, mais il est, comme on l’a vu, intime de Victor III, et son nom est inscrit au nécrologe de l’abbaye à la date du 2 mars.
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La poésie lyrique d’Horace, depuis longtemps en sommeil et cantonnée à l’étude scolaire, joue-t-elle un rôle dans cette entreprise de récupération ? Je serais assez enclin à le penser. À la différence de l’Énéide de Virgile, qui a une portée universelle, peu d’œuvres sont aussi spécifiquement ancrées dans leur temps et associées à la grandeur romaine et à l’âge d’or augustéen. Les odes civiques, le carmen saeculare, qui célèbrent la victoire sur la barbarie et l’instauration d’un règne universel et pacifique, frémissent de cette ferveur patriotique. C’est en cela qu’elles ont dû être jugées « romaines », plutôt que dans le sens où l’entend Nietzsche. Il manque à nos odes médiévales cette densité expressive, cette force née de l’allusivité qui caractérise les carmina horatiens – sauf peut-être, passagèrement, dans le pastiche plutôt réussi que sont les Odes de Metellus de Tegernsee, mais qui, trop longues, finissent par tirer à la ligne. Si l’hexamètre, jamais délaissé, peut encore être le vecteur d’une vraie puissance poétique – l’Africa de Pétrarque en apporte la preuve –, l’imitation de la métrique lyrique, si impénétrable à qui n’est pas un locuteur natif du latin, a quelque chose de définitivement artificiel. La grandeur des Odes sera plutôt au Moyen Âge d’avoir nourri d’autres formes d’inspiration. Celle des troubadours, peut-être, si l’on en croit M. Bernardi62. Celle des goliards en tous cas, dont les rythmes, eux, résonnent si bien à l’oreille : en chantant l’inspiration puisée dans le vin, les tourments et les joies du désir amoureux, les ridicules des méchants et des vaniteux, que font-ils d’autre qu’imiter sans le savoir Alcée, Sapho et Archiloque ?
62 Bernardi, Orazio. Tradizione e fortuna, p. 327-349.
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Rewriting Ps-Quintilian’s Declamationes Maiores in the Twelfth-Century “Renaissance”: Some Philological Remarks on the Excerpta Parisina and Monacensia*
The collection of Declamationes maiores by Ps-Quintilian includes nineteen juridical rhetorical pieces: some of them present the defense of a person charged with a crime, others an accusation against another person1. They may be performed by the defender or the accuser themselves, or by their legal representatives. All the speeches
* Paper realized as a member of the European Research Council (ERC), Horizon 2020 research and innovation program, grant agreement No ERC-2018-stg 802210. 1 At the time when I wrote, the standard critical edition was Declamationes XIX maiores Quintiliano falso ascriptae, ed. L. Håkanson, Stuttgart, 1982. Scholars in the field are very much looking forward to welcoming the new critical edition: Quintilian, The Major Declamations, ed. A. Stramaglia, M. Winterbottom and B. Santorelli, Cambridge, Mass., and London, 2021, 3 vol. (already announced by A. Stramaglia, see Id., “I frammenti delle Declamazioni maggiori pseudoquintilianee”, Studi italiani di Filologia Classica, 110.2 (2017), p. 195-214, here p. 196). Although I could not consult the new text, Antonio Stramaglia has made available to me the passages quoted in this paper, so as to ensure that there are no variant readings within them; I warmly thank him. The bibliography on the Declamationes is huge, and not worth being recalled here in full; I just mention a few of the most recent items, that are able to summarize the state of the art and provide the necessary information to retrieve further bibliography: A. Stramaglia, “Le Declamationes maiores pseudo-quintilianee: genesi di una raccolta declamatoria e fisionomia della sua trasmissione testuale”, in Approches de la Troisième Sophistique. Hommages à J. Schamp, ed. E. Amato, Bruxelles, 2006, p. 555-584 (F. Ronconi, “Appendice. Il codice palinsesto Paris. lat. 7900 A: una nuova ispezione della scriptio inferior”, ibid., p. 584-588); M. Winterbottom, Papers on Quintilian and Ancient Declamation, ed. A. Stramaglia, F. R. Nocchi and G. Russo, Oxford, 2019. In addition, nearly all of the single declamations have been reprinted with original translation and commentary in a collection edited at Cassino University under the direction of A. Stramaglia: A. Stramaglia, I gemelli malati: un caso di vivisezione (DM 8), 1999; Id., La città che si cibò dei suoi cadaveri (DM 12), 2002; C. Schneider, Le soldat de Marius (DM 3), 2004; G. Krapinger, Die Bienen des armen Mannes (DM 13), 2005; Id., Der Gladiator (DM 9), 2007; G. Longo, La pozione dell’odio (DM 14-15), 2008; T. Zinsmaier, Die Hände der Blinden Mutter (DM 6), 2009; L. Pasetti, Il veleno versato (DM 17), 2011; C. Schneider, Le tombeau ensorcelé (DM 10), 2013; A. Stramaglia, L’astrologo (DM 4), 2013; B. Santorelli, Il ricco accusato di tradimento (DM 11), Riccardo Macchioro • Radboud University, Nijmegen / Radboud Institute for Culture and History Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 207-223 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128156
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are fictional, but each of them explicitly refers to a law of the Roman order, which is mentioned in its argumentum, that is a very short summary at the beginning of the declamation that recalls the topic of the debate and the law involved. In some instances blood crimes are involved. Both the pieces nos. 1 and 2 (Paries palmatus and Caecus in limine) contain the defense of a blind man charged with the murder of his father: they feature the same subject, which was probably popular, but with slight differences. In piece no. 3 (the Miles Marianus), a young soldier from Gaius Marius’ army has murdered a tribune that had previously abused him: his lawyer argues that the murder was morally justified in order to safeguard the honour of the soldier as well as that of the entire Roman army. In other instances, the topics discussed are close to those of the controversiae2. In the sixth declamatio (Corporis proiecti) a blind mother refuses to allow his dead son to be buried, invoking the law qui in calamitatibus parentes deseruerit, insepultus abiciatur (“who has abandoned his parents in bad fortune, he will remain unburied”). The son, when alive, decided to leave her at home and to sail away in order to save his father, who had been kidnapped by the pirates and lays prisoner overseas; he succeeded in setting him free, but dies in the enterprise. In this declamation, the father tries to demonstrate – against the claims of his wife – that his son has observed the law by saving him. In the piece no. 8, the Gemini languentes, two twins are ill: their father has been told by a doctor that he can save one of them, but only by vivisecting the other so as to understand what the disease is like. The father accepts: but one son dies, whereas the other is healed. The lawyer accuses the father of mala tractatio of his wife, because he did not respect her rights as the mother. Moreover, some declamations bring forth paradoxical situations: in the no. 4 (Mathematicus), a Roman soldier returns home from the war, full of pride; but, at his birth, his father had been told by a fortune-teller that he will be killed by his son. The son, therefore, asks the senate for permission to kill himself, in order not to commit the crime and to receive a burial; the law, in fact, states that qui causas voluntariae mortis in senatu non reddiderit, insepultus abiciatur (“who has not reported to the Senate about the reasons of his intended suicide, he will remain unburied”). Lastly, some episodes flirt with fantasy and magic. In the piece no. 10, the Sepulcrum incantatum, there is a mother who is visited by the ghost of her dead son; the father, in order to stop the visitations, asks a wizard to cast a spell on the son’s grave, so that the ghost cannot go away. Again, the wife accuses her husband of mala tractatio, because the visits by the ghost were the only source of joy for her. From the subscriptions which have survived in some manuscripts of the Maiores, we know that in Rome, towards the end of the fourth century, two masters called Domitius Dracontius and Ierius put together these nineteen pieces for the purposes
Gli amici garanti (DM 16), 2014; G. Krapinger and A. Stramaglia, Der Blinde auf der Türschwelle (DM 2), 2015; B. Breij, The Son Suspected of Incest with His Mother (DM 18-19), 2015; B. Santorelli and A. Stramaglia, Il muro con le impronte di una mano (DM 1), 2017; D. Van Mal-Maeder, Le malade rachété (DM 5), 2018. 2 Indeed, the Declamationes may be regarded as the only complete extant Latin controversiae (see Stramaglia, “Le Declamationes”, p. 556).
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of rhetorical education3. It has been convincingly shown that the extant Declamationes maiores were not written by Quintilian, but rather composed by different authors between the later second and fourth centuries. Probably, at the time of Dracontius, there were a lot of declamationes in circulation and many pieces were falsely attributed to Quintilian, who was already the most renowned master of rhetoric, and who was also known for having written declamationes himself. Dracontius and Ierius had to make some choices: the pieces that they eventually included in their anthology have survived until the present day, and the tradition of the extant Declamationes maiores essentially stemmed from their book4. All others are lost, with the exception of the collection of declamatory drafts known as Declamationes minores5 (which, on the contrary, are likely to belong to the true Quintilian, or at least to a school milieu very close to him). The Fortleben of the Declamationes maiores in the Middle Ages is testified by some seventy extant manuscripts, dating from the end of the tenth century onwards. Although L. Håkanson has estimated that the manuscript tradition consists of “mehr als 80 Handschriften6”, such a number has not been verified by a thorough survey. Even if it might be realistic in the end, the only list of Ps-Quintilian’s manuscripts ever compiled was arranged by H. Dessauer in 18987; thought to be as thorough as it was possible at the time, it records fifty-eight items, and scholars have basically relied on it ever since. A very quick survey I have conducted with the help of catalogues and bibliography (by no means complete) displays at least eight additional witnesses. While it is very unlikely that they could be of some value for the establishment of the critical text8, they are still relevant to the history of its transmission and reception. Here is the list: Oxford, Bodleian Library, Rawlinson G.1399 (twelfth century); Florence,
3 Cf. Declamationes, ed. Håkanson, p. xi, on these mss. from the families α (Bamberg, Staatsbibliothek, Class. 44 (M.IV.13); Leiden, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. Q 111; Montpellier, Bibliothèque Universitaire Historique de Médecine, H 226; Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 1618), β (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 16230; Paris, Bibliothèque de la Sorbonne, 629) and A (Saint-Omer, Bibliothèque d’agglomération, 663); see Stramaglia, “Le Declamationes maiores”, p. 559-560; recently Id., “I frammenti”, p. 195-196 with full bibliography at n. 4, and O. Pecere, “Le sottoscrizioni di Domizio Draconzio rivisitate”, in Le “Declamazioni maggiori” pseudo-quintilianee nella Roma imperiale, ed. A. Stramaglia, A. Lovato and G. Traina, Berlin and Boston, 2021, p. 307-318. 4 For the history of the text, cf. Stramaglia, “Le Declamationes maiores”, which I follow here. 5 Ed. by M. Winterbottom, The Minor Declamations ascribed to Quintilian, Berlin, 1984. 6 L. Håkanson, “Textkritische zu den unter den Namen Quintilians überlieferten sog. kleineren un grösseren Deklamationen”, in Classica et Mediaevalia F. Blatt septuagenario dedicata, Copenhagen, 1973, p. 310-322, here p. 318. 7 H. Dessauer, Die handschriftliche Grundlage den neunzehn grösseren pseudo-quintilianische Declamationen, Leipzig, 1898, p. 5-8; it has to be said, however, that Håkanson himself, in the chapter on Quintilian in Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, ed. L. D. Reynolds, Oxford, 1983, p. 334-336, here p. 335, says “at least sixty”, which complies in substance with the number recorded by Dessauer. 8 The textual transmission of the Declamationes has been carefully studied in recent decades. See recently M. Winterbottom, “The Manuscript Tradition of [Quintilian]’s Major Declamations: a New Approach”, in Winterbottom, Papers on Quintilian, p. 295-310, arguing that it is sufficient to rely on very few early witnesses (even less than it was thought before) to reconstruct the text. 9 M. Winterbottom, “William of Malmesbury’s Work on the Declamationes maiores”, Segno e Testo, 12 (2014), p. 261-276.
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Biblioteca Medicea Laurenziana, S. Marco 28210 (twelfthex century); Cambridge, Clare College, 26 / Kk.5.211 (thirteenth2/4 century); Cambridge, St. John’s College, C.5 / 5512 (fourteenth1/2 century); Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Ottob. lat. 173413 (fourteenth–fifteenth century); Perugia, Biblioteca Comunale Augusta, H 62 / 57714 (year 1484); Augsburg, Staats- und Stadtbibliothek, 2° Cod. 11315 (fifteenth century); and San Daniele del Friuli, Biblioteca Civica Guarneriana, 7916 (fifteenth century). Some other manuscripts that convey excerpts or fragments, but which – to my knowledge – have not yet been recorded in bibliography, can also be added17. Still, way earlier than the fifteenth century (when the first surviving manuscripts are attested) Ennodius wrote a response to the fifth declamation of the collection (Aeger redemptus), his Dictio 21, while an anonymous author composed an antilogy to the third, the Tribunus Marianus18. Later on, the declamations have been studied by a number of brilliant savants of the Middle Ages and Renaissance19: the most ancient witness of the Declamationes maiores, which is of outstanding value for the critical text – Bamberg, Staatsbibliothek, Class. 44 (M.IV.13), tenth4/4 century – was
10 B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 2, Catalogue des manuscrits classiques latins copiés du ixe au xiie siécle. Livius-Vitruvius – Florilèges – Essais de plume, Paris, 1985, p. 295. 11 https://www.mirabileweb.it/manuscript/cambridge-clare-college-26-(kk-5-2)-manuscript/22712; M. Winterbottom, “Review: J. Cousin (ed., tr., comm.), Quintilien. Institution oratoire, Tome I (Livre I), Les Belles Lettres (Paris, 1975); J. Cousin, Recherches sur Quintilien, Les Belles Lettres (Paris, 1975)”, in Winterbottom, Papers on Quintilian, p. 319-325. 12 M. Winterbottom and L. Håkanson† , “Tribunus Marianus”, in Nel segno del testo. Edizioni, materiali e studi per Oronzo Pecere, ed. L. Del Corso, F. De Vivo and A. Stramaglia, Florence, 2015, p. 61-90. 13 É. Pellegrin, J. Fohlen, C. Jeudy et Yves-François Riou, avec la collaboration d’Adriana Marucchi, Les manuscrits classiques latins de la Bibliothèque Vaticane, vol. 1, Fonds Archivio San Pietro à Ottoboni, Paris, 1975, p. 658-659. 14 https://www.mirabileweb.it/manuscript/perugia-biblioteca-comunale-augusta-h-62-(577)-manuscript/97549. 15 http://www.manuscripta-mediaevalia.de/dokumente/html/obj90010587,T. 16 G. Mazzatinti, Inventari delle Biblioteche d’Italia, vol. 3, Forlì, 1893, p. 121. However, since the catalogue just mentions some Declamationes, it might still be suspected that the Minores are in question; moreover, Dessauer, Die handschriftliche Grundlage, p. 8, records a ms. “LXXXV” from the same library, and I am not able to say if the two should be identified (because of a possible mistake of one of the scholars). 17 Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 358 (fifteenth century; recorded as a witness of the Florilegium Angelicum, but without mention of the Declamationes, by M. A. Rouse and R. H. Rouse, “The Florilegium Angelicum: Its Origin, Content, and Influence”, in Medieval Learning and Literature: Essays Presented to R. W. Hunt, ed. J. G. Alexander and M. T. Gibson, Oxford, 1975, p. 66-114; repr. in M. A. Rouse and R. H. Rouse, Authentic Witnesses. Approaches to Medieval Texts and Manuscripts, Notre Dame, Indiana, 1991, p. 101-152, here p. 149) and Vat. lat. 6394 (fifteenth century); Florence, Biblioteca Nazionale Centrale, II.II.80 (Magl. Cl. VII.312), fourteenth century (see Mazzatinti, Inventari, vol. 8, p. 194; but this is perhaps a sort of commentary); Würzburg, Universitätsbibliothek, M. p. th. q. 45 (thirteenth/fourteenth century). 18 Included in the collection by five manuscripts of the Declamationes. Traditionally ascribed to the twelfth century, M. Winterbottom – among the most reputed scholars in Ps-Quintilian studies – now argues for a date between the sixth and seventh century (“The «Tribunus Marianus» and the development of the «cursus»”, in Ingenio Facilis. Per Giovanni Orlandi (1938-2007), ed. P. Chiesa, A. M. Fagnoni and R. E. Guglielmetti, Florence, 2017, p. 231-247). 19 Some notes on the medieval reception of the Declamationes are in Stramaglia, “Le Declamationes maiores”, p. 565-567; Ps-Quintilian is not mentioned in the recent book by J. O. Ward, Classical Rhetoric in the Middle Ages: The Medieval Rhetors and their Art (400-1300), with Manuscript Survey to 1500 C.E., Leiden and Boston, 2019.
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copied for Gerbert of Aurillac, and Gerbert wrote a few marginal notes on it. And, just to name two other prominent readers, Peter Abelard and Lorenzo Valla both came into contact with manuscripts from the tradition20. Medieval scholars have never doubted the collection’s ascription to Quintilian, which was current since Late Antiquity. As Quintilian was the author of the Institutio oratoria, it was perfectly obvious that he could also have written practical exempla; the medieval titles for the collection are cited as Causae, De causis, and De legalibus statibus. But, despite its wide diffusion, it is controversial whether the Pseudo-Quintilian declamations were actually employed in medieval schools or not; although some passages of Richerius of Reims, Stephen of Rouen and Berengar of Poitiers seem to provide some supporting evidence for such a use, nobody refers explicitly to the liber de causis by Quintilian as a tool for rhetorical education21. Beyond question, however, is that in the twelfth century the Declamationes enjoyed wide scholarly attention in England and in Northern France. At least eleven codices were written in this century22, while excerpts from the collection have been included in the most important Florilegia of classical authors, the Gallicum and Angelicum, in the English Florilegium morale Oxoniense (ms. Oxford, Bodleian Library, Bodl. 633), as well as in other minor collections. Moreover, William of Malmesbury left traces of his thorough review of the Ps-Quintilian text in the ms. Oxford, Bodleian Library, Rawlinson G.13923, while Bernardus Silvestris and Hildebert of Lavardin composed poetic rewritings of the declamationes nos. 4, 8 and 13. Lastly, there are two medieval prose rewritings of the entire collection that also testify to the interest raised by the Ps-Quintilian. They are known, respectively, as Excerpta Parisina and Excerpta Monacensia, and the remainder of this paper will focus on them specifically. The so-called Excerpta Parisina were given such a title by G. Lehnert (who published the text in 1905 as an appendix to his edition of the Declamationes maiores24) after the
20 The former quoted the declamations in his works: Epistulae 1.38 ut Quintilianus ait […] (where Decl. mai. 13.2 is quoted) and Commentaria in Paulum ad Romanos 1.1 (Quintilianus de caeco); the latter composed an argumentum of the first declamation (Paries palmatus), since the original one was lost in the ms. tradition (see M. Cortesi, “Una pagina di Umanesimo in Eichstätt”, in Quellen und Forschungen aus Italienischen Archiven und Bibliotheken, 64 (1984), p. 227-260). As for Humanism, we must also mention the mss. Verona, Biblioteca Capitolare, CLXVIII (155) and Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 5114, which contain texts and excerpts arranged in the environment of Guglielmo da Pastrengo, possibly by him in person (G. Billanovich, “Petrarca e i libri della cattedrale di Verona”, in Petrarca, Verona e l’Europa. Atti del Convegno internazionale di studi, Verona, 19-23 settembre 1991, ed. G. Billanovich and G. Frasso, Padova, 1997, p. 117-178, here p. 130-133). 21 Stephen alludes to a librum de causis by Quintilian, qui a plurimis habetur (Proemium Stephani Rotomagensis in Quintilianum de institutione oratoria, in Le dragon Normand et autres poèmes d’Étienne de Rouen, ed. H. Omont, Rouen, 1884, p. 177). On this vexed issue, cf. J. O. Ward, “Quintilian and the Rhetorical Revolution of the Middle Ages”, Rhetorica, 13 (1995), p. 231-284, part. p. 253-263, and R. Macchioro, “La ricezione medievale delle Declamationes Maiores tra Florilegia e riscritture”, in Le “Declamazioni maggiori”, ed. Stramaglia, Lovato and Traina, p. 235-265, here p. 236-237. 22 It is not necessary to mention them in detail here: see Munk Olsen, L’étude, t. 2, s.v.; Dessauer, Die handschriftliche Grundlage, p. 5-8; Declamationes, ed. Håkanson, p. iv-xi; and my additions above. 23 Winterbottom, “William of Malmesbury Work”. 24 Quintiliani quae feruntur Declamationes XIX maiores, ed. G. Lehnert, Leipzig, 1905, p. 389-431.
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Parisian ms. he employed. Yet, in fact, the works are not excerpta; on the contrary, the text, which is anonymous, proves to be a complete rewriting. Its author recasts each declamation as a dialogue in direct speech, where the protagonist of the original declamation argues against his opponent. For example, for the above-mentioned Mathematicus, one finds the lines of the son followed by the responses of his father, who does not believe the predictions of the fortune-teller and who does not want the son to die. The author of the Parisina largely quoted his hypotext, so that many sentences match the original text of the Declamationes word-for-word; but in many other passages he has extensively reworded the model. The structural features of the Parisina also deserve some remarks. In the series of original declamations, there are three pairs of pieces that discuss the same theme25: apart from the already mentioned Paries Palmatus and Caecus in limine, in declamations 14 and 15 (Odii potio I and Odii potio II) a prostitute is charged with veneficium for having poisoned one of her lovers, in order to make him free from passion; the theme is developed in utramque partem in the two declamations. Also in declamations number 18 and 19 (Infamis in matrem I and II), the topic is debated in utramque partem: here, a father has tortured and killed his son, and accused him of incest with his mother. In piece 18 one finds the defense of the mother; in piece 19 the declaimer speaks in favour of the father. Within the Excerpta Parisina, all these pairs are merged into one text only, collecting the matter from both the models; and, for pieces 14-15 and 18-19, the Parisina simply draw the lines of each character from the respective discourses. Furthermore, there is no hint of the Miles Marianus. Apparently, it has been ruled out by the author, since it is conveyed by the whole medieval tradition of the Declamationes. It has been suggested that the Miles Marianus had been excluded because of its obscene theme26, but here it has to be taken into account that there are still pieces dealing with incest (Infamis in matrem), or with anthropofagy (no. 12, Cadaveribus pasti): these should have been equally notorious from a moral point of view, and nevertheless have been included without concerns. Whatever the reason for its exclusion was, the Parisina turned out to be made of fifteen pieces only27. The Excerpta Parisina have been neglected by scholarship so far. They raise three major scientific problems: the need for a critical edition; a better understanding of their relationship with the manuscript tradition of the Declamationes maiores; and 25 For the convenience of the reader, here is the full series under the traditional titles: 1. Paries palmatus, 2. Caecus in limine, 3. Miles marianus, 4. Mathematicus, 5. Aeger redemptus, 6. Corporis proiecti, 7. Tormenta pauperis, 8. Gemini languentes, 9. Gladiator, 10. Sepulcrum incantatum, 11. Dives accusatus proditionis, 12. Cadaveribus pasti, 13. Apes pauperis, 14. Odii potio I, 15. Odii potio II, 16. Amici vades, 17. Venenum effusum, 18. Infamis in matrem I, 19. Infamis in matrem II. 26 C. Hammer, Beiträge zu den 19 grösseren quintilianischen Deklamationen, Munich, 1893, p. 75. 27 Although it is unlikely that the model of the “excerptor” used to contain the Tribunus Marianus (since it is transmitted in only five late manuscripts of the Declamationes: Montpellier, Bibliothèque Universitaire Historique de Médecine, H 226; Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 1773; Leiden, Universiteitsbibliotheek, Periz. Fol. 14; Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, Plut. 22 sin.8 and Glasgow, University Library, Hunter 53 [T.2.11], of which the Montepessulanus is dated to the earlier thirteenth century, the others to the fourteenth), even if this was the case, it would have probably been excluded as well, along with the Miles.
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the identification of their author. In what follows, I will propose some comments on all the three of these aspects, with a particular focus on the second. The only unequivocal terminus ante quem for the Parisina is provided by their earlier witness, Leiden, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. Q 84 (= V), which is dated at the third quarter of the twelfth century. The edition by Lehnert, which is the only one produced in the modern age, claims to be critical, but in fact proves to be seriously defective: Lehnert grounds his text on basically one single codex potior (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 470928 = P), and his text needs substantial updates that should rely on the stemmatic relationships between the six manuscripts of the work. Firstly, Lehnert trusted the ms. P too much, so that he printed some readings which, compared to the readings of the other manuscripts and the Declamationes, prove without doubt to be wrong; furthermore, P unexpectedly interrupted the copy in the middle of the last declamation29, and is therefore incomplete. Secondly, Lehnert did not use two English codices at all (Oxford, University College, 6 = O, and Cambridge, Gonville and Caius College, 154/204 = C), which apparently belong to a separate branch of the tradition; but their testimony should be taken in consideration in any case, since it is highly likely that none of the manuscripts was copied directly from another surviving one30. The arrangement of Parisina’s stemma codicum should also take advantage of the identification of the manuscript branch from which the Parisina originated. H. Dessauer assumed that they stemmed from a manuscript of the family γ (C in Dessauer), which is the same family to which most Ps-Quintilian medieval manuscripts belong; moreover, they preserve many of the archetypal mistakes detected by L. Håkanson for the Declamationes maiores. From this point, however, the quest for the model looks hopeless. In the passages of the Excerpta that match the original text of the Declamationes word-for-word, quite frequently some readings are found which are different from those which occur in the same place in the original declamation, but which are at the same time perfectly equivalent. Here are just a few instances31: Amici Vades Ps-Quint. 4 gravioribus vinculis opus esse, carnifex dixit, ad bonum amicum Par. Immo gravioribus vinculis opus est ad bonum amicum, dixit [but the word carnifex is not necessary in the context]
28 Twelfthex-Thirteenthin century; see Munk Olsen, L’étude, t. 2, p. 300. 29 P. 426, l. 24 Lehnert. 30 The Bernensis (Bern, Burgerbibliothek, cod. 149) remains doubtful in this respect, since it shares almost all the mistakes of V; but the problem needs further investigation. The sixth witness is Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1428 (fifteenth1/2 century). All the readings that will be questioned here have been checked in all the manuscripts; for a deeper evaluation of the textual situation of the Parisina, see Macchioro, “La ricezione medievale”, p. 250-258. 31 The text referred to – here, as well as in what follows – is Declamationes, ed. Håkanson, for Ps-Quintilian (with the number of the chapter; as mentioned, it has been checked against the new edition by Stramaglia, revealing no differences), my own collations (and my own punctuation) for the Parisina; Par. = Parisina (there is no chapter reference in Lehnert edition, because the texts of the Parisina are much shorter than the original pieces).
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Amici Vades Ps-Quint. 7 alligatus? Expectat totum immo genus hominum Par. Qui alligatus? Immo totum mortalium genus Infamis in matrem I Ps-Quint. 1 Respondeat saltim reus, fatetur iratus, cui [Håk. : cur codd.] in peracta crudelitate modestia[e] frontis obstitit [Håk. : substitit codd.] Par. Respondeat saltem accusatus, fateatur iratus cur peracto scelere modestiae fronte subsistit? Infamis in matrem II Ps-Quint. 1 Debebatur quidem tristissimae orbitatis misero pudori, ut iam taceremus omnes, et post tam prodigiosas rerum sermonumque novitates oportuerat hoc esse novissimum de malis infelicissimae domus, quod occidit filium pater Par. Deberetur quidem, P.C., tristissimae orbitatis misero pudori, ut iam taceremus omnes, et post tam prodigiosas rerum sermonumque novitates novissimum malorum esse debuit, quod filium pater occidit At first glance, one suspects that these alternative readings were found in the manuscript employed for rewriting; however, I have checked both Håkanson’s apparatus (which, unfortunately, is very selective) and most of the manuscripts prior to the twelfth century, and such variant readings seem not to be transmitted in the tradition of the Maiores. Moreover, the Excerpta maintain many readings that are considered wrong by Håkanson (e.g. modestiae, substitit, cur), and we cannot but argue that the author inherited them from his model. Nevertheless, it is remarkable that the “excerptor” has sometimes been able not simply to modify the text but even to improve it: Infamis in matrem I Ps-Quint. 1 matri tamen, [suppl. codd. dett.] cuius calamitatibus † ne minimum sibi vindicat orbitas locum Par. matri tamen, in cuius calamitatibus orbitas non summum obtinet locum. In this passage, Håkanson has marked ne with the crux, because the sense of the sentence requires what is mentioned in the following locum to be of little (if not entirely without) importance, whereas – strictly speaking – ne minimum should be interpreted as maximum. Håkanson has suggested vel or sane in the apparatus, but the medieval scholar had already figured his own way out to resolve the incongruity of the text he was handling32. Also when a correspondence with an extant witness of the Declamationes is detected, it needs to be evaluated carefully. The argumentum of the thirteenth piece,
32 Brej, The Son Suspected, p. 153, n. 13, argues that ne minimum could perhaps be accepted even in the sense required by the sentence (but the medieval writer could not know this); however, she accepts the emendation vel as it is better from the stylistic point of view. Since there is no mention at all of variant readings in Håkanson’s apparatus at this place, I assume that ne must be regarded as an archetype error, despite the fact that he does not mention it as such within the review of the archetype’s mistakes in the prolegomena (p. xix-xxv).
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the Apes pauperis, as is usual mentions the law concerned in the declamation: Damni per iniuriam dati sit actio […] reus est dives damni iniuria dati33. At the end of the quotation, within the Excerpta Parisina we find the reading illati in place of dati. There is only one other occurrence of illati in this position within the tradition of the Declamationes maiores: in the ms. Oxford, Bodleian Library, Rawlinson G.139, although this does not feature in the main text. The Rawlinson manuscript was copied for William of Malmesbury: he studied the Declamationes on this codex, and wrote on it a number of notes and textual emendations; one of these corrections is actually illati instead of dati in both places34. The Declamationes maiores raised a strong interest in twelfth-century England, and, like William shows, were the subject of intense scholarly activity; there is also some evidence that the Excerpta Parisina might have been realized in England, or at least in an English milieu. Nevertheless, although suggestive, the reading illati is not compelling in demonstrating a contact between the Excerpta and William’s manuscript: indeed, only this reading is present, while many other corrections introduced by William are completely absent35. I was unable to see the only other extant English manuscript from the twelfth century, Oxford, Bodleian Library, Selden Arch. B.36, but I have checked the ms. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7802, which is stemmatically very close to the Rawlinson, as well as the ms. Leiden, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. Q 111, which the Selden ms. was copied from. Neither the Parisinus nor the Vossianus, in exactly the same way as every other codex, show illati or any of the particular readings of the Excerpta which I have mentioned. The law under consideration, with the reading illati, is found in Seneca the Elder (Controversiae 3.6) and Fortunatianus (Ars rhetorica 1.15); probably, William drew the reading from one of them, regarding it as better than dati (as in fact it is), and the same could have been done by the anonymous author. In conclusion, within a learned milieu, this reading can be polygenetic. In any case, the reading illati suggests that the author of the Excerpta was familiar with the Roman law, an attitude that he shares with William of Malmesbury’s environment. The author of the Excerpta also shows off his knowledge on the matter in the argumentum of the Mathematicus. Here, the Parisina improve the quotation of the Roman laws found in the original declamation. The original Mathematicus reads36: Qui causas mortis in senatu non reddiderit, insepultus abiciatur. Quidam […]. In the Excerpta, between abiciatur and Quidam, a second law is added: Lex: Parricida culleo obvolutus cum simia et serpente in profluentem abiciatur. Quidam […]. Here is quoted the poena cullei that was inflicted against parricides: the guilty was sown in a waterproof bag together with a snake and a monkey (in some versions also with a cock) and thrown into a river, doomed to be killed by the beasts. This law is commonly attested in the Corpus Iuris Civilis and quoted, for instance, by Cicero in
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Declamationes, ed. Håkanson, p. 264, l. 11, 16. Winterbottom, “William of Malmesbury’s Work”, p. 267. At least as far as I can know from Winterbottom’s article; I could not consult directly the Rawlinson ms. Declamationes, ed. Håkanson, p. 60, r. 11-13.
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the De inventione and by the Rhetorica ad Herennium37; thanks to this it was available to a medieval scribe, and was also clearly relevant to the theme of the declamatio. It may be considered whether the mention of this law could have been present in the original declamatio. The excision of this law can easily be generated by a saut du même au même between the two mentions of abiciatur; if the phrase was an interpolation, it would be very surprising that it coincides precisely with a plausible saut du même au même. On the other hand, the punishment inflicted upon parricides is never addressed within the development of the declamation, while the first law (stating that a person who does not justify his suicide to the Senate will be denied burial) is widely discussed. Obviously, we cannot completely rule out the possibility that the author of the Excerpta found the argumentum in this shape in his witness of the Maiores; however, again, there is no surviving manuscript which contains such an interpolation, and the “excerptor” should be credited with the capability to insert it38. In the same passage, Håkanson accepts the integration , which is found in the ms. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 15103 (twelfth century, E). Although perhaps not strictly necessary in the eyes of a modern scholar39, the correction looks extremely fitting and also recalls the text of the argumentum itself a few lines later (reddit causas voluntariae mortis). The Parisina, instead of voluntariae, show the reading accitae40: their author considered the text mistaken, and, exactly like the scribe of E, emended it on his own. As usual, accitae is not found in any witness of the Maiores. In the argumentum of the Venenum effusum, a father has just found his son melting a potion, and asks him about it. The text published by Håkanson reads: interrogavit quid esset, cui parasset; ille dixit venenum et se mori . Velle is missing from almost the whole tradition, and Håkanson judges this lack to be an archetypal mistake; this reading is offered only by two French manuscripts from the twelfth century, Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7800 (C) – where velle is added by a different, but contemporary, hand (siglum C2) – and 15103 (E, just encountered above), which in Håkanson’s stemma belong to the same γ branch of the tradition. Since the Ps-Quintilian’s text was already in a quite deplorable state in the archetype, it has undergone a number of medieval conjectures, often of a high quality, and velle is clearly one of them. Velle is also found in the Parisina: venenum, et se velle mori. However, it cannot be assumed that the tradition of the Parisina is notably close to 37 Although less precisely than how it occurs in the Parisina: see Rhetorica ad Herennium 1.13.23; Cicero, De inventione 2.50.149; Codex Theodosianus 9.15.1 = Codex Iustinianus 9.17; Digesta 48.9.9 (Modestinus). The variant which includes the cock is attested in the Excerpta’s C ms., and it is yet to be properly determined whether it is an interpolation or the original. 38 The manuscripts V and B lack the interpolation, but they omit almost the entire argumentum. The rest of the argumentum in the Parisina is copied literally from the original declamatio, and they always present the argumenta. For these reasons, I believe the omission by V and B to be a singular mistake by them, and that the original text of the Excerpta Parisina included this law. 39 See A. Stramaglia, “Note critiche ed esegetiche alle Declamazioni maggiori pseudo-quintilianee”, Graeco-Latina Brunensia, 14 (2009), p. 297-313, here p. 301-302. 40 The witness of manuscripts V and B is missing, but nevertheless this part should be original (since it – as said – reprises exactly the argumentum of the declamatio).
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these manuscripts: many other particular readings of the Excerpta do not match the readings of C, C2 and E. The Parisina and the manuscript C2 and E, therefore, reflect independently the scholarly interest for the text within the English and Northern French areas during the twelfth century, where the Declamationes were renowned and appreciated, and where the skills required to correct the text were widely available. Although contacts and exchanges between scholars were frequent (as well as contamination, another prominent feature of the transmission of the Declamationes), readings such as velle are likely to be polygenetic: the integration is necessary, and not even very hard to be figured out. Yet it is still possible that a thorough examination of all the recentiores will provide some more information, perhaps revealing a later ms. which contains some of the singular readings of the Parisina; in such a case, this manuscript could be considered potentially related to the lost model at the disposal of the “excerptor”. However, I believe that we ought to give credit to the literary skills of the anonymous author, and to surmise that the different readings (or, at least, most of them) can be viewed as being introduced in the text by him. The author of the Excerpta is clearly a learned figure, who proves that he has undertaken a very careful work on the text of the Declamationes. He is able to manage the structure of each declamation, to rearrange their content in a different way with respect to the original, and to build up a new sense by recombining excerpts drawn from different places of the text, together with his own additions. See for instance41: Par. Amici Vades [ed. Lehnert p. 418, l. 29-419, l. 4] Non odit tyrannus hominem cuius non interest, an alium interficiat [cf. Decl. mai. 16.4, p. 322-323] et tamen actum est de rebus humanis, si sola servetur utilitatum fides [Decl. mai. 16.7, p. 327]. Probata est amicitiae constantia [addition] si me reversum occiderit [Decl. mai. 16.7, p. 327]. Par. Infamis in matrem [ed. Lehnert p. 425, l. 7-12] Pater Querelas habes, non gemitus, accusationem, non lacrimas, et matre seposita solam agis uxorem [Decl. mai. 19.5, p. 376]. An tumulum nescis? [addition] Mater Mihi certe et vultus sumendus et ad [addition] hunc locum fugiendum, ut intelligatur mihi minime praestari quod maritus tacet, quod ora stringit [Decl. mai. 18.1, p. 353]. In his first piece, which combines the first two Ps-Quintilian declamations, the anonymous writer employed the argumentum of number two, the Caecus in limine, because the argumentum of the Paries Palmatus is missing in the whole tradition42. However, in the Parisina the argumentum includes further details that are not transmitted in any manuscript of the Declamationes.
41 I also include here the references to the page of the corresponding passage in Declamationes, ed. Håkanson, since the chapters are quite long. On the other hand, I do not mention a few minor variant readings of the Parisina with respect to the Declamationes, which are not relevant to the point. 42 Lorenzo Valla composed an argumentum to fill the gap, found in the ms. Oxford, Bodleian Library, Selden Supra 22 and included in the current critical editions.
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Ps-Quint. Induxit illi pater novercam. Quae accessit quodam tempore ad maritum, dixit parari illi venenum, quod iuvenis […] Par. Induxit ei pater novercam. Haec se incesti a caeco appeti patri insinuat, venenum etiam illi parari, quod iuvenis […] Ps-Quint. Eadem nocte strepitus in domo fuit: intravit familia in cubiculum domini, invenit ipsum occisum et novercam iuxta cadaver dormienti similem, caecum in limine cubiculi sui stantem, gladium eius sub pulvino cruentatum. Par. Eadem nocte strepitus in domo fuit: familia intravit, patrem occisum invenit et novercam iuxta mortuum dormienti similem, parietem sanguine palmatum, caecum in limine cubiculi sui stantem, gladium eius sub pulvino cruentatum. The words parietem sanguine palmatum refer to an episode that only occurs in the first piece, the Paries palmatus: the blind man is accused to be guilty by his stepmother (who is rather the murderer, according to the position argued by the lawyer of the blind man), because the hints of a bloody hand were found on the walls of the house, extending from the room in which the murder took place to that of the blind man43. Moreover, the sentence haec se incesti a caeco appeti patri insinuat (“she suggests the father that she has been sexually harassed by the blind man”) recalls an episode which does not appear in the original Paries palmatus, and neither in the Caecus in limine: the stepmother accuses the blind man of having made a sexual advance on her. The author of the Parisina keeps to this variation, by alluding to the supposed incest in the development of his Caecus in limine: novercam prius temptabat and me sibi alliciebat, patre vero veniente se subtrahebat44 (“he tried to elicit the stepmother”, “he kept luring me, but always retreating as soon as the father approached”; these lines, in the Parisina, are spoken by the stepmother, who is the adversary of the blind man’s lawyer). This reveals how our “excerptor” has been active on the text, and leads us to believe that nearly all the variant readings (even those which prove better than those found in the tradition of the Declamationes) can be suspected to have been introduced by him. One task to be undertaken will be to extend the examination to the whole corpus of retrievable variant readings with respect to the text of the Declamationes, also including the more recent manuscripts that have been left aside so far. I turn now to the date of composition of the Parisina. Although there is no ground for a definitive remark on this issue, one can reasonably assign them to the (first) half of the twelfth century. Of course it is impossible that they are later, since the extant ms. tradition represents a firm terminus ante quem; but also hardly much earlier, because the Declamationes enjoyed a wide diffusion only from the eleventh century onwards, and most of all because the Excerpta testify to a philological interest which is typical of the twelfth century, when a sort of general revival of Quintilian studies took place. As said before, it has not yet been possible to identify the actual model employed by the excerptor, which is by all probability lost. This would have
43 On this, see already Stramaglia, “Le Declamationes maiores pseudo-quintilianee”, p. 570. 44 Cf. Quintiliani qui feruntur, ed. Lehnert, p. 390-391.
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been pivotal to investigate the origin of the Excerpta, because such an identification would have probably led straight to the milieu in which the rewriting was composed. Nonetheless, there is still some evidence that points to an English origin for this rewriting, even though an English manuscript of the Declamationes does not exist that is close to the Parisina. First of all, three of the six witnesses of the latter were written in England: they are the Vossianus45, Oxoniensis and Cantabrigiensis, which are also the oldest together with the Parisinus, and which – on the basis of my sound collations – belong to different stemmatic branches (V versus O and C). The Declamationes were widely spread in twelfth-century England: according to the surviving catalogues of libraries, copies of them were held at least at Malmesbury, Waltham, Bury St. Edmunds, Glastonbury, Beverley, and Durham46. Secondly, the only attribution that has been proposed so far calls into question the English savant Adelard of Bath47 (1080 c. – 1152). The first to mention Adelard was the humanist Pierre Pithou, in the form of a handwritten note on the Vossianus ms., which at the time was in his possession; this proposal has barely been recalled by scholarship afterwards, without further inquiries on the matter48. Ch. Burnett has resumed the hypothesis: he remarks that the Vossianus (the earliest witness for the Parisina) is a fragmentary ms., once forming a single, homogeneous codex together with current ms. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 238949; and that, once its two extant parts are brought back together, the manuscript is one of the most valuable witnesses for some rare works by Adelard. In addition, in a thirteenth-century catalogue of books from Waltham Abbey, Burnett highlights a note which mentions Quintilianus de causis and summa magistri Adelardi de eodem; the same catalogue also mentions the same works by Adelard transmitted by the VossianusParisinus50. It might be likely, then, that the Vossianus (or at least its ancestor) has been
45 Ch. Burnett, per litteras, says that the hand is English, and stresses the similarity of this hand with the one that, at Waltham Abbey (see below), wrote a copy of Bede’s De temporum ratione. On the other hand, É. Pellegrin, “Le manuscrit Paris, Bibl. nat., lat. 2389, et ses membra disiecta”, Revue d’histoire des textes, 8 (1978), p. 295-302, here p. 299, spoke of “écriture française soignée”. 46 N. R. Ker, Medieval Libraries of Great Britain, London, 1964, p. 10, 17; B. Munk Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux xie et xiie siècles, t. 3.1, Les classiques dans les bibliothèques médiévales, Paris, 1987, p. 60; R. M. Thomson, “The library of Bury St. Edmunds Abbey in the Eleventh and Twelfth Centuries”, Speculum, 47 (1972), p. 617-645, here p. 618-620, 639; M. Manitius, Handschriften antiker Autoren in mittelalterlichen Bibliothekskatalogen, Leipzig, 1935, s.v. 47 On Adelard, see Adelard of Bath. An English Scientist and Arabist of the Early Twelfth Century, ed. Ch. Burnett, London, 1987. In what follows, I briefly summarize the elements available in support of the hypothesis, and further develop some initial remarks I have already put forward in Macchioro, “La ricezione medievale”, p. 258-261. 48 Quintiliani quae feruntur, ed. Lehnert, p. xxix-xxx; Hammer, Beiträge, p. 37-38; Dessauer, Die handschriftliche Grundlage, p. 64 who, suggestively but not convincingly, has proposed that the author could be instead Peter Abelard (who explicitly quotes the Declamationes), on the basis that the same codex transmits a Carmen de Trinitate that some scholars ascribe to Abelard himself. 49 See Pellegrin, “Le manuscrit Paris”. 50 See. Ch. S. F. Burnett, « Catalogue of the Writings of Adelard of Bath and Closely Associated Works: Together with the Manuscripts in which they occur », in Adelard of Bath, ed. Burnett, p. 163-196, here p. 195; Adelard of Bath, Conversations with His Nephew: On the Same and the Different, Questions on Natural
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written at Waltham, or in any case that has been arranged from material that was held there51, if we bear in mind that Adelard was probably well acquainted with that milieu. Here, I will seek to add just a few details to the picture. About Waltham, we know that Lawrence of Durham (1114-1154), who was a student at the abbey, used to know the Declamationes52 and was the pupil of a magister Adelardus. Furthermore, Adelard of Bath dedicated his Quaestiones naturales to Richard of Gloucester, bishop of Bayeux (1134-1142), and the prefatory epistle is transmitted by the ms. Vossianus-Parisinus. The successor of Richard as the bishop of Bayeux was Philippe of Harcourt (1142-1164), and we can assume that Philippe inherited the books of his predecessor; we also know that, at his death, Philippe left his books to the Monastery of Our Lady of Bec. The list of these books has survived down to us53, and it records among others: Quintilianus de causis; in alio [sc. volumine] rhetorica (three times); and Adelernus Batensis. Now, we cannot be sure that one of these items addresses the Excerpta Parisina. However, the list records both Quintilian and Adelard, and testifies to the interest in Quintilian, as well as rhetoric in general, by the bishops of Bayeux: and Richard was in direct relationship with Adelard. Thus, it might have happened that the copy possibly held by the library of Bec’s Abbey provided the origin for the French transmission of the Excerpta Parisina. With regard to internal literary elements, little has been done in order to establish whether Adelard’s style is compatible with that of the Excerpta. A preface for the Parisina has been transmitted only in the ms. Parisinus latinus 4709, although it does not refer explicitly to any recipient, nor it is signed; nevertheless, as Burnett remarks, it happens to be quite close to Adelard’s prefatory letter to the Quaestiones naturales addressed to Richard of Bayeux. I propose to add just one note to Burnett’s remarks: in the Parisina’s preface, the author tells the addressee that his literary abilities should be developed through learning, and therefore causas itaque quas a Quintiliano tractatas repperi, meo more declamandas tibi legavi (where the author clearly refers to his rewriting). In the concluding clausola of both prefaces, there is a floral metaphor to address the ingenium of the receiver: illud tamen praemoneo, quia non ramos sed radices tibi commendo: propagines enim ingenio tuo credendas esse iudico in the Parisina; nichil enim in artibus liberalibus tam bene tractatur quod per te non possit luculentius efflorere in the Quaestiones naturales. It is also worth stressing that in the Oxford manuscript of the Parisina (fol. 219 r) there is an ending note which reads Sic declamatur: this seems to recall the preface, and would be the only other mention of declamare in such a context, along with an epistle from Berengar of Poitiers54. As
Science, and On Birds, ed. Ch. S. F. Burnett, Cambridge, 1998, p. xviii-xix. 51 This would be the case if the hand was French, rather than English; but, in any case, an English hand can still travel to France and compile a manuscript there. 52 See T. Haye, Oratio. Mittelalterliche Redekunst in Lateinischer Sprache, Leiden, 1999, p. 136-140, 166-172 and 191. 53 Ed. in Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements, vol. 2, Rouen (suite et fin), ed. H. Omont, Paris, 1888, p. 394-398, nos. 97-100 and 112; see also G. Becker, Catalogi Bibliothecarum antiqui, Bonn, 1885, vol. 1, no. 86, p. 199-202. 54 See R. M. Thomson, “The Satirical Works of Berengar of Poitiers: An Edition with Introduction”, Medieval Studies, 42 (1980), p. 89-138, p. 135.
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for the text, one of the most recurrent stylistic features of the Parisina is that their author very often employs the same words in two or more consecutive lines by different characters (a speech, and the following responses), but not always with the same meaning; by playing with the same words of the previous lines, the author expresses a different statement, allows his character to deliver an ironic response to his opponent, or establishes some strict parallelisms. The same trick is recurrent in Adelard of Bath’s works (mainly in the Quaestiones naturales), which – as it is usual for medieval treatises – are written as dialogues55. All of this, however, does not demonstrate Adelard’s authorship, which must remain no more than a hypothesis until we uncover more compelling evidence. He is one of the most versatile scholars of his age, and wrote specific works on several disciplines (philosophy, natural science, maths, astronomy, falconry, and translations of texts from Greek and Arabic); but not on rhetoric. In the De eodem et diverso, Adelard offers a description of the seven liberal arts: when rhetoric is called into question, Quintilian is never mentioned; and neither is he mentioned in the other edited works by Adelard. Unfortunately, most of his works are so far unpublished; still, it might yet happen that a careful reading will reveal a mention or a hidden quotation. But one must consider that his unedited works are scientific and technical, and thus not very likely to make use of Quintilian. If the Parisina were not written by Adelard, and if they were not written in England, we would point to the twelfth-century humanistic milieu in Northern France, Orléans and Loire Valley, where the study of the Declamationes is witnessed by manuscripts and Florilegia56. At this time, there were close relationships between England and Northern France, especially with regard to culture: just think of John of Salisbury, who spent years in Northern France and in the Orléanais with the entourage of Thomas Becket; Adelard himself, who had travelled Sicily and Spain, also spent years in Tours and Laon. In addition, the evidence from the manuscripts’ circulation tells us that English masters and scholars, including Lawrence of Durham, could have 55 Here are some instances: Parisina Caecus in Limine: Noverca Ego ei dona dabam, non insidias. Advocatus Mulieris dona insidiae sunt.; Mathematicus: Vir fortis Utrum ne vivere debeat qui nasci non debuit? Pater Utrum ne mori debeat, per quem virtus vivit?; Gemini languentes: Pater ut unus sanaretur, alter interiit. Mater ut unus evasit, ita et alter evasisset; Gladiator: Filius […] ne post redemptum per alienas manus filium patri misericordia displiceret. Pater Misericordia quidem non displicet; sed nec error placet. Filius Cur igitur abdicas? Pater Inimici filium dilexisti. Filius Non dilexi filium, sed amicum. Pater Non desinit esse filius, quia amicus. Debuerat desinere fore amicus, quia talis filius; Infamis in matrem: Pater Cur tu plus matre amasti? Mater Quia tu plus patre oderas. Adelard of Bath, Quaestiones naturales (from Adelard of Bath, Conversations, ed. Burnett): xlvii Nepos in quo nature vis mutata esse videtur. Adel. Tua vero magis natura mutata credatur, qui quod cognoscere debes non cognoscis; lx-lxi Adel. Non igitur sequitur, si quid movet, ut moveatur. Nepos Ego vero, licet supradicta non moveantur, tamen a dubitatione non removeor; lxxvi Nepos quare que harum diffinitionum tibi sedeat, sedens expecto. Adel. Intelligendo magis quam sedendo expecta. 56 The ms. Cambridge, Clare College, 26 witnesses to transmission patterns within the Loire Valley, and is supposed to descend from an ancestor held at the Bec’s Monastery and related to Philippe of Bayeux’s books (see P. K. Marshall, J. Martin and R. H. Rouse, “Clare College Ms. 26 and the Circulation of Aulus Gellius 1-7 in Medieval England and France”, Medieval Studies, 42 (1980), p. 374-385, here p. 375-376); although it has been studied more with regard to Aulus Gellius, it deserves further investigation for the (fragmentary) Ps-Quintilian text it conveys.
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read the Declamationes at their homeland institutions as well as in France. This well includes the Bec’s Monastery, to which John, Thomas and Adelard were also quite familiar; not to speak of Stephen of Rouen, who was a monk there. Finally, all the poetic rewritings of Ps-Quintilian declamations of this age have been produced precisely within this cultural milieu. Their attributions are often discussed57, but – whatever is the ascription one gives credit to – it is enough to re-iterate that all the proposed authors lived and wrote within the area that encompasses Loire Valley, Tours, Normandy, and Britain, whether it is Bernardus Silvestris or another scholar from his circle (for the Mathematicus, and a De gemellis – rewriting respectively Declamationes maiores no. 4 and 8 – and perhaps for the De paupere ingrato, based on no. 13), Hildebert of Lavardin, or Serlon of Wilton (for the Versus de quodam paupere, rewriting of no. 13). One also wonders if the other collection of “excerpta” from the Declamationes, the so-called Monacensia (obviously anonymous), might belong to the same cultural climate. They are transmitted by a single ms., Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 63158, which is a composite codex: the Excerpta are in the second codicological section, which on the basis of the script can be located in Northern France during the second half of the thirteenth century. In the manuscript, the Monacensia are not regarded as an independent work; on the contrary, they are inserted into a sort of florilegium. This anthology is made of excerpts from various medieval and classical authors, including John of Salisbury’s Policraticus, William of Auvergne’s De collatione beneficiorum, Apuleius’ De deo Socratis, a version of the satyrical piece Testamentum porci, and Walter Map’s Dissuasio Valerii ad Rufinum, followed by the widespread goliardic poem De coniuge non ducenda; at the end, there are excerpts from Paul the Deacon, Macrobe, and Gellius59. Such a collection reveals peculiar features, since it combines erudite interests, educational purposes and misogynistic satire, but still has something of an English flavour. The Monacensia, though, are summaries of the original declamations, made of both literal quotations and reworded sections; similarly to the Parisina, they are not to be considered merely excerpta. In this respect, they are different from the other texts included in the anthology of the Monacensis: for the latter, in fact, only literal quotations have been drawn. It may be assumed, therefore, that the Monacensia were not arranged with the specific purpose of being inserted into this anthology, but were already available in this form and came to be included
57 This is not the place to go further through the problem of authorships. On the matter, to the bibliography already recorded in Stramaglia, “Le Declamationes maiores”, p. 566, n. 44, I add P. Godman, The Silent Masters. Latin Literature and Its Censors in the High Middle Ages, Princeton, 2000, p. 242-271 on the Mathematicus. 58 Ed. in Quintiliani quae feruntur, ed. Lehnert, p. 357-388. Lehnert published the text only partially, making reference for the rest of the text to his own edition of the Declamationes. He declares that in these passages the Monacensia correspond literally to the Declamationes, but actually this statement does not prove true; the edition is also affected by some mistakes in the transcription of the codex. 59 See K. Halm, Catalogus codicum latinorum Bibliothecae Regiae Monacensis, vol. 1.1, Munich, 1892, p. 164. However, some information there is misleading, and the analysis provided is based on my own survey; the codex requires (and deserves) new investigations.
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in it afterwards. If this is true, we can assume that the ms. Monacensis incorporated the excerpta at a later stage of their transmission, and thus that they might have been realized way earlier than the codex. The Monacensia are given the title De legalibus statibus, together with the medieval current ascription to Quintilian: most likely, they have been drawn from a manuscript belonging to Håkanson’s γ family, where the Declamationes are given the same title, and as some readings also suggest. Although the author of the Monacensia had been less active on the text than his fellow writer for the Parisina, there are also readings belonging to different stemmatic branches of the original declamations, which can arise after polygenetic conjecture, or because of contamination; and, as happened in the Parisina, there are also readings which are not preserved in the tradition of the Declamationes. Clearly, there are strong differences between the two collections of “Excerpta”. First, the Parisina are dialogues, the Monacensia are not; second, there is no place where the two works depart in the same way from the text of the model, which would have suggested that they can have a common origin. However, some similarities between the two collections of “Excerpta” remain surprising. Neither of them mention the declamatio no. 3 at all, the Miles Marianus. Both of them blend together the declamations about the same theme, obtaining only one piece out of two; in particular, as for the blind man accused of parricide, both of them make use of arguments taken from both the declamations, and are able to manage the structure in order to perfectly integrate them. Lastly, both of them mix literal quotations and rewritings, and neither of them strictly follows the arguments as they are displayed in the model, but rather rearranges them in a different, but still logical, succession. The idea of combining two declamations with a similar theme can of course arise independently in two minds; but yet it is quite striking that the only two extant medieval rewritings of the whole Ps-Quintilian collection share the same techniques and the same attitudes towards their reference text. Although they are not related from a stemmatic point of view, the Monacensia and the Parisina seem to bear witness to the same scholarly interest about Ps-Quintilian’s Declamationes maiores.
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Epic, Empire and Tradition: The Classical East Recontextualized in Twelfth-Century Epic Poetry
The tendency to divide the world into East and West is as old as European historiography itself. In the fifth century bc, Herodotus presented the Persian wars as the latest in a series of wars between Asia and Europe (the first being the Trojan war). Around the same time as Herodotus, a curious text from the Hippocratic corpus, On Airs, Waters, Places (Περὶ ἀέρων, ὑδάτων, τόπων), described the differences between Asia and Europe in climatological terms (ch. 12). Because of its gentle climate, the author claims, inhabitants of Asia are softer, and τὸ δὲ ἀνδρεῖον καὶ τὸ ταλαίπωρον καὶ τὸ ἔμπονον καὶ τὸ θυμοειδὲς οὐκ ἂν δύναιτο ἐν τοιαύτῃ φύσει ἐγγίνεσθαι οὔτε ὁμοφύλου οὔτε ἀλλοφύλου, ἀλλὰ τὴν ἡδονὴν ἀνάγκη κρατεῖν. [Courage and endurance and the ability to endure toil and high spirit cannot arise in such a place, nor among those who originate there, nor among those who come from elsewhere, but pleasure must be very strong1.] The idea that Asia breeds soft and unwarlike peoples would become one of the cornerstones of later Orientalist writing. Western authors who attempted to describe or discredit others who came from the East often reached back to this and related stereotypes. In this contribution I aim to show how this classical dichotomy between East and West and the stereotypes associated with the Eastern ‘Other’ functioned in Latin epic from the Julio-Claudian age (Vergil and Lucan) and in the late twelfth century (Walter of Châtillon and Joseph of Exeter). I argue that twelfth-century authors did not only use classical stereotypes when describing the East, but that they
1 Hippocratis de aere aquis locis. Hippokrates, Über die Umwelt, ed. and trans. H. Diller, Berlin, 1999. See also W. Backhaus, “Der Hellenen-Barbaren-Gegensatz und die Hippokratische Schrift Πεϱὶ ἀέϱων ὑδάτων τόπων”, Historia: Zeitschrift für Alte Geschichte, 25.2 (1976), p. 170-185. Diller’s translation is into German. The translation into English is my own, as are all subsequent translations into English, except for the passages from the Alexandreis and the Ylias, for which I relied on the translations of Townsend and Rigg respectively. The full bibliographical details are given at the first occurrences. Ivo Wolsing • Universiteit Leiden Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 225-244 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128157
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also reshaped them, thereby making it easier for their audience to identify with the story and its protagonists. One way in which our twelfth-century authors reshaped the East is connected to the idea of imperium. They appear to problematize the idea of Western imperium in the East, whereas Vergil and Lucan take these imperial ambitions more or less as a given. This paper is divided into two parts: first I will discuss the East-West division in Vergil’s Aeneid and Lucan’s Bellum Civile; second, I will discuss how this classical dichotomy features in two twelfth-century epic poems, Walter of Châtillon’s Alexandreis and Joseph of Exeter’s Ylias. My argument is that both classical and medieval authors use the same – or at least similar – characteristics to describe the East and Easterners. However, while Vergil, and to a lesser extent Lucan, seek to challenge the East-West dichotomy they invoke, Walter and Joseph seek to strengthen the classical division between East and West by actualizing it. The latter two consciously describe a world before the emergence of Christianity and Islam. Yet at the same time the narratives can be read as typologically analogous to the time and political circumstances of their authors – that is, they describe stories resembling contemporary events, in particular the military incursions into the Levant commonly known as the Crusades. Moreover, the authors add certain elements that found particular resonance among their own audiences. By doing so, they present the wars they describe as typological but imperfect counterparts to the Crusades. They reflect a crusading ideal that found particular resonance in late twelfth-century France. The epics therefore form an ideal case study for researching the categories of East and West that helped shape the representation of Christianity and Islam in medieval Europe. When we talk about ‘East’ and ‘West’ as categories nowadays, we inevitably engage in a dialogue with E. Said’s Orientalism and the academic discussion it generated. Said’s relative lack of treatment of much of the Middle Ages – moving directly from Classical Antiquity to the colonial era instead – indirectly calls into question the adaptability of his framework to that time period2. More importantly, Said’s binary opposition of two extremes (East and West) precludes a nuanced interpretation of ‘Orientalist’ literature3. Indeed, we should be wary to view Orientalism as a given, that is, as a stable, transhistorical phenomenon. Working with predefined categories of East and West without taking into account historical circumstances or literary conventions, one runs the risk of seeing Orientalism where there is, in fact, none. One could even question whether it is useful to think in terms of East and West when we talk about the medieval period. Did medieval authors divide the world into these two categories? Medieval geographers usually divided the world into three or four parts, based on the three continents or the four cardinal directions. In the late
2 E. W. Said, Orientalism, New York, 1978, p. 58-62, 68-72. His discussion of the medieval period is mostly based on R. W. Southern, Western Views of Islam in the Middle Ages, Cambridge, Mass., 1962. 3 L. K. Pick, “Edward Said, Orientalism and the Middle Ages”, Medieval Encounters, 5.3 (1999), p. 265-271; S. C. Akbari, “From Due East to True North: Orientalism and Orientation”, in The Postcolonial Middle Ages, ed. J. J. Cohen, New York, 2000, p. 19-34. For a recent discussion of the relevance of Said’s theory for medieval studies, see K. M. Phillips, Before Orientalism: Asian Peoples and Cultures in European Travel Writing, 1245-1510, Philadelphia, 2014, p. 15-27.
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fourteenth century the mental opposition between North-West and South-East that underlies early modern Anglo-French Orientalism, gained a firm foothold – although we see traces of this reorientation already from the twelfth century onward4. One of the key points of Said’s (threefold) definition of Orientalism, however, is that it creates a conceptual entity, the Orient, that does not necessarily correspond with a geographical area or historical truth5. This “imaginative geography”, as Said calls it, is a construction, based on topoi and commonplaces. It is not so much formed by religious, ethnic, and political differences, as it informs and reinforces them. Thus while geographers divided the world into three or four parts, the Orient existed as a literary construct, and with it its counterpart, the Occident. Informed by classical notions about Romanness and Easternness, those medieval authors who wrote about the East generally divided the world into the European/ Christian Self and the Middle-Eastern/Muslim Other. Both S. Akbari and A. Burge emphasize that, although the classical categories of East and West do not completely overlap with those of Christian and Muslim, they reinforce each other6. Texts voicing the divide “draw upon the conventions of one mode of alterity to strengthen the other” and vice versa7. Yet, ‘the East’ is more than the Islamic lands. It also encompasses, both geographically and mentally, the Holy Land, the Byzantine Empire, Oriental Christian communities, and the world beyond the Middle East8. This contribution aims to show that while the East-West divide surely existed in the minds of medieval authors, the East was far from a homogeneous whole. Rather, the mental image of the East contained a set of associations, inherited from classical antiquity, which could be applied when rhetorical need asked for it. This set of associations, moreover, cannot be said to be purely negative, although the East was often framed in a negative way. An example may help to clarify this assertion. When Fulcher of Chartres (c. 1059-1127) describes the abundance of the Holy Land, he draws upon the biblical imagery of the land of milk and honey9 (Exodus 3.8). At the same time, the Muslim enemy is consistently described in terms of a multitude, against a small Christian force – an image taken from the books of the Maccabees10. Both images, however, draw upon the conventional Orientalistic trope of multitude, or plenty, showing how within
4 Akbari, “From Due East to True North”; C. V. Weeda, Images of Ethnicity in Later Medieval Europe, PhD thesis, University of Amsterdam, 2012, p. 88-118. 5 Said, Orientalism, p. 55-58. 6 S. C. Akbari, Idols in the East: European Representations of Islam and the Orient, 1100-1450, Ithaca and London, 2009; A. Burge, Representing Difference in the Medieval and Modern Orientalist Romance, New York, 2016, p. 13-15. 7 Akbari, Idols in the East, p. 12. 8 On the world beyond the Middle East, see Phillips, Before Orientalism. 9 Fulcher, Historia Hierosolymitana 3.37 (Fulcheri Carnotensis Historia Hierosolymitana (1095-1127), ed. H. Hagenmeyer, Heidelberg, 1913). The image of the land of milk and honey is also cited in Robert the Monk’s version of Urban II’s speech at Clermont (Historia Hierosolymitana 1.2). 10 Ibidem, Prol. 4 quis potest non mirari, quomodo nos, exiguus populus inter tot hostium nostrorum regna, non solum resistere, sed etiam vivere poteramus? (“Who could not but wonder, how we, a small people amidst the kingdoms of so many of our enemies, could not only resist [them], but also live?”). See also W. Giese, “Untersuchungen zur Historia Hierosolymitana des Fulcher von Chartres”, Archiv für Kulturgeschichte, 69.1
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the work of a single author the same trope can be turned into something positive or negative11.
The East in Vergil and Lucan What are the tropes associated with the East? As said above, the East is more than a geographical place, situated roughly between the Nile and Indus rivers. It is a fictional entity, defined by characteristics and values that diametrically oppose Western ones. I will illustrate this on the basis of two classic examples from Vergil’s Aeneid: the description of the battle of Actium on the shield of Aeneas in book 8 and the speech of Numanus Remulus in book 9. Both passages contain some strong characterizations that would later develop into Orientalist topoi. I cite a few12. From the battle of Actium: Hinc ope barbarica uariisque Antonius armis uictor ab Aurorae populis et litore rubro Aegyptum uirisque orientis et ultima secum Bactra uehit, sequiturque (nefas) Aegyptia coniunx. […] Omnigenumque deum monstra et latrator Anubis contra Neptunum et Venerem contraque Mineruam tela tenent. […] Actius haec cernens arcum intendebat Apollo desuper; omnis eo terrore Aegyptus et Indi omnis Arabs, omnes uertebant terga Sabaei. (8.685-688; 698-700; 704-706) [There Antony, with barbaric wealth and brightly colored arms – victor from the peoples of Dawn and the Red Sea – takes with him Egypt and the powers of the East, and farthest Bactria, and (shame!) his Egyptian wife follows him. […] Monsters of gods of all sorts and barker Anubis take their slings against Neptune and Venus and against Minerva. […] Actian Apollo, beholding these things, spans his bow from above; every Egyptian and Indian, every Arab, all Sabaeans turn their backs out of fear for him.] From Numanus’s speech – Numanus, a Rutulian, is speaking to the Trojans here: Vobis picta croco et fulgenti murice vestis, desidiae cordi, iuvat indulgere choreis, et tunicae manicas et habent redimicula mitrae. O vere Phrygiae, neque enim Phryges, ite per alta (1987), p. 62-115, here p. 76-77. For the memory of the Maccabees in Outremer in general, see N. Morton, “The Defence of the Holy Land and the Memory of the Maccabees”, Journal of Medieval History, 36.3 (2010), p. 275-293. 11 The trope of multitude is often critically overlooked by scholars (not in the least by Said himself), but it is the basis of many other Orientalist tropes, as the citation at the start of this contribution shows. 12 The edition is P. Vergili Maronis Opera, ed. R. A. B. Mynors, Oxford, 1969.
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Dindyma, ubi adsuetis biforem dat tibia cantum. Tympana vos buxusque vocat Berecyntia Matris Idaeae; sinite arma viris et cedite ferro. (9.614-620) [You have clothing embroidered with yellow and shimmering purple, laziness is dear to you, you like to indulge in dancing, and your tunics have sleeves and your hats have ribbons. O truly Phrygian women, for you are not even Phrygian men, go over the heights of Dindymus, where the double flute gives twice-opening songs to you who are used to it. Tympana and Berecynthian boxwood of the Idaean Mother call you; leave arms to men and give way before the iron.] The two passages provide us with a range of characteristics of the East as it was perceived by Roman authors. If we summarize these characteristics, we get the following scheme13: West
East
One Male Control and order ‘Normality’ Rustic simplicity Faith
Many (nations in Antony’s army; wealth) Female (Aegyptia coniunx, O vere Phrygiae) Chaos/loss of control (soldiers fleeing) Monstrosity (monster gods) Urban frills; luxury (clothing of the Trojans) False gods
This scheme, which may look familiar to those researching Orientalism, is directly applicable to many post-Vergilian epics, as we shall see. The West is associated with characteristics that are deemed masculine: rationality, control, and something that may be called ‘rustic simplicity’. It represents a stage in history where society is not yet corrupted by wealth and the temptations that large cities have to offer. The East, by contrast, is represented by ‘feminine’ characteristics: irrationality, chaos and corrupting wealth. It is important to hold in mind that this scheme in no way represents a reality, except for a mental one. As any reader of Roman moralists like Seneca or Juvenal would know, Rome itself was an epitome of the chaotic urbanity, in which no rustic Roman could be found14. Moreover, some of the characteristics associated with both the East and the West are also found in close association with the North15 – for instance the ideas of chaos and monstrosity, but also the idea of ‘rustic simplicity’. Rather than an exhaustive checklist of concepts that define ‘Easternness’, this scheme represents a set of associations that classical authors used to characterize the East.
13 This is an adapted version of the scheme found in D. Quint, Epic and Empire: Politics and Generic Form from Virgil to Milton, Princeton, 1993, p. 25. Cf. also his discussion of Actium on p. 21-31. 14 In the same vein, it must be noted that common criticism directed at medieval courtiers existed in the form of accusations of effeminacy. See Weeda, Images of Ethnicity, p. 290-292. 15 On Roman characterizations of the Germans, see B. Isaac, The Invention of Racism in Classical Antiquity, Princeton, 2004, p. 427-439.
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Yet even the mental division between Occident and Orient in the Aeneid does not hold. The battle of Actium, as Vergil’s readers knew, was the decisive battle in a civil war. Augustus’s successive attempts at framing Antony as a non-Roman Easterner were only partly successful. Though Vergil’s representation of the battle follows the official party line, elsewhere in the Aeneid the division between East and West is blurred. The accusations of Numanus are levelled at Aeneas, the forefather and typological equivalent of Augustus16. Directly after his speech, Numanus is killed by a bow shot from Ascanius. The use of a bow – a traditionally Eastern weapon – seems only to confirm Numanus’s accusations. At the same time Numanus’s death may represent Augustean censure of criticism coming from conservative Romans such as Cato and Varro. In fact, the speech of Numanus, who is otherwise unknown in mythology, contains many similarities to Cato the Elder’s Origines, a historical work advocating a return to Roman virtus, uncorrupted by Eastern influences. The ambivalence of the Aeneid in these matters invites the reader to think critically about what constitutes Roman identity: is it represented best by Numanus’s boorish rusticism or by Aeneas, who stands for the grandeur and civilization of Augustan Rome? Or should we view the Aeneid’s Roman-ness, as J. Reed proposed, as a dialectic process in which multiple constituents are alternately challenged and confirmed17? Lucan is less ambiguous when it comes to Eastern identity, but his epic nevertheless raises some interesting questions about Roman-ness. His civil war, like Vergil’s Actium, is staged as a war between troops from the East, led by Pompey, and those from the West, led by Caesar18. At the same time the reader is constantly reminded of the fact that it is most of all a war in which both Eastern and Western nations, led by Roman generals, fight against Romans, against Rome itself, leading to its destruction on the Pharsalian plains. Nevertheless, Lucan conjures up some significant Oriental Others. Firstly, he reproaches the leaders of the war for not attempting to avenge Crassus and conquer the arrow-bearing Parthians19. Secondly, the poem contains some strong condemnations of Eastern opulence, mostly personified in the figure of Cleopatra in the tenth book of the poem. Her influence causes Caesar to degenerate from a fierce conqueror to an imbellis puer, an unwarlike boy20. Not coincidentally, Lucan uses
16 On this speech, see G. A. Nelsestuen, “Numanus Remulus, Ascanius, and Cato’s Origines: The Rhetoric of Ethnicity in Aeneid 9”, Vergilius: The Journal of the Vergilian Society, 62 (2016), p. 79-97; M. Dickie, “The Speech of Numanus Remulus (Aeneid 9.598-620)”, Papers of the Liverpool Latin Seminar, 5 (1985), p. 165-221; N. Horsfall, “Numanus Remulus: Ethnography and Propaganda in “Aen.”, IX, 598 f.”, Latomus, 30.4 (1971), p. 1108-1116. 17 J. D. Reed, Virgil’s Gaze: Nation and Poetry in the Aeneid, Princeton, 2007; Id., “Vergil’s Roman”, in A Companion to Vergil’s Aeneid and Its Tradition, ed. J. Farrell and M. C. J. Putnam, Oxford, 2010, p. 66-79. 18 Cf. Lucan’s catalogue of Pompeian troops at 3.169-297. On the decentralizing (and thus de-Romanizing) aspect of Lucan’s catalogues, see E. Bexley, “Lucan’s Catalogues and the Landscape of War”, in Geography, Topography, Landscape: Configurations of Space in Greek and Roman Epic, ed. M. Skempis and I. Ziogas, Berlin and Boston, 2014, p. 373-403. 19 Lucan, Pharsalia 1.104-106. The Parthians had killed Crassus, the Roman general and third member of the triumvirate, in 53 bc by pouring molten gold in his mouth. 20 Lucan, Phars. 10.468. See also E. V. Mulhern, “Roma(na) Matrona”, The Classical Journal, 112.4 (2017), p. 432-459, here p. 454).
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the same words to describe Cleopatra’s little brother Ptolemy earlier in the poem21. If Caesar was corrupted by Eastern influences, Lucan insinuates, how is he different from Vergil’s Antony? Yet for Lucan the true Roman value is not its soberness (as opposed to wealth) but freedom. The opposite is tyranny, something he associates directly with Eastern people: Felices Arabes Medique Eoaque tellus, quam sub perpetuis tenuerunt fata tyrannis. Ex populis qui regna ferunt sors ultima nostra est quos servire pudet. (7.442-445) [Fortunate the Arabs, the Medes and the Eastern world, which the fates kept under everlasting tyrants. Out of all the people that bear kingdoms, our fate is the worst, for we are ashamed to serve22.] Pharsalus has brought about not only the destruction of the Roman people, but also of Roman-ness, because henceforward even the Romans would know tyranny under Caesar and his successors. The Romans are even worse off than the Eastern nations, because they had known freedom and are now bound. If we add this to our scheme, it looks as follows: West
East
One Male Control and order ‘Normality’ Rustic simplicity Faith Freedom
Many (nations in Antony’s army; wealth) Female (Aegyptia coniunx, O vere Phrygiae) Chaos/loss of control (soldiers fleeing) Monstrosity (monster gods) Urban frills; luxury (clothing of the Trojans) False gods Tyranny/despotism
Walter of Châtillon and Joseph of Exeter: the East in the Twelfth Century The above-mentioned scheme is the basis that we need to keep in mind when discussing Walter of Châtillon’s Alexandreis (1180) and Joseph of Exeter’s Ylias (1184), the texts which form the focus of the second part of this contribution. The two are similar in many ways. Both are epic poems, written in a classicizing Latin within five years of each other, probably in the environment of Reims. Moreover, Joseph echoes the Alexandreis at various points in his poem. The addressees of the poems likewise are similar: Walter addresses his work to William of the White Hands, archbishop of Reims (c. 1135-1202), Joseph to his uncle Baldwin, archbishop of Canterbury 21 Lucan, Phars. 10.54. 22 The edition is M. Annaei Lucani Belli Civilis Libri X, ed. A. E. Housman, Oxford, 1927.
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(c. 1125-1190). Furthermore, both take a classical prose text as their basis: Walter bases his Alexandreis on Quintus Curtius’s Historiae; Joseph bases his Ylias on the De excidio Troiae, a fifth-century account of a purported eyewitness of the Trojan War known as Dares Phrygius23. In their choice of material, both authors consciously reject ‘poetic fiction’ (of the Alexander Romance and Homer respectively) in favor of a more historicizing approach24. Most importantly, both poems describe a war that can be read as an analogy for the movements known as the Crusades25. The subject matter of the poems (Alexander’s conquest of Persia and the Trojan War) lends itself perfectly for such a comparison. Both poems describe a war between West and East – or, to be more precise, a war in which the West conquers the East. The authors also compare their subject matter to the Crusades themselves. At the end of book 5 of the Alexandreis, Walter expresses the wish that France would gain such a king as Alexander: Si gemitu commota pio uotisque suorum flebilibus diuina daret clementia talem Francorum regem, toto radiaret in orbe haut mora uera fides, et nostris fracta sub armis Parthia baptismo renouari posceret ultro, queque diu iacuit effusis menibus alta ad nomen Christi Kartago resurgeret, et quas sub Karolo meruit Hyspania soluere penas exigerent uexilla crucis, gens omnis et omnis lingua Ihesum caneret et non inuita subiret sacrum sub sacro Remorum presule fontem. (5.510-520) [If pious prayers and tearful lamentation moved mercy from on high to grant the Franks 23 On the title of Curtius’s work, see most recently Q. Curtius Rufus, Historiae, ed. C. M. Lucarini, Berlin and New York, 2009, p. vii, n. 1. 24 General information about the two epics (including bibliography) can be found in M. Lafferty, “Walter of Châtillon’s Alexandreis”, in A Companion to Alexander Literature in the Middle Ages, ed. Z. D. Zuwiyya, Leiden, 2011, p. 177-200; F. Mora-Lebrun, “Joseph of Exeter: Troy through Dictys and Dares”, in Brill’s Companion to Prequels, Sequels, and Retellings of Classical Epic, ed. R. C. Simms, Leiden, 2018, p. 115-133. See for instance Joseph’s remark at 1.24-26, 28-29: “should I admire old Homer, Latin Vergil, or / the Bard of Troy (unknown to tale) [scil. Dares Phrygius] whose present eye / a surer witness of the truth, disclosed the war? […] My mind, aware of truth / has banished far the teasing poet and his tales” (Meoniumne senem mirer Latiumne Maronem / an vatem Frigium, Martem cui certior index / explicuit presens oculus, quem fabula nescit? […] mens conscia veri / proscripsit longe ludentem ficta poetam). The text is taken from L’Iliade. Épopée du xiie siècle sur la Guerre de Troie, dir. F. Mora, Turnhout, 2003. Translation from Joseph of Exeter, Iliad, trans. A. G. Rigg, Toronto, 2005. Joseph’s verdict of Homer is remarkably similar to Benoît de Sainte-Maure’s verdict in the Roman de Troie, l. 45-51. Walter’s rejection of the ‘non-historical’ tradition becomes apparent when he has his Alexander ask the question whether he will always be known as the offspring of Nectanabus, the Egyptian sorcerer who seduces Alexander’s mother at the start of the Alexander Romance (1.46-47). 25 C. Wiener, Proles vaesana Philippi totius malleus orbis: Die Alexandreis des Walter von Châtillon und ihre Neudeutung von Lucans Pharsalia im Sinne des typologischen Geschichtsverständnisses, Munich and Leipzig, 2001, p. 109.
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a king like this, the True Faith would shine forth unhindered through the earth, and Parthia, broken by our arms, would beg unbidden for baptism’s renewal, while high Carthage, which long lay ruined, soon would rise again at mention of Christ’s name. The penalties that Spain deserved to pay under great Charles would be exacted by the cross’s banners, and every race and tongue would sing of Jesus, and freely would approach the holy font under Reims’ holy bishop’s tutelage26.] Not coincidentally, the three regions mentioned – Spain, Africa and Parthia – were partly under Muslim rule in the 1180s. A new Alexander would be able, according to Walter, to lead the armies of the West into the East and conquer it, like his typological equivalent did 1500 years before27. Joseph’s version of the Trojan War can be seen as an inversion of a Crusade. The main incentives for his protagonists to fight are temporal and sinful occupations. Both Greeks and Trojans, unaware of the Christian god, are consumed by greed and ambition. They fight a war that is the opposite of a holy war. At the end of his poem, Joseph makes his hierarchy clear: Hactenus Yliace questus lamenta ruine confusa explicui veteris compendia veri, etsi quando auctor, rarus tamen. Altera sacre tendo fila lire. Plectro maiore canenda Antiochi nunc bella vocant, nunc dicere votum Christicolas acies et nostre signa Sibille, que virtus, que dona Crucis. Nec fundit hanela hos michi Cirra pedes, animi fidentis hiatum celsior e celo venit impleturus Apollo. (6.959-967) [Till now I’ve mourned the tragic fall of Ilium, unfolding brief and tangled webs of ancient truth, and adding only here and there. But now I pull the string of sacred lyre: the wars of Antioch now call, requiring greater tunes, for now I wish to speak of Christ’s crusade, the standards of the Church, the Cross’s mighty gifts. No panting Muse pours feet
26 The edition is Galteri de Castellione Alexandreis, ed. M. L. Colker, Padua, 1978. Translation from The Alexandreis of Walter of Châtillon. A Twelfth-Century Epic, trans. D. Townsend, Philadelphia, 1996. 27 The classical interpretation is that the phrase ‘king of the Franks’ refers to Philip II (r. 1180-1221), who was crowned by William of the White Hands in 1180, but see V. Bridges, Medieval Narratives of Alexander the Great: Transnational Texts in England and France, Cambridge, 2018, p. 75-80. For the classical interpretation, see H. Christensen, Das Alexanderlied Walters von Châtillon, Halle an der Saale, 1905, p. 8-10.
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of verse for me: a greater Phoebus, heaven-sent, comes down to fill the chasm of my faithful mind.] According to F. Mora, the poem is a cautionary example of the horrors of fighting a war for the wrong reasons – a warning for those who prepared to leave for the Third Crusade. Its lost or unfinished pendant, the Antiocheis, which the author announces in this passage, would exalt the virtues of Christian heroism. Without the positive part of the diptych, the poem offers a grim outlook on war and the human condition28. Although both authors compare their subject matter directly to contemporary wars in the Middle East, one should be cautionary in attributing a typological reading too directly to the poems. V. Bridges argues that the historicizing tendency of the Alexandreis in particular must be seen as a response to the vernacular romance tradition, which transferred its antique subject matter to a recognizable, contemporary context. In her words29, the poem’s historicism is “a hostile reaction to contemporary Latin and French texts’ habits of eliding historical chronologies to recreate narratives as ‘modern’”. The poet offers different interpretative frameworks to emphasize that a typological interpretation of secular history is highly problematic in light of salvation history30. The Ylias contains a similar historicism, but to a lesser extent, as Joseph puts less emphasis on the difficulties of historical interpretation than Walter did. However, both authors deliberately allude to contemporary events – both directly and indirectly – thereby creating a typological link between past and present and problematizing it at the very same time31. Notwithstanding the difficulties of typological interpretations of the secular past, I think both poems offer their readers timeless examples of the problems inherent in fighting a war for the wrong reasons and, perhaps, the problems inherent in establishing empire in the East. The concept of imperium had changed drastically between the first and the twelfth centuries. If Vergil spoke of a divinely sanctioned empire without end (imperium sine fine), the medieval notion of empire was inherently bound up with eschatology. In his commentary on Daniel 2.31-40 (Nebuchadnezzar’s dream of the four empires), Jerome (347-420) explains how empire is transferred from East to West, from Babylon via Persia and Alexandria to Rome. After Rome has fallen, the next empire will not be an earthly one, but the kingdom of God32. By the late eleventh century, Jerome’s ideas had evolved and eschatological thought had centered around the figure of the Last Emperor, a Charlemagne-like figure who would conquer Jerusalem from the
28 Mora-Lebrun, “Joseph of Exeter”, p. 130. 29 Bridges, Medieval Narratives, p. 21. 30 Ibidem, p. 84-87. 31 Ibid., p. 89: “[a]n easy (lazy?) and single typological interpretation, temptingly suggested, is ultimately denied […]. Rather than being a literary fundamentalist or an Italian fourteenth-century humanist untimely born, it seems that the poet is using specific passages in his Alexandreis to highlight a prevalent form of interpretation that he viewed as problematic in its application of a spiritual and Christian hermeneutic technic to a pagan historical narrative.” 32 Jerome, Commentarii in Danielem 7.11. Jerome makes use of an older concept in Roman historiography, that of translatio imperii. See E. Fenzi, “Translatio studii e translatio imperii. Appunti per un percorso”, Interfaces: A Journal of Medieval European Literatures, 1 (2015), p. 170-208.
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enemies of Christ and place his crown on the cross at Golgotha. After this, the End Times would ensue. As M. Gabriele and J. Rubenstein have shown, the prophecy of the Last Emperor provided a large impetus behind the movements known as the First Crusade33. The Franks, as chosen people and descendants of Charlemagne, were to fulfil this prophecy34. In fact, Godfrey of Bouillon’s genealogical link to Charlemagne himself may have been the decisive factor in his election to the throne of Jerusalem35. However, by the 1180s the First Crusade happened and the End Times had not begun. The Second Crusade had been an enormous failure and the Kingdom of Jerusalem was the center of mundane political strife, leading some authors to openly question whether the Last Days would physically take place in Jerusalem, or that Nebuchadnezzar’s dream was to be interpreted spiritually36. In other words, what was the relationship between empire and the East? With both our poets clearly drawing parallels between their stories and the Crusades, it is important to keep this background in mind. Before answering the question, however, let us first discuss how our two twelfth-century authors describe the East.
Reshaping the East in the Late Twelfth Century As one would expect from these classicizing poets, Walter and Joseph describe the East predominantly in classical terms. If we look at the catalogue of Trojan troops in the first lines of book 4 of Joseph’s Ylias, we see that the author emphasizes their multitude. Besides the classical combatants – Thracians, Lycians, and others, (I paraphrase) “whose full names would take too long to list”, we also find some names not traditionally associated with the Trojan War: Dat Ganges Arabem, Sirium largitur Orontes, dat Sciticos Tanais geminoque obnoxia mundo ripa duplex bellis populum partitur utrumque nacta ducem geminum. Migratque in prelia, quicquid prima dies, orbis oriens, cunabula Phebi gentis alunt, quicquid Asie dispendia, quicquid Hermus aquis Taurusque iugis includit, et omnis Yliacos legio tendit munire penates. (4.15-22) [The Ganges Arabs sends, Orontes Syrians, the Danube Scythians – its double banks adjoin
33 M. Gabriele, An Empire of Memory. The Legend of Charlemagne, the Franks, and Jerusalem before the First Crusade, Oxford, 2011, p. 107-108; J. Rubenstein, Nebuchadnezzar’s Dream. The Crusades, Apocalyptic Prophecy, and the End of History, Oxford, 2019, p. 43-48. 34 Gabriele, An Empire of Memory, p. 127-128. 35 J. Rubenstein, “Godfrey of Bouillon versus Raymond of Saint-Gilles: How Carolingian Kingship Trumped Millenarianism at the End of the First Crusade”, in The Legend of Charlemagne in the Middle Ages: Power, Faith, and Crusade, ed. M. Gabriele and J. Stuckey, New York, 2008, p. 59-75. 36 Rubenstein, Nebuchadnezzar’s Dream, p. 143-164.
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the two-fold world – and sends to war both denizens beneath two lords. To battle go whatever folk are bred at daylight’s edge, where day begins and where the sun is born; the folk of Asia’s wide expanse, enclosed by Hermus’ stream and Taurus’ mountain range, all come to lend support to Troy and Ilium.] These peoples, the Arabs, Syrians and Scythians, are not found in Dares, and seem to be Joseph’s own addition. They would have found particular resonance in twelfth-century England. Readers would have known the Arabs and Syrians from contemporary accounts of the Middle East. The Scythians, a nomadic people coming from the Eurasian steppe, are often equated with the Turks37. Joseph furthermore emphasizes that the Trojan armies consist of many nations, whereas the Greek armies, who he had described at the end of book 3, are presented as a unanimous whole, falling back on the classical dichotomy between one/West and many/East38. Tellingly, here, as elsewhere in his poem, Joseph equates Greece with Europe and Troy with Asia. The Trojans are furthermore marked out by their wealth. The ship in which Paris sails to Greece to seize Helen, for instance, is adorned with woodwork, purple cloth and much gold and ivory39. Here Joseph does not only appeal to the trope of plenty, but also to that of urban frills. Likewise, the Mysian king Teuthras, a Trojan ally, is fighting and fleeing from Achilles in a shiny cart – too shiny, because Fugientia primus indice deprendit curru vestigia regis Eacides, quippe eris apex radiantis inertes accusat latebras. O noxia gloria rerum! Tuta inopes fatis adimit fuga, notus in auro dux timet et vite discrimina ditia gestans, cum vellet latuisse, perit. (4.386-392) [Achilles first espied the tracks of Teuthras’ fleeing car; its view was clear since gleaming bronze betrayed his futile hiding-place. The vain display of wealth is often dangerous: flight saves the pauper from his fate, but by his gold
37 I. Wolsing, “Horsemen of the Apocalypse? Turkish Alterity in Chronicles from the Latin East, 10981127”, Viator, 51.2 (2020 [2022]), p. 189-227. In the twelfth-century Latin translation of the Airs, Waters, Places, the Scythians are replaced by Turks. P. Biller, “Proto-Racial Thought in Medieval Science”, in The Origins of Racism in the West, ed. B. Isaac, J. Ziegler and M. Eliav-Feldon, Cambridge, 2009, p. 157-180, here p. 161-162. The Latin text can be found in Die Überlieferung der hippokratischen Schrift ΠΕΡΙ ΑΕΡΩΝ ΥΔΑΤΩΝ ΤΟΠΩΝ, ed. H. Diller, Leipzig, 1932, p. 83-104. 38 Joseph of Exeter, Ylias 3.399-426. Though Joseph generally adheres to this division, at one point the differences between East and West appear to be blurred. At 6.236-242, in the heat of a battle, it is completely unclear on which sides the combatants are. Perhaps Joseph suggests that the two parties are more alike than they are different. 39 Joseph of Exeter, Ylias 3.168-175.
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the prince is known; afraid, he bears rich risks to life, and when he would lie hid, he dies.] The motif of conspicuous armor betraying its wearer when he attempts to hide derives from Ovid’s ‘little Iliad’ (books 12-13 of the Metamorphoses). During the famous debate between Ajax and Odysseus over who should obtain the armor of Achilles, Ajax contends that Odysseus is unfit to wear Achilles’s helmet, as its gold will reveal where the latter lies scheming40. In contrast to Joseph’s version, here it is Achilles’s helmet that is described as too conspicuous. In his adaptation of this motif, Joseph thus transfers the open display of wealth from the Greeks to the Trojans, from West to East. Joseph may have based his portrayal of the Mysian king upon Walter of Châtillon’s description of the Persian king Darius. During the battle of Gaugamela, the Persian king’s troops are “marked out by regal luxury”, and he himself “shines from his high chariot” while “an innumerable blaze of precious stones revealed the king41”. In the catalogue of Persian troops, earlier in the poem, preceding the battle of Issos, Darius is described as follows: celatasque decem gemmis auroque quadrigas tam cultu uariae quam lingua et moribus uno agmine bissenae comitantur in ordine gentes. Quosque immortales mentitur opinio uulgi mille fere decies plaustris auroque feruntur. At consanguinei regis muliebriter omnes milia pretextis ter quinque feruntur amicti. Mole graui medius radiis stellantibus auro inuehitur Darius curru, quem stipat utrimque effigies numerosa deum, quem predicat ardor gemmarum et luxus opulentia barbara regem. Desuper ardentis feruorem temperat estus fictilis aurata pendens Iouis armiger ala. (2.107-119) [Twelve nations, though diverse in dress and tongue and custom, flanked in one well-ordered column ten golden wagons crusted with bright gems. About ten thousand men in gleaming wains rode forth, whom vulgar error called Immortals, while fifteen thousand kinsmen of the king 40 Ovid, Metamorphoses 13.105-106 Ipse nitor galeae claro radiantis ab auro / insidias prodet manifestabitque latentem (“The bright gold’s splendor of the shining helmet itself will betray the ambush and will show the one who lies in hiding”). The passage has been diligently discussed in S. Papaioannou, Redesigning Achilles: “Recycling” the Epic Cycle in Ovid’s “Little Iliad” (12.1-13.622), Berlin, 2007, p. 153-206. Papaioannou attributes a metapoetical reading to the contest between Ajax and Odysseus, arguing that it represents a discussion over poetic succession. It would be stretching it too far to attribute such a reading to the passage in Joseph’s poem, however. 41 Walter of Châtillon, Alex. 5.123-125 Iamque propinquabat regali prodita luxu / ipsa acies Darii, curruque micabat ab alto / rex, regem innumera lapidum prodente lucerna.
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rode out, all clad in rich-hemmed robes like women. Amidst them all was carried Darius upon a car of ponderous mass, that flashed with golden rays, around him on all sides the gods’ unnumbered effigies: barbarous luxury and pomp of blazing gems proclaimed him king. The bird that bears Jove’s arms hung over him. Fashioned of clay, its gilt wings blocked the heat of burning summer.] In this passage, some classical Orientalist tropes converge, such as the trope of ‘many’, ‘female’ and ‘luxury’. Of course, some are taken literally from Walter’s model, Curtius. The assertion that the Persians clothe themselves muliebriter, for instance, is a direct citation from the Historiae (3.3.17). Yet here, as elsewhere in the poem, Walter expands on his material. The passage contains some interesting verbal echoes to passages discussed above. It directly calls to mind Antony’s troops on the shield of Aeneas. Especially the wording opulentia barbara seems to be a reference to Antony’s ope barbarica (Vergil, Aen. 8.685). A little later, we are informed that Darius, like Antony, is followed by his (unnamed) wife – and his mother, as well as fifty courtesans – although she does not take part in battle as Cleopatra does42. Furthermore, the wording tam cultu uariae in v. 108 echoes Lucan’s tam variae cultu at the end of his long catalogue of Pompeian troops in the third book of the Bellum Civile43. The implication of these echoes is that Darius’s army in Walter’s poem is comprised of all the nations of the East that Antony’s army did in the Aeneid and that Pompey’s army did in the Bellum Civile. Interestingly, both the battle of Issos and the battle of Actium are watched from above (desuper, Alex. 2.119; Aen. 8.705). At Vergil’s Actium it is Apollo who supports the Romans by actively participating in the battle and whose bow makes all the Eastern peoples flee44. Walter’s description of an eagle (the bird of Jupiter) shielding Darius from the scorching heat of the sun can be seen as an inversion of the Vergilian motive. Jupiter is not actively participating in battle. He is not even real, but made of clay (fictilis). Walter kills two birds with one stone here: by referring to Darius’s eagle as Jupiter’s bird, he transfers the motif of divine protection from West to East, while at the same time disempowering it. The clay eagle represents the emptiness and illegitimacy of the ancient gods. Jupiter will not be able to save Darius, who loses the battle, but his effigy merely functions as a grotesque parasol. In his transferal of the motif, Walter effectively disassociates the West from protection by the (in his eyes) false gods that provided divine sanction in Vergil’s narrative.
42 Walter of Châtillon, Alex. 2.127-130. 43 Lucan, Phars. 3.289 tam variae cultu gentes, tam dissona volgi (“So many peoples different in dress, so many dissonant voices in the crowd”). The line itself is a reference to the triumphal entry on the shield of Aeneas at Vergil, Aen. 8.723. See J. Masters, Poetry and Civil War in Lucan’s Bellum Civile, Cambridge, 1992, p. 12-13. 44 Vergil, Aen. 8.704-705.
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The battle with tradition Walter’s Persians are not only rich and effeminate, they also trace their lineage back to the Giant Belus, whose son Nimrod allegedly built the tower of Babel45. This leads to some recurrent Gigantomacheic imagery in the poem. At one point, during the battle of Gaugamela in the beginning of the fifth book, Alexander even fights an actual Giant, Geon: Ibat Alexandro uulnus letale daturus, si sineret Fortuna, Geon, maris incola Rubri, informis facie, quem creditur una Gygantum, quippe Gyganteis ducens a fratribus ortum, Ethiopi peperisse uiro, qui corpore matrem inmani referens aliumque colore parentem, quos terrere nequit nigredine, corpore terret. (5.38-44) [Now Geon rallied to deal a lethal wound to Alexander had Fortune willed it. Horrible of face, a dweller on the Red Sea, he was thought to be the offspring of a Giant mother, who’d born him to her Ethiopian husband. In towering bulk he took after his mother, but he had the swart complexion of his sire; those whom his blackness could not terrify were awestruck by his frame.] Geon first mows down fifteen men with his club, and then taunts Alexander for attempting to fight a Giant. Before he is finished speaking, Alexander’s spear transfixes his tongue and Geon is torn apart by Alexander’s troops. As O. Zwierlein has shown, the scene, which is one of Walter’s additions to Curtius’s story, is a mixture of several epic battle scenes, such as Hercules’s battle with Cacus in Ovid’s Fasti and Tydeus’s battle with Chromis in Statius’s Thebaid46. It can ultimately be traced back to book 10 of the Aeneid, where Aeneas kills a Giant named Gyas who is mowing down Trojans with his club47. Walter expands Vergil’s description, adding elements from other gigantomacheic battle scenes and his own invention. One of Walter’s adaptations of his models in this scene is that he explicitly mentions the black skin of Geon and the horror it causes amongst Alexander’s troops. The black skin of Ethiopians has a mythical etiology in the story of Phaeton, but its inclusion in this particular battle scene and the explicit mention of fear may have had quite some
45 E.g. Walter of Châtillon, Alex. 2.348. 46 O. Zwierlein, “Der prägende Einfluß des antiken Epos auf die ‘Alexandreis’ des Walter von Châtillon”, in Lucubrationes Philologiae, Band 2: Antike und Mittelalter, ed. R. Jakobi, R. Junge and C. Schmitz, Berlin and New York, 2004, p. 603-680, here p. 642-647. 47 Vergil, Aen. 10.317-322.
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contemporary resonance48. The black devil is a recurring figure in Western literature and arts, attested as early as Pope Gregory I’s Moralia in Job and frequently depicted in illuminated manuscripts49. It is also the color of the ‘Saracen’ in many Old French romances and chansons de geste50. An interesting parallel can be traced in the literary trope of the Saracen giant, such as Fierabras in the eponymous chanson de geste from the Charlemagne-cycle, written around 117051. Fierabras is characterized by the same haughtiness as Geon, but is not killed. Instead, after having been defeated by Oliver he converts to Christianity and becomes one of the knights of Charlemagne. His skin color is not explicitly mentioned, although his characterization as pagan and ‘Saracen’ would perhaps have carried an implication of blackness to a twelfth-century audience. It is only in later chansons, however, that we find actual black giants, such as Ascoparz in the thirteenth-century Boeve de Haumtone or Galafre in the Historia del Emperador of 152152. As A. Deremetz has shown53 for the boxing match between Pollux and Amycus in Valerius Flaccus’s Argonautica, epic battle scenes with giants have “the capacity to integrate material from ‘earlier’ epics into a new and more accomplished semionarrative model”. Metapoetically, then, the battle between Alexander and Geon represents both Walter’s indebtedness to and his supersession of both the classical and the vernacular tradition. The epic Vorlage of the scene, as well as Geon’s speech, in which he refers to his lineage in gigantomacheic terms, suggest that he represents the classical epic tradition. At the same time, the fact that Geon has clear parallels in the romance tradition presents him as a symbol of the vernacular tradition. Geon, in short, is a highly intertextual character in which both traditions converge. By having his Alexander kill his giant adversary, Walter signals to his readers that, ultimately, he rejects both the classical and romance traditions. The silencing of rival traditions is furthermore potently marked by Alexander’s spear transfixing Geon’s tongue, thus preventing him from finishing his speech. Notwithstanding Walter’s metapoetic rejection of the two traditions, the inclusion of Geon in his narrative shows his indebtedness to these very traditions. In his casting of Geon as a black Saracen giant from the romance tradition, Walter furthermore transfers a literary figure that is
48 For the story of Phaeton, see e.g. Ovid, Metam. 2.1-328. The reference to the dark skin of the Ethiopians is at v. 235-236: sanguine tunc credunt in corpora summa vocato / Aethiopum populos nigrum traxisse colorem (“At that point, when the blood was drawn to the surface of their bodies, it is believed that the Ethiopian peoples acquired their dark color”). 49 J. J. Cohen, “On Saracen Enjoyment: Some Fantasies of Race in Late Medieval France and England”, Journal of Medieval and Early Modern Studies, 31.1 (2001), p. 113-146. On the racialization of blackness in the later Middle Ages, see most recently G. Heng, The Invention of Race in the European Middle Ages, Cambridge, 2018, p. 181-256. 50 Cohen, “On Saracen Enjoyment”, p. 116-120. 51 T. M. Boyer, The Giant Hero in Medieval Literature, Leiden and Boston, 2010, p. 188-199; S. Huot, Outsiders: The Humanity and Inhumanity of Giants in Medieval French Prose Romance, Notre Dame, 2016. 52 Boyer, The Giant Hero, p. 148, n. 30. See also A. Grinberg, “The Lady, the Giant, and the Land: The Monstrous in ‘Fierabras’”, EHumanista: Journal of Iberian Studies, 18 (2011), p. 186-192. 53 A. Deremetz, “Authorial Poetics in Valerius Flaccus’ Argonautica”, in Brill’s Companion to Valerius Flaccus, ed. M. Heerink and G. Manuwald, Leiden and Boston, 2014, p. 48-71, here p. 65.
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normally located more generally ‘outside civilization’ to a very specific place in the imaginative geography of the East. A historical source for Walter’s depiction of Geon can be traced in accounts of the First Crusade and its aftermath. We know that black slave soldiers formed an elite troop during the reign of the Fatimids54. They are recorded as ‘Ethiopians’ (e.g. Fulcher of Chartres) or ‘Ascopart’ (Albert of Aachen; Chanson d’Antioche). Fulcher of Chartres documents a battle in which Baldwin I is gravely wounded by a certain Ethiopian55. Albert of Aachen’s account is a bit more fantastical, when he notes that the Ascopart, whom he calls viri horridi et teterrimi (‘horrible and most foul men’), fight customarily with bent knees and make use of whips with iron tips56. Though none of them explicitly mentions either the blackness or the size of the ‘Ethiopians’, the sense of horrendousness in Albert’s account certainly corresponds with that in Walter’s account. If we furthermore consider that the black giant in the Boeve is called Ascoparz, we may infer that at least by the thirteenth century, there was a clear stereotype of the black giant that was based on contemporary stories from Outremer. Walter’s audience, acquainted with these stories, will have recognized the same character traits in Geon. By inserting details about the giant’s skin color, Walter therefore expands on the classical Orientalist motif of monstrosity in a way that would be immediately recognizable for a twelfth-century audience.
Conclusion: Western imperium in the East? As we have seen so far, both Joseph and Walter do not slavishly imitate their models, but rather remodel them, consciously adding or leaving out material to suit their rhetorical needs. This practice is visible not only in their portrayal of the ‘Easterner’, but also in their portrayal of the ‘Westerner’. A good example is the way in which Walter presents Alexander in the second part of the Alexandreis. One of Curtius’s main motifs in the Historiae had been the corrupting influence of Eastern opulence. Alexander in fact degenerates from the moment when he comes into contact with Eastern luxury, adopting more and more the customs of a Persian despot57. Walter’s Alexander by contrast – although the poem sometimes hints otherwise – eventually does not. A significant moment occurs in book 8, when Alexander has had a liaison with Thalestris, Queen of the Amazons, and is preparing his campaign against Bessus. When Alexander notices that his troops have become sluggish because of all the gold
54 J. L. Bacharach, “African Military Slaves in the Medieval Middle East: The Cases of Iraq (869-955) and Egypt (868-1171)”, International Journal of Middle East Studies, 13.4 (1981), p. 471-495. 55 Fulcher, Hist. Hier. 2.24. 56 Albert of Aachen, Historia Hierosolymitana 6.46 (Albert of Aachen, Historia Ierosolimitana, ed. and trans. S. B. Edgington, Oxford, 2007). 57 See for instance Curtius, Historiae 6.6, when Alexander institutes the practice of proskynesis, to the indignation of the Macedonian veterans. See also R. Berhwald, “Der Orient bei Curtius Rufus. Zwischen Thema und Motiv”, in Der römische Alexanderhistoriker Curtius Rufus. Erzähltechnik, Rhetorik, Figurenpsychologie und Rezeption, ed. W. Hartmut, Vienna, 2016, p. 263-276.
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they carry with them, he orders the spoils to be burned publicly so that his soldiers become unencumbered58. The placement of this episode in the narrative is highly significant when compared to the text of Curtius. In Curtius’s narrative, Alexander’s liaison with Thalestris signals the moment of his inevitable decline59. Walter’s insertion of the burning of the spoils at this precise moment is a significant deviation from his model. Walter’s Alexander, in spite of all the temptations he faces, remains essentially a Western hero roaming through an Eastern world. This is a highly important point. Several sources60 attest that after the Franks had established themselves in the Kingdom of Jerusalem, their lifestyle became more and more ‘Oriental’. Fulcher of Chartres notes61 already in 1127 that “we, who were Occidentals, are now Orientals”. Ralph Niger, about half a century later (1187/88), describes his outrage over an embassy from the Patriarch of Jerusalem to Paris: they allegedly wore so much jewelry that the sound of its rattling was deafening to the ears; moreover, they even used perfume – a classical marker of the effeminate Eastern man62. According to William of Tyre63, one of the reasons why the Kingdom of Jerusalem is in grave danger is the “customs, or rather tokens of vice of the Oriental people”. If Fulcher’s representation of the Franks’ acculturation is rather positive and ‘propagandistic’, Ralph and William, undoubtedly informed by a new reality, describe the Levant and its inhabitants predominantly in negative terms. It is against this pessimistic background that Walter and Joseph wrote their epics, yet they do not seem to concur with the historians’ idea of a corrupting East as source of all problems. In fact, despite Alexander’s burning of the spoils, he does not succeed in establishing a lasting empire in the East. Likewise Joseph’s Greeks do not conquer Troy, but destroy it and return home. An overarching theme in both epics is the futility of human (secular) ambition. Walter’s Alexander is consumed by his ambition, and fails to understand the limits of his human abilities. More importantly (and tragically) he is unaware of Christian salvation history, and therefore also of his place within it64. He does not know of 58 Walter of Châtillon, Alex. 8.52-66. 59 R. Stoneman, “Primary Sources from the Classical and Early Medieval Periods”, in A Companion to Alexander Literature, ed. Zuwiyya, p. 1-20, here p. 11-12. 60 On the Franks’ acculturation in the Kingdom of Jerusalem, see S. Menache, “When Jesus met Mohammed in the Holy Land: Attitudes toward the ‘Other’ in the Crusader Kingdom”, Medieval Encounters, 15 (2009), p. 66-85. I intend to discuss the literary dynamics at play in this process in a forthcoming article. 61 Fulcher, Hist. Hier. 3.37.3 qui fuimus Occidentales, nunc facti sumus Orientales. 62 Ralph Niger, De re militari 3.83. On the dating of the De re militari, see Radulfus Niger, De re militari et triplici via peregrinationis Ierosolimitane, ed. L. Schmugge, Berlin and New York, 1977, p. 15-16. 63 William of Tyre, Chronicon 21.7 Tales sunt presentis seculi et maxime Orientalis tractus homines, quorum mores, immo viciorum monstra si quis diligentiore stilo prosequi temptet, materie inmensitate subcumbat et potius satiram movere videatur quam Historiam texere. (“Such are the men of today, and especially those in the Eastern clime – if someone would try to describe their mores, or rather tokens of vice, with a more diligent pen, he would succumb under the immensity of the material and appear to compose a satire instead of writing a history”). The text is Guillaume de Tyr, Chronique, ed. R. B. C. Huygens, Turnhout, 1986, 2 vol. 64 M. K. Lafferty, Walter of Châtillon’s Alexandreis. Epic and the Problem of Historical Understanding, Turnhout, 1998, p. 103-140.
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Daniel’s prophecy of the four world empires and therefore he does not understand that he is but a tool of God. Eventually, Natura, who acts as an agent of divine sanction, plots to kill Alexander, causing the epic to end with the Juvenalian maxim that “he for whom the world was not enough” will be contained in a five-foot long marble tomb65. Joseph shows less occupation with the greater scheme of things, but instead offers his readers a picture of an empty war driven by greed and desire66. The protagonists adhere to a classical epic ideal of heroism (like Walter’s Alexander in his imitatio Achillis), which turns out to be deceptive67. It is telling that Joseph chooses to end his epic not with the fall of Troy, but with the inglorious returns of the various Greek leaders – an episode which may have had some contemporary relevance, as it mirrors the return of some crusaders to a patrimony that was no longer theirs. The two poems’ protagonists share the fact that though they win their respective wars, their personal ambition eventually gets the better of them. The poets both present their audience with imperfect heroes and thereby question the validity of classical epic heroism. The fact that both poems can be read as analogies for the Crusades leaves the reader with the conclusion that leaders who leave for the East out of personal ambition or for personal gain, will ultimately fail in their endeavors. Under the right spiritual guidance, however, a secular expedition may be fruitful. In this light, we must remember that the addressees of the two poems were the two archbishops who were most intimate with the ruling kings of France and England. In fact, both crowned a king: William of Champagne crowned Philip II in 1180 and Baldwin of Canterbury crowned Richard I in 1190. Walter is most explicit in his goal, when he says68 that if the Franks were to gain a king like Alexander, the world “would seek baptism under the guidance of the bishop of Reims”. Walter’s statement is reminiscent of the Last Emperor-motif. Indeed, Alexander may be seen as a precursor to the Last Emperor, leading an expedition to the East and emerging victorious. At the same time, the analogy may be drawn between Alexander and those who did not turn out to be the Last Emperor, like Godfrey of Bouillon. Walter’s references to the prophecy of Daniel, scattered throughout his poem, clearly place his story in an eschatological framework. His constant emphasis on the difficulties in employing exegetical tools to interpret secular history, on the other hand, suggests that it is impossible to know when the End Times will happen. Tellingly, Walter does not say that God would give the Franks an Alexander-like king, 65 Walter of Châtillon, Alex. 10.448-450 Magnus in exemplo est. Cui non suffecerat orbis, / sufficit exciso defossa marmore terra / quinque pedum fabricata domus. (“Thus will the Great One serve / as an example. Five feet of carved stone / sufficed for his abode in tunneled earth, / for whom the world held insufficient space”). The reference is to Juvenal, Saturae 10.168 unus Pellaeo iuveni non sufficit orbis (“One world was not enough for the Pellaean youth”). 66 See the introduction of J.-Y. Tilliette in Mora, L’Iliade, p. 31-37. 67 Mora-Lebrun, “Joseph of Exeter”, p. 126: “The Trojan War becomes a tale full of sound and fury, signifying nothing.” 68 Walter of Châtillon, Alex. 5.518-520 gens omnis et omnis / lingua Ihesum caneret et non invita subiret / sacrum sub sacro Remorum presule fontem (“and every race and tongue would sing of Jesus, / and freely would approach the holy font / under Reims’ holy bishop’s tutelage”). The passage is notoriously difficult in its interpretation. See most recently Bridges, Medieval Narratives, p. 75-80.
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but only speculates on what would happen if He did. And if the Franks were to gain a king like Alexander, he would need the right spiritual guidance to ensure that he does not, in fact, end up like Alexander. Even without taking into account the eschatological point of view, some important conclusions can be drawn. By looking at how the classicizing epics of the late twelfth century use and build on classical notions of East and West we can understand the structure that shaped the dichotomy between the Christian/Western Self and Muslim/Eastern Other. Authors consciously reworked the models they had and inserted their own details – such as the Giant Geon’s blackness in the Alexandreis or the peoples that came to the Trojans’ help in the Ylias – in order to actualize the story for their audience. In so doing, they create a narrative that corresponded with their world view. At the same time, the narratives can, to a certain extent, be read as analogous to contemporary events, although at least Walter of Châtillon warns us for the dangers of a typological reading of (secular) history. The Greeks and the Macedonians were not the same as the crusaders, and Joseph and Walter knew that. Yet by creating the link between past and present and presenting their story in a classical East-West scheme, they show how in the twelfth century, this scheme was very much alive as a narrative underlying religious differences.
Elisa lonati
Hélinand de Froidmont lecteur des Anciens. Premières observations sur la dimension classique dans le Chronicon, ses sources et son influence sur la tradition encyclopédique ultérieure*
Pour quelqu’un qui se proposait de raconter les vicissitudes du genre humain de la Création à l’époque contemporaine, la notion de « classique latin » devait être assez différente de la nôtre et les auctoritates auront eu un tout autre profil. Mais, bien que ce soient les histoires du monde qui fournissent son squelette au Chronicon d’Hélinand de Froidmont, et les traités d’Augustin et les commentaires bibliques qui guident son interprétation du réel, ces textes ne répondent qu’en partie à ses aspirations profondes. En vertu d’une vision éclectique et d’une formation raffinée, l’auteur a su trouver au cours de ses dix-huit premiers livres de la place pour des thèmes et des ouvrages de la littérature classique « au sens propre », dont le rôle s’accroît au fur et à mesure que l’on se rapproche de la section consacrée à l’histoire romaine, perdue dans la tradition directe mais récupérable en partie grâce à la tradition indirecte. Le patrimoine littéraire ainsi recueilli témoigne d’un ensemble inédit de modèles, qui combine des sources courantes et des compilations « modernes » avec des lectures décidément peu ordinaires, les unes et les autres mises à profit dans une structure novatrice ; c’est cependant moins pour cette originalité que pour le grand travail de documentation et de synthèse que le Chronicon a entrepris que son influence s’étendra sur la tradition encyclopédique ultérieure, bien qu’au prix de modifications notables. Né autour de 1160 dans une noble famille flamande exilée en France, Hélinand reçut sa formation entre Paris et Beauvais, pour devenir ensuite moine de l’abbaye cistercienne de Froidmont, où il aurait vécu jusque vers 1230 en composant des lettres, une soixantaine de sermons, les Vers de la mort et le Chronicon, une histoire universelle en quarante-neuf livres qui se termine avec la prise de Constantinople en 12041. Dans cette immense fresque, la succession décharnée de faits, de noms et
* Je tiens à remercier vivement, pour leur lecture attentive et leurs conseils précieux, Jérémy Delmulle, Ernesto Stagni et Anne-Marie Turcan-Verkerk. 1 Pour une introduction au personnage, accompagnée d’une riche bibliographie, voir le site de H. Voorbij et E. Albrecht : http://www.vincentiusbelvacensis.eu/helinand/hfbib.html ; la plupart des données biographiques viennent du Chronicon (ans 1126-1127 et 1142) et de la notice que l’encyclopédiste Vincent Elisa Lonati • École Pratique des Hautes Études – PSL, Paris / Scuola Normale Superiore, Pisa / Institut de Recherche et d’Histoire des Textes – CNRS, Paris Le sens des textes classiques au Moyen Âge. Transmission, exégèse, réécriture, éd. par Silverio Franzoni, Elisa Lonati et Adriano Russo, Turnhout, 2022 (Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité, 4), p. 245-264 FHG10.1484/M.RRA-EB.5.128158
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de lieux hérités des chroniques précédentes – notamment le Chronicon d’Eusèbe de Césarée continué par Jérôme et celui de Sigebert de Gembloux pour l’époque médiévale – devient le point de départ d’une ample série de digressions scientifiques, littéraires et exégétiques, qui contribuent à un traitement inégal des sections proprement historiques et en causent parfois la suspension au bénéfice des sujets les plus divers. Une longueur extrême et une structure imprévisible, unies à la difficulté de certains débats théologiques et chronologiques, ne semblent pas avoir joué en faveur d’une œuvre déjà peu répandue : une partie non précisée en a été perdue déjà du vivant de l’auteur, les livres 19-44 n’ont probablement pas survécu au xve siècle et le seul témoin de la section finale, considéré comme un reste de l’original, a disparu de Beauvais au début du siècle dernier. Seuls les premiers livres du Chronicon (désormais Chr.) sont conservés aujourd’hui grâce à deux manuscrits n’allant pas au-delà de la mort d’Alexandre le Grand (V = Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 535 : xiiie siècle, livres 1-18 ; L = Londres, British Library, Cotton Claudius B.IX : xve siècle, livres 1-16) ; les livres 45-49 se lisent dans l’édition publiée en 1669 par le cistercien Bertrand Tissier, qui réalisa une transcription du manuscrit perdu de Beauvais en supprimant et en corrompant plusieurs passages2. Heureusement, de larges pans de ces macrosections ainsi que des livres 19-44 se trouvent dans les trois tomes du Speculum maius (Speculum historiale, naturale, doctrinale, désormais SH, SN, SD), l’encyclopédie que le dominicain Vincent de Beauvais composa entre 1244 et 1260 en puisant à pleines mains dans l’ouvrage de son prédécesseur. Comme il en a tiré des centaines de citations, aussi bien de petits passages que des blocs étendus, son apport est décisif pour la reconstruction du texte de Chr., même là où la tradition directe existe ; son exploitation, cependant, est compliquée par plusieurs circonstances. Le nombre et l’ampleur des emprunts ont été remarquablement différents selon les sections du modèle, leur ordre et leur division ont été souvent remaniés, et ils sont pour la plupart implicites, car ils portent un marqueur de source qui n’est pas celui d’Hélinand, mais plutôt celui des sources qu’il cite. Par ailleurs, le Speculum a connu
de Beauvais insère dans Speculum historiale 30.108 (voir n. 3 pour l’édition de référence). Nombreux sont les doutes concernant l’activité de poète qu’Hélinand aurait exercée avant d’entrer à Froidmont et d’autres ouvrages qui lui sont attribués (voir notamment M.-G. Grossel, « Hélinand avant Froidmont : à la recherche d’un “trouvère” perdu », Sacris Erudiri, 52 (2013), p. 319-352 ; M. Geertsma, « Helinand’s De Bono Regimine Principis : A Mirror for Princes or an Exegesis of Deuteronomy 17, 14-20 ? », ibid., p. 385-414). 2 Vincent (voir la note précédente) raconte qu’Hélinand avait prêté des quaterniones à un ami, l’évêque de Senlis Garin, qui les a perdus, sans que l’auteur ait pu en récupérer le contenu. Ce qui restait se trouvait au xve siècle dans une collection de trois témoins, conservés à la bibliothèque de King’s Hall de Cambridge, dont seul le premier – notre L – est aujourd’hui connu (voir C. H. Kneepkens, « The Odyssey of the Manuscripts of Helinand’s Chronicon », Sacris Erudiri, 52 (2013), p. 353-384). Enfin, les derniers livres et des matériaux potentiellement liés à la composition du Chronicon étaient réunis dans un recueil factice du xiiie siècle, que Tissier a transcrit à Froidmont (Bibliotheca Patrum Cisterciensium, vol. 7, Bonnefont, 1669, p. 73-205, réédité dans Patrologia Latina, vol. 212, Paris, 1855, col. 771-1082) et qui est passé plus tard à Beauvais, où L. Delisle l’a vu avant sa disparition (L. Delisle, « La chronique d’Hélinand moine de Froidmont », Notices et documents publiés par la Société de l’Histoire de France à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation, 40 (1884), p. 141-154). C’est cette même section finale qui fut exploitée en 1230-1240 par la chronique du cistercien Aubri de Trois-Fontaines (éd. P. Scheffer-Boichorst, MGH, Scriptores 23, Hanovre, 1874, p. 631-950).
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un long processus de composition et de remaniement, qui a déterminé deux phases de rédaction (dites bifaria et trifaria) et des sous-versions d’auteur, dont les différences n’ont pas été entièrement documentées : seule la dernière forme de la trifaria a été éditée entre c. 1470 et 1624, mais les premières versions de SH et SN transmettent des citations qui furent plus tard supprimées au bénéfice d’autres emprunts3. Dans l’état où nous le connaissons, l’ouvrage d’Hélinand est dépourvu de prologue et d’épilogue, et bien que l’auteur intervienne souvent pour introduire, comparer et juger ses sources, il ne déclare nulle part quel projet guide sa composition et quel est le public visé. Des indices peuvent être déduits de la reconstruction critique du texte et des paratextes qui l’accompagnent, de la sélection et du remaniement que ses sources ont subis, et surtout d’une confrontation avec SH, qui a traité grosso modo les mêmes sujets sur la base de critères de composition profondément différents, visant à la réalisation d’un ouvrage plus équilibré et cohérent. La dimension classique de Chr. – dans les deux sens de « sujet classique » et de « citation classique » – va alors mobiliser de multiples éléments indissociables de l’architecture intellectuelle et de la condition matérielle d’un texte mis au centre d’une recherche virtuellement infinie, qui touche aux domaines encore partiellement inexplorés de la transmission des sources anciennes aussi bien que des compilations médiévales leur faisant concurrence.
La dimension classique dans le Chronicon L’intérêt pour le monde classique et l’exploitation des Anciens ne vont pas de pair et ne respectent pas forcément la succession chronologique dans un ouvrage qui s’abandonne aisément à la digression et ne dédaigne pas les citations cultivées. Si Hélinand donne une prééminence tout à fait compréhensible à l’histoire sacrée et aux épisodes bibliques préparant la venue du Christ, l’histoire de la Grèce se fait remarquer grâce à ses philosophes et poètes, l’épopée d’Alexandre le Grand se taille un espace extraordinaire et les premiers pas du pouvoir romain ne sont pas passés sous silence. De même, les extraits d’ouvrages classiques font leur apparition à des endroits divers, entremêlés aux données historiques et exégétiques, sous forme de citations isolées et apparemment gratuites ou bien de reprises thématiques plus amples, comme celles des Naturales Quaestiones de Sénèque, qui nourrissent le traitement des phénomènes météorologiques, ou des
3 Pour une introduction à Vincent de Beauvais et à la tradition manuscrite de ses ouvrages, avec une très ample bibliographie, se reporter au site conçu par H. Voorbij et E. Albrecht : http://www.vincentiusbelvacensis. eu ; l’édition de référence est encore celle, peu fiable, du xviie siècle (Speculum quadruplex sive Speculum maius, naturale, doctrinale, morale, historiale, ex officina typographica Baltazaris Belleri, Douai, 1624, 4 vol., reprint Graz, 1964-1965). Par la suite nous nous servirons presque exclusivement de l’Historiale, cité à partir du corpus SourcEncyMe de l’Atelier Vincent de Beauvais (http://sourcencyme.irht.cnrs.fr), qui offre la transcription d’un témoin important de sa rédaction finale (Douai, Bibliothèque Municipale, 797) ; la numérotation des livres de cet exemplaire est toujours à l’avance d’une unité par rapport à celle de l’édition de Douai, qui a supprimé le livre 1. Des vérifications seront souvent conduites sur d’autres témoins, afin d’observer l’évolution du texte d’une rédaction à l’autre.
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Collectanea rerum memorabilium de Solin, qui enrichissent l’histoire de l’Orient avec des compléments géographiques et zoologiques. Un panorama des contenus des livres 1-18 et la mise en valeur des fragments récupérés pour la section suivante vont alors témoigner du poids des thèmes classiques, en esquissant un cadre où l’exploitation directe et indirecte d’une palette de sources connues et inattendues acquiert tout son sens et sa profondeur. Les livres 1-18
Comme on l’attend d’une chronique universelle, l’histoire ancienne y entre lentement et par étapes. Font leur apparition tout d’abord des notices sur la fondation des villes les plus anciennes de Grèce, dont l’acmé précède ou prépare l’époque couramment appelée « classique » : centrées sur l’aspect chronologique et la dimension politique, ces données ponctuent les livres 5-7 comme partie intégrante du synchronisme établi par la chronique de Jérôme entre les faits relatifs à chaque région du monde4. La perspective dominante est celle de l’histoire biblique, et la digression sur l’âme et l’au-delà du livre 8 constitue un unicum aussi parce qu’elle ne peut que faire appel aux théories des Anciens, sur lesquelles on se penche juste autant qu’il le faut pour les réfuter à l’aide des commentaires bibliques et des Pères5. Il s’agit d’une « suspension de l’histoire » qui met en lumière le mélange souvent inextricable entre citations classiques et exemples bibliques, épisodes médiévaux et réflexions de l’auteur, tout en donnant aux premières une centralité telle qu’elle risque parfois d’en dissimuler le caractère indirect. Le vrai « noyau classique » émerge au cours des livres 9 et 12, qui offrent un aperçu des principales dynasties de la Grèce et une grande fresque de ses croyances et de ses cultes. Relatés sur la base d’un ample éventail de sources indirectes, les dieux, les héros et les fables les plus célèbres de l’Antiquité sont là surtout pour être interprétés, réaménagés et contestés, mais ils attirent en même temps un nombre surprenant d’approfondissements et d’amplifications, au point qu’Hélinand exploite une source aussi rarissime que les Tragoediae de Sénèque pour conférer aux personnages de la mythologie païenne une dimension historique. Il nous révèle alors d’un seul coup l’originalité de sa conception de l’histoire, l’ampleur de ses lectures et un goût pour la narration et l’érudition comme fins en soi qui vont bien au-delà du cadre attendu6. Si une certaine irrationalité subsiste encore au début du livre 13, où les premières phases de l’histoire latine se mêlent à des digressions plutôt hors chronologie7, la
4 Voir par exemple 6.62 De Thessalo qui Thessalonicam condidit ou 6.91 De civitate Messana et de regione Sicilie et de Eolo rege. 5 Voir 8.63-74, qui fonde surtout sur Virgile la description des peines de l’enfer et leur interprétation allégorique. 6 Voir surtout 9.16-44, 65-72 et 12.22-30, 40-83 ; des chapitres à contenu « classique » peuvent bien sûr émerger ailleurs et quelques passages au sein de ces sections se focalisent sur autre chose. 7 Le livre débute avec un long débat sur les transformations des hommes en bêtes et continue avec une exégèse de l’histoire de Samson ; ce n’est qu’au milieu du livre que commence un développement plus conventionnel.
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section qui suit, de la naissance de Romulus à la mort d’Alexandre le Grand, se déroule finalement selon une structure beaucoup plus rationnelle et équilibrée. Une preuve en négatif des irrégularités et du caractère complexe de ces premiers livres peut être saisie en parcourant la section correspondante du SH de Vincent de Beauvais, car son exploitation des matériaux hélinandiens croît progressivement entre les livres 2 et 5, de pair avec la création d’un récit plus proprement historique et classique. Face à une trentaine de citations de Chr. 1-13 détectées dans SH 2-3, le nombre de passages que SH 3-5 reprend des livres suivants s’élève en fait à plus d’une centaine. Par rapport à l’évaluation déjà offerte par M. Paulmier-Foucart, il faut alors préciser que Vincent ne recopie pas seulement la plus grande partie de Chr. 17-18 à propos de l’histoire de la Macédoine, mais réserve un espace considérable aux vies des philosophes, poètes et commandants grecs et latins racontées aux livres 14-168. La partie perdue du Chronicon, livres 19-44
Après le livre 18 et le choc dû à la mort d’Alexandre le Grand, on s’attend à ce que la suite porte son attention sur le monde romain, en parcourant la glorieuse expansion qui a préparé la venue du Christ, ainsi que les bouleversements politiques et les persécutions qui ont accompagné les premiers siècles de vie du Christianisme. Du moins, c’est ce que Vincent de Beauvais raconte à partir de SH 6, où son texte constitue le seul point d’appui pour repérer les quelques fragments de Chr. 19-44 ayant survécu ; son silence complique cependant la tâche, car entre les livres 6 et 11 – où se termine la période classique au sens large –, seul un très petit groupe d’emprunts (dans les chapitres énumérés ci-dessous) est mis sous l’autorité d’Hélinand, alors que le nombre réel de citations est certainement plus abondant (on passe pour l’instant sur les quelques allusions à Helinandus au sein de passages que Vincent s’attribue). 6.75 De Ionatha duce et Pacubio poeta et theatro Rome prohibito et rege Syrie Alexandro ; 100 De Mitridate et eius bello contra Romanos ; 112 De morte Mitridatis et bello Pompeii contra Tygranem 7.3 De bellis eius [scil. Cesaris] contra Gallos Belgicos et contra Britannos ; 4 De ceteris eiusdem preliis contra Gallos ; 61 De commendatione Virgilii et gestis eius [Helinandus libro XXVI] ; 62 De dictis et scriptis eiusdem ; 75 De morte Catonis et conceptione precursoris 11.36 De edicto Domiciani contra mathematicos [Helinandus libro XL] ; 41 De conscriptione Evangelii Iohannis contra hereticos [Helinandus ubi supra] ; 46 De imperio Traiani ; 47 De Plutarcho eiusdem preceptore ; 48 De libro Plutarchi misso ad Traianum ; 68 De fine Traiani imperatoris ; 69 De imperio Adriani et studio ac moribus eius [Helinandus XI libro] ; 90 De quibusdam operibus Adriani et morte
8 M. Paulmier-Foucart, « Écrire l’histoire au xiiie siècle. Vincent de Beauvais et Hélinand de Froidmont », Annales de l’Est, 33 (1981), p. 49-70 ; voir SH 3.99-112 pour les reprises du livre 14, SH 3.117-120 et 4.10-28 pour le livre 15, SH 4.31-63 pour le livre 16.
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eius et quibusdam aliis ; 92 De Tauro philosopho et Galieno medico ; 93 De sanctis Policarpo et Papia Tout effort de reconstruction doit d’autre part tenir compte de la section perdue déjà du vivant de l’auteur, et donc inconnue de Vincent, et en plus du fait que, comme les livres 1-18 nous le montrent, Hélinand développait son récit d’une façon peu régulière, en interrompant souvent le fil rouge de la chronologie avec des digressions excentriques9. La préférence de Vincent pour les citations implicites, la rareté des cas où il signale de quel livre il tire sa citation (voir les références aux livres 26 et 40 dans la liste qui précède) et la difficulté de prévoir de quelle manière Chr. évoluait par rapport à une période historique pour laquelle les angles d’attaque étaient multiples, rendent alors difficile de dire si un passage vient d’Hélinand ou s’il a été composé par Vincent sur la base des mêmes sources que celles qu’Hélinand a exploitées ou aurait pu exploiter. Quelques trouvailles restent cependant possibles dans les livres qui suivent immédiatement l’histoire d’Alexandre, car SH 6-7 continue de près le récit historique de la section précédente en puisant dans les mêmes sources, notamment l’Epitoma Historiarum Philippicarum de Justin et les Historiae adversus paganos d’Orose. À l’issue d’une étude systématique des reprises de ces textes dans le Speculum, nous pouvons confirmer les suggestions avancées par M. Paulmier-Foucart : tout ce que Vincent cite là où Chr. est disponible pour une comparaison découle de l’ouvrage d’Hélinand, ce qui fait que les passages qui restent deviennent des fragments potentiels de sa section perdue. Il en va de même pour un texte aussi rare que les Noctes Atticae d’Aulu-Gelle, sporadiquement exploitées au cours des premiers livres de Chr. et qui reviennent dans le Speculum10, tout en étant connues par le Florilegium Gallicum (désormais FG). Comme cela a été récemment démontré, Vincent les cite une trentaine de fois, mais il ne les aurait jamais lues : si quelques-uns de ses emprunts viennent du FG et que la plupart découlent des livres 1-18 de Chr., ceux qui restent (par ex. les deux qui suivent), ayant affaire à la période historique traitée à partir du livre 19 et absents d’autres sources intermédiaires, devraient eux aussi remonter à Hélinand – d’autant plus si Vincent l’évoque au sein de son propre commentaire, introduit par le marqueur Actor11.
9 M. Paulmier-Foucart, ibid., p. 55-56, dit que les seules périodes pour lesquelles Vincent ne connaît pas Hélinand sont le règne de Constantin (a. 309-340 = livre 14) et les règnes d’Honorius à Zénon (a. 411493 = livres 20-21), en ajoutant qu’il est très peu cité aux livres 12-13 (a. 195-309) et 17-19 (a. 381-410). Ce constat ne semble pas tenir compte du fait qu’il est encore moins cité par SH 8-10, 15-16, 23, et que Chr. doit forcément avoir suspendu ici et là son récit historique, car sinon, il n’aurait pas consacré autant de livres à une période relativement limitée. 10 M. Paulmier-Foucart, ibid., p. 58-59 et 62-63, affirme que toutes les citations d’auteurs tels qu’Aulu-Gelle et Justin et la plupart de celles d’Orose ont été sélectionnées par Hélinand et qu’on peut supposer l’utilisation de Chr. chaque fois que Vincent cite des auteurs qu’il copie d’après Hélinand aux livres précédents. 11 Un bilan sur la présence d’Aulu-Gelle à Paris et sur son exploitation dans les ouvrages mentionnés a été proposé par S. Franzoni au cours de son intervention à l’Atelier médiolatin du 10 juin 2017, organisé par A.-M. Turcan-Verkerk et M. Perrin pour l’EPHE – PSL, Paris (« Du Florilegium Gallicum à Vincent
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6.2 Hic [scil. Theophrastus] fuit discipulus ac successor Aristotilis. Unde de hoc refert Agellius in libro Noctium Acticarum dicens : Aristotiles iam senior […] 6.5 Agellius. Iste Menander a Philemone, nequaquam pari scriptore, in certaminibus comediarum sepius vincebatur […] Actor. Hunc Philemonem iuxta Helinandum vocare videtur Valerius Polemonem […] Les florilèges d’auteurs classiques dans le Chronicon et le Speculum
Une comparaison entre le cœur de Chr. et de SH touche également à l’un des aspects les plus « originaux » de ce dernier, à savoir la création de biographies d’auteurs classiques accompagnées par un florilège de leurs ouvrages. Or, l’emploi du terme « florilège » quand il s’agit de Chr. et du Speculum exige des spécifications, car, au sens large, ce sont ces textes tout entiers qu’on pourrait rapprocher des florilèges. Hélinand et Vincent ont en fait produit des compilations d’extraits tirés d’autres sources, souvent remaniés et mélangés les uns aux autres, en les accompagnant d’interventions visant à les placer au sein d’une nouvelle structure ; de plus, le second a exploité le texte du premier comme une sorte de florilège et utilisé abondamment de « vrais » florilèges tels que le FG. Au sein de l’ouvrage hélinandien, on reconnaît par ailleurs un type de florilège plus circonscrit, qu’on pourrait dire « historique », et qui consiste en une série de citations de plusieurs sources illustrant la vie, les gestes et la pensée d’un personnage important du monde classique. Le phénomène est bien visible pour Pythagore, Socrate, Platon, Aristote et Épicure12, tandis que le livre 18 serait lato sensu un macro-florilège sur Alexandre le Grand, articulé autour de quelques sources principales avec des compléments mineurs. Débiteurs de cette synthèse, les premiers livres de Vincent suivent de près une telle approche ; mais quand la littérature latine fait son début avec la comédie archaïque, apparaît également un nouveau type de florilège, au sens propre du terme : à la biographie de chaque écrivain, pour la plupart attribuée à Vincent lui-même, succède un recueil de citations de ses ouvrages couvrant un ou plusieurs chapitres de SH, comme on le voit ci-dessous pour la seule période qui nous concerne. 6.55 Plaute (= Querolus) ; 61 Stace ; 72-73 Térence ; 107-110 Caton (= Disticha Catonis) 7.5 Julius Celsus (= César) ; 6-31 Cicéron ; 32-34 Salluste ; 61-63 Virgile ; 67-70 Horace ; 106-122 Ovide ; 123-129 Valère Maxime 9.102-136 Sénèque ; 137 Perse ; 138 Juvénal 10.121-125 Quintilien 11.66-67 Pline le Jeune Or, la paternité vincentienne de ces florilèges, qui mobilisent un grand nombre d’emprunts classiques, n’a jamais été mise en question ; l’incertitude qui règne sur la de Beauvais : quelques remarques sur la connaissance directe et indirecte des classiques aux xiie-xiiie siècles »). Pour tout ce qui concerne le FG, voir la contribution de S. Franzoni dans ce même volume. 12 Voir Chr. 15.22, 16.26, 17.10 et 14, 18.27.
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section correspondante de Chr. encourage cependant à se demander si Vincent a pu hériter de son prédécesseur une partie desdits flores ou du moins l’inspiration pour en forger. En l’état actuel de la recherche, ce qui semble raisonnable est que Chr. ait fourni à l’Historiale la biographie de certains auteurs, qui fut juxtaposée à un florilège littéraire tiré pour l’essentiel du FG. Un cas de ce genre se trouve en SH 22.49, où le marqueur Helinandus introduit une courte notice sur Cassiodore suivie par une liste de ses ouvrages due à l’Actor-Vincent et par un petit florilège des Variae provenant du FG ; on peut en rapprocher SH 7.61-63, où Vincent fait remonter à Helinandus libro XXVI une présentation historico-littéraire de Virgile précédant une intervention de l’Actor et un florilège qui se superpose en partie à la sélection du FG. L’existence d’un florilège hélinandien « au sens propre » a d’autre part été déduite par E. Smits pour les tragédies de Sénèque, qui sont toutes citées, à l’exception de l’Octavia, à de nombreux endroits de Chr. 12 (chap. 61, 62, 67, 74, 77, 78, 83). Il s’agit d’un témoignage précoce d’une sous-branche de la tradition propre au Nord de la France (peut-être parisienne), à laquelle se rattachent trois autres collections d’extraits du xiiie siècle, notamment celle du manuscrit Exeter, Cathedral Library, 3549B, le florilège cistercien connu sous le nom de Flores Paradisi et le Speculum lui-même (SH 9.113-114 ; SD 4-5 passim ; SN 31 passim). Comme R. Rouse l’a soutenu, ces témoins dépendent tous d’un recueil préexistant, mais l’idée d’E. Smits que celui-ci coïncide avec Chr. a poussé ce dernier à faire une hypothèse dont on n’a pas encore souligné les risques13. Chaque recueil, y compris Chr., contient des vers que les autres n’ont pas, et si l’ouvrage d’Hélinand était le réservoir où les autres ont puisé, il faudrait que tout s’y retrouve : la perte de sa section centrale a alors permis de supposer que la source commune fut un florilège des Tragoediae qui était placé entre les livres 19 et 44 à la suite de la biographie de leur auteur. Cela revient toutefois à projeter sur Chr. une caractéristique propre à SH, tout en supposant qu’Hélinand aurait doublé les vers déjà cités au livre 12 à un autre endroit de son texte : il semble plus probable que Chr. ait exploité lui aussi un florilège des Tragoediae circulant peut-être au sein du réseau cistercien, dont faisait partie l’abbaye de Villers-en-Brabant où les Flores furent composés. Quant au Speculum, s’il est le seul ouvrage pour lequel un rapport avec Chr. est bien connu, le nombre de ses emprunts aux Tragoediae qui ne se trouvent pas chez Hélinand est élevé, et cela suggère qu’il serait remonté à la source commune, en l’exploitant toute seule ou à côté de l’ouvrage du prédécesseur. Voici un exemple de la situation dans SH : 9.114 Contempne famam, vix vero favet (= Phaedra 269). Intrepida constent verba : qui timide rogat docet negare (= Phaedra 593-594 = Chr. 12.74). O spes amantium credula (= Phaedra 634). Res est forma fugax (= Phaedra 773 = Chr. 12.74).
13 Voir R. H. Rouse, « The A Text of Seneca’s Tragedies in the Thirteenth Century », Revue d’histoire des textes, 1 (1971), p. 93-121, et E. R. Smits, « Helinand of Froidmont and the A-Text of Seneca’s Tragedies », Mnemosyne, 36 (1983), p. 324-358 ; pour les Flores, Th. Falmagne, Un texte en contexte : les Flores Paradisi et le milieu culturel de Villers-en-Brabant dans la première moitié du xiiie siècle, Turnhout, 2001.
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D’autre part, pour la portion où Chr. et SH se superposent, certains florilèges reflètent d’une manière exemplaire la façon dont Vincent est intervenu sur les matériaux rassemblés par Hélinand et la variété des modalités de sa réélaboration, en lien avec l’intérêt du sujet et la nature de la source évoquée. Le florilège sur Épicure que Chr. 18.27 a composé à partir des Epistulae de Sénèque, par exemple, a été remodelé d’une manière importante en SH 5.40, grâce au déplacement de certaines phrases, à la suppression de plusieurs citations et à l’intégration d’autres passages, qu’Hélinand avait négligés ; le réaménagement a sans aucun doute eu lieu à l’aide d’un manuscrit complet, car l’une des citations ajoutées n’est même pas dans le FG14. Dans ce cas, Chr. finit par être exploité d’une manière proche de celle qu’adopte Vincent en SH 9.115-136, où le florilège des Epistulae se fonde sur la sélection du FG, mais au texte du florilège sont mélangées plusieurs leçons correctes et des phrases entières tirées d’une copie complète15 : 9.119 Etiam in obsessa via pauperi pax est. Nunquam in tantum convalescet nequitia, nunquam sic contra virtutes coniurabitur, ut non philosophie nomen venerabile et sacrum maneat. Nemo sollicito bono fruitur. [Sen., epist. 14.9, 11, 18] Nunquam […] maneat Sen., Vinc. : om. FG | Nemo FG, Vinc. : Nemo autem Sen. | sollicito pL2M2δ et in ras. Ov, edd., Vinc. : sollicitus αM1 FG | bono Sen., Vinc. : bonis FG
Les sources classiques du Chronicon Le panorama tracé par Hélinand repose en grande partie sur un éventail de sources non strictement classiques, transmettant le patrimoine du passé sous des formes plus ou moins remaniées ; cela n’empêche pas que des sources anciennes rares et moins rares y soient citées, à partir des originaux ou de quelque chose de très proche et en concurrence avec les florilèges et les compilations qui jouèrent à l’époque un rôle majeur. En découlent alors des suggestions sur les milieux que notre auteur aurait pu fréquenter et des traces inédites sur des voies de diffusion des textes qui restent encore largement dans l’ombre. L’éventail des sources indirectes
Une vue d’ensemble des modèles tardo-antiques et médiévaux dont Chr. a hérité une synthèse des faits des Anciens serait un bon trait d’union vers une enquête ciblée sur quelques sources classiques remarquables. Nous allons cependant privilégier trois cas typiques – un recueil d’interprétations évhéméristes des
14 Au cours du florilège, où les lettres sont citées en ordre croissant, Vincent a supprimé en partie les reprises des épîtres 7, 21 et 22 et entièrement celles de 12, 15, 20, 25, 29, 52 ; il a déplacé les citations des épîtres 18, 22, 26, 28 et ajouté des passages tirés des épîtres 16, 17, 24 (absent du FG), 25 et 4. 15 Le sigle Sen. indique des leçons transmises par l’ensemble de la tradition des Epistulae ; quant aux autres sigles, se reporter à L. Annaei Senecae Ad Lucilium Epistulae morales, éd. L. D. Reynolds, Oxford, 1965, 2 vol.
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divinités classiques tel que le Troisième Mythographe du Vatican, la grande fresque politico-philosophique du Policraticus et la mine d’anecdotes réunies dans les Collectanea d’Heiric d’Auxerre – en laissant pour l’instant en arrière-plan les intermédiaires les plus attendus comme Augustin, Isidore de Séville, Servius et Martianus Capella. Hélinand est un utilisateur précoce de ce qu’on appelle le Troisième Mythographe, très probablement composé peu avant le milieu du xiie siècle par un Pseudo-Albrecht travaillant en Allemagne du Sud et répandu en France vers la fin du même siècle16. Si ses témoins sont nombreux et leurs relations complexes, et que Chr. lui attribue un auteur et un titre dont l’association n’apparaît que bien plus tard dans la tradition directe, ce qui empêche d’en dire plus est surtout le type d’exploitation qui en a été faite. Comme les chroniques à d’autres endroits, le Mythographe est moins une autorité figée qu’un réservoir d’informations à manipuler avec une liberté considérable, ce qui fait que, malgré l’ampleur des reprises, on n’arrive pas encore à identifier l’exemplaire conservé dont Chr. se rapproche le plus17. Au-delà d’un remaniement global, deux interventions majeures méritent d’être signalées : Hélinand ajoute tantôt des références aux sources des citations classiques qui sont dans le Mythographe sans attribution, tantôt des citations entières, provenant du commentaire de Servius à l’Énéide, mais aussi de Térence ou Virgile. L’intérêt de ce modèle est par conséquent double, car il a transmis à Chr. un grand nombre de pièces classiques, mais l’a aussi poussé à les réélaborer et à en chercher d’autres, en conditionnant le développement de larges pans des livres 8, 9 et 12. De son côté, Vincent de Beauvais l’a ignoré en faveur d’Isidore de Séville, de Fulgence et d’Augustin et n’en a hérité à travers Hélinand que cinq passages18. Quant au chef-d’œuvre de Jean de Salisbury, en plus d’être une source de comparaison importante pour la circulation des textes classiques entre Paris et l’Angleterre, il a été lui-même un modèle de Chr., auquel il offre un nombre considérable d’anecdotes sur l’Antiquité, souvent reformulées par rapport aux originaux
16 Ce texte a été l’objet de la thèse de doctorat de G. Besson (Le Troisième Mythographe anonyme du Vatican. Édition, traduction et commentaire, soutenue en 2006) ; de la même chercheuse on peut consulter : « D’Albéric au pseudo-Albrecht. Date et origine du Troisième Mythographe du Vatican », dans Fleur de clergie. Mélanges en l’honneur de Jean-Yves Tilliette, éd. O. Collet, Y. Foehr-Janssens et J.-C. Mühlethaler avec P. Deleville, Genève, 2019, p. 815-847 ; « Un compilateur au travail : les dossiers préparatoires au traité du Troisième Mythographe du Vatican », dans Parva pro magnis munera. Études de littérature latine tardo-antique et médiévale offertes à François Dolbeau par ses élèves, éd. M. Goullet, Turnhout, 2009, p. 139-158. 17 Je dois ces observations à G. Besson, qui s’est très gentiment livrée à une première comparaison entre son édition du Mythographe et les extraits de Chr. qui le citent : il s’agit d’une trentaine de chapitres au moins (voir le répertoire de M. Paulmier-Foucart, « Hélinand de Froidmont. Pour éclairer les dix-huit premiers livres inédits de sa chronique », Spicae. Cahiers de l’Atelier Vincent de Beauvais, 4 (1986), p. 81-254, ici p. 238) et la quantité de texte citée est notable, surtout parce que l’apport du Mythographe s’étend bien au-delà de ce que suggèrent les marqueurs de source. 18 Dans SH 3.59, 60, 96 et 4.17, découlant respectivement de Chr. 12.78 et 81, 13.34, 15.17.
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et parfois même inventées19. À titre d’exemple, voici deux citations pour lesquelles le Policraticus aurait fonctionné comme intermédiaire, bien que les ouvrages en question aient été diffusés à l’époque et qu’Hélinand les ait sans doute exploités ailleurs d’une manière directe20 : 8.8 Persius. Que latius explicat satyricus dicens : Discite et, o miseri, causas cognoscite rerum […] pueris (pueris Ioh. Sar., Hel. : patriae Pers.) carisque propinquis quantum elargiri deceat (= Policr. 3.2 ; cf. Perse, Saturae 3.66-71) 11.38 Stacius. Quia maior in exiguo regnabat corpore virtus (= Policr. 6.4 ; Stace, Thebais 1.417). Castrum Thaidis libentius et tutius quam Hannibalis delicatus miles oppugnat (cf. Policr. 6.3). Nostri hodie milites sic ad bella quasi ad nuptias dealbati procedunt (= Policr. 6.4). Méritent enfin d’être signalés, surtout pour leur apport à la comparaison entre Chr. et Speculum, les Collectanea d’Heiric d’Auxerre, qui contiennent un abrégé des Facta et dicta memorabilia de Valère Maxime21. Or, si tant l’original que son intermédiaire sont abondamment exploités par Chr. sous le seul marqueur Valerius, un intérêt plus marqué pour le premier de la part de Vincent fait qu’il tire d’Hélinand quelques passages d’Heiric et l’idée de citer Valère à des endroits donnés, tout en remontant aux Facta et dicta pour en reprendre des compléments d’information ou une version plus complète que celle des intermédiaires. Chr. 14.23 Valerius Maximus libro VI capitulo de graviter dictis et factis. Zaleucus, cum filius eius adulterio dampnatus utroque oculo carere deberet, ac tota civitas in honorem patris aliquandiu ei repugnaret, ad ultimum victus, ne lex a se condita violaretur, suo prius, deinde filii eruto oculo utrisque usum videndi reliquit (= Heiric, Collectanea, p. 97 Quadri). SH 3.105 Valerius libro VI. Zaleucus, cum filius eius adulterio dampnatus […] utrisque usum videndi reliquit, sicque mirabili equitatis temperamento se inter misericordem patrem et iustum legislatorem partitus est (= Chr. 14.23 + Valère Maxime, Facta et dicta 6.5.ext.3).
19 Pour une synthèse sur la figure de Jean, voir A Companion to John of Salisbury, éd. C. Grellard et F. Lachaud, Leyde et Boston, 2014 (p. 397-404 pour les reprises de Chr.) ; l’édition de référence pour le Policraticus est encore Ioannis Saresberiensis Policratici libri VIII, éd. C. I. C. Webb, Oxford, 1909, 2 vol., mais la tradition manuscrite a été analysée à fond par R. E. Guglielmetti, La tradizione manoscritta del Policraticus di Giovanni di Salisbury. Primo secolo di diffusione, Firenze, 2005. 20 Dans le premier cas, voir la variante partagée entre Jean et Hélinand ; comme tout le long chapitre 11.38 est modelé sur le Policraticus, avec l’intégration occasionnelle d’extraits d’autres ouvrages, Hélinand aurait repris la citation de Stace au cours du dépouillement de sa source principale plutôt que de la récupérer indépendamment. Nous précisons que, dans l’édition du Policraticus (voir la note précédente), les citations suivantes sont dépourvues d’attribution ; plusieurs témoins manuscrits, cependant, portent des marginalia indiquant les sources exploitées aux différents endroits, exactement comme il arrive dans le Chronicon (voir N. Michel, « Jean de Salisbury et son rapport aux sources : à propos des notes marginales dans les manuscrits du Policraticus », Scriptorium, 74 (2020), p. 259-276). 21 L’édition de référence est I Collectanea di Eirico di Auxerre, éd. R. Quadri, Fribourg, 1966.
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Quelques perles du Chronicon
Ce dernier volet sera consacré à quelques citations de sources classiques peu répandues ou rarissimes, afin d’en retracer l’origine, d’en éclaircir la postérité et de les mettre en relation avec d’autres attestations contemporaines, qui aident à définir le réseau culturel exploité par notre auteur. Pétrone
Rarissime du point de vue de la tradition directe, le Satyricon émerge cependant aux xiie-xiiie siècles dans un milieu anglo-français : si des traces apparaissent chez Alexandre Neckam et Thierry de Chartres, les excerpta brevia, longa et la Cena furent connus de Jean de Salisbury et ressortent plus tard dans les écrits de l’anglais Élie de Thriplow et dans les gloses du maître français Gui de Grana ; un filon à part est constitué par le FG, qui fut une source certaine pour de nombreux emprunts du Speculum et possible pour des textes parisiens comme l’introduction à la philosophie nommée Felix nimium ou les ouvrages de Jean de Galles22. La phrase que Chr. attribue à Pétrone coïncide presque parfaitement avec le Satyricon (88.4), exception faite pour la désinence du nom du personnage mentionné (mais la forme Eudoxus est attestée, entre autres, par Eusèbe-Jérôme), l’absence du quidem (omis sans doute indépendamment des excerpta brevia) et la reformulation de l’expression cacumine excelsissimi montis : 16.29 Auctor ex Petronio. Hic est Eudoxus astrologus, de quo refert Petronius quod in excelsi montis cacumine consenuerit, ut astrorum celique motus deprehenderet. Eudoxus astrologus Hel. : Eudoxius FG : Eudoxos [quidem] Petr. | excelsi montis cacumine Hel. : excelsissimi montis cacumine FG : cacumine excelsissimi montis Petr. Or, ce dernier élément apparaît déjà dans le FG, et bien qu’une inversion soit une erreur faible, la rareté de Pétrone et la nature « isolée » de la citation inviteraient à penser que Chr. l’a utilisé. Hélinand risque cependant de ne pas pouvoir être considéré comme un utilisateur précoce du florilège, car, comme on le verra par la suite, c’est là le seul indice en faveur d’un lien entre les deux textes, alors qu’on dispose de
22 Pour la tradition du Satyricon, voir au moins M. D. Reeve, « Petronius », dans Texts and Transmission. A Survey of the Latin Classics, éd. L. D. Reynolds, Oxford, 1983, p. 295-300, et G. Vannini, « La tradizione del testo », dans Id., Petronii Arbitri Satyricon 100-115. Edizione critica e commento, Berlin et New York, 2010, p. 39-61. Quant au Felix nimium, il s’agit d’une introduction aux études philosophiques composée à la faculté des Arts de Paris après 1260 (C. Lafleur et J. Carrier, « La Philosophia d’Hervé le Breton (alias Henri le Breton) et le recueil d’introductions à la philosophie du ms. Oxford, Corpus Christi College 283 (première partie) », Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, 61 (1994), p. 149-226, ici p. 218-223 ; (deuxième partie), ibid., 62 (1995), p. 359-442, ici p. 398-399). Un traitement détaillé des traces du texte pétronien émergeant aux xiie-xiiie siècles entre France et Angleterre se trouve dans la thèse de doctorat, malheureusement inédite, d’E. Stagni, « Vide quod notatum est ». La biblioteca di un erudito del secolo xiii, soutenue à Pisa en 1999 (notamment Excursus n. 4 : Giovanni di Galles ed altre citazioni duecentesche da Petronio).
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nombreux éléments pour exclure un recours du premier au second quand il aurait été pratique de s’en servir. Si ce constat n’empêche pas une dérivation indirecte de la citation – et le marqueur de l’auteur lui-même placé au début peut suggérer l’exploitation d’un intermédiaire ou une réminiscence – le contexte évoqué plus haut fait qu’Hélinand aurait pu connaître Pétrone à Paris, au moment de sa formation ou en raison des liens qu’il a noués avec la ville et ses écoles. Les modèles de Jean de Salisbury devaient se trouver entre ce lieu et Chartres, la résurgence du Satyricon dans la seconde moitié du xiiie siècle y pourrait être liée surtout grâce à l’activité de Gui de Grana, et cette perle ne serait pas la seule à mettre en valeur le réservoir de livres parisien à côté des apports fournis à Chr. par les abbayes cisterciennes du Nord de la France. Bien qu’utilisateur renommé du FG pour les extraits pétroniens, Vincent de Beauvais a repris de Chr. la mention de l’astronome Eudoxus, comme le suggèrent l’emploi de l’adjectif excelsi au lieu d’excelsissimi et le fait que la citation se place juste avant un passage explicitement attribué à Helinandus, au milieu d’une chaîne de chapitres composés de larges pans de son ouvrage (voir SH 4.62). Une petite remise en contexte permet alors de reconnaître cette phrase comme l’une des nombreuses pièces de Chr. qui ont bénéficié d’une vie ultérieure grâce à Vincent, auquel on a jusqu’ici attribué à tort leur « paternité ». Comme l’a remarqué M. Petoletti, la citation s’est en effet transmise, à travers quelques remaniements, au livre 24 du Chronicon de Benzo d’Alessandria, composé au début du xive siècle en Italie, et aux De viris illustribus compilés à la même époque respectivement par Guglielmo da Pastrengo et Giovanni Colonna. Seule une comparaison systématique entre Chr. et Speculum en révèle toutefois l’origine et ouvre à une meilleure compréhension du rôle qu’Hélinand joua dans l’évolution du genre encyclopédique ; se pencher sur la tradition vincentienne montre d’autre part que le marqueur Petronius tiré de Chr. est bien présent dans les manuscrits, alors que son absence de l’édition de référence (voir n. 3) a forcé M. Petoletti à supposer que Benzo l’avait puisé dans une copie du FG23. Le Querolus
À peine plus diffusée que le Satyricon par la tradition directe, cette comédie tardo-antique a joui d’une circulation indirecte intéressante et a laissé des traces tant dans le Policraticus que dans des florilèges comme le FG et l’Angelicum et dans les notes de Gui de Grana. Personne ne semble avoir remarqué que des citations – l’une longue et très intéressante, l’autre brève et plus modeste, toutes deux introduites conventionnellement par le marqueur Plautus – se trouvent aussi chez Hélinand, qui offre un regard inédit sur cet ouvrage aussi bien qu’un indice supplémentaire sur sa
23 Voir M. Petoletti, Il Chronicon di Benzo d’Alessandria e i classici latini all’inizio del xiv secolo. Edizione critica del libro XXIV : De moribus et vita philosophorum, Milan, 2000, p. 76-78 et 303. Le nom Petronius est rarement affecté par des corruptions et les témoins que nous avons consultés portent le correct consenuit au lieu du conscendit de la transcription disponible sur SourcEncyMe.
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possible diffusion24. De la même manière que les deux florilèges, Chr. dépend de la dernière étape de correction caractérisant le manuscrit Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 4929 (siglée V3), qui remonte à la fin du xie siècle et est normalement mise en relation avec Orléans. Son emprunt sur les oies et les cynocéphales, toutefois, ne se trouve dans aucune des sources indirectes mentionnées ci-dessus, et le choix d’exploiter cet endroit pour s’attacher à une contradiction typiquement païenne – vénérer des créatures horribles comme des représentants des divinités bénignes – apparaît très original à l’égard des phrases moralisantes et dépourvues de contexte que collectent le FG et l’Angelicum25. Le sujet du passage, uni à l’absence de contacts éprouvés entre Hélinand et le milieu orléanais, donnerait envie de dire que notre auteur a eu entre les mains une copie complète du Querolus – ou une compilation que nous ne connaissons pas – encore au moment de sa formation à Paris, et que l’idée d’enrichir sa polémique avec une citation « précieuse » lui a été inspirée par le seul fait qu’il la connaissait déjà. La nouvelle pièce que nous ajoutons vient ainsi renforcer les doutes concernant la circulation surtout orléanaise des textes contenus dans le Vat. lat. 4929 et les déductions qui en ont découlé quant à l’origine des florilèges qui les connaissent. 8.20 Plautus. Ideo et anseres cum cinocefalis, sicut ait Plautus, in templis adorari solebant loco deorum larium. De qua religione idem Plautus in Aulularia iocatur, irridens anseres inportunos et cinocefalos truces. « Ego – inquit – in sacellis anseres inspexi multos, neminem vidi cignum. Magnis gutturibus capita attollunt, alas pro manibus gerunt. Primum inter sese linguas trisulco vibrant sibilo. Inde ubi sonuerit unus, cuncti alas quatiunt duris cum clangoribus. Panem neque noverunt neque volunt, ordea insectantur fracta et madida, spicas nonnulli vorant. Quidam etiam polenta utuntur cum carne subrancida. » « En sumptum – inquit – inanem ! » Tullius. De istis quondam magnus dixit Tullius : « Anseribus cibaria publice locantur et canes aluntur in Capitolio. » Et statim subdit Sicofanta : « His egomet arbitror matrem fuisse Circen, Protheum patrem. » His addit Sardanapallus : « Cinocefalos nunc expone. » Cui respondet Mandrogerus : « Quibus a pectore capita sunt canina, alvi pande, curve manus : editui custodesque. Istos Hecuba, postquam vere facta est canis, Anubi nupta nostro latranti deo, omnibus templis ac delubris semper denos edidit, sic a pectore biformes, infra homines, sursum feras. » Auctor. Denique describens officia eorum ait : « Que communia sunt et gratuita, vendunt foris. » […] Unde Sardanapallus subiunxit : « Felices vos 24 Pour la bibliographie concernant le Querolus, se reporter à l’article de Y. Brandenburg dans ce volume (qui fait aussi allusion, à n. 41-42, aux manuscrits auxquels Hélinand aurait pu avoir recours et rappelle une autre citation du Querolus dans l’un de ses sermons) ; l’édition de référence est Querolus (Aulularia). Le Grincheux (Comédie de la petite marmite), éd. C. Jacquemard-Le Saos, Paris, 1994. Quant à la circulation indirecte, voir au moins R. H. Rouse, « Florilegia and Latin Classical Authors in Twelfth- and Thirteenth-Century Orléans », Viator, 10 (1979), p. 131-160 (réimpr. dans R. H. Rouse et M. A. Rouse, Authentic Witnesses : Approaches to Medieval Texts and Manuscripts, Notre Dame, Indiana, 1991, p. 153-188). 25 Toujours au sujet de l’originalité hélinandienne, la sélection que Chr. et FG font des Epistulae de Sénèque ne pourrait être plus différente : au-delà de quelques petites citations moralisantes que tous deux partagent, les longs passages à sujet philosophique qui ont attiré le premier sont complètement absents du second.
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qui non cinocefalos pertulistis ! Ego autem – inquit – ipsum vidi Cerberum, ubi, nisi ramus aureus affulsisset, Eneas non evaserat » (= Querolus 5.53, 56-57). linguas V3A, Hel. : linguam LR, ed. : lingua HPB | alvi V3A, Hel. : alvi grandes Daniel, ed. : alvi des HLR : alvi densi PB | curv(a)e manus V3 in ras. A, Hel. : manus HLRPB, ed. 8.29 sicut ait Plautus in Aulularia, immo in eius prologo. Plautus. Nemo sibimet arbitretur dici quod nos populo dicimus, neque sibimet causam instituat communi ex ioco. Nos mentimur omnia (= Querolus, Prol. 9). Peut par ailleurs enrichir le cadre un indice que nous devons à Vincent de Beauvais. Si pour ce qui est du Querolus, le Speculum s’aligne normalement sur la sélection des florilèges cités plus haut, en ignorant Chr. 8.20, la citation de 8.29 se retrouve en SD 4.69, alors qu’en SN 16.94 fait son apparition un bref extrait concernant les harpyiae : étant absent d’autres intermédiaires et n’étant pas loin, dans l’original, du passage qu’Hélinand a exploité pour 8.20, il est possible qu’il s’agisse d’un fragment de la section centrale du Chronicon, perdue dans la tradition directe (pour un traitement exhaustif de la question, voir la contribution de Y. Brandenburg). Suétone, De vita Caesarum
Hélinand n’a eu recours aux vies suétoniennes qu’en trois endroits, et si le premier et le dernier passages découlent assez fidèlement de la biographie de Néron, le deuxième transmet de courtes citations de celle de César légèrement remaniées et mélangées avec autre chose. Les matériaux qui les entourent proviennent de l’un des intermédiaires que nous avons mentionnés plus haut, à savoir le Policraticus de Jean de Salisbury : comme ils ne semblent pas avoir un parallèle chez Suétone, que Jean n’évoquerait pas, c’est Hélinand qui lui aurait tout attribué par choix, par erreur, ou encore parce qu’il ne se souciait pas trop de la juxtaposition de deux modèles26. En tout cas, il devait connaître l’original, car les emprunts suivants ne sont repris ni au sein du Policraticus ni des Collectanea d’Heiric d’Auxerre, et ils ne se retrouvent qu’en partie dans le FG ; que ce dernier n’en soit pas la source est suggéré par le fait que, en 13.5, Chr. recopie le mot suétonien polyphago que le florilège avait omis. 6.74 Svetonius. Svetonius dicit Eleusina sacra Grecie hunc morem habuisse, ut in eorum initiatione impii et scelerati voce preconis summoverentur. Unde et Nero Cesar illis interesse non audebat (= Nero 34.4).
26 Comme on l’a dit plus haut, l’utilisation d’épisodes à l’apparence « classique » qui ne se trouvent pas chez les Anciens est une pratique courante pour Jean de Salisbury. Pour ce qui est des indications de source dans le Policraticus, voir n. 20 ; dans ce cas, nous avons vérifié l’absence du nom de Suétone dans quelques témoins importants pour leur proximité avec l’auteur et pour leur provenance du milieu cistercien du Nord de la France, dont le Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 6418, que P. Stirnemann (« La bibliothèque et le Policraticus de Jean de Salisbury », dans Jean de Salisbury, nouvelles lectures, nouveaux enjeux, éd. C. Grellard et F. Lachaud, Florence, 2018, p. 5-24) propose d’identifier comme le modèle hélinandien (la suggestion reste à vérifier).
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11.38 Svetonius de Cesare. Iulius Cesar dicere solitus erat : « Dux qui non laborat ut militibus carus sit, militem nescit amare, nescit humanitatem ducis in exercitu et adversus hostes debere esse » (= Policr. 4.3). Idem primus omnium milites suos in concione commilitones appellavit. Idem pistorem in vincula coniecit, quia sibi meliorem panem quam ceteris militibus in mensa supposuerat (= Divus Iulius 67.2 ; 48.1). Idem nunquam dixit militibus : « Illuc ite », sed semper : « Huc venite » (= Policr. 4.3). Ideo vehementer a militibus amabatur. 13.5 Svetonius. Dicit enim ibi quod idem Nero polifago cuidam Egyptio omnia manducanti vivos homines laniandos obicere cupiebat, videlicet ut crudelitate talis spectaculi pasceretur (= Nero 37.2). La brièveté des citations et leur nature ne permettent aucun rapprochement avec la tradition directe du De vita, ce qui aurait été intéressant à la lumière de sa diffusion contemporaine en milieu anglo-normand27 ; qu’Hélinand ait si peu utilisé un tel ouvrage laisse interdit, mais ce ne serait pas le seul cas28, et on verra plus loin que l’idée que plusieurs autres emprunts aient disparu avec les livres 19-44 est peut-être trop audacieuse. L’exploitation ponctuelle et apparemment directe d’une troisième source loin d’être vulgata invite à formuler ici une hypothèse valable pour de plus amples travaux sur les textes classiques connus par Hélinand. Si la citation pétronienne de 16.29 aurait pu rapprocher Chr. et FG – et l’utilisation d’un tel florilège serait tout à fait logique pour d’autres « embellissements » classiques éparpillés au sein de la chronique – l’originalité de la reprise du Querolus et la plus grande fidélité à la source suétonienne jouent contre cette possibilité, ce qui est confirmé par d’autres exemples que nous ajoutons ici. On se réfère à deux petits emprunts qu’Hélinand fait aux Epigrammata de Martial et à une seule brève citation qu’il tire des Epistulae de Sidoine Apollinaire : 12.78 Marcialis. Unde est illud : « Vites censeo porticum Philippi: si te viderit Hercules, peristi29. » 13.14 Sydonius. Quantaslibet tribulationum patientias nobis propinet vite presentis afflictio30 […]
27 C. Suetoni Tranquilli De vita Caesarum libros VIII et De grammaticis et rhetoribus librum, éd. R. A. Kaster, Oxford, 2016 ; pour un panorama de la tradition manuscrite et de la circulation de Suétone, voir au moins R. A. Kaster, « The Transmission of Suetonius’s Caesars in the Middle Ages », Transactions of the American Philological Association, 144 (2014), p. 133-186, et S. B. Tibbets, « Suetonius », dans Texts and Transmission, éd. Reynolds, p. 399-404. 28 On rappelle que le livre 18 sur Alexandre le Grand cite rarement Quintus Curtius (c’est à dire les Historiae de Quinte-Curce) : ses cinq reprises effectives, unies à plusieurs références aux contenus de la version du texte exploitée (voir E. R. Smits, « A Medieval Supplement to the Beginning of Curtius Rufus’s Historia Alexandri : An Edition with Introduction », Viator, 18 (1987), p. 89-124), obligent à conclure que l’œuvre était présente à l’esprit de notre auteur, mais qu’elle fut consciemment mise de côté. 29 Voir Martial, Epigrammata 5.49.12-13 ; Chr. 13.12 contient d’autres vers martialiens (6.11.1-4 + 3.60.9 et 2 + 6.11.8), transmis aussi par le FG. 30 Comparer Sidoine, Epistulae 9.4.3 Quantumlibet nobis anxietatum pateras vitae praesentis propinet afflictio et FG Sed quantumlibet nobis anxietatum vite presentis propinet afflictio. Si tribulationum au lieu d’anxietatum semble une variation d’Hélinand, tout comme le déplacement de nobis et propinet, une
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Ces deux sources ne sont pas aussi rares que Pétrone, mais apparaissent également peu attendues, non nécessaires au développement du récit qui les accueille et tellement circonscrites qu’on s’attendrait à qu’elles viennent d’une compilation antérieure. Or cela reste possible, mais il ne s’agirait pas du FG, car l’une des deux citations martialiennes ne s’y trouve pas, alors que sa reprise de Sidoine omet le pateras de l’original : ce dernier est évidemment à supposer derrière le patientias de Chr., indépendamment du fait que celui-ci soit une faute de copie d’Hélinand ou de son modèle, une conjecture faite par l’un ou l’autre afin de réparer un texte fautif, ou encore une erreur de la tradition de Chr. Par conséquent, on adopte dorénavant l’idée qu’on ne peut pas compter parmi les sources intermédiaires exploitées par Chr. le plus grand recueil d’extraits classiques produit à l’époque médiévale, et qu’Hélinand a connu directement, bien que selon des modalités encore à éclaircir, au moins quelques-uns des textes classiques qu’il cite très sporadiquement. Dans la perspective de Chr., une différence fondamentale s’impose quand même entre ces emprunts et le texte suétonien, car si les premiers ne constituent que des éléments secondaires dans l’économie du récit, le second aurait pu y jouer un rôle majeur. En effet, le De vita fournissait un document historique de grande importance pour quelqu’un qui devait raconter le premier siècle de vie de l’empire romain, comme le montre Vincent de Beauvais, qui nourrit SH 8-11 de larges pans de cet ouvrage, en le juxtaposant, sur le plan strictement historique, au seul Chronicon d’Eusèbe-Jérôme. Une étude systématique de ces citations devient alors le point de départ pour clarifier le type de source exploitée par l’encyclopédiste, en pénétrant pour ainsi dire à rebours l’obscurité de la section correspondante de Chr., perdue dans la tradition directe. Or, on sait depuis B. L. Ullman qu’une grande partie des emprunts classiques du Speculum vient du FG, et que Vincent aurait eu entre ses mains l’un des quatre témoins de sa forme originelle, n (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 17903), qu’il aurait revu en y insérant un grand nombre de corrections et de variantes31. Comme Suétone ne fait pas exception, on se contente d’enregistrer quelques cas flagrants, parmi les centaines disponibles, qui montrent de quelle manière SH suit le florilège dans ses sauts d’un endroit à l’autre de l’original et dans l’insertion d’une série de mots qui masquent les coupures, sans compter que Vincent hérite les erreurs de la branche de la tradition que le FG a exploitée : 7.44 Urbem pro maiestate imperii ornatam excoluit (= Divus Augustus 28.3) pro FG, Vinc. : neque pro Suet. | ornatam excoluit FG, Vinc. : ornatam et inundationibus incendiisque obnoxiam excoluit Suet.
variante mentionnée par l’édition des Epistulae est le banal quantaslibet au lieu de quantumlibet (Gai Sollii Apollinaris Sidonii Epistulae et carmina, éd. C. Lütjohann, MGH, Auct. ant. 8, Berlin, 1887). Vincent, à la fin de son florilège sidonien, tire la phrase du FG (SH 22.48 Sed quantamlibet nobis anxietatem vite presentis […]). 31 Voir notamment B. L. Ullman, « Tibullus in the Mediaeval Florilegia », Classical Philology, 23 (1928), p. 128-174, ici p. 154-156 ; Ιd., « Petronius in the Mediaeval Florilegia », Classical Philology, 25 (1930), p. 11-22, ici p. 19-20 ; Id., « Classical Authors in Certain Mediaeval Florilegia », Classical Philology, 27 (1932), p. 1-42.
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10.119 Inter moras perlato a cursore nuncio hostem se a senatu iudicatum et queri, ut morte puniretur, conterritus duos pugiones, quos secum extulerat, arripuit (= Nero 49.2) perlato FG, Vinc. : perlatos Suet. | nuncio FG, Vinc. : Phaonti codicillos praeripuit legitque Suet. | morte puniretur FG, Vinc. : puniatur more maiorum Suet. | conterritus FG, Vinc. : interrogavitque quale id genus esset poenae; et cum comperisset nudi hominis cervicem inseri furcae, corpus virgis ad necem caedi, conterritus Suet.
Plusieurs exemples confirment également le lien entre Vincent et n après révision : des leçons originales ajoutées dans ses marges se retrouvent dans le Speculum contre les autres témoins du FG, et Vincent connaît des variantes incorrectes qui ne sont propres qu’à npc32. 7.44 satis celeriter fieri quicquid satis bene fiat (= Divus Augustus 25.4) satis bene fiat npc, Vinc. : fiat satis bene Suet. : bene fiat nacpae 10.1 interdictum est ne quid in popinis cocti preter legumina aut holera veniret (= Nero 16.2) legumina Suet., npc, Vinc. : om. spat. rel. nacpae
10.6 ante cantare destitit, quam inchoatum absolveret acroama (= Nero 20.2) acroama npc, Vinc. : nomen α2 nacpae : nomon rell., edd.
Comme ce lien se situe à l’opposé de Chr., qui ignore l’apport du FG, cela suggère que Vincent aurait pu se servir du florilège parce que les livres hélinandiens, après le livre 18, n’avaient pas recours au De vita, ou le faisaient d’une manière trop sporadique pour qu’on puisse en tirer un récit suffisamment approfondi. Le fait qu’Hélinand n’ait repris de Suétone que les trois citations « hors cadre chronologique » présentées au début de cette section (ou à peine plus) laisse alors ouverte la question des sources qu’il a utilisées pour relater l’histoire de l’époque33. Une telle enquête offre aussi la chance de revenir, par un angle d’attaque particulier, sur une question qui joue un certain rôle dans la reconstruction du texte de Chr. et de sa postérité, à savoir l’existence d’une série de versions et de sous-versions du Speculum encore à étudier surtout au niveau microtextuel. Si une comparaison systématique entre Suétone, FG et Vincent met en relief quelques rares cas où ce dernier récupère des mots de l’original absents de tous les témoins du florilège, y compris npc (une circonstance que B. Ullman avait déjà notée pour d’autres sources), nous constatons
32 Afin de distinguer n, les témoins du FG seront indiqués séparément (n p a e) ; les sigles qui font leur apparition à côté de Suet. et Vinc. indiquent des témoins du De vita détaillés par l’édition de Kaster (n. 27), alors que rell., edd. signale la leçon de la plus grande partie de la tradition et que les éditeurs acceptent. 33 Du moins, grâce à SH 11.36 nous savons que Chr. 40 faisait allusion à un épisode de la vie de Domitien (Domitianus 15.3).
H é l i n an d d e Fro i d m o nt lect e u r d e s anci e ns
qu’une partie de ces mots ne fait son apparition que dans les dernières versions de SH, alors que les plus anciennes ont les erreurs du FG34. 10.7 Piscatus est reti aurato purpura et cocco funibus nexis (= Nero 30.3) reti aurato Vinc. : rete aurato Rβ2 edd. : veste aurata Gα2 npae : veste aurato M
10.126 Postquam autem Pisone prelato spe decidit, ad vim conversus est (= Otho 5.1) autem Pisone prelato Vinc.BDP : Pisone praelato Suet. : autem npae, Vinc.IC
10.126 super ceteras gratulantium adulantiumque blandicias ab infima plebe (= Otho 7.1) gratulantium adulantiumque Suet., pae, Vinc.DP : gratulantiumque n, Vinc.IB : gratulandumque Vinc.C
Or, bien que quelques manuscrits du Speculum puissent avoir contaminé le texte à partir de copies suétoniennes, une évolution au niveau microtextuel d’une version à l’autre est plausible, et l’on aurait ici la première attestation d’une divergence due au retour à la source originale plutôt qu’à une réélaboration tardive35. Cela dégagerait aussi quelques observations sur les méthodes de travail de Vincent et sur les « contaminations » entre les sources qu’il a opérées, des aspects à prendre en compte pour une meilleure compréhension du traitement que Chr. lui-même a pu subir. La présence de certaines leçons suétoniennes dès le début et d’autres à des étapes tardives de composition pourrait en effet s’expliquer de deux manières : soit l’encyclopédiste les a transcrites toutes ensemble de l’original et les a réunies dans un brouillon du Speculum, d’où elles sont entrées progressivement dans le texte « officiel », soit il les a copiées à plusieurs reprises au fil de l’évolution du texte. Aucune des deux hypothèses ne semble cependant économique, si on pense au nombre restreint de leçons dont il s’agit, et le fait que Vincent se soit éloigné dans ces seuls cas de la source npc ouvre de nouvelles perspectives de recherche tantôt sur la relation effective entre npc et Speculum, tantôt sur la série de micro-réélaborations que ce dernier pourrait avoir faites par rapport aux sources. Si on laisse parler la dimension classique au sein du Chronicon, il en émerge de multiples pistes d’enquête encore à poursuivre, quelques implications problématiques et plusieurs indices inattendus, qui viennent enrichir le panorama complexe – et loin d’être pleinement saisi – de la circulation des ouvrages classiques dans le Nord de
34 La première version est représentée par les témoins I (Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 17970) et C (Cambridge, Corpus Christi College, 8), l’avant-dernière par B (Boulogne-sur-Mer, Bibliothèque des Annonciades, 130), la dernière par D (Douai, Bibliothèque Municipale, 797) et P (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 14354). 35 Par exemple, nous avons détecté des citations des Gesta regum Anglorum de Guillaume de Malmesbury tirées de Chr. que Vincent supprime ou remanie en passant à la trifaria et même au moment de la dernière révision (voir E. Lonati, « À l’école d’Hélinand de Froidmont : sur la physionomie et la postérité de ses emprunts aux Gesta regum Anglorum de Guillaume de Malmesbury », Sacris Erudiri, 59 (2020), p. 201-266, ici point 5.d).
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la France pendant les xiie-xiiie siècles. Reconnaître qu’Hélinand a été un « lecteur des Anciens » s’accompagne ainsi d’une réévaluation de son rôle d’intermédiaire entre ce patrimoine littéraire et la tradition encyclopédique ultérieure, en amont de laquelle la sélection et les remaniements opérés par Vincent de Beauvais ont défini un « corpus » qui seul fut destiné à transmettre l’héritage d’une œuvre décidément méconnue.
Index des manuscrits
Aarau Staatsarchiv Ms. Fragmentensammlung, s.c. ( Juvénal, Saturae), 103 Arras Bibliothèque Municipale Ms. 64 (olim 65) (Florilegium Gallicum), 82 Augsbourg Staats- und Stadtbibliothek Ms. 2° Cod. 113 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 210 Ms. 2° Cod. H 23 (recueil), 28 Auxerre Bibliothèque Municipale Ms. 234 (Florilegium Angelicum), 64, 69 Bamberg Staatsbibliothek Ms. Class. 44 (M.IV.13) (Ps.Quintilien, Declamationes maiores), 209, 210 Barcelone Biblioteca de Catalunya Ms. 623 (Térence, Comoediae), 130 Beauvais Bibliothèque Municipale Ms. Coll. Bucquet-aux-Cousteaux, t. 31 [131] (catalogue de la bibliothèque de Beauvais), 32 Berlin Staatsbibliothek – Preussischer Kulturbesitz Ms. Diez. B Sant. 15 (recueil), 29 Ms. Diez. B Sant. 60 (Florilegium Gallicum), 88 Ms. Ham. 254 (recueil), 27 Ms. lat. Oct. 174 (recueil), 29
Berne Burgerbibliothek Ms. cod. 149 (Excerpta Parisina), 213 Ms. cod. 370 (Lucain, Pharsalia), 148 Besançon Bibliothèque Municipale Ms. 840 (recueil), 28 Bologne Biblioteca Universitaria Ms. 2621 (recueil), 28 Boulogne-sur-Mer Bibliothèque des Annonciades Ms. 130 (Vincent de Beauvais, Speculum historiale), 263 Brescia Biblioteca Queriniana Ms. A VII 7 (recueil), 28 Bruxelles Bibliothèque royale de Belgique Ms. 1066-77 (Micon de SaintRiquier, Opus prosodiacum), 47 Ms. 1086-1115 (Micon de SaintRiquier, Opus prosodiacum), 43 Ms. 5328-29 (Térence, Comoediae), 127 Ms. 10470-73 (Micon de SaintRiquier, Opus prosodiacum), 43 Ms. 10859 (Micon de Saint-Riquier, Opus prosodiacum), 43 Ms. 17970 (Vincent de Beauvais, Speculum historiale), 263 Cambrai Médiathèque Municipale Ms. 939 (838) (recueil), 25 Cambridge Clare College Ms. 26 (Kk.5.2) (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 210, 221
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Corpus Christi College Ms. 8 (Vincent de Beauvais, Speculum historiale), 263 Gonville and Caius College Ms. 154/204 (Excerpta Parisina), 213 King’s College Ms. 52 ( Juvénal, Saturae), 13, 105 Peterhouse College Ms. 253 (Térence, Comoediae), 128 St. John’s College Ms. C.5 (55) (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 210 Trinity College Ms. O.4.10 (1241) ( Juvénal, Saturae), 104 Ms. O.4.11 (1242) ( Juvénal, Saturae), 13, 117 Colmar Bibliothèque du Consistoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg Ms. 1939 (Térence, Comoediae), 129 Côme Società Storica Comense Ms. Aliati 28, II (recueil), 37 Darmstadt Hessische Landes- und Hochschulbibliothek Ms. 3156 (Térence, Comoediae), 129 Douai Bibliothèque Municipale Ms. 797 (Vincent de Beauvais, Speculum historiale), 247, 263 Dublin Trinity College Ms. 632 (Florilegium Gallicum), 84 Einsiedeln Stiftsbibliothek Ms. 32 (1060) (Florilegium prosodiacum Parisino-Einsidlense), 44 Ms. 34 (407) ( Juvénal, Saturae), 105 El Escorial Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo Ms. E III 2 (Térence, Comoediae), 127 Ms. Q I 14 (Florilegium Gallicum), 82
Exeter Cathedral Library Ms. 3549B (Sénèque, Tragoediae), 252 Fiecht St. Georgenberg Stiftsbibliothek Ms. 58 (Florilegium Angelicum), 69 Florence Biblioteca Medicea Laurenziana Ms. Ashb. 196 (recueil), 29 Ms. Ashb. 197 (recueil), 29 Ms. Plut. 33.13 (recueil), 28 Ms. Plut. 48.26 (Cicéron, discours), 29 Ms. Plut. 54.11 (Aulu-Gelle, Noctes Atticae), 29 Ms. Plut. 22 sin.8 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 212 Ms. Redi 77 (recueil), 27 Ms. S. Marco 282 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209-210 Ms. Strozzi 75 (Florilegium Angelicum), 65, 77 Ms. Strozzi 105 (recueil), 29 Biblioteca Nazionale Centrale Ms. II.II.80 (Magl. Cl. VII.312) (Ps.Quintilien, Declamationes maiores, extraits), 210 Ms. Magl. I.40 (recueil), 29 Ms. Magl. XXV.628 (recueil), 29 Ms. Nuovi acquisti e accessioni 270 (recueil), 29 Ms. Pal. 211 (recueil), 34 Biblioteca Riccardiana Ms. 531 (Térence, Comoediae), 128 Frankfurt am Main Stadt- und Universitätsbibliothek Ms. Barthol. 110 (Ovide, Heroides), 172 Glasgow University Library Ms. Hunter 53 (T.2.11) (Ps.Quintilien, Declamationes maiores), 212
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Gotha Forschungsbibliothek Ms. Chart. B 71 (Térence, Comoediae), 127 Ms. Chart. B 1047 (recueil), 28 Hambourg Staats- und Universitätsbibliothek Ms. in scrinio 53c (Florilegium Gallicum, fragment), 69 Heiligenkreuz Stiftsbibliothek Ms. 227 (Florilegium Sancticrucianum), 63 Jena Thürnger Universitäts- und Landesbibliothek Ms. 2 Ph. V, 10 (Térence, Comoediae), 127 Laon Bibliothèque Municipale Ms. 426 (Vincent de Beauvais, Speculum naturale), 73 Leyde Universiteitsbibliotheek Ms. BPL 82 ( Juvénal, Saturae), 105 Ms. Periz. Fol. 14 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 212 Ms. Voss. lat. F 64 ( Juvénal, Saturae), 104 Ms. Voss. lat. F 87 (recueil), 36 Ms. Voss. lat. Q 18 ( Juvénal, Saturae), 104 Ms. Voss. lat. Q 84 (Excerpta Parisina), 213 Ms. Voss. lat. Q 86 (Anthologia Vossiana), 53 Ms. Voss. lat. Q 111 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209, 215 Londres British Library Ms. Add. 11983 (recueil), 25 Ms. Add. 15600 ( Juvénal, Saturae), 13, 112 Ms. Add. 30861 ( Juvénal, Saturae), 105
Ms. Cotton Claudius B.IX (Hélinand de Froidmont, Chronicon), 246 Ms. Cotton Julius B.XIII (Giraud le Cambrien, De principis instructione), 26 Ms. Harley 2574 (recueil), 28 Ms. Harley 2735 (Heiric d’Auxerre, Florilegium metricum), 43, 52 Ms. Harley 2765 (recueil), 28 Ms. Harley 3716 (recueil), 27 Ms. Sloane 1777 (Querolus), 75 Lyon Bibliothèque Municipale Ms. 168 (100) (recueil), 29 Madrid Biblioteca Nacional de España Ms. 7804 (Térence, Comoediae), 127 Milan Biblioteca Ambrosiana Ms. C 64 sup. (recueil), 29 Ms. D 1 sup. (recueil), 38 Ms. D 5 sup. (Pietro Manna, poèmes), 38 Ms. H 14 inf. (recueil), 64 Ms. I 8 inf. (Ovide, Heroides), 172 Ms. O 23 sup. (recueil), 29 Ms. O 122 sup. (Anthologia Planudea), 38 Ms. S 16 sup. (recueil), 28 Ms. Trotti 373 (recueil), 27 Biblioteca Trivulziana Ms. 655 (Priscien, Ars grammatica), 29 Modena Biblioteca Estense Ms. lat. 134 (α R.9.5) (recueil), 29 Ms. lat. 151 (α T.6.15) (Pline le Jeune, Epistulae), 28 Mont-Cassin Archivio della Badia Ms. 280 (Alphanus de Salerne), 201 Montpellier Bibliothèque Universitaire Historique de Médecine Ms. H 125 ( Juvénal, Saturae), 103
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Ms. H 226 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209, 212 Munich Bayerische Staatsbibliothek Ms. Clm 78 (recueil), 27 Ms. Clm 362 (recueil), 27 Ms. Clm 408 ( Juvénal, Saturae), 105 Ms. Clm 504 (recueil), 27 Ms. Clm 631 (Excerpta Monacensia), 222 Ms. Clm 4612 (Ovide, Heroides), 171 Ms. Clm 6292 (Florilegium Frisingense), 155 Ms. Clm 6408 (Florilegium prosodiacum Parisino-Einsidlense), 44 Ms. Clm 6720 (recueil), 27 Ms. Clm 19475 (Ovide, Heroides), 171 Universitätsbibliothek Ms. Q 768 (recueil), 27 Naples Biblioteca Nazionale Ms. II.D.44 (Anthologia Planudea), 38 Ms. IV.F.56 (Martial), 29 Ms. V.E.5 (recueil), 36 New York Columbia University Ms. Plimpton 103 (Marius Victorinus, Explanationes), 36 Oxford Bodleian Library Ms. Add. A. 167 (Térence, Comoediae), 129 Ms. Bodl. 274 (Micon de SaintRiquier, Opus prosodiacum), 43 Ms. Bodl. 633 (Florilegium morale Oxoniense), 211 Ms. Canon. Class. lat. 1 (Ovide, Heroides), 172 Ms. Digby 25 (Deusdedit, poèmes), 198 Ms. Digby 65 (recueil), 27 Ms. Laud. lat. 86 (recueil), 27
Ms. Rawlinson G.139 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209, 211, 215 Ms. Selden Arch. B.16 (Paul Diacre, Historia Romana), 25 Ms. Selden Arch. B.36 (Ps.Quintilien, Declamationes maiores), 215 Ms. Selden Supra 22 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 217 Ms. Sparrow 2 (recueil), 28 University College Ms. 6 (Excerpta Parisina), 213 Padoue Biblioteca del Seminario Vescovile Ms. 83 (recueil), 29 Paris Bibliothèque de l’Arsenal Ms. 711 (Florilegium Gallicum), 69, 82 Bibliothèque de la Sorbonne Ms. 629 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209 Bibliothèque nationale de France Ms. lat. 528 (recueil), 22, 30, 39, 43, 58 Ms. lat. 1618 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209 Ms. lat. 2389 (Adélard de Bath), 219 Ms. lat. 2773 (Florilegium prosodiacum Parisino-Einsidlense), 44 Ms. lat. 2858 (Loup de Ferrières, Epistulae), 56 Ms. lat. 4709 (Excerpta Parisina), 213 Ms. lat. 4883A (Exempla diversorum auctorum), 43 Ms. lat. 6128 (recueil), 27, 36, 37 Ms. lat. 6389 (recueil), 25 Ms. lat. 6418 ( Jean de Salisbury, Policraticus), 259 Ms. lat. 6428A (Vincent de Beauvais, Speculum naturale), 73 Ms. lat. 6630 (recueil), 25 Ms. lat. 7184 (Térence, Comoediae), 130 Ms. lat. 7647 (Florilegium Gallicum), 82, 153
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Ms. lat. 7800 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 216 Ms. lat. 7802 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 215 Ms. lat. 7900A (Lucain, Pharsalia), 149 Ms. lat. 7917 (Térence, Comoediae), 129 Ms. lat. 7917A (Térence, Comoediae), 128-129 Ms. lat. 8039 (Lucain, Pharsalia), 147 Ms. lat. 8070 ( Juvénal, Saturae), 104 Ms. lat. 8071 (Florilegium Thuaneum), 114 Ms. lat. 8195 (Térence, Comoediae), 127 Ms. lat. 8213 (Horace), 93 Ms. lat. 8499 (Micon de SaintRiquier, Opus prosodiacum), 47 Ms. lat. 9345 ( Juvénal, Saturae), 104 Ms. lat. 11677 (recueil), 32 Ms. lat. 14354 (Vincent de Beauvais, Speculum historiale), 263 Ms. lat. 14867 (recueil), 27 Ms. lat. 15103 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 216 Ms. lat. 15155 (Florilegium Gallicum), 88 Ms. lat. 15172 (Florilegium Angelicum), 64, 65, 77 Ms. lat. 16230 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209 Ms. lat. 17903 (Florilegium Gallicum), 73, 82, 261 Ms. lat. 18104 (recueil), 88 Ms. NAL 1626 (Lucain, Pharsalia), 150 Pérouse Biblioteca Comunale Augusta Ms. H 62 (577) (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 210 Ms. I 25 (631) (recueil), 34 Reggio Emilia Biblioteca Municipale Ms. Reggiani C 398 (recueil), 27, 36
Rome Biblioteca Angelica Ms. 1060 (Ovide, Heroides), 172 Ms. 1895 (Florilegium Angelicum), 70, 77, 90 Biblioteca Corsiniana Ms. 43 F 16 (recueil), 28 Biblioteca Nazionale Centrale Ms. 1417 (recueil), 28 Biblioteca Vallicelliana Ms. D.49 (Ovide, Heroides), 173 Saint-Gall Stiftsbibliothek Ms. 870 (recueil), 43, 103 Ms. 871 ( Juvénal, Saturae), 105 Saint-Omer Bibliothèque d’agglomération Ms. 663 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 209 Ms. 679 (Térence, Comoediae), 128 San Daniele del Friuli Biblioteca Civica Guarneriana Ms. 79 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 210 Ms. 115 (recueil), 36 Saragosse Biblioteca del Real Seminario Ms. 2 (Térence, Comoediae), 127 Sienne Biblioteca Comunale degli Intronati Ms. H.V.41 (recueil), 28 Stuttgart Württembergische Landesbibliothek Ms. HB XII 1 (Térence, Comoediae), 127 Trente Biblioteca Comunale Ms. 1579 (Cicéron, Ad familiares), 29 Troyes Bibliothèque Municipale Ms. 215 (Florilegium Trecense), 63 Udine Biblioteca Civica Ms. 43 (recueil), 38
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Uppsala Universitetsbibliotek Ms. C.920 (recueil), 25 Utrecht Universiteitsbibliotheek Ms. 765 (1.K.9) (recueil), 36 Vatican, Cité du Biblioteca Apostolica Vaticana Ms. Barb. lat. 26 (Ovide, Heroides), 172 Ms. Chig. H.VII.240 (Donat, Commentum in Eunuchum Terenti), 124 Ms. Ottob. lat. 1464 (Ovide, Fasti), 175 Ms. Ottob. lat. 1734 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 210 Ms. Pal. lat. 899 (Historia Augusta), 34 Ms. Pal. lat. 957 (Florilegium Angelicum), 64, 69, 70-71, 77 Ms. Pal. lat. 1042 (Plaute, Comoediae), 70 Ms. Pal. lat. 1615 (Plaute, Comoediae), 70 Ms. Reg. lat. 215 (Exempla diversorum auctorum), 43 Ms. Reg. lat. 314 (recueil), 64 Ms. Reg. lat. 358 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores, extraits), 210 Ms. Reg. lat. 535 (Hélinand de Froidmont, Chronicon), 75, 246 Ms. Reg. lat. 786 (recueil), 29 Ms. Reg. lat. 1428 (Excerpta Parisina), 213 Ms. Reg. lat. 1496 (Donat, Commentum in Eunuchum Terenti), 124 Ms. Reg. lat. 1562 (florilège), 154 Ms. Reg. lat. 1575 (Florilegium Angelicum), 65, 77 Ms. Reg. lat. 1595 (Donat, Commentum in Eunuchum Terenti), 124
Ms. Reg. lat. 1672 (Horace), 93 Ms. Rossi 957 (Cicéron, discours), 29 Ms. Urb. lat. 643 (recueil), 29 Ms. Urb. lat. 661 ( Juvénal, Saturae), 104 Ms. Vat. lat. 1599 (Ovide, Ars amatoria), 176 Ms. Vat. lat. 1604 (Ovide, Fasti), 175 Ms. Vat. lat. 1610 (recueil), 26, 28 Ms. Vat. lat. 1630 (recueil), 28 Ms. Vat. lat. 1773 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores), 212 Ms. Vat. lat. 2220 (recueil), 25 Ms. Vat. lat. 2792 (Ovide, Heroides), 172 Ms. Vat. lat. 2793 (recueil), 28 Ms. Vat. lat. 2810 ( Juvénal, Saturae), 105 Ms. Vat. lat. 2836 (Epigrammata Bobiensia), 24 Ms. Vat. lat. 2951 (recueil), 29 Ms. Vat. lat. 3087 (Florilegium Angelicum), 65, 77 Ms. Vat. lat. 3284 (Lucain, Pharsalia), 150 Ms. Vat. lat. 3388 (recueil), 34 Ms. Vat. lat. 3869 (Térence, Comoediae), 29 Ms. Vat. lat. 4929 (recueil), 12, 63-79, 258 Ms. Vat. lat. 5114 (florilège), 211 Ms. Vat. lat. 5177 (recueil), 28 Ms. Vat. lat. 5243 (recueil), 36 Ms. Vat. lat. 6394 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores, extraits), 210 Ms. Vat. lat. 8914 (recueil), 29 Ms. Vat. lat. 9985 (recueil), 29 Ms. Vat. lat. 10546 (recueil), 27 Venise Biblioteca Nazionale Marciana Ms. lat. XII 153 (recueil), 28
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Vérone Biblioteca Capitolare Ms. CLXVIII (155) (Flores moralium auctoritatum), 67 Ms. CCXXXI (394) (Flores moralium auctoritatum), 67 Biblioteca Civica Ms. 1393 (recueil), 29 Vicence Biblioteca Civica Bertoliana Ms. 216 (recueil), 28-29 Vienne Österreichische Nationalbibliothek Ms. 131 ( Juvénal, Saturae), 104 Ms. 2521 (recueil), 27
Wolfenbüttel Herzog-August-Bibliothek Ms. Guelf. 114.3 Extrav. (recueil), 28 Ms. Guelf. 319 Novi (Térence, Comoediae), 128 Ms. Guelf. O332 Gud. lat. (recueil), 29 Wurtzbourg Universitätsbibliothek Ms. M. p. th. q. 45 (Ps.-Quintilien, Declamationes maiores, extraits), 210 Zwettl Stiftsbibliothek Ms. 313 (Térence, Comoediae), 127
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Index des auteurs et des ouvrages
Abélard, 211, 219 Achilleis, 46, 99 Adam de Saint-Victor, 189 Adélard de Bath, 16, 219-222 Adelphoe, 99, 127 Adémar de Chabannes, 30 Adnotationes super Lucanum, 149, 162 Aeneis, 49, 59, 99, 110, 150, 158, 205, 226, 228, 230, 238, 239, 254 Aenigmata, 46 Africa, 205 Aimeric de Gâtineaux, 146 Albéric du Mont-Cassin, 42 Albert d’Aix, 241 Alcée, 188-190, 205 Alciat, André, 27 Alcuin, 45, 46, 56 Aldhelm de Malmesbury, 41, 46 Alexandre Neckam, 256 Alexandreis, 16, 157, 158, 225, 226, 231-234, 237-244 Alphanus de Salerne, 15, 198, 201-204 Amalteo, Girolamo, 38 Ambroise de Milan, 15, 189-191, 202 Amores, 46, 99 Amorosa visione, 176 Andria, 99, 124, 127, 129 Angilbert, 45, 46 Anicius Probinus, 30 Anthologia Latina, 11, 21-39, 46, 52-55 Anthologia Vossiana, 53 Anthologie Palatine, 23, 24, 30, 37, 38 Anthologie de Planude, 38, 39 Antiocheis, 234 Apocolocyntosis, 25, 26 Apotheosis, 52, 59, 60 Appendix Vergiliana, 46, 85, 99
Apulée, 33, 222 Aragon, Louis, 189 Arator, 46, 50, 187 Archiloque, 205 Architrenius, 174 Argonautica, 99, 240 Aristote, 151, 152, 251 Arnoul d’Orléans, 64, 149, 150, 175 Ars amatoria, 46, 99, 110, 166-168, 175, 178 Ars grammatica, 60, 86, 99 Ars lectoria, 146 Ars poetica, 93, 94, 99 Ars rhetorica, 215 Astronomica, 110 Aubri de Trois-Fontaines, 246 Auguste (empereur), 29, 37 Augustin, 64, 68, 78, 79, 245, 254 Aulu-Gelle, 29, 85, 92, 100, 221, 222, 250, 251 Aurispa, Giovanni, 36, 39 Ausone, 23, 25 Avianus, 46 Avit de Vienne, 57, 60, 187 Bède le Vénérable, 41, 46, 202, 219 Benedetto da Cingoli, 34 Benoît de Sainte-Maure, 232 Benzo d’Alessandria, 257 Bérenger de Poitiers, 211, 220 Bernard Silvestre, 15, 211, 222 Bernard d’Utrecht, 194 Betussi, Giuseppe, 181 Binet, Claude, 11, 21, 31-35, 39 Boccace, 14, 176-182 Boèce, 85, 99, 100, 196, 200, 201 Boeve de Haumtone, 240, 241 Caesares, 25 Caesius Bassus, 191 Calcidius, 99
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in d e x de s au t e u r s e t d e s o u vr ag e s
Callimaque, 188 Calpurnius Siculus, 84, 85, 99 Cantalicio (Giovan Battista Valentini), 34 Carmen saeculare, 190, 197, 205 Carmen de Trinitate, 219 Carmina d’Alcuin, 56 Carmina d’Horace, 15, 92, 94, 99, 110, 161, 188, 189, 191, 192, 194-196, 198, 200, 205 Carmina de Micon de Saint-Riquier, 43 Carmina de Paul Diacre, 22, 23, 48, 49, 56 Carmina de Paulin de Nole, 49, 56 Carmina de Venance Fortunat, 60 Carmina maiora et minora de Claudien, 99 Cassiodore, 82, 100, 252 Cathemerinon, 52, 190 Caton l’Ancien, 230, 251 Catulle, 28, 29, 188, 190 Ceffi, Filippo, 172, 173 Censorinus, 64, 65, 68, 70, 73, 76-79 César, 25-29, 35, 37, 38, 85, 100, 162, 251 Chanson d’Antioche, 241 Chiose al Teseida, 177, 181 Chorographia, 64 Chronica d’Isidore de Séville, 47 Chronicon d’Aubri de Trois-Fontaines, 246 Chronicon de Benzo d’Alessandria, 257 Chronicon d’Eusèbe-Jérôme, 246, 248, 261 Chronicon de Guillaume de Tyre, 242 Chronicon d’Hélinand de Froidmont, 12, 16, 75, 76, 245-263 Chronicon de Sigebert de Gembloux, 246 Chronicon Centulense, 45, 46 Cicéron, 28, 29, 92, 99, 146, 151, 152, 161, 162, 215, 216, 251, 258 Claudien, 85, 99, 153, 160 Colax, 126 Collectanea, 51, 254, 255, 259 Collectanea rerum memorabilium, 248 Collectaneum, 34 Colonna, Giovanni, 257 Coluccio Salutati, 180 Commenta Bernensia, 148, 149 Commentaria in Paulum ad Romanos, 211 Commentarii in Danielem, 234 Commentarii in Somnium Scipionis, 85, 99
Commentarius in Vergilii opera, 116, 254 Commentum in Eunuchum Terenti, 13, 123134, 140-143 Comminianus, 46 Confessio amantis, 175 Conrad de Hirsau, 146 Consolatio Philosophiae, 84, 85, 99, 196, 200 Contra Symmachum, 52, 59 Controversiae, 100, 215 Corpus Iuris Civilis, 215, 216 Crinito, Pietro, 37, 38 Cyprianus Gallus, 56, 57 Cyriaque d’Ancône, 27 Darès le Phrygien, 232, 236 David (auteur des Psaumes), 190 De aere, aquis et locis, 225 De amicitia, 99 De bello Africo, 100 De bello Alexandrino, 100 De bello civili, 100 De bello Gallico, 100 De bello Iugurthino, 99 De beneficiis, 25, 96, 100 De casibus virorum illustrium, 178, 182 De centum metris (Centimetrum), 192, 198 De clementia, 25, 26, 100 De collatione beneficiorum, 222 De coniuge non ducenda, 222 De coniuratione Catilinae, 99 De deo Socratis, 222 De die natali, 64, 68 De divisione, 100 De domo sua, 99 De eodem et diverso, 221 De excidio Troiae, 232 De fluminibus, 70 De gemellis, 222 De haruspicum responso, 99 De hypotheticis syllogismis, 100 De inventione, 86, 99, 216 De ira, 156 De laboribus Herculis, 180 De medicina, 49 De metris, 191 De metris Horatii, 192
i n d e x d e s au t e u rs e t d e s o u vrage s
De moribus, 100 De moribus et actis primorum Normanniae ducum, 197 De mulieribus claris, 178, 180, 182 De musica, 64, 68, 79 De nuptiis Philologiae et Mercurii, 99 De officiis, 99, 152, 161 De oratore, 99 De ornamentis verborum, 199 De paupere ingrato, 222 De Poetis Latinis, 37 De primis syllabis, 43, 48 De principis instructione, 26, 35 De provinciis consularibus, 99 De quattuor virtutibus, 100 De raptu Proserpinae, 99 De re militari, 242 De remediis fortuitorum, 92, 100 De rerum natura, 51 De senectute, 99 De syllogismo categorico, 100 De temporum ratione, 219 De ultimis syllabis, 46 De viris illustribus de Giovanni Colonna, 257 De viris illustribus de Guglielmo da Pastrengo, 257 De vita Caesarum, 100, 259-263 De vita et fine Mammae monachi, 48-50 Decembrio, Angelo, 35, 36, 39 Declamationes maiores, 15, 16, 99, 207-223 Declamationes minores, 209, 210 Derivationes, 97 Deusdedit, 15, 198-200, 204 Dialogus super auctores, 146 Dictionnaire philosophique, 190 Dicuil, 41, 48 Diomède, 46 Dissuasio Valerii ad Rufinum, 222 Disticha Catonis, 251 Domitius Marsus, 30 Donat, 13, 46, 125, 129-132, 141 Donato, Pietro, 27 Dudon de Saint-Quentin, 197 Eclogae de Calpurnius Siculus, 84, 99
Eclogae de Némésien, 84, 99 Eclogae de Virgile, 99, 193, 194 Elegia di Madonna Fiammetta, 177 Elegiae de Properce, 168, 178 Elegiae de Tibulle, 99 Élie de Thriplow, 256 Ennode de Pavie, 210 Epigrammata de Martial, 49, 50, 53-55, 57, 61, 84, 99, 120, 260 Epigrammata de Sénèque, 53, 54 Epigrammata Bobiensia, 24, 29-31, 39 Epistula ad Acircium, 46 Epistulae d’Abélard, 211 Epistulae de Cicéron, 28, 29 Epistulae d’Horace, 46, 93, 94, 99, 188 Epistulae de Jérôme, 190 Epistulae de Sénèque, 84, 85, 94, 99, 253, 258 Epistulae de Sidoine Apollinaire, 33, 92, 100, 260, 261 Epistulae ad Paulum, 99 Epistulae ex Ponto, 42, 46, 99 Epitaphium Senecae, 25, 99 Epitoma Historiarum Philippicarum, 250 Epitoma de Tito Livio, 28 Epodi, 99, 192 Essais, 163 Ethica Nicomachea, 151 Étienne de Rouen, 211, 222 Etymologiae, 32, 33, 115, 116, 194 Eunuchus, 13, 99, 123-127, 129, 131, 141, 142 Eusèbe de Césarée, 246, 256, 261 Excerpta Monacensia, 15, 211, 222, 223 Excerpta Parisina, 15, 211-223 Exempla diversorum auctorum, 43, 44, 47-57, 59-61 Exode, 227 Explanationes in Ciceronis Rhetoricam, 36 Fabulae, 46 Facta et dicta memorabilia, 69, 255 Fasti, 46, 56, 99, 168, 174, 175, 180, 239 Felix nimium, 256 Ferrarini, Michele Fabrizio, 27, 36, 37 Fierabras, 240 Filia Solis, 192, 198
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in d e x de s au t e u r s e t d e s o u vr ag e s
Filocolo, 176 Flores moralium auctoritatum, 67 Flores Paradisi, 252 Florilegium Angelicum, 12, 63-77, 88, 90, 91, 94, 95, 210, 211, 257, 258 Florilegium Frisingense, 155 Florilegium Gallicum, 12, 13, 27, 63-76, 8199, 153, 156, 159, 160, 211, 250-253, 256-263 Florilegium Lemovicense, 43, 58-61 Florilegium metricum, 43, 53-57, 60, 61 Florilegium morale Oxoniense, 211 Florilegium prosodiacum ParisinoEinsidlense, 44 Florilegium Sancticrucianum, 63 Florilegium Sangallense, 43, 44, 61 Florilegium Thuaneum, 53, 114 Florilegium Trecense, 63 Florus, 28 Fortunatianus, 215 Foucher de Chartres, 227, 241, 242 Fragmenta Aroviensia, 103 Fulgence, 180, 254 Gautier de Châtillon, 16, 88, 89, 157, 158, 161, 225, 226, 231-235, 237-244 Gautier Map, 222 Genealogie deorum gentilium, 180, 181 Geoffroi de Vinsauf, 88 Georgica, 49, 50, 51, 59, 99 Gerbert d’Aurillac, 211 Germanicus, 31, 35, 37, 38 Gerusalemme liberata, 181-183 Gesta pontificum Anglorum, 26 Gesta regum Anglorum, 263 Giovio, Paolo, 37 Giraldi, Lilio Gregorio, 180 Giraud le Cambrien, 26, 27, 34, 35 Girolami, Agostino, 38 Glosule super Lucanum, 149 Gouveia, António de, 33 Gower, John, 175 Grammatica de Pomponio Leto, 28 Grattapaglia, Antonio, 38 Grégoire le Grand, 240 Guglielmo da Pastrengo, 211, 257 Gui de Grana, 256, 257
Guillaume d’Auvergne, 222 Guillaume de Conches, 96, 161 Guillaume de Malmesbury, 6, 15, 25-26, 211, 215, 263 Guillaume de Tyre, 242 Hachenberg, Johannes, 28 Hadrien (empereur), 25, 26, 28 Hamartigenia, 52, 59, 60 Hariulf de Saint-Riquier, 45, 46 Hasenbeyn, Johannes, 27 Heautontimorumenos, 99 Hecyra, 99 Heiric d’Auxerre, 13, 43, 47, 51-57, 60, 61, 63, 104, 106-108, 196, 197, 201, 254, 255, 259 Hélinand de Froidmont, 12, 16, 75, 76, 245-264 Heller, Johannes, 27 Heptateuchos, 57 Herculis vita, 180 Hériger de Lobbes, 155 Hérodote, 225 Heroides, 14, 46, 93, 99, 165, 167, 168, 171, 173, 180 Hildebert de Lavardin, 27, 211, 222 Hippocrate, 225 Historia Augusta, 34, 35 Historia del Emperador, 240 Historia Hierosolymitana d’Albert d’Aix, 241 Historia Hierosolymitana de Foucher de Chartres, 227, 241, 242 Historia Hierosolymitana de Robert le Moine, 227 Historia Romana, 25, 26 Historiae de Quinte-Curce, 232, 238, 241, 260 Historiae adversus paganos, 250 Homère, 232 Horace, 15, 23, 46, 47, 52, 61, 85, 92-94, 99, 109, 110, 154, 160, 161, 163, 187-197, 200202, 205, 251 Hugo, Victor, 189 Hugues Primas, 129 Hygin, 110, 111
i n d e x d e s au t e u rs e t d e s o u vrage s
Ibis, 99 In Vatinium, 99 Institutio oratoria, 92, 97, 99, 190, 211 Invectiva in Ciceronem, 99 Invectiva in Sallustium, 99 Isidore de Séville, 21, 32, 33, 47, 115, 116, 194, 254 Jean de Galles, 256 Jean de Garlande, 202 Jean d’Hauville, 174 Jean de Salisbury, 6, 13, 15, 71, 75, 83, 89, 95-98, 221, 222, 254-257, 259 Jean Scot Érigène, 59, 196 Jérôme, 190, 234, 246, 248, 256, 261 Joseph d’Exeter, 16, 225, 226, 231-237, 241-244 Julius Paris, 64, 69, 70, 73, 76 Justin, 250 Juvénal, 13, 42, 46, 50-52, 54, 57-61, 99, 103-106, 109, 110, 112, 113, 117, 122, 155, 229, 243, 251 Juvencus, 42, 46, 58, 59, 187 Laurent de Durham, 220, 221 Laus Pisonis, 85, 99 Le crépuscule des idoles, 187 Le dizain de neige, 33 Le dodici fatiche di Hercole, 181 Lexicon prosodiacum, 42 Li fet des Romains, 14, 162, 163 Libellus de ecclesia Centulensi, 45 Liber glossarum, 52, 115, 116 Liber de natura deorum, 174 Liber spectaculorum, 99 Loup de Ferrières, 47, 51, 56, 63 Lucain, 14, 16, 42, 46, 60, 85, 99, 145-163, 225, 226, 230, 231, 238 Lucrèce, 42, 46, 51 Maccabées, 227 Macrobe, 85, 99, 100, 222 Maillefer, Simon Louis, 33 Manna, Pietro, 38 Marbode de Rennes, 199 Marius Victorinus, 36, 46 Marot, Clément, 33
Martial, 23, 29, 42, 46, 49, 50, 52-55, 57, 61, 84, 97, 99, 120, 260 Martianus Capella, 52, 99, 254 Mathematicus, 208, 212, 215, 221, 222 Matthieu de Vendôme, 88 Maturanzio, Francesco, 152 Ménandre, 126, 131, 251 Metamorphoses, 46, 99, 152, 158, 174, 180, 181, 237, 240 Metellus de Tegernsee, 15, 193-197, 205 Micon de Saint-Riquier, 42-46, 48-51, 54, 57 Milon de Saint-Amand, 46 Montaigne, 163 Moralia in Iob, 240 Moralium dogma philosophorum, 96, 160 Mythologiae, 180 Naturales Quaestiones, 100, 247 Naucellius, 23, 30 Némésien, 84, 85, 99 Nicolas de Montiéramey, 71, 90, 95 Nicolò degli Agostini, 181 Nietzsche, Friedrich, 187, 188, 191, 205 Noctes Atticae, 92, 100, 250, 251 Onulf de Spire, 199 Opsopoeus, Vincentius, 38, 39 Opus prosodiacum, 42-44, 46-52, 54-57, 60, 61 Origines, 230 Orose, 250 Osbern de Gloucester, 97 Ovide, 23, 28, 33, 42, 44, 46, 55, 56, 60, 61, 85, 99, 110, 145, 151, 152, 154, 158, 160, 163, 165-172, 174, 175, 178, 180, 181, 183, 190, 191, 237, 239, 240, 251 Ovide moralisé, 174, 175 Ovide moralisé en prose, 175 Ovidius moralizatus, 175 Paradoxa stoicorum, 99 Paul Diacre, 21-25, 30, 39, 45, 48, 49, 56, 58, 222 Paulin de Nole, 49, 56 Paulin de Périgueux, 49, 50 Periochae de Tite-Live, 28
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in d e x de s au t e u r s e t d e s o u vr ag e s
Periphyseon, 59 Peristephanon, 190, 202 Perse, 42, 46, 51, 59-61, 99, 154, 155, 251, 255 Pétrarque, 64, 75, 205 Pétrone, 31, 32, 67, 69, 71, 82, 84, 85, 96, 99, 192, 256, 257, 261 Peutinger, Konrad, 28 Pharsalia, 14, 60, 99, 145-147, 151-154, 157, 161, 163, 226, 230, 231, 238 Phasma, 131 Philippe de Thessalonique, 38 Philippicae, 92, 99 Phormio, 99, 141 Pierre Bersuire, 175 Pierre de Blois, 89 Pierre Damien, 204 Pierre de Pise, 22, 30, 45 Pindare, 188-190 Pistole d’Ovidio Nasone, 172 Pithou, Pierre, 219 Plaute (et Ps.-Plaute), 28, 64, 69, 70, 73-76, 78, 79, 100, 251, 257-259 Pline le Jeune, 28, 190, 251 Policraticus, 222, 254, 255, 257, 259, 260 Politia Litteraria, 35, 36 Politien, Ange, 37-39 Polythecon, 156, 157 Pompée le Grammairien, 46 Pomponio Leto, 28 Pomponius Mela, 64, 69, 70, 73, 75, 76 Post reditum ad Quirites, 99 Praecepta artis musicae, 64, 65, 68, 70, 71, 73, 76, 77, 79 Pridie quam in exilium iret, 86, 99 Priscien, 29, 46, 60, 85, 86, 99 Pro Balbo, 86, 99 Pro Caelio, 99 Pro Ligario, 99 Pro Marcello, 99 Pro rege Deiotaro, 99 Pro Sestio, 99 Probus Vallae, 103-105, 112-118, 121 Properce, 28, 29, 165, 166, 168, 178, 182 Prosper d’Aquitaine, 46, 60
Prudence, 15, 42, 47, 52, 58-60, 84, 85, 99, 153, 190, 197, 201, 202 Pseudo-Acron, 93, 191 Psychomachia, 47, 52, 59, 60, 99 Quaestiones naturales d’Adélard de Bath, 220, 221 Querolus, 12, 64-79, 96, 100, 251, 258-260 Quinte-Curce, 232, 238, 239, 241, 242, 260 Quintilien (et Ps.-Quintilien), 15, 85, 92, 97, 99, 190, 207-211, 213, 216-223, 251 Quirinalia, 15, 193-197, 205 Raban Maur, 41, 49 Raoul le Noir, 242 Remedia amoris, 46, 60, 99 Remi d’Auxerre, 13, 51, 104-106, 108, 112, 122 Rhetorica ad Herennium, 86, 99, 216 Rhetorici colores, 199 Richer de Reims, 211 Robert le Moine, 227 Roman d’Alexandre, 232 Roman de Troie, 232 Salluste, 99, 162, 251 Sapho, 188, 189, 205 Saturae d’Horace, 46, 47, 99, 192 Saturae de Juvénal, 13, 50, 51, 60, 99, 103, 105, 117, 243 Saturae de Perse, 46, 59, 60, 99, 255 Saturnalia, 85, 100 Satyricon, 84, 99, 256, 257 Savaron, Jean, 33 Schedel, Hartmann, 27 Schedel, Hermann, 27 Sedulius, 46, 187 Sedulius Scotus, 34, 35 Sénèque, 25-27, 53, 54, 68, 84, 94, 96, 99, 100, 156, 167, 168, 178, 190, 229, 247, 248, 251-253, 258 Sénèque l’Ancien, 100, 215 Serenus Sammonicus, 46, 49 Serlon de Wilton, 222 Servius, 46, 116, 148, 192, 195, 198, 254 Sidoine Apollinaire, 33, 92, 100, 260 Sigebert de Gembloux, 246 Simonide, 190
i n d e x d e s au t e u rs e t d e s o u vrage s
Smaragde de Saint-Mihiel, 46 Solin, 248 Speculum maius, 12, 16, 73-75, 158-160, 246, 247, 249-257, 259, 261-263 Stace, 46, 92, 99, 108, 109, 145, 149, 153, 160, 163, 180, 190, 239, 251, 255 Statilius Flaccus, 23 Sthenke, Jakob, 27 Strozzi, Alessandro, 27 Strozzi, Tito Vespasiano, 35 Suétone, 84, 85, 100, 162, 259-263 Sulpice Apollinaire, 125 Sulpitius Verulanus, Johannes, 14, 151, 152 Tasso, Torquato, 181, 182 Térence, 13, 29, 82, 84, 99, 123, 125-128, 130, 133, 141, 142, 251, 254 Terentianus Maurus, 201 Testamentum porci, 222 Thebais, 46, 92, 99, 108, 149, 180, 239, 255 Théocrite, 188 Théodulf d’Orléans, 45, 46 Thierry de Chartres, 256 Tibulle, 28, 29, 82, 85, 93, 99, 160 Timaeus Platonis, 45, 99 Tite-Live, 28, 50 Tragoediae de Sénèque, 68, 167, 168, 178, 190, 248, 252 Tristia, 46, 99, 190
Troisième Mythographe du Vatican, 254 Valère Maxime, 251, 255 Valerius Flaccus, 82, 99, 153, 240 Valla, Giorgio, 104, 112, 114, 119, 121 Valla, Lorenzo, 211, 217 Variae, 100, 252 Varron, 230 Végèce, 97 Venance Fortunat, 42, 46, 50, 51, 60 Versus de quodam paupere, 222 Vibius Sequester, 70 Vincent de Beauvais, 12, 16, 73-76, 158-160, 245-247, 249-255, 257, 259, 261-264 Virgile, 16, 23, 29, 42, 46, 49-51, 58, 59, 85, 99, 110, 112, 150, 152-154, 158, 160, 163, 193197, 205, 225, 226, 228, 230, 231, 234, 238, 239, 248, 249, 251, 252, 254 Vita Martini de Paulin de Périgueux, 49, 50 Vita Martini de Venance Fortunat, 50 Vita metrica sancti Germani, 51, 107, 196, 197 Vital de Blois, 75 Voltaire, 190 Walahfrid Strabon, 46, 48, 50 Wandalbert de Prüm, 46 Ylias, 16, 225, 226, 231-236, 244
27 9
Table des matières
Préface
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Transmission Thrax puer. Ancora sulla trasmissione di Anthologia Latina 709 Adriano Russo21 Textes latins en flores, ou comment reconstruire les rapports entre les florilèges prosodiques du ixe siècle Angela Cossu41 Excerpts from Vat. lat. 4929 in the Florilegium Angelicum, the Florilegium Gallicum, and Vincent of Beauvais Yannick Brandenburg63 Il Florilegium Gallicum: un oggetto senza senso? Riflessioni sui contenuti e l’organizzazione di un florilegio classico del xii secolo Silverio Franzoni81
Exégèse La recensio proto-remigiana degli scholia carolingi a Giovenale Daniela Gallo e Stefano Grazzini103 Rapta quaedam: la trasmissione di un argumentum all’Eunuchus nei codici di Donato e Terenzio Camilla Poloni123 La postérité de Lucain, Pharsale, 7.104-107 Bénédicte Chachuat145
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ta bl e d e s m at i è r e s
A Medieval Reading of Ovid, Heroid 9 (Deianira Herculi) and Its Influence on Later Literature and Art Lucia Degiovanni165
Réécriture Horatius mutatus in melius ? Sur l’imitation des Odes par quelques poètes latins des xie et xiie siècles Jean-Yves Tilliette187 Rewriting Ps-Quintilian’s Declamationes Maiores in the TwelfthCentury “Renaissance”: Some Philological Remarks on the Excerpta Parisina and Monacensia Riccardo Macchioro207 Epic, Empire and Tradition: The Classical East Recontextualized in Twelfth-Century Epic Poetry Ivo Wolsing225 Hélinand de Froidmont lecteur des Anciens. Premières observations sur la dimension classique dans le Chronicon, ses sources et son influence sur la tradition encyclopédique ultérieure Elisa Lonati245 Index des manuscrits
265
Index des auteurs et des ouvrages
273