Le contrôle bibliographique universel dans les pays en développement 9783111356631, 9783794044238


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French Pages 165 [168] Year 1975

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Table of contents :
Avant—propos
Table des matières
Introduction
Liste des participants
Séance d'ouverture de la Table ronde, le 22 août 1973
Questionnaire sur le Contrôle bibliographique universel
Chapitre Ier. L’Edition
Chapitre II: Le Dépôt légal
Chapitre III: Les Bibliographies nationales
Chapitre IV: L’Echange des données. Les nonnes internationales. L’automatisation
Chapitre V: La Formation professionnelle
Chapitre VI: La Construction et l’Organisation des Bibliothèques Visite des Bibliothèques de Lyon
Chapitre VII: Séance de clôture, le 26 août 1973
ANNEXE I: Textes officiels régissant le Dépôt Légal en
ANNEXE II: Résumés des Rapports non sollicités
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Le contrôle bibliographique universel dans les pays en développement
 9783111356631, 9783794044238

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I N T E R N A T I O N A L F E D E R A T I O N OF L I B R A R Y ASSOCIATIONS F É D É R A T I O N I N T E R N A T I O N A L E DES ASSOCIATIONS DE B I B L I O T H É C A I R E S I N T E R N A T I O N A L E R V E R B A N D DER B I B L I O T H E K A R - V E R E I N E M E J K f l y H A P O Ä H A H

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1.4

L'ISBN: Numéro international normalisé du livre

D'une façon générale, l'utilisation de l'ISBN n'est pas envisagée dans l'immédiat; quelques réponses indiquent cependant des projets plus ou moins précis: Cameroun: l'utilisation de l'ISBN dépend des éditeurs; il faudrait qu'ils l'organisent. Dahomey: aucune décision ne peut être prise avant que l'édition ne soit organisée. Iran: on envisage d'utiliser l'ISBN, mais une étude préliminaire des possibilités d'utilisation offertes par ce système et un programme pour son adoption doivent être faits, en s'assurant de la coopération des bibliothécaires et des éditeurs. Laos: le problème est à étudier. Maroc: le Centre national de documentation de Rabat étudie le système ISBN et son application est envisagée, mais aucune décision officielle n'est prise. Togo: l'utilisation de l'ISBN n'est pas envisagée pour l'instant pour la simple raison qu'il était inconnu jusqu'à présent. Vietnam (République populaire): on envisage d'étudier l'ISBN. Zaii-e: Certaines maisons d'édition sont intéressées par le problème. 1.5

Problèmes et projets dans le domaine de l'édition

Tous les pays n'ont pas répondu à cette question, mais les réponses qui ont été faites se recouvrent souvent et semblent concerner la quasi totalité des pays. Ne sont cités ci-dessous que les pays qui ont répondu à cette question. Côte d'Ivoire: le principal frein à l'édition est le prix de revient élevé du livre, conséquence de l'étroitesse du marché. Une société à vocation internationale vient d'être créée au Sénégal, à laquelle la Côte d'Ivoire s'est associée. Le personnel spécialisé fait défaut. Dahomey: les problèmes qui se posent aux éditeurs et aux auteurs sont essentiellement d'ordre financier. - Les éditeurs craignent la mévente et exigent souvent 40 % des bénéfices; les auteurs ont donc des difficultés à se faire éditer. - Le marché extérieur est négligeable, la plupart des sujets traités par les écrivains étant nationaux. - Les éditions de textes se font donc presque toujours aux frais des auteurs, ce qui freine considérablement l'édition et ne donne de chance qu'à celui qui a des moyens financiers. Haute-Volta: il y a un projet de création d'une maison d'édition par la Sonepress. Iran: les problèmes de l'édition sont nombreux et sont intimement liés: - le manque de lecteurs et de bibliothèques qui limitent le marché; - le niveau très bas du tirage; - la censure; - l'absence de protection des droits d'auteur; - le manque de crédits des petits éditeurs; - le coût très élevé de l'édition et par conséquent du livre; 28

- l'impossibilité financière de trouver des auteurs et des traducteurs professionnels. Laos: On y rencontre deux problèmes principaux: - le manque d'auteurs; - l'inexistence du marché. L'Association des bibliothécaires du Laos et l'Académie royale littéraire lao organisent une fois par an un concours littéraire pour promouvoir les auteurs laos. Madagascar: les problèmes sont nombreux: - inexistence d'un texte législatif régissant la production du livre; - pénurie d'écrivains pouvant produire des œuvres de qualité; - coût élevé de l'impression qui ne bénéficie actuellement d'aucune mesure préférentielle; - manque de réseau de distribution efficace; - et surtout: une quasi incompréhension générale des risques auxquels ne peut échapper toute activité éditoriale. Aucune réalisation n'est en cours dans ce domaine et les perspectives restent très vagues. Des motions ont cependant été faites par des associations ou organismes intéressés (la Bibliothèque nationale, l'Association pour le développement des bibliothèques de Madagascar): - acquisition par l'Etat d'un nombre assez important d'exemplaires auprès des éditeurs; - considérer les organismes d'édition comme des entreprises autonomes qui, pour réussir, requièrent une certaine liberté de conception et d'action et exigent une politique suivie; - création de centres de distribution du livre en province, dont la mission essentielle sera de pourvoir les libraires; - utilisation des techniques permettant une programmation partielle. Exemple: la Collection de livres de présentation et de prix uniformes, où un ou plusieurs livres «locomotives» tirent tout un train d'ouvrages moins assurés du succès. Ile Maurice: les ouvrages édités ont un tirage limité; 500 exemplaires généralement, car les auteurs publient à leurs frais et ne veulent pas engager un gros capital. Conséquence: après un délai assez court, les ouvrages deviennent introuvables. Mauritanie: il faut créer une réglementation de l'édition, en préparant une loi s'inspirant des réalités. Sénégal: il faut créér des maisons d'édition suffisamment hardies et dynamiques. - problème des lecteurs: développer l'utilisation de nouveaux alphabets dans les langues nationales comme les autres. - problème des auteurs: favoriser la naissance d'écrivains africains et d'éditeurs africains pour satisfaire les besoins. Vietnam (République populaire): il existe de nombreux problèmes et plus spécialement ceux concernant les techniques de l'édition. Zaïre: les problèmes sont nombreux: - marché du livre difficile à connaître, compte tenu de l'étendue du territoire et 29

des moyens d'exploitation dont disposent les intéressés; problème de la diffusion; - inexistence de crédit bancaire destiné à l'édition; - difficulté de connaître les besoins et les goûts de la «petite» clientèle éventuelle, souvent encore analphabète; - adaptation du livre à la mentalité locale. Des projets existent.

2.

L'Edition au Sénégal,par Théodore N'Diaye

Il ne saurait être question, dans cette communication, d'une étude précise et encore moins exhaustive de l'édition au Sénégal. Il eût fallu pour cela une enquête systématique et une étude pluridisciplinaire minutieuses basées sur la situation, l'histoire et la théorie du Livre dans cette partie de l'Afrique. Une telle étude est à faire; car ce qui existe est le fait de petites monographies et d'articles dont la finalité est loin d'être l'Edition Nationale et son développement. Il s'agira tout au plus, ici, de tendances de l'édition au Sénégal, où la situation, les problèmes et perspectives que j'évoquerai, permettront, je l'espère,'a chaque participant de retrouver l'expérience passée ou présente de son propre pays. Ainsi, pourra-t-on entrevoir, grâce aux échanges qui vont suivre, les voies de solution prises ou à prendre ici et là pour poser les bases d'une édition nationale, continentale ou internationale. 2.1

Situation Une courte monographie (1) permet de se faire une idée de la situation de l'édition au Sénégal.

A.

Organisation Quatre catégories d'éditeurs se partagent le marché du livre.

1. Des Entreprises de Presse qui sont aussi dans de nombreux cas, des entreprises de publicité, ayant leur siège à Paris ou travaillant pour des maisons françaises. On en compte plus de dix, telles: La Société Africaine d'édition, installée à Dakar et qui regroupe plusieurs sociétés françaises, comme la Sinorg et la Société d'études économiques et financières. Elle publie six périodiques à caractère économique, comme Le Moniteur africain du commerce et de l'industrie (hebdomadaire), l'Année politique africaine (annuel). La Société d'éditions et de publications africaines (SEPA) domiciliée aussi à Dakar, et dont une société installée à Abidjan, AFRALI détient la majorité des actions. Cetl société assurait la publication du quotidien sénégalais Dakar Matin aujourd'hui mort. (1) Renoult, Daniel. Edition et diffusion dactylogr.

30

du livre au Sénégal-Dakar;

EBAD, 1 9 7 3 . - 117 ff.

Elle a dû renoncer à publier l'actuel quotidien Le Soleil, les négociations avec le gouvarnement sénégalais ayant échoué. La Société Sénégalaise de Presse et de Publications (SSPPj, sise à Dakar et regroupant diverses sociétés dont France Editions et Publications du Groupe Hachette et de France-Soir. Elle publie le quotidien national Le Soleil et a créé récemment une filiale Les Nouvelles imprimeries du Sénégal qui assurent avec une installation moderne l'impression du Soleil. Agence de Distribution de Presse (ADP), encore une filiale du Groupe Hachette qui dispose d'un réseau de 80 dépositaires au Sénégal. Elle diffuse Le Soleil et édite le Guid'Ouest Africain. L'imprimeur A. Diop vient de créer la Société Nationale de Presse, d'Editions et de Publicité, (Sonapressj. 2. Des Editeurs occasionnels qui, libraires ou imprimeurs, se livrent occasionnellement à des activités d'édition. Il s'agit souvent de brochures et de publications dépassant rarement 100 pages et qui correspondent à une demande précise des consommateurs, ou tout au moins à leurs besoins réels. La librairie Clairafrique a édité il y a quelques années, le Code du Travail au Sénégal, Les Salaires au Sénégal; tandis que Hilal, un autre libraire spécialisé dans les publications islamiques, éditait: Islam et Culture d'Amar Samba (21 pages), Questions et réponses d'Islam de Mohamed Moustapha Hane (28 pages). Quant à l'imprimeur A.Diop, il a édité Education africaine et civilisation d'Aboulaye Sadji (92 pages). 3. L'Etat, les établissements publics, et les collectivités Au Sénégal, les publications officielles sont les plus nombreuses. On peut y relever une quarantaine de périodiques vivants comme Dissoo le bulletin de la radio éducative, lieu d'échanges entre les éducateurs et le monde rural. L'Université de Dakar compte à son actif environ 364 publications techniques et universitaires réparties comme suit: Facultés et Instituts 164 Institut Fondamental d'Afrique Noire (IFAN) 150 Centre de Linguistique Appliqué de Dakar (CLAD) 50 Les Collectivités privées éditent également des périodiques, des rapports, des monographies, des comptes-rendus de séminaires, etc. dont l'intérêt plus ou moins grand devrait pousser à en assurer le contrôle. Des organismes comme l'ORSTOM éditent beaucoup et leurs travaux sont d'un grand intérêt pour les pays d'Afrique. 4. L'Edition à proprement parler. Les Nouvelles Editions Africaines (NEA). Il s'agit de l'édition classique où une société s'organise d'une façon normalisée répondant aux trois fonctions: culturelle, technique, et commerciale de l'édition. Installées à Dakar et à Abidjan, les NEA sont une société qui regroupe les gouvernements du Sénégal (26 % des parts), de la Côte d'Ivoire (26 % des parts) et Hachette-Istra, Nathan, Armand Colin, le Seuil et Présence A fricaine. 31

Le fonds des NEA, créé en 1973, compte déjà 41 titres. Son domaine de prédilection semble être d'abord le livre scolaire, mais aussi le livre adapté à l'Afrique. Elle a des ambitions régionales et à cette fin, des contacts ont été pris avec un certain nombre de pays africains. Par ailleurs, comme le stipulent les experts, la nouvelle société serait «amenée à coopérer avec les organismes existants ou à créer». B.

Statistiques

L'inorganisation du Dépôt légal et le manque de statistiques précises ne permettent pas de faire le point de la production des livres au Sénégal. Tout au plus pouvonsnous glaner ça et là quelques chiffres: a) - Un sondage d'Amadou Bousso, Directeur de l'EBAD de Dakar, effectué aux Archives nationales du Sénégal, montre qu'en 1970 les publications du Sénégal s'élevaient à 390 titres se répartissant ainsi: Désignation

Livres

Brochures

Publications officielles Publications non officielles

49 23

225 93

b) - Un autre sondage de DanielRenoult, professeur à l'EBAD, faisait ressortir que depuis le janvier 1967, les Archives nationales (1) ont recensé une quarantaine de brochures réparties ainsi: Religion 17

Se. Sociales 17

Se. Appl. 3

Sports 1

Littér. 5

Géographie 4

Histoire 3

Le même sondage recense environt 50 périodiques sénégalais non officiels et près de 40 périodiques officiels encore vivants. c) - Au 31 décembre 1969, l'état des publications de l'Université de Dakar et de ses Instituts signalait 364 publications: périodiques (19) et non périodiques (345) (2) soit: - Facultés et Instituts - IFAN - CLAD

164 150 50

d) - Les Nouvelles Editions Africaines enfin depuis leur création, ont reçu près de 140 manuscrits d'auteurs sénégalais répartis comme suit: Philos. 2

Se. Sociales 13

Sports 1 1

Cinéma

Poésie 41

Théâtre 34

Récits 42

Parmis ces manuscrits, 41 titres figurent déjà au Catalogue de l'éditeur comme imprimés, sous presse ou en préparation. Ils se répartissent comme suit: Economie Se. Humaines & Soc. 13 4

Littér. Poés. 4

Romans-Ess. Ctes. 6

( 1 ) D e p u i s 1 9 5 8 , en e f f e t , les Archives n a t i o n a l e s s o n t dépositaires. ( 2 ) Université de Dakar. B i b l i o t h è q u e universitaire. Etat des Publications - B.U.D., 1970.

32

au 31

L.Scol. 14 ¡12/1969

Signalons que quatre de ces titres sont en anglais, que le tirage est de 3.000 exemplaires pour les ouvrages à caractère culturel, de 15 à 50.000 pour les ouvrages scolaires. Si l'on sait qu'entre 1968 et 1971 le Sénégal a importé 5.755.000 livres, soit une moyenne de 1.444 livres par an (1), il apparaît que le marché du livre au Sénégal est principalement un marché d'importations qui justifient l'existence des entreprises de presse étrangères installées dans le pays au service d'une petite minorité de lecteurs dont un grand nombre est composé d'expatriés. Il n'existe pratiquement rien en langues nationales. Nous avons relevé deux périodiques: - Kaddu Waxu Gor édité par les écrivains sénégalais Pathé Diagne et Ousmane Sembene (mensuel) - Demb Ak Tey (Cahiers du mythe) édité par le Centre d'études des civilisations de Dakar (CECD) et qui «se propose de promouvoir une action culturelle de masse en permettant au grand public d'accéder et de participer aux œuvres littéraires et artistiques de notre patrimoine». L'IF AN a édité grâce aux soins de Pathé Diagne, trois publications en langue Wolof, dont le plus important est Le Teerebtannu Ladab ci Wolof (Anthologie Wolof de littérature). Signalons également quelques petites publications, dans les principales langues du pays, de la Direction de l'alphabétisation (5 syllabaires et 2 documents d'éducation civique). En langue arabe, nous avons, enfin, relevé deux périodiques: Al Wayoul islam, et Al Massira (Sénégal nouveau) édité par le Ministère de l'Information. Par ailleurs, un libraire-éditeur, Hilal, publie de petites brochures écrites en arabe sénégalais et qui sont très lues par les sénégalais de religion islamique du milieu populaire (2). C.

Diffusion - Distribution

Du point de vue de la diffusion, sur les 3.755 mille habitants que compte le pays, compte tenu du taux encore très élevé d'analphabétisme 70 à 80 % de la population, seules près de 119.800 personnes peuvent être considérés comme des lecteurs potentiels, tandisque les acheteurs potentiels s'élèvent à 17.000 personnes (3). Le manque de statistiques ne permet pas de fixer le nombre de lecteurs réels servis par quelques rares bibliothèques, une vingtaine de librairies, certains grands magasins, la Société Nationale de Distribution du Sénégal (SONADIS), l'Agence de Distribution de la Presse (ADP) et les petits colporteurs. Ce qui est certain, l'accès au livre, au Sénégal est un luxe que seuls quelques intellectuels, lettrés et salariés peuvent se permettre. L'édition, de ce fait, pose des problèmes multiples. (1) Cf. Le livre et la lecture en France. (2) Il faut avoir à l'esprit que le Sénégal est essentiellement un pays islamique. (3) cf. Renoult (Daniel), ouvr. cité.

33

2.2

Problèmes

D'abord, en elle-même, l'édition constitue ici un problème. Le livre n'est-il pas un «intrus» dans les civilisations orales (1). Une des difficultés fondamentales, à notre avis, est précisément, d'avoir voulu introduire et diffuser en Afrique, le livre tel qu'il l'a été dans les pays développés, et d'avoir voulu créer une édition et de surcroît commerciale, dans une société' essentiellement orale où l'offre est de loin supérieure à la demande. Le paradoxe, là aussi, est de chercher à produire de «la grande littérature» pour une petite minorité et d'autre part, à réaliser des bénéfices en vendant le plus possible (2). De fait, une édition saine doit reposer sur une théorie du livre et de son champ spectral: tant que l'on ne tiendra pas compte des modes de communication et d'informations des sociétés traditionnelles pour créer et adapter, tant qu'il n'y aura pas une alphabétisation massive pour favoriser les lecteurs potentiels et dans des langues nationales, tant que les besoins et les goûts des lecteurs ne seront pas mis à jour, il n'y aura pas d'édition africaine viable. Au Sénégal, l'édition en général, le livre en particulier, pendant très longtemps, n'ont pas retenu l'attention du gouvernement. Il y avait d'autres priorités auxquelles il fallait faire face d'abord. Et ce n'est que tout récemment que le livre est pleinement associé au développement et que l'édition entre dans la politique culturelle, économique et sociale. Cette lente prise de conscience explique l'inexistence ou le caractère empirique, voire anarchique en somme, l'absence d'une politique nationale d'édition dans la plupart des pays francophones. De cette difficulté fondamentale résulte la plupart des problèmes que rencontre l'édition en Afrique: absence de maisons d'édition, nombre infime de lecteurs, inexistence ou expatriation des écrivains nationaux, faible tirage, manque d'ouvrages africains ou adaptés à l'Afrique, importations massives, faible taux et inorganisation des réseaux de distribution. Telles nous paraissent être, en tous cas, les difficultés résultant de la situation de l'édition au Sénégal. L'existence de maisons d'éditions adoptant le modèle européen de 1973, appellent en effet, des capitaux et une infrastructure auxquels les pays africains peuvent difficilement faire face. Ne s'agit-il pas sur le plan commercial, de faire des bénéfices ou tout au moins, de couvrir ses frais, en tirant le maximum d'exemplaires pour le plus grand nombre possible de lecteurs? Voilà une première difficulté que doivent résoudre les Nouvelles Editions Africaines. Pour la surmonter, il lui a semble' bon de s'associer avec certaines grosses maisons françaises, et de mettre la main sur le marché scolaire, dans un premier temps. Espérons que l'édition populaire (1) J'ai essayé de poser quelques uns des aspects du problème du Livre en Afrique dans un article publie' en 1972: „Le rôle du livre dans les civilisations orales". (2) Oyeoku (K.Kaluj. - L'édition dans les pays en voie de développement . . . Bull. Unesco Bibl., vol XXVI, no 3,mai-juin 1972, pp 1 6 2 - 1 6 7 .

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et la littérature africaine ne souffriront pas longtemps l'attente de la seconde phase culturelle et de promotion de la lecture, au sein des masses. Une seconde difficulté que rencontre l'édition au Sénégal, est la lenteur de l'alphabétisation, qui n'est encore que fonctionnelle et n'atteint que 5 centres pilotes, soit 460 adultes, alors que les objectifs pour 1975 prévoient 174 classes, soit 5.220 auditeurs dans le milieu paysan et 1.200 coopératives touchant 162.000 coopérateurs dans le basin arachidier. ( 1) Cette lenteur est due, sans doute, k la mise au point de la législation relative aux langues nationales dont le décret présidentiel no 71.566 du 21 mai 1971 définissait le mode de transcription. (2) Ce faible taux de l'alphabétisation explique le petit nombre de lecteurs et le faible tirage. Il s'en suit un paradoxe que nous relevions plus haut. Les éditeurs s'adressent à une petite minorité d'intellectuels au pouvoir d'achat faible en tirant à 1.000 ou 3.000 exemplaires pour les ouvrages autres que les manuels scolaires. Les Lettres d'hivernage du Président Senghor ont été tirées à 2.000 exemplaires et elles attendent toujours leurs derniers clients dans les librairies. Pour ne citer que ces difficultés, soulignons enfin, un autre paradoxe de l'édition en Afrique: il s'agit du fait que les éditeurs et les écrivains s'obstinent à ne publier généralement que pour l'élite intellectuelle, oubliant singulièrement les enfants et les jeunes scolarisés qui constituent pourtant une masse non négligeable de lecteurs; d'ailleurs, les marchands de bandes dessinées et d'autres littératures similaires s'en sont faits de fidèles clients. 2.3

Perspectives

Mais, fort heureusement, de nouvelles perspectives apparaissent, dont les Nouvelles Editions constituent précisément le signe précurseur au Sénégal. Nous assistons, en effet, de la part du gouvernement sénégalais et des pouvoirs publics, à toute une organisation tendant à asseoir une politique du livre et de la lecture. Ainsi: - Un décret présidentiel no 71.566 du 21 mai 1971, fixe la transcription des principales langues du Sénégal. - Une loi portant organisation du Conseil supérieur du livre a été votée en 1972. - Une loi portant création du Bureau sénégalais du droit d'auteur a été votée, tandis qu'une autre sur la protection littéraire et artistique est en passe de l'être. - Les Nouvelles Editions Africaines ont enfin vu le jour et deux jeunes sénégalais se forment actuellement au métier de l'édition. - En 1972, la suppression des taxes à l'importation sur le livre est intervenue. - La décision de créer une Bibliothèque nationale est annoncée par le Chef de l'Etat en 1972. (1) Chiffres recueillis à la Direction de l'alphabétisation du Secrétariat d'Etat à la Promotion humaine. (2) Au Sénégal, les six langues principales sont touchées par ce Décret. Ailleurs, en Afrique, certains pays comptent jusqu'à 10 langues, voire 100.

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- Un projet de création, d'une législation portant sur le Dépôt légal et le réseau national de Bibliothèques publiques est entre les mains du gouvernement. - L'Association des écrivains sénégalais vient, enfin, de voir le jour. Toutes ces mesures et perspectives associées à la vocation que se donne notre société d'édition d'atteindre les jeunes scolarisés et la masse de la population par une édition aussi bien scolaire, enfantine que populaire, nous amènent à croire qu'un grand pas est en train de se faire dans le domaine de l'édition. Souhaitons que l'axe Dakar-Abidjan dans ce domaine, puisse se renforcer et atteindre d'autres pays africains afin que l'édition africaine qui nait, puisse résister a l'assaut des grands et entreprendre une collaboration continentale et internationale. Ce dont nous sommes certains, en tout cas, c'est que les «recommandations de la Réunion d'Experts sur la promotion du livre en Afrique» adoptées en 1968, à Accra ont été entendues et sont en train de devenir des réalisations effectives.

3.

Résumé de la discussion

La discussion fut très longue et très animée. Les membres de la Table ronde, immédiatement après la communication de M. N'Diaye constatant que, dans la majorité des pays représentés, il n'existait pas d'organisation de l'édition, demandent aux experts d'expliquer ce que peut être une telle organisation. Mlle de Buzareingues donne l'exemple du Cercle de la Librairie, fondé en France en 1847, et qui couvre toutes les activités de l'édition. Depuis 1880, il est devenu syndicat. Il regroupe 3.000 éditeurs environ dont 2.600 occasionnels. Le Cercle publie des répertoires bibliographiques dont la Bibliographie de la France; la rédaction de la partie officielle de cette publication est faite par la Bibliothèque nationale. M. El Fani demande sur le problème de l'organisation de l'édition, le point de vue d'un pays socialiste. C'est M.Nguyèn-Vân Xu'ôc qui fait un court exposé sur l'édition dans la République populaire du Vietnam. Il y existe une vingtaine de maisons d'éditions. Mais l'édition est directement gérée par l'Etat. Elle est divisée en un certain nombre de domaines: sciences et techniques, art et littérature, éducation des jeunes, travail, agriculture, etc... Pour chaque domaine, il y a des experts rétribués par l'Etat, dont certains sont écrivains. En 1970, une centaine de services (gouvernement central, gouvernements des provinces, ministères etc...) publie ouvrages et périodiques. A l'échelon du Parti, il y a un Comité pour la diffusion et l'éducation, qui décide des thèmes à choisir, retenus pour publication, le tirage et la répartition du papier. Le nombre d'exemplaires du tirage dépend des besoins. Les écrivains comme les éditeurs sont rétribués: ils reçoivent un traitement mensuel et également des droits d'auteur, ils peuvent choisir les sujets de leurs ouvrages, mais l'organisme central répartit ensuite le tirage. 36

Un certain nombre de problèmes se pose en République populaire du Vietnam, dans ce domaine de l'édition: 1/ Techniques de l'édition à développer. 2/ Pénurie constante du papier, généralement de mauvaise qualité. 3/ Difficultés de diffusion à l'étranger des ouvrages publiés soit par exportation soit par échange. 4/ Difficultés à obtenir le dépôt légal de toutes les publications. Mme Chadman- Valavi pose le problème des dangers de la normalisation et de la centralisation de l'édition; une telle situation ne favorise-t-elle pas la censure? M. El Fani résume les difficultés des pays en développement. Il existe généralement un système étatique d'enseignement gratuit. Les populations sont habituées à recevoir l'éducation comme un droit. Il y a d'ailleurs partout un effort de scolarisation, de lutte contre l'analphabétisme. Les besoins immédiats en livres sont donc réels. 1/ Problème des auteurs: dans quelle langue faut-il écrire? même s'il n'y a qu'une langue nationale ce qui n'est pas toujours le cas. Par exemple l'arabe? doit-on publier en langue arabe écrite (Le Coran) ou en langue arabe parlée? Il y a également un problème pour les publications en langue française non pour les publications scientifiques ou techniques, mais pour celles destinées à une clientèle simple qui n'assimilera qu'un vocabulaire français de débutants. 2/ Problème d'impression: il y a une pénurie quasi générale de machines et de techniciens. 3/ Problème des droits d'auteur et de la propriété littéraire: Les droits d'auteur sont peu élevés ce qui n'est guère encourageant pour les écrivains. 4/ Problème du marché du livre: c'est un problème social et économique. Il y a peu d'acheteurs de livres. 5/ Problème de la lecture publique: peu de gens ont l'habitude de lire. 6/ Problème des échanges internationaux', le régime des échanges et généralement très défavorable pour les pays en développement: la balance est établie par coût des livres, et non volume contre volume c'est-à-dire cent titres tunisiens contre deux cents titres américains. La discussion continue et on retrouve presque toujours un des problèmes posés par M. Nguyeîi- Vân Xu 'oc ou M. El Fani. Certaines solutions sont suggérées. Ainsi M. Dadzie demande que la coopération internationale soit développée au niveau du continent africain. Lorsqu'il s'agit du problème des langues, une solution peut être commune à plusieurs états: certaines langues sont internationales en Afrique. Le peuh est ainsi parlé par des millions d'habitants. C'est ainsi que le Niger va adopter certaines réalisations du Nigéria. M. N'Diaye précise que l'édition en Afrique doit être d'abord une édition populaire prévue pour tous et demande comment on peut allier les exigences du commerce et de la culture. Mlle de Buzareingues (Cercle de la Librairie, Paris) cite l'exemple du livre de poche qui met ainsi toute la culture à la disposition d'une clientèle très vaste, mais cela suppose que cette clientèle puisse venir acheter dans une librairie. On cite l'exemple du colportage.

Mais M. Pierrot fait remarquer que si les problèmes de l'édition nous préoccupent, c'est comme bibliothécaires que nous devons en rechercher la solution. Ce sont les bibliothèques qui doivent mettre le livre à la disposition des lecteurs qui n'osent pas entrer dans une librairie ou qui n'ont pas les moyens d'acheter des livres. La bibliothèque de prêt circulante va au-devant du lecteur. C'est un excellent moyen de culture et d'éducation: le colportage est largement dépassé par la bibliothèque de prêt circulante. Mais un réseau organisé de telles bibliothèques suppose que chacune d'entre elles puisse financer le prêt gratuit des livres. Revenant sur le problème du développement de l'édition en Afrique, Mme LiguerLaubhouet dit combien il est nécessaire de créer des maisons d'éditions régionales. Il s'en suivrait un élargissement du marché ce qui permettrait des prix plus bas. Certaines structures de base existent en Afrique, mais elles doivent être révisées. Il manque en Afrique des professionnels de l'édition. Une enquête est faite pour adapter le livre au public ivoirien en améliorant la typographie et les illustrations. Mais on se heurte toujours à des obstacles financiers et humains, en particulier au manque de personnel spécialisé. M. El Fani décrit l'expérience tunisienne. La structure de l'édition permet l'impression des ouvrages sur place, ce qui autorise un coût assez bas, mais il existe un autre problème de culture et de volonté d'éducation de la population qui ne trouvera sa solution qu'avec la création de bibliothèques publiques. C'est en effet un problème de lecture publique. Si les états s'occupent des bibliothèques, comme ils se sont occupés des écoles, il y aura alors un développement de l'édition. Mais il faut amener les états à se pencher sur cette question: créer des bibliothèques, et leur donner les moyens financiers et les cadres. M. El Fani évoque alors le séminaire qui a eu lieu l'année dernière en URSS, où on a pu apprécier le rôle de l'état. M. Kabeba cite l'exemple du Zai're, où il n'existe pas de véritable éditeur professionnel. M. Bousso insiste sur le manque d'ouvrages adaptés aux besoins nationaux: dans un pays agricole, par exemple, on ne trouve pas d'ouvrages de vulgarisation en langue nationale qui aideraient les agriculteurs à résoudre leurs problèmes; Mme Chadman déplore qu'il n'y ait pas de livres destinés à ceux qui viennent d'être alphabétisés. M. Guitiby demande aux experts de proposer un plan d'organisation de l'édition, car il souhaite revenir dans son pays avec des résultats concrets. M. Pierrot répond à cela qu'un colloque de bibliothécaires ne peut donner les recettes souhaitées. Ce que souhaitent les pays en développement, c'est recevoir l'assistance de personnes qualifiées, connaissant les problèmes de conception et de fabrication du livre, et aussi du marketing. Il serait peut-être bon de demander à l'Unesco d'examiner les possibilités d'assistance technique sur les problèmes de l'édition. Mlle de Buzareingues apporte une précision sur l'organisation du Cercle de la Librairie: il n'a pas seulement un rôle commercial, il fait des enquêtes sur le développement de la lecture. Il donne des cours sur les problèmes de marketing, de recherche des auteurs et organise des stages à l'intention des éditeurs étrangers. 38

M. Ranivo pense qu'il est utopique de trouver ici des solutions immédiates. Le problème est trop complexe. M. El Fani pense que la franchise de la discussion permet la confrontation des problèmes, des idées et des réalisations. Il déplore qu'aucun éditeur français ne se soit occupé de publier des livres adaptés au Maghreb pour ce qui est de la langue et des centres d'intérêt. On préfère vendre ce qui est publié pour les lecteurs européens. M. N'Diaye pense que la littérature de colportage reste indispensable, car on ne lit que ce qui plaft. M. Chateh donne à son tour l'exemple de son pays. Trois étapes au Cameroun dans l'évolution de l'édition: on achète les manuels en anglais publiés en GrandeBretagne; puis on en a modifié, en les adaptant, les textes et les illustrations. Maintenant avec l'aide de l'Unesco, s'est développé la promotion de maîtres camerounais et une maison d'édition de livres scolaires est créée à Yaoundé. Mlle Bekaddour apporte en quelque sorte une conslusion a cette discussion. Elle a participé à plusieurs réunions sur ce sujet mais on n'a jamais trouvé de solutions réalistes. Les bibliothécaires ne peuvent trouver de solutions immédiates. Seuls les gouvernements des pays représentés sont à même d'apporter des solutions. Il y a eu déjà plusieurs réunions sur ce thème en URSS et à Abidjan. Ell pense qu'il faut demander une réunion avec l'Unesco et cela est urgent. Au cours de la discussion et à la demande des participants, Mme Honoré a exposé rapidement le système de la Numérotation internationale normalisée des livres (ISBN). Le numéro est donné aux livres par les éditeurs eux-mêmes, c'est-à-dire que l'utilisation de l'ISBN suppose une édition déjà organisée. C'est une sorte de «cote internationale» et c'est cela qui est très important. Le numéro attribue' à un livre permet de l'identifier. L'Agence internationale est à Berlin-Ouest. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l'Allemagne de l'Ouest numérotent déjà toute leur production. En France, une Agence francophone, l'AFNIL se met en place. C'est une association privée à but non lucratif; elle réunit déjà la France, la Suisse, la Belgique. Les agences peuvent être régionales. A la demande de M. de Chantai et de M. Ranivo, Mme Honoré précise que l'ISBN peut être obtenu sans frais, que le chiffre (deux blocs de quatre chiffres ISBN 0000 0000) est donne avec le chiffre de contrôle.

39

Chapitre II: Le Dépôt légal Président de séance: Béchir El Fani Rapporteur: Amadou Alassane Bousso Animateur: Marie-Louise Bossuat 1.

Rapport d'enquête

Sauf au Burundi et au Dahomey, le Dépôt légal existe dans tous les pays dont nous avons reçu des réponses. En Haute-Volta, la loi instituant le Dépôt le'gal est en cours d'adoption. 1.1

Champ d'application du dépôt légal

Les textes qui régissent le dépôt légal sont plus ou moins précis selon les pays: quelquefois comme au Laos, toute publication officielle ou privée doit être déposée, ou bien souvent comme en Algérie, ce sont les imprimés de toute nature qui sont soumis au dépôt légal, c'est-à-dire: livres, périodiques, brochures, estampes, gravures, cartes postales illustrées, affiches, cartes de géographie, et également les œuvres photographiques, phonographiques et musicales. Certains pays, la Côte d'Ivoire, le Maroc, Madagascar, la Mauritanie et le Vietnam (République populaire) ajoutent les œuvres cinématographiques. Le Sénégal exclut les œuvres phonographiques et cinématographiques. Le Cameroun exige le dépôt légal des œuvres de tout genre. L'Ile Maurice exige le dépôt de toutes les publications, sauf des publications périodiques. Une mesure spéciale particulièrement importante au Zaïre: outre les publications éditées dans le pays, le dépôt légal concerne aussi tout ce qui est publié à l'étranger par les ressortissants du Zaïre. Sont exclus du dépôt légal dans presque tous les pays (certains n'ont pas précisé les exclusions en répondant au questionnaire), les travaux de ville, les travaux administratifs, les travaux de commerce, les bulletins de vote, les titres financiers. 1.2

Lieu où est effectué le dépôt légal et nombre d'exemplaires déposés

En Algérie, au Cameroun, en Iran, au Laos, au Maroc, en Mauritanie, au Vietnam et au Zaïre, le dépôt légal est effectué à la Bibliothèque nationale. Au Sénégal, le dépôt est fait à l'IFAN et aussi aux Archives, comme au Maroc. En Algérie, il est également fait à la Bibliothèque du Palais du Gouvernement, et dans les Wilayete. Dans l'Ile Maurice, le dépôt légal est fait aux Archives. Plus récemment, la Bibliothèque universitaire en est devenue bénéficiaire. En Côte d'Ivoire et à Madagascar, le dépôt est fait au Service ou Bureau du Dépôt légal du Ministère de l'Intérieur qui reversent des exemplaires à la Bibliothèque nationale (6 ou 7 exemplaires en Côte d'Ivoire et 2 à Madagascar) ou, uniquement à Madagascar, deux exemplaires à la Bibliothèque universitaire et deux également aux Archives nationales. 40

Au Togo, le dépôt légal est un service rattaché au Ministère de l'Intérieur. Le nombre des exemplaires déposés varie de 4 à 8 selon les pays, les éditeurs déposant toujours plus d'exemplaires que l'imprimeur: 1 et 3 , 2 et 5 , 2 et 6. 1.3

Textes régissant le dépôt légal

Algérie: Décret no 56 978 du 27 septembre 1956 (J. 0 . A. du 26/10/56, p. 1904). Une nouvelle loi sur le dépôt légal est en préparation. Cameroun: Le texte est ancien et doit être refondu. Côte d'Ivoire: Décret no 6 2 - 2 8 du 2 février 1962. Arrêté d'application du 15/01/69. Iran: Une loi existe mais la référence n'a pas été donnée. Laos: Décret de 1915 (? ) Maroc: Dahirdu 7 octobre 1932 (6 joumadall 1351). Dahir du 3 juin 1944 (11 joumada II 1363) portant modification au dahir du 7/10/32. Dahir du 10 avril 1951 (3 rejeb 1370) modifiant et complétant le dahir du 7/10/32. Madagascar: Ordonnance no 60—088 du 1er septembre 1960. Décret no 6 0 - 3 1 6 du 7 septembre 1960, portant application de l'ordonnance 6 0 - 0 8 8 du 1/09/60. Arrête n ° 1110 du 14/04/64 fixant l'affectation des exemplaires du dépôt légal. Arrêté no 3591 du 11 décembre 1965 modifiant l'Arrêté du 16/04/64. Ile Maurice: Ordonnance no 71 de 1952. Mauritanie: Loi no 63.109 du 27 juin 1963 (J. O. de la République islamique de Mauritanie no 117 du 7/08/63, p. 230). Sénégal: Décret no 4 6 - 1 6 4 4 du 17 juillet 1946 (J. O. de l'AOF du 10/08/46). Arrêté du 28 septembre 1946. Vietnam (République populaire): Une loi de 1946 a créé le dépôt légal. Zaire: Décret du 28 juin 1960 (Moniteur congolais du no 30 du 25/07/60). Ordonnance du 31 mai 1963 portant la date d'entrée en vigueur du décret du 28/06/60 (.Moniteur congolais no 16 du 14/06/63). 1.4

Problèmes posés par le dépôt légal

1) Créer le dépôt légal (Burundi, Dahomey, Haute Volta et Cameroun). 2) Faire respecter la loi et contrôler le dépôt (Mauritanie et Zaire). 3) Donner au dépôt légal une structure pratique, afin qu'il soit la base de la bibliographie nationale jusqu'à présent inexistante (Togo). 4) Formation du personnel pour permettre le contrôle et le traitement du dépôt légal (Dahomey, Zafre). 5) Obtenir les documents échappant au dépôt, les études techniques des ministères, 41

les thèses ou les diplômes des universités (Maroc), toutes les publications officielles qui devraient être conservées à la Bibliothèque nationale (Iran), les documents multigraphiés (Côte d'Ivoire), les documents audiovisuels et sonores (Algérie). 6) Problème du coût du dépôt légal. 7) Appliquer le dépôt légal aux publications des auteurs nationaux publiant hors du pays (Côte d'Ivoire, Sénégal, Zaire). 8) Lier le dépôt légal à la protection du droit d'auteur (Iran). 2. 2.1

La Formation et l'état du dépôt légal au Sénégal. Problèmes généraux,par Amadou Alassane Bousso Introduction:

Le rapport que je vous soumets ici sur la Formation et sur l'état du dépôt légal au Sénégal, n'a pas pour but de présenter des solutions; il vise à faire connaître les problèmes que nous cherchons à résoudre pour combler les lacunes criantes de notre dépôt légal. Nous espérons tirer de nos échanges de vue,des indications qui pourraient nous aider à réorganiser en profondeur notre dépôt légal et à élaborer une législation simple et efficace. Car si dans de nombreux pays en voie de développement, il est encore bon de faire accepter la nécessité d'organiser le dépôt légal, il est surtout utile, je crois, d'éclairer les législateurs, puisque ce sont les modalités d'application qui suscitent le plus de difficultés; l'expérience des pays développés est dans ce domaine si différente d'un pays à l'autre qu'il est mal aisé de s'y référer. Mais d'ores et déjà j'insiste sur le fait que la législation seule ne suffit pas. En ce qui concerne le Sénégal, je me propose de faire le point sommairement et de circonscrire nos problèmes qui, je le crains, risquent d'être les mêmes pour l'ensemble de nos collègues. 2.2

Historique

Des tentatives diverses ont jalonné la formation de notre dépôt légal: 1) Tout d'abord, VArrêté local du 9 décembre 1859 enregistré à l'imprimerie du gouvernement et déposé au contrôle colonial: cet arrêté précise qu'à partir de cette date: a) «un exemplaire de la Feuille, du Bulletin et de YAnnuaire du Sénégal, en un mot, de toutes publications périodiques sortant des presses de la colonie sera délivré à titre gratuit, à la Bibliothèque impériale». b) «une collection complète de tous ces documents parus jusqu'à ce jour, sera envoyée au même établissement». L'ancienneté des collections sénégalaises de la Bibliothèque nationale ne doit donc pas étonner. 2) Le Décret de l'état français du 9 mai 1944, pris à une époque où l'AOF dépendait de la France libre et qui a pour objet de «fixer les conditions du dépôt légal dans les territoires dépendant du Secrétariat d'Etat aux colonies». Ce décret 42

n'a jamais été validé en AOF en raison des difficultés locales, du manque de personnel qualifié et de la crise économique qui rend précaire la situation de l'édition. Ce texte prévoyait le dépôt de 9 exemplaires, dont 6 seront envoyés à la métropole et répartis ainsi: 3 à la Bibliothèque nationale et 3 destinés à être attribués aux différentes bibliothèques administratives coloniales. 3) Un projet de décret est alors proposé par le Gouvernement Général de l'AOF: mais ce texte soulève quelques réserves en raison principalement du nombre trop faible (2 seulement) d'exemplaires prévus pour le dépôt puisque ce nombre exclut la possibilité de donner un exemplaire à la Bibliothèque nationale et aux différentes autres bibliothèques des ministères. 4) Le Ministère des colonies dut intervenir en suggérant l'harmonisation des deux textes. En effet le décret de 1944 était en principe applicable provisoirement, n'ayant jamais été explicitement annulé. C'est ainsi qu'on aboutit au Décret no 46 1644 du 17 juillet 1946 instituant dans les territoires ou groupe de territoires sous administration française un dépôt légal des imprimés de toute nature dénommé «Régie du dépôt légal». Le régisseur est un fonctionnaire de l'administration locale. Il est laissé au territoire, conformément aux dispositions du même texte, la possibilité de fixer «par arrêté les modalités d'organisation du service qui est chargé de centraliser les exemplaires déposés (...) de les répartir, d'envover dans la métropole un certain nombre d'exemplaires et d'assurer la conservation des autres dans le territoire». 5) Des arrêtés d'application ne tarderont pas a être pris: a) Un Arrêté du 28 septembre 1946 désigne le chef de la section de documentation de l'IFAN (alors Institut français d'Afrique noire) comme devant assurer provisoirement, en application des dispositions du Décret du 17 juillet 1946 (art. 1er), la direction de la régie du dépôt légal en AOF. Il est bon de noter qu'à cette époque, le chef de la documentation de l'IFAN cumulait les fonctions de bibliothécaire de cette institution et d'archiviste du Gouvernement général. b) Un Arrêté général no 4.803¡IFAN du 24 novembre 1947 décide de la répartition des exemplaires conservés à la Régie du dépôt légal. Un exemplaire sera conservé à l'IFAN, le second sera envoyé au terntoure où l'ouvrage a été édité, et le troisième servira aux échanges. La répartition des autres exemplaires déposés se poursuit par ailleurs: trois exemplaires à la Bibliothèque nationale et un exemplaire aux chefs-lieux des territoires. c) Ces dispositions seront ensuite modifiées par la décision du Haut Commissaire général no 1086/Arch. du 28 février 1958 dont l'article unique précise qu'un des trois exemplaires de chacun des ouvrages conservés à la Régie du dépôt légal de l'AOF sera déposé à la Bibliothèque administrative des Archives du Haut Commissariat. 43

En effet un Arrêté du 9 juillet 1953 (prenant effet le 1er janvier 1954) avait séparé les Archives, de l'IFAN. Cette décision qui faillit avoir comme première conséquence l'affectation de la Régie à la Bibliothèque universitaire, permit entre autres de verser aux Archives la quasi totalité des imprimés soumis au dépôt légal de l'A.O.F.; composée surtout de journaux qui y seraient mieux à leur place, elle contribua également à la création de deux sortes de dépôt: le dépôt des imprimés à l'IFAN et le dépôt administratif aux Archives. d) Enfin une Circulaire de M. le Président de la République 121/PR/SG/BE attire l'attention des ministres sur la nécessité «de mettre à la disposition des étudiants et chercheurs de notre Université, une documentation sérieuse, objective et précise afin de permettre à une bonne fraction de l'élite intellectuelle de suivre l'activité des instances administratives et gouvernementales dans ses aspects sociaux, culturels et économiques à travers les rapports, études et documents dont ils peuvent prendre connaissance». Il demande donc de veiller à ce que l'Université de Dakar, par l'intermédiaire de son bibliothécaire général, reçoive un exemplaire de toute publication émanant de chaque département ou d'un organisme qui y est rattaché. Voilà donc, rapidement évoqués les différents textes qui ont présidé à la formation et à l'évolution du dépôt légal, dont certains sont d'ailleurs restés lettre morte. 2.3

Observations générales

De cette évocation de l'histoire de notre dépôt, permettez-moi de tirer quelques observations générales: Première observation: Le texte fondamental qui régit actuellement notre dépôt légal a été conçu pendant la période coloniale. Image d'une situation particulière, il est resté tel quel après l'indépendance sans avoir été réadapté pour tenir compte de la nouvelle situation. Dans l'exposé des motifs que j'ai pu retrouver, on ne pose ni une fin politique du dépôt (surveillance du l'Imprimerie) ni une fin juridique (garantie de la propriété littéraire et contrôle du droit d'auteur), mais une fin culturelle (accroissement des collections, conservation du patrimoine, établissement de répertoires et notamment de la Bibliographie nationale). Deuxième observation: L'absence d'un personnel qualifié et suffisant n'a pas permis de tirer le maximum d'avantages des dispositions légales et la Régie qui a fonctionné régulièrement jusqu'en 1958 (et peut-être jusqu'en 1960) a perdu sa vigilance et son efficacité. On comprend dès lors que les imprimeurs et les éditeurs ne se croient plus obligés de déposer. Troisième observation: Ainsi donc, l'état actuel du dépôt légal au Sénégal ne facilite pas un contrôle bibliographique sérieux, et il n'est pas facile, ni même possible d'établir un état statistique valable et on ne peut que se contenter de sondages et de recoupements. Prenons quelques exemples pour montrer la nature de ce dépôt à des moments différents de son existence:

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a)

de mars à novembre 1957, la Régie du dépôt légal a reçu: 1° 52 journaux d'information et syndicaux (quotidiens, hebdomadaires, mensuels) 12 bulletins des chambres de commerce 5 bulletins divers (enseignants, offices du Niger, statistiques. . . ) 5 journaux officiels 2° 14 brochures administratives (allocutions officielles et réglementation) 8 brochures religieuses 3 volumes administratifs ( b u d g e t . . . ) 5 brochures diverses 3° 48 affiches et tracts (professions de foi électorales, appel d'offre et adjudication).

b) Un sondage effectué aux archives nationales par M. DanielRenoult professeur à l'EBAD sur les brochures reçues depuis le 1er janvier 1967, nous a permis de rencenser une quarantaine de titres se répartissant de la façon suivante: -religion - sciences sociales - sciences appliquées - sport - littérature - géographie - histoire

17 titres 17 titres 3 titres 1 titre 5 titres 4 titres 3 titres

M. Renoult note que les ouvrages religieux portent essentiellement sur l'Islam et qu'en général, ce sont des brochures de 20 à 30 pages, de petits formats souvent: 10 cm x 12 cm par exemple. Le sondage de M. Renoult portant uniquement sur les brochures (à l'exclusion des livres) de format in—8o, imprimées et non officielles, le conservateur des Archives du Sénégal (qui publie la Bibliographie du Sénégal) a bien voulu me fournir à titre d'exemple les publications du Sénégal (lieu) enregistrés en 1970, qui s'élèvent à 390 et se répartissent ainsi: A/ publications officielles: livres (de 100 p.): brochures ( — de 100 p.):

in--4o . . . . 45 in--8o . . . . . . . . 4 in--4o . . . . 172 in--8o . . . . . . . . 53

B/ publications non officielles: livres: in--4o in--8o . . . . . . . . in--4o brochures: in--8o . . . . . . . .

23 0 73 20

On voit donc qu'après les publications officielles, ce sont les publications des collectivités privées qui sont les plus importantes: associations, sectes religieuses, chambres de commerce éditent des périodiques, des rapports, des monographies, des comptes rendus de séminaires et cette production pose d'énormes problèmes 45

à la Régie puisque la grande masse de ces documents est multigraphiée et non commercialisée. c) Nous disposons par ailleurs de statistiques tirées de la publication de l'Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes de Dakar intitulée: Bibliographie nationale courante de l'année 1967 des pays d'Afrique d'expression française — qui recense les publications de six pays: Cameroun, Haute-Volta (partiellement), Madagascar, République du Zaïre, Côte d'Ivoire, Sénégal. Pour ce dernier pays, on relève 339 titres représentant 25.176 pages. Le fait que les 3/5 soient multigraphiés, ne doit pas surprendre outre mesure car j'avais surtout insisté sur l'intérêt de retrouver des documents multigraphiés. Mais cette enquête ne permet pas de connaître la proportion exacte de publications qui aurait dû être déposées au Sénégal. Les remarques ci-dessus permettent cependant de penser que la quasi-totalite' de la production de l'imprimerie au Senegal concerne des brochures, les publications de plus de 100 pages étant généralement imprimées hors d'Afrique. Par ailleurs, une statistique partielle, portant sur les premiers mois de 1972, donne les résultats suivants: pour 6.642 pages, 4.702 sont imprimées, mais le nombre d'ouvrages scientifiques appartenant aux catégories 5 et 6 de la classification décimale semble fortement réduit. La conclusion essentielle à toutes ces constatations, c'est qu'il est difficile de contrôler la production nationale; une certitude se dégage: la régie ne reçoit pas toutes les publications. Il apparaît enfin dans l'état actuel de l'édition qu'une législation ne suffit pas, surtout lorsqu'elle est inadaptée. Si cependant, un rapport récent a pu s'inquiéter du fait que la situation par rapport à 1967 dans le domaine des publications autres que les brochures, est moins bonne en 1972, il ne faut pas oublier néanmoins que la bibliographie établie par nos étudiants ne l'avait pas été à partir du dépôt légal: nous avions confié les investigations à une équipe de plusieurs anciens étudiants de l'Ecole avec une tâche spécifique, celle de mener l'opération de dépistage à la source, à partir des services producteurs de documents. Quatrième et dernière observation: il n'a pas été possible de publier une bibliographie nationale à partir du dépôt de l'IFAN. La Bibliographie duSénégal qui prend la suite du Bulletin bibliographique des Archives du Sénégal en tient lieu pour le moment. Cette bibliographie signale les livres, brochures et articles de périodiques dépouillés (soit environ 400 documents) intéressant la production nationale, les écrits nationaux publiés à l'étranger et les écrits étrangers concernant le pays. Elle est trimestrielle, exceptionnellement annuelle - cf. 1970, 1971, 1972. Quant à la bibliographie rétrospective, elle présente de très sérieux trous, le plus grave portant sur les périodiques publiés depuis 1960. Après ces observations, il faut avant de conclure, en arriver aux différents problème! que nous pose l'organisation du dépôt légal.

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Tout le monde est, je crois, d'accord sur le principe: la nécessité d'assurer la conservation des modes d'expression de la pensée et leur diffusion, de conserver tous les livres publiés dans le pays de permettre d'en établir un répertoire général. On s'accorde également sur le fait que le dépôt légal: - constitue un instrument précieux pour la recherche intellectuelle - permet d'assurer aux auteurs une meilleure protection de leurs droits même si cela n'a qu'une valeur déclarative - conditionne le progrès moral et intellectuel de la communauté, auquel doivent participer les éditeurs qui trouvent d'ailleurs là, en échange, une forme de publicité, puisqu'ils retrouvent leurs ouvrages dans la bibliographie courante. 2.4

Prob lèmes

d'application

Mais de nombreux problèmes se posent dès qu'on passe de ces principes à l'application: que mettre dans la législation, comment faire pour la compléter, puisque, comme il est dit plus haut, la législation ne règle pas tout? Je choisis, entre autres, quelques unes de ces difficultés: 1ère question: Quels types de publications devraient être déposés? C'est généralement les imprimés de toute nature: livres, périodiques, brochures, documents multigraphiés ou dactylographiés, estampes, cartes postales illustrées, affiches, cartes de géographie et autres, les œuvres musicales, photographies, mis publiquement en vente, en distribution ou en location ou cédés pour la reproduction. Que dire alors, des autres formes de support de la pensée qui deviennent un mode d'expression qui tend à se généraliser? Il ne faut pas oublier que dans les pays de tradition et de civilisation orales, il existe des modes d'expression que la Régie ne devrait pas ignorer. D'un autre côté, la faiblesse de l'édition et de la vente en librairie rend difficile le recensement de ce qui est édité. Les éphémères s'épuisent rapidement et deviennent introuvables avant même d'être mentionnés dans les bibliographies: le dépôt légal ne peut résoudre de tels cas: que faire alors? «Ces publications apportent (pourtant) des matériaux inestimables pour une histoire qui, jusqu'à maintenant ne pouvait être écrite — et fort partiellement — que grâce aux documents laborieusement rassemblés par quelques collectionneurs curieux» (1). 2ème question: Qui doit déposer? l'éditeur ou l'imprimeur ou bien les deux? Faut-il donner l'obligation de dépôt à l'imprimeur pour les imprimés (avec les risques de fragmentation des collections) et aux producteurs pour les autres formes de documents? ou alors, faut-il choisir le producteur et l'éditeur comme devant déposer et obliger l'imprimeur à déposer périodiquement une liste des ouvrages qu'il a imprimés afin de permettre de déceler les oublis de l'éditeur? (1) Guillermo Guastavino. - Le dépôt légal: intérêt, problèmes et solutions possibles in.Bull. Unesco à l'intention des bibliothèques, V o l XXII, no 1, Janvier - Février 1968. - pp. 2 - 8 .

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Dans tous les cas, il me semble souhaitable de réduire le nombre de responsables, de même qu'il est souhaitable d'avoir un dépôt unique avec une redistribution rationelle. 3ème question: Combien d'exemplaires doivent être déposés? Pour le Sénégal, il est proposé, dans un récent projet de texte, 2 exemplaires pour le dépôt d'imprimeur (réduit à 1 pour les tirages inférieurs à 200 exemplaires numérotés, considérés comme des ouvrages de luxe; 1 également pour les films cinématographiques). Ces exemplaires sont redistribués de la façon suivante: 1 ex. à la Bibliothèque nationale; 1 ex. pour le Service national d'échange. Pour ce qui est du dépôt d'éditeur, il est proposé le dépôt de 6 exemplaires, réduit à 3 pour les ouvrages de luxe. Dans le premier cas, la repartition est la suivante: 3 ex. à la Bibliothèque nationale, 1 aux Archives nationales, 1 à la Bibliothèque universitaire, 1 à la Bibliothèque publique centrale. Dans le deuxième cas (nouvelles éditions, ouvrages de luxe), 1 exemplaire est attribué à la Bibliothèque nationale, 1 aux Archives nationales, 1 à la Bibliothèque universitaire. Les disques phonographiques sont Reposés en 3 exemplaires qui restent à la BN et les films en 2 exemplaires qui restent également à la BN. Est-ce le strict minimum? peut-on déterminer le seuil au delà duquel le nombre d'exemplaires demandés pour le dépôt devient anormal? Soulignons en passant l'intérêt qu'il peut y avoir pour d'anciens pays coloniaux à maintenir dans l'intérêt de la recherche et des échanges les collections inaugurées parfois de date ancienne, dans les pays où sont édités en majorité les livres concernant le pays africain considéré. A ces questions s'ajoute une autre dont la solution peut dépendre de chaque pays: le lieu du dépôt. D'aucuns pensent en tout cas que le cadre rigide de la Bibliothèque nationale ne lui permet pas de s'acquitter valablement du contrôle de la bonne marche d'un dépôt légal qui est pour elle une charge supplémentaire; le fait donc que la Régie demande souplesse et surveillance constante, conduit M. Guillermo Guastavino, directeur de la Bibliothèque nationale, ancien chef du Service du dépôt légal à Madrid, à souhaiter que l'on libère les Bibliothèques nationales du dépôt et qu'on crée un service autonome (cf. article cite'plus haut). On voit donc clairement la nécessité d'une réglementation détaillée précisant non seulement les modalités et la formalité à suivre pour obtenir de la «façon la plus simple et la plus précise l'exécution du dépôt, et aussi le système de surveillance et d'inspection nécessaire pour que cette obligation soit respectée». C'est dans ce cadre qu'il parait utile de combiner le dosage des sanctions et de la politique de persuasion. En tout état de cause, il est souhaitable eu égard au grand nombre d'organismes s'occupant d'imprimer et d'éditer d'une part et du nombre de documents à éditer d'autre part de prescrire l'action pénale pour une assez longue durée (3 ans par exemple) car une telle situation rend le contrôle difficile. 48

En passant sur des problèmes nombreux et complexes que la discussion ne manquera pas de faire jaillir, je voudrais soulever encore quelques questions difficiles à résoudre: 4ème question: Nous nous sommes heurtés en élaborant un texte sur le dépôt légal, à la difficulté de déterminer les moyens d'obtenir les résultats de la recherche des universitaires et autres chercheurs qui opèrent en Afrique et dont les thèses, les films ou les enregistrements devraient être déposés à la Bibliothèque nationale, aux Archives nationales ou dans les deux organismes. Nous n'avons pas encore trouvé une solution satisfaisante à proposer. 5ème question: Le problème du dépôt des ouvrages des nationaux publiés hors du pays s'est également posé. Nous aimerions connaître l'expérience acquise dans d'autres pays ainsi que les solutions adoptées pour résoudre le problème du dépôt dans un tel cas. Il existe bien entendu des solutions pour atténuer cette difficulté et qui consistent à mobiliser tous les moyens possibles pour acquérir tout ce qui intéresse le pays; rechercher les comptes rendus de publications, dépouiller les périodiques spécialisés nationaux et étrangers reçus dans le pays, s'abonner aux fiches d'organismes spécialisés, aux bibliographies diverses, rester enfin, en contacts suivis avec des spécialistes des problèmes du pays ou de la région. Mais cela ne pourrait-il pas s'accompagner d'une réglementation garantissant dans tous les cas le dépôt des œuvres des nationaux? 6ème question: Il me semble utile enfin d'étudier le problème du dépôt d'éditeurs occasionnels: associations, partis politiques, foires, syndicats, salons, expositions. Nous avons dit plus haut que dans ce cas comme dans celui des publications populaires, élaborer une législation ne suffit pas et qu'il faut lui ajouter une politique de persuasion. L'importance de la surveillance de ce genre de publications, ne justifie-t-elle pas la création d'un service spécialisé qui pourrait, avec des moyens de détection suffisants, faire face à la prolifération de documents importants non imprimés, ou imprimés par petites éditions sur des presses locales d'imprimeurs non instruits de leurs obligations? 7ème question: Se pose aussi le problème des échanges avec d'autres pays étrangers soucieux de publications africaines. En effet dès qu'un pays africain peut assurer une certaine régularité dans la fourniture de publications nationales (livres, brochures, périodiques et éphémères notamment), il doit pouvoir prétendre à obtenir tout ce qui dans le pays étranger concerné est publié sur lui. Le rapporteur est loin d'ignorer que ces quelques lignes n'épuisent pas les problèmes complexes que posent l'élaboration et l'application de la législation sur le dépôt légal. Il a pris délibérément le parti d'évoquer ses propres interrogations avec l'espoir qu'elles retiendront votre intérêt.

49

Je souhaite, en tout cas, que nos échanges de vue, à défaut d'aboutir à une normalisation internationale ou interafricaine du dépôt légal, nous permettent d'instituer un dépôt légal efficace sans lequel il n'est possible de produire ni une bibliographie nationale, ni des statistiques relatives aux publications. 3.

Résumé de la discussion

Après le rapport de M. Bousso, la discussion qui suivit, porta essentiellement sur les problèmes de fonctionnement du dépôt légal. M. Dadzie pense qu'il est préférable que le dépôt légal soit fait dans un seul service. La surveillance en est facilitée. Le problème le plus important est d'obtenir le dépôt de ce qui s'est pas commercialisé. Mlle Bekaddour parle du problème posé par le dépôt des travaux universitaires. A Alger, les thèses et les diplômes supérieurs sont déposés en un certain nombre d'exemplaires avant la soutenance. C'est la meilleure façon d'obtenir le dépôt des publications qui est fait par l'intermédiaire de la Bibliothèque universitaire. M. Van Wesemael signale qu'il n'y a pas de dépôt légal ni de bibliographie nationale aux Pays-Bas. La difficulté actuellement est d'exiger le dépôt légal à la Bibliothèque royale sans donner en contre-partie l'assurance que l'exemplaire déposé sera conservé comme dans un musée. Pour améliorer le dépôt légal des publications qui ne sont pas commercialisées, on pourrait faire appel aux bibliothèques locales où l'ouvrage a été peut-être préparé, afin de demander à l'auteur de déposer. Quant à Y Underground press, elle est déposée assez régulièrement à la Bibliothèque universitaire d'Amsterdam. M. Lefèvre cite l'expérience du Dépôt légal belge qui date de 1966. Un exemplaire de chaque publication est déposé par les éditeurs a la Bibliothèque royale. Les auteurs belges résidant en Belgique mais éditant à l'étranger doivent aussi déposer un exemplaire de chacune de leur publications. 30 à 40 % des publications ainsi éditées sont déposées. Les Editions Hachette déposent ainsi un exemplaire des ouvrages d'auteurs belges qu'elles publient. Mlle Picheral croit beaucoup à l'utilité de la persuasion, car les sanctions prévues par la loi ne sont jamais employées. Mme Honoré pense qu'il faudrait presque établir une philosophie du dépôt légal; le dépôt légal peut être une mesure de police, ou un moyen de censure. Actuellement le dépôt légal est surtout vu sous l'angle culturel. C'est le reflet de la production du pays. Mais c'est un point de vue de bibliothécaire; pour les éditeurs, le dépôt légal est un impôt. Que doit-on déposer? tout, y compris la littérature souterraine. Mais c'est très difficile de tout obtenir, étant donné la multiplication des offsets de bureau. Il faut se préoccuper aussi du dépôt des documents audiovisuels, des disques, des vidéocassettes. 50

D'une façon générale, les éditeurs importants déposent; en revanche, les éditeurs occasionnels ne le font pas. Les imprimeurs déposent mieux que les éditeurs. L'obligation de dépôt légal par les éditeurs et les imprimeurs permet des recoupements. Le dépôt légal d'éditeur peut être contrôlé par le dépôt légal d'imprimeur et vice-versa. En combien d'exemplaires doit être fait le dépôt légal? cela dépend de l'utilisation qui sera faite des exemplaires déposés. Le dépôt légal doit-il alimenter une ou plusieurs bibliothèques? doit-il servir aux échanges? Dans ce cas là jusqu'où peut-on aller. En effet si chaque état indépendant dans le monde (il y en a actuellement environ cent cinquante), doit recevoir un exemplaire de tout ce qui paraît dans chaque pays indépendant, il faudrait exiger un dépôt de cent cinquante exemplaires, ce qui paraît tout-à-fait impossible. Où doit être fait le dépôt légal? dans un lieu unique, cela favorise le contrôle; mais dans les pays géographiquement étendus, il en faut plusieurs à condition qu'il y ait un regroupement prévu. Quant au dépôt des ouvrages d'auteur vivant à l'étranger, le problème est délicat. Une loi nationale peut difficilement déborder les limites de son propre pays. Seule la persuasion peut permettre leur dépôt légal. Le problème des auteurs occasionnels n'est pas résolu. Pour exiger le dépôt d'une publication, il faut la connaître, or généralement on ne connaît pas celles des éditeurs occasionnels. M. de Chantai précise que la Bibliographie nationale canadienne consacre une page à la publication d'une liste des ouvrages édités et non déposés. M. Nguyen-Van Xu 'ôc donne l'exemple de la République populaire du Viet-Nam où depuis le 31 janvier 1946, le dépôt légal est fait à la Bibliothèque nationale. En fait, ce dépôt n'y a été fait qu'à partir de 1954. Qu'est-ce qu'on dépose? tout, môme les statues, mais il n'y a pas de place pour tout recevoir. Actuellement certaines propositions sont examinées pour assouplir le régime du dépôt légal. Les problèmes posés par celui-ci sont d'abord les difficultés rencontrées pour l'obtenir, le manque de moyens matériels pour le conserver (l'humidité, les insectes et bien sûr la guerre), et enfin le manque de personnel technique compétent. Mme Liguer-Laubhouet expose à son tour l'expérience de son pays. On a obtenu le dépôt d'un exemplaire des Ivoiriens publiant a l'étranger. M. Avice pense qu'obtenir les ouvrages des auteurs publiant à l'étranger est pour lui un problème insoluble. Mme Honoré fait une dernière intervention pour évoquer le problème des documents secrets. Il est souhaitable que ces publications soient déposées mais on les met en lecture différée, c'est-à-dire qu'elles ne seront communiquées qu'après un certain délai. On a constitué une réserve de transit et les fiches de ces ouvrages ne sont pas intercalées dans le fichier général.

51

Chapitre III: Les Bibliographies nationales Président de séance: Bechir El Fani Rapporteur: S. Bathéas-Mollomb Animateur: Monique Pelletier

Le CBU repose sur la publication de bibliographies nationales dans le plus grand nombre possible de pays. Les réponses à l'enquête ont permis un recensement des bibliographies existantes ou des publications courantes qui les remplacent en partie. Les renseignements donnés par les bibliothécaires et l'analyse des publications elles-même ont fourni les éléments nécessaires à une description du contenu et de la forme des bibliographies. Toutefois, le rapport d'enquête distribué à Grenoble qui a déjà été mis à jour, devrait être bientôt l'objet de corrections et d'additions, car il porte sur des publications en pleine mutation comme l'indique le paragraphe consacré aux problèmes et projets. L'exposé de M. Bathéas-Mollomb place les bibliographies nationales dans un contexte très élargi; il met l'accent sur les difficultés de l'édition en Afrique. La discussion sur le rapport d'enquête et l'exposé de M.Bathéas-Mollomb fut, faute de temps, assez brève. Elle s'attacha principalement aux problèmes inhérents aux bibliographies dont le contenu dépasse les limites de la production nationale. Les participants demandèrent des solutions concrètes et posèrent le principe d'une aide mutuelle entre les pays en développement. 1.

Rapport

d'enquête

1.1

Recensement

des bibliographies nationales courantes

existantes

Toutes les réponses au questionnaire signalent l'existence de bibliographies nationales courantes ou de publications qui recensent de façon plus ou moins complète la production nationale (liste d'acquisitions de la Bibliothèque nationale, bibliographie sur le pays); trois pays seulement n'ont pas de bibliographie courante: le Cameroun (1), le Dahomey et la Haute-Volta (2). (1) Une bibliographie rétrospective camerounaise est en préparation, cinq tomes sont prévus: pour les écrits en langue allemande (terminé), en langue anglaise, en langue française, en d'autres langues européennes, en langues camerounaises. C'est l'oeuvre d'un professeur allemand M. Dippold. (2) Il existe une bibliographie rétrospective pour 1 9 5 6 - 1 9 6 5 : Bibliographie générale de la Haute-Volta: 1956-1965 / Françoise Izard, avec la collaboration de Ph. Bonnefond et M. d'Huart. - Paris: F. Izard (Laboratoire d'anthropologie sociale, Collège de France, 11, place Marcelin-Berthelot, 75-Paris 5e) 1967. - 300 p.; 22 cm (Recherches Voltaiques; 7) - Bibliographie sur le pays qui recense les travaux relevant des sciences humaines, des sciences physiques et biologiques et qui aborde les problèmes économiques et de développement.

52

Algérie (3) Bibliographie de l'Algérie: périodiques, livres / République algérienne démocratique et populaire, Ministère de l'information et de la culture, Bibliothèque nationale. — Alger: Bibliothèque nationale, 1964 (1963) . - 20 cm. Semestriel Burundi (4) Bibliographie sur le Burundi. Dans: Revue de l'Université officielle de Bujumbura. Bujumbura: Université officielle. Trimestriel. — Rubrique créée en même temps que la revue, en 1972. Côte d'Ivoire (S) Bibliographie de la Côte d'Ivoire / République de Côte d'Ivoire, Secrétariat d'Etat chargé des affaires culturelles, Bibliothèque nationale. - Abidjan: Bibliothèque nationale, 1970 (1969, no 1) _ 21, puis 21 cm. Annuel Iran (6) Thelranian national bibliography / Ministry of culture and art, National library. — Tehran: National library, 1 9 6 3 / 6 4 . - 24 cm. Trimestriel depuis 1971/72 Laos(7) Bibliographie nationale / Royaume du Laos. — Vientiane, Bibliothèque nationale, 1968 . - 32 cm. Annuel Madagascar (8) Bibliographie annuelle de Madagascar / Université de Madagascar, Bibliothèque universitaire et Bibliothèque nationale. — Tananarive: Bibliothèque universitaire et Bibliothèque nationale, 1966 (1964) . - 24 cm. (3) Cette bibliographie fait suite à deux publications qui paraissaient depuis 1962: Publications reçues au Service du Dépôt légal et l'Index cumulatif des périodiques. (4) Comme il n'existe pas de bibliographie nationale au Burundi, la Rédaction de la Revue de l'Université officielle de Bujumbura a décidé d'insérer dans cette revue toute publication relative au Burundi chaque fois qu'on la lui signale. (5) Une bibliographie rétrospective vient de paraître: Bibliographie de la Côte d'Ivoire: science de la vie / Geneviève Janvier. - Abidjan: Université d'Abidjan, 1972. - 357 p.; 24 cm. (Annales de l'Université d'Abidjan: hors série.) (6) Une autre bibliographie a é t é publiée de 1954/55 à 1966/67, son titre t r a n s l i t é r é est: Ketabhaye Iran. (7) Cette bibliographie fait suite à une bibliographie rétrospective: Bibliographie du Laos par Pierre Bernard Lafont. - Paris: Ecole française d'ExtrêmeOrient, 1964. - 270 p.; 28 cm. (Publications de l'Ecole française d'Extrême-Orient no 50.) En 1 9 6 8 - 6 9 , la Bibliographie nationale du Laos était en quelque sorte rétrospective, elle est devenue courante en 1970. (8) Avant la bibliographie nationale courante ont été publiées deux bibliographies rétrospectives: la Bibliographie de Madagascar de G. Grandidier pour 1 5 0 0 - 1 9 6 3 (4 vol.) et la Bibliographie nationale de Madagascar de J. Fontvieille pour 1 9 5 6 - 1 9 6 3 (1 vol.).

53

-

Maroc (9) Bibliographie nationale marocaine / Royaume du Maroc, Ministère des habous, des affaires islamiques et de la culture, Direction de la culture, Bibliothèque générale et archives du Maroc. — Rabat: Bibliothèque générale et Archives du Maroc, 1963 - 22 cm. Mensuel ( n o 1 sur les tableaux) Bibliographie nationale marocaine, Dépôt légal / Royaume du Maroc, Ministère des habous, des affaires islamiques et de la culture, Direction de la culture, Bibliothèque générale et archives du Maroc. — Rabat: Bibliothèque générale et Archives du Maroc, 1961 - 2 1 cm. Annuel (10)

(no 2 sur les tableaux)

Ile Maurice (11) Bibliography of Mauritius, supplement. Dans: Annual report of the Archives Department for the year Mauritius. - Port Louis: L. Carl Achille. — 25 cm. Paraît depuis 1955 sous ce titre. Les années précédentes, cette bibliographie était intitulée: List of publications printed in Mauritius and deposited in the Archives Department. Mauritanie (12) Liste mensuelle des nouvelles acquisitions / République islamique de Mauritanie, Bibliothèque nationale. — Nouakchott: Bibliothèque nationale, juillet 1973 — . - 27 cm. Sénégal Bibliographie du Sénégal. Archives du Sénégal. Dakar, Archives du Sénégal, 1972 (no 4 0 ) . - 27 cm. Trimestriel. — Fait suite à: Liste des ouvrages reçus et des revues dépouillées au cours du mois de créée en 1962, et à: Bulletin bibliographique des Archives du Sénégal créé en 1964, dont la Bibliographie du Sénégal continue la numérotation. Tunisie Bibliographie nationale de la Tunisie / République tunisienne, Ministère des affaires culturelles et de l'information, Bibliothèque nationale. — Tunis: Maison tunisienne de l'édition, 1970 (1969) . - 21 cm. Semestriel Vietnam (Republique populaire) Mue lue xuSt ban phâfn/Bô Vän Hóa, Thù Viên Quôc Gia, Viêt Nam Dân Chû Công Hóa. — Hanoi; Thù Viên Quôc Gia, 1954 — .— 31 cm. Mensuel. — Cumulatif annuel (9) (10) (11)

(12)

54

De 1931 à 1954 la Bibliographie nationale marocaine était publiée dansHesperis. Existait depuis 1939 sous forme de liste. Volume de base: Bibliography of Mauritius: 1 5 0 2 - 1 9 5 4 , covering the printed record, manuscripts, archivalia and cartographic material A. Toussaint, and H. Adolphe, Port-Louis, printed by Esclapan, 1956. - XX-884 p.; 23 cm. Cette liste est tirée sui stencils; à partir de janvier 1974, elle sera imprimée et deviendra trimestrielle. En 1974 sera créée une bibliographie nationale qui doit être semestrielle.

Zaire Bibliographie nationale paraissant trimestriellement des publications congolaises ou relatives a la RDC acquises par la Bibliothèque nationale. République démocratique du Congo, Ministère de la culture et des arts, Direction des archives et bibliothèques. — Kinshasa-Kalina: Bibliothèque nationale, 1971 (no 1) — .— 34 cm. 1.2

Organismes rédacteurs

Algérie: Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal, Burundi: Université officielle de Bujumbura, Côte d'Ivoire: Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal, Iran: Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal, Laos: Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal, Madagascar: Bibliothèque universitaire et Bibliothèque nationale qui reçoit une partie du Dépôt légal, Maroc: Bibliothèque générale et Archives du Maroc, établissement qui reçoit le Dépôt légal, Ile Maurice: Archives, Mauritanie: Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal, Sénégal: Archives du Sénégal qui reçoivent le Dépôt légal, Tunisie: Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal. Vietnam (République populaire): Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal, Zaire: Bibliothèque nationale qui reçoit le Dépôt légal. 1.3

Dates de création

Algérie: 1963 publié en 1964 Burundi: 1972 Côte d'Ivoire: 1969 publié en 1970 Iran: 1963/64 Laos: 1968 Madagascar: 1964 publié en 1966 Maroc: 1963 (bibliographie sur le Maroc), 1961 (Dépôt légal) Ile Maurice: 1955 publié en 1956 Mauritanie: 1973 Sénégal: 1962 Tunisie: 1969 publié en 1970

55

Vietnam (République populaire): 1954 Zaire: 1971 1.4

Périodicité Mensuel

Trimestriel

Semestriel

Annuel

+

Algérie +

Burundi

+

Côte d'Ivoire +

Iran

cumulatif

Laos

+

Madagascar

+

Maroc 2 bibliographies différentes

1 2

+ + +

Ile Maurice Mauritanie

+ +

Sénégal

+

Tunisie Vietnam (République populaire)

+ +

Zaire

1.5

cumulatif

Contenu des bibliographies

1.5.1 Origines des documents décrits Sur les onze bibliographies étudiées qui recensent la production imprimée du pays soumise au Dépôt légal, sept décrivent en outre les publications qui concernent le pays éditées à l'étranger, et cinq recherchent les publications des auteurs nationaux éditées hors des frontières.

56

Production imprimée du pays (Dépôt légal )

Publications sur le pays Editées Editées dans le à l'étranpays ger

Auteurs: ressortissants du pays édites à l'étranger

Acquisitions de la Bibliothèque nationale

Algérie Burundi Côte d'Ivoire Iran Laos Madagascar Maroc 2 bibliogra-1 phies différentes 2

+ articles de pér.

+ articles de pér.

Ile Maurice Mauritanie Sénégal Tunisie Vietnam (République populaire) Zaire

1.5.2 Types de documents

décrits

Les documents de base sont: les livres, les périodiques nouveaux, les articles de périodiques relatifs au pays, les cartes; une large place est faite aux publications officielles qui forment souvent une grande partie de la production nationale. Les autres types de documents apparaissent dans la mesure où ils sont soumis au Dépôt légal. Algérie: livres, brochures, périodiques, publications officielles, thèses, DES, cartes et atlas, Burundi: livres, articles de périodiques (principalement),

57

Côte d'Ivoire: livres, périodiques; articles de périodiques relatifs à la Côte d'Ivoire; publications officielles; autres imprimés: affiches, brochures, cartes et plans, catalogues d'expositions, programmes de spectacle, thèses, partitions musicales, Iran: livres, périodiques, Laos: livres, périodiques, publications officielles, Madagascar: livres, périodiques, articles de périodiques relatifs à Madagascar, documents multigraphiés (thèses et mémoires en particulier) présentant de l'intérêt, cartes, Maroc: Bibliographie sur le Maroc: articles de périodiques, Dépôt légal: livres, brochures, cartes et plans, Ile Maurice: livres, périodiques, publications officielles, cartes et atlas, Mauritanie: livres et périodiques, publications officielles, Sénégal: livres, articles de périodiques, Tunisie: publications officielles (fascicule à paraître) publications non officielles (fascicule paru): livres, brochures, thèses multigraphiées et dactylographiées, Vietnam (République populaire): livres, périodiques, cartes, gravures, musique, disques, Zaïre: livres, périodiques, publications officielles, thèses, cartes et plans, photographies, musique. 1.5.3 Statistiques des documents décrits Ces statistiques rendent compte du nombre de documents décrits chaque année dans les bibliographies. Les chiffres donnés peuvent différer de ceux qui ont été produits au chapitre 3 «Statistiques de l'édition», puisque les bibliographies débordent en général la production nationale. Les chiffres ci-dessous reproduisent les réponses au questionnaire d'enquête, ils correspondent soit à une moyenne calculée sur plusieurs années, soit à une année précise. Algérie: environ 400 documents décrits par an, Burundi: une quinzaine de références par numéro trimestriel, Côte d'Ivoire: 852 livres et articles de périodiques, 63 documents divers pour 1971, Iran: environ 1500 documents décrits par an, Laos: environ 100 documents décrits par an, Madagascar: minimum: 1991 documents en 1968, maximum: 2788 documents en 1964, 58

Maroc: environ 1800 documents décrits par an (en majorité des articles de périodiques), Ile Maurice: 254 documents décrits en 1970, Mauritanie: environ 1800 documents décrits par an (ce chiffre correspond aux documents acquis par la Bibliothèque nationale), Sénégal: environ 400 documents décrits par an, Tunisie: 89 documents dans le fascicule 1 du 1er semestre 1969 (publications officielles), Vietnam (République -

populaire):

Imprimés non-périodiques Périodiques Tableaux, portraits, gravures, images Partitions musicales Cartes et plans Disques

Total

1970

1971

1972

1551 211 208 62 3 14

2011 272 161 64 17 3

1745* 262 157 50 17

2049

2528

2231

-

Zaire: environ 940 documents décrits par an.

59

1.6

Structure des bibliographies

1.6.1 Présentation

matérielle Imprimé

Algérie Burundi Côte d'Ivoire Iran Laos Ile Maurice Mauritanie Madagascar Maroc 1 2 bibliographies différentes 2 Sénégal Tunisie Vietnam (République populaire) Zaïre

60

Multigraphié ou reproduction o f f set de dactylographie

Notices présentées dans des cadres aux dimensions des fiches: (75 x 125)

1.6.2 Classement des notices Comme d'autres bibliographies nationales, les bibliographies étudiées font un premier classement par types de publications: publications officielles et publications non officielles par exemple, puis elles adoptent une classification plus ou moins poussée, en général la CDU (de 1 à 6 chiffres). Mais à plusieurs d'entre elles se pose un problème particulier: celui des langues et des caractères d'impression; ainsi les bibliographies de l'Algérie et du Marocjjossèdent-elles deux parties: l'une pour les documents en langue française, l'autre pour les documents en langue arabe. Algérie La bibliographie comporte deux parties: 1. Documents en langue française 2. Documents en langue arabe A l'intérieur de chacune de ces parties les documents sont répartis dans les grandes divisions de la CDU (1 chiffre); ces grandes divisions sont ensuite subdivisées. Exemple: 6 Sciences appliquées B Technique 1 Agriculture, sylviculture, chasse, pêche Burundi La bibliographie est très courte, l'ordre alphabétique des noms d'auteurs est suffisant. Côte d'Ivoire Un premier classement est fait suivant les types de documents (cf. les catégories énumérées en 5.2). Puis les documents d'un même type sont répartis dans les grandes divisions de la CDU (1 ou 2 chiffres suivant les classes). Iran La bibliographie adopte les grandes divisions du Dewey, et à l'intérieur de ces divisions l'ordre alphabétique des noms d'auteurs. Laos Les documents sont répartis suivant les grandes divisions de la CDU et classés dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs. Madagascar Le classement est fait suivant les divisions de la CDU, de 2 à 6 chiffres suivant les classes. Maroc La bibliographie possède deux parties: 1. Documents en langue française 2. Documents en langue arabe Ensuite le classement diffère suivant les bibliographies: la bibliographie sur le Maroc est classée par indices CDU développés, la bibliographie qui recense le Dépôt légal adopte seulement les grandes divisions 61

de la CDU, de 1 à 3 chiffres suivant les classes. Ile Maurice La bibliographie reprend les divisions de la bibliographie rétrospective de Toussaint et Adolphe: A. Private publications B. Periodicals, newspapers and sériais C. Government and semi-official publications D. Publications issued abroad A l'intérieur de ces divisions le classement suit l'ordre alphabétique des noms d'auteurs. Mauritanie La liste comprend trois parties: A. Imprimés nationaux officiels B. Livres étrangers C. Périodiques nationaux et étrangers A l'intérieur de ces parties, l'ordre alphabétique des auteurs ou des titres (périodiques) est adopté. Sénégal Un premier classement est fait sur les dates de publication: les documents antérieurs à l'année de la bibliographie sont regroupés dans les premières pages de celle-ci. Puis les documents sont répartis en deux catégories: publications officielles, publications non officielles. A l'intérieur de ces catégories, les publications sont classées par ordre alphabétique des noms d'auteurs. Tunisie La bibliographie doit paraître par fascicules; deux sont prévus, un pour les publications officielles, l'autre pour les publications non officielles. Le fascicule paru, celui des publications non officielles comporte deux parties: 1. Documents en langue française 2. Documents en langue arabe A l'intérieur de ces parties, le classement est fait par grandes divisions de la CDU, de 2 à 4 chiffres suivant les classes. Vietnam (République populaire) Un premier classement est fait par types de publications. Les livres sont ensuite répartis par langues: langue vietnamienne, langues des minorités, langues étrangères. Les livres en vietnamien, les plus nombreux, sont classés suivant le système de classification soviétique. Zaïre La bibliographie adopte les grandes divisions de la CDU à 1 chiffre.

62

1.6.3 Index Auteurs

Auteurs secondaires

Titres Collectivités Titres (auteurs) (anonymes)

Matieres (rubriques générales)

Algérie

+

+

+

+

+

o

Burundi

o

0

o

o

0

o

Côte d'Ivoire

+

0

0

o

+

0

Iran

+

0

o

+

+

0

Laos

0

0

0

0

0

o

Madagascar

+

+

0

o

+

o

Maroc

o

o

0

o

o

+

Ile Maurice

o

0

0

0

0

0

Mauritanie

0

0

0

o

0

0

Sénégal

+

0

0

0

0

+

Tunisie

+

+

+

+

Vietnam (1) (République populaire)

+

+

0

0

+

0

Zaire

0

o

0

0

0

0

1.6.4 Contenu des notices Dans la plupart des bibliographies étudiées, figure seulement une description bibliographique. Peu d'éléments s'y ajoutent. On notera toutefois: une indexation précise dans la Bibliographie du Maroc qui recense les publications sur le Maroc, et dans la Bibliographie nationale du Laos; la cote de la bibliothèque dans les bibliographies de l'Algérie, du Maroc, du Sénégal, du Zaïre; le prix de la publication dans la bibliographie de la République populaire du Vietnam. (1) Dans le volume cumulatif annuel.

63

1.7

Problèmes et projets

Les réponses au questionnaire d'enquête contiennent en plus des renseignements précis qui ont permis la rédaction de ce rapport, l'exposé de problèmes qui sont parfois en voie de solution. Ces problèmes et projets se rattachent aux différents points du rapport. 1.7.1 Création de bibliographies

nationales

Au Cameroun, il existe déjà un fichier central à la Bibliothèque universitaire qui doit servir de base à la création d'une bibliographie nationale. En Haute-Volta, un centre bibliographique est en création, il permettra la rédaction de la bibliographie nationale où les publications en langues vernaculaires seront regroupées. La Mauritanie doit publier une bibliographie nationale en 1974, elle sera semestrielle. 1.7.2 Modifications concernant l'organisme rédacteur Le Dahomey voudrait étudier les problèmes inhérents à la création d'une bibliothèque nationale qui pourrait être l'organisme rédacteur de la bibliographie nationale. L'Iran préfère un organisme spécialisé qui fonctionne à côté de la Bibliothèque nationale. Le Sénégal vient de prendre la décision de rattacher le Dépôt légal à la Bibliothèque nationale en cours de création; cela doit amener une restructuration de la bibliographie nationale. Les Etats du Maghreb ont projeté un travail en coopération: dans un premier temps ils vont créer un fichier des publications du Maghreb, une seconde étape verra la création d'une bibliographie du Maghreb. 1.7.3-4 Problèmes relatifs à la périodicité de la bibliographie nationale La publication régulière d'une bibliographie nationale n'est pas une entreprise facile. En Côte d'Ivoire, le travail de la Bibliothèque nationale est paralysé trois mois par an par la rédaction de la bibliographie nationale. Il en résulte parfois un retard dans la publication de la bibliographie. A Madagascar, la bibliographie de 1969 n'a pu être publiée qu'en mai 1973. L'Iran voudrait que sa bibliographie paraisse plus régulièrement. 1.7.5 Difficultés pour un contrôle bibliographique

efficace

Dans la plupart des cas étudiés, le contrôle bibliographique est d'abord tributaire du bon fonctionnement du Dépôt légal. Or il faut bien le constater, celui-ci n'est pas toujours effectué parfaitement. L'Iran constate que le Dépôt légal n'a pas été conçu pour la formation d'une collection complète des publications nationales. 64

Madagascar se plaint du caractère incomplet du Dépôt légal: les journaux n'y sont pas soumis et les publications officielles sont difficilement contrôlables. Le Zaïre met l'accent sur les problèmes géographiques du Dépôt légal: beaucoup d'ouvrages publiés dans les différentes régions du pays ne sont pas déposés à la Bibliothèque nationale. La Côte d'Ivoire et le Laos soulignent l'importance des efforts nécessaires à la bonne marche du Dépôt légal. Les bibliographies étudiées recensent aussi les publications sur le pays éditées à l'étranger et les publications des auteurs nationaux éditées hors des frontières. Le contrôle bibliographique est dans ce domaine encore plus difficile; il nécessite l'utilisation d'ouvrages de référence et de fichiers souvent difficilement accessibles. Madagascar constate que les bibliothèques ne possèdent pas toutes les bibliographies étrangères nécessaires. D'autre part les références bibliographiques sont quelquefois difficiles à contrôler. La Côte d'Ivoire admet que sa bibliographie ne signale pas encore tout ce qui concerne ce pays et est publié à l'étranger. Si le Dépôt légal fonctionne bien, la description minutieuse et donc assez longue de certains documents peut encore poser un problème économique. Madagascar se demande s'il faut recenser tous les documents quel que soit leur intérêt, et propose que certains documents qui n'ont aucun intérêt scientifique soient éliminés des bibliographies. Toutefois l'absence de tels documents dans la bibliographie malgache a déjà fait l'objet de vives critiques. 1.7.6 Problêmes relatifs à la structure des bibliographies Le classement des notices constitue un problème de base dont l'importance a été bien évaluée. VIran voudrait améliorer la présentation, c'est-à-dire le classement des notices, de sa bibliographie. Le Zaire propose d'adapter une classification du type Dewey aux problèmes posés par l'utilisation de plusieurs langues dans un même pays: on pourrait créer à l'intérieur des divisions du Dewey des subdivisions par langues qui n'auraient pas de caractère universel puisqu'elles varieraient suivant les pays. En ce qui concerne le contenu des notices, quelques adjonctions sont proposées pour améliorer l'accessibilité des données. Madagascar souhaiterait une traduction française des titres malgaches ou l'adjonction de mots matières qui préciseraient le sujet exact du document. 2.

Les Problèmes posés par la publication d'une bibliographie nationale en Afrique, par S. Batheas-Mollomb

S'il est un domaine où la colonisation en Afrique s'est révélée particulièrement négative voire néfaste, c'est le domaine culturel. En effet, le culturel par rapport à l'économique et au social s'est toujours vu attribuer la portion congrue dans les 65

investissements qu'ont dû consentir les colonisateurs pour assurer le bien-être de la société coloniale. Tous ceux qui suivent attentivement l'évolution de l'Afrique savent qu'en matière d'éducation il n'y a jamais eu d'écoles en Afrique qu'en vue de l'instruction de quelques lettrés dont on avait besoin comme exécutants dans l'exploitation éhontée de nos pays. Ils savent également et surtout qu'il n'y a jamais eu de bibliothèques ou de centres de documentation que pour la société coloniale elle-même et non pour les peuples africains, ou tout au moins pour la fraction de ces peuples que celle-là avait comme malgré elle, initiée à la culture par le livre. Dans ces conditions, l'on doit comprendre qu'on ne saurait ici, en ce qui concerne notre propos, parler des problèmes bibliothéconomiques sans auparavant évoquer dans quel contexte général d'évolution historique ils se trouvent posés. C'est donc par une évocation de ce contexte que nous commençons ce rapport sur les problèmes posés par la publication d'une bibliographie nationale en Afrique. 2.1

Données générales du problème du livre et de la bibliothèque en Afrique ( 1)

Si le bilan de la première décennie du développement des jeunes Etats Africains a pu être qualifié de positif à maints égards, on ne peut cependant méconnaître que ce développement reste encore très largement dominé par un fait particulièrement prégnant: les séquelles de l'ère coloniale. Aussi, pour aborder correctement le problème du livre et de la bibliothèque en Afrique, faut-il d'abord saisir très exactement les conditions générales d'évolution de cette Afrique nouvelle. Le fait caractéristique, au centre de cette situation, est le déséquilibre de jour en jour grandissant entre, d'une part, l'accroissement continu de responsabilités nouvelles nées de la nécessité de créer des institutions et des cadres nationaux adaptés à la civilisation africaine nouvelle, et d'autre part, la pauvreté des ressources et la chronicité de certaines tares et carences constatables dans tous les domaines de l'activité de construction nationale. D'où l'impérieuse nécessité d'opérer des choix, de fixer des priorités. Ce qui explique qu'au cours de la première décennie des indépendances, nos pays aient axé tous leurs efforts de construction sur l'amélioration de la situation économique et sociale. Si cependant pour ce qui est de la situation spécifique du Congo on peut noter avec satisfaction que ces efforts, très appréciables, ont porté en premier lieu sur l'expansion de l'enseignement afin de conjurer radicalement le fléau de l'analphabétisme et préparer les jeunes générations aux besoins sans cesse croissants de la construction nationale, on doit en même temps souligner, en toute objectivité, que non seulement la qualité n'a pas suivi l'intensification de cet effort de scolarisation à presque 100 pour 100 (la baisse considérable de niveau n'est un secret pour personne au Congo), mais qu'encore et surtout la carence du système éducatif aura été totale en matière d'infrastructure péri et postscolaire, (1) D'après le rapport de J. Brock sur les bibliothèques en Afrique centrale

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le secteur proprement culturel n'ayant pu bénéficier que d'une attention toute marginale. Cette négligence, authentifiée par des lacunes et des déficiences notoires, touche en particulier le domaine du livre et de la bibliothèque temple de cette instruction par le livre qui, seule, a pu rendre intemporelles certaines cultures devant lesquelles les responsables africains encore irresponsables en ce domaine, se contentent d'une béate admiration. Il faut le souligner avec force ici, les gouvernements africains en général ont jusqu'ici sous-estimé la contribution fondamentale de la culture nationale en général, et des bibliothèques en particulier, à l'œuvre de construction nationale. On peut sans doute invoquer, à la base de cette situation, le manque de tradition et d'expérience (du fait que notre civilisation originaire est proprement orale et non point écrite), mais plus fondamentale comme raison nous semble être la méconnaissance par nos gouvernements de l'urgence du financement de ce secteur de la culture et de l'éducation: d'où l'état embryonnaire et le statut dérisoire dont jouissent les services documentaires dans presque tous les pays africains nouvellement indépendants. Tout nous incite à nous rendre à la seule évidence de l'heure, qui nous fait nous rassembler ici: Il y a beaucoup à faire pour résoudre fondamentalement les problêmes du livre en Afrique, afin de rendre celle-ci capable de jouer pleinement son rôle dans le concert des nations modernes. Pour mieux élucider le problème du livre et de la bibliothèque en Afrique, il nous faut ici ouvrir une parenthèse historique sur le passé colonial de l'Afrique Noire en la matière. L'histoire de la bibliothèque en Afrique Noire commence avec les bibliothèques administratives et spécialisées, qui sont les plus anciennes dans la région, parce qu'elles devaient servir aux besoins immédiats de l'administration coloniale ou des services techniques et de recherches, tant publics que privés, établis dans nos pays. Mais, comme on le sait, après l'indépendance, les bibliothèques administratives ont connu des fortunes diverses. Parfois, leurs collections ont été dispersées ou bien encore redistribuées afin de constituer le noyau de bibliothèques ministérielles ou parlementaires. Dans d'autres cas, leurs collections ont été incorporées dans le fonds de bibliothèques universitaires ou publiques (2). Plus rarement, ces bibliothèques ont été à l'origine d'une bibliothèque nationale. Les bibliothèques spécialisées, très nombreuses dans la région, et dont beaucoup sont de valeur, ont une importance exceptionnelle pour le développement économique et scientifique de nos jeunes pays. Leur rôle, qui est souvent aussi celui d'un centre de documentation, semble malheureusement encore trop sous-.estimé par les gouvernements africains.

(2) C'est le cas à Brazzaville pour les bibliothèques universitaires ou publiques.

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Les ressources limitées de ces bibliothèques, leur manque de bibliothécaires scientifiques, l'activité amoindrie aussi des instituts de recherches qu'elles doivent servir, sont souvent à l'origine de la dégradation de leurs collections et de leur mauvais fonctionnement. Les bibliothèques universitaires qui constituent sans doute une catégorie privilégiée, dans ces pays, n'apparaissent que vers le début des années 50, avec la création des premières universités en Afrique Noire. Actuellement un grand nombre d'Etats Africains possèdent une Université et plusieurs instituts d'enseignement supérieur. L'utilité des bibliothèques universitaires étant généralement reconnue, celles-ci disposent de ressources financières importantes. Dirigées ou conseillées le plus souvent par des bibliothécaires expatriés, leur organisation et leur fonctionnement sont assez satisfaisants. Ces bibliothèques manquent cependant, de plus en plus, de personnel autochtone qualifié et des moyens nécessaires, pour faire face à la progression constante de l'enseignement supérieur et aux exigences de la recherche moderne. Les bibliothèques publiques, et dans une certaine mesure les bibliothèques scolaires, bien que datant parfois des années d'avant-guerre, ne se sont développées réellement qu'après l'indépendance et l'introduction de l'enseignement généralisé. Toutefois, dans la plupart de nos pays, la lecture publique n'est pas organisée d'une manière efficace en fonction des progrès de la scolarisation et de l'alphabétisation. De même, la nécessité de bibliothèques scolaires suffisamment bien pourvues pour être d'un réel secours aux écoliers et aux enseignants, ne semble pas encore généralement admise. Enfin, les bibliothèques nationales, créées récemment dans quelques pays, ne peuvent encore jouer pleinement leur rôle, parfois mal compris d'ailleurs. Leurs activités sont souvent limitées par l'insuffisance de moyens financiers et de personnel qualifié. Dans certains pays, où il n'existe pas de bibliothèques nationales, quelques tâches essentielles de celles-ci sont assumées par la bibliothèque universitaire, qui reçoit alors le dépôt légal et publie la bibliographie nationale, habituellement sous forme de simples listes d'acquisitions. En revanche, quelques bibliothèques nationales font aussi fonction de bibliothèques publiques ou administratives. Après ce coup d'oeil rétrospectif sur la situation d'ensemble des institutions documentaires en Afrique Noire, il nous faut saisir le nœud des problèmes précisément posés par la publication d'une bibliographie nationale. De l'historique du développement des bibliothèques africaines, il résulte que le manque de tradition et d'expérience en la matière, généralement invoquée pour expliquer l'état embryonnaire de ces services, ne saurait être le fait des pays intéressés mais il revient à ceux-là qui avaient prétendu voler à notre salut d'en assurer la responsabilité. A la lumière des faits qui viennent d'être rapidement évoqués, il est clair que l'administration coloniale ne s'était guère souciée de l'existence possible, même à venir, d'un public africain pour les quelques bibliothèques qu'elle était obligée d'implanter pour ses propres besoins. Aussi devient-il parfaitement compréhensible dès lors que les gouvernants africains qui ont immédiatement succédé aux colonisateurs n'aient rien entrepris pour faire entrer la bibliothèque africaine parmi les instruments fondamentaux 68

de la conquête de l'indépendance réelle et totale. Une autre source d'obstacles au développement de l'instruction par le livre se trouve constituée par les problèmes multiples que pose l'édition africaine. En effet, ce qui en dernier ressort explique l'état rachitique des bibliothèques africaines, c'est la pénurie de livres adaptés aux besoins de l'Afrique. C'est ici que nous touchons du doigt le nœud des problèmes relatifs à la publication d'une bibliographie nationale dans nos pays. La difficulté, écrit J. Brock, de trouver des textes adaptés aux besoins et à la mentalité des lecteurs africains, est surtout manifeste dans le cas des ouvrages techniques et des manuels scolaires et universitaires, mais elle est sans doute plus grande encore en ce qui concerne les livres d'intérêt général et les œuvres d'imagination, qui sont indispensables si l'on veut encourager à la lecture les nouveaux alphabètes, enfants et adultes. Pour répondre pleinement aux besoins du public et à une demande sans cesse croissante, nos pays devraient pouvoir disposer dès lors en quantité suffisante de livres de qualité écrits par les africains pour les africains dans les langues nationales et, si nécessaire, dans les langues vernaculaires. Cette exigence que les pays d'Afrique sont encore loin de pouvoir remplir suppose l'existence d'une production littéraire nationale et le développement d'une industrie locale du livre. Les bibliothèques publiques et scolaires en particulier, devront être associées intimement aux mesures de promotion active qui s'imposent d'urgence dans le secteur du livre africain. Ces bibliothèques pourront servir de point de vente et distribution; leurs responsables pourront découvrir et encourager des talents potentiels, aider à la formation des auteurs et stimuler leur productivité. Si ce problème de la production et de la distribution du livre africain n'est pas correctement posé et résolu, l'étonnante expansion de l'enseignement dans nos pays ne sera longtemps encore qu'une alphabétisation à rebours c'est-à-dire formant des candidats à l'analphabétisme. Il serait encore moins opportun d'évoquer la création d'une bibliographie nationale. Car, manquant de locaux appropriés, d'équipements matériels adéquats et surtout de personnels qualifiés, les services documentaires n'ont pu après environ quinze ans d'indépendance de nos pays, atteindre un niveau d'organisation satisfaisant par manque de ressources humaines et de moyens financiers, ce qui justifie leur état embryonnaire actuel. Les bibliothèques africaines sont totalement désarmées pour sensibiliser et convaincre les responsables sur leur apport au développement national. La situation tourne donc à un parfait cercle vicieux. Mais au regard de nos capacités réelles d'organisation, ce cercle vicieux ne serait que le moindre de nos maux, car il suffirait d'opposer partout, dans nos pays, à l'actuelle dispersion des efforts en matière de documentation et d'information, une politique cohérente et rigoureuse de planification et de coordination des activités et services des différents types de bibliothèques. C'est autour de cette nécessité urgente que se tinrent les assises de Kampala dont l'objectif fondamental était justement d'inciter tous les pays intéressés à assurer une meilleure utilisation 69

de leurs ressources limitées en les réunissant dans un système national. Le Congo, pour sa part, a su tirer grand profit de cette conférence en mettant à exécution ses recommandations par la création dès 1971 d'un organisme national pour l'organisation planifiée des services de bibliothèques, d'archives et de documentation dont le sigle est DGSBAD. Mais s'il ne suffisait que de mettre ainsi en place un organisme de coordination, tout aurait été résolu au Congo en matière de bibliothèques. C'est qu'il y a en plus du financement non seulement défectueux mais avant tout modique, d'autres faiblesses qui tiennent à la nature même de nos sociétés. Et c'est ici que l'on saisit combien l'apport occidental ne constitue encore malgré de fallacieuses apparences qu'une mince et fragile couche de vernis sur la culture traditionnelle, plus vivace encore à la faveur de la liberté retrouvée. En tout premier lieu, il y a le manque d'habitude de lire, déficience qui s'explique fort aisément par une raison d'ordre interne et une autre d'ordre externe. Notre civilisation originaire étant, à tradition orale, notre mode de vie traditionnel qui reste prégnant nous fait préférer la conversation et les relations sociales à la lecture, qui est essentiellement une occupation solitaire. Voilà pour la raison d'ordre interne. De plus, et c'est ici la raison d'ordre externe, le colonisateur a poussé l'incurie en ce domaine jusqu'à nous laisser plutôt dans la pénombre de l'instruction par le livre, que dans la pleine possession de tous les moyens qu'exige cette culturation; les conditions matérielles d'existence, laissent encore beaucoup à désirer, à quoi il faut ajouter le faible niveau de vie, le faible taux d'alphabétisation. A cet état de chose, il n'y a pour en sortir qu'une politique culturelle de grande envergure qui doit prendre appui sur les bibliothèques en tant que centres culturels. Il faut à nos pays une bonne organisation des loisirs collectifs parmi lesquels l'instruction par le livre doit être ressentie comme un besoin d'épanouissement plus total de tout l'homme africain. On mesure ici combien capital est le rôle qu'ont à jouer en Afrique plus qu'ailleurs les bibliothèques publiques et scolaires dans la réussite des programmes d'alphabétisation et d'éducation permanente en incitant sans relâche à la lecture. Mais c'est là un problème qui ne trouverait sa solution que dans le cadre d'une restructuration du système éducatif pour plus de fonctionnalité. Car une telle réforme n'a de chance de pleinement réussir que pour autant qu'elle serait accompagnée d'un renforcement du rôle des bibliothèques à tous les niveaux, en liaison étroite avec la planification de l'éducation. C'est sur ce terrain que doivent se conjuguer les efforts et les initiatives tant des autorités publiques que des bibliothécaires, dont le rôle est ici déterminant. Tel est le contexte plutôt contraignant que favorable dans lequel s'inscrit la question du livre et de la bibliothèque en Afrique, mais le nœud de cette question se trouve être précisément constitué par les problèmes de l'édition africaine dont dépend évidemment la publication d'une bibliographie nationale. C'est cet ensemble de problèmes que nous allons ci-après non pas analyser, mais inventorier, pour laisser le soin aux conférenciers de la Table ronde de prescrire les solutions qui s'imposent. 70

2.2

Bibliographie, politique du livre et coopération

internationale

Comme on peut le saisir à travers le précédent exposé des données générales du problème du livre en Afrique, il est extrêmement important du point de vue africain de tenir compte du contexte dans lequel s'inscrit cette question. Aussi, importe-t-il également, avant de recenser les problèmes qui se lisent déjà en filigrane dans la première partie de notre rapport, de s'entendre sur l'acception à donner au mot «Bibliographie». Car de la notion même que l'on s'en fait, dépendent de beaucoup les modalités de solution du problème posé. A son apparition, au XVIIe siècle, nous a-t-on appris, le mot «Bibliographie» désignait: a) b) c) d)

la science du livre, qui s'est par la suite appelée proprement «Bibliologie», la connaissance des livres, tout ce qui touche le livre, et de plus en plus, pour les chercheurs, la liste des livres publiée à la suite d'un ouvrage, ou établie en vue ou à l'occasion d'un travail de recherches.

Quoiqu'on en puisse penser, il reste que c'est cette acception très large que l'on donne encore aujourd'hui en particulier dans les pays anglophones, alors qu'ici en France, on entend, bibliothéconomiquement parlant, par «Bibliographie» la connaissance de ce qui est paru, c'est-à-dire, en d'autres termes la connaissance de tous textes publiés ou multigraphiés. Certains spécialistes français pensent que la bibliographie est d'abord une technique lorsqu'il s'agit d'une bibliographie spécialisée, car c'est d'une véritable science auxiliaire qu'il s'agit. Mais qu'il soit question de bibliographie au sens anglais ou français, la question qui nous vient à l'esprit, en tant que bibliothécaire africain, c'est de savoir si en fonction du contexte d'évolution de l'Afrique, il ne s'agit pas pour elle d'entendre dans une acception nouvelle ou particulière, la bibliographie. Car si le vocable est création occidentale, la chose désignée ne l'est pas de façon univoque. En clair, nous voudrions laisser entendre qu'il y a place pour une bibliothéconomie africaine spécifique, et donc pour une bibliographie propre. Mais avant d'essayer de préciser cette notion d'une bibliographie africaine, essayons d'abord de faire voir la bibliographie dans son acception classique. Et d'abord quel en est le domaine? 2.2.1 Domaine traditionnel de la bibliographie Le domaine de la bibliographie recouvre traditionnellement tout le champ de l'imprimé: livres imprimés, périodiques et articles (qui peuvent exister sous forme de microfilm ou microfiche), tous les autres documents graphiques: cartes, atlas, musique — sous la forme enregistrée (disques) ou écrite — estampes. Mais, de plus en plus l'activité bibliographique embrasse également le domaine du film. C'est le lieu de parler d'une bibliographie spécialisée qui se développe particulièrement à l'heure actuelle à la faveur de l'action de plus en plus étendue et puissante des mass média: la bibliographie des «thèques»: filmothèques, cinémathèques, discothèques, etc. Enfin, il faut signaler également qu'il y a des rapports techniques, qui ne sont ni des livres, ni des périodiques, et dont s'occupe la bibliographie, sans 71

oublier qu'elle va dans les centres de documentation et les bibliothèques spécialisées, jusqu'à traiter des coupures de presse. 2.2.2 Caractère de la bibliographie Avec le caractère envahissant de la production imprimée (entendue au sens très large qui vient d'être précisé) à notre époque, la bibliographie se présente donc en fin de compte comme un simple fil conducteur au milieu de cette explosion documentaire. Aussi a-t-elle pour spécificité d'être toujours inachevée, toujours à refaire, à renouveler, somme toute, une science qui n'est jamais fixée. A ce niveau, du point de vue des problèmes que pose sa publication, il faut déjà noter qu'elle nécessite, de ce fait, pour sa mise à jour constante, la publication d'une revue spéciale, comme l'exemple nous en est donné ici par la revue de la Bibliographie de la France, à côté de nombreuses autres publications à l'intention des bibliothécaires et plus spécialement des bibliographies. On le voit, autant qu'on le sait du reste, le domaine de la bibliographie est donc très très vaste, il englobe tous les problèmes de la bibliothéconomie, généralement parlant. C'est pourquoi il conviendrait d'en préciser simplement pour mémoire, les principales divisions. Ce qui doit nous permettre de mieux circonscrire par la suite le problème au niveau africain. 2.2.3 Division de la bibliographie D'une manière classique, on distingue bibliographie générale et bibliographie spécialisée. La première est proprement la science commune au libraire et au bibliothécaire, tandis que la seconde, spécialisée précisément parce qu'elle a pour objet de sérier et d'étudier les questions bibliographiques par disciplines, est une science auxiliaire, qui se comporte différemment suivant qu'elle traite des sciences humaines ou des sciences pures. Dans le domaine des sciences pures où le périodique joue un rôle essentiel et où les connaissances se déprécient plus vite à cause du progrès fulgurant de la recherche scientifique, elle se renouvelle plus rapidement tandis que pour les sciences humaines, il y a une permanence beaucoup plus grande des répertoires bibliographiques. On connaît par ailleurs la nomenclature terminologique relative à la désignation de ces derniers, qui va notamment des répertoires dits généraux (où les livres traitent de n'importe quel sujet) aux répertoires spécialisés nationaux et internationaux. Les premiers sont dits également «bibliographies primaires», c'est-à-dire de première main, pour la bonne raison qu'elles servent de base à l'élaboration de bibliographies secondaires (signalétiques, analytiques, critiques, exhaustives ou sélectives). Dans le même ordre d'idées, du point de vue de la période de temps dont elle traite les publications, la bibliographie se scinde en bibliographie courante (à parution régulière) et bibliographie rétrospective (ne concernant que le passé). De même, du point de vue du classement des ouvrages ou documents imprimés sous quelque forme que ce soit, la bibliographie peut être soit alphabétique (par ordre alphabétique des noms d'auteurs), soit systématique (par mots matières), soit enfin chronologique (lorsqu'elle traite des documents dans l'ordre de parution). 72

Les bibliographies nationales trouvent leur place dans le cadre de la bibliographie générale; celle-ci consiste en une liste de répertoires généraux portant sur l'ensemble de la production du monde, et à ce titre se confond avec les catalogues des très grandes bibliothèques. Les bibliographies nationales sont essentiellement des répertoires de tout ce qui est paru dans un pays donné, et en ce sens sont la raison d'être essentielle de toute bibliothèque nationale. Cependant, comme le prouve l'exemple de la Bibliographie nationale allemande, elles ne se limitent pas forcément au traitement de la seule production nationale, au sens nationaliste étroit du terme, car elles peuvent concerner aussi bien ce qui est paru dans le pays, que les traductions dans la langue du pays et les œuvres d'étrangers publiées sur le territoire national même en langue étrangère. Cet aspect de la question mérite d'être souligné particulièrement pour les pays d'Afrique Noire qui ne disposent pas encore officiellement d'une langue de culture propre. D'ailleurs, en sa qualité même de branche spécialisée de la bibliothéconomie, la bibliographie n'est pas pour autant une science autonome. Au regard des problèmes qu'elle pose en pays africain, on voit bien qu'elle est tributaire d'une manière générale de la science moderne, et en particulier de l'édition, du catalogage, de la linguistique (surtout, comme nous le reprécisons plus loin), et de la coopération internationale (comme en témoigne à suffisance les présentes assises sur le CBU). La bibliographie est aussi, par voie de conséquence, ce qu'il y a de plus important pour une bibliothèque, dans la mesure même où l'on s'en sert tous les jours, soit pour les acquisitions (pour connaître les publications nouvelles et leur prix), soit pour le catalogage (en vue de l'identification des ouvrages). Si le bibliothécaire ne doit pas tout savoir, il doit savoir où trouver ce qu'il ne sait pas, il doit connaître les sources. Et c'est dans cette mesure seule qu'il peut jouer pleinement son rôle vis-à-vis de la communauté qu'intéresse son institution. Nous saisissons ici toute la différence qui caractérise les tendances de la bibliographie à l'heure actuelle par rapport aux époques antérieures. Au XXe siècle, on s'intéresse en effet beaucoup plus à l'extension de bibliographies spécialisées et moins aux livres rares. La bibliographie a cessé d'être une science d'érudition pour devenir la technique de vulgarisation de l'information (au sens large). On note aussi un profond changement dans la façon de poser les problèmes de la bibliographie à notre époque qui est essentiellement caractérisée, du point de vue de l'information, par une véritable inflation de l'imprimé. D'où cette prolifération de colloques et de congrès internationaux pour tenter de juguler cette explosion documentaire et tenir, autant que possible, les chercheurs à jour. Une telle situation qui est durement ressentie au niveau des pays nantis l'est encore davantage pour l'Afrique qui a cent ans de retard à rattraper dans ce domaine, et qui pour cette raison, précisément, ne saurait se tenir à l'écart des efforts d'organisation d'un travail moderne qui vise à assurer un contrôle universel de l'information grâce à une normalisation très poussée sur le plan national et international, normalisation qui se veut cependant progressive. C'est à l'organisation de ce travail que nous sommes ici conviés, nous bibliothécaires africains, pour y contribuer par l'examen en commun de ces problèmes de métier qui revêtent une certaine spécificité, un certain cachet d'authenticité africaine. En disant cela, nous voudrions rendre un vibrant hommage à l'Unesco et aux organisations non gouvernemen73

taies, la FIAB en tête, qui nous prêtent ici leur concours, dont il reste cependant à souhaiter qu'il se traduise de plus en plus en opérations, même ponctuelles (comme celle-ci) sur la terre africaine elle-même pour une pleine efficacité à tous les points de vue. A ce sujet, disons le au passage, il est hautement souhaitable que les organisations non-gouvernementales européennes dans leur grande majorité accordent tout leur soutien à l'AIDBA, qui, sur le plan culturel africain, poursuit les mêmes objectifs que l'OUA. Si le but des organisations-sœurs de la nôtre, à obédience européenne, est bien, par l'organisation de telles assises, de nous tirer du retard où nous sommes dans ce domaine particulier du développement, nous ne doutons pas que sous peu elles en viendront à réviser leur politique de coopération en direction du continent africain. Il est grand temps que nos partenaires européens se rendent à l'éclatante évidence de l'une des plus grandes vérités de notre temps: à savoir que le sort de l'Afrique doit se décider en Afrique et par les Africains eux-mêmes. Tout ce que nous leur demandons, sur la base de la communauté d'intérêts des sociétés humaines dans le concert de la civilisation universelle, c'est de soutenir en partenaires loyaux nos propres efforts d'organisation et de construction. C'est dans ce cadre et dans cet esprit que nous abordons l'exposé qui suit des problèmes spécifiques que l'Afrique doit résoudre en matière de bibliographies nationales. Un bref retour sur l'objet de cette Table Ronde nous permettrait de mieux présenter notre inventaire des problèmes de bibliographie nationale africaine. 2.2.4 Contrôle bibliographique et politique du livre Faisant fond sur les documents qui nous ont été soumis à ce sujet, je me permettrai de rappeler ce qui suit: «Le Contrôle Bibliographique Universel (CBU) a pour base l'organisation d'un réseau bibliographique dans le plus grand nombre possible de pays.» Dans chaque pays ou groupe de pays, un centre bibliographique national ou multinational rédige une bibliographie nationale ou multinationale; il échange les notices bibliographiques ainsi établies (monographies, publications en série etc.) avec les autres centres bibliographiques nationaux ou multinationaux. L'intérêt du système, on l'a dit, réside dans la description bibliographique la meilleure pour la totalité de ce qui est publié dans le monde afin d'éviter aux pays membres du système de cataloguer ce qui n'est pas publié sur leur territoire. Malheureusement on est obligé de constater que les centres nationaux ou multinationaux n'existent pas encore dans tous les pays du monde: leur existence suppose l'implantation de tout un système comprenant notamment la création d'un Dépôt légal dans les bibliothèques nationales ou les organismes en tenant lieu, puis la préparation et la publication, à partir de ce Dépôt légal, de bibliographies nationales établies selon les normes publiées par la Commission de catalogage de la FIAB et l'ISO. Le CBU fonctionne à deux niveaux: 1 - Au plan national, le centre bibliographique doit collecter les documents et publier la bibliographie nationale. 2 - Au plan international, le centre bibliographique, qui fait connaître les documents édités dans un pays grâce à sa bibliographie nationale, reçoit des autres 74

centres bibliographiques les informations équivalentes. L'efficacité de cet échange repose, sur l'emploi des règles internationales de catalogage qui nécessite certes un accord préalable au niveau international. De cette manière, le problème essentiel à notre avis ici soulevé dont la solution nous paraît constituer la clef de tous les autres posés par le CBU est bien celui de la publication d'une bibliographie nationale, dans les pays intéressés en général, et en Afrique en particulier. En résumé, le thème de la présente Table ronde nous met au cœur de la problématique du livre dans les pays en voie de développement qui englobe la production du livre en général, et du livre africain en particulier (l'édition africaine), le contrôle bibliographique de cette production ("dépôt légal et bibliographie nationale), la distribution du livre (librairie: et bibliothèque) et la formation professionnelle, problème à la fois de ressources humaines et de moyens'financiers pour former des spécialistes du document (au sens général de documentation intégrée) à tous les niveaux: à partir de l'encouragement, de l'incitation à la création littéraire et à la production d'œuvres, jusqu'à la consommation des livres en passant par la problématique de leur fabrication matérielle. Mais face à la situation concrète actuelle des pays en voie de développement en général, et des pays africains en particulier, pays encore dominés en presque totalité par le fléau de l'analphabétisme, submergés par de multiples tâches de développement à caractère prioritaire et dont l'accomplissement conditionne de bien haut la solution des problèmes des institutions documentaires et la viabilité de ces dernières, on comprendra facilement que la seule tâche qui s'impose en toute priorité à ces pays consiste à assurer un développement planifié et harmonisé de ces institutions aux conditions et au rythme de développement national et international. En clair, il faut: généraliser l'instruction par le livre; créer et structurer des institutions documentaires en rapport avec le progrès de la technique et de la science moderne; former des spécialistes du livre, au sens très large, bibliothécaires, archivistes, documentalistes proprement dits, muséographes, écrivains, traducteurs, chercheurs de tout genre pour susciter, intensifier et soutenir cette production de livres adaptés aux besoins et à la mentalité des peuples de nos pays, dans le concert de la civilisation de l'Universel. Tout cela doit faire l'objet d'une politique intégrée du livre appuyée par un financement suffisant et efficace au niveau national, et d'une politique concertée d'assistance au niveau international. 2.2.5 Coopération

internationale

C'est sur ce point qu'il convient ici d'insister. Nous ne nous lasserons jamais de rappeler à l'intention des représentants d'organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, cette constante de la politique congolaise de coopération internationale en matière de bibliothèques, d'archives et de documentation. A notre avis, l'assistance des pays européens ou des pays nantis en général, devrait viser fondamentalement à aider à promouvoir dans nos pays une politique cohérente du livre, au sens que nous venons de définir, en apportant directement 75

leur appui moral et financier aux institutions ou organismes nationaux. Nous visons par là l'abolition de cette politique de saupoudrage dont les seuls bénéficiaires réels sont bien les boursiers, les experts et les participants aux colloques internationaux et non point les peuples des pays qu'une telle politique prétend viser. Sur ce point, nous réitérons les propositions concrètes suivantes: a) Sur la base d'une répartition internationale des tâches, il faut que désormais les organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales créent une institution fondamentale dans chacune des branches essentielles de la politique du livre, par groupes de pays concernés, selon une politique de complémentarité rationnelle. b) Pour ce qui est des rencontres visant comme celle-ci à promouvoir une coopération internationale en ce domaine, il serait souhaitable que ces rencontres aient lieu non plus dans les pays non intéressés mais désormais dans les pays nécessiteux. Plusieurs raisons militent en faveur d'un tel point de vue: 1 Une raison de politique générale internationale: il s'agit de comprendre une fois de plus que le centre de décision pour conduire les destinées des peuples africains se trouve désormais en Afrique et non plus outre-mer. 2 Une raison d'efficacité générale: la tenue de telles réunions dans les pays intéressés permet une meilleure compréhension des problèmes et facilite d'autant la prise des décisions attendues, les autorités locales étant alors sensibilisées aux problèmes, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on leur communique les seuls rapports de missions ou de colloques des experts ou des cadres nationaux. c) En dernier ressort, pour une coopération internationale en faveur du développement rapide et harmonieux des services de bibliothèques, archives et documentation en Afrique, l'Unesco et les autres organisations internationales à obédience surtout européenne, devraient désormais prendre en compte l'existence de l'AIDBA et avoir celle-ci pour seul interlocuteur valable; c'est la condition d'une assistance réellement profitable à nos pays. d) Pour la résolution rapide de tous ces problèmes fondamentaux, au niveau sousrégional d'Afrique Centrale, nous souhaitons la création dans des délais raisonnables d'une Ecole de formation professionnelle, faisant ici le pendant indispensable de l'EBAD de Dakar, trop éloignée de cette région d'Afrique, et défavorisant donc les pays intéressés. La création d'une telle école nous semble être la clef de voûte de toute politique du livre en Afrique Centrale. Voilà un aperçu des problèmes posés par la publication d'une bibliographie nationale en Afrique, qui sont en définitive les problèmes de la politique du livre en Afrique, d'une manière générale. C'est surtout de ce point de vue que nous avons à dessein abordé la question, pour a) livrer notre point de vue sur les questions relatives au CBU dont le problème central est bien celui de la bibliographie, b) souligner la nécessité de résoudre d'une manière globale les problèmes du livre en Afrique. Car il est aisé de comprendre que dans des pays qui n'ont pas été préparés à assumer des tâches dans le domaine bibliographique, il est inutile de parler de bibliographie si auparavant ou en même temps rien n'est fait pour qu'il y ait: 76

- des créateurs de livres, - des livres adaptés au contexte socio-culturel de ces pays, - des lecteurs pour ces livres, - des spécialistes pour traiter ces livres, - des ressources financières et les équipements nécessaires et suffisants. En définitive, il faut retenir qu'en matière de politique africaine du développement des institutions documentaires, ce n'est pas la fonction qui doit créer l'organe, mais c'est l'organe qui doit comme dit l'adage, créer la fonction, autrement dit c'est l'infrastructure qui doit préexister à la spécification des tâches et des fonctions des institutions documentaires. C'est cette vérité que l'on doit avoir constamment à l'esprit pour une réelle promotion de la bibliothéconomie en Afrique. 3.

Résumé de la discussion

Plusieurs bibliographies des pays représentés à Grenoble ont la caractéristique d'intégrer des documents qui ne sont pas des publications nationales. Mme LiguerLaubhouet demande l'avis des experts: est-il normal de décrire dans une bibliographie nationale des publications éditées à l'étranger et de dépouiller des revues pour que la bibliographie sur le pays soit la plus complète possible? M.Lefèvre fait remarquer que la Bibliographie de Belgique comprend 12 fascicules mensuels par an auxquels s'ajoute un 13e fascicule de Belgicana: ce fascicule recense les ouvrages d'auteurs belges qui résident à l'étranger et ne publient pas en Belgique, et les ouvrages sur la Belgique édités dans d'autres pays. M. Lefèvre reconnaît que ce supplément pose des problèmes, car il est difficile de repérer les ouvrages qui ne sont pas publiés sur le territoire national. Mme Honoré se replace dans la perspective du CBU: la fonction principale de la bibliographie nationale est le contrôle de la production du pays et sa description qui doit être faite le plus rapidement possible pour faciliter les achats des publications. Pour remplir cette fonction, une périodicité mensuelle est nécessaire; une bibliographie multigraphiée régulière est préférable à une publication imprimée qui se fait attendre. Le cumulatif annuel pourrait être plus élaboré et s'étendre aux publications d'auteurs résidant à l'étranger. M. de Varennes pense que l'existence d'un catalogue sur ordinateur de la francophonie (Répertoire des livres de langue française disponibles) pourrait aider les pays d'Afrique à localiser les publications étrangères sur leur pays parues en français. Mme Honoré répond que cette entreprise commerciale qui n'est pas unique, est faite à partir des bibliographies nationales et des catalogues d'éditeurs. Le CBU devrait permettre d'utiliser directement les bibliographies nationales. On pourra vraiment parler de bibliographie francophone lorsque seront fusionnées les bibliographies nationales dans lesquelles chaque pays fait le recensement de sa propre production.

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Mme Liguer-Laubhouet reconnaît que la Bibliographie de la Côte d'Ivoire ne peut être complète lorsqu'elle recense les publications éditées à l'étranger,car elle ne signale que ce qui lui a été possible de répérer. Dans ce domaine, le CBU devrait apporter une aide appréciable. Mlle de Buzareingues propose aux pays africains d'envoyer au Cercle de la librairie un exemplaire de leur bibliographie; en échange ils recevront un exemplaire de la Bibliographie de la France qui a fusionné avec Biblio. Mme Liguer-Laubhouet soulève un autre problème, celui du recrutement d'un personnel qualifié pour la rédaction de la bibliographie nationale. M. Masens-Mukis affirme que le CBU, à son avis, n'est pas actuellement un problème prioritaire, car en Afrique centrale plus urgente est la mise en place de structures pour dispenser la formation professionnelle. Ce problème de la formation qui fut traité dans une autre séance, fut évoqué à plusieurs reprises au cours de la discussion sur les bibliographies nationales et on parla longuement du rôle joué en Afrique par l'école de Dakar (EBAD). Les participants à la Table ronde venaient de pays où il n'existe pas toujours de bibliographie nationale; certains voudraient qu'on les assiste dans la création d'un centre bibliographique national. M. Guitiby demande des solutions concrètes qu'il pourrait proposer à son gouvernement. M. Pala avait précédemment rappelé l'importance des liens entre la bibliographie nationale et le Dépôt légal. Une évidence devait s'imposer: les solutions aux problèmes posés par la création d'une bibliographie nationale ne peuvent venir que d'autres pays en développement qui se sont déjà affrontés aux mêmes problèmes, et Mme Liguer-Laubhouet proposera par la suite que tous les pays représentés à la Table ronde qui ont créé leur bibliographie nationale, envoie un dossier à M. Guitiby.

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Chapitre IV: L'Echange des données. Les nonnes internationales. L'automatisation Président de séance: Edouard Amah Rapporteur: Zahra Chadman-Valavi Animateur: Roger Pierrot

Le CBU devra fonctionner à deux niveaux: - Au plan national: le centre bibliographique collecte les documents et publie la bibliographie nationale. - Au plan international: le centre bibliographique qui fait connaître les documents édités dans son pays grâce à sa bibliographie nationale reçoit des autres centres bibliographiques les informations équivalentes. L'efficacité de cet échange repose sur l'emploi de règles internationales de catalogage. L'enquête portait surtout sur le choix des vedettes et la structure des notices bibliographiques dans les centres bibliographiques considérés. L'automatisation apparaissant la plupart du temps prématurée, ce problème a simplement donné lieu en fin de séance à une intéressante confrontation entre les experts et les participants. Par contre, l'exposé très riche et précis de Madame Chadman-Valavi sur «les possibilités d'adaptation de l'ISBD dans les bibliographies iraniennes et les étapes à franchir pour la création d'une bibliographie nationale exhaustive» a permis un fructueux échange d'informations au cours de la discussion. 1.

Rapport

d'enquête

En ce qui concerne le catalogage des documents enregistrés dans les bibliographies nationales, la plupart des pays n'ont pas de règles codifiées à l'échelon national, que ce soit pour le choix des vedettes ou la rédaction de la notice catalographique. Mais tous souhaitent parvenir à une coopération et une coordination qui leur permettraient de pratiquer des échanges sur le plan international. Quant au problème de l'automatisation, il parait la plupart du temps prématuré de l'envisager. 1.1

Choix des vedettes (noms d'auteurs, individus et collectivités)

1.1.1 Règles nationales Pas de normes au niveau national. - Mais de nombreux pays ont adopté les normes françaises (celles de l'AFNOR). - Tels sont YAlgérie, la Haute-Volta, le Maroc, le Sénégal, le Vietnam populaire) et, en certaines bibliothèques, le Za'ire.

(République

- En Algérie, la Bibliothèque nationale applique ces règles «avec quelques modifications pour les publications officielles où l'on prend la page de titre». 79

- Au Maroc, la Bibliothèque générale et archives observe les règles de VAfnor et «se réfère en cas de besoin à la Bibliographie de la France et au Catalogue de la Bibliothèque nationale, et le Centre national de documentation adopte une codification inspirée des mêmes principes de base modifiés en fonction de la fiche analytique codée pour ordinateur». - Au Vietnam (République populaire), «on essaie d'appliquer certains cas de l'exposé des principes de catalogage de la conférence de Paris, 1961». - Les autres normes adoptées sont les règles Anglo-américaines cataloging Rules)

(Anglo-American

- En Iran: Tebroc a pris en charge l'adaptation de ces normes pour les publications persanes. - à Vile Maurice, au Zaïre, certaines bibliothèques l'appliquent aussi. - Enfin, au Zaïre, l'Office National de Recherches et développement utilise les règles en usage à la Bibliothèque royale Albert 1er de Bruxelles. 1.1.2 Projets de coordination et de coopération et problèmes posés Peu de pays envisagent d'entreprendre une codification nationale mais tous pensent qu'il serait intéressant de codifier les différents usages nationaux, soit sur le plan régional (comme au Maghreb) soit sur le plan international. - Telle est l'opinion de YAlgérie, du Burundi, du Cameroun, du Dahomey, de la Haute- Volta, de Vile Maurice, de la Mauritanie, du Zaire qui ajoute que cette coordination serait d'autant plus indispensable que «même dans les bibliothèques du pays les règles appliquées sont encore très diverses, les bibliothécaires ayant reçu leur formation dans des pays utilisant des règles différentes». - De son côté, Madagascar serait favorable à cette confrontation d'usages nationaux «à condition qu'ils présentent avec les leurs quelques similitudes». Le Laos souhaite que la Thai Library Association s'y intéresse. - Par contre, YIran ne pense pas que «pour le moment, ses amis des pays voisins soient en état de lui apporter quelques solutions à cause des différences de langues» . Le Maroc ne pense pas que cette confrontation soit indispensable car le problème a déjà été posé au niveau du Maghreb. - Enfin, la Côte d'Ivoire estime qu'il est «préférable de se conformer à des usages internationaux en les adaptant si besoin est». 1.2

Structure des notices

bibliographiques

1.2.1 Normes de catalogage utilisées - Là encore, prédominance des règles AFNOR (Algérie, Burundi, Côte d'Ivoire, Haute- Volta, Madagascar, Maroc, Sénégal).

80

- Au Burundi, les règles appliquées «se rattachent de très près à celles enseignées à l'ENSB de Paris » (catalogue auteurs, collectivités auteurs anonymes, commentées par R. Pierrot). - Au Maroc, c'est avec ces normes que la Bibliographie nationale reproduit la fiche catalographique de la Bibliothèque générale. - Les normes anglo-américaines sont utilisées par YIran, l'Ile Maurice et le Zaïre envisage de les adopter aussi. - Enfin «certaines normes de catalogage de l'URSS» sont utilisées par le Vietnam (République populaire) pour la description bibliographique. 1.2.2 Application de l'ISBD - Problèmes et projets • L'ISBD n'est pas encore appliquée. Seule la Côte d'Ivoire va l'utiliser dès cette année pour sa bibliographie nationale. - Pour la plupart des pays, son application se heurte surtout au manque de personnel qualifié ou même à des problèmes matériels, ou bien encore suppose d'abord la mise en place de structures de base, quand ce n'est pas la «reconversion des mentalités des bibliothécaires». Enfin, point important soulevé par le Zaire, elle exige d'abord une information précise. Mais tous reconnaissent que son utilisation serait du plus grand intérêt et permettrait une meilleure coopération. - L'Algérie «ne dispose pas de personnel initié à ces méthodes aussi bien en arabe que dans les langues européennes» mais pense que «ce sera faisable à l'avenir». D'ailleurs, lors de la réunion des bibliothèques nationales des pays du Maghreb, les Directeurs de ces bibliothèques ont «estimé nécessaire d'unifier la terminologie et les normes utilisées dans les bibliothèques maghrébines, notamment dans le catalogage des publications en langue arabe». - Le Burundi doit «appliquer des règles très simplifiées par manque de personnel (deux bibliothécaires professionnels pour toute l'Université)» mais pense qu'«avec plus de personnel qualifié son application serait possible». - Le Cameroun est prêt à étudier le problème. - Le Dahomey est inquiet du travail que représentera la mise à jour des fichiers existants. - La Haute- Voltapose le problème de l'information et pense que «la généralisation des problèmes de l'ISBD dans les bibliothèques du pays dépend de l'initiation de ces bibliothèques aux principes de l'ISBD». - L'Iran a commencé l'étude de l'ISBD. «Une fois le texte persan préparé, l'ISBD pourra être appliqué non seulement dans ses propres publications mais dans d'autres bibliographies dont la bibliographie nationale».

81

Point intéressant: «les premiers essais sont en cours afin de faire ressortir les problèmes que son application poserait pour la description bibliographique des ouvrages persans». Le problème majeur est actuellement «l'absence d'une bibliothèque nationale, jouant le rôle de coordinateur». - Le Laos a des difficultés matérielles: absence de crochets carrés sur la machine à écrire. -Madagascar se heurte à la «quasi-inexistence de personnel qualifié» ainsi qu'à «l'esprit conservateur» de certains bibliothécaires mais espère appliquer l'ISBD «plus tard, si un très grand nombre de pays, en particulier les pays voisins l'appliquent». Donc problème psychologique avant tout. - Le Maroc craint que son application ne l'entraîne à une rédaction supplémentaire de sa fiche de base, surtout pour les fiches analytiques préparées selon le format Monocle. • Vile Maurice pense pouvoir utiliser l'ISBD. - La Mauritanie souhaite l'appliquer si elle obtient du personnel qualifié. - Le Sénégal pense qu'il faut d'abord «mettre en place les structures de base: Bibliothèque nationale, Dépôt légal, Bibliographie nationale». - Le Vietnam (République populaire) envisage de l'appliquer. - Le Zaire l'adoptera si tout le monde l'adopte et aimerait que «la FIAB et l'Unesco les aident à tenir une conférence de bibliothéconomie en Afrique Centrale pour expliquer ce qu'est l'ISBD». 1.3

Automatisation

La plupart des pays pensent comme le Zaïre que «l'automatisation n'est pas pour demain», qu'il faut être réaliste et d'abord «créer une bibliothèque nationale et une bonne bibliographie nationale» (Sénégal), que ce sont des «horizons qui s'ouvrent» mais que le procédé est «trop coûteux pour être rentable avec 1.500 titres par an» (Iran). En Côte d'Ivoire «Un projet d'automatisation du fonctionnement de la Bibliothèque nationale et de toutes les bibliothèques a été étudié» mais se heurte actuellement au «manque de ressources et de spécialistes». Mais les réalisations dans ce sens les intéressent tous et tous souhaitent être informés. Seul le Maroc a déjà automatisé, avec l'aide de l'Unesco et de la FAO, la bibliographie de l'agriculture et un catalogue collectif de périodiques est en cours d'automatisation. L'automatisation est d'ailleurs la «tâche majeure du Centre national de Documentation».

82

2.

Les Possibilités d'adaptation de l'ISBD dans les bibliographies iraniennes et les étapes a franchir pour la création d'une bibliographie nationale exhaustive, par Zahra Chadman- Valavi.

Vu l'importance de l'existence d'une bibliographie nationale exhaustive et courante, nous espérons qu'à la lumière des discussions de cette table ronde nous pourrions trouver des solutions à nos problèmes. Nous nous sommes permises de retracer très généralement l'historique de notre bibliographie nationale existante, d'en signaler les défauts et insuffisances, et ensuite proposer des solutions éventuelles pour son amélioration. Les problèmes que poserait l'adaptation de l'ISBD viennent en dernier lieu. 2.1

Etat actuel de la bibliographie nationale iranienne

2.1.1 Historique L'existence d'une bibliographie iranienne qui signale tant bien que mal les publications iraniennes en langue persane ne remonte qu'à 1333 (1954/55). La première publication est dûe à l'initiative privée des personnes convaincues de la nécessité impérieuse de celle-ci. La première liste des ouvrages iraniens intitulée Ketabhaye Iran fut publiée en supplément de la revue Farhangue Iranzamin (Civilisation iranienne) et ne signalait que quelque 420 ouvrages. Sans prétendre être complète, cette bibliographie marqua le début. Cette publication perdura plusieurs années. Elle s'améliora, sans jamais, toutefois, devenir exhaustive. En 1342 (1963/64) la même personne qui avait esquissé la publication du Ketabhaye Iran devint pour une courte période directeur de la Bibliothèque nationale de Téhran et commença la publication d'une bibliographie nationale dans le cadre des devoirs de la Bibliothèque nationale. Cette nouvelle bibliographie s'intitulait Ketabchenasiye Metí et en plus des ouvrages monographiques, contenait une liste par titres de journaux et périodiques. Ces deux bibliographies annuelles se côtoyaient. En 1345 (1966/67) les responsables du Ketabhaye Iran se rendant compte de l'inutilité de deux bibliographies reproduisant exactement les mêmes informations, suspendirent la publication du Ketabhaye Iran. Il y eut une interruption de deux ans dans la parution de la bibliographie nationale iranienne, pendant les années 1347 et 1348 (1968/69 et 1969/70) pour des raisons budgétaires. En 1349 (1970/71) la publication du Ketabchenasiye Metí fut reprise avec l'apport financier de l'éditeur Franklin, cette fois mensuellement pour l'année 1349 (1970/71) et trimestriellement à partir de 1350 (1971/72). La décision de publier ces brochures en volumes annuels fut annoncée, mais la Bibliothèque nationale renonça à sa réalisation pour des raisons financières. En matière de bibliographies rétrospectives nous possédons déjà la cumulation décennale du Ketabhaye Iran pour les années 1333—1342 (1953/54—1962/63). 83

La annulation décennale du Ketabchenasiye Meli est aussi prévue pour les ouvrages parus entre 1342 et 1352 (1962/63 et 1972/73). 2.1.2 Présentation Toutes ces publications, mensuelles, trimestrielles, annuelles ou décennales, ont la même présentation: un classement des ouvrages d'après les divisions principales de la Classification décimale de Dewey, avec des adaptations pour des problèmes concernant les langues et les littérature iraniennes et l'Islam. A l'intérieur de chaque classement les ouvrages sont signalés par ordre alphabétique d'auteurs. Chaque numéro de cette bibliographie renferme aussi une liste de journaux et périodiques. Ils contiennent des index aux noms d'auteurs, titres, et parfois même aux noms des éditeurs. D'autres tentatives sont à considérer dans le domaine des bibliographies générales en Iran, notamment une bibliographie des ouvrages iraniens imprimés dont le compilateur est Khanbaba Mochar. C'est une compilation plus ou moins complète qui forme une bibliographie rétrospective pour les ouvrages imprimés jusqu'en 1350 (1971/72). Nous possédons aussi d'autres bibliographies dont l'importance reste secondaire, par exemple la liste par auteurs des ouvrages publiés entre 1342 et 1351 (1963/64 et 1972/73). 2.1.3 Les insuffisances de la bibliographie

nationale

Ces bibliographies nationales ont à peu près les mêmes caractéristiques, donc les mêmes défauts (à commencer par la compilation jusqu'à la parution). La compilationdu Ketabchenasiye Meli se fait théoriquement d'après les exemplaires déposés à la Bibliothèque nationale. Il faudra donc, avant tout, que le dépôt légal des ouvrages soit totalement respecté par tous les éditeurs et qu'ensuite la Bibliothèque nationale ait les moyens matériels et humains de publier l'inventaire des ouvrages ainsi déposés. Ces conditions ne se sont réalisées ni l'une ni l'autre. Nous possédons, bien sûr, un établissement dont le nom est la Bibliothèque nationale. Nous en possédons même plusieurs, une dans chaque grande ville. Les lois qui obligent le dépôt légal des ouvrages et périodiques sont aussi là. Elles se répètent même dans plus d'une clause de notre constitution. Le problème essentiel réside dans le fait que le dépôt légal des ouvrages à la Bibliothèque nationale n'a pas pour premier objectif la formation d'un fond complet de la production nationale, réuni dans un seul endroit. Et la Bibliothèque nationale, non plus, de son côté, n'a ni le devoir ni le pouvoir de se procurer ce fonds. Surtout elle n'est pas légalement responsable de la publication de la bibliographie nationale iranienne. Les lois qui obligent le dépôt légal des ouvrages imprimés sont des lois annexes à celle de la fondation des imprimeries, et aux lois régissant les périodiques. Toutes les deux précisent que deux exemplaires de chaque publication imprimée doivent être déposés à la Bibliothèque nationale. En ce qui concerne les ouvrages monographiques, ce dépôt a pour but l'obtention de l'autorisation de publication. Par 84

conséquent la Bibliothèque nationale fait la transition entre l'imprimeur et le Bureau de Censure. Donc: 1. Le texte de chaque publication suffisant pour la censure, les ouvrages déposés n'ont pas de page de titre, ne sont pas reliés, et la plupart des fois la bibliographie, les index et parfois même la préface n'accompagnent pas le texte. Bien sûr après l'obtention de l'autorisation de publication deux autres exemplaires prêts à publier doivent être remis à la Bibliothèque nationale. Mais celle-ci n'est en mesure d'obtenir ces exemplaires que pour 50 à 60 % des publications, lorsqu' elle a affaire à des imprimeurs-éditeurs. Pour les ouvrages publiés par des éditeurs personnels elle n'a aucun moyen pour obliger le dépôt légal après publication. 2. Etant donné que la Bibliothèque nationale de chaque grande ville joue ce même rôle de transition entre les imprimeurs et le Bureau de Censure, dans les différents coins du Pays, les publications reçues dans les Bibliothèques nationales éparses ne sont pas réunies dans un fond commun. 3. Les publications officielles ne font pas l'objet du dépôt légal avant la publication. Donc la Bibliothèque nationale ne reçoit que très rarement les publications officielles. L'insuffisance de la bibliographie nationale se trouve doublement renforcée par le fait que la production intellectuelle du pays s'exprime la plupart du temps dans les publications officielles. Les statistiques concernant la distribution par matière des ouvrages publiés en Iran nous démontrent que plus de 50 % de la production annuelle s'oriente vers la littérature et la religion. Malheureusement nous ne possédons aucune statistique pour démontrer le nombre et la distribution par matière des publications officielles. Nous savons seulement que chaque ministère doit entreprendre des recherches sur des problèmes qui l'intéresse. Ces recherches sont publiées en ouvrages monographiques. Bien qu de valeur discutable, ces monographies sont des instruments de recherches et d'études utilisées en Iran. La bibliographie nationale iranienne dans son état actuel est loin d'être complète et ne démontre pas l'activité intellectuelle du pays. En ce qui concerne les périodiques, les mêmes problèmes se posent et le fonds de la Bibliothèque nationale ne peut prétendre être exhaustif. D'autres problèmes qui se posent à la Bibliothèque nationale sont d'une part l'insuffisance du cadre et des bibliothécaires professionnels, et d'autre part les difficultés financières. Ces problèmes mis ensemble, il en résulte que la bibliographie nationale iranienne se trouve dans un état lamentable: 1. Elle n'est pas exhaustive à cause d'un fonds très incomplet de publications que reçoit la Bibliothèque nationale. 2. Bien que les notices bibliographiques y soient rédigées de première main, elle contient des informations très souvent incomplètes et parfois même erronées. 85

3. Elle est toujours publiée avec un retard très considérable, car la Bibliothèque nationale n'a ni le personnel ni le budget spécial pour la préparation et la publication de cette bibliographie. 4. Elle est réalisée au hasard de la présence d'une personne qui se trouve intéréssée par la publication de cette liste, aussi incomplète qu'elle soit. Nous n'avons donc aucune certitude quant à l'avenir de cette publication, si la personne qui s'est chargée de sa compilation s'en désintéresse un jour. 2.1.4 Solutions La solution aux problèmes qui se posent à nous pour avoir une bibliographie nationale, telle que nous la désirerions correcte, exhaustive, à temps et conforme aux normes internationales, pourrait se trouver dans une refonte de la Bibliothèque nationale. Mais c'est un projet qui demandera un temps long, un budget considérable, et en plus un nombre important de bibliothécaires professionnels. Malgré tout la refonte de la Bibliothèque nationale parait impossible pour des raisons suivantes: l'infrastructure est inadéquat, le personnel est déjà trop adapté à l'état actuel de sa profession, et bien d'autres problèmes. C'est pourquoi la création d'une autre Bibliothèque nationale est en étude. Mais de là à sa réalisation, il y a un grand pas à franchir. La nécessité pressante de trouver des solutions à nos problèmes bibliothéconomiques se faisait sentir de plus en plus. Il nous fallait construire des bases solides pour la bibliothéconomie iranienne. Des problèmes tels que la nécessité de normaliser le catalogage des ouvrages en langues iraniennes, surtout en persan, le besoin de centraliser le catalogage, la création des catalogues collectifs des ouvrages et périodiques, la nécessité d'adaptation des classifications telles que la Classification décimale de Dewey et la Classification de la Bibliothèque du Congrès pour les rendre applicables aux besoins des bibliothèques iraniennes dans leurs parties concernant les langues et littératures iraniennes et l'Islam, la désignation des vedettes matières persanes, et la publication des bibliographies variées, surtout une bibliographie nationale normalisée étaient des problèmes à résoudre. Vu l'incompétence de la Bibliothèque nationale existante en matière de recherches bibliothéconomiques, et trouvant le support nécessaire pour la réalisation de ces projets auprès de l'Institut de recherche et de la planification de la science et de l'éducation, deux centres furent créées sous les auspieces de cet institut: Le Centre des services bibliothéconomiques Le Centre de documentation iranienne. La création de ces deux centres permettait l'espoir de rénover la bibliothéconomie en Iran. Et vous verrez dans les lignes qui suivent la portée le leurs activités. 2.1.5

Etapes à franchir pour la création d'une bibliographie nationale exhaustive

2.1.5.1

Collecte de documen ts

En ce qui concerne la compilation d'une bibliographie nationale exhaustive la difficulté réside dans l'absence d'un fond nécessaire pour la compilation de celle86

ci. Par conséquent le premier problème à résoudre est la création de ce fonds. Pour cela il faudra qu'un organisme soit légalement responsable de la publication de la bibliographie nationale. Il faudra aussi que les lois concernant le dépôt légal des ouvrages et périodiques soient totalement révisées. Elles devront obliger le dépôt légal des ouvrages pour la création d'une bibliographie nationale. Ces textes devront prévoir des sanctions bien précises envers les éditeurs qui refuseront de s'y soumettre. Surtout il faudra préciser qu'aucune publication n'en est exempte, même les publications officielles. L'absence d'un éditeur officiel, tel que les Publications officielles françaises, le HMSO ou le US Government Printing Office, éditeur par lequel l'on peut recevoir les publications officielles iraniennes complique l'accumulation de ces ouvrages, mais la solution se trouve l'application de la dite loi. Surtout il faudra tenir en considération que la production imprimée du pays ne se limite pas aux publications en langue persane. Nombre d'ouvrages sont publiés en langues étrangères; et aussi il faudra tenir compte des publications des minorités linguistiques en Iran, par exemple les Arméniens. Il faudra ajouter à cela la publication des livres liturgiques et les réimpressions du Koran qui se font en arabe. La coopération des éditeurs sera bien sûr de très grande valeur pour faciliter la tâche de la compilation de cette bibliographie nationale et pour attirer cette coopération nous devons compter fermement sur l'aide que nous apportera la propagande portant sur la nécessité et l'utilité d'une bibliographie nationale. L'organisme qui sera responsable de la publication de la bibliographie nationale fonctionnera mieux s'il n'est pas lié à la Bibliothèque nationale. Celle-ci ayant joué le rôle de transition entre l'imprimeur et le Bureau de Censure, et surtout ayant publié une bibliographie nationale incomplète et incorrecte, a perdu beaucoup son prestige et l'on aura du mal à prouver son efficacité dans ce domaine. Bien sûr les ouvrages ainsi déposés pour la création de la bibliographie nationale pourront ensuite être remise à la Bibliothèque nationale. En matière de bibliographie rétrospective et des listes de journaux et périodiques, la tâche est aussi considérable. Le Centre des services bibliothéconomiques a pris en charge la publication du catalogue collectif des bibliothèques en Iran. C'est une entreprise immense qui nous a demandé un temps considérable pour la débuter. Mise à part l'utilité de ce catalogue collectif qui jouera son rôle comme il se doit, sa section persane pourrait être une liste complète des ouvrages parus en persan. Bien sûr les ouvrages publiés qu'aucune bibliothèque ne possède forme l'insuffisance de ce catalogue. Insuffisance qui se trouve accentuée par l'absence d'un fichier signalant le fonds complet des Bibliothèques nationales en Iran. Pour signaler les journaux et périodiques en Iran nous possédons déjà deux listes: L'Inventaire périodiques en Iran parPoori Soltani, c'est un inventaire qui se publie annuellement en persan et en anglais et qui donne la liste des revues et périodiques de chaque année. Et L'Inventaire des journaux iraniens par Parvin Aboozia, c'est un inventaire qui a été publié une seule fois en 1349 (1970/71) et 87

dont la révision est en cours pour les journaux parus en 1351 (1972/73). A part ces deux ouvrages publiés par le Centre de documentation iranien, celui-ci publie le catalogue collectif des périodiques dans les bibliothèques en Iran, aussi. 2.1.5.2 Préparation de la bibliographie

nationale

Après l'accumulation des documents, le problème qui devra être pris en considération est celui de la préparation des notices bibliographiques. Les difficultés à ce stade diffèrent suivant la forme qu l'on choisira pour la présentation de la bibliographie nationale. - Bibliographie par auteurs, avec des index par matières, titres et éditeurs. . - Bibliographie par titres d'ouvrages, avec des index par matières, noms d'auteurs et éditeurs. - Bibliographie selon la méthode catalogue-dictionnaire, avec des notices aux noms d'auteurs, titres et vedettes matières. - Bibliographie par classement des ouvrages, avec des index par titres et auteurs, par vedettes matières et par noms des éditeurs. Chacune de ces formes a ses avantages et inconvénients. Le premier objectif de la bibliographie nationale courante étant de faciliter la sélection des ouvrages pour les bibliothèques es les chercheurs, le classement par matières avec des index par titres et auteurs, par vedettes matières et par noms des éditeurs conviendra mieux à l'utilisation de cette bibliographie. De même, la Classification décimale de Dewey est celle qui nous paraît la plus facile d'emploi. Bien sûr la préparation d'une telle bibliographie posera des problèmes dont les plus importants sont: 1. L'organisme qui sera responsable de la publication de cette bibliographie doit être en même temps un centre de catalogage ou qu'il ait les mêmes qualifications. 2. Que la normalisation de la description bibliographique ait eu lieu et l'adaptation des normes internationales soit déjà mise en place pour que celles-ci soient applicables dans les bibliographies iraniennes. 3. Que la forme exacte des noms des auteurs iraniens soit établie, une liste des noms des collectivités soit prête pour pouvoir établir les entrées aux noms de ces collectivités. 4. Qu'une liste des vedettes matières en langue persane soit déjà préparée pour permettre l'établissement de l'index matières. 5. Et enfin et surtout il faudra que les adaptations nécessaires dans la Classification décimale de Dewey soient terminées pour les problèmes concernant les langues et les littératures iraniennes, l'histoire et la géographie de l'Iran, l'art iranien, et la religion islamique. Le seul organisme qui est qualifié actuellement pour une telle réalisation est le Centre des services bibliothéconomiques qui, depuis 1347 (1968), date de sa fondation, a concentré ses efforts sur la normalisation des règles de catalogage 88

pour les ouvrages iraniens. Parallèlement, des recherches sur les problèmes concernant la forme exacte des noms d'auteurs et des collectivités en Iran ainsi que la désignation des vedettes matières y sont en cours. L'adaptation de plusieurs parties de la Classification décimale de Dewey concernant les langues et les littératures iraniennes et l'Islam ont abouti. Nous avons déjà obtenu l'approbation des éditeurs de cette classification à la Bibliothèque du Congrès quant à l'expansion des parties concernant les langues et les littérature iraniennes. Le texte de notre expansion pour la partie de l'Islam est en révision et nous espérons bientôt obtenir leur approbation sur cette expansion aussi. La publication de cette bibliographie nationale par le Centre des services bibliothéconomiques aura les avantages suivants: 1. La préparation de la bibliographie nationale se fera en même temps que le catalogage de ces publications et par conséquent le travail intellectuel que demande la préparation d'une bibliographie systématique et le catalogage des ouvrages sera fait par un seul groupe de catalographes professionnels. 2 . Le catalogage des publications iraniennes de chaque année sera fait pendant l'année en cours. 3 . Les numéros d'achat des fiches trouveront leurs places dans le corps de la notice bibliographique de chaque ouvrage et les bibliothèques seront en mesure de se procurer ces fiches en même temps que l'ouvrage lui même. Elles pourront concentrer leurs efforts sur le catalogage de leur acquisition passée, et après quelques temps elles auront un fichier complet démontrant les ouvrages de leur collection. Les avantages de ce système sont considérables. Mais l'intérêt essentiel d'une telle réalisation est qu'elle aura pour conséquence une économie de bibliothécaires professionnels. En effet hormis le problème financier et les lois déficientes, le manque du personnel ayant les qualifications nécessaires se fait de plus en plus jour. L'autre avantage de cette réalisation sera la possibilité d'introduire les mêmes normes dans la bibliographie nationale et les fiches de catalogage. Ceci rendra homogène les règles à adapter et faciletera leur compréhension et leur utilisation pour le public. Mis à part les problèmes tels que l'adaptation des classifications, la création d'une liste des vedettes matières, et la mise en place des normes pour le choix de la forme des noms et des collectivités iraniens, le problème qui devrait être étudié sera le choix des normes relatives à la foime de la description bibliographique. La forme de la description bibliographique recommandée par le groupe de travail sur la description bibliographique internationale normalisée étant l'ISBD, l'étude des problèmes que poseraient l'adoption de ces normes et les possibilités de son adaptation à des bibliographies iraniennes nous permettra de voir si une telle adoption sera pratique et surtout utile.

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2.1.5.3 L'adaptation de l'ISBD dans les bibliographies iraniennes L'adoption des normes proposées par l'ISBD pour les descriptions bibliographiques i et les fiches de catalogue est un problème que nous nous sommes posé depuis la publication de ce texte, en 1969. Les normes qui sont acceptées par le Centre des services bibliothéconomiques sont les règles Anglo-Américaines pour le choix des entrées des fiches catalographiées et pour la description bibliographique de ces fiches. Bien sûr, nous avons été obligés de faire des adaptations de ces normes pour les rendre applicables au catalogage des publications iraniennes. En ce qui concerne le chapitre six de ces normes les adaptations que nous avons été obligés de faire sont très limitées, et la plupart du temps coincident avec les recommandations de l'ISBD. En règle générale aucun problème essentiel ne s'oppose à l'adoption de ces recommandations. Pourtant il faudra tenir compte des observations qui suivent: 1. Le problème de l'écriture iranienne, que nous partageons partiellement avec le monde arabe, doit être pris en considération. Notre écriture qui se base sur l'alphabet arabe est totalement différente de l'écriture romane. Nous écrivons de droite à gauche. Pour la lecture de notre écriture il faudra connaître la langue persane. Ces problèmes nous incitent à nous demander si l'adoption des normes telles que l'ISBD enlèvera vraiment les barrières linguistiques. Les signes de ponctuation sont là, bien sûr, très caractéristiques même, mais suffisent-ils pour la distinction des différentes zones. Est-il vraiment suffisant de savoir que le titre d'un tel ouvrage se termine là, et la collation ici? Nous ne pensons pas que cela soit suffisant. Donc il faudra avoir recours à d'autres moyens pour préciser le plus possible les informations bibliographiques. C'est pourquoi nous pensons que l'adoption de l'ISBD, comme d'ailleurs toute autre norme de description bibliographique ne sera utile et fonctionnelle que dans le cadre d'une bibliographie nationale signalant les ouvrages par ordre de leur classement par matières. La translitération des titres des ouvrages, ou leurs éventuelle traduction en anglais ou en français pourrait être une solution pour les rendre accessibles, mais c'est une entreprise trop coûteuse et peu rationnelle. 2. La ponctuation joue un rôle essentiel dans l'ISBD. Les problèmes de l'écriture et de la ponctuation ne se dissocient pas. L'adoption de la ponctuation de l'ISBD ne peut pas se faire totalement dans les bibliographies iraniennes à cause de la ressemblance de quelques uns des signes avec des lettres de l'alphabet persan ou arabe. Par exemple la virgule (,) ressemble beaucoup à notre (') qui donne le son de (V); la virgule iranienne se met à l'envers, c'est à dire ('). Il y a aussi le point virgule (;) qui se transforme en (î) en persan. Et en ce qui concerne le point tiret (—) notre écriture allant de droite à gauche ce signe sera transformé en (—).

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Ces problèmes de ponctuation sont peut-être moins importants lorsqu'il est question du traitement manuel, mais peuvent poser des problèmes sérieux lorsqu' il s'agira d'un traitement par ordinateur. 3. En ce qui concerne la zone 7 de l'ISBD et de façon précise la numérotation internationale des publications iraniennes, nous ne sommes pas en mesure de l'entreprendre pour le moment. Etant tout à fait convaincus de la nécessité de numéroter les ouvrages iraniens, nous devons avouer qu'une telle entreprise ne se réalisera que lorsque nous aurons mis en place l'institution de la bibliographie nationale et que les éditeurs auront totalement accepté de collaborer avec cette institution. C'est seulement après leur avoir prouvé que leur collaboration sera avantageuse et indispensable pour la promotion de leurs marchés que nous pourrions envisager la numérotation des publications iraniennes. Bien sûr nous sommes conscients que la numérotation des ouvrages nous ouvrira des horizons nouveaux sur le marché du livre. Nous savons aussi que la numérotation des publications aidera à enlever les barrières linguistiques. Mais pour le moment nous devons procéder par ordre d'urgence. Aussi faudra-t-il d'abord avoir une bibliographie nationale exhaustive et courante pour ensuite envisager la numérotation internationale des ouvrages. Il est bien évident que les problèmes concernant l'adaptation de l'ISBD dans les bibliographies iraniennes ne s'arrêtent pas là. C'est au cours de l'application du système que des difficultés surgiront. Il faudra avant tout traduire le texte de l'ISBD en persan et ensuite l'appliquer dans les bibliographies et les fiches de catalogue. Le problème essentiel dans ce genre d'entreprise est avant tout le coût très élevé de la traduction et de la publication. D'ailleurs cela a toujours été un facteur qui empêcha la traduction de tout texte de la littérature se rapportant à la science des bibliothèques. Le Centre des services bibliothéconomiques s'est posé le problème d'étudier les possibilitées d'introduire les normes de l'ISBD sur ses fiches de catalogue. L'entreprise est à l'étude et nous espérons pouvoir être en mesure d'adopter ces nonnes à partir de l'année 1353 c'est à dire à partir de Mars 1974. L'adoption de l'ISBD par le Centre des services bibliothéconomiques sera une autre tentative pour l'établissement des bases relatives au catalogage et à la description des ouvrages en langue persane. Une fois ces études préliminaires achevées, il faudra envisager la publication de la bibliographie nationale iranienne rénovée, conforme aux normes internationales et sous une forme élaborée et systématique. Nous espérons qu'avec la formation de bibliothécaires qui se fait maintenant à tous les niveaux (sauf le doctorat) en Iran le nombre des personnes qui se mettront au service de la bibliothéconomie iranienne augmentera et que nous serons capables de faire des progrès plus rapides et plus notables.

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Le seul problème qui restera à étudier sera la périodicité de cette publication. La décision devra être prise en tenant compte des facilités financières, du nombre de personnel qui sera chargé de cette publication, et aussi en tenant compte des besoins du public pour l'utilisation d'une telle publication. Pour conclure, il faudra signaler que l'amélioration de l'état actuel ne sera possible que si nous pouvons trouver des solutions aux problèmes qui affectent l'existence d'une bibliographie nationale exhaustive. Problèmes que nous pouvons grouper en trois catégories: 1. L'insuffisance des bibliothécaires professionnels est à la base de ces problèmes. Toute nouvelle tentative doit être faite d'une manière systématique et cela demande la compétence des personnes qui s'en chargeront. A cause du nombre très limité des personnes qualifées pour se charger de ces entreprises, nous devons résoudre nos problèmes par ordre d'importance et bien sûr le progrès sera assez lent. 2. L'insuffisance des lois est une barrière qui arrête la marche des affaires et la révision des lois existantes demandera du temps. L'Association des bibliothécaires iraniens devra jouer son rôle surtout dans ce domaine. Mais notre association est elle-même encore trop jeune et n'a pas le support logistique nécessaire pour renforcer la promotion de la bibliothéconomie iranienne. 3. Les problèmes financiers sont toujours là. Ils sont peut-être moins évidents en Iran que dans d'autre pays en voie de développement, mais l'on ne peut pas dire qu'ils n'affectent pas la solution de nos problèmes. A titre d'exemple signalons qu'aucun budget n'est prévu pour la publication de la bibliographie nationale.

3.

Résumé de la discussion

Le rapport d'enquête et l'exposé soulèvent immédiatement deux questions importantes: 1 - Quelle philosophie a poussé à l'adoption de nouvelles normes? (M. N'Diayé) 2 - Quels documents peut-on consulter pour avoir des informations plus complètes sur l'ISBD et son application? 1 - M. Pierrot répond d'abord que l'adoption de nouvelles normes repose non sur une philosophie mais sur une nécessité pratique liée au principe même du CBU: depuis plusieurs années, de gros efforts ont été faits par la FIAB pour normaliser le catalogage. Depuis lors, les progrès de l'automatisation ont nécessité l'adoption de normes à la fois internationales et lisibles en machine, permettant ainsi l'échange de bandes magnétiques compatibles entre elles.

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En 1961, la conférence de Paris exposait des principes de catalogage, en 1969 la réuniqn d'experts de Copenhague a mis au point l'ISBD qui repose avant tout sur un système de codage permettant de séparer les différentes zones apparaissant toujours dans un ordre donné. M. Pierrot insiste d'ailleurs sur le fait que la ponctuation de l'ISBD n'est pas linguistique mais n'a qu'une valeur de «codes». Il demande cependant à Mme Chadrmn- Valavi d'exposer au comité de catalogage les problèmes posés par la ponctuation non latine. 2 -M. Pierrot donne ensuite des informations extraites de la revue International Cataloguing (Vol. 2, n 3, July/September 1973), en particulier la liste des pays qui appliquent l'ISBD et dont les bibliographies peuvent donner une multiplicité d'exemples de notices cataloguées selon cette norme: - Australian National Bibliography (Canberra) depuis mai 1972 - Canadiana (Ottawa) depuis janvier 1973 - Bibliographie de la France (Paris) depuis janvier 1973 - Deutsche Bibliographie (Frankfurt-am-Main) depuis janvier 1972 - New Zealand National Bibliography (Wellington) depuis janvier 1973 - South African National Bibliography (Pretoria) depuis janvier 1972 - British National Bibliography (London) depuis janvier 1972 - Enfin la Library of Congress commence à l'appliquer. - Madame Liguer-Laubhouet expliquant qu'après avoir soumis le texte de l'ISBD aux bibliothécaires ivoiriens chargés du catalogage, son application ne posait pas d'obstacles fondamentaux, M. ElFani explique que ce n'est pas l'adoption de l'ISBD qui pose des problèmes mais la normalisation du catalogage dans des pays de culture non latine. Les normes existantes (en particulier pour le choix des vedettes) sont parfaitement applicables pour le catalogage des ouvrages en langue non arabe, tandis qu'il n'existe aucun modèle pour le catalogage de leur propre littérature; l'exemple de la translittération est également frappant: on a prévu la translitération de l'arabe en latin mais non l'inverse. - M. Dadzie pense cependant que l'ISBD permettra au moins de fusionner, en Afrique, les normes actuellement appliquées qui sont soit celles de l'AFNOR, soit les Anglo-American Cataloguing Rules et M. Nguyèn- Vân Xu'ôc (République Populaire du Vietnam) est prêt, en appliquant l'ISBD, à «payer la rançon du progrès». - Un dernier point ressort ainsi de la discussion, c'est celui de la normalisation des vedettes, bien que cette normalisation ne fasse pas partie de l'ISBD qui n'envisage que la structure des notices bibliographiques. - Les résolutions de la Table Ronde insisteront donc sur l'établissement de listes nationales de vedettes-auteurs, ainsi que sur la nécessité d'étudier la catalogage dans les langues écrites en caractères non latins, en vue de donner à l'ISBD un caractère universel. - Enfin, pour compléter l'information donnée au cours de la discussion, M. Pierrot indique que la traduction française de l'ISBD a paru, avec une introduction de Mme Honoré, dans le Bulletin des Bibliothèques de France (mai 1973), et que la norme AFNOR, calquée sur l'ISBD, paraîtra au début de l'année 1974. 93

4.

Automatisation.

Résumé de la discussion Experts: Marc Chauveinc Rosario de Varennes

- Le rapport de l'enquête a montré l'intérêt porté à l'automatisation mais tous se rendent compte des crédits que cette opération exige et insistent sur la nécessité d'établir tout d'abord des infrastructures solides, en moyens et en personnels spécialisés, avec l'aide de l'Unesco et de la FIAB. - Répondant à une question de M. Dadzie, M. Chauveinc expose les grandes lignes de l'automatisation dans le cadre du CBU: . L'automatisation exige des moyens matériels (ordinateurs) qui peuvent dépasser le cadre de la bibliothèque elle-même (un ordinateur dépendant d'un ministère ou d'un autre organisme peut parfois être utilisé partiellement pour la bibliothèque) mais aussi une longue préparation intellectuelle. Ce travail intellectuel, préalable à toute l'entreprise, exige d'abord une complète maîtrise de l'analyse du problème. Cette analyse peut se faire à partir du travail manuel classique de catalogage. . Lorsque seront bien posées les données intellectuelles du problème (nombre d'ouvrages analysés, nombre d'exemplaires de la bibliographie produite e t c . . . ), on envisagera ou non l'automatisation qui n'est rentable qu'à partir d'un certain seuil. . En tout état de cause, il s'agit donc d'être prudent avant de décider l'automatisation, mais une information préalable sur les moyens de la faire est une nécessité reconnue par tous et il faut se mettre «à l'affût des réalisations». - De son côté, M. de Varennes donne lecture de la communication: Bribes de solutions informatiques et autres au CBU dans les pays en développement, dont le texte intégral est reproduit à la fin de ce chapitre (p. 95). - A la suite de ces deux exposés, la discussion se poursuit, chaque pays expliquant ses réalisations et ses projets et tous étant disposés à collaborer. Nous donnerons ci-dessous un résumé de chaque intervention: M. N'Diaye: l'information dans le domaine de l'automatisation doit se faire sur le plan régional, interafricain. Il demande à l'Unesco et à la FIAB d'aider ces pays à faire des,recherches. - M. Batheas-Mollomb pense également que l'Afrique ne doit pas attendre d'être à la pointe du progrès technique pour se tenir au courant des réalisations et demande une politique concertée d'assistance au niveau international. - Mlle Bekaddour demande également à être formée et informée. Cette information peut se faire par étapes, par l'organisation de cycles de stages auprès des centres déjà existants. - M. Dadzie pense que la solution consiste en effet à mettre en commun les moyens existants. Il donne l'exemple du centre de documentation de l'Organisation de la Mise en Valeur du Sénégal qui a maîtrisé l'information grâce à l'automatisation. 94

Au Sénégal, le plan national à venir prévoit le financement de tels centres. Les bibliothécaires doivent convaincre le gouvernement d'y intégrer les archives et les bibliothèques. - M. Ranivo est plus pessimiste: dans son pays qui souffre de sous-emploi chronique et d'un manque de revenu national, il pense que la préférence doit être donnée à des solutions simples et économiques et non à l'utilisation de machines peu rentables. - M. Leroy expose l'expérience d'automatisation du campus de Kinshasa. Une IBM/ 1440 assure l'inscription des étudiants et la comptabilité du campus. Le catalogue des périodiques de la Faculté des Sciences a pu être établi grâce à cet ordinateur. - M. El Fani, répondant à M. Ranivo, pense que l'introduction des machines n'entraînera pas un sous-emploi humain. En fait les ordinateurs existent déjà, dit-il, dans beaucoup de leurs pays (la Tunisie, pays agricole, en possède trois). Ce qui manque en général, c'est la structure nationale des bibliothèques, la planification des efforts entrepris: bien souvent, la Bibliothèque nationale, les bibliothèques universitaires et les bibliothèques spécialisées ne se connaissent pas et travaillent sans coordination. Il faut donc former des cadres, seul moyen pour passer à l'automatisation, et en particulier des cadres nationaux. Actuellement leurs pays connaissent le processus inverse: on installe à grands frais des centres où viennent travailler des experts de passage, alors que les chercheurs des pays africains vont à l'étranger pour préparer leur thèse. Il en conclut à une certaine carence des organisations internationales qui, en créant de tels centres sans former des cadres nationaux, font des opérations de prestige plus que de réel développement. Les représentants de l'Unesco interviennent à leur tour: - M. Lâzâr, conscient de l'importance de l'accès à la littérature mondiale pour le progrès des pays en développement pense en effet que l'automatisation permettra d'améliorer cet accès. Mais l'automatisation coûte cher; aussi n'est-il pas possible d'envisager l'achat d'un ordinateur pour une bibliothèque; mais il faut essayer, sur le plan national ou régional, d'avoir accès aux ordinateurs existants, afin de diminuer les coûts. De toutes façons, automatiser un centre demande plusieurs années. - Mlle Diakanova confirme les propos de M. Lâzâr et invite les participants à visiter le centre automatisé de l'Unesco.

5. 5.1

Bribes de solutions informatiques et autres au CBU dans les pays en développement, par Rosario de Varennes Préambule

Il est fort possible que l'ambition d'un contrôle bibliographique universel, au sens complet du terme, en dépit des moyens techniques désormais à notre disposition, 95

soit aussi illusoire à la fin de notre vingtième siècle qu'elle l'a été à la fin du dixneuvième, et peut-être bien que le projet ambitieux de l'Unisist dans ses diverses ramifications s'avérera un rêve doré de l'humanité au même titre que le projet de bibliographie universelle d'Otlet et La Fontaine il y a quelque 75 ans. Toutefois, on peut prendre pour acquis que de plus en plus, d'ici l'an 2000, la source privilégiée d'information sur les productions bibliographiques nationales de tout genre, quel qu'en soit le support physique, sera la bibliographie nationale courante du pays d'origine. Ceci en contrepartie de la situation actuelle où certains organismes nationaux d'envergure, par exemple la Bibliothèque du Congrès américain, remplissent le rôle d'agence universelle d'information bibliographique. En raison de la quantité même de la production mondiale, mais aussi à cause de la promotion des services bibliographiques nationaux et des développements de l'informatique et de la téléinformatique, une telle conjoncture bibliographique deviendra de moins en moins supportable et rentable, et partant souhaitable. Sur la base de cette prémisse, il faut donc envisager le moyen le plus efficace d'en arriver au contrôle bibliographique universel par le truchement des bibliographies nationales courantes, tant sous l'aspect collecte que sous celui d'échange des données. M. Kaltwasser a déjà tracé le plan essentiel à suivre ici (1) et Mme Honoré l'a précisé dans le cadre de LIBER (2). Pour notre part, en songeant à une application plus appropriée à la situation des pays en développement, nous verrions deux niveaux de réalisations susceptibles d'assurer le contrôle bibliographique universel dans ces pays. En fait, il s'agit de politiques d'action à court et à long terme assorties de recommandations appropriées. 5.2

CBUbrut

Dans un premier temps, on ne viserait qu'un objectif minimal de normalisation, assez théorique peut-être, mais assise solide pour tout développement ultérieur. En effet, il serait illusoire d'attendre l'uniformisation des règles de catalogage des divers pays comme aussi le lancement officiel d'un format-machine accepté internationalement avant d'entreprendre l'échange international d'informations bibliographiques manuelles ou ordinolingues, alors qu'un effort sérieux de normalisation à l'échelle du globe, tant d'un point de vue bibliographique qu'informatique, amorcé d'une part avec la Conférence internationale de Paris sur les principes de catalogage en 1961 et d'autre part avec le lancement du projet MARC américain en 1966, permet de fixer dès maintenant des normes minimales à accepter dès l'abord, qu'on ait ou non une bibliographie nationale courante en opération. C'est pourquoi nous recommandons en premier lieu: (1) Kaltwasser, Franz Georg. „Le Contrôle bibliographique universel", Bull. Unesco Bibl. vol. xxv, no 5, s e p t . - o c t . 1971, pp. 2 6 8 - 2 7 6 . (2)Honoré,Suzanne. „Du catalogage en coopération au contrôle bibliographique universel". Association des bibliothécaires français. Bulletin d'informations, n ° 77, 4e trimestre 1972, pp. 2 0 1 - 2 0 6 .

96

1 - l'acceptation de principe immédiate et la mise en application dans les meilleurs délais,' pour la rédaction des notices, des descriptions bibliographiques normalisées internationales déjà élaborées ou en cours, nommément l'ISBD (M), L'ISBD (S), l'ISBD (AV), d'autant plus qu'elles se prêtent aisément, grâce à leur ponctuation normalisée, au traitement ordinateur. Nous croyons fermement que si, à brève échéance, la plupart des bibliographies nationales courantes respectaient cette exigence minimale, nous aurions atteint un premier niveau de contrôle bibliographique universel, contrôle de la donnée brute pour ainsi dire, déjà suffisant pour l'établissement d'un réseau mondial efficace d'échange. Bien plus, nous sommes d'avis que ce niveau d'enregistrement répondrait à la majorité des besoins d'information bibliographique. Bien sûr les descriptions en question, dans leur état actuel, laissent encore beaucoup à désirer; une réunion internationale pour la révision de l'ISBD (M) se tient justement aujourd'hui et demain ici même à Grenoble, dans le cadre des activités de la Commission de catalogage de la FIAB. Un point qu'il vaudrait la peine de soulever à propos de cette norme serait l'établissement d'une codification internationale des éléments de description au niveau de la collation et des notes de façon à en permettre une conversion automatique aux diverses langues nationales. Mme Honoré, au bas de la page 203 de son texte cité plus haut, fait une proposition identique quoique moins radicale. L'on sait que l'ISBD comporte la mention des numérotations internationales de documents. A ce propos, nous faisons la recommandation complémentaire suivante: 2 - la promotion conjointe par les bibliothécaires, les éditeurs et les agences gouvernementales des numérotations internationales (ISBN, ISSN, ISRN, etc.) par le truchement au départ d'une représentation officielle au sein de l'AFNIL (3). Point n'est besoin d'insister sur les avantages de telles numérotations pour l'édition des pays du Tiers-Monde. Enumérons les suivants: meilleur contrôle bibliographique; plus grande facilité d'identification au moment de la commande; enregistrement accéléré dans des banques de données internationales telle celle de France Expansion reflétée dans le Répertoire général des livres de la francophonie (4), ou celle de la British National Bibliography cumulant les entrées MARC LC et BNB et les éditant sur ultramicrofiches dans Books in English (5). A ce propos, on peut encore se référer à des applications diverses de l'ISBN, par exemple pour le prêt entre bibliothèques comme dans le système LASER (London and South Eastern Library Région, United Kingdom), ou pour l'établissement de catalogues collectifs nationaux (3) Honoré, Suzanne. „L'agence francophone pour la numérotation internationale du livre (AFNIL)" Bull. Bibl. France, 8e année, no 3, mars 1973, pp. 8 7 - 9 9 . (4) „France Expansion et le Québec". Vient de paraître. Bulletin du livre au Canada français, v. 9, no 2, juin 1973, pp. 1 6 - 1 7 . (5) Linford, J.E. "Books in English". Canadian Library Journal, v. 30, no 2, March-April 1973, pp. 1 3 2 - 1 3 8 .

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comme dans le cas du S.A. Unicat (South Africa National Union Catalogue of Monographs) paraissant sur microfiches (6). D'autres applications seront recensées dans un article du Dr. K.W. Neubauer, directeur à Berlin de l'Agence internationale pour la numérotation normalisée du livre, article à paraître prochainement dans le Bulletin de l'Unesco a l'intention des bibliothèques. D'autre part, d'un point de vue informatique, pour éviter la prolifération de structures incompatibles de présentation physique des données qui rendraient onéreuse, sinon impossible, la transmission de ces données par programme d'ordinateur, nous recommandons ce qui suit: 3 - l'établissement, dans une bibliothèque nationale déjà munie d'une capacité informatique adéquate, par exemple celle d'Abidjan, d'une station pilote pour l'étude concrète des formats de communication MARC déjà sur le marché, et l'élaboration à partir de ces modèles d'un format MARC adapté aux besoins bibliographiques des pays en développement. Il conviendrait que soient retenues entr'autres les dispositions du MARC canadien relatives au traitement de termes équivalents en deux langues (en fait, deux ou plusieurs langues) au niveau particulièrement des vedettes-auteurs et des vedettesmatière. MARCAL (MARC para América latina), dans le contexte sud-américain, se prévaudra de cette capacité pour le traitement des publications en espagnol et en portugais (7). Il conviendrait également qu'on envisage sérieusement au niveau de cette expérience pilote l'élaboration d'un programme de recherche documentaire approprié, en s'inspirant de systèmes opérationnels comme SELDOM (Sélective Dissémination of MARC) pratiqué à la Bibliothèque nationale du Canada (8) (9). Nous sommes en effet convaincus que de plus en plus les outils traditionnels de référence que sont les catalogues sur fiches ou en volumes céderont le pas à des systèmes de distribution sélective d'informations spécifiques élaborées spécialement pour leurs destinataires sur le support le plus convenable à cette diffusion. Enfin, pour assurer une audience internationale aux travaux de cette cellule pilote et, en contrepartie, lui permettre de suivre les développements internationaux sur ce point, nous faisons la recommandation supplémentaire suivante: 4 - qu'au moins à titre d'observateur, le groupe participe aux délibérations du Groupe de travail de la FIAB sur la codification des indicateurs de contenu et à celles des sous-comités appropriés du Comité technique ISO «Documentation» (ISO / TC / 46). (6)"International Standard Book Numbers: Applications . . . " International Cataloguing, v.2, no. 2. April:June 1973, pp. 4 - 5 . (7) "Projets coopératifs et un format MARC pour l'Amérique latine"[LILIBU-CATACENMARCAL]. Accessible, Nouvelles, Direction de la recherche et de planification, Bibliothèque nationale, Ottawa, Canada, v. 1, no 4, juin 1973, pp. 1 3 - 1 4 . ( 8 ) M a u e r h o f f , GeorgR.; Smith, Richard G. "A MARC II-based program for retrieval and dissémination". Journal of Library Automation, v. 4, no 3, Sept. 1971, pp. 1 4 1 - 1 5 8 . (9 )Buhr, Lorne. "Sélective dissémination of MARC: a user évaluation". Journal of Library Automation, v. 5, no 1, March 1972, pp. 39 50.

98

5.3

CBU "propre"

Jusqu'ici on aura pu réussir à cerner étroitement l'enveloppe externe du document et à refléter les informations de base à son sujet dans des cadres normalisés de présentation qui en permettent la manipulation en ordinateur et la «re-présentation» sous forme de produits divers déjà fort appréciables pour le CBU. Dans un deuxième temps, il faudrait s'attarder à des préoccupations beaucoup plus essentielles concernant les concepts capables d'exprimer si possible la quintessence du contenu — qu'il s'agisse de termes séparés, structurés ou non, comme vedettes-matières descripteurs, Unitermes, de chaînes de concepts post ou pré-coordonnés ou de condensés analytiques — concernant ensuite la corrélation de ces concepts à des schèmes classifîcatoires appropriés et enfin leur expression correcte dans les diverses langues de traitement, sans compter les complexités des règles de catalogage comportant également une incidence linguistique. Donc, problèmes de répertoires de vedettes-matières, de thesauri, de tables de classification, de normes catalographiques, doublés de problèmes linguistiques cruciaux. Nous n'avons nullement l'intention d'épiloguer sur ces questions; tout au plus nous permettrons-nous d'émettre quelques suggestions d'ordre pratique et de vous référer à deux dossiers de travail que nous avons produits en 1970 et 1971, ayant en tête des préoccupations identiques (10X11). Auparavant, il paraît opportun d'insister ici sur l'impérativité d'apporter la meilleure solution possible au problème difficile d'équivalence entre langues à l'intérieur des systèmes documentaires automatisés. Nous ne saurions mieux faire à ce propos que vous recommander la lecture attentive de l'article de Jean Lochard (12), ingénieur en chef à l'AFNOR, paru en 1971 dans le Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques. Il reste à souhaiter que des organismes comme l'Unesco s'en inspirent dans la mise en œuvre de systèmes d'envergure tel l'UNISIST. Pour en venir aux suggestions pratiques concernant ce deuxième niveau, plus en profondeur, du contrôle bibliographique universel, il y aurait d'abord l'accélération de la production des listes d'autorités de patronymes. C'est certainement un domaine (10) de Varennes, Rosario. "Normalisation de la classification et des vedettes-matière". Conférence nationale sur la normalisation du catalogage, Bibliothèque nationale du Canada, 19-20 mai 1970. Document de la conférence. No 5. 11 p. Aussi classé dans le système américain ERIC sous ERIC - CLIS ED 058901. (11) "Quelques exigences concernant le contenu billingue d'un service "MARC" canadien éventuel et recommandations à ce propos. Préparé par le 2e Sous-groupe de travail; Rosario de Varennes, président, Marcel Fontaine, Jean Lunn ". Bibliothèque nationale du Canada. Groupe de travail sur MARC. MARC CANADIEN. Rapport d'activités et recommandations du Groupe de travail sur MARC concernant un Format MARC canadien pour les monographies et un Format MARC canadien pour les publications en série. Ottawa: BNC, 1972 (x, 253 p.) Annexe C, pp. 2 3 2 - 2 4 1 . (12) Lochard, Jean. "Automatisation de la documentation et normalisation". Bull. Unseco Bibl., vol. xxv, no 3, mai-juin 1971, pp. 1 5 3 - 1 6 1 .

99

où nos collègues bibliothécaires des pays en développement peuvent rendre un service éminent à la communauté bibliographique internationale. Ces listes compléteraient avantageusement les répertoires de collectivités-auteurs et d'auteurs classiques anonymes en préparation au sein de la FIAB. Se pose ensuite la question de l'accès par sujet au contenu de la documentation. Au Canada présentement, on s'apprête à faire l'équivalence automatique de l'anglais au français et vice versa des termes du répertoire de Subject Headings Used in the Dictionary Catalogs of the Library of Congress (13) et du Répertoire de vedettesmatière de la Bibliothèque de l'Université Laval (14) respectivement, qui sont assumés comme normes nationales (15). On pourrait élargir l'expérience à la Listo de Encabezamientos de Materia para Bibliotecas de l'Union Panamericaine (16) et concevoir finalement une codification numérique des termes avec équivalences en plusieurs langues générables automatiquement. On pourrait essayer encore de faire le lien entre cette recherche et celle identique poursuivie au niveau du nouveau Groupe de travail de la FID sur un code de référence-sujet (FID : SRC Subject-field Reference Code). Toutefois, devant la remise en question ces dernières années de la valeur documentaire de cette approche sujet traditionnelle, nous suggérons plutôt un essai d'application bilingue, avec le français et une langue vernaculaire africaine ou asiatique, du système PRECIS (PREserved Context Index System) (17) de la BNB susceptible de déboucher sur un thesaurus universel multilingue. Au Canada une expérience similaire est en cours avec l'anglais et le français au College Bibliocentre de Toronto, sous octroi de la Bibliothèque nationale. Par ailleurs, lors d'un exposé devant le Groupe canadien de travail sur MARC sur ce système d'indexation monoconceptuelle pré-coordonnée, l'inventeur de PRECIS, M. Derek Austin, révéla qu'en cours d'essai une expérience anglais-swahili s'était avérée concluante. A retenir (13) Library of Congress, Subject Cataloging Division. "Subject Headings used in the Dictionary Catalogs of the Library of Congress". 7th e d . . . Washington, D.C.: 1966 et suppléments. (14) Université Laval, Québec (Canada), Bibliothèque. "Re'pertoire de vedettes-matières". 7e ed. Québec: 1972. (15) Bibliothèque nationale du Canada, Ottawa. "CATALOGUING STANDARDS". The Report of the Canadian Task Group on Cataloguing Standards. Ottawa: NLC. 1972, x, 91 pp. Recommandations 22 et suivantes. (16)Rovira, Carmen; Aguayo, Jorge, comp. "Lista de Encabezamientos de Materia para Bibliotecas". Washington: Unión Panamericana, 1967. 3.v. (Manuales del bibliotecario. 6) Epuisé. (11) Austin, Derek; Butcher, Peter. "PRECIS: A Rotated Subject Index System". London: Council of the BNB, Ltd., 1969. 87 p. (SBN 900220-12-0) Idem. "Supplement" (s.l.n.d.) 18 p. Austin, Derek. "The PRECIS System for Cumputcr-Generated Indexes and its Use in the B.N.B." (s. ln.d.) 18 p. Austin, Derek. "PRECIS Indexing". Information Scientist, v.5, no 3, Sept. 1971, DP 95-114. Austin, Derek. "Classification and Subject Indexing at the British National Bibliography". Canadian Library Journal, v. 30, no. 2, March-April 1973, pp. 122- 130. Austin, Derek. "PRECIS Manual of Indexing. 1972-1973". Manuscript.

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également que PRECIS comporte une codification-machine permettant la génération automatique d'index-sujets avec rotation des termes de la chaîne de descripteurs de chaque analyse. Concernant les règles de catalogage, serait-il illusoire de suggérer que, d'ici la parution d'une deuxième édition des Anglo-American Cataloging Rules (18), un groupe de travail international «ad hoc» examine sérieusement la possibilité d'en faire un code international de catalogage. En effet, depuis la première édition de 1967: 1) les divergences majeures entre les éditions américaine et britannique ont été éliminées, spécialement depuis l'abandon par la Library of Congress des règles d'exception 98 et 99 (politique de «superposition»); 2) le code a été adapté, à toutes fins pratiques, pour tenir compte des exigences de la description bibliographique normalisée internationale (ISBD) — vous êtes sans doute au courant que la nouvelle rédaction du chapitre 6 sera acceptée officiellement après les délibérations de Grenoble cette semaine; 3) le code est déjà hospitalier aux règles de traitement particulières pour le non-textuel et la deuxième édition incorporera les dernières normes développées entre temps à ce sujet (19) (20); 4) enfin une version française des Règles anglo-américaines de catalogage vient de sortir des presses à Montréal, par les soins de l'ACBLF (21), ce qui assure désormais au code une audience internationale élargie. Ne conviendrait-il pas de faire un pas de plus? Dernier point, les schèmes classificatoires. Devant la complexité et la variété des systèmes utilisés, comportant chacun leurs avantages et leurs limitations, nous n'avons rien de particulier à suggérer sauf la recommandation de suivre attentivement le développement des travaux du groupe de travail de la FID susmentionné, visant l'élaboration d'un schème général de classement universel par grandes catégories de sujets, et adapté aussi bien aux systèmes manuels qu'informatisés, en vue de l'interconnection et de la coopération entre systèmes documentaires envisagées par l'UNISIST. 5.4

Conclusion

Lors des assises annuelles de l'ACBLF à Québec en novembre 1972, nous concluions un exposé sur la téléinformatique en l'an 2000 (22) «par le souhait que l'accès universel à l'information et à l'éducation, grandement soutenu par les possibilités de ( 1 8 ) "Anglo-American Cataloging Rules", prepared by the American Library Association, the Library of Congress, the Library Association and the Canadian Library Association. North American text. Chicago: A*LA, 1967. (Idem, British text. London: L.A. 1967). ( 1 9 ) Weihs, J.R., Lewis, S. et Macdonald, J. " N o n b o o k Materials. The organization of integrated collections", l s t ed. Ottawa: Canadian Library Association, 1973. 107 pp. (ISBN 0 8 8 8 0 2 0 9 1 0) ( 2 0 ) Library Association, London. Media Cataloguing Rules Committee. "Non-Book Materials Cataloguing Rules". Sous presse. (21) "Règles de catalogage anglo-ame'ricaines" . . . Montréal: ACBLF, 1973. (22) de Varennes, Rosario. "Chaque citoyen son câble, ou prospective sur la téléinformatique en l'an 2000". Le livre, centre de la documentation, accessible a tous. Rapport des travaux du 2 8 e congres de l'ACBLF tenu a Québec, du 1er au 5 novembre 1972. Montréal: 1973. pp. 7 1 - 7 9 .

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la téléinformatique, permette de combler le fossé des différences économiques et culturelles entre pays favorisés et moins favorisés et de réaliser enfin le rêve si longtemps caressé par les meilleurs esprits du monde d'un rapprochement réel entre l'Est et l'Ouest». Nous aimerions terminer dans le même esprit par le souhait que le contrôle bibliographique universel en pays développés ou en développement et l'interconnection des systèmes documentaires par le truchement de la téléinformatique, grâce à la dimension de collaboration humaine impliquée à divers niveaux pour leur réussite concrète, contribuent en définitive à faciliter la compréhension mutuelle entre ces deux blocs culturels.

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Chapitre V: La Formation professionnelle Président de séance: Zoulikha Bekaddour Rapporteur: Dzude Masens-Mukis Animateur: Geneviève Feuillebois 1. Rapport

d'enquête

Bien que le thème principal de la Table ronde ait été le Contrôle bibliographique universel, il avait paru souhaitable aux organisateurs de consacrer une partie des séances à des sujets importants. L'enquête a révélé, et les séances relatives au CBU n'ont fait que le confirmer, que les problèmes de formation professionnelle étaient au centre de toutes les préoccupations. 2.

La formation professionnelle en Afrique Centrale, par Dzude M. D. MasensMukis

Introduction Dans un monde où le volume des publications scientifiques double actuellement tous les sept ans, la création d'organismes ainsi que la formation du personnel chargés de chercher, de recueillir et d'organiser ces publications est une nécessité impérieuse et vitale pour tout pays. - La R. P. du Congo souhaite la création d'une école de bibliothécaires en Afrique Centrale. - Le Dahomey, la Haute- Volta souhaiteraient que des bourses soient mises à la disposition de leurs gouvernements pour envoyer leurs futurs bibliothécaires «suivre l'enseignement de l'Ecole de bibliothécaires, archivistes et documentalistes de Dakar» (le Dahomey). -Madagascar se demande si les écoles de bibliothécaires «forment des penseurs ou des techniciens» et pose les problèmes des «bibliothécaires face à la Documentation de plus en plus spécialisée et multidisciplinaire» et des «bibliothécaires face aux nouveaux supports de l'information (sonores - visuels — audiovisuels)». Il insiste sur le recyclage. - Ailleurs des solutions apparaissent: - Au cours de leur réunion de novembre 1972, «les Directeurs des bibliothèques nationales du Maghreb ont insisté dans la conclusion de leurs travaux pour obtenir la création d'une école régionale pour la formation de bibliothécaires, documentalistes et libraires ayant pour langue d'enseignement l'arabe et le français». (Réponse de Y Algérie). - Le Maroc annonce la création prochaine à Rabat, d'une école de formation professionnelle des sciences de l'information. - Enfin, en Afrique, il existe déjà une école importante «L'Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes», créée en 1967 a remplacé le «centre régional de formation des bibliothécaires d'expression française» qui a fonctionné à Dakar de 1963 a 1967. Monsieur Bousso en donne la description et le fonctionnement dans le Bulletin de ¡'Unesco à l'intention des bibliothèques, vol. 27, 1973, pp. 77—82. - L'Ile Maurice insiste sur la nécessité de la formation professionnelle. 103

On répète souvent qu'une des principales caractéristiques de notre époque est celle de l'explosion du savoir ou de l'information. Paradoxalement, on pourrait tout aussi bien dire que nous sommes dans le Tiers Monde et en Afrique Centrale en particulier, victimes d'une explosion de l'ignorance tant il est vrai que plus s'accroît le volume des connaissances plus le potentiel de l'ignorance humaine augmente dans ces régions. Le volume des connaissances croît selon un rythme exponentiel ou logarithmique (1). «Nous engendrons, écrit Charles Bourne, plus d'information et plus de documents de travail, nous travaillons avec des dossiers d'information qui n'existaient pas ou qui étaient insignifiants en 1900. En outre, nous demandons plus de facilité d'accès à l'information antérieurement enregistrée.» (2) Depuis la dernière grande guerre mondiale, en effet, le volume des publications s'accroît à un rythme inquiétant. Selon la «Library of Congress», il se publie environ 30.000 revues scientifiques et techniques chaque année de par le monde. D'autres par contre estiment que le volume des publications varie entre 50.000 et 100.000 volumes avec un débit de 30 à 70 articles annuels par périodique scientifique. Ce phénomène provient de plusieurs facteurs: 1 Du nombre d'individus engagés dans la recherche scientifique. 2 De la naissance de nouvelles spécialités et disciplines: les plus anciennes se scindant en d'autres champs d'investigations. Il en résulte que les nouvelles disciplines donnent lieu à des nouveaux chercheurs qui se groupent au sein des nouvelles associations; celles-ci, bien entendu, éprouvent le besoin de créer un organe d'expression pour leurs membres (3). 3 De l'accroissement de la demande d'utilisation d'information et des connaissances développées dans une discipline ou dans une spécialité par ceux pratiquant une autre discipline d'où le concept actuel de science interdisciplinaire. «Le résultat, écrit Bourne, pst un orage de papier et de fortune en monnaie et en main d'œuvre dépensé uniquement pour le traitement, le stockage et la recherche de l'information». Ainsi, devant le volume des publications, la demande des hommes de sciences, la vitesse de cette demande, l'étendue même de la demande, l'aspect multiciplinaire de cette demande du nombre d'hommes de sciences, de gouvernants et de gouvernés en quête d'information, le monde est désemparé. Il est presqu'en effet impossible, comme le souligne avec force le rapport du comité sénatorial de la politique scientifique du Parlement Canadien (4), pour les scientifiques (et encore moins pour le commun des mortels) et les ingénieurs, ou même pour les agences industrielles, de savoir exactement, à un moment précis, ce qui se fait en matière de recherche et de développement dans leurs domaines ou dans des domaines connexes, soit au pays, soit à l'étranger. Ce problème de contrôle bibliographique devient plus aigu et plus pressant lorsqu'il est question de technologie et d'innovation. La situation se complique et devient inextricable lorsque l'on quitte les pays industrialisés pour ceux en voie de développement ou lorsque l'on quitte l'Afrique du Nord ou du Sud pour l'Afrique Centrale: même 104

ici encore, la situation est différente selon que l'on est en Afrique Anglophone ou Francophone. Il y a quelques années, un savant anglais, Ziman, écrivait «qu'un laboratoire scientifique sans une bibliothèque ressemble à un chat sans cerveau: les activités motrices continuent à fonctionner, mais il manque la coordination de la mémoire et de la motivation» (5). Que dire d'un pays, d'une nation sans bibliothèque? C'est pour cette raison que pour les pays en voie de développement en général et l'Afrique Centrale en particulier, la diffusion rapide et sélective des nouveaux procédés, des nouvelles applications scientifiques et technologiques revêt une importance capitale. Si nous considérons le fait que le monde des affaires, de l'industrie, de l'université et du gouvernement — tous dans leur sphère, doivent s'insérer dans Une société dont les éléments participent de plus en plus, d'une façon ou d'une autre, largement au processus de décision, il est essentiel pour les chercheurs et les agences, aussi bien que pour les dirigeants et les administrateurs tant dans le secteur gouvernemental que dans l'industrie et dans les universités, que nos pays puissent disposer chacun d'un réseau national d'information bien structuré et organisé. Les bibliothèques doivent constituer le nœud de ce réseau. Il faut de ce fait envisager la modification du caractère passif de quelques bibliothèques existantes en adoptant des nouvelles méthodes de financement, d'organisation et de dissémination de l'information. Pour ce faire, non seulement une législation adéquate et des nouvelles structures sont nécessaires, mais une formation professionnelle d'une élite de bibliothécaires s'avère indispensable. Car «si un peuple ne trouve pas dans son sein les ressources intellectuelles et physiques de développer et de contrôler ses propres communications, il ne peut devenir au mieux qu'une nation de seconde classe» (6). Dans nos pays en voie de développement, l'information pertinente et les connaissances enregistrées doivent être apportées pour marquer continuellement les affaires de nos gouvernements. La carence de telles ressources fait que chacun, depuis le chef de l'exécutif jusqu'à l'individu employé de l'Etat agit, en fin de compte dans une partielle ignorance. Avec de telles ressources, le législateur peut connaître les faits, le juge peut décider de la meilleure loi à appliquer et le chef du départemént peut être informé de toutes les issues des problèmes de son département. Or en Afrique Centrale «Nos activités sont baignées dans une mentalité de culture orale. Le verbe exerce sur nous une emprise que ne peuvent lui contester de si tôt les documents. Cette réalité déroute les non Africains. Et c'est à juste titre. Un esprit impartial constate chez nous un manque inouf de mémoire des événements historiques objectifs. Paradoxalement, les écrits ne semblent pas encore constituer un cadre de référence pour appuyer les décisions. On n'est pas porté à les rechercher, à les rassembler soigneusement et à les cataloguer. Aussi arrive-t-il aux responsables africains de prendre des décisions sans avoir au préalable constitué une documentation de base. C'est que souvent, les discours plus ou moins éloquents et l'information orale remplacent les documents. Cet état d'esprit semble n'avoir pas été combattu 105

par les colonisateurs dans l'éducation des intellectuels coloniaux» (7). C'est la raison pour laquelle nos pays doivent créer les institutions destinées à bâtir cet ordre conforme à la justice, aujourd'hui nécessaire à la solution des problèmes fondamentaux dont l'insolubilité dans le moment plonge notre société en état d'ignorance: les bibliothèques, les centres de documentation et les dépôts d'archives. Mais parallèlement à la création de ces institutions, il faudra former le personnel appelé à les prendre en mains: les bibliothécaires, documentalistes et archivistes. Mon propos ne traitera que de ce dernier point: la formation professionnelle du personnel des bibliothèques. Le sujet, comme vous le voyez, est assez vaste. Aussi, ai-je rétréci mon champ d'investigation à l'Afrique Centrale. Sont compris dans ce vocable: les pays de l'ex-AOF qui forment actuellement l'UDEAC (Union Douanière et Economique de l'Afrique Centrale) plus le Tchad ainsi que les anciens territoires belges d'Afrique, à savoir, le Burundi, le Ruanda et la République du Zaïre. Comme on le voit, les pays qui font partie de cette région forment un ensemble plus ou moins cohérent et présentent des différences multiples sur le plan culturel, ethnique et linguistique ainsi que sur celui de leur étendue, de leur population, de leurs ressources économiques et minières. «En dépit de leur diversité, écrit J. Brock, ces pays présentent néanmoins nombre de caractères communs: aucun d'eux n'a échappé à l'empreinte des puissances européennes, et tous ont accédé dans un passé récent à la souveraineté politique, obtenue sans difficultés majeures; pays à faible revenu, où l'économie de subsistance est encore dominante, ils attachent tous une importance primordiale à leur développement rapide» (8). Le choix de la langue française comme langue de travail facilite la communication entre eux et constitue une espèce de jointure. Autre caractéristique commune: La situation des bibliothèques y est moins bonne. Absence des lois sur les bibliothèques, ignorance de la bibliothéconomie comme profession et comme science, carence ou absence totale des ressources financières allouées au secteur des bibliothèques. Il semblerait que ceci soit dû à l'absence d'une élite de bibliothécaires capables de poser les problèmes et de suggérer des solutions. En d'autres termes, l'Afrique Centrale a besoin de bibliothécaires de la trempe de Melvil Dewey (USA), d'Eugène Morel (France), d'Edward Edwards (Grande Bretagne), de John Harris (Nigeria, New Zeeland) ou de R.S. Ranganathan (Inde) pour la mémoire duquel, je vous demande de nous lever pour garder une minute de silence. Je vous remercie. J'en arrive ainsi à la formation professionnelle en Afrique Centrale. Cependant, pour répondre aux vœux de Mr. Marc Chauveinc et afin que le rapport ne soit pas un simple exposé de cas locaux, j'estime qu'un large tour d'horizon sur la formation du personnel des bibliothèques dans les pays avancés ainsi que dans le reste de l'Afrique est sinon important, du moins nécessaire pour mieux apprécier la situation en Afrique Centrale. 106

2.1

La formation du personnel des bibliothèques dans les pays avancés

La bibliothéconomie est une profession qui exige, comme toute profession: 1. un entraînement technique formel accompagné de quelque mode institutionalisé de validation à la fois de la congruité de cet entraînement et de la compétence de la personne formée. 2. non seulement que la tradition culturelle soit maîtrisée, mais qu'elle soit aussi raffinée dans les diverses formes de son usage. 3. que la profession possède un ensemble d'institutions c'est-à-dire des moyens institutionnels permettant la mise en application de la compétence et des techniques acquises par ses membres au service de la société. La médecine, lé droit, l'enseignement remplissent parfaitement ces trois critères. Les trois professions requièrent un entraînement technique formel (Î). La validité de cet entraînement et la compétence du candidat sont sanctionnées selon un mode déterminé et connu de tous: tests, examens (2). Chacune d'entre elles dispose d'institutions où ses membres mettent en application la compétence et les techniques acquises durant leur formation au service de la société (3). Ce sont respectivement: les hôpitaux, les tribunaux et les institutions d'enseignement. De plus les membres de chacune de ces professions sont groupés en Associations professionnelles. La bibliothéconomie est l'une de ces occupations qui requièrent des connaissances spécialisées et une compétence qui s'acquièrent en fin de compte d'une part par des cours de nature plus ou moins théorique et qui sont testées par examen à l'université ou dans d'autres institutions semblables, et d'autre part par la pratique et les contacts avec des collègues au cours des réunions, des conférences et des congrès organisés par les Associations locales, régionales, nationales et internationales des bibliothécaires ou d'autres organisations scientifiques ainsi que par la lecture et la réflexion personnelles. Le personnel ainsi formé et testé dispose d'une institution pour mettre sa compétence et ses connaissances au service des membres du corps social: les bibliothèques. Qu'elles soient universitaires, collégiales, gouvernementales, publiques, scolaires ou privées, les bibliothèques sont un réseau de communication qui permet à la communauté d'entrer en contact avec le passé, le présent et le futur grâce à leur fonctioft de mémoire sociale. Ainsi la société moderne dans son besoin vital d'information a plus que jamais besoin des bibliothécaires professionnels qui, grâce à leurs connaissances et habilité contribuent au développement et au mouvement continuel et intégral de l'homme. Pour jouer un pareil rôle, le bibliothécaire doit continuellement observer, mesurer, faire des hypothèses et expérimenter in vivo dans la bibliothèque. Bref faire des recherches continuelles des lois et des techniques indispensables à la victoire de la «Lumière» sur «l'ignorance», de la Lumière sur les ténèbres. Une formation solide est donc nécessaire et indispensable aux bibliothécaires.

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Dans les pays socialistes, les pouvoirs publics font des bibliothèques un instrument essentiel pour éléver le niveau de vie du peuple sur le plan politique et sur le plan culturel et pour contribuer ainsi à leur développement économique. Ils ont organisé dans ce but la formation professionnelle pour qu'elle réponde à leur attente ainsi qu'aux exigences actuelles de la science et ils ont accordé une place de choix aux bibliothèques parmi les institutions nationales. La formation professionnelle des bibliothécaires de bibliothèques savantes est assurée soit par des Ecoles supérieures autonomes (l'URSS en comptait une en 1966) soit par des facultés de bibliothéconomie organisées dans certaines universités. (En 1966, la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie, de même que la Yougoslavie en possédaient chacune 1, la Pologne en avait 3, la Tchécoslovaquie 2 et l'URSS 13). Les conditions d'accès à la formation professionnelle sont les mêmes que celles qui permettent d'entrer dans les Universités. «Les candidats doivent être titulaires du diplôme de fin d'Etudes secondaires et ils doivent subir avec succès un examen que le nombre élevé des candidats tend à transformer en concours». (9) Les études durent 5 ans (RDA, Hongrie, Pologne, Roumanie, Thécoslovaquie); 4 ans (URSS). A la fin des études, les candidats sont soumis à un examen et doivent présenter un mémoire. Après quoi on est «licencié en Bibliothéconomie» (Pologne). Pour les autres diplômés d'Université qui voudraient entrer dans le corps de bibliothécaires, ils préparent 2 à 3 ans d'études (URSS), 3 ans (Hongrie) et sont alors nommés bibliothécaires. En Pologne, 2 années au moins après la licence en bibliothéconomie, on peut soumettre une thèse de doctorat en bibliothéconomie: bibliothécaire diplômé d'Etat. Dans les pays occidentaux, la formation du personnel de bibliothèque varie selon les pays. En Grande-Bretagne, c'est la Library Association qui est responsable de la formation. Elle se contente de l'élaboration du programme et de l'organisation des examens, laissant ainsi le soin de la formation aux cinq «Library Schools» rattachées aux Universités de Londres, Loughborough, Sheffield, Belfast (Irlande du Nord), Strathclyde (Ecosse) ainsi qu'à 9 écoles régionales: Londres, Birmingham, Brighton, etc Pour être admis à ces écoles, les candidats doivent être porteur d'un grade universitaire: B.A. (Bachelor of Arts: Licence des Lettres) ou d'un Ph.D. (Doctor of Philosophy: Doctorat).Ils doivent se soumettre à une interview. Les études durent 1 an plus un stage d'un mois pendant les vacances. A la fin des études ils obtiennent, après épreuves,un diplôme de Bibliothécaire. Ce n'est qu'après avoir rempli ces conditions que les diplômés sont inscrits sur le registre de la corporation de la «LA» (Library Association) et peuvent se prévaloir du titre de bibliothécaire professionnel. Aux USA et au Canada, il existe deux catégories de personnel: professionnel et non-professionnel. Pour être professionnel il faut être porteur, au moins d'un B.L.S. (Bachelor of Library Science). Les études durent un an. Pour y être admis, il faut détenir au 108

préalable un B.A. avec distinction (Licence ès Lettres) ou un B.Sc. (Licence ès Sciences). Ceux voulant préparer une Maîtrise en Bibliothéconomie (Master of Library Science: M.L.S. ou Master of Arts in Librarianship: M.A.L.S.) doivent faire deux ans d'études s'ils ne sont pas détenteurs d'un B.L.S. et un an s'ils sont possesseurs de ce dernier diplôme. Actuellement on assiste à un «Six years program in Librarianship», abandon du B.L.S. et exigence du M.L.S. comme premier grade professionnel. Les détenteurs d'un M.L.S., d'un M.A.L.S. ou d'un M.Inf.Sc. qui ont terminé leurs études avec distinction peuvent préparer le Ph.D. (L.S.): Doctorat en Bibliothéconomie. Les études durent deux ans après le Master. Par ailleurs, pour l'obtention du B.L.S., les étudiants doivent présenter des examens et soumettre certains travaux de recherche. Tandis que pour l'obtention du Master, les finalistes doivent, en plus des examens, présenter une thèse ou une série de mémoires. Le Ph.D. par contre implique la présentation d'une thèse de doctorat. Pour ce qui est des non-professionnels et que l'on appelle Library Technicians ou Bibliotechniciens, leur formation est assurée dans des «Colleges» (USA) ou les CEGEP: Collège d'Enseignement Général et Professionnel (Canada) ce qui correspondrait aux graduais (ENM). Chez nous, les études durent 2 à 3 ans après la 12ème ou 13ème année d'études secondaires. A la fin des études, ils reçoivent un diplôme de bibliothechnicien qui leur permet de travailler dans une bibliothèque (n'importe laquelle) sous la direction d'un bibliothécaire. En France, le diplôme supérieur de Bibliothécaire s'obtient après une année d'études à l'Ecole Nationale Supérieure de Bibliothécaires de Paris. Pour y avoir accès il faut être détenteur d'une licence et réussir en plus au concours d'entrée. 2.2

Formation du personnel des bibliothèques en Afrique (en dehors de l'Afrique Centrale)

A. Afrique anglophone En Afrique, les pays anglophones sont nettement en avance sur les pays francophones dans le domaine de la bibliothéconomie. Alors qu'il n'existe qu'une seule école de bibliothécaires (non universitaire) en Afrique francophone: celle de l'Université de Dakar, le Nigèria, l'Ouganda, la République Arabe d'Egypte, l'Ethiopie, la Zambie, le Ghana et l'Union Sud Africaine possèdent plusieurs écoles pour la formation des bibliothécaires. Il semblerait que les plus traditionnellement réputées seraient celles du Nigèria, du Ghana et de l'Afrique du Sud, en raison probablement d'une certaine tradition propre aux pays anglo-saxons dans ce domaine. Le Nigeria à lui tout seul en possède deux. La plus ancienne est celle de l'université d'Ibadan. L'Institute of Librarianship de cette université dispense un enseignement à quatre niveaux: un enseignement post-secondaire d'une durée d'un an conduisant au certificat en bibliothéconomie; un enseignement universitaire qui dure un an et qui conduit au Diploma of Librarianship ouvert aux détenteurs d'un Bachelor of 109

Arts ou d'un Bachelor of Science, ce serait l'équivalent du B.L.S. Nord Américain; deux enseignements post-universitaires: Le M.L.S. (Master of Library Studies) dont la durée est de deux ans et un Ph. D. (L.S.): Doctor of Philosophy in Library Studies. L'Université Ahmadou Bello à Zaria (Nord du Nigeria) organise trois types de programmes: Le D.L.S. (Diploma of Library Studies) qui dure deux ans et qui est du niveau post-secondaire; le B.L.S. (Bachelor of Library Studies) durée d'études trois ans et niveau d'études universitaire; le Master of Library Studies (M.L.S.) d'une durée d'un an et du niveau post-universitaire. Je souhaiterais que nos amis Nigériens uniformisent leur système de formation. Ouganda: L'Ecole de Bibliothéconomie de l'Université de Makerere comporte, quant à elle, deux programmes: le certificat en bibliothéconomie, dont la préparation dure six mois, est ouvert aux détenteurs du diplôme d'école secondaire; le diplôme en bibliothéconomie d'une durée de deux années est lui aussi du niveau post-secondaire. A côté de ces deux programmes, il existe un autre choix offert aux étudiants qui se destinent au Bachelor en éducation. Ceux-ci ont la possibilité d'opter pour un B.Ed. avec concentration mineure en bibliothéconomie. En Ethiopie, deux possibilités sont offertes aux futurs bibliothécaires: le diplôme en bibliothéconomie qui se prépare durant un an après les humanités, le B.A. ou le B.Sc., avec concentration mineure en bibliothéconomie à raison de 25 heures par semestre durant trois ans. En Zambie, les futurs bibliothécaires préparent soit un B.A. soit un B.Sc. avec concentration majeure en bibliothéconomie. Il existe deux autres possibilités: le B.A. (Educ.) avec une option en bibliothéconomie dont le programme comporte un cours durant un tiers de l'année. Quant au certificat en éducation avec cours en Bibliothéconomie, il est du niveau post-universitaire. Son programme comporte un cours en bibliothéconomie dispensé durant un an. Au Ghana, le Diplôme en bibliothéconomie dure deux années après un premier grade universitaire. En dehors du Ghana, ce sont la République Arabe d'Egypte (ex-R.A.U.) et la République Sud-Africaine qui présentent un programme de formation presque similaire à celui d'Ibadan. (Nigeria) cf. annexe. (10) En République Arabe d'Egypte, le Bachelor of Arts en bibliothéconomie (B.A.L.S.) dure quatre ans après le diplôme d'études secondaires; le M.A. (L.S.) se prépare pendant un an après le B.A. (L.S.) et enfin le Ph.D. (L.S.) s'obtient trois ans après la maîtrise. La République Sud Africaine dispose d'une gamme de programmes pour la formation de ses bibliothécaires. Je me limiterai cependant au cas de l'Université de Cape Town (U.C.T.). A l'université du Cape, il existe le Lower Diploma in Librarianship qui s'obtient deux années après les humanités, suivi d'un stage d'un mois dans une bibliothèque reconnue. Le Higher Diploma in Librarianship (H.D.L.) peut se préparer soit à temps partiel (dans ce cas il dure plusieurs années) soit à temps plein (dans ce cas, la durée est d'une année); le Final Diploma in Librarianship 110

est ouvert aux détenteurs du H.D.L. qui veulent entreprendre des recherches en bibliothéconomie (11). B. Afrique

francophone

La seule école de l'Afrique francophone, celle rattachée à l'université de Dakar, dispense un enseignement du niveau post-secondaire durant deux années. A la fin de leurs études, les lauréats obtiennent le Diplôme d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire comparable, sauf erreur de ma part, au Lower Diploma in Librarianship de l'U.C.T., au D.L.S. d'Adhmadou Bello ou encore au diplôme en bibliothéconomie décerné à l'Université de Makerere. Nous n'avons tenu compte dans cette équivalence que de la durée de cours et du niveau de recrutement exigé des candidats. Il aurait été plus juste de tenir compte du contenu des programmes. Voilà grosso-modo les conditions dans lesquelles sont formés les bibliothécaires dans les autres pays d'Afrique. En Afrique Centrale, la situation est tout autre. Ici, nous sommes encore largement tributaires de l'aide extérieure. Or, la "dialectique matérialiste, écrit MaoTsé-Tung, considère que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l'intermédiaire des causes internes. L'oeuf qui a reçu une quantité appropriée de chaleur se transforme en poussin, mais la chaleur ne peut transformer une pierre en poussin, car leurs bases sont différentes". 2.3

Formation professionnelle en Afrique

Centrale

De tous les pays d'Afrique, les plus défavorisés dans le domaine des bibliothèques et de la bibliothéconomie sont sans conteste ceux de l'Afrique Centrale. «Dans l'ensemble de ces pays, écrit J. Brock, une législation régissant les bibliothèques et leur personnel fait encore défaut». A la réunion d'experts à Kampala, les délégués de l'Afrique Centrale avaient souligné le fait que le retard accusé par l'évolution des bibliothèques dans leurs pays est dû en partie à l'éloignement de l'école de bibliothécaires et archivistes de Dakar. En termes clairs, c'est le problème de la formation professionnelle des bibliothécaires Centraux Africains qu'ils évoquaient. Mais quelle est réellement la situation dans ce domaine et quelles solutions peut-on avancer pour y rémédier? 2.3.1 Etat actuel de la formation du personnel des bibliothèques en Afrique

Centrale

En République Populaire du Congo, écrivait il y a peu notre confrère Roger Abel Samba, «la formation du personnel technique pose un problème grave. Le personnel Congolais existant est insuffisant» (12): en 1971, il y avait en R.P.C, deux bibliothécaires diplômés, un bibliotechnicien (diplômé de l'Ecole de Bibliothécaires de Dakar), neuf aides-bibliothécaires et un relieur formés sur place. Un licencié en philosophie et professeur certifié était en formation à l'Ecole Nationale Supérieure de Bibliothécaires de Paris. Plusieurs professeurs de C.E.G. (Collèges d'Enseignement Général) avaient suivi un stage de formation de quelques semaines sur place grâce à la coopération Franco-Congolaise. 111

«S'il veut organiser un réseau national, précisait Roger Samba, le gouvernement devra faire appel à un personnel d'assistance technique bilatérale ou multilatérale . . . » (13). En République du Zaïre, plusieurs tentatives ont été essayées, mais elles sont restées sans lendemain: de 1963 à 1965, l'Université Officielle du Congo (aujourd' hui Campus de Lubumbashi) avait organisé dans le cadre de son extension universitaire, un cours de bibliothéconomie, d'une durée de deux ans (200 heures) comparable au programme de Dakar (14). Sur vingt candidats, (quinze Zaïrois et 5 Européens), sept seulement furent diplômés. Actuellement, trois cours sont dispensés à la Faculté de Philosophie, Lettres et Histoire dont deux en 2ème Graduat en Histoire (Bibliothéconomie: 30 heures, Archivéconomie: 30 heures) et le troisième cours (Etude analytique des archives Zaïroises: 30 heures) se donne au niveau de la 1ère et 2ème licences en Histoire. Il est à signaler que ces cours complémentaires sont accessibles aux autres étudiants de licence ès Lettres. A la demande du gouvernement, le bibliothécaire de cette université prépara un projet de création d'une école officielle de bibliothécaires (type Dakar). Ce plan ne connut pas de lendemain. A l'Université Lovanium (devenue Campus de Kinshasa dans le cadre de l'Université Nationale du Zaire), plusieurs stages de formation pour le personnel en service furent organisés sous la responsabilité du feu Docteur Neuven, alors bibliothécaire en chef. Ces stages furent de très courte durée: 45 heures pour le premier et un mois pour le suivant. A la fin de ces stages les plus aptes obtinrent un certificat en bibliothéconomie. Malheuresement, la formation ainsi acquise ne fût suivie d'aucun avantage ni sur le plan salarial ni sur celui de la promotion d'emploi. Dernièrement, du 4 décembre 1972 au 14 mai 1973, une session de perfectionnement pour bibliothécaires a été organisée grâce à la générosité du Centre BelgoZai'rois. Sur une quarantaine de candidats, 27 seulement ont obtenu leur brevet en bibliothéconomie parmi lesquelles deux Zaïroises. Une deuxième session est prévue au mois de septembre. Ma remarque porte sur les programmes qui, toutes les sessions, n'ont jamais \arié alors que la plupart des participants les avaient déjà suivis. Ce n'est que l'année passée que le Zai're a eu son premier bibliothécaire professionnel détenteur d'une licence ès Sciences économiques et financières (ENDA), d'un Bachelor of library Science et d'un Master of Library Science de l'Université d'Ottawa. Quelques autres licenciés ont suivi un stage de quelques mois en Belgique. Selon J. Brock, le bibliothécaire en chef de l'Université officielle du Burundi a reçu une formation de niveau supérieur, mais non universitaire à l'Ecole de Dakar et est le seul bibliothécaire diplômé du pays (15). Au Rwanda, les bibliothécaires professionnels sont tous de l'assistance technique canadienne.

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En résumé, la seule Ecole de Dakar a formé pour l'Afrique Centrale 13 bibliotechnicieris dont 3 Camerounais, 4 Congolais, 2 Zaïrois, 1 Tchadien, 1 Centrafricain, 0 Rwandais, 1 Burundaiset 1 Gabonais (16).* Le besoin urgent en personnel qualifié universitaire dans les bibliothèques est donc ressenti avec acuité en Afrique Centrale. L'envoi d'un petit nombre de candidats à l'étranger me paraît un moyen coûteux et inefficace, surtout lorsque les candidats ne disposent d'aucune formation universitaire au départ. Il me semble que la meilleure solution est la formation du personnel sur place. Car «si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrira une fois, si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira touta sa vie» (17). 2.3.2 Propositions pour la formation de bibliothécaires en Afrique

Centrale

Je suggère: 1. La création d'une deuxième école de Bibliothécaires en Afrique francophone avec l'aide concertée de la FIAB et de l'Unesco. La première se trouvant à Dakar, il me paraît équitable que la future école puisse être érigée en République du Zaïre: à Kinshasa comme faculté ou Département au sein de l'Université Nationale du Zaire. 2. Que le niveau de cette école soit celui de la licence ou de la maîtrise. Les candidats devraient pouvoir détenir au départ une licence de n'importe quelle discipline. Les études dureraient deux ans. Après la première année les plus méritants recevraient la licence en Bibliothéconomie. Après la deuxième année, ils seraient proclamés «maîtres» en bibliothéconomie et auraient la possibilité de préparer leur doctorat à Ibadan, au Caire, ailleurs ou au Zaire même. 3. Que la différence entre les bibliothécaires de bibliothèques d'universités, publiques, nationales et spécialisées ne consiste qu'au niveau de la spécialisation et non à celui d'études. 4. Que le personnel intermédiaire (Bibliotechniciens) soit foimé dans les écoles normales moyennes (Graduais) et que des assistants bibliotechniciens soient formés dans les écoles secondaires. Toutes ces sections devraient être supervisées et contrôlés par la Faculté ou le Département de Bibliothéconomie. 5. Qu'une commission soit instituée pour l'étude des programmes. Pour atteindre ces objectifs, il me semble qu'un échange d'idées entre bibliothécaires de cette région est nécessaire et indispensable. J'estime même qu'une conférence devrait être organisée avec l'aide de la FIAB et de l'Unesco en Afrique Centrale: Kinshasa, Brazzaville ou Yaoundé seraient tout indiquées pour une pareille rencontre. Une conférence est prévue du 6 au 16 septembre à Brazzaville. L'aide de l'Unesco est demandée. Mon vœu le plus sincère est de voir cette région du continent disposer de bibliothécaires qui soient capables «de porter la connaissance devant les portes de ceux * Ces chiffres ont été rectifies par M. Bousso pendant la discussion (voir page 117)

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