232 88 9MB
English Pages 126 Year 2012
Le Christianisme des Arabes N o m a d e s sur le Limes
Syriac Studies Library
222
Sériés Editors Monica Blanchard Cari Griffïn Kristian Heal George Anton Kiraz David G.K. Taylor
The Syriac Studies Library brings back to active circulation major reference works in the field of Syriac studies, including dictionaries, grammars, text editions, manuscript catalogues, and monographs. The books were reproduced from originals at The Catholic University of America, one of the largest collections of Eastern Christianity in North America. The project is a collaboration between CUA, Beth Mardutho: The Syriac Institute, and Brigham Young University.
Le Christianisme des Arabes Nomades sur le Limes
et dans le Désert Syro-Mésopotamien aux Alentours de L'Hégire
P. Henri Charles
Gorgias Press LLC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com G&C Kiraz is an imprint of Gorgias Press LLC Copyright © 2012 by Gorgias Press LLC Originally published in 1936 All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC.
2012
ISBN 978-1-61143-607-5
Reprinted from the 1936 Paris edition.
Digitized by Brigham Young University. Printed in the United States of America.
Series Foreword
This series provides reference works in Syriac studies from original books digitized at the ICOR library of The Catholic University of America under the supervision of Monica Blanchard, ICOR's librarian. The project was carried out by Beth Mardutho: The Syriac Institute and Brigham Young University. About 675 books were digitized, most of which will appear in this series. Our aim is to present the volumes as they have been digitized, preserving images of the covers, front matter, and back matter (if any). Marks by patrons, which may shed some light on the history of the library and its users, have been retained. In some cases, even inserts have been digitized and appear here in the location where they were found. The books digitized by Brigham Young University are in color, even when the original text is not. These have been produced here in grayscale for economic reasons. The grayscale images retain original colors in the form of gray shades. The books digitized by Beth Mardutho and black on white. We are grateful to the head librarian at CUA, Adele R. Chwalek, who was kind enough to permit this project. "We are custodians, not owners of this collection," she generously said at a small gathering that celebrated the completion of the project. We are also grateful to Sidney Griffith who supported the project.
AU PÈRE SÉBASTIEN RONZEVALLE S. J.
TABLE DES PARAGRAPHES PAGES
Transcription des m o t s arabes
xi
INTRODUCTION Comment connaître îa situation religieuse des tribus a v a n t l'Islam Le Limes syro-mésopotamien Les tribus du Limes : Gassânides, Bakrites, T a n w k i t e s . . . Le problème de la pratique religieuse chez les n o m a d e s . . . Plan d'étude de la christianisation des tribus
1 3 3 4 4
MÉTHODE ET BIBLIOGRAPHIE Les sources orientales, précautions à prendre en les utilisant Généralités, classification des documents Bibliographie critique Abréviations des ouvrages le plus souvent cités
7 8 11 27
I. — INFLUENCE D U CHRISTIANISME SÉDENTAIRE SUR LES NOMADES 1. Les sanctuaires et le culte de saint Serge
29
2. Les moines a) Saint Siméon b) Les stylites c) Les solitaires d) Saint E u t h y m e et les Paremboles e) Les moines aumôniers
35 36 38 39 40 49
3. Le clergé séculier melkite a) Églises et m o n u m e n t s b) Listes épiscopales
50 51 51
LE
X
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES PAGES
4. Les hétérodoxes et leur zèle missionnaire a) Évêchés sédentaires nestoriens b) — — monophysites
52 53 54
II. — LES CADRES ÉPISCOPAUX NESTORIENS ET JACOBITES DES CHRÉTIENS A R A B E S NOMADES D E MÉSOPOTAMIE I. — Les Nestoriens 1. La chrétienté nestorienne de l'Iraq et les L a k m i d e s . . . 2. Le nestorianisme en Mésopotamie au i e r siècle de l'Hégire
55 61
II. — Les Jacobites 1. La chrétienté jacobite de Damascène a) Les Gassânides b) L'organisation ecclésiastique
64 64 68
2. La chrétienté jacobite de Mésopotamie a) Les Jacobites à H y r a t et à T a k r y t b) Chrétientés jacobites nomades de J a z y r a t Les nomades du Nord
70 70 71 72
3. L'Église jacobite en Mésopotamie depuis l'Hégire
75
III. — LE CLERGÉ ET LA VIE RELIGIEUSE D E S CHRÉTIENTÉS NOMADES 1. Le clergé et les ordinations en masse a ) J e a n de Telia b) J a c q u e s Baradée et J e a n d ' É p h è s e c) Les ordinations jacobites d) Les débuts d ' u n e chrétienté n o m a d e
85 85 86 87 92
CONCLUSION
95
I . Confession de la foi par des chefs Taglibites d'après la chronique de Michel le Syrien
99
II. Quelques détails sur la vie sacramentaire relevés dans la thèse de Mgr L a m y
100
APPENDICE
APPENDICE
INDEX
105
TRANSCRIPTION DES MOTS ARABES 1
t z J
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Les trois voyelles arabes sont rendues par : a, i, o ; quand elles sont prolongées, par : â, y, 'w. Le ta m a r b w t a t est accentué avec un a. Les diphtongues aï et aou sont rendues par ay et aw, c'est-àdire par les lettres latines correspondant à leur graphie arabe : accent-voyelle + lettre faible.
1. Pour la transcription des consonnes syriaques nous suivons les mêmes conventions, pour les voyelles nous employons la transcription la plus communément rencontrée. Quand nous citerons une étude nous adopterons généralement sa transcription.
INTRODUCTION
Comment
connaître
la situation
religieuse
des tribus avant
l'Islam
Les historiens m u s u l m a n s nous parlent du christianisme de certaines tribus arabes, n o t a m m e n t du christianisme de la tribu de Taglib. La question se pose donc de savoir c o m m e n t la religion m u s u l m a n e a s u p p l a n t é dans ces tribus la religion chrétienne. A cette question nous pensions pouvoir répondre p a r le dépouillement et l ' e x a m e n des seules sources arabes. Dès 1929, nous avons donc commencé ce dépouillement guidé p a r M. Gaud e f r o y - D e m o m b y n e s , directeur d ' É t u d e s à l'École des H a u t e s É t u d e s , qui a mis, à diriger n o t r e enquête, le d é v o u e m e n t et la compétence que connaissent tous ses élèves ; en a t t e n d a n t que nous puissions achever cette é t u d e des source ; arabes, c'est p o u r nous u n devoir de lui exprimer n o t r e p r o f o n d e reconnaissance, ainsi q u ' à M. Massignon et à M. W . Marçais, professeurs au Collège de F r a n c e , qui o n t bien voulu, eux aussi, nous aider de leurs conseils. Nous remercions également M. Dhorme des indications et critiques d o n t il a bien voulu nous faire p a r t dans son r a p p o r t au Conseil de l'École des H a u t e s É t u d e s . Nous devons beaucoup a u x critiques du regretté Pr. Bergstresser qui a v a i t bien voulu lire l'ébauche de n o t r e travail. M. P . Krauss nous a donné de précieux renseignements sur la bibliographie allemande de n o t r e s u j e t et le P . A. Beaulieu a eu le d é v o u e m e n t de revoir les épreuves que nous avons dû corriger sous la t e n t e au cours d ' u n e e n q u ê t e dans le désert de Syrie : qu'ils veuillent bien t r o u v e r ici n o t r e merci. E n fait, la rédaction de n o t r e première enquête a dû b i e n t ô t s ' a r r ê t e r d e v a n t l'imprécision avec laquelle les a u t e u r s musulm a n s nous renseignent sur la vie religieuse des nomades. Ce qui P. HENRI
CHARLES
1
2
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
intéresse ces historiens ce sont, en effet, les grandes villes de Syrie ou d'Iraq, conquises à l'Islam ; ils ne parlent des nomades et de leur religion qu'en passant et par allusions. Pour comprendre ces allusions, il f a u t donc, a u p a r a v a n t , chercher à préciser l'état religieux des tribus a v a n t l'arrivée des musulmans. Pour arriver à savoir par quel processus l'Islam a remplacé le christianisme, une question préalable se pose : Quel genre et quelle profondeur de christianisme, quelle organisation ecclésiastique l'Islam a-t-il trouvés en face de lui chez les nomades ? C'est la question à laquelle nous voudrions répondre par ce travail. Il serait évidemment très intéressant d'essayer de faire une description de l'état religieux des tribus. Cet é t a t religieux devait être assez complexe : résultat d'influences juives et chrétiennes. Les canons ecclésiastiques qui prohibent les pratiques superstitieuses et la magie permettent en outre de conclure à des survivances païennes. Seul un tel tableau d'ensemble pourrait nous donner une idée relativement exacte de la psychologie du nomade au moment de l'Hégire. Mais on voit sans peine t o u t ce que suppose de recherches un pareil tableau et l'on nous excusera d'avoir.borné nos ambitions à essayer de brosser quelques-uns de ses éléments, les grands traits du christianisme. Les premiers documents que l'on songerait à utiliser pour une telle étude sont les documents proprement bédouins, ceux que représente leur poésie, véritable chronique du désert. Malheureusement, la critique de la poésie arabe, antéislamique, surtout celle que le regretté P. Cheikho rangeait sous le nom de poésie arabe chrétienne, est encore à faire : Ignace Guidi ne s'en est que peu servi, et avec grande circonspection, dans ses conférences sur l'Arabie préislamique. Obligé de recourir à d'autres documents, nous limiterons donc notre recherche aux groupes nomades du Nord, du NordE s t et du Nord-Ouest des déserts arabiques. Ces groupes, les plus christianisés, se trouvaient sous l'influence des sédentaires jacobites et nestoriens, parfois melkites, qui Ls avaient convertis.
INTRODUCTION
3
Aussi les historiens ecclésiastiques de ces divers rites nous ont conservé, sur les nomades, des renseignements. Ce sont ces renseignements que nous essaierons de grouper et de discuter ici. L'époque qui nous intéresse surtout est le début du v n e siècle. Il y a nécessité toutefois à remonter jusqu'au v e siècle afin de comprendre les mouvements religieux qui ont abouti à la christianisation du « Limes ». Le Limes syro-mésopotamien On appelle « Limes » la région de transition située entre les terrains cultivés, habitat des sédentaires, et la zone des steppes laissée à la nomadisation ; le Limes est la zone des transhumances d'été ; aux époques de prospérité et de puissance byzantine, cette région était jalonnée par une série de fortins destinés aussi bien à protéger les récoltes contre les razzias des Arabes du désert qu'à garder les territoires byzantins des invasions persanes. Le limes syrien suit une ligne qui, des régions de Palmyre, Damas et Pétra, peut descendre jusqu'à la Mer Rouge. Au Nord, il s'incurve pour rejoindre le limes mésopotamien, qui descend, entre l'Euphrate et le Tigre, jusqu'à Bagdad.
Les tribus du Limes : Gassânides, Bakrites et Tanwkites Dans cette zone qui, autour du désert de Syrie, a la forme d'un fer à cheval, nous trouvons trois groupes de tribus. Au SudOuest, dans la région du Hawrân, les tribus de Gassân soumises à l'influence byzantine ; elles seront en majorité jacobites, mais elles subiront parfois, dans le Hawrân surtout et près d'Antioche, des influences chalcédoniennes. Au Nord, entre le Taurus, l'Euphrate et le Tigre, nous rencontrons les tribus bakrites, tribus chamelières de grande mouvance, si nous en jugeons par les impôts que leur firent payer les musulmans ; elles seront également jacobites. Par leur résistance à l'Islam, elles éterniseront le nom de Taglib sous lequel
4
LE C H R I S T I A N I S M E
DES
ARABES
NOMADES
elles sont encore peu connues par les écrivains ecclésiastiques qui leur donnent plutôt le nom générique de Tayyites. A l'Est, ce sont les tribus tanwkites, notamment les °Ibâd chrétiens de Hyrat, la capitale des phylarques lakmides, située sur la rive droite de l'Euphrate au Sud-Ouest de Bagdad et soumise à l'influence de la Perse. Ces régions sont surtout nestoriennes, mais les populations qui les habitent sont âprement disputées entre nestoriens et jacobites. Ce sont en majorité des semi-nomades agriculteurs, des tribus encore nomadisantes. Le problème de la pratique religieuse chez les nomades La question qui se pose à l'égard des tribus arabes proprement dites, donc encore nomadisantes, est de savoir comment, malgré leur vie errante, elles pouvaient avoir une vie religieuse organisée et pratiquante. E n effet, l'Islam qui est, par rapport au christianisme, une religion simpliste, reste néanmoins, avec son minimum de culte, une religion urbaine 1 qui n'a pas profondément prise sur les Bédouins — l'histoire en fait foi. La question se pose notamment pour les Taglib, car ils ne nomadisaient pas comme ûassân dans une région où les lieux de culte sont apparemment très nombreux ; ils n'étaient pas non plus groupés autour d'un centre déterminé, comme les nomades de la mouvance de H y r a t autour de la communauté des °Ibâd, chrétiens sédentarisés. Plan Nous chercherons d'abord, dans la première partie de cet essai, quelles influences religieuses préparèrent la conversion des tribus arabes : influence du christianisme sédentaire, de ses sanctuaires comme celui de saint Serge, de ses moines : stylites comme saint Siméon, solitaires ou cénobites comme saint Euthyme, l'organisateur des Paremboles, aumôniers et missionnaires comme ceux de la Damascène ou delà Haute-Jazyrat. 1. W . MAUÇAIS, Islamisme
el vie
urbaine.
INTRODUCTION
5
Nous examinerons ensuite quelles organisations épiscopales, nestoriennes ou jacobites, réussirent à encadrer le christianisme des Arabes d'Iraq, de Mésopotamie et de Damascène. Cela nous amènera à conclure que, seule, l'Église jacobite, grâce à un clergé très nombreux, réussit à s'adapter à la vie des tribus nomades et à organiser tant soit peu leur vie religieuse et sacramentaire.
MÉTHODE ET BIBLIOGRAPHIE
Les sources orientales, précautions à prendre en les utilisant Dans notre enquête, nous avons recherché les documents susceptibles de donner une idée de l'organisation et de la vie religieuses et nous nous sommes efforcés de les classer et de les interpréter. Il ne f a u t donc pas chercher dans cet essai une histoire politique et religieuse. Nous n'avons gardé que les grandes lignes historiques servant de cadre à la vie des tribus, négligeant par principe tous les points d'histoire obscurs, comme le christianisme possible ou contesté de telle fraction de tribu, de tel phylarque, comme la genèse des dissensions dogmatiques à l'intérieur de la confession monophysite. Même en cherchant à ne les utilliser que dans cette mesure limitée, il faut se rappeler que les sources historiques orientales ne valent rien par elles-mêmes ; on ne peut faire fonds sur l'une d'entre elles que si l'on a le moyen de la recouper ; c'est parfois difficile car, de leur propre aveu, ces historiens se copient les uns les autres ; ils corrigent aussi leurs sources, sans le dire, quand cela leur plait. Pratiquement, de telles sources ne sont v r a ; m e n t utilisables que si elles sont appuyées par la topographie ou l'épigraphie ; les anciens historiens orientaux, d'après le R. P. Peeters, bollandiste, qui les fréquente depuis longtemps, ne semblent pas savoir ce qu'est la vérité historique. La remarque est encore plus exacte pour les auteurs qui ont vécu très loin de l'époque sur laquelle ils écrivent : sûrs de n'être point contredits par des témoins oculaires, ils disposent le passé selon des perspectives conformes à leurs passions religieuses. Dans son chapitre critique sur l'utilisation historique qu'on peut scientifiquement faire des Actes du Brigandage d'Éphèse,
8
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
l'abbé Martin fait (p. 47) une remarque qui précisera le degré de scepticisme avec lequel il faut aborder une source orientale : ce n'est pas un scepticisme radical. « Les écrivains orientaux, dit-il, ne sont de mauvaise foi ni dans ce qu'ils avancent, ni dans ce qu'ils taisent, mais ils taisent tout ce qui ne les intéresse pas. » Les orientalistes qui ont édité les textes orientaux sont, la plupart du temps, surtout des linguistes et dans leurs préfaces donnent peu de place à la critique historique ; on doit donc utiliser conjointement avec les éditions de textes, tous les travaux modernes qui ont déjà cherché à trier et à ordonner l'apport des textes anciens. Sur tous les points discutés, il faudrait classer les sources d'après leurs dates et ne retenir pour certains que les faits corroborés par les données archéologiques. Si l'on s'en tient là, le résultat est assez mince, on le conçoit. Pour aller plus loin, il faut procéder avec circonspection. Aussi, au cours de ces pages, ne craindrons-nous pas de multiplier les points d'interrogation. Généralités et documents Une idée de la méthode à employer nous a été donnée par le travail de Hertzfeld sur Hatra (dans la ZDMG). Pour s'orienter dans l'ensemble de l'histoire politique de l'Orient, nous avons pris l'ouvrage de M. Vassiliev sur Byzance ; pour l'histoire religieuse, Mgr Duchesne ; pour ce qui touche à la Syrie, le P. Bouvier ; et, pour le christianisme en Perse, Labourt, toujours excellent quoiqu'un peu vieilli, tous auteurs pleins de sens critique et d'érudition. Le livre de M. Haase est précieux pour se guider dans la question des Conciles et dans celle des listes épiscopales. Quelques faits importants peuvent en outre être établis à l'aide des travaux publiant les documents archéologiques mis au jour par les fouilles. Pour plus de précisions et de détails, il faut bien, sous bénéfice des remarques faites plus haut, recourir à des documents non
MÉTHODE
ET
BIBLIOGRAPHIE
9
épigraphiques. Voici du reste d'après Sachau, dans son Ausbreitung (p. 10), leur valeur relative : il cote (quand on en a une bonne édition) les Actes des Conciles, avec les noms des évêques et de leurs diocèses, comme une « source historique inestimable : unschätzbare Geschichtsquelle », et en effet, c'est un genre de document difficile à fabriquer de toutes pièces ; les Actes des Martyrs viennent ensuite, car ils donnent pour tous les lieux nommés « une image exacte de l'expansion du christianisme ein gewisses Bild von der Verbreitung des Christentums ». (Là aussi, on possède des textes sérieusement édités.) Nous pouvons m a i n t e n a n t passer en revue la liste des ouvrages utilisés dans ce travail, en y joignant une appréciation de leur valeur historique du point de vue où nous nous mettons 1 . Il y a eu intérêt à citer une fois ou l'autre quelques sources arabes. Nous les mentionnons donc dans cette étude bibliographique, mais nous ne les critiquons et ne les avons exploitées que pour l'histoire de l'islamisation des tribus. 1. É t a n t à rapprocher d ' a u t r e s ouvrages, certains seront traités a v a n t leur tour alphabétique.
BIBLIOGRAPHIE
CRITIQUE
A L - ' I S P A H Â N Y . —• Kitâb dah, t. II ; Le Caire, 1928, 1346 H.
'ABU-L-FARÂJ
al-'Agâny,
édition Bara-
L e Kitâb al-'Agâny est u n e source a r a b e i n t é r e s s a n t e , mais q u i d o i t t o u j o u r s ê t r e i n t e r p r é t é e p u i s q u e c'est u n o u v r a g e a n e c d o t i q u e . On l'a utilisé a u m o y e n des t a b l e s de Guidi. Les r e n s e i g n e m e n t s qu'il p e u t d o n n e r i n t é r e s s e n t d ' a i l l e u r s b i e n plus l'islamisme des t r i b u s q u e leur christianisme, l ' a u t e u r é t a n t m u s u l m a n et écrivant après l'islamisation.
Vie de Saint Siméon le Slylite, janvier, t. I ; Anvers, 1643. —• Vie de Saint Étienne le Sabaïte, juillet, t. I I I ; Anvers, 1723. — Vie de Sainte Pélagie, § II, pp. 252-257. — Dissertation sur Nonnus, octobre, t. I V ; Bruxelles, 1780.
ACTA S A N C T O R U M . —
La Vie de Saint Siméon le Stylite, p a r u e d a n s les AA. SS. d o i t être lue avec les r e m a r q u e s faites d a n s les t r a v a u x d u R . P . D e l e h a y e , et s u r t o u t c e u x d e L i e t z m a n n qui o n t f a i t r e j e t e r p a r le P . Delehaye, d a n s les Subsidia Hagiographica, les p i t t o r e s q u e s c i t a t i o n s d e T h é o d o r e t d e Cyr. N o u s ne d o n n e r o n s celles-ci q u ' à t i t r e de p s e u d o - m o t s historiques, v é r i t a b l e s p o r t r a i t s d ' â m e s . S u r le m ê m e s u j e t , la D i s s e r t a t i o d e Majelli, de Stglitis, a p u d S. E . A s s e m a n i , AA. SS. Martyr. Orient., t . II, R o m e , 1748, n ' a p a s de v a l e u r . D e m ê m e La Vie de saint Etienne le Sabaïte, éditée d a n s les AA. SS. ne p e u t ê t r e utilisée sans r e c o u p e m e n t . N o u s ne lui e m p r u n t e r o n s , d u reste, q u e des détails.
Historia universalis, ed. L. Cheikho, Scriplorum Christianorum Orientalium, Scriplores I I I , t . V ; Beyrouth-Paris-Leipzig, 1912.
AGAPIUS M A B B U G E N S I S . —
Corpus arabici,
Cet a u t e u r p a r l e de l ' i n v a s i o n m u s u l m a n e à p a r t i r de la p. 332, 1. 16. AMMIANI
MARCELLINO
recensuit rythmieeque
Rerum Gestarum Libri qui supersunt, distinxil C. U. Clark, vol. I j B e r o l i n i , 1910.
—•
ANDRAE (Tor). — Der Ursprung Upsala, 1926.
des Islams
und das Christentum
;
T o r A n d r a e s ' a p p u i e t r o p u n i q u e m e n t sur A s s e m a n i e t sur Cheikho. Il c r i t i q u e c e p e n d a n t ce d e r n i e r p p . 34-35. Il cite B a r H e b r a e u s d ' a p r è s Assem a n i (cf. p. 28, n. 4). Il a des pages f o r t i n t é r e s s a n t e s s u r l'influence de S a i n t Ephrem.
12
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
(J. S.). — Bibliolheca Orienlalis, 3 tomes en 4 volumes; Rome, Propagande, 1719, 1721, 1725, 1728.
ASSEMANI
Assemani est un de ces anciens orientalistes sur lesquels on a fait fonds et dont les œuvres étaient tenues pour parole d'Évangile parce qu'ils traduisaient des langues presque inconnues. Il faut se méfier de ses traductions. S. Bedjan signale, notamment, à la p. xi de son édition du Nomocanon de Bar Hebraeus, combien la traduction latine d'Assemani laisse à désirer. Il faut se rappeler aussi que les noms propres l'ont parfois égaré. Mais cela n'enlève rien à son mérite très grand, étant donnée la date de son travail, et il faut souscrire à l'éloge que fait de lui Baumstark à la p. 6 de son répertoire historique de la littérature syriaque. A propos de ce Nomocanon, il faut rappeler que l'étude critique de toutes les décisions conciliaires de discipline liturgique orientale serait à faire ; aussi avons-nous rejeté en appendice les détails sur la vie liturgique syriaque tirés, par Mgr Lamy, de textes non critiqués. ( S . E . ) . — Acta Sanclorum Occidenlalium ; Rome, 1748.
ASSEMANI
Martyrum
Orientalium
et
— Kilâb folûh al-boldân - Liber Expugnationis Tete arabe éd. M. J. de Goeje ; Lug. Bat. 1863-68.
A L - B ALADHORI.
Regionum.
(G.). — Paul de Samosate ; Louvain, nouvelle édition entièrement refondue, 1929. (Spieilegium, fasc. 4.)
BARDY
(A.). — Une chapelle funéraire au Couvent de Eulhijme ; Revue Biblique, 1930, pp. 272-276.
BARROIS
( G . A.). —• Chronicon Ecclesiasticum, et trad. Abeloos-Lamy, Louvain, 1872-77.
BAR HEBRAEUS
3
Saint
vol. ; édit.
— Chronicon Syriacum ; éd. et trad. Bruns et Kirsch, Leipzig, 1789. — Nomocanon ; éd. P. Bedjan, Paris-Leipzig, 1898. (R.). — Le Synaxaire t. III.
BASSET
BAUMSTARK
arabe jacobite, Patrologia Orientalis ;
(A.). — GeschicMe der Syrischen Lileralur ; Bonn, 1922.
Remarquable répertoire où malheureusement les appréciations sur la valeur des auteurs font souvent défaut. BEDJAN.
•—• Voir
BAR
HEBRAEUS.
BE LL (G. L.). —• The Churches and Monasteries of the Tur-Abdin. Complément à l'ouvrage de V A N B E R C H E M - S T R Z Y G O W S K I sur Amida ; Ileidelberg-Paris, 1910. and P A R M E N T I E R . — The Ecclesiastical Hislory of Evagrius wilh the scolia, edited with introduction, eritical notes and indices by — ; London, 1898.
BIDEZ
BIBLIOGRAPHIE
13
CRITIQUE
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BLANCHARD
Universelle
(F., — s. j.). —• Résumé de Vhistoire politique et religieuse de la Syrie. I, Syrie R o m a i n e et Chrétienne (140 pp.) ; lithographié, f o r m a t 1 ¡2 écolier, Beyrouth, 1903.
BOUVIER
Le P . Bouvier est u n historien très p r u d e n t . On p e u t le suivre en sécurité. Il j o i n t au sens critique u n e g r a n d e lecture de tous les orientalistes européens allemands, anglais, parus alors. Son ouvrage est u n guide précieux. BRAUN
(Dr O.). — D a s Buch der Synhados; —• Voir
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S t u t t g a r t et Wien, 1900.
D'EDESSE,
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ZACIIARIAS.
et V O N D O M A S Z E W S K I . — Die Provincia I l a w r â n et Damascène, Strasbourg, 1909.
Arabia,
BRÙNNOW
t.
III ;
Nous sommes ici en présence de documents archéologiques, donc sûrs. Ils n o u s serviront à a p p u y e r plusieurs textes ou t r a v a u x édités ou parus précédemm e n t comme la Topographie de la Damascène de Nôldeke (1875) et la P r o fession de Foi des Abbés de la Province d'Arabie éditée par Mgr L a m y en 1899. ( I I . G . ) . — Architecture in Syria, section B : Northern Syria, p a r t . 6 : Djebel Sim°ân ; Publications of Princeton University, Archeological Expédition in Syria, 1904-05, Leyden, 1920.
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Consulté à titre c o m p a r a t i f . CAUSSIN
DE
— Essai sur l'Histoire ; 3 vol., Paris, 1847-48.
PERCEVAL.
V Islamisme
des Arabes
avant
L'Essai de Caussin de Perceval qui a été un point de d é p a r t pour beaucoup d'orientalistes, est m a i n t e n a n t entièrement périmé. Il f a u t partir des t r a v a u x de Nôldeke, Rothstein et s u r t o u t de ceux du P. L a m m e n s . Ces t r a v a u x f o n t a u t o r i t é en la matière a p p u y é s qu'ils sont sur une é t o n n a n t e connaissance des sources arabes et ils ne pèchent pas par d é f a u t de critique. Les études d u P. L a m m e n s sur la d y n a s t i e o m a y y a d e a p p o r t e n t , ainsi q u e la fin de son é t u d e sur Aktal consacrée à la tribu du grand poète, celle de Taglib, un certain n o m b r e de traits ou do notes qui éclairent la période antéislamique. CHABOT.
— Voir
D E N Y S DE T E L L - M A H R E , J E S U D E N A H DE BASRAH,
M I C H E L LE SYRITÎN CHAPOT
et Synodicon
Orientale.
Resapha-Sergiopolis. Bulletin t. 27, 1903, pp. 280-291.
(V.). —
hellénique,
—- La Frontière Paris, 1907.
de l'Euphrate
de Pompée
de
Correspondance
à la conquête
arabe;
Chapot d a n s La Frontière de l'Euphrate, comme d a n s ses a u t r e s t r a v a u x , est bon, mais à compléter ; il serait peut-être u n peu t r o p disposé à croire que les
14
LE
CHRISTIANISME:
DES
ARABES
NOMADES
sources classiques grecques peuvent, à elles seules, servir à trancher les problèmes, alors qu'il faut leur appliquer, à elles aussi, ce que nous avons dit des sources orientales en général. Stein, dont on trouvera l'ouvrage signalé plus bas, fait remarquer, à propos de la capture de Al-Mondir b. al-Hârit, que l'on avait au tort d'abandonner sur ce point les opinions syriaques pour les grecques. CHEIKHO (L. — S. J . ) . -— L'Histoire
du Christianisme
dans
VArabie
préislamite (en arabe, avec un titre et une préface en français) ; 2 + 149 pp. gr. in-8°, Beyrouth, 1912. Ouvrage fait avant les éditions critiques de textes.
—• Voir
AGAPIUS
CIIITTY (D. J . ) .
1929.
MABBUGENSIS.
— Excavation at the Monastery of St. Euthymius,
Palestine
Exploration
Fund.
Quarterly
Statements,
1930, pp. 150-153. CLARK.
—• Voir
COMBE,
toire
AMMIANUS
et
SAUVAGET
WIET
chronologique
xii
MARCELLINUS.
(Sous la direction de). —
d'Épigraphie
arabe
;
grd
in-4°,
Réperv o l . I,
312 pp. ; Le Caire, 1931.
COPPENS ( J . ) . — L'Imposition des mains et les Rites connexes le N. T. et dans VÉglise ancienne ; L o u v a i n , 1929.
dans
Cette thèse sur les rites d'imposition des mains est trop vaste pour être sur tous les points une étude de première main, mais elle est bonne. L'article du P. Galtier sur l'imposition des mains — signalé plus loin — par lequel il faut compléter cette thèse, est une véritable étude historique sur laquelle on peut faire fonds. COTEI.IERUS. — Ecclesiae
Graecae Monumenta
; t . I I , Eulhymii
Vita
(Metaphrastica), Paris, 1681. BOOR.
DE
— Voir
THÉOPIIANE
I.E C O N F E S S E U R ,
THÉOPHYLACTE
SIMOCATTA. DELEHAYE
(II. —-, Bolland.). — Les Slylites,
imitateurs;
Revue
—• Les Origines
des
Questions
du Culte
Historiques,
des Martyrs
Saint Siméon t. L V I I ,
et ses 1895.
; Bruxelles, 2e éd. revue,
1933. —
Les Passions
des Martyrs
et les genres
littéraires
; Bruxelles,
1921. — Les Saints
Slylites,
Subsidia
hagiographica,
n» 14 ; B r u x e l l e s ,
1913. Il est superflu d'insister sur le sens critique de l'éminent président de la Société des Bollandistes et sur le profit que nous avons eu à utiliser ces ouvrages.
BIBLIOGRAPHIE
15
CRITIQUE
—• Histoire de Maroûta ; éd. et t r a d . Nau, Orientalis, t. I I I , Paris, 1909.
DENHA.
Patrologia
D e n h a , d a n s son H i s t o i r e d e M a r o û t a , D e n y s d e Tell-Mahré, etc., s o n t des t e x t e s a u x q u e l s s ' a p p l i q u e n t les réserves faites plus h a u t sur les historiens o r i e n t a u x . Il f a u t serrer d e près la t r a d u c t i o n q u ' a d o n n é e N a u d u p r e m i e r : elle e s t p a r f o i s i n t e r p r é t a t i v e . L e * P . L o b i g n a c , professeur d e s y r i a q u e a u Scolast i c a t de Théologie de la C o m p a g n i e de J é s u s à L y o n - F o u r v i è r e , a bien v o u l u f a i r e avec n o u s c e t t e v é r i f i c a t i o n des t e x t e s s y r i a q u e s utilisés ; n o t r e a m i , le P . Fleisch, n o u s a r e n d u ce service p o u r les a u t r e s t r a d u c t i o n s : n o u s les prions d e bien vouloir t r o u v e r ici nos r e m e r c i e m e n t s .
Chronique ( I V E partie) ; éd. et t r a d . Chabot, Bibliothèque de l'École des H a u t e s Études, t. C X I I ; Paris, 1895.
DENYS
DE T E L L - M A H R E ,
(Ch.). — Jusiinien Paris, 1901.
DIEHL
— Histoire —
de VEmpire
—
et la Civilisation Byzantin;
Un nouveau trésor d'argenterie
Byzantine
au IVe siècle ;
Paris, 1919. syrienne ; Revue Syria,
1926.
L ' o u v r a g e de Diehl sur Jusiinien est i n t é r e s s a n t sur les p o i n t s p a r t i c u l i e r s q u i n o u s o c c u p e n t , m a i s c o m m e il est d é j à u n p e u ancien, on y j o i n d r a la t r a d u c t i o n de l ' o u v r a g e d e Vassiliev (voir infra) q u i utilise les t r a v a u x les plus r é c e n t s e t p o u r laquelle le s a v a n t b y z a n t i n i s t e a écrit u n e préface. DUCHESSE
(Mgr L.). — Origines du culte chrétien ; Paris, 1 8 8 9 .
— Les Églises séparées, chap. V I I : les missions chrétiennes au Sud de l ' E m p i r e ; Paris, 1896, 2 e éd., 1905. — Histoire ancienne de VÉglise, — L'Église
au IVe
t. I I I ; Paris, 1911.
siècle ; Paris, 1925.
Mgr D u c h e s n e est u n historien plein de sens critique, t r è s a v e r t i d e l'inséc u r i t é des sources orientales e t qui ne s'en laisse pas imposer p a r les opinions régnantes.
et M A C L E R . — Voyage archéologique au Safâ et au Djebel ed-Drûz ; Paris, 1901.
DUSSAUD
DUSSAUD
( R . ) . —•
Les Arabes en Syrie avant VIslam ; Paris, 1 9 0 7 .
O u v r a g e l u m i n e u x , r a j e u n i s u r c e r t a i n s points, ainsi q u e le Voyage au p a r le m a g n i f i q u e t r a v a i l s u i v a n t :
Sa/â,
— Topographie historique ancienne et médiévale de la Syrie. Bibliothèque archéologique et historique du H a u t Commissariat de France en Syrie, t. I V ; Paris, 1927. (Rubens). — Histoire politique, religieuse et d'Édesse jusqu'à la première Croisade ; Paris, 1842.
DUVAL
littéraire
16
LE
CHRISTIANISME
DES
(Rubens). — La littérature
DUVAL
ARABES
NOMADES
Syriaque ; Paris,
1899.
L'Histoire d'Edesse qui a été, comme VEssai de Caussin de Perceval, u n p o i n t de d é p a r t est actuellement dépassée. La Littérature Syriaque reste u n b o n répertoire à compléter et à vériiier par les t r a v a u x plus récents, n o t a m m e n t par l'excellent travail de B a u m s t a r k (voir supra, p. 12).
(A.). — Jean d'Éphèse et ses ouvrages ecclésiastique ; Saint-Pétersbourg, 1908.
d'Histoire
DYACKONOV
Cet ouvrage, en russe, est l ' é t u d e la plus poussée qui ait paru sur J e a n d ' E p h è s e . M. E. W . Brooks en fait encore en 1923 le plus grand éloge (PO, T. X V I I , p. III). Nous avons consulté cet ouvrage à l'aide de la bibliographie, des index et des notes ; le R. P. Peeters a eu la b o n t é de nous lire les passages d o n t nous avions besoin concernant J e a n de Telia et les ordinations en masses. — Vita Johannis episcopi Corpus Scriplorum Orientalium, Paris, 1907.
ELIA.
EUSÈBE.
— Voir
Teliae, trad. series 3a, t.
W. XXV,
E.
BROOKS,
versio ;
SCHWARTZ.
— The Ecclesiastical History of Evagrius with t h e scolia ; edited with introduction, critical notes a n d indices b y J . Bidez et L. P a r m e n t i e r , London, 1898.
EVAGRIUS.
FÉDERLIN GENIER,
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GALTIER
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(R. — O. P.). —• Vie de Saint Eulhyme
le Grand; Paris, 1909.
— Un Arabe Patriarche de Jérusalem, Saint de Saint-Etienne, 1909-10, Paris, 1910.
Élie.
Conférences
La Vie de Saint Eulhyme par le P. Génier est intéressante, mais provisoire s u r t o u t en ce qui concerne le rôle de l'évêque des Paremboles, Pierre, à E p h è s e . Nous tâcherons de discuter ce point et éviterons d ' e n tirer les conclusions sur l'importance de son Eglise. L'édition des Actes de ce Concile qu'il f a u t consulter est celle de Schwartz, sans se laisser égarer par le scepticisme, injustifié, des jacobites d u v m c siècle. P o u r les autres Conciles, nous disposons de L a b b é et Cossart, revus p a r M. Coleti,et qui rééditent HARDOUIN, Acta Conciliorum, Paris, 1714, nous les avons comparés à Mansi. Nous avons lu ces Actes, en nous a i d a n t de l'Histoire des Conciles de Hefele d a n s la t r a d u c t i o n Leclercq. GUIDI
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antéislamique
im V,
VI
; Paris, 1921.
T o u t en r e s t a n t l ' œ u v r e d ' I g n a c e Guidi, ÏOstsyrische Bischöfe... a vieilli, car ce travail a été fait a v a n t la publication du f o n d a m e n t a l Synodicon Orientale de Chabot par lequel il doit être corrigé et complété.
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HONIGMANN
C e t o u v r a g e e s t à c o n s u l t e r p o u r c o r r o b o r e r les l i s t e s é p i s c o p a l e s n o t a m m e n t la Xotitia Episcopalian melkite. L e s c a r t e s r é c e m m e n t é d i t é e s se r é f è r e n t m a l h e u r e u s e m e n t à u n e é p o q u e p o s t é r i e u r e à celle q u i n o u s o c c u p e . N o u s a v i o n s s o n g é à f a i r e d e u x c a r t e s l ' u n e d e s sièges é p i s c o p a u x e t d e s c e n t r e s m o n a s t i q u e s n e s t o r i e n s d u L i m e s , u n e a u t r e a n a l o g u e p o u r les j a c o b i t e s d u L i m e s e t d e l ' i n t é r i e u r d u d é s e r t . N o u s a v o n s r e n o n c é à ce p r o j e t e n a p p r e n a n t à B r u x e l l e s q u e M. H o n i g m a n n , l ' é m i n e n t s p é c i a l i s t e a l l a i t p u b l i e r les c a r t e s d e t o u s les é t a b l i s s e m e n t s m o n o p h y s i t e s e t d y o p h y s i t e s d e ces r é g i o n s . N o u s ne d o n n o n s q u e d e u x simples s c h é m a s p o u r situer n o t r e discussion sur les é v ê c h é s n o m a d e s . IBN
AL-ATHÎR.
—•
Al-Kâmil
fy-t-Tarîkh
; éd. Tornberg, Leyden,
1868. JACQUES
— Chronica Minora, interpr. Brooks, Corpus Christianorum Orientalium, scries 3, t. IV ; Paris,
D'ÉDESSE.
Scriptorum 1905.
D ' É P H E S E . —• Éd. et trad. E . W . Brooks, Lives of Eastern Saints (de Beatis orientalibus), Patrología Orientalis, t. 17 et ss. ; Paris, 1923.
JEAN
D v a c k o n o v (op. cit. sup., p . 399) n o t e q u e c e t o u v r a g e s u r les h o m m e s d ' a c t i o n d e la c o n f e s s i o n j a c o b i t e e s t u n t r a v a i l h i s t o r i q u e r e l a t i v e m e n t s é r i e u x .
•— Histoire P.
HENRI
ecclésiastique.
CHARLES
Voir
SCHÖNFELDER. 2
18
LE
JESUDENAH
CHRISTIANISME
DE BASRAH.
la Chasteté;
Rome,
DES
ARABES
NOMADES
—• Éd. et trad. J. B. Chabot, Le Livre de 1896.
Le Livre de la chasteté a été m e n t i o n n é par B a u m s t a r k sous la f o r m e ine'xacte : Iso°denah... Ausgabe J . B. C h a b o t (p. 234, e ; cf. aussi ib., n ° 3). C'est un t e x t e d e t r è s basse é p o q u e q u i n ' e s t b o n q u e p o u r la t o p o g r a p h i e e t q u e l q u e s faits.
(R.). — Karte von Kleinasien. Berlin, 1908.
V D Haleb & VI D Nsebin :
KIEPERT
KLEYN (II. G.). — Jacobus
Telia door Elias,
Baradeüs,
het leven
van Joannes
van
Leiden, 1882.
Cet o u v r a g e conserve, m a l g r é la d a t e , sa r é p u t a t i o n m é r i t é e . P o u r le passage c o n c e r n a n t les o r d i n a t i o n s en masses, il n o u s d o n n e l ' e x e m p l e d ' u n e p r u d e n t e réserve : c o m m e lui, s a n s a d m e t t r e les chiffres, n o u s a d m e t t o n s les f a i t s . K l e y n identifie avec raison (cf. DYACKONOV, p . 384) cet Elie avec Elie de Dara.
(A.). — Note sur Vinscription trilingue Asiatique, 1907, mai-juin, pp. 509-525.
KIJGENER
et Concilia,
LABBÉ
— Éd. revue par N. t. III, IV et V ; Venise, 1728.
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de Zébed.
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(Abbé J.-L.). — Le Christianisme dans sous la dynastie sassanide. Bibliothèque de de l'Histoire écclésiastique ; Paris, 1904.
Journal
Sacrosancta
l'Empire Perse l'Enseignement
LABOURT
O u v r a g e d a t é m a i s g a r d a n t sa v a l e u r .
(H. -—• S. J.). — Le Chantre des Omïades ; Journal Asiatique, I X e série, t. IV, pp. 97 et ss. ou tiré à part ; Paris, 1895.
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— Études sur le siècle des Omayyades, routh, 1930. LAMY (Mgr T h . - J . ) . — Profession
chap. V et V I I I ; Bey-
de Foi adressée
par les abbés
des
couvents de la Province d'Arabie à Jacques Baradée. Actes du X I e Congrès international des Orientalistes, 4-e section ; Paris, 1899. L a Dissertatio de L a m y sur la Discipline Syriaque en matière ecclésiastique (Thèse, L o u v a i n , 1909), ne p e u t être utilisée sans r e m o n t e r a u x sources c a n o n i q u e s s y r i a q u e s . Ne p o u v a n t faire le t r a v a i l , n o u s m e t t o n s tel quel, en a p p e n d i c e (p. 100) ce q u ' o n y p e u t glaner d ' i n t é r e s s a n t et q u i m é r i t e r a i t recherches e t vérifications.
LAND (J. P. N.). — Joannes,
Kirchenhistoriker
Bischof
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LARGENT
der erste
syrische
; Leyden, 1856. Bevue
des
Questions
BIBLIOGRAPHIE LE
BAS. — Voir
LECLERCQ
WADDINGTON.
(Dom). —• Histoire
LE QUIEN. —
19
CRITIQUE
des Conciles. Voir
Oriens Christianus,
HEFELE.
t. I I ; Paris, 1 7 4 0 .
Les R R . P P . Assomptionnistes de K a d y - K e u î sont en train de refaire 1 'Orlens Christianus de Le Quien. En a t t e n d a n t , cet ouvrage reste bon à consulter eri le c o m p l é t a n t par les autres t r a v a u x qui fournissent des listes épiscopales. Nous nous servons de Le Quien s u r t o u t pour la partie orientale qui, à la différence de la région d'Antioche, n'a pas fait l ' o b j e t de t r a v a u x plus récents. ( H . ) . —• Leben des Heiligen Simeon Stylites f ü r U n t e r richtszwecke herausgegeben in G e m e i n s c h a f t m i t den Mitgliedern des Kirchenhistorischen Seminars der U n i v e r s i t ä t Iena. (Édition du t e x t e d'Antonius) ; S o n d e r a b d r u c k aus Texte und Untersuchungen zur Geschichte der Altchristlichen Literatur, 32 Bd, H e f t 4 ; Leipzig, 1908.
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M A R Ç A I S ( W . ) . —•
Raccourci saisissant.
(Abbé). —• Le Pseudo-synode connu dans Vhistoire sous le nom de Brigandage d'Éphèse, étudié d ' a p r è s les Actes r e t r o u v é s en S y r i a q u e ; Paris, 1875.
MARTIN
— Chronique de Josué le Slylite, écrite vers l ' a n 515 ; Leipzig, 1876. ( A b h a n d l u n g e n für die Kunde des Morgenlandes, Bd V I , N° 1). (L.). —• Mission Relevés archéologiques.
MASSIGNON
en Mésopotamie,
1907-1908, t. I ;
Faite avec l'acribie et la conscience que l'on connaît, cette publication est très utile pour la bibliographie a r a b e de quelques n o m s de lieux.
— Annuaire 1925. MENDELSSOHN.
du Monde •—- Voir
Musulman, ZOSIMUS.
Sâmyat,
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20
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
M A T T E R N ( J . — S. J . ) . —
A travers les villes morles de Haute-Syrie ; Mélanges de VUniversité Saint-Joseph de Beyrouth, t. X V I I , fase. I, p p . 1 - 1 7 7 ; B e y r o u t h , 1933.
M I C H E L LE S Y R I E N ( P a t r i a r c h e j a c o b i t e
d'Antioche 1166-1199). — Chronique, é d i t é e p o u r la p r e m i è r e fois et t r a d u i t e en f r a n ç a i s p a r J . B. CHABOT, 4 vol. ; Paris, 1 8 9 9 , 1 9 0 1 , 1 9 0 5 , 1 9 1 0 .
Cet ouvrage est dirigé contre les Grecs ainsi que l'indique Chabot dans son i n t r o d u c t i o n (p. x x i n ) , il f a u t donc prendre garde à sa partialité. Michel le Syrien écrit au x n c siècle ; ses sources sont Théodoret pour la période qui v a j u s q u ' a u Concile d ' E p h è s e en 431, puis J e a n d'Asie — j u s q u ' à Tibère II, 582 — enfin Denis de Tell-Mahré, depuis 582 et l ' a v è n e m e n t de Maurice. (A.). — The Book of lite Himyariles, fragments h i t h e r t o u n k n o w n S y r i a c W o r k ; L o n d o n , etc., 1924.
MOBERG
of
a
La dissertation d'Axel Moberg sur les Martyrs de N a j r â n et le t e x t e a u t o u r d u q u e l il a l'ait beaucoup de réclame ne semblent pas pouvoir être encore utilisés t a n t que Moberg n ' a u r a pas répondu a u x sérieuses objections que lui a faites le P. Peeters d a n s les Analecla 1930. Nous ne sommes plus là sur notre t e r r a i n . Les Hymiarites ne sont intéressants pour nous q u ' à t i t r e c o m p a r a t i f . Ils évoluent sur u n e a u t r e orbite, celle de l'Ethiopie. Nous ne les rencontrons q u ' a u m o m e n t de l ' a m b a s s a d e de Bû-Nowâs, puis de la d é p o r t a t i o n à N a j r â n d ' I r â q des chrétiens réfractaires à l'islamisation. Ce point, le plus intéressant p o u r nous, n'est m a l h e u r e u s e m e n t traité que par allusion d a n s l'introduction de von Moberg. MOSCHUS (Jean). — MÜLLER.
—
Voir NONNOSUS,
4 vol. ; Paris, M U S I L (A.). —
—
Palmyrena
Pré Spirituel,
cité d ' a p r è s MIGNE Fragmenta
PO.
historicorum
graecorutn.
1851.
The Middle Euphrates ; New-York, ; N e w - Y o r k , 1928.
1927.
L ' i m p o s a n t travail du P r Musil ne traite pas la question religieuse qui nous occupe, mais l'érudit explorateur donne, à propos de chacune des stations de ses itinéraires, une bibliographie très complète et précieuse des anciens auteurs. (Voir par exemple pour H y r a , d a n s Middle Euphrates, p. 102, n. 57). M. R. Dussaud a signalé d a n s Syria (X, 1929, pp. 52 et 55), celles qui complétaient sa Topographie historique. NAU ( F . ) . — Analyse de lu 2 ° partie inédite de VHistoire ecclésiastique de Jean d'Asie, patriarche jacobite de Constantinople ; Bevue de l'Orient chrétien, vol. II, 1897, p p . 455-493. — Canons et Bésolutions canoniques de Babbula..., L i t t é r a t u r e S y r i a q u e , f a s e . I I . ( E x t r a i t d e s Canonisles porains ; Paris, 1903-1906.) —
Histoire
d'Ahudemmeh,
Ancienne contem-
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21
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NAU (F.). — Les Arabes Chrétiens de Mésopotamie et de Syrie du VIIe e au VIII siècle. Cahiers de la Société Asiatique, I; Paris, 1933. — Voir
DENHA.
Les Canons et résolutions canoniques de Rabbula, édités par Nau, de l'avis du P. Peeters, ne sont pas authentiques. Venu au syriaque par le biais des mathématiques, son activité dans le domaine de l'orientalisme s'est affirmée depuis 1895 jusqu'à 1931. « La bibliographie » établie par M. M. Brière, Journal asiatique, juillet-septembre 1933, pp. 149-180, énumère selon l'ordre chronologique tout ce qu'a produit le mathématicien ou l'orientaliste et montre que cette activité s'est développée d'une manière vraiment prodigieuse, qu'elle s'est étendue à tous les chapitres de la littérature syriaque et des autres littératures orientales qui s'y rapportent, à savoir aux livres apocryphes, au droit canonique, à l'histoire générale, à l'hagiographie, à la cosmographie, etc. Dans son travail sur les Arabes chrétiens il a groupé certaines traductions du Synodicon Orientale que nous avons nous-même utilisées. Malheureusement la mort ne lui a pas laissé le temps de joindre aux textes un commentaire critique. Il adopte peut-être aussi un peu trop facilement les exagérations de la thèse du P. Cheikho (cf. p. 42) et les idées courantes un peu simplistes sur l'Islam et l'islamisation (cf. Critiques de I. Guidi in Bivist. degli Studi Orient., 1934, p. 113). C'est p o u r q u o i — malgré son imperfection—• notre propre étude, recouvrant le même terrain peut espérer le compléter. NÖLDEKE
nischen
(Th.). — Zur Topographie und Gebietes und der Haurângegend,
— Geschichte der Perser L e y d e , 1879. — Zwei
Völker
und
Vorderasiens,
Araber
Geschichte des damasceZDMG, t. 29, 1875. zur
Zeit
der Sasaniden
;
ZDMG, t. 33, 1879.
—• Die Ghassanischen Fürsten aus dem Hause Gafna's ; d. Kön. Pruss. Akad. d. Wissenschaft. Berlin, 1887.
Abhand,
Nöldeke est excellent dans sa Topographie qui n'a besoin que d'être complétée, notamment par Musil où sont consignés les résultats des fouilles récentes. Son histoire des Perses et des Arabes sous les Sassanides et son étude sur les Gassânides restent classiques comme les travaux de Rothstein et de Ryssel ; tous sont indispensables pour préciser la'valeur relative des diverses sources orientales. — i n Fragmenta ler ; Paris, 1851.
NONNOSUS.
Hisloricorum
Graecorum
; éd.
K.
Mül-
— L'Église Byzantine (527-847) ; B i b l i o t h è q u e de l ' E n s e i g n e m e n t de l'Histoire ecclésiastique, 3 e éd. ; Paris, 1923.
PARGOIRE.
Cette édition est meilleure que les éditions postérieures. Cf. notamment le § 2 des Noies et Eclaircissements. PARMENTIER. PEETERS
(P.,
Analecta
— Voir
THÉODORET.
— B o l l a n d . ) . —• Le Martyrologe de Rabban Bollandiana, t. 2 7 ; Bruxelles, 1908.
Sliba ;
22
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
(P., — Bolland.). — Passion Arménienne de Saint Serge le Stratélate, « H u s c h a r d z a n » (Mémorial); Festschrift der Mechiiharisten Kongregation ; Wien, 1911.
PEETERS
— Le Passionnaire Bruxelles, 1925.
d'Adiabéne
; Analecla
Bollandiana,
— La Passion arabe de Saint Abd-el-MassQh landiana, t. 4 4 ; Bruxelles, 1926.
t. 43 ;
; Analecla
Bol-
— Compte rendu de Vouvrage de H. Spanner et S. Guyer : « Rusafa die Wallfahrtsstadt des Heiligen Sergios » ; Berlin, 1926, d a n s Analecla Bollandiana, t. 45, pp. 162-65 ; Bruxelles, 1927. — Vie de Rabboula, évêque d'Édesse, religieuse, t. X V I I I ; Paris, 1928.
Recherches
de
science
Nous avons la bonne fortune, pour notre travail, de nous trouver sur le terrain réservé au P. Peeters d a n s l'équipe actuelle des P P . Bollandistes. Il le défriche depuis de longues années et a bien voulu nous faire bénéficier de son expérience : si ce modeste essai n'est pas entièrement sans valeur, ce sera à ses critiques et à ses conseils que nous le devrons. Nous lui en exprimons ici t o u t e n o t r e reconnaissance. (A.). — Une nouvelle méthode de recherches et d'observations en zone de steppe ; Illustration, 25 mai ; Paris, 1929.
POIDEBARD
— La Trace de Rome dans le désert de Syrie (le Limes de T r a j a n à la conquête arabe) ; x x i v - 2 1 3 pp., gr. in-4° avec atlas de 11 pp., 120 pl. phot. et 44 pl. noir et 1 c a r t e ; Paris, 1934. PROCOPE.
—
De Bello Pérsico.
— Voir
RAEDER.
ROTHSTEIN
Voir J .
HAURY.
THÉODORET.
(G.). — Die Dynastie
der Lahmiden
in al Hîra;
Berlin,
1899. (V.). — Georgs des Araber-Bischofs Leipzig, 1891.
RYSSEL
SACHAU
Gedichtejund
Briefe;
— Die Chronik von Arbela. Abhandlungen der kgl. Akademie der Wissenschaften ; Berlin, 1915, 6.
(E.).
Preuss.
— Zur Ausbreitung des Christentums in Asien. Abhandlungen der kgl. Preuss. Akademie der Wissenschaften ; Berlin, 1919, 1. On ne p e u t utiliser cette t r a d u c t i o n allemande de la Chronique d ' A r b è l e aorès les sévères critiques faites par le P. Peeters au t e x t e t r o n q u e publie et t r a d u i t par A. Mingana, à Mossoul en 1907, sous le t i t r e de Sources syriaques (cf. n o t a m m e n t Analecla Bollandiana, p. 303). Nous ne m e n t i o n n o n s ' i c i que p o u r mémoire ce t e x t e et ses d e u x t r a d u c t i o n s .
Archäologische Gebiet ; Berlin, 1911.
SARRE-HERTZFELD.
—
Reise, in Eufrat
und
Tigris-
BIBLIOGRAPHIE
(H.). — Description t. V I I ; Paris, 1896.
SAUVAIRE
23
CRITIQUE
de Damas;
Journal
Asiatique,
La traduction de Sauvaire de la Description de Damas est évidemment très vieille. Mais, en attendant que de nouvelles publications permettent de la vérifier nous mentionnerons pour le pittoresque le détail concernant le stylite du minaret. (Mgr Addaï). — Élude supplémentaire sur les écrivains; syriens orientaux. §§ X I I , A h u d e m m e h , et X I X , H n a n j e s u ; Revue de VOrient chrétien, 1906, pp. 11 et 20.
SCHER
•—• Histoire Nestorienne talis, t. X I I I , 1919.
(Chronique
de SirstJ.
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SCHWARTZ
—
Concilium
SPANNER
Heiligen
Universale
Ephesinum
Griechischer T e x t
; Berlin, Leipzig,
(H.) et G U Y E R ( S . ) . — - Rusafa, Sergios; Berlin, 1926.
von
1927-1929.
die Wallfartssladt
des
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STEIN
Etude remarquable, faite avec beaucoup de sens critique et une érudition qui sait disparaître. (Max v a n B e r c h e m et J . ) . — Amida, m i t einem Beit r a g e : The Churches and Monasleries of the Tur Abdin ; v o n G e r t r u d e Bell ; Heidelberg, Paris, 1910.
STRZYGOWSKI
Synodicon Orientale. extraits des Mss. Paris, 1902.
—• É d . et t r a d . J . - B . C h a b o t , Notices et de la Bibliothèque Nationale, t. X X X V I I ;
— Annales quos scripsit Abu Djafar Mohammed Ibn Djarir at-Tabary, c u m aliis edidit M. J . de G œ j e . P r i m a sériés, t. I I I , IV, V ; L u g d . B a t a v . , 1890.
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THEODORET
— Vie de Saint Siméon É d i t i o n Schultze. —
Theodoreli
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le Stylite ; Historia affeclionum
Religiosa,
herausg ; c. X X V I ,
curalio ; Lipsiae, 1904.
24
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
Theophanis Chronographia, recensuit Carolus De Boor, vol. I, texte, et vol. II, trad, latine d'Anasthase le Bibliothécaire, avec une dissertation critique ; Leipzig, 1883.
T H É O P H A N E LE C O N F E S S E U R . —
La Chronographie de Théophane est du troisième tiers du v m e siècle. Cette proximité des événements dont il parle est une relative garantie d'objectivité. Nous utilisons surtout, avec les observations de la dissertation critique de De Boor, les listes épiscopales qui, d'après Sachau, sont des documents relativement sûrs — et de ceux qui nous intéressent évidemment le plus. Hisloria,
THEOPIIYLACTE SIMOCATTA. —
éd. De Boor ; Lipsiae, 1887.
L'Histoire de Théophylacte a été éditée d'après plusieurs manuscrits dont le plus ancien, grec, celui du Vatican, peut être daté du x i e - x n e siècle (Introduction, p. vi). Pour ce qui concerne la fuite et le retour de Chosroès, Théophylacte utilise comme source Eustathe d'Epiphane dont on ne possède plus qu'un lambeau édité dans les Fragmenta de Müller (t. IV, p. 273). Evagrius s'est servi de la même source, il est donc intéressant de les comparer pour connaître leur coefficient personnel. VAILHÉ (S.). — Notes
de Géographie
ecclésiastique
; Échos
d'Orient,
t. I V ; Paris, 1900, §§ II et III, pp. 11-17. —
Une « Notitia
d'Orient, VASSILIEV
l'Empire
Episcopatum
au Xe
» d'Anlioche
siècle ; É •hos
t. X ; P a r i s , 1907. (A.
A.)
(trad.
Byzantin,
BRODIN
et
BOURGUINA).
Histoire
de
et religieuse
du
—
2 v o l . ; P a r i s , 1932.
VOGÜE (M.). — Syrie
Centrale,
Architecture
civile
Ier au VU* siècle, 2 vol. ; Paris, 1865-77.
Ouvrage fondamental, complété par les documents de la Mission Butler. L'ensemble est corroboré par les notations du P. Mattern que nous avons signalées plus haut. WADDINGTON
Syrie;
( W . B . ) . •— Inscriptions
grecques
et latines
de
la
Paris, 1870.
Ce recueil est à consulter au moyen de l'index publié par Chabot dans la Revue Archéologique de 1896 ; il forme le t. III de la publication dirigée par Le Bas actuellement remise sur le chantier par les P P . Jalabert et Mouterde. WELLHAUSEN ( J . ) . — Reste
Arabischen
Heidentums,
2e éd. ; Ber-
lin, 1897. Wellhausen est classique, mais un peu tendancieux. Toute l'ethnographie des explorateurs modernes comme de nombreux traits des historiens anciens, confirment néanmoins sa thèse du paganisme foncier de l'homme du désert, aussi, sans être le moins du monde sceptique, nous rangeons-nous volontiers à son opinion. WRIGHT ( W . ) . -— Catalogue
of Syriac
Museum, part 2 ; London, 1871.
Manuscripts
in the
British
BIBLIOGRAPHIE WRIGHT
(W.). —• A short History
CRITIQUE
of Syriac
Literature;
25
London, 1894.
— (Petite histoire de la littérature syriaque) traduite en russe et annotée par B. T u r a i e v ; S a i n t - P é t e r s b o u r g , 1902. La Short History of Syriac Literature de Wright doit être utilisée avec la traduction russe de Turaevoî, à cause des notes. Le P. Mariés a eu l'obligeance de lire les passages correspondant à ceux que nous utilisions dans l'édition originale anglaise, nous l'en remercions. YAQÛT. — éd. W ü s t e n f e l d , Mo°jam 1866-70.
al-Boldân,
6 vol. ; L e y d e n ,
The Chronicle of Zacharias of Mitylene, translated b y F. J. H a m i l t o n and E. W. Brooks ; L o n d o n , 1899.
ZACHARIAS. —
ZOSIMI.
— H i s t o r i a nova;
édidit L. M e n d e l s s o h n ; Lipsiae, 1887.
ABRÉVIATIONS LES PLUS
EMPLOYÉES
BEO
= Bulletin d'Études Orientales (Institut Français, Damas).
BO
= Bibliotheca
BH CE CS
— Bar Hebraeus. = Chronicon Ecclesiasticum. = Chronicon Syriacum.
ES HA VIe
Orienlalis
(Assemani).
— Églises Séparées (Mgr Duchesne). = Histoire ancienne de l'Église. S = L'Église au VIe siècle.
PO
= Patrologia
Orienlalis.
RQH
= Revue des Questions
Historiques.
I
INFLUENCES DU CHRISTIANISME SÉDENTAIRE SUR LES NOMADES
1. Les sanctuaires et le culte de saint Serge Dans les régions qui s'étendent de p a r t et d ' a u t r e du moyen E u p h r a t e , la H a u t e - J a z y r a t actuelle, une des manifestations de la vie religieuse qui a laissé le plus de traces est le culte de saint Serge. L'influence de ce culte a dû se faire sentir sur les nomades ou semi-nomades de ces régions et contribuer à leur christianisation. Efforçons-nous de voir dans quelle mesure. Le nom de Serge eut toujours beaucoup de vogue parmi les chrétiens de langue arabe. Ce nom a, en effet, une consonnance sémitique ; il fait penser au syriaque s r à g = « briller », et représente un équivalent du latin Fulgence, du grec «9at,§poç», etc. La passion de saint Serge a été rédigée primitivement en grec 1 , c'est pour cela que le nom est entré dans l'hagiographie sous sa forme syriaque hellénisée et qu'il était employé par les Syriens sous la forme de Sargis, plus rarement Sarkis. On voit combien il était répandu rien qu'à parcourir les index onomastiques des divers ouvrages chronographiques ou historiques soit grecs, comme la Ghronographie de Théophane, soit syriaques comme les Biographies de Jean d'Ephèse ; on rencontre plusieurs moines
1. L ' i n t e r r o g a t o i r e de s a i n t Serge est d o n n é p a r le P. DELEHAYE d a n s Les Passions des Martyrs (p. 125), d ' a p r è s le t e x t e grec publié d a n s les Analecia, t . 14, 1895, où la q u a l i t é de m a r t y r s o r i e n t a u x a n t i o c h i e n s est f r é q u e m m e n t m e n t i o n n é e p o u r les s a i n t s Serge et B a c c h u s (voir n o t a m m e n t , p. 377).
30
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
de ce nom parmi les signataires de la Profession de Foi, jacobite, des moines d' « Arabie » (c'est-à-dire de Damascène), étudiée par Mgr L a m y 1 . Ainsi les moines qui devaient être les évangélisateurs des nomades, étaient des dévots de saint Serge. Les bédouins, du reste, rencontraient les sanctuaires du saint au cours de leurs déplacements quand l'été les ramenait vers la m a ° m û r a t . Bien qu'aucune statistique n'en ait été dressée, on peut regarder comme certain, car les inscriptions en font foi, que dès 354 2 , les églises, chapelles, oratoires de saint Serge étaient très nombreux dans les pays du Limes Ouest, ceux de langue arabe ; or, la langue arabe était celle des tribus nomades 3 : au Sud de Damas, des églises à Eitha, Deïr-al-Qâdy, Busr-al-Haryry, Dâr Kita, signalées par Waddington (n°s 1921, 2124, 2412, 2477), la splendide cathédrale de Bosra 4 , étaient dédiées a u x saints Serge et Bâkos ; un autre sanctuaire de saint Serge se t r o u v a i t dans la même région, à J â b y a t , la « résidence » gassânide ; c'est près de là, à B a y t Hanânia, probablement dans un sanctuaire de saint Serge, qu'al-No°mân, fils d'al-Mondir, le (Gassânide, provoqua une réunion pour essayer de réconcilier Damianus, patriarche monophysite d'Alexandrie, avec P a u l le Noir, successeur de Théodore à la tête de la chrétienté de ô a s s â n puis patriarche, en titre du moins et éphémère, d'Antioche. A Damas même, un sanctuaire de saint Serge, qui semble avoir joui d'une certaine célébrité est mentionné dans La Vie de saint Èlienne le Sabaïle, l'église de Saint-Serge au Maxillaton 5 ; le Maxillaton doit être une place ou un quartier de Damas. Au Nord de cette région Ouest du Limes, on trouve les églises de Bàbisqa, Sélémyeh, Zébed à propos desquelles Prentice donne des inscriptions 6 . 1. Actes,
pp. 129 et 133.
Inscriptions de Syrie, 2 1 2 4 . 3. NAU, Ahudemmeh, P. O., t . I I I , p. 22. 4 . V O G U E , pp. 6 3 et ss., cf. aussi auteurs cités dans B R Û N N O W , t . I I I , pp. '2.
33.
LE
BAS-WADDINGTON,
WADDINGTON,
N°
1915.
5. AA. SS. Jul., t . I I I , p. 555, § 61. 6. Prentice, n°« 61, 71 et 300.
32-
INFLUENCES
DU
CHRISTIANISME
SÉDENTAIRE
31
L'inscription trilingue ou bilingue de Zébed 1 est un autre témoignage de ce culte de saint Serge qui continua j u s q u ' à l'Islam : l'église de Bâbisqa p o r t a n t la date de 609-10, en effet, semble bien être la dernière église dédiée à saint Serge dans la Syrie du Nord a v a n t l'invasion 2 . Dans cette région de l'Émésène également devait se trouver encore une église de Saint-Serge ainsi qu'on peut le déduire de l'existence des pièces d'argenterie, calices, pyxides et candélabres dédiés au saint, dont M. Ch. Diehl a donné la description 3 . On peut en conclure du moins la popularité de cette dévotion dans la Syrie des v e et v i e siècles. Franchement au Nord du Limes, on signale un sanctuaire de saint Serge à Théodosiopolis (Rhesaïna) dans Les Actes de saint Dometius, ainsi q u ' u n oratoire entre Nisibe et Dara 4 . Ces témoignages archéologiques sont irréfutables. Divers a u t e u r s nous apportent des détails supplémentaires. Dans sa « Graecarum affectionum curatio », par exemple, Théodoret nous apprend qu'en Cilicie ce culte de saint Serge avait supplanté des cérémonies païennes 5 . Malalas parle d ' u n panégyrique des saints Serge et Bacchus à Qinnesryn 8 , lieu qui devait devenir le centre d'un « Jond » islamique et qui était probablement déjà fréquenté par les nomades. Le plus fameux sanctuaire de saint Serge, véritable centre de pèlerinage, se trouve presque en plein désert, sur l'Euphrate, à Rosafa. Strzygowski 7 le date du temps d'Anastase (491-518) ; le P . Peeters 8 assigne la même époque. Strzygowski donne le plan rectangulaire de l'édifice dont parle la vie d'Ahudemmeh 9 . 1. Journal Asiatique, 1907, p. 509, et Répertoire d'Épigraphie arabe, I, p. 3 avec bibliographie afférente. Voir aussi la traduction et le commentaire qu'en donne NAU, Arabes chrétiens, p. 97. Il la date du vi° siècle. 2.
MATTERN,
p.
57.
3. Sijria, 1926, pp. 106 et ss. 4 . Cf. D E L E H A Y E , BQII. 5 . RAEDER,
pp.
218-19.
6.
MALALAS-DINDORF,
7.
STRZYGOWSKI,
8.
PEETERS,
p.
396.
pp. 274-275.
HSB,
9. PO, I I I , p. 29.
1928,
p.
193,
n.
79.
32
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
N O M A D E S
La forme carrée de la « Zentral-Kirche » serait, ce semble, en faveur de l'opinion qui y voit le « Martyrion » du saint contre l'opinion de Musil qui discerne dans ces ruines, au lieu d'une basilique à 5 nefs, les restes d'un palais très postérieur, probablem e n t les restes du palais de Hisâm 1 . E n dehors de ce point, recoupant la vie d'Ahudemmeh, l'examen de ces ruines imposantes ne peut fournir que des conjectures. Les autres constructions, dans l'ensemble, paraissent n'avoir été que des caravansérails destinés uniquement à recevoir des gens de passage. La capacité de la citerne réparée par No°mân b. aKHârit montre que les pèlerins à abreuver étaient déjà nombreux a v a n t l'avènement de ce prince 2 . La répartition dans la ville des réservoirs et des puits est donnée par Spanner et Cuyer 3 , malheureusement, ils n'indiquent que rarement les capacités. Il serait du reste a v e n t u r e u x de prétendre en déduire l'affluence des pèlerins. L'existence des autres citernes qui nous permettrait d'avoir une idée sur la population m o u v a n t e est moins sûre 4 . L'une de ces citernes de secours n'exist a i t pas a v a n t 542 ou bien, ce qui revient au même, était mal approvisionnée, sans quoi les Perses, à cette époque, auraient pu s'abreuver au birket qui l'alimentait et n'auraient pas été contraints par la soif de lever le siège de la ville au bout de deux jours 5 . Y a q w t apporte bien le témoignage oculaire de Ahmad b. Yahyà d'une citerne sous la basilique, mais le P . Peeters parait en douter. Il est du moins certain que « Sergiopolis » pouvait être par sa situation un centre d'attraction, non seulement pour les Arabes de Damascène, mais aussi pour ceux de l'Iraq. E t on peut penser qu'il l'était de fait, Théophylacte Simocatta n ' a y a n t
1. Cf. Grundriss dans S T R Z Y O O W S K I , p. 221, et cf. P E E T E R S , p. 1G3 ; M U S I L , Palmyrena, pp. 203-64 et appendice X, pp. 299-320. Cf. etr. S A U V A G E T in BEO, 1936, CR du Hisâm de Gabiielli. 2. Inscription dans H E R T Z F E L D , Heise, t. I, p. 138. 3. Pp. 45-47, cf. C H A I > O T , Besapha, pp. 290-291. 4.
PEETERS,
p.
5.
PROCOPE,
De Bello Persico,
165.
II, 20,
14,
p. 210.
INFLUENCES
DU
CHRISTIANISME
33
SÉDENTAIRE
aucune raison de se tromper en nous apprenant que le sanctuaire était « habituellement fréquenté » par les nomades 1 . Notons en effet que, située non loin de l'Euphrate, Rosafa se trouvait dans une zone favorable à l'estivage des troupeaux et que les tribus pouvaient y être attirées autant par l'eau et les éteules des sédentaires que par le pèlerinage. Mais quel que fût le motif dominant qui les amenât, l'influence religieuse s'exerçait d'autant mieux que leur séjour ne se bornait pas au temps nécessaire à l'accomplissement de leurs dévotions, violentes et extérieures, superstitieuses, peu durables, autant qu'on est en droit de le conjecturer 2 . La commémoraison de la dédicace de l'église du saint se faisait, conformément au Synaxaire arabe jacobite, le 19 de Hatour = 15 novembre, c'est-à-dire au moment où les premières pluies permettent aux nomades, venus estiver dans le Nord, de regagner avec leurs troupeaux le centre du désert 3 . Justinien I e r — 527-565 — avait dû fortifier la ville pour protéger les richesses4 dont la dévotion des Arabes comblait le sanctuaire. La population de la ville était par ailleurs peu considérable et se bornait pratiquement 5 à la garnison et aux communautés de moines. La ville ne mesurait qu'une vingtaine d'hectares et contenait au maximum six églises — probablement celles des divers couvents — dont une hors les murs 6 . Quelques faits nous montrent le prestige dont jouissait le sanctuaire à la fin du vi e siècle : Justin II choisit Rosafa pour y •convoquer, sous prétexte de réconciliation, le chef gassânide alMondir ibn al-Hàrit : la dévotion du phylarque au saint endormit de fait sa méfiance, et la réconciliation eut lieu en 575, entre
1. T H É O P H Y L A C T E - D E B O O R , p. 189, en haut, cf. V , 13, 1. Voir P E E T E R S , Huchardzan, pp. 186-192 et 190-191. 2. W E L L H A U S E N , Reste, passim, opinion corroborée par ce que Théodoret va nous dire de l'attitude des nomades autour de la colonne de saint Siméon. 3. B A S S E T , PO, t. I I I , pp. 3 1 0 - U (234-35). 4. Cf. PROCOPE, De Aedificalione, II, 9 et De Bello Persico, II, 5, 29-30, p. 172, pour les richesses accumulées dans la ville. 5.
CHAPOT,
6.
PEETERS,
P.
HENRI
p.
332.
Analecta,
CHARLES
t.
45,
p.
163.
3
34
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
l'Arabe et le représentant de l'empereur, le patrice Justinien. Chosroès II lui-même, t o u t païen qu'il était, devint un des dévots de saint Serge et, après son accession au trône (591), combla son sanctuaire de riches ex-voto : son épouse préférée, la chrétienne Syrîne ou Sira, a y a n t obtenu par l'intercession de notre saint de voir cesser sa stérilité 1 ; il renvoya n o t a m m e n t une croix d'or, ex-voto de l'impératrice Theodora, croix qui avait été enlevée de Sergiopolis par Chosroès I e i \ L'attirance du sanctuaire était telle et la dévotion à saint Serge si répandue que pour soustraire les Arabes de la région du Tigre aux influences byzantines et melkites qui régnaient sur l'Euphrate, le fameux Ahudemmeh, à qui Jacques Baradée confia, en 559, la mission jacobite de Perse, en f u t réduit à élever u n sanctuaire de saint Serge 2 près de Balad, à °Aynqenâyeh, « la source des roseaux », dans le Beit Arbâyeh. Le P . Peeters opinerait plutôt pour les environs de Dara 3 , sans doute pour placer à Balad le sanctuaire construit par Marouta, mais plus on situe le sanctuaire au Nord, moins sa visite devient facile a u x nomades et semi-nomades du Sinjàr qui étaient les fidèles d'Ahudemmeh 4 . Rosafa dont on voulait les détourner serait restée pour eux d'accès plus facile que Dara. É t a n t donné que ce sanctuaire groupa autour de lui un grand nombre de monastères, on voit qu'il f u t doublement un centre de christianisation, p a r les Arabes qu'il attira et par les missionnaires qu'il leur procura. C'est sans doute pour ces raisons, les mêmes qui faisaient agir Ahudemmeh, que son successeur, Marouta, le métropolite jacobite ou « maphrien » de Takryt, dont l'église épiscopale était du reste déjà consacrée aux saints Serge e t B â k o s 5 , éleva lui aussi
1.
EVAGRIUS,
PG,
t.
86',
col.
2878-79
et
THÉOPHYLACTE SIMOCATTA,
V,
13.
2. Il alla m ê m e j u s q u ' à c r i e r de t o u t e s pièces u n n o u v e a u s a i n t Serge a c c o m p a g n é de s o n fils et n o n plus de s a i n t B a e c h u s et il chercha à faire le s a n c t u a i r e qu'il é l e v a sur leurs t o m b e a u x aussi s e m b l a b l e que p o s s i b l e à celui de R o s a f a . (Cf. PEETERS et NAU, IOC. cit. plus bas.) 3 . Analecia, t. 27, p. 171, n. 13. 4 . PEETERS, "Abdalmasût, p. 2 8 3 . Voir aussi Huchardzan, pp. 1 9 0 - 1 9 1 . 5. BO, t. II, Dissertatio.
INFLUENCES
DU
CHRISTIANISME
SÉDENTAIRE
35
un sanctuaire à saint Serge, plus au Sud dans le désert, aux environs de Takryt, d'après Bar Hebraeus 1 , ou près de Balad 2 . La situation de ce sanctuaire sur les terrains de passage des nomades ne pouvait être mieux choisie pour leur en faciliter la visite à chacune de leurs transhumances 3 . Il faut du reste le remarquer : le christianisme que les sanctuaires de saint Serge aidèrent à répandre, pouvait et devait parfois être bien superficiel et même mêlé de paganisme dans son culte. Nous pouvons nous en faire une idée par les nomades d'Ahudemmeh qui, avant d'avoir été rendus « parfaits dans les coutumes du christianisme » par les soins de leur ardent missionnaire 4 , devaient être déjà des dévots de saint Serge. Les Arabes nestoriens, à l'égal des Jacobites, professaient le même culte à l'égard de saint Serge. C'est ainsi qu'à Mabrakta des Tayyâyeh, une église lui était dédiée où fut enterré, vers 612, le nestorien Georges d'Izala, victime de la haine du monophysite Gabriel de Sinjâr, le fameux médecin de Chosroès II 5 . Nous pouvons donc conclure que le culte de saint Serge et l'attirance de ses sanctuaires, surtout celui de Rosafa, a contribué à mettre les nomades en contact avec le christianisme, mais les documents dont nous disposons ne nous permettent pas de dire quels furent les résultats religieux. Nous pouvons simplement affirmer que le culte de saint Serge s'était certainement implanté dans la tribu de Taglib qui avait pris le saint pour patron, mais rien ne nous autorise à dire que ce fut dès cette époque. 2. Les moines A côté des pèlerinages, l'influence du monachisme a toujours été considérable sur des âmes simples frappées facilement par l'ascèse extérieure. Dès avant son établissement sur sa colonne, 1. 2. 3. 4. 5.
CE, t. III, col. 101-102. NAU, Ahudemmeh, Denha, Marouta, Ibid., t. III, pp. 29 et 86-87. PO, t. III, p. 28. Sijnodicon, p. 625.
PO, t. III, p. 29, N 4 et p. 64.
36
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
saint Siméon le Stylite était assiégé par les foules, puisque c'est pour leur échapper qu'il imagina ce nouveau genre de clôture et de pénitence. a) Saint
Siméon
Si nous nous en rapportons à Théodoret de Cyr qui, au dire du P. Delehaye 1 , en sa qualité de témoin oculaire, est le meilleur historien du saint, le rôle de ce dernier auprès des nomades n'était pas négligeable. Une anecdote qui a reçu l'estampille bollandiste 2 nous donne cette impression de vécu que porte avec lui le témoignage de Théodoret ; elle nous montre par ailleurs combien la religion de ces bons nomades qui renonçaient à manger de la viande de chameau était encore extérieure : Théodoret manque être étouffé et écrasé par les nomades qui se précipitent pour recevoir la bénédiction épiscopale que Siméon leur dit de demander. Le saint doit intervenir pour arrêter la ruée qu'il a ainsi déclenchée. Siméon, du reste, savait s'adapter à leurs mœurs rudes ; c'est ainsi qu'il n'hésitait pas à les traiter de chiens quand, pour une bénédiction encore, ces nomades en venaient aux mains. Auprès du saint ne venaient pas que des gens grossiers. Antonius, dans sa Vie de saint Siméon, nous le montre en contact avec un officier du Basileus, parmi les Sarrasins, sans doute « sarrasin » lui-même comme l'étaient alors les phylarques. La Providence avait permis qu'ayant entendu parler de l'extraordinaire sainteté de Siméon, celle-ci fût pour lui une illumination. L'estime conçue le poussa à désirer bénéficier du secours de ses prières et c'est pour l'obtenir qu'il vint visiter le stylite 3 . Une reine 4 , ou plus simplement une femme 5 sarrazine jusque-là stérile fit aussi 1. BQH, p. 57. S c h w a r t z , qui e s t d u reste u n p e u radical, récuse T h é o d o r e t c o m m e historien, m a i s il ne s ' a g i t p o i n t ici de la querelle arienne et q u a n d il t é m o i g n e de l ' a i ï l u e n c e des n o m a d e s a u t o u r de s a i n t S i m é o n , de s o n a c t i o n sur e u x , il n'a a u c u n e raison de ne p a s être i m p a r t i a l . 2. Subsidia, p. x x x n , d o n n a n t la t r a d u c t i o n de THÉODORET, 14. 3 . LIETZMANN, n ° 18, p p .
44-45.
4 . S e l o n le m s . B . (Paris), x - x i c siècle. 5. S e l o n le m s . D . (Vatic.), x n e siècle.
INFLUENCES
DU
CHRISTIANISME
37
SEDENTAIRE
demander les prières du saint pour obtenir un fils. Ce fils lui fut donné, mais il ne réussissait ni à marcher, ni à parler. Cette femme v i n t en pèlerinage avec son mari qu'elle députa auprès du saint pour obtenir la guérison de l'enfant 1 . Antonius signale encore les foules d'hommes qui viennent autour du saint pour obtenir sa bénédiction 2 . L e
manuscrit
précise le terme « 71X7)60ç » en disant qu'il s'agit d'hommes et de femmes, ce qui peut s'entendre : les femmes restaient éloignées, les
hommes
seuls pouvaient
approcher 3 .
Parfois,
ces
foules
venaient lui demander la cessation des calamités présentes 4 . Pour se faire une idée du rayonnement de l'apostolat de saint Siméon, il suffit de constater que le Jabal Sim°ân est situé aux environs d'Alep et qu'il était, malgré la distance, visité par les sujets du lakmide al-No°mân de H y r a t , à plus de 1.000 kilomètres de là, au Sud de Bagdad. Ils s'y rendaient en foules telles que le prince voulut prendre des mesures pour remédier aux inconvénients de cet exode des vassaux de la Perse en territoire byzantin 5 . Cette influence dura bien après la mort si l'on en juge par les vastes proportions de l'église construite autour de la colonne 8 ; aux environs de 5G0, la réputation des prodiges s'accomplissant au sanctuaire y attirait toujours des pèlerins et parmi eux l'historien Evagrius 7 ; il argumente de leur multitude pour confirmer le miracle de l'apparition d'une étoile ; il en aurait été témoin avec beaucoup d'autres, le miracle se reproduisait du reste fréquemment. Quoi qu'il en soit de ce miracle et d'Evagrius, les archéologues qui ont étudié les constructions du Djebel Sim°ân sont convaincus — ce genre de documents est le plus sûr — de l'importance des pèlerinages qui commencèrent
1. L I E T Z M A N N ,
n°
22,
pp.
56-57.
•2. Ib., n° 24, pp. 58 et 59. 3. Cf. ib., n° 25 (texte latin incomplet) et l'histoire de la femme qui se déguise Cil soldat pour aborder la colonne et dont la supercherie est surnaturcllement connue du saint. 4. Ib., n° 26, pp. 60 et 61. 5. THÉODORET,
pp. 327-30. 6. VOGÜE, 7. L i v .
115,
PG,
t . 82,
col.
1 4 7 2 d . 1. e t
1476
B ;
139-150.
I , c . 14. B I D E Z
et PARMENTIER,
p p . 23 à
25.
SE,
Assemani,
t.
II,
38
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
du v i v a n t du saint et subsistèrent après sa m o r t , d é v e r s a n t des centaines et m ê m e des milliers de pèlerins. b) Les
stylites
La sainteté de Siméon a t r a n s f o r m é en institution c e t t e forme de vie m o n a s t i q u e si propre à f r a p p e r l'imagination des Arabes et à leur faire connaître la religion qui l'inspirait. Son exemple a> en effet, été suivi de n o m b r e u x imitateurs. Ces a u t r e s stylites, sans avoir peut-être la m ê m e fécondité spirituelle, ne d u r e n t pas rester sans influence sur nos Arabes. Ils agirent, du moins, p a r leur n o m b r e qui f u t grand ; on en t r o u v e en effet sur tous les territoires du Limes : Mossoul, Édesse, R a q q a , Alep ; la colonne du stylite de K f a r Deriân gît encore sur le sol où le P . Mouterde a pu la photographier r é c e m m e n t 1 . E n 519, Sévère d'Antioche écrit à trois stylites monophysites, J o n a t h a n , Samuel et J e a n . Ils é t a i e n t chefs de monastères situés dans la cité épiscopale de ' A n b a r ou faisant p a r t i e de l'Église de H y r a t 2 . On t r o u v e aussi des stylites au H a w r â n et en Palestine. P a r m i eux relevons le stylite de Hiérapolis, converti du J a c o b i t i s m e p a r E p h r e m , p a t r i a r c h e d'Antioche, qui m o u r u t en 545 3 . L ' i n s t i t u t i o n se poursuivit, elle a u r a i t m ê m e assez pénétré d a n s les m œ u r s religieuses pour se p e r p é t u e r sous la domination m u s u l m a n e . Sauvaire, dans sa description de Damas, nous en r a p p o r t e un f a i t qu'il serait intéressant de pouvoir vérifier 4 : q u a n d , au milieu du IER siècle de l'hégire, le calife al-Walyd v o u l u t détruire l'église chrétienne S a i n t - J e a n - B a p t i s t e pour élargir la G r a n d e Mosquée, il d u t déloger de force un m o i n e qui v i v a i t retiré d a n s le m i n a r e t polygonal, connu sous le nom de m i n a r e t des Heures (de l'Horloge) comme dans un ermitage. Assemani, dans son Compendium de la Chronique, de Denis de Tell-Mahré, signale le stylite Tho-
1.
MATTERN,
pl.
X X X I X ,
1.
2. PO, t . X I I , pp. 216-17. 3. M O S C H U S , PG, t . 87 3 , col. 2883-87. 4. P . 189. Sauvaire est bien vieilli, espérons que les textes publiés sous le p a t r o nage de l'Académie arabe de D a m a s nous éclaireront sur tous les points qu'il effleure dans sa Description.
INFLUENCES
DU
CHRISTIANISME
S E D E N T A I R E
39
mas de Telia en 710 et, près de Dcra, Théodore d'Amid, en 729 ^ Quelle influence l'exemple et la prédication des stylites a pu avoir sur les nomades pour les christianiser ? Une forme de vie aussi extraordinaire a contribué, certainement, à leur faire connaître la religion chrétienne. Les nomades attirés au pied des colonnes ont-ils été convertis et instruits p a r la prédication de ces moines extraordinaires ? C'est possible, et probable, pour u n certain nombre d ' e n t r e eux, mais, on le voit, le groupement et l'étude des textes concernant les stylites, ne nous permettent pas d'induire p r u d e m m e n t quoi que ce soit sur les résultats religieux profonds de ce genre d'apostolat. Nous voyons au contraire, que le paganisme et ses superstitions restaient encore profondém e n t enracinés dans les tribus, même parmi les chefs, et que ces nomades m a n q u a i e n t encore trop d'étoffe humaine pour que leur christianisme f û t personnellement et spirituellement vécu. Poursuivons notre enquête sur un autre terrain et cherchons à préciser l'action apostolique exercée par d'autres moines, les solitaires ; plus nombreux que les stylites, ils ont peut-être eu une influence plus étendue et plus profonde. c) Les
solitaires
Les centres monastiques d'alors se trouvaient justement sur le Limes où les moines vivaient ainsi isolés des populations sédentaires. Le Nord avait des groupements très florissants comme ceux du Beit Garmaï, près de Mossoul, ceux du Tor A b d y n et d'Amid ; au Sud, les moines du Sinaï sont restés fameux ; moins près du désert et par le fait plus connus encore, sont ceux du désert de Jérusalem, région occupée de nos jours encore par les moines de la Laure de Saint-Sabas. Les contacts entre les nomades déjà chrétiens ou encore païens et les saints solitaires qui vivaient en bordure des régions habitées, étaient naturellement assez fréquents. On en peut voir plusieurs traits dans le Pré Spirituel de J e a n Moschus. La région du Jourdain, relative1.
ASSEMANI,
BO,
t.
II,
p.
105.
40
LE
CHRISTIANISME
DES
ARABES
NOMADES
m e n t éloignée du désert, n'était guère visitée par les tribus arabes. Grâce à la personnalité puissante d'un solitaire fameux, saint E u t h y m e , elle devint p o u r t a n t le siège d'une institution fort originale, celle des Paremboles. Cette institution nous donne une idée des rapports du christianisme avec les tribus arabes et notamm e n t de l'organisation ecclésiastique qui pouvait leur être donnée. d) Sainl
Euthyme
et les
Paremboles
Non loin de Jéricho, E u t h y m e se livrait donc a u x exercices de la vie pénitente et contemplative, quand arriva du Limes mésopotamien un certain Arabe nommé « Aspebet », mot qui est l'équivalent persan du grec « ntends'! Rien ne wtuî permet de ISfíii'mer rti > Le hj n i • • «. Plu i pmibabJiîiinïnL l'uni ¡oit pmfmuîe ful enlie i.fu'e\en-:¿Tent Jes- moine«, gyrtivajçiies «»m siHerdflire*, i|uï vivaient aux confins du rléserL Autrement nombreux iftie les st y 11 tes. Ha apparLoxuiiant surtout k une stei Ido et il iwt A prèsotner que Ich fractions qui no mail i sa l ent autour des centres TTH>nss~ Li(]'u«"s furent pai eus 'ns premières lhh!r