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French Pages 718 Year 2012
Vie de S. Macaire l'Egyptien
Gorgias Eastern Christian Studies
31
Series Editors George Anton Kiraz Istvan Perczel Lorenzo Perrone Samuel Rubenson
Gorgias Eastern Christian Studies brings to the scholarly world the underrepresented field of Christianity as it developed in the Eastern hemisphere. This series consists of monographs, collections of essays, texts and translations of the documents of Eastern Christianity, and studies of topics relevant to the unique world of historic Orthodoxy and early Christianity.
Vie de S. Macaire l'Egyptien
Edition et traduction des textes copte et syriaque
Satoshi Toda
gorgias press 2012
Gorgias Press LLC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com Copyright © 2012 by Gorgias Press LLC
All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. 2012
1
ISBN 978-1-61143-971-7
Printed in the United States of America
ISSN 1539-1507
Préface S. Macaire l'Egyptien (ou le Grand)' fut un des premiers moines égyptiens, et l'un des plus célèbres; il vécut au quatrième siècle de notre ère, et c'est à lui q u ' o n attribue la fondation de la vie monastique à Scété en Basse Egypte, le site privilégié du monachisme chrétien. Il n'est donc pas étonnant qu'on trouve un grand nombre de textes attribués à ce personnage, ou traitant de lui. On peut mentionner entre autres le fameux dossier du Pseudo-Macaire, ainsi que les apophtegmes conservés sous son nom. Dans la présente étude, j e limiterai en principe mon propos à un seul document, à savoir la Vie de Saint r
Macaire
Egyptien. Sans doute cette Vie. en tant que témoignage historique sur le personnage de Macaire,
n'a-t-elle pas une grande valeur, puisqu'elle semble avoir été rédigée dans une époque bien postérieure à celle de son héros 2 . Mais cela ne signifie nullement qu'il s'agisse d ' u n document dépourvu de tout intérêt; au contraire, la Vie de Macaire
(VM) est un texte digne d'intérêt à
bien des égards. D'abord, même si la VM ne nous renseigne guère sur la situation du quatrième siècle où son héros a réellement vécu, elle nous en apprend beaucoup sur les diverses questions suivantes: comment les gens, dans le milieu monastique de l'époque où la V M a été rédigée, voyaient notre Macaire; comment, de manière plus large et plus générale, ils considéraient le monachisme à l'époque de notre Macaire; et ce qu'ils pensaient être l'idéal monastique. De plus, puisque Macaire l'Egyptien est l'un des saints les plus importants de l'Eglise copte, tout
1
Je précise qu'il s'agit de Macaire l'Egyptien,
car on sait que dans l'histoire du christianisme plusieurs
personnages éminents ont porté le nom de Macaire, dont notamment Macaire l'Alexandrin (ou le Citadin), un moine contemporain de notre Macaire. — Voici, une fois pour toutes, les articles de dictionnaire qui traitent de Macaire l'Egyptien: B. A m a n n . art. «Macaire d'Egypte», dans Dictionnaire
de Théologie
catholique,
vol. 9. 2,
Paris. 1927, col. 1452-1455; P.-Th. C a m e l o t , art. «Macaire le Grand ou l'Egyptien», dans Catholicisme,
vol. 8.
Paris. 1979, col. 98; W. C r a m e r , art. «Makarios der Ägypter», dans Lexikon für Theologie
X éd..
und Kirche.
vol. 6. Freiburg i. B.. 1997. col. 1218-1219; II. DORRIES, art. «Makarios I) Der Ägypter oder der Große», dans Paulys
Real-Encyclopädie
der c/assischen
Altertumswissenschaft,
CiRMiOMON i, art. «Macario il Grande», dans Dizionario
vol.14. I, Stuttgart, 1928. col. 625-627; J.
degli istituti diperfezione,
vol. 5. Roma, 1978. col. 797;
A. G u h j . a i j m o n t , art. «Macaire l'Egyptien», dans ÜSp, vol. 10, Paris, 1980, col. 11-13; A. G u i l l a u m o n i , art. «Macarius the Egyptian. Saint», dans CoptE, Enciciopedia
Cattolica,
Grande», dans Bihliotheea
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vol. 7. Città del Vaticano, 1951, col. 1740-1742; J.-M. SaijüBT, art. «Macario il Sanctorum,
Egyptian», dans New Catholic
vol. 8, Roma. 1967, col. 425-429: A. A. S t e p h e n s o n , art. «Macarius the
Encydopedia,
vol. 9. Washington, D.C., 1967, col. 3-4; O, /.(K'KI.HR, art.
«Makarius der Große oder der Ägypter», dans Realencyklopädie vol. 12. Leipzig. 1903, p. 91-92. Ce point fera l'objet d'étude ci-dessous dans le Commentaire.
für protestantische
Theologie
und Kirche. 3. éd..
Préface
IV
ce qui le concerne reste évidemment important pour la piété des Coptes. Ensuite, cette Vie nous a été transmise en plusieurs langues, On verra que. presqu'à chaque pas, l'histoire du texte de la VM touche à des phénomènes littéraires bien intéressants, soit la restauration de la littérature copte bohairique. soit la fameuse metaphrasis
de la
littérature byzantine. Le but principal de la présente étude est de fournir une édition (ou plus exactement: une réédition) des textes copte et syriaque de la VM, accompagnée de leurs traductions françaises. L'existence de deux versions d'un texte essentiellement identique constitue en soi un problème qui demande une explication; c'est pourquoi les problèmes concernant les rapports entre les versions sont traités dans la première partie de la présente étude, juste après la présentation des manuscrits de chaque version. Le résultat de la recherche de cette première partie se résume comme suit: la version saïdique de la V M a été traduite en bohairique. et la version bohairique, de son côté, a servi de modèle pour la traduction syriaque, effectuée au Monastère des Syriens au Ouâdî n-Natroun. En fait, la version syriaque n'est pas une simple traduction, car elle a incorporé divers matériaux concernant Macaire qui ne se retrouvent pas dans la VM bohairique mais ailleurs dans la tradition copte; l'auteur de la VM syriaque peut être considéré à la fois comme traducteur et compilateur. Ensuite, la version syriaque a été traduite en arabe, et la version arabe, de son côté, a connu deux sub-recensions, dont l'une fut de diffusion égyptienne,
et
l'autre transmise
essentiellement
en dehors de
l'Egypte
(Syro-Palestine). Et c'est probablement de cette sub-recension extra-égyptienne que provient la version grecque, suite à une réécriture ou metaphrasis,
tandis que c'est sur la sub-recension
égyptienne que la traduction éthiopienne a été effectuée. Le contenu principal des deuxième et troisième parties est l'édition des textes copte et syriaque de la VM, précédée d'une introduction où l'on verra la discussion sur les principes de cette édition. Après avoir donné, dans la quatrième partie, la traduction des textes copte et syriaque en regard, afin de faciliter l'étude comparative entre les deux versions, un commentaire à la VM sera présenté dans la cinquième partie, qui touchera aux divers aspects de la VM en tant qu'oeuvre littéraire (sources, structure, auteur), et aux problèmes d'ordre historique qu'elle présente. La sixième et dernière partie contient le complément nécessaire à l'édition, que sont les appendices et les indices. *
*
*
Comme le présent ouvrage tire son origine de ma thèse doctorale soutenue à l'Université de Leyde en mars 2006, j e tiens tout d'abord à remercier les deux savants de la section
V
Préface
égyptologie/coptologie de l'Université, le Prof. Dr. Joris F. Borghouts qui fiit le supérieur de ma thèse, et le Prof. Dr. Jacques van der Vliet, mon promotor
promotor
au quotidien, à qui
j e dois d'avoir sauvé mon projet d'étude quand il était menacé d ' u n naufrage catastrophique. J'ai été très heureux et honoré de pouvoir mener ma recherche à son terme dans cette université, dont la solide tradition académique dans le domaine de l'orientalisme est mondialement reconnue. Un autre savant de la même Université de Leyde, le Prof. Dr. Bas ter Haar Romeny, a bien voulu assumer la direction de la partie syriaque de ma thèse doctorale; qu'il en soit vivement remercié. Il va sans dire que toutes les erreurs pouvant subsister dans cette étude sont dues à moi seul. Ma gratitude va aussi à mon ancien promoteur à Louvain-la-Neuve, le R.P. Ugo Zanetti. sans aide initiale duquel j e n'aurais pu aborder l'étude d'un document tel que la VM, qui touche plusieurs régions, pour ne pas dire l'ensemble, de l'Orient chrétien. De plus, le R.P. Zanetti a bien voulu m'apporter son aide, m ê m e après son départ de l'université pour la vie monastique, en sorte d'améliorer mon travail sous plusieurs aspects. J'exprime ma gratitude également à M. Philippe Deniau, Professeur à l'Université Hitotsubashi (Tokyo), pour sa relecture de mon français. Je tiens enfin à remercier le Dr. George Kiraz et la Dr. Katie Stott de Gorgias Press pour avoir accepté la publication de ce livre.
Abréviations Aß: Analecta
Bollandiana
Ada martyrum
bohairiques: 1. BALESTRI & H. HYVKRNAT (éd.), Acta martyrum
1907 / 1924. Index des Acta martyrum Actes
du
IV
congrès
Louvain-la-Neuve,
copte:
M.
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5-10 septembre
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I'AÀ.
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J. RIES (éd.),
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Actes
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IV
au gnoslicisme
congrès
copte.
(Publications de
["Institut orientaliste de Louvain, 41). Louvain-la-Neuve, 1992. AMFI.INFAU: E. AMFI.INFAU, Histoire des monastères
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fréquemment
cité, à savoir PG
65. col. 71-440. APBoh: apophtegmes bohairiques concernant Macaire l'Egyptien, édités dans AMfT.lNI.Al . p. 203-234. APSa: apophtegmes saïdiques, édités par CIIAINF.,
Manuscrit.
ArabA, ArabB etc.: les manuscrits arabes de la VM (voir la présentation des manuscrits arabes) BARTFLINK; G.J.M. BARTKFINK (éd.), Athanase BASSI T: R. BASSET (éd.), Le synaxaire
d'Alexandrie.
arabe ¡ambite
Vie d'Antoine
(rédaction
(SC, 400), Paris, I994.
copte), 6 vol. (PO, 1.3; 3.3: 11.5; 16.2; 17.3;
20.5). Turnhout, 1993 (réimpr. de Paris, 1904); Turnhout, 1982 (réimpr. de Paris. 1907); Paris. 1915; Turnhout, 1985 (réimpr. de Paris, 1922); Turnhout, 1994 (réimpr. de Paris, 1924); Paris, 1929. Cet ouvrage contient deux paginations, dont Tune est continue; j e renvoie toujours à cette pagination unique. BAUMSTARK: A. BAUMSTARK. Geschichte BFD.IAN: P. BKDJAN, Ada Martyrum
der syrischen
et Sanctorum
Literatur,
Syriace,
Bonn, 1922 (réimpr. Berlin. 1968).
vol. 5, Paris, 1895 (réimpr. Hildesheini. 1968).
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orientalis
BIFAO: Bulletin de /' institut français
(SubHag, 10), Bruxellis, 1910.
ci archéologie
orientale
BL: British Library (à London) BNF: Bibliothèque nationale de France (à Paris) BohA, BohB etc.; les manuscrits bohairiques de la VM Branche (de la tradition) de l'HL, : Branche (de la tradition) de l'HL: cette expression renvoie au texte du récit delà "Dispute avec un Hiéracite sur la résurrection", édité par PREUSCHFN, p. 124-130. BROC KFFMANN: C. BROCKKFMANN, Lexicon
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de manière suivante: BROCKFI MANN 306b. BSAC: Bulletin de la Société AI-MASIU. vol. 2, fasc. 1, C a i r o , 1942. C i t é de m a n i è r e s u i v a n t e : SIMAIKA & YASSA. " v o l . 2. 6 3 9 " ou " v o l . 2, 6 3 9 . p. 2 9 0 " . SMITH: R. P a y n e SMITH (éd.). Thesaurus
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Studia
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SOPHOCLLIS: E.A. SOPHOCI.FS, Creek
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-
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StT: Studi e Testi SubHag: Subsidia hagiographica S y r A . S y r B etc.: les m a n u s c r i t s s y r i a q u e s d e la V M TILL, " B e r i c h t " : W . TILI , " E i n s a i d i s c h e r Bericht der Reise des A p a J o h a n n e s n a c h B a b y l o n " , Zeitschrift neutestamentliche
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und die Kunde der allerer
TIMM: S. TIMM. Das christlich-koptische
Ägypten
in arabischer
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für
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Zeit ( B e i h e f t e z u m T ü b i n g e r Atlas d e s V o r d e r e n
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the Egyptian
\ Orient 4 3 ( 2 0 0 8 ) , p. 151-165.
TODA, " S y r i a c T r a n s l a t i o n " : TODA Satoshi, " S y r i a c Translation in E g y p t . T h e C a s e of the Life of Saint the EgyptianOr TROUPEAU,
vol.
manuscrits
1: G. TROUPEAU. Bibliothèque arabes,
l l partie: Manuscrits
INDEX, TU: Texte
arabes,
1 e partie: Manuscrits
nationale.
chrétiens,
TROUPEAU, vol. 2: G. TROUPL.AU, Bibliothèque manuscrits
Macarius
75 ( 2 0 0 6 ) , p. 9 6 - 1 0 6 .
nationale.
chrétiens,
Département
Département
vol. 2: Manuscrits
Paris, 1974.
und Untersuchungen
des
manuscrits.
Catalogue
des
vol. 1: N"s 1-323, Paris, 1972.
zur G e s c h i c h t e der altchristlichen Literatur
des dispersés
manuscrits.
Catalogue
des
entre les N"s 7Ht) et
6933.
Abréviations
Unites Bible Societies: rcAi.-u. a rciu^ii^ r t n ^ m
XI
m rtf^.in
s. I.: United Bible Societies,
1979
(édition populaire de la Bible syriaque). VA: Athanasius, Vita Antoniì
(= BHG 140 ^ CPG 2101). Le chapitre de cet ouvrage est indiqué par un chiffre
romain. VAN di:R VI.ITT: J. VAN RA:R Vi.iî: r. "History through Inscriptions: Coptic Epigraphy in the Wadi al-Natrun". Coplica 3 (2004), p. 187-207. J.
VLKGOTL:
VI:RGO
n:, Grammaire
copie, Tome IIa: Morphologie
syntagmatique
/ Syntaxe.
Partie
synchronique.
Leuven, 1983. VertM: Venus de Macaire, VIVIAN &
MIKHAIL,
éditées dans AMÉ1.INKAU, p. 11 8-202.
"John the Little": T.
VIVIAN &
Life of John the Little", Coptic Church Review VIVIAN,
Onnophrius:
T.
Histories
VIVIAN,
M.S.
"Zacharias o f Sakhâ. An Encomium on the
MIKHAIL,
18.1-2 (1997), p. 3-64.
of the Monks of Upper Egypt
the Life of Onnophrius
(Cistercian
Studies Series, 140), Kalamazoo, 1993. VM: Vita Maearii.
VMArab = VM arabe ; VMBoh = VM bohairique (= BHO 573); VMCopt = VM copte ;
VMEth - VM éthiopienne : VMIber = VM géorgienne ; VMGr ^ VM grecque (= BHG 999j = CPG 2501): VMSa
VM saïdique ; VMSyr = VM syriaque (= BHO 574). Le chapitre et la section de cet ouvrage, mis
en gras, sont indiqués respectivement par leurs chiffres romain et arabe. "VM Etat": TODA S., "Vie de S. Macaire l'Egyptien. Etat de la question", AB 118 (2000), p. 267-290. VYCICHI : W. VYCICHI., Dictionnaire
étymologique
de la langue copte, Leuven, 1983. Cité de manière suivante:
VYCinil, 84b. WliHR-COWAN: H. WEHR. A Dictionary
of Modem
Written Arabie,
edited by J.M. COWAN, 3. éd., Ithaca, 1976.
Cité de manière suivante: WEHR-COWAN 22b. WHIT1-:: 11.G. Evelyn Will II:, The Monasteries Nitria and ofScetis.
of the Wadi '« Nutrûn,
Will'!"!:, New Texts'. H.G. Evelyn Willi I . The Monasteries the Monastery
part II: The History of the Monasteries
of
N e w York, 1932.
of Saint Macarius.
WRIGHT: W. WRIGHT. Catalogue
of the Wadi 'n Natrûn,
part I: New Coptic
Texts
from
New York, 1926 (réimpr. 1973).
of the Syriac Manuscripts
in the British Museum acquired
since the Year
IS3H.
3 pt.. London, 1870-1872 (pagination unique). WRIGHT,
Cambridge:
University ZANMII:
W.
WRIGHT.
of Cambridge,
U. ZANHTT],
A Catalogue
of the Syriac
Manuscripts
preserved
in the Library
of the
2 vol., Cambridge, 1901 (pagination unique).
Les manuscrits
de Dair Abû Maqär.
inventaire
(Cahiers d'orientalisme, 1 1), Genève,
1986. ZO'ITNIÎKRG: H. tmandaites)
ZOITNHLRG,
Manuscrits
de la Bibliothèque
nationale,
orientaux:
Catalogues
des
manuscrits
syriaques
et
sabcens
Paris, I 874.
Note: Les abréviations adoptées dans La Bible de Jérusalem
(nouvelle édition entièrement revue et augmentée,
Paris, 1973) ont été utilisées pour renvoyer aux livres de la Bible.
I Introduction générale à l'ensemble de la tradition manuscrite de la Vie de S. Macaire l'Egyptien Dans cette introduction la tradition manuscrite de la Vie de S. Macaire l'Egyptien (VM) sera présentée dans son ensemble. La présentation des versions sera suivie des discussions sur les rapports entre les versions.
Présentation des versions1
1
La VM est conservée dans deux recensions, dont l'une, que j'appelle recension A, est conservée en copte, syriaque, arabe et éthiopien; et l'autre, que j'appelle recension C. est conservée en grec, géorgien et slavon 2 .
1.1
Recension A Le but principal de la présente étude étant l'édition des deux versions les plus
importantes de la recension A, il n'est pas nécessaire de citer ici l'incipit de cette recension.
1.1.1
Version copte (VMCopt)
1.1.1.1
Fragments saïdiques (Sa)
L'existence d'un fragment saïdique de la VM a été signalée par Crum': SaA = Manchester. John Rylands University Library of Manchester, n° 95 (fragment), parchemin. Crum date ce fragment, écrit sur deux colonnes, du X e ou XI e siècle 4 . On trouvera le texte de ce fragment en Appendice 1. Le second fragment a été édité et publié pour la première fois en 2005 par Youhanna Nessim Youssef:
1
La présentation suivante reprend celle que j ' a i faite dans " V M Etat" avec des modifications. En fait, d a n s " V M E t a t " le t e r m e " r e c e n s i o n B " a é t é e m p l o y é , m a i s suite à d e s é t u d e s u l t é r i e u r e s j ' a i d é c i d é
d e le r e t i r e r ( v o i r à ce s u j e t 1 . 1 . 3 c i - d e s s o u s ) ; c ' e s t p o u r q u o i les t e r m e s r e c e n s i o n A et C s o n t e m p l o y é s . ' CRIJM, M a n c h e s t e r , p. 4 9 . C e 4
'
fragment
est m e n t i o n n é d a n s CKIJM 106b et 5 2 0 b ( " R y l 9 5 " ) .
CRUM, M a n c h e s t e r , p. 2 4 1 . YOUHANNA NKSSIM YOOSSHF. "A N e w S a h i d i c P a r c h m e n t o f t h e L i f e o f S a i n t M a c a r i u s (T. B E A S L E Y 2)",
BSAC
4 4 ( 2 0 0 5 ) , p. 8 5 - 9 1 . Je r e m e r c i e v i v e m e n t le d i r e c t e u r d e l ' I n s t i t u t , D r . C h r i s t o p h e r D a v e y q u i
p r o c u r é les p h o t o s ( p h o t o g r a p h i é s p a r M r . H e n r y H u g g i n s ) du place
( e f f e c t u é le
bienveillante.
10 j a n v i e r
2008),
ainsi
que
Dr.
fragment
Youhanna
et p e r m i s l ' e x a m e n d u
Nessim
Youssef pour
Veut
fragment
m'a sur
collaboration
2
I
Introduction générale
S a B = M e l b o u r n e , Australian Institute o f A r c h a e o l o g y , T. B e a s l e y 2, p a r c h e m i n . L ' é d i t e u r de l'editio prineeps d a t e ce f r a g m e n t , écrit sur deux colonnes, d u IX e siècle " o n g r o u n d s o f the p a l a e o g r a p h y " , m a i s vu la r e s s e m b l a n c e de sa g r a p h i e avec celle d e s p l a n c h e s X X V I , X X V I I , L X X X I de l ' o u v r a g e d ' E l a n s k a y a 1 , les m a n u s c r i t s qui tous sont datables d u X e siècle, j e préfère le dater plutôt du X e siècle. On trouvera le texte de ce f r a g m e n t aussi en A p p e n d i c e 1.
1.1.1.2
L ' é d i t i o n d'AMÉLlNEAli ( V M B o h = B H O 5 7 3 ) et les m a n u s c r i t s b o h a i r i q u e s
La V M B o h a été j a d i s éditée par:
AMÉLINEAU,
p. 4 6 - 1 1 7 .
A m a c o n n a i s s a n c e , la V M B o h est attestée par trois m a n u s c r i t s b o h a i r i q u e s plus ou m o i n s c o m p l e t s ( B o h A . B o h B et B o h C ) , ainsi q u e par deux autres qui sont
conservés
fragmentai rement ( B o h D et BohB). B o h A , B o h B , B o h C et B o h D p r o v i e n n e n t du O u â d î n - N a t r o u n , d o n t les trois premiers ont été r a m e n é s par J.-S. A s s e m a n i à la Vaticane a u X V I I I e siècle 2 ; le d e r n i e r ( B o h D ) a été trouvé au M o n a s t è r e de saint a n b a M a c a i r e en 1920-1921 par White 3 . B o h E provient de la G u e n i z a du Caire, d é c o u v e r t e à la fin du X I X e siècle 4 . B o h A = Città del V a t i c a n o . Biblioteca A p o s t o l i c a Vaticana, Vat. Copt. 59, n° 6/ f. 96 r -136 r , p a r c h e m i n . V a n Lantschoot date ce manuscrit, écrit en pleine page, du X e siècle. D a n s le manuscrit, la V M B o h o c c u p e 5 quaternions ( A - H ) plus les six p r e m i è r e s p a g e s du sixième quaternion •©-. mais les f o l i o s 2 - 6 du quatrième quaternion 7, sont p e r d u s 1 . B o h B = Ibid.. Vat. Copt. 62. n° 1/ f. 1 r -37 v , p a r c h e m i n . D a n s le m a n u s c r i t , écrit en pleine page, la V M B o h o c c u p e 5 q u a t e r n i o n s ( Â - 6 ) , m a i s les p r e m i e r et dernier folios du quatrième quaternion A . ainsi q u e le p r e m i e r folio du c i n q u i è m e quaternion
sont p e r d u s ; le f. 1 est
dans un état f r a g m e n t a i r e . Sur le f. 37 v f i g u r e le n o m d u copiste: K h a ê l , fils de Matoi 6 . Van Lantschoot signale q u ' o n peut attribuer à ce Khaêl de n o m b r e u x manuscrits, dont n o t a m m e n t le cod. T i s c h e n d o r f X X I V qui, d ' a p r è s u n e note sur le f. 4 9 , aurait été écrit en 9 8 5 de notre ère 7 . Sans doute Khaêl a-t-il écrit notre B o h B aussi aux environs de l ' a n 985 A . D . . d o n c p r o b a b l e m e n t d a n s le dernier quart d u X e siècle.
1
A.I. El.ANSKAYA, The Literary• Coptic
Manuscripts
in the A.S. Pushkin
State Fine Arts Museum
in
Moscow,
Leiden, ¡994. ;
H F H I i l - I . Y N C K & VAN L A N T S C H O O T , p.
XIX.
' Wlirili, New Texts, p. vii. 4
A propos de la Gueniza du Caire, voir P.H. KAIILE, Die Kuiroer
Geniza,
Berlin, 1962, p. 3-13.
HKBBELYNCK & VAN LANTSCHOOT, p. 407-409. La V M B o h est le seul texte q u e contienne ce manuscrit. 6
HiDiîH.YNt K & VAN LANTSCHOOT, p. 432-433. La V M B o h est le seul texte q u e contienne ce manuscrit.
' HTRBTLYNCK & VAN LANÏSCHOOÏ, p. 386-387: remarque n o t é e à propos du cod. Vat. Copt. 58 3 .
1
Présentation des versions
BohC = Ibid., Vat. Copt. 64, n° 1/ f. 1r-32T, parchemin. Van Lantschoot date ce manuscrit, écrit en pleine page, du début du Xe siècle. Dans le manuscrit, la VMBoh occupe 4 quaternions (K-S) plus le premier folio du cinquième quaternion C. Le premier quaternion qui contenait certainement le début de la VMBoh, est perdu. Le quatrième folio du quaternion A , qui se trouvait entre le f. 19 et le f. 20, est perdu également. En outre, d'après van Lantschoot, le deuxième folio du quaternion C , qui se trouvait juste après le f. 32 et contenait peut-être le desinit de la VMBoh, a été "éliminé" ("resecto folio secundo") 1 . Ailleurs dans son catalogue 2 , van Lantschoot signale que le nom du copiste de ce manuscrit est Matoi, et qu'on peut attribuer à sa main de nombreux manuscrits, dont notamment Vat. cop. 64'-64 7 (64'-64 3 étant le manuscrit qui contient notre BohC) 3 . Cela veut dire que les autres documents qui conservent eux aussi les récits concernant notre Macaire. à savoir les Vertus de Macaire (Vat. Copt. 64 4 ), les apophtegmes de Macaire (Vat. Copt. 64 2 ). et la dite longue recension de l'Histoire lausiaque (Vat. Copt. 64 6 ), ont tous été écrits par la même main de Matoi. A propos de ces trois documents, voir ci-dessous 2.5.1. BohD = Le Caire, Musée copte, n° 57. 11 s'agit d'un fragment de la VMBoh. identifié et décrit par White 4 . N' ayant pas en main les photos de ce fragment, je me contente de citer la description de White que voici: "Life
of Saint
numbered
AT.
Macarius
(Cairo, no. 57). Parchment. Upper part (7.2 * 17.4 cm.) of two leaves,
FÎT. and forming a single sheet. In upper margin of rectos
- : of versos, (a) XT ÎKÔ
(sic) t n x ô N3.I Mill; (b) M(1 (sic) -|- *u> »HI t eROA. J.IIOK." The tex! corresponds to A . M . O . x x v (=AMF.UNEAU), pp. 66 A "'°, 6 7 " , 731"2. 73 " H 2 . T h e following variants occur: A66 9 Mpt1'|' > n i n p i l f ; H-frOq > MHOcJ. A 6 6 ' "' n o y i l l l t p (sic) UOOII > omitted
' HFUiiiiLYNCK & VAN LANTSCHOOT, p. 458, 460. Contenu de ce manuscrit: (1) f. I r -32 v : V M B o h ; (2) f. 3 3 ' - 4 l v : Vie de Paul l'ermite; (3) f. 42 v -60 > : A p o p h t e g m e s attribués à Antoine le Grand. 2
HUBBF.I.YNCK & VAN LANTSCHOOT. p. 388: remarque notée à propos du çod. Vat. Copt. 5 8 ' . u
'Vat. cop. 6 4 ' " signifie "le premier d o c u m e n t contenu dans le manuscrit Vat. cop. 64". qui est en l'occurrence
la V M B o h . Je reprends ici l'abréviation de HLBBI-T.YNCK & VAN LANTSCHOOT. Il arrive souvent q u ' u n manuscrit copte de la Vaticane, dans son état actuel, soit en réalité c o m p o s é de plusieurs manuscrits originairement distincts; il semble q u ' à un certain m o m e n t , plusieurs manuscrits aient été reliés en un seul volume. Plus concrètement, d ' a p r è s Hhlilim.YNCK & VAN LANTSCHOOT. on peut isoler plusieurs manuscrits distincts c o m m e suil: Vat. Copt. 59: 5 9 ' , 59 2 , 59 3 , 59*. 5 9 ' . 5 9 ' ( V M B o h ) , 59 7 et 59". 8 manuscrits au total. Vat. Copt. 62: 6 2 ' ( V M B o h ) , 62 2 , 6 2 \ 62 4 . 62 5 , 6 2 ' , 62 7 , 62 s , 62", 62 1 0 , 6 2 " , 62' 2 , 62 1 3 , 62 1 4 , 6 2 " et 6 2 " . 16 manuscrits au total. Vat. Copt. 64: 64 i " î (64 l étant la V M B o h ) , 64 4 , 6 4 w ' et 64 7 . 4 manuscrits au total. Mais il arrive aussi que certains de ces manuscrits distincts aient été écrits par la m ê m e main; par exemple, les quatre manuscrits qui composent Vat. Copl. 64 ont tous été écrits par le m ê m e copiste Matoi, 4
Wlim-;, New Texts, p. 135.
4
I
Introduction générale
(as in Cod. Vat. LXIV). A66 1 0 JOMCUC: A e > o i i o i c u c . A 6 7 4 G T s . N U ) o p n n x o e > ( > T J , K O C . A67 5 HA.Y(îpi>II&.IIT^H > « . y e p - ; e i i o y u p i i o y > IICJ added; o y o 2
B(>U > NM. A73 1
2
» . K e p a y n o - > a w K « P 2 i n o - , A73 m e K f ; [ T O i . K O K ] , as Cod. Vat. i.XIV. A73 1 1 > | N M ; ETTEI FVROA. BKN N M X I U P S > É N E F Î I I K ÔHOA..
Sans doute le "single sheet" en question constituait-il dans son état original le deuxième feuillet, c'est-à-dire les pages 35, 36 (XV). 45 et 46 (HT), d'un quaternion. BohE = Cambridge, University Library, T-S 12. 739 (premier texte). Mentionné d'abord de manière imprécise dans un article 1 , ce fragment palimpseste a ensuite été examiné sur place en août 2005 par Prof. Dr. J. van der Vliet. En voici la description qu'il a eu la gentillesse de mettre à ma disposition: - partie inférieure d ' u n folio, 14 x 20,5 cm, parchemin c h i f f o n n é , avec des taches et des trous. - 13 lignes de texte écrits en oncial littéraire bohairique; le style général de l'écriture et de la mise en page est semblable à celui des mss. boh. de la Vaticane; datable du X e s. environ ? - Ecrit en pleine page, avec des capitales qui s ' e n f o n c e n t dans les marges; haute m a r g e s inférieures, laissées blanches. - Le texte premier est très abîmé et mal lisible, pratiquement méconnaissable. - Le texte correspond aux ch. X X I I 10 - X X I I I 1 de la V M .
On trouvera dans Appendice 1 la transcription de ce texte faite par Prof. Dr. van der Vliet.
On ne peut pas inclure les variantes de BohD signalées par White. car on ne sait pas exactement l'étendue de ce fragment. Le texte de BohE, de son côté, est très fragmentaire, et pratiquement il n'apporte rien pour l'amélioration de l'édition. On procédera donc à l'édition de la VMBoh en collationnant les trois manuscrits, tous jadis utilisés par nécessité de la réédition est évidente:
AMÉLINEAU
AMÉLINEAU.
Mais la
adopte parfois les leçons de BohA dans son
édition, alors que BohA semble secondaire par rapport aux deux autres témoins. Ce point sera montré en 1.1.1 de l'introduction à l'édition de la VMBoh.
1.1.1.3
Relation entre la VMSa et la V M B o h
11 convient ici de dire un mot à propos de la relation entre la V M S a et la VMBoh. Dans son article, Lefort souligne le fait que la littérature bohairique se présente comme celle de traduction, et dit en conclusion: "La Vie de Pachôme saïdiques; les Actes des Martyrs, les Homélies
est une transposition de textes
des vieux manuscrits de Nitrie (sic) sont des
transpositions de textes saïdiques; même les Homélies de Chrysostome, de Grégoire, sont des
' M. SOKOI.OKF & J. YAHALOM, "Christian Palimpsests f r o m the Cairo Geniza", Revue d'histoire
des textes S
( I 9 7 8 11979]), p. 126. Les auteurs disent que T.O. Lambdin a identifié le texte, mais sans préciser en quelle langue il est écrit (saïdique ou bohairique?).
1
Présentation des versions
5
transpositions du saïdique, et non pas des traductions faites sur le grec."1 Il semble que le passage suivant de la VM montre un exemple de la traduction du saïdique en bohairique: • VMBoh XXXIX 2 oyo2
èT^qeoyeii
royoMH
iiAqoi" ï i i i o q
eruoA
no
>>.l apitre vicni Jjri-, Ho;i \ un
SyrA
7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
Introduction générale SvrB 394*
SyrC
SyrD
SyrE 56'
SyrF M
63 vb 34'
I9
395'"
M
-
12' 64™
m 56"
M
19v Md . 35' '•>»•'" Ml ; réiit su- k- 'miracie >lu je.me possédé £l«>;iior' (! ' - I ' 395™
VMSyr/VMArab/VMEth XXXVII 1 2 3 4 5 6 7 8 9 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 -
Leçon que Macaire a apprise J I " , et non pas "la montagne est
J ^ J I " , comme le groupe ArabY le fait. Cette différence pourrait donner à entendre que, pour ArabX, le monastère d'Antoine, qui se trouve dans la région est de l'Egypte, se trouve à l'ouest par rapport à lui 1 . 11 est à noter que la VMSyr mentionne ici "la montagne de l'est
r^jjj.Tîn
r i l c i ^ V ' ; la VMBoh ne précise pas la direction.
(7) En XXVI 3, ArabY contient comme nom du monastère le mot
qui manque
dans ArabX. Il est à noter que ce nom n'est mentionné ni dans la VMBoh ni dans la VMSyr. (8) ArabX contient X X X I V 2, qui manque dans le groupe ArabY (sauf ArabL): v •[ArabA VMArab XXXIV 2 f. 203 v ] [ArabC f. 190 v ] [ArabD f. 63 r ] [ArabL f. 227 v ] f. 32 ] [ArabB
' On sait q u e d'après la VA, cet ermite avait deux demeures, à savoir la " m o n t a g n e intérieure" (VA, Ll 1 etc.) et la " m o n t a g n e extérieure" (VA, LXI
I etc.); il est donc possible que l'expression "est" désigne son monastère
"intérieur". Mais dans la V M on ne trouve aucune allusion au fait q u ' A n t o i n e le Grand ait eu deux demeures.
1
a
Lalà] D LaJj
d
Ijjii] A C lis.
Présentation des versions
c
L ^J^tài;
43
t a supra lineam
D add L ^ i
L om
Lorsqu'il l'eut vu, il se réjouit beaucoup. [1 est à noter que cette section XXXIV 2 est présente dans la VMBoh et la VMSyr. (9) Dans le groupe ArabX, le nom de Pachôme (LXII 22) est écrit à la manière grecque: ArabA et ArabC ^ j j ^ j - s 1; ArabB et ArabD j ' j . ; D a n s ArabF, ArabG, ArabH, ArabI et ArabK
le groupe ArabY: ArabE,
ArabL œ i i ^ s a c i ^ r t f a (forme identique à celle
d'ArabB etc.). J'ajoute qu'on a n ^ b t U H dans la VMBoh, et
dans la VMSyr. On peut
se demander si la forme du nom de Pachôme n ^ b ^ M , 73 : V i e d e s a i n t e Q a r y à f a ; ( | G ) f
202>-204>:
H i s t o i r e d ' u n m o i n e q u i r e s t a c i n q u a n t e a n s d a n s le d é s e r t ; ( 1 7 ) f. 2 0 4 , - 2 0 7 r : S a i n t J e a n C h r y s o s t o m e . H o m é l i e sur la p é n i t e n c e et le s a l u t ; ( 1 8 ) f. 207 R -2L5': P r é d i c a t i o n d e s a i n t T h o m a s d a n s la c a p i t a l e d e l ' I n d e ; ( 1 9 ) f 2 1 5 V - 2 1 7 V : M a r t y r e d e s a i n t T h o m a s ; ( 2 0 ) f. 218 R -223 R : V i e d e s a i n t J e a n - B a p t i s t e ; ( 2 1 ) f. 2 2 3 " - 2 3 5 v : M a r t y r e d e s a i n t P i e r r e et d e s a i n t P a u l ; ( 2 2 ) f. 2 3 6 ' - 2 4 7 ' : C o n t r o v e r s e e n t r e T h é o d o r e A b u Q u r r a , é v ê q u e d e H a r r â n , et d e s t h é o l o g i e n s m u s u l m a n s à la c o u r d u c a l i f e a l - M a ' m û n ; ( 2 3 ) f. 2 4 7 v - 2 7 4 r : C o n t r o v e r s e e n t r e le m o i n e I b r â h î m d e T i b é r i a d e et J ' é m i r ' A b d a r - R a h m â n
ibn ' A b d a l - M a l i k ibn S â l i h a l - H â s i m î ; ( 2 4 ) f . 2 7 5 r - 2 8 0 r :
Physiologus,
a t t r i b u é p a r la s u s c r i p t i o n à s a i n t G r é g o i r e d e N a z i a n z e ; ( 2 5 ) f. 2 8 0 ' - 2 8 0 v : D o u z e p r é c e p t e s a n o n y m e s .
46
I
Introduction générale
écrit en pleine page, a été exécutée par le diacre Nâwufitus ibn Yûsuf Sabbâh, et achevée le 24 Ayyar 7181 d'Adam, à savoir l'an 1673 1 . Dans ce manuscrit, le titre de la VM est précédé par une note, écrite en plus grandes lettres, mentionnant la date: "le 19 de Kânûn II''; de même, le texte qui suit la VM est précédé par une mention de la date "le 20 de Kânûn II". L'origine melkite de ce manuscrit est donc indiscutable. Et dans le texte même de la VM aussi, "le 19 de Kânûn II" est noté comme jour de commémoration de Macaire (LXIII 7, f. 67 v ). Ce manuscrit contient un abrègement fait sur le texte court d'ArabX, et parfois le copiste n'hésite pas à changer le texte librement; la valeur d'ArabD comme témoin de la VMArab est donc minime.
1.1.3.3
Les manuscrits de la sub-recension ArabY
ArabE = Ouâdî n-Natroun, Monastère de saint anba Macaire, Hag. 31
(ZANEITI
397), n° 3 / f.
57 r -97 v , papier, écrit en pleine page. XV e s 2 . ArabF = Ibid., Hag. 19
1
(ZANKTTI
385), n° 1/ f. 2 r -40 v , papier, écrit en pleine page. 1526 ou
TROUPEAU, vol. 1. p. 214-217. Contenu de ce manuscrit: (1) f. 5 v -3S r : Saint Athanase d'Alexandrie. Vie de
saint Antoine (17 Kânûn II); (2) f. 38 r -57 v : Vie de saint Ephrem et récit des miracles opérés par lui (28 Kânûn II); (3) f. 57 r -68 r : VMArab (19 Kânûn II); (4) f. 68 r -86 v : Vie de saint Eythyme le Grand (20 Kânûn II); (5) f. 87'-92': Vie de saint Théodose ( 11 Kânûn 11); (6) f. 92'-l 19': Vie de saint Palladius, traduite du grec en arabe par le médecin 'Isa ibn Qustantîn (27 Kânûn 11); (7) f. 119 r -I22 v : Cyrille de Scythopolis. Vie de saint Gérasime; (8) f. 122M30': Isaac le Syrien. Homélie sur la pénitence et le renoncement; (9) f. 130'-147': Saint Ephrem. Homélies et divers fragments; (10) f. I47'-149': Vie de saint Paul l'Ermite; (11) f. I49 r -I53 r : Vie de saint Marc de T'armaqâ; (12) f. I53'-157 v : Saint Macaire l'Egyptien. Instructions sur l'œuvre des démons et le salut de l'âme: (13) f. 157 v -158 r : Saint Ephrem. f r a g m e n t d'homélie sur celui qui hait le monde; (14) f. 158'-158 v : Théophile d'Alexandrie. Fragment d'homélie sur la sortie de l'âme du corps; (15) f. I58M60": Saint Pacôme. Trois histoires sur: la grandeur de la vie religieuse, un moine solitaire, une femme libertine; (16) f. 160 V -I65': Isaïe de Scété. Instruction sur la conduite de celui qui veut offrir son âme à Dieu; (17) f. I65 v -168": Trois histoires sur: un frère qui voulait se faire moine, un moine de Râytû, nommé Joseph, une religieuse dont la main droite était brûlée; (18) f. I68"-170': Isaïe de Scété. Apophtegmes; (19) f. I 7 0 r - I 7 l ' : Fragment du chap. 26 du Kitâb al-kahir,
at-hàwi
du moine Nicon; (20) f. 17l r -178 v : Trois histoires sur: une femme qui alla se confesser à Anbâ
Théophile, les pères qui étaient à Scété. un moine qui vécut 50 ans dans le désert; (21) f. 179 r -194": Vie de saint Arsène; (22) f. 194 v -224 r : Vie de saint Sabas. ZANLTTI, p. 59. Contenu de ce manuscrit (le nombre de folios qu'occupe chaque texte dans le manuscrit n'est pas signalé dans ZANOTTI; de même pour ArabF, ArabG et ArabH aussi): ( I ) Vie de S. Antoine, par Athanase; (2) Vie de S. Paul de Thèbes. le premier ermite; (3) VMArab; (4) Vie de S. Macaire de Tkoou, par Dioscore; (5) Vit- de S. Macaire l'Alexandrin: Bisoi, par Jean le Nain.
(b) Vie de S. Jean le Nain (= Colobos), par Zacharie de Sahâ; (7) Vie de S.
1
Présentation des versions
47
1536 A.D 1 . ArabG = Ibid., Hag. 18
(ZANETTI
ArabH = Ibid., Hag. 20
384), n° 1/f. l r -28 v , papier, écrit en pleine page. 1756 A.D 2 .
(ZANETT I
386), n° 2/ f. 80 r -153 r , papier, écrit en pleine page. 1786
A.D 3 . Arabi = Göttingen, Universitätsbibliothek, Ar. 114, n° 1/ f. l r -52 r , papier oriental, écrit en pleine page. Ecrit au XVIII e siècle, ce manuscrit aurait ensuite été complété par une autre main au XIX e siècle 4 . Deux folios portent le même numéro "22"; dans le tableau comparatif ci-dessus, je les ai distingués comme "(f.) 22" et "(f.) 22-2". ArabK = Paris, BNF, Ar. 4885, n° 1/ f. l'-56 v , papier occidental. G. Troupeau date du XIX e siècle ce manuscrit, qui provient de la mission Bouriant 5 et est écrit en pleine page''.
1
ZANHTTI, p. 56. Contenu de ce manuscrit: (1) V M A r a b ; (2) Homélie sur S. Macaire d e Tkoou, par Dioscore
d'Alexandrie; (3) Vie de S. Macaire d'Alexandrie; (4) Vie d e S. Bisâï, par Jean le Nain (
Colobos): (5) Vie de S.
Paul de T a m m o u h , par Ezechiel; (6) Translation à Scété des reliques des SS. Bièâï et Paul de Tammouh, au temps du pair. Yûsâb; (7) Vie d e S. Ephrem. disciple de Jacques de Nisibe; (8) Vie de S. Jean le Nain, par Zacharie de Sahâ, ZANETTI, p. 55-56. Contenu de ce manuscrit: (1) V M A r a b ; (2) Hist. de Macaire le Grand et de Macaire d'Alexandrie; (3) Livre de la consécration du sanctuaire de Benjamin; (4) Translation du corps de S. Macaire à Scété; (5) Lettre de S. Macaire à ses disciples, qu'il a entendue de l'ange gardien etc.; (6) Lettre de S. Macaire à ses Fils. ZANF.TTI, p. 56. Contenu de ce manuscrit: ( I ) Vie de S. Antoine, par Athanase d'Alexandrie; (2) VMArab. 4
Verzeichnis
der Handschriften
im preussischen
Staate,
I: Hannover.
Die Handschriften
in Göttingen,
vol. 3
(Göttingen 3), Berlin, 1894, p. 371-373. Ce manuscrit a été consulté par Crum: voir CRUM 149a (AAB -376 > : BHG 878; (32) f. 376 v -379 v : B H G 878a; (33) f. 379 v -384 v : B H G 584; (34) f. 3 8 4 v - 3 9 l ' : BHG 816; (35) f. 392 r -40l r ; B H G 747; (36) f. 4 0 l v - 4 0 8 ' : B H G 471. 4
A. Bl-iiS, Ta xetpdypafa
àxoœipévtov
eïç TÙÇ fiovùç
r â v Mewmptav. rrnv MewœpiQv.
KazàAoyoç
nepiypoupiKoç
vol. 2; Tà x£tpoypa4a
vtâv Xe'p0ypàip
-rf| -55": BHG 30; (6) f. 55 v -63 v ; BHG 213; (7) f. 63"-84 v : Vie de saint Nicolas de Myre; (8) f. 84 v -95 r : BHG 1362; (9) f. 95'-98 v : S. Jean Chrysostome: sur l'ascension de Jésus-Christ, traduit par Ephrem Mtsiré; (10) f. 98 v -100 v : Du même, sur le même; ( l l ) f . 100*-109": B H G 1087; (12) f. !09'-l I5V: B H G 372; (13) f. 115M 19*: S. Cyrille d'Alexandrie: sur la Pentecôte et la descente de l'Esprit-Saint; (14) f. 119 r -122 v : 24 juin. Leçon sur la naissance de saint Jean-Baptiste; (15) f. 122'-I42 V : BHG
1493; (16) f. I42 v -148 v :
15 août. Mort de la
Bienheureuse Vierge Marie. Leçon de S. Jean l'évangélïste ( • BHG 1055?); (17) f. I48 v -152 v : 29 août. S. Jean Chrysostome: sur la décollation de S. Jean-Baptiste; (18) f. 152"-163': BHG v
1750; (19) f. I63'-I74 v ;
19
v
novembre. Passion d e S. Grégoire le Thaumaturge; (20) f. 174 -206 : 26 septembre. Les actes de S. Jean l'apôtre par Prokhoré (version de S. Euthyme l'Athonite); (21) f. 206 v -210 r : 8 novembre. S. Jean Chrysostome: leçon sur les archanges; (22) f. 210'-2I I": S. Jean Damascène: sur les archanges; (23) f. 2I2'-217 V : B H G 443; (24) f. 2 I 7 ' - 2 8 3 ' : BHG 1410; (25) f. 283 r -289 v : 25 novembre. Passion de S. Clément de R o m e par Phoibaios; (26) f. 290'-316': BHG 1677; (27) f. 316 > -329 > : Vie de S. Jean Damascène; (28) f. 330'-363 v : B H G 999j (= VMIber). D ' a p r è s Blake, le texte continuerait j u s q u ' a u f. 363v, mais sur le microfilm j e n'ai pas vu de folio après le f. 361. Deux folios (f. 362 et 363) semblent avoir été perdus avant le m o m e n t où le microfilmage a été effectué par la Library of Congress. G. CJARUTH. art. "Géorgienne (Littérature spirituelle)", dans: DSp, vol. 6, Paris, 1967, col. 253. Jàinen-^frn hßgnSdffgfntnö manuscrits
géorgiens
¿çi^gfnognfn&à.
de la collection
¡fiOafOfÇia bàgjg^gbfKt
A de l'ancien
S-glSg-ydoh (A)
musée ecclésiastique),
(Description
des
(jynân Ii (Tome I I, otim^obo (Tbilisi),
1973, p. 266-270 (la description est due à M. Kavtaria). Voici la liste des textes que contient ce manuscrit: (1) f. l''-13 v : BHG 1034; (2) f. l3 v -54': B H G 1778; (3) f. 54 > -6I r : B H G 745; (4) f. 61'-94 v : B H G 1307b; (5) f. 9 5 r - l 0 5 l : BHG 1468; (6) f. 105 v -l 17': B H G 869: (7) f. 117 v -136': BHG 1486; (8) f. I 3 6 ' - I 8 0 ' : BHG 140; (9) f. I S O ^ O ô " : B H G 183; (10) f. 207 r -250 v : BHG 999j (= VMIber); (11) f. 25I'-310 V : BHG 649; (12) f. 31 l r -316': BHG 1848: (13) f. 316 v -335 v : B H G 85; (14) f. 336'-371 v : BHG 353; (15) f. 3 7 l " - 3 8 r : BHG 634; (16) f. 3 8 2 ' - 4 l 0 ' : BHG 723; (17) f. 4 1 I ' - 4 2 6 ' : B H G 1878; (18) f. 426'-434': B H G 877; (19) f. 434 v -443': BHG 584; (20) f. 4 4 3 M 5 4 ' : BHG 816; (21) f. 454'-459 v : B H G 471. Ce manuscrit semble être un ménologe métaphrastique de janvier avec quelques compléments (dont notamment la VMIber). J ( M Î ) ¿ ç i f y t f t i f r w à o , ymajitznn manuscrits
géorgiens
de la collection
A de l'ancien
tMy^/thx;
(Af JP>f£?ßj(}aabö (Description
musée ecclésiastique),
1976, p. 130-136 (la description est due à M . ICavtaria). Voir aussi K . Cleschichte
der kirchlichen
georgischen
Literatur
des
(8jîi3o h (Tome h), o>&of»ioW (Tbilisi). KI K H I J D Z E
- M.
T A R C H N K V I L I ,
(StT, 185), Città del Vaticano, 1955, p. 483. Contenu de ce
manuscrit (la référence est donnée, dans la mesure du possible, soit à la BHG soit à la CPG): ( 1 ) f. I '-: [ ç a o ^ x n . i (tn>i»Hil) 'loiloli.t R-jj^Gob^ ( ^ " w t ; " 1
Côinjjgnoïoxn^li] (Discours de Grégoire le
théologien sur l'Epiphanie): ( 2 ) f . 8'-: BHG 1468; ( 3 ) f . l6'-50': BHG 140; (4) f. 50'-87'-. B H G 9 9 9 j (
VMlberV,
(5) r. 87'-111': BHG 353; (6) f. I l l ' - l l S 1 : B H G I856z; (7) f. 116 r -124 v ; BHG 808; (8) f. 125'-127 v : « j a - j e ™
1
Présentation des versions
53
Voici le titre et l'incipit de la VMIber: • VMIber Titre (Jérusalem, aì-jjgbò oiïGgôinb noi ù
i l a T p i a p ' / i K ' T i Bi(W.io8fiKri,
f
>
Sv^3 *" K?°
Géorg. 17,
f.
330'):
V/illi^Kil»''1 3 ò 3 o b ò R ^ G o b ò
^boti*igi>àQ (Çô bgfnò3omEobo
in«">3j)gno
oyct
3òjòi»>o
i'it*i\7>>frj(ì Ì)iMIuIi
Mois de janvier, le 19. Vie et conduite de notre saint père Macaire l'Egyptien, écrite par Sérapion le Grand qui fut disciple du père Antoine, chef et maître des ermites.
• VMIber Incipit (ibid.): 7),j7|;j m 71 3< i »>gòEn
a*bob
^ G g i c g j ^ ò f ó b s^ò b ^ - g u j û s ç y ù
3lh> 3n>3fngSg&^jg^tbò 3 ù b *3oGo> B j ^ j i n G d j ^ i n & n b o J g K ^ e ì g G g i ò b o , 3fnóg R-ggliobi> omilïg m^fhmàciiWboo n^yigobo» Soboi^b SjjtS-gÇJfnobô [yO (Martyre du saint martyr Théodore = B H G 1752?); (18) f. 179'-185 r : BHG 1768; (19) t. 185-191 ; mliini'iA.x» R-gg6obo> ogb^ jtnob^gbbù
il-ilv. i-ioilg^nii
&«gi»>0(8joo«,ù 'Sn.ficb R-gg6obù
^3ioo>ob a g ô y g g c ^ b ù Q •toMi.ioli-xji^li [no ^ô^gGgÀnb^oi^b (Grégoire le théologien, sur la
Pâque et sur le retard(?)); (33) f. 2 6 8 - 2 6 9 (sic): .Hngbgbnbù •aga^gn.Sù^ o>aAm6k.> ^aiÇû ogoonbggiob. mj-gB-gcnn ^aojynbô ¡l.-.IU,,', R-gg6ob,5 orl ' 5
1
ArabA et C J u i c l ; ArabB h . u j i r l ; ArabD
ArabE, F, G, H, I et K ^ . . U .r.i-I- ArabL
56
I
ÈXoç,
KÀJipiKÔi; vuiin:
Introduction générale
opjAm. "i
1X7
^Jf,
IX 7 2 e A O C
IX 7
XXI 1 2BÀOC
XXI I
XXI 1
XXV 3 2CÎA.OO
XXV 3
XXV 3
XXIX 3 2 6 X 0 0
X X I X 3 ^QuAniA^
XXIX 3
XXXVI 3 2fiAO(;
LIV 3 fv» -\m-i
LIV 3
V
V i l 4 KAiipiKOC
VII 4
VII 4
" ^ i K I / i ^
VIII 5 KAHpiKOO
VIlIScui-tAo
VIII 5
'^jjISI/ii^S
Prologue 1 h o m o o
Prologue 1
Prologue 1
XVI 2 M OH OC
XVI 2 r?rr< E om
Ayant appris de lui cela, il lui fit génuflexion avec plus d'insistance et le supplia de le laisser (rester) auprès de lui, afin qu'il fût rendu digne de sa bénédiction dernière. • VMArab X X I V 3 [ArabA f. 26 v ] [ArabB f. 199'] [ArabC f. 188 v ] [ArabE f. 72 v ] [ArabF f. 17 v ] [ArabG f. 1 l v ] |ArabH f. 109 v ] [ArabI f. 19 v ] [ArabK f. 22 v ] [ArabL f. 218 v ] ^ j j L t a j j j [H f. 11 Qr, L f. 219 r ] a j
[A f. 27 r ] b 0 A 4 j " l i a A l a ^ ^
.'a_jjLi.3jJI a 0
II
b
11* ilLa] B AJa I.1& I o±t> AIa sy.lU. .] I t . . . ^ - " -
F om ante corr g
r.ng 'o-lic, u^M^l F add ^ ^
AïliLtto
L cn^r^m.a
Ailjjl A ÏS.jill
C Il i d j v
dJLuj] A A ce moment-là, abba Macaire passa par une maison des malades. La suite du récit, selon laquelle Macaire a chargé un de ses disciples, nommé Jean, de veiller sur la maison des malades, montre que la VMSyr s'accorde bien avec le contexte. La faute de VMArab d'où vient-elle? Apparemment, elle s"est produite à cause de la ressemblance, en syriaque, entre •» — * (créer) et i a i (passer). (c) Le troisième exemple se trouve en LI 1 (la VMBoh manque du passage parallèle): • VMSyr LI 1 [SyrA f. 46'] [SyrB f. 404 vb ] [SyrC f. 69™] [SyrE f. 61 r ]
K-Vj^o
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." rrÎJCTtrjrrf -àv.tljO . ' l - i \ r t i . d
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3
v
[C f. 194', I f. 37 ] ' M a J ' J ^ . j j i c a i 'ba^Jj
" A (haec 2 verba in rubro) iiallll i'i_i->»ll B ^ EFHIKLom c "jiujEFHIKLom cilîjïl] A EFHIKLom ' ^ I B C D U . om B D ^.ij a. B E F H I add c.lï3i!l j i u ^à K add ¡»LiSil j i u u ¡ji ëjàjl] D o j m » h 1 L add èirionxàri „Jl] I ^ a n t e corr l^jUi] D Ijjli^Là add >Li A add JJ1I '^icJDom K L J I ^ l A ô j i a D J i ^ j add JU>JI ^ ^ l.-^nso I Xii] A D L om B C JJJl J i A D L om ° I j W ] A o j k ^ BCD t a
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1
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"li^'sJ i ^ h ' î "vi'jsJ F L t a r i c i ,1riCl add¿rtf °US]Li«» 1 s V^llFLaddl^ 3a E G 1 ^Aaj K L ^ J c d iLiiti] F ¿tùXï Ecn^riWiri JJÌ3] E j-ji.5 F ^ j i l j add ^ j i i L add ^iuta " 5jii] E 05ÌÌ ante corr HKcijiù 'p-ujjlillj] F ^ j l l J l j s ^ -.] F ^ . ;
2
Rapports entre les versions
67
b 'AAUS] FAAL.1 4" F K iiJj J ì j ] F Ij i i j c e Ojbl3] F ijjajadd Ji^JI ^ K Ojhlj F L j^hlyy jjjJI] E F G H I jjaÌI 1 ¿j^aì.jj] F ¿jììjj 1 j ^ t j j L y '' ¿gì*» n )| K add l^j L add k"ckt> " p^jjlil/l F ^ j j l i l i L:n^ci1,J56
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. IA4J ^ j a I a ì ujjJI ¿ l à
.iLftLal ^ A a J ^ J j j l i j l j »dJJI OJAJ I j j j ^ a
JLìa .¿Ili» ¿J\!S.III ¿^ÌJJJ¿AÌII j-iàl^Aj
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.¿LLiia i c L j ^Lâ'g
Ij^j
«.i'U\f lil idJI j a L
I Voici que ce lieu, )e Seigneur Ta peuplé par toi.
• VMSyr XXIX 1 [SyrA f. 28 v ] [SyrB f. 391 rb ] [SyrC f. 61 vb ] [SyrD f. 10r] [SyrE f. 53 v ] . o y . T ^ V "A-i. [B f. 391 va ] '
r£.t»> .«rài^oi
^ M
E add
Cet endroit-ci. le Seigneur l'a peuplé par tes mains.
L'expression u y , t . i < A.*., qui signifie littéralement "sur tes mains", peut signifier "par tes mains", voire "par toi" 4 ; elle peut convenir au contexte. Dans la VMSyr, la même expression figure aussi en XLIX 7:
' La discussion suivante incorpore celle qui a été publiée dans TODA, "Syriac Translation", p. 104-106. Je précise que "le grec" dont je parle ici ne concerne pas la VMGr existante, mais une version grecque supposée (censée maintenant être perdue); ce point concernant la langue de la rédaction originale de la VM. on y reviendra plus tard dans cette introduction générale. ' "VM Etat", p. 289, Pour RIX. Rà>.
racrKov,
«fi|Tiv
ôetvâ,
Kai Kaxea|}éa0r| ii trôv
à v r a ç Te Kai à t e t f c i a ç
ë c c a r xovtou èyyur|Tnç
[B
f.
xrâ x e x S r i a o p é v f f l
eiooiatûv xrçv Tpof|v ;»
Seul cet ami du Christ qui, c h a r g é de sa d i a c o n i e , connaissait les p r o u e s s e s d e M a c a i r e ,
était
g r a n d e m e n t a f f l i g é et, a c c a b l é p a r les r e p r o c h e s , il ne p o u v a i t ni les c o n t r e d i r e ni les écarter, si peu q u e ce soit. Il l ' a c c o m p a g n a i t , rempli d ' a m e r t u m e , et attendait que D i e u lui v i e n n e en aide; or, c ' e s t ce qui arriva en vérité, et l ' a t t e n t e prit fin. C a r , p e n d a n t q u ' i l s étaient c o m m e d e s lions qui rugissent, une foule d e g e n s v é n é r a b l e s a p p a r u t , e m p ê c h a n t leur a t t a q u e indisciplinée — j e p e n s e q u e cette a p p a r i t i o n était celle d ' a n g e s et non pas d ' h o m m e s — ; d é l i v r a n t M a c a i r e d e s liens, ils dirent: « C e s s e z d ' a g i r a v e c dureté, car n o u s s a v o n s bien q u e cet h o m m e est j u s t e , et que ce q u ' o n a dit c o n t r e lui relève d e la c a l o m n i e et n ' e s t pas vrai.» L o r s q u ' i l s eurent dit cela, aussitôt le pire prit fin, et la folie d e s indisciplinés fut éteinte. Mais les p a r e n t s d e la fille, e n c o r e remplis de chagrin et d e m é f i a n c e , dirent: « Q u i sera p o u r n o u s le g a r a n t d e cet h o m m e p o u r a p p o r t e r la nourriture p o u r l ' e n f a n t à n a î t r e ? »
Selon la VMGr. Macaire a été sauvé par l'intervention des "gens vénérables", et son salut donne ensuite lieu au propos des parents de la fille qui demandent la garantie. Et abstraction laite de la différence au niveau textuel, la succession de ces petites scènes est identique dans toutes les versions de la recension A. Ensuite, voyons le passage en question de l'apophtegme, cité en traduction française 1 : • APGr
Macaire l'Egyptien n" 1
" E t ils m e [à savoir M a c a i r e ] f r a p p a i e n t p r e s q u e j u s q u ' à la m o r t . A l o r s l ' u n d e s vieillards vint et dit: « J u s q u ' o ù a l l e z - v o u s f r a p p e r ce m o i n e é t r a n g e r ? » Et celui qui m e servait m a r c h a i t derrière moi plein d e honte, car ils l ' i n j u r i a i e n t c o p i e u s e m e n t et disaient: « V o i c i l ' a n a c h o r è t e dont tu étais le garant; qu'a-t-il fait?» Et les p a r e n t s d e ia fille disaient: « N e le laissons p a s partir tant q u ' i l ne se sera pas e n g a g é à la n o u r r i r . » "
Selon l'apophtegme, l'intervention du vieillard n ' a simplement pas sauvé Macaire 2 . Et ce qui est intéressant, c'est que l'auteur de la VMGr connaissait l'apophtegme en question, tel qu'il fait partie d'un document compilé, car la VMGr parle du "Gérontikon": • VMGr XV [GrA f. 190 v ] [GrB f. 197 ra l
1
R l G N A D I . T , Alphabétique,
p. 1 7 2 - 1 7 3 .
' Il est possible q u ' o n interprète cet a p o p h t e g m e d ' u n e autre f a ç o n , en p e n s a n t q u e m ê m e d ' a p r è s l ' a p o p h t e g m e , l'intervention du vieilard était d é c i s i v e pour arrêter la violence. S u r ce point, j e pense q u e le récit tel q u ' o n voit d a n s cet a p o p h t e g m e p e r m e t e n c o r e u n e autre interprétation, selon laquelle les g e n s y c o m p r i s les p a r e n t s de la fille, a p r è s a v o i r s u f f i s a m m e n t battu M a c a i r e , auraient e n s u i t e p e n s é à d e m a n d e r le d é d o m m a g e m e n t financier. M a i s en tout état d e cause, il est évident q u e , du point d e vue littéraire, les s c è n e s s u c c e s s i v e s s o n t ici m i e u x e n c h a î n é e s d a n s la V M q u e d a n s cet a p o p h t e g m e . C ' e s t cela qui i m p o r t e d a n s notre d i s c u s s i o n .
2
raG' ôxt rcâvteç
OCÙTOÛ
Rapports entre les versions
75
pép.vTic0e év trâ yspovTii«» Trjç ÈKeioe à(|)iÇecoç eipt|KÔToç
xr]v avuiocv, akX ônwi; xà KCÎT' éKeivov, otç àôpr|Toc; .(û Voici venir de loin quelques hommes fidèles. • VMSyr XVI 15 Et soudainement, les anges apparurent devant le peuple, sous forme d'hommes fidèles et connus, et (qui paraissaient) comme ceux qui vinrent de loin. • VMArab X V I 1 5 fArabA f. 17rl [ArabB f. 189 r ] [ArabC f. 187 r ] [ArabD f. 59 r ] [ArabE f. 66 v ] [ArabF f. 12r]
[ArabG f. 7 r ] [ArabH f. 99 r ] [ArabI f. 12 v ] [ArabK f. 14r]
V
[ArabL f. 204 J [G f. 7V]
''¿¡lig^juag "¿JÀA9-& ' ^ L i l "¿g(j i.'îii
h
• U a j [K f. 14 v ] ^ " ïli^i] F ^ÏjIJJ F G H I K add F
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11
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E K L. IUJ
Et soudainement, les anges apparurent devant le peuple, qui ressemblaient à des hommes fidèles et connus, et (qui paraissaient) comme s'ils étaient venus de loin. La partie soulignée dans la traduction de la VMGr s'explique au mieux comme une réaction de l'auteur de la VMGr vis-à-vis du texte qu'il avait sous les yeux lors de sa rédaction. (b) Dans le chapitre "Le moine avide d'argent et sa fin" (ce chapitre manque dans la
I
76
Introduction générale
V M B o h ) , on peut trouver un autre e x e m p l e pareil: • V M G r XLII [ G r A f. 2 0 5 v ] [ G r B f. 2 1 4 r b ] è v èKtxaTri ô è î i p é p ç i ë v o t x w v à t r G e v o i j v T c o v à y t i o é A . a i w X P Î ° a Ç
i§la
rca'PÉJTEUTCE- [ B f. 2 1 4 ™ ] TOÙÇ 5 è XOIJIOÙÇ OÎÙTÔOI K a p n e p e i v K a i e X t i r r c a v e v , oi>x ŒÇ èv5ef)ç
xâptToç,
œcccYe!
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(Jiptxxà
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xà
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èpYCiO(X)ievoç i c a t TT^V à é v a o v jrriyfiv RF|Ç x â p i r o ç O'ÎKOQËV Ë^cov f i v è v 8 e r | Ç , cocrte frf] 5 û v a a 0 a t n u p i o u ç à p p w o x o D ç è v ( n â poitri î â o a o Q a i ;
Et chaque jour, en appliquant la sainte huile, il renvoyait un des malades à sa patrie guéri; les autres il les y laissait demeurer avec persévérance. C e n'est pas qu'il manquait de grâce, loin de là ! Comment, en effet, celui qui avait réalisé les choses redoutables et extraordinaires et qui avait la source inépuisable de la grâce depuis son enfance (pouvait-il) manquer de grâce, au point de ne pouvoir guérir des milliers des malades en un clin d'oeil? D e n o u v e a u , les p a s s a g e s correspondants d e s v e r s i o n s d e la r e c e n s i o n A sont p l u s courts q u e celui d e la V M G r :
• VMSyr L 2 Chaque jour il guérissait l'un d'entre eux, en priant sur l'huile et l'appliquant.
• VMArab L 2 [ArabA f. 46 r ] [ArabB f. 2 I 2 r ] [ArabC f. 193 v ] [ArabE f. 86 v ] [ArabF f. 30'] [ArabG f. 20 v ] [ArabH f. !34 r ] [ArabI f. 36 v ] [ArabK f. 41 v ] [ArabL f. 252'] ' ^ j = J%]AU3 C Ijjj
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[ A f. 4 6 v ]
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ftiiAom
add 8
~ AÎ(p.
Ensuite il dit à Macaire: «Ce que tu veux faire, enfant, fais-le, car Dieu te soutient, lui qui t ' a p p e l l e pour le salut de b e a u c o u p de gens. D o n c n ' h é s i t e pas, et ne r e m e t s pas à plus tard les œuvres divines.» Ayant dit cela, il expliqua la vision, et afin que Macaire ne m a n q u e pas son but, vu q u ' i l manquait d ' e x p é r i e n c e , lui (l'anachorète), après avoir enseigné lui-même ce qui lui paraissait bon concernant lui (Macaire), l ' e n v o y a habiter hors du village dans une cellule.
(3) Dans le chapitre XXXIV, la VMGr, de même qu'ArabX (voir 1.1.3.1 (8) ci-dessus), contient la réaction de Macaire qui se réjoussait lorsqu'il vit apparaître devant lui le chérubin ("l'ange" selon la VMGr): • VMGr XXXIV [GrA f. 199'] [GrB f. 207 ra ] Ka0eÇo|iév(û xoivtw èv xrô a-ùxoii KeXXift), ityiaxaxax xrô MaKaptco ctyye^oç àyaôoç. KAT 0eaoàpevoç xôv ô0évxa ô ôatoç KAI ÈTttyvo'ùç aùxôv tiç dv Koà e'ÎT|, ¡Uav Tri ô y e i è/àpr).
Alors q u e Macaire était assis dans sa cellule, un b o n ange lui apparut. Voyant celui qui était apparu et sachant qui il était, le saint se réjouit beaucoup de la vision.
(4) Enfin, l'argument le plus impressionnant vient de la comparaison des versions au niveau du contenu. On verra reproduit ci-dessous le tableau comparatif qu'on a vu dans la présentation de la VMGr (1.2.1), avec de petites différences: j ' y ai introduit une division de la VMArab en deux groupes, ArabX et ArabY, et rassemblé les manuscrits GrA et GrB en une seule colonne intitulée "VMGr". Les sigles utilisés dans le tableau restent identiques. Voici donc a nouveau le tableau comparatif:
2
TABLEAU III
Rapports entre les versions
83
Comparaison entre la recension A et la recension C (II) Recension A VMCopt
VMSyr
ArabX
Recension C
ArabV
VMEth
VMGr
chapitres Prologue - XXXV
0
o
o
o
o
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XXXVI
x
o
M
0
0
M
XXXVII - XXXIX
M
0
M
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o
XL
M
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0
M
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M
o
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XLV - XLIX
X
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XXXVII
L - LI
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o
0
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XLII - X L I I I
XLI
XLIV
M XXXVI
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XLI
0 o
LII
M
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LUI
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XLV
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LVII LVI II
LIX
LX
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0
0
LXII
LXIII
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M
M X L V ! - XLVII
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M XLVIII XLIX - L
c o
LXIV
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M
0
o
LXV (Epilogue)
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M
0
0
LU
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LXVI
M
0
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o
0
LI
0
M (fin)
Que, du point de vue du contenu, les chapitres d'ArabX et de VMGr soient très largement identiques, cela saute aux yeux, me semble-t-il*.
* Toutefois, il reste encore quelques différences qui demandent explication, et qui concernent (a) les chapitres LV et LVII, (b) le chapitre LX, (c) le chapitre LVI, et (d) les chapitres LXII et LXIII (la division en chapitres employée ici est celle de la recension A). Examinons-les une par une. (a) Les chapitres LV (Ascètes qui viendront après Macaire) et LVII (Les gens viennent depuis de nombreuses régions) sont présents dans ArabX et manquent dans la VMGr. Ces différences témoignent d'une tendance de la VMGr à négliger les détails concernant spécifiquement l'Egypte, surtout sa géographie. Par exemple, au chapitre IX de la recension A (Macaire va à la montagne du natron (origine du surnom 'Macaire le chamelier') etc.) il est fait mention des assauts saisonniers des barbares (ou Berbères), ce qui manque dans la VMGr. Dans la VMGr manque aussi l'explication de l'origine du surnom "Macaire le chamelier". De plus, l'auteur de la VMGr semble ignorer la géographie d e l'Egypte: au même chapitre IX, la VMGr dit à tort que Macaire est allé à la montagne de "Nitrie", alors que l'explication exacte serait soit la "montagne du natron" soit "Scété", et non pas "Nitrie". De même, au chapitre XX (Première visite auprès d'Antoine le Grand) la VMGr dit que Macaire est allé "à la montagne de Pharan" pour rendre visite à Antoine le Grand, mais la "montagne de Pharan" se trouve dans la péninsule de Sinaï et n'était point la demeure
84
I
Introduction générale
d'Antoine. (b) Le tableau peut laisser penser que la V M G r conserve entièrement le chapitre "Macaire prophétise le futur de ce désert" (ch. LVI de la recension A = ch. XLV de la VMGr), tandis qiTArabX ne le conserve que partiellement. En réalité, il n'en est pas ainsi: le chapitre de la V M G r est plus court que celui d'ArabX. Et cette brièveté de la VMGr révèle, semble-t-il, la tendance susmentionnée à négliger les détails
concernant
spécifiquement F Egypte. (c) Le manque dans la V M G r du chapitre LX (Bonté de Macaire pour un moine gravement coupable) ne s'explique pas par la tendance susmentionnée. Il se peut que Fauteur ait simplement voulu éliminer ce récit, qui suggère que le jeune moine en question a commis un péché grave, probablement celui de sodomie'. (d) Comme pour le point (b), le tableau peut laisser penser que la V M G r conserve entièrement les chapitres ^Derniers jours de Macaire" "Mort de Macaire" (ch. LXII et LXIII de la recension A = ch. XLIX et L de la VMGr) et qu'ArabX ne les conserve que partiellement; mais de nouveau il n'en est pas ainsi. Je présente d'abord une analyse détaillée du contenu de ces deux chapitres d'après la recension A (à ce propos, voir aussi la traduction de la VMCopt et de la VMSyr). Dans le tableau suivant, - Le point d'exclamation (!) indique que les sections en question manquent dans ArabX. - Les chiffres arabes de la V M G r sont ceux des sections que j ' a i introduites dans mon édition (voir 1.2.1 ci-dessus).
1
Et de fait, si mon identification des récits parallèles est correcte, dans la tradition bohairique concernant notre
Macaire, il y a un récit qui mentionne le péché de sodomie commis par un jeune moine, et qui semble être à l'origine de ce chapitre (voir la traduction dans la présente étude). La mention du type de péché commis a été ensuite éliminée de la tradition de la VM (voir le passage parallèle de la VMSyr), mais l'auteur de la V M G r en a deviné le sens; d'où, semble-t-il, l'élimination complète du récit.
2
TABLEAU IV
Rapports entre les versions
85
Analyse détaillée des ch. VMArab LXII et LXIII (= VMGr XLIX et L)
VMArab
ch. LXII
VMGr
ch. XLIX
1 Discours de l'auteur destiné aux lecteurs de la VM
1-2 Discours de l'auteur destiné aux lecteurs de la
2-4 Macaire s'affaiblit de plus en plus*
3-4 Macaire s'aperçoit que sa mort est immi- nente*
VM
* 4 Mention de son âge : 9 7 ans
*3 Mention de son âge : 97 ans
!5-14 Macaire fait son dernier discours aux disciples qui l'entourent** **!9 Mention de l'ascèse de deux femmes (probablement une allusion au récit du chapitre XLI) **!10 Macaire parle des miracles qu'il a accomplis (probablement une allusion au récit du chapitre XXXIV) **!11 Macaire annonce aux disciples que sa mort est imminente **!12-14 Tristesse des disciples, et Macaire les réprimande Î15-16 Les disciples et Macaire rentrent, chacun dans sa cellule 17-24
Antoine
et
Pachôme
apparaissent
devant
Macaire
5-17 Le pourquoi : Antoine et Pachôme apparaissent devant
Macaire
pour
l'avertir que
sa mort
est
imminente 18-20
Macaire
annonce
aux
disciples
sa
mort
imminente, et il les encourage 502 Macaire se prépare pour la mort
VMArab
ch. LXIII
VMGr
1-7 Le chérubin apparaît, et Macaire s'endort
ch. L
1-8 Le chérubin apparaît, et Macaire s'endort 9-10 Cérémonie funèbre pour le corps de Macaire 11 Rivalité parmi les anges à propos de l'âme de Macaire
!8-l 1 Les disciples apprennent la mort de Macaire; sa très grande importance pour les disciples 112-14
Cérémonie
funèbre autour
du
corps
de
Macaire*** ***!14 Enterrement de son corps à côté de l'église qu'il avait bâtie [15-16 A propos de Paphnouti, le successeur de Macaire
86
I
Introduction générale
O n aura remarqué que les passages qui manquent dans A r a b X m a n q u e n t aussi dans la V M G r , et cela exactement de la m ê m e manière. L ' a f f a i b l i s s e m e n t de Macaire (LXII 2-4 de la recension A), ainsi que la tristesse de ses disciples (LXII 12-14 de la recension A), font défaut dans la V M G r , peut-être parce que l'auteur de la V M G r ne voulait pas inclure des épisodes d e ce genre qui paraissent tout à fait humains. Et le m a n q u e dans la V M G r d ' u n discours sur l'importance de Macaire pour les disciples (LXIII 8-11 de la recension A ) pourrait être simplement due au goût stylistique de l'auteur de la V M G r . Tous ces c h a n g e m e n t s peuvent s ' e x p l i q u e r dans le cadre d ' u n e réécriture. Mais il y a quelques détails qu'il est difficile d ' e x p l i q u e r par la réécriture: en p r e m i e r lieu, la section LXII 10 d e la recension A fait allusion au récit du chapitre X X X I V , lequel est présent aussi dans la VMGr. Or, l'allusion s e m b l e être un des artifices littéraires préférés de l'auteur de la V M G r 1 . Il serait alors difficile de c o m p r e n d r e pourquoi l'auteur de la V M G r n ' a pas saisi cette occasion p o u r employer sa technique littéraire, si le modèle de sa réécriture comprenait le passage en question; mais, j u s t e m e n t , LXII 10 m a n q u e dans A r a b X . Entre la recension A et la V M G r , le passage concernant la cérémonie f u n è b r e autour du corps de Macaire diffère de manière remarquable: le passage en question dans la V M G r est très bref, et la V M G r ne précise pas l'endroit où le corps de Macaire a été enterré, alors q u ' i l est précisé en LXIII 14 de la recension A. Un tel détail, qui est sûrement important pour des textes de ce genre, serait n o r m a l e m e n t gardé m ê m e par une réécriture, sauf s'il est absent dans le modèle de la réécriture; or, la section L X n i 14 m a n q u e dans A r a b X . L ' a b s e n c e de la mention de Paphnouti (successeur de Macaire et mentionné en LXIII 15-16 de la recension A) est peut-être due à la tendance susmentionnée à négliger les détails relatifs à l'Egypte, mais dans ce cas aussi les sections LXIII 15-16 m a n q u e n t dans ArabX. Bref, l ' a b s e n c e dans la V M G r de certains passages d e ces chapitres (les sections LXII 10, LXIII 14 et LXIII 15-16 de la recension A ) pourrait être due au fait que les passages en question manquaient aussi dans le m o d è l e de sa réécriture; et de fait, on constate que tous ces passages m a n q u e n t dans A r a b X .
Ainsi, la VMGr est très probablement une réécriture faite à partir d'un type de texte tel qu'il est attesté dans le groupe ArabX. On a vu ci-dessus en 2.4.2 qu'il est logiquement superflu de supposer une traduction grecque intermédiaire. Du point de vue littéraire (ou plutôt stylistique) aussi, il semble superflu: au dixième siècle, la littérature byzantine a vu l'immense succès du ménologe de Syméon le Métaphraste. Son ménologe était, d'après Ehrhard, "eine Revolution auf hagiographischem Gebiete: die direkte Abwendung von den alten Texten und ihre Ersetzung durch rhetorische Überarbeitungen" 2 , et à partir de son époque, au dire de Beck, "gegenüber den aus frischem Erleben geschilderten Heiligen der eigenen Zeit greift die Hagiographie immer mehr zur Reproduktion alter Stoffe, denen man ein neues rednerisches Gewand gibt" 3 ;
' Pour ne citer q u ' u n exemple, selon la V M G r (à la différence des versions de la recension A), au m o m e n t de sa mort Macaire aurait dit les m ê m e s m o t s que Jésus-Christ lors de Sa mort (les mots de l'Evangile selon Luc); on voit q u e cette adaptation du passage scripturaire a le m ê m e effet que l'allusion. 2
Eiirhard, p. 307. H.-G.
BI-CK, Kirche
und
theologische
Literatur
im byzantinischen
Reich
(Handbuch
der
Altertums-
2
Rapports entre les versions
87
et le critère rhétorique ou stylistique était sans doute important dans le domaine de l'hagiographie grecque. Or, du point de vue stylistique, le texte de la recensión A de la VM est parfois très lourd (voir par ex. l'épilogue VMBoh XLIV = VMSyr/VMArab/VMEth LXV). Il n'est guère pensable qu'un tel texte ait pu être accepté par les lettrés byzantins. La traduction grecque intermédiaire entre la VMArab et la VMGr existante n'a donc jamais existé; la langue du texte ayant servi de modèle de la réécriture grecque de la VM est probablement l'arabe. Certes, cela exigeait de l'auteur de la VMGr un tour de force (une réécriture grecque faite à partir d'un texte non grec), mais dans un milieu bilingue où l'arabe et le grec étaient employés, cela n'est pas inimaginable.
2.4.5
Date et lieu de la rédaction de la VMGr Il convient enfin de noter que le terminus ante quem de la VMGr est connu: les Eclogae
asceticae
(BHG Nov Auct 1450ro) de Jean l'Oxite, recueil d'extraits des textes qui
concernent le jugement dernier, la prière et l'eucharistie 1 , contiennent deux extraits de la VMGr 2 . Plus exactement, ces deux extraits sont tirés des ch. LI (presque le chapitre entier) et XXXIX (présentés dans cet ordre), et précédés par la mention suivante: 'EK TOÎ plot) TOÛ ccyíou MaKapíoü TOÛ Ai-yuTtriou Qu'il s'agisse effectivement des extraits de la VMGr ne fait pas de doute à cause de l'accord verbal substantiel entre les extraits (surtout celui du ch. LI) et le texte de la VMGr. Jean l'Oxite, qui était le patriarche d'Antioche entre 1085 et 1100, a pu compiler ce florilège à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, en tout cas avant 11123. Donc la VMGr existait déjà, vraisemblablement avant la fin du XI e siècle. Quant au lieu de la réécriture grecque, la Palestine est un candidat tout à fait possible; de fait, on a vu ci-dessus (1.1.3.2) qu'un des manuscrits arabes du groupe ArabX, à savoir ArabB, est conservé aujourd'hui au Sinaï, dans le monastère orthodoxe grec bilingue, et peut-être même multilingue. Mais on peut penser aussi à Antioche et ses environs, où il y avait autrefois Saint Syméon de la Montagne Noire 4 , un autre monastère lui aussi multilingue.
Wissenschaft, 12. 2. 1), München, 1959, p. 271. ' Voir à ce sujet M. RICHARD, art. "Florilèges spirituels grecs", dans: DSp, vol. 5, Paris, 1962, col. 505. 2
Cette information est due à l'obligeance de Mme. E. Skaka, qui a eu la gentillesse de m'envoyer le texte de ces
deux extraits dans les Eclogue. Qu'elle soit vivement remerciée. 3
C'est la date où, selon certains chercheurs, Jean aurait participé aux conversations engagées à Constantinople
entre P. Grossolano, archevêque de Milan, et des théologiens byzantins, et après laquelle on ne sait plus rien sur son activité. Voir P. GAUTIER, "Jean V l'Oxite, patriarche d'Antioche. Notice biographique", Revue des études hyiantines 4
22 (WM),
p. 128-157 (notice biographique: p. 128-135).
C'est dans ce milieu que la vie arabe de Jean Damascène a été traduite en grec; voir B. PLUSIN, "De l'arabe au
88
2.5
I
Introduction générale
Sur la VMCopt On en vient enfin à la VMCopt. Puisque on ne dispose que de fragments pour la version
saïdique, la discussion suivante traitera principalement de la version bohairique (VMBoh). Diverses questions seront traitées, dont notamment les deux suivantes: (1) quelle fut la langue originale de la VM, le grec ou le copte (saïdique)? (2) Quelle était la structure originale de la VM, ou du moins de la VMBoh? 1 La deuxième question se pose parce que, comme on l'a vu dans le tableau comparatif de la recension A (voir 1.1.3.1), un des témoins de la VMBoh, à savoir BohA, a deux récits en commun avec la VMSyr: le récit de la femme transformée en jument (VMSyr ch. XXXVI), et le long récit de la dispute sur la résurrection des morts (VMSyr ch. XLV - XLIX). 11 importe de savoir si ces deux récits faisaient partie de la VMBoh originale ou non; cette question sera examinée en 2.5.5.2 et 2.5.5.3. De plus, ces récits mis à part, il y a encore un cas qui pourrait soulever un problème à propos de la structure originale de la VM; ce cas sera étudié en 2.5.4. Tels sont les points essentiels de la question concernant la structure originale de la VM.
2.5.1
Trois documents bohairiques La plupart des récits, qui figurent dans la VMSyr mais manquent dans la VMBoh, sont
conservés en bohairique dans les trois documents bohairiques suivants: (1) Vertus de Macaire (VertM) Conservé dans Vat. Copt. 64 4 , ce document a été édité dans AMÉLINEAU, p. 118-2022. (2) Apophtegmes bohairiques concernant Macaire l'Egyptien (APBoh) Edité dans AMÉLINEAU, p. 203-234, ce document est conservé dans Vat. Copt. 645 et 597, mais ce dernier contient une longue omission (p. 206,1. 14 - p. 211,1. 13 d'AMÉLINEAU)'. Ici il convient de noter que la traduction bohairique de ces apophtegmes semble avoir été
grec, puis au géorgien: Une vie de saint Jean Damascène", dans Traduction et traducteurs au Moyen Âge. IRHT, 26-28 mai 1986, Paris, 1989, p. 51-61. ' L'importance de cette question est évidente: on ne peut pas éditer un texte sans savoir quels récits ont fait partie du texte original et dans quel ordre tous ces récits y étaient arrangés. 2
Pour la façon d'indiquer les manuscrits ("Vat. Copt. 64 4 " etc.), voir ci-dessus la note 3 de la page 4. A noter
qu'une liste des corrigenda à l'édition d'Amélineau a été publiée par T. VIVIAN, "The Virtues of Saint
Macarius-.
The Manuscript, and Amélineau's Text", Coptica 1 (2002), p. 69-76. A ce propos, il est à noter que, d'après
HRBBE1.YNCK
& VAN LANTSCHOOT,
59 7 et J 9 8 ont été copies par ie même copiste, dont on ignore le nom.
p. 411, les manuscrits Vat. Copt.
2
R a p p o r t s entre les v e r s i o n s
89
faite, n o n p a s s u r le saïdique, m a i s d i r e c t e m e n t s u r le grec. L e p a s s a g e suivant, tiré d u f a m e u x a p o p h t e g m e M a c a i r e n ° 1, l e m o n t r e r a c l a i r e m e n t : • A P B o h ( A M É U N E A U , p . 2 0 4 , 1 . 1 4 - p . 2 0 5 , 1 . 1) n e x t o o y XNOK
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6Mà.
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N>,e\ci>ipi
^q^piepROKi. < T r a d u c t i o n > (AMÉEINEAIJ, p . 2 0 4 - 2 0 5 , p a r t i e l l e m e n t m o d i f i é e ) On lui dit: « Q u ' e s t - c e ? » Elle dit: «Je sais, moi: c'est parce q u e j ' a i fait violence à l'anachorète, j e l'ai calomnié faussement; ce n'est pas son œuvre, mais tel j e u n e h o m m e m ' a r e n d u e grosse.» • A P ( P G 65, col. 260a) K.cà À £ Y o u a r v ax>Tr\ • T i è o x i TOÛTO ; r r | v èauKO(|)(xvTricTci, k o î i i | / e u a a n é v T i àXK
' H 8È s u t e v • TiTtaaàpriv
' E y » o l 5 a • ÔXT TÔV à v a x t o p r i -
• KCÎÏ omoç
oùk
ëyet
Ttpâyua,
ô 5eiva 6 vemxepoç.
< T r a d u c t i o n > ( R E G N A U L T , Alphabétique,
p. 173, partiellement m o d i f i é e )
Et on lui dit: « Q u ' e s t - c e là?» Elle dit: «Moi, j e sais; c'est p a r c e que j ' a i calomnié l'anachorète. l'accusant faussement; cet h o m m e n ' a pas affaire à cela, mais tel j e u n e h o m m e . » • A P S a ( C H A Î N E , Manuscrit, N e y x c u
A e
+ e o o y N e p o q
H H O O
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p. 2 3 ) x e
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< T r a d u c t i o n > ( C H A Î N E , Manuscrit,
N T O C
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^aas». H G t p e H i n
n e
x e
3VNOK
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d o x
NignpeuiHH
•
p. 104, p a r t i e l l e m e n t m o d i f i é e )
Et l'on disait: « Q u ' e s t - c e que cela?» Elle dit: «Moi, j e sais, c ' e s t p a r c e q u e j ' a i calomnié cet anachorète et que j ' a i menti envers lui. Il ne m ' a rien fait, mais c'est tel j e u n e h o m m e . » E n c o m p a r a n t l e s p a r t i e s s o u l i g n é e s , o n v o i t q u e le t r a d u c t e u r b o h a i r i q u e a e s s a y é d e r e n d r e le t e x t e g r e c m o t à m o t ( p a r e x e m p l e , l e m o t g l U R t r a d u i t le m o t g r e c i t p â y n a ) , t a n d i s q u e l e t r a d u c t e u r s a ï d i q u e a d o n n é u n e t r a d u c t i o n ad sensum.
Et ce qui est important, c'est qu'il est
impossible d'arriver, à partir de l'expression saïdique soulignée, à l ' e x p r e s s i o n
bohairique
s o u l i g n é e . Il e s t d o n c p r o b a b l e q u e l e t r a d u c t e u r b o h a i r i q u e a v a i t l e s A P g r e c s s o u s l e s y e u x 1 .
1
En fait, le p r o b l è m e de l'origine grecque des a p o p h t e g m e s coptes a été j a d i s étudié par M. CHAÎNE, " L e texte
original des A p o p h t e g m e s des Pères", Mélanges
de la faculté
orientale
5 (1912), p. 541-569 (surtout p. 564-569).
mais l'auteur n ' a pas précisé la relation entre les deux apophtegmes saïdiques et bohairiques. H o p f n e r , de son côté, dit: " B e i d e koptischen Werke (i.e. la collection saïdique des apophtegmes, publiée ultérieurement p a r CHAÎNE, Manuscrit, d e m Griechischen Aegyptiorum
und
et les A P B o h , T. S.) dürfen vielmehr ungefähr gleichzeitig und unabhängig voneinander aus übersetzt
worden
verwandte
sein" (Th. HOPFNER, Über die koptisch-sa'idischen
griechische,
lateinische,
koptisch-bohairische
und
Apophthegmata syrische
Patrum Sammlungen
90
I
Introduction générale
Avec la restauration, au neuvième siècle, de la bibliothèque du Monastère de saint anba Macaire, la littérature bohairique a connu une renaissance vigoureuse (si ce n'est sa véritable naissance)', et c'est sûrement dans le cadre de cette renaissance que la traduction bohairique a été effectuée à grande échelle, y compris celle des apophtegmes. On peut donc dire qu'à cette époque, où la traduction bohairique de la VM aussi a été faite, et même encore plus tard sans aucun doute, les lettrés bohairiques avaient accès à des documents grecs. (3) La "recension longue de l'Histoire lausiaque" (la Compilation lausiaque) (CompL) Ce document a été édité dans 8
C H A Î N E , p.
239-259, qui a collationné deux manuscrits, Vat.
6
Copt. 59 et 64 . Il y a aussi un autre témoin manuscrit, qui est actuellement conservé séparément sous forme de deux fragments 2 . L'article de Chaîne laisse à désirer sur plusieurs points. D'abord, ce document n'est pas la "recension longue de l'Histoire lausiaque" 3 ; destiné à l'usage liturgique, il est tout autre que l'HL, même si sa relation avec l'HL saute aux yeux. Nous utiliserons donc une autre appellation: la "Compilation lausiaque 4 " (abréviation: CompL). En outre, l'édition de
CHAÎNE
omet la partie dont le texte recoupe celui de la VM mot à mot et qui est donc très importante pour notre étude (voir ci-dessous 2.5.5.1). Cette partie de la CompL a été éditée dans la présente étude (voir Appendice 3).
2.5.2
Sur la structure originale de la VM (1): Parallélisme entre la VM et les documents
bohairiques Voyons d'abord le parallélisme entre les documents concernés. Puisque la différence de la structure entre la VMBoh et la VMSyr commence juste après la fin du chapitre XXXV, c'est de là que le tableau suivant commence aussi.
(Kaiserliehe A k a d e m i e der Wissenschaften in Wien. Philosophisch-historische Klasse. Denkschriften, 61.2), Wien, 1918, p. 32), mais sans fournir des arguments précis. ' Voir à ce propos WHITE, New Texts, p. xxiv-xxvi. 2
WHITE, New Texts, p. 124-126. Voir à ce propos Appendice 3, 3.1 " A d d e n d a à la liste de corrigenda à l'édition
d e CHAÎNE". 3
Cette expression "recension longue de l'Histoire lausiaque" est d'autant plus regrettable q u e Butler, dans son
étude fondamentale sur l'HL, l'emploie pour désigner une chose toute autre (BUTLER, vol. 1, p. 10). 4
L ' a d j e c t i f "lausiaque" indique simplement q u e ce d o c u m e n t a une certaine relation avec (ia tradition de)
2
TABLEAU V
Rapports entre les versions
91
Parallélisme entre la VM et les documents bohairiques
Titre du récit (selon
VMSyr
BohA
BohB
BohC
Récit parallèle et éxtérieur à la V M B o h / Notes (mises en
la V M ) '
italique
XXXVI
131 v -133 r
manque manque
" Leçon q u e M a c a i r e ...
XXXVII
manque
manque manque
VertM : p. 191,1. 3 - p. 194, 1. 3
• O b j e t s retrouvés ...
XXXVIII
manque
manque manque
A P B o h : p. 215, 1 . 5 - p . 216, 1. 11
• Mystère découvert ...
XXXIX
manque
manque manque
V e r t M : p. 1 5 8 , 1 . 4 - p . 159,1. 17
* S é j o u r dans un t o m b e a u ... X L
manque
manque manque
A P B o h : p. 2 2 7 , 1 . 3 - 1 5
" Ascèse des deux f e m m e s ... XLI
• F e m m e t r a n s f o r m é e en jument
C o m p L : p. 242, 1. 15 - p. 244,1. 30 / HL: p. 44, l. 28-p.
46, L 8
manque
manque manque
A P B o h : p. 228,1. 15 - p . 230, 1. 14
• Macaire d o r t . . .
XL1I
manque
manque manque
A P B o h : p. 213, L 7 - p. 214,1. 2
• Prophétie d e M a c a i r e ...
XLI 11
manque
manque manque
VertM : p. 185, 1. 9 - p. 187, 1. 14
• Evagre pose ...
XLIV
manque
manque m a n q u e
• Dispute avec un Hiéracite
XLV
sur la résurrection et suiv.
- XIJX
* Le moine avide d ' a r g e n t et L
non identifié C o m p L : p. 245,1. 3 - p. 255, 1. 2 1 Hi
I2T-I28"
manque manque
PREUSCHEN, p. 124, L 3-p.
manque
manque manque
non identifié / CompL : p. 240, L 18 -
sa fin
130, L 6
p. 241, l. 15; HL : p. 44, 1. 4 - 20)
• Leçon d ' u n e brebis ...
LI
manque
manque manque
• M a c a i r e et un d é m o n ...
LU
manque
manque manque
A P B o h : p. 227, 1. 1 6 - p . 228,1. 14
" Macaire, un dieu s u r terre LUI
manque
manque manque
A P B o h : p. 220. 1.9-13
• Sa victoire décisive ...
LIV
manque
26'-26 v
20'-21 r
* Ascètes qui v i e n d r o n t . . .
I.V
manque
26"-2T
21 r -21 v
* Macaire p r o p h é t i s e . . .
LVI
manque
manque manque
• Les gens v i e n n e n t . . .
LVII
manque
27-27
21 v -22'
• Macaire peut se moquer ... LVIII
128 v -129 v
27-28"
22'-23 r
* Guérison de la tille d'un
129*-I3r
LIX
v
noble * Miracle du jeune possédé
manque
23'-25 r
Pt v
V e r t M : p. 199, 1. 5 - 1 8
V e r t M : p. 136, 1. 5 - p. 137. 1. 15
VertM : p. 120, l. 7-15 ; APBoh :
(28 -30 )
p. 207, L 7-15
133'-I33"
manque manque
C o m p L : p. 2 5 5 , 1 . 4 - p. 257,1. 23
manque
manque manque
VertM : p. 187,1. 15 - p . 188,1. 16
manque
manque manque
non identifié / AHGr Macaire
glouton
! HL: p. 47,1
• Bonté d e M a c a i r e ...
LX
• Par sa prière, M a c a i r e ...
LX1
• Derniers j o u r s d e M a c a i r e LXII
133"-136'
Pt
1-21)
25'-27
C o m p L (voir A p p e n d i c e 3)
31 v -34 r
27-29V
C o m p L (voir A p p e n d i c e 3)
14
(30 v -31 v ) * Mort de Macaire
LXIII
Pt (136 r -136 v )
* Les gens d e son village ...
LXIV
manque
34'-35 r
29 v -30"
• Epilogue
LXV
manque
35 r -37 v
30 v -32"
• Victoire d e l'âme d e . . .
LXVI
manque
m a n q u e manque
C o m p L : p. 258.1. 25 - p. 259,1. 24
1
Pour les titres complets, voir le tableau comparatif de la recension A ci-dessus en 1.1.3,1.
2
La référence
des VertM et des A PB oh renvoie à l'édition d'AMÉLINEAU, celle de la C o m p L renvoie à l'édition
de CHAÎNE, et celle de l ' H L renvoie, sauf indication contraire, à l'édition de BUTLtiR.
92
I
Introduction générale
Voyant ce tableau, on peut faire les remarques suivantes. ( 1 ) Nombreux sont les cas où le récit attesté dans la VMSyr manque dans les trois témoins de la VMBoh et est attesté dans un des trois documents bohairiques évoqués en 2.5.1. Une explication naturelle pour ces cas serait que la VMSyr a emprunté ces récits aux trois documents bohairiques. Autrement dit: il semble que des récits concernant notre Macaire, qui, en bohairique, étaient conservés non seulement dans la VMBoh mais aussi dans ces trois documents connexes, aient été, en syriaque, intégrés en un seul document, à savoir la VMSyr. Cette explication s'applique au moins aux chapitres suivants de la VMSyr: XXXVII-XL, XLII-XLIII, LI-LIII, LVI, LX et LXVI. Pour le ch. XLI voir 2.5.4 ci-dessous. (2) Les récits des ch. XLIV, L et LXI sont attestés uniquement dans la VMSyr et manquent dans les documents bohairiques, y compris la VMBoh 1 . Peut-être ces récits sont-ils dus à la plume de l'auteur de l'OrigSyr. (3) Les récits des chapitres LXII "Derniers jours de Macaire" et LXIII "Mort de Macaire" de la VMSyr sont attestés aussi par l'ensemble des trois témoins de la VMBoh et dans la CompL. Ici se pose la question de savoir quelle est la relation entre les récits de la VMBoh et ceux de la CompL; on verra une analyse sur ce point en 2.5.5. (4) Comme il est dit ci-dessus, un des points les plus importants touchant la structure originale de la VM concerne les récits des chapitres XXXVI "Femme transformée en jument" et XLV-XLIX "Dispute avec un Hiéracite sur la résurrection et suiv." de la VMSyr, récits qui sont attestés par BohA, un des trois témoins de la VMBoh, ainsi que par la CompL. On peut ajouter la remarque suivante: dans le cas des ch. LIV, LV, LVII, LXIV et LXV, les récits sont attestés dans la VMSyr et par deux témoins de la VMBoh, à savoir BohB et BohC (c'est-à-dire, sauf BohA). Par l'inclusion de ces chapitres, la structure de la VMSyr diffère donc de celle de BohA, et cela pourrait suggérer que, dans le cas des ch. XXXVI et XLV-XLIX aussi, la VMSyr avait un modèle autre que BohA; on peut même se demander si ce modèle n'est pas la CompL. (5) La mention dans le tableau du récit "Miracle du jeune possédé glouton", attesté par BohA et la CompL aussi bien que par l'HL, mais qui manque dans la VMSyr, exigerait une justification. En fait, l'analyse de ce récit va rendre plus claire la nature du texte de BohA. Et dans le manuscrit BohA, ce récit est précédé par le récit "Femme transformée en jument" (le ch. XXXVI de la VMSyr); il semble nécessaire que ces deux récits soient étudiés 1
Plus exactement, dans le cas du chapitre L de la VMSyr, le nom du disciple (Jean) qui fait l'objet de ce
chapitre figure aussi dans un récit de la CompL et de l'HL; j ' e n ai indiqué la référence dans le tableau. Mais la teneur du récit est tout à fait différente entre la VMSyr d'une part et la CompL et l ' H L d'autre part.
2
Rapports entre les versions
93
ensemble, ce qu'on verra en 2.5.5.3. Voilà pourquoi le récit "Miracle du jeune possédé glouton" figure dans le tableau. (6) Enfin, pour que l'analyse du tableau soit complète, je mentionne ici les récits des ch. LVIII et LIX, mais je pense qu'ils ne posent pas de problèmes 1 . On voit que, dans les cas (3), (4) et (5), la CompL entre en jeu. Il faut donc que la relation entre la tradition de la VM (soit la VMBoh, soit BohA, soit la VMSyr) et la CompL soit bien précisée; et comme la CompL a une relation très étroite avec l'HL, au besoin celle-ci aussi devra être prise en considération. Par contre, la relation entre la tradition de la VM et les deux autres documents bohairiques, à savoir les VertM et les APBoh, est déjà à peu près claire: il semble que ceux-ci ont servi de source pour la VMSyr, sans plus.
2.53
Sur la structure originale de la VM (2): la lacune de BohA Avant de continuer la discussion, il faut essayer de savoir le contenu des 5 folios qu'avait
le manuscrit BohA dans son état original, et qu'il a ensuite perdus 2 . Ces folios perdus nous intéressent pour la raison suivante: nous avons vu que la question sur la structure originale de la VMBoh se pose parce que BohA et la VMSyr ont au moins deux récits en commun, qui manquent dans les autres témoins de la VMBoh, à savoir BohB et BohC. Or, dans l'ensemble du texte de la VM, les folios perdus de BohA se placent là où, précisément, le contenu de la VMSyr d'une part, et celui des manuscrits BohB et BohC d'autre part, commencent à diverger; en d'autres termes, les folios perdus ont pu contenir quelques récits qui, bien qu'introuvables dans BohB et BohC, sont attestés par la VMSyr. C'est pour cela, et c'est dans cette limite, que les folios perdus en question nous intéressent. Comment deviner alors le contenu des folios perdus? Faute de mieux, nous procéderons à un calcul, dont le but est de savoir combien de folios de chaque témoin de la VMSyr 3 correspondent, du point de vue de la longueur du texte, à 5 folios de BohA. Pour faire ce calcul, qui est bien évidemment très approximatif, j'ai dressé, en réutilisant le tableau comparatif de la recension A (1.1.3.1), le tableau suivant: 1
Plus exactement, pour le chapitre LIX j ' a i indiqué dans le tableau les passages parallèles des VertM et des
APBoh, mais en fait ces passages sont tous deux bien plus courts que le récit tel qu'il est attesté dans la VM. Deux explications sont possibles: ces passages seraient un résumé d'un récit plus long, tel qu'il est attesté dans la VM. ou bien le récit de la VM serait un élargissement des passages, tel qu'ils sont attestés dans les VertM et les APBoh. Mais ici on peut laisser de côté ce détail. Le chapitre LVIII ne semble poser aucun problème. 2
Voir à ce propos la présentation des manuscrits bohairiques ci-dessus (1.1.1.2).
3
Bien évidemment, seuls comptent ici les témoins de la VMSyr non abrégée, donc SyrA, SyrB, SyrC et SyrD.
I
94
TABLEAU VI
Introduction générale
Calcul de la longueur de texte d'un folio des témoins de la VM
SyrC SyrD SyrA SyrB BohA chapitres (Ici commence une longue lacune dans SyrD) 15 378™ 98' 112 11' 99' IV 4 , b 99« 12' 379 V6 56'" 100' VII 2 (Ici commence une longue omission dans SyrB) VII 4 13" 100" VIII 3 57"" 10 r 1X5 57"' 102' 1X8 IX 10 (Ici commence une longue lacune dans SyrA) v 2' 102 X 1 380 vb XI 2 103v 3 104' XIII 59'" I06 r 18' 383™ XV 2 (Ici commence une longue lacune dans SyrC) XVI 14 384" 108' XVI 21 21' 109' XVI 30 6' 109' XVII 5 6V XVIII 1 110" 11 r 23" 387 rb XIX 5 24' 388" XX 11 112' 25' 1 13' XXI 4 388* 60™ XXII 3 113' 60'" XXII 10 114' 26' 389 , b 114' 389™ XXIII 1 XXIII 7 27' 390™ 115' 9' XXIV 5 115' 61'" 116' xxv i 391" XXVI 3 116' 391™ XXIX 1 117' 1 1' XXXII 3 118' XXXIII 6 119' 32' 3 9 3 »b XXXV 1 120' fin du fol. 120' 394* XXXV 13 (Ici commence la lacune de 5 folios dans BohA)
Nous pourrions allonger le tableau, mais sans grand profit pour notre calcul qui n'est que très approximatif. Le résultat est le suivant: du point de vue de la longueur du texte, 5 folios de BohA correspondent approximativement à - 5 folios de SyrA 1 ; - 3,5 - 4,25 folios de SyrB 2 ; - 2 - 2,5 folios de S y r C ; et
' A titre d'exemple, les fol. I06'-119 r de BohA correspondent aux fol. 18'-32 r de SyrA; donc un folio de BohA correspondrait approximativement à 14/13,5 = 1,04 folio de SyrA. 2
A titre d'exemple, les fol. I03 v -108 r de BohA correspondent aux fol. 380 vb -384™ de SyrB; avec ces chiffres, un
folio de BohA correspondrait approximativement à 3,75/4,5 = 0,83 folio de SyrB. Et les fol. 115'-121' de BohA correspondent aux fol. 390™-394'b de SyrB; avec ces chiffres, un folio de BohA correspondrait approximativement à 4,25/6 = 0,71 folio de SyrB. 5
A titre d'exemple, les fol. 100'-106 [ de BohA correspondent aux fol. 56 ,b -59™ de SyrC; avec ces chiffres, un
folio de BohA correspondrait approximativement à 2,75/6 = 0,46 folio de SyrC. Et les fol. U 3 ' - U 6 ' de BohA
2
Rapports entre les versions
95
- 2 , 5 - 3 folios de SyrD 1 .
Et si les folios perdus contenaient les récits tels qu'ils sont conservés dans la VMSyr, jusqu'où les 5 folios nous conduiraient-ils? D'après SyrA, ce serait jusqu'au milieu du ch. XL, d'après SyrB ce serait jusqu'au milieu du ch. XLI, et d'après SyrC ce serait peut-être jusqu'à la fin du ch. XLI, mais pas plus loin, en tout état de cause 2 . Certes, il reste possible que les 5 folios perdus de BohA aient contenu quelques récits qui soient attestés aussi par la VMSyr, mais on peut désormais carrément rejeter l'idée que la structure de la VMSyr telle quelle puisse représenter la structure originale de la VM, ou de la VMBoh. Autrement dit. il est peu probable que le texte de BohA ait servi de modèle à la VMSyr.
2.5.4
Sur la structure originale de la VM (3): un cas d'allusion Il faut discuter ici sur un problème concernant la structure originale de la VM: plus
concrètement, au chapitre VMBoh XLI = VMSyr LXII, il y a un passage que j e cite en traduction: • VMBoh XLI 9 Et le Seigneur Lui-même témoigne pour moi, comme II me l'a dit à un moment: "Tu n'as pas atteint dans ta vie ascétique la mesure des femmes fidèles qui habitent à tel endroit"; ainsi, j e le médite j u s q u ' à maintenant. 10 Et encore, concernant toutes les victoires que j ' a i remportées contre les démons, Sa grâce sait que j e n'ai jamais pensé avoir fait quelque chose par ma force; au contraire, la victoire, la miséricorde et le secours, ce sont (le résultat) de l'aide de Sa puissance.
• VMSyr LXII 9 II témoignera pour moi, comme 11 me l'a dit à un moment, que j e ne suis pas arrivé à la mesure de deux femmes qui habitent dans une telle ville (cf. ch. XLI); ainsi, j e pense et j ' y réfléchis dans mon cœur j u s q u ' à maintenant.
10 Quant à ces victoires que j'ai remportées contre les démons. Sa grâce
sait que j e n'ai point pensé avoir fait quelque chose par moi-même (cf. ch. XXXIV); au contraire, toute la victoire (est venue) à cause de l'amour et l'aide de Dieu, et (elle était) le don de la main de Sa sainte puissance.
On voit d'abord que le texte de la VMBoh est en accord substantiel avec celui de la VMSyr. Or, ces deux sections semblent faire allusion, chacune à un récit particulier: la deuxième
correspondent aux fol. 60 va -61 va de SyrC; avec ces chiffres, un folio de BohA correspondrait approximativement à 1/2,5 = 0,4 folio de SyrC. 1
A titre d'exemple, les fol. 102'-109" de BohA correspondent aux fol. 2'-6 r de SyrD; avec ces chiffres, un folio
de BohA correspondrait approximativement à 4/7 = 0,57 folio de SyrD. Et les fol. 109"-118 v de BohA correspondent aux fol. 6 r -l l 1 de SyrD; avec ces chiffres, un folio de BohA correspondrait approximativement à 5/9 = 0,55 folio de SyrD. 2
En fait, les 5 folios perdus de BohA contenaient sûrement le début du ch. "Dispute avec un Hiéracite s u r la
résurrection"; si l'on en tenait compte, les 5 folios perdus nous conduiraient encore moins loin.
96
I
Introduction générale
section (VMBoh XLI 10 = VMSyr LXII10) semble faire allusion au ch. XXXIV "Humilité extrême de Macaire"; et comme ce chapitre XXXIV est bien "ancré" dans la tradition de la VM, en quelque sorte, cela ne pose aucun problème. Quant à la première section (VMBoh XLI 9 = VMSyr LXII 9), elle semble faire allusion, de son côté, à un autre récit attesté à la fois dans les APBoh et dans la VMSyr (le ch. XLI "Ascèse des deux femmes non moins rigoureuse que celle de Macaire"), mais qui manque dans la VMBoh. Or, la manière dont cette section fait allusion au récit laisse entendre que ce récit se trouvait quelque part plus haut dans le texte de la VMBoh, alors qu'il n'en est pas ainsi. Alors, ce récit de l'ascèse des deux femmes avait-il sa place quelque part dans la VMBoh originale? Ou plutôt, l'allusion en question renvoyait-elle à un récit extérieur à la VMBoh? C'est ce problème qu'il faut examiner ici. D'abord, on a vu ci-dessus que les 5 folios perdus de BohA ont pu contenir quelques récits attestés aussi dans la VMSyr; le récit de l'ascèse des deux femmes a pu être l'un d'entre eux. Mais au stade actuel de notre connaissance, on ne peut aller plus loin, ni affirmer ni nier définitivement cette possibilité. Il n'est donc pas impossible que le récit de l'ascèse des deux femmes ait eu sa place quelque part dans la VMBoh originale; et s'il en était ainsi, la VMSyr aurait plus de chance de refléter la structure originale de la VM. Mais je pense que la deuxième possibilité, selon laquelle le récit de l'ascèse des deux femmes aurait été extérieur à la VMBoh, est plus raisonnable, et cela pour la raison suivante. Dans la présente étude, la traduction de la VM est présentée en regard, en principe la VMBoh à gauche et la VMSyr à droite; et dans le cas où le récit parallèle à celui de la VMSyr est absent dans la VMBoh et attesté ailleurs dans la tradition bohairique, à la page gauche est placée la traduction de ce récit bohairique extérieur à la VMBoh 1 . Et en examinant cette traduction présentée en regard, on peut constater la chose suivante; dans le cas où le même récit est conservé à la fois dans la VMBoh et dans la VMSyr, il semble que le texte du récit soit largement identique entre le bohairique et le syriaque, et que le changement introduit par la VMSyr lors de la traduction soit limité à des additions et des modifications mineures Par contre, dans le cas où le récit, qu'on trouve dans la VMSyr, est absent dans la VMBoh et attesté ailleurs dans la tradition bohairique, alors la différence textuelle entre le texte bohairique et le texte syriaque semble en général considérable. Et cela suggère l'explication
' Les références des textes bohairiques de ces récits sont indiquées dans le tableau sur le parallélisme: ci-dessus.
2
Rapports entre les versions
97
suivante: il semble que l'auteur de l'OrigSyr ait distingué le modèle à traduire, à savoir la VMBoh, et la matière pour enrichir son texte, à savoir la tradition bohairique concernant notre Macaire et extérieure à la VMBoh. Or, dans le cas du récit de l'ascèse des deux femmes, entre les APBoh et la VMSyr on constate une différence considérable au niveau textuel. Cela suggère donc que, lors de la traduction, le traducteur syriaque a pris ce récit ailleurs que dans la VMBoh, en vue d'enrichir sa traduction. 11 est donc probable que le récit de l'ascèse des deux femmes n'appartient pas à la VMBoh originale'.
2.5.5
Sur la structure originale de la VM (4): relation entre la VMBoh, la CompL et la
VMSyr 2.5.5.1
Le cas des deux chapitres "Derniers jours de Macaire" et "Mort de Macaire"
Examinons ensuite la relation entre la VM et la CompL, en commençant par le cas des deux chapitres consécutifs "Derniers jours de Macaire" (VMBoh XLI = VMSyr LXII) et "Mort de Macaire" (VMBoh XLII = VMSyr LXIII), qui sont également attestés dans la CompL; rappelons que cette partie de la CompL comprenant ces deux chapitres est éditée en Appendice 3 de la présente étude. 11 faut mentionner ici l'étude de G. Bunge: il essaie de voir dans la CompL 2 , de même que dans les autres textes bohairiques liés à la tradition de l'HL 3 , les vestiges d'un second ouvrage de Pallade concernant le monachisme égyptien et que, selon Bunge, Socrate aurait mentionné par le mot "monobiblon" 4 . Si je ne me trompe, la clé de cette interprétation se trouve dans la discussion que mène Bunge concernant le "témoignage de Socrate" 5 , et dans
1
Pour être plus précis, il reste possible que le récit de l'ascèse des deux f e m m e s ait fait partie de la VM Sa, par
exemple; on n'a donc pas de réponse définitive à ce "cas d'allusion". Traduite dans Quatre ermites égyptiens,
p. 103-129.
Plus exactement, il s'agit des textes suivants, tous attestés dans les manuscrits coptes de la Vaticane: Vat. copt, 64 7 qui contient "Epistola ad Lausium (sic)" (traduite dans Quatre ermites historiam Lausiacam" (traduite dans Quatre ermites égyptiens, ermites égyptiens,
égyptiens,
p. 81-83), "Praefatio ad
p. 83-93), "de apa Pamo" (traduction dans Quatre
p. 95-102) et "de Evagrio diacono" (traduction dans Quatre ermites égyptiens,
Vat. copt. 69" ("Vita s. Macarii Alexandrini", traduite dans Quatre ermites
égyptiens,
p. 153-171); et
p. 131-151). Voir aussi
HEBBELYNCK & VAN LANTSCHOOT, p . 4 6 5 - 4 6 6 , 5 1 9 - 5 2 0 .
' Voir BUNGE (surtout la conclusion, p. 76-80). Le mot |iov6Jhp»X)v figure dans G. C. HANSEN (éd.), Kirchengeschichte 5
(GCS, Neue Kolge, I). Berlin, 1995, p. 256,1. 26-27.
BUNGE, p. 5 7 - 6 2 .
Sokrates.
98
I
Introduction générale
laquelle il compare ce q u ' a écrit Socrate dans son HE aux textes bohairiques susmentionnés (y compris ia CompL); et suite à la comparaison, Bunge affirme que Socrate n ' a pas consulté l'HL telle qu'elle nous est connue, mais un autre ouvrage de Pallade que mentionne Socrate par le mot "monobiblon". Mais l'explication de Bunge concernant la comparaison n'est pas convaincante dans la plupart des cas; il n'y a que deux exemples qui peuvent être intéressants à cet égard et qui concernent Pambô 1 . Et même ces exemples peuvent être expliqués d'une autre manière, sans supposer le second ouvrage de Pallade: il semble que le(s) traducteur(s) bohairique(s), à qui est due la traduction de la CompL et des autres textes bohairiques concernés, ai(en)t pu consulter le texte grec de l'apophtegme Pambô 4 et de S o c r a t e 2 . Quant au terme "monobiblon", l'interprétation du regretté Professeur Guillaumont, selon laquelle ce mot désignerait tout simplement I'HI, 3 , me paraît plus convaincante. Il semble que la part de(s) traducteur(s) bohairique(s) dans la CompL et dans les autres textes bohairiques susmentionnés ait pu être bien plus grande que ne le pense Bunge. Son idée sur le "monobiblon" est à rejeter. Ceci dit, on peut ajouter deux remarques concernant la CompL. La première concerne la partie qui n ' a pas été éditée par Chaîne. A propos de cette partie qui décrit les derniers jours de Macaire, Bunge dit que cette partie de la CompL serait un extrait de la VM, sans toutefois en fournir d'argument 4 . En fait, il y a un passage, attesté à la fois dans la V M et dans la CompL et qui semble fournir un indice intéressant sur ce point; mais avant d'examiner ce passage, il faut d'abord voir encore un autre passage commun à ces deux textes, pour être sûr de la grande ressemblance qui existe entre les deux textes: • V M B o h X L I 11-13' AoinoN
H ^ O N H O Y
cptuc|T
oyo2
¿.piNHfm x e
HXK^PI c e N à o y o & R e q SBOA. IIM A S rsicNHoy
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1
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oym
e y o c i n e u
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h^mtc;
eqNà.coxnoy NTequje
oyo2
nô,AiN
N\qf
Nouf
H^q
Ncooy
Voir BUNGE, p. 60. Il s'agit d'un épisode dans lequel "Pambô désire apprendre les Psaumes" (cf. BUNGE, p.
58), et d'un autre épisode concernant "Pambô et l'actrice alexandrine" (cf. ibïd.). 2
Les deux épisodes signalés dans la note précédente sont attestés dans l ' H E de Socrate, et l'épisode concernant
"Pambô et l'actrice alexandrine" est connu aussi par l'apophtegme Pambô 4. 1
G U I I . I . A I J M O N T , Philosophe,
4
BUNGE, p. 2 9 .
p. 2 0 , n. I.
BohA i. ¡35', Bo/iC f. 26' (ce passage manque dans BohB); AMÉL1NEAU, p. 106 V 10 - p. 107
1.
2
ee-poy^à. fixe
piuoy
niCHoy.
99
Rapports entre les versions
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ti^qxco e-e-Be o y
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"(Macaire dit:) «Mes frères donc, vaquez (à vos œuvres) et soyez vigilants, car sous peu Macaire sera enlevé.» Entendant cela, et surtout voyant la faiblesse en laquelle il se trouvait, les frères tournèrent leur visage vers le haut, ils pleurèrent comme s'il allait les quitter, s'en aller et les laisser orphelins. Lui, de nouveau, les encourageait à se taire, et il disait: «Le moment n'est pas encore arrivé. Pourquoi donc pleurez-vous et attristez-vous mon cœur?»"
• CompL 1 Aoinoii iicvciuioy cpiuqT o y o 2 nxK^pi
SROÀ.
oeN^oyo&Beq
H x e N i C N H o y iic\AiOTc\ x e
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O Y O 2 ¿VCJEPTCOPEYIN N S H H I A Y N ^ H I C N^RREAIKH N T © Nihoyï, [B f. 33R] N M ON ÉT^QTEN-FRAMQ ë p c u o y
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Hi2RHoy'i
NxrrexiKON
.... © T ^ y < ( > 0 2
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NO^xi Aoinon
© t e K K A H O l ^ ...
"Lorsque tous les frères l'eurent appris, ils pleurèrent tous,... et les frères qui habitaient dans les saints déserts, ... lors donc que ceux-là eurent appris que le saint avait quitté son corps, ils sortirent de leurs demeures en se lamentant et pleurant sur le transport de celui qui avait été emporté à bon droit dans les demeures célestes qui sont dans les hauteurs, et qui avait chanté avec les puissances angéliques qu'il avait imitées en acte et en parole par les œuvres angéliques ... Lors donc qu'ils furent arrivés à l'église ..."
Le passage parallèle attesté dans la CompL a été édité par le R. P. de Vogué 1 . Voyons-le: • CompL ©T^yocuTen NICPXQEY ©TxyoAq
A©
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E-EOYXR
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KAHPONOHLÀ. N 6 M
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NOYMÀ. NCÇtUril
©YTCUIT © Y E P 2 H R I O Y O 2 © y p i m . ©T^YO2 A © ETEKKAHCIIV...
"Quand les pieux frères qui étaient dans les saints déserts apprirent la sortie du corps de celui qui avait été transporté justement dans les demeures célestes et avait reçu (sa part d')héritage avec les saints, ils sortirent de leurs demeures, se lamentant, s'affligeant et pleurant. Quand ils arrivèrent à l'église ..." J'ai repris ici la traduction du P. de Vogué telle quelle, mais à mon avis il y a un problème: on voit que le passage "et [qui] avait reçu (sa part d')héritage avec les saints" de la CompL. correspond au passage "et qui avait chanté ... par les œuvres angéliques ..." de la VM, mais à strictement parler, on ne peut pas traduire le passage de la CompL comme le P. de Vogué l'a fait, car le passage de la CompL en copte est le suivant: XQSI KAIIPONOMIA. NCH MH OEOYMI. c'est-à-dire qu'il y manque la conjonction "et" qui figure toutefois dans la traduction du P. de Vogué 2 . A mon avis, la traduction plus correcte du passage en question serait la suivante (la
1
DF. VOGUÉ, p. 521. En fait, ce sont les djinkims et non pas les surlignes qui sont employés dans les manuscrits,
mais j e reproduis le texte bohairique tel qu'il a été édité par le P. de Vogiié. !
Par contre, on voit que le passage correspondant de la VM contient bel et bien la conjonction "et (qui avait
chanté...)" (oyc>2 A q f i p j c o p e y i M ...); ce passage de la VM peut être traduit comme \a continuation de la
2
Rapports entre les versions
101
modification que j'introduis est mise en italique): "Quand les pieux frères qui étaient dans les saints déserts apprirent la sortie du corps de celui qui avait été transporté justement dans les demeures célestes, il reçut (sa part d')hénUige avec les saints, ils sortirent de leurs demeures, se lamentant, s'affligeant et pleurant. Quand ils arrivèrent à l'église ..."
Autrement dit, il me semble que le passage
KXHpOMOUl^ I K i l l NN 6 - e o y ^ R de
la CompL est à interpréter soit comme la proposition principale, soit comme une incise. Et s'il en est ainsi, on peut dire que tout le passage cité de la CompL est écrit maladroitement; cette maladresse suggère que la CompL a résumé de façon maladroite le passage de la VM. La remarque susmentionnée de Bunge semble donc correcte'. Et puisque le texte qui raconte les derniers jours de Macaire est largement identique entre la CompL et la VM bohairique, il s'ensuit que l'emprunt a été faite vraisemblablement de la version bohairique, et non pas saïdique, de la VM; il est probable que la CompL saïdique n ' a jamais existé.
2.5.5.2
Le cas de la "Dispute avec un Hiéracite sur la résurrection"
Voyons ensuite le cas d'une série de récits de la "Dispute avec un Hiéracite sur la résurrection", qui occupent les ch. XLV-XLIX de la VMSyr, et qui sont attestés aussi dans le manuscrit BohA, dans la CompL et dans l'HL 2 . La traduction de la CompL présentée ci-dessous n'est pas celle de CHAÎNE, mais celle que je donne dans la présente étude; voir la page de gauche en regard de laquelle est présentée la traduction des ch. XLV-XLIX de la VMSyr. (1) Un passage attesté dans l'HL, BohA et la CompL et qui est absent dans la VMSyr nous montre que les textes de BohA et de la CompL sont corrompus de la même manière par rapport à celui de l'HL. Voici le passage en question, d'abord selon l'HL: • H L (PREUSCHEN, p . 126,1. 5 - 7 )
Àéyei rcpoç a w ô v ô éjtioKoreoç • «Ti ovv Jiouiao>nev ;» ô ôè âyioç MaKâpioç ër\ • «Eù^côv xpeia évia-OGa koù Tfjç toû aarriïpoç p07tf|ç • ctXXo yàp ot>8èv Kauox'ùcai xovcou ôiivottat.» proposition relative sans aucun problème. 1
Par contre, le P. de Vogué note que "le récit de la mort de Macaire d'Egypte" raconté dans la CompL a été
"inséré dans une Vie de Macaire de Scéti'
(Quatre ermites égyptiens, p. 8); c'est sans doute une erreur commise
par inadvertance. 2
Le texte du récit de la "Dispute avec un Hiéracite sur la résurrection", tel qu'il est attesté dans la tradition
manuscrite de l'HL, a été édité par PRKUSCHEN, p. 124-130. Butler nie que ce récit ait appartenu à la forme originale de l'HL (BUTLLR, vol. 2, p. 194-195), et il n'est pas nécessaire d'entrer ici dans ce détail très compliqué de la tradition manuscrite de l'HL; et c'est simplement pour la commodité de l'exposé que je mentionne le récit comme faisant partie de l'HL.
102
I
Introduction générale
L'évêque lui dit: «Que ferons-nous alors?» Saint Macaire dit: «Dans ce cas-ci on a besoin de prières et de l'aide du Sauveur, car rien d'autre n'est capable de vaincre ce type (de démon)».
Voici ensuite le passage en question, d'après BohA et la CompL : • BohA
Ie partie ch. A 8 (Appendice 2)
Aqepoyii) arra
Ae
MA.Ka.pr
T©NepN7cpiA
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niénicKonoc.-
x e r^p
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oyn
NNOYHHCP
CAXI r^p NAtpxen
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néT©NNAMq ntiub2
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n e x ^ q
NniÀnoo
n^itur
è-eoyAK:
t,eN
nignT
MMON
XOM:
L'évêque répondit et dit à saint abba Macaire: «Que ferons-nous donc, mon saint père? Car nous avons besoin de beaucoup de prières (du fond) du cœur, car aucune parole ne saurait l'emporter.» • C o m p L (CHAÎNE, p . 248,1. 9-11)
n e x e
niénicKonoc
TGNepTCpiA
NOyHltpf
CAXI r^p Nxcgxen
oyn
x e
oy
n e
©reNNAMq
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nMtuT
NTCUB2 © B O A b © N n i p t U K M n e N 2 H T
MMON
XOM.
L'évêque dit alors: «Que ferons-nous donc, mon père? Nous avons besoin d'une grande prière du fond de notre cœur, car aucune parole ne saurait l'emporter.»
Le texte de l'HL est évidemment meilleur, en ce sens qu'il met la seconde moitié de ce passage dans la bouche de Macaire. Ce passage, comparé entre les trois textes, montre donc que le texte de BohA et de la CompL représente un état plus tardif du récit. (2) Le texte du récit de la "Dispute" conservé en BohA et celui conservé dans la CompL se ressemblent beaucoup. En particulier, il y a un passage où le mort ressuscité par Macaire dit les mots suivants, et ces mots sont strictement identiques entre BohA et la CompL (pour référence, ces mots manquent dans l'HL et dans la VMSyr): • BohA
Ie partie ch. C 3 (Appendice 2)
qoHAptooyT AMGNf
f i x e î p f : n é T A q ï N i N T A t Y T C h © n i p i u i é R O A
ercAriecHT
lyAtN^Y en^ioyioiNi
bSH
NKeoon:
• C o m p L (CHAÎNE, p. 251,1. 5 - p. 252,1. 2) QCMAPTUOYI
NX©
F F
H © T A Q I N I
NTA*|*Y7CH e n i y m i
M i e N t © T c ^ n e c H T tpAfNAY ©nAioytoiNi
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B©U
NKeoon.
«Beni soit Dieu qui a fait monter mon âme des enfers, pour que je voie cette lumière une seconde fois.»
Or, on vient de voir que la CompL a été compilée vraisemblablement en bohairique.
Où le
2
Rapports entre les versions
103
copiste de BohA a-t-il trouvé ces mots, strictement identiques à ceux attestés dans la CompL? Ne serait-ce pas, après tout, dans la CompL même? On pourrait penser à une autre possibilité, selon laquelle la CompL et le texte de BohA remonteraient à une source commune. Mais je pense que l'idée d'une source commune est une supposition superflue: on a parlé ci-dessus de la renaissance de la littérature bohairique (voir 2.5.1 (2) ci-dessus), et il est probable que la CompL a été compilée elle aussi à l'époque de cette renaissance, probablement au neuvième siècle, étant donné qu'un de ses deux témoins (Vat. Copt. 64 6 ) est datable du début du dixième siècle 1 . D'autre part, on a vu que BohA est daté du dixième siècle. Cela veut dire qu'il y a peu d'écart (temporel) entre les deux documents. Pourquoi compliquer la situation en supposant une source commune? Ainsi, j'avance l'hypothèse selon laquelle le copiste (ou l'auteur) de BohA aurait consulté la CompL pour rédiger son texte. (3) Or, il y a un fait qui pourrait contredire l'hypothèse évoquée, et qui est le suivant: dans la VMSyr, l'évêque qui a demandé l'aide de Macaire se nomme Isaac (voir par exemple XLV 16), et ce même nom figure aussi dans le texte du récit tel qu'il est conservé en BohA (voir par exemple f partie ch. B 3 en Appendice 2); or, ce nom d'Isaac manque dans le texte de la CompL. D'où vient-il alors? Pour répondre à cette question, il faudrait recourir à ce qu'on appelle la "tradition orale": l'auteur de la VMSyr ainsi que celui de BohA avaient accès à la même tradition orale, qui donnait à l'évêque en question le nom d'Isaac. Nous ne pensons pas que le fait que le nom de l'évêque soit connu de BohA et de la VMSyr, mais non de la CompL, présente des difficultés pour notre hypothèse, car nous savons que la traduction syriaque de la VM a été effectuée au Ouâdî n-Natroun même; la tradition orale dont il est question ici était sans doute accessible à tous les moines du Ouâdî n-Natroun de l'époque. (4) Si l'on passe ensuite au texte du récit tel qu'il est conservé dans la VMSyr, le fait que la VMSyr soit probablement une traduction faite sur le bohairique nous autorise, me semble-t-il. à la comparer uniquement avec des textes bohairiques (en l'occurrence, avec BohA et la CompL), sans tenir compte de textes grecs comme l'HL. Or, il est clair que, par rapport aux textes bohairiques en question, le texte de la VMSyr représente un état encore plus tardif. En voici l'argument: selon le récit tel qu'il est conservé en BohA et dans la CompL (et aussi dans l'HL), devant les gens l'évêque proclame, suivant l'ordre de Macaire, un symbole de la foi chrétienne, et comme ce symbole contient une mention particulière à la résurrection, les spécialistes en traitent parfois sous le nom de
1
III !!U-. \ v
K & VAN LAN ISCHOOT, p . 4 6 3 .
I
Introduction générale
"Symbole de Macaire" 1 . Par contre, dans le récit tel qu'il est conservé dans la VMSyr, au lieu de ce symbole on trouve le fameux Symbole de Nicée-Constantinople (voir la traduction). Etant donné que ce dernier est le symbole le plus courant, on peut expliquer cette différence au mieux en supposant que l'auteur de l'OrigSyr a "normalisé" le texte en remplaçant le symbole de Macaire par le symbole le plus courant. (5) On constate de nettes différences entre les textes de BohA et la CompL d'une part, et celui de la VMSyr d'autre part; pour en être sûr, il suffit de parcourir et comparer les traductions du texte de BohA (voir Appendice 2) et de la VMSyr. Or, on a remarqué ci-dessus (voir 2.5.4) que la présence d'une assez grande différence entre le texte de la VMSyr et un texte bohairique parallèle suggère que l'auteur de l'OrigSyr a trouvé le récit en question ailleurs que dans la VMBoh, et qu'il s'en est servi, non pas comme d'un modèle à traduire, mais comme d'une matière pour enrichir son texte. Si cette observation est applicable ici, il est probable que l'auteur de l'OrigSyr a trouvé ce récit de la "Dispute" non pas dans la VMBoh, mais dans un texte bohairique extérieur à la VMBoh. Alors, dans quel texte bohairique? La réponse la plus naturelle serait la suivante: c'est la CompL que l'auteur de la VMSyr a consulté pour rédiger son récit de la "Dispute".
Résumons la discussion qu'on a menée jusqu'ici: - il semble que la CompL ait utilisé la VMBoh comme une de ses sources, et de là il ressort que la CompL a été compilée vraisemblablement en bohairique; - il semble que le récit de la "Dispute" tel qu'il est conservé dans BohA, puisqu'il contient une dizaine de mots strictement identiques à ceux de la CompL, provienne de la CompL; - quant au nom de l'évêque qui figure dans le récit de la "Dispute", Isaac, il semble que ce nom, qui est attesté à la fois dans BohA et dans la VMSyr mais absent dans la CompL, provienne de la tradition orale; - il semble que le récit de la "Dispute", tel qu'il est conservé dans la VMSyr, représente un état plus tardif par rapport à celui de la CompL; et - il semble que la VMSyr, pour rédiger le récit de la "Dispute", ait utilisé la CompL comme matière pour enrichir son texte, et non pas comme modèle à traduire. Bref, le récit de la "Dispute" dans BohA et dans la VMSyr semble provenir, en fin de compte, de celui contenu dans la CompL.
Voir par cxemp/e J.N.D. KfcLLY, Early Christian Creeds, 3. éd., London, 1972, p. 1 9 0 - .
2
2.5.5.3
Rapports entre les versions
105
Les cas de la "Femme transformée en jument" et du "Miracle du jeune possédé
glouton" Passons ensuite à l'analyse des deux récits "Femme transformée en jument" et "Miracle du jeune possédé glouton". Cette analyse nous montre que l'auteur de BohA avait accès non seulement à des documents coptes, dont notamment la CompL, mais aussi à un texte grec, l'HL (grecque) en l'occurrence. Pour le récit de la "Femme transformée en jument", il semble que l'auteur de BohA ait consulté la CompL. Les deux exemples suivants, dans lesquels BohA et CompL s'accordent largement mot à mot (voir les parties soulignées), le montreront amplement. Pour ce récit aussi, la traduction de la CompL présentée ci-dessous n'est pas celle de CHAÎNE, mais celle que je donne dans la présente étude; voir la page de gauche en regard de laquelle est présentée la traduction du ch. XXXVI de la VMSyr. 11E partie ch. A 3 (Appendice 2)
(1) • BohA
"ie u \ p < > o Y H o c f H;o>ni o y T t u c HGM n e c g M i r i ( - ; q 2 n ( : è B O X :
Soit que la haine s'installe entre elle et son mari et qu'il la mette dehors.
• CompL (CHAÎNE, p. 242,1. 20-21) i ^ n ^ p e o Y H o c t tycuni o y T t u c n 6 h n e c 2 M N T e q g i T C NTÀKOAO NH1
GROX
6YC21H1.
Soit que la haine s'installe entre elle et son mari et qu'il la mette dehors et que j e la prenne pour femme.
• HL XVII (BUTLER, vol. 2, p. 45,1. 1-2) f) ëpYaocd zi ï v a pi\|rri avrnv o àvrip aù-rfjç. (LUCOT, p. 111, partiellement modifiée) Soit fais quelque chose pour que son mari la mette dehors.
IIe partie ch. A 6 (Appendice 2)
(2) • BohA
¿ . q e y e N M J QJÀ. N i n p e c B y T e p o c
N T © ni+MI: x q ê N o y
è n e q m : x y i i ^ y é p o c i i n o y e m x e ni2ti>B o y
èboyN
ne-
11 s'en alla auprès des prêtres du village, il les conduisit chez lui. Ils la virent: ils n e comnrirent pas de quoi il s'agissait.
• CompL (CHAÎNE, p. 243,1. 6-10; pour la modification du texte, voir Appendice 3.1) à.q2iUA
^qt
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6TAQRX2OI.
20
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A ^ Y
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eqxcu e n i b i o i
epoc
I
106
nnoyeHi Ae x e
Introduction générale
ni2tuB o y
ne.
Il s ' e n alla d e m a n d e r aux prêtres de l'église (d'intervenir), disant: « V e n e z c h e z moi voir la s o u f f r a n c e qui m ' a atteint.» Entrés chez lui, ils la virent: ils ne comprirent pas de quoi il s'agissait.
• H L X V I I (BUTLER, vol. 2, p. 4 5 , 1 . 6 - 8 )
jcapoHcatét
TOÙÇ
rtpecjpwépouç
TÎÏÇ KW(IT|Ç'
elaœyei, SetKvùer oùx eiipioKei là
itpâyna. (LUCOT, p. 111, partiellement modifiée) Il supplie les prêtres du village. Il introduit, il montre: il ne découvre pas l ' a f f a i r e (de quoi il s'agit).
Dans les deux cas, l'accord des deux textes coptes est suffisamment long, et ils sont sensiblement différents du texte grec de l'HL, si bien que l'idée de deux traductions coptes indépendantes faites sur le grec est carrément impossible. Par ailleurs, on a rejeté ci-dessus l'idée que la CompL et BohA remontent à une source commune. Cela dit, il semble cependant que l'auteur de BohA ait pu consulter l'HL aussi. Les deux exemples suivants le montreront (voir surtout les parties soulignées): ( 1 ) • BohA
IIe partie ch. A 7 (Appendice 2)
en ^
N6200Y
f
Mnecoyen HpHf
Ae
epeuni:
Gcy:x
o u i Hpnt i i o y c - V j - e o p i : o y A e
hh^TOYIOM: OH
oyAe
n n e c o y e n
COIK
Noycgini:
Durant trois jours, pendant lesquels elle restait sans manger, elle ne m a n g e a ni foin c o m m e une jument, ni pain c o m m e une f e m m e .
• H L X V I I (BUTLER, vol. 2, p. 4 5 , 1 . 8 - 9 )
èjù fipépaç Tpeiç o t k e xôptot) |iexeXàpev roc d>opàç o r n e âp-cou côç ctvOpomoç. (LUCOT, p. 111, partiellement modifiée) Pendant trois jours, elle ne prit ni foin c o m m e u n e jument, ni pain c o m m e un être humain.
•CompL
(CHAÎNE, p.
eTxci Ae
243,1. 10-11)
eneotpoMT
eooi
N^-eoytoH x e
^ytfi peue
nfbpe
n i t u i K n e n n i c i M ...
Et lorsqu'elle eut atteint son troisième j o u r sans manger, car elle était privée à la fois des deux nourritures, le pain et le f o i n . . . .
(2) • BohA e n ^ e
IIe partie ch. A 8 (Appendice 2) Ae
à.
3.i
ipu>ni:
2 P H + N o y ^ p e n r e : riMpHf ipAquoNKoy TUpoy: Nibpnoyï iien niniooy HtpHt Ne 6 B O A 2'TOTq Noyxpu>H: o y o 2 o y o n K6TXrM\ ON t i r e NIAeMCUN: e q o i N^CptDH tlfpHf NNipiUHI ON beN TOyrNOHN:
I Une fois on lui a m e n a un démoniaque, un j e u n e h o m m e ; e t sa m è r e le suWait en pleurant, et d e u x
I
108
Introduction générale
autres jeunes hommes le tenaient pour l'empêcher de s'enfuir. 2 Et l'énergie de ce démon était telle que, après avoir mangé trois mesures de pain et bu une mesure de cilicisium d'eau, il lançait un vomissement; les nourritures se dissolvaient comme en fumée. Ainsi il transformait toutes les nourritures comme sous l'effet du feu. Et il y a aussi une autre classe de démons qui sont le feu, comme les hommes aussi dans leur opinion (?). • H L X V I I ( B u t l e r , v o l . 2, p . 4 7 , 1 . 1 - 8 ) Toûxw
itpOOT|véx0rt
jtoxè
Soitpovicùv
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rcapà
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ôX.ouponévr|ç, crùv ôixrt v e a v i a K O t ç S e S e n é v o ç . koîi xoei>Tr|v e t ^ e t t ) v è v é p y e t a v ô ôcânrov
jtexà
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xpwôv
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Kaï
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kiXikîoiov
iïôaxoç,
è p e u y ô n e v o ç e i ç à t ^ i ô v £/\.ue x à P p w p a x c c o i k t o y à p ( L u c o t , p. 1 1 5 , p a r t i e l l e m e n t m o d i f i é e ) Un jeune homme démoniaque lui fut amené un jour par sa mère qui pleurait; il avait été lié à deux jeunes hommes. Et le démon avait cette énergie-ci: après avoir mangé les pains de trois boisseaux et bu un cilicisium d'eau, les vomissant, il résolvait les aliments en vapeur; car les choses mangées et bues étaient consumées comme par du feu. 11 existe en effet une classe (de démons), celle qu'on nomme "du feu". En effet, les différences des démons, comme celles des hommes aussi, ne concernent pas l'essence mais l'opinion. • C o m p L ( C h a î n e , p . 2 5 5 , 1 . 4 - 1 2 ; p o u r la m o d i f i c a t i o n d u t e x t e , v o i r A p p e n d i c e 3 . 1 ) \
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2 ^ p o q r ^ p
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MpiTj
HoyxpiLin
oypcuoyi.
< T r a d u c t i o n > ( C h a î n e , p. 2 6 7 - 2 6 8 , p a r t i e l l e m e n t m o d i f i é e ) Une vieille femme vint une fois chez lui amenant son fils enchaîné que tenaient deux hommes; ce jeune homme était (possédé du) démon extrêmement furieux; sa mère le suivait en pleurant. L'énergie de ce démon était telle que cet homme, après avoir mangé trois mesures de pain et bu une mesure d'eau, chaque jour, lançait un vomissement, et les aliments se résolvaient tous comme en fumée, formant comme un feu qui consume la paille. M ê m e si les t r o i s t e x t e s s e r e s s e m b l e n t , la r e s s e m b l a n c e p l u s g r a n d e e n t r e B o h A e t l ' H L p a r a î t ê t r e é v i d e n t e p a r l e s m o t s c o m m e x à y i i a e t yvconri, q u ' o n t r o u v e d a n s l e s d e u x t e x t e s .
2
Rapports entre les versions
109
mais non dans la CompL. En quelle
langue
l'auteur
de
BohA
avait-il
l'HL
sous
les yeux?
En
grec,
vraisemblablement: nous avons déjà vu ci-dessus (2.5.1) que les apophtegmes bohairiques ont été traduits du grec et non du dialecte saïdique. Dans ce cas aussi on peut supposer la même chose jusqu'à preuve du contraire. La dernière question est la suivante: quel texte la VMSyr a-t-elle consulté pour écrire son récit de la "Femme transformée", le texte de BohA ou bien celui de la CompL? Il semble que ce dernier ait servi de modèle à la VMSyr. Cela se devine à la "note", en quelque sorte, concernant la nature de la magie, qu'on trouve dans la CompL et la VMSyr, mais non pas dans BohA. Voici les passages concernés, cités en traduction: • VMSyr XXXVI 7 Ces magiciens dirent à l'homme méchant: «Nous (pouvons) créer des images d'illusion pour les yeux des gens, afin qu'ils la voient comme jument. Et non pas réellement, car nous ne pouvons changer aucune créature de Dieu en une autre forme.
• CompL Après avoir pris de lui beaucoup d'or, le magicien égyptien mit en œuvre son art maléfique de la sorcellerie: il créa une obscurité pour les yeux des hommes afin qu'ils la vissent comme une jument. Personne ne peut changer la créature de Dieu, sauf Dieu seul qui les a créés, et qui est capable de changer la nature de Ses créatures comme 11 veut.
On voit que, quoiqu'en des termes différents, les deux textes parlent du même sujet. Ainsi, il semble que, pour rédiger son récit de la "Femme transformée" aussi, l'auteur de la VMSyr ait utilisé la CompL; l'auteur de BohA, de son côté, semble avoir consulté l'HL grecque dans le même but. Entre la structure de la VMSyr et celle de BohA, il n'y a donc aucun lien. Le problème de la structure originale de la VMBoh est ainsi réglé, me semble-t-il.
2.5.6
Langue originale de la VM On en vient à la question de la langue originale de la VM, mais à ce stade de la recherche
il vaudrait mieux laisser la question ouverte entre les deux candidats, le grec ou le dialecte saïdique'. Vu l'influence massive de la langue grecque sur le copte, on peut supposer un original grec derrière n'importe quel texte copte, et la VM ne fait pas exception. Ce qu'on peut dire se limite donc à l'affirmation suivante: même si la langue originale de la VM était le grec, à partir de l'étape bohairique de la tradition de la VM (puisque le texte saïdique n'est conservé
' Pourtant, dans le Commentaire à la VM, j ' a i osé proposer une hypothèse à ce sujet, qui est basée sur un argument tout autre que philologique. Voir 1.3.4.2 du Commentaire.
¡10
I
Introduction générale
que par des fragments), on n'a plus besoin de recourir à cet "original grec"; ni dans la VMBoh ni dans les étapes ultérieures (syriaque, arabe, grecque etc.) de la tradition de la VM, on n'en trouve aucune trace.
2.6
Conclusion En précisant la relation de chaque version de la VM avec ses autres versions, nous avons
tiré le premier principe de l'édition de chaque version, qui se résume comme suit: si une version (A) s'avère une traduction d'une autre version (B), lors de l'édition de cette version A, il faut la comparer, minutieusement et en détail, avec la version B pour choisir la bonne leçon parmi les variantes; dans la présente étude, l'édition de la VMSyr sera donc établie à l'aide constante de la VMBoh'. Après avoir parcouru la plupart des versions de la VM, il convient ici d'essayer de dresser un stemma codicum portant sur la quasi-totalité de la tradition de la VM. Lorsque le manuscrit est datable, la date est notée sous le nom du manuscrit concerné. Bien évidemment, ce stemma reste tout à fait provisoire, surtout pour la partie de la VMArab; ce n'est qu'un essai de visualiser les résultats acquis. Les sigles mis en italique (VMOrig, OrigBoh, BohXet SyrY) etc.) représentent des termes dont il faut supposer l'existence; pour ces termes mis en italique, le stemma ne porte aucun jugement sur leurs dates. La ligne brisée indique passage d'une langue à l'autre, c'est-à-dire traduction. Voici donc le stemma codicum général de la VM:
1
Inversement, on peut noter que, dans un cas au moins, la VMSyr vient en aide pour établir l'édition de la
VMBoh: voir 1.1.4 (3) de l'introduction à l'édition de la VMBoh.
2
TABLEAU VII
Rapports entre les versions
111
Stemma codicum général de la VM
Vat.Copt.64
SaA Vat.Copt.59Vat.Copt.62 (X's.) (X-XI e s.)
(X e s.)
^
BL add. 14656
OrigArab
(X e s.)
(X e s.)
SyrY
SyrXi
Arab Y
ArâbX
SyrX, ArabXi ArabY,
ArabY2 ^BNF Syr.234 1192)
BNF Syr. 236(1194) Cambr.add.2016 ' (XIII e s.) BL add. 14732 ArabV,
BNF Ar. (XIV'
BL add. 14735
(XIII e s.) ( X l i r s.)
Ath.231 (XIV e s.) OrigEth
Mac.Hag. 19
Eth
(1526 ou 1536) (XVI e s.)
Barlaam 154 (1548)
BNF Ar.257 (1673) Mingana Syr.21 (entre 1709 et 1722)
Mac.Hag. 18 (1756)
Mac.Hag.20 ^ (1786)
Gôtt.Ar.114 (XIX e s.) BNF Ar.4885 (XIX e s.)
I
112
Introduction générale
Je rappelle ici les lieux de traduction ou les points de contact entre les versions, mentionnés au cours de notre discussion. D'abord, les monastères du Ouâdî n-Natroun ont joué un rôle décisif dans les premières traductions de la VM pour des raisons évidentes. Concrètement, la traduction du dialecte saïdique en dialecte bohairique a été effectuée, probablement dès le neuvième siècle, au Monastère de saint anba Macaire du Ouâdî n-Natroun. Il est probable aussi que la traduction du bohairique en syriaque, ainsi que celle du syriaque en arabe, ont été effectuées toutes deux au Monastère des Syriens au Ouâdî n-Natroun. Et il est bien possible que cette traduction syriaque ait été effectuée au neuvième siècle; pour la traduction arabe, une date plus tardive paraît raisonnable. Et la branche ArabY de la VMArab, du moins son sous-groupe ArabYï, semble avoir une relation particulière avec ce désert du Ouâdî n-Natroun. On ne sait pas exactement où la branche ArabX de la VMArab a été formée, mais c'est sans doute à l'extérieur de l'Egypte qu'il faut chercher. Et c'est probablement dans un des monastères orthodoxes de Palestine ou aux environs d'Antioche, où le grec et l'arabe étaient tous deux utilisés, que la réécriture en grec a été effectuée sur un texte d'ArabX de la VM. au plus tard avant le début du XII e siècle. Le point de contact entre la VMGr et la VMIber est à chercher soit à Constantinople, soit au Mont Athos, soit en Syro-Palestine; pour le moment on ne peut pas préciser davantage. En tout état de cause, il semble qu'à un certain moment, un manuscrit contenant la VMGr a été emporté vers le Mont Athos, et même si l'on n'y en a repéré aucun témoin jusqu'à nos jours, il semble que, pendant un certain temps, un manuscrit contenant la VMGr se trouvait au Mont Athos; ceci est surtout suggéré par l'existence de la version slavonne, car le Mont Athos semble être le lieu le plus probable où la traduction en slavon de la VM puisse avoir été effectuée. De plus, le fait que les deux témoins grecs de la VM proviennent des Météores (en Grèce) semble indiquer la même chose. Quant à la VMEth. cette traduction éthiopienne a probablement été effectuée au Ouâdî n-Natroun même; on sait que, dans les monastères de ce site, résidaient autrefois des moines éthiopiens 1 . Ensuite, le manuscrit éthiopien a été amené en Ethiopie.
1
WHITE, New
Texts,
p. 2 7 3 - 2 7 4 .
II 1
Edition du texte bohairique de la Vie de S. Macaire l'Egyptien Introduction à l'édition
1.1
Principe d'édition Après avoir présenté dans l'introduction générale les témoins manuscrits de la VMBoh,
cette introduction à l'édition a pour objet d'établir le principe de cette édition. Voyons d'abord le caractère du texte de BohA, qui diffère grandement de celui des deux autres témoins, BohB et BohC 1 .
1.1.1
Caractère secondaire du texte de BohA
Il suffit de parcourir l'apparat pour comprendre que, selon toute vraisemblance, le texte de BohA est secondaire. Ce caractère secondaire se voit sur les 5 points suivants: (1) à la fin des chapitres XIII et XIV, le texte de BohA est fort différent de celui des deux autres témoins; et de toute évidence, le texte de BohA est aberrant. (2) Là où, selon les autres manuscrits, l'auteur de la VM (prétendument Sarapion) parle à la première personne, le texte de BohA évite ce mode d'énonciation, en présentant Sarapion à la troisième personne: XX 11 et XXII 10 (Sarapion), et XXIII 1 (les disciples d'Antoine, dont Sarapion lui-même). Cette manière de présenter l'auteur de la VM est propre à BohA et n'est suivie par aucun autre témoin bohairique ni par les autres versions de la recension A; elle semble aberrante et donc secondaire. (3) A la fin de XXIV 7, BohA contient un long passage (voir la note au mot ¿.q-nuin), dont j'ai isolé une partie comme XXIV 7a; dans le tableau comparatif (1.1.3.1 de l'introduction générale) on voit que XXIV 7a ne figure dans aucun autre témoin de la VM. Or, XXIV 7a contient le passage suivant, mis dans la bouche d'Antoine le Grand: k m a
pH+ é T M e p t p o p n
lixoc
Nà.K ^ h
oy^i é p o q o y o g n ^ p e q t p t o n i e q Ô 2 i H b p m
oy^i n^htc).
Comme je te l'ai déjà dit, là où chacun a été appelé, qu'il y demeure.
Cette parole qui conseille à Macaire de rester à sa place, c'est-à-dire à Scété, s'adapte mal à ce chapitre XXIV, car plus haut (XXIV 3) Antoine, jusqu'à sa mort, a permis à Macaire de rester avec lui. En fait, le même détail figure plus haut dans le texte (XX 10): 1
Comme je l'ai déjà dit dans l'introduction générale (1.1.1.2), à cause de son état actuel fragmentaire BohD ne
sera pas utilisé comme témoin pour notre réédition de la VMBoh.
Il
114
nioyô.1
nioy^i
Edition du texte bohairique
K^Tà,
ni-ewu)a
n6cb
éT^
-e-xgneq
n^htci
Hà>peqÔ2i H^HTq'. a
km j. iu-iKotp] A b e » in«ti)2«H
b
iiSn] A
c
Mi>peqÔ2i NbHTq] A B om
Chacun, selon le destin auquel le Seigneur l'a appelé, qu'il y demeure. Il semble donc que ce passage de BohA (XXIV 7a) soit une addition secondaire qui répète simplement le même détail déjà présent en XX 10. (4) On a vu ci-dessus (1.1.1.3 de l'introduction générale) que, à un endroit (XXXIX 2), le copiste de BohA a essayé d'inventer une leçon par lui-même. (5) Aux chapitres XLIII et XLIV, BohA "résume" le texte de la VMBoh, au lieu de le copier. L'édition d'AMÉLlNEAU adopte parfois les leçons de BohA, apparemment sans aucun principe; cela me paraît complètement injustifiable. Les leçons de BohA doivent être écartées le plus possible de l'édition de la VMBoh.
1.1.2
Comparaison de BohB et BohC (1): des récits identiques dans le même ordre
Le tableau comparatif de la recension A (voir 1.1.3.1 de l'introduction générale) suggère que, dans leurs états originaux, BohB et BohC ont contenu les mêmes récits dans le même ordre, sauf le récit du chapitre XVI (plus exactement, de XV 3 jusqu'à la fin du chapitre XVI) omis intentionnellement par BohB. Mais dans son état actuel, chacun de ces deux manuscrits contient des lacunes; il faut essayer de deviner ce que ces parties perdues contenaient. L'état actuel de conservation de chaque manuscrit se présente comme suit (voir à ce propos aussi 1.1.1.2 de l'introduction générale): BohB:
d ' a b o r d Titre, Prologue, I 1 - X V 2, ensuite une omission (non pas une lacune), ensuite les sections XVII 1 - X X X I I I 2, ensuite une lacune d ' u n folio, ensuite les sections X X X V 3 - X L 21, ensuite une lacune de deux folios, et enfin les sections XLI 2 0 - X L I V 14 (fin du texte).
BohC:
d ' a b o r d une lacune d'un q u a t e m i o n entier, ensuite les sections X 9 - X X X I V 3, ensuite une lacune d'un folio, et enfin les sections X X X V 10 - X L I V 14 (fin du texte).
Un comptage du nombre des lettres fait sur quelques pages 1 suggère qu'une page du
1
Le résultat du c o m p t a g e est le suivant:
1
Introduction à l'édition
115
manuscrit BohB peut contenir entre 500 et 650 lettres, la moyenne étant 550 - 600 lettres1; pour une lacune de 2 folios (= 4 pages) par exemple, on obtient ainsi un éventail maximal de 2000 - 2600 lettres, avec une moyenne de 2200 - 2400 lettres. Pour la lacune de deux folios, le passage correspondant (XL 21 - XLI 20) contient 2265 lettres, comptées selon BohC, qui conserve entièrement le passage en question; ce chiffre s'accorde bien avec 1' "éventail normal" qu'on vient de noter. On peut supposer que cette lacune de deux folios dans BohB conservait aussi les sections XL 21 - XLI 20 et rien de plus. Quant à la lacune d'un folio, le passage correspondant (XXXIII 3 - XXXV 3) n'est pas non plus entièrement conservé dans BohC. Il faut donc recourir en partie au texte de BohA, et d'après le comptage, le passage en question (XXXIII 3 - XXXV 3) contient 1300 lettres2. Comme BohA contient vraisemblablement beaucoup d'ajouts, on peut supposer que cette lacune d'une folio dans BohB conservait un texte plus ou moins normal de la VMBoh (donc du milieu du ch. XXXIII au milieu du ch. XXXV) et rien de plus. Le problème des lacunes de BohC ne requiert pas de comptage. D'abord, la lacune d'un folio (XXXIV 4 - XXXV 10) ne pose pas de problème, car les deux chapitres XXXIV et XXXV sont attestés par BohC aussi; il est certain que la lacune en question contenait la suite du chapitre XXXIV ainsi que le début du chapitre XXXV jusqu'à §10. Ensuite, pour la lacune d'un quaternion entier, on ignore si ce quaternion perdu débutait ou non par la VMBoh; le comptage de lettres serait donc inutile. En tout état de cause, le tableau comparatif de la recension A (1.1.3.1 de l'introduction générale) semble indiquer que le problème de la structure originale de la VM ne concerne pas ses premiers chapitres. Jusqu'à preuve contraire, on peut supposer que cette partie perdue de BohC contenait le début normal de la VMBoh. Il semble donc que, dans leurs états originaux, BohB et BohC contenaient les mêmes récits dans le même ordre.
1.1.3
Comparaison de BohB et BohC (2): une grande ressemblance textuelle
En parcourant l'apparat de l'édition, on constate que, au niveau textuel, BohB et BohC se
BohB f. 25': 30 lignes, 517 lettres,
f. 25 v : 33 lignes, 585 lettres,
f. 26': 33 lignes, 611 lettres,
f. 26": 32 lignes, 591 lettres,
f. 27': 31 lignes, 529 lettres,
f. 27 v : 31 lignes, 569 lettres,
f. 28': 31 lignes, 556 lettres,
f. 28": 32 lignes, 587 lettres.
' Il va de soi que ces chiffres ne peuvent être qu'approximatifs. On peut bien sûr élargir la base du comptage, mais cela ne permettrait pas d'obtenir des chiffres plus fiables. 2
Plus exactement,
le passage XXXIII 3 - XXXIV 3, compté selon BohC, contient 627 lettres', et le p a c a g e
XXXIV 4 - XXXV 3, compté selon BohA, contient 673 lettres.
II
116
Edition du texte bohairique
ressemblent grandement. En particulier, la coïncidence entre BohB et BohC de la leçon l j < v11 OY2CUB (XLIII 2) peut être significative, car ces deux manuscrits emploient ailleurs la forme correcte ^ S N oy'JCUl [ (XX 8). De plus, d'après Crum 696a, cette expression i j i i l l OY2COn serait fréquente en saïdique, mais rare en bohairique'. On peut même se demander si BohC n'a pas servi de modèle à BohB 2 . Que je sache, rien ne contredit cette idée, bien qu'il n'y ait pas non plus de preuve décisive.
1.1.4
Comparaison de BohB et BohC (3): les différences
Après avoir évoqué la grande ressemblance textuelle entre BohB et BohC, il faut toutefois signaler aussi les différences, qui semblent montrer que la qualité du texte de BohC est meilleure que celle de BohB. (1) La différence la plus significative se trouve dans un passage du dernier chapitre: • VMBoh XLIV 12 K©
r^p
¿»AH-eioc
neNCHoy" éTenH^Y A.OC a
^qigcuni r
[B f. 37 ] o y o s neTpoo
nsh
2u>q
HOY^nocTOAoe
Mneqtytuni
iu)2^NNhcb nh
eqxoxeK e-eoY^K
^SH
enmicpt Ni^nocTO-
2Al N2CUR.
iujnchoy] B n e q e n o y
b
iu>2s,nnho] B icujvnnhc
De fait, vraiment il était aussi un apôtre de notre temps, et en aucune œuvre il n'était inférieur à ces grands, Pierre et Jean, les saints apôtres.
BohC a "(un apôtre de) notre temps" (neNCHOY), tandis que BohB a "son temps" ( n e q C H O Y ) . Or, la VM est attribuée à Sarapion de Thmuis, qui était disciple d'Antoine le Grand et donc contemporain de Macaire. Et même si cette attribution est manifestement fausse, elle est respectée de manière cohérente dans la VM; d'où, par exemple, dans le chapitre XX la mention de l'entretien que l'auteur lui-même aurait eu avec Macaire. Dans le passage cité ci-dessus, la leçon qui convient le mieux est donc "notre temps", et non pas "son temps" 1 . Il semble que le copiste de BohB n'ait pas simplement transcrit son modèle, mais
1
L'explication donnée par Crum est la suivante: "2NOY2U)n SB2 (S et B, ibid.); GIITON au lieu de HTOH (les
S ItTO);
deux en S et B, CRUM 193b); C2RHOY1 au lieu de 2RHoyi (les deux B, CRUM 653a; S JKliyG); G2RIUO ( B , CRUM 659b) au lieu de 2RUJO (S et B, ibid.); 62-e-o au lieu de 2 « 0 (CRUM 723a ne note que 2 - e o ; S 2TO ou t>2TO (rare), ibid.); e 2 « n K au lieu de 2-e-HK (CRUM 714a note les formes 2 « I î et B 2 T H Î comme B; la forme f>2-&H* n'y est pas notée); 62A.1 au lieu de 2 Al (les deux B, CRUM 667b); « 2 M O T (B, CRUM 681a) au lieu de 2MOT (S et B, ibid.); f>2PXi comme variante de 2\>\i
(B, CRIJM 646b, et la forme THrOC (XLII 2); IIOy.\^(l>ll (XXIII 1); NOYRCOK (X 9); NOyfiKO (XXXII 1); tioyeBUJI (XVII 4); rioySKKA.HCii. (XXIX 3); NOYGXCUP2 (XL 4, XLI 7); iloyiA-A (XLII 3); NOYKOOHOO (XV
1); N o y x ^ o o
(XXI 4); N o y H e 2 (XL
16); H o y n o A i o
(XXII
1);
t i o y n p o e e y X H (XI 4); iioypMpi (XLI 24); NoypeqMtuoYT (XXXII 7); f i o y c H o y (XIV 2, XXIX 3, XLI 9); N o y c o K (XL 19); i i o y c o n (XXX 2); HOYCTpvns, (XV 1); n o y o y n o y (XLI 6). Aucune règle n'est discernable concernant le redoublement de la consonne N ; peut-être est-il simplement dû au caprice du copiste. (5) n e 6 T - au lieu de n e « - / n e T A u lieu de la forme fusionnée n e f r - ou n 6 T - , B o h A emploie le plus souvent la forme séparée n © 6 T - , H G & - ou h 6 T - : i lu e T a , q e p au lieu de n e r ~ (XVI 9); n e e T e m au lieu de n s T ~ (XLI 8); n e e r-frcusen au lieu de n e T ~ (XIII 4); n e eTNà.u)u>nt au lieu de i l e - e - (X 4); n e e T N & x e n q au lieu de n e - e - (Prologue 6): n e e T f au lieu de n e T + (XXII 7); n e e T T O n i au lieu de n e r - (XI 3); l i e e r o y o H 2 au lieu de n e - e - (XXX 1); n e e'i ^qcptuni au lieu de n e r i y o n (XVI 12); l i e e n y o i [ au lieu de n e T ~ (XVI 16, XXXV 6); n e eT2Hn au lieu de n e T ~ (IV 3, XXX 1, XXXII 4, XLI 2); h e-froy^K au lieu de n e « o y j . R (XXIII 1); M S T 6 N T \ K au lieu de u b t r u t m (XI 5); h B T e i l T \ q au lieu de n e T e N T ^ q (XI 4); H e T O ^ x i au lieu de li< ;ic: t \xi (IX 7, XLI 20). Dans ce contexte, on peut remarquer aussi: là où BohC a i l e eTAqosp, BohA a 3,qep (XVI 8); là où BohB a n e 6 T \ i iSc oya.2 0 ^ 2 ' « et BohC a I t e T i . r i s ê o y ^ 2 e \ 2 i " , BohA a ^ q o y ^ 2 0^2Hl (XVII 9); en XXIII 3 BohA a n e e r t y o n avec BohC, contre BohB qui a n e T t y o n . Par souci d'être complet, notons que B o h A emploie la forme fusionnée I 1 6 T - dans les passages suivants: nei NMieq
(Il
1; BohB a r i e - o m N e q ) ;
nexoyep
(IV 3; BohB a n
eToyep);
n e l ' e n T ^ q (XIV 4); i UîT2U)oy (XXXIX 9). (6) B au lieu de O Y KJ-2 au lieu de oys.2 (les deux B, CRUM 505b); pj.BH au lieu de p^oyh (les deux B, Crum 306a), mais en XVI 1 BohA a p^oyil; penNRiupn (La forme normale de B est oycupn, C R U M 489a: mais KUipn aussi y est notée). Dans ce contexte, on peut noter le cas suivant où R est remplacé par e y : e y A M l T t n au lieu de baai itiii.
2
Analyse linguistique de la VMBoh
123
(7) n au lieu de B en fin d'une syllabe B T i i j f î n t p w n au lieu de 6;TU)6KtptUB (les deux B, CRUM 554b); o y ^ B o n au lieu de t>y?CKOR (la forme 7CBOK est B, CRUM 100a; la forme XBOI 1 n'y est pas notée); (J)iMi~ (d'après l'écriture normale ce serait UJINJ, CRUM 553b).
(8) Redoublement de ta consonne |w| au début d'un mot OYKtUTO ou o y i U T C au lieu de BlUTG (CRUM 46a s. v. "BiOTO" ne note pas ces deux formes).
On peut noter que ces phénomènes (6) - (8) sont connus des sources non littéraires aussi 1 . (9) Alternance ou flottement entre A et T BohA a tendance à assourdir A en T 2 : OKA.NTVMZM (pour x n M H x y i v r q o y o j \ Y W t > + ( X I 7); e T a o f o y c u A e G Y o y c u n o y o j n e x e h e o - o y ^ e H i . K J . p t o c (XII 4); e T à q e p o y K o y x i e q t y T H o y T 2iX(?N 111K&21 o y o 2 m j ^ m o n i ( X V I I 3 ) ; eTà,q A (XXXII 9); e ; r \ q i t>ROA n x e ; . . . H^K^pi o y o s \ q n o i p i (XXXV 3).
(3) N x e (actif) au lieu de 2 1 T 6 N (passif) BohA emploie parfois la phrase active avec N X S (ou X 6 ; voir 2.1.1 (17) ci-dessus), là où les autres témoins emploient la phrase passive avec 2 ' T S N 2 . (4) Futur III négatif + négation -UJT6MN M o y c i j T G H T à o o q (XVI 27).
2.1.4
Caractéristiques lexicales
(1) Quelques tendances à propos du choix des mots JvXOy au lieu de
(XVI 3, 4, 10)'; e o w au lieu de lOOK; T ^ A O au lieu de T&A.SO; 2 ^ - au
lieu de tpa.- {XII 4, 6; XV 1, XVI 10, 28, 29; XVII 8), le cas inverse est en XL 20; 2 i x e i l au lieu de ( i X S N 4 (IV 2; VIII 2; IX 5, 6, 8; XI 4(2 fois); XV 2; XVI 6; XVII 2; XXII 7; XXIII 2; XXXII 8;
' Que la conjonction 2'Hà. (ivce) soit employée en général avec le conjonctif est signalé, par exemple, par S t h r n , p. 400 (§613). 2
VIII 5.6, X I, XV 1, XXX 1, et XLI 3. Mais tous ces passages sont dans le ch. XVI, et cela peut être due à la tendance uniformisatrice de BohA (le
mot •xAO'f est utilisé en XVI 2; mais voir aussi XVI I, où le mot bSMi)H>l est utilisé). 4
Dans ce contexte on peut noter aussi que BohB révèle parfois une tendance à préférer ÇïXfïtt à o ' X t i i t .
2
Analyse linguistique de la VMBoh
127
XXXV 4; XXXIX 10; XL 13; XLII 4).
2.1.5
Remarques générales Pour caractériser le texte de BohA du point de vue linguistique, certains phénomènes (par
exemple, l l ^ N T e - au lieu de U ^ T S - , ou bien M e p e - / H e p i T * au lieu de I H J l i p G - / M G N p i T i ) pourraient suggérer l'idée d'une tendance "sahidisante"; mais la forme avec 6 ( 1 ou 6 2 - est apparemment "plus bohairique" que la forme sans © - . Il ne paraît pas être justifié d'employer le terme "sahidisant" pour caractériser le texte de BohA. D'autres exemples peuvent suggérer l'influence de la langue "vivante" (c'est-à-dire, non littéraire) de l'époque (2.1.1 (6)-(8)); mais vu l'état actuel de la recherche, il est encore prématuré d'en tirer une telle conclusion. Une chose est probable: l'emploi de 0 y 0 2
après la subordonnée de temps laisse
supposer l'influence d'une langue sémitique, le syriaque ou l'arabe 1 . S'il s'agit de l'arabe, son influence sur le copte (bohairique) ne serait pas un phénomène extraordinaire au dixième siècle, époque où la copie de BohA semble avoir été effectuée.
2.2
Caractéristiques linguistiques du texte principal de la présente édition La présentation suivante sera faite de manière à mettre en évidence les différences qui
séparent le texte de la présente édition de celui de BohA 2 . Elle traitera aussi des phénomènes q u ' o n n ' a pas encore évoqués (notamment ceux qui sont communs à BohA et aux autres témoins), et pour cause, puisqu'on n ' a traité encore que des phénomènes propres à BohA, qui sont en principe relégués dans l'apparat. 2.2.1
Caractéristiques orthographiques ou phonologiques Les phénomènes d'ordre orthographique ou phonologique relevés pour le texte de BohA
Exemples: XI I; XIII 1; cf. XXIII 2. 1
Pour le syriaque, voir Smith, vol. 1. 1057: " rç) in apodosi, maxime si particula temporis praecedat". Pour
l'arabe, voir J. BL.AIJ, A Grammar of Christian Arabie based mainly on South-Paîestinian Texîs from ihe First Millennium, vol. 2
(CSCO,
276), Louvain, 1967, p. 451 (§ 346.3).
Une objection possible à l'idée d'une influence sémitique serait de dire qu'on peut constater l'emploi de la conjonction "et" après la subordonnée de temps aussi dans la Bible et surtout dans la Septante. Cet emploi qu'on peut fréquemment observer dans BohA, est-il dû à l'influence biblique? Ma réponse à cette question est plutôt négative, car sinon on ne comprendrait pas pourquoi les deux autres copistes (de BohB et de BohC) n'ont pas fait de même. 2
II va sans dire que le texte, dont les caractéristiques linguistiques seront présentées daus tes pages qui suivent,
est essentiellement celui de BohC, qui s'accorde le plus souvent avec celui de BohB.
128
II
Edition du texte bohairique
sont quasi totalement absents du texte de la présente édition: - la consonne M est assimilée à la labiale ou à la lettre H qui la suit; - l'emploi de H n y r e - et u j î l T î j - au lieu de Hru>.NTe- et de U)à.NT6:-; pour le verbe HGi, les formes MGMpG- et n e f l p n s sont employées; le redoublement de H n'est pas la règle 1 ; - pour ce qui est de l'addition ou de l'élimination de G au début d'un mot, il suffit de renverser la présentation qu'on a vue pour BohA; de même concernant le choix entre n e B T - et nfS-o- / l i e ; ! - .
Cela dit. on peut noter les phénomènes suivants 2 : (1) Alternance entre B et FT en fin d'une syllabe 3 - L'expression t , e N OY2U>n (XX 8) est en XLIII 2
OY2CUR;
- 2TOK au lieu de 2TOIil (CRUM 725b ne note que la forme 2TOI1).
(2) Alternance entre 6 et H Les deux formes du même mot tpnp et Ulep (Crum 555a ne note que l l ^ H P ) sont employées indistinctement 4 . (3) Flottement entre r et K Le manuscrit BohC. sur lequel la présente édition est en principe basée, écrit M'OÀOy-ÎMII
(pour àKota>u0etv) et XKOAOy-e-1^
(pour àicotoueia);
de
même,
concernant le nom c \ r < \ 0 O ! l l K 0 0 les témoins manuscrits sont partagés entre jMi. 3
On a déjà vu cet exemple dans un autre contexte; voir 1.1.3 (2) ci-dessus.
4
A ce propos, on se rappellera les exemples suivants:
- MIç) Conjonctif: X X X I V 3. - La conjonction
( 'iva) seule n'est pas e m p l o y é e dans le texte de la présente édition; elle est
toujours a c c o m p a g n é e de X(> qui la précède ou la suit. - après 2INJV Fut 111 négatif: X I I I 5; X V I 2 7 . - après 2 0 f i u ) 0 (ôk(ûç) Conjonctif: X V I 22; X X I I I 5; X X X V I I 1(+ N O e - ) . - après Circonstanciel du futur: X V I I 6; X X I 1; X X X 2.
Fut II: X X X 2 ( 2 fois).
Fut III négatif: X V I I I 2; X L 12; X L I V 13. - après x e
2'Hà.
Circonstanciel du futur: X I X 1; X L 1. Conjonctif: II 3; V I I 4: X V I 18; X V I I 10; X X X I X 6. Futur III: I V 3, 4; V 1; VIII 1; IX 1, 2; X I 4; XII 1, 3, 4, 7; XIII 5; X I V 4; X V I, 2; X V I 2, 14, 2 1 . 22; X V I I 5, 7: X I X 3; X X 3, 7, 8, 9; X X I 4 ( 2 f o i s ) ; X X I I I 5; X X I V 6; X X V 1; X X X V I I 1; X L 19(2 fois); X L I 7, 24; X L I V 1 4 ( x e ;>»L\ X , \ C ) . Futur III négatif: X I X 6; X L I I I; X L I V 2. - après x e i « : : voir "après Xc> 2IN V .
La construction la plus courante est sans conteste celle de X 6 2 ' N ^ avec le futur III; par rapport à ce qu'on a vu pour le texte de BohA, on peut dire que, dans le texte de la présente édition, cette construction est vraiment prédominante. On notera aussi que la seule occurrence du futur II dans une proposition finale se trouve en XXX 2, où il est employé avec X 6 .
où l'on ne savait pas encore distinguer nettement les localités de Nitrie et de Scété; il est donc préférable de ne pas perpétuer une mauvaise habitude. 1
M A L L O N , p. 6 7 ( §
151).
132
II
Edition du texte bohairique
Enfin, il semble que le conjonctif soit employé avec les conjonctions grecques (HHntOG, 2oncoc)'. (2) A propos de l'emploi du "circonstanciel" A propos du "circonstanciel du présent", qui correspond à ce que MALLON appelle le "troisième présent"2, ce grammairien dit: "Le troisième présent est le présent de l'état ...; il correspond à peu près au participe français et au J L ^ arabe. Il forme donc toujours une proposition dépendante"3. Tout en confirmant en principe ce qu'il dit, il faut toutefois noter les exemples suivants: - o y o 2 n e x e nioyM nioyaa iin x e niMj.-e-HTHO N \ q x e eyoytutp e s i MneKCuoy (XL 6). - n e x ^ q tïnipwHi x t j eKKcuf n NI[
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n e N i c u T ) scripsi secundum HHBBELYNCK & VAN LANTSCHOOT, p. 4 3 2 ; \niwN]
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¿ . N T t u M l o o ] scripsi secundum HKBBKLYNCK & VAN LANTSCHOOT, p. 432;
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II
Edition du texte bohairique
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152
Edition du texte bohairique
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Edition du texte bohairique
II
154
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XII
Macaire organise une agape; rencontre avec un anachorète
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"' nui] A om " iieqeosru] A neqooxtii 6 ' N6H 2^-NKOYXI NCJOOYl A om ' l'iin^Kxpi^ ii^e-iAto o y o 2 éT\oi'iTon hmoc] A tïr(-;ca.ziN] A e q e p 2 i o i ; x j a i N
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XIII
Vision concernant Macaire
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Macaire commence sa vie monastique; il devient prêtre
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166
II Edition du texte bohairique
ipnen2ti)Alc SBOA Nen^q eniBcwTO11 oyo2 on12 ÑTeqep ntp^qe NoyKocuoo Hßepi13 h$T14 Ni e toyt e^oyN HriKÖ MH^Y16 NOyCTpXTliv17 [B fol. 12v] ÑTG 2Ä.NHXTOI UnHXTIKON18 eybHK b©N 2^N2onAON NNOHTON 19 oyb© [Am p. 66] NeqNoynepoN Ñásnoci ,\tho eicxxi 20 émnÑS21 e n s a t e n oyo2 ñtoybcdtc 22 époq i'i-e-oq niAi^BOXOG fc fol. 4r] 2 ' t s h Ninepe223 sTiyeBcgcuB24 ÑTe niá^pei H evffii nntópo25 b^poq b©N p^N ÑtiTc n^c26 neNNoyt. 2 A© ninpoNOHTOc oyo2 Ñoooo xqepcyNXiupiN1 K^Tà. oyoiKONOHiÄ. e-e-pe oynip^oMoo2 Tumq éxsN 3 ^bb^. nxKxpi4 [A fol. I06rj x e 21NX 2'tgn Txiéi iáv3 eqeep 6 neyi hhh éT^yc^xi 7 Nenxq hhu>oy s oyo2 éqei" groa entp^qe nin¿\ (-ri^qTwtioq"1 époq oyo2
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21NÄ. NTeqcl)TGH2tUA] A NTeyuJTSUÌ " BIIRCUTO] A éOYKUJTC 12 ON] A om " MRGpi] A B Am NKepi 14 MfT| A MTB 15 ÑTB Te] Am NTfí " HriSÖ HHä^Y] A MM\Y Hri5Ö 17 ÑOYCTpvnáJ Am MOYOT^TGlä. 18 HT6 2),HHJiTOI MnÑVTIKon] A HMVTOI NnÑXTlKOH " ÑNOHTON] B HMOeTON 2 " A Mo^xi 21 etunîT\] Am nïïX 22 OY02 MTOYBCUTO] A NOSOYKtUTC 21 niH(jpt>2j B niMope2 A add NH
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II
Edition du texte bohairique
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xo; T(>TBH2ioyì] A èpo>TeM2iOY'i "Hrwapiif BEN O Y N E T ^ M M J A Ï I I M P H T 13 ' AG vfMOYK] A i-YÌujl 1 éi iGquoyT] A om ' iiKeptu] A add éneqHoyT 4 oyo2] A om 5 A Am HVfcuw 6 HI li (nij A tu il t HI 7 nxe] Am tien 8 OYHIiíp] A 2& N . MHU) Ain 2ä.MKeHHUj ' IlákAOY] A add HfiH 2¿-NKY' " K2PHI] A «pHl 12 i iipoYl A A m add b(-;tl OYOMII NOYIDT 15 ^qceq] Am s.qeci;> 14 1 A tí] A OYM 2 f>"i't>pAi¿iKcuNiN] Am eTepAi^KorieiH 1 A om 4 M (illJJ
1
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3
Edition du texte bohairique
171
ne riM2a>B4. ¿.NON r^p TGNepipopn NOCUOYN HriMpcom5 x e oynicToc ne ^eN oyne-e-nHi. 1 7 o y o 2 ér^yó2i ep^Toy é x i u q 2 ^ysoAq eBOA NICN^Y2 oyo2 àyKcuip NNIKeipiCÙ3 erocpx 4 NKepni © T T O I èNequof. 18 oyo2' nexe 4>ICOT Nfxxoy2 x e oyneTvrxon Te3 ipvreqt ncyriupi4 nuoq xe 2'n^5 xctp^NMioi lixe I ^ a o y NTeqf n n i X K o è B O A i n e recMHGi8 Nen n i p x N i p n n e c 2 ipHpi 19 o y o 2 n e x ^ q 1 xe c ù B i à , Nen n x i A i K ^ c i M O N eT^ipavoycu4 5 époq NfecooyN unoq 20 Tore n e x ^ q n n i p i u M i eTep3 r x e p i nnoq oyo2 [L\ipn| ^y?ci2tuK] A A m i i M c a o s i add s.i è p e T B N X U ) M M o q 1 N o y
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TRnepujopn M O C D O Y N Hn&ipunu] A ^N«pu)opn N C O Y C U Ni m p e n n i
17
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' nipTtupi] A ipTtupi ' o y o g \LIU)TIVpi M H O q J A o m 7
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A m n e x à q MXB
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II
172
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é^oyN éTeqpi ¿.qo^XI Nenxq eqxco H M O O 3 [ A m p . 7 0 ] X © H ^ K ^ P I 4 I C 2 H N N S ¿JR ep xpi^6 e-©-peKep2iuB7 Nxu>p2 Neu nepi xe 1 éKecpMioycgK9 N G M M J neu neccpHpi10. [A fol. I08 R ] 22 O Y O 2 ' nMpHf Hà.qep2a>H2 b©N oyonoyAH oyo2 Nißip3 e r e Hecp^q^xnici)oy4 Hxqt Hntooy HrriAi^KcumTHC5 x e 2IHÂV eqeTHiToy 6 éKOA oyo2 ToytMh ÑTeqTHic 7 Ñfc2iHi8 2onu>o9 eoNXHici ÑTeetftooy éBOA êpoo Neu nitpHpi"1. 23 ^ f Ae IIIHMPCÜHI H e T + cooy N N H e r f cooy N^q, H 1 ereptgopn ÑccooyH2 ÑNH BTS Hn^Toyuiiuni3 HpHt NNH éTxyciNi, eTëni éNeqctirrn 4 icxeN 2'5 «(»oyei, nneq6 oycoig é^ctu nniá^o eT2Hn 7 oyAe Mneqoycuuj6 pcuq Noyêige HMIJ
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21
Edition du texte bohairique
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AKXIHI N^K HOYC2IH1] A J.KXKH 0Y02IHI HM
K^pioo 6 s.qì ÖKOA. cp^poq b « " oytuujtfopMgi]A ^ q s o x i èROA. 2ä.poq oypAiyi 7 ii¿>qxcu MMOC iia,q n e ] A 3>qr,Mioq 8 MITO] A illlCi ' I'ljfiACpMpi] C tb«A.ipä>pi 10 KTTii -en ... Miiecuixeti xoii] A om " Minci] A Ilici add -e-H éTà.021 .\XÀ.\ iiNoys époK 13 ipa/mcepÓMOAorui] A U)¿.HT(>eepóH0A0rtN Ara ipvreoepoHOAoreiH 11 «poi] A uhi 14 1 iä,Häai] A nawTHAN 15 1 le] A add é T à q e p M Hill 29 ' Titpoy] A om 3 en] A 6M add il e NA n i f m ÌTe 2^HKe>C(UOYHi ; eTä*qo?u>nil A om ' Tiipoy I L(I 19&. .\RK^] A iJ> 5 HÄ,K\pi] Am ll^Ki.piOC *' oyo2] A om 7 GHMpiU] A HHMpiU 30 1 IIIAI\KOHITHC] A UIAI\KCUNITH(; 3 lllloq 11(.;] A om 3 CÙAI lupini] A fjA ipim 4 n e ] A om 5 bVRjn] A Am ÌAXGH
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n¿vn^N14 N b e A i p i p i
O>AÌ Ntyini 3 NIBSN é s o A
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t i n e 1 F ^ e A u ^ I P I 9 S T T H -E-H e r ^ 0 2 i
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3
Edition du texte bohairique
e y x c o M M OC [Am p. 72] N ^ q X S
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N-6-OK é T B K X a ) MMOC7 HÎIMCHOT NSH n^IPNT9
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175
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o y o 2 eu?es N^q
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XVII
Apparition d'un chérubin
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nKí>2i] A niKi,2i add o y o 2 (>Tá.q+ XOH N^q] A om
Am nxeî n i ^ n o c ¿.rrä. ante corr
4 1 o y o 2 ] A om ' (jT^yi-;pnniN] A BTa.qtóptHYMin 3
Am {>T\qepNHeiN
1 Kìx^q] A o y o j i iex2>>q o y n
4
oymotj A oyoïir
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nxotgXGip] A nixocpxecy
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l'i |TmTpx] A ïn Kep2Yi iomsnih
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eriinip^CMOc] A éNiriYP^OMoc
Ani \Kep2YnoMeNtiiN
Bèmrup&CMOc
Am e n i n e i p ^ e n o c
' ujvrnqsi] B iya.TOYSi 5
NOyXlDK] A ÑNOYXIUK
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f i npV| A f Y l ^
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Y(--l>nii>\zinl A a-opoyepAOKiHàzm MHOK] A ÙMOq
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3 1 o y o j ] A oni !
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M,eM nsici] A Am aiTfcJN
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" NTÄ.epAli.KONIN] A M"TAC>pAl\KlUNlN 12
Am NT^epAI¿.KONeiH
Miuoy] A ó p o q
" Tb^H] B Tb»-ÌM 14 15 16
Mi('í20oy] A N o y è g o o Y tìHKìNTOJUIl A (ÍNIÑTOAM Mill A K M
11 ' u^xiii 011 iu;xä.q ii^q] A r u j x ^ q A e Hä.q OH 2
ì] A t ante corr; f H M post corr manu recentiore
' e - m u i o y Hn(-;p6p2ot] A e-iMiMHoy i i n e p u p g o f 4
(ìn(epoKiH 2 1 Hnw(vOO\xi] A HriMiTeec:A.xi 2 MXKXpi] A M^Kpi Am M^KS>piOC 5 liniiqilje-op'i ep] A NMequj&opTe ante corr manu recentiore 4 T o r e ] A Vu. 5 OYXOH] A NU OYXOH 6 (V i .\Yf -;pn>o;)i )) A ¿.cjepiyopn 7 2lTt>H] A éKOA 2IT6H 4
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180 RIKC.
II Edition du texte bohairique 3 o y o 2 nMpHf1 e i ^ q c e x n 2 2U>B3 NIBSN bf>N FUONH ^QÌ ÉROA
beN oypxiyi eynocpi4 b^xioq [C fol. 9V] 2IT6h niTcepoyRiM5 HXAXON A6 2IT6N TSOII MHC^ 6200y R xyV éboyN éniTcooy oyo2 2 eyKiuf énMCà. NGH M3 eyNMioyipT 4 Hnircuoy5 TOT© n e x e
HMO.pi6 N^q x e f f 20 époK n^So7
hxt^HOI x e MNMyiuni nmij MMX8 x e oym r^p fcaioyN 9 N2A.110 ¿.n ben nMnci>n ". 5 r i e x e niTcepoyRiH1 Ns,q x e
f^i
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npo2epeeio 2 n e IO NIN^ 3 ;xn HneKH-eo. IIAHN 4 ^PIAOKIH^ZIN 5 oyo2 6 MIONI 7 H4>H
eTepnoqpi. 6 HONOH HÀ. 2'©+IK1 époK éROA 2^ HINTT^
6T2tOOY N6H Hoyxopxc 2 [Ani p. 76] MI [OlllipOH1. 0y02 ¿.KU^NCeMNl f N A x e n nenci^INI ©IHHN 4 K ^ T X PH + É T X Y O Y ^ 2 CD.2Ni NHI 2iTeN n^Noyf. 3 1 ltó.ipHt] A add AC; ON 2 (-;T3.qC(iXnJ A ¿.qocuxnq ante corr; i.qcu>xn post corr manu recensore ' 2WR] A fl2tl)K 4 YMOl)lJ A (;yfii H UMT 5 nixC 4 t>YN^MOYU)T] A GYHXXOYUJT A Am add 2ixen 5 Ann cuoY] A ninuoY 6 na.Ka.pi] Am HAKA.pioc ' I ii.SC] A om 8 iixcp tuia.) A b«" etnia. '' tciDoyn] B i'it,q'i Ae B Am oyo2 GT^qi 6 Gllipcui] B Am add GROA 7 ^«N 11 iGTpà.] A é t n « T p ^ J ' /l oi] A G2t ante corr manu recentiore ' pHoJ A add o y o 2 "' ruoypxt] A oypM~ " HGj Am om 4
Am (iTepHcyx^zeiN
5
12
20CGM] C OGGM ante corr manu recentiore Nbn'royJ A ini.vy 1 A G M M ^ Y À.quj(i>K] A N M J - Y O Y O 2 xqujtuKi
13
3
II
182
Edition du texte bohairique
Ñ o y c K y H H 6 Hbt-n q C à .
NéieeT8 x e
21n¿. e q e s i o H o y
ÑbHTq".
4 o y o 2 N ^ q 2 e n c i n e ' e q c p t u q T erucyAHA o y o 2 2 e q e p 2 u > R
efHeßf
o y o 2 Nißip 3 ë N ^ q - e - x n i o H H t o o y 4 N ^ q + H u c o o y n e 5 i ' i n i o y p ^ i . H i T o y © r o a H e a j ^ y i N i 6 N \ q n e 5 [Am p. 77] hh Hnoq
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[A fol. 11 i ] n g h [C fol. io ] n e q ^ M O H 5
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K] A ONäwY 4 f i ieT|>\] A add et eras nio 5 o y o 2 i iiOY3vi] A nioyxi A« 6
tioycKyNH] Am NOYOKHHH
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niex] B Am om iic'viBRT] A tlèeRT ante corr manu recentiore ' X 2» IX ... c u o y Ñi,HTq] A om 8
B Am neiGKT
4 1 o y o 2 H^qjBKOi n e ] A t i x q j e n c i a s NX« niá-noo 2
o y o 2 j A om
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o y o 2 MiKipJ A niRip a b Mucuoy] A iincuoy ' i le] A om
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* Hiiipxyini] A ipxy'im add oyti 7 e r e q e p ^ p i x ] A e T e q e p Nxpià. B e T e q e p eN?cpi¿. Am eTeqcpjcpei». * niKeoyiiei baioni A r u o e n e r a a i o N B i ncyner^AioN ' èriAOr'ooJ A éA.oroo x e equjon beN Hitg^qey [C fol. n ] e r 3 4 1 e^boyii ic oy^poNoe . 3 fNM IUNT oyN tpxpoq x e 2 I
2
M2"OT] A Am ilTt> ^f oy02] A om ' OYHI] A add r^p 5 eoN^si] Am CïTNXSI 6 oyooSHi ef] A OYOYOOXIII G-e-pet 7 GT2CUOY] A eTS^ben 8 6TS^benJ A NnoNitpon XX A B C Am 1 1 HbfMI] A (i^PHI 2 nS,IMCUIT HKN Ml] A lIMHCUn | 3*l ¿.léHI ' eT&Y°Y^2 A eTi\Y20ii2N] A Am om
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