Synchronicités. Les signes magiques de la vie 2912662036


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Synchronicités. Les signes magiques de la vie
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- - - A L A I N BRÊTHES---

SYNCHRONICITES les Signes Magiques de la Vie

- - - - Editions Oriane - - - -

SYNCHRONICITES les Signes Magiques de la Vie

DU MÊME AUTEUR LES STRATEGIES DE L'EGO. Parution : septembre 2000.

LES EGREGORES, Forces psychiques des groupes humains L'INTERPRETATION DES ARCANES MAJEURS L'INTERPRETATION DES ARCANES MINEURS, des NOMBRES et des QUATRE ELEMENTS L'INTERPRETATION DES TIRAGES, Toutes les combinaisons des Arcanes Majeurs, 462 Assemblages

ALAIN BRÊTHES

SVNCHRONICITES les Signes Magiques de 1a Vie

Editions Oriane La Tranquillité - 7, rue du Port 44470 Thouaré sur Loire Tél : 02 40 77 34 20 - Fax : 02 51 13 04 55

Dessin de couverture: Geoffroy Chauvet

ISBN: 2-912662-03-6 Copyright: Editions Oriane, 2000. Diffusion France: DG. Diffusion, rue Max Planck, 31683 Labège cédex, Tél: 05 616270 62 - Fax: 05 616295 53 Suisse: Transat, Route des Jeunes 4 ter, 1211 Genève 26 Canada: Raffin, 7870 rue Fleuricourt, St Léonard (Québec), H1R 2L3.

SOMMAIRE

Ateliers .....................................................~···············..

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Prologue...........................................................

13

Chapitre 1: Mystérieuses synchronicités...... ... ... ... ... ... .......

33

Chapitre 2: Synchronicités et symboles.............................

71

Chapitre 3: Synchronicités et libre arbitre..........................

105

Chapitre 4: Synchronicités subtiles..................................

121

Chapitre 5: L'enchaînement des synchronicités................. .. 136 Chapitre 6: Synchronicités limitatives................................ 160

Chapitre 7: Synchronicités fécondes...... ... ... ... ... ... ... ... ... ... 180

Lexique.......... . ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... .. ... .. 202 Bibliographie...................................................... 211

Les ATELIERS d'ALAIN BRÊTHES

en collaboration avec MARIE-ODILE STEINMANN BRÊTHES Nous vous proposons des thèmes en relation avec le développement transpersonnel de l'être et l'ésotérisme :

Les synchronicités de la vie Manifester le magique dans sa vie Les stratégies de l'ego Le Porteur de Lumière Le karma. source d'épanouissement Créer des égrégores féconds et lumineux L'Âme. le pivot central de l'être

~·~·~·~·~·~·~·~·~·~ Vous recevrez le programme des ateliers sur simple demande en vous adressant à: Alain Brêthes La Tranquillité- 7, rue du Port- 44470 Thouaré sur Loire Tél: 02 40 77 3511 - Fax: 02 5113 04 55

Consultation particulière 10

On peut se demander ce qui caractérise l'entrée sur le Sentier de Service. Le premier signe est certainement le renoncement au passé et un élan total vers l'avenir. Le second signe est la réalisation du Maitre dans le cœur. Le troisième signe est le rejet de la peur. Le quatrième est l'absence de condamnation. Le cinquième est de consacrer son temps au travail pour le futur. Le sixième est la joie de servir dans un total don de soi. Le septième est l'effort spirituel pour atteindre les Mondes Lointains. Selon ces signes vous discernerez l'esprit prêt à se manifester pour le Service.

Hiérarchie. Livre de la série Agni Yoga. Extrait de l'aphorisme 196.

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PROLOGUE

Prélude Dans cette existence présente, le premier acte de l'histoire des rencontres majeures que je vais évoquer, s'est déroulé quand j'avais l'âge de vingt quatre ans et que j'habitais la région parisienne. J'ai été atteint à ce moment là et ce, pendant neuf mois, d'une grave infection rénale qui m'a rendu stérile. Les divers médecins qui s'occupaient de mon cas estimaient qu'il fallait me donner un puissant analgésique à base de morphine pour supprimer la douleur devenue intolérable et aussi m'enlever un rein. Maudissant le sort de m'avoir infligé cette abomination, je percevais cette maladie comme la pire expérience que j'avais endurée. Les élancements que je ressentais dans le corps, parfois pendant plusieurs heures d'affilée, étaient difficilement supportables. J'ai vécu quelques mois cette situation sans pouvoir bouger du lit, jusqu'au jour où, après avoir subi la crise la plus longue, je me suis retrouvé à genoux pour demander grâce. J'avais dans le corps une boule de pus de la grosseur d'une orange et je supportais même pas le poids d'un drap sur moi. Une demi-heure après avoir accompli mon premier acte de foi en remettant ma douleur entre les mains de !'Universel, la grosseur 13

ainsi que la douleur avaient disparu et je me trouvais enfin en mesure de m'habiller et de marcher. La guérison a été instantanée. Depuis ce jour, mon quotidien a été placé sous le signe de la foi et la Providence Divine n'a pas cessé de se manifester, même dans les situations, à première vue, les plus inextricables. Cette maladie m'avait rendu stérile, ce que j'ai su plus tard, et le fait de ne pouvoir avoir d'enfants naturels a été le déclencheur d'une succession d'événements. Quatre ans plus tard, je suis allé m'installer à Avignon, ville dans laquelle j'ai ouvert un Espace Nouvel Age. Au début des années quatre vingt, le concept de New Age* était assez mal perçu. Autant dire que la Maison du Nouvel Age d'Avignon ne faisait pas l'unanimité auprès d'une frange de la population locale teintée de conservatisme. Seules les personnes ouvertes d'esprit avaient réservé un accueil chaleureux à cette initiative. Ensemble nous formions un groupe très actif qui œuvrait dans la région afin de permettre l'incarnation d'une nouvelle conscience axée sur une approche syncrétique de la vie, le ~espect de l'écosystème et les justes relations humaines. Les enfants du Verseau, l'ouvrage de Marilyn Ferguson, nous servait de point de référence et nous nous inscrivions totalement dans la démarche New Age du courant Anglo-saxon de l'époque qui prônait comme philosophie agissante de « penser globalement et d'agir localement». Nous sommes une humanité « une », ayant une destinée unique et commune. Le credo de cet ensemble se définissait sous le concept de : « une planète, une humanité, une destinée ». Par l'intermédiaire de la Maison du Nouvel Age, j'étais entré en relation avec une association de parents adoptants dont le siège se trouvait à Marseille. J'avais sympathisé avec deux familles constituées chacune de trois enfant adoptés par le biais 14

de cette association. J'étais tellement émerveillé face à la qualité de rayonnement qui émanait de ces deux familles, que je m'étais dit que j'adopterais moi aussi des enfants. A l'époque je ne savais pas encore qu'il m'était impossible d'avoir un enfant naturel. Je ne pouvais non plus imaginer que le premier enfant adopté par ma compagne et moi treize ans plus tard, serait né et aurait vécu dans cette ville de Marseille.

Première rencontre Trois ans après mon installation, alors que je tenais un stand de livres dans la rue pendant le festival de théâtre, j'ai rencontré une comédienne dont un livre avait attiré son attention. En quittant Paris, je souhaitais m'établir dans une ville de festival et principalement touchant aux domaines de la musique ou de la danse. Montpellier ou Aix en Provence semblaient correspondre à mes intérêts personnels. Mon rapport au théâtre était réduit à sa plus simple expression et pourtant je m'étais sans hésitation installé à Avignon. Trois ans après, mon choix pour ce lieu me surprenait toujours. Je ne parvenais pas à comprendre ce qui m'avait décidé, car le théâtre ne me passionnait pas davantage. Je ne savais pas encore qu'Avignon était la ville de la première rencontre susceptible d'initier les suivantes. J'avais intuitivement choisi ce lieu sans pour autant pouvoir l'expliquer. Pour moi qui ne fréquentais habituellement pas le milieu du théâtre, Avignon était l'endroit idéal pour rencontrer une comédienne. Ce jour là, il y avait beaucoup de monde dans la rue et j'ai simplement vu une abondante chevelure auburn qui s'éloignait vers le bas de la ville. Sans savoir ce qui m'arrivait, 15

je suis immédiatement parti à la recherche de la femme dotée de cette magnifique parure. Je l'ai cherchée un certain temps dans un état de grande fébrilité et quand je suis revenu sur mon stand, elle feuilletait l'ouvrage que j'avais tenu dans mes mains et que j'avais posé pour partir à sa recherche. Il s'agissait de ; La Musique, son influence secrète à travers les âges de Cyril Scott, livre dont je reparle page 148. Ce fut une rencontre fulgurante et après avoir pesé le pour et le contre, j'ai pris la décision de tout stopper de mon coté et de retourner à Paris pour y vivre avec la jeune femme qui avait croisé mon chemin. Ce faisant, je prenais le risque, en supprimant le point d'ancrage et de cohésion qu'était devenue ma librairie, de mettre fin au processus que j'avais mis en place dans le Vaucluse. C'est effectivement ce qui est advenu dans les mois qui ont suivi mon départ. A l'époque cela m'avait posé un problème de conscience, mon acte me semblait insensé, mais je ne pouvais me soustraire à la conviction que je devais partir et tout abandonner. En agissant de la sorte, je laissais ma compagne de l'époque, la Maison du Nouvel Age et toutes les activités annexes que j'avais mises en route. La majeure partie des amis avec lesquels j'entretenais des relations militantes et amicales s'efforçaient de me faire entendre raison. C'était en pure perte. Un mois après je retrouvais Hélène à Paris pour m'installer avec elle. Je savais ce que je quittais et l'avenir immédiat était placé sous le signe de l'incertitude. Laissant tout à Avignon, je ne possédais plus rien sur le plan matériel. Armé d'une bonne dose d'optimisme, j'ai poursuivi ma route et pris un nouvel embranchement de vie. Cela dit, professionnellement parlant, je quittais une librairie ésotérique pour en retrouver une autre. En effet, une personne possédant un centre de séminaires en Provence m'avait mis en contact avec une amie à elle qui souhaitait ouvrir une librairie à Paris. Cette dernière 16

personne cherchait désespérément quelqu'un de compétent pour s'en occuper. Il s'agissait de l'Espace Bleu. Je ne pouvais trouver un lieu plus adapté à mes aspirations et à mes aptitudes. Dans une certaine mesure, je continuais le travail que j'avais initié à Avignon.

Deuxième rencontre Hélène souhaitait grandement me présenter son frère qui exerçait une influence certaine sur elle et auquel elle portait une fervente admiration. Il vivait à Lille et nous sommes très vite allés passer quelques jours dans cette ville que je ne connaissais pas. Au bout de quelques minutes, des relations de pure convention s'établirent entre son frère et moi et elles n'évoluèrent pas pendant les quatre ans de vie commune vécue avec sa sœur. Bien que nous ressentions peu d'attirance l'un envers l'autre, il joua un rôle non négligeable dans cet enchevêtrement de rencontres destiné à m'amener à croiser la route de ma compagne actuelle. Quelques minutes après avoir retrouvé le frère d'Hélène à la terrasse d'un café de Lille, l'un de ses amis se joignit à nous. Mystique jusque dans la couleur de ses habits, le franc sourire de Bernard me plut et une profonde complicité s'établit immédiatement entre nous deux. Hélène et moi-même ne sommes pas retournés ensemble à Lille, par contre, à chaque fois que Bernard venait à Paris, il ne manquait pas de nous rendre visite afin de poursuivre nos interminables et passionnants échanges.

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Troisième rencontre Quelques semaines après ma séparation d'avec Hélène, Bernard est venu me voir accompagné de Pascal, l'un de ses amis qui vivait aussi à Lille. Autant Bernard semblait proche de moi, autant Pascal me paraissait éloigné. Habituellement, je me tenais à l'écart des personnes dotées de son type de personnalité. Pascal me faisait penser à un Franciscain de la première heure perdu dans un monde valorisant des valeurs antagonistes aux siennes. J'ai rejeté mes éventuels préjugés car j'ai vite su que je venais de retrouver une âme de cœur, un être appartenant au groupe karmique auquel je me trouvais affilié. Cette rencontre fut un moment inoubliable d'une grande intensité sur le plan énergétique. Aujourd'hui encore, il est l'une des rares personnes avec laquelle je peux véritablement partager mon ressenti. Nous sommes pourtant toujours très différents l'un de l'autre. Nous nous réunissons à la lumière de nos « soi » mutuels. Les diverses manifestations de nos « ego » réciproques n'ont pas place dans notre relation. Le festival d'Avignon m'avait conduit à Hélène. Hélène m'avait permis de rencontrer Bernard qui à son tour m'avait mené à Pascal. A mon insu, ainsi qu'à celui des protagonistes cités ci-dessus, la première boucle était bouclée. Sur le moment je n'avais aucun recul pour percevoir la mise en place d'un processus karmique et le jeu des synchronicités s'y rattachant. Il me fallut encore trois bonnes années pour commencer à en prendre conscience. Il est peu aisé d'embrasser d'un simple regard l'étendue de la forêt quand on se trouve en son centre. Il est essentiel de s'éloigner d'elle ou de s'élever pour y parvenir. C'est ainsi que l'on pourra mesurer sa vastitude et sa densité. 18

Prémices Après avoir vécu deux longues relations sentimentales qui se sont, à peu de chose près, déroulées et terminées de la même manière, je me suis dit qu'il me fallait mettre fin à un schéma comportemental type. C'était le seul moyen de ne pas le reproduire indéfiniment si je voulais rencontrer dans les meilleures conditions la femme que je recherchais ardemment. Ce travail m'a pris deux ans d'introspection en effectuant une auto-analyse. Le Jour de l'An 1989, quelques instants après les douze coups de minuit, la première personne que je venais d'embrasser pour la nouvelle année était une femme écrivain d'une trentaine d'années qui possédait chez elle une bibliothèque de famille qu'elle avait reçue en héritage. Son père était éditeur de livres. A cet instant, j'ai su que cet événement d'apparence banal était la première phase d'une synchronicité, prélude de la rencontre avec ma future compagne. Comme nous étions le 1er janvier, la rencontre ne pouvait se manifester que cette année là et cette femme que je ne connaissais pas encore devait avoir, de près ou de loin, une activité liée à l'écriture.

Quatrième rencontre Sept mois plus tard, Pascal, mon ami Lillois, me convia à l'accompagner à un dîner chez Jacqueline, la tante de l'un de ses amis d'enfance présent ce soir là et qui disposait, dans son appartement, d'une importante bibliothèque d'ouvrages anciens appartenant à sa fille. Cette bibliothèque lui venait en héritage de son père écrivain. Connaissant mon intérêt pour les livres, Pascal m'avait incité à venir pour jeter un regard sur cette bibliothèque. Ne me 19

passionnant pas pour les ouvrages anciens j'avais tout de même décidé de l'accompagner car Pascal m'avait dit que Jacqueline avait une fille et que cette dernière serait sûrement présente pour la soirée. Je me suis dit: allons rencontrer cette fille! Sachant par son cousin que Pascal venait accompagné d'un éditeur, la fille de Jacqueline, qui s'apprêtait à terminer un roman, était venue rencontrer un éditeur. Nous étions tous deux curieux de nous rencontrer mais pour des raisons différentes. Nous avons su l'un l'autre profiter de l'occasion qui se présentait sans savoir que nous attendions ce moment depuis longtemps. Nous aurions pu nous dérober et ne pas être présents à cette soirée, mais le mutuel appel intérieur résonnait en nous de manière trop intense. Nous l'avons écouté et nous nous sommes laissés guider par lui. La jeune femme du réveillon annonçait Marie-Odile. Toutes deux avaient trente ans, écrivaient un ouvrage, possédaient une bibliothèque de famille qui leur venait de leur père respectif, dont l'un était écrivain et l'autre éditeur. Pascal, qui connaissait Marie-Odile depuis de nombreuses années, s'est révélé être l'initiateur de nos retrouvailles au cours de cette existence. Sans lui, Marie-Odile et moi-même aurions eu toutes les peines du monde pour nous retrouver. Il était le chaînon nécessaire à cette rencontre, l'organisateur de notre rendez-vous. Pascal faisait partie intégrante de notre déjà longue histoire karmique. C'est du moins ce que nous pensons, Marie-Odile et moimême. Le déroulement actuel de cette histoire ne faisait que débuter. Un processus ancien venait d'être réactivé. Il m'a fallu peu de temps pour le subodorer. Je percevais l'importance de Pascal dans notre schéma de vie, mais j'ignorais par contre qu'il avait encore un rôle important à tenir. De plus, Marie-Odile et moi-même devions, par la suite, intervenir de manière déterminante dans le sien. Ce

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qui allait entraîner des conséquences majeures pour notre couple et surtout pour l'histoire d'un groupe de personnes dont nous ne percevions pas encore l'existence. Ils n'étaient pas tous incarnés à l'époque. Comme toutes les histoires karmiques à caractère déterminant, les enchevêtrements s'avèrent multiples et variés et leurs développements s'effectuent souvent sur le long terme. Ayant découvert à mon contact le monde de la spiritualité et de l'ésotérisme, Marie-Odile a cessé d'écrire de la littérature au profit d'ouvrages de développement personnel, dans un premier temps, puis ensuite de développement transpersonnel. Ce dernier est devenu son domaine de prédilection, celui dans lequel elle excelle et donne le meilleur d'elle-même. Auprès de Marie-Odile je me suis autorisé à écrire, alors qu'à l'époque j'exerçais une activité d'éditeur. Ce travail me permettait de me donner de bonnes raisons pour ne pas écrire moi-même. En éditant les textes d'autres personnes, j'avais trouvé un subterfuge pour ne pas me mettre à l'ouvrage et me cacher. Pour des raisons fallacieuses, je refusais de tenir le rôle pour lequel j'étais venu en incarnation. Marie-Odile m'a permis de recontacter ma source créatrice et j'ai fait de même pour elle qui se cachait derrière la littérature. Nous étions liés à l'écriture et tout particulièrement en relation avec la vie spirituelle, et l'un et l'autre devions permettre à notre potentiel de s'épanouir dans ce domaine. Nous étions faits pour nous rencontrer afin de nous stimuler mutuellement. Qui d'autre que nous-mêmes aurait pu nous permettre d'accomplir notre propre Dharma*? Nous avons pu ainsi le vivre à la fois individuellement et en couple. Je ne pouvais rencontrer de compagne plus inspirante. Il en va de même pour Marie-Odile. Nous nous complétons parfaitement et ce, à tous les niveaux de l'être. Nous étions appelés à nous ren21

contrer, mais nous aurions pu ne pas découvrir la richesse qui gisait au plus profond de chacun de nous et ne pas être touchés par elle. Nous avons su percevoir les synchronicités qui se sont manifestées à ce moment clé de notre existence et répondre à l'appel de nos âmes respectives. Ces enchaînements en ont amené de nouveaux, car d'autres âmes étaient liées à notre relation. Ce que, bien entendu, nous ignorions à l'époque. Nous manquions encore d'éléments pour embrasser la vastitude du processus que nos âmes respectives avaient mis en place. Par âmes respectives j'entends celles de la plupart des protagonistes, chacun vivant les expériences qui lui sont utiles afin d'en retirer toute la substance. En évoquant notre vécu respectif, nous avons noté une similitude de vie. Nos pères, décédés tous les deux, se prénommaient Jean. Dotés d'un puissant charisme et d'une forte personnalité, dans leur domaine propre, ils avaient été considérés par ceux qui les approchaient comme des guides. Une cour d'admirateurs les entourait sans cesse.

Cinquième rencontre Marie-Odile avait une amie de longue date Linda avec laquelle elle avait suivi des études de sinologie. Elle venait de renouer des liens avec cette amie après s'être plus ou moins perdues de vue pendant un certain temps. Nous avions décidé de partir en vacances avec Pascal dans un pays que Linda appréciait tout particulièrement. Au dernier moment, nous l'avons conviée à nous accompagner et comme elle a accepté, nous lui avons présenté Pascal. Sitôt arrivés sur les lieux, un nouveau couple venait de se former. Pascal qui avait favorisé notre rencontre venait à son tour de bénéficier de la manifestation de la « provi22

dence » par notre biais. Ce fut un échange de bons procédés. Peu de temps après, ce couple fécond permit à un être doté d'importantes facultés créatrices et d'une dimension spirituelle non négligeable de s'incarner. Il porte le prénom d'Eliot. Un jour, alors que nous étions chez nos amis et qu'Eliot avait deux ans, Linda nous parla d'Oriane, une petite fille de cinq ans dont la maman était décédée un an auparavant et qui vivait chez son oncle et sa tante. Les rapports entre Oriane et sa famille s'avéraient peu aisés, car, en souffrance, cette petite fille faisait vivre des moments difficiles à ce couple, parents de deux enfants. L'oncle et la tante n'étaient pas du tout préparés à vivre ce type de situation et ne le souhaitaient pas. De plus, l'un et l'autre connaissaient à peine Oriane et avaient gardé un souvenir très mitigé d'une précédente rencontre. Il faut dire qu'à l'époque le comportement d'Oriane n'était pas facile à gérer. Amie d'enfance de sa maman, Linda s'inquiétait vivement pour la petite fille qui risquait de se trouver placée, pour un temps indéfini, dans une institution spécialisée. Les psychologues qui s'occupaient de l'enfant ainsi que de sa famille, n'avaient pas su trouver de solution plus adaptée. Oriane vivait des moments difficiles, pour ne pas dire stressants, et son avenir lui semblait bien terne. Ce qui ne faisait qu'aggraver son sentiment de révolte face à une nouvelle injustice.

Sixième rencontre Parallèlement, Marie-Odile et moi-même venions tout juste de commencer une procédure d'agrément d'adoption à la DASS. Cette procédure demande habituellement neuf 23

mois de délai. Ensuite commencent les diverses démarches pour parvenir à trouver l'enfant à adopter; démarches qui n'ont pas la réputation de s'effectuer toujours aisément. Plus Linda nous parlait de cette enfant et plus elle devenait chère à notre cœur. Nous l'avons priée de nous faire rencontrer Oriane qui est venue chez nous le temps d'un week-end accompagnée de Pascal, Linda et d'Eliot. Bien évidemment ce fut le début d'une grande histoire d'amour. Sans attendre les huit mois restant pour recevoir l'agrément, qui nous aurait éventuellement donné une certaine légitimité aux yeux de la famille d'Oriane et des psychologues, nous avons, par l'intermédiaire de Linda, pris contact avec l'oncle et la tante. Nous leur avons simplement proposé d'adopter leur nièce. Autant dire qu'ils ont été grandement surpris de notre requête et nous ont demandé de prendre un temps de réflexion pendant les vacances d'été. A leur retour, ils ont donné leur accord, car la situation dans laquelle ils se trouvaient, était inextricable. Nous leur proposions une issue favorable. Pour Noël, Oriane entrait définitivement dans notre famille et un an plus tard elle était adoptée. A la période de notre rencontre, nous n'avions pas encore l'agrément, Oriane n'était pas adoptable, nous n'avions aucun lien de parenté et pourtant elle fait maintenant partie de notre famille. Nous avons simplement prêté attention à la synchronicité qui se présentait entre le fait que nous souhaitions adopter un enfant et que Linda nous parlait au même moment de cette petite fille en mal d'amour. En écoutant notre cœur, nous avons posé un acte. La logique voulait que notre demande soit purement rejetée par la famille d'Oriane ainsi que par l'administration représentée par l'association de l'Aide à !'Enfance. Elle était purement et simplement extravagante pour ne pas dire incongrue. Et pourtant nous avons été comblés et 24

à présent Oriane s'épanouit en développant une grande joie de vivre.

Synchronicité des rencontres Les routes de Marie-Odile et d'Oriane s'étaient déjà croisées au cours de leur existence présente. Quelques années auparavant, le destin avait fait un petit clin d'œil à Marie-Odile. Invitée lors d'une soirée organisée par Linda, elle avait rencontré Oriane âgée alors d'un an, qui était venue avec sa maman. Par la narration de cet épisode, je ne cherche pas à dire que Marie-Odile était prédestinée à adopter Oriane, mais que l'évidence voulait que ces deux êtres continuent à entretenir une relation commencée par le passé. Je fais bien évidemment référence aux vies antérieures. Le karma* de Marie-Odile et d'Oriane était indissolublement lié. De nombreux signes et faits sont là pour abonder dans le sens de cette forte probabilité. Elles sont aujourd'hui fille et mère, mais elles auraient très bien pu, si nous n'avions pas accompli la démarche de l'adoption, entretenir par exemple des relations futures sur le mode de l'amitié. Par l'intermédiaire de Linda, Oriane serait de toute manière restée à la périphérie de Marie-Odile et elles auraient toutes les deux fini par se rencontrer. Ces retrouvailles auraient pu demander un certain nombre d'années, mais il est presque certain qu'elles auraient eu lieu. La force d'attraction attirant ces deux êtres est tellement forte que rien ni personne n'aurait pu les tenir séparées bien longtemps. Sur le plan de l'âme, la notion de temps a relativement peu de valeur. Une année ou dix ans sont pour l'âme des abstractions futiles. L'âme s'efforce simplement de mettre en œuvre son plan général d'incarnation afin d'atteindre les objectifs qu'elle s'est 25

défini avant d'habiter un nouveau corps physique. Elle s'évertue à accomplir le destin qu'elle s'est initialement fixé, voire même à aller, si possible, bien au-delà. Pour ce faire, elle utilise l'éventail de toutes les ressources que les lois karmiques lui proposent. Elle saisit toutes les opportunités qui se présentent et utilise les événements pour s'enrichir sur le plan de l'expérience et pour accroître sa maturité. En plus de la rencontre entre Oriane et MarieOdile un autre fait est à noter. Oriane est née à Marseille, ville où elle vécu avec sa première maman et c'est dans ce lieu que j'avais été en contact avec l'adoption et que j'avais décidé d'adopter plus tard moi aussi des enfants. L'ébauche générale de notre scénario commun était esquissée et il nous revenait à l'un et à l'autre de l'écrire de manière plus détaillée puis de lui donner vie. Nous aurions pu, Marie-Odile et moi-même, à un moment donné de cette histoire, la transformer et la vivre de manière quelque peu différente. Au niveau de notre quotidien à tous, les répercussions n'auraient pas été négligeables. La vie affective de ces trois personnes aurait-elle était aussi féconde ? Il est difficile de se prononcer, mais sur un plan plus global, les entités se manifestant aujourd'hui sous l'apparence de Marie-Odile, d'Oriane et d'Alain, auraient accompli ensemble leur Dharma. Rien n'aurait pu contrecarrer son accomplissement. Si ce n'était le cas, elles n'auraient pas pris la peine de favoriser de telles synchronicités. Y parvenir a demandé une colossale dépense d'énergie sur les plans subtils. Et sur les plans subtils, la Loi d'Economie gère tous les rapports s'établissant entre les âmes. «Rien ne se perd, tout se transforme» pourrait être le postulat de cette Loi qui détermine avec précision ce qui est juste et utile au bon fonctionnement de l'ensemble de toutes les existences.

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Septième rencontre A la suite de la décision de la famille d'Oriane, nous avions arrêté le processus d'agrément auprès de la DASS pour avoir un autre enfant, car il nous fallait tisser des liens affectifs avec notre fille qui avait besoin de se sentir sécurisée et choyée. Deux ans après sa venue, Oriane nous a fait part de son désir d'avoir un petit frère. Comme nous souhaitions accueillir un nouvel enfant, nous fûmes très heureux de sa demande. Oriane voulait que ce soit un garçon de cinq ans afin de pouvoir jouer avec lui. Nous avons repris contact avec la DASS pour réactiver notre dossier en sommeil. Les diverses formalités attenantes à cette demande ont été accomplies avec une facilité déconcertante. Toutes les personnes rencontrées, que ce soit la conseillère, les assistantes sociales, les psychologues et le psychiatre, ont fait preuve d'une grande gentillesse. Chacune de ces rencontres était un cadeau. Le psychiatre, que nous avions choisi parmi une cinquantaine proposée, a même refusé de se faire payer la consultation nous disant qu'il concevait ce type de séance comme une activité de service. L'agrément nous a été donné rapidement et les responsables de la DASS ont immédiatement envisagé de choisir notre famille pour adopter un petit garçon. C'est ce qu'ils nous ont affirmé par la suite. Il avait cinq ans et portait le prénom de Paul. C'est le prénom que Marie-Odile donnait à sa poupée préférée quand elle était petite fille en se disant que plus tard ce serait celui du fils qu'elle aurait. De mon côté, trois jours avant de voir sa photo sur dossier, j'avais rêvé que nous adoptions un petit garçon métis ayant des origines Brésiliennes; petit garçon avec lequel j'écoutais de la Bossa Nova. C'était trait pour trait l'enfant de la photo. Sur l'instant, face à cette double synchronicité Marie-Odile et moi-même avons été étonnés et émerveillés. Notre 27

manifestation* s'exprimait de la manière la plus féconde. Tout comme moi, Paul témoigne d'une passion pour la musique. Outre le fait de m'indiquer ses éventuelles origines, car bien que, ne connaissant pas les origines de son père, il pourrait très bien être noir Brésilien, ce rêve me révélait un point commun à tous deux : l'amour de la musique. Cela faisait un an que Paul était adoptable et parmi les centaines de familles en attente, les responsables de la DASS n'arrivaient pas à se décider pour une en particulier. Envoûtés par le charme de ce petit garçon, ils voulaient tous trouver la famille qu'ils auraient considéré idéale pour lui. Paul avait deux grandes demi-sœurs. L'une d'elle se trouvait dans un foyer d'accueil au demeurant très peu accueillant. Les personnes de la DASS recherchaient une famille qui prendrait en compte la présence de ses deux sœurs et qui maintiendrait la relation entre eux trois. Ce qui semble-t-il, ne paraissait pas chose aisée. Le dossier de Paul était géré par la DASS d'un autre département que celui qui nous avait accordé l'agrément. L'assistante sociale de ce dernier et avec laquelle nous étions en contact, nous avait vivement conseillé de prendre contact avec la DASS de cet autre département nous disant qu'elle était en relation avec un plus grand nombre d'enfants. Nous connaissant, elle pensait que notre candidature serait retenue par l'équipe de ses confrères de Nanterre. Elle ne nous a pas fait part de ses impressions, et nous a simplement suggéré d'accomplir cette démarche. Pour ce faire, il nous fallait remplir un nouveau dossier dans l'éventualité de recevoir l'agrément des Hauts de Seine. Nous tenant toujours à l'écoute des signes susceptibles de se présenter, nous nous sommes empressés d'adresser cette requête qui s'avère peu courante. L'assistance sociale qui nous avait conseillé

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d'effectuer cette requête ne s'était pas trompée. Elle avait eu un excellent pressentiment. Dès le premier contact, la totalité de l'équipe a immédiatement porté son choix sur nous pour adopter Paul. L'éducateur qui s'occupait tout particulièrement de lui dit à ses collègues que ce serait nous et personne d'autre. Moins de trois mois après, Paul était avec nous. Il est arrivé un 22 décembre, le même jour qu'Oriane trois ans plus tôt. Ce fut notre second plus beau cadeau de Noël. Nous étions en train de vivre le symbolisme de cette fête dans toute sa magnitude.

Huitième rencontre Quatre mois après, nous avons rencontré Céline, la plus jeune des deux sœurs de Paul, celle qui se trouvait dans un foyer. Bien évidemment la magie a opéré et nous avons tout de suite considéré cette jeune fille comme notre enfant. L'institution n'était pas du tout favorable à une adoption et pas même au fait qu'elle vienne vivre dans notre foyer auprès de son frère. Les croyances répandues dans ce milieu incitent les personnes qui en font partie à penser que passé un certain âge, un enfant ne peut plus être adopté et que le processus est voué à l'échec. Venant d'avoir 15 ans, Céline dépassait largement cet âge dit« fatidique». Ce n'était pas du tout le point de vue de Céline qui souhaitait ardemment venir vivre à la maison et se faire adopter par nous. Nous étions tellement décidés et sûrs que c'était pour nous tous la meilleure chose qui soit, que les conseillères, les éducateurs et le juge pour enfants, ont été obligés de répondre favorablement à notre demande. Malgré une ferme opposition de leur part, ils n'ont pu agir autrement. Nous ne leur avons pas laissé le choix. Le juge pour enfants

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était même la personne la plus opposée au processus d'adoption. Il nous fallut la convaincre du contraire, car tout dépendait d'elle. Sans son accord, nous ne pouvions aboutir dans notre démarche. Face à notre détermination intérieure et à notre force de conviction, le juge ainsi que les éducateurs ont été obligés d'aller, momentanément, à l'encontre de leurs dogmes. Au moindre signe de doute et d'hésitation de notre part, notre démarche aurait été vouée à l'échec. Il ne nous était pas permis d'avoir de faille. Nous étions tellement sûrs de nous et déterminés dans notre projet, que les événements se sont succédé avec rapidité. Le premier juillet, trois mois et demi après notre première rencontre, Céline venait agrandir le cercle familial. Paul vivait des instants marqués par une grande jubilation et nous étions tous incommensurablement heureux.

Epilogue Nous venions de démontrer que l'adoption pouvait être vécue sur un registre différent de celui du parcours du combattant. « L'adoption c'est long! L'adoption c'est difficile! L'adoption c'est souvent douloureux! » ! Avions-nous l'habitude d'entendre. Pourtant, en moins de quatre ans et après seulement quelques mois d'attente, nous venions d'avoir trois enfants magnifiques, dont deux n'étaient pas même supposés être adoptables. De par leur caractère et leur façon d'aborder les événements, ces trois êtres manifestaient indiscutablement des points communs analogues à ceux de Marie-Odile et à moi-même. Nous étions faits pour nous rencontrer. Outre le fait que nous avions, de notre point de vue, peut-être déjà créé des relations karmiques par le passé entre nous cinq, il nous fallait favo30

riser les synchronicités susceptibles de nous réunir. Nous avons provoqué des situations, avons été très fermes dans nos prises de positions et étions habités d'une conviction inébranlable. Notre foi en nous-mêmes et en la Vie, nous ont permis de soulever les montagnes. En vertu de notre attitude, nous avons créé un espace infini de possibilités. La Divine Providence ne pouvait que se manifester. Rien ni personne n'était susceptible d'entraver sa libre expression. Nous ne formulions que des demandes justes et appropriées. De ce fait, les événements ainsi que les personnes concernées par notre démarche, ne pouvaient que réagir favorablement. De notre côté, nous répondions immédiatement aux synchronicités fécondes qui ne manquaient pas d'abonder. De l'extérieur, ce processus pouvait sembler mystérieux et miraculeux. Il était en fait la simple et libre expression de notre force de réalisation et de la radiance de notre lumière intérieure.

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Chapitre 1

MYSTERIEUSES SYNCHRONICITES

Origine du mot synchronicité Synchronicité est un mot imaginé par le psychologue Carl Gustav Jung pour évoquer des phénomènes de simultanéité entre une chose et une autre qui se manifestaient dans la vie de ses patients. Dans le cadre de la thérapie, les événements qui intervenaient, éclairaient Jung sur l'état du patient et permettaient parfois à ce dernier d'accéder plus rapidement à une guérison de ses symptômes. Percevant l'aspect singulier, pour ne pas dire magique, de ces faits empreints d'un caractère exceptionnel, Jung a donné à ces synchronicités une grande importance, tant sur le plan thérapeutique que métaphysique, dans ses tentatives de comprendre et d'apprécier le rôle de l'homme et du Divin dans la Nature. Il avait perçu l'importance de ces subtiles manifestations qui apparaissaient spontanément et de manière réitérée à des cadences de rythmes différents suivant les personnes. Avant que Jung ne commence à définir le concept de synchronicité au début des années trente, il était déjà en33

seigné dans nombre d'écoles ésotériques telles que les mouvements d'obédiences Rosicruciennes ou Théosophiques. Les textes sur les «Yoga Sûtras» de Patanjali, le Sage Indien initiateur du Raja Yoga, ou ceux de Lao Tzeu, l'auteur chinois du Tao-Tê-King, vivant tous deux à une époque antérieure au début du Christianisme, insistaient déjà sur la nécessité de prêter grandement attention aux signes susceptibles d'apparaître en nous et autour de nous. L'enseignement immémorial de l'Agni Yoga* évoque sans cesse l'importance de regarder les signes se manifestant sur les plans physiques et subtils et de les interpréter le plus précisément en utilisant son intuition. De tout temps, les étudiants de la Sagesse Eternelle s'efforcent de percevoir les signes subtils en relation avec des coïncidences d'événements, afin d'accéder à une plus grande connaissance de soi et de compréhension des mécanismes complexes qui régissent le vaste monde. Cela fait partie intégrante de l'entraînement du disciple qui doit devenir attentif à tout ce qui se passe, éveiller ses sens au subtil, accéder à une meilleure compréhension des choses de la vie et discerner au-delà des apparences. En tant qu'étudiant de la Tradition Universelle, il n'est pas étonnant que Jung ait été, au cours de sa pratique de thérapeute, sensible à la présence de tels phénomènes répétitifs et qu'il les ait étudiés avec autant d'insistance. Il est fondamental qu'il ait attiré l'attention du public sur eux, car depuis la publication de ses recherches sur ce thème en 1952, de nombreuses personnes n'ayant pas suivi les enseignements des écoles ésotériques et des traditions universelles citées ci-dessus, sont à même de bénéficier de la richesse procurée par la manifestation de ces « signes » nombreux et variés.

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Qu'est ce qu'une synchronicité Une synchronicité peut être définie comme la rencontre, à des moments clés, de facteurs déterminants susceptibles de provoquer chez une ou plusieurs personnes des changements majeurs dans leur existence. Ces facteurs se manifestent de diverses manières et rien ne peut limiter leur expression. Ils se traduisent souvent par un contact ou un rendez-vous important, une lettre que l'on reçoit, une idée qui nous est transmise, un renseignement qui nous est donné, une association d'idées que l'on élabore à la suite d'un événement particulier, etc .. Ces divers phénomènes n'interviennent pas systématiquement de manière simultanée. Ils peuvent s'étendre dans le temps et apparaître à plusieurs reprises de manière répétée et identique, ou différents, ou encore fragmentés en révélant à chaque fois une nouvelle facette de leur message. Quelle que soit la façon dont une synchronicité se présente, elle intervient toujours au moment opportun pour nous et relève d'une logique implacable. Pour que cette logique apparaisse à notre esprit, avoir une certaine prise de recul par rapport à nous-mêmes et aux événements, s'avère souhaitable. Si ce n'est le cas, nous ne percevrons pas l'intégralité du message délivré par les synchronicités. Je ne pouvais percevoir les diverses synchronicités de rencontre s'étendant sur quinze ans, telles qu'elles sont relatées dans le prologue, qu'une fois le processus en cours partiellement abouti. Avant ce moment, il m'était impossible de connaître l'histoire dans son entier. J'en distinguais des bribes. Mises bout à bout, ces dernières me donnaient une vision d'ensemble relativement juste, mais incertaine quand à la précision. La finalité m'apparaissait, mais de manière très générale. J'avais un but à

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atteindre et divers chemins se présentaient pour me permettre d'y parvenir. Cet objectif se définissait de la manière suivante : une compagne avec laquelle j'allais pouvoir collaborer activement dans mon activité d'enseignant spirituel, et des enfants. Au fil des années, je savais que certaines synchronicités me rapprochaient de ce souhait, mais j'ignorais ce qu'elles me permettraient d'expérimenter au quotidien. Quand j'ai rencontré Hélène pendant le festival d'Avignon, j'ignorais que par son entremise, une suite de rencontres importantes pour moi allait s'effectuer. A l'époque, la seule chose que je souhaitais était de réaliser ce projet avec Hélène. Les synchronicités surviennent dans tous les secteurs de l'activité humaine. Aucun domaine spécifique ne peut revendiquer le privilège d'en détenir le monopole. Pas même celui du rêve. Les synchronicités se dévoilent en utilisant tous les vecteurs mis à disposition au moment jugé propice. Les synchronicités choisissent ces instants suivant les opportunités qui se présentent et l'état intérieur de la personne avec lesquelles elles entrent en relation. Les synchronicités peuvent apparaître au cours d'une consultation d'astrologie, d'une rencontre particulière, d'une conversation avec une personne, d'une promenade en forêt, d'une indication donnée par un panneau signalétique, d'un événement qui intervient, en regardant la devanture d'un magasin, en lisant un ouvrage, lors de la projection d'un film, en faisant ou en recevant un cadeau, etc.. Toutes les situations et activités se prêtent à l'émergence des synchronicités. Elles font preuve d'une mutabilité et d'une adaptabilité exceptionnelles. Habituellement, elles semblent intervenir plus souvent dans des disciplines telles que la tarologie ou l'analyse des rêves. La raison en est que dans ces matières considérées comme hautement symboliques, l'on prête 36

beaucoup plus attention aux signes qui se présentent que dans d'autres moins connotés sur le plan allégorique. Un chausseur ou un coiffeur dotés d'un sens aigu de la psychologie et attentifs à certaines démonstrations empreintes de particularisme ou à des actes posés de manière spécifique, seraient tout autant à même, qu'un tarologue ou un analyste des rêves, de déceler les indices retentissants qui ne manquent pas de se manifester dans le cadre de leur activité. Quand il s'agit de mettre en évidence un facteur précis, ou de relier entre elles des situations spécifiques, les synchronicités font preuve du sens inné de l'adaptabilité. Les synchronicités relient entre eux divers faits, événements, actes concrets ou symboliques, manifestations tangibles ou subtiles, pour leur donner une cohérence. Elles sont l'expression ou la manifestation de facteurs souvent distincts qui convergent dans un sens identique et vers un objectif unique. Ce qui était initialement éparpillé, se trouve finalement réuni. Les synchronicités se mettent en place à la manière des pièces d'un puzzle que l'on assemble afin de reconstituer un canevas d'ensemble non perceptible. Les synchronicités interviennent rarement de manière gratuite et par le plus pur des hasards. Elles se produisent pour attirer notre attention sur un point précis. Point qui certainement nous échapperait en temps normal si elles ne s'immisçaient pas dans notre quotidien de manière soudaine et imprévue. Même si certaines synchronicités n'entrent pas en adéquation avec nos buts originaux et ne s'harmonisent pas à nos désirs actuels, il nous revient de leur prêter attention, de les accueillir et de saisir les occasions qui se présentent. En les rejetant, que ce soit inconsciemment ou pas, en faisant fi des orientations qu'elles viennent nous indiquer, nous passons immanquablement à coté de l'essentiel. Synchronicité rime 37

avec opportunité. En portant ce regard nous mettons toutes les chances de notre coté pour enrichir notre quotidien, vivre des expériences nouvelles et acquérir une plus grande maturité d'esprit. Les synchronicités ont un sens et il nous revient de le décrypter afin d'en comprendre le message. Par leur capacité transformatrice, elles peuvent nous permettre d'accéder à une dimension plus vaste du sens de l'existence. Grâce à elles, il nous est loisible de grandir en conscience et de nous éveiller à des valeurs éthiques plus hautes. De ce fait, je recommande vivement une attention et une vigilance de tous les instants, afin de percevoir les signes symboliques produits par les synchronicités et les messages qu'ils véhiculent.

Message des synchronicités Les synchronicités peuvent être perçues comme des signes susceptibles d'être interprétés, car ils peuvent nous donner des indications sur un domaine nous concernant, comme notre évolution. Les personnes entrant en relation synchrone avec nous représentent souvent des parties de nous-mêmes demandant à être révélées. Les synchronicités sont des portes qui s'entrouvrent pour favoriser notre progression et notre compréhension des choses. En acceptant de les ouvrir, ces portes nous dévoilent tout un monde que l'on ne percevait pas précédemment. En les franchissant nous pénétrons dans un univers plus radieux au sein duquel il nous sera possible de développer une plus grande créativité et d'accéder à plus d'amplitude sur le plan intérieur. Elles allouent un pouvoir hautement révélateur et transformateur à celui qui saisit les opportunités qu'elles offrent. Elles donnent des clés de compréhension

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et mènent, quand on les aborde sans préjugés et les décrypte, à une vie plus pleine et plus abondante. L'apparition, dans notre vie, de synchronicités peut être considéré comme un instant privilégié de contact avec la dimension spirituelle de notre être. Personnellement, je les perçois comme des offrandes et je les accueille avec joie. Pour la personne qui en fait l'expérience, les synchronicités peuvent signifier la nécessité d'incarner un principe ou un projet. Elles apparaissent pour nous inciter à ne plus refouler nos besoins véritables, pour nous ouvrir à l'essentiel, ou encore pour intégrer un état d'être différent afin d'acquérir des qualités ou des aptitudes nouvelles. Elles annoncent souvent l'étape suivante à parcourir afin de progresser davantage. Elles peuvent aussi prévenir d'erreurs commises et apporter des indications quand au moyen de les rectifier. Les signes sont rarement absurdes et n'apparaissent pas sans raison. Je dis rarement, car il existe certains types de synchronicités quelque peu irrationnelles qui s'expriment sans pour autant présenter un motif raisonnable. Ce sont des synchronicités non conscientisées par la personne qui les met en mouvement ou qui sont provoquées sans notre approbation par des individus avec lesquels nous n'avons pas forcément d'atomes crochus. Quand elles se présentent, il convient de ne pas leur prêter attention. Ainsi elles s'amenuisent avec le temps et finissent par disparaître. Les messages dévoilés par les synchronicités sont, non seulement utiles pour notre progression sur notre chemin de vie, mais relèvent d'une logique, nous concernant, tant sur le plan individuel que collectif. Une synchronicité dépourvue de sens symbolique ne mérite pas que nous lui accordions la moindre attention. Mais il est souhaitable de s'efforcer d'en comprendre la signification lorsqu'elle nous semble complexe. Il n'est pas toujours aisé d'y parvenir et il nous sera utile de nous entraîner sans cesse afin de développer 39

notre faculté de perception. Ainsi, le message délivré nous apparaîtra dans toute sa lumière et nous serons à même de bénéficier de sa richesse. Au moment où Marie-Odile envisageait sérieusement de chercher un éditeur pour son roman, Pascal, notre ami commun, avait favorisé notre rencontre. Pascal savait que j'étais éditeur, mais ignorait que Marie-Odile écrivait un ouvrage. Ce n'était donc pas pour des raisons éditoriales qu'il m'avait demandé de l'accompagner chez la maman de Marie-Odile. Il est évident que si à ce moment là j'avais su que Marie-Odile avait trente ans, qu'elle écrivait un ouvrage, qu'elle avait hérité d'une bibliothèque de son père, que ce dernier avait été écrivain, j'aurais immédiatement fait l'analogie avec la première femme que j'avais embrassé sept mois plus tôt après les douze coups de minuit. Je me serais dit que le destin faisait résonner sa note. J'aurais immédiatement perçu la synchronicité entre ces deux femmes. Elle ne m'est seulement apparue que le Jour de l'An suivant quand j'ai embrassé Marie-Odile juste après minuit. A ce moment là, nous vivions déjà ensemble. Le fait de percevoir les synchronicités entre ces deux femmes lors de ma première rencontre avec Marie-Odile, n'aurait rien changé au déroulement du processus. Elles n'étaient pas advenues pour m'aider à activer un processus ou pour le précipiter, mais simplement pour accompagner une manifestation probable. Du reste, quand nous nous sommes rencontrés, Marie-Odile n'était pas libre. Si j'avais pris immédiatement conscience de la suite de synchronicités lors du dîner chez la maman de MarieOdile, ne me serais-je pas intéressé à cette dernière pour ne pas faire mentir les signes ? Sans avoir effectué de rapprochement entre une situation et une autre, je me suis uniquement penché sur la nature des sentiments qui germaient en moi. Par cet exemple, je veux dire que la 40

connaissance instantanée des processus synchrones en cours, n'est pas forcément favorable. Il est essentiel de laisser aussi la place à son intuition. Le rôle des synchronicités n'est pas d'orienter notre existence, mais de nous aider à percevoir le subtil situé au-delà des apparences. Les synchronicités sont des outils de compréhension et non des instruments de directives. C'est un point essentiel à retenir. Il n'est pas dans leur nature de nous influencer. Leur rôle est de nous apporter un éclairage sur telle ou telle chose et de nous permettre de ne pas passer à coté de l'essentiel. Les synchronicités favorisent les prises de conscience et affinent nos facultés de ressenti et de discernement. Elles nous confrontent sans cesse aux besoins de notre « ego » et elles nous aident aussi à percevoir l'action permanente de notre guide intérieur, le « soi » et les manifestations de la Divine Providence. La nature des signes qui adviennent à un moment donné dans notre existence, décrit parfaitement la nature .:Je notre ressenti et de nos aspirations profondes. « Je suis ce que j'expérimente. »

Nature des synchronicités La nature des synchronicités dépend grandement de la qualité d'intention émise par la personne qui les attire, de son état intérieur et de ses intentions. Si je suis dans le vouloir, dans l'avoir, dans la séparativité, je vais attirer des synchronicités d'essence identique. Ces synchronicités vont alimenter ma demande et je risque de m'ancrer davantage dans mes désirs, mes convictions et mes résistances. « J'attire ce que suis. » Les êtres dotés d'appétits « ogrements » matérialistes connaissent et appliquent bien mieux cette loi que ceux d'inclinations mys41

tiques. Celui qui veut réussir à n'importe quel prix, suscite nombre de synchronicités qui vont répondre à sa demande et à ses besoins précis. Il va rencontrer au moment opportun la personne qui va lui donner le poste convoité ou qui va le prendre sous sa protection pour ensuite lui permettre de s'élever dans la hiérarchie. S'il fait des placements boursiers, il recevra une information confidentielle au moment opportun, etc.. L'ego puissant d'un être de tendance égotiste ou matérialiste peut mettre en place tous les mécanismes imaginables qui lui permettront d'assouvir pleinement ses besoins. Il utilise alors abondamment le système des synchronicités afin de parvenir à satisfaire toutes ses exigences. La nature des synchronicités qui apparaissent dans la vie d'une personne, dépend de la nature de ses objectifs et des idéaux qui l'animent. Les signes qui adviennent sont le reflet de notre état intérieur, que ce soit à un moment précis de notre existence, ou sur une échelle plus longue de temps. Si nos intentions sont purement altruistes, alors nous attirons à nous des signes qui expriment notre qualité de conscience et notre ouverture à la Vie. Lorsque nous nous trouvons à un moment charnière de l'existence, les synchronicités qui se manifestent s'avèrent puissantes, déterminantes, transformatrices et élévatrices. Pour évoquer le thème de l'intention, voici l'exemple d'une synchronicité advenue quelques jours avant que j'écrive ces lignes. J'avais fait revenir en France afin de le récupérer, un stock de livres invendus du Canada. Les douanes françaises me réclamaient les bordereaux initiaux de dédouanement qui dataient pour la plupart de six à douze ans. Ne pouvant, sauf pour un titre, les retrouver, les douanes me demandaient de payer les ouvrages. Ne voulant régler des livres qui m'appartenaient, le responsable du service des douanes m'avait dit que les ouvrages 42

concernés seraient détruits. Il y a une semaine, une personne qui avait lu mon ouvrage sur les Egrégores m'a téléphoné afin de me rencontrer. Elle souhaitait entre autre acquérir des livres que j'avais édités à l'époque où j'étais éditeur. Parmi les titres qu'il convoitait, deux se trouvaient retenus aux douanes. Je n'y avais pas prêté attention lorsque j'avais reçu le bordereau par fax, car à l'endroit ou ils étaient tous deux inscrits, l'encre était partiellement effacée. Le lundi matin j'avais appelé le responsable du service pour prendre rendez-vous le mercredi, car avec ma compagne nous venions sur Paris pour donner un cycle de conférences et d'ateliers. Venant récupérer les deux cents exemplaires de mon ouvrage sur les Arcanes Majeurs, je lui dis que j'acceptais de payer tous les exemplaires des deux titres que mon visiteur voulait obtenir. Le responsable m'assura qu'il était impossible de me les procurer car ils partaient en ce moment même pour être détruits. Le bon de destruction venant d'être enregistré par ses soins, il ne pouvait stopper le processus. Après avoir raccroché, je me suis dit que des livres aussi importants ne pouvaient pas clore leur existence de cette manière. Comme ces deux ouvrages pouvaient enrichir conscienciellement certains lecteurs, il me revenait de les récupérer. Je ne savais pas de quelle manière, mais j'avais décidé de faire confiance à la « Providence » me disant qu'elle saurait bien provoquer quelques synchronicités pour répondre à ma juste demande. Arrivant sur Paris le mercredi midi, nous étions passés voir deux amis journalistes avec lesquels nous devions déjeuner. Le repas s'était éternisé et nous étions partis à seize heure, au moment de mon rendez-vous avec le responsable des douanes. Je l'avais donc appelé et nous avions convenu de nous voir le lendemain à quinze heures. J'avais la certitude de revenir avec les exemplaires de ces deux titres qui étaient censés être détruits 43

depuis deux jours. Le jeudi à quinze heures, la personne était absente, car elle venait d'être appelée en urgence dans un autre lieu afin de résoudre un problème de marchandise. Comme la secrétaire ne parvenait pas à joindre son supérieur, qui avait oublié son portable sur son bureau, elle avait appelé un responsable d'un autre département. Trouvant mon dossier, il m'avait demandé de le suivre dans les entrepôts afin de récupérer les livre sur le Tarot. En arrivant à l'endroit ou se trouvaient les cartons, un manutentionnaire conduisant un chariot élévateur qui passait à cet instant, nous avait signalé qu'il venait de trouver dans le hangar des produits à détruire, trois petits cartons provenant du même stock. Il s'agissait bien évidemment de mes livres. Le responsable me dit que les cartons avaient du tomber du transporteur palette sans que l'employé s'en rende compte, et bien qu'il n'en ait pas le droit, il me les donna. Au moment de mon appel le lundi précédent, ma détermination avait favorisé la chute des trois cartons. Je n'avais pu me rendre au rendez-vous le mercredi quand la personne était à son bureau et le lendemain, elle était partie quelques minutes avant mon arrivée. Etant un fonctionnaire zélé, il ne m'aurait pas permis de partir avec les livres. Son collègue qui n'était pas aussi à cheval sur le règlement m'avait proposé de les récupérer. Le manutentionnaire qui pilotait un chariot élévateur et venait d'apercevoir les trois colis, avait fait le parallèle avec notre présence en passant devant nous juste à ce moment là. Ma certitude avait favorisé un concours exceptionnel de circonstances. Elle avait déclenché un processus énergétique d'une grande puissance mu par une logique implacable.

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Logique des synchronicités Bien que je qualifie d'implacable la logique des synchronicités, souvent elles nous semblent incohérentes et difficiles à déchiffrer. Nous nous trouvons confrontés à cette problématique quand nous ne sommes pas suffisamment centrés. Etre centré demande une attention soutenue, la capacité de discrimination, de maintenir fermement le cap face à tous les imprévus susceptibles de se présenter, afin de ne pas nous laisser entraîner dans les méandres du passé et de ses habitudes sclérosantes. Cette aptitude ne se développe pas naturellement. Il est essentiel de l'intégrer en soi par un travail constant de rectitude, de vigilance, de lâcher prise, de désidentification, de confiance en soi et d'empathie. Pour acquérir ce niveau de centrage, il n'est pas nécessaire d'avoir cultivé les qualités définies ci-dessus à un stade élevé. Il suffit d'œuvrer à leur croissance de manière régulière. Ainsi notre degré de lucidité s'amplifie et nous nous ouvrons à l'intuition et au ressenti. L'intuition est la juste perception synthétique et globale des principes spirituels qui animent le monde. Lorsqu'elle se révèle, tout ce qui nous entoure est perçu comme une lumière. Cette lumière nous illumine et nous fait pénétrer des plans de conscience vibrants d'Amour desquels sont absents tout esprit de séparativité et de critique. L'apparent manque de cohérence que nous pouvons discerner par rapport à certaines synchronicités est proportionnel à notre degré d'aveuglement. Plus la toile des illusions est tissée serrée en nous, plus elle nous enserre, plus l'évidence de la justesse, de la raison et de l'importance des signes qui se manifestent dans notre vie nous échappe. Dans la situation opposée, nous entrons dans un univers de consonance vibrant d'harmonie. Ce monde que je décris s'édifie sur des bases qui sont: l'illumination,

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la responsabilité et la compréhension. Confiance et lâcher prise, qui favorisent la manifestation des synchronicités, sont aussi les clés d'accession à cette sphère de conscience. En parcourant le chemin de la confiance et du lâcher prise, l'on met en action un mécanisme doté d'une logique implacable. Cette logique nous échappe le plus souvent quand nous sommes confrontés à son expression. Mais avec le temps, quand nous avons la possibilité de prendre du recul par rapport à la succession d'événements survenus, elle nous apparaît pleinement dans toute sa justesse. Elle n'est nullement une récompense attribuée à des personnes méritoires. Elle est l'émanation d'une mécanique céleste qui œuvre à l'accomplissement d'un Plan défini. Plan au sein duquel chacun à sa place a un rôle à jouer, peut s'harmoniser à toutes les parties existantes et participer à la cohésion de l'ensemble. Dans cette optique, la notion de hasard, telle que nous l'entendons habituellement ainsi que celle de coïncidence, trouvent difficilement leur place. Celle de destinée ne semble pas non plus appropriée. Il s'agit essentiellement de cohérence des choses, les unes par rapport aux autres. Notre niveau de cohérence entre en relation avec celui d'autrui ou avec celui de la vie d'une manière plus générale.

Cohérence et non coïncidence Les synchronicités sont des manifestations de phénomènes nommés habituellement par ceux qui ne perçoivent pas au-delà du tangible : « coïncidences ». Ces apparentes coïncidences sont mises en évidence dans le but de nous faire part d'une révélation importante. Elles nous donnent aussi un enseignement susceptible de nous faire 46

avancer sur notre chemin de vie. Elles ne manquent pas de nous interpeller de manière réitérée, d'attiser notre curiosité et d'accentuer notre incompréhension face à l'apparente complexité de l'existence. Quand on prend conscience de la signification du message qui nous est envoyé, l'on dit qu'il s'agit d'une synchronicité. Dans la situation contraire, l'on estime se trouver confrontés aux phénomènes de hasards et de coïncidences. Dans le premier cas nous nous trouvons face à un être conscient qui cherche à discerner le vrai du faux et à saisir les diverses opportunités qui se présentent à lui afin de l'enrichir sur le plan intérieur. Dans le second, l'individu acquiert relativement peu la capacité de maîtriser les événements qui se précipitent autour de lui et d'emprunter le chemin susceptible de le mener à l'accomplissement de sa propre révélation. La cohérence des synchronicités devient évidente dès que nous portons un regard non empreint de préjugés sur la vie. Celui qui s'identifie à des facteurs extérieurs tels que les habitudes culturelles, qui ne remet pas en question ses acquis personnels ou ceux obtenus par la société, qui ne se fait pas suffisamment confiance et se laisse submerger par un sentiment de peur et de séparativité, ne peut concevoir la logique et l'ordonnance de tous les processus qui se manifestent, tant sur le plan individuel que collectif. Dans ce cas de figure, s'il voit apparaître des conséquences, elles s'exprimeront le plus souvent à son désavantage. C'est du moins la sensation qu'il aura. Cette façon de percevoir les choses attirera certains types de synchronicités que la personne sera susceptible d'apparenter à de la déveine. D'une certaine manière, elle se sera programmée pour expérimenter des états de conscience limitatifs et cristallisants. Tout ce que nous faisons et vivons est le résultat de l'enchaînement de causes plus

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anciennes qui charrient leur propre champ de cohérence. Il en va bien évidement de même par rapport à ce que nous incarnons aujourd'hui vis-à-vis de notre devenir. Il sera puissamment teinté par la couleur fondamentale que nous aurons peinturé sur la toile de notre existence. La qualité des synchronicités dépend grandement de notre état d'esprit. Plus nous sommes sensibles au merveilleux et plus nous lui permettons de s'incarner pour le plus grand bénéfice de tous. Il en va de même pour les qualités de joie et d'amour. Lorsque Marie-Odile et moimême nous nous ouvrons à l'émergence d'une manifestation créatrice, nous nous tenons dans une attitude d'attention, de disponibilité et d'accueil. C'est ainsi que nos trois enfants sont entrés dans notre vie et nous dans la leur. En confiant notre projet d'adoption à la Divine Providence, nous avons favorisé le jeu des synchronicités. Notre attitude basée sur la confiance et l'amour inconditionnel a mis en activité la Loi d'Attirance. L'application ou la non application de ce principe de vie détermine nombre de phénomènes qui adviennent dans notre quotidien. De ce fait, tout devient cohérent. Nous sommes les scénaristes, les acteurs et les metteurs en scène du scénario que nous jouons sur la grande scène de la Vie. Nous en remodelons sans cesse l'écriture pour lui donner le sens que nous souhaitons à un moment donné. Ce sens peut tourner à notre avantage comme à notre désavantage. Même dans le second cas, cela ne nous empêchera pas forcément, pendant un temps donné, de poursuivre notre route dans une direction susceptible de mener à une impasse. Les prétendues coïncidences auxquelles nous nous trouvons confrontés, sont l'incarnation de notre aveuglement. Si avec Marie-Odile nous n'avions pas été aussi confiants envers nous-mêmes et le cœur plein d'amour envers des êtres que nous ne connaissions 48

pas encore, notre démarche d'adoption se serait avérée longue et difficile. Quand nous faisons tourner la roue de la Vie en nous intégrant à son flot, sans chercher à le dévier, mais simplement en amplifiant son courant, le magique se manifeste immanquablement. Ainsi, la vie se trouve placée sous le signe de l'abondance. L'existence est régie par la plus parfaite des cohérences. Et cette cohérence apparaît d'autant plus à celui qui a facilité le jeu des attirances et qui a les provoquées par une attitude de lâcher prise en faisant confiance à la « divine providence». L'épisode que je vais narrer, illustre parfaitement cette idée. Une femme qui était venue suivre avec Marie-Odile et moi un séminaire sur: Manifester le Magique dans sa Vie, avais mis en pratique les enseignements reçus. Elle avait réalisé qu'elle souhaitait s'occuper des ressources humaines au sein d'une entreprise et qu'elle possédait toutes les qualités requises pour effectuer au mieux cette activité. Etant extrêmement compétente dans son travail, ses employeurs lui proposaient des postes à responsabilités, mais jamais dans le domaine correspondant à ses aspirations. Ne disant jamais non, elle éprouvait une frustration permanente. A la dernière proposition, elle avait su répondre par la négation et à la suite de cette décision, elle avait décidé de quitter Paris pour aller vivre dans le sud de la France et enfin chercher vraiment un poste dans lequel elle pourrait s'épanouir pleinement. Elle n'appréciait plus la vie parisienne, mais comme beaucoup d'habitants de cette agglomération, il lui semblait difficile de pouvoir vivre ailleurs, car en dehors de Paris, rien ne pouvait se faire. Venant de dissiper cette croyance et de rejeter le schéma de la victime obéissante, qu'elle jouait depuis longtemps, elle se trouvait libre de prendre toutes les résolutions et de s'y tenir. Pour cela, il était impératif qu'elle vende son appartement afin de pouvoir subvenir à ses besoins pendant le 49

temps de son installation sur Toulouse. Quelques jours après, alors qu'elle se trouvait sur son balcon pour regarder l'éclipse solaire, sa voisine de balcon qui se trouvait là et qu'elle n'avait pas vu depuis des mois, lui demanda si elle ne connaissait pas quelqu'un qui vendrait un appartement identique au sien. Sa fille et son gendre recherchaient exactement ce type de logement, de préférence dans cet immeuble et au même étage qu'elle. Ils étaient prêts à conclure la vente le plus rapidement possible, mettant ainsi notre amie face à ses nécessités et à sa détermination. Elle avait terminé son travail avec nous le 6 juin et le 18 de ce même mois, un puissant appel avait résonné en elle. Il lui était demandé de rompre avec ses résistances et de combattre sa passivité. Quelques instants après elle venait de prendre connaissance de la commémoration de l'appel du 18 juin lancé par le Général de Gaulle afin d'inciter le peuple français à résister et à se battre. Elle avait compris le message de la synchronicité. Après avoir lâché prise avec ses doutes et ses peurs existentielles, la Divine Providence venait frapper à sa porte. Cette divine providence est une autre manière de nommer la loi d'attirance qui unit toutes cellules d'existences dans l'univers. C'est ce qui s'était passé dans l'épisode me concernant avec les douanes comme je le relate pages 42 à 44. En acceptant de faire confiance en la Vie, j'avais favorisé toute une suite d'événements qui m'avaient permis de récupérer des livres que je considère comme essentiels pour parcourir le chemin spirituel.

Synchronicité, loi d'attirance Tout est relié ensemble par un fil indéfectible. Mon champ vibratoire fait partie intégrante du champ vibratoire pla50

nétaire. Il en est une parcelle. Il en va ainsi avec tout ce qui existe. Rien ni personne ne se trouve dissocié de l'ensemble dans lequel il se trouve intégré. Je suis à la fois la partie et le Tout. «Tout est dans Tout et réciproquement», comme le dit si bien l'adage Taoïste. Aussi infime soit-il, un élément est toujours le maillon d'une chaîne sans fin. Il n'en est jamais séparé. Seul notre aveuglement nous le laisse croire. Pour bien le comprendre, il est essentiel d'étudier les chaînons auxquels cet élément est relié. En agissant autrement, nous risquons de n'en percevoir qu'un simple fragment et de nous couper de la « réalité, de la beauté et de la vérité». Les synchronicités fonctionnent en vertu de ces paramètres. De ce fait, à part dans le monde des apparences, les synchronicités ne peuvent être des rencontres d'événements n'ayant aucun lien entre eux. Il est vrai que ce lien n'est pas toujours aisément identifiable. Pour y parvenir, il est utile de s'habituer à percevoir les choses de manière non fragmentée et à chercher à les unifier. L'esprit de spécialisation est contraire à la logique des synchronicités. La spécialisation favorise rarement l'art de la synthèse. Comment ramener le simple ou le particulier au Tout, quand on perçoit difficilement la logique et la réalité de l'ensemble d'un processus? C'est tout simplement impossible. Pour reprendre l'image du puzzle, les synchronicités sont comme les pièces, représentant chacune un fragment d'un ensemble, que l'on agence afin de donner apparence à un tableau. Prise séparément, ces pièces sont de peu d'utilité. Elles commencent à dévoiler la partie qu'elles contiennent dès le moment qu'un certain nombre d'entre elles sont posées à la place qui leur revient. Il en va de même des synchronicités. Si l'on en isole une, sa valeur en tant que signe est négligeable. Tant qu'elle n'est pas

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adjointe à au moins une autre synchronicité, elle n'a pas de réalité. Pour exister, elle a besoin de s'associer. En s'associant, elle devient interdépendante et co-créative. Cette union va créer un champ de force susceptible d'attirer à lui tout un ensemble d'éléments. Ces éléments renforceront la puissance initiale qui avait émergé. Ce champ de force est concepteur de synchronicités. En les accueillant et les utilisant à bon escient, elles procurent une nourriture riche. Avant la phase d'activation de ce processus, pour qu'un embryon de synchronicité vienne à l'existence, il est nécessaire de le nourrir en soi et de le faire croître. La qualité d'intention ou de conscience qui anime la précipitation des signes détermine le plus souvent la nature de l'ensemble du processus. Plus nous nous trouvons en accord avec nous-mêmes et avec la Vie en général, et plus les signes qui se manifestent s'avèrent riches et fertiles. Les synchronicités fécondes ne se conjuguent pas au verbe «avoir», mais au verbe «être». Se conjuguent au verbe « avoir » les synchronicités qui entretiennent les illusions et qui stimulent les envies de pouvoir et de possession. Quand se présente une synchronicité, il est important de percevoir la qualité de conscience qui l'anime.

Synchronicité et qualité de conscience Une synchronicité est l'expression, la manifestation, ou encore la résultante d'une cohérence vécue simultanément ou à des moments différents par divers protagonistes. Aussi appropriée soit-elle, cette définition n'accorde aucune importance au plan éthique. Elle décrit le déroulement d'un processus logique qui s'étend de l'instant de l'émanation d'une cause animatrice jusqu'à la manifestation de l'effet qui en résulte. Elle ne tient pas 52

compte de la qualité consciencielle qui anime toutes activités humaines, qu'elles soient liées à la sphère physique, sentimentale et relationnelle, mentale ou spirituelle. Les Lois qui régissent les différents types de synchronicités suivant les plans sur lesquels elles s'expriment, sont les mêmes. Seule diffère l'intention de la personne qui favorise leur champ de manifestation. Son intention initiale et sa perception sont tributaires de sa qualité de conscience. Plus cette qualité est élevée et plus les synchronicités vont dévoiler des aspects féconds de la personne. A l'opposé, plus la qualité s'inscrit dans le registre des basses, et plus les synchronicités vont nourrir les sphères du désir, du sentimentalisme et de l'intellectualisme. J'évoque un principe général, mais au niveau du particulier, il peut bien évidemment en aller tout autrement. Il est important de s'en souvenir afin de ne pas dogmatiser en énonçant un nouveau système de croyances. Il m'est difficile de définir un concept en l'étudiant cas par cas. Ils sont trop nombreux pour cela. Si je m'y efforçais, je ne ferais que m'épuiser à une tâche impossible à réaliser. De ce fait, je préfère l'étudier de manière inductive. Le procédé me paraît plus intéressant. Pour en revenir au sujet initial, les synchronicités sont souvent perçues comme la personnification d'une demande intérieure ou l'annonce d'une matérialisation en voie de réalisation ou encore comme un cadeau offert par d'hypothétiques mains amies. Elles sont en fait l'émanation et la résultante d'un acte créateur posé. Pour qu'il parvienne à s'incarner en exprimant justesse et beauté, cet acte créateur se doit d'être conduit par la lumière et l'amour de la conscience. Si ce n'est le cas, l'acte découlant de notre détermination initiale sera dépourvu d'authenticité. Il sera paré du costume taillé dans les mesures du volontarisme et du désir. C'est ainsi que nombre d'individus s'habillent chez les experts de la contrefaçon. 53

En vertu des paramètres décrits ci-dessus, suivant notre état d'esprit du moment ou la nature de notre intériorité, les synchronicités susceptibles d'apparaître seront colorées par notre qualité d'être. Il en va toujours ainsi. De ce fait, nous les interpréterons de la manière nous paraissant la plus appropriée. Plus nous nous identifions à notre «ego», plus nous donnons prise à ses besoins, plus les manifestations de synchronicités s'efforcent de nous entraîner dans la spirale sans fin de l'égocentrisme et du séparatisme. Plus nous entrons en résonance avec la force de notre «soi », plus les manifestations de synchronicités nous mènent devant la porte ouvrant à !'Infinité de la Vie. Nous serons ainsi « conduits de l'irréel au réel, des ténèbres à la lumière et de la mort à l'immortalité » comme le dit une ancienne invocation hindoue. Notre « soi » a ses priorités, et sa perception du monde et sa place en son sein sont d'une ampleur démesurée par rapport au regard porté par notre« ego». Dépourvu des oripeaux du sentimentalisme et de l'intellectualisme, le Soi rayonne à partir de sa sphère consciencielle, et tout ce qui n'est pas essentiel à son développement ne retient pas son attention comme nous le faisons quand nous donnons prise à l'ego qui agit de manière contraire. Dénué de désirs, seul compte pour le Soi l'expérience qui lui permet de grandir en conscience et en amour. Pour s'en convaincre, il nous faut devenir le Soi transpersonnel. Pour comprendre son point de vue, il nous faut nous immerger dans sa présence. Il nous sera ainsi loisible de percevoir que le « soi » est notre seule réalité. Toutes les autres sont passagères, momentanées et quelque peu illusoires. Il en va de même des « réalités » qui m'entourent. Tant que je m'identifie à l'ego, elles sont sujettes à toutes les distorsions imaginables et dépendent de la nature de mon état intérieur du moment. Quand je 54

suis le« soi »,je discerne avec clarté, précision et je suis en mesure de percevoir ce que ressentent toutes les choses que j'observe. A ce niveau d'intégration, les habituelles dichotomies entre yin et yang*, lumière et ombre, esprit et matière, hasard et destinée, n'ont plus cours et mon esprit accède à plus de liberté et d'autonomie. La notion de libre arbitre ne se pose plus et l'être se sent pousser des ailes qui lui permettront d'atteindre à !'Infinité. Ce n'est qu'à ce stade que la personne devient réellement elle-même et accède à sa réalité. Les facteurs extérieurs de reconnaissance n'ont plus de raison d'être. Sa nature intrinsèque regorge d'une richesse infinie dans laquelle elle va puiser abondamment. La vie n'est plus perçue de manière linéaire. Tous les possibles sont inclus dans son champ de perception et elle s'efforce de les analyser avec les nombreux outils dont elle dispose. Il s'agit de sa volonté, de son cœur, de son intelligence, de son intuition et de sa sagesse. Dans cette sphère d'activité, l'intégration de la personnalité devient une réalité. Les sphères* physiques, émotionnelles et mentales de la personne, s'unissent et se mettent au service de son Soi ou de son âme. Devenu une unité, un tout, l'être n'éprouve plus la nécessité de se démarquer, d'émerger au grand jour. Il n'est plus animé d'un appétit insatiable de souveraineté. Il n'a plus rien à prouver, ni à lui-même, ni au monde extérieur. Défocalisé de son petit univers, il se met au service de la collectivité et se fond dans le Grand Tout auquel il se sent appartenir. Pleinement éveillée, sa conscience s'unit à celle de la famille humaine afin de la stimuler et de la faire grandir. Avant de parvenir à cet état de réalisation, l'individu passe au préalable par deux phases d'évolution. Dans la première, l'être réagit par rapport à la masse et ne cherche pas à s'en extraire. Elle le sécurise. Dans la seconde, il s'autonomise et devient une

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individualité consciente de ses particularités. Enfin, il se perçoit dans sa globalité et développe son génie dans ce qu'il a de plus marquant. En perpétuelle évolution, sa conscience est appelée à grandir à l'infini. Les synchronicités découlant d'actes posés avec conscience sont de nature à favoriser l'émergence d'un regard nouveau sur les choses de la vie. De ce fait, les synchronicités stimulent assez souvent le phénomène de la prise de conscience. Je dis assez souvent, car les synchronicités ne sont pas toujours vécues sur le registre de la transformation intérieure. Mais c'est un fait qui mérite d'être souligné, car le rôle essentiel des synchronicités est de provoquer des métamorphoses. Une synchronicité qui n'amène pas de renouvellement dans la vie de celui qui en fait l'expérience est une synchronicité perdue. C'est le lot de nombre de synchronicités, mais mieux vaut un taux important de gâchage que ne voir rien se passer. Sur la quantité de synchronicités qui adviennent tout au long de notre existence, nombre d'entre elles remplissent tout de même leur office. A condition bien évidemment de leur prêter attention, même si ce n'est que dans une faible mesure. La personne dotée de qualité de cœur, cultivant l'attention et l'introspection, ouverte au changement et prenant la mesure de l'importance de son rôle au sein de la communauté, bénéficie grandement de l'apport des synchronicités. Ces dernières font partie intégrante de son quotidien et elles favorisent le déclenchement des prises de conscience. Après avoir vécu une première prise de conscience, la personne pourra s'appuyer sur les nouvelles synchronicités qui ne manqueront pas d'advenir à la suite de son initiation pour l'aider à parcourir la nouvelle voie qui se présente à elle. Il en va ainsi à tous les stades de notre évolution. De ce fait, l'on peut comparer les synchronicités à des bornes posées sur le chemin ou à 56

des phares guidant les navires dans l'obscurité. Elles nous procurent de formidables opportunités pour nous ouvrir à une vision plus globale.

Synchronicités et opportunités Il est important de bien saisir les opportunités quand elles se présentent et aussi de savoir favoriser leur manifestation par une attitude d'esprit d'ouverture. Les synchronicités ne surviennent pas par hasard et n'importe quand. Elles expriment une réalité possible ou laissent présager la venue d'événements lorsque ceux-ci sont susceptibles d'advenir ou prêts à s'incarner. Les synchronicités, vécues sur le registre d'opportunités offertes en vue de grandir en conscience, s'avèrent toutes extrêmement fécondes, même celles pouvant sembler dans un premier temps contraignantes ou défavorables à nos desseins. Dans ce dernier cas, après avoir pris le recul nécessaire, il s'avère que l'expérience interprétée initialement comme difficile ou injustifiée, se révèle être encore plus riche que toutes celles que nous avons accueillies avec joie à la suite de synchronicités perçues comme fertiles. En fait, les synchronicités se révèlent être rarement bonnes ou mauvaises. Elles sont le plus souvent de nature neutre. C'est nous qui leur attribuons des valeurs particulières en les parant de couleurs que nous ressentons comme gaies, neutres ou ternes. Notre perception des choses dépend de notre état d'esprit du moment ou de la qualité de conscience qui nous anime. Ce qui est bon et juste pour moi peut être vécu de manière difficile par une autre personne. L'image du verre d'eau se trouvant à moitié plein pour les uns et à moitié vide pour les autres, illustre parfaitement cette idée. La 57

perception du monde des personnes appartenant au premier groupe diffère grandement de celles du second. Les unes portent un regard fécond sur la vie et accueillent favorablement tout ce qui peut advenir afin d'en tirer la quintessence, source d'enrichissement. Les autres ne savent pas profiter de l'expérience susceptible d'être acquise et passent le plus souvent à coté de l'essentiel. Pour ces derniers, les synchronicités ont peu de sens ou alors ils en discernent un aspect qu'ils jugent négatif. Pour illustrer cette idée, voici une anecdote survenue quelques jours avant que j'écrive ces lignes. J'ai eu un accident en pleine campagne à 110 kilomètres de chez moi. J'étais responsable de ce qui venait d'arriver et l'avenir de ma voiture se profilait vers un destin l'amenant immanquablement à la casse. N'étant pas assuré tous risques, je perdais le bénéfice du remboursement à l'argus par l'assurance. Nous trouvant, ma compagne et moi, à quelques jours des stages que nous organisions dans notre demeure, je me suis dit sur le moment que c'était un sale coup du destin car sans voiture, nous ne pouvions pas aller chercher les stagiaires à la gare, ni les emmener à leur hôtel situé à trois kilomètres et encore moins faire les courses pour assurer les trois repas journaliers. Me disant qu'à toutes questions se trouvait une réponse appropriée, j'ai pris le parti de percevoir le verre comme à moitié plein. A ce moment là, alors que la route était déserte, arriva une voiture et son conducteur me tendit son téléphone portable. Quinze minutes après, la gendarmerie parvenait sur les lieux, mon assurance me commanda un taxi et deux heures après je me trouvais tranquillement chez moi. Le lendemain, avec ma compagne nous trouvions, à moindre frais, une voiture de notre couleur préférée. Nous devions encore une somme non négligeable sur la voiture accidentée et une personne

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de notre entourage nous a offert gracieusement de la rembourser pour nous. Cela faisait quatre mois que je souhaitais changer de voiture, car elle commençait à avoir un nombre de kilomètres important et avec trois enfants et un chien, nous commencions à nous trouver à l'étroit dans son habitacle. Je voulais acquérir un break neuf, mais nous n'en avions pas les moyens. La logique voulait que nous gardions encore le véhicule pendant deux ans. J'avais manifesté en pensée ce break en le visualisant de manière précise, marque et modèle compris. Mais je n'étais pas parti à sa recherche comme il aurait été judicieux de le faire pour l'incarner. Une petite voix me susurrait que ce n'était pas le moment en raison de l'état de nos finances. Ne faisant pour une fois pas entièrement confiance en la« providence», j'avais écouté ce mauvais conseilleur. Mais comme je continuais sans cesse d'alimenter ma «manifestation», elle finit par advenir malgré moi. Et pas de la manière que j'escomptais. L'accident aurait pu tourner à la catastrophe, mais une ou deux secondes avant le choc brutal, je me suis dit que je ne risquais rien car la « force » était avec moi. Vu l'état dans lequel se trouvait mon véhicule projeté dix mètres plus loin dans le fossé, la « divine providence » s'était manifestée. Je n'avais pas une égratignure et l'autre conducteur non plus heureusement! Cinq jours plus tard, nous recevions livraison de la voiture que j'avais visualisée. C'était un nouveau modèle qui circulait depuis quelques semaines et que j'avais vu en présentation chez un concessionnaire quatre mois auparavant en allant faire réparer ma voiture précédente. Un mois avant l'accident, un ami proche qui souhaitait acquérir cette automobile m'avait demandé si je l'avais pilotée et ce que j'en pensais. Sachant pertinemment que je ne m'intéresse nullement aux voitures et que je ne me documente jamais sur les véhicules, sa question m'avait paru surprenante. Deux ou trois jours après, en

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me garant, une voiture de ce nouveau modèle s'était arrêtée au stationnement situé à côté. Comme c'était la première fois que j'en apercevais une dans la rue, j'y avais prêté attention. Un homme approximativement de mon âge en était descendu et j'avais remarqué qu'il portait un pull orné du même motif original que celui que j'avais sur mon pull-over. Le fait de croiser une personne au volant d'une voiture qui avait retenu mon attention et qui portait un chandail identique au mien, m'avait fortement intrigué. A la suite de ces deux événement proches, je me suis dit que c'était peut être un signe. Sur le moment, je ne percevais pas vraiment lequel, mais je savais que si c'était réellement un signe, j'en connaîtrais sûrement la signification très rapidement. Voilà le cas d'une manifestation advenue de manière quelque peu brutale à la suite de synchronicités que j'ai pu détecter ensuite en raison de leur spécificité. Autre aspect intéressant. Le conducteur de la voiture qui m'avait percuté incarnait un aspect de moi-même qu'il me revenait de transformer depuis longtemps. Je peux le définir comme l'homme sûr de sa technique, qui pilote sur route son véhicule comme s'il se trouvait sur un circuit. Attitude incompatible avec ma nature intrinsèque ou ma qualité de conscience acquise. Prônant le sens des responsabilités, il restait un domaine dans lequel je faisais mauvaise figure. Sur route, les sensations grisantes procurées par la vitesse passaient avant mes responsabilités. Responsabilités envers les éventuels passagers, envers les piétons et les éventuels animaux pouvant traverser la route, envers les autres automobilistes que je croise, envers la voiture que je conduis, envers ma famille et envers moimême. Je ne conduisais pas avec conscience. La voiture qui nous a été proposée à bas prix et suivant une formule convenant parfaitement à notre philosophie de vie, n'est

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pas aussi puissante que les véhicules que je conduisais précédemment. Les événements se sont chargés de m'aider à réduire considérablement mon allure en conduisant. La manifestation a pris en considération ma prise de conscience, car lors de mon retour en taxi du lieu de l'accident à mon domicile, j'ai pris la décision intérieure de conduire beaucoup moins vite. La synchronicité entre ma résolution et le modèle présenté s'est avérée en parfaite concordance. L'acquisition d'une voiture plus grande que la précédente se trouvait en concordance avec des changements importants dans la vie de notre famille. En effet, parallèlement, nous venions de déménager pour habiter une autre région. Notre nouvelle maison nous offrait beaucoup plus d'espace. De plus, avec ma compagne, nous venions de décider d'aborder nos activités de manière totalement différente et surtout sans nous censurer. Jusqu'à présent, dans notre travail d'accompagnateurs au changement, nous retenions certaines informations afin de ne pas risquer de choquer les personnes venant à notre rencontre. Nous souhaitions les ménager afin de ne pas les effrayer face à l'ampleur du travail à effectuer lorsque l'on aborde la vie spirituelle. Même si notre retenue semblait louable, l'on privait ceux qui nous approchaient de certains éléments qui auraient pu s'avérer susceptibles de favoriser des prises de conscience salutaires. Il était temps d'agir différemment et de remettre en question nos méthodes d'enseignement. Le nouveau étant à l'honneur, il nous était demandé à Marie-Odile et à moi de transmettre l'ensemble des informations relatives aux stratégies mises en place par l'ego de chacun afin de résister au sublime. Il nous revenait aussi de donner tous les éléments pour contacter son Soi afin de le faire rayonner davantage. Nous le faisions déjà depuis longtemps, mais sans aller pleinement au bout de nous-mêmes. Le 61

moment était venu de passer à l'acte et de prendre beaucoup plus de risques. Mais parallèlement, de ne plus en prendre sur la route dans la conduite de mon véhicule. Les risques devaient être pris dans la conduite de ma vie, mais aussi de notre vie de service. Bien que de manière différente, Marie-Odile était pareillement concernée par la conduite de la voiture. Elle se donnait rarement l'autorisation de piloter. Ayant eu des difficultés pour obtenir le permis, la conduite était sa ligne de moindre résistance.

Quelle importance donner aux signes S'installer dans une région dans laquelle notre réseau relationnel était réduit à sa plus simple expression, n'était pas une décision aisée à prendre. D'autant plus qu'elle reposait en partie sur un signe dont l'importance ne paraissait pas probante. L'argument reposait sur des bases assez ténues. Il en va souvent ainsi dans la manifestation des synchronicités. Certaines parlent d'évidence et incitent à agir dans un sens précis et d'autres demandent réflexion avant de passer à l'acte. Pour résumer l'histoire à laquelle je viens de faire référence: j'avais été invité par les responsables de la librairie L'lrrationnel, située à Nantes, pour donner une conférence et un atelier de week-end sur le Tarot. Il y a de nombreuses années, j'avais, avec deux amis, fait un montage de diapositives des peintures de Nicolas Roerich dans le but de faire connaître le travail pictural de cet homme. Sur une reproduction de tableau, se trouvait un coucher de soleil, perçu par Roerich dans les himalayas, qui me faisait rêver. Je m'étais dit à l'époque que j'aimerais habiter un lieu dans lequel il serait possible d'admirer une telle merveille. Quand je suis arrivé à la périphérie de Nantes le jour de ma conférence, la nuit

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commençait à tomber. A ce moment, je pus assister à un coucher de soleil qui me rappelait celui du tableau de Roerich. Je me suis arrêté sur le bord de la route pour contempler ce cadeau de bienvenue. J'ai pensé qu'un lieu offrant de telles beautés serait peut être idéal pour y vivre. Un détail perçu par la suite m'avait révélé une autre synchronicité. J'avais stoppé la voiture pour contempler l'astre rougeoyant quelques mètres avant la sortie Thouaré sur Loire, ville ou nous demeurons. Ce n'était pas l'endroit idéal pour stopper une voiture, mais je n'ai pu résister à la contemplation de ce crépuscule. Sans le savoir, j'avais déjà anticipé le lieu ou nous allions habiter quelques mois plus tard. L'on pourrait nommer ce signe: synchronicité de prescience. Quel est l'acte juste ? Il est difficile de répondre à cette question au moment des faits. Avec le recul, il devient plus évident d'y répondre. Pour ma part, je ne dispose pas encore de tous les éléments pour répondre à cette question de façon satisfaisante. Je pense que d'ici deux ans je me trouverai en mesure de satisfaire ma curiosité. Si, à ce moment là, ma réponse s'avère affirmative, je pourrai convenir avoir fait le bon choix. Si au contraire je me rends compte d'avoir commis une erreur de parcours, je ferai en sorte de la percevoir comme un enseignement que je saurai utiliser au mieux. De ce fait, je m'enrichirai d'une expérience fructifiante. Errements, réussites, sont des concepts relatifs. Seule la qualité de regard que l'on pose sur les choses de la vie importe. A-t-on raison d'attacher de l'importance aux signes ? Je serais tenté de répondre par l'affirmative à cette question. Mais ce n'est pas toujours probant. Certains signes peuvent nous entraîner sur des pentes dangereusement glissantes. Les signes sont de deux natures. Je classe dans la première catégorie les signes féconds et constructifs. Ceux qui informent de ma-

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nière appropriée et qui délivrent un enseignent révélateur susceptible de nous aider à nous transformer profondément. Ce sont des signes hautement créateurs. A l'opposé, nous trouvons les signes limitatifs et ceux qui nous entraînent dans les méandres de l'illusion. En suivant ces signes, nous risquons de nous fourvoyer momentanément dans des voies sans issues et de perdre du temps avant de retrouver une route plus en adéquation avec nos véritables nécessités. Mais comme je l'ai signalé ci-dessus, il est toujours possible de transformer un échec en réussite et de s'en trouver ainsi grandi en faisant preuve d'un plus grand discernement et en ayant une appréciation plus juste des choses. Si je suis capable de discerner le sens d'une synchronicité quand elle se présente, alors je sais qu'elle attitude adopter face à elle. Si ce n'est pas le cas, il me revient d'agir suivant les critères suivants: Ou je prends des risques en accueillant l'imprévu, ou je fais preuve de prudence en ne tenant pas compte de la manifestation. Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises attitudes. Il n'y a que moi face à la façon dont je vais me parfaire et avancer sur mon chemin de Vie.

Percevoir les signes La compréhension des synchronicités relève du langage symbolique. Les synchronicités nous projettent dans un univers métaphorique qu'il nous revient de percevoir et de traduire. Elles peuvent nous être envoyées par la Vie ou être créées volontairement ou inconsciemment par nousmêmes. Une synchronicité peut avoir de multiples significations, mais schématiquement elle se présente dans le but d'attirer notre attention sur telle ou telle chose ou peutêtre pour nous faire comprendre qu'il est temps d'agir. Il 64

n'est pas toujours évident d'en percevoir la manifestation, tant les signes qu'elle peut nous faire parvenir sont parfois discrets. La cécité ne nous permet pas de saisir les opportunités qui se présentent et nous fait passer à coté de choses importantes pour nous et nos semblables. Il est essentiel d'être attentifs aux signes qui s'expriment, sinon même face à des synchronicités facilement détectables l'on continuera notre route sans prendre garde aux signes qui se manifestent pour attirer notre attention. Une synchronicité se tisse à partir de fils souvent invisibles qui se chevauchent et s'interpénètrent les uns les autres. Il est nécessaire de se tenir dans une attitude de réceptivité et de vigilance pour en percevoir la toile. Mais en percevoir la toile n'est pas suffisant, il faut aussi en comprendre l'agencement et la cohésion. Pour y parvenir, réceptivité et vigilance se doivent d'être placés sous le sceau du discernement. Le discernement est la qualité la plus importante à développer pour déceler toutes les implications découlant des synchronicités se manifestant dans notre existence. Le discernement donne la faculté d'associer les idées les unes aux autres. En associant tout un ensemble de choses disparates, l'on devient à même de comprendre les mécanismes complexes de la psyché humaine et la façon dont l'existence s'agence, que ce soit au jour le jour ou sur une échelle de temps plus importante. Sachant que le futur dépend de la claire vision que nous avons du présent, il nous est possible d'appréhender, en partie, notre devenir. Il ne s'agit nullement de prédictions, mais seulement d'attentions et d'associations d'idées qui permettent d'accéder à une forme de connaissance intuitive et à la faculté de discernement. Cette attitude d'esprit permet de penser d'une manière sélective en éliminant ce qui paraît incorrect et non essentiel à la vérité que l'on peut 65

pressentir. A ce niveau de fonctionnement intérieur, il n'est pas nécessaire d'avoir étudié un sujet pour en connaître l'essence, à condition bien sûr que ce sujet ne requière pas la maîtrise d'une technique précise comme de savoir jouer d'un instrument de musique. Une personne ouverte d'esprit, attentive et sensitive, a la capacité de percevoir et de comprendre avec une grande acuité tous les thèmes de la vie qui éveillent un intérêt chez elle. Elle peut parler d'un sujet proche de sa sensibilité, sans le connaître, avec des spécialistes et leur apporter des éléments auxquels ils n'avaient pas pensé. Elle sera à même de le faire, car elle aura la faculté de percevoir ce sujet sans a priori, avec du recul, en le sortant de son cadre restrictif et en l'intégrant au sein d'une multitude d'autres disciplines. Voici un exemple de synchronicité due à mon habitude d'associer les idées entre elles. Lorsque j'étais disquaire dans un grand magasin entre 1978 et 1980, j'avais l'aptitude de déterminer avec précision, juste en apercevant certaines personnes, le disque qu'elles étaient venues chercher. Dans ce magasin, les rayons étaient séparés entre eux et je m'occupais des musiques traditionnelles. Le rayon dans lequel je me tenais, était situé à l'entrée du département disques et le bureau se trouvait accolé à l'allée centrale. De ce fait, le disquaire qui s'asseyait derrière le bureau passait son temps à renseigner les clients qui venaient immanquablement vers lui. Quand je m'y trouvais, il m'arrivait une bonne vingtaine de fois par jour, de dire à la personne qui se dirigeait vers moi et sans qu'elle me demande quoi que ce soit: tel disque, se trouve dans tel rayon et dans tel bac. Pendant trois ans, je ne me suis jamais trompé. Les clients concernés ainsi que mes collègues en restaient stupéfiés. Il ne s'agissait nullement de voyance. Je me tenais simplement dans un état d'extrême attention. Il suffisait que dans la semaine passée,

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que ce soit à la télévision ou sur une scène de spectacle, un musicien ou un chanteur se soit produit pour que je fasse le parallèle entre le client et l'artiste. Lorsque certaines personnes se dirigeaient vers moi pour obtenir un renseignement, je regardais la texture de leurs cheveux, leur coiffure, leur style de vêtements et la qualité des tissus, leurs chaussures, leur allure générale et leur façon de se mouvoir en marchant. J'essayais aussi d'imaginer la nature de leur psyché, leurs goûts et leur façon de penser. Cela me suffisait pour savoir si je me trouvais en présence de personnes sensibles, sensitives, émotives, intellectuelles, mentales, rationnelles ou mystiques. Tous ces paramètres entraient en ligne de compte. Ce n'était qu'après en avoir perçu quelques uns que je savais précisément quel disque telle personne venait acheter. L'un de mes collègues qui était fasciné par ma faculté m'avait demandé de lui enseigner ma méthode. Comme il apprenait vite et qu'il s'entraînait sans cesse, au bout de six mois, il y parvenait avec un taux de réussite assez important. Les synchronicités entre ce que les personnes venaient chercher et le renseignement que je leur ·donnais, étaient déclenchées par l'attention que je portais à tous les signes susceptibles de m'apparaître. De l'extérieur, ce phénomène pouvait sembler magique, mais en fait il était simplement le résultat d'une attention soutenue, de la connaissance de tel événement et de l'association de ces deux facteurs. Même si on ne la discerne pas, il y a toujours une raison à tout et les synchronicités n'échappent pas à cette réalité. Les synchronicités adviennent rarement par simple magie. Elles sont pour ainsi dire toujours conditionnées par un facteur précis. Même si ce facteur se tient en dessous de notre seuil de conscience, il n'en reste pas moins opératif. Puisque j'ai évoqué l'idée de magie, je vais prendre

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l'exemple de la prescience. La prescience est un agent puissant de réalisation de synchronicités. Dans le cadre des synchronicités, il arrive parfois que le mécanisme de manifestation de la prescience intervienne. De ce fait, les signes n'apparaissent plus pour nous donner une indication ou une information, ils deviennent un simple élément de la manifestation. Leur rôle devient secondaire et leur prêter attention ne s'avère plus aussi essentiel. Il faut par contre faire confiance en son intuition et à son ressenti. Pour reprendre mon exemple de disquaire, à la même époque et dans le même lieu, j'avais un jour montré un disque à un client et c'était bien évidemment celui qu'il venait acheter. Je ne m'était pas servi de mes outils habituels pour accomplir ce geste. La personne se tenait près de moi et fouillait dans le bac des musiques indiennes. L'ayant regardé, je lui avais dit que je souhaitais lui faire écouter un disque. Cette personne était revenue la veille d'un voyage de plusieurs mois en Inde et lorsqu'elle avait pris l'avion six mois plus tôt, elle avait acheté à l'aéroport une nouvelle revue musicale en anglais dans laquelle se trouvait la critique d'un disque très particulier devant sortir bientôt à New York. Etant elle-même musicienne, cette personne avait été fortement intriguée par la description du nouveau courant musical dans lequel s'inscrivait ce disque. Elle s'était dit que la première chose qu'elle ferait lors de son retour à Paris, serait d'aller acheter ce disque. Ce disque venait tout juste de sortir en France. Bien qu'il venait du rayon jazz, il se trouvait sur mon bureau, car je venais de l'écouter. Parmi les cent cinquante mille titres présents dans ce magasin, j'avais tendu au client le disque qu'il souhaitait acquérir. Jean Pierre, car tel est le prénom de la personne, est devenue rapidement l'un de mes amis les plus proches. Un lien passé nous unissait peut être déjà sans que nous le sachions. Dans ce cas de figure, il se pourrait que nous

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nous trouvions déjà en osmose l'un l'autre avant de nous rencontrer de nouveau dans cette existence. Je n'ai pour le moment pas de meilleure explication à donner à ma prescience. Bien que déterminantes, les synchronicités en relation avec le disque ne m'ont pas guidé pour le lui tendre en lui proposant de le lui faire écouter. Elles se sont contentées d'accompagner mon intuition. Certaines synchronicités peuvent se présenter sous une apparence aisément décelable. Dans ce cas de figure, les signes se montrent de manière manifeste et il faut être aveugle pour ne pas en discerner la présence et le message. La patente de ces synchronicités favorise incontestablement les prises de conscience. Mais les signes ne s'expriment pas forcément de façon évidente, sauf pour celui qui fait preuve de vigilance et de discernement. Pour celui qui reste constamment attentif aux événements, tant intérieurs qu'extérieurs à lui-même, toutes les synchronicités sont observables et leur sens compréhensible. A ce niveau d'attention, les signes se révèlent toujours aisément identifiables. Pour ce faire, il est essentiel de se tenir dans l'attitude de l'observateur. Cette attitude ne s'obtient qu'en effectuant un travail soutenu d'attention vis-à-vis de tout ce qui se passe dans le monde. Je dis bien ce qui se passe et non ce qui retient mon attention ou m'intéresse particulièrement. Lorsque cette conduite devient un jeu de tous les instants, nous pouvons lire les signes de la vie comme dans un livre ouvert. L'étude des signes est primordiale pour celui qui souhaite bénéficier de l'apport des synchronicités. La compréhension des symboles est la clé d'interprétation des signes.

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Chapitre 2

SYNCHRONICITES ET SYMBOLES

Tout est symbole Nous nous mouvons dans un univers dans lequel foisonnent les symboles. Tout ce qui nous entoure et ce que nous expérimentons peut être distingué sous l'angle symbolique. C'est même assurément la façon la plus appropriée de concevoir la Vie sous ses multiples angles. Il n'est pas exagéré d'affirmer que tout ce que nous discernons est la manifestation tangible d'une réalité subtile que nous identifions de manière purement symbolique. Un symbole évoque un concept souvent difficile à appréhender dans sa dimension ultime. La perception que nous en avons se transcrit sous l'apparence de lignes géométriques, de formes particulières, d'images, de nombres, d'équations, de couleurs, de sons, de parfums, de sensations, d'idées, d'animaux, de personnages, etc.. En prenant vie dans notre esprit, les symboles se parent de tous les atours concevables. Plus notre imaginaire s'avère fécond et plus le symbole perçu se révèle riche de sens. Le symbole nous projette dans un monde de vastitude où tous les possibles sont réalisables. Le signifiant d'un sym71

bole peut avoir des niveaux d'interprétation multiples. Ils dépendent simplement de la qualité de conscience de celui qui identifie, conçoit ou ressent le symbole. De ce fait, je recommande vivement de s'ouvrir à la réalité symbolique qui nous entoure dans un esprit d'ouverture. Cette technique s'acquiert en se débarrassant des croyances ou des habitudes limitatives et des identifications sclérosantes. Se désidentifier, permet à chacun de trouver ses réponses, de ne plus être soumis aux mirages et illusions qui voilent la réalité des choses. Il s'agit de se libérer de tous les contenus ordinaires non essentiels au développement de l'être. En se désidentifiant des masques, des idoles, des faux-semblants, on accède à un haut degré d'intégration intérieure. Seule une personne libre peut donner à un symbole toute sa mesure et être portée par son expression sur les ailes de !'Infinité. Sans toutefois devenir un symboliste exalté en percevant des symboles partout, savoir décrypter ceux qui apparaissent dans notre existence nous permet de nous élever au-dessus de notre simple condition d'êtres imparfaits et de nous projeter dans un espace foisonnant dans lequel abonde la nourriture du cœur et de l'esprit la plus substantielle. Cette nourriture favorise la conception d'idéaux et facilite leur croissance. C'est ainsi que depuis la nuit des temps, l'Homme s'est évertué, suivant ses conceptions du moment, à interpréter les phases importantes de son existence sous forme symbolique. C'était le moyen le plus approprié dont il disposait pour s'ouvrir au mystérieux et à l'incommensurable. C'est du reste encore le cas aujourd'hui. Nous utilisons tellement le langage symbolique au quotidien que nous n'y prêtons souvent plus attention. En effet, l'écriture est un langage symbolique, les nombres, les notes de musique, les formules mathématiques, le sont tout autant. Ayant perçu la façon 72

dont l'inconscient, tant individuel que collectif, capte un message symbolique, les publicistes, les concepteurs de mode, les conseillers en marketing, les relookers, pour ne citer qu'eux, utilisent abondamment ce langage. Si par le passé, le symbole était l'apanage d'une certaine forme de mysticisme, il s'est grandement démocratisé. Même s'il est descendu dans la rue, il n'en reste pas moins porteur d'une authentique richesse en raison des différents niveaux d'interprétation possibles. La richesse détenue dans un symbole est proportionnelle à l'absoluité qu'il dépeint. Une juste compréhension des symboles nous permet d'aborder et de comprendre les Réalités intérieures et spirituelles qu'ils représentent.

Symbole et interprétation Pour illustrer la dernière idée énoncée ci-dessus, j'évoque un symbole utilisé dans la littérature ésotérique. Il s'agit de la Tétraktys Pythagoricienne, représentée par la Tradition de la manière suivante :

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La Tétraktys Pythagoricienne formée de l'addition des quatre premiers Nombres : 1 + 2 + 3 + 4 10, symbolise le Tout, l'Absolu, !'Harmonie des Sphères. Pour Pythagore, le Nombre 1O était celui de la perfection de !'Unité. Par Unité, il entendait celle du Cosmos, du Système Solaire, de la Planète Terre et de l'Homme. C'est donc le Chiffre qui contient en lui à la fois la Divinité et l'Homme. Le 1 est symbole d'unité, de commencement et d'aboutis-

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sement. Il est le Tout, l'Unique, Dieu, le Père Eternel. Le 1, nombre du Yang, fusionne au 0, nombre du Yin. Le 0 représente la Mère Divine incarnée dans son aspect indifférencié, non matérialisé et non perceptible aux regards profanes. Le 0 symbolise « l'Oeil de Shiva » qui voit et qui sait tout. Ce Grand Cercle Cosmique évoque le Principe d'Eternité. Bien qu'il n'ait ni commencement ni fin, qu'il soit partout à la fois, il marque le début et l'aboutissement de chaque chose. Le 10 est hors du temps et de l'espace et pourtant il Est. L'Iiiimité est son domaine. Il est partout dans l'espace, emplissant et animant la Sphère Céleste de son Essence, de sa Conscience, de son Etre. Le 10 marque l'impermanence de l'existence, il évoque le stade ultime de la réalisation d'un cycle donné. • Le Un contient en germe l'essence de tous les autres nombres qui découlent de lui. Pour parvenir à s'exprimer, l'Unité première de nature Transcendantale se différencie, se subdivise pour devenir le 2 sans lequel l'acte de création ne pourrait advenir, qui à son tour génère le 3, dans lequel cet acte aboutit, et ensuite le 4, le monde manifesté sur lequel il va croître. • • Le Deux décrit la différenciation des choses. Le 2 synthétise, englobe, unifie les forces apparemment contraires. Elles sont en réalité complémentaires. Nombre symbolisant la fusion Yin/Yang, le 2 concilie les contrastes existant dans la nature: l'homme et la femme, le jour et la nuit, la lumière et l'ombre, etc .. C'est le monde de !'Immanence, celui de la Mère Divine. Le 2 contient le Tout et tout est contenu en Lui. • • • Le Trois est un Nombre de synthèse qui résulte de l'action des deux premiers. En lui Yin et Yang sont réunis pour former une troisième voie, celle du Tao. Seul,

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le Un, le Père Eternel, ne peut s'engendrer lui-même. Pour cela, la présence de son double féminin, la Mère Eternelle, est nécessaire. De leur union, naît le Christ Cosmique, le premier conçu d'une longue lignée. Le Père Universel, le non-manifesté, génère l'ldée. La Mère Universelle l'accueille pour lui donner Vie. Le fils issu de cette fusion s'individualise pour atteindre son autonomie, tout en intégrant en lui les qualités premières de ses Divins Géniteurs. Pour ce faire, il s'incarne au plus profond de la matière, dans le 4. • • • • Le Quatre, représentant l'univers matériel, est le garant de !'Ordonnance Universelle. Le 4 s'ancre dans la terre afin de se répandre, telles les racines d'un arbre, dans toutes les directions et consolider son assise. La Pensée de Dieu, qui conçoit les formes devant être incarnées, représentée par le Nombre 3, est manifestée physiquement par le 4. Il est le Chiffre du monde révélé. La Terre/Mère est son corps d'expression, il n'existe qu'à travers elle. Comme nous venons de le percevoir, dix points assemblés d'une manière particulière décrivent, sur un plan symbolique, des processus d'ordre cosmique d'une amplitude démesurée. C'est la puissance évocatrice du symbole et rien ne peut la remplacer. Le langage symbolique est le vocabulaire de l'âme. Même si l'âme manie magistralement les idées et les sentiments pour s'exprimer, la métaphore reste son outil privilégié. En utilisant le langage symbolique, l'âme peut s'exprimer et communiquer plus intimement avec toutes les sources avec lesquelles elle se trouve en relation. De ce fait, les échanges peuvent s'établir directement de cœur à cœur et d'esprit à esprit sans la moindre interférence. Les interférences auxquelles je fais allusion sont d'ordre culturel, idéolo75

gique, historique, religieux et racial. Il n'est pas toujours aisé de s'en défaire et de s'en détacher afin d'acquérir le discernement et un point de vue plus global sur toutes les questions susceptibles de se présenter. Il est bien évidemment possible d'octroyer à un symbole un sens limité en restreignant considérablement sa valeur originelle. Un symbole a systématiquement plusieurs niveaux d'interprétation et, suivant l'ouverture d'esprit des personnes qui l'étudient, sa signification pourra s'avérer dissemblable. Un être moyennement éduqué, doté d'un potentiel créatif restreint, attribuera à un symbole une signification sommaire. A l'opposé, un être sensible, imaginatif et instruit, accédera à une dimension plus vaste du sens de l'existence en développant, grâce au symbole, une connaissance intuitive de la vie. Pour reprendre l'exemple de la Tétraktys Pythagoricienne, un profane sera susceptible d'y voir la réalisation d'un simple module en forme de pyramide. Venant de demander à une personne ce que ce symbole constitué de dix points positionnés en triangle éveillait comme idée, elle m'a répondu: des boules de billard disposées avant le début d'une partie. Parvenir à définir, à partir d'une même représentation, le grand cycle de l'existence d'un coté et des boules de billard de l'autre, montre le niveau de plasticité d'interprétation des symboles. Suivant nombre de paramètres pas toujours quantifiables, nous leur donnons des sens très différents. La grille de lecture d'un émotif sera différente de celle d'un sentimental qui divergera de celle d'un mental qui percevra autrement qu'un mystique, qui lui-même aura une lecture distincte d'un occultiste. N'existant pas d'étalon de référence absolu, à leur propre échelon d'acuité, les personnes des différents groupes cités auront toutes plus ou moins raison. Une personne de nature sentimentale pourra percevoir dans l'image du

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dessin de la Tétraktys un groupe de gens se dirigeant dans une même direction. Un individu de nature mentale sera susceptible de visualiser un module pyramidal émettant des ondes de formes spécifiques. Un être de nature mystique y verra peut être la présence de la Divine Trinité dans sa représentation masculine et féminine, spirituelle et matérielle. Tout dépend de la nature du regard que l'on porte sur les choses et de son propre système référentiel. A la lumière de ces paramètres, chacun s'efforce d'atteindre, suivant ses propres capacités, le plus haut degré de pénétration intérieur possible. Notre perception des choses est toujours relative et il nous est en permanence loisible d'accéder à un plus grand discernement et à un meilleur entendement. C'est pourquoi il est inutile de vouloir figer la signification d'un symbole. Demain nous pourrons la comprendre de manière différente et plus globale. Un symbole n'énonce aucune vérité, mais révèle toutes les «vérités». C'est la raison pour laquelle le langage des symboles est universel. Il est accessible à tous et chacun peut y trouver des réponses à toutes les questions essentielles qu'il est susceptible de se poser. Le rôle du symbole ne se borne pas à répondre à des interrogations. Il permet avant tout d'ouvrir toutes les portes tenues fermées jusque là. Parvenir à déchiffrer les symboles nous procure les clés de compréhension du monde dans lequel nous nous mouvons. Il en va de même face à toutes sortes de synchronicités qui adviennent sans cesse pour nous permettre de réfléchir sur la nature de nos comportements, de nos agissements et de nos croyances.

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Les synchronicités sont des symboles Les synchronicités sont des émanations ou des cristallisations de la « réalité » allégorique qui préexiste dans l'Univers. Le principe même d'Univers est un symbole. A son propre niveau de conscience, sa réalité est tout autre que celle que nous saisissons, car nous ne pouvons l'envisager dans sa dimension intrinsèque. Peut-être même n'en possède-t-il pas ! Ne parvenant pas à l'appréhender en toute conscience, nous l'imageons par un symbole que nous pouvons concevoir. Les dix points de la Tétraktys jouant sur la symbolique des nombres 1, 2, 3, 4 et 10, le démontrent. A des degrés divers, nous faisons de même vis-à-vis de tout ce que nous percevons et faisons. Le simple fait de ritualiser les actes du quotidien par des rythmes précis et répétés, tant sur le plan individuel que collectif, est une autre manière de symboliser la marche inlassable du monde dans laquelle notre évolution est inscrite ou de cette Vie Abondante dans laquelle nous avons la vie, le mouvement et l'être. Les synchronicités peuvent être perçues comme l'expression de notre propre vie abondante qui vit en nous et qui s'efforce de croître dans la plus parfaite harmonie et pour le plus grand bien de l'ensemble auquel nous sommes liés. En perçant le sens des synchronicités, nous entrons davantage dans les Sphères de !'Infinie Conscience et nous participons à notre mesure à leurs harmonieuses rotations ascensionnelles. Les synchronicités sont des représentations symboliques de la vie, des actes symboliques posés. Ces actes ont pour but d'attirer notre attention sur un ou plusieurs facteurs spécifiques afin de nous permettre d'accéder à des prises de conscience salutaires. Le fait de considérer une synchronicité comme un symbole doté d'un sens précis, 78

quand ce n'est pas de plusieurs à la fois, stimule vivement notre attention et accroît grandement notre vigilance. De ce fait quand une synchronicité se présente, nous possédons des atouts susceptibles de nous aider à distinguer les événements de la vie avec une plus grande acuité. L'essentiel ne peut ainsi échapper à notre perception. Nous comprenons beaucoup mieux nos mécanismes psychiques de fonctionnement et nous accédons à une meilleure maîtrise de nous-mêmes et de notre milieu environnant. C'est dire les avantages que nous sommes à même d'en retirer ! Trop souvent encore, les synchronicités sont perçues comme de simples clins d'œil de la vie, comme des cadeaux ou des avertissements. Leur vocation première est tout autre. Elle déborde largement ce cadre restrictif. La fonction essentielle des synchronicités est de favoriser les changements, les transformations et les mutations. En tant que facteur d'évolution, elles sont les outils privilégiés de l'âme. Car les synchronicités procèdent de l'activité de l'âme. En faisant cette assertion, je me réfère aux synchronicités majeures, à celles qui génèrent des conséquences sur le plan spirituel. Les synchronicités consciencielles ne sont pas forcément les plus nombreuses, mais sont indiscutablement les plus déterminantes. La portée des autres est toute relative. Leur signification relève la plupart du temps de la simple anecdote. Il est superflu de vouloir trouver le sens du message susceptible d'être transmis par ces synchronicités dénuées de valeur symbolique. En s'efforçant d'y parvenir, l'on prend le risque de se fourvoyer dans des interprétations scabreuses. De plus, à la longue, l'on risque de donner une importance considérable à des faits et des événements qui s'en trouvent dépourvus. Agir de la sorte suscite l'apparition de troubles psychiques se manifestant sous forme de confusions et d'illusions. Nombre de synchronicités sont concernées par ce phénomène. Ce 79

sont des synchronicités qui émanent le plus souvent de l'activité émotionnelle, sentimentale ou mentale. Je ne cherche nullement à dénigrer l'utilité et la fonction de ce type de synchronicités. Je souhaite simplement souligner l'importance de celles qui sont initiées par la sphère de l'âme. Quand il est question d'évolution spirituelle, les objectifs du « soi transpersonnel » priment sur toutes les autres considérations qui sont alors reléguées au second plan. Le fait que mon fils se prénomme Paul et que je viens de lui acheter un livre dans lequel le héros porte le même prénom, est de peu d'importance. C'est une synchronicité mineure dont les tenants et les aboutissants n'influeront pas sur le cours de son existence ni sur la mienne. L'on peut consacrer quelques instants au côté amusant de l'événement, mais il ne mérite guère plus d'attention. En voulant absolument donner un sens à cet épisode, je me trouvais dans l'obligation de faire preuve d'une grande imagination. Les fondements de ma réflexion reposeraient essentiellement sur l'envie de traduire l'accessoire. Dans cet ordre d'idée, pourquoi ne pas vouloir donner un sens précis au fait que le midi j'ai mangé un baba au rhum dans un restaurant et que le soir, en dînant chez des amis, ils me servent le même dessert ? L'idée peut sembler farfelue, mais elle ne l'est pas davantage que celle du personnage se prénommant Paul dans le livre acheté et le nom de mon fils à qui cet ouvrage est destiné ! Par contre, que le «livre», en tant que symbole, joue un rôle déterminant dans ma rencontre avec ma compagne, c'est indéniable. En effet, comme je le narre dans le prologue, au moment où nous nous sommes connus, Marie-Odile écrivait un ouvrage, j'exerçais la fonction d'éditeur de livres, c'est la raison pour laquelle elle venait me rencontrer et j'avais été invité pour examiner le contenu d'une

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bibliothèque lui appartenant. Notre réunion était placée sous le signe du livre. Ce symbole nous accompagne toujours car nous écrivons tous les deux. Nous sommes librement liés au livre, à ce qu'il représente et véhicule sur le plan de la pensée. Il fait partie intégrante de notre quotidien. Notre dessein de vie lui est même quelque peu assujetti, car nous concevons d'écrire jusqu'au terme de notre existence. De ce fait, quand il advient autour de nous une synchronicité en relation avec l'objet livre ou avec des écrits, Marie-Odile et moi y prêtons grande attention. Nous savons qu'un événement important se prépare ou qu'une révélation se profile. Pour nous, le livre s'avère un facteur déterminant sur le plan allégorique. Pour d'autres, il en ira autrement. A chacun de découvrir le ou les éléments qui annoncent, entraînent ou produisent des causes et des effets susceptibles d'influer sur le cours de sa vie. Des rapports intimes s'établissent entre ce que nous sommes ou expérimentons et les signes qui se dessinent tout autour de nous. La signification réelle du signe se réitérant, même de manière dissemblable à chaque fois dans ma vie, ne peut être perçue qu'une fois intégrée à mon expérience personnelle. Si ce n'est le cas, en interprétant le symbole, je prends le risque d'énoncer des généralités ne me concernant en rien.

Synchronicités symboliques personnelles Un symbole se pare de la couleur que je veux ou que je peux lui donner. Il en va toujours ainsi des symboles personnels. Un symbole devient personnel à partir de l'instant où il est issu d'une succession d'enchaînements me touchant particulièrement. Pour reprendre l'exemple cité dans le paragraphe précédent, je me trouvais en relation

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avec l'objet livre bien avant ma rencontre avec ma compagne. En effet, j'éditais des ouvrages depuis de nombreuses années déjà avant cette activité. J'avais aussi été libraire et encore avant j'avais occupé un poste de commercial chez un diffuseur de livres. De plus, depuis la guérison dont il a été question en début de prologue, je ne peux rester plus de quelques minutes désœuvré sans avoir un livre ouvert entre les mains. Face à l'immensité de ce qui me reste à découvrir et à apprendre, il m'est difficile de passer une journée sans pouvoir réfléchir sur le contenu d'un texte. Le livre est pour moi un outil de travail, de loisir, de communication et de culture. Il est de ce fait naturel qu'il soit à mes yeux autant évocateur sur le plan symbolique. Mon vécu personnel en témoigne. C'est ce vécu qui a rendu ce facteur déterminant. Il en va de même de ma compagne. Son père était écrivain et elle a toujours évolué dans un espace dans lequel la place du livre était prépondérante. De ce fait, elle a même commencé à s'intéresser à la lecture quelques années avant moi. Une synchronicité symbolique personnelle peut facilement entrer en résonance avec la ou les synchronicités symboliques personnelles d'une ou de plusieurs autres personnes. C'est d'autant plus aisé quand la synchronicité d'autrui se révèle de même nature. C'est tout particulièrement le cas pour ma compagne et moi. Je partage également cette relation avec certains êtres pour qui le livre revêt une importance prépondérante. Je pense à quelques amis, lecteurs impénitents et à d'autres qui occupent les fonctions de libraires ou d'éditeurs. Les synchronicités des uns peuvent, suivant certaines circonstances, entrer en relation avec les synchronicités des autres et même se synchroniser entre elles. Ce ne sont pas des synchronicités collectives mais seulement des synchronicités de résonance qui concernent un nombre limité d'individus liés

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par un facteur commun. Elles se manifestent à des moments clés, dans un cadre particulier et sous réserve que certaines conditions soient remplies. Ces conditions sont peu aisées à dénombrer car elles dépendent de facteurs multiples inhérents aux expériences de vie de chacun des protagonistes. Chaque vécu étant différent des autres, chaque synchronicité l'est également. Comme je l'évoque dans le prologue, nos enfants Oriane et Paul sont arrivés dans notre famille un 22 décembre à trois ans d'intervalle. Le 22 décembre, nous nous trouvons à deux jours de Noël, la date symbole de la naissance du Christ et d'une révélation nouvelle. C'est aussi la date du solstice d'hiver, signe de la renaissance, de la gestation, de l'enfantement et finalement de l'incarnation. Sur un plan plus profane, Noël c'est aussi le moment des cadeaux et la venue de deux enfants était pour nous le plus beau présent que la vie pouvait nous offrir. Pour Oriane et Paul, Noël symbolise la fête, la joie, les cadeaux, un moment particulier dans l'année, chargé de surprises et de mystères. Bien qu'exprimées de manière sensiblement différente, nos enfant éprouvent des sensations analogues aux nôtres lors de la période de Noël. De plus, l'univers du Tarot nous étant familier à Marie-Odile et à moi-même, le symbolisme du Mat, !'Arcane 22, chiffre évoquant le jour d'arrivé des enfants, représente pour nous le changement et le renouveau, les actes posés afin d'accéder à un mode de vie plus englobant et plus riche que le précédent. Voici une autre anecdote qui illustre parfaitement le thème présent. Elle débute en 1982 au moment de l'ouverture de la Maison du Nouvel Age, dont je parle à la page 14, et qui se répète de manière synchrone au moment où j'écris ces pages. Deux ou trois jours après l'inauguration du centre spirituel à Avignon, je suis allé voir un film du metteur en scène Bill Forsyth, venant de sortir sur les écrans. Il

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s'agissait de «Local Hero », une fable écologique/humaniste. L'action de ce film se déroule dans une baie au nord de l'Ecosse à quelques kilomètres de la communauté de Findhorn, groupe duquel je m'inspirais grandement à l'époque. Une scène montre des aurores boréales. C'était la première fois que je voyais ce phénomène d'une extraordinaire splendeur. Une semaine se passa et un ami oublia chez moi une revue de vulgarisation scientifique dans laquelle se trouvaient de nombreuses photos d'aurores boréales et australes. C'était un numéro spécial sur le soleil. Il y a peu de temps, « Local Hero » a été retransmis à la télévision et je l'ai regardé pour jouir de ces quelques instants de magnificence. Une semaine auparavant, j'avais vu à la télévision une émission scientifique sur le soleil. Ce documentaire qui évoquait l'effet des rayonnements solaires, montrait de magnifiques aurores boréales et australes. Il y a dix-sept ans, j'avais vu ce film et la même semaine j'avais lu une revue scientifique sur le soleil qui montrait des photos d'aurores boréales. Aujourd'hui, et dans un espace de temps identique, je revois ce film ainsi que des aurores dans une émission scientifique traitant du soleil. Les symboles clés de ces deux synchronicités me semblent être les aurores et le soleil. Je me demande ce que représente symboliquement pour moi une aurore et le soleil. L'aurore, qui est une émanation visible produite par le frottement effectué par les vents solaires qui entrent en contact avec le magnétisme terrestre, me fait penser à un rayonnement d'une amplitude infinie qui se répand dans les sphères subtiles et physiques pour les féconder. Je me dis que toutes substances se trouvant dans le champ de manifestation d'un tel rayonnement doivent être « vibratoirement » élevées et purifiées. De plus, l'aurore nous montre la réalité d'un processus énergétique qui s'exprime continuellement partout dans le monde. Le subtil féconde 84

le tangible. Le cosmique pénètre le tellurique pour élever son taux vibratoire. L'aurore nous décrit la réalité énergétique de toute chose. Tout est énergie et il n'existe rien d'autre que de l'énergie. Quand au soleil, je le perçois comme une source émettrice de chaleur, de réconfort, de protection, de dynamisme, procurant lucidité d'esprit et discernement. De mon point de vue, le soleil est la source magnétique qui attire, et l'aurore, la source radiante qui transmet. A la lumière de cette interprétation symbolique, je me suis dit que ces deux événements synchrones étaient liés par un dénominateur commun. Ce dénominateur avait pour nom «service». A chacune des deux fois, je venais de prendre la décision de devenir un « Eveilleur » pour ceux qui en manifesteraient la demande. A Avignon, il s'agissait du centre spirituel/culturel La Maison du Nouvel Age et actuellement de /'Association Le Porteur de Lumière. A la manière d'un soleil ou d'une aurore, au sein de la Maison du Nouvel Age, je m'efforçais, suivant mes moyens, de contribuer à élaborer de justes relations humaines basées sur la coopération. C'est toujours l'œuvre à laquelle je participe à présent avec beaucoup plus de conscience et de lucidité qu'auparavant. Ma maturité de cœur et d'esprit a atteint une plénitude plus grande. Je peux parler d'une seconde phase d'activité, car aujourd'hui j'accomplis ce travail de manière plus détachée, en lâchant prise à mes croyances et sans être pétri de certitudes. Je ne suis plus sujet aux illusions que je cultivais vis-à-vis de mon rôle et de la manière de l'interpréter. A chaque fois qu'elles sont apparues, ces synchronicités ont symbolisé mon passage à l'acte. Je me trouvais alors à l'aube d'incarner dans mon quotidien les concepts spirituels qui m'avaient nourri. Je m'apprêtais à devenir comme un soleil qui réchauffe et comme une aurore qui dévoile des réalités multiples par 85

un jeu incessant de couleurs, de formes et de musicalité différentes.

Synchronicités simultanées Quand une idée nous vient à l'esprit, souvent, d'autres que nous la développent parallèlement. Il n'est pas besoin de nous connaître pour que nous entrions en synchronicité de pensée. Il nous suffit pour cela de développer certains traits communs, de ressentir les choses de manière analogue, de travailler sur des sujets relativement proches, ou de percevoir simultanément les mêmes nécessités. Ces affinités n'ont nullement besoin d'être partagées pendant un long temps pour causer des synchronicités. Deux ou plusieurs personnes peuvent à un moment donné suivre une ligne directrice commune et ensuite vaquer à des occupations différentes. Quand avec Marie-Odile nous avons décidé d'éditer un ouvrage traitant de maladie psychosomatique, nous avons opté pour un titre jouant sur un jeu de mots. Nous avons intitulé l'ouvrage: Ces maux qui parlent à ma place. A cette époque aucun livre évoquant ce sujet ne portait un titre comparable. La même semaine, trois ouvrages sur le même thème portant des titres analogues ont été publiés par des éditeurs différents. Aucun de nous quatre ne connaissait le calendrier de parution de ses collègues. Depuis ce jour, ce phénomène ne s'est pas reproduit entre nous et peutêtre qu'il ne se renouvellera plus jamais. Par un concours de circonstances, nous nous sommes retrouvés à un moment déterminé en analogie de pensée et nous avons incarné notre idée commune. Nous sommes passés à l'acte. Cette idée s'adaptait sûrement à nos besoins personnels du moment ainsi qu'à ceux de la collectivité. Elle

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s'inscrivait dans la ligne de recherche et d'ouverture du monde de la psychologie qui commençait à s'intéresser à la relation de cause à effet entre certains troubles émotionnels et mentaux et nombre de maladies physiques. Les trois autres éditeurs et nous-mêmes, nous nous trouvions en symbiose avec certains thérapeutes ainsi qu'avec une partie du public, qui s'efforçaient de comprendre les mécanismes subtils reliant le corps et l'esprit. Dans la suite de rêves que j'évoque plus avant dans ce livre aux pages 127 à 129 dans lesquels je volais dans les airs à une faible hauteur dans les premiers temps pour atteindre ensuite tous les lieux que je désirais, la synchronicité symbolique qui émerge évoque la liberté. La liberté d'être, de mouvement, d'expression, de choix et de décision. Suivant les cinq phases de ce rêve qui s'est étalé sur dix-neuf ans, les synchronicités entre les expériences vécues au quotidien et celles de la vie onirique ont été permanentes. Elles ont été le reflet l'une de l'autre. Il n'existait plus de démarcation entre les deux plans de conscience: celui concernant l'état de veille et celui du rêve. Les deux moments de l'existence s'amalgamaient pour n'en former plus qu'un. Je les avais intégrés à un tel point, qu'il m'était devenu difficile de faire la part entre l'un et l'autre. J'évoluais avec autant d'aisance et presque simultanément entre ces deux mondes qui, en fait, n'en forme qu'un. La séparation n'est qu'apparente. C'est ce que mes expériences de simultanéité m'avaient permis de comprendre intimement. Au delà du simple fait d'attirer mon attention sur mon processus de transformation intérieure et de maturité d'esprit, ces synchronicités avaient favorisé une prise de conscience majeure. Je percevais véritablement l'unité de toutes choses en pénétrant dans un univers dépourvu de dualisme et de séparatisme. Auparavant, je savais intellectuellement que le monde n'était 87

pas scindé en deux polarités distinctes comme celles de l'esprit et de la matière ou de l'homme et de la femme. J'étais conscient que les apparentes oppositions n'étaient en fait que de simples différences de contraste. Je connaissais les enseignements ésotériques de l'Inde antique concernant le phénomène de la «maya», c'est à dire de l'illusion provoquée par l'apparence des choses manifestées. Mais c'était un processus mental qui n'avait pas encore imprégné tous les niveaux de mon être. Comme le démontrent les textes hindous, en incarnant leur présence énergétique dans le monde physique, les réalités intérieures se modifient et se dénaturent. En les percevant avec nos cinq sens comme seul outil, nous perdons le contact avec leur essence première. De ce fait, nous fabriquons une réalité trompeuse, n'incluant qu'un unique paramètre, à laquelle nous donnons valeur de référence absolue. Nous engendrons le phénomène de « maya » et nous nous laissons circonvenir par notre création illusoire. A la suite de mon expérience, j'avais compris la signification de ces concepts abstraits. Ils m'étaient apparus dans leur simple réalité. Voici un autre exemple de synchronicités symboliques simultanées : Le Pape Jean Paul Il a voué une dévotion sans bornes à la Vierge Marie tout au long de sa vie. De toutes les « apparitions Mariales » de ce siècle, celle de Fatima a retenu tout particulièrement son attention. La première apparition à Fatima est datée du 13 mai 1917. C'est le 13 mai 1981 qu'un attentat a été perpétué contre lui et qu'Ali Agça le blessa très sérieusement. Le pape remercia la Madone de Fatima d'avoir dévié la balle, de l'avoir ainsi sauvé et ensuite guéri. Il dit lui-même quelques temps après « qu'une main a tiré, mais une autre a guidé la balle ». Le 13 mai 1982, date symbolique vis-à-vis des croyances du pape, ce dernier vint à Lourdes pour re-

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mercier la Mère Divine. Dans la crypte, un prêtre intégriste espagnol se jeta sur le pape pour le poignarder. Ses gardes du corps maîtrisèrent l'agresseur avant que le couteau qu'il brandissait atteignit le souverain pontife. Le prêtre se trouvait tout à coté du pape et une fois de plus, ce dernier fut sauvé par sa très chère Madone. C'est tout du moins la version de Jean Paul Il. Ce même jour, agenouillé aux pieds de l'effigie de la Vierge, le pape avait dit à la foule qui l'entourait que quand il avait repris connaissance après l'attentat perpétré jour pour jour un an auparavant, « Mes pensées se sont dirigées immédiatement à ce sanctuaire pour remercier la mère Céleste de m'avoir sauvé du danger. J'ai ressenti alors comme un rappel, attirant l'attention sur le message qui était parti de Fatima il y a soixante-cinq ans». Le 13 mai 1991 priant de nouveau au sanctuaire de Fatima, le Pape pensa aux trois révélations faites dans ce lieu. Des trois « secrets » révélés à Fatima, le second concernait la conversion de la Russie. Ce message disait : « Finalement le Saint-Père consacrera la Russie à mon cœur immaculé, ainsi elle se convertira au christianisme et dans le monde s'installera une période de paix». Selon Jean Paul Il, !'Esprit Saint aurait désigné un pape polonais pour que cette prophétie aboutisse. Il se percevait comme la main de la Providence Divine. Providence dirigée par la Vierge. Il lui revenait de rétablir le règne du Christ dans les pays slaves d'Union Soviétique. L'apparition mariale à Grouchévo, petit village Ukrainien situé près de la centrale de Tchernobyl a été considérée par Jean Paul Il comme l'étape majeure de la conquête du communisme par le christianisme. Début juin 1979, lors de son premier voyage en Pologne, le Pape avait lancé, face au peuple polonais venu en nombre l'acclamer à Czestochowa, sur la colline de Jasna Gora (la montagne claire), son plan de réévangélisation de la Pologne, de tout le monde slave et de l'occident.

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Czestochowa est un sanctuaire marial qui possède une célèbre Vierge Noire. Pendant trois jours, les Polonais présents communièrent dans un accès de patriotisme et de ferveur religieuse. La croisade du pape était lancée. En 1980, au moment de la naissance du syndicat Solidarité, les grévistes, avec à leur tête Lech Walesa, ont revêtu les grilles des usines de portraits de Jean Paul Il et de la Vierge de Czestochowa. Dans la croisade du pape lancée contre le bolchevisme, le symbole de la Vierge apparaissait sans cesse. Jean Paul Il n'avait pas demandé à Lech Walesa de brandir l'effigie de Marie. Profondément catholiques, les ouvriers avaient spontanément érigé le portrait de la Vierge comme un étendard. Dès qu'une action, en relation avec la campagne de déstabilisation intentée par le pape survenait, l'image de la Mère Divine surgissait. C'était un processus systématique de synchronicité. Lors de la période de lutte du pape contre le communisme, une autre synchronicité est survenue: A six semaines d'intervalle de la tentative d'assassinat du pape, le président américain Ronald Reagan échappa lui aussi à l'attentat perpétré contre sa personne. Fervent catholique et adorateur de la Vierge, il se dit lui aussi miraculé. Ajouté à leur réciproque anticommunisme virulent, les circonstances analogues de leur attentat, leur rapide guérison et la dévotion qu'ils éprouvaient tous deux envers la Vierge, les rapprocha considérablement. Lors de leur rencontre au Vatican le 7 juin 1982, les deux hommes échafaudèrent une offensive commune contre la pénétration communiste en Amérique Latine en visant particulièrement la Théologie de la Libération*, et surtout sur les moyens d'abattre l'ennemi soviétique. Au début des années quatre vingt, seuls ces deux leaders estimaient qu'il était possible, avec l'aide de la Providence Divine et de la Vierge, de renverser la puissance de « l'ours » avant la fin

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de la décennie. Il faut reconnaître qu'ils ont utilisé tous les moyens possibles pour y parvenir. A cette époque, les signes de l'écroulement de l'empire soviétique n'étaient pas évidents et Jean Paul Il et Reagan passaient, aux yeux de leur état major respectif, pour des illuminés prenant leurs rêves pour des réalités. Ces deux êtres dotés d'une force de caractère peu commune, profondément conservateurs, mystiques fervents, ayant survécu à de tragiques attentats, se disant placés à des postes clés par la volonté de Dieu pour vaincre l'hérésie communiste et la faire disparaître à jamais de la surface de la terre, se trouvaient en affinité sur bien des points essentiels. Malgré des différences importantes de caractère, ils avaient un mode de pensée similaire et des croyances identiques. Il n'est de ce fait pas étonnant qu'ils aient pu vivre et partager des synchronicités pendant le temps où ils ont effectué ensemble leur magistère. L'amitié et le respect qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, suscitaient davantage les possibilités de convergence. Jean Paul Il et Ronald Reagan ont attiré des synchronicités communes en raison de leur propre système de croyances et de leur identification au rôle qu'ils étaient censés tenir au sein de structures dont ils étaient les gardiens. La Mère Divine ne maintenait sûrement pas tout particulièrement et de manière privilégiée ces deux êtres sous sa Bannière Etoilée. Elle ne les adombrait* pas plus spécifiquement de sa protection, de sa Lumière et de son Amour que quiconque. Dans le cas contraire, cela voudrait dire, que la Mère du Monde, ou le Principe Féminin, prônerait le conservatisme et l'immobilisme. De plus, cette sublime Force Energétique serait profondément orthodoxe, sectaire, bigote, fervente catholique, anticommuniste et capitaliste, voire même adepte de l'ultralibéralisme. Peut-on imaginer !'Invisible accréditer le 91

passéisme? Ces thèses sont irrecevables. Si Jean Paul Il et Ronald Reagan n'avaient pas été habités par la peur du communisme, s'ils n'avaient pas cultivé certaines croyances idéologiques et théologiques, s'ils n'avaient pas été certains de détenir la vérité, ils n'auraient nullement cherché à abattre le communisme. Quand deux ou plusieurs personnes présentent des points communs aussi manifestes, quand elles sont animées des mêmes intentions et qu'elles élaborent un projet identique, des paramètres de concordance ou de simultanéité peuvent apparaître. Il en va pareillement entre des groupes d'individus ou des nations. Tout comme Jean Paul Il et Ronald Reagan, deux ou plusieurs pays peuvent vivre des expériences comparables à des périodes identiques ou même échelonnées dans le temps. Dans ce cas de figure, des synchronicités symboliques collectives peuvent apparaître.

Synchronicités sym bol igues collectives Que des synchronicités soient vécues par deux personnes ou par plusieurs millions, ne complexifie pas le jeu des possibilités ni n'augmente le nombre de combinaisons possibles. Que d'innombrables protagonistes entrent en relation synchrone ne modifie en rien les données. Trois individus peuvent engendrer des synchronicités aussi complexes que celles produites par cent mille. Tout comme les synchronicités symboliques individuelles, les collectives se manifestent souvent suivant les relations de cause à effet liant certains événements entre eux soit cycliquement, soit à des moments spécifiques. Les synchronicités d'ordre collectif, surviennent presque toujours de manière inconsciente. L'inconscient collectif réagit plus de manière pulsionnelle que raisonnée. Cette évidence 92

sur le plan individuel est encore plus probante quand il s'agit d'un groupe de personnes. Au niveau communautaire, les facteurs déterminants dans l'apparition d'une synchronicité dépendent des agrégats de forces constituées de courants vitaux, émotionnels, mentaux et spirituels, créés et émis par le groupe. Ces courants vitaux pénètrent la conscience du groupe sous forme de désirs, de concepts et d'aspirations. Ils sont générés par les émotions, les aspirations, les rêves, les décisions, les engagements, les idées, la volonté, des membres de la communauté. L'on nomme habituellement ces courant vitaux : égrégores*. Un égrégore peut être perçu comme la résonance vibratoire émise par la psyché d'un groupe de personnes vibrant sur une note déterminée. Les actes, les émotions, les pensées et les idéaux de chaque entité constituant ce groupe, fusionnent pour édifier un tout cohérent, une forme dont les composants sont de nature énergétique. Ce sont les courants émotionnels, mentaux et spirituels, émanant de l'ensemble des membres d'un groupe qui élaborent une forme pensée, pour ensuite la structurer. La puissance et la nature de ces courants émis déterminent la qualité de la forme pensée. Un égrégore est un agrégat de forces constituées de courants vitaux, émotionnels, mentaux et spirituels, suivant la qualité vibratoire de la forme pensée. Ces courants vitaux, créés par le groupe d'individus duquel l'égrégore est issu, pénètrent la conscience du groupe sous forme de désirs, de concepts et d'aspirations. Un égrégore est une forme pensée provoquée par les désirs, les aspirations, les rêves, les décisions, les engagements, les idées, la volonté, d'un ou de plusieurs êtres humains. En se focalisant sur un objectif et en agissant pour lui donner vie, une personne est en mesure de créer un égrégore susceptible de se déve93

lopper pendant un temps indéterminé. Suivant l'intensité de l'idée émise et du nombre de personnes qui y adhéreront, ce temps peut durer de quelques jours à plusieurs millénaires. Jean Paul Il et Ronald Reagan avaient constitué un égrégore dont l'objectif était d'abolir le communisme. A la suite de l'action de ces deux êtres, des milliers de personnes développant une sensibilité proche de leur idéologie, se sont intégrées à cet égrégore et l'ont renforcé. De plus, à la puissance de cet égrégore nouvellement créé, il faut ajouter le rayonnement de deux autres égrégores beaucoup plus anciens au sein desquels le pape et le président des USA occupent le rôle de leader. Il s'agit de l'égrégore catholique et de l'égrégore capitaliste. Le premier luttait déjà ouvertement contre le communisme depuis le début des années 1920 et le second depuis le début de la guerre froide en 1947. A la lumière de ces paramètres, il est aisé de concevoir que le pape et le président aient pu vivre des synchronicités. Pour bien comprendre le phénomène des synchronicités, je recommande vivement d'étudier la nature des égrégores. C'est un point essentiel, car les synchronicités sont activées par l'activité des égrégores, elles en sont totalement dépendantes. Sans l'influence agissante des égrégores, nulle synchronicité ne peut advenir. Dans le jeu des synchronicités, la puissances des égrégores est souveraine. Pour permettre au lecteur une compréhension chronologique, j'ai écrit tout d'abord un ouvrage sur les égrégores avant de publier celui-ci. J'en reviens à l'exemple cité ci-dessus. Pour que l'empire Soviétique s'effondre comme l'avaient prophétisé ensemble Jean Paul Il et Ronald Reagan, il a bien fallu qu'apparaisse une suite de convergences. Si ce n'était le cas, la puissance de cet empire serait toujours réelle aujourd'hui. La course aux armements qui se développait de94

puis l'origine de la guerre froide avait fini par ruiner l'économie soviétique. La débâcle de la guerre en Afghanistan qui avait débuté fin 1979 avait discrédité le prestige de l'armée rouge et la crédibilité de l'union Soviétique s'en été trouvée grandement amoindrie. Face à l'agression soviétique en Afghanistan, les républiques d'obédience musulmane avaient manifesté ouvertement la haine que leur population éprouvait face à un régime athée. L'explosion en avril 1986 d'un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl avait révélé l'état de vétusté des structures technologiques réparties sur cet immense territoire. La pérestroïka initiée par Mikhaïl Gorbatchev avait mis en évidence toutes les aberrations de l'économie soviétique et les errements des conceptions doctrinales. Le 12 juin 1991, jour où Boris Eltsine fut élu à la présidence de la Fédération de Russie, les habitants de Leningrad décidèrent de redonner à leur ville son ancien nom. Saint-Pétersbourg devint le symbole à la fois du refus et du changement. Le putsch mal organisé et effectué par la vieille garde bolchevique entre le 18 et le 21août1991, permit la mobilisation de la population moscovite derrière un leader qu'elle considérait comme charismatique. Même Lénine n'avait pas bénéficié d'un tel engouement de la part du peuple au moment de la révolution d'Octobre. La mafia russe qui prospérait, en accord avec les pouvoirs en place, dans l'ombre depuis de nombreuses décennies, prit les rênes de l'économie russe dès 1991. Boris Eltsine a lui-même déclaré que la mafia autochtone contrôlait les deux tiers de la structure commerciale russe. Bien que le lien raccordant tous ces événements n'apparaisse pas visiblement, il n'en reste pas moins réel. Les synchronicités se situent au niveau de la fatalité révélée par ces faits. J'en ai énuméré certaines parmi les plus connues, mais en fait elles s'avèrent extrêmement nom95

breuses. Toutes décrivent le même scénario. Le déclin de l'URSS. Ce déclin a été accentué par l'action synchrone de deux slaves. Gorbatchev et Jean Paul Il qui appartenaient aussi à l'égrégore slave, ont contribué à l'écroulement du système communiste et de l'empire soviétique. Bien que pour des raisons différentes et sans se concerter, ils aient tous deux, chacun de leur coté, œuvré pour permettre au système de se transformer radicalement. Les épisodes relatés ci-dessus laissent apparaître l'état de délabrement et de désarroi de la société. Les synchronicités annonçaient la fin d'une époque. L'état déclarait-il la guerre qu'il la perdait ! Entamait-il des réformes qu'elles n'aboutissaient pas ! Souhaitait-il corriger et rectifier l'idéologie en place qu'elle disparut purement et simplement ! Voulait-il modifier les structures qu'elles tombaient en décrépitude ! Recherchait-il à renouveler les technologies qu'il s'avérait impossible d'y parvenir et qu'elles mettaient l'existence de la société en péril! Toutes les situations décrites, révélèrent la ruine du système. Cette érosion du système ne s'est pas effectuée en peu de temps. Elle était à l'œuvre depuis quelques décennies, mais l'URSS voulait paraître forte. Elle inspirait la crainte. La guerre froide qui sévissait le démontrait. Elle avait su façonner l'image d'un empire indestructible. L'URSS était le symbole de la toute puissance. En vérité, cette puissance apparente n'était qu'une illusion entretenue par une remarquable propagande. Elle l'était à un tel point que tous les gouvernements, jusqu'à celui de Gorbatchev, y ont cru eux-mêmes. Cette croyance était tellement ancrée que ceux qui l'avaient véhiculée refusaient de voir les faits. Ils s'étaient pris eux-mêmes à leur propre piège. Le dogme élaboré s'était emparé de leur raison et ils étaient incapables de discerner le vrai du faux. En auraient-ils été aptes qu'ils auraient sûrement refusé de regarder la réalité en face! Par sentimentalisme, les

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concepteurs de cette mystique ainsi que ceux qui l'entretenaient, y avaient adhéré. Non seulement ils trompaient le monde extérieur, mais ils s'abusaient eux-mêmes. Le symbole qui avait été érigé, s'est institué en «vérité». Il en va souvent ainsi du symbole. La plupart du temps, celui qui l'utilise ne perçoit qu'approximativement sa réalité intrinsèque sur le plan énergétique. Il manie le symbole parce qu'il est un élément essentiel dans le développement des civilisations. De ce fait, il espère que le rayonnement du symbole choisi contribuera à le rapprocher de ses objectifs. Cette attitude relève habituellement d'un comportement superstitieux. Mais qu'il s'agisse de superstition ou de connaissance des réalités subjectives, la radiance du symbole se répand dans les sphères dans lesquelles il est projeté. De nombreuses transformations s'opèrent pour le meilleur comme pour le pire. Tout dépend de l'intention initiale de celui ou de ceux qui l'ont activé. Le symbole est une force archétypale souveraine.

Synchronicités symboliques archétvpales De toutes les synchronicités qui apparaissent, ce sont les plus difficiles à discerner, car elles se manifestent de manière subtile. Les force archétypales s'expriment par métaphores et les signes qui en découlent échappent souvent à notre perception, quand ce n'est pas à notre entendement. Elles concernent rarement l'individu et s'adressent plus généralement au groupe comme le démontre l'exemple suivant: Pour annoncer la venue de l'Ere du Verseau*, ou en réponse à l'impact vibratoire exercé par les énergies venant de cette constellation, des événements collectifs semblables sont apparus simultanément en des lieux différents. A la fin des années 97

soixante le mouvement hippy véhiculant des idées de paix et d'amour a fait trembler les bases de la société conservatrice américaine bien pensante. Les noirs américains menés par le pasteur Martin Luther King se sont révoltés contre le racisme et le ségrégationnisme. Parallèlement, un vaste mouvement de contestation mené par des étudiants a secoué les structures de la société puritaine et capitaliste occidentale. Aux Etats Unis, la jeunesse s'est révoltée contre la guerre du Vietnam. En France, elle a manifesté dans les rues du Quartier latin contre le conformisme. Au Japon, les Zengakuren, une association d'étudiants contestataires, a mené la lutte contre l'ordre établi. Il en est allé de même de la contestation à Prague et à Varsovie. La jeunesse non polluée par le matérialisme, celle qui refusait aussi les idées reçues et celle qui ne supportait plus les inégalités ou l'oppression, a fait entendre sa voix avec véhémence. Elle ressentait la nécessité de transformer radicalement une société agonisante parvenue à son terme. Les êtres qui ont exprimé, à cette époque, leur insoumission, n'adhéraient plus aux valeurs de l'ancien monde. Ils étaient les porte-étendards de la nouvelle culture, celle devant se développer pendant le temps de l'Ere du Verseau. En résonance à l'impact des forces cosmiques affluant dans la conscience de la race humaine, une partie de la jeunesse a immédiatement réagi en bouleversant les structures en place. La révolte estudiantine a été la réponse à l'émanation d'un Principe Cosmique. Les étudiants ont perçu inconsciemment l'intangible et les nécessités nouvelles à incarner au sein de la société. Il est vrai qu'ils ont répondu à ce besoin de manière instinctive pour ne pas dire anarchique, mais ils ont le mérite de l'avoir fait. Les synchronicités symboliques personnelles ou collectives dépendent de l'importance que l'individu ou le

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groupe accorde à telle ou telle chose. Lorsqu'une synchronicité acquiert pour moi un caractère symbolique, je lui octroie une attention aussi soutenue que peut le faire une communauté face à une synchronicité qu'elle considère comme archétypale. Un archétype évoque, visà-vis de ceux qui le conçoivent, un principe représentant symboliquement un idéal à atteindre et à manifester. La note spécifique de l'archétype dépend de la compréhension que peut en avoir l'observateur. C'est dire que son expression est à la fois multiple et relative. Dans ce domaine, les concepts de vérité et d'absolu sont sans fondement, car nous nous mouvons dans le registre de l'inconnaissable et de l'indéfinissable. Il est essentiel de tenir compte de ce facteur afin de ne pas alimenter le système des croyances. Sur le plan des archétypes, l'égrégore (une autre appellation de l'archétype) précède toutes manifestations tangibles. Il est l'émanation première, la source originelle d'un groupe/égrégore. Sans son égrégore, un groupe n'est pas viable. Il s'apparenterait à un corps dépourvu d'esprit, un corps livré à lui-même, un corps qui réagirait instinctivement sans être stimulé par les sentiments et l'intelligence. Les Lois qui régissent les égrégores sont identiques à celles qui gouvernent les groupes auxquels nous sommes confrontés dans notre quotidien. Elles sont semblables en essence, mais différentes dans leur expression, car elles concernent des Plans de Conscience auxquels nous n'avons pas encore accès. Dieu est un égrégore archétypal, la Mère du Monde, un autre, de même que le Plan Divin*, les Douze Constellations du Zodiaque, etc... Nous pouvons appréhender certains effets, ou conséquences, provenant de ces Archétypes quand ils entrent en relation avec le règne Humain, mais en dehors de ce cas de figure, notre connaissance de leur réalité intrinsèque est restreinte.

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Nous dépendons de ces Egrégores et, d'une certaine manière, ils orientent notre destinée collective. Même si ces égrégores ne se manifestent pas souvent à nous de manière déterminante, ils n'en restent pas moins agissants pour autant. Ils maintiennent les structures et la cohésion de notre univers. Ils interférent sans cesse les uns les autres afin d'amener la Conscience animant cette parcelle d'univers à s'harmoniser davantage au plus grand Tout. Dans ce schéma, notre participation en tant qu'espèce est à la fois insignifiante et considérable. Insignifiante, en raison de notre relative influence sur les mécanismes d'ordre Cosmique et considérable en vertu de notre rôle de « responsables » vis-à-vis des règnes de la nature situés en dessous de nous sur l'échelle de l'évolution. Au nombre de trois ces règnes comprennent: le monde minéral, végétal et animal. Par analogie au Plan Divin par rapport à nous, l'égrégore humanité soutient et dirige les trois égrégores se trouvant dans sa sphère d'influence. Chaque Egrégore Archétypal inclut en lui les égrégores de nature moindre. C'est une chaîne sans fin qui s'étend du plus petit au plus grand. De ce fait, il serait justifié de faire référence à une « hiérarchie égrégorique ». Hiérarchie au sein de laquelle chacun peut trouver la place qui lui revient de droit en devenant co-créateur Le plus souvent, les synchronicités archétypales dépendent de facteurs précis, ou inconscients, ou encore de processus cosmiques en apparence indépendants de notre volonté. Je dis en apparence car, dans les faits, il en va autrement. Les Avatars* s'incarnant cycliquement à des époques données et dans des lieux particuliers s'inscrivant dans cette logique. Ils n'apparaissent pas par hasard suivant les caprices du destin, mais par nécessité suivant la ligne d'un Plan Divin ou en réponse à un 100

puissant appel invocatoire de l'humanité ou d'une partie de celle-ci. La plupart des textes anciens desquels sont issues les religions évoquent l'attente d'un Messie par les fidèles de l'époque. Des prophètes avaient annoncé sa venue, l'humanité avancée de ces temps vivait dans l'attente d'une nouvelle révélation afin de remplacer les valeurs culturelles devenues inadéquates et sclérosantes par des idéaux mieux adaptés aux temps présents. Aujourd'hui encore et pour ne citer qu'eux, les musulmans chiites attendent le retour du Mahdi, nombre de chrétiens celle du Christ et les bouddhistes une nouvelle incarnation du Bouddha qui sera le Bouddha Maitreya. Quand la venue d'un Avatar est annoncée, qu'elle soit collectivement souhaitée ou qu'elle s'avère nécessaire pour générer des courants novateurs, toutes les conditions sont remplies pour qu'elle advienne. Les mythes retraçant l'avènement des grands courants religieux, relatent les mêmes phénomènes. Seuls le nom des protagonistes, les lieux de leur magistère et la façon de narrer les anecdotes diffèrent. Pour citer un exemple, le Noé Biblique se dénomme Manu dans le Shatapatha-Brâmana et le Mahâbârata, deux textes de la tradition hindoue. Dans les écrits de l'Ancien Testament, les descriptions des migrations conduites par le Noé hébreu sont identiques à celles du Noé indien. Manu, élu parmi les élus, aurait construit un bateau afin de sauver d'un déluge à venir ceux qui méritaient de l'être. Ainsi, il avait été à même de rebâtir une civilisation nouvelle après le grand cataclysme. L'Arche est à la fois un lieu de préservation, le creuset d'une nouvelle révélation et l'essence d'une mutation en gestation. Ces deux mythes font référence à la destruction par les eaux du continent Atlante dont les derniers vestiges auraient disparu, d'après la Tradition Universelle, il y a approximativement douze mille ans et à la naissance de la civilisation 101

actuelle. Autre exemple: Marie la mère de Jésus est associée, tout comme Mayâ Devi la mère du Bouddha, au principe Cosmique Féminin. Marie et Mayâ Devi sont les représentantes sur terre de la Mère du Monde, ses ambassadrices. La Mère du Monde a pour mission d'établir la doctrine du Cœur, d'unifier les contraires et tout ce qui a été rompu par l'hérésie de la séparativité. Elle s'efforce de conduire l'être humain de l'état d'enfance, à celui d'adulte, pour l'acheminer ensuite vers l'état d'homme parfait. Elle représente le monde de l'incarnation, magnifie sa beauté et œuvre à l'harmonisation des sphères d'existences qui évoluent en son sein. Face à un tel égrégore archétypal, il n'est pas étonnant que les écritures évoquent le caractère surnaturel de la conception de Jésus/Christ et de Bouddha. Un Eléphant Blanc, symbolisant la toute puissance royale céleste, aurait annoncé, lors d'un rêve, à Mayâ Devi, la prochaine naissance d'un enfant sacré qu'elle porterait en son sein. L'Ange Gabriel fit de même avec Marie en lui déclarant de vive voix que bientôt elle concevrait en enfanterait un fils que l'on nommerait: Fils du Très Haut, comme il l'est rapporté dans l'Evangile selon Saint Luc. Les fondements des Mythes Universels, autre nom donné

à la Tradition Universelle citée ci-dessus, qui se répètent à quelques variantes près de manière analogue, reposent sur la façon dont l'homme intuitif traduit l'impact des Forces Archétypales lorsqu'elles entrent en relation avec notre réalité objective. Que les épisodes narrés se soient passés tels qu'ils nous sont rapportés ou de manière différente, compte peu. Que les événements qui ont résulté de l'action de ces Forces sur notre sphère d'existence, ne se soient nullement déroulés tels qu'ils sont relatés, où qu'ils n'aient même jamais eu lieu, ne compte pas davantage. Il importe seulement que nous puissions en tirer 102

un enseignement de vie nous permettant d'accéder à une dimension plus vaste du sens de l'existence. Tout le reste se situe au niveau anecdotique. Il n'est pas toujours évident d'adhérer à ce mode de pensée, mais il faut comprendre qu'inconsciemment tout le monde adopte des systèmes de croyances reposant sur des incertitudes. Ces croyances sont ancrées à un point tel dans l'inconscient collectif qu'elles façonnent les doctrines et les idéaux des peuples. Toutes sociétés se construisent sur ce type de croyances depuis la nuit des temps. Ainsi naissent et se répandent les mythes qui aident à la fondation de civilisations. Autour de ces mythes s'élaborent des égrégores qui vont nourrir de manière déterminante la psyché des peuples. Pour devenir opératif, un égrégore n'a nul besoin de reposer sur des concepts authentifiables et mesurables. Pour ce faire, il lui suffit d'être porteur d'une charge émotionnelle, mentale et spirituelle pour exister et impressionner la psyché du plus grand nombre. L'homme intuitif qui s'efforce de traduire les signes de nature archétypale, se trouve en communion avec les Sphères Supraterrestres. Son cœur et sa pensée peuvent être fécondés par !'Essence de la Conscience et lui permettre ainsi d'accéder à un plus grand libre arbitre.

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Chapitre 3

SYNCHRONICITES ET LIBRE ARBITRE

De la relativité des choses Souvent confrontés, face aux événements de l'existence,

à la question de« hasard» et de« destinée», nous nous rendons compte qu'il n'est pas aisé d'y répondre de manière satisfaisante. Les personnes dont le fond de croyances a été élaboré autour du rationalisme évoquent le fait du hasard. Au contraire, celles de tendances mystiques, estiment que les événements sont essentiellement provoqués par une destinée. Rationalistes et mystiques incluent dans leurs paramètres concernant ces deux modes d'approche, autant l'individu, que le collectif et l'universel. Pour les rationalistes, la vie est issue du hasard, pour les mystiques, l'univers est soumis au processus du destin. En apparence rien ne peut rapprocher ces points de vue diamétralement opposés. Les uns et les autres ne parviennent à s'entendre et adoptent mutuellement une attitude défensive. Chacun se persuade de détenir la « vérité ». Même si moi, Alain Brêthes, suis réincar105

nationiste et pense que des Consciences d'une infinie grandeur, par rapport à la conscience humaine, œuvrent à l'élaboration d'un Plan Divin sur Terre en incluant tous les règnes de la nature (minéral, végétal, animal, humain et spirituel) dans ce schéma, je n'en reste pas moins circonspect dans mes convictions sur « hasard et destinée». Il me semble peu raisonnable de vouloir trancher de manière catégorique sur la question. Je ne pense pas que les tenants de l'une ou de l'autre des croyances, aient particulièrement raison. Dans ce paragraphe, je peux sembler me contredire face à ce que j'ai déjà affirmé sur le sujet et ce j'écris dans la suite de ce chapitre. Si j'en donne l'impression, sachez, amis lecteurs, que je ne le perçois pas ainsi. Dans un contexte donné et par rapport à une même question, je peux apporter une réponse. Dans un contexte différent, je ne me contredirai pas en répondant différemment. Il est par moments nécessaire de nuancer ses propos et à d'autres, il est essentiel de soutenir des thèses avec conviction. Les facettes de la« réalité » sont multiples et la « vérité » n'est pas immuable. Aussi infime soit-il, un élément est toujours le maillon d'une chaîne sans fin. Pour bien le comprendre, il est essentiel d'étudier les chaînons auxquels cet élément est relié. En agissant autrement, nous risquons de n'en percevoir qu'un simple fragment. C'est ainsi que beaucoup ne prennent pas encore conscience du bien le plus précieux que nous possédons. Il s'agit du libre arbitre.

Le principe du libre arbitre Dans un laps de temps donné et suivant un schéma particulier, l'Humanité est relativement libre d'agir à sa guise. Seulement, les Egrégores Archétypaux qui éla106

borent le Plan Divin ou président, à des degrés divers, à sa manifestation, se donnent des échéances précises, que le règne humain se doit de respecter. Dans un cadre spécifique, l'on peut dire que l'homme possède indiscutablement son libre arbitre. D'un point de vue plus global, ce libre arbitre ne semble plus aussi probant. L'égrégore archétypal Plan Divin est souverain vis-à-vis de l'égrégore humanité qui se trouve circonscrit dans sa circonférence. Cela dit, l'homme est doté, et ce, dans une grande mesure, du libre arbitre. Cette liberté est inhérente au principe même de !'Evolution. Je dirais même qu'elle lui est assujettie. Si ce n'était le cas, le concept de synchronicités nous serait totalement étranger. Les synchronicités ont besoin de liberté pour se manifester. Sans cet espace, elles ne peuvent être conçues, s'agencer et encore moins se manifester. Synchronicité rime avec liberté. Dans les faits du quotidien, ce n'est pas toujours vrai, mais dans l'absolu ce principe doit toujours rester présent dans notre esprit. C'est ainsi que nous serons à même de provoquer des synchronicités créatrices. C'est ce que l'on nomme ma compagne et moi-même : Manifester le magique dans sa vie. L'omnipotence de l'homme est réelle et plus il grandit en conscience, plus sa liberté d'action s'accroît. Nulle « autorité cosmique», n'interfère de manière déterminante dans les décisions humaines aussi longtemps que l'homme ne dépasse pas certaines limites. Tant qu'il ne franchit pas le seuil toléré, il lui est loisible d'agir à sa guise et en toute impunité. Le risque d'anéantissement des règnes de la nature et de la planète peut être considéré comme un danger majeur. Si l'homme mettait réellement !'Existence en péril, comme cela semble avoir été le cas lors du déclin de la civilisation Atlante, le pouvoir de libre arbitre qu'il détient lui serait momentanément enlevé. Les mythes tels 107

que ceux de Noé ou de Manu évoqués au chapitre précédent, décrivent de manière imagée, l'une de ces dernières interventions lors de la destruction finale de ce qui restait du continent Atlante. D'après les textes véhiculés par la Tradition Primordiale, l'homme se serait tant enfoncé dans le matérialisme le plus sordide et aurait atteint de tels sommets de cupidité, que !'Invisible se devait de mettre un terme à ces agissements avant que n'advienne l'irréversible. Pour qu'un événement similaire se produise de nos jours, il faudrait que l'homme soit animé d'une folie destructrice démesurée. Ce qui n'est plus vraiment le cas. Nous possédons encore des moyens de destruction massifs, mais le nombre de ceux qui souhaitent les utiliser décroît. Des moments d'extrême tension entre nations surarmées, comme à l'époque de la guerre froide, peuvent encore survenir. Mais l'homme acquiert aussi plus de sagesse et de discernement qu'auparavant. De ce fait, il est conscient des risques encourus par lui-même s'il se laisse aller à exprimer des pulsions violentes, envahir par la peur et instaurer l'hérésie de la séparativité. Aujourd'hui, l'homme accomplit des efforts pour mieux comprendre ses semblables et les accepter dans leurs différences. Il veut aussi comprendre les mécanismes de fonctionnement de la vie et ne plus être le jouet du hasard ou de la destinée qui le privent de sa liberté. Ce dernier point montre que l'homme veut se prendre en main et se responsabiliser. En agissant ainsi, il met tous les atouts de son coté pour s'affranchir des systèmes de croyances qui le maintiennent dans un état de dépendance affective et morale. Les concepts de hasard et de destinée font partie de ces doctrines.

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Hasard ou destinée Que ce soit au niveau de la mise en place des synchronicités ou de l'ordonnance des choses dans le vaste monde, je perçois difficilement le rôle du hasard dans ces processus. Je ne nie pas l'existence du phénomène « hasard » dans la complexe élaboration des mécanismes de fonctionnement de la psyché humaine et dans la façon dont les choses peuvent s'exprimer et s'agencer au quotidien. Je pense même qu'additionnées les unes aux autres, des manifestations fortuites sont susceptibles de dénaturer, de transformer ou d'enrichir le cours d'événements d'une manière non négligeable. Mais toujours à l'intérieur d'un contexte donné et dans des domaines mineurs. Rarement en ce qui concerne les choses pouvant s'avérer essentielles. Face à l'accomplissement du Plan Divin, la notion de hasard est toute relative. Elle a le pouvoir de s'exprimer dans la mesure où elle s'inscrit dans la logique du développement de ce Plan e! qu'elle contribue à sa manifestation. Dans ce contexte, le hasard trouve sa place, mais en dehors de ces limites, il devient un concept abstrait dépourvu de chair. Il n'est plus concevable. Dans la manifestation de son expression et de sa croissance, l'univers génère l'harmonie la plus sublime. L'harmonie s'établit suivant des lois précises pour produire l'absolue perfection au niveau des proportions et des consonances. Même quand le Divin semble engendrer le «chaos», c'est toujours dans le but de favoriser l'émergence d'une nouvelle manifestation encore plus aboutie. Le « chaos » est un état provisoire conséquent à l'abandon de formes anciennes devenues inadéquates. Ces formes périmées porteuses du germe de l'inertie et du passéisme se doivent de disparaître ou de se métamorphoser afin de permettre à de nouvelles formes plus conformes aux nécessités présentes d'apparaître. Dans la notion de hasard, 109

nulle place n'est accordée aux synchronicités puisque les choses ne sont reliées entre elles par aucune logique. Pour que des synchronicités puissent advenir, la cohérence est une donnée essentielle. Sans cohérence, nulle ordonnance n'est possible. Logique, cohérence et ordonnance, sont les supports sur lesquels les événements s'appuient pour produire les synchronicités. Ces socles sont indissociables de l'émergence des synchronicités. Il m'est tout autant malaisé de concevoir un monde au sein duquel tous les actes de toutes les entités existantes passées, présentes ou à venir, seraient définis à l'avance par !'Invisible. Cet univers serait une aberration car il dénierait le pouvoir de libre arbitre aux « entités consciencielles » en évolution. Le concept d'évolution serait lui-même annihilé. Il n'aurait pas sa place dans un tel schéma. Notre existence, dans sa richesse sur le plan individuel et dans les liens qu'elle tisse avec le collectif, n'aurait pas de sens. Des robots reliés à une unité centrale seraient plus à même de répondre favorablement à des directives programmées par une « intelligence supérieure». Les synchronicités qui adviendraient dans la vie seraient déterminées par des facteurs extérieurs à nousmêmes. Dans ce cas, l'on n'aurait aucune possibilité de les attirer en posant des actes précis, en manifestant des sentiments spécifiques ou en élaborant un système de pensée particulier. Les synchronicités seraient subordonnées au bon vouloir de « forces extérieures » qui agiraient pour notre bien sans se préoccuper de nos besoins véritables. Nos besoins seraient définis à l'avance et il ne serait pas envisageable que nous puissions en concevoir nous-mêmes. Dans ce cas de figure, les synchronicités seraient l'expression de la dépendance. Elles indiqueraient la direction qu'il nous serait commandé de

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suivre. Elles seraient les agents de la coercition et synchronicité rimerait avec fascisme. Bien que le but de l'homme soit de s'épanouir librement, de magnifier sa propre créativité et de s'affranchir de la loi clanique, il est tout de même courant que l'individu ou la collectivité, par le jeu des relations de cause à effet, engendrent des phénomènes prévisibles. Lorsque l'on étudie le thème astrologique d'une personne passive qui ne se prend pas en main, qui reproduit inlassablement ses schémas du passé, l'on peut prédire à l'avance avec un taux de fiabilité notable, son devenir. Les prédictions sont rendues possibles en raison du peu de maîtrise que la personne exerce à la fois sur elle-même et son environnement. Elle est totalement dépendante des facteurs extérieurs qu'elle rencontre et qui exercent des pressions constantes sur sa psyché. L'étude de ce même thème face à un être déterminé qui s'accorde la confiance, qui agit pour incarner ses idéaux et ses objectifs, s'avère plus complexe. Il sera presque impossible de prévoir la manière dont cette personne va gérer sa vie au quotidien car elle s'accorde le droit d'innover et donne toute latitude à son imagination. Dans le premier cas de figure décrit, l'individu donne aux événements extérieurs le droit d'intervenir sur le cours de son existence et de la diriger. Il se place dans une certaine mesure sous le sceau du hasard et de la destinée. De ce point de vue, hasard et destinée seraient l'expression du refus, de la non implication, du rejet de ses responsabilités individuelles et collectives et de la passivité. Dans le second cas, nous nous trouvons en présence d'un être qui s'efforce d'atteindre une plus grande liberté intérieure. Il se place sous le sceau de l'autodétermination et de l'évolution.

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Les personnes qui se rallient sous la bannière du hasard et de la destinée se trouvent souvent malmenées par des événements douloureux et se laissent entraîner par un puissant tourbillon de force incontrôlable. Elles parviennent difficilement à percevoir clairement la « beauté irradiante » et« l'absolue perfection », qui se manifestent partout. Quand je parviens à m'extraire du monde des apparences pour pénétrer au-delà, dans celui des causes, je suis ébloui par la splendeur et émerveillé par la musicalité qui émane des Sphères dans lesquelles nous avons la vie, le mouvement et l'être. Il est vrai que parvenir à une telle perception demande l'accomplissement d'un effort; effort que certains d'entre-nous refusent souvent de fournir. Les raisons de cette résistance sont nombreuses et la principale a été définie par le psychologue Roberto Assagioli comme une «résistance au sublime». La peur de son potentiel et du monde environnant est l'une des causes majeures de ce refus. En refusant de nous éveiller au« sublime», en nous opposant au courant de Vie, nous stoppons le processus susceptible de nous entraîner dans une spirale ascensionnelle. Chaque conscience pensante peut développer son génie dans ce qu'il a de plus marquant. En perpétuelle évolution, ces consciences sont appelées à grandir à l'infini. La perception « déterministe » de l'existence est remplacée par le sens aigu des responsabilités et la certitude que chacun a un rôle prépondérant à jouer au sein de la Grande Symphonie Planétaire. Les instruments utilisés au sein de l'orchestre interprétant cette œuvre sont nombreux. Chacun fait retentir sa note spécifique et parmi toutes celles qui se font entendre, nous percevons les sonorités produisant les mélodies du hasard et de la destinée ou celles de l'autodétermination et de la manifestation. Les sons produits par le hasard et la destinée sont souvent dissonants. Ceux

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créés par l'autodétermination et la manifestation produisent les plus belles mélodies.

Hasard, destinée et manifestation Hasard et destinée peuvent être perçus de manière non restrictive. Et si le hasard était générateur de destinée? Et si la destinée était constituée d'une succession de hasards? Et si hasard et destinée étaient de même nature? Et si hasard et destinée décrivaient à la fois l'apparence et la réalité des choses? Et si hasard et destinée se complétaient et s'assemblaient pour favoriser l'émergence de nouveaux possibles ? Et si hasard et destinée cachaient sous leur apparente simplicité une vérité plus englobante ? Et si hasard et destinée étaient la face d'une réalité autre ? Et si hasard et destinée étaient des créations issues de nos dogmes, de nos doutes et de nos peurs devant être surmontés ? Par l'énoncé de ces divers postulats, je cherche à démontrer que hasard et destinée ne peuvent se passer l'un de l'autre. Ces deux concepts sont appelés à cohabiter et à co-créer. Séparés, ils se trouvent dépourvus de toutes substances animatrices. Ils deviennent des coques vides à l'intérieur desquelles nulle présence ne peut habiter. Ils ne peuvent se séparer l'un de l'autre car ils sont le recto et le verso d'un même ensemble. Si l'un venait à disparaître, l'autre ne pourrait survivre bien longtemps. En s'opposant, ils se galvanisent. La controverse qu'ils expriment repose sur des fondements fragiles et pourtant les adeptes des deux camps s'efforcent, le plus souvent inconsciemment, de la rendre inconciliable. Le jour où les uns s'efforceront de comprendre le point de vue des autres, cette polémique cessera. Elle s'interrompra car elle repose sur des croyances 113

érigées en théologie. En fait, ces deux concepts s'avèrent

à la fois justes et erronés. Pour certains, ils décrivent un simple constat, pour d'autres, ils sont relatifs et pour d'autres encore, inacceptables. Ces manières d'envisager l'ordonnance des choses sont toutes légitimes. Elles dépendent de la hauteur de vue adoptée par celui qui regarde le monde et de la qualité de conscience qui émane de lui. Si la personne parvient à adopter une attitude de distanciation par rapport aux événements, à se désidentifier des images fabriquées par le passé et des paramètres conditionnants qui émanent des égrégores auxquels elle adhère, alors la problématique du hasard et de la destinée sera résolue. Mais avant de parvenir collectivement à cette prise de conscience, le point de vue, la nature du discernement et la capacité de lucidité de chacun seront déterminants par rapport au rôle joué par les synchronicités. Elles seront perçues soit comme l'expression du hasard, ou de la destinée, ou encore d'une manifestation. Suivant notre fond de croyance ou notre perception intérieure, nous nommerons les synchronicités: concours de circonstances, hasard, chance, destin, opportunité ou providence. Etions-nous Marie-Odile et moi destinés à adopter nos trois enfants ? Est-ce le hasard qui les placés sur notre chemin ? Ou avons nous mis tout en place pour favoriser ces rencontres ou éventuellement d'autres en influant sur le cours des événements ? Ayant, dans notre démarche d'adoption agi et réagi avec détermination, provoqué deux des trois rencontres et opéré en toute conscience, la théorie de la manifestation retient toute notre attention. D'autant plus que les deux enfants dont nous avons provoqué la rencontre, n'étaient pas considérés comme adoptables. La réussite de notre démarche était subordonnée à notre force de conviction et à la foi inébranlable qui nous anime 114

en permanence. Cette force de conviction et cette foi ne sont pas des dons qui nous auraient été octroyés à notre naissance. Ce sont des qualités que nous avons patiemment développées jour après jour en mettant nos convictions, nos idéaux et nos projets à l'épreuve du feu. Ces aptitudes et bien d'autres, nous pouvons tous les cultiver et favoriser leur épanouissement. Une fois que nous commençons à faire croître notre rayonnement, rien ne peut limiter sa progression. Par un travail approprié et une détermination sans bornes, il est possible à chacun de manifester ce qui s'avère juste pour lui et la communauté. C'est la démarche que nous proposons dans nos ateliers. Dans l'optique de cette démarche, les synchronicités sont perçues comme l'expression d'un mode de vie et de pensée axé sur le lâcher prise et la confiance. Ainsi, la Vie devient source de bienfaits et d'abondance. Tous les moments de l'existence sont vécus comme des opportunités susceptibles de faire grandir en conscience et de développer davantage le discernement et les qualités de l'enthousiasme, de l'écoute à l'autre, de la disponibilité, de la bienveillance, de l'empathie. Les synchronicités se manifestent de façons multiples et diverses afin de nous permettre d'entrer en relation avec autrui et de participer à l'élaboration de son plan de vie s'il le souhaite.

Destinée et synchronicité A des moments clés de notre vie, nous pouvons interférer sur l'existence du groupe dharmique ou du groupe karmique auxquels nous sommes affiliés. Les synchronicités adviennent plus facilement à l'intérieur de ces deux cercles privilégiés qu'elles ne le font à l'extérieur. Les rapports étroits établis entre les membres de ces groupes 115

facilitent l'expression des signes. Composés de personnes avec lesquelles nous entretenons des relations spécifiques, ces groupes comprennent de très nombreux êtres. A l'état de veille sur le plan physique, nous connaissons une partie des membres du groupe dharmique, mais il nous est difficile d'en répertorier la plus grande majorité. Pour donner un exemple : les trois éditeurs qui ont fait paraître la même semaine que moi un ouvrage sur les maladies psychosomatiques, comme je le relate pages 86 et 87, en choisissant un titre jouant avec «mots» et « maux», sont sûrement affiliés au même groupe dharmique que moi. Le fait de ne pas les avoir rencontrés physiquement, ne change en rien cette réalité. Tous les quatre, sommes éditeurs et concernés par le développement de l'être. Par le biais de notre fonction, nous encourageons des êtres, la plupart auteurs, à dépasser leurs limites et manifester leur créativité. Il n'est nul besoin d'entretenir des relations étroites et privilégiées sur le plan social et amical avec les membres de son groupe que l'on rencontre et avec lesquels l'on œuvre, dans les grandes lignes, à la réalisation d'un objectif similaire. Je connais personnellement plusieurs individus affiliés au même groupe dharmique que moi et nos rapports se limitent à leur plus simple expression. Il n'y a pas d'intimité entre nous et pourtant nous effectuons notre travail le mieux possible, même si nous n'avons pas conscience d'agir en formation de groupe. La plupart du temps, les liens entre membres sont d'ordre subtil. Sauf dans le cas ou les personnes concernées se trouvent dans notre entourage familial, sentimental, amical ou professionnel. La cellule familiale ne fait pas forcément partie du groupe dharmique. Nous pouvons très bien élaborer des relations fortes avec nos grands parents, parents, frères et sœurs, conjoints, enfants, ou amis les plus proches, sans que pour autant nous appartenions momentanément au même 116

groupe dharmique. Je dis momentanément, car il est possible qu'a la suite de nos liens sentimentaux, se créent des liens dharmiques. Les liens dharmiques ne sont pas forcément issus de liens karmiques, mais ils peuvent aussi le devenir par la suite et vice versa. Mais les uns et les autres peuvent rester indépendants et ne pas se rejoindre. Toutes les situations sont envisageables. Les liens karmiques, tels que je les définis dans ce paragraphe, sont issus de rapports étroits qui se sont établis par le passé, proche ou lointain, ou que nous instituons en ce moment Ils n'ont rien à voir avec la notion de projet collectif commun. Les liens karmiques que j'évoque sont d'ordre relationnel. Nous entretenons tous des liens karmiques avec nombre de personnes, mais il n'en va pas de même des liens dharmiques. Les liens dharmiques s'établissent à partir du moment ou des êtres conçoivent un projet fécond susceptible d'influer sur le cours des événements de manière positive, pour le bien de la communauté. Ce projet ne sera jamais coercitif. Il sera mis à la disposition de ceux qui souhaitent avancer sur leur chemin de vie en les soutenant et les inspirant. Ce pouvoir interventionniste face aux deux groupes d'âmes que j'évoque en début de paragraphe, nous place face à des responsabilités considérables sur le plan collectif. Nous sommes co-créateurs de la vie de nos semblables et nous ne mesurons pas toujours suffisamment l'ampleur de ce phénomène. Tout ce que nous faisons et disons peut avoir des incidences majeures sur autrui. Pour eux, pour moi et pour nous, des répercussions importantes découleront de certains de mes choix ainsi que des leurs. J'assume ces répercussions et les accueille dans un esprit d'ouverture. De la sorte, je m'efforce continuellement à agir de la manière la plus juste envers l'ensemble des personnes concernées. Si de leur coté, elles

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agissent de même, nous préparons un avenir qui s'avérera fécond pour la communauté mondiale. Dans le cas contraire, il nous reviendra à tous de rectifier les éventuelles erreurs commises en cours de route. Par rapport aux deux groupes d'âmes auxquels je peux appartenir, les contrecoups découlant des mes actes s'avèrent souvent déterminants pour l'ensemble du collectif. A la manière d'un caillou que l'on jette sur une étendue d'eau, des ondes de choc se propagent, d'abord autour du point d'impact pour peu à peu s'en éloigner. Dans le meilleur des cas, je distingue ce qui se passe autour de l'épicentre. Les enchaînements produits ensuite dépassent souvent mes capacités d'observation et d'entendement. Le fait d'avoir rarement conscience de tout ce qui se passe par la suite, n'enlève rien à la réalité du processus. Le fait de ne pas discerner ce qu'il advient, n'en atténue pas pour autant ma responsabilité personnelle. Pour reprendre l'exemple de l'adoption de nos trois enfants, en les sortant du milieu dans lesquels ils se trouvaient pour intégrer notre foyer, nous avons provoqué une suite d'événements dont il nous est difficile de discerner la finalité pour nombre de personnes. Les synchronicités advenues à la suite de notre engagement et de notre détermination à Marie-Odile et moi, ont favorisé notre rapprochement à tous les cinq. Mais qu'elles en sont les implications immédiates et futures vis à vis de tous ceux qui se sont trouvés pris dans leur tourbillon? Nul ne peut le dire, car nous ne pouvons prendre la mesure de toutes les répercussions passées, présentes et futures, dans l'existence de multiples personnes. D'autant plus que nous n'en connaissons pas la plupart et que nos routes ne se croiseront peut être jamais. Les Synchronicités qui sont advenues au cours de la manifestation de nos enfants ont entraîné des conséquences multiples envers de nombreux 118

êtres et peut être qu'il en adviendra de nouvelles pendant encore un temps indéterminé. Nous ne pouvons mesurer l'amplitude d'un tel phénomène et il nous échappe, mais il est important de garder présent à l'esprit que nos actes produisent des effets. Ce concept peut sembler ne pas avoir de liens avec le thème des synchronicités, mais comme je soutiens que les synchronicités sont initiées par nous-mêmes, par notre vouloir, notre détermination, nos actes, nos aspirations, nos sentiments et nos pensées, il est en fait fondamental. Je dirais même qu'il est le postulat sur lequel repose cet ouvrage. Ce qui s'apparente au hasard et la destinée, est activé par notre propre mécanique intérieure. Nous sommes les créateurs de notre existence et de celle de nos semblables. Face à ma responsabilité, soit je me situe dans le camp des inconscients, soit dans celui des Porteurs de Lumière. Dans ce second cas de figure, je deviens un Thérapeute de la Vie. En tant que Thérapeute de la Vie je me dois de la rendre belle, juste et créative pour tous. Il me revient de faire de ma vie et de la Vie, une œuvre d'art. C'est ma responsabilité. C'est la raison pour laquelle le concept de vigilance est un thème récurrent tout au long de ce livre ainsi que du précédent sur les Egrégores. La vigilance est la clé pour atteindre à tout dépassement intérieur.

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Chapitre 4

SYNCHRONICITES SUBTILES

Juste vigilance Les synchronicités adviennent et se déroulent de toutes les manières possibles. Rien ne limite leurs manifestations. Il est essentiel de ne pas élaborer un système de croyances envers les synchronicités et la façon dont elles doivent apparaître. Le jeu des synchronicités est infini. Synchronicité rime avec multiplicité. C'est ce qui fait la richesse de ce thème. Quelle que soit la profondeur et l'ampleur de notre investigation sur ce sujet, nous en découvrirons toujours de nouvelles facettes. Je pourrais, tout comme pour mon livre précédent sur les « Egrégores » écrire tous les ans un ouvrage différent et complémentaire sur les synchronicités. Le sens que je donne au concept de synchronicité s'avère assez élargi. Je ne limite nullement ce concept aux seules manifestations de répétitions de phénomènes relativement tangibles comme : des rencontres physiques réitérées, des signes symboliques qui apparaissent pour attirer notre attention sur un domaine précis ou encore des successions d'événements se manifestant avec insistance. De mon point de vue, les

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synchronicités englobent un ensemble de facteurs tels que les rêves récurrents et les corrélations significatives, thèmes que j'évoque plus avant dans ce chapitre. Les types de synchronicités susceptibles d'apparaître tout au long de notre existence sont illimités dans leur variété. Il faut s'attendre à tous les possibles de leur part. Sans cesse, ma compagne et moi qui sommes à l'écoute de toutes manifestations susceptibles de se dérouler dans notre entourage ou dans celui de ceux que nous rencontrons, vérifions la réalité de cette assertion. Nous préconisons à ceux qui souhaitent bénéficier des apports des synchronicités qui apparaissent au fil des jours dans leur vie, de se tenir dans une attitude d'extrême vigilance. Sans une attention soutenue, nous ne percevons pas la plupart de celles qui interviennent. De plus, à la longue, si on ne leur prête pas attention, elles finissent par s'estomper pour disparaître. Seule la vigilance nous permet d'éviter les pièges tendus sur notre route, et je conseille fortement de faire appel à cette amie précieuse le plus souvent possible. Acquérir de la vigilance nécessite de maintenir une attention soutenue de tous les instants par rapport à nos propos, nos actes, nos habitudes, nos rêves, nos émotions, nos pensées, nos projets, nos réalisations, etc .. Ne pas se laisser illusionner par soi-même et ses semblables, est la clé de cette attitude d'esprit. L'on pourrait comparer la vigilance à une hygiène de vie à la fois sur le plan physique, émotionnel, mental et spirituel. Sans cette attitude constante de vigilance, il nous est impossible d'agir de manière juste et appropriée vis-à-vis de nous-même et de nos semblables. Un développement spirituel authentique ne peut s'obtenir qu'en faisant preuve de vigilance dans sa vie. L'attitude de vigilance favorise le développement du ressenti, de l'intuition et du discernement. Trois qualités qu'il s'avère souhaitable d'intégrer si l'on veut

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comprendre et utiliser le message offert par les synchronicités. L'être qui cultive ces trois aptitudes, ne peut que déceler et comprendre tous les signes qui ne manquent pas d'affluer dans sa vie. Son regard perce le voile des apparences et il n'est plus soumis au phénomène de l'illusion. Les choses lui apparaissent telles quelles sont. Il discerne le vrai du faux et l'important du dérisoire. Rien n'échappe à son attention et son degré de lucidité atteint des sommets de clairvoyance. A cette personne, les synchronicités offrent la faculté de grandir en amour et en conscience. Elles jouent un rôle d'éveilleur. Elles peuvent être, à juste raison, considérées comme initiatiques.

Role initiatique des synchronicités Il est dans la nature des synchronicités de dévoiler le chemin se trouvant devant nous. En cela nous pouvons affirmer qu'elles jouent un rôle hautement initiatique. Toute révélation nous procure le moyen de percevoir ce qui se tient caché dans l'ombre et qui bloque notre ascension. Un sens initiatique ne donne pas forcément aux synchronicités une apparence fascinante et grandiloquente susceptible d'être perçue par le plus grand nombre, ni d'émois retentissants faisant chavirer les cœurs et les esprits. L'initiation ne revêt pas souvent des formes merveilleuses et exotiques. Elle se vit dans la simplicité du quotidien, dans la vigilance de tous les instants, dans le fait d'assumer ses responsabilités et dans l'incessant effort de tension qui permet de réaliser ses objectifs. L'initiation ne se prépare nullement en observant des rites complexes et codifiés. Elle est vécue au moment ou l'on s'y attend le moins et souvent de la manière la plus surprenante et hétérodoxe. Au quotidien, la quête du Graal de chacun est 123

constituée de mille petits détails qui ajoutés bout à bout finissent par nous emporter sur les ailes de la réalisation. C'est ainsi que nous conscientisons que notre jardin dépasse largement les limites que nous lui avons imposées et qu'il est aussi vaste que le monde. Comme nous sommes rarement conscients de passer une épreuve initiatique, il est logique que l'importance des synchronicités se situant dans cette dynamique ne nous apparaisse pas immédiatement. Ce n'est qu'après avoir intégré l'expérience qu'elles nous procurent qu'il nous est possible d'en percevoir l'essence. A ce moment là, nous comprenons la portée de l'expérience vécue et le profit que nous en retirons. Si les analogies événementielles ne nous permettent pas de nous élever en compréhension et en amour, elles n'ont pas lieu d'être et il est peu utile de leur prêter attention. Plus leur sens se dévoile et plus elles procurent d'expériences d'ordre spirituel. L'exemple suivant démontre bien la capacité d'intégration et de dépassement de soi procurés par nombre de synchronicités. J'avais fait pendant plus de deux ans plusieurs tirages de Tarot à une amie. A chaque fois, je butais sur un événement important en relation avec le passé, événement qui pesait lourdement sur son être en l'empêchant de prendre son envol. Elle m'affirmait qu'il ne s'était jamais rien passé de déterminant et que je devais me tromper. Un soir, à la suite d'un nouveau tirage, je lui dis que c'était le dernier puisqu'elle ne voulait pas aborder l'essentiel. Avant de partir, je lui recommandai chaudement de louer en cassette vidéo le film : La maison aux esprits qui venait de sortir en location. Trouvant ce film admirable sur le plan de la manifestation immédiate du karma, je lui avais suggéré de le regarder sous l'angle des relations de cause à effet. Le lendemain elle loua ce film et au moment ou le frère aîné 124

fait subir à l'héroïne encore enfant des attouchements sexuels, mon amie piqua une crise de nerfs en se remémorant une scène similaire où, au même âge, son frère aîné l'avait soumise au même traitement. Plusieurs jours lui ont été nécessaires pour accepter et intégrer ce souvenir. Après en avoir mesuré la portée sur le cours de son existence, elle décida d'en parler avec son frère afin d'éclaircir une suite de malentendus et pour évacuer ce lourd secret qui pesait sûrement sur ses épaules. A la suite de cet acte libératoire, mon amie est devenue une femme épanouie, pleine d'ardeur et de détermination. Elle s'est fixé des objectifs spirituels et s'est donné les moyens de les réaliser. Elle a pris toute la mesure de son immense potentiel et exprime sa créativité. Depuis cette expérience, son amplitude intérieure s'étend considérablement et nul ne sait les cimes qu'elle atteindra. Quand des synchronicités de ce type adviennent dans notre vie et que nous en percevons le sens, elles transforment radicalement notre être. Elles s'expriment souvent dans la vie onirique, car à ce moment là, nos barrières de protection sont moins levées.

Synchronicités et rêves récurrents Je classe les rêves à sens commun principalement en deux catégories: Tout d'abord ceux qui se succèdent en narrant des récits pouvant s'avérer différents dans la forme et qui transmettent à chacune des séances des informations complémentaires afin que le tableau prenne vie. Ensuite ceux qui apparaissent plusieurs fois de suite en racontant la même histoire, soit de manière identique soit sous des angles différents afin que le message finisse par nous apparaître évident. Les synchronicités liées aux rêves sont de même nature que celles qui apparaissent 125

sur le plan de veille*. Rien ne les différencie. Elles sont aussi réelles et percutantes les unes que les autres. Suivant la qualité du ressenti et de discernement de l'expérimentateur il est, pour lui et selon le cas, aussi aisé ou aussi ardu de les interpréter. Il peut ne pas se souvenir d'une synchronicité dévoilée dans un rêve comme il peut tout autant ne pas accorder d'attention à celle qui vient de surgir lors d'un événement vécu sur le plan physique. Le contraire est tout aussi vrai. Tout comme sur le plan de veille, les synchronicités survenant dans les rêves peuvent avoir des significations diverses et variées. Généralement, sur le plan du rêve, nous nous intéressons tout particulièrement aux synchronicités qui s'apparentent aux domaines prémonitoires et initiatiques. Comme nous nous préoccupons de notre personne et de son devenir, ce type de rêves, retient toute notre attention, même inconsciemment pendant le sommeil. De ce fait, nous les gardons plus facilement en mémoire que les autres. Les signes s'expriment de manière subtile dans la vie onirique et leur décodage s'avère parfois malaisé sur le moment. Pour y parvenir, la nécessité de prendre du recul est souvent nécessaire. Pour évoquer l'idée de synchronicités qui annoncent l'ouverture prochaine de portes tenues fermées jusqu'alors, voici une suite de rêves qui se sont déclenchés pendant certaines phases importantes de développement intérieur et d'expansions de conscience que je vivais lors des événements narrés dans le prologue entre les années 1977 et 1996. Bien que ce ne soit pas le thème de ce paragraphe, les synchronicités dévoilées par ces rêves sont de nature initiatique. •Dès le début de la maladie que je relate pages 13 et 14, et pendant son déroulement, je faisais souvent le même rêve. Je me trouvais dans une ville sombre aux rues étroites et je m'efforçais de m'envoler. J'avais beau battre des 126

bras en faisant des mouvements rapides et amples, je n'y parvenais pas. De plus, l'exiguïté de mon terrain d'envol ne rendait pas la chose facile. A cette époque, mes projets de vie étaient étriqués, mes idéaux ne dépassaient pas le stade de l'égocentrisme, mon avenir semblait incertain. Et pourtant, au plus profond de moi, une force inconnue me poussait à me dépasser et me disait que mon espace était illimité. Je vivais ma phase préparatoire de l'enfantement. Mes tentatives de m'envoler symbolisaient mon mal être intérieur et mon sentiment d'étouffement et de frustration. Tant que je n'en prenais pas conscience sur le plan de veille, tant que cette réalité ne s'incarnait pas sensiblement dans ma mémoire cellulaire, la maladie/prise de conscience qui tentait de m'éveiller, renforçait son emprise sur mon corps. Et plus grande était l'emprise, plus grande était mon aptitude à me libérer des chaînes de mes conditionnements, de mes habitudes, de mes identifications et de mes peurs. Mais à ce moment là, je l'ignorais.

+ Quelques jours après ma guérison miraculeuse,

le rêve a évolué de manière radicale. Je ne me trouvais plus enserré dans une ville inextricable, mais sur une immense plage au milieu d'une foule de gens. En battant des bras, je réussissais à m'envoler mais sans pouvoir m'élever à peine plus haut qu'au-dessus de la tête des centaines de personnes se trouvant sur cette plage. Elles passaient leur temps à essayer de m'attraper, sans jamais y parvenir, en sautant afin de me ramener parmi elles. Leur obsession m'agaçait prodigieusement mais je ne pouvais pas échapper à cette situation. Elles estimaient qu'il n'était pas bon pour moi de me singulariser et qu'il valait mieux réintégrer le troupeau afin de retrouver la sécurité. Pourquoi veut-il être différent se demandaient-elles? Parallèlement aux personnes qui tentaient de me faire redescendre parmi elles dans mes rêves, dans mon entourage mes amis

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s'évertuaient à me faire entendre raison en voulant m'aider à me détourner de la nouvelle voie que j'empruntais. S'inquiétant de me voir me transformer, ils jugeaient utile de me permettre de retrouver mon ancienne personnalité. Pourquoi vouloir changer me demandaient-ils? Ce rêve s'est déroulé pendant quatre ans, entre le temps de ma guérison et celui où j'ai pris la décision d'aller à Avignon pour ouvrir un centre spirituel. Cette deuxième phase de rêve symbolisait ma naissance et mes premiers pas dans ma nouvelle voie de développement. Je n'avais pas encore acquis l'indépendance d'esprit et ne me sentais pas entièrement sûr de moi, de mes opinions et de mes idéaux. Je pressentais ce qui était juste sans m'autoriser totalement à le manifester. A mes yeux, le regard extérieur avait encore une certaine importance. Je ne m'en étais pas suffisamment affranchi.

+A

partir du moment où j'ai démissionné du poste de disquaire que j'occupais dans un grand magasin pour prendre mon envol et que je suis parti à Avignon pour ouvrir la Maison du Nouvel Age, le rêve a de nouveau évolué. Je parvenais à voler au-dessus des villes et des collines, . sans toutefois atteindre des hauteurs plus importantes. Plus personne n'essayait de m'empêcher de vivre ma liberté et j'atteignais un niveau de plénitude non négligeable. De plus, je donnais des conseils à ceux que je rencontrais et qui souhaitaient s'envoler aussi. Le début de cette nouvelle période a coïncidé avec la lecture du livre: Jonathan Livingston le Goéland de Richard Bach. En ouvrant ce centre à Avignon, je m'exerçais à devenir un Eveilleur ou un Porteur de Lumière. J'entrais dans ma phase d'apprentissage et de mise à l'épreuve.

+ Après

avoir créé le centre, fait mes premières conférences et émissions de radio, écrit des articles, conseillé 128

de nombreuses personnes en recherche, le rêve a de nouveau évolué. Je ne donnais plus de conseils, mais j'enseignais les techniques de vol auprès de ceux qui souhaitaient prendre leur essor vers plus d'amplitude. J'étais leur instructeur. Il m'arrivait aussi de prendre dans mes bras un être aventureux pour lui permettre d'expérimenter le vol en haute altitude. Les limites de hauteur imposées par la phase précédente avaient disparu. J'étais devenu sur la région d'Avignon un pédagogue spirituel, un modèle pour certains et j'étais parvenu à créer un point d'ancrage utile à ceux qui s'efforçaient de trouver des réponses à leur questionnement spécifique. L'évolution de mon rêve m'indiquait tous ces paramètres que je n'avais pas entièrement conscientisés. Cette phase suivante correspondait à la réintégration de mon potentiel et au stade de la maturité. • La dernière phase vécue de ce processus a commencé peu de temps avant que je prenne la décision d'écrire un premier livre. C'était pendant les vacances d'été de 1994. Dès ce moment, mes vols se mirent à me procurer une joie exubérante. Au moment de la sortie du livre au printemps de l'année suivante, je pus dans mes rêves faire profiter autrui de l'extase « jubilatoire » procurée par le vol. Cette joie communicative, symbolisait ma nouvelle façon de communiquer avec les personnes en recherche. Elle symbolisait aussi la manifestation d'un acte créateur. L'écriture était pour moi l'outil de communion le plus adéquat. Par lui, j'allais enfin parvenir à transmettre le suc de mes réflexions et l'essence de ma foi. Je reçus de nombreuses lettres de lecteurs et dans certaines d'entre elles, le mot « joie » revenait souvent. Par analogie, huit ans plus tôt, j'avais commencé une activité d'éditeur de livres en publiant comme premier ouvrage : Le Livre de la Joie. Sans en connaître la raison, j'avais eu le sentiment que je

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devais commencer mon activité d'éditeur par cet ouvrage, alors que j'avais le choix entre cinq autres. Après avoir pris la décision d'éditer le Livre de la Joie et avoir mis en place la structure adéquate pour mener à bien ce travail, une suite de synchronicités fécondes était intervenue presque immédiatement. J'avais posé l'acte juste, la preuve m'en était fournie. Je relate cet épisode significatif pages 196 et 197. Il y avait une permanente synchronicité entre ce que je rêvais et ce que je vivais. Le rêve représentait la réalité et les nécessités de mon monde intérieur. Par son intermédiaire, mon « soi » m'envoyait ses messages afin que je puisse accompagner en conscience mes actes du quotidien. Mes rêves n'avaient rien de prémonitoire. Ils évoquaient en parallèle sur le plan subtil ma progression spirituelle et mon niveau d'engagement personnel. Bien qu'ils se manifestaient l'un l'autre de manière synchrone, j'étais à l'évidence plus réceptif à l'évocation que j'en percevais sur le plan onirique qu'à mon expérimentation sur le plan physique. Il est souvent plus aisé d'interpréter symboliquement la répétition d'un rêve que celle de notre combat journalier pouvant sembler s'inscrire assez rapidement dans une relative routine. Même si généralement cette impression s'avère totalement infondée. Les synchronicités, même les plus en résonance avec la sphère matérielle, relèvent tout autant du langage métaphorique que celles perçues dans les rêves. Les synchronicités sont des manifestations symboliques de ce que nous vivons tant sur le plan physique que sur le plan subtil. Elles apparaissent à la fois pendant notre vie onirique, dans nos moments privilégiés de contact avec notre Soi et au cours de notre expérience sur le plan de veille.

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Corrélations significatives Les corrélations significatives peuvent être décrites comme des phénomènes incluant deux ou plusieurs autres facteurs en apparence distincts les uns des autres, susceptibles de se trouver à un moment précis en relation étroite entre eux. Ces facteurs deviennent ainsi complémentaires et interdépendants. Le plus souvent, ils n'ont a priori, pas forcément de rapport entre eux. C'est ce qui différencie les corrélations significatives des synchronicités classiques que l'on perçoit plus communément. Les corrélations significatives délivrent des messages qui méritent d'être entendus. C'est habituellement le cas avec toutes les sortes de synchronicités. Mais je me dis que si l'information passe par des détours fréquemment tortueux, c'est quelle doit être d'une nature exceptionnelle. J'accorde toujours beaucoup plus d'importance à tout ce qui se révèle de manière détournée et inhabituelle. Généralement, plus un message est codé et plus il m'apporte de réponses, plus le décryptage s'avère ardu et plus sa lecture m'enrichit. Je n'énonce aucune « vérité », mais simplement un postulat sur lequel nous pouvons nous appuyer. Les corrélations significatives ne sont pas aisées à débusquer. Elles n'en sont que plus captivantes et intrigantes. C'est la raison pour laquelle ma compagne et moi leur accordons une grande attention autant dans notre propre existence que dans celle des personnes qui viennent travailler avec nous pour se faire accompagner dans leur phase de changement. L'exemple suivant décrit précisément une corrélation significative. Comme nous allons le voir, il suffit souvent de peu de choses avec les synchronicités pour enclencher une suite d'événements. Quelques semaines après ma guérison spontanée, à l'âge de vingt quatre ans, que j'évoque au début du prologue, je 131

marchais dans les rues de Paris quand soudain une grande affiche attira mon attention. Elle représentait un homme dont la tête et le corps se trouvaient dans le même alignement en raison de la pression qu'exerçait sur lui un burin qui nivelait l'ensemble. Ce dessin exprimait la contrainte, l'oppression et l'affliction. Cette affiche avait été réalisée par une association que je ne connaissais pas. Il s'agissait d'Amnesty International. Relevant l'adresse, je pris immédiatement le métro pour aller à la rencontre de quelque chose qui m'avait touché au plus profond de moi. Arrivé sur place, je dis à la personne de permanence: « Je ne sais pas qui vous êtes ni ce que vous faites, mais j'adhère immédiatement. » Quand je sus qu'Amnesty luttait contre l'intolérance, l'arbitraire et s'efforçait de faire respecter les droits de l'homme dans le monde, je compris la raison du choc émotionnel que j'avais éprouvé à la vue de ce dessin. Bien qu'à des niveaux en rien comparables avec ce qu'avaient vécu les personnes dont l'association s'occupait dans des pays se trouvant sous dictature, j'avais expérimenté moi aussi l'injustice pendant une partie de ma jeunesse. Je m'étais retrouvé dans cette affiche qui avait parlé à mon cœur. Ayant vécu une certaine forme de souffrance intérieure, j'étais à même de percevoir la nécessité d'aider ceux qui vivaient contre leur gré des conditions inhumaines et dégradantes. Une autre corrélation significative existant entre les buts d'une association et mon vécu antérieur est à retenir. Amnesty International ne porte aucun jugement sur les groupes paramilitaires, religieux ou étatiques qui commettent des exactions. De mon coté le ressentiment que j'avais éprouvée envers mon père avait disparu. Mais bien que je ne lui en voulais plus, je n'avais pas posé l'acte du pardon. En adhérant en mon âme et conscience aux idéaux humanitaires prônés par Amnesty j'ai instantanément pardonné et ce, du plus profond de mon cœur, à mon père. 132

J'étais tellement entré en empathie avec la représentation de cette affiche, que j'ai été immédiatement guéri de ma souffrance passée. Ayant ainsi rompu le lien suggestif qui nous retenait l'un l'autre prisonniers de nos agissements, de nos émotions bouillonnantes et de nos pensées séparatives, la chaîne des attachements venait d'être brisée pour le plus grand bien de la cellule familiale. Non seulement j'ai pardonné mais j'ai intérieurement remercié mon père de m'avoir fait vivre l'injustice, ce qui m'a permis d'en connaître les méfaits. Grâce à lui, je suis devenu un humaniste. Il a été sans le savoir mon initiateur. Je lui dois, en partie, d'être ce que je suis devenu. Il a suffi pour provoquer cette suite de processus survenus en quelques heures, d'une affiche collée sur un mur de rue. Elle a déclenché vis-à-vis de moi et de mon père une corrélation significative qui a été un élément primordial de ma transformation intérieure. La synchronicité entre l'affiche et mon vécu m'a plongé dans un univers symbolique qui m'était inconnu auparavant. A la suite de cette expérience, un monde nouveau venait d'émerger à ma conscience et cet épisode allait changer le cours de ma vie. Je venais d'entrer dans l'univers des « signes » et cette sphère de conscience m'ouvrait à l'amour et à la connaissance. L'expérience de la guérison miraculeuse avait totalement ébranlé toutes mes certitudes et mes croyances. A la suite de cet épisode, il ne m'était plus possible de penser et d'agir comme auparavant. Mais je ne savais pas encore ce qu'il me revenait de mettre en place et comment y parvenir. J'étais conscient de ce que je ne souhaitais plus reproduire, mais je ne disposais pas encore d'un outil pour élaborer et structurer les nouveaux idéaux qui émergeaient en moi. La manifestation de l'amour était la réponse. Ma vie prenait un sens différent et je sentais que je venais d'appréhender le sens du 133

«sacré». Les concepts d'immanence et de Transcendance m'apparaissaient pour la première fois. Et aussi surprenant que cela puisse sembler, je commençais à percevoir un début de réponse à toutes les questions que je ne m'étais encore jamais posé lors de cette existence. A la suite de ces deux expériences, les événements se sont succédé à une vitesse vertigineuse. Tous mes anciens repères s'étaient évaporés et une suite de signes apparaissaient pour m'indiquer le chemin à prendre. Le rêve au cours duquel je me trouvais sur une plage pour prendre mon envol en était un parmi tant d'autres.

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Chapitre 5

L'ENCHAÎNEMENT DES SYNCHRONICITES

La synchronicité première Comme le décrit la succession de rencontres narrée dans le prologue, les synchronicités se manifestent suite à un ensemble d'événements pouvant remonter assez loin dans le passé. Il n'en va pas toujours ainsi, mais c'est un cas de figure courant. Les rencontres évoquées dans le prologue se sont effectuées sur quinze ans. A la suite de ces dernières, de futures sont en gestation et une fois manifestées, elles en provoqueront à leur tour de nouvelles. En raison de l'inter relation existant entre les êtres, ce processus s'avère inéluctable. Il semble peu aisé d'affirmer avec certitude à quel moment une file d'enchaînements prend fin. Il faudrait avoir le recul nécessaire pour y parvenir. Cela demande entre autre qu'une durée de temps assez longue se soit écoulée pour percevoir l'ensemble des tenants et des aboutissants de l'histoire. Pour ma part, à savoir si le groupe d'âmes évoqué dans le prologue est maintenant réuni dans sa totalité, je préfère 136

attendre encore un certain nombre d'années avant de me prononcer de manière définitive. Je pense que de nouvelles synchronicités annonçant d'autres rencontres, agrandissant ainsi le groupe d'âmes, sont à prévoir. Cette hypothèse retient toute mon attention, car je sais par expérience qu'une suite d'événements est susceptible d'en provoquer ou d'en attirer une nouvelle se trouvant dans la continuité de la première. Pour qu'elle ne se situe pas dans son prolongement, il faudrait que la nouvelle séquence entraîne sur des chemins différents sur lesquels nous attendent d'autres êtres. A ce moment là, l'on pourrait estimer que les synchronicités en relation avec un épisode particulier de sa vie sont terminées, où qu'elles ne vont plus se manifester avec la même intensité. Les rencontres relatées dans le prologue sont peut-être d'ordre karmique. Je retiens cette hypothèse comme une éventualité. Par contre, j'ai la conviction intérieure qu'il s'agit de la réunion d'un groupe d'âmes. Si des âmes se retrouvent et forment un égrégore de groupe, il est fort probable qu'un lien karmique les unisse pour au moins une partie d'entre elles. Je ne développe nullement l'idée que toutes ces rencontres étaient programmées à l'avance. Je dis seulement qu'elles faisaient partie d'un avenir réalisable. Que parmi toutes les possibilités d'existences que nous aurions pu expérimenter les uns les autres, notre vécu actuel était une option envisageable. En fonction de choix différents, un autre avenir aurait très bien pu se présenter. Mais en vertu de décisions et d'engagements que nous avons pris à des moments de notre vie, nous en avons incarné un précis au détriment des autres. Pour cette raison, il est important de réfléchir sur les choix qui se présentent à nous avant de se jeter à corps perdu dans le premier venu. Notre devenir, ainsi que celui d'autrui, résulte de ce type de décision. En prenant le parti de 137

quitter Avignon et d'abandonner tout ce que j'avais réalisé pour aller vivre à Paris avec une jeune femme comédienne, j'ai permis à une succession de rencontres de se réaliser; rencontres qui ont manifesté une histoire spécifique. Si je n'avais pas accompli cet acte, en apparence insensé, je n'aurais pas eu l'expérience de ce vécu. Un autre se serait présenté à moi, mais aurait-il été aussi riche ? Nul ne peut le dire ! Je suis par contre sûr d'avoir fait un excellent choix, car nombre de réalisations que je considère importantes pour moi en ont découlé. Sans ce vécu, cet ouvrage n'aurait peut être pas été écrit. Auraisje, sans la bénéfique influence de Marie-Odile, rencontré l'écriture sur mon chemin et serait-elle devenue mon moyen d'expression privilégié ? Dans l'hypothèse où ce soit le cas, il m'apparaît évident que de toute manière j'aurais été amené à me séparer de ma compagne de l'époque, car un immense fossé se serait creusé entre nous. A l'époque, nos personnalités respectives n'auraient pu admettre que l'un développe ce type de créativité sans l'autre. Le groupe d'âmes avec lequel j'avance actuellement sur mon chemin de vie, égrégore au sein duquel mon concours de rassembleur s'est avéré non négligeable, semble soudé pour bien longtemps encore. Les liens qui nous unissent sont extrêmement puissants et il semble peu probable qu'ils puissent être rompus facilement. Ce facteur souligne l'importance des synchronicités qui se sont manifestées pour favoriser ce rassemblement. Nous nous sommes tous trouvés en présence de synchronicités majeures. Il était de ce fait essentiel de leur accorder une attention soutenue afin de favoriser notre rapprochement. J'ai utilisé à dessein le mot favorisé au lieu de celui de permettre, pour indiquer le rôle de la « Providence » dans les manifestations de synchronicités. La Providence induit 138

sans diriger. Elle propose sans commander. Chacun est libre d'accepter sa contribution ou de la refuser. Elle se manifeste souvent dès l'origine d'une suite de synchronicités en les initiant. Quand c'est le cas, il est important pour l'individu et pour le groupe concerné, si groupe il y a, de ne pas rejeter cette Providence. Chacune des personnes de notre groupe d'âmes a vécu ses propres synchronicités qui les ont amenées à un point donné à un moment précis. Ce point donné était celui de notre rencontre. Ce point et ce moment donné n'étaient pas forcément les mêmes pour tous. Les possibilités et les opportunités des uns et des autres étaient souvent différentes. Chacun se trouvait confronté à sa compréhension des événements, à ses désirs propres, à ses croyances personnelles, à sa capacité d'adaptation et à celle de saisir les opportunités. Dans l'exemple de nos rencontres, telle qu'elles sont relatées dans le prologue, j'ai essentiellement décrit nos synchronicités convergentes. Je n'ai nullement évoqué les autres car le descriptif s'en serait avéré extrêmement long. Je rappelle trois de nos synchronicités: Marie-Odile était venue rencontrer lors d'un dîner un éditeur et ce dernier était présent ce soir là pour faire la connaissance d'une femme écrivain. Dîner organisé en l'honneur de Pascal, ami commun de Marie-Odile et d'Alain. Par la suite, Linda et Pascal avaient lié connaissance lors d'une soirée chez nous et avaient très vite formé un couple. C'était à ce moment là que Linda nous avait parlé de la situation critique dans laquelle se trouvait Oriane dont Marie-Odile avait oublié l'existence. Elle avait connu Oriane bébé cinq ans plus tôt lors d'une soirée chez Linda. Malgré ces exemples et quelques autres que vous pouvez retrouver dans le prologue, la plupart du temps, nous avons vécu nos propres synchronicités sans qu'elles entrent en relation directe avec celles des autres. C'était une 139

succession de processus individuels, compréhensible seulement pour celui qui les vivait. Ces processus individuels convergeaient tous vers un point unique : celui de notre rencontre. Ayant tous les cinq accompagné ce processus sans interférence, nous avons été à même d'incarner notre réalité présente de groupe. Aucun d'entre nous ne savait à l'avance que ce processus nous proposait de vivre une destinée commune. Ce n'est qu'après avoir entendu parler de l'existence d'Oriane, de Paul et de Céline que Marie-Odile et moi avons su qu'ils viendraient agrandir l'égrégore familial. Nous avons tous, le plus souvent inconsciemment, accueilli nos synchronicités et avons su bénéficier de leur don. Il est possible qu'une personne de notre groupe d'âmes se soit à un moment donné mise en retrait en refusant proviso·irement de dire « oui » à la Providence. Si c'est le cas, il nous reste encore beaucoup de temps pour nous réunir. Dans cette hypothèse, de nouvelles synchronicités se manifesteront afin de favoriser le rapprochement qui n'a pu s'effectuer précédemment. Lorsqu'une synchronicité se présente dans notre vie, je recommande de l'accueillir et de se tenir dans une attitude d'observateur dans l'optique où de nouveaux signes seraient susceptibles d'intervenir. Dans ce cas de figure, la première synchronicité revêt une importance prépondérante. Elle peut même informer à l'avance de la nature des suivantes et indiquer la direction qu'il serait souhaitable d'emprunter. La synchronicité première donne la tonalité générale du processus en préparation ou en cours d'élaboration. Elle peut influencer de manière déterminante le cours des événements à venir. Toutes les indications qu'elle nous transmet peuvent être utilisées afin de nous aider à prendre une décision en relation avec notre futur. Si nous discernons assez précisément la direction dans 140

laquelle une synchronicité peut nous entraîner, nous avons toute latitude pour accepter ou refuser ses propositions. Bien que ce soit souvent avec insistance, une synchronicité se borne à proposer des options. C'est ainsi qu'il faut la percevoir si l'on veut rester maître de son existence ou le devenir davantage. Une synchronicité initiale annonce une nouvelle histoire qu'il nous est proposé de vivre. Nous ne savons pas combien de temps va durer cet épisode qui peut très bien se retrouver lui-même inclus dans un autre récit. Cet autre récit peut se situer en parallèle du premier. Il peut aussi, en apparence, ne pas avoir de rapport avec lui. J'insiste sur le mot« apparence», car ne n'est jamais le cas. Nos différents vécus sont interactifs et rien ne peut les dissocier les uns des autres. « Ce que je fais ou vis à un instant donné va avoir des répercussions sur l'ensemble de mon existence ainsi que sur celle de mon entourage et parfois même sur l'ensemble de la communauté mondiale. » Ainsi, plusieurs suites de synchronicités distinctes les unes des autres vont immanquablement converger dans une même direction. Ces histoires multiples vont nous permettre de recueillir une somme d'expériences importantes, de nous enrichir et de nous faire acquérir plus de discernement et de bienveillance. C'est tout du moins leur but. Gardons toujours à l'esprit qu'une synchronicité se manifeste afin de générer en nous une prise de conscience. Quand une suite de synchronicités se présente, nous pouvons établir de manière certaine que nous souhaitons intérieurement activer ce processus. Notre âme conçoit toutes les options imaginables et s'efforce toujours d'incarner celles qui lui paraissent les plus appropriées en vue de l'épanouissement de notre être. Le dessein de l'âme est de grandir en amour et en conscience afin de s'unir à !'Infinité dont elle est partie intégrante. C'est une priorité à laquelle elle 141

accorde toute son énergie. A ses yeux, tout le reste s'avère secondaire. La synchronicité initiale évoque les soubassements d'une construction. Sur elle, se bâtit l'ensemble de toute une édification en cours. Bien que la synchronicité initiale teinte l'ensemble du tableau d'une nuance particulière, elle n'en définit pas pour autant à l'avance les couleurs qui seront posées. A chacun d'utiliser la palette qui lui convient le mieux en vivant à sa manière ses propres expériences. Ainsi les enchaînements de synchronicités s'effectueront naturellement sans subir la tutelle de facteurs limitatifs et conditionnants. De ce fait, le potentiel et la créativité de chacun parviendra à s'exprimer en toute liberté.

Synchronicité et enchainement Les synchronicités sont coordonnées par une succession de fils qui les relie ensemble. De ce fait, elles s'enchaînent de manière appropriée les unes après les autres. Les synchronicités sont des rencontres d'événements reliés entre eux par de multiples connexions. Certaines de ces connexions peuvent sembler ténues et d'autres d'une extrême fermeté. Ces rencontres d'événements sont mus par un principe d'affinité dont les rapports de cause à effet favorisent le rapprochement. Pour que ce principe d'affinité parvienne à se manifester avec autant d'insistance dans les synchronicités, il se doit d'être activé par un « agent » puissant. Pour que des rencontres d'événements entrent en relation les uns avec les autres, ils se doivent d'être guidés par une force attractive opérant avec une totale mobilité. Le terme le plus approprié pour définir cet agent ou cette force me semble être: loi de résonance. La loi de résonance ou d'attraction magnétique favorise le 142

rapprochement d'éléments en apparence disparates pour ensuite les maintenir ensemble de manière rythmique. Les éléments rassemblés s'avèrent souvent hétérogènes. Ils le sont, mais hétérogènes ne veut pas signifier antagonistes. Contrasté me semble le mot approprié. Les éléments réunis sont, suivant les situations, de nature identique ou distincte. Même en étant très différent, le pouvoir d'attraction magnétique est si puissant, que rien ne peut entraver son action. Les enchaînements qui en découlent orientent de manière manifeste les événements dans un sens comme dans un autre. Le sens défini dépend de l'intention de la personne. Cette intention est déterminée par la nature de ses sentiments ou de son désir, de son orientation de pensée ou de ses idéaux. Certaines intentions sont conscientisées, d'autres pas. L'intention peut provenir d'un appel de « l'ego » comme de celui du « soi ». Nulle règle précise n'est à retenir. Tous les possibles sont imaginables dans l'agencement et l'enchaînement des synchronicités. Les synchronicités s'enchaînent de manière dynamique et rythmique. La notion de rythme est essentielle dans l'agencement des synchronicités. D'après les situations, les besoins du moment, les possibilités offertes, le ressenti, la compréhension, le vouloir, les aptitudes et la détermination de chacun, le rythme s'écoulera suivant un tempo particulier. Il pourra être lent, régulier, rapide, saccadé, linéaire, espacé, haché, etc.. Il sera défini par le type de réaction, le niveau d'implication, les capacités d'intégration et de saisir les opportunités, de chacun. Si je réagis immédiatement face à un signe et si, de plus, son sens me semble évident, j'imposerai assurément un rythme rapide au processus et les futurs enchaînements interviendront dans un temps relativement court. Si, à l'opposé, je fais preuve de lenteur dans mes réflexes et que je 143

tergiverse, la mise en place des événements s'effectuera sous les auspices de la nonchalance. Ma façon de réagir et d'aborder les questions qui se posent, détermine le rythme d'enchaînement des synchronicités. D'autres facteurs extérieurs à moi-même peuvent intervenir dans le déroulement de ce processus, mais en règle générale, j'en détiens les clés. Tenant la baguette entre mes mains, je rythme l'orchestre qui interprète la partition. Parfois les instruments ne suivent pas mes gestes et m'imposent un rythme qu'il m'est difficile de changer. Face à cette situation, soit la direction m'échappe totalement, et dans le meilleur des cas je m'adapte, soit j'accomplis un acte de volonté afin de reprendre les rênes de la situation. Lapersonne qui se laisse vivre sans prendre en main sa destinée se retrouvera dépourvue de maîtrise face aux synchronicités et elle subira leur influence. Celle qui dirige sa vie et qui s'efforce de réaliser ses objectifs, sera grandement aidée par les synchronicités et leurs enchaînements. Elle bénéficiera d'un apport et d'un soutien importants. Son attitude d'esprit influera grandement sur la nature de l'enchaînement créé par les signes.

Nature de l'enchainement Vis-à-vis d'une personne, certains enchaînements semblent s'avérer féconds et d'autres limitatifs. Je dis «semble», car en fait cela dépend de la façon dont cette personne perçoit les choses. L'image du verre d'eau à moitié vide ou à moitié plein que je décris pages 57 et 58 illustre cette idée. Un enchaînement de synchronicités pouvant paraître sclérosant par un individu pourra être considéré comme fructueux par un autre et réciproquement. Je me souviens d'une suite de synchronicités 144

ayant permis à l'un de mes amis de satisfaire pleinement son désir professionnel. Quand il m'en a fait part, il était tout émoustillé, d'autant plus que c'était à la suite d'un travail effectué sur le thème: les synchronicités dans les rêves. Quelques semaines après le séminaire de cinq jours qu'il venait d'effectuer, le projet qu'il avait envoyé à plusieurs professionnels français était parvenu entre les mains d'un producteur aux USA. Parallèlement, il avait croisé dans la rue un ami qu'il n'avait pas vu depuis des années et qui participait à l'élaboration de ce projet. Sans que ni l'un ni l'autre ne sache qu'ils allaient se retrouver sur un même projet à Los Angeles, l'ancienne relation de mon copain lui avait proposé de parler de lui au producteur américain. A première vue, mon ami avait toutes les raisons d'être heureux. Intérieurement je n'avais nullement partagé son enthousiasme et m'étais dit qu'il ne pouvait rien lui arriver de pire. Ses souhaits ont été exaucés et il s'est immédiatement trouvé confronté à sa ligne de moindre résistance*. Sa ligne de moindre résistance résidait dans la présence insidieuse d'un ego puissant rêvant de se faire aduler et d'obtenir pouvoir et richesse. Je parle de présence insidieuse de son ego car cette personne s'estimait profondément spirituelle et détachée des contingences matérielles. Elle le paraissait à un point tel, qu'elle était considérée comme une référence sur le plan éthique et conscienciel par tout son entourage. Si cet être n'avait vibré qu'au niveau de son ego, il aurait vécu un véritable conte de fée. Il se trouvait qu'en lui, la part altruiste résonnait avec autant d'intensité que celle égocentrique. La lumière et l'ombre cohabitaient de manière égale en lui. De ce fait, il était sans cesse ballotté par deux grandes lignes de force et ne savait comment faire face à ses propres contradictions. Le mystique côtoyait l'assoiffé de pouvoir. Le combat intérieur qu'il menait depuis des années et qu'il parvenait tant bien que mal à 145

équilibrer s'était brusquement déchaîné. Il s'était trouvé emporté par un maelstrom de passions et avait été submergé par tout ce qui s'offrait à lui. Quand il était enfin parvenu à émerger il avait compris que les synchronicités qu'il avait appelées, l'avaient en fait entraîné dans un monde d'illusions. S'il avait été lucide, au début de sa quête d'émergence de synchronicités, il en aurait appelé de toutes différentes. Il n'aurait pas cherché à assouvir sa soif de pouvoir et aurait centré son énergie sur une réalisation en relation avec les nécessités de son âme. Son erreur de parcours ne réside pas dans la recherche de manifestation de synchronicités favorables mais dans celle de l'orientation purement matérielle donnée à sa quête. En agissant différemment, il n'est pas impossible que les propositions professionnelles mirobolantes qui lui avaient été faites se soient tout de même réalisées. Si cela avait été le cas, il serait resté maître de lui-même et aurait utilisé à bon escient les possibilités offertes pour mettre en place son projet d'âme. Ainsi, son champ de service se serait accru considérablement et il ne se serait pas retrouvé dans un tel état de choc à la suite de ses débordements incontrôlés qui s'étaient manifestés suite à la réalisation de son projet d'ego. Il était perdu, ses repères s'étaient évanouis et il ne s'avait plus comment faire face à ses responsabilités familiales. Par cet exemple, je veux démontrer que ce n'est pas la nature de l'enchaînement qui prime, mais la façon dont nous discernons les tenants et les aboutissants induits par la suite de synchronicités. Des synchronicités riches d'enseignements pour moi peuvent se révéler catastrophiques pour une tierce personne et vice versa. Dans les premiers temps de ma suite de rêves me permettant de prendre mon envol, comme je le relate aux pages 127 à 129, un ami vivait simultanément une expérience similaire. Le 146

bien-être qu'il ressentait suite à ses vols nocturnes, lui procurait une joie aussi grande que la mienne. Seulement, il estimait que son expérience sur le plan onirique était transposable sur le plan de veille. Il ne parvenait pas à faire la part des choses entre deux réalités situées à la fois dans le prolongement l'une de l'autre, tout en étant fondamentalement différentes. Un jour il voulut effectuer un vol analogue sur le plan physique. Prenant son élan, il s'élança de la fenêtre de sa chambre située au sixième étage d'un immeuble. Pendant des années, sa mère à vécu un cauchemar pensant que son fils s'était suicidé. Un jour qu'elle était au plus mal de sa culpabilité et que le matin j'avais fortement pensé à cet ami, nos routes se sont croisées sur le stand de livres dont je m'occupais lors d'un salon. Au cours de notre conversation elle a fait le parallèle entre ma personne et l'ami dont son fils lui avait parlé six ans auparavant. J'ai pu ainsi confier à cette maman que son fils âgé de vingt ans avait pris un symbole à la lettre. Au lieu de percevoir les signes de sa métamorphose, il avait tout simplement cru que le vol était pour lui une réalité de tous les instants. Nous étions deux à vivre des synchronicités identiques entre nos rêves et notre croissance intérieure et pourtant la perception que nous en avions différait totalement. Je prenais mon expérience pour l'annonce d'une expansion de conscience et lui pour une réalité physique incontournable. Il s'imaginait vivre une expérience interactive sur deux plans de conscience.

Synchronicités interactives Il est dans la nature des synchronicités d'être interactives, c'est même leur spécificité. Si ce n'était le cas, elles n'auraient pas lieu d'exister, ou alors l'on n'aurait pas vraiment

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de raison de leur prêter attention. L'interactivité que j'évoque concerne au moins deux personnes vivant une expérience identique au cours de laquelle des signes semblables apparaissent en même temps. Nous connaissons tous le phénomène des synchronicités qui se manifestent simultanément vis-à-vis de personnes qui ne se connaissent pas ou très peu et qui effectuent des recherches plus ou moins similaires. Lorsque l'une des personnes découvre une chose, il arrive souvent que d'autres fassent de même. Il y a réciprocité entre les individus qui entrent en relation interactive. L'exemple décrit dans le paragraphe ci-dessus évoque ce phénomène d'interactivité. Au moment où je me trouvais au début de la deuxième phase de ce rêve d'amplitude, mon ami Frédéric la vivait parallèlement de manière identique. L'on s'intéressait aux mêmes sujets ésotériques, nos lectures s'avéraient identiques, l'on écoutait du Wagner et du Scriabine dirigés· par des chefs d'orchestres précis. L'on partageait aussi les mêmes préoccupations tant sur le plan métaphysique, religieux que social et politique. Sans nous concerter, quand l'un venait de se procurer un ouvrage ou un disque, l'autre se retrouvait presque systématiquement avec le même entre les mains. Ce phénomène a duré une année, entre le temps de notre rencontre et son vol fatidique. Nous nous sommes rencontrés dans un grand magasin, ou je m'occupais du rayon des musiques traditionnelles orientales comme je le narre pages 66 et 67. A peine était-il arrivé vers moi que je lui avais présenté un livre du compositeur Cyril Scott intitulé: La Musique, son influence secrète à travers les âges. C'était l'ouvrage qu'il souhaitait acquérir et le seul exemplaire disponible dans ce lieu se trouvait dans mon tiroir au rayon disques. En effet, en raison de son caractère ésotérique, le livre de Cyril Scott n'était pas vendu au rayon musique de la librairie. Pour pallier à ce manque, j'en avais fait corn148

mander un exemplaire à titre privé que je comptais garder près de moi afin de le proposer à un client éventuel. Je venais juste de le recevoir quand Frédéric s'est dirigé vers moi pour me demander si j'avais une idée de l'endroit où il pourrait trouver ce livre. Livre que les vendeurs de la librairie ne connaissaient pas. Bien que ce ne soit pas une règle absolue et que de nombreux cas différents puissent advenir, en principe, ce type de synchronicités se déroule entre des êtres éprouvant des sentiments forts ou qui se trouvent réunis autour d'idées, d'aspirations, ou de projets communs. la notion de lien est prépondérante dans ce genre de manifestation. Peu importe la nature de ces liens, mais il est certain que plus le rapprochement ou l'attachement s'avère évident entre les individus concernés, plus les synchronicités interactives sont susceptibles d'apparaître. Certaines formes de télépathie entre deux personnes proches peuvent s'apparenter à ce phénomène. Je pense tout particulièrement au lien indissoluble qui unit une maman sensible, qui écoute son ressenti, et son enfant. Une relation symbiotique unissant deux êtres s'avère fortement propice pour une telle manifestation. les synchronicités interactives interviennent souvent lorsque l'on provoque certaines situations ou que l'on envisage d'en occasionner. C'est ce que j'avais fait pour ce cas de figure cité plus haut en commandant un livre alors que ce n'était pas dans mes attributions en me disant : je ne sais pas à qui il est destiné, mais il sera hautement profitable à quelqu'un. J'en avais la certitude. Il avait suffi que je pose l'acte de le commander pour qu'une personne vienne le chercher. Cette personne était en quelque sorte un autre moi-même. Il représentait l'une de mes subpersonnalités. Frédéric et moi avions tellement de points communs que nous nous ressemblions physiquement. la sensation qu'il avait de 149

pouvoir voler sur commande à l'état de veille comme il le faisait dans sa vie onirique, je l'éprouvais pareillement. A l'époque et ensuite pendant de nombreuses années, je devais me raisonner pour ne pas m'élancer du haut d'une falaise, tant la notion de vol m'était familière. Volant toutes les nuits, j'en étais très vite venu, tout comme Frédéric, à considérer le vol comme la chose la plus naturelle au monde. Une étroite union entre des personnes favorise la venue de synchronicités interactives comme le montre l'exemple suivant. A la fin d'un stage que nous avions animé Marie-Odile et moi sur le thème : Manifester le Magique dans sa Vie, nous avons proposé aux participants de tirer une carte de Tarot du jeu de L'Enfant Intérieur. Cette carte était censée représenter la note particulière qui devait accompagner chacun dans son projet ou la dynamique à développer pour parvenir à le réaliser. Les personnes présentes ont tiré chacune une carte et à la fin du tour de table, j'en ai fait choisir une à Marie-Odile. Elle a tiré le Neuf de Cristaux qui représente une maman gnome enceinte qui lit un livre à sa petite fille devant une cheminée dans laquelle flamboie un feu rougeoyant. Un immense sapin de Noêl sur lequel reposent de grandes bougies allumées emplit la pièce et de nombreux paquets cadeaux se trouvent éparpillées tout autour de sa base. L'atmosphère évoque une chaleureuse ambiance de fête. Dans le livre qui accompagne ce jeu, les auteurs ont écrit au sujet de cette carte quand on la reçoit: « Prenez conscience que vous êtes là pour raconter l'histoire de votre vie. Sa teneur ne pourra qu'égaler le ,niveau de conscience du narrateur. Dans quel nouveau thème, dans quel nouveau conte de fées, dans quelle nouvelle aventure allez-vous entrer ? Il se pourrait bien qu'un cadeau magique, une amitié spéciale ou une nouvelle opportunité se profile à l'horizon. » A 150

la suite de ce séminaire, que nous venions d'animer tous les deux, nous avions pris la décision de travailler dorénavant le plus souvent ensemble, car nos deux énergies combinées donnaient des résultats exceptionnels. Nous étions plus performants à deux que seuls. Cette carte parlant de nouveaux thèmes à développer, de nouvelles aventures à vivre, de nouvelles opportunités à saisir et de cadeaux magiques à donner et à recevoir, était, pour Marie-Odile, de circonstance. Elle a ensuite battu les 78 cartes pour m'en faire choisir une à mon tour et j'ai tiré la même. Je n'avais qu'une possibilité sur soixante dix huit de prendre cette carte et pourtant elle s'est retrouvée dans ma main. Nous avons choisi la même carte en relation avec la même question intérieure, relative à notre dynamique de groupe dans notre travail en cours et à venir. Ce signe indiquait que nous étions sur notre chemin de Vie, que notre décision était juste et que nous mettions en place une activité à long terme. Nous allions enfin pouvoir assumer notre Dharma et transmettre ainsi autour de nous une nourriture beaucoup plus substantielle. De plus, notre couple allait s'enrichir d'une expérience féconde.

Synchronicités à long terme Des synchronicités peuvent s'apparenter momentanément

à des coïncidences car il s'avère difficile de leur donner des significations précises quand elles apparaissent. L'événement de relations peut enclencher des processus sur le long terme sans que nous le sachions immédiatement. Il nous faudra parfois attendre plusieurs dizaines d'années afin de percevoir la cohérence des choses. Pour bien comprendre la portée des synchronicités, il est essentiel de ne pas les limiter à une suite d'analogies se

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manifestant dans un espace de temps rapproché. Elles peuvent advenir sur le long terme et en phases successives. Dans ce cas de figure, la première suite de synchronicités peut nous sembler n'avoir aucun sens. Pour qu'il nous apparaisse, il sera nécessaire d'attendre la deuxième vague et même peut-être la troisième s'il elle a lieu d'être. J'entends parfois dire autour de moi : cet événement ressemble à une synchronicité, mais elle n'en est pas une parce que je n'en perçois pas la signification. Au moindre doute, je recommande de laisser passer un temps afin de prendre du recul face à une suite d'événements. D'autant plus que d'autres synchronicités en relation avec les événements initiaux peuvent survenir. Il faut aussi savoir accepter de ne pas comprendre certaines choses et se dire que la signification nous apparaîtra sûrement plus tard quand nous disposerons de nouveaux éléments. Cette attitude d'esprit favorise le développement du discernement et de la lucidité. Mais il ne faut pas pour autant percevoir des synchronicités dans tous les événements de la vie. En agissant de la sorte, l'on créé autour de soi un univers illusoire dans lequel il est aisé de s'enfermer. De plus, l'on prend le risque de se laisser porter par une exaltante béatitude d'autosatisfaction susceptible de nourrir de manière exagérée notre ego. Souhaitant que le concept de synchronicité ne soit pas porteur de mirages, je recommande une certaine prudence avant d'émettre une opinion hâtive sur le bien ou le non-fondé d'un signe. Il est aussi important de ne pas vivre continuellement entouré de signes que de nier leur réalité. Percevoir les signes qui se manifestent permet de comprendre le sens de notre existence, mais tout identifier sous forme de signes dénote un comportement déséquilibré. Pour notre bon équilibre et notre épanouissement, 152

les modes de comportements et de pensées excessifs sont à éviter. La juste mesure et le sens des proportions sont les attitudes adéquates à adopter. Dans leur enchaînement, les synchronicités forment un tout cohérent qui permettent peu à peu à une histoire de s'élaborer et ensuite d'aboutir. Les enchaînements de synchronicités enrichissent le scénario de vie de tout un chacun. Que ces enchaînements aient lieu dans un laps de temps court ou éloigné n'y change rien. Voici l'exemple de synchronicités qui m'ont été rapportées par un couple d'amis qui s'était formé sur le tard. Quand ils se sont mariés, Richard avait soixante quatre ans et Une soixante neuf. Cinquante et un ans plus tôt, Richard était venu avec ses parents, s'installer dans la rue où venait d'emménager Une. Les parents de mes deux amis s'étaient rencontrés et avaient sympathisé, mais vu l'écart d'âge de Richard et de Une, ces deux derniers ne s'étaient pas rencontrés. Leur centre d'intérêt était différent, de plus, Richard qui avait treize ans, allait à l'école et Une qui en avait dix huit, travaillait. Devenus adultes, l'un et l'autre s'étaient mariés chacun de leur coté, et étaient allés habiter à quelques mois près à Cannes et dans la même rue. Leurs enfants étaient devenus amis et passaient le plus clair de leur temps libre chez l'un ou l'autre. Ils ne se quittaient pas. Pendant cette période, la femme de Richard avait sympathisé avec le mari de Une. Par contre, Richard et Une ne s'étaient de nouveau jamais croisés. Devenus grand parents, ils avaient déménagé presque au même moment aller pour habiter Fréjus et se retrouver une nouvelle fois dans la même rue. Un jour, les enfants respectifs de Richard et de Une, s'étaient rencontrés dans la rue, et pour fêter l'événement, étaient allés prendre l'apéritif chez les parents de l'un le midi et chez les parents de l'autre le 153

soir. Les enfants qui s'étaient perdu de vue depuis de nombreuses années, avaient ensuite renoué des contacts étroits entre eux. La femme de Richard avait renoué quelques liens avec le mari de Line, sans pour autant favoriser une rencontre entre les deux couples. A l'âge de soixante quatre ans pour Richard et de soixante neuf pour Line, les deux couples séparés étaient partis chacun de leur coté pour vivre dans deux villes différentes. Quelques mois plus tard, Richard et Line s'étaient enfin rencontrés lors d'une cérémonie organisée par une école ésotérique à laquelle ils appartenaient et à laquelle ils avaient adhéré le même jour à un an d'intervalle. Richard et Line surent immédiatement qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, se marièrent et emménagèrent à Nice, dans la rue dans laquelle ils avait habité cinquante et un ans auparavant. C'est à ce moment là, en se remémorant leurs souvenirs respectifs que leur apparut la suite de synchronicités qui avaient jalonné leur vie. Il a fallu attendre tout ce temps pour que soit enfin favorisé leur rencontre. Après avoir perçu l'ensemble du processus, mes amis comprirent qu'ils avaient eux-mêmes empêché la rencontre malgré toutes les possibilités offertes. L'exemple de leurs parents et ensuite de leurs couples avait fait naître en eux la croyance que l'amour et l'harmonie entre deux êtres ne pouvaient pas exister! Comme ils avaient mutuellement adhéré à cette croyance, ils passaient leur temps à contrecarrer leur propre destin. Etant tous deux réincarnationistes, ils estimaient que s'ils s'étaient retrouvés plus tôt, ils se seraient reconnus immédiatement. Leur croyance s'élevait en obstacle malgré leur profond désir inconscient de se joindre de nouveau. Cet exemple démontre que des synchronicités communes peuvent se manifester sur des décennies et aussi qu'elles apparaissent suivant notre propre volonté. Nous sommes 154

créateurs de notre existence et ce qui nous arrive découle de nos propres agissements et de tout ce que nous induisons tant sur le plan émotionnel, mental que spirituel. Intérieurement, mes amis souhaitaient ardemment se retrouver, mais inconsciemment ils voulaient aussi se prouver à eux-mêmes la justesse de leur croyance. Ils s'étaient imposés une sorte d'autopunition en ne se donnant pas l'autorisation de vivre tôt le grand amour et de partager une immense complicité. C'est tout du moins ainsi qu'ils avaient analysé la situation. Ce n'était qu'après avoir pris la décision de ne plus reproduire un schéma comportemental parental en divorçant, qu'ils avaient édifié un espace de possibilités. A peine était-il créé, qu'ils n'avaient plus besoin d'habiter la même rue pour que s'opère la rencontre.

Pour que s'opère la rencontre Pour qu'une· synchronicité advienne, il est important qu'une communauté d'intérêts rapproche les personnes concernées. Il est aussi nécessaire que les personnes ou les choses qui entrent en relation manifestent des besoins et des désirs communs. Sinon la rencontre s'opère difficilement. Sauf dans le cas de synchronicités provoquées par une attitude volontariste comme nous allons le voir dans le chapitre suivant. Quand ma route croise soudainement celle d'une personne dont je n'ai pas les coordonnées et avec laquelle je souhaite entrer en contact, il est important que cette dernière aspire elle aussi à me joindre. Si ce n'est le cas, il est souhaitable qu'elle tire un certain bénéfice de notre rencontre, sinon les profits ne sont pas partagés. Pour favoriser l'avènement d'une rencontre féconde, il faut qu'il existe une nécessité réciproque 155

ou qu'il en résulte une issue favorable. Favorable étant pris dans le sens le plus élargi. Si la synchronicité apporte un quelconque gain à l'un des protagonistes et lèse l'autre, l'on peut se poser la question de sa légitimité, car il est toujours possible que le second devienne l'instrument du premier. Quelle que soit la manière dont les choses apparaissent, nous nous trouvons sans cesse confrontés à la nécessité d'assumer pleinement nos responsabilités face à nos semblables. C'est un phénomène incontournable. De par leur caractère co-créateur, les synchronicités nous placent sans cesse face à cette exigence. Sauf de manière délibéré, il est impossible d'y échapper. Je me demande même dans quelle mesure ce n'est pas le rôle essentiel des synchronicités. Lorsque Linda nous a parlé de la situation dans laquelle se trouvait Oriane et que Marie-Odile et moi avons immédiatement réagi en pensant l'adopter, Oriane attendait un miracle de la Vie. Comme nous venions d'entamer une procédure d'adoption, Marie-Odile et moi attendions aussi un miracle. Nous partagions tous trois le même désir : avoir des parents aimants pour Oriane et aimer un enfant pour nous. Nos désirs s'harmonisaient pleinement. De ce fait, les synchronicités sont apparues pour permettre un dénouement favorable. C'est ce que je nomme: des synchronicités fécondes. Lorsque la suite de situations joue seulement en faveur de l'un des protagonistes, je n'irais pas jusqu'à affirmer que nous nous trouvons face à une synchronicité limitative. Je tiens simplement à faire remarquer que les synchronicités majeures, celles qui transforment notre existence, s'effectuent dans une communion d'intérêt. Pour reprendre l'exemple de la suite de synchronicités advenues avec les douanes, telles qu'elles sont relatés pages 42 à 44, le responsable du département et le manutentionnaire n'ont vraisemblablement pas recueilli 156

le même bénéfice que moi. C'est presque une certitude, mais qui ne me dit pas qu'un jour je me trouverai d'une manière ou d'une autre en situation de leur apporter un soutien, du réconfort, une information, une aide quelconque, etc.. La Vie peut un jour favoriser un rapprochement si je me trouve dans la possibilité de leur permettre de recevoir un cadeau. Et si ce n'est pas directement par mon intermédiaire il est possible que j'en sois, par une succession de rebonds complexes, l'initiateur. Même si je n'ai nullement conscience du déroulement du processus et que j'ai en partie oublié l'existence de ces personnes. Ni le temps ni l'espace ne peuvent restreindre la manifestation des synchronicités, quand elles ont raison d'être. C'est un concept qu'il est important de toujours garder présent à l'esprit. Je viens d'émettre une hypothèse, mais même si, dans quelques cas, elle s'avère fondée, face à une synchronicité qui alloue des avantages de manière unilatérale, il est souhaitable de remercier chaleureusement la ou les personnes qui se trouvent impliquées dans l'émergence de ma manifestation opportune. Si je ne peux le faire de vive voix, il m'est possible d'envoyer des pensées bienfaisantes aux êtres concernés. Je peux non seulement le faire à tous moments, mais aussi de manière réitérée et ce, sur une échelle de temps très étendu. Il m'arrive, des années après de rendre encore grâce à telle ou telle personne pour avoir posé un acte qui m'a permis de vivre une expérience enrichissante sur tous les points. Que j'ai connu ou pas ces êtres ne change rien à la force de ce processus. En les remerciant je leur envoie du bien-être et rien ne m'empêche d'agir de la sorte envers des personnes qui ont transité, même depuis de nombreuses années. Nous mesurons difficilement la puissance d'impact d'un tel acte émis consciemment sur la ou les personnes 157

vers qui nous dirigeons nos pensées d'amour. Notre propre psyché en reçoit tout autant le bénéfice. De plus, c'est une manière appropriée de rendre grâce à la Providence qui se manifeste pour notre plus grand privilège. Cette attitude d'esprit permet progressivement d'endiguer le flot des synchronicités limitatives jusqu'à ce qu'elles disparaissent définitivement de mon existence.

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Chapitre 6

SVNCHRONICITES LIMITATIVES

Synchronicités générées par l'ego Les synchronicités prennent des formes multiples pour nous délivrer un message susceptible de s'avérer précieux pour notre évolution. Ce type de message nous est envoyé par notre Soi qui nous le transmet sous forme de signes. L'âme utilise les synchronicités pour attirer notre attention sur des réalités essentielles, pour nous habituer à percevoir le subtil, pour nous ouvrir à l'inattendu, pour nous faire accéder à une nouvelle perception et à une plus juste appréciation des choses de la vie. Notre ego fait de même pour des motifs inverses. Il déclenche des processus en chaîne afin d'attirer notre attention sur l'accessoire et l'insignifiant, tout en nous faisant croire que nous approchons la « vérité » et qu'il nous sera possible d'en goûter la quintessence. L'ego est générateur de mirages et les synchronicités qu'il provoque se doivent de nous enserrer encore plus profondément dans les mailles inextricables de l'illusion. Face, à la lumière de l'âme qui s'efforce de rayonner toujours davantage afin de manifester le pouvoir d'amour qui gît en son sein, l'ego utilise les armes 160

se trouvant à sa disposition et qu'il manie avec dextérité. Ces armes portent principalement les noms de: mauvaise foi, aveuglement, identifications, attachement, croyances, peur, résistance, apitoiement, désir et volontarisme. La survie de l'ego dépend de l'ampleur du pouvoir de captation exercé par ses soins sur la psyché de l'être dont il est issu. Plus les mailles de la toile tissée par l'ego s'avèrent résistantes et plus étroitement il maintient prisonnière la personne. L'ego ne peut se satisfaire d'un rôle secondaire. De ce fait, il se bat comme un forcené pour imposer sa présence et pour prendre le contrôle de la vie de la personne. Il met tout en œuvre pour parvenir à ses fins. Sa force réside dans sa ténacité et dans sa façon d'élaborer des stratégies complexes difficilement décelables. Son imagination fertile lui permet de se renouveler sans cesse dans la conception de tactiques qui vont favoriser sa croissance et accroître son pouvoir. En tant que partie de la personnalité, l'ego manifeste uniquement les caractéristiques de celle-ci. L'ego puise abondamment dans la psyché de l'être afin d'en retirer à la fois les substances les plus malléables et les plus figées. Il va se nourrir des travers, des particularités les plus marquantes, des conditionnements, des croyances et des désirs développés par la personnalité, tant dans cette existence que dans les précédentes. Il va les chérir et les élever en dogme. Ainsi, l'ensemble de la personnalité constituant l'être, va éprouver le besoin d'amplifier son rayonnement et utiliser pour ce faire tous les artifices imaginables. En vivant pleinement les désirs de la personnalité, l'ego se développe toujours davantage, jusqu'à ce que la personnalité tout entière passe sous sa coupe. A ce moment là, les deux ne font plus qu'un tout indissociable. Personnalité et ego se confondent. Suivant les caractéristiques physiques, 161

émotionnelles et mentales de la personne, l'ego va trouver sa ligne de moindre résistance et endosser l'habit qui sied le mieux aux faiblesses de l'être. Il va les exploiter jusqu'à ce qu'il s'identifie au rôle que l'ego s'évertue à lui faire jouer. Face à une personnalité timide, introvertie ou peu ambitieuse, l'ego va s'appliquer à la maintenir dans cet état en lui faisant croire que de l'étroitesse naît la « vérité », ou la persuader qu'elle est une victime, ou encore attiser son mal être en lui susurrant que les autres sont responsables de sa situation. Ainsi, la personne va cultiver son mal être jusqu'à parvenir à l'ériger en absolu. Ce mal être va devenir le pivot sur lequel va reposer son existence. Canalisant toute son énergie autour de sa souffrance, la personne va développer un égocentrisme forcené qui va peu à peu la couper de ses semblables. Elle va pouvoir ainsi se préoccuper à temps complet d'elle-même, et se reconnaître comme la personne la plus importante au monde. Face à une forte personnalité, l'ego va étaler toute la palette des scintillants. Si l'être ressent le besoin de briller, de paraître le meilleur et d'acquérir du pouvoir, son ego va le porter sur les cimes de la réussite. De son point de vue il va ainsi devenir le meilleur, l'unique et l'incomparable, qui surpasse en intelligence et en grandeur le reste de l'humanité. L'ego s'efforcera de le faire savoir au plus grand nombre, mais s'il n'y parvient pas, il saura toujours se consoler en se disant que les autres ne méritent pas de profiter de son génie. Il se séparera des autres qu'il considérera comme des inférieurs. Il y aura lui d'un coté et, de l'autre, le reste du monde. J'énonce deux scénarios archétypaux, mais ils sont en fait infinis. Bien que nombreux, l'écriture des uns et des autres se rapprochera le plus souvent, soit du complexe d'infériorité, soit du complexe de supériorité. 162

L'ego dépréciateur Si l'ego estime que le mal être peut lui permettre d'exercer une plus grande emprise sur la personnalité dont il est un aspect, il ne se privera pas d'amplifier ce sentiment. Il fera ressentir encore plus profondément les manques et les contraintes afin de provoquer l'apitoiement sur soi-même. Peu importe à l'ego d'endurer la souffrance. Il préférera supporter le tourment plutôt que de rester dans l'ombre en jouant un rôle secondaire. Si la souffrance intérieure lui permet d'attirer l'attention sur sa personne, alors il la chérira et la cultivera. Le sentiment d'inexistence est insupportable et inconcevable à l'ego. Pour pallier à ces risques, il est capable d'agencer toute une panoplie de contraintes, d'obligations, de désagréments, d'afflictions et de limitations. Suivant les situations et les besoins du moment, il revêtira tel ou tel costume, dressera de nouveaux obstacles qu'il rendra en apparence infranchissables. Il accentuera les effets de la mélancolie et ravivera les peurs existentielles. Il s'arrangera pour que la personnalité pense que ses efforts sont voués à l'échec et que de toute manière elle ne mérite pas de réussir. Du reste, le destin ne s'acharne-t-il pas sur elle! Il s'évertuera à le lui faire croire à un point tel, qu'il s'identifiera lui-même totalement au rôle de victime. L'ego se prend toujours à son propre jeu. Pour amplifier toutes ces croyances, l'ego s'efforcera de provoquer des synchronicités qui inciteront la personne à croire que rien de bon ne peut advenir. Prenons le cas d'un hypocondriaque. En raison de ses phobies, il trouve un sens à son existence. A ses yeux, il existe pleinement grâce à ses obsessions. De plus, il attire l'attention du monde extérieur sur lui. Qu'il agace prodigieusement son entourage lui importe peu. Cela lui donnera même une raison supplémentaire de se plaindre et de se considérer comme une victime. Nul ne 163

perçoit et ne comprend ce qu'il endure! Lui seul est à même de mesurer l'amplitude de son anxiété et la déficience de sa santé. Les autres sont aveugles et ne s'intéressent pas suffisamment à ses peines. Pour illustrer l'exemple de l'ego dépréciateur, voici quelques synchronicités vécues par une personne qui était venue me voir pour une séance de Tarot. Je lui avais demandé de battre les cartes et en le faisant, elle avait éjecté du jeu l'Arcane 12, le Pendu, qui était tombé sous la table. Toujours attentif aux signes, je cherchais la raison de cet événement. Dans un tirage sans question qui exprimait la dynamique générale de sa vie, je lui avais demandé de tirer trois cartes. Son tirage pouvait difficilement être plus dépréciatif. Elle avait choisi dans l'ordre : La Maison Dieu, L'Amoureux et le Mat. Après l'épisode du Pendu, je m'étais vite rendu compte que la personne projetait son mal être apparent dans les cartes en sélectionnant les Arcanes qui exprimaient ses croyances. Connaissant les cartes, son inconscient avait été attiré par les Arcanes représentant les limitations qu'elle érigeait autour d'elle. Il est facile de projeter ses fantasmes avec le Tarot. C'est un facteur dont il est essentiel de tenir compte lors d'un tirage, car le risque est toujours présent. La consultante me raconta que toutes les personnes qu'elle était amenée à rencontrer l'incitaient à se déprécier davantage. Son premier mari l'avait quittée car il la trouvait éteinte. Le deuxième, pour une raison similaire. Son ex ami était parti car il disait ne pas supporter sa nullité. Elle avait était licenciée de quatre postes successifs pour raison d'incompétence. Six psychiatres et thérapeutes, ainsi que quelques voyants, lui avaient énoncé des horreurs telles que: vous ne parviendrez jamais à rien, vous êtes un cas incurable, un précipice se trouve au bout de votre route et quoi que vous fassiez, vous tomberez immanquablement 164

au fond! Malheureusement je n'exagère en rien les propos tenus, en fait, j'en atténue même la portée. Ses amis l'avaient quittée et elle s'acheminait vers un destin de SDF. Tous ces événements avaient pour dénominateur commun une croyance de base qui se définissait de la manière suivante: « je ne mérite pas que l'on s'intéresse à moi car je suis nulle». C'est ce que ses parents lui répétaient continuellement. S'étant, pour des raisons qui lui étaient personnelles, identifiée au rôle que ses parents lui avaient soumis, elle rencontrait systématiquement des individus qui ressemblaient, soit physiquement, soit psychiquement, à son père ou à sa mère. A chaque fois, les personnes rencontrées, tant sur le plan sentimental, relationnel, professionnel et thérapeutique, lui proposaient de rejouer le schéma familial et la relation se terminait à son désavantage. Comme elle avait accepté d'endosser la peau du vilain petit canard, il lui fallait trouver les individus qui s'efforceraient de la maintenir dans ce rôle. Tant qu'elle ne voulait pas changer sa croyance, son ego l'incitait à entrer en relation avec une multiplication de papas et de mamans fouettards. Pour ce faire, il provoquait des rencontres qui se terminaient toujours de la même manière. Face à moi qui ne lui tenais pas le même langage, son ego avait réagi violemment. Ne voulant pas lâcher prise, il était entré en résistance. Il ne supportait pas que l'on puisse permettre à la personne dont il était un fragment, de toucher à sa créativité et de développer la confiance en elle. Trouvant cette idée insupportable, il avait pris le parti de faire preuve de mauvaise foi. Sachant que son règne prendrait fin s'il acceptait de faire preuve de lucidité en reconnaissant qu'il s'agissait simplement de la reproduction d'un schéma comportemental, il avait pris le parti de défendre âprement son territoire. Des synchronicités limitatives ou difficiles continueront à se manifester jusqu'à ce que la personne accepte de porter un regard 165

différent sur elle-même et sur la vie en général. Les synchronicités limitatives sont les manifestations de notre aveuglement. Elles sont le résultat d'une perception fragmentée de l'existence, du refus de s'assumer pleinement et de l'habitude à rejeter la faute sur autrui.

L'ego volontariste La nature des synchronicités dépend en partie de la nature de la manifestation que nous je souhaitons incarner. Pour cela, il est essentiel de ne pas vouloir avidement posséder, mais de concevoir ce qui nous est réellement utile. Si, pour me déplacer, un véhicule m'est indispensable, et que je demande d'acquérir une voiture de sport puissante, mes exigences et mes appétits outrepassent mes besoins initiaux. En agissant ainsi, je contrecarre la manifestation initialement invoquée en m'efforçant d'induire un résultat dépassant grandement mes besoins. En orientant de cette manière une manifestation, les synchronicités n'apparaissent plus spontanément, mais de manière dirigée par excès de volontarisme. L'ego apprécie tout particulièrement le clinquant, le superflu et l'abondance. Si l'ego d'une personne estime que l'égocentrisme est sa ligne de moindre résistance, alors il s'évertuera à lui faire croire qu'elle est irremplaçable, géniale et tout simplement merveilleuse. Il lui démontrera que ses désirs priment sur tout le reste et que sa volonté doit s'exercer le plus naturellement, même si c'est au détriment d'autrui. Il trouvera tous les arguments et les justifications imaginables pour parvenir en toute tranquillité à ses fins. Il s'avère difficile de faire entendre raison à une personne dont l'ego s'efforce de vivre dans le paraître en conjuguant tous ses désirs et ses nécessités avec le verbe «avoir». Ses 166

besoins passent avant toute autre considération et son ressenti prime sur la raison. Il lui suffit d'imaginer, de concevoir, d'idéaliser, ou de penser une chose, pour qu'une nouvelle « vérité » émerge et soit instituée en dogme. L'ego volontariste prend toujours ses désirs pour des réalités et des nécessités. Rien ni personne ne peut lui faire entendre raison, pour la simple raison que lui seul sait ce qui est juste. Lui seul sait ce qu'il convient de faire dans telle ou telle situation. Lui seul sait ce dont les autres ont véritablement besoin. Du reste les autres n'existent que pour sa propre glorification. Il peut se croire investi de la mission sacrée de les guider vers« l'eldorado». Mais non pas l'eldorado dans lequel la communauté pourra s'épanouir, mais le sien propre qu'il s'efforce d'imposer. Seule sa façon de percevoir et de concevoir le monde mérite attention. Les points de vue d'autrui n'intéressent nullement l'ego volontariste. Il peut même lui arriver de combattre ces hérésies. S'il brandit la bannière de la «vérité», ce sera bien évidemment pour libérer ses semblables des enfermements générés par les idéaux de ceux qui ne le comprennent pas et qui adoptent un point de vue différent du sien! Face à un tel individu, l'objectivité et la lucidité ne sont plus de mise. Ces deux qualités sont les ennemis de l'ego. Ce dernier veut bien discerner le vrai du faux, mais à condition qu'il décide lui-même de ce qui est juste et de ce qui est incorrect. Du reste, il est le seul à comprendre les nécessités du monde et à savoir ce qu'il est utile de mettre en place pour que chacun puisse trouver le bonheur. L'ego volontariste aime jouer à l'altruiste. Tout ce qui peut le valoriser vis-à-vis de ses semblables mérite son attention. L'avis des autres l'intéresse à partir du moment ou il corrobore le sien. Si ce n'est le cas, il rejette purement et simplement tout ce qui ne convient pas à ses désirs et qui

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remet en question ses croyances et ses certitudes. De ce fait, il vaut mieux se trouver en accord avec lui, sinon l'on devient son ennemi. Entretenir les illusions, stimuler les envies de pouvoir et de possessions, attiser les feux de la passion et de la convoitise, sont des attitudes qui emmènent presque immanquablement à développer un ego volontariste. Ce type d'individu possédant une puissante personnalité est à même de manifester des synchronicités qui lui permettront de pleinement réaliser ses désirs et ses ambitions. Sa réussite développera davantage son sentiment de vanité. Pour prendre un exemple que je connais, un homme doté d'une forte volonté, qui exerçait facilement un ascendant sur autrui et qui lisait les quelques ouvrages sur les enseignements indiens que l'on trouvait dans les années soixante, voulait devenir gourou. Sa détermination à assouvir son désir était telle, qu'il avait mis en place tout un système de rencontres fortuites qui se manifestaient le plus souvent à son insu. Stupéfaites, la plupart des personnes concernées par ces rencontres, succombaient au charisme de cet être. C'était toujours des femmes en quête de merveilleux, de préférence argentées, attirantes et affectivement esseulées. L'une d'elles, qui avait rêvé recevoir un enseignement d'un sage indien, avait été mise en présence de cet homme qui affirmait détenir une sagesse qui lui avait été transmise dans les himalayas par une lignée de gourous remontant à plusieurs siècles. Une autre qui souhaitait faire du yoga fut présentée à l'aspirant gourou par une amie commune qui s'intéressait également à cette discipline indienne. Une troisième qui ressentait des malaises physiques depuis de nombreuses années, que la médecine officielle ne parvenait pas à diagnostiquer, fut rétablie par notre homme qui lui prescrivit un régime alimentaire à base de légumes et de céréales.

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Ils s'étaient rencontrés à la fin d'une conférence donnée par un thérapeute; conférence au cours de laquelle le gourou en puissance s'était virilement manifesté, acculant le conférencier dans ses retranchements. De simple participant, il était devenu le centre d'attraction de la soirée. Une quatrième femme recherchait ardemment un maître qu'elle pourrait adorer. Une cinquième recherchait un père de substitution. A la suite de ces rencontres, il disposa de plusieurs villas confortables mises à sa disposition, d'un confort financier procuré par ses premières ferventes et de tout un potentiel de disciples provenant des nombreuses connaissances mondaines des femmes qui étaient tombées sous son charme. Les synchronicités se manifestaient par l'âge, la situation sociale et sentimentale de ces femmes. Elles avaient toutes la quarantaine, habitaient entre Cannes et Juan les Pins, étaient divorcées et avaient des revenus confortables. Les synchronicités de rencontres vécues par ces femmes s'étaient révélées malencontreuses pour elles. Elles s'étaient retrouvées à la merci d'un individu sans scrupules qui avait grandement abusé de leur argent et de leur charme, car le gourou était du genre glouton sur le plan sexuel. Elles pensaient avoir trouvé « dieu » et, par manque de discernement, étaient devenues les sectatrices d'un individu crapuleux. Tout cela pour dire, qu'il ne faut pas prendre systématiquement les synchronicités pour des messages provenant de notre «soi » le plus profond. Les synchronicités sont souvent des pièges tendus par notre ego qui espère nous entraîner toujours davantage dans le monde de l'illusion. Par contre, quand les synchronicités émanent de notre âme, il est essentiel de ne pas les ignorer et de s'ouvrir à la« providence » qui se manifeste pour notre plus grand bien. Le discernement est l'outil qui nous permet de percevoir l'origine des choses qui se présentent et la façon dont elles vont se développer tout au long de notre existence. Sans 169

discernement, il nous est impossible de sortir des schémas comportementaux, des croyances et des identifications auxquels nous adhérons par facilité, par faiblesse, par peur et par manque de vision.

Synchronicités, schémas. croyances et identifications Les schémas comportementaux, les croyances et les identifications limitatives, génèrent nombre de synchronicités. En effet, dès que s'installe une habitude de pensée et de vie, nous manifestons des signes qui vont nous convaincre du bien-fondé de nos dogmes. Les concepts auxquels nous adhérons, les coutumes que nous instituons, les idées que nous échafaudons, les relations que nous élaborons, se doivent de représenter au mieux ce que nous concevons ·comme des « vérités » éternelles. C'est ainsi que nous nous rassurons individuellement et collectivement et que nous nous retrouvons autour d'idéaux communs qui vont nous rapprocher les uns des autres. S'effectuant de manière inconsciente, ce rapprochement s'avère purement fictif, car en fait il engendre le sentiment de séparativité. Cette alliance de circonstance se conclut pour exorciser les peurs ancestrales de l'isolement. Celui qui s'isole se particularise par rapport à ses semblables. En se particularisant, il prend le risque de se désolidariser de ses semblables et de se retrouver banni. De nos jours encore, la plupart des individus craignent de se démarquer de la masse en s'individualisant, en accédant à l'autodétermination et en prenant leur envol. Nombreux sont ceux qui rêvent d'accéder à la liberté, mais peu prennent la peine de poser les actes de courage qui les libéreraient du joug des schémas, des croyances et des 170

identifications. La liberté est liée à la croissance et à l'amplitude. Devient libre celui qui ne cherche plus à ressembler à tout le monde et à se fondre dans le moule des convenances et des habitudes. Face à l'attitude banalisée du refus de grandeur, ma compagne et moi n'avons, le plus souvent, plus besoin de supports, tels que le dessin, l'écriture, le tarot ou l'astrologie, pour définir la problématique ou la ligne de moindre résistance d'un être. Bien que ressenties à des niveaux différents, les peurs existentielles sont pour ainsi dire les mêmes pour tout le monde. Avec de l'entraînement, il est relativement aisé de définir précisément la nature du questionnement d'un être, les limites qu'il s'impose, les obstacles qu'il élabore et de trouver le remède approprié. A condition bien évidemment qu'il accepte de lâcher prise et de se remettre en question. Les synchronicités mises en place par les personnes en résistance ont pour objectif d'accentuer leur niveau d'enfermement. Dans ce cas de figure, les signes se retournent contre ceux à qui ils apparaissent. Il vaut mieux que les personnes concernées soient aveugles, sinon elles vont se sentir encouragées à se ligoter davantage. Je pense particulièrement à une femme qui reproduisait le même schéma depuis de nombreuses années. Se disant attentive aux signes, à chaque fois qu'un homme l'abordait, elle s'imaginait avoir rencontré son âme sœur. Refusant de percevoir le dragueur opérant sur son terrain de chasse, elle entrait immédiatement dans un jeu d'idéalisation. Pour ne pas perdre la proie qui s'offrait, l'homme se disait prêt à lui offrir la lune. Etant belle, séduisante et passionnée, le dragueur ne l'abandonnait pas immédiatement après l'avoir consommée. Il faisait durer le plaisir un certain temps, généralement six mois, mais passé ce délai, il repartait vers de nouvelles conquêtes. Elle attirait toujours des hommes en171

fants de trente ans, cyniques et désabusés, qui cultivaient le genre mauvais garçon. Ces hommes étaient tous des acteurs de cinéma qui trouvaient difficilement des rôles et qui exerçaient nombre de petits métiers alimentaires. Face à leur échec professionnel, la seule sensation de réelle existence qu'ils éprouvaient vis à vis de leur ego, leur était fournie par l'importance du tableau de chasse qu'ils pouvaient afficher. Si cette femme n'avait pas été attentive à ce qu'elle considérait comme un signe, elle se serait peut être épargné nombre de déceptions et aurait sûrement perdu beaucoup moins de temps pour élaborer une relation durable et harmonieuse avec un homme. Ce qu'elle concevait comme un signe était en fait le résultat de ses manques et de ses angoisses. Comme je le relate aux pages 88 à 92, le pape Jean Paul Il et Reagan qui se croyaient les élus de la Providence Divine et les protégés de la Vierge, avaient provoqué des synchronicités et avaient utilisé une suite d'événements pour se convaincre du bien-fondé de leurs croyances et de leurs schémas. Qu'ils aient été tous deux de bonne foi, ce dont je ne doute pas, ne change rien à l'étendue du mirage dans lequel ils se trouvaient l'un l'autre. Une part importante du contenu psychique de ces deux êtres était focalisée sur un objectif précis. Les synchronicités qui ont découlé de leurs croyances ont entraîné des conséquences importantes à la fois pour eux-mêmes et pour une partie de l'humanité. Il y a des histoires étonnantes sur les conséquences d'une utilisation erronée des contenus psychiques. L'exemple du peintre et sculpteur surréaliste Victor Brauner et de sa relation aux yeux dans son œuvre est évocatrice. Cet artiste jonglait avec les symboles métaphysiques, il utilisait son inconscient mais ne collaborait pas avec lui. En 1931, il peint une toile Autoportrait à l'œil énucléé. Il peint aussi de nombreuses toiles où les orbites de ses personnages 172

font apparaître des cornes, et beaucoup de dessins où les yeux sont à côté des visages. Dans la nuit du 28 août 1938 lors d'une rixe, il s'interposa entre deux surréalistes. Son œil fut arraché par l'impact d'un verre qu'il reçut au visage. On peut interpréter cet événement tragique comme l'incarnation physique d'une information que son inconscient lui avait fait passer à travers sa peinture. En effet la perte de son œil gauche pourrait représenter symboliquement les conséquences de sa plongée en simple voyeur dans son inconscient profond duquel il ramenait sans cesse des images nourrissant son œuvre. Quand il avait dessiné ce portrait, son inconscient lui avait envoyé un message dont le sens pouvait être: « mon œil gauche saigne, ma vue intérieure est erronée. Découvrir les contenus de mon inconscient ne me sert à rien puisque je ne lui réponds pas». Nous pouvons penser que la perte de son œil a été une tentative de son âme pour le mettre face à lui-même. La vision subtile qu'il avait développée par la peinture en attrapant des images symboliques puissantes que lui envoyait son inconscient, se révélait inutile puisque cela ne faisait pas évoluer l'Etre en lui. La vision symbolique se doit d'être accompagnée de la Conscience et Victor Brauner avait sans doute cette aspiration au plus intime de lui-même. Dans cet épisode de la vie de Brauner, les synchronicités en relation avec son œil arraché étaient nombreuses. A la fin des années 20, les artistes surréalistes étaient hantés par le thème de la mutilation oculaire. Dès 1927, Brauner avait exécuté de multiples dessins dans lesquels l'œil prenait figure d'une obsession à la fois névrotique, érotique et métaphysique. L'on voyait dans ces dessins, des gens dont les yeux étaient dehors, suivant l'expression même du peintre. Face à l'exacte réplique de son visage dans une glace et à l'autoportrait réalisé huit ans plus tôt, Brauner était profondément bouleversé. Réfléchissant sur le lien réunissant ces deux évé173

nements, il avait découvert d'autres synchronicités. Dans un dessin qu'il avait effectué auparavant, il avait représenté un peintre avec un œil géant à la place de la tête. En bas de la feuille, apparaissait en filigrane le nom du fabricant du papier: Kakastron, que Brauner avait déjà ultérieurement interprété en «catastrophe». Il avait aussi retrouvé une photo prise par lui en 1931. Sur cette photo prise devant l'immeuble dans lequel il allait perdre son œil huit ans plus tard, il pouvait voir un homme mettant un bandeau sur les yeux d'une femme. Comme l'avait lui-même signalé Brauner en 1944: « La mutilation de mon œil gauche reste pour moi le fait le plus douloureux et le plus important de ma vie. A travers le temps, cet événement constitue le pivot capital de l'essentiel de mon développement vital ». Ce type de synchronicité peut s'apparenter à des impulsions incontrôlées provenant de l'inconscient inférieur. Les écrivains, les poètes et les peintres surréalistes voulaient combattre la vision cartésienne en transgressant toutes les habitudes rationnelles liées au regard porté sur les choses. En explorant l'inconscient, en défrichant le monde pulsionnel, en plongeant au plus profond de l'irrationnel, en rejetant les valeurs étriquées et les préoccupations esthétiques et morales de la bourgeoisie, les surréalistes recherchaient la totale liberté. Celle qui ne s'embarrasse d'aucun préjugé et qui permet de supprimer toutes les contraintes. Le thème de la mutilation oculaire était né de cette quête. En l'idéalisant et en la nourrissant, certains surréalistes comme Victor Brauner, avaient déclenché des processus en chaîne qu'ils ne pouvaient plus maîtriser. Dali et sa femme Gala ont même fini par sombrer dans la folie. Les signes provenant d'impulsions incontrôlées sont de nature violente, déstabilisante et limitative. Ils sont des freins au processus évolutif et en174

ferment ceux qui les provoquent dans des prisons de l'esprit desquelles il est malaisé de s'extraire. La Maison Dieu, l'Arcane 16 du Tarot, et l'Arcane sans Nom, définissent parfaitement, dans leur symbolisme, la situation dans laquelle se trouve bloquée la personne qui n'a pas su exercer un contrôle sur son existence et qui s'est laissé déborder par ses propres démons intérieurs. Il sera nécessaire aux individus concernés d'effectuer un long travail en profondeur afin d'extraire de leur inconscient la part d'ombre à laquelle ils se sont totalement identifiés. Les synchronicités dont l'objectif est de nous mettre face à notre nécessité de lâcher prise, que je vais évoquer maintenant, sont de nature moins violente que les précédentes. Elles sont même parfois teintées d'une dose d'humour comme nous allons le voir dans le second exemple.

Le non lâcher prise Les synchronicités qui nous placent face à la nécessité de lâcher prise sont nombreuses. Il nous arrive fréquemment de les interpréter de manière erronée. Si ce n'est nous, c'est notre entourage qui s'efforce souvent de nous inciter à lire les signes dans le sens contraire de celui qu'ils sont censés indiquer. Par rapport au moment ou j'écris ces lignes, je souhaitais, il y a un peu moins d'un an, ne plus m'occuper de Tarologie, tant en conférences qu'en ateliers. Ayant écrit trois ouvrages conséquents sur ce thème, j'étais professionnellement considéré comme un tarologue. Cette étiquette commençait sérieusement à me peser. De plus, elle freinait mes possibilités d'expansion visà-vis des milieux du développement personnel et transpersonnel dans lesquels j'évoluais. Intérieurement, je ne m'estimais pas plus tarologue qu'autre chose. Le Tarot 175

était un outil parmi d'autres que je maîtrisais parfaitement. Comme je n'avais plus le souhait de persévérer dans la voie des cartes, j'étais de moins en moins sollicité pour donner des séminaires et ceux que je faisais n'attiraient plus grand monde. J'avais pris cette décision une heure avant de donner une conférence sur ce sujet à la librairie L'irrationnel à Nantes. L'organisatrice était atterrée par ma résolution et elle avait essayé de me faire entendre raison. Bien évidemment, je n'avais jamais eu autant de monde à une conférence, la salle était pleine et il en allait de même les deux jours suivants pour le séminaire qui faisait suite à ma présentation. A peine revenu chez moi, les demandes de cours affluaient. Comme nos revenus avaient considérablement baissé depuis plusieurs mois et que nous avions eu entre temps deux enfants supplémentaires, je m'étais dit que c'était sûrement un signe et qu'il ne fallait pas le laisser passer. Toutes les personnes, en relation avec l'univers du Tarot, qui gravitaient autour de moi, ne pouvaient que me donner raison. Après avoir, hier, et ce, dans le même lieu que dix mois auparavant et pour des raisons similaires, repris de nouveau la décision de ne plus m'occuper de Tarot, j'ai compris que les synchronicités qui se manifestaient depuis le temps compris entre mes deux prises de conscience à Nantes, me mettaient simplement à l'épreuve. Sous prétexte que nous avions besoin d'argent, combien de temps encore allais-je persévérer dans une voie qui n'était plus la mienne? Les signes que j'avais, pour des raisons fallacieuses, analysés comme des opportunités à ne pas rejeter, me disaient simplement: lâche prise, fais confiance, ta résolution est juste. L'exemple suivant est de nature similaire au précédant. L'un de mes amis qui suivait un séminaire sur : Manifester Je Magique dans sa Vie, avait décidé de mettre en place un projet qui lui tenait à cœur. Travaillant dans une ban176

que, il occupait un poste important dans une agence de province. Il souhaitait intégrer un cabinet de consultant pour aider les divers partenaires d'une entreprises à établir des modes relationnels plus harmonieux. Mon ami possède les qualités idéales pour effectuer ce travail au mieux. Il est chaleureux, sait écouter, manifeste de l'empathie, inspire confiance, possède une bonne intuition et maîtrise les outils de communication. Il est extrêmement compétent. Après avoir, un dimanche, déterminé son objectif et décidé de l'incarner dans les mois à venir, il avait été sollicité le lundi matin par un cabinet de recrutement pour occuper un poste important dans une autre banque que celle dans laquelle il travaillait. En acceptant, son salaire augmentait de manière notable. La proposition était tentante. A peine avait-il pris une décision majeure pour lui qu'il se retrouvait en situation de test. Il en va souvent ainsi dans la vie. Ces deux exemples démontrent qu'il ne s'avère pas toujours judicieux de faire confiance aux signes. Suivre la direction indiquée par les synchronicités peut souvent nous entraîner à poser des actes situés aux antipodes de nos besoins essentiels. Les signes qui s'étaient manifestés dans la vie de mon ami et de la mienne suite à nos prises de décisions, venaient tester notre détermination. Les signes adviennent aussi pour tester notre assurance et notre témérité. Ils nous mettent face à nous-mêmes en nous disant: vas-tu oser ou alors reporter ta juste décision à plus tard ? Nous nous trouvons tous confrontés à ce type de situation et nous n'en percevons pas souvent la logique. La plupart du temps, nous nous disons: c'est un signe et il m'indique la direction à prendre, il me signifie de ne pas agir de manière inconsidérée, que ce n'est pas encore le moment de construire une nouvelle bâtisse, que c'est prématuré et que je veux aller trop vite, que je ne 177

suis pas prêt, que les temps ne sont pas encore propices

à la réalisation de mes objectifs, etc.. Notre ego s'efforce de nous détourner de notre dharma en nous emportant dans les voies de l'habitude, de l'attachement, de la facilité et des illusions. Il convient de débusquer ces synchronicités limitatives afin de ne pas se laisser emporter par leur tourbillon. Ces synchronicités régressives sont des pièges tendus par notre ego qui veut nous empêcher de nous parfaire et d'évoluer sur le chemin de l'amour et de la conscience. Il est beaucoup plus fécond pour nous de prêter attention aux signes qui proviennent de notre âme. Ces derniers nous permettent de nous dépasser et d'accéder à une dimension plus vaste du sens de l'existence.

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Chapitre 7

SYNCHRONICITES FECONDES

Du moi personnel au Soi transpersonnel Si le fait de s'identifier à l'ego nous entraîne immanquablement sur des pentes glissantes et sinueuses, il en va tout autrement avec le Soi. En nous identifiant à l'âme, nous nous élevons sans cesse sur les cimes de !'Infinité. Les synchronicités qui adviennent de l'âme nous entraînent dans le rythme de la Vie. En faisant « un » avec cette dernière, nous participons pleinement à sa manifestation et entrons dans un cycle d'abondance et de plénitude. Non pas pour satisfaire nos besoins personnels, mais pour sustenter sur tous les plans ceux qui se trouvent dans notre aura* et apporter l'harmonie dans notre environnement. « L'âme n'est aucunement une entité différente de moi-même. Elle est ma partie prépondérante, mon être essentiel et dans une certaine mesure ma totalité. Je suis constitué de la personnalité triple (formée de la sphère physique, émotionnelle et mentale), que l'on peut nommer aussi le moi ou l'ego, et du Soi transpersonnel ou l'âme suivant les terminologies. Mon ego est un fragment de ma réalité propre. Quand je parviens à 180

intégrer en moi-même mes parties personnelles et transpersonnelles, je perçois enfin ma vérité et mon authenticité. Je deviens le Soi supérieur. Je me désidentifie de ce que j'ai nommé pendant si longtemps « ma personnalité», que je considère dorénavant comme «la personnalité». Je ne l'autorise plus à manifester ses besoins de manière anarchique et à exercer un ascendant sur mon existence. Elle se plie dorénavant à mes véritables nécessités intérieures et devient un instrument parfaitement accordé que j'utilise de manière appropriée pour les besoins de ma quête universelle. Le moi inférieur se met au service du Soi. Il n'a plus d'autre objectif dans la vie. Le petit moi comprend enfin que tout son vécu passé et le fruit de l'expérience qui en a découlé, avaient pour objet de le préparer à l'accomplissement de cette mission. » Percevant la véritable essence du Soi transpersonnel, le moi personnel peut maintenant reconnaître en toute lucidité qu'il est l'outil privilégié et le véhicule de manifestation de la nature divine de l'homme. S'étant considéré dans sa phase antérieure égocentrique comme unique et exceptionnel, il se perçoit tel qu'il est réellement. C'est-àdire, une somme de conscience potentiellement féconde et créatrice soumise aux limitations inhérentes au monde formel sur lequel il se meut. Il comprend qu'il n'existe qu'à travers le Soi et que privé de sa «source», il n'a pas de réalité. Même s'il joue à l'enfant rebelle pendant tout un cycle d'existence, seul le Soi lui permet d'être ce qu'il est. Sans le Soi, l'ego ressemble à un ballon privé d'air, une baudruche sans consistance ne parvenant jamais à prendre forme et encore moins à s'envoler. Il n'existe qu'à travers l'âme et que pour l'âme. C'est son rôle et sa destinée. Il n'a pas d'autres objectifs dans la vie. Il lui aura seulement fallu beaucoup de temps pour le comprendre et l'accepter. L'ego devient véritablement créateur à partir du 181

moment où il s'associe au Soi. Pour la première fois, Il va agir pour le bien de l'ensemble et non plus pour la satisfaction de ses désirs égoïstes. Il se reconnaît enfin comme une étincelle de la grande Flamme de laquelle il est issu, une parcelle de la totalité. De ce fait, il devient le plus parfait collaborateur, celui sur lequel l'on peut toujours compter et en qui l'on peut accorder la plus totale confiance. L'Ame, le Soi transpersonnel, est la partie véritable et intime de l'être, son unique réalité intérieure. Pendant une période de temps très étendue, l'Ame sommeille sur son propre plan de conscience en attendant d'être éveillée à sa nature intrinsèque dont elle n'a encore qu'une perception limitée. Pour parvenir à rayonner l'éclat incandescent de sa lumière, l'Ame doit vivre de multiples expériences afin d'acquérir sa pleine maturité. Sans l'obtention de ce capital de vie, l'Ame ne peut manifester qu'une faible partie de son potentiel. Elle est un « principe en gestation ». Sa force, sa radiance, son amplitude, sont à construire à chaque instant. Elle n'a pas d'autre alternative pour« Etre». Se sachant pleinement responsable de ses actes, de ses propos et de ses pensées, le Soi élabore patiemment les fondations sur lesquelles pourra s'établir fermement un monde plus juste pour l'ensemble de la communauté. En agissant comme un « Eveilleur », il provoquera des synchronicités qui s'avéreront puissamment fécondes tant pour lui-même que pour ceux qui se trouvent dans son aura. Les synchronicités issues de la manifestation du Plan Divin, de notre groupe dharmique ou de notre propre nature divine, surviennent pour nous inciter à prendre conscience de la nature de notre potentiel d'intelligence, d'amour et de volonté. Parvenu à un certain stade de développement il est important que nous prenions pleinement conscience que l'âme n'est 182

aucunement une « force » extérieurement à nous-mêmes. « Je suis l'Âme, c'est ma réalité. » J'insiste sur cette idée car c'est un concept qui n'est pas toujours compris à sa juste mesure. L'habitude de concevoir la « divinité » à l'extérieur de soi est encore trop répandue. Elle génère l'aveuglement et favorise l'illusion. Il en va de même pour les synchronicités. Les percevoir comme des causes extérieures à nous-mêmes ne nous permet pas de bénéficier de l'apport bénéfique, sur le plan évolutif, qu'elles sont censées nous apporter. Les distinguer de cette manière contribue grandement à nous entraîner sur une voie dans laquelle notre sens de la responsabilité ne risque pas de s'aiguiser. Cela dit, il en va tout autrement quand nous saisissons véritablement qu'elles sont initiées par la « dynamique de vie » dans laquelle je nous nous trouvons impliqués par choix délibéré. Je fais référence aux synchronicités initiées par la lumière de notre Soi et celles qui proviennent de l'ensemble des activités relationnelles au sein de notre groupe dharmique et des obligations que nous contractons les uns envers les autres en vertu des résolutions que nous avons prises collectivement. A la lumière du discernement, ces synchronicités révèlent la parfaite cohérence des événements de la Vie et du rôle que nous pouvons jouer au sein de celle-ci.

Les messages du Soi Notre guide intérieur accorde une grande importance au phénomène des synchronicités. Notre âme utilise abondamment ce vecteur pour faire entendre son message et manifester son plan de vie. Les synchronicités fécondes mises en place par notre Soi sont des présents de grande valeur. Elles s'offrent au moment où nous sommes prêts à 183

intégrer une révélation nouvelle et à changer nos comportements, nos habitudes et nos croyances qui n'ont plus de raison d'être. Elles se révèlent hautement transformatrices et nous permettent d'intégrer une perception plus juste des choses de la vie. En empruntant leur sillage, notre regard change et notre compréhension se déploie davantage. Ces synchronicités n'arrivent pas par hasard. Elles sont le fruit d'une longue maturation intérieure et s'expriment au moment ou nous nous trouvons en état de grâce, ou alors quand une faille dans notre système de défense apparaît. A ce moment là, tout devient possible. Celui qui perçoit les synchronicités comme des opportunités, créé en lui une dynamique féconde. Il se meut dans un espace de magie opérative pouvant l'entraîner très loin sur le chemin qu'il parcourt. A partir du moment où les synchronicités commencent à favoriser nombre d'opportunités favorables, nous pouvons estimer que nous posons des actes justes. Je n'énonce pas de vérité, j'attire simplement l'attention sur ce fait, car il est souvent révélateur de croissance intérieure. L'exemple de Kévin décrit ci-dessous est évocateur. En effet, cet homme issu d'un égrégore religieux dévotionnel et conservateur, avait su s'extraire du moi-groupe dans lequel il s'était incarné et avait évolué pendant plus de quarante ans. Sa décision, considérée comme diabolique par le pasteur de la communauté à laquelle il appartenait auparavant, ne recueillait que l'opprobre de ses congénères. Pour les sectateurs de l'église il était un déviant qu'il fallait éviter. En fait, son âme s'était éveillée et avait puisé dans toutes les ressources dont elle disposait pour poser un acte valeureux. En sortant brusquement du giron d'un égrégore limitatif, Kévin avait fait résonner une note puissante qui avait été entendue par un groupe dharmique avec lequel il se trouvait maintenant en résonance. C'est ainsi que par un concours de circonstances, autre appellation des syn184

chronicités, Kévin s'était retrouvé avec mon ouvrage sur les Egrégores entre les mains. Ce livre lui avait donné des réponses à des questions existentielles qu'il n'avait pu résoudre jusqu'à là. Voulant aller plus loin dans sa démarche et fidèle à son aptitude à saisir les opportunités qui se présentaient, il m'avait téléphoné me demandant si j'accepterais de le recevoir un jour ou deux afin de pouvoir parler de thèmes importants pour lui. Ayant pour ma part répondu favorablement à sa demande, il m'avait dit qu'il essaierait de venir rapidement, mais que sa situation financière actuelle ne lui permettait pas d'effectuer des déplacements. Ouvert à la Providence, il m'avait dit que s'il était essentiel pour lui de me rencontrer, une opportunité se présenterait. Il avait effectué une demande de billet à la gare et ne parvenait pas à se décider vu l'importance du prix. La veille de la date à laquelle il souhaitait partir, le responsable du guichet lui avait téléphoné pour lui annoncer que la SNCF lui offrait un aller retour en première classe avec une remise de 50% sur le prix du billet sur lequel il bénéficiait déjà de la réduction famille nombreuse. Considérant qu'il était réellement important pour lui de me rencontrer, Kévin avait ouvert la voie à la Providence. Ainsi, une synchronicité féconde s'était manifestée. Pour se révéler, la Providence emprunte souvent des sentiers sinueux menant à l'inattendu. Pour que Kévin puisse avancer plus avant sur son nouveau chemin, il lui manquait quelques éléments essentiels. C'est pourquoi il souhaitait vivement rencontrer des êtres susceptibles de lui donner les clés dont il avait momentanément besoin. Venant, sans le savoir, d'intégrer le groupe dharmique auquel Marie-Odile et moi appartenons, Kévin avait perçu la nécessité de me contacter. En lisant mon livre, il avait senti que nous étions pourvus d'une sensibilité commune, que nous nous trouvions en 185

accord sur le plan de la pensée et en communion spirituelle. Pour que les synchronicités puissent nous soutenir et nous guider sur notre chemin d'évolution, il est nécessaire d'être animé d'une confiance inébranlable en soi-même et en la Vie. C'est une condition essentielle pour engendrer la « manifestation ». Etre ouvert à ce qui se présente, accueillir l'inconnaissable et l'insaisissable dans un esprit d'ouverture, sont les moyens qui permettent aux synchronicités de se manifester, de devenir opératives et créatives. Cette attitude nécessite de s'accorder toute confiance. La confiance procure force et détermination pour passer à l'acte ainsi que la capacité de vivre pleinement ses rêves et ses idéaux. La confiance ouvre à la joie et délivre le sens de la beauté des choses. Un être qui a confiance en lui et en l'existence, est profondément optimiste. Il apprécie tous les cadeaux que la vie offre en abondance, il est ouvert à toutes les possibilités susceptibles de se présenter. Intuitivement, il sait que la vie est renouvellement et il accepte tous les changements pouvant survenir, même si ces derniers semblent le contraindre à emprunter une voie différente que celle suivie jusqu'alors. Il n'est pas toujours aisé d'atteindre ce niveau d'assurance, mais les synchronicités adviennent aussi pour nous permettre de l'acquérir. Nombre de signes appartiennent à cette catégorie. L'exemple suivant décrit parfaitement ce type de situation. Il met en scène une femme se trouvant face à sa ligne de moindre résistance. Il y a peu de temps lors d'un séminaire, une participante d'une quarantaine d'année avait décidé d'incarner la venue d'un enfant comme projet de vie. Marie-Odile et moi lui avons demandé de dessiner son projet afin de commencer à lui donner vie. Elle s'est représentée à une 186

certaine distance d'un berceau dans lequel se trouvait un enfant. A la lumière de son dessin, l'on percevait bien ses propres hésitations et son manque d'enthousiasme. Son projet de vie l'effrayait, car son compagnon ne souhaitait pas assumer une paternité à l'âge qui était le sien. Elle s'était dit que pour avoir un enfant il lui fallait quitter son compagnon. De son point de vue, il ne pouvait en aller autrement. Nous lui avons fait remarquer que face à une personne hésitante qui n'affirme pas ses nécessités, l'autre, qui à première vue n'est pas favorable au projet, va davantage exprimer son refus. Quand l'on exprime une résistance, notre environnement nous renvoie nos peurs. Il en va de même de la confiance. Si l'on est animé d'une foi inébranlable, les personnes se trouvant dans notre entourage vont se sentir portées par notre enthousiasme. Nous avons fait comprendre à cette femme que si elle manifestait avec conviction ses besoins, il était fortement possible que son compagnon change d'avis. Dans le cas où son compagnon maintiendrait sa position initiale, il lui faudrait agir en conséquence en étant peut être contrainte de poser un acte décisif. Quelle que soit l'issue de la situation à venir, cette femme devait tout d'abord affronter sa peur existentielle et ensuite faire croître sa détermination. Nous lui avons suggéré de transformer son dessin afin que la mère et l'enfant couchés sur le papier établissent un contact plus chaleureux. Après un temps d'atermoiement, elle s'est emparée d'une paire de ciseaux, d'un tube de colle, d'une autre feuille et de pastels, pour faire évoluer son dessin. Elle s'est ensuite dessinée tenant un enfant dans ses bras, serré contre son cœur. Nous lui avons fait remarquer que la présence d'un père serait peut-être la bienvenue sur son dessin. Mais comme c'était la fin de la première séance, nous en sommes restés momentanément sur ce constat. En sortant du lieu du stage, elle avait rencontré dans la rue une amie qu'elle 187

n'avait pas revue depuis longtemps. Cette amie, d'un âge similaire au sien, tenait un bébé dans ses bras et dégageait une aura de bonheur. Ce clin d'œil lui signifiait qu'il ne dépendait que d'elle pour que son souhait se réalise. Nulle contrainte ne pouvait empêcher sa manifestation. Les obstacles étaient simplement érigés dans son esprit. Il lui suffisait d'abaisser les barrières qu'elle avait élevées pour que son rêve aboutisse merveilleusement. Ce signe lui signifiait qu'il lui appartenait de prendre son existence en main et qu'il n'était pas juste de dépendre du bon vouloir d'autrui pour des décisions aussi importantes. Sa liberté et son bien-être se trouvaient devant elle si elle acceptait de s'individualiser en prenant son envol. La synchronicité entre le dessin de la participante à notre stage et sa rencontre immédiate avec l'une de ses amies tenant un enfant dans ses bras, démontre le rôle de certains signes dans le processus de prise de confiance et de lâcher prise. Notre Soi nous guide et nous dévoile par des messages tels que les synchronicités, ce qui est essentiel et favorable pour notre évolution. Il nous fait entrevoir un ou plusieurs avenir possibles et nous indique celui qui peut s'avérer le plus fécond. Il nous montre aussi les écueils à éviter. Nous plaçant face à nos responsabilités individuelles et collectives, il nous incite à agir pour le mieux, toujours en conformité avec notre dessein de vie. Ce dessein, il le connaît pour l'avoir lui-même conçu à la lumière de tous les paramètres dont il a connaissance. A l'état de veille, c'est-à-dire dans notre conscience habituelle, notre niveau de lucidité ne nous permet souvent pas encore de définir avec précision ce qui est juste de ce qui ne l'est pas. En cultivant le discernement et l'intuition, nous acquérons peu à peu la capacité de percevoir notre existence et la vie en général sous l'angle de l'âme. Le développement de ces aptitudes subtiles, 188

permet à notre Soi de grandir davantage en amour et d'accroître sa vision du Plan dans lequel nous nous trouvons inscrits. A la suite de multiples expansions de conscience, nous parvenons à ne plus faire qu'un avec notre âme. A ce stade d'épanouissement, les habituelles dichotomies esprit/matière disparaissent pour laisser place à une perception plus globale des choses. « Je n'ai plus une âme, je suis l'âme! Cette nouvelle façon de se percevoir et de se concevoir soi-même change toutes les données. En tant qu'âme, je ne suis plus seul. Je me sens relié à un groupe qui partage des objectifs communs avec moi et qui s'efforce de les réaliser «communautairemenb>. » Car, tout en demeurant au centre de tout Amour, l'âme se tourne vers l'extérieur et s'unit à ses semblables.

Les synchronicités liées au groupe dharmique Dès qu'une âme impliquée dans une démarche spécifique liée au service est parvenue, sur son propre niveau de conscience, à entrer en relation symbiotique avec d'autres âmes accomplissant un cheminement similaire, elle s'affilie pour un temps indéterminé à cette communauté d'âmes que je nomme: groupe dharmique. Ce groupe dharmique réuni autour d'objectifs et d'idéaux communs, conçoit des plans et des stratégies pour les réaliser au mieux, tout en tenant compte du libre arbitre des hommes. Aussi juste soit-il, un groupe dharmique n'impose jamais sa vision à l'humanité, il se contente de la proposer. En projetant un dessein particulier, le groupe dharmique endosse des responsabilités. Ce dessein est rarement perçu consciemment à l'état de veille par l'ensemble du groupe. Seuls quelques membres possèdent, sur le plan physique, une vision globale du processus mis en place. Par contre, 189

le degré de lucidité d'un égrégore est habituellement plus élevé que celui de sa contrepartie physique. Un égrégore discerne plus aisément le schéma général qui a été conçu initialement. C'est à partir de ce point subtil de tension que s'élaborent toutes les stratégies qui vont produire un champ de force pouvant se traduire entre autre sous forme de rencontres, d'opportunités, de coïncidences et de signes. Quand j'écris un ouvrage et que je cherche un renseignement précis qu'il m'est impossible de trouver dans mes archives ou dans ma mémoire et que je rencontre la personne qui va me donner une piste à suivre ou bien même la réponse appropriée, je sais que ma demande a été entendue au sein de mon groupe dharmique. L'égrégore, ou le Soi du groupe, que je vitalise et qui me sustente a perçu la nature de mon besoin et y a répondu. De ce fait, la personne susceptible de détenir le renseignement se rend disponible le temps de me transmettre l'information. Suivant les possibilités et les opportunités du moment, elle accomplira sa mission, soit en me communiquant le message elle-même, soit en le transmettant à un autre membre du groupe avec lequel il me sera facile d'entrer en relation. Dans un processus de transmission par personne interposée, un être extérieur au groupe pourra me transmettre l'information. Tous les cas de figure sont à envisager. Il n'a nullement été imposé par une autorité supérieure, en l'occurrence le Soi collectif, à un ou plusieurs membre du groupe, ou à quelqu'un d'extérieur, de se mettre à mon service. Pour prendre l'exemple d'un groupe dharmique, à l'intérieur de celui-ci, la notion de souveraineté d'un ensemble vis-à-vis d'un autre n'a pas de réalité. Les participants sont simplement mus par le souci de coopérer. Ainsi, a tous moments, se trouve à l'intérieur d'un groupe, un être qui aspire à épauler un autre de ses 190

frères. Dans d'autres circonstances, cet individu agira peut être tout autrement. Mais quand la demande vient des sphères de l'âme, les paramètres dont ont tient compte au quotidien sont écartés. Par paramètres j'entends, les manifestations diverses et variées de la personnalité qui fait entrer en compte des réactions émotionnelles et intellectuelles. Je pense particulièrement à un éditeur membre du même groupe dharmique que moi. Par le passé, je l'ai trois ou quatre fois sollicité pour qu'il m'aide à diffuser certains de mes ouvrages. Son soutien se serait avéré précieux pour moi. Malgré l'intérêt financier qu'il pouvait luimême en retirer, il n'a jamais donné suite à mes demandes. Malgré l'estime que nous pouvons éprouver l'un pour l'autre, des difficultés relationnelles et des conflits de personnalités gâchent nos rapports. Par contre, lorsqu'il a été question d'une activité éditoriale commune pour mettre en place une idée susceptible de répondre à un besoin collectif, il m'a apporté tout son appui. Face à l'injonction de l'âme et à plus forte raison de celle du groupe, toutes les dissensions disparaissent. Nous nous trouvons, l'égrégore dharmique et moi, dans une telle osmose sur le plan énergétique, que nous devenons co-créateurs. De cette co-création émergent quantités d'événements subtils qui démontrent la qualité de notre communion. « Je suis Un avec mes frères de groupe et tout ce que j'ai leur appartient », dit une invocation se rapportant à l'activité du groupe avec lequel j'œuvre pour participer à la réalisation du Plan Divin sur Terre. Etant sans cesse relié par un fil intangible à l'ensemble de l'égrégore spirituel dont je suis un collaborateur, je participe, parfois consciemment et le plus souvent inconsciemment, à sa manifestation. De notre activité communautaire, des relations étroites se nouent entre l'ensemble des participants, desquelles émanent des myriades de synchro-

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nicités potentiellement fertiles. C'est en vertu de cette relation privilégiée que naissent nombre de synchronicités d'aide, de soutien et de collaboration. Je peux compter sur la présence, la cohésion et la puissance de mon égrégore et il peut en attendre de même de moi à tous moments. Il ne s'agit nullement de dépendance entre nous, mais de synergie. Au sein de l'égrégore, les membres sont au service les uns des autres. Chacun a le devoir, auprès de ses semblables, de leur permettre de vivre des prises de conscience salutaires. Bien que ce processus soit vécu, je l'ai déjà dit, la plupart du temps de manière inconsciente, il n'en reste pas moins opératif. L'anecdote suivante évoque parfaitement cette idée. Les deux amis journalistes, dont il est question page 43, qui m'avaient permis de rater mon rendez-vous avec le responsable tatillon des douanes, avaient favorisé chez Marie-Odile l'émergence d'une prise de conscience salutaire et libératoire. Martine et Sylvain, tous deux membres du même groupe dharmique que Marie-Odile et moi, étaient intervenus au bon moment dans le processus de création de Marie-Odile pour lui permettre d'aller au bout d'elle-même. Pour la petite histoire, Martine nomme, en souvenir de son passé de militante, les membres de l'égrégore dharmique: les camarades cosmiques. Etant à la veille de terminer son ouvrage sur le Dessin Thérapie, méthode qu'elle avait inventé en effectuant son auto analyse, Marie-Odile avait été invitée par Martine qui souhaitait connaître cet outil. Marie-Odile avait emporté chez Martine et Sylvain les dessins qu'elle comptait insérer dans son livre, afin de décrire son travail à nos deux amis. Parmi tous les dessins, cinq étaient de Marie-Odile et ils correspondaient à son auto analyse et à sa découverte de la méthode qu'elle avait élaborée. Le premier représentait une religieuse austère symbolisant l'aspect le plus rigide 192

de la religion catholique. Les quatre suivants retraçaient les étapes de transmutation de la religieuse dogmatique qui se métamorphosait petit à petit en une femme pleinement épanouie, ouverte sur le monde. La méthode de Marie-Odile consiste principalement à transformer un dessin évoquant le thème sur lequel le patient travaille. A partir de ce dessin initial, la personne le modifie en enlevant avec des ciseaux les parties à modifier qu'elle brûlera ensuite lors d'un rituel. A tout moment du processus, elle peut coller des nouvelles feuilles de papier sur les parties enlevées afin de dessiner par-dessus, et aussi découper d'autres parties devenues erronées. Le postulat de base repose sur l'idée qu'en transformant le dessin en lui donnant le plus d'amplitude possible, la personne agit sur ses énergies intérieures en élevant leur taux vibratoire. Dans son manuscrit, Marie-Odile avait présenté son dessin de la religieuse sans raconter toute l'histoire à laquelle cette dernière se rattachait. Elle s'était contentée d'évoquer le processus de métamorphose de son dessin initial en exposant quelques-unes de ses prises de conscience. Elle avait omis volontairement d'expliquer que le choix d'une religieuse sur son dessin n'était pas anodin mais révélait également son histoire personnelle. Il faisait référence à son vécu car son père était un prêtre et un théologien connu dans les milieux catholiques. Marie-Odile avait vécu toute son enfance et même ensuite dans l'obligation de tenir secrètes ses origines paternelles. Malgré qu'elle ait beaucoup travaillé sa problématique en auto analyse, elle hésitait encore à divulguer son secret de famille. En ne racontant pas la totalité de l'histoire, elle continuait à vivre son tabou et une partie d'elle-même restait prisonnière de cet interdit. Martine et Sylvain jouèrent à ce moment là les rôles d'éveilleurs en la mettant face à elle-même. Elle se souvint qu'elle avait eu plusieurs fois envie de parler de son histoire et qu'elle avait toujours été arrêtée par la peur 193

du regard des autres. En discutant avec eux, elle avait compris qu'ils lui proposaient de poser un acte libératoire. Nos deux amis avaient été pendant un instant des guides pour Marie-Odile. Martine et Sylvain l'avaient mise involontairement face à un acte créateur. Il était important qu'elle se libère une fois pour toutes des restes de son passé. Ils avaient joué le rôle que Marie-Odile tient habituellement dans son travail d'accompagnatrice à la croissance. Comme il était essentiel qu'elle puisse prendre totalement son envol, deux membres du groupe dharmique étaient intervenus pour lui en donner la possibilité. Suite à la décision de Marie-Odile d'agir en libérant sa parole totalement, quelques synchronicités se sont manifestées pendant son séjour de cinq jours sur Paris. C'était la première fois qu'elle dormait de nouveau dans l'appartement empli de souvenirs où elle avait vécu son enfance. Il y avait aussi très longtemps qu'elle ne pensait plus à son père. Un soir, une voiture nous avait barré la route. Marie-Odile avait reconnu le conducteur au moment où il redémarrait en trombe. Il s'agissait d'un homme avec lequel elle avait vécu son premier amour. En réfléchissant à la symbolique de cette rencontre, elle comprit que cet homme avait représenté pour elle quelqu'un de dogmatique. Cette synchronicité lui indiquait qu'elle lâchait avec un aspect rigide qui avait été présent en elle pendant tout ce passé. Pendant son séjour, Marie-Odile avait donné une conférence dans une salle d'un institut catholique affilié à Notre Dame de Sion dans laquelle elle avait suivi son cursus scolaire. Cet institut catholique géré par des religieuses la renvoyait à son dessin initial. C'était comme si la vie la remettait devant tout son passé pour le libérer encore plus profondément. Tous ces événements lui indiquaient qu'elle allait aborder dans son nouveau futur une vie intérieure encore plus pleine et plus abondante. En ré194

fléchissant de nouveau sur tout le sens de ce processus, elle comprit que le message était: « prends ta liberté de parole, d'actes et envole toi! » Ces deux derniers mots la renvoyaient aux propos tenus plusieurs années auparavant par l'un de mes amis thérapeute qui lui avait dit après une séance d'acupuncture qu'elle devait prendre de l'amplitude. C'est cette simple phrase énoncée en fin de séance qui avait déclenché chez Marie-Odile tout son processus d'éveil. Eric, mon ami thérapeute était lui aussi membre de notre groupe dharmique. Comme il se trouvait au bon moment à la bonne place, il avait lancé une graine en se disant qu'elle pourrait sûrement grandir. En suggérant à Marie-Odile d'aller lui rendre visite pour une séance, je ne pouvais concevoir le rôle qu'il allait jouer. Il n'en était lui-même pas conscient. J'avais eu une intuition et celle d'Eric s'était avérée déterminante, et pourtant ni lui ni moi ne savions que nous étions les agents de la « providence ». Celui qui possède une intuition développée n'a nul besoin de connaître précisément les tenants et les aboutissants d'une chose pour effectuer au mieux ce qu'il a à accomplir et pour dire ce qui est juste au moment opportun. Guidé par son intuition il s'acquitte des taches les plus diverses de la manière la plus pertinente qui soit.

Synchronicités, manifestation de la Divine Providence Les synchronicités fécondes sont souvent perçues comme des cadeaux octroyés par la vie. Cela est d'une certaine manière vrai. Pour en bénéficier, il est souvent nécessaire d'accomplir des actes valeureux ou de réaliser des projets généreux. J'emploie le terme« souvent» à dessein, car il arrive que des personnes reçoivent la grâce de la Pro195

vidence sans que pour autant elles se consacrent à la moindre activité de service. Je connais des individus qui ont grandement bénéficié de la Providence alors qu'au quotidien ils font preuve de sectarisme, de séparativité et qu'ils vivent dans une crainte permanente d'eux-mêmes et des autres, tout en s'efforçant de ne pas donner et de ne surtout pas aimer. J'ai rencontré il y a peu de temps une personne qui avait été sauvée de la mort à plusieurs reprises grâce à des synchronicités apparues aux moments opportuns. A deux reprises, elle avait même, en raison de concours de circonstances heureux, manqué de quelques minutes, une fois l'avion qui s'était écrasé en mer et une autre fois, un convoi de camions qui avait été pris en embuscade. Il n'y avait eu aucun rescapé dans ces deux accidents. Je me suis souvent demandé quelle était la cause de cette protection vis-à-vis de cet être qui ne manifestait ni chaleur, ni bienveillance, ni écoute, ni empathie, envers ses semblables. Il est bien évidemment possible d'invoquer un fondement karmique à ce cas de figure, car le karma est l'un des facteurs de la manifestation de la Providence. Il est potentiellement possible que cette personne ait recueilli les bénéfices d'actions méritoires accomplies par le passé. En dehors de cette éventualité, je ne perçois pas le motif de la présence réitérée de la Providence dans la vie de cet être. Cela dit, bien qu'il y ait une raison à tout, l'on ne peut pas toujours tout comprendre! Bien que personnellement je tienne compte du facteur karmique dans mes recherches et analyses, je ne développe pas plus avant ce thème en tant que source génératrice de Providence. En tant qu'élément difficilement observable et vérifiable, je préfère m'abstenir de le développer rapidement. Plusieurs chapitres s'avéreraient nécessaires pour traiter ce sujet en profondeur. Comme il 196

n'entre pas vraiment dans le cadre de notre étude présente, il n'est pas utile que je complexifie mon propos. Je vous suggère tout de même de considérer cette éventualité comme une hypothèse grandement pourvue d'intérêt. Cela étant dit, les synchronicités fertiles sont source d'abondance pour qui en bénéficie. Elles stimulent notre détermination, nous encouragent dans nos efforts, aplanissent les obstacles, apportent la joie et procurent le bien-être en nous et autour de nous. Elles indiquent généralement que nous nous trouvons sur la bonne voie et que nous pouvons continuer de l'emprunter en toute confiance. Les synchronicités fécondes, reflet de notre état intérieur, sont habituellement activées par notre exubérance, la qualité de notre engagement et notre foi. Elles témoignent de notre audace et de notre sincérité de cœur. A cœur vaillant rien d'impossible, dit un dicton. La Providence n'intervient pas en gage de récompense et encore moins de dédommagement. Elle se manifeste tout simplement parce que nous accomplissons des actes justes susceptibles de transformer de manière appropriée le monde dans lequel nous nous mouvons. La Providence est la compagne de route des Porteurs de Lumière. Ces derniers savent qu'ils seront soutenus dans la réalisation de leur œuvre. Pas systématiquement, car la Providence ne se tient pas servilement aux ordres des Eveilleurs. Elle s'exprime seulement lorsqu'il est légitime de recevoir un appui et ce, quel qu'en soit le fondement. Pour évoquer cette idée de « Providence Divine » je relate un épisode que j'ai vécu en 1987 alors que je m'apprêtais à éditer un ouvrage de spiritualité présenté sous forme d'aphorisme qui s'intitulait: Le Livre de la Joie. Je ne connaissais pas le métier de l'édition, mais j'étais animé d'une fois inébranlable, car j'avais entre les mains cinq manuscrits de grande qualité qui méritaient grandement 197

d'être mis à la disposition du public. Je gagnais à peine plus du SMIC, n'avais pas d'économies et ne connaissais personne susceptible de me prêter une somme importante. Le devis le plus bas des imprimeurs contactés s'élevait à 33.000f et j'avais quatre-vingt-dix jours pour régler la facture. Je ne savais vraiment pas comment je pourrais payer l'imprimeur en temps et en heure, mais intérieurement il me semblait inconcevable de ne pouvoir y parvenir. Cinq jours avant l'échéance, une personne avec laquelle j'avais sympathisé à la librairie, m'avait invité à dîner chez elle et à la fin de la soirée, elle m'avait tendu une enveloppe épaisse, me disant qu'elle venait de louer son appartement pendant les quatre prochains mois, période pendant laquelle elle serait absente de Paris. N'ayant pas besoin de cet argent et souhaitant participer à mon entreprise qu'elle trouvait méritoire, elle m'avait fait don de la somme qu'elle avait reçue. Il s'agissait de 1O.OOOf en espèces. Deux jours plus tard, une personne de mes relations qui partait à la retraite et quittait définitivement la région parisienne, m'avait invité avant son départ. Lors de la soirée, je lui avais parlé de mon projet et avant que je parte, elle m'avait donné un chèque de 8.000f pour participer à l'édition de ce livre dont elle connaissait le texte. La veille de l'échéance, j'avais reçu par courrier un chèque de 15.000f d'une personne que je ne connaissais pas, qui souhaitait participer à l'édition de ce manuscrit dont elle avait un exemplaire chez elle. Ayant reçu l'intégralité de la somme en don, je me trouvais en mesure de régler la facture de l'imprimeur. A aucun moment, je n'avais douté de moi et de la vie. Sachant que j'accomplissais un acte juste, j'avais la conviction que la Divine Providence se manifesterait d'une manière ou d'une autre. De mon coté, il me revenait d'aboutir dans mon travail et de garder intacte ma confiance. En lâchant prise à mes éventuelles peurs et en gardant le cap, je laissais la place 198

à l'accomplissement du miracle. En agissant ainsi, j'avais favorisé la manifestation de la somme qui m'était nécessaire.

L'Amour. force animatrice des synchronicités Par analogie pour ce dernier point, c'est ce que nous avons fait avec nos enfants. En rayonnant la lumière de notre amour en direction d'enfants en demande, MarieOdile et Moi-même avons attiré dans notre aura trois êtres merveilleux qui indubitablement, manifestent des points communs avec nous et entre eux aussi. Nous étions faits pour nous rencontrer, mais il nous fallait émettre, sur les plans subtils, un fort rayonnement sur une fréquence spécifique pour favoriser nos divers rendez-vous. En unissant la lumière de nos deux âmes réunies, Marie-Odile et moi sommes parvenus à agir de manière déterminante sur un groupe de personnes en les réunissant. En émettant nos pulsations d'amour dans les éthers de l'espace, nous sommes devenus comme une centrale de force à la fois magnétique et attractive. En éclairant le monde matériel et celui des plans subtils d'intentions justes, nous avons suscité la manifestation de synchronicités favorables qui se sont réalisées dans un très court laps de temps. Il n'y a pas de force d'attraction et de cohésion supérieure à celle de l'Amour. L'Amour tend à rapprocher et à unifier. Ni le temps ni l'espace ne peuvent amoindrir son rayonnement. Les messages dévoilés par le Bouddha et le Christ témoignent de ce fait. Ils relèvent de l'intemporalité. Si longtemps après leur venue sur Terre, leur Lumière et leur sagesse, rayonne et grandit toujours davantage dans le cœur d'un nombre croissant d'hommes. Ce processus ira en s'amplifiant dans les siècles à venir. 199

C'est en vertu de la puissance de l'Amour que les synchronicités fécondes se manifestent Dans l'accomplissement de cette voie, elles abondent pour notre plus grand bonheur. L'être qui chemine sur ce sentier lumineux semble, d'un point de vue extérieur, béni des Dieux. La Providence Divine accompagne ses pas en lui proposant une succession d'événements susceptibles de lui permettre de réaliser ses projets et de parvenir encore plus loin dans sa quête. Le concept d'impossibilité ne fait plus partie de l'univers de cette personne. Elle s'estime capable de réaliser maintes choses différentes les unes des autres. Si, à première vue, il lui semble qu'elle ne possède pas les compétences requises pour aboutir dans une tâche, elle sera susceptible de les acquérir en fournissant l'effort indispensable pour y parvenir. Rien ne lui fait peur et ne freine sa détermination. Elle est habitée par une force indicible qui lui permet de tout réaliser. Pas forcément de la manière prévue initialement par elle. C'est la raison pour laquelle les synchronicités abondent dans sa vie. Son état d'être intérieur ancré dans la connaissance de ses aptitudes créatrices et son esprit libéré de toutes formes d'attachements et d'identifications limitatifs, attirent certaines synchronicités et en génèrent d'autres. L'attitude de lâcher prise et de remise en question, l'habitude de ne pas se prendre au sérieux tout en faisant les choses sérieusement et surtout éprouver de la bienveillance envers autrui, sont les clés permettant la manifestation de synchronicités favorables. En agissant ainsi, la Providence nous ouvre des espaces de possibilités qui nous dévoilent toutes les splendeurs qui abondent tout autour de nous et auxquelles nous ne prêtons pas suffisamment attention. Les synchronicités fécondes favorisent des prises de conscience salutaires en nous ouvrant au monde de l'infinie beauté, de l'infinie sagesse et de l'infini amour. C'est le chemin que je vous invite à suivre.

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LEXIQUE

Adombrer: L'adombrement est un processus de préci-

pitation d'énergie au cours duquel une conscience se trouve entourée, vitalisée, pénétrée par une autre conscience aux capacités plus intégrantes. Un Adepte peut adombrer un disciple afin de le soutenir dans l'accomplissement de son œuvre. Age: voir New Age ou Nouvel Age. Agni Yoga: En sanscrit, Agni veut dire feu. Le yoga du feu

ou yoga de synthèse, est par excellence, la voie de la conscience. Un Agni Yogi, appelé aussi un Porteur de Lumière, est celui qui, totalement dépolarisé de son moi personnel, œuvre pour le bien de la communauté. Pour lui, les considérations différentielles axées sur le sexe, la race, la religion et l'idéologie, sont de pures abstractions. Un Agni Yogi unit dans son cœur et dans sa conscience tous les êtres sans aucune distinction. L'activité de service d'un Porteur de Lumière se définit, tant par les actes qu'il pose au quotidien que par les pensées d'unification et d'amour qu'il envoie continuellement dans les éthers de l'espace.

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Aura: Emanation translucide émise par un corps vivant. C'est la contrepartie psychique d'une présence physique issue des règnes de la nature. C'est sa substance animatrice. L'aura est liée au rayonnement éthérique qui vitalise tout corps physique. L'on confond la plupart du temps le rayonnement émis par la sphère émotionnelle, mentale ou spirituelle, avec l'aura. Rares sont les clairvoyants qui perçoivent réellement les vibrations énergétiques des trois corps subtils cités ci-dessus. En général ils discernent la radiation éthérique. Ce phénomène est générateur de confusion en médecine énergétique. Avatar: Mot sanscrit qui évoque une incarnation divine. Un Avatar est une entité céleste d'un degré au moins égal à celui d'un membre de la Loge Blanche qui vient parmi les hommes afin de permettre l'accomplissement du Plan Divin. Un humain ayant atteint le stade de la sagesse, peut être considéré comme !'Avatar d'une entité particulière. C'est le cas du Dalaî Lama que les bouddhistes tibétains reconnaissent comme représentant d'Avalokitesvara, le premier ancêtre divin des Tibétains. Dharma: Mot sanscrit qui définit la Loi sacrée dans les textes bouddhistes et qui décrit une attitude de vie basée sur le sens des responsabilités à assumer. Le Dharma pourrait être perçu comme l'objectif de vie fixé par une âme avant l'une de ses incarnations physiques. Habituellement le sens donné à ce mot se traduit par « devoir », mais c'est une interprétation limitée. Divin: Voir Plan Divin. Egrégore: Un égrégore est un agrégat de forces constituées de courants vitaux, émotionnels, mentaux et spirituels, suivant la qualité vibratoire de la forme pensée. 203

Ces courants vitaux, créés par le groupe d'individus duquel l'égrégore est issu, pénètrent la conscience du groupe sous forme de désirs, de concepts et d'aspirations. Un égrégore est une forme pensée provoquée par les désirs, les aspirations, les rêves, les décisions, les engagements, les idées, la volonté, d'un ou de plusieurs êtres humains. Un égrégore peut être perçu comme la résonance vibratoire émise par la psyché d'un groupe de personnes vibrant sur une note déterminée. Les actes, les émotions, les pensées et les idéaux de chaque entité constituant ce groupe, fusionnent pour édifier un tout cohérent, une forme dont les composants sont de nature énergétique. Bien qu'Egrêgorein soit un mot grec qui veut dire veiller, l'origine semble être Biblique. Il apparaît dans certaines traductions du Livre de Daniel et ensuite dans la littérature apocalyptique juive et principalement dans le Livre d'Hénoch. Dans ces textes, les Egrégores sont une classification d'Anges qui s'unirent aux filles de Seth et qui engendrèrent la race des géants. Le terme égrégore a été utilisé de nouveau dans la seconde moitié du dixneuvième siècle, par l'occultiste Stanislas de Guaïta qui vécut en France. Il lui donna la signification actuelle qui diverge de celle perçue précédemment. Par l'intermédiaire de Stanislas de Guaïta et de ses disciples, le concept moderne d'égrégore pénétra les cercles maçonniques, rosicruciens et théosophiques. Repris par nombre de littérateurs ésotériques, le terme égrégore fut introduit auprès d'un public spécialisé dès le début du vingtième siècle. Ere du Verseau: Un petit cycle astrologique d'un signe du zodiaque dure approximativement 2100 ans. Le grand cycle autour du zodiaque dure 25000 ans. Un nouveau grand cycle a commencé avec la venue du Bouddha et du Christ, quand le soleil, dans sa course apparente à travers les cieux perçue à partir de la terre, s'est trouvé dans l'ali204

gnement de la constellation des Poissons. Il est peu aisé de dater précisément chaque changement. Seuls quelques événements importants peuvent nous informer de la venue d'une nouvelle Ere. La Déclaration Française des Droits de l'Homme élaborée à la fin du 188 siècle marque le tout début de l'influence de la Constellation du Verseau. Le renouveau artistique, philosophique et scientifique, qui se répandit dans certains pays occidentaux à la fin du 198 et au début du 208 siècle, marque une autre étape importante de la pénétration de nouvelles Energies Cosmiques sur Terre. La naissance du mouvement New Age initié par la communauté de Findhorn en 1962, ainsi que la révolte de la jeunesse qui se manifesta à la fin des années soixante, évoque un adombrement de ces Courants Vitaux sur la conscience collective. Le processus d'intégration est loin d'être terminé et le Rayonnement de la Constellation des Poissons influence encore les masses. Une énergie se retire et une autre entre en manifestation. Sur le plan planétaire, de nombreux ajustements, et ce, dans tous les domaines de l'activité humaine, s'avèrent nécessaires pour faire face à ce point de tension. La crise mondiale actuelle est le résultat de ces changements qui s'opèrent sur le Plan Cosmique.

Karma: Mot sanscrit qui évoque les résonances causales de toutes choses entrant en relation avec elles-mêmes et leur environnement. En tant que loi d'éthique et de responsabilité,« Je suis ce que je pense», le karma est la résultante de l'ensemble de nos actes, de nos propos, de nos croyances, de nos sentiments, de nos idées et de nos aspirations. Karma est la somme de nos expériences de vie et de notre potentiel intérieur. Karma est tributaire de nos choix, eux-mêmes dépendant de notre karma individuel, lui-même soumis au karma de notre groupe d'âmes et de celui de l'ensemble de l'humanité. Chacune des eau205

ses engendrées se répercute dans l'univers en lui imposant son propre rythme et ses obligations. Le karma est intimement lié au sens des responsabilité qui est sûrement le concept le plus approprié pour définir celui du karma. Libération: Voir théologie de la Libération. Ligne de moindre résistance: Ce concept définit le domaine dans lequel nous manifestons le plus nos doutes, nos croyances, nos identifications et nos peurs. La ligne de moindre résistance représente nos insuffisances majeures, celles qui seraient susceptible de nous entraîner à commettre des erreurs et nous m'illusionner sur nousmêmes. Elle évoque nos manques à combler et nos faiblesses à surmonter. Manifestation: Principe développé par le philosophe Américain David Spangler qui le décrit comme suit: « La manifestation est la façon de rendre présente, disponible et active, une réalité potentielle. C'est l'art de façonner une relation synchrone de co-création et d'aide réciproque entre les énergies intérieures de création de l'intelligence et de l'esprit d'un individu et ses homologues dans le vaste monde, afin de faire naître une situation nouvelle et souhaitable ». La Manifestation n'est pas une nouvelle méthode mise à notre service. La Manifestation est un art de vivre, une philosophie de la vie. Manifestation et synchronicités relèvent de la même logique. Les synchronicités symbolisent souvent les prémices de l'incarnation d'une manifestation. Nouvel Age ou New Age: Le concept de Nouvel Age date des temps anciens. Il est resté dans l'histoire sous le nom d'Age d'Or. Chaque civilisation s'efforce de développer un

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Age d'Or dans lequel les idéaux les plus élevés de chacune de ces époques pourront s'incarner et éclore. Apparu lors des années 60 dans les pays anglo-saxons, le Nouvel Age prône l'importance du travail effectué en communauté et l'union avec le plus grand nombre. Le Nouvel Age, autre dénomination de l'Ere du Verseau, ouvre à la conscience de groupe et aux valeurs universelles. Le groupe des Serviteurs du Monde prépare ardemment le Nouvel Age et ses membres se retrouvent dans la plupart des égrégores affiliés à ce courant de pensée. Ce groupe s'occupe de faire apparaître de nouvelles formes qui vont supplanter les anciennes, devenues inadéquates et sclérosées. Ces nouvelles formes vont favoriser dans l'inconscient collectif l'émergence de concepts qui donneront naissance à une culture plus imaginative et plus féconde que la précédante. Plan de veille: Plan de conscience sur lequel nous évoluons tout au long de notre existence en tant qu'êtres incarnés. Le plan de veille nous permet d'expérimenter le monde de la forme. Sur ce plan, le cerveau physique est notre outil de coordination et la plupart des sensations que nous pouvons éprouver sont filtrées par cet organe. Par opposition à cette sphère, nous trouvons le plan subjectif, la sphère de la vie onirique et de notre existence pendant le temps de désincarnation, entre deux vies terrestres. Plan Divin: C'est le processus naturel qui pousse toute existence de vie à progresser sur le chemin de l'évolution afin d'accéder à une plus grande lumière. La plante qui sort de la terre pour ressentir la lumière du soleil, le chien qui apprend au contact de son maître bien-aimé, l'enfant qui se dégage du ventre de sa mère pour s'individualiser, l'adulte qui accède à une plus grande connaissance en se cultivant, !'Adepte qui emprunte un sentier cosmique pour

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s'extraire de l'attraction terrestre, sont entraînés sur la Voie Illuminée qui conduit de l'obscurité à la lumière et de la mort à l'immortalité. La Loi de Karma est sous-tendue par le Plan Divin. Dans le Cosmos, chaque sphère d'influence est régie par un Plan Divin. Sur la Terre, le Plan Divin se trouve sous la responsabilité du Logos Planétaire, le Seigneur du Monde. Tous les membres de tous les degrés de la Hiérarchie, depuis les Trois Grands Kumaras jusqu'au humbles disciples de la Loge Bleue, œuvrent sous l'inspiration suprême de Sanat Kumara, l'Ancien des Jours. La manifestation de ce Plan permet lentement de déchirer le « voile » qui sépare le Royaume de Dieu de l'humanité. Quand ce processus deviendra réalité pour le plus grand nombre, l'homme ne cheminera plus dans la « vallée d'ombres » et il émergera à la pleine Lumière de la Vérité. Pleinement en accord avec le Plan Divin, le Christ put prononcer la phrase suivante: « Père, que ta volonté soit faite et non la mienne».

Résistance: Voir ligne de moindre résistance. Sphères physique, émotionnelle et mentale: Plans de conscience inférieurs de la psyché que l'on nomme aussi ego ou triple personnalité. Ils correspondent respectivement à l'expérience concrète, à l'expression du désir et du ressenti et à la manifestation de l'intelligence et de l'intuition. Ces trois sphères sont en étroite relation avec l'énergie vitale de l'être qui circule le long des sept chakras .. La partie supérieure de la psyché est le Soi, l'âme adombrante. Théologie de la libération: Théologie contestataire établie par le prêtre péruvien Gustavo Gutierrez. La théologie nouvelle souhaite actualiser le christianisme en fonction d'une donnée historique. C'est à ce niveau que s'in-

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tègre le schéma de lutte des classes, imprégné de marxisme. La théologie de la libération s'adresse principalement au prolétariat qui représente les « pauvres bibliques» du Nouveau Testament. Le peuple, dans sa dimension sociale religieuse, s'oppose au concept de hiérarchie qui ne peut être, selon la théologie classique, que la seule instance interprétative. Veille: Voir plan de veille. Verseau: Voir Ere du Verseau. Yin/yang: Symbole d'unification, le YinNang - ~ - évoque parfaitement le principe de l'éternel mouvement ascendant des cycles de l'existence et l'évolution de la Conscience. Il représente sans cesse une chose et son contraire, qui en s'unissant deviennent complémentaires. Les Puissances Telluriques ou Lunaires de la Mère Eternelle s'unissent à la Conscience Infinie ou Solaire du Père. Le YinNang est le réservoir vital de la Force Energétique présente dans l'Univers. Yoga: voir Agni Yoga.

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BIBLIOGRAPHIE

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Ed.

Le

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Achevé d'imprimer en janvier 2000 sur presse Cameron par Bussière Camedan Imprimeries à Saint-Amand-Montrond (Cher)

- N° d'imp. : 995648/1.Dépôt légal : janvier 2000. Imprimé en France

Alain Brêthes, écrivain et éditeur, spécialiste d'ésotérisme, de religions et de spiritualité contemporaine, anime de nombreux séminaires qui ont pour objectif de permettre à chacun d'accéder à une dimension plus vaste du sens de l'existence. Vous pensez à une personne que vous n'avez pas vue depuis longtemps et quelques heures après, vous la rencontrez dans la rue. Synchronicité ou coïncidence ? Nous vivons au milieu de synchronicités qui se manifestent tout au long de notre existence. Combien en percevonsnous alors qu'elles déterminent nombre d'événements qui adviennent tout autour de nous ? Les synchronicités ont un sens et il nous revient de le décrypter afin d'en comprendre le message. Le rôle des synchronicités n'est pas d'orienter notre vie mais de nous aider à percevoir le subtil situé au-delà des apparences afin d'exercer pleinement notre libre arbitre. Certaines synchronicités s'avèrent limitatives pour nousmêmes et d'autres extrêmement fécondes. Il est important d'apprendre à les discerner les unes des autres afin de faire les bons choix et de recevoir les bienfaits de la "Providence". Ce livre développe une profonde réflexion sur le phénomène des synchronicités et en dévoile la complexité et la richesse. Il vous incitera à interpréter les signes de la vie avec discernement.

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9 782912 662033

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