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French Pages 268 [269] Year 2023
Livre biblique, le Cantique des Cantiques est un ouvrage aux pensées métaphysiques d’une puissance extraordinaire comme l’explicite l’auteure sous la forme d’un roman initiatique.
Nicole Bonnet-Malige
Sensualité du coeur
En ces temps de haine et de troubles, les grands secrets du Cantique des Cantiques doivent être révélés, surtout sept versets qui sont en quelques sortes des armes spirituelles !
Peintre officielle de Colette, Nicole Bonnet-Malige exposant à l’international fut souvent primée, dont le Japon, l’Académie Française... Puisqu’il n’y a pas d’art qui ne soit sacré, elle chercha le sens de sa foi. Retirée en province de la vie mondaine parisienne, elle se consacra à sa recherche intérieure Judéo-Chrétienne. Gratuitement, pendant des années, elle prodigua des rencontres spirituelles : conférences, films et cours offerts.
ISBN : 978-2-14-034183-0
23,50 €
Sensualité du coeur Le Cantique des Cantiques
Sensualité du coeur
Lire le Cantique des Cantiques c’est recevoir dès l’ouverture des premiers versets l’écoulement de la Joie divine dans l’âme, ce que traduisent les personnages du roman en débordements amoureux extatiques, la Sensualité du Cœur qu’évoque la splendeur éternelle du « Baiser sacré... ».
Nicole Bonnet-Malige
Roman initiatique
SENSUALITÉ DU CŒUR
Nicole Bonnet-Malige
SENSUALITÉ DU CŒUR LE CANTIQUE DES CANTIQUES Roman initiatique
Du même auteure
Les Cinq Délivrances Roman initiatique
Éditions l’Harmattan Pour tout contact : [email protected]
© L’Harmattan, 2023 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-14-034183-0 EAN : 9782140341830
Á ma mère Angèle… Dans le royaume où tu te trouves, il y aura toujours ton visage dans le regard de ma tendresse ; il y aura toujours entre nous deux la promenade du rire…
OUVERTURE
« Se comprendre, c’est se comprendre devant le texte et recevoir de lui les conditions d’un soi autre que le moi qui vient à la lecture. » Paul Ricoeur
Lecteurs et lectrices, amis, l’urgence de ce roman initiatique Sensualité du Cœur le Cantique des Cantiques s’impose par la succession de crises, de violences et de décroissances de toutes natures dans notre monde. C’est aussi un temps de changements phénoménaux où nous pouvons parfois apercevoir des signes dans le ciel. L’empreinte lumineuse du ‘Messie’ commence imperceptiblement à se révéler parmi nous et durant les années à venir. En conséquence, ces temps sont composés de prodiges annonciateurs et de décadences crépusculaires. Ce roman dévoilera des mystères gardés pouvant apporter à chacun de nous des protections et soutiens joyeux quotidiens ! Le Cantique des Cantiques, Shir Ha-Shirim est l’un des plus petits et mystérieux livres bibliques nommés en hébreu meguila, c’est-à-dire rouleau. Spirituellement, la puissance du Cantique des Cantiques est si étendue que tous les chercheurs et les commentateurs l’élèvent comme un pilier fondamental des Écritures saintes. Évidemment, l’intention de ces écrits bibliques est essentielle : c’est recevoir dès l’ouverture des premiers versets l’écoulement de la Joie divine dans l’âme : le Délice prochain du « Baiser d’Union Mystique ! » En effet, le Cantique des Cantiques est un traité mystérieux de cosmologie simulant la création de toutes choses dans l’Amour divin par la structure de l’Arbre de Vie et les permutations des Lettres hébraïques (consonnes et voyelles) où chaque Lettre est une étincelle semée de sacres et de grâces… Les mots amoureux vous interpelleront et vous uniront de transparence d’aimer dans le Sceau heureux du Premier Matin éternel. L’Unité divine se révèlera dans tous les actes de votre vie où volonté et pardon dissoudront tous les contraires. Votre exultation aux multiples soleils se fera pollen dans la nudité de votre chair, aux saisons blanches de vos rêves. 9
Également, ce livre saint vous procurera l’amour réciproque du couple et l’amour entre humains, sans douleur et sans hostilité, afin d’éloigner la logique carrée prétendue sans faille des certitudes mortelles ! Oui, lecteurs et lectrices amis, vous considèrerez que le masculin et le féminin sont à l’origine de la vie en une seule unité.
« Pour aller loin, ne jamais demander son chemin à qui ne sait pas s’égarer… » Roland Giguère
Que représente le Cantique des Cantiques dans ma vie et pourquoi ai-je écrit un roman ? Il y a cinq années, mon amie Chantal Gargouil, de religion catholique, me posa des questions sur le Cantique des Cantiques. En effet, au travers des mots passionnés du livre se révélait une dimension mystique qu’elle ne saisissait pas. En toute évidence, ces poèmes sont complètement incompris des « fervents chrétiens du dimanche ». En débroussaillant mon petit savoir avec plaisir et humilité, j’ai commenté sur quelques pages le Cantique des Cantiques pour l’anniversaire de Chantal, que je surnomme le ‘Chant… de la rosée’ : « Tal » en hébreu. Puis un an après, je décidais d’écrire sous la forme d’un roman : « Sensualité du Cœur le Cantique des Cantiques » pour l’offrir aux chrétiens du dimanche, auxquels il est tu l’enseignement profond de cet ouvrage saint biblique.
Chaque chapitre du roman sera introduit de formules souriantes, plaisantes, enjouées et rayonnantes se trouvant dans un bel ouvrage anonyme se nommant « Péréq Shirah ou Ode à la Création » traduit par Georges Lahy. Ces Odes sont évoquées et associées aux éléments de la nature, aux animaux, insectes, etc. Les paroles que déclarent ces créatures proviennent des Psaumes, des Proverbes, d’Isaïe, de Jérémie, d’Habacuc et même de la Torah. Dans le livre de Job, le prophète nous interpelle et dit : « Taisezvous, laissez-moi, je veux parler13-14 ! » 10
Il concrétise les paroles de « l’Ode à la Création : Péréq Shirah » et il nous interpelle au chapitre 12 : « 7 - Mais, je te prie, interroge les bêtes et elles t’enseigneront et les oiseaux des ciels et ils te l’annonceront. 8 - Au reptile de la terre et il t’enseignera et les poissons de la mer te le raconteront. 9 - Qui d’entre tous ceux-ci ne sait pas que la main de ‘YHWH’ a fait toutes choses ! 10 - Lui, dans la main duquel sont l’âme de tout être vivant et l’esprit de toute chair d’homme ? » « Job 40-25 Et la baleine, la pêches-tu à l’hameçon avec une corde, comprimes-tu sa langue ? » « Job 38-36 Qui a mis dans l’ibis la sagesse, donnée au coq intelligent ? » Le prophète Job nous fait prendre conscience que la connaissance passe par celle de tous les autres êtres vivants sur notre planète : animaux de toutes espèces : insectes, reptiles, etc. Nous devons respecter la vie et non la détruire pour dévorer sans élégance et sans amour la chair morte de nos amis, les animaux. Sans que je le sollicite, je remercie ‘l’Éternel’ d’avoir programmé et enlevé de mon corps toute la nourriture animale. Comme il est écrit dans le Sépher Zohar, le livre de la Splendeur 89b : « Lorsqu’il se nourrira de viande, cette chair confortera la sienne et l’une et l’autre se mêleront puis le corps grandira. Mais par cette jouissance, le corps sera amené à commettre de nombreuses fautes... La chair, il a mangé, la chair l’a fait grandir et par elle il a failli… ». En somme, comme le dit Georges Lahy dans son livre « Abécédaire du Langage des Animaux » : « … Parler des animaux, c’est parler du vivant dans sa manifestation la plus pure et la plus naturelle, en laissant de côté la complexité intellectuelle, tendant souvent à nous éloigner de la simplicité. […] Des messages que nous envoient en permanence les animaux, les écouter revient à s’écouter soi-même… » Réfléchissons !
« Un mot est toujours plus qu’un mot. Il s’agit de prendre le texte « à la lettre ». Mais ne pas le prendre au mot. » M-A Ouaknin
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Vous, ma famille et mes nombreux amis, vous me redemandez pourquoi j’ai écrit un roman initiatique sur le Cantique des Cantiques, au lieu d’un livre paginé de commentaires, comme cela se fait habituellement. Au-delà de mon exil terrestre et de ma mémoire nomade, écrire un roman inspiré fut une prise de parole où ma voix passait par la voix du texte biblique. Avec une traduction plus littérale, je souhaitais créer mon propre sens et de le proposer aux lecteurs par des propos qui laisseraient percevoir le but de mes réflexions et non celles des autres auteurs sur ce sujet si vaste. En fait, je désirais me laisser porter par le monde spirituel que j’avais envie, moi le peintre, de peindre par l’écriture… encore et encore… En vérité, je devais explorer en moi des mondes de vérité, d’espérance et d’émerveillement recueillis dans les livres des Maîtres hébraïques et chrétiens. Alors, des images apparaissaient et éclairaient mes mots de couleurs, de sons, de sentiments, d’émotions et traversaient ma soif d’absolu : cette faim d’aimer. J’insiste ! Comment clarifier les attentes de mon écriture ornées d’une obligation d’austérité pour me révéler et monter les marches de ma foi divine ? Pour cela, il me fallait cohabiter avec mon manuscrit, donner vie et respirer les personnages, caresser les paysages intérieurs, dialoguer dans le creux de mes insomnies avec les héros de l’histoire et surtout ressentir ce que ma Présence divine m’inspirait. Également, je vous précise que tous mes romans actuels et futurs auront des thèmes mystiques différents, mais le même groupe d’amis les animera avec leurs évolutions spirituelles propres et particulières. Ce sont des liens que je souhaite conserver pour des raisons personnelles. De la sorte, dans le roman : Sensualité du cœur le Cantique des Cantiques, vous aurez la visite impromptue de Syannah, l’héroïne aveugle de mon ouvrage précédant les « Cinq Délivrances ». Finalement, écrire un roman sur le Cantique des Cantiques, c’est retranscrire des exercices intellectuels et émotionnels difficiles, aussi périlleux qu’une acrobatie sur un fil tendu requérant un savant mélange de lâcher-prise et de concentration extrême, de présence et d’absence simultanées me permettant d’acquérir une autodiscipline exceptionnelle et faire renaître continuellement le peintre de la vie en moi… Bon ! Et l’humour… le rire… et la poésie ? Tous les textes de la Bible sont des poèmes. À nous de chercher la rime !
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Comme un sage disait dont je ne me souviens plus le nom : « La pensée rieuse… doit à chaque fois être un événement de mots dans un éclat de rire de choses. » Par sa fantaisie cachée, le rire est un jeu dans la lecture du livre. Il apporte le souffle de chaque mot dans des assortiments changeants ou stables. Rire ou sourire ? En effet, dans les trois premiers chapitres du roman Sensualité du cœur le Cantique des Cantiques, le mouvement d’un transport créatif s’ouvre sur l’éclat d’un rire particulier où se dévoile notre héroïne Marie entre ses exhalaisons spirituelles et le retour de Benjamin son compagnon aimé, parti depuis des années. Leur renaissance passionnée se dévoilera sur la page du pardon et dans le rire ! Ensuite, nous sillonnerons les pages amoureuses du Cantique des Cantiques et leurs commentaires présentés sous l’aspect d’une rencontre entre dix personnes amies, chez l’héroïne du roman : Marie. Doucement, vous vous ouvrirez à la lecture, mais surtout à ce qui résonne en vous dès que la musique du Cantique des Cantiques se mettra à chanter. À la croisée des sons, vous danserez dans l’ordre du ravissement. Tous vos doutes s’effaceront. Vous serez chacun le penseur qui est luimême pensée. Votre envie créera la passion de l’autre côté des sens. Bienheureux, vous crierez : « … Je suis la Foi, elle existe ! » Vous tourbillonnerez dans des effluves odorants. Les notes de compréhension vous regarderont et vous offriront à chaque pas le don de l’Amour qui coulera, vous enlacera, vous étreindra, vous caressera, vous embrassera au cœur de vos mémoires. Des perles de Rosée divine tisseront votre monde intérieur avec des bouts de rêves. L’horizon silence vous parlera : « … Il me baise des baisers de sa bouche ! Cant 1-2 » Nous tous sur la Terre, ensemble, main dans la main survolons l’ivresse mystique des créations. N’omettons jamais que la Vie éternelle existe là où existe l’Amour divin : « le Baiser Sacré ! » Aussi, invoquons… « … Ô, Nom sacré du Silence souverain, Baise-nous des caresses de Ton Souffle fondateur de Vérité. Que la Paix et la Sagesse se répandent dans notre exil sur cette Terre à trois dimensions… » Amen
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Cahier d’entrée
DEUX vivaient dans l’UNITÉ… … Cependant, ils étaient DEUX, nostalgiques à leurs chimères dans un silence opaque.
DEUX vivaient dans l’UNITÉ… … Devant le fantôme de la solitude, inutiles et sans survie, DEUX tanguaient entre la peur de la vie, de la mort et l’anorexie du cœur. Ils tissaient leur égoïsme en filant leur petit « moi ».
DEUX vivaient dans l’UNITÉ… … Leur absence se trouvait partout. DEUX étaient pétris du levain de matins éclatés. Ils ne retrouvaient pas le bleu saphir des soirs sur leurs deux mains enlacées…
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DEUX vivaient dans l’UNITÉ… … Étrange union d’un homme et d’une femme dont le but suprême était d’abolir en eux les ferments de la dualité par les Sciences divines.
DEUX vivaient dans l’UNITÉ… … Leur harmonie retrouvée, Deux devenus UN, ils buvaient dans la Source sacrée, l’ivresse mystique sainte où chaque pas est une symphonie qui s’élève…
DEUX vivaient dans l’UNITÉ… Parole… UN devait-il révéler le Mot ? Oui, la Page pure, le Lien primordial : L’Amour !
DEUX vivaient dans l’UNITÉ…
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Page Une ELLE Océane de vagues « Retrouvons la lettre perdue ou le signe effacé, recomposons la gamme dissonante et nous prendrons force dans le monde des esprits. » Gérard de Nerval
Elle était là… Assise sur un rocher face à la mer océane, Marie avait à la main un épais cahier à la couverture bleu azur. Il était fermé d’un lien de cuir foncé. À ses pieds était posé un sac. Il y avait quelques heures, la marée s’était retirée. Maintenant, la rumeur océane reprenait ses droits. Les flots revenaient lentement avec leur flux montant. Le regard de Marie s’échappait au loin vers les petits rouleaux d’écume lamés de soleil. « …j’aime les vagues. Est-ce un mélange de charme, de nostalgie, une nécessité ou un devoir de traverser le temps hors du temps de tous les temps ? » pensait-elle. Oui, elle aimait les vagues… Leurs respirations la portaient, la roulaient, l’étreignaient et la faisaient naître et renaître à la caresse de l’air. En cet instant, elle n’avait que l’empire de ses rêves et de cette attente de retrouvailles avec Benjamin : pause qui grandissait comme une intime articulation de protestation ou d’approbation ! « …l’horizon pâle semble mincir dans l’ultime poudroiement solaire ! » Elle imaginait que sur l’horizon de vivre, boire de l’absolu soulèverait une romance d’émerveillement… des bouquets de fleurs partout… un jardin sans doute… un jardin chantant… un peu ou beaucoup d’espoir pardonné… une idée sainte accrochée à un pétale… « … Je sens le parfum, le parfum nouveau… Le parfum avide de soleil, touché de jasmin et de… le parfum caché derrière l’ambre des soirs tendres, des nuits de voyages et de songes… le parfum pour ne rien oublier… » Elle jugeait que la beauté de l’instant lui offrait ses cadeaux. « …il faut prendre la saveur immortelle au cœur de chaque chose : cette saveur d’éternité ! » Elle repartit dans l’étourdissement et le vertige de ses pensées. 17
« …oui, inhaler l’inconnu, l’inexploré, c’est mon voyage ! Il est vrai, je m’attache à l’absence… mais l’absent ? Ai-je l’air d’attendre ? » Tout nu, son murmure intérieur jouait des sons en houle de couleurs, en désir de rire, en goémons d’accords, en rythmes de souffle. Son rêve d’Ailleurs revenait en ce moment. Mais… - Ce soir jaillira sûrement une coulée de larmes ou un fleuve de joie, murmura-t-elle. À ces mots, elle tressaillit. Puis, un sourire de douceur occulta son regard. « …je veux abandonner mon corps et mon âme aux promesses heureuses des jours prochains… » Marie défit le cahier bleu azur. Le carnet s’ouvrit sur les trois premières pages. Elles étaient blanches. « …elles sont comme en attente de ce qui aurait été une certitude… un appui où confronter le monde à sa propre soif, à son besoin de silence. » Les six pages suivantes étaient enluminées de fleurs peintes avec leur pérennité de senteurs, leurs pouvoirs, leurs séductions. La rosée sur les feuilles s’emmêlait dans des petits matins défroissés de nuit et de questions. Marie tournait les pages écrites succédant parfois à des pages blanches comme des jours et des soirs inoccupés, vides de l’essentiel… des fleurs sans parfum… - Seigneur, mon Sauveur ! Elle remit le cahier dans le sac et se releva. - Il est treize heures. C’est l’heure douce et sucrée de rentrer, murmura-t-elle. Près d’elle, l’enfilade des rochers s’avançait jusqu’à la mer et l’enfermait dans une petite crique. Pour rentrer chez elle plus rapidement, elle préféra grimper sur les rochers parfois acérés. Aussi, escalade après escalade, elle sautait par-dessus des petites mares bleutées, comme enchantées. « …ma crique à moi seule ! Source et offrande immense de balbutiements noués d’extase ! » se dit-elle. Marie aimait rester des heures à méditer devant les vagues, face à leur roulage et à leur éclatement de blancheur immaculée. Elle humait l’air vivifiant et s’enivrait avec gourmandise des effluves iodés des multiples embruns. Elle souhaitait vivre l’Infinie Lumière afin de saisir les nuances de toutes les teintes de la mer océane dans son accroissement sous le soleil, dans sa caresse des rochers, dans ses changeantes nappes rétractiles, dans ses effleurements et ses chuchotements amoureux. 18
« …pourquoi suis-je si pressée ? Oui, c’est vrai ! Benjamin revient ce soir... Benjamin ! Notre séparation dure depuis des d’années ! Si... » Dans une lettre brève, il annonçait son retour à Marie aujourd’hui, précisément. « …même écriture fine, subtile, nerveuse et même encre violette ! Que de souvenirs ce billet évoque pour provoquer en moi une telle agitation ! C’est toute une histoire avec des ratures, des brouillons, des aide-mémoire… » Une succession de pensées continuait à défiler contenant des traversées de souvenirs et de silence… « …enfin ! Pourquoi revient-il vers moi ? Chaque question dévide le fil d’un passé me laissant démunie. Il est vrai, toutes ces vies sans lui sont encore un monde plein de lui. Est-ce une infinie seconde, celle de la joie ou de l’indifférence sans partage ? Benjamin ! » La vision de cet homme s’immisçait dans son esprit. Chaque pensée l’unissait de nouveau à lui : transfiguration de l’imprécise et obsédante présence de cet homme. Lors de leur rencontre, au premier regard de réciprocité émergea spontanément en elle : réjouissance, volupté et plénitude. Elle comprenait qu’aimer l’autre évoquait la transfiguration de l’existence et que la caresse parlait la langue du toucher, l’esquisse d’un sourire. Tout était parole qu’elle entendait chargée de sens jusqu’au ravissement. Néanmoins, elle pensait que la nature humaine jouait le jeu de l’intérêt propre de l’apparence s’insinuant invisiblement dans la vie, comme le serpent dans les feuillages transparents de l’Éden. « …pourquoi souvent l’un ou l’autre éprouve-t-il des sentiments passionnés dans l’illusion de l’amour ? » Elle admettait : il n’y a pas d’amour qui ne passe pas par des phases d’abnégation et de don total de soi. « …sont-ce des périodes de vraie vie qui deviendraient des armes pour gagner l’autre et se l’approprier pour le posséder ? » Marie concluait qu’aimer l’autre est bien un sacrifice réciproque, une déchirure et une rupture. Il n’y avait pas de compromis qui ne soit qu’un désespoir. Ou bien… elle souhaitait que le charme de l’autre soit toujours le même et qu’il suscite constamment la passion de l’amour. « …contrairement, la rupture nourrit l’espoir qu’un miracle suivra et qu’il y aura continuité ! Avons-nous besoin de la rupture pour nous rétablir intègre dans la virginité de l’attente ? Est-ce qu’un nouveau départ amoureux rejoint une nouvelle allégresse de l’illusion ? Je pense que tout redevient frisson de fête, mais la fête n’est plus une passion. Est-elle la tension d’une attente ? Dilemme… » 19
Elle revint à sa passion ancienne où l’amour pour Benjamin éloigna pendant quelques années la solitude de son existence, transfigurant en richesse inattendue sa vie. Marie vivait pour l’amour de l’autre. Lui oublia durant plusieurs années son existence habituelle. Puis lentement, les quiproquos s’élevèrent dans son être éloignant les images fleuries de cette époque heureuse. Parfois, les maladresses de l’autre et ses absences pour son travail de musicienne concertiste l’exaspéraient. En Benjamin, tout se rapetissa et devint une extériorité provocatrice. « …à peine le conflit est-il apparu en lui, l’amour se transforma en animosité désespérée. Pourquoi ? Dois-je me sentir coupable d’étourderies insoupçonnées ? » Malgré ses pensées prudentes, Marie attendait quelque chose. La douceur de ce printemps naissant complotait en elle le besoin de reprendre son Écriture bleue et le son de chaque note de l’essentielle : l’indispensable musique qui ranimerait la sève de l’amour, caché au plus profond de son être. - Le son ? se disait-elle. Est-ce que le pincement de la corde par un sautereau donne au clavecin son timbre si reconnaissable ? Qui pourrait dire : « je sais », qui pourrait dire : « je comprends » ? Je suis nue devant les sons de l’instrument avec un sentiment qui élève ma vie de toute sa force et de tous ses maux. Néanmoins, je regrette l’élan brisé qui n’ose plus aller jusqu’au bout. Temps du retour, temps des excuses, cependant le cahier reste fermé ! « …oui, cet amour ? C’est l’immense reste ! C’est débordant ! » Remontant les mois et les années, elle voyait la lumière soulevée par la brise océane. « …ça suffit ! Je me remets au bonheur ! » Le renouveau venait dans ses « nous » si fragiles révélant le désir et la sensation jusqu’à l’âme de reprendre doucement la lecture et l’écriture du CAHIER de l’unité avec les répétitions lancinantes de floraisons et d’engrangements au liseré des feuilles et des fruits. Marie laissa ses doigts se noyer dans sa chevelure qui couvrait ses genoux. En levant la tête, ses yeux se plissèrent comme si elle apercevait dans le seul nuage accroché au ciel, ce qu’elle cherchait. « …la maison m’attend, je rentre. » Pourtant, elle resta quelques instants encore à flâner, à chercher une trace de la présence d’autrefois. « …de lui ! Quand je me sentais menacée dans mes certitudes, le mélange de douceur et de fermeté me faisait frémir. Pour moi, choisir, serait-ce mentir ? Qu’il était faux le rêve magicien où un « je t’aime » entraînait un autre « je t’aime » et où l’amour était permis ! » 20
Marie fit tomber le sable qui collait à sa peau. Elle se sentait prête à ouvrir sa maison aux rires clairs, aux forces nostalgiques délivrées de l’amour que l’autre néglige. « …dans mes larmes, j’entendais la mer océane et je croyais percevoir des murmures, des gestes de sa présence touchant l’absence, comme un accompagnement de l’irréversible. Cela représentait… le début de ma prière… la fin de ma prière. » Depuis son départ, c’était la première lettre de Benjamin, mi-respectueuse, mi-tendue. « …je n’ai pas envie de savoir ! » Elle fit quelques pas aspirés par le sable humide et fécond. Comme elle aimait les secrets, les choses qu’il fallait découvrir et qui l’obligeaient à penser ! Néanmoins, elle se souvint : « …il y a quelques années, Benjamin m’avait offert un petit flacon d’or pour y mettre mon eau de jasmin éclatant et frivole. C’est ton intimité, me dit-il. Il m’avait donné ce flacon comme… comme une chose où le secret qu’on y cache donne de la saveur, peut-être plus et puis un jour… » Marie s’éloignait lentement. Elle pensait… Elle pillait sa mémoire d’ombres mortes. « …je ne le connais plus ! Comment puis-je l’aimer sans entrer en lui ? C’est ce flacon d’or… ce parfum magique… il me tourmente à force de m’échapper. » Elle marchait. Ses pensées se respiraient comme du pollen. « …c’est uniquement le parfum absolu de l’âme en la Divinité qui affranchit nos souffrances… » Elle s’arrêta quelques instants, ferma les yeux et passa doucement ses mains sur son visage pour sentir la différence, le chemin des années entre deux regards, entre les lèvres d’une passion inchangée. Rien ne s’offrait plus soi-même à la sculpture des doigts, qu’un visage nu, un visage aux paupières rongées de tendresse refoulée. Marie reprit le langage de la marche. Le silence frémissait du clapotis des vagues et de la caresse du sable. Elle dut s’arracher au charme des mots insaisissables autour d’elle, des paroles de la brise sur l’éternité inusable des mystères. Oui, c’était un silence ouvert et sensible au toucher, au sentir que lui offrait le monde. Elle voulait crier pour dire que lorsque nous aimons par exemple les fleurs et les arbres, ce ne sont plus des fleurs et ce ne sont plus des arbres que nous chérissons mais ce sont les graines de la vie qui se révèlent.
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Page Deux LUI Une larme océane « Jette ta pesanteur dans la profondeur ! Homme Oublie l’Homme, oublie ! Divin est l’art d’oublier. Veux-tu voler, veux-tu être chez toi dans les hauteurs ? Jette à la mer le plus lourd de toi-même ! Voici la mer, et toi, jette-toi dans la mer ! Divin est l’art d’oublier ! Friedrich Nietzsche
À Paris, dans le tumulte de la gare Montparnasse, Benjamin attendait un TGV pour se rendre dans la ville de Marie, lieu historique hanté de légendes. L’envie de revoir sa compagne le submergeait avec un tenace sentiment d’urgence. La gare immense aspirait la foule agglutinée et impatiente. Leurs yeux étaient fixés sur les panneaux électriques où s’inscrivaient l’affichage des destinations et les horaires des départs. Benjamin avait du mal à se frayer un chemin entre des groupes immobiles. Les lumières tristes et anonymes durcissaient les visages tendus. Malgré l’odeur âcre et humide du béton, il huma les subtilités cachées du printemps naissant. Un calme ingénu, les premiers soupçons de douceur planaient dans l’air. Il se dirigea vers son wagon, gagna son siège et retira sa veste bleu marine. Lorsque le train se mit à rouler, une appréhension envahit Benjamin. Pourquoi se trouvait-il là, aujourd’hui précisément ? Pourquoi ces soudaines incertitudes ? « …mon exaltation à partir ne me permet plus d’ordonner mes pensées. C’est un fouillis posé au bord d’un rivage au sable nacré… » se dit-il. En soupirant, il hocha la tête et ajouta intérieurement. « …assez, assez ! Homme, tu es seul… pars te retrouver loin de tes propres réactions passées et de tes conflits sauvages. Rejoins la mer océane et rejoins Marie ! Oui, je veux être seul avec elle… Marie ! Lui dire tout ce qu’il est possible et impossible d’exprimer. Cet amour invincible, plus je le comprends, plus il est vrai, moins il finit son mystère. 23
Plus il est pur, violemment, et plus il veut l’acte posé : la chair et l’âme heureuses… » En regardant le paysage défiler, il hocha la tête avec un doute. « …la revoir ! Il me faut le temps d’apprendre à ne pas pleurer, le temps de m’endurcir, de devenir plus déterminé à tout reprendre. » Il n’avait jamais imaginé son retour avec des mots semblables. Ses incertitudes se multipliaient. « …autrefois, en moi, mes regards ne dévoilaient misérablement que des jours sans lumière. Après ma rupture, Marie se retira silencieuse dans son affection et cacha ses meurtrissures. Je n’avais plus d’yeux heureux pour la voir et je ne compatissais pas à sa douleur. Je ne mesurais que la mienne. Elle n’avait pas le droit d’être affligée. Moi seul avais ce droit ! » Il décroisa ses jambes. « …homme, tu as assez dormi dans l’ombre d’histoires aux grandes pirateries d’abordages et aux hantises de corsaires. » Ses pensées ruisselaient de mots lourds, comme des parfums trop vastes échappés d’on ne saurait jamais de quels voyages ils venaient ! « …tes jambes, lui balbutiais-je un jour ? Elle disait à mes mots si tendres… viens… Elle disait… le reflet du saphir est plus ardent là… Elle disait… tes yeux sont brun-vert amandes quand tu parles de ces promenades vers l’Ailleurs sans limites… Elle disait… écoute, j’ai froid… écoute la nuit qui palpite et prophétise… Elle disait… connaistu cette joie de prononcer dans le silence du soir le prénom de l’être aimé, doucement, si tendrement qu’il semble murmuré un autre nousmêmes, caché et défendu… Elle disait… c’est ce moi-même interdit que je cherche à connaître, à faire renaître, ce dialogue que je veux rétablir entre toi et moi. Elle disait… » Il se leva et marcha dans le couloir du train, et ce, plusieurs fois. Benjamin se demandait si le motif de toute passion était donc cette immense frayeur de la mort ? Ou bien, comment s’échapper quand les ailes de l’espoir se replieront et feront si mal de manquer d’espace près du cœur de l’autre ? « …qu’importe que je ne boive jamais plus à sa bouche le nectar de nuits plus pures. Qu’importe que ma peau ne se mêle jamais plus à la sienne. Qu’importe qu’à genoux, je ne lui dise jamais ces mots que Marie ignore, ces mots d’éternité jamais commencés. Qu’importe qu’elle ne sache jamais combien je l’aime… Non, je ne dois pas oublier mon amour de Lumière - Elle - au soleil déchiré de mon être. ».
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Sous ses paupières fermées, son regard s’agrandit comme si soudain, la mer océane s’y reflétait effaçant toute la distance entre la capitale où il vivait et la cité où résidait Marie. Lentement, les souvenirs heureux - film aux clichés légèrement flous sous une lumière trop blanche - commencèrent leur progression. Dans cet étonnement, sa mémoire se déroula…
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Page Trois ELLE et LUI Océan devenu Océane « Le silence est la plus haute forme de pensée et c’est en développant en nous cette attention muette au jour que nous trouverons notre place dans l’absolu qui nous entoure… » Christian Bobin
Dans un temps ou un autre temps... lors d’une fin d’après-midi du mois de juin, Marie avait fait la connaissance de Benjamin chez des amis. Elle… Son attirance vers cet inconnu lui paraissait une évidence ! « …comme ses yeux sont vrais et comme ses paroles sont belles ! Ses anecdotes font tournoyer sa voix chaude et caressante, les mots brillent en lui. » Lui… Étonné, en regardant Marie, le trouble de sa beauté s’installa en son être. « …puis-je me permettre d’imaginer ? » Durant sept ans, ils vécurent une histoire amoureuse moissonnant les herbes de la joie et écartant celles de la douleur. Puis un jour, Benjamin parti… Le train s’arrêta. Il faisait nuit. En sortant du wagon, Benjamin ému s’appuya contre un mur. Les bruits de la gare lui parvinrent étouffés avec l’impression que tout autour de lui était... comment dire... un simple décor. Ses yeux avides observaient les gens et recherchaient les petits signes particuliers de la cité sur leurs visages. Soudain, il se mêla à la foule en marche. « …oui, c’est bien ici. Je suis de retour chez moi, chez nous. Je vois la mer et le sable : une féerie irréelle et inaccessible ! Mes regards écoutent la voix du passé si vivante maintenant ! » En longeant le port, le scintillement des vaguelettes se fondait en un seul et unique rayonnement dont la splendeur le comblait. Sa silhouette sortait parfois de l’ombre des arcades. Il entra chez un fleuriste et fit composer un bouquet de fleurs aux teintes claires et ensoleillées. 27
En dehors de la cité, longeant la mer océane, à l’issue d’une montée, il arriva devant la demeure de Marie. « …est-ce que cet isolement me fait concevoir cet endroit irréel ? Je ne parviens pas à dire : c’est ici. Les choses ont changé, mais je suis de retour aussi fermement enraciné, inséré dans la même patience infinie que le cycle de la nature. » Immobile, il regarda de nouveau la maison, ce fut pour Benjamin une démesurée lueur d’espoir. La lune dans sa rondeur parfaite apparut derrière le tissage des nuages, badigeonna de sa clarté la demeure et le jardin aux multiples fragrances florales. Ensuite, elle affirma sa blancheur sur une partie du verger. Les premiers arbres du parc avaient un aspect fantomatique aux ombres mouvantes. De chaque côté de la façade, les pièces dessinaient d’étranges silhouettes dans la pénombre ceinte de rayons animés. Des travées évoquaient les balcons. De grands creux voûtés sculptaient fenêtres et portes. À droite, la galerie de colonnes donnait sur le jardin d’hiver. De longs blocs de pierres blanches entrelacées de fleurs gravées semblaient s’incurver par instants pour rechercher la lumière. Il poussa le portail, marcha sur l’allée et monta les trois marches du perron éclairé par un plafonnier. Marie ouvrit lentement la porte et se dirigea vers le visiteur. - Benjamin... murmura-t-elle. La quarantaine passée, elle était grande, mince et de grands yeux bleus illuminaient son visage. « …elle ressemble à un jardin épanoui sous la caresse des premières clartés du crépuscule. » se disait Benjamin. Face-à-face et silencieux, ils se regardaient, pris par ce regard qui ne voulait rien oublier, pas même la peau de l’autre… la trace du temps. - Que d’années ! dit-il. - Tu avais tant à faire… Déjà, elle provoquait sa réaction. Il l’examinait avec une soif emplie de sérénité, qu’elle n’avait pas souvent connue ensemble. Tous les deux, ils se contemplaient soulevés par une émotion scrutatrice. Que dire des impressions que vivait Marie en ce moment ? Elle sentait à la fois une panique intérieure et une grande douceur. Émue par l’attitude austère de Benjamin, elle s’étonna du caractère étrange de son visage. « …il émane de lui une surprenante aura de puissance, de personnalité affirmée et d’idéalisme passionné que je ne connaissais pas. Parsemés de fils blancs, ses cheveux ondulés et foncés ont poussé 28
jusqu’à la lisière des épaules. La longueur de la chevelure exprime son autonomie hors des conventions. Une barbe à peine existante encercle son visage. Son regard à la fois martial et pacifiste démêle rigueur et sagesse. Étrange ! » Elle glissa sa main sous la sienne. Paume contre paume, ils restèrent un long moment sans un mot, peut-être à chercher l’infini de vivre en l’autre. Elle retira sa main. Lui, la reprit et de sa chaude étreinte tint prisonniers les doigts de Marie, exactement comme autrefois. Ce serrement subtil les rapprocha de nouveau. Ensuite, souriante et sans un mot, elle se laissa aller dans les bras de Benjamin. Ils se serrèrent avec un plaisir grave. Les années passées les ayant conduits à ce moment-là n’existaient plus. - Comme ce soir-là... plusieurs jours avant... ainsi, tu t’étais abandonnée à moi, dit-il. Durant quelques moments, l’ombre d’une réalité perdue se mêla dans le tournoiement de la joie. Ils pénétrèrent dans une salle au plafond haut. L’aménagement était simple et presque dépouillé. Dans la cheminée, les flammes léchaient des bûches. « …elle a un charme immense, une séduction raffinée d’une érudite et musicienne humble. Son visage s’est nourri de la pensée mystique sur lequel vole un humour aérien et subtil, la joie de la véritable réflexion. » - Tu n’as pas changé. Ton visage a plus de plénitude, dit Marie. Tes cheveux… - Tu n’as pas changé, non plus. Marie regardait les fleurs posées sur une petite table. Elle se pencha. D’un geste où la grâce se respire, elle faisait danser les fleurs d’un mouvement rond pour les mettre dans le vase. Elle enlaçait les parfums, les gouttes d’eau… - Je te remercie pour cette éclosion de beauté ! - Leur senteur t’enveloppe. J’ai préféré les blanches aux corolles souples et les branches d’amandier fleuries. Elles dansent dans tes mains d’une odeur sacrée, de souvenirs, d’oubli où s’exhale le bonheur présent ! La beauté aide à choisir. - Alors c’est… cela, cette beauté que tu acceptes et qui te cerne ! - C’est cela ! Mais pour le moment, ce serait plutôt la passion ! Marie se tourna vers Benjamin et le fixa fermement. Elle souhaitait qu’il expliquât leur séparation et son retour. Silencieux, il posa son regard sur la garniture du bureau. - De quelle passion parles-tu ? Sans toi, murmura-t-elle, la vie est comme une feuille de papier dans laquelle on aurait découpé une 29
silhouette. Toi ? répéta-t-elle. Je veux comprendre pour ne plus espérer un bonheur incertain ! Benjamin sursauta, solitaire au-dessus de tout désir. Il se taisait et redevenait un instant ce qu’elle aimait le plus en lui : l’homme habité d’Ailleurs avec cette beauté qui la touchait absolument. Tout bas, il dit quelque chose, comme pour lui tout seul. - Parfois le désir est beau, lorsqu’il s’agit de rejoindre… - La sérénité dont tu parles… dit-elle. Nous en avons besoin tous les deux. Marie ne situait plus sa parole, elle semblait s’approcher de quelque chose, mais n’avançait pas davantage. Elle était enclose dans cet éclat qui la nimbait et alors… Benjamin remarqua le charme de sa tenue : une longue robe de soie pêche, fendue sur un pantalon de voile blanc, serré aux chevilles. Elle était pieds nus. Il avait envie de toucher cette nudité des pieds. Puis, il posa ses yeux dans les yeux de Marie avec ce regard d’aveu, de transparence qu’il avait parfois dans le passé. - Je suis désolé... À la porte de notre amour se trouvait une pierre insidieuse représentant la cuirasse de mon « moi » enracinée dans l’épaisseur de mon ego. Il a fallu ruines, humiliations et désespoirs sans mesure pour qu’en pleine lumière, je parvienne à comprendre le réel du faux imaginaire m’éloignant de ‘l’Unique Absolu’ et de notre amour ! Il s’arrêta de parler, tourna la tête symboliquement pour redécouvrir la trace et l’empreinte de chaque pas de leurs sentiments amoureux anciens. - Comment peut-on regretter d’aimer, de t’aimer Marie ? Il te faudra apprendre à me pardonner. Tout est là… dit-il doucement. - Tout est là… C’est seulement dans la remontée de l’abîme que naît le sourire. Et ce sourire n’a pied nulle part. C’est l’amour ! - Et toi, après mon départ ? - Ton départ ? Parmi les spirales de l’incompréhension, je suis tombée dans les cavités profondes de mes tâtonnements. J’étais nue et déchirée. Et puis… - Pardon ! Depuis plus de trois années, j’ai ouvert les véritables fenêtres de mes nuits brouillées. Maintenant, elles deviennent le scintillement du bonheur. - Et puis ? - Émerveillé, j’ai éloigné la pauvreté de l’existence pour la transfigurer en richesse inattendue de vie : l’Amour du ‘Nom’ divin. Par mon métier d’archéologue sémitique, j’ai cherché avidement dans les textes anciens un peu de la Vérité. J’ai conclu qu’il n’y avait plus ni temps ni 30
espace. Le futur est seulement actuel et l’espace devient exclusivement l’immédiateté de Sa Présence. Un instant de silence. - Ne crois-tu pas qu’il suffirait d’une étincelle d’amour pour chasser l’ombre obscure ? - Oui, Marie ! Il suffit d’une parole de vérité pour que disparaisse l’ombre amassée par des cycles de méprises entre l’homme et la femme. La Sagesse de l’Amour est la dernière tentation, le dernier espoir, la dernière occasion de s’en sortir ! - Benjamin ! Être sincères ensemble nous empêche la stagnation. C’est demander à l’autre et à soi-même le meilleur de ce que nous sommes ! - Certes, Marie ! La lame tranchante du discernement devient nécessaire puisque l’amour n’est pas complaisance. Et chacun peut révéler à l’autre son authenticité comme vérité. - C’est vrai, Benjamin ! L’amour devient un combat contre nos trahisons, nos infidélités, notre défaillance et nos lâchetés. - Le conflit des amants ne doit jamais viser la destruction de l’autre, mais au contraire son accomplissement, sa transformation ou même sa transfiguration dans l’acte d’aimer. - Nous ne sommes pas des larves, mais des papillons aux ailes vibrantes par la Grâce divine ! Benjamin ! Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans la vieille demeure… - Souventes fois, j’ai contemplé le soleil en songeant à notre maison à tous les deux, achetée ensemble. - Je savais que tu reviendrais. J’étais là et je t’attendais hors de la durée. As-tu besoin de moi, Benjamin ? Tu n’as besoin de personne, tu es toi-même… Elle sourit et ajouta : - Tu rayonnes, heureux. Douce chaleur sous la peau, cet homme est enfin vivant ! - Il a fallu me battre contre des adversaires tenaces en moi, réponditil. Chaque minute ne fut pas une étoile filante. Choisir d’aimer, d’être amour plutôt que rien n’est pas aberrant : c’est ce que nous nommons la liberté. - Oui, Benjamin. C’est ce que les élus et les amoureux appellent la Grâce. L’Infini ne peut se déployer en nous, mais seulement sous un mode fini. ‘L’Éternel’ se révèle comme Il est ! Mais alors, sommesnous capables de Le croire, de Le concevoir, de Le penser, de L’admettre et de L’expérimenter ? 31
- C’est impossible ! Le fini que nous sommes ne peut pas connaître l’Infini. Pourtant, l’Infini Amour se connaît et se manifeste dans le fini. Il est la Lumière que nous ne pouvons pas voir, mais qui nous fait voir toutes choses… Benjamin s’approcha de la cheminée et contempla les bûches qui achevaient de se consumer. Son imagination ne dissimulait aucun regret du passé. Aucune crainte de l’avenir ne se lisait sur son visage. Seul cet instant comptait... et toujours la pendule mesurait le vide du temps. - Je contemple ce feu de bois où s’élève l’exultation du moment présent à l’affût d’une parcelle d’absolu. La tristesse se consume loin des encerclements des ans inconstants, tumultueux où angoisses et tourments se cachent. Les souvenirs pêle-mêle s’éloignent dans le recueillement de la flamme léchant la bûche offerte. L’inspiration s’oublie, s’échappe et vagabonde au gré du souffle sans mémoire de la rupture. Puis, il prit les mains de Marie et tendrement y déposa un baiser dans le creux des paumes. - Également dans le secret, j’ai lutté contre une grave maladie. J’étais soigné chez ma cousine aux États-Unis d’Amérique. - Je le savais ! dit Marie. Elle mit de la musique. Sur le canapé, blottis l’un contre l’autre, ils écoutaient les notes avancer à pas feutrés. Dans chacune se libérait un renouveau séquestré. Puis, un chant éclata avec une grâce mélodique dans un climat de recueillement. Le chœur très animé et coloré peignait les joies de la vie permettant les plus suaves, les plus expressives sonorités soutenues par une flûte tissant des guirlandes de sons et accentuant ainsi, les ornementations de nombreuses vocalises sur les mots évocateurs de : « O DULCIS AMOR ». - Demain, je reçois quelques amis à midi. Chacun apporte son repas. - C’est une bonne idée ! - Tous les mois et à chaque rencontre, nous parlons d’un sujet biblique. - Ce mois-ci, quel est le thème de vos échanges ? - Nous parlerons du livre biblique le Cantique des Cantiques. Ce livre sacré concerne toute la création initiale et chaque humain uni à l’autre dans la Lumière du ‘Saint-Esprit’. Il intéresse toutes les croyances. Si tu le souhaites, tous les deux, nous commenterons ce livret. - J’en serai ravi. 32
Un élan de tendresse submergea Benjamin. - Viens en nos fastes non révélés, ô multiple clarté sans point de suspension ! Il souleva Marie dans ses bras et pénétra dans la chambre. Il la déposa sur le lit. Elle lui dit : - Retrouve notre odeur toujours présente dans la pièce. Viens ! Benjamin n’eut plus de regards et seulement le souffle, la respiration et l’odeur si vivante dans le parfum d’un corps en émoi, il respirait Marie… elle respirait les souvenirs de leurs enlacements… il respirait leurs fruits et leurs soifs… elle respirait leurs bouches unies… il respirait leur sueur et leur rivière d’amour aux sons échevelés de vagues et de vents intérieurs… elle respirait leur extase et leur abandon… il respirait l’être et le devenir, tout l’amour en orage sur et dans son corps… elle respirait l’embrassement atlantique où fleurissait son silence de gémissements… Il toucha Marie avec sa peau et toute sa peau nue se déroula en elle… elle encercla Benjamin avec ses cheveux… ils joignirent encore leurs mains d’où s’échappaient des caresses et des murmures. Benjamin était Marie et Marie était Benjamin et le silence de leur amour fut… L’Océan était devenu Océane…
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EUX Les Étoiles disent : « Toi, Lui, YHWH, toi, tu as fait les cieux, le ciel des cieux, avec toute leur armée, la terre et tout ce qui sur elle, la mer et tout ce qui en elle. Tu les fais tous vivre. L’armée céleste se prosterne devant toi… » Néhémie 9-6 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
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Les Arbres des champs disent : « Que les arbres de la forêt jubilent devant ‘YHWH’, car il vient pour juger la terre. » 1 Chroniques 16/33 - - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy)
C’était dimanche, un clair matin printanier où la nature n’était que messages et promesses d’aboutissements. Devant la fenêtre du grand hall, Benjamin ouvrit les volets et un flot de soleil secoua la pièce d’un grand frisson. L’air, le choc du bois contre le mur chassaient des années de silence. Du moins, le pensait-il… Il regarda l’horizon pâle fondre dans l’ultime poudroiement solaire puis dans la mer océane qui envahissait tout. Quel étonnant panorama offrait la baie nimbée d’or ! Il descendit, entra dans le bureau-bibliothèque, y alluma un bâtonnet d’encens au jasmin, le glissant dans un brûle-parfum de cuivre patiné et le déposa sur la table basse. Marie écrivait sur son cahier bleu. Il découvrit son expression intérieure toute nue, son attention soutenue. Était-ce un rêve d’Ailleurs, de maintenant ou de demain ? Il en eut presque mal. « …elle respire l’enchantement d’une odeur. » pensait-il. Il se rapprocha de Marie et caressa sa joue. Un sourire de douceur voilà son regard. La fragilité du jasmin la fit s’émerveiller et dans la fragrance envoûtante, elle se leva et embrassa Benjamin en détachant avec lenteur ses lèvres des siennes. - Je viens de renaître une nouvelle fois. Écoute… Au loin, la rumeur océane unit tout… - Tu es de la race des folles extravagantes et des sages qui dînent en robe de soirée en pleine nature et déjeunent dans de la vaisselle d’or et 35
d’argent, mais mangent avec les doigts pour respecter toutes les voluptés. - Chut !!! Le bonheur est assujetti à des rites justes, cela n’empêche pas la liberté... Ils se mirent à rire longuement. Cette pièce avait trois murs entièrement doublés d’étagères en bois. À profusion, des livres s’y prélassaient. Cette salle était loin de ces bibliothèques où figuraient joliment des dos de cuirs dorés, où dormaient des livres que personne n’ouvrait jamais. Ici, on avait lu, relu, fouillé, cherché, commenté, on avait aimé. La sonnette de la maison résonna. Elle ouvrit la porte et une personne entra. Marie souriante l’accueillit, laissant l’entrée ouverte, se retourna et s’exclama joyeusement : - Benjamin ! Mes amis arrivent ! Elle portait une simple robe bleue descendant jusqu’aux chevilles. - Bonjour Flavie. Cette jeune fille était d’une beauté raffinée. Ses yeux clairs unissaient parfois le bleu et le vert en délicats reflets. Ses cheveux longs de couleur châtain aux reflets blonds se répandaient sur le dos, attachés par une barrette noire. Puis entra Raïssa, une séduisante jeune femme à la peau noire. Ses cheveux formaient de nombreuses tresses. Deux hommes pénétrèrent. Le premier se prénommait David, surnommé "le-blond" par les personnes du groupe en raison de ses origines scandinaves. Antoine aux cheveux noirs et à la courte barbe le suivait. Il souriait en entrant et dit : - David-le-blond et moi sommes toujours les premiers pour notre rencontre mensuelle chez toi, Marie. Pourtant, je suis régulièrement en retard… sauf pour mon travail à l’hôpital, bien sûr ! Une jeune femme de trente-trois environ se nommant Audrey entra. Elle était belle, depuis la couronne de cheveux bruns qui auréolait son visage, jusqu’à la pointe de ses pieds menus, chaussés de bottines de couleur beige. Arriva Patrice cinquante ans, aux cheveux châtains. Il était vêtu d’un pantalon moulant en jean et ses pieds portaient des baskets blanches. Il avait un visage attirant, le sourire facile, mais toujours interrogateur par un humour subtil et inventif. Ils étaient suivis de quatre personnes. - Voilà Christyah, Chantal, Matthieu et Élizabeth, surnommée la ‘dame au chignon’. Bienvenue à vous toutes et tous ! 36
Ils saluèrent Marie. - Je vous présente Benjamin. - Nous sommes heureux de faire votre connaissance. - Nous nous réunissons chaque mois pour partager de vieilles pages anciennes où sont relatés des mystères divins à découvrir et à commenter, lui redit-elle. - Je suis ravi de vous rencontrer. Je partagerai volontiers vos connaissances sur les textes anciens. - Aujourd’hui, allons dans le jardin d’hiver, dit Marie. - Ah ? répliqua Audrey interrogative. Lors de nos rencontres passées, nous restions dans la salle à manger, le salon et parfois le jardin. Que de surprises agréables aujourd’hui ! Fêtons-nous un anniversaire ? - Non ! dit Marie. La guérison et le retour… Benjamin baissa la tête. - Ce jardin d’hiver est un espace de liberté totale, une sorte de jungle intérieure très sympathique et vaste. La longue baie et une partie du toit vitré donnent sur le jardin ce qui renforce l’impression d’être en pleine nature. Marie sourit et ajouta : - Ce jardin intérieur est l’œuvre de Benjamin réalisée durant quelques années. Il ne semait pas les graines, mais il plantait des noms : les pensées de la nature. Toute une écriture se répandait sur les pages, les feuilles et les fleurs du jardin d’hiver. C’était pour Benjamin une offrande à la fois d’écrire et de lire le monde : le creuset de ses recherches intérieures. Ô, lecture savante ! - Ce jardin d’hiver semble très aménagé, dit Antoine. - Pour Benjamin, poussé à l’extrême dans sa logique de divertissement, ce type de lecture procédait en fait plus souvent à une relecture tant les paysages reconstitués en grandeur presque nature interprétaient souvent très librement la réalité. De telles mises en scène appartenaient à ce que Benjamin avait choisi de nommer « archétypes mythiques et surnaturels » puisqu’il privilégiait la fiction et avantageait l’imaginaire, voire un peu la confusion. Allons dans le jardin d’hiver sous les couleurs de la mémoire ! Ils sortirent de la maison. À la main, ils avaient leurs paniers de victuailles et une sacoche contenant cahier, Bible et stylos. Sur la porte d’entrée du jardin d’hiver était collée une superbe gravure. Il était écrit en bas du dessin l’explication suivante :
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« Le Tétragramme YHWH est toujours devant mes yeux Psau 67 » - Oh ! C’est splendide ! dit Christyah. - Oui, expliqua Marie ! C’est l’Arbre de Lumière à sept branches qui est présenté dans le livre de prières et sur les murs des synagogues. Cette illustration aide à méditer et à se concentrer sur la Présence permanente de ‘Dieu’.
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Ils prirent des photos et en souriant entrèrent dans le vaste jardin d’hiver. De superbes palmiers de diverses variétés donnaient à l’ensemble l’apparence d’une oasis. Des oliviers s’élevaient majestueux. Des groupes d’arbrisseaux en fleurs s’épanouissaient entre les pavés où étaient disposés plusieurs fauteuils dissimulés sous les feuillages. Cachés dans les endroits les plus frais, étaient plantés de magnifiques hortensias. - C’est un havre de paix ! dit Flavie. Écoutez ! Nous entendons comme des doigts de vent dans les fleurs et dans les palmes ! Ils restèrent silencieux pendant quelques instants. - Des hortensias et partout du jasmin fleuri ? remarqua David. Que de parfums ! - Ce sont mes fleurs préférées, dit Marie d’une voix lointaine. Dans un angle du jardin d’hiver se trouvait un coin de réception entouré de plaisants sofas, fauteuils et canapés. Par endroits, des voilages retenus par des branches d’olivier descendaient et remontaient sur d’autres branches. Leurs regards étaient posés sur ces tentures de soie richement brodées. - Pourquoi ces voilages ? demanda Patrice. Marie répondit : - Dans mon impertinence et ma naïveté, je voulais faire descendre symboliquement dans ce lieu, un pan des Ciels où se cacherait la douceur des Grâces divines. Et aussi, ces voiles déplissés correspondent à un éclatement de promesses où se révèlerait la blancheur du Premier Matin des mondes, c’est-à-dire l’incommensurable spirale de l’Alpha et l’Omega ou plutôt des Lettres Aleph et Taw du commencement des créations, d’où éclatèrent les multiples bigbangs qui créèrent les multivers visibles et invisibles. J’avoue mon arrogance ! Elle soupira et ajouta : - L’amour ne m’a pas toujours apporté des saisons navigables. Ô, multiples clartés à l’imminence des larmes ! Étonnés, ils détaillèrent Marie. Ses yeux souriaient. Ils se turent et admirèrent le bel agencement du jardin d’hiver. De nombreux coussins et couvertures s’étalaient sur le sol entre les feuillages. Des meubles chinois anciens se trouvaient bien exposés parmi la verdure et offraient leur raffinement oriental. - C’est ravissant ! Ce jardin d’hiver est à la fois féminin et masculin, dit Raïssa. 39
- Déposons sur la table nos victuailles et mélangeons nos appétits, suggéra Marie avec une étincelle amusée dans ses yeux de couleur azur. Après, nous essaierons de toucher le Mot ultime de nos attentes. Il y eut quelques instants de silence, puis elle ajouta : - Dans les traditions païennes et chrétiennes, le repas était le centre de leur culte. Pour nous, ce moment fort de convivialité scelle notre cohésion amicale. La table très rapidement fut couverte de divers et nombreux aliments cuisinés, des pâtisseries et des fruits. Sur un guéridon se trouvait une plaque chauffante. Ils s’assirent sur des sièges confortables. Des petites tables gigognes furent déboîtées et posées près de chacun. Marie indiqua que dans le meuble près de la table se trouvaient verres, assiettes, fourchettes... Élizabeth se leva et ouvrit le meuble. - Oh ! dit-elle. Cerclée d’or, la porcelaine blanche de la vaisselle resplendit ! Tous les verres sont en cristal. Décorés de couleurs tendres, les services à thé chinois font apparaître leur transparence délicate. Par leur beauté, ils nous persuadent que le thé est la boisson des dieux ! Les couverts sont en argent et or… Benjamin, je ne t’imaginais pas si cérémonieux et si précieux ! - Non ! répondit Marie songeuse. Toute cette vaisselle représente mon ego de cendrillon aux nombreuses peaux d’ânes ! À nouveau, un silence interrogatif s’éleva aux sonorités incompréhensives. Élizabeth déposa sur chaque petite table : verre, assiette et couverts. Au centre du jardin d’hiver, près des palmiers s’écoulaient douze sources dans une fontaine construite en grosses pierres, bordée de petits cailloux. En lettres gothiques, un écriteau signalait :
70 Palmiers de Ferveur 12 Sources sur les Rivages de l’Amour Flavie et Benjamin se trouvaient l’un près de l’autre à regarder l’eau qui coulait. - D’où viennent-elles et pourquoi 12 sources ? demanda Flavie à Benjamin. - C’est une arrivée d’eau principale divisée en 12 parties formant ces 12 petites cascades. - Pourquoi 70 palmacées supposées être autour de l’eau, alors que le nombre est faux ? 40
- Ce nombre est symbolique. Planter dans ce jardin intérieur 70 palmiers est impossible ! - Benjamin, que représentent ces nombres 70 et 12 pour toi ? - À un moment de ma vie, je me posais des questions, comme : qu’est-ce que la mort ? Qu’est-ce que la vie du couple ? Qu’y a-t-il après la mort et que représente la séparation ? Et aussi, qu’est-ce que la réalisation d’une pensée de ‘Dieu’ ? - Nous savons que la Pensée divine représente notre Trésor spirituel d’une façon vivante, diffusée largement et donnée humblement. - Assurément Flavie ! En ce temps-là, je me questionnais sur ma relation amoureuse avec Marie. Le couple de l’amour est un défi à double tranchant pouvant annoncer la mort qu’évoque la rupture. Aussi, l’opposition et la division de l’amour ne se résolvent pas dans des concepts. Je pensais… qu’elles mûrissaient dans l’enfouissement d’une existence solitaire, lorsque la survie n’est plus partagée. - Benjamin, le seul but de la vie est la relation désirée. Bien sûr, nous parlons de l’amour durable entre deux personnes ! - Oui, Flavie ! L’amour vrai est la suprême ivresse de la vie. C’est notre innocence originelle sur tous les plans. L’amour confirme l’immortalité. En ce temps-là, je cartographiais ma vie comme une terre inconnue en suivant la direction du désir et je vivais dans l’immédiateté de la mort. Également, je méditais avec incertitude sur l’Arbre de la Connaissance. Que penser aux conséquences déchues du couple initial : Adam-Ève ? Ainsi, la mort me titillait parfois de ses bras avides. - La mort ? - Qui correspondait à la désunion du couple et aussi au trépas entouré de pointes suicidaires. Il s’arrêta de parler, plongé dans ses pensées. Après ses réflexions, il ajouta : - La soif de suffisance aliène la relation, limite la coexistence, renverse la participation, mine la libération de la vie et s’oppose à l’amour. Je compris plus tard que l’autonomie individuelle absolue est la mort. - Dans ce cas et sans trêve, l’amour s’oppose à la mort et la mort à l’amour, commenta Flavie. - Puis vint où la rupture renversa l’amour. Je demeurais enfermé dans ma solitude égocentrique dénuée de toute relation et de tout but. La vie m’échappait ainsi que l’intemporalité de la relation sans unité. Je partis. Le fil du temps m’enseigna le contraire par mes profondes recherches divines. L’amour évoque la vie ! Je suis revenu dans l’immortalité et l’unité de l’amour, aussi bien divine qu’humaine. - Benjamin, quelle est ta profession ? 41
- J’étais un archéologue. J’étudiais les vestiges matériels des civilisations antiques sémitiques pour reconstituer leur environnement, leurs techniques, leur économie sociétale, leur spiritualité, etc. Ces recherches se faisaient sous un soleil accablant gravé de poèmes du passé. Actuellement, en rémission d’une maladie grave, je ne sonde et ne traduis plus les mystères enfouis. Un lourd silence s’installa entre Benjamin et Flavie. Puis, il reprit : - Revenons aux « 70 palmiers de Ferveur » et aux « 12 Sources dans les Rivages de l’Amour ». Autrefois, je redécouvris par son mystère, un verset très énigmatique de la Bible. Il me surprit dans mes interrogations sur la mort. Après le passage des Hébreux traversant à sec la Mer des Joncs accompagnés de Moïse, ce verset disait simplement : « … Ils vinrent à Élimah. Là étaient douze yeux d’eau et soixante-dix palmiers. Ils campèrent là, sur les eaux. Exode 15/27 » Je parlais de mes interrogations à Marie qui m’expliqua un peu cette ligne biblique. Dans la mystique juive, il faut traverser l’encre des Lettres écrites et leurs Voyelles pour atteindre la Lumière Infinie : le Nom sacré du Tétragramme, Saint, béni soit-Il. - Par la signification du nombre 70, précisa Marie. - Le nombre 70 représente le secret (sod) et l’herméneutique. C’est le nombre le plus mystérieux au niveau de la lecture de la Torah. Il rayonne pour les initiés, c’est-à-dire de passer du sens littéral - la base du palmier - aux Mystères célestes - les palmes. Comme il est dit dans le Cantique des Cantiques : « ta structure ressemble à un palmier ». En fait, dans la Bible, les soixante-dix palmiers ne se ressemblent pas et chacun a un goût différent. Parmi toutes les interprétations, nous pouvons ajouter que l’ensemble de l’humanité possède 70 particularités de langages venues de la langue ancienne hébraïque. - Il est dit dans les antiques traditions juives que sur le mont Sinaï, ‘l’Éternel’ parla une fois. Au pied de la montagne, six cent mille personnes entendirent six cent mille discours, rajouta Flavie. - En traversant à pied la Mer des Joncs, les foules humaines étaient devenues immortelles par le Nom sacré, béni soit-Il qui entourait leurs corps comme une ceinture. Puis, ces peuples sont redevenus mortels à cause du « veau d’or » ! précisa Élizabeth près d’eux. - Sans cela, nous serions actuellement dans des dimensions supérieures éternelles de joie et de jeunesse, commenta Chantal. Silence émouvant glorifiant ‘Dieu’. - Parle-moi des 12 sources ? demanda Flavie. - Ce sont 12 permutations du Nom ultime et silencieux ‘YHWH’, Saint, béni soit-Il. 42
- Pourquoi silencieux ? - Le Nom suprême comporte les Lettres ‘Yod, Hé, Wav, Hé’ sans voyelle, donc imprononçables ! Il exprime la mutation et l’unification de l’être passé, présent et à venir, puisque la Bible et les Évangiles sont l’eau qui irrigue le monde. Ces douze sources peuvent aussi s’appeler « œil des eaux » puisque la Lettre Ayin עvoulant dire « œil et source » porte le nombre 70. Également, ce lieu dans la Bible se nomme « Élima ». Ce nom est une anagramme du Nom divin « Élohim » composé des mêmes Lettres hébraïques. - Merci, Benjamin, de ces explications et de tes confidences personnelles, dit Flavie, émue. Malgré ce monde chaotique où nous vivons, des millions de croyants résident sur la terre. Leurs signes distinctifs sont le recours immédiat à l’Époux. Oui, Il est Celui qui, par Sa mort a terrassé la mort et Celui qui ressuscite les morts. Sa crucifixion fait renaître l’Amour… Il est appelé Fils de David et aussi Fils de Joseph, son père nourricier. Émus, ils retournèrent vers le reste du groupe qui continuait à visiter le jardin d’hiver. Dans un angle du jardin d’hiver, un clavecin dormait dans un silence vieilli de sa gloire passée. Il était là… telle une histoire secrète où le son grave et lent d’un menuet attendait un scherzo délicat. Benjamin s’approcha, ouvrit l’instrument et le libéra. Le clavier supérieur semblait vouloir jouer tout seul dans une attente d’accouplement. Larmes aux yeux, Marie s’assit sur le tabouret, chercha un air du bout des doigts et le trouva. La musique la traversait. Elle s’était enlacée à l’ivoire des frissons, aux brins de tiges des accords, aux rythmes d’un souffle. Elle buvait les sons et peuplait ses amis de lendemains aux effluves éclatants, aux émanations heureuses, aux caresses pour la Splendeur radieuse et intérieure. Marie effaça ses doigts des touches et resta immobile. - Le clavecin doit être accordé, dit-elle en s’excusant. Oui, depuis mon enfance, les fragiles cordes pincées sont mon intimité clandestine, ma fragilité lumineuse, mon invincibilité bienveillante et ma sensibilité amoureuse. Retournons au buffet qui nous attend avant de travailler spirituellement. Marie coupa douze morceaux de pain dans une assiette, à partager en communion. Elle prit une large coupe et y versa du vin. Et recueillie, la proposa à boire à chacun. En les présentant, elle rappela que le ‘Christ’ lors du repas de Pessa’h, avant d’être tué lava les pieds de ses 43
disciples, puis Il donna à chacun un morceau de pain et une gorgée de vin en communion, représentant symboliquement son Corps et son Sang offerts pour la multitude en rémission des impuretés adamiques. - N’oublions pas les paroles précieuses : « Faites ceci en mémoire de moi… ». Elles veulent nous dire aussi que dans le secret du cœur, il ne faut pas oublier l’union rédemptrice et également connaître et commenter les Écritures sacrées et leurs préceptes ! Une pause méditative. Puis… - Il est dit que les Évangiles furent retranscrits au deuxième siècle, précisent certains chercheurs ? - C’est sans importance ! Qui peut dire et affirmer des dates précises ? Restons dans la beauté et la sainteté de ces textes. Dans les textes gnostiques et la fin de l’Évangile de Jean, l’apôtre dit : « … Yeshouâ a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait. 21/25 » Nous sommes au début du printemps, aussi récitons une des formes de la prière de la Rosée spirituelle qui alimenta le peuple de ‘Dieu’ dans le désert, au temps de Moïse : « Atha Gibor leolam ‘Adonaï’ méh’ayeh métim, atha rav le-hoshiyâ, morid ha-tal. » « Tu es puissant pour l’éternité ‘YHWH’ ; Tu ressuscites les morts ; Tu es fort pour secourir ; Tu fais descendre la Rosée. » Un silence d’appétit les environnait : véritable communion ! Marie, le visage souriant, tapa dans ses mains et dit : - Sans oublier qu’au-delà des besoins physiologiques, manger ne reste-t-il pas un des meilleurs moyens d’être ou de demeurer en contact avec les autres, proches ou non ? - Un proverbe chinois disait : « L’enseignement qui n’entre que dans les yeux et les oreilles ressemble à un repas pris en songe. » Rappela Antoine. Élizabeth s’esclaffa : - « À toi la galette, à moi le repas deux fois ! » énonce un proverbe algérien ! 44
Riante, Flavie intervint : - À ce propos, Sainte-Beuve disait : « La saturation, il y a un moment où cela vient dans ce repas qu’on appelle vie : il ne faut qu’une goutte alors, pour faire déborder la coupe du dégoût. » Élizabeth ajouta : - « À tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s’asseoir. La place demeure vide, mais le couvert reste mis. » a formulé René Char. Cette joute verbale fut conclue par la sage Chantal : - Que la nourriture soit le Corps et le Sang du ‘Christ’ en nous ! Amen !
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La Clef des « Cinq Délivrances »
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L’Étourneau dit : « Leur semence sera connue parmi les nations et leur progéniture parmi les peuples ; tous ceux qui les verront reconnaîtront qu’ils sont la semence que ‘YHWH’ a bénie » Isaïe 61/9 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
- Marie ! Quelqu’un sonne à notre porte d’entrée, dit Benjamin. Elle laissa ses invités et courut ouvrir la porte. - Syannah 1 ! s’exclama Marie. Quel bonheur de te revoir ! La visiteuse entra dans le hall. En s’embrassant, Marie reconnut le parfum de fleurs épicées de son amie. Toutes les deux se mirent à rire du bonheur de se revoir. - Ah ! Benjamin, bonjour ! Je suis ravie de ton retour ! - Bonjour Syannah ! Après de si longues années d’absence, je suis enchanté de te revoir. Que deviens-tu ? - Ce serait trop long à vous expliquer maintenant. Je reviendrai dans quelques jours et nous dînerons au restaurant, face aux vagues et nous converserons longuement. Marie buvait le regard de Syannah. La contempler était un semis d’étoiles. - J’ai essayé de te téléphoner plusieurs fois. Étais-tu absente de la cité ? - En effet, Marie ! J’ai une vie faite de mutations. Comme tu le sais, j’étais autrefois un grand reporter connu dans le monde ! Puis, vint cette union merveilleuse avec Théo et sa mort injuste et soudaine en quelques mois ! De cette fatalité, j’ai haï ‘Dieu’ et me suis alors transformée en une femme d’affaires redoutable loin du journalisme. Sournoisement, la cécité survint. Et là, j’eus à comprendre le quoi et le pourquoi des 47
choses. Cette pause forcée me permit un retour sur moi-même. Ma quête spirituelle fut un long cheminement ! D’ailleurs, il fait l’objet d’un livre paru. Elle ferma les yeux quelques instants. - J’ai souhaité recommencer ce travail de journaliste qui me passionnait, mais différemment. Là, présentement, je reviens d’un long reportage en Ukraine. La guerre et ses conséquences sont aux portes de l’Europe ! - Syannah, insista Benjamin, allons au jardin d’hiver où Marie reçoit ses amis. Ils seront heureux de te rencontrer. - Merci de ton invitation, mais je suis pressée. J’ai un rendez-vous avec des personnes qui militent contre les atrocités des abattoirs et autres cruautés, comme les tueries et mutilations gratuites d’animaux ! - Toujours militante pour les bonnes causes ! - Souviens-toi ce que disait le philosophe et théologien chrétien romain Saint Augustin dans ses Confessions : « À force de tout voir, l’on finit par tout supporter. À force de tout supporter, l’on finit par tout tolérer. À force de tout tolérer, l’on finit par tout accepter. Et à force de tout accepter, l’on finit par tout approuver. » Son regard balaya rapidement le grand hall d’entrée : « … Marie est la véritable reine de ce royaume immense que peut être le bonheur ! » pensa-t-elle. - À part le journalisme et ton activité pour les animaux, que fais-tu d’autre ? - Je dois vous faire un aveu ! Présentement, je donne ordre au temps ! C’est une vraie pause ! Elle s’arrêta de parler quelques instants, puis ajouta : - Malheureusement, ma flânerie et ma paresse cernent mon espace actuellement. Rassurez-vous, je ne suis plus dans l’aphasie du livre écrit à mon intention 1 où, aveugle, je vivais dans un état de profonde confusion et de tragique déchéance. - En ce temps-là, malgré tes divagations et ta destruction, tes mots vibraient d’une sincérité désespérée, remarqua Marie. - Mes yeux clos contemplaient avec désolation les grands pans de ma vie en mon corps de misère. - Oui, Syannah ! Mais derrière tes yeux sans regard, tu découvris des mondes invisibles. Ils t’ouvrirent vers ta Quête intérieure divine jusqu’au « Baiser sacré ! » - Le « Baiser sacré ! » Ces mondes invisibles éclairaient mon présent vers un futur heureux, au-delà de notre planète. Mon âme était porteuse de souffrance, mais son autre face était porteuse de Lumière 48
suprême. Puis, par le miracle divin et chirurgical, je recouvrai la vue dans la gratitude et la joie éternelles qui demeurent ! - Syannah, après ce reportage que vas-tu faire ? redemanda Benjamin. Rayonnante, elle répondit doucement et secrètement : - Vers LUI toujours, je marche ! - Écriras-tu de nouveaux poèmes fortement inspirés ? Syannah sourit le regard au loin, perdu dans son Ailleurs de joie. Pourtant, elle répondit gravement : - En moi se graveront plus profondément les Lettres du « Nom ultime » Saint, béni soit-Il ! - Nous sommes impatients de te lire. - Puisqu’il n’y a pas de bonnes compagnies qui ne se quittent, je vous laisse rejoindre vos amis. Je vous aime et vous embrasse ! - Chère amie, dans la compréhension de la plénitude, tu « infiniras » parfaitement tes murmures secrets ! Au revoir, Syannah ! - Marie et Benjamin à très bientôt. Je vous souhaite de surfer harmonieusement sur l’immense vague de votre flamme amoureuse et mystique ! La porte se referma sur le souvenir de la musique des pages écrites sur Syannah en l’extrême lucidité de l’Amour divin : voyages chargés de réalisables mémoires dessinées de transparence. Dans le Jardin d’hiver, ils retrouvèrent leurs amis et leur expliquèrent l’heureuse et brève rencontre avec leur amie Syannah. - Elle est l’héroïne d’un livre où est démontrée la Quête de Syannah aveugle vers la Divinité, précisa Marie. Le livre est composé de mystères célestes très approfondis comme les Arbres de Vie, les Lettres hébraïques, la remontée de la structure séfirotique avec les Sentiers de la Sagesse et toutes les phases d’enseignement de l’Apocalypse (ou Révélation) écrite par saint Jean, apôtre du ‘Christ’. - Syannah, qui est-elle ? demanda Audrey. - Au sein de sa rudesse inconciliable, aveugle à 54 ans et dans la solitude sableuse de sa cécité, Syannah rêvait souvent d’un domaine ou plutôt d’un royaume intérieur, intime. Dans son rêve, elle faisait partie de ce royaume et pourtant elle pensait y vivre libre et heureuse. La demeure était un manoir à sa ressemblance. Celui-ci s’étirait, s’allongeait jusqu’au jardin où s’épanouissaient les prolongements de son être. Comment définir géographiquement ce lieu qui lui ressemblait ? Dans son imaginaire de non-voyante, il était là… et toujours là… dominant tout le paysage de sa masse de pierres obscures, à l’image de son corps. 49
- Dans l’ombre de son regard, ajouta Benjamin, son rêve, son chemin vers ‘Dieu’ se poursuivait ; des fils mystérieux l’environnaient. Elle les enfilait au chaos de son obscurité de plus en plus éblouissante intérieurement et elle apercevait parfois une porte : la Lettre Daleth דouvrant l’immensité des ciels. De ce fait, la voûte céleste entr’ouverte lui montrait la Mère de toutes choses, alimentant chaque étoile et, elle, Syannah, petite femme, se sentait minuscule dans les bras de l’Infinitude. - Où se trouvait-elle ? demanda Audrey. - Où ? Dans son existence quotidienne, avec le déploiement inconvenant de sentiments de solitude injuste et d’émotions fortes d’exister aux couleurs sales de son énorme moi. Quant à son domaine, il était réel. Elle y résidait depuis la mort de son ami. Sa propriété se situe au sommet d’une petite colline surplombant la mer océane que nous pouvons apercevoir d’ici, dans le lointain. Après son accident de la vue, elle y vivait seule avec ses domestiques. Sa cécité attaquait insidieusement sa dignité. - Comment est-elle physiquement ? Marie répondit : - C’est une quinquagénaire d’une taille plus grande que la moyenne. La vitalité de son corps est capable d’endurer aussi bien la dureté de l’existence que les tempêtes de l’âme. Son visage a du charme et son sourire révèle souvent quelque chose d’enfantin. Ses cheveux blonds striés de quelques fils blancs bouclent naturellement et encadrent un front large. Quant à son regard azuré, c’est une splendeur ! Instantanément et en parfumant toujours de sa joie incessante, il détaille sans faille les personnes près d’elle qui l’observent. - Quand elle a recouvré la vue, elle a peaufiné sa sensibilité en écrivant de belles et surprenantes poésies, ajouta Flavie. - Comment était-elle avant sa marche vers ‘Dieu’ ? - Dans ses affirmations obstinées, elle était perpétuellement arrogante, insolente, méprisante, hautaine, audacieuse, vigoureuse et compétente, telles qu’elle l’avait toujours été sur la route de ses décisions. Elle restait absolue dans le feu de sa ténébreuse extase, pour s’opposer à tout changement. Dans ses supposées périodes positives, elle était foudroyante et sensible à la fois. Ses multitudes pensées agitatrices lui montraient impitoyablement l’aspect de la femme qu’elle souhaitait être dans sa jeunesse, si heureuse. La souffrance de sa déchéance devenait insoutenable, pareille à l’extase. - Ayant lu le livre concernant Syannah, dit Chantal, j’affirme qu’il est remarquable et même inoubliable! Chaque chapitre introduit le 50
suivant avec lequel il fait corps, comme une basse discrète et mystérieuse résonnant tout au long de la lecture du roman. - Marie, où as-tu rencontré Syannah ? - Sur la corniche, nous avons échangé nos émois mystiques devant un flamboyant coucher de soleil. Nous étions en parfaite communion. Peut-être qu’à cette époque de ma vie très particulière, Syannah indirectement éclairait mon imaginaire, répondit-elle en souriant. - Terminons notre conversation sur Syannah, dit Benjamin. Lors d’une de nos rencontres, prochainement, elle viendra pour nous faire une conférence sur la prière. - Ah, super ! s’exclama David. - Il est vrai qu’actuellement, dit Christyah, l’humanité oublie de prier ! - Oui, dit Matthieu, les sollicitations se multiplient et le temps s’accélère. L’argent et le pouvoir sont leurs seules quêtes ! - Et surtout, le problème est que les idéologies ont remplacé l’idéal métaphysique. Les croyants sont ridiculisés par de soi-disant athées ou endoctrinés par de nouvelles « chapelles », renchérit Patrice. Après cet intermède chaleureux avec Syannah, Élizabeth, appréciant les proverbes et autres citations, se remémora un écrit du livre : - «… Je ne sais pas où et quand se firent l’exhumation de mon jour et la clairvoyance de ma nuit ! Je marche… » - Eh bien ! dit Marie enjouée : allons-y !
_____________________________ 1/ Le Livre « Les Cinq Délivrances » L’Harmattan
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Le Palmier dit : « Le juste fleurit comme le palmier, il s’épanouit comme un cèdre du Liban. » Psaumes 92-13 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Après quelques instants de dégustation, David fit un geste aimable de la main pour montrer l’envol des choses. Il sourit à Marie : - Après les nourritures terrestres, les nourritures spirituelles. Quel est aujourd’hui le thème mystique de notre rencontre ? - Nous parlerons du livret biblique appelé le Cantique des Cantiques ou Shir Ha-Shirim en hébreu. Ce livre a traversé plusieurs civilisations. Les traductions et commentaires sont très nombreux ! Cet ouvrage nous éclairera sur la façon de réfléchir, d’aimer, de louanger le Seigneur d’une manière plus particulière. Étonné, David ajouta : - Pourquoi as-tu choisi ce livret biblique ? - En ce printemps naissant, le Cantique des Cantiques éveillera le renouveau messianique de notre être ! Prise soudaine dans l’observation du jardin d’hiver, Marie se tut un instant. Elle pensait que les oliviers hantés de quêtes l’observaient. Elle essaya de fouiller les ultimes secrets de leur haute mémoire. Volupté d’enfance, le jasmin et les orchidées, constellés d’effluves s’épandaient là où se réfugiaient les mots de ses songes perdus et retrouvés ! De ces secondes, pillardes d’espoir, elles naviguaient porteuses d’infini. - Benjamin et moi, nous commenterons le Cantique des Cantiques appelé aussi le « Saint des Saints », puisqu’il est tout entier pétri des croyances des Ciels et de la Royauté divine. Mais avant, nous réviserons quelques sujets mystiques appris ensemble. - Pourquoi ? demanda Audrey. 53
- Parce que le Cantique des Cantiques est le tissage de tous nos propos échangés depuis cinq ans. Elle s’arrêta de parler. Son regard brillait derrière ses paupières et cherchait la splendeur de ce jour jusqu’à l’épuisement. À nouveau, son attention se dispersa un instant de la beauté naturelle du jardin d’hiver. « …oui, c’est le jardin de l’alliance… » pensait-elle. Elle regarda Benjamin. Il était assis au milieu des autres sur une banquette où des étoffes se froissaient et lançaient leurs éclats changeants. Elle lui sourit en soulevant une discrète intimité. Lui, la regarda avec une agréable douceur inégalée. Elle se dit : « …la réunion avec les autres, il faut la porter en soi. C’est une scintillation infinie où l’océan devient océane ! » - Pour commencer, partageons un sujet toujours brûlant : le ‘Christ’ et le Judaïsme. Ses yeux errèrent d’un visage à un autre, tous dans l’attente de paroles secrètes. - Oui, le ‘Christ’ affectionne son peuple Israël, que nous soyons de confession juive ou chrétienne. Elle ajouta les mains jointes : - Depuis Son incarnation dans les fondements planétaires de limitation et de négation où nous vivons, à Son retour, ‘Yeshouâ’ ou ‘Jésus’ nous a promis la Grande Résurrection, c’est-à-dire « l’Élévation » ou « l’Ascension » de notre forme physique dans les dimensions supérieures divines, comme ce fut le cas pour Élie et Hénoch. - Des interrogations se précipitent en moi ? demanda Christyah. - Lesquelles ? - Pourquoi se déclenchent toujours des guerres acharnées pour s’approprier et détruire le Tibet et Israël ? - Je vais essayer de te répondre ! Les deux régions Israël-Sinaï et le Tibet sont les passages directs les plus importants de notre planète ou des vortex entre la matière tridimensionnelle de notre monde déchu et les Mondes célestes aux multiples dimensions. - Pourquoi des nations agressives attaquent-elles régulièrement ces lieux ? - Elles attaquent ces deux pays - Tibet et Israël-Sinaï - pour anéantir les grilles magnétiques sacrées, pour contrôler les codes génétiques d’incarnation et aussi pour détruire insidieusement la connaissance spirituelle de ces lieux particuliers. - En effet, ces endroits sont sacrés ! compléta Benjamin. Pour confirmer tes propos, le patriarche Jacob vit en rêves dans le vortex IsraëlSinaï une échelle sur laquelle montaient et descendaient des anges ! 54
Également, sous la forme d’un Buisson ardent, le ‘Très Haut’ parla à Moïse sur le mont Sinaï et lui donna les Lois pour éduquer ce peuple. Malgré les miracles de leur sortie du monde de l’esclavage par la traversée à sec de la Mer des Joncs, celui-ci dansa et adora le « veau d’or », la matière déchue ! Cette adoration se passa pendant l’absence prolongée de 40 jours de Moïse sur le Mont Sinaï où il recevait les Tables de la Loi écrites par ‘Dieu’. - Certes, mais ne jugeons pas ! compléta Marie. Nous faisons partie de ce peuple. Et puis, l’Exode doit s’interpréter sous une forme plus symbolique et spirituelle que les pas dans le désert, bien que « ces foulées entendissent la Parole divine ! » - Pourtant, nous ne comprenons pas pourquoi ces communautés adorèrent le « veau d’or » ! dit encore Patrice. - Depuis leur départ d’Égypte, chacune de leurs étapes apportait progressivement l’immortalité aux humains, à notre planète et aussi l’unité des 70 langues éparpillées dans le monde, lors de la Tour de Babel. - Ces langages dispersés ont-ils pour base la langue mère hébraïque ? - Oui, nous le supposons ! Du fait de leur comportement insensé, la mort retrouva ses griffes et la Terre resta un monde chaotique de deuil ! - Comment, après avoir traversé la Mer des Joncs à sec, phénomène extraordinaire et incroyable purent-ils retomber dans la servitude du plaisir bestial ? s’exclama Élizabeth. - Le Tibet et Israël-Sinaï sont deux points de combats continuels. Ces hauts lieux de fonctions universelles reçoivent quelques-unes des plus hautes opérations de connaissances spirituelles données à notre Terre chaotique pour notre résurrection. - N’oubliez pas ! dit Christyah. Le ‘Christ’ descendra sur notre planète par une des collines de Jérusalem au sud-ouest de la vieille ville appelée le Mont Sion. Courts, impressionnants et splendides moments de profondes réflexions semées de sacres intimes ! Puis… - Avant de continuer sur le judaïsme et le ‘Christ’, rappelons-nous que le sable du Sinaï se trouve sur le mont Horeb où brûlait le Buisson ardent. Horeb vient de la racine hébraïque « h’arav » en hébreu et qui veut dire « destruction ». - Comment comprendre ce lieu « destructeur » où fut donnée la Torah par ‘l’Éternel’ à Moïse ? - Antoine ! Simplement, la révélation sur le mont Horeb « renverse » probablement les pensées établies de ce peuple venu d’Égypte. Détruire pour renaitre est un processus éternel ! 55
- Oui, posons-nous la question ? Comment l’Infini est-Il entré en contact avec nous, le fini ? interrogea Élizabeth. - En fait, c’est incompréhensible à notre niveau, commenta Flavie. Cela fait partie du grand mystère divin, car nous sommes limités. - Revenons au ‘Christ’ et au judaïsme. ‘Yéshouâ’ ou ‘Jésus’ était le Fils de ‘Dieu’ dès le ventre de sa mère juive, Marie ou Myriam, descendante de la lignée du roi David. Né juif, d’une jeune mère vierge, ‘Yéshouâ’ observait les rites hébraïques tout au long de sa courte vie. Il priait dans les synagogues et prenait la parole pour interpréter les textes bibliques. Quand Il citait l’Écriture sainte, il s’agissait du Pentateuque, des Livres prophétiques et des Psaumes, etc. Il enseignait qu’Il était venu pour les brebis égarées, les humbles, les déshérités méprisés par les sadducéens, les scribes et même les pharisiens, c’est-à-dire pour ses contemporains juifs infidèles à leur alliance avec ‘l’Éternel’. Attaché à la Loi, Il était appelé rabbin ou adon qui signifie maître ou enseignant. ‘Yéshouâ’ célébrait avec amour toutes les fêtes juives et aussi Pessa’h (Pâque) comme Il le fit lors de son dernier repas, avant Sa mort. Dans l’Évangile de Matthieu 5/17-18-19 répertorié dans la Bible de Chouraqui, ‘Yeshouâ’ disait : « … Ne pensez pas que je sois venu détruire la Torah ou les Inspirés. Je suis venu non pour détruire, mais pour accomplir. Amen, oui, je vous le dis : tant que les ciels et la terre ne seront pas passés, pas un Yod, pas un signe de la Torah ne passera que tout n’advienne. Aussi, l’homme qui détruit une de ces misvoth (ordres de ‘YHWH’), la moindre et l’enseigne aux hommes, « moindre » sera-t-il appelé au royaume des ciels. Mais qui le fait et l’enseigne, celui-là sera appelé « grand » au royaume des ciels… » Marie regarda fixement chaque convive dans les yeux et dit fermement : - La judéité du ‘Christ’ a-t-elle été oubliée chez les chrétiens ? Oui, il faut le dire ! Il est vrai que le ‘Sauveur’ fut un réformateur des mœurs juives, mais je le répète, Il ne voulait pas fonder une autre religion. Partant de ce constat, quelles sont les raisons de la division entre judaïsme et christianisme ? Émue, elle s’arrêta de parler. Puis, après une longue inspiration, ajouta lentement : - Durant Sa vie sur la terre, quel était le monde de ‘Yéshouâ’ et dans quel contexte culturel vivait-Il ? Rappelez-vous que le temps de ‘Jésus’ sur la terre était une époque où les interprétations des livres de la Bible (ou Tanakh en hébreu) étaient multiples et se distinguaient par leurs options spirituelles et politiques. Le Judaïsme se cherchait parmi ces différents visages de la foi. Il y avait les riches Sadducéens qui tenaient le Temple 56
et se résignaient à l’occupation romaine. Ils refusaient l’interprétation et l’idée d’immortalité, c’est-à-dire la résurrection des morts. Il y avait les Pharisiens qui se distinguaient par leur audace interprétative et souvent par leur diplomatie les poussant à dialoguer avec les Romains. Il y avait les Esséniens qui condamnaient les prêtres du Temple, trop près de la matière et de la richesse. Ces groupes constituaient des communautés considérées comme le véritable Israël. Il y avait les Zélotes qui ne reculaient pas devant la violence pour libérer leur pays des Romains. Il y avait ceux qui prenaient la tête d’un groupe pour défier les envahisseurs par les armes. Il y avait les Baptistes autour de Jean le Baptiste et de ‘Jésus’ avec leurs disciples. En d’autres termes, le Judaïsme se cherchait dans ces différents visages de la foi. Je précise qu’il ne s’agit pas de décider quelle religion est vraie, je montre simplement que le judaïsme et le christianisme sont des interprétations différentes de la même Torah. - Cependant, dit Benjamin d’une voix chaude et affirmative, l’établissement du dialogue entre l’Église et la Synagogue est impératif et nécessaire dans notre monde. Il est essentiel que chrétiens et juifs acceptent, dans la fraternité, le dialogue et l’authentifient ! Plus de deux mille ans d’histoire de l’Église sont à réexaminer pour soumettre à l’étude la conduite des chrétiens - positive ou négative - à l’égard des juifs et réciproquement les juifs à l’égard des chrétiens. Il est également essentiel que les Noms divins hébreux soient chantés dans les églises au lieu des mots « Dieu » et « Seigneur » attribués aussi bien au ‘Père’, au ‘Fils’ et à ‘l’Esprit-Saint’ ! - Affirmons l’obligation, attesta Chantal, de réciter les Noms divins dans les messes et autres rassemblements chrétiens ! - Posons-nous la question, reprit Marie, certains principes théologiques de l’Église ne contiennent-ils pas explicitement ou implicitement de l’antijudaïsme ? - Et eux de l’antichristianisme ? - Oui ! À partir du VIe et VIIe siècle, le Vatican interdit l’étude du Talmud et brûla les livres, et ce, à plusieurs reprises ! - C’est insensé ! s’exclama Élizabeth. - Évidemment, dit Matthieu. Si les chrétiens brûlèrent ces livres, c’est qu’ils commençaient à se pencher sur les textes juifs avec intérêt. Le Talmud retenait une bonne part de leur attention. Malheureusement, l’importance de ces écrits comportait parfois des remarques désobligeantes sur le ‘Christ’ ! - En retour, il faut aider les juifs à se débarrasser de leurs préjugés à l’égard des chrétiens et de leur ignorance du véritable christianisme ! 57
- Certains juifs non messianiques écrivent que le christianisme est de « l’inconscience… » et aussi de la « folie humaine… » ! - Il est vrai, l’expression « Ancien Testament » utilisée dans la tradition chrétienne peut paraître péjorative pour des juifs ! Ce patrimoine donné sur le mont Sinaï fut attribué à tous les descendants de ce peuple arrivé d’Égypte. Dans les synagogues, le juif ‘Yeshouâ’ pratiquait les rituels et commentait les textes bibliques. - Tu as raison ! répondit Marie. Cet héritage peut être perçu chez les Israéliens comme une volonté chez les chrétiens de s’approprier arbitrairement les textes de leur religion juive. D’autre part, selon la foi juive, il ne saurait exister de « Nouveau Testament » hors des textes massorétiques. - Textes massorétiques, rappelle-moi ? dit Patrice. - Ce sont des annotations destinées à fixer le texte hébreu de la Bible et à remédier aux altérations dans la transmission du texte au cours des siècles. Tout ceci est relatif, puisque le christianisme est issu du judaïsme et que les proto-chrétiens étaient eux-mêmes tous Juifs. Le « Nouveau Testament » est un « Livre Juif » ! Marie but un peu d’eau et reprit ses explications : - Aussi… affirmons que les Écritures d’Israël représentent la pierre de faîte pour toutes les religions. Elles n’ont pas perdu de leur puissance puisque les pouvoirs politiques mondiaux veulent toujours les détruire, depuis des millénaires. Ces Écritures ont la faculté d’ouvrir la conscience humaine à la ‘Shekhinah’ (Esprit-Saint ou Présence divine en nous) permettant à tout enfant de ‘Dieu’ une relation directe avec ‘l’Éternel’ et les Hiérarchies des sciences spirituelles. Oui, ces Écritures possèdent en plus, le modèle des nombreux Ciels reliant les différents domaines planétaires, c’est-à-dire les points de conjonction sur la planète. Elle s’arrêta de parler un instant et reprit la parole : - Il ne faut pas oublier que depuis plus de 2000 ans, le christianisme a moralisé et spiritualisé des milliards de païens et sur tous les continents. Aux premiers siècles, la première expansion du christianisme s’est faite sans guerre ! Les apôtres, les évangélistes et les missionnaires mourraient en martyrs, persécutés par les Romains et les Juifs des pays méditerranéens ! Après, malheureusement, l’Église fit de très nombreux massacres dans le monde sous prétexte de déploiement du christianisme pour des raisons politiques de pouvoir et d’enrichissement. - Toute la merveilleuse culture chrétienne, intervint Élizabeth se répandit dans le monde entier : cathédrales, sculptures, peintures, 58
musiques, philosophies, écrits et arts multiples ! Ces savoirs inspirés laissèrent leurs empreintes de qualité partout… - Aussi, une nouvelle histoire doit commencer entre l’Église et la Synagogue pour que les chrétiens et les juifs soient conscients que le ‘Très-Haut’ a besoin d’eux, ensemble, pour sauver ce monde assigné à la destruction. Cette réunification est peut-être le modèle par excellence que les juifs et les chrétiens doivent donner en exemple aux nations ! Christyah interrompit Marie : - Désormais, aucune communauté ethnique ou religieuse ne peut prétendre représenter les douze Tribus d’Israël, n’est-ce pas ? Tristement, Marie se tourna vers elle : - Christyah, pétale d’un seul cœur, écoute ! La Vie éternelle existe là où existe l’Amour ! En premier, les prêtrises chrétiennes contraignirent malheureusement les âmes à l’image élémentaire d’un seul ciel, terre et enfer où la vraie évolution de l’âme ne pouvait pas se faire ! Donc, les instructions de la Lumière Vivante furent vite dogmatisées par des faux cérémonieux de sorte que le ‘Saint-Esprit’ ne put pas, ou très peu, révéler et manifester Ses splendides dons spirituels. En second, lorsque le « Verbe s’est fait chair » apportant le salut de la délivrance éternelle, les juifs en général choisirent une conduite d’auto-indépendance envers le ‘Messie’. Pourtant, parmi toutes les nations, le véritable peuple d’Israël s’incarne dans tous les peuples pour rassembler les étincelles des Justes. Ils démontrent ainsi que le « Verbe du Dieu Vivant » est venu sur la Terre pour sauver tous les peuples. Le rabbin Marc-Alain Ouaknin disait : « Pourquoi, demandent alors les commentateurs de la Torah, les Dix Paroles sont-elles énoncées par regroupements de textes dont l’un porte le nom du père idolâtre Jéthro prêtre de Madian et qui donna sa fille comme épouse à Moïse ? On devine la réponse : c’est parce que les Paroles ne s’adressent pas seulement aux juifs, mais à l’ensemble de l’humanité… » Silencieux, ils fermèrent les yeux. Puis, Christyah redemanda : - Peut-être sommes-nous des réincarnés juifs pour divulguer la parole authentique du ‘Christ Roi’ ? Et les douze Tribus d’Israël ? - Aucun groupe ethnique ou religieux sur la terre ne peut revendiquer d’avoir toutes les Tribus d’Israël ou de représenter les douze Tribus d’Israël ! - Pourquoi ? - L’exil des populations juives dans le monde et les circonstances politiques ont fait des jumelages génétiques importants. Je vous conseille de lire à ce sujet le livre paru d’Édith Bruder se nommant « Juifs d’ailleurs – diasporas oubliées et identités singulières ». 59
- De ce fait, tous les Juifs ne sont pas uniquement ashkénazes ou séfarades ! s’exclama Audrey ingénument. - Ce livre nous invite à découvrir près d’une cinquantaine de ces diasporas, soit qu’elles aient été isolées géographiquement comme les communautés de Kaifeng en Chine ou celle des montagnes du Kurdistan - les seules à parler encore araméen -, soit qu’elles se prévalent d’une manière singulière de vivre leur identité juive, tels les Caraïtes de Crimée, les Subbotniks de Russie ou les Dönmeh de Salonique. - Comment peut-on aujourd’hui être juif et iranien, juif et indien, issu d’une caste d’intouchables ? - Effectivement, comment Madagascar s’est-elle retrouvée avec trois communautés juives « indigènes » ? Cette fascinante diversité des histoires locales nous dévoile le rôle majeur que jouent les dispersions, les colonisations, les métissages dans l’histoire universelle. Les multiples manières de vivre comme juif nous conduisent à remettre en question notre vision habituelle de l’identité juive et de l’identité tout court. - Donc, l’interrogation sur les douze Tribus d’Israël ? - Elles comprennent en grande partie les fils de Léa, la première femme de Jacob. Ces fils étaient des scélérats, puisqu’ils vendirent leur frère Joseph, fils de Rachel la seconde épouse de Jacob-Israël. - Mais alors ? - Créées par le ‘Père éternel’, les douze Tribus d’Israël sont galactiques. Elles cheminent, invisibles dans notre monde, nous inspirant et nous guidant. - Que représente la race adamique ? - Ce peuple d’Israël dont nous faisons partie est bien différent des autres populations primitives de la Terre. - Mais de tous ces peuples jaune, noir et autres ? - Des prélèvements sanguins ont été faits sur ces peuples indigènes juifs. Ils relatent tous une très petite partie de l’ADN juif. - Mais alors, pourquoi la mort du ‘Christ’ ? - Je te parle du peuple adamique incarné sur cette terre ! Malgré leurs diversités, il n’est pas issu des nations mères ordinaires, mais il est le résultat de procréation spirituelle sélective et de conscience évolutive supérieure. Nous sommes un peuple connecté aux différents canaux vibratoires sacrés, afin d’enseigner l’Unité du ‘Dieu’ Vivant et régnant sur toutes les nations et religions. C’est pour cela que ‘Yeshouâ’ s’est fait chair dans ce peuple. - Je comprends ! Pourtant, lorsque le ‘Christ’ apporta la bonne nouvelle de la délivrance et de la libération, nombreux Juifs manquèrent d’humilité envers le « Verbe de ‘Dieu » ! 60
Silence à l’éclat multiple d’un élan nourri de ferveur… Puis, Marie reprit la parole : - Il est vrai et malgré leurs malheurs si nombreux, l’orgueil juif existe par ces mots « peuples élus ». Considérons comme exemple l’apôtre Paul. Dans sa conversion sur le chemin de Damas, ses aptitudes avouaient en lui la fierté de sa race. Nous pouvons citer quelques circonstances où il le manifesta, par exemple au tribun qui l’interrogeait sur ses origines : « … Moi, je suis juif de Tarse en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas sans renom… Actes 21-39 ». Il poursuivait : « … C’est au pied de Galamiel à Jérusalem que j’ai été formé à l’exacte observance de la Loi de nos pères et j’étais rempli du zèle de Dieu…Actes 22-3 » - Je vous rappelle, dit Benjamin, qu’au temps de ‘Jésus’ à Jérusalem vivait un maître-rabbin se nommant Galamiel. Il enseignait à Jérusalem les Écritures saintes. Son école renommée était composée de nombreux élèves dont le futur apôtre Paul. - Les origines juives de Paul sont tenaces, car il écrivit dans sa lettre aux Galates 1/13-14 : « Vous avez certes entendu parler de ma conduite dans le judaïsme… de mes progrès dans le judaïsme où je surpassais bien des compatriotes de mon âge, en partisan acharné des traditions de nos pères… » Il ajoutait que renoncer à cette tendance, c’était « TOUT PERDRE » ! Paul en avait bien conscience ! Et comme il avait raison ! - Avec ces commentaires posons-nous la question ? Nous, chrétiens, où sont nos origines ? demanda Raïssa. Marie intervint : - Nous descendons tous de Noé ou Noah, venus de la lignée du troisième fils d’Adam et d’Ève se nommant Shèth, le béni de l’Éternel, et non de la lignée sombre de Caïn : le meurtrier de son frère Abel. Marie regarda l’ensemble du jardin d’hiver et ajouta : - Avant tout, nous devons comprendre que la Bible commence dans la Genèse 1-3 par le verbe SOIT venu de la célèbre phrase « …que la Lumière SOIT… ». La Bible se termine dans l’Apocalypse de l’apôtre Jean par le verbe VIENS « …oui je viens… 22-20 » disait le Messie ‘Yeshouâ’. C’est l’accomplissement de la promesse divine de notre délivrance. Aussi Raïssa, notre enseignement vient de la religion hébraïque par les apôtres et les disciples messianiques du ‘Christ’. Les païens convertis pratiquaient la tradition hébraïque comme ‘Yéshouâ’ le faisait durant son séjour sur la Terre. Aussi, nous refusons les paroles que disent certains Juifs messianiques adorant le ‘Christ’. Eux se comparent à « l’Olivier Israël » dans sa plénitude et nous, les païens, ne 61
sommes que « l’olivier greffé » ! Non ! Nous descendons TOUS d’Abraham, d’Isaac et de Jacob-Israël ! - Pourquoi les pratiques juives disparurent chez les chrétiens ? - Au IVe siècle, ces pratiques disparurent à cause de l’Empereur Constantin 1er qui fit une religion d’État « chrétienne » avec sa croix appelée le « Chrisme ». Il l’aurait aperçue en songe quelques heures avant la bataille du pont Milvius en 312. C’était un combat décisif pour le contrôle de l’empire. Or, il le gagna. En effet, selon la légende, Constantin aperçut le « Chrisme » dans le ciel accompagné des mots en latin : « …in hoc signo vinces… » qui veut dire « …par ce signe, tu vaincras… ». Aussitôt, Constantin fait alors reproduire le « Chrisme » sur tous les étendards et les boucliers de ses soldats. Marie déroula un papier où figurait le graphisme du « Chrisme ».
- Ce premier monogramme pour désigner ‘Jésus’ ne s’est pas inspiré de son nom, mais de son titre de majesté « Christos » (« l’Oint du Seigneur »), abrégé en « XP » : les lettres Khi (X) et « rhô » (P) de l’alphabet grec. Le « Chrisme » est souvent dessiné dans un cercle, signe géométrique de perfection divine. Le « Chrisme » fut ensuite adopté par le christianisme naissant et servit d’emblème aux empereurs chrétiens qui succédèrent à Constantin 1er. À partir du Vème siècle, le « Chrisme » est progressivement supplanté par la Croix. Puis, Marie ajouta : - Revenons au temps de Constantin 1er. L’empereur décida de rejeter sous peine de prison et de mort la religion hébraïque que pratiquaient les premiers chrétiens enseignés par les disciples de ‘Jésus’. Par exemple, la Fête juive de H’anoukka ou Fête des Dédicaces appelée aussi Fête des Lumières commence fréquemment en décembre et dure huit jours. Constantin 1er empêcha les chrétiens de la célébrer comme ils le faisaient chaque année. Pour cela, l’empereur choisit le vingt-cinq décembre pour créer la fête de Noël, la naissance du ‘Christ’, alors que cette date était une fête païenne pour célébrer le soleil reprenant son cycle de croissance dans le ciel. Également, le premier jour de la semaine devint le dimanche appelé le « Jour du Seigneur » au lieu du samedi où se pratiquait le « Shabbat » (cessation du travail, abstention). Or, les disciples et le ‘Christ’ Lui-même le pratiquaient puisque le « Shabbat » fait partie des commandements donnés à Moïse par ‘l’Éternel’ sur le Mont Sinaï. J’ajouterai que malgré les apparences, Constantin 1er n’était pas un croyant en un seul ‘Dieu’. Il refusa le baptême. Mais, par 62
peur, il le demanda tout de même avant de mourir à 65 ans, le 22 mai en l’an 337. Benjamin intervint : - Surtout, n’oublions pas ! Au cours du IIIe, IVe et Ve siècle après J.C, l’Église était sous le contrôle de théologiens législateurs. Ils créèrent des lois pour restreindre et emprisonner l’âme, alors que les Dix Commandements donnés à Moïse sur le mont Sinaï sont les Lois faites pour libérer l’âme de l’esclavage ! - Pourquoi l’Église interdit-Elle aux fidèles de croire en la réincarnation, ce phénomène par lequel après la mort physique, l’âme s’incarnerait à nouveau dans un autre corps humain, ou successivement dans plusieurs, afin de poursuivre son évolution spirituelle ? demanda Antoine. - La réincarnation est un raisonnement d’évolution de l’âme en orient. Elle est démentie en l’Église romane prétextant qu’elle fait partie des hérésies. - Pourquoi l’Église ? - Parce qu’en décrétant que la réincarnation n’existait pas, l’Église introduisit dans l’esprit des hommes la plus grande terreur qui soit : celle de la mort définitive et sans appel. C’est ainsi que naquit l’enfer. Ne disposant que d’une seule vie pour atteindre la sainteté, le seul salut possible pour les coupables était de réintégrer l’Église et d’en suivre tous les préceptes à la lettre : « hors de l’Église, point de salut… » La religion devint un fabuleux instrument de pouvoir. Si l’on menaçait un individu de damnation éternelle, si son sort se jouait en l’espace d’une seule vie, la mort devenait nécessaire. C’est l’événement le plus terrifiant et le plus exceptionnel de notre existence. Et pourtant… - Et pourtant ? - Tout dans la nature qui nous environne nous parle de renaissance… Marie ajouta : - La réincarnation est un sujet trop important ! Nous ne l’aborderons pas aujourd’hui. Elle se tut pendant quelques instants et reprit : - Éloignons tous ces propos et affirmons les saints écrits qui affirment que « ‘Dieu’ a créé l’homme dans son image » et sachons que de nos jours, la Présence de ‘l’Esprit-Saint’ continue d’apporter de la Lumière dans notre esprit spirituel. Aussi, quotidiennement, en disant à haute voix des combinaisons de Lettres hébraïques et les Noms sacrés nommés dans les anciens textes, ils nous aident à réactiver notre conscience dans l’Image et dans la Ressemblance divines, même si dans notre monde chaotique la Ressemblance est un pâle reflet divin. Ces 63
Noms et Expressions ont conservé les énergies du texte original et sont nettement plus profonds que le simple fait de dire « Dieu » ou « Seigneur » dans les églises chrétiennes ! Prenez dans Marc 3-23 à 38 la généalogie de ‘Yeshouâ’, Lui le Fils (Ben) du ‘Père Éternel’. Ces noms sacrés le représentent ; ils descendirent sur sa tête sous une forme corporelle comme une colombe. Marie ajouta : - Notre esprit doit être relié aux Ciels et non dans la chair continuellement. Nos souvenirs passés sont de vieilles lumières ne faisant qu’un peu d’ombre sur notre pays d’amour futur… Benjamin continua : - Si nos racines sont reliées aux Ciels, nous sommes en contact avec les réalités profondes supérieures. Ce contact est maintenu entre notre mental et la Présence du ‘Sauveur’ et de ‘l’Esprit-Saint’ en nous. Lorsque la jonction est établie, notre réseau neurologique crée une synthèse des côtés droit et gauche du cerveau et nous pouvons mentalement être dirigés vers d’autres réalités. Il réfléchit un instant, puis expliqua : - La physique de conscience se fait par l’activation des hémisphères gauche et droit de notre cerveau s’unifiant pour que nous devenions un être multidimensionnel. Aussi, nous devons ouvrir à la fois les parties masculine et féminine du cerveau et non seulement la partie hyperrationnelle ou mathématique à l’exclusion de l’élément créateur. Nous devons utiliser la nature aimante authentiquement féminine, venue du principe féminin divin. De ce fait, tout le cosmos s’entrouvre et nous commençons à ressentir de nouvelles perspectives et de nouvelles certitudes vraiment profondes et justes. Marie ajouta : - C’est pourquoi il faut guérir la division entre le masculin et le féminin, entre l’esprit rationnel et le corps émotionnel, c’est-à-dire le mental qui veut tout analyser par une logique rationnelle locale et les émotions qui ne comprennent pas que le monde est imparfait. Et j’ajouterai… sans poésie !!! - En général, il y a séparation entre nos côtés masculin et féminin. Aussi, le taux élevé de divorce dans notre société occidentale le prouve, fit remarquer Élizabeth de façon anecdotique. - Les nombreux textes coptes nous demandent de réparer cette division : non sur un niveau inférieur d’un mariage entre un homme et une femme, mais sur un niveau supérieur où l’Unité divine se crée. Établir l’Unité exige que la Nature divine féminine et la Nature divine masculine en chaque personne fusionnent d’une façon unique. 64
Marie et Benjamin se turent longuement… ils se regardaient… Rempart de silence comme un cadeau céleste. Ensuite… - Avant de continuer, bien que nous en ayons un peu parlé précédemment, rappelons-nous que notre planète fut « maudite par ‘l’Éternel’ » après la chute d’Adam et d’Ève. Dans la Bible, l’Apocalypse de l’apôtre Jean en grec et en araméen, des codex coptes de Nagamadi et d’autres confirment que ceux qui s’opposèrent à ‘Dieu’ furent séparés des créations parfaites par des voiles et furent placés dans un « espace désordonné ou vide ». C’est notre monde ! Oui, notre univers aux dimensions basses est le lieu où furent jetés les hiérarchies rebelles et le premier homme-femme dissident : Adam-Ève. Dans ces mondes déchus ou chaotiques, l’unité n’existe pas. La division est le sceau de tout acte : joie-tristesse, santé-maladie, vie-mort, etc. Cet univers inférieur est le rebut de la création où le ‘Christ’ se fit chair pour la rédemption de la race adamique. À son retour, Il restaurera et apportera des vibrations supérieures de conscience à notre monde et l’élèvera énergétiquement dans des dimensions supérieures. Également en nous, s’éveillera intégralement la Ressemblance dans l’Image divine ! Je le répète, cet état sommeille en tout humain. Nous devons ranimer notre Filiation divine en confirmant que nous sommes Lumière et en gravant les Noms multiples de ‘l’Éternel’ sur et dans toutes les cellules de notre corps ! Pause recueillie de tout le groupe… Puis, Audrey demanda : - C’est inconcevable que dans l’Éden, Adam et Ève aient désobéi et mangé la pomme de l’Arbre de la Connaissance... - Qu’est-ce que l’Éden Céleste où vivaient Adam et Ève ? Et que mangeaient-ils ? La petite histoire explique que l’Éden était un jardin aux diverses plantations ! Comment peut-on imaginer que la Terre céleste soit un verger dans la réalité de la matière terrestre déchue ? Marie dit fermement en regardant chacun de ses amis : - Voyez et comprenez ! L’Éden ne contenait pas de végétations, mais que de la Lumière Divine aux tonalités ou forces différentes ! Aussi, Adam et Ève ne mangeaient que de la Lumière ! Pourtant, ils leur furent interdits de se nourrir d’une intensité lumineuse particulière, comprenant des taux vibratoires supérieurs et inférieurs que représente la dualité. Ces vibrations singulières sur la Terre furent appelées « Arbre de la Connaissance » du bien et du mal et son fruit, « la pomme », pour certains. Et pourtant ! Rien ne dit que le fruit de la Connaissance est une « pomme » ! Néanmoins, nous pouvons en douter et penser que 65
l’analogie entre les deux mots latins désignant la pomme (malum) et le mal (malus) est pour beaucoup dans le choix symbolique de ce fruit. Du reste, la première évocation de la « pomme » comme fruit du péché originel n’apparaît que vers le Ve siècle de notre ère ! - Dans les autres traditions antiques ajouta Benjamin, la « pomme » était considérée comme le fruit mythique et mystique par excellence. C’était le symbole d’immortalité, de sagesse et de pouvoir suprême telle la « pomme d’or » qui, sous les empereurs romains, représentait le globe terrestre ou le soleil. Également chez les Celtes, le nom devint encore plus intéressant. Le nom breton du pommier « avallenn » nous rappelle l’île ou l’archipel « d’Avalon », appelé aussi « l’Autre Monde ». Il évoquait un endroit paradisiaque que les Celtes situaient dans la mer océane. Ce royaume légendaire de la fée Morgane et des autres fées célèbres était appelé « L’île aux Pommes », en gallois ‘Ynis Affalach’ et en gaélique ‘Emain Ablach’. Les femmes d’une beauté merveilleuse y régnaient ; la jeunesse y était éternelle. Il y poussait des pommiers dont les fruits étaient mûrs toute l’année. Pour l’anecdote, dans la légende arthurienne, l’épée « Excalibur » y fut forgée par ces dieux. Le roi Arthur aurait été amené dans ce lieu après avoir reçu une blessure mortelle lors de la bataille de « Camlann ». Depuis, la fée « Morgane » le soigne et le maintien en « dormition » jusqu’au moment où il reviendra pour réunifier dans la paix tous les royaumes de Bretagne et toutes les nations du monde. Il est raconté aussi que « Merlin » enseignait toujours sous un pommier. - Dans le temps, reprit Marie, ce fruit eut symboliquement plusieurs significations, à savoir la pomme de la Discorde attribuée à Pâris guerre de Troie - ; les pommes d’or du Jardin des Hespérides - fruits de l’immortalité - ; la pomme du Cantique des Cantiques qui enseigne la fécondité du Verbe divin, sa saveur et son odeur. J’aimerais ajouter que les Scandinaves faisaient pousser dans le jardin de la déesse « Idunn » des pommes d’or au goût de miel. Au Danemark, il a été retrouvé des traces de pommes dans des cercueils datant de 1500 ans avant notre ère. Ces fruits représentaient la régénération et la vie éternelle. La tradition de décorer le sapin de Noël avec des pommes vient aussi d’une croyance très ancienne. Au solstice d’hiver, la nuit la plus longue de l’année, les pommes étaient la promesse et le signe de la renaissance de la lumière et du retour à la vie de la nature. Également, dans la mythologie gréco-romaine, chaque automne, lorsque Perséphone, la femme d’Hadès devait retourner dans les Enfers, elle emportait toujours une pomme pour se souvenir que la nature renaîtrait au printemps par son intervention. 66
Marie respira profondément et ajouta : - Pourquoi la pomme renferme-t-elle tant de mystères ? La pomme, tranchée par son milieu, dessinée par ses pépins détient en son centre une étoile à cinq branches, appelée pentagramme.
C’est pour cela que Pythagore et ses condisciples en ont fait le fruit de la connaissance, de la liberté, de l’harmonie, de la santé, de la beauté, de la perfection et du commencement. Pour les gnostiques, elle symbolise l’eau, le feu, la terre, l’air et la Lumière divine. De ce fait, pour eux, les anciens, lorsqu’ils mangeaient de la « pomme » cela voulait dire : abuser de son intelligence pour connaître le mal, raffermir sa sensibilité pour désirer le mal et accroitre sa liberté pour faire le mal. Aussi, la foule du vulgaire a pris le symbole pour la réalité. D’ailleurs dans le langage courant, avoir des « pépins » est synonyme de problèmes !!! Également, lorsque la pomme est coupée transversalement, nous découvrons deux parties ressemblant à deux ovaires d’où le mythe de la pomme et surtout de la chute provoquée par Ève. Son féminin s’est offert au masculin Adam. - Que de stupidités concernant la femme s’élaborent depuis la nuit des temps ! Que le masculin se responsabilise enfin ! dit David. - Tu as raison ! Il y a aussi un remède concernant la pomme et qui est très efficace pour l’avoir pratiqué personnellement, constata Marie. - Quel est ce remède ? - David, lorsque nous avons des verrues aussi bien plantaires qu’ailleurs, il faut le soir de la pleine lune prendre une pomme, la couper à mi-hauteur dans le sens du pentagramme, frotter très fortement la partie du corps atteinte de verrues avec une demi-pomme. Puis, reconstituer le fruit avec ses deux parties et l’enterrer dans la terre. Au fur et à mesure que la pomme se décompose, les verrues deviennent noires et disparaissent. Les langues se délièrent. Chacun se remémora des remèdes de bonne « fame » à base de plantes, sous forme d’huiles essentielles, etc. C’est à qui donnerait la meilleure formule. Souriant Benjamin reprit l’enseignement : - Complétons nos recherches sur l’Étoile flamboyante à cinq branches. Vous avez forcément vu le célèbre dessin de Léonard de Vinci qui était à la fois peintre, musicien, botaniste, anatomiste, 67
ingénieur, architecte. Ce dessin est intitulé « l’Homme de Vitruve ». Il avait pour vocation de montrer à travers la science et l’art la perfection du corps humain. L’inspiration de Léonard de Vinci provenait des œuvres classiques sur l’architecture par l’écrivain romain Vitruve. Ce dernier fit un célèbre traité en dix livres nommé « De architectura » (au sujet de l’architecture) dédié à Octavien, avant que celui-ci ne devienne l’empereur Auguste en 27 av. J.-C. - Oui ! dit Chantal. Vitruve est le premier architecte romain dont les écrits nous soient parvenus. Il écrivait : « Pour qu’un bâtiment soit beau, il doit posséder une symétrie et des proportions parfaites comme celles qu’on trouve dans la nature… » - L’incontournable équilibre, toujours source d’harmonie se vérifie dans tous les arts, renchérit Elizabeth.
- Pour Léonard de Vinci, la plus grande création de ‘Dieu’ était l’homme lui-même. Aussi, le diagramme de Léonard de Vinci véhicule l’idée que l’homme est le modèle géométrique idéal pour l’architecture. - D’ailleurs les bâtisseurs des cathédrales s’en sont inspirés avec bonheur, ajouta Christyah. - Que représente-t-il vraiment ? demanda Audrey. - Il y a tellement de significations à l’Homme de Vitruve, affirma Antoine que… - Bien sûr, dit Benjamin, il y a celle évidente du corps humain. Mais en regardant de plus près, nous pouvons y distinguer des symboles mathématiques et géométriques. C’est en fait une solution à un ancien problème architectural, concernant les bâtiments, face aux proportions de l’homme. Dans la symbolique, l’homme avec les bras en croix représente le chemin de souffrance sur la Terre et l’homme avec les bras en l’air et les pieds écartés (le pentagramme) est la représentation de la réalisation de l’Homme cosmique par son travail intérieur mystique. Ainsi est né l’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci. - Puisque le pentagramme est la représentation de l’homme-esprit, l’enfermement du pentagramme à l’intérieur de la pomme symbolise la recherche de la connaissance. 68
- En outre, dit Chantal, lorsqu’elle est supposée être mangée comme le firent Adam et Ève, cela représente l’involution dans la matière charnelle divisée. Que dire de plus ? L’interdit par ‘l’Éternel’ mettait Adam et Ève en garde contre la prédominance de leurs désirs les entraînant vers une vie matérialiste opposée à la vie spirituelle. Après un temps de réflexion, Marie les encouragea à continuer leur repas. Elle expliqua que la nourriture a toujours été au cœur de la littérature merveilleuse, que ce soit dans les romans de chevalerie ou dans les contes.
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Arbre de Vie à 10 Sefiroth
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L’Épi de blé dit : « Chant d’ascension : Des profondeurs, je crie : ‘YHWH’ ! Psaumes 130-1 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Après avoir grignoté, ils se regardaient sans parler ; la beauté de l’instant murmurait. Les paupières closes, Marie se laissait porter par cette sérénité aux sonorités feutrées. Elle savourait ce moment de douceur sans limites que polissaient les mouettes de passage. Puis, un échange de commentaires entre Marie et ses amis recommença : - Avant de débuter les explications de ces chants sublimes que représentent le Cantique des Cantiques, nous réviserons une grande partie de notre enseignement partagé ensemble, depuis cinq ans. Ensuite, elle suggéra en souriant : - La nuit par temps clair, si nous regardons le ciel, nous voyons des myriades d’étoiles éclatantes devant nos yeux émerveillés. Avons-nous des indications sur ces splendeurs ? - Puisque les scientifiques s’extasient en des versions diverses et variées, aussi, nous restons avec nos interrogations naïves, dit Matthieu. - Imaginons l’avant création divine… - Tu as parfaitement raison de nous rappeler les préliminaires antérieurs à la création divine, répondit Flavie. - Oui, Flavie ! Ce ne sont que des suggestions de la création ! Puisque tu fais de hautes études concernant le grec ancien, l’hébreu biblique et les hiéroglyphes antiques, c’est toi qui évoqueras les hypothèses de l’avant-création ! 71
S’écoulèrent de brefs instants où Flavie demanda dans son cœur au ‘Christ’ de lui ouvrir la bouche pour évoquer les principes originels de la vie. Puis, inspirée, elle s’exprima lentement : - Ce que je vais dire n’a pas de mots réels, puisque nous allons parler de l’Infini. Émue, elle se tut quelques instants puis reprit : - Suggérons qu’avant les créations, il n’y avait que le « Néant » totalement inconnaissable, que les kabbalistes nomment « Éin » en hébreu ou « Rien ». Pourtant le « Rien » contenait le « Tout ». Le « Rien » était la non-existence renfermant pourtant en elle la Volonté suprême : le « JE » existentiel. Nul ne connaît la cause de l’exaltation qui permit la sortie de cet état de « Néant » ou de non-existence à l’Existence, donc au temps en général. Nous supposons que la Volonté suprême se concentra. Son hyperconcentration alimenta sa force existentielle pour que Son « JE » devienne « NOUS » : les créations. Par cet acte « Rien » devint « l’Infini Inconnaissable », l’Unité indiscernable appelée « Éin-Sof », qui veut dire « sans fin » en hébreu, pourtant « Sof » veut dire fin du Néant. « L’Infini » est caché au-delà de toute compréhension humaine. Notre pensée ne peut pas l’atteindre. C’est la Racine de toutes les racines et la Cause de toutes les causes. Cependant, au moyen de la structure séfirotique de l’Arbre de Vie, les sages kabbalistes vont plus loin que le point de vue philosophique. Ils affirment que ce sont les aspects divins qui émergent des profondeurs intimes de « l’Infini » pour créer. Il y eut un silence méditatif profond de page pure, au devenir d’aimer. Puis Flavie ajouta : - Une première émanation sortit de « l’Infini ». Ce fut « l’Infinie Lumière » ou « Éin-Sof-Or » en hébreu, d’où se trouvait la Vie ultime de toutes les existences sans différenciation entre les unes et les autres. - Tout vient de la Lumière, ajouta Chantal. Tout ce qui existe possède sa source dans l’Infinie Lumière étant la matière première invisible du Tout. Flavie continua : - Selon les enseignements des initiés kabbalistes, le Créateur suprême a conçu un vide. Il y projeta un rayon concentré de Lumière à l’intérieur duquel étaient compris tous les germes de tout ce qui sera créé dans le devenir. Ce rayon est un pilier de Lumière qui d’un côté est lié et alimenté directement par la Lumière Infinie et de l’autre côté, ce pilier est appuyé sur le vide. Benjamin intervint en déroulant un panneau accroché au feuillage : 72
- Après que ce rayon de Lumière eut été mis en ordre, il fut appelé Adam Kadmon puisqu’il représentait l’Être primordial féminin-masculin ou Tout. Ce rayon descendit d’une manière graduelle et forma des cercles descendants sur cette ligne. Ils sont appelés Sefiroth de l’Arbre de Vie. Le sommet Kéter (la Couronne) du premier Monde où tout émane est lié à la Lumière infinie, jusqu’à Malkhouth (la Royauté), le Monde de l’Action au bas de ce rayon, c’est-à-dire la matière comportant des dimensions hautes et basses comme notre monde. - Revenons à l’Adam Kadmon, l’Être archétypal, reprit Marie. Dès sa conception, il possédait toute l’histoire de l’humanité jusqu’à sa culmination ou sa perfection. L’Adam Kadmon féminin-masculin est le premier Arbre de Vie. Ses pieds sont basés sur le vide et la tête dans l’Infinie Lumière. Suivant la phase suivante, les Sefiroth de l’Arbre de Vie, qui étaient des points dans ce vide, se sont liées entre elles tels les anneaux d’une chaîne. De ce fait, une Sefirah se trouve enchaînée avec la plus proche et se complète. Chaque point de Lumière a un réceptacle, cela signifie qu’il y a déjà séparation et individualisation. Ce rayon était composé de toutes les Sphères ou Sefiroth circulaires non disposées comme un Arbre de Vie, mais agencées chacune dans l’Image et dans la Ressemblance divines, compléta Chantal. Saisis devant cette étonnante représentation de l’Adam Kadmon, pensifs ils restèrent tous silencieux… Souriante, Marie les fit sortir de leur réflexion : - Prenons un peu de dessert. 73
Ce qu’ils firent et échangèrent leurs impressions sur les mets raffinés partagés. La lumière d’un soleil jeune pénétra dans le jardin d’hiver et dansa sur le visage de Marie. Elle reprit la parole : - Comme nous l’avons dit précédemment pour la compréhension du Cantique des Cantiques que nous allons étudier, il faut admettre que le Corps divin est constitué d’une juxtaposition de trois thématiques : la structure de l’Arbre de Vie, les vingt-deux Lettres de l’alphabet hébreu accompagnées des points-Voyelles. Le tout compose la « chair spirituelle » de la Divinité. Revoyons l’Arbre de Vie ou les Arbres de Vie qui sont les fécondations de toutes les créations avec leurs univers innombrables. Comme vous ne le savez pas, la structure séfirotique est la conception du livret biblique : le Cantique des Cantiques. - Patrice, veux-tu nous rappeler ce qu’est la composition séfirotique de l’Arbre de Vie. Nous en avons parlé très longuement l’année dernière. - Oui, bien sûr ! L’arbre végétal sur la terre fait le trait d’union entre le sol où s’enfouissent ses racines et le ciel où apparaissent les fruits qui en résultent, suspendus à ses branches. Semblablement et symboliquement, durant sa vie, l’humain doit trouver l’harmonie entre le matériel et le spirituel. Pour ce faire, il puise de ses racines les forces de son âme et le pouvoir de réaliser les actes positifs, ceux-ci étant les « fruits » de son existence. - En effet, dit Benjamin, l’arbre avec son corps visible et ses racines invisibles ressemble à un être humain avec son corps visible et son âme invisible. Patrice continua les explications. - Comme les racines de l’arbre terrestre, les particularités de notre âme sont essentielles. Elle recueille les éléments vivifiants que le corps transforme en aliments vitaux, sous forme d’actes. Ceux-ci ne peuvent être accomplis que physiquement, du cerveau vers les organes. L’Arbre de Vie est semblable à cet arbre. Mais ses racines sont alimentées de Lumière Infinie qui descend graduellement en intensité de moins en moins forte, afin de bâtir la création matière, grâce aux fruits appelés Sphères, Portes ou Sefiroth en hébreu (Sefirah au singulier) de l’Arbre de Vie. En fait, ces fruits sont les émanations qui se répandent à partir d’un mouvement occulte de l’Infini. Ceci s’effectue comme si la dimension cachée de ‘Dieu’ donnait naissance à d’autres parties plus manifestées de Lui-même, jusqu’à l’action de la matière avec ses nombreuses dimensions. 74
- C’est très clair Patrice, merci, dit Antoine. Marie ferma les yeux un instant. Elle pensait que ses veines semaient sa chair d’un rêve plus grand que son espérance. De ses regards, elle caressait la lumière de ce printemps, de cette unique et douce aube d’enlacement sans rupture. Puis, elle dit : - Voyez et comprenez ! Le Saint, béni soit-Il, créa 4 Magnificences ou 4 Mondes composant l’Arbre de Vie, c’est-à-dire l’agencement de milliards et de milliards d’univers et encore plus… Chaque Monde contient un Arbre de Vie. Ces Mondes soutiennent des Noms tels que : « Éhyeh, YHWH, Tsevaoth, Adonaï… » et chacun porte une Lettre du Nom ‘YHWH’ (Yod, Hé, Wav, Hé), Saint, béni soit-Il. Ces Noms sont les secrets du mystère primordial. Chaque Monde est compris dans l’autre. Le souhait de l’un est de pénétrer l’autre et de se fondre en l’autre afin de le glorifier. Pour commencer, nous parlerons de la Première Magnificence ou premier Monde de l’Arbre de Vie appelé Émanation ou Atzilouth en hébreu, portant le Nom sacré « ÉHYEH » tiré de l’Exode 3-14 et qui veut dire « Je serai ». La Lettre du Nom qui lui correspond est la Lettre YOD י. Ce monde évoque la Splendeur enclose ou l’émanation de toutes choses. En effet, ce Monde ne se dévoile en rien, puisque tous les autres Mondes sortent de lui et agiront peu à peu pour créer le quatrième Monde, la Magnificence de l’Action : la matière dans toutes ses formes et dimensions.
Ce Nom « ÉHYEH » concrétise les 3 Séfiroth supérieures de l’Arbre de Vie. Ces Canaux ou Sefiroth ou Portes commencent à la Source de Vie, Kéter (la Couronne) la première Sefirah de l’Arbre de Vie : lieu supérieur et inconnu d’où tous les autres Mondes émergent. Les deux autres Sefiroth supérieures de l’Arbre de Vie sont H’okhmah (Sagesse ou la Force du Mah : Quoi) et Binah (l’Intelligence et le Discernement). Elles sont les Sources de Lumière pour que descendent à travers elles, les pluies de bénédictions et les saintetés sublimes de l’en haut, pour créer. Marie but un peu d’eau et reprit son enseignement : - Nous parlerons de la Deuxième Magnificence, le Monde de la Création ou Bériah. Il est la somme des trois Splendeurs supérieures 75
par le secret de la Lettre Hé ה, deuxième Lettre du Nom sacré, béni soitIl. Ce Monde enferme les trois Sefiroth qu’elle contient : H’essed (Bonté), G’vourah (Puissance, Rigueur et Justice) et Tiphéreth (Beauté). Cette Splendeur la Lettre Hé הest surnommée aussi, celle qui « court et revient ».
- Pourquoi ? demanda Audrey. - À ce sujet, le prophète Ézékiel 1-14 disait aussi : « … Les vivants couraient et revenaient… » Cette deuxième Magnificence ou deuxième Monde Bériah reçoit le legs ou l’héritage des Gloires cachées qui ne se manifestent pas : Kéter, H’okhmah et Binah. Voyons le rôle de la Lettre du Nom se nommant Hé הcorrespondant au Souffle de ‘l’Esprit-SaintShékhinah’. Elle récolte et saisit les grâces de l’en haut (Binah) vers l’en bas par la dernière Lettre Hé הdu Nom ‘YHWH’ Saint, béni soit-Il. De ce fait, cette Lettre « court et revient » selon le secret de la Lettre Wav וqui fait le lien entre les deux Hé הdu Nom : véritable carrefour se tenant au milieu de l’Arbre de Vie, entre le haut et le bas. N’omettons pas de dire qu’en haut la première Lettre Hé הdu Nom se trouve en Binah. De ce fait, pour s’élever vers Binah, la Lettre Hé « court et revient », c’est-à-dire elle « court » vers le Hé הd’en haut par un désir parfait et elle « revient » vers le Hé הd’en bas (Malkhouth) pour lui donner ce qu’elle a glané en Lumière en haut.
- Nous parlerons maintenant de la Troisième Magnificence, le Monde de la Formation ou Yetsirah. Elle porte comme nom sacré Tsevaoth qui veut dire hiérarchies ou armées. Sa Lettre Wav וdu Saint Nom est la transition entre le haut et le bas. Elle est la Grandeur qui condense en son sein tous les influx issus de toutes les Sefiroth supérieures. Cette Somptuosité par la neuvième Sefirah Yessod devient la 76
limite supérieure de la vision prophétique. Elle essaime des éclats admirables afin de donner des formes à toutes les espèces en bas, puisque cette Sefirah est appelée « Vivant des mondes El H’aï (vie) » et « El Shaddaï (toute la Puissance de Dieu) ». Constamment, Yessod loue la quatrième Magnificence du quatrième Monde de l’Action Assiah (Malkhouth) appelée aussi « Cantique ». De ce fait, lorsqu’elles sont rassemblées sans séparation par une volupté ou « Baiser d’amour », le tout se nomme le « Cantique des Cantiques », les principes de toutes les multitudes en haut et en bas, puisque toute vie dépend de la troisième Magnificence d’où naissent les Vivants. - La Quatrième Magnificence se trouve en bas de l’Arbre sefirotique. Elle est appelée le Monde de l’Action ou Assiah que représente la matière avec toutes ses dimensions. Il porte le Nom sacré ‘Adonaï’. Cette Quatrième Magnificence est obscure et non obscure. Les commentaires sur ces mots vous seront donnés lorsque nous étudierons le verset 1/5 du Cantique des Cantiques. Auparavant, regardons la Quatrième Magnificence, elle suscite l’obscurité. - Pourquoi ? demanda Antoine. - La Lumière de ce quatrième Monde reste comprimée et c’est pour cela qu’elle est obscure. Le Monde de l’Action ou Assiah représente la Sefirah Malkhouth (Royauté). C’est la matière aux nombreuses dimensions pures ou impures comme notre planète. Dans cette Royauté règne ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ la Présence divine. - Que veut dire « comprimer ? » questionna David. - Regarde-toi ! Ton corps est composé de milliards de cellules agglomérées pour que ta forme apparaisse. - Pourtant, la matière détruite devient poussière après la mort… - Certes, la plupart des scientifiques d’aujourd’hui le formulent, sauf quelques-uns. Pour comprendre ce qu’est notre monde de matière, il nous faut parler des particules telles que les muons, les taus, les électrons, les neutrinos, les quarks… qui, isolés ou unis, forment des atomes, des molécules, des roches, des humains, etc. - C’est difficile à concevoir et à comprendre ! dit Matthieu. - Évidemment ! Pourtant en examinant la matière, nous constatons qu’elle est basée sur des complexes trinitaires comme les électrons, les neutrons et les protons ; les leptons, les quarks, les bosons… Si nous allons plus loin, nous dirons qu’il y a trois catégories de quarks et trois paires de particules de leptons, etc. La trinité existe dans la structure même de la matière. Que dire ! Est-ce l’écho d’une architecture divine supérieure ? Certes, oui ! En outre, d’après la physique quantique, la matière peut se transformer en énergie lumière (les photons) grâce à des 77
réactions nucléaires exigeant un pouvoir énorme. Ceci se produit avec le principe de base d’Einstein : E=mc2 qui nous dit que la masse et l’énergie sont interreliées y compris la matière et l’antimatière… En d’autres termes, la masse qui est matière peut devenir énergie et viceversa. - Je comprends mieux ! dit Matthieu. - Antoine dis-moi ! Il y a plus de 2000 ans que se passa-t-il d’unique sur notre planète ? Antoine se mit à genoux, les mains jointes sur la poitrine : paupières cernées de silence. Puis, recueilli quelques larmes s’écoulèrent sur ses joues... - C’est la Résurrection du ‘Christ’ ! - En effet, ‘Jésus’ en tant que ‘Christ Roi’ fut capable de transformer le vêtement de matière-énergie de son corps de chair en corps Lumière d’ascension ! Il disparut ensuite de notre réalité et ne laissa aucune matière, aucune poussière ni énergie derrière Lui... Assurément et au vrai sens du terme, la matière et la moindre poussière sont de la Lumière supra-luminale ! Donc, même si nous le voulions, nous ne pourrions pas détruire la matière qui est de la Lumière divine comprimée. - Elle reste comprimée, certes ! Mais après, dit Patrice ? - Elle reste comprimée en elle jusqu’à ce que la Lumière de la troisième Magnificence Yessod la heurte et la transperce, comme l’acte sexuel entre un homme et une femme. Immédiatement, remplie de cette semence lumineuse du troisième Monde, Malkhouth étincelle de tous côtés les 72 Noms divins. Puis, cette Quatrième Splendeur mêle en elle les deux Noms « YHWH et Adonaï » et se couronne ainsi du Nom sacré ‘Adonaï’. Ce dernier Monde de l’Arbre de Vie devient le prince de tous les mondes et de toutes les armées du Tsevaoth d’en haut et d’en bas. - Cela expliquerait donc le phénomène extraordinaire de l’ascension où le ‘Christ’ s’éleva dans le Monde de l’Émanation, commenta Patrice, pensif… -Á nous aussi, à son retour, Il nous a promis l’élévation de notre chair comprimée dans les dimensions basses de Lumière, précisa Elizabeth. Tous les participants se levèrent spontanément et se mirent à réciter les Lettres du Nom dans les Noms, c’est-à-dire « YHWH et Adonaï » combinés… Après cette parenthèse de louanges, Benjamin reprit : Sous des feuilles de papier, il sortit un dessin, le montra à tous et reprit la parole :
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- C’est l’édifice des Sefiroth en plénitude dans les 4 Mondes de l’Arbre de Vie, constitué par 4 édifices formant en tout un ensemble de 28 Sefiroth. Les 4 hexagrammes désignent les 4 degrés de la manifestation. Marie continua les commentaires : - Dans le Cantique des Cantiques la ‘Shekhinah-Esprit-Saint’ (la règne dans notre monde. Elle est l’amante et l’épouse de la Sefirah Tiphéreth (le Bien-aimé) où leur relation est souvent en tension déchirée, vu que notre monde de 3e dimension est inaccompli. Aussi, nous humains imparfaits, nous devons intégrer la Bible, l’étudier et la commenter en recherchant ses abondants secrets pour que se révèle de plus en plus notre foi vers l’union mystique, aussi bien sur la terre que dans les Ciels, entre le masculin et le féminin unifiés. Je vous demande de bien graver en vous l’image et les fonctions des Sefiroth de l’Arbre de Vie pour recevoir le « Baiser de Dieu ». En conscience, tous concentrés firent silence… Il leur fallait s’imprégner de tout cet enseignement. Une page ouverte des Ciels devenait un singulier pluriel où les voyelles se posaient sur les consonnes. Après cette pause, Flavie leva la main. 79 Bien-aimée)
- Puisque tu le demandes, Flavie, continue les explications. - Nous pouvons revoir ensemble nos multiples conversations sur la « Pensée enclose » abordée lors de nos rencontres… - Oui, Flavie ! - La « Pensée » est avant le mystère du commencement des créations. Parce qu’Elle est « Pensée », elle est intérieure, close et inconnue. Lorsque la « Pensée » divine se déploie davantage pour créer, elle parvient au lieu où l’Esprit réside, représenté par la 3e Sefirah Binah de l’Arbre de Vie. Une fois arrivée en ce lieu, la « Pensée » est appelée « Discernement » puisqu’elle n’est plus aussi enclose qu’auparavant. Le « Discernement » se déploie dans la Sefirah Tiphéreth et émet la « Voix » qui est la somme de toutes les puissances évolutives. La « Voix » conduit la « Parole » et établit les « Mots » créateurs en leur perfection. Lorsque nous contemplons les divers échelons : « Pensée, Discernement, Voix, Parole » : Tout est UN ! De ce fait, la « Pensée » est prémices de TOUT. Elle évoque le « Fils divin ». L’évangile de Jean 1/1-2-3-4-10 le confirme : « …Au commencement était la Parole et la Parole était tournée vers ‘Élohim’ (‘Dieu’) et la Parole était ‘Élohim’ (‘Dieu’). Tout fut fait par Lui et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. En lui était la vie […] Et la Parole s’est faite chair… » Il n’y a pas de séparation puisque TOUT est UN. C’est une seule chaîne, vu que, devenue « Parole et Voix », la « Pensée » est enchaînée à l’Infini et jamais la « Pensée » ne s’en écarte, car elle est le « Fils éternel » c’est-à-dire le « Christ » venu de l’Inconnaissable ! - En résumé, conclut Élizabeth, nous pouvons dire : la pensée crée, la parole construit, en bien ou en mal dans notre monde chaotique ! Dans le silence général, agenouillée, Raïssa laissait couler des larmes de douceur... - Psalmodions avec infiniment d’amour les Noms divins de l’Arbre de Vie à 10 Séfiroth, puisqu’ils sont la structure séfirotique de notre monde. 1/ Kéter la Couronne d’Éternité : Éhyéh Asher Éhyéh ‘Je serai Ce que Je serai’ 2/ H’okhmah la Sagesse : ‘Yah 3/ Binah l’Intelligence : ‘Yahouha’ 4/ H’essed la Bonté 5/ ‘EL’ G’vourah la Force divine : ‘Élohim’ 6/ Tiphéreth la Beauté et l’Harmonie : ‘YHWH-Élohim’ 7/ Netza’h la Victoire : ‘YHWH Tsevaoth’ (armées ou hiérarchies) 8/ Hod la Splendeur : ‘Élohim Tsevaoth’ 9/ Yessod le Fondement : ‘El H’aï’ (la Vie) ‘El Shaddaï’ (la toute-puissance de ‘Dieu’) 10/ Malkhouth le Royaume : ‘Adonaï’ (Seigneur). Dans un grand recueillement, ils récitèrent tous ces Noms divins et vous aussi, amis lecteurs et lectrices. 80
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Les Cieux disent : Les Cieux parlent du Kévod-Èl (Gloire Divine), et le firmament raconte l’œuvre de ses mains. » Psaumes 19/2 – Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Impatient, David demanda à Marie : - Commençons à travailler le texte du livret biblique le Cantique des Cantiques ! Elle sourit. De ses lèvres, un petit murmure ensoleillé se leva : un jeu de mots purs et charnels qu’elle énonça doucement… mots qui révélèrent sa joie... Elle mit un chant et prit un paquet de feuilles de papier. - À chacun de vous, je distribue un livret entouré d’un ruban bleu. Il contient les feuilles photocopiées du Cantique des Cantiques en langue française. Découvrons les pages imprimées correspondant aux huit chapitres et à leurs versets. Elle tourna une page lentement, comme à regret de divulguer les étapes bienheureuses de ces textes sacrés. - Avant de les étudier, percevons rapidement leurs écrits sublimes. Ils tournèrent les pages du livret tout en écoutant le chant épelant l’amour entre ‘Dieu’ et son peuple par la figuration de l’amour d’un homme et d’une femme. - Comme l’éclair de mille soleils, tels sont les éclats que répandent ces feuillets. Ils nous suggèrent des mystères merveilleux vers les véritables messages du futur, dit David-le-blond, surnommé affectueusement ainsi, par les personnes du groupe. Chantal l’interrompit et ajouta : 81
- Il faut longuement méditer chaque jour pour éclairer les lueurs de l’intuition et cueillir le sens secret et mystérieux de ce livret biblique. Marie louangea ‘l’Éternel’, les mains jointes sur la poitrine et termina en disant : - « YHWH est Un et son Nom est UN Zac. 14-9 » Silence recueilli… Elle reprit la parole avec beaucoup d’émotions : - Tous ces mots sont un dialogue ; chaque passage signe un geste, un moment, un endroit que l’on veut partager… Ensemble, ouvrons la porte du poème suprême de quintessence musicale : Sensualité du Cœur, le Cantique des Cantiques pour que nous chantions afin que les mondes dansent… - Pourquoi Marie as-tu donné comme premier titre au Cantique des Cantiques « Sensualité du cœur » ? - David ! Ce titre se révèlera dans vos méditations… dans l’attente du « BAISER sacré » qui vous enflammera de Son amour et en toute éternité. Son « Baiser » ! Dès que les Lettres danseront dans vos cœurs, le « Baiser » se promènera sur vos lèvres… Elle regarda longuement autour d’elle et dit : - La rédaction du Cantique des Cantiques fut écrite par un auteur anonyme. - Ce livret a probablement une très longue histoire. - Antoine, il n’existe pas de livre de l’Ancien Testament dont il fut proposé des interprétations et des commentaires aussi nombreux et divergents. Le principal souci de l’écrivain du Cantique des Cantiques consiste à envelopper le texte biblique dans une trame tissée par le déroulement des processus qui ont lieu dans le Monde divin et angélique. Il cherche souvent à intégrer les versets dans sa vision du monde supérieur et malheureusement moins à en pénétrer le sens ultime. C’est pourquoi les digressions sont nombreuses et les multiples explications d’une même essence abondent parfois. - Est-ce bien un écrit fait par un hébreu ? - Je le pense ! Nous retrouvons des parallèles du Cantique des Cantiques dans la littérature du Proche-Orient notamment dans les poèmes d’amour égyptiens, phéniciens, etc. Le cadre géographique et social est suggéré par quelques noms propres comme Jérusalem, le Liban, Galaad… Marie sourit et ajouta : - Il fut même avancé l’hypothèse que le Cantique des Cantiques ait pu avoir été rédigé par une femme étant donné la large place qui y est accordée au personnage féminin dans le livre. 82
-C’est à noter, car dans la Bible, la place du masculin prédomine nettement, rappela Elizabeth. Marie acquiesça et reprit : - Je le redis, le Cantique des Cantiques fait partie du canon biblique. Il est le principe de l’œuvre de la Genèse. Ce livre contient des allusions à tous les événements antiques et annonce les événements futurs. Il déroule la logique de l’amour et opère, tout en l’accompagnant, l’élévation de l’Épouse auprès de l’Époux divin. Comme le dit le Livre du Zohar, il écrit les propos de l’Épouse et les réponses de l’Époux et par là, il constitue les minutes « d’un dialogue amoureux dont dépend le sort des univers ». Également, il est le recueil de notre quête intérieure par excellence. Chaque mot est un pas de notre exode, de notre voyage vers ‘l’Éternel’. - J’ajouterai et reconfirmerai dit Benjamin, que le Cantique des Cantiques est constitué d’une haute valeur symbolique et mystique, puisqu’il se réfère aux degrés les plus élevés du Monde divin, au sein des profondeurs du mystère de l’Absolu. Il évoque l’émanation progressive de l’Être divin, la structure de l’Arbre de Vie et sa manifestation à partir de l’insondable. C’est-à-dire d’un mode d’existence indifférencié à une matérialisation par étapes, sous forme d’un écrit acquérant peu à peu toutes les spécificités du Pentateuque, tel qu’il a été transmis à Moïse au Sinaï. Le Cantique des Cantiques reflète aussi l’anatomie du corps humain, du réseau des âmes et des Noms divins avec le système des Portes ou Sefiroth de l’Arbre de Vie. Tout est dans le Cantique des Cantiques : les Sefiroth, les Lettres et les Voyelles ! - C’est démesuré ! dit Antoine. - La Bien-aimée qui est-elle réellement ? demanda David. - Livre saint, le Cantique des Cantiques nous montre deux aspects d’enseignements, commenta Benjamin. En premier : la Bien-aimée concerne ‘l’Esprit-Saint-Skékhinah’ qui « va et vient » de l’en bas vers l’en haut afin de recevoir le « Baiser sacré ». Puis, Elle retourne vers notre monde déchu pour rapporter la Lumière divine. En second : le livret biblique s’adresse aussi à la Bien-aimée correspondant à nous humain, comprenant notre âme-conscience. Par ces écrits, nous entreprenons notre voyage métaphysique passionné vers le Nouveau Monde futur, le Olam Haba en hébreu. - Donc, ce voyage infini commence pour nous dans le Cantique des Cantiques… - Ce voyage, reprend Marie, n’est pas un vagabondage affligeant de chaque pas, mais au contraire la bénédiction de l’être. En effet, dans les écritures sacrées, nos pas doivent se faire fraîcheur, discernement et 83
réflexion en recherchant d’éventuelles pointes d’humour et de poésie. Ce voyage de l’être correspond aussi à une des phases du mot « caresse » que nous croiserons dans le verset deux. - Au cours du voyage, rencontrerons-nous des obstacles à franchir ? - Il faut que notre regard ait été transmuté et devienne autre. En effet, il faut arriver à effacer, à oublier certaines perceptions et opinions sur le monde et sur nous-mêmes. Aussi, le voyage se fait dans une obligation d’être constamment joyeux, appelée par Georges Lahy « la joie sans cause ». En fait, au cours de ce voyage, nous ne nous interrogeons pas sur ‘l’Éternel’, mais uniquement sur la possibilité de Le connaître un peu et surtout de Le ressentir. L’expérience du voyage en soi nous fait prendre conscience de la possibilité d’un autre regard sur le monde, sur ‘l’Éternel’ et sur les hommes. - C’est l’éloge du ressenti sur le savoir ! nota Elizabeth. - Le livret identifie le Bien-aimé à la dimension masculine du monde divin correspondant à la Sefirah Tiphéreth de l’Arbre de Vie et la Bienaimée à la Sefirah Malkhouth, elle-même contemplée comme étant ‘l’Esprit-Saint’ ou la ‘Présence divine Shekhinah’ en nous. Le Cantique des Cantiques est aussi le triomphe de la Vérité en haut et en bas. Il retrace et annonce la réalisation de l’harmonie universelle et la rédemption du peuple d’Israël, intégrant toutes les confessions spirituelles dans le monde. Un instant de réflexion… - Pour ce livre sans fin, tous les mots intenses nourriront-ils les ferveurs du cœur ? dit Flavie. Marie reprit : - Bien sûr, Flavie aimée ! Dans l’état de lecture, les mêmes mots font des textes différents, par exemple l’expression « je t’aime » ayant une fois un son et une autre fois un son différent ! Les mots de ces textes ne sont que des souffles bénis. Elle réfléchit et ajouta : - Le Cantique des Cantiques est le calice des bénédictions et c’est pourquoi la joie advient lorsqu’il est chanté. Rien de semblable n’existe pour tous les autres cantiques du monde. - Pourquoi ? - Le Cantique des Cantiques est le principe ou le résumé de toutes les Écritures saintes dans le monde. Ainsi, il constitue les minutes d’un dialogue amoureux et, je le redis, dont dépend « le sort des univers ! » - De ce fait, ajouta Benjamin, les rouleaux sacrés du Cantique des Cantiques engendrent les fonctions d’une haute puissance mystique, 84
puisqu’ils se réfèrent aux degrés les plus élevés du Monde divin supérieur. Élizabeth intervint : - Pourtant, Jean Calvin a mis des doutes furieux quant à l’inspiration divine de ce livre à cause de son caractère sensuel et érotique ! - Néanmoins, Jean Calvin le conserva dans sa traduction de la Bible. Quant aux chrétiens allant à l’Église ou au Temple le dimanche, ils ignorent la connaissance exacte de ces poèmes sublimes. Ils sont rarement cités ou expliqués au cours des messes ou autres rencontres chrétiennes, sauf aux mariages et baptêmes où sont lus quelques versets ! Le Cantique des Cantiques a subsisté également aux adversités de quelques influences intégristes rabbiniques et chrétiennes. Ils n’y voyaient que de l’amour charnel au lieu de la rencontre du Bien-aimé Dodi en hébreu -, c’est-à-dire ‘l’Éternel,’ avec la Bien-aimée : Sa création. Sachez que le Cantique des Cantiques contient tout Ce qui était, tout Ce qui est et tout Ce qui sera ! - Pourquoi en français disons-nous : Cantique des Cantiques ? Nous pourrions employer d’autres appellations, remarqua Patrice ? - Par une simple transcription du latin, les versets du livret furent appelés en français le Cantique des Cantiques. Pourtant, il possède de nombreux noms, par exemple Odes des Odes chez Georges Lahy, Poèmes des Poèmes chez Chouraqui, Chant des Chants chez Frank Lalou et Patrick Calame, Saint des Saints chez Rabbi Aquiva, etc. En effet, depuis des millénaires, ce livre est le plus traduit et le plus commenté aussi bien chez les juifs que chez les chrétiens, tels saint Bernard, Grégoire de Nysse, Origène, Thérèse d’Ávila, Jean de la Croix, etc. Les traductions littérales ou allégoriques dépendent de l’inspiration du traducteur. - Quant à Voltaire, dit Flavie, il dénonçait le Cantique des Cantiques comme des pages galantes ! - En effet ! Le Cantique des Cantiques est divisé en 8 chapitres comprenant 117 versets. Rabbi Aquiva disait : « …Le monde n’a jamais autant valu la peine d’être créé comme le jour où le Shir HaShirim fut donné à Israël. Le Cantique des Cantiques a valeur de Saints des Saints… » Oui, mes amis, c’est pour cela que sa compréhension est difficile d’accès. - Et pour les Juifs aussi ? demanda Antoine. - Pour les Juifs, l’interprétation allégorique du livret est devenue effective à partir du IIe siècle de notre ère, c’est-à-dire l’amour de ‘Dieu’ pour Israël et Son peuple représenté comme les rapports entre deux époux. Vers le Ve siècle de notre ère, le Cantique des Cantiques fut 85
utilisé dans la liturgie juive et devint l’un des cinq rouleaux lus aux grandes fêtes et au Shabbat. Sous l’influence d’Origène, les auteurs chrétiens ont suivi la même ligne juive, mais l’allégorie est devenue chez eux celle des Noces du ‘Christ’ et de Son Église. Marie se leva, prit une pomme et retourna s’asseoir. Elle remarqua que des senteurs multiples se répandaient autour d’eux. Son regard suppliait les heures d’aller moins vite… Au bout de quelques instants, elle reprit la parole : - Nous chanterons les poèmes admirables du Cantique des Cantiques soutenus par les enseignements des initiés kabbalistes. En effet, dans leurs préceptes, le Cantique des Cantiques n’est pas une pièce d’importance mineure, mais au contraire une partie étendue et indépendante, consistante et littérairement achevée. Le Cantique des Cantiques trouve son interprétation dans les religions monothéistes venant du judaïsme. Un instant de réflexion, loin des origines de ténèbres, afin de lever l’offrande jusqu’à la prière. Puis… - Le Cantique des Cantiques est la synthèse du mystère du Nom sacré ‘YHWH’ Saint, béni soit-Il. Pourtant dans le livret, au verset 8/6 le Nom est prononcé qu’une fois seulement par deux Lettres Yod יet Hé ה, formant le Nom ‘Yah’, qui veut dire « l’Éternel ». Elle releva bien la tête et ajouta : - Vous que j’aime, voyez et comprenez ! Il ne faut pas imaginer que le Cantique des Cantiques est une sorte de témoin de l’histoire sainte qui raconterait de façon poétique et imagée de grands épisodes bibliques ! Le Cantique des Cantiques déroule la logique des Grâces divines et opère l’élévation de l’Épouse - le ‘Saint-Esprit-Shekhinah’ prisonnière dans la matière déchue de notre monde chaotique. L’Épouse doit monter auprès du Fils, le Roi Messie, l’Époux céleste, siégeant dans le centre de l’Arbre de Vie correspondant à la Sefirah Tiphéreth venue de la Sefirah Binah, la Mère des créations. De la sorte, ce livre biblique transcrit les propos de l’Épouse - l’Esprit-Saint - et les réponses de l’Époux - le Roi Messie : le ‘Christ’ - et en cela, comme il vous a été dit auparavant, ils soutiennent un dialogue amoureux dont dépend « le sort des univers ». Tout est dans le Cantique des Cantiques. C’est pour cela que le livre est sacré, lu et relu. Benjamin reprit la parole : - Je vous le rappelle ! Ce livre biblique enseigne les Sefiroth de l’Arbre de Vie, les 22 Lettres et les Voyelles constituant la « Chair spirituelle » de ‘l’Éternel’ dans sa création. Je le redis, l’importance du Cantique des Cantiques est un chant qui proclame et décrit 86
l’accomplissement de l’harmonie universelle et la rédemption du peuple Israël dans le monde, juif et chrétien ensemble comme entité terrestre et comme figure de la ‘Shekhinah’ ou ‘Esprit-Saint’. C’est le triomphe de la Conscience, à la fois en haut et en bas. Pause méditative... Marie pensait que dans chaque mot s’éveillerait un poème et que dans chaque souffle se révèlerait une grâce, un don, une bénédiction de ‘l’Esprit-Saint’… - Vous tous que j’aime, que les mots du Cantique des Cantiques se révèlent en vous chaque jour et deviennent pour vous émerveillement et soif souveraine dans l’unique Vérité. Ces mots sont source de Lumière divine. Aussi, recueillons la Gloire de ‘Jésus le Christ’. Il est l’éternité de Jérusalem. Il est la joie suprême d’Israël dans les siècles et sans fin. À Pessa’h (Pâque), Il nous a libérés. Nous ressentirons à chaque expression du Cantique des Cantiques Sa Présence dans les explications du livret. Elle se tut pendant quelques instants, puis : - Voyez et comprenez, l’Unité divine épèlera dans notre cœur le rythme aimant de la Vie, caressant les épis de notre sang qui correspondent à notre âme immortelle où le chant du Cantique des Cantiques s’égrènera. Benjamin intervint : - « YHWH ouvrira pour toi son bon trésor... Deut. 28/12 » Aussi le Cantique des Cantiques est la louange des louanges unissant le Nom sacré ‘YHWH’ le Bien-aimé - ou Dodi - à son peuple Israël de toutes confessions dans le monde. Je le redis, ce peuple correspond à la Fiancée représentée par la ‘Shekhinah’ la Présence divine emprisonnée en nous et dans la matière - même la plus grossière - de notre monde chaotique. Puis, Marie commenta : - En unité, le Cantique des Cantiques ou Louange des Louanges est adressé au Père - H’okhmah la Sagesse - et à la Mère - Binah l’Intelligence -. Ils possèdent la Paix - le Shalom - parce qu’il s’agit de lieu qui réclame la joie sans jugement. En effet, le Monde à venir (autre appellation de Binah, la mère éternelle nommée Ima) est tout entièrement allégresse et félicité. Il réjouit toute la création. Pour cette raison, joie et bonheur sont à tous les degrés de l’Arbre de Vie. De même, il faut éveiller un élan de félicité et de ravissement en nous dans le monde où nous vivons, vers le Monde supérieur : Binah. Les Mondes subsistent selon le même modèle. L’éveil humain y monte de bas en haut. - En rayonnement avec le ‘Christ’, le Cantique des Cantiques appelle ceux qui le parcourent et l’aiment avec joie. 87
- Oui, Raïssa ! Pourtant, le livret se révèle à chacun différemment. Le cri de l’âme exulte musicalement en quête de ‘l’Éternel’ puisque le Cantique des Cantiques est un poème devenu mélodie. Dans les synagogues, il est chanté ! - La langue de ce livre est-elle bien écrite en hébreu ? - La langue du Cantique des Cantiques est l’hébreu biblique. Oh ! Combien il est ardu de traduire ces versets en français ! Sommairement, nous nous approchons du texte avec crainte et émerveillement ! Mais… Marie s’arrêta de parler comme si ses lèvres indécises refusaient la parole. Puis : - Vous que j’aime, dans ma ferveur en offrande, je pense sincèrement qu’il faut avoir été meurtri soi-même par l’amour pour comprendre la musique des couplets du Cantique des Cantiques. Ils viennent du cœur de nos blessures… Elle s’arrêta de parler comme si elle fuyait quelque chose. Elle observa le jardin extérieur : un oiseau chantait sur une branche d’arbre. - Pardon ! Un masque du passé voyagea en moi ; une nostalgie traversa mes yeux. Il y eut un silence embarrassé au cours duquel tous ses amis se dévisageaient. Marie sourit à Benjamin et s’adressa à toutes et tous : - Dans le Cantique des Cantiques se cache le plus beau secret et vous le connaissez ! - De quel secret s’agit-il ? demanda ingénument Audrey. - Sans aucun doute, c’est le secret du mot « Amour », aussi bien entre les hommes et ‘l’Éternel’ qu’entre les humains eux-mêmes ! Réfléchissons sur les mots écrits dans la première lettre de Jean 4-16 « … Et nous, nous avons pénétré l’amour, nous avons adhéré à l’amour que ‘Dieu’ a pour nous : ‘Dieu’ est amour. Qui demeure dans l’amour demeure en ‘Dieu’ et ‘Dieu’ demeure en lui. » - Qu’est-ce que l’amour ? - Question courageuse, tant de fois réfléchie, philosophée, poétisée, dégradée et de ce fait ignorée ou dédaignée ! dit Flavie. - Oui, de nos jours, dire « je t’aime » est outrancier pour certains… renchérit Audrey. - Par la mort et la résurrection du Fils éternel, l’improbable union avec le ‘Très-Haut’ s’avère possible sur cette terre tumultueuse, intervint Benjamin. Sans cesse cherchée par la foi, l’inaccessible Lumière de Son Amour se laisse percevoir vive et consolante au creux de notre humble nuit enfantine. En effet ! Les faiblesses douloureusement ressenties dans ce monde surchargé de valeurs 88
équivoques nous font ressembler à des enfants esclaves. Redevenons la fine pointe de l’enfance spirituelle qui n’est pas un mythe ou une belle poésie, mais une réalité concrète, comme disait le ‘Messie Yéshouâ’ : « Le plus petit est le plus grand… Matthieu 18/4 » Malheureusement, l’humilité n’est pas une vertu naturelle. Elle est presque contraire à l’instinct vital qui rend l’orgueil en quelque sorte naturel. Marchons dans la confiance sur le chemin du « tout petit » de l’Évangile. Ils restèrent quelques instants attentifs et silencieux. Puis, Patrice intervint : - Le Cantique des Cantiques est aussi considéré inévitablement comme des poésies d’amour érotiques entre deux humains qui s’aiment ! - Vraiment, dit Marie, il devient parfois difficile, voire impossible de distinguer cette ambiguïté dans le texte. Pour certains, il est scandaleusement érotique et non sacré. Pourtant, lors de l’étude de ces versets, page après page, nous percevrons la relation mystique de l’homme à ‘l’Éternel’ et de ‘l’Éternel’ à l’homme et à toute Sa création par Son Fils le ‘Christ’. - Il est écrit : « Je suis malade d’amour Cant 2-5… » Que représente ce cri ? demanda Audrey. - Voyez et comprenez ! C’est l’ovation qui déchire et transperce les univers du mystique. Il faut savoir être amoureux ! C’est l’art du cœur et du savoir aimer. Benjamin sourit à Marie et dit : - Oui, sans aucun doute, l’inspiré commence sa montée vers la Lumière à partir de l’amour humain. Puis lentement, il s’ouvre vers l’amour universel lui apportant son épanouissement. - Pour le chercheur de la Lumière divine, la création est entièrement masculine et féminine et aussi l’humain est entièrement masculin et féminin. - De ce fait, nous devons ne faire qu’un avec l’Amour puisque ‘l’Éternel’ est Amour, dit soudain Raïssa en écrasant une larme sur sa joue. Que pouvons-nous comprendre du ‘Christ’ : l’Homme ‘Dieu’ ! L’Amour Le fait naître, Le déchire et Le ressuscite toujours ! Elle s’interrompit et respira longuement… Marie d’une voix méditative reprit : - Ô, bonheur pressenti comme le matin où la mer s’appuie sur l’azur de toute sa force à aimer ! Aussi, nous tournerons les pages du Cantique des Cantiques animées de foi et d’allégresse, semblables à une symphonie dont les mêmes thèmes reviennent, se modulent et s’enrichissent sans cesse les uns les autres en unité exaltée. 89
Flavie intervint : - Encore faut-il que nous ayons des « oreilles pour entendre et des yeux pour voir » ? C’est ressentir profondément la communion entre l’homme et ‘Dieu’ que représente ce livret sacré et aussi dans toutes les perceptions humaines. Audrey ajouta : - Je pense que pour exprimer le langage romancé de ces pages, nous devons abandonner notre intelligence ordinaire pour découvrir la vraie connaissance de la Vérité se trouvant elle-même dans le mot Amour. En chuchotant, Benjamin s’adressa à Marie : - « …Que tu es belle, ma compagne, que tu es belle ! Tes yeux sont ceux des colombes Cant 1-15. » Elle lui répondit doucement : - « … Que tu es beau mon bien-aimé (mon Dodi) et combien aimable ! Notre berceau est un lit de verdure Cant 1-16 ! » Tous les deux en tapant des mains se mirent à chanter et à danser quelques vers d’une chanson en hébreu sur le Shabbat : - « Lekha Dodi Likrate kala, penéi Shabbat Nekabela ! (bis) Shamor Vézakhor Bédibur ekhad, Hishmi’anou el Ha’meyoukhad, Adonaï ékhad ou’shmo ékhad; L’chem Oultiférét Vélitila. » « Allons mon bien-aimé à la rencontre de la fiancée, accueillons le shabbat (bis). D’une seule parole, le ‘Dieu’ unique nous a fait entendre les mots « observer » et « souviens-toi ». ‘Adonaï’ est Un et son Nom est Un pour sa célérité, sa splendeur et sa louange. » Regards tendres de leurs âmes… enfanteuses de saisons secrètes… - Vous que j’aime, voyez et comprenez ! reprit Marie. Malgré nos échanges de deux versets du Cantique des Cantiques entre Benjamin et moi, je vous redis que ce livre n’est pas une romance d’amour sensuel, alternée entre une femme et un homme passant par toutes les sensations de l’amour physique constituées de l’attente, du désir, mais aussi de la souffrance, de la séparation et éventuellement du retour de l’un vers l’autre. Pourtant, pour beaucoup de commentateurs, le Cantique des Cantiques serait uniquement un recueil de poèmes célébrant l’amour mutuel et fidèle et scellant le mariage entre un homme et une femme exaltant l’amour humain. En effet pour eux, le sujet n’est pas profane, puisque ‘l’Éternel’ bénit le mariage. Ce livret est entendu moins comme un moyen de procréation que comme une communion affectueuse et stable de l’homme et de la femme. Pourtant, le contenu messianique du Cantique des Cantiques est aussi bien astronomique qu’humain. Il est l’Excellence des Excellences. Il nous dirige vers le Secret des Secrets, l’Essence de notre Essence évoquant le mot Amour que les Hébreux 90
appellent Ahavah comprenant les Lettres Aleph 1, Hé 5, Beith 2, Hé 5 de valeur numérique 13 comme ÉH’ad qui veut dire Un comprenant les Lettres Aleph 1, H’eith 8, Daleth 4. Si nous additionnons les nombres de ces deux mots ultimes, le résultat est 26. Il correspond au nombre du Tétragramme ‘YHWH’ - Yod 10, Hé 5, Wav 6, Hé 5 ‘l’Éternel notre Dieu’ Saint, béni soit-Il. Ainsi, Ahava l’Amour est le nom caché du Cantique des Cantiques Shir Ha-Shirim. Quintessence de notre quintessence, le Nom de ‘l’Éternel’ ‘YHWH’ se révèle en nous, béni soit-Il. Elle respira longuement et continua : - Avant de poursuivre, nous devons réaffirmer en nous et avec puissance que chaque verset même hermétique contient le sens exact du mot « Amour ». Tout le livre est la déclinaison du mot « Amour ». Chaque parole appelle le sublime « Amour » ! Il vient d’avant la création. - Mais qu’est-ce que l’Amour ? demanda Audrey. - Bien que le principe de l’Amour soit un sujet de débats, nous n’avons aucune explication de sa signification réelle par les philosophes, répondit Flavie. Néanmoins, ce mot peut éclaircir plusieurs aspects de cette notion en s’appuyant sur ce que l’amour n’est pas. Elle réfléchit un instant et ajouta : - Platon distingue deux types d’éros : l’éros vulgaire, fils de l’Aphrodite vulgaire qui pousse « les hommes à la légèreté et au libertinage ». Né de l’Aphrodite céleste, l’éros céleste est la voie permettant le passage du sensible au suprasensible, du monde inférieur au monde supérieur, du monde matériel au monde des idées. Ce passage s’effectue toujours dans le même sens : du bas vers le haut, puisque les mondes des idées ne peuvent agir sur celui des sens. De ce fait, l’éros platonicien n’est ni purement divin ni uniquement humain, il est quelque chose d’intermédiaire permettant d’éveiller dans l’âme, la braise sous la cendre, l’attrait de l’âme vers le monde supérieur. Je dirais d’une manière différente, la beauté de ce monde a pour rôle d’éveiller l’éros dans l’âme pour qu’elle parvienne à la beauté suprasensible et céleste. Disons aussi que Platon nous apprend que par l’amour, les amants se rapprochent du divin vers l’éternité, bref vers la Vérité essentielle ! - C’est vrai ! dit Antoine. Le mot Amour, s’il exprime un sentiment fort et positif, il s’oppose à la haine voire à l’indifférence, à la neutralité ou à l’apathie. Sur une petite étagère enfouie sous le feuillage d’un arbrisseau, Marie prit un livre et l’ouvrit. - C’est la Bible de Chouraqui que vous possédez également. Elle sourit et ajouta : 91
- Nous travaillerons avec ce livre biblique comme nous le faisions les mois passés. Marie ouvrit la Bible. - Pour conclure sur le mot secret du Cantique des Cantiques, prenez dans votre Bible, la lettre écrite par l’apôtre Paul 1 Corinthien 13-1-2-3-4-5-6-78-10-13 . Ainsi, lisons tous ensemble ! 1 Que je parle les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’AMOUR, je ne suis qu’un gong retentissant, qu’une cymbale tonitruante. 2 Que j’aie l’inspiration, que je sache tous les mystères de toute la science, que j’aie la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s’il me manque l’AMOUR, je ne suis rien. 3 Que je distribue tous mes biens aux affamés, que je livre mon corps aux flammes, s’il me manque l’AMOUR, je n’y gagnerai rien. 4 L’AMOUR prend patience, l’AMOUR est accueillant, il n’est pas jaloux, pas vantard, il ne s’enfle pas d’orgueil, 5 Il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne pense pas à mal, 6 Il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. 7 Il excuse tout, il croît tout, il espère tout, il endure tout. 8 L’AMOUR ne disparaît jamais. Les prophéties ? Elles seront abolies. Les langues ? Elles cesseront. La connaissance ? Elle disparaîtra. 9 Oui, nous connaissons partiellement et partiellement notre connaissance est limitée et limite notre prophétie. 10 Mais quand viendra la perfection, ce qui sera limité sera aboli. 13 Maintenant demeurent en moi la foi, l’espérance et l’amour, mais des trois, l’AMOUR est le plus grand… » Émue, elle baissa la tête. Puis, lentement précisa : - Voyez et comprenez ! L’Amour est la première Loi divine. C’est un devoir du fidèle vis-à-vis de ‘Dieu’ et de son frère qu’énoncent ces versets bibliques les plus connus de l’Amour pour ‘l’Éternel’ : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir… Deut. 6/5 Matthieu 22/37 » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même… Lév. 19/18 Matthieu 22/39 ». L’Amour s’exprime à chaque page du Cantique des Cantiques que nous découvrirons peu à peu. C’est le « Moi… SOIS vers Toi » et le « Toi… VIENS vers Moi ». Je le redis ! La Bible commence par le verbe « Soit » de la « Lumière soit » et finit par le verbe « Viens » que nous annonce le ‘Christ’ à la fin de la Bible dans l’Apocalypse de saint Jean : « Oui, je viens… ». Tout est dit ! 92
Raïssa à la peau noire et David aux cheveux blonds et aux yeux bleus se rapprochèrent l’un vers l’autre. Enfin, ils osèrent se regarder dans le miroir de leurs âmes. Leurs mains s’unirent, leurs visages se rapprochèrent et se touchèrent. Ils rêvaient tout haut et murmurèrent : - Moi…SOIS vers Toi. - Toi… VIENS vers Moi. Silence de réflexion aux paroles de plénitude.
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La Gazelle dit : « Et moi, je chanterai ta force, je me réjouirai de ta bonté au matin, car tu as été pour moi un refuge et un refuge au jour de ma détresse. » Psaumes 59-17 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Chantal s’absenta pendant quelques instants. En se rinçant les mains, elle regardait son visage à peine fardé dans le miroir ovale, en haut du lavabo. Joyeuse, elle releva ses cheveux noirs et les retint avec une pince-barrette. Elle pensait que le parfum du jardin d’hiver était si puissant qu’il l’enivrait de bonheur. Elle retrouva ses amis. - Avant de découvrir les chapitres du Cantique des Cantiques, dit Marie, sachez que chaque verset cache dans ses lignes le secret de la dualité et révèle comment y remédier en chacun de nous. Sur un premier plan de travail, la Bien-aimée est la Présence de Paix, la ‘Shékhinah’ ou ‘Esprit-Saint’ en nous. Donc au début, nous étudierons la ‘Shékhinah’ dans le cosmos et pourquoi Elle dira la phrase suivante : « … Je suis noire, mais belle…Cant 1-5 » Ensuite, sur un second plan, les versets se révèleront à nous, esclaves dans ce monde chaotique, comment vaincre le désordre pour devenir libres spirituellement et retrouver notre Famille céleste. De ce fait, vous comprendrez pourquoi il est dit dans les écrits coptes, qu’une certaine forme de Sophia - de Sagesse divine chuta dans les ténèbres pour ensuite nous apprendre à remonter vers la Lumière absolue. Lisons ensemble le premier verset. « … Cantique des Cantiques qui est pour Salomon…Cant 1-1 » 95
Vous que j’aime, voyez et comprenez ! Le Cantique des Cantiques ne fut pas écrit par le roi Salomon puisqu’il faudrait se demander pourquoi sa filiation paternelle - fils du roi David - n’est pas obligatoirement mentionnée, après le nom Salomon, comme elle l’est toujours dans les autres chapitres de la Bible. Cela nous fait méditer que le Cantique des Cantiques est hors du temps. Benjamin continua : - Quand il est dit ‘le Cantique des Cantiques asher li-Sholomo’ (qui [est] pour Salomon), est-ce que le relatif « asher » désigne Salomon comme auteur ou comme récepteur de l’œuvre ? Le roi Salomon historique régna durant 40 ans aux environs de 970 av. J.-C. Sa naissance est mentionnée dans le deuxième livre de Samuel et son règne est décrit dans le premier livre des Rois. Quant au Cantique des Cantiques, sa composition est supposée être attribuée à un auteur anonyme du IVe siècle avant notre ère et qu’il y aurait fondu différents poèmes. Cette date est inexacte, également ! Il est mentionné dans le Cantique des Cantiques au chapitre quatre et au verset quatre, que « …la Tour de David est ton cou bâti pour les trophées… » Cette tour fut construite en Israël au IIe siècle avant notre ère. De ce fait, le livret biblique fut écrit après cette date et non au temps du roi Salomon car la Tour de David n’existait pas ! Les sages disent que chaque fois qu’apparaît dans le Cantique des Cantiques le nom Salomon sans être accompagné de la mention « fils du roi David », ce nom Salomon est sacré puisqu’il dévoile secrètement le Nom ultime ‘YHWH’ ou ‘Ha-Shem’ (le Nom), c’est-à-dire le Roi à Qui (asher) appartient le Shalom, la Paix venue de la Sefirah H’okhmah de l’Arbre de Vie, d’où ‘asher li-Sholomo’ ! Il est dédié par Son peuple Israël au Saint, béni soit-Il, vu que ce livret biblique a valeur de Saint des Saints, puisqu’il est tout entier pétri du vouloir des Ciels. - C’est pourquoi dans divers commentaires sur le Cantique des Cantiques écrits par un auteur anonyme, le roi Salomon a tant de place , n’est-ce pas ? - Élizabeth ! répondit Marie, le prénom Salomon d’origine hébraïque est dérivé du mot « shalom » qui veut dire la paix, venue de la Sagesse. En effet, pour régner, le ‘Très Haut’ alloua de la Sagesse au roi Salomon. Le rôle important relaté dans la Bible est que le roi Salomon, fils du roi David, bâtit le Temple à Jérusalem d’après la vision du prophète Ézéckiel. Ce Temple était la merveille des mondes par sa splendeur mystique où régnait ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’. - Le second Temple fut pourtant détruit en l’an 70 ! 96
- Lorsque le premier Temple construit sous l’instigation de Salomon, fils du roi David fut détruit, des événements désastreux arrivèrent dans le monde… et ces malheurs continuent de se répandre ! Il y eut et il y a toujours plaintes et gémissements chaque jour, comme il a été écrit : « La mort est montée par nos fenêtres... Jér. 9-20 » et « Avant que ne se rompe le Fil d’argent… Ecc.12-6 » - Qu’est-ce le « Fil d’argent » ? demanda Audrey. - En vérité, c’est une très belle image à peindre et un chant musical à composer ! répondit Marie en souriant. Elle était heureuse… elle sera heureuse… - Le Temple de Salomon non détruit apportait « le Fil de la grâce » qui se déroulait des Ciels vers l’en bas, la matière où nous sommes. C’étaient la bonté, l’amour et les multiples bénédictions de la quatrième Sefirah H’essed de l’Arbre de Vie que recevaient les humains par le canal de la neuvième Sefirah Yessod. Cette Sefirah transmet « la rosée », à savoir l’influx céleste venu des degrés supérieurs du Monde d’en haut. - Ah, je comprends ! - Revenons au Temple, nous devons le reconstruire en nous ! C’est notre réalisation intérieure, notre quête, notre Shalom suprême… Á nous de comprendre ces propos : « Un cœur intelligent acquiert la connaissance et l’oreille des sages cherche la connaissance…Pro. 18-15 » Émue, Marie s’arrêta de parler un instant, puis ajouta : - Voyez et comprenez ! Dans le Temple de Jérusalem se trouvait le sanctuaire appelé le « Saint du Saint des Saints ». Nous sommes obligés de reconstruire ce lieu en nous, afin que la ‘Présence divine’ et le ‘Christ’ cosmique y demeurent. Le Cantique des Cantiques nous y aidera ! Elle fit quelques respirations et continua son exposé : - Revoyons l’Arbre de Vie ! La troisième Sefirah Binah, la Mère éternelle Ima est appelée aussi les « Cinquante Portes ». Pareillement, durant notre quête vers la Matrice des créations, notre âme-esprit unifiée s’élèvera progressivement et ouvrira les Portes jusqu’à notre rédemption : Binah. - C’est terrible ! Nous sommes si petits et si fragiles ! dit Raïssa. Comment arriverons-nous à ouvrir les cinquante portes de Binah ? Marie sourit et dit : - Moïse dans sa grandeur ne put atteindre que la Porte 49 ! - Oh, alors ! Notre espérance est désespérance ! Où se trouve la 50e Porte ? 97
- Raïssa ! C’est Binah la 50e Porte par la Lettre Noun de valeur 50 au centre du nom de la Sefirah. Alors, notre confiance se trouve dans l’autel extérieur où nous sommes vers l’Autel intérieur qui fait jaillir Vie et Joie. Benjamin continua : - C’est pourquoi il est dit dans le Psaume 84-4 : « L’oiseau même trouve une maison, Et l’hirondelle un nid où elle dépose ses petits. Tes autels, Adonaï Tsevaoth (Seigneur des armées) ! Mon Roi et mon ‘Dieu’. » « L’oiseau » évoque l’Autel d’en bas : ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’ dans la Sefirah Malkhouth, la Royauté. « L’hirondelle » se réfère à l’Autel d’en haut que représente la Matrice éternelle, la Sefirah Binah, symbolisée par les 50 Portes. « Où elle dépose ses petits. » Ce sont les Séfiroth de l’Arbre de Vie qui portent les deux autels : « Mon Roi et mon Dieu ». Mon « Roi » représente la dernière Sefirah Malkhouth, l’Autel extérieur où son vœu se porte en permanence vers l’Autel intérieur « mon Dieu… ». De ce fait, l’Autel extérieur ne cesse de chanter des louanges, comme il est écrit : « Cantique des Cantiques qui est pour Salomon… Cant 1-1 » - C’est comparable à la flamme d’une veilleuse, dit Marie. Lorsque la flamme brûle sur la mèche et que celle-ci est alimentée, la lumière brille. Symboliquement, ces brillances lumineuses sont les louanges chantées par l’autel extérieur en bas vers l’Autel intérieur en haut. Mais si la flamme n’est plus alimentée d’huile, la lumière s’éteint. Cette mèche sèche suggère l’incroyance du peuple qui invoque les idoles matérielles. Salomon, fils du roi David gémit et dit : « Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ta jeunesse…Éccl.12-1 » Il est dit aussi : « … Quand se ferment les battants sur la rue Écc.12-4… » En fait, ce sont des Portes célestes qui laissent ou ne laissent pas passer les prières Berakhoth 32b par l’incroyance. Chantal ajouta : - Depuis notre monde Malkhouth la Royauté, il faut éveiller la joie et la jubilation à l’adresse du Monde supérieur : la Sefirah Binah. L’éveil ne monte que de bas en haut. - C’est pourquoi je dis toujours qu’il n’y a de joie qui ne soit pas divine ! s’exclama Élizabeth. Raïssa redemanda : - Parle-nous plus longuement de Binah et de ses 50 Portes et aussi de la ‘Shekhinah’, notre ‘Présence divine’ en nous. 98
- Bien Raïssa ! Un petit rappel ne peut qu’être salutaire ! Comme vous le savez, les Sefiroth de l’Arbre de Vie sont semblables à un alphabet de multiples forces et couleurs qui se conjuguent entrent elles pour former des combinaisons multiples de puissances et de teintes aux diverses splendeurs par lesquelles la Lumière de l’Infini se reflète et atteint, selon différentes modalités mathématiques célestes, les mondes de l’action pour les bâtir et les faire évoluer. Marie très souriante poursuivit : - Parler de Binah la Mère éternelle, quel bonheur ! Je suis très attachée à cette troisième Sefirah. - Tu es une féministe ! dit Matthieu avec une intonation mi-rieuse, mi-accusatrice dans la voix. - Dans ce monde de division où nous vivons, toutes les femmes le sont avec des nuances ! Matthieu, je te réponds fermement que la légende aux fausses chimères liant les solitudes ne doit plus ensabler ÈVE, la première femme et nous, ses descendantes ! - Et Adam ? - Cela suffit de donner à Ève la responsabilité totale de leur chute dans les dimensions inférieures ! - D’après le concept biblique, Ève naquit pour soutenir Adam loin de la solitude, ajouta Matthieu. - Adam connut la pomme sensuelle. Je plains cet homme, lui et sa progéniture masculine irresponsable des malheurs qu’ils subirent ! - Eut-il été violé par Ève ? demanda David en plaisantant. Certains textes le suggèrent ! - Toute la littérature masculine se cache dans le féminin. La Femme est la splendeur de la création ! Point final sur ce sujet ! Ils chuchotèrent, échangèrent et rirent aux éclats… Lié de souvenirs, Matthieu remontait à la surface de ses lèvres des phrases enfin libérées. Il tanguait sur sa jeune vie placardée de situations d’illusions et de réalités. Un sourire de douceur voila le regard de Marie. Elle se souvint d’une phrase de Paul Éluard : « Toute caresse qu’elle soit du corps ou du langage est sacrée. » - Ne soyons plus dans une errance titubante de mots ! dit Marie enjouée à ses amis. Reprenons l’enseignement sur la Sefirah Binah et remarquons combien l’en haut est enveloppé de Sagesse et de Justice salutaires concernant la féminité ! Elle but un peu d’eau et ajouta : - Revoyons ! La Sefirah H’okhmah est étudiée comme le véritable commencement de la création : l’origine des insondables voies divines 99
venues de la Sefirah Kéter. H’okhmah représente la Sagesse ou le Père Éternel. Sa Lumière filtrée insémine la troisième Sefirah qui est Binah (la Mère Ima : l’Intelligence et le Discernement) ou Tebunah (l’Entendement). Je le précise : Binah ne reçoit pas seulement la Lumière de H’okhmah mais aussi directement celle de Kéter, ce qui lui permet de renvoyer sa propre Lumière vers H’okhmah et ainsi s’affirmer comme entité propre ! En effet, elle est le lien entre les Sefiroth supérieures et inférieures et propage la Bénédiction du Kéter Suprême. - Reparle- nous de Binah, c’est très compliqué ! dit Audrey. Marie sourit. - Reprenons ! Binah rayonne sur le haut de la colonne de gauche de l’édifice sefirotique et assume par cela la féminité. Le Sefirah H’okhmah est l’aspect masculin de ce qui est propre à la semence. Binah, elle, est la féminité qui déploie la semence et qui enfante la création. Binah enferme toute la force de l’intellect de la conscience humaine, elle est l’intellectualisation ou la personnalisation du concept de H’okhmah, ce qui permet à l’homme d’intégrer une notion qui lui était étrangère auparavant. De la sorte, en Binah sont mûries les informations intuitives émises par H’okhmah dans la pensée humaine. Les informations supérieures y sont réduites dans les trois dimensions du concept humain, ce qui les rend compréhensibles et classifiables. Binah est la direction de l’espace, nommée la profondeur du bien. Son nom énergétique est « Mayim me Roua’h » « l’Eau du Souffle (Esprit-Saint Hé) ». Avant d’aborder les 50 Portes de Binah, donnons tous ensemble quelques éclaircissements sur la notion de la ‘Shékhinah’. Flavie, je souhaite que tu commences. - La Kabbale place le concept de la ‘Shékhinah’ au centre de son système mystique et lui donne divers noms : Malkhouth, Souffle, Princesse, Fiancée, Épouse, Sagesse et Parole divine. Elle désigne la ‘Présence divine’ ou ‘l’Esprit de Dieu’ en toutes choses. Je le redis : Elle est l’aspect féminin de ‘Dieu’ en tant « qu’épouse » ou « fille ». - Oui, Flavie ! Les termes « épouse ou fille » seront développés dans le Cantique des Cantiques. En effet, il est attribué à la ‘Shekhinah’ les qualités « d’épouse » par rapport à l’aspect masculin de la Divinité, la Sefirah Tiphéreth. Il lui est aussi allouée celle de « mère » sur la terre dont elle partage l’exil et les souffrances de ses enfants. La ‘Shékhinah’ ou ‘Esprit Saint » lutte et combattra jusqu’à la liberté retrouvée et la prospérité restaurée de ses enfants, nous, humains sur cette terre chaotique aux trois dimensions basses. Elle unit progressivement la Famille humaine à la Famille céleste dans une unité cosmo-planétaire. Après la 100
restauration de ce monde déchu en terre de Lumière, Elle retrouvera le bonheur d’être réunie à nouveau à son Époux divin. - Dans la conscience supérieure, la ‘Shekhinah’ ou ‘Présence de divine de paix’ ou ‘Souffle de l’Esprit-Saint’ évoque un aspect du ‘Dieu’ immuable. Cependant comme vient de le dire Marie, en exil dans notre monde, elle devient passive et rétractée sur elle-même, ceci, à cause du déséquilibre et des tendances non maîtrisées qui animent ces lieux déchus. Le professeur Scholem dans Les origines de la Kabbale exprime ainsi ce double aspect : « Mais cette Perle, couronne ou fille n’a pas seulement une mission à accomplir ici-bas, en tant que Sagesse inférieure et étrangère, comme nous l’avons vu. Elle est habitée aussi par une dynamique de sens opposé, d’ascension vers ‘Dieu’ lui-même. Il y a donc un mouvement de la ‘Shékhinah’ non seulement vers l’extérieur, mais aussi vers l’intérieur, vers les forces tissées dans ses vêtements. » - Parfaitement Flavie ! Le Bahir (le livre de la Clarté) lui aussi dans son langage parle de cette double existence : « Venez et regardez ! Il y a une ‘Shékhinah’ en bas comme il y a une Shékhinah en haut » « Et quelle est cette ‘Shékhinah ? Dis-toi : c’est la Lumière qui émane de la Lumière originelle de H’okhmah et de Kéter… » Dans la Kabbale, dont nous nous référons dans nos travaux, il est dit que la puissance cosmique primordiale indifférenciée est symbolisée par la réunion ou syzygie de l’état « ÉHIEH » (Je Serai) et de « Shékhinah (Présence divine) ». - Que veut dire syzygie ? - Audrey, en astronomie, une syzygie vient du bas latin : syzygie et lui-même du grec ancien : συζυγία suzugía, « réunion ». C’est une situation où trois objets célestes ou plus sont en conjonction ou en opposition. Sur la Terre, ce mot est généralement utilisé pour le Soleil, la Terre et la Lune ou une autre planète. - J’ai compris ! - Aussi, je le redis, l’union des deux principes « ÉHIEH » (Je Serai) et « SHEKHINAH (la Présence divine) » forme une unité principe qui est la Conscience cosmique et l’aspect créateur de l’expérience suprême en tant que connaissance des univers. Toute manifestation naîtra alors d’une division de cette conscience. - De ce fait, ajouta Chantal, apparaissent ainsi les polarités « mâle et femelle », supports d’un dualisme fondamental créateur. - Assurément, en tant qu’énergie cosmique : « ÉHIEH » (Je Serai » est le principe masculin dont la nature est statique et transcendante. « SHEKHINAH ou ‘Souffle de l’Esprit-Saint » représente le principe 101
féminin, l’énergie cinétique, la cause du mouvement créateur d’où est né le cosmos. - Donc, la ‘Shékhinah’ s’épanouit en d’innombrables manifestations qui constituent les multivers. - Oui Chantal ! ‘L’Esprit divin’ est la matrice et le moteur des cycles universels. L’ensemble de la théorie que nous venons d’exprimer est scellée par le Tétragramme ‘YHWH’ Saint, béni soit-Il où la Lettre Hé הse trouve deux fois mentionnée dans le Saint Nom. Je le redis, la Lettre Hé הreprésente la ‘Shékhinah’ ou ‘l’Esprit-Saint’. - Comment s’explique le Saint Nom, demanda Audrey. - ‘YHWH’ béni soit-Il s’explique de cette façon : YH (Yod י+ Hé הest le Nom divin YAH « l’Essence suprême ». Aussi, Yod יest le principe masculin et Hé הle principe féminin s’unissant à lui. Les deux sont la représentation parfaite du monde supérieur. Et le Wav וdu Nom symbolise le lien en tant qu’Éther dans lequel tout évolue. La seconde Lettre Hé הest la Présence divine rétractée en Malkhouth, le Monde de l’action : la matière où nous sommes aux nombreuses dimensions. Benjamin impatient reprit la parole : - Dans son ascension, la ‘Shékhinah ou ‘l’Esprit-Saint’ est l’aspect féminin de la création venu de ‘l’Infini’. Lorsqu’elle est libérée de l’exil des terres à trois dimensions, elle s’épanouit en 50 étincelles et s’élève de Malkhouth en bas à Binah en haut. Ceci correspond aux 50 Portes de Binah. En effet, les 50 Portes de Binah sont les éclats de l’expansion de la ‘Shekhinah’ du bas vers le haut. Ce sont les 50 degrés par lesquels l’Épouse (Esprit-Saint) dans la matière circule pour retrouver Son Époux divin. D’une manière secrète, le Cantique des Cantiques nous le suggère. Je vous rappelle que dans la calligraphie de Binah se trouve en son centre la quatorzième Lettre Noun נde valeur 50 aux énergies fécondes de prolifération. Je vous déplie un dessin représentant l’axe central de l’édifice sefirotique, qui est l’image symbolique de la colonne de Lumière s’élevant du Jardin dans l’Éden.
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Les 50 Sefiroth de cette colonne sont les 50 Étincelles du jaillissement de la ‘Shekhinah’. La construction du schéma montre comment à partir de l’édifice en plénitude naissent les 50 Portes de Binah. C’est dans cette colonne que la tradition dit que le Messie couvert d’un manteau pourpre réside dans son palais. Un instant de réflexion. Puis… - Revenons au Cantique des Cantiques ! Il est dit dans le Livre du Zohar que ce livret a pour symbole le nombre « 1006 ». - Certes ! dit Chantal. Si le Cantique des Cantiques correspond au nombre 1006, à quoi correspond le nombre 1005 ? 103
- Ce nombre 1005 représente les cantiques chantés par Salomon, fils du roi David, dans le chapitre biblique 1 Rois 5-12. - Je comprends ! Cependant… - Plus tard, dit Benjamin, par le souffle de la récitation du Cantique des Cantiques s’ouvrit le premier Portail des Palais Célestes : Palais où toutes les louanges sont mises en ordre pour s’élever vers l’en haut. À ce sujet, il est écrit : « Oui, j’ai bâti une Maison, une résidence pour toi I Rois 8/13 ». C’est le Palais du Cantique des Cantiques qui porte le nombre « 1006 » degrés s’élevant avec les louanges et les acclamations. - Lorsque ce degré « 1006 », ajouta Marie, s’est distingué de tous les autres degrés, il se hausse au-delà de toutes les louanges vers l’en haut selon le secret du « Cantique ». Alors il est appelé le « Cantique des Cantiques ». - Il est dit dans la Bible au chapitre 1 Rois 6/7 : « Quand on bâtit la Maison, elle était de pierre parfaite… » - Que veut dire : « Quand on bâtit la Maison » ? - David ! reprit Benjamin, cela veut dire, lorsque le ‘Messie’ (Tiphéreth) et la ‘Shekhinah’ (Malkhouth) étaient ensemble avant les créations, symboliquement « la pierre était parfaite ». Elle était parachevée comme il le fallait, issue « de la carrière » divine. De la sorte, elle était « bâtie parfaite » en tous ses points. C’est ce que nous devons faire pour construire ou édifier notre Temple en nous. C’est-à-dire par le silence de la Lettre Aleph, effectuons le ponçage de la pierre qui nous correspond (nos corps) et la rendre immaculée pour que le ‘Christ’ y grave notre nom sacré et secret, comme Il nous l’a promis dans la Révélation de l’apôtre Jean. - Reprenons ! dit Marie. La ‘Shekhinah’ est symbolisée par la Pierre (matière - Malkhouth) et la Sefirah Tiphéreth par l’Homme, le ‘Messie’. De ce fait, la ‘Shekhinah’ dans la Sefirah Malkhouth a été détachée de l’Homme d’en haut (Tiphéreth) avec lequel elle fusionnait afin de pouvoir s’unir à Lui pleinement dans la matière. Et lorsqu’ils se joignaient l’un à l’autre, tous les autres souffles et toutes les mauvaises espèces s’écartaient et ne s’approchaient plus du Sanctuaire. Ce qu’expriment : « Marteaux, pics, aucun outil de fer ne fut entendu dans la Maison quand on la bâtissait…ibidem » Dès que le saint Temple fut construit en bas sans un bruit par le roi Salomon et qu’il fut aménagé sur ses bases, le Temple d’en bas fusionnait au Temple d’en haut, sans aucun mélange d’aucune sorte. - « Qui est pour Salomon » signifie ‘face à face’, puisque la pierre a été taillée dans la carrière et remise dans le lieu où toute la paix existait dans le silence. Ã cet instant, l’expression le « Cantique des 104
Cantiques qui est pour Salomon Cant 1/1 » devint l’élévation dans la joie et la descente dans la joie, c’est-à-dire la connexion joyeuse de tous les mondes au ROI qui possède la paix : la Sefirah Binah de l’Arbre de Vie, la Mère éternelle Ima. Pensées méditatives après ce cours si dense ! Puis… - Mes amis, retournons quelques instants à nos festivités culinaires, suggéra Marie. Elle s’assit près de Benjamin et lui dit secrètement : - Ne bouge pas ! Le monde s’est ouvert sur nos gestes de douceur et de tendresse comme un vol d’aveux… - Où s’unissent les caresses sans fin… répondit-il doucement. - C’est de l’encre de feu ! Ils se levèrent et dégustèrent une petite douceur. Puis, Benjamin but une gorgée de vin et dit en souriant : - David, ton vin est à boire avec respect et recueillement ! - Intuitivement, mes yeux se sont portés sur ces deux secrètes bouteilles sorties des profondeurs de ma cave pour cette occasion unique ! - Et nous le constatons ! dit Matthieu. Combien notre rencontre aujourd’hui est précieuse ! - Oui, pour rêver secrètement dans nos cœurs émerveillés au « Baiser sacré ».
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Les Verdures du champ disent : « Tu arroses ses sillons en abondance, tu affermis ses mottes, tu la détrempes avec des averses, tu bénis sa croissance. » Psaumes 65/11 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
La bouche close d’air bruissant de cette source de dire, ils taisaient les mots d’ici et d’Ailleurs. Ils les cherchaient sans fin à naître… ces mots qui faisaient psalmodier l’être aux mille paupières d’infini. - Marie ! Jusqu’à présent nous n’avons pas parlé des Lettres saintes hébraïques ? demanda Chantal. - En effet ! - Ta réponse affirmative me fait trembler d’allégresse ! Oui Marie, par le secret des Lettres, tout a été édifié ! - Nous parlerons des Lettres le long de nos commentaires. Voyons le deuxième verset saint du Cantique des Cantiques. Lisons ! « … Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Qu’elles sont suaves tes caresses issues du vin Cant.1-2… » Pour notre compréhension, redisons que le Cantique des Cantiques nous présente ses versets poétiques à l’image charnelle de l’homme, et cela pour notre compréhension. Il est vrai que celui qui croit à la corporéité divine, il y a été amené par une spéculation intellectuelle, en suivant le sens littéral des textes des Écritures, comme le disait Moïse Maïmonide dans le « Guide des égarés ». Il nous fait comprendre aussi 107
que le mot « trône de Dieu » est matière alors que ‘Dieu’ est Lumière. Le mot « trône » doit être remplacé par le mot « Gloire ». Continuons ! Christyah demanda : - « baisers de sa bouche » et « caresses », Marie, je te demande ce qu’évoque dans la mystique le sens du mot chair. - Il est dit en général que la chair est l’adversaire de l’Esprit ! Néanmoins, n’oubliez pas que le « Verbe s’est fait chair… Jean 1/14 » Lui, l’Amour universel, Il s’est incarné en entier dans un corps humain habité par ‘l’Esprit-Saint’ ! Aussi, la chair et l’esprit représentent la beauté et la sanctification de la révélation messianique : ‘Dieu’ dans l’humain ! - Dans le christianisme, dit Benjamin, s’élevaient et s’élèvent toujours deux peurs : spirituelle et charnelle. De ce fait, le Cantique des Cantiques en a pâti. Depuis le début du christianisme, certains religieux méprisaient la chair et la châtiaient pour conjurer les pulsions sexuelles et autres sens négatifs qui les envahissaient. Jamais le ‘Christ’ n’a souhaité que nous maltraitions notre temple de chair par des mortifications ! C’est une perversion totalement humaine et non spirituelle ! - J’ajouterai dit Marie, que notre corps doit être respecté puisqu’il est le Temple de la Présence divine ‘l’Esprit-Saint’ et aussi du ‘Christ’. - Comme vous le suggérez demanda Christyah, les prêtres faisaient vœu d’abstinence. Que connaissaient-ils de l’œuvre de chair et de la femme ? Pourtant, ils croyaient et croient toujours à la résurrection de la chair, puisque le ‘Christ’ à Son retour nous a promis l’ascension de notre corps physique. - Oui, les fidèles récitent à la messe le Credo où il est affirmé : « la résurrection de la chair ». - Oui, Christyah ! répondit Benjamin. Il faut croire en la résurrection de la chair, puisque le corps est le temple de ‘Dieu’, le lieu de Son incarnation. Il nous apporte les grâces et les dons d’amour de ‘l’EspritSaint-Shekhinah’. Pourtant, une grande partie de ces religieux chrétiens étaient misogynes. Ils se maltraitaient en grande partie à cause de leurs pulsions corporelles non dominées. De ce fait, ils haïssaient les femmes, puisqu’elles suscitaient indirectement leurs tentations. Ils traitaient les femmes comme des démones bannies à cause de l’Ève primordiale déchue. À une époque de l’histoire chrétienne, ces moines affirmaient que la femme n’avait pas d’âme ! - Par ces pulsions malsaines, leurs mères et nos mères sont souillées ! Et en plus, ces moines n’honoraient pas le commandement donné à Moïse où il est dit de respecter ses parents ! 108
- C’est pour cela que les femmes n’ont aucun rôle spirituel dans l’Église catholique, nota Raïssa. Pourtant, elles les remplissent... - Quelle erreur chrétienne, lorsque nous savons que le ‘Christ’ avait en majorité des disciples femmes ! - Et ne pas oublier les prêtres pédophiles ! compléta Antoine. - N’oublions pas ! confirma Benjamin. Dans le monde hébraïsant, les rabbins et les maîtres ont un rapport naturel avec la sexualité que n’ont pas les prêtres catholiques. En ce troisième millénaire, que les plus beaux versets du Cantique des Cantiques octroient aux humains la sincère notion de la sexualité anoblie et l’appétit d’une spiritualité vivante et comprise ! Souriante, Flavie ajouta : - Dans le second Faust, Goethe guide le désir de l’homme vers la transcendance. Le féminin représente le désir sublimé : « … Viens, prends ton vol vers les hautes sphères. S’il te devine, il te suivra. Et le chœur mystique proclame : L’Éternel Féminin nous attire vers en haut ! » - La Béatrice de Dante est aussi un exemple que le Féminin joue le rôle de guide, remarqua Christyah. Patrice interrompit Benjamin en chantant : - « La femme est l’avenir de l’homme » disait Aragon. Pierre Teilhard de Chardin voyait dans cette expression le nom même de l’amour « …comme la grande force cosmique… » - Continuons les commentaires du verset deux en sachant que le mot « commentaire » contient en lui « comme et taire ». Aussi, nous dévoilerons des secrets bibliques (comme), mais que l’intégralité du mystère demeure toujours en nous (taire)… Voyons ensemble les expressions : « …des baisers… » Ils signifient attachement, sentiments et finalement l’adhésion d’esprit à esprit où se mêlent paix et joie dans les créations visibles et invisibles et aussi dans l’humain. L’apôtre Paul nous conseille : « … Saluez-vous les uns les autres d’un baiser sacré Romain 1616 … » Il est dit que Moïse fut soustrait à l’agonie et à la mort. Il quitta le monde terrestre dans le ravissement extatique du « Baiser de ‘Dieu ». De ce fait, le « Baiser sacré » témoigne l’unité divine, la Source du Souffle de ‘l’Esprit-Saint’. Poursuivons ! « …de sa bouche… » est l’organe de la source du Souffle fondateur de ‘l’Esprit de Vérité’, la Roua’h (en hébreu). C’est la puissance créatrice, et aussi un degré élevé de conscience. La Lettre Hé הreprésente les deux Souffles du Nom. Ils sont les assises et les principes de toutes les créations soutenues au milieu de l’Arbre de Vie par la Lettre Wav ו. N’oublions pas que dans beaucoup de traditions, la bouche et le feu sont 109
associés comme les langues de feu de la Pentecôte. Il est souligné que la bouche dessine aussi les deux courbes de l’œuf primordial, celle qui correspond au monde d’en haut avec la partie supérieure du palais et celle qui correspond au monde d’en bas avec la mâchoire inférieure. Redessinons l’image splendide : l’humain féminin masculin se trouve d’une certaine manière au milieu du « Baiser » du Père et du Fils et de « l’Embrassement » de ‘l’Esprit-Saint’, unis. « …suaves… » Cet adjectif évoque les Écritures saintes. Nous en parlerons plus longuement après d’autres explications. « …tes caresses… » Le baiser éveille la créativité et la fécondité intérieures. Dans son Livre « Lire aux éclats », le Rabbin M-A Ouaknin écrit : « … La « caresse » soutient que l’unique vérité divine peut et doit se décomposer en une pluralité de vérités relatives que les hommes peuvent partager. […] La main s’ouvre, déploie ses doigts vers le dehors. Éclatement, transcendance vers le monde. Mais lorsqu’elle atteint le monde, les doigts ne se referment pas en une prise, en une emprise, en un « main-tenant »… Les doigts restent tendus, offerts. Ainsi la main se fait-elle caresse… » - C’est le respect et la considération du sens de la vérité métaphysique, ajouta Chantal. - En quelque sorte ! Continuons le verset : « …issues du vin ! » : L’ivresse mystique ouvre la dimension de Daâth (la Connaissance) et le secret de la Sagesse H’okhmah (le Père Éternel) uni au « vin » correspondant allégoriquement à la Sefirah Binah (la Mère éternelle). Pour résumer dans la Bible, tous ces premiers propos soulignent le verset d’Isaïe 11-2 : « Sur lui reposera le souffle de YHWH, souffle de sagesse (H’okhmah) et d’intelligence (Binah), souffle de conseil et de puissance, souffle de connaissance (Daâth) et de crainte de YHWH… » Après une minute de réflexion, Benjamin continua : - Nous, l’assemblée d’Israël de toutes les confessions dans le monde, que pouvons-nous faire pour que le Roi d’en haut nous « …baise de baisers… », bouche à bouche, comme lorsque nous étions en Éden ? - ‘Dieu’ n’a pas de bouche ! dit Matthieu. Benjamin s’arrêta de parler et sourit. Marie reprit la parole doucement, les yeux rivés vers un horizon invisible. - En effet Matthieu, ‘l’Éternel’ n’a pas de bouche ! Mais, ce que nous appelons le « Baiser » lors d’une méditation évoque une étreinte de Lumière rayonnante et chaude qui nous traverse et nous transporte en 110
tremblant dans le ravissement suprême… sans notion de temps et d’espace ! Elle respira intensément et reprit : - Le « Baiser » nous enflamme d’une joie incommensurable que nous ressentons avec des perceptions d’enlacements, de caresses et d’embrassements. Nous pensons être en train de mourir, mais nous sommes présents en conscience dans chacun de nos membres, chacun de nos organes et aussi dans chaque endroit du monde comme si nous pouvions tout voir sans regarder, tout entendre sans écouter, tout humer sans respirer. De l’or en fusion s’écoule en nous, c’est l’onction divine que nous recevons ! Nous sommes unis au divin entre l’Infini et le fini : c’est cela le « Baiser » ! Nous sortons difficilement de ce moment absolu en imaginant que nous n’avons plus de corps. C’est merveilleux cette sensation ! La conscience épurée est encore liée à la matière, mais elle sait qu’elle est parvenue au degré ultime de l’Union à la Cause des causes... et cette extase est entourée de sublimes parfums inconnus ! Ils ne regardaient plus Marie. Leurs pensées imaginaient des lieux irradiés d’espérance aux paupières de tendresse et d’amour où rayonnait l’Œil blanc créateur du commencement. Ils espéraient ! Benjamin attendit quelques instants, puis tapa dans ses mains pour les faire revenir des berges embaumées du Songe. - Avant de continuer nos commentaires, nous parlerons de l’Éternel féminin. Audrey intervint : - Nous en avons parlé ! Pourquoi veux-tu nous parler encore de la féminité ? - Pour nous chrétiens, la féminité est l’enseignement de l’âme que nous apporte Marie-Madeleine, la disciple-apôtre du ‘Christ’. - C’est intéressant ! - En fait, Audrey, la question est : ‘Dieu’ et sa création sont-ils matriciels ? Oui, par le Nom ‘Élohim’ : féminin-masculin-pluriel, répondit Marie. Donc, décomposons tout cela ! Un instant de silence, puis Benjamin reprit la parole : - Au début de la Genèse, le premier Nom divin est révélé. C’est le Nom ‘Élohim’ (Dieu), féminin, masculin et pluriel à la fois par les deux Lettres de la fin « im ». Pour comprendre cette affirmation, il y a en hébreu une méthode de lecture très féconde, celles des Lettres en bordures ou extérieures de chaque mot et les Lettres matrices à l’intérieur du mot et leur nombre. Pour exemple, en français, prenons le mot « MerveilleuX ». M et X sont à l’extérieur et « erveilleu » est la matrice à l’intérieur. 111
Il sourit et continua ses explications : - Pour concevoir la question : ‘Dieu’ ‘Élohim’ est-il féminin ? Prenons les trois premiers mots de la Genèse 1-1 correspondant à la création des univers : « … Au commencement Dieu créa… » En hébreu, cela se dit : « … Beréshith bara Élohim… » Prenons le nom ‘Élohim’ et décomposons le premier Nom divin. Les Lettres bordures sont « É et M » soit Aleph (É) et Mem (M) qui nous donnent le mot « ém » en hébreu, signifiant « mère ». Pourtant, les Lettres matrices à l’intérieur du mot sont « lohi » soient les Lettres « Lamed, Hé, Yod ». Elles ne signifient aucun mot. Pour les comprendre, prenons leur guimatria : les nombres de ces lettres coïncidant à Lamed 30, Hé 5, Yod 10, donnant le total 45. Ce nombre 45 est la valeur du mot adam (Aleph 1, Daleth 4 et Mèm 40) qui veut dire homme. ‘Élohim’ (‘Dieu’) symbolise donc la femme enceinte qui n’est plus dans le cadre de l’un, mais du deux (pluriel im) qui veut dire la création sous toutes les formes ! - Elle enlace, couve, materne l’homme, remarqua Flavie. Après une pause de réflexion, Benjamin reprit son commentaire. - Surprenant, le Nom divin ‘Élohim’ ! En plus, le nombre 45 évoque aussi le mot « mah (Mèm 40, Hé 5) » qui veut dire « quoi ». Constatons que le nom ‘Élohim’ n’est pas seulement la matrice, il est aussi le questionnement obligatoire par excellence de tout chercheur des Écritures sacrées ! - Ce Nom provocateur porte l’homme-femme (Adam-Ève) soulignant la dimension maternelle de ‘Dieu’. De ce fait, Il crée les univers et aussi se révèle à l’humanité sur le mont Sinaï. - Y aurait-il plusieurs dieux ? - Non, David ! Mais il y a plusieurs façons pour ‘l’Éternel’ d’être perçu par les humains ! - Pourquoi parlais-tu de Marie-Madeleine ? demanda Audrey. - Puisque nous étudions le verset deux du Cantique des Cantiques : « … Qu’il me baise des baisers de sa bouche… », je souhaite que nous rétablissions la vérité sur la relation exacte du Sauveur avec Marie-Madeleine. Il est supposé par des personnes écrivant des commentaires très lucratifs que le ‘Christ’ embrassait sur la bouche Marie-Madeleine et qu’elle était son épouse et son élève. - Est-ce véridique ? - Il fut trouvé un manuscrit unique écrit dans le dialecte sahidique copte de Haute-Égypte, sous une forme récente de l’ancien égyptien utilisant des caractères grecs, plutôt que des hiéroglyphes. Ce manuscrit se nomme « L’Évangile de Marie ». Il fut découvert au Caire en 1896 par le docteur Carl Reinhardt. Il a été daté comme étant un codex du 112
Vème siècle, mais des passages du texte sont considérés bien plus anciens. Le titre évoque une première pensée concernant ‘Marie’, la mère du ‘Christ’. Puis, une évidence s’installa en lisant les pages, bien qu’il en manque quelques-unes ! Les théologiens comprirent que ces écrits concernaient « L’Évangile de Marie-Madeleine » au rôle de disciple dans la vie et aussi dans le ministère des mystères entourant ‘Yeshouâ’ le Messie et ses disciples. Elle fut la première à voir le ‘Sauveur’ ressuscité dans Son Corps de Gloire au tombeau ! - Pourtant, elle fut jalousée et rejetée méchamment au rang de pourvoyeuse aux services et aux besoins des disciples, commenta Antoine. - Son rôle devint clair lorsque dans les textes coptes, elle est présentée comme étant une « Présence de Lumière » ! - Cependant selon les Évangiles, il lui fut enlevé dans son corps sept démons, reprit Patrice. - Ces sept démons demeurent aussi en nous et je le sais pour avoir combattu pendant des années leurs attaques ! Le premier est « l’obscurité » ou la négativité en nous. Seules les Formes-Pensées positives supérieures peuvent restaurer la Lumière et la Vie au lieu de cette noirceur et de ce désespoir de 3e dimension. - Peux-tu nous expliquer les six autres forces déchues en nous ? - Le deuxième démon est le « désir ». Il représente ce « plein de choses » circulant pour entraver le chemin de la croissance spirituelle. Nous courons d’un désir à l’autre… Le troisième est « l’ignorance ». Le pire dans ce pouvoir est de ne pas savoir que nous sommes ignorants ! Une fois que nous le savons, nous pouvons identifier l’ignorance lorsqu’elle se matérialise et l’ignorer pour saisir des Vérités plus grandes. Le quatrième est « l’enthousiasme de la mort ». Étant sorti de l’ignorance, il nous faut guérir la division de l’âme-esprit et comprendre la résurrection de la Vie éternelle. Le cinquième pouvoir inférieur représente la « royauté de la chair ». Il suit le quatrième pouvoir de la mort, car même après la mort, la plupart d’entre nous resteront sur la Terre dans les « rondes des réincarnations », certaines sont dirigées par les forces inférieures. Notre but, à nous autres éveillés, est de ne plus revenir dans la chair, car nous avons la capacité comme le ‘Christ’ l’a démontré, d’aller au-delà d’une autre ronde d’incarnation physique. Nous ne devons plus obéir aux lois karmiques. Nous en avons le choix ! Le sixième pouvoir est « l’insensée sagesse de la chair ». Ce n’est rien d’autre que la croyance qui nous montre que la vie existe seulement dans l’ordre matériel et après plus rien ! Si nous entendions la technologie informatisée du serpent nous dire que : la vie n’existe pas après la mort ; ne pas chercher la connaissance divine qui n’existe pas, puisque 113
tout est ici sur la Terre ; que nous sommes des dieux, donc de nous arrêter là où nous sommes… Le septième pouvoir concerne la « sagesse courroucée ». C’est la négativité se tournant volontiers vers le suicide et la destruction de nous-mêmes et des autres personnes. La Sophia déchue ou inférieure gagne encore plus de contrôle et nous ramène à des niveaux de pièges bien plus grands ne conduisant nulle part. Finalement, nous devons être dans la Lumière pour devancer ces sept démons. Pour cela, nous activerons en nous le pourvoir de la Sagesse supérieure pour devenir un pur véhicule pour ‘Dieu’. Un grand silence méditatif. Puis… - Revenons à l’Éternel Féminin que représente Marie-Madeleine, le disciple du ‘Christ’. Marie continua à expliquer : - N’oublions pas que dans l’Église catholique, les femmes sont rejetées. Pourtant Marie-Madeleine est considérée comme une sainte. L’Église orthodoxe anglicane et orientale la vénère ainsi que les luthériens. Hippolyte I, évêque de Rome, fut celui qui l’appela « l’apôtre des apôtres » parce que Marie-Madeleine avait vu le Seigneur après sa résurrection, avant les disciples ! Cet évêque voyait en Marie-Madeleine, l’Ève restaurée. Dans de nombreux anciens textes chrétiens, rien ne signale une relation passionnée physique avec le ‘Christ’. Pourtant, il fut dit qu’elle était embrassée par ‘Jésus’ sur la bouche. - Peut-être était-ce la coutume, comme en Russie, par exemple ? suggéra Élizabeth. Benjamin continua : - Des auteurs populaires ont fait circuler, sans références réelles et uniquement pour gagner de l’argent (best-sellers) que Marie-Madeleine était mariée à ‘Yéshouâ’. Pourtant, plus de deux cents documents provenant des manichéens, des nestoriens, de divers groupes esséniens et de groupes gnostiques anciens n’ont jamais affirmé ni même suggéré ces allégations ! Si Marie-Madeleine avait été l’épouse du ‘Christ’, il est certain qu’il n’y aurait pas eu de contestation contre elle, quant à sa place parmi les autres disciples ! - Chez les Juifs, le mariage est respecté par les autres ! - Absolument Christyah ! Les désaccords des disciples Pierre et André survinrent parce que ‘Yéshouâ’ le Messie considérait MarieMadeleine l’égale des disciples masculins. - Nous pouvons admettre que le ‘Christ’ l’aimait bien plus, puisqu’Il lui apparut ressuscité après sa mort et avant Ses disciples, confirma Christyah. 114
- En fait, dit Benjamin, comment faire croire à ce monde de machos qu’une femme peut avoir une vision supérieure, une connaissance et une sagesse plus grandes de la Vérité que certains hommes ? Pourtant, les Coptes par leurs nombreux écrits mirent l’accent sur ce point et dans bon nombre de leurs écritures. Ils voyaient Marie-Madeleine comme ayant non seulement la capacité de restaurer l’Ève déchue, mais encore de comprendre et d’enseigner la connaissance divine, au-delà de la dualité, à Pierre apôtre et aux autres disciples hommes. Marie souligna : - Il faut affirmer que sans le côté féminin de ‘l’Esprit-Saint’, il ne peut y avoir aucune théologie vivante et aimante qui parviendrait à vraiment transformer la Terre, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Benjamin en souriant ajouta : - Bientôt, la Femme souveraine couronnera l’Homme ! Silence approbateur et enjoué… Marie reprit la parole : - Réintégrons le Cantique des Cantiques qui s’exprime avec des expressions humaines pour nous faire comprendre et expliquer l’Amour de l’Infini dans le fini que nous sommes. - Pourquoi les « baisers sur la bouche » ? - Christyah, le « baiser » sur la bouche comporte 4 Souffles venus de ‘l’Esprit-Saint’, alors ils se répandent dans tout l’Arbre de Vie. Ces 4 Souffles sont mentionnés comme les Sefiroth H’essed, Tiphéreth, G’vourah et Malkhouth que nul homme n’a mérité d’obtenir à l’exception du MESSIE ROI : le ‘Christ’. De ce fait, Il anime la Sefirah Malkhouth en bas où se trouve la Présence divine, le Souffle de ‘l’Esprit-Saint’ en nous et dans tout ce qui vit. Il est écrit dans Ézékiel. 37-9 : « … De 4 souffles vient le souffle… » Il n’est pas noté « 4 » simplement, mais « de 4 souffles ». En effet, « de 4 souffles » est un souffle parfait résultant de l’amour d’un baiser : l’extase divine ! Redisons que dans le Cantique des Cantiques lorsque la Puissance masculine - H’okhmah le Père divin - s’unit au féminin divin - Binah la Mère divine - les 4 Souffles de ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’ sont ensemble. De ce fait, toute la création et le Fils Messie - Tiphéreth - procèdent d’eux. Benjamin confirma : - Redisons ! Il est un Souffle procédant « de 4 Souffles ». C’est aussi la fusion harmonieuse des Sefiroth masculines et féminines de l’Arbre de Vie. - Pourquoi « …sa bouche… » ? demanda Patrice. - Afin de bien montrer qu’Elle, la ‘Shekhinah’ (Présence divine, Souffle de l’Esprit-Saint) dans la Sefirah Malkhouth est prête pour Lui, le Fils, le 115
Messie dans la Sefirah Tiphéreth. C’est comme une femme qui apprête sa bouche pour recevoir un baiser de son époux, ainsi l’accueil de sa bouche symboliquement est-il démontré. Un instant de silence. Puis… - « … Sa bouche… » Réfléchissons encore ! Si nous disons que les baisers se situent dans l’Infini, parce qu’il est écrit de manière enclose « …qu’il me baise… » et « …de sa bouche… », c’est d’ordre spirituel. Ensuite, le verset s’exprime ouvertement en disant « …tes caresses… » là, c’est d’ordre charnel. Le passage du « il » au « tes » souligne l’expression se référant à une réalité mystérieuse et inaccessible. - Que de secrets inexplicables dans la Bible concernant la création ! - Également en bas, dans notre monde, dit Patrice. Les baisers ne dépendent pas uniquement de l’en haut, mais de la femme avec son époux. - Avant qu’ils ne soient entrés en contact l’un avec l’autre, le verset s’exprime de manière enclose. Dès qu’ils se sont rapprochés et se sont embrassés l’un et l’autre par un attachement d’amour, il est dit ouvertement « …tes caresses… », puisqu’ils sont joints ensemble dans l’amour en une conjonction une, sans aucune séparation. Assurément, « … Qu’elles sont suaves tes caresses issues du vin Cant. 1-2 ! ». Le bien et le bon procèdent que du côté de la Sefirah H’essed comme cela est dit dans la Genèse 1-40 : « Et Dieu vit que la Lumière était bonne… » Benjamin reprit la parole : - Au commencement de la création la première Lettre Aleph אet la dernière Tav תcomposent le mot « èth » de « Béréshith bara Élohim èth ha shammaym (Au commencement Élohim créa les ciels…). À l’intérieur de « èth » figurent toutes les autres Lettres de l’alphabet. Ensemble, elles forment la spirale du commencement. Cette spirale par son développement extraordinaire engendra des multitudes de bigbangs formant les multivers invisibles et visibles ! - C’est extraordinaire ! dit Antoine. - Parmi les nombreuses vertus et perfections des Lettres créatrices se trouvent en elles la paix et la joie, sans aucune contestation. Il est vrai, toutes les Lettres de l’alphabet sont sublimes en haut et en bas. Aussi il est écrit, les chérubins étendaient leurs ailes de haut en bas, les Lettres s’envolaient de haut en bas et les Lettres allaient de bas en haut, pénétrant l’une en l’autre et fusionnant les unes dans les autres par le Baiser d’amour. Dès que les Lettres s’étaient conjointes, tous les degrés inférieurs et supérieurs et tous les mondes se réunissaient ensemble : les uns embrassaient les autres dans le Baiser d’amour jusqu’à ce qu’ils soient 116
tous UN, sans aucune séparation avec ‘YHWH’ le Saint, béni soit-Il. Tous les Baisers d’amour ou l’extase divine n’ont pas d’autre motif que de réaliser un unique ensemble pour que tout s’intègre en l’autre pour créer, sans séparation. Aussi, partout ces Baisers n’ont pour fonction de faire que tout soit UN en un même ensemble, Lettres avec Lettres, degrés avec degrés, mondes avec mondes, etc. - Le Baiser d’amour cosmique me fait rêver… dit Audrey. - Mes amis ! Les Lettres sont splendeur et magnificence ! Comme vous avez pu le constater, le Cantique des Cantiques se dit en hébreu Shir HaShirim. Il est composé par deux fois de la Lettre mère Shin שׁ. Pourquoi Shin שׁest-elle une Lettre mère ? Regardons sa calligraphie. - Shin שׁest composée de trois piliers ou de trois Wav ו. C’est le secret de Binah. Ses 3 piliers Wav וfigurent symboliquement les trois Patriarches bibliques dans la Lettre. Ainsi, ils sont unis au secret du Monde d’En-Haut. 1/ Abraham (Père des peuples) se situe dans la quatrième Sefirah H’essed. 2/ Isaac qui veut dire « humour » se place dans la cinquième Sefirah G’vourah. Ils sont liés l’un à l’autre et combinés l’un à l’autre. 3/ Jacob-Israël dans la sixième Sefirah Tiphéreth harmonise les deux côtés de l’Arbre de Vie : H’essed et G’vourah. Ainsi, ils sont unis au secret du Monde d’en haut correspondant à la Sefirah Binah. En conséquence, les louanges célébrées par le Cantique des Cantiques portent le secret de l’unification de H’okhmah et Binah possédant en eux la paix, le Shalom. Pour cette raison SHIN שׁest une Grande Lettre. Aussi, elle est liée au Cantique des Cantiques pour montrer que l’ensemble du Livre chemine et s’organise suivant ce secret. Shin שׁ indique donc ce sur quoi porte la louange du livre tout entier. - SHIN שׁest la 21e Lettre de l’alphabet hébraïque et vient de « shén » la dent. Shin symbolise l’esprit et l’énergie en mouvement. - Effectivement Chantal, Shin שׁévoque le mouvement dynamique de l’élément Feu, les forces actives de tous les univers, le mouvement de tout ce qui existe : tout vit par son action. La Lettre SHIN שׁreprésente l’Arbre de Vie. De ce fait, son Sentier merveilleux se trouve entre H’okhmah et Binah. Dans l’humain, ce Sentier se trouve entre la tempe droite et la tempe gauche. Shin étant placé dans l’alphabet après la Lettre Reish רqui veut dire la « tête », SHIN שׁest l’esprit animant toutes les Vies ! 117
- « … Qu’elles sont suaves tes caresses issues du vin… » continua Benjamin. Le bien et la bonté viennent du pilier de la première Lumière représentée par la Sefirah H’essed, puisque la droite s’est unie à la gauche de l’Arbre de Vie par le « … Baiser… ». Ensuite, logiquement, nous pouvons dire : « …suaves tes caresses issues du vin… » - Pourquoi « caresses et vin » ? redemanda Patrice. - Dans les passages du Cantique des Cantiques, le « Vin » représente symboliquement la Sefirah Binah - la Mère universelle -. - Oui ! - Le « Vin » indique les Écritures saintes de la Bible qu’expriment aussi les mots « …suaves et caresses… ». - Je repose la question : pourquoi les Écritures ? - Dans tout son mystère, la Vérité est dans la Bible. « … Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Qu’elles sont suaves tes caresses issues du vin… Cant 1/3 » La Bible orale reçoit la « suavité » des Lettres, afin qu’elles s’unissent symboliquement l’une à l’autre par les « …baisers… » : la Bible écrite. La Bible orale (féminine) symbolise la Sefirah Malkhouth, la Royauté. La Bible écrite (masculine) se réfère à la Sefirah Tiphéreth, la Beauté. Automatiquement apparaissent les enseignants de la tradition orale aussi bien de confession juive que chrétienne. Ils commentèrent abondamment la Bible écrite. Ces débats interprétatifs sont habituellement considérés comme la « …confection d’ornements… » en faveur de la Bible écrite. - Aussi, reprit Marie, lorsque la Bible orale s’est conjointe et associée à la Bible écrite dans la joie et dans l’unité, il est dit poétiquement et joyeusement que l’une embrasse l’autre avec amour. De ce fait, elles se renforcent l’une par l’autre osant se dire affectueusement : « Combien tes marques d’affection sont précieuses, venues du « Vin » (Binah et ses 50 Portes) et combien ton amour m’a fortifiée. Il m’a enivrée du « Vin » de la joie et du discernement de l’amour. » Ce sont des parures dont s’orne la Bible orale à l’aide de ses élèves, afin de s’unir à la Bible écrite. - Dans les paroles romantiques que nous venons de commenter, intervint Benjamin, les mots sont à double sens. 1/ Ils se réfèrent aux gestes sensibles visant à parer la Fiancée (la Bible orale) pour la préparer au mariage. 2/ Les « jeunes suivantes » qui parent l’Épouse sont celles et ceux qui étudient et discutent la loi orale, lui ajoutant leurs commentaires représentant ses parures. De plus, pendant qu’ils mettent ces ornements et que le débat se poursuit lors de l’ornementation, l’Épouse grandit en vitalité, en magnificence, en couleurs et en proportion. 118
- De la sorte, dit Flavie, symboliquement parée grâce aux élèves studieux, l’Épouse (la Bible orale) est embellie par ses belles ornementations, puis elle est amenée auprès du Roi, la Bible écrite. Quand la Reine (la Bible orale) est assise auprès du Roi (la Bible écrite) avec la parure de magnificence et que le Roi la voit ornée de splendeur, celle-ci s’exclame en disant au Roi de l’embrasser, car tel est l’attachement de l’amour pour que l’un se joigne à l’autre. - Qui a provoqué ces baisers et cet amour ? - Patrice ! Ce sont ceux et celles qui étudient les Écritures sacrées et les commentent, comme nous actuellement ! - « … Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Qu’elles sont suaves tes caresses issues du vin…Cant 1-2 » Si nous prenons l’original hébreu, le verset comporte sept mots au-dessus de Malkhouth. C’est-àdire, nous comptons sept Sefiroth en partant de Binah et celles-ci symbolisent sept jeunes filles habiles, compétentes, douées et expérimentées. C’est l’Heptade archangélique qui reflète à un degré inférieur la structure des émanations séfirotiques : 1/ « … Qu’il me baise… » à l’adresse du Vivant des mondes : la Sefirah Yessod le Fondement - 2/ « …des baisers… » à l’adresse des Grâces de David qui font allusion aux Sefiroth Netza’h et Hod - 3/ « …de sa bouche… » à l’adresse de Jacob-Israël qui est symbolisé par la Sefirah Tiphéreth - 4/ « …suaves… » à l’adresse des Écritures saintes et à la première Lumière H’essed dont Abraham évoque le symbole : la Miséricorde - 5/ « …tes caresses… » à l’adresse de la Sefirah G’vourah dont Isaac la personnifie - 6/ « …issues du vin… » à l’adresse du Vin d’En Haut dont il est le symbole de sainteté, de joie et d’ivresse mystique dans la Sefirah Binah. - En effet dans la Genèse, dit Benjamin, comprendre le principe du « commencement » des créations spatio-temporelle, nous permettrait de ressentir succinctement l’aura de la véritable TORAH OR des Ciels divins : la Lumière impénétrable. Marie ferma ses yeux et dit avec une dévotion chantante : - « YHWH’ notre Seigneur ! Que Ton Nom est magnifique par toute la Terre ! Ta majesté s’élève au-dessus des cieux… Psaume 8/2 » Ces deux phrases expriment les secrets gravés des Noms saints. Ils sont dévoilés en louange sur la terre à l’humanité et aux troupes célestes. Marie tenait dans ses mains les feuillets du Cantique des Cantiques. Elle eut un sourire de gratitude en pensant que ce livret biblique de Lumière évoquait la splendeur où se fondaient toutes les couleurs de la Vie. Il était là… immense… et il lui apporterait un jour : le « Baiser sacré ». 119
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Le Cheval dit : « Voici, comme les yeux des serviteurs vers la main de leur maître, comme les yeux de la servante vers la main de la maîtresse, ainsi sont nos yeux vers YHWH notre Élohéi jusqu’à ce qu’il nous gracie. » Psaumes 123-2 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Marie contemplait ses amis. Sa pensée s’évadait. Elle percevait ces nuits lentes où elle passait des heures à marcher au bord de la mer océane en pensant à l’Infini Lumière si incompréhensible. Elle essayait de comprendre ce que la Vie lui donnait et… elle reprit la parole : - Nous allons découvrir plusieurs versets du chapitre un. Lisons ensemble : « … L’odeur de tes huiles est bonne. Par le parfum répandu, ton nom Shémèn Touraq est une huile jaillissante. C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment... Cant.1-3 » « …huiles… » au sein des sociétés passées, l’olivier fournissait nourriture et éclairage. L’usage rituel de l’huile représentait le symbole de lumière et de pureté et en même temps de prospérité. Dans les rites d’onction, le symbole est très profond. Les rois d’Israël étaient oints et l’huile leur conférait alors autorité, puissance et gloire de la part du Saint Nom ‘YHWH’, qui était du reste reconnu comme le véritable auteur de l’onction. C’est pourquoi l’huile de l’onction est regardée 121
comme le symbole de ‘l’Esprit’ de ‘Dieu’ dans I. Samuel 16-13 et Isaïe 11-2 . De ce fait, l’oint est comme introduit dans la sphère divine et les hommes ne doivent pas porter la main sur lui I Samuel 24-7-11 ; 26-9. « … L’odeur… » Il y a de nombreuses odeurs très suaves par le monde résultant des végétaux. Il y a aussi « …l’odeur… » venue de l’en haut. Ce sont des exhalaisons, des effluves inconnus qui sont un mystère total pour nous. Heureux, ceux qui ressentent ces fragrances suprêmes de sainteté ! Elles nous pénètrent mystérieusement dans le secret, lors de nos méditations et de nos louanges vers la Perfection. Silence… - Reprenons dans le texte ! « … L’odeur de tes huiles est bonne… » C’est la transmission de l’Esprit-Saint qui appelle le Messie vers l’irradiation de la Sagesse. Aussi, lorsqu’un humain a une bonne renommée, l’expression populaire dit « c’est une huile ! » ! Il est comparé à une bonne huile dotée d’un délicat parfum par son prestige… « … Par le parfum répandu, ton nom Shémèn Touraq… » Tel est Son Nom qui Le consacre. C’est la dimension céleste de l’huile parfumée par Son « odeur ». « …c’est une huile jaillissante… » qui se répand. De ce fait, ‘Dieu’ est comparé à une huile aromatique qui se diffuse constamment dont l’agréable fragrance se propage au loin. De la sorte, les bonnes odeurs de sainteté enfouies dans la Sefirah Malkhouth se dispersent par le ‘Saint-Esprit-Shékhinah’ dans la matière et en nous. Dans le cas contraire et aussi longtemps qu’une huile de senteur est enfermée dans une bouteille scellée (humains sans foi), son parfum ne se répand aucunement. Mais si nous l’ouvrons et que nous la transvasons en nous, son parfum (la sainteté) s’exhale en nous. Soyons cette odeur d’immortalité et d’absolu qui embaume les autres et leur transmet l’amour du ‘Père éternel’ ! « … C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment… » En suivant le sens littéral, les jeunes filles désignent les mondes (‘âlamoth’). Ces mondes représentent aussi les Princes : Mikhaël (comme Dieu’), Gabriel (la force de ‘Dieu’), Oriel (la Lumière de ‘Dieu’), Raphaël (‘Dieu’ guérit) et combien de milliers de myriades de gardiens ou anges sont avec eux. L’Amour dépasse l’amour… la senteur de sainteté première. Benjamin observait Élizabeth au regard noisette-vert que cachaient un peu ses lunettes dorées : un regard gourmand qui cherchait la vie inentamée et qui voulait tout… 122
Il continua l’enseignement du Cantique des Cantiques. - Voyons le verset quatre du chapitre un et lisons. « … Entraîne-moi à ta suite et courons ! Le Roi me fait venir dans ses palais mystiques. Allégresse et réjouissance en toi à l’évocation de l’ivresse de tes caresses avinées ! Ceux qui sont équitables t’aiment…Cant.1-4 » « … Entraîne-moi à ta suite… » Cela veut dire que lorsque la ‘Shekhinah’ monte, Elle demande à son Bien-aimé (le Nom sacré ‘YHW’) de la faire pénétrer du côté de l’éveil de la Gauche (la Sefirah G’vourah : la rigueur de l’Arbre de Vie) et ensuite de la mettre à droite (la Sefirah H’essed, la bonté, l’amour) pour l’étreindre. « …et courons… » De ce fait, la Sefirah Tiphéreth (la Beauté) est en harmonie au centre de l’Arbre de Vie. « … Le Roi me fait venir dans ses palais mystiques… » La Bien-aimée est chérie au regard du Roi suprême ‘YHW’ (Yod, Hé, Wav) sans aucun abaissement. En effet, Il l’a faite entrer dans ses chambres mystérieuses parmi Ses Lettres pour qu’Elle soit au milieu d’elles et à l’intérieur de la matrice Binah. Alors, la Bien-aimée entre dans la Lettre « Hé » (la dernière Lettre du Nom). L’extension se fait de l’en haut vers l’en bas par la Lettre « Hé ». C’est l’union sans faille de ‘YHWH Élohim’. Le Nom est de ce fait complet par les caresses avinées de Binah d’où descend le Nom ‘Élohim’. La Bien-aimée représentée par ‘l’Esprit-Saint’ est soumise. Aussi, la Bien-aimée et ses soldats (anges), disent : « … Allégresse et réjouissance en toi… » Une pause méditative. Puis… - « …palais mystiques… » ou Hekhaloth dans notre Arbre de Vie ? Que veulent-ils dire ? Ces « …palais… » évoquent en nous la magnificence, le refuge des trésors et le lieu des secrets. Donc, c’est tout ce qui échappe au commun des mortels sans foi. En nous, ils symbolisent également du point de vue analytique les trois niveaux de la psyché : l’inconscient (le secret), le conscient (le pouvoir et la science), le subconscient (le trésor ou l’idéal). - Que sont-ils ? - Élizabeth, ces « …palais mystiques… » sont 7 cieux ou 7 résidences hiératiquement superposés. 123
- Nous en avons parlé auparavant, intervint Antoine. Sont-ce les 50 Portes de Binah étant les 50 Étincelles de ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ ? - Il y a une relation importante entre les 7 Palais mystiques et les 50 Portes de la troisième Sefirah, puisqu’ils se combinent. Instants suspendus. Ensuite… - De Binah naissent les 7 Séfiroth ou « …palais mystiques… » médians et centraux. Ils représentent de haut en bas les Sefiroth H’essed, G’vourah, Tiphéreth, Netza’h, Hod, Yessod, Malkhouth. Chacune d’elle voit se refléter en elle l’Arbre de Vie tout entier. Une autre série séfirotique génère les 50 Portes. Ce sont les sept premières en partant du bas de l’Arbre de Vie, à travers Malkhouth, Yessod, Hod, Netza’h, Tiphéreth, G’vourah, H’essed pour aboutir encore à Binah. C’est ainsi que ces 7x7 Sefiroth donnent 49 Portes. La 50e est Binah d’où il sera dit : « … Allégresse et réjouissance en toi à l’évocation de l’ivresse de tes caresses avinées… Cant.1-4 » Le vin de la sainteté correspond à la Mère des créations ! De ce fait, ô Binah, ceux qui sont « …équitables… », droits et justes t’aiment puisqu’ils ont gravi tes 49 Portes ! - Que c’est beau ! Que c’est profond ! dit Christyah songeuse. Silence méditatif d’encre de rêve… - Continuons ensemble les versets suivants du premier chapitre du Cantique des Cantiques ! dit Marie. C’est très important ! Lisons : « … Je suis noire, mais belle, ô filles de Jérusalem, comme les tentes de Qédar comme les tentures de Salomon Cant. 1-5… » Que de symboles à découvrir dans ce verset ! Nous les étudierons progressivement. Nous savons que la Sefirah Malkhouth se nomme la Splendeur obscure. De ce fait, dans le début du verset 1-5, nous comprendrons les mots suivants : « … Je suis noire, mais belle… » phrase dite par ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’ siégeant dans la Sefirah Malkhouth. - En effet la Lumière de la Sefirah Malkhouth est de la matière comprimée en elle. - Oui Chantal, jusqu’à ce que la Lumière de la Sefirah Yessod la heurte et la perce, comme lors de l’acte sexuel d’un homme et d’une femme terrestres. Aussitôt, Malkhouth se remplit de la Lumière de Yessod contenant les Lumières des autres Sefiroth et elle étincelle dans ses nombreuses dimensions. En elle se sculpte les 72 Noms gravés de 124
l’Exode, appelés « Shem (Nom) Méphorash (explicite). Dès lors, Malkhouth mêle en elle deux Noms qui sont « YHWH יהוהet ADONAÏ » אֲ דֹ נָיdont les Lettres sont enchevêtrées « YAHDWNHY » et se couronne par le Nom ADONAÏ ! ֲאדֹ נָיAlors, ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’ en la Sefirah Malkhouth est Princesse de tous les mondes ! Aussi, les soldats angéliques divins, tous les camps des Êtres d’en haut, ensemble disent la louange des versets du Cantique des Cantiques ! - Reprenons, dit Benjamin. Lorsque ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’ monte dans la Lumière et se trouve en Tiphéreth aux multiples teintes très pâles et tournoyantes, Elle est « …noire… » et l’autre Sefirah centrale presque blanche puisque toutes les couleurs mélangées donnent le blanc. Comme ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’ est « …belle… » en cette Lumière blanche ! En effet pour exemple, prenons la lumière d’une bougie faite de deux lumières réunies. Celle d’en bas est noire, celle d’en haut est blanche. La lumière blanche domine puisqu’elle possède toutes les couleurs fondamentales. Également, la lumière noire correspond aussi à toutes les couleurs et néanmoins comme elle est « …belle… » cette lumière noire ! Dans la bougie, nous trouvons des éléments : mèche, cire, etc. Ils symbolisent le monde de la matière où se trouve ‘l’EspritSaint-Shekhinah’ dans le Monde de Malkhouth. Pourtant, lorsqu’Elle (la Bien-Aimée) se dresse dans son éminente grandeur comme elle est « …belle… » en cette Lumière blanche… - Que sont les « …filles de Jérusalem… » ? - Audrey, les « …filles de Jérusalem… » sont les troupes angéliques d’en bas qui se tiennent au-dessous de ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ dans sa magnificence. - Pourtant, toutes les foules angéliques ne font pas toutes partie de ses parures. - C’est exact ! Il y a : 1/ Les intimes humains qui la parent et l’ornent, c’est-à-dire le peuple des croyants en ‘Dieu’ unique. 2/ Les peuples angéliques divins. Ce sont ses intimes qui connaissent ses parures et qui l’ornent de multiples embellissements sublimes. Alors, Elle leur dit : « …Qu’il me baise… » Elle s’est convenablement apprêtée pour recevoir le baiser de ‘YHWH’ Saint, béni soit-Il ! 3/ Les anges déchus ignorent ses parures, aussi Elle dit qu’Elle est « noire » du côté des êtres de l’en bas. Benjamin reprit la parole : - « … Comme les tentes de Qédar, comme les tentures de Salomon… Cant. 1-5 ». Les premières sont noires, les secondes blanches. 125
Avant de continuer, nous ajouterons que grâce aux Justes sur la terre, les êtres d’en bas héritent de la Rosée, le breuvage sublime venu de l’héritage de la Sainte Grandeur (Sefirah H’okhmah) qui envoie des vertus de Sagesse en ce monde par la Sefirah Yessod (le Fondement). C’est ainsi « …je suis noire… » du côté de l’en bas, « …mais belle… » du côté de l’en haut ! - Que de subtilités ! souligna David, pensif. Marie continua d’expliquer : - « … Je suis noire… »: Cette expression nous révèle d’autres explications très profondes, qui se dévoileront au fur et à mesure de nos conversations. Mais comme… comme Elle est « …belle… » du côté de l’en haut ! Un instant de chérissement pour l’Esprit-Saint. Puis… - « …noire… » a une autre explication, reprit Marie. Il est écrit : « Car voici l’obscurité, recouvre la terre Is. 60/2 ». Pour l’obscurité, il est dit : « Car j’habite dans les ténèbres Michée 7/8 » Pourtant, ‘l’Esprit-SaintShekhinah’ se situe en disant : « YHWH est ma Lumière ». Benjamin, je te prie de continuer à relater le verset suivant. - Oui, avec plaisir. Il remarqua que Chantal regardait le ciel par une des vitres du jardin d’hiver ; sa simple robe rouge éclairait son visage de petites étoiles par réverbération. Chantal se tourna vers ses amis et dit : - L’expression « …je suis noire… » ! Regardons notre monde et voyons par exemple les émotions fortes qu’expriment les mots « mode, vogue, chic… » ! Oh là là ! Vivre moderne, c’est, parait-il « vivre fort » ! Mais ils ne savent pas que faire un pas vers Binah, c’est marcher vers la voie de la transfiguration, l’autre rive de l’histoire en nous. Puis, elle lut à haute voix le verset suivant : « … Ne me contemplez pas avec dédain moi la noirâtre, car le soleil en moi m’a hâlée. Les fils de ma mère étaient en colère contre moi, ils m’ont mise gardienne des vignobles. Ma vigne, je ne l’ai point gardée ! Cant.1-6 » Benjamin reprit la parole et hocha la tête pour acquiescer les paroles de Chantal. Il dit concernant le verset. 126
- « … Les fils… » sont les Sefiroth émanées de la mère Binah. - Quant à la « …vigne… » ? Je pense que son symbole s’étend à chaque âme humaine. - Audrey, comprenons ! Dans l’Évangile de l’apôtre Jean 15-1 ‘Yeshouâ’ le ‘Christ’ disait : « … Moi je suis la vigne, la vraie, et le Père, le mien, est le vigneron… » et Il rajoutait 15-5 : « … Je suis la vigne et vous les sarments. Qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits parce que sans moi vous ne pouvez rien faire… » Aussi la vendange évoque la boisson divine, le sang du ‘Christ’. C’est le bien le plus précieux pour l’homme évoquant sa rédemption. - « … Ils m’ont mise gardienne des vignobles…Cant 1-6 » Qu’en dire ? - Matthieu ! L’Esprit-Saint-Shekhinah est gardienne des vignobles de l’Arbre sacré messianique que nous confirme ‘Yeshouâ’ Jean 16-13 : « … Mais quand celui-ci viendra (Esprit-Saint), lui, le souffle de vérité, il vous fera cheminer dans la vérité tout entière… » - Pourquoi il est dit dans le verset du Cantique des Cantiques 1-6 : « … Les fils de ma mère étaient en colère contre moi […] Ma vigne à moi, je ne l’ai point gardée ! » - Le ‘Christ’ ajoutait dans Jean 16-14-15 : « … Celui-là (Esprit-Saint) me glorifiera. Ce qui est à moi, il le recevra et vous l’annoncera. Tout ce qui au Père est à moi. Aussi, je vous le dis : ce qui est à moi, il le recevra et vous l’annoncera… » Comme nous l’avons dit précédemment, l’Esprit-Saint-Shekhinah gouverne la Sefirah Malkhouth composée de dualité : bien et mal. Parmi de nombreuses interprétations, il fut dit Cant 1-5 : « … Je suis noire, mais belle… » : Aussi une petite partie de l’humanité se retira de l’enseignement du Sauveur et le tua comme on égorge un agneau… C’est pour cela qu’évidemment l’Esprit-Saint’ affirme : « … Les fils (les Séfiroth) de ma mère (Binah) étaient en colère contre moi… » incontestablement, puisque « … Ma vigne, je ne l’ai point gardée ! » Que de regrets dans cette phrase ! L’Esprit-Saint’ à cause du libre arbitre ne peut pas intervenir auprès des juifs insoumis. David intervint : - Ils attribuèrent aux chrétiens le mot « goïm ». Ce terme est un mot arrogant et insultant par lequel, depuis l’époque biblique les juifs désignent les païens comme des inférieurs, devant ‘Dieu’. Je peux l’affirmer pour l’avoir vécu récemment chez mon dentiste de religion hébraïque, possédant son cabinet médical dans mon immeuble. Je l’ai invité à venir chez moi pour boire un café. Il m’a répondu ouvertement que les juifs n’entrent pas chez des « goïm », les non-juifs. Sur Internet, il y a beaucoup d’articles diffamatoires contre les chrétiens venant des juifs, dont 127
Laurent Sagalovitsch qui écrit sans vergogne : « Je l’avoue bien volontiers, j’adore prononcer ce doux nom de « goï ». Je ne m’en lasse jamais et je l’utilise à tort ou à travers… Pour me moquer de mes petits camarades qui ne seraient pas nés d’essence supérieure, c’est-à-dire juive… Ce n’est pas vraiment une injure ou une insulte, c’est une façon de brocarder celui qui n’a pas la chance d’être juif […] Le « sale Goï » c’est l'autre, le lourd, le lent, le Fils de l’Homme, le petit traître à la barbe de trois semaines, clouté sur sa croix… l’autochtone, le français de base ou de souche au nom de terroir qui sent bon la vache de ses aïeux, le patelin à la mentalité auvergnate, bourguignonne, bretonne, picarde, savoyarde, le confessé du dimanche, le gaulois cocardier, le paysan aux racines qui remontent jusqu’à Astérix... le collabo adorateur du maréchal. » J’en passe et des meilleures ! - C’est sidérant ! Quel manque de respect ! Où est-il l’amour du prochain ? s’indigna Élizabeth. - Il faut noter que les autres religions accueillent l’étranger et lui donnent la meilleure place dans leur demeure. Aussi, nous chrétiens et juifs, malgré tous ces « on dit » impropres, nous devons créer, ensemble, un esprit de famille bien plus large que ce judaïsme et ce christianisme obtus, aux horizons limités. - Dans le temps, cette odieuse séparation juive ne recevant personne dans leurs demeures fit sûrement naître l’antisémitisme, ajouta David. - Ils ont trop souffert ! Aussi, chassons ce mot de notre vocabulaire et définitivement ! Les juifs sont les gardiens de la tradition jusqu’au retour du ‘Messie’. - La « vigne » évoque le Sauveur ‘Yéshouâ’ lorsqu’Il proclamait qu’Il était le vrai Cep et que les hommes ne pouvaient pas prétendre être la « vigne » de ‘Dieu’ s’ils ne demeuraient pas en ‘Lui’ ! Aussi, les hommes sans foi ne sont que des sarments bons à être jetés au feu Jean 15-1 ! En fait, le ‘Très Haut’ est le vigneron qui demande à Son Fils le Messie (la vigne) de visiter la vendange Marc 12-6 : Lui, dont le sang est le Vin de la Nouvelle Alliance. Ils se levèrent et répétèrent le mot Shalom (paix) douze fois ! - Que la paix règne en ce monde ! Marie reprit la parole : - Vous tous que j’aime, voyons et comprenons ! Jusqu’à présent, nous avons expliqué succinctement la phrase : « … Je suis noire, mais belle... Cant 1/5 ». ! Il est écrit Psau.48/3 : « Belle cime, joie de toute la terre, mont Sion, profondeur du nord, cité du grand roi… » « Belle cime » veut dire la beauté de la cime de l’Arbre de Vie correspondant au secret de toutes les Lettres et Voyelles. 128
- Chantal, j’entends résonner ton amour pour les Lettres ! Se manifesta un sourire venu de tous les amis ! - « … Je suis noire, mais belle... Cant 1/5 » Cette expression nous l’avons commenté largement, pourtant les explications les plus importantes demandent encore des éclaircissements indispensables. Elle posa ses mains sur son visage et se recueillit quelques instants. - Flavie parle-nous des 22 Lettres, s’il te plaît. - Les 22 Lettres se décomposent en trois groupes : 1/ Les 3 Lettres mères : Aleph א, Shin שׁet Mem מ. 2/ Les 7 Lettres doubles : Beith בּ, Guimel ג, Daleth ד, Kaph כּ, Pé פּ, Reish ר, Taw ת. 3/ Les 12 Lettres simples : Hé ה, Wav ו, Zahin ז, H’eith ח, Teith ט, Yod י, Lamed ל, Noun נ, Samekh ס, Ayin ע, Tsadé צ, Qoph ק. Lorsque les Lettres se gravent et s’inscrivent dans l’Arbre de Vie, toutes les Lettres montent, se concentrent dans la Lettre Yod, la plus imminente de toutes les Lettres et qui les fait ensuite toutes émerger, à part la Lettre Aleph. Cette Lettre ne génère pas d’autre marque hors d’elle, parce qu’elle est concentrée en elle-même et ne laisse pas de trace, hormis mystère et repli ! - Quelle est cette Lettre ? demanda David. Marie répondit : - C’est Yod יla 10e Lettre de l’alphabet hébraïque et la première Lettre du Nom sacré ‘YHWH’ (Yod י, Hé ה, Wav ו, Hé )הSaint, béni soitIl. - Peux-tu, Marie, nous rappeler les propriétés de la Lettre Yod ? י - David ! La Lettre Yod יest en rapport avec « yad » la main, le poignet et les doigts étendus. Son dessin est un simple point י. - J’ajouterai, dit Benjamin, qu’il y a : le Yod יsupérieur n’étant que de la Lumière tourbillonnante. Il est caché dans la Sefirah Kéter. Il y a aussi, le Yod יinférieur figuré par un point pour structurer le dernier Monde de l’action Assiah où se trouve Malkhouth le Royaume : le Monde de la matière comprimé où nous sommes. - C’est juste ! dit Marie. Contrairement à toutes les autres Lettres, Yod יne laisse aucune empreinte ou ombre à l’endroit où la Lettre est écrite ou posée ! - Pourquoi ? demanda Audrey. - Yod יest la plus petite des Lettres et pourtant c’est elle qui contient le plus de force et de puissance ! C’est un point indivisible projeté de la Sefirah Kéter dans notre monde. 129
Une pause de réflexion. Puis… - Yod יla 10e Lettre de l’alphabet hébreu symbolise par sa valeur la création de tous les univers matières. Yod יindique que l’œuvre divine, bien que possédant de nombreux aspects, reste une. - Et son enseignement ? - Yod יenseigne que la plus petite semence peut produire le plus grand des univers et nous rappelle que la plus petite des intentions engendre la plus grande des forces ! La Lettre Yod יest composée de trois Lettres : Yod י- Wav ו- Daleth ד. Révisons la définition de ces trois Lettres composant Yod ! יFlavie prend la parole, s’il te plaît ! - Yod יest le premier point de départ de la création. La deuxième Lettre de Yod יest Wav ו. Elle représente par sa forme une ligne droite, symbole du rayon émanateur donnant naissance aux Sefiroth de l’Arbre de Vie. Daleth דla troisième Lettre de Yod יest constituée de deux lignes, une verticale et l’autre en haut une horizontale. Elles montrent une longueur et une largeur représentant symboliquement la surface créée des univers. La structure de Yod יmarque donc l’union du point avec sa création Daleth דpar l’intermédiaire de Wav וl’unificateur. De ce fait, Yod יdésigne l’achèvement et la plénitude et aussi l’existence manifestée de la Lettre Aleph א: l’intemporel dans le temporel. - Merci, Flavie, dit Marie. Regardons le diagramme montrant la formation des 22 Lettres dans la conscience à partir du point original symbolisé par la Lettre YOD י.
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- C’est splendide ! dit Antoine. - Encore une preuve que l’univers est mathématique ! Une pause où Marie fit quelques respirations rythmées. - « … Je suis noire… » représente l’interprétation principale concernant la Bien-aimée. - Depuis le commencement des créations, la ‘Shekhinah’, représentée par la Lettre Hé הdans ses parures, Elle, l’Épouse hérite de la Lettre Yod יet devient un unique point au milieu de ses officiants. Alors, Elle est appelée Yod י, point unique. Dès qu’Elle accède à ce nom, Elle dit : « Je suis noire…Cant. 1/5 » - Correspondant à la couleur noire de l’encre de la calligraphie sur Terre du point Yod ! י - Oui, David, afin de monter dans l’en haut rejoindre la puissance du Yod יsupérieur et sans forme. De ce fait, Elle ne laisse pas de place en Elle-même pour accueillir d’autres Lettres, puisqu’Elle a pris le nom de Yah (Yod יet Hé )ה. Ainsi, la phrase « …Je suis noire, mais belle… » est la structure supérieure au sommet de tous les degrés, venus de la Sefirah Kéter à laquelle la Lettre Yod יcontenant la Lettre Hé הla renvoie. - Comme c’est compliqué ! 131
- En effet David ! Dans la Lettre Yod יl’Esprit-Saint-Shekhinah est concentrée en elle-même (Hé )הpour monter dans l’en haut, afin de recueillir la Lumière pour restaurer en bas. - De ce fait, elle n’a plus à présent l’espace d’un autre déploiement pour se manifester. - Elle est cachée sans aucune autre apparence dans le secret du point Yod יinitial ou premier de la création, contenant toute la puissance de la création. Spontanément, tous dirent ensemble trois fois : Hallélou-Yah ! Hallélou-Yah ! Hallélou-Yah (loué soit Dieu !) ! Comme vous, amis lecteurs ! Puis… - Je comprends la force d’expansion de l’Esprit-Saint qui construisit avec ses étincelles les 50 Portes de Binah ! - Certes David ! Et parce qu’elle est « …noire… » en bas sans extension d’un autre espace, Elle dit : « … Ne me contemplez pas…Cant.1/6 » Nous comprenons que nous ne pouvons pas admirer sa Lumière, puisque nous ne pouvons pas l’apercevoir. Elle est dans le mystère et le repli selon le secret de l’unique Lettre Yod יen lequel aucun espace n’est reconnaissable. Nous ne pouvons que l’aimer ! - De ce fait, toutes les Lettres de l’alphabet ont des espaces dans le blanc sauf la Lettre Yod י, renchérit David-le-blond ! - Elle n’a aucune extension pour se rendre visible, ce que signifie « … Ne me contemplez pas, car je suis noire…Cant. 1-6 » Puis, il est dit « … Comme les tentes de Qédar…(ibidem) » Ces tentes visibles représentent le feu sombre déchu des tribus islamiques tueuses jusqu’à la fin des temps. Quant aux « …tentures de Salomon Cant. 1/5 » : Ce sont les feux blancs divins qu’évoque la Sagesse divine de la Sefirah H’okhmah par le nom Salomon en Binah… - C’est très compliqué ! remarqua Audrey. Benjamin continua d’expliquer. - Pourtant, la suite du verset six est dirigée par la Lettre Zahin זne comportant qu’un degré d’ombre dans l’angle. Elle signifie épée effilée, armure et armement. Cette Lettre représente les « …tentes de Qédar… Cant. 1-6 » Ainsi, la Lettre Zahin זannonce que les enfants de Qédar sont sans cesse en conflit plus que les autres nations. Dans le futur, qui est actuel, ils mèneront une guerre jusqu’à la fin des jours contre toutes les nations du monde. Avec « … Je suis noire…Cant. 1-5 » l’expression représente ‘l’Esprit-Saint’ invisible dans la Lettre « Yod» י. Tout est inclus en elle, comme le dit Benjamin, contrairement 132
aux « …tentes de Qédar… Cant. 1-6 » visibles et qui sont dirigées par la Lettre Zahin ז. Néanmoins, bien que Zahin זsoit enfermée, elle n’est pas enclose et cachée comme la Lettre Yod י. Aussi, je le répète, c’est pourquoi « … Ne me contemplez pas… Cant. 1/6 » trouve sa vérité. - Je vous demande de méditer pendant quelques instants sur cet enseignement ardu. - C’est un véritable mur de Lumière pour peupler l’espérance du « Baiser sacré » !
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La Cigogne dit : « Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui que son service est accompli, que sa faute est pardonnée, qu’elle a reçu le double de la main de YHWH pour tous ses péchés. » Isaïe 40-2 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Marie touchait le tronc noueux d’un olivier, celui qu’elle préférait et qu’elle nommait « Shalom ». Le vertige au bout des doigts, elle le caressait lentement, lorsqu’une main clandestine emprisonna la sienne et la retint. Benjamin ! Elle lui dit doucement dans l’oreille : « Une fleur d’aube s’ouvre en moi… » Elle sourit et retourna vers ses amis et s’adressa à eux : - Continuons ensemble quelques versets du premier chapitre du Cantique des Cantiques. Mais avant, Matthieu veux-tu que je te parle de ton père que j’ai rencontré il y a deux jours, lors de l’entracte d’un concert. Nous pourrions rapidement échanger quelques paroles sur vous deux. Ils se retirèrent près des douze sources. - Matthieu, tes pas sont dans ceux de ton père depuis avant ta mémoire. Il t’a toujours aimé. À son retour du Canada, il a parlé de toi à tout le monde. Il disait qu’il était heureux d’avoir un fils si beau, mais que ce n’était pas que cela, c’était depuis ta naissance comme un bonheur qui se retrouve sans arrêt, un lien éternel. Autour de nous, les personnes qui l’entouraient ne comprenaient pas ces mots d’une telle profondeur. Ils ne savaient pas, mais moi Matthieu, j’étais là pour les entendre. 135
- Je ne sais pas, il faut m’expliquer… - Alors plus tard, Matthieu, ce serait trop long maintenant. Je vois que ton visage et le sien ne sont pas des vies séparées, ce sont des mains jointes ! Lisons le verset suivant, veux-tu ? - Oui ! Merci Marie. «… Raconte-moi, toi que chérit ma vie où mènes-tu paître ton troupeau, où le fais-tu gîter à midi ? Pourquoi serais-je une femme voilée auprès des troupeaux de tes compagnons ? Cant. 1-7… » - Dès que ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ monte dans l’en haut, elle dit à «…toi que chéris ma vie… » Elle, la Lettre Hé הse dissimule loin de ses puissances angéliques et de toutes les foules humaines, selon le secret de la Lettre Yod י. Elle dit à son Bien-aimé : « … Raconte-moi, toi que chérit ma vie… » puisque Je suis un simple point sans aucune extension. Patrice interrompit Marie pour lui demander : - Jusqu’à présent, en question et réponse, les versets étudiés nous indiquaient des réalités subtiles de la création initiale, c’est-à-dire en un « va et vient » entre ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ (la Sefirah Malkhouth) et le Verbe divin (la Sefirah Tiphéreth). Dans ce paragraphe 1-7 que nous venons de lire, la Bien-aimée reconfirme son chérissement à son Amant. Pourtant, qui est la « …femme voilée… » non satisfaite et qui pose des questions ambigües sur l’instinct grégaire de l’humanité par les mots « …paître… » et « …ton troupeau… ». - Bonne réflexion ! répondit Benjamin. Je vous rappelle que tous les versets du Cantique des Cantiques nous indiquent la dualité de notre monde et aussi notre propre dualité ! Ce livret biblique suggère comment parvenir à l’union mystique intérieure dans l’unité. Benjamin arrêta ses explications pendant quelques instants. Il reprit en souriant : - En effet, Patrice, l’homme est à la collectivité ce qu’un animal est au troupeau. Plus un homme est capable de vivre en solitaire en dehors d’un groupe, plus il se suffit à lui-même et cesse d’être un simple individu dans un troupeau. - « …où mènes-tu paître ton troupeau, où le fais-tu gîter à midi… Cant. 1-7 » je suppose qu’il y a plusieurs sens dans cette phrase ? 136
- En effet ! Pourquoi les « …mènes-Tu paître… » avec ces nombreux loups mêlés à ton troupeau ? « …où le fais-tu gîter à midi ? » Le troupeau se présente comme une totalité où aucun animal et aucun homme n’émerge… C’est une régression ! Réfléchissons ! À notre époque, l’histoire des hommes ou « troupeau » se réalise dans un bruit général que nous appelons l’actualité où tout se mélange refoulant l’essentiel sous l’accessoire de sorte que le significatif ou l’évident s’efface et se cache sous l’anecdote. Ceci nous rassure sans doute puisqu’ainsi, nous parvenons (le troupeau) à croire que dans le flot de supposées informations nous submergeant chaque heure, rien de véritablement grave, de décisif ne se produit réellement. Pourtant, le chercheur de la Vérité possède une réflexion originale, un destin personnel, il est totalement indépendant parmi les autres. - Toute la communauté humaine n’est pas un troupeau ! releva Audrey. - L’intégration dans la communauté humaine est au contraire une progression et aussi l’une des étapes les plus difficiles à franchir sur la voie de la réalisation divine. Un instant de silence interrogatif. Puis… - « …midi… » représente la lumière dans sa plénitude. En effet, « …midi… » est le seul moment sans ombre reflétant symboliquement une image d’éternité. Nous découvrons que c’est une femme qui se révolte : « …pourquoi serais-je une femme voilée… » Pourquoi porter le voile qui sépare deux choses : la connaissance cachée ou révélée ? Les déterminés disent qu’entre ‘Dieu’ et nous, il y a un voile puisque ‘Dieu’ parle à l’humanité que par révélation ou derrière un voile, comme ce fut le cas pour Moïse. Également en Égypte antique, enlever le voile de la déesse Isis représentait manifestement la révélation de la Lumière. En fait, être voilé à cause de l’humanité « …le troupeau… » montre que la conscience est définie par la passion sensuelle ou mentale de telle sorte qu’elle ne perçoit pas la Lumière divine dans son cœur. Soulever le voile, c’est devenir immortel ! -« …auprès des troupeaux de tes compagnons… ibidem » Que penses-tu de la suite ? - C’est vrai, il y a une partie indéniablement bestiale composant l’humanité. Dans l’autre partie se distinguent des humains hors du troupeau. Ils aiment ‘Dieu’ et travaillent les Écritures sacrées auprès d’instructrices ou d’instructeurs que sont les « …compagnons… » : les bergères ou bergers spirituels. 137
- À noter en conclusion que, parmi toutes les nations, une grande partie d’humains irréfléchis se laissent éblouir et abuser en se fiant aux idoles représentant la vulgaire et indécente matérialité des puissants de ce monde, sans aucune spiritualité (pour les faire paître). Certains mystiques disent que « le symbole du voile est ce qui se révèle en se voilant et ce qui se voile en se révélant… » À vous de réfléchir ! Ensuite, Marie ajouta : - « …raconte-moi… Cant 1/7 » doit être approfondi, car il s’agit de secrets inaccessibles venant de la Sagesse. Il est écrit par deux fois « …où mènes-tu paître » et « où le fais-tu gîter… » « … Où… » l’adverbe interrogatif signifie la négation et nous pouvons le remplacer par l’interjection de hélas ! exprimant une impression subite ou un sentiment profond de regret, de stupéfaction, de douleur, de gêne. - Pourquoi ? demanda Antoine. - Il est fait allusion secrètement à deux destructions, celle du premier Temple « …où mènes-tu paître… » et du second Temple « …où le fais-tu gîter… » - C’est une grande tristesse ! Si les Temples à Jérusalem n’avaient pas été détruits par les guerres, nous serions en paix dans une dimension supérieure de Lumière ! souligna Christyah. - « …pourquoi serais-je une femme voilée… » dit l’amante. Et dans I Samuel 28-14 le prophète répond : « … Il est enveloppé d’un manteau… » Apprenons et répétons en nous : je suis enveloppé d’une chemise de sainteté célestielle qui est le saint Nom de ‘YAH’, l’Éternel portant les Lettres saintes : Yod et Hé. « … Pourquoi serais-je… » en paix dans toute la plénitude de l’en haut, « …auprès des troupeaux de tes compagnons… » qui sont les saints degrés des Sefiroth de l’Arbre de Vie ? C’est alors qu’il nous est répondu dans le verset suivant : « … Si tu ne le sais pas pour toi, ô la plus belle d’entre les femmes ! Sors de toi sur les traces des ovins et fais paître tes chevreaux près des tabernacles des pasteurs… Cant. 1-8 » Il est répliqué par le berger-instructeur : « … Si tu ne le sais pas…sors de toi sur les traces des ovins… ». « … Traces… » correspondent aux talons des ovins relatifs aux moutons, aux béliers et aux brebis, en fait aux troupeaux humains vus précédemment. - Que signifient les talons ? questionna Patrice. 138
- En général, le talon est la base fragile de l’être humain caractérisé par la station debout. Si le talon est atteint, l’homme tombe. - Achille était vulnérable au talon, renchérit Christyah. Il est dit que, le plus souvent, le scorpion et le serpent piquent au talon. - Symboliquement, il est prétendu que la mort vient par le talon... « … Sors de toi […] et fais paître tes chevreaux près des tabernacles des pasteurs… » Cela veut dire que quiconque souhaite se rendre dans le Monde d’en haut sans connaissance même s’il possède de nombreuses bonnes œuvres, il est rejeté de tous les portails de ce Monde Saint. Entrevoyez ce qui est écrit auparavant : « … Raconte-moi… Cant. 1/7 » signifie : « Enseigne-moi les secrets de la Sagesse que j’ignore et que je n’ai pas étudié jusqu’à présent, de sorte que je n’éprouve pas de honte au milieu des degrés supérieurs parmi lesquels, je veux pénétrer. Vu que jusqu’ici, je ne les avais pas contemplés réellement. » Il est répliqué : « … Si tu ne le sais pas pour toi, ô la plus belle d’entre les femmes ! Cant. 1/8 » Ce qui notifie : si tu viens sans connaissance des Écritures sacrées et sans vouloir les apprendre, « …sors de toi… (ibidem) » tu n’es pas apte à monter dans les sphères supérieures, sans connaissance, « …sors donc sur les talons des brebis… (ibidem) » Au contraire, si tu veux apprendre, tu obtiendras la connaissance donnée parmi les sages féminins et masculins qui connaissent les sublimes secrets du Seigneur. Avec eux, tu sauras scruter, connaître et répondre par l’expression : « … Et fais paître tes chevreaux… Cant 1/8 » - Que sont « …tes chevreaux… » ? - Patrice… « …les chevreaux… » sont le symbole des élèves très appréciés pour leur agilité à étudier rapidement les Écritures saintes « …près des tabernacles des pasteurs… (ibidem) » Ils les étudieront à travers les paroles de Sagesse que ce livre énonce : le Cantique des Cantiques Shir HaShirim. - « …ô la plus belle d’entre les femmes ? » Que cela signifie-t-il ? - Cela veut dire aussi que parmi toutes les Lettres féminines, l’Aimée, la Présence divine en Malkhouth représente un simple point : la Lettre Yod יmasculine. La Présence divine en Malkhouth est aussi la deuxième Lettre Hé הdu Nom, incluse dans le point Yod י. Lisons le verset suivant. « … Comme une cavale attelée aux chars de Pharaon, je te compare ma compagne. Cant. 1-9 » 139
Jusqu’à présent, les versets étaient liés entre eux. Ce verset 1-9 semble ne pas être réuni aux autres par rapport au secret de l’amour et de la joie du Cantique des Cantiques. Pourtant, une réponse est donnée au verset précédent ! L’interprétation symbolique de la cavalière attelée aux chars de Pharaon est une image chargée de significations cachées. Car, « … Je te compare ma compagne… », c’est l’expression du triomphe prochain du chercheur ou chercheuse de l’Amour divin (nous), afin d’accéder à une parfaite maîtrise de soi et des forces naturelles. Mais aussi ! N’oublions pas qu’il y a l’autre côté sombre en nous. Il est indiqué par « …pharaon… » représentant durant l’Exode toutes les calamités que subirent les cavaliers du roi égyptien lorsque la Mer des Joncs s’ouvrit et se referma noyant la cavalerie du Prince des ténèbres. Je vous demande de bien mettre en évidence ces deux côtés en vous si dissemblables. Seule la Lumière de ‘l’Esprit-Saint’ transformera votre partie ténébreuse en Lumière divine. - Voyons les versets suivants ! « … Tes joues sont désirables dans les boucles ; ton cou paré de colliers ciselés… Cant.1-10 » « … Tes joues sont désirables dans les boucles… » Ce sont tous les aspects intérieurs, toutes les pensées et les volontés du monde qui sont dans le cœur et toutes sont visibles sur le visage de la Bien-aimée. L’ensemble des restaurations de l’Épouse ont été convenablement effectuées par ses bonnes œuvres. En conséquence « …tes joues sont désirables… » « … Ces parures d’or sont faites pour toi, avec des points piquetés d’argent... Cant.1-11 » Benjamin reprit la parole : - Ces deux versets affirment le devenir de la Bien-aimée que souligne le Bien-aimé au travers des mots « …joues… » « …boucles… » « …cou… » « …colliers… ». Ils évoquent des cercles chargés de symboles comme l’union du terrestre et du divin. En effet, de signification universelle, le cercle retrace l’unité principielle, la complétude, l’illumination, la renaissance, la roue de la vie. Dans de nombreuses 140
traditions religieuses, le cercle est l’œil qui voit tout et qui sait tout. Selon Plotin, le centre est le père du cercle. - Et le carré ? - Le carré est une invention humaine. D’après Carl Jung, le cercle symbolise les processus de la nature, le cosmos et les cycles des univers, alors que le carré représente les univers tels que l’homme les conçoit et les projette. - Parmi tant d’allégories, reprit Marie, écoutez ! « … La boucle… » de cheveux par sa rondeur est un symbole d’identification et de reconnaissance. Quoi qu’il en soit, la « …boucle… » correspond à l’éternel retour où l’alpha et l’oméga (Aleph et Taw) se reconduisent éternellement l’une à l’autre dans la puissance de la force divine. La « …boucle… » symbolise aussi les signes de cantillation suspendus aux Lettres comme les boucles pendent aux oreilles : ce sont les parures des Lettres avec les Voyelles. Le « …cou… » incarne la communication de l’âme et du corps. Il tient une place privilégiée dans l’organisme humain puisqu’il est le signe de la vie, de l’âme et de la beauté. Le « …cou… » dans le corps humain se trouve à l’emplacement de Daâth la Connaissance ou la représentation de l’Arbre de la Connaissance. Le …cou… porte les parures célestielles issues de toutes les Sefiroth. Outre son rôle de parure, le « …collier… » peut signifier une fonction, une dignité, une récompense. D’une façon générale, il symbolise un lien entre celui ou celle qui le porte et celui ou celle qui l’a offert. À ce titre, il engage, relie et revêt parfois une signification érotique. Dans un sens cosmique et psychique, il symbolise la réduction du multiple à l’un, c’est-à-dire une tendance à mettre en place et en ordre une diversité plus ou moins chaotique. - N’oublions pas que ces « …colliers… » sont aussi le symbole des personnes qui étudient les Écritures sacrées… précisa Benjamin. - « … L’or… » est le métal parfait à l’éclat de la lumière, reprit Marie. Il est la représentation de la connaissance, de l’immortalité et de la justice. Également, « …l’or… » évoque le soleil et toute sa symbolique : fécondité, richesse, centre de l’amour et donc foyer de lumière, de savoir, de rayonnement. Enfin, pour finir, « …l’or… » en raison de son identification à la Lumière est aussi une des allégories du ‘Christ’. « … Ces parures d’or… » correspondent aux divines Lettres sacrées et « …avec des points piquetés d’argent... » sont les points-Voyelles. Écoutons tout à propos, un poème plaisant de Marc-Alain Ouaknin dans son livre « Le Colloque des anges » : « … Qu’est-ce qu’un mot Si ce n’est une histoire d’amour ? 141
Discrètes voyelles qui chuchotent aux distraites oreilles De solitaires consonnes. Les lettres s’enlacent, S’enlacent et s’embrassent, S’embrassent et s’unissent. Voyelles du désir… » Ils sourirent tous de ce plaisant interlude... Benjamin reprit la parole : - Oui, les Voyelles chantent, dansent et embrassent les consonnes avec des points posés en haut, en bas et à l’intérieur des consonnes saintes. Complétons le verset « …dans les boucles… Cant.1-10 » où nous parlerons des Lettres, des signes de cantillation et des Voyelles. Or, les consonnes hébraïques n’ont pas le droit de se déplacer dans un sens ou dans un autre, excepté par le biais des points-Voyelles. Lorsque les points-Voyelles advinrent, le corps des Lettres-consonnes se redressa sur leurs bases. Toutes émergèrent du secret du Point unique appelé le « Monde à venir » et ensuite, elles se matérialisèrent. Par conséquent, tous les points-Voyelles jaillirent de ce Point unique afin de faire tenir les Lettres sur leurs assises. C’est ce que signifie dans la Bible Gen 1/1 : Élohim créa… - C’est exact, dit Chantal. - Le Mystère du Commencement évoque le Point suprême par lequel Élohim créa. Il se rapporte à la Sefirah Binah l’Intelligence. Aussi, par la puissance de Binah, les Lettres émergèrent sur notre terre. Elles se dessinèrent selon leurs structures. Cela constitua le secret de la composition de l’Arbre de Vie. Celui-ci était doté de Sefiroth particulières ou d’Organes, mais sans âme puisque les Voyelles n’étaient pas encore nées. Marie intervint. - Vingt-deux Lettres sont le principe des Sefiroth de l’Arbre de Vie. Par le secret des douze Lettres masculines, la structure séfirotique est parfaite : « Aleph, Guimel, Wav, Zaïn, Teith, Yod, Lamed, Noun, Aïn, Péh, Tsadé, Shin. » Restèrent d’autres Lettres féminines au nombre de dix : « Beith, Daleth, Hé, H’eit, Kaph, Mem, Samekh, Qoph, Reich, Taw. » Douze Lettres sont premières, car elles sont les organes des Sefiroth qui charpentent l’ensemble de l’Arbre de Vie, de sorte que chaque organe soit à sa place. - C’est véritablement merveilleux ! s’exclama Flavie. - Je pense que parmi elles, certaines Lettres sont féminines, d’autres sont masculines ? répéta Patrice. 142
- Oui, nous venons de le dire ! Par exemple : la Lettre Aleph est masculine, la Lettre Beith est féminine, la suivante, la Lettre Guimel est masculine et ainsi de suite jusqu’à Taw féminine. De ce fait, la Lettre masculine est incluse au sein de la Lettre féminine comme pour les Sefiroth de l’Arbre de Vie qui se pénètrent également l’une l’autre comme dans l’acte sexuel. Et dans cet élan vital et cette pénétration, par le désir de toutes les Lettres et de la totalité des Sefiroth, ‘Dieu’ projeta en Elles le secret des Lettres dans les Eaux ou Semences féminines. Après quoi, les Ciels ont été comprimés, à savoir les Lettres se sont matérialisées mâle et femelle. - Peux-tu nous donner un exemple, Marie ? demanda Antoine. - Prenons pour exemple la première Lettre Aleph א. Elle est aussi le secret de l’Unité. Étant la première émanation de la Sefirah Binah, Aleph émergea et se matérialisa vers la droite correspondant à la Sefirah H’essed la Bonté où se joignirent à gauche la Sefirah G’vourah la Rigueur et au milieu la Sefirah Tiphéreth la Beauté de l’Arbre de Vie. De ce fait, ils se révélèrent à la Lettre Aleph. C’est-à-dire, dès que ces deux Sefiroth furent émanées et furent mises à leur place, Aleph se retourna et s’établit en son lieu en tête dans le côté droit. - Comment cela se fit-il ? - Que c’est compliqué ! dit Audrey. - Lorsque les Lettres apparurent, la première Lettre qui sortit de toutes les Lettres était Aleph. Le Livre du Zohar le confirme : « Comment fit le Saint béni soit-il ? Lorsque les lettres émergèrent, la première qui sortit la tête de toutes les Lettres était l’Aleph. Que fit le Saint béni soit-il ? Il s’enveloppa de cette Lettre et Il créa les Cieux. Par cette lettre, le secret de l’unité possède trois degrés et ce sont les Ciels comprenant la Sefirah Tiphéreth qui unit en elle les Séfiroth H’essed et G’vourah et assure leur harmonie. C’est le secret de l’Un. Puisque les Cieux furent créés selon ce secret, ils n’étaient pas encore coagulés, car ils étaient cachés à l’intérieur des Eaux de la Sefirah H’essed. C’est le secret de la lettre Aleph qui est à droite. […] La Lumière de la Lettre Aleph commença à rayonner du début du monde jusqu’aux confins des univers […] La Lettre Beith l’intégra en son sein et le recueillit comme une femelle à l’intérieur de laquelle pénètre le mâle, c’est ainsi que toutes les Lettres sont l’une mâle, l’autre femelle. L’Aleph se déploya vers d’autres Lettres et fut pleinement parachevé en prenant deux autres degrés (Aleph-Lamed-Péh finale) pour qu’ils soient sa plénitude… » - Par ces trois Lettres, tu nous parles des Lettres qui composent la Lettre Aleph, n’est-ce pas ? demanda Christyah. 143
- Oui ! Entends les sons de la Lettre Aleph. Elle se décompose avec les Lettres : A (A/leph) - L (L/amed) - Péh (finale de Phé). - Je te prie de m’excuser, mais il est important de comparer tes paroles avec un texte d’Abraham Aboulâfia (13e siècle) qui disait : « Sache que tous les organes de ton corps sont combinés comme la forme d’une combinaison de Lettres, les unes avec les autres… » - Merci Chantal ! En effet, notre corps et ses organes sont semblables à l’Arbre de Vie. Les Lettres et les Sefiroth se combinent en nous pour composer notre corps et le maintenir en bonne santé. Dans le cas contraire, la désorganisation des Lettres provoque la dysharmonie des éléments (feu, eau, air, matière) du corps et déclenche les maladies et la mort. - Évidemment ! - Auparavant, je vous disais que les Lettres étaient sans âme puisque les points-Voyelles n’existaient pas. C’est pourquoi il est écrit dans la Genèse 1/1 le verbe « créa ». En fait, l’âme n’était pas sortie du Corps des Lettres pour qu’elles puissent se dresser sur leurs bases. Dès que le Point suprême (H’okhmah) se mit en mouvement pour diffuser les Voyelles de l’âme, il est écrit dans la Genèse 1-3 : « … Élohim dit : Que la Lumière soit… » : Les Lettres se mirent à briller grâce aux Voyelles de l’âme. Lumière fut le premier Point (Binah) qui rayonna à partir du point suprême (H’okhmah) inconnaissable. Et ce Point rayonnant Binah donna le premier point-Voyelle appelé H’olam au son O, qui se plaça en haut des Lettres. Nous le redisons, la voyelle H’olam naquit lorsque ‘Élohim’ dit : « Que la Lumière soit… et la Lumière fut… » ce qui provoqua la sortie d’un autre point-Voyelle se nommant Shourouq et correspondant à trois points sous les Lettres avec le son OU. En effet, le premier point fut appelé H’olam en haut puis, il se prolongea pour briller en bas, au milieu des Lettres, selon le secret du Shourouq que représente la Sefirah Tiphéreth. Donc, le Shourouq s’installa au milieu et en bas puis émit une lumière pour sustenter la combinaison séfirotique, comme dit Ézékiel 1-27 : « …depuis ce qui paraissait ses reins jusqu’en haut… ». Le point-Voyelle H’iriq au son I s’installa en bas et donna de la lumière et de la consistance dans toutes ses structures et ses secrets. Et il est dit : « Élohim vit que la lumière était bonne… Gen.1-4 » Lorsque le Corps des Lettres se para de ces points-Voyelles nous trouvons écrit : « Élohim sépara la lumière des ténèbres ibidem », c’est le point-voyelle Ségol au son É. Puis, « Élohim dit : « Qu’il y est un firmament au milieu des eaux Gen.1-6 », c’est le point-voyelle Qamats au son long A. De ce fait, la Gauche et la Droite fusionnèrent dans l’Arbre de Vie. Souvenez-vous de ces propos - gauche et droite -, ils 144
expliqueront le verset 2/6 du Cantique des Cantiques. Comme vous le savez, des points-Voyelles, il y en a d’autres. Nous travaillons ordinairement avec ces cinq points-voyelles. Prenons comme exemple la Lettre Aleph אet revoyons les cinq points-Voyelles principaux sur la Lettre pour que nous puissions chanter avec ces points-voyelles.
ֹא
ָא
ֶא
ִא
ֻא
H’olam O En haut de la tête
Qamats A Gorge
Ségol É Poitrine
H’iriq I Plexus solaire
Shourouq OU Nombril
Comme pour reprendre sa respiration, Marie releva la tête puis son regard se posa sur les feuillets du livret le Cantique des Cantiques. Que de travail ! Que de caresses de mots inconnus dans l’entière beauté ! Et aussi, que de douceur émanait de ces amis toujours assis ! Des signes d’émerveillement ! pensait-elle. Effectivement, ils étaient tous muets dans la pénétration de tous ces commentaires énoncés, de ces voyages d’amour partagés aux couleurs de sons musicaux. Aussi loin des méprises, des colères, des malveillances et des agressivités, ils avaient toujours su qu’il existait un monde étincelant où tout était lié, où pas un mot, pas une seule syllabe n’était plantée au hasard. Ce monde de Famille, ils voulaient le découvrir et ils l’aimaient déjà. Peut-être qu’à le porter, ils l’enfanteraient chaque jour à l’insu de leurs consciences. Ô Lumières nourrissantes, heures devenues transparentes ! En ces instants, ils habitaient la Lumière en ciels ruisselants d’infini.
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Les Sources disent : « Chanteurs, danseurs, toutes mes sources sont en toi. » Psaumes 87-7 – Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Parmi de nombreux papiers déposés sur une petite table, Marie sortit une large photo. Elle souriait joyeusement en la montrant. - En fermant les yeux pendant quelques instants, essayez de humer une plage de parfums et d’épices. Inhalons les multiples senteurs que nous offre le Cantique des Cantiques, le livre le plus épicé et le plus parfumé de toute la Bible et que nous découvrirons progressivement. - Je veux le fruit du monde, tout ou rien ! s’exclama Antoine joyeux. La soif de savoir, la recherche des parfums et… - C’est une vie vers l’orient de soi-même ! It’s a life towards the east of oneself ! chantonna Marie. Elle sourit et dit doucement : - Continuons les explications des versets suivants et écoutons progressivement dans nos cœurs le Parfumeur Céleste ! « … Tandis que le Roi est dans son environnement, mon nard exhale son parfum… Cant.1-12 » « … Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe reposant la nuit entre mes seins... Cant. 1-13 » 147
« … Tandis que le Roi… » « …mon bien-aimé… » est le Saint, béni soit-Il. « … Mon nard… » est une plante venue d’orient. Son parfum est précieux et évoque des qualités royales. Aussi, le nard symbolise l’Éden où s’épanouit l’amour. Suivant ce verset 1-12 du Cantique des Cantiques, l’Épouse exhale l’odeur sublime et sainte en pensant à son Bien-aimé. Le nard est également le parfum que Marie-Madeleine - la disciple du ‘Christ’ - répandit sur les pieds du ‘Messie’ Jean 12-3. Cette petite plante très humble donne des fruits de la plus sublime félicité odorante. « … Tandis que le Roi est dans son environnement… » Le Roi est la Sefirah Binah, la Mère des créations. « … Mon nard exhale son parfum… » Cela veut dire que notre esprit embaume les fragrances royales de sainteté divine. - À mon tour de continuer les commentaires, dit Benjamin en souriant. Le Séfer (livre) ha Zohar (splendeur) nous enseigne que l’Arbre de Vie se perçoit à travers des effluves aromatiques : « L’Arbre de Vie comporte des choses encloses et secrètes : au moment où le Saint, béni soit-Il entre dans le jardin d’Éden accompagné des Justes, l’Arbre de Vie exhale une senteur dont l’arôme fait le tour du jardin. Cette senteur vivifie les justes qui s’y trouvent et tout en est imbibé. Ses feuilles tressaillent de joie et les justes s’assoient à son ombre les jours de néoménies et de fêtes, jouissant de ses délices. La vie et la quiétude sont ses fruits. Comme il est dit Ps. 1:3 : « Son feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu’il fait lui réussit…» - Néoménies… Peux-tu me rappeler précisément ce qu’elles sont ? dit Matthieu. - Oui, bien sûr ! Le calendrier hébraïque comprend douze ou treize mois lunaires commençant chacun précisément à la nouvelle lune. Ce jour de néoménie appelé en hébreu Roch Hodesh est célébré par des prières rituelles. Marie regardait les mains longues de Benjamin. La souplesse les rendait si présentes : « …ce sont des mains pour déplier la saveur des secondes… En cet instant, mes rêves papillonnent. Je discerne en secret Benjamin qui embrasse éternellement l’aurore… » pensait-elle. Puis, elle reprit la parole : - Voyons le verset 1-13 du Cantique des Cantiques. La « …myrrhe… » est le produit d’une gomme parfumée sacrée « …reposant la nuit entre mes seins... » Dans ce paragraphe et parmi tous les symboles, les seins expriment la purification des désirs érotiques et des affects sensibles, aussi il faut se rappeler absolument que 148
la « …myrrhe… » apporte un effluve de protection pour que se déploie la sainteté. Lisons le verset suivant : « … Mon amour est pour moi une grappe de cyprès dans les vignobles d’Éin-Guédi… Cant. 1-14 » Auparavant, nous avons longuement parlé du mot « …amour… » représentant la clef et le secret du Cantique des Cantiques. Il est la pulsion fondamentale de l’être qui pousse toute existence à se réaliser. L’amour illumine la conscience où elle peut devenir une force spirituelle de progrès continuel, moral et mystique vers le Soi messianique. - Que veut dire : « …une grappe de cyprès dans les vignobles d’Éin-Guédi… » demanda Christyah. Elle ajouta : - Il ne faut pas oublier que l’enfance est en nous. Ne pas le reconnaître, c’est exister sans goût de vivre, sans aimer, sans parfum de sainteté, ce qui pour moi est une grande peine ! - Oui, Christyah ! Dans ce verset, la « …grappe… » peut être éventuellement comparée aux graines des plantes que donne le non manifesté au manifesté : les bourgeons, les fleurs et les fruits. C’est l’existence dans le monde souterrain de l’incarnation et la vie dans la Lumière divine où nos pas avancent sur le chemin vers ‘Dieu’. « …les vignobles… », comme nous le savons, évoquent les arbres messianiques. Silence pendant quelques instants. Ensuite… - « … Éin-Guédi… » est, en Israël, une oasis ou une ancienne ville au bord de la rive occidentale de la Mer morte, à la limite du désert de Judée. Elle est située à proximité des sites archéologiques de la Forteresse de Massada et de Qumran. Il est fait référence à cette oasis à quatre reprises dans la Bible. C’est là que se cacha le roi David lorsqu’il était poursuivi par le roi Saül. Elle est aussi mentionnée dans le livre d’Ézékiel 47-10 et aussi dans le second livre des Chroniques 20-2. Aujourd’hui, « … Éin-Guédi… » est un parc national israélien. Terminons le chapitre un. Tous les versets sont des paroles amoureuses uniquement dans le cœur entre le Bien-aimé et Sa Bien-aimée, entre le Tétragramme ‘YHWH’ béni soit-Il et nous. Ces paroles nous dirigent peu à peu vers notre réalisation divine intérieure, mais il y a encore sept chapitres comprenant de nombreux merveilleux versets ! Le sentier semble long, mais 149
les pas résonnent accompagnés du chant de l’Amour céleste. Alors, lisons ensemble ! « … Que tu es belle ma compagne, que tu es belle ! Tes yeux sont ceux des colombes… Cant. 1-15 »
« … Que tu es beau mon bienaimé et combien aimable ! Notre berceau est un lit de verdure… Cant. 1-16 » Le Bien-aimé acclame la Beauté divine de son Aimée correspondant à la Sefirah Tiphéreth. « … Tes yeux sont ceux des colombes… » Cet oiseau est la figuration imagée de ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’. Pour les mystiques, notre monde n’est qu’un rêve ou une illusion. L’authentique et véritable œuvre céleste est évoquée comme la « Source » réelle et ultime où se décèle l’UN divin, Créateur de toutes choses. Revenons aux « …yeux… ». La tradition emploie le mot « Éin » qui veut dire « œil » dans son double sens (la Lettre Ayin עet l’œil et la source) pour indiquer la supra-existence de la plus profonde Essence divine. Benjamin intervint : - La réponse de la Bien-aimée est passionnée. Le Bien-aimé est plaisant et juste. - Nous venons tous de la Sefirah Binah, la Mère de toutes choses (ou Ima)…
- « …berceau… » apparaît ensuite dans le texte. Aussi, la représentation de l’Éden est comparée à « …un lit de verdure… Cant. 1-16 » le jardin de la Lumière de Binah unit à la Sefirah H’okhmah, la Sagesse… Lisons ! « … Les poutres de nos maisons sont des cèdres, nos lambris des cyprès… Cant. 1-17 » « … Nos maisons… » sont les centres des mondes et les images des univers. 150
« … Nos maisons… » nous dirigent vers la Lettre sacrée Beith בּreprésentant la création divine. Vous tous que j’aime, avec la Lettre Beith בּ, que le Commencement ou plutôt le Principe du Commencement soit en nous ! Beith est la première Lettre du livre de la Genèse. Sa forme possède trois côtés בּ: l’en haut, l’en bas reliés par un trait à la verticale. Cela signifie que toutes les œuvres de la Création sont comprises en elle et ouvertes à l’expansion. Effectivement, la Grande Lettre Beith בּ indique le contenu du livre de la Genèse. - « …cèdre… » et « …cyprès… » quels sont ces symboles ? - En raison de sa taille considérable et de sa variété la plus connue, le « …cèdre… » du Liban correspond à l’emblème de grandeur, de noblesse, de force et de pérennité. Mais, il est plus encore par sa propriété naturelle : un symbole d’incorruptibilité. C’est ce qu’exprime justement Origène, le théologien philosophe, commentant le Cantique des Cantiques : « Le cèdre ne pourrit pas. Faire avec du cèdre les poutres de nos demeures, c’est préserver l’âme de la corruption. » Quant au « …cyprès… », il représente l’arbre sacré grâce à sa longévité et à sa bonne odeur sainte. Tous assis, leurs âmes en visite, ils oublièrent le temps, le lieu et parlèrent de grandes choses et de petites folies. Ils étaient heureux et dévoraient la vie… Le Baiser sacré viendra !
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La Grenouille dit : « Béni soit le nom de son royaume glorieux pour toujours et à jamais. » Talmud, Pesahim 56a - Livre Péréq Shirah Traduction de Georges Lahy
- Marie, la recherche de l’absolu est-elle au bout du chemin après l’amour ? demanda David. - Une vie vers le levant de soi-même supprime les mots qui tatouent le cœur et les mots qui tuent… Raïssa avec tendresse regardait David, sa blondeur, son visage, son regard où elle aimait se perdre. Elle ne se l’expliquait pas, mais elle savait qu’elle était descendue jusqu’au point le plus bleu, le plus dense de son être. Elle trouvait David si beau qu’elle restât à le contempler… Il leva les yeux vers elle et la regarda si belle, draper dans son châle blanc. Dans le silence, son regard était une manière de sacre et d’aveu : - Tu es l’unique rêve qui m’appartient, avoua David à Raïssa. Il se rapprocha d’elle et la serra dans ses bras. Attendri, le groupe souriait. Chacun avait une histoire à raconter, heureuse ou triste selon les époques de leur vie. - Lisons quelques versets du deuxième chapitre, sollicita Marie, heureuse.
« … Moi, je suis le jeune lys de Sharon la rose des profondeurs… Cant. 2-1 »
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« … Comme la rose entre les épines, telle est ma compagne parmi les filles… Cant. 2-2 » Ces deux versets sont contradictoires ! La Bien-aimée met en évidence deux fleurs - lys et rose - aux nombreuses significations et qui la concerne. Elle s’introduit dans le verset par deux pronoms personnels : « … Moi, je suis le jeune lys de Sharon la rose des profondeurs Cant. 21 … » et le Bien-aimé répondra clairement : « … Comme la rose entre les épines, telle est ma compagne parmi les filles Cant. 2-2 … » Essayons de clarifier ces deux témoignages. « …Sharon… » signifie « petite plaine » en hébreu. Elle est bordée par la Méditerranée à l’ouest, le Mont Carmel au nord, la Samarie à l’est et l’agglomération de Tel-Aviv au sud. Sharon, la « petite plaine » porte plusieurs allégories comme : 1/ L’illimitée terrestre avec toutes ses significations de l’horizontale par opposition à la verticale. 2/ Transposée en « petite plaine des ciels » indique l’immensité infinie. 3/ Elle est aussi appelée aussi : la « petite plaine de la Joie ». Elle évoque la terre céleste de la jeunesse où les siècles sont une heure et où les habitants ne vieillissent pas. C’est le monde idéal dans lequel les humains mystiquement réalisés peuvent habiter : Sharon en Israël. « … Moi, je suis le jeune lys de Sharon… » La Bien-aimée affirme par son « moi - je » être le « jeune lys » qui vit dans la petite plaine terrestre où se mirent les plaines célestes. - Qu’est-ce que cela veut dire ? demanda Audrey. - La Bien-Aimée dans son évolution première ignore l’importance de la symbolique du « jeune lys » poussant dans la « petite plaine ». Le « …jeune lys… » parvenu à sa réalisation cosmique vit dans le pays de l’immortalité. Ce pays est Sharon correspondant au grand Vortex entre la terre et les Ciels divins se trouvant à Jérusalem. Malheureusement, ce pays toujours en guerre scelle par le sang ce grand Vortex. Aussi, très peu de discernement n’inspire l’humain qui veut s’élever vers les plans divins. Seuls les ciels envoient à l’humanité des éclairs de Lumière pour la maintenir en vie jusqu’à l’arrivée du Messie ! En fait, le « …le jeune lys de Sharon… » est synonyme de blancheur et en conséquence de pureté, d’innocence et de virginité. Aussi, le « …jeune lys… » accompli mystiquement évoque l’Étoile à six branches ou Bouclier de David (Maguen David) 154
que représentent les six pétales blancs du « …lys… » où les sublimes parfums sont des senteurs chastes, pures et saintes. Le « …lys… » est la fleur de la gloire. Comme le disait Virgile Enéide 6-884 : « … Donnezmoi des lys à pleines mains, que je répande des fleurs éblouissantes… » - Devenir l’Étoile de David signifie l’accomplissement de notre quête vers la Sagesse ! dit Antoine en hochant la tête. - « …la rose des profondeurs… ». Elle correspond à notre humanité vivant dans ce monde déchu qui est appelé les « …épines… ». Le Bienaimé le constate en disant : « … Comme la rose entre les épines, telle est ma compagne parmi les filles Cant. 2-2 … » Tout est dit ! - Certes ! Mais, nous voulons comprendre la suite ! Que de symboles ! Benjamin répondit en souriant : - Oui, Christyah, tout est symbole ! Continuons ! La Terre sainte céleste d’où est tiré le premier homme Adam (de l’hébreu adamah, terre labourée) est donc par elle-même le symbole de toute la création. Aussi, les « …profondeurs… » correspondent à l’eau impénétrable, hermétique, initiatique et mystérieuse : principe de transition et de transformation et source originelle de toute vie. Ne pas oublier qu’au commencement de la création, il n’y avait pas d’eau liquide, mais son principe correspondant à la VIE par la Lettre Mèm מם. Également, les « …profondeurs… » sont le symbole de l’inconscient humain : cette partie occulte de notre esprit dominé par l’instinct et les pulsions. Cet inconscient est aussi figuré par les monstres marins dans la Bible. De ce fait, la mer aussi est un état de transition et de transformation biblique ce que vivra Yonah (Jonas) dans le ventre de la baleine correspondant aux « …épines… » et évoquant l’idée d’obstacles, de difficultés, de défenses extérieures et en conséquence un abord revêche et désagréable. Il est dit aussi que « …les épines… » sont la défense naturelle de la « rose », comme la corne chez les animaux. 155
- Benjamin, intervint Chantal, il ne faut pas oublier la couronne d’épines du ‘Christ’ - épines d’acacia dit-on ! - d’où émanaient des rayons lumineux du corps du Rédempteur sur la croix. Il est de fait que le ‘Christ’ couronné d’épines est parfois représenté sous un aspect rayonnant ! Quant à la « Rose mystique », c’est un des nombreux vocables sous lesquels la ‘Vierge Marie’ est invoquée dans les prières populaires de l’Église catholique des premiers siècles du christianisme. - Certes Chantal ! La Rose blanche et rouge par ses couleurs représente le Mystère de l’Incarnation. 1/ Rosa sine spina - Rose sans épines - est une expression employée par saint Bernard puis par des poètes et des musiciens. 2/ Flos florum - Fleur entre les fleurs - a un sens théologique précis qui, après des siècles aboutit au dogme catholique de l’Immaculée Conception. 3/ Flos florum - Elle seule - selon le dogme de l’Assomption est au Ciel avec son Corps mystique ou glorieux. 4/ Flos Carmeli - Fleur du Carmel - évoque les liens de la Vierge Marie avec la Mystique. Aussi, un autre symbole chrétien est donné à la Rose de Sharon, ce sont les fiançailles et les Noces de ‘Dieu’ avec la ‘Vierge Marie’ ! - Le « …lys… » immaculé symbolise le ‘Christ’, puisque c’est Lui qui apporte la vie pure messianique. - Tout à fait, Raïssa ! Retournons au Cantique des Cantiques, dit Marie. Le Sépher Zohar nous demande : qu’est-ce que la « … Rose… » ? Nous répondrons : c’est la Communauté d’Israël de toutes les confessions dans notre monde chaotique. Comme la « … Rose… » parmi les « …épines… », le rouge évoque le pilier Rigueur de l’Arbre de Vie où figure la Sefirah G’vourah. Le blanc est inspiré par la Tendresse ou la Bonté de la Sefirah H’essed sur le pilier Miséricorde. Oui, telle est la « Rose » couronnée de ses treize pétales. Aussi, l’Israël dans le monde comporte treize mesures de Tendresse et de Miséricorde nous bordant de toutes parts. - Comment connaître la source de ces treize mesures de Miséricorde ? - Dans la Genèse 1-1, Élohim dans le verset initial émit treize mots pour ceindre la Communauté d’Israël et la protéger. Ces treize mots de miséricorde se trouvent entre la première mention d’Élohim et la suivante. Le Nom Divin Élohim est évoqué à nouveau dans le second verset. - Pourquoi cette seconde mention ? 156
- Pour exprimer les cinq feuilles résistantes qui ceignent la « Rose ». Entre cette seconde mention d’Élohim et la troisième, il y a cinq mots correspondant aux cinq sépales appelés « les Délivrances ». Elles sont cinq brèches ou ouvertures du Super Soi en nous. Il est écrit au sujet de cette vérité profonde : « J’élèverai le calice des délivrances… Psaumes. 116-13 » Il s’agit donc de la coupe de bénédictions. La « … Rose… » est ainsi posée sur ses cinq feuilles résistantes pareilles aux cinq doigts de la main. Ainsi, entre le second Élohim et le troisième, nous comptons cinq mots. Dès lors, la Lumière créée par ce troisième Élohim est mise à part et se fond de ce fait dans l’Alliance qui pénètre la « … Rose… » pour l’ensemencer. Ce que l’on retrouve dans un autre texte : « … Arbre faisant fruit qui porte sa semence Gen. 1/12… » Le signe d’Alliance est concrètement porteur de cette semence. En effet, de la même façon que la « … Rose… » est superbe parmi les « …épines… », Israël est superbe parmi les nations belliqueuses. - Et quand cela s’est-il produit ? - Au moment où les enfants d’Israël remontèrent d’Égypte vers le Sinaï. - Ces paroles me rappellent le livre du Petit Prince et sa rose ! - Oui, Raïssa, le livre de Saint Exupéry est un écrit initiatique. Benjamin s’approcha de Marie et l’embrassa tendrement sur la joue. - Tu sens le jasmin, la vanille et l’infini… Ton parfum est venu contre ma peau ! Marie sourit. La vraie sagesse la parcourait-elle ? C’était la force d’acquiescer l’autre nom de l’amour… - Lisons attentivement ce nouveau verset, dit-elle toujours souriante.
« … Comme un pommier entre les arbres de la forêt, tel est mon bienaimé parmi les fils. Je me délecte du désir de m’asseoir sous son ombre et son fruit est doux à mon palais… Cant. 2-3 » Au début de notre rencontre, nous avons longuement parlé de la pomme et du pommier : fruit de la connaissance et de la liberté. Dans le Cantique des Cantiques, cet arbre représente la fécondité du Verbe divin, sa saveur et son odeur saintes. Il s’agit donc, en toutes circonstances, d’un moyen de connaissance : c’est tantôt le fruit de l’Arbre de Vie et tantôt celui de l’Arbre de la Connaissance apportant 157
la connaissance unitive conférant l’immortalité ou bien la connaissance distinctive provoquant la chute. « … De la forêt… » Son symbole constitue un véritable sanctuaire à l’état naturel. L’arbre peut être considéré en tant que représentation de la vie, comme un lien, comme un intermédiaire entre la terre où il plonge ses racines et la voûte du ciel qu’il rejoint ou touche de sa cime. Dans le texte, la forêt représente l’Arbre de Vie, notre structure séfirotique avec laquelle nous devons nous éveiller vers la Lumière divine. « … Parmi les fils… » La Bien-aimée se « …délecte du désir… » que son Bien-aimé soit le « …fils… » de la Sefirah Binah. - Pour nous chrétiens, nous l’appelons le ‘Christ’. Gloire à Lui ! dit Chantal. Tous répétèrent : - ‘Gloire au ‘Christ’ ! - Vous que j’aime, continuons ! Dans le verset suivant, il est dit : « …de m’asseoir sous son ombre… Cant. 2-3 » C’est la posture d’appui, la base solide et stable pour ajuster l’opposition en nous entre la lumière et l’ombre qui représentent toute la création divine, sortant de la Lumière. « … Et son fruit… » est le symbole d’abondance correspondant aux immortels. « … Est doux à mon palais… » Dans la bouche se répandent la magnificence, le trésor et le secret (sod) de ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ : le Souffle de la vie. Lisons ensemble le verset suivant :
« … Il me fait venir à la maison du vin ; sa bannière étendue sur moi se nomme amour ! Cant. 2-4 » « …à la maison du vin… » : c’est la Sefirah Binah, la Mère éternelle d’où s’élève l’ivresse mystique de la joie céleste. « … Sa bannière étendue sur moi se nomme amour ! » Sa protection accordée m’emplit de félicité. - Que veut dire « …bannière… » dans le texte ? - Sa « …bannière… » est un appel vers le ciel, un lien entre le haut et le bas, le céleste et le terrestre. Il est dit dans le texte de l’Exode 17-15 « YHWH est ma bannière… » C’est le Tétragramme sacré, béni soit-Il, étant notre sauvegarde. - À nous de l’invoquer au quotidien en toutes circonstances ! commenta David. 158
- Continuons le verset suivant, reprit Marie. « … Soutenez-moi avec des gâteaux sucrés, ranimez-moi avec des pommes, car je suis malade d’amour… Cant. 2-5 » Dans ce monde des « …épines… », la chercheuse de l’amour divin est perdue. D’elle s’élève un cri splendide vers le Bien-aimé divin : « Sur cette terre, je suis en exil, j’ai soif de ton amour ! Soutiens-moi avec les Lettres saintes (gâteaux sucrés) et éveille-moi dans le chant des Voyelles (colliers ciselés) 1-10. Dans ce vide que je suis, ouvre-moi aux Écritures sacrées pour que descende le Souffle de ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’ afin de tapisser mon être des dons de Ses Lumières « …car je suis malade d’amour…2-5 » Tous en partage avec ce texte splendide, spontanément en toute connivence, tel un rituel parfaitement ajusté, l’assemblée se leva. Et chaque personne du groupe se plaça à une distance de mouvement suffisant pour ne pas déranger son voisinage : les pieds en équerre. Leurs bras étaient étendus horizontalement, leur main droite ouverte vers le ciel et leur main gauche vers la terre. À chaque voyelle hébraïque qu’ils chanteraient O, A, É, I, OU, leurs corps tourneraient dans le sens des aiguilles d’une montre en gardant les pieds en équerre. Leur âme en arpège s’envolerait comme une chrysalide pour retrouver ses ailes. De chacun, selon leurs voix s’élevèrent des sonorités élevées, inattendues, suaves et puissantes comme pour caresser la souveraineté de la joie. Bras tendus, mains ouvertes, une valse lente commença accompagnée par la vibration amoureuse de la voyelle H’olam O placée en haut des Lettres. Tels des souffles de sopranes, ces tonalités sortirent en haut de leurs têtes pour unir la Lumière et l’Ombre. Ils effectuèrent un nouveau cercle sur eux-mêmes. Le son passionné de la voyelle Qamats A jaillit de leur gorge, un ton moins haut que la voyelle H’olam. On crut entendre le chant des heures flammes, des soleils blancs, des images d’éternité. 159
Ils tournèrent leur corps sur eux-mêmes et un bruissement d’étreintes de la voyelle Ségol É sortit de leurs poitrines. Le son mélodieux alto s’élevait plus bas que la précédente. C’était un accord prolongé de paillettes de paix et de beauté. Ils pivotèrent à nouveau sur eux-mêmes. Leurs mains palpitaient de souffles inconnus. Puis, sortit de leur plexus solaire le son très bas et suave de la voyelle H’iriq I au ton inférieur à la voyelle Ségol. Sonorité en volutes de conquête et de victoire en roulements teintés et harmonieux. Ils virèrent encore sur eux-mêmes. Une puissante sonorité grave et chaude s’éleva. Le son puissant de la voyelle Shourouq OU sortit en spirales du tréfonds de leurs nombrils à l’éclat de chant d’envol et de rythme lent… Tout leur corps vibrait de joie. Le jardin tressaillait d’instants illimités… Pause de bonheur très intime… Puis, ils récitèrent ensemble la louange suivante :
« … Nom Suprême, El Elyon, Saint, béni soit-Tu. Que nos supplications viennent devant Ton Verbe. Que nos lèvres profèrent la louange. Que notre langue chante Ta Parole. Voyelles, voyelles, voyelles, Vous êtes la danse des consonnes. Voyelles, voyelles, voyelles, La gloire de Jérusalem. Voyelles, voyelles, voyelles, La joie souveraine d’Israël.
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… Lettres sublimes, tout au long des jours. Selon Sa Parole, Vous nous enivrez d’amour. Qu’avec nous jubilent et soient joyeux Tous ceux qui vous cherchent Pour que nous disions ensemble : « Élah Rav : Dieu est Grand ! »
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Le Criquet dit : « YHWH Élohaï, tu es mon éloge, je t’exalte, je célèbre ton nom, car tu fais le merveilleux. Tes desseins formés dès longtemps sont sûrs et fidèles. » Isaïe 25-1- Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Absente pendant quelques minutes, Marie revenait de la maison. Elle souriait toute seule. Elle savait que le bonheur ouvrait un port dans son âme. Joyeuse, elle se serait mise à danser nue dans le soleil ébloui d’un ciel bleu... Maintenant, debout devant ses amis, elle proposa de lire le verset six du chapitre deux du Cantique des Cantiques. « … Sa gauche soutient ma tête et sa droite m’étreint… Cant. 2-6 » - Ce paragraphe du livret nous interpelle énormément puisqu’il nous est demandé de définir la Droite et la Gauche divines, si décriées dans la Bible, puisque ‘l’Éternel n’est que Lumière et non à la ressemblance de l’humain : droite et gauche. Tout de même, prenons quelques citations de la Droite et de la Gauche. Dans l’Ecclésiaste 10-2 il est dit : « Le cœur du sage est à sa droite, et le cœur de l’insensé à sa gauche. » Dans Matthieu 25/31-32-33 il est écrit : « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs et il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche… » À l’origine, le juste gravait les actions célestes dans la voie Droite et l’insensé se perdait dans des chemins escarpés, jonchés de ronces et d’épines (mondes chaotiques) de la voie Gauche. Les « brebis » étaient les fidèles serviteurs et les « …boucs… » représentaient ceux qui ont une mauvaise odeur. Donc, il y a séparation entre la gauche les « …boucs… » et la droite les « …brebis… ». 163
- Je me demande pourquoi, il n’y a pas d’union entre la gauche et la droite ? demanda Antoine. - En réalité, il y a union. Reprenons ! Il y a deux pôles qui font jaillir deux niveaux : l’un masculin et l’autre féminin. Ces deux pôles proviennent du pilier droit et gauche de l’Arbre de Vie. Continuellement, ils s’équilibrent pour que la création soit en harmonie. - Bien ! dit Antoine. - Le jour est masculin (droite) et la nuit est féminine (gauche). La symétrie se crée lorsque la gauche ou la nuit commence à se répandre avant même que le jour se termine. L’obscurité s’avance et intègre la droite sans violence. Le jour renaît lorsque l’obscurité s’intègre dans la lumière en douceur. Aussi, il est dit dans la Genèse 1-5 : « Élohim appela la lumière jour et Il appela l’obscurité nuit. Ainsi, il y eut un soir et il y eut un matin, ce fut le premier jour… » - Et dans le Cantique des Cantiques ? demanda Élizabeth. - « … Sa gauche soutient ma tête et sa droite m’étreint… Cant. 2-6 » Si nous étudions la phrase que constatons-nous ? La gauche serait davantage l’image de l’aide à la personne sans contrepartie et, qui empêcherait l’individu de se prendre en charge. Premièrement : La « …tête… » représente l’ardeur du principe actif symbolisant l’esprit manifesté alors que le corps est une manifestation de la matière. Par sa forme sphérique, la « …tête… » est comparable à un univers. En conséquence, la « …tête… » est un microcosme. Deuxièmement : Si nous nous référons à l’Arbre de Vie, nous voyons que la « …tête… » est le Monde de l’Émanation où se définit la colonne de « …gauche… » la Rigueur et où se trouve la Sefirah Binah, la Mère éternelle. La colonne de « …droite… » se nomme Miséricorde où siège la Sefirah H’okhmah, le Père éternel. À noter que le rabbin Rachi (12e siècle) suggérait concernant ce verset que si la « …gauche soutient ma tête… », c’est qu’elle représente notre quête dans le désert, ce vide terrible où se cache la Parole divine, et quand la « droite m’étreint », elle se révèle dans le secret du cœur pour nous apporter la manne sacrée, nous qui sommes en mal de son amour. De même, dans la Genèse 1-4 « Élohim sépara la lumière des ténèbres… » Toujours la séparation se fait par le Bras gauche où est l’Obscurité donc la Rigueur représentant la Sefirah G’vourah : la Justice. Pour conclure, prenons dans la Genèse 1/8 : « Élohim appela l’étendue firmament… ». Il s’étend du côté droit et pénètre dans le côté gauche, au milieu du point-Voyelle Ségol qui forma parmi tous les symboles la Voyelle Qamats. Alors, par ces deux Voyelles, la Gauche entre dans la Droite et 164
l’une et l’autre fusionnent Droite dans Gauche et Gauche dans Droite de l’Arbre de Vie. La dualité devient unité ! Benjamin reprit la parole : - En résumé, tous les points-Voyelles ont pour fonction d’illuminer les Lettres-consonnes qui sont l’ADN des créations. Ensemble, elles sont l’œuvre des Ciels et de la matière coagulée correspondant à la totalité des univers physiques. Les consonnes n’ont ni consistance ni lumière si ce n’est à cause de l’illumination des points-Voyelles. D’où la louange précédemment chantée. Continuons et lisons le verset suivant : « … Je vous adjure filles de Jérusalem, par les armées de gazelles et par les biches des champs n’éveillez pas, ne réveillez pas l’amour avant qu’elle ne le veuille… Cant. 2-7 » « … Les armées de gazelles… » ces gracieux animaux représentent la vivacité, la vélocité, la beauté, la grâce et une grande rapidité d’esprit pour comprendre. Partant de la vie contemplative, Origène leur attribue l’idéal spirituel et en fait le symbole de l’acuité visuelle intérieure. De la sorte, « …les biches… » évoquent les soldats ou les anges des armées. Elles ont une course légère comme la flèche. Leurs sabots sont inusables et infatigables, ce qui symbolise la Sagesse si difficile à atteindre. Aussi, « …les champs… » indiquent la puissance de ces armées célestes possédant malheureusement en eux des nations infidèles. - Il est dit : « …ne réveillez pas l’amour… » - Antoine, dans ce verset, le Bien-aimé s’adresse aux populations sans foi et leur demande de ne pas intervenir entre sa Bien-aimée et Lui, de ne rien changer ou d’essayer de la transformer en l’éveillant sur d’autres sentiers impraticables. Il n’y a que Lui qui puisse la séduire et lui donner le Baiser sacré. Benjamin reprit la parole : - Toujours en exil dans son inconscience, la Bien-aimée ressent de plus en plus consciemment en elle, son Bien-aimé. Lisons ensemble ces versets.
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« … C’est la voix de mon bienaimé ! Le voici, il vient franchissant les montagnes, bondissant les collines…Cant. 2-8 »
« … Mon bien-aimé est semblable à la gazelle ou au faon des biches. Le voici, il se tient debout derrière notre mur ! Il guette aux fenêtres et surveille par le treillis ou fentes ! Cant. 2-9 » « … Mon bien-aimé élève la voix et me dit : « Debout mon amie, ma belle et vas vers toi-même ! Cant. 2-10 » « …la montagne… » Son symbolisme est multiple par sa hauteur et son centre, elle se rapproche du ciel. De ce fait, chez les auteurs spirituels, comme pour saint Jean de la Croix, la montagne est l’ascension ; pour sainte Thérèse d’Ávila, la montée du Carmel évoque le Château intérieur ou les Demeures de l’âme. De la sorte, la montagne participe à la description de la manifestation et de la transcendance. En conséquence, le sommet est l’ascension de nature spirituelle appartenant à la connaissance de soi et à la connaissance de ‘l’Éternel’. Également, nous devons nous rappeler le Sermon sur la montagne dans l’évangile de l’apôtre Matthieu au chapitre 5 où la Nouvelle Alliance réplique à la loi du Sinaï dans la Première Alliance. De même, le récit de la Transfiguration de ‘Jésus’ se fait sur une montagne dans l’Évangile de Marc 9-2. Elle représente aussi l’ascension de ‘Jésus’ sur le mont des Oliviers que cite également Luc 24-5. « … Le voici, il vient franchissant les montagnes… » Cela évoque la rencontre entre les cieux et la matière correspondant à la Lumière de Binah, la Mère des créations. « … Les collines… » figurent l’autre monde. Elles n’ont pas la majestueuse immensité de la montagne, mais elles marquent symboliquement la première manifestation de la création des univers, le début d’une 166
émergence. La différenciation entre la montagne et la colline possède un aspect sacré se rapportant à la mesure de l’homme. « … Debout mon amie, ma belle et vas vers toi-même ! » Ces paroles correspondent aux paroles que le ‘Très-Haut’ dit à Abraham pour qu’il quitte son pays afin de commencer sa quête spirituelle vers le pays de l’unité dans l’unicité divine. « … Notre mur… » est l’enceinte protectrice où « …se tient debout… » le Bien-aimé divin. Il clôt le monde de sa Bien-aimée pour éviter que ne pénètrent les influences néfastes d’origines inférieures. - Ce « …mur… » a l’inconvénient de limiter le domaine fermé, constata Patrice. - « … Notre mur… » a l’avantage d’assurer la défense en laissant d’ailleurs la voie ouverte à la réception de l’influence céleste, toute puissante. Il signifie aussi une élévation au-dessus du niveau commun. Il se rattache à la verticalité plutôt qu’à l’horizontalité, ajouta Benjamin. « …aux fenêtres… » Elles évoquent l’ouverture sur la lumière, le passage dans le sacré céleste correspondant à la Lettre Hé qui veut dire fenêtre. Le Hé du Nom saint est notre Présence divine qui ne peut pas disparaître. De ce fait, « …aux fenêtres… » en tant qu’accès, elles symbolisent selon leur forme, la réceptivité terrestre (carré) à l’opposé des apports célestes (rond). « …surveille par le treillis ou fentes … Cant. 2-9 » Ce sont les voies sur lesquelles nous devons purifier nos élans malvenus du cœur et de nos sens ! En ce jour de soleil blanc dans leurs cœurs, ils firent une pause meublée de pensées multiples ! Marie reprit la parole : - Nous atteignons maintenant dans notre quête, un degré supérieur puisque les intempéries de notre être s’estompent dans la nature. Nous avons entrouvert précédemment les fenêtres de notre personnalité par le chant des Voyelles. Heureusement, nous ne faisons plus partie des êtres qui manigancent, complotent, calomnient et se rident plus profondément l’âme que le visage. Devenons l’écrin de notre dévotion et commençons d’aborder une autre rive de nous-mêmes. Élizabeth avait un cahier d’écolière sur les genoux. Les lunettes sur le nez, elle ordonnait ses écrits. À l’encre rouge d’un stylo, elle soulignait quelques notes. En souriant, elle redécouvrait le sens de certains mots, leur saveur et bientôt peut-être leur parfum. - Lisons ensemble !
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« … Oui, voici l’hiver est passé, la saison des pluies est finie, elle s’en est allée… Cant. 2-11 »
« … Les bourgeons se montrent en terre, le temps du rossignol de chanter est arrivé. La voix de la tourterelle s’entend dans nos campagnes… Cant. 2-12 » « … Le figuier embaume par ses jeunes pousses ; les vignes en fleurs répandent leur parfum. Debout, mon amie, ma toute belle et va pour toimême ! Cant. 2-13 » Les versets du Cantique des Cantiques sont des poèmes flamboyants qui nous dirigent peu à peu vers la transcendance. Un à un, ces mots nous amènent progressivement dans le règne de la Beauté divine. Aucun autre cantique dans ce monde n’est comparable à ces chapitres et aux versets parfois impénétrables et mystérieux nous guidant sur le Chemin de la Vérité. Marie sourit et ajouta : - Ces trois versets lus 2/12-13-14 nous suggèrent de mourir à nousmêmes en effaçant toutes les empreintes des pas antérieurs de notre quête vers la ‘Divinité’. Oui, toutes nos anciennes sciences acquises doivent être supprimées. Aussi, il faut toujours démolir pour mieux se reconstruire. « … Oui, voici l’hiver est passé, la saison des pluies est finie, elle s’en est allée… Cant. 2-11 » Comme il nous est suggéré, un renouveau d’éclat et d’espérance s’ouvre à nous, loin de la frilosité de la saison hivernale : le temps sans cause où tout se mélange. « … Les bourgeons… » sont l’œuvre du commencement de la création. Ils apparaissent le troisième jour, lors duquel il est dit : « La terre fit surgir » Genèse 1-12.Toutes les forces cachées et occultées sont révélées, « …se montrent en terre… » dès que se présente l’arc-en-ciel de l’alliance entre ‘Dieu’ et les hommes. Alors, se révèle le temps de chanter. 168
Deux oiseaux dans le texte en sont le symbole : le rossignol et la tourterelle. - Deux oiseaux ! - Oui Élizabeth ! En général, le vol des oiseaux sert de symbole aux messages et aux relations entre le ciel et la terre. Ils nous apportent les états supérieurs de l’être. Voyons ! Tous les poètes font « …du rossignol… » le chantre de l’amour. Cet oiseau migrateur revient dans nos pays occidentaux pour annoncer le printemps : le renouveau de la lumière en la vie. Le « …rossignol… » mâle chante la nuit pour attirer la femelle et cesse de le faire dès qu’il est en couple. Il restera fidèle jusqu’à son trépas ! Je peux en témoigner puisqu’un couple de rossignols du Japon me fut offert. La femelle mourut. Le comportement du mâle révélait une grande douleur. Au bout de quelques mois, je lui offris une femelle. De chagrin, il la battait et je dus la rendre au marchand. Il est vrai, il ne chantait plus la nuit, mais seulement le jour. Le « …rossignol… » est ainsi le premier oiseau dont nous savons qu’il différencie les heures de la journée et de la nuit. - Que nous apporte le symbolisme du « …rossignol… » ? - Raïssa, en général l’allégorie du « …rossignol… » est un message pour que nous nous exprimions librement. En d’autres termes, cet oiseau nous encourage à laisser tomber nos masques et à laisser les autres voir et connaître l’authentique en nous. En plus, le « …rossignol… » symbole de l’amour nous exhorte à communiquer nos émotions et à ne plus les réprimer. De ce fait, dans tous les sentiments qu’il provoque, la vie du « …rossignol… » nous montre, de manière surprenante, l’intime lien de l’amour et de la mort. Dans la fameuse scène 5 de l’acte III de Roméo et Juliette, lui le chantre de l’amour dans la nuit finissante, le « …rossignol… » est opposé à l’alouette, la messagère de l’aube et de la séparation. Si les deux amants écoutent le « …rossignol… », ils resteront unis, mais ils s’exposeront à la mort ; s’ils croient l’alouette, ils sauveront leur vie, mais devront se séparer. Que choisir entre mourir en restant fidèle à ‘Dieu’ ou bien se protéger des attaques de ce monde sans l’aide et le soutien de ‘Dieu’ ! À nous de choisir ! - Et la tourterelle ? - « …la voix de la tourterelle… » Son symbole annonce bonheur, créativité, chasteté, pureté, légèreté, fidélité conjugale et aussi harmonie, simplicité, espoir, sublimation, douceur, innocence et renouveau. Son chant est un roucoulement qui résonne à n’importe quel moment de la journée. Il devient plus limpide à l’aube naissante ou au crépuscule, ces heures de la journée où s’amenuise le voile entre les dimensions physiques et spirituelles, entre le passé et l’avenir, c’est-à169
dire le rappel du caractère cyclique de l’existence. « … La tourterelle… » nourrit ses petits avec une substance faite dans son jabot ressemblant au lait maternel. Il constitue par conséquent un symbole de renaissance, de chaleur et de nourriture, laissant supposer que la création et le renouveau sont à la portée de tous. Également, « …la tourterelle… » évoque l’oiseau prophétique que nous retrouvons souvent dans la Bible. - « … Debout, mon amie, ma toute belle et va pour toi-même ! » Que veut dire cette expression ? - « …va pour toi-même… » Rappelez-vous ces mots. Ils sont semblables à ceux prononcés par ‘Dieu’ à Abraham ! Cela veut dire que nous devons faire le deuil de notre passé afin de nous éveiller aux promesses sacrées de l’avenir : un cycle nouveau plein de découvertes divines vers l’Éden sacré. Benjamin insista : - Nous devons accepter ce qui s’en va au lieu de demeurer prisonniers d’un cycle d’émotions récurrentes, dominées par nos actions ! - Par ces deux oiseaux, dit Matthieu, la conscience peut devenir un tribunal ! - Je regrette Matthieu, dit Marie, la conscience n’est pas un tribunal entre le chant du « …rossignol… » « …et la voix de la tourterelle… ». Pour certains, la conscience peut paraître une voilure déchirée au cours d’une averse entre le charme ravissant de la nuit et la froissure du jour palpable et réel. Pour toi, Matthieu, le chant du « …rossignol… » t’ouvre la porte du jour pour t’apprendre à pardonner avec le soutien du roucoulement de la « …tourterelle… ». Rappelle-toi Matthieu ! Lorsque nous sommes doués pour la gratitude et le non-jugement, les joies sont inépuisables ! - Je n’aime pas donner ma voix à des choses qui font mal. Ce n’est pas dans ma croyance. Marie, mon père est un homme étrange, fidèle à lui-même, d’une curiosité de vivre insatiable. Jamais le soleil n’éclairera un homme plus inconstant que lui. Marie, excuse-moi ! Elle pensa en souriant que la conscience de Matthieu faisait autant de bruit que les goélands sur la mer. Son père n’était pas volage ! C’était plus compliqué ! Un silence habité flotta dans la pièce, chacun dans ses pensées. Puis, souriant, Benjamin reprit l’enseignement. - Le « …figuier… » est un arbre sacré et possède un sens initiatique. Il symbolise toujours l’abondance de la science religieuse par la phrase « …embaume par ses jeunes pousses… » Quant à la promesse des « …vignes en fleurs… », les fleurs messianiques, le Bien-aimé dit : 170
« … Debout ! » L’adverbe est catégorique et ordonne de se mettre à la verticale et obligatoirement sur les pieds pour que tout change ! « …mon amie, ma toute belle et va pour toi-même… » termine son ordre ! Une fois de plus, le Bien-aimé suggère à son amante de tout quitter et de s’éveiller à l’authentique réalité supérieure. - Continuons et terminons le chapitre deux. Lisons ces mystérieux versets ! reprit Marie. « … Ma colombe nichée dans les fissures de la roche, cachée dans les pentes abruptes, laisse-moi voir ton visage, fais-moi entendre ta voix, puisque ta voix est douce et ton visage désirable... Cant. 2-14 » « … Saisissez pour nous les renards, les petits renards qui terrorisent les vignobles alors que nos vignes sont en fleur… Cant. 2-15 »
« … Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui, conduisant son troupeau parmi les roses… Cant. 2-16 » « … Jusqu’à ce que le souffle du jour augmente et que se dissipent les ombres, rebrousse chemin ! Ressemble à toi-même mon amour, au chevreuil ou au faon des biches sur les monts de la séparation Béther… Cant. 2-17 » Par le symbole de « …la colombe… », ‘l’Esprit-Saint’ se trouve dans les « …fissures… » de notre être, caché et invisible pour nous apporter les dons de Son Souffle créateur. Aussi nous devons nous ouvrir à notre Présence divine et faire rayonner notre être sur tous les plans par le recueillement, la contemplation et la dévotion. Et pourtant, des contradictions de notre nature humaine demeurent encore sous des plans 171
inférieurs que représentent dans le verset les « …renards… » Mais faites attention ! « … Les petits renards… » ne sont pas des renardeaux-enfants joueurs et adorables ! Ce sont des êtres inférieurs très dangereux. Ils suppriment nos semences et nos germes divins, comme au printemps les gelées tardives racornissent les fleurs qui ne donneront pas de fruits. Aussi, comme nous disait le ‘Christ’ « veillons ! » Marie ajouta : - La Bien-aimée réagit et voit son Bien-aimé protéger son troupeau parmi les roses sans épines jusqu’à ce « …que se dissipent les ombres sur les monts de la séparation Béther… Cant. 2-17 » représentant les monts inaccessibles, évoquant ainsi le palier entre le profane et le sacré, pouvant mener à la rupture.
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La Rosée dit : « Je serai comme la rosée pour Israël, fleurissant comme une rose et enfonçant ses racines comme le Liban. » Osée 14-6 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Après tous ces enseignements, il y eut un silence de ciel immobile. Il leur fallait assimiler toutes ces belles métaphores secrètes. Ils burent quelques verres d’eau pour sortir de leur profonde réflexion. Puis, Marie leur conseilla de lire les trois premiers versets du chapitre trois ! « … Sur ma couche durant les nuits, j’ai cherché celui qui est l’amour de mon âme : je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé… Cant. 3-1 » « … Je résolus donc de me lever, et ferai la ronde dans la ville, les rues, les places pour chercher celui qui aime ma vie. Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé… Cant. 3-2 »
« … Ils m’ont trouvé les gardiens qui font la ronde dans la ville. « Avezvous vu celui qu’aime mon âme ? Cant. 3-3 »
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- Nous avançons lentement vers la « Shoulamith », la Bien-aimée complètement réalisée spirituellement. Le Shalom (paix) l’entourera de bénédictions dans le Baiser sacré… - Je rêve du Baiser divin, dit Audrey. - C’est notre quête à tous ! Pour nous tous humains, l’amour de ‘Dieu’ représente comme nous le disions, l’aliment complet de l’âme… Une pause courte de réflexion ! - « … Sur ma couche durant les nuits, j’ai cherché celui qui est l’amour de mon âme… Cant. 3-1 » En prélude, ce verset nous dévoile l’importance du lit (couche) où se révèle le sens des évolutions amoureuses. C’est le lieu où les désirs se font les plus intenses, de l’amour partagé, de l’envie de se lover tout contre l’être aimé, ce lieu intime où se mêlent tendresse, sexe, etc. La Bien-aimée (nous tous en quête divine) se cherche intérieurement, mais ne doute pas de sa foi. C’est semblable à une femme qui aime un homme, mais redoute de s’engager. Alors, perdue en son être, elle le cherche allongée sur sa couche et ne sait plus où le trouver ! Confuse, elle s’explore durant les nuits qui la ramène à l’indéfini de ses pensées obscures. Résolue, elle va se lever et chercher « …les gardiens qui font la ronde dans la ville… », ceux qui enseignent les vérités divines, afin qu’elle, la Bien-aimée puisse retrouver celui que son cœur aime véritablement : le Nom sacré. Brusquement, Christyah éclata en sanglots. - Christyah ? - Je pensais... Sans doute, la vraie jeunesse dans la sagesse ne nous atteint qu’à un âge avancé. En fait, quand donc nous sentirons-nous jeunes, libres, intelligents, amoureux et saints ? - Tu n’as que quarante ans ! répondit Marie. Tes paroles sont un manque de courage devant la vraie blessure en toi, Christyah ! - Mourir résonne comme une fuite en moi ! Cela me donne le sentiment d’un élan enseveli… Il est parti, celui que mon cœur aime ! Il ne vivra jamais plus avec moi sur cette terre. Nous ne dormirons plus ensemble. Il a lutté, mais a baissé les bras trop vite. C’est très dur à dire cela… La mort de l’autre, jeune encore me laisse démunie ! Un silence douloureux s’établit où les souvenirs se rencontraient en elle. Ils faisaient une entaille d’éternités où se révélait en Christyah le sillage d’une vie d’images et de tendresse à foison. - Mais, quelle richesse ! ajouta-t-elle. Nous avons eu la chance de nous aimer et d’un amour sans ride ! Elle soupira de nouveau et ajouta : - Le bonheur physique va vers la mort. Et la prière ? Je m’y adonne, c’est un état de conscience de chaque instant. 174
- Nous le savons, tu es très pieuse ! Faisons une pause et allons boire quelques jus de fruits et découvrons une petite douceur cachée, suggéra Marie. Christyah marcha quelques instants dans le jardin extérieur. À cause de la disparition de son mari, il y avait deux ans, elle reçut au cœur des perceptions qui déchirent et enseignent à la fois… Élizabeth prit des photos, les regarda très vite comme si elle volait une caresse… comme si elle voulait donnait l’amour au monde ! - Je souhaite avec délicatesse saisir tous les secrets qu’effleurent les mystères ! Ils étaient silencieux dans le jardin d’hiver ombreux et très éclairé par endroits. Ils se sentaient soulevés par l’allégresse des jasmins et la sensualité des orchidées et où se répandaient la rumeur océane. - Retrouvons nos places, dit Marie directive. Encore quelques heures de partage. Au fait, je voulais vous dire que nous baptiserons bientôt la maison. - Baptiser ? dit Flavie. - Tout doit être baptisé avec son nom propre. Nous le ferons le mois prochain. - Quel en sera le nom ? - Nous chercherons ensemble, nous sommes une famille ! - Quelle bonne idée ! C’est parfait et réjouissant ! Pour rejoindre sa place, Matthieu marchait lentement comme si marcher réclamer de lui une application. Bel homme, son costume clair mettait en valeur ses épaules et l’élégance de ses gestes. - Lisons ensemble trois versets du Cantique des Cantiques. « … À peine les avais-je dépassés que je découvris celui qu’aime mon âme. Je l’ai saisi et je ne l’ai pas lâché jusqu’à que je l’eusse amené dans la maison de ma mère, dans la chambre de ma conceptrice… Cant. 3-4 »
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« … Je vous adjure filles de Jérusalem par les biches ou par les gazelles des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas l’amour avant qu’elle le veuille ! Cant. 3-5 » « … Qui est celle qui monte du désert comme des volutes de fumée, où brûlent la myrrhe et l’encens, toutes les poudres du colporteur ? Cant. 3-6 » À nouveau, le Parfumeur divin nous envoie Ses fragrances de sainteté. La foi de la Bien-aimée s’affirme, se reconnaît jusqu’à ses origines « …la chambre de ma conceptrice… » qui est la Sefirah Binah, la Mère éternelle. Le Bien-aimé « …adjure… » ou ordonne par les biches, que l’amour ne peut pas s’éveiller par obligation, mais seulement dans la foi inexplicable. Lisons les versets suivants très particuliers. « … Voici la literie de Salomon. Soixante braves sont autour de lui, issus des héros d’Israël… Cant. 3-7 » « …ils sont tous armés d’épées, éduqués à la guerre. Chacun porte son épée sur sa hanche à cause des terreurs de la nuit… Cant. 3-8 » Chaque phrase est chargée de signes surprenants. Aussi, bâtisseurs et guerriers de l’amour et de la paix que nous sommes, à chaque paragraphe du Cantique des Cantiques, nos pas hésitants marchent vers le Royaume nouveau divin. Encourageons nos foulées sans hésitation, car ce qui est prédestiné n’est pas fortuit. Les feuilles tombent à l’heure fixée, mais l’hiver n’est que messager du printemps. Tout est révélé et tout peut être atteint par un travail de recherche assidu. Mais avant de continuer, sachons qu’il faut du temps pour que des préceptes purs et divins s’impriment dans notre conscience. Ce sont les combats de notre 176
Foi pour glorifier la Vie et pour réaliser sa Lumière. Aussi voyons ! « … La literie de Salomon… » symbolise le centre sacré des mystères de la vie en son état fondamental. Salomon est le Roi désignant la Sefirah Binah, la Mère éternelle. Également, n’oublions pas que dans la tradition chrétienne, le lit est le signe du corps. - Pourquoi ? demanda Audrey. - Voyons une autre allégorie ! Le paralytique guéri par le ‘Christ’ reçoit l’ordre de porter son lit, c’est-à-dire d’utiliser son corps consolidé par la vertu divine. Le lit désigne le corps de péché restauré et purifié par la grâce. Benjamin intervint : - « … Héros d’Israël… » évoquent l’union des forces célestes qui entourent ‘l’Esprit-Saint’. Ils inspirent la peur à cause de leur ardeur et de leur impulsion évolutive fougueuses et universelles. Ne pas oublier que la première victoire du héros est celle qu’il remporte sur lui-même ! « … Soixante braves… » Le nombre « 60 » est composé des énergies et des attributs du « 6 » et du « 0 ». Le « 0 » porte la puissance de la Force Divine et les Énergies universelles. Il amplifie les vibrations des nombres avec lesquels « 0 » apparaît. Quant au « 6 », il est la forme de l’Étoile de David, l’Homme universel. - Nous en avons parlé longuement. - Je le sais Raïssa. Ce nombre « 6 » possède deux faces, il peut pencher vers le bien correspondant à l’union avec ‘Dieu’, mais aussi vers le mal, c’est-à-dire la révolte contre ‘Dieu’. Le « 6 » représente également, les vibrations de l’amour et de l’éducation, de la responsabilité et de la fiabilité, de l’honnêteté et de l’intégrité, de l’enseignement aux autres, de la grâce et de la gratitude et aussi les aspects matériels, financiers de la vie, sur l’habitat et sur la famille. Le « 6 » en définitive indique le début du voyage du croyant, mettant en évidence les incertitudes et les doutes pouvant en découler. Il suggère que nous écoutions notre Soi supérieur comme l’intuition, car c’est là que nous trouverons toutes nos réponses. En réalité « … Soixante braves… » sont une armée d’anges célestes qui entourent ‘l’Esprit-Saint’ par les vertus du nombre 60 : « … Armés d’épées… » Matthieu interrompit Benjamin. - Dans la Bible, le symbolisme de l’épée est riche, mais particulièrement ambigu. Sans oublier que Moïse donna le 6e commandement aux Hébreux : « Tu ne tueras pas. » Pour confirmer ce commandement, le ‘Christ’ dira aussi : « Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Matthieu 26, 52 » 177
- L’épée évoque en premier la dualité à cause des deux tranchants de la lame. Puis, si les deux lames sur le plan métaphysique se réconcilient en une seule lame, l’épée est dans l’unité et sa forme évoque la croix. Son symbolisme ternaire montre que le centre de la croix représente la réconciliation de toutes les oppositions, le point d’accès à la vérité ou encore l’axe du monde. Cet axe charnière fait le lien entre le haut et le bas. Notons tout de même que l’épée peut aussi faire penser à la langue, organe de la parole. Donc, l’épée symbolise le Verbe ‘Yéshouâ’ appelé le ‘Christ’. Il est venu sur la Terre pour apporter par Sa souffrance la rédemption adamique, également pour énoncer la Loi. Aussi Il disait : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Matthieu 10/34 » Par ces paroles, Il déclare qu’il est venu apporter la Vérité que représente l’épée. La Vérité qui ne sera pas toujours facile à entendre et à comprendre et que certains rejetteront préférant se soucier de leurs intérêts ou de ceux de leur clan. ‘Yéshouâ’ invite donc à se recentrer en se tenant près de l’épée, axe de la Lumière divine. En conséquence, l’Épée sépare le bon du mauvais. Elle est châtiment, mais aussi lucidité et discernement. À ce titre, elle évoque la Justice éclairée : une Justice forte et équilibrée (Pilier gauche Rigueur de l’Arbre de Vie uni au Pilier droit Miséricorde de l’Arbre de Vie).
- L’épée est l’axe de la conscience qui s’ouvre au Principe supérieur, dit Flavie. - Elle est le chemin le plus rigoureux, le plus droit, le plus lumineux vers la Sagesse. En effet, cet axe relie ce qu’il y a de plus profond en nous à ce qu’il y a de plus élevé. Ce qui nous fait dire que la connaissance et la maîtrise de soi constituent le chemin menant au ‘Suprême’ : la voie que seuls les meilleurs Chevaliers de la foi sauront emprunter. Dans Isaïe, 27-1 il est dit : « … En ce jour, le Seigneur fera rendre des comptes avec son épée acérée, grande et puissante, à Léviathan, le serpent fuyard, à Léviathan, le serpent tortueux, et il tuera le dragon qui est dans la mer. » L’épée accompagne la quête de soi : le Saint-Graal. Revenons au Verbe : le ‘Christ’. L’épée est la représentation de Sa Parole divine. L’Apocalypse de saint Jean en est le témoignage où il est décrit une épée à deux tranchants sortant de la bouche du ‘Christ’, Lui le Verbe. Aussi, actuellement, la Révélation met à l’ordre les vrais Chevaliers du Temple sans être assujettis à des confréries ! - Certes, dit Antoine. - L’ennemi verbal est notre propre égarement. Nous avons besoin de l’Épée de la Parole pour nous séparer de l’autre : ce poignard malfaisant en nous. 178
- Le ‘Christ’ est présenté comme étant la Parole. - Oui ! Dans la Lettre de l’apôtre Paul aux Hébreux, 4.12 il écrit : « Car la Parole de Dieu est vivante, agissante, plus acérée qu’aucune épée à deux tranchants ; elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur. Aussi, l’Épée de la Parole n’est pas dirigée vers les autres, mais vers nous-mêmes. La violence est en nous, accompagnée de nos paroles aux regards durs… » D’ailleurs, Il est dit dans les Proverbes 12.18 : « Tel, qui bavarde à la légère, blesse comme une épée. » Antoine interrompit Benjamin. - Quand nous sommes victimes de la violence, il nous arrive parfois de souhaiter nous venger ou « prendre l’épée » pour répondre au mal par le mal. - ‘Jésus’ disait : « Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Luc 10.3 » Aussi, n’oublie pas ! Il faut laisser le ‘Très Haut’ travailler en nous pour nous purifier. Nous sommes des diamants bruts que la Parole de la Bible taille, façonne afin de laisser passer la Lumière divine. Pour terminer ces propos, nous dirons que l’épée ou la Croix de Lumière scintille et renvoie l’image du Feu divin. D’ailleurs, dans la Genèse, nous retrouvons l’Épée de feu lorsque des chérubins ferment le Paradis à Adam et Ève déchus : « C’est ainsi qu’il chassa Adam ; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l’arbre de vie. Genèse 3, 24 » - Lisons les versets suivants, dit Marie :
« … Un palanquin d’arbres du Liban s’est fait le Roi Salomon… Cant. 3-9 » « … Les colonnes sont faites d’argent, sa tenture en or, son siège en pourpre ; l’intérieur est paré de la mosaïque amour des filles de Jérusalem... Cant. 3-10 »
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« … Sortez et admirez filles de Sion, le Roi Salomon orné de la couronne dont le ceignit sa mère au jour de son hyménée et au jour de la joie de son cœur ! Cant. 3-11 » Expliquons les versets 3/9-10-11. En premier, nous développerons le sens basique de l’ensemble des mots. Puis, nous ferons la synthèse des versets en libérant la symbolique sacrée. « … Palanquin d’arbres du Liban… » est porté à bras d’homme, telle une chaise ou litière. Il est fait avec l’arbre du Liban représentant, parmi tous ses symboles, le cosmos vivant en perpétuelle régénérescence. « … Les colonnes… » sont en général les supports de l’architecture, l’axe de la construction reliant les différents niveaux. Dans le sens sacré, les colonnes ont la notion cosmique et spirituelle apportée par l’Arbre de Vie. Sa colonne centrale relie le haut et le bas et chez l’humain aussi. Les colonnes sont aussi le symbole de la connaissance puisqu’elles contiennent la puissance des Lettres de l’alphabet hébraïque. - Et les colonnes du Temple de Salomon ? demanda Chantal. - Les colonnes du Temple de Salomon étaient en bronze et se dressaient devant le Vestibule de chaque côté de l’entrée. Dans l’Exode 12.18 il est écrit : « … Hiram coula les deux colonnes de bronze. Il dressa les colonnes devant le vestibule du sanctuaire ; il donna pour la colonne droite le nom Yakin masculin ; il dressa la colonne de gauche et lui donna le nom de Boaz féminin. Ainsi fut achevée l’œuvre des colonnes… » Dans I Rois 7/15-22, il est dit également : « Des colonnes de feu la nuit, de nuées le jour, guidaient les Hébreux à travers le désert qui bordait la Mer des Joncs… » Ces colonnes incarnent la ‘Présence de l’Esprit-Saint’. Au sens historique, la Présence divine guidait le peuple élu à travers les embûches des chemins sableux. Au sens mystique, l’âme de chaque personne était dirigée sur les Sentiers de la perfection. L’ensemble du symbolisme des colonnes pourrait se résumer dans le poème de Paul Valéry dans le Cantique des Colonnes : « … Nous chantons à la fois. Que nous portons les cieux !... Filles des nombres d’or, Portes des lois du ciel… Nous marchons dans le temps Et nos corps éclatants 180
Ont des pas ineffables… » - Quel poète ! Continuons ! « … Sa tenture… » Dès lors où ‘Dieu’ habitait avec son peuple, une tente lui était réservée qui deviendra le prototype du Temple. La « …tenture… » revêt également une signification cosmique. « …l’argent… » par sa blancheur s’adresse à la Sefirah H’essed, la Bonté, sur la Colonne Miséricorde. « …l’or… » correspond à la Sefirah G’vourah sur la colonne gauche de la Rigueur en bas de Binah. « … Pourpre… » Depuis toujours cette couleur a été la signification des tentures associées à la royauté. « …des filles de Jérusalem... » Ce sont toutes les hiérarchies divines composées d’anges qui entourent en bas ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’. Benjamin intervint : - Par les nombreuses descriptions du verset 3-10 le premier Monde de l’Arbre de Vie est bien le ROI de la création entouré des hiérarchies ou armées d’anges de toutes sortes. Après quelques instants de réflexion, il ajouta : - Pour plus de compréhension du verset 3/10, nous devons ajouter plusieurs précisions sur les descriptions « palanquin, pourpre, tenture ». Au temps de Moïse, selon le Livre de l’Exode au chapitre 25 il est dit : « Ils me feront un sanctuaire et j’habiterai au milieu d’eux… ». Aussi, la tente d’assignation abritait l’Arche d’Alliance construite par un architecte désigné directement par ‘Dieu’ à Moïse. Son nom était Béséléel. Comme il a été dit : le Tabernacle devait être l’habitation provisoire de ‘Dieu’, sa résidence et le centre de ralliement de son peuple. C’était une demeure visible au sein de la nation. Les instructions données à Moïse pour la construction du Tabernacle sont détaillées dans le Livre de l’Exode aux chapitres 25 à 27 et 35 à 40 décrivant l’accomplissement du travail. Le Tabernacle était une construction faite de planches de bois d’acacia plaquées d’or et reposant sur des socles d’argent solidement retenus ensemble par des barres du même bois également recouvertes d’or. Ouverte sur la façade Est, cette belle construction avait 10 coudées de large, 30 coudées de long sur 10 coudées de haut. Elle était recouverte par une grande toile de lin blanc, entrelacée de figures de chérubins, en bleu, en « …pourpre… » et en …écarlate… L’ouverture de la façade était fermée par une courtine ou une tenture de toile semblable à celle de la couverture. Elle était appelée « la porte » ou « premier Voile ». Un autre rideau de la même toile, pareillement brodé de figures de chérubins était appelé « second Voile ». Il était suspendu de manière à diviser le Tabernacle en deux appartements. Le 181
premier appartement, le plus grand avait 10 coudées de large et 20 coudées de long. Il était appelé le « Saint ». Le second appartement, celui qui était en arrière, mesurait 10 coudées de long et 10 coudées de large. Il était appelé le « Saint des Saints ». Ces deux appartements constituaient le Tabernacle proprement dit. Une tente fut élevée au-dessus pour l’abriter. Cette tente était faite d’une couverture de drap de poil de chèvre et d’une peau de bélier teinte en rouge. Marie reprit la parole : - « …orné de la couronne… » Ce verset 3-11 est la continuité du précédent paragraphe. Il révèle pour la première fois la Sefirah Kéter signifiant la Couronne de l’Arbre de Vie, exprimant l’Absolu divin. De ce fait, Kéter est la racine de toutes les racines : le Principe caché et dérobé de tout. Antoine interrompit Marie. - En tant que siège principal de la conscience pure, Kéter est la première étape de condensation de la Lumière de l’Infini, la première étape entre l’essence de l’émanation et l’émanation, n’est-ce pas ? - En effet, Antoine ! Kéter est pour cette raison la source des Sefiroth s’identifiant alors à la Volonté suprême (Ratson Élyon) et porte le nom de Kéter Élyon (suprême). Continuons ! - « … Dont le ceignit sa mère… » Kéter (géniteur de l’Arbre de Vie) fit naître la Sefirah Binah l’Intelligence, la Mère de toutes les créations, unit à la Sagesse H’okhmah (deuxième Sefirah). Chantal remarqua : - C’est magnifique de constater que l’Intelligence divine est liée à la Sagesse ! Donc, tout ce qui est bâti et réalisé dans les créations se fait avec intelligence et sagesse à l’unisson. Sur la terre, les humains font des inventions uniquement avec leur intellect sans sagesse et qui plus est, pour le profit ! De ce fait, des rejets polluants et destructeurs se révèlent sur tous les plans ! - Effectivement, Chantal ! Continuons ce merveilleux verset : « … Au jour de son hyménée… » En particulier, cela signifie précisément le jour où ‘Dieu’ fit don de la Torah à son peuple. « … Et au jour de la joie de son cœur… » correspond au huitième jour de la cérémonie de consécration où le Tabernacle a été inauguré dans le désert. Cette fin de chapitre exprime dans son sens mystique l’union amoureuse entre ‘Dieu’ et son peuple Israël de toutes confessions. « … Hyménée et joie… » symbolisent le processus d’individuation ou d’intégration de la personnalité, la conciliation de l’inconscient, principe féminin avec l’esprit, principe masculin. Le Roi Binah dans la joie 182
du premier Monde de l’Arbre de Vie nous apporte la Sacralisation de la Vie divine dans l’union sainte que représente le « BAISER » ! - Une petite interruption de dix minutes ! Que la Lumière ensemence le bonheur en chaque cellule de notre corps, dit Benjamin ! Ils se levèrent et lentement déambulèrent silencieusement dans la végétation luxuriante.
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Les Étoiles disent : « Toi, Lui, YHWH, toi, tu as fait les ciels des ciels, avec toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle. Tu les fais tous vivre. L’armée céleste se prosterne devant toi. » Néhémie 9/6 – Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Marie se leva. Gestes lents d’une grâce heureuse. Benjamin la regardait. Elle lui prit la main et ils sortirent tous les deux dans le jardin où Matthieu était installé dans une chaise de toile blanche. Il fumait et offrait sa paresse au printemps, à travers un plaisir fragile et apparemment serein. Il avait un feuillet du Cantique des Cantiques à la main gauche. - J’aime lire, c’est pour moi une approche plus nue de la spiritualité. - C’est bien ! Après cette petite pause, nous allons rentrer maintenant pour avancer les commentaires du livre sublime et les finir avant que la nuit nous surprenne ! - Oui ! Par vos paroles à tous les deux, mon âme exulte ! Matthieu les suivit et ils entrèrent dans le jardin d’hiver. Sereins, les amis les attendaient. Chantal remarqua en souriant : - À nouveau, nous sommes tous ensemble réunis. Cela inspire une nouvelle rencontre amoureuse ! Quelle éclatante allégresse de la réalité où tout se transfigure et redevient frisson de fête… Concentrée, Marie reprit la parole : - Le texte nous offre des regards et des sourires de beauté nue. Seule la grâce tangible répond aux questions ultimes. Lisons quelques versets du chapitre quatre. L’affection de ces mots se ressemble parfois d’un paragraphe à l’autre, mais les significations sont différentes. Aussi, mêlons nos rêves aux fleurs de la munificence en vagues odorantes… 185
« … Que tu es belle mon amie, que tu es belle ! Tes yeux sont ceux d’une colombe au travers de ton voile ; ta chevelure est comme un troupeau de chèvres dévalant du mont Galaad… Cant. 4-1 » Dans les deux premiers paragraphes du chapitre quatre, l’Amant tendre et passionné s’adresse à son Aimée sur le chemin de sa quête divine. Il loue sa beauté intérieure. « … Tes yeux sont ceux d’une colombe… » Ses regards ont l’éclat de la Lumière du ‘Saint-Esprit’. - Également, rappelons-nous que la colombe est fidèle à son compagnon jusqu’à la mort ! précisa David, en aparté. - « … Au travers de ton voile… » comme dans la tradition chrétienne monastique,« prendre le voile » sépare la chercheuse ou le chercheur du monde de l’illusion pour les diriger vers le Baiser mystique. « … Ta chevelure… » est censée conserver des rapports intimes. C’est une des principales armes de la femme. Reprenons l’expression paulienne : « Il est le lien de la perfection » que saint Jean de la Croix retranscrit comme « liant le bouquet des vertus de l’âme, est la volonté et l’amour. » Nous reviendrons sur la symbolique des cheveux lors d’un verset plus loin. « … De chèvres… » chez les Grecs par son agilité, les chèvres symbolisaient l’éclair à cause de l’Étoile de la Chèvre dans la constellation du Capricorne. Dans l’ordre du zodiaque, la constellation se situe entre le Sagittaire à l’ouest et le Verseau à l’est. - Comparativement, ‘l’Éternel’ s’est manifesté à Moïse au Sinaï au milieu des tonnerres et des éclairs. - Oui Raïssa ! En souvenir de cette manifestation, la couverture couvrant le tabernacle était composée de poils de chèvre, comme nous l’avons vu précédemment. « … Du mont Galaad… » Nom d’une montagne citée dans Jug 7/3. D’après le contexte, elle se trouve à l’ouest du Jourdain, près de la vallée de Jezréel. Également, dans la quête du Graal, Galaad était le fils du chevalier Lancelot du Lac et d’Ellan, fille du roi Pellés, le roi Pêcheur. Galaad était le plus jeune chevalier de la Table ronde. Il accomplit, dans son entièreté la quête du Saint Graal accompagné de Perceval et de Bohort. Galaad sera le seul, au terme de 186
la quête, à pouvoir regarder à l’intérieur du Graal. D’ailleurs, il mourut juste après, car après ce qu'il avait vu, il ne pouvait plus vivre ! « … Tes dents sont comme un troupeau de brebis, fraîchement tondues qui remontent du bain, toutes vont par paire sans aucun vide… Cant. 4-2 »
« … Tes dents… Cant 4-2 » sont la coupe du salut et, aussi, les symboles de perfection lorsqu’elles sont fines, blanches comme la laine des brebis « …fraîchement tondues… » Les dents sont aussi comparées à des perles ou à des étoiles fixes. Elles évoquent aussi la compréhension des Écritures saintes, symbole de perfection et de nourriture céleste. « … Qui remontent du bain, toutes vont par paire sans aucun vide... » Ce sont les Sefiroth de l’Arbre de Vie qui, face à face, de l’une à l’autre renvoient en cascade la perfection en bas. « … Comme un fil d’écarlate sont tes lèvres et ton verbe est désirable ; ta tempe est comme une tranche de grenade à travers ton voile… Cant. 4-3 »
« …un fil… » est le lien entre les différents niveaux cosmiques. Voyons tous les symboles concernant la couleur « …écarlate… » 1/ La couleur « …écarlate… » est une couleur rouge ambivalente qui a traversé les âges du paléolithique jusqu’à nos jours. Elle est extraite d’un insecte parasite du chêne : la cochenille ou « kermès ». Venu d’orient, ce pigment très onéreux servait à la teinture ainsi qu’à la médecine. 2/ « …l’écarlate… » signifie du positif d’un côté et du négatif de l’autre. Il lui fut donné comme fonction d’éloigner les forces du mal. Malgré cela, cette couleur fut associée selon les époques au pouvoir, à Satan, au sang, à l’amour, à la guerre. Sur le plan symbolique évidemment, le rouge garde sa force et sa primauté sur les autres couleurs. 3/ Également « …l’écarlate… » est le symbole du corps et de l’enracinement, de la fertilité et de la féminité. Il exprime la construction, l’entretien et la conservation, l’augmentation, la prospérité et l’abondance. 187
- En matière picturale, c’est la couleur des vêtements des martyrs, précisa Chantal. - « … Tes tempes… » nous avons soulevé leurs symboles auparavant, reprit Marie. Ajoutons qu’elles sont à la tête ce que les piliers sont au temple. En effet, elles canalisent, cadrent et supportent le poids du mental. « … Une tranche de grenade… » Nous avons commenté le symbole de ce fruit : la grenade. Il relève des fruits à nombreux pépins « …écarlates… ». Ces pépins ronds sont un symbole de perfection divine, de fécondité sur le plan spirituel. Cette rondeur est une expression de l’éternité divine. La « …grenade… » représente finalement les plus hauts mystères de ‘Dieu’, ses plus profonds jugements et ses plus sublimes grandeurs » disait Jean de la Croix (Cantique spirituel). « … Comme la tour de David est ton cou bâti pour les trophées d’armes : mille boucliers y sont suspendus, toutes les armures des héros ! Cant. 4-4» « … La tour de David… » est l’un des sites les plus célèbres d’Israël. Elle repose sur les ruines des fortifications érigées par le roi David. Située près de la Porte de Jaffa dans la Vieille Ville, la tour de 20 mètres fut à l’origine construite au IIe siècle av. J.-C. afin de renforcer stratégiquement les défenses de la ville. Elle fut détruite et reconstruite à plusieurs reprises au cours des siècles. « …ton cou bâti… » Comme nous l’avons dit, le cou symbolise la communication de l’âme avec le corps. « …mille boucliers y sont suspendus, toutes les armures des héros ! » Voyez ce représente la symbolique de toutes ces armes : La ceinture : La vérité et la charité ; La cuirasse, la justice et la pureté ; Les chaussures, le zèle apostolique, l’humilité, la persévérance ; Le bouclier, la foi et la croix ; Le casque, l’espérance du salut ; L’épée, la Parole de ‘Dieu’ ; L’arc, la prière qui agit au loin. Au point de vue spirituel et moral, les « …armes… » signifient des pouvoirs intérieurs et des vertus aux fonctions équitables. 188
« … Tes deux seins sont comme des faons jumeaux d’une gazelle qui pâturent parmi les roses… Cant. 4-5 » Benjamin expliqua : - « … Tes deux seins… » En général, les seins sont surtout symbole de maternité, de douceur, de sécurité. Également, ils peuvent être comparés aux Tables de la Loi.
Intervint Flavie : - Il y a aussi le sein d’Abraham désignant le lieu du repos des justes. - Y être admis, c’est atteindre la grâce de la première résurrection. « …parmi les roses… » Les faons jumeaux de la gazelle boivent le lait des « …roses… » dans ce contexte, les seins correspondant aux 13 pétales de la miséricorde divine… -Lisons ensemble la suite du texte !
« … Avant que s’attise le jour et que s’effacent les ombres, j’irai vers moi-même au mont de la myrrhe et vers la colline de l’encens... Cant. 4-6 ». « … Tu es belle, ma compagne. Tu es immaculée…Cant. 4-7 »
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« … Avec moi du Liban, Kalah ma fiancée allons contempler le sommet de l’Amana, de la cime du Shenir et du Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards ! Cant. 4-8 » Ce verset suggère que le Bien-Aimé est la Voix qui vient de la Parole conduisant la Bien-Aimée à l’unité divine, sans aucune séparation. Sa « …fiancée Kalah… » est pure et sans souillure, confirmé dans le verset précédent Cant 4/7. « … Tu es immaculée… » relatant secrètement la beauté et la pureté des secrets de toutes les Lettres hébraïques. En effet, la très belle « …fiancée… » est accomplie comme la lune lorsqu’elle est achevée par le soleil avec toute sa lumière et son éclat. Ce dernier verset est basé sur le secret de l’Union et de la Foi issues de l’Éden céleste. Cela est précisé lorsque le Saint, béni soit-Il, prononce les mots : « …allons contempler le sommet de l’Amana… » géographiquement, il se situe entre la Syrie et le Liban. C’est l’extrémité de la montagne se trouvant en Israël. Le sommet est comparé au dôme de la foi. C’est notre gorge d’où émane le souffle, complétant le secret du « …du Liban… » caché et dissimulé. « …de la cime du Shenir et du Hermon… » C’est le symbole représentant le mystère secret de la cime, pour écouter l’offrande mystique en soi. C’est le sommet et le milieu de la langue qui articule la parole. « …des tanières des lions… » représentent les dents. « …des montagnes des léopards... » désigne les lèvres, l’achèvement par lequel la parole est complétée. Marie posa une question. Ils ne l’entendirent pas. Ils parlaient, expliquaient, renouaient un à un les fils des brides de l’enseignement reçu sur le Cantique des Cantiques et des suppositions diverses de leurs propos amicaux s’élevaient ! - Nous allons entendre dans quelques instants la leçon sur le « quoimah et qui ou mi en hébreu. » dit Patrice. Moi personnellement, j’ai un peu oublié la signification mystique de ces sujets. Troublé, il se mit à rire doucement, tout en confidence : - Si je pouvais changer quoi que ce soit, je changerais ma vie ! - Ah oui ? Pourquoi ? demanda Élizabeth, tout sourire. Il parlait rapidement en regardant le sol. Il manquait de silence… - J’ai parfois l’impression de passer à côté de la plénitude. 190
Étonnées, les personnes du groupe le regardaient. Patrice se leva et éclata de rire. Théâtral, il s’exclama mi-moqueur : - Illustres hôtes ! Encore mille mercis ! Il fit une large révérence en ajoutant : - Ce jardin d’hiver me fait atteindre le paradis. À gauche, le silence du parc ; en face, le tendre et voluptueux on-dit de la mer océane ; à droite, le chant des oiseaux dans le jardin ; dernière nous, la paix recueillie de toutes les chambres de la maison. Après un regard circulaire, il ajouta : - C’est étonnant, ici, il n’y a pas d’orties ? - C’est un fan des orties ! Il en mange presque tous les jours, précisa Élizabeth. À nouveau, le rire les unit. Benjamin vit sur le visage de Patrice, le plaisir qu’il avait à chasser la fugitive mélancolie qui le submergeait parfois. Pendant ce temps, Marie s’était retirée dans la salle de bain. Elle prenait une douche hâtivement. Elle laissa l’eau ruisseler avec bonheur sur son corps. Elle ressentait un plaisir intense à cette caresse. - Marie ! Maaarie nous t’attendons ! dirent-ils en chœur. - J’arriiiive ! Elle s’essuya et s’habilla rapidement. Surprise, elle vit dans la glace un visage radieux. Son visage ! Elle lui sourit comme pour lui faire une promesse de bonheur. Elle descendit l’escalier à toute allure, sortit, et retrouva ses amis qui grignotaient dans le jardin d’hiver. Comme si de rien n’était, elle leur dit d’un air dégagé pour faire cesser les bavardages : - Lisons le verset suivant, s’il vous plait : « … Avec tes pourquoi, tu m’as touché au cœur, ma sœur, ma fiancée Kalah ! Tu as touché mon cœur par un seul de tes regards, par un seul de tes colliers qui ornent ton cou ! Cant. 4-9 » - Nous allons parler des « … pourquoi ? » au début du verset. - Ah ! Ah ! dit Patrice en plaisantant. Je le pressentais ! - « … Avec tes pourquoi… » c’est-à-dire avec tes questions ou tes « quoi ou mah » sur l’en haut. « …tu as touché mon cœur… » siège des sentiments, organe royal qui représente le Temple. 191
Flavie rappela en riant : - Pascal ne disait-il pas que « les grandes pensées viennent du cœur ? » - Comment les questions de la Bien-aimée sur l’en haut ont pu toucher le Cœur royal ? - Patrice, reprenons nos explications ! Nous qui sommes dans le monde de l’en bas, nous devons nous questionner nécessairement sur tous les écrits sacrés que nous trouvons dans la Bible, lorsque nous les étudions. Les commentaires sont obligatoires. Toutes les générations l’ont fait pour expliquer ces écrits saints, et ce, uniquement oralement. - Et le Talmud ? N’est-ce pas que des commentaires ? demanda Christyah. - Dans le Talmud, les dialogues furent mis par écrit plus tard entre le IIe et le IVe de notre ère. Comme le souligne le rabbin Marc-Alain Ouaknin : « L’importance du Talmud dans le judaïsme rappelle que le peuple juif est le peuple non du Livre (Bible), mais de l’interprétation du Livre. […] Le commentaire et le commentaire sans fin du commentaire renouvellent les Lettres immuables et transmettent ainsi le Souffle du ‘Dieu’ vivant ! […] Lire, c’est dénouer, délier, ouvrir à des sens nouveaux et multiples, appréhender les dynamiques inédites que le texte contient… » - « … Avec tes pourquoi… » Est-ce la sauvegarde de la vie ? - Christyah, il est dit dans le verset Cant 4-9 : « … Avec tes pourquoi… » ou tes « quoi ». Ces mots invariables se traduisent en hébreu par « Mah » מָ ה, reliés à la Sefirah H’okhmah dont le nom est constitué de deux parties : H’okh et Mah. Des écrits sacrés nous enseignent que le mot H’okhmah peut se permuter en Koah et Mah signifiant la puissance du Quoi ou commentaire. La Sefirah H’okhmah est la révélation d’un concept et la Sefirah Binah l’Intelligence en est le développement. Ce que veut dire, la H’okhmah est la H’okh Mah la puissance d’interrogation pour découvrir le « Quoi Mah ». D’ailleurs, ce potentiel indéfini peut-être saisi et ressenti par chacun ! - Pourquoi se questionner et commenter ? demanda Audrey. - La sainteté des écrits nous enseigne que le Mah, objet de questionnements (Tu as cherché quoi ? Tu as discerné quoi ? Tu as compris quoi ?) représente le monde de l’en bas où nous sommes. Il est le miroir du monde de l’en haut, appelé « Mi » et voulant dire « Qui » : enclos et « indévoilable ». - Au-delà du « Mi », il n’y a plus de questionnement. - Oui Raïssa ! Continuons les explications du verset neuf. 192
« …Tu as touché mon cœur… » signifie que par tes commentaires, la puissance du langage des Lettres se révèle. « …un seul de tes regards, par un seul de tes colliers qui ornent ton cou… » représentent la Connaissance Divine. Benjamin intervint et dit : - Lisons ensemble le verset suivant. « … Qu’elles sont délicieuses tes caresses, ma sœur-fiancée Kalah ! Combien tes questions-caresses élevées sont plus douces que le vin ! La senteur de tes huiles surpasse tous les aromates issus des cieux… Cant. 4-10 » « …délicieuses tes caresses… » À noter que dans les livres profanes, « …tes caresses… » sont des marques de tendresse, d’affection et de sensualité. Dans le livre sacré, le Cantique des Cantiques - textes d’amour mystiques - « …tes caresses… » sont des grandioses métaphores poétiques de l’amour divin. La Bien-aimée se transforme progressivement et accèdera à une réalité d’ordre spirituel élevé : ce que nous étudions actuellement et lentement pour comprendre notre réalisation vers ‘Dieu’. « …Tes questions-caresses… » nous remémorent l’enseignement du « Mah-Quoi et du Mi-Qui » dans la tendresse. « … La senteur de tes huiles surpasse tous les aromates issus des cieux… » Les aromates décrivent les parfums de sainteté des cieux venus de la Lumière de la Face éternelle, Sainte, bénie soit-Elle. Pause de quelques instants. Ensuite… - Comprenons le verset suivant ! reprit Benjamin. « … Tes lèvres, ô, ma fiancée Kalah distille le miel. Le miel et le lait sont sous ta langue. Le parfum de tes vêtements est comme l’odeur du Liban… Cant. 4-11 » « … Le miel et le lait … » Dans les formules symboliques, le miel et le lait sont souvent associés en tant qu’aliment premier et divin. Ils jaillissent en ruisseaux d’amour sur toutes les terres promises, comme sur toutes les terres premières et célestes dont l’homme fut chassé. 193
« … Le miel… » évoque une faste allégorie de richesse, de complétude et surtout de douceur. Il étend son application symbolique à la connaissance, au savoir, à la sagesse et aux biens spirituels. « …le lait… » symbole de la Sefirah Binah coule dans la Sefirah de la bonté et de l’amour H’éssed pour apporter les enseignements de ‘Dieu’ et l’accroissement spirituel de l’initié (e) dans l’immortalité. « …sous ta langue… » Organe considéré comme une flamme, elle en possède la forme et la mobilité. Son pouvoir est sans limites puisqu’elle crée ou anéantit ! Elle est comparée au fléau d’une balance. Les langues de feu dans l’Acte des apôtres 2/3 symbolisent ‘l’Esprit-Saint’ considéré en tant que force de Lumière. Ces langues de feu permettent de s’exprimer dans les langages les plus divers avec une puissance invincible libérant la Connaissance suprême. Maintenant, méditons sur les prédictions d’Isaïe 7/15-15 : « … Voici : la jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu’elle appellera Immanuel. De laitage et de miel, il se nourrira jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien… » Dans l’incarnation de ‘Yeshouâ’, le petit groupe d’amis savait que l’enfant Immanuel était un nom hébreu signifiant « ‘Dieu’ est parmi nous ». Ils se levèrent toutes et tous et acclamèrent la Gloire du ‘Christ’. - Nos louanges d’amour ne sont pas des actes d’idolâtrie comme le suggèrent certains juifs ! dit Antoine. - Lisons le verset suivant : « … Un jardin clos est ma sœurfiancée Kalah, une source hermétique, une fontaine scellée ; Cant. 4/12 » « … Un jardin clos… » représente la « …fiancée… » semblable à l’Éden où les forces insidieuses ne peuvent pas entrer. Dans ce jardin, l’eau vive que la source répand est le Sang divin, la Semence du Ciel. La « …fontaine… » de vie évoque de ce fait, la « …sœur-fiancée… » qui « …scelle… » secrètement les mystères éternels et sacrés en elle. Lisons les versets suivants de ce chapitre quatre.
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« …un paradis de plaisance où poussent des grenadiers avec des fruits exquis, hennés et plantes odorantes ; Cant. 4-13 » « …le nard, le safran, la cannelle et le cinname, avec tous les bois odorants : la myrrhe et l’aloès avec les essences aromatiques les plus fins ; Cant. 4-14 » « …une source des jardins, un puits d’eau vive, un ruisseau qui descend du Liban… Cant. 4-15 » C’est splendide ! Après tous ces divers parfums de sainteté se trouvent « …un puits d’eau vive, un ruisseau… » Le puits alimenté par un ruisseau symbolise l’union de l’homme et de la femme. Dans un extrait des Contemplations de Victor Hugo, il est dit : « …chose inouïe, c’est audedans de soi qu’il faut regarder le dehors. Le profond miroir sombre est au-dedans de l’homme. Là est le clair-obscur terrible… En nous penchant sur ce puits, nous y apercevons à une distance d’abîme dans un cercle étroit, le monde immense… lui-même… » Le poète rejoint la tradition qui fait du puits un microcosme ; mais le puits est l’homme… Grand silence de réflexion. Puis, Benjamin dit : - Terminons le dernier verset du chapitre quatre. Lisons ensemble ! « … Réveille-toi rafale du Nord ! Accours brise du Midi ! Fais respirer mon jardin, pour que ruissellent ses parfums ! Que mon bien-aimé entre dans son jardin et en goûte les fruits sublimes… Cant. 4-16 » Énormes interrogations que nous posent ces deux premières phrases ! « … Réveille-toi rafale du Nord ! » Selon le livre du Bahir, les 195
perversions se tiennent au Nord et aussi Satan, en tant que principe de séduction et principe du mal. Donc, le vent du nord est considéré comme un vent dévastateur. - Qu’en est-il de l’expression : « ne pas perdre le Nord ? » demanda Matthieu sérieusement, mais avec un sourire malicieux. Benjamin éclata de son rire chaud, en cascade, regardant Matthieu qui lui souriait faiblement, comme s’il n’osait plus ! - Très cher Matthieu, marches-tu sur tes interrogations vers des certitudes tangibles ? Ne perdons pas le Nord représente ce point cardinal opposé au Sud. - Il existe deux Nord. - Oui, Antoine ! Le premier Nord correspond à l’axe de symétrie cylindrique du champ magnétique. Le second est géographique coïncidant à l’axe de rotation de la Terre. Ils ne se trouvent pas au même endroit ! Le sourire de Benjamin fit naître des éclats d’enthousiasmes ! - En effet, penchons-nous de plus près sur des textes sacrés et mythiques. Il y a : 1/ La « Nordique Originelle » (lieu paradisiaque avant la chute), nous dirige rapidement à la conclusion que ce lieu idyllique devait être avant tout, une nature supra-terrestre. 2/ À la fin de l’âge d’or (la Nordique Originelle), dans notre réalité le « …Nord… » (lieu glacial) représente le mythe universel de la chute des anges rebelles, dont la signification première est celle de la dégradation ontologique de l’homme. En ce sens, nous pouvons dire que l’homme a « perdu le nord (originel). » Benjamin termina sa phrase avec une certaine lenteur. Il but un verre d’eau et reprit son argumentation en souriant : - Continuons à expliciter le verset du Cantique des Cantiques : « … Accours brise du Midi ! » Dans la tradition biblique, le souffle doux de midi est un instant sacré. Il symbolise le soleil de la foi dans sa plénitude qu’alimente le souffle de ‘l’Esprit-Saint’. - « …rafale du Nord… » et « …brise du Midi… » : comment comprendre cette dualité dans ce verset saint, demanda Audrey, étonnée. - Comme je le disais, ce dernier verset du chapitre 4-16 nous plonge dans une interrogation sérieuse et une réflexion importante. Comment comprendre ? Premièrement : au sein de notre ténébreuse opiniâtreté où se nourrissent nos affirmations obstinées et déraisonnées, nous désavouons souvent nos fantaisies pâteuses de l’imaginaire… Deuxièmement : nous rêvons d’un autre monde semblable à la Nordique originelle, ou plutôt d’un royaume caché que nous voulons créer selon nos exigences éphémères. Troisièmement : Pourtant par ce verset 196
Cant 4-16
qui le souligne, le monde que nous cherchons se trouve bien en nous où le Bien-aimé - ‘l’Éternel’ - devra à un certain moment de notre interminable quête « …entrer dans son jardin et en goûter les fruits sublimes… » de notre réalisation d’accomplissement céleste. - Quel est le mystère que dévoile ce verset ? - Audrey ! C’est le mystère est l’UNITÉ reconquise en nous, sans dualité ! Comment y parvenir pour que ‘l’Éternel’ « …goûte les fruits sublimes… » de notre élévation. Précédemment, nous avons travaillé sur les colonnes. - Oui, les piliers de l’Arbre de Vie ! - C’est exact ! Pour mémoire, l’Arbre de Vie cosmique sur sa colonne de gauche appelée Rigueur se trouve la cinquième Sefirah se nommant G’vourah. Elle est située sous Binah. G’vourah représente la puissance et la force illimitées dans la sévérité et le jugement. Elle limite et cache avec dureté la Lumière Infinie pour que chaque créature puisse la recevoir en fonction de ses capacités. - Et notre Arbre de Vie en nous, est-il à l’Image cosmique ? - Dans notre G’vourah terrestre, des forces incertaines et maléfiques y séjournent selon notre comportement de chaque instant et en mal. Ce sont les « …rafales du Nord… » - Ah, je comprends ! - Revenons à l’Arbre de Vie cosmique. Face à la cinquième Sefirah G’vourah se trouve la quatrième Sefirah H’essed sur la colonne de droite évoquant la miséricorde, la bonté, la clémence et l’amour. C’est « …la brise du Midi... » Pour que l’harmonie règne dans la sixième Sefirah Tiphéreth - la colonne centrale -, il est obligatoire que G’vourah et H’essed s’unissent pour que l’équilibre dirige l’Arbre de Vie, c’està-dire que l’abondance excessive de sévérité G’vourah se dilue dans la bonté et l’amour de la Sefirah H’essed. De ce fait, dans le Cantique des Cantiques, la Bien-aimée réalise que toutes les portes qu’elle devra ouvrir maintenant en elle vers la Sagesse divine seront bien sûr des « …fruits sublimes… » qu’elle aura plantés en unité dans sa terre intérieure. En la Bien-aimée, le rejet des puissances maléfiques se fera grâce au soutien important de H’essed la miséricorde en elle, activée par la Lumière de ‘l’Esprit-Saint’ notre Présence divine. Aussi, pour abolir la dualité en nous, disons donc tous ensemble avec puissance : « … Réveille-toi rafale du Nord ! Accours brise du Midi ! » : je suis dans l’Unité divine sans dualité. Dans la joie partagée, les personnes de la réunion se levèrent et applaudirent chaleureusement Benjamin. 197
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La Mouche dit : « Je crée le fruit des lèvres. Paix, Paix à celui qui est loin, et à celui qui est près ! dit YHWH, et je le guéris… » Isaïe 57-19 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Après les propos de Benjamin, un léger murmure berçait le silence. Un bonheur interrogatif les enveloppait. Assis, Marie et ses amis laissaient courir leurs pensées. Ils essayaient de comprendre et de graduer leurs progressions dans leur exode intérieur, soutenu par le Cantique des Cantiques. - Connaissons-nous nos aubes éloquentes, loin de nos nuits malvoyantes ? dit Christyah. Pouvons-nous dire : je sais maintenant le sens de l’éternité ? - C’est impossible ! répondit Marie. Nous sommes à genoux à l’ombre de nos confusions. Nos palmiers intérieurs de la compréhension divine caressent nos astres de la méconnaissance en leur vulnérable et éphémère espérance ! Méditatifs, leurs regards à tous n’étaient que le prolongement physique d’une écoute intime et profonde en eux. Benjamin se leva et dit en tapant des mains : - Les franges d’arbres boivent la musique d’un ciel riche de parfums saints loin des vertiges. - Si nous prenons le sens du mot vertige, plus nous montons vers la Lumière, plus nous sommes en déséquilibre ? - La remontée vers la Lumière se fait par une marche lente, harmonieuse et régulière, afin d’apprendre à redescendre ensuite. - Pourquoi redescendre après ? - Il faut toujours mourir à soi-même pour continuer les étapes supérieures de notre quête vers le Divin ou le Bien-aimé. Nous en reparlerons lors d’une autre rencontre. Remettons-nous dans l’Ode des 199
Odes que représente le Cantique des Cantiques. Dans ce chapitre la Bien-aimée après avoir unit sa dualité en elle que représente le verset 416 correspondant à la « …rafale du Nord et à la brise du Midi … », elle commence à percevoir réellement le Bien-aimé divin et l’entend parfois lui murmurer son amour. Lisons ensemble ! « … Je suis entré dans mon jardin, ô, ma sœur-fiancée Kalah ! J’ai cueilli ma myrrhe et mon baume. J’ai mangé mon rayon avec mon miel. J’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez compagnons, buvez et enivrez-vous de caresses, amis ! Cant. 5-1 » Ce verset récapitule le contenu des paragraphes précédents. - Souvenons-nous de la phrase, dit Marie : « … J’ai bu mon vin avec mon lait… » Le « …vin… » est la Sefirah Binah unie à la Sagesse H’okhmah. De ce fait, la joie et l’amour se répandent dans la Sefirah H’essed apportant la bonté et la miséricorde dans la création : le lait… Benjamin reprit : - Aussi, ce verset se termine en disant : « … Mangez compagnons, buvez et enivrez-vous de caresses, amis ! » que nous devons comprendre comme : mangez, buvez et enivrez-vous des mystères qui sortent du MYSTÈRE primordial ! Parcourons le paragraphe suivant. « … Je dors, mais mon cœur veille… La voix de mon bien-aimé retentit : « Ouvre-moi, ma sœur, ma compagne, ma colombe, ma parfaite, car ma tête est couverte de rosée et les boucles de mes cheveux sont humectées par les gouttelettes de la nuit… Cant. 5-2 » Ce verset nous indique que la Bien-aimée sommeille puisqu’elle est toujours incarnée dans la matière inférieure. Pourtant, ses perceptions divines s’éveillent parce que son amour pour ‘l’Éternel’ « …veille… » Dans son Songe intérieur, elle entend la voix de Celui qu’elle aime. Il s’exprime en révélant à Sa Bien-aimée que sa racine, « …ma tête… », représente l’ardeur du principe actif, l’Esprit manifesté dans l’unité et 200
la perfection de la création. Nous étudierons dans un moment l’explication secrète de ces propos. - Dans ce passage que suggère « …la rosée… » ? demanda Audrey. - « … La rosée… » comme le disait Isaïe 26-19 : « Car ta rosée est rosée lumineuse… » c’est la radiance de ‘Lui – Hou’ -. La rosée est la manne préparée pour les justes dans le Monde à venir. - Et la « …nuit… » ? - « …la nuit… » dans ce texte et en nous, incarne le temps des gestations et des germinations comme la graine enfouie dans la terre. Puis, elle éclate et meurt pour renaître en plante. Elle sort de la matière enfouie et s’élève vers le soleil pour devenir des fruits succulents. Nous aussi, éclatons au grand jour de notre amour divin en manifestation de Vie après avoir unifié la « rafale du nord avec la brise de midi ! » Marie reprit alors la parole : - Merci Benjamin. Lisons ensemble le paragraphe suivant où la Bien-aimée se pose deux questions très importantes. Nous allons les découvrir et les analyser. « … J’ai enlevé ma tunique, comment pourrai-je la remettre ? Je me suis lavé les pieds, comment pourrai-je les salir…Cant. 5-3 » En effet, deux questions sérieuses sont soulevées par la Bien-aimée : « … J’ai enlevé ma tunique… » « Je me suis lavé les pieds. » - « …tunique… » Que veut dire son évocation, redemanda Audrey ? - En premier, la peau du corps est l’habit de l’âme, révélant un rapport avec l’esprit. Dans ce vêtement éthérique, y a-t-il des trous ou des taches évoquant des cicatrices ou des blessures de l’âme à cause de méfaits existentiels ? Oui ! Nous portons tous des blessures intérieures et leurs cicatrices. L’apôtre Paul I Cor 5/2-3-4 nous l’affirme : « …nous désirons fort revêtir par-dessus l’autre, notre demeure des ciels, si du moins, nous devons être trouvés revêtus et non pas nus. Oui, nous soupirons en étant sous la tente, accablés du fait que nous ne voulons pas être dépouillés, mais revêtus pour que le mortel soit submergé par la vie… » - Et nos pieds ? - Nos « …pieds… » laissent symboliquement leurs empreintes bonnes ou mauvaises sur les sentiers de l’âme. Aussi, les pieds devront porter la marque de la démarche accomplie. Ceci explique le rite de la 201
purification du lavement des pieds entre les humains. Ces lavages apportent l’humilité et le nettoiement de la conscience que nous devons faire pour nous et pour les autres. - Donc, le support de la station debout, le « …pied… », indique aussi la force de l’âme. - « … Comment pourrai-je remettre la tunique et les pieds comment pourrai-je ne plus les salir ? » demanda Raïssa. - Pour ne plus se salir les pieds, il est conseillé de ne plus revenir en arrière dans le passé, afin de reconstruire définitivement l’alphabet saint en soi pour un futur de sainteté. - De ce fait avec les Lettres, il faut réparer nos meurtrissures ? - Oui ! Saint Paul nous dira aussi I Cor 5/6-7-8 : « …Votre fierté n’est pas belle, ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Éliminez le vieux levain pour être une pâte neuve, comme ce que vous êtes : des azymes. Car notre Pessa’h a été sacrifiée : le Messie, de sorte que nous fêtions, non pas avec du vieux levain, non avec le levain de malice et de crime, mais avec les azymes de la sincérité et de la vérité… » - Comment laver les oripeaux tachés que représentent nos différents corps subtils qui nous entourent ? - Raïssa, la réponse se trouve dans l’Apocalypse ou Révélation de saint Jean 7/14-15-17 : « … Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau… » - Le sang, quelle interrogation ? - Feu et eau, le sang est universellement considéré comme le véhicule de la vie. - Le sang est aussi la vie de l’âme ! Splendide symbole ! - Recueilli dans le saint Graal, le sang mêlé à l’eau coule de la plaie du ‘Christ’. C’est par excellence le breuvage de l’immortalité, la doctrine selon laquelle au cours de l’eucharistie, les espèces du pain et du vin deviennent le Corps et le Sang du ‘Christ’, tout en conservant les caractéristiques physiques et les apparences originales que l’on nomme la transsubstantiation eucharistique (Concile de Trente 1551) où elle est officiellement proclamée par l’Église romaine, dont les maronites et les Arméniens catholiques. Silence recueilli… - Continuons la lecture.
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« … Mon bien-aimé pose sa main sur la lucarne et mes entrailles s’émeuvent pour lui… Cant. 5-4 » La « …lucarne… » pour la Bien-aimée est l’ouverture de la Lumière et de la réceptivité du Souffle de ‘l’Esprit-Saint’ par la Lettre Hé ה signifiant la « fenêtre ». Aussi, il est bien précisément énoncé que « …mon bien-aimé pose sa main… » pour que la « …lucarne… » fermée par les forces déchues laisse enfin entrer la Lumière divine dans la Bien-aimée. En conséquence, elle nous précise alors ses ressentis : « …mes entrailles s’émeuvent pour lui… » Les entrailles sont un des plus beaux symboles bibliques exprimant l’amour de ‘Dieu’. C’est le lien viscéral et intime entre le Créateur et sa création, comme chez les humains, le lien de l’époux, de la mère et de l’enfant en elle. Cette image de sentiments pleins de tendresse pour la famille est utilisée à plusieurs endroits dans la Bible pour décrire le regard de ‘Dieu’ sur son peuple. Saint Paul Col 3/12 dit : « … Ainsi donc, revêtez-vous donc comme des élus de Dieu, consacrés et aimés, d’entrailles matricielles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. » Ce passage de l’apôtre, nous montre les sentiments les plus profonds et intimes pour ‘Dieu’ en employant le mot « …entrailles… ». Malheureusement, la traduction de cette image en français par les mots compassion et miséricorde décrivent qu’approximativement toute l’émotion et l’intimité du mot « rahamim » (compassion) en hébreu. Continuons la lecture du Cantique des Cantiques… « … Je me lève pour ouvrir à mon bien-aimé. Mes mains dégoulinent de myrrhe. Mes doigts laissent couler la myrrhe sur les poignées du verrou de l’hermétisme… Cant. 5-5 » « …les poignées… » parfumées de myrrhe sont les métaphores de l’habileté humaine. « …du verrou de l’hermétisme… » Cette phrase est chargée de symbolisme sacré. L’hermétisme évoque la spiritualité en quête du salut et passe par la connaissance d’apprendre à se connaître, à se reconnaître comme étant fait de Vie et de Lumière divines. C’est discerner le Bien en sa « beauté impérissable et incompréhensible », chargée de secrets 203
ineffables que nous devons clore en nous avec le « …verrou… » de l’amour. Maintenant, lisons quelques versets où la Bien-aimée reconnaît son amour total pour ‘l’Éternel’ malgré ses humbles hésitations, parce qu’elle est agressée par les forces maléfiques. Mais tout de même, elle explose et crie de bonheur : « … Que je suis malade d’amour ! » « … J’ouvre à mon amant, mais mon bien-aimé est parti, il a disparu. Mon âme s’est pâmée pendant qu’il parlait. Je le cherche et je ne le trouve point. Je l’appelle et il ne me répond pas… Cant. 5-6 »
« … Les gardiens qui font la ronde dans la ville me rencontrent ; ils me frappent, me maltraitent ; les gardes des remparts soulèvent mon voile ! Cant. 5-7 » « … Je vous adjure filles de Jérusalem, si vous rencontrez mon amour, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour ! Cant. 5-8 »
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« … En quoi ton amour est-il supérieur aux autres amours, la plus belle entre les femmes ? En quoi ton amant est-il supérieur aux autres amants, pour que tu nous conjures de la sorte ? Cant. 5-9 » Dans un instant, nous lirons les sept versets suivants emplis de munificence et nous dégusterons les explications précises de ces versets. La quête de la Bien-aimée progresse et inonde son œil intérieur de la représentation d’une partie de la Lumière de ‘l’Éternel’, mettant en action le processus de la matière dans les nombreuses dimensions de Lumière du commencement des créations.
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Lesly
Les Chiens disent : « Venez, prosternons-nous, inclinons-nous, agenouillons-nous devant YHWH notre Faiseur » Psaumes 95-6 Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Attentifs, les versets du Cantique des Cantiques à la main, les lettres sous les yeux, ils attendaient. Rien ne bougeait. Les paroles prenaient le temps de se déplier. Le silence se dilatait pour la beauté d’un seul mot pur et fécond. Quelque chose en eux se déracinait sans tristesse. Puis, brusquement, ils eurent presque peur de se sentir ainsi libres et sans vide de crainte prêts à l’exaltation, pourtant affolés qu’elle fût si prochaine… Malgré cela, tout semblait chuchoter leur joie d’aimer. Ils regardaient la bouche de Marie. C’était l’Infini sur ses lèvres, pensaient-ils. Ils attendaient. - Respirons et ouvrons nos yeux intérieurs et voyons la claire journée du bonheur évoquée dans les chapitres suivants du Cantique des Cantiques. Elle parlait doucement et lentement en emplissant tous les coins du temps, sans en gaspiller une seconde. - Lisons ensemble les 7 versets suivants où nous vivrons des flots d’expressions poétiques, d’offrandes et de prières, qui nous traverseront et nous transcenderont en une protection contre toutes les attaques inférieures comme il est dit dans le verset Cant 5-7 « …ils me frappent, me maltraitent... » Réfugions-nous dans la douceur de la Sagesse 207
suprême qui nous contemple et aussi, dans une noble écoute du cœur, puisque dans ces expressions se révèle l’entièreté de la création divine. « … Mon amant est blanc et rouge, distingué entre dix mille… Cant. 5-10 » « … Sa tête est d’or pur ; les boucles de ses cheveux sont flottantes et noires comme le corbeau… Cant. 5-11 » « … Ses yeux sont comme des colombes sur le bord d’eau impétueuse, baignant dans le lait et siégeant en plénitude… Cant. 5-12 » « … Ses joues sont comme un parterre d’aromates, des tours de parfums. Ses lèvres sont des roses, distillant la myrrhe coulante…Cant. 5-13 » « … Ses mains font des cercles d’or incrustés d’onyx. Son corps est une œuvre d’art en ivoire, ornée de saphirs… Cant. 5-14 » « … Ses jambes sont les colonnes de marbre fixées sur des socles d’or pur. Son aspect est comme le Liban, superbe comme les cèdres Cant. 5-15 » « … Son palais n’est que douceur et tout en lui est désir. Tel est mon amant, tel est mon ami, ô, filles de Jérusalem ! Cant. 5-16 » Tous étaient épris de beauté mystique, conscients de vivre des instants rares et suspendus. Benjamin le cœur en silence… et en adoration… murmura presque… - Que de splendeurs, mes amis ! Ces sept versets mystérieux du Cantique des Cantiques 5/10 à 16 que nous venons de lire embrassent une immense vision non explicite de notre relation avec le mystère du commencement de la création. Cette puissance inconcevable nous 208
ouvrira vers d’autres forces plus compréhensibles qui nous dirigeront au-delà de notre vie quotidienne et de la sorte, nous aiderons à nous connaître plus profondément. Il regarda autour de lui, puis ajouta : - En ces temps de haine et de troubles dans tous les pays de notre monde s’élèvent des interrogations profondes sur la Lumière divine, que certains religieux taisent ou expriment par des commentaires ridicules et parfois de bas niveau. Mais les questions demeurent ! Il joignit ses mains sur la poitrine. - Dans le livre du Zohar, III 127b il est écrit : «… Rabbi Siméon se mit à pleurer et dit : « Malheur à moi si je révèle ces mystères et malheurs à moi si je ne les révèle pas… » Un temps de silence. Puis… - Ces sept versets du Cantique des Cantiques 5/10 à 16 renferment de grands secrets que nous allons essayer de vous révéler Marie et moi. Aussi, je vous conseille de lire très souvent ces sept parties du Cantique des Cantiques accompagnées du Psaume 91 dans la Bible de Chouraqui, intitulé : Mon abri, mon bastion. Il s’arrêta de parler pendant quelques instants. Il reprit son enseignement avec une ample douceur dans la voix : - Dans leur vie, tous ceux qui connaissent et comprennent les mystères de ces versets seront protégés en toutes circonstances par les puissances divines. Ces versets leur apporteront une saine et vigoureuse luminescence et le mauvais penchant n’oscillera plus sur eux et en eux. De ce fait, ils seront protégés des forces impures. Un voile de protection et de défense les entourera. Trouveront-ils ce qui est bon pour eux en ce monde découvert ? Et ce qui sera bon pour eux dans le Monde à venir ! Je le redis : heureux et protégé celui qui connaît les secrets du Cantique des Cantiques 5/10 à 16 et en toute conscience ! Reprenons ! La culture ésotérique préfère parler de lumière, de souffle, de mouvement et d’émanation, pourtant la doctrine anthropomorphique a laissé de fortes empreintes dans les principes ésotériques de certains écrits kabbalistiques et autres. - Oui, intervint Patrice ! À partir d’une similitude entre les initiés et le Créateur, les textes mystiques élaborent le symbolisme du corps humain, avec ses poils et ses cheveux pour décrire la ‘Divinité’. - En effet, si les textes sacrés n’ont pas de support concret pour les comprendre, l’anthropomorphisme est la référence pour saisir les sensations de l’âme humaine qu’elle ignore. En conséquence, insista Benjamin, il ne s’agit que d’aspects suggérés du Monde divin, afin de 209
faciliter notre compréhension humaine. Ces sept versets merveilleux du Cantique des Cantiques 5/10 à 16 en sont le témoignage. Quelques toussotements dans la gorge de Benjamin. C’était d’une manière certaine de l’émotion pour exprimer ce texte d’immortel silence. Il remua les lèvres et les syllabes se laissèrent boire par les autres personnes assises, qui l’écoutaient pour mieux l’entendre ! - L’heure est favorable afin de dévoiler et révéler des mystères que seuls des sages sur la terre connaissent et pratiquent. Aussi, nous allons entrer dans la joie des secrets concernant l’Ancien des anciens, l’Occulte de tous les occultes, l’indécelable, ‘LUI – HOU’, qui est séparé de Tout mais qui est TOUT. En action, Il soutient Tout et le nonétabli : Il est… Son Nom en araméen est ‘Atiqa Qadisha’, nom figurant dans le livre du prophète Daniel. Pour comprendre l’Occulte des occultes, nous L’imaginerons avec la référence de l’anthropomorphisme. Il est la Tête blanche suprême comprenant trois degrés de Lumière différents pour créer le haut et le bas. Benjamin continua son enseignement après une pause discrète. - Évoquons en premier la Lumière des deux Yeux de ‘LUI-HOU’ qui sont égaux et unis en un seul Œil sans Cils ni Paupières. Il ne se ferme jamais, sinon les créations disparaîtraient. Il n’a nul besoin de protection puisqu’Il défend toutes choses et c’est sous la perspicacité de cet Œil que toutes choses sont établies. Il est appelé : Œil ouvert, Œil suprême, Œil de la providence, Œil qui ne dort jamais, Œil qui est gardien de tout, Œil qui est la subsistance de tout... Il s’interrompit quelques instants et reprit les explications : - Une de mes amies a eu la vision de cet Œil par deux fois, sans comprendre et même avec une certaine frayeur. Plus tard, elle entreprit des études kabbalistiques qui lui expliquèrent le sens de ces visions. Nous tous qui nous aimons dans Son amour, soyons baignés de la blancheur de cet Œil ! Il sortit une gravure posée sur une petite table. - Regardons et sentons les forces de la vie circulant en toutes choses !
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Ils étaient fascinés et tremblants par ce regard grave, puissant et impénétrable. Ils baissèrent la tête. Silence de ferveur… Raïssa s’agenouilla les mains offertes puis recueillie elle se releva. - Nous sommes très impressionnés ! dit David. Nous connaissons ce Nom pour le prier à chaque rencontre avec Marie. Spontanément, ils se levèrent et récitèrent la louange douze fois de suite, les yeux fermés et les mains ouvertes devant eux avec de légers balancements du corps et avec vous, amis lecteurs : « … Mi Ani - Ani Hou - Hou ha Hou - Yésh Hou !… » Benjamin expliqua : - « Mi » est le mystère du commencement des créations venant de « Rien », monde que nous ne pouvons pas imaginer (le monde de l’Infini). « Ani » veut dire « Je suis ». « Ani ‘Hou’ » signifie « Je suis ‘Lui’ (l’Inconnaissable) ». « ‘Hou ha Hou » se traduit par « Lui - Hou » « Yésh veut dire : Il y a ‘Hou’ » : ‘Lui l’Occulte des occultes, le Caché des cachés… » En effet et je le redis : ‘Élohim’ par son Verbe bâtisseur a créé le premier jour à partir de l’occulte (Rien) ou comme dit Georges Lahy dans son livre les Sefiroth : « …quelque chose issu de quelque chose », littéralement : « il y a d’il y a… ». Ensuite, ‘Élohim’ a réalisé sa création à partir des éléments (feu, eau, air, terre). Ajoutons aussi que : Yésh est l’expression de l’Amour et du Désir créateur que représente le petit point à l’extrémité du YOD יreliant Kéther à H’okhmah. Ce point ouvre la création des mondes du Yésh (Il y a) de l’existence et de la réalité. Petite pause de réflexion. Puis, Benjamin reprit la parole : - Lorsque ‘Atiqa Qadisha’ fut en action par Sa sainte Volonté, il fit jaillir neuf Lumières de Kéter à Yessod servant de vêtements à Abba (H’okhmah) le Père éternel et Ima (Binah) la Mère suprême. De ce fait, ‘Atiqa Qadisha’, l’Ancien de tous les Anciens, Occulte de tous les occultes, Caché de tous les cachés est rendu seulement visible par les Lumières des Sefiroth de l’Arbre de Vie, qu’Il projette aux divers Noms sacrés et qui ne désigne que : ‘LUI – HOU’. Silence de dévotion… La voix posée et mesurée de Benjamin s’éleva à nouveau répandant des sons de vénération. - Avant le commencement des univers, l’aspect inconnaissable et inconcevable de ‘LUI’ se nommait « Sans Fin ». Pour créer, la première Émanation de l’Infini se trouvait dans « l’Infinie Lumière » 211
ou « Éin Sof-Or » en hébreu. C’est le réceptacle de toute existence. Tout vient d’elle ! Tout ce qui existe a sa source dans l’Infinie Lumière étant la matière première du tout. À partir d’un mouvement occulte et inconnu de « l’Infini Éin-Sof », des rayonnements ou émanations s’épanchèrent comme si la dimension cachée de ‘l’Inconcevable’ donnait naissance à d’autres parties plus manifestées de Lui-Même. L’œuvre divine débuta. Benjamin respira longuement plusieurs fois et dit : - L’Arbre de Vie fut conçu contenant en lui beaucoup de structures différentes selon les nombreuses dimensions. Aussi, dans chacun des quatre Mondes de l’Arbre de Vie et dans chaque Sefirah se trouve un autre Arbre de Vie et cela à l’infini. - Et les Sefiroth ? - Les Sefiroth ou Sphères ou Portes ou Luminaires représentent les parties organiques et vitales de la Divinité Occulte : ‘Lui - Hou’ dans l’Image et l’Alliance. Le principe des Sefiroth est né du fait que la Lumière divine ne pouvant pas être perçue dans sa totalité se voila, se densifia en étapes et en une infinité d’aspects. Pour nous humains, il est très complexe de comprendre par laquelle la vie divine est passée de l’occulte à la révélation. - Et la forme de l’Arbre de Vie ? - David ! La forme de l’Arbre de Vie se structura avec le premier point sefirotique appelé Kéter (la Couronne). De ce fait, la Volonté originelle commença à se révéler, là, où notre imagination ne peut pas aller. C’est la barrière entre ‘LUI - HOU’ le Caché des cachés et Sa manifestation. Ce n’est qu’avec la deuxième Sefirah H’okhmah (la Sagesse) que nous pouvons réellement parler de la structure des Sefiroth. - C’est très mystérieux ! constata Audrey. - C’est plus que mystérieux, c’est impénétrable et hermétique ! Aussi la Sefirah Kéter occulte apporta vers H’okhmah un degré plus important de Volonté suprême. Cette Sefirah prend le nom de « Père éternel ». Puis, avec le soutien de Kéter, la deuxième Sefirah féconde sa contre partie féminine, la troisième Sefirah Binah (l’Intelligence), la Mère supérieure, l’essence de l’utérus de toutes les vies invisibles et visibles. Ces deux Sefiroth sont appelées « Parents » qui ont pour résultat d’engendrer les autres Sefiroth. Je le redis ! Ce premier Monde de l’Arbre de vie se nomme Émanation ou Atsilouth en hébreu. Benjamin mit ses mains sur son visage pendant quelques instants. - Pourquoi vous ai-je parlé longuement du commencement des créations, alors que ces sujets, aujourd’hui, nous les avons suggérés plusieurs fois. 212
Il remit en place une mèche de ses cheveux et reprit : - Afin de découvrir les secrets des sublimes versets du Cantique des Cantiques 5/10 à 16 que nous venons de lire. Nous sommes dans l’obligation de comprendre que le premier Monde de l’Émanation de l’Arbre de Vie est formé à partir de la Sefirah Kéter (la Couronne) suivie de la Sefirah H’okhmah (la Sagesse) et de Binah (l’Intelligence). Cette première et grande Lumière du Monde de l’Émanation en Kéter se nomme le « Visage Spacieux ou le Grand Visage ou Arikh Anpin » en hébreu. Il représente l’éternel Amour divin qui nourrit ses créatures et leur pardonne indépendamment de tout mérite et de tout dualisme. Je le répète ! Le « Visage Spacieux ou Arikh Anpin » est le principe le plus proche de la substance primordiale inconnue. Il est pratiquement impossible de Le différencier avec notre conscience humaine de l’Infini. Il n’est pas l’Illimité, mais Il présente sa plus pure manifestation en tant que perfection. Le « Visage Spacieux ou Arikh Anpin » est l’union du masculin et du féminin. Sa puissance de pure perfection apporte à la quatrième Sefirah H’essed l’abondance de cette perfection miséricordieuse. Le « Visage Spacieux ou Arikh Anpin » est appelé aussi l’Ancien des anciens sacrés, Occulte des occultes ou Atiqua Qadisha en araméen. Il s’arrêta et reprit de sa voix chaude : - Je souhaite que mes paroles vous fassent concevoir l’importance de ce premier Monde de l’Émanation d’où tout découle et surtout pour arriver à vous faire comprendre comment le « Visage Spacieux ou Arikh Anpin », Lui l’Occulte des occultes, entrevoit la possibilité de création de Lui-Même, sous des Principes créateurs inférieurs ! Revoyons cette construction : 1/ Sortant de l’Œil de ‘Hou’, la première Lumière blanche descend et enfante la Colonne gauche Rigueur de l’Arbre de Vie. Baignés dans cette blancheur, cette puissance projette également des rayons rougeoyants pour engendrer les deux Sefiroth G’vourah (Force et Rigueur), Hod (Splendeur). Ces deux puissances rayonnent dans la joie et la perfection. Puis la première Lumière blanche remonte. 2/ Sortant de l’Œil de ‘Hou’, la seconde Lumière blanche descend et enfante la Colonne droite Miséricorde de l’Arbre de Vie. Illuminée et baignée par cette blancheur, elle projette ses rayons, générant deux autres Luminaires qui se nomment les Sefiroth H’essed (Bonté et Amour) et Netz’ah (Éternité et Victoire). Illuminées et baignées par cette blancheur, ces Sefiroth rayonnent dans la perfection et la joie. Puis la deuxième Lumière blanche remonte. 213
3/ Sortant de l’Œil de ‘Hou’, la troisième Lumière blanche descend et forme la Colonne Centrale Harmonie de l’Arbre de Vie. Cette Lumière projette ses rayons venus des trois Sefiroth supérieures (Kéter, H’okhmah, Binah réunies dans Dâath la Connaissance). Cette troisième Lumière blanche construit la sixième Sefirah (Tiphéreth) et la neuvième Sefirah (Yessod). Cette colonne et toutes les Sefiroth ou Luminaires s’enflamment. - De ce fait, la Lumière blanche fait naître la totalité de la construction séfirotique de Kéter jusqu’à Yessod en bas de l’Arbre de Vie. - Oui, Antoine ! Aussi, ces Sentiers inférieurs ou Principes de Lumière d’immanence se nomme le « Visage restreint ou le Petit Visage ou le Grand Architecte des univers ou Zéir Anpin » en hébreu. Il est appelé le Saint des Saints ou l’Ancien. Le Corps du « Petit Visage ou Zéir Anpin » est la Sefirah Tiphéreth où les couleurs (rouge G’vourah et H’essed blanche) sont liées formant une multitude de teintes tournoyantes qui se libèreront dans les Sefiroth inférieures. Le « Petit Visage ou Zéir Anpin », s’il possédait des bras, nous dirions que se sont les Lumières de H’essed et de G’vourah, à droite et à gauche de l’Arbre de Vie. Aussi, lui le « Petit Visage ou Zéir Anpin ou le Grant Architecte des univers » féminin et masculin, Il organise la conduite divine sur l’équilibre entre amour et rigueur pour fonder les lois vu que sans justice la vie n’est qu’un vagabondage ! Si nous devions parler de Ses entrailles, elles seraient en relation avec Dâath (la Connaissance) se trouvant chez l’humain derrière la nuque et aussi aux genoux où se fixent l’Image et l’Alliance divines. Ces deux Visages - le « Visage Spacieux et le Visage restreint » réunis, correspondent à l’ensemble de la création ou à l’Occulte des occultes : Atiqua Qadisha en araméen venu de l’Infini. - Bien que tout vient de l’Infini. - Oui David ! Marie se leva et reprit la parole : - Ces secrets dans notre monde actuel de haine et de souffrance doivent être révélés. Comme Benjamin vous le demandait, vous devez le plus souvent réciter ces sept versets avec le Psaume 91 en comprenant les secrets qu’ils renferment, parce que vous voyagerez dans les Mots éternels de l’Occulte de tous les occultes : ‘LUI – HOU. Elle joignit ses mains sur la poitrine. Puis, elle dit : - Le « Visage restreint ou le Grand Architecte des univers ou Zéir Anpin » est la forme divine décrite par la vision de la Bien-aimée. Voyons ces descriptions ultimes de beauté gravées de symboles que 214
nous donne le Cantique des Cantiques. Nous allons essayer de décrypter le Corps divin aux apparences humaines et les retranscrire sous des formes plus abstraites et sacrées. C’est presque impossible, mais que ‘Dieu’ nous aide ! Elle fit quelques respirations et dit : - Vous que j’aime ! Écoutez très attentivement et comprenez : « … Mon amant est blanc et rouge, distingué entre dix mille…Cant. 5-10 » Comme le disait Benjamin, auparavant, l’expression « …mon amant… » évoque en premier l’union du mâle et de la femelle, étant les deux colonnes extérieures de l’Arbre de Vie et en second identifier l’Occulte de tous les occultes en manifestation, appelé le « … Visage Spacieux ou Arikh Anpin… » C’est l’Essence divine de ‘Hou - Lui’. Toutes les Lumières manifestées n’existent pas en dehors de ‘Âtiqa Qadisha’, le Caché des cachés. Il distille sa Rosée ou la Grâce vivifiante de Ses bénédictions divines sur le « Visage restreint ou Zéir Anpin » qui est « Lui » mais en Lumière moindre. - Pline appelait la Rosée la « sueur du ciel, la salive des astres ». « Arikh Anpin » cité il y a un instant reste un mystère secret ! - Raïssa, le livre de la Splendeur, le Zohar désigne ‘Âtiqa Qadisha’ comme ‘Arikh Anpin ‘ le Visage Spacieux. Sur ce sujet, Georges Lahy écrit pour que nous ayons une plus vaste compréhension du mot « commencement des créations » ou plutôt « mystère du commencement » : « Il est le principe le plus proche de la substance primitive et c’est à son niveau que se forme la loi de polarité et d’équilibre, il est pratiquement impossible de la différencier avec notre conscience humaine de ‘l’Éin Sof’, une chose est certaine, elle n’est pas ‘l’Éin Sof’, mais sa plus pure manifestation. Cette première Lumière est la Sefirah Kéter ; de sa Lumière paraissent deux autres Sefiroth de l’Arikh Anpin : H’okhmah la Sagesse et Binah l’Intelligence. Kéter envoie sa Lumière dans H’okhmah et Binah par deux canaux, l’un positif et l’autre négatif, ces deux derniers sont reliés par un canal d’opposition de leurs énergies créée, sur un nœud d’énergie appelé Dâath (Connaissance) qui n’est pas une Sefirah, mais assure un rôle équivalent… » Un silence de réflexion. Puis… - « … Mon amant est blanc et rouge, distingué entre dix mille…Cant. 5-10 » Voyons ! « … Mon amant 5-10… » Ce nom révèle le « Visage restreint ou Zéir Anpin » la puissance créatrice de la manifestation de tout ce qui existe, sous l’influence de ‘Lui - Hou’. Devant nous se dessinent en premier la structure séfirotique correspondant à la colonne de gauche « rouge » (la 215
et la colonne de droite « blanche » (la Miséricorde), dont l’embellissement de son aspect se fera plus bas dans le texte. « … Entre dix mille… » Ce nombre 10.000 symbolise la plénitude, la fertilité, l’abondance du temps messianique qui arrive. Cette fertilité se rattache au règne du ‘Christ’. Aussi, ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ apporte progressivement la rénovation, l’élévation de la Terre et de son système solaire dans des dimensions supérieures de Lumière. À la fin de ces temps de restauration, les justes sur la Terre seront pourvus d’un corps transfiguré, tout en vivant sur un plan terrestre. De la sorte, ce nombre 10.000 résulte d’une transfiguration de la Terre et des hommes considérés comme une nouvelle création. Continuons la suite : « … Sa tête est d’or pur 5-11… » Allégoriquement « …la tête… » ou le « …crâne… » est le siège de la Pensée divine cachée. Le plus précieux des métaux, l’or représente la Lumière céleste, l’ardeur du principe actif de l’esprit manifesté, c’est-à-dire l’Un dans l’Absolue Perfection. Métaphoriquement, le « Visage Spacieux » contenant le Crâne du « Visage restreint » sous-entend la relation unique qu’Ils entretiennent, puisque l’Un découle de l’Autre. En effet, lorsque le « Visage Spacieux » prit la décision de créer le monde. Il fut obligé de se mettre dans la situation de créateur et devint de ce fait le « Petit Visage ». Ainsi, l’union sacrée de ces deux « Visages » joue un rôle important dans la vie de l’humanité et de l’ascension mystique. Les deux « Visages » marquent la division du caché et du révélé : ‘Dieu’ UN avant la création et ‘Dieu’ UN démultiplié dans la création que suggèrent les sublimes derniers versets. Émue, Marie s’interrompit quelques instants. Puis, elle reprit son enseignement de sa voix mélodieuse : - Une partie révélatrice de ce verset vous fut donnée dans certains autres paragraphes précédents. Pourtant, je souhaite vous rappeler que « … Ses boucles de ses cheveux sont flottantes et noirs comme le corbeau… 5-11 » correspond à une des explications du verset qui parlait de ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ ou ‘Présence divine’ : « … Je suis noire… mais belle…Cant 1/5 » En grande partie, la cause de cette noirceur correspond à notre planète et aux influences négatives produites par des forces déchues. En conséquence, l’humanité sous ces dominations néfastes, provoque de funestes machinations les uns envers les autres et à toute vie sur cette terre sombre. Mais n’oublions pas la Lettre Yod יqui enveloppe toute la création. Cette Lettre s’écrit sans ombre autour d’elle. Aussi, le « Visage restreint ou le Grand Architecte des Unnivers » engendre la création avec le Yod יinférieur soutenu par le Yod יsupérieur Rigueur)
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et toutes les autres Lettres. Je vous rappelle que le Yod יsupérieur se trouve dans le Monde de l’Émanation, là où se décèle le « Visage Spacieux » en Kéter. À ce niveau, le Yod יn’a pas de forme. Il est qu’Énergie divine tourbillonnante créatrice, soutenue par la Lettre Shin שׁ. Continuons ! Dans le verset suivant Cant. 5-12 « … Ses yeux… » sont une supervision globale de l’en haut et de l’en bas. Omniscience divine, ils représentent l’invisible ou l’indicible. « … Ses yeux… » sont ceux de « Zeir Anpin » possédant toutes les couleurs au lieu de l’Œil blanc du commencement. Par ces teintes sont nommées toutes les armées archangéliques de façon spécifique, formant toutes les couleurs de l’Œil, etc. « … Ses yeux… » sont aussi les Souffles de ‘l’Esprit-Saint’ pour créer. Lui, le « Visage restreint » le Créateur de l’Eau, symbole de la Vie, contemple de « …ses yeux… », l’impact dans notre monde de « …l’eau impétueuse… » qui est source créatrice et destructrice à la fois. Pour sortir de ces eaux fougueuses sous l’influence du « Visage restreint », nous devons prendre le chemin de la révélation en devenant comme il est dit dans la tradition hébraïque : « le peuple de la lecture du Livre », c’est-à-dire aimer, apprendre et commenter les textes bibliques selon notre époque et aussi entrer dans l’extase mystique par la méditation. La phrase suivante nous dit : « …baignant dans le lait… » Elle s’arrêta de parler, puis reprit son enseignement : - Pour en avoir longuement épilogué précédemment, vous savez que le lait a toujours possédé une fonction symbolique extrêmement forte. En effet, le lait est l’aliment indispensable à la survie et au développement humain et animal. Dans l’Arbre de Vie, le lait est la Sefirah H’essed qui répand miséricorde, compassion et amour. - Oui, le lait est la vie ! renchérit Audrey. Les prêtres de l’île de Philae dans l’Égypte ancienne ne pensaient pas différemment. Chaque matin, ils effectuaient des libations de lait sur les 365 tables d’offrandes qui entouraient le tombeau d’Osiris, de façon à aider le dieu à ressusciter. - Dans certaines cultures ajouta David, la dimension symbolique du lait est tellement forte que ce breuvage représente l’élément primordial d’où ont surgi les univers et les êtres vivants. Ainsi, pour les adeptes de l’hindouisme, le monde est né d’une mer de lait vigoureusement barattée par les dieux ! - En effet, dit Flavie, le lait est au centre de mythes fondateurs et de cosmogonies. Certes, les mythologies abondent en récits dans lesquels des nouveau-nés humains sont allaités par des animaux. Zeus nourri dès 217
sa naissance par la chèvre Amalthée, il récompense celle-ci en transformant une de ses cornes en « corne d’abondance ». Son fils Héraclès (Hercule) se jette avec une telle avidité sur le sein de la déesse Héra qu’une giclée de lait en jaillit, traversant le ciel pour former la Voie lactée, notre galaxie (du grec gala : lait). - Certes ! reprit Marie. Voyons ce que nous dit saint Paul concernant « …le lait… » dans Hébreux 5/12-13-14 : « … Oui, obligés à être des enseignants, compte tenu du temps, vous avez à nouveau besoin que vous soient enseignés les rudiments de l’en-tête (le commencement des créations) des paroles d’Élohim. Vous avez désormais besoin de lait, non pas de nourriture solide. Oui, celui qui a part au lait est inapte à la parole de justice, n’étant qu’un tout petit. Mais la nourriture solide est pour les parfaits : ils ont, par pratique, exercé leurs facultés à discerner le beau du mal… » - C’est triste ! intervint Christyah. Saint Paul a pris la symbolique du lait pour nous montrer que nous devons manger de la nourriture consistante que représentent les Écritures profondes et sacrées et non du lait pour les enfants correspondants aux écritures vagabondes et dispersées ! Les hommes sont lents à comprendre et s’éparpillent par-ci parlà dans des écrits sans consistances ! - Ils ont besoin de temps pour devenir éclairés, confirma Antoine. - L’apôtre Paul de son nom hébreu se nommait Saoûl, aussi comme lui, devenons des Saint Paul ! souligna Chantal. - Merci Tal, nom de la rosée en hébreu ! Revenons au Cantique des Cantiques. « …baignant dans le lait…5-12 » vient symboliquement de Binah la Mère éternelle. Il s’écoule en permanence et orne le « Visage restreint » de la Lumière de bienveillance de la Sefirah H’essed. Elle fit quelques respirations et ajouta : - « …le lait… » est le premier breuvage devenu symbole d’abondance, de fertilité et de connaissance que le « Visage restreint » nous donne pour confirmer les derniers mots de ce verset « …et siégeant en plénitude… » « … Ses joues… » correspondent à l’apparence de Sa face, c’est-à-dire l’aspect du Souffle ou Roua’h de ‘l’Esprit-Saint’. Les splendeurs de « …ses joues… » sont lumineuses et puissantes parmi les ténèbres puisqu’aucun humain n’est capable de contempler leurs Lumières. Aussi, nous dirons que la puissance étincelante et ardente de sa grâce et de sa beauté enveloppe le « Visage restreint » bien que Lui enveloppe toutes les créations. Aussi, « … Ses joues… » saintes sont révélées par le parterre de parfums diffusant Sa magnificence, Sa perfection et Sa bienheureuse félicité pour créer. 218
« … Ses lèvres… » comme nous l’avons dit auparavant, en général, la lèvre supérieure représente le côté féminin. La lèvre inférieure évoque le côté masculin, le rationnel et l’analyse et aussi le lien avec l’environnement duel dans lequel nous évoluons. Dans ce verset, « … Ses lèvres… » sans dualité distillent la sainteté parfumée sur les créations par la Parole créatrice. Benjamin reprit la parole : - Premièrement : « … Ses mains…5-14 » sont des emblèmes royaux. Elles expriment les concepts d’activité et en même temps de puissance et de domination. Deuxièmement : « … Ses mains… » évoquent l’Occulte de tous les occultes dans la totalité de sa puissance par la Lettre Yod יsignifiant la main « yad » et la Lettre Kaph כּvoulant dire la « paume de la main ». Il ne faut pas oublier que le mot « manifestation » a la même racine que « main ». C’est le manifesté que révèle le « Visage restreint » dans toute la splendeur. Troisièmement : « … Ses mains font des cercles…5-14 » C’est l’unité centrale du monde spirituel, invisible et transcendant dans l’absence de distinction ou de division. Ces cercles correspondent aussi au rond que forment la main grande ouverte et les doigts écartés contenant la paume Kaph כּ. Cette puissance n’est pas pour prendre, mais pour donner, puisque le nombre 5 représente la Lettre Hé הet l’avant-bras la Lettre Wav ו. Pour nous humains, je vous laisse imaginer la force des deux mains dont les doigts portent les Lettres du Nom ‘YHWH’ Saint, béni soit-Il, éparpillées sur nos 28 phalanges ! Benjamin montra une gravure représentant les mains humaines dont le geste correspond au Nom sublime ‘YHWH’ Saint, béni soit-Il. Les Lettres du Nom y sont gravées sur tous les doigts.
Benjamin précisa : - La Lettre Yod יest composée de Wav וet de Daleth דet se trouve sur le médius droit : Yod יprès de l’ongle, Wav וsur la deuxième 219
phalange et Daleth דsur la troisième phalange près de la paume. Et ainsi de suite sur tous les doigts. Silence d’admiration et de ferveur pendant quelques instants. Puis, Benjamin continua les explications sur le verset concernant « Le Visage restreint » : - « …font des cercles d’or incrustés d’onyx…5-14 » Parmi la pureté de l’or, la pierre précieuse « …l’onyx… » par son symbole de couleur noir intense féconde l’enracinement, la force et la confiance en soi. De ce fait, la pierre éloigne toute l’infériorité des mondes. « … Son corps est une œuvre d’art en ivoire, ornée de saphir…5-14 » représente l’Arbre de Vie de blancheur et de pureté. « …l’ivoire… » symbolise la lumière immaculée du « Visage restreint ». « …orné de saphirs… » : Ce sont des pierres célestes évoquant par excellence : vérité, sagesse, fidélité et paix. Il s’interrompit quelques instants et respira profondément. Son regard voguait au-delà des mots. Puis, il reprit : - Voyons le verset suivant : « … Ses jambes sont des colonnes de marbre fixées sur de socles d’or pur… » « …les colonnes… » dans le verset 15 du chapitre 5 sont la puissance et l’axe de la construction sur différents niveaux de l’Arbre de Vie, figurant la solidité de l’édifice, sans oublier le sens cosmique et spirituel de l’Arbre des Lumières. - Mais alors ? - Audrey, je le redis : « …les colonnes… » ou piliers, représentent l’élément essentiel de l’architecture de la structure séfirotique dont elles sont le support. - Donc, elles sont les charpentes de la connaissance ! - Bien sûr, Audrey ! En fait, elles sont la puissance du Tétragramme ‘YHWH’ (Yod, Hé, Wav, Hé) Saint, béni soit-Il. Ensuite, découvrons : « …les colonnes de marbre fixées sur des socles d’or pur… ». Elles figurent la représentation ou l’image allégorique universelle de luxe, de puissance, d’éternité, d’immortalité et d’infini. Quel beau symbole ! - Qu’elles sont le nom des « …jambes… » ? redemanda Audrey. - « … Ses jambes… » sont la septième et la huitième Sefiroth Netza’h (Victoire - Éternité) et Hod (Splendeur - Gloire) de l’Arbre de Vie. Elles correspondent au Nom divin « Tsevaoth » (hiérarchies ou armées divines). Ces Sefiroth Netza’h et Hod propagent dans la Sefirah Yessod (Fondement du monde) la Semence divine qui descendra dans Malkhouth (le Royaume) - le Monde de l’Action ou Assiah - pour créer la matière, donc, tous les univers. 220
- Et les genoux ? - Les genoux correspondent à l’Image et l’Alliance divines. « …Son aspect est comme le Liban, superbe comme les cèdres…5-15 » Cette phrase révèle l’incorruptibilité et l’immortalité dont les « …cèdres… » sont le symbole. Voyons le dernier verset 5-16 : « … Son palais n’est que douceur et tout en lui est désir 5-16… ». « … Son palais… » indique la munificence, le trésor des secrets, la « …douceur… » éternelle. Également, nous pourrions ajouter que « … Son palais… » représente la construction de toutes les créations dans l’absolu de toutes les Lettres. De ce fait, nous pourrions dire que le langage mystique évoque toute la perfection du cosmos où les Lettres sont les chromosomes. « …n’est que douceur et tout en lui est désir 5-16… ». Cela exprime l’ordre cosmique de la Bonté (Sefirah H’essed) unie à la Rigueur (Sefirah G’vourah). Le désir, le souhait ou la flamme du « Visage restreint » devient source d’harmonie et axe des mondes. Le « Visage restreint » ou le « Grand Architecte des Univers » construit en fait toute la création comme « …une œuvre d’art…5-14 ». La Bien-aimée crie alors sa joie en disant : « … Tel est mon amant, tel est mon ami, ô, filles (anges) de Jérusalem ! » Les mains jointes sur la poitrine, ils méditaient sur cet enseignement représentant succinctement la ‘Divinité’ Une et Occulte dans Sa phase créatrice. Puis, en un profond recueillement, ils caressèrent intérieurement et à nouveau le velours de ces versets du Cantique des Cantiques pour que se grave et scintille la Lumière divine en leurs êtres : la musique et la protection de l’Infini des Cieux.
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Le Chameau dit : « YHWH rugira d’en haut et fera retentir sa voix depuis sa demeure sainte, son cri résonne profondément sur son habitation. » Jérémie 25-30 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Marie tenait le livret du Cantique des Cantiques dans ses mains. Elle pensait que ces pages lues avec compréhension aideraient les mélancoliques à surmonter leur tristesse. En eux, le vent neuf des matins les pénètrerait ; l’air nouveau de la jeune saison printanière ne perdrait plus sa fraîcheur et le parfum des jeunes aurores se révèlerait comme le signe vivant du Silence éternel. Marie sourit des yeux. Le crépuscule arrivait lentement. Un moment de douceur silencieuse s’installait. Quelque chose durait… - Mes chers amis, ces versets nous tissent de mille offrandes la joie et la danse de nos prochains jours. Ces dons sont là pour dire le mot « amour » qui seul brise la solitude. Aucune âme n’est seule, elles sont toutes Lumières de la Source divine vers notre cœur. - Lisons quelques versets aux questions et réponses précises. La marche de la Bien-aimée est emplie de complètes certitudes qu’affirmeront maintenant les versets jusqu’au dernier. Nous soulignerons très rapidement les exactitudes de ces paragraphes. « … Où est allé ton bien-aimé, ô, la plus belle parmi les femmes ? De quel côté s’est-il dirigé, ton amour ? Avec toi, nous le chercherons… Cant. 61» « … Avec toi, nous le chercherons… » 223
« …nous… » Ce pronom représente de nouveaux disciples dans la foi vers ‘l’Éternel’. Ils se joignent à la Bien-aimée afin de retrouver en eux et plus fermement la Lettre Hé ה, le Souffle de ‘l’Esprit-Saint’ que transmet le « Visage Restreint » à Ses créations. « … Mon bien-aimé est descendu dans son jardin aux parterres d’aromates pour faire paître son troupeau et pour cueillir les roses… Cant. 6-2 »
« …pour cueillir les roses… » C’est l’expression représentant la cueillette de la miséricorde des 22 Lettres sacrées. « … Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi, lui, le berger parmi les roses... Cant. 6-3 » « …le berger parmi les roses… » : C’est la contemplation de la Présence divine ‘Shékhinah’ nous indiquant le « …berger… » céleste est le ‘Christ’. Comme nous l’avons déjà dit dans l’évocation chrétienne, « …les roses… » remémorent la coupe qui recueillit le sang du ‘Christ’. Elles sont le Saint Graal : la transfiguration des gouttes du sang ou le symbole des plaies du ‘Christ’ en Lumière divine. Le sang est le centre de la croix, la Rosée céleste de la Rédemption. Flavie ajouta : - L’amour paradisiaque sera comparé par Dante : « … Au centre de la rose éternelle, qui se dilate et va de degré en degré et qui exhale un parfum de louange au soleil toujours printanier... » - Merci Flavie, notre belle Fleur de Vie… Lisons ensemble le verset suivant : « … Tu es belle ma compagne comme Tirtsah, désirable comme Jérusalem, redoutable tels les étendards déployés… Cant. 6-4 » « …ma compagne… » est l’alphabet des Lettres saintes hébraïques qui toujours accompagne le Bien-aimé. 224
« …comme Tirtsah, désirable comme Jérusalem… » Tirtzah est une ville cananéenne puis israélite, située en Samarie à proximité de Naplouse. Des références sont souvent citées dans la Bible au chapitre des Rois et des Nombres. - Et Naplouse ? demanda Élizabeth. - Naplouse est une ville de Palestine située en Cisjordanie entre le mont Ébal et le mont Gerizim, à environ 50 kilomètres au nord de Jérusalem. S’y côtoient des lieux saints juifs, samaritains, musulmans et chrétiens. Continuons la suite du verset 6-4 du Cantique des Cantiques. « …ma compagne […] redoutable telle les étendards déployés… » La Bien-aimée est devenue menaçante contre les forces de Satan en elle, depuis qu’elle a vu le ‘Dieu’ créateur, le « Visage restreint ou Zeir Anpin » le Bien-aimé. Elle porte Ses étendards au vent de toutes les attaques… Continuons la lecture. « … Détourne tes yeux de moi, car ils me fascinent ! Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres dévalant du Galaad…Cant. 6-5 » « … Tes dents sont comme un troupeau de brebis qui revient du bain. Toutes sont jumelées et aucune n’est solitaire…Cant. 6-6 » Comme nous l’avons dit précédemment, dans ce passage « …tes yeux… » possèdent une symbolique très forte où se révèlent la connaissance humaine et l’omniscience divine. L’œil est utilisé dans toutes les civilisations comme symbole pour représenter l’invisible et l’indicible. - Et « …ta chevelure… » ? - Antoine ! Auparavant, nous avons parlé du symbole des cheveux. Revoyons ! En général, les cheveux sont une allégorie universelle de beauté, de force et de santé (Samson dans la Bible). Dans la plupart des cultures, ils expriment le pouvoir, la fertilité ou la virilité, souvent en lien avec la séduction et la sexualité. Par ailleurs, les cheveux qui ondulent évoquent la puissance des éléments - soleil, vent, eau, terre -, ce qui renvoie au mouvement ou à l’énergie vitale. Ainsi, les cheveux sont l’expression de la personnalité. Ils renseignent sur l’individu, sa position sociale, sa fonction spirituelle, son âge. 225
- Les cheveux sont très souvent comparés aux rayons solaires en matière artistique, rappela Audrey. - Certainement ! Disposés autour d’un centre, à savoir le crâne ou notre tête, les cheveux représentent les trois Séfiroth premières. Nous devons comprendre en termes de champ énergétique, notre liaison avec un code génétique supérieur. Les cheveux dans Matthieu 10-30 : « Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. » Cela évoque une référence au programme exigeant de ‘YHWH’, Saint, béni soit-Il, nous montrant que nous pouvons nous élever au-dessus de la création primordiale. Nous comprenons maintenant que les implications du code génétique originel de l’Intelligence de Lumière n’ont jamais été interrompues sur la Terre, car le code existe dans toute la descendance humaine depuis Adam et Ève et en passant par tous les cycles de création que représente la phrase de l’Exode : « dans l’Image de ‘Dieu en sa ressemblance (le miroir où nous sommes réfléchis) ». Après une petite pause propice aux notes et aux éclaircissements des idées, Patrice prit la parole : - « …un troupeau de chèvres dévalant du Galaad… », comment l’interpréter ? - Cela exprime la pacification pour l’éveil intérieur. « … Tes dents… » parmi tous les symboles, gardons les deux aspects de la Bible : orale féminine et écrite masculine. « … Solitaire… » est l’éclairage de la conscience. Lisons la suite ! « … Tel un segment de grenade est ta tempe au travers de ton voile… Cant. 6-7 » « … Soixante sont les reines, quatre-vingts les concubines et les jeunes filles innombrables Cant. 6-8 » « … Tel un segment de grenade est ta tempe au travers de ton voile… » La poésie de ce verset étreint mes paupières ! Les notes musicales déploient la beauté de la couleur pour que s’accomplisse l’Amour au Cantique de tous les partages… - Oh oui ! C’est certain ! - Christyah, penchons-nous sur l’anatomie corporelle et mystique des tempes, localisée de part et d’autre du front. En surface se trouve la 226
peau fine qu’évoque le voile dans le verset. Il est transparent à une autre Lumière de liens infinis. - Nous en avons parlé auparavant ! Si le voile est enlevé ou remis, il suggère la connaissance cachée ou révélée. - Dans le visage et en profondeur se décèle le muscle temporal entouré de son enveloppe qui se fixe aux os. Entre cette aponévrose, nous trouvons d’autres substances comme la branche du nerf facial permettant la hausse du sourcil et les vaisseaux sanguins temporaux. Toute cette composition est une mélodie où se révèlent les éléments de la vie : le feu au muscle, l’eau au sang, l’air au mouvement du nerf et la terre à l’os du front. Puis la tempe est comparée à « …un segment de grenade… » - Dans la mystique chrétienne, les pépins de grenade sont le symbole des perfections divines. - Assurément Christyah ! La rondeur des pépins de la grenade porte le symbole de la sainteté sacrée dans l’éternité céleste. La suavité du jus donne la jouissance de l’âme aimante et « connaissante ». - Il est à noter que la grenade contient autant de pépins que de jours dans l’année. C’est le symbole de l’éternité, précisa Chantal. Marie s’arrêta de parler et fit quelques respirations. Puis… - Mes mots bâtissent une muraille très pâle en pierre de nuages, composée de rosée délectable… Marie sourit en fermant les yeux. « …c’est l’extrême lucidité de l’amour, jusqu’à la conscience sans faille ! » pensait-elle. Il n’était pas étonnant que la joie s’instaurât dans le petit groupe, loin de leurs solitudes migratrices. Ils fredonnèrent leurs désirs au pluriel de leurs secrètes envies, puis ils se turent. Ils voulaient vivre au cœur du radieux et de la gratitude, vers des lendemains de rêves comblés où leur puissance d’aimer deviendrait une mouvance royale que rien n’achève. - « … Soixante sont les reines…6-8 » Ne prenons pas le mot « reine » selon les interprétations courantes sur notre terre où la « reine » est une potiche sans pouvoir pour les uns, et symbole d’identité pour les autres. Voyons le nombre 60 et ses mutations : Tous les nombres ayant le nombre 6 (déjà dit auparavant) par réduction s’obtiennent à travers l’une de ces quatre formules : 15= 1 + 5 = 6 24= 2 + 4 = 6 33 = 3 + 3 = 6 60 = 6 + 0 = 6 227
1/ Le nombre 60 est le plus rare de tous puisqu’il n’apparait que dans 10% des cas. 2/ Sur le plan spirituel ou divin, la création fut faite en 6 jours par la représentation de l’hexagone. De ce fait, il est associé au nombre 60. La longueur de chaque côté de l’hexagone est égale au rayon du cercle. Il est considéré pour cette raison comme le symbole de la perfection. - Nous l’avons étudié très souvent. Pourtant en reparler me comble, dit Antoine. - Nous allons revoir qu’il s’agit d’une figure remarquable à plus d’un titre. Objet sacré, l’hexagone offre une image de régularité et de perfection. Quel est le sens caché de cette figure sacrée ? L’hexagone est un polygone à six côtés et six sommets. Lorsqu’il est régulier, ses six côtés sont de la même longueur et ses angles internes font tous 120 degrés. L’hexagone peut être représenté selon deux orientations : debout (en équilibre sur une pointe) ou posé. Dans le premier cas, il évoque l’Étoile à six branches. Dans le second cas, il rappelle la stabilité du carré. - L’hexagone évoque-t-il en premier lieu l’édifice et la construction ? - En effet Patrice ! Les hexagones s’imbriquent parfaitement à l’image, comme les alvéoles d’une ruche. L’hexagone renvoie à d’autres formes ou figures. Voyons ces formes ou figures géométriques : 1/ Tout comme le carré, l’hexagone est une forme qui permet un pavage parfait et régulier du plan (à la différence de l’octogone ou du pentagone par exemple). En ésotérisme, le carré représente la perfection de la matière, etc. 2/ De la sorte, l’hexagone s’inscrit dans le cercle (le monde de l’Esprit). Toutefois, il épouse moins bien l’arrondi du cercle que l’octogone. 3/ Quant à l’hexagone triangulaire régulier, il contient 6 triangles isocèles équilatéraux. Le triangle est le symbole du ternaire sacré et de la trinité divine unifiée. Sachez que la trinité en trois n’existe pas dans les écrits juifs, puisque ‘Dieu’ est Un, ce que nous rappelle l’évocation du « Shema Israël - Adonaï Elohenou - Adonaï EH’ad… » « Écoute Israël, le Seigneur notre ‘Dieu’, le Seigneur est Un. » 4/ L’hexagone se compose de 3 losanges parfaits. 5/ L’hexagone peut être vu comme un cube en 3D. À ce titre, il est un tremplin vers une autre dimension. 6/ Entrons dans le symbolisme de son sens caché. L’hexagone est le pendant du Sceau de Salomon (֤Étoile de David ou hexagramme), objet ésotérique majeur. En effet, le Sceau de Salomon s’inscrit dans un hexagone parfait. 228
Constitué de deux triangles entrecroisés (l’un droit et l’autre inversé), le Sceau de Salomon symbolise l’union de deux principes à la fois opposés et complémentaires. C’est la rencontre de l’esprit et de la matière, de l’actif et du passif, du haut et du bas, du feu et de l’eau. C’est aussi l’alliance de l’Homme avec ‘Dieu’ : thème majeur de l’Ancien Testament. De ce fait, le sceau de Salomon réduit le multiple à l’Un et devient le signe de la Connaissance sacrée et de la Sagesse. - L’hexagone est aussi à mettre en relation avec le symbolisme de la croix et en particulier du chrisme de l’Empereur Constantin 1er, dont il relie les extrémités, précisa Antoine. - Certes ! Si l’hexagone est le symbolisme des nombres, il est intimement lié au symbole du nombre 3 (3 losanges le composent) du nombre 6 (6 sommets, 6 côtés, 6 axes de symétrie, 6 directions de l’espace, 6 faces du cube, 6 branches du chrisme et du Sceau de Salomon) et du nombre 60 (6 angles à 60° à partir du centre). - C’est un nombre pair. - Ce nombre pair 6 (6 jours de la création) contient en lui-même deux choses identiques et distinctes. Il représente l’union, l’équilibre, la symétrie et l’harmonie. Il évoque la rencontre de deux mondes complets, deux trinités laissant entrevoir un point de correspondance décisif entre macrocosme et microcosme. - Et par le 6, l’homme ? - Par le 6, l’homme entre en harmonie avec les univers. Il se superpose au monde, il s’intègre et fusionne avec lui. Cette intégration équivaut à une prise de conscience intime de notre condition, menant à la paix et à la sagesse. Finalement, l’hexagone est l’une des formes remarquables de la géométrie sacrée. Entre cercle et carré, esprit et matière, art et architecture, l’hexagone montre la voie de la réconciliation des contraires, - Qui est le fondement de la beauté et de la sagesse, ajouta Flavie. - Oui ! Il est maintenant facile de comprendre le rôle important de « …60 reines… » par le mot saint et créateur que représente le Nom divin « Élohim » que nous avons étudié. Je le redis, Il est composé à l’extérieur de la Lettre Aleph (è) et de la Lettre Mèm, donnant le mot « ème » signifiant « mère » en hébreu. Dans ses entrailles le nom porte 229
les Lettres Lamed 30, Hé 5 et Yod 10 portant le nombre 45 comme « Adam » - Aleph 1, Daleth 4 et Mèm 40 -. De ce fait, « Élohim » renferme le masculin, le féminin et l’enfant en son sein (le pluriel de la création).
- Donc, l’hexagone représente la Création, l’archétype de l’Âme du Monde, conclut Benjamin. Comprenons que les « …60 reines… » sont la Volonté Divine du mystère du commencement au service de l’Idée primordiale cachée. « …quatre vingts les concubines et les jeunes filles innombrables… » Dans le verset Cant. 6-8 il est mentionné le nombre 8 étant le symbole de l’Infini, la Lumière sans fin. Aussi, 80 est une forme cosmique qui facilite la connexion entre le monde terrestre et le monde spirituel dont les concubines non unies par le mariage. Reprenons ! Tous les nombres ayant le nombre 8 pour réduction s’obtiennent à travers l’une de ces cinq formules : 17 = 1 + 7 = 8 26 = 2 + 6 = 8 35 = 3 + 5 = 8 44 = 4 + 4 = 8 80 = 8 + 0 = 8 Le nombre 80 est un polygone symbolisant le passage du plan terrestre (carré) sur le plan céleste (cercle) ou « la quadrature du cercle ». Dans de nombreuses religions comme en alchimie, elle consiste à faire évoluer le carré (les univers, la matière) en un cercle (l’esprit, l’éther, le ciel) par une démarche spirituelle. Pour obtenir la forme octogonale, il faut envisager entre les quatre points cardinaux ou les quatre points intermédiaires (les points correspondant aux qualités sensibles : chaud et froid, sec et humide), formant avec eux un ensemble de huit directions, qui sont celles de ce que diverses traditions désignent comme les « huit vents ». Donc, le nombre 80 a pour symbole la domination et l’énergie impérieuses. Il a besoin d’horizons larges pour s’épanouir avec le sens du devoir. - Que sont les « huit vents » ? 230
- Oui Chantal ! Il y a plusieurs concepts des « huit vents ». Il est conseillé aux êtres humains de ne pas se laisser ballotter par leur attachement à la prospérité, aux honneurs, aux louanges ou au plaisirs (les quatre vents favorables) ou par leur aversion pour le déclin, la disgrâce, les critiques ou la souffrance (les quatre vents contraires). Patrice répondit : - Ces doctrines sont décrites dans des œuvres telles que le Traité sur le Sūtra de l’étape de la bouddhéité. - Le 8/80 manifeste certainement une quête de pouvoir et d’abondance, suggéra Patrice. - Ce nombre cherche à assurer sa sécurité matérielle, pour la simple raison que cette sécurité est nécessaire à ses conditions intérieures. Mais c’est loin d’être suffisant. Ce nombre a l’âme d’un conquérant et il a assez d’ambition pour attaquer de grandes réalisations sans fantaisie ni poésie. - Comme exemple, prenons dans la Bible, l’histoire de la concubine d’Abraham : Hagar. Relatons, reprit Benjamin ! Abraham prit l’esclave Hagar comme concubine sous l’instigation de Sa femme Sarah, qui ne pouvait concevoir. Elle lui offrit Hagar sa servante, une noble égyptienne pour lui donner un héritier. Hagar servait à la cour du Pharaon et décida de suivre Abraham et sa femme Sarah, femme et demie-sœur d’Abraham. Il n’épousa pas Hagar, mais habita avec elle selon les lois juives. Après une première fausse couche, elle accoucha d’Ismaël et méprisa dès lors Sarah qui la maltraita en retour. Ensuite, un miracle arriva à Sarah. Elle devint fertile malgré son grand âge et conçut et accoucha d’Isaac. Celle-ci demanda à Abraham d’emmener Hagar et de l’abandonner dans le désert. Ce qui fut fait. Hagar et Ismaël furent chassés par Abraham. Munis de pain et d’outres d’eau, ils errèrent dans le désert de Beer-Shev’a. Dans son désespoir, Hagar priait. Un ange lui apparut et l’obligea de rentrer et d’obéir à Sarah. Il lui prédit une descendance nombreuse, car ‘Dieu’ avait entendu son humiliation. De ce fait, dans le Cantique des Cantiques, la « …concubine… » au rôle inférieur d’esclave, son fils Ismaël ne porte pas le nombre sacré 60 que représente l’Étoile de David. Il est donné au fils de Sarah, de lignée directe par le sang et par le mariage. La descendance de Hagar porte le nombre 80 correspondant à la recherche rédemptrice. Terminons ce verset par les « …jeunes filles… » qui sont des mondes innombrables. - Lisons les versets suivants, dit Marie :
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« … Elle est unique ma colombe, ma parfaite. Elle est unique pour sa mère. Elle est la préférée de sa génitrice. Les jeunes filles en la voyant, la proclament bienheureuse ; les reines et les concubines la louangent… Cant. 6-9 ». « … Elle est la préférée de sa génitrice… » La « préférée » représente ‘l’Esprit-Saint-Shekhinah’, la Fille de Binah, par la Lettre Hé הqui monte et descend pour apporter la Lumière de la Mère éternelle dans notre monde par la seconde Lettre Hé הdu Nom, béni soit-Il. Aussi, toutes les sortes d’anges la louangent. « … Qui est-elle celle qui apparaît comme l’aurore, qui est belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme les étendards déployés ? Cant. 6-10 » « … Qui est-elle celle qui apparaît… » Tout ce que fait le Saint, béni soit-Il se réalise lentement. Tous les croyants et les justes dans le temps, Il les relève progressivement et les fait quitter l’exil de cette troisième dimension déchue. Il leur ouvre d’abord une minuscule et très fine ouverture de Lumière. Ensuite, une ouverture légèrement plus grande, jusqu’à ce que le Saint, béni soit-Il, ouvre en grand les portes suprêmes des quatre directions des mondes. « …apparaît comme l’aurore… » est le symbole joyeux de l’éveil dans la lumière retrouvée. Aussi, la Bien-aimée « apparaît » entourée de toutes les possibilités et de toutes les promesses. Sachons que « l’aurore » ne cesse d’être en chacun de nous : l’espérance ! « …belle comme la lune… » La Bien-aimée traverse des phases différentes et change de forme selon son évolution comme la lune : nouvelle lune, quartiers, pleine lune, etc. C’est le symbole de la transformation, de la croissance, de l’alternance de phases visibles et invisibles. « …pure comme le soleil… » Il est la source de la lumière, de la chaleur et de la vie. Ses rayons figurent les influences célestes et spirituelles de blancheur intérieure. 232
« …redoutable comme les étendards déployés… » Ils désignent d’une manière générale le signe de commandement et, par suite, l’action contre les forces maléfiques. « … Au jardin des noyers, je suis descendue pour voir les jeunes pousses verdoyer du torrent, pour voir le bourgeonnement de la vigne et fleurir les grenadiers… Cant. 6-11 » « … Au jardin des noyers… » Cet arbre aux fruits si particuliers apporte le don de la prophétie. « … Sans que j’en aie connaissance, mon âme m’a dirigée au beau milieu des chars de mon noble peuple généreux... Cant. 6-12 ». « …des chars… » La Bien-aimée constate que son âme domine beaucoup plus les ambivalences de l’existence en résolvant les conflits et les oppositions. C’est pourquoi elle est sur le « …char… » de la victoire prochaine. Marie fit un geste tendre comme une prière. - Un jour viendra… où nous laisserons chanter nos solitudes anciennes et nos mains s’ouvriront pour cueillir les rayons du Soleil central divin… et les Fruits mûrs de nos promesses ne graveront rien d’autre qu’aimer dans la Lumière. Ô refrain de la vie !
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L’Oie domestique dit : « Célébrez YHWH, clamez son nom, faites connaître ses œuvres parmi les peuples. Chantez-lui, faites-lui de la musique, parlez de toutes ses merveilles. » Psaumes 105/1-2 – Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Les feuillets du livret biblique dans les mains, Marie regardait ses amis. Ses yeux en concerto de tendresse, ses paroles sans mot se faisaient une place dans son être, dans cette autre dimension du cœur. Le parfum mystérieux du jardin d’hiver se révélait en l’immergeant de joie. Elle lut une page, lut encore une fois avec attention, laissa courir son regard sur les mots ou les Lettres dans son regard. En elle, quelque chose s’émouvait de reconnaissance et de certitude. Elle s’exclama : - Hallélou-Yah ! Hallélou-Yah ! Hallélou-Yah ! Chantons, dansons et adorons le Tétragramme ‘YHWH’ Saint, béni soit-il ! Le livre sacré, le Cantique des Cantiques nous annonce secrètement dans le chapitre sept que ‘l’Esprit-Saint-Shékhinah’ a reçu le Baiser sacré du ‘Messie’ lors de Sa crucifixion. De ce fait, au temps de la Grandeur prochaine, Elle vaincra le monde. Notre système solaire sera réparé et saint par Ses dons. La « Présence divine » - en tout ce qui existe - apportera le parfait accomplissement du Shalom (la Sagesse) sur cette terre. Après cette belle réalisation, le « MESSIE » descendra à Jérusalem sur le mont Sion ! Hallélou-Yah ! Hallélou-Yah ! Hallélou-Yah ! À nous maintenant ! Travaillons, comprenons, commentons et réalisons-nous pour devenir 235
la Shoulamith (vecteur de paix et de réalisation suprême) afin que le ‘Messie’ arrive bientôt ! - Oh oui ! dit Antoine. Bien que le ‘Messie’ se fait attendre ! - Antoine, il est supposé que ce nom Shoulamith vienne du prénom Salomon, lui qui possédait le Shalom signifiant la « paix ». Ce nom se réfère à quatre passages du Tanakh (Bible). - Aussi, lisons la suite des versets du chapitre sept du Cantique des Cantiques. « … Reviens, reviens la Shoulamith ! Reviens, reviens que nous puissions te contempler ! « - Pourquoi voulez-vous regarder la Shoulamith comme on fait d’un ballet de deux camps ? Cant. 7-1 » Marie exultait de bonheur. Elle emplissait tous ses gestes et les déroulait amplement… ce tendre pluriel ! Benjamin l’interrompit et dit : - Depuis le pillage et la démolition du temple de Jérusalem, le Fil de l’amour se coupa entre le haut divin et le bas déchu où nous sommes incarnés. Que de malheurs s’éparpillent dans notre monde et deviennent de plus en plus importants et douloureux ! Il s’arrêta de parler, sourit. Marie reprit la parole : - « … Reviens, reviens la Shoulamith ! sans le « …ballet de deux camps… » duels où dansent continuellement le déchirement, la maladie et le pardon inassouvis et brûlants. « … Reviens, reviens que nous puissions te contempler ! Cant. 7-1 » La tête baissée et en adoration intérieure, ils se levèrent tous et récitèrent 12 fois « Éhyéh Asher Éhyéh » : « Je serai Ce que Je serai ». Puis, la voix ferme et tendre de Marie les encouragea à reprendre le texte du Cantique des Cantiques. « … Pourquoi sont-ils si beaux tes pas en sandales, fille de noble race ? Les contours de tes hanches sont tel un vase : œuvre des mains d’un artiste… Cant. 7-2 »
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« … Ton ombilic est un cratère lunaire qui ne manque pas de vin parfumé. Ton corps est une meule de froment, bordée de roses... Cant. 7-3 » - Ces versets Cant 7/2-3 nous font comprendre que malgré les forces inférieures déchues qui nous attaquent, notre élévation dans les mondes supérieurs sera toujours soutenue et protégée par la puissance divine. « … Tes pas en sandales… » Nous pourrions parler longuement de la symbolique de la « …sandale… » Par exemple chez les anciens taôistes, les « …sandales… » étaient le substitut du corps des immortels, mais aussi le moyen de leurs déplacements dans les airs. Contrairement, il est écrit que Moïse au Sinaï prenait contact pieds nus avec la terre sainte. Chez les Hébreux, le retrait de la sandale donnée à un partenaire était le gage d’un contrat. Dans le texte, le Bien-aimé annonce que les pas de la marche de son Aimée deviendront de la pure spiritualité. En effet, les « …sandales… » se trouveront à chaque pas entre le sol de la terre et l’air. Aussi, l’allégorie des « …sandales… » peut donner une élévation mystique à chaque pas. « … Les contours de tes hanches sont tel un vase : œuvre des mains d’un artiste… » Cette phrase est splendide ! Elle met en évidence les mains du Potier Créateur Céleste qui pétrit et façonne les univers comme « …un artiste… » Émue, Marie s’arrêta de parler. Elle pensait que ce verset du Cantique des Cantiques portait le vouloir pur de toutes les grâces de l’Élan divin créateur. Elle ferma un instant les yeux. Elle voulait créer un goût nouveau dans sa bouche, un goût comme un secret pour une autre saison, la cinquième : l’Éternel Été unique ! - Reprenons dit-elle. Ce verset est une messe d’amour pour caresser les étoiles. Il mêle nos rêves ! Ils sourirent tous de tendresse. - « … Les contours de tes hanches… » qui admirablement symbolisent le corps humain. Leur premier rôle est de protéger et d’envelopper le ventre, notre « second cerveau » qui est le lieu et le refuge des transformations ordonnées par le cerveau de la tête. - Le ventre est comparé au laboratoire ou à l’athanor de l’alchimiste où la métamorphose de la vie se transmute, compléta Christyah. C’est la souveraineté masculine et féminine de la vie par l’enfantement. 237
- Effectivement ! Les hanches sont une barrière entre le paraître et l’être, le passage de l’état d’enfant à l’état de parent. Continuons dans la transparence ce verset avec une même faim d’harmonie, de pluriels pour chaque singulier. Ils sourirent des yeux de leur complicité. - Le deuxième rôle des hanches apporte au corps : protection, malléabilité, le fait d’aller de l’avant, l’autonomie et le positionnement face au vide. Elles sont le lieu de résistance. Les hanches amorcent le mouvement des jambes et de ce fait permet d’associer une grande mobilité, puissance et soutien du reste du corps. C’est un miracle de l’anatomie grâce auquel marcher, courir, sauter, bondir est un jeu. Les hanches nous propulsent dans la vie. « … Les contours de tes hanches sont tel un vase… Cant. 7-2 » La ‘Shékhinah’ dans le texte du Cantique des Cantiques est comparée à ce beau vase. En effet, le vase possède le sens de Trésor et indique une réceptivité aux influences célestes. Dans le Bahir (Livre de la Clarté), les six jours de la création sont appelés « les six beaux vases ». Devenons ce vase « …œuvre des mains d’un artiste… » : ‘DIEU’. Marie s’arrêta de parler pendant quelques minutes. Puis, elle reprit :
- « … Ombilic…7-3 » ou « omphalos » en grec est le symbole du « centre des univers » et aussi le « centre spirituel » universel. Chez l’homme, le nombril représente le centre des énergies transformatrices et de concentration spirituelle. « … Ton ombilic est un cratère lunaire… » Comme le centre de notre monde, notre corps est semblable à un « …un cratère lunaire… » généralement formé par les impacts de météorites et par l’activité 238
volcanique de nos indifférences et arrogances. Parmi toutes ces douleurs de notre monde inférieur, le ‘Très-Haut’ ne veut naturellement pas que nous manquions « …de vin parfumé… » c’est-à-dire la joie de la sainteté odorante, venue de Binah la Mère éternelle. « …une meule de froment… » Parmi les bénédictions de la terre, les plus importantes et les plus significatives dans les temps anciens comme dans les temps présents sont le blé, le froment, le riz, la vigne et l’olivier, etc. Dans l’Apocalypse ou Révélation de Saint-Jean 18:21, il est dit : « … Alors, un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer en disant : ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville et elle ne sera plus trouvée… » Le symbole de la meule est la machine pour se défendre, mais surtout la meule correspondant à l’exploitation et à la servitude de l’homme sur la Terre par ceux qui abusent de l’humanité en leur faisant tourner la meule. Malgré, les travaux esclavagistes ordonnés par les forces maléfiques sur la terre, ces terribles travaux, extrêmement pénibles seront « …bordés de roses... » par ‘Dieu’. C’est la coupe du Graal, la rosée céleste de la rédemption. Bien que la meule corresponde aux terribles souffrances des temps, la « …rose… » représente les bénédictions divines qui nous protègent. À nous d’unir la « …rafale du Nord avec la brise du Midi… » « … Tes deux seins sont comme des faons jumeaux d’une biche... Cant. 7-4 ».
« … Ton cou est telle une tour d’ivoire ; tes yeux sont les piscines de Heshbon près de la porte de Bath-Rabbim. Ton nez est comme la tour du Liban, surveillant Damas... Cant. 7-5 » « … Ton cou est telle une tour d’ivoire… » symbole de pureté par la blancheur incorruptible de l’ivoire. « … Heshbon… » était à l’est du Jourdain. L’ancienne ville était le lieu où les Hébreux passaient pour rejoindre la Terre promise. « … Heshbon… » est mentionnée principalement dans les Livres des Nombres et du Deutéronome. « … Bath-Rabbim… » veut dire « la fille de multitudes ». La ville « …d’Heshbon… » est une de ses portes. 239
« … Ton nez… » Il est comme l’œil un symbole de clairvoyance, de perspicacité, de discernement, mais plus intuitif que raisonné. « … Au-dessus de toi, ta tête est pareille au Carmel et l’humilité de ta tête semblable à la couleur pourpre ; un roi est enchaîné dans le flux ! Cant. 7-6 »
« …ta tête… » est comparée au « … Carmel… ». Voyons ensemble ! « … Au-dessus de toi, ta tête… » où figure le premier Monde de l’Émanation de l’Arbre de Vie. Comme nous l’avons déjà dit, la « …tête… » est l’Un et Sa perfection. La Lumière en descendant devient le manifesté : la matière. Cette splendeur comparée au « … Carmel… Cant. 7-6 » signifie littéralement en français « vignoble de ‘Dieu’ ». Le « … Carmel… » est une montagne côtière d’Israël surplombant la mer Méditerranée. Il est suggéré dans la Bible que le prophète Élie et sa communauté y résidaient. Dans cet endroit considéré sacré, il est rappelé que « …l’humilité de ta tête est semblable à la couleur pourpre… » Marie but un verre d’eau. Benjamin continua : - Le « pourpre » est difficile à obtenir et sa couleur était donnée uniquement à une classe argentée de la société. Le pourpre se rattache à la royauté et bénéficie d’une aura quasi sacrée (habits sacerdotaux, etc.). Il symbolise à la fois la puissance et la richesse comme dans l’expression « les ors et les pourpres ». L’une des significations cachées, la plus puissante dans la couleur pourpre est celle qui ouvre l’esprit à l’imagination et à la créativité. Pour beaucoup, les tons rouges et bleus (violets) épanouissent « l’œil de l’esprit » et aident à libérer la puissance créative. Il est conseillé dans le verset Cant. 7-6 de rester humble par rapport au faste du pourpre. - Pourquoi ? demanda Élizabeth. - « …un roi est enchaîné dans le flux ! Cant. 7-6 » Effectivement dans le flot de cette couleur apparaît la signification négative. Elle est la teinte imposante du pouvoir incontournable et irréductible des tous puissants sur la terre. De ce fait, elle ligote et soumet les rois dans son flot de richesses uniquement matérielles. Lisons les versets suivants.
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« … Que tu es belle ! Que tu es douce mon amour dans l’enivrement des caresses ! Cant. 7-7 » « …dans l’enivrement des caresses! Cant. 7-7 » C’est la plénitude sacrée des Lettres Aleph et Taw ensemble « èth), portant en elles toutes les Lettres. « … Te voici debout, ta stature est semblable au palmier et tes seins à deux grappes… Cant. 7-8 » « …debout… » évoque la verticalité. C’est un puissant symbole d’ascension. C’est l’avènement de l’homme qui lui permettra d’agir en fonction d’une réalité invisible. Surtout, il faut veiller comme le dit Bachelard : « …un glissement de la verticalité à la cérébralité ! » « …ta stature est semblable au palmier… » dont les palmes sont considérées comme symbole de victoire et d’immortalité de l’âme. - Oui bien sûr, dit Patrice, les palmes préfigurent la Résurrection du ‘Christ’ à l’issue du drame du calvaire. - Également, rappelez-vous les amis que les palmes ainsi que le manteau rouge sont la représentation habituelle du symbole des martyres dans l’imagerie chrétienne, renchérit Chantal. « … J’ai dit : « Je grimperai au palmier, j’en saisirai ses rameaux ». Ce sera l’agrément pour moi de tes seins comme les grappes de la vigne. La fragrance de tes narines est comme celle des pommes… Cant. 7-9 » - C’est exact Chantal ! Dans ce verset, les mots sont une éclosion de paroles concernant l’amour dans toute sa beauté. Les « …narines… » aussi exhalent les fragrances saintes de la vie, puisque le nez allégoriquement est le siège du ressenti et de l’intuition. C’est déceler et savoir ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur de soi ! « … Ton palais est comme un vin exquis ! « - Qui coule doucement pour 241
mon amour en érection et rendent loquace même les lèvres dormantes… Cant 7-10 » Dès l’instant où notre moi s’ouvre vers notre Soi Supérieur, tous les instincts grossiers disparaissent. Des sens nouveaux naissent et deviennent éloquents et idéalisés. Du goût anobli de « …ton palais… » coule le « vin » de la sainteté dans la bouche sacralisée où passent le Souffle de ‘l’Esprit-Saint’, la parole du Verbe et aussi les degrés élevés de la conscience. « … Pour mon amour en érection rendent loquace même les lèvres dormantes… » Nous pourrions imaginer la pratique sexuelle où l’homme éveille les lèvres du sexe de la femme. C’est une méprise ! « …l’amour… » est divinisé en élévation sublime où le désir et la conscience s’unissent. Les lèvres anoblies par le Verbe s’érigent et s’épanchent vers le continuel éveil mystique. Les versets suivants exalteront ce renouveau divin. « … Je suis à mon amour, et lui sur moi se porte son désir... Cant. 7-11 ». « … Va, mon bien-aimé, sortons à la campagne et nuitons dans les villages ! Cant. 7-12 » « … Dès le matin, nous irons dans les champs pour voir si les ceps de la vigne fleurissent, si les bourgeons éclatent, si les grenadiers sont en fleurs. Là, je te prodiguerai mes caresses... Cant. 7-13 »
« … Les mandragores répandent leurs odeurs. À nos portes se montrent les fruits les plus sublimes, les 242
nouveaux et les anciens, que j’ai réservés pour toi, mon bien-aimé ! Cant. 7-14 » « … Les mandragores… » sont des symboles d’amour par leurs vertus curatives et l’efficacité spirituelle. Tous ces versets nous montrent la réalisation spirituelle de la Bien-aimée. Que d’amour nous recevons souvent sans écouter et ni comprendre ! N’oubliez pas ! Quand on parle tout bas, TOUT résonne ! Marie sourit à ses amis. Benjamin et elle essayaient de leur faire comprendre ce livret où l’amour divin se répand jusqu’à la conscience dans le silence éclairant de jours heureux : passé, présent et futur. Au fond, notre âme porteuse de souffrance montre l’autre face de notre âme porteuse de Lumière qui arrivera à l’âge du règne prochain du Messie’… Le Baiser sacré !
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Le Vent dit : « Je dirai au nord : Donne ! et au sud : Ne te retiens pas ! Fais venir de loin mes fils et mes filles du bout de la terre. » Isaïe 43-6 - Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Heureuse, Marie voulait enserrer dans ses bras tout le jardin, la rumeur de la marée haute et le parfum enivrant du jasmin. Elle s’adressa à ses amis : - Au matin bleu des lendemains, tout est favorable, tout avance. Les consonnes ne sont plus obscurcies si nous savons parler à leurs voyelles. Elles nous répondront avec leurs éclairs de vie et sèmeront des frissons flamboyants de jubilation et de chamades d’amour recouvrant nos aveugles et nocturnes déserts. Allons dans le rythme sacré du dernier chapitre du livre saint le Cantique des Cantiques. Nos cœurs parleront de l’union où le premier Jour inventa l’Amour. Lisons ensemble cette Ode au délice du plaisir vers la jouissance de l’ivresse mystique où chaque ferveur deviendra une oraison absolue. Ensemble, lisons ! « … Qui donnera comme mon frère, tétant les seins de ma mère ? Te trouverais-je en dehors ainsi que ton baiser, sans que l’on me méprise ! Cant. 8-1 »
«… Qui…» nous ramène au « Mi » d’en haut, inconcevable et éternel, dont nous avons un peu étudié, suivi du commentaire sur le « Mah Quoi » ! « …mon frère tétant les seins de ma mère… » est une description des âmes sœurs dans le secret du « Mi - Qui ». 245
« …ton baiser… » représente le souffle de ‘l’Esprit-Saint’. « …sans que l’on me méprise… » suggère le mariage mystique obligatoire entre ‘Dieu’ et son peuple. Au cours du processus d’individuation ou d’intégration de la personnalité, le mariage symbolise la conciliation de l’inconscient, principe féminin avec l’esprit, principe masculin. Pour conclure, nous dirons que le mariage incarne l’origine de la vie. Lisons ! « … Je te conduirais et te ferais venir dans la maison de ma mère. Là, tu m’enseignerais et je te ferais boire du vin parfumé, du jus de mes grenades… Cant. 8-2 » Ce verset est une répétition voulue des épisodes précédents. « …la maison de ma mère… » C’est le Temple Binah ! « … Là, tu m’enseignerais… » comme tu le faisais dans la Tente d’assignation (le Tabernacle) ! « …du vin parfumé… » évoque l’ivresse mystique de sainteté. «…du jus… » correspond à la jouissance de l’âme aimante et connaissante. « …de mes grenades… » symbole de fécondité sur le plan spirituel que représente l’éternité divine. Comme je vous le signalais auparavant, Jean de la Croix précise que les pépins ronds écarlates sont des perfections divines aux effets innombrables. Les grenades évoquent finalement les hauts mystères de ‘Dieu’. « … Sa gauche est sous ma tête et sa droite m’étreint... Cant. 8-3 » Nous avons travaillé sur ce verset précédemment l’essence de tous les autres.
Cant 2-6
qui récapitule
« … Je vous conjure, filles de Jérusalem, pourquoi éveiller, pourquoi réveiller l’amour avant qu’elle ne le veuille ! Cant. 8-4 »
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« …pourquoi éveiller, pourquoi réveiller... » Lorsque nous nous éveillons dans notre cœur et sans contrainte de Lumière divine, notre foi nous recouvre d’amour comme un voile. Alors, nous devons obligatoirement lire, apprendre, interroger et commenter les Écritures sacrées de la Bible et prier. Ce sont nos questions « Mah-Quoi » ici-bas qui nous feront relativement comprendre le « Mi-Qui » en haut, représentant les secrets du mystère du commencement des créations. « …qu’elle ne le veuille… » Évidemment, nos recherches se font en toute liberté. Ce verset remet en question notre libre arbitre. « … Qui est-elle, celle qui monte du désert, appuyée sur son Bien-aimé ? « - Par étreintes caressantes sous le pommier, j’ai éveillé ton amour, là où ta mère t’a enfanté, là où ta mère te donna le jour... Cant. 8-5 » « …monte du désert… » Au prix d’un paradoxe verbal, nous pouvons affirmer que le symbole du désert est l’un des plus fertiles de la Bible. Pour prendre trois exemples : le séjour d’Israël au désert est regardé par le prophète Osée 2/16 – 13/5 comme : « … Aussi voici, moi-même, je la séduis, je la fais aller au désert et je parle à son cœur. » ou bien « … Moi, je t’ai connu au désert, en une terre calcinée… » À cette époque, tel était le temps où le peuple devait s’en remettre entièrement à la seule Grâce de ‘Dieu’ - la Manne -. Dans Marc 1/13 « … De même, Il (Jésus) est au désert quarante jours, éprouvé par Satan. Il est avec les bêtes sauvages et des anges (ou messagers) le servent… » « … Par étreintes caressantes… » C’est l’union mystique. « …sous le pommier… » L’action d’embrasser, de presser la Bien-aimée dans ses bras se fait sous le symbole du pommier, puisqu’à l’intérieur du fruit est dessiné un pentagramme avec les cinq pépins dans la pomme : allégorie d’accomplissement mystique.
« …où ta mère t’a enfanté… » La Sefirah Binah, la Mère éternelle nous a conçus tous en essence. Elle représente la sublimation la plus parfaite de l’harmonie et de l’amour. Mais n’oublions pas que chez les chrétiens, ‘Marie’ conçut le ‘Messie’ du ‘Saint-Esprit’. Nous constatons 247
d’une part que la virginité n’exclut pas une maternité très réelle et d’autre part que ‘Dieu’ peut féconder la créature indépendamment des lois naturelles terrestres. Cela met également en relief l’enracinement direct du ‘Christ’ dans la nature humaine de sa ‘Mère’ et dans la nature divine de son ‘Père’. Rien ne saurait mieux faire ressortir l’incarnation du Verbe, l’unité de sa personne en deux natures. Conséquences paradoxales : ‘Marie’ est la fille de son fils en tant qu’Il est ‘Dieu’ son créateur ; elle est la Mère de son ‘Dieu’ en tant qu’Il est ‘Dieu’ son créateur ; elle est la Mère de son ‘Dieu’ en tant qu’il est homme s’étant incarné en elle. Spontanément, ils se levèrent tous et joyeusement chantèrent une louange à l’Immaculée Conception, la Mère du ‘Christ’. Puis, Marie continua de transmettre son amour sur le Cantique des Cantiques à ses amis. - Lisons ! « … Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Oui, l’amour est fort comme la mort, la passion cruelle comme le shéol. Ses brûlures sont des étincelles de feu : la flamme de ‘YAH’ …יה Cant. 8-6 »
« …sceau sur ton cœur… » Comme nous l’avons vu, le Sceau de Salomon à six branches est composé de deux triangles équilatéraux entrecroisés. Cette figure sacrée est une véritable somme de la pensée hermétique. Aussi, le Bien-aimé demande à son amante et à nous aussi, en faveur de Son amour, de sceller sur nos cœurs notre amour pour Lui, de manière que nous ne L’oublierons jamais. Alors, nous verrons que notre amour pour le Nom complet ‘YHWH-Élohim’ Saint, béni soitIl, est plus puissant que la bouillonnante passion représentant la mort (le Shéol-enfer). Et le Bien-aimé ajoutera dans nos cœurs : « … Souvenezvous toujours de mon amour offert au jour de ma mort… » Un silence d’adoration. Puis… - « …la flamme de ‘YAH… » Pour la première fois, le Nom divin apparait dans le Cantique des Cantiques composé uniquement des Lettres Yod יmasculin et de Hé הféminin. Ils symbolisent ainsi l’union du couple primordial. Rappelons-nous que le Grand Nom du 248
Tétragramme ‘YHWH’ Saint, béni soit-Il est aussi appelé le « Nom unique » dans le sens où il contient le secret de l’Unité de l’ensemble de l’Arbre de Vie. La pointe du Yod יest le secret de la première Sefirah Kéter. La racine du Yod יest le mystère de la deuxième Sefirah H’okhmah. La troisième Sefirah Binah est contenue dans le secret du premier Hé du Nom, comme nous l’avons vu plus avant. Nous constatons que les deux premières Lettres du Nom ‘Yah’ (Yod יet Hé )הcontiennent les trois Séfiroth supérieures du Monde premier de l’Émanation de l’Arbre de Vie. « … Les eaux multiples ne pourront éteindre l’amour ni les fleuves ne le submergeront. Si un homme donnait toute la fortune de sa maison pour acheter l’amour, il ne recueillerait que dédain… Cant. 8-7 » « … Les eaux multiples » symbolisent les nations. C’est-à-dire tous les possibles inférieurs ! « …ni les fleuves… » Dans la tradition, il y a les fleuves d’en haut qui apportent les grâces de la vie et les influences célestes. Selon l’axe du monde, les fleuves d’en haut descendent leur essence vitale verticalement. Ensuite, ils se répandent à l’horizontale à partir de leur centre, selon les quatre directions cardinales jusqu’aux extrémités des mondes physiques (l’eau liquide). Ce sont les quatre fleuves de l’Éden. « …ne pourront éteindre l’amour ni les fleuves ne le submergeront… » Comprenons que les riches, les chefs et les rois dans toute leur richesse en ce bas monde, ne pourront éteindre l’amour divin chez ceux qui aiment le Nom saint, sacré, complet et ultime : ‘YHWH-Élohim’. « … Nous avons une petite sœur, petite et sans seins. Que ferons-nous à notre sœur le jour où il sera question d’elle [pour ses épousailles] ? Cant. 8-8 » « …petite et sans seins… » : C’est la maternité en général. Ces mots se rapportent aussi à l’exil égyptien. ‘Dieu’ multiplia les Hébreux en Égypte comme la végétation des champs. Ils ont proliféré et les écritures disent « leurs seins se sont affermis Ezékiel 16/7 ». Lorsqu’il est arrivé 249
le moment de la délivrance, il est relaté : « elle n’avait pas de seins ». En fait, le peuple n’était pas prêt pour l’amour divin évoquant la Rédemption, puisqu’il y eut l’adoration du « veau d’or » sur le Mont Sinaï. « … Si elle est une muraille bâtissons au-dessus d’elle un rempart d’argent et si elle est une porte, entourons-là d’un panneau de cèdre… Cant. 8-9 » « … Si elle est une muraille… » La foi de la Bien-Aimée et son amour pour ‘Dieu’ sont solides comme une muraille de puissance divine que les influences néfastes inférieures ne peuvent plus franchir. Pourtant, « …si elle est une porte… » tournant sur ses gonds facilement à chaque fois qu’elle s’ouvre, aussi bien aux mystères divins qu’aux indiscrets néfastes. En conséquence, « …entourons-là d’un panneau de cèdre… » afin de protéger son autel intérieur où réside ‘l’Esprit-Saint’. D’ailleurs, il est sous-entendu que la reconstruction du Temple se fasse dans la Ville Sainte de Jérusalem. Il est alors répondu dans le verset suivant : « … Je suis un mur et mes seins comme les tours. Dès lors, je deviens à ses yeux celle qui trouve la paix, le Shalom... Cant. 8-10 » « …et mes seins comme les tours… » Ce ne sont pas des portes du temple rebâti, mais les portes (seins) des ciels qui s’ouvriront uniquement par son Bien-aimé divin et aussi par ceux qui travaillent sur les Écritures sacrées. « …je deviens à ses yeux… » l’œil du cœur. Je trouverai la paix, le Shalom de la Sefirah H’okhmah : la Sagesse. « … Une vigne était pour Salomon dans Ba’al Hamon. Il donna la vigne aux gardiens dont chaque homme apportait par son fruit mille pièces d’argent… Cant. 8-11 » 250
« … Une vigne était pour Salomon… » Dans 1 Rois 21/1-2-3 l’arbre sacré messianique représente la vigne. C’est un des biens les plus précieux de l’homme. Aussi, n’oublions pas que le ‘Christ’ nous dit dans Jean 15-1 : « Moi, je suis la vigne, la vraie et le père, le mien, est le vigneron… » « …dans Ba’al Hamon… » est la désignation de la terre d’Israël du ‘Dieu’ cosmique et suprême évoquant la Jérusalem céleste avec sa population multiple et nombreuse. « …la vigne aux gardiens… » évoque le ‘Christ’ et les gardiens sont les quatre royaumes. - Que sont les quatre royaumes dans la Bible ? demanda Raïssa. - En fait, c’est un récit allégorique concernant la vision du prophète Daniel 7/1 à 27 sur les quatre bêtes appelées aussi les quatre royaumes. Nous retrouvons ces visions dans l’Apocalypse ou Révélation de Jean apôtre du ‘Christ’. La prophétie de Daniel voit quatre vents du ciel soulevant une grande mer. Quatre bêtes énormes sortent de la mer, toutes différentes entre elles : un lion avec des ailes ; un ours avec trois côtes dans sa gueule ; un léopard avec quatre têtes et quatre ailes ; une quatrième bête, terrible, effrayante et extrêmement forte, aux dents de fer énormes, qui mange, broie et foule aux pieds tout ce qui reste. Elle est différente des trois premières bêtes et porte dix cornes. Cette terrible bête représente notre époque : l’antéchrist. Ensuite, le prophète dans sa vision voit la Lumière de l’Ancien des Jours ou Atiq Yomin sur son trône de gloire. Des livres sont ouverts et Il prononce des jugements en faveur des saints. En conséquence, la quatrième bête est détruite. Alors, le Fils de l’Homme (le Messie) reçoit empires, honneurs et royaumes. Tous les peuples, nations et langues le servent venant de tous les univers. Son empire est un empire éternel qui ne passera point et son royaume ne sera point détruit. Le prophète Daniel demande une interprétation de sa vision au personnage qui lui montre ces faits. Il lui explique que les quatre bêtes représentent quatre royaumes qui domineront la terre (c’est vrai !). La quatrième bête et les cornes intriguent Daniel. L’interprétation à propos de la quatrième bête lui sera donnée par la suite. Continuons les explications sur le Cantique des Cantiques. - Actuellement, la féroce quatrième bête dirige le monde ! affirma Antoine. - Incontestablement ! Silence de réflexion ! Ensuite… - « …homme apportait par son fruit mille pièces d’argent… » C’est le Monde à venir (Olam HaBa) que le nombre 1000 représente comme l’immortalité du bonheur. Surtout ne pas confondre avec les 251
raisonnements des chrétiens que 1000 ans correspondent au millénium, c’est-à-dire 1000 ans sur la terre avec le ‘Christ’. C’est faux, 1000 ans ont pour sens symbolique une date lointaine, indéfinie et secrète. « …d’argent… » Parmi tous les symboles se rattachant à ce terme argent, il évoque surtout le symbole de pureté comme la lumière pure, la transparence du cristal, mais surtout la netteté de la conscience, la pureté d’intention, la franchise, la droiture d’action et surtout la Bonté universelle. ‘Dieu’ appelle à la fidélité qui s’ensuit… « … Ma vigne à moi est là, sous mes yeux. Les mille sont pour toi Salomon plus deux cents pour ceux qui gardent le fruit… Cant. 8-12 » « …mille… » se dit Éleph en hébreu au lieu d’Aleph. Comme nous l’avons dit, le nombre mille possède une signification paradisiaque, d’immortalité et de félicité. Il est sous-entendu qu’aux jours de la fin de ce monde chaotique, ‘l’Éternel’ nous demandera raison pour tous les fruits de la vigne volés (tous nos méfaits). Il nous dira : « Bien que Je l’aie mise entre vos mains, Ma vigne reste la Mienne ! » « …plus deux cents pour ceux qui gardent le fruit… » Le nombre 2 résonne avec les oscillations diverses de la dualité, du service et du devoir, de la réceptivité et de l’amour. Il concerne également notre objectif de vie divine et notre mission d’âme. Quant au zéro, il apparait deux fois. De ce fait, il amplifie ses vibrations puissantes et transporte les énergies de la force divine en énergie universelle. Et aussi, le double zéro renforce et augmente les vibrations des nombres avec lesquels il apparait. Ce nombre deux cents est considéré comme le début de notre voyage spirituel et il met en évidence les incertitudes pouvant en découler. Cela nous suggère de bien écouter notre intuition et notre Super Soi, car c’est là que nous trouverons toutes nos réponses. « … Toi, mon amie siégeant dans les jardins, des amis sont toute oreille pour écouter ta voix : laisse-moi l’entendre… Cant. 8-13 » « …dans les jardins… » C’est l’Éden, le domaine de la connaissance supérieure. 252
Marie baissa la tête et la releva en regardant séparément tous ses amis : - La plus sublime Ode, la plus riche en allégories mystiques et la plus commentée par les auteurs mystiques est le Cantique des Cantiques. Elle se tut pendant quelques instants devant le sens remarquable de cette phrase pure et mystérieuse. Puis… - Lisons le dernier verset saint de ce livret merveilleux. « … Fuis, mon amour ! Et comme la gazelle ou le faon des biches [retire-toi] sur les montagnes parfumées d’aromates… Cant. 8-14 » Nous sommes arrivés à la fin de notre voyage dans le monde secret du Cantique des Cantiques. Ce que nous avons découvert n’est qu’une très petite fraction de cet illimité paysage que nous offrent ces pages de mystères divins. Espérons que nous n’aurons pas seulement marché sur les empreintes de ces écrits, mais sur les Sentiers de la Sagesse qui nous transperceront de leurs langages saints ! - Si nous le voulons, nous le pourrons… dit Flavie. Au-dessus de la justice, il y a l’équité et l’amour. Marie la regarda affectueusement. - Ce dernier verset est splendide ! La Bien-aimée devenue la Shoulamith maîtrise le « Shalom » : la Sagesse divine. Son Dodi ou Aimé divin (le Visage restreint) lui conseille de « …fuir… » loin des dimensions basses de l’emprise et de la division pour se réfugier sur « …les montagnes parfumées… » de sainteté où se rencontrent les Ciels et la terre. Marie ajouta avec une voix passionnée et tendre à la fois : - « …les montagnes parfumées d’aromates… » se trouvent à Jérusalem au Mont Moriyah qui veut dire « ordonné, considéré par ‘YHWH ou enseignement du Nom sacré ». C’est l’emplacement de la « ligature d’Isaac » où Abraham devait tuer son fils pour obéir à ‘Dieu’. Également, le roi Salomon fils du roi David y fit bâtir le Temple. Le Mont Moriyah est la demeure des Immortels où s’effectue le dénouement de l’Ascension humaine sous le regard du grand Vortex « Israël-Sinaï » vers la Maison du ‘Père divin’ aux Nombreuses Demeures Saintes. Silence d’amour et de balancements sacrés… Échoués au bord d’eux-mêmes, ils étaient tous dans l’abandon de l’instant. Leur certitude apaisante et sereine se prolongeait dans le 253
fleuve du regard de Marie. Leurs visages étaient porteurs d’une tendresse sans faille. Un peu plus loin, sous le voile de cette soirée naissante, la mer océane semblait immobile et endormie au rythme des étoiles. Marie ressentait la jeunesse du parfum des fleurs qui l’entourait, l’enserrait, l’accompagnait ; elle devenait la danse d’une odeur sacrée : la félicité présente ! Sur sa droite, un peu plus loin se trouvait la statue immobile du Bouddha en méditation, qui étincelait sous la lumière d’un projecteur caché. Son sourire intérieur semblait tout inclure dans un Ailleurs où rien ne serait perdu. Les pensées de Marie foisonnaient : « …les profonds enseignements s’échafaudent, se combinent et se projettent. Ce sont des moments secrets et impénétrables. Bien que derrière l’ouvrage grossier, il y a l’œuvre invisible parfaite et magnifiée. En cet instant, je ressens toutes les rimes nettement. C’est incompréhensible, douloureux et splendide à la fois ! En fait, du précaire sort le définitif ! Elle regardait le pavé du jardin d’hiver. « …mais en attendant que puis-je désirer ou souhaiter pour les autres ? » Marie hocha la tête. « …cela suffit de porter des fardeaux éphémères, ce n’est pas la vocation de l’humanité ! Cela suffit de porter les chaînes de l’illusion ! Cela suffit que les hommes sur la terre maltraitent les femmes parce que depuis l’origine des temps le masculin craint le féminin si absolu et le cache sous une éternité de tissus ! Cela suffit ! Comment mettre en harmonie l’égocentrisme et le dévouement, la possession et le sacrifice, la dureté et la bienveillance… » De sa main droite, elle fit un geste souriant et enjoué… « …nous faisons tous partie de la Grande Famille de la Lumière, aussi revêtons-nous de l’Esprit du ‘Christ’ et du Corps de Lumière christisé. C’est l’œuvre de l’Ascension personnifiée dans les pas du ‘Messie’. Ainsi, l’âme s’unira à l’Esprit et se revêtira de la Volonté Divine supérieure de ‘YHWH-Élohim’ Saint, béni soit-Il, c’est-à-dire en une seule Famille humaine et céleste dans la Maison aux Nombreuses Demeures du Suprême El Elyon. Aussi, pour tous les peuples de ce monde, dans les grandes tribulations actuelles, il est temps de recevoir le grand enseignement d’Ascension : l’Amour ! Oui l’Amour de l’Infini ! » 254
Elle contemplait ses amis sans plus les distinguer et les différencier. Elle ferma les yeux. Des larmes coulaient sur ses joues. Marie notait en elle l’inexplicable. C’était une étreinte… en dedans… Malgré ses pensées nomades, elle percevait l’enseignement de son Maître Kabbaliste et le regard du regard de tous les mots prononcés en ce jour sur le Cantique des Cantiques, loin des jours aveugles. Elle comprenait que la vraie sagesse lui parviendrait et lui apporterait la force d’acquiescer l’autre nom de l’Amour. Elle savait soudain ce qu’elle appelait la rondeur inentamée du monde… sa félicité transformée en gratitude. Alors, Marie murmura : - J’écrirai le silence où tout chantera Sa Lumière en des soirées d’Infini… J’écrirai des matins de plumes et des soirs de jardins où l’offrande échancrera le présent de « colliers » d’authenticités éternelles… J’écrirai sur le papier blanc, des mots en parfums fous d’avenir avec des guirlandes d’îles aux flots libres sur la mer nue brisée de songes… J’écrirai des mots-prières qui feront racines dans les « hiers » envolés de doigts d’embruns… J’écrirai les vingt-deux Lettres, mes racines de connaissance et d’amour du Nom unique, à l’heure où mes yeux écouteront pour endormir mon rêve, la musique de mes paupières dans l’évolution de la joie… J’écrirai des océanes de ciel et ce chant messager d’aubes s’ouvrira vers Celui qui se Donne… J’écrirai où l’intime chante… la Quête du Baiser sacré… Je l’écrirai…
‘Christ’ disait Jean 4-22 : « …le salut vient des Juifs… »
Elle était là…
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SOMMAIRE OUVERTURE ................................................................................. 8 Cahier d’entrée............................................................................... 14 Page Une : ELLE - Océane de vagues .......................................... 17 Page Deux : LUI - Une larme océane ........................................... 22 Page Trois : ELLE ET LUI - Océan devenu Océane ................... 27 EUX ............................................................................................... 34 1- Les Arbres des champs disent ................................................. 35
Le Jardin d’hiver 70 Palmiers et 12 sources Clavecin Prière de la Rosée
2 - L’Étourneau dit ...................................................................... 47 Syannah
3 - Le Palmier dit ......................................................................... 53
Courte présentation du Cantique des Cantiques L’Église et la Synagogue Tibet - Israël Le ‘Christ’ et le Judaïsme Le mépris juif L’empereur Constantin 1er L’Éden La pomme Le pentagramme et l’Homme de Vitruve
4 - L’Épi de blé dit ....................................................................... 70
Infini Adam Kadmon Arbre de Vie Quatre Mondes de l’Arbre de Vie Séfiroth Matière comprimée Pensée enclose, Voix, Parole Louanges des Noms divins de l’Arbre de Vie
5 - Les Cieux disent ..................................................................... 81
Premiers commentaires du Cantique des Cantiques Secret du C C La Bien-Aimée, qui est-elle ? Synthèse du Mystère du Nom Le triomphe de la conscience Calice des bénédictions Secret du CC Premières oppositions juives et chrétiennes de la sainteté du CC
6 - La Gazelle dit .......................................................................... 95 Cantique des Cantiques 1/1 « qui est pour Salomon… »
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Auteur du CC Le Fil d’argent Temple de Salomon Binah Esprit-Saint-Shékhinah Les 50 portes de Binah 1005 – 1006
7 - Les Verdures du champ disent ............................................. 107 Cantique des Cantiques 1-2
« Baisers de sa bouche et caresses suaves… »
La chair Élohim masculin, féminin, pluriel L’extase du Baiser Marie-Madeleine, apôtre du ‘Christ’ Sept démons en Marie-Madeleine et en nous 4 Souffles Lettre SHIN
8 - Le Cheval dit ......................................................................... 120 Cantique des Cantiques 1/3 à 6
« Huile est bonne… « Je suis noire de peau, mais belle… »
Les Palais mystiques Les tentes de Qédar YOD et Zahin
9 - La Cigogne dit ...................................................................... 135 Cantique des Cantiques 1/7 à 11
« Raconte-moi, - Troupeau Paître Femme voilée Tabernacles des bergers Joues, cou, boucles, colliers… »
Lettres - Points-Voyelles
10 - Les Sources disent .............................................................. 147 Cantique des Cantiques 1/12 à 17 « Nard, parfums Grappes - cyprès Vignobles d’Ein Guédi Tes yeux comme les colombes Maisons – Cèdres… »
11- La Grenouille dit ................................................................. 153 Cantique des Cantiques 2/1-2-3-4-5 « Lys de Sharon Rose des profondeurs Forêt Parmi les fils Maison du Vin Barrière Maladie d’amour… » Chant et danse des Voyelles
12 - Le Criquet dit ...................................................................... 162 Cantique des Cantiques 2/6 à 17
« Droite et gauche
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Gazelles – Biches – Champs Ne réveillez pas l’amour Les montagnes Vas vers toi-même Mur – Fenêtres – Fentes L’hiver est passé Les bourgeons Rossignol – Tourterelle Figuier – Petit renard Monts de la séparation… »
13 - La Rosée dit ........................................................................ 173 Cantique des Cantiques 3/1 à 11
« L’amour de mon âme Gardiens et ronde Conceptrice Literie de Salomon Héros d’Israël 60 braves – armés d’épées Colonnes Tenture – l’argent – l’or Filles de Jérusalem Couronne Ceignit sa mère Hyménée… »
14 - Les Étoiles disent : ............................................................. 185 Cantique des Cantiques 4/1 à 15
« Ton voile – chevelure Mont Galaâd – dents Par paire sans aucun vide Écarlate – tempes Tranche de grenade La Tour de David Tes deux seins – roses Kalah – immaculée Cime du Shénir du Hermon Mi –qui – Mah – quoi Caresses – Miel et Lait Jardin clos Puits – ruisseau Réveille-toi rafale du nord Accours brise du midi… »
15 - La Mouche dit .................................................................... 199 Cantique des Cantiques 5/6 à 9
« Secret des Secrets
16 - Les Chiens disent................................................................ 207 Cantique des Cantiques 5-10 à 16 Le plus grand mystère : Protection Atiqua Qadisha Arikh Anpin (Le Visage Spacieux) Zeir Anpin (Le Visage restreint)… »
17 - Le Chameau dit .................................................................. 222 Cantique des Cantiques 6/1 à 12
« Ma compagne
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Comme Tirtsah Jeunes filles – préférée Belle comme la lune Pure comme le soleil Redoutable Noyers – chars… »
18 - L’Oie domestique dit .......................................................... 235 Cantique des Cantiques 7/1 à 14
« Reviens la Shoulamith Tes pas en sandales Hanches – cratère lunaire Froment et meule Tour d’ivoire Heshbon – bath Rabbim Ton nez – Carmel Pourpre – mandragores… »
19 - Le Vent dit ............................................................................ 244 Cantique des Cantiques 8/1 à 14
« Maison de ma mère Là tu m’enseigneras Vin parfumé Pourquoi réveiller Monte du désert Ta mère t’a enfantée Sceau sur ton cœur Flamme de Yah Mes seins comme des tours La vigne aux gardiens 1000 pièces d’argent Un jardin clos Une source hermétique Une fontaine scellée Les montagnes parfumées… »
Dédicaces - L’Hirondelle dit ....................................................... 261 Bibliographie ............................................................................... 263
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Dédicaces
L’Hirondelle dit : « … Pour que la Gloire te chante sans faire silence, YHWH Élohéi, je te louerai pour toujours… » Psaumes 30-13 – Livre Péréq Shirah Traduction Georges Lahy
Le voyage en géométries d’éclats du Cantique des Cantiques nous a fait voler dans le Pays bleu divin : la « Sensualité du Cœur ». Aussi avec joie et gratitude, je vous offre ces pages tressées d’intenses partages, lentement dépliées où la Rose enfantée de miséricorde s’ouvre dans nos jardins scellés d’aurores et de rosées multiples où le ‘Verbe’ engraine nos sources vivantes en fontaines de vie… À ma famille : Je vous offre ces humbles lignes parfumées aux multiples saisons d’aimer du Baiser d’amour divin… À mes amis : Il y a des mots trop petits pour les sentiments enfouis en mon cœur… Je vous aime… mot discret de maisons ensoleillées et de tendresse toute parfumée… À Christelle et Élizabeth : Je vous ouvre ces écrits en continuelle quête d’Étreinte divine... Que l’harmonie, la paix et l’amour se répandent dans votre vie…
261
À vous lecteurs : Je déploie sur la table de mes phrases, les mots-fruits de mon nouveau roman. Que chaque syllabe chante en aubes sanctuaires dans le cœur de votre foi : le Cantique des Cantiques. Aussi, pétale après pétale montons ensemble sous le regard de l’Ineffable Absolu, dans Sa splendeur sainte aux heures d’Infini, dans le Lien étreignant sans fin un silence de page où les premières Lettres se donnent et c’est déjà nous : Amour pollen, Amour pistil, Amour bourgeon, Amour joie, Amour que le cœur épelle, Amour ultime en rives de cristal,Amour sur nos lèvres, Enlacement de toute chair élue : le Baiser sacré…
Nicole Bonnet-Malige Saint Hilaire la Palud 25 septembre 2022 [email protected]
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Bibliographie
Abraham Aboulafia - Éd. Lahy Divorces des Noms - Éd. Lahy La vie du Monde à venir - Éd. Lahy Le Livre du signe, Sepher ha Oth - Éd. Lahy La Lampe d’Élohim - Éd. Lahy
Bruder Édith Juifs d’ailleurs – diasporas oubliées et identités singulières Éd. Albin Michel
Chouraki André La Bible
Corbin Henri Le livre des pénétrations - Éd. Verdier Trilogie Ismalienne - Éd. Verdier Sohravardi Le Livre de la Sagesse orientale, Éd. Verdier Sohravardi L’Archange empourpré, Éd. Fayard
Docteur J. J. Hurtak Le Livre de la Connaissance : Les Clés d’Énoch, shopclesdenoch.org Les Saintes Sefiroth et les Clés d’Énoch, shopclesdenoch.org La Pitis Sophia, shopclesdenoch.org
Gikatila Yossef Les portes de la lumière. Traduction Georges Lahy, Éd. Lahy
Hurtado-Delmas Marguerite La Femme au Désert, Éd. Arc-Isère
Jean Chevalier et Alain Gheerbrant Dictionnaire des Symboles, Éd. Robert Laffont
Lahy Georges (Virya) Kabbale et destinée, Éd. Présence Spiritualité de la Kabbale, Éd. Présence Lumières sur la Kabbale, Éd. Jeanne Laffitte Kabbale Extatique et Tserouf, Éd. Lahy Vie mystique et Kabbale pratique, Éd. Lahy Le Sépher Yetsirah, Éd. Lahy Le Grand Œuvre de Jonas, Éd. Lahy L’Alphabet hébreu et ses symboles, Éd. Lahy Les 72 Puissances de la Kabbale, Éd. Lahy La voix du corps, Éd. Lahy Paroles des nombres, Éd. Lahy Dictionnaire encyclopédique de la Kabbale, Éd. Lahy
263
Les Assemblées initiatiques du Zohar, Éd. Lahy La Voix des maux, Éd. Lahy Le Trône de Joie, Éd. Lahy Les Épistoles, Édi Lahy Abécédaire du langage des animaux, Éd. Lahy Textes de la Kabbale provençale médiévale, Éd. Lahy Péreq Shirah, Ode à la Création, Éd. Lahy Guélyana, l’Apocalypse dévoilée, Éd. Lahy Les Sefiroth, Éd. Lahy Le Verger des Paraboles, Éd. Lahy
Raymond Lulle L’Art Bref, Éd. Lahy
La Bible de Jérusalem – Éd. du Cerf L’Hypostase des Archondes Les Presses de l’Université Laval Québec Canada 1980
L’Authenticos Logos Les Presses de l’Université Laval Québec Canada 1977
Leloup Jean-Yves L’Apocalypse de Jean, Éd. Albin Michel
Maïmonide Moïse Le Guide des Égarés, Éd. Verdier
Mopsik Charles Le Zohar (Tomes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7), Éd. Verdier Les grands textes de la cabale, Éd. Verdier Lettres sur la sainteté. La relation de l’homme avec sa femme, Éd. Verdier Chemins de la Cabale, Éd. de l’Éclat
Moïse de Léon Le sicle du Sanctuaire, Éd. Verdier
Oria L’Évangile de la Colombe
Ouaknin Jacques De génération en génération, être juif, Éd. Bibliophane Paris
Ouaknin Marc-Alain Lire aux éclats, éloge de la caresse, Éd. Point-Seuil Les Mystères de la Kabbale, Éd. Assouline Les dix commandements, Éd. Le Seuil Le colloque des anges, Éd. Fata Morgana
Rachi La Bible I et II
R-A Schwaller de Lubick Le temple de l’Hermétisme 1.2.3. Éd. Derby livres
Sadin Raphaël Le verbe et la lumière, Éd. du Cerf
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Écrit par elle-même. Éd. de l’Office Central de Lisieux
264
Saint-Jean de La Croix Le Cantique spirituel, Éd. du Seuil
Salfati Pierre-Henry Le premier « Au commencement… », Éd. Fayard
Scholem Gershom La Kabbale et sa symbolique, Éd. Payot
Souzenelle Annick La Lettre, chemin de vie, Éd. Dervy Le Symbolisme du corps humain, Éd. Albin Michel
Stern David-H Commentaires du Nouveau Testament, Émeth Éditions
265
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Livre biblique, le Cantique des Cantiques est un ouvrage aux pensées métaphysiques d’une puissance extraordinaire comme l’explicite l’auteure sous la forme d’un roman initiatique.
Nicole Bonnet-Malige
Sensualité du coeur
En ces temps de haine et de troubles, les grands secrets du Cantique des Cantiques doivent être révélés, surtout sept versets qui sont en quelques sortes des armes spirituelles !
Peintre officielle de Colette, Nicole Bonnet-Malige exposant à l’international fut souvent primée, dont le Japon, l’Académie Française... Puisqu’il n’y a pas d’art qui ne soit sacré, elle chercha le sens de sa foi. Retirée en province de la vie mondaine parisienne, elle se consacra à sa recherche intérieure Judéo-Chrétienne. Gratuitement, pendant des années, elle prodigua des rencontres spirituelles : conférences, films et cours offerts.
ISBN : 978-2-14-034183-0
23,50 €
Sensualité du coeur Le Cantique des Cantiques
Sensualité du coeur
Lire le Cantique des Cantiques c’est recevoir dès l’ouverture des premiers versets l’écoulement de la Joie divine dans l’âme, ce que traduisent les personnages du roman en débordements amoureux extatiques, la Sensualité du Cœur qu’évoque la splendeur éternelle du « Baiser sacré... ».
Nicole Bonnet-Malige
Roman initiatique