Les premières années du roi Zimrî-Lîm de Mari. Deuxième partie 9789042949560, 9042949562

ARMT XXXIV est la suite de ARMT XXXIII et continue la publication des textes épistolaires des archives royales de Mari r

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Table of contents :
AVANT-PROPOS
01. TEXTES DE LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DES ROIS MÂR YAMÎNA 01.1 Hardum, l'amnanéen
01.2. Samsî-Addu, l'uprapéen
01.3 Sumu-dabî, roi du Yahrurum
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Les premières années du roi Zimrî-Lîm de Mari. Deuxième partie
 9789042949560, 9042949562

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ARCHIVES ROYALES DE MARI XXXIV

LES PREMIÈRES ANNÉES DU ROI ZIMRÎ-LÎM DE MARI Deuxième partie

Jean-Marie DURAND

PEETERS

LES PREMIÈRES ANNÉES DU ROI ZIMRÎ-LÎM DE MARI DEUXIÈME PARTIE

ARCHIVES ROYALES DE MARI ___________ Collection fondée par André PARROT † et Georges DOSSIN † Direction Jean-Marie DURAND et Dominique CHARPIN &RPLWpVFLHQWLÀTXH Dominique CHARPIN, Jean-Marie DURAND, Michaël GUICHARD, Jean-Robert KUPPER †, Nele ZIEGLER

ARCHIVES ROYALES DE MARI XXXIV

LES PREMIÈRES ANNÉES DU ROI ZIMRÎ-LÎM DE MARI DEUXIÈME PARTIE

Jean-Marie Durand

PEETERS LEUVEN – PARIS – BRISTOL, CT 2023

A catalogue record for this book is available from the Library of Congress. ISBN 978-90-429-4956-0 eISBN 978-90-429-4957-7 D/2023/0602/24 © 2023, Peeters, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven, Belgium No part of this book may be reproduced in any form or by any electronic or mechanical means, including information storage or retrieval divices or systems, without the prior written permission from the publisher, except the quotation of brief passages for review purposes.

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AVANT-PROPOS

On trouvera dans ARMT XXXIV la suite de ARMT XXXIII1. Ses textes (inédits ou repris) poursuivent l'examen de la prise du pouvoir par Zimrî-Lîm. ARMT XXXIII parlait de l’époque où Bannum était en fait le véritable maître des Bords-de-l’Euphrate et où Zimrî-Lîm avait dû ajouter au prestige d’être le roi l’assurance d’être le favori des Dieux, ce qui l'avait conduit jusqu'à Kahat. ARMT XXXIV2 le montre s’affirmant face aux Mâr yamîna3 qui avaient pourtant efficacement contribué à la chute du royaume de Haute-Mésopotamie4 (RHM). ARMT XXXIII allait à l'encontre du discours idéologique des Anciens, lesquels présentaient leurs rois comme des surhommes à qui les dieux accordaient toute prospérité. La lecture des textes de Mari montre en fait l’envers du décor. Effectivement, de façon générale l'histoire des rois mésopotamiens du deuxième millénaire est mal connue pour ce qui est de leurs commencements. Il leur a pourtant fallu alors s’affirmer face à une administration, surtout la haute, héritée du règne précédent et qui avait ses habitudes5. Le début de leurs règnes est de fait peu documenté. Les dossiers sur la mîarum représentent pour certains une masse documentaire importante mais la richesse informative des archives privées masque ce qu’il devait en être dans le domaine de l'administration. En outre, en ce qui concerne Mari, l’étude des documents du début du règne permettait d’espérer avoir plus d'informations que n’en a laissé la fin du règne. On sait en effet à l’heure actuelle que, lors de l’occupation du palais de Mari par les Babyloniens, un déménagement des archives a été entrepris6. On 1 Les Premières années du roi Zimrî-Lîm de Mari, Première partie, Peeters, 2019. Le corpus doit comprendre les tomes XXXIII, XXXIV & XXXV des Archives Royales de Mari. 2

Ainsi qu'une partie des textes de ARMT XXXV.

3

G. Dossin a éprouvé des regrets à l'égard de la lecture Bîn yamîna qu'il avait proposée dans « Benjaminites dans les textes de Mari » (Recueil Georges Dossin, p. 151-152), comme le montrent ses propos dans « Les Bédouins dans les textes de Mari » (Recueil Georges Dossin, p. 260). Le terme lui-même n'est en fait attesté que par l'unique ARMT XXII 328 iii 16 où il s'agit du nom propre bi-ni-ia-mi-na (« Benjamin »), celui du père d'un dénommé Zakirum. Le marmûm qui peut désigner les « Benjaminites » à Mari ne se comprend en revanche qu'à partir de mârum, non de binum qui n'est attesté que dans des noms propres, et représente l'avatar d'un mâr i(a)mi(na). 4

Cf. ARMT XXXIII, p. 70-71.

5

Cela est particulièrement visible, en ce qui concerne Alep, par ce que dit âb-balâ î, ministre du défunt roi Yarîm-Lîm, à û-nuhra-hâlû, invité par le nouveau roi Hammu-rabi à venir le voir, selon FM VII 45 9-27. 6 Voir pour cela l’étude de D. Charpin, « La fin des archives de Mari », RA 89, 29-40. J’ai abordé le sujet de la disparition d’une partie des archives palatiales dans Documents épistolaires du Palais de Mari, LAPO, 16 p. 28. S'il reste aujourd'hui la plupart des documents administratifs qui traitaient de la gestion de l'économie palatiale, pour ce qui est des documents épistolaires, ARM XXVIII quoique intitulé « Lettres royales du temps de Zimri-Lim » ne contient pratiquement que des missives de rois de la Haute-Djéziré. A disparu, une fois l'inventaire fait, tout le courrier reçu par Mari des grands centres politiques de l'époque et ne restent que les rapports des gouverneurs et les missives de divers dignitaires du royaume, ce qui ne concerne la plupart du temps que des questions domestiques. On peut donc bien parler d'un déménagement d'une partie des Archives du palais. Cela a été l'œuvre des Babyloniens comme l'atteste une étiquette relative aux coffres qui ont servi au transport. Le fait pose problème. On devrait ainsi supposer qu'il en a été de même pour plusieurs autres centres politiques importants, conquis par les armées de Hammu-rabi, tout particulièrement Larsa, voire même Enunna. Il faudrait ainsi imaginer que leurs documents diplomatiques ont fini archivés dans les services palatiaux de la Babylone de l'époque de Hammu-rabi, ce qui rendrait — pour l'heure au moins — inaccessible ce qui ne peut que représenter une quantité considérable de tablettes. On peut en effet douter de la destruction ultérieure de telles archives car s'il s'agissait d'y collecter simplement des informations sur la politique extérieure des vaincus point n'était besoin de les déménager, à moins de

X

Jean-Marie DURAND

en a déduit que ceux qui étaient entrés dans le palais voulaient savoir ce qu’on leur avait caché et qui avait écrit quoi. C'est un fait bien connu dans notre période moderne que les vainqueurs prennent connaissance des dossiers du vaincu, lequel a essayé auparavant de faire disparaître ce qu'il jugeait le plus important. La police de Zimrî-Lîm lui-même, d’ailleurs, avait procédé à la confiscation de courriers ennemis7, documents retrouvés dans le palais de Mari. C’est d'ailleurs un des problèmes de l’actuelle recherche de décider si une tablette que conservait le palais de Mari était le fait de fonctionnaires royaux ou y avait été apportée suite à une confiscation. Plus d'une fois je me suis posé cette question en lisant les documents de XXXIV. Il est possible que les lieux de conservation n’aient pas été les mêmes dans les deux cas, mais de cela nous ne serons sans doute jamais informés. Toujours est-il qu'il ne reste quasiment aucun document de la fin de Mari. Il est même difficile de savoir si Zimrî-Lîm était encore vivant quand les Babyloniens sont entrés dans Mari. La prise de la ville est toujours un événement qui interroge et ne pourra être connue dans son détail que grâce à des sources extérieures, lesquelles jusqu’à présent n’ont pas été découvertes. Parmi les lettres envoyées à Zimrî-Lîm, un grand nombre n’avait plus que peu d'intérêt. Il s’agit des documents provenant des gouverneurs du royaume, qui traitaient de sa gestion, irrigation, moissons, élevage, procès divers, etc., surtout quand ils dataient de périodes anciennes. On peut ainsi estimer que la correspondance provenant de gens comme Sammêtar et son successeur Kibrî-Dagan, à Terqa, ou de Habdû.ma-Dagan, Sumhu-rabi, Itûr-asdu et Yaqqim-Addu, les gouverneurs successifs de Saggâratum, ainsi que des divers responsables de la région de Qa

unân nous est parvenue quasi-complète, mis à part la question d'un remembrement futur des fragments. Les lacunes actuelles de ces corpus viennent en effet de la mauvaise conservation des tablettes à l'incipit brisé ou de fragments non encore rejoints. Les lettres de femmes ont probablement été également pour leur majeure part conservées. Mais pour ce qui est des échanges épistolaires avec les grandes capitales, n'a été retrouvée nulle lettre de Rîm-Sîn de Larsa ni de l’Empereur d’Élam8. Le souvenir de ce dernier ne nous est plus gardé que par des bordereaux administratifs ou des lettres de Mariotes datant de la guerre entre lui et Mari et Babylone. Il n'y a quasiment rien d'Alep ou de Qa na et seules subsistent deux lettres de Hammu-rabi à « son frère Zimrî-Lîm9 », ARMT XXVIII 1 et 3. vouloir les tablettes elles-mêmes comme « pièces à conviction ». Mais, si on laisse de côté la question des archives épistolaires de Larsa ou d'Enunna, sur lesquelles nous n'avons nul renseignement, en ce qui concerne Mari, de quelle utilité, à y réfléchir, pouvaient bien être toutes les lettres envoyées depuis Enunna et Larsa, à partir du moment où ces lieux n'étaient plus les centres politiques d'antan ? Que faire, surtout, de la correspondance de ZimrîLîm avec Yarîm-Lîm d'Alep, alors que ce dernier était mort bien avant la prise de Mari ? On pourrait multiplier ce genre de questions. La motivation même de ce « déménagement » — dont on est pourtant sûr — reste donc en fait obscure. Ce transport de documents dans des coffres ne peut qu'être en relation avec l'évacuation du palais de Mari par les forces babyloniennes, ce qu'elles pourraient n'avoir accompli que contraintes et forcées par des événements que nous ignorons. Il faut l'imaginer en outre, emportant sans tri préalable les coffres marqués « Enunna, Alep, etc. » (dont l'existence n'est d'ailleurs pas assurée). Il pourrait donc tout aussi bien s'agir d'une entreprise consistant à abolir l'existence du palais de Mari comme centre politique, avec le transport de la partie des archives qui importait à l'endroit où s'était installée l'autorité nouvelle, sans doute babylonienne, pour la région de Mari, soit un lieu nouveau, soit un endroit moins politiquement marqué que la prestigieuse Mari. Les archives diplomatiques devraient donc se trouver là où s'était établi le nouveau pouvoir, après la disparition de Zimrî-Lîm. 7 Il est difficile de savoir si cela était vraiment à des fins d'information ou, simplement, comme mesure hostile à l'encontre de l'ennemi, suite à l'arrestation du porteur. Tout n’est pas encore publié de ce genre de documents. Au dossier réuni dans ARMT XXVI/1 168-172 et réédité ici-même, « Les présages contre Zimrî-Lîm, lors de la rébellion des Benjaminites », il faut ajouter les lettres qu’a essayé d’envoyer depuis ubat-Enlil Samiya (cf. déjà LAPO 18, p. 501-504, n°1268-1269). Dans ARMT XXXIV et XXXV il est d'ailleurs proposé de considérer certaines tablettes comme des documents détournés. 8 ARMT XXVIII 181 n’est en fait qu’une lettre circulaire adressée aux rois du ubartum et qui n'était pas destinée à Zimrî-Lîm. 9 Les n°4 (une petite tablette carrée, en fait complète, quoique la surface du Revers soit illisible) et 5 n’ont pas la mention a-hu-ka-a-ma mais ont le ductus de Babylone. Pour ce qui est du n°5, on notera que la l. 5 doit être

Avant-propos

XI

La disparition totale de cette correspondance diplomatique est très dommageable pour la reconstitution des événements historiques. Certains faits considérables pour la connaissance de l'époque risquent d’avoir été ainsi occultés. Leur existence n'est plus révélée aujourd'hui que par des allusions dans la correspondance ou par la constatation de situations dont on connaît la dénouement mais non le début. À la première catégorie appartient certainement une intervention de l’Élam décisive dans le retrait des forces d’Enunna de Haute-Mésopotamie orientale et son renoncement aux deux Sûhum, ainsi que dans la dévolution de la ville de Hît à Zimrî-Lîm10. Il faut y ranger aussi la succession d’Ihî-Addu à Qa na11, un événement considérable, concernant un des grands États de l’époque, qui a dû être mouvementée, à en juger d'après une lettre de Dâdî-hadun12. À la seconde catégorie doivent être rangées les interventions militaires de Babylone, Alep et Qa na dans la lutte de Mari contre les Mâr yamîna. On constate la présence de leurs troupes dans le royaume sans que des lettres n'aient annoncé leur arrivée. De même, nous ignorons le sort final des rois mâr yamîna de la « première génération ». * *

*

Quoi qu'il en soit, les documents de Mari pris par dossiers amènent à des visions nouvelles. La première, et c’est pour les trois volumes XXXIII, XXXIV et XXXV un gain important, c'est que l'on constate que nous avons aujourd’hui une conception du royaume de Zimrî-Lîm qui correspond en fait à la façon dont nous nous le représentons, à la fin de sa (brève) existence. C’est ainsi parce que nous estimons que les deux Sûhum faisaient partie de son royaume13 que nous avons cru à un affrontement direct entre Mari et Enunna, alors que le général allurum ne voulait qu'affirmer la présence enunnéenne dans la région en remontant le cours de l’Euphrate. Un affrontement direct n’est d'ailleurs affirmé ni par Mari qui ne parle que de Mâr yamîna ni par Enunna qui — à en juger d’après les noms d’année d’Ibâlpêl II — ne parle que de Bédouins (Hana) et du ubartum. Enunna cherchait en fait à réaffirmer son emprise sur des territoires perdus lors du règne de Samsî-Addu, envisageant, sans doute, un partage « réaliste » de la zone avec Mari. Les conseillers de Zimrî-Lîm n’ont cependant pas vu sans inquiétude sa montée vers Ékallatum et Aur. Zimrî-Lîm a ainsi été plusieurs fois prévenu par eux que ce « serait bientôt son tour ». Il ne devait sans doute pas faire partie du plan d’Enunna de s’emparer du royaume de Mari, voire même de l’attaquer. Ibâlpêl II aurait vraisemblablement estimé suffisant que le nouveau royaume des bords de l’Euphrate se considère comme son vassal, ainsi que l’avait apparemment fait Yahdun-Lîm, donc de retrouver une situation politique analogue à celle d'avant Samsî-Addu14. En revanche, il est certain que Yaggih-Addu (et peut-être des rois du Zalmaqum) ont rêvé que les troupes d’Enunna arrivent jusque aux Bords-de-l’Euphrate, comme on appelait alors le royaume de Mari, pour leur prêter main forte.

lue [um-ma at-ta-a-ma a-na-ku ù NP] x x x ni*- a -ap-pa-ra-ak-kum. La l. 6 n’existe pas. Il s’agit sans doute de l’annonce d’envoi de troupes à Babylone par les rois de Mari et d’Alep (« nous t’envoyons…»). 10

Cf. ARMT XXVI 449 49-50.

11

Cf. déjà ARMT XXXIII, p. 306 sq.

12

Cf. ARMT XXXV (A.102).

13

Il existe, selon FM X, diverses attestations de sugâgûtum au Sûhum très tôt dans le règne. Il ne faut pas en déduire que ces territoires faisaient alors partie du royaume. Ces textes montrent en fait les tentatives de Mari d'assurer très vite sa présence dans une région d'où le RHM se retirait et que le nouveau royaume devait considérer comme devant lui revenir. Ces documents sont donc à interpréter comme une affirmation de puissance analogue aux sugâgûtum tardives de la Djéziré, zone de pouvoir de Mari certes, mais hors du royaume (cf. FM X, p. 18-19). 14 Le dessein d'Ibâlpêl II d'Enunna n'était pas sans analogie avec le programme de restauration des anciennes monarchies, tel qu'on le voit dans la circulaire de Zimrî-Lîm, depuis Tuttul (cf. ARMT XXXIII, p. 64 sq.).

XII

Jean-Marie DURAND

De la même façon, j’ai cru que l’Élam était le suzerain15 des Amorrites de la plaine. En fait, il n'était que le plus fort et n’a fait qu’entraîner Mari et Babylone, en leader de la guerre contre Enunna. Il s'agit là d'une situation assez facile à comprendre. Les rapports entre Babylone et Enunna ne semblent pas avoir été bons, avec des buts différents, la première poussant vers le Sud, la seconde regardant vers le Nord. Zimrî-Lîm, de son côté, en choisissant l’alliance d’Alep, devait se douter qu’à un moment ou un autre Enunna lui demanderait des comptes, d'autant plus qu'Ibâlpêl II après lui avoir manifesté de l'amitié lui a vite montré du mépris. Les deux royaumes de Mari et de Babylone avaient intérêt à ce que la puissance de l’Akkad oriental16 fût diminuée. Quand les forces élamites ont remonté le Tigre, puis se sont installées dans la partie orientale de la Haute-Djéziré, Mari et Babylone ont laissé faire parce que l’Empereur d’Élam ne faisait en somme qu’occuper des territoires que, peut-être, Enunna considérait comme siens suite à sa montée et dont son vainqueur se tenait donc désormais pour le maître. Les rois de Mari et de Babylone n’avaient pas à empêcher l’Empereur d’agir de la sorte parce qu'il était en fait chez lui. Par la suite, ils devaient vite se rendre compte que les Élamites recherchaient la domination des territoires de la plaine et avaient un véritable projet impérialiste. * *

*

En ce qui concerne les « Benjaminites » — ethnie pour laquelle on trouve ici l’appellation « mâr yamîna » —ils avaient sous le règne de Zimrî-Lîm une double nature. a) Il y avait les sédentaires, les plus anciens, ceux qui considéraient comme leur pays les lieux où ils avaient établi domicile, depuis plusieurs générations. Leur arrivée sur les bords de l'Euphrate était une des causes ou un des effets du rétrécissement de l’État organisé au IIIe millénaire par les akkanakku après la prise de Mari par Sargon. Quand on les saisit historiquement, relativement tard au XIXe siècle, ils formaient des États sur lesquels il n’y a pour l’heure nulle information à part le fait qu'ils étaient régis par des rois. Les trois royaumes mâr yamîna attestés à l’époque de Yahdun-Lîm devaient former une entente quoiqu’on ne puisse pour l'heure la décrire. Ils avaient alors pour capitales Samanum, Tuttul et Abattum. Leur existence est connue à l’occasion de la guerre menée contre eux par Yahdun-Lîm depuis Mari17. Ce Yahdun-Lîm appartenait à l’ethnie mâr sim’al18, sans doute apparentée aux Mâr yamîna mais distincte. C'était un tard venu dans la région. Son père avait dû s'installer à uprum, sous le règne du dernier akkanakku. La conquête de Mari par les Mâr sim'al n'est pas documentée19, mais les trois États mâr yamîna n’ont sans doute pas toléré à leur aval cette nouvelle puissance allogène. La guerre ne nous est plus connue que par une inscription de Yahdun-Lîm qui a adopté à Mari pour l’écrit l'écriture cunéiforme et pour la langue le dialecte enunnéen20 — ainsi que l’idéologie mésopotamienne qui voulait qu’un roi victorieux fût aussi un irrigateur et un constructeur. Vainqueur, Yahdun-Lîm a dû annexer le royaume de Samanum au sien et aménager le canal Iîm-Yahdun-Lîm, tout en bâtissant une ville pour en défendre la prise, la Forteresse de Yahdun-Lîm (Dûr Yahdun-Lîm). Pour ce

15 De fait dans ARMT XXVI 449 50 il est dit à Hammu-rabi « l’Empereur d’Élam, ton père », mais abum peut être ici un terme de respect, sans connotation politique précise. 16 « Akkadien » à Mari signifie régulièrement « enunnéen ». Cela pourrait venir du fait que la prestigieuse Agadé se trouvait sur le territoire d’Enunna et que cette dernière en était considérée comme l’héritière. 17 Voir « L’Inscription de fondation de Yahdun-Lîm, roi de Mari », texte publié par G. Dossin dans Syria 32, 1955, p. 1-28, et repris dans Recueil Georges Dossin, p. 263 sq. 18 Sur son sceau, Yahdun-Lîm ne se situait que par rapport aux Mâr sim’al, alors que Zimrî-Lîm se définit en rapport aux « Bédouins » (ha-na) en général. 19 Sans doute depuis uprum car des textes rédigés selon la vieille façon dans cette ville ont été translatés dans la nouvelle à Mari. 20 Pour ce phénomène, cf. MARI 4, p. 147 sq. + Charpin, D., 2012: “Mari à l’école d’Enunna: écriture, langue, formulaires”, C. Mittermayer and S. Ecklin (éds.) Altorientalische Studien zu Ehren von Pascal Attinger, muni u4 ul-li2-a-a a2-a2-de3, OBO 256, Fribourg and Göttingen, 119-137.

Avant-propos

XIII

qui est des deux autres royaumes qui n'étaient pas à la proximité immédiate de Mari, il a eu une double politique : de Tuttul il s’est proclamé roi sans l'annexer, mais pour Abattum, plus en amont sur l'Euphrate, il lui fallait compter avec l'alliée de cette dernière, la puissante Alep21. Il y a donc eu mariage entre Hadnî-Addu, (un plus jeune frère ou) le fils (aîné) du roi de Mari, et Addu-dûrî, qui était vraisemblablement une fille du roi Ayâlum d'Abattum. C’était jeter là les bases de l’unité bédouine, mâr yamîna et mâr sim’al. b) L’instauration du système politique du RHM dans la région de Mari a mis fin à ce premier royaume des Bords-de-l’Euphrate. De façon naturelle le domaine de Yahdun-Lîm qui allait de l’alvéole de Mari jusqu’à Tuttul comprise a été annexé, ainsi peut-être qu'Abattum. Il n’y a pas de raison de penser que les régions peuplées de gens apparentés à l’ethnie mâr yamîna se soient vu octroyer leur autonomie, plus que celles du Sindjar ou de Haute-Mésopotamie intégrées au système du RHM. c) En revanche la fin du système politique du RHM instauré sur le Moyen-Euphrate a été le fait de bandes bédouines, tant mâr sim’al que mâr yamîna, qui sont venues s’installer dans ce qui avait été jadis le royaume de Yahdun-Lîm. Si les villes fortes, Mari et uprum, Terqa, Saggâratum et la Forteresse de Yahdun-Lîm ont été en définitive le lot des Mâr sim’al, cinq tribus mâr yamîna, désormais, en échange sans doute de leur aide, se sont vu reconnaître des terres qui semblent avoir été considérables. Uprapéens, Amnanéens, Yarihéens, Yahruréens et Rabbéens se sont installés dans des terroirs où éventuellement vivaient déjà des contribules à eux22. Ces Bédouins nouveaux venus étaient d’origine nomadique, à la recherche de terres où s’établir. Cela n’est cependant explicité qu’à propos des Mâr sim’al23. Les gens à l'époque ont eu la claire conscience de la dichotomie désormais de la population, en parlant des « Akkadiens » (ceux qui avaient adopté la façon de faire d'Enunna) et des « Bédouins » (hanû) qui n'avaient donc pas les mêmes coutumes. Cette opposition ethnique est le fait, en réalité, d'akkadophones. Il est vraisemblable que dans la réalité les dénominations étaient tout autres. Les nouveaux venus semblent effectivement avoir porté l'appellation de yaradum, « descendus », ce qui les différenciait des Bédouins déjà établis et qui devaient se considérer comme des « autochtones ». d) Nous ne savons pas quels liens précis rattachaient ces chefs bédouins mâr yamîna à l’histoire des Bédouins sédentarisés de même ethnie et si leurs chefs faisaient partie des familles royales des sédentarisés, voire même leur étaient apparentés. En ce qui concerne le royaume de Samanum, SamsîAddu qui s'en proclama roi n’était certainement pas un descendant direct du Lâ’ûm, vaincu par YahdunLîm24. Nous ne savons pas non plus si l'amnanéen Hardum était apparenté à la famille de Bahlu-kul(l)im, l'ancien roi de Tuttul. Les Amnanéens ont peut-être reçu sur les bords de l'Euphrate des terres en dédommagement de la région de Tuttul qu’ils possédaient auparavant. Les Yahruréens, des inconnus de la guerre de l'époque de Yahdun-Lîm, conduits par Sumu-dabî, auraient primitivement voulu s’installer à Saggâratum mais reçurent en échange le riche terroir de Milân25. Les Yarihéens, inconnus également lors de la guerre de Yahdun-Lîm, conduits par Yaggih-Addu, avaient une dénomination qui les rattachait

21 Dans l’Inscription de fondation…, Sumu-êpuh, roi d’Alep, est expressément (iii 12-14) dit venir à l’alliance (tillûtum) des rois mâr yamîna. 22 Cela explique le fait que les établissements mâr yamîna aient été sous le double signe des sédentaires et des nomades. Cf. mon article « Un centre benjaminite aux portes de Mari. Réflexion sur le caractère mixte de la population du royaume de Mari », in S. Dönmez éd., DUB.SAR É.DUB.BA.A. Studies Presented in Honour of Veysel Donbaz, 2010, p. 108-114. C’est la partie sédentaire qui, après le conflit, a réclamé d’être « naturalisée » mâr sim’al. 23 Cf. dans ARMT XXXIII 64 (A.1098) 5’ sq., la façon dont Bannum voudrait que fût présentée son action à ses Bédouins : « Naguère, le troupeau était sa résidence, mais après avoir affermi l’assise des Mâr sim’al du Numhâ et du Yamutbal et être parti pour le royaume de Mari, il a fait s’ouvrir les villes à murailles et vous a donné une situation ferme dans le royaume de Mari. » 24 Le fait que Zimrî-Lîm ait soutenu un « fils de Bahlu-gâyim » montre que c'est un un Bahlu-gâyim qui devait être l'héritier légitime de Lâ’ûm. Nous ne savons pas néanmoins ce qu’il en était du compte des générations. Que l’individu en question ait porté le nom (de règne?) Hammitamar peut indiquer que le nouveau roi se réclamait de son aïeul. 25 Cf. dans ARMT XXXV, [A.925+] 32 sq. : « (C’est) comme auparavant, lorsque les Mâr yamîna, venus de l’amont, s’étaient installés à Saggâratum et que j’ai dit au roi : “Ne fais pas d’alliance avec eux ! Je les expédierai au Hubur faire paître leurs ‘nids' et je te donnerai (alors) la totalité du fleuve ! ” »

Jean-Marie DURAND

XIV

nettement à l’Ouest du Proche-Orient26. Nous ne connaissons en tout cas pas les liens de parenté de Yaggih-Addu et d'Alpân, le père de Yasmah-Addu qui lui a succédé. Les Rabbéens avaient reçu des terres (qui semblent cependant limitées) dans le royaume alors que leur capitale Abattum était nettement à l’extérieur de ses limites : c’était là sans doute une extension de pouvoir. Ces chefs bédouins avaient le titre de « rois ». Cette appellation n’était pas une simple marque honorifique. Quelqu’un comme Hardum, s’adressant à Sammêtar, gouverneur de Terqa, le considérait comme son inférieur27 et Zimrî-Lîm lui-même était tenu pour un égal28. On retrouve les mêmes prétentions chez les monarques du Zalmaqum qui n'acceptaient pas que le roi de Mari les traite en inférieurs. Cela montre que ces rois mâr yamîna possédaient des royaumes indépendants de celui de Zimrî-Lîm, ou au moins autonomes. Cela amène à distinguer dans ce que nous considérons comme le « royaume de Mari » un domaine mâr sim’al et les territoires des Bédouins mâr yamîna, comme dans l’ancienne France à côté du « domaine royal » coexistaient de grands apanages dont les titulaires ne reconnaissaient au roi qu’une primauté, celle du sacre. Il faut donc concevoir le domaine royal d’alors comme un territoire discontinu. Il n’est pas sûr que le roi pouvait, en allant de sa capitale jusqu’à la Forteresse de Yahdun-Lîm, se sentir toujours sur ses terres. La force du roi de Mari était cependant d’être au moins29 le maître de l’eau (il contrôlait le système de l’irrigation30) et de l’armée, laquelle recevait l’appui de certains Bédouins mâr sim’al. Cela est marqué par le titre révérencieux de « père » qui lui est donné par les princes mâr yamîna. Aussi faut-il se demander si la notion même de « révolte des Mâr yamîna » qui est traditionnelle pour désigner les problèmes qu'a eus le roi de Mari avec les premiers rois bédouins doit être gardée et s’il ne faut pas plutôt parler de « guerres bédouines » pour mieux caractériser ce qui a été l'affrontement entre royaumes distincts. « Révolte » suppose en effet l’existence d'un royaume de Mari au sein duquel certains n'ont plus reconnu l'autorité légale. Cela revient de fait à concevoir pour ces débuts du pouvoir de Zimrî-Lîm un royaume de Mari tel qu’il n’a été que lorsque Zimrî-Lîm eut mis fin à l'existence des zones autonomes et qu'il n'y eut plus qu'un territoire continu dont il fut le seul maître. La question de savoir pourquoi les Mâr sim'al et les Mâr yamîna se sont affrontés n'est pas plus posée par la recherche actuelle qu'elle n'a donné lieu à des indications à l'époque du conflit. Il est aisé de faire une liste des doléances de part et d'autre, tant exprimées que soupçonnées, mais cela n'explique rien et décrit, tout au plus, le mauvais état des relations. En fait la coexistence du pouvoir de Mari et de celui d'autres royaumes sur un terroir en somme fort exigu n’était pas viable et devait tôt ou tard engendrer un conflit. Il ne semble pas cependant que les Mâr yamîna l’aient désiré. Ils auraient choisi sans doute, pour ce qui était d’eux, la paix. Sans doute faut-il voir dans l'affrontement la volonté du roi de Mari d’être seul maître chez lui ou le désir de ses conseillers de s'approprier les richesses mâr yamîna, ce qu'il est aisé de constater après la victoire. Les deux motivations ont d'ailleurs dû converger et se nourrir l'une l'autre. Les opérations militaires proprement dites ne sont pas documentées, ce qui fait que nous ne savons donc pas comment les centres bédouins majeurs de Samanum ou Milân ont été pris. Vu que le roi de Mari a dû participer à la plupart des opérations, il n’y avait en effet pas à les lui raconter. La guerre a dû être rapide, réglée soit par une grande bataille devant Saggâratum, soit par la prise des capitales une à une. La question n'a pas de réponse encore. Les renseignements fournis par les textes administratifs doivent être pris « en gros ». Rien ne dit que les fonctionnaires royaux de Mari qui les ont établis étaient

26

Cf. Amurru 3, p. 167, n. 312. Une Yariha (équivalant à « Jéricho ») est mentionnée dans l’extrême Ouest.

27

[A.891] 1-4 : « Dis à Sammêtar, ainsi parle Hardum, ton seigneur. »

28

Dans [A.143] 6 (ARMT XXVI 168) le terme tappum désigne le roi de Mari ; selon A.3274+ (cf. p. 42-44) le roi d’Enunna ne reconnaissait pas la primauté de Zimrî-Lîm sur les princes mâr yamîna. 29

Nous ne savons rien sur un tribut versé par les rois bédouins au roi de Mari.

30

Les rois mâr yamîna de première génération se plaignent de ne pas recevoir l’irrigation escomptée.

Avant-propos

XV

exempts de flatterie ou d'esprit de propagande31. Les seules vraies informations à glaner dans les textes portent sur les prodromes du conflit avec la mise en défense (âlam epêum) des différents bourgs mâr yamîna. [A.1975+], lettre d'Atrakatum la reine de Milân, montre que Zimrî-Lîm (inconscience d’un être jeune ou assurance d’être le plus fort ?) n’hésitait pas à provoquer l’ennemi et à donner de sa personne32. Il s'agit, ensuite, de la fuite des rois mâr yamîna par le Proche-Orient, vers l’Ouest ou l’amont de l’Euphrate : Dâdî-hadun vers le Liban, Sumu-dabî vers Qa na, mais Samsî-Addu, Hardum et YaggihAddu sur l'Euphrate à l'amont d'Imâr. Ils se sont retrouvés, semble-t-il, sur le Haut-Balih où il a dû être question de fonder un domaine bédouin autonome dans la zone de Zalpah-Ahhunâ, à l'amont de Tuttul. Le roi de Mari s’est tenu au courant des endroits où se trouvaient ces fugitifs et de ce qu’ils y faisaient. De ces renseignements on retire autant une impression de désarroi et de difficultés que de volonté de survivre. On trouvera dans le présent ARMT XXXIV l’arrivée des rois de la première génération sur le Haut-Balih, soutenus assez vite par les monarques du Zalmaqum — région dont l’histoire événementielle, postérieurement à sa confrontation avec Samsî-Addu d’Ékallatum lors de sa percée vers l’Ouest, n’apparaît pas simple — ainsi que les renseignements que donnent à l'occasion sur le Balih les documents envoyés par ses fidèles au roi de Mari. Il y a eu ensuite diverses tentatives de ces rois pour prendre Tuttul et descendre sur Mari, mais très vite on constate la disparition de ceux qui avaient contribué à la chute du RHM et leur remplacement par d'autres princes, ceux avec lesquels l'ordre nouveau a été négocié et la concorde rétablie. Tout cela a donné lieu à des luttes de pouvoir d'autant plus obscures qu'elles sont fort embrouillées, discontinues et sans documentation extérieure qui permettrait de distinguer sûrement entre ce que les documents annoncent et ce qui s'est en réalité passé. De plus, pour des raisons éditoriales il a été nécessaire de répartir les documents entre les ARMT XXXIV et XXXV. Il est vraisemblable que les nouveaux venus ont représenté un « réajustement dynastique » et qu'ils ont pris le pouvoir en partie en accord avec « la circulaire de Tuttul », éditée dans ARMT XXXIII. * * * Le principe éditorial retenu dans ARMT XXXIV a été, comme dans ARMT XXXIII, de conserver le plus possible l’unité du dossier épistolaire d’un expéditeur. L’inconvénient de ne pas présenter les documents selon un ordre chronologique est d'entraîner la réapparition d'un événement déjà traité ou, au moins, abordé antérieurement dans l'ouvrage. Un classement chronologique strict de ces textes ne serait cependant possible que si les lettres étaient datées de façon explicite et non suite à des suppositions d’éditeur, et si, surtout, elles se trouvaient dans un état de conservation meilleur que l'actuel. Il faut envisager, en effet, qu’un joint ultérieur puisse montrer que tel événement, supposé antérieur ou postérieur, était en fait contemporain de ceux du document édité mais exposé dans la partie manquante du document. De ce fait les dossiers importants ont été divisés en grandes questions dont des aspects peuvent être concomitants. D'autre part, les activités humaines étant sous le signe de la répétition, il est souvent difficile de savoir si deux tablettes parlent du même événement ou de faits analogues. Cela est particulièrement sensible lorsque les documents parlent de réalités atmosphériques, comme la première pluie qui fait se réunir bêtes et gens. Les différentes mentions de travaux sur Abattum peuvent concerner tant la période d'avant le conflit que la réaction à l'arrivée de Yaggih-Addu à Manûhatân. La chronologie suivie dans cet ouvrage se conforme à celle de FM V qui m'apparaît solide dans ses grandes lignes. De la même façon, il faut traiter avec prudence les attestations onomastiques. S'il faut prendre soin de ne pas faire agir quelqu'un après sa mort, il faut reconnaître que les noms propres du corpus mariote forment un ensemble fort répétitif où il n'est pas aisé de distinguer les homonymes, d'autant plus 31 Ainsi un texte administratif fait-il état du massacre des rois mâr yamîna devant Saggâratum alors que ces derniers sont signalés ensuite un peu partout au Proche-Orient. 32 Cf. l. 43 sq. : « Mon seigneur ne doit pas faire comme hier lorsqu'il s'est approché de la grand porte de Milân. Mon seigneur ne doit pas se tenir sur le front de l'armée. Mon seigneur doit se tenir dans l'“ombilic” de ses troupes. L'affrontement doit être l'œuvre des soldats. D'une part, il faut que mon seigneur soit spectateur pour donner un présent à qui se sera distingué ; d'autre part, il doit assurer sa protection. »

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que rares sont les mentions de lieux ou de patronymes qui les caractériseraient. Les attestations dans ARMT XXXIV d'un Habdu-malik ou d'un Yasîm-El ne se réfèrent pas sûrement aux gens bien connus à des moments antérieurs à leurs promotions. Un texte peut, en outre, parler d'individus au nom analogue à ceux de protagonistes des dossiers traités, mais qui n'apparaissent, en réalité, que pour disparaitre, comme le Yan ibum de [A.2212]. De ce fait, on trouvera dans ce volume le dossier qui émane de La-nasûm, le représentant (hazzannum) de Mari à Tuttul, mélangeant les informations sur le Zalmaqum et les entreprises mâr yamîna à celles sur la mauvaise volonté des gens de Tuttul à payer l’impôt, ainsi qu’une bonne partie de ce qui peut concerner Imâr dont l’ombre se profile derrière tout ce qui concerne les affaires de l’Euphrate. Y a été jointe la documentation qui concerne ceux qui avaient manifestement choisi le parti du roi de Mari, comme Atamrel et Kila-mara , ainsi que les documents qui ont affaire au conflit mais que je suppose contemporains de la « première génération » des princes bédouins. Le dossier des lettres d’Ama représente le genre d'informations qu’un mer‘ûm mâr sim’al pouvait envoyer au roi de Mari. La documentation d'Ama se termine cependant après la fin du conflit, lorsque la « seconde génération » des princes bédouins a été installée, lorsqu'il a emmené avec lui une partie des Bédouins mâr sim'alites à la frontière sud du Sûhum pour disparaître d'ailleurs de l'horizon documentaire. Ses lettres excèdent donc largement la disparition de la « première génération » des rois bédouins. Son information est complétée par les lettres de Hâlî-hadun dont le dossier a été repoussé à ARMT XXXV. On trouvera en outre dans ce prochain ouvrage ce que l'on sait sur les successeurs de la « première génération », ceux qui ont tenté d’arriver au pouvoir comme I i-Qatar et Lahun-Dagan ainsi que ceux qui y ont réussi, rois bédouins connus depuis longtemps, Yarîm-Lîm, Yasmah-Addu, ûrahammu, Hammitamar et le survivant Dâdî-hadun, jusqu'à la fin de leur documentation. * *

*

Les textes de Mari sont difficiles. Souvent mal conservés ils sont écrits dans une langue ou une graphie parfois déconcertantes. Plus d'une fois on hésite entre la reconnaissance d'un particularisme ou la constatation d'une faute graphique. Ceux qui ont écrit, ou dicté, les lettres ici éditées étaient sans doute des sémitophones, on doutera cependant qu'ils s'exprimaient quotidiennement dans la langue à laquelle ils recouraient pour leurs écrits. Il n'est pas facile pour le traducteur de déterminer le niveau linguistique de ces documents : expressions toutes faites, citations de proverbes, verdeur du propos, interrogations, etc. Il est sûr que tous les expéditeurs n'avaient pas la même approche de l'écrit. De la décision finale de l'éditeur dépend souvent la compréhension du texte. La non-connaissance de la langue parlée et la nonidentification de ce qui souvent doit n'être qu'un calque d'une philologie autre sont causes que le réexamen d'un texte entraîne souvent une lecture ou une compréhension différente d'une approche ancienne. Aussi plusieurs textes déjà publiés sont-ils repris dans cet ouvrage. Les lettres de Mari n'embrassent certes pas une vaste période historique mais leur masse et leurs diversités demandent de ne pas s'égarer dans d'autres philologies et surtout qu'elles soient traitées non pas comme des « recueils d'anecdotes » mais dans leur entièreté, y compris leurs passages mal conservés. Ma « philosophie éditoriale » est donc la même dans ARMT XXXIV que dans ARMT XXXIII, même si cela peut déconcerter d'éventuels lecteurs. Éditer un texte n'est pas en effet se borner à donner une transcription (le syllabaire de Mari est relativement simple par rapport aux textes du Ier millénaire et ses incertitudes phonétiques limitées) ni une translation verbatim dans une langue moderne, d'où aucun sens ne ressort et dont on ne fait en définitive pas grand chose. Un document cunéiforme avait une motivation à être écrit. Son édition doit la retrouver et en proposer l'interprétation en langue moderne. Quand la conservation de l'objet n'est pas optimale, il est plus qu'évident que l'imagination (la « folle du logis » disait Malebranche) a un grand rôle à jouer en essayant de suppléer les manques. Si l'on se refuse

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XVII

à ces « restaurations » tenues pour « aventureuses », une « apographie », comme disait J. Bottéro, ou une couverture photographique complète, comme on le pratique aujourd'hui, peut suffire. Beaucoup des expressions documentées par ces textes et qui ont fait l'objet d'une indexation telles quelles ne sont en fait que des compréhensions contextuelles. Elles comportent des expressions connues à d'autres époques mais avec d'autres sens comme qâtam naûm que l'on a coutume de comprendre comme « prier » mais qui à Mari signifie « lever la main » avec les sens de « se donner en vassalité » ou « s'opposer à quelqu'un », sens inexistants dans le CAD qui n'enregistre que « prier la main levée », comme nî qâtim signifie « prière » dès l'époque ancienne. Il s'agit là d'une gestuelle d'époque ancienne, compréhensible d'ailleurs à partir des divers emplois de naûm. Un des problèmes majeurs de compréhension de ces textes tient à leur aspect très imagé et concret. Souvent, on doit se demander si l'approche philologique simple qui colle au mot à mot n'est pas une trahison. L'expression doit-elle être prise au « pied de la lettre » ou comme une simple « façon de dire » signifiant en fait tout autre chose, effet de la méconnaissance d'une langue qui n'est plus parlée. Plusieurs mots sont nouveaux. Dans la plupart des cas où il s'agit manifestement d'expressions non akkadiennes, je me suis abstenu d'indiquer longues ou redoublements et adopté une transcription neutre. Il ne convient pas de ramener à la norme de GAG des termes qui relèvent d'autres règles. Il apparaît que la loi dite de Geers ne s'applique pas aux termes mariotes. On lit donc Qa

unân, non Qattunân. De même la syncope vocalique est souvent non respectée. On lit mahanum alors que la variante mahnum montre que la bonne prononciation était sans doute /mahanum/. Dans quelques cas j'ai indiqué entre parenthèse ce qui devait être la vraie prononciation comme Al(l)ahtum dont on connaît la variante Alalah, etc. De tout cela la théorie reste à faire mais il apparaît que beaucoup de traitements phonétiques restent à établir comme l'alternance pirs-/purs- ou W/Y en général. En ce qui concerne la phonétique j'ai relevé les emplois remarquables du syllabaire, mais aussi ce qui montrerait (dans une étude systématique qui reste à faire) que pour certains expéditeurs la « série en i » et la « série en e » permutent, c'est-à-dire que le signe E vaut /i/ alors que I vaut /e/, etc. Cela est particulièrement gênant pour la compréhension lorsque le signe I vaut /e / et E /i /, car cela amène à tenir une troisième personne pour une première et le contraire. Pour ce qui est des noms propres et des toponymes, nous avons des habitudes qui remontent aux premières publications. On est ainsi accoutumé à parler de Haya-abum, Kabiya, Hammu-rapi au détriment de ce qui devait être la véritable prononciation. Souvent j'ai indiqué entre parenthèse la lecture « reçue » par rapport à celle qui me paraissait plus exacte, mais sans la justifier chaque fois. Pour Hammu-rabi, j'attirerais l'attention sur un NP comme Sumhu-rabi où un sens « La joie est grande » (scil. d'avoir un fils) me paraît meilleur qu'une compréhension qui aboutirait à faire de la joie un médicament. La comparaison d'un NP comme Hammu-rabi avec Hammitamar fait préférer de même /rabi/ à /rapi/. Dans le cas où un individu est appelé de différents NP (comme Bunu-Etar versus Bina-Etar, ou Kil'amara versus Kila-mara , etc.), j'ai unifié les différents appellatifs. De la même façon, j'ai souvent procédé à une lecture par sandhi pour éviter une fausse analyse, comme « Atamrel » au lieu d'Atamri-El, avatar d'*Âtamar-El. Il est vraisemblable qu'on disait Amud-pâ-ila à un endroit mais Amutpêl dans un autre. Tout cela nécessiterait des études particulières qui aboutiront un jour, peut-être. * * * Je reconnais volontiers — et avec gratitude — l'aide qui m'a été apportée dans le déchiffrement de ces manuscrits, d'autant plus mal aisés à lire que le contact avec les tablettes elles-mêmes à été rompu et qu'il a fallu se résigner à contrôler les transcriptions sur photographies. Un premier déchiffrement sur l'objet lui-même, ce qui avait abouti à la détermination du corpus, demandait souvent à être approfondi ou complété par un nouvel examen. Plus d'une fois les photographies à notre disposition se sont trouvées en fait défaillantes, surtout sur les bords de la tablette ou dans les passages mal conservés ou mal nettoyés

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avant photographie33. Certains passages bénéficieront donc d'une collation attentive. Mon souhait est que ceux qui auront l'accès à l'objet inscrit lui-même tiendront compte des conditions dans lesquelles le présent déchiffrement a été réalisé. J'ai consulté avec reconnaissance les transcriptions (quand elles existaient) laissées par G. Dossin ou M. Birot et les ai comparées à celles que j'avais opérées moi-même. Mes notes leur en rendent hommage et j'ai indiqué à l'occasion là où je me séparais d'eux34. Ma reconnaissance, comme toujours, s'adresse à Dominique Charpin qui a eu la patience de relire un premier état du manuscrit, avec toutes ses imperfections, et m'a fait de précieuses remarques. Je les ai indiquées en note, signalant nos points de divergence. Nos lecteurs éventuels feront leur choix. Il a vérifié enfin le dernier état du manuscrit et je lui dois d'utiles corrections. Je n'aurais garde d'oublier dans mes remerciements Michaël Guichard dont la sûreté épigraphique a été plusieurs fois sollicitée, ni Rients de Boer, assumant la tâche difficile d'éditer le lot des lettres de Sumhu-rabi, contemporaines des débuts de Zimrî-Lîm. Il a relu une grande partie de mon premier manuscrit et j'ai alors bénéficié de ses remarques. Il a accompli ensuite une très utile relecture complète de l'état final. Nele Ziegler m'a, enfin, fourni son aide dans la relecture ultime d'une partie du manuscrit. Il va de soi, selon la formule consacrée, que j'assume pleinement la responsabilité finale de l'œuvre et des choix qui y sont faits. C'est un plaisir, enfin, d'offrir cet ouvrage à Vanna, savante éditrice de textes syriens éblaïtes, en témoignage personnel d'amitié e in memoria della calorosa accoglienza che ho sempre ricevuto a Tell Mardikh dai miei ottimi amici Paolo Matthiae e Gabriela Scandone.

33 Une couverture photographique complète des documents de ARMT XXXIV se trouve sur le portail ARCHIBAB, dû à D. Charpin et ses collaborateurs, au premier rang desquels mes remerciements s'adressent à Vérène Chalandar. 34 Comme dans ARMT XXXIII référence est faite aux ouvrages de Wolfgang Heimpel, Letters to the King of Mari, MC 12, Eisenbrauns Winona Lake, 2003, le plus souvent décevant malheureusement, et de Jack Sasson, From the Mari Archives, Eisenbrauns Winona Lake, 2015, bien plus stimulant, sous la rubrique op. cit. La bibliographie indique des citations du texte faites antérieurement à la présente édition, ce pourquoi les indications de ARCHIBAB ont été souvent précieuses. Un numéro de tablette en [gras] indique un texte (re)publié dans cet ouvrage. Un texte en souligné indique une lecture différente d'une première édition, une traduction en italique indique que le passage est mal ou non-conservé sur la tablette, voire incertain pour sa compréhension. Pour ce qui concerne les lieux géographiques, on se reportera évidemment à l'outil de travail désormais essentiel, MTT 1/1, Les Toponymes paléobabyloniens de la Haute-Mésopotamie, SÉPOA, où N. Ziegler et A.-I. Langlois ont réuni toutes les références qu'elles connaissaient concernant l'ancienne Haute-Djéziré dans les textes de Mari.

01. TEXTES DE LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DES ROIS MÂR YAMÎNA

01.1 Hardum, l'amnanéen Hardum1 était le roi des Amnanéens, celui qui fut remplacé après la révolte par ûra-hammu. On ne connaît pas ses liens de parenté avec le roi de Tuttul amnanéen Bahlu-kul(l)im2, contre lequel eut à guerroyer Yahdun-Lîm. Sa tribu participa certainement à l'effort de guerre pour venir à bout du RHM. A.2613, une lettre de Bannum3, le montre dans le royaume très tôt, à Pûm, sans doute la prise d’eau du canal Iîm-Yahdun-Lîm sur l'Euphrate. Comme la lettre est adressée au roi (« Dis à mon seigneur »), ce document n’illustre pas l'arrivée elle-même du chef bédouin sur les Bords-de-l'Euphrate. On constate la présence de Hardum conjointement à celle de Yaggih-Addu dans ARMT XXIII 257, un document qui, lui, est vraisemblablement antérieur à l'arrivée du roi au royaume. 01.1.1 Territoires de l'Amnanum La tribu mâr yamîna des Amnanéens représentait une réalité importante au Proche-Orient. Ainsi connaît-on l'existence d'une « Sippar de l'Amnanum » (Tell ed-Dêr) au pays d'Akkad, relevant du royaume 1 Pour l’interprétation de ce nom une explication comme celle de Huffmon, Amorrite Personal Names in the Mari Texts, p. 152 & p. 204, qui retrouve dans « Hardum » un anthroponyme sur le nom de l'âne semble excellente mais dans [A.2735] on trouve l'écriture a-na ha-ar-de-e-im (cf. ARMT XXVI 24 : 6) et le document administratif ARMT XXIII 257 écrit ha-ar-de-i-im. Ces notations montrent l'existence d'une longue finale (Hardûm), inattendue dans le nom de l’animal. Le féminin de Hardum est normalement ha-ar-da-tum, à côté duquel existe également ha-arda-ia (cf. ARMT XVI/1), qui s'en présente, d'ailleurs, comme la variante. Sa suffixation rappelle celle de « Hardûm ». Dans l'écriture de Mari, les orthographes peuvent être à la fois standard et défectives. Un exemple est fourni par l'étoffe raqqatum, à l'étymologie obvie ( RQQ), écrite très régulièrement ra-qa-tum et une seule fois ra-aq-qatum (cf. ARMT XXXI, p. 90). On ne trouve en outre que rarement le toponyme Ahhunâ écrit avec une h géminée contre une majorité de graphies a-hu-na-a et, dans tous les cas que je connaisse, l'écriture régulière pour la ville de l'ouest du Yamhad achetée par Zimrî-Lîm est a-la-ah-tum alors que la comparaison avec l'écriture locale, ou postérieure, Alalah, ferait attendre plutôt une prononciation /Allahtum/. Inversement le toponyme Allahad(a), qui ne peut que lui être apparenté, est noté par un /-ll-/ constant. Tout cela est affaire d’orthographe et il faut, en bonne logique, privilégier pour chaque cas l'exception explicite contre la constante orthographique, car elle donne une indication étymologique alors que la notation courante peut ne représenter qu’une simple norme d’écriture (voire une évolution phonétique, en l'occurrence, simplification des géminées ?). Ces réserves faites, plusieurs noms propres semblent être suffixés et avoir occasionnellement une finale en û ( -w-. 10

Pour cette restauration, cf. l. 13”.

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

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c) On devrait lire ici Manûhatân, quoique les traces ne soient pas contraignantes pour un HA après NU. C'est nettement un lieu-dit de la région de Hanuqah. d) Pour cette expression, cf. ARM X 121 (LAPO 18 1141) 10 ana NG anai = « Je me porterai à NG. » e) Yahmumum devait se trouver au sud de Tuttul, sans doute sur la rive gauche de l’Euphrate, et assez proche de cette ville pour que La-nasûm s’y rende. f) En mot-à-mot « s'est jeté à leurs pieds ». L’expression, sans doute figurée, se retrouve ailleurs. Il faut la comprendre comme « supplier », « demander avec insistance ». g) Pour les sens divers de unnûm + libbum, cf. CAD /1, p. 408a. h) Le terme est hapax et de traduction incertaine. — Le sens de RR est de « faire un trou dans le sol », ce qui permet d'y ramener les sens de « crevasse » ou de « grotte » donnés par les dictionnaires (cf. hurrum) ; harrum pourrait donc désigner le fossé qui entourait la ville de Yahmumum. CDA, p. 109a, traduit « water channel » et y voit à l’époque néo-assyrienne le fossé de la ville. Ce pourrait une structure défensive. — À l’époque d’El Amarna, il existe un terme ha-ar-ri qui se présente comme une glose de hur-sag et doit donc avoir le sens de « montagne », correspondant dès lors à l’hébreu har. Yahmumum se trouverait dès lors en surplomb par rapport au fleuve. — Cependant, on n’attend pas ici un terme signifiant « fossé » ou « montagne », mais plutôt ana êri-unu, « chez eux ». Il n’est donc pas impossible que ce harrum soit une graphie du terme arrum qui désigne une réunion humaine. Le texte dirait qu’Atamrel n’y a pas participé, et donc ne s'est pas rencontré avec eux. i) Il y a ici postposition du complément au verbe. j) En supposant une rupture de construction, mais on peut comprendre aussi : « Le rapport (est) complet sur le départ des razzieurs. On me (l’)a apporté, etc. »

Nikrum est mentionné comme mer‘ûm (outre le fragment mentionné n. 6) dans [M.7814] une lettre de Habdû.ma-Dagan, le gouverneur de Saggâratum. Ce texte qui est d'un 18-i peut dater du début de l’année 2 de Zimrî-Lîm, ce qui serait un repère chronologique important pour Atamrel, quoiqu'il soit difficile pour l'heure de savoir qui, de Nikrum et d'Atamrel, a pris la place de l’autre dans les fonctions de mer‘ûm, d'autant plus qu'il pouvait y avoir dans une même tribu deux, voire plusieurs mer‘ûm. Il semble néanmoins qu'Atamrel a été déposé. Le succès de Nikrum a pu ne pas être étranger à l’engagement pro-mariote d’Atamrel. Le texte [M.7814] (qui n'est pas exempt de fautes) est mal conservé. Il s’agirait de demander aux Bédouins d'aider à sauver les champs contre des volatiles pillards. Cette protection des récoltes contre les prédateurs naturels est bien connue à l'époque paléo-babylonienne. Les champs de Saggâratum semblent avoir été la proie d'oiseaux pillards. Les autorités de Mari en appelaient à l'occasion à la solidarité de ceux qui vivaient de l'agriculture pour protéger leurs moissons. De ce qui reste du texte, seuls peuvent être identifiés les Uprapéens et les gens du Yarih. Ils ont pu être convoqués en tant que voisins des campagnes mises à mal. La mention de Bît YaBtaharna (l. 2'), si elle est justifiée, pourrait faire allusion aux Mâr yamîna amnanéens de Hardum. L'aide demandée ici aux Bédouins mâr yamîna rappelle celle qui a été, dans d'autres circonstances, sollicitée de la part des Bédouins mâr sim'al contre les dégâts susceptibles d'être commis à la moisson par les Mâr yamîna, selon [A.5172]. 60 [M.7814] Habdû.ma-Dagan au roi. Le roi lui ayant demandé de réunir les Bédouins contre les corbeaux, il est allé trouver Nikrum. (…) Signaux de feu. Propos des gens du Yarih. (…) Lettre du 18-i.

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[a-n]a be-lí-ia qí-bí-ma [u]m-ma h[a]-ab-du-ma-dda-gan [ì]r-ka-ama [a]-um ha-na ha-RA°-bi [a]n-[nu-t]i le-qé-im be-lí ki-a-am ú-wa-er°-an-ni um-ma-mi i-na qa-ar-nim ra-bi-tim ta°-a-ab-ma ù a-na me-er-hi-i u-up°-ur-ma li-ip-hu-ru-[ni]-kum i-na i-í-ri-u {UB! } ni-ik-ra-am ak-u-ud-ma um-ma a-na-ku-ma

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a-lik ha-na ha-ar-ba-am [li-il-qé11 e-b]u-[ra-a]m lu-uh-di-iB [ki-ma ma-ha-í-im li]-im-ha-a [(ki)-a-am i-pu-la]- an-n[i?] [(um-ma-mi h)[a-ar-bu-um … ] [ki]-(ma a-à-ni ) [o]-(bu-ur-ma) [i-na ha-a]l?-í-im [a?-…12 [ o o o o ] e-[…

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(…)

Rev. 2’

x-[ ….……]-ka be-lí [………] lú-me-e du[mu é ia-aB-t]a-ha-ar-[n]a [ki] it-ta-la-[kun]im [……] 4’ mu?-x-[…………………] u 4-kam mu-[u](AZ)-la-lam? i-[……] 6’ a-na pa-ha-ar ha-na i-a-tam i-u-ú-ma [I] a-d[a-g]a-ia {X} ú-ul il-il °-kam13 8’ a-bu-um ia-ri-hi-yu ip-hu-ru-nim [k]i-a-am i-[p]u-lu-ni-in-ni 10’ [um-ma u-nu-ma] ul-la me-er°-hi-yu-um [a-na é-ri]-ni5 li-li-[ik]-ma 12’ [o o o ] x ab-bi-ni [ o-o]-x ú I?/1? mu-da-x-[ 14’ [ma-am]-ma-an x x x [……] [ma-a]m-ma-an ú-ul […] Tr. 16’ [ o o a]-na e-er b[e-lí-ni ] [ o o o]-am a-na x-[o o o ] 18’ [ o o] ma ra x x [o o] C. [o o o o o o o o ]ki lú-me-e 20’ [o o o o o o ] iti 1-kam u 18-kam [i-na sa-ga-ra-timk]i up-pí a-na e-er be-lí-ia ú-[a-bi-lam] Note : le texte présente de nombreuses singularités, dont la moindre n’est pas celle de la l. 20’. En outre, plusieurs fois, un signe VC semble avoir été écrit à la place de CV, cf. l. 5, 8, 7’. Des fragments (non jointifs au document) faisaient partie de l'ensemble. Leur texte est indiqué entre parenthèse dans la transcription, en fonction de ce que l'on peut en comprendre. 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Habdû.ma-Dagan, ton serviteur. Mon seigneur 4 pour que les Bédouins capturent ces étourneauxa) 5 m’a envoyé des instructions en ces termes, 6 disant : « 7 Installe-toib) 6 dans la grande cornec) 7 et alors 8 envoie un message(r) 7 aux mer‘ûm 8 qu’ils se rassemblent chez toi. » 10 J’ai rejoint 9 Nikrum 9 dans son enclosd) 10 disant : « 11 Allons ! les Bédouins 12 doivent capturer 11 les étourneaux. 12 Pour que je puisse faire rapidemente) la moisson, il faut qu'ils frappent (le sol) autant qu'ils (le) peuventf). » Il m'a répondu ceci : « Les étourneaux… lorsqu'ils ont … nos champs, dans le district de … » 5

(…) Les gens de Bît YaBtaharna 3' vont partir. 4'… 5' Le 4, pendant l'après-midi, … 6’ On a fait des signaux de feu pour le rassemblement des Bédouins. 7’ Addagayae) n’est pas venu. 8’ Les gens du Yarih se 2’

 11

Pour cette restauration, cf. l. 4.

12

Texte conjectural. Il pourrait y avoir là mention de …]-x zi-im-r[a-an.

13

À comprendre sans doute comme une mégraphie de illikam avec IL pour LI.

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

135

sont rassemblés. 9’ Voici la réponse qu’ils m’ont faite, 10’ disant : « Or çà, le mer‘ûm 11’ doit-il venir vers nous et 13’ … 12’… de nos Autorités ? » 13’-19’ (Texte indécis.) 20’ … Le 18 du premier moisf), 21’ à Saggarâtum, je fais porter ma tablette chez mon seigneur. a) À ha-ra-Bi correspond ha-ar-Ba-am l. 11. RA pourrait donc être une faute pour AR car à plusieurs endroits de la tablette on note des erreurs de notation, mais aussi représenter une forme harabum à côté de harbum. Harbum est connu comme le nom d'un oiseau (cf. CT 41 7 61) et un lexique de Sultantepe le dit consacré au dieu de l'Orage (cf CAD H, p. 98). Sa dénomination peut avoir un rapport étymologique à ribum, le nom du corbeau qui comporte un ‘ain initial. Faire peur aux volatiles est mentionné par Ana ittiu IV i 32 et il est fait mention de « gardes contre les volatiles » à l'époque paléo-babylonienne, comme dans TCL 1 174 5. L'espèce d'oiseaux buru e-numun (CAD A/2, p. 266b, lit rib zri) pourrait désigner les volatiles qui venaient piller les champs cultivés. Il s'agirait dès lors de l'étourneau plutôt que du nom local du corbeau. b) Il ne peut s’agir d’un inaccompli qui serait tuab. Une forme impérative taab est attestée en dialecte paléo-assyrien, ce qui est une forme du Nord, pour laquelle Mari utilise tiab. Merci à R. de Boer de me signaler que dans AbB 9 144 11’ on trouve tabâ dans une lettre OB, imp. masc. pl. selon l’interprétation de M. Stol, op. cit., p. 91 s. n. b). M. Guichard m’indique que la forme se trouve dans des lettres OB de Larsâ qu’il doit publier. c) Expression non documentée : peut-être un lieu (cf. les « cornes » du temple ou celles du palais, selon LAPO 18, p. 347) ou une expression figurée, du genre de « à grand renfort de trompe », car l. 10 il y a déplacement du gouverneur. R. de Boer penserait à un repère du paysage. d) Sens incertain. Le terme iîrum pourrait être une variante de hiârum. e) Il s'agirait du verbe hadâBum (hapax à Mari) qui correspondrait au « haâpum » de AHw, p. 336b, un verbe en rapport avec le grain attesté par un lexique, dont la racine est posée P par rapprochement avec l'hébreu p (« to catch », HALOT, p. 307b). La notation de ce verbe étant ha-da-Bu, l'exemple de Mari devrait en fait faire poser la racine comme DB/P, car le signe DI pour noter /i/ à Mari, s'il n'est pas inconnu (cf. [M.10996] 4), reste exceptionnel. Le sens contextuel est celui de sauver ce que l'on peut de la récolte, éventuellement de « récolter rapidement » (peut-être même « arracher ») le grain, avant que les volatiles ne s'en emparent. f) Cf. ARMT XXVII 28 21-22 (à propos de sauterelles, il est vrai). g) Un NP bédouin a-da-ga-ia dont les variantes sont ad-da-ga-ia et an-da-ga-ia, est bien documenté. L’individu pouvait être le mer‘ûm yarihéen ou une notabilité bédouine. h) La notation de « premier mois » pour urahhum n’est pas usuelle à Mari. Il pourrait y avoir eu à Saggâratum un calendrier particulier comme à Terqa.

Qui dans [A.3845] se dit neutre entre les deux parties ennemies ? L'inconnu parle de Zimrî-Lîm comme d'un supérieur (l. 8”), tout en ayant des moyens armés à sa disposition (l. 5'). Il peut s'agir de la citation d’un propos. On trouve des affirmations identiques de la part d’Imâr qui se veut en paix avec tout le monde (cf. [A.546] 6'-8'). Le texte est cité ici à cause de la mention d’Atamrel (l. 6”). 61 [A.3845] [Acéphale à…]. Volonté de neutralité entre Mâr sim’al et Mâr yamîna. (…) Offres de paix des Mâr yamîna au roi de Mari. (…) (…)

2' 4' 6' 8' 10’ 12’

a-[n]a dumu si-im-a-a[l] ù a-na dumu ia-mi-n[a] [ú-ul ú]-ga-al-li-il it-ti dumu si-im-a-al ù dumu ia-m[i-na] sa-a[l]-ma-ku a-na dumu si-im-a-al ù a-na dumu ia-mi-na a-ba-am ú-ul a-na-ad-di-in at-tu-nu ù dumu ia-mi-na i-na bi-ri-ti-ku-nu i-ta-la ú-lu si-il-ma ú-lu-ma ni-ik-ra a-na-ku a-na bi-ri-ti-ku-nu ú-ul e-e -eh-hi ki-ma lú-má-u-gíd-gíd gi-erin [a-na] dutu [na-]u-ú a-na-ku sa-li-ma-am [a-na ma]-a-tim ka-li-a na-e-e-[ku]

Jean-Marie DURAND

136 (…)

2” 4” 6” 8” 10” 12” 14”

[……] x … ú-[… […]-ni bi-ri-ti-ni um-[ [a-wa-tu-ka]-ma i-na-ma ú-ul i[k-tu-na] [ki-ma pa]-an a-wa-at dumu ia-mi-n[a a-na sa-li-mi-im a-ab-ta-t[a lú-u-gi-me-e-u-nu a-tam-re-AN ù zi-im-ra-an pa-ni a-wa-ti-u-nu a-na e-er be-lí-ia [l]i-i-ba-tu-nim-ma sa-lim-ta-u-nu be-lí li-il-qí ù um-ma dumu ia-mi-na ru-uq-ma sa-li-ma-am ú-u[l i-pa-al-la]-ah at-ta ù i[t-t]i-ka-ma [i-da-ma]-ra-a i-ip-ra-am [a sa-lim-ti dumu] si-i[m-a-al ú-ur]-dam-ma [ù i-na i-tu]-ul-ti-ka (…)

Bibliographie : les l. 6’-12’’ sont citées dans ARMT XXVI/1, p. 44.

… 1’ Ni envers les Mâr sim'al ni envers les Mâr yamîna 2’ je n’ai commis de faute. 3’ J'ai un pacte de non-belligérance avec les Mâr sim'al et les Mâr yamîna. 5’Je ne donne(rai) de gens 4’ ni aux Mâr sim'al ni aux Mâr yamîna. 6’ Vous et les Mâr yamîna 7’ discutez 6’entre vous : ou bien faites un pacte de nonbelligérance 8’ ou bien faites la guerrea). Moi, 9’ je ne m'approcherai 8’ d’aucun de vous. 10’ Comme un devin 11’ se trouve lever du cèdre à ama, 11’ moi 12’ je me trouve apporter 11’ la non-belligérance 12’ à tout le pays. (…) 2”

… …entre nous … 3” Ce sont tes paroles qui sont doubles et non fiables. 5” De même que vous vous trouvez assurer 4” les affaires des Mâr yamîna … 5” pour (établir) la non-belligérance, 6” leurs Anciens, Atamrel et Zimrân 8” doivent assurer la conduite 7” de leurs affairesb) 8” vers chez mon seigneur 9” afin que mon seigneur reçoive 10” leur (offre de) non-belligérance. 10” En outre, pour le cas où des Mâr yamîna, une fois loin, 11” ne respecte(raie)nt pas 10” la nonbelligérance, 11” toi, et avec toi 12” l’Ida-Mara, 13” expédie 12” un message 13” concernant la nonbelligérance avec les Mâr sim'al et, 14” selon ta réflexionc), 15” compose ce message… a) Le CAD N/1, p. 159b indique comme impératif pour NKR, ikir, tout en marquant que la forme est théorique (*ikir). D'après ce texte, la forme était en fait nikir. b) Ordinairement le très courant pânam abâtum signifie « guider » ou « assurer le commandement », ce qui revient à peu près au même mais dépend de la personnalité du leader. L’expression bien plus rare pân awâtim abâtum (cf. CAD , p. 29a) se retrouve dans A.3337 (ARMT XXVI 534) 8 avec la formulation explicite pân awâtiia abat, uterdi = « Assure la conduite de mon affaire. Prends (en) le relais/fais-la aboutir. » c) Il faut sans doute comprendre « en utilisant tes propres mots ». Le message ne donne qu’un schéma en gros que l’expéditeur rédigera à sa manière.

05.1.2 Les lettres d’Atamrel 0.5.1.2.1 Lettres adressées à Samsî-Addu, le chef uprapéen ? Parmi les documents envoyés par Atamrel, l’un au moins doit être sûrement considéré comme de la « correspondance détournée ». Il s’agit de [M.10996+] car l’antagonisme avec Nikrum pour le poste de mer‘ûm ne se comprend que comme un événement antérieur au conflit, qui a pu d’ailleurs faire qu'Atamrel embrasse la cause royaliste. Dans ce texte, le « seigneur » dont il est question n'est donc sans doute pas le roi de Mari, mais Samsî-Addu, celui des Uprapéens. Le service de mer‘ûm consistait apparemment à prendre la tête des troupeaux et de leurs pasteurs. Il semble avoir eu une importance majeure, même s’il est difficile de connaître les liens exacts du

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

137

mer’ûm avec les clans qui assumaient la migration saisonnière, le nombre de titulaires de la charge, la durée de celle-ci et comment on y accédait. Le texte montre la rivalité d’Atamrel avec Nikrum. C'est la seconde année qu'il accomplissait son service de chef-pâtre. L'an passé, tout avait été sans problème lorsqu'il avait guidé les moutons vers le Bishri, avec pour surveillant ama-tillassu qui avait pour collaborateurs des gens de sa famille. 62 [M.10996+M.13380] Atamrel au roi [Samsî-Addu de Samânum]. Il a été irréprochable envers lui. Mais Nikrum l’a calomnié. Les ovins envoyés au Bishri n’ont pas eu de pertes. Cette année, ce sera le même pâtre… [a]-na be-lí-ia qí-[bí-ma] um-ma Ia-tam-re-A[N ìr-ka-a-ma] i-tu be-lí i-na bi-s[i-irki] 4 i-ku-na-an-ni hi-i(DI)-t[am] ù ra-às(A)-ba-tam ú-ul wa-[ab-la-ku] 6 a-ar be-lí u-zi-za-a[n]-ni n[a-w]i-am ù°-a-lim 8 ù i-ni-u u-ma-am da-am-qa-am° be-lí a-ku-unx(IN)14 10 a-na é°-er be-lí-ia a-li-ka-am-ma e20(I)-pé be-lí-i[a] a-[i-i]q 12 ù be-lí ù-wa-e-ra-an-ni ù [h]a-da-na-am i-ku-na-am 14 ù ha-da-an be-lí-ia Tr. a-na u -kam [a-ú-ur] 16 i-na-an-na I ni-[ik-ru-um] [ha-n]a ù°-pa-[hi-ir-ma] Rev. 18 a-wa-tim n[a-ak-ra-tim a-u-mi-ia] ub-la-am-ma [……]15 20 a-da-aq-de-e[m … ] a-na bi-si-ir u[du-há i-li-ka-ma] 22 i-bé-nim-ma ú-[u]l i-x-[…]16 ù°-pa-li-il5-ma? dutu-tillat-l[a-s]ú 24 sipa it-ti-u i-li-ku-nim a-hu-u ù ha-ta-nu-u-ma 26 um-ma li-bi be-lí-ia a-na pi ù li-a-nim 28 [a-tam]-ma i-la-ak [ki-ma i-n]a a-lim-tim i-l[a-ku] 30 [i-na wu-u]r-tim [……] […………………] Tr. 32 […………] [i-na-an-n]a [……] 34 x-x-du […………] [o]-x […………] 2

 14

Le signe est IN, non NAM. De la même façon on a IZ = uzx.

15

La seconde partie de la l. pourrait être [ka-ar-í i-ku-ul], « il m’a calomnié », selon une idée de R. de Boer.

16

Peut-être i-m[a-e-e] = « ils ne sont pas (aujourd’hui) moins nombreux ».

Jean-Marie DURAND

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Note : grosse écriture maladroite, difficile à lire, avec plusieurs particularismes dans la notation (dont ù- = úsystématiquement) et la rédaction (antéposition du verbe). M.10996 était « S.115.6 » dans un manuscrit de M. Birot. 1

Dis à mon seigneur : ainsi parle Atamrel, ton serviteur. Depuis que mon seigneur 4 m'a affecté 3 au Bishri, 5 je n'ai pas commisa) 4 de faute volontaire 5 ni involontaire. 6 Là où mon seigneur m'a installé, 7 j'ai maintenu en bon état le troupeau. 8 En outre, par deux fois 9 j'ai assuré 8 la gloire 9 à mon seigneurb). 11 Je suis allé 10 chez mon seigneur 11 et j'ai baisé le pied de mon seigneur. 12 Alors mon seigneur m'a donné ses instructions. 13 D’une part, il m'a fixé un terme ; 14 d’autre part, le terme de mon seigneur 15 je l'ai observé au jour prèsc). 16 Aujourd'hui, Nikrum 17 a rassemblé les Bédouins et 19 a tenu 18 des propos hostiles me concer20 nant … L'an passé, … 21 les ovins, étant allés au Bishri, 22 ont été rassasiés et il n’y a pas eu de perte. 23 C’était ama-tillassu, 24 le pâtre, 23 qui en a assuré la surveillanced). 24 Avec lui étaient venus 25 ses frères et son/ses gendre(s) aussi. 26 Si cela agrée à mon seigneur, 28 cette année encoree), il affronteraf) 27 la rumeur et les bavardagesg). Lorsqu’il ira sans être inquiété, 30 selon l’instruction… 31-35 (Texte indécis.) 3

a) arnam wabâlum est attesté par le Codex de Hammu-rabi (§169 29, cf. CAD A/1, p. 18a) et hiîtum wabâlum est documenté par une bilingue, cf. CAD , p. 208b et CAD A/1, p. 18b : kîma a ana ili-u hi-i-ta-am ublam = « like one who has sinned against his god ». La valeur I de DI est rarissime à Mari. Rasbatum est une variante de rasibtum. Le couple hiîtum u rasbatum rappelle le hîum u rasibtum de ARMT XXVI 449 21 où mimma hîum u rasibtum ina qâti-ia ûl ibî-um (« Il n’y a eu de mon fait mal ni volontaire ni involontaire envers lui ») est repris par dummuqum udammiq-um (« Je lui ai été en tout point amical »). Pour RSB « faire involontairement du mal à quelqu’un », cf. D. Charpin, NABU 1995/28 et N. Ziegler, RA 110, p. 125. b) Il faudrait considérer bêlî comme un vocatif selon R. de Boer. Mais M. Guichard me signale A.868 6-7, où u umam rabêm [bêlî] ikunanni atteste un double accusatif. c) L’expression u-kam est sans doute équivalent de umukkam. Cf. ARMT XXXIII, p. 186 c). d) La racine PLL a le sens de « regarder avec attention » ou d’« envisager » (avec ana). Le contexte invite souvent à une compréhension « protéger ». Le pâlilum est en effet une protection (cf. ARMT XXX, p. 179, sorte de « housse »), non un textile (CAD P, p. 66a-b) Le sens de « marcher en tête » (CAD pallu A) vient des équivalents sumériens, mais pourrait n’être que « surveiller, regarder avec attention ». e) Pour attam en couple avec addaqdem, cf. CAD /2, p. 201a-b. f) L’expression ana … alâkum a été rendue par « affronter ». Cf. à Tell Harmal (Sumer 14, p. 54 n°58: 24), gír zabar … illakakkum = « Tu auras à affronter l’arme en bronze ». g) Pour l’expression (hapax à Mari) pûm u liânum, cf. CAD L, p. 212b c) et CAD P, 465b c) « empty talk, rumor ».

La situation historique de [M.10997] est moins évidente. Il peut s'agir également d'une tablette envoyée au chef uprapéen Samsî-Addu, où le mer‘ûm renseignait sur des déplacements tribaux, interceptée par la police mariote, mais (cf. l. 9) le texte pourrait aussi avoir été adressé à Zimrî-Lîm et être d'après le conflit. Atamrel rapporterait alors au roi des déplacements d'Amnanéens et de Rabbéens. 63 [M.10997] Atamrel au roi. Renseignements sur des déplacements de Mâr yamîna.

2 4 6 8

a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-tam-re-A[N] ìrka-a- [ma] ia-qí-im-[…] [ I] lú am-[na-n]a-yuki pa-[a]n [h]a-n[a] ix(AZ)-ba-at-ma a-na bi-si-ir u-te-bi-i[r] ù be-lí ú-ul i-a-al

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel 10 Tr.

139

udu-há i17-na ú-u[l sa-ak-na] a-na be-lí18 a-ta-ap-[ra-am] (1 l. blanche.)

Rev. 12 [a-ni-tam l]ú-me-[e ha-na] ra-ab-bu[ú] 14 a-di ha-la-bi-[it] sakii[n] 16 ù a-na ha-la-bi-i[t] iruub 18 [e ]-e-em-unu [a-n]a e-ri- u[b]-l[u]-ma 20 a-na be-lí-ia a-ta-ap-ra-am Note : le texte [M.10996] est aussi le texte S.115-7. 1

Dis à mon seigneur : ainsi parle Atamrel, ton serviteur. Yaqqim-…, 6 l’amnanéen, 7 a pris la tête des Bédouins et 8 a fait faire la traversée vers le Bishri. 9 Or il n’a pas demandé l’autorisation à mon seigneur. 10 Ces moutons ne sont pas (encore) installés. 11 Je l’annonce à mon seigneur. 12 Autre chose : les Bédouins 13 rabbéens 15 se sont installés 14 jusqu’au Halabit. 16 En outre , 17 ils sont entrés 16 (sur le territoire) du Halabît. 19 On m’a rapporté 18 la nouvelle les concernant et 20 je l’annonce à mon seigneur. 5

05.1.2.2 Lettres adressées à Zimrî-Lîm Plusieurs lettres ne se comprennent cependant que si elles sont adressées au roi de Mari et le renseignent sur des gens qui étaient ses ennemis. La lettre ARM II 1219 est sans doute d’après le ralliement d'Atamrel au roi de Mari, car il ne donnerait pas de nouvelles concernant les Uprapéens sur des on-dit, mais directement. La lettre parle de la fuite des rois mâr yamîna et informe le roi de l'accueil peu enthousiaste qu’ils ont reçu ainsi que de leurs divers contacts. Il reste néanmoins à savoir qui avait pu refuser aux fugitifs, Hardum et YaggihAddu, l'entrée dans un lieu qui ne peut malheureusement plus être précisé. Sans doute pas Samsî-Addu, lui-même fugitif. Il pouvait s'agir du puhrum (cf. la mention des Bédouins, l. 6 ?). 64 [ARM II 12] Atamrel au roi [= Zimrî-Lîm]. Nouvelles sur les rois mâr yamîna en déroute, obtenues d'auprès des Bédouins avant qu'Atamrel n'aille rejoindre le roi. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-tam-re-AN ìrka-a- ma lú dumu-me-e i-ip-ri-ia a-na ha-na a-pu-ur-ma e -ma-am ga-am-ra-am [ub]-lu-nim [I]ha-ar-du-um

2 4 6 8

 17

Sur érasure d'un A.

18

On attend ici be-lí-ia, comme à la l. 20, mais il peut s’agir d’un sandhi de phrase ana bêliyatapram.

19

Le traitement de ce document dans LAPO 16 432 a été revu en fonction de l'ensemble du dossier, d'où les corrections proposées.

Jean-Marie DURAND

140

[ù] ia-gi-ih-dIM [i-n]a up-ra-pi [ú-ul n]a-zu-zu [pa-na-nu]m 14 [……] [a-na o-o-o]ki Rev. 16 [e-re-bi-u-nu] im-gu-ur [ù wa-ar-ka-nu-u]m 18 [… a-n]a an-né-tim [ú-ul] im-[gu]-ur-u-nu-i-im I ba-x-[l]um ù Ia-tam-rum 20 a-na e-er ha-a[r-di]-im i-te-eq 22 ù ni-ik-ru-um a-na dutui-dIM Tr. i-ta-na-pa-ar 24 be-lí lu i-di mé-he-er up-pí-ia C. 26 li-i-pu-ra-am la-ma a-la-ki-ia a-na be-lí-i[a] 28 ha-na i-p[u-ra-am] 10 Tr. 12

Bibliographie : LAPO 16 432. 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Atamrel, ton serviteur. J’ai envoyé 5 des messagers de moi 6 en (territoire) bédouin et 8 ils m’ont apporté 7 des nouvelles détaillées : 9 Hardum 10 et Yaggih-Addu 12 ne se trouvent plusa) 11 en (territoire) uprapéen. 13 Précédemment, NP 16 avait été d’accord 15 pour qu'16 ils entrent 15 à NG, 17 mais par la suite, 19 il ne 18 le 19 leur a plus permis. 20 Ba…lum avec Atamrum 21 a continué sa route pour chez Hardum. 22 En outre Nikrum 23 a un courrier régulier 22 avec Samsî-Addu. 24 Mon seigneur est informé ; 26 qu’il m’envoie 25 réponse à ma tablette. 27 Avant que j'aille chez mon seigneur 28 des Bédouins m'ont donné (ces) informationsb). 6

a) La lecture n]a-zu-zu (non izûzû comme dans LAPO 16), permansif de uzzuzum convient aux traces (IZ est en fait la fin de NA), quoiqu’un permansif IV de uzuzzum soit rare en OB. b) Cf. l. 6-8.

[A.851] renseigne sur les plans mâr yamîna du côté du Balih. Hardum et Yaggih-Addu se trouvaient alors à Serdâ20, où six mille hommes étaient rassemblés avec des provisions pour vingt jours. Ils espéraient une vaste coalition contre Mari : l'arrivée des forces d'Enunna appelées par Qarnî-Lîm et celles des puissances du Nord, soit huit mille hommes envoyés par Adal-enni du Burundum auxquels s’ajouterait ce que les quatre royaumes du Zalmaqum pourraient mobiliser. Leur premier objectif était de prendre Ahhunâ, puis de « descendre sur Mari ». Cela aurait représenté une coalition formidable. C’était à un moment où Yaggih-Addu n’était pas encore allé jusqu'à Enunna. La lettre montre Atamrel du côté de Mari. Il compte aller à Ahhunâ donner des directives aux Bédouins. La ville est alors l’avant-poste des forces mariotes de Tuttul face à Serdâ occupée par les ennemis. En revanche, nulle mention n'est faite de Tuttul. Or, il ne saurait être question de marcher sur Mari si cette place est toujours aux mains des Mariotes, ou au moins dans sa mouvance. L'emploi de Hana dans ce texte est ambigu. L. 22, il s'agit de contribules d'Atamrel qu'il compte entraîner dans son entreprise pro-mariote. En revanche, l. 27 (où le terme est restauré mais très vraisemblable), « Bédouin » désigne les Mâr yamîna de façon large. Qa unân avait une forte composante  20

Pour cette ville, cf. MTT 1/1, p. 319. À l’époque médio-assyrienne l’initiale semble être en /S/ alors qu’à l’époque OB elle est aussi attestée en / /. Un lien avec le nom de l’olivier semble cependant assuré, au moins par étymologie secondaire, dès l’époque de Mari. Le toponyme (ou le nom de l’arbre) peut avoir comporté une initiale S/ différemment réalisée.

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

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de Mâr yamîna avant qu'ils n'en soient définitivement chassés (ou assimilés) après la victoire de Mari et l’entente avec Enunna. Ces Bédouins se disperseront sans chercher à résister en apprenant qu'un haut responsable21 mâr sim'al arrive. S'il y a bien mention d'Ama , l. 29, la lettre serait du même moment que ARMT XXVI 24. 65 [A.851] Atamrel au roi. Hardum et Yaggih-Addu mobilisent à Serdâ et espèrent la montée des forces d'Enunna grâce à Qarnî-Lîm ainsi que la mobilisation du Burundum et du Zalmaqum pour marcher sur Mari. Des directives vont être données aux Bédouins à Ahhunâ. Du côté de Qa unân, à l’annonce de l’arrivée d’un haut responsable, les (Mâr yamîna) se disperseront. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-tam-re-AN ìrka-a- ma ki-a-am e-me um-ma-mi I ha-ar-duum I d i°-gi-ih- IM i-na s[é-er-daki-ma] i-na 6 li-me [p]a-hi-ir í-di-it u 20-kam ra-g[i-i]m um-ma-mi qar-ni-li-im lú e

-nun-ke-emki ú-e-le-em I a-dal-e-nu° i-na 8 li-me {KAM} ù za-al-ma-qum° pa-hi-ir ù um-ma u-nu-ma

2 4 6 8 10 12 Tr. 14

(ligne blanche.)

Rev. 16 a-hu-na-aki e°-le-qé-ma ù ki-ma pa-ni-ni -ma 18 a-na ma-riki nu-a-ar-da an-ni-ta-an di-bu-u-nu 20 i-na-an-na a-na- {X X} ku {X} a-di a-hu-na-aki a-la-ak-ma 22 ù ha-na ú-w[a]-a-ra-ma e -ma-am g[a-am-ra-am] 24 a-na be-lí-[ia a-a-pa-ra-am] be-lí a-ah-[u la i-na-ad-di] 26 e -em-ka22 lu-[ú ki-in] a-ni-tam lú-me-e [ha-na] 28 i-na qa-[ú-na-anki] Tr. a-na hi-sà-at a-m[a-a]23 30 ka-lu-u i-sà-pa-ah24 (Reste anépigraphe.)

 21

La lecture n'est pas sûre. Il peut s'agir d'A ma ou d'Asqûdum ; cf. n. 23.

22

Le fait que l’expéditeur se mette à tutoyer le roi alors qu’il recourt aussi à la 3e personne, se produit plusieurs fois chez Atamrel. Cf. [A.2283] b). 23

Incertain. On peut aussi restaurer às-q[ú-di-im]

24

En comprenant issappah.

Jean-Marie DURAND

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Bibliographie : cf. A. Finet, « Adal enni, roi de Burundum », RA 60, 1966, p. 17, n. 3 et M. Guichard, « Le ubartum occidental à l’avènement de Zimrî-Lîm », FM 6, 2002, p. 150, n. 116. 1

Dis à mon seigneur: ainsi parle Atamrel, ton serviteur. Voici ce que j’ai appris : on dit : 6 Hardum 7 (et) Yaggih-Addu sont à 7 Serdâ. 8 (Il y a) une mobilisation d’environ six mille (Bédouins). 9 Il a été décrétéa) des provisions pour vingt jours. 10 On dit : « Qarnî-Lîm 11 va faire monter l’homme d’Enunnab) ; 12 Adal-enni 13 (représente) environ huit mille (hommes) ; 14 en outre, le Zalmaqum est mobilisé. » 15 Donc, voici ce qu’ils disent : « 16 Jed) vais prendre Ahhunâ et 17 alors, dès que nous le pourronsc), 18 nous continuerons sur Mari. » 19 Voilà leurs direse). 20 Actuellement, moi, 22 je vais aller jusqu’à Ahhunâ et, 22 alors, je donnerai des instructions aux Bédouins et 24 j’enverrai 23 rapport complet à mon seigneur. 25 Mon seigneur ne doit pas se relâcher. 26 Que ta décision soit ferme. 27 Autre chose : les Bédouins, 28 à Qa unân, 29 à la mention d’Ama, 30 se disperseront tous. 5

a) Ragâmum indique à Mari le fait de réclamer par voie officielle quelque chose (ici des provisions, cf. ARM II 75, etc.) ou des gens (des soldats, généralement). b) Le texte atteste ici l’ethnique enun(a)kâyum. c) Kîma pani-ni-ma = « Dès que (kîma…-ma, cf. LAPO 16, p. 152) cela nous sera possible ; en urgence pour nous…» ; pour cette expression, cf. LAPO 17, p. 37. Cf. [A.2558] 14. d) Malgré les deux NP l. 6-7, le verbe est au singulier l. 8 et 9. Ce singulier peut refléter le plan du seul Yaggih-Addu. Yaggih-Addu représentait le chef le plus actif, les autres, les rois de la première génération, semblant plutôt passifs devant les événements. e) Le recours au substantif dibbum au lieu d’une forme de dabâbum est rare à Mari.

Le texte [M.5355] n'est qu'un bout de tablette acéphale qui parle de Yaggih-Addu en relation à Serdâ. Il serait à attribuer à Atamrel ou à quelqu’un qui était en fonction sur le Balih. Les parties manquantes du document sont trop importantes pour que son sens soit clair. Les propos sur les princesses de la Face ou sur Atamrum restent obscurs. 66 [M.5355] [Acéphale au roi.] Yaggih-Addu … à Serdâ. Les biens des princesses … Rev., texte indécisa). a-na be-lí-ia qí-bí-[ma um-ma …… ìr-ka-a-ma] a-bu-um a be-lí-ia a-l[im hal-ú-um a-lim] up-pa-am a be-lí ú-a-bi-[lam e-me um-ma-a-mi] I ia-gi-ih-dIM i-na [e25-er-daki …] ba-i-it munus-tur-me-e lugal x-[…] ú-ul ta-a-pu-ra-a[m……………] [o o o o26 lu]gal x-[ …………………]

2 4 6

(Face : au moins 1/2 manque ; Tr. disparue ; Rev. au moins 1/2 manque.)

[ o o o o-n]a-ak iD-[……] [i-na a-hu]-naki ik-lu-u [……] [i-n]a-an-na dsu'en-a-[a-ri-id ……] a-na e-er dumu-me-e-u [………] it-ti um-mi-u-nu x […………] lú a-mi-ri a-na [e-er NP …………] a-um à-ab-e-li-[um-ma-ni-u……] I a-tam-rum ar-ru-[um…27]

2' 4' 6' 8'

 25

Le signe pourrait être un AD. Un AB (è -nun-naki) est exclu.

26

Il pourrait y avoir ici [ ù? munus-tur-me-e ].

27

On attendrait ana arrûtim innai-ma. Il est possible de restaurer ar-ru-[tam il-qé].

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel Tr. 10'

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i-ta°-qa-a lú [u-a-tu ir-gu-um um-ma-mi] ap-pí-i wa-a-ba-ku up-[pu-ka] li-li-kam a-pa-ar-[ta-ka lu-u-me] ù mi-im-ma be-lí x [ be-lí la i-ha-[………………] be-lí li-i-p[u-ra-am-ma…………] a-na be-lí-ia […………………] bi-ri-it [………………………]

12' C. i 14'

Note : coin haut gauche d’une tablette moyenne, aux bords pincés. Il manque la moitié droite de la tablette et les 2/3 de la Face et du Revers. 1’

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) … , ton serviteur. Les gens de mon seigneur, ça va. Le district ça va. 3 J’ai pris connaissance de la tablette que mon seigneur m’a fait porter. Mon seigneur disait : 4 « Yaggih-Addu … à/de Serdâ…. 5 Des biens des filles de … 6 tu ne m’as pas informé … » 2

Revers (Texte indécisa)). a) Sur ce Rev. sont mentionnés deux fonctionnaires de l’époque de Zimrî-Lîm : Sîn-a arêd et âb-eli[mâti- u], sans que le contexte soit clair. L. 8’-11’ on pourrait comprendre : « Atamrum a acquis la royauté et se comporte dès lors (-ta-) avec hauteur. Il a envoyé un ordre à cet individu, disant : « Puisque je suis là, il faut qu’une tablette de toi m’arrive, que je prenne connaissance de ton message. » Le verbe aqûm (Gt) serait ici un verbe en (â) alors qu'il n'est connu que comme un verbe en (û) ou en (î) par les dictionnaires, mais le contexte est très lacunaire. âb-eli-ummâni- u, fonctionnaire du RHM, serait en poste à Ékallatum ou A

ur. R. de Boer verrait l. 8' le NP ar-ru-[ki-ka-li-ma], mais la construction ne m'apparaît pas. En revanche, on pourrait supposer l'existence de ce nom aux l. 5 et 7.

[A.2422] est postérieur au ralliement à Mari d'Atamrel, mais également antérieur à la fin de l'équipée de Yaggih-Addu puisqu'elle dénonce deux informateurs du chef bédouin. Cette lettre a dû être écrite depuis l'amont suite à des renseignements obtenus par Atamrel. 67 [A.2422] Atamrel au roi (Zimrî-Lîm) : dénonciation d'une femme et d'un homme qui renseignent régulièrement Yaggih-Addu sur des sujets sensibles. a-na be-lí- ia qí bíma um-ma a-tam-re-A[N] 4 ìr[ka]-a-[ma] f ge[me -NDiv.] 6 dam ì-li-[…] Tr. i-i ù ia-ha-a[d-m]a-ra-a Rev. 8 a-wa!28-tim° sa-pí-la-tam° a-na ia-gi-ih-dIM 10 i-ta-pa-ru munus a-a-ti ù lú a-a-t[u] 12 belí li-ha-al-li-iq 2

Note : petite tablette carrée, aux coins pincés. 1

Dis à mon seigneur: ainsi parle Atamrel, ton serviteur. 

28

Le signe se présente comme un UD.

Jean-Marie DURAND

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« 5 Amat-(NDiv.), 6 l'épouse d'Ilî-…, 7 elle et Yahad-maraa), 9 à Yaggih-Addu 8 des informations par (des gens) de la populationb). » 12 Mon seigneur perdec) 11 cette femme et cet homme !

10

ont envoyé à plusieurs reprises

a) Ce NP est encore attesté par M.15180 et une empreinte de M.11830. b) Texte ambigu. Le terme sabilatum pourrait correspondre à zabiltum (« betrayal », CAD Z, p. 8a, dont les exemples ne sont cependant pas contraignants) ou aux emplois de zabâlum enregistrés par CAD Z, p. 3a (et cf. p. 4a, pour D/2), verbe qui ne signifie en fait « informer l’ennemi » que parce la notion d'« adversaire » est alors exprimée comme telle29. SBL serait une forme occidentale de ZBL. Cependant, il existe un terme saBlum, considéré comme « corvée » par J.-R. Kupper, mais pour lequel voir ARMT XXVI/1, p. 15-6 (n. 41) où un sens de « population de petites gens » a été proposé. Dans ARMT XXVI/1 est cité A.2442+30 où le texte sa-Bi-la-tum a NG, NG NG ù NG, [it-t]a-na-la-ka-ni-i-um um-ma-mi montre clairement que les sa-Bi-la-tum, pouvant s'exprimer, représentaient certainement des gens. Une compréhension « au moyen d'une s. » est donc envisageable dans [A.2442]. Les sa-Bi-latum devraient être considérées comme des parties de la population et, sans doute la pseudo-racine SBL n'est-elle qu'une variante occidentale de PL. On doit donc transcrire l. 8 le terme comme sa-pí-la-tam. c) hulluqum est employé en parlant d'un ennemi dans ARM II 24+ (LAPO 17 586) 9 : itu nakram ilum uhalliqu = « puisque Dieu a causé la perte de l'ennemi…»

[M.7826] décrit un repli des Rabbéens à Abattum, à une date incertaine, car il peut s'agir de précautions prises avant l'arrivée des troupes royales au moment du conflit ou de la mise en état de défense lors du raid de Yaggih-Addu à Manûhatân. Il y a une différence entre le singulier rabûm (l. 5) qui doit désigner Dâdî-hadun31 et rabbû au plur. (l. 14) qui signifie les Rabbéens. Le singulier mentionné avec les Anciens (l. 5) peut donc désigner le chef bédouin. D'après ce que dit le document, la population d'Abattum était composée de mukênum, soit ceux qui ne travaillaient pas sur les terres du Palais, ce qui représentait grosso modo la « paysannerie », et les mâr damqûtim, les « gens de biens », dénomination des bourgeois32. Le retard à se rassembler à Abattum vient du souci de réunir les inîtum, les attelages de bœufs, car c’était le moment des travaux d'ensemencement (cf. l. 17-19). Il est difficile de savoir si cette description définit réellement la population d’Abattum ou recourt en fait à des nomenclatures mariotes. À considérer le présent document, Abattum était une ville forte où pouvait se replier une population active des deux rives de l’Euphrate, qui y pratiquait des cultures. Elle était donc composée de citadins et d’une paysannerie. Il faut supposer que le roi rabbéen possédait des terres relevant du Palais, tout comme celui de Mari. La structure de l’État rabbéen serait donc comparable à celle de Mari. L. 14, le texte indique en outre que le royaume d’Abattum comportait plusieurs bourgs outre la ville principale.

68 [M.7826] Atamrel au roi (Zimrî-Lîm). Les Rabbéens sont repliés à Abattum. Ceux des bourgs l'ont fait avant les gens des campagnes et ceux qui ont dû réunir les animaux de labours. Les travaux d'ensemencement sont terminés. La bonne nouvelle répond à l'attente du roi. a-na be-lí-[ia] qíbíma [u]m-ma a-tam-re-AN ìrka-a- ma a-nu-um-ma ra-bu-um°

2 4

 29

Cf. J. Nougayrol, RA 40, p. 68 sq. En fait zabâlum ne signifierait qu'« apporter » dans ces exemples.

     #%!        $"         $               !   ! 31 Rabûm était peut-être le titre de Dâdî-hadun, signifiant « chef de tribu », analogue à rubûm qui désignait le roi d'E nunna. M. Guichard pense que ra-bu-um est en fait un collectif et signifie « l’ethnie rabbéenne ». 32

Cf. ARM XXI, p. 518.

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

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6

ù i-bu-unu lú-me-e33 [mu-ú-k]e-ni-im 8 [ù dumu l]ú da-am-qú-tim [ú]-[ba-a]l34-[ki-tu-u]-nu-ti 10 a-bu-[um] i-na pa°-hu°-ur i-né-[t]ì35(TIM)-u-nu 12 ú-ta-[h]i-ru-nim Tr [i]-tu pa-na-nu-um-m[a] 14 ra-ab-bu° a a-la-ni [i-na] a-ba-tim°36 [i-n]a pa-ni-u-n[u-ma] Rev. 16 [p]a-ah- [ru] [a]-ni-tam ha-na[me-e i-pí-ir-u-nu] 18 a[-]um ze-er a-à-h[á]-u-n[u] g[a-m]e-er bu-sú-ur-ti [i]-i 20 a-na e-er be-lí-ia i-ma-[qú-u]t ki-a-am be-lí iq-bé-em 22 um-ma be-lí-ma an-ni-tam la an-ni-tam up-pa-ka li-il-li-kam 24 i-na-an-na e -ma-am an-né-em a-na be-lí-[ia a]-pu-ur 26 be-lí li-ih-du Tr.

(Anépigraphe.)

Note : la tablette a une forme irrégulière, avec des bords arrondis et une écriture qui remonte sur la droite. Un fragment erratique se trouve avoir été mal placé sur la Face de la tablette. Il apparaît tel quel sur la photo. 1

Dis à mon seigneur37 ainsi parle Atamrel, ton serviteur. 5 Voilà que le chef 6 et leurs Anciens 9 ont fait passer sur l’autre rive 6 les gens 7 de la paysannerie 8 et de la bourgeoisie. 10 Des gens 12 s’étaient mis en retard 10 à rassemblera) 11 leurs attelages. 13 Cela faisait longtemps que 14 les Rabbéens des bourgs, 15 dès qu’ils l’avaient pu, 16 se trouvaient rassemblés 14 à Abattum. 17 Autre chose : les Bédouins, leurs travaux 20 en vue d’ensemencer leurs champs 19 sont terminés ; (voilà) une bonne nouvelle de moi 20 (qui) arrive chez mon seigneur. 21 Mon seigneur m’avait tenu ce discours, 22 disant : « 23 Il faut qu’une tablette de toi m’arrive, 22 (me dire) ce qu’il en est. » 24 Maintenant, 25 j’envoie 24 cette nouvelle 25 à mon seigneur. 26 Que mon seigneur se réjouisse ! a) Comprendre pahhur (forme du Nord) pour puhhur.

Dans LAPO 16, p. 630, j’ai considéré à tort que la lettre [A.2741] était une lettre interceptée et que le « seigneur » dont il est question devait être Sumu-dabî de Milân. L’expression ina qâtim wuurum et son contraire ana qâti-u turrum ne signifient pas en effet « laisser partir de son contrôle » ou « y faire revenir » le roi d’Enunna, ce qui serait une aberration historique, car le roi de Mari est à l’époque inférieur à celui d’Enunna. On remarque dans ce texte l’absence des rois, ce qui ferait problème s’il fallait nommer un chef unique pour tous les Mâr yamîna. Sont présents en revanche les cheikhs et les deux mer‘ûm (cf. l. 9-13), donc la totalité des représentants des citadins ainsi que les deux chefs des clans qui s’occupent des troupeaux.  33

La mise en page de la tablette n’est pas conforme à l’usage mariote. Il y a un grand espacement entre U et NU et le segment lú-me-e se trouve inscrit en fait sur le côté. 34

Entre le U et le AL, il y a sur la tablette un fragment intrusif.

35

Pour cet emploi de tì (TIM), cf. ARMT XXXIII, p. 31, n. c) et f).

36

La mise en page n’est pas conforme à l’usage mariote. La ligne se poursuit sur le côté droit de la tablette.

37

Pour M. Guichard, ce « seigneur » pourrait être Samsî-Addu. La lettre serait dès lors antérieure au conflit.

Jean-Marie DURAND

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L’affaire ne concerne en fait que la tribu uprapéenne dont faisait partie Atamrel. Enunna devait avoir son candidat qui ne faisait pas l’unanimité (l. 8). Peut-être était-ce dans le sens des intérêts de Lahun-Dagan qui avait de son côté acheté un grand nombre de partisans. Zimrî-Lîm pouvait cependant désormais choisir qui il voulait parmi les ayants droit. Cela est revenu, comme le montrent les textes de ARMT XXXV, à installer roi Hammitamar. Les Bédouins sont donc prêts à accepter le chef que leur donnera le roi de Mari, conforme ou non aux vœux d’Enunna, à condition qu’il soit pris dans le clan royal et cela avant la moisson. La nomination de leur nouveau chef leur permettrait de se réinstaller au royaume de Mari (cf. l. 24-26) où il y avait la moisson à faire. 69 [A.2741] Atamrel au roi [Zimrî-Lîm]. Les Bédouins sont divisés. Le roi doit se ranger à l’avis du roi d’Enunna pour la nomination du chef des Uprapéens ou en nommer un, avant la moisson. a-na be-lí-ia qí-bí-ma um-ma a-tam-re-AN ìr-ka-a-ma i-na pa-ni-tim a-um lú è-nun-naki i-na qa-ti-ka [l]a wa-a-u-ri-i[m] ad!38-bu-ba-kum i-na-an-na a--tam mi-im-ma e-me-ma li-ib-bi ì’-’ì-dám ù ha-na ka-lu-u ri-gi-im-u a-na i-ni-u i-il-la-ak lú-me-e su-ga-gu [ka-l]u-u-nu ù 2 lú me-er-h[u] ip-hu-ru-ma [m]u-u-ta-lu-us--n[u] a-na e-er be-lí-[ia] a-pu-ra-am ke-em iq-bu-nim um-ma-mi è-nun-naki be-el-ni i-na qa-ti-{X}-u la ú-wa-a-a-ar um-ma it-ti è-nun-naki i-a-ri-i be-el-ni ú-ul i-da-ab-b[u]-ub ma-da-ra-am i-te-en [be-e]l-ni li-i-ku-un-ma dumu-me-e ia-mi-na ka-lu-u a-na e-er be-lí-ia li-ip-hu-ra-am um-ma la ke-em-ma li-ih-mu-u-m[a] la-ma e-bu-ri-im è-nun-naki a-na qa-ti-u li-teer

2 4 6 8 Tr. 10 12 Rev. 14 16 18 20 22 Tr. 24 C. 26 28

Bibliographie : publié par G. Dossin, CRRAI 18, p. 58-59 ; cf. LAPO 16 433 ; Amurru 3, p. 162. 1

Dis à mon seigneur : ainsi parle Atamrel, ton serviteur. Naguère, 5 je t'avais dit 3 de 4 ne pas opposer une fin de non-recevoira) 3 à l'Enunnéen. 5 À l'heure actuelle, 6 j'ai entendu 5 une certaine information 6 et elle a retenu mon attention. 7 En outre, tous les Bédouins, leurs avis bruyantsb) 8 sont divergentsc). 3

 38

Le signe est écrit AB.

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

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9

La totalité de leurs cheikhs 10 et (les) deux mer‘ûm 11 se sont réunis et 14 j'envoie 13 chez mon seigneur 12 le résultat de leur concertation. 14 Voici ce qu'ils ont tenu comme discours, 15 disant : « 16 Notre seigneur 17 ne doit pas refuser la proposition 15 d'Enunna. 18 Si 19 notre seigneur 20 ne donne pas 19 satisfaction à 18 Enunna, qu'il installe 21 quelqu’un de la lignée princière 22 et que 24 tous 23 les Mâr yamîna 25 aillent se réunir 24 chez 25 mon seigneur. 26 Sinon, qu'il se dépêche 27 avant la moisson 28 de se concilier Enunna ! » a) La traduction du CAD U, p. 314b : « I spoke to you about not releasing the ruler of E nunna from your control », est peu vraisemblable vu l’importance politique du roi d’E nunna. LAPO 16, p. 629 traduit « de ne pas laisser s’échapper son offre ». Il faut comprendre effectivement ina qâtim waurum comme une expression toute faite signifiant « laisser s’échapper une occasion », « refuser une proposition ». b) Rigmum à Mari signifie « grand bruit » et « puissante clameur » (de réclamation ou de convocation). Il désigne ainsi le bruit du tonnerre (ARMT XXIII 63, rigmatum, non rigmâtum) ou les hurlements d’enfants (A.3892, cité ARMT XXVI/1, p. 123). Rigmum désigne ici le bruit des discussions, voire des disputes, car les gens de la tribu étaient divisés entre plusieurs candidats opposés. CAD R, p. 334b a traduit « The complaint of the whole Hana tribe comes before him », mais il est peu vraisemblable que pâni-u soit écrit à Mari igi-ni-u. Il vaut mieux retrouver ici le sens de « en deux » attesté par ARM XIV 124, Rev. 5’. Le passage montre l’absence d’unanimité des Bédouins. c) Pour cette expression, cf. ARMT XIV 124 (LAPO 17 555) rev. 5'.

05.1.2.3 Lettres d’après le conflit La lettre [A.2283] est du moment où, après le conflit, Atamrel est en fait un étranger au service du roi de Mari. Le texte illustre les difficultés des Mâr yamîna à se réinstaller dans le royaume. Manifestement, après le conflit, Zimrî-Lîm a utilisé les compétences d'Atamrel, ex-mer‘ûm, en l’envoyant s’occuper du troupeau (nawium), sans doute celui du Palais. En échange de ses services, le roi lui doit dès lors un champ. Or, parmi les biens mâr yamîna sur lesquels Asqûdum avait mis la main, il y avait le champ qu’Atamrel possédait à (Bît) Lala'im (l. 29), dans les environs de la Forteresse de Yahdun-Lîm. Lorsque les Bédouins mâr yamîna ont fait leur soumission, beaucoup de leurs terres avaient été antérieurement confisquées. En outre, l'ipirum qu'il leur avait fallu verser pour racheter ceux des leurs qui avaient été réduits en servitude a dû constituer une dépense très lourde39. Atamrel a compris qu’il ne fallait pas espérer se faire rendre son bien, une fois celui-ci accaparé par un homme aussi puissant qu’Asqûdum. Il réclamait donc un autre champ, sans doute de qualité équivalente, lequel se trouvait dans une tenure (ibittum) constituée sous Yahdun-Lîm (cf. l. 10). Il faut voir là une dénomination cadastrale (cf. l. 24-25), non une réalité de l'époque. Pour monter une équipe agricole complète (« charrue »), il fallait absolument un champ à Atamrel. Il ne s’agissait pas pour lui (au moins officiellement) de retrouver une situation économique qui soit fonction de son rang. La production en grain de ce champ lui permettrait toutefois de pourvoir à l’entretien des ânes et des servantes dont la protection (illum) royale l’avait pourvu. 70 [A.2283] Atamrel au roi (Zimrî-Lîm). Il accepte d’aller s’occuper du troupeau, mais réclame des moyens d’existence convenables, surtout un champ où faire travailler une équipe agricole, car celui de Bît Lala’im (lui) a été pris par Asqûdum. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-ta-am-re-AN [ì]rka-a- ma [a-u]m a-na na-we-im a-la-[k]i- [a be-lí i]-pu-raa[m]

2 4 6

 39

Cf. D. Charpin, « Le prix de rachat des captifs d’après les archives paléo-babyloniennes » in Z. Csabai éd., Studies in Economic and Social History of the Ancient Near East in Memory of Péter Vargyas, ANEMS 2, 2014, Budapest, p. 33-70.

Jean-Marie DURAND

148

a-na n[a]-we-i[m] a-[a]l-la-ak 8 ù a-um a-à a i[t]-ti be-lí-ia e-ri-u i-na í-ib-ta-at I ia-ri-im-ha-al a a-bu-ka 10 id-di-nu-um i-ka-ar 1 gi-apin 12 li-id-di-nunim be-lí [an]e-há id-di-na-am Tr. 14 ù à-gal-u- ú-ul i-[]u i-na í-il-lí be-[lí-ia] 16 [wu]-di 2 geme -tim i-[u-ú] Rev. [ù] a-ki-il-tum 18 i-[na] é-ia im-ti-id [um]-ma li-ib-bi be-lí-ia 20 [la]-ma at-lu-ki-ia a-na na-we-im be-lí 22 li-i-pu-ra-am-ma a-à i-ka-ar 1 gi-apin 24 i-na í-ib-ta-at I ia-ri-im-ha-al li-id-di-nu-nim 26 be-lí wa-ar-ka-tam li-ip-ru-ú[s] ki-ma a-à la i-u-ú 28 a-à a < é > la-la-i-imki {A À} às-qú-du-um il-qé Tr. 30 [mi-i]m-ma a-à ú-ul i-u []um-ma li-ib-bi be-lí-ia 32 [l]a e-bé-er-re a-à be-lí li-id-di-nam-ma C. i 34 ù lu-ri-i [k]a-lu-u qa-tam 36 [a-n]a e-re-i-im ii [i-k]u-un° um-ma li-ib-bi 38 [be-lí]-ia a-à li-id-di-nam- gu -[h]á-ia la i-ri-iq° Note : tablette grossièrement faite, dont l’écriture remonte sur la droite. 1

Dis à mon seigneur : ainsi parle Atamrel, ton serviteur. Au sujet du fait d’aller au troupeau, 6 objet du message de mon seigneur, 7 je vais le faire. 8 En outre, au sujet du champ que 9 j'ai demandé 8 à mon seigneur, 9 (il se trouve) dans la tenure 10 de Yarîm-hâla) que tonb) père (Yahdun-Lîm) 11 lui avait donnée. 12 Il faut qu’on me donne 11 de quoi faire travailler normalement (ikar) une « charrue ». 13 Mon seigneur m'a donné des ânes. 14 Or je n'ai pas de quoi les nourrir. 15 Par la protection de mon seigneur, 16 assurément, j'ai deux servantes, 17 mais les bouches à nourrirc) 18 sont devenues de ce fait (-ta) nombreuses dans ma maison. 19 S'il plaît à mon seigneur, 20 avant que je ne parte 21 pour le troupeau, mon seigneur 22 doit envoyer un message(r) 25 pour que l'on me donne 23 un champ où faire travailler normalement une « charrue », 24 dans la tenure de 25 Yarîm-hâl. 26 Il faut que mon seigneur se renseigne 27 comme quoi je n'ai pas de champ. 28 Mon champ de (Bît) Lala'imd), 29 Asqûdum (l')a pris. 30 Je n'ai rien comme champ. 31 S'il plaît à mon seigneur, 32 que je ne sois pas dans le besoin ! 33 Mon seigneur doit me donner un champ. 34 que je (le) mette alors en culture. 35 Tous 37 ont entrepris 36 la mise en culture. 37 S'il plaît à 38 mon seigneur, qu'il me donne un champ, 39 que mes bœufs ne restent pas oisifs. 5

a) Un Yarîm-hâl est (sous Zimrî-Lîm) un habitant de Sapiratum (ARM VIII 85+ 32, dans MARI 8, p. 343). Celui de ARM VIII 63 (daté de Sumu-Yamam) peut être celui à qui Yahdun-Lîm (cf. l. 10) avait donné la tenure.

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

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b) Le pronom est ici la 2e personne, alors que texte s’adresse au roi à la 3e personne. Cf. p. 141, n. 24. c) Pour âkiltum, cf. ARMT XXI, p. 521. Le terme n’est pas enregistré dans les dictionnaires. Il s’agit ici de l’emploi du singulatif en -at-. d) Ce bourg de Lala'ûm est sans doute celui que l'on connaît comme Bît la-la-i-im par les inédits M.6550 et M. 6637, comme un lieu de la région de la Forteresse de Yahdun-Lîm ; cf. d’ailleurs ARMT XXXIII, p. 574 f). Un NP Lala'ûm est connu par ARM XXII 71 ; c’est celui d'un batelier selon ARM XIII 85 5.

[A.2959] illustre, tout comme [A.2283], les difficultés qu'a eues Atamrel, transfuge du camp mâr yamîna, pour se faire accepter chez les royalistes. Ganibatum était le port de la Forteresse de Yahdun-Lîm : le grain qu'il y avait reçu, sans doute contre son ralliement et pour la mise en culture de son champ (cf. [A.2283] 28-29), lui a été (re)pris dès le départ du roi. Il demande donc qu'on lui en envoie sur celui qui se trouve à Raqqum, bourg uprapéen du district de Terqa, où Atamrel savait qu'il devait y avoir des réserves de grain. Ce faisant, il prenait sa part du pillage de ses anciens contribules. 71 [A.2959] Atamrel au roi. Le grain qu’il lui avait accordé à Ganibatum a été pillé. Il souhaite en avoir sur celui de Raqqum pour nourrir ses bœufs.

2 4 6 Tr. 8 10 Rev. 12 14

a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-ta-am-re-AN ìrka-a- ma [e-e]m a be-lí i-na ga-ni-ba-timki [id]-di-na-a-u [ki]-ma wa-ar-ki [be-l]í-ia a-na-ku [e-e]m a-tu im-u-’u [i-n]a-an-na [um]-ma li-ib-bi be-lí-ia [e]-um i-na ra-aq-qí-imki i-ba-a-i e-em ma-la ki-is-sà-at gu -há-ia be-lí li-id-di-nam (Reste anépigraphe.) 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Atamrel, ton serviteur. Le grain que mon seigneur 6 m’avait donné 5 à Ganibatum, 7 dès que 8 je (me suis trouvé) 7 après 8 (le départ de) mon seigneur, 9 on a pillé ce grain. 10 Maintenant, 11 s’il plaît à mon seigneur, 13 il y a 12 du grain à Raqqum. 15 Mon seigneur doit me donner 14 du grain, autant qu’il faut pour le fourrage de mes bœufs. 5

05.1.2.4 Document incertain La conservation du document [M.13937] laisse beaucoup à désirer. Il pourrait s’agir de problèmes d’approvisionnement pour le fourrage d’un attelage et pour celui qui s’occupait des animaux. 72 [M.13937] Atamrel à Bêlî-… Apport d’une imittum (?). (Contenu incertain)

2

a-na [q]í-

be-líbí-

x-[…] [ma]

Jean-Marie DURAND

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[um]-ma a-tam-re- [AN] [í]-mi-tam ul-lu-r[i? ub-lam] [um-m]a u-ma í-[mi-tum i-i40] [i-n]a ri-i[h-í-im (?) ] [o o ] x x [………]

4 6

(…) [o] x x [……] [……………] [……………] [o o o]-i-tam Ah-[…] [ú-u]l? i-di-nam mi-numx(NAM) e (/40 ?) sipa udu [ur]-ra-am e-ra-am be-lí []í-mi-tam l[i]?-hi-[i] [i]-na-an-na -um e-[i-im] be-lí a-na sa-a[m-me-e-tar (?)] li-i-p[u-ra-am]

2’ 4’ 6’ Tr. 8’ 10’

Note : il s’agissait d’une petite tablette. 1

4

Dis à Bêlî-…a) : ainsi (parle) Atamrel. Ulluri m’a apporté un attelage, 5 disant : « Cet attelage … lors du palabre/ de l’inondation… (…)

1’-3’ … 5’ ne m’a pas donné 4’ de …. 6’ Que représente le grain d’un pâtre ? 7’ Un jour ou l’autre, mon seigneur 8’ doit examiner l’attelage. 9’ Pour l’heure, 10’ mon seigneur 11’ doit envoyer un message(r) 10’ à Sammêtar, 9’ concernant le grain.

a) Il n'y a pas la place de mettre ìr-ka-a-ma, l. 3, Bêlî- a donc été compris, l. 1, comme le début d'un nom propre, non comme be-lí-[ia42.

05.2 le dossier de Kila-mara Kila-mara43 était apparemment chargé d’administrer pour Samsî-Addu, le chef des Uprapéens, la région d'Ahhunâ, laquelle allait en amont jusqu'à Serdâ, selon [A.1176] 3. Il est qualifié d'uprapéen par [A.647] (ARMT XXVI 24), tout comme Atamrel. Les deux hommes se sont enfuis d'Ahhunâ, lorsque les rois mâr yamîna vaincus, Yaggih-Addu, Hardum et Samsî-Addu, s’apprêtaient à y entrer. La lettre d'Ama , [A.647] (ARMT XXVI 24), indiquant en gros le moment où Atamrel a fait son ralliement à Mari, permet de supposer celui de Kila-mara. Samsî-Addu peut être éventuellement retrouvé dans le « seigneur » auquel il s'adresse ; cette correspondance ferait dès lors partie d’un courrier détourné par la police mariote.  40

Ou restaurer ici un accusatif ?

41

Il doit s'agir d'un sandhi de phrase.

42

Les NP en bêlî- sont trop nombreux pour qu'une restauration soit possible.

43

Le NP « Ki-la-ma-ra-a » est d’explication incertaine : il est attesté par plusieurs listes anthroponymiques sous la forme ki-la-ma-ra-a, comme dans l’inédit M.9921, orthographe qui correspond à la majorité des adresses de lettres publiées ici. On doit supposer cependant dans ce NP la chute d’un –’– car dans [A.647] (ARMT XXVI 24) 8 (même personnage) l’orthographe en est ki-il-a-ma-ra-a. De la même façon ki-la-an (ARMT XVI/1 et ailleurs) a une variante ki-il-ha-an selon M.12422. La première partie du NP ne doit donc pas être expliquée comme dans les NP hourrites en kilip-, kili- ou kilum-, très courants à Mari, mais par une racine sémitique KL’. Une explication de ki-la comme l'impératif d’un verbe analogue à l’akkadien kalûm « retenir », lequel serait ki-la ou ki-il-a est envisageable. Il peut aussi s’agir d’une forme plurielle (kil'â, kilâ). Par ailleurs, la séquence /mara/ rappelle la seconde partie de NP (éventuellement épicènes) comme Abî-m/Mara ou Ahî-m/Mara où il serait tentant de considérer -mara comme l’équivalent de l’akkadien maru, mais qui pourrait également être un NDiv. Le NP est ici cité comme Kila-mara.

Des ralliés à la cause royale: le dossier d’Atamrel

151

05.2.1 Lettres adressées à Samsî-Addu de Samanum ? Certaines lettres sont manifestement écrites à un roi mais ce dernier peut difficilement être Zimrî-Lîm. Ainsi [A.1176] a-t-il été envoyé par quelqu’un qui était concerné par la région d’Ahhunâ et de Serdâ (l. 3-4), loin du royaume des Bords-de-l’Euphrate. Il traite d’opérations tribales de razzia. Les gens nommés dans ce texte sont par ailleurs des inconnus. C’est un Yarihéen, Dâdum (l. 5-6), qui est l’initiateur du projet (l. 6). Il est rejoint par des serviteurs (l. 11) du seigneur de Kila-mara , Abimekim (l. 5, un autre que le mariote bien connu) et Yaûb-Dagan (l. 10). Le message qu’ils transmettent met fin à l’entreprise yarihéenne, mais non à celle des Yahurréens. Des Uprapéens devaient participer à la razzia, puisqu’ils viennent se plaindre auprès de Kila-mara du partage du butin. Sans doute les Yahruréens avaient-ils gardé la part de ceux qui renonçaient à la razzia. D’autres Bédouins sous la conduite du yarihéen Bêlî-zimrî (l. 34) et de Yazrahum envisageaient de marcher contre Tuttul (l. 35 sq.) Le premier point à élucider est le lieu-dit sa-ta que cherchent à piller les Bédouins. Manifestement, c’est un endroit où sont des moutons. Un rapprochement peut être proposé entre ce sa-ta et l’akkadien adûm. L’alternance S/ est bien documentée, tout comme celle de T/D. Cela peut représenter un dialectalisme. La désinence -a (sans doute l’équivalent de l’akkadien -at-um) est bien connue dans les toponymes. Le sa-ta peut donc désigner une région de montagne. Il pourrait s’agir des flancs d’une montagne où se trouveraient des « alpages », quoique cette réalité soit peu syrienne, au contraire de ce qui se passe au Caucase ou en Iran. Ce sa-ta ne peut représenter ni le Bishri ni le Djebel ‘Abd-el-‘Azîz occidental pour lesquels sont utilisées à l’époque les dénominations Bisir ou Yamis. Il paraît cependant peu probable que par « montagne », l’expéditeur envisage le ûr-‘Abdîn, puisqu’il n’y a dans le document nulle mention du Zalmaqum. Le terme adûm est en revanche bien connu pour désigner la falaise rocheuse qui limite la vallée où coule l’Euphrate. Le sa-ta pourrait donc représenter les pâtures qui se trouvaient sur le plateau surplombant la vallée. Le seul toponyme dont il soit question dans ce document est effectivement Halabît qui désignait une région boisée (cf. qîtum, l. 1944) de rive droite à l’opposé du Lasqum, pâturage ordinaire des Mâr yamîna sur la rive gauche. On note que l’accès au Halabît se fait suite à une traversée (l. 20). Le second point est de déterminer qui était le « seigneur » à qui écrivait Kila-mara. Ce dernier parle de la zone Ahhunâ-Serdâ. Il reçoit des doléances d’Uprapéens en en étant, lui-même, un. On peut donc considérer que « bêlî » dans ce texte représente Samsî-Addu de Samanum. Il n’est pas dit quel était le êmum qu’il avait transmis aux razzieurs. Pour qu’ils se dispersent (l. 15) il faut que la nouvelle ait été contrariante, en l'occurrence de les exhorter à ne pas poursuivre, ou de donner ordre aux Uprapéens qui les accompagnaient de ne pas continuer. Cette annonce n’avait en rien arrêté les gens du Yahrur. Ce texte doit donc illustrer les activités de pillages des Mâr yamîna du Balih. Monter de telles entreprises de razzias devait être un mode de vie bédouin bien établi. Il n’est que de se reporter à ce que dit un roi du Zalmaqum pour comprendre la normalité du rezzou, A.488 (ARMT XXXV). Le roi de Samanum avait un représentant dans la région d’Ahhunâ-Serdâ qui le renseignait. Son autorité lui permettait d'intervenir auprès de ses contribules pour mettre fin à des entreprises qui destabilisaient la région. Les opérations étaient montées à plusieurs tribus. La première, à l’instigation des gens du Yarih, devait comporter des Uprapéens et des Yahruréens, ces derniers continuant l’entreprise commencée. Des Bédouins envisageaient, en outre, une razzia à l’aval du Balih, visant la région de Tuttul45. Un des chefs était d’origine yarihéenne, l’origine du second, sans doute d’une autre tribu, n’a pas été conservée, mais il devait être un Uprapéen, car des Bédouins demandaient l’avis de leur seigneur pour aller en aval et Kila-mara sollicitait une prompte réponse. Cela ne peut concerner que le chef uprapéen et être en écho à l’avis transmis au rezzou conduit par Dâdum, montrant le désir de Samsî-Addu qu’il n’y ait pas de troubles. 44 La « forêt de Halabît » est explicitement mentionnée par l'inédit M.12023, inventaire de biens divers, alimentaires ou outils, résumés par « matériel qui (est) pour l’expédition des architectes. Ils sont allés une seconde fois à la forêt de H. pour (y) couper des arbres » (e-nu-tum a a-na kaskal lú i°-[ti-ni], a-na gi-tir a ha-la-bi-i[tki], [i]-na a-ni-im [cf. AbB 9 184 30] a-na gi-há na--si-i[m], [i]l-li-ku.) 45 Il s’agit exactement de la « région de Dagan le tuttuliote. » Plusieurs indices existent que Dagan serait en fait le vrai roi de Tuttul. La situation semble, en tout cas, antérieure à l’affirmation de l’autorité de Mari à Tuttul.

Jean-Marie DURAND

152

Il n’est pas dit à qui appartenaient les troupeaux du « Sata », mais le roi de Samanum devait chercher à ce qu’il y ait un respect suffisant de la paix pour permettre un établissement tranquille sur les bords de l’Euphrate d’où le RHM avait été chassé et qui avaient été partagés avec les Mâr sim’al. Ce texte devrait donc illustrer la période d’avant le conflit quand une partie des Bédouins, installée sur l’Euphrate, cherchait à se sédentariser, alors que ceux qui résidaient à l’extérieur de ce système, tout particulièrement sur le Balih, continuaient à mener une existence de pillages. Ce texte qui montre, en fait, que au moins Samsî-Addu cherchait à maintenir la paix, a pu être emporté de Samanum après la prise de cette dernière lors du conflit entre Mâr yamîna et Mâr sim’al. 73 [A.1176] Kila-mara au roi (Samsî-Addu de Samanum). Renseignements sur diverses razzias au moment de la stabulation. Dénonciation de chefs qui ont eu plus que leur part. Menaces contre le district de Dagan à Tuttul. Projets contre Ahhunâ. a-na be-lí-ia [qí-bí-ma] um-ma ki-la-ma-r[a-a] ìr-[k]a-a-ma uru a-hu-na-aki ù sé-er-daki ha-al-um° a be-lí-ia a-lim i-na a-ba-i-im a da-du-um lú ia-ri-hu-um i-qù(GU)-Bu i-na ra-ki°-si-im° pu-ru-sà-tim lú-me-e ha-na a a-na a-ba-i-im a-na sa-ta pa-nu-u-nu a-ak-nu I a-bi-mé-ki-in (EN) ù ia-u-ub-dda-gan ìr- be-lí-ia ik-u-du-u-nu-ti-ma lú-me-e ha-na ú-pa-hi-ru-ma e-ma-am a be-lí ì(E)-p[u-r]a-u-nu-t[i] mé-eh-ri-it lú-me-e ì(E)-ku-nu-ma ki-ma 1 lú ip-ú-ru-nim i-na li-bi a-ba-i-im-ma [i]t-ti a e-em be-lí-ia ì(E)-mu-ú lú-me-e ia-hu-ra-yu ì(E)-mu-ú i-na li-bi qí-ì(E)-tim u 5-kam ú-bu-ma i-na ha-la-bi-i[t] /i-bi-ru I ia-mu-ut-ha-al ù a°-al-li-im lú ia-hu-ra-yu pa-ni 1 u-i lú-m[e-e i]a-hu-ra-yi a-hi-u-nu i-ba-tu-[m]a a-na sa-ta ux(IZ)-ú-ú mi-ì-it pí-i ke!46-em 1 u-i udu-há zi-it-ti 1 lú ù bi-ri-it 2 lú 1 ane ù-lu-ma 1 geme ù ia-mu-ut-ha-al ù a-al-li-im 2 me ta-àm udu-há 2 ane 2 geme I ia-mu-ut-ha-al ù tap-pu°-u zi-ta-u-nu lú-me-e up-ra-pa-a-yu i-mu-ru-ni-u-nu-ti il-li-ku-nim-ma iq-bu-nim um-ma u-nu-ma ni-[ih-ha-b]i-it be-lí-zi-im-r[i lú ia-ri]-hu-ú

2 4 6 8 10 12 14 Tr. 16 18 Rev. 20 22 24 26 28 30 32 34 46

Le signe est DI, non KI.

Des ralliés à la cause royale: le dossier de Kila-mara Tr. 36

153

ù ia-a[z-ra-hu-um lú …] a-na a-ba-i-i[m pa-nu-u-nu a-ak-nu] ki-a-am e-m[é um-ma-a-mi] lú-me-e ha-n[a] a-[na ha-al-í-im] a d da-gan tu-tu-liki // ú-ra-ad um-ma [u-n]u-ma [a-n]a a-hu-na-a ki ni-i-a(DA)-ra-[ad] u-p[u-u]r a-na e-er be-lí-47 um-ma nu-ra-ad up-pí be-lí li-ih-m[u-u]48

38 C. i 40 ii 42 44

Note : ce texte a une graphie non mariote ; il présente en outre des particularismes de syllabaire (KU = gù, l. 6, E = ì, l. 13, 14, 17, 18, 19 ; IZ = u x, l. 24 ; DA = a, l. 41) dont certains peuvent révéler des dialectalismes, tout comme ceux de morphologie : infinitif en -î- au lieu d’être en -â- (l. 7) ; syntaxe de l’infinitif (l. 7). 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Kila-mara , ton serviteur. Les villes d’Ahhunâ et de Serdâ, 4 le district de mon seigneur, ça va. 5 Lors du coup de main que Dâduma), 6 le yarihéen, a manigancéb) 7 au moment où l’on agençaitc) les installations à moutonsd), 10 Abimekin et Yaûb-Dagan, 11 serviteur de mon seigneur, ont rejoint 8 les Bédouins qui 9 se disposaient 8 à faire un coup de main 9 sur le « Satae) » 11 et, 12 ayant réuni les Bédouins, 14 ils ont exposé devant les hommes 13 la nouvelle que mon seigneur avait envoyée par leur intermédiaire et, 15 comme un seul homme, (les Bédouins) se sont débandés. 16 C’est pendant le coup de main, 17 en même tempsf) que (les Uprapéens) entendaient la nouvelle (qu’envoyait) mon seigneur, 18 que des gens du Yahrur (l’)ont entendue. 20 Ils sont restés cinq jours 19 à l’intérieur de la forêt 20 et ils ont fait la traversée à l'endroit du Halabît. 21 Yamuthal et A’allimg) 22 du Yahrur, 24 ayant pris 22 la tête des 23 soixante hommes du Yahrur, leurs contribules, 24 vont envahir le « Sata ». 25 Il y a un manquement à l’accord oralh) (qui était) ainsi : soixante moutons (sont) la part d’un homme et — (lot à partager) entre deux hommes — un âne ou une servante. 28 Or Yamuthal et A’allim (ont eu) 29 deux cents moutons chacun, deux ânes et deux servantes. 30 Yamuthal et son compère, (en ce qui concerne) leur part, 31 des Uprapéens les ont vusi). 32 Ils sont venus à moi et m’ont dit : « Nous avons été flouésj) ! » 34 Bêlî-zimrîk), le yarihéen, 35 et Yazrahum, le …, 36 se disposent à faire un coup de main. 37 J’ai appris ceci : 38 des Bédouins 40 vont descendre 38 à la région 39 de Dagan de Tuttul, 40 disant : « 41 Nous allons être envoyés à Ahhunâ. 42 Envoie un message(r) 42 chez 43 notre seigneur. Devons-nous aller en aval ? » 44 Une tablette de mon seigneur doit faire vite. 3

a) Dâdum est bien attesté comme NP, et également sous les formes da-du-un et da-du-um-ma (épicène). b) Le verbe signifie contextuellement ici « organiser, manigancer », et se distingue donc du qâpum (û) attesté dans le vocabulaire de l’architecture avec le sens de « menacer de s’écrouler, faire ventre ». En revanche, il correspond au verbe qâp/bum de l’inscription de Yahdun-Lîm (Syria 32, p. 16 iv 27 = Recueil G. Dossin, p. 278) a bîtam âtu u alpatu ana lemuttim u la damiqtim i-Ku-Bu- um = « celui qui désacralisera ce temple (et) qui aura manigancé contre lui pour le mal et la non-amitié », attesté également à Tell Harmal. L'emploi dans [A.1176] du signe GU, qui est une des façons à Mari de noter /qu/, encourage à une lecture qâBum. Le CAD a rapproché de son qâpu C le verbe rare kâpu A (« to oppress », K, p. 192a), glosé habâlum par un lexique et un commentaire. CAD Q, p. 99a rend donc qâpu C par « avoir de mauvaises intentions envers quelqu’un » (« to intend harm »), mais ce sens négatif provient en fait des compléments ana lemuttim u nikurtim, ou ana lemuttim u lâ damiqtim ; « en mal » et n’appartient donc pas à proprement parler au sémantisme du verbe. D'autre part, kâpu semble se construire avec un accusatif, alors que qâBum demande ana. Les deux verbes devraient donc être distingués. Le statut de sourde ou de sonore de la consonne labiale du verbe n'est pas établi. c) Pour un infinitif de la forme parîsum, déjà attesté à Mari (ARMT XXVI/1, p. 196), cf. GAG §55 i 10 a, § 87 k). Dans cet exemple, en outre, l’infinitif est suivi d’un accusatif, alors que l’on attend un génitif précédé de a.

47

Sans doute simplification de la séquence -NI-NI.

48

Sans doute une ligne 44-bis a-t-elle été érasée ici.

Jean-Marie DURAND

154

d) Pour les purrusâtum, agencement permettant aux animaux d’avoir accès au fleuve pour y boire, cf. NABU 1993/55 qui cite également A.2279 où il s’agit d’une structure établie par des Soutéens. CAD P, p. 522b comprend « animal pen », sens qui est cependant celui de hâ irâtum et de ses variantes. e) Pour sa-ta (l. 9 & l. 24), cf. ci-dessus, où le terme est considéré comme équivalent de l’akkadien adûm « montagne », avec une prononciation dialectale /s/ pour // (SA = A ). Cf. chez le même Kila-mara ([A.3252] 25’), ra-ap-sa pour ra-ap- a ; cf. sa-al-ku = algum dans ARM XXVIII 123 9. f) Itti « en même temps que » + gén. est connu (cf. XXVI 57 16), non itti a + un verbe. g) Ces NP ia-mu-ut-ha-al et a-al-li-im, qui doivent représenter des NP mâr yamîna, sont inconnus par ailleurs. Il n’y a pas d’exemple de *Yamût-hâlu. Le second NP rappelle le a-li-im de ARM VII 215 12 (collationné). h) L’expression mi ît pî kêm est nouvelle, mais une lecture pîdim offrirait peu de sens car pîdum a le sens de « rachat ». Il s’agit ici de la disproportion entre la part prévue par Bédouin et celle de chacun des deux chefs. i) La formulation est difficile à suivre grammaticalement (la l. 30 pourrait être une phrase nominale exclamative [« NP et son compère, leurs parts ! »] ), même si le sens général ne fait pas de doute. j) On attend ici une forme habtânu = « Nous sommes victimes d’un procédé inique », ce qui est rendu généralement par « quel scandale (en ce qui nous concerne) ! ». La forme IV existe, en fait, au lieu du permansif comme le montrent plusieurs exemples. k) Un NP Bêlî-zimrî est attesté par T.238 à Mari.

[M.7401] et [M.7725] traitent du même événement, l’arrivée de Hardum sur le Haut-Balih et du chef (roi49?) de Zalpah, Ihî-Lîm. Dans les deux textes est présent Kila-mara . Dans [M.7401], dont on ne connaît pas l’expéditeur, Kila-mara vient en aide50 à Hardum qui est entré à Serdâ51. Dans [M.7725], Kila-mara raconte l’opposition d’Ihî-Lîm à laisser entrer Hardum dans sa ville Zalpah. Serdâ devant se trouver entre Zalpah et Ahhunâ, il faudrait supposer [M.7225] antérieure à [M.7401], les deux textes étant eux-mêmes antérieurs à A.4490 (FM VII 6) qui parle du départ de Hardum pour Serdâ52 et surtout à [A.3850], qui le montre s’emparant de cette ville. Dans [M.7725], on voit arriver sur le Haut-Balih un Hardum fugitif du Moyen-Euphrate, avec sa famille (l. 4). La fin de la lettre semble parler de la mort du roi de Qa na, événement qui a pu entraîner le départ de Sumu-dabî de Qa na53. Or à la fin de [M.7725] il était question justement d’envoyer les gens du Yahrur à Qa na, sans doute rejoindre leur roi. FM VII 6 parle du départ pour Serdâ de trois rois mâr yamîna. Une longue lacune de plus de vingt lignes empêche de savoir comment se terminait l’épisode. Il semble donc que, faute d’entrer dans Zalpah, Hardum avait continué sa route jusqu’à Serdâ où l’avait rencontré Kila-mara à la tête des Amnanéens, pour ensuite se replier sur l’Euphrate, selon la décision prise par les rois du Zalmaqum ([M.7725] 14’ sq.). Les Amnanéens, l’ethnie de Hardum, devaient aller en territoire de Carkémish. Il est vraisemblable, quoique aucun document ne l’atteste, que le repli des chefs mâr yamîna à Imâr signifie qu’ils n’avaient pas été acceptés là où on voulait les envoyer. En revanche, le fait que Kila-mara évacue Ahhunâ (selon [A.647])] devant l’arrivée des chefs yamîna doit dater du moment du retour de Hardum sur le Haut-Balih et de l’époque où Kila-mara était passé du côté des Mariotes. 05.2.2 Lettres adressées à Zimrî-Lîm [M.7725] est mal conservé avec, en outre, une longue lacune de plus de vingt lignes. Il faut sans doute considérer que le document parlait de deux événements distincts, au moins. Sur sa face, il est question du refus d’entrer à Zalpah avec sa famille, fait à Hardum par un certain Ihî-Lîm qui devait être le chef de la ville (roi ou sugâgum), en représailles à des dommages subis par Ahhunâ, à moins que Hardum ne s’engage par serment. Après une longue lacune, le texte semble contenir le discours de gens qui n’ont pu accomplir leurs cultures suite à la situation troublée de la région. Le revers décrit les lieux 49

Selon une idée très plausible de R. de Boer, mais Ihî-Lîm pourrait n’avoir été qu’un cheikh.

50

Il a pris la tête de gens de l’Amnan (l. 25), alors qu’il est qualifié sous Zimrî-Lîm d’uprapéen.

51

Pour Serdâ dont le chef (cheikh, roi ?) est Sarrum, cf. [A.3850] f).

52

Dans ce document il part d’Imâr pour Serdâ avec Sumu-dabî et Samsî-Addu, or selon ARMT XXXIII, p. 307, Sumu-dabî aurait quitté Qa na après la mort d’Ihî-Addu, fait qui semble mentionné dans le document, l. 37. Son arrivée à Zalpah est d’ailleurs annoncée dans [M.7401] comme consécutive à sa fuite du Moyen-Euphrate. 53

Cf. ARMT XXXIII, p. 307.

Des ralliés à la cause royale: le dossier de Kila-mara

155

(largement inconnus) où patrouille Asdî-takim le roi de Harrân, à la frontière du royaume de Carkémish (l. 2’-8’). La mauvaise conservation de la fin de la tablette laisse néanmoins comprendre qu’il était dans les intentions du roi de Harrân d’installer les Mâr yamîna loin de la zone du Zalmaqum et du Haut-Balih (l. 17’-18’) : les Amnanéens seraient renvoyés sur le Haut-Euphrate, alors que les gens du Yahrur rejoindraient Qa na. Effectivement Sumu-dabî, chef du Yahrur, s’y était réfugié un temps. Le document [M.7725] serait ainsi antérieur à la mort d’Ihî-Addu et au début des hostilités entre Mari et le Zalmaqum. Il atteste, en revanche, que la zone de Zalpah ne devait pas être très loin du domaine d’Asdîtakim pour être affectée par les mouvements de ce dernier et renoncer à tous travaux agricoles. Il ne reste cependant pas assez de ce programme de dispersion des Bédouins pour savoir s’il y avait là une volonté de les renvoyer à leurs lieux d’origine. 74 [M.7725] Kila-mara au roi. Ihî-Lîm n’a pas voulu de l’entrée de Hardum à Zalpah. (Lacune.) Manœuvres d’Asdî-takim à la frontière d’Aplahanda. Décision (?) d’envoyer les clans Mâr yamîna sur l’Euphrate supérieur ou à Qa na. [a-na be-l]í-ia qí-bíma [um-ma ki]-la-ma-ra-a ìr-[k]a-ama [wa-a]r-ki I ha-ar-d[u-u]m i-na a-a[h] p[u]-r[a-tim] [ú-ú]-ú-ma qa-du fa-[a]-ti-u dumu-me-e-u [igi54-u a]-na za-al-pa-ah° a-na e-re-bi-im i-ku-un [ki-ma] a-na za-al-pa-ahki i-e-hu-ú a-um e-re-bi-u [a-na I i]-hi-li-im i-pu-ur-ma um-ma u-ú-[ma] [lu-r]u-ub ú-lu-ú-ma ki-i I i-hi-li-im [i-t]u pu-ut a-li-u ú-te-er-u-[um] [um-ma] u-ú-ma i-a-ma-a pa-ni-ta-am [p]a-ga-ar-k[a] [lú-dumu-me-e a]-hu-na-aki a-na da-ki-im ú-ú-[ú]-ma [ù i-na-an-n]a ni-i [AN55] da-an-na-am bi-ri-ku-n[u?] [ù né-ti zu-ku]-ur ú-lu ta?-i-ma [ o o o o o o o -l]i-u a-la-am ta-ba-lim [o o o o o o o o o] x x ú-lu u-ba-tim x-x-[…] [an-né-tim i-hi-li-im] i-pu-ur [ o o o o o o o o ú-d]a-bi-ba-am-ma [………………………………]-x

2 4 6 8 10 12 14 16 18

(Face = 3 lignes illisibles + 6 lignes ; Tr. = 4? lignes ; Rev. = 6 lignes)

[ o o o o -t]a-lu-ú-ma [………… i-na] pa-ti-im [a] ha-l]a-aki ap-la-ha-an-da [ù] a-pa-[a]r-ti-[]u lugal qa-du-um a-bi-u [i-t]u u 15-[ka]m-ma!56 bi-ri-it i-la-liki [o-o]-a?-anki dumu a-ap?57-re-e-wa-ii [ù] a-di gú [i]a-ar-di-x58 a hu-bi-d[a-ni]-e [i-n]a li-[bi m]a-a-ti it-ta-na-la-ak

2' 4' 6' 8' 54

Peut-être faut-il lire [pa-né- u a]-na, mais il n’y a pas beaucoup de place.

55

Il n’y a pas place pour [AN-lim] dans la cassure.

56

Le MA a un clou perpendiculaire supplémentaire qui lui donne l’apparence d’un ZU.

57

Ou DU ? L’écriture n’est pas nette.

58

Sans doute un DI érasé, plutôt qu’un IM. Le A semble écrit sur une partie de ce DI érasé.

Jean-Marie DURAND

156

[ki]-ma e-ma-am an-né-em-ma ni-i[(AB)-mu] 10' [ú]-ga-ar-ni ù ma-at-ni e-re-[a-am] [ú]-ul ni-le-e i-na-an-na ás-di-ta-ki-i-im 12' [qa]-du-um a-bi-u ha-al-a-am a-a-ti [it]-ta-na-la-ak a-[w]a?-tam [a p]í-u 14' [a-u]m [lugal]-m[e]-e a dumu-me-e ia-m[i]-na i[]-mu-[ú] [lú]-me-e am7-[na-nu a] à-[ra-di-im-ma] Tr. 16' [a-na e-e]r kar-ka-mi-ìski [ù-lu bà]d-dIMki li-il-li-ku-[ma] 18' [lú-me-e ia-ah-r]u-ru a-na qa-ta-nim[ki?] [li]il-liku C.

(Non conservé).

Note : grosse tablette frustre. Un joint est possible pour la fin de la Face, la Tranche et le début du Rev. 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Kila-mara , ton serviteur. Dès 3 après que Hardum 4 eut quitté 3 le royaume de Mari 4 avec son/ses épouse(s) (et) ses fils 5 il s’est proposé d’entrer à Zalpah. 6 Comme il s’approchait de Zalpah, au sujet de son entrée 7 il a envoyé un message à Ihî-Lîm, 7 disant : « 8 Entrerai-je ou quoi ? » 8 Ihî-Lîm 9 lui a répondu de devant sa ville, 10 disant : « Est-ce peu de chose que, précédemment, 11 les habitants d’Ahhunâ soient sortis pour tuer 10 ta personne ? 12 Maintenant 13 jure 12 le grand serment par le dieu entre vous 13 et nous, ou bien, sors et 14 …! 15-18 (Texte indécisa).) 4

(Lacune d’une vingtaine de lignes.)

« 1’ … et, 2’…, à la frontièreb) 3 de la région d’Aplahanda 4’ et de sa zone de commandementc), le roi avec ses gens, 5’ depuis 15 jours, entre Ilalu, 6’ …ân du Mâr Aprewayû 7’et jusqu’à la rive de l'ouedd) des Hubidanûe), 8’ fait des va-et-vient à l’intérieur du pays. 9’ Comme nous avons entendu cette nouvelle-là, 11’ nous n’avons pu 10’ mettre en culture nos campagnes ni notre pays. » 11’ De fait, Asdi-takimf) 13’ fait des va-et-vient 12’ dans cette région avec ses gens. 14’ Au sujet des rois des Mâr yamîna, ils ont entendu 13’ une parole de sa bouche. Les Amnanéens sont à renvoyer. 17’ Ils doivent aller 16’ vers Carkémish 17’ ou la Forteresse d’Adduf) et 18’ les gens du Yahrur 19’ doivent aller 18’ à Qa na, … a) Il est possible que la fin du discours d'Ishî-Lîm se trouve l. 16. b) La rive gauche du fleuve était une région sous contrôle de Carkémish ; cf. la carte de BBVO 20, p. 208. c) apartum est employé ici avec le sens de « zone de commandement », terme nouveau qui renvoie à PR « exercer un commandement ». Il pourrait désigner une zone réservée mais sur laquelle Carkémish n'avait pas établi d'administration directe. d) Le terme de yardum peut désigner un oued particulier, ou une branche du Balih. e) Il s’agit apparemment de lieux à la limite de la région contrôlée par Harrân et de celle sous commandement de Carkémish, mal documentés dans les textes de Mari. Hubidânû comme les Mâr Aprewayû devaient être des désignations tribales. Le premier est mentionné par l’inédit M.8675, d’époque éponymale, cité par Nele Ziegler dans FM 6, p. 274, n. 199, et par M.14222. Ses gens produisaient du grain et se trouvaient en relation avec Yahrurâ. f) Cette graphie semble indiquer la présence d’un î dans /takim/ de l’anthroponyme Asdî-takim. Il pourrait s’agir d’un terme *taqîmum apparenté à tuqumtum, « combat ». f) Pour ce lieu-dit, à l’aval immédiat de Carkémish, cf. en dernier lieu N. Ziegler, MTT I/1 p. 84.

L’identité de l’expéditeur de [M.7401], un document assez frustre, n’est pas assurée, mais il s'agit d'un document au style très déviant. La Face complètement râpée du document n’est plus aujourd’hui compréhensible. Vu que le document commence en mentionnant Ihî-Lîm, le chef de Zalpah, selon [M.7725], il est vraisemblable que le document parlait dès son début de la tentative de Hardum d’avoir accès à Zalpah et lú-kúr (l. 6) pourrait le désigner. Le Revers offre en revanche un texte suivi. Le fait que Hardum entre à Serdâ (l. 23) peut être compris comme la conséquence du refus d’Ihî-lim de le laisser entrer à Zalpah. À cette époque, toutefois, Kila-mara ménage les Mâr yamîna puisqu’il prend la

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157

tête des gens de l’Amnan pour aller trouver Hardum, chef de l’Amnan et lui permettre de quitter la ville sur un sassum. L’événement est donc antérieur au retour de Hardum à Serdâ sur son sassum. Le don du siège et du tissu (l. 34-35) pourrait être la reconnaissance de sa dignité royale, même si le contexte est très elliptique, car il est difficile de savoir qui a fait le don. Il pourrait s’agir d’Ihî-Lîm et l’anecdote s’expliquerait par ce qui était dit sur la Face, aujourd’hui peu compréhensible. Pour la date du texte, qui est du moment où les ex-rois mâr yamîna sont en fuite de par le Proche-Orient, la fin du texte donne une indication importante dans la mesure où elle semble parler de la mort du roi de Qa na. Le texte est donc antérieur à FM VII 8, où selon les l. 50 sq. ordre était donné au nouveau roi de Qa na de ne plus soutenir l'uprapéen Samsî-Addu. L’intérêt de cette mention se comprend si Kila-mara est encore du côté du chef des Uprapéens et soutient le roi amnanéen en fuite, car il s’agit désormais d’une cause perdue. 75 [M.7401] … [au roi.] (Texte indécis). Entrée de Hardum à Serdâ. Kila-mara , ayant pris la tête de l’Amnan, est venu en aide et lui a permis de se sauver. Mort d’Ihî-Addu. (…) [a-na] [be-lí]- i[a] [qíbí] -ma [um-ma …]-ka-na-ti? [ìr-ka-a]m[a] [ o o o o o i]-hi-li-im [ o o o o o l]ú?- kúr [……………]-x x [o o]-ta-la-an-/ni I […………dumu] i-ip-ri-u? I [ia-si-im-ma]-ha-ar59 dumu a i-din-AN [ o o o o][u] [ o o o o o o] e4-mi-im [o o ] x [ o o a-pí]-i a-limki [o o] x x [a-na i-hi-l]i-im be-lí-u […………… ]-lu60 [……………] [……………] [……………] [ o o ] ù ha-ar-[da-am] [i-na s]é-er-di-im[ki] [im-t]a-ha-ar [pa-na]-nu-um i-di ki-ma [lú] a-na sé-er-di-imki [i-r]u-bu ú°61 ikx(AK)-u-du-ma lú-me+e62 ha-na-a ú-ta-as63-/sí° ù ki-il-a-ma-ra-à (A)64 pa-ni lú-me+e65 am°-na-anki

2 4 6 8 10 12 14 16 18 Tr. 20 Rev. 22 24 26 59

Pour cette restauration, cf. ARM III 50 (LAPO 17, p. 447) et ibid., p. 448 a).

60

Des restes de signes apparaissent sur la tablette dont il n’a pas été possible de tenir compte.

61

Le Ú est réduit à trois parallèles au lieu des 4 de la graphie de l’époque de Yahdun-Lîm.

62

La graphie est particulière (l. 24, 26) : ME est écrit BAR dont la barre horizontale souligne E.

63

Le signe AZ comporte le discriminant ZA, ce qui est rarissime dans l’écriture mariote.

64

Un signe A se trouve juste sous le ZI indenté de la l. précédente.

65

La graphie du signe est BARxE. Cf. n. 62.

Jean-Marie DURAND

158

ix(AZ)66-bá(PA)-ta-am-ma in-ha-ri-ra-a- u-ma-tim na-di- i15(E)- ma [ha]-ar-d[a-am] gisà-sà-am [sa]-pa-ar-u ú-te-í- i15(E)67 a-na e-er i-hi-liim 68 gi   ku-sé-em {Ù} e-zi-ib [ik-]u-ud-ma a-na e-er [i]-hi-li-im {A}69 1 giku-sé-em ù 1 túg!70 i-di-i-u-um [a]-ni-tam i-na pa-ni at-lu-ki-ia [a i]-hi-dI[M]71 i-[ma]-sú è(AB)-me-ma [a a-b]i-im pa-ni-u-nu-ú [a-ba-at a-na ]e-er be-lí-i[a] [……]-lu [……]-x [……] x-[…]

28 30 32 34 36 Tr. 38 40 C. 42 ii

Note : ce texte a une graphie plus archaïsante que la norme de Mari et des signes et expressions non usités. AK et AZ ont été interprétés IKx et I x ce qui revient à attacher plus d’importance dans le signe à l’articulation de la consonne, qu’à la voyelle. Ana êr semble (l. 31 & 33) être employé pour le simple ana. 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) …, ton serviteur….

5-17

(Texte indécis.)

18

… En outre, Hardum, 20 il est allé le rencontrer 19 à l’Olivette. 21 Précédemment il savait que l’individu 23 était entré 22 à l’Olivette 23 et, qu’étant arrivé, 24 il s’était fait huera) par les Bédouins. 25 Alors, Kila-mara , ayant pris la tête de gens de l’Amnan, 27 était venu à l'aide. 28 Étant resté des jours inactifb), 29 il a fait sortir Hardum au moyen d’un sassum, son charc) : 32 j’avais laissé d) un siège 31 à l’intention d’Ihî-Lîm ; 33 arrivé chez 34 Ihî-Lîm, 35 il (Kila-mara ) a fait don à l’intention d’Ihî-Lîm 34 d'un siège 35 et d'une étoffe. 36 Autre chose : avant que je ne parte, 37 j’ai entendu le destin d’Ihî-Addu et, 39 ayant pris 38 la tête des gens, 39 chez mon seigneur, 40-43 … 22

a) Cette forme verbale rappelle celle de TLB 4 2 = AbB 3 2 25. Frankena y lit u -ta-a - í- i (« je lui ai fait promettre »), mais CAD /3 p. 167b comprend u -ta-as-sí- i (« j’ai fait pression sur elle »). Le verbe asûm signifie « pousser des cris », en mauvaise part et en manière de protestation. On comparera pour le présent passage le poème d’Adapa : « Anu, en entendant ce propos, cria “au secours ! ” (il-si n r ru) » ; cf. CAD /3, p. 151b-152a. Si les clameurs des Bédouins avaient été favorables au chef vaincu, Kila-mara n’aurait pas eu besoin de venir au secours. utassûm (S’ III/2) a donc été compris ici par « se faire huer ». b) Nadûm a le sens d’être inactif dans l’expression aham nadûm. Pour l’emploi de nadûm seul, cf. citation de AMT 65 5 9 dans CAD N/1, p. 79a : u 3-kam ub-di tugallab = « Tu le rases, après n’avoir rien fait trois jours ». c) Pour l’utilisation du sassum comme un char rapide, cf. [A.3850] e). d) R. de Boer verrait dans ces présents une manière d’intronisation d’Ihî-Lîm, à l’exemple de l’envoi d’un trône à Zimrî-Lîm par le roi d’Enunna. Il semble qu'il y ait ici une sorte de surenchère, l'expéditeur ayant fait présent à Ihî-Lîm d'un siège, Kila-mara fait de même en y ajoutant une étoffe. 66 Le signe AZ a ici le discriminant ZA (cf. n. 21). Un emploi de AZ avec la valeur /izx/ est déjà connu. L’interprétation par une 3e personne permet de relier cette forme verbale à inhariran qui suit, alors qu’une compréhension « J’ai pris la tête de l’Amnan et il est venu à mon aide » paraît moins satisfaisante. 67

Le signe E est loin du ZI et sur le côté de la tablette.

68

Ce signe ressemble au Ù de la l. 25 et doit être une anticipation du Ù de la l. 35 (mal conservé).

69

Ce signe ressemble à A sans en être un. Sans doute la réduplication de la fin du IM précédent.

70

Le signe est nettement TÚG mais avec un petit clou devant, comme l’initiale d’un LA, sans doute le reste d’un signe érasé. 71

On ne peut lire ici Ihî-Lîm.

Des ralliés à la cause royale: le dossier de Kila-mara

159

Dans les textes qui suivent, Kila-mara , depuis Ahhunâ sur le Haut-Balih, transmet des informations importantes sur le Zalmaqum. Mais [A.3252] envoyé à Mari montre qu’il est désormais du côté de Zimrî-Lîm, vu la façon dont il parle des Mâr yamîna qui menacent les récoltes d’Ahhunâ. Dans [A.3252], la ville de Serdâ n’est plus sous le contrôle d’Ahhunâ. Le rapport que fait [A.3252] pourrait encore être attribué à l’époque où Kila-mara écrivait au roi de Samanum, et c’est ce dernier qui serait prié d’intervenir auprès des Bédouins en faveur de Tuttul (l. 26’ sq.). Cependant, le texte parle de l’accession au trône de Yarkabaddu, lequel a succédé à Adû.naAddu qu'a connu Zimrî-Lîm. Le roi zalmaquéen « Yarki/ab-Addu », fils de Yal’a-Addu, est venu au pouvoir (peut-être par subversion politique) grâce à un certain « Milku-Etar », inconnu par ailleurs. Son père Yal’a-Addu n’est plus situable du fait de la cassure du texte l. 14, mais n’était certainement pas roi de Hanzat, peut-être simplement un dignitaire de cette ville72. Dans FM V, p. 265, D. Charpin indique que Adû.na-Addu, qui précède Yarkabaddu, a un règne qui coïncide avec ZL 1-ZL. 4’. Il faut sans doute raccourcir cette période, car selon FM VI, p. 139, la royauté de Yarkabaddu a été contemporaine de celle de adum-adal, roi d’Alakkâ. L’arrivée au pouvoir de « Yarki/ab-Addu » a donc été antérieure à la prise d’Alakkâ par Zimrî-Lîm. Le Revers du document amène à s’interroger sur la prospérité réelle des royaumes du Zalmaqum qui ne survivent en fait que grâce aux interventions économiques de Carkémish. Le fait semble avoir été de grande ampleur. Pour la région du ûr-‘Abdîn est documenté en effet le verbe sagûm, « émigrer pour des raisons économiques 73 ». Le changement de pouvoir à Hanzat a d’ailleurs pu avoir des causes économiques (cf. Rev. 8’-9’). 76 [A.3252] Kila-mara au roi. Milku-Etar a fait proclamer roi de Hanzat Yarkabaddu, ce dont se fait l'écho Bunû.ma-Addu, roi de Nihriya. Ce Yarkabaddu, va être installé au palais de Hanzat. (…) Menaces des Mâr yamîna établis tout le long du Balih, contre les moissons d'Ahhunâ. Le roi doit rappeler à l’ordre les chefs bédouins pour qu’ils ne s'en emparent pas. a-na be-lí-ia qí-bíma um-ma ki-la-ma-ra-a ìr-ka-a-ma im i-na up-pí-ia pa-nia a-na e-er b[e-lí-i]a ú-a-bi-lam [ki-a]-am e-me m[i-il]-ku-e-tár [a-wa-a]t be-lí-[u i-na qa-tim i-ba]-at [i-n]a-a[n-na be-el-u74 a-na ar-ru-tim ]a-ki-in ù bu-nu-[ma-dIM lugal ni-ih-ri-yaki up-pa-a]m ki-a-am a-n[a] [e-ri-a ú-a-bi-il um-ma-m]i bu-a-ru i-n[a] ha-[za-atki i-ba-a-]i I mi-il-k[u-e-tár a-na dumu-me-e a-lim] ú-da-bi[ib-ma] I d ia-ar-k[i]-i[bIM] [lú …75] dumu ia-al-a-dIM a ha-za-at?ki a-na ar-[ru-t]im [a-ki-in] ù a-na é-gal ha-za-a[tki-ma]

2 4 6 8 10 12 14 16

72 Le nom est courant. On remarque cependant que sa signification « Addu a montré sa force » consonne avec celle de Yarkabaddu qui signifie « Addu a triomphé » (pour ce sens de RKB, cf. NABU 1993/113). Il peut s’agir là d’une tradition familiale (cf. ARMT XXXIII, p. 242, n. 43). Selon A.349 (ARMT XXXV), un Yal’a-Addu était le frère de Lahun-Dagan (un uprapéen), quoiqu’il ne soit pas sûr qu’il s’agisse du même. 73

Cf. ARMT XXVIII 79 13 et NABU 2003/30. Ce verbe n'a rien à voir avec segûm.

74

Restauré à cause de la l. 6, mais il pourrait y avoir simplement lú u-ú. Cf. l. 17.

75

On pense à âpi um, ou à un titre de ce genre.

Jean-Marie DURAND

160

[lú ú]-

a-a-

[ab]

(Face = 2 l., Tr. = 3 l., Rev. = 2 l.)

[i-na za-al-ma-qí-i]m [ki] [a i-na u-m]i-im e-a-am ha-(ú-ú) ù [a la] ha-ú-ma um-ma-m[a-a]n a-da-aq-de-em e-a-am ma-ah-ra-am ap-la-ha-an-(da) la-a i-ku-un-u-nu-i-im ma-at za-al-m[a-q]í-im ka-lu-[a ib-ri-ma-an] ma-tum i-i a e-a-am ú-u[l i-u-ú-ma] ma-hi-ir° a i[b-ba-al-ki]-it° i-tu ha°-du-n[a]-dIM ù ia-gi-id-l[i-i]m i-na da-am-di-im lugal-me-e a za-a[l-ma]-qí-im bi-ri-u-nu ú-[ul i]m-ta-gá°(GÁ)-ru a-lum4(LAM)76 a-hu-[na-aki] a-lim [ma]-ar ia-[mi-na] ka-lu-u [i]-tu s[é-er]-daki [a-ap-la]-an i-ta-at mé(MI)-re-e -tim [a a-hu-n](a-aki aq-d)a-ma-at [ídba-li-ih] ù a-h[a-ra-t]i-u [i-na ma-ka]-ba-t[i?-]u-nu sa-ak-nu [e]-bu-ur a-hu-na-([a])ki [a]-na ma-a-’ì-im pa-[nu]-u-nu a-ak- nu [o o o o o o ] x ka-lu-u // [ o o o-o]-tu-u-nu ra-ap-sa° // [be-lí lú-me-e me-e]r-[h]i-i ù lú-me-e su-ga-/gi-u-nu a-um e-bu-ur a-[hu-na-aki] la ma-a-hi[im] li-na-hi[id]

2' 4' 6' 8' 10' 12' 14' 16' 18' 20' Tr. 22’ C. i 26’ ii 28’

Note : une transcription de G. Dossin indique un ancien n°« M.89 », ce qui en fait un des premiers documents étudiés, à un moment où la tablette était mieux conservée. Les passages de sa transcription qui complètent la tablette actuelle sont indiqués ici entre parenthèses. La boite où se trouvait la tablette comportait effectivement plusieurs petits fragments qui ne se trouvent pas sur la photo actuelle du document. La notation est plusieurs fois non-orthographique : LAM = lum, l. 14', est courant dans certaines lettres, mais on note l'emploi de GÁ, théoriquement réservé à la notation du sumérien, au lieu du signe GA, l. 13'. La ville de Hanzat est notée phonétiquement comme Hazzat (avec graphie défective déjà connue). On a la variante (déjà connue) « Yarkib-Addu » pour Yarkabaddu. Le NP Adûna-Addu est ici noté Hadûna-Addu avec une initiale en Hqui ne correspond pas à l'orthographe traditionnelle de l’anthroponyme dans les textes de Mari, sauf FM VI p. 132. 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Kila-mara , ton serviteur. Dans une tablette à moi précédente, 4 que j'ai fait porter chez mon seigneur, 5 (je disais que) j'avais appris ceci : « Milku-Etara) 6 a pris en mainb l’affaire de son seigneur. » 7 Maintenant son seigneur se trouve installé à la royauté. 8 Par ailleurs, Bunû.ma-Addu, roi de Nihriya, 9 a fait porter chez moi une tablette disant : « 10 Il y a des troublesc) à Hanzat. 11 Milku-Etar 12 a fait pression 11 sur les gens de la ville. 13 Yarkabaddu, 14 fils de Yal'a-Addu, le… 15 de Hanzat, se trouve installé à la royauté. 16 Alors, c’est au palais de Hanzat 17 qu’il va faire habiter l’individu. 3

(Lacune de 7 l.) 76

Indécis. La valeur lum est bien attestée, mais plusieurs fois un accusatif se trouve sujet d'un permansif.

Des ralliés à la cause royale: le dossier de Kila-mara

161

1’

Dans le Zalmaqum, 2’ (il y a) ceux qui aujourd'hui manquentd) de grain et ceux qui n'en manquent pas, mais 4’ si, l'an dernier, 5’ Aplahanda 6’ ne leur avait pas fourni 5’ le grain (qu’ils ont) reçue), 7’ le pays du Zalmaqum tout entier aurait souffert de la faim. 8’ Ce pays qui 9’ n’avait pas 8’ de grain et 9’ se trouve en avoir reçu (est celui) qui s’est révolté. 10’ Depuis Hadû.na-Addu 11’ et Yagîd-Lîm, 11’ lors de la victoiref), 12’ les rois du Zalmaqum 13’ ne s’entendent pas entre eux. 14’ La ville d'Ahhunâ, ça va. 15’ Tous les Mâr yamîna 20’ sont installés 16’ depuis Serdâ 17’ en aval des limites de la zone des 18’ cultures d'Ahhunâ, rive orientale 19’ du Balih et occidentale, 20’ dans leurs huttesg). 23’ Ils se 22’ proposent de piller 21’ la moisson d'Ahhunâ. 24’ … tout entier. 25’ Leurs… sont vastesh). 26’ Mon seigneur 29’ doit indiquer énergiquement 26’ aux mer‘ûm et à leurs cheikhs 28’ de ne pas piller 27’ la moisson d'Ahhunâ. a) Un NP Milku-Etar (mil-ku-e -tár) est encore attesté par M.12757 à Karanâ (plusieurs exemples inédits existent du NP Milku-ma-AN). b) Pour ina qâtim abâtum, cf. CAD , p. 23b. A.1098 est devenu ARMT XXXIII 64 (p. 173). c) Le terme bu ârum est aussi attesté par ARM II 38 18, dans un contexte identique de nomination d'un chef qui ne fait pas consensus. Dans LAPO 16, p. 521, il était proposé de considérer le terme comme venant de B R « déchirer » et non, pace A. Falkenstein, comme une variante de bussurtum qui signifie « bonne nouvelle ». CDA lit busâru et traduit (p. 50a) « announcement ». Le terme signifie en fait « troubles sociaux ». d) La construction de ha ûm avec l'accusatif est enregistrée par CAD H, où ha ûm est traduit par « faire une faute » ou « causer un manque(ment) ». Ici, au permansif, il signifie « subir un manque » et doit être en rapport avec hi îtum « rupture de stock ». e) Le e'ûm mahrum doit désigner le grain reçu à Carkémish. f) Une référence au père de Yahdun-Lîm, dont la descente sur Mari serait la conséquence d'un conflit entre lui, roi de Dêr (du Balih), et le Zalmaqum, serait trop lointaine. La l. 11' doit donc faire référence à la résistance du Zalmaqum à Alep et à Carkémish. [A.4254], une lettre d'Ama (cf. p. 309), fait mention d’un Yagîd-Lîm, roi zalmaquéen. Hadû.na-Addu serait dès lors une graphie atypique pour celui que l'on connaît comme roi de Hanzat, à l’époque de Zimrî-Lîm. g) Ma kabâtum est également attesté par ARM III 16 24, et a été indûment corrigé en ma kanâtum par CAD M/1, p. 370a. Cf. LAPO 17, p. 426, d). Le terme désigne dans ARM III 16 l’abri préparé pour la nuit. Il s’agit manifestement d’un terme local (occidental). h) Ra-ap-sa représente un féminin pluriel qui doit correspondre à rap â avec la même notation de A par SA que dans sa-ta si ce terme équivaut bien à adûm.

Le texte [M.8306] est postérieur au conflit avec les rois de la première génération car aucun de ceux-ci n’y est mentionné. En revanche, on retrouve dans l’énumération des notabilités, une série de mer‘ûm dont l’un est d’ailleurs suppléé par son lieutenant (l. 15’). Il s’agirait d’une réunion de Mâr yamîna qui préparaient la paix. On note dès lors l’hostilité du mer‘ûm uprapéen. Le revers comporte les propos par lesquels les Mâr yamîna s’engageaient à punir de façon rigoureuse tout opposant à Zimrî-Lîm, sans possibilité de pardon (l. 5”). Il est possible que la punition par le feu soit un trait de la culture du Nord, car on ne la retrouve dans tout le corpus mariote, outre ces paroles prêtées aux chefs mâr yamîna, qu’à Carkémish77. La fin du texte, mal conservée, peut avoir fait allusion aux pillages des biens mâr sim’al accomplis par les Bédouins (l. 2”’). Le texte attesterait donc Kila-mara au moins jusqu’aux propositions de paix, mais antérieurement au départ des Aarugâyu pour le Sûhum, puisqu’Ama est toujours présent. 77 [M.8306] [Acéphale au roi]. Renseignements sur les intentions des chefs des Mâr yamîna. Ils se proposent de soutenir (désormais ?) Zimrî-Lîm. [ o o ]-ma-tim x-[ [ù ] a-na-ku a-na [e-er be-lí-ia] [lu-ul-l]i-ik 2 lú- a-r[u-ud]

2’

77

Cf. ARMT XXVIII 20. Le Codex de Hammu-rabi la connaît cependant également.

Jean-Marie DURAND

162

4’

[um-ma a-n]a-ku-ma al-ka i-na pu-u[h-ri-u-nu] [i-ba-m]a e-em ha-na a78 du-bi-u-nu79 [i-me-e-m]a a-na e-ri-ia te-ra-nim [d]u-[bi-u-nu] ú-te-ru-nimma u[m-ma u]-nu-ma ki-la-ma-ra-a ì[r zi-im-r]i-li-im-ma be-el-ka ha-na [a ma]-ah-ri-u i-ta-mar [I o o o o o o?] mé-er-hu a up-ra-pí-ih [na-ak]-ru um I [ m]u-tu-ma-ku-ú mé-er-hu a ia-ri-ih [Ii]a-ri-im-ha-mu mé-er-hu a IA°-na-an [IBu]-ur-Bu-rum egir mé-er-hi-im a ia-hu-ra [ù lú-me] su°-ga-gu a dumu ia-mì(ME)-na [it-ti-u]-nu i-tu i-bi-i […] [ o o o-a]t-tim ù? x x [

6’ 8’ 10’ 12’ 14’ 16’ 18’

(3+3+3 l.)

Rev. 2”

[o o o zi-im]-ri-l[i-im …] [ o o o o o ]-ri [……] [o o o o o]-im i-[ [o o o o na-a]k-ra-am [ o o o ú-ul] i-ba-lu-u [um-ma lú-kúr a zi-im]-ri-li-im [it-ti dam ù] dumu-me-e i-a-tam ni-qa-lu nu [an-nu-u]m du80-bu-u {NU} [an-nu-u]m-ma dumu-me-e i-ip-ri-u-nu i-[n]a ga-wi-u-nu a-na e-er be-lí-/ia i-ru-du a-li-ik pa-ni-u-nu I ha-lu-ra-bi [n]u-bandà a-ma-a mé-er-hi-im e-ma-am ma-la i-mu°-mu-ú a-na e- be-lí-ia a-pu-ra-am ù lú-me-e [u-nu] x x x x e-ma-am ga-am-ra-[am i-na pa-ni] be-lí-i[a li-i-ku-nu] a [

4” 6” 8” 10” 12” 14” 16” 18”

(Rev. = 2 l. + Tr. = 3 l.)

C. i 2”’ ii

[………………] x-ti-im [……………] x ni(-)im-u-hu i-n[a ……………………] 3 me x […………………

Note : plusieurs tribus mâr yamîna ont des appellations particulières : Uprapih, Yanan, Yahurra. Elles sont citées dans la traduction sous la forme généralement attestée. 1’

…3’ pour que je puisse aller, 2’ moi, chez mon seigneur. 3’ J’ai expédié deux individus, disant : « Allez ! 5’ Soyez présents 4’ à leur réunion 5’ et 6’ écoutez 5’ le sujet des Bédouins, ce qui constitue leurs propos, 6’ et rapportez-(le) chez moi. » 7’ Ils m'ont rapporté leurs propos, 8’ disant : « Kilamara 9’ (est) le serviteur de Zimrî-Lîm et les Bédouins 10’ qui sont à ses ordres louangenta) 9’ ton seigneur,

4’

78

Le A est écrit en petit entre le NA et le DU. Il s’agit sans doute d’un signe oublié rajouté.

79

Cf. l. 8’.

80

Il n’y a pas la place pour du-ub-bu-.

Des ralliés à la cause royale: le dossier de Kila-mara

163

11’

… b), le mer‘ûm des Uprapéens, 12’ est hostile. 13’ Mutû.ma-kûc), le mer‘ûm du Yarih, 14’ Yarîm-hammu, le mer‘ûm de l’Amnand), 15’ BurBurume), le second du mer‘ûm du Yahrur, 16’ et les cheikhs des Mâr yamîna, 17’ avec eux, depuis les Anciens 18’du … (Lacune de 5 l. + texte indécisf)) 4”

… l’ennemi … 5” il ne sera pas pardonné… . 6” L’ennemi de Zimrî-Lîm, nous jurons de le avec femme et enfants. » 8’ Voilà quel a été leur proposh). brûler 9” Voilà que 11” ils ont expédié chez mon seigneur 9”des messagers à eux, 10” (pris) sur leurs clans. 12” Hâlu-rabi, le lieutenant d’Ama le mer‘ûm, 11” (est) leur guide. 13” Tout ce qu’ils ont entendu, 14” j’en envoie message chez mon seigneur. En outre, ces gens… 17” pourront exposer 16” tous détails par devant 17” mon seigneur. g) 7”

(Texte indécis.) a) Le verbe amârum (en fait itmurum G/t) qui semble surtout littéraire n’était attesté à Mari que dans des NP, comme Hammitamar, nom du nouveau roi de Samanum. b) Les 5 à 6 signes manquants pourraient correspondre à la-hu-un-dda-gan, mais la ligne est celle où se rejoignent deux fragments et on ne peut plus rien y lire. c) Cf. [M.7537] 9. d) Il ne peut s’agir que de l’Amnan. Pourtant la graphie avec IA est étrange. On connaît bien la graphie en WA pour cette tribu, ce que l’on transcrit habituellement am, valeur non reconnue cependant par W. von Soden dans An Or. 42. IA est ici en variante avec WA qui a couramment la valeur ya-. Il peut s’agir d’une faute comme de la vraie prononciation. e) Pour ce NP, cf. l’inédit M.12225+, Bu-ur-Bu-rum. La lecture peut en être Burburum ou Purpurum. f) Le nom de Zimrî-Lîm est plusieurs fois mentionné dans ces lignes. g) L’expression i âtam qalûm + accusatif se retrouve dans A.88 = ARMT XXVIII 20, lettre d’un roi de Carkémish, dans un contexte juridique de punition. h) Cf. ARMT XXVII 18 : 10’ ki-a-am du-ub-bu- u-nu qui introduit une déclaration (réf. D. Charpin).

Il faut supposer que Kila-mara a disparu dans la tourmente qui a ravagé la zone du Balih. Sans doute a-t-il eu moins de chance que son contemporain Atamrel qui a poursuivi une carrière au service du roi de Mari, à moins qu’un âge plus avancé n’ait mis fin à ses activités. Il n’est plus mentionné par les textes de Mari. Une seule attestation de lui existe dans les textes administratifs : FM 3 7 iv 52’ (âh Purattim et défaite des Mâr yamîna) où il reçoit des armes après deux militaires de haut rang (Yasîm-El et Ka’alân).

06. LE DOSSIER DE ZÛ-HADNIM

06.1 Les différents Zû-hadnim ARM XVI/1, p. 244 considère Zû-hadnim1 comme un « haut fonctionnaire, commandant de troupes et chargé de missions en Haute-Mésopotamie et à Alep ». M. Birot a en fait regroupé sous cet anthroponyme toutes les occurrences onomastiques qu'offraient les textes de Mari. En revanche dans ARMT XXVII, p. 137 a) il a montré la multiplicité des porteurs de ce nom très courant. Rien ne prouve en effet que celui que l'on voit attesté en relation avec l'Ouest soit à identifier avec celui qui exerce son activité en Haute-Djéziré, comme le montre ARM X 32 (lettre de Kirû, où un Zû-hadnim arrive de chez Atamrum), et qui, selon ARM II 79, conduit à Qaunân des gens de Hâyu-Sûm et de ubram. Ces attestations sont en effet contemporaines du moment où il y avait un Zû-hadnim dans l'Ouest. Les lettres de Yaqqim-Addu ([ARM XIV 30]) ou de Kibrî-Dagan ([ARMT XIII 129]) qui disent qu'un Zû-hadnim devait ramener sur l'Euphrate des cèdres-urnû doivent concerner l’individu missionné par Nûr-Sîn2 depuis les régions occidentales et dont parle aussi û-nuhra-hâlû depuis le Yamhad. À en juger par ce que Nûr-Sîn dit de lui, il n’était pas d'un rang élevé. En revanche, il existe un Zû-hadnim, personnage très important du début du règne, chargé de plusieurs missions à Alep. Il est sans doute à identifier au Zû-hadnim qui meurt à un moment indéterminé du règne de Zimrî-Lîm, celui où ARM XIV 56 et 57 parlent de l'inventaire de ses biens. Son épouse, selon ARM XIV 57, habitait la Forteresse de Yahdun-Lîm. Il est donc vraisemblable qu’à cet endroit un Zû-hadnim avait sa maison, soit patrimoniale, soit donnée par le roi de Mari. Il s'agit sans doute du fonctionnaire en fonction dans la région de la Forteresse de Yahdun-Lîm. C'est ce Zû-hadnim qui doit être l'auteur des textes édités ici-même et qui est, de façon manifeste, du début du règne3. 06.2 Affaires politiques du début du règne Le Zû-hadnim dont les textes sont publiés ici était un personnage important, actif au début du règne de Zimrî-Lîm à l’amont de Saggâratum, peut-être dans la région de la Forteresse de Yahdun-Lîm, et en tout cas à une époque antérieure à la nomination de La-nasûm au poste de hazzannum à Tuttul. Il a reçu des missions importantes dans le Sûhum et à Alep et a vu les débuts du conflit avec les Mâr yamîna. Le texte [M.7537], sans doute un des plus anciens de sa correspondance, parle de l'abolition de l'ordre instauré par Bannum4. Il s’agissait là du dernier acte d'un processus plus vaste, selon les l. 5-7. Bannum, qui était à la tête de l’administration au début du règne de Zimrî-Lîm, aurait donc installé (ou

1 La forme de son nom le montre d'origine occidentale puisqu'il porte un NP en Zû-, là où les textes de Mari présentent des formes en û-. Plusieurs noms bédouins de Mari (mâr sim'al) illustrent cette formation, comme ZûSûmim (Celui du pays de Sûmum). Il s'agit de NP construits sur des noms géographiques ou sur des théonymes (ZûIhara, un transporteur fluvial, selon ARMT XIII). La seconde partie du NP a des échos dans l’onomastique de Mari, comme Yahdun-Lîm, Hadnu-rabi, Hâlî-hadun, etc. 2

Ces textes sont édités ici-même, en complément à la mission à Alep.

3

Celui dont Bannum dit dans ARMT XXVI 5 (ARMT XXXIII 61) 71 « Les deux cents moutons de Zûhadnim qui sont pour les étapes,…, on a essayé de les dissimuler. Je les ai saisis… » est insituable. Pour Zû-hadnim, roi de urnat, cf. FM V, p. 266. Un Zû-hadnim a sans doute été sugâgum à Appân, cf. ARMT XXXIII, p. 257. 4

Pour cette question, cf. ARMT XXXIII, p. 113 sq.

Jean-Marie DURAND

166

laissé installer) à Tuttul un certain Mut-Dagan, originaire de udâ. Ce serait une indication que le Zalmaqum avait au début du règne de Zimrî-Lîm une certaine présence sur le confluent du Balih et de l’Euphrate, peut-être suite à un abandon par Mari de sa présence militaire en ces lieux. À prendre aknût (l. 5) de la façon la plus simple, le texte montre qu’étaient en train d’être installés des cadres administratifs nouveaux. Il est possible d'ailleurs que la nomination d’un hazzannum à Tuttul ait fait partie du processus de reprise en main de la région. Apparemment Bannum tenait pour normale l’existence de ce Mut-Dagan à Tuttul, ville qu’il devait considérer comme extérieure au royaume de Mari tel qu’il l’organisait. Les fonctions de Mut-Dagan ont cessé de façon concomitante à la perte du pouvoir par Bannum, donc dans la première moitié de ZL 1, sans doute au moment où Mari a repensé sa politique frontalière alors que se produisait la montée d’Enunna contre la partie tigrine du RHM. Zû-hadnim a dû jouer un rôle important dans les événements de Tuttul et être celui qui y a affirmé l'autorité de Mari car la lettre qui semble la plus ancienne de La-nasûm, [A.400], le montre soumis à son bon vouloir alors que dans [A.2951] il est devenu l'autorité à Tuttul. Dans [M.7537], le changement administratif fait craindre une réaction de La-nasûm (l. 13-16). Cela peut indiquer que ce dernier intriguait déjà pour obtenir un poste important à Tuttul. 78 [M.7537] Zû-hadnim au roi. Fin de l'ordre politique instauré par Bannum. Un homme de udâ est expédié depuis Tuttul. On craint une réaction de La-nasûm. (…) Ces informations ont été apprises à Tuttul.

2 4 6 8

[a-na be-lí- ia] [qí]bí[ma] [u]m-[m]a zu-ha-ad-[ni]m ì[r]ka-ama [a-nu-um-ma] lú-me-e a-ak-nu-ut ba-an-nim ka-lu-u-nu [ I] [d]u-u[p]-pu-ru- nim I mu-ut-dda-gan

Tr. Rev. 10 12 14 16

(anépigraphe.)

[dum]u mu-ti-ma!-ku-ú [l]ú u-ú-daki [i-n]a tu-ut-tu-ulki [i]-à-raad [as-s]ú-ur-rima [Il]a-na-su°-yu-um la i-e-emma mi-im-ma la i-ip--e [o o o o] x x […]

Tr. C. 2’

(…)

[e -e]m a -na-a[d-di-n]a-kum° [i-n]a tu-ul°-t[u-ulki e-me-ma] []a e - pé-ix(E) -u [b]e-lí [li-pu-ú] 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Zû-hadnim, ton serviteur. Voilà que les gens installés 6 par Bannum, eux tous, 7 se trouvent avoir été chassés. 8 Mut9 Dagan, fils de Mutî.ma-kûa), 10 l’homme de udâ, 12 a été expédiéb) 11 hors de Tuttul. 13 Il ne faudrait pas que 14 La-nasûm 15 l'apprenant, 16 n’entreprenne quelque chose… 5

(…)

Le dossier de Zû-Hadnim

167

1’

La nouvelle que je te donne, 2’ je l'ai entendue à Tuttul. 3’ Que mon seigneur fasse ce qu'il a à faire. a) Cet anthroponyme qui ne se retrouvait que dans ARM VIII 49 12 est désormais très bien documenté. Son sens doit être « C’est mon homme ; (il est) tien » (Mutî.ma-kû) ; cf. mu-ti-ma-la-ka (= mutî.ma-la.ka) de M.5726 iv où kû est remplacé par la-ka. Une initiale de NP en Mutî.ma- est très bien attestée. Le nom pourrait être une variante pour Mutû.ma-kû, le mer‘ûm du Yarih de [M.8306]. b) Pour cet emploi de N- arâdum + ina = « être chassé de …», cf. CAD , p. 60a : rubû ina âli-u i - ar-radma = « le roi sera chassé de sa ville ». Une restauration [a-n]a au lieu de [i-n]a paraît moins vraisemblable.

Une grande partie des activités de Zû-hadnim concerne la région de la Forteresse de YahdunLîm, quoique rien ne permette de la situer chronologiquement par rapport à [M.7537] qui parle de Tuttul. Sa correspondance le montre conscient que des troubles se préparaient dans sa région. Le texte [A.3119] indique ainsi que la situation se gâtait à Ziniyân, un bourg considérable proche de Saggâratum, chef-lieu de district à l’époque du RHM, ce qui semble avoir été encore le cas au début du règne de Zimrî-Lîm. Sous ce dernier, au moins une communauté mâr yamîna a habité aux alentours, car une Ziniyân est dite ia-ha-pa/pí-lu-um, ce qui doit désigner un clan mâr yamîna qui s'était adjoint au bourg lui-même, rien n'indiquant que la ville elle-même ait été mâr yamîna. Les « frères » qui étaient enclins à la révolte (l. 8) devaient être ces voisins bédouins. Le conseil est que le roi vienne en personne avec des troupes d'élite, en l'occurrence celles de la Porte du palais (l. 9-10). Cette démonstration de force devait suffire pour que la confiance soit restaurée et que le district se calme (l. 16-19). 79 [A.3119] Zû-hadnim au roi. Une partie de la population (du district) de Ziniyân penche pour l’affrontement. Le roi doit venir avec des troupes d'élite et apaiser les esprits. La lettre doit recevoir un archivage particulier. [a]-na be-lí- ia [qí]bíma [u]m-ma zu-ú-ha-ad-nim 4 ìrka-a- ma ha-la-a zi-ni-ia-an ka-lu-u 6 a-wa-at ah-hi-u-nu i-mu-ma pu-ul-lu-sú a-na na-ba-al-ku-tim 8 pa-nu-u-nu a-ak-nu be-lí i-na lú a-bi-im i-í-im 10 ù ma-di-im a ká-ab é-kál-lim ar-hi-i a-na zi-ni-ia-anki Tr. 12 li-ih-mu-à-am la-ma a-wa-tum i-i Rev.14 ta-ki-it-tam i-ra-a-u-ú be-lí la ik-ka-al-l[a] 16 ù i-nu-ma be-lí i-na ha-al-í-im a-a-tu u 2-kam ú-lu-ma u 3-kam ú-a-bu 18 ma-di-[i] da-mi-iq li- ib -bi ma-tim i-na-ah 20 ú-la-u-ma b[e-l]í i-na a-la-ki-im ù°-la-ap-pa-ta-am 22 ha-al-um° an-nu-um i-na qa-at be-lí-[ia] u-[]í 24 a-nu-um-ma a-wa-tam a a-mu-ru a-na e-er be-lí-ia á-ta-ap-ra-am 2

Jean-Marie DURAND

168

26 Tr. 28 30

be-lí a e-pé-i-u li-pu-ú tup-pí an-né-em a-na i-bu-ut a-wa-{X}-ti-ia i-na gipí-a-an qa-tim a be-lí-ia lu-ú na-i-i[r]

Bibliographie : D. Charpin, Philippika 55/1, p. 53, n. 42. Note : des particularités sont à noter : l’écriture ká-ab pour bâb (l. 10), ù- pour ú- (l. 21). 1

Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Zû-hadnim, ton serviteur. Le(s gens du) district de Ziniyân, tout entier, 6 ayant écouté les propos de leurs « frères », sont troublés. 8 (Les frères) se proposent 7 de se révolter. 9 Mon seigneur avec de la troupe, peu 10 ou prou, prise sur la porte du palais, 12 doit se dépêcher 11 rapidement vers Ziniyân, 13 avant que cette affaire 14 n’en devienne une sérieusea). 15 Mon seigneur ne doit pas être retenu. 16 Donc, lorsque, 17 deux ou trois jours, il aura fait acte de présence 16 dans ce district, 18 ce sera bien. 19 Le pays se calmera. 20 Sinon, si mon seigneur 21 est en retard 20 pour venir, 22 ce district 23 lui échappera. 24 Voilà que 25 je signale chez mon seigneur 24 ce que j'ai constaté ; 26 mon seigneur doit faire ce qu'il a à faire. 27 Cette tablette de moi pour attester 28 de ce que j'ai dit, 30 doit être gardée 29 dans le coffre porb) 30 de mon seigneur. table 5

a) En mot à mot « n’ait de confirmation ». Le terme takittum (sur kânum) est avant tout employé à Mari dans l’expression takitti awâtim que l’on rend usuellement par « confirmation de l’affaire ». Le sens devrait être plutôt celui de « réalité ». b) Pour le pian qâtim, ou gi-pisan u, cf. LAPO 18, p. 418 où est cité M.12018. L’expression manque dans CAD P. C’était sans doute l’endroit où l’on déposait les documents qui réclamaient une attention particulière du roi ou qu’on lui tranmettait. Pour la lecture de la l. 30, cf. D. Charpin op. cit., d’après AbB X 148 qui donne NR.

[A.1205] parle des mêmes événements. Il s'agit désormais de la dégradation de la situation à Ganibatum, le port de la Forteresse de Yahdun-Lîm. Cet endroit, proche de Ziniyân5, était en fait un centre d'opposition. C'était de lui que les gens de Milân attendaient des troupes de renfort, comme le montre A.1244 (ARMT XXXV). Deux envoyés, Yasîm-El et Habdu-Malik6, ce dernier originaire de Ganibatum même, avaient fait à Zû-hadnim un rapport alarmant sur les Mâr yamîna, sans doute ceux proches de Ziniyân. Ces personnes expédiées au renseignement par Zû-hadnim et qui étaient alors sous ses ordres pourraient être considérés comme ses auxiliaires civil (Habdu-Malik) et militaire (Yasîm-El) et devaient exercer localement une charge importante. Les deux individus avaient, dès lors, été également envoyés à Ganibatum, vraisemblablement pour confirmation de leurs premières impressions. Désormais il fallait que le roi prenne lui-même connaissance de leur rapport. Le fait qu'il parle de son halum et dise l'avoir réuni indique pour Zû-hadnim un commandement supérieur à celui d’un simple sugâgum. Ce district, pour l'instant loyaliste (l. 25-26), était celui de Ziniyân, qui avait effectivement une forte proportion de population mâr yamîna. La l. 29, si elle est bien restaurée, indique que le roi se préparait à une expédition, et c'était peut-être le moment de celle en Haute-Djéziré contre Qirdahat, puis Kahat. Aller à Ziniyân ne représentait, dès lors, qu'un détour. Sans doute la visite du roi se doublerait-elle de la venue de forces militaires, spectacle qui ramènerait le calme dans la région. 80 [A.1205] Zû-hadnim au roi. Il avait envoyé Yasîm-El et Habdu-Malik de Ganibatum reconnaître l'état d'esprit des Mâr yamîna à Ziniyân. Sur leur rapport, il les avait envoyés aux nouvelles à Ganibatum. Il les

5 Le bourg est dit, sous Zimrî-Lîm, appartenir au district de Saggâratum, mais l'inédit M.6530 indique une proximité de la Forteresse de Yahdun-Lîm. 6 Habdu-Malik a pu avoir des responsabilités administratives dans la région de la Forteresse de Yahdun-Lîm avant d'en avoir une auprès du roi, dans la seconde partie du règne, tout comme Yaqqim-Addu, lui-même, a été intendant (abu bîtim) de Hiamta, avant de devenir gouverneur de Saggâratum.

Le dossier de Zû-Hadnim

169

expédie maintenant au roi. Il a rassemblé son district : les gens obéiront au roi. Ce dernier doit venir à Ziniyân avant de partir pour calmer les esprits. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma zu-ha-ad-nim ìrka-a- ma I ia-si-im-AN ù ha-ab-du-ma-lik lú ga-ni-ba-timki i-na pa-ni-tim a-na e -em ha-na dumu-me-e ia-mi-na 7 l[a-m]a-di-im a-pu-ur-u -nu-ti-ma [e -e]m-u-nu il-ma-du-nim-ma [a-na ]e-er be-líia [a]-ru-da-a-u-nuti [k]i-ma e -ma-{X}-am

a ia-si-imAN ù ha-ab-du-ma-lik lú ga-ni-ba-timki e-mu-ú 2 lú-me-e i-na ga-ni-ba-timki a-na e -mi-im la-ma-di-im a-pu-ur-u-nu-tima e -ma-am ga-am-ra-am il-qú-nim a-nu-um-ma a-na e-er be-lí-ia a-à-ar-da-a-u-nu-ti e -em-u-nu be-lí li-i-me ù ha-al-í ú-pa-ah-hi-ir-ma e -em-u-nu al-ma-ad-ma 8 qà(KA) -ba-u a be-lí-ia-ma i-ip-pée 9 mi-im-ma li-ib- be-lí-ia la i-na-ah-hiid 10 ha-al-um a-lim ù la-ma be-lí i[t-tal-kam] k[i] be-lí-{ ZI IA KI } a-di zi-ni-ia-an li-il-

  • -kam-ma li-ib- ha-al-í-im l[i-nu-u]h

    2 4 6 8 10 Tr. 12 14 Rev. 16 18 20 22 24 Tr. 26 28 C. 30

    Note : le texte sur le côté semble avoir été négligemment écrit. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Zû-hadnim, ton serviteur. J’avais envoyé 6 naguère 5 Yasîm-El et Habdu-Malik 6 le ganibatéen 7 pour 8 se renseigner 7 sur l’état d’esprit des Bédouins mâr yamîna. 9 Ils l’ont fait et 11 je les ai expédiés 10 chez mon seigneur. 12 Lorsque 15 j’avais su 12 les nouvelles (apportées par) Yasîm-El 14 et Habdu-Malik 15 le ganibatéen 18 j’avais envoyé 16 les deux hommesb) 17 se renseigner 16 dans Ganibatum 17 sur l’état d’esprit (des Bédouins) et 20 ils ont eu 19 des informations détaillées. 20 Voilà donc (-ta-) que 21 je les envoie 20 chez 21 mon seigneur 22 pour que mon seigneur écoute leurs informations. 23 En outre j’ai réuni mon district et me suis renseigné sur leur état d’esprit : 25 son propos (c’est) 26 qu’il fera 25 ce que di(ra) mon seigneur. 27-28 Mon seigneur ne doit pas être inquiet. 29 Le district ça va. 8

    7 8 9

    Les U de ce texte ont leur clou inférieur oblique, non horizontal. Est-ce une faute de KA pour QA (perte des emphatiques) ou l’emploi de DU/INIM-ba-am ? Cf. l. 31.

    10

    Il n’y a sur la tablette place que pour 3 signes.

    Jean-Marie DURAND

    170

    Par ailleurs, avant de s’en aller, district se calme !

    30

    mon seigneur

    31

    doit venir

    30

    jusqu’à Ziniyân

    31

    pour que le

    a) Le singulier renvoie à hal um, repris lui-même par un pluriel qui fait référence à ses habitants.

    06.3 Retour d’ambassade à Alep À la correspondance envoyée à Mari depuis Alep doit appartenir M.754511 où était négocié l’envoi d’un enfant mariote pour lui enseigner l’art du « bouffon (de cour) ». Il s’agissait sans doute de retrouver à Mari le luxe de la cour d’Alep, que Zimrî-Lîm avait pu sans doute lui-même expérimenter lors de sa jeunesse dans l’Ouest. Il n’a cependant pas été accédé aux désirs du roi de Mari et il lui avait été proposé en échange d’envoyer à Alep un jeune enfant dont on ferait l’éducation. Dans [A.3962+], Zû-hadnim est certainement de retour d'une ambassade à Alep, sans doute celle dont parle [A.2951], car Yabruq-Addu est bien documenté par rapport à Alep. Ce dernier n’était cependant que le a sikki de l’accompagnateur Samsubâl, lequel pouvait avoir rang d’ambassadeur. Ces gens étaient porteurs de messages très amicaux, dont la teneur n’est pas indiquée mais qui devaient être relatifs à l’alliance entre les deux États, celle qui devait être consacrée par l'union dynastique. Au retour vers Mari, il est passé par Imâr où avait dû être révélé un scandale concernant le trésor de la déesse principale du lieu, ce sur quoi cependant nul détail n’est donné. Des notables imariotes, au nombre de quatre-vingt, devaient se soumettre à l'ordalie et, pour aller à Hît, lieu obligé du rituel, il leur fallait passer par le royaume de Zimrî-Lîm. Or, il n’y avait pas encore de pacte salîmatum avec Mari pour les protéger (l. 23). Qu’on ait demandé à Zû-hadnim de se porter garant à leur égard montre en tout cas l’importance de celui dont la parole pouvait engager son roi. Mari était pour les gens d'amont le passage obligé vers l’endroit de l’ordalie. Il ne s'agissait cependant pas d'obtenir d'elle un simple sauf-conduit. Vu la date, Hît n'était pas encore sous son contrôle, mais sous celui, sans doute, d'Enunna, loin d'être en relations amicales avec Alep, dans la mouvance de qui était Imâr. Un appui de Mari, tenue pour vassale d'Enunna, pouvait être jugé utile. 81 [A.3962+M.7216] Zû-hadnim au roi. Il écrit depuis Manûhatân, accompagné par Samsubâl et le secrétaire de ce dernier, porteurs d’un message très amical. Vont arriver quatre-vingt Imariotes qui doivent subir l'ordalie à Hît pour une affaire d’argent relative à la « Dame du pays ». Zû-hadnim ne s’est pas porté garant à leur égard à Imâr. Il sera là dans trois jours, mais les Imariotes le précèdent. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma zu-ú-ha-ad-nim [ì]r-ka-ama a-na ma-nu-ha-ta-anki ak-u-dam-ma up-pí an-né-e-em a-na e-er be-lí-ia úa-bi-lam I sa-am-su-ba-al a-lik i-di-[i]a ù ia-ab-ru-uq-a-ad-du a sí-ik-ki-u a it-ti-ia il-li-ku-nim e -mu-um a a-na be-lí-ia / na-[u-ú] ma-di-i du-um-mu-u[q]

    2 4 6 8 10 Tr.12

    11

    Texte édité par N. Ziegler, FM IX 68, p. 273. Le texte pourrait appartenir au collaborateur de Nûr-Sîn.

    Le dossier de Zû-Hadnim

    171

    Rev. 14 a-ni-tam 60+20 lú-me-e i-ma-°ru-úki qa-qa-da-at ma-tim 16 a-um kù-babar a il-tim dba-'a -al-ta-ma-tim [it-t]e-qú a-na díd a-li-im 18 [a-na ídki i]l-la-ku [ù i-na] i -ma-arki 12 20 [um-ma] - a -mi qa-ta-ti-u-nu 13 [le-qé um-ma] a-na-ku- ma 22 [i-ma-arki] it-ti be-lí-ia 14 sa-l[i]-ma- a mi-im-ma 24 qa-ta-ti-u-nu ú-ul e-le-eq-qé an-na a-[na]-ku wa-ar-ki up-pí-ia an-né-°i[m] Tr. 26 a-na u 3-k[am] a -na e-er be-lí-ia a-ka-a-[a-d]am 28 ù lú-me-e u-nu a-na e-er be-lí-ia C. 30 i-te-et-qú-nim Bibliographie : publié comme ARMT XXVI 256 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 276. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Zû-hadnim, ton serviteur. Je suis arrivé à Manûhatân et 7 je fais porter 6 cette tablette de moi chez mon seigneur. 8 Samsubâl, mon accompagnateur, 9 et Yabruq-Addu, 10 son secrétaire, 11 (sont ceux) qui sont venus avec moi. 12 Les nouvelles dont ils sont porteurs pour mon seigneur 13 sont très amicales. 14 Autre chose : quatre-vingt Imariotes, 15 notables de la région, 16 au sujet de l'argent de la déesse, Ba’alta-mâtim (« Dame du Paysa) »), 17 vont passer. 18 Ils vont à Hît 17 pour se soumettre à l'ordalie. 19 Or, à Imâr, on (m’)a ditb) : « 21 Porte-toi 20 garant pour eux ! » 21 Mais moi : « 22 Imâr 23 a-t-elle une convention de non-agression 22 avec mon seigneur ? 24 Je ne me porte garant pour eux 23 en rien. » 25 Assurément, moi-même, 26 le surlendemainc) 25 de cette tablette de moi, 27 j'arriverai 26 chez mon seigneur. 28 Or, ces gens 30 ont continué leur route 29 pour chez mon seigneur. 5

    a) Ba-ha-al-ta ici comme dans le nom de la montagne ba-ha-al-ta GU-ra-tim est l'équivalent de l'akkadien Bêlet-, « Dame de… »; cf. ARMT XXXIII, p. 330 c). L’état construit est ici ba‘alta qui ne correspond pas au *ba‘lat que l’on reconstruit pour l’akkadien bêlet. Le nom divin « dnin kur » d'Émar devait comporter une forme analogue. b) Dans ce texte les verbes loquendi ne semblent pas avoir été exprimés. c) Il n’y avait donc que trois jours de distance entre Manûhatân et Mari (en profitant du courant du fleuve). Manûhatân était donc proche de la Forteresse de Yahdun-Lîm.

    06.4 Depuis le Sûhum Dans [A.3819+], il s’agit de discours tenus par des gens d’Enunna. Le conseil de garder de bonnes relations avec le « père » de Zimrî-Lîm — en l’occurrence Ibâlpêl II d’Enunna — est souvent répété à l'époque et n'a de sens qu'au moment où Mari n’a pas encore (officiellement du moins) choisi entre l’alliance d’Alep et celle d’Enunna. Des dignitaires enunnéens15 demandent dans ce texte à Zû-hadnim qualifié de « grand 16 serviteur » du roi de Mari (l. 29) de faire comprendre à son maître que le Sûhum est une zone réservée à

    12

    Il n’y a pas la place sur la tablette pour le texte proposé par ARMT XXVI [iq-bu-nim um-ma]-a -mi.

    13

    Restauré d’après la l. 24.

    14

    = salim-mâ.

    15 Dans M.11374, cité dans ARMT XXVI/1, p. 145 sq, n. 46, 61, 76, Mâr-Etar est dit âpitum d’Enunna, c’est-à-dire gouverneur (de la place de Hanat) pour Enunna. Mentionné le premier, il est le personnage important, les deux qui l’accompagnent étant sans doute des collaborateurs, civils ou militaires.

    Jean-Marie DURAND

    172

    partir de Mulhân. Cela concorde d'ailleurs avec ce que le roi d’Enunna écrivit lui-même au roi de Mari17. Ces discussions entre Mariotes et Enunnéens ont donc dû avoir lieu vers la fin de ZL 1, après la mort de Bannum, et porter sur la question des territoires évacués par le RHM au Sûhum. Les « conseils » des dignitaires enunnéens à transmettre au roi de Mari ne se comprennent que si le Sûhum sud est en train d'être organisé par Enunna (mention l. 3 de Mâr-Etar), un partage « à l'amiable » des anciennes possessions du RHM étant en fait proposé au roi de Mari (l. 18-24). Les l. 35-36 qui mentionnent « un déplacement heureux » du roi doivent ainsi faire référence à la campagne de Zimrî-Lîm en Haute-Djéziré occidentale, contre Qirdahat et Kahat. Nul document ne précise les motivations de ce séjour de Zû-hadnim dans la région d'aval de Mari, mais plusieurs dignitaires mariotes devaient s’y trouver également, dont Asqûdum (sous l’écriture Haqûdum18) avant son départ pour Alep. C'est l'époque où le roi de Mari exigeait une série de redevances-sugâgûtum dans la région, sans doute pour y assurer la reconnaissance de son pouvoir. Zûhadnim s'est rendu lui aussi à Alep. Des informations sur ces pourparlers ont pu être ainsi transmises à Yarîm-Lîm. C'est à la lumière de ces informations qu'il faut interpréter ce que le roi du Yamhad dit à Yatar-kabkab qui lui racontait comment son (futur ? ) gendre avait débouté plusieurs demandes d'Enunna. La chronologie précise de tous ces faits n'est cependant pas établie et manque surtout toute information sur ce qui s'est réellement dit à Alep lors de la réception des envoyés de Mari. 82 [A.3819+M.11085] Zû-hadnim au roi. Des Enunnéens conseillent au roi de Mari de ne pas négliger l’alliance d’Enunna. Pour ce faire, il ne faut pas qu’il convoite tout le Sûhum, faute de se voir attaquer. Il doit fixer sa frontière à l’amont de Mulhân. Action du kârum contre un individu. Texte indécis. a-na be-lí-ia qí-bí-[ma] u[m-m]a zu-ha-ad-nim ìr-k[a]-[a-ma] [] dumu-e -tár I mu-ha-ad-du-ú-um [lú e]15- nun -ku-um ka-ba-[sú]-um [i]k- ta -ab-sú-ni-ma [ki-a-am id-bu-bu]-nim19 um-ma-{MA}°-mi [i-na-an-na sí-is]-sí-ik-ti é-tim an-[ni]-i-im20 [a-na a-b]a-tim be-el-ka [lú su-ha]-yiki21 la i[r-ri-i] a-na [an-ni-ti]m? []i-ni-pí-it [a-bi-u] be-lí i-da-[a]k-ke-e-u um-[ma-a]-mi a-na di-i-im a--um i-il-le-em-ma i-te-et in-ne-ep-pé-e i-na°-ma i-ir be-lí-ka ni-ra-am-mu an-ni-tam ni-iq-bi-kum [a-na be-lí]-ka u-pu-ur-ma [a-n]a lú-me-e u-nu-t[i]

    2 4 6 8 10 12 14 16 Tr.

    16 Un Zû-hadnim est effectivement mentionné par ARMT XXIII 238 6 parmi les fonctionnaires pour lesquels les devins prennent les sorts avant leur nomination définitive dans l’administration royale. Le texte fait partie de la série étudiée dans « Précurseurs syriens aux protocoles néo-assyriens », dans Marchands, diplomates et empereurs, Mélanges P. Garelli, D. Charpin & F. Joannès éd., p. 13 sq. Ces textes datent du début du règne de Zimrî-Lîm. 17

    Cf. le texte édité par D. Charpin, Mélanges P. Garelli, p. 147-159 = LAPO 16 281, spéc. p. 437-438.

    18

    Cf. ARMT XXXIII, p. 48, sq. & p. 491.

    19

    Pour cette restauration, cf. l. 34

    20

    Pour cette restauration, cf. l. 31. Avec cette ligne se termine M.11085

    21

    Pour cette restauration, cf. l. 17.

    Le dossier de Zû-Hadnim

    173

    18

    i-né-u la i-na-a-i-ma a a-la-mi-u-n[u] 20 ù a-la-am ma-ti-[u] li-pu-ú-ma i-na u -m[i-u-ma] 22 a-na a-bi-u li-iq-[bi-ma] i-tu mu-ul-ha-a[nki pa-as-sú] 24 li-ki-in ú-ga?-[ra-am e-le-em-ma] a-pa-al e-pí-[u li-i-ku-un] 26 ú-ul a-u-um zi-i[m-ri-li-i]m be-lí° a-na lú-me-e ìs(AB)-[qí-]u 28 ú-ul i-a-ap-pa-ar ìr be-lí-ka gal at-t[a] 30 a-na e-er be-lí-ka u-p[u-u]r a sí-is-sí-ik-ti é-tim 32 [an-n]é-i-im la wa-a-u-ri-im22 [be-el-k]a li-pu-ú 34 [an-né-tim] id-bu-bu-nim a-ni-tam i-nu-ma be-lí i-na kaskal-a 36 u-ul-mi-im 1 lú ka-ru-um a ma-riki a-na ra-[o-Ci-i]m 38 i-pu-ra-am ù i-ta-[ti-ia] Tr. ìs-hu- {X X X} ru [um-ma-mi] 40 lú a-a-ti a-na lugal a-qa-ap-[u?] i-na pa-ni-ia a-ta-ra-a-u C. 42 i a-ni-tam [……] be-lí a-[wi-lam a-ti] li-i-ba-as-sú 44

    i -né-t[i-u…a-ka]-al-la-am ii a ìr-ti-i[a] 46 a-na be-lí-ia a-pu-ra-am be-lí 48 a lugal-ti° li-i-ta-al Note : le texte, une fois le joint fait, n’a pas été photographié. Je ne dispose pas de transcription de G. Dossin pour A.3819, mais l'édition a tenu compte d'une transcription rapide de M. Birot pour la partie jointive (= S.115.95). 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Zû-hadnim, ton serviteur. Mâr-Etar (et) Muhaddûm, 4 l’enunnéen, 5 me 4 prévenanta), 6 m’ont alors tenu ce discours, disant : « 8 Pour obtenir 7 l’alliance de cette maison, 8 ton seigneur 9 ne doit pas convoiter les gens du Sûhum. 10 Pour cela, 11 mon seigneur lève 10 les deux tiers de ses gens, 11 en disant : “12 Au printemps, les gens monteront et 13 une opération sera effectuée.” 14 C’est parce queb) nous avons de l’affection pour la personne de ton seigneur 15 que nous t’avons dit cela. 16 Envoie un message(r) à ton seigneur 18 pour qu'il ne lève pas les yeux 17 sur ces gens, 21 qu’il fasse 19 qu’eux 20 et son pays soient sains et saufs, 22 qu’il parle à son “père” 21 aujourd'hui même 22 et 24 installe sa frontière en deçà de Mulhân. 24 C’est la région d’amont 25 qu’il doit placer sous son pouvoir. 26 N'est-ce pas à cause de Zimrî-Lîm que 27 mon seigneur 28 n'envoie pas de message(r) 27 à des gens qui font (pourtant) partie de de son lot ? 29 Tu es un grand serviteur de ton seigneur. 30 Envoie un message(r) chez ton seigneur 33 pour qu’il fasse 31 en sorte 32 de ne pas abandonner 31 l’alliance de 32 cette 31 maison. » 34 Voilà le discours qu'ils m’ont tenu. 35 Autre chose : alors que mon seigneur (était) dans l’expédition 36 qui s’est bien passée, le kârum 37 de Mari 38 avait envoyé 36 un individu 37 chez …c). 38 Alors, ils m'ont tourné autour, disant : 40 « Cet individu, dis-en du mald) au roi. » 41 Je l'amènerai dès que je le peux. 3

    22

    Ici recommence M.11085.

    Jean-Marie DURAND

    174 42

    Autre chose : … 43 mon seigneur doit saisir … 44 … 47 J’ai envoyé un message 46 à mon seigneur 45 en fonction de mon devoir de serviteur. 48 seigneur doit (y) réfléchir en fonction de royauté.

    47

    Mon

    a) Pour KBS « prévenir », cf. ARMT XXVI 24 e). b) Pour i-na conjonction signifiant « puisque …», cf. ARMT XXVI 493 : 18. c) Peut-être ana ramanim.ma aprû. Cf. LAPO 17, p. 88 « à l'écart » et p. 182 « chez lui. d) Incertain. J'avais compris [a-um], lú a-a-ti a-na lugal a-qa-ab-b[i? mais le texte dirait ana bêli-ia, non ana lugal ; a-qa-ap serait l'impératif de *naqâbum (a), NQB (i) signifiant « présenter de façon défavorable ».

    06.5 Au commencement du conflit avec les Mâr yamîna La lettre [A.4034] doit être postérieure à [A.3119]. Les Mâr yamîna qui étaient dénoncés dans ce dernier document comme susceptibles de conflit, sont décrits nettement comme une réalité dangereuse ([A.4034] 6-8). Si l'établissement à côté de Ziniyân ainsi que Ganibatum étaient des lieux suspects, la région de Lasqum était désormais devenue un endroit dont on ne pouvait plus s’approcher. C’est d'ailleurs là que, plus tard, Yaggih-Addu devait venir s’installer, coupant les relations de Mari avec son amont. Il devait s’y être créé dès avant le conflit un centre de résistance à l’autorité royale. Il est surtout question dans ce texte de Muban dont la population semble être décrite comme des Mâr yamîna wâibût libittim, « des Mar yamîna qui habitent de la brique23 » (l. 12-14 ; l. 35). Muban donne l’impression d’un endroit de sédentarisation de Bédouins auxquels même la baâ‘atum, la force d'intervention rapide hors les villes, n’ose s’attaquer (l. 13-14). Si dans [A.3119], le roi était exhorté à faire un tour par Ziniyân pour pacifier la région, il lui est désormais demandé d'aller jusqu'à Muban montrer sa force aux habitants (l. 35). L’absence de mention de Manûhatân peut indiquer que Muban était au débouché de la passe vers l’aval, la « halte » de Manûhatân étant son pendant à l’amont, du côté de Tuttul. Il n'est pas possible néanmoins de dire si [A.4034] n'est qu'une surenchère sur [A.3119] ou représente une aggravation ultérieure de la situation. Cela dépend du temps qui sépare les deux documents, lequel, sans être considérable, n'est pas déterminable. [A.4034] pourrait ainsi être du retour de Zimrî-Lîm de HauteDjéziré et atteste l'activité de La-nasûm à Tuttul (l. 19), sans que son titre soit précisé. 83 [A.4034] Zû-hadnim au roi. Depuis que les Mâr yamîna sont hostiles, il n'est pas allé chez eux. Le Lasqum et Muban sont devenus un endroit à éviter (.…) Des messagers de La-nasûm venus de Tuttul et d'Ahhunâ, porteurs de nouvelles, continuent leur route vers Mari. Le roi doit venir à Muban, insiste Zûhadnim, pour montrer sa force. Tout va bien.

    2 4 6 8

    [a-na] be-lí- [ia] [qí]bíma [um-ma] zu-ú-ha-ad-nim [ìr]ka-a- ma [a-um] a-na dumu° ia-mi-na [la e -hi-ia i-t]u u-mi-im [a e-e-em-]u i-na-ak-[ki]-ra-am [mi-im-ma ú-ul e][hi] [o o o o] 1 -en a- na la-as-qí-im°

    23 Cet emploi de libittum pour désigner les « maisons en dur », par opposition aux huttes ou aux tentes qui représentaient les abris pour la nuit (makabâtum) ou les campements (maskanâtum) des nomades, était déjà documenté par un texte hépatoscopique comme YOS X 42 iii 31-33 : umma (MA) tallu(m) ikbir-ma… âl tallaku-u(m) ina pânî-ka innaddî-ma libittam rêqtam qât-ka ikaad = « Si le tallu(m) est épais (…etc.), la ville contre laquelle tu marche(ra)s sera abandonnée avant que tu n'y arrives et tu ne t'empareras que de maisons vides. » Dans ARM X 9 (LAPO 18 1142) libitti Mari peut donc désigner les habitations de Mari, soit les constructions qui se trouvent sur le tell, non « la brique de fondation », renvoyant à une réalité religieuse indécise.

    Le dossier de Zû-Hadnim 10

    175

    [ú-ul i]hi [a-um] dumu-me-e ia-mi-na [wa-i-bu]-ut li -bi-it-tim24 [lú-me-e ba]-a-‘a -tum i[t-t]i-u-nu [ú-ul i-a]-ba-t[u-nim] [……] x x […] [……] x x […] [… ]a na-wi-[e-im] [dumu-me-e i-ip]-ri […] []a la-na-[s]u-yi-[im] [i]-tu tu-ut-tu- ul [ki] ù a-hu-na-aki [i]k-u-du-nim-ma e -ma-am an-né-e-em iq-bu-nim a-nu-um-ma lú-me-e u-nu-ti a-na e-er be-lí-ia a--ar-dam a-ni-tam a-um e-le be-lí-ia a-di mu-ba-a-anki a-na e-er be-lí-ia á-ta-na-pa-ra-am [be]-lí a-di mu-ba-anki [li-i]l-[l]i-kam-ma [ù l]ú [du]mu-me-e ia-mi-na [li-p]a-al-li-is [i-na-an-n]a wa-i-bu-ut [li]-bi-it-tim [l]i-i-hu-tu [hal-um25 ]a-lim

    12 14 Tr. 16 18 Rev. 20 22 24 26 28 30 32 Tr. 34 36

    1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Zû-hadnim, ton serviteur. En ce qui concerne le fait que 6 je n'approche pas 5 les Mâr yamîna, 6 depuis le moment qu’ils sont devenus hostiles, 8 je ne m'en suis pas approché. 9 Pas un seul … 10 ne s’est approché 9 du Lasqum. 11 En ce qui concerne les Mâr yamîna 12 qui habitent de(s bâtiments en) brique 13 les hommes du commando d’intervention 14 ne s’affrontent pas 13 à eux. 15-16 En ce qui concerne … 17 … du troupeaua), 18 des messagers… 19 de La-nasûm 22 sont arrivés 20 ici depuis Tuttul 21 et Ahhunâ 22 et 23 m’ont dit cette 22 information. 24 Voilà que 25 j’envoie 24 ces gens 25 chez mon seigneur. 26 Autre chose : au sujet d’une venue en amont de mon seigneur 27 jusqu’à Mubanb), 28 je multiplie les message(r)s chez mon seigneur. 29 Mon seigneur 30 doit aller 29 jusqu’à Muban et, 32 alors, troubler 31 les Mâr yamîna. 33 Maintenant, ceux qui habitent 34 de(s bâtiments en) brique 35 doivent avoir peur. 36 Le district ça va. 5

    a) Le texte ne peut plus être restauré sans parallèle mais le Lasqum était l’endroit où les Mâr yamîna avaient coutume d’envoyer leurs troupeaux. b) L’écriture mu-ba-a-an pourrait indiquer une prononciation Mubân.

    [A.4318] est envoyé par Sammêtar et montre une aggravation nette de la situation par des nouvelles qui arrivent du Balih (Ahhunâ), grâce à deux envoyés de Zû-hadnim. Le texte illustre les problèmes de la prosopographie mariote. Le dénommé Yasîm-El pourrait être celui qui est mentionné par [A.1205] aux côtés d’un Habdu-Malik. Dans le cas présent, il a été envoyé conjointement avec un 24

    Restauré d’après les l. 33-34.

    25

    Cette graphie à cause de la place.

    Jean-Marie DURAND

    176

    homonyme du (futur) sugâgum de Dêr. ll peut néanmoins s’agir de simples cas d’homonymie, à partir desquels il est hasardeux de reconstituer le début des carrières des principaux personnages du règne de Zimrî-Lîm.

    84 [A.4318] Sammêtar au roi. Deux messagers de Zû-hadnim à Ahhunâ en ont rapporté des nouvelles. Ils ont été envoyés chez le roi.

    2 4 6 8 Tr. 10 Rev. 12 14 16 18

    [a-na be-lí- ia] [qíbíma] [um-m]a sa-am-me-e-[tar] [ì]rka-a- ma 2 lú-me-e ba-aZ-Za-am ù ia-si-im-AN I zu-ha-ad-ni a-di° a-hu-na-aki i-ru-ud-ma e -ma-am ga-am-ra-am [i]l-qú-nim a-nu-um-ma lú-me-e u-nu-ti a-na e-er be-lí-ia a-à-ar-dam be-lí li-i-ta-al-u-nu-ti e -mu-um a na-u-ú ú-ul a a-hi-im [na-di-im] be-lí ar-hi-i [……………] [……………] 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Sammêtar, ton serviteur. Zû-hadnim 8 ayant expédié 7 jusqu’à Ahhunâ 5 deux hommes, BaZZum et Yasîm-El, 10 ils (y) 9 ont pris tous renseignements. 11 Voilà que 13 j’expédie 11 ces individus 12 chez mon seigneur. 13 Mon seigneur 14 doit les interroger. Les renseignements 15 dont ils sont porteurs ne sont pas à 16 négliger. Mon seigneur sans délais 17-18 doit … 7

    La fin de Zû-hadnim n'est mentionnée par aucun document et sa disparition n'est pas expliquée. Les autres porteurs de ce nom semblent avoir été, comme dit ci-dessus, des gens généralement de bien moindre importance. Une lettre de La-nasûm, [A.400], depuis Tuttul, à une époque où il n'était certainement pas encore le représentant du roi de Mari dans cette ville, ferait croire que Zû-hadnim a été l'autorité mariote à Tuttul. Il a donc pu avoir fugitivement une fonction de commandement à Tuttul avant de disparaître dans des circonstances non explicitées et d'avoir La-nasûm comme successeur. Cependant un texte comme [A.2951] montre qu'il a encore accompli un déplacement à Alep alors que La-nasûm exerçait ses fonctions de hazzannum. 06.6 Annexe : Zû-hadnim, le collaborateur de Nûr-Sîn Les textes [A.244] de Yaqqim-Addu et [ARMT XIII 19] de Kibrî-Dagan traitent sans doute, non pas de l’ambassadeur à Alep mais de celui par l'intermédiaire de qui Nûr-Sîn envoyait des produits de l’Ouest au royaume des Bords-de-l’Euphrate, car ces deux gouverneurs ne sont pas du début du règne. 85 [A.244] Yaqqim-Addu au roi. Retour du Yamhad de Zû-hadnim. Les commandos l’ont annoncé. Le roi est prévenu de son arrivée. Le bois de cèdre n’est pas encore là. Des gardes ont été installés à Manûhatân.

    Le dossier de Zû-Hadnim

    2 4 6 8 10

    177

    a-na be-lí- ia qíbíma um-ma ia-qí-im-d[IM] [ìr]ka-a- ma [u -um up]-pí an-ni-e-[em] [a-na e]-er be-lí-ia ú-a-b[i-lam] I zu-ha-ad-ni i-tu ia-am-ha-adki ik-u-dam e -em-° ú-ul á-ta-al-u lú-me-e a ba-a-‘a -tim { X X } ú-bi-ir-ru-nim-ma (2 l. effacées.)

    Rev. 12 14 16

    ki-ma ka-[a-di-u]-ma a-na e-er b[e-l]i-ia [á]-tap-ra-am ù a-um giur-nihá [a b]e-[l]í ú-wa-e-ra-an-ni lú-me-e ma-a-a-ri i-na ma-nu-ha-ta-[a]nki ú-e-i-ib a-di-ni giur-nuhá ú-ul ik-u-du-nim

    Bibliographie : publié dans ARM XIV 30 = LAPO 18 919. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Yaqqim-Addu , ton serviteur. Le jour où 6 j’envoie 5 cette tablette de moi 6 chez mon seigneur, 7 Zû-hadnim 8 est arrivé ici 7 depuis le Yamhad. 8 Je ne lui ai pas demandé les nouvelles dont il est porteur. 9 Les gens du commando 10 me (l’)avaient annoncé et, 11 c’est dès son arrivée 12 que j’envoie un message(r) chez mon seigneur. 13 En outre, en ce qui concerne les cèdres blancs qui 14 ont fait l’objet d’instructions à moi 13 de la part de mon seigneur, 16 ila) a installé 15 des gardes à Manûhatân. 16 Pour l’instant, les cèdres blancs 17 ne sont pas arrivés. 5

    a) La forme uêib peut être aussi bien une 3e qu’une 1re personne. Zû-hadnim devait passer par Manûhatân pour aller à Mari et, la ville étant en dehors de sa juridiction, du côté de l’actuelle passe de Hanuqah, le gouverneur de Saggâratum, même s’il a dans son district la région de la Forteresse de Yahdun-Lîm, n’avait pas à y installer des gardes. Il semble ainsi plus normal que ce soit Zû-hadnim qui ait instauré des gardes dans cette ville plutôt qu’un gouverneur beaucoup plus en aval.

    Cette affaire de bois-urnûm se retrouve dans [ARMT XIII 129]. Zû-hadnim avait laissé sa cargaison derrière lui sans doute pour ne pas être retardé par elle et il devait être pressé d’annoncer au roi de Mari ses nouvelles. Ce sont les escorteurs (muallimû, l. 9) qui devaient se charger de les apporter et ils assuraient sans doute la garde de ces bois à Manûhatân, selon [A.244] 15. 86 [ARMT XIII 129] Kibrî-Dagan au roi. Les cèdres-urnûm de Zû-hadnim ne sont toujours pas arrivés, mais les escorteurs les apporteront. Problèmes de restaurations dans le palais (de Terqa).

    2 4 6 8

    [a-na] be-lí-ia [qí]-bí-[m]a [u]m-ma ki-ib-[r]i-[dda-gan] ìr-ka-a-m[a] gi-há ur-nu [a z]u-ha-ad-nim a [be-lí i-pu-ra]-am [ú-ul ik-u-du]-nim [ur-ra-am e]-ra-am

    Jean-Marie DURAND

    178

    [lú-me-e mu-a]-l[i]-mu 10 [gi-há ur-ni] i-za-[b]a-[lu]26 Tr. an-ni-tam la an-ni-tam 12 be-lí li-i-pu-ra-am a-ni-tam a-um i-pí-i[r] Rev.14 ki-sa-al-lim a é-kál-li[m] [lú]-ad-kub -me-e i-na qa-[t]im 16 ú-ul i-[ba]-a-u-ú [i-ip]-ra-am a-a-[t]u 18 [a-rum ù ]a-mu i-ka-lu-ú [lú-me-e ad-kub ] a i-na qa-[ti]-ia 20 [i-ba-a-u]-ú [i-k]a-ar-u-nu 22 [u]-pu-a-am [ú-ul e-le-i] Tr. (Lacune = 3 l. ?) Bibliographie : ARMT XIII 129 ; cf. LAPO 16 129. Tablette en mauvais état quand elle a été revue à Alep en 1986.

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Kibrî-Dagan, ton serviteur. Les cèdres-urnûm de Zû-hadnim, 6 objet d’un message de mon seigneur, 7 ne me sont pas arri8 vés. Tôt ou tard 9 les gens de l’escorte 10 feront le transporta) des bois de cèdres-urnûm. 12 Que mon seigneur me dise par message(r) 11 ce qu’il doit en être. 13 Autre chose : en ce qui concerne le travail 14 (des bâtiments sur) la cour du palaisb), 16 il n’y a 15 pas de vanniers disponibles. 18 Le vent et la pluiec) empêchent 17 ce travail. 19 Les vanniers qui 20 sont 19 à ma disposition, 23 je ne peux 22 leur faire faire 21 leur travail régulier. 1

    5

    (Tr. = 3 ; C. = ?) a) L’emploi de zabâlum, « transporter par voie de terre », s’oppose à sakâpum, « envoyer par flottage ». b) Pour le sens de kisallum, « pièces autour d’une cour », cf. LAPO 18, index, p. 562b. c) Sans doute faut-il trouver ici non pas une activité humaine mais la cause (chaleur, etc.) de la nonréalisation du travail.

    26 Le texte de LAPO 16, p. 329 (correspondant à ARMT XXVI/3) supposait : [a-na zu-ha-ad]-nim, [lú-me-e a gú u-up]-ra-am, [gi-há ur-ni li-a]-li-mu, mais on attendrait un -ma à la fin de la l. 9. D’autre part, il manque la place pour un umma bêlî.ma introducteur, l. 7 à moins de supposer a-pu]-ra-am qui en ferait l’économie.

    07. TEXTES CONCERNANT TUTTUL

    07.1 Tuttul1 à l’époque de Mari amorrite L'essentiel de ce que l’on connaît sur Tuttul à l'époque de Zimrî-Lîm provient de la correspondance de La-nasûm2, le représentant-hazzannum dans cette ville pour le roi de Mari. Cela représente àpeu-près une trentaine de documents. D’autres lettres complètent le dossier comme celles qui racontent comment les Mâr yamîna se proposaient de prendre la ville de vive force. Sinon, Tuttul est presque totalement absente de la documentation (administrative ou épistolaire) mariote. Tuttul, pour la documentation mariote que l’on possède, nonobstant l’affrontement de Bahlukul(l)im avec Yahdun-Lîm, est — avec quelques activités tenant au commerce — surtout un centre religieux. Au début du IIe millénaire av. n. è., le culte de Dagan ne semble pas y avoir été moins important qu’à Terqa. Peut-être au IIIe millénaire, au moins depuis l'époque d'Agadé, la ville était-elle connue en Mésopotamie comme le centre par excellence de son culte3. C’était à Tuttul que — selon une tradition postérieure il est vrai — le grand Sargon d’Agadé se serait fait donner (au cours d’une prophétie ?) la royauté sur tout l’Occident. L’aspect de l’actuel Tell Bi‘a et les restes de ses constructions montrent que la ville a certainement été très tôt un établissement majeur du monde proche-oriental. Pour les Bédouins mâr yamîna, sectateurs de Dagan, elle avait surtout l'intérêt, sous le règne de Zimrî-Lîm, d'être loin du pouvoir mâr sim'al installé à Mari, quoique Terqa ait été pour eux un lieu de culte important, comme le montre Yaggih-Addu, d'après une lettre de Sammêtar4. Pour les modernes, au contraire, Tuttul, plus loin que Terqa du centre politique qu’était Mari, est bien moins documentée. La différence entre les deux métropoles religieuses tient surtout au fait que Terqa, sous le règne de Zimrî-

    1 Il existe un problème géographique récurent, selon lequel il y aurait eu deux Tuttul, l'une à l’amont de Mari, au confluent de l’Euphrate et du Balih (Tell Bi’a), dont il est question ici, et une autre qui serait à son aval, du côté de Hît. Cette « seconde Tuttul », si elle avait jamais existé, devrait être très bien attestée par nos documents, au moins autant que la première, à l'occasion des relations de Mari avec E nunna ou avec Babylone. Cela n'est pas le cas. Un exemple qui prouverait le contraire, comme i-na tu-ut-tu-ulki ù pa-a sú-h[i-i]m de [A.817] (= ARM XXVIII 84), montre en réalité les deux extrêmes de la zone politique du roi de Mari sur l'Euphrate comme J.-R. Kupper, ARMT XXVIII, p. 119 a), l’a souligné. L’erreur est persistante : l’ougaritique ybl (= *yabl) équivaut à Yabliya « in der Nahe von Tuttul », selon RGTC 12/2 (2001), p. 338. 2 Le NP est de frappe occidentale et appartient à la série d’anthroponymes comme idqum-la-nasi, de Carkémish. Pour Nasûm, cf. OLA 162/2, p. 687 & n. 111. Il existe un NP féminin la-na-su-ia dans ARMT XXII 141 6 auquel répond le la-ni-su-ya de ARM IX 291 iv 32’ (cf. ARMT XVI/1, p. 144). La-nasûm est bien attesté comme lana-su-yu-um, qui n'en est que l’hypocoristique. Nasûm est initialement un participe qui provient d’une NSû. Cf. Huffmon, Amorite Personal Names…, p. 240 et surtout p. 133. 3 Pour ce qui concerne les textes retrouvés à Ébla, seule est attestée une divinité transcrite dBAD/BE de Tuttul (écrit DU-DU-luki), ce qui doit signifier « le dieu, celui de Tuttul » (dingir bê(l) NG), plutôt que « le seigneur de Tuttul ». Le consensus est qu'il s'agit de Dagan, ce qui est inféré de la documentation ultérieure et de la mention de sa parèdre ala (Archi, Mélanges Houwink ten Cate, p. 2 sq.). Cf. dans OLA 162/1, p. 53, Mander sur « dbe » : « Pettinato a démontré (sic) que BE indique Dagan que ce soit dans l'onomastique ou encore dans les binômes au génitif Be + toponyme » (= Or 54, 1985, p. 236 sq). La dénomination des divinités en Syrie, dès la haute époque, était médiate : « celui/celle de NP », non une dénomination personnelle, Addu (« Bruit ») ou Dagan (« Blé semé ») devant n’être primitivement que des épithètes. Leurs noms réels peuvent avoir été taboués, mais aussi ne pas avoir du tout existé. 4

    Cf. [A.2552].

    Jean-Marie DURAND

    180

    Lîm, a eu un gouverneur- âpium nommé par l’autorité mariote, alors que Tuttul avait un statut distinct du royaume des Bords-de-l'Euphrate proprement dit. Manifestement siège d'un royaume distinct sous Yahdun-Lîm5, elle est restée en dehors du royaume de Zimrî-Lîm, même si elle a fait partie de sa zone de pouvoir. À l'époque du RHM, Tuttul a été gérée par un pouvoir extérieur avec un gouverneur6. C’était le moment où s'était créé dans le Nord-Est de la Mésopotamie un superpouvoir étatique qui avait remplacé les dynasties locales par des administratifs nommés depuis la capitale. Tuttul est un lieu généralement considéré comme ayant toujours fait partie de la zone de pouvoir de Mari. Il n’est cependant pas sûr que le fait soit très ancien7. Il devait être nécessaire pour Mari de contrôler la cité, aux moments où elle a mené une politique d’expansion en direction de la Haute-Djéziré, comme sous Yahdun-Lîm, ou lorsque Samsî-Addu descendit de la Haute-Djéziré vers le MoyenEuphrate ; dans les deux cas, il aurait été imprudent de laisser hors contrôle le confluent du Balih et de l’Euphrate, passage obligé de ceux qui faisaient la navette entre Imâr (ou la région de Harrân et son audelà) et le Moyen-Euphrate. Tuttul était en outre à l’époque amorrite à l’aboutissement de la vallée du Balih où se trouvaient Ahhunâ et Zalpah et représentait pour Mari la route vers le Zalmaqum. Si elle avait été, selon la tradition semi-fabuleuse évoquée ci-dessus, la porte de l'Occident pour un Sargon venu de l’Est, elle fut, inversement à date historique, la porte d'entrée du Moyen-Euphrate pour un Zimrî-Lîm arrivant selon toute vraisemblance d'Occident. Cependant le dernier roi de Mari n’a pas considéré ce qui fut sa première conquête comme partie de son royaume, une fois ce dernier constitué. Tuttul a dû connaître la même histoire que les autres grandes villes du Nord, comme Alakkâ, Anakkum, Ilân-ûrâ, etc., avec l’application du principe de restauration des anciennes familles dominantes instauré par Zimrî-Lîm 8 lui-même. L’installation d’un hazzannum suppose d’ailleurs l’existence d’un chef local (lequel n'était pas obligatoirement un « roi ») auprès duquel était nommé un ambassadeur d’un type particulier, analogue, mutatis mutandis, aux « Résidents généraux » des protectorats français d’antan. Un incendie a sévi dans le palais de Tuttul au début du règne de Zimrî-Lîm. Il n’a pas dû être causé par l'attaque de la ville par les Mâr sim'al puisque l’on a retrouvé dans la zone de destruction trois textes de l’époque de la conquête. Par ailleurs, ceux qui tenaient alors la ville, Habdû.ma-Dagan et Sumhu-rabi, se sont vu ultérieurement confier la gestion de Saggâratum, une des places majeures du royaume des Bords-de-l’Euphrate. Ils ont donc dû livrer la cité, après la disparition de Samsî-Addu, sans la défendre avec l’acharnement souhaitable, se ralliant au nouveau pouvoir. L'incendie du palais a donc été postérieur à la prise de la ville, sans doute un avatar du départ de Zimrî-Lîm de Tuttul9. Nul document ne permet cependant pour l’heure d’avoir des certitudes. Une révolte populaire (fait qui n'est jamais envisagé) peut être supposée. En ce qui concerne une intervention extérieure, on peut exclure une attaque d'Alep, alors du côté des Mâr sim'al, tout comme un raid mâr yamîna, car ces derniers devaient plutôt aider à la chute du RHM et chercher à se tailler leur place sur les Bords-de-l'Euphrate. Une intervention des forces du RHM de

    5 Nous connaissons surtout l'affrontement de Yahdun-Lîm avec le roi de Tuttul et des Amnanéens, Bahlukul(l)im, selon une inscription du roi de Mari. Ce dernier devait se dire, par la suite, roi de Tuttul, selon l’inscription de son disque, AO 18236 4. La ville était comprise « hors du royaume » proprement dit, ce qui correspond d'ailleurs à la fondation d'une ville dite « Forteresse de Yahdun-Lîm » (« Dûr Yahdun-Lîm »), dénomination qui indiquait clairement où le roi mâr sim’al plaçait la frontière nord-ouest de son royaume. La restauration « roi de Mari et de Tuttul et du pays de Hana » par J. Nougayrol dans les Comptes Rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (CRAIBL), 91e année, 1947/1, p. 265-272, ne saurait tenir sur le document qu’il a édité. Cf. d’ailleurs FM V, p. 182, n. 90. 6 Cf. les données rassemblées par P. Villard, « Les Administrateurs de l’époque de Yasmah-Addu » dans Amurru 2, spéc. p. 87-90. 7 Les documents d'Ébla ne l'attestent pas explicitement pour le IIIe millénaire, à une époque où Nagar (Tell Brak) constituait un État indépendant, ce qui devait rendre impossible une expansion de Mari en Haute-Djéziré. 8

    Cf. ARMT XXXIII, p. 64 sq.

    9

    Cf. pour cette question, ARMT XXXIII, p. 64 sq.

    Textes concernant Tuttul

    181

    l’Ouest paraît donc envisageable. Il est d’ailleurs peu vraisemblable que les généraux d’I me-Dagan n'aient rien tenté pour récupérer une place majeure pour la défense du RHM10.

    La documentation retrouvée à Tuttul ne concerne cependant que les époques de Yahdun-Lîm ou du RHM11. Pas une archive attribuable à l’époque de Zimrî-Lîm n’a été retrouvée dans les fouilles menées au Tell Bi‘a. Il faut en déduire que l’autorité de Tuttul résidait alors ailleurs que là où ont été effectués les travaux archéologiques12. L’ancien palais a dû être abandonné après sa destruction. Dans la période post-Mari, des activités cultuelles ont sûrement continué au temple de Dagan mais la ville semble avoir été alors désertée par sa population. Dès après la période de Mari, les rares mentions du toponyme peuvent d’ailleurs n’indiquer que le souvenir du lieu-dit, sans prouver qu’existait à cet endroit une population nombreuse. La ville n’a pas été abandonnée après l’incendie du Palais. On n’en a certes pas mention dans les lettres de Bannum et il n’est pas prévu, à la fin de ZL 1’, que îbtu arrivant d’Alep y fît halte, comme ce fut le cas sans doute à Abattum13. On voit à cette époque les citadins continuer à couper du bois dont étaient preneurs des gens d’Imâr, un prince mâr yamîna, voire le roi de Mari lui-même. La ville devait, tout comme Imâr, acquitter le miksum (sur le bois justement) et on y connaît d’ailleurs l’existence d’un quartier marchand (kârum)14. Tuttul n’est cependant plus mentionnée à partir de l‘époque moyenne et il est vraisemblable que l’activité s’était alors transportée ailleurs. La documentation mariote au XVIIIe siècle av. n. è. doit donc vraisemblablement être comprise comme celle des derniers moments de ce qui a dû être un centre majeur du Proche-Orient. Quelle était la population de Tuttul ? Sous Yahdun-Lîm, le roi de Tuttul, Bahlu-kul(l)im, était amnanéen. Au début du règne de Zimrî-Lîm, la région de Zalpah et de Serdâ était aux mains des Uprapéens. Toute la zone entre Ahhunâ et le Zalmaqum semble avoir été possédée par des Mâr yamîna même s’ils étaient différents de leurs contribules du Moyen-Euphrate. On ne sait pas s’il s’agissait d’indigènes qui se partageaient le Balih ou de gens installés suite à des conquêtes. Au nord d’Ahhunâ, les Yahurréens et les gens du Yarih pouvaient être descendus depuis le Zalmaqum, ou plus généralement du ûr-‘Abdîn, et s’être installés parmi des populations plus anciennes, héritières du IIIe millénaire. 07.1.1 La dimension religieuse En cette première partie du IIe millénaire avant notre ère, Alep était la ville d’Addu (avant de devenir à l'époque moyenne celle de Teub) et le dieu de l'Orage était également la principale divinité des Mâr sim'al. Ce culte commun est une réalité dont toutes les implications ne sont plus apparentes. En revanche la vallée de l'Euphrate entre Mari et Carkémish appartenait à une divinité, qui pouvait avoir, selon les lieux, des noms divers, voire être comprise comme une divinité infernale. Dagan, le blé semé15, était vénéré entre l’amont16 d'Imâr et la région de Mari. La divinité maîtresse de la vallée du Balih, à l’amont de Tuttul, n’est pas connue mais était peutêtre Dumuzi dont la présence est attestée dans la région, même si Dagan recevait un culte attentif de la part des gens du Nord et des Mâr yamîna, comme le montrent la venue d'un roi du Zalmaqum à Tuttul ou 10 Dans ARMT XXXIII, p. 30, une indication en ce sens a été proposée d'après une lettre où Ibâl-Addu, non encore roi d’A lakkâ, rappelle à Zimrî-Lîm la période de ses débuts. Une contre-attaque a pu se produire entre le moment où Zimrî-Lîm est descendu vers Terqa pour s’y faire couronner et la montée de Bannum dans la région de la Forteresse de Yahdun-Lîm immédiatement après la première fête d’E tar pour y accomplir la têbibtum. Cette montée peut avoir amorcé la réorganisation de la région nord du royaume. 11 Les textes retrouvés à Tuttul sont de l’époque dite « shakkanakku » et de celle du RHM, à l’exception de trois qui datent de l’entrée de Zimrî-Lîm dans la ville. L’édition qu’en a fournie M. Krebernik, Tall Bi‘a/Tuttul-II, Die Altorientalischen Schriftfunde, WVDOG 100, est à consulter avec le CR de RA 98, 2004, p. 121-150. 12

    C’est dans la maison de La-nasûm que devrait être conservée sa correspondance avec le roi de Mari.

    13

    Cf. ARMT XXXIII, p. 324.

    14

    Cf. [A.2493+] (ARMT XXVI 18) 30.

    15

    Cf. OLA 162/1, index, p. 640.

    16

    Dagan était ainsi le dieu principal de Hakkulân, ville plus en amont sur l’Euphrate que Imâr. Cf. D. Charpin, RSO 28, 2021, 535-57, carte = p. 54. Hakkulân doit être sur la rive droite de l'Euphrate face à Yakalte.

    Jean-Marie DURAND

    182

    les sacrifices d’un Yaggih-Addu pour Dagan de Terqâ. Sîn, en revanche, était déjà adoré à Harrân au début du IIe millénaire comme il l’était encore au Ier millénaire à l'époque du néo-babylonien Nabonide. Dans ces régions, Bédouins nomades et Sédentaires pouvaient ne pas se référer aux mêmes dieux. 07.1.2 Une royauté et une assemblée municipale à Tuttul ? Les lettres de La-nasûm (à un moment où il y a des travaux dans le temple de Dagan) montrent qu’une personne est à la tête du culte de Tuttul, sans qu’il soit explicitement dit qu’il était le roi de la ville ni s’il s’agissait, dans ce cas, d’un descendant de l’amnanéen Bahlu-kul(l)im. Le temple de Dagan17 semble avoir été en mauvais état : on peut l'inférer du fait que des gens d'Alep « ouvrent les fondations du temple » ([A.829]) et qu’il y avait des problèmes par rapport à ses vantaux, ce qui rappelle, à l’inverse, ce qui se passait à Appân18. Le dieu peut même être parti de sa ville car son retour y était attendu : était-ce cependant considéré comme le signe de la refondation de Tuttul, ou un rituel analogue à l'urubâtum du Sud-Irak19 ? Lorsqu’on a réellement pris conscience à Mari de la menace que représentait à l’Est la montée d’Enunna (et que l’on a pu craindre en outre qu’Enunna n’aide les Mâr yamîna), il y a certainement eu le désir d'établir des lignes de défense au-delà des limites administratives du royaume. Pour ce qui est de l’Euphrate, il a dû être décidé assez vite d’affirmer une présence mariote à Tuttul. Elle y était normale, d’ailleurs, même si la limite administrative nord du royaume sur le grand fleuve était à la Forteresse de Yahdun-Lîm, avec des forces armées qui contrôlaient et surveillaient jusqu’à la passe de Hanuqah, où se trouvaient la halte de Manûhatân (en amont) et le bourg de Muban (en aval). C’est parce qu’elle a éprouvé le besoin de réaffirmer sa présence dans cette ville que Mari a dû y installer un hazzannum et y imposer un biltum. La ville avait pu être auparavant sous protectorat du Zalmaqum20. 07.1.3 Les municipalités du Moyen-Euphrate Il semble avoir existé entre Tuttul et Imâr une nette solidarité politique et culturelle21 renforcée par l'usage d'un dialecte autre que l'akkadien, comportant des mots22 comme sirum (attesté aussi à 17 La notion de « temple » elle-même doit faire l’objet d’une réappréciation. Le texte [A.469] atteste dans celui de Tuttul la présence pendant deux jours de plus de mille personnes qui y font le sacrifice (naptanum). Il faut donc imaginer que le bâtiment qui —d’après les plans qui nous sont restés de telles constructions — devrait être un très petit édifice était en fait entouré d’une cour (ou d’un espace sacré, le in antes) assez vaste pour héberger une telle multitude, laquelle excède de loin la capacité d’une cella. Dans les textes, certains espaces sacrés étaient dénommés « cornes » ou « anneaux » et on y pouvait résider un certain temps. Il est vraisemblable que la cella n’avait pour vocation que d’héberger la représentation sacrée. « Temple » devait désigner en fait un espace beaucoup plus ample. Il en était de même pour le palais royal où l'on distinguait apparemment l'endroit où habitait le roi et le harem (bîtum plus tard bîtânu) et l'ekallum qui comprenait aussi les zones de stockage. Cf. [A.1871] a). 18

    Cf. ARMT XXXIII 286.

    19

    L’urubâtum de Dagan est attesté depuis l’époque du RHM (cf. LAPO 18, p. 121 b) et dans ARM I 34 (LAPO 18 975) il s’agit manifestement d’une cérémonie pour le Dagan d’un temple à l’aval de Tuttul, même si les animaux étaient envoyés depuis Tuttul. Le terme urubâtum désignerait la fin des travaux dans un temple, avec l'introduction de la dernière brique, selon C. Ambos, Mesopotamische Baurituale aus dem 1. Jahrtausend v. Chr., ISLET, 2004, p. 58). L’urubâtum pourrait donc indiquer la fin des travaux sur le temple de Dagan à Tuttul, comme dans TH 82.236 (cf. Iraq 45, p. 58, n. 7), l’urubâtum de Bêlet Akkadi pourrait indiquer la finition du temple (chapelle?) de la déesse au royaume de Mari. Cf. la note de D. Charpin dans NABU 2011/61 réinterprétant un passage d’un document de Kisurrâ (SANTAG 9, 9 19-21). Il est néanmoins nettement question dans la correspondance de Lanasûm de l’entrée du dieu. Réexaminer la question de l’urubâtum dépasse naturellement le cadre de ce travail ; cf. M. Hilgert, « Erubbatum im Tempel des Dagan…», JCS 46, p. 29-39. Comme l’erubâtum à Ur III est lié à des théonymes sémitiques (Ulma îtum, Annunîtum, Dagan et I hara), il est possible que la pratique religieuse ait été amenée de Syrie. CAD U, p. 267, distingue deux termes homonymes. Comme le genre de la déploration (urub tu B) est lié au rite de la reconstruction d’un temple (urub tu A), il pourrait ne s’agir que d’une seule réalité avec deux acceptions différentes, l'une dérivée de l'autre. 20

    Cf. l’épisode de Mut-Dagan, p. 166.

    21

    Il est difficile de savoir quelle place tenaient les Rabbéens dans cette partie du cours de l'Euphrate, mais Abattum n'a pas avec Tuttul les mêmes rapports que cette dernière avec Imâr. 22 Sans compter ce qu'atteste la toponymie, comme Halabît, sur halbum, « forêt », ou Lasqum. Des noms de lieux comme Tultul (Tuttul) ou de divinités comme Dagan et Akka peuvent avoir appartenu à ce dialecte.

    Textes concernant Tuttul

    183

    Yakaltum), asarum ou ta(h)tamum, tous termes qui ne sont d'ailleurs plus attestés dans les documents de l'époque moyenne. On constate des liens très étroits entre les deux villes, l'une étant concernée par ce qui arrive à l'autre. Or, manifestement Imâr servait de référence à Tuttul, sans que ce leadership soit encore bien explicable. S'il s'était créé une sorte de Guilde Hanséatique parmi les grands ports euphratéens, Imâr devait y jouer le rôle principal. Dans [A.3960] on attire l'attention des gens d'Imâr sur le danger pour eux que les Mâr yamîna s'installent à Tuttul. 07.1.3.1 L'institution du tâtamum/ta‘tamum L’organisation politique à l'époque amorrite d’une ville comme Tuttul est fort mal connue. Outre les deux autorités locales dont le titre n’est pas précisé et qui semblent s'être succédées, dont les rapports avec La-nasûm ont été mauvais, la documentation a fait apparaître une institution propre à la partie supérieure du Moyen-Euphrate, le ta(h)tamum, documentée tant pour Tuttul que pour Imâr. Ce ta(h)tamum a été trop vite baptisé « Assemblée » (CAD T, CDA) ou « Conseil ». On en constate l’existence surtout lorsqu’un envoyé de Zimrî-Lîm ou un haut personnage mariote était de passage dans la cité, quoique le hazzannum pût à l'occasion le convoquer. Rien ne dit qu’il s’agissait d’un conseil pérenne — un « sénat de la cité » — plutôt que de la réunion occasionnelle de citadins avec lesquels discuter. Celui qui décide de l'accès au temple de Tuttul n'apparaît pas comme chef du ta(h)tamum. Dans [M.11037] sept personnes semblent avoir été à la tête d'Imâr. L’alternance de ta-aH-ta-mu- avec la forme ta-ta-mu- rappelle celle de bu-ru-um par rapport à buhrum /buhratum pour un sacrifice dû à Dagan. Elle documente donc une faiblesse d’articulation de la laryngale dans cette région de l’Euphrate. Le terme peut être dérivé d’une forme correspondant à l'akkadien atwûm qui comporte un -tainfixé sur awûm ( ’W’) et a le sens de « parler à quelqu’un ». Le -m- répondrait au -w- akkadien, phénomène banal à l’époque moyenne mais dont des exemples existent dès cette haute époque23. Cette formation lexicale est en tout cas propre au Moyen-Euphrate supérieur d’époque amorrite. Le terme n’est employé qu’à propos de Tuttul et d’Imâr. On ne le trouve ni pour Mari, ni pour la Haute-Djéziré, ni dans les textes de l’Ouest.

    L'instauration du tribut de Tuttul (biltum) dont l’appellation locale était sirum, dû par les asarum, entre dans l’organisation du système commercial sur le Moyen-Euphrate et a concerné aussi Imâr. 07.1.3.2 Les rapports de Tuttul avec la vallée du Balih Les rapports de Tuttul avec les villes sur le Balih, à son amont, semblent avoir été conflictuels dès avant le règne de Zimrî-Lim. Ainsi, à l'époque du RHM voit-on les eaux du Balih retenues pour irrigation par ceux chez qui elles passaient24. Les gens de la cité s'en plaignaient d’ailleurs. La demande de l’âpilum de Dagan, sous Zimrî-Lîm, à propos d'eaux pures dont on serait localement privé est sans doute à comprendre dans cet état d'esprit25. Les gens de Tuttul ont dû espérer que le roi de Mari interviendrait pour exiger la destruction de ces retenues d'eau d'amont, ce dont il s'est pourtant abstenu, vu le nombre de ceux qui en vivaient dans la région. La ville était donc condamnée à n’avoir plus, à plus ou moins brève échéance, qu'une importance religieuse ou à n’être plus qu’un endroit stratégique où installer une garnison. À l'époque de Zimrî-Lîm, c’est d'ailleurs Ahhunâ qui semble avoir été le centre important de la région du Balih avec à son amont Za/ihlahum, Zalpah et Serdâ, tous lieux avec une présence mâr yamîna importante. La zone de Tuttul comprenait la basse vallée du Balih, avec en amont Ahhunâ et Serdâ, terres uprapéennes, et devait se prolonger en aval en direction de l’actuelle passe de Hanuqah. Là existaient plusieurs villes (au moins Yahmumum), qui ne sont plus aujourd’hui que des toponymes difficiles à faire coïncider avec les résultats des recherches archéologiques en ces régions. Manûhatân était sous contrôle mariote. Il n'est pas sûr que le lieu ait été rattaché administrativement à la région de Tuttul. Sur

    23 Le NP très bien attesté yi-it-mi/mì-na-si pourrait également comporter la racine HW’. On y retrouve un terme /nasi/ qui l’apparente à des NP comme La-nasûm ou idqum-la-nasi, typiques du Moyen-Euphrate supérieur. 24

    Cf. A.1487+A.4188 = LAPO 17 788, lettre de Yasmah-Addu.

    25

    Cf. [A.455] (ARMT XXVI 215).

    Jean-Marie DURAND

    184

    l'Euphrate, au port de Tuttul répondait sur la rive droite le site d’Abattum, chef-lieu des Rabbéens, lesquels avaient de grands intérêts au Yamhad. Un kârum d'Abattum n'est cependant pas documenté. Tuttul était certainement sur son déclin. Si Zimrî-Lîm a voulu la contrôler, il a pu y être incité pour des raisons militaires, surveillant de la sorte les relations du Balih et du Zalmaqum avec les établissements mâr yamîna de l’intérieur du royaume26. Le roi de Mari n’a cependant pas dû être insensible à l’importance religieuse du site : pendant en amont de Hît, lieu de l’ordalie en aval, la ville représentait un sanctuaire majeur pour les Mâr yamîna avec un oracle estimé et peut-être un dieu thaumaturge ([A.469]) . 07.1.3.3 Les rapports avec Alep et le Zalmaqum Plusieurs faits montrent Tuttul en relations avec Alep. Il est difficile de savoir quels liens religieux avaient les deux villes. On voit des Aleppins s’activer dans les fondations du temple de Tuttul, selon [A.829]. Mais lorsque le responsable du culte affirme ([ARM II 137]) que la présence d'un hazzannum mariote empêche d’envoyer des bœufs à Imâr, il n'est pas dit qu'ils étaient destinés à Alep. En ce début du règne de Zimrî-Lîm la principale puissance régionale était constituée par l’union (plus ou moins étroite) des quatre royaumes du Zalmaqum, surtout qu’après avoir résisté à la poussée de Samsî-Addu vers l’Ouest, ils venaient de triompher militairement des forces de Carkémish et d’Alep27. Pour La-nasûm, le principal instigateur des troubles, qui soutenait ouvertement les Mâr yamîna, était le roi de Nihriya, Bunû.ma-Addu. Le Zalmaqum avait une population mâr yamîna non négligeable28 et ses rois faisaient partie des alliés des Bédouins. Sans doute considéraient-ils que la vallée du Balih appartenait à leur domaine naturel, car ils comptaient pousser leurs conquêtes jusqu’à Dêr, inquiétant par là-même son cheikh29. Les Mâr yamîna et le Zalmaqum ont dû espérer une intervention des troupes d'Enunna, surtout lorsque Yaggih-Addu était à Manûhatân dans un endroit stratégique pour les relations de Mari avec Tuttul, mais elle ne s’est pas produite. 07.2 Un hazzannum de Mari à Tuttul 07.2.1 L'homme Rien n’est connu de l’origine de La-nasûm30 (alias La-nasûyum) sauf qu’il portait un nom « occidental » d’une structure attestée sur le Moyen-Euphrate au moins jusqu’à Carkémish, si ce n’est plus. Il n’est pas dit explicitement s'il était membre d’une famille locale qui avait un lien particulier avec les Mâr sim'al pour que le roi de Mari mette en lui sa confiance. Rien, non plus, n’est dit sur sa fortune, ses alliances, ni son âge. S'il obtient un poste important à Tuttul, sa fortune ne devait cependant pas être négligeable, car la situation financière était (alors) plus prisée que les compétences. Son amertume d'être mis au ban de la vie sociale exprimée par [4533-bis] peut exprimer le regret d'activités d'antan. Il apparaît dans la documentation postérieure à Bannum, ne recevant ses fonctions qu'après la fin de son administration31. Qu'on s'attende cependant à une réaction de sa part après le changement administratif, montre qu'il occupait déjà une certaine place à Tuttul. Ce qu'il dit de la nomination d'un hazzannum à Hên ([A.1169]) illustre ce qui s'est passé pour lui-même : il s'agit d'une décision politique prise par le roi. Ses déconvenues montrent qu'il a été tenu pour un collaborateur par l'opposition à Mari.

    26 En ce sens, contrôler Tuttul était analogue au refus de laisser Saggâratum aux Mâr yamîna, ce qui aurait coupé les rapports directs entre la vallée du Moyen-Euphrate et la Haute-Djéziré. 27

    Cf ARMT XXXIII, p. 143 sq.

    28

    Cf. ce que dit Yaggih-Addu, dans A.3354 (ARMT XXXV) 4-6 : « Les Mâr yamîna, tes serviteurs, sont installés au milieu du Zalmaqum. Donc, ce pays est mien. » 29

    Cf. [A.4473], lettre de BaZZum, et [M.7355], lettre d’Ibâlpêl.

    30

    La-nasûm est absent des index des textes administratifs et ne fait pas partie de ceux qui prêtent serment au mois vi de ZL 1’. Homme de Tuttul, il serait donc comme tel absent des archives palatiales. Son occurrence dans ARM VIII 42 7 (= “Rev. 3” de l’édition) est d'après le conflit puisqu’il comporte le sceau du chef bédouin YasmahAddu et parle de l’emprunt fait par ce dernier (cf. MARI 2, p. 64 et ARMT XXXV). 31

    Cf. ci-dessus [M.7537].

    Textes concernant Tuttul

    185

    La mésaventure que raconte La-nasûm dans [A.400], selon laquelle son absence de Tuttul pour aller voir le roi à Mari a entraîné un vol dans son troupeau, peut néanmoins (quoique la date ne soit pas précisée) renseigner sur lui. Il avait un accès direct au roi, ce qui montre qu'il n'était pas n'importe qui, mais sa maison (l. 8) n'était que celle d’un particulier32. Il en avait confié la garde (l. 8) à un habitant de Tuttul non nommé. C’était une exploitation normale où il y avait des moutons, lesquels pouvaient faire l’objet d’un vol. L’établissement n’avait donc pas de gardes particuliers. La-nasûm se présente ainsi comme un habitant aisé de Tuttul sans privilège notable. Lorsqu’il récupère son bien chez les voleurs (sans doute grâce aux marques de propriété), ses trois témoins ne sont pas nommés, si ce n’est que l’un est un imariote et que les deux autres viennent de lieux sans doute secondaires. En leur présence, il a demandé au Tuttuliote anonyme d’attester du nombre d’ovins qui lui avaient été confiés (l. 18). Cependant, pour récupérer son bien, il ne peut convaincre de son bon droit ni Zû-hadnim ni Atamrel (l. 22-25) qui étaient alors, apparemment, les autorités à Tuttul. Atamrel était sans doute à l'époque mer‘ûm chez les Uprapéens et Zû-hadnim semble donc avoir été l'autorité locale mariote. Lanasûm n'était ainsi pas encore hazzannum, mais un habitant de Tuttul avec lequel le roi de Mari entretenait des relations. [A.400] serait ainsi, dans l'état de nos connaissances, le texte le plus ancien à le documenter. La tablette ne ressemble d'ailleurs pas à celles qu’il devait envoyer une fois en fonction. Le roi de Mari a ainsi confié la charge de ses intérêts à un habitant de Tuttul, après une activité locale de Zû-hadnim, pour laquelle nous n'avons pas plus d'indications, mais qui est assurément antérieure aux missions qu'il a assumées vers Alep. Le hazzannum La-nasûm aurait un statut équivalent à celui de l’épistate nommé par un monarque macédonien dans les villes qui dépendaient de lui : un membre de l’aristocratie locale qui représentait les intérêts du roi, en ayant le premier rang politique. 87 [A.400] La-nasûm au roi. Pendant son absence à Mari, alors que sa « maison » avait été confiée à un Tuttuliote, des moutons à lui ont été volés. Il a saisi les voleurs par devant trois étrangers et les a convaincus du forfait. Les autorités locales ne s’intéressent pas à son cas. Le roi doit décider ce qu'il veut. a-na be-lí- i[a] 2 qíbíma um-ma la-na-su-yu-um 4 ìrka-a-ma i-na u-mi-im a a-na e-e[r] 6 be-lí-ia a-li-ka-am é a-na lú tu-ut-tu-ulki 8 ap-qí-id Tr. a!-tu-ra-am-ma 10 udu-há a-ar-qa lú-me-e a-ra-qé-e Rev. 12 a -bá(PA) -at-ma i-na u-mi-im a a -bá(PA)-tu 14 igi lú i-ma-arki igi lú ha-am-r[a]- ta!- yi!ki 16 ù igi lú x-x-[o-x]ki a -bá(PA)-at-[sú-nu-ti] 18 ù et-be-m[a lú tu-ut-tu-ulki] i-na pa-ni-[ u-nu a- a-al]- u 20 [i-n]a tu-ut-[tu-ulki]

    32 C’est sans doute dans cette maison qu’a poussé le malikum dont parle [A.490] et c’est là qu’il faut supposer qu’arrivait et était conservé le courrier royal.

    Jean-Marie DURAND

    186

    Tr. 22

    [n]i-ka- sú! [ep- u] igi zu-ha-ad-n[i] igi a-tam-re- el! a!-wa-ti lu34a -ku-NU35-ma ú-ul i-pá(BA)-lu-ni-ni be-lí a e-pé- ix(E)-im li-p[u-ú ]

    C. 2433 26

    Note : ce texte utilise des valeurs qui ne sont pas en usage dans un texte mariote comme BÁ (PA) ou PÁ (BA) à côté de PA, ainsi que d’autres propres à La-nasûm, telles / i/ écrit E ou /ni/ écrit NE. Le format et l'écriture (AZ a le discriminant ZA, ce qui est rare à Mari) de la tablette sont en outre très différents du reste du dossier. Cette petite tablette aux bords arrondis ne présente pas la remontée à droite des lignes d’écriture, si caractéristique de La-nasûm. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Le jour où 6 je suis allé 5 chez mon seigneur, 8 j'avais confié 7 ma maisona) à un homme de Tut9 tul. À mon retour, 10 des moutons avaient été volés. 12 J'ai saisi 11 les voleurs. 13 Le jour où je (les) ai saisis, 17 je l'ai fait 14 devant un homme d'Imâr, 15 un homme de Hamratb) 16 et un homme de… 18 Alors, j’ai entrepris 19 d’interroger 18 l'homme de Tuttul 19 devant eux. 21 Les comptes ont été faits 20 à Tuttul. 24 J’assure avoir exposé mon affaire 22 par devant Zû-hadnim 23 (et) Atamrel, mais 25 ils ne me donnent pas satisfaction. 26 Que mon seigneur fasse ce qu’il a à faire. 5

    a) Selon les normes de l’écriture de l’époque é vaut autant bîtî que bîtum ou bîtam. b) Une ville de Hamratum/Hawirtum m'est inconnue. Il peut s’agir d’une bourgade des environs de Tuttul.

    07.2.2 La fonction Avec La-nasûm, Tuttul était dotée d’un hazzannum selon un système politique en vigueur à 36 l’époque . L’existence même d’une telle fonction était nettement la marque de l’inféodation d'un lieu à un roi étranger et cette présence d’un hazzannum représentait l’affirmation de la suzeraineté d’un roi voisin. On voit des gens qui se soumettent demander à être pourvus d’un hazzannum, ou un roi voisin en imposer un à une ville sur laquelle il a des prétentions. Que la charge ait été sentie comme une mise en tutelle est montré par les propos de Hâyu-Sûm (« Haya-sûmu »)37. Elle supposait néanmoins la présence d’un chef local, éventuellement un simple cheikh comme le montrent les exemples de la Haute-Djéziré38. 07.2.3 La nomination de La-nasûm à Tuttul Il ne semble pas y avoir eu de hazzannum de Mari à Tuttul avant La-nasûm, lequel remplace le âpium39 de l’époque du RHM, qui fonctionnait comme un chargé de l’administration. Avant ce qui a dû 33 Les l. 24 et 25 se terminent de telle sorte qu'un espace existe entre le dernier signe et le bord de la tablette, ce qui n'est pas l'usage à Mari. 34

    Le LU a l’air d’être écrit sur érasure.

    35

    Le NU peut être une mé-graphie pour UN ou noter un subjonctif d’insistance.

    36

    Une première présentation de la fonction a été effectuée par L. Marti, « Le hazannu à Mari et sur le Moyen-Euphrate », L. Kogan et al. (éd.), City Administration in the Ancient Near East, Proceedings of the 53e RAI vol. 2, Winona Lake, Eisenbrauns, 2010, p. 153-170. La traduction usuelle de hazzannum par « maire », terme qui signifie « celui qui est à la tête d’une municipalité », quelles que soient les modalités de sa nomination, trouve sa légitimation à une époque plus récente, comme dans les textes hittites et médio-assyriens. Pour ce qui est de l’époque d’El Amarna, le hazzannum représente sur la côte méditerranéenne le chef d’une cité, mais il pourrait n’avoir été à l’origine qu’un représentant du pouvoir égyptien, non quelqu’un de choisi par une partie des habitants. Encore dans CDA, p. 113 a, on ne trouve qu'une traduction par « mayor, village headman », sens qui ne convient pas du tout aux fonctions de La-nasûm. Le terme d’époque amorrite correspond en fait au haluhlu de l’époque mitanienne. Le rendre par « chargé du district » (*hal-ân-um) serait donc sans doute la meilleure approximation. Le terme fait cependant apparaître plusieurs fois un -i- dans les textes de Mari (ha-zi-an-nu-). 37

    Cf. ARM X 32 12’ = LAPO 18 1228.

    38

    Ainsi y avait-il un hazzannum auprès du sugâgum de Dêr.

    39

    Il n’est pas sûr d'ailleurs qu’à l’époque du RHM, le âpium de Tuttul (Sumhu-rabi) ait représenté la plus haute autorité locale. Samsî-Addu recourt en effet à un discours étrange dans ARM I 18 (LAPO 16 43), quand il fait

    Textes concernant Tuttul

    187

    être l'activité de Zû-hadnim et la mission impartie à La-nasûm, un homme de udâ aurait été en charge des affaires à Tuttul40. Auparavant, Yahdun-Lîm avait pris pour lui-même la royauté de Tuttul. L'établissement d'un hazzannum mariote à Tuttul a donc dû être une des mesures de Zimrî-Lîm pour assurer la sécurité de son royaume, au moment de la montée d’Enunna, contre les menaces de tout ordre et non pas le résultat d’un accord international reconnaissant l'autorité de Mari sur un des centres religieux majeurs de l'époque, comme ce fut sans doute le cas pour Hît. La documentation qui ne provient pas de Tuttul concernant l’individu est rare : — La mention de La-nasûm par ARMT XXVI 20 date du transport de l'âlum à Alep par Asqûdum, donc d'après le premier conflit. — ARMT XXVII 17 provient d'Il- u-nâir, gouverneur de Qaunân. Mais le moment est celui où YaggihAddu est à Manûhatân. C’était donc à l'époque du second conflit. — ARM XIV 55 qui fait allusion à la défense faite par La-nasûm à un roi du Zalmaqum d'entrer à Tuttul est un texte de Yaqqim-Addu. Le gouvernorat de ce dernier date le texte, de toute façon, d’après le premier conflit. Il en est de même pour ARM XIV 53. Ces textes ne peuvent, d'autre part, qu'être postérieurs au gouvernorat d’Itûr-asdu à Saggâratum, lequel est contemporain de la fin du premier conflit41.

    07.3 Les taxes sur le Moyen-Euphrate et le tribut de Tuttul En même temps qu’était installé un hazzannum à Tuttul, a dû être instauré le tribut, dont l’impopularité pouvait en bonne partie être due à sa nouveauté. Ce « tribut » (akkadien, biltum) portait à Tuttul la dénomination locale de sirum. Le terme a été étudié dans « La Cité-État d'Emar »42. Toutes les références à ce mot (méconnu par les dictionnaires43) appartiennent à la région du Moyen-Euphrate d'époque amorrite où se trouvaient les villes d'Imâr, de Yakaltum44 et de Tuttul. Le sirum était acquitté à un suzerain qui en avait la jouissance (akâlum). Le terme était un dialectalisme de cette région, quoiqu'il n'apparaisse plus dans l’akkadien d'Ékalte ni celui d'Émar du Bronze récent. Il est en rapport avec le terme d'a-sa-rum qui note à époque amorrite dans la même région celui qui y était soumis. Ces termes ont été rapprochés dans MARI 6, p. 61 de la désignation lú-me-e a esêri des textes de Nuzi, lesquels sont des collecteurs d'impôt. Le CAD rend es ru par « to press for payment due »45. Il est possible que a-saru soit à interpréter comme un /asarum/, avec l'anaptyxe amorrite qui dissocie un groupe consonantique, analogue à la voyelle ultra-brève de l'hébreu. À l'initiale, un Y- (avatar occidental d'un W- ?) aurait disparu. Il est vraisemblable que, malgré l'apparentement à des formes akkadiennes, il faille tenir compte ici de traitements phonétiques locaux. Le terme sirum devrait être posé comme l'équivalent de l'isru des dictionnaires.

    Le dossier de La-nasûm qui traite du tribut de Tuttul et des difficultés à le percevoir est donc, d'après le contexte historique des événements rapportés, postérieur au premier conflit. Il est aussi contemporain de la montée d'Enunna. On proteste contre les exigences financières du roi de Mari. Ces dire à Habdû.ma-Dagan : « Réside à Tuttul même, là où tu pourras faire souche et créer une maisonnée. » Cela s’apparente à l’installation d’un (vice)-roi, non à celle d’un mer‘ûm telle qu’on le connaît pour le règne de ZimrîLîm, et amène à s'interroger sur la façon dont Tuttul était rattachée au système politique du RHM. Le âpium devait avoir, dans de telles conditions, un pouvoir peut-être limité à l’espace urbain par rapport au mer‘ûm qui gérait l’espace non-urbain. Cette différence de dignité expliquerait que, au début du règne de Zimrî-Lîm, Sumhu-rabi semble à Saggâratum avoir eu un rôle moindre que celui de Habdû.ma-Dagan avant de lui succéder comme gouverneur de Saggâratum, à l’époque post-Bannum où le système des provinces du royaume et le statut de âpium avaient été instaurés. 40 Pour Mut-Dagan, cf. ci-dessus [M.7537]. Rien ne renseigne sur le titre de Zû-hadnim qui, selon [A.400], a été l'autorité mariote à Tuttul après Mut-Dagan, ni sur le rôle que pouvait jouer un Atamrel dans la ville. 41

    Cf. ARMT XXXIII, p. 569 sq.

    42

    Cf. MARI 6, p. 58 sq.

    43

    Dans CDA, p. 325a, le terme s ru(m) IV est enregistré comme « (a tax revenue) ? Mari ».

    44

    Le texte qui cite le sirum d'Ekalte est A.2721, signalé par D. Charpin et publié dans MARI 6, p. 59. Le terme y est donc attesté à l'époque du royaume de Haute-Mésopotamie. Cf. AfO 40-41, p. 20b-21a. 45 AHw, p. 249 enregistre le terme s.v. es ru(m) III, traduit par « Zahlung einfordern » (demander un paiement) et le met en rapport avec une racine *YSR « unterweisen » (instruire, entraîner), attestée dans les langues de l'Ouest, ougaritique et hébreu ; mais HALOT, p. 418-419 ne fait pas de rapprochement sémantique, ni (pour l'ougaritique) le HdO II, p. 985.

    Jean-Marie DURAND

    188

    plaintes entrent dans un vaste dossier de doléances, les gens du Moyen-Euphrate n'acceptant pas facilement les taxes qui leur sont imposées. On en a l'écho dans la justification donnée aux gens d'Imâr qu'ils ne paient pas plus en fait que sous le règne précédent46. Cet impôt de vassalité n'est pas à identifier au miksum puisqu'il est dit aux gens d'Imâr ([A.2052+]) : « Qu’est-ce donc que votre taxe de douane (miksum) ? Dix mines d’argent ! C’est une taxe douanière (à la) Tuttul (miksum Tuttul-ma) ! » Le miksum portait spécifiquement sur les opérations commerciales, le sirum en revanche sur les individus. Imâr, nettement hors de la zone mariote, semble y être assujettie d'après ses propres termes47. Le paiement du miksum était acquitté à des fonctionnaires, ou à des autorités, du royaume par les marchands étrangers arrivés faire du commerce48. Le sirum répondait à de tout autres nécessités. On remarque, en effet, l'expression du texte [M.5347+] : le roi doit maintenir la fonction de hazzannum dans la région de Tuttul et n’accepter de discuter que sur les personnes. L'expression est remarquable : « Si jamais La-nasûm se trouve ôté de dessus vous49…». Les Tuttuliotes devaient donc se faire à l'idée qu'il y aurait désormais chez eux un hazzannum marquant leur intégration au monde mariote. Ils se débarrasseraient éventuellement de l'individu, non du système. 07.3.1 La reprise du culte de Dagan L'incendie qui avait ravagé le palais n'avait pas épargné le temple du dieu. La statue (?) —ou la représentation divine (?) — en était partie et son retour50 ne s'était pas encore effectué lorsque demande du sirum fut faite aux habitants de Tuttul. Les habitants considéraient que, tant que le retour du Dieu51 ne s'était pas réalisé ([A.2951] 16), ils n'avaient pas à effectuer le paiement. Tuttul avait donc besoin pour exister de la présence du dieu52. Ce retour donnait sans doute lieu à un rite analogue à l'urubâtum, également pour Dagan53. Le « retour » de la divinité comme la nomination d’un hazzannum et l’institution du tribut, pouvaient faire partie du programme de l’installation à Tuttul du pouvoir mariote. Il peut aussi s’agir du « retour » d’un dieu ressuscité, selon des modalités cultuelles dont on n'est plus informés. — La représentation sacrée de Dagan avait pu être mise à l'abri dans un autre centre religieux (voisin ou non), voire avoir été emmenée dans la capitale. Dans le cas où la statue serait « partie », il n’est pas dit cependant d’où elle reviendrait. Les textes trouvés à Tuttul sont d’une époque antérieure à Zimrî-Lîm et n’enregistrent que les visites d’autres divinités, voire de rois (p. ex. Yahdun-Lîm), au grand dieu, non les mouvements de ce dernier. — Rien ne nous décrit surtout la représentation divine : était-ce un bétyle54, comme on s'y attendrait de la part d'une religiosité bédouine, ou une statue anthropomorphe, selon des traditions autres ?

    L'état où se trouvait le sanctuaire peut être deviné par la mention des vantaux pour le temple ([A.455]) ainsi que par l’entreprise des gens d'Alep d’« ouvrir les fondations » du temple ([A.829]). Loin d’être un acte de pillage à la recherche de dépôts précieux enfouis, il devait s’agir là d’une reconstruction 46 Pour le texte qui concerne le miksum d'Imâr, cf. « Le Commerce entre Imâr et Mari sur l'Euphrate », RA 105, 2011, p. 181-192, où est éditée et commentée [A.2052+], lettre de Yatar-Kabkab du début du règne, présentée au colloque de Tsukuba. L. 38-39, on trouve explicitement dit par les gens d'Imâr : « La taxe de la douane (miksum) est excessive ! » 47 Cf. MARI 6, p. 61, à propos des « trois suzerains d'Imâr ». ARMT XXVI 532, lettre de idqum-la-nasi, en parlant d’éventuelles sanctions économiques d'Alep, Mari et Carkémish à l'encontre d'Imâr, peut énumérer ces « trois suzerains » d'Imâr. Le fait qu'Imâr doive le sirum à Mari (sans en dépendre politiquement) rappelle le fait de payer « la hansa » par certains marchands au Moyen-Âge. 48

    Cf. « Les problèmes économiques d'un scheik », soit [A.229], dans les Mélanges Vargyas, p. 63 sq.

    49

    um-ma la-na-su-ú-um e-li-ku-nu, hu-ru-u. Cf. ci-dessous.

    50

    Cette volonté d'attendre le retour du dieu reste un sujet non expliqué. Si « Dagan » est bien le nom du grain, cela pourrait factuellement faire allusion à la moisson, mais cf. note suivante. 51

    Le nom du dignitaire de Tuttul, Ya ûb-Dagan (« Dagan est revenu »), peut faire allusion à l’événement.

    52

    S’il est vrai que les marchands avaient à payer une taxe à la divinité (cf. [A.402]), la ville a pu être conçue comme la résidence de Dagan, plus que comme une communauté humaine. 53 Cf. M. Hilgert, « erubbtum im Tempel des Dag n… » JCS 46, 1994, p. 29 sq. qui traite des aspects du rite d’entrée de la divinité au temple à l’époque de la IIIe dynastie d’Ur. 54 Il existe (cf. FM VIII Le Culte des pierres et les monuments commémoratifs en Syrie amorrite, p. 25-26), un lien entre la notion de bétyle et Dagan, mais plusieurs divinités sont en relation avec les bétyles.

    Textes concernant Tuttul

    189

    ou d’une re-consécration55. Zimrî-Lîm avait d'ailleurs donné des ordres pour qu'on ne s'oppose pas à leurs initiatives. Le makkûrum (« trésor ») doit désigner au propre ce qui se trouvait dans la cella divine, ou dans un endroit où les objets précieux seraient sous la protection divine, quoiqu'à Mari le terme serve aussi à désigner les possessions du dieu entreposées au palais. À Tuttul, le trésor est en relation avec l'argent dû au roi selon [A.673] et celui remis par les marchands selon [A.402]. Deux personnalités de Tuttul ressortent de la correspondance de La-nasûm : Yakbar-Lîm et Yaûb-Dagan. Ni l'un ni l'autre n'apparaissent sûrement dans la documentation administrative ou dans des lettres qui leur seraient adressées ou dont ils seraient les expéditeurs. Comme ils ne sont jamais mentionnés ensemble dans la correspondance de La-nasûm, ils ont dû se succéder, leur rôle étant soit politique (dans la cité), soit religieux (au temple), s’il faut distinguer les deux catégories. La-nasûm n'exerce pas de fonction religieuse mais son rôle politique est indéniable. C’est en tant que représentant du roi de Mari qu’il veille aux sacrifices de ce dernier. Il a son mot à dire pour la police et l'entrée dans la ville d'étrangers, mais quand il veut limiter la suite d’un roi du Zalmaqum venant accomplir un sacrifice, il ne peut rien contre Yakbar-Lîm qui accorde l’accès au temple. En revanche ni Yakbar-Lîm, ni Yaûb-Dagan ne semblent avoir eu de pouvoirs politiques : on ne les voit pas convoquer le ta(h)tamum, ni le présider, au moins à ce qu’en dit La-nasûm. Ils n’ont pas en outre autorité sur les forces militaires de la ville ou l’octroi d’effectifs exceptionnels, ce qui est le fait du ta(h)tamum. On devrait donc tenir leur rôle pour essentiellement religieux, même s’ils intriguent. De fait, si selon [A.490] 12-15 Yakbar-Lîm s'informe auprès des Imariotes des intentions de Bunû.ma-Addu disant venir sacrifier, c'était à lui que le roi de Nihriya avait signifié son intention d’arriver à Tuttul et c'est lui toujours, selon [A.469], qui lui a permis d'entrer avec deux chefs mâr yamîna et mille cent hommes dans le temple pour y faire le sacrifice, ce qui ne concordait pas avec les conseils des Imariotes, ni surtout avec l'avis de La-nasûm lui-même. Yakbar-Lîm semble bien donc avoir eu le pouvoir décisionnel en ce qui concerne le temple. C’est cependant sur ce Yakbar-Lîm que pèse le biltum, selon [A.469] 3. Comme le texte parle de l'arrivée de Bunû.ma-Addu, il est certainement postérieur à [A.490]. Les gens de Tuttul ont acquitté un tribut que eux-mêmes sentaient ridiculement bas. Ils auraient de la sorte donné des indications aux messagers, en cas de refus du roi de Mari de l'accepter, d’aller emprunter de l'argent au bît tamkârim pour l'étoffer56. Yakbar-Lîm qui a autorité dans le temple est celui qui rassemblait les fonds du biltum. Il agissait, ce faisant, en représentant de la cité. Cela indiquerait en fait que la ville était identifiée à son Dieu. Si elle devait le tribut, ce dernier était recueilli par l'autorité du temple. Une activité religieuse est-elle explicitement attribuée à Yakbar-Lîm ? Il est dit « voir » les uthurum. AHw comprend que ce terme désigne une certaine sorte de moutons, ce qui conviendrait à [A.231] où l’on est dans un contexte nettement hépatoscopique, ou au moins sacrificiel, mais cet avis semble devoir être abandonné57. Il n'est pas indifférent néanmoins que uthurum soit un synonyme d'ittum58. La question est de savoir s'il faut comprendre par « voir » que Yakbar-Lîm « constate » le résultat de l’acte d’extispicine comme témoin ou comme acteur de ce dernier. La réponse était si évidente à l’époque qu’aucune précision n’en a été donnée. Le « témoin » peut être une autorité politique ou religieuse. Le itti Dagan (« de la part de Dagan » ) peut correspondre à la mazzâzum akkadienne, la « présence » d’une divinité lors de la consultation oraculaire. Le verdict hissat umim mentionné par le texte (l. 26) est ambigu dans la mesure où l’expression signifie « mention du nom » : Yakbar-Lîm aurait dès 55 Malgré la différence des époques, on comparera naturellement, avec l’indication de Nabonide : « J'ai rasé les murs du temple, ouvert leurs fondations (uî-unu epti), enlevé leurs terres meubles… etc. », selon CT 34 35 iii 53. En parallèle, doivent être cités les propos de Bêl-iqî a selon ABL 389 11 (= SAA 16, p. 111) à propos du palais de la reine à Kilizi : « La bâtisse a été démontée (bîtu uptair) ; l'ouverture pour les fondations se trouve faite (pît uê pate) ; (le tas de) briques se trouve empilé pour installer les fondations (uê ana karâri sig-me-e karmat). » 56

    Pour cet aspect de banquiers des marchands à l’époque amorrite, cf. ci-dessus p. 105.

    57

    Cf. CAD U, p. 334-335.

    58

    Pour le parallèle entre lû ittum et lû uthurum, cf. la note de Dercksen, NABU 2004/9.

    Jean-Marie DURAND

    190

    lors peur en constatant la présence du signe qui représente le roi de Mari. Selon la tradition syrienne la vésicule biliaire (martum) est d’ailleurs appelée « pasteur » (rê'ûm), terme qui définit la personne royale59. Dagan fournirait ainsi un présage concernant au premier chef Zimrî-Lîm. Mais umum peut également désigner le « renom ». Il faut comprendre, dès lors, que Dagan donnerait des présages de gloire à propos du souverain. Yakbar-Lîm était, par ailleurs, chargé de présenter à Dagan le sacrifice appelé d'ordinaire buhrum ou buhratum (plutôt que buhrâtum). La forme bu-ru-um de [A.231] peut n’être qu’une faute par omission de pour buhrum, mais représenter aussi une variante locale avec non-notation d’une laryngale, comme cela est documenté par tâtamum variante de tahtamum. L'alternance H/0 pourrait indiquer que cette laryngale était un ‘ain. Le terme serait ainsi à rapprocher du B‘R —hébreu ou ougaritique60— qui signifie « brûler » ; ce pouvait être un rite de crémation comme « l'holocauste », quoiqu'en akkadien la racine signifie « tenir chaud ».

    Le même texte [A.231] accuse Yakbar-Lîm d'être un être malveillant, ennemi de ce qui est bon pour le roi (l. 23-27), et met en garde ce dernier contre ce que Yakbar-Lîm a pu lui écrire61. Il faut comprendre qu’il s’agirait d’un rapport fallacieux concernant l’examen des entrailles des victimes du bûrum, Yakbar-Lîm en soulignant les aspects ambigüs ou négatifs. Yakbar-Lîm a été remercié de ses services ambigus d'une façon qui n’est pas documentée, à moins qu’il ne soit mort. La-nasûm et lui n'ont pas dû coexister longtemps. Son successeur fut un certain Yaûb-Dagan et La-nasûm ne gagna nullement au change si l'on en croit son propos désabusé, selon [A.673]62 « Depuis que le tenant du siège s’est assis sur le sien, cet individu n’a été que mépris à mon égard. En outre, il me regarde de haut » ce qui fait écho à [M.11072] : « Depuis que Yakbar-Lîm est entré sur son siège, cet homme m’est hostile. » Yaûb-Dagan est effectivement mentionné au retour d'Alep d’Abum-El par [ARM II 137], mais à un moment où le roi, réalisant l'impopularité de La-nasûm, a chargé Abum-El de s'informer à son passage par Tuttul de ce qu'il en était. 07.3.2 Les difficultés à percevoir le tribut Le hazzannum était senti comme la preuve même de l'inféodation de Tuttul. Mais sa présence entraînait l'instauration de taxes et impôts. La-nasûm a eu des difficultés a les percevoir. Son intéressement à la chose est totalement inconnu mais il semble que celui qui se présente comme l'autorité locale, Yaûb-Dagan au moins, pouvait taxer aussi les habitants, selon [A.885]. Les citadins avaient la certitude de ne pas pouvoir assurer toutes leurs charges, malgré leur réputation de richesse ([A.885]). Yakbar-Lîm multipliait les belles paroles, sans jamais s'acquitter, ou ne livrer qu'une petite partie de ce qui était exigé ([A.469]). La-nasûm avait, lui-même, demandé au roi de Mari d'envoyer quelqu'un percevoir l'impôt ([A.455]). De fait, Zimrî-Lîm a demandé à Abum-El, manifestement une personnalité du royaume63, de profiter d'un passage par Tuttul sur sa route vers Alep, pour se renseigner. L'affaire ne nous est cependant connue que par le rapport malveillant de La-nasûm.

    59 Cf. ARMT XXVI/1, p. 64, 3 f). J’ai beaucoup hésité à voir ou non dans le it-ti de la l. 23 ou 31 de [A.231] le titre même du chef religieux de Tuttul. Un terme it-ti, apparenté à l'akkadien ittum, pourrait avoir été sur les Bords-de-l'Euphrate un synonyme de bârûm, « devin », mais l’interprétation qui allait dans ce sens de ARMT XXVI/1, p. 393, a été changée dans L’Épopée de Zimrî-Lîm ; cf. M. Guichard, FM XIV, p. 62. 60

    Cf. HALOT, p. 145b et HdO 67/1, p. 212 (« détruire par le feu »), dans des contextes non cultuels.

    61

    Il n’a pas été trouvé de correspondance entre Zimrî-Lîm et une autorité de Tuttul autre que La-nasûm.

    62

    Ce texte parlant de l'intervention des Élamites, donc sans doute au moment du repli d'E nunna, est certainement postérieur à Yakbar-Lîm. 63 Selon ARMT XVI/1, p. 49 le sceau d’Abum-El se trouve sur ME 272 (non 268, comme me le signale D. Charpin). Son nom signifie « Le Père c'est le Dieu ». Un meunier, un tisserand et un fonctionnaire ont le même selon ARMT XVI/1, p. 49. Abum-El n'a pas laissé de lettres au roi, ses missions ayant sans doute fait l'objet de rapports oraux. Il doit être celui qui est mentionné avec de très hauts personnages, dans M.11311 (ARMT XXXII, p. 376) ou surtout M.5092 (ARMT XXXII, p. 452) où il reçoit un char à chevaux, après le ministre û-nuhra-halû. Des chars dotés de simples mules sont donnés ensuite à des rois mâr yamîna, des gouverneurs et autres personnages. Rien n'indique qu'il ait fait partie des administrateurs royaux. Il pouvait donc s'agir d'un mariote indépendant auquel son niveau de richesse ou son rang tribal donnaient son importance. Dans [ARM II 137] 38, il est dit « proche de la Porte

    Textes concernant Tuttul

    191

    D’après [ARM II 137] 4-5, cet Abum-El avait manifestement auprès des Mâr yamîna et des autorités locales des contacts personnels ou des alliances fortes. En mission à Alep, ce n'est qu’à son retour par Tuttul qu'il a pris les choses en mains. Son dessein a dû être, tout en débarrassant les citadins d'un La-nasûm dont on ne pouvait que constater l'échec64, de se faire attribuer le mérite de les avoir fait payer. L'arrangement qu'il propose (la destitution du hazzannum contre le versement de l'impôt) avait de quoi plaire aux deux parties. La-nasûm, cependant, en soulignant le caractère inéluctable désormais de la présence d'un hazzannum à Tuttul ([M.5347] 34), et en donnant une explication uniquement politique au mauvais vouloir des gens de Tuttul, soulignait qu'en fait l'arrangement proposé ne changerait rien. La mission à Alep d’Abum-El sur laquelle nous ne sommes pas plus informés doit être postérieure à celle de Zû-hadnim dont parle [A.2951] ; à ce moment là, Dagan n'était pas encore de retour dans sa cité, alors que La-nasûm était déjà en poste ; Zû-hadnim, sans doute à un passage vers Alep, transmettait à La-nasûm qui en était chargé la demande du roi de faire payer le sirum. Dans ce document d'ailleurs, La-nasûm se voulait rassurant. Il signalait (l. 32) que nul des rois mâr yamîna ne « descendrait », ce qui devait signifier qu'ils ne feraient pas d'attaque contre les possessions de leur suzerain. En même temps, il minimisait la fortification d'Abattum par les Rabbéens. Nous ne sommes pas informé de tous les aspects de l'affaire, qui peut-être n'entrait pas dans les devoirs proprement dits du hazzannum, puisqu'il s'agit d'une mission particulière transmise par Zûhadnim. Un des textes finaux de l'affaire, [A.885], montre que La-nasûm a réalisé qu'il n'arriverait à rien (l. 43-44 : « Pourquoi, moi-même, leur parlerai(s)-je plus au sujet du sirum ? Ils ne m'écouteront nullement »). Il fait alors (l. 42-43) retomber la responsabilité de son échec sur Yaûb-Dagan et demande qu'il soit convoqué à Mari. Il est vraisemblable que les bœufs de qualité achetés à Imâr (l. 14) par les gens de Tuttul pour cent quatre-vingt sicles, soit trois mines, n’étaient pas pour des sacrifices à leur dieu Dagan mais devaient être envoyés à Mari comme igissûm. Selon [ARM II 137] 41, Yaûb-Dagan aurait prétexté que le fait qu'il y avait un hazzannum mariote empêchait l'envoi de sacrifices à Imâr. Tuttul n’avait sans doute pas les moyens de pourvoir à ses propres sacrifices, aux livraisons à Mari et à celles à Imâr, sur la motivation desquelles nulle indication n'est fournie. Comme la situation économique de la cité était prospère, ce Yaûb-Dagan en aurait profité pour imposer une taxe particulière sur le grain des gens de Tuttul. C'est sans doute la perspective de cette dépense supplémentaire qui avait poussé les gens de Tuttul a demander un moratoire pour la taxe à payer au roi de Mari et dans [A.2769] 19-23, Yaûb-Dagan est clairement accusé d'être responsable du changement d'opinion de la ville envers Zimrî-Lîm : « C’est Yaûb-Dagan qui a fait changer la façon de parler de toute la ville envers mon seigneur. Mon seigneur ne doit pas négliger d'y réfléchir . » Il faut tenir compte en fait des activités des Mâr yamîna : ainsi doit-on interpréter la promesse faite selon [A.2769] par les Uprapéens de laisser aller sans limitation les eaux du Balih jusqu'à Tuttul, chose dont avaient été incapables les autorités mariotes, au nombre desquelles il faut certainement compter La-nasûm. Cette affaire était latente dans la demande du prophète de Dagan de [A.455] (ARMT XXVI 215). L'arrivée de l'eau jusqu'à Tuttul devait entraîner la prospérité de la ville, donc les appétits de Yaûb-Dagan et en fait les ennuis de La-nasûm. La-nasûm n’est plus mentionné comme acteur de Tuttul après la fin du conflit — comme il n’y a plus de référence à la ville de Tuttul d’ailleurs non plus, dans les textes de Mari. ARM VIII 42 atteste cependant un « Lanasûyu » l’an 7’ de Zimrî-Lîm, donc bien après les textes qui parlent des difficultés à du palais ». Ce lieu, à l’entrée du bâtiment, était celui du Bît têrtim où aboutissaient les rapports et d’où émanaient toutes les directives. Dire à Abum-El qu’il en était proche revenait à lui souligner qu’il avait un accès direct aux plus hautes instances de l’État. Voir « L’Organisation de l’Espace dans le palais de Mari », dans Le Système palatial en Orient, en Grèce et à Rome, Strasbourg, 1985, E. Lévy éd., Strasbourg, p. 44, n. 17. Le statut d'Abum-El pourrait avoir été analogue à celui d'un Rip'î-Lîm ou d'un Yatar-kabkab. 64 Selon [ARM II 137] 25, La-nasûm est présenté comme l'ennemi juré (lemnum u ayâbum) des Mâr yamîna et la seule cause de leur animosité envers Tuttul.

    192

    Jean-Marie DURAND

    percevoir le biltum. Le même texte (l. 6’) mentionne Yasmah-Addu, fils d’Alpân (cf. sceau), le chef mâr yamîna. On retrouverait ainsi le hazzannum, dans un texte mentionnant l'emprunt contracté auprès du roi de Mari par Yasmah-Addu (cf. ARMT XXXV). Il n'est pas possible de connaître le contexte précis de ce texte juridique, quoiqu'il y ait la possibilité que La-nasûm ait été convoqué dans la capitale pour témoigner à propos de l'endettement de Yasmah-Addu. 07.4 Repères chronologiques chez La-nasûm La-nasûm n'est pas attesté dans les textes administratifs, à moins de le retrouver dans des mentions où il peut s'agir d'homonymes. Les gens qu’il mentionne dans sa correspondance en permettent toutefois une datation relative. Il est aisé de voir que, comme souvent dans la documentation de Mari, ses lettres n'embrassent qu'un temps limité. 07.4.1 Les mentions de Yakbar-Lîm et de Yaûb-Dagan La succession des deux premiers personnages de la Cité, Yakbar-Lîm et Yaûb-Dagan, permet d'ordonner les documents dans le dossier qui a trait au versement de la redevance au roi de Mari. 07.4.2 Les princes mâr yamîna Un second repère chronologique dans l’activité de La-nasûm est assuré par ses mentions des princes mâr yamîna. Il ne parle jamais des rois fugitifs, les vaincus du premier conflit. Le seul à l’être est Yaggih-Addu, mais c'est lorsque l'individu revient sur l’Euphrate depuis Enunna. La correspondance de La-nasûm est donc postérieure au premier conflit. Les menaces à l'encontre de Tuttul, dont La-nasûm se fait l’écho, des Mâr yamîna ou du Zalmaqum, devraient également être postérieures au premier conflit. Parmi ceux de la seconde génération, il parle de Yasmah-Addu, qui n'est devenu chef du Yarih, qu'après avoir évincé Ii-Qatar. Il n'a pas eu pour lui (sans que cela soit expliqué65) des sentiments très amicaux. La mention de l'uprapéen Lahun-Dagan indique en outre un moment antérieur à l'établissement de Hammitamar, le choix définitif du roi de Mari. Plusieurs faits relatés par La-nasûm ont des échos dans les lettres de Yaqqim-Addu de Saggâratum. Ces dernières sont donc du début de ce gouvernorat qui succède à ceux de Sumhu-rabi et d'Itûr-asdu, mais en même temps sont postérieures au grand confit. Les Mâr yamîna repliés à l'amont du Balih avaient des sentiments divers. Certains songeaient à se rallier, mais redoutaient des représailles contre les leurs. Les mentions de La-nasûm permettent donc de situer Atamrel et Sabinum. D’autres ont (vainement) espéré une intervention des forces d'Enunna depuis le Nord-Est de la Haute-Djéziré. Dâdî-hadun — qui avait des liens de famille avec le roi mâr sim'al de Mari puisqu'il en était l'oncle maternel (hâlum) et qui avait en outre une position forte à Alep — avait des sympathies dans les deux camps66. Comme on pouvait s'y attendre, Yaggih-Addu lui a envoyé des lettres. Le roi d'Abattum, cependant, devait considérer Yaggih-Addu comme une menace et entreprenait la mise en défense de sa ville — une mesure différente de ce qui avait dû être fait lors du premier conflit — même si le pouvoir mariote a pu alors se poser des questions (cf. [A.2951] et [A.885]). [A.215] parle d’ailleurs d’un rabbéen qui a révélé aux Mariotes les menaces du Zalmaqum et des Mâr yamîna contre Tuttul. 07.4.3 Le mâdarum de Kurdâ : Tuttul ville refuge ? L’installation à Tuttul d’un membre de la famille royale de Kurdâ a été distinguée de l'affaire du biltum quoique chronologiquement les deux événements s'entrelacent. Elle permet de rattacher la correspondance de La-nasûm à la documentation extérieure. Pour dater en gros le moment historique, on se

    65 Yasmah-Addu vient d'Alep (ARMT XXXV, [A.818]). Il est possible qu'il faille chercher là l'origine de la mésentente car La-nasûm ne semble pas avoir eu beaucoup de sympathie pour le Yamhad (cf. [A.829] 34'-38'). 66 Déjà à l'époque du RHM les Rabbû représentaient une réalité ambiguë, certains faisant partie de l'horizon politique du RHM, alors que d'autres étaient inféodés à Alep, comme le dit Samsî-Addu lui-même (cf. ARM I 6 = LAPO 17 641).

    Textes concernant Tuttul

    193

    réfèrera à l’article « Prétendants au trône67 », où est éditée A.1215 (l. 3-10), une lettre de Yassi-Dagan à Sammêtar. La relégation à Tuttul du « mâdarum de Kurdâ » est antérieure au moment où il n'était encore que question d'installer Itûr-asdu à Nahur, sans que cela fût chose réglée. La nomination d’Itûr-asdu à Nahur a pris du temps, et elle est de toute façon postérieure à son ambassade à Babylone ainsi que, surtout, à l’installation de Yaqqim-Addu au poste de gouverneur à Saggâratum. Les maisons royales de Kurdâ et de Mari avaient des rapports de grande proximité, au moins à partir de Yahdun-Lîm, avec lequel commence la documentation écrite paléo-babylonienne. Zimrî-Lîm a, en outre, activement contribué à l'installation du prince Simah-ilânê sur le trône de Kurdâ68. Cela n’avait pu se faire qu’au détriment d'autres candidats, dont deux sont connus, Bunu-Etar (Binatar) et Hammurabi. Ils devaient d'ailleurs lui succéder sur le trône, l'un après l'autre. C’est donc un des candidats évincés qui a été mis à Tuttul, en règlement sans doute de la succession de Simah-ilânê. Comme Bunu-Etar a été le roi de Kurdâ contemporain de la montée d’Enunna, le mâdarum installé à Tuttul devrait être Hammu-rabi, fils de Da'irum, le futur roi de Kurdâ. Il ne reçoit pas le titre de « réfugié » (prétendant) qeltum (kalum), mais simplement celui de mâdarum, « membre d'une famille royale ». Zimrî-Lîm, sans vouloir donc créer de problème à la monarchie de Kurdâ, a dû cependant sauver le prince d'une mort qu’il pouvait redouter de la part de celui qui était devenu roi en tant que rival potentiel, voire le garder en réserve pour le trône du Numhâ69. Ce mâdarum a trouvé refuge à Tuttul, ville de Dagan, comme les princes mâr yamîna ont cherché à rejoindre Imâr après leur défaite. Les grandes villes du Moyen-Euphrate qui affichaient leur extraterritorialité pour pouvoir commercer malgré les conflits avaient, de ce fait, vocation naturelle à devenir des places-refuges70 pour ceux qui avaient maille à partir avec leurs autorités. 07.4.4 Tuttul et la mention de l’Élam Un texte important pour les attestations de Tuttul est [A.673] qui mentionne les Élamites, mais qui doit appartenir au moment où s'est terminée la montée d’Enunna. Le texte ne mentionne pas Lanasûm et ne concerne, en fait, que le culte de Dagan. Une lettre de Sammêtar, [A.925], publiée d’abord dans ARMT XXVI 199, puis reprise dans Leggo ! (= Mélanges Falès), montre l'âpilum Lupahum (re)venu à Mari depuis Tuttul. Elle parle de l’éventualité d’un pacte de non-agression entre Mari et Enunna. On est alors après la retraite d’Enunna d’Ékallatum et d’Aur, à l’époque où Mari devait se voir reconnaître la possession des deux Sûhum, le territoire qu’elle occupait militairement et celui auquel Enunna a dû renoncer. La vie de Sammêtar s’arrêtant après le mois vii de ZL 6’ (= ZL 7)71, cela donne un terminus pour [A.925] qui est donc antérieur au conflit de Babylone et d’Enunna de ZL 8’ (= ZL 9) où devait s’impliquer Mari et, encore plus, à la guerre contre l’Élam qui est de ZL 9’ (= ZL 10). Si la mention de l’Élam datait [A.673] de (ZL 10), il faudrait admettre que pendant au moins deux ans, La-nasûm n’a plus envoyé de rapports à Mari et que Tuttul, centre militaire ou politique, n’est plus attesté jusqu’au moment de la guerre contre l’Élam, ce après quoi, elle disparaitrait. Il faut mettre en relation [A.925] et [A.673]. [A.673], lettre de La-nasûm, traite de la mauvaise volonté des gens de Tuttul à payer le tribut et du renvoi du hazzannum (l. 25-26), tout en parlant d'une autorité du culte de Dagan (l. 30). Elle ne peut donc que s’ajouter aux documents qui traitent du refus du tribut par les Tuttuliotes, ce qui était en relation avec la question mâr yamîna comme le montre l’épisode d'Abum-El. Il faut dès lors envisager que la mention de l’Élam par [A.673] ne fait pas allusion à la guerre

    67

    Cf. D. Charpin et J.-M. Durand dans Assyria and Beyond = Mélanges Larsen, 2004, p. 99-115.

    68

    Cf. ARMT XXXIII, p. 516 sq.

    69

    Bunu-E tar n’a pas été longtemps sur le trône de Kurdâ, tout comme Simah-ilânê. Mari a eu à se plaindre de tous les deux. Cependant le détail de sa politique et de celle des voisins de Kurdâ sera plus net une fois publié le dossier qui les concerne. 70

    Cf. l’hébreu miqelô pour désigner la cité d’asile.

    71

    Cf. ARMT XXVI/1, p. 577-578.

    194

    Jean-Marie DURAND

    qu’ont menée contre la puissance iranienne Babylone et Mari. On verra plus loin la proposition que ce soit le moment où prend fin l’équipée guerrière d’Enunna contre ce qui restait du RHM. Dans l’état de nos connaissances, les lettres de La-nasûm vont donc de la période qui a suivi le premier conflit avec les Mâr yamîna, moment où Enunna triomphait des restes du RHM, jusqu’en ZL 4’, où elle s'est repliée chez elle. Tuttul n'est vraiment attestée sous Zimrî-Lîm que pour ce court instant. 07.4.5 La fin de Tuttul ? Le problème que posent les textes [A.925+] et [A.673] est en fait celui de la fin de Tuttul. La ville devait depuis longtemps avoir de graves problèmes économiques avec la retenue en amont des eaux du Balih. Hormis les lettres de La-nasûm, il n’y en a que très peu d’attestations sous Zimrî-Lîm. Elles disparaissent quasiment quand cessent les menaces des Mâr yamîna et du Zalmaqum. La ville n’est plus mentionnée, à époque moyenne, qu’en fonction du dieu Dagan ou (rarement) comme repère toponymique72. Un culte de Dagan, réalité qui remontait à une haute antiquité, y a sans doute été maintenu, mais est-il nécessaire de la considérer alors comme une cité populeuse ? Ainsi ne peut-on pas affirmer l’existence d'un tel lieu à partir de [A.1930] (ARMT XXVII 65) 16 qui, sous le gouvernorat de Zakira-hammu, donc vers la fin du règne, parle de marchands d’Imâr transportant de l’huile depuis « Tultul », apparemment par le Djebel ‘Abd-el-Azîz. Qu’il n’y ait pas eu d’intervention administrative à Tuttul à l’encontre de ces marchands indiquerait plutôt un relâchement (ou l’inexistence) d’un contrôle policier en ce lieu. —De même M.11884 (FM XI 64) 5, du xii ZL 7’ (= ZL 8), selon lequel du vin de mauvaise qualité (hallum) est donné à des gens qui sont allés en barque à Tuttul (a ina gi -má ana T. illikûnim), ne prouve pas l’existence de la ville, et n’est, lui aussi, qu’une simple indication toponymique. — En revanche M.11724 qui parle de « 1 ovin, apport des Anciens de Tuttul, transmission à Sîn-rêû- u73 », en date du 14-xi de ZL 10’ (= 11) atteste un tribut des Anciens de Tuttul pour les fêtes de fin d’année. Il est cependant très modeste et ne rassure pas sur la richesse du lieu. Il peut ne s’agir que d’une contribution symbolique.

    Il a été proposé par B. Lafont qu’à la fin de la royauté de Zimrî-Lîm Mukannium se soit réfugié à Tuttul avec une partie de l’administration, mais on se réfèrera à FM V, p. 244, n. 708 qui juge excessif le commentaire de ARMT XXVI 209 dans FM VI, p. 383. De fait, rien ne prouve que la lettre (= LAPO 18 939) ait été envoyée depuis Tuttul. Par ailleurs, la prophétie hostile à Babylone d’un âpilum de Tuttul n'indique pas que les gens de Tuttul avaient des sentiments pro-élamites, mais montre simplement les hésitations à s'engager dans une guerre lointaine. La dernière des attestations de Tuttul à l’époque de Mari se trouve en fait dans le Codex de Hammu-rabi, Prologue iv 22, où l’on trouve cette affirmation au sujet du roi de Babylone : a-a-re-ed àr-ri, mu-ka-an-ni-i, da-ad-mi, íd-buranun-na, ì-tum dda-gan, ba-ni-u u ik-mi-lu, ni-i meraki, ù tu-tu-ulki = « Celui qui marche en tête des rois, celui qui a fait se courber le pays des Bords-de-l’Euphrate74, sur un présage75 de Dagan, son créateur76, lui qui s’était mis en colère77 contre les gens de Mari et de Tuttul … »

    72 Ainsi, à époque hittite, est-il dit dans KBo I 10, lettre de Hattusili III au roi de Babylone : « Dois-je donner à ton messager un millier de chars comme escorte, pour l’accompagner jusqu’à Tuttul ? » Ce passage ne prouve pas l’existence à cet endroit d’un centre habité, mais d’un lieu-dit. 73 1 udu-nita, mu-tù lú- u-gi-me-e , tu-ut-tu-ulki, te-er-di-tum, Tr. a-na dsu’en-re-ú-u, Rev. i-na ma-riki, iti ki-i ki-í-im, u 14-kam , mu zi-im-ri-li-im, til-lu-ut ká-dingir-raki, [i]l-li-ku. 74 Le nom du royaume de Mari est abondamment attesté comme Âh Purattim alors que l’appellation du royaume d’Ékallatum était Âh Idiklat ; il faut reconnaître dans dadmi Purattim une façon « littéraire » d’écrire le royaume de Mari. 75 L’écriture « archaïsante » ì-tum (et sa variante dans un manuscrit récent it-tu-um) représente évidemment un locatif, non comme le proposait encore CAD I le itti akkadien. 76 Il ne semble pas avoir été envisagé — quoique cela paraisse raisonnable au vu de l’Inscription de fondation de Yahdun-Lîm, col. i 36 (= Recueil G. Dossin, p. 275) : a-lam ma-riki AN ib-nu-ú — que le -u renvoie à dadmum et non à Hammu-rabi.

    Textes concernant Tuttul

    195

    Si la mention de Mari s’explique, il n’en est pas de même de celle de Tuttul. La mention de cette ville n’a pourtant jamais fait problème dans ce passage du Codex. Comme on peut douter qu’à la fin du règne de Zimrî-Lîm, elle soit un lieu très peuplé, elle n’aurait pas dû être un but militaire majeur78. Il est proposé dans ARMT XXXV que par Tuttul, le roi de Babylone ait en fait désigné la limite nord du royaume et, éventuellement, les États mâr yamîna vassaux de Zimrî-Lîm établis sur le Balih. La mention de la ville postérieure au Codex, avec la graphie t]u-ul-tu-ullki, dans la liste géographique dite la « route d'Emar79 » (JCS VII, XVIII), peut n’attester également qu’une réalité toponymique, analogue à celle de ARMT XXVII 65 16.

    Le site de Tuttul a donc dû être abandonné au profit d’un autre, en amont sur le Balih, comme Zalpah80. Si la ville n’existe plus à l’époque moyenne, ni au premier millénaire, le confluent du Balih et de l’Euphrate restait cependant un lieu stratégiquement important. Il était naturel que ceux qui avaient pour ambition de dominer l’ensemble du Proche-Orient aient voulu le contrôler. C’est néanmoins à côté du Tell Bi‘a et non à son emplacement même qu’une nouvelle fondation a été réalisée, avec   / Nik phórion attribué à Seleucos Ier, antérieurement à la fondation de l’actuelle Raqqa. 07.5 Les textes concernant Tuttul à l'époque de La-nasûm81 Les textes de cette (assez brève) période sont édités ici en distinguant quelques grandes rubriques thématiques dont les éléments respectent l'ordre chronologique, mais dont certains aspects peuvent être contemporains. 07.5.1 Menaces sur Tuttul [A.2691] (ARMT XXVI 153) — qui ne parle pas de La-nasûm — serait un des premiers textes à mentionner Tuttul à l'époque de Zimrî-Lîm, ou un des derniers à le faire de l’époque éponymale. Le nom de l'expéditeur est brisé et le document mentionne Habdû.ma-Dagan et Sumhu-rabi, attestés ensemble aussi bien à Tuttul qu’à Saggâratum. L’expéditeur ne résidait pas à Tuttul (cf. l. 23-24) puisqu'on lui apporte mottes et présages des villes du Balih, afin de savoir ce qu’il en serait de Tuttul et des villes du Balih en général. Cette technique tient compte du fait que le de vin n’interroge pas de loin mais de près. L'expéditeur était, en outre, quelqu'un qui contrôlait tout le royaume, ce qui est le fait du principal ministre, celui qui était aux côtés du roi. S'il n’est pas de l’époque éponymale — on interrogerait les sorts à propos de villes sous contrôle du RHM, menacées par les ennemis, l’expéditeur étant dès lors Lâ’ûm —, le texte pourrait être attribué à Sumu-hadû et serait postérieur au retour du roi de Haute-Djéziré. Des messagers sont envoyés à Habdû.ma-Dagan et Sumhu-rabi, (à Saggâratum ou à Tuttul), en leur demandant de ne pas laisser sans protection un endroit aussi stratégique. Ce document ne dit pas si les présages étaient bons ou mauvais. De plus, la moitié de la motte en provenance de Tuttul était gardée pour poursuivre — dans la capitale vraisemblablement — l'enquête hépatoscopique, l'autre moitié ne pouvant qu’être transmise aux experts locaux. La tablette été attribuée par J. Sasson82 à l’époque éponymale car il y voit, l. 9-10, la mention du mer‘ûm (Habdû.ma-Dagan) et du « gouverneur » de Tuttul (Sumhurabi). Cette interprétation est tout à fait possible, quoique le devin Yassi-El soit aussi attesté à Tuttul par [A.3314], une lettre de Sumu-hadû de l’époque de Zimrî-Lîm83. En ce qui concerne Tuttul, il s’agissait de questionner sur la maarti hîim84, « la protection contre un dommage » (l. 11-12). Le parallèle de ARMT XXVI 449 montre qu’il s’agissait de dommages causés par quelqu’un 77 Pour la construction directe de kamâlum, on se reportera à l’exemple d'Iraq 15, p. 123 11 = ana GN a ikmilu irû salîma = « (Marduk) se réconcilia avec GN contre qui il s’était fâché ». 78 En revanche, les autres campagnes de Hammu-rabi contre le Haut-Pays ( ubartum) pourraient s’expliquer en partie comme la réponse à des contre-attaques des alliés de Mari. 79

    Selon une aimable indication de Nele Ziegler, ce texte fait partie d’un dossier datant de Samsu-ilûna 2.

    80

    Identifiée au Tell Hamman al-Turkman depuis AfO 17, 1990, p. 363.

    81

    Les textes M. 6491 et M.11085 sont de petits fragments qui n’ont pas été pris en considération.

    82

    From the Mari Archives, p. 277.

    83

    Cf. ARMT XXXIII, p. 184 (l. 20).

    84

    W. Heimpel, op. cit., p. 234, n. 168, pense que maarti hi-ti-im « could be a guard post at the border of the province of Saggâratum », ce qui est peu probable.

    Jean-Marie DURAND

    196

    d’extérieur à la région. L'intérêt du texte est de montrer que, quel que soit le moment du document, fin de YasmahAddu ou début de Zimrî-Lîm, la région depuis Tuttul jusqu'à Zalpah était sentie comme une unité.

    88 [A.2691] [Acéphale à Yasmah-Addu ?]. Présages sur Tuttul pris par Yassi-El, transmis avec une motte de terre de Tuttul. Tablette de présages et moitié de la motte sont transmises au roi. On attend les mottes de Zalpah, Serdâ et Ahhunâ. Un messager est parti en hâte…

    [a-na be-lí- ia] 2 [qíbíma] [um-ma ………] 4 [ì]r[ka-a- ma] a - um e-em tu-u[t-tu-ulki] 6 i-na pa-ni-tim be-lí i -[pu-ra-am] la-ma be-lí i- a-ap-pa-[ru-ma] 8 ka-a-ia-an-tam up-pa-tu-[ia] a-na e-er ha-ab-du-ma-d[da-gan] 10 ù su-um-hu-ra-bi sa-ad-[ra] ù lú-tur-me-e-ia a-na ma-a - a-a[r-ti] 12 hi-ì-im [k]a-a-ia-an-tam á -t[a-a]p-pa-[a]r i-na-an-na a-na u-lum tu-ut-tu-ulki 14 te-re-e-tim i-pu- u-ma e-em te-re-e-tim i-na-ti I ia-si°-AN i-di- a-am 16 ú- a-a-[]e-ra-am-ma 18 ú- a-bi-[lam a]-nu-um-ma Tr. up-pí ia-sí °-AN 20 a e-em te-re-e-t[im] a ú- a-bi-lam Rev. 22 a-na e-er be-lí-ia u -ta-b[i-lam] ù ki-ir-b[a]-na-am 24 a tu-ut-tu-ulki ub-lu-nim mu-ut-ta-tam a - um te-re-e-tim 26 u-[p]u- i-im ma-ah-ri-[i]a ak-la ù [m]u-ut-ta-tam a-nu-um°85 a-na e-er be-lí-ia 28 u -ta-bi-lam ù a - um ki-ir-ba-an za-al-pa-ahki s[é-e]r-daki 30 ù a-hu-na-aki [u]-bu-lim a -pu-ur-ma a-di-ni ú-ul ub-lu-nim ki-ir-ba-an 32 tu-ut-tu-ulki-ma lú-tur-ri ar-h[i-i ] il-qé-[ma it]-ta-al-kam86 34 x-[ (4+3 l.,,,,,,) Bibliographie : publié comme ARMT XXVI 153 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 234 ; J. Sasson, op. cit., p. 277.

    85 86

    Lire sans doute a-nu-um-.

    Le texte pourrait être fini après une dernière ligne dont le début apparaît, quoiqu’il y ait place pour 3 l. sur le Rev. et 3 l. sur la Tr.

    Textes concernant Tuttul

    197

    1

    [Dis à mon seigneur. Ainsi (parle) …, ton serviteur.] En ce qui concerne Tuttul, 6 mon seigneur m'a tantôt envoyé un message(r). 7 Avant que mon seigneur ne le fasse, 8 régulièrement des tablettes de moi 10 s'étaient succédées 9 chez Habdû.ma-Dagan 10 et Sumhu-rabi. 11 En outre, 12 j'ai envoyé régulièrement 11 de mes serviteurs pour garder 12 contre un dommagea). 13 À l'heure actuelle, 14 onb) a pris les présages 13 pour Tuttul et 15 leur teneur 16 Yassi-El 17 l'ayant fait mettre par écrit 16 point par point 18 me (l)'a fait porter. Voilà que 19 la tablette de Yassi-El 20 relative à la teneur des présages 21 qu'il m'a fait porter, 22 je l'envoie chez mon seigneur. 23 En outre 24 on m'a apporté 23 une motte 24 de Tuttul. 25 La moitié, 26 je l'ai gardée par devers moi 25 pour 26 faire faire 25 des présages (ultérieurs). 27 En revanche, (l'autre) moitié voilà que 28 je la fais (ap)porter 27 chez mon seigneur. 28 En outre, 30 j'ai envoyé un message(r) 28 pour qu'on 30 fasse (ap)porter 28 une motte de 29 Zalpah, 30 de Serdâ et d'Ahhunâ mais, 31 jusqu'à présent on ne l'a pas fait. 32 Un serviteur à moi 33 a pris 31 la motte 32 de Tuttul en hâte 33 et vient de partir. (…) 5

    a) Aux l. 11-12 j'avais corrigé dans ARMT XXVI/1 l’expression ana maarti hi-ì-im en hi-ì--im et traduit « pour garder de (tout) manquement » ; mais hiîtum signifie le « manquement d’un fonctionnaire » et le « déficit qui en résulte ». Il ne doit pas s'agir du risque d'une faute oraculaire (J. Sasson comprend « to guard against blunders [bévues] » renvoyant à un article de Hurowitz87). Le terme hîum88 signifie la « perte », comme le montre DBP s.v. (A.4526) 7 dug napakî a ì-sag aum hi-ì-im ana ekallim uêrib, u baîtum mali ibaû kunnuk = « J'ai fait entrer au palais sept jarres d'huile fine pour (en éviter) la perte. En outre, tout ce qui est en stock se trouve sous scellés. » Cf. ARMT XXVI 449 21 « Depuis que Zimrî-Lîm… a engagé le dialogue avec moi, il n’y a eu de mon fait ni dol (hi-ú-um) ni agression. » D. Charpin, renvoyant à ARMT XXXIII 152 11 (ana he-e âbi-u), comprendrait heì-im sur hiâum, « pour inspecter la garde ». b) Ce pluriel renvoie à une pluralité de devins. S’il s’agissait de Habdû.ma-Dagan et de Sumhu-rabi, on aurait sans doute uêpiû.

    Le moment de [A.3960] est celui où les Mâr yamîna, obligés de quitter leurs villes (l. 2’-4’), se cherchaient une nouvelle résidence. Ce texte n’a de sens que si quelqu’un s’adresse à des gens d’Imâr pour leur faire comprendre le danger qu’il y aurait à ce que les Mâr yamîna ne s’emparent de Tuttul, car cela serait au désavantage d’Imâr. Le fait que les Mâr yamîna veuillent établir à Tuttul leur centre malgré et contre Imâr devait suggérer que Tuttul, centre mâr yamîna, n'aurait plus désormais les mêmes rapports avec Imâr et que leurs relations seraient moins étroites. Les l. 9’-10’ sont difficiles à comprendre. Il peut y avoir un discours à double-entendre. Sikkatam mahâum signifiait en akkadien « prendre possession d’un lieu », mais D. Charpin me renvoie à la note de J.-R. Kupper, NABU 2000/50 où il est proposé que sikkatam ina pî NP M signifie « réduire quelqu’un au silence » (cf. le français : « river son clou à quelqu’un »). Ina pîm manque ici, mais sikkatam mahâum pourrait simplement signifier « ne pas écouter les propos de quelqu’un ».

    Le discours a pu être tenu par un envoyé de Zimrî-Lîm de passage à Imâr, mais l’expression de la l. 17’ la ferait attribuer à quelqu'un qui s’adressait à des gens d’Imâr transitant par Tuttul. Imâr devait certes se révéler un des appuis des Mâr yamîna, mais celui qui s’adressait aux Imariotes, sans doute des marchands, leur demandait d’avoir une position plus clairvoyante que celle de leur ville. 89 [A.3960] [Acéphale, au roi]. (…)89. Les Mâr yamîna qui ont perdu leur chez-eux ne rêvent que de prendre possession de Tuttul, ce qui serait un fâcheux contretemps pour les gens d'Imâr. Il faut éviter toute négligence, même si Imâr a de l’amitié pour les fugitifs, en se mobilisant contre eux. (Lacune.)

    87

    « The expression of uqsmîm beydm…,», Hebrew Studies 33 (1992), p. 5-14.

    88

    J’ai exclu le terme âtum « douane » qui ne semble attesté à Mari qu'avec la notation da-tum.

    89

    Il manque sur la tablette entre 1/3 et 1/2 de texte (le fragment manquant est en biais), soit pour la Face environ 2 l., compte tenu de l'adresse.

    Jean-Marie DURAND

    198

    2 4 6 2’= 8 4’ 6’ 8’ Tr. 10’ 12’ Rev. 14’ 16’ 18’ 20’

    [a-na be-lí- ia] [qíbíma] [um-ma ………] [ìrka-a- ma] [a-na dumu-me-e i-ma-ri-iki] [ki-a-am aq-bi um-ma a-na-ku-ma] [ o o o o o o o]-x-at [i-na-an-na a-nu-um-ma dumu]-me-e ia-mi-na ka-lu- u i-na a-la-ni- u-nu ù ma-ti- u-nu u- ú-ú-ma it-ta-na-ag-gi- u i-na-an-{NA}-na i-na l[i]-i[b-b]i- u-nu ki-a-am i-ka-ap-pu-du um-ma-m[i t]u-ut-tu-ulki a-na da-a[n-na-ti-ni] i ni-i -ba-[a]t-ma lu-ú da-an- na!- tu-ni! u-ú ù i-na mu-uh-hi i-ma-a[rki] gi-kak i ni-im-ha-[a] an-ni-tam dumu-me-e ia-mi-na i-na li-ib-bi- u kà(GA) -pí-id i-na-an-na as-sú-ur-ri i-na ni-id a-hi-im lú-me-e u-nu tu-ut-tu-ulki i- a-ba-tu-ma wa-ar-ka-nu-um a-na i-ma-arki i-ma-ar-ra- a° aq-ta-bi-ku-nu- i-i[m] e-li a-li-ku-nu di-in-na ù ar-hi-i pu-uh-ra-ma [ù a]-bu-um an-nu-um a pa-ni-ku-nu [ o o o o] x x x [ o o]- x a ba-li-ih [……………………………] x (…)

    Bibliographie : MARI 6, p. 50-51 et n. 54). 1

    [Dis à mon seigneur: ainsi (parle) … , ton serviteur]. [J'ai tenu ce discours 5 aux gens d’Imâr, disant] : « 7 … 2' À l'heure actuelle, voici que Ies Mâr yamîna, tous, 5’ se trouvent hors de leurs villes et de leur territoire et 4' qu’ils sont devenus des errants. Maintenant, 5' ils ont cette idée fixea), 6' disant : “ 7’ Il faut nous emparer de 6’ Tuttul 7’ pour (en faire) notre forteresseb) et 8' qu’elle soit notre forteresse. 9' En outre, à l’encontre d’Imâr, 10' il faut nous en assurer la possession ! " 11' Voilà ce que les Mâr yamîna 12’ ressassentc) en eux-mêmes. 13' Maintenant, il ne faudrait pas que, par suite d’une négligence, 14' ces gens ne prennent Tuttul 15' et que par la suite (les choses) ne soient au désavantaged) d’Imâr. 16' Je vous l'ai déjà (-ta-) dit. 17' Ne soyez pas du même avis que votre villee). 18' Donc, rassemblez-vous vite 19' et que ces gens qui (sont) face à vous 20' … du Balih …» 6

    (…) a) Le verbe kapâdum est utilisé pour indiquer une pensée souvent ressassée. b) L'expression connue est ina danna, traduite généralement par « à peine ». Une compréhension ana dan[nati-ni] = « pour en faire notre forteresse » fait certes double emploi avec la l. 8’, mais ne recourt pas à une expression non-documentée comme le serait ana danna signifiant « malgré la difficulté (que cela représente) » (?). c) Cf. l. 5’. La valeur /kà/ de GA est inattendue ici. d) Cette désinence plur. féminine fonctionne comme un neutre, sans qu'il faille sous-entendre awâtum ou recourir à un sandhi de phrase. La tournure se retrouve souvent dans la langue, sans être toujours identifiée, comme par exemple kî imraâ-nâi-ni dans KAV 197 55 ou a marâ-um-ni dans ABL 347 6, exemples qui peuvent attester ce féminin pluriel à valeur de neutre. e) Pour l’emploi de danânum avec eli CAD D, p. 84a donne le sens de « être plus fort que ». Plusieurs exemples indiquent en fait le sens d’« être en désaccord avec, résister à ». Ainsi dans mâtu eli arri idannin-ma ou

    Textes concernant Tuttul

    199

    amîlu û aassu eli-u idannin (ex. de CAD D, p. 84a) l’expression indique-t-elle une mésentente fondamentale. Le sens est : « le pays résistera au roi » et « la femme de cet homme lui résistera » (= « se refusera à lui » ? ).

    Dans l’acéphale [A.4530-bis] on retrouve plusieurs des caractéristiques d'écriture de La-nasûm, outre le fait que l'écriture remonte à droite (ummâmi unû-ma, l. 17', nikurtum, l. 20', NE avec la valeur ni, l. 22'), mais l'expression, l. 14' « mon seigneur Zimrî-Lîm » — ce qui est le fait d'un étranger — étonnerait chez un serviteur du roi de Mari. Si la lettre est bien de lui, elle devrait être antérieure à sa nomination au poste de hazzannum, mais il n'est pas impossible que, dans ce qui reste de la tablette, jusqu'à la l. 19' non comprise, il s’agisse en fait d’un discours tenu par une tierce personne, éventuellement rapporté par La-nasûm. Seul un joint permettra(it) d'en décider sûrement. Les Uprapéens (l. 5') sont le clan mâr yamîna auquel a appartenu Lahun-Dagan, lequel a posé plusieurs problèmes à La-nasûm dans la période entre les deux conflits, pour être évincé en définitive au profit de Hammitamar. L'expéditeur (ou l'auteur des propos rapportés par lui) a accompagné les Uprapéens à leur troupeau et y a tenu un palabre (rih um) pour n’obtenir en fait qu’une réponse de nonrecevoir. Il s'agissait de quelqu'un qui pouvait se faire admettre au campement mais dont manifestement on se méfiait. On était, en tout cas, à un moment où cinquante Uprapéens pouvaient encore se présenter à Tuttul, alors que commençaient à courir des bruits sur l’hostilité des Mâr yamîna (cf. l. 21'-24'). Ils devaient venir d'amont pour rejoindre les troupeaux installés dans la région du Lasqum. 90 [A.4530-bis] [Acéphale, au roi]. (…) Citation d'un informateur allé au troupeau des Uprapéens, lesquels prétendent partir pour cinq mois à travers la steppe. En fait, des bruits alarmistes courent sur le compte des Mâr yamîna… [ o o ]e-ma-am an-ni-e-[e]m [……] ú-ul i -pu90-ra-am-ma ù [e-em- u-(nu)] ú-ul [i] -mu-nim i-na-an-na wa-ar-[ki up-pí-ia] 4' a a-na be-lí-ia ú- a-bi-la[m] 50 lú-me-e up-ra-pu- ú! a-na tu-ut-t[u-ulki] 6' il-li-k[u]-nim-ma a-na na-wi-im it-ti lú-[me-e u-nu-ti] al-l[i-i]k-ma ri-ih- a-[am] ar-ha-a 8' i-na ri-[i]h- i°-im a ar-ha- ú ki-a-am aq-bi- u-nu- i-im um-ma a-n[a-ku-ma] 10' [udu-há-ku]-nu tu- e-bi-ra-{X X}-nim [it-t]i na-wi-im a-yi-i t[a-al-la-ka-ma] Tr. 12’ [ù] na-pí-i -ta-ku-nu a-yi-i ta-[na-ad-di-a] [an]-né-tim ù ma-da-tim-m[a] 14' [ a] a-na i-ri a be-lí-ia zi-im-ri-l[i-im] ma-aq-ta ad-bu-ub- u-nu- i-im91 Rev.16' dumu-me-e ia-mi-naki [k]i-a-am i-pu- la!-a[n-ni] um-ma-a-mi u-nu-ma a-di iti 5-kam i [ni-it]-ta-al-[ka-am]-/ma 18' e-ma-am ga-am-ra-am i ni-pu-u[l-k]a a-ni-tam pa-an dumu-me-e ia-mi-naki [u-nu-ti] 20' a-na ni-kur-tim-ma a-ak-[nu]92 e-ma-am an-ni-e-em i-na a-h[i-ti-ia e -me] 22' ù a-di-ni wa-ar-ka-a[s-sú-nu] 2'

    90 91 92

    Le signe BU dans tout le texte est doté d’une perpendiculaire. Cette ligne 15’ est écrite autant sur la Tranche que sur le Revers. Cf. l. 24’.

    Jean-Marie DURAND

    200

    24' 26'

    ú-ul ap-ru-ús ù pa-an dumu-m[e ia-mi-na] a-na ni-kur-tim-ma a-ak-nu [i-na di-ib-bi] ù pí-im a dumu-me-e ia-mi-[na [ o o o o?] ma la ak? ka? [… (…)

    Bibliographie : cette lettre a été citée dans ARMT XXVI/1, p. 85 et ibid., p. 182.

    … 2’ Il n'a pas envoyé 1’ cette nouvelle aux… 2’ et 3’ ils n'2’ en 3’ ont pas été informés. Maintenant, après la tablette de moi 4’ que j’avais fait porter à mon seigneur, 5’ cinquante Uprapéens 6’ me sont arrivés 5’ à Tuttul et, 7’ étant allé 6’ au troupeau avec eux, 7’ j'ai engagé un palabre. 8’ Dans le palabre que j'ai engagé, 9’ voici ce que je leur ai dit : “10’ Vous avez fait traverser vos moutons. 11’ Où allez-vous avec le troupeau ? 12’ Où donc vous installerez-vous ?” 13’ C’est ce qu’entre autres choses 14’ qui 15’ étaient 14’ dans l’intérêt de mon seigneur Zimrî-Lîm, 15’ je leur ai dit. 16’ Les Mâr yamîna m'ont répondu ceci, 17 disant : “Partons jusqu’à cinq mois 18’ pour te faire une réponse détailléea) !” 19’ Autre chose : ces Mâr yamîna ont un état d’esprit 20’ hostile. 21’ Je l'avais appris par des on22’ dit, mais jusqu'à présent, 23’ je n'avais pas mené 22’ d'enquête à leur sujet. 23’ En effet, l’état d’esprit des Mâr yamîna 24’ est belliqueux. Dans les dires et les propos des Mâr yamîna, … a) Dans ce genre de textes, on a la citation, rapportée au discours direct, des propos eux-mêmes. La formulation révèle la façon même de s'exprimer des Mâr yamîna, ici au moyen de deux cohortatifs en hendiadys. En mot à mot : « Partons jusqu’à cinq mois et répondons à toi l'information complète ! ». Une telle traduction en mot à mot n’a cependant aujourd’hui que peu de sens, même s’il est vraisemblable que c’était une façon de ne pas répondre. Cela peut revenir à « nous te le dirons dans cinq mois quand nous reviendrons » ou « si nous te disons que nous partons pour cinq mois, c'est tout ce que nous pouvons te répondre ». Le propos reste ambigu dans son sens littéral.

    Un départ dans la steppe avec les troupeaux était pour un long temps. La mention des cinq mois, quasiment la moitié de l'année, s'accorde avec ce que Dâdî-hadun dit ailleurs (FM VIII 30 9-10) des mouvements des Rabbéens sous sa conduite. Les Uprapéens pouvaient, à en croire leurs propos, aller rejoindre leurs pâturages en Occident, puisque dès l'époque du grand roi Samsî-Addu ils étaient crédités de la connaissance des routes qui traversaient l’actuel désert de Palmyre. En fait, ils devaient aller mettre leurs troupeaux à l'abri dans la steppe. Sur la Face de [M.5081], il est question de messagers, sans doute d’origine mâr yamîna, mais dévoués au roi, porteurs de la réponse à un message royal, sur lequel les Bédouins avaient discuté. Sur le revers, après une grande lacune, il doit s’agir de population ou d'ovins (féminin pluriel) mis à l’abri. 91 [M.5081] La-nasûm au roi. Envoi de messagers de confiance au roi. (Lacune). La population/le troupeau a été mis(e) à l’abri derrière les murailles. La-nasûm est sur ses gardes.

    4 6 8 10

    [a-na be-lí- ia] [qíbíma] [um-ma] la-na-s[ú-ú-um] [ìr-k]a-am[a] [dumu]-me-e i-ip-ri-im a a-na í°-[ir be-lí-ia] a -pu-ra-am me-e -ru- u[m] ù si-i-la-an ìr-du a be-lí- [ia] ta-ak-lu-tum be-lí [m]i-im-ma la i-à-ma-am [u]p-pa-am a be-lí-ia e -me-e-ma [ù e]-ma-a[m] ma-li a be-lí i -pu-ra-am [lú-me-e] dum[u ia-mi-na i -ta]-al-lu

    Textes concernant Tuttul 12

    201

    [mu-u -ta-lu-sú-nu a-na be-lí-ia u -ta]-bi-il (La moitié de la tablette manque.)

    2’ 4’ 6’

    [ ]a ib-na- u-nu-ti-ma an-na a-mur k[i-ma] [l]a ir-di°- i-na-ti a-du[ur-ma] ù i-na da-an-nu°-tim ú- e-ri-ib- i-n[a-ti] a-ni-tam a i -ta-na-pa-ra-am a-na ma- a-ar-ti-ia ù pa-ag-ri-ia [ ]u-lu-mi-im ma-dii [na]-ahda-aku (Reste anépigraphe.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Les messagers que 6 j'envoie chez mon seigneur, Merûm 7 et Sîlâna), sont des serviteurs de mon seigneur, 8 gens de confiance. Mon seigneur ne doit nullement être préoccupéb). 9 J’ai entendu la tablette de mon seigneur et, 10 tout ce qui fait l’objet de son message 11 les Mâr yamîna (en) ayant discuté, 12 je fais dès lors (-ta) porter leur avis à mon seigneur… 5

    (…)

    … 1’ qu'elles avaient faits. Certes, j’ai vu qu’2’ il ne les avait pas conduites. De crainte, 3’ je les (fém.) ai alors fait entrer en lieu sûr. 4’ Autre chose : 7’ je montre 6’ grande 7’ attention 6’ à assurer 5’ la garde qui m’incombe et ma propre sauvegarde, 4’ sujet constant des messages . a) Pour Me rûm, cf. les diverses attestations me-e-ri-yu-um, ARM IX 290 3 et me-e-ri-iu, M.5583+ ii, M.6519 iii ainsi que me-e-ri-iu, A.3151 iii 35. Pour Sîlân, cf. dans ARMT XXXV [A.1898] 8. b) La négation la exclut la lecture « spontanée » i-i- qui serait un accompli. Le verbe doit donc être une forme N de âmum = êmum (CAD , p. 97a-b). On trouve avec l'Umlaut attendu e-e-em-ma dans M.13050 où N. Ziegler (FM IX, p. 136 s. n. 27 6 lisant id-de-em-ma) a vu le verbe nadûm. Pour CAD , p. 97b le passage est obscur. Je lirais eêm-ma et y verrais l'équivalent de « avec soin ».

    07.5.2 Les ralliements [A.989] est un document intéressant pour les mœurs amorrites. La solidarité tribale primait apparemment sur les désaccords du moment puisque le procédé de la kidûtum en permettant de rendre « sacro-saint » quelqu’un, empêchait son adversaire d’attenter à sa vie. Atamrel en adoptant le parti du roi de Mari devenait l’ennemi de ceux qui étaient hostiles au souverain. Il pouvait donc craindre qu’en se sauvant il n’expose au péril les siens (l. 29 sq.). On le voit donc dans ce document confier à son adversaire politique Lahun-Dagan, le nouveau chef des Uprapéens, donc celui qui régissait sa tribu, ses petits enfants, pour leur éviter le pire (l. 12). Agir ainsi se disait kadûm93, d’où est dérivé le terme de kidûtum, « protection ». Qu’il s’agisse d’un procédé tribal qui ne se limitait pas au monde mâr yamîna est montré par le fait que le dossier le plus explicite de la kidûtum concerne un fils de Tarum-natki, roi éphémère de ubat-Enlil. La kidûtum ne devait cependant concerner que les jeunes enfants, puisqu’elle

    93 L’écriture cunéiforme permet de poser KD’ ou QD’, mais le mot doit être apparenté au ka-di attesté par la lettre de Sammêtar A.981 (ARMT XXXV) 37 où des Mâr yamîna qui désirent se faire « naturaliser » mâr sim’al disent qu’ils n’ont pas de ka-di. La racine serait donc plutôt KD’. Dans CRRAI 38, 1991, p. 119, j’avais proposé que *kâdûm désignât un « chef » à partir d’un kidûtum signifiant « couronnement ». Un tel sens est en fait à abandonner. Le verbe kadûm attesté par les textes de Mari n’est pas enregistré dans les dictionnaires. Dans CDA, p. 141, il existe un kâdum ( KûD) « garder », qui est d’époque récente ; CAD K, p. 493 propose « faire attention » pour la forme D kuddu. En fait si kadûm signifie « protéger », kâdûm doit désigner le « protecteur » dans A.981. Il n’est pas assuré qu’il soit le mot de glose enregistré par CAD K, p. 35a (ka-(a)-du-ú = lú-UD-a-ak). Le terme récent enregistré comme k du par CAD K, p. 33b avec le sens de « fortified outpost » pourrait en revanche être une structure protectrice et être apparenté à kadûm « protéger ». L'homme kâdûm pouvait être celui dont la protection permettait aux troupeaux d’être accueillis dans des territoires qui leur étaient étrangers.

    Jean-Marie DURAND

    202

    ne couvrait pas la famille d’Atamrel ni celle de Sapinum. Elle peut avoir un écho ultérieur dans la pratique bédouine arabe de laisser en dehors de la vengeance (ta’r) les femmes et les jeunes enfants. Dans la pratique du niqmum — la vengeance privée exercée par la famille de la victime — on voit intervenir la puissance royale pour contrevenir à l’enchaînement des surenchères94. De la même façon ici, on voit à côté du recours au droit tribal qui génère la kidûtum, l’appel à l’autorité politique, puisque c’est au hazzannum, représentant du roi, qu’est demandée de l’aide pour ceux que ne couvrait pas cette kidûtum. Le fonctionnaire suggère donc l’envoi d’une flottille pour évacuer ceux dont la vie pourrait être menacée. Faute de moyens suffisants, il est question de remplacer les marins par les personnes à évacuer. Les matelots ne courent, eux, effectivement aucun risque puisqu’ils ne sont pas contribules des « traîtres » et n'entraient donc pas dans la solidarité familiale qui exposait les proches aux mêmes sanctions que les « coupables ». 92 [A.989] La-nasûm au roi. Hésitations d'Atamrel à aller chez le roi de peur qu'on ne massacre ses enfants et sa famille après son départ. Il confie donc les bébés à la sauvegarde de Lahun-Dagan. En ce qui concerne sa famille, d'abord confiée au hazzannum, au retour d'un déplacement à Zalpah et à Ahhunâ, il demande l'envoi de cinq barques avec de la troupe pour emmener son monde. SaBinum, mer‘ûm du Yarih, fait la même demande. Le roi ne doit pas les décevoir et tenir l'opération secrète. [a-n]a be-líia qíbíma um-ma la-na-su-ú-um ìrka-ama i -tu pa-na-nu-um-ma Ia-tam-re-AN a-na [ e-er] be-lí-ia at-lu-ki-im pa-nu- u a-ak-nu ù a - um ni- i- u pí-it-ra-ak um-ma-a-mi u-ma a-na-ku at-ta-al-la-ak wa-ar-ki-ia-ma ni- i-ia ù lú-tur-ia e-he-ru-tim ú -ma-at-tu an-ni-tam iq-bi-e-em i-na e-e-em ra-ma-ni- u Ia-tam-ri-AN i -ta-a-al-ma 2 lú-tur- u e-eh-he-ru-tim a-na la-hu-un-dda-gan a-na ka-de-im id-di-in ik-du- u-nu-ti ù pa-nu- u a-na e-er be-lí-ia a-na at-lu-ki-im-ma a-ak-nu ù a - um ni- i- u pí-it-ra-ak [um-ma-a]-mi u-ma ni- i-ia ki-il- i {X}95 [ù bi-ti w]a-ar-ki- ia! ki-nàm (NIM) {X} a-ni-t[am]-ma a-na za-al-pa-ahki il-li-ik-ma te-ma-am i-mu-ur-ma ki-ma e-mu-um ú°-ul° u-ú a-na a-hu-na-aki it-ta-al-kam bi-ri-it a-hu-na-aki ù za-al-pa- ah!ki it-ta-na-al-la-ak ù li-ib-ba- u na-hi-id I la-hu-un-dda-gan i-ta-ti- u i-sa-hu-ur-/ma96 a-ni-tam I a-tam-re-AN ù sà-BI-nu-um me-er-hi-yu-um a ia-ri-ih il-li-ku-nim-ma ki-a-am iq-bu-nim um-ma-a-mi u-nu-ma

    2 4 6 8 10 12 14 16 Tr. 18 Rev. 20 22 24 26 94

    Cf. « La vengeance à l'époque amorrite », dans FM VI, Paris, 2002, p. 39-50.

    95

    Il n’est pas possible de lire ici -i-na-ti. Il subsiste un signe qui ressemble à un GÁN (ou à un TUM). La surface a porté un texte soigneusement érasé sauf sur le bord droit où restent de nombreuses traces. 96

    Il peut y avoir une ligne manquante à cet endroit.

    Textes concernant Tuttul

    203

    a-na e-er be-IL°-ni z[i-i]m-ri-li-im at-lu-ki-im pa-nu-ni a-ak-nu ù ni- i-ni ni-zi-i-{x x}-ib um-ma ni-it-ta-al-la-ak a-na be-lí-ka u-pu-ur-ma 5 gi-má-tur-{X X }-há [l]i-i-ru-du-nim-ma ù lú-me-e i-na gi-má-tur-há [li]-ta-ak-ki-ru-nim-ma qa-du ni- i-ni i ni-ir-ka-ba-am-ma a-na e-er be-lí-ni i ni-it-ta-la-ak an-ni-tam iq-bu-nim i-na-an-na [5 gi-má-há l]i-i[m-hu-r]a ù a-ba-am be-lí li- a-ar-ki-ba-am-ma [ù lu-u ]- te!-li-am ù lú-me-e lu- a-ar-ki-ba-/am-ma [a-na e]-er be-lí-ia lu-u-ru-da-am [na-pí-i] - ta!- u-nu a-na -tur-há-ma na-du-ú am [be-lí a]r-hi-i li-i-ru-dabe-lí e-ma-am an-ni-e- a-na ma-am-ma-/an ti la97 i-pé-et-

    28 30 32 34 36 Tr. 38 40 42

    1

    Dis à mon seigneur: ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Depuis quelque temps déjà, Atamrel 6 se proposait 5 de 6 partir 5 chez mon seigneur. 6 Or, à cause de sa famille, 7 il se retrouvait bloqué, disant : « Je vais partir. 8 Dès après mon départ 9 on va tuer 8 ma famille et mes enfants qui sont tout petits. » 9 Voilà ce qu'il m'a dit. 10 Atamrel, ayant réfléchi en lui-même, 12 a donné à protégera) 11 ses deux enfants tout petits à Lahun-Dagan. 12 (Ce dernier) les a pris sous sa protection. 13 Alors, 14 (Atamrel) se disposait 13 à partir pour chez mon seigneur, 14 mais il se (re)trouve bloqué à cause de sa famille, 15 disant : « Garde ma famille. 16 En outre, assure ma maison, après mon départ ! » 17 Autre chose : 18 il était allé 17 à Zalpah 18 et (en) avait vu l'état d'esprit et 19 comme ce n'était pas le sien, 20 il était parti 19 pour Ahhunâ. 20 Il avait fait toute la route entre Ahhunâ 21 et Zalpah 22 avec l’inquiétude au cœur : 23 c’est queb) Lahun-Dagan le menaçait. 24 Autre chose : Atamrel et SaBinum, 25 le mer‘ûm du Yarîh, sont venus à moi et 26 m'ont tenu ces propos, disant : 28 « Nous sommes disposés à partir 27 pour chez notre seigneur Zimrî-Lîm. 29 Or, allons-nous abandonner nos familles ? 30 Si nous devons partir, 31 envoie un message(r) 30 à ton seigneur 32 pour qu'on expédie ici 31 cinq barques 32 et qu’alors les hommes 33 quittent leurs places 32 sur les barques 34 pour que nous embarquions 33 avec nos familles et 35 que nous partions 34 pour chez notre seigneur. » 35 Voilà ce qu'ils m'ont dit. Maintenant, 36 cinq barques doivent venir en amontc). En outre, mon seigneur doit (y) faire embarquer des gens et 37 alors, il faudra que je (les) en fasse sortir pour (y) faire embarquer les hommes et 38 (les) expédier chez mon seigneur. 39 Ce sont dans les barques qu’ils mettent leur (espoir de) vied). 40 Mon seigneur doit (les) expédier vite, 42 sans révéler 41 à quiconque ce plan ! 5

    a) Pour le verbe kadûm qui signifie « confier quelqu’un à la sauvegarde de quelqu’un », cf. déjà ARMT XXVIII, p. 211. b) On n’attend pas de -ma à la finale d’un développement. Je l’ai traduit comme si la particule soulignait ce qui précède, mais des signes ont été érasés après le -ma et il est possible qu’une expression verbale manque ici. c) Pour mahârum « aller vers l’amont », cf. [A.3948] b). d) On pourrait comprendre napitam nadûm = « entreposer des vivres », mais la forme verbale serait sans doute alors à l’optatif.

    [M.7274] raconte le départ pour chez le roi d’un Uprapéen (dont le nom n’est pas conservé, mais qui pourrait être Atamrel, cf. l. 29 ? ), porteur de renseignements sur le Zalmaqum et les Mâr yamîna. Lanasûm attend une réponse aux lettres qu’il a envoyées au sujet d’Atamrel. Le texte est contemporain de l’arrivée du mâdarum de Kurdâ.

    97

    La l. 42 commence très en retrait et se trouve, en fait, tout à fait en haut de la Face.

    Jean-Marie DURAND

    204

    93 [M.7274] La-nasûm au roi. NP l'uprapéen passe du côté mariote avec le plein de renseignements sur le Zalmaqum et les Mâr yamîna. Le roi doit lui faire bon accueil. Le mâdarum de Kurdâ qui vient d’arriver se plaint de ce qu’on lui a alloué. Il faut le satisfaire. La-nasûm attend une réponse à propos d'Atamrêl. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma [la-n]a- sú!-ú-um ìrka-a- ma i-na pa-ni- tim! [a-tam-re-AN up-ra]-pí-yu-[um] a-na at-lu-ki-im p[a-ni- u i -ba-at] um-ma-a-mi u-ma [gi-má id-na-am]98 ù pa-ni-ia [a-na be-lí-ia at-lu-ki-im]

    a-a[b-taku] [ù a-na-ku] a-an-na-am a-p[u]-u[l- u-ma] [ù ki-ma wa-a]r-ka-at e- em! [a-wa-tim] [ a-tu l]a pu-ru-{Ú}-s[a-at] [a-na] be-lí-ia ú-ul a -pu-ra-a[m] [i-na-an]-na lú uú [a-na ]e-er be-lí-ia i -[tu … ] in-n[a]-bi-dam ù e-em za-a[l-ma-q]í-im ka-li- u ù dumu-me-e i[a]-m[i]-na a-na be-lí-ia na- { X X } i um-ma li-ib-bi be-lí-ia-ma a nu-úh° li-ib-bi lú [a-a-ti] be-lí li-pu-ú a-ni-[tam] b[e-l]í lú ma-da-ra-am [ a kur-daki] be-lí i-ru-da-am [ù lú u-ú] a - um pí-qí-ti- u! [ma-di-i ] ú-da!-ab-ba-ma b[e-lí a-wa-sú (?)] [li-i] °-ma°-ma99 lú [ a-a-ti] [li]-ip-qí-is-sú ù li-i[b-ba- u] li-nu-úh° a-ni-tam me-hi-ir up-pa-tim a a-tam-re-AN ar-h[i-i ] li-ik- u-da[am]100

    2 4 6 8 10 Tr. 12 14 Rev. 16 18 20 22 24 Tr. 26 28 30

    1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Naguère, Atamrel l’uprapéen 6 se disposait à partir, 7 disant : « Donne-moi une barque 8 car 9 je me dispose 8 à partir vers mon seigneur. » 10 Alors, moi, je lui avais répondu oui, 11 mais comme 12 il n’y avait pas eu 11 de suite à 12 cette 11 affaire, 13 je n’avais pas envoyé de message(r) à mon seigneur. 14 À l’heure actuelle, 15 cet homme 16 s’est enfuia) 15 de …b) chez mon seigneur 16 et 18 il est porteur pour mon seigneur 16 de nouvelles sur le Zalmaqum 17 tout entier et sur les Mâr yamîna. 19 S’il plaît à mon seigneur, 21 mon seigneur doit faire 20 en sorte de rassurer cet homme. 21 Autre chose : 22 mon seigneurc) 23 m’a expédié 22 le prince de Kurdâ. 23 Or, cet individu 25 se plaint 24 beaucoup concernant son allocation alimentaire 25 et mon seigneur 26 doit entendre 25 ses doléances 26 et 27 le pourvoir 28 en sorte d’apaiser 27 son cœur. 5

    98

    Pour cette restauration, cf. [A.3734]. Apâlum, l. 10, suppose une demande.

    99

    Les deux MA sont sur des érasures.

    100

    Cette ligne est quasiment écrite tout en haut de la face. Le LI est en retrait précédé par un signe érasé.

    Textes concernant Tuttul 28

    205

    Autre chose : une réponse 29 aux tablettes d'Atamrel 30 doit m’arriver 29 rapidement.

    a) Le verbe na’butum se présente souvent comme na’budum dans ces textes. La valeur DAM et non tám a donc été choisie ici. Cf. ARMT XXXIII, p. 476 a). b) Il s’agit sans doute de Zalpah ou, peut-être, d’Ahhunâ. c) Plusieurs fois dans ces textes bêlî est répété dans une phrase. L. 22, bêlî ne qualifie donc pas mâdaram.

    [A.3724] est un écho des problèmes d'Atamrel et de Sapinum, selon [A.989], qui craignaient des représailles contre les leurs. D’autres Mâr yamîna voulaient sans doute se rallier sans abandonner les leurs. Le roi de Mari n’avait pas les moyens suffisants en batellerie pour faire embarquer les familles avec ceux qui avaient décidé de le rejoindre. On note en outre (l. 12-13) que les Imariotes se sont pas disposés à assurer les transports, sans doute à cause de leurs sympathies envers les Mâr yamîna. Les l. 1415 sont en tout cas importantes pour l’histoire des sentiments. 94 [A.3734] La-nasûm au roi. Si, faute de bateaux, les familles ne peuvent pas suivre les hommes qui sont allés chez le roi, cela ôtera à ces derniers toute motivation, malgré leur salut personnel. a-na be-lí-ia qí-b[í-ma] um-ma la-n[a-sú-um] ìrka-a- [ma] 4 i-na p[a-ni]-tim-ma a - um [gi-má-tur-HI]-A a-na be-lí-ia [á] -pu-ra-am 6 ù a-wa-tam da-mi-iq-tam ù da-mi-iq-tam ú-ul i- a-ap-pa-ra-am-m[a] 8 ù li- ib-bi! ú!-ul i-na-wi-[ir] munus-dam!-[me-e a lú-me-e ]a a-na e-er be-lí-ia Tr.. 10 it!-ta-al-ku-nim wa-a -ba [b]a-lu gi-má-tur-há 12 ù! i-na gi-má i-ma-ri- i! Rev. u-ur-ku-ba-am ú-ul e-le- i! 14 ù lú-me-e u-nu ba-lu dam-me-e- u-nu! mi-im-ma ú-ul i-ip-pé- u 16 ù li-ib-ba- u-nu ú-ul i-na-wi- ir! i-na- an!-na um-ma li-ib-bi be-lí-ia 18 be-[lí gi]-má-tur-há li-i-ru-[da-am] [wa-ar-ki- ]u-nu qa-du dumu- u- 20 [da]m- u-nu lu- a-ar-ki-ba-am 2

    1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Naguère déjà, 5 j'ai envoyé un message(r) à mon seigneur 4 au sujet de barques. 6 Or, 7 (mon seigneur) ne m’envoie pas de message 6 très positifa), 8 d'où mon désarroib). 9 Les épouses de gens qui 10 sont partis 9 chez mon seigneur 10 sont là, 11 sans barques. 12 Or, je n’ai pu (les) faire embarquer 12 sur des bateaux imariotes. 14 Alors, ces gens, privés de leurs épouses, 15 ne feront rien. 16 En outre, ils seront désemparés. 17 Maintenant, s'il plaît à mon seigneur, 18 il doit expédier des barques 20 pour que je 19 fasse embarquer après (le départ de) ces gens 20 leurs femmes 19 avec leurs enfants. 4

    a) L’expression damiq u damiq se retrouve dans des lettres paléo-assyriennes, selon CAD D, p. 69 b qui traduit « is all right ». Des formulations analogues à Mari comme itti mâr sim’al-ma aballu u aballu (FM [1], p. 45, n. 39, l. 32’-33’) et a balâam u balâam itti-ia îpuu (ARMT XXVI 385 7’) montrent que la répétition d’un terme avait valeur d’emphase.

    Jean-Marie DURAND

    206

    b) L’expression libbum + NWR niée se retrouve à la fin du texte (l. 16) pour indiquer l’état d’esprit des individus que l’abattement prive(rait) d’envie d’agir. Pour l’expression bien connue, cf. les exemples réunis par CAD N/1, p. 213-214. La nuance de sens ne semble cependant pas exactement la même l. 8 et l. 16.

    07.5.3 La coexistence avec les Mâr-Yamîna Si parmi les documents qui précèdent certains parlent du ralliement de notables, comme Atamrel ou Sapinum, et des menaces qui pouvaient peser sur Tuttul, l'essentiel des textes attribuables à La-nasûm est des moments où s'est constituée la « seconde génération » des rois mâr yamîna. C'est la période où, même si elle a été longue à venir, la paix s'est préparée. Dans [A.22], un texte antérieur à [A.480] puisque dans ce dernier Lahun-Dagan est emmené au Zalmaqum, les propos de Lahun-Dagan d’aller à Alep font écho au projet de relations entre la région du Zalmaqum et le Yamhad dont fait état [A.2840] et où les Mâr yamîna tentaient de s’immiscer. Sans doute y a-t-il eu alors une tentative de jouer contre Zimrî-Lîm la carte de la puissance dominante à l’Ouest, lorsqu’il fut avéré qu’Enunna ne marcherait pas contre Mari et avait d’autres buts que de reconstituer à son profit le royaume du grand Samsî-Addu. En revanche l’insistance à faire venir le prince mâr yamîna à Mari et le peu d'enthousiasme de ce dernier à s'y prêter — alors qu’il ne recherche pas l’affrontement (l. 8) — peuvent se comprendre s'il s'agissait, en fait, d'un piège qui aurait permis à Zimrî-Lîm d'en faire son captif et d'installer à sa place le « fils de Bahlu-gâyim ». L'excuse de Lahun-Dagan pour ne pas se rendre à Mari était un voyage vers Alep. Elle était sentie en fait comme un prétexte, ce que suggère le recours à têqîtum (l. 9). La perspective de donner « Dunnum » serait un bon appât. Ce pouvait être la citadelle101 au nord de la Forteresse de Yahdun-Lîm ou une désignation de Samanum, puisque Lahun-Dagan était Uprapéen. 95 [A.22] La-nasûm au roi. Le roi a confiance que Lahun-Dagan fera le déplacement jusqu'à Mari. Il semble pacifique mais prétend qu'aller à Alep l’empêche de se rendre à Mari. Le don de Dunnum/de la ville forte pourrait l’inciter à venir. Dâdî-hadun a pris des travailleurs et s’est procuré cinq cent kor de grain pour Abattum.

    2 4 6 8 Tr. 10 12 Rev. 14

    a-na be-lí -ia qíbíma um-ma la-na-su-ú-um ìrka-a- ma be-lí a-na wa-ra-ad Ila-hu°-d da-gan102 i -ta-na-ap-pa-ar ù be-lí a-na wa-r[a-ad] lú a-a-tu ta-ki-il pa-nu lú [ ]a-a-tu a-na né-eh-tim a-aknu ù! te-qí-tam ki-a-am a-bi-it um-ma-a-mi u-ma a-n[a ia-a]m-ha-adki a-[t]a-la-akma ù! w[a?-ra-d]a?- am! a-na! [ma-ri]ki ú!?-[ul e-le-e]103 ù! [ a-at-tam e-ri-ib-tam]

    101 Cf. MTT I/1, p. 82-83 qui compte plusieurs lieux de ce nom. Ce pourrait être la ville mentionnée dans A.3835 22 et A.2043 7 (ARMT XXXV) avec Utah, à l’amont de la Forteresse de Yahdun-Lîm. 102 Il y a ici une forme parlée, avec assimilation du -n- au -d- suivant, comme dans Yahdun-Lîm qui se présente souvent comme /Yahdullim/, plutôt que l’oubli du signe UN. 103

    La lecture des l. 12-13 n'est pas assurée.

    Textes concernant Tuttul

    16 18 20 Tr. 22

    207

    ur-r[a-ad an-né-tim iq-bé-em] um-ma du-un-na- am!ki [a-na u-n]u- i-im i!-na-ad-di-na-am ur-ra-d[u] a-ni-tam da-di-ha-du-[un] a-na a-ba-at lú-me-e ka(QA)- [i-ri] il-li-ik a-na e-pé-e[ 15 a-b]a-timki 50 a-gàr e da-di-ha-d[u-un] ilqé (Reste anépigraphe.)

    Note : petite tablette carrée aux coins pincés ; l’écriture qui remonte sur la droite est caractéristique de La-nasûm. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Mon seigneur 6 envoie lettre sur lettre 5 pour la venue en aval de Lahun-Dagan. 6 En outre, mon 7 seigneur a confiance que cet homme le fera. 7 Cet homme 8 a des intentions pacifiques, 9 et voici le prétexte qu’il a trouvé, 10 disant : « 11 Je vais partir 10 au Yamhad et 13 je ne peux pas 12 aller en aval à Mari. 14 Mais, l’an prochain, 15 j’irai en aval. » Voilà ce qu’il m’a dit. 17 Si 18(mon seigneur) donne 17 Dunnum/la forteresse à ces gens, 18 ils viendront en aval. 18 Autre chose : Dâdî-hadun 20 est allé 19 pour lever des ouvriers en bâtimenta), 20 pour la mise en défense d'Abattum. 21 Dâdî-hadun 22 a pris 21 cinq cents kor de grainb). 5

    a) Le verbe epêum avec un nom de ville signifie « mettre en état de défense », ce qui revenait pratiquement à construire des murailles autour des maisons. Or kaârum D est employé à Mari pour les constructions (kuurum, CAD K, p. 262 et [M.6775+] 19). On trouve en outre selon DBP (A.4462) : NP itim, ana NG … [arudma âlam] âti li-ka-i-ir = « J'ai envoyé NP le (maître)-maçon à… pour qu'il agence cette ville » ou (A.3936) 1 lú itim … lirud-ma, é û… li-ka-í-ir (likkair) = « Qu'il envoie un (maître)-maçon pour que cette maison soit agencée. » Il est donc vraisemblable qu'il faille restaurer ici un terme kâirum qui désigne non pas un spécialiste en étoffes (sur KR qui note une façon de tisser) mais un itinnum (lú- itim), soit un maître-maçon, soit un architecte. Pour l'emploi de abâtum, cf. CAD , p. 14a où est cité abt aml her nri = « lever des hommes, creuser des canaux …». Le verbe peut néanmoins signifier qu'il ne s'agissait pas de travailleurs volontaires, car nombreux sont les exemples à Mari où BT signifie « se saisir de quelqu'un », alors que leqûm a un sens positif. b) 500 kor de grain représentent à Mari 90 000 qa, ce qui permettrait à une population de six cents personnes de vivre pendant un mois. Ce grain devait servir à nourrir les ouvriers.

    L'installation de la nouvelle génération de rois mâr yamîna est enveloppée d'obscurité, dans la mesure surtout où l'incertitude pèse sur ce qui est arrivé à Hardum, Sumu-dabî et Samsî-Addu, tués ou repartis vers leurs lieux d'origine. [A.480] documente l'accession au pouvoir de deux des nouveaux rois, ûra-hammu et (sans qu'il soit néanmoins nommé) Hammitamar. Pour la compréhension de la première partie du document, il faut décider si barti ûra-hammu parle d’une révolte contre le notable bédouin ou en sa faveur. La seconde éventualité est préférable du fait que ûra-hammu était bien vu par le parti des Mariotes et que Dâdî-hadun, vite rangé du côté des royalistes, possédant des liens de parenté avec ZimrîLîm, soutenait manifestement la révolte (l. 17). Cette dernière devait viser Hardum, ou son héritier naturel. Sur le revers du document, l’uprapéen Lahun-Dagan, qui avait l’ambition de succéder à SamsîAddu à Samanum, est emmené à Nihriya sur message de Bunû.ma-Addu, alors qu’une nouvelle figure, Hammitamar devait apparaître dans la tribu des Uprapéens, celui sans doute qui est désigné comme le « fils de Bahlu-gâyim », auquel font allusion les l. 22-23, jouissant du soutien de Zimrî-Lîm. Il reste à savoir si Dâdî-hadun qui prend parti contre un ancien roi bédouin avec qui il s'était allié pour celui que soutenait désormais le roi de Mari agissait motu proprio ou à l'instigation de ce dernier. Dans ce cas, à en croire la l. 6, La-nasûm n'était pas au courant des dispositions que pouvait prendre le roi de Mari pour réorganiser à sa façon le monde mâr yamîna. C'est le roi rabbéen qui serait dès lors l'agent véritable du roi de Mari dans la région du Balih. De la même façon, l'éloignement à Nihriya de Lahun-Dagan (lequel devait trouver au Zalmaqum une fin tragique — comme le décrit A.3672 (ARMT XXXV) — doit-il révéler en fait un accord entre le roi de Nihriya et celui de Mari. De cela encore, La-nasûm n'est informé que par ceux qui ont assisté à l'événement, non par une missive venue de son seigneur.

    Jean-Marie DURAND

    208

    96 [A.480] La-nasûm au roi. Renseignements provenant d'Ahhunâ : révolte de l'Amnan et de ûra-hammu, à l'instigation de Dâdî-hadun ; Lahun-Dagan a été emmené à Nihriya par Bunû.ma-Addu et remplacé par un fils de Bahlu-gâyim.

    2 4 6 8 Tr. 10 12 Rev. 14 16 18 20 Tr. 22 24

    a-na be-lí- ia qíbíma um-ma la-na-su-ú-um ìr-ka-ama lú-tur a-na a-hu-na-aki a-na e-mi-im a-ni-im-ma a -pu-ur-ma il-li-kam-ma ki-a-am iq-bé-e-em [um]-ma u-ma dumu104- a-am-na-NA105ki [x] me-tim a-bu-um ip-h[u-u]r-ma a-na ba-ar-{TI}-ti I

    ú-ra-ha-am-mu-ú iz-zi-zu [i -tu] é!- u ú-ul u - í [i-n]a é- u-ma wa- i-ib [i-na p]a-an ká- u ú-ul iz-za-az ù a-am-na-anki ka-lu- u a-na ba-ar-ti- u a-ri-im ù be-el ta-a -bi-it-tim an-ni-tim I da-di-ha-du-un a-ni-tam I bu!-nu-ma-dIM i -pu-ra-am-ma I la-hu-un-dda-gan i-[na z]a-[a]l-pa-ahki [it]- ba-al! a-na ni-i[h-ri-iaki] it!-ru- u ù {X}106 a!-ni-[tam] dumu ba-ah-lu-ga-yi pu-ha-at I la-hu-un-dda-gan i - u-[ú]

    Note : petite tablette carrée, aux bords pincés. Les lignes ne remontent pas à droite. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. J'avais envoyé un serviteur (à moi) à Ahhunâ pour une toute autre affaire et, 7 (re)venu ici, il m'a tenu ce discours-ci, 8 disant : « Des gens de l'Amnan, 9 (soit) x centaines, s’étant réunis, 11 sont prêts pour la révoltea) de ûra-hammu. 12 « Il b) » ne sort pas de chez lui. 13 C'est chez lui qu'“il” se trouve. 14 “Il” ne se tient (même) pas devant sa porte. 15 En outre, l'Amnan, tout entier, 16 est plein d’ardeur pour la rébellion en sa faveur. 17 En outre, l'instigateur de 18 cette 17 briguec) 18 (c'est) Dâdî-hadun. 19 Autre chose : Bunû.ma-Addu ayant envoyé un message(r), 21 « il » a emmenéd) 20 Lahun21 Dagan de Zalpah. 22 « Il » l'a conduit à Nihriya. En outre, autre chose, 23 le fils de Bahlu-gâyim, 24 on l'a installé 23 à la place de 24 Lahun-Dagan. 6

    a) Pour l’expression izzuzum ana, « être prêt à, soutenir », cf. ARM III 36 (LAPO 17 704) 20. b) Ce « il » désigne le rival de ûra-hammu ou indiquerait la non-implication du futur chef amnanéen dans la révolte. À la fin du texte « il » désigne l'envoyé du roi de Nihriya ou le roi lui-même. c) Tabittum est un hapax, équivalent de tibuttum « querelle ». d) Tabâlum indique que l’on emmène quelqu’un contre son gré. Cf. ARM X 100 (= LAPO 18 1262).

    104

    Ici et l. 23, DUMU comporte une perpendiculaire qui est absente en général à Mari.

    105

    Le texte est sans doute fautif, avec NA mis pour AN (cf. l. 15).

    106

    Il semble y avoir eu ici un signe érasé.

    Textes concernant Tuttul

    209

    Dans [A.3948], ûra-hammu prévient les gens de Tuttul de l'imminence d'une attaque par les Mâr sim'al, donc par des forces aux ordres de Mari, contre « le troupeau transhumant ». Le chef amnanéen qui avait accédé au pouvoir ([A.480]) montre par là qu'il était au courant d'une opération qui devait avant tout viser les intérêts des irréductibles. Un tel avis indique que par « troupeau transhumant » on désignait l'ensemble des animaux qui étaient regroupés sur les maigres pâtures qui existaient dans la région, les marques de propriété devant permettre de s'y retrouver. Cela indique en fait une certaine « confraternité pastorale » même si les différentes tribus n'étaient pas unies dans la même politique envers le roi de Mari. Les gens de Tuttul seraient, apparemment, bien avisés de ne pas envoyer leurs bêtes avec celles des nomades, car elles risqueraient d'être razziées elles-aussi au moment du coup de main. De la même façon, Atamrel, l'uprapéen, prévient les gens d'Imâr de se tenir à l'écart lors de l'opération et de se replier en amont. Ces mises en garde ne peuvent qu'indiquer que les Amnanéens bénéficiaient de contacts avec les forces royalistes, voire que les autorités mariotes elles-mêmes les avaient mis en garde, ce qu'elles n'auraient pas jugé bon de faire en ce qui concerne La-nasûm. Dès lors, comment apprécier la mise en garde du hazzannum, l. 9'-10', que les Mâr yamîna procéderaient à une contrattaque, sinon comme l'avertissement qu'ils ne laisseraient pas ce coup de main sans réponse ? Il ne faut dès lors pas organiser une attaque des troupeaux bédouins sans avoir renforcé la garde de ceux qui appartenaient à Mari. Une telle démarche ne se comprend que si ûra-hammu est désormais chef des Uprapéens et reconnu comme tel par les Mariotes. L'attitude d'Atamrel s'explique également si Lahun-Dagan est désormais hors-jeu et replié au Zalmaqum. Il semble avoir alors reçu une affectation dans la défense de Tuttul, en tant que dirigeant les forces de police (cf. l. 2' ?). 97 [A.3948] La-nasûm au roi. Message de ûra-hammu aux gens de Tuttul : les Mâr sim’al vont faire une razzia contre le troupeau transhumant. Il ne faut pas qu'ils disent n'en avoir pas été informés. (Lacune). Atamrel prévient les gens d'Imâr qu'en cas d'attaque des Mâr yamîna par les Mâr sim'al, ils feront bien d'aller vers l'amont. Mise en garde faite au roi contre l’esprit revanchard des Mâr yamîna ; conseil de renforcer la garde du troupeau.

    2 4 6 8 10 12

    a-na be-lí- ia qíbíma um-ma la-na-su-ú-um [ì]rka-a- ma I

    [ú-r]a-h[a]-am-mu-ú a-na! lú-me-e tu-ut-tu-li-iki [ki-a-a]m i[ -p]u-ra-am um-[m]a-a-mi u-ma dumu si-im-a-alki [i-na i-d]i- ia! ha°- la!-tam i- sa!-ad-da-dam [as-sú-ur-r]i? ur!-ra-am e-ra-am [la ta-qa-ab-b]é-e-ma um-ma at-tu-nu-ma [ma-ti-ma e-e-em s]a-ad-di-im e-mi-ma [u-ul ni-di-i a]-nu-um-ma uz-ni-ku-nu ep-te […………-a]t-ku-nu la ba-re-e (1/2 ou plus manque.)

    0’ 2’ 4’

    [i-na-an-na a-tam-re-el] [a-na lú i-ma-ri-iki]107 ki-a-am iq-bi [um-ma u-m]a a-na-ku ki-ma sa-ag-bi-im [lu- ]í- i!-ma lu-u - ú-ra-ak-ku-nu- i° [ù?a]t-tu-nu um-ma ur-ra-am e-ra-am

    107

    Le texte est restauré d'après les l. 6'-7' du Rev.

    Jean-Marie DURAND

    210

    [du]mu si-im-a-alki dumu-me-e ia-mi-naki ú-na-ha-ap 6’ at-tu-nu mu-úh°108-ra I a-tam-re-AN an-né-tim a-na i-ma-ri-iki id-bu-ub 8’ ù a-ni-tam i -tu pa-na-nu-um a-na be-lí-ia [a ]-ta-na-ap-pa-ra-am um-ma a-na-ku-ma dumu-me-e ia-mi-naki Tr. 10’ ka-lu- u ni-iq-ma-am-ma i-sa-ah°(ÚH)109-hu-ur i!-na-an-na a-na na- a-ar na-wi-i[m] 12’ be-lí a-ah- u la i-na-ad-di ù i-ta-at na-wi-im sa-ag-ba-am li-id-du lú-me-e u-nu 14’ a-né-tim-ma a-ab-tu Bibliographie : les l. 1'-7' du Rev. sont citées dans MARI 6, p. 54 & n. 76. Note : il manque une grande partie de la Face gauche. L’écriture remonte sur la droite. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. ûra-hammu 6 a envoyé le message suivant 5 aux gens de Tuttul, 6 disant : « Le Mâr sim’al 7 (va) razzie(r) le troupeau transhumant, à ce que je saisa). 8 Il ne faudrait pas que, un jour où l’autre, 9 vous teniez ce discours, disant : « 10 Jamais la nouvelle d’une razzia n’a été entendue et 11 nous n’étions pas au courant. » Voilà que je vous ai informés. 12 Il ne faut pas que vos… soient vues. » 5

    (Lacune de la moitié.) 0’

    Maintenant Atamrel110 1’ a tenu ce discours aux gens d’Imâr, 2’ disant : « Moi, 2’ comme force de police, 3’ dois-je aller hors (de la ville) assurer votre protection ? 4’ Donc, pour ce qui est de vous, si à un moment quelconque, 5’ le Mâr sim’al cherche des ennuisb) aux Mâr yamîna, 6’ vous, allez en amontc). » Voilà ce qu’Atamrel 7’ a dit aux Imariotes. 8’ Or, autre chose : depuis quelque temps, 9’ je multiplie les message(r)s 8’ à mon seigneur, 9’ disant : « 10’ Tous 9’ les Mâr yamîna 10’ rechercheront la revanched). » 11’ À l’heure actuelle, 12’ mon seigneur ne doit pas négliger 11’ de protéger le troupeau. 12’ En outre, 13’ il faut que l’on installe une force de police 12’ sur les côtés du troupeau. 13’ Ces gens 14’ ce sont des hostilités qu’ils ont entrepris. a) Ou : « de mon côté » (?). La lecture du signe DI n’est cependant pas assurée. b) Pour ce sens donné à na'âpum, cf. MARI 6, p. 54, n. 75 et ARMT XXXIII, p. 475. c) Mahârum a ici le sens d’« aller vers l’amont ». En cas de conflit local, Atamrel ne pourra plus assurer la protection des Imariotes qui, éventuellement, devront retourner chez eux. La forme D muhhurum a couramment le sens d’« envoyer une marchandise/un bateau en amont » (cf. CAD M/1, p. 67) et le Codex de Hammu-rabi (§ 240 76) oppose la mâhirtum « bateau qui va à l’amont » à la muqqelpîtum « bateau qui va à l’aval ». d) Le terme de niqmum désigne ici le fait de se venger d’une razzia et a le sens de « revanche ».

    [A.231] parle du moment où « le Pays tout entier » s’est rangé du côté de Zimrî-Lîm (l. 3-5). Les seuls problèmes subsistants sont le fait de gens du Yahrur (l. 4-5), c’est-à-dire de ceux qui, originaires de Milân, avaient eu Sumu-dâbî pour chef et qui devaient reconnaître l'autorité de Yaggih-Addu, une fois installé à Manûhatân. Lorsque les Mâr yamîna sont réunis à Yahmumum (l. 7), bourg sans doute à l'aval mais proche de Tuttul, La-nasûm fait des remontrances auxquelles avaient assisté deux chefs mâr yamîna, celui des Rabbéens et celui des Amnanéens. ûrî-Addu (l. 13) qui a écouté ce qui s’y est dit est un inconnu de la documentation, mais il peut s’agir d’une notabilité (mer‘ûm ?) du Yahrur qui pourra rapporter à ses contribules les propos de La-nasûm111. De son côté, ûra-hammu pourra en faire le récit exact au roi (« dira la vérité »). Cela devrait donc indiquer le moment où Lahun-Dagan, l’uprapéen, a été

    108

    = UD.TAR.DI , variante qui se retrouve dans un texte comme Catalogue EPHE 143 34.

    109

    Écrit UD.PAP.DI , graphie simplifiée de UD.NAGAR.

    110

    Pour cette restauration, cf. l. 6'.

    111 Rien ne prouve qu'il s'agisse du fonctionnaire mariote pour lequel sont pris les sorts, selon M.7011 15 (cf. Marchands, diplomates et empereurs, ERC, 1991, p. 37). Les autres occurrences de ce NP peuvent être celles d'homonymes.

    Textes concernant Tuttul

    211

    lâché par ses « frères » mâr yamîna — ce qui était à prévoir d'après [A.480] er [A.3948] —, et où ûrahammu était désormais l'interlocuteur reconnu par le roi de Mari pour ce qui est des Amnanéens. Il n'est plus en effet question de Lahun-Dagan, ce qui s'explique si Dâdî-hadun et ûra-hammû ont réussi la rébellion (bartum) contre Hardum, au moment où le prétendant au trône des Uprapéens était exfiltré vers Nihriya et où il n'était pas encore question de Yarîm-Lîm, le futur chef du Yarih. Les tribus ne semblent donc pas s’être encore totalement dotées de la seconde génération des rois, ceux qui étaient décidés, pour retrouver leurs terres, à faire la paix avec Mari. Ce document distingue entre sédentarisés (du côté de Mari) et nomades (qui lui sont opposés), selon l. 19-22. Le texte indique en outre la situation politique à Tuttul : manifestement Yakbar-Lîm avait fini par comprendre, par la vision des signes hépatoscopiques, que les dieux étaient désormais du côté du roi de Mari (l. 23-26). Le texte n'est donc pas des débuts des rapports de La-nasûm avec Yakbar-Lîm. Il faut tenir compte d'une évolution du notable tuttuliote. Sa soumission n’est pas sincère mais guidée par la crainte (l. 26-27). Aux l. 27-33 son insincérité est mise en rapport avec le (sacrifice) bûrum (= buhrum). Sans doute La-nasûm met-il en doute la véracité du rapport oraculaire transmis à l'occasion au roi. 98 [A.231] La-nasûm au roi. Il n'y a de problèmes qu'avec les gens du Yahrur. Lors de la réunion des Mâr yamîna à Yahmumum, La-nasûm a tenu des propos sévères en présence de Dâdî-hadun (rabbéen) et de ûra-hammu (amnanéen). ûrî-Addu en a été témoin. Le roi doit écouter ûra-hammu qui tiendra un discours véridique. Ceux qui étaient venus (au rassemblement) sont des sédentaires, non des nomades. Mise en garde contre Yakbar-Lîm. Ce faisant, La-nasûm agit en (bon) serviteur. [a-na be-lí-ia] qí-bí-ma [um]-ma [l]a-na-su-ú-um ìr-ka-a-ma ma-tum ka-lu- a a be-lí-ia-ma 4 i(E)-ip-pé-e (I) ul-la-nu-um lú-me-e ia-hu-ur-ri-iki a a-na a-wa-at be-lí-ia ú-ul ma-aq-tu 6 a-nu-ú-um ú-ul i-ba-a - i i-nu-ma dumu-me-e ia-mi-naki i-na ia-ah-mu-mi-im ip-hu-ru 8 al-li-ik-ma i-[n]a pu112-ha-ri- u-nu et-bi-ma a-wa-tim mar- a-tim a-na pa-ni- u-nu ad-bu-ub 10 i-na u-mi- u I da-di-ha-du-un ù ú-ra-ha-am-mu-ú wa-a -ba°113 12 ù! a-nu-um-[m]a a-wa-tim ma-li ad-bu-bu [I] ú-ri-dIM i -te-em-me- i-na-ti Tr. 14 [a]114-nu-um-ma a-la-kum a il-li-ku-nim ù a-nu-um-ma ma-li 16 [I] ú-ra-ha-am-mu-ú a-na be-lí-ia [i-d]a-ab-bu-bu lú a-a-tu Rev. 18 [be-lí l]i-qí-ip ma-li a a-na be-lí-ia [i]-da-ab-bu-bu ki-na ma-am-ma-an 20 i!-na lú-me-e ha-na it-ti- u-nu ú-ul il-li-kam ma-li a il-li-ku-nim 22 dumu-me-e ma-tim-ma {X} a-ni-tam115 2

    112

    Dans ce texte les BU comportent une perpendiculaire finale.

    113

    Le texte a BA (sur érasure), non BU, ce qui s'explique par un duel. Ce trait linguistique appartient à la langue de Mari d'avant la réforme de l'écriture par Yahdun-Lîm ou à celle d'Émar à l’époque moyenne. 114

    Il n’y a place que pour un bref signe. A serait trop long.

    115

    Une ligne d’écriture antérieure a été érasée.

    Jean-Marie DURAND

    212 I

    24 26 28 30 Tr. 32 34

    {IA} ia-ak-ba-ar-li-im it-ti d da-ga[n]°116 ut-hu-ri dam-qú-tim a-na be-lí-ia ka-a-ia-ni-i -ma i-im-ma-ar-ma ù la wa-ta-ar a!-na hi-is-sà-at u-mi-im a be-lí-ia ma-di-i i-ga-al-lu-ut ù a-ni-tam lú u-ú bu°-ra-am a-na d da-gan! a be-lí i-ra-am-mu-ú i-na-ad-di-in117 ù a-nu-um-ma a-na be-lí-ia i -pu-ra-am i -tu! a lú u!-ú118 it-ti be-lí-ia X X119 be-lí la i-da-[a]l?-[l]a?- ah X X120 ù a-na-ku a ìr-ia a - um lú a-a-t[u] a-na be-lí-ia a -p[u]-ra-am121 be-lí a e-pé- i- u li-pu-ú

    Note : cette tablette, surtout pour sa fin, est assez négligemment écrite. La fin des lignes 31-32 montre encore un texte nettement érasé et qui n'est plus aujourd'hui identifiable. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Le pays tout entier c’est ce que (veut) mon seigneur 4 qu’il fera. À part les gens du Yahrur 5 qui ne sont pas aux ordresa) de mon seigneur, 6 il n'y en a pas d'autresb). Lorsque 7 les Mâr yamîna se sont réunis à Yahmumumc) 8 je suis allé et dans leur réuniond), m’étant levé 9 j’ai tenu en face d’eux des propos sévères. 10 Ce jour là, Dâdî-hadun 11 et ûra-hammu étaient tous deux présents. 12 En outre, voilà que 13 ûrî-Addu a bien entendu 12 tous les propos que je leur ai tenus. 14 La conduite qu’ils ont euee) ! 15 En outre, voilà que (pour) tout ce que 16 ûra-hammu 17 dira 16 à mon seigneur, 18 mon seigneur doit faire confiance 17 à cet individu ; 18 tout ce qu'à mon seigneur 19 il dira est vraif). 19 Personne 20 parmi les Bédouins 21 n'est venu 20 avec eux ; 21 tous ceux qui sont venus, 22 ce sont des gens du Paysg). Autre chose : 24 c’est sans cesse que 23 Yakbar-Lîm 25 voit 23 de la part de Daganh) 24 des présages favorables pour mon seigneur 25 et alors, sans exagérer, 27 il tremble beaucoup 26 à la mention du (re)nom de mon seigneur. 27 En outre, autre chose : 28 cet homme 29 donne 28 le sacrifice bu(h)rum à Dagan 29 qui aime mon seigneur. 30 Or, maintenant il a envoyé un message(r) à mon seigneur. 31 Maintenant quei) cet individu (est) du côté de mon seigneur, 32 il ne faut pas qu'ilj) inquiète mon seigneur ! 33 Donc, moi, 34 j'ai envoyé un message à propos de cet individu à mon seigneur, 33 en fonction de mon état de serviteur ; 35 que mon seigneur fasse ce qu'il a à faire. 3

    a) Ana awât NP maqâtum est une variante de ana îr NP maqâtum, « être tout dévoué à la cause de quelqu’un », ARMT XXVI/1, p. 85 et XXVIII 44 8. L’expression ana îr… MQT est traduite à tort dans CAD /3, p. 116a « trouver refuge auprès de quelqu’un » (who have taken refuge with you… ). Dans AbB VI, p. 69 (ad n° 109), a ana îri-ka maqtu est compris par R. Frankena « der dir zugefallen ist ». Le passage signifie de fait « ( abulum et un jardinier), ceux qui te sont dévoués ». b) CAD ne connaît anûm = « inamical » qu’à partir de l’époque moyenne, quoiqu’il s’agisse sans doute du même terme que anûm « autre ». Cf. l. 14. c) Pour Yahmumum, cf. [A.396]. d) Le terme puhârum = « réunion » ne se trouve pas dans les dictionnaires. Cf. [A.1975] f). e) Pour alâkum « se conduire », cf. les exemples réunis par CAD A/1, p. 309a-b. Le pluriel non spécifié doit renvoyer aux Yahruréens. f) Emploi du féminin pluriel pour l’expression du neutre. g) Il y a ici une opposition nette entre ha-na (collectif sur hanûm) et mâr mâtim. Les premiers sont des Bédouins transhumants non établis à demeure, à la différence des seconds qui ont élu un mode de vie sédentaire. 116

    Il n’y a plus rien après GAN.

    117

    IN est écrit au dessus de la ligne, suite à l’écriture de la face qui déborde sur le Revers.

    118

    Le signe Ú est mal conservé et le U sur une érasure.

    119

    La fin de la ligne comporte des signes érasés.

    120

    Il y avait sans doute à la fin de la ligne A NA (cf. l. suivante) érasés.

    121

    Cette fin de ligne est écrite de façon particulièrement négligée.

    Textes concernant Tuttul

    213

    h) L’expression itti Dagan ‘MR rappelle un passage de l’Épopée de Zimrî-Lîm (FM XIV, p. 22, iii 35), ce qui inciterait à traduire : « il voit le signe de Dagan », le terme ittum étant repris par uthurum au pluriel, l. 24, mais j'ai préféré traduire l'expression par « de la part de Dagan ». i) Pour itu a = « depuis que », cf. ARMT XXVI 470 10 et itu ûmim a = XXVI 449 19 et 495 15. j) Il est possible que « cet (?) individu » (l. 31) ne représente pas Yakbar-Lîm (certainement le sujet implicite de idallah), mais l'ennemi qui s'est rallié au roi de Mari.

    Dans [A.231] La-nasûm soulignait que les gens du Yahrur, donc ceux qui venaient de Milân, étaient les seuls à ne pas se conformer à l'autorité de Zimrî-Lîm. Le document [A.402], qui a déjà fait l'objet d'une édition par S. Démare, illustre ce propos en montrant que ces Yahruréens pratiquaient le pillage de caravane. Deux remarques préliminaires : dans son édition S. Démare a considéré que gerrum représentait à la fois la notion de caravane (sens sûr, l. 6 et analogues) et celle de route122. Mais il vaut mieux supposer la même signification pour ce terme dans un texte, qui est, par ailleurs, assez bref. J’ai donc considéré que dans l’expression ina qablêt gerrim (l. 18, 26) il s’agissait de la caravane, même si ina qablît gerrim signifie bien « au cours du déplacement » dans ARM XIV 5 15. Le pluriel qabliâtum signifie « milieu » comme le montrent les textes hépatoscopiques. Il ne s’agit pas d’une collusion de gens du Yarih avec des Yahurréens (l. 19), car la notabilité du Yarih, SaBinum123, était du côté des royalistes. Les Bédouins du Yarih étaient en fait ceux qui avaient arrêté les pillards. Leur but, après leur arrestation, était de rejoindre ûrî-hammu (l. 21 = ûra-hammu), un amnanéen124, celui qui succédait à Hardum et qui était de façon notoire du côté des royalistes. Manifestement les Bédouins entendaient régler l’affaire entre eux, sans en référer à La-nasûm.

    Le texte donne une idée de l’ampleur des opérations : la force armée contre les agresseurs n’est que d’une trentaine d’individus ; les pillards ne devaient donc pas être eux-mêmes très nombreux et le groupe caravanier être également en nombre limité, sans doute un marchand et ses porteurs, même si le texte utilise lú-me-e dam-gàr (l. 31), ce qui pourrait en fait ne désigner que les gens du marchand. Pour ce qui est de la politique, l’autonomie de Tuttul a été respectée : La-nasûm n'est pas allé au secours de la caravane avec des forces à lui ou avec une garnison mariote, mais avec ce que lui avait fourni la ville, après décision du ta(h)tamum. Il n’y a pas alors mention d’un chef de Tuttul particulier. Les coupables dépendaient de la justice mariote et devaient être expédiés à la capitale (l. 7-8). Sans doute Zimrî-Lîm considérait-il comme relevant de lui des gens qui, quoique chassés de chez eux par ses victoires, relevaient désormais de lui. La-nasûm a procédé à une exécution sommaire des coupables et, ce faisant, contrevenu aux directives royales. Il s'est défendu en disant avoir pris une mesure d’exemplarité. Il avait pour lui le fait que les Yahurréens n’en étaient pas à leur première agression. Il s’en remettait, néanmoins, à la décision royale (l. 37). Le roi risquait en effet de considérer que La-nasûm avait outrepassé sa mission, car seul le roi pouvait condamner à mort. Toutefois le sang n'avait pas été versé. Aucune indication n’est donnée sur la nationalité des étrangers pillés. Ils ne devaient pas être gens d’Imâr car ces derniers circulaient surtout sur des bateaux et avaient de bonnes relations avec les Mâr yamîna. Il s’agissait vraisemblablement de négociants d’une autre origine. Les autorités mariotes étaient très attachées à la libre circulation des marchandises, donc à la venue d’étrangers. Par ailleurs, si les Bédouins avaient pu accomplir leur coup de main, il ne fallait pas que le groupe en déplacement fût important. Il pouvait ne s’agir que de négociants en vin ou en huile125. La tablette a été rédigée vraisemblablement par La-nasûm lui-même, d’où la difficulté à tout comprendre dans des propos où n’est pas expliqué ce qui, pour lui, tombait sous le sens. Les l. 5-8 concernent une décision royale d’ordre général. S’en suit le récit du fait divers d’actualité (l. 9-30). La fin du document (l. 34-36) est en revanche mal reliée126 à ce qui précède car il est difficile de décider s’il 122

    Op. cit., p. 92, a). C’est le cas également de J. Sasson, From the Mari Archives, p. 148.

    123

    Si SaBimum est un NP bien attesté, sa-Bi-nu-um est en revanche un nom rare peut-être sur la racine

    S/PN couramment employée à l’époque ; cf. [A.989] où SaBinum soutient la cause royale. 124 Cf. op. cit., p. 92. Sa qualité d’Amnanéen est indiquée dès ARMT XVI/1, p. 189 et passim dans « Peuplement et sociétés à l’époque amorrite », Amurru 3. 125

    Cf. ARM XIV 77 = LAPO 18 928.

    126

    Cf. de même les hésitations de l’édition, op. cit., p. 101, qui penserait à une indemnisation.

    Jean-Marie DURAND

    214

    s’agit d’un fait général (taxe acquittée au temple, ce que suggèrerait le recours à ûrubu l. 35, qui peut faire allusion à une ûrubtum) ou limité au marchand razzié (son argent était sous la sauvegarde du dieu). Dans les deux cas, cependant, il existait un lien entre le marchand et la divinité poliade. Si la taxe permettant le passage du marchand était acquittée à cette dernière, celle-ci devait protection au marchand. L’intervention de gens de Tuttul montre que l’opération de police (et sans doute l'agression) a été effectuée sur leur territoire. Dans ce cas, il fallait rendre au marchand la taxe qu’il avait versée, en compensation. Le marchand devait avoir récupéré son bien, l’enûtum, lors de l’intervention de La-nasûm. On peut donc considérer que l’argent qui lui est donné l’était à titre de remboursement (5/6 de mine ?) et de dédommagement (1 sicle ?) pour non-garantie de circulation. Il faut, ainsi, comprendre que la taxe commerciale (cf. l. 35) était acquittée à Dagan. D’ailleurs La-nasûm prend soin de dire qu’il a été sollicité par les coupables (qui ont dû lui proposer un arrangement) mais qu’il n’a rien accepté d’eux (l. 26). 99 [A.402] La-nasûm au roi. Le roi lui avait donné des directives à propos des Yahurréens qui pillaient les caravanes. À l'annonce d'une nouvelle exaction, La-nasûm à la tête de trente hommes fournis par le ta(h)tamum se saisit des pillards qui étaient emmenés chez un chef tribal. Au lieu de leur mettre des entraves, il les a fait étrangler pour l'exemple. La taxe payée par le marchand lui a été rendue.

    2 4 6 8 10 12 14 Tr. 16 18 Rev. 20 22 24 26 28

    [a-na] be-lí- ia qíbíma um-ma la-na-su-ú-yu° ìrka-a- ma i-na pa-ni-tim-ma a - um lú-me-e ia-hu-ur-ri-i° a ge-er-ra-am i -hi-ú be-lí ki-a-am i -pu-ra-am um-ma be-lí-ma ta-ta-mu-um li- i-ib-ma lú-me-e u-nu-ti ku-sa- u-nu-ti-ma ù u-re-e- u-nu-ti i-na-an-na i-na u-mi-im a lú-me-e u-nu ge-er-ra-am i -hi-ú a-wa-tam e -me a-né-em u-ma-am il-li-ku-ni-im-ma a-ha-a ge-er-ri-im iq-bu-nim um-ma-a-mi lú-me-e a-hi-ú qa-du-um e-nu-ti- u-nu

    a-ab-tu a-na-ku i-na 3 u-mi-im ta-ta-ma-am ú- e- ix(E)-ib-ma a-wa-tam a-a-ti aq-bi127 dumu-me-e a-lim 30 lú-me-e id-di-nu-nim-ma a-na e-er lú-me-e a-hi-ti7 (TE) an-ha-ri-ir-ma i-na qa-ab-l[e]- e!-[e]t [ge-er]-ri-im128 I sà-Bi-nu-um me-er-hi-yu-um a ia-ri-ihki ù lú-me-e ia-hu-ur-ru-ú a-hi-ú it-ti- u a-na e-er ú-ri-ha-am-mu-ú pa-nu- u-nu a-ak-nu a - um a-wa-tim e-ti i-na qa-ab-le-e-et g[e-e]r-ri-im lú-me-e u-nu-ti am-hu-ur-{ X X }-ma ú-ul eb-lu-um i-na qa-ab-li- u-nu na-di mi-im-ma i-na qa-ti- u-nu ú-ul a -ba-a-at ù mu-ki!-in- u-nu ú-ul ib-ba- i lú-me-e u-nu-ti ú-ha-an-ni-iq-ma a[k]-ki-ma ur-ra-am e-ra-am wa-ar-ku-um 127

    La ligne commence sur la Tr. mais remonte sur la Face.

    128

    Cette ligne est à cheval sur la Tr. et le Rev.

    Textes concernant Tuttul 30 32 Tr. 34 36

    215

    li-i -hu-u[t]-ma a-na mi-im- qa-as-sú la ub-ba-al 5/6 1 su kù-babar a-na lú-me-e dam-gàr { []A AH } [ a-a]h-ú-tim ad-di-in ù i-na u-mi- u-ma [di-i]n- u-nu ú-ga-am-me-{ ER DI?}-er [ù] i!-nu-ma kù-babar- u lú {DAM} dam-gàr { X X? } [a-n]a é dda-g[an] u!-ru-bu-ma igi dda-gan kù- babar! na-di [be-lí a] e!-pé!- i-[ u] li!-pu-ú

    Bibliographie : la partie du texte qui a affaire au ta(h)tamum a été citée dans « L’Assemblée en Syrie à l’époque amorrite », Studia Eblaitica II, p. 32-33 ; le texte lui-même a été édité par S. (Démare)-Lafont, « Un cas d’exécution sommaire à Tuttul », FM 6, 2002, p. 89-92 (n°4) ; cf. J. Sasson, From the Mari Archives, p. 148-149. La l. 27 a fait l’objet de la note, NABU 2005/85. Note : il y a dans ce document un nombre élevé de corrections, surtout à la fin du texte. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Naguère, 5 concernant des gens du Yahrur 6 qui avaient attaquéa) une expédition commerciale, 6 mon seigneur m’avait envoyé le message suivant, 7 disant : « Je veux bien que siège le ta(h)tamum mais, 8 ces gens-là, après les avoir garrottés, 9 fais-les alors venir. » 9 De fait, le jour 10 où ces gens avaient attaqué la caravane, j’avais entendu parler de l’affaire. 11 Le lendemain, on est venu ici 12 parler de l’attaque de la caravane, 13 disant : « Les attaquants ainsi que leurs (aux négociants) biens 14 se trouvent pris. » 14 Moi, le surlendemain, 15 j’ai fait siéger 14 le ta(h)tamum 15 et j’ai parlé de cette affaire. 16 Les bourgeois m’ayant donné trente hommes, 18 j’ai fait une contre-expédition 17 à l’encontre des pillards 18 et au milieu de la caravane 19 (il y avait) SaBinum, chef de pâture du Yarih, 20 ayant avec lui les Yahurréens qui avaient attaqué. 22 Ils se dirigeaient 21 vers chez ûrahammu. 22 Vu ce que (les attaquants) avaient fait, 24 je me suis porté contre ces gens 23 au milieu de la caravane et 25 il n’y a pas eu de corde mise à leur tailleb). 26 Je n’ai rien accepté d’euxc). 27 Alors, il n’y a pas eu (besoin) de témoin à charge à leur égardd). 28 J’ai fait étrangler ces gens 29 en sorte que par la suite 30 la peur empêche de porter la main sur quoique ce soit, 29 un jour ou l’autre. 31 J’ai donné les 5/6 et un siclee) d’argent aux marchands 32 pillés. Alors, le jour 33 même, j’ai mis fin à leur cause. 34 En effet, au moment 35 même 34 où un marchand 35 se trouve avoir fait « entrer »f) 34 son argent 35 dans le temple de Dagan, 36 (c’est) devant Dagan (que) l’argent se trouve placé. 37 Que mon seigneur fasse ce qu’il a à faire. 5

    a) [A.231] parlait des activités hostiles des gens du Yahrur, lesquelles se révèlent ici être un pillage de caravanes. La lettre explique les raisons de La-nasûm de ne pas s’être conformé aux directives royales (l. 7-9). b) Il faut comprendre qu'ils auraient dû être reliés les uns aux autres par une corde qui les prenait à la taille, de telle sorte qu'ils fussent tous solidaires et ne puissent s'échapper. C’était cela que voulait dire le roi par kûsamunûti = « attache-les ». En fait, c'est autour du cou que La-nasûm leur a passé la corde et il les a étranglés (ou pendus ?). Pour la mort infamante par étranglement (sans verser de sang), cf. ARMT XXXIII, p. 256 h). c) Par mimma ina qâtî-unu ûl abat La-nasûm signifie qu’il n’a pas accepté un arrangement monnayé. d) Contextuellement, le passage équivaut certes à « sans autre forme de procès », mais diânum « juger » n’est attesté à la forme D, ni en akkadien (malgré le texte de PBS 7 69 = AbB XI 69, avec la n. a), ni en hébreu. La présente affaire ne relevait d’ailleurs pas d’un dayânum, mais de l’autorité. Après le DI la transcription de G. Dossin propose de lire un I, mais on attendrait mu-du-ú-u-nu. Dans NABU 2005/84, mudînum (cf. op. cit., p. 97-98) a été expliqué comme un terme bédouin renvoyant à la circonscription madînatum. Le plus simple est néanmoins d'adopter une correction de DI en KI129. e) Le scribe recourt ici aux unités de mesure mésopotamiennes orientales. f) La ûrubtum est ici une taxe douanière, perçue sur les biens des marchands.

    La situation chronologique de [A.829] n'est pas évidente car le texte ne fait référence qu'à urâhammu, ce qui indique que ce dernier était alors en fonction et avait dû, de ce fait, remplacer Hardum. On

    129 Cf. J. Sasson, op. cit., p. 148, qui a bien vu la difficulté et a traduit « They had no confirmers (lisant sans doute mu-ki!-in-u-nu) ».

    216

    Jean-Marie DURAND

    en est donc à un moment où la paix est en train de s'installer, ce qui pourrait expliquer que, selon la fin du document, avaient débuté des travaux de réfections sur le temple de Dagan (l. 13'-21'). La compréhension de la première partie de [A.829] est difficile. Une douzaine d’individus (l. 811) décide de rejoindre les transhumants, auxquels se joignent sans doute, un militaire de uprum, SamuAddu et un autre individu, non nommé, serviteur de Hâlî-hadun. Ce qu'on leur reproche n’est pas clair du fait de la cassure, mais comme il est toujours question de Samû-Addu au Rev. l. 11’, et qu'il est demandé de se mettre à sa poursuite, tout ce qui est dit jusqu’à la l. 12’ doit concerner la même affaire. Sans doute avait-il trouvé refuge chez les gens de Nahad (l. 7’, 10’) ou été envoyé chez ûra-hammu par Ibâlpêl (l. 10’). La-nasûm demande que les autorités de Nahad et le mer‘ûm soient réprimandés. La seconde partie du document traite de travaux sur les fondations du temple de Dagan accomplis par des maçons aleppins (l. 16’). Il s’agit manifestement de travaux de réfection, sans qu’il soit possible de décider si c'était l'avatar d’un incendie, la conséquence de troubles locaux ou l'usure du temps. La fin du texte montre en tout cas que le roi de Mari cherchait à ménager les gens d’Alep, qui avaient des liens religieux étroits avec Tuttul. Peut-être le Yamhad considérait-il que la possession du sud de la vallée du Balih, complèterait son emprise sur Imâr et Abattum. L’emploi du verbe rakâbum (l. 15-16) peut en effet indiquer que Mari et Alep étaient en compétition à Tuttul, et une présence d'Alep à Tuttul avait dû être acceptée lors de la contraction de l'alliance entre le Yamhad et les Bords-de-l'Euphrate (l. 41-42). 100 [A.829] La-nasûm au roi. Conformément au souhait du roi, La-nasûm transmet ses informations : sept gens du fleuve et cinq d'un village sont partis chez ceux qui s’occupent du troupeau. Un militaire mariote et un palefrenier de Hâlî-hadun venus à Tuttul, …. Ils ont été accueillis par le (clan de) Nahad. Ibâlpêl, le mer‘ûm, et les autorités (du clan) de Nihad doivent être réprimandés. Les gens du Yamhad se conduisent en pays conquis et La-nasûm n'ose rien faire. [a-n]a be-líi[a] qíbím[a] um-ma la-na-su-úum-ma 4 ìrka-ama [a - um ]e-[e]-em a-hi-ti-ia be-lí i -pu-ra-am 6 [um-ma be-lí]-ma e-e-em a-hi-ti-ka ma-ah-re-e-tim-ma [ma-li a t]e- e-e°-em-mu-ú u-up-ra-am 8 [i-na-a]n-na 7 lú-me-e i -tu íd-da [qa-d]u-ma 5 lú-me-e i -tu é ba-ah-lu-a-gàr° 10 hu?-ur-ri-im a dda-gan a-na lú ha-name-e a na-wi-im it-ta-al-ku a - um e-mi-im 12 an-ni-i-im a UB-a-ar-{TIM- X }-tim I sa-mu-dIM lú ap-pa-anki dumu ZA-ab-ba-an 14 a ba- a-‘a-tam i-na ú-up-ri-imki ir-d[u-ú] ù lú ki-zu-ú a ha-li-ha-ad-nu 16 [ki-la-lu-un a-na t]u-ut-tu-ulki […… …… il-l]i?- ku!-[ni]m-ma 18 [……………………………] Tr. [……………………………] 20 [ki-a-am iq-bu-nim um-ma-a-mi] [sa-mu-dIM i-na na-ha-di-i] Rev. 22 ú- i-ib ú- lu! lú u[ú] (2’) a-na ú-ri-ha-am-mu-ú a-pí-ir 24 ù a-na-ku ú-ul i-di a-di a i-na-an-na (4’) a-wa-tum it-ta-ap-te° ú-ul i-di 2

    Textes concernant Tuttul 26 (6') 28 (8')

    30 (10')

    32 (12')

    34 (14')

    36 (16')

    38 (18')

    Tr. 40 (20')

    42

    217

    e-ma-am an-ni-i-em ka-la- u i-na e-e-em a-hi-tim-ma e -me be-lí na°-ha-di ka-la- u-nu li-sà-an-ni-iq ù i-ba-al-pí-AN me-er-hi-i-em ù lú su-ga-gi a lú ha-name-e { X NU } na°-ha-di-i ka-la- u-nu li-sà-an-ni-iq ù sa-mu-dIM a- ar wa- i-ib° be-lí li-ka- i-is-sú ù a-ni-tam a - um e-e-em ia-am-ha-di-iki a-na be-lí-ia a -ta-na-ap-pa-ar lú-me-e ra-ka-bu-um-ma ir-ta-ak-bu-né-ti lú-me-e i-ti(TE)-in-nu [i]l-li-ku-nim-{x}-ma ú - i a é dda-gan ip-tu-ú ù a - um a be-lí i -pu-[ra-am] um-ma be-lí-ma qa-at-ka a-na ia-am-[ha-di-iki] [l]a ta-na-a - i ù pí-ia mì-im-ma [ú]-ul e-pu-ú 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Mon seigneur m'avait écrit sur ce qui se passe autour de moi, 6 disant : « Ce qui se passe autour de toi, c’est en priorité 7 que tu dois m’informer de tout ce que tu entendras. » 8 Maintenant, sept hommes venus du fleuve 9 avec cinq hommes venus de l’établissement de Bahlu-ugârima), 10 une malédictionb) de Dagan, 11 sont partis 10 aux Bédouins 11 du troupeau. Vu 12 cette 11 nouvelle 12 de …c), 13 Samu-Addu d'Appân, fils de Zabbând), 14 qui à uprum 15 accompagnaite) 14 le commando, 15 ainsi qu'un palefrenier de Hâlî-hadun, 16 tous deux à Tuttul 17… sont venus et 18-20…. 21 Ils m'ont dit ceci : 21 « Samu-Addu en territoire de Nahad 22 s'est installé ou bien cet individu 23 se trouve envoyé chez ûrî-hammu. » 24 Or, moi, je n'étais pas au courant. Jusqu'à ce qu’aujourd’hui 25 cette affaire ne fût révéléef) je n'étais pas au courant. 27 C’est par ouï-dire que j'ai appris 26 toute cette affaire. 28 Mon seigneur doit faire des reproches à tous les gens (du clan) de Nihad. 30 En outre, 31 il doit 29 en faire à Ibâlpêl, le mer‘ûm, 30 et aux cheikhs de ces Bédouins 10’ (du clan) de Nihad, tous. 32 En outre, Samu-Addu, là où il se trouve, mon seigneur 33 doit le poursuivre. En outre, autre chose : 34 au sujet des gens du Yamhad, 35 je ne cesse d'envoyer des message(r)s à mon seigneur. 36 Les individus 37 viennent de prendre l’avantage sur nousg) 36 assurément. 37 Des maçons 38 sont venus ici et 39 ont ouvert 38 les fondations du temple de Dagan. 18’ Or, vu que mon seigneur m'avait envoyé un message(r), 40 disant : « 41 Ne 40 t’opposeh) pas aux gens du Yamhad », 41 alors, 42 je n'ai pas 41 pipé mot. 5

    a) Pour ce toponyme rarement mentionné, cf. [M. 11042] dans la correspondance d’Idin-Annu. b) Le début de la l. 10 doit être une désignation péjorative de ces gens ; cf. ARMT XXXIII, p. 252. Le terme hurrum pourrait venir de 'RR « maudire », analogue au récent sikipti Bêl arrat ilâni pour désigner un coquin. c) Ce passage est manifestement fautif. Il est possible que UB (cf. l. 7) soit à comprendre comme /B/ et qu’il faille trouver ici bârtum « rébellion ». d) Za-aB-Bu-um est attesté comme NP à Mari et à distinguer de a-bu-ú-um, pace ARMT XVI/1. e) Pour le verbe redûm avec mention de militaires le CAD R, p. 230b n’a pas de traduction claire. Le verbe semble signifier au sens propre « accompagner130 ». L'expression ba-a-‘a-tam ir-du-ú doit signifier que SamuAddu était membre du commando basé à uprum f) Pour petûm « donner des informations » cf. ARMT XXVI 298 8 ( /3) et DBP s.v. êmam âtu mimma ûl ip-te = « il n’a pas soufflé mot de cette affaire ». La forme N « être révélé » était attestée dans des textes littéraires. 130 Dans Izbu XX 35 on peut douter de la traduction de « prendre la tête, commander » dans arrum âb-u iredde iddâk, ce qui donnerait « The King will take command of his army but he will be killed », car le sens, selon la stylistique propre à ces textes, devrait être : « le roi, son armée (l’)accompagnera, (mais) il trouvera la mort », donc que, malgré le soutien de l’armée, le souverain trouvera la mort dans la bataille.

    Jean-Marie DURAND

    218

    g) Le CAD R n’a pas repris le sens de rakâbum « triompher », proposé par LAPO 18, p. 329. Il s’agit ici d’un emploi sans doute colloquial. L’infinitif qui complète la forme verbale étant rakâbum, irtabkûnim est donc un parfait qui indique le passé immédiat. h) Qâtam ana — naûm est bien connu (surtout au 1er millénaire) pour signifier « adresser des prières à une divinité » et nî qâtim désigne la « prière » dans le Codex de Hammu-rabi. Ce geste peut néanmoins s’entendre contextuellement de plusieurs façons. Pour « se donner en vassalité à quelqu’un », cf. LAPO 16, p. 517. Ici qâtam naûm + dat. a un sens négatif et signifie « lever la main contre…» donc « s’opposer à ».

    [M.14078] qui parle de la tenue d'un rih um des rois mâr yamîna est de situation indécise car l'on ne sait si ce texte acéphale envisageait la tenue du palabre pour négocier la paix finale ou préparer une attaque contre Tuttul. Dans la mesure où la ville de Tuttul elle-même est envisagée comme le siège de la réunion (l. 7), il est même possible qu'il s'agisse d'un document postérieur au second conflit131. 101 [M.14078]

    [Acéphalea), à…]. Le lieu du palabre des rois mâr yamîna n’est pas encore décidé. (…) 2 4 6 8 10 12

    [a-na] […] [qí]bí-[ ma] [um]-ma AN-[…] [a - ]um ri-ih- [í-im] [na-d]a°132-nim lugal-[me-e] [dumu-me-e i]a-mi-[na ù!-lu i-na! tu-[ut]-tu-u[lki] [ù]-lu i-na za-al-pa-ahki [ù-lu] i-na e-bi-ir-ti tu-ut-tu-u[lki] [ ]a i-na a-ah íd ba-li-ih ù°-[lu] [i-na a-hu-na]-aki-m[a]? li!-i[r-hi/ha- ú-nim] [………………] [………………] (Tr. et Rev. perdus.) 1

    Dis à … ; ainsi (parle) …a). Au sujet 5 de la tenueb) 4 du rih um, 7 (c’est) soit à Tuttul, 8 soit à Zalpah, 9 soit sur la rive de Tuttul 10 qui (se trouve) sur le Balih, soit 11 à Ahhunâ-même, 5 (que) les rois des 6 Mâr yamîna, 11 doivent palabrer… 4

    a) La lettre ne devait pas être adressée au roi. Il n’y a pas la place l. 3, pour l’expéditeur et ìr-ka-(a)-ma. b) Le texte semble documenter l’expression riham nadânum. Cf. puhram nadânum en [A.3651] b).

    07.5.4 L'affaire du biltum/sirum La perception du biltum/sirum de Tuttul par La-nasûm a été le grand problème de son activité. Il ne semble pas y avoir pleinement réussi et s'il faut tenir compte évidemment de la mauvaise volonté naturelle des bourgeois de Tuttul à acquitter une charge qu'ils jugeaient à la fois trop lourde et indigne, il faut tenir compte en outre de l'animosité qui semble avoir existé entre le hazzannum et ceux dont on constate l'importance locale, Yakbar-Lîm d'abord, Yaûb-Dagan, ensuite.

    131 132

    Cf. A.2920 (ARMT XXXV) où les rois de la seconde génération sont dits se réunir annuellement. Le signe n’est pas K]A (akânim).

    Textes concernant Tuttul

    219

    07.5.4.1 À l'époque de Yakbar-Lîm Dans [M.11072] il est question du gi-gu-za (« siège ») de Yakbar-Lîm. Si le terme est traduit par « trône », Yakbar-Lîm (et donc Yaûb-Dagan, son successeur) doit être considéré comme un roi, quoique ce titre ne lui soit jamais donné. En fait, un « siège » était fourni à toute personne promue à un poste de commandement133. « Depuis qu’il est entré sur son siège » pourrait donc n’indiquer qu’une simple prise de fonction car il semble qu’à Tuttul, c’était Dagan, non un homme, qui était roi. Une grande inimitié semble avoir toujours existé entre Yakbar-Lîm et La-nasûm. Si Yakbar-Lîm était le « roi » de Tuttul, sa fonction aurait été créée au moment même de l'instauration du hazzannum, car on n'imagine pas un « roi » coexistant à Tuttul avec un mer‘ûm et un âpium, lesquels représentaient la réalité politique du RHM, fonctionnaires d'ailleurs attestés dans la documentation retrouvée au palais de Tuttul. En revanche, si la dignité de Yakbar-Lîm était de nature cléricale, c'est dans le temple, non dans le palais qu'il a dû être documenté. Son hostilité à l'égard de La-nasûm aurait de la sorte pu commencer déjà sous le RHM. Les choses se seraient aggravées ([M.11072]) à partir du moment où le roi de Mari aurait conféré de l'importance politique à celui envers qui Yakbar-Lîm avait de tout temps une solide inimitié. Sinon, Yakbar-Lîm aurait obtenu son poste en fonction de la « circulaire de Tuttul », quoique rien ne prouve son appartenance à une famille royale. 102 [M.11072] La-nasûm au roi. Il ne s'est jamais entendu avec Yakbar-Lîm mais, maintenant, ce dernier lui dit qu'il faut choisir entre eux deux.

    2 4 6 Tr. 8 Rev. 12 14 16 Tr. 20

    a-na! [b]e-líia! qíbíma um-ma [l]a-na-su°-ú-um ìrka-a -ma i-na pa-ni-tim-ma a-na be-lí-ia ki-a-am a -pu-[ra-am] um-ma a-na-ku-ma i -tu a ia-ak-ba-ar-[li]-/im a-na gi-gu-za- u i-ru-ub° lú u-ú e-li-ia ú-ba-na-tím°(TUM) na- i-ik an-ni-tam a-na be-lí-ia a -pu-ra-a[m] i-na-an-na lú u-ú it-bé-e-em-ma ki-a-[am i]q-bé-e-em um-ma-a-[m]i [u-ú-ma] ú-lu a[t-ta i-na ha-za-nu-ti-ka] [du-up-pu-ra-ta] [ú-la]- u-[ma i-na gi-gu-za-ia] [du-up-pu]-ra-[ku] [an-ni-tam i]q-t[a-bé-e-em] [be-lí l]u i!-[di]

    133 Cf. ARM VI 69 [LAPO 17 572] où il s’agit d’un âlik pâni. Dans [M.11072], Yakbar-Lîm est dit « entrer à son siège » (l. 8-9), ce qui est effectivement la formule employée pour la prise de pouvoir d'un roi comme ZimrîLîm, mais un gi -gu-za pouvait être en rapport à la angûtu du roi néo-assyrien, voire à un turtânu ; cf. CAD K 592a. Le juge ou le devin pouvaient avoir également un gi -gu-za. Pour ces raisons, dans l’absence d’un explicite lugal ou à la rigueur de lú, il est difficile de savoir si l’autorité locale à Tuttul était un roi comme partout ailleurs, ou simplement le chef du culte. Il n'y a pas à l’époque de roi à Imâr non plus et l’existence même du ta(h)tamum montre que la structure politique des emporium de l’Euphrate était singulière.

    Jean-Marie DURAND

    220

    C.

    (Anépigraphe.)

    Note : ce texte est aussi enregistré sous le sigle S.115-82. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Déjà naguère 6 j’avais envoyé ce message-ci à mon seigneur, 7 disant : « 8 Depuis que Yakbar10 Lîm est entré 9 sur son siège, 10 cet homme m’11a été hostilea). » 12 Voilà le message que j’avais envoyé à mon seigneur. 13 Maintenant, cet homme 14 a entrepris de me tenir ce discours, 15 disant : « 16 Ou bien toi 17 tu es démis 16 de ton office de hazzannum, 18 ou bien 19 c’est moi qui suis démis 18 de mon siège. » 20 Voilà ce qu’il m’a dit. 21 Mon seigneur est informé. 5

    a) Pour cette façon de dire, « mordre (ses) doigts » (ubânâtim naâkum), cf. ARMT XXXIII, p. 477 j).

    On peut penser que c'est la demande du roi de faire percevoir le tribut qui a pourri la vie du hazzannum. Dans [A.2951] Zû-hadnim, de passage à Tuttul, sans doute au cours de sa mission à Alep (cf. l. 12), était porteur d’un message du roi (l. 5) concernant le tribut de la ville. La situation de La-nasûm était alors forte et il exerçait l'autorité à Tuttul. C’est lui avec qui avait discuté Zû-hadnim (l. 11) et qui, après lui avoir fait continuer son expédition, avait convoqué le ta(h)tamum (l. 13) sur l’ordre du roi (l. 6). Sans doute le roi avait-il entrepris d'exiger l'impôt en apprenant que la situation financière de la ville était bonne, ce que confirme par ailleurs La-nasûm. Le moment semble celui d’après la moisson (l. 20), mais antérieur néanmoins à l’engrangement (l. 23). Les gens de Tuttul ayant récolté le produit de leurs terres, avaient dès lors de quoi payer le sirum. Cela rappelle la coutume mésopotamienne de réclamer l’acquittement d’une dette au moment où la moisson avait fourni au débiteur de quoi s'acquitter. Les l. 28-31 parlent en outre de la fabrication de briques à Abattum. Or, c’est après la moisson qu’il y a également le plus de paille pour l’obtention de briques. Cette activité avait été considérée comme devant servir à fortifier Abattum (l. 28), ce qui était tenu par La-nasûm pour de simples racontards (l.30-31)134. L'ordre du roi avait été transmis aux gens de Tuttul qui remettaient sans cesse à plus tard le paiement du sirum. Ils étaient désormais résolus à payer et les rois mâr yamîna ne projetaient pas d'aller en aval. La fin de la lettre, brisée, empêche d'être sûr du sens de cette information. Il pouvait s'agir du refus d'assister à la fête du Zamarum ou de l'absence de projet d'une razzia contre des régions d'aval, ce qui montrerait de leur part un état d'esprit pacifique. La seconde hypothèse est sans doute la meilleure. La période était celle de Yakbar-Lîm, donc du début de la fonction de hazzannum. 103 [A.2951] La-nasûm au roi. Après transmission par Zû-hadnim (en mission) des ordres du roi, La-nasûm exige le sirum de la part des gens de Tuttul, qui multiplient les prétextes. Fausses rumeurs sur la fortification d'Abattum. Les rois mâr yamîna n'ont pas comme projet d'aller vers l'aval…

    2 4 6 8 10

    [a-na be-lí- ia] [qí]b[íma] [um-ma] la-na-su- ú!-[um] [ìr]ka-a- [ma] [Iz]u-ú-ha-ad-135 be-lí ki-a-am i -pu-ra-a[m] [um-m]a be-lí-ma ta-ta-ma- am! u- i-ib [si]-ra-am a e-li dumu-me-e t[u]-tu-ul[ki] [ ]a-ak-nu e-ri-ìs-sú-nu-ti-ma a-na siskur-re a Za-ma-ri li-ib-lu-nim an-ni-tam be-lí i -pu-r[a-am]

    134

    Ce propos est parallèle à [A.22] 20 où il est question de la fortification d’Abattum.

    135

    Correction évidente, au vu de la lettre (passim)

    Textes concernant Tuttul

    12 14 16 Tr. 18 20 Rev. 22 24 26 28 30 32 34 36

    221

    a-na-ku ù zu-ú-ha-ad-ni ni-i -ta-al-ma zu-ú-ha-ad-ni a-na ge-er-ri- u a-ru-ud a-na-ku ta-ta-ma-am ú- e- i(E)-ib-m[a] ki-a-am aq-bi- u-nu- i-im um-ma-a-[mi] pa-na-{NU}-nu-um te-qí-tam a-ab-ta-tu-nu [um-m]a at-tu-nu-ma dda-gan li-tu-ra-am-/ma [si-r]a-am [ a e-li t]u-ut-tu-ul[ki] a-ak-nu ni-na-ad-d[i-in] i-na-an-na dda-gan i-ru-ba-am ù e-em ma-da-am tu- e-re-ba-[nim]136 [si-r]a- am! a be-lí-ku-nu a! e-li-ku-nu a-a[k-nu] [i]d-na lú-me-e u-nu [ki]-a-am i-pu-lu-ni-in-n[i] um-ma-a-mi u-nu-ma e-em i nu- e-ri-ib-ma si-ra-am a e-li-ni i-ba-a - u-ú ni-na-ad-di-in an-ni-tam i-pu-lu-ni-in-ni i-na-an-na a-na e-mi-im an-ni-im li-ib-bi be-lí-/ia mi-i[m-m]a la i-qa-ab-bi pa-nu- u-nu a na-da-nim-m[a] a-ni-tam a -[ ]um e-pé-e  a-ba-at-timki {TIM} ù la-ba-an sig-há a a-na be-lí-ia a -pu-ra-am sà-ar-ra-tum-ma [i-n]a pí-im-ma137 i-da-ab-bu-bu ù i-na qa-ti- u-nu ú-ul i-ba-a - i a-ni-tam i-na lugal-me-e a dumu-me-e ia-mi-naki ma-am-ma-an a wa-ra-di-im a-na e-er be-[lí-ia] i!-n[a] li-ib-bi- u ú-ul a-abtu [ o o o o o k]a-lu- u a-na wa-[ra-d]i-im [ o o o o o o o o ] x im x [ o ] x [ o o o o o o o o o] x […] I

    Bibliographie : des extraits ont été cités dans MARI 6, p. 60, n. 114 et dans SEL II, p. 34-35. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Mon seigneur m’a envoyé le message suivant par Zû-hadnim, 6 disant : « Fais siéger le ta(h)tamum ; 8 réclame-leur (l’impôt)-sirum qui 8 se trouve 7 sur les citoyens de Tuttul 8 et 9 qu’ils me l’apportent pour le sacrifice (du ?) Zamaruma). » 10 Voilà le message de mon seigneur. 11 Nous avons discuté, Zû-hadnim et moi-même et 12 j’ai expédié Zû-hadnim à son expédition. 13 Pour ma part, ayant fait siéger le ta(h)tamum, 14 je leur ai tenu ce discours-ci, disant : 15 « Précédemment vous vous trouviez avoir un prétexte, 16 disant : “Il faut que Dagan revienneb) et 18 nous donnerons 17 la taxe-sirum qui 18 se trouve 17 sur Tuttul.” 19 Maintenant, Dagan a fait son entrée. 20 En outre, vous allez faire d'abondantes rentrées de grain. 22 Donnez 21 la taxe-sirum due à votre seigneur qui se trouve sur vous. » Ces gens m’ont fait cette réponse-ci, 23 disant : « Il nous faut rentrer le grain et 25 nous donnerons 24 l’(impôt)-sirum qui se trouve sur nous. » 25 Voilà la réponse qu’ils m’ont faite. 26 À l’heure actuelle, le cœur de mon seigneur ne doit rien trouver à redire à ce sujet. 27 Ils sont disposés à donner. 28 Autre chose : en ce qui concerne la fortification d’Abattum 29 et le moulage de briques, objet d’un message de moi à mon seigneur, 30 ce n’est que bobards et c’est du fait de on-dit qu’31 on (en) parle. Or, il n’y a rien de factuel en ce qui les concernec). 32 Autre chose : parmi les rois des Mâr yamîna, 33 nul 34 n'a l'intention 33 d’aller en aval vers chez/contre mon seigneur. 35… tous, pour aller en aval, 36-37… 5

    (Lacune.) 136

    Sans doute à lire tuerrebânim (cf. l. 23).

    137

    La fin de la l. comporte des érasures.

    Jean-Marie DURAND

    222

    a) Traditionnellement compris comme « la fête du chanteur ». Il devrait s’agir d’un moment proche de la moisson, donc autre que celui de la grande fête d'E tar qui était de la fin de l'année. b) On peut penser que cette fête du « retour » de la divinité coïncidait avec la moisson et que tel était le sens de l'erubâtum de Dagan si ce théonyme faisait bien référence au grain semé. c) En mot à mot : « Il n’y a rien dans leurs mains. »

    [A.4405] fait allusion à une expédition militaire du roi, qui n'est pas spécifiée. Le fait qu’Abattum n’est pas en train d’être fortifiée doit être un écho de [A.22] 19 et [A.2951] 28 sq. [A.22] parle de Lahun-Dagan, donc est antérieure à son exil au Zalmaqum, mais on ne sait pas combien de temps ont duré les travaux à Abattum. 104 [A.4405] Sammêtar au roi. Il avait renseigné le roi en campagne au sujet de … et de la non-fortification d'Abattum. Le roi avait répondu (…). Sammêtar a transmis par écrit des informations sur des gens que le roi doit écouter. Quand ces gens seront là, il les enverra au roi.

    2 4 6 8 10

    a-na be-lí- ia qíbíma um-ma sa-am-me-e-tar ìr-ka-ama i-n[a pa-n]i-[ti]m [i-n]u-ma be-lí i-na kaskal-a-nim138 [a - um o-o-o] ù la e-pé-e a-ba-at-t[imki] [a-na e-er be-lí-ia a] -pu-ur [ki-ma an-né-tim a ]-pu-ru- um [be-lí ki-a-am i-pu-la]-am [um-ma-a-mi ………]-x ( Face = 1 l. ; Tr. = 3 l. ? ; Rev. 2 l. )

    Rev. 2' 4' 6'

    [i-na up-pí-im ú]- a!-[a -ì-ir-ma] [a-na e-er be-lí]-ia ú- a-b[i-lam] [up-pa]-am a-a-tu be-lí li-i -me [l]ú-me-e u-nu i-ka-a - a-du-nim-ma a-na e-er be-lí-ia a-à-ar-ra-da-a - u-nu-ti

    Note : un joint est envisageable pour le bas de la tablette et la tranche. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Sammêtar, ton serviteur. Précédemment, lorsque mon seigneur était en expédition, 7 j’avais envoyé chez lui un message(r) 6 au sujet de … et de la non-fortification d'Abattum. 8 Comme je lui avais écrit cela, 9 mon seigneur a répondu ceci, 10 disant : «… » 5

    (Lacune de 6 l.)

    … 1’ j'ai fait recopier sur une tablette et 2’ porter chez mon seigneur. 3’ Mon seigneur doit prendre connaissance de cette tablette. 4’ Ces gens arriveront ici et 6’ je les expédierai 5’ chez mon seigneur. La situation ne tarda pas à se dégrader. [A.490] commence par souligner la duplicité de YakbarLîm en ce qui concerne le tribut. Zimrî-Lîm aurait écrit directement à Yakbar-Lîm, mais une réponse du notable de Tuttul n'a pas été retrouvée dans les archives palatiales. On pensera donc plutôt que La-nasûm a été l'intermédiaire entre les demandes du roi de Mari et les réponses qu'elles ont suscité.

    138

    On pourrait éventuellement lire kaskal-a elam-[maki], mais la situation historique ne m'apparaît pas.

    Textes concernant Tuttul

    223

    Le texte illustre en fait les limites de l'action du hazzannum à l'occasion de l'arrivée non souhaitée d'un des rois du Zalmaqum. Ce sont les gens d’Imâr qui sont questionnés sur ses intentions (êmum, l. 15). L’expression utilisée l. 12-13 n’indique pas que c’étaient des marchands de passage que l’on avait consultés. L'anecdote illustre donc une véritable communauté entre les deux ports euphratiques, Imâr jouant le rôle de conseiller, même si ses avis ne sont pas contraignants. La démarche de Yakbar-Lîm se produit sans consultation du ta(h)tamum, ni surtout information de l’autorité mariote locale (cf. cependant ARM XIV 55). La-nasûm semble néanmoins parfaitement au courant des courriers de YakbarLîm et des réponses qu'ils suscitent. Celle des gens d’Imâr indique qu’il s’agit là d’une affaire purement religieuse (qui n'était donc nullement soumise à la tutelle de Mari, même si cette dernière avait droit de regard sur les relations internationales de la cité). Les gens en charge d’un temple à renommée internationale ne devaient pas en interdire l’accès. C’était d’ailleurs le sens de la lettre de Yaggih-Addu ([A.2552]), soulignant que Terqa n’offrait plus sous le règne de Zimrî-Lîm les mêmes garanties d’extraterritorialité qu’auparavant. Pour ce qui est du culte, le texte montre que Tuttul était un centre religieux majeur aux yeux des gens du Nord. Or, la tablette mentionne à sa fin une manifestation d’Addu (l. 31). Si Dagan était la grande divinité des Mâr yamîna, Addu était celle des Mâr sim’al. Ce dieu est en outre considéré comme le sauveur du roi (l. 31). Le fait le plus important devait être cette concomitance de l’arrivée d'un roi hostile à Tuttul et de l’apparition d’un signe auspicieux provenant de la divinité qui protégeait le roi (cf. l. 31). Il n’est en effet certainement pas fortuit qu’un « malikum » d’Addu139 apparaisse à ce moment-là dans un bîtum. Ce bîtum ne doit pas être le temple, car on dirait bît ilim, ni le palais pour lequel le présent texte utilise ekallum, lequel a d’ailleurs l’air d’être en mauvais état (l. 27-29) et sans doute non habité. Il pourrait s’agir d’une maison quelconque (mais sans doute dans ce cas, le texte aurait-il parlé du bîtum a (itên) mukênim) ou, éventuellement, de ce qui est appelé ailleurs le bît Mari, la demeure où étaient stockés les biens mariotes ou accueillis ses messagers. Il a été suggéré plus haut qu’il s’agissait en fait du domicile personnel de La-nasûm.

    Rapport a été fait au roi de Mari dont on attend la réponse. 105 [A.490] La-nasûm au roi. Faux-fuyants de Yakbar-Lîm concernant l'argent (du tribut). Par ailleurs, Bunû.ma-Addu a réclamé le droit d'entrer sacrifier à Dagan. Les gens d'Imâr, approchés par Yakbar-Lîm, conseillent de dire oui, s'il n'entre qu'avec vingt hommes. La décision ultime appartient au roi (de Mari). Effondrement d'une paroi du palais. Arrivées de Dagan et d’un signe auspicieux d'Addu. Une maladie sévère a empêché La-nasûm de faire le sacrifice (propitiatoire).

    2 4

    [a-na be-lí]- ia [qí]bí[ma] [um-ma] la-na-su-ú-[um] [ìr]ka-a- ma [a - u]m kù-babar a a-na ia-a[k-ba-a]r-li-im

    139 Pour ce malikum, cf. ARMT XXVI/1, p. 490 où un rapprochement est fait avec A.674 édité par A. Finet dans Miscellanea Babylonica, p. 87-90. Il s’agit manifestement d’un signe auspicieux par lequel le dieu donnait un « avis » que le roi d’Ékallatum ne savait pas comment traiter. Le terme malikum doit donc être cherché dans CAD M/1, p. 169a s.v. malku C, plutôt qu’interprété comme mâlikum comme le font Heimpel ou J. Sasson (qui y voit un « fantôme », From the Mari Archives, p. 149 [2.1.d.ii.5] et p. 341 [6.7.d.ii.1], sans doute en écho à la pythonisse d’Endor). Le présent terme recourt en fait non pas à elûm (« monter ») mais à l’expression ir-bi (l. 32). Le verbe rabûm/rubbûm est utilisé dans la langue pour la croissance d’une plante, naturelle ou provoquée (CAD M/1, p. 41a et p. 47 b). Le présage peut donc s’interpréter comme celui de la venue d’une plante particulière en contrepartie de laquelle une certaine conduite religieuse devait être observée. Le malikum provenait en l’occurrence d’Addu et pouvait être consécutif à une pluie envoyée par le dieu. Chaque manifestation avait apparemment son propre « namburbi ». I me-Dagan avouait dans A.674 l’ignorance où l’on était à Ékallatum du rituel (parum) idoine. Lanasûm met sur le compte d’une grave maladie qui lui est alors arrivée la non-offrande d’un sacrifice (expiatoire ou d’action de grâce ?). Le signe envoyé par Addu ne concernait donc pas ceux qui s’occupaient du culte de Dagan.

    Jean-Marie DURAND

    224

    6 8 10 12 14 Tr. 16 18 Rev. 20 22 24 26 28 30 32 Tr. 34 C. 36

    [be-lí i] -pu-ra-am lú u-ú e-l[e]-tim-ma [i-t]a-na-ap-pa-a-al ù ma-ti-ma [ú]-ul i-na-ad-di-in ù a-ni-tam-[m]a [Ibu]-nu-ma-dIM a-na ia-ak-[b]a-ar-li-im [ki-a-a]m i -pu-ra-am um-ma u-ma [lu-u]l-li-kam-ma a-na dda-gan lu-uq-qí ù ia-ak-ba-ar-li-im a-na i-ma-arki i -pu-ur um-ma-a-mi Ibu-nu-ma-dIM a-na e-re-bi-im ù na-qé-e-im i -pu-ra-am mi-nu-um e-mu-um lú-me-e i-ma-ru-úki ki-a-am i-pu-lu u[m-ma ]u-nu-ma um-ma i-il-la-kamma [qa-d]u 20 lú-me-e e-ru- ub [i-n]a-aq-qí li-il-li-kam-ma [l]i-iq-qí an-ni-tam lú-me-e i-ma-ru-úki [a-na i]a-ak-ba-ar-li-im i -pu-ru-nim [pa-na-n]um a e-re-eb lú a-a-tu [an-na]-an-nu e -te-nem°-me [a-n]u-um-ma a - um an-né-tim-ma [a-na be]-lí-ia i -pu-ru-nim [be-lí] ma-al e-li- u à-bu li-pu-ul ù a-ni-tam 3 gi a-à i-ga-ar-ti é-kál-lim im-qú-ut ù a-na tu-ur-ri-im qa-tam i -ku-nu ù a-ni-tam dda-gan u 2-kam il-li-ik-ma ma-li-kum a dIM mu-ba-al-li-i-ka i-na é-tim ir-bi ù a - um siskur-re [be-lí-ia] mu-ur- a-am da-an-nam am-ra-a -ma [i-n]a na-pí-i -tim ú-{X}- í [ù a]-di i-na-an-na ú-ul a-nu-uh [a - um an-ni-tim ni-qí ú-ul aq-qí]

    Bibliographie : publié comme ARMT XXVI/1 246 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 270 et J. Sasson, op. cit., p. 149. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Au sujet de l'argent, objet du message que 6 mon seigneur a envoyé 5 à Yakbar-Lîm, 6 c’est par de belles parolesa) que cet individu 7 répond toujours. Or, jamais 8 il ne (le) donne. 8 En outre, voilà autre chose : 9 Bunû.ma-Addu 10 a envoyé ce message-ci 9 à Yakbar-Lîm, 10 disant : « 11 Il me faut venir sacrifier à Dagan. » 12 Alors Yakbar-Lîm 13 a envoyé un message(r) 12 à Imâr, 13 disant : « 13 Bunû.ma-Addu 14 m'a envoyé un message(r) pour entrer sacrifier. 15 Qu'en penser ? » 15 Les gens d'Imâr 16 lui ont fait cette réponse-ci, disant : 17 « S'il vient et 18 (n')entre (qu')avec vingt hommes, 19 (c'est qu')il (veut) sacrifie(r) ; (dans ces conditions) qu'il vienne 20 sacrifier ! » Voilà ce que les Imariotes 21 ont envoyé comme message à Yakbar-Lîm. 22 Auparavant, 23 j'ai entendu souvent ici 22 parler de l'entrée de cet individu. 24 Voilà qu'25on a envoyé un message(r) à mon seigneur 24 à ce propos même. 26 Que mon seigneur réponde tout ce qui lui paraîtra bon. 27 En outre, autre chose : sur trois cannes, la paroi du 28 palais s'est effondrée. Alors 29 on a entre28 pris de (la) restaurer. 29 En outre, autre chose : Dagan 30 est venu le 2b) et 31 un « présage d'Addu » qui te protège de la mort 32 a poussé dans la demeure. Or, pour ce qui est du sacrifice (qu’il fallait alors faire) pour mon seigneur, 33 j'ai souffert d'une grave maladie mais 34 j’ai eu la vie sauvec). 35 Or, jusqu’à maintenant je n’ai pas recouvré la (pleine) santé. 36 Voilà pourquoi, je n'ai pas (alors) fait les sacrifices. 5

    Textes concernant Tuttul

    225

    a) CAD s.v. elîtu interprète par « deception » (tromperie), sens repris par J. Sasson, ce qui est peu vraisemblable vu les positions respectives de Yakbar-Lîm et de Zimrî-Lîm. W. Heimpel comprend « répond par des excuses ». La phrase est certainement hostile au notable de Tuttul. On peut hésiter néanmoins dans l’écriture mariote entre « tenir de beaux propos » (ellêtum) et « pousser les hauts cris » (eliâtum). La notation de la longue l. 7 dans [it]a-na-ap-pa-a-al pourrait néanmoins indiquer ici une interrogation et amener à une traduction : « Sont-ce des paroles insolentes que fait cet individu ? Et, pourtant, …etc. » b) La précision du jour pourrait indiquer un recours à l’hémérologie. c) Pour le sens de ina napitim waûm, cf. ARMT XXXIII, p. 444 g).

    [A.469] est la suite de [A.490]. La première partie du texte parle des problèmes pour percevoir l'impôt. C'est dans ce contexte tendu qu'arrivait à Tuttul le roi de Nihriya à la tête d’une très forte escorte qui comportait, surtout, les chefs du Yarih et des Amnanéens. L'importance de l'escorte pourrait s’expliquer par un souci de protection, mais il est évident que les compagnons du roi n'auraient pas été normalement bien accueillis. Manifestement La-nasûm faisait un lien entre les difficultés à percevoir le tribut et la manifestation de force du roi du Nihriya, lequel devait profiter de l'occasion pour faire basculer de son côté l'important centre religieux qu'était Tuttul. Officiellement, le roi zalmaquéen souhaitait offrir un sacrifice dans le temple de Dagan et le pieux prétexte était d’obtenir du dieu la guérison d’une sévère maladie de peau (cf. commentaire aux l. 20-23). Dagan (ou au moins celui de Tuttul) serait donc un dieu thaumaturge, ce qui était d'ailleurs le cas d’Itûr-Mêr. Les vifs propos entre Bunû.ma-Addu et La-nasûm pourraient donc avoir porté sur le fait que le malade n’avait pas besoin pour prier Dagan d’une escorte si nombreuse (comportant surtout des Mâr yamîna ennemis), ce qui peut être déduit des l. 25-27. Cela aurait été en accord avec l'avis des Imariotes selon [A.490]. L’opposition du hazzannum et (de certains ?) des Anciens140 à ce que pénètre dans l’enceinte sacrée une telle masse de gens est cependant sans effet suite à la permission accordée par Yakbar-Lîm. C'était donc ce dernier qui décidait dans une affaire religieuse. Là s’affrontaient deux logiques, celle du politique (La-nasûm), conscient que cette visite n'était au mieux qu'une provocation et n’avait pour but que de s’assurer la bienveillance du temple de Dagan de Tuttul, et celle du religieux (Yakbar-Lîm), qui proclamait l’exterritorialité du lieu sacré, tout en étant complice en fait du roi étranger. Il faut supposer en outre que le temple de Dagan de Tuttul pouvait accueillir une grande quantité de personnes, certainement pas dans la cella, mais dans une vaste cour autour d’elle141. La (brève, l. 31) visite à Dagan de Tuttul se conclut par un serment entre le roi de Nihriya, les chefs mâr yamîna et le chef local (l. 32-34) sans que l’autorité mariote ne soit informée de ses termes (l. 34-35). Or la foule de plus d’un millier de personnes devait comporter non seulement des gens du Nihriya, mais aussi des Mâr yamîna. Il y avait donc une forte suspicion de collusion entre Yakbar-Lîm et ces derniers. Parmi ceux qui étaient présents, il y avait en effet Lahun-Dagan qui commandait aux Uprapéens soupçonnés de retenir l'eau nécessaire à Tuttul. L'accord conclu à l'occasion comportait peut-être de laisser aller l'eau du Balih jusqu'à Tuttul, ce que les Uprapéens ont d'ailleurs fini par faire. 106 [A.469] La-nâsum au roi. Yakbar-Lîm cherche à ne pas payer son tribut. Cent (sicles) d'argent sont partis pour Mari, les messagers devant se procurer chez les marchands cinquante sicles de plus, si le roi trouvait la somme trop faible. Bunû.ma-Addu vient d'arriver avec Ii-Qatar et Lahun-Dagan. Opposition de Lanasûm à une entrée en masse dans la ville. Querelle avec Bunû.ma-Addu qui se dit malade. Yakbar-Lîm laisse cependant entrer mille cent hommes qui, pendant deux jours, ont fait le sacrifice dans le temple. Au départ, serment entre Yakbar-Lîm et les Mâr yamîna, dont a été exclu La-nasûm. Dégradation dans le palais dans l'indifférence de la population.

    140 Le texte ne précise pas si c’était la totalité des Anciens (l’akkadien pouvait employer kalû en ce cas) ou seulement certains d’entre eux, ceux qui représentaient le parti pro-mariote. On remarque, en l’occurrence, l’absence de toute référence au ta(h)tamum. 141

    Cf. ici-même, p. 182, n. 17.

    Jean-Marie DURAND

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    [a-na] be-lí-ia qí-bí-ma 2 [u]m-ma la-na-su-ú-um ìr-ka-a-ma a - um gú a ia-ak-ba-ar-li-im 4 be-lí i -ta-na-ap-pa-ra-am ù e-em lú a-a-tu i -ni5 ù lú u-ú e-le-tim-ma be-lí i-ta-na-ap-pa-al 6 ù a-nu-um-ma 1 me kù-babar a-na be-lí-ia ub-lu-nim ù dumu-me-e i-ip-ri u-nu ki-a-am wu-ú-ru 8 um-ma-a-mi um-ma lugal i-te142-zi-iz-ku-nu- i-im ù ki-a-am iq-bi um-ma-a-mi kù-babar i-i ú-[u]l a-ma-ha-ar 10 al-ka i-na é lú-dam-gàr 5/6 ma-na kù-babar ru-ud-de-ma id-na an-ni-tam dumu-me-e i-ip-ri wu-ú-ru 12 ù a-ni-tam I bu-nu-ma-dIM ik- u-dam-ma it-ti- u i- í-qa-tar lú ia-ri-ihki 14 [143 la-hu-u]n-d da-gan lú up-ra-pí-ki [ù lú-m]e-e u-gi-me-e a a-limki it-ti-ia at!-ru-ma 16 [ki-ma ma-l]a-ku 1-ma e-le-nu-um a-limki Tr. [am-hu-ur- u-m]a a-wa-tam ki- am! aq-bi- [um] 18 [um-m]a a-na-ku-ma i-na 50! lú-me-e-[ma] [a-n]a a-limki te-er-ru-b[a-am] Rev. 20 it-bi-ma u-ú um-ma u-m[a a-na-ku] ú-ul ki-ma ku-nu-ti sa-ar-ra[ku] 22 ù ha-ar-ma-ku ù ha-ra-ma-am ú-ka-a-al a-mu-ur an-né-e-em li-ba!144-am a-ar-ra-am 24 an-ni-tam bu-nu-ma-dIM iq-bé-e-em a-na-ku i-na a-wa-tim a -ba-as-sú-ma 26 a-pa-li ú-ul i-le a-na-ku an-né-ke-em it-ti- u am-ta-ah-ha-a 28 il-li-ik-ma ia-ak-ba-ar-li-im 1 li-im 1 me a-ba-am a-na a-limki 30 ú- e-[r]i-ib a-bu-um u-ú u 2-kam i-[na] a-limki ú- i-ib i-na é d da-gan ip-tu-un 32 ù i-na wa- e- u° I bu-nu-ma-dIM la-hu-un-dda-/gan I i- i-qa-tar ù ia-ak-ba-ar-li-im 34 ni-i A[N-lim iz]-ku-ru ù e-e-em ni-i ì-lí145- u-nu ú-ul! e -[me] a-ni-tam i-ga-ar-ti 36 [é-kál-lim ma-a]q-ta-at-ma a-na [t]u- ri!-[ ]a Tr. [a]d- bu!-ub-ma ú-ul i-pa-l[u-ni]m 38 [b]e-lí a e-pé- i- u li-pu-ú (Ligne blanche.) 1

    Dis à mon seigneur: ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Au sujet du tribut de Yakbar-Lîm, 4 mon seigneur m'envoie lettre sur lettre. Or, cet homme 5 a des sentiments hostilesa) même si c’est par de belles paroles que cet individu répond toujours à mon seigneur. 6 Voilà donc que l'on apporte à mon seigneur cent (sicles) d'argentb). 7 Mais ces messagers ont reçu ces instructions-ci, 8 disant : « Si le roi se fâchec) 9 et vous tient ce discours, disant : « L'argent est (trop) 3

    142

    Le signe très couché sur la gauche a l'apparence d'un LA, mais est différent en fait du LA de la l. 2.

    143

    Il ne semble pas y avoir ici la place pour un Ù.

    144

    G. Dossin a lu « é? (sans doute e)-ma-am sà-ar-ra-am », mais LI est sûr. Le texte porte un clair MA.

    145

    Sic, au lieu de AN = ilim.

    Textes concernant Tuttul

    227

    peu, je ne l'accepte pas ! », 10 bon ! ajoutez cinquante sicles d'argent sur l’établissement des marchandsd) et 11 donnez-(le). » Voilà les instructions des messagers. 12 En outre, autre chose : Bunû.ma-Addu est arrivé ici et 13 avec lui (il y avait) Ii-Qatar du Yarih (et) Lahun-Dagan l'uprapéen. 15 Alors, amenant avec moi des Anciens de la ville, 16 à la distance d'1 mâlakume) 16 en amont de la ville 17 étant allé à sa rencontre, je lui ai tenu ce discours, 18 disant : « 19 Tu n'entreras dans la ville 18 qu'à cinquante personnes. » 20 Lui, il a entrepris de dire : « 21 Non, je ne suis pas un menteur comme vous ! 22 Je suis g) 23 couvert (de boutons). Vais-je donc souffrir d’être couvert (de boutons)? Constate ce boutonh) suintantj) ! » 24 Voilà ce que m'a dit Bunû.ma-Addu. 25 Moi je l'ai entrepris en paroles et 26 il n'a pu me répondre. Moi, à cet endroit, 27 je me suis affronté avec lui. 28 Est venu Yakbar-Lîm et 30 il a fait entrer 29 les mille cent personnes dans la ville. 30 Ces gens 31 sont restés 30 deux jours 31 dans la ville ; ils ont « fait le repas » dans le temple de Dagan. 32 En outre, lorsque (les gens) ont quitté (la ville), Bunû.ma-Addu, Lahun-Dagan, 33 Ii-Qatar et YakbarLîm 34 ont prêté un serment par le dieu, or 35 je n'ai pas entendu 34 les termes de leur serment par le Dieu. 35 Autre chose : la paroi du 36 palais se trouve être tombée et 37 j'ai parlé 36de la restaurer 37 mais on ne me répond pas oui. 38 Que mon seigneur fasse ce qu'il a à faire. a) En mot à mot « a changé d'avis », ce qui est un euphémisme pour « n'a pas tenu ses engagements » ; l'expression, dans son emploi politique, revient à « se rebeller ». b) Il semble que l’on comptait à Tuttul comme dans l’Ouest, sans utiliser les multiples comme la mine ou le talent des Akkadiens. Cent sicles sont l’équivalent de une mine 2/3. Yakbar-Lîm était donc prêt au total à payer deux mines comme tribut, ce qui ne représente que le quart par rapport aux dix mines prévues ; cf. [A.2052] 45. c) Même construction de ezêzum avec un datif dans ARM IV 27 12. La traduction courante de « se mettre en colère » est sans doute à revoir dans les textes de Mari, où le verbe signifie plutôt « montrer un désaccord ». d) Pour les marchands comme des banquiers, cf. ici-même, p. 105. e) Le terme mâlakum, déjà attesté à Mari, a le sens de « marche » de deux heures, semble-t-il, et note autant une distance qu'un temps, celui mis à la parcourir. f) Les propos de Bunû.ma-Addu (l. 21-23) sont difficiles à interpréter faute de parallèles à l’époque pour le vocabulaire employé. Il semble néanmoins expliquer sa dévotion à Dagan par l’espoir d’une guérison pour un mal qui le frappe146. En effet HRM est employé pour indiquer « être (re)couvert » et cette « couverture » se dit aussi en parlant de parties du corps (cf. CAD A/2, p. 228b). Cela pourrait donc indiquer une maladie de peau. Le verbe harâmum du vieux babylonien (utilisé pour « mettre une tablette sous enveloppe » (cf. [A.4473] d) ou dans les descriptions hépatoscopiques) correspond à arâmum dans la langue récente, ce qui révèle la présence d'un ‘. Une racine ‘RM explique l’existence d’un terme comme erîmu/erimmu (avec Umlaut /‘a/ —> /e/) qui désigne en akkadien une marque sur la peau. Le terme e-rim-mu est donné par le lexique Malku = arru comme équivalent de makrû interprété par « rouge » ; le terme est d’ailleurs enregistré par CAD M/1 avec le sens de « red spot »147, quoiqu’il puisse s'agir d'une dérivation sur la racine MKR qui convoie la notion d'humidité. Sur le Moyen-Euphrate au moins, la racine ‘RM a pu servir à noter une maladie de la peau, comme des tâches ou des pustules ; ha-ra-ma-am désigne la maladie de Bunû.ma-Addu et devrait correspondre à (h)ermum en akkadien. g) Pour l’emploi de kullum ( K’L, l. 22) dans le langage médical (« have, suffer from illness », CDA, p. 166a), cf. CAD K, p. 611b-512a. h) Le texte comporte li-ma-am avec un signe MA net, alors que l’on attendrait li’bum ou la'bu, une maladie de la peau. Peut-être le signe MA n’est-il qu’une faute pour BA et lîbum équivaudrait-il à li’bum ? Le terme de bouton n’est cependant qu’une traduction possible. j) arârum (arrum, l. 23) signifie « suinter » en parlant de pus ou de sang ; il s’agirait ainsi d’une maladie purulente. Le ûl sarrâku (l. 21) fait donc référence à la réalité d’un mal que l'on peut montrer (l. 23).

    [A.2840] (= ARM XIV 55, LAPO 18, p. 228) parle des mêmes événements que ceux que raconte [A.490], ce qui donne une date approximative pour l'événement, contemporain du début du gouvernorat 146 D. Charpin juge mon interprétation impossible mais je ne suis pas arrivé à une autre, avec RM « mettre à part » et lîmum « tribu ». 147 Sur la racine ‘RM le vocabulaire arabe possède des termes qui notent un mélange de couleurs, comme ‘aram qui indique la couleur pie dans le pelage des animaux ou un troupeau composé de moutons et de chèvres (cf. en néo-bab. les « blancs » et les « noirs » pour une telle réalité), ou ‘rim qui signifie « bigarré » ; la forme augmentative 'a‘ram indique, de même, un mélange de noir et de blanc dans le pelage (cf. DAF de Kazimirski s.v.).

    Jean-Marie DURAND

    228

    de Yaqqim-Addu, donc postérieur à celui d'Itûr-asdu, mais l'éclairage est beaucoup moins dramatique : ou bien La-nasûm a grossi l'affaire, ce qui est peu vraisemblable, ou bien le serviteur de Yaqqim-Addu n'a pas assisté à tout l'événement, à moins qu'il n'en ait été qu'informé par un tiers, ce qui expliquerait d'ailleurs l'interrogation finale du texte (l. 31-32). Au moment où Ii-Qatar et Lahun-Dagan, toujours actifs, étaient dans l’entourage du roi de Nihriya. le gouverneur de Saggâratum pouvait dépêcher un serviteur jusqu'à Ahhunâ pour une affaire de police. Cela indique donc que la région était calme ou, au moins, sous contrôle. Dans ce texte, un problème historique est posé par l'emploi de bêlî aux l. 19-20. Il y a effectivement eu un projet (non abouti) de Zimrî-Lîm de se rendre à Alep, au moment où il était question de demander la main d’une princesse d’Alep, mais les l. 19-20 de ARM XIV 55 parlent d’un déplacement effectué. Si dans [A.2840] par be-lí (l. 19) on comprend « Zimrî-Lîm », ce texte ne peut faire référence qu'au voyage du roi de Mari dans l’Ouest, lequel s’est produit juste avant l’arrivée en terres amorrites des troupes de l’Empereur d’Élam, donc bien après ce dont parle [A.490]. En outre, à cette occasion ZimrîLîm n’est pas passé par Tuttul, mais a rejoint directement l’Euphrate depuis la vallée du Moyen-Balih148. Le terme bêlî doit donc en fait désigner Bunû.ma-Addu. S’il s’agissait de Zimrî-Lîm, d'ailleurs, sans doute son nom serait-il explicitement dit. Le propos fait donc allusion à un déplacement du roi de Nihriya vers Alep, sans doute antérieurement au conflit. Il serait ainsi descendu par la vallée du Balih pour remonter l’Euphrate depuis Tuttul jusqu’à Imâr. Cette route se comprend si, à ce moment-là, les rapports étaient mauvais avec Carkémish. Bûnû.ma-Addu serait allé renforcer ses liens avec Alep où plusieurs membres des familles royales du Zalmaqum semblent avoir trouvé refuge lors de l’avancée des troupes de Samsî-Addu149, ce qui permit à Sumu-êpuh, puis à Yarîm-Lîm de dire avoir assuré leur éducation. 107 [A.2840] Yaqqim-Addu au roi. Un serviteur de retour de mission à Ahhunâ raconte que La-nasûm a limité l’entrée de Tuttul à Bunû.ma-Addu, accompagné de Lahun-Dagan l'uprapéen et de Ii-Qatar le yarihéen, arguant de son attitude, lors d’un voyage (précédent) de lui au Yamhad.

    2 4 6 8 10 12 14 Rev. 16 18

    a-na be-lí- ia qíbíma um-ma ia-qí-im-dI[M] [ì]rka-a- ma I ia-ta-rum dumu la-ka-a-m[é-AN] 1 munus ih-bu-u-ma a-na a-hu-na-aki a-na e-ri- u a -pu-ur [l]ú-tur [ ]a a -pu-ru ik- u-dam-ma [ki-a]-am iq-bé-em um-ma-a-mi [I b]u-nu-ma-dIM [lú ni-ih-r]i-iaki [la-hu-un-dda-g]an [lú up-ra-p]u-um [ù i]- í-qa-tar [lú ia-a]r-hu-um [a-na tu-u]t-tu-ulki a-na e-re-bi-i[m] [i]l-li-ku-ma la-na-su-yu-um a-na bu-nu-ma-dIM ki-a-am iq-bi

    148 Selon [A.2840], Bunû.ma-Addu se présente à Tuttul avec Lahun-Dagan et Ii-Qatar, gens qui n’existaient plus lors du voyage de Zimrî-Lîm vers Alep, puis Ougarit. Le dénommé Yatarum, fils de Lakâmêl, se retrouve cité dans M.5271 (ARMT XXXV), selon lequel il avait été nommé par ûra-hammu âpium d’Ahhunâ, après avoir été libéré par Zimrî-Lîm, manifestement après la fin des troubles. 149

    Cf. ARMT XXXIII p. 143 sq.

    Textes concernant Tuttul

    20 22 24 26 Tr. 28 C. 30 32

    229

    um-ma-a-mi i-nu-ma be-lí a-na ia-am-ha-adki i-lu-ú a - um siskur-re a-na li-ib-bi a-limki a-na e-re-bi-im iz- zi!-iz-ma [u]m-ma lú-u-gi-me-e a-limki-[ma] 50 a-bu-um it-ti-ka i-ru-bu-[ma te-ru-ub] ú-la- u-ma ú-ul [te-ru-ub] i-na a-b[i]-i[m] i!-[ í-im be-lí i-ru-ub] um-ma b[u-nu-ma-dIM-ma] [i-na a-bi-im i- í-im er-ru-ub] [an-ni-tam bu-nu-ma-dIM] [ù a it-ti- u il-l]i-k[u]-ni-im [i]d-bu-bu-nim-[m]a a-n[a ]e-er be-lí-i[a] [á] -tap-ra-am e-ma-am an-né-em la-na-[su-yu-um] a-na e-er be-lí-ia i -pu-ra-a-a[m]

    Bibliographie : édité comme ARM(T) XIV 55 (LAPO 18 1055). La compréhension qui est donnée ici des passages cassés tient compte des nouvelles données du dossier. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Yaqqim-Addu, ton serviteur. Yatarum, fils de Lakâmêla), 6 avait volé une femme et 7 j’avais envoyé un message(r) chez luib) 6 à Ahhunâ. 8 Le serviteur que j’avais envoyé est arrivé ici et 8 m’a tenu ce discours, disant : « 10 Bunû.ma-Addu 11 de Nihriya, 12 Lahun-Dagan 13 l'uprapéen 15 et Ii-qatar le yarihéen 17sont 16 allés à Tuttul pour (y) entrer 17 mais La-nasûm 18 a tenu ce discours à Bunû.ma-Addu, 19 disant : “ Lorsque mon seigneur 20 est monté 19 au Yamhad, 21 il se tenait pour entrer 20 à l'intérieur 21 de la ville 20 pour un sacrifice, mais 22 les Anciens de la ville ont dit : ‘ 22 Cinquante personnes 23 entreront avec toi et tu pourras entrer, 24 sinon, tu n’entreras pas ! ‘ 27 Mon seigneur est (alors) entré avec peu de gens ! ” 26 Bunû.ma-Addu a dit : “ 27 J’entrerai avec peu de gens. ” 28 Voilà les propos que Bunû.ma-Addu 29 et ceux qui sont venus avec lui 30 ont tenus et 31 j’en envoie donc le message 30 chez mon seigneur. 31 Cette nouvelle La-nasûm 32 l’a-t-il envoyée 30 chez mon seigneur ? 5

    a) Le NP doit s’analyser la-kâ.ma-El = « Il est à toi, El ! », avec la contraction de /-ma-El/ en /mêl/. b) Ana êri-u n'équivaut pas ici à aumi-u, car Ahhunâ semble avoir été la ville de résidence de l'individu (cf. M.5271, dans ARMT XXXV).

    07.5.4.2 À l'époque de Yaûb-Dagan La situation pour La-nasûm devenait tendue puisqu'à la mauvaise volonté d'acquitter l'impôt se mêlaient les tensions politiques avec le Zalmaqum et certains chefs mâr yamîna. Sans doute profitant de la disparition de Yakbar-Lîm, La-nasûm a réclamé, selon [A.455], que le roi envoie « un homme de confiance parmi les serviteurs » prendre le sirum. Manifestement, le hazzannum cherchait à se libérer d'une tâche qui faisait l'unanimité contre lui. Cela, d'autant plus qu'il fallait tenir compte d'un déclin économique de la ville que les gens ressentaient mal. La réclamation récurrente d'avoir des « eaux pures » par les gens de Tuttul, traitée toujours d'un point de vue religieux parce qu'exprimée par un âpilum, doit indiquer en fait leur désir de retrouver l’alimentation en eau de leur ville telle qu’elle était avant que les opérations agricoles (autour d’Ahhunâ principalement) ne la diminuent. Il existe certes une double incertitude : quand le niveau de l’eau a-t-il baissé ? quand une telle réclamation a-t-elle été faite pour la première fois à Zimrî-Lîm ? Même si l’on ne peut pas donner de réponses sûres à ces deux questions, le souvenir d'une ancienne prospérité ne devait pas dater de loin, indice que la fondation ou l’importance d’Ahhunâ ne remontaient pas à longtemps150. 150 Le problème a dû se produire dès l’époque du RHM. Si, d’autre part, le toponyme Ahhunâ est construit, comme cela ne semble pas déraisonnable de le penser, sur HûN ( /t-/. La racine serait dès lors ND, qui pourrait éventuellement être une variante de MD. Il s’agirait d’une forme locale (D, en ta- au lieu de tu- ? ) de permansif pluriel, mais la vocalisation de la forme reste sans parallèle.

    Selon [A.2467], le roi avait envoyé l'ordre d'arrêter un individu, manifestement un bédouin yabasa, puisqu'Ibâlpêl est intéressé à l'affaire. Ce sont des gens de Nu'abbum, dans la région de Mari, qui ont apporté le message royal et Ibâlpêl a dû le recevoir alors qu'il se trouvait à Kurdâ, le Numhâ étant effectivement un lieu par où passaient les troupeaux mâr sim'al. Quoique le texte ne soit pas explicite, Ibâlpêl avait transmis l'arrêt du roi aux divers responsables. La-nasûm ayant pu procéder à l'arrestation du coupable à Tuttul l'a envoyé à Dêr de l'APqum. Si La-nasûm a envoyé à cet endroit l'homme arrêté, c'est dans l'idée sans doute que le mer‘ûm s'y trouvait. L'arrivée des deux hommes à Saggâratum s'explique par le fait qu'il y avait une route directe de Dêr de l'APqum à cette ville, et que l'individu était en fait emmené vers Qaunân ou vers le Numhâ, où se trouvait alors le mer‘ûm mâr sim'al. La tranche perdue devait indiquer que les deux hommes prendraient en fait, pour une raison ou une autre, la direction de la capitale et cela amène à considérer que le roi s'y trouvait alors. Dans LAPO 18, p. 247 n. c) j'avais au contraire compris (l. 17-18) comme M. Birot que le roi franchissait la frontière du pays, allusion au voyage à Ougarit. Cela attesterait donc La-nasûm jusqu'en ZL 9, ce qui ne peut plus être confirmé par [A.673]. Il faut donc penser que le roi avait réglé l'affaire depuis le Pays, û urum signifiant ici « rendre un jugement » comme cela est attesté dans [A.3101] 12. Le roi était dans sa capitale et le bédouin anonyme avait été jugé en absence, sur la foi sans doute de témoins à charge. 130 [A.2467] Yaqqim-Addu au roi. Arrivée à Saggâratum de ZaBihum et d’un homme garrotté à transmettre au mer‘ûm. La-nasûm a arrêté cet individu à Tuttul et l'a fait conduire à Dêr de l'APqum. (…) Le prisonnier et son garde vont arriver à Mari.

    224

    La ligne est écrite sur des érasures.

    Jean-Marie DURAND

    270

    [a-na be-lí- ia] 2 [qíbíma] [um-ma i]a-qí-[im-dIM] 4 [ìr-k]a-a[ma] [u-u]m up-pí an-né-em a-na [ e-er b]e-lí-ia 6 ú- a-bi-lam IZa-Bi-hu-um lú ha-na lú-tur lú me-er-hi-im 8 1 lú gi a-at qa-tim pa-ad a-na sa-ga-ra-timki 10 ik- u-du-nim Tr. a - um lú a-a-tu lú-tur lú me-er-hi-[i]m 12 á -ta-al-ma ki-a-am iq-bé-em um-ma-a-mi Rev.14 lú nu-ab-bu hu-ur-ma-am a a-wa-at be-lí-ia a-na kur-daki 16 iz-bi-lu ù am- a-li i-nu-ma be-lí i -tu li-ib-bi 18 ma-a-tim ú- e- e-ra-am a - um lú a-a-tu

    a-ba-tim lú me-er-he-em ú-na-'ì-id 20 [i-n]a-an-na lú a-a-tu la-na-su-yu-um [i-na t]u-ut-tu-ulki i -ba-tam-ma 22 [a-na de-e]rki a AP-qí-im ú- a-re-e - u [ù i -tu de]-erki a-na e-er lú m[e-er-h]i-im 24 [IZa-Bi-h]u-um gi a-at-[qa-tim i°-pa-as-sú-m]a [an-ni-i it-r]u-ma a-na-k[u …] (Tr. perdue = 3 .)

    C. 2'

    [… lú u-ú] [ù lú-tur a lú me-e]r-hi-im [i-na u 3-kam wa-ar]-ki up-pí-ia [an-né-em a a-na e-e]r be-lí-ia [u -ta-bi-lam i-ka]-a - a-du-nim

    4'

    Bibliographie : édité comme ARM XIV 53 ; cf. LAPO 18 1071, au commentaire duquel on se reportera. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Yaqqim-Addu, ton serviteur. Le jour où 6 je fais porter 5 cette tablette de moi chez mon seigneur, 6 ZaBihum le bédouin, 7 un serviteur du mer‘ûm, 8 se trouvait avoir menotté un individua). 10 Ils sont arrivés ici 9 à Saggâratum. 12 J’ai interrogé 11 au sujet de cet individu le serviteur du mer‘ûm 12 et 13 il m’a tenu ce propos-12 ci, 13 disant : « 14 Des gens de Nu’abbu 16 ont apporté 15 à Kurdâ 14 un pli scelléb), 15 (contenant) des propos de mon seigneur. 16 En effet, il y a quelques jours, 18 lorsque mon seigneur 18 avait rendu son verdict 17 depuis l’intérieur 18 du Pays, 19 il avait ordonné au mer‘ûm 18 de 19 se saisir de 18 cet individu. » 20 Maintenant, La-nasûm, 20 s’étant saisi de 20 cet homme 21 à Tuttul, 22 l’a fait conduire à Dêr de 23 l’APqum. Alors, depuis Dêr (pour le conduire) vers le mer‘ûm, 24 ZaBihum l’ayant garroté, 25 l’a amené ici et, moi-même… 5

    (Lacune.)

    … 1’ cet individu 2’ et le serviteur du mer‘ûm moi que 5’ j’envoie 4’ chez mon seigneur.

    5’

    arriveront 3’ deux jours après

    4’

    cette

    3’

    tablette de

    4’

    a) M. Birot a suppléé l. 8 un ù … Pâd est ici une forme verbale permansif (cf. l. 24.) ; lire l. 8 itên awîlam. b) Hurmum est une variante de hirmum, qui signifie « tablette scellée ».

    Textes concernant Tuttul

    271

    131 [A.1948] La-nasûm au roi. Il y a des problèmes religieux pour prendre la grande pierre qui se trouve au Cap de Dagan. On attend les directives du roi.

    2 4 6 8 10 12 14 16 Tr.18 20 Rev. 22 24 26 28 30 32 34 36 38 Tr. 40

    a-na be-lí- ia qíbíma um-ma la-na-[s]u-ú-um-ma ìrka-a- ma be-lí ki-a-am i -pu-ra-am um-ma be-lí-ma na ma-at-tum i-na ap-pí-im a d da-gan i-ba-[a ]- i 10 lú-me-e a-na buzur-dma-ma tibira i-di-[i]n-ma na a-a-ti li-sú-hu-ma ù li-ib-lu-ni-i -< i> a-na-ku up-pa-am a be-lí ú- a-bi-lam / e -me-ma I ia-an- í-ib-dIM dumu la-a-mu-rum ù buzur-dma-ma lú-tibira a be-lí i-ru-dam it-ti-ia a-na ap-pí-im a dda-gan at-ru-ma siskur-re a be-lí° ú-bi-il-ma na a-a-ti ni-ip-pa-li-ìs-ma na e-li a be-lí i -pu-ra-am ma-a-at-tum-ma i-ba-a - i a-na-ku wa-ar-ka-a-tam pa-ar-sa-ku-ma ù e-ma-am a qa-qa-ri-im a-a-tu [a]-ta-am-mu-ra-ku-ma [qa]-qa-ru-um u-ú da-an [a-n]a qa-qa-ri-im a-a-tu [ma-a]m-ma-{AM}-an mi-im-ma [ú]-ul i-la-ap-pa-a-at i-nu-ma it-ti I ia-ás-ma°-dIM e-mu-um an-nu-um it-ta-ab- i° ù a - um e-mì-im an-ni-im it-ti ia-ás-ma°-dIM gu-ul-lu-ul-tum it-ta-ab- i ù a-na-ku e-ma-am an-né-e-em i-na li-ib-bi-ia u -ta-di-ir-ma ak-ki-ma ur-ra-am e-ra-am be-lí ki-a-am la i-qa-ab-bi um-ma be-lí-ma e-ma-am a qa-qa-ri-im a-a-tu a-ta-am-mu-ra-a-ta an-ni-tam ù la an-ni-tam am-mì-{X X}-nim la ta-a -pu-ra-am i-na-an-na a-na-ku a ìr-me-e°-ia a-na be-lí-ia a -pu-ra-am be-lí e-li na a ú- a-bi-lam [t]e-er-tam li-pu-ú -ma ma-li be-lí i- a-pa/-ra-am [lu-pu]-ú I buzur-dma-ma tibira [ a] be-lí i-ru-da-am ma-ah-ri-ia-ma [wa- ]i-ib a-di e-e-em be-lí° [an]-nu-ú-um ú-la an-nu-um i-ka-[ ]a-dam

    Bibliographie : édité comme FM VIII 15. Texte repris avec des repentirs d’édition. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Mon seigneur m’a envoyé ce message-ci, disant : « 7 Il y a 6 une pierre importantea) au Cap de 8 Dagan. Donne 7 dix hommes à Puzur-Mamma le métallurgiste 8 pour qu’ils extraient cette pierre et 5

    Jean-Marie DURAND

    272 10

    alors me l’apportent. » 9 Moi, ayant pris connaissance de la tablette que mon seigneur m’a fait porter, 13 j’ai amené 12 avec moi au Cap de Dagan 10 Yanib-Addu, fils de Lamurrûm, 11 ainsi que Puzur-Mamma le métallurgiste que mon seigneur m’avait expédié 13 et j’ai apporté une offrande sacrificielle de mon seigneur. 14 Nous avons vu cette pierre et 16 c’est 15 une pierre plus 16 grosse 15 que (ne le disait) le message de mon seigneur. 17 Pour ma part, ayant mené mon enquête, 19 je me trouve avoir examiné avec soin 18 la nature de cet endroit. 20 Le terrain est tabou. 22 Personne 23 n’(y) touche225 22 à quoi que ce soit. 23 Lorsque, de la part de 23 Yasmah-Addu 25 il y a eu 24 une entreprise de la sorte, 25 alors, du fait de cette entreprise, 27 il s’est produit 26 une faute cultuelle de la part de Yasmah-Addub). 27 Alors moi, 28 j’ai éprouvé de la crainte en moi-même 27 devant cette entreprise 28 et, 29 afin que, un jour ou l’autre, mon seigneur 30 ne me tienne pas ce discours-ci, disant : « 32 Avais-tu bien examinéc) 31 le statut de cet endroit ? 32 Pourquoi 34 ne m’as tu pas envoyé de message 32 sur ce qu’il en était 33 ou non ? » 34 maintenant, moi, 35 j’envoie un message à mon seigneur, conformément à mon devoir de serviteur. 36 Mon seigneur 37 doit prendre une décisiond) 36 à propos de la pierre pour laquelle il m’a fait porter e) 37 et 38 je ferai 37 tout ce que mon seigneur me fera savoir. 38 Puzur-Mamma, le métallurgiste, 39 que mon seigneur m’a expédié, c’est chez moi 40 qu’il habite, jusqu’à ce qu’un message de mon seigneur, 41 dans un sens ou dans l’autre, m’arrive. a) mâdum ne désigne pas toujours la pluralité mais aussi l’importance, comme l’indique qîtam mattam ARM I 127 33 = « un grand présent » ; cf. LAPO 16, p. 499. CAD M/1, p. 21a traduit « a valuable gift ». Cf. d’ailleurs, l. 15-16. b) Il peut s’agir du fils de Samsî-Addu d’Ékallatum, roi de Mari avant Zimrî-Lîm, mais ce serait un unicum car les bétyles ne font pas partie de l’univers religieux du RHM. On ne peut donc exclure que Yasmah-Addu désigne ici le nouveau chef du Yarih, ce qui attesterait le culte des bétyles chez les Mâr yamîna aussi. c) L’écriture -ra-a-ta de la finale verbale, l. 32 entraîne l’interprétation par une interrogative. d) Dans FM VIII, p. 69, j’avais traduit : « Mon seigneur doit prendre oracle sur la pierre que j’ai fait porter…». Cela ne me paraît plus possible parce que l’on dit ûpuum lorsqu’il s’agit d’une autorité administrative, epêum étant réservé aux techniciens hépatoscopiques. On attend manifestement une décision du roi pour prendre la pierre. De façon nette, le texte dit « Je ferai ce que mon seigneur me dira de faire » (l. 38) et le métallurgiste est toujours à Tuttul (39-40). Il n’a donc pas fait son travail de préparer les outils pour l’extraction de l’objet. Si la pierre a été envoyée, on ne comprend pas qu’il s’attarde à Tuttul. En outre, pour une interrogation hépatoscopique, on attend mention de la piqittum. On devrait donc trouver têrêtum, non têrtum dans ce texte. L’expression eli– têrtam epêum signifie donc « prendre une décision au sujet de …». Des parallèles à Suse sont cités par CAD T, p. 361. Eli— têrêtim ûpuum signifie bien « faire prendre des présages à propos de …», comme le montre DBP (A.731 24). e) L. 36, si la pierre est toujours en place, il faut comprendre que c’est la tablette du roi réclamant la pierre qui a été portée. Pour de tels emplois (jugés « elliptiques ») de ûbulum, cf. CAD A/1, p. 26b. Il est possible que le texte soit raccourci pour eli abnim a uâbilam.

    132 [A.3651] La-nasûm à Sammêtar. Suite à l'envoi de Nab-amas pour le (sacrifice)-bu(h)rum, le conseil a été réuni. (Lacune). Manque de sept ensembles vestimentaires. Cela doit arriver rapidement car le moment du sacrifice est venu, soit le le 25 xi. Voilà pourquoi le (sacrifice)-bu(h)rum n'a pu être offert.

    2 4 6 8

    a-na sa-am-me- tar! qíbíma um-ma la-na-su-um-ma a - um bu-uh-ri-im na-da-ni-im I na-ab-dutu ta-a-ru-da-am ta-ta-ma-am a tu-tu-ulki [u]p-ta-hi-irma [um-m]a u-nu-ma a ia-am-ha-duki [ o ]-x- u-ú […]

    225

    Le redoublement de la voyelle dans la forme i-la-ap-pa-a-at marque l’emphase de la déclaration.

    Textes concernant Tuttul

    273

    ( Face : 6 l. Tr. = 3 l. Rev. 6 l. manquent.]

    [ú-u]l ka-a -[da-nu-ma] 7! túg-há 7 né-ba-ha-[tum] 7 túgpa-ar- i-gu 7 kume- e!-[n]u 4’ ù a -lu-um a í-pa-tim ú-ul i-ba-a - i-i 6’ um-ma li-ib-bi a-bi-ia hi- i-ih-tum an-ni-tum 8’ li-ih-mu-ta-à-am a siskur-re in-na-di-nu Tr. 10’ iti ki-is!-ki- í-im u 25-kam 12’ bu-uh-r[u-um] ik- u-da-a[m] C. hi- i-ih-tum an-ni-tum […] 14’ ma-e-et-ma a - [um ki-a-am-ma bu-uh-ra-am] ú-ul ni-di-in [an-ni-tam iq-bu-nim] 2’

    1

    Dis à Sammêtar : ainsi (parle) La-nasûm. Tu m’as (ré)expédié Nab-amaa), 4 au sujet du (sacrifice)-bu(h)rum à donnerb). 7 Une fois que j’eus réuni 6 le ta(h)tamum de Tuttul, 8 ils ont dit : « Ce que les Yamhadéens 9 ont … 5

    (Lacune.) 1’

    Nous n’arrivons pas à 0’…. 5’ Il n’y a pas sept habits, sept ceintures, 3’ sept turbans (et) sept (paires de) chaussures, 4’ ni la corde faite en ajoncsc). 6’ Si mon pèred) le veut bien, 7’ ce manque doit arriver 8’ très vitee) : 9’ le (moment) de donner le sacrificef) (est) 11’ le 25 10' de kiskissum (xi). 12’ Le (moment du sacrifice)-buhrum est arrivé. 13’ Ce dont il est besoin … 14’ manque et voilà pourquoi 15’ nous n’avons pas donné 14’ le (sacrifice)-bu(h)rum. » 15’ Voilà ce qu’ils m’ont dit. Bibliographie : les l. 4-8 ont été citées dans Studia Eblaitica II, p. 35. Note : cette tablette porte la double numérotation de A.3243 & A.3651, cette dernière étant la définitive. a) Na-ab- est une variante courante à Mari pour na-bi-, ainsi a-t-on na-ab-an-nu // na-bi-an-nu, na-abutu // na-bi-dutu. Ce dernier se retrouve dans M.13036 (ARMT XXXIII 204), comme messager de La-nasûm. b) Il s’agit ici du sacrifice bu(h)rum, non de l’expression puhram nadânum « tenir une assemblée » (cf. ARMT XXVI 306 42, sans doute à corriger). c) Le terme qui convient ici est ippatu B, une sorte de joncs, que CAD ne connaissait encore que par des listes lexicales et un passage d’Ougarit. AHw y voyait à la fois une sorte de roseau et un légume (Gemüse). d) La-nasûm ne donnant point ce titre à Sammêtar, au début de la lettre, il faut l’attribuer au discours de quelqu'un de Tuttul appelant ainsi Sammêtar ou La-nasûm lui-même. e) Pour les formes que peut prendre la racine HM, cf. ARMT XXXIII, p. 285 e). f) Un pluriel IV de NDN, innaddinû n’étant pas justifiable, il faut voir ici un subjonctif IV inaccompli, dépendant de a, ce dernier étant un subordonnant signifiant « étant donné que…» ou « le moment où… ». d

    Dans le texte [M.7631], la cassure importante entre Face et Revers empêche de comprendre la teneur du Revers. Il s’agit apparemment de gens qui, une fois à Imâr, décideront d’aller ou non à Mari. 133 [M.7631] La-nasûm au roi. Nouvelles. (…) Les …, ayant déposé l'argent devant Dagan, sont allés à Imâr prendre une décision sur le fait d’aller chez le roi. Les bœufs seront à temps pour le sacrifice.

    2

    be-lía-na qíbí[um-m]a la-na-su-ú-

    ia ma um

    Jean-Marie DURAND

    274

    4 6

    [ìr]ka-a ma [be-lí k]i-a-am i -pu-ra-am um-ma be-[lí-ma] [o o o e]-mu-um [a ?………… (Lacune des 2/3 de la tablette.)

    Rev. 2’ 4’ 6’ Tr. 8’ 10’

    [ o o ] x x [……………] [ a-ni-tam] a - um kù-UD a! x!-[…] [ma-ha-a]r dda-gan i !-[k]u-[nu] [e]-ba-há it-ta-ad-de[ u-nu- i] [ku]-ni-im a-na i-ma-arki il-liù e-ma-am a a-la-ki- u-nu a-na e-er be-lí-ia an-né-e-em [a -r]a-nu-um i-pa-ra-sú ù ur-ra-dunim du a-na -qé-e ul! i-ka- a1’ 5

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) La-nasûm, ton serviteur. Mon seigneur m’a envoyé ce message-ci : « 6 Toute nouvellea)… (Grande lacune.)

    2’

    Autre chose : en ce qui concerne l’argent que les… 3’ ont mis devant Dagan, 4’ toutes les rations de grain leur ont été fournies et 5’ ils sont allés à Imâr. 6’ Alors, 8’ à cet endroit, ils prendront 6’ une décisionb) sur leur déplacement 7’ chez mon seigneur : 9’ alors ils iront en aval. 10’ Ils n’arriveront pas pour le sacrificec). Note : petite tablette aux bords arrondis. a) Le roi demande souvent qu’on lui transmette toute information entendue. Cela n’empêche pas que le fonctionnaire n’introduise un anîtam (cf. ici l. 2’?) pour indiquer une information particulière. b) Pour êmam parâsum = « décider d’une affaire », cf. CAD P, p. 172a. c) A-na -qé-e représente une faute courante dans ces textes par omission d’un signe répété.

    134 [M.13800] Sammêtar au roi. Arrivée de deux messagers de La-nasûm parlant de six cents ennemis qui font des pillages à Bît-… [a-na be-lí- ia] [qí]bí -[ma] [um]-ma sa-am-me-[e-tar] 4 ìrka-a- [ma] u-um up-pí an-né-e-e[m a-na e-er] 6 be-lí-ia ú- a-[bi-lam] 2 lú-tur-me-e la-na-su-yi-[im] 8 ik- u-du-nim um-ma-a-m[i] 6 me lú-kúr i-na é [……] Rev. 10 a-[h]a-ú- um-ma! [i- a-ha-ú] 2

    (Reste détruit.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Sammêtar, ton serviteur. Le jour où 6 j’envoie 5 cette tablette de moi chez 6 mon seigneur, 7 deux serviteurs de La-nasûm 8 me sont arrivés, disant : « 9 Six cents ennemis 10 attaquent 9 à Bît-…» 5

    (Reste détruit.)

    Textes concernant Tuttul

    275

    Le texte [A.278], lettre d'Ibâlpêl le mer‘ûm, traite de gens envoyés à Tuttul et au Zalmaqum. Il pourrait être contemporain de La-nasûm comme hazzannum et n'est donné ici qu'en complément. 135 [A.278] Ibâlpêl au roi. Il envoie depuis Dêr un message(r) au roi. Le troupeau va bien. Il a envoyé des messagers à Tuttul et au Zalmaqum et fera un rapport au roi. [a-na be-l]í -ia [qíb]íma [um-ma] i-ba-al-pí-AN 4 [ìr]ka-a- ma [up]-pí an-né-e-em i-na de-erki 6 a!-na be-lí-ia ú- a-bi-lam na-wi-um a-al-ma-at 8 dumu-me-e i-ip-ri-ia Tr. a-na tu-ut-tu-ul ki! Rev. 10 [ù m]a-a-at za-a[l-ma-q]í-im[ki] [a -p]u-ur e-ma-am 12 i!-im-ma-ru-nim-ma [e-m]a-am ga-am-ra-am 14 [a-na ]e-er be-lí-ia [a- a-a]p-pa-ra-am 2

    (Reste anépigraphe.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Ibâlpêl, ton serviteur. J’envoie à mon seigneur 5 cette tablette de moi, (étant) à Dêr. 7 Le troupeau va bien. 11 J’ai 8 envoyé des messagers à moi 9 à Tuttul 10 et au pays du Zalmaqum. 12 Ils verront 11 la situation 12 et 15 j’enverrai 13 un rapport détaillé 14 chez mon seigneur. 6

    08. DOCUMENTS D'IDIN-ANNU

    08.1 Celui qui s’appelle Idin-Annu Un Idin-Annu1 a déjà fait l'objet d'une notice dans l’article « Administrateurs de Qa

    unân », FM II, p. 94-95, antérieurement à la présente édition de ses lettres. Il y était envisagé que plus d'une personne fût à retrouver derrière ce nom dans les archives de Mari. De fait, A.343, lettre de Hamanum, de l'époque du RHM, parle d'un messager babylonien. De la même façon, A.2044, lettre d'Ikur-sa -ga, également de l'époque du RHM, parle de vaches à l'engrais et mentionne le départ d'un Idin-Annu. Rien n'oblige à penser qu'il s'agisse dans ces deux cas du personnage dont sont ici éditées les lettres. La situation est plus compliquée en ce qui concerne les textes de l'époque de Zimrî-Lîm. Une notabilité de Qa

    unân du nom d’Idin-Annu est mentionnée par ARMT XXVII 3 17. L’individu est envoyé à Mari depuis Qa

    unân avec un certain Burhuum2. Le même est l'interlocuteur d'Asqûdum dans A.2688 (ARMT XXVI 73), d’après le parallèle de ARMT XXVII 73. Le gouverneur de Qa

    unân dit avoir fait faire un appareil de musique (ARMT XXVII 7 11). Selon ARMT XXVI 73 14, Idin-Annu doit examiner (NL) l'objet avant son envoi. Cet Idin-Annu de Qa

    unân était donc un ouvrier spécialisé4. [A.2265] (ARMT XXXIII 258), lettre d'Itûr-asdu du début du règne de Zimrî-Lîm, parle de sa « maison » où était gardé un scribe donné ultérieurement à un marchand. Il ne doit pas s'agir de l'IdinAnnu dont la correspondance est publiée ici, car ce dernier semble avoir été un personnage important. 08.2 Le district d’Idin-Annu Celui qui est documenté lors du conflit avec les Mâr yamîna est plusieurs fois fait crédité d’un halum, alors que ce terme est de façon générale, sous le règne de Zimrî-Lîm, qualifié par un toponyme, non par un nom propre5. Il n’en est cependant pas dit âpi um et nul titre ne qualifie cet Idin-Annu. ARMT XXVI/1, p. 241 & n. 51, avait donc envisagé un commandement exceptionnel. Son halum comprenait Utâh (selon [A.4548]), ville qui se trouvait en amont de la province de Saggâratum, sur une rive opposée

    1 En ce qui concerne son nom, on le trouve couramment interprété (cf. FM II) comme Iddin-Annu. Cette forme pose en fait un double problème : a) « An-nu » n'est manifestement pas une divinité mésopotamienne ; pourquoi le verbe aurait-il une forme akkadienne et non celle de Yantin-/Yattin-? Pour Itûr-asdu qui relève du même procédé, on trouve aussi Yatar- ou Yater-asdu ; b) par ailleurs, lorsque le NP comporte le nom d’une déesse, on ne trouve jamais taddin-, alors que le théonyme apparaît au génitif (i-di-in-ta-a-me-tim). Pour ces raisons, j'ai postulé un terme *idnum « don », analogue à qîtum (cf. des NP comme Qiti-Dêrîtim, XVI, et qí-i-ta-dli-[i]l-lim, A.3758). Cf. pour ce terme ARMT XXXIII, p. 481, n. 1. 2

    Le NP est bien attesté par des inédits et on y rattachera le NP Burhuânu (cf. ARMT XVI/1, p. 82).

    3

    Ce parallélisme montre que l'expression aT-ru-IS-sí de ARMT XXVII 7 12 vient bien de arâdum « envoyer » (N. Ziegler, conférence au Collège de France du 16/01/2016), plutôt que de tarâ um « équiper ». 4 ARMT XVI/1, p. 114 connaît un artisan de ce nom sous Sumu-Yamam (RA 64, 1970, n°10 : 5 ; le même est mentionné dans T.250). Ce serait donc un individu âgé sous Zimrî-Lîm, mais il peut ne s’agir que d’un homonyme. ARMT XXVII 7 peut concerner le même artisan que celui de ARMT XIII 19 qui opère une coulée de métal pour la confection d'un serpent. Son travail sur l'instrument de musique pouvait ne concerner qu’une partie en métal. Cf. ce qui est dit de A.3889, ci-dessous n. 10. 5

    Compte non tenu des cas où quelqu’un parle de « son » district, bien sûr.

    Jean-Marie DURAND

    278

    à Manûhatân qui était sur la rive gauche. Cela situe donc l’activité d’Idin-Annu à l’amont de la Forteresse de Yahdun-Lîm, du côté de l’actuel Bishri, dans la région de la Halabît d’époque amorrite. Ce sont surtout dans les lettres de Yassi-Dagan, général de Zimrî-Lîm, actif sur l'Euphrate contre les Mâr yamîna, que l'on a des renseignements sur cet Idin-Annu. Dans [A.2594], il le rencontre à Manûhatân et obtient de lui des renseignements sur les enfants de Sumu-dabî laissés en nourrice à Ziniyân. Selon [A.4289], il rencontre les Amnanéens à Sahriya6 avec Idin-Annu. Il est également fait mention dans cette lettre de Ziniyân. L'action de cet Idin-Annu semble donc s'être déroulée à l'amont de Saggâratum7. Ces mentions, directes ou indirectes, de Ziniyân font penser que ce bourg a été important pour l’activité d'Idin-Annu, au moins à un moment. Un district (halum) de zi-ni-ia-aki, d'ailleurs, est attesté par ARMT XXIII 595, à l'époque du RHM, lors de l'éponymie de Nimer-Sîn8. Il existait donc une circonscription de Ziniyân, avant la définition des trois provinces centrales qui sont attestées sous le règne de Zimrî-Lîm. De l'endroit où il était pendant la période du conflit, Idin-Annu a donné au roi des renseignements sur ce qui se passait à son horizon. Ainsi dans [A.2200] parle-t-il des raids de Mâr yamîna contre les Soutéens du Bishri et dans [A.2237] énumère-t-il les lieux de refuge des chefs mâr yamîna, après leur défaite, ce qui peut n’être que des on-dit de voyageurs, sur la région à l'amont (?) d'Imâr, à propos de Hardum et de Yaggih-Addu. Il doit en être de même pour Dâdî-hadun mais les renseignements sur son compte peuvent aussi bien venir de Sarrû. Samsî-Addu, lui, a quitté Samanum pour les tentes des Rabbéens de Sarrû. Il n'y a pas en revanche de discours assuré sur le lieu de Sumu-dabî, parti loin à l'Ouest, du côté de Qa na. Toutes ces indications marquent cependant l'horizon et les moments de sa correspondance. Qu'il ait été à la tête d'une véritable circonscription explique ses activités judiciaires. Sont ainsi connus au moins deux procès où il a eu son mot à dire : dans [A.697] un homme libre a été vendu. Le texte semble indiquer qu'il y avait, outre une importante composante mâr yamîna, un fond de population mâr sim'al dans cette région. Dans l'obscur [A.2166], il doit s'agir de vols où était impliquée une prostituée. Ces activités judiciaires peuvent être antérieures au conflit avec les Mâr yamîna. 08.3 Idin-Annu, devin et marchand Une comparaison des activités d'Idin-Annu avec celles d’Asqûdum pourrait le faire reconnaître dans celui qui selon A.1192 porte le titre explicite de má-u-gíd-gíd au moment d'une marche militaire contre Anakkum, ainsi que dans A.25889, lettre acéphale, qui le situe dans l'entourage d'Itûr-asdu à Nahur. Il s'agit également d'un devin dans A.3930 (lettre d'Ibâl-Addu citée par M. Guichard dans son habilitation) ; ce document est postérieur d'au moins un à deux ans à l'intronisation d'Ibâl-Addu à Alakkâ mais, vu que Sammêtar, roi d'Anakkum, y est aussi mentionné, il ne peut qu'être postérieur au retour de Narhî à Anakkum. A.3057 (lettre du roi à Itûr-asdu, alors à Babylone) et A.3889 (note administrative, provenant peut-être de Qa

    unân) décrivent les occupations d'un marchand10. Idin-Annu pourrait ainsi entrer dans la catégorie des devins qui pratiquaient, outre leur art, des activités multiples, à

    6 Cf. LAPO 17, 1998, p. 178, 431, 462 : p. 178 : « bourg benjaminite du district de Saggaratum » ; ibid., p. 431 : zone limite entre la forteresse de Yahdun-Lim et Terqa, dans le district de Saggaratum ; « bourgade dont le chef-lieu était la Forteresse de Yahdun-Lîm » ; cf. Amurru 3, 2004, p. 168 : « dans le district de Saggaratum. » 7 [A.568] montre Idin-Annu dans une région de Rabbéens. Or, ces derniers étaient attestés à « Sarrû des Rabbéens », laquelle ville n'était pas loin de Ziniyân et des Yahapalléens qui habitaient son terroir. Sarrû ra-bi-yu-um appartient au district de Saggâratum comme Sarrû Amnân (cf. les listes inédites M.7450 xii et M.8375). 8

    On trouve dans M.18082, texte sans date aux coins pincés, de la viande a ha-la-a zi-ni-ia-anki.

    9 Texte cité dans ARMT XXVI/1, p. 241. Les textes A.1192 & A.2588 doivent faire partie de l'ouvrage de M. Guichard Nahur et l'Ida-Mara . 10 La lettre A.3057, qui parle de se procurer des fourrures précieuses en Babylonie grâce à un Idin-Annu, peut cependant faire allusion à l’individu mentionné par A.343. A.3889 (sans date) est une note mémorandum qui indique qu'un Idin-Annu avait accompagné ama-zânin à Andarig (où ce dernier avait apporté divers produits) et se trouvait à Qa unân, alors que ama-zânin résidait à Mari.

    Idin-Annu

    279

    leur profit (commerce) ou au service du roi (administration). Il aurait trouvé, dans le sillage d'Itûr-asdu, des occupations limitées à la pratique de l'art augural. Mais, que penser du texte A.2671+A.4006, lettre de Yassi-Dagan au gouverneur de Qa

    unân, Ilu-nâ ir, cité dans FM 2, p. 91 et n. 20, d'après lequel un Idin-Annu se serait trouvé un moment à Qa

    unân dans une période intermédiaire entre Akin-urubam, le tout premier à gouverner la région pour Zimrî-Lîm, et Il-u-nâ ir. Il y était tenu pour un incompétent. Il y est dit, en effet, de façon peu louangeuse à son égard : « Précédemment [à toi, Il-u-nâir], Akin-urubam, un Bédouin, avait été investi de la fonction de gouverneur à Qa

    unân, puis ç'avait été Idin-Annu, un sot, sans expérience11, qui y avait été installé. » Tel était, en tout cas, le jugement de Yassi-Dagan à l'encontre d'Idin-Annu12. Le roi a pu ne pas partager cet avis et le propos refléter des querelles entre les deux hommes lorsqu'ils ont eu à organiser la lutte contre les Mâr yamîna, plusieurs textes nous parlant de leurs rencontres. Si Idin-Annu a bien été un devin, il a pu contrecarrer les projets du militaire et l'on voit par d'autres exemples que les deux sortes de spécialistes avaient à l’occasion des logiques antagonistes13. Après l'avoir dans un premier temps affecté à Qa

    unân, Zimrî-Lîm aurait nommé Idin-Annu à Ziniyân. 08.4 Des affaires judiciaires Au moins trois textes concernent des affaires juridiques dont Idin-Annu a eu à connaître. Toutes trois portent sur des vols. Il est difficile de dire s’il s’agit là d’un hasard ou s’il faut y voir la limitation du pouvoir judiciaire du fonctionnaire mariote. 08.4.1 Un homme libre a été vendu [A.697] montre les activités de juge d'Idin-Annu, dans une affaire où un homme libre a été vendu comme esclave. De telles affaires sont connues par d’autres documents retrouvés à Mari et sont jugées sévèrement par ceux qui les rapportent. La victime est mâr sim'al (l. 5) alors que rien n'indique la tribu du coupable, mais on peut penser que, s'il s'agissait d'un Mâr yamîna, cela aurait été spécifié. Les coupables tentent d’obtenir un arrangement avec l'autorité qui n'en accepte aucun. L. 18-19, la réponse d'Idin-Annu (l. 18 : « Ce qui me plaît ? Tu iras devant le roi ! ») est en écho au refus de se défendre du coupable (l. 16 : « Oui, je l'ai vendu. Fais-ce qui te plaît »), ce qui revient à plaider coupable et à accepter sans discussion les décisions de l'autorité judiciaire. Devant le refus de négocier un arrangement, le frère offre de l'argent (l. 26), ce qui suscite une réponse indignée d'Idin-Annu (l. 27-29). Vendre un individu libre était un acte qui entraînait le renvoi de la cause à la justice royale (l. 19, l. 25). Comme toujours, le roi fera ce qu'il voudra (l. 37-38). Son jugement tient cependant souvent compte d'éléments non juridiques, comme la connivence tribale ou le rang social du fautif. Ce pourrait être le cas en l'occurrence, mais Idin-Annu fait observer qu'il y a eu une multiplication des crimes localement (l. 40-41). Il serait donc salutaire de faire un exemple. Le cas présenté dans ce texte est un dîn napitim, donc assez grave pour entraîner la peine de mort. C'est sans doute pour cela qu'il est transmis au roi, seul habilité à rendre un tel verdict. Pour ce qui est de dater le texte, le coupable est arrêté à Zalpah et ramené à Idin-Annu. Il a donc dû aller vendre sa victime dans le Nord sur un des nombreux marchés de la région, voire peut-être au Zalmaqum. Qu'une autorité mariote puisse intervenir dans Zalpah indique que l'on est à un moment antérieur (ou, moins vraisemblablement, postérieur) au conflit avec les Mâr yamîna. 11 C’est la traduction de FM II. Le texte dit i-tu-ur i-din-an-nu lú nu-ú-um, a mi-im-ma la am-ru, a-a-ri-i -a-ki-in. Voir commentaire ad loc. Le passage montre l’affectation de l’individu sans dire cependant expressément qu’il a été gouverneur. La traduction de itûr (avec ou sans -ma) par « à nouveau, derechef », qui est bien attestée à Mari (cf. ARMT XIII 112, rev. 7 & X 108 9) ferait cependant croire qu’Idin-Annu avait eu le poste avant Akin-urubam. Il a pu cependant n’être chargé que d’une fonction particulière, comme d’être le devin officiel de l’endroit. 12

    Il peut, évidemment, s’agir aussi d’une tierce personne.

    13

    On se réfèrera aux lettres des devins au service du (général) Ibâlpêl dans ARMT XXVI/1.

    Jean-Marie DURAND

    280

    136 [A.697] Idin-Annu au roi. Plainte d'un individu contre le rapt et la vente de son frère. Le coupable a été arrêté à Zalpah. Son frère essaie de proposer une somme d'argent pour que le voleur ne soit pas expédié chez le roi. Suite à la fuite du coupable, son frère est envoyé à sa place chez le roi ; c’est le moment de faire un exemple. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma i-din-an-nu ìr-ka-a-ma lú wa-bi-il up-pí-ia an-né-i-im dumu ha-al-í-ia i-na yu-um-ha-mi-imki wa-i-ib il-li-kam-ma um-ma u-ú-ma a-hi i-na ha-al-í-ka a-ri-iq-ma a-na kù-babar na-di-in wa-ar-ka-tam pu-ru-ús a-pu-ur ú-ba-hu-ni-i-u-ma lú14 a-ra-qa-an a-hi-u i-na za-al-pa-ahki i-ba-tu-ni-i-u a-na e-ri-ia ir-du-ni-i-u a-t[a]-a-al-u um-ma a-na-ku-ú-ma am-m[i]-ni° lú a-na kù-babar ta-di-in um-ma u-ú-ma ad-d[i-i]n-[]u a e-li-ka à-bu e-pu-[ú] mi-nu-um a e-li-ia à-bu a-na e-er lugal ta-la-ak a-at-qa-tim am-ha-sú-ma a-na qa-at be-el a-wa-ti-u ap-qí-da-a-u um-ma a-na-ku-ú-ma a-lik a-na e-er lugal ri-di-[]u it-bi-ma a-hu-u um-ma u-ú-ma a-hi lugal la i-ka-a-a-ad kù-babar lu-ud-di-in um-ma a-na-ku-ú-ma a-ar di-in na-pí-i-ti-i kù-babar im-ma-ha-ar kù-babar ak-sú-u-ma a-na qa-at be-el a-wa-ti-u ad-di-i-u i-na-an-na lú uh-ta-li-iq a-pu-ur ni-i-u ú-pa-hi-ru-n[i-i]m-ma a-na qa-ta-tim ad-di-in ù a-ha-u a-na qa-at be-el a-wa-ti-/u ap-qí-dam-ma a-na e-er [be]-lí-ia a - à-ar-dam be-lí a e-li-u à-bu li-pu-ú lú u-ú ú-ul ú-ta-ha-at-ma sa-ru-tum i-na ha-al-í-im i-mi-du

    2 4 6 8 10 12 14 Tr. 16 18 Rev. 20 22 24 26 28 30 32 34 Tr. 36 38 C. 40

    Bibliographie : édité dans           14

    Un grand Winckelhacken est écrit sur le LÚ.

    Idin-Annu

    281

    1

    Dis à mon seigneur: ainsi parle Idin-Annu, ton serviteur. Le porteur de cette tablette de moi 5 appartient à mon district, 6 résidant 5 dans le (clan) Yumhammum. 6 Il est venu à moi et 7 m'a dit : « Mon frère 8 a été volé 7 dans ta région 8 et a été vendu. 9 Fais une enquête ! » 10 Sur message de moi, on l'a recherchéa) et 12 on s'est emparé 11 du voleurb) de son frère 12 à Zalpah. 13 On me l'a conduit. 14 Je l'ai alors (-ta-) interrogé, disant : « 15 Pourquoi as-tu vendu l'homme ? » 16 Il a dit : « 16 Je l'ai vendu. 17 Fais ce qui te plaira. » 18 (J'ai dit) : « Ce qui me plaît ? 19 Tu irasc) chez le roi ! » 20 Je lui ai mis des menottes et 22 l'ai livré 21 à son adversaire, 21 disant : « 23 Allons! Mène-le chez le roi ! » 24 Son frère s'est levé, disant : « 25 Pour que mon frère n'aille pas chez le roi 26 j'accepte de donner (de) l'argent d) ! » 27 J'ai dit : « 28 De l'argent 29 être reçu 27 alors qu'il s'agit d'un jugement 28 capital ! De l'argente) ? » Je l'ai ligoté et l'ai remis à son adversaire. 31 Maintenant, l'individu vient (-ta-) de s'enfuir. 32 Sur message de moi, on a réuni sa famille et 33 j’(en) ai fait des garants. 34 Alors, 35 j'ai remis 34 son frère à son adversaire 35 et 36 je viens de (les) expédier 35 chez mon seigneur. 37 Mon seigneur 38 fasse 37 ce qui lui paraîtra bon ! Si l'on ne fait pas peur à l’individu, les criminels seront nombreux dans la région. 4

    a) ú-ba-hu-ni-i-u : le verbe bu’ûm « rechercher » est également écrit avec notation du ‘ dans ARM I 89 (LAPO 18 1066 et cf. ibid., p. 241, n. 143.) Il faut, cependant, considérer que dans ARM IV 64 8 (CAD B), il s’agit d’un autre verbe (cf. LAPO 17, p. 501 n. a). b) Le terme arrâqânum est surtout attesté à l'époque paléo-babylonienne dans le Codex de Hammurabi ; c'est le voleur nommément accusé d'un larcin. c) Il n'est pas impossible que ce ta-la-ak soit à interpréter comme un impératif (cf. A.2821 a) au lieu de alik/alkam, mais cf. l. 23, où l'on trouve le alik attendu. d) Est-ce la somme obtenue par la vente de l'homme ou un simple bakchich ? e) Il y a plusieurs aspects de langue parlée dans ce texte, dont le trait le plus marquant est la non-présence de -ma pour coordonner certaines formes verbales (emplois de apur, l. 10, 32, ou après alik, l. 23, qui correspond à l'interjection française : Va !, Allons !, ou l'absence de formulation introductrice pour les l. 18-19 ou de verbe déclaratif, l. 24. On notera la forme phonétique addiu de NDN. La répétition de kù-babar, l. 28-29 répond sans doute au même principe et il faudrait sans doute lire : kaspum immahhar, kasap! Une compréhension *kaspam aksu-um-ma m'a paru linguistiquement peu vraisemblable.

    08.4.2. Une affaire de prostituée et de vols [A.2166] est un texte dont le sens fait difficulté car une lacune de six lignes (l. 16-22) nuit à la compréhension de l’histoire. L’affaire concerne une harimtum, terme souvent rendu (trop vite) par « prostituée », qu'un individu a introduite chez des gens qui ont manifestement subi un vol pendant sa visite. Un lien entre le voleur et la prostituée est à supposer vu le contexte, celui qui est désigné par l’anonyme « lú », ou comme « le voleur » devant procéder à ses larcins en profitant des occupations de ses victimes. Le plaignant (mais il semble y avoir eu plusieurs victimes) était un certain Yantinum, qui doit s'être d'abord adressé à Yasmah-Addu, le chef du Yarih, sans doute parce qu'il était de sa tribu, accusant formellement (l. 24) le fugitif, quoique l’affaire ne fût pas confirmée par des témoins à charge. Sans doute les autres « clients » n’avaient-ils pas désiré se manifester avouant, ce faisant, leurs pratiques. 137 [A.2166] Idin-Annu au roi. Procès intenté par un certain Yantinum. Son voleur qui opérait aux moments où il procurait les services d'une harimtum est en fuite. (…) Accusation portée par devant Yasmah-Addu. Dans l’absence de témoins, la harimtum et l’accusateur sont expédiés chez le roi.

    2 4 6

    a-na be-líi[a] qíbím[a] um-ma i-din-an-nu ìr-ka-a-ma a-um di-nim a ia-ti-nim a be-lí i-pu-ra-am um-ma-a-mi be-el a-wa-ti-u [a-n]a qa-ti-u

    Jean-Marie DURAND

    282

    id-na-am-ma a-na e-ri-ia li-ir-de-e-[]u-nu- ti lú a-ri°-qa-anu ha-li-iq i-na-anna am [míh]a-ri-im-ta[a] lú a-ra°-qa-nu-um [ha-a]l-qú-um a-na bi-ti-u-nu° [u-t]e-ru -bu15  d [ i]a-ás-ma-ah- IM [ …………]-a-u […… ……a pa-la]-li-im16 […………………] x x […] […………………………] [o o o o o ] o o o o a-na ma-at [o o o o o ] x x-ma [o o o o]-x-a munus-tur i-te-ne-ru-ub i-n[a pa-an i]a-ás-ma-ah-dIM [a-um ta-k]i-it-ti ul-li-im [ú-da-bi-ba]-an-ni a-ra-qa-ni u--ma [um-m]a a-na-ku-ú-ma i-si mu-ki-ni-u [li-k]i-nu-u-ma mu-ki-ni-u [ù lú] a-a-ti a-na e-er be-lí-ia [lu]-u -ru-ud mu-ki-nu-u ú-ul ib-ba-u- ú ù a-um be-lí ú-da-ni-nam-ma i-pu-ra-am a-nu-um-ma mí ha-ri-imtam ù lú a ip-lilu a-na e-er be-lí-ia

    8 10 12 14 16 Tr. 18 Rev. 20 22 24 26 28 30 32 Tr. 34

    (1 l. blanche.)

    C. i 36 a[ - ]à-ar-d[a]m [b]e-l[í d[i]-in l[ú u-a-ti (?)] 38 li-di-[in-ma ] ii ù [………] 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Annu, ton serviteur. À propos du procès (intenté par) Yantinum, 5 objet d'un message de mon seigneur, disant : 7 « Livre-lui 6 ses adversaires 8 qu'il me les amène 7 chez moi ! », 9 son voleura) 10 se trouve en fuite. 10 Maintenant, 11 la harimtum 12 que le voleur 13 en fuite 14 faisait entrer chaque fois 13 dans leur (sic) maison, 15 Yasmah-Addu 16 … 17-21 … et 22 la jeune fille ne cessait d'entrer chez ses… 23 Maintenant, par devant Yasmah-Addu 26 il fait pression sur moi 24 pour confirmer (qu’il s’agit bien) de celui-ci, (disant) : 25 « Cet homme est mon voleur ». 26 J’ai dit : « Convoque ses témoins (à charge), 27 qu'ils confirment que c’est lui 29 afin que j’expédie 27 ses témoins (à charge) 28 et cet homme chez mon seigneur. » 4

    15

    BU archaïque, avec perpendiculaire sur le A.

    16

    Pour cette restauration, cf. l. 34. Le terme se retrouve sans doute ligne suivante.

    Idin-Annu

    283

    30

    Il n'y a pas 29 de témoins (contre) lui. 31 Or, vu que mon seigneur 32 m'a envoyé une lettre 31 en termes énergiques, 32 voilà que 36 j'envoie chez mon seigneur 33 la harimtum 34 et l’homme qu'il accuseb). 37 Que mon seigneur 38 juge 37 le jugement de cet homme et, 39 en outre,… a) Le terme n’existe pas dans CAD /2 qui ne connaît que arriqu. Cf. cependant D. Charpin, MARI 6 (1990), p. 264 ad M.11009 9 (« troupe de voleurs »). Le terme est ici en variante de celui qui est posé normalement arrâqânum, mais ce second exemple empêche de considérer qu’il y a une mégraphie RI pour RA. b) Le verbe palâlum (ici nettement « accuser ») pourrait ne signifier que « émettre des soupçons à l’encontre de quelqu’un ». 

    08.4.3 Un homme d'Enunna s’est fait voler ses ânes Ce que raconte [M.11042] concerne le monde du commerce, même s’il s’agit sans doute d’un colporteur plus que d’un tamkârum. Le commerce entre Mari et Enunna a toujours représenté quelque chose d’important depuis Yahdun-Lîm jusqu’à la prise d’Enunna par les Élamites. Puisque l’affaire est traitée par Idin-Annu, elle s’est produite ailleurs que dans la capitale et Ziniyân est peut-être à envisager comme lieu du dol et du jugement (cf. l. 7 & 10). Rien ne dit d’où venait cet Enunnéen qui pouvait arriver par le Habur, ou revenir d’amont. Cet étranger plaidait sa cause devant une juridiction locale (en l’occurrence le roi de Mari) et non devant des autorités d’un kârum. 138 [M.11042] Idin-Annu au roi. Un Enunnéen s’est fait voler ses ânes. Le roi demande d’instruire l’affaire…

    2 4 6 8 10

    [a-na] be-lí- [ia] [qí]bíma [um-m]a i-din-an-nu ìr-ka-a-[ma] 17 [a-u]m ane-há a lú è-nun-ki-iki be-lí i-pu-ra-am um-ma-a-mi [ane]-há a lú è-nun-ki-iki [i-n]a ha-al-í-im a-ah- ú-ú [a-um h]i- í-tim a-a-ti a-wa-tam a-[mu-ur] [an]-ni-tam be-lí i-pu-ra-a[m] [ù] um-ma ane-há u-nu i-tu la-[as-q]í?-[im] a-di ba-ah-lu-ú-ga-ri x [o] (…)

    Note : il n'y a pas de photo. Ce texte ne m'est connu que par une transcription de M. Birot (= S.115-52). 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Annu, ton serviteur. Au sujet des ânes d’un homme d'Enunna, 5 mon seigneur m'a envoyé un message, disant : « 6 Des ânes d’un homme d'Enunna 7 ont fait l'objet d'une razzia dans le district. 8 Au sujet de ce dommage, vois l'affaire. » 9 Voilà le message de mon seigneur. 10 Or, si ces ânes, depuis le Lasqum 11 jusqu’à Bahlu-ugârima) (…) 4

    a) Pour ce lieu, cf. [A.829] 9 : ba-ah-lu-a-gàr.

    08.5 Affaires de Mâr yamîna Sa situation en amont de la Forteresse de Yahdun-Lîm faisait d'Idin-Annu un témoin privilégié des activités des Mâr yamîna qui emmenaient leurs troupeaux à la pâture, vers le Bishri. La datation de ces documents mal conservée est néanmoins difficile dans la mesure où n'est pas établi de façon sûre le moment où Idin-Annu a pris ses fonctions dans la région, si c'est bien lui qui était auparavant en poste à Qa

    unân. Au moment du conflit, les Mâr yamîna semblent avoir emmené leurs troupeaux du côté de 17 M. Birot a lu è-nunki i-ki/di, mais il doit d’agir d’une graphie semi-phonétique (bien attestée) car enunnéen se dit inun(a)kûm à Mari. Il doit en être de même à la l. 6.

    Jean-Marie DURAND

    284

    Lasqum qui était sur la rive opposée à celle où il se trouvait. Des actions des Bédouins sur la rive gauche sont donc à attribuer à la période antérieure au conflit ou à celle où reprenaient des relations apaisées. Une lettre comme celle de Yassi-Dagan, [A.2954], montre cependant qu'Idin-Annu pratiquait le renseignement direct auprès du roi dans la mesure où il se déplaçait pour lui apprendre les nouvelles qu'il avait apprises. S'il n'avait pas rencontré en route le général l'information concernant les enfants des rois en fuite n'aurait fait l'objet que d'un rapport oral, donc ne nous serait pas parvenu. 08.5.1 Raid des Mâr yamîna contre les Soutéens Le texte A.220018 peut être antérieur au conflit et illustrer un raid des Mâr yamîna contre des Soutéens du Bishri. Il montrerait ainsi les rapports conflictuels que pouvaient entretenir ceux qui fréquentaient les franges du désert et ceux qui s'étaient établis dans la vallée de l'Euphrate, d'autant plus qu'ils emmenaient leurs troupeaux sur les mêmes pâturages. Nele Ziegler a regroupé plusieurs textes analogues dans son article sur les Soutéens19, dont certains remontent à l'époque du roi Samsî-Addu. La région qui concerne Idin-Annu était autour d'Utâh, proche du Bishri. 08.5.2 L'exil des rois mâr yamîna [A.2237] indique les lieux de refuge des princes mâr yamîna lors de l’errance après leur défaite et donne une intéressante indication de date : il s'agit d’un 9 du mois de lahhum. C'est donc avant un mois iii que la déroute des princes mâr yamîna a été consommée. Dans ce texte, l’événement semble s’être produit depuis peu de temps. Hardum et Yaggih-Addu étaient réfugiés sur l’Euphrate d’amont puisque les lieux sont en référence à Imâr et — apparemment — dans la même ville. Cette région à l’amont d’Imâr est mal documentée par les textes de Mari mais ne devait certainement pas être inconnue des Mariotes puisque telle était la route vers Carkémish, un centre politique et commercial bien fréquenté par leurs marchands et leurs diplomates. La restauration de elênum, l. 15, tient compte du fait que la « Route vers Imâr » n’indique pas de ville à l’aval du grand emporium avant Abattum. Ce document de toute évidence parle de la rive droite, car on ne voit pas pourquoi les deux chefs mâr yamîna auraient traversé le fleuve et la référence à Yarîm-Lîm, l. 12, ne se comprendrait pas. La rive gauche de l’Euphrate dans cette région ne semble d’ailleurs pas avoir été une région avec des villes importantes avant Yakaltum (Ekalte) qui est plus haut sur le fleuve qu’Imâr. La lettre de Sammêtar, ARMT XXXIII 143 (= ARMT XXVI 14), qui qualifie de madbarum la région à l’aval d’Imâr à la saison chaude, conforte les indications de la « Route vers Imâr ». Il faut donc admettre que arzah et …birra étaient des sites entre Imâr et Carkémish. Cela étant, les deux chefs semblent en route vers Carkémish. FM VII 7 signale que les deux chefs mâr yamîna ont quitté le Dadmum et les gens d’Imâr certifient qu’ils ne sont plus sur leur territoire. [A.2237] devrait donc être postérieur à FM VII 7. Dâdî-hadun pourrait être réfugié sur ses terres (l. 17-18), mais, comme Ibâlpêl (cf. A.48 dans ARMT XXXV) indique à son propos les monts du Liban et de l’Anti-Liban comme lieux de refuge, on ne peut exclure que le lieu-dit de la l. 18 (de lecture incertaine) se trouvait sur une route qui y menait20. Samsî-Addu a quitté une ville dont le nom n’est plus lisible aujourd’hui (Samanum ?), pour gagner le campement (l. 21) des Rabbéens de Sarrû, sans doute celui des Bédouins qui constituaient le hiprum établis dans un endroit de pâtures, lequel se trouvait au Bishri ou dans la steppe qui sépare l’Euphrate des régions occidentales. Ces nouvelles qui concernent des lieux sur l’Euphrate — d’amont ou, sans doute, à proximité du fleuve — indiquent que la région où opérait Idin-Annu était proche de la passe de Hanuqah. Il n'est pas question dans ce texte de Sumu-dabî, mais ce dernier était loin, à Qa na, et Idin-Annu ne devait avoir aucune information sur lui. En revanche, il n’avait pas encore reçu de confirmation (takittum) de la part 18

    Cf. ARMT XXXIII, p. 329.

    19

    « The Sutean Nomads in the Mari Period », in D. Morandi Bonacossi, Settlement Dynamics and HumanLandscape Interaction in the Steppes and Deserts of Syria, Studia Chaburensia 4, Wiesbaden, 2014, p. 209-226. 20 Abattum était l'endroit où commençait une des routes qui traversaient l'actuel désert de Palmyre. Si Dâdîhadun s'y trouvait toujours, on ne comprend pas la mention que la hallatum du Dadmum arrive comme d'habitude là où se trouvait Idin-Annu (l. 27).

    Idin-Annu

    285

    d’Ihî-Lîm. Ce dernier étant en poste à Zalpah, le fait qu’Idin-Annu attende des nouvelles de sa part (sans doute transmises via La-nasûm ?) montre qu’il savait que les chefs mâr yamîna se dirigeaient vers le Haut-Balih. Dans FM VII 7, Yaggih-Addu et Samsî-Addu étaient signalés à Carkémish et, selon FM VII 6, Hardum, Sumu-dabî et Samsî-Addu comptaient se diriger vers Serdâ, où les attendait la demeure d’un Yahurréen. FM VII 6 est donc sans doute postérieure à FM VII 7 et la « confirmation » d’Ihî-Lîm devait concerner ce projet des rois d’aller à Serdâ. [A.2237] devrait être postérieure à FM VII 7. La demande d’informations du roi dans [A.2237] cherchait en fait à savoir où ses adversaires en étaient dans leur parcours vers une région où l'on pouvait craindre qu’ils ne s’organisent. Les endroits où se trouvaient les rois fugitifs n'avaient pour l'heure aucun effet sur la circulation des troupeaux qui continuaient à arriver depuis le Dadmum et la région d'Ahhunâ. Leur but devait être les pâturages de la région du Bishri où se trouvait Idin-Annu et les rois en fuite ne bloquaient en rien leurs mouvements. 139 [A.2237] Idin-Annu au roi. Rapport sur les lieux où se trouvaient les rois mâr yamîna fugitifs. a-na be-lí- ia 2 qíbíma um-ma i-din-an-nu 4 [ìr-k]a-ama [a-u]m lugal-me-e a dumu-me-e ia-mi-na-a° 6 [a be-lí i]-pu-ra-am um-ma-a-mi [a-ar wa]-a-bu u-pu-ur wa-ar-ka-sú-nu 8 [li]-ip**21-ru-su°-ni-im- ma [ e -em-]u-nu ga-am-ra-am 10 [u-up-r]aam [I ha-a]r-du-um ù ia-gi-ih-dIM 12 [i-na i-d]i a ia-ri-im-li-im [a-ap-l]a-nu-um ar-za-ahki 22 Tr.14 [i-na o-B]i?-ir-raki [e-le-nu]m? i-ma-arki Rev. 16 [ù d]a-di-ha-du-[u]n [it-ti lú-me-e r]a-ab-bi-i 18 [i-na a-ba-a]t- {X X }-tim° [ù sa-am-si-d]IM i-tu 20 [o-o-o]ki ú-í-i-ma [ù kask]al-[u a-n]a ku zi-ra- tim 22 [ r]a23-ab-bi-i a i-na sà-ri-ma []a-ak-naat 24 [t]a-ki-it-ti [i]-hi-li-im a a-ar in-né-[me- d]u a-di-ni 26 ú-ul ik-u-dam ha-al-la-tum a i-na da-ad-mi-im 28 ù a-hu-na-aki sa-ad-ra-at i-la-ka-am e -ma-am a-a-tu 30 u[b-lu]nim -t[i] Tr. ù ki-ma na-a-pa-ar 21

    Ce signe, encore lisible par G. Dossin, a aujourd’hui disparu.

    22

    Peut-être [i-na o-B]i?-ir-raki, auquel cas les deux chefs mâr yamîna étaient ensemble.

    23

    Il n’y a pas de place pour deux signes devant le AB.

    Jean-Marie DURAND

    286

    32 C. i 34 ii

    be-lí-ia a-ta-paar e -em ú-a-b[i-lu-nim-ma] a-na e-er be-lí-i[a a-ta-pa-ar] iti la-hi-im u 9-kam [ up-pí an-né-e-em a-pu-ra]-am (Reste, sans doute, anépigraphe.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi parle Idin-Annu, ton serviteur. Au sujet des rois des Mâr yamîna, 6 objet d’un message de mon seigneur, disant : « 7 Envoie un message(r) 7 où ils sont, 8 pour qu’on se renseigne 7 à leur sujet et 10 envoie-moi 9 tous détails les concernant » : —11 Hardum et Yaggih-Addu (sont) 12 à côtéa) (des territoires) de Yarîm-Lîm, en aval de arzah, à …Birrâ, à l’amont d’Imâr. —16 En outre, pour ce qui est de Dâdî-hadun, (il est) avec les Rabbéens, à Abattum. —19 En outre, Samsî-Addu 20 a quitté… et 21 alors sa route 23 se dirige 21 vers le campement de b) 22 des Rabbéens qui (se trouvaient) à Sarrûc). tentes — 24 Confirmation par Ihî-Lîmd) 25 de là où ils se rejoindront 26 n’est pas parvenue ici 25 encore. —27 Les troupeaux transhumantse) qui (sont) dans le Dadmumf) 28 et à Ahhunâ, 29 arrivent 28 régulièrement. Voilà les nouvelles 30 que l’on m’a apportées. 31 Donc, selon la missive de 32 mon seigneur, j'ai envoyé un message(r). 33 On m'a fait porter des nouvelles et 34 je les envoie donc chez mon seigneur. 35 Le 9 du mois iii (lahhum), je fais porter cette tablette de moi. 5

    a) Pour la place et les traces une lecture [ina id]i convient tout à fait l. 12. Cette expression est connue en OB pour signifier « à côté de ». Ces villes, à l'amont d'Imâr, seraient donc indépendantes du Yamhad. b) Il n’y a pas ici ha irâtum ou hu irâtum, « enclos » car la structure du signe initial n'est ni HA ni HU. Pour ce terme de zîrum, plur. zîrâtum, cf. ARMT XXX, p. 140. Les textes de Mari ne connaissent cependant que le túg zîrum qui désignait une étoffe particulièrement solide. Dans M.12683, les zîrum tur-tur et la-we-tum sont mentionnés après les couvertures níg-bara , les tapisseries-hâyû et les toiles de tente-hurpatum. Dans ARMT XXX était supposée l'identification du zîrum avec la structure sîrum, qui est celle d'une hutte. c) Il existe une Sarrû des Rabbéens (cf. ARMT XVI/1, p. 41, s.n. Zarri) dans le district de Saggâratum, cf. A.3163+ (XXIII 429), près de la Forteresse de Yahdun-Lîm. d) Pour Ihî-Lîm, en poste à Zalpah, cf. [M.7401]. e) Hallatum désigne le troupeau transhumant ; cf. LAPO 18, p. 553a. f) Dadmum a été interprété dans FM VII comme signifiant le pays d'Alep. En fait, le texte de FM VII qui le mentionne et [A.2237] donnent l'impression que Dadmum (terme signifiant mâtum) désignait plutôt le pays d'Imâr à l'époque amorrite, ou au moins la zone géographique à l'aval de Carkémish et sous contrôle d'Alep.

    [A.2594] est postérieur à la fuite des chefs mâr yamîna. S'il apparaît évident que les faits qui y sont relatés ne peuvent qu'être antérieurs à leur départ en exil, il est toutefois impossible de situer avec précision ce texte par rapport au précédent car on ne sait quand Idin-Annu a eu connaissance que des enfants des adversaires de Zimrî-Lîm étaient restés sur les bords de l'Euphrate. Idin-Annu a appris en effet que Sumu-dabî et Dâdî-hadun avaient laissé en partant deux de leurs enfants en nourrice. On retrouve là un thème bien développé à l’époque amorrite : un jeune enfant ne voyageait pas, sauf cas d’absolue nécessité, comme lorsqu’il s’agissait pour lui, malade, de se rendre dans un lieu de culte. Atamrel avait ainsi recouru à la pratique de la kidûtum pour confier son jeune fils à Lahun-Dagan. L’enfant en bas âge devait être considéré comme quelqu'un qui échappait à l’animosité que l’on pouvait avoir contre son père. D’un autre côté, le père n’oubliait pas son enfant et se tenait régulièrement au courant de ce qu’il devenait (l. 13-19). Dans [A.2594] on voit qu'une sanction devait tomber sur le cheikh de Ziniyân (l. 29) mais qu’il n’était nullement question de considérer un des enfants comme un otage. Ce qui était reproché au notable, c’était d’avoir aidé le père, un ennemi du roi. La mention du serment l. 25-26 fait sans doute allusion à celui que Zimrî-Lîm devait faire prêter à ses sujets après le conflit avec les Mâr yamîna. Le cheikh de Ziniyân en serait naturellement exclu. Il devait s’agir d’un mâr yamîna, ami de Sumu-dabî.

    Idin-Annu

    287

    S'il n'est pas étonnant en soi que Sumu-dabî ait laissé derrière lui dans la région de Ziniyân un enfant en bas âge — quoique le bourg fût loin de Milân —, le fait est plus étonnant pour Dâdî-hadun. Rien n'indique où se trouvait le mukênum qui devait faire allaiter le petit prince. Peut-être les deux rois mâr yamîna avaient-ils des épouses (d'occasion?) ou une maison dans la région de Ziniyân. 140 [A.2594] Yassi-Dagan au roi. Idin-Annu a appris que deux chefs mâr yamîna ont laissé en partant en exil des enfants à eux et les font allaiter chez des particuliers. Mesures à prendre contre le cheikh de Ziniyân. a-na [be-lí -ia] qíb[íma] um-ma ia-ás-s[í-dda-ga]n ìrka-a- ma I i-din-an-nu a-na e-[er be-lí-ia] pa-nu-u a-ak-nu i-na ma-n[u]-h[a-ta-anki] am-hu-ur-u-ma a-[w]a-[t]am [iq-bé-e-em] um-ma u-ma a-wa-[tim a e-mu-ú] a-na e-er be-[lí-ni ub-ba-al] um-ma a-na-ku-ma a-[w]a-tim i-na-ti ma-ah-ri-ia []u-kuun-ma l[u]-ú-me-i-na-ti a-wa-tim i-na-ti ma-ah-ri-i[a] [ke-em i-k]u-u[n]-ma um-ma-a-mi dumu-me i-ip-ri da-bi-i [a su-m]u[a-na e-e]r ia-ta-ri-i[m] [lú su-ga-gi]-im a zi-ni-ia-anki [it-ta-na-al]-la- ku [dumu su-m]u-da-bi-i [i-na b]i-[t]i-u ú-e-en-[ne-q]ú ù dumu da-di-ha-du-un i-na é lú mu-u-ke-ni[m] ú-e-en-ne-qú an-ni-tam iq-bé-e-em um-ma a-na-ku-ma i-nu-ma ni-i ANlim ú-a-á-ka-r[u] um-ma lú-me-e mu-ki-in-[nu] lú a-a-tu i-ba-a-u-m[a] i-na ma-ha-ar AN-me-e qa-q[a]-a[s-sú] i-ma-{AZ}24-ha-ú lú a-a-tu ú-ka-as-sú-u- ma i-na pa-ni-ia a-na e-er be-lí-[ia] a-ta-ar-ru-[u] a-um ki-a-am lú a-a-tu // a-na zi-ni-ia-anki // ú-te-er-u an-ni-tam be-lí lu- i-[di]

    2 4 6 8 10 12 Tr. 14 16 Rev. 18 20 22 24 26 28 Tr. 30 32 C. i 34 36

    Bibliographie : N. Ziegler, « Les enfants du palais », Ktéma 22, 1997, p. 51 et n. 34 ; J.-M. Durand, « Peuplement et société, à l’époque amorrite », Amurru 3, p. 57, n. 315.

    24

    Sans doute une anticipation du AZ de la l. suivante.

    Jean-Marie DURAND

    288 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Yassi-Dagan, ton serviteur. Idin-Annu 6 se dirigeait 5 vers chez mon seigneur. 7 Je l’ai rencontré 6 à Manûhatân 7 et il m’a 8 parlé, disant : « 9 J’apporte chez notre seigneur 7 des propos que j’ai entendus. 10 J’ai dit : « 11 Exposemoi 10 ces propos, 12 que je les apprenne. » Ces propos devant moi 13 il (les) a ainsi exposés, disant : « Des messagers 14 de Sumu-dabî 17 vont souvent 15 chez Yatarum,16 le cheikh de Ziniyân. 19 On allaite chez (Yatarum) 18 un fils de Sumu-dabî. 20 En outre, un fils de Dâdî-hadun, 22 on (l’)allaite 21 chez un particulier. » 23 Voilà ce qu’il m’a dit. J’ai dit : « 24 Lorsqu’25 on fera prêter 24 serment par le Dieu, 25 s’26 il y a 25 des témoins (à charge) (contre) 26 cet homme et que 27 devant les dieux 28 ils frappent 27 sa têtea), 29 on mettra aux fers 28 cet individu et, 29 avant toute chose, 32 je l’amènerai 31 chez mon seigneur. » 33 Voilà pourquoi 35 j'ai renvoyé 33 cet homme (Idin-Annu) 34 à Ziniyân 36 Mon seigneur 35en 36 est informé. 5

    a) Le geste de « frapper la tête » est en général celui par lequel on se porte garant d’une personne, ici ce serait la confirmation d’un témoignage.

    08.5.3 La combativité des Bédouins Dans [M.8419], il s'agit de demander à des Bédouins mâr sim'al qui s'occupent des troupeaux (l. 6), donc au hiprum, de venir en aide contre des Bédouins mâr yamîna (l. 4) dont on redoute une attaque. Une grande lacune prive de l'essentiel du document, mais il semble que le chef mariote pourra compter entre autres sur l'aide des gens qui habitent sur les bords du fleuve. 141 [M.8419] Idin-Annu au roi. Comme le lui avait demandé le roi, il a envoyé un message aux Bédouins de la steppe. (Lacune.) Combattront-ils ou non ? Des gens viendront auxquels il parlera pour les convaincre…

    2 4 6

    a-na be-líia qíbíma [u]m-ma i-din-an-nu ìr-ka-a-[ma] [a]-um e -em a-bé-e-im a h[a?-na a be-lí] [i-p]u-ra-am ki-ma na-a[-par-ti be-lí-ia] [a-na ha-n]a a na-we-e-[im a-wa-tim ki-e-em] [a-ba-at um-m]a a-na-[ku-ma ………] (Grande lacune.)

    Rev. 2' 4' 6' Tr. 8'

    [……………………]-x [……………………] na-di [k]a-ak-ki i-pé-e mi-im-ma [k]a-ak-ki ú-ul i-[p]é-e a-ah-hu-u-nu ù U-HA - ga-ma-lam it-ti-ia i-la-ku a-wa-tim a-a-ba-sú-nu-ti°-im-ma i-na ú-bi-ma ú-na-ah-u-nu-ti []um-ma im-ta-ag-ru-ni-in-ni

    C.

    (Lacune.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Annu, ton serviteur. Au sujet d’un coup de main des Bédouins, 5 objet du message de mon seigneur, selon la missive de mon seigneur, 7’ j’ai entrepris 6’ de la sorte les Bédouins du troupeau, 7 disant : … 4

    (Grande lacune.)

    Idin-Annu

    289

    1'

    … 2'…est inactif. 3' Ils livreront combat 4' ou pas 3' du touta). 5' Leurs contribules et les pêcheurs volontiersb) 6' viendront avec moi. 7' Je leur adresserai 6' la parolec) et 7' je leur donnerai des apaisements, de bon cœur. 8' S'ils sont d'accord avec moi… Note : ce texte montre des singularités linguistiques : gamâlam (l. 4') ; -unûtim (sic) pour unûim (l. 7'). a) Le singulier à Mari est d’usage pour un verbe en rapport à une collectivité. b) ga-ma-lam est nettement écrit. Je l'ai compris comme un accusatif adverbial (infinitif?). c) On attendrait ina awâtim a abbat-unûti ou awâtim a abbat-unûim ; -unûtim remplace ici unûim.

    Le début du texte [M.9505] fait écho à celui de [M.8419]. L’état de la tablette empêche cependant également d’en comprendre le sens. Les pêcheurs de [M.8419] (l. 5’) correspondent aux poissons pêchés selon les l. 2’-3’. Si les deux textes parlent réellement du même sujet, on voit que à ha-na a nawi’êm ([M.8412] 6) fait écho hanû a ídPurattim (l. 6). 142 [M.9505] Idin-Annu au roi. Précédemment, il a parlé de la guerre… Pour l'heure … ont été scellées. [a-na] be-líia [qí]bíma [um-ma] i-din-an-nu ìr-ka-a-ma [a-um e] -em a-bé-e-im i-na pa-ni-tim [a-na e-er b]e-lí-ia a-pu-ra-am um-ma a-na-ku-ma [a-um lú-me-e ha-ni]-i a A-EN[GUR25 p]u-[ra-tim]

    2 4 6

    (Grande lacune.)

    Rev. 2'

    [ o o ] i-na u -mi-im a-a-[ti] [ku -HI]-A a a-ga-ma-tim [a i]a-ah-mu-[mi]-im i-ba-ar-ma [an-ni-t]am be-lí lu i-di

    4'

    1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Annu, ton serviteur. Au sujet d’un coup de main, auparavant, 5 j'ai envoyé un message chez mon seigneur, disant : 6 « Au sujet des Bédouins de l’Euphrate … » 4

    (…) 1’

    … en ce jour, 3’ a pris 2’ des poissons de la région marécageusea) mon seigneur est au courant.

    3’

    de Yahmumumb) et de cela

    a) a-ga-ma-tim représente le pluriel d’agammum « marais » (agammâtum), ou le singulatif agammatum, « région de marais ». b) Pour Yahmumum, cf. MTT I/1, p. 397-8 et ici-même [A.231] et [A.396]. Le bourg (proche de Tuttul) était apparemment dans une région marécageuse.

    08.5.4 Des Rabbéens sacrifient à leurs dieux [A.568] devrait être d'après le conflit (cf. l. 20), lorsque les relations reprenaient entre autorités mariotes et Bédouins mâr yamîna, quoique ces derniers fissent l'objet d'une surveillance soupçonneuse (l. 6-7). Les Rabbéens avaient des endroits à eux sur la rive droite, proches de Ziniyân, la région où se trouvait Idin-Annu. Il peut s’agir de Sarrû, sur l’Euphrate.

    25

    Les restes supérieurs du signe ne favorisent pas une lecture AH, mais plutôt ENGUR.

    Jean-Marie DURAND

    290

    143 [A.568] Idin-Annu au roi. Arrivée de trois Rabbéens pour sacrifier à leurs dieux, protestant de leur soumission. Il interroge le roi pour savoir quoi faire avec eux. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma i-din-an-nu ìr-ka-a-ma 4 3 lú-me-e ra-ab-bu-ú a-na dingir-me-e-u-nu a-na ni-qí-im 6 a-na h[a-a]l-í-ia il-li-ku-nim-ma a-pu-ur a-na e-ri-ia 8 it-ru-u-nu-tim[a] um-ma u-nu-ú-ma n[i-nu-ma] 10 ìr-me-e be-lí-[ni -ma] a-na ni-qí-[im] Tr. 12 a-na dingir-me-[e-ni ] [n]i-li- [ik] Rev. 14 i-na it[i an-ni-im] [a]h-hu-ni l[a ……] 16 a-na ni-qí-im [a-a-ti] a-hu-ut a-na e-er [be-lí-ia] 18 ú-ul a -[ ar]-da-u-n[u-ti] um-ma a-n[a-ku-ú]-ma 20 la ú-ga-la-sú-nu-ti i-na-an-na 26 e -em lú-me-e u-nu-ti a-[n]a e-er be-lí-ia 22 à-ra-sú-nu° ú-lu-ma 24 la à-ra-sú-nu-ti° ka-la-u-nu° ù la ka-la-u-nu° 26 an-ni-tam la an-ni-tam be-lí li-i-pu-ra-am 2

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Annu, ton serviteur. Trois Rabbéens 6 étaient arrivés à ma région 5 pour un sacrifice à leurs dieux et 7 j’ai envoyé un message(r). 8 On les a conduits 7 chez moi et 9 ils ont dit : « Nous, 10 nous sommes des serviteurs de notre seigneur et 13 nous sommes venus 11 pour un sacrifice 12 à nos dieux. 14 Ce mois-ci, 15 nos “frères” ne doivent pas ….» 17 J'ai respecté 16 ce sacrifice. 18 Je ne les ai donc pas expédiés 17 chez mon seigneur 19 en me 20 disant : « Je ne dois pas les effrayer. » 21 Maintenant, en ce qui concerne ces hommes, 23 s’il faut les expédier ou 24 non 22 chez mon seigneur, 25 les garder ou non, 26 ce qu’il doit en être, 27 que mon seigneur me le fasse savoir ! » 1 4

    08.6 Le cas d’Idin-Nunnu de Ziniyân Y a-t-il un rapport entre les anthroponymes « Idin-Annu » et « Idin-Nunu »27 ? S'agit-il de deux individus distincts ou de deux écritures du même anthroponyme ?

    26 27

    Il faut sans doute supposer ici une simplification des séquences /i-na/ dans le texte.

    Pour certains NP il y a difficulté de lecture : faut-il lire le NP de femme dnu-nu-u -ri ou an-nu-nu-u -ri ? U rî est l'impératif féminin de N R, mais nu rum « protection » existe aussi en onomastique de Mari.

    Idin-Annu

    291

    Il est certain qu'il a existé un théonyme Nun(n)u et qu'Annu en est une réalité distincte. On ne peut identifier les deux noms divins de façon générale. Un NP comme Bûr-dNunu, en effet, ne permute pas avec Bûr-Annu. Il n'en reste pas moins qu'un Idin-Nun(n)u a, lui aussi, des activités judiciaires (A.1210) et dit avoir reçu du roi une mission à Ziniyân (A.4342), le lieu où se trouve justement IdinAnnu. Un dernier texte, en outre, [M.7389], est ambigu, car le théonyme y est mal conservé. Idin-Nun(n)u a reçu du roi une affectation pour Ziniyân, un terroir du Yahrur. [A.4342] parle de notables du Yahrur, retour d'Ahhunâ. [A.1210] parle d'ovins volés à un Yahurréen. Malgré sa grande lacune, le sens de [A.4342] ne fait pas de doute : le document montre des ralliements de révoltés. Les problèmes des gens du Yahrur sont analogues à ceux d’Atamrel et de SaBinum qui voudraient bien rejoindre le roi mais hésitaient à le faire en pensant au sort de leurs gens après leur départ, contre lesquels s’exercerait la vindicte de ceux qui ne se rallieraient pas. Le fonctionnaire, responsable local, fournit des provisions (l. 6') aux notables (qaqqadum) bédouins. Ces derniers sont porteurs de nouvelles concernant les Bédouins mâr yamîna : ils devaient indiquer qui étaient prêts à se rallier et quels étaient les irréductibles. Faute de pouvoir assurer le départ de la masse des ralliés, il est envisagé d’assurer la sauvegarde des awîlum, donc de ceux qui ont une famille (bîtum), car ce serait vraisemblablement contre eux que la vindicte s’exercerait immédiatement. 144 [A.4342] Idin-Nun(n)u au roi. Il arrive à Ziniyân envoyé en mission par le roi. (…) Il expédie au roi des notables du Yahrur. Parmi les gens qu’ils ont laissés à Ahhunâ, ceux de condition doivent être ramenés. [a-na] be-lí- [ia] [qí]bíma d [um-ma] i-din- nu-nu [ì]r-ka-ama ki-[ma] wu-ú-ur-ti be-lí-ia a a-na ha-la-a zi-ni-ia-ki28 be-lí ú-wa-i-ra-an-ni [a]-na zi-ni-ia-anki ak-[u-d]a-am-ma [ki-m]a wu-ú-ra-k[u

    2 4 6 8

    (1/2 manque.)

    Rev. 2'

    [ù i-ba-a]l-pí-AN [ …………] [ú-]a-ak-i-du-ni[m-ma ……] ù a-à-ti-u-nu [o o o]-x 4' lú-me-e u-nu qa-qa-ad ia-ah-ru-urki e -em ha-na ga-am-ra-am na-u-ú 6' u-ta-a-bi-ta-a-u-nu-ti-ma a-na e-er be-lí-ia a - à-ar-da-am 8' ù lú-me-e a i-na a-hu-naki in-né-ez-bu-nim [m]a-du-tum-ma i-ba-a-u-ú Tr. 10' ù°29 lú-me-e i-na li-ib-bi-u-n[u] a-na tu-ur-ri-u-nu a-pu-[ur] 12' [an-n]i-tam be-lí lu i-[di]

    28

    L'écriture zi-ni-ia-a existe dans ARMT XXIII 595, mais cf. l. 8.

    29

    On ne peut lire ici [a-u]m, pour des raisons de place et de graphie.

    Jean-Marie DURAND

    292 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Nun(n)u, ton serviteur. Selon les instructions de mon seigneur, 6 qui 7 m'avait envoyé en mission 6 à la région de Ziniyâ(n), 8 je suis arrivé à Ziniyân. 8 Selon les instructions que j'avais reçues… 5

    (Lacune de 1/2 de la tablette.)

    … 1’ et Ibâlpêl … 2' m’ont fait parvenir et … 3' En outre, leurs champs …. 4' Ces gens sont des notabilités du Yahrur. 5' Ils sont porteurs de nouvelles détaillées sur les Bédouins. 6' Leur ayant fourni des provisions, 7' je (les) expédie chez mon seigneur. 8' Or, 9' nombreux sont 8‘ les gens de condition qui ont été laissés à Ahhunâ ; 10' alors, 11' j'ai envoyé un message(r) 11’ pour ramener 10’ ceux d’entre eux qui sont de condition. 12' Mon seigneur est au courant de cela. 08.6.1 Une affaire de moutons [A.1210] traite d'une affaire judiciaire concernant des ovins d'un Mâr yamîna. Yaskurum est en effet dit appartenir à l'ethnie des Yahurréens. Il s'était vu dérober trois cents ovins, tout ou partie de ses animaux. C'était donc une personne aisée. Idin-Nun(n)u lui en a fait restituer cent dix sur les troupeaux de particuliers. Les cent quatre-vingt dix manquants devaient être aux mains des « adversaires » (l. 13), gens suffisamment importants pour que l'autorité locale ne puisse que renvoyer tout le monde devant le roi qui décidera au milieu des discussions du plaignant et des accusés (l. 17-19). Peut-être est-ce là un des litiges sur les animaux, après le conflit, quand on a rendu à chacun son bien. L'autorité locale pouvait en imposer aux particuliers (l. 10), mais non aux notables (l. 13). 145 [A.1210] Idin-Nun(n)u au roi. trois cents ovins avaient été dérobés à un Mâr yamîna. Il lui en a fait revenir cent dix. Pour les autres, le roi doit décider entre Yaskurum et ses adversaires.

    2 4 6 8 Tr. 10 Rev. 12 14 16 18

    [a-n]a be-lí-ia [qí]bíma [um]-ma i-din-dnu-nu ìr-ka-a-ma 3 me udu-há a ia-á[s]-ku-ri-im lú ia-hu-ra-i-im ih-li-qa-ma im-hu-ra-an-ni ú-sà-an-ni-iq-ma 1 me 10 udu-há it-ti mu-ú-ke-nim ú-e-le-e-um a-pí-it°-ti udu-há ha-al-qa lú-me-e be-el a-wa-ti-u ù a-tu u-ta-a-bi-tam-ma [a-n]a e-er be-lí-ia [a - à]-ar-da-a-u-nu-ti [be-lí] a-[w]a-as-sú-nu [li-mu-ú]r-ma [di-in-u-nu li-i-k]u-un

    Tr.

    (Non inscrite.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Nun(n)u, ton serviteur. Trois cents ovins appartenant à Yaskurum 6 le yahurréen 7 avaient disparu et il était venu me 8 trouver. J'ai fait l'inspection et 11 lui ai fait restituer a) 9 cent dix ovins 10 de chez des particuliers. 12 Le 5

    Idin-Annu

    293

    resteb) des ovins se trouve avoir disparu. 13 À ses adversaires 14 et à lui-même, ayant fourni des provisions, 16 je les expédie 15 chez mon seigneur 18 pour qu’17 il 18 examine 17 leur cas 18 et 19 … a) -elûm a ici le sens de « to take animals out of herd or flock », CAD E, p. 134b. Ce sens (qui n'est qu'une spécialisation du courant « produire ») n’était attesté qu'à Nuzi et dans des textes littéraires pour le CAD. b) La tablette comporte a-pi-it-ti, soit une faute soit une forme dialectale (avec -lt- —> -tt- ? ) pour apilti.

    08.6.2 Un champ mal irrigué Le champ dont il est question devait recevoir une quantité d'eau jugée insuffisante de la part du gouverneur de Mari, Bahdî-Lîm (l. 3). Son attribution reste indécise car le nom de l’expéditeur est mal conservé et la tablette pourrait être attribuée à Idin-Nun(n)u ou à Idin-Annu, voire à un Idin-Numuda. 146 [M.7389] Idin-Nun(n)u/Annu/Numuda au roi. Plaintes concernant un champ de Terqa mal irrigué. [a-na] be-lí- [ia] [qí]bí[ma] d [um-ma] i-din- n[u-nu]/an-[nu]/dnu-[mu-da (?)] [ìr-ka-a]m[a] [u -ma-am an-n]é-em be-lí up-pa-am a[n-ni-a-a]m [li-i-me ]a a-um a-à a-a-[ti ] [ki-ma a b]e-lí i-pu-r[a-am] [a-na e-er ba]- ah-[di-li-im]30 […………] x […………]

    2 4 6 8

    (Lacune de la moitié de la tablette ; Tr. perdue.)

    [……] x x-x-[…] [be-lí a-na b]a-ah-di-li-im li-[i-pu-ur-ma] [i-na t]e-ni-im la ú-ma-at-t[a-ni] [ù l]ú-ìr i-ia-a-ti be-lí la i-ha-a - e4-e[n5-ni]

    2' 4'

    ( Les deux dernières l. sont érasées, le restant de la tablette étant anépigraphe.) Bibliographie : FM II, p. 95. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Idin-Nun(n)u /Annu /Numuda, ton serviteur. En ce jour, mon seigneur 6 doit écouter 4 cette tablette, 6 comme quoi en ce qui concerne ce champ, 7 selon le message de mon seigneur, 8 chez Bahdî-Lîm… 5

    (Cassure de la 1/2 de la tablette.)

    … 2’ Mon seigneur doit envoyer un message(r) à Bahdî-Lîm 3’ pour qu'il ne me fasse pas mourir de soif . Mon seigneur ne doit pas me négliger, moi, un serviteur. a) 4’

    a) Pour le terme te-ni-im, cf. A.1401 6 : i-na te-nim ù bu-bu-tim ba-ug7 dans Miscellanea Babylonica, p. 102, où le mot (CAD T lit t num) signifie manifestement « soif » ; cf. « Un mauvais garde-chiourme », Sem. 58, 2016, p. 9.

    30

    Cf. l. 2’.

    09. DOCUMENTS D'AMA

    09.1 L’homme : un mer‘ûm aarugâyum A ma (ou A mad1) est l’une des figures les plus importantes du début du règne de Zimrî-Lîm. Son nom est le seul à être mentionné avec celui du roi dans l'Épopée de Zimrî-Lîm (FM XIV). Il dirigeait une partie des Bédouins mâr sim’al et, à ce titre, il était en mesure d’apporter au nouveau roi l'appui militaire décisif qui lui permit d'assurer son pouvoir. Selon [M.8919] il comptait arriver à Mari avec sept mille Bédouins, ce qui représentait une force considérable à l’époque et, si [A.3922] a été bien compris, c’est sur ses Bédouins à lui que l’on comptait pour amener les Mâr sim’al dévoués à Bannum à évacuer le royaume. Il s'agissait certainement d'un aarugâyum puisque c'est lui qui, avec Asqûdum, devait emmener cette ethnie au Sûhum, à la proximité du royaume de Babylone. Nous ne savons pas de qui il était le fils, ni si Meptûm dont on constate l’importance à la frontière avec l'Akkad occidental sous le règne de Zimrî-Lîm a été en rapport de parenté (directe ou d'alliance) avec lui. Les lettres qui le concernent ou émanent de lui vont du tout début du règne jusqu’à la période immédiatement postérieure au retrait d’E nunna de la partie du RHM qu’elle avait conquise. Il disparaît ensuite de la documentation. Peut-être est-il alors mort. Compagnon de combat de Zimrî-Lîm, il a dû être alors très proche du roi mais cette période essentielle dans l'histoire de Mari n'est pas documentée par sa correspondance puisque il a dû faire commentaires ou suggestions par oral au souverain. En tant qu’autorité bédouine majeure dans l'Ouest de la Haute-Djéziré, il a souvent résidé, semble-t-il, dans le Campement (mahanum). Ses informations concernent particulièrement le Zalmaqum ou Qaunân. Cette première partie du règne de Zimrî-Lîm voit en effet l'affirmation du pouvoir de ce roi dans ce qui avait dû être la zone même de Yagîd-Lîm puis de Yahdun-Lîm, soit la Haute-Djéziré occidentale et le Habur, surtout pour son cours supérieur. Les troupeaux dont il avait la charge étaient répartis (SPH) dans ces régions occidentales, dont il énumère les lieux dans plusieurs de ses lettres. Qaunân était une ville du Habur inférieur où fréquentaient beaucoup de gens venus du SudSindjar. Ils y ont été assez nombreux pour y créer des problèmes. Par contrecoup, la correspondance d'A ma renseigne sur les royaumes du Sindjar. C’était le moment de la montée d'E nunna. La région entre Qaunân et la moderne Hasséké semble alors avoir été un repaire de Mâr yamîna. Les renseignements fournis par A ma attestent le fait. Il n'y a nul renseignement dans ses lettres concernant Bannum qui a exercé le pouvoir dans la capitale au début du règne, ni sur Zakurabum, actif lui-aussi dans la région où se trouvait A ma. On ne connaît pas d'échange épistolaire de sa part avec ces deux importantes figures, alors qu'il en a eu avec Asqûdum. Sans doute est-ce plus qu'un simple hasard. On connaît la profonde animosité qui existait entre

     1

    Le NP est transcrit A mat dans ARM XVI/1 qui enregistre des lettres citées par G. Dossin (« Benj. 986 a = [A.647] (= ARMT XXVI 24) et [A. 71]. Toutes les références concernent le même personnage. Il y aurait un autre A maD dans M.6210 qui connaît un a -ma-aD lú a-mu-[ri-im], donc un mâr sim’al d’un clan yabasa. Ce NP se présente toujours à la forme absolue dans les documents de Mari, mais il apparaît comme a -ma-du dans le célèbre texte du kispum de Babylone. La qualité de sonore de la dentale finale n’est pas assurée de ce fait car ce DU pourrait noter un /u/ (Ù, OB du sud d'après An. Or. 42). Il est tentant de toute façon de rapprocher l'anthroponyme de l'arabe 'a mau qui signifie « qui a les cheveux poivre et sel » (cf. Kazimirski, DAF 1270b) car la racine  M est attestée à Mari ( imum = « teint[ur]e »). C’est donc sous la forme A ma que l’individu est cité dans cet ouvrage. Il devait être un homme d'un âge avancé, car, s’il est absent des textes du RHM, il peut néanmoins avoir été le témoin de ARM VIII 63 27 (époque de Sumu-Yamam), ce qui lui donnerait effectivement un âge respectable au moment où Zimrî-Lîm arriva au pouvoir. Il semble avoir été hostile au RHM, ou au moins à I me-Dagan.

    Jean-Marie DURAND

    296

    Asqûdum et Bannum. Alors que Bannum soutenait Zimrî-Lîm par fidélité à sa dynastie, A ma, soutenant le roi pour lui-même, se trouvait ipso facto dans l'opposition au mer‘ûm mâr sim'al. 09.2 Des textes du début du règne Le texte A.2470+ (ARMT XXXIII 21, p.77) qui traite du pillage éventuel des troupeaux d'I meDagan est du tout début du règne puisque I me-Dagan est dit posséder des troupeaux dans le Sûhum, région alors encore sous son contrôle. Manifestement, les Bédouins voyaient dans l'avènement de ZimrîLîm l'occasion d'étendre leurs rezzous aux possessions du RHM et d’acquitter grâce à leur butin le tribut à payer au nouveau roi. [M.7911] appartient également certainement au tout début du règne puisqu'il y est question de la libération de déportés mariotes, sans doute des gens au service du RHM, arrêtés à la chute de ce dernier. D'autre part, ce texte annonce qu'un haut fonctionnaire du RHM, Ik ud-appa- u, qui a été un moment gouverneur de Saggâratum, vient d'être tué lors de la prise de Hanzat par un certain Zimrî-Dagan. C'est le moment où Zimrî-Lîm se constitue ses « gens » (âbum), c'est-à-dire la cohorte des serviteurs à son service direct. Ce document fait suite à une lettre du roi, [M.9587], qui a été conservée. 147 [M.9587] Le roi à A ma. Il lui faut deux cents hommes bien sous tous rapports pour être à son service. a-na a-maa qíbíma um-ma be-el-ka-ama up-pí an-né-em i-me-ma 2 me-at a-ba-am ha-ni dumu-me-e da-am-qú-tim tá(DA)-ak-lu-tim! a-al-mu-tim ù a ni-i -la-t[im] i-u-ú a i-na re-i-ia i-za-azzu [ ú-ur-daam]

    2 4 6 8 10

    (2? l. + 1 l.)

    Rev. 2’

    […] x […] [il?-l]a?-ku i-n[a-an-na lú-me-e ] [a-na] re-i-ia i-[zu-zi-im] [ ú]-ur-da-am la [tu-uh-ha-ar]

    4’

    1

    Dis à A ma : ainsi (parle) ton seigneur. Écoute cette tablette de moi et 10 expédie-moi 5 deux cents Bédouins 6 de bonne famille, de confiancea), 7 gens jeunesb) et qui aient bonne apparencec) 9 pour être 8 à mon service. 4

    (Lacune de 4 l.)

    …2' iront… Présentement, 4‘ envoie-moi sans délai 2' des hommes 3' pour se tenir à mon service. a) Pour le sens de mâr damqûtim, cf. ARMT XXI, p. 518. Pour ce terme qui désigne quelqu’un qui appartient à la classe aisée, cf. B. Lafont, Miscellanea Babylonica, p. 162. La traduction « bourgeois » est évitée pour des Bédouins. L'adjectif taklum, rendu par « de confiance », selon le sens de TKL, a cependant de fortes connotations sociales à l'époque amorrite et désigne quelqu'un qui appartient à une famille honorablement connue. b) SLM n’utiliserait sans doute pas le signe ZA mais SA. Le terme salmum (« allié, ami ») à Mari ne donne cependant lieu qu'à un unique exemple de B.147 de Ch.-F. Jean (cf. CAD S, p. 104b2), lettre de Sîn-rabi.

     2

    Rien ne dit qu’il s’agit d’un « traité » comme l’enregistre CAD S. C'est un passage épistolaire.

    Documents d'Ama

    297

    L’emploi de LM est cependant ambigu. Un terme almum (au sens propre « noir ») peut désigner quelqu’un qui a un teint « hâlé », ce qui paraît oiseux dans cette société, ou « qui a le cheveu noir », donc qui est jeune, en opposition à un NP comme A ma, mais almum pourrait avoir ici un autre sens dérivé. c) Nilum est employé couramment à Mari dans l’expression ana nili-ka ou umma niil-ka pour signifier « selon tes vues ». Ici, le substantif semble être niiltum, terme nouveau qui doit signifier « apparence ». Le roi demandait donc des gardes qui aient de la prestance. L’expression a nilâtim rappelle, mutadis mutandis, ce que dit Zimrî-Lîm à îbtu à propos des femmes envoyées depuis A lakkâ (ARM X 126 = LAPO 18 1166) : « Choisis-en trente ou plus, si possible, excellentes, qui n'aient pas le moindre défaut depuis l'ongle du pied jusqu'aux cheveux de la tête. » Ces gens ont sans doute formé le noyau de ce qui devait être, par la suite, la garde de la Porte du palais, corps d'élite dont le fait d’être exclu était senti comme une déchéance (cf. ARM XIV 66 & LAPO 16 327, p. 509 sq.).

    La face de [M.7911] est la réponse d’A ma à la demande du roi. Le Revers comporte des nouvelles importantes à propos de Hanzat qui montrent qu’on est au tout début du règne. La ville était encore tenue par un partisan du RHM qui a été tué lors de sa prise. Le texte indique la reconquête d’une des capitales du Zalmaqum. Adû.na-Addu3 y a alors pris le pouvoir et cela marque la fin de la présence du RHM au Zalmaqum. La ville est d’ailleurs appelée Hanzat, la dénomination « ubat- ama » qu’on lui avait donnée sous le RHM étant évitée. Ik ud-appa- u devait avoir reçu comme mission de tenir la frontière nord-ouest du RHM et il a été exécuté lors de la reprise de la ville par les Zalmaquéens. Il devait avoir avec lui des gens de Mari qui, eux, avaient été faits prisonniers à cette occasion. Ces Mariotes sont désignés par le terme de nasîhum (l. 7’). Ils devaient faire partie de ceux que l’administration impériale avait recrutés, de gré ou de force. De telles situations sont attestées d’ailleurs en plusieurs endroits de l’ex-RHM, au début du règne de Zimrî-Lîm. A ma et Hâlî-hadun se chargeaient d’aller à Hanzat les récupérer, mais rien n’indique que des forces de Mari aient aidé à la reprise de Hanzat. C’est une période où Mari et le Zalmaqum s’entendaient dans une animosité commune envers le RHM. 148 [M.7911] A ma au roi. Le roi lui a demandé de lui envoyer deux cents Bédouins de bonne famille. Consultation des cheikhs… (Lacune.) Prise de Hanzat. Mort d’Ik ud-appa- u. Prisonniers mariotes. [a-na] [be]-lí[ia] [qí]bí[ma] [um-m]a a-maa [ìr]ka-ama [ up-pa-am ]a be-lí ú-a-bi-lam e[-me] [ki-a-am be-lí] i-pu-ra-am um-ma-a-mi [2? me a-b]a-am dumu-me-e dam-qú-tim a lú ha-name-e [a i-na p]a-ni-tim aq-bé-ek-kum° u-ta-a-bi-tam-ma [a-na e-r]i-ia u-re-em an-ni-tam be-lí i-pu-ra-am [ki-ma up-pí a be-l]í ú-a-bi-lam lú su-ga-gime-e [ú-pa-ah-hi-ir-ma o o o o ] x x [……]-ti-ia

    2 4 6 8 10

    (Il manque la .)

    Rev.

    (…) [o o] x [……………] a-na e-er [be-l]í-ia ú-a-[re-em] zi-im-ri-dda-[gan] ù a-ni-tam I I ik-u-ud-ap-pa-u i-du-uk-ma ki I ù a-lam ha-an-za-at zi-im-[ri]-dd[a-gan] ip-te a-na-ku a-na e-er I a-d[u-n]i-dIM a-um e-em na-si-hi ma-ra-iki

    2' 4' 6'

     3

    Premier roi de Hanzat, avant Yarkabaddu ; cf. FM V, p. 265 s.n. 4.1.3 Région du Balih.

    Jean-Marie DURAND

    298

    [w]u-ú-u-ri-im a-na ha-an-za-[a]tki at-ta-la-/ak ù? [it-ti-ia] ha-li-ha-du-un a-na h[a-an-za-a]tki [a-na lú ah-h]i?-[]u? u-í-im i?-la-ak [na-wi-u]m a [be]-lí-ia ù ha-name-e [dumu]-me-[e] [si-im-a-al ]a-al-mu

    8' 10' 12'

    1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai pris connaissance de la tablette que mon seigneur m’a fait porter. 6 Mon seigneur m’a envoyé ce message-ci, disant : « 8 Ayant équipé 7 les deux cents personnes, fils de bonne famille, qui (sont) des Bédouins, 8 dont je t'ai parlé naguère, 9 fais-(les) conduire chez moi. » Voilà le message de mon seigneur. 10 Selon la tablette que mon seigneur m'a fait porter, 11 j'ai réuni 10 les cheikhs et 11 … 5

    (Lacune de la moitié.)

    … 2' J'ai fait conduire chez mon seigneur 1’ … 3' En outre, autre chose : Zimrî-Dagana) 4' a tué Ik ud-appa- u et 6' a pris de vive forceb) 5' la ville de Hanzat. 6' Pour ma part, 8' je pars à Hanzat, 6' chez Adû.na-Addu, 7' pour 8’ libérer 7' les déportés mariotesc). 9' En outre, avec moi Hâlî-hadun 10' ira 9' à Hanzat 10' pour faire sortir ses « frères ». 11' Le troupeau de mon seigneur et les Bédouins 12' mâr sim'al vont bien. a) L'homme a une onomastique qui semble banale mais il ne se retrouve pas ailleurs, car les textes de Mari ne connaissent sous ce nom qu'un individu qui habitait le centre du royaume. Il doit s'agir d'un militaire de l'entourage du nouveau roi de Hanzat, Adû.na-Addu (ici : Adû.ni-Addu), peut-être son général (et qui pourrait, donc, être son frère, selon ce que l'on observe généralement pour le Zalmaqum). b) En mot à mot « il a ouvert ». Cf. ARMT XXXIII p.148 b), p. 177 t). c) Cette lecture est celle de M. Guichard, que je remercie, au vu de parallèles dans des documents contemporains qu'il étudie ; cf. FM XIV p. 111-112 et D. Charpin, « Lettre d'un roi inconnu », OLA 220, p. 91-103.

    [A.3101] montre les occupations d’un mer‘ûm, politiques et judiciaires. Arrivé à Dêr, il apaise les inquiétudes de la ville qui était dans la crainte à cause d'un palabre des Mâr yamîna4. Il a calmé aussi les Bédouins qu'il a rencontrés en route (l. 7-8). À Mulhatum, sans doute une variante de Malhatum, la saline à proximité du mahanum (l. 14), où les Bédouins trouvaient le sel qu’il leur fallait pour les troupeaux, en rendant la justice, il a mis fin aux conflits. Le mer‘ûm doit séjourner dans les « deux anneaux » du temple (l. 16-17) avec les qammum (?). La lettre se termine par des annonces pratiques : les deux cents hommes demandés et une série d’animaux pour suppléer les bêtes dont devraient s’occuper les techniciens de l’engraissage vont être envoyés au roi. 149 [A.3101] A ma au roi. Il a rassuré les gens de Dêr, suite à un rihum avec les Mâr yamîna. Activités judiciaires pour les Bédouins à Mulhatum. Rassemblement dans le temple d’Addu du campement, pour la fin du mois. Établissement de la liste de deux cents Bédouins. Envoi d’ovins à engraisser. [a]-na be-lí-[i]a qí-[bí-ma] [um]-ma a-ma-a [ìr-k]a-a-ma a-di de-erki a[l-li]-ik-ma [i-n]a bi-ri-it dumu-me-e ia-mi-na ir-ha-a-/ma [i-na] a-wa-tim ú-ni-ih-u-nu-[t]i-ma

    2 4

     4

    Il faut sans doute comprendre que les gens de Dêr ont entendu des propos belliqueux lors du palabre tenu par les Bédouins. Les rois du Zalmaqum avaient effectivement le projet de s'emparer de leur ville. Les Mâr yamîna ont pu se féliciter du fait et les apaisements prodigués par le mer‘ûm ont dû consister dans la promesse d'un soutien militaire. Il a agi de même avec les Bédouins (mâr sim'al) qu'il a rencontrés et qui devaient être dans la crainte d'une offensive de la part des rois du Zalmaqum. Le terme de ina birît (l. 4) indique que les gens de Dêr ont participé à ce rihum, ce qui signifierait que l'événement comportait des auditeurs autres que les participants strictement dits.

    Documents d'Ama

    299

    6

    [et]-bé-em-ma a a-la-ki-im [al-l]i-kam-ma ha-name-e a ki-ma 8 [i]k-[u-d]u ú-ni-ih [ù] a-na m[u-u]l-ha-timki ak-[]u-dam-ma 10 lú ha-name-e a ki-ma di-na-am ù a-wa-tam i-na ia°-da-ma-ra-a 12 i-u-ú ú-e-i-ir-ma Tr. ha-da-an pu-hu-ur-tim 14 [i-n]a é dIM a ma-ha-nimki [a-n]a re-e iti-kam°5 an-ni-im Rev. 16 [i]-na é-it dIM à- 9 qam-mi [u]n-qí-in° ú-a-ab 18 ù 2 me-tim lú-me-e ha-na {LÚ} [dumu]-me-e dam-qú-tim a be-lí 20 [iq]-bé-em a-wi-l[am] ù um-u [ú-a]- à-ra-am-ma a-na e-er be-lí-ia 22 [a- à-r]a-dam na-wi-um [a be]-lí-ia a-al-ma-at 24 [a-n]i-tam a-um udu-há a be-lí [i]-pu-ra-am um-ma-mi udu-há 26 []a ku-ru-ú-te-ia i-na qa-tim [ú]-ul qé-er-ba a-nu-um-ma 28 [1] me 17 udu-nita2-há 1 u Tr. 7 udu-gukkal-há 1 munus-udu-gukkal 30 2 udu pa-sil[u] 21 má -gal -h[á] (Tranche latérale détruite = 2 ou? 3 l.) Bibliographie : l. 3-17 = « Le mahanum du dieu de l’Orage », RA 105, p. 161. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Je suis allé jusqu’à Dêr et, 4 (Dêr) ayant participé au palabrea) des Mâr yamîna, 5 je les ai calmés, puis, 6 m’étant levé 7 et ayant fait 6 la route qu’il y avait à faire, 7 les Bédouins, tous ceux qui 8 arrivaient, je leur ai donné des apaisements. 9 Alors, étant arrivé à Mulhatum, 12 j’ai rendu un verdict 10 chez les Bédouins, tous ceux qui 12 avaient 10 procès 11 et affaire dans l’Ida-Mara et, 13 le moment de la mobilisationb) 14 dans le temple d’Addu du Campement 15 (étant) pour la fin de ce mois-ci, 16 dans le temple d’Addu, parmi les neuf qammumc), 17 j’habite(rai) les deux anneaux. 18 D’autre part, les deux cents Bédouins, 19 gens de bonne famille dont mon seigneur 20 m’a par21 lé, j’(en) ferai rédiger 20 la liste nominale et 22 (les) expédierai 21 chez mon seigneur. 22 Le troupeau 23 de mon seigneur va bien. 24 Autre affaire : rapport aux ovins qui 25 ont fait l’objet d’un message de 24 mon seigneur, 25 disant : « 27 Je ne dispose pas 25 de moutons 26 d’engraisseurd) », voilà que 28 cent dix-sept ovins mâles, une brebis, 29 sept moutons de la race à grosse queue, une brebis de la race à grosse queue, 30 deux moutons-pasillum, 31 vingt et un boucs 32-35 j’envoie chez mon seigneur. 3

    (Lacune de 2 ou 3 lignes.) a) Cette expression est parallèle à DBP (A.410+) : i -tu be-lí it-ti lugal-me-e , a ma-tim an-ni-tim ha-a-ri iqa-at-ta-lu, be-lí i-na bi-ri-it ás-di- u ha-name-e li-ir-ha-a-ma, [1] li-im 2 li-im ha-name-e ù ma-al be-lí, i-qa-ab-bu-ú a-ba-am li-it-ru-ma = « Lorsque mon seigneur tuera les ânons avec les rois de ce pays, mon seigneur doit faire un palabre au milieu des Bédouins, ses guerriers, pour qu'ils amènent des gens, mille (à) deux mille Bédouins et autant que dira mon seigneur…» Tuer les ânons avec les sédentaires s'oppose au rihum, discussion avec les Bédouins.

     5

    Cette écriture iti-kam est une écriture du Nord (« assyrianisme »).

    Jean-Marie DURAND

    300

    b) Puhurtum est un mot inédit, singulatif sur puhrum, lequel désigne le rassemblement des Bédouins. c) On attendrait ici un nombre de jours, en l'occurrence « 7 ». Le 9 est mal conservé, mais présente nettement “3” à la rangée du bas. Le signe qui devrait être U est d'autre part très différent des UD des l. 11 et 24 écrits ZALAG et a la graphie de À. L'usage phonétique de KAM = /qam/ peut paraître étonnant mais D. Charpin me signale l'usage du signe KAM = /qam/ dans ARMT 26 387 12 où est écrit ha-at-qam-ma. Il faudrait donc voir ici un prêtre-qammum, terme hapax mais dont le féminin est qammatum, la prêtresse de ARM X 80 (LAPO 18 1203) 6 ou de [A.925+]. Une lecture u! 9-kam-mi ne pourrait que difficilement signifier « 9 jours ». d) udu-há a kuru tê forme une unité lexicale à laquelle s’ajoute le suffixe de possessif –ia.

    09.3 En finir avec l’époque de Bannum La campagne militaire en Haute-Djéziré elle-même n'est pas documentée par la correspondance d'A ma, puisqu’il était aux côtés du roi, mais l’Épopée de Zimrî-Lîm6 suffit à montrer l'importance de l'homme aux côtés du souverain : c’est le moment du retour triomphant du roi vers son royaume, en fait, décrivant son entrée dans le temple de Dagan à Terqa, alors qu’en même temps, Zimrî-Lîm envoyait des sacrifices à Dagan de Tuttul7. Les fastes du triomphe ne doivent pas cependant masquer le fait qu’un événement politique majeur s’était produit pendant la campagne en Haute-Djéziré : la mort (ou la disparition du pouvoir) de Bannum, ce qui permettait à la royauté de Zimrî-Lîm d'être désormais sans entraves. Le fait n’a pu que produire un chamboulement dans l’administration. La plupart des fonctionnaires de la période d’après Bannum sont des gens nouveaux qui devaient d’ailleurs rester en place jusqu’à la fin du règne, à moins que leur mort ne survînt entretemps. Il est difficile d’apprécier ces changements car presque aucun document de l’époque de Bannum n’a été conservé au Palais. On trouve néanmoins encore quelques allusions (sans détails), comme le fait que ceux qu’avait nommés Bannum ont alors été démis de leurs fonctions8. Les documents relatifs à l’inventaire des biens de Bannum, comme [A.1126], montrent en tout cas que l'homme était mort ou n’était plus aux commandes. [A.1126] traite d’un sujet de la même époque que A.997 (FM II 49) où Ak ak-mâgir à Qaunân accuse réception d'un message apporté par Ii-ahu depuis Zibnatum, demandant d’apposer les scellés sur les demeures de Bannum et de Zakurabum. L'inventaire de la maison de Bannum à Qaunân par Ak ak-mâgir semble indiquer que les biens qui s'y trouvaient étaient en fait ceux de son épouse, laquelle était donc peut-être originaire de Qaunân, ville dont les liens étaient étroits avec la région du Sindjar où Bannum a été actif sous le RHM. [A.1126] apporte des informations importantes sur l’homme d’État : outre qu'il avait des fils9, il n'était pas l'aîné de sa famille, puisque l’était un certain Habdân (l. 6). Rien n'indique néanmoins l'écart d'âge entre les deux hommes. Habdân donne l'impression d'être retiré des affaires et totalement inactif dans la demeure de Bannum, puisqu'il ne s'occupait même pas de l'exploitation agricole. Cette terre dans la région de Qâ, donc proche de Nagar (l'actuel Tell Brak), révèle un Bannum originaire de Haute-Mésopotamie, où résidait sa famille paternelle. Le champ, en revanche, était mis en valeur par des locaux (l. 9) qui comptaient se l'approprier (l. 12-15). Une telle attitude de la part des agriculteurs peut tenir au fait que Bannum était mort en disgrâce. Ils pouvaient penser en profiter, dans l'assurance que Zimrî-Lîm n'interviendrait pas. Tel n'était pas l’avis d’A ma qui incitait le roi de Mari à envoyer un Fermier-ikkarum occuper la demeure (l. 21-22) ou à la laisser à la famille. Par la même occasion, on constate que sur les terres du royaume de Qâ ne s'imposait pas automatiquement une décision du roi de Mari. La police était le fait du pouvoir local (l. 16-20) même si Zimrî-Lîm, considéré comme l'héritier normal de son fonctionnaire, pouvait donner la maison à la famille de Bannum, si cela lui plaisait (l. 23-25), ou l'exploiter lui-même. Ce texte donne donc un aperçu de la complexité du statut de la propriété privée à cette époque, un Mariote pouvant avoir des propriétés en dehors du royaume, ce que l'on constatait d'ailleurs grâce aux textes réunis dans L'Affaire d'Al(l)ahtum (FM VII). Manifestement, Zimrî-Lîm — même s'il devait être suzerain du roi de Qâ — savait les limites de son pouvoir et était obligé de passer par le roi local, le véritable chef. Il est vraisemblable que ces considérations sur la propriété et l'héritage étaient le reflet d’un droit (tribal) oral qui ne nous est plus attesté. Le mer‘ûm A ma, en écrivant au roi de Mari, était tenu par les liens qu’il devait avoir avec Bannum, lui-même un mer‘ûm, même si les deux hommes ont pu différer dans leurs motivations

     6

    Cf. M. Guichard, FM XIV.

    7

    Cf. [A.2465] 6.

    8

    Cf. [M.7537] qui parle de l’éviction des aknûtum de Bannum.

    9

    Cf. ARMT XXXIII, p. 58 qui parle des fils d’un « Bahnum ».

    Documents d'Ama

    301

    politiques. Selon le début du document (l. 5-8), A ma avait déjà fait propriétaire le frère aîné de Bannum et il devait considérer que l’affaire ne concernait que les Mâr sim'al.

    De quand date le texte lui-même ? Un certain temps a dû s'écouler entre la disparition de Bannum et la mise sous scellés de ses biens à laquelle fait allusion FM II 49. Il en est a fortiori de même entre l'événement et [A.1126] qui expose le conflit avec les gens de Qâ, puisque, de toute façon, d'après l'Épopée, A ma était aux côtés de son roi lors de la campagne dans le Nord10. Il faut supposer que ce texte est certes postérieur au retour victorieux du roi à Mari, mais date de ZL 1. 150 [A.1126] A ma au roi : biens de Bannum à Diminatum donnés à Habdân, son frère aîné. La propriété de la maison est contestée par les gens de Qâ qui exploitent le champ. Le roi de Mari doit faire savoir au roi de Qâ qu'il décide de faire exploiter la terre par un ikkarum ou de la donner à la famille de Bannum. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma á-ma-a ìrka-a- ma é ba-an-nim a di-mi-na-timki a-na ha-ab-da-an a-hi-u gal ad-di-in lú-me-e qa-a-yu a- à di-mi-na-timki ka-la-u i-ri-u ù ha-ab-da-an é-tam-ma wa-i-ib [i]-tu a- à i-ri-u ù a-na é-tim ir- ú-bu I ha-ab-da-an du-ub-bu-ba-[am] [u]m-ma-a-mi i-na é-tim [ta-]í i-na-an-na be-lí up-p[a-am] a-na lugal a qa-a[ki] li-a-bi-la-am-ma lú-me-e qa-a-yu [a di-mi-n]a-timki li-da-ap-pí-[ru] ú-lu lú-engar a b[e-lí-ia] i-na di-mi-na-timki li-i[-a-ki-in] ú-lu-ma a-na ha-ab-da-[an] ù a-na dumu-me-e ba-an-nim be-lí li-id-di-in-u ar-hi-i a-um é-tim a-a-tu be-lí a-na lugal a qa-aki [ u]p-pa-am li-a-bi-lam

    2 4 6 8 10 Tr. 12 14 Rev. 16 18 20 22 24 26 Tr. 28

    1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. La maison de Bannum, (celle) de Diminatuma), 7 je l’avais donnée 6 à Habdân, 7 son frère aîné. 8 Des gens de Qâ 9 cultivent la totalité 8 du champ de Diminatuma), 9 alors que Habdân 10 habite la maison elle-même. 11 Du fait qu’ils cultivent le champ, 12 hé bien, ils se sont mis 14 à ennuyer 13 Habdân 12 pour la maison, 15 disant : « Sors de la maisonb) ! » 2

     10

    Pour des considérations supposant A ma à l'origine même de l'inspiration de l'Épopée, cf. déjà M. Guichard, FM XIV, p. 137-138 et n. 39.

    Jean-Marie DURAND

    302 16

    Maintenant, mon seigneur 18 doit faire porter 16 une tablette 17 au roi de Qâ pour que 19 les gens de Qâ de Diminatum 20 déguerpissent : 22 ou bien 21 un Fermier de mon seigneur doit être installé à Diminatum 23 ou bien 25 mon seigneur doit la (= propriété) donner 23 à Habdân 24 et aux fils de Bannum. 27 Mon seigneur 28 doit faire porter 26 rapidement 27 au roi de Qâ 28 une tablette 26 sur cette maison. a) Le lieu dénommé di-mi-na-tum devait se trouver dans la région de Qâ/Isqâ. Il peut être philologiquement apparenté au Dimnh de Josué 21 35, usuellement corrigé en Rimmonah. Cf. Dhorme, Jos., Pléiade I, p. 701, n. 35. b) Les paysans qui exploitaient la propriété ne devraient réclamer que la terre, ce à quoi pourraient leur donner droit leurs investissements-mânahtum. Leur prétention à la maison au détriment des occupants légitimes, en revanche, représente une demande indue.

    La disparition de Bannum a permis à une personnalité comme A ma dont les Bédouins ont dû être de première utilité dans les opérations militaires conduites par Zimrî-Lîm de s'affirmer. Deux documents, [A.71] et [M.8919], amènent à le penser. La lettre [A.71] est du début du règne, puisque le gouverneur de Saggâratum à qui elle s'adresse y est encore Habdû.ma-Dagan. Le texte était déjà connu par le dossier des « signaux de feu » réuni par G. Dossin. Ces signaux servaient en l’occurrence à annoncer l'arrivée du mer‘ûm, accompagné de ses Bédouins, non l'imminence d'un danger. Cela est montré par [M.8919] envoyé par Habdû.ma-Dagan. Le mer‘ûm se dit à quatre jours de marche de Saggâratum ; il était donc alors à Qaunân11. Le roi devait se mettre en route (depuis Mari) un jour avant son arrivée, apparemment pour le rejoindre12. [A.71] et [M.8919] sont en rapport direct, le second document faisant allusion à ce qui s’était passé l’année antérieure, ce qui devait être le début du règne. Le roi était resté dans sa capitale, sans s’être porté au-devant des Bédouins qui arrivaient chez lui. Le fait avait été mal vécu par eux ([M.8919] 26-30). Zimrî-Lîm peut avoir été alors fort occupé par une installation à Mari qui n’allait pas de soi, mais on peut y voir aussi la marque de Bannum dont les rapports avec A ma n’étaient pas excellents et qui avait ses propres Mâr sim’al à uprum ou à Mari. Une information importante sur cette nouvelle arrivée des Bédouins dont parle [M.8919] consiste dans le nombre très élevé de ceux dont A ma a pris la direction, soit sept mille ([M.8919] 31). Cette arrivée en force ne peut pas s’expliquer par la préparation d’une opération militaire au Nord car le roi devrait aller retrouver les Bédouins à Qaunân plutôt que de leur faire remonter le Habur avec lui, une fois descendus à Saggâratum. [M.8919] doit donc s’interpréter comme une descente en force sur la capitale par les Bédouins, à l’occasion d’une cérémonie (KIrâyum), non documentée ailleurs mais du début de l'année, conduits par leur chef A ma. Il s’agissait, en fait, de faire évacuer la ville par les Mâr sim’al de Bannum, information que donne [A.2932]13. 151 [A.71] A ma à Habdû.ma-Dagan. Annonce de son arrivée à Saggâratum pour dans trois jours, à signaler par un feu au roi qui se mettra en route ; lui-même lèvera un feu avant son arrivée. a-na ha-ab-du-ma-dda-gan qíbíma um-ma a-ma-a ma u-um up-pí an-né-em ú-a-bi-la-kum a-na u 4-kam a-na s[a-g]a-ra-timki a-ka-a-a-d[am]

    2 4 6 Tr.

    (Anépigraphe.)

     11

    Plusieurs textes d'A ma parlent du rassemblement des Bédouins, avec chaque fois mention de Qatunân. Ces textes sur le rassemblement des Bédouins doivent cependant concerner la montée d'E nunna vers le Nord. 12 Le trajet entre Qaunân et Saggâratum était de trois jours de marche ; cf. J.-M. Durand, « La Vallée du Habur à l'époque amorrite », in BBVO 20, Entre les fleuves - 1, 2009, E. Cancik-Kirschbaum & N. Ziegler éd., spéc. p. 51-52. Deux jours de marche conviennent au trajet entre Mari et Saggâratum, avec halte éventuellement à Terqa. 13

    Cf. commentaire, [M.6272] b).

    Documents d'Ama Rev. 8

    303

    u 1°-kam la- ka-a-d[i-ia]14 i-a-tam i-na sa-ga-ra-tim-ma i-i-ma lugal li-e-ra-ra°am a[-t]a-ap-ra -kum [u x]-kam i-a-tam a-na-a-[e]-kum

    10 12 Tr.

    (Anépigraphe.)

    Bibliographie : texte édité par G. Dossin, dans « Signaux lumineux au pays de Mari », RA 35, 1938, p. 185 (Recueil Georges Dossin, Akkadica Supplementum,1983, p. 244-245) ; cf. LAPO 17 623. Note : petite tablette aux coins pincés. 1

    Dis à Habdû.ma-Dagan : ainsi (parle) A ma. Au quatrième jour après 4 celui où je te fais porter cette tablette de moi, 6 j'arriverai 5 à Saggâra8 tum. Le jour avant mon arrivée, 9 lève 8 un signal de feu à Saggâratum même 10 pour que 9 le roi 10 ne manque pas de se mettre en route. 11 (Aujourd’hui) je t'envoie un message, 12 (et) le x , je lèverai un feu pour toi. 5

    [M.8919] est en rapport avec [A.71] où A ma annonçait son arrivée à Habdû.ma-Dagan. Le motif officiel de l'arrivée de tous les Bédouins serait leur participation à un KIrâyum, terme inattesté ailleurs, mais qui pourrait être un grand banquet (sur qerûm). 152 [M.8919] Habdû.ma-Dagan au roi. Selon la demande du roi, il le prévient du départ des Bédouins de Qaunân vers Laku ir à l’occasion du Kirayum. A ma demande que le roi, contrairement à l’an passé, vienne au devant des Bédouins qui arrivent au nombre de sept mille. a-na be-lí-ia qí-bí-ma 2 um-ma ha-ab-du-ma-dda-gan ìrka-a- ma 4 be-lí ki-a-am i-pu-ra-am um-ma-mi i-nu-ma lú-me-e ha-na 6 i-tu qa-a -< ú>-na-anki ú-na-ka-ra-am a-na e-ri-ia u-up-ra-am 8 a[n-n]i-[t]am be-lí i-pu-ra-am [i-na-a]n-na lú-me-e ha-na 10 [i-tu q]a-a -< ú>-na-anki ú-na-ki-ra-am-ma [an-na-nu-u]m a-na la-ku-i-irki 12 [ik-u-ud ù i-i]p-ra-am [a-ma-a] a-na KI15-ra-i 14 [ú-a-bi]-lam Tr. [ù a-m]aa 16 [a-na KI-r]a?- i [ki-a]-am i-p[u-ra-am] Rev. 18 [um-m]a-mi u-puu[r] [a]-na be-lí-ka iti ú-ra-hi-im 20 u 10-kam i-na-sà-ah-ma lú-me-e ha-na a-na sa-ga-ra-timki

     14

    G. Dossin qui ne corrige pas le texte comprend : « Dès le premier jour où je ne serai pas arrivé.»

    15

    Le signe qui inclut trois horizontales semble plus KI que DI.

    Jean-Marie DURAND

    304

    22

    i-ka-[a-a]-dam u-pu-ur a-na be-lí-ka a-na pa-an 24 lú-me-e ha-na li-le-em as-sú-ur-re ki-ma a-da-aq-de-em 26 a i-nu-ma lú-me-e ha-na ur-dam-ma ù a-na pa-an lú-me-e ha-na 28 be-lí ú-ul i-le-em-ma li-ib-bi ìr-me-e -u ma-di-i 30 iz16-zi-iq i-na-an-na i-na 7 li-mi lú-me-e ha-na Tr. 32 a-na e-er be-lí-ia ur-ra-ad u-pu-ur a-na be-lí-k[a] 34 a-na pa-an lú-me-e ha-na li-le-[e]m17 [l]i-ib-bi ìr-me-e -u C. i 36 [l]i-ih-du an-ni-tam a-ma °(KUR)// [i]-pu-ra-am i-na-an-na // 38 [a-nu]-um-ma a-na be-lí-ia // [a]-pu-ra-am ar-hi-i [be]-lí ii 40 [………………………] x- [………………… …] 42 x- [……………………] x-[……………………] 44 ú-a-[…………………] 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Habdû.ma-Dagan, ton serviteur. Mon seigneur m’a envoyé ce message-ci, 5 disant : « Lorsque les Bédouins, 6 bougeront de Qaunân, 7 envoie un message chez moi. » 8 Voilà le message que mon seigneur m’a envoyé. 9 Maintenant les Bédouins 10 ont bougé de Qaunân et 11 présentement, 12 ils sont arrivés à Laku ira). 12 Alors, 13 Ama 14 m’a fait porter 12 un message 13 pour le Kirayumb). 15 Or, 17 voici le message qu’15 Ama 17 m’a envoyé 16 pour le Kirayum, 18 disant : « Envoie un message 19 à ton seigneur. 20 Le 10 courant 19 du mois urahhum (i), 21 les Bédouins 22 atteindront 21 Saggâratum. 22 Envoie un message 23 à ton seigneur. 24 Il doit venir en amont 23 au-devant 24 des Bédouins. 25 Il ne faudrait pas que (ce soit) comme l’an dernier, 26 lorsque les Bédouins 27 sont allés en aval alors que 28 mon seigneur n’est pas venu en amont 27 au devant d’eux et que 29 ses serviteurs 30 (en) ont été 29 grandement 30 fâchés. Aujourd’hui, 31 (ce sont) dans les sept mille Bédouins 32 (qui) vont en aval chez mon seigneur. 33 Envoie un message à ton seigneur 34 pour qu’il vienne en amont au-devant des Bédouins. 35 Ses serviteurs 36 doivent avoir 35 le cœur 36 joyeux. » 36 Voilà 37 le message qu’36 A ma 37 m’a envoyé. 38 Voilà que 39 je l’envoie 38 à mon seigneur, 39 pour que rapidement mon seigneur 40-44 vienne en amont au-devant des Bédouins et que leur cœur soit joyeux. 4

    a) Laku ir était déjà connu par ARM I 26 (LAPO 16 23) comme l’endroit où une route venant depuis ubatEnlil rejoignait le Habur (cf. D. Charpin, RA 97, 2003, p. 14, n. 96 & J.-M Durand, BBVO 20, 2009, p. 54). Le présent texte montre que Laku ir était bien sur le Habur et, selon toute vraisemblance, au sud de Qaunân. b) Le terme est hapax mais il s’agit sans doute d’une festivité, avec une formation en -âyum équivalant à ce que l’on trouve pour pagrâyum. Kîrum « jardin » ou kirrum « jarre » sont également envisageables, car KI semble préférable à DI, mais il peut néanmoins s’agir d’une formation sur qerûm « inviter », qui est couramment utilisé pour des invitations diverses.

     16

    Le signe IZ semble être écrit en retrait (comme l. 28) et être précédé par la tête de la l., ce qui lui donne une apparence de AB (ìz ?). 17

    Cf. l. 24.

    Documents d'Ama

    305

    [A.3922] a été envoyé par quelqu’un dont le nom a aujourd’hui disparu avec la première partie de la tablette, mais ce document peut être lu en fonction de [A.71] et de [M.8919]. Sur sa face sont conservés les noms de gens qui donnent au roi le conseil de ne pas agir indépendamment des Bédouins de la steppe, ces derniers étant manifestement sous les ordres d’A ma (l. 1”). Sur le Revers qui doit poursuivre le même sujet, il est question de faire évacuer la ville de Mari par des Bédouins, sous la menace d’autres Bédouins et de l’armée de l’Euphrate. Ces deux forces doivent se tenir à la limite du terroir de la capitale pour n’y pénétrer qu’après le départ de ceux qui occupent la ville. Ce document énigmatique doit illustrer le projet de renforcer les forces royales (âb purattim) de retour de la campagne de Haute-Djéziré par les Bédouins d’A ma à un moment où il avait été décidé de faire évacuer la capitale par les forces bédouines à la dévotion de Bannum. Ces Bédouins, désormais privés de leur chef charismatique, devaient partir vers l’aval (donc sortir vite du royaume). Des bateaux, en leur faisant traverser le fleuve, les feraient passer sur la rive gauche pour gagner le Sindjar d’où Bannum les avait fait venir. Ils devraient donc débarquer à une ville non nommée à l'aval de Mari, là où le roi le déciderait. La mésentente de Bannum et d’A ma était un fait. En outre, c’est sur les Bédouins d'A ma que désormais le roi devait compter. 153 [A.3922] Acéphale au roi. Avis de plusieurs personnes qu’il faut demander le concours des Bédouins qui s’occupent du troupeau. (…) trois à quatre mille Bédouins d’A ma doivent se tenir à une certaine distance de Mari. Les (autres) Bédouins iront s’embarquer pour traverser le fleuve en aval. (…) (…) I

    2' 4' 6' 8’ 10’

    [ ] ma-n[u-u]m-a-n[i-in-]u ìr-me-e […] ab-du-ma-dda-gan I ha-li-{X}lu ù ia-si-im-dda-gan lú-ku  (I ) mu-u-ta-lu u-nu um-ma-ami [u]m-ma be-el-[k]a e-ma-am a-a-tu i-pé-e ba-lum ha-name-e a na-wi-im dumu si-im-a-al mi-im-ma be-el-ka la i-pé-e ur-ra-am e-ra-am be-el-ka ha-name-e [i-na a-wa-tim i]-a-ab-ba-at-ma I

    (…) Rev. 2” 4” 6” 8” 10”

    be-lí a-na a-ma-a[ dan-na-tim li-i-pu-ur-ma] 3 li-me 4 li-me ha-nam[e-e] li-il-li-[ku-ni]m-ma a-na pa-a ma-riki 3 bé-ri 4 bé-ri u 1-kam ù?-lu-m[a] u 2-kam li-i-bu-ma i-nu-ma ha-name-e ú-[í]-ma wa-i-i[r] a-bu-um a pu-ra-tim a-na ma-riki li-i[l-l]i-ka-ma ù ha-name-e a-ap-li-ì li-e-er-di li-it-ta-al-k[am] ù a-ar be-lí i-qa-ab-bu-ú gi -má-há ha-name-e li-e-bi-ir ù i-na ma-riki a-bu-um li-í-ma ha-name-e ù a-bu-um a pu-ra-tim [la it-ta-a-bi-tu e-m]a-am a-ti be-lí li-pu-ú [……………………-b]a-lu (…)

    C. i 2”’ ii

    [……… b]e-lí-ia […………]-ma […………]-tim ù mi-im-ma ú-ul […

    Jean-Marie DURAND

    306 (Reste anépigraphe.)

    … 1’ Mannum-ânin-u, serviteurs de …, 2’ (H)abdû.ma-Dagan, 3’ Halilum 4’ et Yasîm-Dagan le palefrenier, 5’ sont ceux qui ont discuté, disant : « 6’ Si ton seigneur réalise ce projet, 8’ il ne doit rien faire 7’ sans les Bédouins du troupeau, mâr 9’ sim’al. Tôt ou tard, les Bédouins 10’ prendront à partie 9’ ton seigneur 10’ et …» (…) 1”

    Mon seigneur doit envoyer un message impératif à A ma. 2” Trois (à) quatre mille Bédouins doivent venir et 4” prendre position 3” un jour ou 4” deux 3” à trois ou quatre doubles-lieues de la limite de Mari et, 4” lorsque les Bédouins auront quitté Mari sans être retenus, 5” les gens de l’Euphrate doivent venir à Mari et, 6” alors, il faut que les Bédouins continuent leur route vers l’aval. 7” Il faut qu’ils partent. Alors, là où mon seigneur le dira, 8” des bateaux doivent faire traverser les Bédouins. Donc, 9” pour que les gens quittent 8” Mari et que les Bédouins et les gens de l’Euphrate 10” ne s’affrontent pas, mon seigneur doit exécuter ce plan. (Lacune, puis texte indécis.)

    09.4 Depuis le mahanum : les relations avec le Zalmaqum  La tablette [A.252] est dépourvue de date et aucune indication précise n'y est repérable, mais il est vraisemblable que l'événement est celui dont (parle) [A.861], qui se passe dans le mahanum. Les « anneaux » dont il y est question sont une réalité aujourd'hui imprécise. C'était une structure où l'on pouvait habiter plusieurs jours et qui devait être une extension de l'espace du temple qui ne se limitait certainement pas à celui de sa cella. L'expression de [A.252] 15 aar kîma bêlî iqabbi rappelle celle de RA 35 122 11 (ou encore de A.3922 7’) aar bêlî iqabbû qui signifie « à l'endroit que (mon seigneur/il) indiquera », quoiqu'il y manque le subjonctif, ce qui peut néanmoins se produire dans la langue du Nord. Peut-être A ma distingue-t-il ici le lieu (aar) et les modalités18 (kîma). Ce qu’il réclamerait donc serait en fait un protocoleisiktum précisant où et comment procéder à l'offrande du roi. Le « sacrifice du roi » est une activité religieuse assumée localement par les fonctionnaires en l’absence du souverain. Ces sacrifices pouvaient représenter des obligations, comme à Tuttul, mais engageaient la personne royale et permettaient d'apprécier les rapports du roi avec le dieu local, puisqu’à l'occasion d'un sacrifice étaient pris les présages grâce aux entrailles des victimes. La demande au roi d'envoyer des précisions pouvait tenir compte du temps à passer dans les anneaux et des réponses obtenues par les devins dans la capitale. La connaissance d'éventuels problèmes pouvait amener à offrir des sacrifices particuliers19, donc à questionner un dieu autre que le dieu principal de l'endroit. 154 [A.252] A ma au roi. Le roi lui a demandé d'accomplir un sacrifice lorsqu'il quittera les « Anneaux ». A ma le fera dans les sept jours et une tablette du roi doit lui indiquer où et comment. a-n[a b]e-lí- ia qíbíma um-ma a-ma-a[ ] ìrka-a- ma be-lí ki-e-em ú-wa-i-ra-an-ni [um-ma-a-m]i i-nu-ma i-na un-qa-tim

    2 4 6

     18

    Parmi ces modalités il pouvait y avoir la question à poser à la divinité lors de l'examen des entrailles.

    19

    Comme dans FM VIII 15 13, à l’occasion du prélèvement d’une pierre.

    Documents d'Ama

    307

    [te-te-b]u°-ú20 Tr. 8 [siskur-r]e-ia [iqí]21 Rev. 10 [i-n]a-an-na a-di u 7-kam i-na un-qa-tim 12 e-te-eb-bé up-pí be-lí-ia 14 li-il-li-ka-am-ma a-a-ar ki-ma be-lí i-qa-ab-bi° Tr. 16 luqíu Note : petite tablette carrée aux coins pincés. Sur les côtés, l’écriture s’avance jusqu’à l’autre face. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Mon seigneur m’a donné les instructions suivantes, 6 disant : « Lorsque 7 tu quitteras 6 les “Anneaux”, 9 fais 8 le sacrifice pour moi. » 10 Maintenant, d'ici une septaine, 12 je quitterai 11 les « Anneaux ». 13 Une tablette de mon seigneur 14 doit m’arriver 16 afin que je fasse le sacrifice pour lui, 15 à l'endroit (et) comme il dira. 5

    Le sujet abordé dans [A.861] est celui des précautions à prendre pour ne pas blesser la susceptibilité des rois du Zalmaqum afin qu'ils ne s'allient pas avec les Mâr yamîna22 qui leur font des avances23 (cf. l. 6'). Ce texte ne peut qu'être antérieur au conflit où effectivement, après leur échec très vite arrivé, les Mâr yamîna fugitifs ont pu compter sur l'appui des rois du Zalmaqum, mais il est sans doute postérieur à la campagne de Haute-Djéziré, les mêmes rois ne voyant certainement pas d'un bon œil la puissance de Mari réaffirmée si près de chez eux. Zimrî-Lîm, dans l'euphorie de la victoire, avait pu prendre un ton supérieur avec les rois du Zalmaqum (cf. l. 8-9). Le mer‘ûm A ma tient à Zimrî-Lîm un discours qui n'est pas autre que celui qu'aurait pu lui tenir Bannum, un autre mer‘ûm, conseillant le jeune roi sur la conduite à tenir, voire même en utilisant envers lui la façon normale de s'adresser à quelqu'un (tutoiement), non la façon de cour (3e personne). 155 [A.861] A ma au roi. Une fois qu’il aura accompli le culte à Addu du Campement, il partira pour une série de villes. Adû.na-Addu se plaint de ne pas être traité de façon paritaire. (Lacune.) Conseil de se montrer complaisant envers lui pour ne pas le pousser du côté des Mâr yamîna. Pour venir à Qaunân, le roi doit attendre que les troupeaux aient pu profiter des effets des premières pluies. a-na be-lí-ia qí-bí-ma um-ma a-ma-a ìr-ka-a-ma d IM a ma-ha-nim u 7-kam un-qa-tim wa-a-ba-am i-ri-a-an-ni d IM ú-a-al-la-am-ma a-na de-erki ga-a-i-imki ù za-na-siki a-la-ak I a-du-na-dIM up-pa-am ú-a-bi-lam um-ma-a-mi a-na mi-nim be-el-ka

    2 4 6 8

     20

    Pour cette restauration, cf. l. 12.

    21

    Pour cette restauration, cf. l. 16.

    22

    La traduction de G. Dossin op. cit., p. 990, est exactement le contraire : « Parce qu'il repousse la main des Bin-iamina, que mon seigneur contente le cœur de Adûna-Adad » mais a um semble avoir ici un emploi prospectif et le dossier historique montre l'entente des Mâr yamîna et du Zalmaqum. 23 On voit effectivement par la correspondance d'Itûr-asdu en poste à Mari (ARMT XXXIII 284), que les Mâr yamîna avaient déjà mauvais esprit alors que l'armée royale n'était pas encore revenue de Haute-Djéziré.

    Jean-Marie DURAND

    308

    a-bu-tam i-a-ap-pa-ra-am up-pa-am a-a-tu ia-tu°-li-im ub-la-am ia-tu°-li-im be-lí li-i-ta-al a-um dumu ia-mi-na be-lí li-ib-bi I a-du-na-dIM li- ì-ib [Ia-du-na]-dIM i-na ka-a-ia-an-tim I

    10 12 14

    (Manquent 4 l.)

    Rev.

    [……… a-na mi-nim] [a]t-hu-tam zi-im-ri-li-[im] 2’ la i-a-ap-pa-ra-am i-na-an-na pí-ka ì-ib i-nu-ma 4’ [ ]up-pa-am a-na a-du-na-dIM tu-a-ab-ba-lu at-hu-tam 6’ u-pu-ur-u-um a-um qa-at dumu ia-mi-na i-na-ap-pa-ú li-ib-[b]i I a-du-na-dIM be-lí li- ì-ib 8’ a-ni-tam a-um a-la-ak be-lí-ia 10’ a-na qa-a - ú-na-anki a-mu-um i-te-et [i-za]-an-nu-un-ma 12’ i-nu-ma gu-há ù an e24-há ri-tam i-e-eb-bu-ú a-na-ku-ma Tr. 14’ a-na be-lí-ia a-a-ap-pa-ra-am 16’ a-na qa-a - ú-na-anki li-i-le-em C. 18’ um-ma gu-há ù an e25-há a ha-name-e ri-t[am] [mi-m]a i-e-eb-bu-ú a--nu-um i-la-k[u] Bibliographie : cf. G. Dossin, « Benjaminites dans les textes de Mari », in Mélanges R. Dussaud, 1939, p. 990a ; ARM XXVI/1, p. 84 ; FM II, p. 58 & p. 182, n. 41 ; D. Charpin, « The Writing, Sending and Reading of Letters in the Amorite World », in The Babylonian World, New York & Londres, 2007, G. Leick (éd.), p. 403. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Addu du Campement 4 m’a demandé de résider 3 sept jours dans les « Anneaux ». 5 Je vais achever (le culte d’)Addua) et 6 j'irai 5 à Dêr, 6 Ga um et Zanasu. 7 Adû.na-Addu m’a fait porter une tablette, 8 disant : « Pourquoi ton seigneur 9 m’écrit-il comme à son vassalb) ? » 10 Yâtu-Lîmc) m’a apporté 9 cette tablette ; 11 mon seigneur doit interroger 10 Yâtu-Lîm. 12 À cause des Mâr yamîna, mon seigneur 13 doit donner 12 satisfaction 13 à Adû.na-Addu, 14 Adû.na-Addu, continuellement, … 3

    (Lacune de 4 lignes.) 0'

    « Pourquoi 1' Zimrî-Lîm 2' ne s’adresse-t-il pas à moi 1' comme à son égal ? » 3' Maintenant, rends aimabled) ta façon de dire. Lorsque 5' tu feras porter 4' une tablette à Adû.na-Addu, 6' écris-lui 5' comme à un égal. 6' Pour 7' qu’il repousse 6' (l’alliance) des Mâr yamîna, 8' mon seigneur doit 7’ satisfaire 8’ Adû.na-Addu. 9' Autre chose : en ce qui concerne la venue de mon seigneur 10' à Qaunân, 11' la première pluie va tomber et, 12' lorsque bovins et ânes 13' auront de la pâture pour se rassasier, c’est moi qui 15' enverrai un message(r) 14' à mon seigneur 17' pour qu’il remonte (le Habur) 16' vers Qaunân. 18' Si les bovins et les ânes des Bédouins ont quelque pâture pour se rassasier, c’est là qu’ils ironte).

     24

    Lecture D. Charpin.

    25

    Cf. l. 12’.

    Documents d'Ama

    309

    a) ullumum se dit de la réalisation de tous les moments cultuels d'un sacrifice (cf. CAD /1, p. 224b). Il est vraisemblable que cette lettre, postérieure à [A.252], tient compte d'une réponse du roi indiquant (en réponse à a ar) les trois villes (mâr sim’al) de Dêr, Ga um et Zanasu pour les sacrifices qu'il demande. Ces deux dernières devaient être également des lieux de sacrifices à Addu. b) En mot à mot : « Pourquoi m'écrit-il en “Père” », c'est-à-dire « comme s'il était mon suzerain ». c) La séquence -li-im (= « tribu ») doit être isolée, car sinon devraient apparaître *Yatulum (nom.) et *Yatulam (acc.). À moins de corriger en ia- ar!-li-im variante connue d'I âr-Lîm (mais l'anthroponyme est écrit par 2 fois ia-tu°-), le NP doit signifie « Mon parti c’est la Tribu », selon le sens de iyâtu « mon parti », d'après A.1968 (cf. MARI 7, p. 43). d) La lettre se poursuit en tutoyant le roi, quoique le recours à la 3e personne réapparaisse l. 8'. Ce genre de mélange est fréquent, surtout au début du règne. e) Le passage indique que la région de Qaunân était un lieu de pâture.

    La lettre [A.4254] (parle) d'un roi Yagîd-Lîm qui ne peut être le père de Yahdun-Lîm et l’aïeul de Zimrî-Lîm. Manifestement, il fait groupe avec les autres rois du Zalmaqum. Or, comme Sibkunadda est le roi de udâ, Asdî-takim celui de Harrân et Adû.na-Addu, celui de Hanzat, Yagîd-Lîm devait être le roi de Nihriya, prédécesseur de Bunû.ma-Addu, qui lui était peut-être apparenté. La première attestation de Bunû.ma-Addu est ARMT XXVI 32, une lettre d'Asqûdum et de Hâlî-hadun, du début du règne certes, mais non des tous premiers jours26. Il y a donc place pour un roi de Nihriya entre la fin du RHM et le moment de ARMT XXVI 32. Le sujet de ce texte consiste à savoir comment écrire aux rois du Zalmaqum : certainement pas en s'en disant le frère, encore moins en s'en disant le père, mais au moyen du simple « ainsi (parle) Zimrî-Lîm ». En cela le texte est proche de [A.861] qui précède. Le conseil du mer‘ûm est de temporiser (l. 9') jusqu’à ce que ces rois reconnaissent d'eux-mêmes Zimrî-Lîm comme leur seigneur (l. 10'-11'). Il n’en avait pas été de même à l'époque de Yahdun-Lîm, le « père » de Zimrî-Lîm, si, comme c’est vraisemblable, il a été le suzerain d'au moins un des rois du Zalmaqum, Abî-Samar, dont il avait négligé les difficultés27. Les rois du Zalmaqum sortaient de la lutte contre Samsî-Addu d’Ékallatum et avaient résisté à Alep et Carkémish. Ils n’avaient pas envie de dépendre de quelqu'un. Le texte doit donc appartenir au moment où les anciens royaumes se réorganisaient. Sans doute faut-il comprendre en ce sens la notion de l'« exilé politique » (hapirum) qui se dirige vers Ga um (l. 7). Il n'est pas nommé mais devait appartenir à la famille qui y revendiquait le pouvoir. Il faut comprendre l'anonymat de ce hapirum comme le refus (courant à cette époque) de prononcer le nom d’un réprouvé. Que trois rois du Zalmaqum ne soient pas d'accord avec le quatrième peut indiquer qu'Adû.na-Addu, le roi de Hanzat, voulait un règlement politique à Ga um que n'acceptait pas Sibkunadda, le roi de udâ. Ga um devait donc se trouver à proximité de cette ville et être, dès lors, considérée comme faisant partie de son domaine réservé. L'anecdote trouve son explication dans un passage de A.2126, lettre d'Aziran et des Anciens de Ga um, déjà plusieurs fois cité 28 : « Cette ville-ci [= Ga um], ce n’est pas depuis l'époque de notre seigneur que nous avons fait allégeance à notre seigneur, mais bien depuis les jours de Yahdun-Lîm. L'Exilé (hapirum) dirigeait cette ville. Puis (ceux qui sont devenus) des hapirum par le fait qu’ils sont sortis de cette ville l'ont “donnée” au Zalmaqum29.

     26

    Il n'y a pas de lettre de Bunû.ma-Addu de Nihriya à Zimrî-Lîm dans les archives mariotes, malgré le long règne qui a été le sien et les multiples références à sa personne dans les lettres adressées au roi de Mari. La seule lettre que lui avait attribuée J.-R. Kupper, M.6055 (ARMT XXVIII 26), peut avoir été écrite par un autre Bunû.maAddu, celui de Kurdâ. Il y a eu de mauvais rapports entre Mari et Nihriya, comme l'a d'ailleurs remarqué J.-R. Kupper dans ARMT XXVIII, p. 35, n. 46 avec renvoi à ARMT XIII 145 & 146 où il est traité des agissements inamicaux de Bunû.ma-Addu envers Talhayum, fidèle vassale de Mari, ainsi que FM [1], p. 66-68 où le roi de Nihriya essayait de mettre la main sur Dêr (du Nord). 27

    Cf. ARM I 1 & 2 (LAPO 16 305 & 306). Dans ces lettres, Abî-Samar traite Yahdun-Lîm de « père ».

    28

    Cf. D. Charpin, RAI 43, p. 95, n. 17 et J.-M. Durand, Annuaire du Collège de France 105, 2004-05, p. 572.

    faut comprendre « ont laissé aux gens du Zalmaqum la possibilité de s'y installer », car nadânum a couramment le sens de « permettre une action ». De tels emplois sont enregistrés dans CAD N/1, p. 46b-47a sous la rubrique « to surrender a city », ce qui correspond au français « |ivrer ». 29Il

    Jean-Marie DURAND

    310

    Puis le dieu de notre seigneur a ôté leur [aux gens du Zalmaqum] emprise sur la ville et, alors, voilà qu’est retournée sur nous la houlette de notre seigneur. »

    Cet extrait est un rappel historique de l'histoire de Ga um, un endroit où allaient à la pâture les troupeaux des Bédouins dont avait la charge A ma. Son statut politique devait donc concerner le mer‘ûm au premier chef. On y retrouve la mention de l'Exilé politique30 (hapirum), l’ex-chef de Ga um, qui semble avoir alors été accompagné par d'autres hapirum selon A.2126 mais désignés comme des « compagnons » (itbârum) dans [A.4524]. En Haute-Djéziré amorrite le terme hapirum fait constamment référence à un groupe politique exclu d'une communauté, non à un individu isolé, quoique les exilés se soient évidemment regroupés autour d'un meneur. Le document A.2126 documente la période postérieure à [A.4254] : les exilés qui avaient évacué Ga um l'avaient par là-même livrée aux gens du Zalmaqum31 mais, par la suite, la ville était venue à repasser sous le sceptre de Zimrî-Lîm32. A.2126 doit dater d’après ces hostilités entre Mari et le Zalmaqum. 156 [A.4254] A ma au roi. Le frère de Sibkunadda occupe Ga um, préventivement à un retour des exilés. (Lacune.) Nécessité d'avoir des relations diplomatiques avec les rois du Zalmaqum ; conseil de s'adresser à eux de façon paritaire. Les Bédouins vont bien. a-na be-líia qíbíma um-ma a-maa ìrka-ama I hi-ip-ri-ma-lik a-hu si-ib-ku-na-dIM [a]-na ga-a-i-imki il-li-ik-m[a] [pa-n]u ha-pí-ri-im ù [i]t-ba-[ri-u] [a-n]a ga-a-i-i-imki [a-a]k-nu [ki-a-a]m iq-bi um-ma u-ma si-ib-ku-[na-dIM] [Ii]a-gi-id-li-im ù á-di-ta-[ki-im] [a-na q]a-at a-du-na-dIM na-pa-[í-im] [pa-n]u-u-ú-nu a-ak-[nu] [um-m]a u-ú-nu-ú-ma qa-[at] [Ia]-du-na-dIM i [ni-ip-pu-u]

    2 4 6 8 10 12 14

    (Lacune = 4 l. de Tr. + 9/10 l. de Rev.)

    Rev.

    [i-na-an-na … be-lí] du[mu-me-e i-ip-ri a-na ia-gi-id-li-im] si-ib-ku-na-d[IM ù ás-di-ta-ki-im] li-i-pu-u[r-m]a [ù up-pa-tim it-ti] dumu-me-e i-ip-ri a-n[a e-ri-u-nu li-i-pu-ur]

    2’ 4’

     30

    Quel nom mettre sur ce dirigeant devenu un hapirum et qui reste anonyme autant dans [A.4254] que dans A.2126 ? Il pourrait s'agir de Sahlabân, cheikh de Ga um. 31 Le texte dit que les hapirum ont livré la ville au Zalmaqum mais il est vraisemblable que les gens du Zalmaqum, en l'occurrence ceux de Nihriya, ont occupé militairement la ville en profitant de leur départ. Le départ en exil d'une partie de la population a dû être causé par les gens du Zalmaqum, eux-mêmes. D. Charpin, op. cit., a compris : « Or, tout d’un coup, les immigrés – les habitants de la ville en étant sortis – ont donné la ville au Zalmaqum (14-17) ». Cela ne me paraît pas possible car ce sont les hapirum qui quittent leur ville et tebûm sert à marquer le début de l'action. S'ils étaient pro-Zalmaqum, ils n'auraient eu aucune raison d'évacuer une ville tenue par des forces amies. Le qâtê- unu de la l. 15 de A.2126 doit être compris évidemment comme faisant référence aux gens du Zalmaqum, non aux exilés politiques. 32 Le texte emploie l'expression, l. 16-17, ú° it-tu-ur-ma°, ha-a-á be-lí-ni a-[na ]é-ri-ni où haum qui désignait la houlette du berger, image royale normale dans une société bédouine, a pris le sens de sceptre.

    Documents d'Ama

    6’ Tr. 8' 10’ 12’ C. 14'

    311

    ù i-nu-ma be-lí a-na e-ri-[u-n]u i-a-pa-ru a-bu-tam ù a-hu-tam la-a i-a-ap-pa-ar-u-nu-i-im um-ma zi-im-ri-li-im-ma an-ni-tam be-lí li-i-pu-ur-u-nu-i-im wa-ar-ka-nu i-nu-ú-ma it-ti be-lí-ia i -°i-bu u-ú-nu-ú-ma an-na be-lí a-na pa-ni be-lí-ia i-ta-su-ú na-wi-um ù lú ha-n[ame-e ìr-du-me-e ] a be-lí-ia a-al-[mu] 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Hiprî-malika), frère de Sibkunadda, 6 est venu à Ga um car 7 l'Émigré et ses compagnonsb) 8 envisageaient d'aller à Ga um. 9 Voici ce qu’il a dit : « Sibkunadda, 10 Yagîd-Lîm et Asdî-takim 12 se proposent 11 de s’opposer à Adû.na-Addu, 12 disant : « 14 Opposons-nous à Adû.na-Addu. » 5

    (Longue cassure d’une quinzaine de lignes.) 0'

    Maintenant,… mon seigneur 3’ doit envoyer 1' des messagers chez Yagîd-Lîm, 2' Sibkunadda et Asdî-takim 3’ mais alors, 4’ il doit envoyer chez eux 3’ des tablettes avec 4’ les messagers. 5' En outre, lorsque mon seigneur enverra des messages chez eux, 6' il ne doit pas s’y donner avec eux du « Père » ou du « Frère », 7' mais (simplement) « ainsi (parle) Zimrî-Lîm » : 8' voilà le message que mon seigneur doit leur envoyer. 9' Ensuite, lorsqu’10' ils auront mon seigneur à la bonne, 11' c’est eux-mêmes qui clameront : « Oui, mon seigneur ! » 12' à l'adresse de mon seigneur. 13' Le troupeau et les Bédouins, serviteurs 14' de mon seigneur, vont bien. a) Hiprî-malik est encore mentionné dans A.473, édité comme ARMT XXVII 80, sous la forme Hiprummalik, frère et général (gal mar-tu) de Sibkunadda (l. 7). Le document a été écrit par Zakira-hammu qui est un gouverneur de Qaunân postérieur à Il- u-nâir. Hiprî-malik a donc dû exercer un certain temps ses fonctions. b) La lecture suit une idée de M. Guichard pour l’identification comme ID du premier signe. Le terme itbârum désigne en vieux-babylonien l'associé. Il serait employé ici à la place du plus courant tappum, dont il est d'ailleurs un synonyme d'après CT 18 7 i 22 (CAD I, p. 294).

    09.5 Activités judiciaires d’un mer‘ûm Trois documents illustrent les fonctions juridiques d'un mer‘ûm. Il s’agit de cas qui concernent des gens qui habitaient sans doute dans sa zone. Du fait que ces affaires concernent le Nord, non le sud du royaume où A ma ne devait pénétrer qu'après la retraite d’E nunna, ils ne peuvent être que du début du règne ; le fait qu'y soient impliqués des Mâr yamîna, comme c'est le cas pour [A.1943], indique que l'on est à un moment où ils étaient encore installés dans la région de Nagar, donc avant le conflit. Selon [A.1943], une affaire de vol de moutons a été portée à la connaissance directe du roi par un Uprapéen, donc un mâr yamîna. L'affaire est renvoyée par le roi à A ma qui doit porter jugement. A ma avait donc des attributions qui dépassaient les divisions claniques, exerçant des fonctions de juge pour les territoires sous son contrôle, à moins qu'il n'agisse en tant que responsable du berger auquel les moutons volés avaient été confiés. Le recours au roi pouvait être une garantie si un mer‘ûm mâr sim’al était susceptible d'avantager un contribule, alors que le plaignant était un Mâr yamîna. 157 [A.1943] Le roi à A ma. Vol des moutons de MeBi um. Ce dernier est renvoyé à A ma pour jugement.

    2 4

    a-na a-ma-a[ ] qíbí[ma] [um]-ma be-el-ka-[a-ma] I me-Bi-um lú up-ra-p[í-yu]

    Jean-Marie DURAND

    312

    6

    im-hu-ra-an-ni um-ma-mi [ud]u-há-ia a-ar-qa [i]-na-an-na a-nu-um-ma

    Tr.

    (Anépigraphe.)

    Rev. 8 lú a-a-ti a - à-ar-da-kum be-el a-wa-ti-u 10 i-di-in-um-ma ù di-na-am u-hi-is-sú-nu-ti Note : petite tablette carrée aux coins pincés. 1

    Dis à A ma : ainsi (parle) ton seigneur. MeBi uma), l'uprapéen, 5 est venu me trouver, disant : « 6 Des moutons à moi ont fait l’objet d’un vol. » 7 Voilà que maintenant 8 je t'expédie cet homme. 10 Livre-lui 9 son adversaire et, 11 alors, rendsleur jugement. 4

    a) Ce NP (assez courant) est lu Mbi um par ARMT XVI/1, p. 152, mais plusieurs étymologies sont possibles. Il n'est pas sûr qu'il s'agisse du personnage de ARM XIV 82 (LAPO 18 1022). Il s'agit ici d'un individu aisé qui avait confié ses moutons à un berger et avait accès au roi.

    L'affaire racontée dans [M.9130] concerne également un fait divers. Manifestement, il y a eu vol (l. 6) du fait de Bédouins d'A ma. Le roi doit envoyer de l'argent pour faire relâcher les coupables (l. 2'3'). Ils avaient donc été identifiés et mis en prison. Le roi de Mari était ainsi responsable pour les exactions des Bédouins qui relevaient de lui et devait assurer les amendes qui leur étaient infligées, sans doute par les juges des sédentaires. L'affaire concerne un bien entreposé à Kahat. Elle peut donc être d’après la prise de la ville. C'était certainement une époque où il convenait de ménager les gens de Haute-Djéziré. 158 [M.9130] A ma au roi. Affaire de plomb volé par des Bédouins dans la région de Kahat. Ils l’ont vendu à Nurrugum (…). Le roi doit envoyer de l'argent pour leur élargissement. (Lacune).

    2 4 6 8

    [a]-na be-lí- ia [q]íbíma [um-m]a a-ma-a [ìr]-ka-a -ma [ha-nu]-ú i-na ka-ha-atki [ú-ú-ú]-ma i-na a-ba-rim(A ) a-ra-qí-im [i-te]-lu-ú-ma a-na k[ù-U]D [i-na n]u-ru-gi-imki id-di-nu-nim [o-o-a]m? i-na ha-at-qí-im-ma (Lacune : Face = 1 l.? ; Tr. détruite ; Rev. = 2/3 l.)

    Rev. 2' 4' 6'

    [a-na wu]-u-r[i-u-nu ……] [x sú] kù-babar be-lí li-e-[bi-il-ma] [ì]r-di-u li-wa-ix( E)-ra-am [o o o ] x [d]am-gàr [o o o o o]-ur [……………] x [……………]

    Documents d'Ama

    313

    [……………]33 1'

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Des Bédouins 6 sont partis 5 de Kahat et, 7 étant montés au Nord 6 après avoir volé du plomb, 8 ils (l’)ont 7 vendu 8 à Nurruguma). 9 … sur le cheminb) même… 5

    (…) 1’

    Pour les libérer … 2' Il faut que mon seigneur fasse porter x sicles d'argent 3' afin de libérer ses serviteurs. … a) Le Nurrugum est considéré comme un royaume sur les deux rives du Tigre dans la région de Ninive. b) Pour le hatqum, la route que suivent les troupeaux d’Est en Ouest, cf. Amurru 3, p. 132.

    L'affaire juridique de [A.3370] est malaisée à dater et seule son occurrence dans la correspondance d'A ma la situe au début du règne. Tout comme pour l'affaire de MeBi um, il s'agit d'un Bédouin monté à la capitale. Il comptait susciter l'intervention du roi, en criant à la Porte du palais. La « Porte » était en effet la limite entre la zone palatiale et le reste de la ville. C'était là que siégeait l'autorité administrative comme le montrent des textes qui ont affaire à la ville d'Alep34 mais c'était aussi l'endroit où l'on pouvait venir en personne alerter le roi sur une affaire à laquelle un administratif faisait obstruction. Ainsi connaît-on pour le palais de Babylone les exemples dramatiques des envoyés élamites ou de l'âpilum de Marduk. Ces manifestations s'apparentaient à la « clameur de haro »35. L'affaire doit être reconstituée à partir de plusieurs indications au fil de la lettre. L'expression (habtâku, l. 6) est normalement utilisée dans les textes de Mari pour marquer un fait scandaleux. En l'occurrence, une servante de l'individu avait dû être mise en gage contre un prêt, en laissant au débiteur la possibilité de la récupérer s’il remboursait. Lorsque cela été possible, le créancier (âbitânum, l. 8) n'avait plus la femme, car il en avait disposé dans l’idée apparemment qu’il ne serait jamais remboursé. C’est en cela que devait consister le scandale. La demande du roi (l. 8-10) ne se comprend pas en effet si le plaignant était toujours débiteur et insolvable. La question que soulève le roi est de savoir comment la femme avait été aliénée par le créancier, car il ne fallait pas que celui qui avait acquis la femme fût lésé : si elle a été traitée en esclave par le créancier et donnée contre de l'argent, la vente est manifestement annulée et il faudra rendre la somme à l'individu qui l'a achetée (l. 10) ; si elle a été, en revanche, traitée en femme libre et donnée en mariage, il faut rendre la terhatum à celui qui l'aurait épousée (l. 13), car la somme était versée par l’époux. Quoique cela ne soit pas dit, la femme devait être rendue au plaignant. Enquête faite, la femme s’est sauvée (l. 14-16). Le dénommé Sumu-Addu (l. 15), inconnu par ailleurs, ne peut être que celui qui l’a reçue du créancier. Il était dès lors nécessaire de prévenir les autorités régionales (l. 17) pour empêcher qu'elle ne sorte du royaume (l. 19), ce qui ne relevait plus de l'autorité du mer‘ûm mais de celle du roi. Ce n'est qu'à la toute fin du document (l. 19-20) que l'on comprend pourquoi A ma avait été sollicité par le roi : le plaignant (ou l’acquéreur ?) était, en fait, un Bédouin, qui relevait de son autorité. 159 [A.3370] A ma au roi. Le roi a demandé une enquête concernant une servante mise en gage mais aliénée par le créancier : vendue ou mariée ? Aujourd’hui, c'est une fugitive et il faut éviter qu'elle ne s'enfuie. [a-na qí-

    2

    be-líbí

    ia] [-ma]

     33

    Tr. et C. anépigraphes.

    34

    Dans A.1277 (ARMT XXXV), lettre de Dâdî-hadun, Sin-abu- u y menace quelqu'un qui se plaint pour le vol de ses ânes ; dans A.2428 [FM VIII 45], âb-balâî empêche û-nuhra-hâlû d'entrer au palais voir le roi. 35 Avant de devenir aujourd’hui un terme littéraire limité d’emploi et signifiant en gros « réprobation », le haro représentait primitivement, en effet, le cri de la victime pour attirer l'attention ; c'était un appel au secours.

    Jean-Marie DURAND

    314

    um-ma a-ma[a ] 4 ìrka-a[ma] a[-u]m [l]ú a i-na ba-[ab] é-kál-lim 6 ha-ab-ta-ku i°-si ù b[e-lí] ki-a-am iq- um-ma-mi a-[wa-sú] 8 u-i-ir-i um-ma a-bi-t[a-an-a] a-na kù-babar id--in-i kù-babar 10 sí-ni-iq-ma a-na be-lí-a []um-ma la ke-ma a-na ti-ir-ha-tim-ma Tr. 12 id-di-in-i a-na mu-ti-a te-er-i Rev. 14 i-na-an-na munus i-i i-na qa-at su-mu-dIM 16 it-ta-bi-it be-lí a-na a-pí- ú-ut ha-al-/í-im 18 li-i-pu-ur-ma munus i-i la i-ha-l[i-i]q ù lú ha-nu-ú 20 la i-ha-ba-al (Texte anépigraphe.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Au sujet de l'individu qui à la porte du palais 6 a crié au scandale, alors, mon seigneur 7 a tenu ce discours, disant : « 8 Règle 7 son affaire. 8 Si, celui qui la détenaita) 9 l'a vendue, 10 vois ce qu’il en est 9 de l'argentb) 10 pour (celui qui était devenu) son maître. 11 Si tel n'est pas le cas mais que ce soit pour une terhatum 12 qu'il l'a donnée, 13 rends-lac) à (celui qui fut) son époux. » 14 À l’heure actuelle, cette femme 16 s'est enfuie 15 de chez Sumu-Addu. 16 Mon seigneur 18 doit envoyer un message(r) 17 aux responsables de district 19 pour que ne s'échappe pas 18 cette femme. 19 En outre, le Bédouin 20 ne doit pas être lésé. 5

    Note : le texte de la lettre du roi peut être fautif (cf. l. 7 & 9 ), soit l'original, soit la citation qui en est faite. a) Le texte semble utiliser le même terme que celui du Codex de Hammu-rabi (§ 20 7), âbitânum. Le Codex envisage le cas d’un esclave qui s’enfuirait de chez le âbitânum. b) On a la même expression dans ARM III 66 (= LAPO 18 1044) 12, où kaspam siniq est rangé dans CAD S, p. 140a avec le sens « to exact payment (exiger le paiement), to muster (obtenir le paiement) ». Dans LAPO, j’ai traduit « Vois ce qu’il en est de cet argent », plus proche du sens propre de sanâqum, « s’approcher (pour vérifier) ». c) Scilicet la terhatum, donnée par l’époux.

    09.6 Des problèmes avec les Mâr yamîna à Qa

    unân Le texte [A.219] mentionne Il- u-nâir, le second gouverneur de Qaunân pour le règne de Zimrî-Lîm, celui qui fit suite à Ak ak-mâgir. A ma se fait l'écho du fait que les relations se sont pas bonnes entre Mâr yamîna et administration mariote. Selon ce document, des Uprapéens circulaient dans la région du Habur, déguisés en commerçants, quoique le texte ne précise pas la marchandise qu'ils étaient censés transporter. Sans doute n'y en avait-il pas, d'où le soupçon qu'ils cherchaient en fait à se renseigner, plus au sujet de l'état d'esprit des populations que des forces armées qui représentaient simplement la mobilisation de ces dernières. Leur qualité d'Uprapéens en ferait des partisans de Samsî-Addu de Samanum. La région de Qaunân a toujours été un lieu sensible et sa population très mélangée, car s'y rencontraient des gens venus de tous horizons, de Haute-Djéziré naturellement mais, aussi, à en juger par notre documentation, du Sindjar. Au moment de la rédaction du présent document, il faut tenir compte du fait que des Mâr yamîna se trouvaient également en grand nombre dans la région de l'actuelle Hasséké. En outre, le roi de Mari n'avait pas la pleine maîtrise du Moyen-Habur. La frontière sud du royaume de

    Documents d'Ama

    315

    Qâ passait à l’aval de Tehrân au moment de la montée des forces d’E nunna, comme le montre ARMT XXXIII 1. Le contrôle direct de Mari sur la région ne devait pas alors dépasser de beaucoup âbatum. Le lieu où les commerçants mâr yamîna sont censés espionner est appelé par A ma le birit nawîm. L'expression rappelle le birit nârim que les Grecs ont traduit par « Mésopotamie » et birîtu est compris comme « in between terrain » par CAD B, p. 252b. Nawium dans les textes de Mari est rarement le lieu et désigne la plupart du temps « le troupeau ». Le birît nawîm désignerait donc le territoire où étaient dispersés les troupeaux36. Un tel endroit était de toute façon loin d'Ilum-muluk, ville du centre du royaume. Le commerce n’était qu’un prétexte pour justifier la présence de ces Mâr yamîna sur le Habur. Cette région était sous le contrôle du mer‘ûm qui y circulait avec ses Bédouins, mais le centre habité, Qaunân, relevait des autorités mariotes. [A.219] montre que ces régions étaient sous une surveillance constante. Dans ces zones sensibles, « l'autre » était tenu pour un intrus et objet de suspicion. Mais si les Bédouins pouvaient arrêter les suspects, c'étaient les autorités citadines qui en avaient la garde. 160 [A.219] A ma au roi. Des Uprapéens d'Ilum-muluk sont soupçonnés sous couvert d’activités commerciales de faire de l'espionnage. Ils ont été arrêtés dans la région de Qaunân et confiés au gouverneur de cette ville. Le roi doit décider de leur sort. a-na be-lí- ia 2 qíbíma um-ma a-ma- a 4 ìrka-a- ma lú-dam-gàr-me-e up-ra-pí-a-yu 6 i-lu-um-mu-lu-ka-yuki i-na bi-ri-it na-we-e-im 8 ta-am-ka-ru-tam i-ip-pí-u ù mi-id-di a-na e-me-tim 10 a-ta-am-mu-ri-im Tr. up-ra-pí-a-yu 12 i -ru-du-ni-i-u-nu-ti ma-an-nu-um lu-ú i-di Rev. 14 lú-me-e u-nu-ú-ti a-ba-at-ma a-na AN-u-na-ir 16 ap-qí-is-sú-nu-ú-ti ù a-bu-ul qa-a - ú-na-anki 18 ú-e-di-u-nu-ú-ti i-na-an-na an-ni-tam la an-ni-tam 20 a-u-mi-u-nu be-lí li-i-pu-ra-am umma a wa-a-u-ri-im 22 lu-wa-a-e-er-u-nu-ú-ti ú-la-a-u a e-li-u Tr. 24 à-bu be-lí li-pu-ú (Ligne blanche.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Des marchands uprapéens 6 d’Ilum-muluk 8 faisaient du commerce 7 dans le Birît nawîm. 9 Or, vraisemblablement 11 les Uprapéens 12 les ont expédiés 9-10 afin d’acquérir le maximum de renseignements. 13 Qui peut savoir? 15 J’ai saisi 14 ces gens 15 et 16 les ai remis 15 à Il- u-nâir. 18 Alors, il les a consignés 17 à Qaunân. 5

     36

    L'expression rappelle le libbi nawîm de [A.1930] (= ARMT XXVII 65) 16.

    Jean-Marie DURAND

    316 19

    Maintenant, 20 mon seigneur doit me faire savoir par un message(r) à leur sujet 19 ce qu'il en est, 22 pour que je les laisse aller 21 si tel est le cas. 23 Sinon, 24 mon seigneur fasse 23-24 ce qui lui plaît ! 09.7 Montée d’Enunna C’est alors qu'E nunna occupait Ékallatum et A ur que la royauté a changé de titulaire à Kurdâ. Le roi sous lequel se sont passés la plupart des événements de cette période n'est en effet plus Simahilânê, mais Bunu-E tar37. C’est d’ailleurs à ce dernier que les gens d'E nunna ont envoyé leurs dieux selon ARMT XXVII 16 (lettre de Il- u-nâir) pour faire un traité, après avoir tenté un coup de main raté contre Kurdâ38. A ma mentionne néanmoins encore Simah-ilânê dans [A.4009] où des Bédouins préviennent leur chef coutumier que le roi de Kurdâ se rendait vers ubat-Enlil39. L'expression pânam akânum est, de fait, ambiguë, en ce sens qu'elle peut être prise au propre (« se diriger vers ») ou au figuré (« se proposer de faire qq chose », « convoiter »). L'ancienne résidence de Samsî-Addu avait en effet gardé tous les trésors et le butin fait par le défunt roi. Elle était, ainsi, un objet de convoitise générale. Zimrî-Lîm en aurait bien fait le but d'une expédition militaire mais il semble s'être fait prendre de court par les rois de Kurdâ et d'Andarig qui étaient plus proches que lui de l’ancienne résidence impériale. 161 [A.4009] A ma au roi. Des Nomades, procédant à leur ravitaillement en grain, ont dit que Simah-ilânê convoitait ubat-Enlil. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-ma-a 4 ìrka-a- ma [h]a-nu-ú a-pí-ú il-li-ku-nim/-ma Tr. 6 ki-a-am id-bu-bu-nim um-ma-mi u!-nu-ma40 Rev. 8 ki-a-am ni-i-mé(MI)-e[m] um-ma-mi si-ma-ah-i-la/-a-né-e 10 [a-n]a u-ba-at-den-lílki [pa-n]u-u a-ak-[nu] 2

     37

    La fin de Simah-ilânê (pour l’écriture du NP, cf. ARM X 5 et LAPO 18, p. 433 b) était sans doute racontée dans ARM XXVII 15, lettre d’Ilu- u-nair qui (parle) de son arrivée avec ses serviteurs à Kasapâ où il envisage de soutenir un siège (l. 6, lire al-ka i-la-wu-né*-[ti-ma] = « Allons ! on va nous assiéger »). Or les serviteurs sont à bout de forces (l. 8 [nu-u ]-tam*-hi-ih, quoique le -t de MHH ne semble pas attesté ailleurs) et lui demandent de leur trouver un refuge (lire l. 8-9 a-na u-ba-[at né-eh-ti], [te-er-r]a-né-ti, où il pourrait s’installer avec eux (l. 10 [it-ti-ni] ti-[ a]-ab). Il faut comprendre qu’au ki-a-am i-p[u*-lu um-ma-mi] de la l. 7, correspond le a-[ab ìr-di- u], […anné]-tim i-pu!-[lu- u] des l. 12-13. Ce document devait décrire le repli sur l’ouest de son royaume effectué par le roi de Kurdâ, sans doute déposé par Bunu-E tar, alors que les régions de l’Est étaient aux mains d’E nunna. 38 ARM XXVII 16 raconte que aggar-abu, général de Kurdâ, a détruit au cours d’une sortie le camp e nunnéen qui devait assiéger Kurdâ et ramené prisonniers douze dignitaires (l. 11), forçant les E nunnéens à se replier du côté d’Andarig (l. 17 : « (pour aller) à Andarig » [M. B]). Manifestement il y avait eu un heurt auparavant où (les Kurdéens de haut rang) Bazilum et Zikrêddu (l. 12-13) avaient été faits prisonniers. Il est donc peu vraisemblable que ce fût à l’initiative d’E nunna que Bunu-E tar avait pris le pouvoir à Kurdâ. 39Cf. A.1421, lettre de Samiya (?), connue par une citation de D. Charpin, MARI 5, p. 135 et n. 35 & 36, où Simah-ilânê (parle) d’aller tuer Tarum-natki à ubat-Enlil, lettre antérieure évidemment à [A.2821] où l’on enterre Tarum-natki. ARM X 5 (cf. LAPO 18 1222), lettre de imatum (?) qui montre Hâyu-Sûm et Tarum-natki empêchant Simah-ilânê d’entrer à ubat-Enlil doit être du même moment que [A.4009]. 40 Apparemment sur érasure de si-ma-ah-i-la-/a-né-e. Le AH est recouvert par le U et le A reste écrit au dessous de la ligne. Comme l. 9, le nom du roi de Kurdâ était écrit sur deux lignes.

    Documents d'Ama 12 Tr.

    317

    []a a°-m[u] a-na b[e-lí]-ia [a]-pu-r[a]-am

    Note : petite tablette carrée, aux coins pincés. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Des Bédouins chargés de percevoir la epîtuma) sont venus à moi et 6 m’ont tenu ce dis7 cours, disant : « 8 Nous avons appris ceci : « 9 Simah-ilânê 11 a en vue 10 ubat-Enlil. » 13 J’ai écrit 12 à mon seigneur ce que j’avais appris. 5

    a) Non pas « après avoir rassasié leurs animaux, ou s’être rassasiés eux-mêmes ». Pour la epîtum contribution en grain payée aux nomades par les sédentaires, structure fondamentale de la vie bédouine découverte par M. Guichard, on se reportera à ARMT XXXIII, p. 145, n. 247. L’information est donnée au mer‘ûm postérieurement à la perception du grain car c’est au cours de cette dernière que les Bédouins ont eu vent de l’affaire.

    Dans [A.647], une lettre longue de soixante lignes41, A ma exposait en détails à Asqûdum — qu'il traite comme son égal (l. 2) — la situation politique des régions Nord et Est. Ce document montre l'importance d'Asqûdum aux côtés du roi, une fois Bannum disparu. Il était chargé de la politique extérieure du royaume. Cette lettre ne visait cependant pas à le mettre simplement au courant, mais comme le montre explicitement sa fin (l. 58-60), à orienter la politique royale. Elle prouve la connivence entre Asqûdum chargé des Affaires Étrangères de Mari et A ma, guide des Bédouins du Nord alliés des Mariotes. D'après les nouvelles données par A ma, les rois du Zalmaqum sont désormais complètement du côté des rebelles mâr yamîna. Ces derniers étaient répartis en deux catégories : les rois vaincus qui arrivaient à Ahhunâ et les cheikhs et Anciens de la population à résidence sur le Balih. Ces derniers, à Harrân, s'engagent par traité d'alliance (l. 12). Toute initiative est par la suite mise au crédit des rois du Zalmaqum et les rois mâr yamîna ne semblent pas associés aux décisions militaires qui allaient être prises. Les rois du Zalmaqum voudraient aller prendre Dêr qui était à l'est du Balih42 le centre mâr sim'al par excellence. Hamman était alors le cheikh de Dêr, non BaZZum. A ma pense que la défense de Dêr ne peut venir uniquement de renforts bédouins qui arriveraient trop tard (l. 19 sq.). La prise de Dêr verrait la fin des pâtures dans sa région pour les troupeaux mâr sim’al locaux ou mariotes (l. 30, 43-46). A ma

     41

    Au moment de l’édition de ARMT XXVI/1, la tablette était très encrassée ne permettant pas une bonne lecture des parties endommagées. La cuisson et le nettoyage ont permis un réexamen qui change considérablement la compréhension de la fin de la Face, faisant en particulier disparaître la référence à Yahdun-Lîm, l. 21. G. Dossin avait également lu ce nom de roi à cet endroit. Le texte reste néanmoins très incomplet et seul un parallèle ultérieur permettra(it) de le restaurer sûrement. L'information est analogue à celle de [M.7355]. 42 La situation, au moins approximative, de Dêr reste un problème majeur pour la compréhension de la géographie de l'ouest de la Haute-Djéziré, qui jusqu'à présent, n'a pas été résolu de façon satisfaisante. Dans Amurru 3, p. 125, j'ai proposé que ce lieu si important pour les Mâr sim’al (cf. ibid. p. 126) fût plus au sud et vers l’ouest par rapport à alluhân (Zalluhân), mais certainement pas sur le Balih lui-même, lequel était un repaire de Mâr yamîna, car La-nasûm ne manquerait pas de parler de Dêr dans beaucoup de ses lettres, ce qui n'est pas le cas ; ibid., p. 127, j'ai proposé « un point de convergence de la plaine qui sépare le Balih du Habur, sur une ligne reliant Ras el-‘Aîn à Soueira. » C'était une époque où je pensais que Qirdahat se trouvait à Ras el-‘Aîn, ce qui ne semble pas avoir été le cas, cette ville se situant dans les environs de Hasséké d’après D. Charpin, BBVO 20, p. 67-68. On a songé à confier à Itûr-Asdû, après son ambassade à Babylone et avant qu'il n'aille remettre Nahur en état, une province-frontière au nord du royaume, dont l'extrémité occidentale devait être Dêr. Cette province devait s'appuyer, au moins en partie, sur le cours du Habur. Mais, s'il est vrai que Dêr possédait des nabalkâtum, cette ville est à chercher dans une région montagneuse. On devrait donc plutôt penser à une situation sur le piémont nord du Djebel ‘Abd-el-‘Azz. Une identification de cette ville de Dêr et de la « Dêr de l'apqum » se pose dès lors. Dans mon article d'Amurru 3, p. 127, j'avais proposé l'identification de cette dernière avec la Dûrum trouvée par H. Pognon, Inscriptions…, p. 106-07, dans la région d'Amaz et persévéré en ce sens, lors du commentaire de LAPO 18, p. 246247. Ce n'était cependant pas une bonne idée car on n'imagine pas le hazzannum de Tuttul faisant conduire dans les montagnes du Nord (à un moment où les rapports ne sont pas bons avec le Zalmaqum) quelqu'un qui devait terminer son parcours à Saggâratum, d'après ce que dit ARM XIV 53 (LAPO 18 1071). L'apqum désignant une vallée (cf. le commentaire lexical de LAPO 18, cité ci-dessus), Dêr de l'apqum pourrait donc être, en l'occurrence, au débouché d'une vallée du piémont nord du Djebel ‘Abd-el-‘Azîz et être le nom complet de cette Dêr du Nord. [M. Guichard lirait cependant ìs-qí-im plutôt qu’ap-qí-im et y verrait l’Isqum du Nord.]

    Jean-Marie DURAND

    318

    échafaude, dès lors, un vaste plan d'alliances avec l’organisation d’une entente avec les États proches des pâtures orientales, Kurdâ et Qâ-Isqâ. Il s'agit de mettre à l'abri les troupeaux. Le pacte de Harrân était contemporain de la montée des forces d’E nunna (l. 26). Les Mâr yamîna n’avaient pas alors perdu tout espoir de revanche, comme le montre la fin du document qui semble parler de menaces venant du territoire de Mi lân. Même si les lacunes du texte sur le Revers empêchent de tout bien comprendre, Mi lân était, avec Samanum, un boulevard des Mâr yamîna et il y restait des irréductibles à l'autorité mariote. De fait, le nationalisme y était agressif. La menace concernait la ville et les campagnes, ainsi que l'arrière-pays — si qaqqarum (l. 56) désigne bien cette réalité. Le texte ne parle ni de Mari, ni de Terqa ; le danger était celui d’un nouveau conflit local, lequel devait être effectif, suite à l’occupation par Yaggih-Addu de Manûhatân. La répartition des troupeaux bédouins sur leurs différentes pâtures a entraîné ipso facto la dispersion de l'ethnie bédouine, donc de la force militaire qu'elle représentait. A ma voulait dès lors convoquer un rassemblement des Bédouins à Qaunân et y faire venir le roi. C'est à cela que font allusion les l. 57-58 : « J’ai fait ce qu’il fallait pour que le roi monte vers ce pays-ci et pour affermir rapidement sa position. » C’est sans doute l’endroit où se préparait l’attaque d’A lakkâ, quand les progrès d’E nunna dans l’Est préoccupèrent de plus en plus les esprits en Haute-Djéziré et sur l’Euphrate. La lettre doit donc avoir été envoyée depuis Qaunân. Le roi de Mari a pu hésiter à y venir comme le lui demandait A ma, peut-être parce qu'il ne trouvait pas le centre du royaume — tout particulièrement les environs de sa capitale — suffisamment calme. La vision politique d’A ma est en fonction des mouvements des troupeaux bédouins, compte tenu des dangers à l'Est ; la nécessité d'assurer leurs pâtures entraînait la recherche d'une alliance avec le Numhâ, la puissance du Sindjar qui pouvait s’opposer à Andarig, pour protéger les routes vers l'Est (l. 24-25), ou bien avec le Qâ-Isqâ qui dans la région de Nagar (Tell Brak) constituait le lien entre HauteDjéziré occidentale et piémont nord du Sindjar (l. 24-26). On voit à l'occasion de l'établissement de ces alliances se constituer la sécurité du hatqum, le chemin de transhumance des troupeaux, une réalité géopolitique de première importance lors de l'apogée de Zimrî-Lîm43. Kurdâ était alors déjà à Bunu-E tar qui avait remplacé Simah-ilânê, comme Qâ-Isqâ était à Sumu-Lanasi. A ma devait donc juger un accord nécessaire. Ce document renseigne, en tout cas, sur la façon dont on voyait les choses au moment. Il n'était pas question de menées contre Tuttul. 162 [A.647] A ma à Asqûdum. Une enquête à Zalpah et Ahhunâ confirme que les rois mâr yamîna (vaincus) sont entrés à Ahhunâ, quittée par Kila-Mara et Atamrel réfugiés à Tuttul. Les rois du Zalmaqum et des notables mâr yamîna ont fait alliance dans le temple du dieu-Lune à Harrân. Projet de s'emparer de Dêr. Le cheikh de Dêr a demandé à A ma une aide que ce dernier juge problématique. Il faut prendre des mesures générales : alliance avec les Numhâ ou avec le Qâ-Isqâ. Le troupeau qui est dispersé doit être rabattu. Les troupeaux du roi sont en sûreté auprès du mer‘ûm. Les troupeaux des Mâr yamîna, eux,… Les rois du Zalmaqum ont fait des avances à A ma qui, prévenu par Hamman, s'est dérobé. (Texte indécis, puis lacune.) Il y a des menaces dans la région de Mi lân qu'il faut faire garder. Il faut bien conseiller le roi qu'A ma a exhorté à venir. [a-na] às-qú-di-im qí-bí-[ma] [um-m]a a-ma-a ra-im-ka-a-ma ù a-hu-na-aki a-na za-al-pa-ahki a-pu-ur-ma wa-ar-ka-tam ip-ru-su°-ú-nim-ma e-mu-um a i-na pa-ni-tim a-na e-er be-lí-ia a-pu-ra-am ik-tu-un ia-gi-ih-dIM ha-ar-du-ú-um ù sa-am-si-dIM a-na a-hu-na-aki i-te-er-bu

    2 4 6

     43

    Cf. Amurru 3, p. 132.

    Documents d'Ama

    319

    I

    8

    ki-il-a-ma-ra-a ù a-tam-re-el lú up-ra-pí-a° i-na pa-ni-u-nu a-na tu-ut-tu-ulki in-ne-ru-bu I ás-di-ta-ki-im ù lugal-me-e a za-al-ma-qí-imki ù° 10 lú su°-ga-gume-e ù lú- u-gi-me-e a dumu-me-e ia-mi-na 12 i-na é dsu'en a ha-ar-ra-nimki an e ha-a-ri iq- ú-ú-lu-[n]im [lugal]-me-e a ma-a-at za-al-ma-qí-im k[i]-a-am i-da-ab-bu-ú-bu 14 [um]-ma-a-mi de-erki ni-a-ab-ba-ba-HU ú lugal-me-e ni-nu [ni-z]a-az an-ni-tam lugal-me-e a za-al-ma-[qí-i]m [i]d-bu-ú-bu-ma 16 [I h]a-am-ma-an lúsu°-ga-gu-um a de-erki i-me-e-ma [a-na] e-ri-ia i-pu-ra-am [u]m-ma-a-mi [o o] h[a-n]i°-i° 18 [ ú-u]r-dam-ma a-lam li-i-ú-ú-ru-ú-[nim] i-[n]a ha-da-nim a ha-name-e i[l-la-ku-ú-nim-ma] 20 a-lam de-erki i-na-a-a-ru i-na l[i?-ib-bi-u-ma] dumu ia-m[i]-na e -em-u i-a-ab-ba-[a-at de-er]ki i[l-te-qí-ma] 22 i-na li-ib-bi ma-a-t[im ú-zu-uz-zu-um]-ma i-z[a-az] [lú]ha-name-e li-ir-’a-[m]a it-t[i nu-um-ha]-a44 aq-da-ma-[tim] 24 [n]u-um-ha-a° a-ha-ra-ti[m ú-lu-ma it-ti q]a-a ù is-[qa-aki] an e ha-a-ri li-iq-[ ]ú-u[l ù ma]-ah-re-e[m-ma] 26 [l]a-ma lú è -nun-naki i-na [li-ib-bi-u] [ ]e-em-u i-a-ab-[b]a-a-a[t] n[a?]-wi?-um? [a be-lí-ia] 28 [sa]-ap-hu° a-n[a nu-um-ha-a aq-da-ma-tim] [nu-um-h]a-a° a-ha-ra-t[im li-im-ma-hi-i] 30 [ma-h]a-nu-um [a-li-im a-ni-tam udu-há] [a a]-ah pu-ra-timki -e-e it-ti-ia sú-u[l-lu]-ú-ma 32 [ú-ul sú-up-pu-h]a na-wi-am a dumu-me-e ia-mi-na ka-la-u [o o o o o o wa-a]r-ka-nu-um dumu ia-mi-na Tr. 34 [………………… ……………………………] […………………………a-na nu-um-ha-a] Rev.36 [aq-da-ma-tim nu-um-ha-a a-ha]-ra-tim [ ] lugal i-pa-ah-[h]u-ra-am 38 […………………………]-x -ma […………………………-l]i-im-ma 40 […………………………-]-x-ku-ra-am [………………………… pu-r]a-at-tim 42 [……………………]-x-tim a du[mu si-i]m-a-al [ o o o o be-lí ar-hi]-i u-qí-il-ma i-nu-ma mu-ú de-er[ki] 44 [i-ka-a-du … i]-na pa-ni-tim lugal-me-e a ma-a-at [za-al-ma-qí-imki] a-[na] e-ri-ia i-pu-ru-ú-nim um-ma-a-mi 46 [a-na e-ri-ni al]-kam-ma it-ti-ni na-an-mi-ir i-KI45 i-ta-at h[a46-al-í-u] [i-s]à-[hu-r]u ha-am-ma-an lú de-erki e-pí ik-bu-ús um-[ma-mi] 48 [lugal-me-e na-ba-a]l-ka-ti i-sà-ah-hu-ru la te-[e-me-u-nu-ti (?)] [a-na e-ri-u-nu]-ma ú-ul a[l?-li-ik] 50 […………………………………………] […………………………………………] 52 […………………………………………] […………………………………………]47

     44

    Le signe se termine par une perpendiculaire. Il s’agit donc de A, ou de KI, mais pas de HA.

    45 La lecture KUN de l’édition est certainement à abandonner. Peut-être « I-KI » est-il une faute pour ki-i « comme ». 46

    Le premier signe est Z[A ou H[A. On ne peut lire ici n[a-ba-al-ka-ti], selon la l. 48.

    Jean-Marie DURAND

    320

    54

    x [o o o o o] it-ta-[………………] lugal []u-qí-[il mi-i-la-a]nki uruki ù a-[gàr-HI].A48 [da-lu]-wa-a-[tim] a mi-[i]-la-anki a-di qa-aq-qa-riim li-[i-ú]-ú-ru a e-le lugal a-na ma-a-tim an-ni-tim [ù ma-za]-za-u ar-hi-i ku-un-nim lu e-pu-ú a-na na-a-pa-ar-°-ia ma-di-i qú-ul-m[a] a-ha-am la ta-na-ad-di49

    56 58 60

    (Suite anépigraphe. 7 lignes ont été érasées, illisibles. ) Bibliographie : Publié comme ARMT XXVI 24 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 189. Les l. 10-18 sont citées par G. Dossin dans « Benjaminites… », Mélanges syriens …, 1939, p. 986a : 12 = Recueil G. Dossin, p.155. 1

    Dis à Asqûdum : ainsi (parle) A ma, ton ami. J’ai envoyé des message(r)s 3 à Zalpah et à Ahhunâ et, 4 enquête faite, 5 la nouvelle que j’avais naguère envoyée chez le roi 6 vient d'être confirmée : Yaggih-Addu, Hardum 7 et Samsî-Addu viennent d'entrer à Ahhunâ. 8 Kila-Mara et Atamrel, deux uprapéensa), 9 avant leur (arrivée), avaient fuib) à Tuttul. 10 Asdî-takim ainsi que les (autres) rois du Zalmaqum et 11 les cheikhs ainsi que les Anciens des Mâr yamîna 12 ont tué les ânons (d'alliance) dans le temple du dieu-Lune de Harrân. 13 Les rois du pays de Zalmaqum tiennent ce discours, 14 disant : « Il faut que nous fassions un coup de mainc) contre Dêr. Alors, nous les rois, 15 nous serons installés. » Voilà ce que les rois du Zalmaqum ont tenu comme discours et 16 Hamman, le cheikh de Dêr, l’ayant appris, 17 a envoyé un message(r) chez moi disant : « 18 Expédie-moi 17 x Bédouins (mâr sim’al) 18 afin qu’ils servent de gardes à la ville. » 19 Le temps qued) les Bédouins viennent 20 servir de gardes à la ville de Dêr, le Mâr yamîna 21 aura pris ses dispositions. Ayant conquis Dêr, 22 il sera bien installé dans le Pays. 23 Les Bédouins doivent faire paître et 25 ils doivent tuer les ânons (d'alliance) 23 avec le Numhâ oriental 24 (et) le Numhâ occidental ou bien avec le Qâ-Isqâ. 25 En outre, en urgence, 26 avant que l’E nunnéen 27 ne prenne ses dispositions, le troupeau de mon seigneur 28 qui est dispersé, 29 doit être rabattu 28 au Numhâ oriental 29 (et) au Numhâ occidental. 30 Le Campement ça va. Autre chose : les ovins 31 du royaume de Mari ont quitté leur endroit. Ils sont sains et saufse) avec moi. 31 Ils ne sont pas dispersés. Tout le troupeau des Mâr yamîna 33… Par la suite, le Mâr yamîna… 34… 35.... au Numhâ 36 oriental (et) au Numhâ occidental, 37 … du roi se réunira/ont. 38-40 ... 41 …de l’Euphrate, 42 ... des Mâr sim’al ... 43 … Attire rapidement l’attention de mon seigneur : lorsque le flotf) 44 atteindra 43 Dêr, ce sera … » 44 Naguère, les rois du pays du Zalmaqum 45 avaient envoyé un message(r) chez moi, disant : 46 « Viens chez nous et rencontre-toi avec nous ! » Vu qu'47 ils menaçaient 46 sa région, 47 Hamman, l’homme de Dêr, m’a averti, disant : « 48 Les rois menacent mes passes. Ne les écoute pas ! » 49 De ce fait je ne suis pas allé à eux. 50-54 (Texte lacunaire.) 55 Attire l’attention du roi 57 afin qu’on surveille 55 Milân, la ville et les campagnes à puits 56 de Mi lân, jusqu’au (reste du) territoireg). 58 J’ai assurément fait 57 en sorte que le roi monte vers ce pays-ci 58 et affermisse au plus vite sa 59 position. Fais très attention à ma lettre 60 et ne te montre pas négligent. 4

    a) Le texte porte up-ra-pí-a. Si ce n’est pas une faute pour up-ra-pí-a-, il s’agit d'un duel. b) En faisant venir le verbe de nêrubum, non de erêbum, cf. W. Heimpel, op. cit., p. 189, n. 50. c) La forme ni-a-ab-ba-ba-HU (avec adjonction éventuelle du ú, si ce dernier ne remplace pas ù) doit être dérivée de abûm « faire un coup de main ». Je ne sais si la répétition du BA doit être comptée comme une faute ou un dialectalisme. d) Hadânum désigne le « laps de temps », plutôt que l’époque. e) La forme (3e fém. pluriel) vient de SLM avec la voyelle finale redoublée.. f) « Eau » peut signifier ici « le flot de l'invasion » ennemie et le terme avoir un sens métonymique.

     47

    Dans ces l. 50-53 plusieurs fragments de signes apparaissent mais, ils ne peuvent être identifiés.

    48

    On voit le bas du A de la l. 55 se prolonger l. 56 entre le RI et le IM.

    49

    Plusieurs lignes jusqu’au bas du Revers ont été érasées.

    Documents d'Ama

    321

    g) D'après le contexte, qaqqarum désigne un territoire qui n'est ni celui de la ville (âlum) ni celui qui bénéficie de l'irrigation à partir des puits (dalluwatum). Qaqqarum désigne le « sol, le terrain nu », avec souvent une référence au désert, ou à l'absence d'eau, ce qui ne signifie pas qu'il ne puisse être mis en exploitation.

    La situation chronologique de [A.3567] est établie par le fait qu’E nunna vient d'occuper Ékallatum et A ur, Rapiqum ayant servi de base de départ à l’attaque (l. 27-28). Zimrî-Lîm se prépare à toute éventualité et demande à A ma de mobiliser les Bédouins, ce à quoi s'emploie activement le mer‘ûm, alors que les troupeaux sont dispersés. Toutes ces informations sont étroitement parallèles à celles que donnait A ma à Asqûdum dans [A.647] et les deux documents doivent être proches dans le temps, destinés sans doute l'un au roi, l'autre à son ministre à qui il est demandé de motiver le souverain (cf. [A.647] 55). Les Bédouins ne sentaient pas l'urgence d'une mobilisation devant la situation politique et il fallait toute son énergie au mer‘ûm pour les réunir. Peu étaient conscients d’un danger, la présence d'E nunna à Ékallatum et A ur devant être ressentie comme un épisode d'une guerre lointaine. Zimrî-Lîm était luimême peu concerné. Pourtant le mer‘ûm était net : « Au sujet du roi d’E nunna, précédemment, voici ce que j’ai dit : “Maintenant que l'E nunnéen possède Ékallatum et A ur ainsi que Rapiqum, (c’est) toi désormais son prochain objectif.” » Le mer‘ûm, homme de la Djéziré, était sensible au danger que représentaient les victoires d'E nunna, alors que le roi de Mari devait juger sa région trop éloignée du théâtre des opérations pour se sentir menacé, d’autant plus qu’il existait alors une entente entre lui et E nunna. A ma avait cependant suffisamment inquiété le roi de Mari pour que ce dernier se prépare à un affrontement. 163 [A.3567] A ma au roi. Le roi lui a demandé de faire un palabre avec les Bédouins (mâr sim'al) pour qu'ils viennent, au signal, en renfort. A ma s'active en ce sens. Mari risque d’être le prochain objectif d’E nunna, désormais maîtresse d'Ékallatum, d'A ur ainsi que de Rapiqum. (Texte indécis.) [a-na be-lí- ia] [qíbím]a [um-ma a-ma]-a 4 [ìrka-a] -ma [ up-pa-am a be-lí] ú-a-bi-lam e-me 6 [be-lí ki-a]-am i-pu-ra-am um-ma-a-mi [a-na ha]-name-e ku-u-ud-ma ri-HI°-a-am 8 [ri-h]i-[i]-ma ha-name-e li-ip-hu-ur-ma [a-na n]i-i di-pa-ri-im ki-ma 1 lú ha-na ka-lu-u-nu 10 [li]-in-ha-ri-ra-am an-ni-tam be-lí [i]-pu-ra-am a-na e-mi-im a be-lí 12 [i]-pu-ra-am a-hi ú-ul a-na-ad-di [dum]u-[m]e-e i-ip-ri-ia a-ta-{RA}-pa-ar 14 [a]-na na-ga-ab ha-name-e ù a-na-ku [a-n]a na-wi-e ga-a-i-imki 16 [za-n]a-siki de-erki ù na-[w]i-e [na]-ha-li u-te-e-er Tr. 18 [dan-na-tim] a-ku-un [a-hi ú]-ul na-[d]i Rev. 20 [i-na pa-ni-ti]m-ma i-na ma-riki a-na be-lí-ia [ki-a-am aq-bi u]m-ma a-na-ku-ma na-wu-ka 22 [pa-al-h]a-at a-na a-yi-im i-di-im [lu-ul/li-il]-li-ik 24 [a-h]i ú-ul a-na-ad-di ù dumu-me-e i-ip-ri-ia [á-ta-na]-pa-ar a-ni-tam a-um lú è -nun-naki 2

    Jean-Marie DURAND

    322

    26

    [i-na pa-ni-t]im ki-a-am aq-bi um-ma a-na-ku-ma [i-na-an-na] lú è -nun-naki é-kál-la-timki [a-]u-urki ù ra-[p]í-qa-amki [i-ba-a]t50 pa-nu-u a-na e-ri-ka [a-ak-nu] an-ni-tam a-na be-lí-ia aq-bi [i-na-an-na ìr]-me-e -u be-lí ták-lu-tim [ o o o o o ] li-i-ta-al [ o o o o o o]-x i-na a-wa-tim [ o o o o o o o o] lú è -nun-n[aki] [ o o o o o o o o o] x lú è[ -nun]-na/ki

    28 30 32 34 Tr. C.

    (? = 3 l. brisées.) (…?…)

    Bibliographie : l. 6-10 = ARMT XXVI/1, p. 184 ; l. 21-23 = FM XIV, p. 111. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Ama , ton serviteur. J’ai écouté la tablette que mon seigneur m’a fait porter. 6 Mon seigneur m(’y) envoyait ce message-ci, disant : « 7 Rejoins les Bédouins ; 8 aie (avec eux) 7 un palabrea) 8 en sorte qu’ils se mobilisent et 9 qu’au lever de la torche, 10 me viennent en renfort, 9 comme un seul homme, tous les Bédouins. » 10 Voilà 11 le message que m’a envoyé 10 mon seigneur. 11 Le sujet sur lequel mon seigneur 12 m’a envoyé un message, retient toute mon attention : 13 j’ai donc envoyé des message(r)sb) 14 à tousc) les Bédouins. En outre, moi-même, 17 je me suis donc dirigé tout droit 15 vers les troupeaux de Ga um, 16 de Zanasud), de Dêr et vers les troupeaux 17 des ouedse). 18 J’ai donné des ordres impératifs ; 19 je ne reste pas sans rien faire. 20 Naguère, à Mari, 21 voici le propos que j’ai tenu 20 à mon seigneur, 21 disant : « Ton troupeau 22 est dans la craintef). Vers quel côté 23 dois-je aller ? » 24 Je ne reste pas sans rien faire et 24 je ne cesse d’envoyer 23 des messagers de moi. 25 Autre chose : au sujet de l’E nunnéen, 26 précédemment, j’ai tenu ces propos, disant : 27 « Maintenant l’E nunnéen 29 a pris 27 Ékallatum, 28 A ur ainsi que Rapiqum. 29 (C’est) toi désormais 30 son objectif. » Voilà les propos que j’ai tenus à mon seigneur. 31 Maintenant, mon seigneur 32 doit interroger … 31 ses serviteurs de confianceg). 5

    33-35

    (Texte indécis, mentionnant plusieurs fois E nunna).

    a) ri-HI-a-am peut être corrigé (HI pour IH) ou noter rihum avec une voyelle d'anaptyxe, soit rihiam. b) La forme verbale a -ta-RA°-pa-ar au lieu du a tanappar attendu peut être une faute (RA pour NA) ou un trait de la langue d'A ma. L. 25, le texte ne permet aucun contrôle. c) Le terme de na-ga-ab fait difficulté. S'agit-il du nagbum qui signifie la « totalité » ? « Envoyer des lettres à la totalité des Bédouins » est certes attendu dans une correspondance administrative de mer‘ûm, mais nagbum avec un tel sens ne se trouve que dans le style akkadien soutenu. Il peut s’agir du terme qui désigne « l'eau souterraine ». L'expression désignerait dès lors les eaux de résurgence auxquelles les Bédouins faisaient s'abreuver leurs troupeaux. Il peut aussi s’agir du terme qui signifie « réserve » de provisions. De telles hypothèses sont possibles car on trouve plusieurs toponymes construits sur NGB qui désigne la nappe phréatique ou le lieu de réserve ; ainsi, na-ga-(ab)-bi-ni-yu désigne les habitants d'un lieu-dit près de Talhayum (ARMT XIII 142 & 149 ; cf. D. Charpin C-R de Shemshara Archives 2, Syria 71, 1994, p. 459 où est cité le gentilice « Nakabbiniwe » qui doit en représenter une variante) ou des lieux comme na-gi-bi-imki et na-gi-ba-timki, dans M.5707. ARMT XXVIII 116 5 & 9 connaît également un lieu-dit na-gi-bi-imki menacé par les E nunnéens, donc sans doute du côté de la Haute-Djéziré Sud (Sindjar?). Le lieu-dit proche de Talhayum est manifestement construit sur la forme nagabbum qui est une variante connue de nagbum « nappe phréatique ». On notera que, malgré son éditeur, ARM XIV 26 24 ne documente pas nagbum « la nappe phréatique », mais comporte sans doute une faute pour na-aq--pí-im, le « marteau ». Cf. LAPO 18 995, n. 68. d) « Zanasi » fait groupe normalement avec Ga um et Dêr (du Balih), d'où sa restauration ici. e) Les « troupeaux des oueds » sont ceux des Bédouins des Oueds. Cf. Amurru 3, p. 143-144. f) Soit DLH soit PLH. g) Indécis. On attend plutôt bêlî wardî- u taklûtim.

     50

    Plutôt que [a-bi-i]t, selon D. Charpin.

    Documents d'Ama

    323

    La tablette [A.3369-bis] est du moment où Zimrî-Lîm essayait de réunir autour de lui ses vassaux situés à proximité des territoires occupés par E nunna. Malgré la cassure de la Tranche, il est possible de reconstruire l'histoire : les rois de ehnâ ( ubat-Enlil) et d’Ilân-ûrâ, soit Turum-natki et HâyuSûm (« H ya-S mû »), ont accueilli le messager d'A ma et répondu favorablement à la lettre qu'il leur apportait, inspirée elle-même par une missive royale. En revanche, les autres rois, plus en retrait, au nombre desquels il faut compter au moins ceux de Hazzikanum et de Kahat, soit Huzirî (Huzirân) et Kâpiyu (= Kabiya), ont dû éconduire sans égards le messager (cf. l. 10’-12’) et n'ont pas répondu. La menace que représentait la montée d'E nunna était donc appréciée en fonction de la proximité ou non des opérations militaires. Ce document illustre la diversité des réactions des vassaux du Nord. Arsum (l. 1’, 11’) qui portait de la part d'A ma le courrier des vassaux à Mari devait servir d'informateur sur tout cela au roi. A ma, pour sa part, se dirige vers le Campement. 164 [A.3369-bis] A ma au roi. Sur instructions du roi, il a envoyé des courriers aux rois de la Djéziré centrale mais n'a eu de retour que de ceux de ubat-Enlil et d'Ilân-ûrâ. Le roi doit se renseigner auprès d'Arsum, le messager malheureux, et lire les lettres des vassaux fidèles. A ma, lui-même, part vers le Campement. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-ma-a ìrka-a- ma ki-ma up-pa-am a be-lí-ia []a a-hu-um la-si-mu-um ub-la-am e-mu-ú [ up-pa]-tim a-na lugal-me-e ka-li-u-nu [Itu-rum]-na-ak°-ki51 ha-iu-s[u-ú-um] [hu-zi-ra]-an ka-pí-[iu] [ìr-me-e be-lí-i]a? x-[…]

    2 4 6 8 10 Tr.

    (Lacune de 3 l.)

    […]-ma52 Ia[r53-sà-am …] a a-pu-ru-u-nu-i be-lí l[i-a-al] ù a-na-ku ha-name-e a-[pa-ha-ar-ma] ar-hi-i {MA54} a-[na ma-ha-ni]m55 a-ka-a-a-dam° be-lí a-di u 5-kam la i-i-u-ú-ú a-[nu-u]m-ma up-pa-am a tu-rum-na-at°-ki ù ha-iu-su°-ú-um a-na e-er be-lí-ia up-pa-tim i-na-ti be-lí li-i-me li-ib-bi ar-sí-im-m[a] be-lí li- ì[ib]

    Rev. 2’ 4’ 6’ Tr. 8’ 10’ C. 12’

    Note : il y a des singularités dans cette tablette, outre les érasures : le nom du roi de ehnâ est Turum-nakki (l. 8) mais cf. Turum-natki, comme attendu, l. 7' ; il manque sans doute du texte sur le Revers, l. 9'.

     51

    Le signe est bien KI, non DI, trouvé occasionnellement dans la notation du NP et transcrit en général ti. Ces « ti » peuvent en réalité être des KI. 52

    Un ou deux signes brefs manquent. Peut-être faut-il supposer que le « MA » est en fait la fin d’un Ù.

    53

    Dans tout ce ce texte le I initial du signe a été simplifié en UxDI .

    54

    Sans doute une anticipation de mahanum, avec oubli de ana, d'où la correction du scribe ancien.

    55

    D. Charpin restaurerait plutôt a-[na ha-da-n]im.

    Jean-Marie DURAND

    324 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Lorsque 6 j'eus entendu 5 la tablette de mon seigneur 6 qu'Ahum, le coureura), m'avait apportée, 7 des tablettes à tous les rois, 8 Turum-natki, Hâyu-Sûm, 9 Huzirî (et) Kâpiyu, serviteurs de mon seigneur, j'ai dépéchées… 5

    (Lacune de 3 l.)

    … 1' Arsumb), le …, 2' que je leur avais envoyé, mon seigneur doit l'interroger. En outre, moi-même, je vais mobiliser les Bédouins et, 4' sans tarder, 5' j'atteindrai 4’ le Campement. 5‘ Mon seigneur 6’ n'a pas à s'inquiéter de 5 jours/jusqu’au 5c) . 7' Présentement, la tablette de Turum-natki 8' et (celle de) Hâyu-Sûm 9' < je les fait porter > chez mon seigneurd). 10‘ Mon seigneur doit écouter ces 9' tablettes. 11' Avec Arsum 12’ il doit être aimable. 3'

    a) Lâsimum représente un messager à pied, en opposition à un « messager monté (sur un âne) ». b) On serait tenté de lire ici marum mais l’indice personnel devant le A[R montre qu’il s’agit d’un NP, lequel est repris l. 11'. De fait, un NP ar-sú-um se retrouve en M.13349 et doit représenter la forme syncopée du NP plus courant a-ru-su/sú-um (ARMT XVI/1 et inédits), noms de Bédouins (= arusum). Cf. a-ru-ús-pí-AN (ARMT XVI/1) = a-ru-ús-pa-i-la (inédit). c) Cela doit faire allusion au silence qui va être celui d'A ma jusqu'à tant qu'il rejoigne le mahanum, ce dont il ne faut pas que le roi s'inquiète (a â um). En ces périodes troublées le contact entre le mer‘ûm, en HauteDjéziré, et le roi, à Mari, devait être permanent. On trouve un parallèle à cette expression dans [A.3292] 6'-7' « Relativement au retard des Bédouins dans leur mobilisation, mon seigneur n'a pas à s'en inquiéter jusqu'à la fin du mois », ce qui revient à dire que le roi doit leur laisser le temps de venir avant de s’inquiéter de leur silence. Le laps de temps de cinq jours inclut vraisemblablement la durée de la marche d'A ma vers le mahanum d'où il compte dire à Zimrî-Lîm qu'il est bien arrivé. Ce message n'a pas été conservé, mais a pu n’être qu’oral. Cf. cependant [M.7280+] 5 qui indique une date. d) Il ne semble pas que ces tablettes aient été retrouvées dans les archives de Mari.

    09.7.1 Rassemblement des Bédouins D'après la Face de [A.620] le document appartient au dossier de la mobilisation des Bédouins. Elle était prévue à Qaunân. La pauvreté de la pâture explique la dispersion des troupeaux. L’existence de l’herbe était due à l’arrivée d’orages après la moisson. À la fin du revers, est mentionné le début de la saison des pluies, moment où le roi devrait convoquer ses vassaux pour préparer une éventuelle résistance à E nunna. Le discours à tenir par le roi se trouvait dans la cassure. Lorsque le texte reprend, il semble se terminer par des menaces à l’encontre de ceux qui ne viendraient pas et seraient dès lors tenus pour des rebelles : ainsi une ville perdrait son statut (ûl âlum-ma), en ce sens que sa population serait emmenée en déportation et son site abandonné. Faire sortir la population « devant la grand porte » rappelle A.3356 (ARMT XXXIII 27). Le texte donne des indications sur les moments où il pouvait y avoir des pâtures dans le haut pays, excuse des Bédouins pour ne pas assurer leurs obligations militaires, mais aussi moment de rassemblement du troupeau et des gens. Après la moisson (où la paille pour les troupeaux et les constructions était abondante), de gros orages avaient redonné vie à l’herbe (l. 12-15), mais avant l’arrivée de la saison des pluies la pâture avait disparu du fait de la sécheresse (de l’été), selon la l. 16, mal conservée il est vrai. C’était sans doute un moment où commençait une stabulation pour les animaux. Après les grosses chaleurs reprenaient les activités guerrières (fin de la lettre), alors que le froid avait fait disparaître les prairies (l. 13’-14’). 165 [A.620] A ma au roi. Il avait demandé au roi de venir à Qaunân recenser les Bédouins et le roi avait été d'accord. Il n'y a plus de pâture. Quand les pluies reprendront, le roi doit venir organiser les troupes.

    2 4

    a-na qíum-ma ìr-

    be-lí bía-maka-a-

    -ia ma a ma

    Documents d'Ama

    325

    i-na pa-ni at-l[u]-ki-ia a-na be-lí-ia ki-a-am aq-bi [um-ma] a-na-ku-ma be-lí a-na qa-a - [ú]-n[a-an]ki li-il-li-kam-ma ha-na li-ib-bi-ib ù na-ap-ha-[a]r [a-b]i-u be-lí i-na qa-ti-u li-i-ba-at [ù be-lí] a-an-na-am i-pu-la-[an]-ni [an-ni-ke]-em ak-u-dam-ma r[i]-tum [ú-ul i-ba]-a-i ki-ma e-bu-ri-im [da-al]-ha-tum te-bé-e [wa-ar-k]a-nu-um ri-[tum] a-di-ni i-e-r[a-a]m [i-na ma-ti]m56 [i-na-an]-na i-na ra-[ à-ab-tim-ma] it-ta-aq-li [a-na ha-na k]i-a-am [be-lí li-iq-bi] [um-ma-a-mi] a-na [ ………]

    6 8 10 12 14 16 18

    (Face = 3 l. ; Tr. brisée = au max. 2/3 l. ? ; Rev. = 3 l.)

    Rev. 2’

    [… a-la-a]p-pa-at-ma 1 lú i-n[a qa-ti-ia] [ú-u]l u-e-em ú-ul a-lum-ma pa-ni a-bu-ul-l[im] a-a-ab-[ba]-at-ma ú-e-i-u-nu-ti na-wi-um i-na li-ib-bi ma-t[im] a-[d]i-ni ú-ul ú-e-em um-ma a-mu-um i-te-et iz-za-nu-un be-lí a-na qa-a - ú-na-anki li-il-li-kam-ma ha-na li-ib-bi-[ib-ma] [na-ap]-ha-ar a-bi-im i-na qa-ti-u li-i-ba-at-ma ù gal mar-tu li-[i]-ku-un a-al-gu-um pa-nu-um ù wa-ar-ka-nu° ri-tam ú-ha-al-li-iq

    4’ 6’ 8’ 10’ 12’ 14’

    1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Avant mon départ, 6 j'avais tenu ce discours 5 à mon seigneur, 6 disant : « 7 Mon seigneur doit venir à Qaunân 8 recenser les Bédouins 8 pour alors disposera) 8 du total 9 de ses gens. » 10 Alors, mon seigneur m'avait répondu : « D'accord ». 11 Je suis arrivé ici mais 12 il n'y a plus de 11 pâture. 12 Au moment de la moisson, 13 des tempêtesb) s'étaient produites. 14 Ensuite, la pâture, jusqu'à aujourd'hui, 15 a prospéré dans le pays. 16 Maintenant, elle a été complètement brûléec) même dans les terrains irriguésd). 17 Mon seigneur doit parler ainsi aux Bédouins, 18 disant : “À … 5

    (Lacune de moins d’une dizaine de l.) 1’

    Je frapperai … et pas un seul homme 2' ne 1' m'2' échappera. 3' Ce ne sera plus une ville ; J'entreprendrai de les faire sortir devant la grand porte. » 5' Le troupeau 6’ n'est pas encore sorti 5’ de l’intérieur du pays. 7' Si une seule pluie 8' tombe, mon 9' seigneur doit venir 8' à Qaunân 9' recenser les Bédouins et, 11' disposant du 10' total de l'armée, 12' alors nommer un général. 13' La neige partoutd) 14' a détruit la pâture.

    4'

     56

    La fin du signe conviendrait aussi bien à celle d’un UL que d’un TIM. Cependant [ú-u]l ne remplirait pas la cassure et la l. 14’ met la disparition du rîtum sur le compte du froid.

    Jean-Marie DURAND

    326

    a) Cf. l. 11’. En mot à mot, « qu'il prenne en main le total de ses gens ». L’expression peut néanmoins être comprise concrètement et désigner la tablette récapitulative des totaux, ou listant les individus. b) Le terme dalihtum, comme le remarque D. Charpin, signifie normalement « trouble social ». Cependant ce passage concerne nettement la météorologie et fait penser à ARMT XXVIII 21 12 où des da-al-[… avaient entraîné un bris d’arbres. Dans NABU 2005/61 j’avais donc proposé une notation semi-phonétique de dalhamun. Il faut sans doute envisager plus simplement un emploi de dalihtum avec le sens de « trouble climatique ». c) Comme qalûm signifie proprement « consumer », peut-être faudrait-il voir ici au lieu de it-ta-aq-li « a été brûlé », la forme IV/3 de kalûm et comprendre que la pâture ne subsistait plus que dans les terrains irrigués. c) Pour raabtum variante de riibtum, cf. ARMT XXVI 76 (ARMT XXXIII 226) 26. d) On retrouve cette expression pa-nu-um ù wa-ar-ka-nu dans AbB 1 53 23, ce qui a été corrigé en pa-nu-um ù wa-ar-ka-nu par CAD A/2, p. 273b.

    [A.3292] documente les liens entre A ma et Qaunân. C'est le lieu où vont se réunir les Bédouins sur lesquels il doit renseigner le roi. Le territoire où sont dispersés les animaux des Bédouins est énuméré : à l'est, le mont Zara et le piémont sud-oriental du Sindjar, à l’ouest, le ûr-‘Abdîn occidental, soit le Ha um. Toute la plaine entre ces deux montagnes est absente. C’est le manque de pâture qui a amené la dispersion des animaux. Il est encore une fois question du recensement des Bédouins pour une opération à but militaire. Le napharum des Bédouins57 est remplacé ici par le terme isiktum, rendu généralement par « protocole ». Ce « rassemblement » avait évidemment pour motivation de compter les effectifs militaires à disposition et de faire accepter les projets militaires du roi. La cassure entre Face et Revers est importante et un joint possible. Quand le texte reprend, il s'agit des gens (sans doute des Bédouins) qui sont sous le commandement de Hâlî-hadun et de Zimrêrah. L'absence de ces deux personnages du fait qu’ils sont auprès du roi est cause que les Bédouins refusent tout projet de mobilisation. La mention de « la première pluie » qui ne manquera pas d’amener tous les Bédouins à se rassembler, du fait qu’il conduiront leur bêtes là où il y a de la pâture, se retrouve dans [A.620], de même que la remarque finale : « mon seigneur ira par le chemin qui lui conviendra. » 166 [A.3292] A ma au roi. Lorsque le roi lui a parlé du rassemblement des Bédouins, les troupeaux étaient alors dispersés sur divers territoires. (Lacune.) Hâlî-hadun et Zimrêrah doivent faire sortir leurs propres gens. Les Bédouins se rassembleront à Qaunân au commencement de la saison des pluies. Le roi, prévenu, devra venir procéder à leur recensement. a-na be-lí-ia qí-bí-ma um-ma a-ma-a ìr-ka-a-ma up-pa-am a be-lí ú-a-bi-lam e-me be-lí ki-a-am i-pu-ra-am um-ma-a-mi i-na up-pí-ka a tu-a-bi-lam pu-[ru]-us-sà-am a pa-ha-ar ha-name-e ú la pa-ha-ri-u a-na m[i]-nim [la t]a-a-p[u-r]a-[a]m i-nu-m[a a]-na-ku i-na ma-r[iki] [ma]-ha-ar be-lí-ia [w]a-a-[b]a-a-ku na-wi-um i-na ma-ah°-re-tim e-em ri-tum i-ba-a-u-ú it-ta-as-pa-ah e-[li] ma-ri-ka-[tim] a ka-é-im a-na a-da-le-e -sí-da-an58 zu-[u]r-raki ra-za-ma-aki al-la-ha-adki h[a]-ab-ba-nimki a kur za-raki a-na-ak-ki-imki ga-a-i-imki za-na-siki ha-ba-nimki a ha-i-[imki] ù59-lu [a-na ga-g]a-bi-in ù a-di tu-a-m[i á-ri-id-ma] [ù i-na ma-ta-t]im an-né-tim na-wi-um i-na [li-ib-bi sa-ki-in] [o o o o o] gu-há an e-[h]á ù u[du-há……

    2 4 6 8 10 12 14

     57

    Cf. [A.620] 10', tablette comportant le total des effectifs, résultat obtenu lors du recensement.

    58

    Pour cette restauration, cf. [M.7280+] 9-10.

    59

    Ce texte écrit Ù « IGI.TÚG », non « IGI.LU ».

    Documents d'Ama

    327

    (Il manque plus de la 1/2 de la Face et du Rev. + Tr.) I

    Rev. 2’

    ha-li-ha-d[u-un ù zi-im-ri-e-ra-ah]60 ma-ha-ar be-lí-ia wa-a-[bu ù ha-name-e] a-na a-bi-u-nu u-é-im ib-qú-[ur-ma da-a’4-ti] ha-name-e ú-ul i-a-al {X} ha-l[i-ha-d]u-un ù zi-i[m]-re-e-ra-ah be-lí li-i[ -ru]-dam-ma a-b[a-am] li-e-ú-ú a-um ha-name-e i-na p[a-h]a-ri-im ú-uh-h[i-ru] a-di re-e iti be-lí la i-i-u-ú i[-te-e]-et a-mu-u[m] [l]i-iz-nu-un-ma ki-ma 1 lú a-na q[a- ú]-na-a[n]ki ha-name-e ka-lu-u i-pa-hu-ur a-mu-um i-te-et [iz-nu-un-ma] a-na e-er be-lí-ia a-a-ap-pa-ar be-lí a-na qa-[ ú-na-an]ki li-a-aq-qé-em-ma ha-name-e li-ib-bi-[ib-ma] i-si-ik-ti ìr-me-e -u be-lí i-na qa-ti-u li-i-ba-at kaskal e-li-u à-bu li-il-li-ik

    4’ 6’ 8’ 10’ 12’

    (Reste du Revers anépigraphe.) Bibliographie : l. 9-10, cf. F. Joannès « La ville de Hab(b)anum », NABU 1988/19 ; D. Charpin FM II, 1994, p. 182 n. 41. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai écouté la tablette que mon seigneur m'a envoyée. Mon seigneur m'envoyait ce message-ci, 4 disant : « Sur la tablette de toi que tu m'as envoyée, la décision 5 du rassemblement ou du nonrassemblement des Bédouins, pourquoi 6 ne me l'as-tu pas fait savoir ? » Lorsque, moi-même, 7 je me trouvais 6 à Mari 7 devant mon seigneur, le troupeau 8 avait été dis7 persé dans les terrains où l’on avait creuséa), 8 là où il y avait de la pâture. 12 Il se trouve avoir été expédié 8 sur la longueurb) 9 de la steppe, à Adallûm sidânc), Zurrâ, 10 Razamâ, Allahad, Habbânum du mont Zara, 11 A nakkum, Ga um, Zanasu, Habbânum du (mont) Ha um, 12 ou bien au Kawkabd) et jusqu'aux Jumeauxe) et 13 donc dans ces pays le troupeau se trouve (aujourd’hui) installé. 14 … les bovins, les ânes et les ovins… 3

    (Lacune de la moitié de la tablette.) 1'

    Hâlî-hadun et Zimrêrah 2' sont devant mon seigneur. En outre, les Bédouins 3’ refusent de faire partir leurs gens (de là où ils se trouvent) et 4’ m’opposent 3’ une fin de non recevoir. 5' Mon seigneur doit m’expédier 4’ Hâlî-hadun 5' et Zimrêrah 6‘ afin qu'ils fassent partir 5' les gens (de là où ils se trouvent). 6' Relativement au retard des Bédouins dans leur mobilisation, 7' mon seigneur n'a pas à s’en faire jusqu'à la fin du mois. Qu'une seule pluie 8' tombe et, comme un (seul) homme, à Qaunân 9' tous les Bédouins se réuniront. La première pluie tombée, 10‘ j'enverrai un message(r) chez mon seigneur 11' pour qu'il montef) 10' à Qaunân 11' recenser les Bédouins et 12' disposer de l'isiktum de ses serviteurs. 13' (Mon seigneur) ira par le chemin qui lui conviendrag). a) Il s’agit d’un terme en ma- construit sur la racine de herûm « creuser » et qui n’a rien à voir avec la racine MR. On le retrouve sans doute pour décrire la route de Zimrî-Lîm à Alep : un ma-hi-ri-im (ou sa variante akkadisée mahrîtum) qualifie un lieu-dit Zalpah sur la route d’Alep pour le distinguer de la ville du Balih61. b) Il faut sans doute poser un terme *mâriktum, variante de mârakum (cf. ARMT XIII 45 7), avec le sens de « longueur, étendue ». c) « Hasidânum » est connu comme le nom du gouverneur de Karanâ (cf. M. 8825) à l’époque du RHM, et Hasidân est dans ARMT XXIII 449 50 (// XXII 150 : 50) le nom d’un personnage du Numhâ62. C’est aussi un nom d’animal (« la cigogne ») ; cf. LAPO 17, p. 86. Il est donc possible que la ville d’Adallû ait été nommée d’après un NP ou était le lieu où se réunissaient les cigognes.

     60

    Restauré d’après la l. 5’.

    61

    Pour cette Zalpah, cf. D. Charpin, RA 97, 2003, p. 31.

    62

    Réf. D. Charpin.

    Jean-Marie DURAND

    328

    d) Pour le nom du Kawkab à l’époque amorrite, cf. MTT I/1, p. 173, où est citée la graphie ga-ga-ba-anki. Le terme pourrait avoir la forme d’un duel. La forme ka-ab-ka-ab est attestée par M.7630 cité par NABU 2003/9. e) Il doit s’agir d’une réalité géographique, peut-être des Monts jumeaux, puisque le terme est énuméré après le Kawkab, ou un tell double. f) On note l’usage de  Qî D au lieu de l'usuel elûm, pour « aller vers l’amont ». g) Pour cette expression, cf. le parallèle de [M.7280+] 6' : e-em, e-li- u à-bu kaskal li-il-li-ik.

    [A.4016] appartient au moment où le roi voudrait mobiliser les Bédouins devant les mouvements de troupes d’E nunna. Le mer‘ûm assure que (le roi d’E nunna) ne cherche qu’à rentrer chez lui (l. 7-8). Le texte doit donc dater de la fin de l’expédition d’E nunna contre la région tigrine du RHM. 167 [A.4016] A ma au roi. Le roi se plaint du retard concernant ses demandes de renforts. Mention d'une E nunna non hostile. (Lacune.) Il faut ravitailler les Bédouins. [a-na] be-lí-ia qí-bí-ma [um]-ma a-ma-a ìr-ka-a-ma up-pa-am a be-lí ú-a-bi-lam e-me be-lí ki-a-am i-pu-ra-am um-ma-mi a-na-ku a-na né-eh-ra-ri-im a-ta-na-ap-[pa-ra-a]m ù at-ta a-wa-tim a-né-tim t[a-ta-na-pa-al] [u]m-ma-a-mi ú-bi a-na [be-lí-ia] [i-]a-ba-at-ma a-na ma-ti-u l[i-tu-ur] [a]n-ni-tam be-lí i-pu-ra[am] [a]-na-ku i-na pa-ni-tim ú-ul […] [e-l]u-ú a lú è -nun-naki x-[ [ o ]-x-x ù a x x x [

    2 463 6 8 10 12

    (Il manque 1/2 de la tablette + Tr. + Rev. = 7 l.)

    Rev. 2’

    …………………………64 li-i-pí-it-ma í-ditam a-na ha-name-e la i-ka-al-lu (Reste anépigraphe.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai écouté la tablette que mon seigneur m'a envoyée. 4 Mon seigneur m’envoyait ce messageci, disant : « 5 Moi, je ne cesse d'écrire pour (avoir du) renfort, 5 or, toi, tu me réponds sans cesse par des propos tout autres, 7 disant : “8 Il (ne) veut (que) 7 du bien à mon seigneura) 8 afin de retourner à son pays”. » 9 Voilà ce que mon seigneur m'a écrit. 10 Moi, auparavant, je n'ai pas … 11 La montée de l'E nunnéen … 12 … et de … 3

    (Lacune de la moitié de la tablette.)

    …… doit édicter qu'on ne refuse pas le ravitaillement des Bédouins. a) Cf. ARM XXVIII 19 8 anâku ûbî abtâk- unû im ; cf. LAPO 16, p. 607, n. a) à n°414.

    [M.7280+] indique l’arrivée du roi pour une date qui coïncide avec le moment où les moutons doivent être répartis dans une série de lieux. Il doit donc avancer son arrivée.

     63

    Les l. 4-6 sont en léger retrait par rapport au reste du texte.

    64

    Il ne reste de cette ligne que la base des signes et la lecture en est très incertaine.

    Documents d'Ama

    329

    168 [M.7280+M.9641] A ma au roi. Le roi annonce son arrivée pour le 5 et demande que les Bédouins soient alors réunis. Faute de pâture, les ovins vont être répartis dans une série d'endroits le 4 ou le 5. (Lacune) Avant le 4 conviendrait pour la venue du roi, pour recenser les Bédouins et leur choisir des chefs. Que le roi se mette en route quand ça lui paraîtra bon. a-na be-lí-ia qí65-b[í-m]a um-ma a-ma-a  ìr-ka-a-ma up-pa-am a be-lí ú-a-bi-la-[am] e-me be-lí ki-a-am i-pu-ra-am [um-m]a-a-mi a-na u 5-kam a-na qa-a - ú-na-a[n]ki a-la-kam ar-hi-i ha-na a-na pa-ni-i[a li]-ip-hu-ur ri-tum i-na na-wi-im ú-ul [i-ba-a-]i-ma [i-e-ú] ha-na ri-[tam o o o66] na-wi-um [ a-na a-d]a-l[e]-eki a ha-sí-da-an a-na a[l-la-ha-adki] zu-ur-raki mi-ih-ri-i[t …………] g[a-a-i-imki] a-na-ak-ki-imki ki za-na-si ha-ba--i [a h]a-[i-imki] i-[ir-ru-ba] [u] ri-ba-a ù-[lu u 5-ka]m [a-na e]-mi-im a na-[wi-i]m ù a-[na e-em] [ma-ta-tim a-ar ha-na il]-la-ku

    2 4 6 8 10 12 14 16

    (Face rapée = 7 l. ; Tr. manque = 3 l. ?)

    [u] ri-bi-im a-na qa-a - [ú-na-anki]67 [b]e-lí li-il-[li-ka-ma] ha-na li-ib-biba-[am-ma] gal-mar-tu-me-e a ha-na li-is-sí-i[q] ù i-nu-mi-u be-lí e -em e-li-u à-bu kaskal li-il-li-ik

    Rev. 2’ 4’ 6’

    (Grand espace anépigraphe.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai écouté la tablette que mon seigneur m'a fait porter. 4 Mon seigneur m'envoyait ce messageci, disant : « 5 J'irai pour le 5 à Qaunân. 6 Les Bédouins doivent sans délai être mobilisés avant mon arrivée. » 7 Il n'y a pas de pâture là où (se trouvait) le troupeau. 8 Les Bédouins ont recherché une pâture. 9 Le troupeau 14 pénètrera 9 à Adallû 10 de Hasidân, à Allahad, 11 à Zurrâ, face à …a), (à) A nakkum, Gaum, 13 Zanasu, Habbânum du (mont) Ha uma), 14 le 4 ou le 5. 15 En ce qui concerne le troupeau et en ce qui concerne 16 les pays où les Bédouins iront … 3

    (Lacune d’une dizaine de l.) 2’

    Il faut que mon seigneur vienne 0’ avantb) 1’ le 4 à Qaunân 3’ recenser les Bédouins et 4’ choisir leurs chefs militaires. 5’ Donc, ce jour-là, mon seigneur 6’ doit faire route 5’ par où 6’ cela lui conviendra. a) mihrît […] est l’équivalent de la séquence Razamâ et Habbânum du mont Zarâ de [A.3292]. Il est possible que ces toponymes aient été remplacés par [kur sag-ga-arki].

     65

    Sur érasure d’un NI.

    66

    Il est vraisemblable qu’il n’y avait rien d’écrit après ri-[tam], jusqu’à la fin de la ligne.

    67

    La l. 1’ est la l. 1 du Revers.

    Jean-Marie DURAND

    330

    b) ri-bi-im est au génitif l. 1’ et doit donc dépendre d’une expression antérieure, aujourd’hui disparue. Comme le roi annonce son arrivée pour le 5 (l. 5), A ma doit lui demander de l’avancer d’au moins un jour.

    09.7.2 Annexe : l'affaire de Bunû.ma-Addu L'affaire de Bunû.ma-Addu a dû peser lourd dans les relations entre Mari et Kurdâ. Plusieurs textes en tout cas y ont trait et A ma n’est pas resté en dehors de ses développements. Les péripéties montrent les limites de l’influence de Zimrî-Lîm à Kurdâ, à l’époque de Simah-ilânê, et la résistance de ce dernier à son encombrant allié. C’est donc une affaire du début du règne. [A.35] parle de l'emprisonnement d'un Bunû.ma-Addu, ce contre quoi ni A ma, ni le roi luimême ne peuvent grand chose, semble-t-il, malgré leurs efforts. L'affaire peut être reconstruite à partir de ARMT XXVI 463 & 464. Elle est postérieure à la restauration de Simah-ilânê à Kurdâ et il s'agit, en fait, de la reprise en mains du palais de Kurdâ, suite à la chute du RHM. Manifestement le palais de Kurdâ était géré, dans les dernières années du RHM, par ce Bunû.ma-Addu que l'on peut considérer comme l'abu bîtim de Kurdâ, lui-même aux ordres d'un dénommé Yanib-Addu, sans doute le chef à Kurdâ68. Lorsque Simah-ilânê prit le pouvoir il y eut un examen (siniqtum) général du royaume. Des gens ont alors fui (cf. ARMT XXVI 463 11 & 464 23). D'une façon ou d'une autre, Bunû.ma-Addu a dû être tenu pour responsable et mis en prison (cf. ARMT XXVI 463 17-18). À en juger d’après le dossier, Bunû.ma-Addu avait le soutien de Zimrî-Lîm. C'est même entre les mains de ce dernier que se trouvaient une bourse et d'autres objets précieux, aux dires de Yarîm-Dâdu, fils de Yanib-Addu, lequel, se trouvant questionné sur les agissements de son défunt père, se retranchait, en fait, derrière le roi de Mari (cf. ARMT XXVI 463 26-32). Abimekim signale au roi de Mari que Yarîm-Dâdu avait vendu la mèche et qu’il avait été obligé de confirmer, au moins partiellement, ses dires. Cette histoire de bourse n'est pas documentée ailleurs, mais il y a eu des enquêtes à l'époque à propos de biens précieux, disparus pendant les troubles. Dans le document ARMT XXVI 464, il est question de faire rendre des comptes par Bunû.maAddu avant de lui permettre de partir. L'affaire de dame Admu-ummî doit être liée aux problèmes rencontrés par l'individu, mais plutôt que son épouse, elle serait celle de Yanib-Addu. En ce qui concerne Zilabân69 qui porte un NP courant dans la région, rien ne peut en être dit, si ce n'est qu'il semble également en fuite, sans doute suite au changement politique ; il est réfugié à Andarig, voisine de Kurdâ, et devait être assez important pour que le nouveau roi de Kurdâ le réclamât. Il devait s'agir d'un notable de Kurdâ à l’époque du RHM.

     68

    L'expression de ARMT XXVI 464 7-8 montre clairement que Yanib-Addu était le personnage important de Kurdâ, sans aucun rapport évidemment avec le messager bien connu de Zimrî-Lîm à Babylone. La mort de Yanib-Addu n'eut pas de conséquences pour la fonction de Bunû.ma-Addu. Cela signifie que, même si c'est dans des troubles postérieurs à la fin du RHM que Yanib-Addu a été tué, Bunû.ma-Addu a continué son travail dans le palais de Kurdâ et n'en a pas été affecté sur le moment. Ce Yanib-Addu peut être celui qui est attesté comme un interlocuteur de Yasmah-Addu par ARMT XXVI 443 et 444. Il s'adresse effectivement au roi de Mari d'une façon qui montre qu'il ne dépendait pas directement de lui (ana Yasmah-Addu bêli-ia). Il a dû prendre, au moins temporairement, le pouvoir à Kurdâ lorsque les forces du RHM ont évacué la ville. Il est en effet attesté par ARM XXIV 82 (= ARMT XXXI 219) comme faisant à Kurdâ l'apport d'un vase précieux en forme de corne tronquée à Ya ûb-Dagan, l'échanson du début du règne de Zimrî-Lîm. Ce texte est daté de l'année dite des emâmum de la porte de Dagan, laquelle doit donc appartenir au tout début du règne. Sinon Yanib-Addu (cf. néanmoins A.163+ [ARMT XXXIII]) a pu être de ceux qui, localement, ont appuyé les efforts de Zimrî-Lîm pour installer roi de Kurdâ Simah-ilânê. On constate effectivement que la siniqtum est l'œuvre des Notables et des Anciens (ARMT XXVI 463 5-6), ceux-là même qui devaient imposer leur volonté à Simah-ilânê et l'amener à prendre ses distances par rapport à Zimrî-Lîm. Il est possible que la classe dirigeante de Kurdâ ait cherché à se débarrasser de quelqu'un qui était trop marqué comme « pro-mariote ». En revanche Simah-ilânê, roi de Kurdâ, semble avoir été enclin à faire le jeu de Mari, puisque c'est en territoire mariote (à Mari ou à Qaunân) qu'il cherchait à faire enfermer Zilabân et n'était nullement hostile à l'idée de laisser aller (wu urum) Bunû.ma-Addu, une fois, néanmoins, enquête faite. Merci à M. Guichard pour son rappel de ARM XXIV 82. Ses conclusions sur le rang de Yanib-Addu à Kurdâ dans ARMT XXXI, p. 507, sont tout à fait pertinentes. 69 Il s'agit d'une forme propre à Kurdâ pour le Zilibân (un cuisinier !) de ARM I 14 10. On peut ramener à la même racine le « Silibum » de ARM IX 258, enregistré dans ARMT XVI/1, p. 18 ; cf. LAPO 16, p. 95.

    Documents d'Ama

    331

    L’attribution de M.9055 fait problème. J.-R. Kupper a publié cette tablette envoyée par un Bunû.ma-Addu parmi la correspondance royale (ARMT XXVIII 26), au chapitre du Zalmaqum70. Ce serait cependant la seule lettre à Zimrî-Lîm du roi de Nihriya, quelqu’un dont les relations avec Mari n'ont pas été excellentes. Il manque très peu de texte sur la tablette qui ne doit ainsi traiter que du cas d'Adama71, la femme nommée l. 4. Une mention de l’ergastule-nêpârâtum semble nécessaire pour expliquer la l. 1372. Comme la tablette fait en outre allusion à îmatum (cf. l. 11), laquelle a été très vite donnée en mariage73, tout à fait au début du règne et antérieurement au plus ancien texte de harem74, Adama devait faire partie de la suite de la princesse et le mariage de cette dernière lui rendait sa liberté75, car elle ne faisait pas partie de la dot de la princesse. Cette sœur de Bunû.ma-Addu (l. 4), venue à Mari, n’en serait pas repartie avec ceux que mentionne la lettre A.3356 (ARM XXXIII 27) et on l’aurait dès lors tenue pour une personne non libre. Son cas est analogue à celui de la jeune fille, tel qu’il est exposé par epraru dans A.2021 (= ARM XXVIII 161). Il est difficile de considérer Adama comme une princesse du Zalmaqum.

    Beaucoup de gens de l'entourage de Bunû.ma-Addu ont d’ailleurs été emprisonnés dans les geôles mariotes, sans qu’en soient explicitées les raisons, ni la date. ARMT XXIII 83 1076, un texte sans nom d'année, parle de personnels (lú-nagar, lú-túg qadum nîê-u) d'un Bunû.ma-Addu, gardés (KLâ) à Saggâratum, Qaunân(um) et Mari. Les motivations pour les mettre en prison n’ont pas dû être identiques à Kurdâ et à Mari, mais ils ont été impliqués dans les affaires de Bunû.ma-Addu. Le RHM disparu et un ordre politique nouveau s'étant instauré à Kurdâ, on a procédé localement à un bilan général de la gestion (siniqtum) pendant le RHM et la suspicion pesant sur Bunû.ma-Addu, on lui a demandé des comptes. Dans cette affaire, il semble qu'il y a eu opposition entre Kurdâ et Mari, du fait des autorités locales de Kurdâ plutôt que de leur nouveau roi. Dans [A.35] le refus d'obtempérer aux demandes du roi de Mari n'est pas le fait de Simah-ilânê, mais d'une pluralité non nommée (l. 7, 10, 22). Il faut voir là la mauvaise volonté des autorités (le Mâtum). Conseil est donné, puisque de simples messages n'ont pas suffit (l. 6), d'envoyer un ambassadeur porteur d'une tablette comminatoire (l. 15). Cet ambassadeur extraordinaire peut avoir été Abimekim. Les archives de Mari ont conservé ses lettres, publiées dans ARMT XXVI/2, avec celles de l’administratif homonyme du Palais. 169 [A.35] A ma au roi. Les demandes du roi ou les siennes n'ont eu aucun résultat pour la libération de Bunû.ma-Addu. Le roi doit désormais envoyer une tablette et un homme de confiance pour éviter que l'individu ne meure en prison. a-na be-lí- [ia] qíbíma um-ma a-ma- a ìrka-a- ma a-um wu-ú-u-ur bu-nu-ma-dIM 1-u 2-u be-lí i-pu-ur-ma

    2 4 6

     70

    Ce qui a conduit J.-R. Kupper a inclure ce document dans la correspondance avec le Zalmaqum tient sans doute au fait que Bunû.ma-Addu ne qualifie pas Zimrî-Lîm à qui il s’adresse, ce qui semble lui donner un rang équivalent à celui du roi de Mari. 71 Le NP rappelle le nom de servante a-da-mu (XVI/1), dans une alternance bien connue de « NP en -u » versus « NP en -a » (sémitisé). Une femme de ce nom n’est pas mentionnée dans les listes de NP retrouvées à Mari. 72

    En lisant, l. 6-7 : [i-na ne-pa-ra-tim], [ u-ru-ba-at].

    73

    l..8-11 : ù ìr-me-e k[a-lu- u-nu], i-du-ú, ki-ma f i-i-ma-tum, na-ad-na-at. L. 8, le KA se trouve très à gauche et il faudrait supposer un grand blanc après lui s’il s’agit du suffixe de 2e personne masculin singulier. 74

    Cf. N. Ziegler, FM IV, p. 65, n. 435.

    75

    La dot (nidittum) de îmatum comportait de nombreuses femmes à son service ; cf. ARMT XXII 322 // M.5237+8075, cf. ARMT XXXII, p. 205-208, où huit femmes font partie de sa dot. 76

    Cf. J.-M. Durand, « Un mauvais garde-chiourme », Semitica 58, 2016, p. 5 sq.

    Jean-Marie DURAND

    332

    ú-ul ú-wa-a-e-ru-u ù a-na-ku á-ta-pa-ar-ma du[mu] i-ip-ri-ia ú-ul i-pu-lu i-na-an-na a-nu-um-ma lú a-ha-u ù dumu-u a-na e-er be-lí-ia a - à-ardam be-lí up-pa-{ X X }-am a-um wu-ú-u-ri-u li-a-bi-{X} -il ù 1 lú ta-ak-la-am be-lí li-i-pu-ur-ma I bu-nu-ma -dIM 77 -ia la-ma ta -ri li-wa-a-eru lú u-ú i-na ne-pa-ri-im [l]a i-ma- at [b]e-lí dan-na-tim li-i-ku-un

    8 Tr. 10 12 Rev. 14 16 18 20 Tr. 22 24 C.

    (Reste anépigraphe.) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Mon seigneur a envoyé un message(r) à deux reprises 5 au sujet de l’élargissement de Bunû.maAddu mais 7 ils ne l'ont pas élargi. 8 Or, moi-même, j'avais envoyé plusieurs messages, mais 10 ils n’ont pas répondu positivement 9 à mon messager. 11 Voilà que maintenant 14 j'expédie donc (-ta-) 13 chez mon seigneur 12 monsieur son frère et son fils. 15 Mon seigneur 17 doit faire porter 15 une tablette 16 au sujet de son élargissement. 18 En outre, 19 mon seigneur doit envoyer 18 un homme de confiancea) 22 pour qu'on élargisse Bunû.ma-Addu 21 avant que je ne m’en retourne. 25 Mon seigneur doit donner des ordres stricts 24 afin que 23 cet homme 24 ne meure pas 23 dans l'ergastule. 6

    a) La suite des idées n'est pas claire. L'envoi de la tablette, l. 15 peut ne concerner que le frère (et son fils, donc un neveu de Bunu.ma-Addu ?). En revanche l'awîlum taklum de la l. 18 doit indiquer un notable qui en imposerait plus que les simples messagers de la l. 6.

    Les lettres éditées dans ARMT XXVI/2 et reprises ci-dessous sont désormais mieux situables grâce à la lettre d'A ma. Ainsi, l'envoi d'Abimekim à Kurdâ pour préparer l'élargissement de Bunû.maAddu répond-il à la demande d'A ma d'envoyer à Kurdâ un serviteur taklum. On trouvera une présentation de ceux dont l’anthroponyme est Abimekim dans l'introduction à leurs lettres par S. Lackenbacher dans ARMT XXVI/2, p. 371 sq. et dans ARMT XXXIII, p. 499 sq. Celui qui servait d’ambassadeur78, surtout utilisé pour des missions à Babylone, venait de Humzân. On voit un Abimekim conduire à Mari le prince Sumu-Ditana, fils de Hammu-rabi, sans doute parce qu'il y avait proximité entre lui et la famille royale de l'Akkad occidental. Vu les liens que l'on constate, par ailleurs, entre les familles royales de Kurdâ et de Babylone (le texte du kispum parle des ancêtres numhéens des rois de Babylone) Zimrî-Lîm a pu demander à un habitué des relations avec Babylone de s'occuper de l'affaire de Bunû.ma-Addu. Abimekim pouvait être proche de Simah-ilânê, ou au moins connu de lui. À cette ambassade mariote à Kurdâ, plusieurs textes peuvent être rattachés. ARMT XXXIII 242 décrit l'arrivée de l'ambassadeur à Babylone et son introduction au roi à qui il fait la proskynèse.

     77

    Un signe érasé entre TA et RI.

    78 Les « ambassadeurs » (une conception moderniste) n'étaient pas tant utilisés pour leur formation de diplomates que pour les possibilités qu'ils avaient de se faire accepter dans les centres où ils étaient envoyés. Les liens personnels qu’ils pouvaient avoir avec les pouvoirs locaux (et certainement aussi une pratique du dialecte local) devaient leur permettre de mener à bien leurs missions. Cela explique que certains semblent spécialisés pour tel ou tel pays, comme s'ils y étaient accrédités.

    Documents d'Ama

    333

    La lettre [A.1871] parle d’un bilan portant sur la gestion du régime précédent. Il n’est pas dit où se trouvait dame Admu-ummî. Zilabân, lui, s'était réfugié à Andarig où il avait été arrêté, mais c'est dans le royaume de Mari qu'il devait être emprisonné. Simah-ilânê se présente en successeur du grand roi : quelqu'un, apparemment de Kurdâ, qui a été au service de Samsî-Addu, relève désormais de lui et lui appartient. Apparemment Zilabân n'avait pas reçu un accueil très favorable à Andarig puisqu'il y avait été mis en prison (l. 24). 170 [A.1871] Abimekim au roi. (Simah-ilânê) n'élargira Bunû.ma-Addu qu'après l’inspection car c'est de cet homme que dépendait le Palais sous l'ancien régime. Dame Admu-ummî est introuvable. Pour ce qui est de Zilabân, le roi de Kurdâ a envoyé un message(r) chez Qarnî-Lîm auprès de qui l'individu s'est réfugié. Cet homme doit être gardé à Mari ou à Qaunân, car ce n'est pas un serviteur de Qarnî-Lîm. a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-bi-mé-ki-in ìr-ka-a-ma a-um bu-nu-ma-d IM wu-u-ri-im ú-da-bi-ib-u-ma ke-em i-pu-la-an-ni um-ma-mi é-kál-lum ka-lu-u i-nu-ma bu-lu-u Iia-an-í-i[b-dIM] ù wa-ar-ki ia-an-i-ib-dIM i-mu-/tu i-na qa-ti-u-ma lu-sà-an-ni-iq-u-ma lu-wa-e-e[r-u] an-ni-tam i-pu-la-an-ni a-um fdad-mu-um-m[i] wu-u-ri-i[m°] [ke]-em i-pu-[la-an-ni] [um-ma]-mi wa-ar-[ka-at] é-ti-ia ap-ru-us-[m]a a-wi-il-tum i-i [i]-na qa-ti-ia ú-ul i-ba-i [a]n-ni-tam i-pu-la-an-ni [a]-um zi-la-ba-an°79 [a]-na qar-ni-li-im i-p[u]-ur um-ma-mi ìr-di-i [ú-ú-m]a a-na e-ri-ka [ih-li-iq] um-ma e-sí-[ir pu- e -e]r i-na ma-riki-ma ú-lu-ma i-na qa- ú-na-a[n]/ki lu-uk-la-u ìr-di wu-u[d-di ìr dutu-]i-dIM ù u-[ú ú-ul ìr]-ka-ma [an-ni-tam i-pu]-ur

    2 4 6 8 10 Tr. 12 Rev. 14 16 18 20 22 Tr. 24 26 C. 28 30

    Bibliographie : édité comme ARMT XXVI 464 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 378. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Abimekim, ton serviteur. Je lui (= Simah-ilânê) ai parlé avec insistance 4 de l'élargissement de Bunû.ma-Addu 5 et voici la réponse qu'il m'a faite, 6 disant : « 7 Du vivant de Yanib-Addu 8 ect encore après qu'il soit mort, 6 le 5

     79

    Il ne manque rien après le AN.

    Jean-Marie DURAND

    334

    Palais tout entier 9 relevait de lui (Bunû.ma-Addu). 10 Il me faut (d'abord) inspecter sa gestion et (ne) l'élargir (qu')après. » 11 Voilà ce qu'il m'a répondu. 12 Au sujet 13 de l'élargissement 12 de dame Admu-ummî, 14 il m'a répondu ceci, 16 disant : « J'ai 15 fait des recherches 16 dans ma maisona). 17 Cette dame 18 ne se trouve pas à ma disposition. » 19 Voilà ce qu'il m'a répondu. 20 En ce qui concerne Zilabân, 21 il a envoyé un message(r) à Qarnî-Lîm, 22 disant : « (C'est) un serviteur à moi. 23 Il s'est enfui chez toi. 24 S'il est emprisonné, défais ses liens. 25 C'est à Mari 26 ou sinon à Qaunân que 27 je le veux être gardé. 28 C'est assurément un serviteur à moi qu'un serviteur de SamsîAddu ! 29 Donc cet homme n'est pas ton serviteur ! » 30 Voilà ce qu'il a envoyé comme message. a) Dans cette lettre Simah-ilânê n’est pas nommé, mais les l. 20-29 pourraient être difficilement attribuées à quelqu’un d’autre. Cependant le é (l. 16) est l’équivalent de é-gal « Palais ». Sans doute ce bîtum doit-il être compris comme « harem » et correspond-il au bîtânu d'époque assyrienne.

    Le dénouement de l'affaire de Bunû.ma-Addu est donné par [M.9489] ainsi que par [M.11304]. Le premier texte doit appartenir à l'ambassade d'Abimekim à Kurdâ, ne serait-ce qu'à cause du pluriel utilisé l. 7, qui doit renvoyer au Mâtum et non pas à Simah-ilânê. Ce n'est qu'à force d'insistance (l. 6) que l'ambassadeur serait arrivé à ses fins. Bunû.ma-Addu a été élargi et expédié vers Mari. 171 [M.9489] Abimekim au roi. Après son élargissement, Bunû.ma-Addu est expédié à Mari. [a-na b]e-l[í-ia] [qí]-bí-m[a] [um-ma] a-bi-mé-ki-im 4 [ìr-k]a-a-ma [ki-ma ]a be-lí ú-wa-e-ra-an-n[i] 6 [a-a-b]a-at80 [i-a-ri]-i i-pu-lu-ni-in-ni 8 [ù i-tu] pa- ì-im Tr. [a-wi-lum u]-ú ú-te-ra-am-ma 10 [bu-nu-ma-dI]M [a-na e-er b]e-lí-ia Rev.12 [i - à-a]r-dam [be-lí li-i]h-du 2

    (Reste anépigraphe.) Bibliographie : édité comme ARMT XXVI 466 ; non traduit par W. Heimpel, op. cit. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Abimekim, ton serviteur. Selon les instructions que mon seigneur m’avait données, 6 j'ai tenu bona). 7 On m'a donné satisfaction. 8 Donc, 9 cet individu on lui a fait franchir 8 la frontière et 10 Bunû.ma-Addu 12 a donc été expédié 11 chez mon seigneur. 13 Que mon seigneur se réjouisse. 5

    a) L'expression ina awâtim abâtum, « entreprendre en paroles », devrait être suivie par un style direct. La forme aabat représente un Gt ; tibutum indique une querelle ou le fait d'être accroché à ; on pourrait le rendre par l'expression française « s'accrocher à un sujet ».

    Dans [M.11304] Bunû.ma-Addu remercie pour son intervention Asqûdum qui a sans doute agi au nom du roi de Mari. Asqûdum, chargé des relations avec l'extérieur, écrivait au nom du roi de Mari,

     80

    Il n'y a pas la place sur la tablette pour une restauration [a-wa-tim a-b]a-at.

    Documents d'Ama

    335

    alors suzerain du roi de Kurdâ. Si la lecture proposée pour la l. 3' du Rev. est juste, un échange était envisagé entre des Kurdéens détenus à Mari et de la famille de Bunû.ma-Addu détenue à Kurdâ. Les autorités mariotes pouvaient avoir gardé des gens de Kurdâ qui avaient assuré sur les Bord-de-l’Euphrate des fonctions administratives sous le RHM. On peut se demander d’où a été envoyée cette lettre, car on n’imagine pas deux personnes habitant la capitale communicant par document écrit. Il est donc vraisemblable que Bunû.ma-Addu a écrit à Asqûdum, en route pour Mari, l’élargissement de sa famille étant complémentaire du sien. 172 [M.11304] Bunû.ma-Addu à Asqûdum. Remerciement pour toutes ses interventions lors de son emprisonnement à Kurdâ pour obtenir son élargissement. Demande que l'on procède à un échange entre gens de Kurdâ et gens à lui. a-na às-q[ú-di-im] [qí]bí[ma] [u]m-ma bu-nu-ma-dI[M ra-im-ka]-ma i-nu-ma i-na kur-d[aki] ak-ka-lu-ú a-u-mi-[ia] ta-á-[t]a-ap-pa-[ra-am-ma] gi-mi-il-lam ra-b[i-am te-pu-a-ni] i-n[a-an-n]a ú-wa-a-[i-ru-ni-in-ni]81

    2 4 6 8

    (Tr. non inscrite. Il manque 2 l. au début du Rev.)

    Rev. 2'

    x-[………] i-n[a-an-na A]N-lam [ù dutu] gi-mi-il-ma a [kur-d]ak[i]-[yi]82 i-na n[e]-pa-ri u-é-im e-pu-ú[]83 pí-qa-at i-na ka-a-di-u-nu ni-i-ia a i-na é-ká[l kur-daki] ú-wa-a-a-ru-ni[m]

    4' 6'

    Bibliographie : publié comme ARMT XXVI 80 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 208. 1

    Dis à Asqûdum : ainsi (parle) Bunû.ma-Addu, ton ami. Lorsque 5 j'étais détenu 4 à Kurdâ, 6 tu as envoyé plusieurs lettres 5 à mon sujet et 7 tu m'as rendu un signalé service. 8 Maintenant, « ils » m'ont laissé partir… 4

    (Lacune de 2 l.) 2'

    … Maintenant, 3' par 2' Dieu et ama, 4' fais en sorte de faire sortir de l'ergastule 3’ ceux de Kurdâ. 5' Sans doute, à leur arrivée, 7' laisseront-« ils » partir 6' ma famille qui (se trouve) dans le palais de Kurdâ. Le document [M.10132], lettre de Zimrî-Lîm à son épouse îbtu, n’est que de peu antérieur à ARM X 134+ (LAPO 18 1145) qui fait l'inventaire (partiel) des biens de Bunû.ma-Addu et dispose de certains d’entre eux. Le texte ARM X 134+ a été daté de la fin du règne de Zimrî-Lîm d'après la demande

     81

    Ou ú-wa-a -[ i-ru-ni], mais cf. l. 7' du Rev.

    82 les traces ne sont pas bonnes pour la lecture é-ti-[ia] de l'édition. W. Heimpel, op. cit., avait bien vu qu'il s'agissait de Kurdaïtes. 83

    Il n'y a pas le - u-nu-ti de l'édition.

    Jean-Marie DURAND

    336

    oraculaire qu'il contient, laquelle concerne Hammu-rabi de Babylone. Le document mentionne également la disparition d'Atamrum. Ce Bunû.ma-Addu peut donc être celui de Kurdâ qui a refait carrière à Mari. Le roi envoie apparemment cette lettre de l'extérieur de Mari. Peut-être est-il alors à A lakkâ d'où il a envoyé à la reine des courriers concernant le butin en femmes qui y a été fait, mais ARM X 134+, qui est manifestement postérieur à [M.10132], semble le montrer « en route ». 173 [M.10132-bis] Le roi à la reine. Il a appris la mort de Bunû.ma-Addu. Elle doit envoyer ses prud'hommes pour faire enquête sur sa maison. (Lacune). f i-ib-tu] [a-na [qíbí ma] um-ma be-el-k[i-ma] [k]i-ma bu-nu-ma-{A NA? }-dIM i[m-tu-tu] e-me {RI IM } i-na-an-[n]a lú-me-e eb-bi-ki ú-ur-di-[ma] é-sú li-ip-qí-d[u]

    2 4 6

    (Tr. détruite ; Rev.détruit.) Note : c’est un fragment de surface de la Face. La tablette ne présente pas les critères d'une tablette faite à Mari car elle a les bords arrondis et non pincés.

    Dis à îbtu : ainsi (parle) ton seigneur. J'ai entendu 4' que Bunû.ma-Addu était morta). 6 Envoie 5 maintenant 6 tes prud'hommesb) 7 pour qu'ils inspectent sa maison. 1

    5

    (Lacunec).) a) Les signes érasés indiquent un texte comme ana imti- u illiku, une autre façon de dire « est mort ». b) Il faut sans doute comprendre « les ebbum qui sont à ta disposition », comme l'expression « ton Palais » signifie dans les textes de Mari « la charge que tu occupes au Palais ». c) La tablette n'a pas conservé son revers, mais on peut imaginer que ce dernier comportait une brève mention du genre de « Écris-moi les biens qui s'y trouvent », ou analogue.

    09.7.3 Rapports sur Enunna Les cassures de [M.7703] ne permettent pas de comprendre la suite du récit. Sur la Face, il est question de Qarnî-Lîm qui témoignait de son hostilité envers Mari dans des propos échangés avec l'E nunnéen ainsi que de contacts entre E nunna et les rois du Zalmaqum. L’E nunnéen était peut-être censé promettre son intervention (l. 10-11), des mesures étant dès lors prises dans le Campement (l. 1113). Lorsque le texte reprend après une longue cassure, il est fait mention d’une femme qui réussissait à s’échapper du local (l. 5’-8’) où elle avait été emprisonnée. Il peut s’agir d’une anecdote isolée sur laquelle nul parallèle n’apporte(ra) d’explication. La fin de la lettre, en tout cas, se termine par le conseil de recevoir les messagers de l'E nunnéen et de lui en envoyer, ainsi que d’imiter ceux de Qarnî-Lîm qui apportaient des présents. Par « or et argent », il faut sans doute comprendre de la vaisselle ou des objets d'art, selon ce que l'on voit être décrit dans ARMT XXXI pour des présents entre rois84. 174 [M.7703] A ma au roi. Le roi s'est plaint de l’inimitié de Qarnî-Lîm à son égard auprès de l'E nunnéen, lequel dit aux rois du Zalmaqum que … ; dans le Campement… ; Sudâ… (Lacune.) … Histoire d'une e'îtum qui se sauve d'un grenier. (Texte indécis.) Il faut préserver l’alliance avec l'E nunnéen.

     84

    Cf. en outre l’article de F. Lerouxel, « Les échanges de présents…», FM VI, p. 413 sq.

    Documents d'Ama

    337

    a-na be-[líia] qíbí[ma] um-ma a-ma[a ] ìrka-a[ma] up-pa-am a be-lí ú-a-bi-la-am [e-me] be-lí ki-a-am i-pu-ra-am um-[ma-a-mi85] I q[ar-ni]-li-im la dam-qa-ti-ia a-n[a e-er] [ar-ma] [lú è -nu]n-naki i-ta-na-ap-pa[dumu-me-e i]-ip-ri lú è -nun-na[ki a]-na lugal-me-e [za-al-ma-qí]ki il-li-ku-nim um-ma-a-mi u-ta-h[a-x-ma] [o o o o o o an-n]i-tam be-lí i-pu-ra-am i-na ma-ha-nim [o o o o o o o i-t]u ma-ha-nim [o o o o o o o o o o ]-hi-im [o o o o o o o o o o ] x su-da-aki [……………………]-ma

    2 4 6 8 10 12 14

    (Face = 3 l. ; Tr. = 4? l. ; Rev. = 3 l.)

    [o o o o o o o] dumu-me-e […] [o o o o o o] ka-lu-u-nu i-na-a -/ à-lu [o o o o ú-]a-ak-i-da-a-i-ma [o o o o ]-ra ù [e]-i-tum [o o o o ]-x i-na ru-ug-bi-im [u-ru-ba-a]t? ru-ug-ba-am ip-lu-ú-ma [ù il-q]í-i a-na ú-su-[k]i [o o o o ú-ta]-í i-na-an-[na ……] […………… b]e-lí-ia [………] [……………l]i?-na-[……] x x [ ………………] [o] x […………………] [o] x […………………] x x […………………] [a]-di-ni x x [……… qa-ra-an ú-ba-at lú [è -nun-naki] [be]-lí la ú-wa-a-a-ar [dumu-me-e i-ip-ri-u] 86 ma-ha-ar be-l[í-ia li-li-ku-nim] [be]-lí li-i-ta-al dumu-m[e-e] i-[ip-ri-u] [be-lí] a-na è -nun-naki li-i-p[u-ur-ma] [dumu-me-e i]-ip-ri qar-ni-li-im kù-babar k[ù-gi] [ub-ba-lu-u-u]m ma-la ú-dám(UD)-m[a-qú-um] [………………………]

    2' 4' 6' 8' 10' 12' 14' Tr. 16' 18' C. i 20' 22' ii

    (Lacune de 3 l. ?) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai écouté la tablette que mon seigneur m'a fait porter. 6 Mon seigneur m’envoyait ce messageci, disant : « 7 Qarnî-Lîm multiplie les messages 7 inamicaux à mon égard auprès de 8 l'E nunnéen. 9 Des messagers de l'E nunnéen 10 sont allés 9 chez les rois du 10 Zalmaqum disant : “10 Je vais …a) et 11 … ” » Voilà ce que mon seigneur m’a envoyé comme message. Dans le campement, 12 … … depuis le campement 13 … 14…Sudâ 5

     85

    Plutôt que um-[ma be-lí-ma], d’après les autres documents (D. Ch.).

    86

    Les l. 17’-18’ sont en retrait par rapport à la marge.

    Jean-Marie DURAND

    338 (Lacune d’une dizaine de lignes.)

    …les gens de…, 2' tous, verront/voient … 3' Il/Je l87’a/ai fait parvenir … 4' … la concuavait été mise 5’ dans le grenier… Il a percé (le mur du) grenier et 7’vers le côté 8’ il a fait sortir la bine femme. Maintenant, 9'--14' (Texte indécis.) 15' Jusqu'à présent… 17' Mon seigneur ne doit pas abandonner 16' l'alliance de l'Enunnéen. 17' Ses messagers 18’ doivent venir devant mon seigneur. 19' Mon seigneur doit réfléchir. 20' Il doit envoyer 19' ses messagers 20’ à E nunna. 21' Les messagers de Qarnî-Lîm 22’ lui apportent 21’ de l'or et de l'argent. 22' Toutes ses marques d’amitié à son égard… (Lacune.) b) 6’

    a) Peut-être u -ta-ha-[at-ma] ? b) Le terme de e’îtum n’est mentionné jusqu’ici à Mari que dans e’ît bâbim (cf. ARMT XXVI/1 p. 513), « voisine de quartier, concubine de voyage » (?).

    [A.3591] est du moment où E nunna était en possession d’Ékallatum et d’A ur, occupant la partie tigrine du RHM, ses troupes en route vers ubat-Enlil (l. 15). E nunna considérait donc que sa victoire sur I me-Dagan lui donnait ipso facto le droit de posséder l'ancienne résidence de am î-Addu. La l. 15 déclare : « Je vais assurer mes frontières. Donc, mon but est ubat-Enlil ! » Cette logique territoriale pouvait amener E nunna à réclamer les Bords-de-l'Euphrate eux-mêmes. À plus forte raison, y avait-il menace sur tous les royaumes qui s'étaient (re)créés après la disparition du RHM. Dans la mesure où les archives d'E nunna ne sont pas disponibles, il est difficile de savoir si Ibâlpêl II avait comme projet de mettre la main sur tout ce qui avait constitué le RHM. Les rois énumérés par A ma représentent effectivement un territoire qui avait appartenu au RHM : (a) la région du Sindjar et alentours (Bunu-E tar, Hadnu-rabi, arriya, arrum-kî(ma)-kalî.ma), (b) la région de ubat-Enlil (Turum-natki) et d'Ilân-ûrâ (Hâyu-Sûm), (c) la région de la Haute-Djéziré moyenne (Huziri, Kâpiyu) et, à son occident immédiat, la région du Zalmaqum (Sibkunadda, Asdî-takim, Bunû.ma-Addu, Yarkabaddu).

    Toutes ces régions formaient apparemment, au début du règne de Zimrî-Lîm, une réalité géographique appelée « les pays », mâtâtum. Ce n'était pas encore le moment où devait s’y instaurer un système vassalique avec le roi de Mari pour suzerain. Zimrî-Lîm répond avec assurance que tous ces pays font bloc avec lui (l. 17-20). Il semblerait néanmoins qu'il y ait eu des gens pour soutenir E nunna (l. 25). Plusieurs noms des souverains énumérés ne sont néanmoins pas à l'heure actuelle situables, comme Abêtar. On constate, en outre, l'absence de rois de villes alors importantes comme A lakkâ ainsi que Qâ-Isqâ. Manque en effet le nom de rois comme Ibâl-Addu (ou adum-adal ?) pour A lakkâ. Mais celui de Qâ-Isqâ, Yumra-El, était alors passé dans le camp e nunnéen. Hadni-turuk est mentionné comme co-auteur d'une lettre envoyée par Yaqbi-Addu88. M. Guichard pensait qu'il s'agissait d'un roi de uduhum, ville dépendant d'A nakkum. On sait désormais, grâce au même auteur, que Yaqbi-Addu, roi d'A nakkum, était fils d’un Hammu-rabi et frère de Hadni-turuk. M. Guichard a établi que Hammurabi était le roi qui avait précédé Yaqbi-Addu sur le trône d’A nakkum. D. Charpin en déduit qu’il faut désormais intercaler Hadni-turuk entre Yaqbi-Addu et Sammêtar sur le trône d’A nakkum. Cependant ma-re-e (l. 10) a toutes les apparences d’un pluriel. On pourrait dès lors supposer que des rois précédant Hadni-turuk étaient ses frères (Kâpiyu [« Kabiya »] et peut-être Huziri), mais pourquoi certains rois verraient-ils préciser le nom de leur père et non les autres ? On peut dès lors penser qu’au moment où la liste a été rédigée Hadni-turuk partageait avec ses frères la succession de Hammu-rabi, roi d’A nakkum, et qu’ils exerçaient le pouvoir en même temps. Ces « fils de Hammurabi » seraient dès lors Yaqbi-Addu, puis Sammêtar, successeurs de Hadni-turuk. Il faut tenir compte également que la liste peut mentionner des chefs de bandes non sédentarisées ou installées transitoirement dans des localités. Ils pouvaient être à la tête de forces militaires non négligeables, sur lesquelles le roi de Mari aurait compté, ou avec qui le mer‘ûm avait passé des accords. C'est sans doute le cas d'Asqur-Addu ou d'Abêtar.

     87 88

    Il s'agit d'un féminin

    Pour Yaqbi-Addu, cf. M. Guichard, « Le ubartum oriental… », FM VI, p. 126 et p. 144. Cf. désormais Semitica 59, p. 89.

    Documents d'Ama

    339

    Le grand absent de cette liste est Qarnî-Lîm, roi d'Andarig. On peut donc supposer que c'était lui, l'allié objectif d'E nunna, dont il était question, dans la cassure relativement importante du document, car les l. 33-35 semblent traiter d'un adversaire autre qu'E nunna. Les pillages opérés à ubat-Enlil amènent à poser plusieurs questions. Il semble que la personne la plus active en l’occurrence ait été Hadnu-rabi, aidé par arriya et le général kurdéen aggar-abî. Il est possible que Hadnu-rabi ait joué un rôle important dans le remplacement de Simah-ilânê par Bunu-E tar. Son importance est montrée par le fait que c’est à lui que Bunû.ma-Addu rend une musicienne qu’il avait accaparée (l. 47). Il est vraisemblable que ce Bunû.ma-Addu était le roi de Nihriya, quoique les rois du Zalmaqum fussent loin de ubat-Enlil. La mention in fine (l. 50-51) de la poursuite (kuudum) de Yaggih-Addu et de Hardum doit indiquer que les deux chefs bédouins avaient entrepris d’aller à Manûhatân, car ce ne peut être le moment où ils cherchaient à se réfugier à E nunna. Hardum n’est cependant pas documenté dans cette ville. Il a pu être rejoint par ceux qui les pourchassaient, capturé et tué. Nulle information n’est aujourd’hui disponible sur un tel sujet. Ce serait en conséquence du fait que Yaggih-Addu avait échappé aux troupes qui battaient la campagne qu’A ma prendrait des mesures pour rabattre les troupeaux (l. 55’-56’). L’arrivée de Yaggih-Addu sur l’Euphrate semble avoir de fait fort inquiété les esprits à Mari. 175 [A.3591] A ma au roi. L'E nunnéen a annoncé à Zimrî-Lîm qu’il allait installer sa frontière à ubat-Enlil. A ma en informe « tous les rois » par lettre. Réponse de Zimrî-Lîm à l'E nunnéen. (Lacune.) Question de s'opposer à … Trois pillages opérés à ubat-Enlil contre la population féminine du palais et les trésors. Affaire d'une musicienne. Poursuite de Yaggih-Addu et de Hardum. A ma va rabattre le troupeau. a-na be-lí-ia [qí-bí-ma] um-ma a-ma-a ìr-k[a]-a-m[a] up-pa-am a be-lí ú-a-[bi-l]am e-me be-lí ki-a-am i-pu-[ra-am um-ma]-a-mi lú è -nu[n]-n[aki] ip-ta- à-ar [ki-ma]  up-pí be-lí-ia e-mu-ú up-pa-tim a-na lugal-[me-e k]a-li-[u-n]u a-na Ibu-nu-e-tár Iha-[a]d-nu-ra-bi Iar-ri-ia I lugal-[k]i--ka-li-ma Itu-rum-na-ak-ti(TE) I ha-iux(NI)-[s]u-ú-um Ihu-zi-ra-an Ika-pí-iu I ha-ad-ni-tu-ru-uk ma-re-e89 a ha-am-mu-ra-bi I si-i[b-ku]-na-dIM Iás-di-[t]a-ki-im Ibu-nu-ma-dIM I ia-ar-ka-ab-dIM I a-bé-e-tar ù Iàs-qúr-dIM up-pa-tim ú-a-bi-il um-ma a-na-ku-ma lú è -nun-naKI i-le-em-ma [um-ma]-a-mi pa- ì-ia ú-ka-an ù a-na [u-ba]-at-den-lílki pa-[n]u-ia a-ak-nu an-ni-tam lú [è -nun-na]KI [a-na be-lí]-ia i-pu-ra-am-ma be-l[í lú è] -nun-naki [ki-a-am i-pu]-ul-u um-ma-a-m[i m]a-ta-a-tum [ka-lu-i-na it-t]i-[i]a a-ab-{TA}-ta [ma-an-num a ìr-me-e -i]a i[t-t]i-ka [i-na-an-na qa-du-um ga-am-ra]t° a-bi-im a ra-ma-ni-u° [be-lí li-il-li-ik-ma ha-name-e li-ip]-hu-ur-ma [NP ù … …]-ha-ad-ni sà-ar-r[u] […………………] […………………]

    2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 Tr. 24

     89

    La lecture c ma-re-e est due à Dominique Charpin.

    Jean-Marie DURAND

    340

    26

    […………………] […………………] Rev. 28 [i-na-an-na qa-du-um ga-am-rat] [a-ab ra-ma-ni-u be-l]í li-i[l-li]-ik 30 [a-um e-le-u a-na be-l]í-ia a-pu-ra-am [i-na-an-na i-na qa-a ]- ú-[n]a-anki 32 [ha-na li-pa-hi-ir-ma it]-ti lugal-me-e a ma-ta-a-tim q[a-qa-sú i-ma-h]a-a-ma nu-ku-úr-ta-u 34 ù [o-o-o-o-u90 i-]e-bé-er-ma wa-ar-ka-/nu-um-ma be-l[í a-na a-limki l]i-il-li-[i]k 36 ù u-ba-at-den-líl[ki] ri-ig-ma-a[m a be-l]í-ia li-i-mi lugal-m[e-e ]a nu-um-ha-a [ù za-a]l-[m]a-/[q]í-[i]m 38 a-na u-ba-at-den-[lílki] il-li-ku-[ma -me-e ] le-qú-nim [i]-nu-ú [i]l-li-ku-ma [munus-nar]-me-e 40 ù munus sé-ek-re-tim le-qú-nim ù be-lí i-na i-ir ri-mi-im zi-it-tam ú-ul i-u 42 ù i-na-an-na ha-ad-nu-ra-bi ar-ri-ia ù d aggar(HAR)-a-bi ga[l mar-tu lú nu-um-h]a°-a 44 a-na u-ba-at-[den-lílki i-lu-u-m]a kù-UD ù [kù-gi i-tu é-kál-lim ú-e]-ú-ú Tr. 46 1 munus-nar a-na [ra-ma-ni-u] I bu-nu-ma-dIM [il-qé-e-i-ma] 48 a-na ha-ad-nu-ra-bi ú-[te-er-i] C.i ù e-ma-am ki-a-am id-bu-bu-nim u[m-ma-mi] I ia-gi-ih-dIM ù ha-ar-da-am 50 i-na li-ib-bi ma-a-tim nu-ka-a-i-id ii 54 [ ]e-ma-am an-n[é-em a-na e-er be-lí-ia] a-pu-ra-am a-n[a udu-há] 56 ma-ha-í-im [pa-ni a-ku-un] Bibliographie : cf. ARMT XXVI/1, p. 184 ; l. 5-13 = M. Guichard, FM II, p. 256 et l. 50-51, ibid. p. 257, n. 77. Cf. FM V, p. 197. Note : il peut y avoir un joint important pour le coin gauche inférieur de la Face. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J’ai écouté la tablette que mon seigneur m’a fait porter. 4 Mon seigneur me faisait savoir ceci, disant : « L’E nunnéen 5 vient de quitter (son camp/sa villea)) ». Lorsque 6 j’eus écouté 5 la tablette de mon seigneur, 6 des tablettes à tous les rois 7 (à Bunu-E tar, Hadnu-rabi, arriya, 8 arrum-kî(ma)-kalî.ma, Turum-nakti, 9Hâyu-Sûm, Huziri, Kâpiyu, 10 Hadni-turuk, les fils de Hammu-rabi, 11Sibkunadda, Asdîtakim, Bunû.ma-Addu, 12Yarkabaddu, Abêtar et Asqur-Addu), 13des tablettes, j’ai fait porter, disant : « 14 L’E nunnéen est monté, disant : 15 “Je vais établir mes frontières. Aussi, 16 je prends la direction 15 de ubat-Enlilc) !” Voilà ce que l’Enunnéen 17 a envoyé comme message à mon seigneur et mon seigneur 18 lui a répondu ceci, disant : “Les pays, 19 dans leur totalité, se tiennent à mes côtés. 20 Qui de mes serviteurs (est) avec toi e).”» 21 Maintenant, avec la totalitéf) de ses gens à lui, 22 mon seigneur doit venir et les Bédouins doivent se mobiliser et 23 NP et …-hadni(m) sont des rebellesg)… 3

    (Lacune de 4 lignes.) 28

    Maintenant, 29 mon seigneur doit venir 28 avec la totalité 29 de ses gens à lui. Au sujet de sa montée, j'ai envoyé un message(r) à mon seigneur. 31 Maintenant, à Qaunân, 32 il doit mobiliser les Bédouins et avec les rois locaux, 33 il lui infligera une défaiteh) et 34 briseraj) 33 son hosti30

     90

    D. Charpin restaurerait ici le-mu-ut-ta- u, d’après CUNES 49 04116 14.

    Documents d'Ama

    341

    lité 34 et sa méchanceté, et ensuite, 35 mon seigneur devra aller contre la ville. 36 Alors, ubat-Enlil 37 doit entendre 36 la clameurj) de mon seigneur. 37 Les rois du Numhâ (et) du Zalmaqumk) 38 sont (déjà) allés à ubat-Enlil et 39 se trouvent (en) 38 détenir les …l) ; 39 venus une seconde foism), 40 ils se trouvent détenir les chanteusesn) et le personnel du haremo). Or, mon seigneur 41 n'a pas eu une part sur la « chair du taureaup) ». 42 Or, maintenant, Hadnurabi, arriya 43 et aggar-abîr), le général numhéen, 44 arrivés en troisième lieu 44 à ubat-Enlil, 45 se trouvent avoir fait sortir l'or et l'argent du palais. 46 Une musicienne 47 Bunû.ma-Addu l'avait prise 46 pour lui mais 47 il l’a rendue à Hadnu-rabi. 49 En outre, on m'a donné une nouvelle de la sorte, disant : « 51 Nouss) avons poursuivi 50 YaggihAddu et Hardum 52 à l'intérieur du pays. » 55' J'envoie 54' cette nouvelle chez mon seigneur. 56 Je me dispose 55 à 56' rabattre 55 les ovins. a) Il ne s'agit certainement pas d'une retraite puisque le verbe est repris par i-le-e, l. 14. PR convoie une idée neutre, aussi bien celle de « détacher la monture » (= quitter son camp) que de « dételer », donc de descendre dans un hôtel (bît naptarim). b) Le passage avait été lu ma-ri-ia-tim? lors de l'édition par M. Guichard, mais le ma-ri-ia-tum de A.3712, cité par lui est le NP d’un babylonien. De plus, ma-re-e n'a pas l'indice de NP à la différence des autres NP. c) Cette lettre qui montre des rapports directs entre E nunnéen et roi de Mari n’a pas été retrouvée. d) Ces lignes (l. 14 sq.) représentent la copie d'une lettre envoyée aux « rois des pays » dans laquelle était citée la lettre de l'E nunnéen à Zimrî-Lîm (l. 15-16) et la réponse que lui en avait faite le roi de Mari (l. 18-20). Ces « tablettes » aux rois devaient prendre la forme d’une circulaire. e) Le texte est restauré à titre d'exemple. f) On demande souvent au roi de venir avec sa gamartum, ce qui constitue « l’ensemble » des forces à sa disposition. Devant a-bi-im le signe se termine en ME, ce qui est la fin du signe RAT. g) …-hadni se présente comme une fin de NP, d'où la supposition d'un NP antérieur. h) Qaqqadam MH a ici le sens de « to defeat completely » ; Cf. CAD M/1, p. 80b sub e) 3’. i) Pour âbam ebêrum « briser la résistance armée », cf. LAPO 17, p. 77 ad ARM II 131 35. Dans ARM II 131, qaqqadam ebêrum et sanâqum représentent donc des degrés dans l’attaque, qaqqadam ebêrum signifiant que l’on brise l’élan d’une attaque, alors que sanâqum désigne l’attaque en règle, correspondant à ana êr— alâkum (l. 35). Nukurtum a le sens ici de « troupes hostiles ». j) Rigmum désigne à Mari la clameur, en particulier celle du héraut ou du tonnerre. Pour le « cri de guerre », cf. M. Guichard, FM XIV, p. 34-35. k) Le texte est très abîmé et la lecture n'est pas sûre mais Bunû.ma-Addu rend une chanteuse, l. 47. Il faut donc supposer une intervention des rois du Zalmaqum dans le pillage de ubat-Enlil. l) Le pluralisant me-e indique qu’il ne s’agissait pas d'objets. Il pourrait s'agir des divinités. m) Pour les verbes énumérant les trois pillages, cf. A.871 (ARMT XXXV) où l'on trouve i hiû i nû et  L . n) En référence à la l. 47, on peut supposer ici munus-nar. o) Pour ces femmes qui faisaient partie du personnel ancillaire du Palais, cf. N. Ziegler, FM IV, p. 83-84. Le harem lui-même de Samsî-Addu avait été ramené à Mari par les gens de Zimrî-Lîm, depuis Kahat. p) Cette expression colloquiale équivaut au français « il n'a pas eu sa part du gâteau ». J’ai exclu qu’il s’agisse d’un terme * irrimum, variante de sirrimum. Elle peut appartenir à un cycle d’historiettes concernant les animaux. On note dans OBTR 5, une lettre de Bunu-E tar à Hadnu-rabi : « Puisque sur les affaires que vous faites sortir de ubat-Enlil, vous faites sortir (aussi) une part pour Zimrî-Lîm, pourquoi jusqu’à présent gardes-tu sa part et n’en tire-t-il nul profit91 (l. 10-11 : ù u-ú, i-na-a-à-al) ? ». Les gens qui vont piller ubat-Enlil avaient donc prévu (de façon toute théorique) la part (zittum) qui revenait au roi de Mari. OBTR 5 qui demande qu’on lui porte sa part doit donc être postérieure à [A.3591]. r) Le plus simple est de trouver ici une expédition conjointe des rois Hadnu-rabi de Qaarâ et de arriya de Razamâ mais le troisième nommé n'est pas le roi de Kurdâ, alors que dans [A.2692+] 46-47, on trouve la séquence « normale » ha-ad-nu-ra-bi ar-ri-ia, I bu-nu-[e -tár]. Il s'agit en fait de aggar-abî, connu comme le général de Hammu-rabi de Kurdâ (cf. ARM XIV 110 7, s.n. Bunene-abu) et qui a dû faire une longue carrière. Pour d aggar-a-bi cf. les listes M.5543 et M.6464. Pour la lecture de dHAR comme S/ aggar, cf. D. Soubeyran, MARI 3, p. 276. s) Il s’agit sans doute de propos de Bédouins de l'Ouest.

    La lettre [A.2692+] débute par l’envoi de bonnes nouvelles aux rois du Zalmaqum : si l’on a craint un moment une attaque d’E nunna (l. 14-16), cette dernière s’est repliée (l. 3). Le document serait

     NL

    réagit pas.

    est en effet connu dans les textes de Mari pour indiquer que l’on est un spectateur indifférent, qui ne

    Jean-Marie DURAND

    342

    donc contemporain de [A.3591] ou, peut-être, immédiatement postérieur. Il indique les réactions des rois du Zalmaqum, montrant l'importance des monarchies du Sindjar au moins pour le mer‘ûm. Les monarchies du Zalmaqum étaient hostiles à Zimrî-Lîm et seul Sibkunadda semble n’avoir pas été contre lui ; cela concorde avec les dossiers de la correspondance de Zimrî-Lîm : Sibkunadda lui a envoyé plusieurs lettres et, tout en restant généralement sur un pied d'égalité avec lui, se dit néanmoins son frère dans ARMT XXVIII 33. En revanche, Asdî-takim est absent de cette correspondance, ainsi que Bunû.ma-Addu92. Yarkabaddu n'est l’auteur que d’une lettre où il est question d'ordalie. Le seul document politiquement important conservé de lui, soit ARMT XXVIII 34, parle des relations entre Qarnî-Lîm d'Andarig et Hammu-rabi de Kurdâ. Il est ainsi postérieur aux événements contemporains de la montée d'E nunna.

    Il n'est pas assuré que les événements décrits par [A.2692+] soient les mêmes que ceux décrits par Nahimum93 ou ceux qui montrent le ralliement des Mâr yamîna de la région du Habur. Le conseil d'A ma est de s'assurer l'alliance des gens du Sindjar qui étaient en première ligne face aux troupes d'E nunna qui ont pris Ékallatum et A ur — d'autant plus que Qarnî-Lîm d'Andarig est nettement désigné comme le véritable ennemi (l. 42). Cette alliance effectuée, Zimrî-Lîm pourra aller en confiance n’importe où, même au Yamhad (l. 49). Zimrî-Lîm ne semble pas en effet comprendre réellement la gravité de la situation sur laquelle A ma revient avec netteté. Pour le roi de Mari, manifestement, l'arrivée sur le Tigre supérieur des forces d'E nunna n'est que la disparition de la monarchie du RHM qui avait mis un terme au règne de son « père » Yahdun-Lîm, alors qu'A ma essaie de lui faire comprendre le danger que ce fait représente. L'opposition de Qarnî-Lîm à A ma n'est comprise par le roi que comme le conflit banal entre un État sédentaire et les troupeaux bédouins qui le traversent (l. 43). Pour que les rapports de Hamman de Dêr soient bien expliqués et compris, ils lui sont envoyés par l'entremise d'un habitant de la ville de Dêr, qu'il pourra interroger à son aise (l. 65-67). Le roi s'intéresse en fait à des questions futiles, comme son approvisionnement en bois odoriférant (l. 50-51), sans doute pour faire cuire sa viande, ce qui risque de prendre des hommes de peine sur les forces à mobiliser. L’avis que donne A ma est qu'abandonner l'alliance avec E nunna (l. 58 sq.) ne pourra se réaliser que si une autre est conclue avec les deux régions du Numhâ et les « rois des pays » (l. 60-62), ce qui nécessite que le roi vienne lui-même en Haute-Djéziré (l. 60). Ce qui est rapporté du silence des envoyés de Babylone en présence de ceux d’E nunna (l. 5356) n’est pas commenté mais explique que le mer‘ûm ne transmette pas les informations que l'on attend normalement d'un serviteur du roi de Mari lorsqu’un envoyé étranger passe par chez lui. Sans doute les Babyloniens taisaient-ils toutes instructions venant de Hammu-rabi de peur que ceux d’E nunna ne vinssent à les connaître. Les deux métropoles du pays d’Akkad ne semblent effectivement pas avoir eu alors de bons rapports. Sans doute faut-il voir là le désir de ne pas aborder la question des Mâr yamîna et l’aide éventuelle que pourrait apporter à Mari le roi de Babylone. Le fait que tous ces gens fussent chez A ma vient de ce que les messagers pour venir à Mari des régions orientales passaient par le Nord, non par la vallée de l’Euphrate, tenue en général, quoique de façon a priori, pour le chemin direct du centre de l’Irak actuel jusqu’à Mari. 176 [A.2692+3288] A ma au roi. E nunna s’est repliée. Indifférence à la bonne nouvelle de trois des rois du Zalmaqum. Seul Sibkunadda s’est montré amical. Hamman de Dêr prévient d'un pacte d'Asdî-takim avec les Mâr yamîna ; en outre, les épouses de Yaggih-Addu et de Hardum ont été amenées à Ahhunâ. Demande de renseignements à Hamman sur des régions du Zalmaqum. Responsabilité de Qarnî-Lîm dans la situation actuelle. Il faut faire alliance avec les rois du Sindjar et de l’Ida-Mara pour être tranquilles. Les ambassadeurs de Babylone se méfient de ceux d’E nunna. Il faut garder l’alliance avec E nunna, ou en faire une avec les rois du Sindjar et de l'Ida-Mara. Le porteur de la tablette donnera tous détails.

     92

    Cf. p. 331, commentaire à M.9055 (ARMT XXVIII 26).

    93

    Cf. dans ARMT XXXV la correspondance de Nahimum.

    Documents d'Ama a-na be-lí-ia qí-bíma 2 um-ma a-ma-a ìr-ka-ama ki-ma lú è-nun-ku-um ip- ú-úru 4 up-pa-timhá ù dumu-me-e i-ip-ri mu-ba-si-ri a-na lug[al-me-e ]a ma-a-at za-al-ma-qí-im 6 [a-pu-ur] ás-di-ta-ki-im lugal ha-ar-ra-nimki [I] i[a-ar-ka-ab-d]IM lugal ha-an-za-atki I bu-n[u-ma-dIM] lugal ni-ih-ri-iaki 8 3 lugal-me-e an-nu-tum mi-im-ma a-[na dumu-me-e i-ip-ri-ia] 10 ú-ul i-qí-u si-ib-ku-na-dIM [lugal su-da-aki] 2 har kù-babar a 1 1/2 su àm kù-babar [ki-lá-bi] 12 a-na dumu-me-e i-ip-ri-ia i-[qí-i] ù a-na e-ri-ia ki-a-am i-pu-ra-am [um-ma-mi] 14 ki-ma lú è -nun-naki a-na a-ah pu-r[a-at-tim i -he-em] a-na mi-nim a-na e-ri-ia la ta-a-p[u-ra-am-ma] 16 la-an-ha-ri-ra-am an-ni-tam s[i-ib-ku-na-dIM i-pu-ra-am] wa-ar-ka-nu-u[m] ha-am-[ma-an l]ú de-er[ki] 18 2 lú dumu-me-e i-ip-ri a-na e--ia i-pu-ra-am um-ma-a-mi lú ki-zu-um a ás-di-ta-ki-im 20 ki-a-am id-bu-ú-ba-am um-ma-a-mi i-nu-ma I a-ki-in-ú-ru-ba-am a-na ma-riki u-te-e-ra-am 22 wa-ar-ki-u-ú-ma 1 me-at lú su-ga-gu ù lú- u-gi-me-e a dumu-me-e ia-mi-na a-na e-er ás-di-ta-ki-im 24 i-ru-bu-ú-ma u-nu Iia-gi-ih-dIM ù ha-ar-du-um in-ne-em-du-ú-ma it-ti ás-di-ta-ki-im lugal-me-e ah-hi-u!94 26 an e ha-a-ri iq- ú-ú-lu ùz ú-ga-am-mi-du-ú-ma munus-dam ia-gi-ih-dIM ù munus-dam ha-ar-di-im 28 i-na gisà-as-sí-im ú-a-ar-ki-bu-ú-ma a-na a-hu-na-aki it-ru-ú-i-na-ti 30 e-ma-am an-né-e-em ha-am-ma-an lú su-ga-gu-um a de-erki a-na e-ri-ia i-pu-ra-am-ma 32 a-na-ku q[a-ta]m a-na qa-tim up-pa-am a-na ha-ma-an ma [lú de-erki u]-ta-bi-il um-ma a-na-ku-úki Tr. 34 [lú-me-e ma-ki-k]a a-na a-hu-na-a [zi-i]h-la-limki [za]-al-pa-ahki ù ha-ar-ra-nimki 36 [u]-pu-ur-ma wa-ar-ka-tam li-ip-ru-su-nim [wa]-ar-ka-tam i-pa-ra-su°-nim-ma e-ma-am ga-am-ra-am Rev. 38 a-na e-er be-lí-ia a-a-ap-pa-ra-am I qar-ni-li-im be-el e-ma-a-tim an-ni-it-tim 40 i-tu pa-na ù wa-ar-ka ka-a-ia-ni-i a-na e-er be-lí-ia a-ta-na-ap-pa-ra-am um-ma a-na-ku-ma ul-la-nu-um I qar-ni-li-im na-ak-ru-um []a be-lí-ia a-nu-um ú-ul i-ba-a-i 42 a-um ha-nu-um a-na-ku be-lí a-wa-ti-ia me-e-e 44 be-lí a-na ma-a-tim an-ni-tim li-a-qé-em-ma it-ti lugal-me-e a ma-ta-a-tim an-ni-it-tim li-ir-ha-a-ma 46 an e ha-a-ri it-ti ha-ad-nu-ra-bi ar-ri-ia I bu-nu-[e-tár] ù it-ti lugal-me-e a ma-a-at 48 i-da-ma-[ra-a]ki li-iq- ú-ul-ma wa-ar-ka-nu-um a-na ia-am-ha-adki ù e-em e-li-u à-bu be-lí

     94

    Le texte porte ah-hi-ia.

    343

    Jean-Marie DURAND

    344

    li-il-li-ik a-ni-tam be-lí a-na gi ri-qí-im su-bé-e li-i-ba-at ak-ki-i-ma ur-ra-am e-ra-am a-ba-am a-na be-lí-ia la i-ka-al-lu-ú dumu-me-e i-ip-ri a ká-dingir-raki ma-ha-ar dumu-me-e [i-ip-r]i a lú è -nun-naki [ú-ul] i-d[a-ab-bu]-b[u-ma] li-ib-ba-u-nu [la-a i-du-ú a-um a-na-ku] e-ma-am la ú-ta-ar° [ù li-ib-bi be-lí-ia la-a in-n]a-zi-iq é u-ú ú-ul a wa-a-[u-ri-im um-ma qa-ra-a]n túg ú-ba-tim a é a-a-tu be-lí ú-wa-a-[a-a]r a a-na ma-a-tim an-ni-tim e-le-im ù [an e ha-ri] it-ti nu-ma-ha-a aq-da-ma-tim nu-ma-ha-a [a-ha-ra-tim] ù lugal-me-e ma-ta-a-tim qa- á-[lim ] be-lí li-pu-ú a-na na-a-pa-ar-ti-[ia] be-lí a-ah-u la i-na-ad-[di] I [o]-x-x-95ra-bi lú de-erki a-na e-er [be-lí-ia] a-ta-ap-ra-[am be-l]í li-ip-qí-is-sú ù e-ma-am g[a-am-ra-am be]-lí l[i-i-t]a-al-u

    50 52 54 56 58 60 62 64 66

    Bibliographie : les l. 17-26 sont citées dans FM II, p. 92, n. 24. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai envoyé des tablettes et des messagers, porteurs des bonnes nouvelles, 5 aux rois du pays du Zalmaqum, 3 comme quoi l'E nunnéen était parti. 6 Asdî-takim, roi de Harrân, 7 Yarkabaddu, roi de Hanzat, 8 Bunû.ma-Addu, roi de Nihriya, 9 ces trois rois, 10 n'ont 9 rien 10 donné 9 à mes messagers. 10 Sibkunadda, roi de Sudâ, 12 a donné à mes messagers 11 2 anneaux d'argent d’un poids de 1 sicle 1/2 chaque. 13 En outre il m'a envoyé ce message ci, disant : « 15 Pourquoi ne m'as-tu pas envoyé de message 14 comme quoi l'E nunnéen s’est approché du royaume de Mari 16 pour que je vienne en aidea) ? » Voilà le message que m'a envoyé Sibkunadda. 17 Par la suite, Hamman de Dêr 18 a envoyé chez moi deux messagers, 19 disant : « Un palefrenier d'Asdî-takim 20 m'a tenu ces propos, disant : “Au moment où 21 Akin-urubamb) a pris la direction de Mari, 22 c’est après son départ que cent cheikhs et Anciens 23 des Mâr yamîna, 24 étant entrés 23 chez Asdîtakimc), 24 eux, Yaggih-Addu et Hardum 25 s’étant rencontrés, avec Asdî-takim (et) les rois ses frères, 26 ils ont tué les ânonsc). Ayant …d) une chèvre, 28 ayant fait monter sur un sassum 27 l’épouse de Yaggih-Addu ainsi que celle de Hardum, 29 ils les ont conduites à Ahhunâ. » 30 Voilà les nouvelles que Hamman, le cheikh 31 de Dêr, a envoyées chez moi et, 32 moi, 33 j'ai fait 32 porter aussitôt une tablette à Hamman 33 de Dêr, disant : « 36 Envoie 34 des espions à toi à Ahhunâ, 35 Zihlalum, Zalpah et Harrâne) 36 pour qu'ils se renseignent. » 37 Il se renseigneront et 38 j'enverrai 37 un rapport détaillé 38 chez mon seigneur. 39 Qarnî-Lîm est le responsable de cette situationf). 40 Depuis longtemps, continuellement, 41 je ne cesse d'envoyer des message(r)s 40 chez mon seigneur, 41 disant : « À part 42 Qarnî-Lîm, il n'y a pas d'autre ennemi de mon seigneur”. » 43 Mon seigneur ne prête pas attention à mes propos du fait que je suis un bédouing). 44 Mon seigneur doit monter à ce pays-ci, 45 faire un palabre avec les rois locaux, 48 faire 46 alliance avec Hadnu-rabi, arriya, 47 Bunu-E tar ainsi qu'avec les rois du pays de 48 l'Ida-Mara et, ensuite, 50 aller 49 au Yamhad et là où ça lui plairah). 50 Autre chose : mon seigneur doit prendre des chariots pour les bois odoriférants afin que tôt ou tard l'on n’ait pas à garder de gens pour mon seigneuri). 53 Les messagers de Babylone en présence 54 des messagers de l'E nunnéen 55 ne disent mot 56 pour qu’ils ne sachent pas 55 ce qu’ils pensent. 56 Du fait que moi-même 57 je ne transmette pas 56 de nouvelles, il ne faut donc pas que mon seigneur s’irrite. 58 Cette maison n'a pas à être lâchée. 58 Si 59 mon 6

     95

    Il ne reste que le haut des signes. Une lecture ha-am-mu n’est pas assurée.

    Documents d'Ama

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    seigneur lâche 58 l'alliance 59 de cette maison, 63 mon seigneur doit faire 60 en sorte de monter à ce pays et 62 de conclure 60 une alliance 61 avec le Numhâ occidental, le Numhâ orientalj) 62 et les rois locaux. 64 Mon seigneur ne doit pas négliger 61 mon message. 66 J'envoie 65 chez mon seigneur …-rabi de 66 Dêr. Mon seigneur doit lui donner des rations. 67 En outre, qu’il lui demande tous détails. a) Plutôt que de comprendre la négation la + une 1re personne de ne‘rârum, j’ai préféré lire la-an-ha-ri-raam avec une contraction /lu-a/ de 1re personne, analogue à celle du dialecte paléo-assyrien. Cette citation directe d’un roi du Zalmaqum montre qu’il utilisait une langue du Nord proche de l’usage paléo-assyrien. b) Akin-urubam dont plusieurs lettres sont publiées dans FM II p. 91 sq. était en fonction à Qaunân. c) Cet accord doit être celui qui est décrit par [A.647] dans le temple de Sîn de Harrân. Il est vraisemblable qu'il s'agit là d'un rappel historique, non du récit d'un événement d'actualité. d) Passage difficile. Le signe ÙZ comporte à l'initiale trois horizontaux, non les trois verticaux attendus. Le verbe ú-ga-am-mi-du-ú-ma, forme D de GMD, m'est d'autre part inconnu. L’absence de -ma après iqulû n'incite pas à trouver ici la diversité de modes de sacrifices, les Mâr yamîna offrant une chèvre lors d'un rite d'alliance (cf. ARMT XXXIII, p. 108). GMD devrait désigner une action précédant le voyage des deux dames. Il peut s'agir d'un terme local notant le sacrifice d'une chèvre. e) Ces villes « Ahhunâ, Zihlalum, Zalpah et Harrân » dessinent une route qui va d'Ahhunâ, à la proximité de Tuttul, jusqu'à Harrân, centre à cette époque de l'opposition à Mari avec son roi Asdî-takim et le grand temple de Sîn. Zihlalum et Zalpah devraient être à chercher sur le cours du Balih, dans l'axe Ahhunâ-Harrân. f) Cf. CAD , p. 97a ; bêl êmim est épithète du dieu Anum, dans Atra-hasîs. Bêl êmâtim est sans exemple. g) Ce passage montre que hanûm n’est pas un ethnique (les soi-disant « Hanéens »), mais un terme sociétal (« Bédouin »). Les troupeaux, en suivant le hatqum, passaient par le territoire d'Andarig et l'animosité entre A ma et Qarnî-Lîm pouvait être interprétée par le roi de Mari comme un conflit d'intérêts nomades /sédentaires. A ma veut faire comprendre au roi de Mari le rôle fondamental joué par Qarnî-Lîm dans l'opposition du Haut-Pays à son égard. h) Cf. p. 228, où il s’agit du projet (en fait abandonné) du roi de Mari d'aller à Alep. Il faut comprendre ici l’expression de façon générale : « mon seigneur pourra aller n’importe où, s’il le veut. » i) Faute de charrettes, il faudrait recourir à du portage pour les besoins en bois odorant rîqum/riqqum, sans doute utilisé pour la cuisine royale (ce qui est une pratique connue encore de nos jours), donc diminuer les ressources en hommes. Le seul ARMT XXII 261 parle de 26 talents (780 kilo) de gi -há ri-qí, avec diverses sortes de bois, une matière appréciée qui pouvait d'ailleurs faire partie des tributs. Ce matériau devait être apporté à Mari en quantités considérables. j) Ces lieux géographiques définissent les territoires de parcours des ovins. Le Numhâ occidental devait représenter le royaume de Kurdâ lui-même. Pour le Numhâ oriental, il devait s'agir de gens plus à l'Est. Il faut sans doute y comprendre les alliés de Mari jusqu'à Razamâ.

    09.8 L'installation des Bédouins au Sûhum conduite par Asqûdum et Ama

    À la fin de la période de la montée d’E nunna, en particulier celle qui vit l’expédition de Yaggih-Addu à Manûhatân, A ma a dû être souvent aux côtés de Zimrî-Lîm et lui faire alors ses commentaires, ou le conseiller. Il n’y a donc que peu de documentation de sa part pour cette époque. On ne le retrouve que pour ce qui semble avoir été sa dernière mission : amener à la frontière de l'Akkad occidental les clans aarugâyum ce qui laissait pratiquement la Haute-Djéziré aux Yabasa. Ce faisant, il a agi en union avec Asqûdum. Ce départ d’une partie des Bédouins vers le Sûhum est à mettre en rapport avec le ralliement des Mâr sim'al du Nord au cours du grand rihum où ils se purifièrent de leur passivité, ou « indifférence », lors des épreuves qu'avait subies le roi de Mari, quand Ibâlpêl fut instauré mer‘ûm des Yabasa, dossier constitué par des lettres envoyées par Asqûdum. Pour l'arrivée des Bédouins dans le Sûhum, il reste deux lettres, l’une, [A.2989], à l'incipit cassé mais, à en juger par son contenu, envoyée par les deux responsables, et une autre d'une collection particulière. La décision de migrer sur l’Euphrate a sans doute été prise dans le conseil royal, lors de réunions où les principaux protagonistes étaient présents. L’événement est daté par W. Heimpel96 du mois x de l'an 2 de Zimrî-Lîm, en fonction de FM III 58 6 (repris dans FM III 60 7-9), où est mentionnée une dépense de soixante-quinze litres d'huile pour oindre des Bédouins, des soldats (aga-ús = rêdûm) et des gens de Yabliya, « lorsque on a déplacé (des gens de) Yabliya » (i-nu-

     96

    Op. cit., p. 195, note à ARMT XXVI 35.

    Jean-Marie DURAND

    346

    ma ia-ab-li-iaki is-sú-hu). L'opération se passe à Dêr, proche de Mari, l'an de la prise de Kahat, en fait la première du règne. Il ne peut s'agir du présent dossier97 qui se situe après la retraite d’E nunna.

    [A.2989] a été envoyé depuis Hurbân, au Sûhum : il prévoit la déportation de dix mille personnes avec ce qu'il faut pour les nourrir. Dans le second texte, il est demandé au roi de venir à Hanat, la ville la plus importante du Sûhum, rassurer les déportés en leur disant qu'ils retrouveront un chez-eux dans le royaume de Mari où ils seront traités en colons, non en esclaves. Au cours de cette mission, [A.2492] — où il attire l'attention du roi sur l'inconséquence d'avoir laissé libre de ses mouvements Yarîm-Addu de Hurbân — et [A.3633] — qui concerne la politique étrangère de Mari et ne sollicitait donc pas l'avis d'A ma — furent le fait d'Asqûdum seul. Les lettres recourent à la fois à « notre seigneur » et à « mon seigneur », l’emploi de « mon » indiquant le seul Asqûdum : ainsi pour la mention de l'informateur originaire de itullum, dans [A.2492] 4'-6'. A ma n’a donc été associé qu’à certaines lettres, voire même qu’à certains passages de leur contenu. Le personnage important était Meptûm. Il s'efface devant les notabilités, mais c'est avec lui que la discussion s'engage. ARMT XXVI 481 montre qu'il y avait en fait un trio décisionnaire. [A.2989] est du début de l’opération. Meptûm a installé, sans doute à des endroits stratégiques98, deux mille soldats qui devaient représenter la force mariote d’occupation du Sûhum, vraisemblablement des soldats d’élite, pourvus d’une lance99, et des nationaux (l. 11). Les notabilités (Asqûdum et A ma) supervisaient le mouvement de population. Cela consistait à déplacer, outre les gens, les réserves locales (d’où les demandes de moyens de transport, l. 31) pour ne pas laisser la charge de leur entretien au Palais à une époque de pénurie. Les Bédouins auraient volontiers fait leur butin de ces stocks de vivres. 177 [A.2989] Asqûdum et A ma au roi. À Hurbân. Exposé de la situation par Meptûm : réflexions et dispositions pour déporter une population de dix mille âmes avec de quoi les nourrir. (Lacune). Envoi au roi pour interrogatoire d'un informateur pris à itullum. [a-na be-lí-ni qí-bí-ma] [um-ma às-qú-du-um] [ù a-ma-a ] ma [ìrme-e]-ka-aki a-na hu-ur-ba-an ni-ik-u-100-ma I me-ep-tu-um i-tu ha-ar-bé-eki a-na pa-ni-ni il-li-kam-ma e-ma-am ga-am-ra-am ma-ah-ri-ni i-ku-un um-ma u-ma i-tu u-mi ma-du-tim 2 li-im a-ba-am u-ku-ur-ra-am dan-na-[a]m ù ma-a-tam a-di wu-ur-qa-na-aki a-na be-lí-ia ú-sa-ak-ki-in i-na-an-na qa-qa-da-tum at-tu-nu ta-at-ta-[a]l-ka-nim a-ap-ti be-lí-ku-nu

    2 4 6 8 10 12 14

     97

    Cf. FM V, p. 189, n. 143, où le fait est simplement signalé : « Le texte FM III 58 (repris dans FM III 60) mentionne une déportation des gens de Yabliya. » Ces documents ne font qu'illustrer des résistances locales aux tentatives de mainmise par Mari sur le Sûhum, non la conséquence de la migration des Bédouins. 98 Jusqu’à Wurqana (l. 11), ce qui indique que ce lieu se trouvait le plus en aval. Même constatation également d’après la liste géographique établie dans NABU 1991/112. Le toponyme semble construit sur la racine WRQ « être jaune-vert » et urqîtum signifie « végétation ». Ce pouvait être un endroit de pâtures. 99 U ne lance était accordée à certains militaires avec valeur honorifique ; cf. A.1961 (Hâlî-hadun) dans ARMT XXXV. Les chefs en possédaient une en argent, mais les simples soldats devaient en recevoir des exemplaires moins luxueux. Cela rappelle les GAL ME EDI hittites qui formaient la garde d’honneur du roi. 100

    Le UD est en fait écrit sous le U et avait dû être oublié.

    Documents d'Ama

    16 Tr. 18 20 Rev. 22 24 26 28 30 32

    347

    a-ak-na-tu-nu a e-pé-i-ku-nu e-ep-a um-ma a-ba-am ta-na-as-sà-ha 10 li-mi ta-ni-i-ta-u-{X X}-nu zi-ka-rum a-na munus i-ba-a-i ù i-na ia-ab-li-iaki a-ia-bé-eki ù ha-ar-bé-eki 3 li-mi a-gàr e 2 me-tim a-gàr ì-gi i-ba-a-u-ú an-ni-[ta]m °[m]e-ep-tu-um ma-ah-ri-ni i-ku-un-{ X X X }-ma ni-i-ta-al-{X X X X }-ma um-ma ni-nu-ma 10 li-mi ta-ni-i-tam ni-/na-as-sà-ha/-am-ma ù e-u-nu ni-iz-ze-ba-am-ma a-na a-ah é-kál-lim a-na u-ku-lim i-ka-ab-bi-tu i-na-an-na a-na pa-an e-mi-im a a-am-ma/-ru a-na e-er be-lí-ni {NI} a-a-ap-pa-ra-am gi -má-há ù an e-há [a bi-il-ti]m lu-ú gi -m[ar-gíd-da-há e-u-nu a/ni-]a-ap-pa-ra-am (Rev. = 4 + Tr. = 3)

    C. i 2' ii 4' 6'

    [ up-pa-ni° a]r-hi-i [a-na° be-lí]-ni [ú-ta-bi]-lam ù a-nu-um-ma lú a li-a-nim a i-tu i-tu-ul-limki il-qú-nim a-na e-er be-lí-ia ú-a-re-em be-lí li-i-ta-a-al-u

    Bibliographie : édité comme ARM XXVI 35 ; cf. W. Heimpel, op. cit, p. 195. Note : Cette tablette comporte beaucoup d'érasures, plus encore qu'il n'en est indiqué dans l'édition (en ajouter, fin l. 6, fin l. 24 et 25). D'autre part, envoyée manifestement par deux expéditeurs, elle s'exprime parfois au singulier (cf. l. 30 où il est écrit a apparam, en accord avec la l. 29), alors qu'il était prévu de mettre ni apparam ; cf. l. 5'-6'). La disparition de l'adresse fait supposer une cassure de 3 l. Sur le C., cependant, il n'y a pas la place de mettre en (i) : 1’ [up-pa-ni an-né-e-em], à moins que up-pa-ni ne se soit trouvée à la Tr. sup. aujourd’hui disparue. 1

    Dis à notre seigneur: ainsi (parle) Asqûdum et Ama , tes serviteurs. Nous étions arrivés à Hurbân et 6 Meptûm, 7 étant venu à notre rencontre 6 depuis Harbû, 8 nous a fait un exposé complet de la situation, 9 disant : « Depuis plusieurs jours, 12 j'ai installé pour mon seigneur 10 (les) deux mille hommes de troupe, force de lanciers 11 et nationaleb), jusqu'à Wurqana. 13 Maintenant, vous les notabilités, êtes venus. 15 Vous incarnez 14 la parole de votre seigneura). 16 Faites 15 ce que vous avez à faire. 16 Si 17 vous déportez 16 les gens, 18 leur population 17 (fait) dix mille (personnes), 19 tant mâles que femmes. 20 Or, dans Yabliya, 21 Âyabû et Harbû, 23 il y a 22 trente mille kor de grain (et) deux mille kor d'huile. » 23 Voilà 24 l'exposé que 23 Meptûm 24 nous a fait et 25 nous avons réfléchi, 26 disant : « Si nous déportons une population de dix mille personnes, 26 en laissant le grain qui leur est destinéc), 28 ils seront une lourde charge pour le Palais, question nourriture. 29 Maintenant, 31 j'envoie un message chez notre seigneur 29 en fonction de ce que je constate. 31 Par bateaux et ânes de bât 32 ou bien par chariotsd) 32 je/nous vais/allons envoyer leur grain. 5

    (Lacune de 7 lignes.) 3'

    J'envoie 1' en hâte notre tablette 2' à notre seigneur. 4' En outre, voilà que l’informateur 5' que l'on a capturé 4' en provenance de 5' itullum, 6' je l'en5' voie chez mon seigneur, 6' pour que mon seigneur l'interroge. a) En mot à mot « les lèvres de votre seigneur », lisant aptê » comme un duel à l'état construit. b) L’interprétation de ma-a-tam par mâdam « nombreux » (au lieu de âbum mâtum par juxtaposition comme dans âbum birtum) me paraît une lectio facilior. On a de même âbum ukurrum, l. 8.

    Jean-Marie DURAND

    348

    c) L. 27, comprendre e- u-nu nizzebam comme : « si nous laissons en place (dans les lieux de stockage locaux) le grain qui leur est destiné ». Les deux Mariotes prévoient qu'il faudra organiser outre le déplacement de dix mille personnes, le transport du grain dont ils auront besoin. Les moyens envisagés, l. 31-32, représentent ce qui est nécessaire pour déplacer les trente mille kor de grain. d) Il ne reste pas beaucoup du signe MAR mais une réalité comme des chariots convient bien mieux à la situation que des gi -gigir (ARMT XXVI/1). J’ai supposé ici une construction de apârum avec un double accusatif, bien attestée dans l’expression « envoyer un message par quelqu’un »101. On la trouve dans le contexte de TCL 17 71 (= AbB XIV 125) 23 = « êmam … alaktam apârum » envoyer un avis par une caravane102 ».

    Le document ARMT XXVI 38 (qui appartient à une collection privée103) présente l’organisation du Sûhum après son annexion. Le roi doit venir sacrifier à Hanat (qui était donc la ville la plus importante) et, par cet acte cultuel, se présenter comme l’autorité de la région. Le Sûhum a été compris sous le règne de Zimrî-Lîm comme un territoire distinct du royaume de Mari et n’a pas été administré comme les provinces centrales. Il représentait l’extension (contestée) de la puissance mariote sur l’aval de l’Euphrate, les locaux servant au début à repeupler les zones du royaume en déficit de population104. L’arrivée du roi devait servir à rassurer ceux qui allaient être déplacés. 178 [Collection privée] Asqûdum et A ma au roi. Le roi doit venir à Hanat accomplir le sacrifice devant la déesse et rassurer les déportés. Ce déplacement ne prendrait que six jours. Sinon, Asqûdum et A ma amèneront les déportés à Mari. Réponse du roi souhaitée.

    2 4 6 8 10 12 Tr. 14 16 Rev. 18

    a-na be-lí- ni qíbíma um-ma às-qú-du-um ù a-ma-a ìr-du-ka-a-ma i-na pa-ni-tim-ma a-um a-la-ak be-lí-ni a-na ha-na-atki a-na pa-an a-bi-im a-na e-er be-lí-ni ni-i-pu-ra-am i-na-an-na be-el-ni la ú-ma-qa-am ma-a-ra-at a-lim ma-riki li-da-an-ni-na-am-ma a-na ha-na-atki a-na pa-an a-bi-im be-el-ni li-il-li-kam-ma ni-qé-e-em ma-h[a]-ar d ha-na-at be-el-ni li-pu-ú ù a-ba-am a ni-is-sú-ha-am li-{X X}-mu-ur-[m]a li-ib-ba-u-nu a pa-ar-du

     101

    Cf. LAPO 18, index, p. 591.

    102 Le passage a été diversement traduit : CAD /1, p. 438a (mais cf. CAD A/1, p. 298) traduit «  m-ka … alaktam a illa[ku] upram par « Send me your report with the caravan about to depart ». K. Veenhof, AbB XIV, p. 116, comprend « Write me to inform me which caravan she (la femme mentionnée l. 14) will be joigning. » Sans doute faut-il comprendre : « Envoie-moi ton avis (scil. sur la proposition faite dans la lettre) par une caravane qui viendra ici (illa[kam]) ». 103 104

    La tablette a changé de propriétaires entre temps.

    Il faut supposer une population du royaume euphratique assez peu nombreuse, que cela soit dû aux guerres, à la peste sous le RHM ou à la famine de la fin de Yasmah-Addu et du début du règne de Zimrî-Lîm. Déjà sous Samsî-Addu, les autorités avaient déporté dans la région de la Forteresse de Yasmah-Addu (= Forteresse de Yahdun-Lîm) des gens de Rapiqum. La pratique de la sugâgûtum révèle en outre les efforts du roi pour repeupler son royaume. Le recensement-têbibtum a visé à établir le compte réel du nombre d’habitants (mobilisables ou non).

    Documents d'Ama

    20 22 24 26

    349

    li-ni-ih a-la-ka-am a-na ta-ri-im u 6-kam be-el-ni li-pu-ú um-ma be-el-ni la i-il-la-kam lú-me-e a ni-is-sú-ha-am qa-du-um e-eh -ri-u- ù e-he-er-ti-u-nu a-na ma-riki a-na e-er be-lí-ni ni-re-ed-de-u-nu-ti an-ni-tam la an-ni-tam ar-hi-i me-he-er up-pí-ni be-el-ni li-a-bi-lam

    Bibliographie : éditée comme ARMT XXVI 38. Le texte ne m'est connu que par une transcription de W. G. Lambert qui indique comme mensurations 57x42x26 ; cf. W. Heimpel op. cit., p. 196 ; cf. J. Sasson, op. cit., p. 138. 1

    Dis à notre seigneur : ainsi (parlent) Asqûdum et A ma, tes serviteurs. Déjà naguère, 8 nous avons envoyé un message à notre seigneur 6 pour qu'il vienne 7 à Hanat par devant les gens. 9 Maintenant, il ne faut pas que mon seigneur tarde. 10 Il faut qu’ayant renforcé la garde de la ville de Mari 12 il vienne à Hanat par devant les gens 15 accomplir 13 le sacrifice 13 devant la déesse Hanat. 15 En outre, 17 il doit voir 15 les gens 16 que nous avons déplacés et 19 les rassurer 18 de leurs peurs. 20 Notre seigneur peut faire 19 l'aller-retour 20 en six jours. 21 Si notre seigneur ne vient pas, 24 nous conduirons 23 à Mari 24 chez notre seigneur 21 les hommes 22 que nous avons déplacés avec leurs enfants mâles 23 et fillesa). 26 Notre seigneur 27 doit faire porter ici 26 réponse à notre tablette 25 rapidement (pour nous dire) ce qu’il en est. 6

    a) Quel est le sens de qadum ehri- u u eherti- unu, la domesticité ou les enfants ? En fait l'expression doit désigner tous les dépendants du chef de groupe familial, y compris les vieilles personnes à charge.

    179 [A.2492] Asqûdum au roi. Meptûm avait envoyé sous escorte un trublion à Mari et Asqûdum avait conseillé de l'empêcher d'aller où il voulait. Le pays est dans l'angoisse, suite à ses propos. (…). a-n[a be-lí- ia] qí[b]í[ma] um-ma às-qú-du-[um] 4 ìrka-a- m[a] i-na pa-ni-tim-ma me-ep-tu-um 6 a-na e-er be-lí-ia i-pu-ra-am [u]m-ma-a-mi ia-ri-im-dIM lú hu-ur-ba-anki 8 [p]u-ul-lu-sà-an-ni a-nu-um-ma 2? lú-me-e it-ti-u a-na e-er be-lí-ia 10 a- à-ar-ra-dam be-lí i-na m[a]-riki-ma li-ik-la-u-nu-ti ù a-na-ku 12 a-mu-[u]r-u-ma i-na pa-an wa-í-ia Tr. [a-na be-lí]-ia 14 [ki-a-a]m aq-bi u[m-ma] a-na-k[u-m]a ki-ma Rev. 16 na-a-pa-ar-ti me-ep-ti-im { TI IM } a-di e-ma-am a-am-ma-ru 18 be-lí lú a-a-tu an-na-[nu-u]m-ma li-ik-la i-na-an-na ma-an-nu-um 20 la i-da-am be-lí ú-qí-il-ma 2

    Jean-Marie DURAND

    350

    22 24 26 28 Tr. 30 C. 32 34

    lú a-a-tu be-lí ú-wa-a-i-ra-am-ma ù ma-tam ka-la-a ú-wa-a-í-ir um-ma-a-mi {HA105} lú ha-name-e a-na a-ka-li-ku-nu il-li-kam a-ni-tam um-m[a] b[u-q]a-qum a-na [e-er be-lí-ia (la) ik-]u-dam be-lí [… li-i-ku-u]n106 x107 [ […………………………] […………………………] […………………………] a-na udu-há a- à-ar-ra-ad-ma ù udu-há i-na a-al-mu-usx(IS)-sí-na a-na é-kál-lim i-ir-ru-ba

    Bibliographie : éditée comme ARMT XXVI 36 ; cf. W. Heimpel, op. cit, p. 195. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Asqûdum, ton serviteur. Naguère, Meptûm 6 avait envoyé un message(r) à mon seigneur, 7 disant : « Yarîm-Addu de 8 Hurbân ne me fait que des ennuisa). Voilà que 10 je me trouve envoyer 9 deuxb) personnes avec lui chez mon seigneur. 10 C'est à Mari que mon seigneur 11 doit les retenir. » 11 Or, moi, 12 l’ayant vuc), avant mon départ, 14 j'avais tenu ce propos 13 à mon seigneur, 15 disant : 16 « Vu le message de Meptûm, 17 jusqu'à ce que j'aie examiné la situationd), 18 mon seigneur 19 doit garder 18 cet individu ici-même. » 19 Maintenant, qui 20 a conseillé mon seigneur à l'étourdie, 21 que mon seigneur a laissé cet individu libre de ses mouvements et 22 qu’alors il a déchiré tout le payse), 23 disant : « 23 Les Bédouins sont venus pour faire de vous du butin. » 25 Autre chose : si Buqâqum 26 (n')est (pas) arrivéf) chez mon seigneur, 27 mon seigneur doit instaurer … 5

    (Lacune de 4 l.) 32

    J'expédie 31…

    32

    aux moutons. 33 Donc ces moutons 34 entreront 33 sains et saufs 34 au Palais.

    a) Vu les emplois de pullusum dans la langue militaire, on pourrait traduire « m’attaque par derrière ». b) Au début de la l. 9, on ne voit sur la photo qu'un clou perpendiculaire sans rien devant. En fait l’initiale des lignes a été endommagée comme le montrent les signes UM, l. 7 et BU, l. 8. Une lecture « 2 » est donc possible. c) Les premiers signes de cette ligne sont mal conservés, mais la séquence -mu-ur- u-ma est bonne et à conserver. Pour ce qui est de la lecture du premier signe que l’édition interprétait comme A, on ne distingue pas la première tête du A, mais l. 9, le A présente un certain espacement entre ses deux têtes. d) Pour l'emploi de êmum (avec amârum) au sens de « situation », « manière d'être », cf. Gilgamesh V 175 amrâta-ma êmi qi ti-ya = « Tu sais bien ce qu'il en est de ma forêt ». Asqûdum veut se renseigner sur place. e) Le sens contextuel est clair : « Le fait que mon seigneur a laissé libre de ses mouvements cet individu est (maintenant) cause de troubles dans le pays. » L'identification de la racine verbale et son sens précis le sont moins. Lors de l'édition du texte, j'avais vu dans ú-wa-aZ-Zi-ir une forme de eêrum (où WR serait parallèle à YR) avec le sens de « exciter, mettre en émoi », ce qui correspondait au contexte de cette occurrence108. En fait il faut séparer uwanir (cf. p. 254, n. b) à [A.830]) qui est à rattacher à NR de la forme ú-WAa-í-ir. Cette dernière forme est à mettre en relation avec BR employée dans les textes de Mari pour noter les troubles d’une société désunie, comme le montre buârum (LAPO 16, p. 521 et ici-même, n. c) ad [A.3252]). Il existe en effet dans le syllabaire paléo-babylonien un emploi du signe WA pour noter les labiales B/P, comme le montrent dans TIM II 29 des formes comme ta-a -WA-ra-am, ta- a-WA-ra-am qui proviennent notoirement de  PR et où le

     105

    Il y a anticipation du HA de ha-na devant LÚ.

    106

    La ligne se termine par un -Z]A ou un -U]N. La restauration est hypothétique.

    107

    Il reste un DI qui serait soit le début d'un A, soit un indice de nom propre.

    108

    DCA p. 439b wuuru, indique pour Mari « mng. uncl. ». CAD U, p. 396, tout en traduisant « he stirred up » (« soulever, troubler ») considère également le verbe comme de sens indécis, mais le contexte (cf. l. 8) est clair.

    Documents d'Ama

    351

    signe WA a les valeurs /pu/ et /pa/ ; cf. en outre ARMT XXXIII, p. 33 a, l’interprétation de wuddar comme puar. Le même signe WA est d’ailleurs couramment employé avec la valeur /pi/ dans le syllabaire du Sud. f) On peut supposer ou non la devant le verbe : « Dans le cas où B. (n')est (pas encore) arrivé… ». Le contexte manque pour en décider.

    Le texte [A.3633] relate un événement antérieur à l’accord sur le Sûhum avec E nunna, mais sans doute de peu. Manifestement, alors qu’on œuvrait pour une entente entre Mari et E nunna, il a dû se produire un incident contre lequel allurum, alors à la tête des forces e nunnéennes du Sûhum, a protesté. Asqûdum l’apaise en donnant tort aux fautifs. Ces derniers ne sont cependant pas livrés à E nunna, mais envoyés à Mari avec la promesse qu'on leur appliquera la sentence décidée par l'autorité e nunnéenne. Si Zimrî-Lîm se dit encore le « fils » (l. 10) du roi d'E nunna, il n'en agit pas moins en maître de ses propres sujets. Ces gens (non nommés) s'apprêtaient à partir pour Babylone où ils auraient vraisemblablement constitué un foyer anti-e nunnéen (cf. l. 14-15). Il est difficile de comprendre ce qui s'est passé, surtout que la dénomination « tablette du kimkum109 » n'a pas un sens évident. Elle avait suscité de la part des réfractaires une « protestation » (tadbibtum a un sens en accord avec dubbubum). La tablette du kimkum comportait donc des clauses qui pouvaient faire préférer l'exil. Ce refus politique est analogue à celui des hapirum. Il pouvait être une conséquence de la redéfinition des frontières qui faisaient que certains se sentaient abandonnés par E nunna. Ne voulant pas du nouvel ordre mariote, ils auraient cherché à se réfugier à Babylone. Un dernier aspect de la lettre concerne les prisonniers, tout particulièrement les gens de Rapiqum qui semblent avoir été isolés (l. 13’) au sein de ceux qui devaient être déplacés. Les autorités mariotes voudraient en faire des colons (16’), alors que les Bédouins, avec l'aval de leurs chefs coutumiers, les considéraient comme un simple butin et une population inassimilable110 (l. 17’). Seul le roi pouvait se faire entendre des Bédouins, à condition toutefois de venir s'exprimer en personne. 180 [A.3633] Asqûdum au roi. Missive envoyée depuis Harbû à allurum. Ceux qui se sont rebellés contre l'autorité e nunéenne sont coupables. On leur infligera à Mari le châtiment décidé par le roi d'E nunna. Précautions militaires prises par Asqûdum. Revendications inadmissibles des Bédouins.

    2 4 6 8 10 12

    be-lí-ia qí-bí-ma a-na um-ma às-qúdu-{UM}-um ìrka-ama i-na h[a-a]r-[b]é-eki a-na e-er a-al-lu-r[i-i]m ki-a-[am a-pu]-ur um-ma a-na-ku-ma lú-me-e a a-na p[a-a]n a-bi-im a é dti pak gi - ukur zabar i-[u]-ú ù a-na ru-bi-im ú-ga-al-li-lu [a]k-su-u-nu-ti a-na e-er b[e-l]í-i[a] e-re-ed-[d]e-u-nuti [ù r]u-bu-um a-na []e-er ma-ri-u i-a-ap-pa-ra-am-ma [a] qa-bé-u i-ip-pé-u-u-nu-ti ù lú-me-e u-nu a-[na] ká-dingir-raki a-na at-lu-ki-im

     109

    La lecture est sûre. Il faut distinguer la finale en -man (qui marque l’irréel) de ki-im-ki- qui est le génitif de kimkum, pace W. Heimpel, op. cit., p. 196, n. 64. Le terme (peut être étranger) kimkum est un hapax. L’exemple de ARMT XXX, p. 367, s.n. M.7054 est en fait à lire ki-in*-ku. Il y a des exemples de -mk- // -nk- mais rien ne permet d’identifier kimkum et kinkum, même si kimkum désigne sans doute un accord entre Mari et Esnunna. 110 Cette notation : « il sera effrayé » (iparrud, l. 17’) en parlant du pays, peut indiquer que les Bédouins considéraient les gens de Rapiqum comme des citadins inassimilables à leur monde. Rapiqum appartenait à une région de culture suméro-akkadienne d’où venaient les intellectuels (scribes, devins) formés à des traditions autres que celles du Moyen-Euphrate et où un Samsî-Addu, adepte de la tradition akkadienne, avait déjà opéré des déportations.

    Jean-Marie DURAND

    352

    14 16

    pa-nu-u-nu a-ak-n[u] um-ma-an la a-ka-a-a-da°(DAM)-u-nu-ti lú-me-e u-nu it-ta-al-ku-ma-an ù ta-ad-bi-ib-tam a-na u-mi ar-ku-tim a-na up-pí ki-im°-ki-ma-an i-ku-nu i-na-an-na lú-me-e eb-bi-ka [ ]ú-r[u-u]d-m[a] [e-u]m a a-la-ni u-nu-ti (Tr. = 5 l.111)

    Rev. 2'

    …112 […] u-up-ra-am-ma a-[na?-ku o o o o] um-ma la ki-a-am-[ma an-ni-tam la an-ni-ta]m u-up-ra-am 4' an-ni-tam a-[n]a e-er [a-al-lu-ri-i]m a-pu-ur be-lí lu-ú i-di ù a-di-n[i me-h]e-er up-pí-ia 6' ú-ul [i]-tu-raam ù a-na-[k]u a-di me-he-er up-pí-ia i-tu-ur-ra-am-ma 8' 2 me-tim [a]-ba-am i-na ha-ar-bé-eki e-zi-ba-a[m] ù a-ba-am a ba-a-‘a4-tim qa-tam pa-ni-tam-ma 10' ú-da-a[n-n]i-113 a-ni-tam i-na pí-i lú ha-name-e [a i]t-ti a-ma-a il-li-kam a-né-tim-ma 12' e-te-né-em-mi um-ma u-nu-ma dumu-me-e ra-pí-qí-imki a i-na a-la-ni a ni-is-sú-ha-am i-zu-[z]u-ú 14' bi-ra-am-ma a-n[a ]a-al-lu-tim id-na(NAM)-n[é-]i-im um-ma a-na-ku-ma an-nu-tim a-na d[u-nu]-ni-im-ma 16' a li-ib-bi ma-a-tim i-l[e-qú-nim u]m-ma u-nu/-ma i-pa-ar-ru-ud i-na-an-na i-tu ul-la-nu-um Tr.18' ú-a-al-li-ma-am ù lú-me-e ha-nu-ú ú-ul na- ú-ú [a]s-sú-ur-ri-ma qa-as-sú-nu ub-ba-lu-ma 20' te-ni-i-ta-am i-ma-a-a-'u be-lí li-i-ta-al-ma a-na ha-na-atki 22' ú-lu-ma a-ar ki-ma ni-i -li-u C. i a-na pa-an a-bi-im li-il-li-kam 24' um-ma la ki-a-am-ma be-lí li-da-an-ni-na-am-ma 26' ii [up-pa-tim a-na] e-er a-ma-a ù l[ú-me-e] [su]-ga-gi li-a-bi-lam 28' h[a-al-ú]-um a-lim mi-im-ma l[i-ib-bi be-lí-ia] 30' l[a i-na-ah-hi-id] Bibliographie : publié comme ARM XXVI 37 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 195-196 ; J. Sasson, op. cit., p. 302, n. 19.

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Asqûdum, ton serviteur. (Étant) dans Harbû, 5 j'ai envoyé ce message-ci 4 chez allurum, 5 disant : « 6 Les hommes qui 7 ont « brandi la lance de bronze » 6 face aux gens de la Maison de Ti pak, 7 alors, 8 ont commis une faute 7 envers le Prince. 8 Je les ai ligotés. Chez 9 mon seigneura) je les fais conduire. 10 Alors le Prince enverra un message(r) chez son fils et 11 on leur fera ce qu'il dira. 1

    4

     111

    Fin de la Face : la lacune est moins longue qu'indiquée : il semble ne manquer que la Tr. inférieure qui devait comporter 5 l. comme la Tr. supérieure, conservée. 112

    ap-pu-na-ma était certainement une mauvaise lecture qui ne correspond pas aux restes de signes.

    113

    Cette séquence convient au sens, mais il y a eu des érasures.

    Documents d'Ama

    353

    12

    Or, ces gens 13 se disposaient 12 à partir pour Babylone. 13 Si je ne m'en emparais pas, 14 ces gens là seraient partis. En outre, pendant longtemps 16 ils auraient 14 protesté 15 contre la tablette d’accord. 16 Maintenant 17 expédie 16 tes prud'hommes 17 et le grain de ces citadinsb)… (Lacune de 5 l.) 1'

    … ' 2’ Envois-moi 1’… 2’ et moi? … 3’ S'il n'en est pas ainsi, fais-moi savoir ce qu'il en est. » Voilà mon message chez allurum. 5' Mon seigneur est au courant. Mais, jusqu'à présent, une réponse à ma tablette 6' ne m'est pas revenue. 7' Alors, moi, en attendant justement (-ma) que me revienne une réponse à ma tablette, 9' j'ai laissé 8' les deux cents personnes à Harbû. 9' En outre, 10' j'ai renforcé 9' de la même façon qu’auparavant les gens du commando. 10' Autre chose : 11' ce sont des propos autres (qu'il ne faudrait) 12' que je ne cesse d'entendre 10' de la bouche des Bédouins 11' qui sont venus avec A ma, 12' disant : « 14' Sélectionne 12' les citoyens de Rapiqum 13’ que l’on a mis à partc) parmi les citadins que nous avons déportés 14’ et donne-(les) nous en butin. » 15’ J'ai dit : « 16’ On va prendre 15’ ces gens justement (-ma) pour renforcer 16’ l’intérieur du pays. » Ils ont dit : « 17’ Il sera effrayéd). » Pour l'instant, 18’ je m’en suis sorti. Cependant, les Bédouins ne sont pas convenables. 19’ Il ne faudrait pas qu'ils mettent la mains (sur eux) et 20’ ne pillent la population. Mon seigneur, 21’ après réflexion, 23’ doit venir au-devant des gens 21’ à Hanat 22’ ou bien à un endroit selon ses vues. 24’ Sinon, mon seigneur 27’ doit faire porter 26’ des tablettes 25’ en termes énergiques 26’ chez A ma 27’ et les cheikhse). 28’ Le district va bien. 29’Mon seigneur 30’ ne doit s'inquiéter 28’ en rien. 4'

    a) Bêlî désigne ici le roi de Mari, lequel est désigné comme « le fils » du Prince (= roi d’E nunna), l. 10. b) L’écriture a-la-nu peut noter le pluriel déterminé de âlum « ville », ou le dérivé âlânû « citadin ». c) L. 13', selon une idée intéressante de W. Heimpel, i-zu-[z]u-ú ferait allusion à une première répartition des gens de Rapiqum, donc à dériver de zâzum. Mais s’ils ont déjà fait l’objet d’un partage, comme peuvent-ils être attribués en butin ? Il faut donc penser qu’ils ont été regroupés au milieu de la population déplacée. d) Il y a sans doute ici un jeu de mots. Le libbu-mâtim est la région centrale du royaume, mais apparemment les Bédouins feignent de comprendre « le cœur/le sentiment du Pays » (libbu mâtim), car libbum + PRD (« effrayer ») est une expression courante. e) Cela peut indiquer une mésentente entre Asqûdum et A ma, le mer‘ûm devant prendre partie (comme ses cheikhs) pour ses Bédouins.

    Le texte [A.3081] est (sans que la date puisse en être précisée) du moment où arrivent au Sûhum les Bédouins puisque Buqâqum mentionne le trio Asqûdum, A ma et Meptûm. Ces derniers lui ont confié une mission d'information qui concernait la région. Buqâqum, après avoir envoyé un informateur (l. 8-9), y fait lui-même une ronde (l. 12-13). Il s'agit sans doute de savoir ce qui se passe sur la limite (cf. l. 11') qui sépare les sédentaires des nomades. Mais il est difficile de décider si ce qui inquiète le trio concerne E nunna ou ce que font des locaux suite aux facilités qui leur ont été consenties et pour lesquelles un serment leur est imposé (l. 6'-7'). 181 [A.3081] Buqâqum au roi. Après concertation des trois responsables, Buqâqum se renseigne. Envoi d'un Bédouin puis tournée de Buqâqum, lui-même. Rien d'inquiétant n'est observé (…) Serment d'allégeance imposé à des bénéficiaires de mesures royales. Buqâqum se renseignera sur eux et enverra un message au roi. Sinon, tout va bien.

    2 4 6

    a-na be-lí-ia qí-bí-ma um-ma bu-qa-qum-ma ìr-ka-ama a-um e-mi-im a às-qú-du-um I a-maa ù me-ep-tu-um i(IZ)-ta-lu-ma i-zi-bu-ni-in-ni

    Jean-Marie DURAND

    354

    8 10 12

    I

    às-qú-du hané qa-du-um lú-me-e na-ha-li a -ru-ud-ma ú° mi-im-ma ú-ul ú-ta-am ú° a-na-ku ka-a-a-am a-ap-la-nu ia-ab-li-iaki 5 [+x gá]n a- à al-li-ik-ma [ú kaskal an]-ni-a-am ú-te-ra-am

    Tr. Rev. 18 20 22 24 26 28

    (Lacune de 3 l.)

    um-ma a-[na-ku-ma] wa-ar-k[a-ti-ku-nu ap-ru-ús] ki-ma be-lí [e ma-da-a]m ù a- à-há-tim a-na a-hi-ku-nu i-di-nuú ù a-na-ku ni-i AN-lim á-ku-na-ku-nu-i-im an-ni-tam a-[p]u-ul-u-nu-ti e-em-u-n[u ga]-am-ra-am a-la-ma-dam-ma a-na be-lí-ia a-a-pa-ra-am ú ha-al-um a be-lí-ia a-lim

    Bibliographie : édité comme ARMT XXVI 481 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 384. Note : le texte a des particularismes (IZ pour i ). L'écriture est peu mariote. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Buqâqum, ton serviteur. À propos de ce dont Asqûdum, 5 A ma 6 et Meptûm avaient discutéa) 7 en me quittantb), 9 j'ai expédié 8 Asqûdum, un bédouinc), 9 avec des gens des Oueds ; 10 or il n'a rien vu. 11 En outre, moi-même, par la steppe, en aval de Yabliya, 12 je suis allé sur une distance de x lieues et 13 je suis revenu par ce chemin, 14 sans rien voir non plus. ……d) 17 Je (leur) ai dit : « 18 Je me suis renseigné à votre égard, 19 comme quoi mon seigneur 21 a donné 20 à vos frères 19 du grain en abondance 20 et des champs. 22 Moi, donc, 23 je vous ai imposé 22 un serment par le dieu. » 24 Voilà ce que je leur ai répondu. 26 J’en apprendrai 25 plus en détail sur eux 26 et 27 j'enverrai un message(r) à mon seigneur. 28 Par ailleurs, le district de mon seigneur, ça va. 4

    a) La valeur i  du signe IZ est suggérée par le contexte, mais rare. b) La traduction de S. Lackenbacher « À propos du fait que NP-NP m'ont laissé après s'être consultés… » est corrigée par W. Heimpel en « About the issue on which N-NP consulted and (which) they left me (to put in action)…» La traduction de Heimpel fait effectivement sens, mais n'est pas commentée. Or, je ne connais pas ezêbum au sens de « laisser à quelqu’un la responsabilité de mettre en œuvre quelque chose. » c) Le passage est de lecture mal aisée mais *Takûn-hani (S. L. et W. H.) était improbable. Au mieux, il s’agirait d'un NP de femme (inattendu ici) à cause de la forme verbale en Takûn-, mais outre que ha-NI n’est pas un théonyme, TA et UN sont de mauvaises lectures. On doit plutôt penser à un bédouin Asqûdum, homonyme du grand serviteur du roi de Mari. Un às-qú-du est mentionné comme berger par ARM IX 24 ii 16 (// IX 27 ii 35). d) Sur la Tranche, un autre sujet ( anîtam) devait être abordé et un groupe d'individus demander la raison pour laquelle on leur imposait un serment. Il peut s'agir de la conséquence du fait qu'ils avaient été pris au service du roi et, dès lors, avaient reçu des allocations alimentaires.

    09.8.1 Annexe 1 : la déportation des gens du Sûhum dans le royaume de Mari La population déplacée depuis le Sûhum comptait une dizaine de milliers d'individus. Il s'agissait pour Zimrî-Lîm d'en repeupler le cœur du royaume. Ce n'était assurément pas le seul endroit qui souffrait d'oliganthropie. Il- u-nâir, le second gouverneur de Qaunân au début du règne, réclama également des déportés pour (re)peupler sa ville. Cela établit un lien chronologique entre les deux faits. Il s'agissait, vraisemblablement, de compenser la fuite ou la déportation des Mâr yamîna qui occupaient la

    Documents d'Ama

    355

    région avant les troubles et à qui, de toute façon, il n'était plus question de faire confiance. Cette politique de remplacement de population n'a, semble-t-il, pas été bien comprise de l’éditeur (cf. son commentaire, ARMT XXVII, p. 48). On peut lire et comprendre dans ARM XXVII 7 21 sq. :

    22 24 26 28

    a-lum { X X X X } qa-a - ú-na-[anki] u-ub-ta-am ú-ul ma-li um-ma i-in be-lí-ia ma-ah-ra-at i-na a-bi-imme-e na-si-hi su-ha-yiki a be-lí is-sú-ha-am a-lamki i[-t]e-en be-lí li-is-sú-ha-am-ma [ù i-n]a-an-na u-ub-ta-am [qa-a - ú-na-anki li-im]-la 21

    La ville de Qaunân 22 n'a pas son plein de populationa). 23 S'il plaît à mon seigneur, 24 sur les gens déportés du Sûhum 25 que mon seigneur a déportés, 26 mon seigneur doit déporter une ville 27 pour qu’aujourd'hui 28 Qaunân 28 fasse le plein de 27 population. a) Non pas un « campement » (M. B.), mais un « lieu d'habitation »  ubtam malûm signifie ici « faire le plein d’habitants ». Qaunân avait la capacité d'accueillir une ville complète du Sûhum, ce qui ne devait pas faire beaucoup de monde, mais montre que ce chef-lieu du royaume avait des quartiers déserts.

    On ne sait si cette demande a été prise en compte par Zimrî-Lîm, mais une lettre postérieure, due à Zakira-hammu, ARM XXVII 25, ne donne pas l’impression que Qaunân fût une ville populeuse. 09.8.2 Annexe 2 : avant que tout le Sûhum ne fût à Mari Peu de textes publiés renseignent sur la région du Sûhum immédiatement après la perte du Moyen-Euphrate par le RHM. La région qui semble n’avoir jamais jusqu'alors constitué une unité politique a été l’objet de diverses convoitises. D’abord par E nunna qui devait la considérer comme sa zone réservée, envoyant ses troupeaux au moins dans la région d’Umm Rahal114, et qui s’y était implantée dès le règne de Yahdun-Lîm de Mari. Ensuite par Mari qui pouvait considérer toute la région à l’aval de Mulhân comme le prolongement naturel de sa zone propre. Enfin par Babylone qui convoitait surtout Hît et ses sources de bitume, les tenant pour nécessaires au bon entretien de sa batellerie115. On voit très vite des Bédouins mâr sim’al jeter leur dévolu sur les troupeaux d’I me-Dagan qui s’y trouvaient116, puis des Mariotes être relativement tôt présents au Sûhum, sans que l’on sache quelles y étaient leurs missions117, à part évidemment la préparation d’une annexion de ces territoires118. Mari devait se voir attribuer en fin de compte la possession de l'ensemble du Sûhum par l’Empereur d’Élam119. Ce dernier a pu avantager ce qu’il tenait pour un petit royaume du Moyen-Euphrate ou reconnaître une aide de Zimrî-Lîm dans sa lutte contre E nunna. La documentation actuelle ne permet pas de trancher.

     114

    Voir l’importante note de F. Joannès, NABU 1993/28, qui indique pour la région du Umm Rahal la désignation de (h)am(m)um kaâ, « l’étendue d’eau de la steppe ». Cet endroit fournissait à la fois de l’eau, une pâture et du sel par évaporation, choses essentielles pour les transhumants. C’est sans doute à cet endroit (hors notre documentation) que devaient paître les troupeaux des Mâr sim’al a arugâyum une fois installés à la limite du royaume de Babylone et ce que convoitaient en fait les E nunnéens, la possession des villes d'amont du Sûhum ne devant servir qu’à assurer la protection des animaux en contrôlant une des voies d’accès à l’endroit. 115

    Le texte le plus significatif est ARMT XXVI 468, citant les propos de Hammu-rabi.

    116

    Cf. la lettre d’A ma éditée ARMT XXXIII, p. 76.

    117

    Cf. ARMT XXXIII, p. 48-49.

    118

    La perception de la sugâgûtum dans quelques lieux de ces régions au début du règne de Zimrî-Lîm montre clairement que Mari en convoitait la possession mais n’en prouve pas une annexion proprement dite 119

    ARMT XXVI 449 49-50.

    Jean-Marie DURAND

    356

    [A.817], une lettre adressée à Zimrî-Lîm par le roi d’Ilân-ûrâ, Hâyu-Sûm120, permet de mieux apprécier la situation du Sûhum par rapport à Mari. La date de cette lettre n’est pas assurée mais, d’après sa tonalité, il s'agit d'un document envoyé dans la première partie du règne de Zimrî-Lîm. Hâyu-Sûm souligne que l’Ida-Mara tout entier appartient à Zimrî-Lîm (l. 5’). On doit donc supposer qu’il y a eu discussion pour savoir si les gens de Qâ-Isqâ relevaient d’Ilân-ûrâ ou de Mari. Le domaine de Qâ-Isqâ se trouvait dans la région du Djaghdjagh inférieur, au nord de l’actuelle Hasséké. Le roi d’Ilân-ûrâ, ville qui se situait entre elles et ubat-Enlil, pouvait les considérer comme le prolongement de son territoire.

    Le moment est sans doute celui où Yumra-El, roi de Qâ-Isqâ, avait décidé de passer du côté d’E nunna. S’est alors posée la question de savoir de qui relevaient désormais les gens de son territoire121. Rien ne renseigne dans [A.817] sur ce que les gens de Qâ-Isqâ avaient pu faire, mais cela s’était passé sur le territoire de l’Ah-Purattim, le royaume de Mari. Zimrî-Lîm considérait donc que leurs agissements relevaient de sa juridiction. Son argument était que les gens en question fréquentaient la région entre Tuttul et le pâ Sûhim. Comme l’a remarqué J.-R. Kupper122, il s’agissait des deux points extrêmes du royaume. L’expression devait revenir à dire qu’on les trouvait par tout le royaume. Ce pâ Sûhim était-il inclusif ou non ? La nomination d’un hazzannum à Tuttul assurait le pouvoir mariote du côté du Balih et la prise d’A lakkâ sa prééminence en Ida-Mara, mais c’était aussi l’époque où les forces de allurum étaient dans la vallée de l’Euphrate et cherchaient à en assurer la possession à E nunna. L’expression indique donc que le Sûhum marquait la limite sud du royaume, sans y être inclus. 182 [A.817] Hâyu-Sûm à Zimrî-Lîm, son « père ». Les gens de Qâ-Isqâ relèvent, comme tout l’Ida-Mara, du roi de Mari. Suite à ses demandes, des forces de chaque roi de l’Ida-Mara se trouvent chez lui.

     2 4 6 8 10

    a-na zi-im-rili-im qíbíma su-ú-mu um-ma ha-iux(NI)dumu- ka-ama up-pa-ka a tu-a-bi-lam e-me a-um e-em lú-me-e is-qa-a ù qa-ha-a a ki-a-am ta-a-pu-ra-am um-ma at-ta-ma l[ú]-me-e u-nu ìr-du-ia i-na tu-ut-tu-ulki ù pa-a sú-hi-im [i]-bu-ru-ni-[u-nu-ti] (Face = 1 l. ; Tr. non inscrite (?) ; Rev. 1 l.)

    2’ 4’ 6’

    an-n[i-t]am a-na [e-ri-ia ta-a-pu-ra-am] lú-me-e u-nu mì-i[m-ma ú-ul ìr-du-ia] lú-me-e u-nu ì[r-du-ka] mi-nam lu-úr-ri-kam-ma lu-ú-[p]u-[r]a-kum ma-a-at i-da-ma-ra-a ka-lu-a ma-at-k[a] a e-li-ka à-bu e-pu-ú a-ni-tam a-u[m ]a-ab i-da-ma-ra-a

     120

    Il s’agit d’un texte presque complet: il manque une seule ligne sur la Face, toute la Tranche (qui ne devait comporter au maximum que deux lignes, mais pouvait être anépigraphe), et une ligne sur le haut du revers. La lacune entre Face et Revers n’était donc pas très longue, de l’ordre de deux à quatre lignes. 121 La mention de la mobilisation des rois de l’Ida-Mara, sujet de la fin du document, peut faire allusion à la préparation de la campagne contre A lakkâ, ou représenter des mesures préventives devant la mainmise d'E nunna sur les métropoles du RHM. Ces gens se trouvaient néanmoins mobilisés à Ilân-ûrâ. 122

    Cf. ARMT XXVIII, p. 119 note a).

    Documents d'Ama

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    8’

    a-na pa-ha-ri-im a ta-a-pu-ra-am up-pa-ka qa-du-um hi-ir-mi-u 10’ ù up-pa-ti-ia a-na lugal-me-e ka-li-u-nu [a]-um a-bi-u-nu pa-ha-ri-im a-pu-ur 12’ ù i-na-an-na a-ab lugal-me-e a a-yi-im-ma 1 me a-bu-u a a-yi-im-ma 50 a-bu-u Tr. 14’ ma-ah-ri-ia wa-a-bu

    

    

        

    Bibliographie : texte édité par J.-R. Kupper comme ARM XXVIII 84.

    Dis à Zimrî-Lîm : ainsi (parle) Hâyu-Sûm, ton fils. J’ai entendu la tablette de toi que tu m’as envoyée. 6 Au sujet des gens d’Isqâ et de Qâ, 7 objet d’un message de toi, disant : « 8 Ces gens sont des serviteurs à moi. 10 On les a identifiésa) 8 (tant) à Tuttul (qu')à la frontière avec le Sûhum.…» 1

    5

    (Lacune de 4 à 5 lignes.) 1’

    Voilà le message que tu m’as envoyé. Ces gens ne sont en rien des serviteurs à moi. 3’ Ce sont des serviteurs à toi. 4’ Que te dire de plus dans mon message ? 5’ Le pays de l’Ida-Mara est tout entier un territoire tien. 6’ Fais ce qui est bon pour toi. 7’ Autre chose : en ce qui concerne les gens de l’Ida-Mara 8’ à mobiliser, objet de ton message, 11’ j’ai envoyé 10’ à tous les rois 11’ pour mobilisation de leurs gens 9’ ta tablette avec son enveloppe 10’ et des tablettes de moib). 12’ Donc, maintenant, les gens des rois, 13’ cent de l’un et cinquante de l’autre, 14’ se trouvent chez moi. 2’

    a) Il est peu probable de restaurer un I au début de la l. 10, car on devrait en voir la perpendiculaire finale. Le verbe apârum ne convient en outre que peu au passage. b) Le sceau royal sur l’enveloppe montrait de qui venaient les directives. uppâtum représente les exemplaires d’une lettre circulaire du roi d’Ilân-ûrâ consistant en une demande de troupes adressée aux rois.

    09.9 Textes de chronologie incertaine La majorité du texte [M.8738] manque et sa situation chronologique est donc difficile à établir. A ma est à Dêr et fait mouvement vers Ilân-ûrâ. 183 [M.8738] A ma au roi. Campagne d'Aplahanda. (Lacune.) Victoire. (A ma) part de Dêr pour Ilân-ûrâ.

    2 4 6

    [a-na be-l]íia [qíb]íma [um-ma] a-maa [ì]rka-ama i-na pa-ni-tim-ma ki-ma ap-la-ah-an-da lugal [i]t-[ti l]ú a-bi-u u-[ú-m]a (Lacune de la moitié de la tablette ; Tr. détruite.)

    Rev. 2'

    [i-b]u-sú [………] [o?-a]l-li- [ ………] [i]123-bu-sú ik-u-[ud-ma]

     123

    La restauration de I est due au fait que le signe devant BU se termine par une perpendiculaire.

    Jean-Marie DURAND

    358

    4' 6' 8' Tr. 10'

    [i]t-bi(BE)-ma it-ta-la-ak pu-ru-sà-am ga-am-ra-am [a]-na be-lí-ia a-pu-ra-am [be-l]í li-ih-du u -um up-pí an-né-em [a-na ]e-er be-lí-ia ú-a-bi-lam [i-n]a de-erki at°-bi-ma124 [ù l]i-bu ma-tim a-di [i-la-an]-ú-ra-aki

    C.

    (Détruit.) 1 5

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Déjà auparavant, comme quoi Aplahanda, le roi, 6 sortait avec ses gens et 7 … (Grande lacune des 2/3.)

    1’-3’

    …il a atteint son but puis 4' il s’est levé et est parti. J’envoie à mon seigneur 5' les détails de la décision. 7' Que mon seigneur se réjouisse ! Le jour où 8' je fais porter 7' cette tablette de moi 8' chez mon seigneur, 9' je pars de Dêr et, 10' en outre, l'intérieur du pays, jusqu'à 11' Ilân-ûrâ, …

    Rev.

    6'

    184 [M.9335] A ma au roi. La tablette du roi dont il a pris connaissance a retenu son attention et il a …. Le roi fera ce que bon lui semble…

    2 4 6 8 10

    a-na be-lí- ia qíbíma um-ma a-ma-a ìr-ka-ama up-pa-am a be-lí ú-a-bi-lam e-me ki-ma up-pí-im e-me-e-ia [i-ip- ]á?-am125 a-ku-un a-hi ú-u[l ad-di] [ki-ma ]a be-lí i-pu-raam [a o-o-o-i]m na-de-eim [………… a li]-ib-bi-u be-lí [li-pu-ú e-pé-e] be-lí-ia (…) 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai écouté la tablette que mon seigneur m'a fait porter. 6 À l'écoute de la tablette, 7 j'ai instauré l'édit/le palabre, sans montrer de négligence. 8 Selon le message de mon seigneur, 9 pour ce qui est de … 10 … mon seigneur 11 doit faire 10 à son idée. 11 L’action de mon seigneur… 5

    [A.4476] parlait manifestement de la tonte des ovins de Qaunân, lieu où le roi devait se rendre le mois suivant. Cette venue à Qaunân peut avoir un écho dans la tablette d’Il- u-nair publiée comme ARMT XXVII 13, ce qui convient à un événement du début du règne.

     124

    Sic au lieu de et-bi, ce qui fait supposer un verbe tabûm = tebûm.

    125

    Une lecture [ri-ih-]a?-am ne peut être exclue.

    Documents d'Ama

    359

    185 [A.4476] A ma au roi. (…) Tonte des ovins. Le roi doit venir à Qaunân.

    2 4 6 Tr. 8 Rev. 10 12 14 Tr. 16

    [a-na] be-lí- ia [qí]bíma [um-ma] a-ma-a  [ìrka-a- ma] […………] […………] […………] […………] [i-na p]a-ni-ia a-ki-in-um-ma a-na é-kál-lim [udu]-{X}-há-ti i-na-126 li-ib-qú-um a-ni-tam a-na iti e-re-bi-im [a-na] qú-u - ú-na-anki [be-lí] li-il-li-kam

    Note : petite tablette carrée, aux coins pincés. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. (Lacune de 4 l.)

    …10 se trouve lui avoir été fourni 9 avant mon arrivée 12 pour qu’il tonde 12 ces! moutons 11 pour le Palais. 14

    Autre chose : le mois prochain, 16 mon seigneur doit venir 15 à Qaunân. 186 [M.5417]

    Il- u-nâir au roi. A ma a annoncé la venue du roi. Mesures pour se procurer du grain.

    2 4 6 8 10 Tr.

    a-na be-lí- [ia] qíbím[a] um-ma AN-[u-n]a-[ir] ìrka-a- ma I a-ma-a[t i]l-li-k[am-ma] ki-a-a[m i]q-bé-e[m] um-m[a]-a-m[i a-l]a-ak be-[lí-ni] a-na qa-a - ú-[n]a-an[ki] i-ba-a-i i-na-an-n[a] be-lí i-la[k]am ù e-um a-na e-ni-i[m]127 (Espace anépigraphe.)

    Rev.12 a-na pa-an b[e-lí-ni] ú-ul i-[ba-a-i] 14 ù u[m]-m[a] a -[na-ku-ma]

     126

    Ou lire udu-há TI: i-na, mégraphie pour i-na-ti.

    127

    Lecture de D. Charpin qui me renvoie à OBTR 187 3.

    Jean-Marie DURAND

    360

    16 18

    i-b[a-a-i i-na bi-ta-at] e-[re]-u-ti i-n[a-an-na] e-em a-a-ar qé-er°-[bi-im] le-[q]é-{X}-nim-m[a] a-na [pa-an] be-lí-ia lu-u[-t]e-er-[s]i

    Bibliographie : publié comme ARMT XXVII 13 ; cf. W. Heimpel, op. cit., p. 416. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Il- u-nair, ton serviteur. A ma est venu à moi et 6 m’a tenu ce propos, 7 disant : « 9 Il va y avoir 7 la venue de notre 8 seigneur à Qaunân. Maintenant, 10 mon seigneur va venir, 11 or, il n’y a pas de grain à moudrea) avant l’arrivée de notre seigneur. » 14 Alors, j’ai dit : « 15 Il y (en) a dans les maisons 16 de ceux qui font la moisson. Maintenant, 18 prenez 17 le grain qui se trouve à proximité 19 pour que je le prépare 18 avant l’arrivée 19 de mon seigneur. 5

    a) Il n’y a pas ici te-er-tim, que W. Heimpel compare à ARM II 136 13, pour lequel, cf LAPO 16, p. 311 b).

    187 [M.9732] A ma au roi. Il a entendu la tablette du roi. (…) Accusation à l'encontre de personnes.

    2 4

    a-na be-lí- ia qíbíma [u]m-ma a-ma-a [ìrk]a-a- ma [ up-pa-am a be-lú ú-a-bi-lam e]-me (…)

    Rev. 2' 4' Tr. 6’

    […………………… a-di] [o-o]-am la ú-a-di-n[u-u-nu-ti] [u-nu-t]i ú-ul ú-wa-a-e-ru [a] ki-na-ti u-nu-ú-ma [l]ú-me-e u-nu it-ti be-lí-ia [na]akru 1 5

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma. J'ai pris connaissance de la tablette que mon seigneur m'a envoyée… (Grande lacune.)

    1'

    Tant que l’on ne leur aura pas fait donner le…, 2' eux, on ne (les) laissera pas aller. 3' Sont-ils des gens fiablesa) ? 4' Ces gens 5' sont hostiles 4' envers mon seigneur ! a) Pour cette expression, cf. à Mari ARMT XXVI 445 (XXXIII 9) 17 et 446 11. L’interrogation est marquée par la répétition de la voyelle dans u-nu-ú-ma.

    188 [M.9575] A ma au roi. (Lacunaire.) A ma a rendu service au roi en apaisant…

    2 4

    a-na be-líia qíbíma um-ma a-maa [ì]rka-ama [ e-m]a°-am e-me-ma i-na ki?-x-eki

    Documents d'Ama

    361

    (Face et Rev. = grande lacune ; Tr. détruite.) 2' 4' Tr. 6'

    [ik-]u-du-u-n[u-ti-ma] lú ha-name-e i-na hu-ur-pa-a-[ti-u-nu] [a-t]a-ha-az e-e-ma an-né-tim [i-na] qa-ti-ku-nu la t[a-]a-[a]b-ba-ta an-ni?-tam a-pu-ur-[]u-[n]u-i-i[m-ma] li-ib-ba-u-nu ú-niih ù a-na be-lí-ia ú-da-am-mi-iq (Reste anépigraphe.) 1 5

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. J'ai entendu une nouvelle et à … (Grande lacune.)

    1'

    Ils les ont attrapés et 3’ je me suis saisi 2’ des Bédouins dans leurs tentes. 3' Est-ce peu de chose que vous n’ayez pas à vous chargera) 3' de cela ? » 5' Voilà le message que je leur ai envoyé et 6' je les ai apaisés. 7' Alors, j'ai rendu service à mon seigneur. 4'

    a) CAD , p. 23b traduit ina qâtim BT (« prendre dans la main ») par « to treat kindly» citant Syria 19, p. 109 24, texte publié désormais comme ARMT XXXIII 64 24. L’expression y signifie en fait « mettre de son côté, s’assurer le bon vouloir de ». [M.9575], malgré le contexte frag mentaire, indique cependant pour ina qâtim abâtum la compréhension « se charger de quelque chose ».

    09.10 Fragments de textes non édités Plusieurs fragments, non photographiés, représentent des bribes de la correspondance d’A ma : [M.14446] pour lequel le Catalogue établi par M. Birot indique une provenance de la S. 115 et « A mat ana bêli-ya » et [M.14682] avec mention identique. [M.7915] est : « lettre : belkama ana A -ma-at », la Face étant en mauvais état. [M.8067] est une lettre d'un tiers à A ma : « de x x x-kul-lim maru-ka-a-ma a-na a -ma-a[t] ».

    09.11 Un homonyme du mer‘ûm ? [A.229] se compose de deux sujets fort différents. Le premier traite de l'attribution d'un champ (l. 4-17) et le second de la perception de la taxe miksum auprès de marchands imariotes (l. 18-fin). Il est possible qu'il s'agisse d'un autre que le mer‘ûm, car ces deux sujets ne devraient que peu le concerner. Cependant on retrouve dans ce texte des graphies propres au mer‘ûm comme ih-ru-ú-ú, l. 8. La question du champ (alimentaire) peut indiquer que, en tant qu’au service du roi, A ma en avait reçu un dans le royaume (rien n’en indique toutefois la situation). L'octroi (cf. l. 4) de cinquante arpents n'était pas négligeable. Cet A ma était donc une personne importante. Le taux du miksum était d’un dizième (l. 26-27) au moins pour ce qui concernait les ovins. Ceux qui avaient le titre de « marchands » (l. 18-19) ne l’acquittaient pas (l. 24-25), sans doute parce que leur ville avait déjà payé un droit au roi pour pouvoir commercer dans son royaume. La perception du miksum n'incombait cependant pas au mer‘ûm. L’auteur de cette lettre pourrait donc être le cheikh dont les arriérés de sugâgûtum sont comptabilisés dans FM X, p. 189. FM X 82 qui le concerne datant de ZL 9, il serait dès lors exclu qu'il s'agisse du mer'ûm des débuts du règne. 189 [A.229] A ma au roi. Affaire de son champ. Problème avec des marchands imariotes pour le miksum.

    2

    a-na um-ma

    be-lí-ia qí-bi-ma a-ma-a

    Jean-Marie DURAND

    362

    ìrka-a- ma 4 i-na 50 gán a- à a be-lí i-si-ka-an-ni 40 gán a- à id-di-nu-nim 6 i-na 40 gán a- à 10 gán a- à ap-pu-na-ma ih-ru-ú-ú um-ma li-ib-bi 8 be-lí-ia 10 gán a- à a ih-ru-ú-ú li-te-er-ru -nim 10 gu-há-ia la i-re-eq-qú Tr. a-at-tam an°-ni-tam e-em 12 a-na e-ba é-ti-ia à-gal gu-há à-gal an e-há Rev.14 a-na gi -[api]n ù a-na e-numun a-mu-um-ma a-a-am 16 ap-pu-na-ma-a a-at-tam an-ni-tam a-mu-um-ma lu-a-am 18 a-ni-tam lú-dam-gàr-me-e i-ma-ru-ú a-na na-wi-im 20 il-li-ku-nim-ma udu-há ú°-a-a-mu ù a-um mi-ik-si-im 22 aq-bi-u-nu-ú-i-im-ma ke-em i-pu-lu-ni-in-ni5 24 um-ma-a-mi mi-ik-sà-am ú-ul ni-na-ad-di-in Tr. 26 i-na-an-na um-ma i-na 10 udu-há 1 udu a-ma-ak-ki-is 28 lu-um!-ki-is ú-la-a-u a qa-bé be-lí-ia C. 30 lu-pu-u up-pí an-né-em be-lí li-i-me-e-ma ar-hi-i 32 me-hi-ir up-pí-ia li-a-bi-l[a]m Bibliographie : publié dans le Mémorial Vargyas, p. 71-73 ; cf. MARI 6, p. 81, n. 207. 1

    Dis à mon seigneur : ainsi (parle) A ma, ton serviteur. Sur les cinquante arpents de terrain que mon seigneur m’avait assignés, 5 on m’en a donné 6 quarante. Sur les quarante arpents, voilà que dix arpents 7 on en a déduit. S’il plaît 8 à mon seigneur, 9 il faut qu’on me rende 8 les dix arpents de terrain qu’on a déduits 10 pour que mes bœufs ne restent pas inactifs. 11 Cette annéea), 15 j’ai absolument dû acheter 11 du grain 12 pour les rations de ma maison, 13 la nourriture des bœufs et des ânes, 14 pour la charrue et l’ensemencement. 16 Voilà qu’il me fau(drai)t donc cette année 17 absolument (en) acheter ? 18 Autre chose : des marchands 19 d’Imâr 20 sont venus au troupeau 21 et ils se décidentb) 20 pour des moutons. 21 Alors, 22 je leur ai parlé 21 de taxe-miksum et 23 ils m’ont fait cette réponse-ci, 24 disant : « 25 Nous ne payons pas 24 la taxe-miksum ». 26 Maintenant, 27 si je dois taxer d’un mouton 26 sur dix, 28 il me faut taxer. 29 Sinon, 30 il me faut 29 faire ce que me dira mon seigneur. 31 Il faut qu'écoute 30 cette tablette de moi mon seigneur et 32 qu'il me fasse porter 31 rapidement 32 réponse à ma tablette. 4

    a) On attendrait néanmoins ici pa-ni-tam, « antérieure », non an-ni-tam. b) Le verbe âmum « acheter » n’est pas employé à la forme D. Il faut donc supposer ici que ú- a-a-mu renvoie à ummum. De fait l’achat ne semble pas être accepté tant qu’il n’y a pas de réponse du roi sur le miksum à payer ou non. Le verbe ummum signifierait ici que les marchands ont l’intention d’acquérir des moutons, mais que l’affaire n’est pas conclue.

    10. INDEX des signes, particularités grammaticales, termes, noms propres et toponymes commentés ou cités dans ARMT XXXIV A. INDEX DES SIGNES AB

    AK AKŠAKki AN AŠ

    AZ

    BA BE BI BU DA DAB DAM DAR DI DU.DU DUMU E

    EL

    EN

    = ìs, A.1948 : 14 ; A.2493+ : 11 ; A.2977 : 39 ; 3819 : 27 ; A.4277 : 7 ; M.7381 : 15 ; M.7725 : 16’ = iš7, A.925+ : 31, 45, 50, 56 ; A.954 : 11, 33 ; A.1948 : 14 ; A.2385 : 22 ; A.2447 : 13 ; A.2692+ : 3 ; A.2988 : 11 ; A.3569 : 14 ; M.7725 : 9’ ; M.11037 : 13’ ; M.11042 : 4, 6 = èš (in èš-nun-na), M.5105+ : 16, 18 ; M.7401 : 37 = ikx, M.7401 note in NP, A.2795 c) = am6, A.891 note, p. 11, n. 30 = às, in Asqûdum, Asqur-Addu ; M.10996 : 5 = àṣ, M.7401 : 25 ; M.10996+ : 5 = rum (in Atamrum, Yatarum), A.4608 : 13, 17, 22 = rám, A.2210 : 16 ; A.2210 : 13 = rim5, M.9130 : 6 (graphie), A.400 note ; M.7401 : 24 & p. 158, n. 21, 24 = isx, p. 11, n. 31 ; A.400 note ; A.891 note ; M.7401 note ; M.10997 : 7 = uš4, M.7814 : 5’ = pá, A.400 note ; A.3482 : 7 = bi4, M.8738 : 4’ = bé, A.830 : 19’; 2385 : 4 ; M.8419 : 4 ; M.9505 : 4 (graphie), p. 211, n. 112 ; p. 282, n. 15 = tá, M.9587 : 6 = ṭa, A.1176 : 41 = dab/táp, M.7375 : 12’ = da4, A.3633 : 13 = dar, 2977+ : 38 = ṭi, M.10996 : 4 & a) = LAHx (in má-lahx), M.11037 : 11’ (graphie), p. 208, n. 104 = i15, A.143 : 14 ; A.231 : 15 ; A.1219 : 33 ; A.2385 : 11 ; A.2493 : 14 ; A.2963 : 13 ; A.4473 : 22 ; M.740 : 1, 28, 30 = il5, A.1975+ : 6, 24, 54, 65 ; A.2963 : 7, 10, 12, 20 ; A.2977 : 29 ; M.5105+ : 46 ; M.7814 : 7’; M.9195 : 15 ; M.10996+ : 23 = in4, A.1176 : 10

    EŠ GA GÁ GAR GI GU I ID IL IN



    IZ

    KA KAB KAL KAM

    KU KUM KUR

    LAM LI LUGAL LUM MA MAR

    = ìš, A. A.1176 note ; A.2057 : 29 ; M.5063 : 6 = kà, A.3960 d) = gá, A.3252 note = qar (in qar-ni-li-im), 2465 : 10 = qì, A.3346 note = qù, A.1176 : 6 = e15, A.2385 : 11 ; M.5105 : 61; M.6775 : 31 (graphie), p. 243, n. 170 = él, A.830 : 19’ ; A.1975+ : 54, 65 = en6, A.455 : 21 ; A.1169 : 5 & 22 ; A.2052 : 35 ; A.3482 : 16 ; M.7389 4’ ; p. 355 (ARMT XXVII 7 : 26) = unx, M.10996+ : 9 = eš15, A.231 : 4 ; A.490 : 23 ; A.830 : 11 ; A.1210 : 11 ; A.1975+ : 32 ; A.2052 : 39 ; A.2385 : 20 ; A.2467 : 22 ; A.2951, 28 ; A.4533-bis 8’; M.5081 : 6 ; M.5347+ : 9 = uzx, A.33 : 6 , M.11488 : 6 = usx, A.2492 : 33 ; M.11488 : 17 = uṣx, A.1176 note ; A.3569 : 26 = iš6, A.2795 : 12 ; A.3081 : 6 & note = pi4, M.10996 : 27 = qà, A.1205 : 25 (cf. n. 8, p. 169) = kab (in kab-ka-ab, NP) = ták (in taklum) = kimx (in NP -ta-kimx), A.546 b) = kam, A.2057 : 37 = qam, A.3101 : 16 = gù, A.1176 note = kum, A.3819+ : 15 = qum, A.851 : 14 (in kur-da ; ni-kur-tum), A. 954 : 18 ; A.1169 : 15 ; A.4533-bis 12’ = qúr (in às-qúr-, NP) = maṭ, M.8919 : 36 = lum4, 2465 : 17’ ; A.3252 note ; M.6775+ : 18 = lí, A.1230 : 6 = šàr, A.2212 : 12 = lam4, A.2497+ : 41 (graphie), p. 117, n. 76 ; p. 156, n. 14 = mar (in NP), M.7375 : 12’

    364 ME

    MEŠ MI NAM NE1

    NI NIM

    NUN

    PA QA RI ṢI ŠE

    Index = mì, A.455 : 10 ; A.817 : 2’ ; A.931 : 3 ; A.1169 : 14 ; A.1948 : 25, 33 ; A.1975 : 46 ; A.2052 : 20, 21, 22, 43 ; A.2977 : 36 ; A.2988 : 10, 33 ; A.4608 : 9, 21 ; M.6272 : 43 (graphie), p. 158, n. 20, 23 ; M.2447 note = mé, A.1871 : 3 ; A.4009 : 8 ; M.9489 : 3 = na7, A.3633 : 14’ = numx, M.13937 : 6’ (graphie), p. 241, n. 166 = ni5, A.33 : 12 ; A.231 : 9 ; A.235 : 9 ; A.400 note ; A.469 : 5 ; A.480 : 21 ; A.673 : 4, 36 ; A.885 : 9, 10, 16, 17, 27, 38, 46 ; A.891 note ; A.954 : 24, 25, 27, 28 ; A.989 : 6, 8, 10, 14, 15, 27, 28, 29, 30, 33, 34, 35, 41 ; A.1219 : 1, 16, 31 ; A.1948 : 14 ; A.1975 : 23 ; A.2385 : 23, 26 ; A.2769 : 18 ; A.2951 : 18, 22, 24 ; A.2989: 7, 30, 2’ ; A.3948 : 11, 10’ ; A.3960 : 3’ ; A.4530 22’; A.4533-bis 12’, 22’ ; M.5347+ : 42 ; M.7396+ : 21› ; M.11037 : 14’ ; M.11072 : 5 ; ARM II 137 : 46 ; ARMT XXVI 38 (pass.) = iux, A.3591 : 9 = elam (in elam-tim), A.673 : 5, 6 = nàm, A.989 : 16 = nem, A.490 : 23 ; A.673 : 4 = ni7, A.2497+ : 34 = num, A.1975+ : 16 ; A.2210 : 22 (in « ešnunnéen ») : eš15-nun-ke-em, A.851 : 11 ; èš-nun-ka-yu, A.954 : 11 ; èš-nun-ki-iki, M.11042 : 4, 6 ; èš-nun-kuum, A.2692+ : 3 ; èš-nun-na-ki-imki, A.3569 : 14 ; eš15-nun-ku-um, A.3819+ : 4 = bá, A.400 note = kà, A.3186 : 23’ = tal, A.2057 : 37 (graphie), p. 67, n. 17 = šix, A.400 note ; A.402 : 15 ; A.673 : 31 ; A.2951, 13 ; A.3482 : 21 ; A.4533 -bis : 8’, 16’, 19’ ; M.5347+ : 5, 9 ; M.7537 : 3’ ; M.9130 : 3’

    ŠI

    (graphie), p. 319, n. 55 = še20, A.885 : 30, 32, 34, 46 ; A.925+ : 63 ; A.2385 : 14 ; A.2951 : 13, 20, 23, A.3591 : 34 ; A.4530-bis 10’ ; A.4533-bis : 8’, 16’, 19’ ; A.3482 : 14 ; M.9130 : 2’ = lì, A.3977 : 28 ; A.2988+ : 10 ŠU (graphie), p. 169, n. 7 TAR = tar (in Sammêtar) = ṭar, A.528 : 7’ TE (graphie), p. 226, n. 142 ; p. 232, n. 154 = ti 7,, A.402 : 17 ; A.829 : 16’ ; A.2212 : 30 ; A.2493+ : 12 ; A.3482 : 16 ; A.3591 : 8 ; A.4339 : 7’, 9’ ; M.11037 : 21’ = ṭi4, A.1975+ : 34 ; A.885 : 29 ; A.2493+ : 19 TI = te9, A.22 : 9 ; A.829 : 4’ ; A.2052 : 7 ; A.2951 : 15 ; A.3482 : 16 ; A.3948 : 11 ; A.4339 : 9’ ; M.11037 : 17’, ARM II 137 : 20 TIM = tì, p. 145, n. 37 = tàm, M.11037 2’ & a) TUM = tím, M.11072 : 11 Ú (graphie), p. 158, n. 19 = ù, A.931 : 11’; A.2052 : 5, 15, 36, 39, 41, 48, 50, 52 (54, ù) ; A.2795 : 11 ; A.2988 : 15, 20, 21, 24 ; A.3081 : 11, 28 ; A.3081 : 11, 28 ; M.11037 : 4, 9, 5’, 8’, 10’, 12’, 14’ Ù (graphie), p. 323, n. 54 = ú-, A.2558 : 12 ; A.2988 : 13 ; A.3119 : 21 ; A.4533-bis : 22’ ; M.5063 : 5, 14 ; M.10996 note UD = dám, M.7703 : 22’ ÚH (graphies), p. 210, n. 108, 109 ; A.3346 note ; A.3948 6’; M.7274 : 20, 28 = ahx, A.3948 : 10’ ÚR A.817 : 4’ URUDU.AŠ = banšurx, A.4533-bis : 21’ UŠ = isx, A.2057 : 14, 31, 34 WA = /pa/, /pu/, /pi/, A.2492 e) ; M.7381 a) = me8 (?), A.396 : 12’ (cf. p. 132, n. 9) = ia8, A.455 : 31

    B. INDEX DES PARTICULARITÉS GRAMMATICALES acc. sujet d’un perm. A. 215 c) ; A.3346 a), p. 83, n. 37 anaptyxe A.3567 a) ; M.7396+ b) -âyum/-û suff. dans les NP , p. 1, n. 1 âyum (indéfini), A.954 a)

    -bm- → -mmduel emphase emphatiques fém. plur.

    A.2385 g) p. 211, n. 113 ; A.647 a) p. 272, n. 226 ; A.3734 a) M.7396+ b) = neutre, A.2387 i) ; A.3960 d)

    1 De façon générale la séquence /-ni-ni-/ est notée -ni-ni5- pour éviter une lecture /ili / (ì-lí), mais certains textes privilégient NE avec la valeur ni5.

    Index infinitif avec C2 en ī A.1176 c) langue parlée A.697 e) lû+aC → lâC, A.2692+ : 16 -man A.2977 : 34-35 ; A.3252 : 4’ ; A.3633 13-16 ; A.4473 : 12-13 -nêti = -nêši, M.7396+ : 8’ optatif A.2692 a) plur. fém. = neutre, A.231 f) ; A.3960 d) répétition = emphatique, A.3734 a)

    365 S šumma

    šumman -tk-

    = Š, A.1176 e) — introduit une question, M. 6775 g) — introduit un serment, A.2052 : 24, 42 ; A.2988 : 23-25 — + subj. , A.2465 d) A.2977 : 34 ; A.3252 : 4’ ; A.3633 : 13 ; A.4473 : 12 → -kk- (NP hourrite), A.3369-bis : 8 & note

    C. INDEX DES TERMES, NOMS PROPRES ET TOPONYMES A 3 ‘ŠR, li-še-ra-ra-am, A.71 : 10 3’ZZ, a-ta-az-zu-zi-im, A.673 : 21 A’allim, NP, mâr yamîna, a-al-li-im, A.1176 g) abâdum, N, « S’enfuir », A.4339 a) ; M.7274 : 16 & a) Abattum, NG, p. 13, 89, 144 Abêtar, NG, roi en Haute-Djéziré, p. 338-339 Abimekim, NP, fonct. de Mari (?), A.4608 5, 19 ; envoyé à Kurdâ, p. 332-334 Abullat, NG, faubourg de Mari, M.5105+ g) abullatum, « Quartier à la porte de la ville », A.2977+ i) ; M.5105+ g) Abum-El, NP, p. 190 & n. 63, p. 237-238 abunnatum, « Milieu de l’armée », A.1975+ l) a-dal-še-nu, NP, A.851 : 12 Adama/um, NP, p. 331, & n. 72 Ad/ndagayân, NP, un cheikh, M.7814 g) Addu-dûrî, NP, (résidence), A.1975+ q) Admu-ummî, NP, ép. de Yanṣib-Addu, p. 331, p. 333 Adû.na/i-Addu, NP, « roi de Hanzat », p. 159 ; (prise du pouvoir), p. 297, M.7911 a) agammatum, « Région marécageuse », M.9505 a) ahâzum, Š, « Inciter », A.1975+ c) Ahhunâ, NG, p. 1, n. 1, p. 2 sq., p. 228, n. 148 Ahlâtum, NG, A.3186 e) ahum, « Force du bras », A.2387 a) âkiltum, « Bouche à nourrir », A.2283 c) Akin-urubam, NP, 1er gouverneur de Qaṭṭunân, A.2692+ b) alâkum, « Se conduire », A.231 e) + ana, « Affronter », M.10996 f) ana šini-šu a. = « Être divergent », A.2741 b) eqlêtim atallukum, « Faire le tour des champs », A.3977 a) Al(l)ahtum, NG, p. 1, n. 1 alûm, (un tambour), p. 102, n. 37 amârum, awâtam a., « Examiner une affaire », M.11042 8 ṭêmam a., « Avoir des informations oculaires », A.759 b) ; A.2492 d) Amêšuh, NP, de Mišlân, A.4162 : 5 Amiyân, NG, A.1975+ 25, p. 45 & n. 97, p. 47 & n. 102

    an-zu babar, (un ex-voto), p. 102 & n. 44 ana ṣêr = ana, M.7401 note Anhum, NP, batelier d’Imâr, p. 92 Annu/Nunnu, ND, p. 290-291 annûm = « Dont tu es informé », M.6272 f) annummânum, « Là-bas », A.1283 g), A.2552 b), M.6775+ b) anše (= imêrûtum), « Cavalerie », A.3850 c) apâlum, iplam a., « Faire une réponse », A.4339 b) išariš a., « Dire à qqu’un ce qu’il veut entendre », A.2795 a) tebâm a., « Répondre à une attaque », A.4339 e) appum, cf. barûm apqum, « Vallée » (ou lire Isqum ?), p. 317, n. 42 Aprêyu, NG, cf. Mâr A. Ara’îtum, NG, A.931 : 3’ arammum, « Brise-courant », A.2385 b) ar-ri = arrum, « Marais près de la rive », A.1219 d) arrum, « Conseil bédouin », A.1283 h) a-ar-ri-šu-nu, M.5172 a) Arsum, NP, A.3369-bis b) Arusum, Aruspêl, NP, A.3369-bis b) a-sa-rum, « Tributaire », p. 187 ; A.546 d) ; A.1230 : 8 Asdî-takim, NP, roi de Harrân, ás-di-ta-ki-im, M.7725 f), ás-di-ta-kimx(KAM), A.546 b) ás-di-tu-KAM, A. 2057 : 10 asdum, « Soldat », A.1975+ j), p. 48 ašâšum, « Être inquiet de ce que (qadu) », A.2052+ : 16 Ašmaṭ/d, NP, p. 291, n. 1, M.9587 b) Atamrel, NP, p. 129, n. 1 Atrakatum, NP, p. 21, 26 B 3B‘R, « Brûler », p. 190 3BîT, ibtanayatû, M.6272 e) bâb ekallim, p. 190, n. 63 (dBAD/BE), ND (Ébla), p. 179, n. 3 bàd(ki) til, NG, M.6775+ a) ba-ha-al-ta = bêlet, A.3962+ a) Bahlî-Addu, NP, p. 18, n. 49 Bahlî-hadun, NP, M.11071 c)

    366 Bahlu-gâyim, NP, p. 13 n. 38, p. 17 Bahlu-kul(l)im, NP, p. 1, n. 2 Bahlu-ugarim/a-gàr, NG, A.829 a) ; M.11042 11 & a) Bahra, NG, « Le territoire marécageux/brûlant », p. 89, n. 5 balâṭum, « Ne pas mourir », M.5105+ : d) ; M.11488 d) Balih, NG, p. 180 sq. barârîtum, « Crépuscule, début de la nuit », M.11056 d) barbarum, « Loup », M.9195 : 11 barûm, appam b. eli — « Regarder qqu›un de haut », A.673 h) baṣârum, D, « Semer le trouble », A.2492 e) baṣi‘tum, « Exigence », p. 102, n. 42 ba’ûm, « Vendre », M.5105+ e) BaZZum, NP, cheikh de Dêr, p. 83 sq. Bêlî-zimrî, NP, A.1176 j) bêlum, « Celui de …», A.295 a), p. 179, n. 3 bêl ahhî, « Contribules », A.295 a) bêl kussîm, « l’administrateur du temple de Tuttul », A.673 e) ; M.11072 : 8-9 bêl ṭêmâtim, « Responsable de la situation », A.2692+ f) bêrum, « De première qualité (bœuf) », A.885 : 14 biâtum, « Établir le campement », A.2493+ i) Gtn, « Passer la nuit », M.6272 : 31 et e) birît, ina birît = « Pendant que », A.3101 birît nawîm, « Territoire où est dispersé le troupeau », p. 310-311 Bît-Akkakka, NG, p. 23, n. 65 Bît ilim, « Temple », p. 182, n. 17 ; p. 188 Bît Lala’im, NG, A.2283 d) Bît-YaBtaharna, NG, p. 72 bîtum, « Harem » = bîtânu, A.1871 a) « Maison/famille », A.1283 d) bûdum, « Dos », A.830 f) bu(h)rum, buhratum, (un sacrifice), p. 183, (holocauste ?), p. 190 ; A.3651 b) bulṭum, « Période de vie », A.1871 : 7 Bunu-Eštar, NP, roi de Kurdâ, p. 316 & n. 37, 38 Bunû.ma-Addu, NP, abu bîtim de Kurdâ, p. 330 sq. buppânam, « En situation inversée », M.5105+ k) Buqâqum, NP, p. 353 BurBurum, NP, second du mer‘ûm des Yahurrûm, M. 8306 : 15’ & e) Burhušânu, NP, p. 277, n. 2 Burhušum, NP, p. 277, n. 2 buṣârum, « Trouble social », A.2492 e) ; A.3252 c) bu’ûm, « Rechercher », A.697 a) D Dâdî-hadun, NP, à Imâr, p. 90, n. 6 Dadmum, NG, = la zone d’Imâr, A.2237 f) Dâdum, NP, A.1176 a), = Dâdun, Dâdum.ma Dagan, NDiv., (de Mišlân), A.4478 5 ; (d’Imâr ?), ARM II 137 c), p. 178 & n. 30, p. 181, p. 188189 ; (dieu thaumaturge ?), p. 184

    Index Dahizum, NG, p. 2, A.891 e) dalihtum, « Trouble météorologique », A.620 b) dalluwatum, « Terrain irrigué par des puits », p. 21 damâqum, eli NP d., « Être préférable à qqu’un pour qq’un (dat.) », A.2988+ : 30 damiq u damiq, A.3734 a) danânum, + ana, « Ne pas montrer de faiblesse », A.2057 e) ; A.2493+ f) eli d. = « Être en désaccord avec », A.3960 f) Dêr, NG, (menacée par le Zalmaqum), p. 81 sq. ; p. 313 ; ville de l’APqum, p. 317, & n. 42 dibbum, « Dires », A.851 e) Diminatum, NG, (région de Qâ), A.1126 a) Diniktum, NG, p. 90 & n. 7 Dunnum, NG, p. 206, n. 101 duppurum, « Chasser de son poste », p. 190 Dûr Addu, NG, M.7725 f) Dûr Zabîm, NG, p. 83 & n. 37 Dûrum labîrum, Cf. bàdki til E 3‘RM, A.469 f), p. 227, n. 147 3’ŠR, li-še-ra-ra-am, A.71 : 10 ebêbum, G, « Être calculé », A.1219 a) N, « Faire l’objet d’un calcul », A.1930 : 27 & a) ebertum, « Rive opposée d’un canal », A.2977+ e) ellêtum, « Belles paroles », A.490 a) Eluhhut, NG, p. 66 elûm, Š, « Faire sortir des animaux d›un enclos », A.1210 a) emâmum, (Année des e.), p. 330, n. 69 epêšum, âlam e., « Fortifier une ville », A.1975+ e) ; A.2951 : 28 ; A.4405 : 6 bîtam e., « Constituer son patrimoine », A.1283 m) eli — têrtam e., « Prendre une décision sur », A.1948 c) eli — têrêtim šûpušum, « Faire prendre un oracle au sujet de », A.1948 c) nukurtam e. itti, « Faire la guerre avec/aux côtés de qqu’un », p. 24, n. 67 qâtam ba’îtam e., « Traiter d’une affaire déjà conclue », M.5105+ e) ša ramani-šu-ma e., « N’en faire qu’à sa tête », A.2795 : 20-21 têrêtim e., « Prendre les oracles » ≠ têrêtim šûpušum, A.1948 d) eqlum, ina eqlim u alim, « Partout », A.673 d) eqel hurpim, « Champ à culture d’automne », A.891 b) erbum, « Sauterelles », A.4473 : 11, 12 erîmu/erimmu, « Marque sur la peau », A.469 f) (ermum), cf. hirmum errebâtum, « Entrée de la ville », A.3569+ : 5 & b) erretum, « Barrage », A.931 : 4 erṣetum, « Royaume », A.1956 g) (esêrum), « Demander le paiement », p. 187, n. 45 ešêrum, Š, « Poursuivre sa route », A.2692+ : 21 ; A.3567 : 17

    Index Š, « Rendre la justice », A.3101 a) ; A.3370 : 8 eššešam-ma, « Au moment de la fête », cf. u4-èš-èš & A.2735 a) eššišam-ma, « À nouveau », A.931 : 4’ ; A.2052+ : 39 ; A.4533-bis b) etêqum, šûtuqum, « Ne pas prendre en compte, escamoter », A.885 d) ezêbum, « Laisser de côté », M.2465 e) eZêpum, cf. ṣêpum ezêzum, « Se mettre en colère contre » (dat.), A.455 c) ezub, « Compte non tenu, malgré », A.1956 k) G Gab/mahlalum, NP, un cheikh, p. 50 & n. 109 Gagabân, NG, le Kaukab, A.3292 d) gamâlam, « Volontiers », M.8419 c) gamârum, D, ṭêmam gummurum, « S’inféoder complètement à quelqu’un », A.2769 a) Gaššum, NG, p. 310, A.861 a) gayûm, « Clan », M.8306 : 10” giš-URUDU.AŠ = giš-banšurx, « Table », A.4533bis : 21’ giš-ŠI.IR = giš-šukurx, « Lance », A.143 : 8 & b) gullulum A, inên g., « Aveugler », A.3482 a) gullulum B, « Commettre une faute », A.3845 : 2’ gummudum = (?), A.2692+ d) H 3 HDN, in NP, p. 165, n. 1 3HRM, A.455 f), p. 227, n. 147 3HMṬ, li-ih-mu-ta-ṭà-am, A.3651 e) habbatum, (ḤBB) « Soldat d’Alep », A.1975+ k) habbâtum, (ḪBT) « Pillard, mercenaire », A.1975+ k) Habdân, NP, frère aîné de Bannum, p. 309 Habdu-Amim, NP, cheikh (?) de Bît-Akkakka, p. 79 Habdu-Malik, NP, p. 168 & n. 6 Hadatân, NP, šâpiṭum (?) de Samanum, p. 20, n. 54 Hadni-turuk, NP, roi/cheikh d’Ašnakkum, p. 338339 Hadûna-Addu, NP, = Adûna-Addu, A.3252 note, f) Hahhum, NG, (garnison de H. à Terqa), p. 56 sq. & n. 119 Halabît, NG, p. 3, n. 16 ; p. 151, n. 44 ; p. 182, n. 22 halâqum, D + acc., « Causer la perte de », A.2422 c) D, « Voler quelqu’un », A.4473 20 hâlilum, « Espion », M. 6775+ f) hallatum, « Troupeau transhumant », A.2237 : 27 ; A.3948 : 7 (halṣuhlu) = hazzannum, p. 186, n. 36 Hâlu-hadun, NP, devin mâr yamîna, à Mišlân, p. 33 Hâlu-rabi, NP, lieutenant d’Ašmaṭ, M.8306 : 12” hamâṭum, D, perm., « Être imminent, arriver vite », A.2052+ : 16 Hamiyân, cf. Amiyân, p. 45 & n. 97-98 Hamman, NP, cheikh de Dêr, p. 83 Hammêsîm, NP, à Mišlân, p. 29

    367 Hammištamar, NP, p. 13, p. 18 Hamratum/Hawirtum, NG, A.400 b) ha-na, « Bédouin » (pass.) mâr yamîna / mâr sim’al (pass.) ha-na ša na-ha-li, « Bédouins des oueds », A.3567 e) hanûm, « Bédouin », A.231 g) ; A.2692+ g) ; (≠ mâr mâtim), A.231 g) Hanzat, NG, ville du Zalmaqum, p. 159 sq., p. 296 hapirum, « Exilé politique », p. 309 (H)aqbu-dâdî, NP, A.830 a) ; à Andarig, A.3569+ c) har(a)bum, « Étourneau», M.7814 a) harâmum, « Recouvrir », A.4473 d) ; « Avoir une maladie de peau », A.469 e) ha-ra-ma-am = (h)ermum, A.469 g) Hardatum/Hardaya, NP, p. 1, n. 1 Hardum/Hardûm, NP, p. 1, n. 1, p. 2 (homonymes) harrum = (?) arrum, assemblée, A.396 h) hasidânum, « Cigogne », A.3292 c) hašâhum, « Être favorable à », A.1283 e) šîram h., « Rechercher l’intérêt de quelqu’un », A.1283 e) hašhaštum, « (un instrument de siège) », M.11056 a) Hašqûdum, NP = Asqûdum, p. 102, n. 36 ; p. 172 hatqum, NG, « Chemin », A.2692+ g) ; M.9130 9’ ; p. 318 haṭṭum, « Houlette, sceptre », p. 310, n. 32 haṭûm, (perm.), « Subir un manque » (acc.), A.3252 d) ha-zi-an-nu, p. 186, n. 36 hazzannum, « “Résident” d’un protectorat », p. 180 ; p. 182 sq. ; = « halṣuhlu », p. 186, n. 36 Hên/Hîn, NG, près de Tuttul, A.1169 : 5, p. 266 & n. 215 hillatum, « bât », A.1283 k) Hiprî/rum-Malik, NP, frère et général de Sibkû. na-Addu, A.4254 a) hirmum, « Enveloppe de tablette » (= irmum), A.4473 d) hissat šumim, (signe ominal), p. 189 hîṭum, « Perte », A.2691 a) Hubidânû, NG, tribu nomade, M.7725 d) hurmum = hirmum, A.2467 b) hurpum, cf. eqel hurpim hurrum, « Malédiction », A.829 b) I Iddi, NP, prophète de Dagan, A.455 a) Idin-Annu, NP, p. 277, n. 1 Idin-Nunnu, NP, p. 290 sq. idnum, (in NP), « Don », p. 277, n. 1 idrû, « Sel gemme », M.11488 a) Ikšud-appa-šu, p. 296, fonct. du RHM, tué à Hanzat Ilalum, NG, M.7725 d) Ilî-Addu, NP, d’Imâr, A.1930 : 20 Ilî-Lîm, NP, aleppin, p. 103 illatum, « Caravane », A.2493+ b) ; 2963 e) illetam, « Par caravane », A.2963 e) Iltum, NG, p. 23, n. 65

    368 Ilum.ma-Ahum, NP, à Mišlân, p. 29 sq. Imâr, NG, p. 89 sq. & n. 1 ina, « Puisque …», A.3819 b) ina/inâ.ma, « Dans la mesure où », + subj., A.3819+ b ; cf. A.1283 e) înum, ša îni-, « Avec qui on a de bons rapports », M.7396+ c) ina înim nawirtim = « Quand on y voit encore », M.11056 e) iplum, « Réponse (positive) », A.4339 b) (i/esrum) = sirum, p. 187 iṣîrum = haṣîrum, haṣârum, M.7814 d) išârûtum, « Justice », A.2465 i) Išhî-Addu, NP, roi de Qaṭna, (encore vivant), M.7725 : 37, p. 154, n. 52 Išhî-Lîm, NP, roi ou cheikh de Zalpah, p. 154, n. 49, A.2237 d) itbârum = tappum, « Associé, de rang égal », A.4254 b) iti-kam = iti, A.3101 : 15, p. 299, n. 5 iti 1-kam, « Premier mois », M.7814 h) itti, it-ti la ke-em = « Nonobstant le fait que », M.5105+ i) itti ša, « En même temps que …», A.1176 f) Iûr-Mêr, ND, (dieu des serments à Samanum), p. 20 & n. 53 izzuzum, ana — i., « Être prêt à », A.480 a) + dat., « S’opposer à », A.4533-bis d) K ká, ká-ab = bâb, A.3119 : 10 3KBS, šêpam kabâsum « Prévenir », A.3819+ a) kabârum, D, « Rafistoler », M.6272 g) kabkabum, (in NP), p. 91, n. 10 kadûm, « Confier qqu’un à la sauvegarde de », p. 201 & n. 93 ; A.989 a) kâdûm, « Protecteur », p. 201, n. 93 (kādu), (Ass.) (une structure défensive), p. 201, n. 93 KAK.IGI, šukurx, = IGI.KAK, A.2769 b) kalbum, (injure), A.1956 g) kaltum, (kalṭum/qeltum), « Prétendant à un trône », p. 193, 244 kalûmim, « Toute la journée », A.931 : 10’ kamâlum, « S’irriter contre qqu’un » (+ acc.), p. 195, n. 77 kamâsum, « Mettre dans un contenant », M.6272 c) kapâdum, « Ruminer une idée, avoir une idée fixe », A.3960 a) ; « Poser une question oraculaire », A.3186 e) karâšum, « Camp », ékallatéen, p. 15 kârum, « Quartier marchand » (Tuttul), p. 104, n. 56 ; p. 181 ; (Mari) A.3819+ 36, A.4608 : 13 kaskal.a, k. balâṭim = « Caravane de survie », M.11488 d) kâsum, « Coupe », (symbole de l’alliance), A.4533bis e)

    Index kaṣâm, « Par la limite steppique », A.3081 : 11 kâṣirum, « Ouvrier en bâtiment », A.22 a) katappum, « Hache ansée », (objet royal), p. 15 & n. 46 kiâm = annîtam, A.2057 c) kidânum-ma, « En dehors », A.3850 b) kîdum kîdâni-ma, « Partout », A.3850 j) kidûtum, « Protection, sauvegarde », p. 201-202 Kil(’)a-maraṣ, NP, & Kil(’)an, p. 150, n. 43 kîma pâni-…-ma, « Dès que cela sera possible à…», A.851 b) kîma…-ma, « Dès que », A.851 c) Kî-milka-Ila, NP, A.546 a) kimkum, « Traité d’accord », p. 351, n. 110 KI-ra-i, (une fête), M.8919 b) Kirêtum, NG, p. 2, p. 48, n. 104 kisallum, « Pièces autour d’une cour », ARMT XIII 129 b) kissatum, « Fourrage », A.2959 : 14 kîsum, « Bourse », M.7382 : 4 & p. 264, n. 241 kiṣrum, « Contrat d’embauche », p. 104, n. 56 Kiwar, NP, M.7381 a) kubbusum, « Chargement », p. 102 kul(l)um, p. 1, n. 2 = kullatum (?) kullum (A), « Souffrir d’une maladie », A.469 g) kullum (B), « Garder militairement », A.2552 d) kussûm, « Siège, trône », p. 190, p. 219 n. 133 kuṣṣum, « Saison des froids ; hiver », p. 103 Kuzzari, NP, préposé au courrier, A. 33 : 6 L La-kâ.ma-El, NP, A.2840 a) Lakušir, NG, M.8919 a) Lala’um, NP, A.2283 d) lamnum = lemnum, « Mauvais », A.4533-bis : 3’ La-nasûm, NP, la-na/ni-su-ia, la-na-su-yu-um, p. 179, n. 2 ; p. 184 sq. laqâtum, D, « Récolter les épis de blé », A.2977+ : 37 Larsa, NG, p. 56 sq, A.2552 e) lâsimum, « Messager à pied », A.3369-bis a) Lasqum, NG, (région), p. 104, p. 130, p. 151, p. 174, p. 182, n. 22 leqûm, eli- l., « S’emparer de qq chose (acc.) aux dépends de qqu’un », M.5105, b) libittum, « Maison(s) en dur », p. 174 & n. 23 lîmum, (en contexte mâr sim’al), p. 14, n. 41 lîmum = li/a’bum, « Bouton », A.469 h) lú-me-eš = awîlûtum, « Population », A.3346 b) luhhumtum, « Conflits entre bergers », A.891 c) Lullû, NG, A.2057 : 34 Lupahum, NP, prophète de Dagan, p. 262 sq. M 3MŠL, um-ta-ša-ši-il5, A.3850 : 8’ & d) mâdarum, « Membre d’une famille royale », p. 192 sq., 244 sq.

    Index mâdum, (adj.), « Outrancier », A.2385 c) ; « Important », A.1948 a) (verbe), « Être outrancier », A.2385 c) ; « Être important », A.2052+ : 39 magârum, « Être d’accord », (i), (u), A.1230 a) D, « Amener à la conciliation », M.11037 a) mahâhum, Št « Être à bout de forces », p. 316, n. 37 mahârum, « Aller vers l’amont », A.989 c) ; A.3948 c) mahâṣum, qaqqadam m., « Porter un coup fatal », A.3591 f) ; « Porter témoignage contre qqu’un », A.2594 a) sikkatam m., « S’assurer la propriété de » / « réduire quelqu’un au silence »p. 197-8 mahirûm/mahrîtum, « Endroit creusé », A.3292 a) mahlalum, « Endroit par où l’on passe en se cachant », M. 6775+ f) mahraštum, « Famille d’alliance », p. 48, A.2963 c) mahrêtum, mahrêtim-ma « En urgence », A.829 : 6 mahrît, « Devant », A.2552 : 7 mahrîtum, « Creusement, fossés », A.3292 a) makkûrum, « Trésor du temple », p. 189, A.673 : 9 (makrûm), (Bab.) « Tache rouge », « décoloration », A.469 f) mâkûm, « Espion », M.13618 : 5 malâhum, « Spécialiste en bateau », M.6272 g) mâlakum, « Marche de deux heures », A.455 e) malikum, (un signe auspicieux), p. 223, n. 139 malûm, šubtam m., « Faire le plein d’habitants », p. 355, note a) Manûhatân, NG, p. 174 ; (distance de Mari) A.3962+ c) maqâtum, ana awât NP m., « Être dévoué à » A.231 a) ana šêpê m., « Supplier », A.396 f) ana šîr NP m., « Être dévoué à », A.231 a) mârum, mâr damqûtim, « Qui appartient à la classe aisée », A.3101 : 19 ; M.9587 a) Mâr Aprêyû, NG, (tribu bédouine), M.7725 d) Mâr-Eštar, NP, dignitaire ešnunnéen, p. 171, n. 15 marâṣum, D, « Parler sans amabilité », M.11037 g) Št, « Être choqué », M.5347+ a) marâyum, « La population mariote », M.9195 : 14 mâriktum = mârakum « Longueur, étendue », A.3292 b) maskanâtum, « Campements de nomades », p. 174, n. 23 ; A.546 : 13’ maṣṣartum, maṣṣarti hi-ṭì-im, « Protection contre un dommage », p. 195 & n. 84 maškabâtum, « Abri pour la nuit », A.3252 g), p. 174, n. 23 maškattum, « Dépôt », M.11037 : 1’ mašqîtum, « Territoire irrigué », p. 35, A.2977+ : 35 Mâšum, NP, à Mišlân, devin, p. 29 mâtum, « Communauté », A.3569 i) ; « Pays de Mari », p. 121 ; Conseil de Kurdâ, A.3186 b) mazzâzum, (signe auspicieux), p. 189 MeBišum, NP, A.1943 a)

    369 mer‘ûm, « Chef de transhumance », p. 137 ; (à Tuttul), p. 187, n. 39 Mešrûm, NP, M.5081 a) mihrêt, « Devant », M.7280+ a) miksum, « Taxe commerciale », p. 92-93, p. 96, p. 181, p. 188 & n. 46 Milku-Eštar, NP, A.3252 a) mîlum, « Crue » (emploi métaphorique), A.215 a) mînam-mi, « Comment donc…? », A.2552, c) Mišlân, NG, p. 21, sq. mišlânâyum, « de Mišlân », M.9195 : 10 mišlânûm, « de Mišlân », A.4162 : 7 mîtum, « Mort = en faillite », M. 5105+ : 15 miṭît pîm, « Manquement par rapport à un accord oral », A.1176 h) mû, « Flot » = attaque des ennemis, A.647 f), mê qâtim, A.2170 b) ana qâtim mê √NDN, A.2170 b) Muban, NG, centre mâr yamîna, p. 174 & A.4034 b) mu-kam, « L’année en cours », A.885 c), A.4533bis a) mudammiqum, « Celui qui se distingue par sa bravoure », A.1975+ m) muhhalṣîtum = muhhelṣîtum, « Glissement, dérobade », A.2465 a) mûšam-ma, « La nuit-même », A.3850 : 26’ Mut-Dagan, NP, fils de Mutî.ma-kû, de Šudâ, p. 166 Mutî.ma-kû, NP, père de Mut-Dagan, M.7537 : 9 & a) Mutî.ma-la-ka, NP, M.7537 a) Mutû.ma-kû, NP, mer‘ûm du Yarih, M.8306 : 13’ N 3NKR, ni-ki-ir, imp., A.3845 a) 3NSK, « Charger une matière sur un charriot », (N), M. 11488 e) na’âdum, Š, « Envoyer un message menaçant », M.5347+ c) na’âpum, « Chercher noise à », A.3948 b) na-ab-, // na-bi- in NP, A.3651 a) Nabi-Šamaš, NP, A.3651 a) nadânum, âlam n., « Livrer une cité », p. 309, n. 29 mê ana qâtim n., A.4478 b) rihṣam n. = « Avoir un palabre », M.14078 b) (dNâdin-mê-qâtim), ND, A.2170 b) nadûm, eli — tebâm n., « Lancer une attaque contre », M.4339 e) napištam ana — n., « Mettre son espoir de vie dans », A.989 d) ṭêmam n., « Abandonner son naturel », A.2465 c) nagâšum, Gtn, « N’avoir aucun domicile fixe », A.2795 b) *nagâ‘um, « Trouver une pâture », p. 44, n. 91 nagbum, « Totalité, nappe phréatique, réserves », A.3567 c) nahalṣûm = nehelṣûm, « Glisser », A.2465a) napalsuhum, « S’asseoir par terre », A.1219 b)

    370 napâṣum, qâtam n. « Ne pas tenir compte de », A.1169 a) napsatum = napištum, M.11037 c) naqâbum, « Présenter défavorablement », A.3819+ d) našâkum, ubânâtim n., « Être hostile à », M.11072 a) *našpartu B, « Messager » (CAD), M.6775+ c) našpertum, Cf. ša našpertim našûm, « Lever, transporter », p. 103, n. 48 ana — n. = « Se rendre à …», A396 d) biltam n., « Acquitter l’impôt », M.6272 : 26 qâtam ana — n., « Lever la main vers » = « Se donner en vassalité à », = « S’opposer à », A.829 i) še’em n., « Produire du grain », A.2977+ : 35 šukurram n., « Se révolter », A.2769 c) naṭâlum, « Regarder avec indifférence un événement », A.3591 q) ; p. 341, n. 92 nawârum, + libbum, A.3734 b) nêpešum = nêpeštum ; « Matériel », A.2977+ b) nib’um, « Terroir inondable par un oued », p. 35, A.2977+ f) níg-ba-a, « Présent », A.1956 b) nig‘um, « Parcours traditionnel d’un troupeau », A.546 c) Nihad, NG, A.2387 d) Nikrum, NP, mer‘ûm uprapéen, p. 129, p. 131 & n. 6 ; p. 136 nikurtum = nukurtum, « Conflit (avec les Mâr yamîna) », A.1169 : 15 (dnin kur), NDiv., à Émar, cf. A.3962+ a) niqmum, « Revanche (des Bédouins), contre-razzia », A.3948 c) nishum, « Éteules », A.4277 b) niṭiltum, « Apparence », M.9587 c) niṭlum, « Vues, gré », M.9587 c) nu’ûm, « Sot », p. 279, n. 11 nu-hu-ti, « Cortège du marié », A.2963 d) Nurrugum, NG, M.9130 : 8 nuṣrum, (in NP.), « Protection », p. 290, n. 27 P 3PLL, « Regarder avec attention», « envisager (+ ana) », « protéger », M.10996+ d) 3PSL, « Être boiteux, ne pas marcher droit », A.830 c) pagratum, « Rite des pagrâ’u », M.7396+ e) pagrâ’um, (rite), A.4478 a) pahâdum, « Horripiler », A.3482 b) pahârum, D, pahhur(um) = puhhur(um), M.7826 a) palâhum, ana NP p., « Être dans la crainte à cause de… », A.3569+ d) palâlum A, D, « Assurer la surveillance », M.10996+ d) palâlum B, (i) « Émettre des réserves, accuser », A.2166 b) pâlilum, « Housse protectrice », M.10996+ d)

    Index pânum u warkânum, « Partout », A.620 d) pânûm u warkûm, « Tout », A.3977 b) paqâdum, « Procéder à la vérification-piqittum », M.5147 a) parâsum, ṭêmam p., « Décider d’une affaire », M.7631 b) warkatam purrusum, « Se renseigner », A.3850 a) Š., « Mettre hors irrigation », A.3977 b) parṣum = namburbi, p. 223, n. 139 pašârum (u) = pazârum (i), « Passer en cachette », A.1219 d), A.4162 a) pattum, « Front militaire », A.2212 e) paṭârum, « Dételer » = quitter son camp, descendre à l’hôtel, etc., A.3591 a) pazârum, cf. pašârum pehûm, « Calfater », M.6272 : 41, cf. g) petûm, « Tenir prêt », A.143 e) ; « Donner des informations », A.829 f) « Prendre de vive force », M.7911 b) pihhazum, « Souris », p. 102 & n. 42, 43 pišannum, pišan qâtim = « corbeille à tablettes », A.3119 b) pûm u lišânum, « Ragots », M.10996+ g) puhârum, « Réunion des différents clans », A.231 d), A.1975+ f) pûhat, (+ subj.), « Plutôt que », A.4533-bis : 24’ puhurtum, « Rassemblement », A.3101 a) pullusum, « Faire des ennuis à quelqu’un, attaquer dans le dos », A.2492 a) purrusâtum, « Agencement pour l’accès à l’eau des animaux », A.1176 d) Q 3QLL, « Être peu nombreux », A.3850 c) qablêtum, « Milieu », p. 213 ina qablît, « Au cours de », p. 213 qabûm, (+ dat /+ ana), « Promettre à », A.2963 a) (avec antériorité du discours direct), A.3569+ k) qâB/Pum, « Manigancer », A.1176 b) qadâdum, ana kakkî q., « Se résoudre à combattre », A.1975+ h) qadu, « Vu que », A.2052+ : 14, 16 qadû.ma, « Du moment que », A.2057 : 33 & e) qadun = qadum, A.3850 : 17’ qalûm, išâtam q. + acc., « Brûler qqu’un », M.8306 e) N, « Être brûlé par le soleil » (ou N-kalûm, « subsister » ?), A.620 c) qâlum A, « Crier », A.2956 a) D, + ana, « Réclamer », A.2956 a) qâlum B, « Se taire, être attentif », A.2956 a) qammum, (un prêtre), A.3101 c) qaqqarum, « Terrain », A.647 g) qarâšum, « Découper les morceaux de la victime », A.2552 a) qarnum, (un lieu), M.7814 c)

    Index qâtamma, qâtam iattam-ma = « Tout comme moi », A.1975+ p) qâtum, qâtum ba’îtum, « Affaire conclue », M.5105+ e) Qirdahat, NG, (prise de Q.), p. 65 qullulum, Cf. gullulum quttûm, « Mettre la main sur », M.11037 b) R 3RKB, « Triompher », A.829 g) 3RSB, « Commettre une faute involontairement », M.10996+ a) rabûm, « Pousser » (en parlant d’une plante), p. 223, n. 139 rabûm, (titre de Dâdî-hadun ?), cf. p. 144, n. 32 ragâmum, « Réclamer par voie officielle », A.143 e), A.851 a) Rahatum, NG, M.6272 d) rakâbum, + itti, « Voyager avec », M.5147 b) « Doubler quelqu’un », A.829 g) Rakakum, NG, = Raqqum, M.7396+ b) ramâkum, D, « Purifier par un bain », A.4478 a) rapsum = rapšum, A.3252 h) rasbatum = rasibtum, « Faute involontaire », M.10996+ a) rašûm, takittam r., « Devenir une véritable affaire », A.3119 a) raṭabtum = riṭibtum, « Terrain irrigué », A.620 c) raṭibtum = riṭibtum, « Terrain irrigué », p. 63, n. 133 redûm, « Aller dans le sens de…», A.830 e) ; « Accompagner », A.829 e) & p. 218, n. 130 riâbum, D, « compenser », A.2385 g) ribbatum, « Un très grand nombre », A.1956 h) rigmum, « Grand bruit, puissante clameur », A.2741 b) ; « Cri de guerre », A.3591 j) ri-HI-ṣa-am = rihṣam, A.3567 a) rikissumma, « Comme de coutume », A.2977+ d) riksum, « Succession des tâches », A.2977+ e) Rip’î-Dagan, NP, p. 24, n. 66 *riqîtum, « future (CAD) », A.2977+ e) rîqum, « Bois odoriférant », A.2692+ i) rubbûm, « Notable », A.2385 f) rumkum, « Bain rituel », A.4478 a) S 3SKN, « S’installer pour un temps », ≠ √ŠKN, √WŠB, A.143 g) 3SKP, « Repousser loin de soi », A.891 d) 3SKR, te9-es-ki-ra, M.11037 d) sa-Bi-la-tum = sapiltum, « Population des campagnes », A.2422 b) sà-Bi-nu-um, NP, mer‘ûm du Yarih, A.989 : 24, p. 213, n. 123 saBlum, « Population de petites gens », A.2422 b) sadâdum, « Razzier », A.3948 : 7 saddum, « Razzia », A.3948 : 10

    371 sâdidum, « Razzieur », M. 5105+ h) sâdum, « Meurtre », A.3850 g) sagûm, « Émigrer pour raison économique », p. 83, p. 159 sahârum, D, « Persuader », A.885 b) Sahlabân, NP, cheikh de Gaššum, p. 310, n. 30 Sahriya, NG, p. 278, n. 6 saknum, « Résident de fraîche date », A.143, g) Samanum, NG, p. 13-17, p. 14-20 Samsî-Addu, NP, roi éphémère de Nahur, p. 14, n. 40 Samsubâl, NP, ambassadeur aleppin, p. 170 sanâqum, « Importer à, être urgent pour », A.1975+ o) kaspam s., « Établir l’origine d’un fonds », A.3370 b) D, « Faire le bilan d’une gestion », A.1871 : 10 Sarrû, NG, p. 278, n. 7 Sarrum, NP, chef de Serdâ, p. 6, A.3850 f) sassum, « Char allégé », A.2692+ : 28, A.3850 e), M.7401 c) sa-ta, NG, p. 151, A.1176 e) sehûm, N, « Rencontrer des troubles », A.830 g) sekertum, « Servante du harem », A.3591 o) sêkirum, « Irrigateur », A.891 i) Serdâ, NG, p. 6, p. 8, p. 140 n. 21, p. 150 sq. serdum, « Olivette », p. 6 si-i-la-an, NP, M.5081 a) simmiltum, « Échelle d’assaut », M.11056 b) Sîn-rêṣû-šu, NP, A.1230 b) siniqtum, « Bilan, inspection générale », p. 330 sq. & n. 69 sirum, « Tribut » (de Tuttul), p. 187 ; (de Hên), A.1169 : 22 Sumu-Addu, NP, p. 313 sq. Ṣ 3ṢB’, ni-ṣa-ab-ba-ba-HU-ú, A.647 : 14 3ṢḪR, « Être mineur », A.891 a) 3ŠM›, [t]e-še-e-em-mu-ú, A.829 : 7 3ṢND, ta-Za-an-ni-du, M.7382 : 12 ṣabâtum, « Lever des travailleurs », A.22 a) ina qâtim ṣ., « Avoir recours aux bons offices de », A.3569+ e) ; « Prendre en main », A.3252 b) ; « Se charger de quelque chose » M.9575 a) pân awâtim ṣ., « Assurer la conduite d’une affaire », A.3845 b) pânam ṣ., « Guider, aller avant », A.2447 d) ṣibûtam ṣ., « Réussir dans son entreprise », A2465 g) šêp NP ṣ., « Faire acte d’allégeance à », M.7396+ : 7’-8’ (et anal.) šitûlam ṣ. + ana NP, « Réfléchir au sujet de …», A.2447 a) ṭûbî ana NP ṣ. = « Vouloir du bien à », A.4016 a) Gt, tiṣbutum = « Tenir bon », M.9489 a) ṣâbitânum, « Celui qui détient », A.3370 a) ṣâbûm, « Groupe de razzieurs », A.396 a)

    372 ṣalâmum, D, « Noircir la réputation de qqu’un (auprès de = acc.) », A.1283 c) ; « Montrer du mécontentement », A.2735 b) ṣalmum, « Qui a les cheveux noirs » (= jeune), M.9587 b) ṣarâpum, « Donner un teint boucané », A.673 c) ṣarârum, « Être purulent », A.469 j) ṣarrum, « Purulent », A.469 j) ṣehrum/ṣehertum, « Population des campagnes », A.891 a) ; M.5105+ f) ṣêpum, N, « Arriver » (lettre), 5317 b) ; cf. eZêpum. ana ṣêr- = aššumi- « au sujet de », A.2840 b) ṣêrum, « Serpent » (injure), A.2465 b) ṣibîtum = ṣibûtum, « Désir », A.2465 f) ṣinnatum, « Bouclier », A.143 c) ṣippatum, « Joncs pour faire des liens », A.3651 c) Š 3Š‘R, « Persécuter », A.954 c) 3ŠPR, aš-ta-RA-pa-ar, A.3567 : 13 3ŠûB, Cf. A.2385 d) ša baṣṣa‘atim, « Chef du commando », A.2497+ a) (ša esêri), (Nuzi), « Collecteur d’impôts », p. 187 ša hirêtim, « Système contre les fossés d’une ville », M.11056 b) ša našpertim, « Messager », M.6775+ c) šadâdum, « Se tirer d’une affaire, s’abstenir de », A.2385 g) pagram š. = « S’enfuir», A.2385 g) Šaggar-abî, NP, général de Kurdâ, A.3591 r) šahârum, Cf. √Š‘R šahâtum, D, « Faire peur, faire craindre une punition », A.2212 a) šahrum, (ša‘rum), « Persécution, pogrom », A.954 c) šakânum, ana biltim š. = « Taxer », A.885 e) ana qât NP š., « Inspirer une idée à qqu’un », A.1283 b) arnam ana – š., « Tenir rigueur pour », A.1975+ : 18 damiqtam š., « Manifester de la bonté », M.11071 e) puhâram š., « Réunir », A.1975+ f) puluhtam š., « Faire peur, inspirer le respect », M.9195 c) šumam + acc š., « Assurer la gloire de », M.10996+ b) šahram š. = « Persécuter », A.954 : 22 & c) šalâmum, D, « Réaliser les moments d’un sacrifice », A.861 a) šâlum, « Demander des comptes, punir », A.2769 c) da’atam š. « Opposer une fin de non recevoir », A.2795 a) D (?), « Interroger », A.3186 j) šamârum, Gt, « Louanger », M.8306 a) Šamaš-tillassu, NP, pâtre, p. 137 šanîtam, « Item » (nouvel aspect d’une question), A.2212 c)

    Index šanûm, « Rebelle », A.231 b) šanûm, (en hendiadys), « Faire une seconde fois », A.3591 m) D, libbam šunnûm, A.396 g) šutašnûm, « Faire à nouveau », A.2210 a) šapâkum, âham š., « Épuiser quelqu’un », A.1956 a) šapartum, « Zone de commandement », M.7725 c) šapâṭum (a/u), « Enjoindre », A.2956 c) šâpirum, « Chef militaire » A.1956 c) šapittum = šapiltum, « Reste », A.1210 b) šâpiṭum, « Gouverneur » (de Tuttul), p. 179 šâpi’um, « Qui collecte la šepîtum », A.4009 : 5 & a) šaqîtum, « Zone irriguée », M.11488 c) šaqûm, D, « Aller en amont », A.2692 + : 44 ; A.3292 e) šâriqânum, « Voleur », A.2166 a) šarrâqânum, « Voleur », A.697 b) šasûm, gerram š., « Appeler à faire une expédition », A.3850 k) šutassûm, « Se faire huer », M.7401 a) (Šat imêrišu), NG, « Chamiyé », p. 89, n. 1 šebêrum, qaqqadam š., « Briser l’élan d’une attaque », A.3591 g) ṣâbam š., « Briser la résistance », A.3591 g) še’îtum, (une catégorie de femme), M.7703 b) šêlibum, « Renard » (injure), M.9195 a) šepîtum/šepatum, « Contribution des sédentaires aux nomades », A.4009 a) šernum = ?, p. 262, n. 210, p. 263 šinîšu, ana š. alâkum = « Être divergent », A.2741 : 8 & c) šipirtum, cf. ṭuppum š. širahum, « Élixir de vérité », A.1283 j) ; A.1956 d) ; M.7375 : 7 šîrum, « Personne humaine », A.1283 e) ; cf. maqâtum šîr rîmim = « Part du butin », A.3591 p) šîram hašâhum, « Rechercher l’intérêt de qqu’un », A.1283 e) šîram râmum, « Avoir de l’intérêt pour », A. 1283 e) šitûltum, « Avis », A.2447 a) šitûlum, « Résultat d’une réflexion », A.2447 a) Šubat-Enlil, NG, (ville frontière), A.3591 15 Šubat-Šamaš, NG, p. 297 šubtum, « Lieu d’habitation », p. 354 note a) ; cf. malûm šu-HA = bâ’irum, M.8419 5’ šûlûtum, « Endroit jusqu’où l’on remonte le fleuve », p. 90 šumum, « Nom, renom », p. 190 Šum-šu-lîtêr, NP, p. 20, n. 55 ; wakil abarakki, M.7375 : 13’ šumšûm, « Se laisser prendre par la nuit », M.11056 c) šûrubtum, (taxe douanière), A.402 f) T tabâlum, « Emmener contre son gré », A.480 d) tabûm = tebûm, p. 358, n. 125

    Index

    373

    tadbibtum, « Protestation », p. 351 ta(h)tamum, « Conseil (municipal) », p. 183 sq., 190, 213, 220, 223 takiltum, taklâtum, « Sentiments dont on est sûr », A.1975+ g) = tikiltum, « Signes encourageants », p. 29 n. 69, p. 251, A.830 d) takittum, « Réalité », A.3119 a) taklum, « Dont on est sûr (= d’un bon rang social) », A.295 b) ; M.9587 a) tamkârum, « Banquier », p. 188, A.469 d) tappum, « Égal en dignité », A.3569+ h) *taqîmum = ? , M.7725 f) taṣbittum = tiṣbuttum, « Querelle », A.480 c) têbibtum, têbibti warhim, « Comput, moment où sont pris les oracles », A.143 h) tebûm, « Se lever » (= manifester de la mauvaise humeur), A.2385 a) ; (= mettre fin à, une discussion), M. 11037 i) têbum, « Contrattaque », A.4339 e) tenum, « Soif », M.7389 a) têqîtum, « Prétexte », A.22 : 9 ; A.2951 : 15 ; M.5317 a) terdîtum, « Ajout (de propos) », M.5347 b) terhatum, (Don fait par le mari), A.215 b) Terqa, NG, (occupée par les Mâr yamîna), p. 56 têrtum, « Oracle, autorisation (du dieu) d’agir », A.1948 d) (* tikātu A), in CAD T, « reins ( ?) », p. 254, n. 197 Tillâ ZI-BI-im, NG, = Tillâ sippim, p. 103 & n. 50 Tu’âmû, NG, « Les Jumeaux», A.3292 e) tubâyum, NG, « de Tuba », A.3346 11’ Turu/ip-adal, NP, général d’Éluhhut, p. 66 & n. 9 Tuttul, NG, p. 179 sq.

    unqâtum, « Les Anneaux » (partie du temple), p. 306 urubâtum, (cérémonie religieuse), p. 182 & n. 19 ; p. 188 ûṣum, (túg-níg-bàr), « Couverture », A.1283 k) Utâh, NG, p. 284 uthurum, « Signe divin », p. 189 & n. 58

    Ṭ ṭâbum, itti NP ṭ., « Avoir de bons rapports avec qqu’un », A.3569+ : 5 ṭâmum = ṭêmum, « Se préoccuper », M.5081 b) ṭapâlum, (a), « Mépriser », A.673 g) ṭarâdum, N, « Être chassé de », M.7537 b) ṭêmum, « Manière d’être », A.2492 d) ṭûbû, « Manifestations d’amitié, hypocrisie », A.1975+ g) ina ṭûbî-ma = « De bon cœur », M.8419 : 8’ ṭuppum šipirtum, «  Missive sur tablette », A.1975+ a)

    Y Yabruq-Addu, NP, aleppin, ša sikki, p. 170 Yada-Maraṣ, NG, = Ida-Maraṣ, A.3101 : 11 Yadurum, NP, M.11071 f) Yaggih-Addu, NP, p. 44, n. 91 Yagîd-Lîm, NP, A.3252 f) ; (roi de Nihriya avant Bunû.ma-Addu), A.4254 : 10, p. 309 sq. Yahad-maraṣ, NP, A.2422 a) Yahmumum, NG, p. 130, n. 5 ; A.231 : 7 & c) ; A.396 e) ; M.9505 b) Yahṣibel, NP, bédouin, A.2497+ 13 Ya’il, NG, p. 45, 47-48 Yakbar-Lîm, NP, p. 189 sq. Yal’a-Addu, NP, père de Yarka/ibaddu, p. 159 & n. 72 ; A.3252 : 14 Yamṣi-hadun, NP, (à Mišlân, devin), p. 29 Yamuthal, NP, A.1176 g) Yanṣib-Addu, NP, aleppin, A.2493+ k) ; à Kurdâ, p. 330 & n. 69 Yanṣibum, NP, p. 10, (homonymes), p. 15 n. 47 Yantin-Addu, NP, marchand, p. 64 Yaqbi-Addu, NP, roi d’Ašnakkum, p. 338 & n. 90 Yaqqim-hammu, NP, roi de Tuba, A.3346 : 10’

    U ú-wa-an-ṣí-ir, // à uštanṣir, A.830 b) u4-èš-èš = eššêšam, « Au moment de la fête », ARM II 137 c) u4-kam = umukkam, M.10996+ c) ullânum, « Là-bas », A.3186 d) umšarhum, « Valet de ferme », A.1956 f) unqân, « Les deux Anneaux » (partie du temple), A.3101 : 17

    W 3WRD, ta-ra-ad, impér., A.954 d) 3WŠB, tašab = tišab, impér., M.7814 b) wabâlum, hiṭîtam w., « Commettre une faute », M.10996+ a) qâtam w., « Toucher à ce qu’il ne faudrait pas », A.3186 f) Š, (elliptique), « Envoyer une tablette », A.1948 e) waklum = ugula, « Chef de service », A.2052+ f) warâdum, « Aller en aval (= à Mari) », (pass.) warhum, « Nouvelle lune », A.1219 a) waṣûm, ina napištim w., « Avoir la vie sauve », A.490 c) wašâbum, + acc., « Être assis sur », A.673 f) libbam šûšubum (šušûbum ?), « Calmer les esprits », A.2385 d) wâšibût libittim, cf. libittum waššurum, « Abandonner une entreprise », A.2057 b) ina qâtim w., « Laisser s’échapper une occasion, refuser une proposition », A.2741 a) wuBBurum, « Participer », A.2057 c) Wurqana, NG, p. 347 wuṣṣurum = buṣṣurum, « Déchirer, semer le trouble », A.2492 d)

    374 yardum, « Oued », M.7725 c) Yarih, NG, p. 47 Yariha, NG (dans la Beka’a), p. 44 Yarîm-Dâdu, NP, à Kurdâ, fils de Yanṣib-Addu, p. 330 Yarîm-Dagan, NP, p. 24, n. 66 Yarîm-hâl, NP, exploitant agricole, A.2283 a) Yarîm-hammu, NP, de Yabliya, A.2210 : 17 ; mer‘ûm de l’Amnan, M.8306 : 14’ Yarka/ibaddu, NP, roi de Hanzat, p. 159 & n. 72 Yasîm-Dagan, NP, p. 50 sq. & n. 109 Yasîm-El, NP, p. 168, p. 175 Yaṣêrah, NP, p. 21, n. 58 Yâṣi-, in NP, p. 21, n. 58 Yaskurum, NP, yahurréen, A.1210 : 5 Yašûb-Dagan, NP, de Nihad, A.2387+ e) ; zamardabbum, M.7375 : 12’ ; chef de Tuttul, p. 188, n. 51, p. 229 sq. Yatar-asdu = Itûr-asdu, A.759 a) Yatar-kabkab, NP, p. 91, n. 9 Yatarum, NP, militaire mariote, p. 23 Yatu-Lîm, NP, A.861 c) Yitmi-Nasi, NP, p. 183, n. 23 Z zabâlum, « Transporter par voie de terre » ≠ sakâpum, ARMT XIII 129 a) ; « Trahir un, secret » (?), A.2422 b)

    Index ZaBBum, NP, A.829 d) ZaBihum, NP, bédouin, A.2467 : 6 Zalpah, A.2692+ e) zamardabbum, M.7375 : 12’ Zamarum, « Fête du Chanteur (?) », A.2951 a) Zanâsu, NG, A.861 a) zarâqum, « Asperger d’eau, consacrer », A.528 b) zâzum, « Répartir », A.3633 c) zêrum, za-ir, « De façon hostile », A.4473 : a) Zihlalum, NG, A.2692+ e) Zikrêddu, NP, p. 119sq. ; p. 317, n. 42 Zikriya, NP, préposé au courrier, A.33 : 5 Zilabân, NP, à Kurdâ, p. 327 & n. 71 Zimrî-Dagan, NP, général de Hanzat, p. 296, M.7911 a) Ziniyân, NG, p. 167, p. 278 & n. 7, 8, p. 286 zîrâtum, « Tentes », A.2237 c) zirqatum, « Équivalent des agneaux zirqum », A.528 b) zirqum, « Agneau ondoyé pour le sacrifice », A.528 b) zîrum, « (Toile de) tente », A.2237 c) Zû- = Šû- in NP, p. 165, n. 1 Zû-hadnim, NP, p. 165, n. 1 ; (homonymes), n. 3 Zurrâ, NG, à proximité de Kurdâ, A.3186 g) Zurubbân, NG, p. 91, p. 111-3

    11. INDEX DES TEXTES CITÉS, COMMENTÉS OU CORRIGÉS

    A.138 A.343 A.394 A.410+ A.415 A.418 A.489 A.521 A.674 A.731 A.1265+ A.1314 A.1421 A.2044 A.2126 A.2279 A.2442 A.2500+ A.2675 A.3057 A.3712 A.3889 A.3892 5’-8’ A.4195 A.4530-bis A.4526 M.5056+ M.5540 M.5590 M.5705 M.6209 M.6210 M.6464 M.6519 M.6530 M.6550 M.6629 M.6637 M.7054 M.7331 M.7343 M.7450 M.7872+ M.8375 M.8675 M.8860 M.9081

    (DBP) (DBP)

    (DBP)

    (DBP)

    (DBP) (DBP) (DBP) (DBP)

    p. 84, A.4473 c) p. 278, n. 10 p. 52, A.1283 c) p. 81, M.5172 b) p. 237, A.2385 g) p. 3 & n. 12, 13 p. 63, n. 133 p. 107, A.2493+ c) p. 223, n. 139 p. 272, A.1948 d) p. 29, A.1975+ f) p. 90, n. 7 p. 316, n. 39 p. 277 p. 309 p. 154, A.1176 d) p. 144, A.2422 b) p. 237, A.2385 c) p. 8, A.3850 g) p. 278, n. 10 p. 341, A.3591 b) p. 278, n. 10 p. 72, M.5147 b) p. 11, A.891 e) p. 52, A.1283 e) p. 197, A.2691 a) p. 37, A.2977+ b) p. 60, A.4334 a) p. 44, n. 91 p. 3 p. 21, n. 58 p. 295, n. 1 p. 261, A.673 a) p. 21, n. 58 p. 168, n. 5 p. 149, A.2283 d) p. 44, n. 91 p. 149, A.2283 d) p. 351, n. 110 p. 44, n. 91 p. 237, A.2385 g) p. 278, n. 7 p. 44, n. 91 p. 278, n. 7 p. 156, A.7725 d) p. 14 & n. 39 p. 44, n. 91

    M.9767 M.9921 M.11374 M.11594 M.11710 M.11724 M.12018 M.12023 M.12110 M.12225+ M.12422 M.12757 M.12815 M.12023 M.13349 M.14222 M.14313 5” M.18082

    (DBP)

    p. 74, M.7381 a) p. 150, n. 43 p. 171, n. 15 p. 62, A.3569+ c) p. 3 p. 194 & n. 73 p. 168, A.3119 b) p. 151, n. 44 p. 21, n. 58 p. 163, M.8306 e) p. 150, n. 43 p. 161, A.3252 a) p. 3 p. 151, n. 44 p. 324, A.3369-bis b) p. 156, M.7725 d) p. 55, A.1956 k) p. 278, n. 8

    T.238 T.250

    p. 154, A.1176 k) p. 277, n. 4

    ARM II 13 : 25

    p. 117, A.2057 e)

    ARM IX 291 iii 29’

    p. 44, n. 91

    ARM X 5 ARM X 9

    p. 316, n. 39 p. 174, n. 23

    ARMT XII 379 : 6

    p. 268, A.1230 b)

    ARM XIV 7 ARM XIV 56 ARM XIV 57

    p. 231, A.455 a) p. 165 p. 165

    ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI ARMT XXVI

    17 : 13, 26 22 139 : 12 146 196 247 249 306 : 42 356 : 5’ 437 443-444 464 530

    p. 103, n. 50, 51 p. 104, n. 53 p. 85, M.9195 c) p. 83, n. 35 p. 43, n. 84 p. 83, n. 37, p. 117 f) p. 23 p. 273, A.3651 b) p. 75, A.2210 a) p. 254, A.830 b) p. 330, n. 69 p. 330, n. 69 p. 13

    376 ARMT XXVII ARMT XXVII ARMT XXVII ARMT XXVII

    Index 7 7 : 12 15 16

    p. 355 p. 277, n. 3 p. 316, n. 37 p. 316, n. 38

    FM VII, p. 163 e) FM VII 6, 7 FM X 82

    p. 69, n. 19 p. 284 p. 361

    Inscription de fondation i 36 iv 27

    p. 13, n. 34, 38 p. 194, n. 76 p. 153, A.1176 b)

    ARMT XXVIII 5 ARMT XXVIII 21 : 12 ARM XXVIII 26 ARM XXVIII 116

    p. ii, n. 9 p. 326, A.620 b) p. 331 p. 247, A.528 b)

    ARMT XXX (M.7054)

    p. 351, n. 110

    Sumer XIV 7 : 9

    p. 247, A.528 b)

    FM II 50 : 24 FM II 50 : 34 FM II 130 : 5

    p. 119, n. 4 p. 120, n. 5 p. 9, n. 29

    TCL 17 71 : 23

    p. 348, n. 103

    UET V 685 13

    p. 248, n. 179

    Israel Exploration Journal 50 p. 13, n. 34

    12. LISTE DES TABLETTES PUBLIÉES

    A.22 A.33 A.35 A.71 A.143 = ARMT XXVI 168 A.215 A.219 A.229 A.231 A.244 = ARM XIV 30 A.252 A.278 A.295 A.396 A.400 A.402 A.455 A.469 A.480 A.490 A.528 A.546 A.568 A.620 A.647 A.673 A.697 A.759 A.817 = ARM XXVIII 84 A.829 A.830 A.851 A.861 A.885 A.891 A.925+A.2050 = ARMT XXVI 199 A.931 A.954 A.989 A.1126 A.1169 = FM VIII 33 A.1176 A.1205 A.1210 A.1219 = ARMT XXVI 169 A.1230 A.1283 A.1871 = ARMT XXVI 464

    p. 206 p. 111 p. 332 p. 302 p. 31 p. 245 p. 315 p. 362 p. 211 p. 176 p. 306 p. 275 p. 64 p. 131 p. 185 p. 214 p. 230 p. 225 p. 208 p. 223 p. 246 p. 258 p. 290 p. 325 p. 318 p. 260 p. 280 p. 73 p. 356 p. 216 p. 252 p. 141 p. 307 p. 233 p. 10 p. 263 p. 114 p. 255 p. 202 p. 301 p. 266 p. 152 p. 168 p. 292 p. 33 p. 267 p. 50 p. 333

    A.1895 A.1930 = ARMT XXVII 65 A.1943 A.1948 A.1956 A.1975 + ARM X 91 A.2052+A.3875 A.2057 A.2166 A.2170 A.2210 A.2212 A.2237 A.2283 A.2385 A.2387 = ARMT XXVI 20 A.2422 A.2447 A.2465 A.2467 A.2492 = XXVI 36 A.2493+M.7505+… = ARMT XXVI 18 A.2497+A.3894 = ARMT XXVI 140 A.2552 A.2558 = ARMT XXVI 141 A.2594 A.2691 A.2692+A.3288 A.2735 A.2741 A.2769 A.2795 = ARMT XXVI 139 A.2840 A.2951 A.2956 A.2959 A.2963 A.2977+M.6339 = ARMT XXVI 170 A.2988+A.3008 A.2989 = ARMT XXVI 35 A.3081 = ARMT XXVI 481 A.3101 A.3119 A.3186 A.3252 (A.3274+M.6888+M.8359 A.3292 A.3346

    p. 265 p. 115 p. 311 p. 271 p. 53 p. 26 p. 93 p. 116 p. 281 p. 23 p. 74 p. 16 p. 285 p. 147 p. 235 p. 108 p. 143 p. 69 p. 67 p. 269 p. 349 p. 105 p. 121 p. 56 p. 123 p. 287 p. 196 p. 343 p. 12 p. 146 p. 231 p. 120 p. 228 p. 220 p. 248 p. 149 p. 48 p. 35 p. 99 p. 346 p. 354 p. 298 p. 167 p. 125 p. 159 p. 44) p. 326 p. 244

    378 A.3369-bis A.3370 A.3482 A.3567 A.3569+M.8967 A.3591 A.3633 = ARMT XXVI 37 A.3651 A.3734 A.3819+M.11085 A.3845 A.3850 A.3922 A.3948 A.3960 A.3962+M.7216 = ARMT XXVI 256 A.3977 A.4009 A.4016 A.4034 A.4162 A.4254 A.4277 A.4318 A.4334 A.4339 A.4342 A.4405 A.4473 A.4476 A.4478 A.4530-bis A.4533-bis A.4608 M.5063 M.5081 M.5105+M.9178+… = ARMT XXVI 171 M.5147 M.5172 M.5317 M.5347+M.14168 M.5355 M.5417 = XXVII 13 M.6145 M.6272 = ARMT XXVII 14 M.6775+M.7669 = ARMT XXVI 172 M.7240 M.7274

    Index p. 323 p. 313 p. 250 p. 321 p. 61 p. 339 p. 352 p. 272 p. 205 p. 172 p. 135 p. 6 p. 305 p. 209 p. 197 p. 170 p. 5 p. 316 p. 328 p. 174 p. 79 p. 310 p. 46 p. 176 p. 58 p. 256 p. 291 p. 222 p. 83 p. 359 p. 22 p. 199 p. 242 p. 112 p. 3 p. 200 p. 37 p. 71 p. 80 p. 76 p. 240 p. 142 p. 359 p. 100 p. 76 p. 40 p. 101 p. 204

    M.7280+M.9641 M.7355 M.7375 M.7381 M.7382 M.7389 M.7396+M.8439 M.7401 M.7537 M.7631 M.7703 M.7725 M.7814 M.7826 M.7911 M.8306 M.8419 M.8738 M.8919 M.9130 M.9195 M.9335 M.9489 = ARMT XXVI 466 M.9505 M.9575 M.9587 M.9732 M.10132-bis M.10996+M.13380 M.10997 M.11037 M.11042 M.11056 M.11071 M.11072 M.11304 = ARMT XXVI 80 M.11488 M.13618 M.13937 M.13800 M.14078 M.14139

    p. 329 p. 81 p. 20 p. 74 p. 268 p. 293 p. 18 p. 157 p. 166 p. 273 p. 337 p. 155 p. 133 p. 144 p. 297 p. 161 p. 288 p. 358 p. 303 p. 312 p. 85 p. 358 p. 334 p. 289 p. 361 p. 296 p. 360 p. 336 p. 137 p. 138 p. 96 p. 283 p. 86 p. 24 p. 219 p. 335 p. 112 p. 86 p. 149 p. 274 p. 218 p. 46

    ARM II 12 ARM II 137 ARMT XIII 129

    p. 139 p. 238 p. 177

    Col. privée = ARMT XXVI 38

    p. 348

    14. CONSPECTUS DES TEXTES DE ARMT XXXIV

    01.

    TEXTES DE LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DES ROIS MÂR YAMÎNA

    01.1 Hardum, l’amnanéen 01.1.1 Territoires de l’Amnanum 01.1.2 Attestations du roi Hardum 01.1.2.1 Différents Hardum 01.1.2.2 Attestations de Hardum dans les lettres 01.1.3 Le roi amnanéen et les prodromes du conflit 1 [A.5063] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 2 [A.3977] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 01.1.4 La fuite 01.1.4.1 L’affaire de Serdâ 3 [A.3850] : (acéphale) au roi 01.1.4.2 La fin de Hardum 01.1.5 Les lettres de Hardum 4 [A.891] : Hardum à Sammêtar 5 [A.2735] : Zimrî-Lîm à Hardum

    p. 1-12 p. 1 p. 2 p. 2 p. 3 p. 3 p. 3 p. 5 p. 6 p. 6 p. 6 p. 9 p. 9 p. 10 p. 12

    01.2. 01.2.1 01.2.2 01.2.3 01.2.4

    Samsî-Addu, l’uprapéen La prééminence de Samsî-Addu ? La défaite de Samsî-Addu La fuite de Samsî-Addu Les documents épistolaires concernant Samsî-Addu 6 [A.2212] : Yanṣibum (à Yasmah-Addu) 7 [M.7396+8439] : Bahlî-Addu à (Zimrî-Lîm) 0.1.2.5 Protocole concernant Samanum 8 [M.7375]

    p. 12-21 p. 14 p. 14 p. 15 p. 15 p. 16 p. 18 p. 19 p. 20

    01.3 Sumu-dabî, roi du Yahrurum 01.3.1 La ville de Mišlân 01.3.2 La vie religieuse 9 [A.4478] : (acéphale à …) 01.3.3 Une vie de famille complexe 10 [A.2170] : (Zimrî-Lîm) à Yassi-Dagan 01.3.4 Les rapports avec le roi de Mari 11 [M.11071] : Sumu-dabî à Zimrî-Lîm 01.3.4.1 La trahison de la reine de Mišlân 12 [A.1975 + ARM X 91] : Atrakatum à (Zimrî-Lîm) 01.3.5 Des textes de Mišlân saisis par la police 01.3.5.1 Les autorités de Mišlân 01.3.5.2 L’absence de Sumu-dabî 01.3.5.3 Les textes 13 [A.143] : Yamṣi-hadun, etc. à (Sumu-dabî) 14 [A.1219] : Yamṣi-hadun, etc. à (Sumu-dabî) 15 [A.2977+M.6339] : Yamṣi-hadun, etc. à (Sumu-dabî)

    p. 21-44 p. 21 p. 22 p. 22 p. 23 p. 23 p. 24 p. 24 p. 25 p. 26 p. 29 p. 29 p. 30 p. 31 p. 31 p. 33 p. 35

    380

    Index

    16 [M.5105+M.9178+M.9615] : Ilum.ma-ahum, Yamṣi-hadun, etc. à (Sumu-dabî) 17 [M.6775+M.7669] : Ilum.ma-ahum, Yamṣi-hadun, etc. à (Sumu-dabî) 01.3.5.4 Une lettre de Šallurum interceptée (?) [A.3274+M.6888+M.8359] : (acéphale, extrait) 01.4 Yaggih-Addu, du Yarîh, avant la fuite à Ešnunna et l’épisode de Manûhatân 01.4.1 Au début du règne 18 [A.4277] : Yaggih-Addu à Asqûdum 19 [M.14139] : Yaggih-Addu à Zimrî-Lîm 01.4.2 Mariage avec une fille de Terqa 20 [A.2963] : Yaggih-Addu à Hardum 01.4.3 L’affaire de Yasîm-Dagan et les relations avec Mari 21 [A.1283] : (Yaggih-Addu) à Yasîm-Dagan 22 [A.1956] : Yaggih-Addu à Zimrî-Lîm 01.4.4 Moments de suspicion 23 [A.2552] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) ANNEXE : la garde larséenne de Terqa 24 [A.4334] : (acéphale) [à Zimrî-Lîm] 01.4.5 Mišlân et Qarnî-Lîm avant le conflit 25 [A.3569+M.8967] : Yasmah-Dagan à (Zimrî-Lîm) 01.4.6 Yaggih-Addu général à Mišlân et la correspondance détournée 01.5

    L’appui des Mâr sim’al 26 [A.295] : Yantin-Addu à (Zimrî-Lîm)

    02.

    TEXTES DIVERS PENDANT LE CONFLIT

    02.1

    Les motivations du conflit 27 [A.2465] : …-Lîm à (Zimrî-Lîm) 28 [A.2447] : Sammêtar au roi Lettre d’un devin avant des problèmes 29 [M.5147] : (acéphale au roi ) Précautions prises à Terqa, Saggâratum et Qaṭṭunân 30 [A.759] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 31 [M.7381] : (acéphale à [Zimrî-Lîm]) 32 [A.2210] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 33 [M.5317] : Itûr-asdu à (Zimrî-Lîm) 34 [M.6272] : Il-šu-nâṣir à (Zimrî-Lîm) Ralliement depuis Mišlân (?) 35 [A.4162] : Habdu-Amîm à (Zimrî-Lîm) Aide des Bédouins sollicitée contre les Mâr yamîna 36 [M.5172] : (acéphale à [Zimrî-Lîm]) Menaces sur Dêr 37 [M.7355] : Ibâlpêl à (Zimrî-Lîm) 38 [A.4473] : BaZZum à (Zimrî-Lîm) Divers 39 [M.9195] : (acéphale à [Zimrî-Lîm]) 40 [M.13618] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 41 [M.11056] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm)

    02.2 02.3

    02.4 02.5 02.6

    02.7

    03.

    ACTIVITÉS SUR L’EUPHRATE

    03.1

    La ville d’Imâr

    p. 37 p. 40 p. 42 p. 44 p. 44-64 p. 46 p. 46 p. 46 p. 47 p. 48 p. 50 p. 50 p. 53 p. 55 p. 56 p. 58 p. 58 p. 60 p. 61 p. 62 p. 63 p. 64 p. 65-87 p. 65 p. 67 p. 69 p. 71 p. 71 p. 72 p. 72 p. 74 p. 74 p. 76 p. 76 p. 79 p. 79 p. 79 p. 80 p. 81 p. 81 p. 83 p. 84 p. 85 p. 86 p. 86 p. 89-117 p. 89

    Index

    03.2

    03.3 03.4

    Lettres de Yatar-kabkab 03.2.1 Passage par Imâr 42 [A.2052+A.3875] : Yatar-kabkab à (Zimrî-Lîm) 43 [M.11037] : Yatar-kabkab à (Zimrî-Lîm) 03.2.2 À Alep 44 [A.2988+3008] : Yatar-kabkab à (Zimrî-Lîm) 45 [M.6145] : Yatar-kabkab à Yassi-Dagan 46 [M.7240] : Yatar-kabkab à (Zimrî-Lîm) 03.2.3 Mission sur l’Euphrate d’Asqûdum 47 [A.2493+M.7505+M.9097+M.14439] : Asqûdum à (Zimrî-Lîm) 48 [A.2387] : Asqûdum à (Zimrî-Lîm) 03.2.4 Nomination à Nahur ? 03.2.5 Documentation de Yatar-kabkab ayant trait à la région de Terqa 49 [A.33] : Yatar-kabkab à (Zimrî-Lîm) 50 [A.4608] : Yatar-kabkab à (Zimrî-Lîm) 51 [M.11488] : Yatar-kabkab à (Zimrî-Lîm) 52 [A.931] : Yatar-kabkab à Rip’î-Dagan Annexe 1 : une lettre de Zakira-hammu 53 [A.1930] : Zakira-hammu à (Zimrî-Lîm) Annexe 2 : une lettre de BaZZum 54 [A.2057] : BaZZum à (Zimrî-Lîm)

    381

    p. 91 p. 92 p. 93 p. 96 p. 98 p. 99 p. 100 p. 101 p. 101 p. 105 p. 108 p. 110 p. 111 p. 111 p. 112 p. 112 p. 114 p. 114 p. 115 p. 116 p. 116

    04.

    QAṬṬUNÂN AU DÉBUT DU RÈGNE

    p. 119-127

    04.1

    Dossier de Nûr-Addu : débuts de l’administration de Qaṭṭunân 04.1.1 Qaṭṭunân au début du règne de Zimrî-Lîm 55 [A.2795] : Nûr-Addu à (Zimrî-Lîm) 56 [A.2497+A.3894] : Nûr-Addu à (Zimrî-Lîm) 57 [A.2558] : (Zakira-hammu) à (Zimrî-Lîm) 04.1.2 La suite de la carrière de Zikrêddu 58 [A.3186] : Zikrêddu à (Zimrî-Lîm)

    05.

    DES RALLIÉS À LA CAUSE ROYALE

    p. 129-163

    05.1

    Atamrel 05.1.1 Rapports sur Atamrel 59 [A.396] : (acéphale au roi) 60 [M.7814] : Habdû.ma-Dagan à (Zimrî-Lîm) 61 [A.3845] : (acéphale au roi) 05.1.2 Les lettres d’Atamrel 05.1.2.1 Lettres adressées à Samsî-Addu, le chef uprapéen ? 62 [M.10996+M.13380] : Atamrel à (Samsî-Addu de Samânum) 63 [M.10997] : Atamrel à (Samsî-Addu de Samânum) 05.1.2.2 Lettres adressées à Zimrî-Lîm 64 [ARM II 12] : Atamrel à (Zimrî-Lîm) 65 [A.851] : Atamrel à (Zimrî-Lîm) 66 [M.5355] : (acéphale à [Zimrî-Lîm]) 67 [A.2422] : Atamrel à (Zimrî-Lîm) 68 [M.7826] : Atamrel à (Zimrî-Lîm) 69 [A.2741] : Atamrel à (Zimrî-Lîm) 05.1.2.3 Lettres d’après le conflit 70 [A.2283] : Atamrel à (Zimrî-Lîm) 71 [A.2959] : Atamrel à (Zimrî-Lîm)

    p. 129-150 p. 129 p. 131 p. 133 p. 135 p. 136 p. 136 p. 137 p. 138 p. 139 p. 139 p. 141 p. 142 p. 143 p. 144 p. 146 p. 147 p. 147 p. 149

    p. 119 p. 119 p. 120 p. 121 p. 123 p. 124 p. 125

    382

    Index

    05.1.2.4 Document incertain 72 [M.13937] : Atamrel à Bêlî-…

    p. 149 p. 149

    05.2

    Le dossier de Kila-maraṣ 05.2.1 Lettres adressées à Samsî-Addu de Samanum (?) 73 [A.1176] : Kila-maraṣ à un roi 05.2.2 Lettres adressées à Zimrî-Lîm 74 [M.7725] : Kila-maraṣ à un roi 75 [M.7401] (acéphale) à un roi 76 [A.3252] : Kila-maraṣ à (Zimrî-Lîm) 77 [M.8306] (acéphale à [Zimrî-Lîm])

    p. 150-163 p. 151 p. 152 p. 154 p. 155 p. 157 p. 159 p. 161

    06.

    LE DOSSIER DE ZÛ-HADNIM

    p. 165-178

    06.1 06.2

    Les différents Zû-hadnim Affaires politiques du début du règne 78 [M.7537] : Zû-hadnim [à (Zimrî-Lîm)] 79 [A.3119] : Zû-hadnim à (Zimrî-Lîm) 80 [A.1205 ]: Zû-hadnim à (Zimrî-Lîm) Retour d’ambassade à Alep 81 [A.3962+M.7216] : Zû-hadnim à (Zimrî-Lîm) Depuis le Sûhum 82 [A.3819+M.11085] : Zû-hadnim à (Zimrî-Lîm) Au commencement du conflit avec les Mâr yamîna 83 [A.4034] : Zû-hadnim à (Zimrî-Lîm) 84 [A.4318] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) Annexe : Zû-hadnim, le collaborateur de Nûr-Sîn 85 [A.244] : Yaqqim-Addu à (Zimrî-Lîm) 86 [ARMT XIII 129] : Kibrî-Dagan à (Zimrî-Lîm)

    06.3 06.4 06.5

    06.6

    07.

    TEXTES CONCERNANT TUTTUL

    07.1

    Tuttul à l’époque de Mari amorrite 07.1.1 La dimension religieuse 07.1.2 Une royauté et une assemblée municipale à Tuttul ? 07.1.3 Les municipalités du Moyen-Euphrate 07.1.3.1 L’institution du tâtamum/ta‘tamum 07.1.3.2 Les rapports de Tuttul avec la vallée du Balih 07.1.3.3 Les rapports avec Alep et le Zalmaqum Un hazzannum de Mari à Tuttul 07.2.1 L’homme 87 [A.400] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 07.2.2 La fonction 07.2.3 La nomination de La-nasûm à Tuttul Les taxes sur le Moyen-Euphrate et le tribut de Tuttul 07.3.1 La reprise du culte de Dagan 07.3.2 Les difficultés à percevoir le tribut Repères chronologiques chez La-nasûm 07.4.1 Les mentions de Yakbar-Lîm et de Yašûb-Dagan 07.4.2 Les princes mâr yamîna 07.4.3 Le mâdarum de Kurdâ : Tuttul ville refuge ? 07.4.4 Tuttul et la mention de l’Élam 07.4.5 La fin de Tuttul ?

    07.2

    07.3

    07.4

    p. 165 p. 165 p. 166 p. 167 p. 168 p. 170 p. 170 p. 171 p. 172 p. 174 p. 174 p. 176 p. 176 p. 176 p. 177 p. 179-275 p. 179 p. 181 p. 182 p. 182 p. 183 p. 183 p. 184 p. 184 p. 184 p. 185 p. 186 p. 186 p. 187 p. 188 p. 190 p. 192 p. 192 p. 192 p. 192 p. 193 p. 194

    Index

    07.5 Les textes concernant Tuttul à l’époque de La-nasûm 07.5.1 Menaces sur Tuttul 88 [A.2691] : (acéphale à [Yasmah-Addu ?]) 89 [A.3960] : (acéphale) 90 [A.4530-bis] : (acéphale) 91 [M.5081] : La-nasûm [à (Zimrî-Lîm)] 07.5.2 Les ralliements 92 [A.989] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 93 [M.7274] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 94 [A.3734] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 07.5.3 La coexistence avec les Mâr-Yamîna 95 [A.22] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 96 [A.480] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 97 [A.3948] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 98 [A.231] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 99 [A.402] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 100 [A.829] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 101 [M.14078] : (acéphale) 07.5.4 L’affaire du biltum/sirum 07.5.4.1 À l’époque de Yakbar-Lîm 102 [M.11072] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 103 [A.2951] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 104 [A.4405] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 105 [A.490] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 106 [A.469] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 107 [A.2840] : Yaqqim-Addu à (Zimrî-Lîm) 07.5.4.2 À l’époque de Yašûb-Dagan 108 [A.455] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 109 [A.2769] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 110 [A.885] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 111 [A.2385] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 112 [ARM II 137] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 113 [M.5347+M.14168] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 114 [A.4533-bis] : [La-nasûm à (Zimrî-Lîm)] 07.5.5 L’affaire du mâdarum de Kurdâ 115 [A.3346] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 116 [A.215] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 117 [A.528] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 118 [A.2956] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 07.5.5.1 Annexe : Le problème des mâdarum 119 [A.3482] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 07.5.6 Yaggih-Addu à Manûhatân 120 [A.830] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 121 [A.954] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 122 [A.4339] : (acéphale) 123 [A.546] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 07.5.7 Tuttul après le conflit 124 [A.673] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 125 [A.925+A.2050] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 126 [A.1895] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 07.5.8 Affaires diverses 127 [A.1169] : La-nasûm à [(Zimrî-Lîm)] 128 [A.1230] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm)

    383

    p. 195 p. 195 p. 196 p. 197 p. 199 p. 200 p. 201 p. 202 p. 204 p. 205 p. 206 p. 206 p. 208 p. 209 p. 211 p. 214 p. 216 p. 218 p. 218 p. 219 p. 219 p. 220 p. 222 p. 223 p. 225 p. 228 p. 229 p. 230 p. 231 p. 233 p. 235 p. 238 p. 240 p. 242 p. 244 p. 244 p. 245 p. 246 p. 248 p. 249 p. 250 p. 251 p. 252 p. 255 p. 256 p. 258 p. 259 p. 260 p. 263 p. 265 p. 266 p. 266 p. 267

    384

    Index

    129 [M.7382] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 130 [A.2467] : Yaqqim-Addu à (Zimrî-Lîm) 131 [A.1948] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 132 [A.3651] : La-nasûm à Sammêtar 133 [M.7631] : La-nasûm à (Zimrî-Lîm) 134 [M.13800] : Sammêtar à (Zimrî-Lîm) 135 [A.278] : Ibâlpêl à (Zimrî-Lîm) 08

    DOCUMENTS D’IDIN-ANNU

    08.1 08.2 08.3 08.4

    Celui qui s’appelle Idin-Annu Le district d’Idin-Annu Idin-Annu, devin et marchand Des affaires judiciaires 08.4.1 Un homme libre a été vendu 136 [A.697] : Idin-Annu à (Zimrî-Lîm) 08.4.2 Une affaire de prostituée et de vols 137 [A.2166] : Idin-Annu à (Zimrî-Lîm) 08.4.3 Un homme d’Ešnunna s’est fait voler ses ânes 138 [M.11042] : Idin-Annu à (Zimrî-Lîm) Affaires de Mâr yamîna 08.5.1 Raid des Mâr yamîna contre les Soutéens 08.5.2 L’exil des rois mâr yamîna 139 [A.2237] : Idin-Annu à (Zimrî-Lîm) 140 [A.2594] : Yassi-Dagan à (Zimrî-Lîm) 08.5.3 La combativité des Bédouins 141 [M.8419] : Idin-Annu à (Zimrî-Lîm) 142 [M.9505] : Idin-Annu à (Zimrî-Lîm) 08.5.4 Des Rabbéens sacrifient à leurs dieux 143 [A.568] : Idin-Annu à (Zimrî-Lîm) Le cas d’Idin-Nunu de Ziniyân 144 [A.4342] : Idin-Nun(n)u à (Zimrî-Lîm) 08.6.1 Une affaire de moutons 145 [A.1210] : Idin-Nun(n)u à (Zimrî-Lîm) 08.6.2 Un champ mal irrigué 146 [M.7389] : Idin-Nun(n)u/Annu/Numušda à (Zimrî-Lîm)

    08.5

    08.6

    09

    DOCUMENTS D’AŠMAṬ

    09.1 09.2

    L’homme : un mer‘ûm ašarugâyum Des textes du début du règne 147 [M.9587] : (Zimrî-Lîm) à Ašmaṭ 148 [M.7911] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 149 [A.3101] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) En finir avec l’époque de Bannum 150 [A.1126] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 151 [A.71] : Ašmaṭ à Habdû.ma-Dagan 152 [M.8919] : Habdû.ma-Dagan à (Zimrî-Lîm) 153 [A.3922] : (acéphale) Depuis le mahanum : les relations avec le Zalmaqum 154 [A.252] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 155 [A.861] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 156 [A.4254] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm)

    09.3

    09.4

    p. 268 p. 269 p. 271 p. 272 p. 273 p. 274 p. 275 p. 277-293 p. 277 p. 277 p. 278 p. 279 p. 279 p. 280 p. 281 p. 281 p. 283 p. 283 p. 283 p. 284 p. 284 p. 285 p. 287 p. 288 p. 288 p. 289 p. 289 p. 290 p. 290 p. 291 p. 292 p. 292 p. 293 p. 293 p. 295-362 p. 295 p. 296 p. 296 p. 297 p. 298 p. 300 p. 301 p. 302 p. 303 p. 305 p. 306 p. 306 p. 307 p. 310

    Index

    09.5

    Activités judiciaires d’un mer‘ûm 157 [A.1943] : (Zimrî-Lîm) à Ašmaṭ 158 [M.9130] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 159 [A.3370] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 09.6 Des problèmes avec les Mâr yamîna à Qaṭṭunân 160 [A.219] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 09.7 Montée d’Ešnunna 161 [A.4009] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 162 [A.647] : Ašmaṭ à Asqûdum 163 [A.3567] : Ašmaṭ à [(Zimrî-Lîm)] 164 [A.3369-bis] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 09.7.1 Rassemblement des Bédouins 165 [A.620] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 166 [A.3292] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 167 [A.4016] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 168 [M.7280+M.9641] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 09.7.2 Annexe : l’affaire de Bunû.ma-Addu 169 [A.35] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 170 [A.1871] : Abimekim à (Zimrî-Lîm) 171 [M.9489] : Abimekim à (Zimrî-Lîm) 172 [M.11304] : Bunû.ma-Addu à Asqûdum 173 [M.10132-bis] : (Zimrî-Lîm) à [Šîbtu] 09.7.3 Rapports sur Ešnunna 174 [M.7703] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 175 [A.3591] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 176 [A.2692+A.3288] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 09.8 L’installation des Bédouins au Sûhum conduite par Asqûdum et Ašmaṭ 177 [A.2989] : [Asqûdum et Ašmaṭ] à (Zimrî-Lîm) 178 [Collection privée] : Asqûdum et Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 179 [A.2492] : Asqûdum à (Zimrî-Lîm) 180 [A.3633] : Asqûdum à (Zimrî-Lîm) 181 [A.3081] : Buqâqum à (Zimrî-Lîm) 09.8.1 Annexe 1 : la déportation des gens du Sûhum dans le royaume de Mari 09.8.2 Annexe 2 : avant que tout le Sûhum ne fût à Mari 182 [A.817] : Hâyu-Sûm à Zimrî-Lîm 09.9 Textes de chronologie incertaine 183 [M.8738] : Ašmaṭ à [(Zimrî-Lîm)] 184 [M.9335] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 185 [A.4476] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 186 [M.5417] : Il-šu-nâṣir à (Zimrî-Lîm) 187 [M.9732] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 188 [M.9575] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm) 09.10 Fragments de textes non édités M.7915, M.8067, M.14446, M.14682 09.11 Un homonyme du mer‘ûm ? 189 [A.229] : Ašmaṭ à (Zimrî-Lîm)

    385

    p. 311 p. 311 p. 312 p. 313 p. 314 p. 315 p. 316 p. 316 p. 318 p. 321 p. 323 p. 324 p. 324 p. 326 p. 328 p. 329 p. 330 p. 331 p. 333 p. 334 p. 335 p. 336 p. 336 p. 336 p. 339 p. 342 p. 345 p. 346 p. 348 p. 349 p. 351 p. 353 p. 354 p. 355 p. 356 p. 357 p. 357 p. 358 p. 359 p. 359 p. 360 p. 360 p. 361 p. 361 p. 361 p. 361

    15. TABLE DES MATIÈRES

    0. Avant-Propos

    p. IX

    01. Textes de la première génération des rois mâr yamîna

    p. 1

    02. Textes divers pendant le conflit

    p. 65

    03. Activités sur l’Euphrate

    p. 89

    04. Qaṭṭunân au début du règne

    p. 119

    05. Des ralliés à la cause royale

    p. 129

    06. Le dossier de Zû-hadnim

    p. 165

    07. Textes concernant Tuttul

    p. 179

    08. Documents d’Idin-Annu

    p. 277

    09. Documents d’Ašmaṭ

    p. 295

    10. Index des signes, particularités grammaticales, termes, noms propres et toponymes commentés ou cités dans ARMT XXXIV

    p. 363

    11. Index des textes, cités, commentés ou corrigés

    p. 375

    12. Listes des tablettes publiées

    p. 377

    14. Conspectus de ARMT XXXIV

    p. 379

    15. Table des matières

    p. 387