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French Pages [321]
EXPLORATION ARCHÉOLOGIQUE DE DÉLOS
XLV
Le Sanctuaire d’Apollon à Délos sous la direction de Roland ÉTIENNE
Tome II. Les monuments votifs et honorifiques (sans toit) Frédéric HERBIN
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Le Sanctuaire d’Apollon à Délos sous la direction de Roland Étienne
Tome II Les monuments votifs et honorifiques (sans toit) Frédéric Herbin
ÉCOLE FRANÇAISE D’ATHÈNES
Directeur des publications : Alexandre Farnoux Responsable des publications : Bertrand Grandsagne
Le sanctuaire d’Apollon à Délos. Tome II. Les monuments votifs et honorifiques (sans toit) /Frédéric Herbin ; sous la direction de Roland Étienne Athènes ; École française d’Athènes, 2019 (Exploration archéologique de Délos ; XLV) ISBN 978-2-86958-306-1 1.
Fouilles archéologiques -- Grèce -- Délos (Grèce ; île)
2.
Architecture antique -- Grèce -- Délos (Grèce ; île)
3.
Antiquités grecques -- Grèce -- Délos (Grèce ; île)
4.
Temples -- Grèce -- Délos (Grèce ; île)
5.
Délos (ville ancienne) -- Sanctuaire d’Apollon
Bibliothèque de l’École française d’Athènes
Révision et mise au point des textes : Jacky Kozlowski-Fournier ; EFA Conception graphique et réalisation : EFA, Guillaume Fuchs Impression : n. v. Peeters s. a.
© École française d’Athènes, 2019 – 6, rue Didotou, GR – 10680 Athènes, www.efa.gr
ISBN : 978-2-86958-306-1 Reproduction et traduction, même partielles, interdites sans l’autorisation de l’éditeur pour tous pays, y compris les États-Unis.
EXPLORATION ARCHÉOLOGIQUE DE DÉLOS
Le Sanctuaire d’Apollon à Délos sous la direction de Roland Étienne
Tome II Les monuments votifs et honorifiques (sans toit) Frédéric Herbin
XLV
Le Sanctuaire d’Apollon et son environnement
Quartier du stade
N
77 78
Gymnase
Stade
76
74 66 Archégésion Palestres
56 Lac
Lions 55
Agora des Italiens
Létoon 53 51
50
Hippodrome ?
67
Quartiers Nord
52 30
49
23
3 4
84
2 86 In
op
os
Terrasse des
Quartier du théâtre
dieux étrangers
115
Maisons
114
Héraion
Cynthe
entrées du Sanctuaire
2, 3, 4... 0
GD, voir Index I
200 m
0
1 km
Avertissement Sauf mention contraire les dates s’entendent avant J.-C. 1.
Conventions
À côté de la numérotation conventionnelle des Inscriptions de Délos (ID) et des Inscriptiones Graecae (IG) pour les inscriptions et celle du Guide de Délos (GD) pour les principaux monuments, nous utilisons deux systèmes de numérotation distincts pour désigner : d’une part, les monuments et fondations in situ, numérotés topographiquement de M001 à M190 (voir chap. I et pl. 106-110) ; et d’autre part, un certain nombre de blocs errants appartenant à ces monuments, numérotés selon un système alphanumérique à cinq caractères : le premier chiffre et la lettre placée en deuxième position indiquent respectivement la zone (de 1 à 7) et le secteur où se trouve le bloc en question ; les trois derniers chiffres renvoient au numéro du bloc. Ainsi, le bloc no 156 enregistré dans le secteur D de la zone 4 sera codé « 4D156 ». Sur l’enregistrement des blocs errants du Sanctuaire, voir Ph. Fraisse, I. Bourger, « Le rangement des blocs d’architecture dans le sanctuaire », BCH 118 (1994), p. 465-470 ; Herbin 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010. 2.
Abréviations
Dans les tableaux des chapitres II et III, nous utilisons un certain nombre d’abréviations. – Pour les différents types de monuments : ? = incertitude Au = autre type b. = base BO = base à orthostates BQ = base quadrangulaire BQC = base quadrangulaire composite BQM = base quadrangulaire monolithique BQO = base quadrangulaire à orthostates BR = base ronde BRC = base ronde composite BRM = base ronde monolithique Col = colonne ER = exèdre rectangulaire ESC = exèdre semi-circulaire F = fondation
2
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
FPC = fondation à percement circulaire FS = fondation seule MD = monument distyle MC = monument à colonnes Pil = pilier – Pour les colonnes : L = tambour lisse C 20 = tambour à 20 cannelures C 24 = tambour à 24 cannelures C 27 = tambour à 27 cannelures F 20 = tambour à 20 facettes TM = tambour manquant – Pour les matériaux : Ma = marbre Gn = gneiss Gr = granit Po = pôros Ca = calcaire Au = autres (moellons divers) Dans les tableaux, toutes les mesures sont données en mètres, dans cet ordre : – largeur × profondeur × hauteur, pour les blocs ou les monuments quadrangulaires ; – diamètre × hauteur, pour les blocs ou les monuments circulaires.
Introduction
Aujourd’hui, le visiteur de passage à Délos ne s’attarde guère dans le Sanctuaire d’Apollon. Pour lui, cet enchevêtrement de fondations et de blocs, trop souvent recouverts par la végétation, n’est pas évocateur. Même pour l’archéologue, le paysage antique du Hiéron restait jusqu’alors tronqué et réduit essentiellement à ses « grands » édifices et aux plus célèbres de ses « petits » monuments : la base et le Colosse des Naxiens (GD 9), le Palmier de Nicias (GD 37), le Monument des Progonoi (GD 31), le Pilier d’Antiochos (GD 38) et la Base de Philétairos (GD 10). Une majorité des offrandes monumentales et les stèles qui peuplaient le Sanctuaire sont occultées. On a vu, dans le premier tome de la présente publication (EAD XLIV), la part importante que prenaient ces offrandes monumentales dans l’enceinte du téménos, tant au niveau des espaces qu’au niveau des volumes, et comment celles-ci en ont notamment modelé les circulations internes1. Pour rendre la place qui fut la leur à ces « petits » monuments, ce second tome leur est exclusivement consacré. La présente synthèse des connaissances accumulées sur le grand Sanctuaire délien, dirigée par R. Étienne, se devait de présenter ces « petits » monuments qui formaient la matière de ma thèse de doctorat, réalisée en cotutelle et soutenue à Athènes en 20102. Les trois chapitres qui suivent sont directement issus de ces travaux et traitent donc des « petits » monuments votifs ou honorifiques, catégorie particulière d’offrandes, faites à Délos, dans le Sanctuaire d’Apollon. 1.
Définitions
Ces « petits » monuments s’opposent aux « grands » monuments, tels que les temples, les trésors ou les portiques, qui étaient eux aussi bien souvent votifs. Par définition, les « petits » monuments se distinguent des « grands » en ce qu’ils ne comportent pas de toit. Il s’agit, en fait, principalement, de piédestaux de statues et de trépieds, votifs ou honorifiques. La distinction entre votif et honorifique est d’ailleurs ténue3. Elle ne tient pas à la forme des monuments ; elle relève seulement du motif de leur consécration. La dédicace d’un monument votif est avant toute chose un acte de piété envers une divinité, un véritable don. Néanmoins, si la piété a pu être bien réelle dans nombre de cas, elle apparaît aussi assez souvent comme un prétexte pour afficher de façon ostentatoire sa richesse, sa puissance ou ses alliances, etc.
Voir t. I, chap. VII. 2. Fr. Herbin, Monuments, espaces, histoire. Les monuments votifs et honorifiques du sanctuaire d’Apollon à Délos, à l’exclusion des bâtiments comportant un toit, thèse de doctorat en cotutelle, université Paris I Panthéon-Sorbonne et université d’Athènes (&,ƕƆ) (2010). Faisaient partie du jury, outre les deux directeurs R. Étienne (Paris I) et E. Simantoni-Bournia (&,ƕƆ), K. Bourasélis (&,ƕƆ) et Fr. Prost (Paris I). Sur le programme mené par R. Étienne de 2001 à 2009, voir l’introduction du t. I, p. 7-8. 3. J. Ma, « Hellenistic Honorific Statues and Their Inscriptions », dans Z. Newby, R. Newby-Leader (éds), War and Violence in Greek Society (2000), p. 337-376, définit ces termes. Cet auteur a développé la question dans son ouvrage Statues and Cities. Honorific Portraits and Civic Identity in the Hellenistic World (2013), où il distingue deux genres de statues honorifiques publiques et privées. 1.
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LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
Au contraire, un monument honorifique est dédié par une collectivité, cité ou tout autre groupe, en l’honneur d’un bienfaiteur, évergète ou proxène par exemple, à la suite d’un décret officiel. C’était un acte plus purement politique ou diplomatique ; le lieu de la consécration, espace religieux ou civique, étant négocié entre les parties, celle qui honore et celle qui est honorée. D’un autre côté, tout individu, citoyen ou étranger de quelque rang qu’il soit, peut faire élever un tel monument à une personnalité à laquelle il est redevable à condition d’obtenir de la communauté l’autorisation de placer l’offrande dans son épiphanestatos topos. Tous les cas sont représentés dans le Sanctuaire d’Apollon délien pendant la période considérée, soit du viie s. av. au iiie s. apr. J.-C. 2.
Historiographie de la recherche sur les petits monuments votifs ou honorifiques
Comme le rappelle A. Jacquemin4, c’est la science allemande qui s’intéressa, la première, aux offrandes dans les sanctuaires grecs. Les courtes études de E. Reisch5 et de Fr. Zieman6 énuméraient les différents types de consécration, principalement à partir de sources littéraires. L’ouvrage précurseur de H. Bulle7 concernait les piédestaux des statues grecques. Après ceux-ci, W. H. D. Rouse8 fut le premier à proposer une synthèse « embrassant le phénomène dans toute sa variété, des bénéficiaires aux circonstances, qu’elles soient exceptionnelles ou ordinaires, des objets offerts aux formules de dédicace et à la disposition des offrandes9 ». Puis, pendant une longue période, aucune synthèse sur ces monuments ne vit le jour. À la fin du xixe s. et pendant une bonne partie du xxe s., la constitution des grands corpus épigraphiques et la publication de quelques monuments exceptionnels furent largement privilégiées. Les monuments votifs et honorifiques étaient alors, dans le meilleur des cas, traités conjointement avec un monument voisin plus important10. En 1953, J. Marcadé ouvrait la voie à un nouveau type d’études plus complet du point de vue de l’épigraphie, de la glyptique et de l’architecture11, mais ce n’est pas avant la fin des années 1960 que M. Jacob-Felsch établit une typologie complète des bases de statues, qui fait encore référence à ce jour12. Depuis les années 1980, colloques, articles et monographies traitant d’offrandes monumentales se multiplient, consacrés le plus souvent à un aspect13 ou à un type de monument14, ou encore à un site particulier15, comme c’est le cas ici.
Jacquemin 1999, p. 1-2. E. Reisch, Griechische Weihgeschenke (1890). 6. Fr. Zieman, De anathematis graecis (1885). 7. H. Bulle, Griechische Statuenbasen. Skizze zur einer Entwickelungsgeschichte der antiken Postamentformen (1898). 8. W. H. D. Rouse, Greek Votive Offerings (1902). 9. Jacquemin 1999, p. 1. 10. C’est le cas, par exemple, à Délos, pour les Portiques d’Antigone (F. Courby, EAD V [1912]) et de Philippe (R. Vallois, EAD VII [1923]) qui sont traités avec les petits monuments qui les entourent. 11. Marcadé 1953 ; voir aussi Marcadé, 1957 et 1969. 12. Jacob-Felsch 1969. 13. Par exemple, la question du don suscite de nouveau un intérêt soutenu depuis le colloque organisé, en 1985, à Upsala, par T. Linders, G. Nordquist (éds), Gifts to the Gods (1987). Par la suite, de nombreux colloques ont été consacrés à ce sujet : par exemple, celui organisé par l’Institut suédois d’Athènes, en 1986, R. Hägg, N. Marinatos, G. Nordquist (éds), Early Greek Cult Practice (1988), ou encore celui de 1989 à l’université « La Sapienza » de Rome, G. Bartoloni, G. Colonna, C. Grotanelli (éds), Anathema. Regime delle offerte ed economia dei santuari nel Mediterraneo antica (1989-1990). 14. Pour le détail de ces publications, voir ci-dessous chap. III, p. 118, n. 3. 15. C’est le cas notamment des ouvrages de Jacquemin 1999, pour le sanctuaire de Delphes, de A. Kotsidu, ƘƭuƢ Ʈƥƭ ƨƿƱƥ. Ehrungen für hellenistische Herrscher im griechischen Mutterland und Kleinasien unter besonderer Berücksichtigung der archäologischen Denkmäler (2000), pour celui de Dodone, ou encore pour Pergame, M. Mathys, Architekturstiftungen und Ehrenstatuen. Untersuchungen zur visuellen Repräsentation der Oberschicht im späthellenistischen und kaiserzeitlichen Pergamon, Pergamenische Forschung 16 (2014). Chr. Leypold (université de Zurich) prépare un ouvrage de ce type pour le site d’Olympie, à la suite du travail entamé par F. Eckstein, ƆƒƆƍƌƑƆƘƆ. Studien zu den Weihgeschenken strengen Stils im Heiligtum von Olympia (1969). 4. 5.
INTRODUCTION
5
La question des sacrifices et des offrandes, monumentales ou non, bénéficie d’un récent regain d’intérêt de la part des chercheurs16 et intéresse un plus large public : c’est ce qu’illustre le dossier consacré à ce sujet par la revue Religions et Histoire17. 3.
Limites et méthode
La période considérée recouvre celle de l’activité du grand Sanctuaire délien, de la fin du viie s. av. J.-C. au iiie s. apr. J.-C., date qui marque une rupture dans l’histoire de l’île sacrée et la disparition des « petits » monuments, même si le peuplement persista sous une forme plus ou moins réduite selon les époques18, les conditions politico-sociales qui présidaient à leur consécration avaient bien disparu. Nous avons identifié et étudié près de 200 de ces monuments, en ne comptant que ceux dont les substructions sont encore in situ (189 numéros, mais certains renvoient à plusieurs monuments). De même qu’il y a des blocs errants, il existe des fondations dont la nature nous échappe. Notre équipe s’est attachée à vérifier le plan de base du Hiéron, ou plan Maar, et à le compléter, notamment dans la zone située à l’Est de l’Autel de cornes qui avait été laissée vide19. De 2006 à 2009, au cours de cinq campagnes d’étude, nous avons pu cataloguer la majorité des blocs errants du Sanctuaire, reprenant pour cela le travail entamé quelques années plus tôt par Ph. Fraisse20. Les résultats de ces travaux sont largement exploités dans ces chapitres. À Délos, dans le Sanctuaire d’Apollon en particulier, les « petits » monuments n’avaient jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble. Ils n’avaient été traités que partiellement : les dédicaces sont bien publiées21, ainsi que certaines de ces offrandes, les plus prestigieuses, comme le Colosse des Naxiens et sa base, le Palmier de Nicias, le Pilier d’Antiochos, le Monument des Progonoi, etc. F. Courby est le seul à avoir publié une série de monuments et de fondations plus obscurs, ceux qui se situent en avant du Portique d’Antigone22. De son aveu même23 : « Si diligentes qu’aient été les observations faites sur le terrain, et quelque compte qu’on ait tenu, non seulement des dimensions et de la forme des substructions, mais aussi des fragments d’élévation retrouvés dans leur voisinage, il va sans dire qu’on a pu se méprendre sur la nature de plus d’un monument, et que les plans restaurés qu’on trouve sur la pl. II ne présentent pas, dans tous les cas une égale certitude. Les dénombrements de monuments divers qui sont donnés dans le texte comportent naturellement les mêmes réserves ».
4.
Plan de l’étude
Il fallait donc revoir les propositions de nos prédécesseurs pour vérifier leur pertinence et examiner tous les monuments qui restaient totalement inédits. Nous présentons donc, tout d’abord, dans le chapitre I, l’ensemble du matériel, à commencer par les monuments et les fondations demeurés in situ dans le Sanctuaire d’Apollon délien. Pour chacun d’entre eux, une notice, 16. Voir, notamment, les actes des colloques récents : P. Schulz, R. Von Den Hoff (éds), Early Hellenistic Portraiture. Image, Style,
Context (2007) ; A. Matthaei, M. Zimmermann (éds), Stadtbilder im Hellenismus (2009) ; J. Griesbach (éd.), Polis und Porträt. Standbilder als Medien öffentlicher Repräsentation im hellenistischen Osten (2014) ; ou encore J. Ma (n. 3, 2013), et l’ouvrage de G. Biard, La représentation honorifique dans les cités grecques aux époques classique et hellénistique (2017). 17. St. Georgoudi, S. Darthou, « Sacrifices et Offrandes. Comment les Grecs parlaient aux dieux », Religions et Histoire 14 (maijuin 2007), p. 26-73. Voir, notamment, l’article de S. Darthou, « Des kyrielles d’offrandes pour sceller la communion avec les dieux », p. 56-63. 18. Sur l’histoire tardive de Délos, voir t. I, chap. VIII et XIV. 19. Voir rapports parus dans les BCH 128-129 (2004-2005), p. 876-881, et 130 (2006), p. 742-743. 20. Ph. Fraisse, I. Bourger, BCH 118 (1994), p. 465-470 ; Herbin 2007 ; 2008 ; 2009 ; 2010. 21. Dans les corpus des IG XI 4 et des ID. 22. Courby, EAD V (1912), p. 74-96. 23. Courby, EAD V (1912), p. 84, n. 2.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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accompagnée d’une ou de plusieurs illustrations, de photographies ou de dessins, décrit les vestiges et en donne une ou plusieurs interprétations. Un plan global de situation (pl. 106) est l’aboutissement de ce travail et enregistre tous les résultats de la recherche24. Le chapitre II, dans la tradition de ce que fit R. Vallois pour l’architecture délienne25, examine les matériaux, les techniques et la modénature dans le but de proposer des critères de datation. La typologie des monuments établie au chapitre III permet de connaître, selon les époques, l’utilisation à Délos de formes banales ou originales dans la série des petits monuments ; elle prépare les éléments d’une synthèse qui concerne le paysage sacré de Délos selon les époques. Cette étude typologique trouve donc sa justification dans l’utilisation qui en est faite dans la partie historique du tome I26, où nous nous sommes intéressé particulièrement à l’utilisation des espaces et aux logiques de circulation, à la nature des dédicants et aux figures des bénéficiaires. 5.
Remerciements
Ce quarante-cinquième tome de la collection de l’Exploration archéologique de Délos est directement issu de mes recherches doctorales. C’est tout naturellement que je souhaite remercier chaleureusement mes deux directeurs de thèse : Mme E. Bournia et M. R. Étienne, ainsi que MM. Fr. Prost et K. Bourasélis qui complétaient mon jury, sans qui cette publication n’existerait pas. D. Mulliez et A. Farnoux (directeur successifs de l’EFA), M. Brunet, V. Chankowski, A. Muller, J. Fournier, A. Perrier (directrices et directeurs des études successifs de l’EFA), le personnel de l’EFA et P. Hadzidakis (ancien Épimélète de Délos, puis Éphore des Cyclades) ont tous contribué à ce que mes recherches se déroulent dans les meilleures conditions et/ou ont facilité cette publication, ce dont je les remercie. R. Étienne m’ayant convié à Délos pour la première fois en 2004, il me confia ce beau sujet dont vous avez le résultat entre les mains aujourd’hui. Grâce à lui, j’ai pu passer un temps considérable à Délos pour effectuer mes recherches, seul ou avec les autres membres de l’équipe, chercheurs et étudiants, que je souhaite associer à ce travail : G. Biard, Fr. Bourguignon, J.-P. Braun, Th. Brisart, L. Cabourdin, L. Chevalier, M.-J. Coquin, L. Costa, St. Dervin, St. Desruelles, K. Eren, M. Gleyse, Gwl. Guillon, S. Huber, E. Le Quéré, M. Louka, D. Massol, J.-Cl. Mossière, A. Müller, E. Nantet, R. Nouet, D. Piéri, Fr. Prost, P. Raouaizou, A. Simon, L. Senhadji, S. Spouza, I. Warin, M. Wurch-Kozelj, St. Zugmeyer. À Délos, Athènes ou ailleurs, ces dernières années, j’ai fructueusement pu côtoyer de nombreuses personnalités que je remercie pour leurs conseils, leur aide, leur soutien, leur amitié durant la préparation de cette publication : M.-Fr. et J.-Fr. Billot, H. Brun-Kyriakidis, M. et C. Douthe, M’dame C. Durvye, L. Fadin, A. Febvey, M. Fincker, Ph. Fraisse, J. Griesbach, J.-S. et S. Gros, Cl. Hasenohr, A. Hermary, R. von den Hoff, A. Jacquemin, P. Karvonis, M. Korrès, J. Kozlowski, R. Krumeich, Fr. Laurier-Thibault, St. Maillot, J.-J. Malmary, A.-S. Martz (pour les photographies de dernière minute, merci cousine), J.-Ch. Moretti, A. Pariente, M. Perron, Fr. Queyrel, N. Trippé, B. et J.-L. Vergnaud, G. Voulagris, H. Wurmser. Je dédie cet ouvrage à mes amis, à mes parents, à mes trois merveilles.
24. Les numéros de bâtiments sans GD et avec une lettre (24A, 35A, 45A…) sont des extensions à la numérotation du Guide de Délos. 25. Vallois 1966 et 1978. 26. Voir t. I, chap. VII.
Chapitre I
Inventaire des monuments et des fondations de monuments votifs et honorifiques*
1.
Le parvis de l’Autel de cornes (pl. 107)
Cette zone constitue le cœur du Sanctuaire d’Apollon, autour de l’Autel de cornes (GD 39). Elle est délimitée par le Portique des Naxiens (GD 36) au Sud-Ouest, les Propylées (GD 5) et l’Oikos des Naxiens (GD 6) au SudEst, le Monument aux hexagones (GD 44), l’Oikos anonyme (GD 43) et le Pythion (GD 42) au Nord-Ouest et le Temple G (GD 40) au Nord-Est. Les fondations et les monuments de ce secteur ont tous été étudiés lors de trois campagnes sur site dirigées par Fr. Prost en 2000 et par R. Étienne en 2004 et 20051. M001 : Fondation(s) (pl. 1, 1) Cette construction se situe au Nord de l’extrémité Est du Portique des Naxiens (GD 36). Massif de fondations assez mal conservé, composé de parpaings et de plaques de gneiss blond (dimensions max. conservées 2,25 m d’Est en Ouest et 1,85 m du Nord au Sud). Côté Est, il ne subsiste qu’une plaque, brisée en deux, et engagée dans le reste de la construction en dessous de deux autres assises et au-dessus d’une autre plaque disposée en diagonale. Côté Sud, des parpaings et des plaquettes de gneiss sont effondrées. Le côté Ouest de ce soubassement est mieux conservé. Une grande plaque de gneiss blond, trapézoïdale (larg. 1,15 m ; prof. 0,92 m ; haut. 0,13 m), dont les côtés Ouest, Nord et Est sont bien taillés, à angles droits (traces de pointe sur la face Nord), repose sur une série de parpaings du même matériau qui forment une assise en débord sur les côtés Nord et Ouest. Trois de ces parpaings dépassent à l’Ouest et deux au Nord. Tous sont disposés parallèlement, leur longueur dans le sens Est-Ouest. Les deux parpaings débordant au Nord présentent une feuillure qui les met à niveau côté Nord avec une nouvelle plaque de gneiss (long. 1,05 m ; prof. 0,74 m ; haut. 0,07 m). Cette dernière est bien rectiligne sur ses faces Nord et Sud, mais ses petits côtés demeurent irréguliers. Elle est posée sur un lit de plaquettes de gneiss et de menus moellons. En son angle Sud-Ouest, elle a été grossièrement ajustée au contour du parpaing de granit de la fondation adjacente (M002). Ce soubassement est difficile à interpréter. En effet, seule son extrémité Ouest est bien conservée et on ne peut, en l’état, préciser ses dimensions d’origine. La plaque Nord ne paraît pas être fondée comme le reste de la construction : elle semble reposer sur un lit de menus moellons. La plaque Est étant parfaitement alignée sur les parpaings à feuillure sous lesquels elle est engagée, la dalle Nord a possiblement été ajoutée plus tard, au moment où l’on réalisait la feuillure. Peut-être constituet-elle un vestige de dallage, du type de celui de la « voie sacrée » ? Nous pourrions également être en présence de deux monuments distincts. Si ce n’est pas le cas, la disposition de ces derniers blocs permet de faire deux hypothèses sur l’élévation du monument : soit une plaque de gneiss venait couvrir la plaque Nord et compléter ainsi l’assise de réglage composée par la plaque de couverture Sud, soit un degré de marbre venait couvrir cette même dalle Nord et un second par-dessus, à cheval sur la plaque Sud. Le second bloc portant ainsi l’offrande à l’endroit où le soubassement semble être le plus profondément Pour la situation de ces monuments, voir pl. 106-110. Prost 2001, p. 611-612 ; R. Étienne, « Le sanctuaire d’Apollon et l’Agora des Italiens », BCH 128-129 (2004-2005), p. 876-881 et fig. 7-10 ; id., « Le sanctuaire d’Apollon », BCH 130 (2006), p. 742-747, et plus particulièrement Herbin, Warin 2006, p. 742-743.
* 1.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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enfoncé dans le sol. Dans la mesure où cette construction s’appuie contre M002, elle lui est donc postérieure. Elle pourrait avoir été édifiée dès le iiie s. ou plus tard. M002 : Fondation (pl. 1, 2) Cette fondation (?) se compose d’un unique parpaing de granit grisâtre (long. 1,17 m ; prof. 0,34 m ; haut. 0,17 m) disposé dans le sens Est-Ouest sur un amas de menus moellons, à l’Ouest de la fondation M001. Il est brisé obliquement à peu près en son centre. Sa face Sud présente un bossage, saillant de 0,02 à 0,03 m sur 0,26 m de largeur, sur toute la hauteur du bloc au centre de la face, comme certains des blocs de la fondation du Portique des Naxiens voisin2. Le parpaing se trouve exactement aligné avec la dalle Nord de M001 et mord même dans l’espace rectangulaire théorique occupé par cette fondation côté Est. Ainsi, il est difficile de préciser si le bloc est en place ou s’il provient effectivement de la fondation de la stoa voisine. Le matériau employé et sa mise en forme suggèrent une datation entre le vie et le ive s. M003 : Fondation (pl. 1, 2) Cette construction se présente sous la forme de quatre dalles de gneiss bleuté grossièrement disposées dans un espace rectangulaire (larg. 1,56 m ; prof. 1,02 m ; haut. 0,06 à 0,07 m). Ces dalles ne reposent que sur du remblai et elles se sont manifestement écartées les unes des autres alors qu’elles devaient, à l’origine, être jointives. La dalle Nord-Ouest présente une légère feuillure le long de son bord Ouest (larg. 0,13 à 0,14 m), ainsi qu’un trou de goujon rectangulaire (0,04 × 0,05 m, prof. 0,008 m) au centre de son quart Sud-Ouest. Son angle Sud-Ouest semble avoir été retaillé pour épouser le contour de la fondation adjacente (M004). L’insuffisance évidente du soubassement amène à interpréter cette construction comme un reliquat de dallage plutôt qu’une fondation de base quadrangulaire, que l’on daterait du iiie s. (?). M004 : Fondation quadrangulaire (pl. 1, 3) Cette fondation est composée de cinq blocs de granit grossièrement équarris et agencés de manière à former une surface à peu près plane en forme de rectangle (1,56 × 1,02 m, la hauteur des blocs de granit varie entre 0,17 et 0,25 m environ). Les faces Nord des deux blocs septentrionaux ont été ravalées. Le bloc Sud-Ouest se trouve en position d’effondrement. Alors que ces blocs délimitent le contour de la fondation, les espaces interstitiels ont été comblés par un blocage de menus moellons de gneiss et d’éclats de marbre. Cette fondation a pu supporter une base quadrangulaire. Le matériau employé et sa mise en forme suggère de placer le monument vers la fin du ive s. M005 : Fondation (pl. 1, 4) Cette fondation prend l’apparence d’une plate-forme presque carrée (1,50 × 1,48 m), composée de blocs de granit grossièrement équarris (haut. 0,17 à 0,22 m) et de moellons de gneiss et de granit insérés dans les interstices laissés entre les blocs. Un de ces blocs est effondré dans l’angle Sud-Est. Côté Nord, en bordure de la fondation et occupant toute sa largeur, subsiste une unique plaque de gneiss, seul vestige de l’assise de réglage du monument (1,30 × 0,56 × 0,085 m). Au lit d’attente, cette dalle présente trois mortaises rectangulaires pour goujon. La plus occidentale (0,05 × 0,05 × 0,02 m) possède un canal de coulée (mortaise centrale 0,065 × 0,035 × 0,02 m ; mortaise Est 0,06 × 0,035 × 0,032 m). La limite avec la fondation adjacente à l’Ouest (M009) est peu claire. En effet, la technique de mise en œuvre des blocs de granit semble la même et le niveau supérieur de l’assise de granit est comparable. En fait, seule la plaque de gneiss formant assise de réglage permet de distinguer les deux ensembles. Peut-être faut-il y voir une seule fondation remaniée par la suite pour supporter deux monuments distincts. Matériau et mise en œuvre permettent de dater éventuellement ce monument de la fin du ive ou du début du iiie s. M006 : Fondation (pl. 1, 5) Cette construction se présente aujourd’hui sous la forme d’un amas de blocs de granit blond très grossièrement équarris, ainsi que quelques gros moellons de gneiss auxquels viennent s’ajouter des éclats de marbre. Aucune assise de réglage n’est conservée. On distingue tout de même une certaine organisation de l’ensemble (dimensions max. 2,20 m d’Est en Ouest et 2,10 m du Nord au Sud). Côté Nord, la fondation est adjacente à M009 et à peu près rectiligne. Côté Ouest, elle est collée à M007 dans sa moitié Nord et complètement effondrée dans sa moitié Sud. Côté Sud, les deux angles sont effondrés, mais la partie centrale de la fondation présente un parement à peu près rectiligne, visible sur deux assises de gros blocs de granit. Le côté Est est complètement ruiné. 2.
Hellmann, Fraisse, EAD 32 (1979), p. 99 et fig. 63, pl. XII.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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Cette fondation devait supporter un monument quadrangulaire de type indéterminé. Matériau et mise en forme indiquent une datation qui peut être comprise entre le ve et le ive s. M007 : Fondation quadrangulaire (pl. 1, 6) Cette fondation se trouve enclavée au Sud de M009, à l’Est de M008 et à l’Ouest de M006. Elle se présente sous la forme d’une grande plaque de gneiss proprement taillée et posée sur un massif composé de plaquettes de gneiss bien ajustées, mais partiellement effondré côté Sud. La dalle, faisant office d’assise de réglage (1,14 × 1,14 × 0,14 m), présente une feuillure sur son côté Nord (prof. 0,10 m et haut. du ressaut 0,04 m), conservée seulement dans la partie Est du bloc. Ses côtés Est et Ouest sont bien parallèles et forment un angle droit avec le côté Nord. La face Sud du bloc est taillée légèrement en diagonale. Aucune autre trace à la surface de la dalle ne permet de suggérer une restitution plutôt qu’une autre : base ronde ou quadrangulaire, colonne ou pilier ? Matériau et mise en forme peuvent dater du ve ou du ive s. M008 : Fondation (?) (pl. 2, 1) Un amoncellement de blocs de gneiss noir informe compose cette construction. Elle s’appuie contre la face Sud de M009 sur environ 4,50 m de largeur. Elle est complètement effondrée côté Sud où des moellons de gneiss noir ont roulé jusqu’aux fondations du Portique des Naxiens. La limite Est est peu sûre ; un gros moellon de granit et un autre de calcaire grisâtre s’intercalent entre l’ensemble de gneiss noir et la fondation M007. Au Sud-Ouest, deux blocs de marbre blanc passablement ruinés et un bloc de granit gris clair massif sont posés à la limite de l’amoncellement de gneiss noirâtre. Cette fondation devait supporter un monument quadrangulaire de type indéterminé. S’appuyant contre M009, elle lui est donc postérieure et datable du iie s. , au plus tôt. M009 : Exèdre à antes (pl. 2, 2-4) Cette vaste fondation (10,90 × 2,15 m environ) se trouve entre le Palmier de Nicias (GD 37) et l’aile Sud du Portique des Naxiens (GD 36), dont elle ne suit pas tout à fait l’orientation. Un sondage assez profond a été pratiqué dans son quart Nord-Ouest, en conservant cependant sa bordure Ouest. Ce sondage a affecté la conservation du monument, mais il permet de voir les substructions sur toute leur hauteur, ce qui s’avère très intéressant pour la restitution du monument. La mise en œuvre des fondations se différencie nettement entre le tiers Nord et les deux tiers Sud du monument, sur toute sa longueur. Côté Nord, la fondation est formée de deux assises de plaques de gneiss (haut. ± 0,20 m) posées sur un remblai hétérogène. Côté Sud, deux assises de gros moellons de granit mises à niveau par un calage de plaquettes de gneiss, supportent de grandes plaques de gneiss formant l’assise de réglage (haut. totale ± 0,60 m). Cette disposition différenciée entre les côtés Nord et Sud du soubassement suggère que l’essentiel du poids du monument se trouvait au-dessus des deux tiers Sud. Trois blocs de la première assise en marbre sont conservés sur l’assise de réglage en gneiss. Le premier, rectangulaire (1,36 × 0,72 × 0,27 m), se trouve côté Sud, à peu près au milieu de la moitié occidentale de la fondation. Il présente une cassure très nette dans son angle Sud-Est3. Alors que sa face latérale Nord est tout juste dégrossie à la pointe, ses faces Est et Ouest sont parées à joint avec un bandeau d’anathyrose en ƕ. La face Sud a été quant à elle partiellement ravalée au ciseau, mais conserve une gangue de protection (ép. max. 0,03 m) dans sa moitié supérieure et au niveau de ses arêtes latérales. Le lit d’attente du bloc a été uniformément travaillé au ciseau grain d’orge. Il présente un trou de pince au centre de son tiers Ouest et une cuvette pour scellement en ƕ associée à chacune de ses deux faces parées à joint (à ± 0,20 m du rebord Sud du bloc). Le bloc Sud-Ouest n’est pas rectangulaire (dimensions max. 1,12 × 0,97 × 0,27 m). Il présente un fort décrochement dans son angle Nord-Est (larg. 0,29 m ; prof. 0,13 m). Ses angles Sud-Est et Sud-Ouest sont brisés. La face Nord du bloc présente un bandeau d’anathyrose en ƈ. La face Est est dégrossie au niveau du décrochement et montre aussi un bandeau d’anathyrose en ƈ sur sa face en retrait. La face Ouest a été soigneusement ravalée au ciseau et présente une fine bande polie (0,01 m) au niveau de son arête inférieure. La face Sud est brisée en haut, mais on aperçoit encore la gangue de protection non ravalée en sa partie haute et côté Est. Le lit d’attente est travaillé au ciseau grain d’orge, excepté le bord Ouest, poli sur 0,05 à 0,06 m, ainsi qu’une bande de même largeur à environ 0,65 m de son bord Ouest, associée à un trou de pince. Un autre trou de pince se trouve vers l’angle Nord-Est du bloc et on retrouve des cuvettes pour scellements en ƕ dans les angles Nord-Ouest et Sud-Est. Enfin, un très léger trait de scie est visible en lumière rasante à quelques centimètres du bord Sud du bloc, à 0,86 m de son arête Nord.
Cette cassure résulte manifestement du sondage pratiqué à cet endroit dans la partie Nord de la fondation. N’étant plus retenue dans le sol depuis la fouille, la fondation n’assure plus la répartition de charge. La plaque de gneiss de l’assise de réglage sous le bloc de marbre s’est donc brisée, entraînant la cassure du bloc.
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LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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Le bloc Nord-Ouest est le plus grand des trois (1,33 × 1,09 × 0,27 m). Ses faces latérales Nord et Ouest sont ravalées alors que ses faces Sud et Est sont parées à joint, avec respectivement un bandeau d’anathyrose en ƈ et en ƕ. Le lit d’attente est travaillé au ciseau grain d’orge sur la majeure partie de sa surface. Une bande de 0,09 m est polie côté Ouest ainsi qu’au centre du bloc. On retrouve des cuvettes pour scellement en ƕ vers l’angle Sud-Ouest, correspondant exactement à celles que l’on voit sur le bloc Sud-Ouest, et vers son angle Sud-Est à 0,13 m du bord Sud, ce qui correspond à l’arrière du bloc. Un léger trait de scie est visible à 0,30 m du bord Sud, au Nord de la cuvette Sud-Est. Ces deux derniers indices (scellement vers l’arrière du bloc et trait de scie), ajoutés à la disposition particulière du soubassement, nous amènent à restituer sur cette fondation une exèdre à antes4. Les différentes traces d’outils répertoriées ci-dessus permettent de connaître les dimensions de l’ante Ouest (prof. ± 1,83 m ; larg. ± 1,15 m), dont le socle mouluré (?) était vraisemblablement composé de deux blocs, ainsi que la profondeur du corps du monument (± 1,16 m). Le type de scellement employé permet de dater le monument de la fin du iiie ou du début du iie s. M010 : Fondation remaniée (pl. 2, 5-6) Deux blocs de granit grisâtre alignés sont posés à cheval sur l’assise de réglage de M009 et sur un massif de fondations formé de gros moellons de gneiss noirâtre, complètement effondré vers l’Ouest. Du mortier de tuileau jointoyait les deux blocs de granit entre eux et également avec les trois blocs de gneiss disposés perpendiculairement côté Nord. Une sorte de petit caniveau coudé se dessine ainsi entre M009, M010 et M012, peut-être destiné à évacuer les eaux de l’esplanade dallée de marbre bleuté qui s’étendait de l’angle formé par les fondations M009 et M012, jusqu’aux Propylées vers l’Est et jusqu’au Pythion au Nord. Le bloc de granit Sud, le plus grand des deux (1,70 × 0,45 × 0,42 m), est soigneusement taillé à la pointe sur ses faces latérale Est et supérieure. Sa face latérale Est présente aussi, sur son bord Nord, une grande mortaise rectangulaire (0,12 × 0,07 × 0,04 m), signe manifeste de remploi. À 2,50 m plus à l’Ouest, on retrouve un alignement de blocs de ce gneiss noirâtre, suivant la même orientation et de longueur sensiblement identique à l’alignement des blocs de granit décrit plus haut. Faut-il associer ces deux ensembles qui partagent l’emploi du même matériau en soubassement ? Constituaient-ils ensemble une vaste fondation dont les matériaux furent par la suite remployés ailleurs (par exemple dans la fondation M008 qui, seule dans la région, emploie ces blocs de gneiss noirâtre) ? La fondation, datable d’après la technique employée du iiie s. aurait été en partie démantelée et réutilisée pour installer un caniveau, peut-être lors de la mise en place du dallage en marbre bleuté du parvis au milieu du iie s. M011 : Fondation du Palmier de Nicias (ID 41)5 (pl. 3, 1-3) Situés à quelques mètres au Nord des fondations précédentes, les vestiges de ce monument sont uniques. Il s’agit de la fondation du fameux Palmier de bronze (GD 37) offert par le stratège athénien Nicias, lors d’une célèbre théôrie dont la date n’est pas exactement fixée, 422/1 ou 418/76. Les chercheurs se sont souvent intéressés à la base du Palmier dans la mesure où Plutarque rapporte que, lors d’une tempête, celui-ci tomba sur le Colosse des Naxiens et le détruisit. Quatre blocs erratiques des environs (inventoriés sous les numéros : 2I072, 2I075, 2I079 et 2J004) peuvent être attribués à la première assise de M009. Le type de marbre, la hauteur, les bandeaux d’anathyrose et autres trous de pince ou cuvettes pour scellement en ƕ ne laissent guère de doute sur cette attribution. De plus, un bloc très ruiné présentant une moulure tournante (2D113) pourrait former l’un des deux blocs du socle de l’ante Ouest. 5. GD 37 ; Bruneau 1995, p. 58-59 ; P. Courbin, « Le colosse des Naxiens et le palmier de Nicias », BCH Suppl. I (1973), p. 157-172 ; P. Amandry « Notes de topographie et d’architecture delphiques. IV. Le palmier de bronze de l’Eurymédon », BCH 78 (1954), p. 308 et fig. 12 ; W. Deonna, Le mobilier délien, EAD 18 (1938), p. 91-92 ; Picard, Replat 1924, p. 218-221 et fig. 3-4 ; Courby 1921, p. 235238 ; Hatzfeld, Roussel 1910, p. 389-390 ; Plutarque, Nicias 3, 7-8 ; Quaestiones Conviviales 724 B. 6. Sur la théôrie de Nicias, voir t. I, p. 214-216 : uƩƷɖ ƨɘ Ʒɚư ƬƸƶƣƥư Ʈƥɜ Ʒɞư DzƧ˒ưƥ Ʈƥɜ ƷɖƵ ȃƶƷƭƠƶƩƭƵ Ʒƿư ƷƩ ƹƲƣưƭƮƥ Ʒɞư ƺƥƯƮƲ˅ư ȆƶƷƫƶƩư DzưƠƬƫuƥ Ʒ˓ ƬƩ˓, Ʈƥɜ ƺƼƴƣƲư uƸƴƣƼư ƨƴƥƺu˒ư ƳƴƭƠuƩưƲƵ ƮƥƬƭơƴƼƶƩư, ƲɁ ƷɖƵ ƳƴƲƶƿƨƲƸƵ ȆƨƩƭ ƉƫƯƣƲƸƵ ƮƥƷƥƬǀƲưƷƥƵ ȃƶƷƭʙƶƬƥƭ, ƳƲƯƯɖ Ʈƥɜ DzƧƥƬɖ ƒƭƮƣʗ Ƴƥƴɖ Ʒ˒ư ƬƩ˒ư ƥȞƷƲƸuơưƲƸƵž Ʈƥɜ Ƨɖƴ ƷƲ˅ƷƲ Ʒʩ ƶƷƢƯʦ ƩươƧƴƥƻƩư. ȑư ɋƶƳƩƴ ƹǀƯƥƮƥ ƷʨƵ ƨƼƴƩʙƵ Ȃư ƉƢƯː ƮƥƷơƯƭƳƩư. ȯ ƨɘ ƹƲʶưƭƱ ȂƮƩʶưƲƵ ȻƳɞ Ʒ˒ư ƳưƩƸuƠƷƼư DzƳƲƮƯƥƶƬƩɜƵ ȂươƳƩƶƩ Ʒ˓ ƒƥƱƣƼư DzưƨƲƭƠưƷƭ Ʒ˓ uƩƧƠƯː Ʈƥɜ DzươƷƴƩƻƩ (après le sacrifice, le concours et les banquets, il fit dresser le palmier de bronze en offrande au dieu et il lui consacra un terrain de dix-mille drachmes qu’il avait acheté, sur les revenus duquel les Déliens devaient banqueter lors des sacrifices, en appelant sur Nicias toutes sortes de félicités de la part des dieux ; c’est ce qu’il fit transcrire sur la stèle qu’il laissa à Délos en garantie de ce don. Mais ce palmier, brisé par les vents, tomba sur la grande statue des Naxiens et la renversa) (Plutarque, Nicias 3, 7-8). La date de la chute du Palmier est beaucoup moins assurée. Elle se situe entre la date de son érection et l’époque de Plutarque, soit entre la fin du ive s. et le iie s. apr. J.-C. En dernier lieu, Bruneau 1995 a proposé de la placer dès 415, en lui donnant une signification de présage, négatif comme dans le cas des corbeaux qui attaquèrent le Palmier de l’Eurymédon à Delphes, en rapport avec la désastreuse expédition de Sicile menée par Nicias. Cette hypothèse est fort peu vraisemblable, l’inscription de la face Ouest, gravée après le déplacement de la base consécutif à l’accident, datant du ive s. av. J.-C. 4.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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Les vestiges de cette fondation se composent de trois assises reposant sur le substrat naturel, toutes percées d’une cavité circulaire centrale. Les deux premières assises sont entièrement conservées. Elles se composent de grands blocs de granit blond non équarris. La première en compte deux (haut. ± 0,40 m), liaisonnés au moyen de grands crampons en queue d’aronde sans embolon (long. totale 0,46 m ; larg. max. 0,13 m ; prof. 0,06 m). La cuvette d’un de ces crampons est aujourd’hui visible sur la face Nord du monument à cause de l’érosion des blocs de l’assise supérieure. La seconde assise de granit (haut. 0,50 m) compte trois blocs non liaisonnés entre eux. Les deux assises étaient assujetties au moyen de grands goujons (en bois ?) de section rectangulaire (long. 0,09 m ; larg. 0,02 m ; haut. ± 0,20 m). Au lit d’attente de l’assise supérieure des blocs Est et Sud, on remarque une feuillure circulaire à 0,19 m du bord de la cavité centrale, partiellement conservée. Une mortaise pour goujon carré est visible sur le bloc Est. Un quatrième bloc déborde largement de cette dernière assise, vers le Sud du monument. L’assise supérieure se compose de trois fragments de marbre blanc. Deux d’entre eux s’ajustent exactement et le troisième porte le nom de Nicias. Le bloc inscrit (ID 41) a été retrouvé dans les déblais à l’Ouest de la terrasse du téménos en octobre 1905. Il a été restauré dans une cassure du bloc Nord. La restauration de la base a été faite de telle sorte que l’assise de marbre a été surélevée de 0,37 m alors que rien n’invite à penser qu’une assise intermédiaire n’ait jamais réellement existé. À l’inverse de la substruction de granit, les marbres constituent un socle parfaitement circulaire, dont les blocs étaient liaisonnés au moyen de forts crampons en double T, dont une cuvette seulement est conservée sur le bloc Sud (long. barre verticale du T 0,13 m ; long. barre horizontale 0,11 m ; larg. 0,025 m ; prof. 0,025 m). Ce dernier bloc présente également une anathyrose en ƈ sur sa face de joint, alors que son autre côté est brisé. Les deux blocs sont travaillés au pic au niveau du lit de pose. La moitié intérieure des blocs présente ainsi une sorte de cuvette creusée sur une hauteur de 0,12 m par rapport à leur contour. Il semblerait donc que les marbres conservés aient été à l’origine posés directement sur l’assise supérieure de granit, tout du moins dans la partie Est du monument qui présente un pourtour en arc sur lequel paraît s’adapter exactement cet aménagement du lit de pose des blocs de marbre. Les trois assises (granit et marbre) sont percées par une cavité circulaire qui s’enfonce jusque dans le roc et permettait d’accueillir le « tronc », ou stipe, du palmier votif. Telle que la fondation a été restaurée, depuis le rocher jusqu’au haut de la dernière assise de marbre, la profondeur de cette cavité d’encastrement atteint près de deux mètres. En fait, elle s’enfonçait dans la fondation sur « seulement » 1,40 m environ7. La cavité s’évase de plus en plus depuis le fond jusqu’au haut des marbres (diam. 0,34 m dans le rocher naturel ; 0,46 m au niveau de la première assise de granit ; 0,50 m au niveau de la seconde assise de granit ; 0,96 m au niveau des marbres8). Si l’on en juge par les résidus de coulées de plomb qui se trouvent dans le fond et les traces de rouille sur les parois de la cavité, le stipe du palmier était sans doute maintenu par des cales, des plaques ou un collier de fer scellés au plomb sur un ou plusieurs de ces niveaux9. On ignore la forme réelle du Palmier : était-il stylisé ou, au contraire, s’agissait-il d’une imitation naturaliste d’un véritable palmier ? P. Courbin s’est interrogé sur ce point et, prenant comme parallèle les palmes de bronze retrouvées à Samos 10, il penche plutôt pour un palmier naturaliste. Après lui, tous les auteurs ont adopté ce point de vue, restituant au palmier une hauteur hypothétique d’environ dix mètres au-dessus de sa base11. M012 : Fondation (pl. 3, 4) Cette vaste fondation (dimensions totales 2,45 × 2,70 m) est composée de trois grandes plaques de gneiss taillées irrégulièrement et marquant sa limite du côté Est, complétées par un radier de menus moellons côté Ouest. Ce dernier est surmonté par un alignement de cinq blocs de gneiss sombre appuyé contre la fondation M016. De plus, une partie de la fondation est effondrée côté Sud, là où un sondage profond a été pratiqué12. Le soubassement, visible côté Sud-Est, consiste en un assemblage de moellons de gneiss et de granit où s’intercalent des plaques de gneiss. La dalle Nord-Est, la plus grande (dimensions max. 2,20 × 0,52 m), présente un léger décrochement en son angle Nord-Est (larg. 0,45 m ; prof. 0,12 m) et une feuillure très corrodée le long de son rebord Est. Le décrochement semble se trouver en Soit une profondeur comparable à celle de la fondation du palmier de l’Eurymédon à Delphes (SD 420, p. 186). Voir P. Amandry (n. 5). 8. Ce dernier diamètre est donné par P. Amandry (n. 5). Il l’a sans doute calculé à partir du dessin publié dans Picard, Replat 1924, p. 219, fig. 3. Or, les blocs de marbre sont brisés sur leur face interne et le diamètre supérieur est donc douteux. De même, P. Amandry a commis une erreur dans sa description du soubassement qui est bien en granit et non en gneiss. 9. P. Courbin (n. 5), p. 166 ; P. Amandry (n. 5). 10. U. Jantzen, Ägyptische und orientalische Bronzen aus dem Heraion von Samos, Samos VIII (1972), p. 33-34 et pl. 36. 11. Picard, Replat 1924, p. 244, ne pensaient pas que le Palmier puisse mesurer plus de 10 m de haut, sans réel argument. Leur opinion a été suivie telle quelle par P. Courbin et Ph. Bruneau. Gruben 1997, p. 286, donne quant à lui une hauteur de 12 m, sans toutefois préciser s’il inclut ou non la partie du stipe enfoncée dans la fondation et sans non plus justifier ce chiffre. 12. Voir aussi la notice M009 sur ce sondage et les observations qu’il permet de faire sur la structure de cette dernière fondation. 7.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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relation avec le creusement des blocs de pôros de la fondation adjacente côté Nord (M013). Les deux autres dalles sont à peu près rectangulaires. La plus grande des deux (1,27 × 1,15 m) est collée à la plaque Nord-Est, tandis que l’autre (1,05 × 0,76 m) en est séparée de quelques centimètres. Les cinq parpaings de gneiss sombre alignés du côté Ouest (2,20 × 0,50 à 0,60 m ; haut. ± 0,30 m) sont légèrement surélevés par rapport aux dalles de gneiss blond. Ils semblent constituer un blocage entre ces dalles, où devaient se tenir le monument, et la fondation M016. Si l’existence de la feuillure et de trous de pince montre clairement que cette fondation était plus qu’un simple dallage et supportait bien un petit monument, la forme de celui-ci ne peut pas être restituée en l’état. En revanche, il semble assez clair que cette fondation est postérieure à la pose du dallage en marbre bleu du parvis, au milieu du iie s. De plus, comme le suggère le décrochement pratiqué en son angle Nord-Est et dont on retrouve le prolongement dans l’angle Sud-Est de M013, un autre monument, postérieur à M012-013, prenait place à cet endroit13. M013 : Fondation14 (pl. 3, 5) Cette fondation est constituée d’un assemblage de matériaux divers. Quatre blocs taillés dans un pôros assez grossier, comportant de nombreuses inclusions calcaires et gneissiques, constituent la partie centrale et les fronts Sud et Est de la fondation. Un blocage de gros moellons de granit forme son front Nord tandis que l’on trouve dans l’angle Nord-Ouest deux plaques de gneiss. L’ensemble recouvre une surface de ± 2,76 × 1,36 m. De plus, quatre blocs de pôros, provenant vraisemblablement de la fondation M014 sont posés sur l’assise supérieure et en limitent l’observation. Les blocs de pôros devaient être bien équarris avant d’être rongés par l’érosion. Deux d’entre eux sont alignés dans le sens de la longueur pour former le front Sud de la fondation. Le bloc Sud-Ouest est très érodé (1,42 × 0,48 × 0,25 m). Il présente deux cavités pour de forts scellements en ƕ. Côté Est, la cavité trouve son symétrique sur le bloc adjacent. Au Nord, vers le bord Ouest du bloc, la cavité ne semble cependant pas avoir été utilisée, car elle se trouve en relation avec une des deux plaques de gneiss. Une mortaise pour goujon carré se trouve au milieu de la moitié Ouest du bloc. Le bloc adjacent, qui forme l’angle Sud-Est de la fondation, est brisé en deux et lui aussi très érodé (1,37 × 0,39 × 0,25 m). On y retrouve deux cavités pour scellements en ƕ, qui assuraient la liaison du bloc avec ses voisins à l’Ouest et au Nord. Des traces de rouille se discernent encore au fond de l’une d’elles et attestent que les crampons employés ici étaient en fer. On retrouve une mortaise pour goujon carré à proximité du bord Est du bloc. En outre, l’angle inférieur Sud-Est a été surcreusé, certainement en relation avec le décrochement présent dans l’angle Nord-Ouest de la grande plaque de gneiss de la fondation M012. Ces deux petits aménagements indiquent qu’il existait à cet endroit un bloc indépendant de M012 et M013. Une dalle porte-stèle, un support d’Hermès, ou une base de thésauros sont des solutions possibles en l’absence de fondation, ce qui ne permet cependant pas d’envisager ici la présence d’un monument plus important, type colonne ou pilier. Le troisième bloc de pôros de l’assise supérieure forme l’angle Nord-Est de la fondation. Il est lui aussi passablement érodé (0,94 × 0,66 × 0,25 m). Une cavité pour scellement en ƕ correspond, côté Sud, à celle du bloc précédemment décrit. Une autre de ces cavités se retrouve côté Nord, mais sans correspondance. Deux mortaises pour goujons carrés, munis de canaux de coulée orientés vers le bord Est du bloc, sont aussi visibles, alignées en son centre. Le quatrième bloc, au centre de la fondation, se trouve sous un amas de blocs de pôros et n’est pas visible (1,36 × 0,60 m environ). Cette assise supérieure déborde au Sud et à l’Ouest sur 0,10 à 0,20 m par rapport à l’assise inférieure. Cette dernière est, elle aussi, formée de blocs de pôros, tout du moins là où elle est visible, posés sur un remblai de fondation. Sa hauteur, 0,25 m, correspond exactement à celle de l’assise supérieure, précédemment décrite. Les deux assises ne semblent pas goujonnées entre elles. L’ensemble, appuyé contre M014 et M016, leur est donc postérieur. Il pourrait ainsi dater du ier s. Sa forme et son orientation suggèrent que la fondation supportait une base de statue équestre, orientée vers le parvis de l’Autel des cornes, à moins qu’elle ne constitue une extension tardive de la fondation M014. M014 : Fondation15 (pl. 3, 6) Immédiatement au Nord de la fondation M013, se trouvait jusqu’au début du xxe s. une plate-forme similaire. En effet, cette construction est entière sur le plan Maar, mais elle semble avoir été largement détruite par un sondage postérieur. Un amas de cinq blocs de pôros en occupe la partie centrale, alors que quatre autres de ces blocs ont été rejetés sur la fondation M013. Ainsi, seul l’arrière de la fondation, côté Ouest, demeure in situ. De ce côté, s’étagent deux assises de blocs taillés dans un pôros au grain assez fin, moins érodés que ceux de la fondation M013. Les assises offrent une hauteur régulière de 0,25 m. Les deux blocs conservés de l’assise supérieure sont brisés en de nombreux fragments. Le bloc SudOuest est remarquable en ce qu’il prend la forme d’un « L » (1,20 × 0,56 × 0,25 m). Il comporte trois mortaises pour
13. M012b sur pl. 106. 14. Prost 2001, no 2. 15. Prost 2001, no 2.
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goujons carrés, chacun muni d’un canal de coulée orienté vers le Sud. Une cavité pour scellement en ƕ a été creusée vers son angle Sud-Ouest, du côté des plaques de gneiss de la fondation M013. La surface du bloc est travaillée au ciseau grain d’orge le long de sa bordure Ouest sur une dizaine de centimètres de largeur. Cette fondation est manifestement plus ancienne que M013 qui s’appuie contre elle. Elle est, en revanche, plus récente que la fondation M016, contre laquelle elle s’appuie. On peut ainsi la replacer vers la fin du iie s. Le type de scellement employé indique la même date. La forme originelle et l’orientation de la fondation, telles qu’elles ont été reportées sur le plan Maar, invitent à restituer à cet endroit une base équestre. Le monument a pu être agrandi vers le Sud, par l’adjonction de M013, dans un second temps, afin de supporter un monument plus important. M015 : Fondation16 (pl. 3, 7) Cette vaste fondation se compose de dix blocs de granit massif agencés de manière à former une plate-forme à peu près carrée (2,61 × 2,46 m ; haut. des blocs du front Est, les seuls complètement dégagés 0,41 à 0,50 m). Les blocs sont parfaitement taillés dans un granit gris à grandes orthoses blanches. Les arêtes des blocs sont émoussées. L’unique assise repose sur un remblai, aujourd’hui consolidé du côté Est par un mur de soutènement moderne, vraisemblablement construit par les fouilleurs. La fondation n’est pas accolée aux structures alentour. L’agencement des blocs montre des espaces interstitiels carrés entre les blocs centraux et ceux des fronts Nord et Sud, et un espace réservé en forme de « L » entre les blocs du front Est et le bloc central le plus oriental. Le bloc situé au milieu du front Sud comporte un décrochement pour former un de ces espaces carrés. Cette disposition particulière laisse penser que ces espaces réservés, aujourd’hui remplis d’humus, ont pu jouer le rôle de mortaises en relation avec l’élévation du monument. Les blocs Nord-Est et Sud-Est montrent de petits trous de pince disposés perpendiculairement au front Est. Ces maigres indices ne permettent pas de restituer l’élévation du monument. En revanche, la mise en forme du granit semble assez typique du iiie s. M016 : Fondation17 (pl. 4, 1) Cette très grande fondation (plus grandes dimensions conservées : 7,46 × 4,15 m environ) surplombe largement toutes les fondations alentour (M012-M015 et M017-M020). Elle constitue une sorte de grande plate-forme aux contours irréguliers. En effet, si son front Est est parfaitement rectiligne et suit la même orientation que l’aile Ouest du Portique des Naxiens, ses limites Nord et Sud sont légèrement convergentes. À un peu plus de 2 m de l’angle Nord-Est, le front Nord présente un décrochement d’environ 1 m vers le Sud avant de se poursuivre vers l’Ouest. Le front Sud est parfaitement rectiligne. Son côté Ouest est complètement effondré et la limite de la plate-forme ne peut être discernée de ce côté. Ainsi, on ne saurait dire si elle s’appuyait ou non contre le Portique des Naxiens. Cette fondation est composée d’un assemblage de blocs et de moellons de gneiss. Les blocs sont parés sur ses côtés Nord, Est et Sud. L’intérieur se compose uniquement de moellons de tailles diverses, organisés en simple blocage. P. Courbin18 fait remarquer, à juste titre, la présence de deux trous de pince sur une dalle de gneiss de l’angle Sud-Ouest de la plate-forme. Il en conclut que la superstructure portée par la fondation devait être construite avec des blocs appareillés. Ch. Picard et J. Replat 19 avaient émis l’hypothèse que cette fondation constituât l’emplacement primitif de la base du Colosse des Naxiens. R. Vallois 20 et P. Courbin 21 ont tour à tour réfuté cette idée. En dernier lieu, les travaux menés, en 2000, par Fr. Prost 22 autour de cette base ont achevé de prouver que cette fondation n’a jamais supporté le fameux Colosse. En effet, le matériel, recueilli dans les divers sondages, a révélé qu’elle avait été construite à la fin du iie ou au début du ier s. 23. Sa disposition en surplomb montre par ailleurs qu’elle est postérieure à la fondation M019 mais plus récente que les fondations M013 et M014 qui s’appuient contre elle. Si l’ordonnancement des moellons de gneiss à l’intérieur de la fondation ne permet pas de restituer la forme du monument, l’ampleur de la construction se laisse cependant deviner.
16. Prost 2001, no 3. 17. Prost 2001, no 1, p. 611-612, avec relevé fig. 2 (reproduit ici pl. 4) ; P. Courbin (n. 5), p. 165 ; Vallois 1944, p. 21, n. 2 et 3 ;
Picard, Replat 1924. Voir aussi les notices M011 et M072. 18. P. Courbin (n. 5), p. 165. 19. Picard, Replat 1924. 20. Vallois 1944, p. 21, n. 2 et 3. 21. P. Courbin (n. 5), p. 165. 22. Prost 2001, p. 611-612. 23. Prost 2001, p. 611-612. Parmi ce matériel hellénistique, les fouilleurs ont notamment trouvé une anse d’amphore cnidienne timbrée au nom d’EYPYKPATOY.
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M017 : Socle quadrangulaire24 (pl. 4, 2) Ce socle est adossé aux fondations du Portique des Naxiens. Un bloc de marbre blanc au grain assez fin prend place sur un dallage constitué de grandes plaques de gneiss, comparable au dallage de la « voie sacrée » qui passe devant les temples (GD 11, 12, 13). Le bloc est parfaitement carré (1,10 × 1,10 × 0,34 m). Ses faces latérales ont été ravalées au ciseau fin. La face Ouest présente un tenon de bardage rectangulaire. Ses arêtes supérieures Nord, Ouest et Sud sont brisées. Le lit d’attente du bloc comporte un cadre poli de 0,13 à 0,14 m de large, alors que le centre de la pierre est piqueté et gradiné. L’absence de toute autre trace – trou de pince, trait de scie ou mortaise – permet de restituer deux types d’élévation. Ainsi, le monument supporté par cette plinthe devait-il être une base quadrangulaire, parfaitement carrée, ou encore une colonne votive montée sur degrés. Le type de tenon de bardage employé est datable de la première moitié du iiie s. M018 : Socle quadrangulaire25 (pl. 4, 3) Ce socle de marbre blanc, au grain assez fin, est posé sur le même dallage de gneiss que M017. Le bloc n’est pas tout à fait carré (1,15 × 1,06 × 0,24 m). Ses faces latérales sont polies ; elles comportent chacune un tenon de bardage rectangulaire. Le tenon de la face Nord a néanmoins été ravalé. Le lit d’attente présente une surface travaillée au ciseau grain d’orge et à la pointe, entourée d’un cadre poli de 0,05 à 0,08 m de largeur. Vers l’angle Sud-Est, il subsiste les vestiges d’une agrafe de bronze en ƕ. Le type de scellement employé est typique du début du iiie s. Mais cette agrafe paraît bien inutile dans la position actuelle du bloc et fait donc supposer qu’il s’agit d’un remploi ou d’un repentir. Le type de tenon de bardage employé est datable de la première moitié du iiie s. Comme M017, cette plinthe a dû porter un petit monument quadrangulaire simple ou composite. Enfin, il faut noter que le dallage de gneiss sur lequel sont posés M018 et M017 déborde encore largement au Nord des deux plinthes. M019 : Fondation quadrangulaire26 (pl. 5, 1) Cette vaste plate-forme (plus grandes dimensions conservées 3,84 × 3,07 m) est assez mal conservée, érodée et brisée en de nombreux points. Quatorze blocs de pôros assez grossier se trouvent encore en place, apparemment posés sur un simple radier. Deux ou trois blocs sont aujourd’hui manquants. Les blocs étaient liaisonnés au moyen de longs scellements de bois en queue d’aronde, dont les longs côtés étaient parfaitement rectilignes. Ces scellements présentent une longueur constante de 0,25 m (prof. 0,065 à 0,068 m) sans qu’ils soient cependant toujours disposés symétriquement par rapport au joint. On remarque aussi des mortaises pour goujons carrés ou rectangulaires, associées à des trous de pince sur les seuls blocs du front Nord de la fondation. Le front Est est surcreusé en une sorte de gouttière vers l’extérieur de la fondation. Enfin, la fondation M016 passe au-dessus de ces substructions du côté Sud. Si l’on peine à comprendre ce qui se tenait sur cette fondation, elle a certainement porté un monument de quelque importance, par exemple un pilier. Elle est en outre antérieure à la fondation M016. Matériau et technique indiquent une date de construction dans le courant de la seconde moitié du iiie s. M020 : Fondation (pl. 5, 2-4) Un ensemble de plaques de gneiss forme cette construction. En plan, elle prend la forme d’un trapèze allongé dont le petit côté regarde vers le Nord (dimensions max. conservées 1,72 × 3,16 m). Trois de ces dalles sont bleuâtres, alors que la dernière présente une teinte différente, verdâtre. Entre les dalles, l’espace est occupé par un blocage de menus moellons et de trois plaquettes du même gneiss bleuté. On retrouve une autre de ces dalles bleutées un peu plus loin, au Sud-Est (1,27 × 0,76 m), certainement déplacée (pl. 5, 3). Les dalles en place du côté Ouest sont posées sur un lit de plaquettes de gneiss blond, alors que la dalle située à l’Est repose sur une autre plaque de gneiss bleuâtre. Toutes ces dalles, malgré leur état de conservation médiocre, présentent des mortaises pour goujons carrés ou rectangulaires, dont la moitié est munie de canaux de coulée. Quelques trous de pince leur sont parfois associés. La plaque Nord-Ouest présente un décrochement en son angle Nord-Est, de manière à s’encastrer parfaitement dans la dalle Nord. Une dalle verdâtre (pl. 5, 4), présentant le même travail que la plaque de cette nature encore en place, se trouve à une dizaine de mètres au Nord des Propylées. Elle est brisée en trois fragments qui recollent et conserve trois mortaises quadrangulaires munies de canaux de coulée (1,38 × 0,73 m). Non loin de cette dalle verdâtre, se trouve aussi un fragment de plaque de gneiss bleu, munie d’une feuillure et d’une mortaise pour goujon rectangulaire avec canal de coulée, ayant aussi pu appartenir au même ensemble (plus grandes dimensions conservées 0,99 × 0,55 m).
24. Prost 2001, no 7. 25. Prost 2001, no 7. 26. Prost 2001, no 4.
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L’état de conservation pour le moins médiocre de cette construction ne permet pas de restituer avec certitude le type d’élévation qu’elle supportait. En revanche, la forme même de ce soubassement fait penser à une base en forme de proue de navire. D’autre part, le type de matériau employé ici est rare. On ne le retrouve, en effet, que dans les substructions du Portique de Philippe (GD 3). Faut-il y voir une relation entre les constructeurs des deux monuments et assigner une date similaire, vers 200, à M020 ? M021 : Fondation quadrangulaire27 (pl. 5, 5) Cette fondation est accolée au front Nord de M019. Un orthostate de marbre et le premier tambour d’une colonne lisse, pourvue d’une mouluration de base ionique, tous deux de marbre blanc sont posés dessus, et cachent partiellement la fondation. Le massif de fondations est passablement ruiné. Il se compose d’un assemblage hétéroclite de granit, d’éclats de marbre, de gneiss et de pôros, qui constitue une petite plate-forme à peu près rectangulaire (1,60 × 1,45 × 0,35 m). Côté Ouest, des plaques de gneiss de grande taille forment une assise de réglage rattrapant le niveau des blocs de granit disposés du côté Est. De ce côté, la limite de la base n’est pas rectiligne et laisse supposer que la fondation était plus étendue. Cette fondation a pu supporter une base quadrangulaire. S’appuyant contre M019, le monument lui est donc postérieur et date au plus tôt du iie s. M022 : Fondation quadrangulaire28 (pl. 5, 6) Cette fondation est adossée aux fondations du Portique des Naxiens (GD 36). On a entreposé dessus des fragments de poutres de marbre provenant de celui-ci. La construction se compose de deux assises de carreaux de pôros au grain fin, assez bien conservés (2,60 × 1,40 m). L’assise inférieure repose à même la terre. Elle se compose de quatre blocs disposés parallèlement dans le sens de la profondeur de la fondation. Si leur hauteur (0,23 m) reste régulière, leur largeur augmente du Nord vers le Sud (respectivement 0,51 ; 0,58 ; 0,675 et 0,89 m). Ces blocs se trouvent en retrait par rapport à l’assise supérieure du côté Est (0,14 m) et en léger débord du côté Nord (de 0,06 à 0,10 m). L’assise supérieure est également constituée de quatre blocs. De dimensions à peu près égales (bloc Nord-Est 0,73 × 1,34 m ; Nord-Ouest 0,71 × 1,34 m ; Sud-Est 0,73 × 1,31 m ; Sud-Ouest 0,66 × 1,31 m ; haut. 0,23 m), ils ne sont cependant pas disposés comme ceux de l’assise inférieure, mais recouvrent deux à deux la profondeur de la fondation. Les deux blocs Nord sont brisés sur toute la profondeur de la fondation. Leurs faces latérales ont été travaillées à la pointe. Aucune trace de scellement n’est visible sur leurs lits d’attente. Enfin, l’altitude supérieure de cette fondation coïncide avec celle du portique voisin, contrairement aux autres fondations alentour dont le niveau est sensiblement plus élevé. Il est difficile de préciser quelle pouvait être l’élévation du monument. En revanche, la mise en œuvre du pôros et la situation de la fondation, adossée au Portique des Naxiens, suggère une date entre la fin du vie et le ive s. M023 : Fondation (pl. 6, 1) Cette construction est adossée au Portique des Naxiens côté Ouest, et à M022 côté Nord. Elle se compose de blocs et de moellons de granit blond et d’une plaque de gneiss clair (1,40 × 1,21 × 0,62 m). Ses deux assises sont aujourd’hui très ruinées. L’assise inférieure est composée de moellons de granit alors que l’assise supérieure est matérialisée par un unique bloc de granit qui occupe toute la largeur Sud. Un peu plus au Nord, une plaque de gneiss, effondrée, semble avoir appartenu au même ensemble29, dont elle constituait peut-être un élément de l’assise de réglage. Le monument qui prenait place sur cette fondation a pu être une base quadrangulaire. Le mode de construction de sa fondation permet peut-être de dater le monument du ve ou du ive s. M024 : Fondation (pl. 6, 2) Cette fondation est adossée aux fondations du Portique des Naxiens. Elle se compose de deux assises faites de gros blocs de granit blond grossièrement équarris (1,90 × 1,75 × 0,50 m). L’assise supérieure compte deux blocs, conservés du côté Est de la fondation. Leurs faces Ouest sont bien rectilignes, taillées à la pointe. Le bloc Sud présente en outre un décrochement en son angle Sud-Ouest, là où a pu venir s’encastrer un bloc supplémentaire ou une autre structure du côté Sud.
27. Prost 2001, no 4. 28. Prost 2001, no 5. 29. Sur le plan Maar, elle se trouve, en effet, beaucoup plus rapprochée du reste de la fondation qu’aujourd’hui.
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Le monument qui prenait place sur cette fondation a pu être une base quadrangulaire. Les matériaux employés et leur mise en œuvre datent éventuellement le monument des ve-ive s. M025 : Socle quadrangulaire (pl. 6, 3) Ce socle quadrangulaire est posé sur un massif de fondation composé d’un soubassement de moellons de gneiss et d’éclats de marbre (dimensions totales 1,51 × 1,31 × 0,57 m) et d’une assise de réglage constituée de deux plaques de gneiss blond. La première assise de l’élévation, la seule conservée, se présente sous la forme de deux blocs de marbre blanc à gros grains, sans doute d’origine locale (1,35 × 1,16 × 0,235 m). Le bloc Nord est brisé dans son angle Nord-Ouest et fissuré en sa partie Sud-Ouest. Les deux blocs, en forme de « L », sont disposés en quinconce et liaisonnés au moyen de fines agrafes en ƕ. Leurs faces latérales sont polies alors que leur lit d’attente présente un cadre d’anathyrose (larg. 0,09 à 0,10 m) au centre duquel la surface est piquetée. Sur la face Ouest de chacun des blocs prend place un tenon de bardage, triangulaire pour le bloc Sud et rectangulaire pour le bloc Nord. Cela pourrait bien signifier que ces blocs – ou au moins l’un d’entre eux – sont des remplois. Il faut sans doute restituer sur cette euthyntéria une base quadrangulaire simple ou composite. Les scellements employés sont typiques de la fin du ive ou du début du iiie s. M026 : Fondation(pl. 6, 4) Cette fondation est composée de deux dalles, une de gneiss et une de marbre. Le bloc Sud, de gneiss, est brisé en trois morceaux (dimensions totales 1,50 × 0,52 m). Il présente deux mortaises pour goujons rectangulaires munis de canaux de coulée ainsi que quatre trous de pince. Des restes de plomb sont encore visibles dans l’une de ces cuvettes. Le bloc Nord est en marbre légèrement rosé. Il s’est effondré vers le Nord, brisé en deux morceaux (dimensions totales 1,35 × 0,60 m). Il possède un trou de pince côté Est, et deux mortaises pour goujon rectangulaire avec canal de coulée. Des traces de plomb restent visibles au fond de ces canaux. Vu le piètre état de conservation de cette fondation, il est difficile de tirer quelque conclusion que ce soit quant à l’élévation du monument. Les matériaux et la technique employés indiquent que cette construction a été érigée dans le courant du iiie s. M027 : Fondation quadrangulaire (pl. 6, 5) Cette vaste fondation s’étend du Nord au Sud selon la même orientation que le Portique des Naxiens (dimensions max. 8,02 × 2,36 × 0,52 m). Elle n’est cependant pas construite de manière homogène sur toute sa longueur. Au Nord et au Sud, de grandes dalles de gneiss bleuté encadrent une partie centrale composée de moellons organisés en blocage. La partie Nord compte deux dalles de gneiss bleuté, avec une feuillure sur les côtés Nord, Est et Ouest (2,18 × 2,36 × 0,20 m). Chacune de ces plaques possède deux trous de pince. La deuxième dalle en partant du Nord est brisée côté Est. En son centre, elle conserve une série de neuf trous circulaires répartis sur toute sa largeur (Nord/Sud), qui sont autant d’indices d’une tentative de débitage. Le blocage se situe au même niveau supérieur que les dalles au Nord et au Sud (1,73 × 2,24 m). Il s’agit d’un assemblage hétéroclite de moellons (gneiss, granit, éclats de marbre bleuté), qui s’appuie contre les dalles Nord et Sud. La partie Sud de la fondation se compose de quatre grandes dalles de gneiss bleuté comparables à celles de la partie Nord (4,08 × 2,16 m). La feuillure est conservée sur le côté Est de la seule dalle Nord, et du côté Ouest sur les trois dalles Nord. Deux trous de pince se retrouvent sur les deux dalles Nord, ainsi qu’un trou de goujon rectangulaire sur la seconde dalle. Vu l’importance de la surface couverte par cette fondation, on imagine qu’il devait s’y trouver un imposant monument dont la forme demeure inconnue. Peut-être s’agissait-il d’un monument à deux colonnes ou plus. L’emploi de très grandes plaques de gneiss permet de dater assez sûrement ce monument du ive s. M028 : Fondation quadrangulaire (pl. 7, 1) Cette longue fondation est accolée au front Est de la fondation précédente. Elle est composée de six dalles de gneiss gris bleuté (dimensions max. 4,14 × 1,04 × 0,05 m). La dalle Sud semble incomplète et une dalle paraît être manquante du côté Nord jusqu’à un angle formé par le dallage de marbre bleuté du parvis de l’Autel de cornes (0,68 m plus au Nord). Chacune de ces dalles possède de nombreux trous de pince et trous de goujon avec canal de coulée. Certaines de ces mortaises sont aussi larges que les canaux de coulée qui leurs sont associés. Des lettres d’assemblage allant de ƥ à Ʃ (du Sud vers le Nord) sont visibles près de leurs rebords Ouest. Les trous de goujon carrés et rectangulaires permettent de supposer la présence de blocs formant une plinthe ou d’orthostates. Les proportions de cette fondation en font un support idéal pour une longue base à orthostates. Mais en l’absence de données sur son élévation, il n’est pas permis de conclure définitivement sur ce point. Cependant, le type de goujons utilisés ne s’emploie plus au-delà du iiie s. et nous fournit ainsi un terminus ante quem assez sûr pour ce monument.
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M029 : Fondation en partie démantelée (pl. 7, 2-3) Les vestiges de cette fondation se composent de deux blocs de pôros au grain fin demeurés in situ et d’un troisième, errant au Sud-Ouest de ceux-ci, à proximité des fondations du Portique des Naxiens. Les deux blocs in situ reposent sur un remblai. Le bloc Sud est assez bien conservé (1,19 × 0,96 × 0,23 m). Ses faces latérales Nord et Ouest sont parées à joint, avec cadre d’anathyrose. Sa face Sud est travaillée au pic, verticalement. Le lit d’attente devait être poli et présente une légère feuillure sur toute sa partie Est (larg. ± 0,40 m). L’assise supérieure de la fondation M030 passe en partie par-dessus ce bloc du côté Est. Le bloc Nord, brisé en deux fragments et de plus petites dimensions (0,77 × 0,49 × 0,23 m), est accolé au Nord du précédent. Il présente le même type de mise en œuvre. Sa face Ouest a cependant été taillée de manière à former un petit retour à angle droit (0,06 m) à peu près au milieu du bloc. Le bloc errant, à deux mètres environ au Sud-Ouest des précédents, est assez semblable au plus grand des deux blocs en place (1,16 × 0,96 × 0,23 m). Ses faces Nord et Est sont travaillées au pic, verticalement. Sa face Ouest est polie. Sa face Sud, tout juste dégrossie, présente une cavité pour goujon plat sur joint au milieu de son arête inférieure. Le lit d’attente du bloc présente quant à lui une légère feuillure sur 0,24 m tout au long de son côté Est. Une mortaise pour goujon a été aménagée en son centre (0,025 × 0,04 × 0,07 m). Ces trois blocs appartenaient manifestement au même monument, aujourd’hui démantelé, et dont la forme originelle nous échappe donc complètement. Ils présentent de grandes similitudes avec les blocs qui composent M022, de même hauteur, et eux aussi en pôros très fin. Il semblerait donc que ces deux monuments aient été érigés à la même époque, entre la fin du vie et le ive s., selon des normes communes. M030 : Fondation (pl. 7, 4) Cette fondation recouvre une surface irrégulière : à peu près rectangulaire mais outrepassée au Nord-Est. Elle est constituée de cinq grandes dalles de gneiss reposant sur un lit de menus moellons (dimensions max. 4,20 × 2,27 × 0,52 m). Ces dalles se répartissent sur deux niveaux. Au Nord, au niveau le plus bas, deux dalles sont disposées dans le sens Est/Ouest. Au Sud, surélevées, les trois autres dalles adoptent une orientation Nord/Sud. Entre ces deux ensembles, un blocage de moellons (larg. ± 0,50 m) se trouve à la même hauteur que les dalles Nord, mais passe sous les dalles Sud. Un trou de pince se distingue sur la dalle située la plus au Nord, ainsi que sur la dalle Sud-Ouest. En l’absence de toute élévation, et peut-être aussi des dalles de couverture côté Nord, cette fondation est bien difficile à interpréter. On peut cependant la tenir pour plus récente que les fondations M029, sur laquelle elle empiète légèrement côté Ouest, et M031, sur laquelle elle empiète pareillement côté Est. Elle est peut-être aussi contemporaine de M027 à laquelle elle est juxtaposée et dont le niveau correspond au niveau le plus haut de M030. De plus, un fragment de lagynos à fond blanc ainsi que de menus tessons de bols à relief ont été mis au jour lors du nettoyage de sa face Est. Ces indices céramologiques permettent de préciser le terminus post quem de l’installation de M030 : pas avant 240. De plus, comme le dallage de marbre bleuté du parvis de l’Autel de cornes butte contre M030, ce dernier monument lui est antérieur et fut ainsi construit avant 150. M031 : Fondation quadrangulaire (pl. 7, 5) Cette fondation est constituée de sept blocs de granit, un bloc de gneiss et un autre de marbre formant une plate-forme rectangulaire (dimensions totales 2,54 × 1,88 × 0,18 m). Les blocs de granit sont taillés régulièrement et agencés de manière à former une sorte de ƕ dont les branches rejoignent la fondation M030. Le bloc de gneiss disposé entre ces branches ressemble à une partie de seuil remployée. Il présente, en effet, une légère feuillure le long de son côté Ouest, ainsi qu’un trou de goujon dans lequel subsistent des traces de plomb. Le bloc de marbre blanc a visiblement été ajusté au dallage bleuté côté Sud. Au Nord de la dalle de gneiss, au milieu de cette fondation, un espace est occupé par un blocage. Une fois encore, il est difficile de restituer l’élévation du monument qui se trouvait sur cette fondation. Tout au plus, pouvons-nous préciser sa chronologie relative par rapport aux éléments environnants. Le bloc de granit Sud-Ouest passant sous la dalle Sud-Ɗst de la fondation M030, cela implique que M031 est antérieur à cette dernière. Le dallage hellénistique de marbre bleuté a été taillé afin de s’ajuster à son angle Sud-Ɗst. Il est donc antérieur à ce dallage posé vers 150. M032 : Fondation en forme de T (pl. 7, 6 ; 8, 1-3) Cette vaste fondation compte deux assises de blocs de granit grisâtre bien taillés. Ceux-ci sont disposés de manière à former un T, dont la barre horizontale, la plus longue, suit une orientation Nord-Sud (± 5,10 m) et la barre verticale le sens EstOuest (± 2,70 m), dépassant du reste de la fondation du côté Ouest, en direction du Portique des Naxiens. Seule l’assise inférieure est complète (haut. 0,33 m, comme les blocs de l’assise supérieure). Certains blocs de l’assise supérieure ont, en effet, été déplacés et se trouvent dans les environs immédiats, tandis que d’autres ont tout simplement disparu. L’assise supérieure présente trois ensembles distincts, la barre verticale du T et deux excroissances formant, accolées, sa barre horizontale. Nous les décrirons donc séparément, du Nord au Sud.
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La partie Nord de la fondation est complète sur ses deux assises (1,87 × 1,84 m). Cinq blocs forment le contour de son assise supérieure, alors qu’un sixième, très ruiné, en occupe le centre. L’assise inférieure déborde légèrement sur les côtés Nord et Ouest de ce premier ensemble. L’assise inférieure de la partie centrale de la fondation est complète et se confond avec celle de la partie Nord (2,71 × 1,33 m). À cet endroit, il ne reste que quatre blocs de l’assise supérieure encore en place. L’espace situé entre ces blocs est occupé par un remplissage assez important de terre et de cailloutis. Trois blocs de granit taillés entreposés à l’Ouest et au Sud-Ouest de la fondation devaient sans doute compléter l’assise supérieure de cette partie. L’assise supérieure de la partie Sud de la fondation est composée de deux blocs en place côté Ouest (2,05 × 1,88 m). Le bloc Sud-Ouest possède une feuillure très bien marquée, au Sud, jusqu’au niveau bas de la fondation M030. L’assise inférieure est composée de six blocs visibles, dont on ne distingue pas la face Ouest, celle-ci étant obstruée par un blocage de moellons hétérogènes. Les dimensions de cette construction permettaient d’accueillir un grand monument, dont le type nous échappe. Néanmoins, la mise en forme de cette fondation indique clairement que le monument fut érigé dans le courant du iiie s. M033 : Dalle de fondation (pl. 8, 4) Cette construction est matérialisée par une grande plaque de gneiss rectangulaire (1,46 × 0,90 × 0,185 m), dont l’angle Sud-Ouest est légèrement brisé. Elle est posée sur un lit de moellons de gneiss. Aucune autre trace ne se laisse distinguer à la surface de la pierre. Un blocage de menus moellons, a priori identiques à ceux qui se trouvent sous la plaque, se retrouve immédiatement au Nord. Ainsi, cette fondation semble incomplète. Comme elle s’appuie contre la fondation M032 côté Ouest, elle lui est donc postérieure, et daterait du début du iie s. (?). M034 : Construction démantelée durant l’Antiquité30 (pl. 8, 5) Cette construction se situe dans l’angle formé par le Portique des Naxiens et l’édifice GD 43, exactement dans l’axe de l’Autel de cornes (GD 39). Elle est composée de six blocs de pôros au grain fin in situ (dimensions 1,87 × 1,73 × 0,77 m) et d’un septième errant. Ces blocs sont organisés sur trois assises de manière à former une sorte de petite niche rectangulaire. Son niveau le plus haut se trouve néanmoins à ± 0,30 m sous le niveau du stylobate du Portique des Naxiens. C’est sans doute ce qui a fait penser à R. Vallois que la construction avait été démantelée dès l’Antiquité. Tous les blocs qui subsistent de cette construction sont de forme oblongue. Ils sont soigneusement travaillés. Au niveau le plus bas, le bloc Nord-Ouest a été travaillé en équerre alors que le bloc Est est bien rectiligne et disposé dans le sens Nord/ Sud. L’assise intermédiaire compte aussi deux blocs. Le bloc Nord, qui occupe toute la largeur Est/Ouest de la construction, est chaîné avec son côté Est. Il présente une feuillure vers l’intérieur où pouvaient reposer une ou plusieurs plaques de couverture. Deux blocs constituent l’assise supérieure de la construction, conservée seulement du côté Est et disposés parallèlement au Portique des Naxiens. Ils étaient liaisonnés au moyen de forts crampons en double T dont les cuvettes sont encore visibles au niveau du joint (0,09 × 0,11 m). Le bloc Nord présente deux autres de ces cuvettes pour crampon en double T, dirigées, l’une vers l’Est et l’autre vers l’Ouest, au niveau du mur Nord de la construction. Ce mur Est constituait donc en réalité un mur de refend. De plus, le bloc Sud de l’assise supérieure présente sur sa face Sud un bossage qui indique assez bien qu’il devait se trouver là une tête d’ante. Le bloc errant au Sud doit appartenir à la même construction. En effet, la surface de la pierre présente le même travail que les blocs restés en place. Cependant sa position dans l’édifice demeure impossible à déterminer. Cette construction prend donc la forme d’une petite niche. Il y en avait certainement au moins une autre du côté Est. Quoi qu’il en soit, et vu son niveau par rapport aux bâtiments alentour, M034 fut remblayée dès l’Antiquité. On peut la dater, grâce aux scellements, de la seconde moitié du ve s.31. M035 : Fondation (pl. 8, 6) Cette fondation est composée de trois blocs de pôros sableux, irréguliers, très érodés et brisés en de multiples endroits (dimensions max. 2,25 × 1,00 × 0,27 m). Le bloc Nord est posé sur un lit de moellons et présente une légère feuillure côté Est (0,83 × 0,68 × 0,27 m). Le bloc central est brisé en deux (0,41 × 0,68 × 0,27 m). Le bloc Sud, mieux conservé que les deux autres (1,00 × 1,00 × 0,20 m), présente des traces circulaires dans l’angle Nord-Ouest de son lit de pose.
30. Vallois 1978, p. 565-566. 31. Vallois 1978, p. 566.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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En l’état, cette fondation semble incomplète. En effet, si la bordure Est est bien rectiligne, le côté Ouest n’est absolument pas régulier et la fondation devait sans doute s’étendre plus loin de ce côté. Matériau et mise en forme suggèrent une date comprise entre la fin du vie et le ive s. M036 : Fondation (pl. 9, 1) Cette fondation est adossée à l’angle Sud-Ouest du Pythion (GD 42). Elle est occupée par de nombreux blocs errants, qui rendent son étude malaisée. Les contours de cette fondation sont irréguliers (dimensions max. 2,80 × 2,90 m). Elle se compose d’un noyau fait de neuf blocs de granit grisâtre, bien équarris, et de deux plaques de gneiss blond, accolées à son angle Sud-Ouest. La face Nord du noyau de granit est adossée à la fondation de GD 42. Ses faces Est et Sud sont tout aussi rectilignes. Par contre, sa face Ouest présente un décrochement taillé en diagonale, à peu près en son centre, laissant un vide (+ 1,04 × 0,50 m) entre la fondation, l’angle Sud-Ouest du Pythion et le dallage de marbre bleuté conduisant à la porte du débarcadère. Une ou plusieurs pierres semblent ainsi manquer à cet endroit. Les deux plaques de gneiss sont collées à l’angle Sud-Ouest du massif de granit, mais elles ne sont pas assez longues pour occuper la totalité des faces Sud et Ouest du noyau de granit. Elles présentent toutes deux le même type de petits scellements (goujons plats), associés à des trous de pince. Ces dalles font-elles réellement partie de la même fondation que les blocs de granit ? Ou bien en sont-elles une extension, en rapport avec la pose du dallage de marbre bleuté voisin comme semble l’indiquer la feuillure présente sur les dalles situées immédiatement à l’Ouest ? Le type de goujon associé à de tels trous de pince rappelle fort la mise en œuvre du grand autel du théâtre, qui remonte au plus tard au début du iie s.32. En l’état actuel, il semble impossible d’apporter des réponses aux problèmes que soulèvent cette ou ces fondations, ou même d’avoir quelque certitude sur l’élévation du monument. Cependant, parmi les blocs errants entreposés là et dans les environs immédiats, il existe onze tambours d’une colonne dorique de grandes dimensions (diam. max. 1,17 m ; haut. additionnée de tous les fûts ± 8 m)33. Du point de vue des dimensions et du type de mise en œuvre, M036 semble pouvoir supporter une telle colonne. Mais en l’absence de tout bloc d’euthyntéria ou de socle, ce rapprochement purement topographique demeure un argument trop faible pour fonder une certitude. M037 : Euthyntéria de marbre (pl. 9, 2) Cette fondation est accolée à l’Est de M036. De forme presque carrée (1,55 × 1,53 × 0,295 m), elle est composée de cinq blocs de marbre blanc reposant sur un soubassement constitué de gros blocs de granit gris à grandes orthoses blanches. Les blocs de granit ne sont que grossièrement équarris ; ils sont placés en débord là où ils sont bien visibles du côté Est (haut. 0,34 m). Les marbres sont bien taillés et ajustés avec soin, entourant un petit blocage central. Leurs faces latérales Nord présentent un très léger cadre d’anathyrose en ƕ, comme s’il manquait des blocs de ce côté-ci ou que ceux-ci avaient été remployés. La face Est est tout juste dégrossie à la base, mais présente un bandeau poli (0,08 m) le long de son arête supérieure. Le lit d’attente présente un cadre extérieur poli d’environ 0,10 m, alors que son centre est uniformément piqueté. Entre le cadre poli et la surface piquetée, on remarque une petite interface travaillée au ciseau grain d’orge. L’élévation du monument que supportait cette fondation reste inconnue. Notre seule certitude est qu’il existait une seconde assise de marbre de forme carrée posée sur cette euthyntéria. M038 : Fondation (pl. 9, 3) Cette fondation rectangulaire n’est que partiellement conservée. Elle se compose de trois blocs de gneiss blond, largement brisés, formant une sorte de ƕ dont les branches verticales sont dirigées vers le Sud (dimensions max. 1,80 × 0,77 m). Il s’agit peut-être seulement du support du dallage de marbre bleuté qui est justement conservé à quelques centimètres au Sud-Est. M039 : Monument distyle aux colonnes ovoïdes34 (pl. 9, 4) Cette vaste construction quadrangulaire est accolée à la fondation Sud du Pythion (GD 42), à l’Ouest de l’Autel de cornes (GD 39). Les vestiges in situ comptent de nombreux blocs de granit gris à grandes orthoses blanches et de marbre blanc, étagés sur trois assises (6,13 × 3,57 m ; haut. moyenne des assises 0,225 m). D’autres blocs de même nature, entreposés dessus ou à 32. R. Étienne, J.-P. Braun, « L’autel monumental du théâtre à Délos », BCH 119 (1995), p. 63-87. 33. Voir chap. III, p. 138-141, colonne no 11. 34. Voir chap. III, p. 150-151 et pl. 97-98 ; Herbin 2014b, p. 165-169 ; 2014c, p. 25-26 ; Vallois 1978, p. 544 ; Courby 1921, soubassement C, p. 208, 210-211, 213, 226, fig. 2, p. 211 et pl. III-VII.
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proximité, appartiennent sans aucun doute à cette fondation. Les blocs restés in situ s’organisent en un noyau de granit complété sur ses côtés Est et Ouest par les blocs de marbre. Tous les blocs étaient méticuleusement assemblés au moyen de goujons carrés et de crampons en queue d’aronde sans embolon35, aux parois bien rectilignes et dont l’âme en bois était scellée au plomb. De l’assise inférieure, un seul bloc de granit est aujourd’hui visible du côté Ouest. L’assise médiane est essentiellement constituée de blocs de granit, et de deux blocs de marbre disposés dans son angle Sud-Ouest. L’assise supérieure n’est conservée qu’à l’Est. Un unique bloc de granit est en place dans l’angle Sud-Est et quatre dalles de marbre forment la bordure Est de la fondation, non rectiligne. La partie Sud de la fondation se trouve actuellement sous le terrassement moderne établi pour la réfection du dallage de marbre bleuté du parvis. L’ensemble de la fondation se trouve d’ailleurs bien en dessous du niveau de ce dallage d’époque hellénistique (env. 1,20 m plus bas), de la fondation du Pythion et des autres fondations alentour. Tous les blocs in situ se trouvaient donc sous le niveau du sol. Les dalles de marbre sont piquetées et dégrossies au lit d’attente. Il devait donc se tenir au-dessus au moins une ou deux assises supplémentaires. À partir de la position de ces dalles, on peut penser que les différentes assises de granit étaient entourées par des blocs de marbre formant les degrés d’une krépis. Trente-six blocs de granit et quatorze blocs de marbre errants dans les environs immédiats appartiennent sûrement à cette fondation36. En effet, ils présentent tous des mortaises en queues d’aronde sans embolon comparables à celles des blocs en place. Par ailleurs, on constate que cette fondation occupe précisément le tiers central du mur de fondation du Pythion. Du fait de ses dimensions et de sa position, cette fondation devait sans doute supporter un monument important37. Or, de part et d’autre de la fondation, gisent les tambours inférieurs d’un monument distyle, tambours constitués de deux demicolonnes accolées à un pilier38. Vingt-trois tambours de même type sont dispersés aux environs39 ainsi qu’un fragment de chapiteau ionique et un morceau de corniche à denticules. L’étude de ces blocs permet de proposer une restitution du monument40. Celui-ci s’élevait jusqu’à une hauteur de 10 m environ, si l’on ajoute les bases des colonnes et une architrave à trois fasces aux blocs conservés. Seules les colonnes du propylon du palais de Vergina, récemment daté de la seconde moitié du ive s. par la nouvelle équipe de fouille41, fournissent un parallèle antérieur au iiie s. pour ce type de colonnes42. Ainsi, ce monument, qui obstruait considérablement la façade d’un édifice athénien, dédié à l’Apollon de Delphes, reprend-t-il des éléments d’architecture macédonienne et un type de monument connu seulement à Delphes à cette époque43. De plus, il faut peut-être y replacer, comme couronnement, à titre d’hypothèse, la dédicace IG XI 4, 1072. Ce bloc quadrangulaire de marbre blanc (inv. E 286) a été découvert, le 6 mai 190444, dans la région du Portique des Naxiens (GD 36). Il se trouve, aujourd’hui, à l’Ouest du Sanctuaire d’Apollon, dans les hautes herbes, au-delà du quai antique. La pierre est extrêmement érodée. Le bloc est brisé à gauche, fissuré en de nombreux points, ses arêtes largement émoussées (larg. max. conservée 1,64 m ; prof. 0,82 m ; haut. 0,36 m). Son lit d’attente, lissé par l’érosion, ne montre plus rien. Face postérieure non vue. La face latérale droite est lisse. La face antérieure est également lisse et présente l’inscrip35. Vallois 1978, p. 544, affirme que ce type de scellements, utilisé sur des blocs de pierre grossière, apparaît vers 210, si ce n’est un peu
avant. Or, le soubassement de granit du Palmier de Nicias présente un dispositif assez similaire et il est certainement daté de la fin du ve s. (voir ci-dessus M011). 36. Blocs de marbre inventoriés sous les numéros : 2B040, 2B044, 2B045, 2B050, 2B056, 2B079-83, 2B123, 2G039-039 et 2G041. D’autres fragments errants de granit et de marbre, plus petits et qui ne comportent pas les mêmes scellements caractéristiques que les autres blocs cités ci-dessus, pourraient aussi appartenir à la même fondation. 37. Courby 1921, p. 226, proposait d’y voir l’autel d’Artémis, car il interprétait GD 42 comme un temple dédié à cette déesse et datait l’ensemble (GD 42 et fondation M039) de la fin du ve s. 38. Vallois 1966, p. 122, avec bibliographie antérieure (illustration Fraisse, Llinas, EAD 36 [1995], fig. 292, p. 86), juge trop fortes ces colonnes pour qu’elles aient appartenu à un édifice des environs. Il propose d’y voir un monument distyle ou deux colonnes jumelles destinées à porter des statues. 39. 2B039, 2B077, 2B095, 2B138, 2B181, 2C006, 2C018, 2C019, 2C022, 2C023, 2C025, 2C038, 2D001, 2G001, 2G002, 2H001, 2H002, 2H006, 2H011, 2H013, 2H020, 2H021 et 2H027. 40. Voir pl. 98. 41. Ces résultats encore inédits ont été présentés par A. Kottaridi au cours de sa conférence ƌ ƆưƥƶƷɛƯƲƶƫ ƷƲƸ ƥưƥƮƷɟƴƲƸ ƷƼư ƆƭƧɣư (ƇƩƴƧɝưƥ), qui s’est tenue au KERA (Institut d’archéologie grecque et romaine), à Athènes, le 3 décembre 2008, à l’occasion du cinquantenaire de l’EIE (Fondation nationale de la recherche grecque). Par la suite, ce type de colonne a souvent été employé dans les passages monumentaux et tout spécialement en Asie Mineure, par exemple au gymnase de Pergame. 42. Première publication par L. Heuzey, H. Daumet, Mission archéologique de Macédoine (1876), p. 192-202 et relevés pl. 10-12. 43. Sur les monuments distyles de Delphes, voir en dernier lieu Jacquemin 1999, nos 297-300 du catalogue avec bibliographie antérieure. Ces monuments ont tous été construits au milieu ou dans le troisième quart du iiie s. 44. L. Bizard, P. Roussel, « Fouilles de Délos (1904) : Inscriptions (suite) », BCH 31 (1907), p. 429-430, no 20.
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tion IG XI 4, 1072. Le lit d’attente, lui aussi très érodé, montre les traces de trois scellements pour deux statues de bronze. Un scellement circulaire ou formant la pointe d’une semelle (larg. 0,10 m ; long. max. conservée 0,04 m ; prof. 0,06 m) est disposé à gauche et vers l’avant, dans la cassure du bloc. Vers la droite du lit, une semelle (long. 0,26 m ; larg. 0,065 m ; prof. 0,09 m) correspond au pied droit de la statue de bronze de taille naturelle qui était fixée là. Plus à droite encore, tout près de la face antérieure, une mortaise ovoïde (long. 0,14 m ; larg. 0,10 m ; prof. 0,085 m) correspond sans doute à la pointe du pied gauche de la même statue, talon soulevé. Les premiers éditeurs de la dédicace, IG XI 4, 1072, émettaient de sérieux doutes quant à la possibilité que ce fût bien Alexandre le Grand qui soit honoré ici par les Déliens. En effet, les indices paléographiques permettent de situer cette inscription au début du iiie s., bien après sa mort. De plus, le titre de basileus est ici omis. Cependant, ce qui apparaissait au moment de la publication dans les IG comme une possibilité semble être confirmée par une dédicace de Nicopolis de Syrie reprenant les mêmes termes que la présente inscription45. Les motifs de la consécration demeurent cependant obscurs si longtemps après la mort d’Alexandre le Grand. « Il est possible que l’image d’Alexandre (unie peut-être à celle de Philippe) ait été consacrée par les Déliens assez longtemps après la mort du roi, pour complaire à quelqu’un des souverains hellénistiques, ses héritiers »46. L’attribution de cette dédicace au monument distyle n’est pas assurée : le matériau est identique et les proportions convenables, mais la pierre ne présente aucun des scellements caractéristiques des colonnes ; cela peut être dû à son état de conservation déplorable. La datation du monument ne peut être fixée avec précision. Elle nous est fournie par un faisceau d’indices : comme nous l’avons vu, les scellements employés dans la fondation indiquent le dernier quart du iiie s., mais peuvent être en fait plus anciens ; le fragment de chapiteau ionique que nous lui attribuons, par sa forme et son style, ne peut guère être beaucoup plus ancien ; et la dédicace est elle-même datée du iiie s. Ainsi nous avons manifestement affaire à un monument du iiie s., mais il est impossible, dans l’état actuel de nos connaissances, de préciser cette datation et donc de savoir si ce monument distyle a été un précurseur pour ceux de Delphes ou, au contraire, s’il s’en inspire. L’hypothèse selon laquelle les Déliens auraient consacré un monument de style macédonien à Alexandre le Grand reste plausible47. De plus, la dédicace est incomplète et un autre personnage devait figurer aux côtés de l’image d’Alexandre, peut-être un des premiers Antigonides. En ce cas, ce monument constituerait un premier exemple d’occupation à caractère politique de l’espace : les Déliens, reprenant le pouvoir grâce aux Antigonides, manifestèrent leur liberté retrouvée et leur reconnaissance envers la dynastie macédonienne par l’érection de ce monument distyle, qui masquait en grande partie le plus grand des temples hérités de la période athénienne, comme pour effacer cette partie de l’histoire de Délos aux yeux des visiteurs. M040a-d (228, 230, 231) : Structures disparues (pl. 9, 5-6 ; 10, 1-2) Sur le dallage hellénistique de marbre bleuté dont il a été souvent question dans les notices précédentes et qui constitue le « parvis » de l’Autel de cornes (GD 39), on remarque, partout où il est conservé, les traces d’implantation de petits monuments aujourd’hui disparus. La première de ces constructions disparues (M040a) se trouve à l’Est de l’angle formé par M028 et M031. Elle est matérialisée par un piquetage régulier d’une surface rectangulaire à cheval sur trois dalles de marbre bleuté (1,18 × 0,62 m). On y remarque deux trous de pince alignés dans le sens Nord/Sud ainsi qu’un trait de scie dans le prolongement de la découpe de la dalle Nord-Est. La présence d’une petite base quadrangulaire à cet endroit est très probable. La deuxième (M040b) se trouve au Sud-Est de M038. Là encore, la surface d’une dalle de marbre bleuté est piquetée. Elle comporte en plus une mortaise pour goujon carré munie d’un canal de coulée dirigé vers le Sud-Est, avec un trou de pince qui lui est associé. Cette empreinte en négatif est parfaitement alignée avec M038, si bien qu’il a pu exister un rapport entre M038 et M040b. Peut-être s’agit-il là d’un seul et même monument. M038 a pu n’être que le support d’autres dalles de marbre bleuté, qui supportaient, elles-mêmes, un petit monument à cet endroit. La troisième (M040c) se trouve au Sud de M039. Elle se présente sous la forme d’un rectangle surcreusé et piqueté sur le dallage (1,72 × 1,48 m). Elle est matérialisée en négatif par un cadre dégrossi (0,12 à 0,15 m sur les côtés Nord, Sud et Ouest, et environ 0,22 à 0,25 m sur son coté Est). Un léger décrochement au Nord-Ouest et un trou de pince au SudOuest sont les seuls autres indices de la présence de ce monument. 45. Texte disposé sur deux colonnes : ƉŞ ɛƯƭƲƭ | [… Dzưə]ƬƩƶƥư puis ǺƯəƱƥưƨИƲƵ | ƚƭƯɝƳƳƲƸ. L. Jalabert, R. Mouterde, IGLS I, Com-
magène et Cyrrhestique nos 1-256, BAH XII (1929), p. 98-99, no 163 : couronnement de colonne [chapiteau ?] sur lequel la dédicace est gravée sur deux bandeaux en saillie, peut-être du iie s. apr. J.-C. 46. L. Bizard, P. Roussel (n. 44). 47. Herbin 2014b, p. 165-169.
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M040d se trouve au Sud-Ouest de M040c et à l’Est de M041b. Deux surfaces piquetées, assez rapprochées pour être associées ont une forme générale irrégulière. Une mortaise rectangulaire se trouve au centre de la dalle. Deux traces de plomb lui font pendant à l’Ouest et au Sud. Enfin, des traces similaires se retrouvent sur de nombreux autres fragments errants de ce dallage. Cela implique évidemment la présence de petits monuments directement implantés dessus en de nombreux points de cette région du Sanctuaire, tous postérieurs à la pose du dallage vers 150. M041a-b : Colonnes votives D et D’48 (pl. 10, 2-4) Dans l’alignement de chacune des antes du monument à abside (GD 39) se trouvent deux fondations circulaires, bien étudiées par Ph. Bruneau et Ph. Fraisse49, qui y restituent deux colonnes votives jumelles. La fondation Nord (M041a) est la mieux conservée. R. Vallois y avait fait replacer un socle de marbre retrouvé à Mykonos. Elle se trouve à environ 1,60 m à l’Ouest de l’ante Nord de GD 39. Elle compte cinq assises composées de plaques de gneiss blond empilées. Les quatre premières forment un polygone régulier. La cinquième est composée de deux blocs taillés en un disque dans leur partie supérieure. On sait, grâce au plan Maar, qu’elle présente au lit d’attente trois mortaises pour goujon plat disposées en triangle. Le socle de marbre s’adapte parfaitement à cette dernière assise (diam. 1,40 ; haut. 0,215 m)50. Au centre du lit d’attente, une mortaise circulaire est aménagée au milieu d’un carré gravé, une marge périphérique polie où débordent les canaux de coulée des trois petites mortaises rectangulaires disposées en triangle, comme sur les blocs de gneiss sous-jacents. Il devait exister un ou deux degrés supplémentaires qui supportaient la colonne D, restituée par Ph. Bruneau et Ph. Fraisse à cet emplacement. Sept tambours et un fragment de socle ont, en effet, été retrouvés dans les environs immédiats. Ils comportent la même mortaise circulaire centrale et les trois autres, périphériques, disposées en triangle. Le tambour inférieur est mouluré assez sobrement. La colonne comptait six tambours lisses (diam. 0,695 à 0,595 m ; haut. totale 5,25 m) et supportait probablement un chapiteau ionique, aujourd’hui disparu. Ainsi, on ne sait si elle supportait une statue, un trépied ou une offrande d’un autre type. L’existence d’un septième tambour prouve qu’il existait une colonne jumelle à celle-ci, qu’il est vraisemblable de restituer sur la fondation circulaire qui se trouve dans le prolongement de l’ante Sud de GD 39. La fondation circulaire Sud (M041b) se trouve à quelques centimètres de l’ante Sud de l’Autel de cornes (GD 39). Elle n’est pas homogène comme celle de l’ante Nord. Côté Ouest, une fine dalle de gneiss gris-bleu, taillée en quart de cercle, repose sur une large dalle de gneiss brun découpée en demi-cercle dans sa partie supérieure. Côté Est, un larmier du Grand Temple (GD 13) a été remployé en guise de fondation de l’ante Sud de GD 3951. Dans sa moitié Ouest, ce larmier porte des traces d’outils (ciseau grain d’orge, pointe) décrivant la suite du cercle esquissé sur la dalle de gneiss gris-bleu (diam.1,39 m). Le larmier supportait sur sa partie Est l’ante Sud de GD 39. La mise en œuvre différente de ces deux fondations et la dissymétrie de leur implantation dans l’alignement des antes de l’Autel de cornes ne permettent pas d’avoir la certitude que les colonnes qu’elles portaient avaient été dédiées au même moment. Au contraire, puisqu’elles sont axées chacune sur un état différent des antes auxquelles elles sont associées, elles ne doivent pas être contemporaines. Cependant, le type de scellement et celui du travail des marbres du socle et de la colonne permettent de les dater toutes les deux de la première moitié du iiie s. M042 : Fondation quadrangulaire (pl. 10, 5) Cette petite fondation se compose d’un lit de menus moellons, sur lequel repose une unique dalle de gneiss (1,35 × 0,73 × 0,10 m). Elle présente une feuillure sur ses côtés Nord, Est et Ouest (0,09 à 0,10 m). La dalle, située immédiatement au Nord, brisée en trois fragments et plus courte, ne fait manifestement pas partie du même ensemble. Ainsi, le monument quadrangulaire qui devait se trouver à cet emplacement doit-il être restitué sur la dalle Sud et au-delà de ce même côté Sud sur à peu près la même largeur (1,37 × 1,35 m). Il peut s’agir en fait du pilier d’Antiochos III, érigé en 192 52. La dalle Nord devait faire partie du système de lambourdes supportant le dallage de marbre bleuté du parvis.
48. Chap. III, p. 135 et 138-141, colonnes 5 et 6 ; Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), p. 34-35, 38-40, 42-44, 51-52, fig. 20, 22, 24-25 et pl. I, fig. 2, III, fig. 7 et 9, VIII, fig. 27-28, IX, fig. 31, X, fig. 34-36, XI, fig. 37-40, XII, fig. 41-42, et XIII, fig. 44-48. 49. Voir note précédente. 50. Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), fig. 20, p. 35. 51. Herbin 2014a, p. 44, no 1. 52. Voir M043.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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M043 : Pilier d’Antiochos III53 (pl. 10, 6) Ce pilier a été remonté sur une fondation qui se trouvait dans les environs du lieu de découverte du bloc inscrit pour servir de repère lors de la fouille de ce secteur du Sanctuaire54. Cependant, rien ne prouve qu’il soit là à sa place d’origine. Sa fondation actuelle est composée de moellons de gneiss renforcés par du mortier moderne. Elle s’étendait peut-être, à l’origine, plus au Sud, jusque devant la fondation de granit M044 (3,39 × 1,47 m). C’est en ce sens qu’il faut peut-être interpréter le plan Maar, car les vestiges de cette fondation ont aujourd’hui presque totalement disparu : il ne reste que quelques moellons de gneiss épars sur cet espace. La fondation précédente (M042) conviendrait certainement mieux, vu ses dimensions, pour accueillir le pilier du monarque séleucide. Seuls quatre des cinq blocs de l’élévation du pilier, de marbre grisâtre, sont d’origine. Le cinquième, de pôros, a évidemment été rapporté, peut-être pour pallier le fruit entre les blocs de marbre d’origine. Tous ces blocs à peu près cubiques sont plus ou moins brisés et ont dû être restaurés. Le bloc qui porte l’inscription IG XI 4, 1111 est brisé en deux (0,64 × 0,70 × 0,67 m). Il forme la quatrième assise de l’élévation, la face inscrite tournée vers le Nord. Le pilier devait supporter la statue du monarque sur un couronnement aujourd’hui disparu et sa hauteur totale reste difficile à restituer. La dédicace est passablement mutilée, mais elle a été restituée sans erreur possible. Le personnage honoré est le roi Antiochos III dit « le Grand », lequel régna entre 223 et 187 av. J.-C. Il ne prit cependant le surnom de uơƧƥƵ qu’à partir de 205. Tite-Live rapporte que le dédicant, Ménippos fils de Phanias, fut par deux fois ambassadeur d’Antiochos III, auprès du Sénat romain en 193 (XXXIV 57, 6)55 et auprès des Étoliens en 192 (XXXV 32, 2), et qu’il conduisit les opérations séleucides en Grèce centrale au cours de la même année (XXXV 50, 7-51, 4). Il dût déposer des fonds pour ériger le monument en 19456, au cours de son voyage vers Rome. La statue fut peut-être finalement consacrée en 192. M044 : Fondation quadrangulaire (pl. 11, 1) Cette fondation est composée de six gros blocs de granit brun, taillés avec soin (dimensions 2,85 × 1,84 m). Ces différents blocs ne présentent aucune trace d’outil ou de scellement. Néanmoins, il faut noter la présence d’un ressaut sur les deux blocs Est qui permettait certainement le calage d’un dallage. Le cœur de ce soubassement est rempli de terre mêlée à quelques éclats de marbre. L’orientation et les dimensions de cette fondation en font un support idéal pour une base équestre, regardant vers l’Ouest et dominant en quelque sorte le parvis de l’Autel de cornes. Matériau et mise en forme indiquent le iiie s. M045 : Fondation sous la Base aux trophées (pl. 11, 2) Cette fondation est parfaitement alignée sur celle où a été reconstruit le pilier d’Antiochos (M043) et sur celle qui la jouxte côté Sud (M047). Les deux grands fragments de marbre qui composent la Base aux trophées (GD 38.1) ont été entreposés par-dessus et empêchent de bien voir ses angles Nord-Ouest et Sud-Ouest. Il ne reste que très peu de choses de cette fondation : elle adopte la forme d’un blocage occupant une surface à peu près rectangulaire (+ 1,35 × 2,20 m). Sa partie Ouest est assez bien conçue, par un assemblage de petites dalles de gneiss blond et brun, depuis un affleurement du rocher naturel (granit grisâtre très micacé). La partie centrale du blocage est constituée d’un assemblage hétéroclite de moellons de gneiss et de granit et d’un fragment de marbre. Son front Est est matérialisé par un gros bloc de granit non équarri et un fragment de calcaire gris en forme de L. En l’absence complète d’assise de réglage, il est impossible de restituer quoi que ce soit avec certitude à cet emplacement. Vu sa localisation, cette fondation pourrait dater du iie s. M046 : Fondation quadrangulaire (pl. 11, 3-4) Cette fondation marquait sans doute à l’origine la bordure Est du dallage de marbre bleuté du parvis de l’Autel de cornes, suivant exactement la même orientation que celle de l’aile Ouest du Portique des Naxiens, situé à plus de 20 m plus à l’Ouest. Les blocs qui composent cette fondation ont été partiellement déchaussés. En effet, une série de sept dalles de gneiss bleu-vert se trouve encore in situ, alors que quatre autres dalles du même matériau et présentant la même mise en œuvre 53. Inv. E 171 ; GD 38 ; IG XI 4, 1111 ; J. D. Grainger, A Seleukid Prosopography and Gazetteer (1997), p. 105 ; Baslez, Vial 1987, p. 304-307 ; Durrbach 1921, no 59 ; M. Holleaux, « Antiochos Megas (note sur une inscription de Délos) », BCH 32 (1908), p. 266270 ; Th. Homolle, « Dédicaces déliennes », BCH 3 (1879), p. 360, no 1. 54. Reinach 1913, p. 100-101. 55. Cet épisode est aussi rapporté par Appien, Histoire Romaine XI 6, et Diodore, XXVIII 15, 2-4. 56. Et aussi pour la statue de Laodicée, épouse d’Antiochos III : ID 399 A, l. 47-49.
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gisent en ordre dispersé immédiatement au Nord-Est. Les dalles in situ offrent une surface plane couvrant 4,50 × 1,40 m environ (ép. des dalles 0,25 à 0,35 m). Cinq d’entre elles occupent toute la largeur Est/Ouest de la fondation alors que les deux dernières, entre la quatrième et la septième partant du Sud, ont été disposées dans le sens de la longueur Nord/Sud. De plus, une « rustine » à peu près carrée a été insérée sur le front Ouest de la fondation, entre la deuxième et la troisième dalle, toujours en comptant depuis le front Sud, qui présentent donc chacune une encoche à angle droit. La face Ouest de M046 est bien rectiligne au haut des pierres : certaines présentent en effet un ressaut de 0,07 m, en deçà duquel la bordure Ouest de la fondation se fait irrégulière. La bordure Sud présente les mêmes caractéristiques à cela près que l’angle Sud-Est est occupé par un petit bloc de granit taillé (0,50 × 0,27 × 0, 25 m). La face Est est irrégulière et dépend de la profondeur des dalles (variation de 1,30 à 1,40 m). La face Nord ne présente pas de feuillure ; et pour cause, la fondation se poursuivait assurément dans cette direction avec la juxtaposition des quatre dalles déchaussées. Le lit d’attente des dalles en place est passablement érodé. Les deuxième, quatrième, cinquième, sixième et septième dalles sont percées de mortaises pour goujons rectangulaires aux dimensions variables (0,075 × 0,08 à 0,035 × 0,04 m ; prof. 0,035 à 0,053 m), mais toutes, sans exception, sont munies d’un canal de coulée dirigé vers le bord le plus proche de la fondation (Est ou Ouest). Des trous de pince sont parfois associés à ces mortaises. Les quatre dalles errantes au Nord-Est (dimensions respectives du Sud au Nord : 1,16 × 0,74 m ; 1,20 × 0,64 × 0,27 m ; 1,04 × 0,59 × 0,28 m ; 1,11 × 0,54 m), de même facture (érosion similaire, trous de goujon munis de canaux de coulée, trous de pince), devaient prendre place immédiatement au Nord de la septième dalle en place, prolongeant ainsi la fondation sur environ 2,50 m, sans pour autant atteindre la fondation M045 située à 2,85 m. D’ailleurs, entre M045 et M046, le nettoyage a fait apparaître quelques menus éclats de ce gneiss bleu-vert caractéristique. À l’origine, cette fondation était longue d’environ 6 m pour une largeur maximale de 1,40 m. La disposition des quatorze trous de goujon, et des trous de pince qui leur sont associés, nous renseigne assez mal sur l’élévation, très probablement constituée par une première assise de marbre rectangulaire. L’allongement excessif de M046 n’est, cependant, pas sans rappeler les longues bases des Progonoi (M165) et de Philétairos (M085), ou encore celle des nombreuses exèdres rectangulaires du Sanctuaire, qui présentaient certainement une série de statues-portraits disposées les unes à côté des autres. D’autre part, le type de goujon employé est identique à ceux du grand autel du théâtre57 et permet ainsi de dater cette fondation de la fin du iiie ou du début du iie s. M047 : Fondation (pl. 11, 5) Cette fondation se présente sous la forme de deux grandes plaques de gneiss blond offrant une bordure Est parfaitement rectiligne (2,10 × 1,48 m). La dalle Sud couvre une surface trapézoïdale dont seul l’angle Sud-Ouest est droit (0,96 × 1,33 × 0,085 m) et comporte un trou de goujon rectangulaire (0,08 × 0,05 × 0,04 m) ainsi que quatre trous de pince. La dalle Nord est aussi trapézoïdale (0,74 × 1,48 × 0,085 m) ; elle a été piquetée dans son angle Nord-Est sur un quart de sa surface environ (0,50 × 0,55 m). De toute évidence, cette fondation est incomplète et devait, à l’origine, s’étendre vers le Nord et l’Est. L’emploi de ces grandes dalles de gneiss permet de supposer que le monument fut érigé dans le courant du ive s.
2.
La « voie sacrée » (pl. 108)
Ce secteur se caractérise par la présence d’un dallage de grandes plaques de gneiss, dont les vestiges jalonnent un parcours partant de l’angle Nord-Ouest de l’Oikos des Naxiens (GD 6). Le dallage longe ce bâtiment vers l’Est en direction du Grand Temple (GD 13) et tourne vers le Nord, en ligne droite jusqu’au Portique d’Antigone (GD 29), en passant devant les trois Temples d’Apollon (GD 11-13) et le Trésor 5 (GD 16), situés du côté Est de la voie, l’Autel de cornes (GD 39) et l’aile Est du Portique coudé de l’Artémision (GD 46) se trouvant du côté Ouest de la même voie. Les fondations et monuments qui bordent cet axe principal de circulation dans le Sanctuaire ont été étudiés lors de trois campagnes dirigées par R. Étienne58. M048 : Fondation (pl. 11, 6) Cette fondation se compose d’un bloc de granit gris, bien équarri, disposé sur son côté Est (0,85 × 0,87 × 0,24 m), d’une plaque (1,02 × 0,45 × 0,25 m) et de deux fragments de marbre blanc du côté Ouest et Nord-Est. La plaque de marbre est
57. R. Étienne, J.-P. Braun (n. 32). 58. R. Étienne (n. 1, 2004-2006) ; R. Étienne (n. 1, 2006) ; id., « Le sanctuaire d’Apollon », BCH 131 (2007), p. 1003-1017, en part.
I. Warin, M. Gleyse, « La terrasse du grand temple », p. 1001-1006, et Fr. Herbin, « Catalogage des blocs du sanctuaire d’Apollon », p. 1006-1009.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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piquetée sur toute sa surface. Elle présente aussi une feuillure irrégulière côté Ouest (larg. 0,02 à 0,10 m). Les deux fragments de marbre Nord-Est sont également piquetés. Ils constituent la bordure Nord de la fondation, bien alignés sur la dalle Ouest. Le bloc de granit Sud-Est présente une feuillure régulière (larg. 0,07 m) sur son côté Sud. Cette fondation constitue un emplacement idéal pour une petite base quadrangulaire simple ou composite, exactement dans l’axe de l’entrée principale du Sanctuaire. M049 : Fondation (pl. 12, 1) Cette fondation se compose de deux grandes plaques de gneiss blond (dimensions max. 2,05 × 1,29 m). La dalle Sud présente un net ressaut (0,11 m) côté Sud, qui la met à niveau avec M048. La dalle Nord s’érode en feuillets sur son côté Est. Elle présente un décrochement large de 0,53 m pour 0,14 m de profondeur dans son angle Sud-Ouest, soit à peu près au milieu de la bordure Ouest de la fondation. On remarque aussi un trou de pince près de son angle Nord-Est. Cette fondation semble incomplète. Elle doit sans doute être mise en relation avec les autres fondations de ce type dans le secteur (M047, M050 et M052), qu’elles aient été contemporaines ou qu’elles aient formé une seule et même fondation comme le supposait l’architecte H. P. Nénot59. Matériau et mise en œuvre peuvent se rapporter au ive s. M050 : Fondation (pl. 12, 2) Cette fondation se compose d’une unique plaque de gneiss blond (dimensions de la dalle 1,30 × 1,12 × 0,15 m). Un bloc de marbre bleu, provenant sans doute des Propylées ainsi qu’un chapiteau corinthien très érodé60 sont actuellement entreposés sur cette dalle. Son bord Ouest est parfaitement rectiligne. Ici, la pierre est noircie, comme le côté Ouest de la fondation M047. Sa bordure Est présente une légère feuillure de 0,07 à 0,13 m de large. Ses bords Nord et Sud n’offrent aucune particularité, si ce n’est qu’ils ne sont pas parfaitement rectilignes. Sa surface n’est pas entièrement visible du fait des blocs entreposés dessus ; elle ne présente aucune trace d’outil, ni trou de pince, ni mortaise là où elle est visible. Elle a pu constituer une fondation isolée ou compléter l’une ou l’autre des fondations M047, M049 et M052, construites de la même manière. Matériau et mise en œuvre peuvent se rapporter au ive s. M051 : Fondation pour un monument circulaire (pl. 12, 3) Cette petite fondation se compose de trois blocs de granit grisâtre (dimensions max. 1,13 × 1,61 m). Le bloc Est est rectangulaire (1,18 × 0,53 × 0,19 m). Il comporte une petite cavité circulaire (diam. 0,02 à 0,03 m) au niveau de ses arêtes supérieures, vers le milieu de chacune de ses faces Sud et Est. Les blocs Ouest devaient n’en former qu’un seul à l’origine, aujourd’hui brisé en deux dans le sens Nord-Sud et fortement érodé côté Nord. Le bloc est travaillé à la pointe sur le pourtour et dessine une portion de cercle dont le diamètre peut être estimé entre 1,00 et 1,20 m. Ainsi, cette fondation supportait certainement un monument circulaire, une base simple ou composite, ou même une colonne. À quelques mètres au Nord-Est se trouve précisément un socle de marbre blanc, circulaire (diam. 0,98 m), qui conviendrait parfaitement à cette fondation61. Ce bloc présente trois goujons plats disposés en triangle sur chacun de ses lits. S’il appartient bien à M051, une assise intermédiaire entre ce socle et la fondation a donc disparu. L’emploi des goujons plats est typique de la fin du ive ou du iiie s. M052 : Fondation (?) (pl. 12, 4) Cette fondation (?) se compose de deux grandes plaques de gneiss. La première, côté Est, en gneiss gris bleuté, est taillée en forme de trapèze (1,22 × 0,80 × 0,10 m). Elle se trouve légèrement en contrebas par rapport à sa voisine, côté Ouest. Cette seconde dalle, de gneiss blond, adopte une forme irrégulière, vaguement trapézoïdale (1,30 × 1,02 × 0,16 m). Ni l’une ni l’autre ne comportent de trace d’outil ou de scellement. La position relative de ces deux dalles et l’absence de soubassement visible semble indiquer qu’elles ne sont plus en place. Elles ont pu être déplacées et appartenaient peut-être à l’une ou l’autre des fondations alentour (M047, M049 et M050), ou encore au dallage de la « voie sacrée ». Matériau et mise en œuvre peuvent se rapporter au ive s. M053 : Base quadrangulaire composite à orthostates (pl. 12, 5) Cette base quadrangulaire composite n’est que partiellement conservée. Posée sur une fondation faite de moellons de gneiss et de marbre et légèrement débordante, son élévation est de marbre gris sombre, veiné de blanc (dimen-
59. Voir pl. 7. 60. Chapiteau 2E020 ; cf. infra p. 148 et pl. 96, 6. 61. Enregistré sous le numéro 5B285.
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sions totales 2,17 × 1,20 × 1,32 m). L’ouvrage est particulièrement soigné. Le socle mouluré monolithique est complet (haut. 0,36 m), quoique brisé en deux grands fragments qui se raccordent parfaitement. Il présente une lettre sur chacune de ses faces latérales (Ɔ à Ɖ), en partant du côté Ouest et en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Au-dessus de ce socle, prenaient place quatre orthostates qui formaient le corps de la base. Seuls deux grands fragments d’orthostates sont conservés, disposés sur ses côtés Nord (1,04 × 0,72 × 0,40 m) et Est (0,92 × 0,72 × 0,43 m). Ils comportent un petit congé au bas et au haut de leurs faces de parement, sont parés à joint et démaigris à l’arrière. Ils étaient liaisonnés au socle et au couronnement au moyen de goujons carrés (0,06 × 0,06 × 0,05 m). Deux de ces goujons maintenaient les orthostates des petits côtés de la base et un seul pour ceux des grands côtés. Les mortaises joignant le socle et les orthostates présentent un canal de coulée dirigé vers l’intérieur de la base. Le couronnement était goujonné aux orthostates selon le même système, mais sans canaux de coulée. Il est brisé en quatre fragments, mais devait être monolithique (haut. 0,24 m). Deux de ces fragments ont été remis en place. Au lit d’attente, ces derniers présentent deux grandes mortaises rectangulaires (0,36 × 0,16 × 0,14 m), disposées parallèlement du côté Est du monument (écartement de 0,58 m et décalage longitudinal de 0,08 m entre les deux). Deux autres traces subsistent au lit d’attente du couronnement, ressemblant à deux trous de pince (0,06 × 0,02 m), situés dans l’axe de chacune des grandes mortaises rectangulaires (à 0,42 m plus à l’Ouest). Les mortaises du lit d’attente du couronnement servaient à fixer une statue : les deux roues d’un petit char votif, les montants d’un siège, ou encore les pieds postérieurs d’un cheval cabré. Dans ces deux derniers cas, le remontage doit être remis en cause, puisque l’effigie tournerait le dos à la « voie sacrée » dallée de gneiss. La mise en œuvre du monument et sa mouluration invitent à le dater du deuxième quart du iiie s. M054 : Fondation en partie démantelée (pl. 13, 1) Cette fondation prend une forme irrégulière et semble en partie démantelée (dimensions max. ± 1,50 × 1,50 m). Elle se compose de trois blocs : un bloc de pôros sableux dans son angle Nord-Ouest et deux plaques de gneiss brun au Sud. Le bloc de pôros est très érodé, mais semble assez épais (0,90 × 0,75 m ; haut. ± 0,20 m jusqu’au sol). Il présente un fort décrochement sur son côté Sud (0,20 m). Les deux dalles de gneiss sont posées sur un lit de menus moellons de gneiss et se trouvent ainsi au même niveau que le bloc de pôros. La plaque Sud-Ouest est rectiligne sur ses côtés Nord, Ouest et Sud, alors que son côté Est est courbe (0,85 × 0,70 m). La plaque Sud-Est est brisée en deux fragments (0,65 × 0,70 m). Elle présente, elle aussi, un décrochement, côté Nord, symétrique à celui pratiqué dans le bloc de pôros (+ 0,15 m). Elle montre également une légère feuillure le long de ses côtés Nord (larg. 0,16 m) et Est (larg. 0,23 m). Cette fondation est manifestement incomplète. En l’état, l’élévation du monument n’est donc pas restituable. M055 : Fondation quadrangulaire (pl. 13, 2) Cette vaste fondation à peu près carrée est composée de deux assises superposées de blocs de granit bien équarris (dimensions totales 2,83 × 2,98 m). L’assise inférieure est entièrement conservée. Quelques-uns des blocs qui la composent sont néanmoins brisés. Ses contours ne sont pas tout à fait réguliers. La seconde assise prend la forme d’un « T », dont la barre verticale est dirigée vers l’Ouest. Elle est construite avec de grands blocs de granit très soigneusement taillés. Les quatre blocs formant son côté Est comportent des trous de pince et des mortaises carrées munies de canaux de coulée. Les blocs extérieurs présentent tous une feuillure, délimitant un rectangle. D’autres blocs – de marbre ou de granit ? – aujourd’hui disparus complétaient manifestement cette seconde assise, et devaient couvrir toute l’assise inférieure de granit. La mise en œuvre de cette fondation rappelle celle de l’autel hellénistique GD 25 et l’on peut se demander si elle ne supportait pas un monument de ce type. Elle a, bien sûr, tout aussi bien pu accueillir une grande base pour une statue colossale ou un groupe statuaire. Elle pourrait être datée sur critères architecturaux de la première moitié du iiie s. M056 : Fondation quadrangulaire (?) (pl. 13, 3) Cette fondation quadrangulaire (2,38 × 1,37 m) est composée de différents matériaux. Une ligne de trois longues pièces de pôros sableux, très érodées, en constitue la bordure Est. Les deux blocs septentrionaux sont tout à fait rectilignes (1,00 × 0,32 et 0,50 × 0,33 m env.), alors que le bloc Sud présente un petit retour au Sud-Ouest (0,90 × 0,33 m côté Nord et 0,50 m côté Sud). Un blocage de petits moellons de gneiss et de granit, à peu près carré, occupe la partie Sud-Ouest de la construction. La partie Nord-Ouest, surélevée par rapport au blocage, se compose de deux dalles de gneiss. La grande dalle située dans l’angle Nord-Ouest comporte des trous de pince. La dalle voisine, qui fait la jonction avec l’alignement de pôros, est effondrée. L’intérieur de cette partie Nord-Ouest est remblayé. Cette construction, difficile à lire, semble en réalité être tripartite : la ligne de pôros pourrait être mise en relation avec la fondation M058 ; le blocage de moellon a pu supporter indépendamment quelque petite base quadrangulaire ; et les dalles de gneiss appartenir en réalité au dallage conservé un peu plus loin au Nord-Ouest.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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M057 : Fondation quadrangulaire (?) (pl. 13, 4) Cet ensemble est composé de trois dalles de gneiss blond complétées par une plaque de marbre blanc (dimensions max. 1,35 × 1,15 m), formant un rectangle incomplet, dont seules les bordures Nord et Ouest sont assurées. La dalle de marbre est piquetée régulièrement dans le sens de sa largeur, et dans le sens de sa longueur sur une petite bande courant le long de ses bords Nord et Sud, comme une frange. Ce type de bloc strié, communément interprété comme râpe, se trouve ici apparemment remployé. Le dallage de gneiss voisin, à l’Ouest, empiète très légèrement sur le marbre, dans l’angle SudOuest de la fondation. Cette fondation a dû servir de support à quelque monument quadrangulaire, peut-être plus vaste que les limites qu’elle présente aujourd’hui, et dans un second temps servir de support au dallage de gneiss situé au Sud de l’Autel de cornes. M058 : Fondation quadrangulaire (?) (pl. 14, 1-2) Cette fondation est incomplète. Elle se compose de blocs et de moellons de natures diverses : marbre, pôros, gneiss et granit (dimensions max. ± 3,50 × 2,00 m). Côté Sud, un grand fragment de marbre blanc (1,10 × 1,12 m), très érodé, a été entaillé côté Est, de manière à se trouver au même niveau que la pièce de pôros Sud-Est, et côté Sud, peut-être pour l’installation d’une stèle (la cuvette est brisée du côté Sud). Un alignement de quatre blocs de pôros sableux marque sa limite Est, parfaitement rectiligne et assez bien conservée. Vers l’intérieur du monument, les trois blocs de pôros septentrionaux sont taillés de manière à s’adapter à un affleurement du granit naturel, décrivant un arc de cercle. Au centre, le granit naturel affleure en deux endroits et quelques plaquettes de gneiss dispersées complètent l’ensemble. La limite Ouest de la fondation a totalement disparu. Cependant, comme l’on retrouve, enfoncés dans le sol à faible profondeur, des moellons de pôros, certainement issus de l’érosion de blocs plus grands, au Sud et à l’Ouest du bloc de marbre, cette fondation doit éventuellement être mise en rapport avec la limite Est de M056, elle aussi constituée de longues pièces de pôros sableux. Une exèdre semi-circulaire de grandes dimensions a pu se tenir sur M058 et M056 – dont le diamètre peut être estimé d’après la courbure des blocs de pôros Nord-Est à environ 5 m. D’ailleurs, de nombreux fragments courbes erratiques se trouvent dans ce secteur : quelques dalles, trois morceaux de banc, des pièces de socle et de couronnement62. Tous ces blocs, taillés dans des marbres différents, n’appartenaient cependant pas à un seul monument. M058 (avec M056) est pourtant bel et bien la seule fondation conservée dans ce secteur du Sanctuaire qui présente une section courbe. M059 : Base du roi Massinissa de Numidie63 (pl. 14, 3) Cette base quadrangulaire à orthostates a été restaurée in situ. Cependant, elle n’est que partiellement conservée (dimensions totales 1,90 × 1,34 × 1,36 m). Sa fondation est faite de moellons de gneiss, qui débordent par endroits du socle. Au-dessus, s’étagent trois assises de marbre gris veiné de blanc. Le socle, composé de trois blocs moulurés, est conservé entièrement. Le corps était constitué d’orthostates, dont un seul nous est parvenu, portant la dédicace. Enfin, deux grands fragments assez ruinés, en forment le couronnement mouluré. Ces derniers présentent des cuvettes pour crampons en ƕ qui les liaient. On distingue encore sur le bloc Ouest deux semelles pour statue de bronze (long. conservée 0,21 m ; prof. 0,13 m). Une cavité circulaire est placée à peu près au centre du bloc Est. La dédicace émane du rhodien Charmylos, fils de Nikarchos qui consacra la statue du roi Massinissa, fils de Gaia, aux dieux. Les comptes de Démarès permettent de reconstituer les circonstances et la date de cette dédicace64. En effet, Massinissa fit don aux Déliens de plusieurs chargements de blé en 179. Charmylos fut sans doute l’un des intermédiaires de ces livraisons. La dédicace doit donc être datée de cette année 179 ou peu après. La statue était probablement assise. L’inscription est aujourd’hui tournée vers l’Ouest. Dans cette position, elle n’est pas visible depuis la « voie sacrée » et il faut sans doute la replacer de l’autre côté de la base, regardant vers l’Est. M060 : Fondation quadrangulaire (pl. 15, 1) Cette fondation est partiellement conservée. Elle se présente en plan sous la forme d’un trapèze allongé dont la base regarde vers l’Ouest (dimensions max. 1,35 × 1,65 m environ). Des moellons de natures diverses – gneiss bleu-vert et blond, marbre – en forment le contour sur les côtés Ouest, Sud et Est. Sa partie Nord-Est et son centre ont complètement disparu.
62. Numéros d’inventaire des dalles 2D171, 2D215 ; pièces de bancs : 2D166, 5B144-146 ; de couronnements : 2B266, 2D221 ; et de socle : 2D213. 63. IG XI 4, 1116 (inv. E 162) ; Durrbach 1921, nos 68-69 ; Th. Homolle, « Dédicaces déliennes », BCH 2 (1878), p. 400, no 8. Une seconde dédicace de la même époque en l’honneur du roi Massinissa a été retrouvée dans le sanctuaire, voir Th. Homolle, « Fouilles de Délos », BCH 3 (1879), p. 469, no 1; IG XI 4, 1115. Une troisième dédicace en l’honneur de ce roi a été trouvée dans la Salle hypostyle (GD 50) : ID 1577. 64. ID 442 A, l. 100-104.
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Les moellons restés in situ forment une surface à peu près plane, surélevée de quelques centimètres par rapport au niveau du dallage de la « voie sacrée » qui lui est accolé sur ses côtés Nord et Est. En l’état actuel, il est impossible de conclure avec certitude quant à l’élévation que supportait cette fondation. Sa forme et son orientation laissent cependant supposer qu’une base quadrangulaire simple, composite ou encore à orthostate se tenait ici. M061 : Socle quadrangulaire (pl. 15, 2) Ce socle est composé de deux blocs de marbre blanc bleuté de dimensions inégales (dimensions totales 1,00 × 0,85 × 0,15 m) qui semblent reposer directement sur le rocher naturel aplani. Ils étaient liaisonnés au moyen de petits crampons en queue d’aronde sans embolon. Les faces de parement des deux blocs sont uniformément polies. Le lit d’attente présente un cadre d’anathyrose bien marqué, dégrossi en son centre. Ce socle, de par ses dimensions et sa facture assez soignée, devait supporter une petite base quadrangulaire simple ou composite. Les scellements employés indiquent le iie s. M062 : Fondation quadrangulaire (pl. 15, 3) Cette fondation quadrangulaire se compose de deux grands blocs de granit blond grossièrement équarris entre lesquels se trouvent des moellons du même matériau (0,88 × 1,48 m). L’ensemble offre une assise parfaitement plane. Côté Ouest, à quelques centimètres en contrebas, on retrouve un alignement de trois blocs de granit qui forment comme une extension de la fondation proprement dite. Rien ne subsiste de l’élévation du monument. Matériau et mise en forme indiquent les ve-ive s. Les blocs Ouest pourraient constituer autant de lambourdes destinées à soutenir une extension du dallage du parvis de l’Autel de cornes, de marbre bleuté. M063 : Fondation quadrangulaire (pl. 15, 4) Cette grande fondation quadrangulaire est constituée d’une dizaine de blocs de granit blond inégalement équarris, formant son pourtour, et d’un blocage interne de menus moellons (+ 2,48 × 1,44 m). Les blocs du côté Sud-Ouest présentent un ressaut assez marqué. L’ensemble présente une surface bien plane, idéale pour accueillir un autel ou une base quadrangulaire à orthostates de dimensions respectables, comparable, par exemple, à celle de Massinissa de Numidie (M059). Matériau et mise en forme indiquent le iiie s. M064 : Fondation quadrangulaire (pl. 15, 5) De cette fondation il ne subsiste que trois plaques de gneiss blond. Ces trois plaques sont disposées de manière à former ses côtés Sud et Ouest (dimensions max. 1,15 × 1,72 m). Le reste de la fondation a aujourd’hui complètement disparu. Dans la mesure où la fondation s’appuie contre M064, ce monument pourrait avoir été construit dès le iiie s. ou plus tard. M065 : Fondation quadrangulaire (pl. 16, 1) Cette fondation est composée de moellons irréguliers de marbre bleuté et blanc (1,45 × 1,15 m). Ses limites restent floues au Nord et à l’Est. Sa mise en œuvre rappelle celle de M053, qui semble elle aussi avoir été composée uniquement d’éclats de marbre. À cet emplacement de choix, dans l’axe du Grand Temple, a pu se dresser une base quadrangulaire composite ou à orthostates, dont toute trace d’élévation a aujourd’hui disparu. Dans la mesure où sa fondation s’appuie contre M064, le monument pourrait avoir été construit dès le iiie s. ou plus tard. M066 : Fondation quadrangulaire (pl. 16, 2-4) Cette grande fondation rectangulaire (dimensions 6,90 × 0,63 à 0,85 m) se compose de sept larges pièces de pôros sableux et de parpaings de granit grisâtre. Les blocs de pôros sont très érodés. Il s’agit apparemment du même pôros que celui employé dans les substructions des deux temples athéniens situés de l’autre côté de la « voie sacrée » (GD 11 et 12). Ils présentent presque tous des trous de pince. Les bordures Sud et Ouest de la fondation sont matérialisées par une ligne discontinue de parpaings de granit, parfois intercalés par de menus moellons de gneiss. Un unique bloc de granit forme retour côté Sud. Cinq des pièces de pôros sont alignées du côté Est, parallèlement aux parpaings de granit. Côté Nord, les deux dernières, plus larges (dalle Nord : 0,70 × 0,80 × 0,22 m ; dalle Sud : 0,87 × 0,89 × 0,23 m) occupent toute la profondeur de la fondation, sans être flanquées de parpaings de granit côté Ouest. La dalle Sud présente en outre une mortaise pour goujon rectangulaire (0,05 × 0,04 × 0,048 m).
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Cette longue fondation a pu accueillir une base du type Monument des Progonoi (GD 31). Cependant, la disposition générale des blocs et celle du terrain, qui accuse un palier bien marqué entre les côtés Est et Ouest de la fondation, suggèreraient plutôt un tronçon de mur de soutènement, sans doute destiné à retenir le substrat où étaient posées les dalles de gneiss de la « voie sacrée ». Ce « mur » pourrait également avoir supporté une série de petites bases monolithes ou composites et/ ou de stèles. En effet, dans les environs immédiats de la fondation, et même parfois posés directement dessus, se trouvent une multitude de corps de base inscrits, de couronnements et de blocs porte-stèle. Matériau et mise en œuvre permettent éventuellement de dater la construction du ive s. M067 : Fondation quadrangulaire (pl. 16, 5-6) Cette fondation se compose de quatre blocs de granit blond à grandes orthoses blanches (1,04 × 1,20 m), posés sur des plaquettes de gneiss côté Nord et sur le rocher naturel du côté Sud. Les côtés Ouest et Sud de ces blocs ont été ravalés sur la moitié de leur hauteur environ, de manière à présenter un débord en bas. Cette fondation paraît idéale pour supporter un petit monument du type base quadrangulaire simple ou composite ou encore une colonne votive. Elle semble se trouver en bordure d’une rampe – ou d’un escalier – dont les vestiges se trouvent immédiatement au Nord et qui permettait apparemment de passer de la « voie sacrée » à l’entrée Sud de l’Artémision et au « parvis » de l’Autel de cornes, en passant le long du flanc Nord de cet autel. Matériau et mise en œuvre indiquent le iiie s. M068 : Fondation quadrangulaire (pl. 17, 1) Cette fondation est composée de plaques et de plaquettes de gneiss brunes et grisâtres, agencées de manière à former un soubassement rectangulaire (1,06 × 1,45 m). Une pièce de marbre blanc, largement érodée sur ses petits côtés et brisée en deux (1,06 × 0,38 × 0,12 m) en occupe toute la largeur côté Est. Elle présente des traces d’outils (ciseau grain d’orge et pointe) et un poli assez caractéristiques, qui rappellent les blocs de la krépis Ouest de l’Oikos des Naxiens (GD 6). Si elle est bien en place, elle constitue alors le seul vestige de l’élévation du monument. La forme et la nature de la fondation semblent indiquer que se tenait ici un monument de type base quadrangulaire, simple ou composite. M069 : Fondation irrégulière (pl. 17, 2) Cette fondation est constituée de quatre pièces de pôros au grain fin, de tailles diverses et qui ne présentent pas une surface régulière (dimensions max. 2,13 × 1,73 m). Elles sont toutes plus ou moins rongées par l’érosion. Une autre pièce de pôros se trouvant à l’Ouest de la fondation proprement dite, mais qui n’est plus aujourd’hui in situ, a pu éventuellement faire partie du même ensemble. Aucune trace d’outil ou de scellement n’est visible à la surface de ces blocs. Vu le piètre état de conservation de cette fondation, qui plus est manifestement incomplète, il est impossible de restituer le monument qui s’y tenait à l’origine. Matériau et mise en forme indiquent que le monument pourrait dater de la fin du vie au ive s. M070 : Plinthe quadrangulaire (pl. 17, 3) Cette fondation est constituée de trois grandes plaques de gneiss blond, assez régulières quoique passablement émoussées, orientées dans le sens Est-Ouest (1,58 × 1,31 m) et qui forment l’assise de réglage sur laquelle repose une plinthe de marbre blanc au grain fin. Le bloc de marbre est bien conservé et présente un travail soigné (1,31 × 0,88 × 0,33 m). Il est parfaitement poli sur ses quatre faces latérales. Son lit d’attente présente un cadre périmétral poli et un piquetage assez marqué en son centre, associé à deux cavités pour goujons carrés munies de canaux de coulée, situées sur les petits côtés du rectangle ainsi défini (0,75 × 0,55 m). La surface couverte par le bloc supérieur, aujourd’hui disparu, indique assez clairement, qu’à l’origine, une base quadrangulaire simple était fixée sur cette plinthe. De plus, son emplacement invite à penser que le monument regardait vers l’Ouest, en direction de l’esplanade de l’Autel de cornes et qu’il a dû être, avant la construction de M060, le premier monument visible à main droite pour le visiteur qui s’engageait sur la « voie sacrée » en direction de la terrasse des Temples. La technique employée invite à replacer ce monument dans le courant des ve-ive s. M071A-D : Fondations remblayées Ces quatre fondations ont été remblayées et ne sont plus visibles aujourd’hui. Cependant, Ch. Picard et J. Replat 65 s’y étaient intéressés dans le cadre de leur étude sur la base du Colosse des Naxiens, répondant à celle de F. Courby 66
65. Picard, Replat 1924. 66. Courby 1921.
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sur le même sujet. Ils en ont livré une description assez minutieuse sans pourtant avoir jugé nécessaire d’en publier les relevés 67 : « Il y a eu, vers le Nord [de la base du Colosse], plusieurs fondations de monuments votifs, fondations que nous avons désignées sur la figure 9 par les lettres A, BB’, CC’, D. Ces bases sont de dimensions diverses, et surtout, d’une orientation qui varie. A et D sont implantées de façon sensiblement parallèle au mur Nord de l’édifice dit Oikos des Naxiens, tandis que B et C suivent plutôt la direction donnée par le Temple d’Apollon, voisin au N.-E. Les ex-voto correspondants à ces bases ne devaient pas être tous de même date. Les plus anciens semblent avoir été A et D, se rapportant à la période de l’Oikos. B et C, ajoutés plus tard, prirent pour axe la ligne médiane passant d’Est en Ouest par le temple (longs côtés) […] Si nous examinons maintenant la façon dont avait été faite la préparation du sol pour les petites bases A, B, C, D, ci-dessus mentionnées, nous constatons presque partout l’existence de substructions reposant sur le granit aplani, qu’elles vont chercher. Au-dessus, on avait disposé diverses assises de pôros ou de gneiss. Là où le terrain solide s’est trouvé assez en contrebas du sol aplani, les cavités sont remplies par un blocage de granit et de gneiss. » Après ces observations générales, Ch. Picard et J. Replat précisent les détails techniques suivants68 : « Voici le détail des observations faites sur ces soubassements, pour les parties conservées, d’Ouest en Est : – Base A : granit nivelé ; au-dessus, une dalle de pôros (haut. 0 m. 16), au-dessus de celle-ci, une plaque de gneiss (haut. 0 m.10). – Base B : granit aplani ; au-dessus, une dalle de pôros (haut. 0 m. 32) ; au-dessus de celle-ci, une dalle de gneiss (haut. 0 m.10) ; en B’, granit aplani ; au-dessus, plaque de gneiss (haut. 0 m.18). – Base C : simple plaque de gneiss, dont le lit supérieur est posé à 0 m. 02 en contrebas de B’ ; en C’, granit aplani ; audessus, une plaque de gneiss (haut. 0 m.13). – Base D : granit ; au-dessus, un blocage haut de 0 m. 275 ; sur ce blocage, une plaque de gneiss, épaisse de 0 m. 15. » M072 : Base du Colosse des Naxiens69 (pl. 17, 4-5 ; 18, 1-3) Les vestiges du Colosse et de sa Base ont attiré très tôt l’attention des voyageurs70. Leurs récits et surtout les dessins qui les accompagnent permettent de se faire une idée assez précise du destin de la célèbre statue depuis le passage de Buondelmonti à Délos vers 1420. Cyriaque d’Ancône71 a donné le premier dessin des vestiges du Colosse et de sa Base, exécuté aux alentours de 1445. Le torse et le bassin étaient alors déjà séparés en deux fragments mais mieux conservés qu’aujourd’hui. En effet, la tête était encore présente et les cuisses de la statue apparemment conservées sur une certaine hauteur. La base a aussi été vue et dessinée par Cyriaque d’Ancône, qui y releva l’inscription classique. Un fragment de la plinthe avec le pied droit de la statue se trouvait encore encastré dans la base. Les deux ensembles (torse et bassin ; base et plinthe) semblaient, cependant, être d’ores et déjà séparés topographiquement. En effet, ils figurent sur deux pages distinctes, quoique consécutives, du manuscrit dans lequel les dessins de Cyriaque ont été publiés. Chacune de ces pages présente aussi, en arrière-plan, une base dédicacée. Or, celle figurant avec les fragments du Colosse se trouve aujourd’hui au Gymnase et donc dans un lieu fort éloigné. Quant à l’autre base dessinée par Cyriaque, elle n’est connue que par lui. On peut en déduire que l’Italien reproduisait les antiquités 67. Picard, Replat 1924, p. 232, n. 1. Ils en ont cependant noté l’emplacement sur le relevé pierre à pierre du secteur qu’ils ont publié fig. 9, p. 231, et sur la photographie, fig. 11, p. 235. 68. Picard, Replat 1924, p. 232, n. 2. 69. Vu l’ampleur de la bibliographie consacrée au Colosse des Naxiens et à sa base, nous nous contentons ici d’indiquer les titres les plus importants : GD 9 ; ID 4 et 49 ; P. A. Butz, Asmosia VII, BCH Suppl. 51 (2009), p. 77-87 ; J.-Ch. Moretti, A. Zambon, « Fauvel à Délos », Monuments Piot 86 (2007), p. 165-190 ; E. Walter-Karydi, « Ɣ ƆƳƿƯƯƼư ƷƼư ƒƥƱƣƼư ƿƳƼƵ ƷƲư Ʃƣƨƥư ƩƳƭƶƮơƳƷƩƵ ƷƫƵ ΔƢƯƲƸ », dans ƒ. Stamboulidis (éd.), ƚƼƵ ƏƸƮƯƥƨƭƮƿư (1999), p. 374-383 ; ead., « Sachliche Bilddokumente und Phantasiekompositionen. Frühe Bilder des Naxier Apollon », Antike Welt 1998, p. 339-344 ; Gruben 1997, p. 267-287 ; J. Marcadé (dir.) et al., Sculptures déliennes, Sites et Monuments XVII (1996), p. 28-31, no 8 ; B. Holtzmann, « Note sur le Colosse des Naxiens », Topoi 6 (1996), p. 199204 ; Bruneau 1995, p. 55-59 ; G. Kokkorou-Alewras, « Die archaïsche naxische Bildhauerei », Antike Plastik 24 (1995), p. 87-88 ; A. Hermary, « Le Colosse des Naxiens à Délos », REA 95 (1996), p. 11-27 ; Fr. Chamoux, « L’épigramme du Colosse des Naxiens à Délos », BCH 114 (1990), p. 185-186 ; Ph. Bruneau, « Deliaca IX », BCH 115 (1991), p. 386-387 ; id., « Deliaca VII », BCH 112 (1988), p. 569-582 ; P. Courbin, « L’inscription archaïque du colosse des Naxiens à Délos », Mélanges helléniques offerts à Georges Daux (1974), p. 57-66 ; N. M. Kontoleon, « ƆưƨƴƭƥƵ Ʈƥƭ ƷƲ ƶƹƩƯƥƵ », BCH Suppl. I (1973), p. 239-251 ; M. Guarducci, « L’epigrafe arcaica dell’Apollo dei Nassii a Delo », ASAtene 37/38 (1959/1960), p. 243-247 ; Vallois 1944, p. 21, n. 2-3 ; Picard, Replat 1924 ; Courby 1921 ; Durrbach 1921, no 3. Voir aussi les notices M011 (Palmier de Nicias) et M016. 70. Sur la question des témoignages des voyageurs jusqu’aux fouilles de Th. Homolle, voir en dernier lieu : J.-Ch. Moretti, A. Zambon (n. 69) ; E. Walter-Karydi (n. 69, 1999 et 1998) ; mais surtout ID 4 et 49, et S. Reinach, « Le colosse d’Apollon à Délos », BCH 17 (1893), p. 129-144 et pl. V-VI. 71. Manuscrit conservé à la bibliothèque de la ville de Munich sous la référence CLM 716 f.
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qui se présentaient à lui au fil de ses errances déliennes, et donc sans ordre précis. On retrouve pour la dernière fois le torse du Colosse avec sa tête, ainsi que son bassin sur un dessin de Seger de Vries72, daté de 1673, mais plus abîmé encore. Les traits du visage étaient devenus illisibles et le bassin comptait désormais de nombreuses fractures. La tête fut ainsi conservée jusqu’au milieu du xviie s. Spon, qui visita Délos en 1675, rapporte que la tête du Colosse fut sciée par un provéditeur de Ténos. Au xviiie s., les dessins de Fauvel73 montrent encore les fragments du Colosse. Naturellement, le torse y est reproduit sans la tête, et le fragment du bassin ne présente plus le haut des cuisses qui furent ainsi raccourcies dans l’intervalle. En 1818, W. Kinnard fit transférer la plinthe et le pied au British Museum. Les témoignages des voyageurs nous indiquent aussi, comme l’ont souligné J. Replat et Ch. Picard, que la base est restée à son emplacement actuel au moins depuis 142074. Le torse et le bassin de la statue, en marbre de Naxos, sont aujourd’hui conservés sur le site, dans l’enceinte de l’Artémision à environ 80 m au Nord-Ouest de la base. Comme il a été signalé plus haut, un fragment de la plinthe, avec trois des doigts du pied gauche de la statue, est conservé au British Museum (B 322)75. Ces vestiges ont été parfaitement décrits76 et il convient de restituer une effigie d’Apollon d’environ 9 m (± 0,25 m) de hauteur, soit 5 à 5,3 fois la taille naturelle (1,75 m) et dont le poids est estimé à 30,4 tonnes77. La statue regardait vers l’Ouest, dans la position actuelle de la base. Elle avait le pied gauche en avant, à la manière des kouroi archaïques, mais, contrairement à ceux-ci, ses bras n’étaient pas collés le long du corps mais repliés, les coudes dépassant légèrement à l’arrière du torse. Les avant-bras devaient être assujettis au torse par de petits tenons. La statue tenait vraisemblablement un arc dans sa main gauche et un autre attribut78 dans la main droite. Elle était aussi munie d’une large ceinture métallique rapportée et d’autres ornements fixés au niveau des boucles sculptées au haut du dos. Ainsi, la date de la statue reste-t-elle difficile à préciser. Certains détails permettent de remonter jusqu’au viie s. alors que d’autres seraient plutôt typiques des années 560. Par prudence, on admet donc généralement que la statue date des environs de 600. Cependant, A. Hermary79 a proposé qu’il s’agisse éventuellement d’une copie archaïsante du ive s. fabriquée pour remplacer la statue d’origine. Mais B. Holtzmann80, suivi par les rédacteurs du Guide de Délos, met en doute, à juste titre, les arguments uniquement stylistiques avancés par A. Hermary. Au passage, B. Holtzmann propose une nouvelle hypothèse fort séduisante et qui permet de démêler quelque peu l’écheveau. Les restes du Colosse, brisés consécutivement à la chute du Palmier de Nicias auraient pu, selon lui, être restaurés ou présentés ensemble sur la base, expliquant la présence des mortaises situées à l’arrière du bassin et du torse. La base du Colosse se trouve au Nord de l’Oikos des Naxiens, alignée à quelques centimètres de sa fondation. Elle se présente sous la forme d’un énorme bloc de marbre blanc de Naxos (larg. 3,485 ; prof. 5,085 ; haut. 0,722 à 0,758 m), dont le poids est estimé à 32,9 tonnes81. Une cavité hexagonale irrégulière est percée en son centre et recevait la plinthe de la statue. Aujourd’hui, la base est passablement ruinée. Elle est brisée en trois fragments principaux et on y voit de nombreuses traces de débitage. La surface conservée est, en outre, couverte de graffitis. 72. Atlas Blaeu XXXIV niv. 49, conservé à Vienne ; dessin reproduit pl. 17, 4. G. Meyer, « Le visage du Colosse des Naxiens : le témoi-
gnage des voyageurs qui firent escale à Délos au xviie s. », REG 122 (2009), p. 609-616 ; les conclusions de cet article sont caduques, car l’auteur ne connaît pas L. Gallois, Cartographie de l’île de Délos, EAD 2 (1910), p. 64-67 ; l’auteur de la gravure est connu et son activité se situe dans la seconde moitié du xviie s. C’est donc bien la chronologie de Spon/Wheler qu’il faut choisir pour la disparition de la tête. 73. BNF, Est., GB-15-Fol., no 61, reproduit dans J.-Ch. Moretti, A. Zambon (n. 69), p. 172, fig. 2 ; et aussi un dessin mentionné dans L. J. J. Dubois, Catalogue Choiseul-Gouffier (1818), no 381. 74. Picard, Replat 1924, p. 230. 75. Un fragment de main gauche, conservé au musée de Délos (A 4094), a longtemps été attribué au Colosse des Naxiens. Le GD exclut maintenant formellement cette hypothèse. En effet, cette main adhérait à une cuisse, et on ne retrouve pas de telle marque sur le bassin là où on l’attendrait. 76. GD 9, mais surtout, et en dernier lieu, par Ph. Jockey, dans J. Marcadé (n. 69), p. 28-31, no 8 ; B. Holtzmann (n. 69), qui commente l’article de A. Hermary (n. 69). On trouvera l’ensemble de la bibliographie antérieure relative aux vestiges du Colosse dans G. Kokkorou-Alewras (n. 69), p. 87-88. 77. Ces estimations sont tirées des mesures prises par Gruben 1997, p. 268. Ce sont les plus précises jamais établies pour la statue, mais aussi pour la base, voir ci-dessous. A. Hermary (n. 69), p. 13, estime, quant à lui, qu’« En prenant comme référence les proportions du kouros de New York, on peut considérer que ce torse appartenait à une statue d’environ 8,50 m de haut. » 78. Une phiale plutôt que des flèches selon A. Hermary (n. 69), p. 18, et fig. 21, p. 27, qui se fonde sur « un schéma attesté, entre autre, par un cratère apulien d’Amsterdam du deuxième quart du ive s., sur lequel le grand Apollon qui apparaît à l’entrée du temple tient ces deux objets de ces bras pliés. » 79. A. Hermary (n. 69), suivi par Bruneau 1995, p. 55-57. De l’aveu même de A. Hermary, cette hypothèse avait déjà été formulée par A. Michaelis, « Osservazioni fatte in alcune isole dell’Archipelago », Annali dell’Instituto (1864), p. 253, et reprise par Th. Homolle, « Statues trouvées à Délos », BCH 3 (1879), p. 104-105. 80. C’est là le principal objet de son article, B. Holtzmann (n. 69). 81. Mesures précises et estimation du poids selon Gruben 1997, p. 268, avec relevés en plan et en coupe au 1/50, fig. 4, p. 269.
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Sur sa face Est, la base comporte le fameux trimètre iambique archaïque82 : [Ʒ]ͿDzǏƸƷƲ ƯƣƬƲ Ȃuɜ DzưƨƴƭɖƵ Ʈƥɜ Ʒɞ ƶƹơƯƥƵ (Je suis de la même pierre, statue et base/plinthe). Il ne s’agit pas d’une dédicace. Celle-ci, devait se trouver une ligne au-dessus, là où la base est brisée. Le sens de l’inscription a été très discuté83 ; l’interprétation la plus vraisemblable consiste à y voir l’expression d’un exploit et de la faire entrer dans une série où les artistes célèbrent leur création84. Comme dans le cas d’une signature d’artiste, l’inscription insistait ainsi sur les prouesses artisanales, artistiques et techniques des Naxiens, qui glorifiaient ainsi leur cité qui, à cette époque, dominait Délos85. La face Ouest de la base montre une dédicace d’époque classique86, dont le sens est, cette fois-ci, évident : ƒŞ љЕАƲƭ ǺƳƿƯƯƼ[ưƭ - - -]. Selon toute vraisemblance, cette inscription est liée à l’épisode rapporté par Plutarque sur la chute du Palmier sur la statue87. Nous pensons que la base, à la suite de cet accident, a été déplacée contre l’Oikos des Naxiens et qu’il fallut alors à nouveau graver une inscription dédicatoire, l’inscription archaïque n’étant plus visible depuis la voie processionnelle à l’intérieur du Sanctuaire (pl. 18, 2-3).
Ce n’est pas l’avis de tous les chercheurs qui se sont exprimés sur le sujet et dont on trouvera une recension par Ph. Bruneau à laquelle nous renvoyons88. Tout est sujet à discussion : l’emplacement primitif de la base, près du Palmier ou contre l’Oikos89, la date de l’accident90 et la présentation des morceaux du kouros après l’accident91. M073 : Plinthe quadrangulaire (pl. 19, 1) De ce monument il subsiste une plinthe de marbre blanc quadrangulaire qui devait, à l’origine, être posée sur un massif de gneiss, dont il ne reste que quelques plaquettes côté Nord. Ce bloc a été restauré in situ au moyen d’une dalle de béton au cours de l’été 2008 par les services de l’Éphorie des Cyclades. Néanmoins, comme l’atteste le plan Maar, il occupait bel et bien cette position au moment des premières fouilles opérées dans le secteur sous la direction de Th. Homolle. Mais depuis le lever de ce plan, il avait glissé vers le Sud, là où sa fondation avait été mise à nu par la fouille. Lors de cette restauration, on a replacé un socle mouluré sur la plinthe. Ce socle n’est pas en place et n’appartient pas à l’élévation d’origine du monument. La plinthe de marbre présente un travail soigné (1,16 × 1,03 × 0,24 m). Elle est polie sur ses quatre faces latérales, dont une présente un tenon de bardage rectangulaire. Son lit d’attente est poli sur son pourtour et piqueté en son centre. Cette plinthe devait supporter une base quadrangulaire simple ou composite. Matériau et mise en œuvre indiquent une date de construction dans le courant du iiie s. M074 : Fondation quadrangulaire (pl. 19, 2) Cette fondation a aujourd’hui été complètement remblayée au cours des travaux de restauration menés dans le secteur en 2008. Seul le plan Maar en atteste encore la présence. Il s’agissait manifestement d’un massif de gneiss à peu près carré, dont les dimensions peuvent être estimées à 1,20 × 1,20 m. Elle a donc pu supporter une base quadrangulaire ou circulaire, simple ou composite, ou, pourquoi pas, une colonne ou un pilier. M075 : Fondation quadrangulaire (pl. 19, 3) Cette fondation est actuellement très ruinée et ses contours sont flous (dimensions approximatives 1,60 × 1,90 m). Elle se compose de grandes dalles de gneiss, assez épaisses (0,19 m), lesquelles comportent de multiples trous de pince. Il semble qu’elles soient simplement posées sur un remblai.
82. ID 4. 83. Résumé des discussions, GD, p. 180-181, no 9. 84. Sur cette série, R. Étienne, « Délos et l’écriture », Classica, Rivista brasileira de Estudos Clássicos 11/12, 1998/1999 (2001), p. 179-194. 85. C’est l’interprétation retenue par Ph. Bruneau (n. 69, 1991), p. 386-388. Sur la domination naxienne à Délos, voir t. I, p. 189-195. 86. ID 49 ; elle a été datée du ive s. 87. Voir ci-dessus, M011 et p. 10, n. 6. 88. Bruneau 1990, p. 565-568, rassemble les hypothèses de Courby 1921, p. 235-238 ; Picard, Replat 1924, p. 217-247 ; P. Courbin,
« Le colosse naxien et le palmier de Nicias », dans Études déliennes, BCH Suppl. I (1973), p. 157-172 (et aussi EAD 33 [1980], p. 29) ; et J. Ducat, Guide de Délos3 (1983), p. 126. Il tranche pour un non-déplacement de la base, ce que nous croyons moins crédible. Gruben 1997, p. 287, s’est lui aussi rangé à cet avis, ne croyant pas au déplacement de la base. 89. Prost 2001, p. 611-612, et M016. 90. Bruneau 1995, p. 58-59 : rien ne vient étayer la date de 415 proposée par l’auteur. 91. B. Holtzmann (n. 69).
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Ces dalles ont ainsi pu jouer le rôle de fondation pour un monument votif ou honorifique – une base à orthostate ? – placé symétriquement par rapport à M077. Mais elles n’étaient peut-être seulement qu’une assise de réglage pour la plate-forme de marbre qui permettait d’accéder au Grand Temple, que l’on restitue à ce niveau92. La technique employée indique une date de construction au ive ou au iiie s. M076 : Base quadrangulaire composite dédiée à Ptolémée III par les Déliens93 (pl. 19, 4) L’élévation de cette base quadrangulaire composite est complète, partiellement restaurée. Sa fondation est constituée d’un assemblage de blocs de granit gris dont les interstices ont été comblés au moyen de plaquettes de gneiss (1,56 × 1,17 × 0,18 m). Le socle mouluré monolithique en marbre gris-bleu est brisé aux angles et à l’arrière (1,22 × 0,93 × 0,22 m). Le corps monolithique en marbre blanc veiné de gris est lui aussi fissuré et brisé en de nombreux points (0,92 × 0,585 × 0,77 m). Il présente plusieurs traces d’outils, en particulier de ciseau fin. La face principale du bloc montre une inscription disposée sur quatre lignes. Il s’agit d’une dédicace du Peuple de Délos en l’honneur d’un Ptolémée. Son lit d’attente, partiellement visible, montre une mortaise pour goujon plat disposée de biais vers son angle postérieur gauche. Le couronnement en marbre gris-bleu (1,17 × 0,80 × 0,22 m) est lui aussi mouluré. Il est muni de deux semelles pour statue de bronze. Si le pied droit correspond manifestement à la jambe d’appui de l’œuvre, le pied gauche est posé sur une excroissance à peine dégrossie imitant un rocher naturel. Une petite cavité circulaire pratiquée à gauche du pied gauche indique que la statue tenait une lance ou s’appuyait sur un bâton ou une canne. La posture guerrière qu’il faut restituer à la statue, le pied gauche légèrement surélevé, invite à croire que l’attribut était bien une lance. Tous les chercheurs s’accordent sur le fait qu’il s’agit de Ptolémée III Évergète, représenté en guerrier sur cette base. De plus, J. Marcadé a rapproché la dédicace d’un compte de 246, qui détaille la procédure de fabrication de la statue de bronze contre la somme de 300 drachmes94. Il place ainsi l’érection de la base et de la statue au tout début du règne d’Évergète. J. Tréheux a démenti ce rapprochement, datant éventuellement la base et la statue du début du iie s., mais avec un point d’interrogation. Selon lui, il existait donc deux statues distinctes de ce monarque, toutes deux élevées par les Déliens : celle de la dédicace d’une part et celle du compte d’autre part. Son argument, qui n’est pas explicitement développé, semble avoir été la mention d’une réparation dans un compte plus tardif95, qui précise qu’un fragment de dorure s’était détaché de la statue du roi et que les administrateurs du Sanctuaire l’avaient fait réparer. Le problème qui semble donc s’être posé à J. Tréheux est celui du matériau employé, le bronze et l’or. C’est peut-être cela qui lui a fait distinguer deux statues. Or, il est plus logique qu’il s’agisse en fait d’une statue de bronze doré. Ce qui nous ramène à une seule et unique statue, que l’on doit forcément dater de 246. Un ultime argument, strictement architectural cette fois, assure la date de la base et de la statue qu’elle portait. La modénature du socle trouve, en effet, un parallèle exact sur la base d’Admétos, fils de Bokros de Thessalonique96, datée formellement du troisième quart du iiie s. M077 : Base quadrangulaire à orthostates (pl. 20, 1) La fondation de ce monument est constituée de dalles de gneiss blond et d’un bloc de granit blond posés sur un radier de menus moellons (4,90 × 1,80 m). Ces dalles, sous l’effet de la fouille et de l’érosion ont certainement glissé, tant vers l’Est que vers l’Ouest. Côté Sud, quatre blocs de marbre blanc, restaurés in situ en 2008, forment un degré incomplet. Trois d’entre eux, alignés sur le côté Est, étaient en place depuis les premières fouilles du secteur. Le quatrième, repéré lors de la campagne d’étude de 2006, a été remis en place. Ainsi, si les angles Sud-Est et Sud-Ouest de ce degré sont en place, on n’en connaît pas la limite Nord (prof. 1,30 m ; larg. max. conservée 2,50 m ; haut. 0,17 m). Les blocs présentent un travail uniforme, soigné. Ils sont polis sur leurs faces de parement, parés à joint et dégrossis sur leurs faces non visibles. Leur lit d’attente présente un cadre poli au pourtour et ils sont piquetés au centre. Ils étaient liés par de minces crampons en double T, dont les cuvettes sont encore visibles. Deux orthostates de marbre blanc bleuté, conservés de l’autre côté de la « voie sacrée », et comportant des scellements similaires à ceux de la plinthe, appartiennent sans doute au même monument (haut. 0,55 m)97. Ils sont moulurés au bas de leurs faces de parement d’un tore surmonté par un congé, parés à joint et leurs faces internes dégrossies. En plus des cuvettes pour scellement en double T, leurs lits d’attente présentent chacun une cuvette pour goujon plat qui servait à maintenir le couronnement. Le seul dont la largeur est complète (0,97 m) était disposé sur un des petits côtés du monument, car la moulure inférieure fait retour sur ses deux faces latérales.
92. I. Warin, M. Gleyse (n. 58), p. 1002-1006. 93. Inv. E 158 ; IG XI 4, 1073 ; I. Warin, M. Gleyse (n. 58), p. 1005-1006 ; Tréheux 1992, p. 15 ; Marcadé 1969, p. 24, n. 6 et p. 85. 94. ID 290, l. 129-131. 95. ID 1429 B, II, l. 32. 96. Voir notice M188. 97. Blocs inventoriés sous les numéros 5B246 et 5B247.
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En l’absence du reste de la plinthe, il est difficile de restituer avec exactitude la largeur totale de cette base à orthostates. Le type de crampon employé invite à dater le monument de la fin du ive ou du début du iiie s. M078 : Base quadrangulaire composite98 (pl. 20, 2-3) Cette base quadrangulaire composite repose sur des dalles de gneiss blond rappelant celles de la « voie sacrée ». Son socle de marbre blanc était à l’origine mouluré sur les quatre faces, mais sa face arrière est aujourd’hui largement brisée (0,90 × 0,75 × 0,32 m). Au-dessus, prend place un corps monolithique de marbre bleuté (0,58 × 0,54 × 0,63 m), largement fissuré et fortement érodé. Une mortaise pour goujon rectangulaire a été aménagée au centre du lit d’attente, qui présente par ailleurs un cadre poli autour d’une surface centrale dégrossie. Le couronnement fixé par ce goujon a aujourd’hui disparu. Le corps de la base porte deux inscriptions. La première (ID 1644), sur sa face Ouest, est aujourd’hui illisible. Elle n’était guère plus lisible au moment de sa publication. P. Roussel a pu compléter, à partir de son démotique, le nom de l’épimélète, Épigénès, fils de Dion de Mélitè, à qui devait être dédié le monument. Ce personnage est connu par ailleurs à Délos99 et à Athènes100. Il semble avoir occupé la fonction d’épimélète avant 126/5. La dédicace émane, de manière un peu plus assurée, des Athéniens et des étrangers habitants Délos. À l’arrière, la seconde inscription (ID 2341) est mieux conservée. Il s’agit d’une simple dédicace à Apollon et de quelques lettres dispersées, sans doute le résultat d’exercices de lapicide. Si cette base a manifestement fait l’objet d’un remploi, elle semble bien se trouver en place et la dédicace en faveur d’Épigénès doit être la plus récente. M079 : Fondation quadrangulaire (pl. 21, 1) Les côtés Nord, Ouest et Sud de cette fondation sont matérialisés par de grandes dalles de gneiss blond tout à fait comparables à celles de la « voie sacrée » qui jouxte l’ensemble à l’Ouest. L’intérieur et le côté Est de la construction sont constitués par un blocage de menus moellons de marbre, granit et gneiss, par endroit plus haut que la surface des dalles de gneiss (dimensions totales 4,50 × 2,80 m). Une légère feuillure court le long des bords Ouest et Sud et quelques trous de pince se discernent encore à la surface des dalles de gneiss. Ces deux indices attestent indubitablement l’existence d’un monument à cet emplacement. Toute trace d’élévation a aujourd’hui totalement disparu. L’extension et la position de cette fondation, en avant de l’angle Nord-Ouest du Grand Temple, suggèrent néanmoins qu’il s’agissait-là d’un monument important, peut-être érigé dans le courant du iiie s. M080 : Fondation quadrangulaire (pl. 21, 2) Cette fondation est composée de grands blocs de granit blond conservés sur deux assises, disposés en quinconce et reposant directement sur le rocher naturel (1,52 × 1,40 m). Les blocs de l’assise supérieure, quoique fortement érodés, présentent encore des trous de pince. D’autre part, ils se trouvent en léger débord par rapport à l’assise inférieure. Cet emplacement semble idéal pour accueillir une base quadrangulaire simple ou composite. Matériau et technique indiquent que le monument fut éventuellement érigé dans le courant du iiie s. M081 : Plinthe de marbre101 (pl. 21, 3) Ce monument comprend deux assises restées in situ. La fondation est constituée de différents blocs de nature et de dimensions diverses : un bloc de granit gris, un autre de marbre, un dernier de pôros et un blocage de moellons dans son angle Sud-Ouest. Au-dessus, seule la plinthe du monument est conservée (1,67 × 1,41 × 0,38 m). Elle se compose de quatre blocs de marbre blanc organisés autour d’un espace central évidé. Ces blocs ont sans aucun doute été remployés. Ils sont tous liaisonnés à l’aide de crampons en ƕ. Sur certains figurent même des lettres d’assemblage (Ɔ et Ƈ). Tous présentent sur leurs lits d’attente des trous de goujon, avec ou sans canal de coulée, et les traces d’un cadre d’anathyrose. Cette assise présente ainsi l’empreinte en négatif des quatre éléments de l’assise supérieure. Les nombreux trous de goujon donnent les limites et la disposition des blocs (surface couverte par l’assise supérieure disparue 1,10 × 1,16 m). Ce monument est ainsi constitué uniquement de blocs remployés, y compris dans sa fondation. Les blocs de plinthe, très hauts, peuvent provenir de la krépis d’un temple ou d’un trésor, démantelé au moment de la construction de M081. L’élé98. Inv. E 199 et E 119 ; ID 1644 et ID 2341 ; Herbin 2014a, p. 50-51, no 13 et pl. 7a ; PAA no 391790 ; Roussel 1987, p. 105 ;
PA 4812. 99. ID 1643 et 1703 : dédicaces en l’honneur d’Épigénès, toutes deux en dehors du Sanctuaire, au Sud des Propylées. 100. Il est mentionné en IG II² 2335, l. 12, aux côtés de ses parents et de sa sœur. 101. Herbin 2014a, p. 46, no 4 et pl. 4b.
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vation que supportait cette plinthe est incertaine : base quadrangulaire simple ou composite, colonne ou pilier ? Ce monument, que l’on peut sans doute qualifier de « tardif », pourrait s’ajouter à la liste des offrandes « augustéennes » qui ont été retrouvées dans les environs du Grand Temple102. M082 : Colonne votive (pl. 21, 4) De cette colonne, il ne subsiste que le socle et le bas du premier tambour, largement brisé (socle 0,86 × 0,86 m ; diam. du fût 0,62 m ; haut. max. conservée 0,43 m). La fondation est formée d’une simple dalle de gneiss. Le socle est composé de deux blocs de marbre blanc grisâtre, liaisonnés au moyen de crampons en ƕ. Leurs faces latérales sont uniformément polies, mais montrent encore un tenon de bardage rectangulaire côté Est. Au lit d’attente, une moulure circulaire, sobre et élégante, un simple cavet, annonce le départ du fût qui y était assujetti au moyen de deux goujons carrés munis de canaux de coulée, et dont les cuvettes ont été rendues visibles là où le tambour est brisé. Au-dessus, le premier tambour d’une colonne lisse est taillé dans le même marbre que le socle, avec un léger congé à sa base. La technique employée et la mouluration indiquent que le monument fut érigé à la fin du iiie ou au début du iie s. M083 : Fondation quadrangulaire (pl. 22, 1) Cette grande fondation est composée d’une assise de blocs de granit gris grossièrement taillés et apparemment posés sur des dalles de gneiss (2,57 × 1,46 m). Quatre blocs de marbre sont posés sur cette assise de granit103. Deux de ces blocs sont de marbre gris bleuté et les deux autres de marbre blanc. Ils ont pu appartenir à la première assise du monument. La plinthe qu’ils forment est d’une hauteur constante (0,25 m). Ils sont dans l’ensemble assez bien conservés (larg. totale 1,17 m ; prof. max. conservée 1,88 m). Tous ces blocs présentent, en effet, le même travail. Ils sont parés à joints et possèdent des cuvettes pour de fines agrafes en ƕ. Leurs faces de parement sont polies et munies de tenons de bardage, triangulaires sur les côtés Sud et Est, et carré sur la pièce de marbre blanc, du côté Ouest. Ainsi, il semble possible que ce dernier bloc ait fait l’objet d’un remploi. Un des tenons de bardage triangulaire du côté Sud a été ravalé. Au lit d’attente, un cadre poli est associé à un piquetage régulier, là où se tenait le corps de la base, aujourd’hui disparu. Vu la forme et l’orientation de l’ensemble, on imagine aisément qu’une base à orthostates pour statue équestre ait occupé cet emplacement. La mise en forme de la fondation et les scellements employés sur les marbres permettent de dater éventuellement le monument du début du iiie s. M084 : Fondation irrégulière (pl. 22, 2) Cette fondation est composée de trois blocs de granit grisâtre, assez mal conservés et apparemment posés sur des plaques de gneiss (2,44 × 1,42 m max.). Deux cavités circulaires ont été aménagées au centre des deux blocs du côté Est, taillées directement dans le granit. La cavité située le plus à l’Est est incomplète ; son diamètre peut néanmoins être estimé à 0,44 m. La cavité Ouest présente quant à elle un diamètre de 0,42 m. Le bloc Ouest, grossièrement rectangulaire, est brisé en deux, en diagonale. Il dépasse largement au Nord par rapport aux blocs présentant les cavités. La présence de ces deux cavités invite peut-être à restituer ici des arbres ou des mâts votifs104. L’emploi du granit et sa mise en œuvre permettent de supposer que ce monument peu commun fut érigé au début du iiie s. M085 : Base de Philétairos de Pergame105 (pl. 22, 4) L’orthostate inscrit (inv. E 67) et un autre, anépigraphe, ont été découverts le 1er juin 1878 par Th. Homolle106, près des fondations en pôros du Temple des Athéniens (GD 12). La fondation et les autres éléments conservés de cette longue base quadrangulaire composite à orthostates de marbre gris veiné de blanc ont été entièrement déblayés, en 1909, par F. Courby107, qui en proposa aussitôt une restitution. Son état de conservation général laisse à désirer. En effet, alors que sa moitié Nord avait été restaurée jusqu’à son couronnement, il s’est de nouveau effondré à l’arrière. 102. Mavrojannis 1995. 103. Inventoriés sous les numéros 5B069-071 lors de la campagne d’étude de mai 2008. 104. W. Deonna, La vie privée des Déliens (1948), p. 91-95 (sur les arbres sacrés et votifs) et p. 120-121 (sur l’existence supposée de mâts votifs). 105. Inv. E 67 ; IG XI 4, 1105 ; GD 10 ; PAA no 710610 (= PA 10733) ; Fr. Queyrel, Les portraits des Attalides, fonction et représentation
(2003), p. 15 ; Fr. Chamoux, « Pergame et les Galates », REG 101 (1988), p. 498-499 ; Marcadé 1957, 79 ; Vallois 1966, p. 24 ; Durrbach 1921, no 31 ; Reinach 1913, p. 233-255 ; G. Leroux, « Le guerrier de Délos », BCH 34 (1910), p. 486-490 et fig. 2 et 3 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 83, fig. 105 et n. 2 ; M. Holleaux, « ƚƭƯơƷƥƭƴƲƵ ǺƷƷɗƯƲƸ », REG 15 (1902), p. 310, n. 3 ; Th. Homolle, « Quelques signatures d’artistes que l’on rencontre sur les marbres de Délos », Monuments Grecs 8 (1879), p. 44, no 8. 106. Th. Homolle (n. 105), p. 44-48, no 6. 107. G. Leroux (n. 105), p. 487-490.
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La fondation est constituée de blocs de pôros fin, bien équarris, quoique passablement érodés, sertis d’un blocage central de plaquettes de gneiss (9,30 × 2,60 m environ). Elle s’étage selon deux degrés à l’avant – côté Ouest – alors qu’elle présente une paroi verticale à l’arrière. Son élévation compte trois degrés d’une krépis à l’avant et sur ses petits côtés, dont il ne reste que quelques fragments. À l’arrière, la face est à pic, comme celle de la fondation de pôros. Au-dessus, un socle mouluré est composé de blocs de largeurs diverses. Une double rangée d’orthostates, aujourd’hui remplis par un blocage de gneiss, constitue le corps du monument (long. ± 8,00 m ; larg. 1,64 m au niveau du corps ; haut. 1,05 m du socle au couronnement). Une série de larges dalles posées entre les blocs d’une corniche moulurée108 constitue son couronnement. En fait, il ne reste pas grand-chose de cette élévation de marbre gris : cinq blocs du socle mouluré (haut. 0,18 m), trois orthostates (haut. 0,58 m), dont un portant l’inscription dédicatoire IG XI 4, 1105, une dizaine de fragments de la corniche (haut. 0,29 m) et une seule des dalles de couverture109, comportant une paire de semelles pour statue de bronze (long. 0,31 m). Tous ces blocs sont plus ou moins ruinés. Il en existe cependant d’autres qui n’ont pas été inclus dans la restauration : un fragment de socle mouluré se trouve aujourd’hui sur le quai antique à l’Ouest du Sanctuaire et trois grandes pièces de la krépis et/ou de la couverture dans la région des trésors. Tous ces blocs étaient liaisonnés au moyen de fins crampons en ƕ, en fer, et de goujons carrés avec ou sans canal de coulée. L’inscription a été abondamment commentée. Il s’agit d’une épigramme métrique, qui nous apprend qu’un certain Sôsicratès éleva ce monument en l’honneur de Philétairos, le fondateur de la dynastie de Pergame, à l’occasion de sa victoire sur les Galates, et que les statues qu’il portait étaient l’œuvre du sculpteur Nikératos. D’après la position de l’unique paire de semelles conservée, le personnage représenté adoptait une posture assez statique. Vu la longueur de la base, on peut penser, comme dans le cas du Monument des Progonoi dédié par Antigone Gonatas (GD 31)110, qu’elle supportait une série de « statues-portraits » de Philétairos et de ses proches. Mais rien n’empêche non plus d’y restituer un groupe statuaire plus « vivant », représentant des Galates vaincus aux pieds du monarque – qui serait donc le seul personnage en position statique. À propos de la date de ce monument, la majorité des auteurs s’accorde à dire qu’il fut érigé après la mort de Philétairos, survenue en 263/2, en raison de l’épithète uƠƮƥƴ employé au début de l’épigramme. P. Roussel le datait par la paléographie de la fin du iiie s. Mais l’on sait par ailleurs que le sculpteur Nikératos d’Athènes exerçait son art durant la première moitié du iiie s.111. On place donc généralement la construction de ce monument au milieu du iiie s. Or, Fr. Chamoux a bien démontré qu’il n’en était rien112. En effet, l’emploi du terme uƠƮƥƴ dans l’épigramme délienne doit, selon lui, être rapproché du uƠƮƥƴ employé par Priam dans une apostrophe rhétorique à Agamemnon, alors que ce dernier est encore bien vivant113. Fr. Chamoux souligne aussi que le ton général de l’épigramme « est celui d’une adulation directe et non d’une louange posthume : c’est une puissance effective, uơƧƥ ƮƴƠƷƲƵ, et un succès militaire bien précis que le poète célèbre, et il compte manifestement être entendu de l’intéressé. » Ainsi, il faut sans doute replacer le monument de Philétairos avant sa mort mais après sa victoire sur les Galates, soit entre 276-270 et 263/2114. M086 : Socle de base équestre (pl. 22, 3) Ce socle mouluré de marbre blanc est posé sur un lit de moellons de gneiss et de granit (2,16 × 1,22 × 0,35 m). Il est composé de deux longs blocs (larg. : 0,55 m), qui étaient liaisonnés au moyen de crampons en ƕ. Sur son lit d’attente, on peut voir huit petites mortaises rectangulaires pour goujons plats : une dans chacun des angles, plus une de part et d’autre de chaque agrafe en ƕ, ces dernières étant disposées obliquement. Des traces de ciseau sur les bords du lit d’attente permettent de supposer la présence de deux longs orthostates latéraux. Sur les petits côtés, fixés à l’aide des goujons disposés obliquement, devaient se tenir les orthostates avant et arrière. Vu son orientation et ses dimensions, cette base à orthostates servait manifestement à supporter une statue équestre. La technique employée et la modénature du socle permettent de dater le monument du troisième quart du iiie s. M087 : Base à orthostates (pl. 23, 1) Cette longue fondation quadrangulaire, restaurée, prend la forme d’un massif allongé composé de blocs de gneiss, auxquels ont été ajoutés, sur l’arrière, quelques blocs de marbre manifestement pas en place (prof. 1,10 m ; larg. ± 8,50 m). Ses limites Nord et Sud sont assez floues, car elles sont en partie écroulées. 108. Relevé de la moulure pl. 64, 1, et Courby, EAD 5 (1912), fig. 105. 109. G. Leroux (n. 105), fig. 3, p. 489. G. Leroux en mentionne néanmoins deux. 110. Voir M165. 111. Marcadé 1957, 79. 112. Fr. Chamoux (n. 105), p. 499, suivi par Tréheux 1992, p. 79. 113. Homère, Iliade III 182. 114. M. Holleaux (n. 105) ; Reinach 1913, p. 246-247.
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Deux blocs de couronnement en marbre gris-bleuté sont aujourd’hui entreposés sur cette fondation115. Trouvés par Th. Homolle, en 1880, vers l’angle Nord-Ouest de GD 11, leur profondeur correspond à celle de la fondation M087, ce qui permet de les attribuer hypothétiquement à celle-ci. Ces deux blocs sont passablement érodés mais, en dehors de cela, assez bien conservés. Le bloc inscrit est épaufré à gauche et sa moulure est ébréchée (larg. 1,04 m ; prof. 0,67 m ; haut. 0,23 m). Le lit de pose est entièrement piqueté. Il présente cinq mortaises pour goujons quadrangulaires. Deux d’entre elles, situées vers la gauche du lit, vers l’avant et l’arrière, sont en fait carrées (0,03 × 0,03 m ; prof. 0,04 m). Une troisième, identique aux deux précédentes, se trouve vers l’angle arrière droit du lit. Les deux dernières, rectangulaires (0,05 × 0,04 m ; prof. 0,04 m), prennent place sur le joint de droite de la pierre où se trouvent également deux repentirs. Les faces latérales sont parées à joints. Les faces antérieure et postérieure sont moulurées : deux fasces surmontées par un ovolo, un cavet, un listel et un chanfrein à l’avant ; deux fasces surmontées d’un bandeau déversé, un listel et un chanfrein à l’arrière. À l’avant, la fasce inférieure porte l’inscription ID 1544. Le lit d’attente est lisse. Il présente deux semelles. Celle de gauche, sur le joint, n’est conservée qu’à moitié (long. 0,22 m ; larg. max. conservée 0,02 m ; prof. 0,05 m). L’autre se trouve à peu près au centre du lit (long. 0,19 m ; larg. 0,05 m ; prof. 0,06 m). Trois petites mortaises circulaires (diam. variable de 0,03 à 0,06 m ; prof. 0,02 m) forment un quart de cercle contournant la semelle de droite de l’avant vers l’arrière du lit. En fonction de leurs orientations divergentes, les deux semelles semblent correspondre à la même statue de bronze de taille naturelle, à laquelle il faut sans doute également associer la mortaise circulaire qui se trouve entre elles et qui devait servir à fixer un attribut. En revanche, rien n’indique qu’il faille également y associer les deux autres mortaises circulaires situées à droite de la semelle de droite : peut-être servaientelles à maintenir une seconde statue ou un élément en pierre qui prenait place à droite de la statue dont nous conservons les empreintes. Le second bloc présente exactement les mêmes caractéristiques : mêmes dimensions, mêmes moulures, même préparation des lits et des faces de joints. Au lit de pose, seules quatre mortaises sont disposées comme suit : deux à gauche vers les angles (0,05 × 0,04 m ; prof. 0,04 m) et deux à droite sur la face de joint (0,04 × 0,03 m ; prof. 0,04 m). Aucune inscription n’est gravée sur la face antérieure. Le lit d’attente présente deux semelles et deux mortaises circulaires. La semelle de gauche (long. 0,21 m ; larg. 0,06 m ; prof. 0,07 m), située à peu près au centre du lit, doit être associée aux deux mortaises circulaires. La plus grande (diam. 0,07 m ; prof. 0,05 m), située à l’arrière et à droite de la semelle, servait à fixer la pointe du pied gauche de la statue. La plus petite (diam. 0,03 m ; restes de plomb), vers l’avant et à gauche de la semelle, servait à maintenir un attribut de la même statue de bronze. De la seconde semelle, sur le joint, ne subsiste que le talon (long. max. conservée 0,06 m ; larg. 0,06 m ; prof. 0,06 m) ; le reste devait, en effet, se trouver sur la pierre adjacente. Ces deux blocs, non jointifs, appartenaient sans aucun doute au même monument qui devait prendre la forme d’une très longue base à orthostates, puisqu’au moins trois autres blocs complétaient ces deux blocs de couronnement. Le personnage honoré ici, un certain Lysias, est certainement le chef d’une famille connue par ailleurs à Délos. Il dédia, en effet, avec ses deux fils, Ménédotos et Héphaistion, les effigies de sa femme, Diodora 116, et de sa fille, Aristion, dans le sanctuaire égyptien117. M.-Fr. Baslez 118 a apporté les éléments qui permettent de démontrer que ce Lysias, fils de Ménédotos, était bien le personnage honoré ici et ainsi, de connaître le nom du dédicant, Ménédotos, satrape de la Séleukis et ami du roi Démétrios. En effet, comme elle l’a remarqué, la lacune du début de l’inscription permet d’insérer le nom complet de Ménédotos. De plus, cette famille semble très traditionaliste du point de vue de l’onomastique : Lysias porte le nom de son grand-père et donne le nom de son père à l’un de ses fils. Ces deux noms n’apparaissent jamais associés dans une autre famille athénienne. Enfin, elle remarque qu’un Ménédotos a offert une couronne de bon poids à Délos entre 155 et 140 119. Or, on connaît le satrape de la Séleukis vers 140 av. J.-C., c’est un certain Aischrion 120. Ménédotos a donc dû exercer cette fonction avant. C’est peut-être à l’occasion d’une escale à Délos, au cours de l’ambassade envoyée par Démétrios Ier à Rome en 154/3 et à laquelle il participait121, que Ménédotos éleva ce monument pour son fils. Il dût recevoir la citoyenneté athénienne au cours de ce même voyage ou à un autre moment et il la transmit à son fils, qui s’installa finalement à Délos.
115. Le bloc Nord est inscrit : Inv. E 517 ; ID 1544. Ces blocs ont également été inventoriés sous les numéros 5A072a et b. 116. Connue également en ID 1962 et 1993. 117. ID 2095. Ses fils, seuls, élevèrent une autre statue de leur mère : ID 2096. 118. M.-Fr. Baslez, « La politique et les affaires : à propos de deux familles orientales de Délos, à l’époque romaine », Ktéma 19 (1994),
p. 29, suivie par I. Savalli-Lestrade, Les Philoi royaux dans l’Asie hellénistique (1998), p. 94. 119. ID 1450, A, 70 120. Diodore, XXXI 40a et XXXII 28. 121. Polybe, XXXIII 18, 5.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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M088 : Pilier (attalide ?)122 (pl. 23, 2) Cet imposant monument a été restauré in situ. Élevé sur un massif de gneiss, il compte en l’état actuel six assises de marbre saumoné ou blanc en élévation, dont il nous est parvenu divers éléments (dimensions restaurées 4,90 × 2,59 × 2,23 m sans la fondation). Ainsi, sont conservés un bloc de la plinthe, douze blocs du socle mouluré, quatre orthostates, un bloc d’épikranitis, avec regula et gouttes, sept blocs de la frise dorique à triglyphes et métopes ornées alternativement de rosaces et de bucranes, et enfin cinq blocs de la corniche à denticules. En l’état, aucune dédicace, ni aucun autre indice ne nous permet, a priori, de déterminer l’origine de cet édicule. Différents éléments, qui n’ont pas été pris en compte lors du remontage, permettent de supposer que la forme d’origine du monument était tout autre et qu’il s’agissait en fait d’un pilier de plan carré, de type pilier attalide, bâti sur le modèle de ceux qui se trouvent à Delphes ou à Athènes, caractérisés notamment par l’alternance d’assises hautes et basses123. Premièrement, le plan Maar permet de se faire une idée de la forme et des dimensions de la fondation d’origine. Celle-ci apparaît sur ce plan sous la forme d’un amas de blocs de gneiss dont l’organisation est difficile à lire. Cependant, il est évident que sa largeur était bien moindre que celle qui est aujourd’hui visible. Ainsi, elle n’était pas rectangulaire mais bien de plan carré. Deuxièmement, l’examen des blocs restaurés et de ceux qui se trouvent aux alentours124 permet de restituer un pilier de plan carré125. Malheureusement, nous ne pouvons pas, à partir des blocs qui nous sont parvenus, estimer la hauteur du monument avec précision, mais il faut sans doute estimer que celui-ci s’élevait jusqu’à la frise de GD 11. Les empreintes de sabots conservées sur les différentes pièces du couronnement, six au total, invitent à y restituer un couple de cavaliers de bronze. Enfin, la modénature du socle et les scellements employés semblent indiquer que ce pilier a été construit dans le courant du iie s. Situé tel qu’il est vers l’angle Nord-Ouest du Pôrinos naos, ce pilier forme avec la base de Philétairos un ensemble monumental encadrant le plus ancien des trois Temples d’Apollon, reprenant ainsi la tradition de mise en scène architecturale attalide que l’on trouve à Pergame même, à Delphes, à Athènes, et peut-être aussi à Délos où le Portique Sud (GD 4) est hypothétiquement donné comme une offrande attalide, car il est justement encadré par deux bases pergaméniennes126. M089 : Base quadrangulaire composite (pl. 23, 3) Il ne subsiste plus de cette base qu’un bloc de la plinthe replacé in situ sur une maigre portion de fondation (dimensions conservées 1,98 × 0,33 × 058 m). Cette fondation est composée de plaquettes de gneiss (haut. 0,35 m). L’unique bloc de la plinthe de marbre bleuté conservé occupe toute la façade Ouest du monument. Sa mise en forme est soignée. Ses faces de parement sont polies. La face antérieure présente une feuillure à sa base. Au lit d’attente une cuvette pour crampons en ƕ est visible à chaque extrémité du bloc. Ces crampons servaient à liaisonner les blocs formant retour de chaque côté de la plinthe. Deux mortaises pour goujons plats et une marque de pince laissent penser qu’un second degré ou une assise d’orthostates prenait place au-dessus de cette plinthe. En l’état actuel, l’élévation du monument n’est pas restituable. En revanche, la technique employée est typique du milieu du iiie s., date de ce monument. M090 : Exèdre semi-circulaire127 (pl. 23, 5) Cette exèdre semi-circulaire a été partiellement restaurée in situ par les services de l’éphorie des Cyclades, en 2007. Elle était construite sur une plate-forme de gneiss et de granit à peu près carrée, posée sur un remblai (+ 3,60 m de côté ; haut. 0,38 m). L’élévation est construite de marbre veiné blanc et gris, provenant de Tinos d’après R. Vallois. Il en subsiste assez de fragments pour se faire une idée précise de sa forme d’origine. Sur le soubassement, en façade, deux blocs de marbre complètent l’euthyntéria de gneiss. Un seul est complet, le second est brisé en trois fragments qui recollent. Ces blocs sont moulurés d’une ample doucine, sur la face avant et en retour sur
122. GD 14 ; W. Deonna (n. 5), p. 382-383, n. 19 et pl. CVIII, no 951. 123. Fr. Queyrel (n. 105) fait la recension de ces piliers dans son Appendice 2, avec bibliographie antérieure. 124. Un bloc angulaire de la plinthe : 5B126 ; deux orthostates : 5A048 et 5A059 ; deux fragments d’épikranitis : 1B071 et 5A058 ; quatre dalles de couverture comportant des « semelles » en forme de sabots de chevaux : 5A042-43 et 5A050 (une autre de ces dalles, non inventoriée, se trouve vers l’angle Nord-Ouest du Portique de Philippe – GD 3) ; trois fragments d’orthostates ou d’assise intermédiaire : 5A060, 5A068 et 5A096. Tous ces blocs ou fragments de blocs sont taillés dans un marbre blanc ou saumoné. 125. Voir restitution pl. 103. 126. IG XI 4, 1109 et 1110. Sur cette attribution voir Durrbach 1921, p. 69-70 et 278-279 ; Vallois, EAD 7 (1923), p. 163 ; Vallois 1944, p. 67, est plus nuancé ; contra Bruneau 1970, p. 570. 127. Thüngen 1994, no 134 ; Vallois 1978, p. 533, n. 2. De plus, un projet de restauration et le relevé de l’ensemble des blocs de cette exèdre ont été réalisés par D. Voeltzel, sous la direction de Ph. Fraisse, en 1992. Ces documents ont été déposés aux archives manuscrites de l’EFA sous la cote DELOS 1-1993.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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les faces latérales du monument. Ils étaient liaisonnés au moyen d’agrafes en ƕ et présentent divers trous de goujon rectangulaires munis de canaux de coulée qui permettaient d’y assujettir un dallage dont il subsiste une dizaine de blocs. Cinq d’entre eux forment son contour à l’arrière, taillés en arc de cercle, parés à joint, munis de cuvettes pour crampons en ƕ, et présentant des lettres d’assemblage. Quatre dalles complètes, plus deux fragments qui recollent d’une cinquième, sont conservées au centre. Sur ce dallage, prenaient place les pièces du socle mouluré vers l’extérieur ainsi que les pieds du banc intérieur. Quatre pièces de socle sont conservées, taillées en arc de cercle, avec cuvettes pour agrafes en ƕ, mortaises pour petits goujons plats et lettres d’assemblage. Deux pieds de banc nous sont parvenus, ouvragés de manière à imiter des pattes de félin. Il ne subsiste aucun bloc de la paroi circulaire, des avant-corps ou du banc. La paroi et les avant-corps doivent vraisemblablement être restitués avec trois assises. Le bloc de couronnement de l’avant-corps Nord et un de ceux qui couvraient la paroi circulaire sont conservés. Tous deux sont moulurés. Le bloc de couronnement de l’avant-corps présente une paire de semelles pour statue de bronze, qui adoptait la position statique typique des statues-portraits. La face avant du bloc montre deux petits trous pour des scellements carrés, avec canal de coulée, au moyen desquels était peut-être suspendue une plaque de bronze portant la dédicace. Selon S. Freifrau von Thüngen, et selon ses critères typo-chronologiques, ce monument daterait de la fin du iie s. Le type de moulure et les scellements employés permettent, cependant, de dater cette exèdre du iiie s. M091 : Fondation quadrangulaire (pl. 23, 4) Cette longue fondation rectangulaire (dimensions totales 9,30 × 1,70 m) est composée de deux assises de larges dalles de pôros au grain épais, très érodées. Ces dalles parfaitement carrées (0,86 × 0,86 × 0,20 m environ) sont complétées par des demi-dalles (demi-module) aux extrémités Nord et Sud de la fondation. À son extrémité Sud, les blocs sont partiellement effondrés sur la construction voisine – une rampe ou un escalier ? – située en contrebas. L’assise supérieure présente deux hiatus où les blocs ont disparu. Aucune trace d’outil ou de scellement n’indique ce que pouvait porter cette fondation. Adossée telle qu’elle l’est au portique coudé de l’Artémision, M091 semble donc lui être postérieure. L’état actuel de la stoa remonte à la seconde moitié du iie s., mais on sait par ailleurs que l’emploi du pôros en fondation est généralement antérieur à cette date128. La construction de cette fondation doit donc vraisemblablement être replacée dans la période comprise entre les deux états de la stoa. Malheureusement, son premier état est mal daté et ne fournit donc aucun terminus post quem. M092 : Fondation quadrangulaire (pl. 23, 6) Cette fondation est constituée de plaques de gneiss blond de tailles diverses (2,16 × 1,43 m). Sa bordure Est est impeccablement taillée et ajustée au dallage de la « voie sacrée ». En revanche, sa bordure Ouest n’est pas tout à fait rectiligne. Sur les blocs visibles, on peut observer un trou de pince vers l’Ouest et une légère feuillure vers l’angle Sud-Est. Sur la partie Nord de cette fondation, est entreposé un socle de base quadrangulaire composite129, certainement pas en place. Le dallage de la « voie sacrée » venant buter contre la fondation côté Est, elle est donc antérieure à celui-ci. De plus, sa bordure Nord, parfaitement ajustée à la fondation adjacente (M093), semble indiquer qu’elle lui est postérieure. Cette fondation pourrait ainsi dater de la fin du iie ou du début du ier s. M093 : Base quadrangulaire (pl. 24, 1) La fondation de ce monument est composée de quatre plaques de gneiss blond (1,18 × 1,11 m). Son angle Nord-Est a été retaillé pour permettre la pose du dallage de gneiss de la « voie sacrée ». Un bloc de marbre blanc au grain fin, parallélépipédique, constitue le seul vestige de son élévation. Ce dernier se dresse sur le côté Ouest de la fondation. Un cadre d’anathyrose en ƕ est visible sur sa face interne. Ses faces de parement sont polies. Un tenon de bardage rectangulaire subsiste sur sa face latérale Sud. Le lit d’attente, lui aussi parfaitement lisse, présente deux cuvettes pour crampons en queue d’aronde sans embolon. Ce bloc s’encastre parfaitement dans le soubassement de pôros de la base voisine (M094). En effet, un décrochement y a été pratiqué pour l’y insérer. Un corps de base quadrangulaire de marbre gris, portant une inscription, est entreposé dessus, mais il n’est apparemment pas en place130. Cette fondation est plus ancienne que celle qui la jouxte au Sud (M092) et que le dallage de la « voie sacrée », mais plus récente que la fondation qui se trouve immédiatement au Nord (M094). L’élévation qu’elle portait ne peut être restituée avec certitude au-dessus de l’unique bloc conservé. Peut-être pourrait-on y replacer le socle mouluré, premier élément d’une base quadrangulaire composite, entreposé sur la fondation M092 voisine. Ce socle présente, en effet, le même type de scellement en queue d’aronde sans embolon, quoique les dimensions de ces scellements ne correspondent pas. La technique employée indique une date comprise entre la fin du iie et le début du ier s. 128. Voir ci-dessous p. 75-77. 129. 5A102. 130. ID 1587.
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M094a-b : Fondation quadrangulaire (pl. 24, 2) Une base à orthostates de calcaire rose veiné de blanc (M094b) se tient aujourd’hui sur la fondation M094a. Cependant, rien ne prouve aujourd’hui que cette base soit in situ. En effet, elle a été entièrement restaurée sur une fondation trop petite et empiète largement sur le dallage de la « voie sacrée ». La fondation M094a est composée de plaques de gneiss blond (2,51 × 1,35 m). Au-dessus, outre M094b, il subsiste deux pièces de marbre blanc de l’élévation d’origine. Ces dernières sont disposées sur l’arrière du monument. Elles portent des restes d’agrafes en ƕ, scellées au plomb, ainsi que des tenons de bardage triangulaires sur leurs faces latérales. Des blocs de pôros complètent aujourd’hui cette assise. Mais ils ont manifestement été restaurés, comme l’indique clairement le mortier moderne visible dans les interstices. Ils ont dû être pris dans les environs immédiats lors de la réfection du monument131. Au-dessus, tous les blocs de M094b (haut. totale 1,50 m environ), en calcaire rose importé, sont issus d’un même banc de carrière. En effet, ils présentent tous la même épaisseur (+ 0,30 m). Le socle mouluré se compose de deux larges blocs liaisonnés à l’origine au moyen de crampons en ƕ dont il subsiste des traces sur le bloc Est. Trois orthostates, liaisonnés, eux aussi, au moyen de crampons en ƕ, prennent place sur ce socle. Ils présentent des tenons de bardages circulaires (?) ravalés au bas de leurs faces visibles. Un quatrième orthostate, aujourd’hui disparu, devait compléter l’ensemble côté Nord. Enfin, le couronnement, monolithique et mouluré sur ses quatre faces, est brisé en deux grands fragments, où l’on distingue deux trous de scellement circulaires. Il a dû exister un troisième scellement dans la cassure. Ainsi, du monument originel M094a, il ne subsiste que les deux blocs de marbre blanc de la plinthe. On ne saurait restituer avec précision le reste de l’élévation. Les « semelles » et les dimensions du monument indiquent que M094b était une base équestre. La fondation de cette base équestre doit être cherchée ailleurs. La technique employée indique le iie s. pour les deux monuments. M095 : Fondation quadrangulaire (pl. 24, 3) Cette longue fondation quadrangulaire prend la forme d’une vaste plate-forme assez mal conservée, sans assise de réglage (9,20 × 1,98 m). Elle est composée de moellons de gneiss et d’un unique fragment de marbre blanc remployé au centre de sa face Est. Elle présente un parement sur ses seuls côtés Nord et Est. Sa bordure arrière (côté Ouest) reste difficile à préciser. Le bloc d’angle Sud-Ouest déborde largement côté Sud, sur le soubassement M094a. L’angle Sud-Est est légèrement entaillé. Ainsi, la face Sud de M095 a vraisemblablement été remaniée lors de la construction de M094a. Le dallage de la « voie sacrée » buttant contre sa bordure Est, cette fondation lui est donc antérieure, ainsi qu’à la construction de M094a. On peut alors estimer sa date vers la fin iie ou au début du ier s. En l’état actuel, sans aucune trace d’élévation ou d’assise de réglage, il est impossible de restituer le monument qui se tenait sur cette fondation. Cependant, ses dimensions invitent à faire l’hypothèse que le monument distyle de l’Artémision ait pu occuper cet emplacement132. M096 : Fondation remblayée (?) Cette construction a été complètement remblayée et n’est plus visible aujourd’hui. Pourtant, sur le plan Maar, un mur formant un angle et constitué de blocs de gneiss (dimensions estimées 2,30 × 2,30 m) apparaît au Nord-Ouest de la fondation M095, collé au mur Est de la stoa coudée de l’Artémision. Il a pu s’agir d’un véritable mur ou du coffrage d’une fondation. S’appuyant apparemment contre la stoa coudée de l’Artémision, cette construction ne peut être antérieure au milieu du iie s. M097 : Fondation partiellement remblayée (?) (pl. 24, 4) Cette construction a été presque complètement remblayée et n’est plus que partiellement visible aujourd’hui. D’après le plan Maar, il s’agissait d’une grande fondation rectangulaire (dimensions estimées 5,50 × 2,70 m) constituée de blocs de gneiss épars, vraisemblablement perturbée par un sondage profond qui permit la découverte de murs mycéniens. La seule portion conservée de cette fondation, jusqu’à l’assise de réglage, se trouve dans son angle Nord-Est. Là, les dalles de gneiss de la « voie sacrée » en épousent le contour. Un imposant bloc de marbre blanc occupe cet emplacement, mais ne semble pas in situ. Il s’agit d’un corps de base quadrangulaire, brisé à l’arrière et dans son angle supérieur gauche vers l’avant (0,73 × 0,64 × 0,91 m). Il est très simplement mouluré d’un bandeau droit au haut de trois de ses faces latérales. Sa face postérieure est dégrossie au pic. Le lit d’attente présente une semelle (long. 0,22 m) et une mortaise circulaire. En l’absence de tout bloc de la plinthe ou du socle, il est impossible d’attribuer celui-ci avec certitude à la fondation M097. Cette dernière doit vraisemblablement être datée de la fin iie ou du début du ier s. 131. En effet, ce type de matériau se retrouve dans la fondation M091 et au Pôrinos naos. Il est en plus léger et facile à tailler, ce qui a dû
rendre plus aisée sa mise en œuvre lors de la restauration du monument. 132. Voir t. I, chap. VII, p. 109.
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M098 : Fondation remblayée (?) Cette construction a été complètement remblayée et n’est plus visible aujourd’hui. Elle apparaît néanmoins sur le plan Maar contre le mur Est de la stoa coudée de l’Artémision. Il s’agissait apparemment d’une fondation rectangulaire (dimensions estimées 3,00 × 1,40 m) constituée de blocs de gneiss, contre lesquels venait buter le dallage de la « voie sacrée ». S’appuyant contre la stoa coudée de l’Artémision, M098 ne peut être antérieur au milieu du iie s. M099 : Plinthe de marbre (pl. 24, 5) Cette plinthe est apparemment in situ. Sa fondation n’est pas visible. Elle se compose de deux blocs de marbre grisâtre autrefois reliés par des petits crampons en queue d’aronde (dimensions totales 1,12 × 1,00 × 0,16 m). Le bloc Sud est brisé en son angle Sud-Est. Ses faces latérales sont polies et son lit d’attente présente un cadre d’anathyrose (0,07 à 0,09 m). Cette plinthe a probablement supporté une petite base quadrangulaire. Elle se trouve sous le niveau du dallage de gneiss de la « voie sacrée » et doit donc lui être antérieure, de la fin du iie ou du début du ier s. Cette datation n’est pas infirmée par le type de scellement employé. M100 : Socle de base quadrangulaire composite (pl. 24, 6) Ce socle presque carré semble être posé sur un remblai (dimensions totales 0,79 × 0,76 × 0,29 m). Il se compose de deux blocs de marbre blanc assemblés au moyen d’une paire de crampons en ƕ. Il est mouluré sur ses quatre côtés. Son lit d’attente est muni d’un cadre d’anathyrose (larg. 0,04 à 0,05 m) ainsi que de deux trous de goujon carrés disposés vers les angles. Ce socle constituait assurément la première assise d’une petite base quadrangulaire composite. Scellements et moulures indiquent la fin du iie ou le début du ier s. M101 : Fondation remblayée (?) Cette construction a été complètement remblayée et n’est plus visible aujourd’hui. Elle apparaît néanmoins sur le plan Maar contre le mur Est de la stoa coudée de l’Artémision. Il s’agissait apparemment d’une fondation rectangulaire (dimensions estimées 3,30 × 1,00 m) constituée de blocs de gneiss, contre lesquels venait buter le dallage de la « voie sacrée ». S’appuyant contre la stoa coudée de l’Artémision, M101 ne peut être antérieure au milieu du iie s. M102 : Fondation quadrangulaire Cette petite fondation a été restaurée en 2007 et on a entreposé dessus un couronnement quadrangulaire. Elle se compose de blocs de gneiss blond et grisâtre formant une petite plate-forme à peu près carrée (1,00 × 0,90 m env.). Cette fondation semble idéale pour supporter une petite base ronde ou quadrangulaire. Puisqu’elle repose sur le dallage de la « voie sacrée », elle ne peut être antérieure à la fin du iie ou au début du ier s. M103 : Fondation quadrangulaire (pl. 24, 7) Cette fondation rectangulaire se compose de blocs dépareillés de granit et de gneiss (dimensions max. 2,08 × 1,16 × 0,28 m). Son assise de réglage avait presque totalement disparu avant sa restauration, en 2007. En l’état, il est difficile de se faire une idée précise de ce que cette fondation supportait à l’origine. Puisqu’elle repose sur le dallage de la « voie sacrée », elle ne peut être antérieure à la fin du iie ou au début du ier s. M104 : Fondation quadrangulaire (pl. 25, 1) Cette longue fondation rectangulaire est composée de blocs et de plaques de gneiss blond (dimensions max. 4,59 × 1,48 × 0,35 m). Son assise de réglage est bien conservée. Elle est constituée de cinq grandes dalles de gneiss complétées par un blocage de petits moellons. La dalle Sud-Ouest présente une légère feuillure formant un coude. Ce dernier indice permet de supposer que cette fondation supportait une exèdre à antes au plan assez allongé. Cependant, aucun élément de son élévation n’est aujourd’hui en place et ne permet de confirmer cette hypothèse. Puisqu’elle repose sur le dallage de la « voie sacrée », elle ne peut être antérieure à la fin du iie ou au début du ier s. M105 : Fondation quadrangulaire (?) (pl. 25, 2) Cette fondation (?) se compose de dalles de gneiss blond affleurant à la surface du sol actuel (dimensions max. 2,90 × 1,55 m). Elle a été remblayée jusqu’au niveau du dallage de la « voie sacrée » que l’on retrouve non loin de là, vers l’Est.
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Il pourrait s’agir d’un reliquat de ce dallage et non d’une fondation à proprement parler. Si un monument avait été érigé ici (une base équestre ?)133, il dut être démantelé dès le milieu du iie s. et donc construit antérieurement. M106 : Fondation d’exèdre semi-circulaire remblayée134 Cette fondation, aujourd’hui complètement remblayée, est connue uniquement par le plan Maar. Sur ce dernier, M106 se présente comme un ensemble disparate de moellons formant un demi-disque légèrement outrepassé (dimensions estimées : larg. 3,20 ; prof. 2,85 m env.). Cette forme caractéristique a conduit F. Courby à restituer ici, à juste titre semble-t-il, une exèdre semi-circulaire. Celle-ci regardait vers l’Ouest et tournait donc le dos à la « voie sacrée ». Cette voie passait-elle à l’origine devant le monument ? Ce dernier a-t-il été détruit ou déménagé dans l’Antiquité, alors que le tracé de l’axe de circulation principal du Hiéron était modifié, lors de la construction du portique coudé de l’Artémision ? L’exèdre disparue serait ainsi antérieure au milieu du iie s. M107 : Fondation d’exèdre à antes remblayée (?)135 Cette fondation a aujourd’hui complètement disparu sous un remblai. Elle était composée, d’après le plan Maar, de divers blocs de petites dimensions, dessinant une surface grossièrement rectangulaire (dimensions estimées 3,60 × 1,30 m). Ces maigres vestiges ont été interprétés comme une exèdre à antes par F. Courby. Cette restitution est douteuse. Néanmoins, cette fondation semble avoir subi le même sort que M106 : elle a été tout simplement rasée, peut-être dès l’Antiquité. Ainsi, le monument disparu pourrait-il être antérieur au milieu du iie s. M108 : Fondation quadrangulaire (?)136 Cette grande fondation a aujourd’hui presque totalement disparu. Elle est cependant signalée sur le plan restitué de la publication de F. Courby et sur le plan Maar, où seules ses bordures Est et Sud sont matérialisées par un assemblage de petits moellons de gneiss (dimensions estimées 5,80 × 2,90 m). Il n’en subsiste, en fait, que quelques pierres qui affleurent à la surface du sol, sans qu’aucune structure lisible ne s’en détache clairement. Il s’agissait peut-être d’un simple mur ou encore du coffrage d’une grande fondation de monument votif ou honorifique. Comme M106 et M107, cette construction semble avoir été arasée dans l’Antiquité et pourrait également être antérieure au milieu du iie s. M109 : Fondation quadrangulaire (pl. 25, 3-4) Cette petite fondation prend la forme d’un massif de gneiss, restauré en 2008 (dimensions 1,05 × 0,94 m). L’assise de réglage est constituée de quatre dalles de gneiss blond, mais ne comporte aucune marque distinctive. Cette fondation semble idéale pour supporter une petite base quadrangulaire composite. Puisqu’elle repose sur le dallage de la « voie sacrée », elle ne peut être antérieure à la fin du iie ou au début du ier s. M110 : Fondation quadrangulaire Cette fondation rectangulaire a été restaurée en 2008, tout comme sa voisine M109. Elle se présente comme une petite plate-forme de gneiss (dimensions max. 1,26 × 1,60 m) dont l’assise de réglage est faite de dalles de gneiss blond. Sa forme et sa disposition dans un entrecolonnement de la Graphè (GD 35) laissent penser que cette fondation portait une base équestre. Reposant sur le dallage de la « voie sacrée », elle ne peut donc être antérieure à la fin du iie ou au début du ier s. M111 : Fondation d’exèdre à antes137 (pl. 25, 5) Cette fondation très arasée se trouvait à l’origine adossée à une portion du mur de péribole, lui aussi aujourd’hui très arasé. En fait, il ne reste de cette fondation qu’une série de blocs de pôros à gros grain dépassant à peine de la surface du sol, sur environ 2,75 m de longueur. Ces parpaings de pôros sont disposés de manière à former, en plan, un ƕ. F. Courby a interprété cette fondation comme celle d’une exèdre à antes, à juste titre semble-t-il. Le monument semble avoir été arasé dans l’Antiquité, avec le mur de péribole voisin, et pourrait être antérieur au milieu du iie s. 133. Voir notice suivante. 134. Thüngen 1994, no 80 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II. 135. Thüngen 1994, no 80 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II. 136. Courby, EAD 5 (1912), pl. II. 137. Thüngen 1994, no 56 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 62.
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M112 : Fondations quadrangulaires (?)138 (pl. 25, 6) À cet emplacement, F. Courby restituait deux petites fondations. Le no 61 a aujourd’hui été totalement remblayé et il n’en reste plus aucune trace sur le terrain. Le plan Maar n’indique pas non plus ce qui permit à F. Courby de distinguer deux monuments à cet endroit. Seule la bordure Est du no 60 est aujourd’hui visible, ayant été restaurée en 2008. Il s’agit d’un alignement de petites plaques de gneiss blond (prof. 1,30 m ; larg. max. conservée 0,60 m). Vers l’intérieur de la fondation, un unique moellon de granit est encore visible. Il existait au moins une, sinon deux, fondation dans ce secteur. L’élévation du ou des monuments nous échappe totalement. Cette fondation semble avoir été rasée dans l’Antiquité, quand le mur de péribole contre lequel elle a été construite a été lui-même rasé, au milieu du iie s. (?). M113 : Fondation quadrangulaire139 (pl. 25, 7) Cette fondation est très arasée : il n’en subsiste que la partie Ouest, composée de plaquettes de gneiss blond et brun (prof. 1,05 m ; larg. max. conservée 0,80 m). Il ne subsiste rien de l’élévation du monument que portait cette fondation. Le monument semble avoir été arasé dans l’Antiquité, avec le mur de péribole voisin, et pourrait être antérieur au milieu du iie s. M114 : Fondation quadrangulaire140 (pl. 25, 8) Cette fondation très arasée se présente, en plan, sous la forme d’un rectangle formé de plaques et de plaquettes de gneiss blond, de moellons de granit et d’éclats de marbre (dimensions 1,25 × 1,00 m). L’ensemble est à peu près plan. L’élévation du monument a entièrement disparu. Il semble avoir été arasé dans l’Antiquité, avec le mur de péribole voisin, et pourrait être antérieur au milieu du iie s.
3.
La façade Sud du Portique d’Antigone (pl. 109)
Ce secteur correspond à l’extension maximale du Sanctuaire d’Apollon vers le Nord et l’Est, en rapport avec la construction du Portique d’Antigone (GD 29), datée du troisième tiers du iiie s. La plupart des monuments qui se trouvent devant ses avant-corps Est et Ouest et au Sud de son corps principal lui sont postérieurs. Ces derniers s’organisent selon une double ligne de fondations au milieu desquelles se trouve le Tombeau des Vierges Hyperboréennes (GD 32). D’autres monuments ont été construits plus au Sud, contre les murs Nord des Trésors 3, 4 et 5 (GD 18 à 16). Tous ces monuments ont été étudiés de manière plus ou moins détaillée par F. Courby141. M115 : Fondation quadrangulaire142 (pl. 26, 1) Cette fondation est composée de deux larges dalles de gneiss blond à peu près rectangulaires et de deux fragments de marbre qui reposent sur un lit de moellons (dimensions totales 1,27 × 1,25 × 0,20 m). L’ensemble a été construit sur le dallage de la « voie sacrée » qui déborde sur les côtés Sud, Est et Ouest. Les dalles de gneiss offrent une assise de réglage parfaitement plane où devait se tenir un petit monument de type base ronde ou quadrangulaire. Cette fondation, postérieure au dallage de la « voie sacrée », ne peut être antérieure à la fin du iie ou au début du ier s. M116 : Fondation quadrangulaire143 (pl. 26, 2) Cette fondation a été partiellement restaurée en 2008. Sa partie Ouest, qui apparaissait sur le plan Maar, a été remblayée à cette occasion. Seuls quelques blocs de gneiss blond et brun, disjoints et dépareillés, sont encore visibles sur son côté Est (dimensions max. conservées ± 1,20 × 0,90 m). La fondation devait à l’origine occuper une largeur plus importante et
138. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, nos 60-61. 139. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 59. 140. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 58. 141. Courby, EAD 5 (1912), p. 74-96. 142. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 57. 143. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 56.
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s’étendre jusqu’à M115 vers l’Ouest. De plus, il semble que la fondation de pôros du Portique d’Antigone, contre laquelle elle s’appuie, a été entaillée lors de la construction du monument. En l’absence d’assise de réglage et de tout bloc de son élévation, le type de monument que portait cette fondation demeure inconnu. Le monument date vraisemblablement du iie ou du début du ier s. M117 : Fondation quadrangulaire144 (pl. 26, 3) Cette fondation prend place dans une entaille pratiquée sur la fondation de pôros du Portique d’Antigone. Sur un massif de gneiss très ruiné, quoique restauré en 2008, se trouve une grande plaque de gneiss grisâtre, brisée en trois fragments (dimensions totales 0,85 × 0,90 m). Celle-ci comporte deux mortaises à peu près carrées (0,08 × 0,07 × 0,025 m) munies de canaux de coulée, avec des restes de plomb dans le fond. Ces deux goujons devaient assujettir sur cette fondation une plinthe de marbre, qui, comme le reste de l’élévation, a aujourd’hui complètement disparu. Cette fondation constitue probablement le support d’une base quadrangulaire ou ronde de petites dimensions. Les scellements et la disposition de l’ensemble indiquent que le monument fut érigé au iie ou au début du ier s. M118 : Fondations quadrangulaires145 (pl. 26, 4) F. Courby interprétait cet ensemble comme une fondation unique. Cependant, il s’agit manifestement de deux petites fondations distinctes : la restauration de 2008 a fait apparaître un coup de sabre vers le milieu de l’ensemble. Ces fondations empiètent largement sur la première assise de pôros de la fondation du Portique (sur ± 0,60 m de profondeur). Composées de moellons de gneiss blond et brun, elles n’offrent plus aujourd’hui d’assise de réglage (dimensions totales conservées des deux fondations accolées ± 2,40 × 1,10 m). Les monuments qu’elles supportaient devaient être de petites bases rondes ou quadrangulaires. Comme leurs voisines, ces fondations datent probablement du iie ou du début du ier s. M119 : Fondation quadrangulaire146 (pl. 26, 5) Cette fondation empiète sur la fondation de pôros de l’aile Ouest du Portique d’Antigone. Elle se présente sous la forme d’un petit massif de moellons de gneiss et de granit (+ 1,40 × 1,00 m) sur lequel est posée une plinthe de marbre bleu veiné de blanc (1,23 × 1,04 × 0,34 m). Cette dernière est brisée à l’arrière et au niveau de son angle supérieur Sud-Ouest. Ses faces latérales présentent des traces uniformes de ciseau grain d’orge, là où elles sont conservées. Au lit d’attente, un cadre d’anathyrose est associé à deux mortaises carrées munies de petits canaux de coulée (0,06 × 0,06 × 0,035 m). Il s’agit certainement de la plinthe qui supportait une petite base quadrangulaire simple ou composite que l’on peut dater du iie ou du début du ier s. M120 : Fondation quadrangulaire147 (pl. 26, 6) Cette fondation prend largement appui sur la fondation de pôros du Portique d’Antigone. Partiellement restaurée en 2008, elle est construite au moyen de blocs de gneiss blond et brun dépareillés (dimensions max. 3,20 × 1,20 m). De grandes plaques forment sa bordure Sud alors que de menus moellons sont placés vers l’intérieur du monument. La partie Est du monument devait reposer directement sur la fondation du Portique. Aucun élément de l’élévation du monument qu’elle supportait n’est conservé. L’ensemble doit néanmoins dater du iie ou du début du ier s. M121 : Exèdre à antes148 (pl. 26, 7) Les vestiges de cette petite exèdre à antes se trouvent à cheval sur la krépis Est de l’avant-corps Ouest du Portique d’Antigone. Sur une fondation (2,86 × 1,53 m) composée de gros moellons de granit grossièrement équarris et de grandes plaques de gneiss jouant le rôle d’assise de réglage, sont conservés trois blocs de marbre blanc au grain assez fin qui formaient la plinthe de l’exèdre (dimensions totales 1,62 × 0,87 × 0,165 m). Ils sont assez bien conservés, mis à part quelques fissures, et le travail de la pierre est soigné. Les blocs de marbre ont été polis sur toutes leurs surfaces visibles et l’on distingue des traces de piquetage au ciseau fin là où devaient prendre place les antes et le banc sur leurs lits d’attente. Ces trois blocs 144. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 55. 145. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 54. 146. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 53. 147. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 52. 148. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 51.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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étaient assemblés au moyen de crampons en ƕ, légèrement évasés à leurs extrémités (0,13 × 0,025 à 0,04 × 0,027 m). Deux autres de ces crampons ont laissé des traces sur les blocs extérieurs, vers l’arrière, qui, associés aux bandeaux d’anathyrose en ƕ visibles à l’arrière des blocs, permettent de restituer la présence d’au moins deux autres blocs de cette plinthe, posés à même la krépis de marbre du Portique. Enfin, quatre mortaises pour goujons carrés avec canal de coulée (0,04 à 0,05 m ; prof. moyenne 0,035 m) sont visibles sur les lits d’attente, dans l’espace dégrossi au ciseau, deux sur le bloc central et un sur chacun des blocs extérieurs. Ils maintenaient très certainement en place les blocs formant les antes et le banc de l’exèdre, aujourd’hui disparus. F. Courby qualifiait ce monument de simple banc149, certainement parce que les antes arrivaient au même niveau que le front de la banquette qu’elles encadraient, comme on peut en juger grâce au piquetage et à la disposition des mortaises. La technique employée permet éventuellement de dater le monument de la fin du iiie s. M122 : Fondation quadrangulaire150 (pl. 27, 1) Cette fondation a aujourd’hui été largement remblayée. On n’en aperçoit plus qu’un amas de moellons de gneiss et de granit au-dessus du sol (dimensions estimées 3,10 × 1,60 m). Aucune assise de réglage n’est conservée. Même sur le plan Maar, sa limite Est reste floue. F. Courby restituait, néanmoins, ici une exèdre à antes, mais semble-t-il tout à fait gratuitement. La forme et l’emplacement de la fondation suggèrent aussi bien une base à orthostate équestre qui, regardant vers l’Ouest au débouché de la « voie sacrée », faisait face au pèlerin qui s’engageait le long du Portique d’Antigone. On peut hypothétiquement replacer le monument dans le courant du iie ou au début du ier s. M123 : Fondation quadrangulaire151 Cette fondation est aujourd’hui très arasée. Seuls quelques menus moellons dépassent encore de la surface du sol à l’endroit où elle est indiquée sur le plan Maar (dimensions estimées 2,30 × 1,45 m). F. Courby restituait ici une exèdre à antes, sans argumenter. Il faisait même dépasser assez largement le monument de l’angle Nord-Est du Trésor 5 alors que le plan Maar indique clairement que cette fondation n’était pas aussi étendue. On peut hypothétiquement replacer le monument dans le courant du iie ou au début du ier s. M124 : Fondation quadrangulaire152 (pl. 27, 2) Les maigres vestiges de cette fondation ont bénéficié des travaux de restauration de 2007 et 2008. Comme le montre le plan Maar, la fondation est constituée de moellons de gneiss et de granit épars, très arasés dans sa partie Ouest. En revanche, dans son angle Sud-Est, des parpaings de pôros semblent former la base d’un mur (dimensions totales estimées 4,90 × 1,60 m). En l’état, le monument est difficile à interpréter. Il semble en effet qu’il ait été remanié à plusieurs reprises avant d’être tout simplement rasé. Il est impossible de déterminer s’il existait à cet endroit une ou deux fondations, comme le supposait F. Courby. L’emploi de parpaings de pôros permet de supposer un premier état d’époque classique. M125 : Fondation quadrangulaire153 (pl. 27, 3) Cette grande fondation (5,95 × 1,70 m) prend la forme d’une longue plate-forme constituée de moellons et de plaques de gneiss blond et brun. Elle est conservée jusqu’à son assise de réglage dans son tiers Est et trois dalles de gneiss situées sur sa bordure Sud, côté Ouest. Il n’y a aucune trace particulière à la surface de ces dalles. F. Courby restituait ici une exèdre à antes. Actuellement, vu l’état des vestiges, il est bien difficile d’arriver à la même conclusion. On peut hypothétiquement replacer le monument dans le courant du iie ou au début du ier s. M126-129 : Plate-forme de gneiss noir154 (pl. 27, 4 ; 28, 1-4) Ce vaste ensemble (dimensions max. 5,30 × 5,50 m) se compose en fait de quatre parties distinctes. Au centre de la plateforme dallée de gneiss, R. Vallois a démontré la présence d’un autel archaïque (M127), peut-être celui d’Apollon Génétôr. Cet autel fut entouré par un dallage de gneiss noir avant le milieu du iiie s. Ce dernier était composé de quarante-deux 149. Courby, EAD 5 (1912), p. 84, sans description complète du monument, et sans non plus expliquer cette dénomination. 150. Thüngen 1994, no 79 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 11. 151. Thüngen 1994, no 79 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 10. 152. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 9. 153. Thüngen 1994, no 79 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 8. 154. Herbin 2014a, p. 45-46 no 3 ; Vallois 1946, p. 577-582 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 88-89 et fig. 109 ; pl. II, nos 12-15.
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dalles soigneusement travaillées – il en subsiste vingt-cinq in situ – quoique de tailles variables (ép. 0,08 à 0,10 m) et posées sur des lambourdes de granit vers l’intérieur et de marbre blanc à l’extérieur. Ce n’est qu’au cours de la basse époque hellénistique qu’y furent ajoutés trois nouveaux monuments au Sud-Est (M126), Nord-Ouest (M128) et Nord-Est (M129). La plate-forme servit alors partiellement de fondation à ces nouveaux monuments. La présence des deux premiers monuments, au Nord-Ouest et au Sud-Est de la plate-forme, est matérialisée par deux rangées de dalles de marbre blanc, M128 (trois dalles mesurant au total 2,30 × 0,84 m env.) et M126 (deux dalles 1,30 × 0,89 m env.), chacune posée à cheval sur des massifs de gneiss et sur la plate-forme de gneiss noirâtre. Cette dernière présente de légères feuillures, dans le prolongement des marbres, là où s’étendaient les monuments. F. Courby restitue conjecturalement des piédestaux de statue à peu près carrés et symétriquement agencés par rapport à l’autel central. Il propose aussi éventuellement d’y replacer les consécrations des notables de la cour lagide dont les dédicaces furent découvertes dans les environs155. La technique employée invite à replacer ces monuments dans le courant du iie ou au début du ier s. Vers le Nord-Est, une ligne de moellons de gneiss est accolée à la plate-forme pour supporter la plinthe de marbre blanc M129 (5,20 × 1,30 m env.), disposée à cheval sur la plate-forme. Cette plinthe compte onze blocs d’inégales dimensions qui étaient liaisonnés au moyen de crampons en ƕ. Certains de ces scellements sont apparemment inutiles – scellements doublés sur certains blocs et/ou sans correspondant sur d’autres – et prouvent que ces blocs ont été ici remployés. Quoi qu’il en soit, l’espace réservé entre eux devait être rempli par un blocage de pierrailles, le tout supportant une exèdre rectangulaire si l’on en juge par les traces de piquetage et la disposition des scellements. La technique employée ici permet de dater le monument M129 du dernier tiers du iie ou du début du ier s. M130 : Fondation quadrangulaire156 (pl. 28, 5) Cette fondation, restaurée en 2008, est constituée d’un massif de blocs disparates de granit et de gneiss (1,21 × 1,14 m). L’assise de réglage a disparu. Sa forme et ses dimensions invitent à y restituer une petite base quadrangulaire qu’il convient de dater de la fin du iie ou du début du ier s. M131 : Fondation quadrangulaire157 (pl. 28, 6) Cette fondation quadrangulaire a été restaurée en 2008 (1,17 × 0,97 m max.). Elle se compose de dalles de gneiss blond et brun empilées. L’assise de réglage est incomplète et les deux dalles qui en subsistent n’offrent aucune trace caractéristique. Ces substructions se confondent avec celles des monuments adjacents (M130 et M132) : tous trois sont sans doute contemporains les uns des autres, de la fin du iie ou du début du ier s. M132 : Exèdre à antes158 (pl. 28, 7) De cette exèdre à antes, il ne subsiste que le soubassement constitué de grandes dalles de gneiss posées sur divers blocs de granit et de gneiss (dimension de la fondation 3,49 × 1,79 m) et une première assise de marbre blanc au grain assez fin (dimensions totales 3,14 × 1,44 × 0,16 m). Cette assise se compose de sept blocs soigneusement taillés et agencés autour d’un espace central aujourd’hui évidé. Tous ces blocs comportent des traces de scellements en ƕ, légèrement évasés aux extrémités, sur leurs lits d’attente. De même, quatorze trous de goujon carrés avec canal de coulée sont répartis sur le lit d’attente de ces blocs. Un cadre poli (larg. 0,12 m sur l’arrière et les bords latéraux et 0,15 m en avant des antes) dessine assez nettement le tracé d’une exèdre à antes avec un banc central en léger retrait. Le reste de l’élévation est perdu. La construction du monument doit être datée, sur critères architecturaux, du début du ier s. M133 : Fondation quadrangulaire159 (pl. 29, 1) Cette fondation se compose de grandes dalles de gneiss brun, ajustées et posées sur des blocs plus petits de granit et de gneiss (3,48 × 1,83 × 0,26 m). Des trous de pince se remarquent sur les dalles Est. L’élévation a totalement disparu. Toutefois, F. Courby restituait ici une exèdre à antes, sans doute en se fondant sur l’exemple de la fondation M132 dont le soubassement est similaire. Il est néanmoins impossible d’en avoir la certitude, mais la date des deux monuments doit être proche, début du ier s. 155. ID 1528 et 1529. 156. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 16. 157. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 17. 158. Thüngen 1994, no 77 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 18. 159. Thüngen 1994, no 78 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 19.
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M134 : Exèdre semi-circulaire160(pl. 29, 2) Sur une vaste fondation rectangulaire constituée de grandes plaques de gneiss (+ 4,50 × 4,00 m), subsistent deux pièces de la plinthe et trois blocs de la banquette d’une exèdre semi-circulaire, tous de marbre blanc. Le reste de l’élévation a disparu. Ces quelques blocs présentent des finitions – scellements en ƕ, polissage et autres traces d’outils – et un agencement semblables à ceux des exèdres M168 et M172161. Ce rapprochement, permet de dater le monument du dernier tiers du iie s. M135 : Exèdre à antes162 Cette fondation se compose de grandes dalles de gneiss ajustées, posées sur des blocs plus petits de granit et de gneiss (3,10 × 1,68 × 0,23 m). F. Courby restituait ici une exèdre à antes, sans doute en se fondant sur l’exemple de M132 dont le soubassement est similaire. En l’absence de tout élément de son élévation, il est impossible d’en être tout à fait certain. Néanmoins, puisque les fondations M132, M133 et M135 s’interpénètrent au niveau de leur substruction, elles sont contemporaines et datables du début du ier s. M136 : Fondation quadrangulaire163 (pl. 29, 3) Cette fondation se compose de longues pièces de granit qui forment le contour du soubassement, rempli par un blocage de divers moellons (dimensions totales 2,68 × 1,38 m). Au-dessus, il ne subsiste qu’une unique dalle de couverture, en gneiss blond, dans son angle Nord-Ouest (1,38 × 0,55 × 0,13 m). F. Courby restituait ici deux fondations distinctes. Cependant, l’état actuel des vestiges semble indiquer qu’il n’en existe en réalité qu’une seule, hypothétiquement datable du iie ou du début du ier s. M137 : Fondation quadrangulaire164 (pl. 29, 4) Cette fondation, assez bien conservée, se compose de deux grandes dalles de gneiss (ép. 0,18 m) posées sur de petits blocs de gneiss et d’une dalle de pôros sableux (dimensions totales 1,26 × 1,31 m). Ces dalles présentent une cassure côté Nord et se trouvent légèrement érodées au lit d’attente. Aucune trace n’indique quelle a pu être l’élévation construite sur cette fondation, mais sa forme et ses dimensions indiquent qu’elle devait porter une petite base quadrangulaire, sans doute datable du iie ou du début du ier s. M138 : Fondation quadrangulaire165 (pl. 29, 5) Cette fondation se compose de trois dalles de gneiss blond posées sur un assemblage de blocs de gneiss et de granit (2,50 × 1,31 m). Un orthostate de marbre blanc à gros grains se dresse sur son côté Ouest (0,94 × 0,47 × 0,95 m). Il présente diverses cassures et les marques d’une forte érosion. Un trou de goujon carré se trouve sur son lit d’attente. Sur sa face Est, un fort bossage est encadré par deux larges bandeaux d’anathyrose, aménagés pour les orthostates faisant retour et aujourd’hui disparus. Ce bloc ne paraît, cependant, pas en place. Il manque certainement au moins une assise entre celui-ci et l’euthyntéria. Ses dimensions correspondent à celles du soubassement et la restitution est plausible. Ainsi, le monument était probablement une base quadrangulaire à orthostates que l’on doit vraisemblablement dater du iie ou du début du ier s. M139a-e : Fondations quadrangulaires166 (pl. 29, 6) Là où F. Courby avait cru voir une seule fondation, il apparaît assez clairement, malgré un état de conservation général médiocre, qu’il y en ait en fait cinq, de taille plus restreinte. F. Courby y associait deux fragments d’entablement dorique, comprenant chacun une partie de l’épistyle surmonté d’une frise, alternant triglyphes et rosaces167, mais aucun indice ne corrobore cette attribution. 160. Thüngen 1994, no 91 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 87 et 92, pl. II, no 20. 161. Voir ci-dessous. 162. Thüngen 1994, no 78 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 21. 163. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, nos 22-23. 164. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 24. 165. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 25. 166. Courby, EAD 5 (1912), p. 91, fig. 113, pl. II, nos 26 et 31. 167. 4D003-004, auxquels il faut très certainement ajouter le fragment 4D001. Ces blocs se trouvent dans le dépôt situé à l’Est de ces fondations.
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La plus vaste fondation (M139a) est mal conservée (dimensions 3,20 × 1,90 m). Elle est composée de longues plaques de gneiss posées sur un ensemble de petits blocs disparates, conservées uniquement sur ses côtés Sud et Ouest. Au Sud, un grand bloc de marbre blanc (plus grandes dimensions conservées 1,70 × 1,07 × 0,34 m), à gros grains, est posé sur ce qui reste de l’assise de réglage. Ce bloc est largement érodé et brisé. Ses arêtes supérieures sont biseautées à l’avant et à l’arrière (haut. 0,035 m et prof. 0,065 m). Au lit d’attente, dans les cassures du bloc, trois mortaises circulaires devaient assujettir une statue équestre. Ce bloc de couronnement n’est apparemment pas en place, à moins qu’il ne s’agisse d’un socle bas, comme le suggère sa position actuelle. M139b est également très ruinée (2,55 × 1,25 m). Ses limites Est et Ouest sont matérialisées par des parpaings de gneiss, disposés de manière bien rectiligne. Au contraire, ses limites Nord et Sud restent floues, en partie effondrées au Nord et se confondant avec celle de M139a au Sud. Une dalle de gneiss blond, seul vestige de l’assise de réglage, est conservée dans son angle Nord-Ouest, posée sur le lit de menus moellons de gneiss qui formait le cœur de la fondation. Un petit amas de moellons pourrait éventuellement former une autre fondation (M139c). Celle-ci serait extrêmement ruinée et il est aujourd’hui impossible d’en tirer quoi que ce soit (dimensions conservées 0,80 × 0,80 m). Divers moellons de gneiss blond et noirâtre formaient sans doute une fondation distincte des précédentes (M139d), aujourd’hui très arasée (± 2,60 × 1,80 m). Ses limites sont difficilement perceptibles. M139e prend la forme d’un massif de gneiss blond et brun, sur lequel repose encore une dalle de gneiss de l’assise de réglage, conservée côté Est (dimensions totales 2,40 × 1,10 m). Tous les éléments de l’élévation ont disparu. Ces cinq fondations ont vraisemblablement été construites au iie ou au début du ier s. M140 : Fondation quadrangulaire168 (pl. 29, 7) Cette petite fondation a été restaurée en 2008 (dimensions max. 1,23 × 1,19 m). Elle prend la forme d’un petit massif de granit et de gneiss dont l’assise de réglage a complètement disparu. Il faut éventuellement la dater du iie ou du début du ier s. M141 : Fondation quadrangulaire169(pl. 29, 8) Cette petite fondation est assez ruinée (1,19 × 1,03 m) malgré la restauration dont elle a fait l’objet, en 2008 . Il n’en reste que quelques gros blocs de granit tout juste dégrossis et des plaquettes de gneiss qui forment une partie de l’assise de réglage du côté Nord. Cette fondation s’appuie contre sa voisine côté Est (M142) et lui est donc postérieure, de la fin du iie ou du début du ier s. M142 : Fondation quadrangulaire170 (pl. 29, 9) Cette fondation est entièrement conservée jusqu’à l’assise de réglage qui se compose de trois grandes plaques de gneiss soigneusement agencées et complétées au centre au moyen de petites plaquettes du même matériau (2,75 × 1,50 m). Un orthostate très ruiné est entreposé sur ce soubassement (1,14 × 1,06 × 0,47 m). Taillé dans un marbre blanc, qui pourrait être local vu la grosseur du grain, il est érodé et brisé en de nombreux points. Au lit d’attente, deux mortaises pour goujons carrés, sans aucun doute destinés à maintenir le couronnement de la base, ont été aménagés vers l’avant. Vers l’arrière du même lit, on distingue encore les traces d’agrafes, celles qui devaient maintenir les orthostates de retour, dont la largeur est suggérée par la large feuillure existant de part et d’autre de la face arrière du bloc. Cet orthostate devait cependant se trouver sur un socle et non directement posé sur la fondation, s’il lui appartient bien. L’orientation et les dimensions du monument suggèrent qu’une statue équestre se tenait sur cette base à orthostates, érigée au iie ou au début du ier s. M143 : Fondation quadrangulaire171 (pl. 30, 1) De cette fondation rectangulaire, il ne subsiste que la première assise, très érodée (2,25 × 1,32 × 0,33 m). Elle se compose de cinq pièces de pôros grossier, avec de nombreuses inclusions, d’une largeur à peu près constante (± 0,30 m). Quatre de ces blocs forment le contour de la base. Ils présentent de grandes cuvettes pour scellements en queue d’aronde. Le cinquième est disposé au milieu de l’espace central réservé, occupant toute sa largeur. Entre ces blocs de pôros, quelques moellons de granit et de gneiss subsistent du blocage interne de la fondation. L’assise de réglage et le restant de l’élévation ont disparu. 168. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 27. 169. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 28. 170. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 29. 171. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 30.
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L’orientation et les dimensions de cette fondation suggèrent la présence à cet emplacement d’une base équestre à orthostates. L’emploi du pôros, distingue cette fondation de celles du secteur, toutes construites de gneiss et de granit. Ainsi, ce monument a pu être érigé dès la seconde moitié du iiie s. M144 : Fondations quadrangulaires172 Ces trois (?) fondations rectangulaires, dans l’état actuel des vestiges, ne sont plus discernables les unes des autres comme à l’époque des travaux de F. Courby. De petits moellons de granit et de gneiss apparaissent à intervalles irréguliers, parfois recouverts de dalles de couverture en gneiss (long. totale estimée 6,30 m). L’ensemble pourrait dater du iie ou du début du ier s. M145 : Base quadrangulaire à orthostates173 (pl. 30, 2) La fondation de cette base quadrangulaire est composée de blocs de pôros granuleux, le même dont sont faites les substructions du Portique d’Antigone et de la base des Progonoi. Ils sont très érodés, mais de dimensions constantes (dimensions totales 2,50 × 0,96 × 0,26 m). Deux pièces de marbre blanc local, moulurées, prennent place sur cette fondation (dimensions totales 1,82 × 0,83 × 0,26 m). Leur état de conservation est médiocre : le bloc Ouest présente une cassure sur toute sa profondeur et son angle Nord-Ouest a disparu ; quant au bloc Est, trois de ses angles sont brisés et il montre lui aussi une fissure dans toute sa largeur. Malgré les nombreuses fissures et cassures qu’ils présentent, il apparaît nettement que ces deux blocs ont bénéficié d’un travail soigné. Leurs faces latérales conservées sont polies et leurs faces supérieures légèrement piquetées au ciseau fin. La moulure est sobre et élégante, associant un petit listel plat à une doucine renversée légèrement écrasée (haut. 0,07 m). Le reste de l’élévation a disparu. Cependant, au lit d’attente, les deux blocs comptent ensemble huit mortaises pour goujons carrés avec ou sans canal de coulée, qui, associées à des trous de pince, suggèrent la présence de quatre orthostates. Ces derniers ont disparu, tout comme le couronnement du monument. L’emploi du pôros en fondation et la mise en œuvre des marbres rappellent beaucoup les monuments antigonides voisins. Ainsi, cette fondation en est-elle probablement contemporaine et daterait du milieu du iiie s. M146 : Exèdre à antes174 (pl. 30, 3) Le soubassement de cette petite exèdre rectangulaire est bien conservé (2,40 × 1,42 m). Il se compose de plaques de gneiss superposées et bien agencées. De l’élévation de ce monument, il ne subsiste que les trois blocs de marbre blanc de la première assise (dimensions max. conservées 2,34 × 0,71 × 0,36 m), passablement ruinés, ainsi que quelques fragments détachés. La plinthe de marbre sur laquelle ils devaient être posés a disparu, remplacée par un lit de plaquettes de gneiss. Les deux blocs extérieurs, formant les antes de l’exèdre, sont moulurés à la base : sur un tore, s’étagent un listel plat, une doucine renversée assez étirée en hauteur et un filet renversé. Ces moulures sont brisées en de nombreux points. Le bloc central formait à la fois le banc et le support du dossier. Ces trois blocs étaient assemblés au moyen de crampons en ƕ, dont il subsiste les cuvettes légèrement évasées au lit d’attente. Le reste de l’élévation est perdu. Cette exèdre doit être datée, sur critères architecturaux, de la fin du iie s. M147a-c : Fondations quadrangulaires175 La longue fondation rectangulaire apparaissant sur le plan restitué par F. Courby sous le no 37 a aujourd’hui complètement disparu. Elle semblait être déjà très arasée au moment de la fouille. Seules quelques pierres affleurent aujourd’hui à la surface du sol (dimensions estimées d’après le plan Maar 8,60 × 1,20 m). Il en va de même pour les fondations nos 38 et 39 restituées par F. Courby (dimensions estimées 4,00 × 1,00 et 0,90 × 0,90 m environ). Il est impossible de tirer quoi que ce soit de plus de ces fondations. M148 : Fondation quadrangulaire176 Cette fondation se trouve dans un état de conservation très médiocre (plus grandes dimensions conservées 1,78 × 1,16 m). On n’en distingue plus, aujourd’hui, que quelques blocs de granit et de gneiss très ruinés, formant une fondation vaguement rectangulaire. On peut hypothétiquement dater cette fondation du iie ou du début du ier s. 172. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, nos 32-34. 173. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 35. 174. Thüngen 1994, no 66 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 36. 175. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, nos 37-39. 176. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 40.
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M149 : Exèdre à antes177 (pl. 30, 4) Cette exèdre à antes est extrêmement ruinée. Son soubassement, composé de blocs de gneiss et d’un blocage de petits moellons, est effondré sur l’arrière (dimensions max. conservées ± 4,00 × 1,30 m). De son élévation, il ne subsiste plus que trois blocs de marbre blanc, disposés dans son angle Nord-Est et tous plus ou moins brisés. Il s’agit de deux blocs d’une première assise (dimensions max. 1,42 × 0,82 × 0,39 m) et d’un élément de l’assise intermédiaire. Le premier est un bloc d’angle. Mouluré en bas, il constitue le bloc antérieur de l’ante Est avec départ du banc de l’exèdre. La moulure (haut. ± 0,11 m) montre un tore surmonté par un filet et une doucine renversés et un listel plat. Le second bloc fait partie de la banquette. Ces deux blocs étaient assemblés au moyen de crampons en ƕ. Au lit d’attente du bloc d’angle, on trouve aussi trois mortaises pour goujons rectangulaires qui permettaient d’y assujettir les blocs de l’assise supérieure. Le dernier bloc conservé est un des orthostates qui formaient le dossier de la banquette (0,94 × 0,25 × 0,65 m). Il est posé sur les deux blocs précédemment décrits. Il possède un fort bossage sur ses faces latérales et arrière, alors que sa face avant a été légèrement dégrossie sur son côté gauche, là où devait prendre place l’orthostate qui faisait retour sur l’ante de l’exèdre. Cette exèdre doit être datée, sur critères architecturaux, du dernier quart du iie s. M150 : Exèdre à antes178 (pl. 30, 5) La fondation rectangulaire de cette exèdre à antes est entièrement conservée. Elle est constituée de plusieurs assises de blocs de gneiss bien agencés (dimensions 6,60 × 1,85 × 0,44 m). Seuls quatre blocs de marbre blanc de son élévation sont conservés. Ils constituent l’angle Sud-Ouest de l’exèdre. Trois des quatre blocs de marbre forment la moitié Ouest de la face arrière du monument (sur ± 3,20 m de largeur). De longueur variable, ces trois blocs sont tous plus ou moins brisés et érodés. Au bas de la face visible, à l’arrière, la moulure est à peine ébauchée. Le bloc d’angle est plus large que les deux autres et comporte une moulure finie sur son côté Ouest (tore surmonté par un filet renversé, une doucine renversée et un listel plat). Le quatrième bloc conservé est le bloc central de l’ante Ouest, avec le départ du banc de l’exèdre. Ses faces Est et Ouest sont moulurées. Ces quatre blocs étaient assemblés au moyen de crampons en ƕ placés dans des cuvettes aux extrémités évasées. Diverses mortaises pour goujons rectangulaires sont visibles au lit d’attente de tous ces blocs, certains présentant un canal de coulée. Cette exèdre est datable, sur critères architecturaux, de la fin iie s. M151 : Fondation quadrangulaire179 Cette fondation est constituée de quelques blocs de gneiss et de granit déchaussés (dimensions max. 1,85 × 1,05 m). Aucune dalle de l’assise de réglage et, a fortiori, aucun élément d’élévation ne sont conservés. M152 : Exèdre semi-circulaire de la famille d’Aristogénès180 (pl. 30, 6) Les vestiges de cette exèdre semi-circulaire se dressent sur une vaste fondation carrée, composée de plaques de gneiss blondbrun, très mal conservée (± 6,50 × 4,50 m). De son élévation, il ne subsiste qu’un bloc du banc, deux orthostates du cours avant du dossier, deux autres du cours arrière et deux fragments du couronnement mouluré, le tout de marbre blanc veiné. Cette élévation a été reconstituée in situ181. Les deux fragments de couronnement, s’ils ne montrent pas de semelles ni de moulures, comportent néanmoins des inscriptions. Celles-ci nous apprennent que le monument portait au moins trois statues représentant des membres de la famille d’Aristogénès, fils de Nikiôn du dème de Marathon182. Il consacra lui-même celle de son fils, Nikiôn183 (ID 1968 b). Avec ses frères, Ménodôros et Nikiôn, il consacra aussi celle de leur mère, Timésarétè, fille de Xénoklès (ID 1968 c). Enfin,
177. Thüngen 1994, no 73 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 41. 178. Thüngen 1994, no 72 ; Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 42. 179. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 43. 180. Inv. E 134 (a-c) ; ID 1968 ; 168430, 649535, 713340-713350, 884740 ; Thüngen 1994, no 88 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 87, 92
et fig. 115, 119, pl. II, no 44 ; PAA nos 1789, 10119, 10836-10837, 10850, 13645 ; Fougères 1887, p. 264, no 26. 181. Trois orthostates supplémentaires gisent à proximité : 4I005-006 et 4I012. 182. Deux autres inscriptions, l’une conservée à Venise, ID 1992, l’autre dans les environs du Portique d’Antigone, ID 1999, mentionnent les membres de cette même famille de Marathon. La première est une dédicace d’un Naxien, fils d’un Démétrios, inconnu par ailleurs, et des trois frères, Ménodôros, Nikiôn et Aristogénès, fils de Nikiôn, pour la fille de ce dernier, Théodora et un fils, dont le nom est manquant. Ce bloc est courbe. Il faisait peut-être partie de la même exèdre. La seconde est une dédicace pour Nikiôn, fils d’Aristogénès, faite par deux de ses amis. 183. Outre la dédicace ID 1999, ce Nikiôn, fils d’Aristogénès, est aussi connu par la liste de Staséas, comme agonothète et lampadédarque : ID 2595, l. 19 et 23.
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la statue de son père, Nikiôn, fils de Dioskouridès, fut vraisemblablement dédiée par l’un des trois frères (ID 1968 a). Cette exèdre est datée, d’après l’inscription, du dernier quart du iie s. M153 : Exèdre à antes (?)184 Cette exèdre à antes (?), signalée sur le plan restitué de F. Courby, a totalement disparu. Une fondation doit sans doute être remblayée à cet endroit (dimensions estimées d’après le plan Maar 5,60 × 1,90 m). M154 : Fondation(s) quadrangulaire(s) (?)185 (pl. 31, 1) Sur son plan restitué, F. Courby plaçait ici deux monuments distincts, sans argumenter. Aujourd’hui, dans ce secteur, il ne subsiste qu’un amas de moellons de gneiss grisâtre, vaguement rectangulaire et en partie effondré (dimensions max. 5,80 × 1,85 m). Vers l’angle Nord-Ouest, une dalle de gneiss pourrait constituer le seul vestige de l’assise de réglage de cette fondation (1,12 × 0,64 × 0,16 m). Elle ne présente cependant aucune trace caractéristique à sa surface. Ainsi, comme il est actuellement impossible de discerner les deux constructions restituées par F. Courby et que ce massif de gneiss montre une structure assez homogène, il semble tout à fait possible qu’il ne s’agisse en fait que d’un seul et unique monument. On peut hypothétiquement dater cette fondation du iie ou du début du ier s. M155 : Fondation quadrangulaire186 (pl. 31, 2) Cette fondation très ruinée n’est plus matérialisée que par quelques moellons de gneiss qui affleurent à la surface du sol actuel (+ 2,30 × 0,90 m). En l’état actuel, on ignore tout de l’élévation de ce monument. M156 : Fondation quadrangulaire187 (pl. 31, 3) Cette fondation a aujourd’hui été totalement remblayée. Le nettoyage de 2005 avait cependant fait apparaître quatre plaques de gneiss grisâtre et quelques moellons de gneiss et de granit qui formaient ensemble une fondation rectangulaire (+ 2,00 × 1,00 m). En l’état actuel, il est impossible de proposer quelque restitution que ce soit quant à l’élévation de ce monument. M157 : Base d’Ammonios d’Athènes, signée Démostratos188 (pl. 31, 4) Cette base quadrangulaire composite est très bien conservée, de la fondation au couronnement (0,89 × 0,82 × 1,31 m sans la fondation). Sa fondation est constituée d’un assemblage de blocs de gneiss sommairement taillés, formant un massif à peu près carré. Au-dessus, s’étagent un socle mouluré formé de deux blocs accolés (le bloc Ouest présentant un petit tenon de bardage carré côté Sud), un corps monolithique inscrit, légèrement pyramidant, et un couronnement lui aussi mouluré, qui servait de support à une statue de bronze, comme en atteste la présence d’une paire de semelles sur son lit d’attente (long. 0,26 et 0,28 m). Ces semelles, posées bien à plat, avec le pied droit légèrement en avant permet d’imaginer la pose statique de la statue d’Ammonios, fils d’Ammonios d’Athènes. Ce personnage, issu d’une famille connue189, a été prêtre d’Apollon à Délos en 103/2190. L’année suivante, il participa aux jeux pythiques et fut honoré par les Delphiens pour les services qu’il rendit à Apollon191. Il doit aussi probablement être identifié au proxène de Ténos, remercié par les Téniotes en qualité de théarodokos
184. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 45. 185. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, nos 46-47. Ces fondations, ainsi que les deux suivantes (M155-156), ont été nettoyées et étudiées par
E. Nantet et M. Louka, lors de la campagne d’étude dirigée par R. Étienne, en 2005. 186. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 48. 187. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 49. 188. Inv. E 130 ; ID 1656 ; PAA nos 124210-124220, 319200 ; S. B. Aleshire, Asklepios at Athens (1991), p. 83-85, avec stemma ; Marcadé 1957, 38 ; G. Daux, « Notes de chronologie delphique », BCH 57 (1933), p. 83-84 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 85, 90 et fig. 112 et 118, pl. II, no 50 ; J. Kirchner, Prosopographia Attika (1901-1903), 724-725, 3614 ; Th. Homolle, « De quelques signatures d’artistes : Eutychidès, Agasias d’Éphèse, Aristandros de Paros, Démostratos d’Athènes, Théon, Sarpédon de Délos », BCH 5 (1881), p. 463, no 3. 189. Sur la famille d’Ammonios, voir en dernier lieu S. B. Aleshire (n. 188). 190. Il est qualifié d’ǺƳƿƯƯƼưƲƵ ȟƩƴơƥ ƧƩưƿuƩưƲư sur cette inscription et encore cité comme tel dans la liste des DzƳƥƴƺƥƣ, IG II² 2336, l. 36-37 (voir Bruneau 1970, p. 128-137). La date de la prêtrise d’Ammonios a été établie par G. Daux (n. 188). 191. G. Daux, Fouilles de Delphes III 1. Épigraphie. Inscriptions depuis le Trésor des Athéniens jusqu’aux bases de Gélon (1932), 228.
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des Délia192. L’inscription dédicatoire était accompagnée, 0,30 m plus bas, par la signature du sculpteur Démostratos, fils de Démostratos d’Athènes193. Il faut replacer cette base vers 100. M158 : Base quadrangulaire composite194 (pl. 31, 5) Cette base quadrangulaire composite en marbre blanc est incomplète. Son corps inscrit, très ruiné, a été replacé, dès 1877, sur son socle et sa fondation qui se trouvaient encore in situ. La fondation se compose d’un assemblage hétéroclite de plaquettes de gneiss et de gros blocs de granit. Le socle (1,07 × 0,93 × 0,32 m), très simplement mouluré d’un listel plat déversé est bien conservé. Au contraire, le corps de la base est largement brisé, en haut, à droite et à gauche. Le couronnement a disparu. L’inscription est aujourd’hui à peine lisible. Sa transcription nous permet tout juste de connaître un nom, celui d’un certain Dionysios, sans que l’on sache s’il était le père du dédicant ou celui du personnage honoré sur ce monument, consacré à Apollon, à Artémis et à Léto. De plus, la dédicace, aujourd’hui tournée vers le Sud, devait se trouver, à l’origine, du côté Ouest de la base. La paléographie permet de dater le monument de la fin du iie ou du début du ier s. M159 : Base de C. Billiénus195 (pl. 31, 6) Ce grand piédestal montre un état de conservation exceptionnel (2,78 × 1,63 × 1,02 m) puisqu’il porte encore la statue en marbre du praetor pro consule Caius Billiénus, dont la plupart des fragments ont été remis en place en 1909. La statue était colossale (2,35 m environ si on lui restaure sa tête), représentant C. Billiénus debout, la jambe droite appuyée contre un éperon de navire, portant une cuirasse, avec une lance dans la main droite. Mais « elle n’a rien d’un chef-d’œuvre » 196. Sa fondation est composée d’un massif de gneiss et de granit. Son élévation, entièrement construite de marbre blanc saumoné, adopte le type des bases composites à orthostates. Côté Nord, l’orthostate de retour et le bloc de couronnement ont été médiocrement restaurés. Quatre blocs subsistent de son socle mouluré. Le premier, partant du Nord est brisé à l’avant et sur le côté au niveau de la moulure. Les trois orthostates Ouest, portant l’inscription dédicatoire en grec, ont été remis en place. Il reste deux blocs du couronnement lourdement moulurés. Caius Billiénus, fils de Caius, a été honoré par un autre monument à Délos, cette fois-ci en tant que légat (ƳƴƩƶƦƩƸƷƢƵ)197. On connaît sa carrière uniquement par les inscriptions déliennes. Après avoir été légat, il obtint une charge de préteur, en Macédoine ou en Asie, et, comme le rapporte Cicéron198, il serait devenu consul, si les consulats successifs de Marius ne lui en avaient ôté la possibilité. Le dédicant était un ami de Billiénus : Midas, fils de Zénon, d’Héraclée. Ce dernier est bien connu par l’épigraphie délienne. En effet, il dédia un banc à l’Agora des Italiens vers la fin du iie s.199 et une exèdre ornée d’une mosaïque au sanctuaire Syrien, vers 106/5-105/4200. Un Athénien fit aussi une consécration en son honneur dans ce même sanctuaire201. Le bloc central du couronnement, le plus long, porte une inscription en latin, précisant que le monument a été restauré par Aulus Attiolenus, fils d’Aulus, de la tribu Velina202. Cette restauration dût avoir lieu après le sac de Délos par les troupes de Mithridate, en 88. F. Courby date le premier état du monument vers 100.
192. IG XII 5, 837. 193. Cet artiste signa aussi, à Délos, la statue de L. Cornélius Lentulus, ID 1694. 194. Inv. E 121 ; ID 2020 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 25, fig. 29, p. 41-42 et pl. II, no N. 195. Inv. E 122 et 123 ; ID 1854 ; GD 28 ; M. J. Payne, Aretas Eneken: Honors to Romans and Italians in Greece from 260 to 27 BC (1984), no 49 ; K. Tuchelt, Frühe Denkmäler Roms in Kleinasien (1979), p. 96-98 ; Broughton 1986, p. 34-35, avec bibliographie antérieure ; Marcadé 1969, p. 329 ; Marcadé 1957, 23 ; Durrbach 1921, p. 240-241, no 151 ; M. Holleaux, « ƗƘƖƆƘƌƈƔƗ ƆƒƍƙƕƆƘƔƗ », RA 1 (1918), p. 227, no VIII ; Courby, EAD 5 (1912), p. 42-45 et fig. 60 à 63, pl. II, no M ; P. Roussel, « Note sur les inscriptions de Délos en l’honneur de C. Billiénus », BCH 33 (1909), p. 443-444 ; Fougères 1887, p. 270, no 34. 196. Courby, EAD 5 (1912), p. 44. 197. ID 1710 : Billiénus est honoré ici par ceux qui travaillent à Délos, pour ses donations. Sa statue était l’œuvre d’Agasias, fils de Ménophilos d’Éphèse, et elle fut restaurée par Aristandros, fils de Skopas de Paros, après 88. On le retrouve peut-être encore en ID 1632. 198. Cicéron, Brutus 175. 199. ID 1689. 200. ID 2253, 2254, 2288. 201. ID 2234, l. 9. 202. Ce personnage n’est apparemment pas connu par ailleurs (ItalDélos, p. 188). Durrbach 1921, p. 240-241, no 151, affirme, malgré l’inscription latine très explicite, que cette restauration fut le fait du praticien Aristandros de Paros (peut-être le descendant du grand Scopas, fils d’Aristandros) qui est connu pour avoir réparé des œuvres d’Agasias. Il confond avec l’autre statue de Billiénus, effectivement signée par Agasias et réparée par Aristandros : ID 1710.
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M160 : Exèdre à antes dédiée à la famille d’Artémidôros de Mélitè203 (pl. 32, 1) Cette exèdre rectangulaire est presque complète (5,50 × 1,60 × 1,55 m env.). Sur une fondation constituée de larges plaques de gneiss blond prend place une élévation de marbre blanc. Posée sur une plinthe de marbre, la première assise (haut. 0,40 m) est composée, au niveau des antes, de deux blocs moulurés à leur base depuis l’arrière du monument jusqu’au niveau du banc qui prend place entre elles. Entre les antes, deux rangées de blocs sont séparées par un blocage de petits moellons. Les pièces avant forment le banc de l’exèdre. Au-dessus de cette première assise, deux rangées d’orthostates (haut. 0,60 m) constituent le dossier et les antes. On retrouvait peut-être entre elles un blocage de moellons. Cinq dédicaces sont réparties sur les faces avant des antes et sur le dossier. Mise à part celle de l’ante gauche, largement emportée dans une cassure du marbre, elles sont encore bien lisibles. Six des sept dalles du couronnement mouluré ont été remises en place, autrefois liaisonnées au moyen de crampons en ƕ. Les semelles et les trous de scellement, associés aux inscriptions, permettent de restituer la composition du groupe statuaire de bronze que portait cette exèdre familiale. Au centre, devait se dresser l’effigie d’Olympias, fille de Nikolaos, dédiée par ses deux fils. Elle était encadrée par les représentations d’Artémidôros (I), son mari, dédiée par ses fils, et d’Héphaistion (I) de Mélitè, son beau-père, dédiée par son fils. Sur les antes étaient placées les statues de ses fils, Héphaistion (II) et Artémidôros (II), dédiées par leur père204. Cette famille athénienne ne semble pas être connue en dehors de Délos. P. Roussel, suivi par F. Courby205, date cette exèdre de la fin du iie ou du début du ier s. M161 : Exèdre à antes anonyme206 (pl. 32, 2) Cette exèdre rectangulaire est très bien conservée, excepté du côté droit (Sud), où manquent trois orthostates (3,13 × 1,60 × 1,54 m). Sur un massif de gneiss, s’étagent quatre assises de marbre blanc : une plinthe, un socle mouluré au niveau des antes qui encadrent un banc, un corps formé d’une double rangée d’orthostates et d’un couronnement mouluré. Elle ne comporte aucune inscription. D’après les semelles présentes sur son couronnement, trois statues de bronze, de taille naturelle, devaient y prendre place, une sur chaque ante encadrant la figure centrale. Étant donné qu’elle partage partiellement la même fondation, il est certain qu’elle date de la même époque que l’exèdre A, fin du iie ou début du ier s., tout en étant sans doute très légèrement postérieure à celle-ci. M162 : Base quadrangulaire composite dédiée à Prôtos d’Amysos207 (pl. 32, 3) Cette base quadrangulaire composite est complète (1,14 × 0,80 × 1,67 m). Sur un massif de fondation de gneiss, s’étagent une plinthe, un socle mouluré, un corps monolithique inscrit et un couronnement lui aussi mouluré. Le tout est très bien conservé, si ce n’est que le socle présente une fissure vers l’avant. Le corps comporte des tenons de bardage triangulaires au bas de deux de ses faces. Le couronnement présente une paire de semelles. Le personnage représenté ici était un certain Prôtos, fils de Pharnakès, d’Amysos. Sa statue de bronze fut dédiée par ses fils, probablement des commerçants Amiséniens installés à Délos : Pharnakès, Euphros, Protagoras et Apollonidès, à Apollon, Artémis et Léto. Ces personnages ne semblent pas être connus par ailleurs208. Cette base est datée par F. Courby de la même époque que les exèdres A et B (du iie ou début du ier s.). M163 : Exèdre à antes dédiée à la famille de Titus d’Héraclée209 (pl. 32, 4) Cette exèdre à antes est très bien conservée (2,86 × 1,59 × 1,60 m). Seules ses moulures hautes et basses se trouvent brisées en certains endroits et il manque l’orthostate avant de l’ante droite (Sud). Sur un massif de gneiss, s’étagent quatre assises 203. Inv. E 654, 124-126 ; ID 1962 (a-e) ; PAA nos 205730-205745, 489420-489435, 742380 ; Thüngen 1994, no 74 ; Courby, EAD 5
(1912), p. 50-54 et fig. 65, 68-71, pl. II, no A ; PD 42, 100, 296 ; PA 2271-2272, 6559-6560, 11348 ; Fougères 1887, nos 11-14, p. 258. 204. La descendance de cette famille athénienne est connue par ailleurs : ID 1993 ; 2595, l. 27-28 et 51 ; stemma complet dans PD, p. 316. 205. Courby, EAD 5 (1912), p. 50-54. 206. Thüngen 1994, no 75 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 50-54 et fig. 65, 68-71, pl. II, no B. 207. Inv. E 127 ; ID 1984 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 51 et fig. 70, pl. II, no C ; Durrbach 1921, p. 170-171 ; A. Wilhelm, « Zu griechischen Epigrammen », BCH 29 (1905), p. 410-411 ; Fougères 1887, p. 259, no 15. 208. Seul Prôtos, le personnage honoré ici, éleva éventuellement une tombe à Rhénée pour deux de ses compatriotes : Couilloud, EAD 30 (1973), no 475. 209. Inv. E 128-129 ; ID 1967 (a-b) ; Thüngen 1994, no 76 ; Couilloud, EAD 30 (1973), no 502, p. 228 ; Marcadé 1957, 6, p. 52 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 50-54, pl. II, no D ; J. Hatzfeld, « Les Italiens résidants à Délos », BCH 36 (1912), p. 83-84 et 85-86 ; Ch. Picard, « Le sculpteur Agasias d’Éphèse à Délos », BCH 34 (1910), no 5, p. 540 ; Fougères 1887, nos 16-17, p. 260.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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de marbre blanc : une plinthe, un socle mouluré au niveau des antes qui encadrent un banc, un corps formé d’une double rangée d’orthostates et d’un couronnement mouluré. Deux inscriptions dédicatoires sont encore visibles sur l’ante gauche et le dossier, comportant chacune la signature d’un artiste. Les trous de scellements et les semelles présents sur la face supérieure du couronnement permettent de restituer trois statues. Sur l’ante gauche se dressait la statue de Théodora, fille de Kratéas de Téos, consacrée par un de ses fils, Titus, fils de Titus, et exécutée par Eutychidès. Au centre, se trouvait l’effigie d’un autre de ses fils, Satyros, dédiée par son père, Titus, fils de Satyriôn d’Héraclée, et signée Agasias, fils de Ménophilos d’Éphèse. Une troisième statue prenait place sur l’ante droite. L’inscription correspondante ayant disparu, on peut supposer qu’il s’agissait de celle du mari et du père des précédents, Titus, fils de Satyriôn d’Héraclée. L’ethnique ƀƴƥƮƯƩʶƲư a été gravé in rasura pour les deux inscriptions conservées. On connaît deux autres enfants de Titus et Théodora210 : Poséidippos211 et Théodora212. Les deux sculpteurs, Agasias et Eutychidès, bien connus par ailleurs213, œuvraient aux alentours de 100 avant J.-C. Comme les trois monuments précédents, il faut placer cette exèdre familiale autour de cette date, mais peu après les autres, toujours d’après F. Courby. M164 : Monument dédié à Antiochos VIII Grypos par Bithys (?), fils de Thraséas214 (pl. 33, 1) Cette vaste base quadrangulaire à orthostates est médiocrement conservée (3,17 × 2,99 m au maximum pour le soubassement). Il n’en subsiste, en effet, qu’un orthostate (celui portant la dédicace) et quelques blocs de la plinthe à l’avant et à droite. La fondation se compose de plaques de gneiss et d’un blocage interne de menus moellons. Sa bordure Nord a complètement disparu. De la plinthe de marbre blanc il ne subsiste que trois blocs, dont deux seulement sont entiers. Ils se présentent sous la forme de parpaings oblongs (2,52 × 33 × 25 m à l’avant et 1,25 × 40 × 25 m sur le côté droit). Leurs faces externes présentent un travail au ciseau fin et des tenons de bardage triangulaires. Leurs faces internes sont dégrossies alors que les faces de joint présentent un cadre d’anathyrose. Au lit d’attente, il existe un bandeau lisse (larg. 0,115 m) entourant la surface démaigrie qui supportait l’assise supérieure. Au-dessus, l’orthostate a été replacé sur le côté gauche de la base. Il n’est peut-être pas à sa place d’origine et un socle mouluré semble manquer en dessous. L’orthostate restant est brisé en bas et à droite. La dédicace est aujourd’hui difficilement lisible. Le couronnement et le blocage interne de l’ensemble ont disparu. D’après l’inscription, cette base monumentale portait une statue du roi Antiochos VIII Philométor Grypos, fils de Démétrios II Nikanor et de Cléopâtre Théa, qui régna entre 125 et 96. La taille de la fondation indique qu’il devait s’agir d’une statue colossale ou d’une statue équestre. Le nom du dédicant est incertain215, mais il est probablement d’origine thrace. Son patronyme oriente, en effet, vers Aspendos216. Ce monument doit être replacé dans le dernier quart du iie s. M165 : Monument des Progonoi217 (pl. 33, 2) Cette très longue base quadrangulaire à orthostates se trouve à une quinzaine de mètres au Sud du Portique d’Antigone, suivant la même orientation que celui-ci. Seule sa fondation est restée entièrement in situ, mais de nombreux blocs trouvés aux alentours ont pu être remis en place parfois jusqu’à son couronnement. F. Courby a ainsi pu publier le monument de manière très détaillée. La fondation de ce monument se compose donc de moellons de granit, sur lesquels ont été posées deux rangées de dalles de pôros enserrant un blocage de moellons de granit (21,00 × 1,50 m env.). Au-dessus s’étageaient un socle mouluré (haut. 0,37 m), une double rangée d’orthostates d’épaisseur variable (haut. 0,65 m) et un couronnement mouluré (haut. 0,23 m), le tout finement taillé dans un marbre sombre, gris-bleu. Du socle, il ne subsiste que dix pièces de longueurs inégales et plus ou moins bien conservées. Chacune comporte des lettres d’assemblage et elles étaient liaisonnées au moyen de crampons en ƕ. Neuf orthostates ou fragments d’orthostates ont été retrouvés, munis eux aussi de lettres d’assemblage et de 210. Stemma complet de la famille dans le commentaire à ID 1967. 211. ȈƯƥƭƲƳǁƯƫƵ vers 100 en ID 1713. 212. Une architrave ionique provenant d’un monument funéraire de Rhénée porte en effet son nom. Voir Couilloud, EAD 30 (1973), no 502. 213. Sur Eutychidès, fils d’Héphaistion d’Athènes, voir Marcadé 1957, 46-55. Ce sculpteur signa de nombreux monuments à Délos (ID 1869, 1871-1873, 1891-1892, 1923 bis, 1929, 1957, 1967 b [M163], 1994, 2010, 2015, 2081, 2090, 2336) et également à Athènes (IG II² 4303). Sur Agasias, fils de Ménophilos d’Éphèse, voir Marcadé 1957, 4-11. Ce dernier signa de nombreuses statues à Délos (ID 1657, 1696, 1699, 1710, 1725, 1849, 2001, 2489, 2491-2495) et on le retrouve aussi à Ténos (IG XII 5, 917). 214. Inv. E 131 ; ID 1549 ; I. Savalli-Lestrade (n. 118), no 90, p. 87-88 ; Durrbach 1921, no 120 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 87, n. 3 et fig. 108, p. 95, pl. II, no 1 ; Th. Homolle, « Les Romains à Délos », BCH 8 (1884), p. 105. 215. Durrbach 1921, no 120. 216. Où l’on connait la famille d’un certain Thraséas, fils d’Aétos. Sur cette famille, voir en dernier lieu : C. P. Jones, Chr. Habicht, « A Hellenistic Inscription from Arsinoe in Cilicia », Phoenix 43 (1989), p. 342-345. 217. Inv. 331, 636-637 ; IG XI 4, 1096 ; GD 31 ; Vallois 1946, p. 577-582 ; Vallois 1966, p. 24 ; Durrbach 1921, no 36 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 2, 74-83 et fig. 94-104, pl. II ; M. Holleaux, « Rapport sur les travaux exécutés dans l’île de Délos », CRAI 1908, p. 165.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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crampons en ƕ qui les maintenaient les uns aux autres. Ils étaient, en outre, assujetties au socle au moyen de goujons carrés ou rectangulaires possédant souvent un canal de coulée. Deux d’entre eux comportent des traces d’inscriptions dédicatoires. Il nous est aussi parvenu treize dalles de couverture qui servaient de support à une importante série de statues. Elles portaient aussi des lettres d’assemblage sur leurs faces de joint, mais n’étaient pas liées au moyen de crampons. Elles étaient seulement fixées sur les orthostates au moyen de chevilles cubiques, à l’instar des orthostates et des pièces du socle. En plus des treize retrouvées, il devait en exister, d’après les calculs de F. Courby, neuf de plus, aujourd’hui perdues. Sur les treize dalles plus ou moins bien conservées, on peut voir les semelles (long. 0,26 à 0,28 m) correspondant à une quinzaine de statues de bronze. F. Courby, suivant les indications de G. Poulsen, restitue finalement vingt et une statues sur cette base des Progonoi. Celles dont les empreintes sont conservées étaient apparemment toutes de taille naturelle, à l’exception de la première, côté Ouest, sensiblement plus grande. F. Courby en conclut qu’il devait se dresser à cet endroit une représentation divine ou héroïque. Toutes ces statues étaient paratactiques, sans relation physique directe les unes avec les autres. Elles adoptaient, autant qu’on puisse le restituer, des attitudes « calmes », les deux pieds posés à plat, assez rapprochés, sur le modèle « de la représentation de l’homme en marche chère à Polyclète ». Aussi, six d’entre elles étaient munies d’attributs, lances ou sceptres. Ces figures étaient celles des ancêtres d’Antigone Gonatas. C’est ce que nous apprend l’inscription conservée sur un des orthostates. Il s’agissait sans doute des premiers rois de Macédoine, de quelques-uns de leurs proches et de leurs ancêtres historiques ou héroïques, dont les noms devaient être indiqués sur les orthostates correspondants. Malheureusement, ils sont aujourd’hui totalement effacés. Ainsi, Antigone Gonatas consacra ce monument, la plus grande base du téménos, à peu près en même temps que le portique voisin, soit au milieu du iiie s. M166218 M167 : Pilier (?)219 (pl. 33, 3) Sur une fondation composée de grands blocs de granit très régulièrement aplanis se trouvent une plinthe et un socle de marbre très massifs (4,50 × 4,25 m environ). Il ne reste que cinq des six blocs de marbre gris-bleu qui formaient la plinthe. Ils étaient liés deux à deux par de solides paires de crampons en ƕ (0,105 × 0,025 × 0,055 m) et maintenus à la fondation de granit par des goujons sur tranche. Leurs faces latérales visibles ont été ravalées au ciseau au centre, alors qu’on a laissé la gangue de protection en place près des arêtes. Elles comportent en outre des tenons de bardage triangulaires. Au lit d’attente, un système de goujons rectangulaires et carrés permettait de fixer les pièces du socle. Les fragments subsistants de ce socle sont taillés dans un marbre blanc veiné et montrent d’amples moulures au tracé cependant assez simple. Au milieu de ces blocs de socle moulurés se tiennent encore de larges parpaings de granit impeccablement taillés qui constituaient le cœur du monument. F. Courby a hypothétiquement attribué à ce monument deux autres parpaings de granit erratiques220, présentant une cavité centrale circulaire (diam. 0,36 m), qui permettaient, selon lui, d’accueillir un arbre votif, comme le célèbre Palmier de Nicias. Si le type de granit est bien le même et leur mise en forme similaire, il n’est cependant pas assuré qu’ils aient appartenu à M167. En raison de l’ampleur du monument, il pouvait plutôt s’agir d’une construction assez élevée, de type pilier quadrangulaire, auquel on associerait bien volontiers les blocs de frise dorique errants221 que F. Courby attribuait à la fondation M139. Quoi qu’il en soit, la technique employée (mise en forme, scellements, moulures) indique indubitablement que le monument fut construit au cours de la seconde moitié du iiie s. M168 : Exèdre semi-circulaire de Thrasydéios222 (pl. 33, 4) L’état de conservation de ce monument est très médiocre. Les quelques blocs subsistant de l’élévation sont tous plus ou moins brisés. La fondation constituée de blocs et de plaquettes de gneiss semble avoir été largement remaniée récemment (dimensions totales 4,87 × 3,10 m). En conséquence, la restitution de cette exèdre est problématique. En effet, en l’état, la fondation paraît très insuffisante pour soutenir une exèdre semi-circulaire. De plus, le plan Maar indique qu’au moment de son dégagement elle prenait la forme d’un « T » dont la barre horizontale aurait été située côté Sud. Ainsi, il semble que cette fondation ait été réaménagée en une vaste plate-forme rectangulaire au moment où l’on a restauré dessus les vestiges de l’exèdre de Thrasydéios. À cet emplacement ou plus probablement ailleurs, l’exèdre devait s’élever sur une plinthe de marbre aujourd’hui disparue, selon un plan semi-circulaire. Seuls quelques blocs en sont conservés, dans un état plus ou moins bon : les accoudoirs ornés de dauphins, largement brisés ; deux blocs de la banquette, un seul du dossier et, enfin, deux blocs du couronnement non
218. Après révision il est apparu que la fondation M166 n’existait pas. 219. Courby, EAD 5 (1912), p. 95-96, fig. 121-124 et pl. II, no 2. 220. 4G029-030. 221. 4D001 et 4D003-004. 222. Inv. E 193 et A 1543 ƥƦ ; ID 1965 ; Thüngen 1994, no 89 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 87, n. 1 ; p. 92, fig. 106 et 114, pl. II, no 3 ;
J. Hatzfeld (n. 209), p. 200, no 8 ; p. 11 avec stemma ; p. 43 et 84-85 ; Hatzfeld, Roussel 1910, p. 397, no 43.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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mouluré mais inscrit. Un seul de ces blocs de couronnement est conservé sur le site, à peu près entièrement, portant une paire de semelles sur sa face supérieure. Ces empreintes, légèrement écartées, le pied gauche un peu en retrait, permet de restituer une statue masculine dans une pose assez statique. L’inscription indique, en effet, qu’Agathoklès fils d’Hermon (I), son frère, Hermon (III) et […]ana, ses enfants, ont dédié cette statue de Thrasydéios, fils d’Hermon. Tous appartiennent à une famille connue – à Délos seulement – originaire d’Élée (Vélia, en Campanie). L’autre bloc de couronnement est conservé au musée. Son inscription indique qu’une seconde statue, au moins, était exposée sur cette exèdre : celle d’Agathoklès, apparemment dédiée par son frère Thrasydéios et son fils Hermon (II ?). D’après la taille de l’exèdre, on peut supposer qu’elle supportait d’autres statues. Thrasydéios et son frère Agathoklès ne sont pas connus par ailleurs. En revanche, leurs enfants semblent s’être installés à Délos. Les deux cousins du nom d’Hermon passèrent leur jeunesse dans l’île223. Hermon (III), le fils de Thrasydéios, y trouva femme et eut des enfants224. F. Courby date le monument d’après les inscriptions du dernier tiers du iie s. M169 : Fondation quadrangulaire225 (pl. 34, 1) Cette petite fondation quadrangulaire est médiocrement conservée. Elle est effondrée sur l’avant et sa couverture a totalement disparu (dimensions max. conservées 1,43 × 1,30 × 0,18 m). Il n’en reste en fait que quelques blocs de gneiss grossièrement taillés, qui dessinent le contour de la construction et un blocage interne de menus moellons. Le monument que supportait cette fondation était éventuellement une petite base quadrangulaire, érigée au iie ou au début du ier s. M170 : Fondation quadrangulaire226 (pl. 34, 2) Cette longue fondation est complètement effondrée et ses limites se discernent mal (dimensions estimées 3,60 × 1,50 m). Il n’en subsiste que quelques blocs de gneiss et menus moellons dépareillés. M171 : Fondation en forme de T227 (pl. 34, 3) Cette fondation a été restaurée durant l’été 2008 par les services de l’Éphorie, mais sa partie Est reste incomplète, privée de couverture. Composée de grandes plaques de gneiss posées sur un lit de moellons de granit et de gneiss, elle adopte la forme d’un T, dont la branche verticale, la plus courte, dépasse vers le Nord (plus grandes dimensions conservées 4,55 × 1,46 × 0,34 m). Deux blocs d’une première assise en marbre blanc au grain grossier se trouvent encore sur le côté Ouest de sa face Sud. Le travail de la pierre est identique sur chacun d’eux : traces de ciseaux fins, tenons de bardage triangulaires sur la face extérieure, léger cadre d’anathyrose et traces de crampons en ƕ au lit d’attente. Le bloc qui forme l’angle Sud-Ouest (0,95 × 0,62 × 0,33 m) est très érodé. Un Ɖ a été gravé sur la surface démaigrie de sa face supérieure, peut-être une marque utilisée par les artisans pour l’assemblage de la construction. De plus, il conserve un bourrelet de protection qui n’a pas été ravalé lors de la pose au haut de sa face Sud. Ainsi, ces deux blocs ne semblent pas avoir été voisins à l’origine. Ils ont pu être rapprochés lors de la fouille parce qu’ils présentaient les mêmes dimensions et la même mise en œuvre. Le monument que supportait cette fondation était peut-être une base à orthostates en forme de T, dont le front se trouvait côté Nord228. D’après la technique employée, il a vraisemblablement été érigé dans la seconde moitié du iiie s. M172 : Exèdre semi-circulaire229 (pl. 34, 4) Cette exèdre semi-circulaire se rapproche par sa forme et son décor de l’exèdre de Thrasydéios (M168). En effet, elle possédait elle aussi des accoudoirs sculptés en forme de dauphins renversés au niveau de ses antes. Un seul de ces blocs est conservé, du côté Est, avec une moulure simple à sa base. Deux blocs jointifs du centre de la banquette nous sont aussi parvenus. Le reste a disparu : la plinthe, l’ante Ouest, les autres blocs de la banquette, du dossier et du couronnement. 223. On les retrouve, en effet, tous deux dans la liste de Staséas, le maître de la palestre : ID 2595, l. 8 (Hermon II est cité comme prêtre) et l. 32-33 (Hermon III est cité comme gymnasiarque). Hermon III, alors éphèbe, remporta une lampadédromie : ID 2602. 224. Hermon III épousa une Délienne, Théodotè, fille de Dioskouridès. Son nom est connu, car ils firent une dédicace commune à Artémis (ID 2368) et font également partie d’une liste de contributeurs au sanctuaire égyptien (ID 2619 b II, l. 12). On retrouve leurs fils, Zénon et Théon, comme ȂƯƥƭƲƳ˒Ưƥƭ, vers 100, en ID 1713. Hermon II est peut-être aussi dédicant en ID 2004. 225. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 4. 226. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 5. 227. Courby, EAD 5 (1912), pl. II, no 6. 228. Du côté de sa barre verticale, comme dans le cas de la base en forme de T connue à l’Amphiaraion d’Oropos : B. Pétrakos, Ɣƭ ƊƳƭƧƴƥƹơƵ ƷƲƸ ƄƴƼƳƲƸ (1997), p. 421-426, no 523, et fig. 79, daté de la première moitié du ier s. 229. Fr. Bourguignon, « Appendice II : étude de la zone située au Sud du Portique d'Antigone (GD 29) », BCH 131 (2007), p. 10101012 ; Thüngen 1994, no 90 ; Courby, EAD 5 (1912), p. 92, fig. 107, 116 et pl. II, no 7.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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Ces trois blocs de marbre blanc ont été replacés sur une vaste fondation quadrangulaire (4,50 × 3,50 m). Celle-ci se compose d’une assise de réglage constituée de plaques et de moellons de gneiss posés à joints vifs sur des blocs de gneiss et de granit. La plate-forme ainsi définie comporte un emmarchement sur toute la largeur de sa face Nord. L’assise de réglage a, en outre, bénéficié d’une mise en œuvre différenciée. En effet, en périphérie, elle se compose de grandes plaques de gneiss qui présentent la trace d’une feuillure continue, jouant le rôle de liseré de positionnement pour la plinthe de marbre disparue qui formait la première assise du monument. Les fondations médianes sont, quant à elles, construites avec des plaques de gneiss plus petites dont l’agencement décrit un arc de cercle ouvert vers le Nord. Au centre de celui-ci, la fondation se présente sous la forme d’un simple blocage de menus moellons230. Ces dispositions indiquent clairement que le monument était bel et bien une exèdre semi-circulaire mais orientée vers le Nord, contrairement à la restitution proposée par F. Courby et à la restauration dont elle a fait l’objet. Il faut sans doute replacer cette exèdre au décor si particulier dans le dernier tiers du iie s., par comparaison avec l’exèdre de Thrasydéios (M168).
4.
Les zones périphériques du Sanctuaire : autour des Trésors et du Monument des taureaux (pl. 110)
Cette zone est spatialement la plus vaste, mais c’est aussi celle qui comporte le moins de monuments votifs et honorifiques. Elle s’étend depuis l’arrière des trois Temples d’Apollon (GD 11-13) jusqu’au Mur de péribole (GD 26) qui enclot le Sanctuaire sur ses côtés Est et Sud-Est, englobant l’arc des Trésors (GD 16-20), le Bouleutérion (GD 21) et le Monument des taureaux (GD 24). M173 : Base quadrangulaire composite231 (pl. 35, 1) Sur un massif de fondation composé de plaquettes de gneiss (haut. max. 0,36 m), il ne subsiste de l’élévation de ce monument qu’un socle monolithe mouluré presque carré (1,25 × 1,18 × 0,42 m). Ce socle de marbre blanc (de Paros ?) est passablement ruiné. Il présente des cassures sur toutes ses faces latérales. Le travail de la pierre est cependant soigné. La moulure sobre et élégante (kymation lesbique renversé ; haut. 0,17 m) est « encore proche de l’archaïsme et ne permet pas de descendre jusqu’au dernier tiers du ve siècle, bien que les dimensions horizontales se prêtent au mouvement polyclétéen ». De plus, le bloc présente un léger travail sur sa surface supérieure où devait se tenir le corps de la base ou la plinthe de la statue. R. Vallois a proposé de replacer sur ce socle la statue d’un Diadumène du milieu du ve s., d’après sa position devant l’OȢƮƲƵ 232 ƳƴɞƵ ɍƭ ȯ ƉƭƥƨƲǀuƩưƲƵ qu’il restitue hypothétiquement à l’emplacement du Trésor 3. M174 : Fondation quadrangulaire (pl. 35, 2) Cette petite fondation carrée (1,10 × 1,10 × 0,60 m) est assez ruinée. Il s’agit d’un massif de blocs de gneiss gris sombre et blond bien agencés. La dalle de gneiss supérieure, quoique largement brisée côté Nord-Est, jouait sans doute le rôle d’assise de réglage pour le monument que cette fondation portait : une petite base ronde ou quadrangulaire ou encore une colonnette. L’épaisseur et la mise en œuvre soignée de la dalle de gneiss supérieure constituent un indice pour rattacher cette fondation à la fin de l’époque classique ou au premier siècle de l’Indépendance délienne. De plus, les deux blocs porte-stèle qui s’appuient sur la fondation au Nord-Est présentent des mortaises rectangulaires adaptées aux grandes stèles des comptes et inventaires de cette période (milieu ive- iiie s.). M175 : Fondation quadrangulaire (pl. 35, 3) Cette grande fondation rectangulaire (4,96 × 1,67 × 0,59 m) présente un état de conservation assez médiocre malgré la restauration moderne dont elle a fait l’objet. Il ne reste, en fait, de cet ensemble que le soubassement et une unique dalle de couverture dans son angle Sud-Ouest. Le soubassement se compose de plaques de gneiss superposées de tailles très diverses, mais assez épaisses (0,20 m max.) sans offrir une assise supérieure tout à fait plane. La plaque de couverture de gneiss présente une légère feuillure vers l’intérieur de la base. On ne peut restituer avec certitude l’élévation du monument. Il pourrait s’agir d’une grande base quadrangulaire ou d’une exèdre. Puisque M174 s’appuie contre M175, cette dernière doit avoir été construite vers la même époque (milieu ive- iiie s.).
230. Ces observations sur la structure du soubassement apparaissent clairement sur le plan Maar. 231. Vallois 1944, p. 58. 232. ID 1400, l. 36-40, et 1403 Bb, I, l. 53-61.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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M175 bis (a-d) : Monuments disparus dans le Trésor 2233 Sur le plan Maar, quatre monuments et les deux montants d’une table sont représentés en négatif à l’intérieur du Trésor 2234. Ces « fondations » étaient donc visibles jusqu’à la restauration de la mosaïque de gallets qui s’étend aujourd’hui dans toute la cella de cet édifice235. Seuls les montants de table sont restés en place. Les négatifs correspondent à deux bases circulaires (a et b) (diam. estimés 0,50 et 0,65 m), une base quadrangulaire (c) (dimensions estimées 0,95 × 0,80 m) et une base en arc (d) (dimensions estimées 2,00 × 0,70 m). La première base circulaire (a) se trouve juste à droite de l’entrée, avec la base quadrangulaire (c). La seconde base circulaire (b) se trouve dans l’angle Nord-Ouest du bâtiment, avec la base en arc à sa droite (d). À n’en pas douter, il s’agissait bien des fondations de quatre piédestaux de statues ou d’autres offrandes. Aucun élément de leur élévation ne nous est parvenu, à l’exception d’un couronnement236 qui convient parfaitement pour la fondation en arc. Ce bloc se présente, en plan, sous la forme d’un arc de cercle (larg. max. 1,30 m ; prof. 0,50 m ; haut. 0,19 m). Il est mouluré d’un simple cavet sur les quatre faces latérales. Son lit de pose montre un travail uniforme au ciseau grain d’orge sur toute sa surface avec une ciselure périmétrale (larg. ± 0,02 m). Il présente, en outre, deux petites cavités pour goujons plats, creusées au bord du bloc sur chacun de ses petits côtés. À la face supérieure, cinq mortaises pour statues de métal se répartissent en deux ou trois ensembles. Au centre et vers le bord avant du bloc, sont rassemblés deux semelles (long. 0,11 m pour la mieux conservée) et un trou rectangulaire dont les contours exacts ont malheureusement été emportés dans la cassure du bloc. On peut restituer ici une petite statue munie d’un attribut, comme une canne, une lance ou un bâton. Vers le bord arrière du bloc, deux autres semelles (long. 0,11 m pour celle de gauche et 0,9 m pour celle de droite) sont disposées de part et d’autre du premier ensemble. Elles sont néanmoins assez éloignées l’une de l’autre et l’on a peine à croire qu’il s’agit des scellements pour une seule et même statue. Il faut sans doute les attribuer à deux petites statues distinctes, dont le point d’attache se trouvait sous un seul de leur pied, le second reposant à la surface du bloc sans y être fixé davantage. Ainsi, ce couronnement portait probablement une triade statuaire de bronze. La mouluration et le type de goujon employé au lit de pose sont typiques du iiie s. Le Trésor 2, daté du ve s., a pu, selon R. Vallois237, être l’ƔȤƮƲƵ ƳƴòƵ ɍƭ ȯ ƉƭƥƨƲǀuƩưƲƵ, qui se confond, après 279, avec l’ƔȤƮƲƵ ƲɁ ƗƷƴƥƷƲưƣƮƫ238. Les piédestaux qui s’y trouvaient pourraient donc éventuellement avoir été les supports des offrandes de cette reine. M176 : Fondation quadrangulaire (pl. 35, 4) Cette grande fondation rectangulaire (± 8,00 × 1,79 × 0,53 m) est assez médiocrement conservée malgré sa restauration moderne. Il ne reste rien de l’élévation du monument et la fondation est elle-même incomplète. En effet, certaines dalles de couverture sont manquantes. Son soubassement est constitué de plaques de gneiss gris et blond, qui peuvent être très épaisses (jusqu’à 0,25 m). Il est recouvert de plaques de gneiss aux dimensions variables, grises pour la plupart. Deux d’entre elles sont néanmoins d’une couleur verte un peu passée. Elles se trouvent côte à côte contre le mur du Trésor 1 à l’arrière de la fondation. Une de ces dalles disposée du côté extérieur, dans la moitié Est du monument, présente un trou de pince à sa surface à ± 0,35 m du bord de la fondation. Enfin, les blocs extérieurs encore en place portent tous la trace d’une légère feuillure large de 0,07 à 0,09 m. À environ un mètre au-devant de la fondation, plus au Nord, se trouvent divers blocs ayant peut-être appartenu à l’élévation du monument. Il y a notamment ici deux blocs de couronnement quadrangulaires, moulurés sur une seule face239. Leurs faces supérieures présentent trois paires de semelles et la trace d’un fort crampon en ƕ qui liait les deux blocs entre eux. Ces blocs errants, par leurs dimensions, pourraient très bien avoir appartenu à la grande base quadrangulaire à orthostates ou à l’exèdre rectangulaire que supportait sans doute cette fondation. La mise en œuvre de cette dernière indique une date de construction dans le courant du iie ou au début du ier s. M177 : Fondation quadrangulaire (pl. 35, 5) Cette fondation est constituée de deux plaques de gneiss gris blond rectangulaires, juxtaposées, épaisses de 0,25 m environ, et posées sur un massif de moellons de granit et de plaquettes de gneiss (1,75 × 0,58 × 0,62 m). Six trous de pince sont visibles sur la surface de la dalle Nord. Il ne subsiste aucun vestige de l’élévation du monument. 233. Fr. Herbin, « Appendice I. Une base en forme d’arc », BCH 131 (2007), p. 1008-1009 et fig. 4 ; Vallois 1953, fig. 17 ; Vallois 1944, p. 57 et n. 6. 234. Vallois 1944, p. 57 : « les socles d’une table en marbre […], et les traces de cinq piédestaux ». 235. On les remarque aussi sur la photographie ancienne reproduite dans Vallois 1953, fig. 17. 236. 4L004. 237. Vallois 1944, p. 57. 238. IG XI 2, 161 A, l. 91-92. Inventaire de l’ƔȤƮƲƵ ƳƴòƵ Ɍƭ ƿ ƉƭƥƨƲǀuƩưƲƵ : ID 1400, l. 36-40, et 1403 Bb, I, l. 53-61. 239. 4O004, 4O005a et b.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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La forme et les dimensions de cette fondation permettent de supposer que le monument qu’elle portait était une base ronde ou quadrangulaire, ou encore une colonne votive, construite vers la fin du ive ou au iiie s. M178 : Fondation240 (pl. 36, 1) Il ne subsiste de ce monument que sa fondation (plus grandes dimensions conservées 3,20 × 2,90 × 0,62 m) et une première assise de marbre blanc incomplète. Trois blocs de marbre blanc ont en effet été replacés ici, sans qu’il soit possible de dire s’ils sont réellement à leur place originelle ou non. La fondation se présente sous la forme d’un soubassement composé de plaquettes de gneiss et de moellons de granit ajustés et d’une assise de réglage de marbre. Celle-ci est composée d’une dizaine de pièces de marbre blanc au grain épais dont les dimensions sont très variables. Le bloc de l’angle Nord-Ouest est le plus massif (± 1,80 × 1,30 m max.). Il est brisé en de nombreux points et notamment au niveau de sa large feuillure externe (conservée au maximum sur 0,25 m côté Nord). Sa face supérieure présente un cadre poli le long des faces externes (larg. 0,12 m), alors que le reste de la surface est démaigri à la pointe. Deux trous de pince y sont également visibles. Presque tous les autres blocs de l’euthyntéria présentent des cassures. Sur les côtés Nord et Ouest, on distingue les traces de la feuillure, conservée uniquement sur le bloc d’angle Nord-Ouest. Côté Sud, les blocs semblent mieux conservés. Ils ne comportent cependant pas de cadre poli sur leurs faces supérieures, ni de feuillure sur leurs faces externes qui ont été ravalées à-pic. Sur cette assise de réglage, les trois blocs de la première assise de l’élévation sont à peu près carrés (long. moyenne 0,80 m ; haut. 0,25 m). Ils sont disposés aux angles Sud-Ouest, Nord-Ouest et Nord-Est. Leur mise en œuvre est soignée. Leurs faces latérales internes présentent des cadres d’anathyrose en ƈ alors que leurs faces externes sont parfaitement polies. Au lit d’attente, le long de leurs arêtes externes, un large cadre poli a été aménagé (0,25 à 0,27 m). Un quatrième bloc a été replacé sur cette fondation. Il s’agit d’un des chapiteaux du Grand Temple (GD 13), très ruiné (1,15 m de côté) 241. Ces quatre derniers blocs ne semblent pas correspondre, par le matériau et le travail mis en œuvre, au reste de la fondation. Ainsi, cette fondation a pu constituer une sorte de podium pour un monument votif de belle importance. La mise en œuvre de la fondation permet de dater assez sûrement ce monument de l’époque classique. M179 : Colonnette archaïque242 (pl. 36, 2) Cette colonnette de marbre blanc est brisée en haut et son chapiteau a disparu. Son socle est fendu sur toute sa largeur dans le sens Est-Ouest, à peu près au milieu du bloc. La fondation, constituée de plaquettes de gneiss, se confond avec celle de l’Édifice Ɖ (GD 21). Le socle de la colonnette, taillé dans le même marbre blanc que celle-ci, est parfaitement carré (1,02 × 1,02 × 0,25 m). Ses faces latérales ont été polies sur 0,13 m à partir de leurs arêtes supérieures. Le bas de ces faces est dégrossi et indique ainsi le niveau du sol antique. La base de la colonnette est composée d’un disque lisse (haut. 0,10 m) surmonté d’un tore (haut. 0,115 m), encastré de quelques centimètres dans le socle. Le fût monolithique de la colonnette compte seize cannelures à arêtes vives (haut. max. conservée 2,22 m ; diam. max. 0,33 m). Une inscription dédicatoire, aujourd’hui de lecture difficile, a été gravée verticalement sur deux lignes dans ses cannelures. Il manque le début du texte, en haut, là où la colonne est brisée. Il s’agit d’une dédicace à Athéna Polias, faite par les « enfants » d’un Délien243. Dans le corpus des ID, elle a été datée de la première moitié du vie s., sur critères paléographiques. Cependant, puisque sa fondation se confond avec celles de l’Édifice Ɖ, on est amené à la dater de la même époque que ce bâtiment, soit de la fin du vie s.244. Elle constitue ainsi la première dédicace connue de Déliens. Enfin, il faut noter qu’elle n’a pas été érigée à l’origine dans le Sanctuaire d’Apollon stricto sensu, mais plutôt dans un espace civique, qui a luimême été intégré au Sanctuaire plus tardivement, alors que ses limites étaient étendues vers l’Est. M180 : Fondation (pl. 36, 3) Cette fondation est extrêmement ruinée. Il n’en reste qu’une plaque de gneiss gris irrégulière (dimensions max. 1,26 × 0,86 × 0,11 m), disposée dans son angle Sud-Est sur un blocage de petits blocs de granit et de gneiss. Les quelques pierres éparpillées alentour suggèrent que cette fondation s’étendait jusqu’à l’extrémité Ouest de la façade Nord de GD 24, soit au total 240. Vallois 1944, p. 57-58 et n. 1, p. 58. 241. Vallois 1944, p. 58, n. 1, y reconnaissait « une sorte de bassin de marbre dont il ne reste que la plinthe carrée et le bas de la partie
circulaire brisée : périrrhantèrion ou autel ? ». 242. Inv. E 357 ; ID 15 ; GD 21 ; Fraisse, Llinas EAD 36 (1995), fig. 241, p. 74 ; Vallois 1944, p. 25-26, 44 ; Vallois 1966, p. 100-101,
128, 132, n. 4 ; M. Holleaux, « Rapport sur les travaux exécutés dans l’île de Délos », CRAI 1909, p. 273-274. 243. Le terme « d’enfants » doit être compris comme un terme désignant les membres d’une « patra », voir R. Étienne, Ténos II. Ténos et les Cyclades du milieu du IV e s. av. J.-C. au milieu du III e s. ap. J.-C. (1990), p. 39. 244. R. Étienne, « Histoire des espaces civiques déliens » dans E. Simantoni-Bournia et al. (éds), ŻƆuǀuƲưƥ ŻƩƴƧƥ: ƷƭuƫƷƭƮƿƵ ƷƿuƲƵ Ƨƭƥ ƷƲư ƮƥƬƫƧƫƷƢ ƇƥƶƣƯƫ Ə. ƐƥuƳƴƭưƲƸƨƠƮƫ (2007), p. 319-335.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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sur ± 3,30 m. La dalle de gneiss encore en place a pu jouer le rôle d’assise de réglage. Le reste de l’élévation étant perdu, il est impossible de se prononcer sur la nature originelle du monument. La date de construction de ce monument doit sans doute être proche de celle de l’exèdre voisine (M181), soit à la fin du iie ou au début du ier s. M181 : Exèdre à antes dédiée à leur famille par l’athénien Konon et son fils Épinikos245 (pl. 36, 4) Cette exèdre à antes de marbre blanc a été remontée in situ. Les blocs originels qui en subsistent sont assez peu nombreux et généralement très ruinés, mais l’élévation a pu être restituée entièrement, de la fondation (6,85 × 1,70 × 0,31 m) au couronnement (dimensions max. sans la fondation 6,00 × 1,22 × 1,47 m ; prof. du corps sans les antes 0,57 m). Toutefois, il semble manquer la plinthe de marbre qui devait se trouver entre le soubassement et le monument lui-même. La fondation se compose de grandes plaques de gneiss posées sur des plaquettes de gneiss. De la première assise conservée, deux blocs massifs forment la base de l’ante Est. Ils sont moulurés à leur base depuis l’arrière jusqu’au niveau du banc. Un seul bloc du banc est conservé. Il a été replacé vers le milieu de l’exèdre. Au-dessus, le dossier se compose d’une double rangée d’orthostates complétée par un blocage central. Les quatre fragments avant présentent une série d’inscriptions dédicatoires. Les blocs composant les antes ont disparu. Au-dessus, il subsiste cinq des sept blocs du couronnement. Ceux qui devaient prendre place sur les antes sont manquants. Ces blocs sont moulurés sur toutes les faces. La moulure arrière n’est pas achevée mais tout juste dégrossie et elle dépasse plus largement (de ± 0,28 m). Des traces de semelles (six paires au moins peuvent être restituées) et des marques de crampons en ƕ sont visibles sur la face supérieure de chacun de ces blocs ainsi que d’autres petits points d’attaches, correspondant sans doute aux attributs des statues. En partant de l’Est, le premier bloc de couronnement ne comporte plus qu’un seul trou de scellement circulaire. Le suivant montre dans son angle Nord-Est l’empreinte du pied gauche d’un enfant. Sur le bloc voisin, vers l’Ouest, on trouve une paire de semelles d’enfant complète. Ce sont certainement là les emplacements des statues des petits-enfants de Konon, mentionnés dans l’inscription b, Sosos et Ménodôros. Derrière la dernière paire de semelles, se trouvent un trou de scellement rond et une série de cinq trous de chevilles qui maintenaient sans doute la robe d’une statue féminine. Peut-être s’agissait-il de la représentation d’Onasion, épouse de Konon, mentionnée dans l’inscription d. Le troisième bloc de couronnement n’est conservé qu’à moitié. Son côté Est présente une semelle pour une statue masculine de taille naturelle. Côté Ouest, une nouvelle semelle gauche pour une statue grandeur nature se trouve sur le joint entre les troisième et quatrième blocs. Sur ce dernier bloc, se trouve une nouvelle paire de semelles d’enfant vers l’avant et, derrière, une empreinte correspondant à celle qui se trouve à cheval sur ce bloc et son voisin. Il pourrait s’agir de l’emplacement de la statue de Démétria, fille de Konon. Sur le dernier bloc de couronnement, on retrouve une semelle gauche de statue masculine grandeur nature. Les inscriptions nous apprennent que les statues de Démétria et d’Onasion, fille d’Aristandros, ont été dédiées par Konon, alors que celles de ses petits-enfants l’ont été par son fils, Épinikos, probablement leur oncle. En raison des lacunes de ces inscriptions, on ignore toutefois qui étaient les autres personnages représentés sur cette exèdre familiale, peut-être Konon et/ou ses fils, Épinikos et Ménodôros. Le monument est daté du dernier quart du iie s. Cette datation est confirmée grâce à une autre dédicace d’Épinikos 246, consacrant la statue de son père, Konon. Cette famille athénienne n’est pas connue en dehors de Délos 247. M182 : Fondation quadrangulaire (pl. 36, 5) Cette vaste fondation prend la forme d’une grande plate-forme rectangulaire (3,09 × 2,64 m), collée au Prytanée et aux fondations du Pylône 24A. La fondation à peu près carrée (± 1,70 m de côté) est constituée de grandes plaques de gneiss gris-beige sur laquelle est conservée une unique assise (1,70 × 1,57 m). Ses bordures sont composées de parpaings de marbre blanc (haut. 0,155 m). Ces marbres sont parés à joint. Leurs faces extérieures sont soigneusement dressées à la pointe, sauf au niveau des angles du monument, où elles ont été polies. Le remplissage interne de l’assise est constitué de divers moellons de gneiss noir, gris ou blond. La construction semble avoir regardé alors vers le Sud, là où les plaques de gneiss dépassent sous les marbres. Le type de marbre employé et sa mise en œuvre sont très similaires aux blocs du Prytanée et amènent à dater ce premier état de la fin du ve ou du début du ive s.248.
245. Inv. E 135 a-e ; ID 1963 ; PAA no 307168, 398090-398095, 581780, 649364-649365, 745095, 864355 ; Thüngen 1994, p. 102-
104, no 69 ; Roussel 1987, p. 59, no 5, avec stemma et no 58, p. 431 ; PD 225, 245, et stemma no 53 p. 434. 246. ID 1980. 247. Seuls Épinikos et Konon y sont connus par ailleurs : ID 2595 II, l. 17 ; ID 2596, l. 16-17 ; ID 2630. 248. Pour la date du Prytanée, voir en dernier lieu R. Étienne (n. 244).
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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Avec la construction du pylône d’entrée au Sud du monument, son orientation a manifestement dû être modifiée et son accessibilité a été réduite249 ; la base et ce qu’elle supportait ont été enserrés dans le péribole XIX à double cours de parpaings de granit. La nature de ce monument demeure indéfinie. S’agissait-il d’un autel, construit sur le même modèle que celui de la fondation M127, d’une base de statue ou de trépied, ou encore du support d’un périrrhantèrion, idéalement placé près d’une entrée ? M183 : Base quadrangulaire composite signée Antipatros, fils d’Antipatros250 (pl. 37, 1) Cette base quadrangulaire de type intermédiaire est complète et in situ. Son état de conservation est assez bon (dimensions max. 1,10 × 0,80 × 1,08 m), excepté pour l’inscription, aujourd’hui presque totalement effacée sur sa face Est. La fondation de ce petit monument se compose de deux assises de gneiss. La première est constituée de petits blocs alors que la seconde compte deux grandes dalles rectangulaires. Le socle de marbre blanc bleuté, monolithique, présente un simple degré pour toute moulure. Au-dessus, le corps de la base de marbre blanc veiné, également monolithique, intègre le couronnement, lui aussi simplement mouluré. L’ensemble est de bonne facture. À la face supérieure, une semelle (0,27 m) prend place vers l’angle Sud-Est et un autre trou de scellement dans la partie Nord-Ouest. De plus, une trace de rouille rectangulaire est visible dans l’angle Sud-Ouest. La statue portée par cette base devait ainsi avoir les jambes largement écartées, dans un mouvement assez ample et munie d’un attribut, lance ou autre type d’objet. L’inscription, dont il manquait déjà le début de la première ligne quand elle était encore lisible, pose le problème de l’identité du donateur du monument. Th. Homolle251 y voyait une consécration des Crétois alors que P. Roussel252 pensait qu’il s’agissait d’une offrande des Déliens. Le personnage honoré […, fils d’A]kousilas d’Oaxos, n’est pas connu par ailleurs. Le monument est daté, d’après la gravure, du dernier quart du iiie s. ; architecturalement, il pourrait remonter jusqu’au milieu du siècle. M184 : Fondation quadrangulaire (pl. 37, 2) Cette fondation est constituée de quatre blocs de granit blond sommairement taillés (1,21 × 1,21 × 0,14 m). Il ne subsiste rien de l’élévation du petit monument porté par cette fondation, qui pourrait avoir été construit dès la fin du ive ou dans le courant du iiie s. M185 : Fondation quadrangulaire253 (pl. 38, 1) Cette fondation n’a pas été dessinée sur le plan Maar. Elle se trouve néanmoins au Sud du Monument des taureaux (GD 24), à quelques mètres à l’Est des deux monuments précédents. Elle est constituée de huit dalles de gneiss gris blond formant à peu près un carré, dont l’angle Sud-Ouest aurait disparu (1,32 × 1,37 m). Seule la dalle Sud-Est présente un travail soigné : elle est parée côté Sud. Entre ces dalles se trouvent de menus moellons du même matériau. Le tout était lié avec de la terre et quelques tessons de céramique grossière. Une seconde assise de gneiss se laisse entrevoir sous les dalles précédemment décrites. Au voisinage de cette fondation, trois blocs de marbre gris-bleu veiné de blanc pourraient, de par leurs dimensions, avoir fait partie de l’élévation du monument porté par celle-ci254. Ces blocs quadrangulaires formaient manifestement deux degrés empilés, sur lesquels était placé un élément circulaire d’après la trace que l’on peut observer au lit de pose quand la lumière est rasante. Cet élément devait être une base ronde simple ou composite, ou encore une colonne votive ou, éventuellement, rostrale. N. Badoud et Fr. Herbin proposent également d’attribuer au monument le tambour inscrit IG XI 4, 1128255 : dédicace de la Confédération des Nésiotes en l’honneur du nésiarque Agathostratos de Rhodes, datée des alentours de 258. M186 : Fondation quadrangulaire (pl. 38, 2) Cette fondation est constituée de deux assises (dimensions totales 1,87 × 0,88 m). L’assise inférieure est composée de plaques de gneiss et de granit qui dépassent largement côté Est. L’assise supérieure compte deux blocs de granit blond bien taillés mais passablement érodés. L’angle Sud-Est du bloc Sud a disparu.
249. Voir t. I, chap. IV, p. 81-82. 250. Inv. E 194 ; IG XI 4, 1077 ; Marcadé 1957, 19 ; Hatzfeld, Roussel 1910, p. 396-397 ; Th. Homolle, BCH 4 (1880), p. 350. Cette base et les monuments suivants (M183 à M189) font l’objet d’une rapide synthèse dans Herbin 2014b, p. 171-176. 251. Th. Homolle, BCH 4 (1880), p. 350. 252. Hatzfeld, Roussel 1910, p. 396-397 ; voir Tréheux 1992, p. 23. 253. Badoud, Herbin 2014, p. 183-188. 254. 4S053-055. 255. Badoud, Herbin 2014, p. 184-186, avec bibliographie antérieure.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
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Aucune trace ne permet, en l’état, de restituer l’élévation du monument que cette fondation supportait. Sa mise en œuvre indique une date de construction vers la fin du ive ou dans le courant du iiie s. M187 : Base quadrangulaire à orthostates (pl. 38, 3) Il ne subsiste de ce monument que la fondation et la première assise. La fondation se compose de quatre blocs de granit, à peu près carrés et de dimensions sensiblement égales (haut. 0,28 m). Le bloc Sud-Est dépasse légèrement de l’ensemble. Au-dessus, la première assise est formée de quatre blocs de marbre blanc, veiné de bleu, bien ajustés pour former un carré presque parfait (1,49 × 1,47 × 0,205 m) dont le centre est aujourd’hui évidé. Les blocs Nord et Sud occupent toute la largeur du monument alors que les blocs Est et Ouest s’insèrent entre les deux précédents. Ces quatre blocs sont liés entre eux au moyen de crampons de bronze en ƕ, tous assez bien conservés. Au centre des lits d’attente de ces quatre blocs, de petits goujons plats, eux aussi de bronze, devaient maintenir les orthostates qui constituaient le corps du monument, dans les limites du cadre poli périmétral qui se dessine au lit d’attente. Orthostates et couronnement ont disparu. Mise en œuvre et scellements sont caractéristiques du iiie s., date à laquelle a dû être érigé le monument. M188 : Base quadrangulaire composite dédiée par les Déliens à Admétos, fils de Bokros de Thessalonique256 (pl. 39, 1) Cette base quadrangulaire composite est assez bien conservée. Son élévation semble, a priori, complète (haut. totale 1,52 m). Le soubassement est composé de dalles de gneiss et l’assise de réglage compte deux larges dalles de granit (haut. 0,25 m). Cette dernière supporte un socle mouluré en marbre blanc composé de trois blocs bien ajustés (1,29 × 0,87 × 0,295 m). Le bloc Ouest, à peu près carré, occupe toute la profondeur de la base. Son angle Sud-Ouest est brisé. Les deux autres blocs du socle, côté Est, sont de plus modestes dimensions. Leur profondeur cumulée correspond à la profondeur du bloc Ouest. Le lit d’attente de ces deux blocs est visible là où le bloc formant le corps de la base est brisé. On peut ainsi y voir les nids d’un crampon de bronze en ƕ qui unissait les deux blocs. La moulure du socle est érodée en certains points, mais elle est présente sur les quatre côtés de la base. Le corps de la base est formé d’un seul bloc du même marbre blanc à gros grain que le socle (0,97 × 0,61 × 0,72 m). Il est brisé sur toute sa largeur inférieure côté Est et il manque aussi l’angle supérieur arrière du même côté. Sur sa face Nord, une inscription est encore partiellement lisible en haut à gauche. Elle s’étend sur toute la largeur, sur au moins quatre lignes. Du couronnement, il ne subsiste qu’un bloc très ruiné présentant une moulure (haut. 0,26 m) et une semelle partiellement conservée au lit d’attente. Seule sa profondeur est intacte. Elle ne correspond cependant pas tout à fait à la profondeur du corps du monument. Ainsi, bien que taillé dans le même marbre, il semble que ce fragment de couronnement n’est pas à sa place sur ce socle. L’inscription, aujourd’hui largement effacée, est une dédicace des Déliens en faveur du proxène Admétos de Thessalonique, auquel les habitants de l’île avaient élevé deux statues, une à Délos dans le Sanctuaire d’Apollon et à proximité de l’Autel de Zeus Polieus, et l’autre à Thessalonique. C’est ce que nous apprennent deux décrets de Délos et la réponse de Thessalonique à l’ambassade délienne257. Dans ces décrets, Admétos se voit décerner, en plus des deux statues et de la proxénie qu’il avait obtenue précédemment, une couronne de laurier, avec proclamation au théâtre. Admétos séjourna peut-être par la suite à Délos. M. Lacroix258 a voulu reconnaître son fils sur une stèle funéraire de Rhénée259 et ainsi croire à l’installation d’Admétos et de sa famille dans l’île. Si ce ne peut être son fils260, peut-être est-ce là un descendant plus lointain de ce Macédonien, dont la famille jouissait du droit de cité qu’il avait obtenu au iiie s. C’est en effet à cette époque, dans le troisième quart du iiie s., que ce monument lui fut élevé. M189 : Base quadrangulaire composite (pl. 39, 2) Cette base quadrangulaire composite est assez bien conservée puisque, de son élévation, il ne manque que le couronnement (1,40 × 0,98 × 0,88 m). Les quatre blocs in situ présentent un travail soigné. Ils sont bien équarris et devaient être uniformément polis. La fondation se compose de dalles de gneiss blond. Sur celles-ci, la plinthe est formée de trois pièces de marbre blanc à gros grain (haut. 0,25 m). Le bloc Ouest est légèrement fissuré. Le corps monolithique de la base (1,25 × 0,82 m sous la moulure et 0,91 × 0,62 m au-dessus de la moulure ; haut. 0,63 m), lui aussi de marbre blanc à gros grain, est brisé en haut et au bas de sa face Est jusqu’à son angle Nord. Une moulure court au bas de ses quatre côtés, assez bien conservée (haut. 0,07 m). Aucune inscription n’y est aujourd’hui visible. Cependant, une couronne apparaît encore partiellement sur la face Nord. 256. Inv. E 137 ; IG XI 4, 1076 ; Durrbach 1921, p. 60-64 ; BCH 10 (1886), p. 130-131 ; Hatzfeld, Roussel 1910, p. 369. 257. IG XI 4, 664-665 et 1053 : ces trois inscriptions sont gravées sur une unique stèle qui a été retrouvée à proximité de la base d’Admétos ; voir Durrbach 1921, no 49. Sur les problèmes de topographie, voir t. I, p. 59-60. 258. M. Lacroix, « Les étrangers à Délos pendant la période de l’Indépendance », Mélanges Gustave Glotz 1932, p. 524. 259. Couilloud, EAD 30 (1973), no 334. 260. En effet, la stèle est datée par l’écriture de la fin du iie s. : Couilloud, EAD 30 (1973), p. 172, n. 1 ; voir Tréheux 1992, p. 22.
INVENTAIRE DES MONUMENTS ET DES FONDATIONS DE MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
63
La présence de la couronne et le type de la moulure invite à penser qu’il s’agit d’une consécration du Peuple des Déliens. Sa proximité avec la base du proxène Admétos, fils de Bokros, et la ressemblance frappante de leur mouluration basse constitue un indice supplémentaire en faveur de cette hypothèse. Le type de modénature amène également à dater cette base de la seconde moitié du iiie s. M190 : Fondation(s) (?) (pl. 40, 1) Les vestiges de cette fondation n’apparaissent pas sur le plan Maar. Ils se trouvent le long de la krépis Est du Monument des taureaux (GD 24), à une vingtaine de mètres de son angle Sud-Est. Ils s’organisent selon deux petits sous-ensembles très ruinés. Le premier (M190a), côté Sud, se trouve à environ 0,5 m de la krépis de GD 24. Il se compose d’un unique bloc de granit gris beige grossièrement aplani, entouré de deux plaquettes de gneiss blond (dimensions max. 1,60 × 1,20 m). Des moellons de ces mêmes matériaux gisent à proximité et proviennent sans doute de cette fondation. Le second (M190b), 1,35 m plus au Nord, est à peine plus parlant. Il se compose d’un bloc de granit gris beige grossièrement équarri, de divers moellons de gneiss et d’un fragment d’une épaisse dalle de gneiss blond, qui servait apparemment d’assise de réglage (dimensions max. 1,00 × 1,50 m). Les types de matériaux employés et leur mise en œuvre sont identiques pour ces deux sous-ensembles qui ont pu constituer à l’origine un soubassement unique, et qui sont donc contemporains. En l’état, cette ou ces fondation(s) ne nous apprennent rien de plus. Cependant, à quelques mètres au Sud, gisent les fragments de deux couronnements et deux fragments de socles de bases quadrangulaires composites261. Ces blocs constituaient deux bases distinctes. Or, M190 est le seul soubassement existant dans cette région du Sanctuaire, aussi les deux bases devaient-elles sans doute être placées dessus à l’origine. Les blocs de socles, quoique de hauteurs différentes, présentent le même enchaînement de moulures, ce qui indique encore la contemporanéité des deux monuments.
261. Couronnement 1 : 4R088, 4R089, 4R090 et 4R094 ; couronnement 2 : 4R074 et 4R076 ; socles : 4R077 et 4R066. Les blocs du
couronnement 2 et le socle 4R077 présentent une moulure non achevée à l’arrière et peuvent ainsi être associés ; par élimination, les blocs du couronnement 1 et le socle 4R066 fonctionnent vraisemblablement ensemble.
Chapitre II
Les petits monuments : critères de datation 1.
Les matériaux de construction*
« La concurrence du gneiss et du granit, leur rivalité avec le marbre et le pôros, qui s’introduisent au vie siècle dans la construction des murs, sont pour nous le fil conducteur de l’architecture délienne ». Ainsi débute le développement de R. Vallois sur les matériaux de construction déliens1. On ne peut contredire le grand spécialiste de l’architecture délienne sur ce point. Les multiples exemples fournis par les monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon confirment cette acception préliminaire. La géologie de l’île de Délos est détaillée dans l’étude de L. Cayeux2. Il apparaît, ainsi, que de nombreux matériaux de construction ont été tirés des diverses carrières de l’île sacrée elle-même3 ou de Rhénée et ont été largement employés pour la construction des petits et grands monuments déliens. Cela se vérifie dans le Hiéron pour le gneiss, le granit, le pôros et certains marbres. L’élévation de ces monuments est, dans la grande majorité des cas, en marbre. Si celui-ci est souvent local, il a aussi été largement importé des îles voisines (Naxos, Paros, Tinos), d’Attique (Pentélique, Hymette) ou d’ailleurs4. 1. 1.
Les substructions
Les fondations des monuments votifs et honorifiques dans le Sanctuaire d’Apollon délien sont essentiellement construites avec des matériaux locaux. La plupart d’entre elles mêlent d’ailleurs différents types de matériaux. Il semble que les constructeurs utilisaient avant tout ce qu’ils avaient sous la main, généralement sous la forme de moellons faciles à manipuler qu’ils équarrissaient plus ou moins bien en fonction de leurs besoins. 1. 1. 1.
Les gneiss
Le gneiss est une pierre très courante à Délos – et dans les îles alentour : Rhénée, Mykonos ou Tinos. En effet, il couvre pratiquement tout le tiers Nord de l’île. Il en existe trois variétés principales à Délos : les gneiss micacés, les Nous ne renvoyons pas à l’illustration relative aux monuments numérotés de M001 à M190 au chap. I, sauf pour attirer l’attention sur un détail. 1. Vallois 1966, p. 8-10. 2. Cayeux, EAD 4 (1911). 3. P. Hadjidakis, D. Matarangas, M. Varti-Matarangas, « Ancient Quarries in Delos, Greece », dans Asmosia VII, BCH Suppl. 51 (2009), p. 273-288, ont fait l’inventaire des carrières antiques de granit, de marbre et de pôros de l’île, complétant ainsi les études de Ph. Fraisse, T. Kozelj, « Une carrière de marbre au Sud-Est du Cynthe », BCH 115 (1991), p. 283-296, et surtout Cayeux, EAD 4 (1911). 4. En l’état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons malheureusement pas être plus précis pour qualifier cet « ailleurs », car seules des analyses chimiques très poussées pourraient, en théorie, nous permettre de nous assurer de l’origine de toutes les pierres employées dans la construction délienne. Cet « ailleurs » semble, cependant, avoir pu être parfois très lointain (Asie Mineure et Occident). *
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
66
gneiss amphiboliques et les gneiss pyroxéniques5. « Facile à débiter en grandes plaques, elle [c’est-à-dire cette pierre] a été exploitée activement dans l’Antiquité. Les centres d’extraction, situés à l’Ouest de Rhénée, sont indubitablement la source de toutes les grandes dalles de gneiss employées à Délos6 ». Les différents types de gneiss de Délos et de Rhénée ont été largement employés, sous forme de moellons, de plaques, de plaquettes et de dalles, seuls ou avec d’autres types de pierre, dans les substructions des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire. Le tableau 1 recense toutes les fondations dans lesquelles ce matériau a été employé seul en soubassement. Les fondations y sont classées selon le type de gneiss employé. Type M001
FS
M007 M025
Date
Soubassement
Assise de réglage
Haut. Larg.
Prof.
Commentaires
2,25
1,85 Dalles irrégulières
Gn blond
Gn blond
FS
e
v -iv s. (?)
Gn blond
Gn blond
0,14
1,14
1,14 Grande dalle travaillée
BQM
1re moitié du iiie s.
Gn blond
Gn blond
0,51
1,51
1,37 Dalles
M026
FS
iiie s.
Gn blond
Ma et Gn
1,50
1,10 Dalles
M027
FS
ive s.
Gn blond
Gn noir
0,52
8,02
2,36 Très grandes dalles épaisses et taillées avec blocage interne aplani
M030
FS
Gn blond
Gn blond
0,52
4,20
2,27 Grandes dalles irrégulières
0,21
1,40
Colonne ionique D, grandes dalles taillées en disque
1,39
Colonne ionique D’, grande dalle taillée en demi-disque
e
240-167 re
M041a
Col
1 moitié du iii s.
Gn blond
Gn noir
M041b
Col
1re moitié du iiie s.
Gn blond
Ma et Gn
M042
FS
Gn blond
1,37
1,35 Dalles travaillées
M064
FS
Gn blond
1,15
1,72 Grandes dalles irrégulières
M070
BQM
Gn blond
1,58
1,31 Grandes dalles irrégulières
M078 (ID 1644 et 2341)
BQC
M082
e
Gn blond
0,95
0,90
0,75 Dalles travaillées
Col ou BRC ?
Gn blond
0,43
0,86
0,86 Grande dalle travaillée
M092
FS
Gn blond
2,16
1,43 Dalles irrégulières
M093
FS
Gn blond
1,18
1,11 Grande dalle travaillée
M094
FS
Gn blond
2,51
1,35 Grandes dalles travaillées et blocage interne aplani
M104
ER
Gn blond
4,59
1,48 Grandes dalles travaillées et blocage interne aplani
M105
FS
Gn blond
2,90
1,55 Grandes dalles irrégulières
M115
FS
Gn blond
1,27
1,25 Grandes dalles irrégulières
M142
FS
Gn blond
2,75
1,50 Grandes dalles irrégulières sur massif de moellons et de plaquettes
M169
FS
Gn blond
1,43
1,30 Moellons
M170
FS
Gn blond
M185
FS
Gn blond
1,32
1,37 Dalles irrégulières
M008
FS
Gn noir
4,50
Moellons
5. 6.
126-125
0,35
0,20 Gn blond
0,18
Moellons
Cayeux, EAD 4 (1911), présentation générale des gisements gneissiques, p. 7-8 ; analyse détaillée de chaque type de gneiss, p. 12-24. Cayeux, EAD 4 (1911), p. 22.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
67
Type
Date
Soubassement
Assise de réglage
M046
FS
fin iiie- début iie s.
Gn vert
Gn vert
M003
FS
iiie
Gn bleu
M016
FS
iie s.
Gn divers
M017
FS re
Haut. Larg.
Prof.
Commentaires
4,35
1,40 Plaques épaisses et bien travaillées
1,56
1,02 Dalles travaillées
Gn divers
7,46
4,15 Dalles dressées au pourtour et blocage interne de moellons
Gn divers
Gn blond
1,10
1,10 Dalles irrégulières
0,07
M018
FS
1 moitié du iiie s.
Gn divers
Gn blond
1,15
1,06 Dalles irrégulières
M020
FS
fin iii - début ii s. (?)
Gn divers
Gn bleu et vert
3,16
1,72 Grandes dalles bien équarries sur lit de moellons
M038
FS
Gn divers
1,80
0,77 Dalles irrégulières
M043
FS
Gn divers
3,39
1,47 Dalles irrégulières et moellons
1,90
1,34 Base de Massinissa de Numidie, plaquettes et moellons aplanis
1,35
1,65 Moellons dressés en périphérie
1,06
1,45 Dalles irrégulières et moellons
M059 (IG XI 4, 1116)
BQO
e
e
179-175
Gn divers
1,36
M060
FS
Gn divers
M068
FS
Gn divers
M071C
FS
Gn divers
2,35
1,00 Plaque moyenne
M071D
FS
Gn divers
3,00
1,35 Blocage surmonté d’une grande dalle irrégulière
M073
FS
Gn divers
1,16
1,03 Massif de moellons et de plaquettes
M074
FS
Gn divers
1,20
1,20 Massif de plaques et de plaquettes
M075
FS
Gn divers
1,60
1,90 Grandes dalles épaisses et bien équarries
M086
BQO
Gn divers
2,16
1,22 Dalles irrégulières
M087
FS
Gn divers
8,50
1,10 dalles irrégulières et moellons
M088
Pil
Gn divers
2,23
490
2,59 Pilier attalide (?) sur un massif de moellons et de plaquettes
M089
BQ
Gn divers
0,58
1,98
0,33 Massif de moellons et de plaquettes
M090
ESC
3,60
3,60 Dalles irrégulières
M095
FS
Gn divers
9,20
1,98 Moellons, faces externes dressées
M096
FS
Gn divers
2,30
2,30 Dalles et moellons
M097
FS
Gn divers
5,50
2,70 Dalles irrégulières
M098
FS
Gn divers
M099
FS
Gn divers
M101
FS
M102
1re moitié du iie s.
Gn divers
Ma blanc
Gn divers 0,35
Ma blanc
3,00
1,40 Dalles irrégulières
1,12
1,00 Dalles irrégulières
Gn divers
3,30
1,00 Dalles irrégulières et moellons
FS
Gn divers
1,00
0,90 Moellons
M108
FS
Gn divers
5,80
2,90 Moellons
M109
FS
Gn divers
Gn blond
1,05
0,94 Dalles irrégulières et moellons
M110
FS
Gn divers
Gn blond
1,26
1,60 Dalles irrégulières et moellons
M111
ER
Gn divers
Po
2,75
1,00 Dalles irrégulières et moellons sous assise de pôros
M113
FS
Gn divers
1,05
0,80 Dalles irrégulières et moellons
M116
FS
Gn divers
1,20
0,90 Moellons
0,16
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
68
Type
Date
Soubassement
Assise de réglage Gn noir
M117
FS
Gn divers
M118
FS
M120 M125
Haut. Larg.
Prof.
Commentaires
0,85
0,90 Dalles travaillées sur massif de moellons
Gn divers
2,40
1,10 Massif de moellons et de plaquettes
FS
Gn divers
3,20
1,20 Dalles travaillées sur massif de moellons et de plaquettes
FS
Gn divers
5,95
1,70 Dalles travaillées sur massif de moellons et de plaquettes
M131
FS
M134
ESC
M139b
Gn divers
1,17
0,97 Dalles bien équarries
Gn divers
Gn blond
4,50
4,00 Grandes dalles aux faces latérales bien équarries avec blocage central aplani sur massif de moellons et de plaquettes
FS
Gn divers
Gn blond
2,55
1,25 Moellons avec faces de parement dressées
M139e
FS
Gn divers
Gn divers
2,40
1,10 Massif de moellon supportant une dalle
M146
ER
Gn divers
Gn blond
2,40
1,42 Dalles travaillées sur massif de moellons et de plaquettes
M149
ER
Gn divers
Gn blond
0,39
1,42
0,82 Massif de moellons aplanis avec faces de parement dressées
M150
ER
dernier quart du iie s.
Gn divers
Gn blond
0,44
6,60
1,85 Grandes dalles aux faces latérales équarries avec blocage central aplani sur massif de moellons et de plaquettes
M152 (ID 1968)
ESC
dernier quart du iie s.
Gn divers
6,50
4,50 Moellons dressés en façade
dernier tiers du iie s.
dernier quart du iie s.
M154
FS
Gn divers
5,80
1,85 Moellons
M155
FS
Gn divers
2,30
0,90 Moellons
BQC
v. 100
Gn divers
Gn blond
1,31
0,89
0,82 Massif de plaques et de plaquettes
M160 (ID 1962 a-e)
ER
v. 100
Gn divers
Gn blond
1,55
5,50
1,60 Exèdre A, massif de plaques et de plaquettes
M161
ER
v. 100
Gn divers
Gn blond
1,54
3,13
1,60 Exèdre B, massif de plaques et de plaquettes
BQC
v. 100
Gn divers
Gn blond
1,67
1,14
0,80 Base C, massif de plaques et de plaquettes
M163 (ID 1967 a-b)
ER
v. 100
Gn divers
Gn blond
1,60
2,86
1,59 Exèdre D, massif de plaques et de plaquettes
M171
BO
Gn divers
Gn blond
0,34
4,55
1,46 Dalles irrégulières sur massif de moellons
M172
ESC
dernier tiers du iie s.
Gn divers
Gn blond
4,50
3,50 Grandes dalles aux faces latérales équarries avec blocage central aplani sur massif de moellons et de plaquettes
M173
BQC
dernier tiers du ve s.
Gn divers
Gn blond
0,42
1,25
1,18 Massif de moellons et de plaquettes
M175
FS
milieu ive-iiie s.
Gn divers
Gn blond
0,59
4,96
1,67 Massif de plaques et de plaquettes
M157 (ID 1656)
M162 (ID 1984)
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
Type
Date
69
Soubassement
Assise de réglage
Haut. Larg.
Prof.
Commentaires
Gn divers
Gn blond
0,53
8,00
1,79 Grandes dalles bien équarries sur massif de plaques et de plaquettes
2,22
1,02
1,02 Plaquettes
M176
FS
M179 (ID 15)
Col
dernier quart du vie s.
Gn divers
Gn blond
M028
FS
iiie s.
indéterminé
Gn bleu
4,14
1,04 Dalles bien équarries
M047
FS
indéterminé
Gn blond
2,10
1,48 Très grandes dalles irrégulières
M049
FS
indéterminé
Gn blond
2,05
1,29 Très grandes dalles irrégulières
M050
FS
indéterminé
Gn blond
1,30
1,12 Très grandes dalles irrégulières
M052
FS
indéterminé
Gn divers
1,22
0,80 Très grandes dalles irrégulières
Tabl. 1 — Utilisation du gneiss seul en soubassement.
Dans la grande architecture, le gneiss est employé, à Délos, depuis l’époque archaïque7. Dès la première moitié du viie s., on le trouve sous forme de plaquettes et de moellons au temple d’Héra (GD 101), au temple d’Artémis (GD 46) et au Temple G (GD 40), le plus souvent associé à des pièces de granit. À partir du milieu du vie s., le gneiss est employé sous forme de dalles ou de plaques comme assise de réglage, et sous forme de plaquettes et de moellons pour combler les interstices entre les grands blocs de granit dans les constructions naxiennes (Oikos [GD 6 ] et Stoa [GD 36]). L’opus mixtum, la technique de construction associant des moellons de gneiss, de granit et de marbre, apparaît aussi à cette époque, sous l’euthyntéria de pôros du Pôrinos naos (GD 11) et dans les murs du Trésor 5 (GD 16). Malheureusement, ces indications n’aident pas à l’identification d’éventuelles fondations archaïques. La technique développée à Délos au cours de l’époque classique semble plus caractéristique et permet d’identifier des fondations de cette période. En effet, le gneiss est alors utilisé dans les substructions du Grand Temple (GD 13) et des Trésors 1-4 (GD 17-20) sous la forme de grandes plaques, très épaisses (de 0,20 à 0,45 m) et bien dressées au niveau de leurs lits8. Il semble que cette technique soit un héritage de l’architecture parienne du vie s. On la retrouve jusqu’à la fin du ive s., à Délos, employée dans les substructions de différents autels : celui d’Apollon et d’Athéna Paiôn (GD 23C) à l’Ouest du Prytanée, celui du Dôdékathéon (GD 51), et celui de Poséidon Nauklarios, situé au-devant de la Salle hypostyle (GD 50). Ainsi, il faut sans doute associer les fondations M027, M075, M174-175 et M177, qui présentent toutes de grandes plaques de gneiss très épaisses, à la période classique ou au tout début de l’Indépendance. Néanmoins, l’emploi du gneiss sous forme de plaquettes agencées en massif de fondation était également possible au cours de l’époque classique, comme le montre la fondation du socle M173. À partir de la fin du ive s., le gneiss joue un rôle prépondérant dans l’architecture délienne, mais il est alors le plus souvent associé à d’autres matériaux. Pour le début de l’Indépendance, on peut citer par exemple les fondations du Portique Sud (GD 4), du Portique coudé de l’Agora des Déliens (GD 84) et celles de la Salle hypostyle (GD 50), qui l’emploient largement. Les autels d’Héra (GD 101) et d’Aphrodite (GD 88) présentent tous deux une assise de réglage en gneiss disposée sur des moellons de gneiss et de granit. Par la suite, le gneiss est omniprésent, dans les fondations et les murs des maisons. Son emploi, sous forme de dalles, de moellons et de plaquettes, ne permet donc pas de préciser la datation des monuments votifs et honorifiques dont nous avons conservés les fondations dans le Sanctuaire d’Apollon, et qui appartiennent dans leur grande majorité à la période de la colonie athénienne. Cependant, l’emploi des variétés de gneiss verdâtre ou bleuâtre semble plus rare et caractéristique d’une époque en particulier : ce sont, en effet, très probablement des matériaux importés9. On les trouve largement employés dans les fondations Ouest du Portique de Philippe (GD 3A)10, édifié vers 210, et dans la fondation M046, datée vers 200 en fonction des types de goujon qu’elle présente. Ainsi, les fondations construites avec ces mêmes matériaux, M003, M020 et M028, doivent sans doute être replacées dans le courant ou vers la fin du iiie s. Vallois 1966, p. 11-15. Vallois 1966, p. 16-19. 9. Vallois 1966, p. 8 et n. 4. 10. Vallois, EAD 7 (1923), p. 30 et 34. 7.
8.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
70
1. 1. 2.
Les granits
Le granit constitue la majeure partie du sous-sol de Délos. Il s’étend, en grande masse, dans les deux tiers Sud de l’île et, sous forme de filons, dans le Nord plus largement gneissique11. Qu’il soit à mica noir ou plus rarement à amphiboles, en grande masse ou en filon, il est généralement gris clair12. Il peut, cependant, contenir des orthoses blanches, plus ou moins grandes selon les gisements. Certaines variétés sont roussâtres ou jaunes13. Le granit local a lui aussi été employé dans les fondations des monuments déliens, mais son usage est moins généralisé que celui du gneiss. Il se présente alors sous la forme de blocs ou de moellons plus ou moins bien équarris. « Le granit mis en œuvre jusqu’à la fin du ive siècle est d’ordinaire une roche rousse ou rose. Le granit gris n’apparaît qu’exceptionnellement avant la période de l’Indépendance, pendant laquelle il a été fréquemment employé14 ». Dix-neuf carrières antiques de granit, couvrant cinq types de roches différentes, sont connues à Délos aujourd’hui15. Le tableau 2 récapitule toutes les fondations dans lesquelles le granit a été employé seul en soubassement. Type
Date
Soubassement
M004
FS
fin ive s. (?)
Gr blond
M006
FS
ve-ive s. (?)
FPC
M023
Assise Haut. Larg. de réglage
Commentaires
1,56
1,02 Moellons aplanis
Gr blond
2,20
2,10 Moellons
422/1 ou 418/7
Gr blond
3,85
2,40 Palmier de Nicias, grands blocs dressés sur les lits et liaisonnés
FS
ve-ive s. (?)
Gr blond
0,62
1,40
1,21 Moellons
M024
FS
ve-ive s. (?)
Gr blond
0,50
1,90
1,75 Grands blocs dressés sur les lits
M044
FS
iiie s.
Gr blond
2,85
1,84 Grands blocs équarris et aplanis
M062
FS
e
v -iv s. (?)
Gr blond
0,88
1,48 Grands blocs équarris et aplanis
M063
FS
iiie s.
Gr blond
2,48
1,44
M067
FS
iiie s.
Gr blond
1,04
1,20 Grands blocs équarris et aplanis
M080
FS
iii s.
Gr blond
1,52
1,40 Grands blocs équarris et aplanis sur moellons
M167
Pil ?
Gr blond
4,50
4,25 Grands blocs équarris et aplanis
M184
0,14
1,21
1,21 Grands blocs aplanis
0,20
1,49
1,47 Grands blocs aplanis
0,17
1,17
0,34 Parpaing grossièrement taillé
0,22
1,50
1,48 Moellons
0,42
2,00
2,50 Grandes pièces taillées et menus moellons
M011 (ID 41)
e
e
0,25
Prof.
Gn blond
Grands blocs équarris et aplanis avec blocage central
FS
e
fin iv s. (?)
Gr blond
M187
BQC
iiie s.
Gr blond
M002
FS
vie-ive s. (?)
Gr gris
M005
FS
fin ive s. (?)
Gr gris
M010
FS
iii s. (?)
Gr gris
M015
FS
iiie s.
Gr gris
2,61
2,46 Grands blocs équarris et aplanis
M031
FS
e
iii s.
Gr gris
2,54
1,88 Grands blocs équarris et aplanis
M032
FS
iiie s.
Gr gris
5,10
2,70 Grands blocs équarris et aplanis
M037
FS
iiie s.
Gr gris
1,55
1,53 Grands blocs dressés sur les lits
e
Gr blond
Gn blond
11. Cayeux, EAD 4 (1911), p. 43. 12. Voir les descriptions des différents types de granit délien dans Cayeux, EAD 4 (1911), p. 49-70. 4
1
13. Respectivement le granit gneissique à micas noirs Ƨ et le granit à amphibole Ƨ . Voir Cayeux, EAD 4 (1911), p. 56 et 62. 14. Vallois 1966, p. 8. 15. P. Hadjidakis, D. Matarangas, M. Varti-Matarangas (n. 3), fig. 1, p. 275 et p. 276-279.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
Type
Date
Soubassement
M039
MD
début iiie s.
Gr gris
M051
FS
iiie s.
Gr gris
M055
FS
1re moitié du iiie s.
Gr gris
M076 (IG XI 4, 1073)
BQC
3e quart du iiie s.
Gr gris
M083
BQO ?
début iiie s. (?)
M084
FPC
M136
FS
71
Assise Haut. Larg. de réglage
Prof.
Ma blanc
6,13
3,57 Monument distyle aux colonnes ovoïdes, cœur de granit taillé et liaisonné avec enveloppe de marbre
1,13
1,61 Grands blocs taillés et aplanis
2,83
2,98
1,56
1,17 Base de Ptolémée III, grands blocs équarris et aplanis sur lit de moellons
Gr gris
2,57
1,46 Grands blocs équarris et aplanis
début iii s. (?)
Gr gris
2,44
1,42 Grands blocs équarris et aplanis avec deux cavités ellipsoïdales
fin iiie-début iie s.
Gr gris
2,68
1,38 Longs blocs avec blocage central
e
Gr gris 1,41
Gn blond
Commentaires
Grands blocs équarris, taillés et dressés sur les lits
Tabl. 2 — Utilisation du granit seul en soubassement.
Pour la grande architecture, le granit domine dans la seconde moitié du vie et au début du ve s.16. Il est alors largement employé dans les édifices naxiens, sous forme de gros blocs non équarris et peu ou pas dressés sur leurs lits17, servant parfois même d’assise de réglage pour les marbres de la superstructure18. La technique de taille du granit se perfectionne au cours de la période archaïque19. Il est souvent complété par une euthyntéria de gneiss, comme dans les fondations de l’Oikos anonyme GD 43, du temple B d’Héra (GD 101), du Trésor 5 (GD 16) ou du petit Autel archaïque à l’Ouest du Prytanée (GD 23B). Parfois, il est aussi utilisé avec d’autres matériaux pour former des soubassements d’opus mixtum, comme au Trésor 5 (GD 16) ou au Pôrinos naos (GD 11). À l’époque classique, l’emploi du granit se fait plus rare20. Il est utilisé comme appoint au Prytanée, ou plus largement, pour tout ou partie des fondations quand un gisement se trouve à proximité de l’édifice : Oikoi de l’Archégésion (GD 74) et Temples Replat (GD 73). Pendant la période de l’Indépendance, « le granit obtient un crédit nouveau, auquel les enseignements de l’Égypte, sans doute, ne sont point étrangers. Les Déliens l’emploient encore à la fin du iiie siècle et au commencement du iie dans les substructions auxquelles ils veulent donner le plus de solidité21 ». À la fin du ive s., les moellons de granit employés dans les blocages internes des Autels d’Héra et d’Aphrodite (GD 101 et 88) sont aplanis. À la même époque, et au début du siècle suivant, au temple d’Asklépios (GD 125), au Dôdékathéon (GD 51) et au Monument des taureaux (GD 24), ainsi qu’aux autels et aux bases qui s’y rattachent plus ou moins directement22, le granit gris est employé en gros blocs bruts ou sommairement taillés en fondation, et il « est employé par assises à lits dressés et régulières jusque sous les assises de marbre […] C’est cette technique perfectionnée qui est nouvelle et caractéristique23 ». Le granit est alors souvent utilisé comme antithéma des soubassements, comme noyau interne des bases24
16. Vallois 1966, p. 12-15. 17. Dans les soubassements des murs de l’Oikos et de la Stoa des Naxiens (GD 6 et 36). 18. Sous le prostoon Est de l’Oikos des Naxiens (GD 6), devant le mur Sud de la Stoa des Naxiens (GD 36) et sous la banquette du Létôon (GD 53). On retrouve la même configuration sous les marbres de l’autel du sanctuaire d’Anios (GD 74), de l’Autel à antes situé à l’Ouest du Prytanée (GD 23A) ou sous celui de Zeus et d’Athéna Polias (GD 23E). 19. Voir le soubassement de la banquette du Monument aux hexagones (GD 44). 20. Vallois 1966, p. 20-21. 21. Vallois 1966, p. 21. 22. Base intérieure et bases jumelles qui encadrent l’autel du Dôdékathéon (GD 51), base trapézoïdale de la pièce Nord du Monument des taureaux (GD 24) et Autel hellénistique (GD 25) au Sud de ce même monument. 23. Vallois 1966, p. 22. 24. C’est le cas de la fondation du monument distyle aux colonnes ovoïdes (M039).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
72
et des autels25 ou comme euthyntéria des bâtiments. Dans la suite du iiie s., le granit gris est pareillement employé dans de nombreux monuments de petite taille, comme les bases pergaméniennes du Portique Sud (GD 4) ou celle des Progonoi (M165-IG XI 4, 1096), et aussi dans les soubassements des grands édifices : au Portique Sud (GD 4), au Portique oblique de l’Agora des Déliens (GD 84), au bâtiment de scène du théâtre et sous ses gradins (GD 114). Cet emploi du granit se poursuit jusqu’à la fin de l’Indépendance, à la Salle hypostyle (GD 50), dans le péristyle de la Palestre de granit (GD 66), au Portique coudé de l’Agora des Déliens (GD 84) jusque dans le temple D d’Artémis (GD 46)26. « S’il y a un progrès de la taille sur les prototypes datés des environs de 300 (Monument des taureaux et temple d’Asklépios), cela vient peut-être de ce que le granit gris se prêtait mieux à l’équarrissage ; il a été généralement préféré au granit roux pour les assises réglées des superstructures27 ». Cette distinction entre granit gris et granit roux – ou blond comme nous le nommons ici – semble aussi s’appliquer aux monuments votifs et honorifiques. En effet, tous les monuments datés par ailleurs qui emploient le granit gris, M031-032, M039, M051, M055 et M076, remontent au iiie s., au plus tôt. En revanche, s’il est vrai que le granit blond est employé dans la fondation du Palmier de Nicias (M011-ID 41) à la fin du ve s., on retrouve ce même matériau encore utilisé au iiie s. dans la fondation M187. Ainsi, s’il ne faut sans doute pas généraliser en pensant que le granit roux est typique des époques archaïque et classique et le granit gris des époques postérieures, la technique de taille est assez caractéristique pour donner une indication chronologique. Cet indice chronologique doit, cependant, être combiné avec d’autres, essentiellement topographiques, qui sont fonction des grands bâtiments voisins. Ainsi, on peut éventuellement reconnaître des fondations de granit blond d’époque classique en M023-024 et M062, dont la taille est encore grossière, et peut-être aussi en M006, qui présente seulement des moellons non équarris, mais qui supportaient sans doute à l’origine une euthyntéria de gneiss. Tandis que les fondations M004 (moellons aplanis) et M184 (équarrissage sommaire) pourraient être placées à la fin du ive s., les fondations, en granit blond bien taillé et aplani, M044, M063, M067, M080, M167 et M187, doivent, quant à elles, sans doute, être rattachées au iiie s. ou au siècle suivant. Pour les fondations de granit gris, en fonction de la mise en œuvre du matériau et de l’implantation topographique de chacune, il est peut-être possible d’associer M002 (lambourde remployée de la Stoa des Naxiens ?) à l’époque classique ou même archaïque ; M005 (moellons aplanis) à la fin du ive ou au début du iiie s. tout comme M083-084 (granit grossièrement taillé et aplani). M010, M015, M031-032 et M037, avec leurs blocs bien équarris et dressés, doivent sans doute dater du courant du iiie s., alors que M136 appartient plus vraisemblablement à la fin de ce même siècle ou au suivant. 1. 1. 3.
Le gneiss et le granit
Comme on l’a vu, le gneiss et le granit sont très souvent associés dans les substructions des monuments déliens, qu’ils soient grands ou petits. Il s’agit bien sûr des mêmes matériaux essentiellement locaux décrits dans les paragraphes précédents. Le tableau 3 recense les fondations qui emploient conjointement le gneiss et le granit. Type
Date
Soubassement
Assise de réglage
Haut. Larg.
M009
ER
314-167 (?)
Gn + Gr
Gn blond
10,90
2,15 Plaques de gneiss sur moellons de gneiss et de granit
M012
FS
après 167
Gn + Gr
Gn blond
2,45
2,70 Grandes dalles de gneiss et blocage
M021
FS
iiie s. (?)
Gn + Gr
Gn + Gr
1,60
1,45 Dalles posées sur un massif de moellons
0,35
25. M127 (Autel d’Apollon Génétôr ?) et 24B sont sûrement plus anciens encore. 26. Vallois 1966, p. 21-24. 27. Vallois 1966, p. 23.
Prof.
Commentaires
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
73
Type
Date
Soubassement
Assise de réglage
Haut. Larg.
M033
FS
314-167 (?)
Gn + Gr
Gn blond
1,46
0,90 Grande dalle bien équarrie sur un lit de moellons
M036
FS
314-167 (?)
Gn + Gr
2,80
2,90 Dalles irrégulières au pourtour et cœur de granit
M077
FS
iiie s. (?)
Gn + Gr
4,90
1,80 Dalles irrégulières et moellons
M079
FS
iiie s. (?)
Gn + Gr
4,50
2,80 Grandes dalles travaillées et blocage interne
M103
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
2,08
1,16 Moellons
M112
FS
ii -début i s.
Gn + Gr
1,30
0,60 Dalles sur massif de moellons
M119
BQC
ii -début i s.
Gn + Gr
1,40
1,00 Dalles irrégulières sur massif de moellons et de plaquettes
M121
ER
iie-début ier s.
Gn + Gr
2,86
1,43 Grandes dalles bien équarries sur massif de moellons
M122
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
3,10
1,60 Moellons
M123
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
2,30
1,45 Moellons dressés en périphérie
M126
BQC
iie-début ier s.
Gn + Gr
Gn noir
1,30
0,89 Massif de moellons et de plaquettes
M128
BQC
iie-début ier s.
Gn + Gr
Gn noir
2,30
0,84 Massif de moellons et de plaquettes
M129
BQC
iie-début ier s.
Gn + Gr
Gn noir
5,20
1,30 Dalles bien équarries sur massif de moellons et de plaquettes
M130
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
1,21
1,14 Massif de moellons dressés en périphérie
M132
ER
début du ier s.
Gn + Gr
Gn blond
3,14
1,44 Dalles bien équarries sur massif de moellons et de plaquettes
M133
ER
début du ier s.
Gn + Gr
Gn blond
3,48
1,83 Dalles bien équarries sur massif de moellons et de plaquettes
M135
FS
début du ier s.
Gn + Gr
Gn blond
3,10
1,68 Dalles bien équarries sur massif de moellons et de plaquettes
M138
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
Gn blond
2,50
1,31 Dalles bien équarries sur massif de moellons et de plaquettes
M139a
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
Gn blond
3,20
1,90 Dalles bien équarries sur massif de moellons et de plaquettes
M140
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
1,23
1,19 Dalles irrégulières avec blocage de moellons
M141
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
1,19
1,03 Dalles irrégulières avec blocage de moellons
M147
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
8,60 4,00 0,90
1,20 Moellons 1,00 0,90
M148
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
1,78
1,16 Moellons
M151
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
1,85
1,05 Moellons
M156
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
2,00
1,00 Dalles irrégulières
M158 (ID 2020)
BQC
v. 100
Gn + Gr
1,07
0,93 Massif de moellons et de plaquettes
M159 (ID 1854)
BQO
v. 100
Gn + Gr
2,78
1,63 Base de Billiénus, massif de moellons et de plaquettes
e
er
e
er
0,28
Prof.
Commentaires
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
74
Type
Date
Soubassement
Assise de réglage
Haut. Larg.
BO
dernier quart du iie s.
Gn + Gr
Gn blond
3,17
2,99 Base d’Antiochos VIII, dalles bien équarries au pourtour sur lit de moellons, blocage interne ?
BQO
250-240
Gn + Gr
Po
21,00
1,50 Base des Progonoi, moellons de granit et de gneiss supportant des dalles de pôros bien équarries
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
1,50
1,50 Grandes dalles bien équarries
ESC
dernier tiers du iie s.
Gn + Gr
4,87
3,10 Moellons et dalles très ruinées
M174
FS
milieu du ive-iiie s.
Gn + Gr
0,60
1,10
1,10 Dalle épaisse et bien équarrie sur massif de moellons
M177
FS
fin ive-iiie s.
Gn + Gr
Gr gris
0,62
1,75
0,58 Dalles épaisses et grossièrement équarries sur massif de moellons et de plaquettes
M178
FS
ve-ive s.
Gn + Gr
Ma blanc
0,62
3,20
2,90 Grandes pièces de marbre posées sur un lit de moellons
M180
FS
iie-début ier s.
Gn + Gr
3,30
1,26 Dalles irrégulières sur lit de moellons
M181 (ID 1963)
ER
dernier quart du iie s.
Gn + Gr
Gn blond
1,47
6,85
1,70 Grandes dalles travaillées sur massif de moellons et de plaquettes
BQC
dernier quart du iiie s.
Gn + Gr
Gn blond
1,08
1,10
0,80 Grandes dalles de gneiss grossièrement équarries sur moellons divers
FS
iiie s.
Gn + Gr
Gr blond
1,87
0,88 Dalles de granit bien équarries sur dalles irrégulières
M188 (IG XI 4, 1076)
BQC
3e quart du iiie s.
Gn blond
Gr blond
1,52
1,29
0,87 Dalles épaisses et grossièrement équarries
M189
BQC
2e moitié du iiie s.
Gn blond
Gr blond
0,88
1,40
0,98 Grandes dalles irrégulières
M190a
FS
début iiie s. (?)
Gn + Gr
1,60
1,20 Moellons
M190b
FS
début iiie s. (?)
Gn + Gr
1,00
1,50 Moellons
M164 (ID 1549)
M165 (IG XI 4, 1096)
M166 M168 (ID 1965)
M183 (IG XI 4, 1077) M186
Gn blond
Prof.
Commentaires
Tabl. 3 — Utilisation conjointe du gneiss et du granit en soubassement.
Les fondations mixtes, utilisant le granit et le gneiss, se laissent moins bien dater que celles employant le granit seul. Celles-ci semblent avoir été mises en œuvre à toutes les époques, quoique surtout durant la période de la colonie athénienne. Le granit est alors utilisé sous forme de menus moellons, en appoint dans les blocages internes des fondations à enveloppe et euthyntéria composées de dalles de gneiss. C’est sans doute le cas de la majorité des fondations qui longent la partie Nord du Portique coudé de l’Artémision (GD 46) ou qui sont disposées au Sud du Portique d’Antigone (GD 29) (M103, M112, M119, M121-123, M126, M128-130, M132-133, M135, M138, M139a, M140-141, M147-148, M151, M156, M158-159, M166 et M180-181), qui datent toutes, sans doute, du iie ou du début du ier s. Devant le Portique des Naxiens (GD 36), les fondations M009, M021, M033 et M036 se rapportent peut-être encore à la période de l’Indépendance, mais cela est moins assuré pour M012 qui montre des signes évidents de décadence. Devant le Grand Temple (GD 13), M077 et M079 pourraient aussi remonter au iiie s. Dans la partie Sud-Est du Sanctuaire, au Sud et à l’Est du Monument des taureaux, les monuments datés par des inscriptions (M183-IG XI 4, 1077 et M188-IG XI 4, 1076) sont du iiie s., et les fondations de ce secteur employant gneiss et granit, non datées par l’épigraphie (M186, M189, M190a et b), semblent appartenir à la même époque.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
1. 1. 4.
75
Le pôros
Le pôros – ou tuf – est une variété de calcaire grossier, gris ou jaune, à la texture poreuse. Il est facile à extraire et à travailler et a été souvent employé comme matériau de construction dans l’Antiquité28. À Délos, quatre gisements de pôros ont été localisés, tous de taille restreinte29. Le pôros y est de deux natures : lacustre et marin. Le premier ne se trouve qu’en un unique gisement, à l’Est dans la baie de Fourni. Il est jaune chamois, fin, compact, dur et homogène en surface, mais plus clair, criblé de petits trous et hétérogène à quelques centimètre de la surface. Le pôros marin, jaune lui aussi mais plus grossier, avec des éléments de couleur claire abondant se retrouve dans le sous-sol d’une boutique au Sud de l’Agora des Déliens, dans le prolongement de la baie de Skardhana et à l’Est du Gymnase (Kalyvia). Tous ces gisements semblent avoir été largement exploités dans l’Antiquité30. Leur extension a donc peut-être été grandement réduite aujourd’hui du fait de cette exploitation. On retrouve de nombreuses variétés de pôros marin dans la partie Nord de Rhénée31, où celui-ci semble aussi avoir été exploité dans l’Antiquité : il peut se présenter sous la forme d’un calcaire grossier et jaunâtre, être compact ou au contraire marneux et tendre, voire très grossier avec des inclusions de gneiss, ou encore sableux et coquillé. Cette pierre a aussi pu être importée, notamment depuis Mykonos32 ou l’Attique pour la construction des grands édifices athéniens du Sanctuaire (Pôrinos naos, Temple des Athéniens, Pythion). Cependant, en l’absence de tests chimiques, l’origine de cette roche demeure bien difficile à déterminer avec certitude et on ne peut avoir que des présomptions en la matière. Le tableau 4 présente l’ensemble des fondations et petits monuments employant le pôros dans le Sanctuaire d’Apollon. Type
Date
Soubassement
Assise de réglage
M014
FS
fin iie-début ier s.
Po
Po
M019
FS
fin iiie-iie s.
Po
Po
M022
FS
fin vie-ive s.
Po
M029
FS
fin vi -iv s.
Po
M034
FS
2e moitié du ve s.
M035
FS
M069
FS
M071A
FS
Po
M071B
FS
Po
M091
FS
M145
BQO
M054
FS
Haut. Larg.
Prof.
0,50
1,45
2,60 Deux assises régulières de grandes pièces de pôros
3,84
3,06 Grands blocs rectangulaires liaisonnés
0,46
2,60
1,40 Deux assises régulières de carreaux
0,23
1,19
0,96 Deux carreaux en place plus un autre errant
Po
1,87
1,73 Structure démantelée dans l’Antiquité, longues pièces de pôros étagées sur trois assises pour former une sorte de niche
fin vie-ive s.
Po
2,25
1,00 Trois grands blocs assez ruinés
fin vie-ive s.
Po
2,13
1,73 Trois grands blocs assez ruinés
Gn blond
1,00
1,00 Dalle de pôros et plaque de gneiss
Gn blond
2,35
1,00 Dalle de pôros et plaque de gneiss
9,30
1,70 Carreaux réguliers sur deux assises
3,50
0,96 Dalles régulières juxtaposées sur deux assises
1,50
1,50 Dalle de pôros et plaques de gneiss irrégulières
e
e
après 150
Po
2 moitié du iiie s.
Po
e
Po + Gn
Po
0,26
Commentaires
28. Martin 1965, p. 117-124, avec tableau recensant les édifices grecs utilisant le pôros comme matériau de construction. 29. Cayeux, EAD 4 (1911), p. 28-30. 30. P. Hadjidakis, D. Matarangas, M. Varti-Matarangas (n. 3), fig. 1, p. 275 et p. 283-284. Ils n’ont repéré que trois des quatre gisements recensés par L. Cayeux et précisent que deux d’entre eux, au moins, ont été utilisés comme carrière. 31. Cayeux, EAD 4 (1911), p. 31-33. 32. Vallois 1944, p. 180, et Vallois 1966, p. 8 : « Les Hiéropes ont fait extraire du pôros de Panormos, sur la côte Nord de Mykonos ».
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
76
Type
Date
Soubassement
Assise de réglage
BQO
276-263
Po + Gn
Ma gris
M137
FS
iie-ier s. (?)
M066
FS
M013
FS
M056
FS
M124
FS
M143
FS
M085 (IG XI 4, 1105)
M165 (IG XI 4, 1096)
Haut. Larg.
Prof.
1,05
9,30
2,60 Base de Philétairos, deux degrés de pôros enserrant un blocage de gneiss
Po + Gn
1,26
1,31 Dalles de gneiss sur moellons et un bloc de pôros
ive s. (?)
Po + Gr
6,90
0,85 Parpaings de granit équarris et dalles de pôros
fin iie-début ier s.
Po + Gn + Gr
1,36
2,76 Blocs de pôros complétés par une dalle de gneiss et un bloc de granit
Po + Gn + Gr
2,38
1,37 Assemblage hétéroclite de blocs équarris et de moellons
Po + Gn + Gr
4,90
1,60 Blocs de pôros complétés par un blocage de moellons
2,25
1,32 Longues pièces liaisonnées autour d’un blocage de moellons divers
21,00
1,50 Base des Progonoi, deux degrés de pôros enserrant un blocage de gneiss et de granit
Ma + Po + Gn + Gr
3,50
2,00 Assemblage hétéroclite de blocs équarris et de moellons
Ma + Po + Gn + Gr
1,67
1,41 Assemblage hétéroclite de blocs équarris et de moellons
ve- ive s. (?)
2e moitié du iiie s. Po + Gn + Gr
BQO
M058
FS
M081
BQC
Po + Gn + Gr
250-240
fin ier av.-début i s. apr. J.-C. (?) er
Po + Gn + Gr
0,33 Po
Commentaires
Tabl. 4 — Utilisation du pôros en soubassement.
Dans la grande architecture délienne, l’emploi du pôros passe pour un trait de l’influence attique33. Il y est utilisé pour la première fois pour l’euthyntéria du Pôrinos naos (GD 11) à la fin de la période archaïque. À l’époque classique, les Athéniens le mettent en œuvre dans les fondations des deux temples qu’ils consacrèrent dans le Sanctuaire : le Temple aux sept statues (ou Temple des Athéniens, GD 12) et le Pythion (GD 42). Dans le premier, ce sont des carreaux et des boutisses assez hauts en fondation (0,43 à 0,45 m), jaunâtres ou grisâtres, avec une euthyntéria moins haute (0,25 m environ) taillée dans une pierre plus jaune et plus fine. Au Pythion, le pôros est aussi employé sous forme de carreaux hauts de 0,22 à 0,35 m34. À la même époque, les Athéniens « ou du moins des entreprises pratiquant les techniques et utilisant les matériaux en usage à Athènes35 », construisent le barrage de l’Inopos en y employant le pôros. Certaines fondations de monuments votifs ou honorifiques utilisant le pôros remontent certainement à ces époques, comme celles disposées devant la Stoa des Naxiens (M022, M029 et M034035). Les fondations M066, M069 et M124 ont aussi pu être érigées à l’époque classique en ce qu’elles semblent se rattacher aux murs de péribole contemporain du Pythion36. Elles auraient alors été détournées de leur usage initial pour devenir les supports de petits monuments. La tradition attique de l’emploi du pôros dans la grande architecture trouve ses derniers échos, au iiie s., dans les monuments macédoniens : dans les fondations du Portique d’Antigone (GD 29) et du Portique de Philippe (GD 3), mais aussi dans celles du Pylône (24A) qui forme l’entrée Sud-Est du Sanctuaire et de l’Autel hellénistique (GD 23D) situé à l’Ouest du Prytanée. Au milieu du iiie s., les bases royales de Philétairos (M085) et des Progonoi (M165) sont fondées de la même manière, avec deux assises de pôros englobant un blocage de moellons. On doit sans doute rattacher à la même époque la petite base à orthostates M145. Les scellements en queue d’aronde sans
33. Voir t. I, chap. VI, p. 97. 34. Vallois 1966, p. 19-20. 35. M. Fincker, J.-Ch. Moretti, « Le barrage du réservoir de l’Inopos à Délos », BCH 131 (2007), p. 212. 36. Courby 1921, p. 213-214 et fig. 2, p. 211 : murs B1-B6 et L-L’. Sur ces murs voir t. I, p. 47 et n. 2.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
77
embolon, utilisés pour liaisonner les blocs des fondations M019 et M143, se rapprochent de ceux employés au Portique de Philippe et permettent de les dater de la fin du iiie s. Par la suite, faute de repères issus de la grande architecture, les fondations en pôros sont moins faciles à dater. La topographie donne, cependant, quelques indications. Ainsi, la fondation M091 est certainement postérieure à la construction du Portique coudé de l’Artémision, sur lequel elle s’appuie et qui est lui-même daté de la seconde moitié du iie s. De même, les fondations M013 et M014 sont plus récentes que la fondation M016, datée du iie ou du début du ier s. On peut donc, peut-être, les placer à la fin du iie ou au ier s. Enfin, les fondations M137 et M081 semblent utiliser des blocs de pôros en remploi et appartenir, ainsi, aux dernières générations de petits monuments. Les autres fondations utilisant le pôros ne se laissent malheureusement pas dater, même approximativement. 1. 1. 5.
Le marbre
Le marbre, normalement réservé aux parties hautes des monuments, a été très peu utilisé dans les fondations des monuments votifs ou honorifiques et pas du tout dans celles des grands édifices du Sanctuaire. Comme nous le verrons ci-après, il peut être d’origine locale ou importé. Le tableau 5 recense toutes les fondations dans lesquelles le marbre est employé sous une forme ou une autre. Type
Date
Soubassement
Assise de réglage
M039
MD
début du iiie s.
Gr gris
Ma blanc
M065
FS
M053
BQO
M057
FS
Ma + Gn
M048
FS
Ma + Gr
M058
FS
Ma + Po + Gn + Gr
M081
BQC
Ma + Po + Gn + Gr
M182
FS
Haut.
Ma divers milieu du iiie s.
après 250
Ma + Gn
Gn + Gr + Ma
1,32
0,25
Ma blanc
Gn + Ma
1,30
Larg.
Prof.
6,13
3,57 Monument distyle aux colonnes ovoïdes, cœur de granit taillé et liaisonné avec enveloppe de marbre
1,45
1,15 Moellons et éclats de marbre blanc et bleuté
2,17
1,20 Moellons de marbre et de gneiss
1,35
1,15 Une dalle de marbre et trois de gneiss
1,30
1,02 Une dalle et deux moellons de marbre complétés par un gros bloc de granit taillé
3,50
2,00 Blocs de pôros en bordure et moellons divers au centre
1,67
1,41 Grands blocs de marbre, pôros, gneiss et granit en remploi
1,26
Commentaires
Deux dalles de gneiss blond et une de marbre blanc, posées sur un massif de moellons divers
Tabl. 5 — Utilisation du marbre en soubassement.
De fait, le marbre n’est employé sous forme de blocs taillés et assemblés que dans une seule fondation, celle à laquelle nous attribuons le monument distyle aux colonnes ovoïdes (M039). Le marbre employé ici présente les mêmes caractéristiques – épaisseur du grain, couleur – que celui utilisé au Théâtre. Celui-ci provient probablement du grand gisement de la colline du théâtre, qui a été largement exploité lors de la construction de cet édifice37, dès le début de l’Indépendance, à moins qu’il n’ait été extrait des carrières de la colline de Ghlastropi38. L’utilisation de 37. Ph. Fraisse, J.-Ch. Moretti, Le théâtre, EAD 42 (2007), p. 230. 38. Voir ci-dessous, le paragraphe sur les marbres locaux et les réserves sur l’identification de la provenance de ce type de pierre, p. 78.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
78
ce matériau est un indice supplémentaire, avec le travail du granit, qui forme le cœur de la fondation, le type de scellements et l’élévation elle-même, pour replacer le monument au début du iiie s., si ce n’est dès la fin du ive s. Des blocs de marbre ont aussi été utilisés, mais probablement en remploi, dans les fondations M048, M057 et M081. Ailleurs, dans les fondations M053, M058, M065 et M182, le marbre est employé en fondation sous forme d’éclats ou de moellons, peut-être des déchets de taille39, en complément d’autres matériaux. 1. 2.
L’élévation
L’élévation des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon était construite avec des matériaux plus nobles et, pour une écrasante majorité d’entre eux, de marbre. Celui-ci a pu être importé ou provenir de gisements locaux. 1. 2. 1.
Le marbre local
Il existe cinq gisements principaux de marbre à Délos40. Ils ont été plus ou moins exploités durant l’Antiquité. La carrière la plus active semble avoir été celle de la colline du Théâtre. Le marbre extrait à cet endroit est un cipolin saccharoïde, d’une blancheur éclatante, parfois veiné de gris-bleu, et qui vire au jaune brunâtre sous l’effet des infiltrations. Le marbre a aussi été extrait des deux rives de l’Inopos, notamment au niveau de son réservoir inférieur41. La pierre y est blanche ou jaunâtre, moins fine que celle de la carrière de la colline du théâtre. Derrière la colline de Ghlastropi, deux carrières ont été exploitées. On y a extrait des marbres blancs ou gris bleuâtre, saccharoïdes au grain miroitant. C’est celui-ci qui fut mis en œuvre au Portique de Philippe (GD 3)42. Enfin, le dernier gisement important de l’île se trouve au Sud-Est du Cynthe où il plonge jusque dans la mer43. Le marbre est ici blanc ou légèrement bleuâtre, très dur et cristallisé en grands prismes rhomboïdaux. La carrière n’a pas, semble-t-il, été exploitée de manière continue, mais le marbre qu’on y a extrait a vraisemblablement été utilisé pour la construction du second Héraion (GD 101), celle du soubassement du Grand Temple (GD 13)44, celle des murs et des piédroits du Bouleutérion (GD 21) et celle du Sékos hypètre voisin du Prytanée (GD 23F)45. La plupart des marbres constituant l’élévation des petits monuments du Sanctuaire délien répondent aux critères de couleur et de texture des pierres issues des carrières présentées ci-dessus. Malheureusement, il est bien difficile de préciser l’origine exacte d’un bloc en particulier sans recourir à des analyses pétrographiques poussées. Ainsi, il est impossible de déterminer la provenance des milliers de blocs qui les constituent et qui sont conservés sur le site. Il nous faut accepter le fait que, très probablement, pour des raisons d’économie de transport évidentes, la majorité des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon délien ont été construits en marbre local. 1. 2. 2.
Les matériaux importés
Les marbres Des marbres d’origines très diverses et plus ou moins lointaines ont aussi été largement employés dans la construction des monuments du Sanctuaire délien, qu’ils soient grands ou petits. Dès l’époque archaïque, le Colosse des Naxiens et sa base (M072-GD 9), de marbre de Naxos, ont été importés de cette île voisine. Le marbre de Naxos a, 39. C’est apparemment aussi le cas sous la base du Colosse des Naxiens (M072-GD 9). 40. Cayeux, EAD 4 (1911), p. 8-10. P. Hadjidakis, D. Matarangas, M. Varti-Matarangas (n. 3), fig. 1, p. 275 et p. 279-282. 41. M. Fincker, J.-Ch. Moretti (n. 35), p. 215-216. 42. Vallois, EAD 7 (1923), p. 67. 43. Ph. Fraisse, T. Kozelj (n. 3), p. 283-296. 44. Courby EAD 12 (1931), p. 86, avec présentation de tous les matériaux, locaux et importés, utilisés dans cet édifice. 45. Vallois 1966, p. 8-9.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
79
bien entendu, aussi été employé dans la construction de l’Oikos et celle de la Stoa des Naxiens46, et ce jusque pour les tuiles47. C’est aussi le cas d’un certain nombre de kouroi – et probablement aussi de leurs socles, aujourd’hui disparus – provenant de Naxos ou de Paros. « Dans la seconde moitié du vie siècle apparait un marbre à zones saumonées (autel d’Anios [GD 68, qui n’est en fait pas celui d’Anios], autel à antes devant la face Ouest du Prytanée [GD 23 B], Autel de Zeus Polieus [GD 23E], Andriôn Oikos [GD 43], Trésor 5 [GD 16], Létôon [GD 53], mur Nord de l’Ekklèsiastérion [GD 47]) : peut-être a-t-il été extrait d’une carrière parienne. Des orthostates gris, ou veinés de gris, de l’Hiéropoion [GD 44] et du marbre gris-bleu de l’Édifice Nord [GD 35] dont nous ignorons l’origine. Seul un géologue pourrait distinguer tous les marbres qui proviennent de Paros48 ».
À l’époque classique, les Athéniens importent leur propre marbre pour construire le Temple aux sept statues (GD 12) et le Pythion (GD 42)49. Aussi, c’est certainement un marbre attique qui est utilisé pour la petite base quadrangulaire monolithique de l’Athénien Thrasyllos (ID 51). Durant la période de l’Indépendance, les Déliens eux-mêmes importèrent du marbre, notamment de Tinos et de Paros, pour la construction de certaines parties du Théâtre50. D’après R. Vallois, certains éléments du Monument des taureaux (GD 24) et du Portique Sud (GD 4) étaient de marbre de Tinos51, dont « les couches bleues, d’abord réservées de préférence aux dalles de pavement et de couverture (Pythion [= Monument des taureaux]), ont été plus largement exploitées à partir du iiie siècle et surtout au iie 52 ». Ainsi, l’exèdre semi-circulaire M090, datable du iiie s. selon des critères architecturaux, est construite de marbre blanc fin, aux veines verdâtres, réputé de Tinos53. En revanche, on ne saurait préciser la datation donnée par les dédicaces gravées sur le marbre bleu des plinthes ID 2015 et ID 2486, des couronnements ID 1698 et IG XI 4, 1131, de la base ronde ID 1537, des bases quadrangulaires composites M078-ID 1644 et 2341, ID 1592 et 2502, ID 2019 et 1979, et pas plus pour les nombreux blocs anépigraphes errants dans le Sanctuaire ou la plinthe qui se trouve sur la fondation M119, sans non plus pouvoir affirmer d’ailleurs que ces marbres sont assurément d’origine tiniote. Différents types de marbre gris bleuté ou grisâtre, plus ou moins sombre, veiné ou non, ont certainement été importés, sans que l’on puisse cependant en préciser l’origine exacte. L’emploi de ces matériaux se prolonge, semble-t-il, jusqu’au ier s.54. Ainsi, les grandes bases royales de Philétairos (M085-IG XI 4, 1105) et des Progonoi (M165-IG XI 4, 1096) sont toutes deux construites en marbre grisâtre importé. Toujours à l’époque de l’Indépendance, la base signée Nikératos et Phyromachos (IG XI 4, 1212), celle dédiée à l’architecte Sostratos de Cnide par le Peuple de Kaunos (IG XI 4, 1130), celle dédiée au Rhodien Agathostratos par la Confédération des Nésiôtes (IG 46. E. Will, Le Dôdékathéon, EAD 22 (1955), p. 96, où il est dit que la majorité des blocs du portique provenaient de Naxos, sauf pour
certaines pièces de faîtage, en marbre gris-bleu assez franc, à grain fin et feuilleté, réputé d’origine tiniote. 47. Sur les toitures en marbre de Délos et d’ailleurs, voir Ohnesorg 1993. 48. Vallois 1966, p. 9. Cette citation montre que même le connaisseur le plus éclairé de l’architecture délienne avait du mal à se prononcer sur l’origine des matériaux employés dans les monuments déliens. 49. Courby, EAD 12 (1931), p. 211, suivit par Vallois 1966, p. 9, donnait Paros comme origine du marbre employé au Pythion. De même, Courby, EAD 12 (1931), p. 108, affirmait que le Temple des Athéniens avait été construit en marbre pentélique. R. Vallois reste sceptique à ce sujet : Vallois 1966, p. 9, n. 10, mais pensait que deux types de marbre attique avaient été utilisés aux Propylées, l’un de teinte gris bleu assez claire pour le krépidôma et l’autre blanc sans éclat, un pentélique de médiocre qualité, pour les parties hautes de l’édifice. 50. Ph. Fraisse, J.-Ch. Moretti (n. 37), p. 230. Certaines de ces commandes ont été enregistrées dans les comptes de construction de cet édifice. Marbre de Paros : IG XI 2, 203 A, l. 70 et 95-97 ; marbre de Tinos : IG XI 2, 199 A, l. 39. 51. Vallois 1966, p. 9 et n. 11-12. « Pour le premier de ces édifices, nous avons trois mentions de la carrière de Kestréon » : IG XI 2, 165, l. 38 et 47 ; 199 A, l. 77 et IG XII 5, 873, l. 6. 52. Exemples du iiie s. cités par Vallois 1966, p. 10, n. 2 : pylônes de la cavea du Théâtre, Portique d’Antigone, Maison de Kerdon, Stoa hypostyle ; et pour le iie s., n. 3 : Portique Ouest, krépis et pierres d’assises du temple d’Artémis, la majeure partie des ordonnances du Portique coudé de l’Agora. 53. Vallois 1978, p. 533, n. 2. 54. Mais on ne sait que penser des nombreux blocs errants façonnés dans ce type de matériau et dont la liste serait trop longue pour être donnée ici.
80
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
XI 4, 1128), ou encore la base à orthostates offerte par les Déliens (?) M053, emploient également des marbres de cette sorte. L’utilisation de ces marbres grisâtres se poursuit jusqu’à la fin de l’Indépendance. Ainsi, au début du iie s., sont érigés avec ce type de matériau le pilier d’Antiochos le Grand (IG XI 4, 1111), la base à orthostates de Massinissa de Numidie (M059-IG XI 4, 1116) et la petite base quadrangulaire d’Héliodôros (IG XI 4, 1114). Sous la domination athénienne, aux iie et ier s., l’emploi de tels matériaux semble se raréfier. En effet, seules les pièces de couronnement de la base dédiée à l’Athénien Lysias (ID 1544) sont attestées pour le iie s., alors qu’au ier s., seule la base de César (ID 1587) a été façonnée dans ce type de marbre, mais c’est, en fait, un remploi. Autres pierres importées Le calcaire gris et dur d’Éleusis a été utilisé sporadiquement au ve s., pour le piédestal des sept statues de la cella du Temple des Athéniens (GD 12)55, et à la fin du ive ou au début du iiie s., pour le dallage du pronaos du Monument des taureaux (GD 24)56. De nombreux fragments de cette matière sont éparpillés dans le Sanctuaire et appartenaient sans doute à quelques petits monuments57. Ainsi, quatre orthostates de ce matériau58 ont été rapprochés à l’Ouest de la « voie sacrée ». On a aussi retrouvé une plinthe59, deux gros blocs quadrangulaires60 et deux bases quadrangulaires monolithiques61, dispersés autour de l’Autel de cornes. Enfin, le corps de la base dédiée au cours du ier s. à l’Italien L. Audius Flamma (ID 1631), et conservée vers l’angle Nord-Ouest de l’Oikos des Naxiens, est peut-être le dernier exemple d’un emploi de la pierre d’Éleusis à Délos. Un dernier type de pierre mérite l’attention. Il s’agit du calcaire rose veiné de blanc qui a été employé pour construire la base équestre à orthostate placée sur la fondation M094. Les moulures qui ornent le socle et le couronnement du monument rappellent celles des bases des sphinx de l’allée processionnelle de Louxor, en Égypte. Cette pierre a rarement été employée ailleurs à Délos. Nous avons repéré deux fragments à l’Agora des Italiens, dans un dépôt situé à main droite quand on y pénètre par les Propylées Sud-Ouest ; un autre sur le rivage près du spitaki des ouvriers de l’École française ; et le couronnement d’une base ronde composite, ornée de lourdes moulures comparables à celles de la base de Billiénus, qui se trouvait au Sud-Est de l’Oikos des Naxiens avant d’être rangé sur les dalles de béton aménagées au Nord de l’Agora des Déliens. Un grand couronnement mouluré de cette matière, provenant d’une base quadrangulaire, avec une cuvette d’encastrement pour la plinthe d’une statue de marbre, a également été retrouvé au Leucothion (GD 126)62. Enfin, la petite stèle à fronton portant le décret en l’honneur du roi Nabis de Sparte63 est elle aussi façonnée dans une pierre rosâtre. F. Durrbach 64 la qualifie de « marbre rouge, peut-être de Laconie », et effectivement, cette roche est plus fine et non veinée, comme le calcaire rose de la base M094. Ce calcaire est peut-être ainsi originaire d’Égypte65 ou d’Italie, si ce n’est d’ailleurs.
55. Courby, EAD 12 (1931), p. 189-194, et Vallois 1966, p. 10. 56. Vallois 1944, p. 35, et Vallois 1966, p. 10. Les blocs de ce dallage ont été inventoriés sous les numéros 4S048-052, 4S056-060,
4S066-067 et 4S083. 57. Fragments divers et indéterminés, inventoriés sous les numéros 2C036, 2C174, 2C240, 2E064, 2F089, 5A097, 5B136-139, 5B176,
5B233 et 5B237. 58. 5B147-150. 59. 2D233. 60. 2G065-066. 61. 2C098 : base rectangulaire moulurée en bas et portant une paire de semelles au lit d’attente ; 2F008 : petite base carrée moulurée en bas et en haut, avec grande mortaise d’encastrement carrée au lit d’attente. 62. F. Robert, Trois sanctuaires sur le rivage occidental, EAD 20 (1952), p. 119, no 1, et fig. 78. 63. IG XI 4, 716. 64. Durrbach 1921, no 54. 65. C’est l’impression qu’a eu, au premier coup d’œil, M. Vidos, tailleur de pierre du musée de Tinos, avec lequel j’ai eu l’occasion de m’entretenir à Délos même de ces problèmes de provenance des pierres. De la même manière, il a tout de suite reconnu un marbre naxien dans les éléments de la base de Ptolémée III (M076-IG XI 4, 1073). Cependant, pour cette dernière, il m’a avoué ne pas suffisamment connaître les variétés déliennes pour pouvoir affirmer que ces matériaux n’étaient pas d’origine locale.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
81
Ainsi, si la mise en œuvre des fondations des monuments déliens permet d’apporter des indices, parfois assez précis, quant à leur chronologie, les matériaux employés pour leurs élévations ne sont guère utiles en ce sens. La diversité de leurs origines laisse toutefois entrevoir certaines facettes de l’économie de la pierre dans l’Antiquité. En fonction de leurs besoins et de leurs habitudes de travail, sans doute, les entrepreneurs qui œuvraient à Délos ont donc tour à tour employé des matériaux locaux ou importés. Ces pierres importées sont, apparemment, surtout issues des carrières des îles voisines – Naxos, Paros et Tinos –, mais proviennent aussi, éventuellement, de régions plus lointaines : Attique, Laconie, Asie Mineure, Italie ou Égypte. En un sens, la pierre elle-même montre le cosmopolitisme de Délos. Les importations impliquant évidemment des frais de transport plus importants, l’emploi de pierres « étrangères » participait donc peut-être au prestige du monument avec lesquelles il était construit66. De même, un commanditaire pouvait envoyer ses propres artisans avec leurs cargaisons de pierres, pour se distinguer d’autant plus du commun des donateurs et s’affirmer comme grand évergète de la cité ou du Sanctuaire en question. Les indices chronologiques que l’on a pu tirer de l’emploi de tel ou tel matériau doivent, cependant, être croisés avec d’autres indices architecturaux liés aux techniques utilisées pour façonner et assembler les différents blocs d’un monument, afin d’être confirmés et affinés. 2.
Les techniques de construction67
2. 1.
Le traitement des marbres
2. 1. 1.
Faces de joint, lits et autres faces cachées68
Avant le montage des différents blocs d’un monument, leurs faces de joint étaient préparées plus ou moins soigneusement. « Parfaite et complète, l’anathyrose est un bandeau – une bande lisse en relief – qui encadre le joint, en se raccordant au fond par un biseau. L’anathyrose complète est assez rare69… ». En effet, on ne la trouve quasiment que sur les lits des tambours des colonnes ou sur certains corps de base quadrangulaire. Cependant, il ne s’agissait généralement pas d’une véritable anathyrose, raccordée au fond dégrossi par un biseau, mais seulement d’un bandeau poli, de largeur variable et disposé en périphérie du lit en question, alors que son centre était seulement piqueté. Entre les blocs d’une même assise, pièces de socle, orthostates et pièces de couronnement des bases à orthostates ou des exèdres, l’anathyrose se présente en général seulement sous la forme d’un bandeau : rectiligne, disposé le long du côté jouxtant la face visible, en ƈ, le long de deux côtés, ou en ƕ, le long de trois côtés. Nous n’avons pas repéré, dans le Sanctuaire, d’exemple d’anathyrose complète sur un bloc provenant d’un petit monument70. Il est aussi possible de trouver – mais très rarement – deux bandeaux d’anathyrose parallèles. Quand ils ne comportent pas d’anathyrose réelle, les lits sont le plus souvent préparés par un piquetage plus ou moins régulier et profond dans la partie où ils attendent le bloc supérieur. Ce piquetage servait à créer une accroche, parfois mise en relation avec un ou plusieurs goujons. On retrouve ce phénomène à toutes les époques : sur les marbres classiques des plinthes M070 et M077, du socle M173 et de l’euthyntéria M178, jusqu’à la période de la colonie athénienne : par exemple les traces recensées sur le dallage de marbre bleu du parvis de l’Autel des cornes (M040a-d). Ainsi, il est parfois possible de voir en négatif la forme du monument que la plinthe ou l’euthyntéria portait : des exèdres sur M009, M121 et M132, et des colonnes ou des bases rondes sur le larmier du Grand Temple remployé en M041b ou les blocs errants 2B034 et 4S053-054. 66. C’est en tout cas certainement le cas pour la base du Colosse des Naxiens (M072-GD 9), sur laquelle l’inscription archaïque vante les vertus de la pierre et des artisans de cette île. 67. Ce chapitre reprend en grande partie le plan du chapitre XI de Vallois 1978, p. 473-582 : « Technique des constructions déliennes ». 68. Les joints des grands édifices déliens ont fait l’objet d’un long développement dans Vallois 1978, p. 482-501 ; pour les lits, voir p. 503-507. 69. Vallois 1978, p. 482. 70. Mais on trouve un exemple d’exèdre rectangulaire dont les pièces de socle et de couronnement présentent une anathyrose complète contre la façade Est du Portique de Philippe : Vallois, EAD 7 (1923), p. 129, fig. 193 et pl. IX, no 76.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
82
La face interne des blocs était généralement tout juste dégrossie au pic ou à la pointe. Certains orthostates montrent néanmoins un bossage au centre de leurs faces postérieures. C’est le cas, par exemple, de ceux qui forment le corps de la base M053 et de quelques autres, errants. Les faces arrière de nombreux monuments qui étaient adossés à un mur ou à un autre monument étaient également tout juste dégrossies et non ravalées. Parmi ceux qui sont restés en place dans le Sanctuaire, on peut citer la base de Billiénus (M159), le groupe des exèdres du Nord-Est (M160-161 et M163)71 ou celle de Konon (M181), adossée au mur Nord du Monument des taureaux (GD 24). Ce phénomène est aussi attesté sur de nombreux blocs errants72. Il est intéressant de noter que ces exemples, in situ ou non, datent exclusivement de la période de la colonie athénienne. Au iiie s. et antérieurement, on prenait la peine de ciseler les moulures sur les quatre faces des monuments, même s’ils étaient destinés à être accolés à un autre monument73. C’est donc certainement à l’époque où les monuments de ce type se multiplièrent que, faute de temps ou de crédits suffisants, les artisans et/ou les commanditaires firent l’économie d’un ravalement des faces non directement visibles. Cela illustre aussi, sans doute, le fait que les habitudes de montage avaient changé et que, à cette époque, on effectuait les finitions alors que les blocs étaient déjà mis en place. Contre une paroi, il aurait donc été malaisé de sculpter la moulure. Cela veut également dire que la mouluration était faite avant la pose des blocs aux époques antérieures. Enfin, certains marbres pouvaient être à moitié enterrés et présentent ainsi des traces différenciées dans les parties basses et hautes de leurs faces de parement. Ce phénomène est surtout attesté pour l’époque archaïque. Ainsi, la base d’Euthykartidès (ID 1), la base « Marcadé » (5E172) ou la dalle qui porte la colonnette dédiée à Athéna Polias (M179-ID 15) présentent des faces latérales travaillées au pic en bas, là où elles étaient enterrées et donc non visibles, mais polies dans leur partie supérieure, là où elles étaient à l’air libre et visibles. Pour l’époque classique, il n’y a guère que la fondation M178 qui présente de telles traces sur les blocs de son euthyntéria. Par la suite, semblet-il, les marbres étaient toujours placés sur des fondations et ne s’enfonçaient plus dans le sol. 2. 1. 2.
Surfaces apparentes74
Normalement, mis à part les inscriptions, les couronnes, les cannelures des colonnes, les très rares reliefs ornementaux75 et les moulures, les surfaces apparentes des marbres employés dans l’élévation des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon étaient lisses, qu’elles soient parfaitement polies ou travaillées au ciseau. Certaines pièces de plinthe ou d’euthyntéria conservent, cependant, tout ou partie de leur gaine de protection. Ainsi, sur un des deux blocs conservés à l’arrière de l’exèdre M009, le ravalement n’a pas été fini. Il en va de même sur les blocs Nord et Est de l’euthyntéria de M081, qui sont presque certainement des remplois, ou ceux de M099, M121 et M171. Dans ces cinq cas, on peut mettre cela sur le compte de la négligence. En revanche, c’est à dessein, semblet-il, que l’on a laissé apparentes les gaines de protection verticales sur les arêtes de la plinthe du monument M167. Les faces visibles de ces blocs sont d’ailleurs régulièrement piquetées dans leur partie centrale, et légèrement en relief par rapport à leur pourtour poli sur quelques centimètres de large. D’imposants tenons « de bardage » subsistent aussi dans la partie piquetée de ces marbres. Les blocs d’euthyntéria présentent aussi assez souvent un cadre poli très soigneusement autour d’une surface centrale travaillée au ciseau droit ou grain d’orge, par exemple sur les blocs des monuments M089, M093, M121 ou M182. 71. On en voit très bien la face arrière sur les photographies reproduites dans Courby, EAD 5 (1912), fig. 68 et 69, p. 49-50. 72. Dans le Sanctuaire, il s’agit surtout de pièces de socle et de couronnement entreposées au-devant du Portique d’Antigone (GD 29)
et contre la face Est du Portique coudé de l’Artémision (GD 46). Le bloc 5B142, inscrit mais non identifié dans les ID, uniformément dégrossi à l’arrière devait ainsi être placé contre un mur. Les blocs de ce type sont aussi nombreux, in situ ou non, sur l’Agora de Théophrastos (GD 49), dans le dromos entre le Portique Sud (GD 4) et le Portique de Philippe (GD 3) et sur l’Agora des Hermaïstes (GD 2). 73. C’est le cas, à l’époque classique, du socle M173 placé entre les façades des Trésors 3 et 4 et, au iiie s., de la base de Ptolémée III (M076-IG XI 4, 1073) collée à la fondation du Grand Temple (GD 13), de la base d’Admétos, fils de Bokros (M188-IG XI 4, 1076), ou de sa voisine (M189), disposées à moins d’un mètre du péribole du Hiéron. C’est aussi le cas pour toutes les bases moulurées de l’époque de l’Indépendance disposées sur la krépis du Prytanée (GD 22) ou devant le Portique Sud (GD 4). 74. Sujet développé pour la grande architecture par Vallois 1978, p. 473-480. Les surfaces extérieures des murs des grands édifices déliens montrent beaucoup plus de diversité que nos monuments. 75. Parmi les marbres provenant du Sanctuaire d’Apollon, seule la base d’Euthykartidès (ID 1) a conservé de tels reliefs.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
83
« Dans la seconde moitié du iie siècle et au ier siècle av. J.-C., les tenons “de bardage” se multiplient dans la partie basse des monuments (krépis et socles moulurés des piédestaux et des exèdres, stylobates, etc.). Antérieurement, ils sont exceptionnels : on peut noter deux petits monuments qui ont peut-être été dédiés avant 16676 ».
Normalement, les véritables tenons de bardage, ceux qui servaient au transport ou au levage des blocs, étaient rabotés après la pose dans les parties visibles des édifices77. Ceux qui restent visibles n’ont ainsi peut-être pas joué de rôle direct dans le transport des blocs. Ils ont pu être les témoins « du premier volume des blocs, et devaient plutôt en protéger la surface au cours des multiples manipulations78 ». Ils semblent ne pas avoir été ravalés soit par pure négligence, soit, au contraire, à dessein, dans un but décoratif79 – dont le résultat n’est pas toujours heureux. Le tableau 6 fait l’inventaire des tenons encore présents sur les monuments in situ et les blocs errants inscrits du Sanctuaire d’Apollon.
M017
Type de monument
Date
FS
1re moitié du iiie s. re
Forme du tenon
Dimensions (larg. × haut. × prof.)
Position/commentaires
rectangulaire
0,15 × 0,055 × 0,025
Face arrière de la plinthe
M018
FS
1 moitié du iii s.
rectangulaire
0,12 × 0,07 × 0,022
Sur les quatre faces latérales de la plinthe ; ravalé sur face Nord
M025
BQC
1re moitié du iiie s.
rectangulaire
0,13 × 0,11 × 0,024 ; 0,155 × 0,11 × 0,047
Face arrière, un sur chacun des deux blocs de la plinthe
M073
FS
iiie (?)
carré
0,115 × 0,115 × 0,08
Face arrière de la plinthe, partiellement ravalé
M083
BQO ?
début iiie s. (?)
1 rectangulaire et 3 triangulaires
0,10 × 0,115 × 0,02 ; 0,07 × 0,045 × 0,012 ; 0,105 × 0,07 ; 0,10 × 0,085 × 0,037
Deux sur face avant (Ouest), deux sur face Sud (un ravalé) et un sur face Est des blocs de la plinthe (peut-être pas en place)
M088
Pil
1re moitié du iie s. (?)
triangulaire
0,13 × 0,10 × 0,019 ; 0,08 × 0,09 × 0,014 ; 0,11 × 0,075 × 0,012
Deux sur pièces du socle et un sur orthostate errant (inv. Artémision no 267) ; se trouvaient à l’arrière du monument ?
M092
FS
triangulaire
0,09 × 0,06 × 0,01 ; 0,115 × 0,08 × 0,027
Un sur chacun des deux blocs, à l’arrière, sur socle non en place
M093
FS
rectangulaire
0,12 × 0,07
M094
FS
triangulaire
M129
BQO
e
iie-début ier s.
triangulaire
Ravalé sur face latérale du bloc arrière, sur la plinthe
0,11 × 0,095 × 0,017 ; Un sur chacun des blocs à l’arrière 0,085 × 0,065 × 0,017 ; et un côté Sud, sur petit côté 0,09 × 0,08 × 0,022 de la plinthe 0,08 × 0,075 × 0,02 ; 0,09 × 0,075 × 0,02 ; 0,12 × 0,11 × 0,032 ; 0,105 × 0,09 × 0,008
Deux sur face avant et un sur chaque face latérale de la plinthe ; ravalé au Nord
76. Vallois 1978, p. 479-480. Les deux exemples dont parle R. Vallois sont le piédestal « de l’arbre ou du mât » (Courby, EAD 5 [1912], p. 95, fig. 121 ; ici M167) et l’exèdre des Princes du Pont (Vallois, EAD 7 [1923], p. 136, fig. 203) qui présente un tenon carré sur chacune des pièces de son banc, datée par l’inscription d’avant 160/59 (ID 1555-1556). 77. Exemples donnés par Vallois 1978, p. 480, n.1 : faces cachées de la krépis du Grand Temple (GD 13) et du Pythion (GD 42) ; pièces errantes du temple anonyme GD 68 et de l’Autel GD 23B. À ceux-ci, il faut ajouter ceux qui se trouvent encore sur la face externe du stylobate du prostoon Est de l’Oikos des Naxiens (P. Courbin, L’Oikos des Naxiens, EAD 33 [1980], fig. 1, pl. 70) : gros tenons carrés qui devaient se trouver en dessous du niveau du sol et qui n’ont donc pas été ravalés et celui, carré, qui a été partiellement ravalé au revers d’une pièce de la krépis de l’ante Ouest du Portique d’Antigone (Courby, EAD 5 [1912], fig. 1, p. 1). 78. M.-Chr. Hellmann, L’architecture grecque I (2002), p. 87. 79. Cas attesté, par exemple, pour les murs de soutènement du temple d’Athéna Nikè sur l’Acropole d’Athènes ou ceux de la stoa d’Attale sur l’Agora d’Athènes.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
84
Type de monument
Date
Forme du tenon
Dimensions (larg. × haut. × prof.)
Position/commentaires
M157 (ID 1656)
BQC
v. 100
triangulaire
0,075 × 0,09 × 0,012 ; 0,08 × 0,065 × 0,015
Face avant, sur pièce de socle Nord et à l’arrière sur le couronnement (renversé)
M162 (ID 1984)
BQC
v. 100
triangulaire
0,11 × 0,04 × 0,03 ; 0,13 × 0,045 × 0,032 ; 0,145 × 0,045 × 0,014 ; 0,10 × 0,085 × 0,021 ; 0,135 × 0,08 × 0,017 ; 0,17 × 0,10 × 0,01 ; 0,21 × 0,12 × 0,038 ; 0,17 × 0,085 × 0,022
Base C, trois sur le socle (faces latérales : un au Sud, deux au Nord), un sur la plinthe à l’arrière (renversé vers la gauche) et un sur chaque face du corps
M163 (ID 1967)
ER
v. 100
triangulaire
0,11 × 0,08 × 0,015 ; 0,13 × 0,10 × 0,018 ; 0,12 × 0,09 × 0,008
Exèdre D, à l’arrière sur les orthostates, partiellement ravalés
M164 (ID 1549)
BO
dernier quart du iie s.
triangulaire
0,135 × 0,10 × 0,052 ; 0,145 × 0,10 × 0,031
Base d’Antiochos VIII, sur les faces avant et latérale gauche de la même pièce de la plinthe
M167
Pil (?)
Milieu du iiie s.
semi-circulaire (« omphalos »)
13 conservés sur 16 : 0,22 à 0,27 × 0,15 à 0,18 × 0,07 à 0,145
Sur toutes les pièces de la plinthe : deux sur grands côtés et un sur petits côtés visibles ; partiellement ravalés sur les blocs centraux au Sud et au Nord
M171
BO
triangulaire
0,11 × 0,065 × 0,028 ; 0,11 × 0,065 × 0,013
Face avant, un sur chaque bloc de la plinthe
ID 1627
BQC
11/0 av.- 2/3 apr. J.-C.
triangulaire
0,13 × 0,08 × 0,025
Face arrière, non parallèle avec les lits
ID 1541
BQC
170-163
rectangulaire
0,13 × 0,07 max. × 0,027
Face arrière, brisé en bas
ID 1861
BQC
47/8-51/2 apr. J.-C.
quadrangulaire irrégulier
0,11 × 0,09 × 0,022
Face gauche
ID 1537
BRC
milieu du iie s.
rectangulaire
0,115 × 0,13 × 0,045 ; 0,14 × 0,085 × 0,04 ; 0,11 × 0,10 × 0,037
IG XI 4, 1114
BQC
v. 178
semi-circulaire
0,09 × 0,09 × 0,01 ; 0,12 × 0,11 × 0,03 ; 0,11 × 0,09 ; 0,12 × 0,09 × 0,026
Sur chacune des deux faces latérales du socle et du corps
ID 1629
BQC
61 apr. J.-C.
triangulaire
0,12 × 0,09 × 0,029 ; 0,12 × 0,09 × 0,028
Un sur chaque face latérale
ID 1660
BQC
80/79
triangulaire
0,115 × 0,10 × 0,025 ; 0,10 × 0,085 × 0,028 ; 0,14 × 0,13 × 0,035 ; 0,14 × 0,11 × 0,04
Un sur chaque face
Également répartis au bas du fût, non axés sur l’inscription
Tabl. 6 — Tenons de bardage.
Ce tableau montre qu’il est possible de distinguer une évolution de la forme et de l’emplacement des tenons « de bardage ». Ainsi, ils sont quadrangulaires ou semi-circulaires et disposés de manière symétrique ou à l’arrière uniquement sur les plinthes des monuments, au iiie s. (M017-018, M025, M073, M167). Au début du iie s., ils sont toujours disposés symétriquement ou à l’arrière, mais apparaissent au bas du corps des bases quadrangulaires (ID 1541 et IG XI 4, 1114)80. À partir du milieu du iie s. et jusqu’au ier s. apr. J.-C., ils se multiplient sur les plinthes, les socles 80. C’est le cas de l’exèdre des Princes du Pont. Voir ci-dessus, n. 76.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
85
et les corps des bases quadrangulaires et des exèdres81, prenant, dans la majorité des cas, une forme triangulaire. Ainsi, il semble qu’avant cette époque, les tenons « de bardage » ne restaient apparents que dans les parties arrière des monuments ou alors ils jouaient un rôle ornemental, d’où leur disposition symétrique. À l’époque de la colonie athénienne, les monuments de ce type se multipliant, les artisans chargés de leur construction semblent avoir été plus négligents quant à ces détails, comme pour la finition des faces arrière que nous avons examinée ci-dessus. 2. 2.
Le levage et la mise en place
2. 2. 1.
La louve
À Délos, la louve82 apparaît au ve s. sur quelques blocs du Grand Temple83. Son usage se répand pour soulever les pièces les plus lourdes et les plus hautes de l’élévation de divers édifices84. La cavité de la boîte à louve adopte trois formes85 : trapèze rectangle (un bord perpendiculaire au lit d’attente, l’autre oblique et fond plat), trapèze irrégulier (idem avec fond en pente descendante vers la paroi oblique) ou trapèze isocèle (deux parois obliques symétriques et fond plat)86. Cette cavité pouvait être disposée de deux manières sur le bloc : sa longueur dans le même sens que celle du bloc (disposition longitudinale) ou dans le sens de la largeur (disposition transversale), en fonction de la place du bloc dans l’élévation du monument et de la position dans laquelle on voulait le faire parvenir à sa place définitive87. L’emploi de la louve pour soulever les blocs des monuments votifs et honorifiques est moins répandu que pour l’érection des bâtiments. Cette technique était apparemment strictement réservée aux blocs très lourds et/ou placés à bonne hauteur dans l’élévation du monument. C’est du moins ce que l’on constate lorsque l’on regarde le tableau 7. Type de bloc
Date
Larg. × long. au niveau du lit d’attente
Monument distyle aux colonnes ovoïdes (M039)
tambours ovoïdes
iiie s.
0,16 à 0,165 × 0,025 à 0,027
Monument distyle de l’Artémision (ID 1655)
corniche à denticules
dernier quart du iie s.
0,09 × 0,028
0,155
trapèze rectangle
Deux louves alignées, longitudinales, sur un seul des deux blocs de la corniche du monument
0,115 à 0,14 × 0,018 à 0,028
0,097 à 0,128
trapèze rectangle
Dans mortaise centrale carrée
Colonne no 8
tambours à 24 cannelures
Prof.
Forme
Disposition/commentaires
0,095 à 0,125 trapèze isocèle Pas de louve sur les tambours inférieurs ; en position longitudinale sur les autres, associée au scellement central circulaire
81. Nous avons repéré deux cas où ces tenons triangulaires se trouvent encore sur le couronnement de bases quadrangulaires : M157-ID 1656 et sur le bloc errant 1B004. Dans ces deux cas, le triangle pointe son sommet vers le bas du monument. 82. Vallois 1978, p. 510-520. 83. Elle est peut-être introduite à Délos par les Athéniens : Vallois 1978, p. 512. La plus ancienne boîte à louve connue dans le monde grec est datée vers 600 au temple d’Aphaia à Égine. Voir K. Hoffelner, Alt Ägina II 4. Die Sphinx-Säule, Votivträger, Altäre, Steingeräte, Perirrhanterien und Becken (1996), p. 12. 84. Époque classique : Temple des Athéniens (GD 12), Pythion (GD 42), état classique du Trésor 5 (GD 16) ; et pour l’époque de l’Indépendance : Monument des taureaux (GD 24), Portique Sud (GD 4), Salle hypostyle (GD 50), stoa de l’Artémision (GD 46) : Vallois 1978, p. 512-520, décrit une à une toutes les pièces attribuées à ces édifices, où ont été creusées une ou plusieurs boîtes à louve. 85. Martin 1965, p. 216-219, présente les différents types de cavités et propose des restitutions pour les pièces métalliques (ou en bois) qui venaient s’y loger. 86. Illustration de ces trois formes dans Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), fig. 824, p. 218. En dépit de ce qu’avance M.-Chr. Hellmann (n. 78), p. 88, la louve isocèle apparaît avant la fin de l’époque hellénistique. Cette forme coexiste avec les autres à partir du début de cette période et les supplante par la suite à l’époque romaine. 87. On trouve plus rarement deux boîtes à louve sur le même marbre. Dans ce cas, il semble que l’on voulait que le bloc arrive à l’horizontale à sa place définitive.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
86
Type de bloc
Date
Larg. × long. au niveau du lit d’attente
Prof.
Forme
Disposition/commentaires
Colonne no 10
tambours à 24 cannelures
0,08 à 0,105 × 0,022 à 0,026
0,155 à 0,165
trapèze rectangle
Centrée
Colonne no 11
tambours à 20 cannelures
0,24 à 0,26 × 0,03 à 0,035
0,18 à 0,195
trapèze irrégulier
Centrée
2C059-060
couronnement
0,08 × 0,055
0,085
trapèze isocèle Une sur chaque bloc, longitudinale
2D011
couronnement
0,065 × 0,022
0,075
trapèze isocèle Transversale
2H013
tambour à 20 cannelures
0,105 × 0,026
0,155
trapèze rectangle
Centrée
2I052
couronnement
0,092 × 0,022
0,135 à 0,166
trapèze irrégulier
Longitudinale
4S087
chapiteau ionique du pylône Sud-Est du Sanctuaire
0,10 × 0,02
?
?
5B253
tambour à 20 cannelures
0,16 × 0,022
0,083
trapèze rectangle
iiie s.
Transversale, non revue, car bloc retourné. Voir Vallois 1978, p. 519 Dans mortaise centrale carrée
Tabl. 7 — Boîtes à louve.
Si la présence d’une boîte à louve nous renseigne sur la place que tenait un bloc dans l’élévation du monument et la manière dont il avait été mis en place, celle-ci ne constitue malheureusement pas un critère de datation fiable. En ce qui concerne les monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon, ce procédé de levage a donc surtout été employé pour la construction de colonnes, isolées ou rassemblées de manière à former un monument distyle88. Les couronnements 2D011 et 2I052 devaient ainsi, peut-être, prendre place au niveau de la dernière assise d’un monument distyle89, alors que celui formé par les blocs 2C059-060 devait se tenir au haut d’un pilier de plan carré90. 2. 2. 2.
Les marques d’assemblage91
Comme le rappelle M.-Chr. Hellmann92, les marques de carriers et les lettres d’assemblage étaient sans doute généralisées sur l’ensemble des blocs qui constituaient l’élévation des monuments antiques. D’une gravure généralement peu profonde, quand elles n’étaient pas simplement inscrites à la mine de plomb ou peintes en rouge, elles ont le plus souvent disparu lors du ravalement des blocs ou à cause de l’érosion. Nous n’avons pas repéré de numérotation 88. Voir chap. III, p. 134-152. 89. 2D011 : fragment de marbre blanc (larg. max. conservée 0,50 m env. ; prof. × haut. : 1,01 × 0,30 m) avec au lit d’attente une
« semelle » pour statue équestre. 2I052 : grand couronnement de marbre blanc (larg. max. conservée 1,50 m env. ; prof. × haut. : 0,89 × 0,235 m) avec les quatre « semelles » d’une statue équestre conservées au lit d’attente. Ces deux blocs sont, en effet, trop larges pour avoir été placés au haut d’une colonne isolée. Cependant, ils peuvent aussi hypothétiquement être restitués au haut d’un pilier rectangulaire du type de ceux de Prusias, d’Eumène II ou de Paul-Émile à Delphes (respectivement SD 524, 416 et 418). 90. 2C059-060 : couronnement mouluré de marbre gris, composé de deux blocs liaisonnés au moyen d’agrafes en ƕ (dimensions totales : lit de pose 1,17 × 1,20 m ; lit d’attente 1,41 × 1,36 m ; haut. 0,32 m), sur lesquels était probablement fixée, au moyen de goujons, la plinthe d’une statue. 91. Chr. Llinas, dans Vallois 1978, p. 582, n. 3, précise que R. Vallois avait prévu un développement à ce sujet, qu’il n’eut malheureusement pas le temps de rédiger. U. Weber, Versatzmarken im antiken griechischen Bauwesen, Philippika 58 (2013) : voir II 4, « Delos », p. 58-75, où n’est concernée dans le Sanctuaire que la base des Progonoi ; III, « Katalog weiterer Bauten mit Versatzmarken », Kat. 17 Oikos des Naxiens, p. 292. 92. M.-Chr. Hellmann (n. 78), p. 88-91, avec explications sur les différents systèmes connus et les exemples les plus célèbres.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
87
par barres verticales sur les blocs du Sanctuaire d’Apollon. Ici, la numérotation se faisait, semble-t-il, uniquement selon le système alphanumérique. C’est le cas, dans la grande architecture délienne, pour le Portique de Philippe93 ou pour l’étage ionique de l’Agora des Italiens94. Le tableau 8 recense toutes les lettres inscrites sur les monuments in situ et les blocs errants du Sanctuaire d’Apollon. Type de monument
Date
Haut. des lettre(s)
Position
M028
FS
iiie s.
Ɔ : 0,035 ; Ƈ : 0,055 env. ; ƈ : 0,049-0,051 ; Ɖ : 0,0390,047 ; Ɗ : 0,042-0,042
lit d’attente
Couples sur dalles jointives de l’euthyntéria de gneiss, associés à un scellement (pl. 41)
M053
BQO
2e quart du iiie s.
Ɔ : 0,031 ; Ƈ : 0,030 ; ƈ : 0,031 ; Ɖ : 0,026
faces visibles
Une lettre sur chaque face du socle (pl. 41)
M081
BQC (?)
A : 0,056-0,072 ; B : 0,082-0,091
lit d’attente
Couples sur blocs jointifs du côté Est de l’euthyntéria de marbre ; un trait sur un des joints des blocs Ouest ; associés à un scellement (pl. 41)
M090
ESC
1re moitié dallage – C : 0,028-0,032 ; T : 0,022 ; Ɛ : 0,025 ; ƛ : du iie s. 0,024-0,034 ; ƒ : 0,035 ; plinthe – Ɯ : 0,076 ; Ɠ : 0,029-0,030 ; socle – E : 0,035 ; ƙ : 0,055-0,068 ; Ƌ : 0,033-0,035 ; Ɯ : 0,097
lit d’attente
Couples sur dalles jointives : pas de scellement ; couples sur blocs jointifs de la plinthe et du socle, associés à un scellement ; pas de marque sur les blocs de couronnement conservés (pl. 41-42)
M165 (IG XI 4, 1096)
BQO
milieu du iiie s.
Voir Courby, EAD 5 (1912), p. 75-78
lit d’attente (socle et orthostates) et face de joint (corniche)
Base des Progonoi. Couples sur blocs jointifs de chaque assise. Addition d’un E sur les pièces de socle de la rangée Sud (pl. 42)
Ɖ : 0,067
lit d’attente
Lettre formée à la grosse pointe : graffito (?) (pl. 42)
A : 0,026
lit d’attente
Lettre près du joint, associée à un scellement (pl. 42) Série de pièces de socle 2B017-025 ; couples sur blocs jointifs associés à un scellement (pl. 42-43)
M171
BO
ID 1587 (5A103)
BQC
2B017
socle
ƈ : 0,054
lit d’attente
2B019
socle
H : 0,051
lit d’attente
2B020
socle
I : 0,031
lit d’attente
2B021
socle
I : 0,028 ; E : 0,042
lit d’attente
2B025
socle
Ɖ : 0,045
lit d’attente
2B133
tambour lisse
B : 0,042
2C192
assise courante
2I008
bloc quadrangulaire
2J036
degré de krépis ou toichobate (?)
48 av. J.-C.
fin viedébut ve s.
fin du iiie s.
Commentaires/système
lit d’attente ou Une lettre sur chaque lit de chaque de pose ? tambour de la colonne (?) proche mortaise centrale (pl. 43)
ƈ : 0,080 ; A : 0,079
face arrière
Bloc courant (série B) du parapet de l’Autel de cornes (GD 39). Voir Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), p. 20-21 (pl. 43)
H : 0,041
lit d’attente
Pas de scellement associé conservé (pl. 43)
K : 0,15 ; E : 0,077 ; ƍ ou O : 0,068
face arrière
Pièce du Portique de Philippe. Voir Vallois, EAD 7 (1923), p. 63-66 (pl. 43)
93. Vallois, EAD 7 (1923), p. 63-66. Le bloc 2J036 inclus dans le tableau suivant faisait partie de ce monument. 94. É. Lapalus, L’Agora des Italiens, EAD 19 (1939), p. 30-35.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
88
Type de monument
Date
Haut. des lettre(s)
Position
Commentaires/système
Ɖ : 0,040
lit d’attente
Pas de scellement associé conservé (pl. 43)
A : 0,021
lit d’attente
Orthostate de la base des Progonoi (?). Voir M165 (pl. 43)
4H088
orthostate (?)
4H089
orthostate (?)
4L011
indéterminé
E : 0,074
face arrière (?)
5E151
indéterminé
E : 0,043
lit d’attente
Lettre près du joint, associée à un scellement (pl. 43)
5E159
orthostate
Ɖ : 0,029 ; ƍ ou E (?) :
lit d’attente
Une lettre près de chaque joint, sans scellement associé (pl. 43)
lit d’attente
Le Ɖ et le Ɗ sont imbriqués l’un audessus de l’autre ; le O se trouve de l’autre côté du scellement ; correspondance avec le tambour suivant dans la colonne 7A002 (pl. 43)
lit de pose
Lettres imbriquées, proche d’un scellement. Voir 7A001
milieu du iiie s. (?)
0,064 7A001
tambour lisse
Ɖ : 0,012 ; Ɗ : 0,011 ; Ɣ : 0,013
7A002
tambour lisse
Ɖ : 0,013 ; Ɗ : 0,019
Marque de carrier ou d’entrepreneur (?). Lettre non associée à un scellement (pl. 43)
Tabl. 8 — Marques lapidaires.
La graphie la plus ancienne, sur le bloc 2C192, était sans doute une marque de carrier des Cyclades95. En effet, nous disposons de nombreux blocs de la même série, qui appartiennent au parapet de l’Autel de cornes (GD 39) et aucun autre ne comporte de telles lettres, qui n’ont donc pas pu jouer un rôle dans l’assemblage des assises du parapet96. Par la suite, il semble que nous ayons affaire le plus souvent à de véritables lettres d’assemblage. Le système le plus courant associait un couple de lettres identiques (une sur chacun des blocs) à un scellement horizontal. C’est assurément le cas pour les blocs de la fondation de gneiss verdâtre M028, de l’euthyntéria de M081, du socle 2B015-025, des différentes assises de l’exèdre M090 et de la base des Progonoi (M165), pour lesquels nous avons conservés les blocs jointifs. Dans ces deux derniers cas, il pourrait éventuellement s’agir de lettres de « réassemblage ». En effet, l’exèdre M090 a pu se trouver à l’origine sur la fondation M106, apparemment détruite dans l’Antiquité, alors que l’on construisait le Portique coudé de l’Artémision et que l’on réaménageait l’entrée Nord du Sanctuaire, et être déplacée à cette occasion. De même, la base des Progonoi regardait peut-être à l’origine vers le Portique dédié par le même Antigone Gonatas et avoir été retournée par la suite97, alors qu’une nouvelle ligne de monuments votifs était construite entre les deux monuments royaux. Le même système de couples associés à un scellement horizontal était aussi probablement celui employé sur les blocs ID 1587 (5A103) et 5E151. Sur le tambour 2B133, la lettre associée à la mortaise centrale devait avoir son correspondant sur le tambour suivant98. Dans le cas des lettres qui se trouvent sur les quatre faces du socle de la base M053, si les orthostates ne sont pas marqués au lit de pose99 (auquel cas les lettres correspondraient aux goujons qui les fixaient au socle), il pourrait peut-être s’agir de marques de positionnement, indiquant des directions. Enfin, les lettres imbriquées gravées au lit
95. Voir Table of letters à la fin de l’ouvrage de L. H. Jeffery, The Local Scripts of Archaic Greece, revised edition by A. W. Johnston (1990), et p. 289. 96. Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), ne mentionnent pas ces lettres. 97. L’exèdre M172 était assurément tournée vers le Nord et le Portique. Les blocs de la base des Progonoi ont apparemment été trouvés tournés vers le Sud. 98. On retrouve ce système sur les colonnes du temple hellénistique d’Artémis (GD 46). 99. Ce que nous n’avons évidemment pas pu vérifier, faute de pouvoir les soulever.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
89
de pose de 7A002 et au lit d’attente de 7A001 marquent, dans la colonne100, un changement du système de goujons au niveau de ces deux tambours101. Dans les autres cas recensés, le système demeure obscur. Malheureusement, toutes ces lettres d’assemblage ne fournissent pas un échantillon suffisant pour en déduire des datations épigraphiques. Elles nous renseignent seulement sur les systèmes d’assemblage ou de « réassemblage » employés pour certains monuments. 2. 2. 3.
Autres repères et trous de pince
On a vu précédemment102 que les marbres qui constituaient les premières assises des monuments présentaient souvent un piquetage plus ou moins régulier qui servait d’accroche pour les assises supérieures. Ces surfaces piquetées dessinaient parfois le contour du monument. Elles étaient parfois complétées par un trait de scie indiquant où se plaçait exactement le bloc supérieur103. À ces repères, il faut ajouter les trous de pince104 qui renseignent sur le nombre et la disposition des blocs de l’assise supérieure. Nous en avons noté un grand nombre, sur les pièces de marbre, mais aussi sur les assises de réglage de gneiss ou de granit de diverses fondations et monuments in situ105. 2. 3.
Les scellements
2. 3. 1.
Scellements horizontaux
R. Vallois consacre un long développement aux scellements des monuments déliens106. Malheureusement, il ne s’intéresse qu’aux seuls scellements horizontaux, agrafes et crampons107. À la période archaïque, dans la grande architecture, les scellements sont rares et principalement présents dans les parties hautes des monuments. Ils sont, en revanche, plus courants dans les assises des autels et des monuments plus petits. Ils prennent généralement la forme de queues d’aronde aux côtés courbes, avec ou sans embolon. On trouve aussi, exceptionnellement pendant cette période, des crampons en double ƈ, en S ou même en Z. Les scellements en double T apparaissent à la fin de la période archaïque, au Pôrinos naos (GD 11). Ces crampons en double T, sous l’influence athénienne sans doute, se généralisent à l’époque de l’amphictyonie. Ils sont employés de plus en plus systématiquement jusqu’à la fin du ive ou au début du iiie s. et, au début de l’Indépendance, ils sont supplantés par les agrafes en ƕ qui prolifèrent dans toutes les constructions déliennes à partir de la fin du ive s. Crampons en queues d’aronde Mis à part la fondation du Palmier de Nicias (M011-ID 41), aucun autre monument votif ou honorifique du Sanctuaire d’Apollon n’emploie de scellement en queue d’aronde à embolon, si typique de la période archaïque108. Ceux 100. Colonne 1 du monument distyle aux colonnes lisses. Voir chap. III, p. 151-152. 101. Aucune lettre d’assemblage n’est conservée sur les autres tambours de cette colonne, ni sur ceux de la seconde colonne du monument. 102. Voir ci-dessus p. 81-82, sur les surfaces cachées des marbres. 103. C’est le cas par exemple pour le banc de l’exèdre M009. 104. Développement à ce sujet dans Vallois 1978, p. 528-533, qui en distingue trois types (A, B et C) illustrés dans Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 218-221, fig. 825-837. 105. Il aurait été vain de recenser tous les trous de pince observables à la surface des blocs constituant les monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire. En effet, ces marques donnent uniquement des renseignements sur le mode de construction des monuments, sans qu’une réelle chronologie puisse en être dégagée. Au besoin, nous les avons mentionnées au cas par cas au fil du texte. 106. Vallois 1978, p. 534-582. 107. R. Vallois avait prévu un développement sur les goujons qu’il n’eut pas le temps de rédiger. Voir Vallois 1978, p. 582, n. 3. 108. Type B de Vallois 1978, p. 555-562.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
90
employés dans le soubassement du fameux Palmier présentent, cependant, un embolon rectangulaire, ce qui n’est pas l’usage de l’époque. Tous les blocs portant ce type de scellement qui ont été repérés lors des différentes opérations de catalogage des blocs errants du Sanctuaire sont, en effet, attribués à l’un ou l’autre des grands monuments du Hiéron. La forme « bâtarde hellénistique » de ce type de scellement qui accueille en fait un crampon en ƕ dans une cuvette s’évasant en queue d’aronde a, par contre, été largement employée109. Le type A110, sans embolon, a été employé dans les fondations ou l’élévation de plusieurs monuments votifs ou honorifiques durant les périodes de l’Indépendance et de la colonie athénienne. La cuvette de ces scellements ne comporte plus, alors, les côtés nettement courbes qu’elle présentait antérieurement, sauf dans les cas où elle a été bâclée par l’artisan ou se trouve aujourd’hui érodée. Ces cuvettes adoptent ainsi la forme de trapèzes à fond plat, « souvent trop peu profonds pour avoir contenu autre chose que du plomb111 » ou, quand, au contraire, elles l’étaient, elles contenaient généralement une pièce de bois enrobée dans le plomb112. Dans le tableau 9, sont répertoriés tous les scellements en queue d’aronde présents sur les fondations et monuments in situ dans le Sanctuaire et une sélection des blocs errants sûrement attribuables à des petits monuments où ce même type de crampon apparaît113 (pl. 44 : M011-5A113). Date
Type de bloc
Matériau
Long.
Larg.
Prof.
Commentaires
M011 (ID 41)
422/1 ou 418/7
FPC
Gr
0,24
0,14
0,065 à 0,075
Palmier de Nicias ; queue d’aronde à embolon rectangulaire (prof. 0,08)
M019
2e moitié du iiie s.
FS
Po
0,10 à 0,15
0,07
0,068
Longueur totale du scellement toujours égale à 0,25
M039
iiie s.
FS
Ma + Gr
0,105
0,087
0,047
Monument distyle aux colonnes ovoïdes. Voir Vallois 1978, p. 554 ; Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 231, fig. 879, nos 7-8
M061
iie s.
plinthe
Ma blanc
0,055
0,043
0,03
M088
iie s.
socles, orthostates, assises intermédiaires et frise
Ma saumoné ou blanc
0,05 à 0,065
0,04
0,02
M093
fin iiedébut ier s.
plinthe
Ma blanc
0,082
0,075
0,024
M099
fin iie-début ier s. (?)
plinthe
Ma blanc
0,062
0,047
0,025
M127
vie-ve s.
bloc de parement
Ma blanc
0,055
0,05
0,01 à 0,018
M143
2e moitié du iiie s.
fondation
Po
0,13
0,065
0,026
Pilier attalide (?)
Queue d’aronde très incurvée « d’un type nettement archaïque ». Voir Vallois 1946, p. 579 et fig. 2C, p. 581
109. Voir ci-dessous p. 93-97, le développement sur les scellements en ƕ. 110. Vallois 1978, p. 551-555 ; illustration dans Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 230-231, fig. 878-879. 111. Vallois 1978, p. 554. 112. C’est le cas, à la fin du iiie s., dans les fondations de pôros du Portique de Philippe (GD 3) (Vallois, EAD 7 [1923], p. 71 et fig. 93)
ou, à l’extrême fin du iie s., sur les marbres du Monument de Mithridate (GD 94) (F. Chapoutier, Le sanctuaire des dieux de Samothrace, EAD 16 [1935], p. 40 et fig. 54). 113. Nous avons donc exclu de ce tableau les blocs trop abîmés pour être reconnaissables, ce qui aurait doublé, au moins, le nombre d’occurrences pour ce type de scellement. Pour tous les tableaux concernant les scellements horizontaux, la longueur correspond à celle d’un demi-scellement, mesurée à partir de la face de joint du bloc. Quand ils étaient tous semblables, nous avons le plus souvent mesuré et relevé le scellement le mieux conservé sur un même monument.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
91
Date
Type de bloc
Matériau
Long.
Larg.
Prof.
ID 1728-1729 (4H047)
fin iiedébut ier s.
orthostate
Ma blanc
0,06
0,058
0,027
Commentaires
1A053-054
fin iiedébut ier s.
plinthe
Ma blanc
0,074
0,072
0,031
2C261
fin iiedébut ier s.
socle
Ma blanc
0,085
0,036
0,015
2D062
fin iiedébut ier s.
orthostate
Ma blanc
0,072
0,054
0,03
2D182
fin iiedébut ier s.
socle
Ma blanc
0,105
0,054
0,022
2D194
fin iiedébut ier s.
bloc quadrangulaire
Ma blanc
0,065
0,054
0,024
4A025
fin iiedébut ier s.
orthostate
Ma blanc
0,065
0,065
0,017
4H006
iiedébut ier s.
orthostate
Ma blanc
0,04
0,035
0,021
Base d’Antiochos VIII (M164) (?)
4H039, 4H042, 4H045
fin iiedébut ier s.
plinthe, socle, et ante d’exèdre
Ma blanc
0,055 ; 0,06 ; 0,045
0,046 ; 0,05 ; 0,048
0,029 ; 0,016 ; 0,016
Blocs d’une même exèdre rectangulaire
4I004
fin iiedébut ier s.
couronnement
Ma blanc
0,075
0,065
0,021
Scellement en queue d’aronde employé concurremment avec des scellements en ƕ
5A102
iiedébut ier s.
socle
Ma blanc
0,045
0,03
0,014
5A113
iiedébut ier s.
bloc quadrangulaire
Ma blanc
0,048
0,045
0,017
Tabl. 9 — Crampons en queues d’aronde.
Comme nous l’avons vu au début de cette section, parmi les monuments présentés ci-dessus, seule la fondation du Palmier de Nicias (M011-ID 41) présente des scellements en queue d’aronde à embolon. La forme rectangulaire de celui-ci est unique et ne connaît pas de parallèle à Délos. Par contre, le fait que la cuvette de ces scellements soit taillée dans le granit amène à remonter la datation proposée par R. Vallois pour la fondation M039, celle du monument distyle aux colonnes ovoïdes, que celui-ci plaçait vers 210 par comparaison avec les crampons des fondations de la Salle hypostyle (GD 50)114. Les fondations M019 et M143 présentent, elles aussi, de grandes cuvettes aux bords rectilignes, mais taillées dans le pôros. Elles se rapprochent en cela beaucoup de celles que l’on trouve sur les fondations, elles aussi en pôros, du Portique de Philippe (GD 3)115 et doivent ainsi appartenir à la même époque. Pour les pièces de marbre, le scellement aux parois fortement concaves du petit Autel d’Apollon Génétôr, entouré par la plate-forme M127, permet de placer celui-ci vers la fin de l’époque archaïque116. Ensuite, les différents blocs présentés ci-dessus, avec leurs cuvettes trapézoïdales à fond plat, ne peuvent guère être antérieures au iie s. Notons au passage que ce type de scellement est presque exclusivement réservé aux parties basses des édifices, pour en assurer la cohésion horizontale, alors que le poids du reste de l’élévation tasse bien assez le monument en son entier pour en assurer la solidité. Deux des trois pièces du couronnement 4I004 que l’on a conservé comportent ces sortes de cuvettes trapézoïdales, employées concurremment avec des scellements en ƕ pour y maintenir les autres pièces de la même assise. On retrouve aussi ces cuvettes en trapèze à fond plat jusque dans les pièces de la frise du pilier M088 (GD 14), alors que des crampons en ƕ y ont été préférés pour maintenir entre elles les pièces de la corniche et la 114. Vallois 1978, p. 544. 115. Voir ci-dessus, n. 112. 116. Comparer le scellement avec ceux du linteau du Monument aux hexagones (GD 44) : Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 231,
fig. 879, no 6.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
92
plinthe supportant directement les statues. Ici, les scellements en queue d’aronde restent de taille modeste, comme sur la plinthe M061 ou l’orthostate 4H006, que l’on peut peut-être attribuer à la grande base à orthostates dédiée à Antiochos VIII (M164-ID 1549)117. Le type plus petit de ces scellements ne donne pas d’indication chronologique très précise118. Il est employé durant tout le iie s. Par contre, les crampons de ce type de plus grand format semblent être employés surtout vers la fin du iie et au début du ier s.119, mais en nombre nettement moins important que les crampons en ƕ qui forment alors le type d’agrafe le plus largement employé. Crampons en double T Les scellements en double T apparaissent, à Délos, à la fin du vie s., dans la construction du Pôrinos naos (GD 11). Ils sont largement employés pendant toute l’époque classique : au Grand Temple (GD 13), au Temple des Athéniens (GD 12) et aux Trésors (GD 16-20) pour le ve s. ; à la Graphè (GD 35) et à l’autel d’Athéna, Zeus et Héra du Dôdékathéon (GD 51) à la fin du ve ou au début du ive s. ; au Pythion (GD 42) vers le milieu du ive s. ; à l’autel de l’Héraion (GD 101) et à celui de l’Aphrodision de Stésiléos (GD 88) pour la fin du ive ou le début du iiie s.120. Tous ces monuments (pl. 45 : M011-5B148) donnent autant de parallèles pour dater les monuments, les fondations et les blocs errants qui nous intéressent ici et dont nous avons établi la liste dans le tableau 10. Date
Type de bloc
Matériau
Long.
Larg.
Prof.
Ép. Ép. axiale transversale
Commentaires
assise Ma blanc supérieure
0,11
0,115
0,03
0,023
0,023
Palmier de Nicias
0,08 à 0,12
0,115
0,07
0,015 à 0,045
0,018
Structure démantelée dans l’Antiquité ; voir Vallois 1978, p. 565-567. Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), fig. 892-893 et 911, no 2, p. 237 et 241
M011 (ID 41)
422/1 ou 418/7
M034
2e moitié du ve s. (?)
boutisses
Po
M077
fin du ive s.
plinthe
Ma blanc
0,076 0,064 à 0,024 à 0,015 à 0,072 0,026 0,068
0,016
Base à orthostates (blocs 5B246-247) ; cuvettes peu soignées
ID 52
milieu du ive s.
corps de base
Ma blanc
0,09
0,076
0,021
0,025
0,02
Base d’Archippè, signée Praxias d’Athènes
2C104
fin ve-début ive s. (?)
fronton
Ma blanc
0,089
0,072
0,03
0,015
0,015
Ca gris d’Éleusis
0,086
0,066
0,027
0,011
0,014
5B147-150 fin ve-début ive s. (?) orthostates 5B246-247
fin du ive s.
orthostates Ma blanc
0,065 0,056 à 0,018 0,014 à 0,07 0,069 à 0,023 à 0,017
0,017 à 0,02
Orthostates de M077 ; cuvettes peu soignées
Tabl. 10 — Crampons en double T.
117. Même hauteur (0,91 m), pour les deux orthostates : 4H006 et celle inscrite (ID 1549), où il subsiste éventuellement dans la cassure du bloc une petite portion d’un de ces petits scellements en queue d’aronde. 118. C’est pourquoi, dans le tableau 9, nous avons laissé la date « flotter » entre le iie et le début du ier s. pour tous les scellements de moins de 0,05 m de longueur. 119. Voir le Monument de Mithridate (GD 94) et l’orthostate inscrit portant la dédicace ID 1729 en faveur du banquier italien L. Aufidius. 120. Tous ces exemples, décrits par Vallois 1978, p. 565-572, sont illustrés dans Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 237-240 (photographies), fig. 891-910, et surtout p. 241-242 (relevés à l’échelle 1/2), fig. 911-912. Il ne semble pas que, à Délos, ce type de scellement fut de nouveau employé à l’époque augustéenne, comme c’est le cas à Athènes : sur ce point voir P. Amandry, « Trépieds d’Athènes I. Dionysies », BCH 100 (1976), p. 86 et n. 97, avec exemples et bibliographie.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
93
Le plus ancien monument votif ou honorifique employant des scellements en double T semble être M034. La destination de cette construction demeure obscure et R. Vallois hésitait sur sa datation, car les blocs utilisés ici sont manifestement remployés d’un monument plus ancien. Les cuvettes de ses crampons en double T sont de belle taille, très profondes, et font remonter le monument au milieu du ve s. À la fin de ce siècle, les marbres de la fondation du Palmier de Nicias (M011-ID 41) présentent aussi un de ces grands scellements en double T, cependant moins profondément creusé. Malheureusement, on ne peut pas attribuer à un monument en particulier le petit fronton 2C104, qui gît actuellement parmi les blocs conservés dans l’édifice à abside (GD 39), ou les quatre orthostates en pierre d’Éleusis 5B147-150 rassemblés au Nord-Est du même monument, en contrebas de la « voie sacrée ». Les cuvettes de leurs crampons en double T, finement travaillées au ciseau, trouvent un parallèle exact (proportion et profondeur) sur la krépis de l’autel d’Athéna, Zeus et Héra au Dôdékathéon121, au début du ive s. On ne connaît pas non plus l’emplacement originel de la petite base pseudo-monolithique dédiée à Artémis par la Mykoniate Archippè et signée par Praxias d’Athènes (ID 52). Les deux petits scellements en double T présents à l’arrière de son lit d’attente ressemblent à ceux employés dans les assises basses du Pythion122 et confirment ainsi la datation épigraphique, du milieu du ive s., proposée par les éditeurs des ID. Enfin, la plinthe M077 et les orthostates 5B246-247 doivent certainement être rapprochés en fonction des petits scellements en double T qu’ils portent. Ceux-ci sont peu soignés : ils ne sont pas toujours perpendiculaires au joint, le fond de la cuvette n’est pas parfaitement plat, la barre horizontale du T est souvent tordue et la barre verticale dépasse même dans un cas pour former une croix. Ces signes de décadence, que l’on retrouve, moins prononcés, sur l’autel de l’Aphrodision123, marquent la fin de la période d’utilisation de ce type de scellement, au début de l’Indépendance, vers la fin du ive ou au tout début du iiie s. Agrafes en ƕ Les agrafes en ƕ124 sont typiques de la période hellénistique. Elles apparaissent et se multiplient dès la fin du ive s. Il s’agit de crampons de section carrée ou rectangulaire qui étaient logés dans des cuvettes aux longs côtés « droits ou trop peu incurvés pour que le plomb puisse être un lien complémentaire125 ». R. Vallois distingue deux types de ces crampons : les variétés ƥ et Ʀ, de bronze126, que nous retrouvons toutes les deux employées dans l’élévation des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon. Contrairement à ce que nous avons pu faire pour les crampons en queues d’aronde et en double T, statistiquement beaucoup moins nombreux, nous étudierons ci-après les seuls crampons conservés sur les monuments in situ et les blocs errants inscrits. Variété ƥ Les cuvettes de la variété ƥ127 adoptent la forme de : « rainures à parois droites ou très peu inclinées et strictement équidistantes d’un bout à l’autre. L’amortissement est une paroi inclinée en talus, ce qui a facilité l’insertion du crampon et surtout la coulée du plomb. Généralement cette paroi descend jusqu’au fond du nid destiné au crochet ; quelques fois elle en est séparée par un petit gradin. En largeur, ce nid s’étend d’un bord de la cuvette à l’autre. Sa longueur est
121. Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 242, fig. 912, no 10. 122. Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 242, fig. 912, no 11. 123. Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 242, fig. 912, no 14. 124. Une fois de plus, l’ouvrage de R. Vallois nous fournit un guide précieux pour analyser ces agrafes en ƕ : Vallois 1978, p. 572-582. 125. Vallois 1978, p. 572. 126. Nous avons pu repérer quelques-unes de ces agrafes utilisant le fer, comme cela est avéré quelques fois à Délos dans la grande archi-
tecture. Plutôt que de les traiter à part, nous les avons incluses dans les tableaux 11 et 12. 127. Vallois 1978, p. 573-576 ; illustration : Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 243 (photographies), fig. 913-917 et fig. 926, p. 246
(relevés à l’échelle 1/2).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
94
un peu plus grande ou au moins égale. Elle dépend de la section du crampon en bronze, qui peut être plus haute que large ou carrée, en partie aussi du profil de la cavité, tantôt évasée vers le joint, tantôt droite128 ».
Ce type d’agrafe est surtout typique du iiie s. Cependant, il fut encore occasionnellement utilisé au début du iie s.129. Le tableau 11 dresse l’inventaire des agrafes en ƕ de la variété ƥ employées dans les monuments du Sanctuaire (pl. 46). Date M018 M025
milieu du iiie s. milieu du iiie s.
M083
2e moitié du iiie s.
M085 (IG XI 4, 1105)
276-263
M086 M089 M090
milieu du iiie s. milieu du iiie s. (?) milieu du iiie s.
M167
milieu du iiie s.
M171
2e moitié du iiie s. milieu du iiie s.
M187 M188 (IG XI 4, 1076) ID 1633
Type de bloc plinthe plinthe
Matériau
Long.
Ma blanc Ma blanc
Larg. Prof. de la tige 0,015 0,008 0,02 0,012
0,043 0,053 à 0,063 plinthe Ma blanc 0,046 0,015 0,017 bleuté à 0,066 à 0,022 orthostates Ma gris 0,085 0,013 0,012
socle plinthe plinthe ; socle plinthe
Ma blanc 0,069 Ma blanc 0,085 Ma blanc 0,062 ; bleuté 0,053 Ma gris 0,11
0,011 0,017 0,011 0,024 0,012 ; 0,012 ; 0,023 0,008 0,024 0,024
plinthe
Ma blanc
0,072
0,015
0,015
plinthe
Ma blanc bleuté Ma blanc
0,071
0,011
?
0,057
0,014
0,016
Ma gris
0,095
0,032
0,016
socle 3e quart du iiie s. orthostate milieu du iiie s. ; remploi après 167 (?)
Prof. Commentaires du nid 0,02 Base quadrangulaire (?) 0,036 Base quadrangulaire (?) 0,029 Base à orthostates (?) à 0,041 0,024 Base de Philétairos ; scellements de type Ʀ employés dans le couronnement de la même base 0,039 Base à orthostates (?) 0,041 Base quadrangulaire (?) 0,022 ; Exèdre semi-circulaire 0,027 0,065 Pilier (?) ; cuvette de scellement non conservé sur le socle mouluré 0,025 Base en T ?
Base à orthostates (?) ; scellement conservé 0,034 ? Base d’Admétos, fils de Bokros ; scellement conservé 0,033 Scellement conservé dans le fond du nid
Tabl. 11 — Agrafes en ƕ de la variété ƥ.
Tous les scellements présentés dans ce tableau trouvent des parallèles au iiie s., sauf le dernier (ID 1633) qui pose problème. Cette longue agrafe en ƕ est, en effet, la réplique exacte de celles que l’on trouve sur l’exèdre de l’Agora des Déliens (GD 84), elle-même datée du milieu du iiie s. La dédicace, très mutilée, se place néanmoins, par son formulaire, à l’époque athénienne, soit après 167. Il nous faut donc convenir que nous avons ici affaire à un remploi. Ces scellements, bien datables, précisent aussi la chronologie de certains monuments. Ainsi, il faut sans doute dater les deux plinthes M018 – et peut-être aussi sa voisine M017 – et M025 de la première moitié du iiie s. ou vers le milieu de ce siècle. À la même date, semblent aussi se concentrer, en avant du Temple des Athéniens (GD 12) et du Pôrinos naos (GD 11), les monuments M083, M085-086 et M089-090. D’ailleurs, les scellements employés sur les blocs de l’exèdre semi-circulaire M090 permettent de remonter sa construction d’un siècle, datée à tort par S. Freifrau von Thüngen du milieu du iie s.130. Assurée est donc aussi, maintenant, la datation de deux monuments, 128. Vallois 1978, p. 573. 129. R. Étienne, J.-P. Braun (n. 32, p. 19), p. 87 et n. 35. Dans cet article, les auteurs présentent la restitution architecturale de l’autel monumental du théâtre, qui emploie les deux variétés, ƥ et Ʀ, concurremment, sur différentes assises de son élévation. Cet autel pourrait avoir été construit au début du iie s., et précisément en 179-178, si l’on suit la démonstration de R. Étienne. Contra : J.-Ch. Moretti, « La divinité titulaire du grand autel de Place du théâtre à Délos », BCH 121 (1997), p. 667-671. Quoi qu’il en soit, cet autel doit être daté de la fin du iiie ou du début du iie s., ainsi que ses scellements. 130. Thüngen 1994, no 134. L’erreur est d’ailleurs grossière. Typologiquement, cette exèdre, dont le dossier est formé d’un parement simple, se rapproche de celle de l’Agora des Déliens ou de celle de Sotélès, située au Sud-Est des Propylées du Hiéron, et toutes deux datées du milieu ou de la seconde moitié du iiie s.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
95
M167 et M171, situés en avant du Portique d’Antigone (GD 29) et qui furent, sans doute, les premiers à être érigés dans cette région du Sanctuaire à côté de la base des Progonoi (M165). Enfin, devant le Monument des taureaux, les scellements employés sur la plinthe de M187 permettent aussi de dater le monument du milieu du iiie s., comme les autres bases de ce secteur (M188, datée par sa dédicace). À cette variété ƥ, on pourrait aussi peut-être ajouter l’un ou l’autre des scellements présents sur les monuments M009, M059, M121 et M132. Ceux-ci présentent, en effet, des cuvettes, quoique plus larges que celles de la variété ƥ, aux bords exactement parallèles, évasés seulement au niveau du nid – mais peut-être suite à l’arrachage des crampons. À défaut, nous les avons classés parmi les cuvettes de la variété Ʀ, auxquelles elles sont, cependant, peut-être encore antérieures. Variété Ʀ Les cuvettes de la variété Ʀ131 sont caractérisées par un nid barlong qui occupe toute la largeur de la cuvette dont les extrémités ne sont pas forcément parallèles, et peuvent s’évaser légèrement à la manière d’une queue d’aronde. « Il est rarement possible de distinguer la variété Ʀ(avec crampon de section plus large que haute) d’une variété mixte (ƥƦ), qui associe à la queue d’aronde bâtarde une tige de bronze plus haute que large […] La variété Ʀ reparaît assez fréquemment sur les assises des petits monuments du iie siècle (exèdres et bases) et même un peu plus tard ; quelquefois en concurrence avec la variété ƥ, dont les cuvettes, dès la dernière époque de l’Indépendance, sont relativement moins profondes en comparaison de leur largeur, et n’ont plus la netteté des cavités du iiie siècle132 ».
Le tableau 12 recense les monuments in situ et les blocs errants inscrits qui comportent l’une ou l’autre des variétés de crampons ƥƦ ou Ʀ (pl. 47-50). Date
Type de bloc
Matériau
Long.
Larg.
Prof. de Prof. la tige du nid
Commentaires
M009
fin du iiie ou iie s.
plinthe
Ma blanc
0,079
0,02
0,014
0,039
Exèdre rectangulaire
M013
fin du iii ou ii s.
parpaing
Po
0,109
0,059
0,041
0,059
Base équestre, à orthostates (?)
M014
fin du iiie ou iie s.
parpaing
Po
0,079
0,032
0,019
0,044
Base équestre, à orthostates (?)
179-175
couronnement
Ma gris
0,07
0,028
0,013
0,039
Base de Massinissa de Numidie
M081
fin du ier s. av. ou ier s. apr. J.-C. (?)
plinthe
M082
iie s. (?)
socle
Ma blanc
0,062
0,034
0,022
0,035
Colonne ou base ronde composite
M085 (IG XI 4, 1105)
276-263
couronnement
Ma gris
0,06
0,03
0,03
0,054
Base de Philétairos ; crampon de fer (?), crampon de la variété ƥ dans les assises inférieures
M094
iie s. (?)
plinthe
0,016
0,034
Base quadrangulaire (?)
M059 (IG XI 4, 1116)
e
e
Ma blanc 0,087 à 0,018 à 0,014 à 0,039 à Plate-forme quadran0,089 0,053 0,017 0,047 gulaire, faite de blocs remployés
Ma blanc 0,064 à 0,026 à 0,096 0,032
131. Vallois 1978, p. 576-579 ; illustration : Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 244-245 (photographies), fig. 920-925 et p. 247 (rele-
vés à l’échelle 1/2), fig. 927. 132. Vallois 1978, p. 577-578 et n. 1, où il donne des exemples issus de Courby, EAD 5 (1912), et de Vallois, EAD 7 (1923).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
96
Date
Type de bloc
Matériau
Long.
Larg.
M094b
iiie s. (?)
socle, orthostates
Ca rose
0,075
0,028
0,015
0,026
Base en calcaire rose, non en place
M100
fin iie-début ier s.
socle
Ma blanc
0,067
0,049
0,026
0,049
Base quadrangulaire composite
M121
fin du iiie s. (?)
plinthe
Ma blanc
0,07
0,026
0,016
0,032
Exèdre rectangulaire
M129
fin ii -début i s.
plinthe
Ma blanc
M132
début du ier s.
plinthe
Ma blanc
0,05
0,03
0,024
0,042
Exèdre rectangulaire
M134
dernier tiers du ii s.
plinthe
Ma blanc
0,055
0,025
0,012
0,022
Exèdre semi-circulaire
M146
dernier quart du iie s. (?)
socle et banc
Ma blanc
0,062
0,035
0,018
0,037
Exèdre rectangulaire
M149
dernier quart du iie s.
socle
Ma blanc
0,05
0,035
0,017
0,037
Exèdre rectangulaire
M150
dernier quart du iie s.
socle
Ma blanc
0,067
0,041 à 0,053
0,022
0,041
Exèdre rectangulaire
M152 (ID 1968)
dernier quart du iie s.
orthostate
Ma blanc 0,085 à 0,039 à 0,092 0,044
0,014
M160 (ID 1962)
fin iie-début ier s.
orthostates ; couronnement
M161
fin iie-début ier s.
M163 (ID 1967)
fin iie-début ier s.
couronnement
Ma blanc
0,065 à 0,085
0,05
M165 (IG XI 4, 1096)
milieu du iiie s.
socle
Ma gris
0,09
0,03
0,021
0,053
M168 (ID 1965)
dernier tiers du iie s.
orthostate ; couronnement
Ma blanc
0,065 ; 0,051
0,023 ; 0,032
0,011 ; 0,014
0,025 ; Blocs de l’exèdre semi0,03 circulaire de Thrasydéios, remontée mais non en place
M172
dernier quart du iie s.
banc
Ma blanc
0,05
0,035
0,012
0,028
M181 (ID 1963)
dernier quart du iie s.
orthostates ; couronnement
Ma blanc
0,055 0,025 à 0,013 à 0,026 à Exèdre rectangulaire à 0,071 ; 0,045 ; 0,017 ; 0,031 ; 0,055 à 0,039 à 0,009 à 0,02 à 0,06 0,045 0,01 0,031
ID 1655
dernier tiers du iie s.
frise ; corniche
Ma blanc
0,125 ; 0,125 à 0,135
0,06 ; 0,04
0,03 ; 0,026
0,051 ; Monument distyle de 0,036 l’Artémision
ID 2515
5 apr. J.-C.
plinthe
Ma bleuté
0,10
0,028
0,026
0,044
Monument quadrangulaire
178-175
orthostate
Ma bleuté
0,073
0,016
0,023
0,04 ?
Base à orthostates
48
corps de base
Ma gris
0,085
0,022
0,018
0,03
Bloc quadrangulaire remployé
IG XI 4, 1112-1113 ID 1587
e
er
e
Ma blanc
socle ; orthostate ; Ma blanc couronnement
Prof. de Prof. la tige du nid
Commentaires
0,08 0,035 à 0,007 à 0,024 à Base à orthostates (?) à 0,105 0,042 0,013 0,032 Blocs de la plinthe remployés avec plusieurs scellements inutiles
0,029 à Exèdre semi-circulaire 0,035 d’Aristogénès
0,06 0,04 ; 0,015 0,037 à Exèdre A à 0,08 ; 0,045 à à 0,02 ; 0,044 ; 0,08 0,065 0,02 0,04 à 0,085 0,065 ; 0,03 ; 0,015 ; 0,07 ; 0,044 ; 0,014 ; 0,07 0,023 à 0,01 à 0,025 0,013
0,02 ; Exèdre B 0,027 ; 0,022 à 0,026
0,015 à 0,037 à Exèdre D 0,017 0,04 Base des Progonoi ; crampon de fer
Exèdre semi-circulaire
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
97
Date
Type de bloc
Matériau
Long.
Larg.
ID 1966
dernier quart du iie s.
orthostate
Ma blanc
0,062
0,05
0,028
0,05
Base à orthostates ou exèdre rectangulaire (?)
ID 1870
fin iie-début ier s.
orthostate d’ante gauche d’exèdre
0,07
0,05
0,008
0,033
Scellement en biais par rapport au joint
4G046134
orthostate
0,06
0,03
0,024
0,034
Base à orthostates ou exèdre rectangulaire (?)
2H023135
orthostate
0,07
0,03
0,014
0,033
Base à orthostates ou exèdre rectangulaire (?)
Tabl. 12 — Agrafes en ƕ de la variété Ʀ ou ƥƦ.
Prof. de Prof. la tige du nid
Commentaires
133134
Les deux grandes bases royales du iiie s., M085 (base de Philétairos) et M165 (base des Progonoi) emploient des cuvettes de la variété Ʀ, mais pour y loger des crampons de fer : dans toutes les assises pour M165, et seulement pour liaisonner les pièces de la corniche pour M085, où les autres assises sont assemblées au moyen de crampons de bronze logés dans des cuvettes de la variété ƥ. On retrouve peut-être ces mêmes crampons de fer sur les blocs du socle et les orthostates de la base de calcaire rose, remontée sur la fondation M094. Cette base présente d’ailleurs toutes les caractéristiques d’une base royale, même si son origine demeure difficile à déterminer. Les cuvettes conservées sur les blocs de pôros des fondations des monuments (équestres ?) M013 et M014 ont, aussi, éventuellement pu servir à loger des crampons de fer dès la fin du iiie s. Dès la fin du iiie s., peut-être, ou au commencement du iie s., les cuvettes des crampons visibles sur les plinthes des exèdres M009 et M121 montrent encore des bords bien parallèles, mais pour des crampons de section rectangulaire, plus larges que ceux de la variété ƥ. Avant la fin de l’Indépendance, toujours, on trouve des crampons en ƕ logés dans des cuvettes qui se prolongent largement vers l’intérieur du bloc après que le crochet plonge dans son nid : sur les orthostates de la base d’Héliodôros (IG XI 4, 1112-1113) et sur le bloc remployé qui servit de support à la statue de César un siècle et demi plus tard (ID 1587). On retrouve des cuvettes pour crampon de section rectangulaire au commencement de l’époque athénienne, sur le socle de la petite colonne ou de la base ronde composite M082, sur la plinthe M094 et sur un bloc de cette époque remployé plus tard dans la plinthe M129. Dans la seconde moitié du iie s., les crampons de la variété Ʀ se multiplient et prédominent dans tous les petits monuments du Sanctuaire. Ainsi, ils sont largement employés dans la construction des nombreuses exèdres qui sont érigées au Sud du Portique d’Antigone (GD 29) (M132, M134, M146, M149-150, M152, M160-161, M163, M168, M172 et M181), celle de quelques bases quadrangulaires composites ou à orthostates, et celle du monument distyle de l’Artémision (M100, M129 et ID 1655). La forme de ces scellements est souvent grossière avec des cuvettes évasées et des nids de formes irrégulières. 2. 3. 2.
Scellements verticaux
S’il existait une synthèse détaillée concernant l’emploi des scellements verticaux dans la construction des grands monuments déliens, une étude des goujons aurait pu s’avérer très fructueuse pour affiner les datations des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire. Malheureusement, cette étude reste à faire et nous ne pouvons l’entreprendre dans le cadre de la présente publication. Cependant, R. Martin et A. K. Orlandos ont, tous deux, consacré de belles pages de leurs manuels à ce sujet, en y intégrant de nombreux exemples déliens135. Le procédé de goujonnage était bien connu dans le monde grec, mais l’évolution chronologique qu’il suggère, comme celle des scellements horizontaux, ne doit pas « être considérée comme régulière, car elle est tributaire 133. Orthostate inscrit mais non repéré dans les ID/IG en raison de l’usure de l’inscription. 134. Voir note précédente. 135. Martin 1965, p. 279-296, et A. K. Orlandos, Les matériaux de construction et la technique architecturale des anciens Grecs (1968),
p. 100-122.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
98
de la qualité de la pierre, de variations régionales, d’habitudes d’ateliers […] N’empêche : même si elle ne peut servir à dater un monument, une évolution existe bel et bien dans ses grandes lignes ; elle fournit au moins une indication136 ». Les goujons sont employés dans les monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire délien dès l’époque archaïque, notamment pour assembler les colonnes et leurs chapiteaux137. Le goujon est alors unique, en position axiale et généralement quadrangulaire138. À partir du milieu du ive s., dans le Péloponnèse, ce goujon axial cylindrique ou quadrangulaire est renforcé par l’adjonction d’un ou de deux tenons périphériques139 : ces avancées sont introduites, à Délos, plus tardivement (vers la fin du iiie ou même au début du iie s.)140. Les indications rassemblées par R. Martin sont précieuses pour l’étude des nombreuses colonnes votives du Sanctuaire141, dont nous présentons un récapitulatif du système de goujonnage dans le tableau 13142. Type
Système de goujonnage
Date
Colonne 1
lisse
Deux goujons quadrangulaires diamétraux sur la base et les deux premiers tambours ; changement de système au lit d’attente du 2e tambour avec adjonction d’une mortaise axiale quadrangulaire légèrement décentrée ; ce second système alterné avec le premier sur un tambour sur deux au-dessus
iiie-iie s. (?)
Colonne 2
lisse
Pas de scellements verticaux
Colonne 3
lisse
Colonne 4
Bibliographie Monuments 2010 : L3
?
Monuments 2010 : L Divers
Alternance sur chaque lit : une mortaise axiale quadrangulaire ou deux goujons quadrangulaires diamétraux
iiie-iie s. (?)
Monuments 2010 : L Divers
lisse
Une mortaise quadrangulaire axiale
ve-ive s. (?)
Monuments 2010 : L Divers
Colonne 5
lisse
Une mortaise axiale circulaire et trois goujons plats périphériques
1re moitié du iiie s.
M 041, Colonne D, Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002)
Colonne 6
lisse
Une mortaise axiale circulaire et trois goujons plats périphériques
1re moitié du iiie s.
M 041, Colonne D’, Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002)
?
Monuments 2010 : C241
fin iiiedébut iie s. (?)
Monuments 2010 : C242
24 cannelures Une mortaise quadrangulaire axiale et deux goujons quadrangulaires périphériques avec changement de l’axe attesté sur le premier tambour
iiie-iie s. (?)
Monuments 2010 : C243
Colonne 10
24 cannelures Deux goujons quadrangulaires diamétraux avec changement de l’axe sur tous les lits
iiie-iie s. (?)
Monuments 2010 : C244
Colonne 11
20 cannelures Trois goujons quadrangulaires périphériques
Colonne 7
24 cannelures Deux goujons quadrangulaires diamétraux
Colonne 8
24 cannelures Une mortaise quadrangulaire axiale et un goujon quadrangulaire périphérique
Colonne 9
?
Colonne dorique, Monuments 2010
136. M.-Chr. Hellmann (n. 78), p. 94. 137. Voir ci-dessous, p. 134-152, et le chapiteau no 2 décrit par Marcadé 1974, p. 303-305. Les chapiteaux archaïques votifs nos 1, 3 et
5 décrits dans le même article ont aussi pu provenir du Sanctuaire. 138. C’est le système employé au Grand Temple (GD 13) et au Temple des Athéniens (GD 12) : Courby, EAD 12 (1931), p. 44-45, 92 et p. 120, fig. 130. 139. Martin 1965, p. 294. 140. Martin 1965, p. 294-295. 141. Voir chap. III, p. 134-152, pour un raisonnement développé sur la restitution des colonnes et monuments distyles présentés dans ce tableau. 142. Pour un compte-rendu sur l’étude des colonnes du Sanctuaire, voir R. Étienne, « Le Sanctuaire d’Apollon », BCH 134 (2010), p. 567-572, et plus particulièrement p. 570-573, « II. Étude des monuments votifs ».
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
Type
Système de goujonnage
99
Date
Bibliographie
fin iiie-début iie s. (?)
Monuments 2010 : C201
20 cannelures Une mortaise quadrangulaire axiale et deux goujons quadrangulaires périphériques avec changement de l’axe sur tous les lits
iiie-iie s. (?)
Monuments 2010 : C202
20 cannelures Deux goujons quadrangulaires diamétraux
iiie-iie s. (?)
Monuments 2010 : C203
ve- ive s. (?)
Monuments 2010 : F201
Colonne 12
20 cannelures Une mortaise axiale circulaire et un goujon circulaire périphérique
Colonne 13
Colonne 14 Colonne 15
20 facettes
Monument distyle 1
colonnes ovoïdes ioniques
Une mortaise axiale circulaire Une mortaise centrale circulaire et deux goujons quadrangulaires alignés dans le grand axe
1re moitié du iiie s.
M039
Monument distyle 2
colonnes Une mortaise quadrangulaire axiale et un goujon qualisses ioniques drangulaire périphérique ; changement de système sur le 3e tambour : deux goujons quadrangulaires périphériques
iiie-iie s. (?)
Monuments 2010 : L1-L2
Monument distyle 3
colonnes Deux goujons quadrangulaires diamétraux ; pas de gou24 cannelures jon pour le chapiteau ioniques
fin du iie s.
ID 1655
L’abréviation bibliographique utilisée dans ce tableau, Monuments 2010, correspond à J.-P. Braun, R. Étienne, Fr. Herbin, « II. Étude des monuments votifs » dans R. Étienne, « Le Sanctuaire d’Apollon », BCH 134 (2010), p. 570-573.
Tabl. 13 — Système de goujonnage des colonnes.
Les exemples rassemblés par R. Martin permettent de situer approximativement la plupart des colonnes votives érigées dans le Sanctuaire d’Apollon, selon le système de goujonnage employé, aux iiie et iie s. C’est là, semble-t-il, la grande époque pour l’érection des colonnes votives déliennes. Les différents systèmes comportant plusieurs goujons ont peut-être été d’abord élaborés et expérimentés pour les colonnes votives143, qui, en tant que supports totalement libres, nécessitaient sans doute une meilleure cohésion interne que les colonnes assujetties à un stylobate et liées par un entablement dans l’élévation de grands bâtiments. La chronologie des goujons employés dans la construction de monuments plus petits est plus ardue à appréhender. À la fin du ve s., déjà, les assises de granit de la fondation du Palmier de Nicias (M011-ID 41) étaient assemblées au moyen de grands goujons de section carrée. Cet usage s’est largement répandu par la suite pour assurer la cohésion entre toutes les assises des petits monuments du Hiéron. Les goujons, de bois ou de métal, pouvaient adopter une forme ronde, carrée ou rectangulaire et être munis ou non d’un canal de coulée horizontal144, s’ils étaient « perdus » plutôt que disposés sur les joints. On retrouve leurs cuvettes sur les lits d’une grande majorité des blocs qui constituent l’élévation des bases composites ou à orthostates, des exèdres, des colonnes et des piliers du Hiéron. Les cuvettes sont en général jumelées pour assujettir les orthostates à leur socle et au couronnement qui les coiffe. Dans le cas des bases composites, il ne semble pas y avoir de règle : il peut y en avoir une ou deux, ou même pas du tout. À partir du iiie s., on les retrouve parfois jusque sur les assises de réglage de gneiss ou de granit de certaines fondations. Une seule catégorie de ces goujons peut être relativement bien dater. Il s’agit des petits goujons « plats », sur joint, qui pouvaient alors rester apparents, ou perdus, employés depuis la fin du ive s. et durant tout le iiie s., avec ou sans canal de coulée. Le tableau 14145 recense l’emploi des goujons « plats » appliqué aux monuments votifs et honorifiques in situ et aux blocs errants du Sanctuaire. 143. C’est le cas, par exemple, à Delphes, pour la colonne d’Acanthe dont les tambours comportent deux goujons diamétraux sur chacun
de leurs lits : SD 509 ; Jacquemin 1999, no 485. Les colonnes votives archaïques ne comportaient, semble-t-il, qu’un unique goujon central, comme peut-être la colonne des Naxiens à Delphes (SD 328 ; P. Amandry, La Colonne des Naxiens et le Portique des Athéniens, FD II [1953], p. 8-9 et pl. V-X) ; et plus sûrement la colonne du Sphinx d’Égine (G. Gruben, Klassische Bauforschung [2007], p. 118-121 = MDAI(A) 80 [1965], p. 177-180 et pl. 2). 144. Le procédé du canal de coulée vertical ou oblique ne semble se rencontrer que dans la grande architecture. Nous n’avons observé aucun de ces canaux sur les pièces provenant des petits monuments du Hiéron. 145. Dans ce tableau, la profondeur a toujours été mesurée depuis un des lits, elle correspond donc théoriquement à la moitié de la hauteur du scellement complet.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
100
Date
Type de bloc
Matériau
Long.
Larg.
Prof.
M026
iiie s.
euthyntéria
Gn blond
0,05
0,013
0,03
Avec canal de coulée
M028
iiie s.
euthyntéria
Gn vert
0,05
0,02
0,04
Employé concurremment avec goujons rectangulaires
M036
iiie s.
euthyntéria
Gn blond
0,05
0,013
0,03
Associés à des trous de pince
re
Commentaires
M041
1 moitié du iiie s.
plinthe et tambours
Ma blanc
0,07
0,02
0,06
Colonne D et D’ ; voir Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002)
M076 (IG XI 4, 1076)
3e quart du iiie s.
corps de base quadrangulaire
Ma blanc
0,056
0,016
0,05
Base de Ptolémée III, goujons disposés obliquement par rapport aux faces de la base
M086
milieu du iiie s.
socle
Ma blanc
0,067
0,011
0,04
Quatre goujons disposés dans les angles et alignés sur le long côté du socle ; quatre autres au niveau du joint central, disposés obliquement
M090
milieu du iiie s.
socle
Ma bleuté
0,045
0,014
0,03
Exèdre semi-circulaire
M167
milieu du iiie s.
plinthe
Ma gris
0,07
0,016
0,075
Pilier (?) ; goujons apparents, sur joint
1re moitié du iiie s. (?)
couronnement
Ma gris
0,05
0,015
0,05
Base en arc dans Trésor 2 ; goujons apparents, sur joint
M187
milieu du iiie s.
plinthe
Ma blanc
0,048
0,013
0,02
Base quadrangulaire (pl. 165)
2D184
iiie s.
socle circulaire
Ma gris
0,048
0,012
0,04
Plinthe pour colonne votive (?) ; trois goujons conservés, répartis à la périphérie avec petit côté dirigé vers le centre du bloc ; présence de repentir pour chacune des cuvettes
5B285
iiie s.
socle circulaire
Ma blanc
0,045
0,012
?
Plinthe pour colonne votive (?) ; trois goujons conservés, répartis à la périphérie avec petit côté dirigé vers le centre du bloc
M175 bis d (4L004)
Tabl. 14 — Goujons « plats ».
J’ai noté deux occurrences dans le Sanctuaire pour ce type de goujon, employé sur joint et resté apparent : la plinthe en marbre gris du pilier (?) M167 est assujettie à sa fondation de granit par ce moyen et le couronnement de la base en forme d’arc 4L004 (M175 bis d) présente au lit de pose deux de ces petits goujons sur joint146. Ces deux monuments doivent être placés vers le milieu du iiie s. À la même époque ou peu après, la base de Ptolémée III (M076), située juste devant le Grand Temple, présente ce type de goujons plats147, perdus et apparemment sans canaux de coulée associés, disposés en oblique par rapport aux faces du monument. Cette disposition tout à fait particulière se retrouve sur le socle de marbre blanc disposé devant le Temple des Athéniens (M086), qui présente exactement la même modénature. Ce socle doit ainsi être daté, très sûrement, du troisième quart du iiie s. Notons aussi que l’on a appliqué ce type de goujons à trois fondations de gneiss (M026, M028 et M036), sans doute dans le courant du iiie s. Les goujons plats employés sur les colonnes D et D’ et leur socle (M041) sont encore assez massifs. Leur disposition en triangle se retrouve néanmoins sur deux socles circulaires 2D184 et 5B285 qui doivent ainsi dater de la même époque. Enfin, ces goujons, associés à des crampons en ƕ, typiques du iiie s., se retrouvent sur les blocs de l’exèdre M090 et de la plinthe M187148, dont la datation se trouve, de fait, totalement assurée. 146. Description complète avec relevé de ce couronnement dans Herbin 2007, p. 1008-1009 et fig. 4. Le monument devait se trouver dans le Trésor 2 (GD 19). 147. Ils sont visibles aujourd’hui, car la base a fait l’objet de déprédations pour, justement, récupérer ces goujons métalliques. 148. C’est l’exemple le mieux visible et le mieux conservé du Sanctuaire : voir pl. 165.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
101
Ainsi, les gains apportés par l’étude des techniques de construction, au niveau de la chronologie des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon délien, ne sont pas négligeables149. Tous ces indices chronologiques, tirés en particulier de l’étude des scellements, demandent, bien sûr, à être croisés avec ceux tirés de l’étude des matériaux développée ci-avant et avec l’étude de la mouluration qui forme la matière de notre prochain développement. 3.
Les finitions : la mouluration
L. T. Shoe, dans ses deux ouvrages sur les moulures grecques150, a traité des plus grands et des plus célèbres monuments grecs de Grèce, de Turquie, d’Italie et de Sicile. En publiant les relevés, réalisés au grand conformateur à l’échelle 1/1, et en les accompagnant de tableaux synthétiques, elle a souvent occulté les monuments plus petits, mais non moins nombreux, que sont les piédestaux de statues, les supports de trépieds et autres offrandes monumentales. Suivant la même méthode de relevé que celle de L. T. Shoe, appliquée aux petits monuments votifs ou honorifiques déliens, nous présentons ici un corpus de près de cent quarante moulures datées par les inscriptions qui leur sont associées. 3. 1.
Aspects techniques de la mouluration
La réalisation d’une moulure comportait, chez les Grecs, trois étapes151. La première avait lieu dès l’extraction de la pierre dans la carrière. Le bloc subissait, en effet, une première taille grossière après son détachement, afin de l’alléger et ainsi d’en faciliter le transport. Cette opération était appelée ƳƩƯơƮƫƶƭƵ. La deuxième avait lieu après le transport du bloc, sur le chantier même. Les parties non visibles de la pièce étaient alors finies et les moulures et autres ornements sculptés de manière plus précise et plus méticuleuse. La troisième opération, le ravalement du bloc, ou DzƳƩƴƧƥƶƣƥ, était effectuée après la pose, ou ƬơƶƭƵ. Pour élaborer le profil des moulures à réaliser, on sait, d’après les textes littéraires, que les tailleurs de pierre utilisaient la règle, l’équerre, le compas, le fil à plomb et le cordeau. En l’absence de texte épigraphique à ce sujet, on ne sait si ces trois étapes étaient toujours suivies à la lettre dans la réalisation des petits monuments déliens. Néanmoins, sur certaines pierres du Sanctuaire, on peut voir des traces des deux dernières étapes. Le bloc de marbre blanc errant 2I066, qui se trouve à environ 2 m au Nord de la fondation du Palmier de Nicias (M011-GD 37), présente le dessin d’une moulure incisé sur sa face Nord152. Ce dessin peut avoir constitué l’ébauche d’une moulure, apparemment de couronnement, qui ne fut finalement pas réalisée. Cependant, il faut peut-être y voir un patron destiné, comme ceux retrouvés dans l’adyton du temple d’Apollon à Didymes153, à servir de modèle pour la mouluration d’autres blocs. Posé sur la fondation M092, un socle de marbre blanc, composé de deux blocs juxtaposés, montre les vestiges de la gangue de protection sur son bloc Sud. La moulure, taillée à partir de l’autre côté du bloc, n’a pas été achevée. Le même cas, encore plus flagrant, est répété à l’arrière de l’exèdre de Konon (M181), adossée au Nord du Monument des taureaux (GD 24). Ici, la moulure de couronnement n’a même pas été ébauchée, la corniche reste fruste. Ce dernier cas se retrouve assez souvent sur les petits monuments déliens, pour lesquels les artisans ont souvent négligé d’effectuer les finitions sur les faces qu’ils savaient devoir être non visibles154, travaillant ainsi à l’économie. Ces monuments aux finitions négligées semblent tous appartenir à la période de la colonie athénienne, après 167. À cette époque, qui vit le nombre des offrandes monumentales se multiplier de manière exponentielle, les tailleurs de pierre devaient sans doute avoir des carnets de commande bien remplis et gagnaient ainsi un temps précieux. 149. Ils sont synthétisés ci-dessous p. 117-165. 150. Shoe 1936, et L. T. Shoe, Profiles of Western Greek Mouldings (1952). 151. A. K. Orlandos (n. 135), p. 19. 152. Herbin 2008, p. 811-813. 153. L. Haselberger, « Aspekte der Bauzeichnungen von Didyma », RA 1991, p. 99-113. 154. C’est notamment le cas des exèdres M160-161 et M163. Le même cas de figure se retrouve sur plusieurs petits monuments situés dans l’Allée des processions et sur de nombreux blocs errants.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
102
3. 2.
Définitions et méthode
L. T. Shoe155 distingue sept grands types de moulures156, dont elle retrace l’évolution depuis le vie s. jusqu’au début de l’époque romaine, relevés à l’appui. Les définitions qu’elle propose pour chacun de ces types restent assez ouvertes, mais elle distingue ensuite des sous-ensembles plus détaillés. R. Ginouvès et R. Martin, qui s’appuient sur ces définitions, sont plus précis157. Notre étude suit, autant que possible, le dessin et la présentation des planches de celle de L. T. Shoe158. 3. 3.
Présentation du corpus de référence
Les profils étudiés ici constituent un corpus de référence pour la suite de notre étude de la mouluration des monuments votifs et honorifiques du grand Sanctuaire délien. Il s’agit des profils de blocs appartenant aux petits monuments déliens les mieux datés selon des critères épigraphiques ou architecturaux, ceux du Sanctuaire d’Apollon, bien sûr, mais aussi ceux de l’Agora des Hermaïstes (GD 2), de l’Allée des processions (GD 3-4), de l’Agora de Théophrastos (GD 49), du Dôdékathéon (GD 51), de l’Agora des Italiens (GD 52), du Gymnase (GD 76), de l’Agora des Déliens (GD 84), du Théâtre (GD 114) et du Cynthe. À partir de ceux-ci, il sera possible de préciser la datation de blocs anépigraphes ou mal datés par l’épigraphie, appartenant à de petits monuments in situ ou « errants » dans le Sanctuaire d’Apollon. Afin de faciliter les comparaisons et d’établir des séries, les 139 profils retenus sont étudiés ci-dessous dans deux groupes distincts : les profils de couronnement (60) et les profils de socle (79). Les socles sont plus souvent datés, car ils se trouvent par définition sous le corps du piédestal, qui comporte l’inscription dans la majorité des cas. En revanche, les couronnements de ces piédestaux ont souvent disparu. Mais des couronnements errants peuvent présenter une inscription datable ; ce cas est plus rare pour les socles moulurés159. Ces profils, dans leur grande majorité, sont composés, c’est-à-dire qu’ils sont formés par un enchaînement de plusieurs types de moulure. L’établissement de séries en est donc rendu d’autant plus complexe. L. T. Shoe a construit ses séries selon le type le plus important (chief moulding) de chacun de ces profils. Malheureusement, elle n’explique pas en quoi un type est plus important qu’un autre. De notre côté, nous nous sommes attachés à regrouper en série les profils qui présentaient le même enchaînement de moulures. J’ai ainsi obtenu sept séries de moulures 155. Shoe 1936 prend en compte de nombreux monuments déliens : ceux qui avaient d’ores et déjà été publiés au moment de son étude, ainsi que quelques autres. Lors de la publication, les qualités de cette étude ont été saluées par deux « anciens Déliens » : Ch. Picard, RA 14 (1939), p. 107-109, et R. Vallois, « Les moulures grecques », REA 41 (1939), p. 49-56. Tous deux soulignent l’utilité du travail de L. T. Shoe et notamment du volume de planches, qui présente seize cents relevés de moulures reproduits grandeur nature. Le compterendu de R. Vallois est particulièrement intéressant, car, plus détaillé que celui de Ch. Picard, il complète et rectifie les données et les conclusions de L. T. Shoe en ce qui concerne les monuments déliens. 156. Ovolo (kymation ionique), cyma reversa (kymation lesbique ou talon), cavetto (cavet), cyma recta (doucine), hawksbeak (kymation dorique ou bec de corbin), half round (tores et astragales ou baguettes), et scotia (scotie), auxquels elle ajoute les geyson drips (becs de larmiers doriques et soffites de larmiers ioniques). 157. Ginouvès, Martin 1985, p. 152-164, et surtout pl. 47-49. 158. Les relevés ont été effectués à l’aide d’un grand conformateur, et complétés seulement au niveau des angles et des autres portions du profil qui ont été érodés. Le relevé a toujours été fait là où la pierre était la mieux conservée, plusieurs sections d’un même profil ayant pu, au besoin, être relevées en différents points de la moulure. Il faut cependant garder à l’esprit qu’une seule et même moulure comporte toujours des variations internes de son profil. La présentation des relevés, reprend le principe majeur établi par L. T. Shoe : la pierre se trouve toujours à droite de la ligne dessinée. Une fois ce principe posé, l’adjonction de hachures du côté de la pierre a donc pu être évitée, pour un gain de visibilité et d’espace évident. Malheureusement, pour des raisons pratiques, l’échelle de nos dessins n’est pas à taille réelle, comme l’avait fait Shoe, ce qui était pourtant la meilleure solution pour exploiter le corpus. Cependant, l’outil informatique permet de pallier cette lacune de mise en forme et de conserver un rendu exactement conforme aux relevés initiaux, et ce, à l’échelle 1/2. 159. À ma connaissance, un seul et unique socle mouluré délien comporte une inscription. Il s’agit d’un socle mouluré en forme de base de colonne ionique, signé Agasias, fils de Ménophilos d’Éphèse, sur son tore supérieur : ID 2489 ; Marcadé 1957, 7. J. Marcadé propose de le dater du début du ier s. Les plinthes inscrites non moulurées sont, quant à elles, plus fréquentes, mais ne nous intéressent pas dans cette section.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
103
hautes (C1 à C7) et dix séries de moulures basses (S1 à S10). J’ai classé les profils isolés qui n’entrent dans aucune série, sous la rubrique « hors-série » (Chs et Shs). Ainsi, la classification en série et par ordre chronologique permet d’apprécier l’évolution de chacune des moulures qui composent les profils sélectionnés160. La présentation synthétique retenue est la plus pratique pour dater les profils qui ne le sont pas encore. En rapprochant le profil en question de son ou de ses plus proches parallèles sur les planches, on retrouvera ainsi aisément sa datation à partir de ces tableaux. Pour chaque type, les profils y sont, en effet, classés chronologiquement161. 3. 3. 1.
Les moulures hautes
Parmi les soixante moulures hautes présentées ci-dessous, les six premières séries se détachent bien. Les séries C2 à C5 comportent néanmoins un couple de moulures centrales de base cavet/ovolo et chacune d’entre elles apparaît comme un sous-type de ce qui semble constituer la norme pour les moulures hautes des petits monuments déliens. Il existe, en plus, des cas particuliers n’entrant dans aucune de ces séries, mais pouvant être rattachés à l’une des séries précédentes d’une manière ou d’une autre. Type C1 : congé, ovolo, bandeau C1, 1 (S10, 10) début 2e moitié du ive s. BQM
Sud du Temple
ID 52
C1, 2 (S1, 2)
entre 350 et 314
autel quadrangulaire monolithique Est du Dôdékathéon
ID 2471 ; Vallois 1929, p. 228
C1, 3 (S1, 3)
fin du ive s.
autel quadrangulaire à orthostates Sud de l’Héraion
A. Plassart, Les Sanctuaires et les cultes du mont Cynthe, EAD XI (1928), p. 206-210, pl. 4
C1, 4 (S6, 1)
iiie s.
BRC
Sanctuaire, à l’Ouest de la « voie sacrée »
IG XI 4, 1130
C1, 5 (S1, 4)
1re moitié du iiie s.
ESC
Sud du Prytanée
IG XI 4, 1085 et 1170
C1, 6 (S1, 5)
milieu du iii s.
ESC
Agora des Déliens
IG XI 4, 1080-1083
C1, 7 (S1, 6)
dernier quart du iiie s.
ESC
Sud-Est des Propylées IG XI 4, 1086 et 1173-1174
C1, 8 (S1, 8)
premier quart du iie s.
BRC
Agora des Déliens
e
IG XI 4, 1180
Cette première série compte huit profils qui s’étalent presque sans hiatus du milieu du ive au premier quart du iie s. (pl. 51, 1-8). Le profil est composé, de bas en haut, d’un congé surmonté d’un listel, de l’ovolo qui caractérise la série, le tout sous un bandeau. Le profil le plus ancien (C1, 1) ne présente pas de congé initial. Dans ce cas, un congé se trouve néanmoins très légèrement inscrit sur le bandeau final. Le profil C1, 2 ne montre pas non plus de congé initial, mais un listel saillant à la place. Le même listel saillant sur la face principale du bloc se retrouve sur C1, 3, mais suit, par ailleurs, la composition normale de la série, intégrant donc le congé attendu. La courbe de l’ovolo évolue peu avant le début du iie s., elle est généralement bien marquée, mais s’aplatit un peu sur le profil C1, 6. Le rapport de proportion est conservé entre les différents éléments des profils C1, 1-7. C1, 8 est, quant à lui, plus marqué. Le bandeau supérieur se détache nettement, l’ovolo est plus massif et le congé plus profond que dans les exemples précédents. La série semble prendre de l’ampleur avec le temps. Ainsi, les dimensions générales du profil s’agrandissent progressivement. Il semble que ce type de profil soit tout à fait typique de l’architecture délienne. 160. Il ne s’agit pas ici de retracer l’histoire de la mouluration grecque, c’est le travail qui a été réalisé par L. T. Shoe dans ses ouvrages
précédemment cités. Cependant, nous donnons l’origine de certains types de moulures et les parallèles les plus proches, en suivant pour cela L. T. Shoe pour mieux interpréter les profils des petits monuments déliens qui nous intéressent ici. 161. La première colonne renvoie au numéro du profil. Dans la même colonne et entre parenthèses, est indiqué, le cas échéant, le numéro du profil de socle ou de couronnement correspondant. La deuxième colonne donne les datations connues, établies à partir des IG/ID ou selon une autre publication. La troisième colonne indique le type de monument sur lequel on trouve le profil en question, en fonction de la typologie établie (pour les abréviations, voir l’avertissement). La quatrième colonne précise l’emplacement du monument à Délos. La dernière colonne donne la ou les références bibliographiques sur laquelle ou lesquelles se fonde la datation.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
104
Il est aussi intéressant de remarquer que, pour une majorité de ces profils correspond une modénature de socle similaire (type S1), présentant un talon renversé, alors qu’il s’agit de types de monument variés. Seuls les profils C1, 1 et C1, 4 font exception, ceux de leur socle étant différents. Cependant, l’inverse ne se vérifie pas ; toutes les moulures basses du type S1 n’offrent pas le profil de mouluration haute précédemment décrit. Type C2 : profil en saillie au milieu du bloc BQO Sanctuaire, à l’Ouest du Temple des Athéniens Base de Philétairos ; IG XI 4, 1105-M085
C2, 1 (S7, 1)
276-263
C2, 2 (S7, 2)
milieu du iii s. e
e
BQO Sanctuaire, au Sud du Portique d’Antigone
Base des Progonoi ; IG XI 4, 1096-M165
C2, 3 (S6, 4)
2 moitié du iiie s.
BQC Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1175
C2, 4 (S1, 9)
138/7
BQC Maison de Cléopâtre
ID 1987
Ce deuxième type de profil composé est plus complexe que le précédent (pl. 51, 9-12). La série se caractérise par la présence d’une forte saillie au milieu du bloc. De bas en haut, on retrouve tout d’abord un congé qui fait la jonction avec la face principale du monument. Au-dessus de ce congé, peut s’intercaler une petite baguette (C2, 1) ou un petit cavet (C2, 3). Encore au-dessus, on trouve un ovolo puis un cavet dans nos trois premiers exemples, le quatrième présentant à leur place une doucine, synthétisant les formes précédentes en une moulure unique. Ensuite, un petit listel plat marque l’endroit où la saillie est la plus forte. La partie supérieure du profil se trouve en retrait par rapport à ce listel. Elle est formée d’un listel déversé et d’un bandeau, de manière à ce que l’arête supérieure du bloc se trouve en retrait de la face principale du monument (C2, 1-2 et 4). Le bandeau final est légèrement incliné vers l’intérieur en C2, 1. Bandeau et listel déversé sont remplacés par un congé en C2, 3. Les deux premiers profils de cette série se ressemblent beaucoup. Leur proximité de forme s’explique certainement par la qualité royale des donateurs des monuments concernés. Il s’agit, en effet, de la base de Philétairos (C2, 1) et de celle dite des Progonoi (C2, 2). Les deux autres monuments comportent des dédicaces privées plus récentes dont la modénature a sans doute été imitée sur celle des deux premiers, pour hisser ces monuments à un niveau royal (?)162. Type C3 : congé, ovolo, cavet et bandeau C3, 1 (S2, 2)
3e quart du iiie s.
C3, 2 (S3, 3)
Sanctuaire, à l’Ouest du Grand Temple
Base de Ptolémée III ; IG XI 4, 1073-M076
2e moitié du iiie s. BQC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1202
C3, 3
v. 195
BQC
Nord-Ouest des Propylées
IG XI 4, 1078
C3, 4 (S3, 7)
début du ii s.
BQC
Sud du Prytanée
IG XI 4, 1182
C3, 5
après 167
autel quadrangulaire monolithique
Établissement des Poséidoniastes
ID 1779
C3, 6
3e quart du iie s.
BQC
Agora de Théophrastos
ID 1959
C3, 7
v. 140
BQM
Agora des Déliens
ID 1750
e
e
BQC
C3, 8 (S3, 11)
3 quart du iie s.
BQC
Établissement des Poséidoniastes, niche V²
ID 2325
C3, 9 (S9, 6)
v. 130
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 90
C3, 10 (S5, 2)
avant 120
BQC
Agora de Théophrastos
ID 1559
162. Les blocs profilés du couronnement de l’autel monumental du Théâtre présentent eux aussi cette saillie centrale représentative de la série. Pour un relevé de la moulure, voir R. Étienne, J.-P. Braun (n. 32, p. 19), p. 79, fig. 26. Cet autel peut être daté, architecturalement, de la fin du iiie ou du début du iie s.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
105
126/5
BQC
Agora de Théophrastos
ID 1645
C3, 12 (S3, 12) v. 125
BQO
Agora des Compétaliastes
ID 1733
BQC
sommet du Cynthe
ID 1532
C3, 14 (S9, 13) fin iie-début ier s.
ER
Nord-Est du Sanctuaire
Exèdre B ; Courby, EAD 5 (1912), p. 50-54 et pl. 1, M161
C3, 15 (S9, 11) fin iie-début ier s.
ER
Nord-Est du Sanctuaire
Exèdre D ; ID 1967-M163
C3, 16 (S3, 15) fin ii -début i s.
BQO
Nord-Est du Sanctuaire
Base de Billiénus ; ID 1854-M159
C3, 17 (S6, 6)
fin iie-début ier s.
BQC
Gymnase
ID 1929
C3, 18
fin iie-début ier s.
BQC
Agora des Déliens
ID 1657
C3, 19 (S6, 7)
94/3
Col
Gymnase
ID 1930
BQC
Sud-Ouest du Portique Sud
ID 2012 ; Vallois, EAD 7 (1923), pl. I, no 7
BQC
Sud du temple
ID 1698
C3, 11 (S6, 5)
C3, 13
116-108 ou 88-80
e
er
C3, 20 (S1, 10) début du i s. er
C3, 21
v. 82
Avec vingt et un profils, cette série est la plus étendue (pl. 52-53). La modénature comprend, de bas en haut, un congé, un ovolo surmonté par un cavet renversé, le tout sous un bandeau, qui peut être, à l’occasion, chanfreiné (C3, 3 ; C3, 14) ou rehaussé par un listel saillant au niveau de l’arête supérieure (C3, 2 ; C3, 17). La série est attestée à partir de 250 environ et s’achève vers 82. Il semble que la forme du cavet évolue de manière quelque peu aléatoire, sa courbe, dessinant un quart de cercle dans la seconde moitié du iiie s., devient plus plate ou plus profonde par la suite, sans qu’une tendance bien marquée se laisse appréhender. L’ovolo, par contre, subit une évolution certaine. Sa courbe, bien arrondie au départ (C3, 1-5), tend à s’aplatir à partir du début de la période de la colonie athénienne. Comme le cavet, le congé final semble aussi évoluer de manière aléatoire adoptant des courbes plus ou moins marquées sans égard à la période considérée. Comme pour le type C1, c’est donc l’aplatissement progressif de l’ovolo qui marque l’évolution de la série. Ce type semble être à l’origine des deux suivants, qui n’en sont en fait que des variantes. Tous trois ont été beaucoup utilisés à Délos ; ils se retrouvent notamment sur des chapiteaux d’ante et des couronnements d’antes et de pilastres au iie s.163. Type C4 : congé, baguette, ovolo, cavet et bandeau C4, 1 (S4, 2)
200-195
BRC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1195
C4, 2 (S5, 1)
début du iie s.
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 82
C4, 3
172-167
BQC
Sanctuaire, au Sud du Grand Temple
IG XI 4, 1131 ; ID 1612
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 84
Sanctuaire, au Nord du Monument des taureaux
ID 1963-M181
ER
Nord-Est du Sanctuaire
Exèdre A ; ID 1962-M160
BQC
Nord-Est du Sanctuaire
ID 1984-M162
e
C4, 4 (S9, 4)
3 quart du iie s.
C4, 5 (S9, 7)
dernier quart du iie s. ER
C4, 6 (S9, 12) fin iie-début ier s. C4, 7 (S4, 7)
fin iie-début ier s.
Les profils de cette série (pl. 54) se rapprochent beaucoup de ceux de la précédente. En effet, seule une baguette insérée entre le congé initial et l’ovolo les distingue les uns des autres. Elle est représentée par sept exemples répartis au cours du iie s. Comme dans la série précédente, l’évolution se joue surtout au niveau de l’ovolo, qui tend à 163. Shoe 1936, Ovolo VI, troisième type, p. 29-32 et pl. XVII, 1-5, 7-8, 13-22, 30-32 et 34. Seul le profil XVII, 17, provenant de la Maison de l’Inopos correspond exactement à la série C3 présentée ici. Il se rapproche d’ailleurs de nos exemples C3, 6 et 7 dont le cavet part directement du bandeau supérieur, sans décrochement intermédiaire. Les autres exemples reproduits dans Shoe 1936 correspondent aux deux types suivants C4 et surtout C5.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
106
s’aplatir de plus en plus après 167. Cependant, la baguette aussi évolue. Elle se présente sous la forme d’un demicercle bien formé au début de la série (C4, 1-2), mais devient peu à peu pendante (C4, 3-4) et se réduit en un petit quart-de-rond renversé à la fin de la série (C4, 5-7), dans le dernier quart du iie s. Un autre parallèle délien du iie s. est présenté par L. T. Shoe pour cette série164. Il s’agit d’un chapiteau d’ante qui se trouve à la Palestre de granit. Son profil est proche de celui de notre C4, 1 en ce qu’il ne présente pas de décrochement entre le bandeau supérieur et le cavet. En revanche, la forme de la baguette est la même que celle nos exemples C4, 5-6, ce qui placerait donc ce profil vers la fin du iie s. Type C5a-b : congé, avec ou sans baguette, ovolo, cavet, listel plat C5a, 1 (S9, 1)
dernier tiers du iiie s. ER
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1203
C5a, 2 (S6, 3)
v. 200
ER
Sud du Prytanée
IG XI 4, 1091
C5a, 3 (S9, 2)
après 167
BQC Sanctuaire, au Sud du Grand Temple
ID 1537
e
C5a, 4 (S9, 5)
3 quart du iie s.
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 85
C5b, 1 (S9, 3)
v. 156
ER
Est du Portique de Philippe
ID 1543 et 1702 ; Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 78
C5b, 2 (S9, 10)
v. 100
ER
Établissement des Poséidoniastes, cour X ID 1781
Cette série (pl. 55) est double. Comme dans les deux précédentes, les profils peuvent présenter (C5a, 1-4) ou non (C5b, 1-2) une baguette intermédiaire entre l’ovolo et le congé final. La différence majeure entre cette série et les précédentes réside dans l’absence de bandeau supérieur, remplacé par un fin listel plat. Le cavet situé sous ce listel s’y raccorde directement, sans le décrochement existant en dessous du bandeau (cette légère variation existait cependant sur les profils C3, 6-7 et C4, 1). L’évolution de l’ovolo est moins nette ici. Par contre, la baguette progresse dans le même sens que la série précédente : d’un demi-cercle, celle-ci se transforme peu à peu en un petit quart-de-rond renversé. D’après L. T. Shoe, ce type de profil a été très largement utilisé comme couronnement d’ante avec165 ou sans baguette166 tout au long du iie s. On le retrouve aussi en dehors de Délos, à Pergame167 et à Kalydon168, mais jamais pourvu de baguette. Ainsi, il se pourrait que ce type composé ait été exporté et que l’influence de Pergame en ce domaine ne se soit finalement pas faite à sens unique, les artistes pergaméniens ayant pu emprunter cette forme lors d’un passage dans l’île sainte pour l’appliquer ensuite chez eux ; ce type se retrouve ensuite à Kalydon selon un circuit qui nous échappe. Type C6 : double saillie C6, 1 (S9, 9)
fin du iie s.
autel circulaire monolithique
Agora des Hermaïstes
Couilloud, EAD 30 (1973), no 493
C6, 2 (S10, 4)
v. 113
BQC
Ouest du Portique Sud
ID 1603
C6, 3 (S10, 7)
99/8
BRC
Agora des Déliens
ID 1709
C6, 4 (S10, 8)
v. 80
BRC
Agora des Déliens
ID 2508
Cette série (pl. 56, 1-4) montre les profils de quatre piédestaux assez tardifs. Elle débute, en effet, vers la fin du iie s. pour se terminer vers 80. De nombreux autres exemples, non datés, mais se rapprochant du profil C6, 1, se trouvent
164. Shoe 1936, pl. XVII, 31. 165. Shoe 1936, pl. XVII, 7-8, 20, 30-31. 166. Shoe 1936, pl. XVII, 1-4, 13-14, 16, 18-19, 21-22, 32 et 34. 167. Shoe 1936, pl. XVII, 13 (agora basse de Pergame, première moitié du iie s.) et 27 (propylées du sanctuaire de Déméter, entre 197 et 159). 168. Shoe 1936, pl. XVII, 10 (Hérôon, fin du iie s.).
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
107
aujourd’hui sur l’Agora des Compétaliastes169. Il s’agit des profils hauts les plus complexes rencontrés à Délos sur des petits monuments. Ici, chaque cas est unique, c’est la forme générale de ces blocs qui permet de les rassembler en une seule et unique série. Ils sont, en effet, composés de deux registres superposés, séparés par une forte saillie. Le registre inférieur reprend le profil congé/ovolo/baguette/cavet des séries précédentes, sans la baguette pour C6, 1. Les profils C6, 3 et C6, 4 comportent, en plus, une série de denticules, directement sous l’ovolo (C6, 4) ou entre la baguette et un quart-de-rond complémentaire (C6, 3). Au-dessus, la corniche en elle-même diffère d’un profil à l’autre. Elle peut être assez réduite et présenter une fasce (C6, 1), fortement anguleuse (C6, 2) et un peu bombée (C6, 3). Le registre supérieur est le même seulement pour les deux derniers exemples de la série. Le profil C6, 1 présente une gorge surmontée par une arête supérieure légèrement arrondie, comme c’est le cas des autres petits autels circulaires imprécisément datés de l’Agora des Compétaliastes. Le profil C6, 2 est plus original, car il présente un congé au-dessous d’une cyma recta qui forme le registre supérieur. Les deux derniers profils de la série comportent un bandeau incliné vers l’extérieur sous un cavet et un listel dont l’arête supérieure est chanfreinée. Type C7 : baguette, ovolo, cavet, bandeau C7, 1 (S3, 2)
2e moitié du iiie s.
BQC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1193
C7, 2
milieu du ii s.
BQC
Est du Portique de Philippe
ID 1618
C7, 3
v. 100
BQC
Sanctuaire, au Sud du Grand Temple
ID 2487
e
Cette petite série (pl. 56, 5-7), à l’instar des types C4 et C5a-b, est une variante du type C3. Elle se rapproche d’ailleurs davantage du type C4. Ainsi, de bas en haut, elle comprend une baguette, un ovolo, un cavet et un bandeau. Nos deux premiers exemples commencent directement avec la baguette (C7, 1-2), alors que le dernier comporte un très mince listel initial en dessous (C7, 3). Ces trois exemples sont répartis dans le temps entre le milieu du iiie s. et 100. Comme pour les séries précédentes, l’ovolo tend bien à s’aplatir et la baguette à se transformer en quartde-rond renversé. Couronnements hors-série Chs, 1 (S2, 4)
2e moitié du iiie s.
ESC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1090
Chs, 2 (S3, 16)
v. 100
BQC
Nord-Est du Sanctuaire
ID 1656-M157
Chs, 3 (S3, 17)
début du ier s.
BQC
Ouest du Portique Sud
ID 1726
Chs, 4 (S1, 8)
v. 179
BQO
Sanctuaire, à l’Ouest du Grand Temple
IG XI 4, 1116-M059
Chs, 5
117-89
BQC
aile Sud du Portique des Naxiens
ID 1530
Chs, 6
v. 280
BQC
Nord de la fondation du Palmier de Nicias
IG XI 4, 1126
ER
Agora des Compétaliastes, au Sud du Portique de Philippe ID 1971
Chs, 7 (S8, 3)
e
3 quart du iie s.
Sont rassemblés ici des cas particuliers (pl. 57, 1-7) plus ou moins isolés. Les trois premiers profils ont, cependant, en commun un talon droit. Leurs modénatures respectives n’en sont pas moins totalement différentes. L’exemple Chs, 1 présente un congé initial, ledit talon droit, un cavet et un bandeau qui constituent, ensemble, une petite saillie assez comparable aux profils de type C2 avec listel déversé et bandeau final en retrait. Chs, 2 reprend l’enchaînement congé/talon droit/cavet de l’exemple précédent, mais se termine par un large bandeau chanfreiné ; il est
169. C’est le cas des profils des petits autels circulaires ornés de guirlandes, bucranes et autres rosaces. Sur ce type de documents déliens voir en dernier lieu M.-Th. Couilloud-Le Dinahet, « Autels monolithes et monolithoïdes de Délos », dans R. Étienne, M.-Th. Le Dinahet (éds), L’espace sacrificiel dans les civilisations méditerranéennes de l’Antiquité, Actes du colloque tenu à la Maison de l’Orient, Lyon, 4-7 juin 1988 (1991), p. 109-120 et pl. XXII-XXIV ; relevés de deux types de profils typiques de ces autels dans M.-Th. Le Dinahet, « Autels à guirlandes et bucranes à Délos », Bulletin de liaison de la Société des Amis de la Bibliothèque SalomonReinach 2 (1984), p. 18.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
108
cependant taillé avec plus d’amplitude. Le profil Chs, 3 est plus simple mais largement plus massif : le talon droit initial est, en effet, surmonté par un très haut bandeau. Le profil Chs, 4 est celui du couronnement de la base du roi Massinissa de Numidie. Très sobre, il se présente sous la forme d’un congé, d’une baguette et d’une doucine surmontés par un bandeau. Ce profil unique est un signe supplémentaire qui montre le soin apporté à la réalisation de ce monument dédié par les Déliens à leur bienfaiteur de l’époque. Le profil Chs, 5 se rapproche par ses proportions et sa simplicité de Chs, 3. Ici, le talon droit a été remplacé par une doucine surmontée d’un très haut bandeau. Les deux derniers de ces cas particuliers se rattachent à la série C3, dont ils reprennent l’organisation générale, congé/ovolo/cavet/bandeau. Cependant, l’ovolo a été ici remplacé par un second cavet (Chs, 6) et par une côte angulaire (Chs, 7). Il s’agit des seuls exemplaires de ces variantes du profil « normal » défini ci-dessus. 3. 3. 2.
Moulures basses
Parmi les soixante-dix-neuf profils de socle relevés, dix séries se distinguent assez nettement par l’enchaînement de leurs moulures. Certains de ces profils présentent des formes intermédiaires entre deux séries et permettent ainsi de faire le lien entre elles. Type S1 : talon ou kymation lesbique renversé S1, 1
début du ive s.
BQC
S1, 2 (C1, 2)
entre 350 et 316
autel quadrangu- Est du Dôdékathéon laire monolithique
ID 2471 ; R. Vallois, BCH 53 (1929), p. 228
S1, 3 (C1, 3)
fin du ive s.
autel à frontons
Héraion
A. Plassart, Les Sanctuaires et les cultes du mont Cynthe, EAD XI (1928), p. 206-210, pl. 4
S1, 4 (C1, 5)
1re moitié du iiie s.
ESC
Sud du Prytanée
IG XI 4, 1085 et 1170
S1, 5 (C1, 6)
milieu du iiie s.
ESC
Agora des Déliens
IG XI 4, 1080-1083
S1, 6 (C1, 7)
dernier quart du iiie s. ESC
Sud-Est des Propylées
IG XI 4, 1086 et 1173-1174
S1, 7 (C1, 8)
1er quart du iie s.
BRC
Agora des Déliens
IG XI 4, 1180
S1, 8 (Chs, 4)
v. 179
BQO
Sanctuaire, à l’Ouest du Grand Temple IG XI 4, 1116-M059
S1, 9 (C2, 4)
138/7
BQC
Maison de Cléopâtre
ID 1987
BQC
Ouest du Portique Sud
ID 2012 ; Vallois, EAD 7 (1923), pl. I, no 7
S1, 10 (C3, 20) début du ier s.
Sanctuaire, au Sud des Trésors 3 et 4
Vallois 1944, p. 58 ; M175
Cette série (pl. 58, 1-10) comporte les exemples de moulures basses les plus anciennes, remontant jusqu’au ive s. (S1, 1-3), et s’étend jusqu’au début du ier s., date après laquelle très peu de monuments votifs furent érigés à Délos. Elle couvre donc toute la période d’utilisation des profils moulurés sur les petits monuments votifs déliens. Le premier exemple (S1, 1) tient une place particulière dans la série et même dans l’ensemble de ce corpus, car il constitue le socle mouluré le plus ancien. R. Vallois a analysé son profil comme un kymation lesbique renversé, dont la forme est « encore proche de l’archaïsme et ne permet pas de descendre jusqu’au dernier tiers du ve siècle, bien que les dimensions horizontales se prêtent au mouvement polyclétéen »170. Ce profil est plus haut que profond contrairement aux exemples suivants dans la série. Par la suite, le profil se développe plutôt en profondeur, parfois sur un bandeau (S1, 4, 6, 8, 10), ce qui semble caractéristique des modénatures déliennes. La forme du talon renversé évolue depuis le milieu du ive pour adopter finalement un profil assez plat à la fin du iiie s. (S1, 2-6), puis elle reprend un peu d’amplitude et sa courbe supérieure tend à devenir légèrement concave (S1, 7-8, 10). 170. Vallois 1944, p. 58.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
109
L’origine de ce type de moulure est à rechercher dans la grande architecture grecque du vie s. qui l’employait alors dans sa version droite et non renversée. On trouve les premiers exemples renversés au milieu du ve s., à Athènes, avec une baguette ou un listel complémentaire au-dessus. Puis les premiers exemples simples, comparables à ceux de notre série, apparaissent au cours du dernier quart du ve s., avant de se répandre dans toute la Grèce171. Type S2 : tore, bandeau et talon renversé S2, 1 S2, 2 (C3, 1) S2, 3
3e quart du iiie s. e
BQC
Sanctuaire, Sud du Monument des taureaux IG XI 4, 1076-M188
BQC
Ouest du Grand Temple
IG XI 4, 1073-M076
e
BQC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1088
e
3 quart du iii s. e
2 moitié du iiie s.
S2, 4 (Chs, 1)
2 moitié du iiie s.
ESC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1090
S2, 5
1er quart du iie s.
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 79
Ce type de modénature est particulièrement intéressant pour nous (pl. 59, 1-5). Il s’agit de profils typiquement déliens et plus spécifiquement datés de l’Indépendance délienne. En effet, ce type semble être uniquement associé à des monuments dédiés par le dèmos des Déliens dans la seconde moitié du iiie s. Il apparaît, ainsi, qu’à cette époque, la communauté des Déliens a toujours choisi d’employer le même profil quand elle faisait ériger une statue. Cela suggère aussi que ces commandes civiques étaient toujours passées auprès du même atelier de marbrier et que ce dernier avait le monopole sur les piédestaux réalisés avec des fonds publics. La forme canonique développée après 250 semble dérivée d’un exemplaire plus ancien (S10, 1), sur lequel le bandeau est remplacé par une scotie. Les autres éléments restent les mêmes : le tore inférieur et le talon renversé supérieur. La partie haute de ce dernier se termine en creux, pour ne pas dire en scotie, matérialisée par un listel plat en saillie. Les trois exemples S2, 1-3 constituent le cœur de la série. Seul le tore subit quelques variations de forme ; il se rapproche plus d’un quart-de-rond en S2, 1 et tient plus de l’ovolo renversé en S2, 2-3. Les deux derniers exemples de la série montrent la dégénérescence du type à la fin du iiie et au début du iie s. La petite saillie finale disparaît (S2, 4) et le profil est complété en haut (S2, 5) avec l’adjonction d’une baguette et d’un congé, alors que la plinthe basse est dissociée du bloc profilé avec lequel elle faisait corps précédemment. Type S3 : cavet, talon renversé, congé S3, 1 S3, 2 (C7, 1)
BQC
Sud du Prytanée
IG XI 4, 1092
e
BQC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1193
e
milieu du iiie s. 2 moitié du iiie s.
S3, 3 (C3, 1)
2 moitié du iiie s.
BQC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1202
S3, 4
début du iie s.
BQC
Sud-Est des Propylées
IG XI 4, 1181
er
S3, 5
1 quart du ii s.
BQC
Sud-Est des Propylées
IG XI 4, 1183
S3, 6
314-167
BQC
Sud-Est des Propylées
IG XI 4, 1094
S3, 7 (C3, 4)
200-167
BQC
Sud du Prytanée
IG XI 4, 1182
S3, 8
v. 167
BQC
Sud-Est des Propylées
IG XI 4, 1185
S3, 9
167-161/0
BQC
Est du Portique de Philippe
ID 1716
e
171. Shoe 1936, Cyma Reversa, XVII, p. 87-89 ; XVIII, p. 89-90, pl. XXXVII, 1’ (Athènes, socle de la grille du temple d’Athéna
Nikè, v. 424-418), 4 (Delphes, toichobate de la tholos, v. 380-370), 8 (Tégée, toichobate extérieur du temple d’Athéna Aléa, v. 345335), 9 (Delphes, toichobate du temple d’Apollon, v. 360-330), 10 (Épidaure, toichobate intérieur de la tholos, v. 350), 11 (Olympie, toichobate du Philippéion, 336-335), 15 (Pergame, seuil du temple d’Héra, 159-138), 16 (Épidaure, seuil de la pièce Sud-Ouest du gymnase, milieu du iie s.), 19 (Théra, toichobate du bâtiment B3, iiie-iie s.), pl. XXXVIII, 3 (Acropole d’Athènes, base de la statue d’Athéna Hygeia, v. 429), 4 (Sidon, Sarcophage Lycien, 415-400), 6 (Sidon, podium du sarcophage des pleureuses, v. 350) et pl. XXXIX, 4 (Théra, base du montant de la porte de la stoa Basilikè, milieu du iie s.), 13 (Corinthe, socle d’une base de statue, début du ve s.).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
110
S3, 10
3e quart du iie s.
BQC
Sud du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), p. 136 et pl. 1, no 98
S3, 11 (C3, 8)
3e quart du iie s.
BQC
Établissement des Poséidoniastes, niche V²
ID 2325
S3, 12 (C3, 12)
v. 125
BQO
Agora des Compétaliastes
ID 1733
S3, 13
124/3
BQC
Sarapieion C
ID 2075
S3, 14
127-120
BQC
Sud-Est des Propylées
ID 1526
S3, 15 (C3, 16)
v. 100
BQO, réparée Nord-Est du Sanctuaire après 88
Base de Billiénus, ID 1854-M159
S3, 16 (Chs, 2)
v. 100
BQC
Nord-Est du Sanctuaire
ID 1656-M157
S3, 17 (Chs, 3)
entre 100 et 88
BQC
Ouest du Portique Sud
ID 1726
S3, 18
ier s.
BQC
Est du Portique de Philippe
ID 2009
Avec dix-huit occurrences, cette série (pl. 60, 1-10 ; 61, 1-8) est la plus représentée pour les modénatures de socle. Elle couvre de manière continue une période comprise entre le milieu du iiie et le courant du ier s. Ce type ne s’applique qu’à des bases quadrangulaires composites ou à orthostates. La succession des moulures ne varie pas et, de bas en haut, on trouve toujours une plinthe ou un bandeau, un cavet, un talon renversé et un congé final faisant le lien avec le corps de la base. Le congé final des deux premiers profils de la série se trouve directement sur le corps du monument, ensuite, il est intégré au bloc de socle mouluré. La forme des moulures montre de légères variations au cas par cas, mais il est difficile de voir une réelle évolution du profil. Après 100, cependant, le type semble s’étirer en profondeur, le profil tend à s’aplatir (S3, 16-18). Avant cela, les profils sont plus hauts que profonds ou tout du moins aussi hauts que profonds. D’après L. T. Shoe, on ne trouve que rarement cette modénature composée ailleurs, bien qu’elle apparaisse dès la fin du ve s., mais jamais pourvue du congé terminal172. Type S4 : cavet, talon renversé, baguette et congé S4, 1 (C2, 3)
2e moitié du iiie s.
BQC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1175
S4, 2 (C4, 1)
v. 200, avant 195
BRC
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1195
S4, 3
v. 100
BQC
Agora des Compétaliastes
ID 1765
S4, 4 (C4, 7)
v. 100
BQC
Nord-Est du Sanctuaire
ID 1984-M162
Ce type de profil (pl. 62, 4-7) constitue une variante du type S3. L’unique différence entre les deux séries est matérialisée par l’insertion d’une petite baguette entre le talon renversé et le congé terminal. À l’instar de la série C4, l’évolution de la forme de cette baguette est bien marquée. À peu près semi-circulaire au départ (S4, 1), elle se transforme progressivement en véritable quart-de-rond (S4, 3-4). Les autres moulures du profil varient au cas par cas et ne permettent pas de saisir une évolution. En revanche, le profil général suit la même évolution que la série S3 : il tend à s’aplatir ou à devenir plus large que profond, vers 100. L. T. Shoe ne présente aucun exemple reprenant exactement les caractéristiques de cette série. Il faut en conclure que cette variante de profil s’est peut-être développée uniquement à Délos. Type S5 : tore, cavet, talon renversé et congé S5, 1 (C4, 2)
200-167
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 82
S5, 2 (C3, 10)
avant 120
BQC
Agora de Théophrastos
ID 1559
S5, 3
v. 125
BQO
Ouest du Portique Sud
ID 1547-1548
172. Shoe 1936, pl. XXXVII, 3 (Sounion, toichobate du temple de Poséidon, v. 423), 12 (Stratos, porte du pronaos du temple de Zeus, v. 320) et pl. XXXVIII, 13 (Pergame, autel de Déméter, milieu du iiie s.).
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
111
Ces trois profils (pl. 62, 1-3) constituent aussi une variante du type S3. Un tore apparaît ici sous le cavet, le talon renversé et le congé final. Le cavet du premier exemplaire de la série prend la forme d’un talon renversé, mais il pourrait s’agir d’un effet de l’usure du bloc. Aucune évolution générale n’est visible sur cette petite série. Les trois profils présentent, en effet, le même développement en hauteur plutôt qu’en profondeur. L. T. Shoe présente deux parallèles antérieurs à cette série qui sont employés comme modénatures pour des bases d’antes depuis la fin du ve s.173. Type S6 : tore et congé BRC
Sanctuaire, Ouest de la « voie sacrée »
IG XI 4, 1130
milieu du iii s.
BRC
Sud-Est des Propylées
IG XI 4, 1169
S6, 3 (C5a, 2)
v. 200
ER
Sud du Prytanée
IG XI 4, 1091
S6, 4
v. 140
BQC
Agora des Déliens
ID 1750
S6, 5 (C3, 11)
126/5
BQC
Agora de Théophrastos
ID 1645
S6, 6 (C3, 17)
v. 100
BQC
Gymnase
ID 1929
S6, 7 (C3, 19)
94/3
Col
Gymnase
ID 1930
S6, 1 (C1, 4)
iiie s.
S6, 2
e
Ce type de profil très simple (pl. 63, 1-7) semble assez courant à Délos. Beaucoup d’autres blocs errants présentent la même modénature, mais ne sont pas formellement datés. Les profils S6, 1-2, 4-5 et 7 sont composés d’un congé s’élevant au-dessus d’un tore. Dans le profil S6, 3, un cavet a été inséré entre le tore et le congé supérieur, et deux cavets superposés dans le profil S6, 6. Enfin, il faut noter que la plinthe du bloc profilé S5, 5 est elle-même moulurée avec un cavet. La série montre peu de signes d’évolution. Le tore forme un demi-cercle parfait, ou peu s’en faut (S6, 2-5), mais il se réduit à un tiers de cercle environ en début et en fin de série (S6, 1 et S6, 6-7). Le congé final gagne en profondeur dans le dernier profil de la série, mais son évolution générale semble aléatoire par ailleurs. Selon L. T. Shoe, ce type de profil très simple a été employé à partir de la fin du ve s., d’abord à Athènes, puis à Sardes, à Pergame et à Lykosoura par la suite, surtout pour décorer des bases de pilastres174. Type S7 : ovolo en position médiane ou supérieure S7, 1 (C2, 1)
276-263
BQO
Sanctuaire, devant le Temple des Athéniens Base de Philétairos, IG XI 4, 1105-M085
S7, 2 (C2, 2)
milieu du iiie s.
BQO
Nord-Est du Sanctuaire
Base des Progonoi, IG XI 4, 1096-M165
er
S7, 3
1 quart du iie s.
BQO
Sud-Est des Propylées
IG XI 4, 1199
S7, 4
94/3
BQC
Agora des Compétaliastes
ID 1731
Cette série (pl. 64, 1-4) présente les premiers exemples d’utilisation de cyma recta ou doucine renversée (S7, 2-3). Mais la caractéristique principale de ces profils est bien l’emploi de l’ovolo en position médiane ou supérieure. Il se trouve en position haute sur les profils S7, 1 et 4, en position médiane sur S7, 2-3. Ces deux derniers exemples offrent la même composition avec, de bas en haut, une doucine renversée, un ovolo et un congé. Le profil S7, 1 présente un simple cavet surmonté d’un ovolo. Et enfin, S7, 4 est composé d’un cavet, d’un talon renversé et d’un ovolo, avec un congé complémentaire au bas du corps du piédestal.
173. Shoe 1936, pl. XXXVII, 6 (Xanthos, base d’ante du monument des Néréides, 390-380) et pl. XXXIX, 3 (Pergame, base d’ante du
temple de Dionysos, v. 200). 174. Shoe 1936, Half Round I-IV, p. 145-151, pl. LXVII, 4 (Sardes, temple d’Artémis, milieu du ive s.), 10 (Pergame, pilastre de la porte
de la pièce 57 de la stoa Nord de la terrasse moyenne du gymnase, 197-159), LXVIII, 7 (Lykosoura, pilastre de la porte latérale du temple de Despoina, iiie s.), LXIX, 4 (Érechthéion, base du parapet du porche des Caryatides, 422-406), 8 (Pergame, seuil du temple de Déméter, seconde moitié du iiie s.).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
112
Encore une fois, l’évolution de cette série n’est pas flagrante. Cependant, on peut rapprocher le profil S7, 1 (M085-IG XI 4, 1105, Monument de Philétairos) de celui du grand socle mouluré du pilier M167175. La modénature de ce socle, quoique bien plus massive, est foncièrement la même (cavet et ovolo superposés). Cela ne suffit malheureusement pas à faire de ce socle une offrande attalide supplémentaire dans le Sanctuaire d’Apollon. Cependant, on a reconnu plus haut le lien entre les couronnements C2, 1 et 2. Le même effet d’influence et/ou de concurrence entre les deux monuments royaux – celui de Philétairos et celui des Progonoi – semble également discernable au niveau de leurs socles (S7, 1 et S7, 2). Le pilier M167 pourrait ainsi constituer une dédicace royale, mais peut-être plus vraisemblablement antigonide, comme invite à le penser le voisinage de la base des Progonoi et surtout du Portique d’Antigone. Le dernier socle de la série étant associé à une dédicace de particuliers, là encore, l’imitation des bases royales semble avoir été un moyen de manifester une ostentation particulière. L. T. Shoe présente cinq profils correspondant à notre S7, 1176, mais avec un congé final supérieur. Notre type semble ainsi dériver de bases de colonnes ionique et corinthienne. Un autre exemple présente les mêmes caractéristiques que nos profils S7, 2-3177. Il est contemporain de nos deux exemples. On trouve aussi un unique parallèle pour S7, 4, à Délos même, mais un peu plus ancien178. Type S8 : doucine renversée IG XI 4, 1106
S8, 1 (profil incomplet)
milieu du iiie s.
BQC
Théâtre
S8, 2
187-175
BQC
Sanctuaire, au Sud du Grand Temple IG XI 4, 1114
ER
Agora des Compétaliastes
ID 1971
e
S8, 3 (Chs, 7)
3 quart du iie s.
S8, 4
dernier quart du iie s. BQC
Ouest du Portique Sud
ID 2007
S8, 5
85-83
Agora de Théophrastos
ID 1850
BQO
Ce type de profil (pl. 65, 1-5) paraît se simplifier avec le temps. Le premier exemple est malheureusement incomplet (S8, 1) et aucune conclusion ne peut en être tirée. En revanche, les deux suivants (S8, 2-3) se présentent comme une variante du type S4. On y trouve une doucine renversée surmontée par une baguette et un congé, c’est-à-dire que, à partir du iie s., le couple de moulure cavet/talon renversé est ici remplacé par la doucine renversée. Ensuite, le profil est simplifié (S8, 3-4), la baguette disparaît (S8, 4), puis à son tour le congé (S8, 5), pour ne conserver qu’une unique moulure, la doucine renversée. Deux autres exemples de doucine renversée utilisée seule existent, d’après L. T. Shoe, à Olympie, dès le ve s., et à Priène, dans la seconde moitié du iiie s.179. Ce profil simple a été repris sur le dernier exemple de notre série, plutôt dans l’esprit de celui de Priène où la moulure est aussi large que haute, alors qu’elle se développe largement en hauteur à Olympie. Type S9 : tore, doucine renversée et congé S9, 1 (C5a, 1)
dernier tiers du iiie s. ER
Ouest du Portique Sud
IG XI 4, 1203
S9, 2 (C5a, 3)
après 166
Sanctuaire, au Sud du Grand Temple
ID 1537
BRC
175. Courby, EAD 5 (1912), p. 95-96, fig. 121-124 et pl. II, no 2 (avec relevé du profil). 176. Shoe 1936, pl. LXIII, 14 (Bassæ, colonne ionique du temple d’Apollon, v. 420), LXVI, 8 (Tégée, colonne corinthienne du temple d’Athéna Aléa, v. 360), LXVIII, 6 (Épidaure, base de la porte de la parodos du théâtre, fin du ive s.) et LXIX, 9 (Pergame, palais V, début du iie s.), 11 (Pergame, podium de l’autel de Zeus, 180-160). 177. Shoe 1936, pl. XLIX, 3 (Épidaure, toichobate extérieur de la tholos, v. 360-320). 178. Shoe 1936, pl. XXXVIII, 15 (Délos, fragment de base à l’angle SE du Monument de granit, milieu iie s.). 179. Shoe 1936, pl. XLIX, 2 (Olympie, socle du piédestal de la Nikè de Paionios, 425-420) et 7 (Priène, base de l’autel des dieux égyptiens, seconde moitié du iiie s.).
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
113
S9, 3 (C5b, 1)
v. 156
ER
Est du Portique de Philippe
ID 1543 et 1702 ; Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 78
S9, 4 (C4, 4)
3e quart du iie s.
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 84
S9, 5 (C5a, 4)
3e quart du iie s.
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 85
S9, 6 (C3, 9)
v. 130
ER
Est du Portique de Philippe
Vallois, EAD 7 (1923), pl. 1, no 90
S9, 7 (C4, 5)
dernier quart du iie s. ER
Sanctuaire, au Nord du Monument des taureaux
ID 1963-M181
S9, 8
dernier quart du iie s. ER
Agora de Théophrastos, au Sud-Est de la Salle hypostyle
ID 1969
S9, 9 (C6, 1)
fin du iie s.
autel rond Agora des Compétaliastes monolithique
Couilloud, EAD 30 (1973), no 493
S9, 10 (C5b, 2) v. 100
ER
Établissement des Poséidoniastes, cour X
ID 1781
S9, 11 (C3, 15) v. 100
ER, D
Nord-Est du Sanctuaire
ID 1967-M163
fin iie-début ier s.
ER, A
Nord-Est du Sanctuaire
ID 1962-M160
S9, 13 (C3, 14) fin iie-début ier s.
ER, B
Nord-Est du Sanctuaire
Courby, EAD 5 (1912), p. 50-54 ; M161
S9, 12 (C4, 6)
Cette série (pl. 66, 1-13) est assez longue. Elle ne montre aucune variation dans l’enchaînement des moulures qui composent le profil : tore, doucine renversée et congé. Le tore initial varie au cas par cas, sans qu’une tendance puisse être déterminée de manière assurée. En revanche, la doucine accuse un aplatissement certain au cours du troisième quart du iie s. (S9, 4-6). La double courbe de la doucine est moins marquée à cette époque. Avant et après, elle varie aussi d’un profil à l’autre sans tendance bien déterminée. Trois exemples de ce type sont cités par L. T. Shoe180. À Pergame, cependant, la doucine renversée prend place au-dessus d’un large bandeau. Le premier exemple pergaménien présente, en outre, une doucine renversée fortement marquée, comme sur S9, 2 et S9, 12, alors que le congé supérieur est très atténué. Le second exemple de Pergame présente un petit listel déversé à la place du congé. Enfin, le profil provenant de l’Établissement des Poséidoniastes à Délos prend place logiquement dans la série. Type S10 : scotie IG XI 4, 1132
S10, 1
iiie s.
BQC
Sud du Prytanée
S10, 2
v. 130
autel à cornes
Iséion
S10, 3
113
BQC
Agora de Théophrastos
ID 1753
S10, 4 (C6, 2)
v. 113
BQC
Ouest du Portique Sud
ID 1603
S10, 5
fin ii -début i s.
Pil
Agora des Compétaliastes
Cl. Hasenohr, B. Sagnier, BCH 132 (2008), p. 179-194
S10, 6
début ier s.
BRC
Nord de la Salle hypostyle
ID 2489
S10, 7 (C6, 3)
99/8
BRC
Agora des Déliens
ID 1709
S10, 8 (C6, 4)
v. 80
BRC
Agora des Déliens
ID 2508
e
er
Cette dernière série (pl. 67, 1-8) montre que l’utilisation de la scotie dans les profils composés des petits monuments déliens s’est généralisée assez tardivement. Ces huit profils comptent parmi les plus complexes de ce corpus. Mis à part l’exemple S10, 7, ils présentent, en bas, un enchaînement tore/scotie et listel plat. Au-dessus de ce tracé inférieur, on trouve soit un talon renversé avec (S10, 4) ou sans congé terminal (S10, 1, 5 et 7), soit un ovolo seul
180. Shoe 1936, pl. XLIX, 4 (Pergame, toichobate du palais, début du iie s.), 5 (Pergame, base du pilastre situé devant la pièce 58 dans la
stoa nord de la terrasse moyenne du gymnase, 197-159) et 6 (Délos, base de parastade de la niche I de l’Établissement des Poséidoniastes, v. 110).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
114
(S10, 6) ou avec un congé terminal (S10, 2-3) ou encore avec un cavet final (S10, 8). Le profil S10, 7 reprend le tracé haut des profils S10, 1 et 5 (talon renversé seul), mais sous la scotie, le tore est alors remplacé par un cavet agrémenté d’un quart-de-rond. Il faut aussi noter la présence d’une feuillure au bas des profils S10, 2, 4 et 8. Les différentes moulures qui composent ces profils évoluent individuellement. La scotie, bien formée au départ (S10, 1-6) tend ensuite vers le cavet (S10, 7-8). Le talon renversé des profils S10, 1, 4-5 et 7 est de moins en moins marqué ; il se termine en scotie comme dans la série S2 dans les profils S10, 1 et 4. L’exemple S10, 5 semble être caractéristique des piliers attalides et pseudo-attalides. En effet, ce type de modénature fut aussi mis en œuvre sur les blocs de socle du pilier d’Agrippa qui s’élève, aujourd’hui encore, devant les Propylées de l’Acropole d’Athènes. Le même type de profil (se rapprochant plus de S10, 8) se retrouve enfin sur les blocs de socle du pilier M088 (GD 14) placé devant le Pôrinos naos (GD 11). La modénature basse de ce pilier tend à prouver qu’il s’agit d’un monument du milieu du iie s. Des parallèles plus anciens ont été présentés par L. T. Shoe pour nos S10, 2-3 et 8181 d’une part et pour notre S10, 5182 d’autre part, sans parler des nombreux parallèles de base ionique canonique à notre S10, 6. Ces parallèles sont issus du couple de moulures canoniques de la base ionique (tore et scotie) et montrent que les recherches de variantes à partir de cette base ont débuté à Pergame et à Délos même aux iiie et iie s. Notre série apparaît donc comme le résultat de cette recherche. Socles hors-série Shs, 1 Shs, 2 (C1, 1)
3e quart du iie s.
BQC
Agora des Compétaliastes
ID 1602
e
BQM
Sud du Temple
ID 52
début 2 moitié du ive s.
Les deux derniers socles de ce corpus de référence sont à classer hors de toute série (pl. 67, 9-10). Le premier (Shs, 1) se compose d’un tore surmonté par une doucine renversée, une baguette et un congé. Il permet de faire le lien entre les types S8 et S9 qui sont caractérisés par la présence de la doucine renversée et du congé avec, respectivement, une baguette intercalaire en S8 et un tore initial en S9. Cependant, cette variante ne permet pas de comprendre quelle est la plus ancienne des deux séries, les deux types ayant été employés parallèlement. Le second cas particulier (Shs, 2) est, quant à lui, unique et ne se rattache en aucune manière à l’une ou l’autre des séries présentées ci-dessus. Il se compose d’un bandeau placé sous un cavet et un congé. 3. 4.
Conclusions et nouvelles datations
Les différents types de profils étudiés ci-dessus ont des origines variées. Si les formes de moulure de base trouvent toutes leur origine dans la grande architecture du vie s.183, à Délos, leur agencement relatif dans un profil composé peut être le fait de l’importation ou de l’adaptation d’un modèle développé sur divers monuments du monde grec (types C1, S1, S3, S5 à S8 et S10), ou encore d’une invention typiquement délienne (types C2 à C6, S2, S4 et S9) ayant pu, à l’occasion, être à son tour exportée. Les combinaisons des différents types de moulures peuvent avoir été expérimentées sur les piédestaux avant de se propager à la grande architecture, et vice versa. Certains des types présentés ci-dessus semblent, en outre, avoir été réservés aux seuls petits monuments. Comme on l’a remarqué au fil des développements précédents, il existe des compositions de profils « canoniques » dont découlent parfois une ou plusieurs variantes, qui ont pu être développées parallèlement ou consécu181. Shoe 1936, pl. LXVII, 8 (Délos, naïskos ionique au sud du Portique de Philippe, v. 150), 9 (Épidaure, support de la porte du pros-
kénion du théâtre, iie s.), LXVIII, 4 (Priène, support de la ligne de départ du stade, avant 130), 5 (Kalydon, pilastre à l’entrée de la salle centrale de l’Héroôn, fin iie s.), LXIX, 10 (Pergame, palais, début du iie s.). 182. Shoe 1936, pl. XXXVII, 13 (Pergame, toichobate du temple de Déméter, seconde moitié du iiie s.) et pl. XXXIX, 5 (Délos, base de support du Kabirion, v. 100). 183. C’est, en effet, ce que montre l’étude de L. T. Shoe.
LES PETITS MONUMENTS : CRITÈRES DE DATATION
115
tivement. Ainsi, le type C3 semble être à l’origine des types C4 et C5, de même que le type S3 avec les types S4 et S5. Il faut toutefois se méfier de ces types de profils « génériques » en ce que la datation de chacun des profils de ces séries dépend de la conservation, foncièrement aléatoire, de l’inscription qui en permet justement la datation. Ainsi, les profils datés d’un certain type peuvent être les plus nombreux sans qu’ils aient été réellement les plus employés ou les plus anciens. Enfin, dans le détail, on remarque qu’un profil composé évolue rarement de manière globale. Généralement, une seule des moulures entrant dans ladite composition présente une évolution continue exploitable pour la chronologie. L’étude de la modénature peut donc constituer un moyen de datation pour les petits monuments déliens. Cependant, cette méthode doit être utilisée avec prudence et circonspection. Elle ne peut donner, en effet, qu’un indice de datation à utiliser conjointement avec d’autres critères tirés des éléments constructifs étudiés dans les développements précédents de ce chapitre. C’est, cependant, le critère le plus précis, offrant dans le meilleur des cas une datation au quart de siècle près, et ce, en fonction du type employé et par comparaison avec le plus proche parallèle. Le tableau 15 synthétise les datations obtenues grâce à l’étude des moulures que comportent certains des monuments présentés dans le chapitre précédent. Planche
Date
Type de Monument
Type(s) de moulure
Parallèle(s) le(s) plus proche(s)
M053
Pl. 68, 1-2
milieu du iiie s.
BQO
S2 + C2
Pl. 59, 1-2 ; 51, 9
M082
Pl. 68, 3
fin iiie-début iie ( ?)
Col ou BRC
S6
Pl. 63, 5
M086
Pl. 68, 4
3e quart du iiie s.
BQO
S2
Pl. 59, 1-3
M088
Pl. 68, 5
milieu du iie s.
Pil
S10
Pl. 67, 8
M090
Pl. 68, 6
1re moitié ou milieu du iiie s.
ESC
S1 + C1
Pl. 58, 4 ; 51, 6-7
M094b
Pl. 69, 1-2
fin ive-début iiie s. (?)
BQO
hors-série : baguette et gorge égyptienne
M100
Pl. 69, 3
iie s. (?)
BQC
S4 (sans baguette)
Pl. 62, 5-7
e
M145
Pl. 69, 4
2 moitié du iiie s. (?)
BQO
S8 (doucine renversée seule)
Pl. 65, 1 et 5
M146
Pl. 69, 5
fin iie-début ier s.
ER
S9
Pl. 66, 2, 7 et 13
e
M149
Pl. 69, 6
2 moitié du iie s.
ER
S9
Pl. 66, 4-6
M150
Pl. 69, 7
dernier quart du iie s.
ER
S9
Pl. 66, 6-7
M167
Courby, EAD 5 (1912), fig. 123, p. 95
milieu du iiie s.
Pil
S7
Pl. 64, 1
M189
Pl. 70, 1
3e quart du iie s.
BQC
S2
Pl. 59, 1-3
M190a
Pl. 70, 2
v. 100
BQC
S4
Pl. 62, 6-7
M190b
Pl. 70, 3
v. 100
BQC
S4
Pl. 62, 6-7
2 moitié du iie s.
BQO (couronnement)
C3
Pl. 52, 3-5 et 53, 4-5
ID 2648
Pl. 70, 4
e
Tabl. 15 — Monuments datés grâce aux moulures.
Ainsi, l’apport de cette étude des moulures est certain : seize monuments sont datés grâce à cette méthode et, pour beaucoup d’autres, la datation épigraphique est confirmée ou affinée. C’est le cas, notamment, pour la base quadrangulaire composite du monument de Ptolémée III (M076).
Chapitre III
Typologie des monuments votifs et honorifiques
Les monuments votifs et honorifiques constituent un type d’offrande particulier dans le Sanctuaire d’Apollon1. La distinction entre votif et honorifique est ténue2, mais elle n’est pas formelle pour les monuments qui nous intéressent ici. Ceux-ci adoptent une multitude de formes et de tailles pour supporter et présenter une ou plusieurs statues, un trépied ou tout autre objet consacré (du simple vase au palmier de bronze). Ils peuvent être constitués d’un seul bloc ou d’un assemblage de blocs et être plus ou moins raffinés dans leur conception et leur décor ; ils peuvent aussi présenter une ou plusieurs inscriptions, principalement des dédicaces et/ou des signatures d’artistes. Dans le Sanctuaire délien, seul le monument de C. Billiénus (GD 28 ; M159) est entièrement conservé, de sa fondation jusqu’au couronnement, avec sa statue. Ailleurs de tels exemples restent rares. À Délos, comme dans le reste du monde grec, la plupart de ces constructions, ne nous sont parvenues qu’incomplètes. De plus, leur état de conservation est très variable. Dans le meilleur des cas, elles se trouvent toujours en place, de la fondation à l’assise qui supportait l’offrande, mais il n’en reste souvent que la seule fondation et/ou quelques blocs errants. Sur près de deux cents fondations conservées in situ dans le Sanctuaire d’Apollon, moins d’une vingtaine présente encore une élévation « complète », du socle au couronnement, et on parvient à restituer cette élévation pour une soixantaine de monuments.
La typologie présentée exclut les monuments comportant une toiture, tels que les portiques ou les trésors. La différence entre les deux séries est liée au motif de leur consécration ; sur ces problèmes, voir par exemple J. Ma, « Hellenistic Honorific Statues and Their Inscriptions », dans Z. Newby, R. Leader-Newby (éds), Art and Inscriptions in the Ancient World (2007), p. 203-220.
1. 2.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
118
La typologie des bases de statues proposée par M. Jacob-Felsch3 – la seule monographie consacrée à ce sujet traitant de l’ensemble du monde grec, toutes époques confondues – compte vingt-deux types de piédestaux4. Ils sont regroupés en trois catégories, en fonction de critères essentiellement constructifs, en distinguant ainsi les bases simples (deux types), les bases composites (neuf types) et les monuments à colonne(s) ou pilier(s) (onze types). Pour la période hellénistique, I. Schmidt classe ces mêmes monuments selon dix-neuf types et sous-types5. Tous ces types ne sont pas représentés dans le Sanctuaire d’Apollon délien. La typologie présentée ci-après adopte un classement simplifié par rapport à celui de M. Jacob-Felsch, adapté aux vestiges présents dans l’enceinte du Hiéron. Ce classement s’articule selon deux ensembles : les supports bas et les supports hauts. 1.
Les supports bas
1. 1.
Bases simples ou monolithiques
Cette première catégorie de bases est courante dans l’ensemble du monde grec. À Délos, elle ne semble cependant pas avoir remporté autant de succès qu’ailleurs, et notamment qu’à Athènes, où elle domine largement. Comme elles ne sont constituées que d’un seul bloc, on peut donc indifféremment les nommer « bases simples » ou « bases monolithiques ».
3. Jacob-Felsch 1969. Cette étude essentielle a été largement reprise et mise à jour pour l’époque hellénistique dans Schmidt 1995. Cependant, ces deux synthèses s’appuient essentiellement sur les publications épigraphiques et n’intègrent donc pas l’ensemble du matériel archéologique. Les autres publications consacrées à ces monuments traitent en général d’un seul type ou d’un seul site. C’est le cas, par exemple, pour les exèdres, Thüngen 1994 ; pour les monuments équestres, H. B. Siedentopf, Das hellenistische Reiterdenkmal (1968) ; pour les colonnes votives, D. Donos, Studien zu Säulen- und Pfeilermonumenten der archaischen Zeit (2008) ; D. Wannagat, Saüle und Kontext, Piedestale und Teilkannelierung in der griechischen Architektur (1995), et M. Jordan-Ruwe, Das Säulenmonument. Zur Geschichte der erhöhten Aufstellung antiker Porträtstatuen (1995) ; ou encore pour les bases portant des groupes statuaires disposés dans des bâtiments fermés, S. Montel, « Des écrins architecturaux pour des statues de marbre », dans Ph. Jockey (éd.), ƐƊƙƏƔƗ ƐƎƍƔƗ. Marbres et autres roches de la Méditerranée antique : études interdisciplinaires (2009), p. 807-822 ; pour Delphes, Jacquemin 1999 ; pour Dodone, ƒ. Əatsikoudis, ƉƼƨǁưƫ. Ɣƭ ƷƭuƫƷƭƮƲƣ ƥưƨƴƭƠưƷƩƵ (2000) ; pour Didymes, A. Filges, Didyma III. Bd 5. Skulpturen und Statuenbasen von der klassischen Epoche bis in die Kaiserzeit (2007) ; pour Olympie, une telle publication est aussi en cours de réalisation pour le sanctuaire de Zeus, sous la direction de Chr. Leypold (université de Zurich), faisant suite à celle de F. Eckstein, ƆƒƆƍƌƑƆƘƆ. Studien zu den Weihgeschenken strengen Stils im Heiligtum von Olympia (1969) ; pour les bases du théâtre de Dionysos à Athènes, Chr. Papastamativon Moock, « Menander und die Tragikergruppe. Neue Forschungen zu den Ehrenmonumenten im Dionysostheater von Athen », MDAI(A) 122 (2007), p. 273-327 ; pour celles de l’Acropole d’Athènes, voir en dernier lieu R. Krumeich, « Ehrenstatuen als Weihgeschenke auf der Athener Akropolis. Staatliche Ehrungen in religiösem Kontext », dans Chr. Frevel, H. von Hesberg (éds), Kult und Kommunikation. Medien in Heiligtümern der Antike (2007), p. 381-413 ; id., « Formen der statuarischen Repräsentation römischer Honoranden auf der Akropolis von Athen im späten Hellenismus und in der frühen Kaiserzeit », dans S. Vlizos (éd.), Athens During the Roman Period (2008), p. 353-370 ; et pour celles de l’Acropole et de l’Agora d’Athènes, R. Krumeich, Chr. Witschel, « Hellenistische Statuen in ihrem räumlichen Kontext: Das Beispiel der Akropolis und der Agora von Athen », dans A. Matthaei, M. Zimmermann (éds), Stadtbilder im Hellenismus (2009), p. 173-226. Généralement, les publications épigraphiques donnent aussi une description sommaire de la pierre, mais elles n’interprètent pas systématiquement le monument d’un point de vue architectural, à l’exception de Ƈ. Pétrakos, Ɣȟ ȈƳƭƧƴƥƹɘƵ ƷƲ˅ ɎƴƼƳƲ˅ (1997), avec relevés complets de toutes les bases inscrites de l’Amphiaraion d’Oropos. H. Kotsidu, ƘƭuƢ Ʈƥƭ ƨƿƱƥ. Ehrungen für hellenistische Herrscher im griechischen Mutterland und Kleinasien unter besonderer Berücksichtigung der archäologischen Denkmäler (2000), s’intéresse aux seuls monuments royaux de la période hellénistique tandis que K. Tuchelt, Frühe Denkmäler Roms in Kleinasien. Beiträge zur archäologischen Überlieferung aus der Zeit der Republik und des Augustus I. Roma und Promagistrate (1979), et M. J. Payne, Aretas Eneken: Honors to Romans and Italians in Greece from 260 to 27 BC (1984), traitent des monuments consacrés aux Romains, respectivement en Asie Mineure et en Grèce. Enfin, les monuments votifs et honorifiques ont parfois été publiés avec les grands monuments adjacents. À Délos, c’est le cas pour les publications du Portique d’Antigone (Courby, EAD 5 [1920]) et de celui de Philippe (Vallois, EAD 7 [1923]) et pour celle de l’Établissement des Poséidoniastes de Bérytos (Ch. Picard, L’Établissement des Poséidoniastes de Bérytos, EAD 6 [1921]). C’est le travail qui a également été réalisé pour le sanctuaire de Poséidon et d’Amphitrite à Ténos : R. Étienne, J.-P. Braun, Ténos I. Le sanctuaire de Poséidon et d’Amphitrite (1986) ; ou encore pour les Propylées de Claros : R. Étienne, P. Varène, Sanctuaire de Claros. L’architecture. Les propylées et les monuments de la voie sacrée (2004). 4. Jacob-Felsch 1969, voir le dépliant à la fin de l’ouvrage. 5. Schmidt 1995.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. 1. 1.
119
Socles archaïques
M072-ID 4 et 49
v. 600
BQM
3,48
5,08
0,75
Base du Colosse des Naxiens (pl. 18)
ID 1
v. 630
b. triangulaire
0,85
1,10
0,75
Base d’Euthykartidès (pl. 71, 1)
2D209
vie s. (?)
b. hexagonale
1,34
0,85
0,20
pl. 71, 2
5E172
vi s. (?)
BQM
1,22
0,62
0,18
Base « Marcadé » (pl. 71, 3)
e
La forme de base la plus simple, monolithique, est aussi la plus ancienne6. Elle apparaît, à Délos, dans la seconde moitié du viie s. La base d’Euthykartidès (ID 1) fournit l’exemple le plus précoce de ce type dans le Sanctuaire d’Apollon. Elle est triangulaire, assez haute et ornée de reliefs en ses angles supérieurs. De plus, elle porte la plus ancienne signature d’artiste connue du monde grec. Elle constitue, cependant, un hapax ; en effet, on ne lui connaît aucun parallèle. Par la suite, les bases monolithiques restent assez basses et se présentent sous la forme de simples plinthes non moulurées, utilisées comme supports pour des statues de marbre, les kouroi et les korai7. Elles étaient vraisemblablement posées à même le sol ou partiellement enterrées. Le plus célèbre exemple délien, et certainement le plus massif, est la Base du Colosse des Naxiens (M072-ID 4 et 49). Deux autres bases archaïques du même type monolithique, du vie s. (?), sont connues dans le Sanctuaire d’Apollon : un socle hexagonal qui se trouve à l’Ouest du Grand Temple (2D209) et la base rectangulaire, dite « base Marcadé » (5E172), conservée entre le Bouleutérion et le Monument des taureaux, associant sur le même bloc les encastrements pour les plinthes d’un kouros et d’une korè8. 1. 1. 2.
Bases quadrangulaires monolithiques
M070
ive s. (?)
BQM (?)
1,58
1,31
ID 51
2e moitié du ive s.
BQM
0,74
0,65
0,48
Base de Thrasyllos (pl. 71, 4)
IG 1210
iiie s.
BQM
1,12
0,60
0,66
Base moulurée en haut et en bas
2C098
ive s. (?)
BQM
0,68
0,42
0,53
Base en pierre d’Éleusis, moulurée en bas (pl. 72, 1)
2F008
iv s. (?)
BQM
2H014
?
BQM
0,71
0,71
0,83
Base moulurée (pl. 72, 1)
5B142
?
BQM pyramidante 0,67 à trois fasces
0,66
0,92
Base inscrite inédite (pl. 71, 5)
e
Plinthe de marbre blanc
Petite base en pierre d’Éleusis, moulurée en haut et en bas, support d’Hermès (?) (pl. 72, 2)
Le type monolithique subit quelques évolutions au cours de l’époque classique. Après les guerres médiques, les bases simples deviennent strictement quadrangulaires ou rondes. Elles sont sensiblement plus hautes qu’à l’époque archaïque et peuvent alors être ornées de moulures et/ou pourvues d’un cadre poli au pourtour de leur face antérieure9. Dans le Sanctuaire d’Apollon, une seule base de cette époque est sûrement conservée : celle de Thrasyllos (ID 51). Cette base pour une statue de bronze ne présente aucun décor et n’est pas très haute. Il faut peut-être ajouter à la très courte série des monuments de ce type, datés de l’époque classique, la base qui se trouvait sur la plinthe M070, et qui a aujourd’hui disparu ; et peut-être aussi deux blocs errants, façonnés dans le calcaire gris d’Éleusis : 2C098, base rectangulaire moulurée en bas et portant une paire de semelles au lit d’attente ; 2F008, petite base carrée moulurée en bas et en haut, avec grande mortaise d’encastrement carrée au lit d’attente. Jacob-Felsch 1969, p. 14-15. Jacob-Felsch 1969, p. 23-24. 8. Marcadé 1974, p. 319 et fig. 16, p. 318, et J. Ducat, Les Kouroi du Ptoion. Le sanctuaire d’Apollon Ptoieus à l’époque archaïque, BEFAR 219 (1971), p. 250 et pl. LXXIII. 9. Jacob-Felsch 1969, p. 49-50 et 61-62 ; parmi les nombreux exemples qu’elle cite pour l’époque classique, elle omet notamment la base de Thrasyllos, à Délos (ID 51). 6. 7.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
120
À l’époque hellénistique, la base quadrangulaire simple est généralisée dans le monde grec10. Presque toujours moulurées, leurs faces antérieures sont assez souvent travaillées, montrant un cadre poli au pourtour, mais elles sont alors rarement ornées de reliefs. À Délos, on connaît plus particulièrement, en raison des signatures de sculpteurs qu’elles portent, trois bases quadrangulaires simples datant de la période de la colonie athénienne11. Aucune de ces trois bases ne se trouve, cependant, dans le Sanctuaire d’Apollon. À part celles-ci, deux bases inscrites de ce type sont connues dans le Sanctuaire : IG XI 4, 1210 et 5B142. La première est moulurée en bas et en haut sur ses quatre faces latérales ; la paléographie permet de la dater du iiie s. La seconde est tout à fait particulière puisqu’elle présente trois bandeaux assez hauts, séparés par des rainures sur trois de ses faces, l’arrière de la base étant dégrossi à la pointe. L’inscription est malheureusement tellement mutilée qu’il nous a été impossible de la lire et nous avons ainsi perdu un élément de datation. Enfin, le bloc 2H014 est lui aussi mouluré en bas et en haut. Il a pu comporter une dédicace, mais celle-ci aura été emportée dans la cassure du bloc. En l’état, cette dernière base est donc elle aussi difficilement datable. 1. 1. 3.
Bases rondes monolithiques
ID 1537
iie s.
BRM
0,78
1,30
Base dédiée par une Cléopâtre indéterminée à l’Athénien Himéros, fils de Zénon (pl. 72, 4)
2D160
?
BRM
0,40
0,67
pl. 72, 5
4N022
?
BRM
0,49
0,46
pl. 72, 6
Parallèlement au type quadrangulaire monolithique, peut-être dès la fin du vie s.12, les bases rondes simples ou monolithiques, constituées elles aussi d’un seul bloc, commencent à se multiplier. Ce type simple demeure assez rare à l’époque classique, mais connaît une utilisation accrue durant toute la période hellénistique. La mise en œuvre de cette forme de base évolue au cours des ve et ive s. Comme sur les bases quadrangulaires, la présence de moulures hautes et basses devient systématique et quelques exemples à reliefs apparaissent sporadiquement13. La base de la Parienne Krinô14, provenant de Délos, constitue un contre-exemple de ce phénomène pour le ive s. En effet, elle n’est pas moulurée et son inscription la place même dans le courant « archaïsant »15. À partir du début du iiie s., les bases rondes simples semblent se multiplier. Elles sont alors presque toujours moulurées16. Aux iie-ier s.17, ce type de base gagne en hauteur. Leur forme cylindrique s’en trouve alors très allongée. Les bases dont le diamètre est supérieur à leur hauteur sont plus rares18. C’est aussi à cette époque que se multiplient, à Délos notamment, les autels ronds souvent ornés de guirlandes et de bucranes, qui adoptent la même forme que les bases rondes simples19.
10. Alors que Jacob-Felsch 1969, Kat. I, 47, 49, Anh. no 18, 2 et Kat. II, 17 et 21-22, présentait six exemples, Schmidt 1995, inven-
torie plus de soixante bases quadrangulaires monolithiques non moulurées (Kat. I.1., 1-62) et seize moulurées (Kat. I.2., 1-16), réparties sur l’ensemble de la période hellénistique. 11. Il s’agit des bases non moulurées de L. Munatius Plancus de l’Agora des Italiens, ID 1696 (voir Marcadé 1957, 10), et de L. Cornelius Lentulus, conservée au musée, ID 1694 (voir Marcadé 1957, 39), et de la base moulurée de l’Agora des Déliens portant la dédicace bilingue ID 1750 (voir Marcadé 1957, 57). 12. La base de la statue de culte de l’Héraion de Samos, associée au premier hécatompédon vers la fin du viie s., constitue un précurseur isolé pour ce type de bases : Jacob-Felsch 1969, Kat. II, 23 et p. 26. 13. Jacob-Felsch 1969, p. 50 et n. 156 et p. 62. 14. ID 53. Cette base est d’ailleurs absente du corpus de M. Jacob-Felsch. 15. A. Hermary, « L’offrande de la Parienne Krinô à l’Artémis délienne », dans Ɗ. Simantoni-Bournia et al. (éds), ƆuǀuƲưƥ ơƴƧƥ: ƷƭuƫƷƭƮƿƵ ƷƿuƲƵ Ƨƭƥ ƷƲư ƮƥƬƫƧƫƷƢ ƇƥƶƣƯƫ Ə. ƐƥuƳƴƭưƲƸƨƠƮƫ (2007), p. 485-493. 16. Jacob-Felsch 1969, p. 78 et n. 250. 17. Jacob-Felsch 1969, p. 91, n. 286-287 ; Schmidt 1995, Kat. II, 1-23. 18. Jacob-Felsch 1969, Kat. II, 29-30. 19. À ce sujet, voir en dernier lieu M.-Th. Le Dinahet (n. 169, p. 107).
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
121
À l’époque romaine, les bases rondes ne dépassent pas le mètre de hauteur20, ce qui était pourtant courant au cours de l’époque hellénistique. Dans le Sanctuaire d’Apollon, nous n’avons pu repérer que trois bases rondes monolithiques. Une seule est inscrite : celle dédiée par une Cléopâtre dans le courant du iie s. (ID 1537). Cette base s’inscrit parfaitement dans le goût du temps, car elle est assez haute, élancée et moulurée en bas et en haut de son fût. Cependant, une plinthe (pour une statue de marbre ?) devait venir se superposer au-dessus du fût, ce qui n’en fait pas une base ronde strictement monolithique21. La base 4N022 est beaucoup plus basse, mais toujours moulurée en bas et en haut. Son fût semble ne pas avoir été achevé : sa surface est piquetée, non ravalée. Elle ne présente pas de semelles au lit d’attente, ce qui pourrait en faire un support de trépied. Quoi qu’il en soit, elle doit aussi dater de l’époque hellénistique, si l’on en juge par sa mouluration. Le bloc 2D160, quant à lui, n’est pas mouluré. Il présente néanmoins un bandeau d’anathyrose circulaire au lit de pose et une paire de semelles au lit d’attente. Le fût est lisse, exception faite d’un tenon de bardage rectangulaire non ravalé. Cette dernière base pourrait ainsi être plus ancienne que les deux autres appartenant à cette très courte série. 1. 1. 4.
Bases-rocailles
4S109
?
b. rocaille 0,90
1,00
0,40
Semelle, 0,45 (pl. 72, 7)
re
?
b. rocaille 0,52
0,35
0,47
Marcadé 1969, p. 86, n. 9
e
?
b. rocaille 0,51
0,35
0,33
Marcadé 1969, p. 86, n. 9 (pl. 72, 8)
1 base au Sud-Est de l’Oikos des Naxiens 2 base au Sud-Est de l’Oikos des Naxiens
Les bases plastiques imitant la forme d’un rocher doivent être incluses dans la catégorie des bases monolithiques, car elles sont, elles aussi, taillées dans un bloc unique. Ce type de base demeure cependant assez rare. Seuls trois exemplaires supportant des statues de bronze sont en effet connus pour l’époque hellénistique en dehors de Délos22. À l’époque romaine, on retrouve couramment ce genre de base comme élément de décor des fontaines ou des nymphées jusqu’au iiie s. apr. J.-C., mais le plus souvent il s’agit alors de statues de marbre faisant corps avec le rocher23. J. Marcadé a repéré cinq bases de ce type à Délos24, dont deux se trouvaient dans le Sanctuaire. Ces deux blocs ont aujourd’hui été déplacés et demeurent introuvables ; en revanche, nous avons pu en localiser une autre, inventoriée sous le numéro 4S109, qui se trouve au Sud du Monument des taureaux. Étrangement, elle ne comporte qu’une semelle alors que le bloc est façonné pour imiter un rocher sur ses quatre faces latérales. D’après la taille de l’empreinte (0,45 m) la statue devait être colossale. Les trois bases-rocailles du Sanctuaire supportaient toutes des statues de bronze, si l’on en juge par les semelles qu’elles présentent à leurs faces supérieures. Malheureusement, aucune d’entre elles n’est in situ et l’on ne saurait dire si elles faisaient partie du décor d’un bâtiment ou si elles avaient été dédiées pour elles-mêmes. Il est absolument impossible d’estimer leur datation, tant l’écart est grand entre les différents parallèles existants par ailleurs, du iiie s. av. J.-C. au iiie s. apr. J.-C. 20. Exemples dans R. M. Dawkins, The Sanctuary of Artemis Orthia at Sparta (1929), p. 356, nos 142-143 et pl. 201. 21. De plus, il s’agit probablement d’un remploi, voir Herbin 2014a, p. 47, no 6, pl. 4 d. 22. Schmidt 1995, p. 193-196 et Kat. XVI, 1-3, et H. Lauter, « Kunst und Landschaft – Ein Beitrag zum rhodischen Hellenismus », Antike Kunst 15 (1972), p. 49-56, présentent les trois bases découvertes à Kamiros, dont deux, inscrites, sont datées de 215 et 204. Reprenant le dossier des bases de Kamiros, B. S. Ridgway, « Greek Antecedents of Garden Sculpture », dans L. Fern (éd.), Ancient Roman Gardens (1981), p. 12-13, hésite à interpréter ces bases comme faisant partie du décor de fontaines ou de nymphées et préfère y voir des ornements disposés dans des parcs ou des jardins. 23. Par exemple, à la fontaine de Poséidon, située le long de la terrasse Ouest de l’agora inférieure de Corinthe et datée de la fin du ier s. apr. J.-C., R. L. Scranton, Monuments in the Lower Agora and North of the Archaic Temple, Corinth I 3 (1951), p. 32-36, fig. 20 et pl. 14, 2 ; ou encore au Lacus du théâtre à Leptis Magna daté de l’époque sévérienne, F. Tomaselo, Fontane e Ninfei Minori di Leptis Magna (2005), p. 160-161 et pl. B, 4-5 et C, 1-2. 24. Marcadé 1969, p. 86-87 et pl. III : aux deux bases qui se trouvaient au Sud-Est de l’Oikos des Naxiens mentionnées ci-dessus, il faut ajouter celles qui se trouvent devant le Portique Sud, derrière l’exèdre de Sotélès et au Nord-Ouest de l’Agora des Hermaïstes. Toutes ces bases sont sommairement décrites dans Marcadé 1969, p. 86-87, n. 9 et 10 ; pour celle qui se trouve devant le Portique Sud, voir plus précisément J. Marcadé, « Héraklès épitrapézios à Albe et à Délos », REA 65 (1963), p. 351-358.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
122
1. 2.
Bases composites
Cette deuxième catégorie de supports bas rassemble les types composites, soit les bases dont l’élévation se compose d’au moins deux blocs, ne comptent pas plus de trois assises superposées et ne comportent pas de banc25. 1. 2. 1.
Bases composites de type(s) intermédiaire(s)
ID 52
milieu du ive s.
M183-IG XI 4, fin du iiie s. 1077
BQ
0,85
0,41
0,56
Base moulurée signée Praxias, composée de deux blocs juxtaposés qui devaient supporter le socle d’une statue (pl. 73, 2)
BQ
1,10
0,80
1,08
Base signée Antipatros composée de deux blocs superposés
1,04
Base ronde moulurée composée de deux blocs superposés (pl. 73, 4)
0,46
Base de César, composée au moins de deux blocs juxtaposés (pl. 73, 3)
IG XI 4, 1130
2e quart du iiie s.
BR
0,78
ID 1587
48
BQ
0,69
0,66
ID 1606
après 167
plinthe
0,59 + 054
1,46 max. 0,47
Plinthe composée de deux blocs juxtaposés qui devaient supporter le socle d’une statue
ID 2486
après 167
plinthe
0,88
1,10
0,24
Plinthe monolithique qui devait supporter le socle d’une statue (pl. 73, 1)
ID 2515
fin du ier s.
plinthe
0,61
1,10
0,43
Plinthe moulurée en bas et composée d’au moins deux blocs qui devaient supporter le socle d’une statue
M189
3e quart du iiie s. (?)
BQ
1,25
0,82
0,63
Corps de base portant une couronne, mouluré en bas et reposant sur une plinthe
Ces différentes bases appartiennent à des types intermédiaires. Elles ne sont pas monolithiques, puisque leur élévation compte plus d’un bloc, et ne peuvent pas non plus être classées parmi les types composites stricts présentés dans les paragraphes suivants. Elles constituent des exceptions dans la typologie des supports bas du Sanctuaire délien. La plus ancienne (ID 52), datée grâce à son inscription du milieu du ive s., était formée d’au moins deux blocs assemblés sur le plan horizontal au moyen de crampons en double T. Seul le bloc antérieur, portant la dédicace de la Mykoniate Archippè, nous est parvenu. Il est mouluré en bas et en haut sur trois faces et paré à joint à l’arrière. L’absence de semelle ou d’une cuvette d’encastrement laisse penser qu’une plinthe venait se placer au-dessus de ces blocs. Ce type de base s’apparente à celui que M. Jacob-Felsch qualifie de base composite simple26. Il apparaît vers 560 et son utilisation se poursuit jusqu’à la fin du ier s.27. La base de César (ID 1587) appartient certainement à ce type. Les deux blocs portant la dédicace ID 1606, qui étaient assemblés au moyen de crampon en ƕ et présentent une feuillure au bas de leurs faces avant, relèvent peut-être aussi du même type de base. Le même cas de figure se présente pour la plinthe ID 2515, dont seul le bloc de gauche est conservé, mouluré au bas de trois de ses faces et paré à joint à droite où il présente les cuvettes de deux scellements en ƕ. Cependant, ces deux bases ont aussi pu former la première assise d’une base à gradins (Stufenbasis), comme la plinthe ID 2486. À l’instar du type composite simple, ce dernier type apparaît vers le milieu du iie s. et fut employé jusqu’au ier s.28. Ces bases prenaient la forme d’une krépis à deux ou trois assises, supportant directement l’offrande.
25. Le banc, associé à un plan rectangulaire ou semi-circulaire, constitue une des caractéristiques majeures des exèdres. Voir ci-dessous,
p. 130-132. 26. Jacob-Felsch 1969, p. 26-27, « Einfache zusamengesetzte Basen ». 27. Jacob-Felsch 1969, p. 26-27, 51, 62-63, 78 ; Schmidt 1995, p. 39-42 et Kat. III, 1-13. 28. Jacob-Felsch 1969, p. 27-32, 51-52, 63-64 ; Schmidt 1995, p. 80-82 et Kat. VI, 1-3, montre que le type se perpétue, sporadiquement, à l’époque hellénistique. C’est ce que confirment nos bases ID 2515, ID 2486 et peut-être ID 1606, qui datent du iie ou du ier s.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
123
Les trois derniers monuments de la liste appartiennent aussi à des types intermédiaires, quadrangulaire (IG XI 4, 1077-M183 et M189) et rond (IG XI 4, 1130), qui, structurellement, se situent entre les bases simples et les bases composites29. En effet, leur élévation se compose de deux blocs moulurés superposés. Ce ne sont donc pas des monuments monolithiques, ni des bases composites à proprement parler, car ils n’offrent pas la disposition normale de ceux-ci : un corps compris entre un socle et un couronnement moulurés. À Délos, ce type de bases semble typique du iiie s., époque où ne sont pas encore bien fixés les types des bases quadrangulaires et rondes composites. Il est d’ailleurs intéressant de noter que ces trois consécrations semblent avoir été des commandes du Peuple des Déliens. Ailleurs dans le monde grec, ce genre de base de type intermédiaire est tout à fait caractéristique de la haute époque hellénistique. 1. 2. 2.
Bases quadrangulaires composites
Les monuments appartenant à ce premier type de base strictement composite présentent plusieurs blocs ou assises superposés. Au-dessus de la fondation, s’étagent un socle, parfois mouluré, un corps monolithique et un couronnement, pouvant aussi être mouluré et où venait prendre place la statue ou l’offrande. Une plinthe est occasionnellement intercalée entre la fondation et le socle. La plinthe, le socle et/ou le couronnement peuvent éventuellement être composés de plusieurs blocs. La base quadrangulaire composite semble apparaître seulement au cours de la première partie de la période hellénistique – vers le milieu du iiie s. : elle résulte apparemment de la fusion des deux types antérieurs (base ronde composite et base quadrangulaire simple)30. Cette forme de piédestal compte parmi les plus usitées à partir du dernier quart du iiie s., notamment à Délos31. Aux iie et ier s., ces monuments présentent toujours un socle et un couronnement moulurés32. IG 1073-M076
3e quart du iiie s. e
BQC
1,56
117
1,41
Base de Ptolémée III, complète
IG 1076-M188
3 quart du iiie s.
BQC
1,29
0,87
1,52
Base d’Admétos, fils de Bokros, couronnement manquant
IG 1078
195-190
couronnement de BQC
0,88
1,19
0,35
Base du médecin Philippe de Cos
IG 1114
v. 178
socle et corps de BQC
0,78 0,60
0,68 0,545
0,375 0,49
Base d’Héliodôros (pl. 74, 3)
IG 1126
v. 280
couronnement de BQC
0,93
0,78
0,32
Base de Bacchon
IG 1131/ ID 1612
172-146/?
couronnement de BQC
0,93
0,76
0,27
Base signée Zoïlos, remployée par les Athéniens
IG 1200
iiie s.
couronnement de BQC
0,345 max.
0,36 max. 0,127
Base du médecin Xénophon de Cos
IG 1212
276-263 (?)
couronnement de BQC
0,74
0,68
0,25
Base signée Nikératos et Phyromachos (pl. 74, 1)
ID 1528
124-116
corps de BQC
0,56
0,48
0,74
Base de Krokos
ID 1529
124-116
corps de BQC
0,57
0,49
0,71
Base d’un agent lagide
ID 1530
avant 116
couronnement de BQC
1,11
1,05
0,51
Base de Cléopâtre
ID 1540
167-163
corps de BQC
0,40
0,58
0,80
Base d’Antiochos IV
ID 1541
v. 170
corps de BQC
0,67
0,54
0,69
Base d’Antiochos IV
ID 1580
après 146
corps de BQC
0,64
0,47
0,77
Base de Nicomède de Bithynie
29. C’est le Nebentyp décrit par Schmidt 1995, p. 60-68 et Kat. IV.2, 1-36. 30. Jacob-Felsch 1969, p. 91-93 ; Schmidt 1995, p. 43-59 et Kat. IV.1, 1-148. La base cultuelle du vieux temple d’Athéna au cap Sounion constitue un précurseur isolé, au vie s. Pour cette base en particulier, voir Jacob-Felsch 1969, Kat. II, 33, et V. Staïs, Ƙƿ ƗƲǀưƭƲư Ʈƥƣ Ʋƣ ưƥƲƣ ƕƲƶƩƭƨǁưƲƵ Ʈƥƣ ŽƬƫưƠƵ (1920), p. 42. 31. Jacob-Felsch 1969, p. 92, n. 289, ne cite en effet que des exemples déliens. 32. Jacob-Felsch 1969, p. 92, n. 290-291.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
124
ID 1584
après 167
corps de BQC
0,58 max.
0,62 max. 0,81
Base du fils de Ménandros
ID 1586
6 apr. J.-C.
corps de BQC
0,56
0,52
0,76
Base d’Hérode le Grand
ID 1591
après 13
corps de BQC
0,61
0,51
0,27 max.
Base d’Auguste
ID 1592/2502
17-16 et 2e moitié du iie s.
corps de BQC
0,64
0,58
0,73
Base signée Ménophilos, remployée comme base pour Julie, fille d’Auguste
ID 1594
fin ier av.-début ier s. apr. J.-C.
corps de BQC
0,46 max.
0,26 max. 0,68 max.
ID 1595
79-81 apr. J.-C.
corps de BQC
ID 1620
86-85
couronnement de BQC
0,73 max.
0,77
0,215
Base de L. Licinius Lucullus
ID 1626
v. 6 apr. J.-C.
corps de BQC
0,56
0,44
0,74
Base de L. Calpurnius
ID 1627
après 167
corps de BQC
0,68
0,61
0,84
Base d’Euklès de Marathon
ID 1629
v. 61 apr. J.-C.
corps de BQC
0,54
0,525
0,655
Base de Damosthénia
re
Base d’un petit-fils d’Auguste Base de l’empereur Titus
ID 1631
1 moitié du i s.
corps de BQC
0,60
0,49
0,83
Base de L. Audius Flamma
ID 1644/2341M078
126/5
BQC
0,90
0,75
0,95
Socle de marbre blanc et corps de marbre bleu, couronnement manquant
ID 1652
v. 118/7
corps de BQC
0,61
0,42
0,74
Base de Xénon
ID 1656-M157
v. 100
BQC
0,89
0,82
1,31
Base d’Ammonios, signée Démostratos, complète
ID 1659
80/79
corps de BQC
0,52
0,47
0,69
Base de M. Aemilius Lepidus
ID 1660
80/79
corps de BQC
0,53
0,46
0,79
Base de Titus Manlius
ID 1816
98/7
corps de BQC
0,59
0,475
0,845
Base de Médéios
ID 1846
après 167
corps de BQC
0,63
0,55
0,88
Base de Publius […]nius, proquesteur
ID 1861
47/8 ou 51/2 apr. J.-C.
corps de BQC
0,65
0,57
0,83
Base de Tiberius Claudius Balbillus
ID 1979
125-100
corps de BQC
0,57
0,56
0,87
Base de Gorgias
ID 1980
125-100
corps de BQC
0,58
0,51
0,76
Base de Konon
ID 1983
v. 100
corps de BQC
0,60
0,49
0,82
Base de Théodoridès
ID 1984-M162
v. 100
BQC
1,14
0,80
1,67
Base de Prôtos d’Amysos, complète
ID 1999
125-100
corps de BQC
0,58
0,54
0,59
Base de Nikiôn
ID 2015
fin ii -début i s.
corps de BQC
0,57
0,28 max. 0,91
Base signée Eutychidès
ID 2016
après 167
corps de BQC
0,615
0,48
Base anonyme, remployée comme porte-colonne (pl. 74, 4)
ID 2019
après 167
corps de BQC
0,60
0,50 max. 0,97
Base dédiée par les Athéniens
ID 2020-M158
v. 100
BQC
1,07
0,93
Base de Dionysios, couronnement manquant
ID 2485
après 167
thésauros remployé comme corps de BQC
0,605
0,605
0,59
Base de Téléphonos (pl. 74, 2)
ID 2487
v. 100
couronnement de BQC
0,675
0,71
0,195
Base d’Eukratès
ID 2501
125-100
corps de BQC
0,53
0,53
0,65
Base signée Héphaistion
M017
milieu du iii s.
plinthe de BQC (?)
1,10
1,10
0,34
Élévation perdue
M018
milieu du iiie s.
plinthe de BQC (?)
1,15
1,06
0,24
Élévation perdue
M025
fin ive-début iiie s.
plinthe BQC (?)
1,51
1,37
0,51
Élévation perdue
er
e
er
e
0,68
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
125
M061
iie s.
plinthe de BQC (?)
1,00
0,85
0,15
Élévation perdue
M081
époque romaine
plinthe de BQC (?)
1,67
1,41
Plinthe constituée de quatre blocs remployés, élévation perdue
M093
fin iie-début ier s.
plinthe de BQC (?)
1,18
1,11
Un bloc disposé à l’arrière de la fondation, élévation perdue
M099
fin iie-début ier s.
plinthe de BQC (?)
M100
fin iie-début ier s.
socle de BQC
0,79
0,76
0,29
Socle mouluré constitué de deux blocs
M119
après 250
plinthe de BQC (?)
1,23
1,04
0,34
Élévation perdue
M126
plinthe de BQC (?)
1,30
0,89
Extension Sud-Est de la plateforme M127, élévation perdue
M128
plinthe de BQC (?)
2,30
0,84
Extension Nord-Ouest de la plateforme M127, élévation perdue
Plinthe constituée de deux blocs, élévation perdue
M173
dernier tiers du ve s.
socle de BQC (?)
1,25
1,18
0,42
Socle mouluré
M187
iiie s.
plinthe de BQC (?)
1,49
1,47
0,20
Plinthe constituée de quatre blocs, élévation perdue
Dans le Sanctuaire d’Apollon, ce type de base semble être, et de loin, le plus représenté. Sept exemplaires sont assurément conservés in situ (IG XI 4, 1073-M076 ; ID 1644/2341-M078 ; M100 ; ID 1656-M157 ; ID 2020M158 ; ID 1984-M162 et IG XI 4, 1076-M188), alors qu’une douzaine d’autres fondations, également en place, ont également pu porter ce type de monument. À ces exemples s’ajoutent huit couronnements et trente et un corps de bases quadrangulaires errants et inscrits. Parmi les blocs errants anépigraphes, on a enregistré cinquante couronnements moulurés correspondant à ce type de base33, neuf pièces de socle34 et onze corps de base35. Si l’on additionne le nombre de couronnements in situ et errants (inscrits ou non)36, on obtient un nombre minimum d’individu de soixante et un. Dans la série des monuments conservés in situ, la « base du Diadumène » (M173), si elle était bien composite, constitue, pour ce type de base, un précurseur, à la fin du ve s. Malheureusement, seul le socle mouluré est conservé et il se peut qu’il ait accueilli directement une plinthe de statue. De même, la plinthe M025, datable du début de l’époque hellénistique, n’a peut-être pas supporté une base quadrangulaire composite. En revanche, tous les autres exemples répertoriés ci-dessus datent du milieu du iiie s. av. J.-C. jusqu’au ier s. apr. J.-C. Ainsi, il semble que la chronologie de ce type de base doit être légèrement remontée par rapport à celle proposée par M. Jacob-Felsch37, tout du moins à Délos. 1. 2. 3.
Bases rondes composites
Ce type de base, comme le précédent, présente différentes assises (socle, corps et couronnement) posées directement sur la fondation ou sur une plinthe intermédiaire. Si l’on suit la typo-chronologie de M. Jacob-Felsch38, les
33. 1A051, 1B004, 1B005, 1B014, 2A020, 2B203, 2C057, 2C160, 2C173, 2D001, 2D002, 2D020, 2D159, 2D200, 2E030, 2E034, 2E035, 2G063, 4A007, 4A015, 4A016, 4F002, 4F005, 4G003, 4G051, 4H013, 4H021, 4H030, 4H031, 4N018, 4N019, 4R074 + 4R076, 4R088-090 + 4R094, 5A038, 5B104, 5B105, 5B140, 5B152, 5B159, 5B160, 5B181, 5B213, 5B215, 5B271, 5C017 et 5E093. 34. 1B006, 1B008, 2D007, 2E069, 2H015, 4S085, 5B131, 5B256 et 5B268. 35. 1B007, 1B015, 2C106, 2C153, 2C154, 2D233, 4G011, 4H011, 5B158, 5B161 et 5B272. 36. Ce sont, en effet, les blocs qui sont conservés en plus grand nombre, peut-être parce qu’ils étaient les moins aisés à remployer tels quels, à cause de leur moulures et de leurs semelles. De la même manière, on compte quarante-huit corps de bases quadrangulaires composites pour seulement dix-sept socles. 37. Jacob-Felsch 1969, voir le dépliant à la fin de l’ouvrage (Typentafel der Statuenbasen). 38. Jacob-Felsch 1969, voir le dépliant mentionné note précédente.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
126
bases rondes seraient apparues en premier lieu sous une forme composite, monumentale, dès le début du ve s.39. Il s’agit alors de monuments isolés et plus complexes que la forme utilisée par la suite. Ce n’est qu’à partir du début de l’époque hellénistique qu’apparaissent les bases rondes composites dont la structure est la même que les bases quadrangulaires composites. Elles sont représentées sur quelques sites à partir du iiie s., mais surtout à Rhodes et à Délos40. Statistiquement, ce type de base demeure plus rare que son pendant quadrangulaire. IG 1098
250-239 corps de BRC (?)
0,685
0,60
Base de Phila, pourrait aussi être un tambour de colonne lisse
IG 1128
265-260 corps de BRC (?)
0,72
0,44
Base d’Agathostratos, pourrait aussi être un tambour de colonne lisse (pl. 75, 1)
ID 1539
après 167 (?)
corps de BRC
0,65
0,63
Base d’Aristogénès, recolle avec le socle 2E021
ID 1593
17/6
corps de BRC (?)
0,72
0,48
Base d’Agrippa, pas de scellement, pourrait aussi être un tambour de colonne lisse
ID 1641
65-60
couronnement et corps de BRC
0,35 max. ; 0,56
0,15 ; 0,53
Base de Pompée (couronnement non revu)
ID 1698
82
couronnement de BRC
0,85 × 0,82
0,265
Base de Terentius Varron, couronnement carré avec départ du fût au lit de pose
2D080
?
couronnement de BRC
0,66
0,24
Couronnement en pierre d’Éleusis (pl. 75, 2)
2D241
?
socle de BRC
0,75 × 0,45 max. 0,195
Socle mouluré (pl. 75, 3)
2E021
?
socle de BRC
0,88
Socle mouluré, recolle avec la base d’Aristogénès, ID 1539 (pl. 75, 4)
2F010
?
socle de BRC
0,48 × 0,26 max. 0,24
Plinthe carrée et attique circulaire en un seul bloc (pl. 75, 5)
2F017
?
corps de BRC (?)
0,48
0,36 max.
Pourrait aussi être un tambour de colonne lisse (pl. 75, 6)
2F078
?
couronnement de BRC
0,82
0,13 max.
Moulure non achevée suite à la cassure du bloc (?) (pl. 76, 1)
2G092
?
couronnement de BRC
0,66
0,19
Couronnement mouluré (pl. 76, 2)
2G167
?
socle de BRC
0,46 max.
0,20
Socle mouluré (pl. 76, 3)
4A034
?
socle de BRC
0,24 max.
0,15 max.
Socle mouluré (pl. 76, 4)
4A035
?
socle de BRC
0,12 max.
0,09 max.
Socle mouluré (pl. 76, 4)
4A039
?
socle de BRC
0,58 max.
0,14
Socle mouluré
4A051
?
couronnement de BRC
0,39 max.
0,31
Socle mouluré (pl. 76, 4)
4E019
?
couronnement de BRC
0,90 env.
0,15
Couronnement mouluré (pl. 76, 5)
4N016
?
socle de BRC
0,55 × 0,55 ; 0,48
0,17
Base carrée avec départ circulaire mouluré du fût (pl. 76, 6)
5A018
?
couronnement de BRC
0,665 max.
0,14 max.
Couronnement mouluré (pl. 76, 7)
0,31
La liste ci-dessus recense l’ensemble des blocs errants – aucun monument de ce type n’est conservé in situ – ayant fait partie d’une base ronde composite. En tout, ce sont dix socles, six corps et six couronnements qui sont présentés ici, auxquels on peut sans doute ajouter les cinq bases de trépieds qui ont été repérées dans le Hiéron41. Ainsi, au moins dix bases de ce type ont été dédiées dans le téménos d’Apollon. Les six premiers blocs présentés ci-dessus sont inscrits, mais on hésite pour trois d’entre eux à les attribuer formellement à une base ronde composite plutôt qu’à une colonne (IG XI 4, 1078 ; IG XI 4, 1128 et ID 1593). Le fût 39. Jacob-Felsch 1969, p. 27 et Kat. II, 46-47. Les différentes assises des deux premiers exemples de ce type sont composées de plusieurs blocs. La forme monumentale ainsi élaborée est simplifiée par la suite et n’emploie plus alors qu’un seul bloc par assise. 40. Jacob-Felsch 1969, p. 79 et 93-94 ; Schmidt 1995, p. 69-79. 41. Voir ci-dessous, p. 159-161.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
127
ID 1539, dédié à Aristogénès, est daté dans le corpus des ID de la période athénienne, après 167, sans argumentation. Il faut peut-être remonter cette date dans le courant du iiie ou au début du iie s. En effet, le fût inscrit est orné de trois couronnes et cette pratique devient rare à l’époque athénienne. Mais surtout, le socle qui lui est associé (2E021) présente une mouluration et des petits goujons plats assez caractéristiques de la période de l’Indépendance. Les pièces de socle et de couronnement sont toujours moulurées. Cependant, elles peuvent se présenter en plan sous une forme quadrangulaire avec une moulure circulaire marquant le départ du fût. On trouve cette dernière variante sur le couronnement ID 1698 et les socles 2F010 et 4N016. 1. 2. 4.
Bases composites à orthostates
Ce type de base composite se distingue des précédents parce que le corps du monument, toujours compris entre un socle et un couronnement, est constitué d’orthostates. L’intérieur de la base était soit vide soit rempli par un blocage. En plan, la base à orthostates est généralement rectangulaire, mais quelques exemples en forme de T ou de ƈ sont connus par ailleurs. La surface permettant d’accueillir l’offrande est généralement plus grande, voire beaucoup plus grande, que celle offerte par tous les types précédemment décrits. La base à orthostates constitue ainsi un support idéal pour des statues colossales, équestres ou des groupes statuaires. Cette forme apparaît presque en même temps que les bases composites à corps simple42, dont elle se rapproche par ses éléments constructifs. De fait, les deux types se distinguent surtout par leur extension longitudinale. Le type à orthostates apparaît vers 44043, mais il était déjà préfiguré dans la grande architecture, qui utilisait les orthostates depuis longtemps. Au ve s., ce genre de construction était surtout utilisé pour les autels ou les bases des statues de culte. Il fut par la suite progressivement employé comme support de statue(s), devenant à terme un type de base tout à fait commun. Au cours du ive s. et durant toute l’époque hellénistique, les bases à orthostates se développent largement et adoptent diverses formes44. À la fin du iiie s., la multiplication des bases pour statues équestres modifie l’ordonnancement général des bases à orthostates45. Le corps de ces bases est constitué de blocs disposés côte à côte pour former un rectangle sans qu’aucun vide ne soit laissé à l’intérieur. Aux iie et ier s., la popularité de ce type de base perdure ; les bases à orthostates sont utilisées jusqu’à l’époque impériale. Dans le téménos d’Apollon à Délos, on trouve plusieurs exemples de ce type de base encore in situ, dont l’élévation est cependant plus ou moins bien conservée. La liste suivante en dresse l’inventaire. IG 1096-M165 v. 246
BQO
21,00
1,50
1,45
Base des Progonoi
IG 1105-M085 276-263
BQO
9,30
2,60
1,05
Base de Philétairos
IG 1112/1113
deux orthostates
0,88 ; 1,64 0,32 ; 0,27 1,08 ; 0,93
Orthostates dont les hauteurs sont différentes mais avec un texte réparti sur les deux blocs (pl. 77, 1)
BQO
1,90
1,34
Base de Massinissa de Numidie
ID 1549-M164 dernier quart du iie s. BQO ou en ƈ (?) 3,17
2,99
178-175
IG 1116-M059 179-175
1,36
Base d’Antiochos VIII, un orthostate conservé et replacé sur cette fondation
ID 1633
après 167
orthostate
0,33 max. 0,40
ID 1728
v. 100
orthostate
0,58 max. 0,16 max. 0,63
Pl. 77, 3
ID 1729
v. 100
orthostate
0,62 max. 0,17 max. 0,70
Pl. 77, 3
ID 1854-M159 v. 100
BQO
2,78
Base de C. Billiénus
ID 2442
orthostate
0,35 max. 0,31 max. 0,50 max. Bloc brisé de toutes parts (pl. 77, 4)
après 167
1,63
0,55 max. Pl. 77, 2
42. Voir ci-dessus, p. 123-125. 43. Jacob-Felsch 1969, p. 53-54. 44. Jacob-Felsch 1969, p. 65-66, 79-80 et 94-96 et Kat. II, 82-93 ; Schmidt 1995, p. 83-110 et Kat. VII, 1-49. 45. H. B. Siedentopf (n. 3), p. 52-61.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
128
ID 2653
après 167
orthostate
0,495
0,275
M013
fin iie-début ier s.
F
1,36
2,76
Fondation en pôros, dont les dimensions et l’orientation conviennent parfaitement pour supporter une base équestre à orthostates
M014
fin iie-début ier s.
F
1,30 env.
2,75 env.
Fondation en pôros, dont les dimensions et l’orientation conviennent parfaitement pour supporter une base équestre à orthostates
M053
milieu du iiie s.
BQO
2,17
1,20
M077
fin du ive s.
BQO
4,90
1,80
Seule la plinthe est partiellement conservée sur la fondation. On doit sans doute rapprocher les blocs 2B246247 (série 9) de ce monument
M083
2e moitié du iiie s.
BQO
2,57
1,46
Base équestre (?) ; seul le socle est conservé
M086
milieu du iiie s.
BQO
2,16
1,22
M094b
iiie s. (?)
BQO
M129
fin ii -début i s.
M145
BQO
5,20
1,30
2 moitié du iiie s. (?) BQO
3,50
0,96
e
1,46
er
1,32
0,35
Bloc mouluré en bas, provient peut-être d’une exèdre rectangulaire (pl. 77, 5)
Base anonyme
Base équestre (?) Base équestre de calcaire rose
e
e
0,71
M171
2 moitié du iiie s.
BO (?) en forme 4,55 de T
M175 bis (d)
iiie s.
BO en forme d’arc
Seule la plinthe est conservée 0,26
Seul le socle mouluré est conservé Seule la plinthe est conservée Fondation aujourd’hui disparue, mais située dans le Trésor 2 à l’origine ; seul le couronnement de l’élévation subsiste
Ainsi, le plus ancien exemple de base à orthostates conservé in situ dans le Sanctuaire d’Apollon (M077) remonte à la fin du ive s. Ce type est employé jusqu’au milieu du iiie s. pour supporter les offrandes royales IG XI 4, 1105M085 (Base de Philétairos, GD 10) et IG XI 4, 1096-M165 (Monument des Progonoi, GD 31), et aussi peut-être M053. À partir du milieu du iiie s., la base à orthostates est employée pour les statues équestres, et ce, jusqu’au début du ier s. : M013-014 (?), M053, M083 (?), M086 (?) et M094b. En l’absence de couronnement présentant les traces des sabots, on estime généralement, en fonction de leur disposition, que ces bases supportaient des statues équestres. Elles présentent, en effet, leur petit côté vers l’avant. De plus, certaines de ces bases à orthostates semblent avoir été érigées par les Déliens (M053 et M083), car elles montrent une modénature identique à celle employée sur des bases quadrangulaires composites (IG XI 4, 1073-M076 et IG XI 4, 1076-M188), précisément dédiées par les Déliens46. C’est en tout cas certain pour la base du roi Massinissa de Numidie (IG XI 4, 1116-M059). Enfin, certaines bases à orthostates présentent une forme originale, non rectangulaire. Ainsi, la fondation M171 adopte la forme d’un T – la fondation M032 aussi, mais dans ce cas l’élévation reste problématique – et le monument M175 bis (d) se présente sous la forme d’un arc de cercle. La base d’Antiochos VIII (ID 1549-M164) a aussi pu prendre une forme spéciale, en ƈ ; cependant, l’état de conservation de la fondation en question est tel que cela reste une hypothèse invérifiable. Ce sont là les seules exceptions qui existent dans le Sanctuaire délien, où toutes les autres bases à orthostates sont strictement rectangulaires. Enfin, les orthostates inscrits, dont la liste a été établie ci-dessus (de IG 1096-M165 à ID 2653), sont souvent difficiles à attribuer avec certitude à une base à orthostates, car ce type de bloc est aussi employé dans l’élévation des exèdres rectangulaires. Parmi les blocs errants dans le Sanctuaire d’Apollon, nous avons pu repérer neuf séries d’orthostates (même hauteur et mêmes caractéristiques), dont huit demeurent orphelines d’une fondation. Le tableau 16 en dresse l’inventaire. 46. Voir chap. II, type S2, p. 109.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
Série 1
Série 2
Série 3
Série 4 Série 5
Série 6
Série 7
Série 8 Série 9
129
No Inventaire
Haut.
Larg.
Pof.
Caractéristique(s) de la série
1B022
0,74
0,74
0,21
Marbre blanc, crampons en ƕ
1B023
0,76
0,50
0,25
1B034
0,76
0,49
0,24
1B037
0,75
0,74
0,26
2D155
0,75
0,63
0,26
2D156
0,76
1,12
0,24
2D157
0,76
0,64
0,26
2D248
0,73
0,58
0,27
2D249
0,72
0,90 max.
0,19
2D250
0,72
0,70
0,30
2D251
0,73
1,27
0,26
4H006
0,915
1,62
0,25
4H007
0,915
0,855
0,13
4H018
0,68
0,77
0,18
4H026
0,68
0,465
0,265
4H027
0,68
1,00
0,215
4H033
0,68
0,55 max.
0,26
5B147
0,62
0,76
0,26
5B148
0,62
0,82
0,22
5B149
0,62
0,74
0,215
5B150
0,63
0,80
0,21
5B240
0,68
0,78
0,39
5B241
0,68
0,69
0,33
5B242
0,69
0,735
0,20
5B243
0,69
0,77
0,34
5B244
0,60
0,66
0,18
5B245
0,61
0,88
0,18
5B246
0,55
1,13
0,34
5B247
0,55
0,97
0,28
Marbre gris-bleu, moulure basse (congé et tore), crampons en ƕ
Marbre gris-bleu, moulure basse (congé et tore), crampons en ƕ
Marbre blanc, queue d’aronde sans embolon Marbre blanc, crampons en ƕ
Pierre d’Éleusis, scellements en double T
Marbre blanc, moulure basse (congé et tore), crampons en ƕ
Marbre blanc, moulure basse (congé et tore), crampons en ƕ Marbre blanc, scellements en double T, à associer à la plinthe M077
Tabl. 16 — Sériation des orthostates errants.
À ces séries, s’ajoutent de nombreux autres blocs errants dont une quarantaine d’orthostates47. Leurs caractéristiques et leur état de conservation ne permettent cependant pas de les faire entrer dans l’une ou l’autre des séries présentées ci-dessus ou d’en rassembler certaines en une nouvelle série. Néanmoins, l’un d’entre eux présente une caractéristique tout à fait unique et digne d’être mentionnée ici. En effet, le bloc 4A025 (pl. 77, 6) montre sur sa face avant une cavité d’encastrement rectangulaire, accompagnée de quatre petits trous de scellements répartis au pourtour, qui accueillait vraisemblablement une plaque de bronze où devait être gravée la dédicace. Cet orthostate demeure sans parallèle dans le Sanctuaire d’Apollon délien. 47. 1B028, 1B032, 1B036, 1B051, 2A014, 2A039, 2B004, 2C131, 2D032, 2D062, 2D075, 2D108, 2D179, 2D216, 2E019, 2G173, 2I088, 4A017, 4A025, 4E007, 4E034, 4G005, 4G006, 4G008, 4G026, 4G028, 4G042, 4G044, 4G046, 4G049, 4G053, 4G054, 4H023, 4I005, 4I006, 4I012, 4L016, 4L029, 5A041, 5B184.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
130
1. 3.
Exèdres48
Les exèdres ne servent apparemment pas dès l’origine comme supports d’offrandes, mais plutôt comme bancs publics, encore assez massifs, avec le siège et le dossier taillés dans le même bloc49. Leur forme est alors arrondie sans toutefois décrire un demi-cercle complet, mais plutôt un arc dont la courbure reste modérée. C’est le siège qui fait l’originalité architecturale de l’exèdre par rapport aux autres types de supports bas, et notamment les bases composites qui pouvaient adopter, à l’occasion, une forme courbe. Ces monuments ont aussi une fonction pratique, servant de lieu de repos, de réunion et de point de vue. Sans entrer dans une typologie aussi détaillée que celle de S. Freifrau von Thüngen, fondée sur une description assez complexe de l’élévation et notamment de l’agencement du banc avec les autres éléments constructifs de ces monuments, nous distinguerons simplement deux formes d’exèdres : les exèdres semi-circulaires et les exèdres rectangulaires qui peuvent aussi être désignées comme des exèdres « en ƕ » ou « à antes »50. 1. 3. 1.
Exèdres semi-circulaires
Comme son nom l’indique, ce type d’exèdre prend, en plan, la forme d’un demi-cercle. Il trouve son origine à la fin de l’époque archaïque, à Olympie51, et se propage par la suite dans l’ensemble du monde grec et notamment en Orient52. Le type d’exèdre semi-circulaire munie d’un banc apparaît néanmoins plus tardivement, vers la fin du ive s.53. Celui-ci fut ensuite utilisé de manière continue jusqu’au début de l’époque impériale. Généralement posée sur une plinthe, elle-même semi-circulaire ou quadrangulaire, l’élévation des exèdres semicirculaires adopte diverses solutions. Comme dans le cas des exèdres rectangulaires, elles sont souvent munies d’un banc directement relié aux antes. Ce banc arrivait au même niveau que les pièces du socle. Au-dessus, le dossier ou la paroi courbe pouvaient être constitués de parpaings ou d’orthostates agencés en simple ou double cours. Le tout était surmonté par des pièces de couronnement, qui servaient souvent de support pour des statues. ID 1965-M168
dernier tiers du iie s.
ID 1968-M152
dernier quart ESC du iie s.
ESC (?) 4,87
M056 + M058 (?) ?
6,50
3,10 Exèdre familiale de Thrasydéios d’Élée. Un bloc de la banquette, un orthostate et une pièce du couronnement remontés « in situ » ainsi que les antes ornées d’accoudoirs en forme de dauphin. La fondation ne semble pas correspondre à celle d’une ESC et la fondation M172 convient plutôt pour ce monument 4,50 Exèdre familiale d’Aristogénès de Marathon. Une pièce de banc, quatre orthostates et deux fragments de couronnements remontés in situ. Les blocs 4I005-006 et 4I010-011 appartiennent sans doute aussi au même monument
ESC (?) 5,00 env. 3,50 Fondations seules séparées par un vide mais employant toutes deux le pôros. C’est peut-être là qu’il faut replacer tout ou partie des différents blocs errants dans les environs ayant manifestement appartenu à une ou plusieurs exèdres semi-circulaires : dalles (2D171 et 2D215), bancs (2D166, 5B144-146), socle (2D213) et couronnements (2B266 et 2D221)
48. Pour cette section, la typologie de M. Jacob-Felsch est trop sommaire, les exèdres ne forment qu’un seul type de bases, en demi-
cercle : Halbkreisförmige Basen. Il faut la compléter avec Thüngen 1994. re
49. Premiers exemples de ce type à Épidaure fin ive-début iiie s., Thüngen 1994, Kat. no 31, p. 69 (exèdre 6a, 1 moitié du iiie s.), re
n 111, p. 133 (exèdre 6, fin du iv s.) et n 113, p. 133-134 (exèdre 14, 1 moitié du iii s.). 50. C’est d’ailleurs la distinction adoptée par Schmidt 1995, chapitre VIII, Kreisbogenförmige Exedrabasen, et IX, Rechteckige Exedrabasen. 51. L’exemple le plus ancien d’exèdre semi-circulaire est le monument des Achéens à Olympie, construit vers la fin du vie s., F. Eckstein (n. 3), p. 27-32. 52. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le tableau de provenance de Thüngen 1994, p. 179-182. 53. Le premier exemple est sans doute celui qui se trouve devant la niche de Kratéros, à Delphes, daté de la fin du ive ou du début du iiie s., voir Jacquemin 1999, no 624. o
e
o
e
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
131
M090
milieu du iiie s.
ESC
3,60
3,60 Exèdre remontée (?) qui se trouvait peut-être à l’origine sur la fondation M106
M106
?
ESC
3,20
2,85 Fondation seule, très arasée
M134
dernier tiers du iie s.
ESC
4,50
4,00 Plinthe partiellement conservée avec trois pièces du banc
M172
dernier tiers du iie s.
ESC
4,50
3,50 Deux pièces du banc et une ante conservée avec accoudoir en forme de dauphin. Cette exèdre est remontée à l’envers : elle regardait vers le Nord à l’origine
La quatrième colonne correspond à la largeur du monument ; la cinquième à la profondeur.
Chronologiquement, les plus anciennes exèdres déliennes sont semi-circulaires. En effet, l’exèdre de l’Agora des Déliens54 (GD 84), celle qui se trouve au Sud-Ouest du Prytanée55 (GD 22) et M090 datent du milieu du iiie s., immédiatement suivies par celle de Sotélès56, située au Sud-Est des Propylées (GD 5) et celle qui se trouve vers le milieu du Portique Sud57 (GD 4), de la seconde moitié du iiie s. Leurs dossiers sont alors constitués de parpaings ou d’une unique rangée d’orthostates. Au centre et à l’arrière, un contrefort permettait de supporter une statue, comme chacune des antes. Ailleurs, l’étroitesse du couronnement ne le permettait pas. Par la suite, à partir du iie s., les exèdres semi-circulaires sont adaptées pour supporter des statues supplémentaires : leurs dossiers sont constitués d’un double cours d’orthostates permettant d’installer des pièces de couronnement plus profondes sur l’ensemble de la construction. À la fin du iie s., deux de ces monuments sont, en outre, ornés d’accoudoirs en forme de dauphins (M168 ; M172). 1. 3. 2.
Exèdres rectangulaires58
Ce type d’exèdre est plus tardif que le type semi-circulaire. Il naquit, sous forme de banc, sans antes, au début du iiie s., à Delphes59. Les exèdres rectangulaires à antes apparaissent vers le milieu du siècle et perdurent jusqu’au iie s. apr. J.-C.60. Comme les bases quadrangulaires, elles évoluent vers des formes de plus en plus complexes, pour ce qui est de l’agencement des blocs et de la mouluration. La forme de ce type de monument ressemble, en plan, à un ƕ : deux antes encadrent une banquette munie d’un dossier qui forme l’arrière de la construction. L’élévation prend souvent place sur une plinthe non moulurée. Des pièces de socle, au niveau des antes et à l’arrière de ces monuments, s’élèvent jusqu’au niveau du banc. Au-dessus, le corps des antes peut être monolithique ou composé d’orthostates, alors que le dossier est construit avec un simple ou un double cours d’orthostates. Le tout est couronné de statues. À Délos, et notamment dans le Sanctuaire d’Apollon, ce type d’exèdre est le plus courant. La liste suivante présente toutes les exèdres rectangulaires qui y sont conservées in situ ainsi que deux dédicaces errantes qui proviennent d’un de ces monuments. ID 1962-M160
v. 100
ER
5,50
1,60
1,55
Exèdre A, monument de la famille d’Artémidôros de Mélitè (pl. 32, 1)
ID 1963-M181
dernier quart du iie s. ER
6,85
1,70
1,47
Monument de la famille de Konon et d’épinikos d’Athènes (pl. 36, 4)
ID 1967-M163
v. 100
2,86
1,59
1,60
Exèdre D, monument de la famille de Titus d’Héraclée
ER
54. IG XI 4, 1080-1083. 55. IG XI 4, 1085 et 1170. 56. IG XI 4, 1086 et 1173-1174. 57. IG XI 4, 1090. 58. Ce type d’exèdre est parfois dit à tort « en fer à cheval » – par exemple par Courby 1912, p. 84 –, car ce qualificatif s’appliquerait
mieux au type précédent. 59. Thüngen 1994, p. 18-19. Pour les premiers exemples delphiques, voir Jacquemin 1999, nos 620-623. re 60. Premiers exemples d’exèdres en ƕ à Thermos (D et E), Thüngen 1994, Kat. nos 14-15 (1 moitié du iiie s.) ; dernier exemple de la o er série à Magnésie : Thüngen 1994, Kat. n 152 (fin i s. apr. J.-C.).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
132
ID 1972
dernier quart du iie s. bloc d’ante 0,69
0,66
0,46
ID 1973
dernier quart du ii s. bloc d’ante 0,70
0,65
0,47
M009
fin iiie ou iie s.
ER
10,90 2,15
0,27
Seule la plinthe est partiellement conservée (pl. 2, 2-4)
M104
?
ER (?)
4,59
1,48
0,35
Fondation seule (pl. 25, 1)
M111
?
ER
2,75
1,00
M121
fin iii s. (?)
ER
2,86
1,43
0,165 Seule la plinthe est conservée (pl. 26, 7)
M132
début ier s.
ER
3,14
1,44
0,16
Seule la plinthe est conservée (pl. 28, 7)
M133
début ier s.
ER (?)
3,48
1,83
0,26
Fondation seule (pl. 29, 1)
M135
début ier s.
ER (?)
3,10
1,68
0,23
Fondation seule (pl. 29, 1)
M146
dernier quart du ii s. ER
2,40
1,42
0,36
Conservée jusqu’à la première assise (pl. 30, 3)
M149
?
ER
1,42
0,82
1,04
Deux pièces du socle et un orthostate conservés (pl. 30, 4)
M150
dernier quart du iie s. ER
6,60
1,85
0,44
Trois blocs du socle conservés (pl. 30, 5)
M161
v. 100
ER
3,13
1,60
1,54
Exèdre B, anonyme (pl. 32, 2)
M176
?
ER (?)
8,00
1,79
0,53
Fondation seule (pl. 35, 4)
e
e
e
Blocs formant les antes de la même exèdre familiale
Fondation seule (pl. 25, 5)
Ainsi, treize exèdres rectangulaires sont assurément attestées dans le Sanctuaire ; quatre sont hypothétiques mais vraisemblables. Leur emploi est rare sinon inexistant avant le iie s. À partir de la fin de ce siècle, elles se multiplient essentiellement devant le Portique d’Antigone. À ce titre, la longue exèdre rectangulaire M009 paraît bien isolée dans le secteur Sud-Ouest du Hiéron. Mais peut-être en existait-il d’autres dans cette zone qui a été l’objet de nombreux réaménagements et d’autres déprédations au cours de l’Antiquité et jusqu’au début de la fouille. Quand les dédicaces sont conservées (ID 1962-M160 ; ID 1967-M163 ; ID 1963-M181 ; ID 1972 et ID 1973), on s’aperçoit qu’il s’agit toujours de monuments familiaux, héritiers directs de la tradition royale du début de la période hellénistique61, sur lesquels étaient souvent exposées les statues-portraits de plusieurs générations appartenant à une même famille de notables. Pour le début du ier s., les exèdres dites « du Nord-Est » sont particulièrement bien conservées (ID 1962-M160 ; M161 et ID 1967-M163). Ce sont d’ailleurs les exèdres les plus tardives érigées dans le Sanctuaire d’Apollon. Ces consécrations étaient ainsi assez rares et, semble-t-il, réservées à de riches familles. Ce type de support a aussi manifestement bénéficié d’un effet de mode important vers la fin du iie et au début du ier s., moment où il a été le plus employé dans le grand Sanctuaire délien. 1. 4.
Autres types de bases et de supports « bas »
1. 4. 1.
Bases en forme de proue de navire
Ce type de base est le plus tardif ; il apparaît au milieu du iiie s. Ce sont des bases composites dont le corps n’est plus géométrique, mais prend un aspect plus vivant, afin de mettre en scène la statue qu’il présente. Ce sont généralement des copies de proues de trières. Le plus ancien exemple de ce type se trouve sur l’acropole de Lindos, consacrée par un triérarque et son équipage62. L’apparition de telles bases se place certainement dans la tradition de consécration de navires entiers. Ce type de base est érigé jusqu’à l’époque romaine. Il n’en demeure pas moins assez rare. La base de la victoire de Samothrace en constitue certainement l’exemple le plus célèbre63. À Délos, rien de tel n’est conservé. Cependant, le Néôrion, identifié au Monument des taureaux (GD 24), comporte dans sa salle Nord 61. À ce sujet, voir B. Hintzen-Bohlen, « Die Familiengruppe - Ein Mittel zur Selbstdarstellung hellenistischer Herrscher », JDAI 105 (1990), p. 129-154. 62. Chr. Blinkenberg, Triemiolia. Étude sur un type de navire rhodien, Lindiaka VII (1938), p. 30-37. 63. Sur cette base, voir en dernier lieu M. Hamiaux, La Victoire de Samothrace (2007), et J.-L. Martinez, M. Hamiaux, L. Laugier, La Victoire de Samothrace. Redécouvrir un chef-d’œuvre (2014).
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
133
une grande fondation de granit dont l’agencement trapézoïdal rappelle la proue d’un navire. Peut-être se trouvait-il là, en plus du navire consacré, une base de statue imitant la proue d’une trière. Celle-ci fait évidemment partie intégrante du bâtiment et devra être étudiée en même temps que celui-ci. En revanche, la fondation M020, composée de plaques de gneiss verdâtre, se présente, en plan, sous la forme d’un trapèze ce qui suggère qu’elle ait pu supporter une base de ce type (pl. 5, 2-4). L’hypothèse est malheureusement invérifiable en l’état actuel des vestiges et, à notre connaissance, aucun bloc errant du Sanctuaire n’a pu faire partie de l’élévation d’un tel monument. 1. 4. 2.
Une autre base plastique : la base aux trophées
Outre les bases-rocailles et les bases en forme de proue de navire dont il a été question ci-dessus, il existe une dernière base plastique, dans le Sanctuaire d’Apollon délien, dont A. J. Reinach a publié une longue description (pl. 78) : « Un monceau de boucliers empilés les faces convexes en l’air, flanqués et comme retenus par six boucliers dressés verticalement, une jambière debout derrière un de ces boucliers, une draperie jetée par-dessus, tel est ce que voulait figurer la base qu’on peut bien appeler la Base aux trophées64 ». Le monument65 était constitué de deux blocs de marbre blanc maintenus entre eux par six crampons en ƕ (une paire à la face supérieure et une paire sur chaque face latérale). Un des blocs est brisé sur toute sa hauteur, du côté droit. À la face supérieure, il subsiste une semelle pour statue de bronze de taille naturelle – la seconde a été emportée dans la cassure du bloc. La description de A. J. Reinach doit être corrigée sur un point : il existait quatre mortaises au lit de pose – seules trois d’entre elles sont conservées complètement – pour des goujons rectangulaires (deux sur chaque bloc), qui permettaient peutêtre d’arrimer les blocs, non pas directement sur une plinthe comme il le supposait, mais au moins sur un support un peu plus haut, voire même sur une colonne, sans quoi le poids de la base eût effectivement suffi à la maintenir en place. Ce point établi, il faut souligner la justesse de l’interprétation du monument proposée par A. J. Reinach. En effet, celui-ci a rapproché de manière très convaincante les épisèmes – massue et tête – sculptés sur les boucliers disposés sur les faces avant et arrière de la base des monnaies macédoniennes à l’effigie de Persée66. Le monument apparaît ainsi comme un trophée de victoire, érigé après la défaite d’un des monarques macédoniens ayant utilisé ce type monétaire et qui a été battu par un général romain : Philippe V par T. Quinctius Flamininus, Persée par L. Aemilius Paulus ou Philippe-Andriskos par Q. Caecilius Metellus. Il penche finalement, par élimination, pour ce dernier, sans argument décisif ; les deux autres ne sauraient donc être totalement exclus67. Quoi qu’il en soit, la base date donc assurément de la première moitié du iie s. Malheureusement on ignore toujours son lieu d’exposition originel. 1. 4. 3.
Fondations à percement(s) circulaire(s)
Deux fondations in situ dans le Sanctuaire (ID 41-M011 et M084) présentent un ou plusieurs percements circulaires ou ellipsoïdaux (pl. 3, 1-3 ; 22, 2). À celles-ci, il faut ajouter deux blocs errants présentant la même disposition. Le bloc 2A072, taillé dans une roche volcanique noirâtre, se trouve actuellement dans GD 42, non loin de son lieu de découverte. Il présente un percement semi-circulaire près de l’un de ses bords qui devait être complété
64. Reinach 1913, p. 103. 65. GD 38.1 ; inv. 2D059 a et b ; première publication : Reinach 1913, p. 101-106 et fig. 3-4 (photographies) et 5 (relevé du lit
d’attente). Il se trouve actuellement au Sud du pilier d’Antiochos le Grand (M043) sur la fondation M045. Sur ce monument, voir en dernier lieu, avec bibliographie complète, B. Rabe, Tropaia, ƷƴƲƳƢ und ƶƮ˅Ưƥ - Entstehung, Funktion und Bedeutung des griechischen Tropaions (2008), p. 123-125 et Kat. no 38, p. 179. Une base en tous points comparable à celle de Délos a été mise au jour sur l’Agora d’Athènes, voir J. McK. Camp II, Agora Excavations - 2010, Preliminary Report [en ligne], p. 3 et fig. 15, URL : http://agora.ascsa.net/ file?id=Agora%3AReport%3A2010%20Excavations&field=PDF&path=%2FAgora%2FPDFs%2FReports%2F2010%20Excavations. pdf (consulté le 11 octobre 2017), qui date le monument du début du iiie s. av. J.-C. pour des vraisemblances historiques, mais on peut se demander si ces bases n’ont pas été consacrées au même moment et si la datation de A. J. Reinach ne repose pas sur des indices plus solides. 66. Voir reproduction du relief dans Reinach 1913, fig. 9, p. 120, et parallèles monétaires, pl. XVI-XVII. 67. Reinach 1913, p. 139-142. A contrario, Marcadé 1969, p. 367-368, voit dans ce monument une base d’influence pergaménienne.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
134
par un autre bloc attenant68. Le bloc 4G030, en granit blond, présente exactement la même disposition. F. Courby l’associait à la fondation M167, mais sans argumenter69. Le bloc se trouve bien à quelque distance de ce monument, mais aucun indice ne permet de le lui attribuer avec certitude. La destination de ces blocs et de ces fondations est généralement inconnue. En revanche, ID 41-M011 constituait le support du célèbre Palmier de Nicias. Or, les sources écrites mentionnent, à Délos, l’existence d’autres arbres votifs70. Sémos de Délos, dont les propos sont rapportés par Athénée71, raconte que les Naxiens avaient aussi offert un palmier de bronze à Apollon. De même, dans le compte ID 461, Ab, l. 40, il est fait mention d’un palmier votif dans le Pythion. Il faut peut-être rapprocher cette mention du bloc 2A072 présenté ci-dessus. W. Deonna72, suivant l’hypothèse de P. L. Couchoud et de J. Svoronos73, propose de voir la fondation M167 et le bloc 4G030 qui lui était associé par J. Courby comme le support d’un mât votif, l’ȞƶƷƭƲƹƿƴƭƲư des Kéiens placé, d’après Hérodote74, près de la Théké des Vierges Hyperboréennes, Opis et Argé. S’il est presque certain qu’il n’a pas existé d’ȞƶƷƭƲƹƿƴƭƲư mais bien un Hestiatorion des Kéiens – aujourd’hui localisé en GD 48 –, l’idée de mâts votifs disposés dans le Sanctuaire d’Apollon n’est pas sans séduire, et il se pourrait que la fondation M084, avec ses deux cavités rondes ou ellipsoïdales, ainsi que le bloc 4G03075 aient en fait servi de support à de telles offrandes. 2.
Les supports hauts : colonnes et piliers76
2. 1.
Colonnes votives
Dès l’époque archaïque, les Grecs prirent l’habitude d’ériger des colonnes dans leurs sanctuaires afin d’y placer des offrandes77. Les premières colonnes votives adoptent les ordres grecs traditionnels, l’ionique et le dorique. Elles apparaissent, dès la fin du viie s., en Asie Mineure78 et, dans la première moitié du vie s., en Grèce continentale79. À 68. Courby 1921, p. 230, n. 7 : « … on a retrouvé, tout à côté du temple D, une plaque d’un aspect très particulier. Elle est en pierre volcanique grise. Parementée sur trois faces, elle est entaillée sur la quatrième, qui est une face de joint, par un grand canal à section demicirculaire. Cette plaque était complétée par une autre toute pareille ; ce qui nous rend l’assise d’une base creusée en son milieu, et dans le sens de la profondeur, par une large cavité cylindrique… » ; Picard, Replat 1924, p. 256. 69. Courby 1912, p. 95-96 et fig. 124. 70. W. Deonna, La vie privée des Déliens (1948), p. 91-93 (= W. Deonna, « La végétation à Délos », BCH 70 [1946], p. 156-157). 71. Athénée, XI 105 (= FHG IV 495) : « ƗʨuƲƵ ƨ'Ȃư ƉƢƯː DzưƥƮƩʶƶƬƥƣ ƹƫƶƭ ƺƥƯƮƲ˅ư ƹƲƣưƭƮƥ, ƒƥƱƣƼư DzưƠƬƫuƥ, Ʈƥɜ ƮƥƴƸƼƷɖƵ ƹƭƠƯƥƵ ƺƴƸƶʙƵ ». 72. W. Deonna (n. 70, 1948), p. 120-121. 73. P. L. Couchoud, J. Svoronos, « Le monument dit “des taureaux” à Délos et le culte du navire sacré », BCH 45 (1921), p. 280 et 286. 74. Hérodote, IV 35. 75. On pourrait associer à ce bloc de granit taillé deux fragments de marbre, gisant à quelques dizaines de mètres plus à l’Ouest, qui présentent aussi une cavité circulaire (4D005-006). 76. Dans sa typologie, Jacob-Felsch 1969 différencie onze types de colonnes et de piliers en fonction de l’ordre architectural adopté et de l’utilisation ou non de leurs chapiteaux et couronnements comme socles de statue. Comme Schmidt 1995, nous distinguerons ici seulement trois catégories de monuments : les colonnes votives, les monuments distyles et les piliers. En effet, la distinction, entre Säulenbasis, colonne portant une statue, et Säulenmonument, colonne ne portant pas de statue, n’est pas très pertinente pour nous, car aucune de ces offrandes ne nous est parvenue et les chapiteaux ou couronnements qui ont porté une statue et qui sont conservés dans le Sanctuaire d’Apollon sont isolés, privés du reste de leur élévation. D’ailleurs, depuis la parution de M. Jordan-Ruwe, Das Säulenmonument. Zur Geschichte der erhöhten Aufstellung antiker Porträtstatuen (1995), il semble que cette distinction ait été abandonnée chez tous les auteurs (voir note suivante). De plus, à part le pilier supportant la Nikè de Mikkiadès et d’Archermos de Chios (Marcadé 1957, 21 et pl. 29, 1), il n’existe pas à Délos d’autres exemples de Pfeilerbasen d’époque archaïque et plus typiquement attiques (voir Jacob-Felsch 1969, p. 39-43 et Kat. II, 150-172). 77. C’est là le sujet de deux monographies récentes : Donos 2008 et E. MacGowan, Votive Columns of the Aegean Islands and the Athenian Acropolis in the Archaic Period (1993). 78. L’existence d’un petit chapiteau votif archaïque à Didymes, daté de la fin du viie s., constitue la seule preuve de cette antériorité, Th. Wiegand, H. Knackfuss, Didyma I. Die Baubeschreibung in drei Bänden (1941), p. 149 et pl. 213, F 662 A. 79. La plus ancienne colonne votive de Grèce continentale n’est autre que la célèbre colonne du Sphinx des Naxiens à Delphes, datée des années 570-560 (P. Amandry, La colonne des Naxiens et le Portique des Athéniens, FdD II, 6 [1954], p. 2-32). Sur celle-ci, voir en dernier
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
135
partir de la fin du vie s., d’autres types de chapiteaux ou de couronnements sont aussi employés, adoptant notamment des formes circulaires simples ou plus ou moins ornementées. L’emploi de la colonne votive se poursuit durant toute l’époque classique80. Pour les périodes hellénistique et romaine, on connaît relativement peu de ces colonnes isolées81, de plus en plus souvent ornées de chapiteaux corinthiens. Ainsi, la pratique de hisser les offrandes au-dessus de celles des autres, signe ostentatoire de puissance et de prestige pour le commanditaire, se perpétua durant toute l’Antiquité, avec plus ou moins de régularité, au gré de modes difficiles à cerner, jusqu’au iie s. apr. J.-C. Le Sanctuaire d’Apollon délien – et le reste de l’île – n’échappe pas à cette règle. 2. 1. 1.
Colonnes et soubassements in situ
Une seule colonne se dresse encore in situ, quoique privée de son chapiteau, dans le Sanctuaire d’Apollon. Il s’agit de la colonnette ionique archaïque dédiée à Athéna Polias par les « enfants » d’un Délien, au cours de la seconde moitié du vie s. (ID 15-M179), et dont le soubassement est solidaire de celui de GD 2182 (pl. 36, 2). À celle-ci, on peut sûrement ajouter trois autres fondations ayant porté une colonne votive, plus, peut-être, deux autres dont l’élévation ou l’emplacement ne sont pas totalement assurés. Les deux colonnes ioniques jumelles à fût lisse, D et D’, ont été attribuées par Ph. Bruneau et Ph. Fraisse83 aux fondations M041a et b qui se trouvent en avant de chacune des antes de l’Autel de cornes (GD 39) ; d’après leur forme circulaire, il s’agit assurément de soubassements de colonnes votives. Le disque cylindrique qui a été replacé sur M041a par R. Vallois présentant les mêmes scellements que les tambours, leur attribution est sûre. Bases et chapiteaux ont malheureusement disparu, de sorte que la restitution proposée par Ph. Fraisse de trépieds au sommet des colonnes est purement hypothétique84. Le fût de l’une d’entre elles est complet, composé de six tambours. Il ne subsiste qu’un seul tambour de la seconde colonne. D’après le type de scellements – des petits goujons plats disposés diamétralement –, il convient de dater ces deux colonnes du milieu du iiie s. Il faut sans doute placer dans le courant du même siècle d’autres fondations de monuments circulaires in situ : M051, M082 et M185. En effet, M051 est une fondation de granit gris taillée en forme de cercle. De plus, il faut peut-être lui attribuer le disque cylindrique 5B28585, qui présente lui aussi trois petits goujons plats diamétraux sur chaque lit. M082, par sa mouluration et ses scellements en ƕ, date plutôt de la fin du iiie ou du début du iie s. Cependant, il n’est pas assuré que ce soit une colonne. Sur une plinthe carrée comportant le départ d’un fût circulaire taillé en cavet – soit une base campaniforme tronquée – se trouve encore le premier tambour, brisé en haut, d’une colonne ou d’une base ronde composite. En l’état, il n’est pas possible de trancher. Cependant, il n’existe pas, ailleurs à Délos, à ma connaissance, de tel socle pour une base ronde composite : tous sont circulaires. Cet argument par défaut va dans le sens de l’hypothèse de la colonne, sans donner de certitude absolue. Enfin, la fondation M185, composée de dalles de gneiss et qui se trouve au Sud du Monument des taureaux (GD 24), est carrée et, en elle-même, rien n’indique qu’elle ait pu porter une colonne votive. Cependant, il faut éventuellement lui associer les trois blocs errants 4S053-05586 qui, eux, constituent à coup sûr un support de colonne. 4S055 est une grande dalle lieu Jacquemin 1999, no 374, et sur la série des colonnes à sphinx de Thasos, Athènes, Delphes, Égine, Paros, Cyrène et Délos, voir B. Holtzmann, « Une sphinge archaïque de Thasos », BCH 115 (1991), p. 159-165. Les deux colonnes déliennes se trouvaient à l’Ouest de l’Artémision, là où sont encore conservées in situ leurs dalles porte-colonne. 80. On en recense, par exemple, une petite dizaine à Delphes : Jacquemin 1999, nos 328, 334, 462, 464, 485, 486, 486 bis, 498 et 510. 81. Schmidt 1995, p. 176-181 (Kat. XIV, 1-5), n’en recense, en effet, que cinq exemplaires qui recoupent partiellement ceux cités dans le texte et le catalogue de Jacob-Felsch 1969, p. 82 et 97-98 et Kat. II, 141-143. 82. Voir t. I, p. 83, 89. 83. Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), p. 34-35, 38-40, 42-44, 51-52, fig. 20, p. 35, fig. 22, p. 39, fig. 24, p. 44, fig. 25, p. 47 et pl. I, fig. 2, pl. III, fig. 7 et 9, pl. VIII, fig. 27-28, pl. IX, fig. 31, pl. X, fig. 34-36, pl. XI, fig. 37-40, pl. XII, fig. 41-42, et pl. XIII, fig. 44-48 ; A. Farnoux, « Recherches sur le dallage à l’Ouest du Bâtiment à Abside », BCH 114 (1990), p. 895 et n. 4-5 ; id., « Restauration du dallage à l’Ouest du Bâtiment à Abside », BCH 115 (1991), p. 722 et fig. 6, p. 724. 84. Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), p. 82, fig. 33 ; voir t. I, pl. 87, où l’on a substitué des statues aux trépieds. 85. Voir description dans le tableau récapitulatif du paragraphe suivant. 86. Voir description dans le tableau récapitulatif du paragraphe suivant.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
136
carrée de marbre gris sur laquelle venaient prendre place les deux autres fragments, taillés dans le même matériau. Ces derniers présentent au lit d’attente la trace en négatif d’une colonne et un goujon à canal de coulée. La proximité de ces blocs avec la fondation M185 et l’absence de tout autre soubassement de dimension comparable dans la région rendent cette attribution à peu près sûre. Ainsi, dans le Sanctuaire d’Apollon, pas plus de sept soubassements peuvent être interprétés comme ceux de colonnes votives. La colonne d’Athéna Polias (ID 15-M179) mise à part, ceux-ci semblent tous dater du début de la période hellénistique, ce qui ne s’accorde pas avec les typologies de M. Jacob-Felsch et de I. Schmidt87. Il est néanmoins certain qu’il existait un nombre beaucoup plus important de colonnes dans le Sanctuaire d’Apollon, comme le montre l’étude des blocs errants qui suit. 2. 1. 2.
Supports de colonne errants
2A026
dalle demi-circulaire
marbre grisâtre
0,24
1,10
0,55
Demi-disque cylindrique (pl. 79, 1)
2B034
bloc quadrangulaire mouluré
marbre blanc
0,69
1,39
1,41
Feuillure basse ; surface circulaire travaillée au ciseau grain d’orge au lit d’attente associée à deux mortaises diamétrales munies de canaux de coulée (pl. 79, 2)
2C056
dalle à encastrement circulaire
marbre blanc
0,23
0,74
0,60 max.
Diamètre de la cavité d’encastrement 0,32 m. Cavité rectangulaire aménagée sur la face latérale pour l’encastrement d’un autre bloc (?) (pl. 79, 3)
2D184
dalle circulaire
marbre gris veiné de blanc
0,22
0,89
2G116
dalle à encastrement circulaire
marbre blanc
0,31
1,20
0,895
Deux tenons de bardage carrés sur faces latérales. Cavité d’encastrement semi-circulaire ; diamètre ± 0,50 m (pl. 79, 5)
4F001
dalle à encastrement circulaire
marbre blanc
0,22
0,69
0,53 max.
Diamètre de la cavité d’encastrement 0,375 m (pl. 79, 6)
4G014
dalle à encastrement circulaire
marbre blanc
0,25
0,61
0,61
Diamètre de la cavité d’encastrement 0,29 m ; mortaise circulaire centrale (pl. 79, 7)
4N016
base campaniforme tronquée
marbre blanc
0,17
0,55
0,55
Cavet travaillé à la face supérieure pour former le départ de la colonne (pl. 79, 8)
4N020
dalle à encastrement circulaire
marbre blanc
0,155
0,70 max. 0,43
Méplat avec bandeau d’anathyrose et surface brisée sur l’une des faces latérales. Autres faces dégrossies à la pointe. Diamètre de la cavité d’encastrement 0,275 m (pl. 79, 9)
4S053
bloc quadrangulaire
marbre gris veiné de blanc
0,29
0,88 max. 0,45 max.
4S054
bloc quadrangulaire
marbre gris veiné de blanc
0,31 max. 0,88 max. 0,59 max.
4S055
bloc quadrangulaire
marbre gris
0,22
Blocs attribués à la fondation M185. Trace circulaire au lit d’attente de 4S053, associée à une mortaise rectangulaire avec canal. Mortaise identique sur 4S054. 4S055 est brisé en deux ; deux mortaises rectangulaires au lit d’attente ; deux tenons de bardage rectangulaires sur les faces latérales ; iiie s. (pl. 79, 10)
87. Voir ci-dessus, n. 81.
1,23
Trois petits goujons plats diamétraux plus un repentir ; iiie s. (pl. 79, 4)
1,23
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
137
5A039
bloc quadrangulaire mouluré
marbre blanc
0,52
0,80
0,92
Bloc mouluré en bas et en haut sur les quatre faces ; moulure brisée sur les quatre faces latérales. Deux petits goujons plats diamétraux ; iiie s. (?) (pl. 79, 11)
5B285
dalle circulaire
marbre blanc
0,15
0,98
dalle à encastreSupport « Marcadé no 1 » ment circulaire
marbre blanc
0,30
0,92
0,55
Marcadé 1974, p. 315-317 et fig. 13 ; départ du fût à 20 cannelures, conservé dans la cavité d’encastrement (diam. 0,30 m) ; pierre non revue
dalle à encastreSupport « Marcadé no 2 » ment circulaire
marbre blanc
0,185
0,65
0,63
Marcadé 1974, p. 315-317 et fig. 14 ; diam. de l’encastrement 0,255 m, avec traces de plomb ; pierre non revue
Bloc attribué à la fondation M051. Disque cylindrique. Trois petits goujons plats sur chaque lit. Feuillure au bas de la face latérale (pl. 79, 12)
Cette liste présente l’ensemble des blocs errants qui supportaient sans aucun doute une colonne. Ainsi, ces supports pouvaient apparemment prendre quatre formes différentes. Le plus courant – cinq occurrences sur douze – semble être aussi le plus ancien, puisqu’il s’agit du système de dalle à encastrement circulaire déjà employé pour la colonne d’Athéna Polias (ID 15-M179). Ce type de support portait, sans doute, en majorité des petites colonnes à fût monolithe. En effet, le diamètre de la cavité d’encastrement n’excède jamais 0,50 m et il est généralement bien moindre, ce qui ne permet pas, en théorie, d’y placer une colonne à tambour, plus large. Ces colonnettes étaient scellées dans leur cavité au moyen de plomb, comme le montre le support « Marcadé no 1 » où le bas du fût est encore conservé. Comme le montre le bloc 4G014, l’emploi de goujons, plus tardif sans doute pour ce type de support, était aussi possible pour maintenir la colonne en place. D’autres blocs à encastrement de ce type sont conservés dans l’enceinte de l’Artémision (GD 46), à l’Ouest de la Stoa coudée88, et à l’Est du Dôdékathéon (GD 51) ; ils pourraient éventuellement provenir du Sanctuaire d’Apollon. Les bases cylindriques ou « dalles circulaires », sortes de disques en forme de meule, ont aussi une origine ancienne : c’est le système employé pour supporter la colonnade axiale et les colonnes du prostôon Est de l’Oikos des Naxiens (GD 6). Le bloc 2A026 est peut-être le plus antique de la courte série de ces supports errants dans le Sanctuaire, mais on ne saurait le dater avec précision. Les deux autres, 2D184 et 5B285, sont très comparables à celui qui a été replacé in situ sur la fondation M041a. Leurs trois petits goujons plats disposés diamétralement en étoile semblent caractéristiques du iiie s. Avec trois occurrences, le troisième type de support de colonne prend la forme de grands blocs quadrangulaires, dont le lit d’attente a été dégrossi ou travaillé au ciseau grain d’orge là où venait prendre place la colonne. Dans ces trois cas, 2B034, 4S053-055 et 5A039, deux mortaises diamétrales, munies de canaux de coulée, complètent le dispositif. Les blocs 4S053-055, attribués à la fondation M185, constituent deux assises superposées et goujonnées. Les deux autres sont monolithiques. Vue la technique employée, il faut peut-être rattacher les blocs 5A039 et 4S053-055 au iiie s.89. En revanche, nous ne disposons d’aucun indice de datation pour le bloc 2B034, si ce n’est son rapprochement typologique avec les deux autres. Le dernier type de support est le même que celui employé sur le monument M082, à savoir une base campaniforme tronquée, soit une dalle carrée dont le lit d’attente présente une moulure circulaire, en l’occurrence un cavet, peu développée en hauteur. Il n’est représenté, mis à part cet exemple in situ, que par un bloc errant dans le Sanctuaire : 4N020. Comme pour la « colonne » M082, il faut cependant rester prudent quant à son interprétation. En effet, il pourrait s’agir en réalité du socle d’une base ronde composite. Ainsi, si l’on ôte les deux supports déjà attribués à des soubassements in situ, nous avons présenté dans ce développement une dizaine de supports de colonnes votives supplémentaires. Les blocs quadrangulaires décrits ici 88. Ces blocs sont d’ailleurs mentionnés par Marcadé 1974, p. 317 et fig. 15. 89. Voir chap. II, p. 99-100 et 83-85 : goujons plats et grands tenons de bardage carrés.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
138
prouvent que les fondations de tels monuments étaient bien souvent elles-aussi quadrangulaires, contrairement au reste de l’élévation. C’est pourquoi, en l’absence de tout bloc demeuré in situ, il est bien difficile d’identifier avec certitude l’emplacement des colonnes votives qui se dressaient dans le Sanctuaire d’Apollon. 2. 1. 3.
Bases et tambours errants
Le tableau 17 qui suit présente l’ensemble des colonnes qui ont pu être restituées par la mise en série des tambours errants dans le Sanctuaire d’Apollon. Ces sériations sont principalement fondées sur le type de colonne (lisse, cannelée, à facettes), leurs proportions et la disposition des goujons et mortaises sur leurs lits. Type
No inv.
Diam. Diam. inf. sup.
Haut.
Mortaise centrale
Goujon(s) périphérique(s)
lit d’attente lit de pose lit d’attente lit de pose Colonne 1 pl. 80 L (base)
2A005
1,155
0,905
0,255
2
L
2A006
0,915
0,895
1,055
2
2
L
2A001
0,875
0,85
0,495
1
1 (2)
2
L
1 ou 2 TM 2A032 (ID 2646) 0,815
0,80
0,505
1
(2)
2
0,86*
1,095
1* 0
0
0
1
2
L (dédicace) Colonne 2 pl. 81 L
2J015
0,95
L
2E025
0,745* 0,745*
1,015
0
L
7A009
0,855 0,815*
0,745
1
L
7A012
0,775
0,745
1,005
L
2D036
0,79*
0,79*
1,02
1*
1*
L
2D190
0,815
0,735
1,155
1
1
L (D1)
2C002
0,695
0,675
0,995
L (D2)
2C014
0,675
0,655
0,985
1
1
3
3
L (D3)
2C020
0,655
0,64
0,86
1
1
3
3
L (D4)
2G012
0,64
0,625
0,825
1
1
3
3
L (D5)
2G015
0,625
0,61
0,86
1
1
3
3
L (D6)
2C008
0,61
0,595
0,725
1
1
3
3
2C003
0,65
0,75 max.
1
Colonne 3 pl. 82, 1
Colonne 4 pl. 82, 2-4
Colonne 5 (D) 1
3
Colonne 6 (D’) L (D7)
3
Colonne 7 pl. 83 C 24
5B248
0,725* 0,755
0,915
2
(2)
C 24
5B252
0,755
1,155
2
2
0,735
Trou de louve
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
Type
No inv.
Diam. Diam. inf. sup.
139
Haut.
Mortaise centrale
Goujon(s) périphérique(s)
Trou de louve
lit d’attente lit de pose lit d’attente lit de pose C 24
TM
C 24
2D188
0,695
0,68
0,965
2
2
C 24
2D189
0,685
0,66
0,955
2
2
C 24
2D187
0,65
0,725*
1,005
2
2
C 24
2C085
0,635
0,625
0,765
1
1
1
1
oui
C 24
2C154
0,63
0,635
0,745
1
1
1
1
oui
C 24
2B009
0,59
0,58
0,745
1
1
1
oui
C 24
2B011
0,58
0,82
1
1
1
oui
Colonne 8 pl. 84
Colonne 9 pl. 85 C 24
2B037
0,795
0,78
1,325
1
1
2
2
C 24
2C034
0,78
0,76
1,075
1
1
2
2
C 24
TM
C 24
2C017
0,705
0,675
0,49
1
1
2
2
C 24
2H016
0,73
0,72
1,365
2
2
oui
C 24
2I065
0,74
0,725
1,07
2
2
oui
C 20
2G005
1,18
(3)
(3)
C 20
2G004
1,173
1,165
0,937
1 (3)
3
oui
C 20
TM
C 20
2H025
1,145
1,13
0,714
(3)
(3)
oui
C 20
2G006
1,118
0,74
(3)
(3)
oui
C 20
2H019
1,12
0,965
(3)
1 (3)
C 20
2G003
1,108
(3)
3
oui
C 20
TM
C 20
2H008
1,075
1,053
0,744
3
3
oui
C 20
2H017
1,043
1,035
0,725
3
3
oui
C 20
2H023
1,03
1,01
0,77
3
3
oui
C 20
2H012
1,005
0,994
0,665
3
3
oui
C 20
2H003
0,987
0,977
0,486
3
3
oui
C 20
2C267
0,76
0,725
1,365
1
(1)
1
(1)
C 20
au moins 1 TM
C 20
2C207
0,70*
0,70*
1,03
1
(1)
(1)
(1)
Colonne 10 pl. 86
Colonne 11 pl. 87-88 0,45 max.
Colonne 12 pl. 89
?
(oui)
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
140
Type
No inv.
Diam. Diam. inf. sup.
Haut.
Mortaise centrale
Goujon(s) périphérique(s)
Trou de louve
lit d’attente lit de pose lit d’attente lit de pose Colonne 13 pl. 90 C 20
2C024
C 20
TM
C 20
2D169
C 20
TM
C 20
2D165
Chapiteau corinthien
2H007
0,67
0,647
1,255
1
1
2
2
0,61
0,61
0,645
1*
1*
2
2
0,55
0,55*
0,65
1
1
2
2
Colonne 14 pl. 89 C 20
5B259
0,695
2
C 20
7A003
0,72*
F 20
2B012
0,755* 0,755*
1,67*
1
F 20
2B108
0,645
1,05
1*
F 20
5B254
0,575
1,095
1*
0,72*
0,59 max.
1
1
Colonne 15 pl. 91
0,60*
1
Pour chaque colonne les tambours sont placés de bas en haut. Les chiffres suivis par un astérisque dans les différentes colonnes de mesure indiquent une incertitude d’observation ou de mesure due à la position de la pierre ou à son état de conservation.
Tabl. 17 — Sériation des tambours et bases de colonnes.
Nous avons pu reconstituer quinze séries de tambours correspondant à autant de colonnes votives90. En effet, ces blocs ne sont attribués à aucun des grands monuments du Hiéron. Si l’on ne connaît malheureusement pas leur emplacement d’origine, toutes ces colonnes, sans exception, devaient se dresser dans la partie Sud-Ouest du Sanctuaire, autour de l’Autel de cornes. C’est effectivement dans cette zone, ou derrière les quais antiques plus à l’Ouest, que gisent aujourd’hui les tambours qui en subsistent. À cette série, il faut probablement ajouter deux colonnes de plus. La première a été identifiée par Vallois : elle est constituée par la base samienne 2G00791, deux fragments de tambours lisses (2G201 et 2H078)92 et un chapiteau ionique daté par son style et ses proportions de la fin du ve s. (2H010)93. La seconde est la jumelle de la colonne corinthienne no 1394. Elle se trouve aujourd’hui à la Synagogue, où elle semble avoir été remployée tardivement. Quatre types de colonne ont ainsi été employés dans le Sanctuaire d’Apollon : les lisses, les cannelées à 20 ou à 24 cannelures et celles à facettes. En l’absence de base et/ou de chapiteau, il est généralement difficile de leur attribuer un ordre architectural. En effet, s’il s’agissait de colonnes canoniques d’époque classique, ce qui n’est pas du tout assuré, nous aurions affaire aux seuls fûts à 20 cannelures doriques et 24 cannelures ioniques95. Cependant les 90. R. Étienne (n. 142, p. 98), p. 570-573 ; pour les colonnes 5 et 6 (D et D’), voir Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), détail des
mentions ci-dessus, n. 82. 91. Vallois 1966, p. 129, no 7, et Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 89-90, fig. 314-315. 92. 2G201 : Vallois 1966, p. 118, no 1, et Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 85, fig. 288 ; 2H078 : Vallois 1966, p. 112, no 1, et
Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 84, fig. 281. 93. Vallois 1966, p. 190-191, no 25, et Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 111, fig. 396-397. 94. Colonne 17, restituée par R. Étienne, « Le Sanctuaire d’Apollon », BCH 133 (2009), p. 612 et fig. 4, p. 613 ; voir pl. 92. 95. Vallois 1966, p. 119.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
141
trois types de chapiteaux – ionique, dorique et corinthien – sont sûrement représentés ici. La colonne 1, lisse, possède une base ionique et doit donc appartenir à cet ordre. Il en va probablement de même pour les autres colonnes lisses présentées ci-dessus. Cela est en tout cas certain pour les colonnes 4 (d’époque classique), 5 et 696. Une seule de ces colonnes, la 13, possède un chapiteau de type corinthien. La colonne 11 est, quant à elle, certainement dorique97. C’est d’ailleurs la plus imposante des colonnes votives de Délos. L’étude des goujons employés98 apporte des indications chronologiques sur ces colonnes. Le tableau 18 reprend ces datations. On aurait aimé en savoir plus sur le dédicant et le destinataire de la colonne 1. Malheureusement, la dédicace est trop mutilée. La forme des lettres la rattache, cependant, à la période de la colonie athénienne. Alors que seules les colonnes 4 et 16 semblent remonter à l’époque classique99, les autres colonnes datables par les scellements appartiennent probablement à la période hellénistique. Ordre
Date
Colonne 1 (ID 2646)
Ionique
iie s. (?)
Colonne 2
Ionique (?)
?
Colonne 3
Ionique (?)
iiie-iie s. (?)
Colonne 4
Ionique
ve-ive s. (?)
Colonne 5 (D)
Ionique
1re moitié du iiie s.
Colonne 6 (D’)
Ionique
1re moitié du iiie s.
Colonne 7
Ionique (?)
?
Colonne 8
Ionique (?)
fin iiie-début iie s. (?)
Colonne 9
Ionique (?)
iiie-iie s. (?)
Colonne 10
Ionique (?)
iiie-iie s. (?)
Colonne 11
Dorique
?
Colonne 12
Dorique (?)
fin iiie-début iie s. (?)
Colonne 13
Corinthien
iiie s. (?)
Colonne 14
Dorique (?)
iiie-iie s. (?)
Colonne 15
Dorique (?)
iiie-iie s. (?)
Colonne 16 (Vallois 1966, p. 129, no 7)
Ionique à fût lisse et base samienne
Fin ve s. (?)
Colonne 17 (Synagogue), pl. 92
Corinthien
iiie s. ?
Tabl. 18 — Datation des colonnes restituées.
En plus de ces dix-sept colonnes, il existe dans le Sanctuaire d’Apollon un certain nombre de tambours et de bases ioniques attiques errants qui n’entrent dans aucune des séries décrites ci-dessus. Cependant, certains de ces blocs faisaient sans doute partie de telle ou telle colonne que nous avons pu reconstituer. Leur état de conservation généralement médiocre ne permet pas de s’en assurer. Il se peut aussi que quelques-uns de ces blocs forment une ou plusieurs séries supplémentaires, ou encore qu’ils constituent le dernier vestige d’une colonne dont le reste de l’élévation est aujourd’hui perdu. Le tableau 19 dresse l’inventaire de tous ces blocs non attribués ou non attribuables. 96. Vallois 1966, p. 118. 97. Vallois 1966, p. 107, no 1, et Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 81, fig. 271. 98. Voir chap. II, p. 98-99. 99. Le système à goujon unique central est le plus ancien, puisqu’il est attesté dès l’époque archaïque. C’est ce système qui unissait les tambours de la colonne 15. Cependant, la forme à facette n’apparaît à Délos qu’à partir de l’époque hellénistique, voir Vallois 1966, p. 117.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
142
Type
No inv.
L ? (base) pl. 93, 1 C 20*
1A037 2B007
0,625
0,33
L ? (base) pl. 93, 2 L
2B062
0,73
0,215
1
0
2
2
2C155
0,82
0,78
0,88
0
0
0
0
C 24
2C094
0,64*
0,64*
0,52 max.
C 20
2C127
0,75
0,725*
1,045
1
C 24
2C128
0,80*
0,97*
1,10 max.
1*
C 24
2C200
0,655
0,645
76,75
1
L
2D025
0,725
0,725
0,60
C 24
2D026
0,68*
0,68*
C 24
2D031
0,72*
0,72*
1,10
C 24
2D037
0,69*
0,69*
0,81
1*
L
2D040
0,80*
0,80*
1,05
1
1
C 20
2D103
0,605*
0,605*
0,67 max.
1*
1*
C 20
2D163
0,65*
L
2H005
0,93*
C 20
2H013
L ? (base) pl. 93, 3 L ? (base) pl. 93, 4 L ? (base) pl. 93, 5 C 24 (base) pl. 93, 6 C 20
2F010 2G167
Diam. inf.
Diam. sup. 0,67
Haut. 0,155
Mortaise centrale Goujon(s) périphérique(s) lit d’attente lit de pose lit d’attente lit de pose 0 0 ? 1* 1
1*
2 1* 1
1*
1*
1*
1*
1*
0,315* 0,93*
0,54 max.
oui
2 1*
1*
1*
0,565
3
0,48 max.*
0,24
1*
0,46 max.*
0,20
1*
2J053
Trou de louve
0.82*
0,26
1
5B154
0,98*
0,65
0,315
1
5B253
0,625*
0,655
1,02
1
C 20
5B259
0,695
C 20
7A004
0,74*
0,74*
0,66 max.
C 24
7A020
0,715*
0,65*
0,995
1*
1* oui
1* 2
2
Pour chaque colonne les tambours sont placés de bas en haut. Les chiffres suivis par un astérisque dans les différentes colonnes de mesure indiquent une incertitude d’observation ou de mesure due à la position de la pierre ou à son état de conservation.
Tabl. 19 — Bases et tambours de colonne erratiques.
2. 1. 4.
Fûts monolithiques errants
Aux colonnes votives dont le fût est composé de tambours, il faut ajouter un certain nombre de colonnes à fût monolithique. 1A040
L
marbre bleu veiné de blanc
0,43
0,99 max.
1A041
L
marbre bleu veiné de blanc
0,39
0,80 max.
Fragments d’une même colonne (?) (pl. 94, 1-2)
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
143
Vallois 1966, p. 120-121 ; Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 85, fig. 289-291. D’autres fragments 0,24 max. du même type gisent dans et au Nord de l’Oikos des Naxiens (GD 6), ainsi qu’à l’Ouest du Sanctuaire ; un fût complet avec son chapiteau attenant se trouve dans la Salle 1,005 max. hypostyle (voir Vallois 1966, p. 110, no 11 ; Fraisse, Llinas, EAD 36 [1995], p. 83, fig. 278) (pl. 94, 3-5)
2C107
ovale C27
marbre verdâtre
0,40 max.
0,26 max.
2C108
ovale C27
marbre verdâtre
0,23 max.
2C109
ovale C27
marbre verdâtre
0,41
2G149
L
marbre blanc
0,195
0,54 max.
Un goujon central carré, brisé en bas (pl. 94, 6)
4E014
C20
marbre blanc
0,42
1,05 max.
4E015
C20
marbre blanc
0,33
1,08 max.
Vallois 1966, p. 103, no 8 ; Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 76-77, fig. 254-255. Colonne de type « insulaire » ; ordre incertain (pl. 94, 8)
4L039
C20
marbre blanc
0,35
0,50 max.
Tronçon brisé en haut et en bas (pl. 94, 7)
4S095
L
marbre blanc
0,22
0,63 max.
Tronçon brisé en haut et en bas ; un tenon vers le bas (?) du fût (pl. 94, 9)
4S104
C24
marbre blanc
0,26
0,60 max.
Brisé en haut ; bas de la colonne conservé, retaillé pour être inséré dans une dalle porte-colonne (?) (pl. 94, 13)
5A069
L
marbre bleu veiné de blanc
0,45
0,56 max.
5B010
C20
marbre blanc
0,36
0,59 max.
Tronçon brisé en haut et en bas (pl. 94, 11)
5B134
C24
marbre blanc
0,48
0,12 max.
Tronçon brisé en haut et en bas (pl. 94, 12)
5B196
L
marbre blanc
0,27
0,75 max.
5B286
L
marbre blanc
0,26
0,77 max.
Tronçons brisés en haut et en bas. Même colonne (?) (pl. 94, 14-15)
5E041
L
marbre blanc
0,38
1,545
5E178
L
marbre blanc
0,405
0,377 max. Tronçon brisé en haut et en bas (pl. 94, 17)
Tronçon brisé en haut et en bas (pl. 94, 10)
Un goujon sur chaque lit avec canal de coulée au lit d’attente (pl. 94, 16)
Tous ces blocs semblent avoir appartenu, en fonction de leur diamètre relativement faible, à des fûts monolithiques, généralement plus élancés que ceux des colonnes composées de plusieurs tambours. Ils se répartissent selon quatre types. Les fûts à 20 ou à 24 cannelures s’apparentent à celui de la colonne de « type insulaire100 » d’Athéna Polias (ID 15-M179). Il faut ainsi peut-être y reconnaître des monuments archaïques. Cela semble en tous cas certain pour la colonne 4E014-015 et le fragment 4S104. Cependant, on ne saurait préciser l’ordre architectural de ces fûts cannelés. Si l’on en juge par le chapiteau dorique qui fait corps avec le fût, les petites colonnes ovales entièrement cannelées « ne sont sans doute pas plus anciennes que la fin du iiie s. […] Peut-être proviennent-elles de l’Édifice à abside [GD 39]101 ». Cette attribution a cependant été rejetée de facto dans la publication du monument102, puisque ces colonnes n’y sont mentionnées nulle part. Elles appartenaient donc sans doute à quelque autre monument, pourquoi pas votif. Parmi les blocs lisses, seul le fût 5E041 est complet. Pour les autres, il n’est pas entièrement assuré qu’il s’agisse bien là de morceaux de fûts monolithiques. Cela semble tout de même assez sûr pour les blocs dont le diamètre n’excède pas une quarantaine de centimètres (2G149, 4S095, 5B196 et 5B286), et donc plus douteux pour les blocs 1A040-041, 5A069 et 5E178. Là encore, l’ordre de ces colonnes n’est point assuré. Cependant, les petites colonnes sans cannelures de « type insulaire » sont assez souvent d’ordre dorique103.
100. Vallois 1966, p. 100-102, donne comme exemple de colonnes cannelées, en plus de la colonne d’Athéna Polias (ID 15-M179), celles de l’Oikos (GD 6) et de la Stoa des Naxiens (GD 36). 101. Vallois 1966, p. 121. 102. Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002). 103. Vallois 1966, p. 103-106, donne comme exemples de fûts doriques sans cannelures, ceux du temple B de l’Héraion (GD 101), de la Kréné Minoé (GD 30), du Prytanée (GD 22) et du petit portique au Sud de la Graphè (GD 35).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
144
2. 1. 5.
Chapiteaux errants
Chapiteaux doriques104 Parmi les blocs errants du Sanctuaire d’Apollon, nous avons pu identifier trois chapiteaux d’ordre dorique non formellement attribués. Un chapiteau supplémentaire à abaque circulaire a été retrouvé dans le Sanctuaire105, enfoui dans un puits au Sud-Est du Grand Temple (GD 13). Cependant, sa dédicace106, en l’honneur d’Artémis, indique qu’il n’était pas destiné à Apollon. Il devait prendre place sur une de ces colonnettes archaïques du type de celle d’Athéna Polias (ID 15-M179), dont nous avons décrit les fûts dans le paragraphe précédent. Une fois la colonne et/ou la statue brisée(s), il a été enfoui, avec d’autres offrandes archaïques, dans le Sanctuaire d’Apollon. On ne saura donc jamais où il se dressait à l’origine : dans le sanctuaire d’Artémis, comme le suggère la dédicace, ou bien dans celui d’Apollon où il avait été enterré ? Les autres chapiteaux doriques errants et non attribués du Sanctuaire d’Apollon ne sont pas à proprement parler des chapiteaux votifs comme celui que nous venons de mentionner. Ils ne portent pas de dédicace et ils s’apparentent aux chapiteaux architectoniques canoniques à abaque quadrangulaire et annelets. Le plus ancien d’entre eux est certainement un chapiteau du Grand Temple (GD 13)107, qui aurait été « écarté pour quelque malfaçon » selon F. Courby108 ou, au contraire, était qualifié de « chapiteau modèle » par R. Vallois109 (pl. 95, 1). Selon J. Marcadé110 : « il n’est pas impossible, en fait, que ce magnifique spécimen d’architecture ait été reconverti tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, pour servir au support d’une offrande […] Il y a deux façons d’envisager cet éventuel remploi : comme chapiteau votif ou comme bloc-porteur d’une colonne votive. La fraîcheur de l’épiderme du marbre à l’extérieur de la pièce et surtout la forme de l’encastrement rendent plus vraisemblable la deuxième solution ». Le chapiteau suivant (2B163 ; pl. 95, 2) n’est attribué, à ma connaissance, à aucun des bâtiments du Hiéron. Il se trouve à quelques mètres au Nord des Propylées (GD 5) : – Fragment de chapiteau 2B163. Marbre blanc assez fin. Il ne subsiste qu’une faible portion du lit de pose, le départ des cannelures, trois annelets et le départ de l’échine. L’abaque a totalement disparu dans la cassure du bloc. Haut. max. conservée 0,27 m. Diam. au lit de pose restitué à env. 0,91 m. Le lit de pose est uniformément travaillé au ciseau grain d’orge. Il présente en son centre une mortaise pour goujon circulaire. Les arêtes des neuf cannelures conservées sont encore vives là où elles rencontrent le premier des trois annelets. Ces derniers sont resserrés, avec des arêtes plus larges que les sillons. L’échine, ou tout du moins ce qu’il en reste, est très légèrement concave. La surface brisée de la partie supérieure présente encore le fond d’une mortaise rectangulaire (0,05 × 0,025 m ; prof. max. conservée : 0,035 m), qui devait donc traverser toute la hauteur de l’abaque. 104. Une fois encore, nous suivrons largement dans ce développement Vallois 1966, p. 133-162, qui consacre là un chapitre entier aux chapiteaux doriques de Délos. 105. Marcadé 1974, p. 303-305, no 2 et fig. 3-4 ; F. Durrbach, A. Jardé, « Fouilles de Délos (1903) : inscriptions », BCH 29 (1905), p. 214, no 69 et fig. 3. 106. ID 17. 107. Inventorié sous le numéro 2D198, voir Herbin 2014a, p. 44, no 1. 108. Courby, EAD 12 (1931), p. 16 et fig. 22-23. 109. Vallois 1966, p. 153, n. 1. 110. Marcadé 1974, p. 330-331 et n. 38, en livre cette description : « [Ce] très beau chapiteau classique, à vingt cannelures [est] mutilé à l’abaque et sur une moitié de l’échine […] Ses dimensions et son style l’apparentent de près aux chapiteaux de la péristasis du Temple dont il ne fait cependant pas partie. Hauteur totale : 52,5 cm, dont 20 cm pour l’abaque, 24 cm pour l’échine et les quatre annelets, 8,5 cm pour le départ du fût. L’abaque mesure 106 cm de côté. Le lit de pose a un diamètre de 71,5 cm entre deux sommets d’arêtes, 69,5 cm entre deux fonds de cannelures ; après un trait de scie, il présente une couronne lisse large de 18 cm, puis un cercle piqueté autour d’un trou de goujon central carré, de côté 9 cm, profond de 8 cm. Au lit d’attente, une cavité cylindrique (diamètre au fond : 41,5 cm, à l’orifice : env. 0,43 cm) s’enfonce à 25 cm de profondeur ; elle est très régulière et piquetée avec soin ».
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
145
Par son style et ses proportions, il s’apparente aux chapiteaux du Temple des Athéniens (GD 12)111. Ce chapiteau doit donc se placer dans le courant du ve ou encore au début ive s. Le dernier chapiteau de la série est plus clairement hellénistique. – Chapiteau de marbre blanc, brisé en trois fragments jointifs (2B047 A et B et 2B051 ; pl. 94, 3). Ceux-ci ont été rassemblés sur la fondation M039, au Sud du Pythion (GD 42). Haut. totale 0,33 m, dont 0,12 m pour l’abaque, 0,08 m pour l’échine, 0,05 m pour les annelets et 0,08 m pour le départ du fût ; larg. de l’abaque 0,8 m ; diam. du lit de pose au niveau des arêtes 0,66 m. Le lit de pose est lisse au pourtour, piqueté au centre autour de la mortaise circulaire centrale (diam. 0,055 m ; prof. 0,045 m). Son profil présente un départ du fût vertical au-dessous de ses quatre annelets et une échine droite, sans épaule, qui rejoint l’abaque au milieu de ses quatre faces latérales. Le lit d’attente est parfaitement lisse. C’est là typiquement le style des chapiteaux domestiques déliens du iie s. Chapiteaux ioniques112 Le plus ancien chapiteau « ionique » trouvé dans le Sanctuaire est sans doute celui trouvé au Nord du Bouleutérion (GD 21) et décrit par R. Vallois113 comme un « chapiteau à canaux ascendants » dans sa série des incunables, puis repris par R. Martin114 sous le nom de « chapiteau à volutes verticales, de type éolique ». Il s’agit en fait d’un bloc rectangulaire, sans échine, avec des volutes incisées sur ses faces latérales, sans canal, dont les courbes ne sont taillées qu’au bas du bloc. Le départ du fût partiellement conservé au bas du bloc indique qu’il était lisse. R. Vallois, suivi par R. Martin, date ce chapiteau de la première moitié du vie s. Il ne semble pouvoir appartenir qu’à une colonne votive archaïque. Cependant, le lit d’attente du bloc, uniformément piqueté et légèrement concave, ne présente apparemment aucune mortaise qui permettrait de nous en assurer115 (pl. 96, 1). Un petit fragment de volute sculptée, inventorié sous le numéro 2B199 (plus grandes dimensions conservées : haut. 0,10 m ; larg. 0,13 m ; ép. 0,10 m), s’apparente aux chapiteaux des sphinx116. On y suit le canal concave sur un peu moins d’un demi-tour, il est bordé de deux baguettes (au moins) vers l’intérieur de la volute et d’une seule vers l’extérieur. Les dimensions semblent bien moindres que celles des chapiteaux des sphinx, mais le style de la volute est bien le même. S’agit-il là d’un chapiteau votif archaïque ? Le fragment de volute sculptée 4G059 (plus grandes dimensions conservées : haut. 0,196 m ; larg. 0,185 m ; ép. 0,11 m) montre encore un tour et demi de son canal concave bordé d’une simple baguette. L’œil est plein, parfaitement plat. Le bloc est trop usé pour que l’on puisse en tirer d’autres indications. Il n’existe apparemment pas de parallèle répertorié de ce type de volute à Délos (pl. 96, 2). 111. Ainsi, les annelets et le profil de l’échine semblent proches, même si l’épaule brisée de notre chapiteau empêche une comparaison
plus poussée. Voir Vallois 1966, p. 138 ; Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 96, fig. 336, profils nos 8-9. 112. Les chapiteaux ioniques déliens ont déjà fait l’objet de différentes études et sont donc bien connus ; R. Martin, « Délos », BCH 68-69 (1944-1945), p. 444-445, les annonçait déjà. Vallois 1966, p. 163-213, leur consacre un chapitre entier, complété par Martin 1973. P. Courbin, « Un chapiteau ionique inédit à Délos », dans L. Hadermann-Misguich, G. Raepsaet (éds), Rayonnement grec. Hommages à Charles Delvoye (1982), p. 127-136, a ajouté par la suite un exemple supplémentaire à la série déjà importante décrite par R. Vallois et R. Martin. Cependant, quelques-uns des fragments décrits dans ce paragraphe sont totalement inédits. Le chapiteau ionique angulaire du musée, utilisé par G. Gruben dans sa restitution des Propylées (Gruben 1997, p. 350-372 et Abb. 21-22 et 54) est maintenant attribué au Pôrinos naos (t. I, p. 92) et l’on peut, à bon droit, se demander si les autres chapiteaux ioniques, se trouvant dans différents (?) musées, attribués par le savant allemand à ce même monument, proviennent vraiment de Délos (ils présentent entre eux certaines différences). 113. Vallois 1966, p. 163-165, no 1 ; illustration dans Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 100, fig. 340-342. 114. Martin 1973, p. 373-374, no 1 et fig. 1-2. 115. Le bloc, inventorié sous le numéro A 8176, se trouve aujourd’hui dans la cour Nord du musée de Délos. Il repose sur son lit d’attente sur une sorte de billot quadrangulaire en ciment. En conséquence, ne pouvant déplacer le bloc, nous n’avons pu observer que les extrémités dépassant du support moderne. Ni R. Vallois, ni R. Martin, ni Chr. Llinas ou Ph. Fraisse, qui ont tour à tour étudié ce bloc, n’ont malheureusement décrit ce lit d’attente. 116. Vallois 1966, p. 171-175, nos 9-10 ; illustration dans Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 105-106, fig. 365-373 ; compléments dans Martin 1973, p. 387-389, nos 7-8 et fig. 14-17.
146
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
Le chapiteau 2H010, associé à la base samienne 2G007 (colonne 16), a été parfaitement décrit par R. Vallois117, qui le place dans la seconde moitié du ve s. De ses volutes, il ne reste rien et on n’en connaît donc pas la forme. Mais peut-être pourrait-on lui associer le fragment 2B031, qui git lui aussi au Sud du Pythion (GD 42), à moins qu’il ne faille l’associer au chapiteau 2C007 que nous attribuons au monument distyle aux colonnes ovoïdes (voir cidessous). Quoi qu’il en soit, le fragment de volute 2B031 (plus grandes dimensions conservées : haut. et larg. env. 0,18 m ; prof. 0,26 m) présente une fois de plus un canal concave, bordé d’un lourd astragale. L’œil est percé par une petite cavité carrée qui permettait de maintenir un ornement métallique (pl. 96, 3). Il s’apparente en cela au chapiteau du pylône Sud-Est du Sanctuaire, que R. Vallois a parfaitement décrit et analysé118, et qu’il date des années 270-220. C’est sans doute aussi vers le milieu du iiie s. qu’il faut placer le chapiteau 2C007 (pl. 98, 1) : – Marbre blanc aux reflets bleutés ; largement brisé à droite et en arrière. Seule une de ses volutes est partiellement conservée. Son état de conservation n’autorise pas beaucoup de mesures ni d’observations stylistiques précises : hauteur entre les deux lits 0,258 m (haut. max. conservée env. 0,36 m) ; rayon au lit de pose 0,425 m ; demi-largeur de la tablette 0,425 m. L’échine en saillie devait être ornée, mais l’érosion a effacé ce décor ; de même pour le canal. Ce dernier est concave. L’œil semble avoir été surcreusé, peutêtre pour fixer un ornement métallique. La cavité est tellement usée, qu’elle se présente aujourd’hui sous la forme d’un trou circulaire (diam. env. 0,08 m). Le lit de pose, piqueté là où sa surface est conservée, présente une mortaise pour goujon rectangulaire (0,038 × 0,025 m env.), placée vers l’avant du bloc, en son centre. Un second trou de goujon vers l’arrière et toujours dans l’axe devait lui correspondre. Le lit d’attente, lui aussi piqueté, présente une mortaise plus grande (0,068 × 0,048 m env. ; prof. env. 0,04 m), disposée dans l’axe du bloc à 0,045 m du bord avant de la tablette. Ses proportions invitent à placer ce chapiteau dans la série des chapiteaux ioniques hellénistiques de Délos entre celui du pylône Sud-Est du Sanctuaire et ceux de la Salle hypostyle119, et donc dans le courant du iiie s. Une fois de plus, cette datation et l’attribution même de ce chapiteau sont données ici à titre d’hypothèses, car son état de conservation déplorable empêche une analyse plus détaillée. Les trois derniers documents que nous présentons ici sont attribués de manière certaine à des monuments distyles. Les deux premiers, 7A013 et 7A014 (pl. 99), de marbre blanc à gros grains (local ?), datent peut-être encore du iiie s. Ces deux pièces se trouvent au-delà de la ligne des quais antiques, à l’Ouest du Sanctuaire. – Le chapiteau 7A013 est le plus ruiné des deux : il ne possède plus aucune de ses volutes et se trouve brisé sur toutes ses faces latérales ; de plus, il est très corrodé. Principales dimensions mesurables : haut. totale 0,41 m ; haut. canal ± 0,14 m ; haut. tablette ± 0,09 m ; haut. kymation 0,075 m ; larg. tablette (restituée) ± 0,74 m ; diam. 0,67 m. Le lit de pose présente une paire de goujons diamétraux (0,055 × 0,02 m ; prof. inconnue, car les mortaises sont remplies de concrétions) et une anathyrose complète (larg. du bandeau ± 0,12 m). Le centre du lit est marqué par un trou de compas. Les différentes moulures qui ornaient les faces visibles du chapiteau ont été rendues illisibles par les cassures et l’érosion. Néanmoins le canal concave se discerne encore. Un trou de louve (0,11 × 0,035 × 0,07 m) est placé au centre du lit d’attente. – Le chapiteau 7A014 est un peu mieux conservé. Brisé sur un côté sur toute sa profondeur, il est encore pourvu de deux volutes reliées par un balustre de l’autre côté, lui aussi largement rongé par l’érosion. Le canal est concave. Principales dimensions observables : haut. totale 0,415 m ; haut. canal + tablette 0,22 m ; haut. kymation ± 0,065 m ; larg. max. conservée ± 0,74 m ; larg. restituée ± 0,86 m ; prof. max. conservée ± 0,675 m ; distance entre les volutes (restituée) ± 0,70 m ; larg. max. conservée de la tablette 0,69 m ; larg. de la tablette au centre (restituée) ± 0,62 m ; prof. max. conservée de la tablette 0,62 m ; prof. de la tablette au centre (restituée) ± 0,66 m ; diam. 0,685 m ; larg. max. conservée de la volute 0,18 m ; haut. max. conservée de la volute 0,18 m. Le lit de pose présente les mêmes mortaises
117. Vallois 1966, p. 190-191, chapiteau no 25 ; Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 111, fig. 396-397. 118. Vallois 1966, p. 194-198, chapiteau no 27 ; Fraisse, Llinas, EAD 36 (1995), p. 112-113, fig. 401-403. 119. Vallois 1966, p. 194-200, chapiteaux nos 27 et 28.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
147
diamétrales pour goujons rectangulaires que le chapiteau précédent (0,06 × 0,025 m ; concrétion dans le fond). Le lit d’attente montre une grande mortaise rectangulaire au centre (0,14 × 0,075 × 0,06 m). Les deux lits sont rongés et ne présentent plus aucune autre trace. Le balustre ne semble pas avoir été décoré. Les différentes moulures ont été rendues illisibles par l’érosion et les cassures.
Quoique dépourvus d’ornement, ces deux chapiteaux se rapprochent par leurs proportions du chapiteau du pylône Sud-Est (24A), avec départ de leur fût lisse et leur abaque largement développée en hauteur au-dessus du canal. L’ultime chapiteau de cette série a été décrit par R. Vallois120, qui l’a attribué au monument distyle dont les différents éléments ont été rassemblés dans l’enceinte de l’Artémision. Il est formellement daté par l’inscription des années 111/0 ou 110/09. Ainsi, il semble que ce soit là le plus récent des chapiteaux ioniques votifs du Sanctuaire et il clôt donc cette série de documents. Chapiteaux corinthiens Comme le déplorait E. Will, en 1985, « les chapiteaux de cet ordre retrouvés dans l’île n’ont pas encore été réunis dans une étude d’ensemble121 ». Il existe pourtant d’assez nombreux chapiteaux corinthiens à Délos. Quatre de ces blocs ou fragments sont conservés dans le Sanctuaire d’Apollon, auxquels il faut ajouter deux exemplaires qui en proviennent très probablement. Le premier est le chapiteau de la Synagogue que nous avons déjà mentionné (colonne 17 ; pl. 92). Le second est un grand chapiteau conservé au château de Chatsworth, en Grande-Bretagne122. Il avait été dessiné par Cockerell, lors de son passage dans l’île, en 1810, ainsi que deux autres fragments, où l’on reconnaît sans peine le chapiteau que l’on a attribué à la colonne 13 (2H007) et le bloc 2E020123. Ces six chapiteaux semblent tous avoir appartenu à un grand ordre hellénistique. Il s’agit des blocs ou fragments 2D162, 2D177, 2E020, 2H007, du chapiteau de la Synagogue et de celui de Chatsworth. – 2D162 (pl. 96, 5). Fragment de marbre blanc brisé de toutes parts (plus grandes dimensions conservées : haut. 0,20 m ; larg. 0,48 m ; prof. [diam.] 0,61 m). Seule une partie du lit d’attente est conservée avec une faible portion du haut de la corbeille. Celle-ci montre les extrémités hautes et recourbées de deux crosses médianes qui se rejoignent. Au-dessus, l’abaque est brisé sur tous les côtés. Le lit d’attente présente une grande mortaise rectangulaire (0,075 × 0,105 m pour une profondeur de 0,06 m) munie d’un canal de coulée et d’un scellement auxiliaire plus petit (?) largement emporté dans la cassure du bloc. En l’état de la pièce, il est impossible d’effectuer quelque comparaison stylistique que ce soit entre ce fragment et d’autres chapiteaux corinthiens. Cependant, ses dimensions invitent à le rapprocher des autres grands chapiteaux de cet ordre recensés ici. – 2D177 (pl. 96, 4). Partie supérieure d’un chapiteau corinthien de marbre blanc, veiné de bleu (haut. 0,55 m max. ; larg. 0,57 m max.). Le bloc est brisé de toutes parts. Il semble avoir été retaillé en bas et à l’arrière de manière à former un angle droit. Il en résulte qu’il ne reste qu’un quart environ de la circonfé120. Vallois 1966, p. 203-205, chapiteau no 30 ; voir pl. 100 pour une restitution du monument. 121. E. Will, Le sanctuaire de la déesse syrienne, EAD 35 (1985), p. 135. e
122. Reinach 1912, p. 287-288 et fig. 8. Cockerell avait fait un dessin fidèle de ce chapiteau, que l’on voit en bas du feuillet 73 ’ (fig. 1,
p. 269), sous le fragment 2H007. Un autre chapiteau corinthien provenant de Délos est conservé en Angleterre, offert au British Museum par J. Scott Tucker en 1851. On ne sait précisément où il se trouvait à Délos. Voici la description qu’en donne A. H. Smith, A Catalogue of Sculpture in the Department of Greek and Roman Antiquities, British Museum III (1904), p. 418 : « 2573. Corinthian capital. Below are two rows of acanthus leaves. Above, the angle volutes and small central volutes issue from acanthus leaves. There is a small acanthus in the middle of the abacus. 3rd cent. A.D. (?). Parian Marble. Height, 1 foot 11¼ inches; lowest diameter, 1 foot 6 inches ». e 123. Reinach 1912, fig. 1, p. 269 (reproduction du feuillet 73 ’ de Cockerell), 285-288 (description des p. 4 et 6 du carnet de Cockerell). Apparemment, Cockerell avait dessiné le fragment 2H007 deux fois : sur le feuillet 73e’ et sur la page 6 de son carnet. Le chapiteau 2E020 est quant à lui dessiné sur la page 4 du même carnet. Le chapiteau 2H007 a aussi été vu par les membres de l’expédition de Morée, qui passèrent à Délos une vingtaine d’année après Cockerell : A. Blouet, Expédition scientifique de Morée, ordonnée par le gouvernement français. Architecture, sculptures, inscriptions et vues du Péloponnèse, des Cyclades et de l’Attique 3 (1838), pl. 9, fig. XII (reproduit ici pl. 90).
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
148
rence de la corbeille, cependant, largement brisée aujourd’hui. La surface du lit de pose est lisse là où elle est conservée. On y voit encore, vers les bords retaillés et dans les cassures des arêtes, deux petites mortaises pour goujons rectangulaires (0,07 × 0,06 × 0,02 m et 0,05 × 0,04 × 0,03 m). La partie conservée de la corbeille ne présente plus guère de décor : c’est une grande courbe concave, lissée par l’érosion (?), qui se finit par une maigre portion du petit listel disposé sous l’abaque. Ce dernier est brisé partout. Le lit d’attente, lui aussi très ruiné, n’offre plus aucune surface d’origine. On y distingue, cependant, deux petits trous pour goujons rectangulaires (0,03 × 0,04 m ; prof. inconnue).
Ce fragment formait sûrement la partie supérieure d’un très grand chapiteau corinthien composé de différents blocs assemblés. Pouvait-il venir se placer sur le bloc suivant comme invite à le croire la forme des scellements ? – 2E020 (pl. 96, 6). Ce grand chapiteau (haut. 0,67 m) en marbre de Paros (?) est complet mais extrêmement corrodé. Il a été décrit par A. J. Reinach en ces termes124 : « Très corrodées, les feuilles d’acanthe dont il est orné frappent surtout par l’espèce de fuseau dans lequel, après s’être épanouie sur 25 centimètres, la feuille semble se réduire, le fuseau qui se poursuit, en s’amincissant encore, presque jusqu’à la tranche inférieure du bloc. J’appelle cette tranche inférieure, d’abord parce que le dessin de Cockerell montre qu’elle posait à terre de son temps, ensuite parce qu’il semble probable que la partie fuselée de l’acanthe était figurée tombante et non montante le long du bloc. Cette tranche inférieure (diam. 0,75 m) est garnie de quatre tenons rectangulaires (larg. et prof. 0,04 m ; long. 0,05 m), prolongés jusqu’au rebord par le trou de coulée, qui forment comme les coins d’un rectangle de 0,50 sur 0,30 m ; à l’endroit où se couperaient les diagonales, est pratiqué un gros trou circulaire (prof. 0,04 m ; diam. 0,06 m). La tranche opposée (diam. 0,70 m) est percée d’un trou circulaire correspondant, complété par deux trous semblables un peu plus petits, à 0,20 m de part et d’autre ». Cette description n’est que partiellement juste. A. J. Reinach confond les lits. Il pense qu’il s’agissait d’un chapiteau à feuilles tombantes, alors que les canaux de coulée visibles sur « la tranche inférieure », c’est-à-dire en réalité le lit d’attente, invitent à penser le contraire. Ce qui frappe le plus – plus encore que « l’espèce de fuseau » qui n’est en fait que le caulicole prolongé par la crosse – c’est l’absence d’abaque, comme si celui-ci avait été une pièce rapportée sur la corbeille formée par le présent bloc. Ce qui étonne aussi, c’est la présence d’une unique couronne de feuilles au bas de la pièce, comme si on avait affaire à la seule partie médiane du chapiteau. Ainsi, ce chapiteau devait, à l’origine, être (sur)chargé de détails ornementaux. Stylistiquement, si on restitue au chapiteau 2E020 une première couronne de feuilles et son abaque, il pourrait ressembler à ceux du monument de Lysicrate à Athènes125 ; sans couronne de feuilles inférieure, il s’apparente plutôt à celui du monument de Laodicée à Milet ou de la basilique d’Hermopolis Magna126. À ces considérations stylistiques s’ajoute le fait que ce chapiteau devait en fait être constitué de plusieurs blocs. On ne saurait dire si c’est là le signe d’une réparation de l’abaque ou si le chapiteau était le résultat d’un montage dès l’origine. On ne saurait non plus lui associer avec certitude le bloc 2D177 décrit ci-dessus. Quoi qu’il en soit, vu le piètre état de conservation du marbre, il est bien difficile de dater précisément ce chapiteau. On hésite à le placer dès la fin du ive ou dans le courant du iiie s. – 2H007 (pl. 90, 2-3). Chapiteau de marbre blanc, brisé en bas (haut. max. conservée 0,67 m, dont haut. de l’abaque 0,16 m ; larg. restituée de l’abaque 0,82 m). « D’une rangée de feuilles d’acanthe s’élancent quatre caudiculi cannelés dont les volutes terminales soutiennent l’abaque aux quatre angles ; du milieu de chaque face la fleur s’élevait presque jusqu’à l’abaque127 ». À cette rapide description d’A. J. Reinach, il faut ajouter qu’il devait exister à l’origine une première couronne de feuille d’acanthe au bas du bloc. Les volutes terminales des crosses angulaires ont bien entendu aussi disparu. Les crosses médianes entourent un motif axial qui se terminait bel et bien directement sur l’abaque, et non au-dessous. Enfin, les crosses angulaires et médianes ne sortent pas directement de leurs caulicoles, mais de calices bipartis. Les cau124. Reinach 1912, p. 285-286. 125. H. Bauer, Korinthische Kapitelle des 4. und 3. Jahrhunderts v. Chr. (1973), pl. 24-29. 126. H. Bauer (n. 125), no 6, pl. 31 et no 5, pl. 32. 127. Reinach 1912, p. 286.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
149
licoles sont au départ, depuis la première couronne de feuilles, parfaitement verticaux. Le lit d’attente présente quatre mortaises rectangulaires (0,08 × 0,11 m) comprises dans un rectangle de 0,45 sur 0,52 m. Le lit étant brisé sur la quasi-totalité de son pourtour, il n’est plus possible de voir si elles comportaient ou non un canal de coulée. De plus, elles ne sont pas tout à fait axées sur le fleuron de l’abaque, qui marque théoriquement le centre de la face.
Quoique plus orné dans l’axe et plus élancé, le chapiteau 2H007 ressemble par ses caulicoles verticaux aux chapiteaux de la tholos d’Épidaure et plus encore à ceux de la basilique d’Hermopolis Magna. Ces parallèles éloignés donnent peut-être ainsi les limites chronologiques extrêmes entre lesquelles placer ce chapiteau : le milieu du ive et le milieu du iiie s. ? – Chapiteau de la Synagogue128 (pl. 92). De marbre blanc, ce bloc est lui aussi largement brisé au niveau des angles et de manière générale très érodé (haut. 0,905 m ; diam. inf. env. 0,68 m). La corbeille est composée d’une double couronne de feuilles d’acanthes d’où partent des caulicoles légèrement inclinés, quasiment traités en haut relief. Dans l’axe, un troisième étage de feuilles d’acanthe (?), au-dessus duquel se rejoignent les crosses médianes (?), sert de départ à la tige du motif axial. Au-dessus, on ne distingue plus rien de net. L’abaque a totalement disparu. Le lit de pose – le seul visible étant donné la position actuelle du chapiteau – présente une mortaise circulaire centrale, sans trou de goujon supplémentaire. Stylistiquement, ce chapiteau est extrêmement proche de celui des propylées de Ptolémée II à Samothrace129, il se développe seulement un peu plus en hauteur, comme les chapiteaux de l’Olympieion d’Athènes130, sans toutefois atteindre des proportions aussi grandes. Ainsi, on peut assez sûrement le placer dans la première moitié ou vers le milieu du iiie s. – Chapiteau de Chatsworth. Ce dernier grand chapiteau131 (haut. 0,845 m ; diam. inf. 0,695 m ; circonférence à la base 2,25 m env.) semble être lui aussi de marbre blanc (?). Il est brisé en haut. La composition de la corbeille comprend une double couronne de feuilles d’acanthe d’où sortent des caulicoles inclinés et les tiges des motifs axiaux. Ici les crosses médianes sont conservées et enserrent la tige du motif axial. Ce dernier semble avoir été placé directement sur l’abaque, dont il ne reste apparemment rien. Ce chapiteau trouve lui aussi ses plus proches parallèles à Samothrace, aux propylées de Ptolémée II et à la tholos d’Arsinoé132. Comme le chapiteau de la Synagogue, il doit donc lui aussi être daté, très probablement, de la première moitié du iiie s. Ainsi, cette série de chapiteaux corinthiens semble être purement hellénistique. Chacun de ces cinq documents présente des caractéristiques qui lui sont propres et qui les différencient nettement les uns des autres dans le détail. Ils devaient donc couronner des colonnes isolées plutôt qu’un monument à plusieurs colonnes comme nous l’avions pensé avant d’en entreprendre l’analyse. Finalement, ce sont bien cinq colonnes votives corinthiennes, au moins, qui se dressaient dans le Sanctuaire d’Apollon délien, dès le iiie s. 2. 2.
Monuments à deux colonnes
Ce type de monument est issu d’une évolution de la colonne votive. Elle a ainsi été doublée, puis les deux colonnes ont été rassemblées par une architrave-couronnement pour donner naissance au monument distyle. Il existe très peu d’exemples publiés de ce type de monument. Il semble que la série débute à Delphes au milieu
128. Voir ci-dessus, p. 140-141. 129. Comparer avec A. Frazer, The Propylon of Ptolemy II, Samothrace 10 (1990), pl. LIII. 130. Voir les très beaux relevés et photographies dans R. Tölle-Kastenbein, Das Olympieion in Athen (1994), p. 15-20 et pl. 16-19. 131. Dimensions données par Reinach 1912, p. 288. 132. J. R. McCredie et al., The Rotunda of Arsinoe, Samothrace 7 (1992), pl. XXXV-XXXVIII. J. Ducat propose de faire venir la colonne
corinthienne du Gymnase. À cela rien d’impossible, mais si l’on a retrouvé des éléments provenant du Gymnase dans la Synagogue, on n’a pas trace de colonnes votives ou honorifiques et tous les autres fragments corinthiens ont bien comme origine le Sanctuaire d’Apollon.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
150
du iiie s. 133. Les colonnes jumelles de Ptolémée II et d’Arsinoé Philadelphe à Olympie en constituent sans doute le précurseur un peu plus tôt dans le siècle 134. Celles-ci n’étaient cependant pas architravées, mais reliées par une krépis au centre de laquelle était aménagée une exèdre. À Delphes, le premier de ces monuments est celui d’Aristainéta 135. Trois autres offrandes de ce type, consacrées elles aussi par des particuliers, tous notables étoliens, ont été érigées à Delphes au cours du troisième quart du iiie s. 136. Quatre monuments distyles (au moins) supplémentaires, ceux-là anonymes, furent construits à Delphes, toujours au iiie s. semble-t-il 137. Tous ces monuments delphiques étaient d’ordre ionique. On retrouve ce type de monument au iie s. en Syrie, au Hiérothèsion de Sesönk, utilisé comme marqueur de tombe pour Mithridate I ou II 138. C’est alors l’ordre dorique qui y est employé. On voit aussi des représentations de monuments distyles sur certaines fresques de Pompéi 139. Le dédicant du monument lagide d’Olympie, le navarque samien Kallikratès, fils de Boïskos, fut honoré à Délos par les Nésiotes140. Peut-on voir ici un lien entre le précurseur des monuments à deux colonnes et Délos ? Est-ce plutôt par l’intermédiaire des Étoliens que ce type de monument a été introduit dans l’île141 ? En fait, il semble qu’il ait existé, à Délos, un monument distyle original antérieur à ceux de Delphes. Il s’agit de celui qui prenait place sur la fondation M039, située contre la façade Sud du Pythion (GD 42), et qui date, d’après la mise en œuvre de son soubassement, de la première moitié du iiie s. Les colonnes que l’on y restitue sont formées de deux demi-colonnes accolées à un pilier rectangulaire, avec un entablement ionique142 ; nous les appelons « ovoïdes ». À titre d’hypothèse, on y a replacé une dédicace en l’honneur d’Alexandre le Grand143. Le tableau 20 décrit l’ensemble des blocs de l’élévation que l’on attribue sûrement à cette fondation. No inv.
Colonne 1 (pl. 97-98)
2B138
Type
Haut.
tambour de 0,745 base
Lit d’attente
Lit de pose
prof. au fond des cannelures
larg.
entraxe des goujons
1,127
0,824
0,810
Fruit
prof. au fond des cannelures
larg.
entraxe des goujons
colonne
pilier
2B077
tambour
0,710
1,109
0,81
0,700
1,123
0,820
0,760
0,014
0,010
2C023
tambour
0,630
1,083
0,792
0,670
1,101
0,804
0,700
0,018
0,012
2G002
tambour
0,675
1,085
0,798
0,635
1,100*
0,804*
0,015
0,006
2H020
tambour
0,650
1,078
0,787
0,630
1,095
0,800
0,625
0,017
0,013
2D001
tambour
0,620
2H011
tambour
0,717
1,088
0,793
0,790
1,106
0,808
0,810
0,018
0,015
2C019
tambour
0,690
1,055
0,772
0,630
1,080
0,790
0,765
0,025
0,018
2B181
tambour
0,680
1,040
0,76
0,580
1,054
0,770
0,620
0,014
0,010
133. Jacquemin 1999, p. 135-136 ; A. Jacquemin, « Aitolia et Aristainéta. Offrandes monumentales étoliennes à Delphes au iiie s. av. J.-C. », Ktéma 10 (1985), p. 27-35 ; F. Courby, La terrasse du temple, FdD II 1 (1915-1920), p. 260. 134. W. Hoepfner, Zwei Ptolemaierbauten: das Ptolemaierweihgeschenk in Olympia und ein Bauvorhaben in Alexandria, MDAI(A) Beiheft 1 (1971). 135. Jacquemin 1999, no 297. 136. Jacquemin 1999, nos 298-300. 137. Jacquemin 1999, nos 635-638. 138. J. Wagner, « Dynastie und Herrscherkult in Kommagene, Forschungsgeschichte und neuere Funde », IstMitt 33 (1983), p. 213-215 et fig. 10. 139. W. Peters, Landscape in Romano-Campanian Mural Paintings (1963), pl. XXVI, 104, pl. XXXIV, 141, XL, 163, XLII, 166-167. 140. IG XI 4, 1127. 141. Au iiie s., notamment, on sait qu’un Étolien fonda une fête annuelle à Délos (voir Bruneau 1970, p. 658) et que plusieurs de ses compatriotes y firent des offrandes, par ex. ID 161 B, l. 25 (=162 B, l. 20). 142. Vallois 1966, p. 122, no 3. 143. IG XI 4, 1072.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
No inv.
Colonne 2 (pl. 97-98)
Entablement (pl. 98, 2)
Type
Haut.
151
Lit d’attente
Lit de pose
prof. au fond des cannelures
larg.
entraxe des goujons
prof. au fond des cannelures
larg.
Fruit entraxe des goujons
colonne
0,600
0,011 0,011
2H013
tambour
0,578
0,994
0,726
0,600
1,005*
2H002
tambour
0,527
0,979
0,715
0,620
0,990
0,723
0,615
2C018
tambour sommital
0,516
0,520
1,003
0,733
0,630
2G001
tambour inférieur
0,760
1,13
tambour manquant
tambour
2B095
tambour
0,695
1,09*
1,101
0,810
0,705
2H027
tambour
0,736
1,122
0,82
0,660
1,135*
0,830*
2C025
tambour
0,626
1,087
0,794
0,610
1,102
0,805
2B039
tambour
0,617
1,08
0,789
0,700
1,090
0,796
tambour manquant
tambour
2H021
tambour
0,640
1,064
0,777
0,610
1,075*
2H001
tambour
0,635
1,04
0,76
0,660
1,063
2H006
tambour
0,592
1,023
0,747
0,620
2C006
tambour
0,526
0,999
0,73
2C022
tambour sommital
0,612
0,976
0,713
2C038
corniche à denticules
0,84
pilier
0,008
0,810
0,011 0,013
0,010
0,660
0,015
0,011
0,640
0,010
0,007
0,610
0,011
0,776
0,630
0,023
0,016
1,054
0,770
0,630
0,031
0,023
0,670
1,080
0,737
0,640
0,081
0,007
0,620
0,999
0,730
0,670
0,023
0,017
Tabl. 20 — Monument distyle aux colonnes ovoïdes.
Il existe deux autres monuments distyles qui s’élevaient sûrement dans l’enceinte du Sanctuaire d’Apollon. Le premier d’entre eux est totalement inédit. Malheureusement, on ne peut lui attribuer d’entablement et il pourrait donc s’agir ici simplement de deux colonnes jumelles. Le second est connu depuis longtemps grâce à l’inscription que porte son architrave144. Les vestiges de son élévation ont été rassemblés dans l’enceinte de l’Artémision par J. Replat145. Cependant, il faut sans doute chercher sa fondation dans le Hiéron apollinien, car il n’existe pas de soubassement capable de supporter un tel monument dans le sanctuaire d’Artémis. No inv.
Type
Haut.
Diam. inf.
Diam. sup.
Mortaise axiale LA
LP
Goujons périphériques LA LP
Monument distyle aux colonnes lisses (pl. 99) Colonne 1
2I089
tambour inférieur
1,050
1,125*
0,810
1
1
L
7A002
tambour
1,295
0,805
0,755
1
1
1
L
7A001
tambour
0,965
0,775
0,75
1
1
1
L
7A011
tambour
0,590
0,75*
0,75*
2*
2*
L
7A008
tambour
0,895
0,735
0,715
2
2
L
7A007
tambour
0,615
0,71
0,67*
2
2
144. ID 1655. Jacquemin 1999, p. 136, n. 192, attribue à tort cette dédicace au monument aux colonnes ovoïdes décrit plus haut. 145. Vallois 1966, p. 203-205.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
152
No inv.
Type
Haut.
Diam. inf.
L
7A013
chapiteau
0,410
0,685
Colonne 2
2H074
tambour inférieur
1,055
L
7A010
tambour
1,055
L
7A006
tambour
L L
manquant
tambour
7A005
tambour
manquant
tambour
7A014
chapiteau
Diam. sup.
Mortaise axiale LA 1
LP
0,81
1
0,815
0,775
1
1
0,655
0,77
0,78
1
1
0,82 max.
0,70
0,70
0,415
0,675
Goujons périphériques LA LP 2 1
1
2
Monument distyle de l’Artémision (pl. 100-101) Colonne 1 C 24
192
base
0,320
0,890
2
?
C 24
193
tambour inférieur
1,095
0,730
0,670
2
2
C 24
195
tambour
1,050
0,665
0,650
2
2
C 24
196
tambour
1,085
0,650
0,640
2
2
C 24
197
C 24
199
tambour
1,010
0,630
0,605
2
2
tambour sommital
1,000
0,605
0,670
2
0
211
chapiteau
0,41
C 24
2H026 ?
tambour
0,990
0,680*
0,680*
2
2
C 24
194
tambour
1,050
0,660
0,640
2
2
C 24
198
tambour
1,010
0,610
0,595
2
2
C 24
226
tambour sommital
0,840
0,590
0,680
2
0
210
architrave
Colonne 2
Entablement 227
architrave
214+215
corniche à denticules
214
corniche à denticules
Tabl. 21 — Autres monuments distyles.
Les trois monuments distyles déliens dont nous avons pu repérer les blocs forment, ainsi, une petite série qui s’étend du milieu du iiie à la fin du iie s. Le monument aux colonnes ovoïdes constitue ici la tête de série, datée de la première moitié ou du milieu du iiie s. Le monument aux colonnes lisses est, quant à lui, daté grâce à son chapiteau de la fin du iiie ou du début du iie s. Enfin, le monument distyle de l’Artémision est daté très précisément, par la dédicace qu’il porte, des années 110. Ce type de consécration semble donc, a priori, plus rare qu’à Delphes et constitue une offrande spécialement somptueuse, car exceptionnellement mise en œuvre à Délos. Il en va de même pour les piliers, le dernier type de support haut connu à Délos. 2. 3.
Piliers
Ce dernier type de monument est construit sporadiquement de la fin de l’époque archaïque jusqu’à la première moitié du iie s. Les plus anciens exemples s’apparentent à des bases quadrangulaires, plus hautes, plus élancées146. 146. Voir, en dernier lieu, au sujet de ces Pfeilerbasen archaïques, Donos 2008, p. 137-198, et aussi Jacob-Felsch 1969, p. 39-43.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
153
Sous cette forme, la base-pilastre demeure somme toute assez rare en Grèce à l’époque archaïque, Athènes mis à part147, et presque totalement inconnue à Délos148. Elle adopte de multiples variantes au niveau de sa hauteur, de son plan et du type de couronnement employé et pouvait supporter ou non une statue ou un trépied. Ce n’est qu’à partir de l’époque classique, et surtout durant la période hellénistique, que le pilier devient une offrande réellement monumentale, aussi haute qu’une colonne. La base-pilastre, dont il constitue une évolution, ne disparaît cependant pas totalement durant ces périodes149. Le pilier adopte généralement, en plan, une forme quadrangulaire150, mais on en connaît quelques exemplaires triangulaires à Olympie et à Delphes au ve s.151. Ces derniers sont constitués de blocs empilés, compris entre un socle et un couronnement. Il n’existe rien de tel à Délos. Les piliers monumentaux, construits au moyen de plusieurs blocs par assise, sont légèrement plus tardifs ; le premier est « la base du char des Rhodiens », érigé à Delphes dans le dernier tiers du ive s.152. Par la suite, ce type de construction semble devenir une affaire de « spécialité ». Les piliers pergaméniens de Delphes et d’Athènes se caractérisent, ainsi, par un fût construit selon une alternance d’assises basses et hautes153 et supportaient des groupes sculptés (biges, quadriges, statues équestres placées côtes à côtes). Les piliers « étoliens » de Delphes sont construits au moyen d’assises régulières de parpaings et supportaient des statues équestres isolées154. Enfin, les piliers « samiens » se composent d’assises monolithiques, couronnées par un chapiteau d’ante employé comme support de statue-portrait155.
147. Donos 2008, en recense deux exemples à Paros (Kat. 59-60), un à Delphes (Kat. 98), un à Éleusis (Kat. 194), un à Euonymon
(Kat. 195), un à Halai (Kat. 197), un au Phalère (Kat. 198), trois à Égine (Kat. 205-207), deux à Argos (Kat. 210-211), un à Isthmia (Kat. 212), un à Corcyre (Kat. 215), deux à Némée (Kat. 219 et 221), un à Olympie (Kat. 227), neuf à Sparte (Kat. 228-236) et un peu plus d’une trentaine à Athènes (Kat. 160-191). 148. Le couronnement (?) inscrit (ID 9) qui supportait peut-être la Nikè d’Archermos de Chios pouvait éventuellement prendre place sur ce type de support, voir J. Marcadé (n. 69, p. 30), p. 38-39, no 12. C’est en tout cas ce que suggère Jacob-Felsch 1969, p. 39 et Anhang 2, 1-2. 149. Jacob-Felsch 1969, p. 67-68, et Schmidt 1995, p. 152-154. On en connaît même un exemple à Délos : le pilastre de la Kréné Minoé dédié par L. Pumidius L. f. (ID 2440). 150. Jacob-Felsch 1969, Kat. II, 173-180, surtout à Delphes. 151. Jacob-Felsch 1969, p. 56-57. Les piliers triangulaires de Delphes (Jacquemin 1999, nos 362 et 639) semblent être plus anciens que celui de la Nikè de Paionios à Olympie, daté du dernier quart du ve s. (Jacob-Felsch 1969, Kat. I, 39). Au sujet de ces monuments, voir H. Pomtow, « Die Paionios-Nike in Delphi », JDAI 37 (1922), p. 55-112, et Ɗ. Stikas, « ƘƴƣƳƯƩƸƴƥ ƮƭƲưƿƮƴƥưƥ, ƮƲƴƸƹǁuƥƷƥ Ʈƥɜ uưƫuƩʶƥ », ƆƊph 1961 (1963), p. 159-179. 152. SD no 406, p. 167-168. 153. Aucun pilier de ce type n’est connu à Pergame même. Fr. Queyrel, Les portraits des Attalides, fonction et représentation, BEFAR 308 (2003), recense ces piliers dans ses appendices 2 et 3, p. 299-308 et 310-312. À Delphes, il y en avait deux, construits sur les marches menant à la stoa d’Attale : Jacquemin 1999, nos 499 et 505 ; A. Jacquemin, D. Laroche, « La terrasse d’Attale Ier revisitée », BCH 116 (1992), p. 215-221 ; A. Jacquemin, « Les piliers au Sud de la terrasse d’Attale à Delphes », dans Akten des XIII. Internationalen Kongresses für klassische Archäologie, Berlin, 1988 (1990), p. 592-593 ; eid., « Le char d’or consacré par le peuple rhodien », BCH 110 (1986), p. 285307. L’un des deux piliers avait été consacré par Attale Ier, l’autre par Eumène II. À Athènes, on en connaît quatre. Le premier se trouvait devant la stoa d’Attale sur l’Agora, érigé par Attale II pour commémorer ses victoires aux Panathénées, il fut ensuite réutilisé par l’empereur Tibère. Le second se trouvait sur l’Acropole, au Nord-Est du Parthénon ; remployé lui aussi par la suite par un empereur romain, il portait sans doute à l’origine l’effigie d’un roi attalide, Attale II ou Eumène II. Le pilier d’Agrippa, qui se trouve en avant des Propylées de l’Acropole, était lui aussi à l’origine un pilier attalide, consacré par Attale II ou Eumène II. Un dernier pilier, complètement anonyme se dressait au Dipylon. Ses blocs ont été remployés dans une base de statue impériale devant le pilier central du passage Ouest. Outre la mise au point de Fr. Queyrel à ce sujet, voir l’étude architecturale des piliers de l’Acropole et de l’Agora dans M. Əorres, « ƆưƥƬƫuƥƷƭƮƠ Ʈƥƭ ƷƭuƫƷƭƮƠ ƶƷƲƸƵ ƉƩƯƹƲǀƵ Ʈƥƭ ƶƷƫư ƆƷƷƭƮƢ », BCH Suppl. 36 (2000), p. 293-329 ; et celle du pilier du Dipylon dans H. R. Goette, « Eine grosse Basis vor dem Dipylon in Athen », MDAI(A) 105 (1990), p. 269-278. 154. Jacquemin 1999, nos 292 (statue d’Eumène II) et 294 (statue de Prusias II) et p. 135 pour sa description : « sur une krépis de trois degrés s’élève un fût encadré de moulures, surmonté d’un entablement composé d’une architrave, d’une frise ornée de bucranes et de phiales, décor fréquent des autels et des petits monuments religieux de l’époque hellénistique, et d’une corniche à denticules, sur lequel vient la plinthe ». 155. M. Tiede, « Hellenistische Pfeilermonumente im Heraion von Samos und in Magnesia am Maeander », MDAI(A) 105 (1990), p. 213-258, complété par Chr. Habicht, « Samos weiht eine Statue des Populus Romanus », ibid., p. 259-268, décrit deux piliers hellénistiques de l’Héraion de Samos, les chapiteaux de Magnésie du Méandre et les imitations d’époque impériale de ces monuments à Magnésie et à Milet.
154
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
À Délos, quelques éléments errants d’une corniche à denticules (2I080 et 2I085)156, non attribués par ailleurs, prouvent peut-être l’existence d’un pilier quadrangulaire dans la zone Sud-Ouest du Sanctuaire. Ceux-ci sont munis de crampons en double T, typiques de la fin du ive ou du début du iiie s. Ce « pilier », si c’en est bien un, pourrait constituer un équivalent de celui du char des Rhodiens à Delphes et se placer en tête de la courte série des piliers déliens. Un autre pilier pourrait aussi avoir été placé sur la fondation M167, dite « de l’arbre ou du mât » par F. Courby157. En effet, cette robuste construction était sans doute assez puissante pour supporter beaucoup plus qu’un arbre ou un mât votif. Sûrement datée du milieu du iiie s. d’après la technique employée, elle constitue un très sérieux candidat pour avoir accueilli un pilier monumental, auquel on pourrait probablement attribuer les blocs de frise dorique, 4D001 et 4D003-004, conservés dans les environs immédiats de ce soubassement, et dont les métopes sont ornées de lourdes rosaces. Il existe un célèbre exemple de pilier quadrangulaire, précurseur du type « samien », dans le grand Sanctuaire délien. Il s’agit du pilier d’Antiochos III le Grand (GD 38, M043 ; pl. 10, 6), daté par son inscription (IG XI 4, 1111) des années 205-192. Il est complètement original pour cette époque puisqu’il est composé de blocs quadrangulaires empilés. Malheureusement, il n’est pas in situ et son couronnement a disparu. Si les blocs 2C059-060 formaient sans aucun doute le couronnement d’un tel pilier, les trous de louve158 qu’ils comportent au lit d’attente permettent de les restituer assez haut, sur un support quadrangulaire – leur lit de pose offre, cependant, une surface trop vaste (1,17 × 1,20 m) pour qu’ils appartiennent au pilier d’Antiochos. Le dernier pilier de la série, M088 (GD 14), est très probablement un pilier attalide. Nous avons pu en restituer la forme et l’élévation (pl. 103). – L’imposant monument M088 se trouve en bordure de la « voie sacrée », côté Est, vers l’angle NordOuest du Pôrinos naos (GD 11), où il a été restauré in situ. Élevé sur un massif de gneiss, il compte en l’état actuel six assises de marbre saumoné en élévation, dont il nous est parvenu divers éléments (dimensions restaurées : 4,90 × 2,59 × 2,23 m sans compter la hauteur de la fondation). Ainsi, sont conservés un bloc de la plinthe, douze blocs du socle mouluré, quatre orthostates, un bloc de l’épikranitis, avec regula et gouttes, sept blocs de la frise dorique à triglyphes et métopes ornées alternativement de rosaces et de bucranes, et enfin cinq blocs de la corniche à denticules. Or, différents éléments, qui n’ont apparemment pas été pris en compte lors du remontage, permettent de supposer que sa forme d’origine était tout autre et qu’il s’agissait en fait d’un pilier de plan carré, de type pilier attalide, bâti sur le modèle de ceux qui se trouvent à Delphes ou à Athènes, caractérisés notamment par l’alternance d’assises hautes et basses159. Premièrement, le plan Maar permet de se faire une idée de la forme et des dimensions de la fondation d’origine. Celle-ci apparaît, en effet, sur le plan sous la forme d’un amas de blocs de gneiss dont l’organisation est difficile à lire, mais dont la largeur était en tous cas bien moindre que ce qui a été remonté. Ainsi, il apparaît qu’elle n’était pas du tout rectangulaire mais bien de plan carré. Deuxièmement, l’examen des blocs restaurés et de ceux qui se trouvent aux alentours160 permet également de restituer un pilier de plan carré161. Malheureusement nous ne pouvons pas, avec les seuls vestiges qui nous sont parvenus, estimer la hauteur du monument. Mais il faut éventuellement restituer dessus un couple de cavaliers ou un bige. 156. D’autres blocs ayant manifestement appartenu au même monument ont été rassemblés au-delà des quais, à l’Ouest du Sanctuaire d’Apollon. Leur étude pourrait permettre la restitution du monument en son entier. 157. Courby, EAD 5 (1912), p. 95-96. 158. Voir chap. II p. 85-86. 159. Fr. Queyrel (n. 153), p. 299-312. 160. Un bloc angulaire de la plinthe (5B126), deux orthostates (5A048 et 5A059), deux épikranitis (1B071 et 5A058), quatre dalles de couverture comportant en tout six « semelles » en forme de sabots de chevaux (5A042-44 et 5A058) et une autre de ces dalles, non inventoriée, se trouve vers l’angle Nord-Ouest du Portique de Philippe (GD 3), trois fragments d’orthostates ou d’assises intermédiaires (5A060, 5A068 et 5A096). Tous ces blocs ou fragments de blocs sont taillés dans un marbre blanc ou saumoné. D’autres blocs d’assises intermédiaires sont peut-être conservés sur l’Agora des Déliens où ils semblent avoir été remployés dans les thermes tardifs construits au centre de la place (GD 84). 161. Voir restitution pl. 103.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
155
La mouluration et les scellements employés indiquent que le monument date du iie s. ce qui permet d’y restituer la ou les effigies d’Eumène II et/ou d’Attale II. Situé tel qu’il est vers l’angle Nord-Ouest du Pôrinos naos, il forme avec la base de Philétairos un ensemble monumental encadrant le plus ancien des trois Temples d’Apollon, dans la tradition de mise en scène architecturale attalide que l’on trouve à Pergame même, à Delphes, à Athènes, et peutêtre aussi à Délos où le Portique Sud (GD 4), justement encadré de deux bases pergaméniennes, est supposé être une offrande attalide. Ce type de pilier a été imité par la suite, à Délos. En effet, on en trouve un exemple, daté lui aussi selon des critères architecturaux de la fin du iie s., au centre de l’Agora des Compétaliastes (GD 2)162. Cependant, il ne s’agit manifestement pas d’un pilier attalide, mais plutôt d’un pilier pseudo-attalide. 3.
Bases de trépieds
Jusqu’à l’époque archaïque, les trépieds étaient apparemment déposés dans les temples et les sanctuaires parmi les autres objets votifs. L’utilisation de trépieds comme offrandes monumentales, montés sur des bases, et leur exposition en plein air dans les sanctuaires ou les lieux publics semblent remonter au vie s., à l’Acropole d’Athènes163 et au Ptoion, en Béotie164. À partir de l’époque classique, cette pratique s’est largement diffusée à Athènes et en Béotie en même temps qu’elle apparaissait dans le Péloponnèse, à Delphes et à Délos165. La typologie des bases de trépied se décline selon trois types principaux : quadrangulaire, circulaire et triangulaire, comprenant chacun de nombreuses variantes. À Délos, on a trouvé des bases de trépied correspondant à ces trois types. Même si aucune d’entre elles ne se trouve plus aujourd’hui in situ dans le Sanctuaire d’Apollon, l’inventaire de ces bases peut être considéré comme exhaustif. En effet, P. Amandry et J. Ducat en ont dressé un premier catalogue166 auquel Chr. Llinas a ajouté un exemplaire de socle triangulaire167. Enfin, au cours des travaux de catalogage des blocs errants dans le Sanctuaire168, nous avons trouvé sept fragments supplémentaires, qui avaient échappé à nos prédécesseurs : deux fragments circulaires en 2007, trois fragments de bases quadrangulaires de grandes dimensions en 2008 et, finalement, deux fragments, l’un rectangulaire et l’autre hexagonal, en 2009169. Le tableau 22 présente les dix bases du Sanctuaire délien, classées par type, avec leurs publications originales et leurs dimensions principales.
162. Cl. Hasenohr, B. Sagnier, « Un pilier monumental à Délos », BCH 132 (2008), p. 179-194. 163. A. E. Raubitschek, Dedications from the Athenian Akropolis. A Catalogue of the Inscriptions of the Sixth and Fifth Centuries B.C.
(1949), p. 338-344, nos 317-321. 164. Guillon 1943, trépieds nos 2-9 et colonnes nos 7 et 9. 165. Suite à la publication des trépieds du Ptoion béotien (Guillon 1943), P. Amandry s’est intéressé à l’ensemble de ce corpus dans une série d’articles sur Athènes : « Trépieds d’Athènes I. Dionysies », BCH 100 (1976), p. 15-93 ; « Trépieds d’Athènes II. Thargélies », BCH 101 (1977), p. 165-202 ; « Monuments chorégiques d’Athènes », BCH 121 (1997), p. 445-487. Ces articles complètent A. E. Raubitschek (n. 163), et G. M. Stevens, « The Poros Tripods of the Acropolis of Athens », dans G. Mylonas (éd.), Studies Presented to David Moore Robinson on his Seventieth Birthday 1 (1951), p. 331-335. Coronée : P. Amandry, « Bases de Trépied à Coronée », BCH 102 (1978), p. 565-569. Orchomène : P. Amandry, Th. Spyropoulos, « Monuments chorégiques d’Orchomène de Béotie », BCH 98 (1974), p. 171246. Oropos : ibid., p. 231-232 (à compléter avec Ƈ. Petrakos, Ɣȟ ȈƳƭƧƴƥƹɘƵ ƷƲ˅ ɎƴƼƳƲ˅ [1997], nos 511, 513-516 et 518-519). Le Péloponnèse : P. Amandry, « Trépieds de Delphes et du Péloponnèse », BCH 111 (1987), p. 127-131. Delphes : ibid., p. 79-127 (dossier repris et corrigé dans Jacquemin 1999). Pour les trépieds de Délos, voir notes suivantes. 166. Amandry, Ducat 1973. Les auteurs présentent sept bases de trépied dont cinq se trouvent dans le Sanctuaire d’Apollon, ainsi que deux bases hexagonales qui constituent manifestement des éléments de mobilier domestique. Cette documentation a été reprise dans S. Agelidis, Choregische Weihgeschenke in Griechenland (2009), p. 264-270, Kat. nos 152-164 (no 152 = Amandry, Ducat 1973, no 1 ; no 153 = no 2 ; no 154 = no 3 ; no 155 = no 4 ; no 158 = no 5a + b ; no 159 = no 6 ; no 160 = no 7 ; nos 161-162 = nos 8 + 9), omettant les bases de trépied les plus récemment publiées (voir notes suivantes). 167. Llinas 2000. 168. Herbin 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010. 169. Tous ces fragments ont été publiés en appendice des rapports mentionnés dans la note précédente. Leurs descriptions complètes, classées par type, sont reprises ci-dessous.
circulaire circulaire
Herbin 2009
Amandry, Ducat 4A031 1973, no 1
Amandry, Ducat 4E018 1973, no 3
Amandry, Ducat 4E039 1973, no 4
Eren, Herbin 2008, A
Eren, Herbin 2008, B
Base 4
Base 5
Base 6
Base 7
Base 8
Base 9 5A101 5E079
-
4R019
1A031
hexagonale
circulaire
circulaire
quadrangulaire
Tabl. 22 — Bases de trépied du Sanctuaire d’Apollon.
Base 10 Llinas 2000, et Herbin 2010, B
circulaire
Herbin 2009 et 2010, A
Base 3 quadrangulaire
quadrangulaire et taillé en sifflet
Amandry, Ducat 5A057 1973, no 6
Base 2 1A029 1A030 2G179
quadrangulaire et taillé en sifflet
Forme
Amandry, Ducat 1B033 1973, nos 5a et 5b 1B035
No d’inv.
Base 1
Publication
5A101 : 0,192 5E079 : 0,75 Total : 0,942
0,13
0,14
0,14
0,113
0,115
0,135 à 0,145
1A29-30 : 0,125 2G179 : 0,125
0,135 à 0,045
5a : 0,162 à 0,085 ; 5b : 0,167 à 0,104
Hauteur
-
0,76 env.
?
0,48
0,68 env. (restituée)
0,51
0,94 (?)
0,94 env. (restituée)
0,85 ?
0,85
-
0,215 × 0,18
0,194 × 0,20
0,15 × 0,12 env.
0,17 × 0,135
0,21 × 0,15
0,225 × 0,25 max.
0,29 × 0,22
0,245 × 0,175
0,265 × 0,245
Distance entre les Dimensions de cavités d’encastrement l’empreinte d’une patte de félin
?
oui
?
non
?
non
?
oui
oui ?
oui
Support central
oui
oui
?
non
?
oui
non
non
non
non
Goujon au lit de pose
1,00 ou plus (?)
2,60
?
1,70
2,35
1,80
3,30 (?)
3,30
2,50 à 3,20 (?)
2,50 à 3,20
Hauteur théorique du trépied
La distance entre les cavités d’encastrement a été mesurée entre les bords les plus proches. La hauteur théorique du trépied a été calculée d’après la formule : haut. totale (anses comprises) = 3,5 × écartement des empreintes de félin. Sur cette formule, voir Amandry, Ducat 1973, tableau p. 32, n. (b) et Guillon 1943, p. 11, et II, p. 47-50.
5A101 : 0,71 × 0,595 5E079 : 0,52 × 0,47
1,28
1,15 (calculé)
1,10
1,16
1,10
0,47 × 0,52
1A029-30 : 1,025 × 0,855 2G179 : 0,51 × 0,51
1,07 × 0,60
5a : 1,315 × 0,578 5b : 1,245 × 0,51 total calculé : 1,40 × 1,26
Dimensions (long. × prof. ou diam.)
156
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
3. 1.
157
Bases quadrangulaires
Les bases quadrangulaires constituent un type ancien, documenté dès le vie s. Il pouvait s’agir d’un socle composé d’une ou de plusieurs dalles et posé au niveau du sol à même la terre ou sur une fondation170, ou encore surélevé à la manière d’une base composite171, au faîte d’une colonne172, sur un bâtiment ou un édicule173, ou sur un autel174. Ce socle comporte toujours au moins trois scellements qui permettaient d’arrimer les trois pieds du trépied à la base. Ceux-ci pouvaient prendre la forme de pattes de félin ou de mortaises plus banales, rectangulaires ou circulaires. Parfois, il existe aussi sur le socle une quatrième cavité, disposée au centre et destinée à recevoir un support pour la cuve du trépied. Ce support central pouvait lui-même adopter la forme d’une colonne dorique ou ionique175, d’un pilier triangulaire176 ou d’une statue177. Toutes ces variations de forme valent aussi pour les bases de trépied circulaires178. Quatre bases de ce type ont été retrouvées dans le Sanctuaire délien (bases 1-4). Les bases 1 et 2 ont été étudiées par P. Amandry et J. Ducat179. Il s’agit de deux bases jumelles, très finement travaillées et taillées en sifflet, qui supportaient des trépieds dont la hauteur a pu atteindre 3,20 m au maximum au-dessus de leur socle. La cuve de ces trépieds était supportée par une colonnette centrale et des montants métalliques disposés tout autour. Les auteurs estiment, à juste titre semble-t-il, que ces marbres, par le soin apporté à leur façonnage, datent de l’époque classique. Ils émettent l’hypothèse, en conclusion, que ces deux trépieds étaient disposés sur les antes d’un autel, celui d’Apollon Pythien, lui-même construit dans le Pythion (GD 42)180, plutôt que sur un toit, la double pente formée par leurs lits de pose étant, selon eux, trop faible. La base 3, la plus grande des bases de trépied de Délos, et la base 4 leur avaient cependant échappés. – Base 3, fragments 1A029-030 (pl. 104, 1, 4). Plaque de marbre blanc assez fin, probablement importé, brisée en deux grands fragments (larg. totale des deux fragments rapprochés 1,025 m ; prof. max. conservée sur le fragment à l’empreinte 0,855 m ; haut. 0,125 m). Trois des quatre faces latérales de ces deux fragments rapprochés sont conservées : deux sont polies et la troisième présente une anathyrose en ƈ d’une largeur de 0,03 à 0,04 m le long de l’arête supérieure et de 0,13 m le long de l’arête latérale de la face. Au lit de pose, les deux fragments ne présentent pas le même état de conservation. Le fragment sans empreinte (1A030) montre l’usure caractéristique d’un passage 170. C’est le cas, par exemple, pour les bases du sanctuaire du héros Ptoios : Guillon 1943, I, pl. 5, p. 30 (bases 1-3) ; pl. 6, p. 32
(bases 4-5) ; pl. 7, p. 34 (bases 6-8) ; pl. 8, p. 37 (bases 13-14) ; pl. 9, p. 39 (bases 15-16 et 19) ; pl. 10, p. 41 (bases 22-24) ; et II, pl. V-XIV. 171. Voir à ce sujet, le détail de la construction de tels socles composites (en l’occurrence à orthostates) dans le contrat de construction du Cynosarges, IG II2 1665, daté de la première moitié du ive s. Traduction et commentaire dans M.-Chr. Hellmann, Choix d’inscriptions architecturales grecques (1999), p. 37-39, et bibliographie complète dans M.-Fr. Billot, « Le Cynosarges, Antiochos et les tanneurs. Questions de topographie », BCH 116 (1992), p. 136-137. 172. Voir par exemple la représentation sur vase (œnochoé, musée du Louvre, CA 1354) reproduite par Amandry, Ducat 1973, p. 34, fig. 13. À Délos, Bruneau, Fraisse, EAD 40 (2002), p. 82, fig. 33, ont restitué hypothétiquement des trépieds, mais pas forcément montés sur des socles quadrangulaires, au faîte des deux colonnes ioniques qui se trouvaient en avant des antes du monument à abside (GD 39). Cf. M041a et b. 173. C’est le cas du monument de Lysicrate, à Athènes, et aussi du monument chorégique dédié par Nicias sur l’Acropole. Voir P. Amandry (n. 165, 1976), p. 71-79. 174. C’est l’hypothèse formulée par Amandry, Ducat 1973, p. 60, pour nos bases 1 et 2. 175. Nombreux exemples de colonnes lisses et cannelées au Ptoion, voir Guillon 1943, I, p. 44-52. 176. G. M. Stevens (n. 165), p. 331-335. 177. Fr. Chamoux, « Trépieds votifs à caryatides », BCH 94 (1970), p. 319-326. 178. Voir ci-dessous, p. 159-161. 179. Amandry, Ducat 1973, p. 41-60, nos 5a, 5b et 6, avec relevé et restitution de la base no 5 (notre base 1). 180. Certains des fragments de ces trépieds ont, en effet, été retrouvés dans GD 42 ou à proximité. Cependant, aucun autel ou fondation ayant pu accueillir une telle construction n’est attesté dans le bâtiment lui-même. Les trépieds qui reposaient sur les bases 1 et 2 ont, certes, pu orner les antes d’un autel monumental situé ailleurs que dans le Pythion.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
158
répété. Il présente, en outre, une petite mortaise d’encastrement rectangulaire aux angles arrondis (0,087 × 0,062 × 0,06 m) dont le fond contient des résidus de plomb. Le lit de pose du fragment à l’empreinte (1A029) est entièrement poli, mais il a été rendu plus rugueux que celui du précédent fragment par l’érosion du derme de la pierre. Au lit d’attente, les deux fragments ont été uniformément travaillés au ciseau très fin. Le fragment sans empreinte est cependant plus usé. Le fragment 1A029 présente une empreinte en forme de patte de félin (long. et larg. max. conservées 0,22 × 0,29 m). à la base de l’empreinte ont été aménagées trois cavités formant un ƕ, dont la barre horizontale (0,104 × 0,017 m pour une profondeur mesurable à 0,04 m en raison de la présence de restes de plomb dans le fond) est plus profonde que les deux petites cavités verticales (0,038 × 0,019 × 0,021 m, celle de gauche est encore remplie de plomb et celle de droite a été à moitié emportée dans la cassure du bloc). Les quatre « doigts » de l’empreinte sont bien dessinés. Ils présentent en leur centre une surface bombée, en relief jusqu’à la hauteur du lit d’attente. Le contour de ces « doigts » plonge jusqu’à une profondeur moyenne de 0,015 m et présente un travail régulier au pic. – Base 4, fragment 1A031 (pl. 104, 2, 4). Plaque du même marbre assez fin, probablement importé, largement brisée (long. max. conservée 0,47 m ; larg. max. conservée 0,52 m ; haut. 0,135 à 0,145 m). Ce fragment est brisé sur ses faces latérales à l’exception d’une seule, polie sur 0,435 m de longueur. Les arêtes sont émoussées. Il présente le même travail que les fragments précédents. Le lit de pose est parfaitement lisse, comme usé par un passage répété ou le ruissellement de l’eau, sauf là où le fragment est le plus étroit et où sa surface est légèrement bombée et grossièrement piquetée (ép. 0,145 m, 0,135 m ailleurs). Au lit d’attente : empreinte en forme de patte de félin, moins nette que sur les fragments précédents (larg. max. 0,225 m ; long. max. conservée 0,25 m), disposée à 0,08 m et de biais par rapport à la face latérale conservée. Il subsiste quelques restes de plomb dans trois des quatre « doigts » de l’empreinte dont le contour est bien dessiné. L’intérieur de la patte est convexe au niveau des deux « doigts » du milieu et au centre, ailleurs la surface est érodée ou présente des traces de piquetage. La base de l’empreinte a été emportée dans une cassure située exactement au niveau d’une cavité rectangulaire taillée à la pointe et qui s’évase dans le fond à la manière d’un trou de louve (0,095 à 0,12 × 0,013 m, pour une profondeur de 0,092 m).
Dans un premier temps, nous avons cru que ces trois fragments rassemblés dans la Graphè (GD 35) faisaient partie d’une unique base quadrangulaire de trépied181. Cependant, nous avons par la suite retrouvé, parmi les blocs entreposés dans l’Oikos anonyme GD 43, un autre fragment de trépied qui montre de grandes similitudes avec ceux-ci : – Fragment 2G179 (pl. 104, 3, 4). Angle d’une plaque du même marbre blanc assez fin, translucide au niveau des arêtes, probablement importé (larg. max. conservée 0,51 m ; prof. max. conservée 0,51 m ; haut. 0,125 m). Ce fragment de dalle, comme l’indique la présence d’un scellement en forme de patte de félin, était destiné à porter un trépied de grandes dimensions. Les deux faces latérales conservées sont parfaitement polies et forment un angle de la base. La surface périphérique du lit de pose est elle aussi polie au ciseau très fin sur 0,15 m à partir des bords conservés, alors que l’espace central présente un piquetage régulier à la pointe. Des résidus de mortier blanc beige, avec inclusions de cailloutis et de fragments de céramique commune, sont encore collés à la surface du lit de pose et sur les faces latérales brisées. Ce mortier indique que le bloc, déjà brisé, fut remployé dans quelque bâtiment d’époque tardive. Le lit d’attente du bloc est généralement cassé au niveau des arêtes conservées. La surface du marbre est parfaitement lisse là où l’on peut encore l’observer. En effet, une fine pellicule de plomb fondu recouvre par plaques la surface polie et remplit largement la mortaise en forme de patte de félin qui servait à arrimer le trépied à la pierre. Cette empreinte n’est conservée que partiellement (long. et larg. max. conservées 0,23 × 0,21 m). Sa base a, en effet, été emportée dans la cassure du bloc, là où elle comportait une mortaise rectangulaire probablement assez profonde,
181. Herbin 2009, p. 611.
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mais aujourd’hui remplie de mortier tardif (dimensions max. conservées 0,07 × 0,02 m ; prof. inconnue). Le plomb empêche, en outre, de bien discerner les contours et la surface du fond de l’empreinte.
Le type de marbre, l’épaisseur du bloc et les proportions de l’empreinte de félin indiquent clairement que ce dernier fragment doit être rapproché, d’une manière ou d’une autre, des précédents, qui sont entreposés dans la Graphè (GD 35). Ainsi, nous avons pensé que ces quatre fragments constituaient tous ensemble une unique base182. Cependant, les empreintes en forme de pattes de félin des fragments 1A031 et 2G179 présentent une disposition tout à fait similaire par rapport à la face latérale polie conservée de la pierre (même distance et même angle aigu). Or, cela empêche formellement de les associer sur un même monument, car cela impliquerait qu’une face polie constitue un joint vers l’intérieur du monument, alors que les faces de joint conservées par ailleurs présentent une nette anathyrose. Il nous faut donc admettre que ces deux fragments appartiennent à deux bases distinctes. Ainsi, deux hypothèses s’offrent à nous : les fragments 1A029-030 doivent être associés soit au fragment 1A031 (pl. 104, 4, hypothèse 1), soit au fragment 2G179 (pl. 104, 4, hypothèse 2). La première hypothèse peut être étayée par l’argument topographique : les fragments 1A029-030 et 1A031 ont, en effet, été regroupés dans GD 35. Cet argument est, cependant, assez faible quand on songe que des blocs bien plus gros et plus lourd ont « voyagé » depuis l’Antiquité sur des distances parfois très grandes – comme les vestiges du Colosse des Naxiens, aujourd’hui conservés dans l’Artémision, pour ne citer que l’exemple le plus célèbre. En outre, l’épaisseur de ces fragments présente une différence de 0,01 à 0,02 m, ce qui ne nous avait pas paru être un obstacle pour les associer de prime abord, puisque le fragment 1A031, somme toute assez petit, présente lui-même une variation d’épaisseur assez sensible. Au contraire, les fragments 1A029-030 présentent exactement la même épaisseur que le fragment 2G179. C’est pourquoi nous avons finalement retenu la seconde hypothèse plutôt que la première dans le tableau 22 (bases 3 et 4). Le fragment 2G179 complète ainsi la plus grande base de trépied connue à Délos (base 3). Si l’on en juge par l’écartement des empreintes, le trépied devait atteindre 3,30 m de hauteur. Le socle, composé d’au moins trois dalles, ne pouvait en aucun cas être monté sur une base composite ou une colonne. Il devait, au contraire, reposer à même le sol ou sur une estrade de même dimension. De même, le fragment 1A031, si l’on en juge par la dimension et la disposition de l’empreinte de félin, a dû appartenir à un monument fort comparable, pour ne pas dire jumeau (base 4). Malheureusement, on ignore l’emplacement originel de ce qui devait être d’impressionnants trépieds, les blocs ayant manifestement été remployés dans les thermes tardifs qui ont été installés à l’emplacement de la Graphè183, ou ailleurs. Comme l’ont justement souligné P. Amandry et J. Ducat, la chronologie de ces bases quadrangulaires – tout autant que celle des bases circulaires – est bien difficile à préciser. Les deux savants datent les bases jumelles 1 et 2 de l’époque classique, et plutôt du ve s. en fonction du travail des marbres184. Les bases 3 et 4 présentent un travail au moins aussi soigné que les deux premières, mais sans les petits bandeaux polis au niveau des arêtes, qui donnent à celles-ci leur caractère classique. Les bases 3 et 4 pourraient donc remonter au iiie ou au ive s. au plus tôt, selon ces mêmes indices architecturaux qui demeurent toutefois assez ténus. 3. 2.
Bases circulaires
Ce second type de base paraît plus récent que le précédent. Il ne semble s’être généralisé qu’après les guerres médiques, au ve s. à Delphes surtout puis à Athènes au ive s. et au Ptoion au iiie s.185. Les bases de trépied circulaires peuvent, en théorie, adopter les mêmes variantes typologiques que celles des bases quadrangulaires. Celles-ci pouvaient être posées à même le sol ou sur un massif de fondation plus ou moins haut186, 182. C’est ce que nous avons affirmé, à tort, dans l’appendice du rapport sur les travaux de catalogage des blocs errants dans le Sanctuaire
d’Apollon : Herbin 2010, p. 567-570. 183. Courby, EAD 5 (1912), p. 45 et 59-60, et voir t. I, chap. VIII. 184. Amandry, Ducat 1973, p. 59-60. 185. Voir bibliographie de la n. 165 ci-dessus. 186. Il existe, notamment, de nombreux exemples de ce type à Delphes. Jacquemin 1999 les a tous inventoriés dans son catalogue où
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ou encore surélevées sur des supports eux-mêmes généralement circulaires : bases rondes187 ou colonnes188. De plus, tout comme les bases quadrangulaires, les bases circulaires pouvaient être munies d’un support central pour soutenir la cuve du trépied, en plus des trois mortaises habituelles qui fixaient le trépied à sa base. Avec cinq exemplaires conservés, les bases de trépied circulaires semblent donc avoir été – mais de peu – les plus nombreuses dans le grand Sanctuaire délien. Les bases 5, 6 et 7 ont été publiées par P. Amandry et J. Ducat189. Il s’agit dans les trois cas de bases isolées, errantes, dont le soubassement ou le fût sont inconnus. Elles se présentent toutes comme des « espèces de meules à tranche lisse et verticale190 ». Seule la base 5 est complète, alors que la base 6 a pu être reconstituée en deux éléments eux-mêmes recomposés à partir de deux et trois fragments et que la base 7 est réduite à un unique fragment. Aucun de ces blocs ne porte d’inscription, ni même de mortaise pour un support central. En revanche, un trou de goujon est disposé au centre du lit de pose de la base 5, contrairement à la base 7 qui n’en présente point – on ne peut savoir si la base 6 en possédait un ou non, car le centre du bloc ne nous est pas parvenu. L’existence de ce scellement assure que la base 5 était bien montée sur un support, ce qui n’est que probable pour les bases 6 et 7, qui ont aussi pu être posées sur un massif de fondations. Les bases 8 et 9 adoptent les mêmes caractéristiques que les bases 5 à 7. Elles avaient néanmoins échappé à P. Amandry et J. Ducat. – Base 8, fragment 4R019191 (pl. 105, 2). Marbre probablement importé (diam. approximatif [calculé] 1,15 m ; haut. 0,14 m). Ce petit fragment (dimensions max. conservées 0,30 m à la corde et 0,26 m en profondeur) montre une empreinte en forme de patte de félin à sa face supérieure, par ailleurs polie. La base et le côté droit de l’empreinte ont été emportés dans des cassures (dimensions max. conservées : larg. à la base 0,10 m ; larg. 0,20 m ; long. 0,194 m). Le contour conservé de l’empreinte est soigneusement taillé jusqu’à environ 0,02 m de profondeur. On y voit encore des résidus de plomb par endroits. Sa forme se rapproche de celle de la base no 3 décrite par P. Amandry et J. Ducat192. Son centre est moins profond (0,01 m environ) et semble bombé malgré des traces d’érosion bien visibles. Dans la cassure du bloc, à la base de l’empreinte, on distingue les vestiges d’un trou de goujon plat (prof. 0,10 m env.). La face courbe latérale et le lit de pose sont tous les deux polis. On n’y distingue aucune autre trace notable. – Base 9, moitié de base circulaire à l’Ouest de GD 21193 (pl. 105, 1). Marbre probablement importé (diam. 1,28 m ; haut. 0,13 m). Cette base de trépied se présente sous la forme d’un demi-disque, percé en son centre par une large cavité circulaire (diam. 0,46 m). La partie centrale de son bord extérieur est brisée. Deux empreintes en forme de pattes de félin sont bien conservées sur sa face supérieure. Celle-ci est polie sur le pourtour, mais la elle donne la bibliographie antérieure : bases campaniformes nos 310 (trépied de Platée), 446 (trépied de Gélon), 447 (trépied de Hiéron), 592-594 ; bases campaniformes tronquées nos 595-598 ; base circulaire montée sur un degré circulaire avec un soubassement quadrangulaire no 126 (trépied des Crotoniates) ; base circulaire à deux degrés au moins no 603 ; base circulaire seule no 604. On retrouve des bases circulaires seules au sanctuaire d’Apollon Ptoios (Guillon 1943, I, nos XIV, XV, XVIII et XIX). 187. Nombreux exemples, à Athènes, dans la région du Pythion (Amandry 1977, nos 1, 5 et 10-22), en plus des bases A et B décrites par Amandry, Ducat 1973, p. 23-41. Encore une fois, ce type de bases circulaires montées sur des fûts circulaires se retrouve au sanctuaire d’Apollon Ptoios (Guillon 1943, I, nos XX et XXI). 188. En fait, on ne connaît aucun exemple de base circulaire au sommet d’une colonne. Cependant, si l’on en juge par les représentations vasculaires, on peut supposer que ce type de présentation a bien existé et pourquoi pas à Délos sur les colonnes de l’Autel de cornes (GD 39), voir ci-dessus n. 172. 189. Respectivement sous les nos 1, 3 et 4 dans Amandry, Ducat 1973, p. 17-32. Leur base no 2 a été exclue de ce développement, car elle se trouve actuellement dans la Salle hypostyle (GD 50), et donc en dehors du Sanctuaire d’Apollon stricto sensu. 190. Amandry, Ducat 1973, p. 29. 191. Retrouvé, en 2007, à l’Est du Monument des taureaux (GD 24) : Herbin 2008. 192. Amandry, Ducat 1973, p. 31, fig. 11. 193. Herbin 2008 ; R. Étienne nous a informés de l’existence de ce grand fragment qu’il avait repéré lors de la fouille de l’édifice, et devant lequel il se trouve aujourd’hui (face à l’entrée Nord). Le bloc semble avoir été découvert dans l’édifice lui-même. En effet, il est visible au sol, près du pilastre central, sur une photographie ancienne reproduite dans Vallois 1953, fig. 17.
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partie centrale, entre les deux empreintes, présente de fortes traces d’érosion. Les deux empreintes sont distantes de 0,60 m environ. Leurs contours sont soigneusement taillés alors que leurs parties centrales restent seulement dégrossies. L’empreinte de gauche est assez mal conservée, les arêtes de son contour sont presque toutes ébréchées (larg. à la base 0,095 m ; larg. max. 0,18 m ; long. 0,215 m ; prof. de cette cavité d’encastrement variable entre 0,023 et 0,005 m). À la base de l’empreinte, on retrouve une mortaise pour goujon plat (0,048 × 0,018 m ; prof. 0,065 m). L’empreinte de droite est mieux conservée (larg. à la base 0,102 m ; larg. max. 0,167 m ; long. 0,22 m ; prof. variable entre 0,024 et 0,011 m). On y observe aussi une mortaise pour goujon plat disposée de la même manière (0,52 × 0,011 m ; prof. 0,058 m). Le lit de pose est lisse et on n’y voit aucune trace de scellement complémentaire. La face courbe est elle aussi polie. La face diamétrale a, quant à elle, été taillée à la pointe depuis le lit de pose et le lit d’attente de manière à ce qu’il subsiste un bourrelet assez grossier haut de 0,05 à 0,06 m en son centre. La face interne du bloc, là où a été pratiquée la grande cavité circulaire est aussi grossièrement taillée à la pointe, mais sur toute la hauteur du bloc. Ces deux éléments, bourrelet extérieur et cavité circulaire, incitent à penser que la base a été remployée. Ainsi, cette base devait être à l’origine formée d’un seul bloc circulaire, au centre duquel avait été pratiquée une cavité circulaire pour y insérer une colonnette permettant de soutenir la cuve du trépied, dont la hauteur peut être estimée à 2,10 m. Le découpage diamétral de la base dut intervenir plus tard, et le demi-bloc ainsi obtenu fut remployé dans quelque construction plus tardive.
Ces deux nouveaux exemplaires de bases de trépied circulaires complètent la série des bases 5 à 7 décrites par P. Amandry et J. Ducat. Là encore, il s’agit de ce type de base « en forme de meule » qui pouvait prendre place sur un fût ou directement sur un soubassement. La chronologie de ces bases circulaires est aussi difficile à établir que celle des bases quadrangulaires. P. Amandry et J. Ducat dataient les bases 5 à 7 de l’époque classique sur critères architecturaux et par comparaison avec les bases athéniennes. Sans aucun autre indice que le travail des marbres, il nous faut, à notre tour, nous résigner à dater nos bases 8 et 9 de la même époque, sans pouvoir préciser davantage leur chronologie. En effet, l’économie générale de tous ces blocs est semblable, tout autant que les techniques de façonnage employées pour leur fabrication ; cela vaut pour toutes les bases circulaires déliennes. 3. 3.
Bases « triangulaires » ou « hexagonales »
Ce dernier type de base de trépied a été tour à tour qualifié de « triangulaire » ou d’« hexagonale ». En fait ces bases sont bien hexagonales mais résultent de l’abattage des angles de blocs originellement triangulaires, de manière à leur donner trois petites faces supplémentaires. Les deux appellations sont donc acceptables. Ce type est le plus récent. Il s’inspire probablement de la forme même du trépied ou de la forme que le support central avait déjà adopté dès avant les guerres médiques. Il fut utilisé jusqu’à l’époque impériale, ce qui en fait le plus persistant des différents types de bases de trépieds. Il fut surtout employé à Athènes à partir du ive s., en Béotie – à Oropos et à Orchomène – à partir du iiie s. et, dans une moindre mesure et plus tardivement, à Delphes et au Ptoion194. Les formes adoptées par les bases de trépied triangulaires se rapprochent de celles des bases de statue quadrangulaires et rondes. En effet, elles peuvent être monolithiques195 ou composites196, avec, dans ce dernier cas, un corps 194. Voir la bibliographie ci-dessus n. 165. 195. Par exemple, les bases 5 et 7 d’Orchomène décrites par P. Amandry, Th. Spyropoulos (n. 165), p. 185-186 et 189-190. C’est ce
type monolithique qui se retrouve à Délos en contexte domestique comme support de table ou de brasero : voir bases 8 et 9, dans Amandry, Ducat 1973, p. 62-64. 196. C’est le cas pour la majorité des bases triangulaires : bases décrites comme « triangulaire » ou à « fût triangulaire », à l’exception des fûts A-C de l’Acropole qui se plaçaient entre les pieds du trépied dont ils supportaient la cuve.
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principal – ou fût – compris entre un socle et un couronnement. Socles et couronnements pouvaient évidemment être moulurés. Les couronnements ont aussi pu être montés sur des fûts circulaires197. À l’occasion, elles ont aussi pu être placées au sommet de colonnes corinthiennes ou ioniques198. Les grands côtés de ces blocs hexagonaux peuvent être droits ou concaves. Aucune de ces bases ne présente d’empreinte en forme de patte de félin servant de mortaise pour y arrimer les pieds du trépied. Ces mortaises sont toujours rectangulaires pour le type hexagonal, peut-être parce que ces bases supportaient apparemment des trépieds de taille plus réduite que les bases quadrangulaires ou circulaires. Seul le type composite, mouluré et à grands côtés concaves, est représenté à Délos, où l’on n’en connaît que deux exemplaires, dont un seul, la base 10, se trouve dans le Hiéron. Le socle de celle-ci a été publié par Chr. Llinas et nous en avons retrouvé le corps199. – Base 10, corps de base de trépied hexagonal 5E079 (pl. 105, 3). Marbre blanc saumoné au grain épais (de Paros ?) (dimensions au lit d’attente : long. max. conservée au niveau de la face brisée 0,64 m ; long. max. estimée, du milieu du petit côté au milieu du grand côté opposé, 0,52 m environ ; haut. 0,75 m ; larg. du petit côté 0,14 m ; larg. du grand côté 0,47 m environ). Le bloc se trouve actuellement dans le dépôt situé au Nord du Bouleutérion (GD 21). Il s’agit du fût d’une base de trépied hexagonale, analogue à celle entièrement conservée devant le Portique Sud (GD 4), avec trois petits côtés rectilignes et trois grands côtés concaves. Il est largement brisé : seul un des trois petits côtés et deux des grands sont entièrement conservés, alors que le reste du bloc a disparu au niveau d’une cassure bien nette suivant une veine du marbre. L’emplacement actuel de la pierre, serrée parmi d’autres blocs errants, n’a pas permis de faire le relevé du lit de pose, qui n’a pu être observé que partiellement. C’est d’autant plus dommage que, fiché en terre depuis sa mise au jour, c’est le mieux conservé. Sa surface est apparemment travaillée uniformément au ciseau hormis un liseré poli d’environ 0,01 m au niveau des arêtes du bloc. Le lit de pose présente aussi deux mortaises circulaires alignées sur un axe théorique partant du milieu d’un des petits côtés jusqu’au milieu du grand côté opposé. Les faces latérales conservées de 2G179 sont passablement érodées. Le haut et le bas du petit côté conservé sont brisés ; vers le haut, un décrochement rectangulaire a été aménagé sans destination apparente : peut-être s’agit-il là de la trace d’un remploi. Le lit d’attente du bloc est aussi très érodé. Il montre cependant deux mortaises circulaires. La plus grande des deux occupe le centre supposé de la face (diam. 0,06 m ; prof. 0,04 m) et se trouve munie d’un canal de coulée aménagé jusqu’au centre d’une des grandes faces latérales conservées. La deuxième mortaise circulaire, plus petite que la précédente (diam. 0,05 m ; prof. 0,048 m), est placée tout près, à 0,04 m environ, de l’autre grand côté conservé.
Les dimensions longitudinales du bloc ainsi que la disposition des mortaises au lit de pose indiquent que ce fût doit être replacé, sans aucun doute possible, sur le socle publié par Chr. Llinas. Ainsi, de cette base de trépied hexagonale du Sanctuaire, il ne manque plus que le couronnement mouluré, qui semble avoir irrémédiablement disparu. Architecturalement, cette base 10 est identique à celle de l’allée des processions, quoique légèrement plus petite. Elles datent probablement toutes les deux du iie s.200, si ce n’est de la fin du iiie s.201.
197. Dans ce cas, le lit de pose du bloc présente le départ du fût, voir par Ƈ. Petrakos (n. 165), no 515, avec photographie dans Amandry,
Ducat 1973, p. 36, fig. 19 ; autre exemple au Ptoion, Guillon 1943, no XXV. 198. Les seuls exemples de colonnes corinthiennes conservés in situ se trouvent à Athènes. Il s’agit des deux colonnes situées au-dessus du théâtre de Dionysos (P. Amandry [n. 165, 1976], p. 79-87) et qui ont par la suite été remployées (au moins l’une d’entre d’elle) pour supporter une statue. Couronnement imitant un chapiteau ionique : Ɗ. Stikas (n. 151) (avec description et relevés des chapiteaux corinthiens mentionnés ci-dessus, p. 162-163 et fig. 6-8, p. 164-166). 199. Llinas 2000. L’autre exemplaire, qui se trouve encore in situ devant le Portique Sud (GD 4), a été publié dans Amandry, Ducat 1973, p. 60-62 (base no 7). 200. Llinas 2000, p. 38. 201. En effet, la base qui se trouve devant le Portique Sud ne peut avoir été placée à cet endroit avant la construction de l’édifice, ellemême approximativement datée du milieu du iiie s. (voir GD 3).
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3. 4.
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Destination et significations des offrandes de trépied à Délos
Les trépieds étaient généralement des symboles de victoire – agonistique202 ou guerrière – mais pouvaient, à l’occasion, devenir des offrandes à caractère politique, démontrant la richesse ou la puissance de telle cité ou de telle confédération203, ou encore être utilisés comme symbole de la Pythie et de l’Apollon de Delphes204. Qu’en est-il des trépieds monumentaux déliens décrits ci-dessus ? L’épigraphie délienne mentionne plusieurs types de trépieds. Ils sont décrits dans les comptes et les inventaires comme des trépieds chorégiques, des trépieds delphiques, ou de simples trépieds qui, faute de qualificatif explicite, semblent avoir été tout simplement votifs. Les trois plus anciennes mentions remontent au premier tiers du ive s. et ce sont d’ailleurs les seules occurrences pour toute l’époque classique205. Il s’agit, alors, peut-être exclusivement de trépieds chorégiques décernés comme prix aux concours musicaux organisés à l’occasion de la fête des Délia206. Ils constituaient des trophées de prix : 1 000 drachmes (pour la fabrication et le transport ?)207. L’usage de récompenser le chorège victorieux et de dédier les trépieds eux-mêmes semblent avoir été « importé » d’Athènes, au moment où la cité attique reprenait le contrôle du Sanctuaire en instaurant la seconde ligue de Délos et où, manifestement, elle restaura les Délia en les « atticisant »208. Les mentions de trépieds209 sont beaucoup plus nombreuses pour l’époque de l’Indépendance et pour celle de la colonie athénienne. Cependant, une majorité d’entre elles concerne soit des fragments de trépieds ou des trépieds cassés210,
202. Sur ce thème, voir par exemple H. W. Pleket « Games, Prizes, Athletes and Ideology: Some Aspects of the History of Sport in the
Greco-Roman World », dans J. König (éd.), Greek Athletics. Edinburgh Readings on the Ancient World (2010), p. 145-174. 203. C’est la thèse soutenue par N. Papalexandrou, « Boiotian Tripods. The Tenacity of a Panhellenic Symbol in a Regional Context », Hesperia 77 (2008), p. 251-282. Dans cet article, l’auteur propose notamment de voir les consécrations collectives de trépieds faites par la cité d’Acraiphia au Ptoion comme autant de manifestations de sa prospérité et de l’unicité de son territoire à la fin de l’époque archaïque (p. 262-266 et p. 269-271) ; et celles faites par la confédération béotienne au cours du iiie s. au Ptoion, à Platée, à Orchomène et à Thespies comme des proclamations monumentales de l’autorité politique et spirituelle de la confédération sur la région (p. 270-271). Cette interprétation spécifique, locale ou régionale, du symbolisme du trépied ne peut, cependant, être prouvée ailleurs en Grèce où, généralement, le matériel archéologique et épigraphique relatif aux trépieds est quantitativement bien moins important. 204. Sur le trépied comme symbole pythique, voir P. Amandry, « Sièges mycéniens et trépieds pythiques », dans ƚƣƯƭƥ ơƳƫ ƩƭƵ ƈƩǁƴƧƭƲư Ɗ. ƑƸƯƼưƠư ƨƭƥ Ʒƥ 60 ơƷƫ ƷƲƸ ƥưƥƶƮƥƹƭƮƲǀ ƷƲƸ ơƴƧƲƸ 1 (1986), p. 167-184. 205. ID 98 A, l. 32-33 et 38 (daté de 377/6). Mention isolée de trépied en 373/2 : ID 100, l. 40. Textes traduits dans V. Chankowski, Athènes et Délos à l’époque classique. Recherches sur l’administration du sanctuaire d’Apollon délien (2008), respectivement sous les numéros T4, p. 80 et T8, p. 81. Troisième mention isolée d’un trépied conservé dans l’Oikos des Naxiens, ID 104-29, l. 11. 206. Et c’est effectivement le cas, au moins, en ID 98 A, l. 32-33. Voir Amandry, Ducat 1973, p. 41 ; P. Wilson, The Athenian Institution of the “Khoregia” (2000), p. 201 et 294 ; S. Agelidis (n. 166), p. 21. 207. ID 98 A, l. 38. 208. V. Chankowski (n. 205), p. 122-124. 209. Dans les inscriptions déliennes les trépieds peuvent être mentionnés indistinctement comme ƷƴƣƳƲƸƵ ou ƷƴƭƳƲƨƣƶƮƲƵ. Ces deux termes semblent interchangeables. Ils ont pu désigner l’un et l’autre le même type d’offrande. C’est le cas, par exemple, pour celle d’Aristarchos : voir ci-dessous n. 219. 210. Trépieds cassés ou fragments de trépieds : – Chalcothèque : « ƷƴƭƳƲƨƣƶƮƲư ƲȺƮ ȆƺƲưƷƥ Ƴƿƨƥ », IG XI 2, 161 C, l. 100 = 164 B, l. 31 = 199 B, l. 86 ; « [Ư]ƩƳƣƨƥƵ ƺƥƯƮʙƵ DzƳɞ ƷƴƭƳƿƨƼƧ Ʈƥɜ DzƶƳƣƨƼư ƯƿƧƺƥƵ », IG XI 2, 161 C, l. 104 = 196, l. 6 = 199 B, l. 86 = 219 B, l. 85 ; « ƷƥƭưƣƨƭƲư ȱ DzươƬƩƶƥư [Ʋȟ ƇǀƦƯƭ]Ʋ[ƭ Ʈƥɜ?] Ʒ[ƴ]ƭ[ƳƲ]ЋƣƶƮƲƧ ƺƥƯƮƲ˅ư », IG XI 2, 164 B, l. 4 ; « [ƶƮơƯ?]ƲƵ ƷƴƣƳƲƨƲƵ », ID 372 B, l. 31 ; – Temple d’Apollon : trépied refondu sous forme de lingots, « Ʒɖ ƶƸƶƷƥƬơưƷƥ uƩƷɖ ƷƲ˅ ƺǀuƥƷƲƵ ƷƲ˅ DzƳɞ ƷƲ˅ ƷƴƣƳƲƨƲƵ », ID 385 Aa-e, l. 49 = 399 B, l. 28 = 421, l. 52 = 439 a, l. 23 = ID 442 B, l. 24-25 = 453 B, l. 20 = 455 Ba, [l. 25] = 461 Ba, l. 31 = 465 e, l. 16 ; « Ʒɖ DzƳɞ ƷƲ˅ ƷƴƣƳƲƨƲƵ Ʈƥɜ ƷʨƵ ƷƴƥƳơƪƫƵ ƻƢƧuƥƷƥ DzƴƧƸƴʙ, ȯƯ. », ID 427, l. 10 = 428, l. 2 = 439 a, l. 80 = 442 B, l. 89 = 443 Bb, l. 16 = 448 B, l. 11 ; « ƷƴƣƳƲƨƥ DzƴƧƸƴƲ˅ư, ȱư ƳƥƴơƨƼƮƥư ȟƩƴƲƳƲƭƲɜ ƊȺƦƲƩɠƵ Ʈƥɜ ƕƥƴuƩưƣƼư, ǶƶƷƥƷƲư », ID 442 B, l. 148 ; « ƷƴƣƳƲƨƥ ƳƥƯƥƭɞư ƳƩƴƭƫƴƧƸƴƼuơưƲư ƲȺƺ ȳƯƲư, ƷƲ˅ ƨɘ ƳƲƨɞƵ ƷƲ˅ ȃưɞƵ Ʒɚư DzƮƴƿƦƥƶƭư ƲȺƮ ȆƺƲưƷƥ, Ʒɚư ƨɘ ȻƳƿƷƸƻƭư ƶƭƨƫƴʙư », ID 1403 Ab I, l. 70 = 1423 Aa I, l. 10 = 1429 B I, l. 38 = 1432 Ab II, l. 15 = 1441 A II, l. 63 = 1449 Aab II, l. 141 = 1450 A, l. 161 ; – Artémision : « ƷƴƣƳƲƨƥ DzƴƧƸƴƲ˅ư, ǶƶƷƥƷƲư », ID 443 Bb, l. 66 ; – Oikos des Andriens : « [ƳƩƴƭ]ƮƩƹƥƯƥƣƥƭ ȎƺƴƩƭƼuơưƥƭ [Ʈ]ƥɜ ƷƴƣƳƲƨƲƵ ƳƿƨƩƵ ƷƠƯƥưƷ[ƥ] Ʒƴƣƥ », ID 1400, l. 12, = 1409 Ba II, l. 30 = 1410 a, l. 8 ; – édifice indéterminé : « ƷƴƭƳ[ƿƨ]Ƽư ƮƥƷƠƧuƥƷƥ ƳƥưƷƲƨƥƳƠ », ID 1400, l. 24 ; « ƮǀƮƯƲƵ DzƳɞ ƷƴƣƳ[Ʋƨ]ƲƵ ǶƶƷƥƷƲƵ БЈѶ uƸ..ƶƭƵ », ID 1400, l. 34.
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LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
soit des trépieds complètement anonymes211. Le terme est aussi employé dans la description de divers objets montés sur des supports à trois pieds212. En 304, les hiéropes déliens payent la fabrication d’un trépied213, probablement pour récompenser le vainqueur de quelque concours chorégique. C’est l’unique mention de ce genre pour l’époque de l’Indépendance. Le trépied dédié par Stésiléos au début de l’Indépendance et conservé à l’époque athénienne dans le Temple d’Apollon214 est peut-être, lui aussi, un trépied chorégique. En effet, ce Délien, bien connu par ailleurs pour avoir été archonte en 305215, fondateur de l’Aphrodision (GD 88)216 et de la fête des Stésiléia en 302217, fut aussi chorège lors des Apollonia de 284218 et chorège de tragédies en 280219. Ce trépied avait des pieds en forme de patte de lion et il se pourrait donc bien que l’une ou l’autre de nos bases quadrangulaires ou circulaires soit celle qui fut consacrée par Stésiléos. Laquelle ? On ne saurait malheureusement choisir. Les mentions de trépieds delphiques ont été rassemblées par Ph. Bruneau220. Ce dernier explique que le terme ƷƴƣƳƲƸƵ ƨƩƯƹƭƮƿƵ est devenu « un terme typologique » qui, désignant dans un premier temps le trépied de Delphes, décrit ensuite « une sorte de trépied utilisé ou non comme ex-voto221 ». Malheureusement, on ne connaît pas dans le détail les caractéristiques précises qui font qu’un trépied est « delphique » ou non. Ils pouvaient être munis d’une base, comme cela est souligné dans la description de l’offrande d’Ellénos, et être de bronze ou d’argent. Voilà tout ce que nous apprennent les inscriptions déliennes sur la forme de ces trépieds. On ne connaît pas non plus les circonstances de ces offrandes. En effet, ce type de trépied fut dédié à Délos dans divers sanctuaires et on ne peut donc l’associer au Pythion délien ou à la Pythaïde délienne222 comme il aurait paru logique. De plus, ils pouvaient être dédiés par des particuliers ou encore par le chœur des Déliades, engagé par des théôres. Le qualificatif ƨƩƯƹƭƮƿƵ demeure donc pour le moins obscur.
211. Trépieds anonymes : – Oikos des Andriens : « ЛИƣƳƲƨƥ ЗƩƴАЎ[ƴƧƸƴƼuơưƲư] », ID 359 B, l. 9 = 366 A, l. 52 = 385 Af, l. 3 = 439 b, l. 4 = 442 B, l. 157 = 443 Bb, l. 80 = 457, l. 8 ; – Artémision : « [ƶɠư? Ʒ˒ƭ] ƷƴƣƳƲƨƭ Ʒ˒ƭ ȂƳƭƺƴǀƶƼƭ », ID 442 B, l. 197 = 443 Bb, l. 121 = 444 B, l. 40 ; « ƷƴƣƳƲƨƥ DzƴƧƸƴƲ˅ư Ʈƥɜ Ʒɞ ƳƩƴƭƧƩưƿuƩ[ưƲư ƺǀuƥ Ʈƥɜ ƨƲƮƭuƩʶƥ ƎƎƎ », ID 443 Bb, l. 60 ; – Kyntion : « ƷƴƭƳƿƨƭƲư », ID 1442 A, l. 80. 212. Objets montés sur des trépieds : – Sarapieion : offrandes diverses, ID 1417 A II, 1. 51-53 = 1435, l. 7 ; – Temple d’Apollon : « ƷƴƣƳƲƨƥ ƯƣƬƭưƲư Ƴ[ƿƨƥƵ] Ȇƺ[ƲưƷƥ] ƳƸƱƣưƲƸƵ », ID 1428 II, l. 43 = 1443 A II, l. 49 = 1450 A, l. 197 ; « Ʈƥɜ ȂƳɜ ƷƲ˅ ƷƴƣƳƲƨƲƵ ƷƲ˅ ƯƭƬƣưƲƸ ƳƷơƴƸƱ ƧƲƴƧƿưƲƵ ȏ DzƳɞ ƷƲ˅ ȂƳƭƶƳƠƶƷƴƲƸ ƷƲ˅ ƬƸƴǁuƥƷƲƵ Ʈƥɜ ƨƴƠƮƲưƷƲƵ ƮƩƹƥƯɚ », ID 1428 II, l. 65 = 1429 B II, l. 11 = 1433, l. 13. 213. IG XI 2, 144 B, l. 24-25, au chapitre des dépenses, on lit : « [Ʒ]ƴƣƳƲ[ƨƥ]Ƶ (?) ȂƳƭƶƮƩƸƠƶƥưƷƭ ȗƴƥ[ƮƯƩƣƨƫƭ] ». 214. « ƷƴƣƳƲƨƥ ƳƩƴƭƫƴƧƸƴƼuơưƫư ƯƩƲưƷƿƦƥƶƭư ȆƺƲưƷƥ, DzưƠƬƫuƥ ƗƷƫƶƣƯƩƼ », ID 1429 B I, l. 32 = 1403 Ab I, l. 68 (?) = 1423 Aa I, l. 5-6 (?) = 1432 Ab II, l. 10-11 = 1441 A II, l. 58-59 = 1449 Aab II, l. 137 = 1450 A, l. 159. 215. IG XI 4, 1067 b, l. 5 ; IG XI 2, 117, l. 20 ; 122, l. 31 ; 124, l. 33. 216. Dans lequel il consacra une statue de marbre représentant Aphrodite (ID 290, l. 151, 153) et devant lequel il dédia les statues de ses parents (IG XI 4, 1166 et 1167). 217. IG XI 2, 226 B, l. 8 ; 287 B, l. 129 ; ID 298 A, l. 96 ; 313 a, l. 78 ; 320 B, l. 43 ; 372 Bc, l. 9, 12, 13 et 15-19 ; 379, l. 3 et 6 ; 442 B, l. 112, 127, 131 ; 443 Ba I, l. 7 ; 1441 A II, l. 101, 114, 115 ; 1443 A I, l. 38 ; A II, l. 31, 55 ; 1450 A, l. 167, 185, 202. 218. IG XI 2, 105, l. 5. 219. IG XI 2, 107, l. 13. 220. Bruneau 1970, p. 127, n. 6, fournit une liste des trépieds delphiques connus par les inventaires : – Chalcothèque : « ƨƩƱƭʙƵ ȂƳɜ ƷʨƵ ƳƴǁƷƫƵ ƬƢƮƫƵž ƷƴƣƳƲƨƩƵ [ƨƩƯƹƭ]ƮƲɜ », ID 372 B, l. 27 ; – Temple d’Apollon : « ƷƴƭƳƿƨƭƲư ƨƩƯƹƭƮƿư, DzưƠƬƩuƥ ǺƴƭƶƷƠƴƺƲƸ », ID 442 B, l. 39 = 461 Ba, l. 45-46 = « ƷƴƭƳƲƨƣƶƮƲư ƨƩƯƹƭƮƿư, DzưƠƬƩuƥ ǺƴƭƶƷƠƴƺƲƸ », ID 1432 Bb II, l. 48 = 1439 Aa I, l. 19 (?) = 1441 A I, l. 15 = 1449 Aa I, l. 34 (?) = 1450 A, l. 20 ; – Prodomos du Temple d’Apollon : « ƷƴƣƳƲƨƥ ƨƩƯƹƭƮƿư, DzưƠƬƫuƥ ƉƫƯƭƠƨƼư, ƺƲƴƩʶƲư ȂƳƭƨƿưƷƼư ƬƩƼƴ˒ư Ʒ˒ư ȂƮ ˋƿƨƲƸ », ID 1423 Ab II, l. 3-4 = ID 1432 Bb II, l. 20 = 1449 Aa I, l. 18 = 1450 A, l. 12 ; – Chalcothèque ou Temple d’Apollon : « ƮǀƮƯƲư DzƳɞ ƷƴƣƳƲƨ[Ʋ]Ƶ ƨƩƯƹƭƮƲ˅ », ID 1403 Bb, l. 17 ; – Dromos du Sarapieion C : « ƷƴƭƳƲƨƣƶƮƲƸƵ ƨƩƯƹƭƮƲɠƵ ƨǀƲ ȂƳɜ ƦƠƶƩƼƵ, ɍư ȯ ƩȥƵ ƲȺƮ ȆƺƩƭ Ʒɞư ƮƿƶuƲư, DzưƠƬƩuƥ ȍƯƯƫưƲƵ », ID 1416 A I, l. 26 = 1417 B I, l. 26 = 1442 A, l. 13 = 1452 A, l. 24 ; – édifice indéterminé : au moins trois trépieds delphiques, ID 1406 A, l. 9 et 13. À ces mentions, il faut ajouter la dédicace de la base dédiée par Cléopâtre à son mari Dioskouridès, ID 1987, qui rappelle l’offrande de deux trépieds en argent faite par ce dernier sous l’archontat de Timarchos (138/7) et commentée par Bruneau 1970, p. 127-128. 221. Bruneau 1970, p. 128, n. 1. 222. Bruneau 1970, p. 128-137.
TYPOLOGIE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
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Enfin, le seul trépied – et non le moindre – mentionné dans les inscriptions qui ne soit ni chorégique ni delphique et dont le nom du donateur est connu, n’est autre que celui dédié par Arsinoé Philadelphe en 274 et conservé dans le Temple d’Apollon223. Ainsi, ces bases de trépieds et a fortiori les trépieds qui y étaient fixés, en l’absence de toute dédicace, peuvent entrer indistinctement dans l’une ou l’autre de ces catégories : chorégiques, delphiques ou simplement votifs224. La localisation des blocs peut-elle nous apporter d’autres indices sur la destination de ces monuments225 ? Les différents fragments qui composent les bases 1 et 2 ont été retrouvés dispersés entre la région du Pythion (GD 42) et l’aire dallée d’époque mycénienne (derrière GD 14)226, les bases 3 et 4 dans la Graphè (GD 35) et l’Oikos anonyme GD 43. Les bases 5, 6 et 7 se trouvent toutes devant le Portique d’Antigone (GD 29). La base 8 a été découverte à l’Est du Monument des taureaux (GD 24) et la base 9 dans le Bouleutérion (GD 21), alors que les deux fragments de la base 10 ont été trouvés respectivement au Nord-Ouest du Temple des Athéniens (GD 12) et au Nord du Bouleutérion (GD 21). La dispersion des blocs qui composent les bases 1-4, quadrangulaires, semble indiquer que celles-ci se trouvaient à l’origine dans la région de l’Artémision ou dans celle du Pythion, avant d’être brisées et/ou remployées dans des constructions plus tardives. Associer ces bases au Pythion est très tentant dans la mesure où le trépied est un symbole delphique important. Cependant, les bases 1 et 2, doivent certainement remonter au ve s. alors que le Pythion ne fut construit qu’au ive s. L’hypothèse demeure donc plausible pour les seules bases 3 et 4, alors que la disposition des bases 1 et 2 reste toujours aussi mystérieuse. Les bases 5-9, circulaires, se trouvent quant à elles en périphérie du Sanctuaire, comme si elles avaient été disposées à l’origine en dehors de celui-ci. Les bases 5-7, en particulier, sont regroupées devant le Portique d’Antigone. Est-ce là le signe que ces bases bordaient les espaces de circulations aux abords du Sanctuaire à l’époque classique ou au début de l’époque hellénistique, comme dans les cas de la rue des trépieds à Athènes227 ou des alignements du Ptoion228 ? Enfin, la base 10, hexagonale, semble provenir d’un des Temples et correspond peut-être à l’une ou l’autre des offrandes recensées dans ces bâtiments.
223. Llinas 2000, p. 38 ; Bruneau 1970, p. 518 ; « ƷƴƣƳƲƨƥ ƳƩƴƭƫ]ƴƧƸƴƼuơ[ưƲư], ƦƥƶƭƯƣƶƶƫƵ ǺƴƶƭưƿƫƵ DzưƠƬƫuƥ », IG XI 2, 199 B, l. 70 = 203 B, l. 41 = ID 298 A, l. 23 = 310, [l. 11]. 224. S. Agelidis (n. 166), p. 34, estime que l’ensemble des bases de trépied trouvées à Délos sont chorégiques et ont été décernées comme prix des Apollonia, car, selon l’auteur, les piliers supportant des phallus (Kat. nos 156-157) sont réservés aux vainqueurs des Dionysies (inscriptions commentées p. 109-110). L’argument reste faible et simplificateur puisque les textes sont muets sur les prix accordés lors de ce dernier concours. 225. Voir plan de répartition des blocs pl. 105, 4. S. Agelidis (n. 166), p. 125-127, remarque justement que toutes les bases de trépied de Délos se trouvent dans le Sanctuaire d’Apollon ou à proximité, sans tirer toutefois de conclusions sur ce regroupement qui ne peut être fortuit. 226. D’après Amandry, Ducat 1973, p. 41, la base 1 (bloc 1B033) a été « recomposée de deux fragments, dont le plus grand se trouvait en 1963 sur l’aire dallée d’époque mycénienne, près de l’angle Nord-Ouest du temple de pôros, et le plus petit dans un dépôt de marbres à l’Est des monuments aux hexagones » ; p. 45, la base 1 (bloc 1B035) est « recomposée de deux fragments, retrouvés en 1963 respectivement aux mêmes endroits que les fragments de 5a [base 1, bloc 1B033] » ; p. 48, la base 2 est « recomposée de trois fragments, dont le plus grand se trouvait en 1963 sur l’aire dallée, et les deux petits (résultant du bris récent d’un seul fragment) dans un dépôt de marbres au Nord-Est des monuments aux hexagones ». 227. Sur l’organisation de la rue des trépieds, voir E. Greco, « Tripodes, Appunti sullo sviluppo urbano di Atene », Annali dell’Istituto Universitario Orientale di Napoli 8 (2001), p. 25-38 ; Ch. Schnurr, « Zur Topographie der Theaterstätten und der Tripodenstrasse in Athen », ZPE 105 (1995), p. 139-153 ; Ɔ. Choremi-Spetseri, « ƌ ƲƨƿƵ ƷƼư ƘƴƭƳƿƨƼư Ʈƥƭ Ʒƥ ƺƲƴƫƧƭƮƠ uưƫuƩƣƥ ƶƷƫư ƥƴƺƥƣƥ ƆƬƢưƥ », dans W. D. E. Coulson et al. (éds.), The Archaeology of Athens and Attica Under the Democracy. Proceedings of an International Conference Celebrating 2500 Years since the Birth of Democracy in Greece, Held at the American School of Classical Studies at Athens, December 4-6, 1992 (1994), p. 31-42, et Ə. ƒ. Kazamiakis, « ƌ ƲƨƿƵ ƷƼư ƘƴƭƳƿƨƼư - ƷƩƺưƭƮƠ Ʈƥƭ ƮƥƷƥƶƮƩƸƥƶƷƭƮƠ ƶƷƲƭƺƩƣƥ », ibid., p. 43-44. 228. Guillon 1943, I, pl. VI, et II, pl. VII, IX-X ; J. Ducat (n. 8), pl. A et B.
CONCLUSIONS L’étude des « petits » monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon à Délos, réalisée dans ce volume d’un point de vue formel, complète l’exploitation historique des documents qui a été faite dans le tome I (EAD XLIV). En effet, ce n’est que joints aux autres recherches que notre équipe a menées, sur les périboles, les entrées, les statues, les textes littéraires ou épigraphiques, que ces monuments prennent véritablement leur place dans le panorama d’ensemble du développement du Hiéron de l’Apollon délien. Nous nous contenterons, ici, de souligner quelques aspects qui font l’originalité de cette série. Rappelons tout d’abord que ces monuments sont, en nombre, les plus importants du Sanctuaire. Ces deux cents monuments – au moins – répartis sur neuf siècles permettent de dresser des plans historiques (pl. 106-110 ; t. I, pl. 74-80), dont on ne disposait pas jusqu’à présent, qui donnent une image renouvelée du Sanctuaire, témoignant de son extension et de son développement. Certes, des incertitudes subsistent sur l’interprétation de certaines fondations, mais elles sont plutôt rares et ne gênent pas les tentatives de restitution, comme celles que nous avons données en 3D (t. I, pl. 84-90). On soulignera aussi les différences selon les époques : les « petits » monuments sont plutôt rares jusqu’à la fin de l’époque classique et la pratique se développe surtout pendant l’époque hellénistique. L’étude des multiples caractères architecturaux des monuments votifs et honorifiques du Sanctuaire d’Apollon apporte des résultats variés. Les matériaux proviennent de différents horizons, à l’exception de ceux ayant servi pour les substructions, granit ou schistes divers, les carrières locales ne fournissant pas de marbre de qualité ; mais on exploite aussi quelques veines de calcaire à Délos ou à Rhénée. Marbres de toutes les couleurs, du noir au rouge, distinguent les bases ou les piédestaux autant que les sujets qu’ils portent ; la variété des formes et des qualités de pierre (bleu de la Base de Philétairos et rose d’un pilier attalide ?) créaient un paysage sacré pittoresque et coloré (voir t. I, pl. 88, 1 et 2). La typologie des monuments du Sanctuaire délien montre certainement une diversité et une richesse insoupçonnées jusqu’à présent. La palette des techniques et des formes utilisées dans le téménos n’a rien à envier aux autres grands sanctuaires du monde grec. Sur ce plan, le Sanctuaire d’Apollon se place une fois de plus en position de carrefour, de lieu d’échanges et de transferts des techniques, des modes et des styles architecturaux. Les artisans et les artistes, comme les matériaux, avaient des origines variées. Les modèles de monuments sont empruntés au répertoire courant ; il n’y a pas de créations originales, même si certaines offrandes se distinguent du lot commun. Ainsi, à l’époque archaïque, le Colosse des Naxiens, par sa taille et son attitude, ou la base d’Euthykartidès (ID 1), avec ses trois protomés, n’ont guère d’équivalent ailleurs. À l’époque classique, citons les grands trépieds, que l’on aimerait bien placer dans le Hiéron avec plus de précision, ou le Palmier de bronze de Nicias. L’époque hellénistique apporte, elle-aussi, son lot de monuments singuliers, notamment ces offrandes dynastiques, exaltant les familles royales (base des Progonoi, M165, ou Base de Philétairos, M085) ; mais, à la différence de Delphes, les consécrations « guerrières », à l’occasion de victoires, sont plutôt rares en dehors de la Base aux trophées (M045), le Monument des taureaux, commémorant la bataille de 306, ne pouvant passer pour un « petit » monument et le mémorial de Sellasia n’ayant pas de place bien fixée, dans ou hors du Hiéron ; à la différence aussi d’Olympie, les consécrations agonistiques semblent limitées à la période classique. Surtout, la restitution des colonnes votives dont on a identifié une vingtaine de spécimens, de tous les styles, est un des apports les plus intéressants, modifiant l’image du Sanctuaire, car elle donne une vision en hauteur de
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LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
l’Apolloniôn que, jusque-là, on ne pouvait guère apprécier qu’en plan. Ce mode de présentation des statues, bien connu depuis l’époque archaïque, est largement utilisé à l’époque hellénistique, les rois, puis les particuliers (voir pl. 100) voulant être vus de loin et souhaitant sans doute écraser par la taille de leurs offrandes celles consacrées par leurs rivaux. Les types de monuments votifs ou honorifiques sont adaptés au souci d’ostentation du commanditaire : le monument à deux colonnes qui portait peut-être la statue d’Alexandre et d’un diadoque, et que nous proposons de replacer en façade du Pythion (t. I, pl. 87, 1-2), occupe la tête de la série dans la première moitié du iiie s. (M039 ; IG XI 4, 1072). Les « petits » monuments participent donc à ces rivalités entre diadoques, au besoin de publicité et d’ostentation des rois et des riches particuliers qui reprennent les modes royales (les exèdres familiales font tardivement leur entrée dans le Hiéron). Cette prise en main du Sanctuaire d’Apollon par les puissances politiques, intervenant dans son extension et dans son organisation, est développée dans les synthèses historiques du tome I. Le Sanctuaire d’Apollon à Délos offre, avec Delphes et Olympie, un répertoire de monuments étonnants par leur diversité de formes et de sujets. Ce ne fut sans doute pas un centre de créations exceptionnelles (rien de comparable aux exèdres de Delphes ou à la Victoire de Samothrace), mais il offre un éventail complet de ce qui se faisait couramment de mieux en Grèce du viie au ier s. av. J.-C.
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Indices
1.
Index I. Liste des Monuments
1. 1.
Les monuments répertoriés dans GD
No GD Noms des monuments 2
Agora des Hermaïstes ou des Compétaliastes 82 n. 72, 102, 105-107, 110-114, 121 n. 24, 155
3
Portique de Philippe
4 n. 10, 15, 38 n. 124, 69, 76-78, 81 n. 70, 82 n. 72, 87, 90 n. 112, 91, 102, 104-107, 109-110, 113, 114 n. 181, 118 n. 3, 154 n. 160, 162 n. 201
4
Portique Sud
38, 69, 72, 79, 82 n. 72-73, 85 n. 84, 104-110, 112-113, 121 n. 24, 131, 155, 162 et n. 199 et 201
5
Propylées
7, 10, 14, 25, 34 n. 99, 79 n. 49, 94 n. 130, 103-104, 108-111, 131, 144, 145 n. 112
6
Oikos des Naxiens
7, 24, 29, 31-32, 71 n. 17-18, 80, 83 n. 77, 86 n. 91, 121 et n. 24, 137, 143 et n. 100, 163 n. 205
9
Colosse des Naxiens (M072)
3, 5, 10 et n. 5, 13 et n. 17, 29, 30-32, 78 et n. 39, 81 n. 66, 119, 159, 167
10
Base de Philétairos de Pergame (M085)
3, 24, 35-36, 38, 76, 79, 94-95, 97, 104, 111-112, 127-128, 155, 167
11
Pôrinos naos
14, 24, 28, 36, 38, 40 n. 131, 57, 69, 71, 75-76, 89, 92, 94, 114, 145 n. 112, 154, 155
12
Temple des Athéniens
24, 35, 57, 71, 75-76, 79, 80, 85 n. 84, 92, 94, 98 n. 138, 100, 104, 111, 145, 165
13
Grand Temple
22, 24 et n. 58, 28, 32, 34, 57, 59, 69, 74, 78, 81, 82 n. 73, 83 n. 77, 85, 92, 98 n. 138, 100, 104-107, 109, 112, 119, 144
14
Pilier en marbre rose (M088)
37-38, 67, 83, 90, 92, 114-115, 154, 165, 167
16
Trésor 5
24, 43, 45, 57, 69, 71, 79, 85 n. 84, 92
17
Trésor 4
43, 57, 69, 82 n. 73, 92, 108
18
Trésor 3
43, 57, 69, 82 n. 73, 92, 108
19
Trésor 2
57, 58, 69, 92, 100 et n. 146, 128
20
Trésor 1
57-58, 69, 92
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
174
21
Bouleutérion ou Édifice Ɖ
57, 59 et n. 242, 78, 119, 135, 145, 160, 162, 165
22
Prytanée
60 et n. 248, 69, 71, 76, 78-79, 82 n. 73, 103-104, 106, 108109, 111, 113, 131, 143 n. 103
23A
Autel anonyme
71 n. 18
23B
Autel anonyme
71, 83 n. 77
23D
Autel hellénistique
76
23E
Autel de Zeus Polieus et d’Athéna Polias
62, 71 n. 18, 79
23F
Sékos hypètre
78
25
Autel hellénistique
26, 71 n. 22
27
Exèdres du Nord-Est (M160-161 et M163)
53-54, 68, 82, 84, 96-97, 101 n. 154, 105, 113, 131-132
28
Monument de C. Billiénus (M159)
52, 73, 80, 82, 105, 110, 117, 127
29
Portique d’Antigone
4 n. 10, 5, 24, 43-45, 49, 50 n. 182, 54-55, 56 n. 229, 74, 76, 79 n. 52, 82 n. 72, 83 n. 77, 88, 95, 97, 104, 112, 118 n. 3, 132, 165
30
Kréné Minoé
143 n. 103, 153 n. 149
31
Monument des Progonoi (M165)
3, 5, 24, 28, 36 et n. 110, 54-55, 72, 74, 76, 79, 86 n. 91, 87, 88 et n. 97, 95-97, 104, 111-112, 127-128, 167
32
Tombeau ou Théké des Vierges Hyperboré- 43, 134 ennes Opis et Argé
35
Graphè
42, 79, 92, 143 n. 103, 158-159, 165
36
Stoa des Naxiens
7-9, 13-18, 20, 23, 69, 71 n. 17-18, 72, 74, 76, 79, 107, 143 n. 100
37
Palmier de Nicias (M011)
3, 5, 9, 10-11, 13 n. 17, 20 n. 35, 30 n. 69, 31, 32 et n. 86, 55, 70, 72, 89-93, 99, 101, 107, 133-134, 167
38
Pilier d’Antiochos III (M043)
3, 5, 22 et n. 52, 23, 67, 80, 133 n. 65
38.1
Base aux trophées (M045)
23-24, 133, 167
39
Autel de cornes (Kératôn)
5, 7, 16-19, 21, 22-24, 27-29, 80, 87-88, 93, 135, 140, 143, 157 n. 172, 160 n. 188
40
Temple G
7, 69
42
Pythion
7, 10, 19, 20 et n. 37, 75-76, 79 et n. 49, 83 n. 77, 85 n. 84, 92-93, 133-134, 145-146, 150, 157 et n. 180, 160 n. 187, 164165, 168
43
Édifice Sud
7, 18, 71, 79, 158, 165
44
Monument aux hexagones
7, 71 n. 19, 79, 91 n. 116, 165 n. 226
46
Artémision
24, 29, 31, 39-42, 69, 72, 74, 77, 82 n. 72, 83, 85 et n. 84, 88 et n. 98, 96-97, 135 n. 79, 137, 147, 151-152, 159, 163 n. 210, 164 n. 211, 165
47
Ekklèsiastèrion
79
48
Hestiatorion de Kéos (?)
134
49
Agora de Théophrastos
82 n. 72, 102, 104, 110-113
50
Salle hypostyle
27 n. 63, 69, 72, 79 n. 52, 85 n. 84, 91, 113, 143, 146, 160 n. 189
INDICES
175
51
Dôdékathéon
69, 71 et n. 22, 79 n. 46, 92-93, 102-103, 108, 137
52
Agora des Italiens
52, 80, 87 et n. 94, 102, 120 n. 11
53
Létôon
71 n. 18, 79
66
Palestre de granit
72, 106
68
Autel dit « d’Anios »
79, 83 n. 77
73
Temple Replat
71
74
Archégésion
71 et n. 18
76
Gymnase
30, 75, 102, 105, 111, 132
84
Agora des Déliens
69, 72, 75, 80, 94, 102-106, 108, 111, 113, 120 n. 11, 131, 154 n. 160
88
Aphrodision (Stésiléos)
69, 92-93, 164
94
Monument de Mithridate
90 n. 112, 92 n. 119
101
Héraion
69, 71, 78, 92, 103, 108, 143 n. 103
114
Théâtre
72, 77 et n. 37, 79 et n. 52, 102, 112
125
Temple d’Asklépios
71-72
126
Leucothion
80
1. 2.
Nomenclature des monuments de Délos cités dans le volume
Agora des Hermaïstes ou des Compétaliastes ........ GD 2
Grand Temple ....................................................GD 13
Agora de Théophrastos ....................................... GD 49
Graphè ................................................................GD 35
Agora des Déliens ou Agora tétragone ................GD 84
Hestiatorion de Kéos (?) ......................................GD 48
Artémision .........................................................GD 46
Base aux trophées (M045) ............................... GD 38.1
Autel archaïque anonyme ................................ GD 23A
Monument aux hexagones ..................................GD 44
Autel anonyme .................................................GD 23B
Monument de C. Billiénus (M159) ....................GD 28
Autel de Zeus Polieus et d’Athéna Polias ...........GD 23E
Monument des Progonoi (M165) ........................GD 31
Autel d’Athéna et d’Apollon Paiôn .................. GD 23C
Oikos des Naxiens ................................................. GD 6
Autel de cornes (Kératôn) ....................................GD 39
Palmier de Nicias (M011) ..................................GD 37
Autel hellénistique ...........................................GD 23D
Pilier d’Antiochos III (M043) ............................GD 38
Autel hellénistique ..............................................GD 25
Pilier en marbre rose (M088) .............................GD 14
Base de Philétairos (M085) ................................GD 10
Pôrinos naos ........................................................GD 11
Colosse des Naxiens (M072) ................................GD 9
Portique de Philippe .............................................GD 3
Dôdékathéon .....................................................GD 51
Portique Sud ........................................................GD 4
Hestiatorion de Kéos (?) ......................................GD 48
Propylées ..............................................................GD 5
Édifice Ɖ ou Bouleutérion .................................... GD 21
Prytanée .............................................................GD 22
Édifice Sud .........................................................GD 43
Kréné Minoé .......................................................GD 30
Ekklèsiastèrion .....................................................GD 47
Pythion ..............................................................GD 42
Exèdres du Nord-Est (M160-161 et M163) .......GD 27
Salle hypostyle ....................................................GD 50
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
176
Héraion ............................................................GD 101
Trésor 1 ..............................................................GD 20
Sékos hypèthre ..................................................GD 23F
Trésor 2 ..............................................................GD 19
Stoa des Naxiens .................................................GD 36
Trésor 3 ..............................................................GD 18
Temple des Athéniens .........................................GD 12
Trésor 4 ..............................................................GD 17
Temple G ...........................................................GD 40
Trésor 5 ..............................................................GD 16
1. 3.
Monuments votifs et honorifiques (M001-190)*
* Les citations en gras renvoient à la notice du monument concerné. M001 ....................................................7-8, 66, pl. 1, 1
M024 ................................................ 15-16, 70, pl. 6, 2
M002 ..............................................7, 8, 70, 72, pl. 1, 2
M025 ................................ 16, 63, 83, 84, 94, 124, 125, pl. 6, 3, pl. 46
M003 ..................................................8, 67, 69, pl. 1, 2 M004 .................................................. 8, 70, 72, pl. 1, 3 M005 ..................................................8, 10, 72, pl. 1, 4 M006 ...............................................8-9, 70, 72, pl. 1, 5 M007 ....................................................8, 9, 66, pl. 1, 6 M008 .................................................. 9, 10, 66, pl. 2, 1
M026 ..............................................16, 66, 100, pl. 6, 4 M027 ................................................16, 17, 66, pl. 6, 5 M028 ................................... 16-17, 21, 69, 87, 88, 100, pl. 7, 1, pl. 41 M029 .............................................17, 75, 76, pl. 7, 2-3 M030 ................................................17, 18, 66, pl. 7, 4
M009 ......................................8, 9-10, 11 n. 12, 72, 74, 81, 82, 89 n. 103, 95, 97, 132, pl. 2, 2-4, pl. 47
M032 ........................................ 17-18, 70, 128, pl. 7, 6
M010 .............................................10, 70, 72, pl. 2, 5-6
M033 ................................................18, 73, 74, pl. 8, 4
M011 ........................................3, 5, 9, 10-11, 13 n. 17, 20 n. 35, 30 n. 69, 31, 32 et n. 87, 55, 70, 72, 89, 90, 91, 92, 93, 99, 101, 107, 133, 134, 167, pl. 3, 1-3, pl. 44-45
M034 .........................18, 75, 76, 92, 93, pl. 8, 5, pl. 45
M031 ..........................................17, 21, 70, 72, pl. 7, 5
M035 ................................................ 18-19, 75, pl. 8, 6 M036 ........................................ 19, 73, 74, 100, pl. 9, 1 M037 ................................................19, 70, 72, pl. 9, 2
M012 .............................. 10, 11-12, 13, 72, 74, pl. 3, 4
M038 ................................................19, 21, 67, pl. 9, 3
M013 .................................. 12, 13, 76, 77, 95, 97, 128, pl. 3, 5, pl. 47
M039 .................................... 19-21, 71 et n. 24, 72, 77, 85, 90, 91, 99, 145, 150-151, 168, pl. 9, 4, pl. 44
M014 ................................... 12-13, 75, 77, 95, 97, 128, pl. 3, 6, pl. 47 M015 ................................................13, 70, 72, pl. 3, 7 M016 .........................11, 12, 13-14, 30 n. 69, 32 n. 89, 67, 77, pl. 4, 1 M017 ......................13, 14, 67, 83, 84, 94, 124, pl. 4, 2
M040a-d .........................21-22, 81, pl. 9, 5-6 et 10, 1-2 M041a-b ............................................... 22, 66, 81, 100, 135, 137, pl. 10, 3-4 M042 ..............................................22, 23, 66, pl. 10, 5
M018 .......................14, 67, 83, 94, 124, pl. 4, 3, pl. 46
M043 ....................................... 3, 5, 22 et n. 52, 23, 67, 80, 133 n. 65, pl. 10, 6
M019 .............13, 14, 15, 75, 77, 90, 91, pl. 5, 1, pl. 44
M044 .............................................. 23, 70, 72, pl. 11, 1
M020 ......................... 13, 14-15, 67, 69, 133, pl. 5, 2-4
M045 ....................................23, 24, 133, 167, pl. 11, 2
M021 ................................................15, 72, 74, pl. 5, 5
M046 ..................................... 23-24, 67, 69, pl. 11, 3-4
M022 ......................................... 15, 17, 75, 76, pl. 5, 6
M047 ........................................23, 24, 25, 69, pl. 11, 5
M023 ................................................ 15, 70, 72, pl. 6, 1
M048 .........................................24-25, 77-78, pl. 11, 6
INDICES
M049 .................................................... 25, 69, pl. 12, 1 M050 ....................................................25, 69, pl. 12, 2 M051 ...............................25, 71-72, 135, 137, pl. 12, 3 M052 ................................................... 25, 69, pl. 12, 4 M053 ......................................25-26, 28, 77-78, 80, 82, 87-88, 115, 128, pl. 12, 5, pl. 41 M054 .................................................... 26, 75, pl. 13, 1 M055 .............................................. 26, 71-72, pl. 13, 2
177
M082 ......................... 34-35, 66, 95, 97, 115, 135, 137, pl. 21, 4, pl. 47 M083 ......................................... 35, 71-72, 83, 94, 128, pl. 22, 1, pl. 46 M084 .................................... 35, 71, 133-134, pl. 22, 2 M085 ............................3, 24, 35-36, 38, 76, 79, 94-95, 97, 104, 111-112, 127-128, 155, 167, pl. 22, 4, pl. 46-47
M056 ......................................26, 27, 76, 130, pl. 13, 3
M086 .................................... 36, 67, 94, 100, 115, 128, pl. 22, 3, pl. 46
M057 .........................................26-27, 77-78, pl. 13, 4
M087 ................................. 36-37, 67, pl. 23, 1, pl. 100
M058 ..............................26, 27, 76-78, 130, pl. 14, 1-2
M088 ................................... 37-38, 67, 83, 90, 92, 114, 115, 154, 165, 167, pl. 23, 1, pl. 44, pl. 103
M059 ................................. 27, 28, 67, 80, 95, 107-108, 127-128, pl. 14, 3, pl. 47 M060 .............................................. 27, 29, 67, pl. 15, 1
M089 .............................38, 67, 82, 94, pl. 23, 3, pl. 46
M062 ..............................................28, 70, 72, pl. 15, 3
M090 ......................................38-39, 67, 79, 87-88, 94, 100, 115, 131, pl. 23, 4, pl. 41-42, pl. 46
M063 ............................................. 28, 70, 72, pl. 15, 4
M091 .............................39, 40 n. 130, 75, 77, pl. 23, 5
M064 ....................................................28, 66, pl. 15, 5
M092 ..................................... 39, 66, 83, 101, pl. 23, 6
M065 ...............................................28, 77-78, pl. 16, 1
M093 ......................................... 39, 66, 82-83, 90, 125, pl. 24, 1, pl. 44
M061 .......................... 28, 90, 92, 125, pl. 15, 2, pl. 44
M066 ................................................ 28, 76, pl. 16, 2-4 M067 ...........................................29, 70, 72, pl. 16, 5-6
M094a-b .................................39-40, 66, 80, 83, 95-97, 115, 128, pl. 24, 2, pl. 47
M068 .................................................... 29, 67, pl. 17, 1
M095 ....................................................40, 67, pl. 24, 3
M069 .............................................. 29, 75-76, pl. 17, 2
M096 ...................................................................40, 67
M070 ......................................29, 66, 81, 119, pl. 17, 3
M097 ...................................... 40, 67, pl. 24, 4, pl. 100
M071A-D ................................................ 29-30, 67, 75
M098 ............................................................. 40-41, 67
M072 .............................3, 5, 10 et n. 5, 13 et n. 17, 29, 30-32, 78 et n. 39, 81 n. 66, 119, 159, 167, pl. 17, 4-5 et 18, 1-3
M099 .....................41, 67, 82, 90, 125, pl. 24, 5, pl. 44 M100 ................... 41, 96-97, 115, 125, pl. 24, 6, pl. 47
M073 .........................................32, 67, 83-84, pl. 19, 1
M101 ................................................................. 41, 67
M074 ....................................................32, 67, pl. 19, 2
M102 ...................................................................41, 67
M075 ..............................................32, 67, 69, pl. 19, 3
M103 .............................................. 41, 73-74, pl. 24, 7
M076 ...............................33, 71-72, 80 n. 65, 82 n. 73, 100, 104, 109, 115, 123, 125, 128, pl. 19, 4
M104 ............................................ 41, 66, 132, pl. 25, 1
M077 ......................................32, 33, 73-74, 81, 92-93, 128-129, pl. 20, 1, pl. 45
M105 ....................................................41, 66, pl. 25, 2 M106 ...........................................................42, 88, 131 M107 .........................................................................42
M078 ...................... 33-34, 66, 79, 124-125, pl. 20, 2-3
M108 ...................................................................42, 67
M079 ...............................................34, 73-74, pl. 21, 1
M109 ....................................................42, 67, pl. 25, 3
M080 ..............................................34, 70, 72, pl. 21, 2
M110 ................................................... 42, 67, pl. 25, 4
M081 ..............................34, 76-78, 82, 87-88, 95, 125, pl. 21, 3, pl. 41, pl. 47
M111 ............................................42, 67, 132, pl. 25, 5 M112 .........................................42-43, 73-74, pl. 25, 6 M113 ....................................................43, 67, pl. 25, 7
178
M114 ..........................................................43, pl. 25, 8 M115 .................................................... 43, 66, pl. 26, 1 M116 ....................................................43, 67, pl. 26, 2 M117 ....................................................44, 68, pl. 26, 3 M118 ................................................... 44, 68, pl. 26, 4
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
M149 ....................................... 50, 68, 96-97, 115, 132, pl. 30, 4, pl. 48 M150 ....................................... 50, 68, 96-97, 115, 132, pl. 30, 5, pl. 48 M151 ............................................................. 50, 73-74
M119 .................................44, 73-74, 79, 125, pl. 26, 5
M152 ..........................................50-51, 68, 96-97, 130, pl. 30, 6, pl. 48
M120 ................................................... 44, 68, pl. 26, 6
M153 .........................................................................51
M121 ............................................ 44-45, 73-74, 81-82, 95-97, 132, pl. 26, 7, pl. 47
M154 .................................................... 51, 68, pl. 31, 1
M122 ...............................................45, 73-74, pl. 27, 1 M123 ...................................................................45, 73
M155 .....................................51 et n. 185, 68, pl. 31, 2 M156 ................................51 et n. 185, 73-74, pl. 31, 3
M124 ....................................................45, 76, pl. 27, 2
M157 ................................51-52, 68, 84, 85 n. 81, 107, 110, 124-125, pl. 31, 4
M125 ....................................................45, 68, pl. 27, 3
M158 ............................... 52, 73-74, 124-125, pl. 31, 5
M126 .................... 45-46, 73-74, 125, pl. 27, 4 et 28, 1
M159 ......................................... 52, 73-74, 80, 82, 105, 110, 117, 127, pl. 31, 6
M127 ..........................................45-46, 61, 90-91, 125, pl. 27, 4 et 28, 2, pl. 44 M128 .................... 45-46, 73-74, 125, pl. 27, 4 et 28, 3
M160 ......................53, 68, 82, 96-97, 101 n. 154, 105, 113, 131-132, pl. 32, 1, pl. 48
M129 .............................. 45-46, 73-74, 83, 96-97, 128, pl. 27, 4 et 28, 4, pl. 47
M161 ..............................53, 68, 82, 96-97, 101 n. 154, 105, 113, 132, pl. 32, 2, pl. 48
M130 ....................................................46, 73, pl. 28, 5
M162 ............................................ 53, 68, 84, 105, 110, 124-125, pl. 32, 3
M131 ................................................... 46, 68, pl. 28, 6 M132 ..............................46, 47, 73-74, 81, 95-97, 132, pl. 28, 7, pl. 48 M133 .................................46, 47, 73-74, 132, pl. 29, 1 M134 ..........................................46-47, 68, 96-97, 131, pl. 29, 2, pl. 48
M163 ......................................53-54, 68, 82, 84, 96-97, 101 n. 154, 105, 113, 131-132, pl. 32, 4, pl. 49 M164 ................................................. 54, 74, 84, 91-92, 127, 128, pl. 33, 1
M137 .............................................. 47, 76-77, pl. 29, 4
M165 ..................................... 3, 5, 24, 28, 36 et n. 110, 54-55, 72, 74, 76, 79, 86 n. 91, 87, 88 et n. 97, 95, 96, 97, 104, 111, 112, 127, 128, 167, pl. 33, 2, pl. 42, pl. 49
M138 ...............................................47, 73-74, pl. 29, 5
M166 .........................................................................55
M139a-e ........................47-48, 55, 68, 73-74, pl. 29, 6
M167 ....................................... 55, 70, 72, 82, 83 n. 76, 84, 94-95, 100, 112, 115, 134, 154, pl. 33, 3, pl. 46
M135 .......................................47, 73-74, 132, pl. 29, 1 M136 ...............................................47, 71-72, pl. 29, 3
M140 .............................................. 48, 73-74, pl. 29, 7 M141 .............................................. 48, 73-74, pl. 29, 8 M142 ................................................... 48, 66, pl. 29, 9
M168 ......................................47, 55-56, 57, 74, 96-97, 130-131, pl. 33, 4, pl. 49
M143 ........................ 48-49, 76-77, 91, pl. 30, 1, pl. 44
M169 .................................................... 56, 66, pl. 34, 1
M144 .........................................................................49
M170 ....................................................56, 66, pl. 34, 2
M145 .............................. 49, 75-76, 115, 128, pl. 30, 2
M171 ..................................... 56, 68, 82, 84, 87, 94-95, 128, pl. 34, 3, pl. 42, pl. 46
M146 ....................................... 49, 68, 96-97, 115, 132, pl. 30, 3, pl. 48 M147a-c ........................................................ 49, 73-74 M148 ............................................................. 49, 73-74
M172 ........................................47, 56-57, 68, 88 n. 97, 96-97, 130-131, pl. 34, 4, pl. 49 M173 ........................................57, 68-69, 81, 82 n. 73, 125, pl. 35, 1 M174 ..............................................57, 69, 74, pl. 35, 2
INDICES
179
M175 .......................................57, 68-69, 108, pl. 35, 3
M183 ......................61 et n. 249, 74, 122-123, pl. 37, 1
M175bis (a-d) .......................................... 58, 100, 128
M184 ...............................61 et n. 250, 70, 72, pl. 37, 2
M176 ........................................... 58, 69, 132, pl. 35, 4
M185 ......................61 et n. 250, 66, 135-137, pl. 38, 1
M177 .........................................58-59, 69, 74, pl. 35, 5
M186 .....................................61 et n. 250, 74, pl. 38, 2
M178 .........................................59, 74, 81-82, pl. 36, 1
M187 ................................61 n. 250, 62, 70, 72, 94-95, 100, 125, pl. 38, 3, pl. 46, pl. 50
M179 ...................... 59, 69, 82, 135-137, 143 et n. 100, 144, pl. 36, 2 M180 ...............................................59-60, 74, pl. 36, 3 M181 ................................. 60, 74, 82, 96-97, 101, 105, 113, 131-132, pl. 36, 4, pl. 49 M182 ................................... 60-61, 77-78, 82, pl. 36, 5
2.
M188 .................................. 33 n. 96, 61 n. 250, 62, 74, 82 n. 73, 94-95, 109, 123, 125, 128, pl. 39, 1, pl. 46 M189 .................................. 61 n. 250, 62, 74, 82 n. 73, 115, 122-123, pl. 39, 2 M190 ............................................ 63, 74, 115, pl. 40, 1
Index II. Sources épigraphiques
2. 1.
Inscriptions ID/IG
ID 1-104 1..................................... 82 et n. 75, 119, 167, pl. 71, 1
49.......................... 30 n. 69-70, 32 n. 86, 119, pl. 18, 3
4............................ 30 n. 69-70, 31 n. 82, 119, pl. 18, 2
51.............................................79, 119 et n. 9, pl. 71, 4
15........................................ 59 n. 242, 69, 82, 135-137, 143 et n. 100, 144, pl. 36, 2
52....................... 92-93, 103, 114, 122, pl. 45, pl. 73, 2
41........................................... 10, 11, 70, 72, 89-93, 99, 133-134, pl. 3, 3
98 A, l. 32-33, 38 .................................. 163 n. 205-207 100, l. 40.......................................................163 n. 205 104-29, l. 11 .................................................163 n. 205
IG XI 2, 105-289 105, l. 5.........................................................164 n. 218
164 B, l. 3-4 ..................................................163 n. 210
107, l. 13.......................................................164 n. 219
165, l. 38, 47.....................................................79 n. 51
117, l. 20.......................................................164 n. 215
196, l. 6.........................................................163 n. 210
122, l. 31.......................................................164 n. 215
199 A, l. 39 ............................................... 179 n. 50-51
124, l. 33.......................................................164 n. 215
199 B, l. 70, 86 ..........................163 n. 210, 165 n. 223
144 B, l. 24-25 ..............................................164 n. 213
203 A, l. 70, 95-97 ............................................79 n. 50
161 A, l. 91-92 ................................................58 n. 238
203 B, l. 41 ...................................................165 n. 223
161 B, l. 25 ...................................................150 n. 141
219 B, l. 85 ...................................................163 n. 210
161 C, l. 100, 104 .........................................163 n. 210
226 B, l. 8 .....................................................164 n. 217
162 B, l. 20 ...................................................150 n. 141
287 B, l. 129 .................................................164 n. 217
ID 290-509 290, l. 129-131, 151, 153 ..............33 n. 94, 164 n. 216
310, [l. 11] ....................................................165 n. 223
298 A, l. 23, 96 ..........................164 n. 217, 165 n. 223
313 a, l. 78 ....................................................164 n. 217
180
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
320 B, l. 43 ...................................................164 n. 217
442 A, l. 100-104 ..............................................27 n. 64
359 B, l. 9 .....................................................164 n. 211
442 B, l. 24-25, 39, 48, 89, 112, 127, 131, 148, 157, 197....................................163 n. 210, 164 n. 211, ..............................................................n. 217 et n. 220
366 A, l. 52 ...................................................164 n. 211 372 B, l. 27, 31 ..........................163 n. 210, 164 n. 220 372 Bc, l. 9, 12, 13, 15, 19............................164 n. 217
443 Ba, I, l. 7 ................................................164 n. 217
379, l. 3, 6.....................................................164 n. 217
443 Bb, l. 16, 60, 66, 80, 121 ...................... 163 n. 210, 164 n. 211
385 Aa-e, l. 49...............................................163 n. 210
444 B, l. 40 ...................................................164 n. 211
385 Af, l. 3 ....................................................164 n. 211
448 B, l. 11 ...................................................163 n. 210
399 A, l. 47- 49 .................................................23 n. 56
453 B, l. 20 ...................................................163 n. 210
399 B, l. 28 ...................................................163 n. 210
455 Ba, [l. 25] ...............................................163 n. 210
421, l. 52.......................................................163 n. 210
457, l. 8.........................................................164 n. 211
427, l. 10.......................................................163 n. 210
461 Ab .....................................................................134
428, l. 2.........................................................163 n. 210
461 Ba, l. 31, 45-46 ...................163 n. 210, 164 n. 220
439 a, l. 23, 80 ..............................................163 n. 210
465 e, l. 16 ....................................................163 n. 210
439 b, l. 4......................................................164 n. 211
IG XI 4, 510-1349 664-665 ..........................................................62 n. 257 716....................................................................80 n. 63 1053................................................................62 n. 257 1067 b, 5.......................................................164 n. 215 1072................M039, 20-21, 150 n. 143, 168, pl. 98, 3 1073.............................M076, 33 et n. 93, 71, 80 n. 65, 82 n. 73, 104, 109, 123, 125, 128, pl. 19, 4 1076...........................M188, 62 et n. 255, 74, 82 n. 73, 94, 100, 109, 123, 125, 128, pl. 39, 1 1077............ M183, 61 et n. 250, 74, 122-123, pl. 37, 1
1105..............................M085, 35 et n. 105, 36, 76, 79, 94-95, 104, 111-112, 127-128, pl. 22, 3 1106.........................................................................112 1109................................................................38 n. 126 1110................................................................38 n. 126 1111.....................M043, 23 et n. 53, 80, 154, pl. 10, 6 1112-1113 ..........................96-97, 127, pl. 50, pl. 77, 1 1114...................................... 80, 84, 112, 123, pl. 74, 3 1115..................................................................27 n. 63
1078......................................................... 104, 125-126
1116......................................M059, 27 et n. 63, 67, 80, 107-108, 127-128, pl. 14, 3
1080-1083 ......................................103, 108, 131 n. 54
1126.................................................................107, 123
1085................................................103, 108, 131 n. 55
1128............................. M185, 61, 79-80, 126, pl. 75, 1
1086................................................................131 n. 56
1130............................ 79, 103, 111, 122-123, pl. 73, 4
1088.........................................................................109
1131...........................................................79, 105, 123
1090................................................107, 109, 131 n. 57
1132.........................................................................113
1091.................................................................106, 111
1166..............................................................164 n. 216
1092.........................................................................109
1167..............................................................164 n. 216
1094.........................................................................109
1169.........................................................................111
1096..............................M165, 54 et n. 217, 55, 72, 74, 76, 79, 87, 96, 104, 111, 127-128, pl. 33, 2
1170................................................103, 108, 131 n. 55
1098.........................................................................126
1173-1174 ......................................103, 108, 131 n. 56 1175.................................................................104, 110 1180.................................................................103, 108
INDICES
181
1181.........................................................................109
1199.........................................................................111
1182.................................................................104, 109
1200.........................................................................123
1183.........................................................................109
1202.................................................................104, 109
1185.........................................................................109
1203.................................................................106, 112
1193.................................................................107, 109
1210................................................................. 119-120
1195.................................................................105, 110
1212.................................................... 79, 123, pl. 74, 1
ID 1400-2879 1400, l. 12, 24, 34, 36-40 ............. 57 n. 232, 58 n. 238, 163 n. 210 1403 Ab, I, l. 68, 70 ...................163 n. 210, 164 n. 214 1403 Bb, l. 17, 53-61 .................... 57 n. 232, 58 n. 238, 164 n. 220 1409 Ba, II, l. 30 ...........................................163 n. 210 1410 a, l. 8 ....................................................163 n. 210 1416 A, I, l. 26 ..............................................164 n. 220 1417 A, II, l. 151-153 ...................................164 n. 212 1417 B, I, l. 26 ..............................................164 n. 220 1423 Aa, I, l. 5-6 ........................163 n. 210, 164 n. 214 1423 Ab, II, l. 3-4 .........................................164 n. 220 1428 II, l. 43, 65 ...........................................164 n. 212 1429 B, I, l. 32, 38 ........................33 n. 95, 164 n. 212
1526.........................................................................110 1528........................................................46 n. 155, 123 1529........................................................46 n. 155, 123 1530.................................................................107, 123 1532.........................................................................105 1537...................... 79, 84, 106, 112, 120-121, pl. 72, 4 1539................................................................. 126-127 1540.........................................................................123 1541...................................................................82, 123 1543..................................M168, 55 et n. 222, 56, 106, 113, pl. 33, 4 1544................................................36 et n. 115, 37, 80 1547-1548 ...............................................................110
1429 B, II, l. 10, 11, 32 .............163 n. 210, 164 n. 214
1549...........................M164, 54 et n. 214, 74, 84, 92 et n. 117, 127-128, pl. 33, 1
1432 Ab, II, l. 10-11, 15 ............163 n. 210, 164 n. 214
1555-1556 ........................................................83 n. 76
1432 Bb, II, l. 20, 48.....................................164 n. 220
1559.................................................................104, 110
1433, l. 13.....................................................164 n. 212
1577..................................................................27 n. 63
1435, l. 7.......................................................164 n. 212
1580.........................................................................123
1439 Aa, I, l. 19 (?) .......................................164 n. 220
1584.........................................................................124
1441 A, I, l. 15 ..............................................164 n. 220
1586.........................................................................124
1441 A, II, l. 58-59, 63, 101, 114, 115 ........ 163 n. 210, 164 n. 214 et n. 217
1587...................................39 n. 130, 80, 87-88, 96-97, 122, pl. 50, pl. 73, 3
1442 A, l. 13, 80 ............................164 n. 211 et n. 220
1591.........................................................................124
1443 A, I, l. 38 ..............................................164 n. 217
1592...................................................................79, 124
1443 A, II, l. 31, 49, 55 ................................164 n. 212
1593.........................................................................126
1449 Aa, I, l. 18, 34 (?) .................................164 n. 220
1594.........................................................................124
1449 Aab, II, l. 137, 141 ............163 n. 210, 164 n. 214
1595.........................................................................124
1450 A, l. 12, 20, 70, 159, 161, 167, 185, 197......................................37 n. 119, 163 n. 210, .............................. 164 n. 212, n. 214, n. 217 et n. 220
1602.........................................................................114
1452 A, l. 24 .................................................164 n. 220
1603.................................................................106, 113 1606............................................................122 et n. 28 1612.................................................................105, 123
182
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
1618.........................................................................107
1779.........................................................................104
1620.........................................................................124
1781.................................................................106, 113
1626.........................................................................124
1816.........................................................................124
1627...................................................................84, 124
1846.........................................................................124
1629...................................................................84, 124
1849................................................................54 n. 213
1631...................................................................80, 124
1850.........................................................................112
1632................................................................52 n. 197
1854..........................................M159, 52 et n. 195, 73, 105, 110, 127, pl. 31, 6
1633........................................ 94, 127, pl. 46, pl. 77, 2 1641.........................................................................126 1643..................................................................34 n. 99 1644......................................M078, 33 et n. 98, 34, 66, 79, 124-125, pl. 20, 3
1861...................................................................84, 124 1870................................................................97, pl. 50 1929................................................54 n. 213, 105, 111 1930.................................................................105, 111
1645.................................................................104, 111
1959.........................................................................104
1652.........................................................................124
1962................................... M160 37 n. 116, 53 n. 203, 68, 96, 105, 113, 131-132, pl. 32, 1
1655...................................... 85, 96-97, 99, 151 n. 144, pl. 49, pl. 101, 9 1656....................................M157, 51 et n. 188, 68, 84, 85 n. 81, 107, 110, 124-125
1963..........................................M181, 60 et n. 245, 74, 96, 105, 113, 131-132, pl. 36, 4 1965.............M168, 55 et n. 222, 74, 96, 130, pl. 33, 4
1657........................................................54 n. 213, 105
1966................................................................97, pl. 50
1659.........................................................................124
1967a-b.......................M163, 53 et n. 209, 54 et n. 210 et n. 213, 68, 84, 96, 105, 113, 131-132, pl. 32, 4
1660...................................................................84, 124 1689................................................................52 n. 199 1694...............................................52 n. 193, 120 n. 11
1968a-c ...........................................M152, 50 et n. 180, 51, 68, 96, 130, pl. 30, 6
1696...............................................54 n. 213, 120 n. 11
1969.........................................................................113
1698................................................... 79, 105, 126-127
1971.................................................................107, 112
1699................................................................54 n. 213
1972.........................................................................132
1702.................................................................106, 113
1973.........................................................................132
1709.................................................................106, 113
1979...................................................................79, 124
1710................................52 n. 197 et n. 202, 54 n. 213
1980........................................................60 n. 246, 124
1713...............................................54 n. 211, 56 n. 224
1983.........................................................................124
1716.........................................................................109 1725................................................................54 n. 213
1984....................................M162, 53 et n. 207, 68, 84, 105, 110, 124-125, pl. 32, 3
1726.........................................................................110
1987..............................................104, 108, 164 n. 220
1728.........................................91, 127, pl. 44, pl. 77, 3
1992................................................................50 n. 182
1729...................................91, 92 n. 119, 127, pl. 77, 3
1993...............................................37 n. 116, 53 n. 204
1731.........................................................................111
1999................................................ 50 n. 182-183, 124
1733.................................................................105, 110
2001................................................................54 n. 213
1750................................................104, 111, 120 n. 11
2004................................................................56 n. 224
1753.........................................................................113
2007.........................................................................112
1765.........................................................................110
2009.........................................................................110 2012.................................................................105, 108
INDICES
183
2015..................................................54 n. 213, 79, 125
2485..........................................................124, pl. 74, 2
2016..........................................................124, pl. 74, 4
2486....................................... 79, 122 et n. 28, pl. 73, 1
2019...................................................................79, 128
2487.................................................................107, 124
2020..........................................M158, 52 et n. 194, 73, 124-125, pl. 31, 5
2489.....................................54 n. 213, 102 n. 159, 113
2075.........................................................................110 2095................................................................37 n. 117 2096................................................................37 n. 117 2234, l. 9.........................................................52 n. 201 2253................................................................52 n. 200
2491-2495 ......................................................54 n. 213 2501.........................................................................124 2502...................................................................79, 124 2508.................................................................106, 113 2515...........................................96, 122 et n. 28, pl. 50
2254................................................................52 n. 200
2595.............................................. 50 n. 183, 53 n. 204, 56 n. 223, 60 n. 247
2288................................................................52 n. 200
2596, l. 16-17 .................................................60 n. 247
2325.................................................................104, 110
2602................................................................56 n. 223
2341............................................M078, 33 et n. 98, 34, 66, 79, 124-125, pl. 20, 2
2619 b, II, l. 12 ...............................................56 n. 224
2368................................................................56 n. 224 2442..........................................................127, pl. 77, 4
2630................................................................60 n. 246 2646.................................................. 138, 141, pl. 80, 5 2653.......................................................... 128, pl. 77, 5
2471.................................................................103, 108
2. 2.
Inscriptions diverses
FdD III, 1, 228 ...............................................51 n. 191
IG II² 4303 ....................................................54 n. 213
IG II² 1665 ...................................................157 n. 171
IG XII 5, 837 ..................................................52 n. 192
IG II² 2335, l. 12 ............................................34 n. 100
IG XII 5, 873, l. 6 .............................................79 n. 51
IG II² 2336, l. 36-37 .......................................51 n. 190
IG XII 5, 917 ..................................................54 n. 213
3.
Index III. Auteurs anciens
Appien Histoire romaine XI 6.......................................23 n. 55
Hérodote IV 35 ............................................................134 n. 74
Athénée XI 105 (= FHG IV, 495) ...............................134 n. 71
Homère Iliade III 182 .................................................36 n. 113
Cicéron Brutus 175 ....................................................52 n. 198
Plutarque Nicias 3, 7-8 ............................................ 10 n. 5-6, 32 Quaestiones conviviales 724 B .............................10 n. 5
Diodore de Sicile XXVIII 15, 2-4 ...............................................23 n. 55 XXXI 40a ......................................................37 n. 120 XXXII 28 ......................................................37 n. 120
4.
Polybe XXXIII 18, 5.................................................37 n. 121
Index IV. Verba potiora
Admétos, fils de Bokros ........................ 33, 62 et n. 257, 82 n. 73, 94, 123
M. Aemilius Lepidus ................................................124 L. Aemilius Paulus .....................................86 n. 89, 133
184
Agasias, fils de Ménophilos (sculpteur) ........... 51 n. 188, 52 n. 197 et n. 202, 53 n. 209, 54 et n. 213, 102 n. 159 Agathoklès, fils d’Hermon ..........................................56 Agathostratos ...............................................61, 79, 126 Agrippa .........................................114, 126, 153 n. 153 Aischrion ....................................................................37 [A]kousilas (Oaxos) ....................................................61 Alexandre le Grand.....................................21, 150, 168 allée des processions / Dromos........ 82 n. 72, 101 n. 154, 102, 162 Ammonios, fils d’Ammonios ..............................51, 124 Antigone Gonatas...........................................36, 55, 88 Antiochos III ..............................................................23 Antiochos IV ............................................................123 Antiochos VIII Grypos ...............................................54 Antipatros, fils d’Antipatros (sculpteur) ......................61 Aphrodite ..........................................69, 71, 164 n. 216 Apollon Génétôr (autel d’) ....................45, 72 n. 25, 91 Apollonidès, fils de Prôtos ..........................................53 arbre votif ....................................55, 83 n. 76, 134, 154 Archippè (Mykonos) ..................... 92-93, 122, pl. 73, 2 Aristion, fille de Lysias ................................................37 Aristogénès, fils de Nikiôn ..........................................50
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
British Museum.......................................31, 147 n. 122 Q. Caecilius Metellus ...............................................133 L. Calpurnius ...........................................................124 César ............................................................80, 97, 122 Chatsworth (château de) ..................................147, 149 Charmylos, fils de Nikarchos ......................................27 Ti. Claudius Balbillus ...............................................124 Cléopâtre (indéterminée)........................... 120-121, 123 Cléopâtre, épouse de Dioskouridès ................. 104, 108, 164 n. 220 Cléopâtre Théa ...........................................................54 colonne votive ............................. 14, 22, 29, 34, 59, 61, 98-100, 118 n. 3, 134-149, 167, pl. 79-97 L. Cornelius Lentulus .....................52 n. 193, 120 n. 11 Damosthénia ............................................................124 Delphes ................................4 n. 15, 10-11 n. 6-7, n. 20 et n. 43, 21, 38, 86 n. 89, 99 n. 143, 109 n. 171, 118 n. 3, 130 n. 53, 131, 134-135 n. 79-80, 150 et n. 133, 152-153 et n. 147, n. 150-151, n. 153, 154-155, 159 et n. 186, 161, 163-164, 167-168 Démétria, fille de Konon ............................................60 Démétrios Ier ..............................................................37 Démétrios II Nikanor.................................................54
Arsinoé Philadelphe.................................. 149-150, 165
Démostratos, fils de Démostratos (sculpteur) ................51 et n. 188, 52, 124
Artémidôros de Mélitè................................................53
Diadumène (base du) .........................................57, 125
Athéna Polias........................................ 59, 71 n. 18, 82, 135-137, 143 et n. 100, 144
Diodora, épouse de Lysias ..........................................37
Attale Ier ........................................................153 n. 153 Attale II .................................................153 n. 153, 155 Attalides ............................ 37-38, 112, 114, 153 n. 153, 154-155, 167
Dionysios ...........................................................52, 124 Épigénès, fils de Dion ....................................34 et n. 99 Épinikos, fils de Konon .......................60 et n. 247, 131 Étoliens ......................................................23, 150, 153
L. Audius Flamma ..............................................80, 124
Euklès ......................................................................124
Aulus Attiolenus, fils d’Aulus ......................................52
Eukratès ...................................................................124
Auguste ....................................................................124
Eumène II .............................................153 n. 153, 155
Bacchon ...................................................................123
Euphros, fils de Pharnakès ..........................................53
base équestre ............................12-13, 23, 35-36, 40-42, 45, 48-49, 54, 80, 86 n. 89, 95, 97, 118 n. 3, 127-128, 153
Euthykartidès (sculpteur) ..................... 32 et n. 76, 119, 167, pl. 71, 1
C. Billiénus, fils de Caius......................... 52, 73, 80, 82, 105, 110, 117, 127 Bithys (?), fils de Thraséas ...........................................54
Eutychidès, fils d’Héphaistion (sculpteur)....... 51 n. 188, 54 et n. 213, 124 exèdre rectangulaire (à antes) .................9-10, 24, 41-42, 44, 47, 49-51, 53-54, 57-58, 60, 68, 81 et n. 70, 82-83, 85, 89 n. 103,
INDICES
185
91, 95-97, 99, 101 et n. 154, 105, 118 n. 3, 122 n. 25, 128, 130-132, 168 exèdre semi-circulaire ..............27, 38-39, 42, 46, 50-51, 55-57, 79, 81, 83, 85, 88 et n. 97, 94-97, 99-100, 118 n. 3, 122 n. 25, 130-131, 150, 168 Gorgias.....................................................................124 Héliodôros ...................................................80, 97, 127
monument distyle ................. 19-21, 40, 71 et n. 24, 77, 85-86, 89 n. 100, 90-91, 96-97, 99, 134 n. 76, 146-147, 149-152, pl. 97-101 Mykonos ...........................................22, 65, 75 et n. 32 Naxos .....................................31, 65, 78-79 et n. 46, 81 Nésiotes (Confédération des) ..............................61, 150 niche ................18, 75, 104, 110, 113 n. 180, 130 n. 53
Héphaistion, fils de Lysias ....................................37, 53
Nicias ...............................3, 5, 9-11, 20 n. 35, 30 n. 69, 31, 32 n. 86, 55, 70, 72, 89-93, 99, 101, 107, 134, 157 n. 173
Héphaistion (sculpteur) ............................................124
Nicomède de Bithynie ..............................................123
Héra ................................................... 69, 71, 78, 92-93
Nikératos (sculpteur) ..................... 36, 79, 123, pl. 74, 1
Hermès ..............................................................12, 119
Nikiôn, fils d’Aristogénès....................................50, 124
Hermon, fils d’Hermon ..............................................56
Nikiôn, fils de Dioskouridès .......................................51
Hermon, fils d’Agathoklès ..........................................56
Nikiôn, fils de Nikiôn .....................................50 n. 182
Hérode le Grand ......................................................124
Olympie .......................................... 4 n. 15, 109 n. 171, 112 et n. 179, 118 n. 3, 130 et n. 51, 150, 153 et n. 147, n. 151, 167-168
Héphaistion, père d’Eutychidès .......................54 n. 213
hiéropes .....................................................75 n. 32, 164 Himéros, fils de Zénon ..............................120, pl. 72, 4 Julie, fille d’Auguste ..................................................124 Kallikratès, fils de Boïskos ........................................150 Konon (Athénien) ........................60, 82, 101, 124, 131
Onasion, fille d’Aristandros, épouse de Konon .....60, 64 palmier votif .................................... 3, 5, 9-11, 20 n. 35, 30 n. 69, 31-32, 55, 70, 72, 69-93, 99, 101, 107, 117, 134, 167
kouros ........................................31 et n. 77, 32, 79, 119
Paros .................................. 51 n. 188, 52 n. 197 et 202, 57, 65, 79 et n. 49-50, 81, 135 n. 79, 148, 153 n. 147, 162
Krinô ..........................................................120 et n. 15
Paul-Émile (voir L. Aemilius Paulus) .........86 n. 89, 133
Krokos .....................................................................123 Lysias, fils de Ménodotos ......................................37, 80
Pergame......................4 n. 15, 20 n. 41, 35-36, 38, 106, 109 n. 171, 110 n. 172, 111 et n. 173-174, 112 n. 176, 113 et n. 180, 114 et n. 181, 153 n. 153, 155
Lysicrate ................................................148, 157 n. 173
péribole ....................... 42-43, 57, 60, 76, 82 n. 73, 167
Massinissa de Numidie ............................. 27-28, 67, 80, 95, 108, 127-128
Persée .......................................................................133
korè ..........................................................................119
L. Licinius Lucullus ..................................................124
mât votif ......................35 et n. 104, 83 n. 76, 134, 154 Médéios....................................................................124 Ménandros ...............................................................124
Pharnakès, père de Prôtos ...........................................53 Pharnakès, fils de Prôtos .............................................53 Phila .........................................................................126
Ménippos, fils de Phanias ...........................................23
Philétairos (Pergame) ...................... 3, 24, 35-36, 38, 76, 79, 94-95, 97, 104, 111-112, 127-128, 155, 167
Ménodôros, fils de Nikiôn ...........................50 et n. 182
Philippe [II] ..............................................................21
Ménodôros, fils de Konon ..........................................60
Philippe V ................................................................133
Ménophilos, père d’Agasias ....... 52 n. 196, 54 et n. 212, 102 n. 139
Philippe-Andriskos ...................................................133
Ménophilos (sculpteur) ............................................124
Phyromachos (sculpteur) ....................................79, 123
Midas, fils de Zénon ...................................................52
pilier............................3, 5, 9, 12, 22-23, 32, 34, 37-38, 55, 67, 80, 86 et n. 89, 90, 92, 94,
Ménédotos, fils de Lysias ............................................37
Philippe de Cos ........................................................123
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
186
99-100, 112, 114, 118, 134 et n. 76, 152-155, 157, 165 n. 224, 167, pl. 102-103 Pompée ....................................................................126 Poséidippos, fils de Satyros .......................... 54, pl. 73, 1 Praxias (sculpteur) ........................................ 92-93, 122 Progonoi.......................... 3, 5, 24, 28, 36, 49, 54-55, 72, 74, 76, 79, 86 n. 91, 87-88, 95-97, 104, 111-112, 127-128, 167
Théodora, fille de Kratéas ...........................................54 Théodora, fille de Nikiôn ...........................................50 Théodora, fille de Titus ...............................................54 Théodoridès..............................................................124 Théodotè, fille de Dioskouridès .......................56 n. 224 thésauros ..............................................12, 124, pl. 71, 4 Thrasydéios, fils d’Hermon ..................... 55-57, 96, 130
Protagoras, fils de Prôtos.............................................53
Thrasyllos ............................................79, 119, pl. 71, 4
Prôtos, fils de Pharnakès .....................................53, 124
Timésarétè, fille de Xénoklès ......................................50
Ptolémée II....................................................... 149-150
Tinos ...................................... 31, 38, 51, 54 n. 213, 65, 79 et n. 50, 80 n. 65, 81, 118 n. 3
Ptolémée III ......................................... 33, 71, 80 n. 65, 82 n. 73, 100, 104, 115, 123
Titus (empereur romain) ..........................................124
Publius […]nius .......................................................124
Titus, fils de Satyriôn (Héraclée)................... 53-54, 131
T. Quinctius Flamininus ..........................................133
Titus, fils de Titus................................................. 53-54
remploi........................10, 14, 16-17, 19, 22, 27, 34-35, 40, 46, 72, 77-78, 80-82, 93-97, 121 n. 21, 123-125, 140, 144, 153 n. 153, 154 n. 160, 158-159, 161-162 et n. 198, 165
Titus Manlius ...........................................................124 trophée ....................................23, 133, 163, 167, pl. 78 Varron (Terentius) ....................................................126
Replat J. ........................................... 13, 29-31, 71, 151
« voie sacrée » ......................................14, 24-29, 33-34, 39-43, 45, 80, 154
Rhénée ........... 53 n. 208, 54 n. 212, 62, 65-66, 75, 167
Xénon ......................................................................124
Satyros, fils de Titus....................................................54
Xénophon (Cos).......................................................123
Sémos de Délos ........................................................134
Zoïlos, fils de Zoïlos (sculpteur) ...............................123
Sôsicratès ....................................................................36 Sostratos de Cnide......................................................79 Sotélès ....................................94 n. 130, 121 n. 24, 131 Téléphonos ...............................................................124 trépied ............................. 3, 22, 61, 101, 117, 121, 126, 135 et n. 84, 153, 155-165, 167, pl. 104-105
Table des tableaux
Tabl. 1 — Utilisation du gneiss seul en soubassement .........................................................................................66 Tabl. 2 — Utilisation du granit seul en soubassement ........................................................................................70 Tabl. 3 — Utilisation conjointe du gneiss et du granit en soubassement .............................................................72 Tabl. 4 — Utilisation du pôros en soubassement ................................................................................................75 Tabl. 5 — Utilisation du marbre en soubassement ..............................................................................................77 Tabl. 6 — Tenons de bardage .............................................................................................................................83 Tabl. 7 — Boîtes à louve ....................................................................................................................................85 Tabl. 8 — Marques lapidaires .............................................................................................................................87 Tabl. 9 — Crampons en queues d’aronde...........................................................................................................90 Tabl. 10 — Crampons en double T ....................................................................................................................92 Tabl. 11 — Agrafes en ƕde la variété ƥ94 Tabl. 12 — Agrafes en ƕde la variété Ʀou ƥƦ95 Tabl. 13 — Système de goujonnage des colonnes ................................................................................................98 Tabl. 14 — Goujons « plats »............................................................................................................................100 Tabl. 15 — Monuments datés grâce aux moulures ............................................................................................115 Tabl. 16 — Sériation des orthostates errants .....................................................................................................129 Tabl. 17 — Sériation des tambours et bases de colonnes ...................................................................................138 Tabl. 18 — Datation des colonnes restituées .....................................................................................................141 Tabl. 19 — Datation des colonnes restituées.....................................................................................................142 Tabl. 20 — Monument distyle aux colonnes ovoïdes .......................................................................................150 Tabl. 21 — Autres monuments distyles ............................................................................................................151 Tabl. 22 — Bases de trépied du Sanctuaire d’Apollon .......................................................................................156
Table des planches
Sauf mention contraire l’illustration est de l’auteur. Pl. 1 1. – M001, vu de l’Est. 2. – M002 et M003, vus du Nord. 3. – M004, vu du Nord. 4. – M005, vu du Nord 5. – M006, vu du Nord (cl. A.-S. Martz). 6. – M007, vu du Nord. Pl. 2 1. – M008, vu du Sud (cl. A.-S. Martz). 2. – M009, vu de l’Est. 3. – M009, détail des fondations côté Ouest. 4. – M009, détail des fondations côté Est. 5. – M010, vu de l’Ouest. 6. – M010, détail du caniveau coudé, côté Nord. Pl. 3 1. – M011, Palmier de Nicias, vu de l’Ouest. 2. – M011, Palmier de Nicias, scellement en queue d’aronde. 3. – M011, Palmier de Nicias, détail ID 41. 4. – M012, vu de l’Est. 5. – M013, vu du Sud. 6. – M014, vu du Nord. 7. – M015, vu du Nord. Pl. 4 1. – M016 = Base 1 (dessin ÉFA, St. Zugmeyer). 2. – M017, vu de l’Est. 3. – M018, vu de l’Est. Pl. 5 1. – M019, vu du Nord-Est. 2. – M020, vu du Sud. 3. – M020, dalle erratique, au Nord des Propylées. 4. – M020, dalle erratique, au Sud-Est de la fondation. 5. – M021, vu du Nord. 6. – M022, vu de l’Est.
Pl. 6 1. – M023, vu du Nord. 2. – M024, vu du Sud. 3. – M025, vu du Nord. 4. – M026, vu du Nord. 5. – M027, vu du Sud. Pl. 7 1. – M028, vu du Nord. 2. – M029, vestiges in situ, vus de l’Ouest. 3. – M029, bloc erratique, vu de l’Ouest. 4. – M030, vu du Nord. 5. – M031, vu du Nord. 6. – M032, vu de l’Ouest ; au premier plan, blocs de granit déchaussés appartenant à la partie centrale de la fondation. Pl. 8 1. – M032, partie Nord, vue de l’Est. 2. – M032, partie centrale, vue de l’Ouest. 3. – M032, partie Sud, vue du Sud. 4. – M033, vu de l’Est. 5. – M034, vu du Sud. 6. – M035, vu du Sud. Pl. 9 1. – M036, vu du Sud. 2. – M037, vu de l’Est. 3. – M038, vu de l’Est ; au premier plan, M040b. 4. – M039, partie Est, vue du Sud. 5. – M040a, vu de l’Ouest. 6. – M040b, vu du Sud. Pl. 10 1. – M040c, vu du Sud. 2. – M040d, vu du Sud. 3. – M041a, vu de l’Est. 4. – M041b, vu du Sud.
190
5. – M042, vu de l’Est. 6. – M043, Pilier d’Antiochos III (IG XI 4, 1111), vu du Nord. Pl. 11 1. – M044, vu de l’Est. 2. – M045, vu du Nord. 3. – M046, vu du Nord. 4. – M046, dalles errantes, vues de l’Est. 5. – M047, vu du Sud. 6. – M048, vu du Sud. Pl. 12 1. – M049, vu de l’Est. 2. – M050, vu du Sud. 3. – M051, vu de l’Est. 4. – M052, vu de l’Est. 5. – M053 : a. relevé de la face Nord et du lit d’attente ; b. vu du Sud-Est. Pl. 13 1. – M054, vu de l’Ouest. 2. – M055, vu du Nord-Ouest. 3. – M056, vu du Nord. 4. – M057, vu de l’Est. Pl. 14 1. – M058, vu du Sud. 2. – M058, section courbe, vu de l’Est. 3. – M059 : a. relevé de la face Nord et du lit d’attente ; b. vu du Sud-Est. Pl. 15 1. – M060, vu de l’Est. 2. – M061, vu de l’Est. 3. – M062, vu de l’Ouest. 4. – M063, vu du Sud. 5. – M064, vu du Sud. Pl. 16 1. – M065, vu du Sud. 2. – M066, vu du Sud. 3. – M066, blocs de pôros Nord, vus de l’Ouest. 4. – M066, relevé au 1/75 (dessin EFA, S. Zugmeyer). 5. – M067, relevé au 1/50 (dessin EFA, S. Zugmeyer). 6. – M067, vu de l’Ouest. Pl. 17 1. – M068, vu de l’Ouest. 2. – M069, vu de l’Est. 3. – M070, vu du Sud. 4. – Les vestiges du Colosse des Naxiens, dessin de Seger de Vries (d’après Atlas Blaeu XXXIV niv. 49 [1673]). 5. – Les vestiges du Colosse des Naxiens conservés sur le site.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
Pl. 18 1. – M072, base du Colosse des Naxiens, vue du Nord. 2. – M072, base du Colosse des Naxiens, face Est, avec inscription archaïque (ID 4). 3. – M072 : base du Colosse des Naxiens, face Ouest, avec inscription classique (ID 49). Pl. 19 1. – M073, vu de l’Ouest (cl. M. Gleyze). 2. – M074, vu de l’Est (cl. M. Gleyze). 3. – M075, vu du Sud (cl. M. Gleyze). 4. – M076 : a. relevé de la face Ouest et du lit d’attente ; b. vu de l’Ouest. Pl. 20 1. – M077, vu du Sud (cl. M. Gleyze). 2. – M078, face Est (ID 2341). 3. – M078 : a. relevé de la face Ouest et du lit d’attente ; b. face Ouest (ID 1644). Pl. 21 1. – M079, vu du Nord (cl. M. Gleyze). 2. – M080, vu du Nord (cl. M. Gleyze). 3. – M081, vu du Sud (cl. M. Gleyze). 4. – M082 : a. vu du Sud ; b. relevé de la face Ouest et du lit d’attente. Pl. 22 1. – M083, vu de l’Ouest. 2. – M084, vu de l’Ouest. 3. – M086, vu de l’Ouest. 4. – M085, Base de Philétairos de Pergame (GD 10 ; IG XI 4, 1105), vue du Nord-Ouest. Pl. 23 1. – M087, vu de l’Ouest. 2. – M088, vu de l’Ouest. 3. – M089, vu de l’Ouest. 4. – M090, vu de l’Ouest. 5. – M091, vu du Sud. 6. – M092, vu de l’Est. Pl. 24 1. – M093, vu de l’Ouest. 2. – M094, vu de l’Ouest. 3. – M095, vu de l’Est. 4. – Ante sur M097, vue de l’Est. 5. – M099, vu de l’Est. 6. – M100, vu de l’Est. 7. – M103, vu de l’Est. Pl. 25 1. – M104, vu de l’Est. 2. – M105, vu du Nord. 3. – M109, vu du Sud. 4. – M110, vu du Sud.
TABLE DES PLANCHES
5. – M111, vu du Sud. 6. – M112, vu du Sud. 7. – M113, vu du Sud. 8. – M114, vu du Sud. Pl. 26 1. – M115, vu du Sud 2. – M116, vu du Sud. 3. – M117, vu du Sud. 4. – M118, vu du Sud. 5. – M119, vu du Sud. 6. – M120, vu du Sud. 7. – M121, vu de l’Est. Pl. 27 1. – M122, vu de l’Est. 2. – M124, vu de l’Ouest. 3. – M125, vu du Nord. 4. – M126-129, vus du Sud. Pl. 28 1. – M126, vu du Sud-Est. 2. – M127, vu de l’Est. 3. – M128, vu du Sud-Est. 4. – M129, vu du Nord-Est. 5. – M130, vu du Nord. 6. – M131, vu du Nord. 7. – M132, vu du Nord. Pl. 29 1. – M133 (à droite) et M135 (à gauche), vus du Nord. 2. – M134, vu du Sud. 3. – M136, vu du Nord. 4. – M137, vu du Nord. 5. – M138, vu du Nord. 6. – M139a-e, vu du Nord. 7. – M140, vu du Sud. 8. – M141, vu du Sud. 9. – M142, vu de l’Est. Pl. 30 1. – M143, vu de l’Est. 2. – M145, vu du Nord. 3. – M146, vu du Nord. 4. – M149, vu du Nord-Ouest. 5. – M150, vu de l’Ouest. 6. – M152, vu du Nord. Pl. 31 1. – M154, vu du Sud-Ouest (cl. E. Nantet). 2. – M155, vu du Sud-Ouest (cl. E. Nantet). 3. – M156, vu du Sud-Ouest (cl. E. Nantet). 4. – M157, vu du Sud. 5. – M158, vu de l’Ouest. 6. – M159, vu de l’Ouest.
191
Pl. 32 1. – M160, vu de l’Ouest. 2. – M161, vu de l’Ouest. 3. – M162, vu de l’Ouest. 4. – M163, vu de l’Ouest. Pl. 33 1. – M164, vu du Sud. 2. – M165, vu du Sud. 3. – M167, vu du Sud. 4. – M168, vu du Sud. Pl. 34 1. – M169, vu du Nord. 2. – M170, vu du Sud. 3. – M171, vu du Sud. 4. – M172, vu du Sud. Pl. 35 1. – M173, vu du Sud. 2. – M174, vu du Sud-Est. 3. – M175, vu du Sud-Est. 4. – M176, vu du Nord-Est. 5. – M177, vu de l’Ouest. Pl. 36 1. – M178, vu de l’Ouest. 2. – M179, vu du Nord. 3. – M180, vu du Nord. 4. – M181, vu du Nord. 5. – M182, vu du Sud. Pl. 37 1. – M183 : a. relevé des faces Ouest et Sud et du lit d’attente ; b. vu du Sud. 2. – M184, vu de l’Est. Pl. 38 1. – M185 : a. vu du Sud ; b. relevé en plan. 2. – M186, vu du Nord. 3. – M187 : a. vu du Nord ; b. relevé en plan. Pl. 39 1. – M188 : a. vu du Nord ; b. relevé de la face Nord et du lit d’attente. 2. – M189 : a. vu du Nord ; b. relevé de la face Nord et du lit d’attente. Pl. 40 1. – M190 : a. vu du Nord ; b. relevé en plan. Pl. 41 1. – Marques d’assemblage. Pl. 42 1. – Marques d’assemblage. Pl. 43 1. – Marques d’assemblage.
192
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
Pl. 44 1. – Scellements en queue d’aronde.
Pl. 66 1. – Moulures basses type S9.
Pl. 45 1. – Scellements en double T.
Pl. 67 1. – Moulures basses type S10.
Pl. 46 1. – Agrafes en ƕ variété ƥ.
Pl. 68 1. – Moulures de monuments non datés.
Pl. 47 1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ.
Pl. 69 1. – Moulures de monuments non datés.
Pl. 48 1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ.
Pl. 70 1. – Moulures de monuments non datés.
Pl. 49 1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ.
Pl. 71 Socles archaïques et bases quadrangulaires monolithiques. 1. – Base d’Euthykartidès (ID 1). 2. – Socle 2D209. 3. – Base « Marcadé » (5E172). 4. – Base de Thrasyllos (ID 51). 5. – Base inscrite (5B142).
Pl. 50 1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ. 2. – Goujon plat. Pl. 51 1. – Moulures hautes types C1 et C2. Pl. 52 1. – Moulures hautes type C3. Pl. 53 1. – Moulures hautes type C3. Pl. 54 1. – Moulures hautes type C4. Pl. 55 1. – Moulures hautes types C5a et C5b. Pl. 56 1. – Moulures hautes types C6 et C7. Pl. 57 1. – Couronnements hors-série. Pl. 58 1. – Moulures basses type S1. Pl. 59 1. – Moulures basses type S2. Pl. 60 1. – Moulures basses type S3. Pl. 61 1. – Moulures basses type S3. Pl. 62 1. – Moulures basses types S4 et S5. Pl. 63 1. – Moulures basses type S6. Pl. 64 1. – Moulures basses type S7. Pl. 65 1. – Moulures basses type S8.
Pl. 72 Bases monolithiques. 1. – Bloc 2C098. 2. – Bloc 2F008. 3. – Bloc 2H014. 4. – Base d’Himéros d’Athènes (ID 1537). 5. – Base 2D160. 6. – Base 4N022. 7. – Base 4S109. 8. – Bases-rocailles au Sud-Est de l’Oikos des Naxiens (d’après Marcadé 1969, pl. III). Pl. 73 Bases composites de type intermédiaire. 1. – Base de Poséidippos (ID 2486). 2. – Base d’Archippè (ID 52). 3. – Base de César (ID 1587). 4. – Base de Sostratos de Cnide (IG XI 4, 1130). Pl. 74 Bases quadrangulaires composites. 1. – Base signée Nikératos et Phyromachos (IG XI 4, 1212). 2. – Thésauros remployé comme corps de base (ID 2485). 3. – Base d’Héliodôros (IG XI 4, 1114). 4. – Corps de base remployé comme support de colonne (ID 2016). Pl. 75 Bases rondes composites. 1. – Base d’Agathostratos de Rhodes (IG XI 4, 1128). 2. – Couronnement 2D080. 3. – Socle 2D241. 4. – Socle 2E021. 5. – Socle 2F010.
TABLE DES PLANCHES
6. – Corps 2F017. Pl. 76 Bases rondes composites. 1. – Couronnement 2F078. 2. – Socle 2G092. 3. – Socle 2G167. 4. – Socles 4A034-035 et couronnement 4A051. 5. – Socle 4E019. 6. – Socle 4N016. 7. – Couronnement 5A018. Pl. 77 Bases à orthostates. 1. – IG XI 4, 1112-1113. 2. – ID 1633. 3. – ID 1728-1729. 4. – ID 2442. 5. – ID 2653. 6. – Orthostate 4A025. Pl. 78 La Base aux trophées. 1. – Vue d’ensemble. 2. – Bloc 2D059a, lit de pose. 3. – Bloc 2D059a, face interne. 4. – Bloc 2D059b, lit de pose. 5. – Bloc 2D059b, face interne. Pl. 79 Supports de colonne erratiques. 1. – Bloc 2A026. 2. – Bloc 2B034. 3. – Bloc 2C056. 4. – Bloc 2D184. 5. – Bloc 2G116. 6. – Bloc 4F001. 7. – Bloc 4G014. 8. – Bloc 4N016. 9. – Bloc 4N020. 10. – Blocs 4S053-055. 11. – Bloc 5A039. 12. – Bloc 5B285. Pl. 80 Colonnes lisses. 1. – Colonne 1 (dessins J.-P. Braun). 2. – 2A005. 3. – 2A006. 4. – 2A001 5. – 2A032 (ID 2646). Pl. 81 Colonnes lisses. 1. – Colonne 2 (dessins J.-P. Braun).
193
2. – 2J015. 3. – 2E025. Pl. 82 Colonnes lisses. 1. – Colonne 3 (dessins J.-P. Braun). 2. – Colonne 4 (dessins J.-P. Braun). 3. – 2D036. 4. – 2D190. Pl. 83 Colonnes à 24 cannelures. 1. – Colonne 7 (dessins J.-P. Braun). 2. – 5B252. 3. – 2D188. 4. – 2D189. 5. – 2D187. Pl. 84 Colonnes à 24 cannelures. 1. – Colonne 8 (dessins J.-P. Braun). 2. – 2D026. 3. – 2C085. 4. – 2C154. 5. – 2B009. 6. – 2B011 Pl. 85 Colonnes à 24 cannelures. 1. – Colonne 9 (dessins J.-P. Braun). 2. – 2B037. 3. – 2C034. 4. – 2C017. Pl. 86 Colonnes à 24 cannelures. 1. – Colonne 10 (dessins J.-P. Braun). 2. – 2H016. 3. – 2I065. 4. – 2C200. Pl. 87 Colonnes à 20 cannelures. 1. – Colonne 11 (dessin J.-P. Braun). 2. – 2G005. 3. – 2G004. 4. – 2H025. 5. – 2G006. 6. – 2H019. 7. – 2G003. 8. – 2H008. 9. – 2H017. 10. – 2H023. 11. – 2H012. 12. – 2H003.
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
194
Pl. 88 Colonnes à 20 cannelures. 1. – Détail des tambours de la colonne 11 (dessins J.-P. Braun). Pl. 89 Colonnes à 20 cannelures. 1. – Colonne 12 (dessins J.-P. Braun). 2. – 2C207. 3. – 2C267. 4. – Colonne 14 (dessins J.-P. Braun). 5. – 5B259. Pl. 90 Colonnes à 20 cannelures. 1. – Colonne 13 (dessins J.-P. Braun). 2. – Chapiteau 2H007 (dessins J.-P. Braun). 3. – Chapiteau 2H007. 4. – 2C024. 5. – 2D169. 6. – 2D165. Pl. 91 Colonne à 20 facettes. 1. – Colonne 15 (dessins J.-P. Braun). 2. – 2B012. 3. – 2B108. 4. – 5B254. Pl. 92 1. – Restitution de la colonne 17 (dessins J.-P. Braun). 2. – Chapiteau corinthien de la Synagogue. 3. – Chapiteau corinthien de la Synagogue, lit de pose. Pl. 93 Bases ioniques non attribuées. 1. – Base ionique 1A037. 2. – Base ionique 2B062. 3. – Base ionique 2F010. 4. – Base ionique 2G167. 5. – Base ionique 2J053 6. – Base ionique 5B154. Pl. 94 Fûts monolithiques errants. 1. – 1A040. 2. – 1A041. 3. – 2C107. 4. – 2C108. 5. – 2C109. 6. – 2G149. 7. – 4L039. 8. – 4E014-015. 9. – 4S095. 10. – 5A069.
11. – 5B010. 12. – 5B134. 13. – 4S104. 14. – 5B196. 15. – 5B286. 16. – 5E041. 17. – 5E178. Pl. 95 Chapiteaux doriques non attribués. 1. – Chapiteau « modèle » ou « rebuté » du Grand Temple (GD 13), 2D198. 2. – 2B163. 3. – Fragments de chapiteau 2B047 et 2B051. Pl. 96 Chapiteaux ioniques et corinthiens non attribués. 1. – Chapiteau éolique A8176. 2. – Fragment de volute 4G059. 3. – Fragment de volute 2B031. 4. – Chapiteau corinthien 2D177. 5. – Chapiteau corinthien 2D162. 6. – Chapiteau corinthien 2E020 (dessin J.-P. Braun). Pl. 97 Monument distyle aux colonnes ovoïdes (dessins J.-P. Braun). 1. – Colonne 1. 2. – Colonne 2. Pl. 98 Monument distyle aux colonnes ovoïdes (dessins J.-P. Braun). 1. – Chapiteau ionique 2C007. 2. – Fragment de corniche à denticules 2C038. 3. – Couronnement IG XI 4, 1072. 4. – Restitution. Pl. 99 Monument aux deux colonnes lisses. 1. – Colonne 1 (dessins J.-P. Braun). 2. – Chapiteau 7A013. 3. – Colonne 2 (dessins J.-P. Braun). 4. – Chapiteau 7A014. Pl. 100 1. – Monument distyle de l’Artémision (dessins J.-P. Braun). Pl. 101 Monument distyle de l’Artémision (cl. J.-Ch. Moretti). 1. – Base ionique 192. 2. – Tambour 193. 3. – Tambour 194. 4. – Tambour 195. 5. – Tambour 196.
TABLE DES PLANCHES
6. – Tambour 197. 7. – Tambour 198. 8. – Tambour 199. 9. – Frise 210 (ID 1655). 10. – Chapiteau 211. 11. – Corniche 213. 12. – Corniche 214. 13. – Corniche 215. 14. – Tambour 226. 15. – Frise 227. Pl. 102 Blocs errants attribués à des piliers. 1. – Corniche 2I080. 2. – Corniche 2J003. 4. – Frise 4D003. 3. – Frise 4D001. 5. – Frise 4D004. 6. – Couronnement 2C059-060. Pl. 103 Pilier GD 14 (M088). 1. – Restitution du pilier GD 14 (M088, dessin J.-P. Braun). 2. – Couronnement 5A042. 3. – Couronnement 5A043. 4. – Couronnement 5A050.
195
Pl. 104 Bases de trépied quadrangulaires. 1. – Blocs 1A029-030. 2. – Bloc 1A031. 3. – Bloc 2G179. 4. – Hypothèses de restitution. Pl. 105 Bases de trépied. 1. – Base 9 : moitié de base circulaire à l’Ouest de GD 21. 2. – Base 8 : 4R019. 3. – Base 10 : 5E079. 4. – Répartition des bases de trépieds dans le Sanctuaire d’Apollon. Pl. 106 1. – Plan du site (dessin J.-P. Braun, Fr. Herbin). Pl. 107 1. – Le parvis de l’Autel de cornes. Pl. 108 1. – La voie « sacrée ». Pl. 109 1. – La façade Sud du Portique d’Antigone. Pl. 110 1. – Les zones périphériques du Sanctuaire : autour des Trésors et du Monument des taureaux.
Table des matières
Avertissement .................................................................................................................................................................................................................................. 1 Introduction .................................................................................................................................................................................................................................... 3 Chapitre I — Inventaire des monuments et des fondations de monuments votifs et honorifiques ........................... 7 1.
Le parvis de l’Autel de cornes (M001-M047) ................................................................................................................................................... 7
2.
La « voie sacrée » (M048-M114) ................................................................................................................................................................................ 24
3.
La façade Sud du Portique d’Antigone (M115-M172) ........................................................................................................................... 43
4.
Les zones périphériques du Sanctuaire : autour des Trésors et du Monument des taureaux (M173-M190) ................................................................................................ 57
Chapitre II — Les petits monuments : critères de datation .................................................................................................................... 65 1.
Les matériaux de construction ...................................................................................................................................................................................... 65
1. 1.
Les substructions....................................................................................................................................................................................................................... 65 Les gneiss ......................................................................................................................................................................................................................................... 65 Les granits ....................................................................................................................................................................................................................................... 70 Le gneiss et le granit ............................................................................................................................................................................................................... 72 Le pôros ............................................................................................................................................................................................................................................ 75 Le marbre ........................................................................................................................................................................................................................................ 77 L’élévation ....................................................................................................................................................................................................................................... 78 Le marbre local ........................................................................................................................................................................................................................... 78 Les matériaux importés ....................................................................................................................................................................................................... 78 Les marbres............................................................................................................................................................................................................................ 78 Autres pierres importées ............................................................................................................................................................................................. 80
1. 1. 1. 1. 1. 2. 1. 1. 3. 1. 1. 4. 1. 1. 5. 1. 2. 1. 2. 1. 1. 2. 2.
2.
Les techniques de construction .................................................................................................................................................................................... 81
2. 1.
Le traitement des marbres................................................................................................................................................................................................. 81 Faces de joint, lits et autres faces cachées ............................................................................................................................................................. 81 Surfaces apparentes ................................................................................................................................................................................................................. 82 Le levage et la mise en place ............................................................................................................................................................................................ 85
2. 1. 1. 2. 1. 2. 2. 2.
198
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
2. 3. 2.
La louve ............................................................................................................................................................................................................................................ 85 Les marques d’assemblage ................................................................................................................................................................................................. 86 Autres repères et trous de pince.................................................................................................................................................................................... 89 Les scellements............................................................................................................................................................................................................................ 89 Scellements horizontaux..................................................................................................................................................................................................... 89 Crampons en queues d’aronde ............................................................................................................................................................................. 89 Crampons en double T ............................................................................................................................................................................................... 92 Agrafes en ƕ .......................................................................................................................................................................................................................... 93 Scellements verticaux ............................................................................................................................................................................................................ 97
3.
Les finitions : la mouluration ....................................................................................................................................................................................... 101
3. 1.
Aspects techniques de la mouluration .................................................................................................................................................................. 101 Définitions et méthode ..................................................................................................................................................................................................... 102 Présentation du corpus de référence ....................................................................................................................................................................... 102 Les moulures hautes ............................................................................................................................................................................................................. 103 Type C1 : congé, ovolo, bandeau ..................................................................................................................................................................... 103 Type C2 : profil en saillie au milieu du bloc ........................................................................................................................................... 104 Type C3 : congé, ovolo, cavet et bandeau ................................................................................................................................................. 104 Type C4 : congé, baguette, ovolo, cavet et bandeau......................................................................................................................... 105 Type C5a-b : congé, avec ou sans baguette, ovolo, cavet, listel plat.................................................................................... 106 Type C6 : double saillie ............................................................................................................................................................................................ 106 Type C7 : baguette, ovolo, cavet, bandeau ............................................................................................................................................... 107 Couronnements hors-série ..................................................................................................................................................................................... 107 Les moulures basses .............................................................................................................................................................................................................. 108 Type S1 : talon ou kymation lesbique renversé ...................................................................................................................................... 108 Type S2 : tore, bandeau et talon renversé .................................................................................................................................................. 109 Type S3 : cavet, talon renversé, congé .......................................................................................................................................................... 109 Type S4 : cavet, talon renversé, baguette et congé ............................................................................................................................. 110 Type S5 : tore, cavet, talon renversé et congé......................................................................................................................................... 110 Type S6 : tore et congé .............................................................................................................................................................................................. 111 Type S7 : ovolo en position médiane ou supérieure ......................................................................................................................... 111 Type S8 : doucine renversée .................................................................................................................................................................................. 112 Type S9 : tore, doucine renversée et congé............................................................................................................................................... 112 Type S10 : scotie ............................................................................................................................................................................................................. 113 Socles hors-série ............................................................................................................................................................................................................... 114 Conclusions et nouvelles datations ......................................................................................................................................................................... 114
2. 2. 1. 2. 2. 2. 2. 2. 3. 2. 3. 2. 3. 1.
3. 2. 3. 3. 3. 3. 1.
3. 3. 2.
3. 4.
Chapitre III — Typologie des monuments votifs et honorifiques .................................................................................................... 117 1.
Les supports bas....................................................................................................................................................................................................................... 118
1. 1.
Bases simples ou monolithiques ................................................................................................................................................................................ 118 Socles archaïques..................................................................................................................................................................................................................... 119 Bases quadrangulaires monolithiques ................................................................................................................................................................... 119 Bases rondes monolithiques .......................................................................................................................................................................................... 120 Bases-rocailles ............................................................................................................................................................................................................................ 121
1. 1. 1. 1. 1. 2. 1. 1. 3. 1. 1. 4.
TABLE DES MATIÈRES
199
1. 4. 3.
Bases composites ..................................................................................................................................................................................................................... 122 Bases composites de type(s) intermédiaire(s) .................................................................................................................................................. 122 Bases quadrangulaires composites ............................................................................................................................................................................ 123 Bases rondes composites ................................................................................................................................................................................................... 125 Bases composites à orthostates .................................................................................................................................................................................... 127 Exèdres ............................................................................................................................................................................................................................................ 130 Exèdres semi-circulaires .................................................................................................................................................................................................... 130 Exèdres rectangulaires ......................................................................................................................................................................................................... 131 Autres types de bases et de supports « bas » ..................................................................................................................................................... 132 Bases en forme de proue de navire........................................................................................................................................................................... 132 Une autre base plastique : la base aux trophées ............................................................................................................................................ 133 Fondations à percement(s) circulaire(s)............................................................................................................................................................... 133
2.
Les supports hauts : colonnes et piliers................................................................................................................................................................ 134
2. 1.
2. 3.
Colonnes votives ..................................................................................................................................................................................................................... 134 Colonnes et soubassements in situ .......................................................................................................................................................................... 135 Supports de colonne errants.......................................................................................................................................................................................... 136 Bases et tambours errants ................................................................................................................................................................................................ 138 Fût monolithiques errants .............................................................................................................................................................................................. 142 Chapiteaux errants ................................................................................................................................................................................................................ 144 Chapiteaux doriques.................................................................................................................................................................................................... 144 Chapiteaux ioniques .................................................................................................................................................................................................... 145 Chapiteaux corinthiens ............................................................................................................................................................................................. 147 Monuments à deux colonnes ....................................................................................................................................................................................... 149 Piliers ................................................................................................................................................................................................................................................ 152
3.
Bases de trépieds...................................................................................................................................................................................................................... 155
3. 1.
Bases quadrangulaires ......................................................................................................................................................................................................... 157 Bases circulaires ........................................................................................................................................................................................................................ 159 Bases « triangulaires » ou « hexagonales »........................................................................................................................................................... 161 Destination et signification des offrandes de trépied à Délos ........................................................................................................... 163
1. 2. 1. 2. 1. 1. 2. 2. 1. 2. 3. 1. 2. 4. 1. 3. 1. 3. 1. 1. 3. 2. 1. 4. 1. 4. 1. 1. 4. 2.
2. 1. 1. 2. 1. 2. 2. 1. 3. 2. 1. 4. 2. 1. 5.
2. 2.
3. 2. 3. 3. 3. 4.
Conclusions.................................................................................................................................................................................................................................. 167 Bibliographie ............................................................................................................................................................................................................................... 169 Indices .............................................................................................................................................................................................................................................. 173 1.
Index I. Liste des monuments .....................................................................................................................................................................................173
1. 1. 1. 3.
Monuments répertoriés dans GD .............................................................................................................................................................................173 Nomenclature des monuments de Délos cités dans le volume........................................................................................................ 175 Monuments votifs et honorifiques (M001-190) ......................................................................................................................................... 176
2.
Index II. Sources épigraphiques ................................................................................................................................................................................. 179
2. 1.
Inscriptions ID/IG ................................................................................................................................................................................................................. 179 Inscriptions diverses ............................................................................................................................................................................................................. 183
1. 2.
2. 2.
200
LE SANCTUAIRE D’APOLLON À DÉLOS
3.
Index III. Auteurs anciens............................................................................................................................................................................................... 183
4.
Index IV. Verba Potiora ...................................................................................................................................................................................................... 184
Table des tableaux ................................................................................................................................................................................................................... 187 Table des planches................................................................................................................................................................................................................... 189 Table des matières ................................................................................................................................................................................................................... 197 Planches........................................................................................................................................................................................................................................... 201
Planches
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M001, vu de l’Est.
3. – M004, vu du Nord.
5. – M006, vu du Nord.
PLANCHE 1
2. – M002 et M003, vus du Nord.
4. – M005, vu du Nord
6. – M007, vu du Nord.
PLANCHE 2
1. – M008, vu du Sud.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
2. – M009, vu de l’Est.
3. – M009, détail des fondations côté Ouest.
4. – M009, détail des fondations côté Est.
5. – M010, vu de l’Ouest.
6. – M010, détail du caniveau coudé, côté Nord.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 3
2. – M011, Palmier de Nicias, scellement en queue d’aronde.
3. – M011, Palmier de Nicias, détail ID 41.
1. – M011, Palmier de Nicias, vu de l’Ouest.
4. – M012, vu de l’Est.
6. – M014, vu du Nord.
5. – M013, vu du Sud.
7. – M015, vu du Nord.
PLANCHE 4
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M016 = Base 1.
2. – M017, vu de l’Est.
3. – M018, vu de l’Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 5
1. – M019, vu du Nord-Est.
2. – M020, vu du Sud.
3. – M020, dalle erratique, au Nord des Propylées.
5. – M021, vu du Nord.
4. – M020, dalle erratique, au Sud-Est de la fondation.
6. – M022, vu de l’Est.
PLANCHE 6
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M023, vu du Nord.
3. – M025, vu du Nord.
5. – M027, vu du Sud.
2. – M024, vu du Sud.
4. – M026, vu du Nord.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 7
2. – M029, vestiges in situ, vus de l’Ouest.
1. – M028, vu du Nord.
3. – M029, bloc erratique, vu de l’Ouest.
4. – M030, vu du Nord.
5. – M031, vu du Nord.
6. – M032, vu de l’Ouest ; au premier plan, blocs de granit déchaussés appartenant à la partie centrale de la fondation.
PLANCHE 8
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M032, partie Nord, vue de l’Est.
2. – M032, partie centrale, vue de l’Ouest.
3. – M032, partie Sud, vue du Sud.
4. – M033, vu de l’Est.
5. – M034, vu du Sud.
6. – M035, vu du Sud.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M036, vu du Sud.
3. – M038, vu de l’Est ; au premier plan, M040b.
5. – M040a, vu de l’Ouest.
PLANCHE 9
2. – M037, vu de l’Est.
4. – M039, partie Est, vue du Sud.
6. – M040b, vu du Sud.
PLANCHE 10
1. – M040c, vu du Sud.
3. – M041a, vu de l’Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
2. – M040d, vu du Sud.
4. – M041b, vu du Sud.
5. – M042, vu de l’Est.
6. – M043, Pilier d’Antiochos III (IG XI 4, 1111), vu du Nord.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M044, vu de l’Est.
PLANCHE 11
2. – M045, vu du Nord.
3. – M046, vu du Nord.
4. – M046, dalles errantes, vues de l’Est.
5. – M047, vu du Sud.
6. – M048, vu du Sud.
PLANCHE 12
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M049, vu de l’Est.
2. – M050, vu du Sud.
3. – M051, vu de l’Est. a
4. – M052, vu de l’Est.
b
5. – M053 a. relevé de la face Nord et du lit d’attente ; b. vu du Sud-Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 13
1. – M054, vu de l’Ouest.
2. – M055, vu du Nord-Ouest.
3. – M056, vu du Nord.
4. – M057, vu de l’Est.
PLANCHE 14
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M058, vu du Sud.
2. – M058, section courbe, vu de l’Est.
b
a
3. – M059 : a. relevé de la face Nord et du lit d’attente ; b. vu du Sud-Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 15
1. – M060, vu de l’Est.
2. – M061, vu de l’Est.
3. – M062, vu de l’Ouest.
4. – M063, vu du Sud.
5. – M064, vu du Sud.
PLANCHE 16
1. – M065, vu du Sud.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
2. – M066, vu du Sud.
N 0
1m
3. – M066, blocs de pôros Nord, vus de l’Ouest. 4. – M066, relevé au 1/75.
N
0
1m
6. – M067, vu de l’Ouest. 5. – M067, relevé au 1/50.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M068, vu de l’Ouest.
2. – M069, vu de l’Est.
4. – Les vestiges du Colosse des Naxiens, dessin de Seger de Vries.
5. – Les vestiges du Colosse des Naxiens conservés sur le site.
PLANCHE 17
3. – M070, vu du Sud.
PLANCHE 18
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M072, base du Colosse des Naxiens, vue du Nord.
2. – M072, base du Colosse des Naxiens, face Est, avec inscription archaïque (ID 4).
3. – M072, base du Colosse des Naxiens, face Ouest, avec inscription classique (ID 49).
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 19
2. – M074, vu de l’Est.
1. – M073, vu de l’Ouest.
a
3. – M075, vu du Sud. b
4. – M076 : a. relevé de la face Ouest et du lit d’attente ; b. vu de l’Ouest.
PLANCHE 20
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M077, vu du Sud.
2. – M078, face Est (ID 2341) .
a b
3. – M078 : a. relevé de la face Ouest et du lit d’attente ; b. face Ouest (ID 1644).
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 21
1. – M079, vu du Nord.
2. – M080, vu du Nord.
3. – M081, vu du Sud. b
a
4. – M082 : a. vu du Sud ; b. relevé de la face Ouest et du lit d’attente.
PLANCHE 22
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M083, vu de l’Ouest.
2. – M084, vu de l’Ouest.
3. – M085, Base de Philétairos de Pergame (GD 10 ; IG XI 4, 1105), vue du Nord-Ouest.
4. – M086, vu de l’Ouest.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 23
1. – M087, vu de l’Ouest.
2. – M088, vu de l’Ouest.
3. – M089, vu de l’Ouest. 4. – M090, vu de l’Ouest.
5. – M091, vu du Sud.
6. – M092, vu de l’Est.
PLANCHE 24
1. – M093, vu de l’Ouest.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
2. – M094, vu de l’Ouest.
3. – M095, vu de l’Est.
4. – Ante sur M097, vue de l’Est.
6. – M100, vu de l’Est.
5. – M099, vu de l’Est.
7. – M103, vu de l’Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 25
1. – M104, vu de l’Est.
2. – M105, vu du Nord.
3. – M109, vu du Sud.
5. – M111, vu du Sud.
4. – M110, vu du Sud.
6. – M112, vu du Sud.
7. – M113, vu du Sud.
8. – M114, vu du Sud.
PLANCHE 26
1. – M115, vu du Sud
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
2. – M116, vu du Sud.
4. – M118, vu du Sud.
5. – M119, vu du Sud.
7. – M121, vu de l’Est.
6. – M120, vu du Sud.
3. – M117, vu du Sud.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M122, vu de l’Est.
3. – M125, vu du Nord.
4. – M126-129, vus du Sud.
PLANCHE 27
2. – M124, vu de l’Ouest.
PLANCHE 28
1. – M126, vu du Sud-Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
2. – M127, vu de l’Est.
4. – M129, vu du Nord-Est.
5. – M130, vu du Nord.
7. – M132, vu du Nord.
6. – M131, vu du Nord.
3. – M128, vu du Sud-Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 29
1. – M133 (à droite) et M135 (à gauche), vus du Nord.
2. – M134, vu du Sud.
3. – M136, vu du Nord.
5. – M138, vu du Nord.
7. – M140, vu du Sud.
4. – M137, vu du Nord.
6. – M139a-e, vu du Nord.
8. – M141, vu du Sud.
9. – M142, vu de l’Est.
PLANCHE 30
1. – M143, vu de l’Est.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
2. – M145, vu du Nord.
3. – M146, vu du Nord.
4. – M149, vu du Nord-Ouest.
5. – M150, vu de l’Ouest.
6. – M152, vu du Nord.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 31
2. – M155, vu du Sud-Ouest.
1. – M154, vu du Sud-Ouest.
3. – M156, vu du Sud-Ouest.
4. – M157, vu du Sud.
5. – M158, vu de l’Ouest.
6. – M159, vu de l’Ouest.
PLANCHE 32
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M160, vu de l’Ouest.
2. – M161, vu de l’Ouest.
4. – M163, vu de l’Ouest.
3. – M162, vu de l’Ouest.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M164, vu du Sud.
2. – M165, vu du Sud.
3. – M167, vu du Sud.
4. – M168, vu du Sud.
PLANCHE 33
PLANCHE 34
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M169, vu du Nord.
2. – M170, vu du Sud.
3. – M171, vu du Sud.
4. – M172, vu du Sud.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M173, vu du Sud.
PLANCHE 35
2. – M174, vu du Sud-Est.
3. – M175, vu du Sud-Est.
4. – M176, vu du Nord-Est.
5. – M177, vu de l’Ouest.
PLANCHE 36
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
1. – M178, vu de l’Ouest.
3. – M180, vu du Nord.
4. – M181, vu du Nord.
5. – M182, vu du Sud.
2. – M179, vu du Nord.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 37
b
a
0
1. – M183 : a. relevé des faces Ouest et Sud et du lit d’attente ; b. vu du Sud.
2. – M184, vu de l’Est.
1m
PLANCHE 38
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
a
b
1. – M185 : a. vu du Sud ; b. relevé en plan.
b
2. – M186, vu du Nord.
a
3. – M187: a. vu du Nord ; b. relevé en plan.
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
PLANCHE 39
1b
1a
2a
1. – M188 : a. vu du Nord ; b. relevé de la face Nord et du lit d’attente.
2b
2. – M189 : a. vu du Nord ; b. relevé de la face Nord et du lit d’attente.
PLANCHE 40
a
INVENTAIRE DES MONUMENTS VOTIFS ET HONORIFIQUES
b
1. – M190 : a. vu du Nord ; b. relevé en plan.
CRITÈRES DE DATATION – MARQUES D’ASSEMBLAGE
PLANCHE 41
1. – Marques d’assemblage.
PLANCHE 42
CRITÈRES DE DATATION – MARQUES D’ASSEMBLAGE
1. – Marques d’assemblage.
CRITÈRES DE DATATION – MARQUES D’ASSEMBLAGE
PLANCHE 43
1. – Marques d’assemblage.
PLANCHE 44
CRITÈRES DE DATATION – SCELLEMENTS
1. – Scellements en queue d’aronde.
CRITÈRES DE DATATION – SCELLEMENTS
PLANCHE 45
1. – Scellements en double T.
PLANCHE 46
CRITÈRES DE DATATION – SCELLEMENTS
1. – Agrafes en ƕ variété ƥ.
CRITÈRES DE DATATION – SCELLEMENTS
PLANCHE 47
1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ.
PLANCHE 48
CRITÈRES DE DATATION – SCELLEMENTS
1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ.
CRITÈRES DE DATATION – SCELLEMENTS
PLANCHE 49
1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ.
PLANCHE 50
CRITÈRES DE DATATION – SCELLEMENTS
1. – Agrafes en ƕ variétés ƥƦ et Ʀ.
2. – Goujon plat.
PLANCHE 51
1. – Moulures hautes types C1 et C2.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures hautes type C3.
PLANCHE 52
PLANCHE 53
1. – Moulures hautes type C3
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures hautes type C4.
PLANCHE 54
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
PLANCHE 55
1. – Moulures hautes types C5a et C5b.
PLANCHE 56
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures hautes types C6 et C7.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
PLANCHE 57
1. – Couronnements hors-série.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures basses type S1.
PLANCHE 58
PLANCHE 59
1. – Moulures basses type S2.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures basses type S3.
PLANCHE 60
PLANCHE 61
1. – Moulures basses type S3.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
PLANCHE 62
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures basses types S4 et S5.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
PLANCHE 63
1. – Moulures basses type S6.
PLANCHE 64
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures basses type S7.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
PLANCHE 65
1. – Moulures basses type S8.
PLANCHE 66
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures basses type S9.
PLANCHE 67
1. – Moulures basses type S10.
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures de monuments non datés.
PLANCHE 68
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
PLANCHE 69
1. – Moulures de monuments non datés.
PLANCHE 70
CRITÈRES DE DATATION – MOULURES
1. – Moulures de monuments non datés.
TYPOLOGIE
PLANCHE 71
Socles archaïques et bases quadrangulaires monolithiques.
1. – Base d’Euthykartidès (ID 1).
2. – Socle 2D209.
3. – Base « Marcadé » (5E172).
4. – Base de Thrasyllos (ID 51).
5. – Base inscrite (5B142).
PLANCHE 72
TYPOLOGIE
Bases monolithiques.
1. – Bloc 2C098.
2. – Bloc 2F008.
3. – Bloc 2H014.
5. – Base 2D160.
4. – Base d’Himéros d’Athènes (ID 1537).
7. – Base 4S109.
6. – Base 4N022.
8. – Bases-rocailles au Sud-Est de l’Oikos des Naxiens).
TYPOLOGIE
PLANCHE 73
Bases composites de type intermédiaire.
1. – Base de Poséidippos (ID 2486).
2. – Base d’Archippè (ID 52).
4. – Base de Sostratos de Cnide (IG XI 4, 1130).
3. – Base de César (ID 1587).
PLANCHE 74
TYPOLOGIE
Bases quadrangulaires composites.
1. – Base signée Nikératos et Phyromachos (IG XI 4, 1212).
3. – Base d’Héliodôros (IG XI 4, 1114).
2. – Thésauros remployé comme corps de base (ID 2485).
4. – Corps de base remployé comme support de colonne (ID 2016).
TYPOLOGIE
PLANCHE 75
Bases rondes composites.
2. – Couronnement 2D080. 1. – Base d’Agathostratos de Rhodes (IG XI 4, 1128).
3. – Socle 2D241.
4. – Socle 2E021 .
5. – Socle 2F010 .
6. – Corps 2F017.
PLANCHE 76
TYPOLOGIE
Bases rondes composites.
2. – Socle 2G092. 1. – Couronnement 2F078.
4. – Socles 4A034-035 et couronnement 4A051. 3. – Socle 2G167.
5. – Socle 4E019.
6. – Socle 4N016.
7. – Couronnement 5A018.
TYPOLOGIE
PLANCHE 77
Bases à orthostates.
1. – IG XI 4, 1112-1113.
3. – ID 1728-1729.
5. – ID 2653.
2. – ID 1633.
4. – ID 2442.
6. – Orthostate 4A025.
PLANCHE 78
TYPOLOGIE
La Base aux trophées.
1. – Vue d’ensemble.
2. – Bloc 2D059a, lit de pose.
3. – Bloc 2D059a, face interne.
4. – Bloc 2D059b, lit de pose.
5. – Bloc 2D059b, face interne.
TYPOLOGIE
PLANCHE 79
Supports de colonne erratiques.
1. – Bloc 2A026.
2. – Bloc 2B034.
4. – Bloc 2D184.
5. – Bloc 2G116.
7. – Bloc 4G014.
10. – Blocs 4S053-055.
8. – Bloc 4N016.
11. – Bloc 5A039.
3. – Bloc 2C056.
6. – Bloc 4F001.
9. – Bloc 4N020.
12. – Bloc 5B285.
PLANCHE 80
TYPOLOGIE
Colonnes lisses.
1. – Colonne 1.
2. – 2A005.
4. – 2A001
3. – 2A006.
5. – 2A032 (ID 2646).
TYPOLOGIE
PLANCHE 81
Colonnes lisses.
1. – Colonne 2.
2. – 2J015.
3. – 2E025.
PLANCHE 82
TYPOLOGIE
Colonnes lisses.
1. – Colonne 3.
2. – Colonne 4.
3. – 2D036.
4. – 2D190.
TYPOLOGIE
PLANCHE 83
Colonnes à 24 cannelures.
1. – Colonne 7.
2. – 5B252.
3. – 2D188.
4. – 2D189.
5. – 2D187.
PLANCHE 84
TYPOLOGIE
Colonnes à 24 cannelures.
1. – Colonne 8.
2. – 2D026.
3. – 2C085.
5. – 2B009.
4. – 2C154.
6. – 2B011
TYPOLOGIE
PLANCHE 85
Colonnes à 24 cannelures.
1. – Colonne 9.
2. – 2B037.
3. – 2C034.
4. – 2C017.
PLANCHE 86
TYPOLOGIE
Colonnes à 24 cannelures.
1. – Colonne 10.
2. – 2H016.
3. – 2I065.
4. – 2C200.
TYPOLOGIE
PLANCHE 87
Colonnes à 20 cannelures.
1. – Colonne 11.
10. – 2H023.
2. – 2G005.
3. – 2G004.
4. – 2H025.
5. – 2G006.
6. – 2H019.
7. – 2G003.
8. – 2H008.
9. – 2H017.
11. – 2H012.
12. – 2H003.
PLANCHE 88
TYPOLOGIE
Colonnes à 20 cannelures.
1. – Détail des tambours de la colonne 11.
TYPOLOGIE
PLANCHE 89
Colonnes à 20 cannelures.
2. – 2C207.
3. – 2C267.
1. – Colonne 12.
4. – Colonne 14.
5. – 5B259.
PLANCHE 90
TYPOLOGIE
Colonnes à 20 cannelures.
2. – Chapiteau 2H007.
1. – Colonne 13.
3. – Chapiteau 2H007.
4. – 2C024.
5. – 2D169.
6. – 2D165.
TYPOLOGIE
PLANCHE 91
Colonnes à 20 cannelures.
1. – Colonne 15.
2. – 2B012.
3. – 2B108.
4. – 5B254.
PLANCHE 92
TYPOLOGIE
2. – Chapiteau corinthien de la Synagogue.
1. – Restitution de la colonne 17.
3. – Chapiteau corinthien de la Synagogue, lit de pose.
TYPOLOGIE
PLANCHE 93
Bases ioniques non attribuées.
1. – Base ionique 1A037.
3. – Base ionique 2F010.
5. – Base ionique 2J053.
2. – Base ionique 2B062.
4. – Base ionique 2G167.
6. – Base ionique 5B154.
PLANCHE 94
TYPOLOGIE
Fûts monolithiques errants.
1. – 1A040.
2. – 1A041.
3. – 2C107.
4. – 2C108.
8. – 4E014-015.
5. – 2C109.
6. – 2G149.
7. – 4L039. 9. – 4S095.
10. – 5A069.
11. – 5B010.
14. – 5B196.
15. – 5B286.
12. – 5B134.
16. – 5E041.
13. – 4S104.
17. – 5E178.
TYPOLOGIE
PLANCHE 95
Chapiteaux doriques non attribués.
1. – Chapiteau « modèle » ou « rebuté » du Grand Temple (GD 13), 2D198.
2. – 2B163.
3. – Fragments de chapiteau 2B047 et 2B051.
PLANCHE 96
TYPOLOGIE
Chapiteaux ioniques et corinthiens non attribués.
1. – Chapiteau éolique A8176.
2. – Fragment de volute 4G059.
4. – Chapiteau corinthien 2D177.
6. – Chapiteau corinthien 2E020.
3. – Fragment de volute 2B031.
5. – Chapiteau corinthien 2D162.
TYPOLOGIE
PLANCHE 97
1. – Colonne 1.
1. – Colonne 2
Monument distyle aux colonnes ovoïdes.
PLANCHE 98
TYPOLOGIE
Monument distyle aux colonnes ovoïdes.
1. – Chapiteau ionique 2C007.
2. – Fragment de corniche à denticules 2C038.
4. – Restitution.
3. – Couronnement IG XI 4, 1072.
3. – Colonne 2.
1. – Colonne 1.
4. – Chapiteau 7A014.
2. – Chapiteau 7A013.
TYPOLOGIE PLANCHE 99
Monument aux deux colonnes lisses.
PLANCHE 100
TYPOLOGIE
1. – Monument distyle de l’Artémision.
TYPOLOGIE
PLANCHE 101
Monument distyle de l’Artémision.
1. – Base ionique 192.
2. – Tambour 193.
3. – Tambour 194.
4. – Tambour 195.
5. – Tambour 196.
6. – Tambour 197.
7. – Tambour 198.
8. – Tambour 199.
9. – Frise 210 (ID 1655).
10. – Chapiteau 211.
11. – Corniche 213.
12. – Corniche 214.
13. – Corniche 215.
14. – Tambour 226.
15. – Frise 227.
PLANCHE 102
TYPOLOGIE
Blocs errants attribués à des piliers.
1. – Corniche 2I080.
3. – Frise 4D001.
5. – Frise 4D004 .
2. – Corniche 2J003.
4. – Frise 4D003.
6. – Couronnement 2C059-060.
TYPOLOGIE
PLANCHE 103
Pilier GD 14 (M088).
2. – Couronnement 5A042.
3. – Couronnement 5A043.
1. – Restitution du pilier GD 14 (M088).
4. – Couronnement 5A050.
PLANCHE 104
TYPOLOGIE
Bases de trépied quadrangulaires.
1. – Blocs 1A029-030.
2. – Bloc 1A031.
3. – Bloc 2G179.
4. – Hypothèses de restitution.
TYPOLOGIE
PLANCHE 105
Bases de trépied.
2. – Base 8 : 4R019.
1. – Base 9 : moitié de base circulaire à l’Ouest de GD 21.
4. – Répartition des bases de trépieds dans le Sanctuaire d’Apollon.
3. – Base 10 : 5E079.
PLANCHE 106
PLANS
35A
N 35 47
110
109
121
48
32A
128
129
111
108
112
113 114 115
116
117
118 119
131 132 120
130 127
107
126 105
134
106
122 125 123
124
104
103
46C
102
17
45A
101 100
099
16
098
46B 46
45
090 173 097 089
14
096
= 088
44A 087
095
41
11
086 094
46A
42
44
093
10
092
= 085 091
40 067
12 084
43
041a
037 038 040b
036
083
066 082
39
039
080
040c
035
081
079
040d
034
033
032
029
060 056
045
076
074
058
026
059
055
027
36
13
075
061 044
043 028
025 023 022
077
065
042
031
030
062
057
040a
024
078
063 064 041b
071c 073
071b 053 046
021
9
020
071a
054
068 052
069
019 018
049
015 014
017
37
013
016 012
012b
048
= 072
6 7
051 050
003
005
010
9
047
= 011
009
007
070
004
002
001
23F
006
008
5
8
23C
1
PLANS
29 158
133
135 136 137
c
28
139 b
138
144
e 140 141
145 146
a
142
= 159
143
147
d
148
32
171
149
154 150
151
172
155 152
156
157 160
170
169
168
167
27
153
165
161 162
164
163
27A
18 d
b
175 bis
19 a
c
174
175
176 177
20 181
180 178
26
179
21
24
22 23A
a 190 b
23B
24B =182 23D 183
24A
185 184
1. – Répartition des monuments dans le Sanctuaire d’Apollon.
25
23E
187
189
186 188
0
5
10
15
20
25 m
PLANCHE 107
PLANS
46A
42
44
40
43
041a
037 038 040b
036
39
039 040c
035
040d
034
033
032
041b 029
042
031
030
0
057
040a 044
043
056
028 024
058
026
045
055
027
36
025 023 022
053 046 021
054
9
020
068 052
069
019 018
049
015 014
017
37
013
016 012
012b
048 003
N
005
010
047
= 011
009
007
051 050
004
002
001
006
008
5
0
5
10
15
20
25 m
1. – Le parvis de l’Autel de cornes.
PLANS
PLANCHE 108
N 35 47
110
109
121
32A
128
129
111
108
112
113 114 115
116
117
118 119
131 132 120
133
135
130 127
107
126 105
134
106
122 125 123
124
104
103
46C
102
17 101 100
18
099
16
098
46B
090 173 097 089
14
096
087
095
41
= 088
11
086 094
46A
093
10
092
= 085 091
40 067
12 084
041a
083
066 082
39
080
081
079 0d 078
063 064 041b
062
057
077
065
13
042 075
061 060
044
043
056
045
076
074
058 059
055
071c 073
071b 053 046
071a
054
9
068 052
069
049
37
048
9
= 072
6 7
051 050
047
= 011 003
009 005 07
070
004
002
001
23F
006
5
0
5
10
15
20
25 m
1. – La « voie sacrée ».
12
14
089
090
113 114 115
= 088
116
16
117
122
123
118 119
124
120 127
128
126
125
121
17
130
129
173
134
131 132
32A 135
18
133
140 141
142
136 137
143
138
b
a
c
d
e
a
19 c
175 bis
d
b
139
175
172
174
144
170
171
145
169 168
32
29
167
146 147
165
148 149
164
150
151
152
153
154
155
156
27
158
163
162
N
161
160
= 159
157
28
27A
PLANCHE 109 PLANS
0
1. – La façade Sud du Portique d’Antigone.
5
10
15
20
25 m
PLANS
PLANCHE 110
18 d
b
N
175 bis
19 a
173
c
174
175
176
11 177
20 181
180 178
12
13
179
21
24 7
23F
22 23A
a 190
23C
b
23B
24B =182 23D 183
24A
185 184
25
23E
0
5
10
15
20
25 m
187
189
186 188
1. – Les zones périphériques du Sanctuaire : autour des Trésors et du Monument des taureaux.
Cet ouvrage a été imprimé et relié en quatre cents exemplaires par l’imprimerie n.v. peeters s.a. à Herent (Belgique) Octobre 2019
ISBN 978-2-86958-306-1 Imprimé en Belgique