Le Miroir En Egee a l'Age Du Bronze Recent: Formes, Fonctions, Usages Et Trajectoires Entre Le Xvie Et Le XIE Siecle 9789042951778, 9789042951785, 904295177X

Qu'a reflete jadis ce miroir minoen ou mycenien a la surface boursouflee d'oxydes verts, encore mele de la ter

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TABLE DES MATIÈRES
PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION
DEUXIÈME PARTIE : INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS
TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
FIGURES
PLANCHES
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Le Miroir En Egee a l'Age Du Bronze Recent: Formes, Fonctions, Usages Et Trajectoires Entre Le Xvie Et Le XIE Siecle
 9789042951778, 9789042951785, 904295177X

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AEGAEUM 48 Annales liégeoises et PASPiennes d’archéologie égéenne

LE MIROIR EN ÉGÉE À L’ÂGE DU BRONZE RÉCENT FORMES, FONCTIONS, USAGES ET TRAJECTOIRES ENTRE LE XVIe ET LE XIe SIÈCLE

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AEGAEUM 48 Annales liégeoises et PASPiennes d’archéologie égéenne

LE MIROIR EN ÉGÉE À L’ÂGE DU BRONZE RÉCENT FORMES, FONCTIONS, USAGES ET TRAJECTOIRES ENTRE LE XVIe ET LE XIe SIÈCLE

Laura Elisabeth ALVAREZ

PEETERS LEUVEN – LIÈGE 2023

Illustrations de jaquette : Première : miroir du dromos de la tombe dite « de Clytemnestre » à Mycènes (inv. n° 27, Athènes, Musée national archéologique, no 2898). ©Hellenic Ministry of Culture and Sports/ Hellenic Organization of Cultural Resources Development. Quatrième : miroir de la fosse 2 de la Tholos 2 de Myrsinochorion-Routsi (inv. n° 76, Athènes, Musée national archéologique, no 8343). ©Hellenic Ministry of Culture and Sports/Hellenic Organization of Cultural Resources Development.

A catalogue record for this book is available from the Library of Congress. D/2023/0602/37 Impression et dépositaire : PEETERS nv Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven (Belgique) © A.s.b.l. Aegaeum, Aux Piédroux 120, B-4032 Liège (Belgique) et Program in Aegean Scripts and Prehistory (PASP), The University of Texas at Austin, 2023 ISBN 978-90-429-5177-8 eISBN 978-90-429-5178-5 Reproduction et traduction, même partielles, interdites sans l’autorisation de l’éditeur, pour tous pays.

 Femme égéenne à sa toilette se servant d’un miroir, dessin de Fritz Krischen dans Ein Festtag am Hofe des Minos. 50 Steinzeichnungen von Fritz Krischen (Berlin, Schoetz u. Parrhysius,1921). By courtesy of the University of Liverpool Library.



TABLE DES MATIÈRES Remerciements Liste des tableaux PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION

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A. Introduction A.1. Objectifs A.2. Cadre de l’étude A.2.1. Limites géographiques A.2.2. Cadre chronologique et périodisation A.3. Le matériel : définition et difficultés A.3.1. Glossaire utilisé A.3.2. Difficultés relatives à l’identification et à l’état de conservation A.4. Sources mobilisées A.4.1. Les sources bibliographiques A.4.2. Les sources iconographiques égéennes A.4.3. Les sources textuelles : le miroir dans les textes anciens A.4.4. Acquisition de nouvelles données macroscopiques A.5. Plan de l’étude et choix méthodologiques

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B. Historique des recherches et état de la question B.1. Les premières découvertes B.2. Les regards variables sur le miroir : une histoire des idées B.3. L’iconographie et la question de l’origine : Ex Aegypto lux, ex Oriente lux ? B.4. Les premiers jalons pour une typologie B.5. Un renouveau des recherches à la fin du XXe siècle B.6. Les aspects techniques B.7. La question des frying-pans

37 37 38 41 44 45 46 47

DEUXIÈME PARTIE : INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS Ordre de présentation Attique : Athènes Limnionas (Salamine) Oros (Égine) Brauron Perati Béotie : Pharos-Aulis Eubée : Chalcis Phthiotide : Kalapodi Argolide : Midea Dendra Mycènes Asine Argos Prosymna Nauplie

49 51 52 54 54 55 56 57 58 59 59 60 62 70 72 73 75

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LE MIROIR EN ÉGÉE À L’ÂGE DU BRONZE RÉCENT Corinthie : Examilia Laconie : Palaiopyrgi-Vapheio Messénie : Daras-Phrama Antheia-Ellinika Koukounara-Phyties Nichoria Pylos Tragana Myrsinochorion Crète centrale : Agia Triada Kamilari Kalyvia Goudies Mires Agios Myron Agios Syllas Archanes-Phourni Isopata Sellopoulo Zapher Papoura Mavro Spilio Epano Gypsades Vlychia Amnisos Poros-Katsambas Gournes Episkopi Sklavokambos Crète occidentale : Pankalochori La Canée Crète orientale : Farmakokephalo Malia Sissi Milatos Olonte Gournia Kavousi Mochlos Myrsini Piskokephalo Palaikastro Kato Zakros Karpathos : Pigadia-Makelli Milos : Phylakopi Rhodes : Agia Agathi Ialysos



75 76 76 77 77 78 79 82 83 84 85 86 88 89 89 89 90 91 94 96 100 103 104 104 105 105 106 107 107 109 114 115 116 117 117 118 118 119 119 120 120 124 127 128 128 129

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TABLE DES MATIÈRES Céphalonie : Oikopeda Leucade : Selinakia TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Chapitre I : Typologie A. Définition et hiérarchie des critères A.1. Le système d’emmanchement Classe I : Miroirs à rivets Classe II : Miroirs à soie Classe III : Miroirs à système de préhension alterne Classe IV : Miroirs de type indéterminé A.2. La morphologie de la plaque et de son empreinte Type A : Forme parallélépipédique Type B : Forme circulaire Type C : Forme triangulaire complexe B. Synthèse Chapitre II : Produire le miroir au deuxième millénaire en Égée A. En guise de contextualisation, les ateliers : fonctionnement, état de la recherche B. La chaîne opératoire de production d’un disque de miroir B.1. Rapport des analyses archéométriques B.2. Reconstitution de la chaîne opératoire B.2.1. La fonderie B.2.1.1. Le moulage B.2.1.2. La phase de fusion B.2.2. La post-fonderie : les traitements mécaniques de déformation B.2.3. Les finitions : le polissage B.2.4. L’assemblage C. Les traces d’usages et de fonctions C.1. Phases de réparation et de destruction du miroir C.2. Vestiges organiques Chapitre III : Chronologie, contexte et utilisations A. Le corpus : observations générales A.1. Principes et méthode d’intégration A.2. Données quantitatives générales A.3. Vides archéologiques et limites de circulation A.4. Données métriques A.5. Contextes A.6. Assemblages : les mobiliers analysés B. Étude typochronologique, iconographique et contextuelle B.1. Aux XVIe-XVe siècles : les débuts B.1.1. En Crète à l’époque néopalatiale B.1.1.1. Le contexte historique B.1.1.2. Le corpus : quantification et répartition spatiale B.1.1.2.1. Hypothèse chronologique pour un exemplaire de Palaikastro B.1.1.2.2. Des prototypes au Minoen Moyen ? B.1.1.2.3. Le corpus retenu B.1.1.3. Typologie et données métriques



133 133 143 145 145 146 146 147 147 148 148 149 152 154 155 157

158 161 162 163 164 164 165 166 167 167 169 169 171 173 173 173 174 178 179 179 182 183 183 184 184 186 187 188 188 189



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LE MIROIR EN ÉGÉE À L’ÂGE DU BRONZE RÉCENT B.1.1.4. Étude de cas : les miroirs du palais de Zakros B.1.1.5. Synthèse B.1.2. En Crète entre le MR II et le début du MR IIIA1 B.1.2.1. La chute des palais et l’avènement d’une élite militariste B.1.2.2. Typologie et répartition du corpus B.1.2.3. Données métriques B.1.2.4. Décor B.1.2.5. Contextes et assemblages mobiliers B.1.3. En Grèce durant l’HR I/IIB B.1.3.1. L’émergence d’une société hiérarchisée B.1.3.2. Typologie et répartition du corpus B.1.3.3. Données métriques B.1.3.4. Décor B.1.3.5. Contextes et assemblages mobiliers B.1.3.6. Le cas de l’objet en ivoire du Cercle A de Mycènes B.1.4. Bilan B.1.4.1. Sur le continent : quelles certitudes pour le début du Bronze récent ? B.1.4.2. Les premiers manches de miroir à rosettes et feuilles pennées B.1.4.3. La question de la circulation du miroir en Égée B.1.4.4. Le miroir, l’un des regalia d’une élite standardisée B.1.4.5. La genèse du miroir en Égé B.2. Au XIVe siècle : l’apogée B.2.1. En Grèce durant l’HR IIIA1-A2 B.2.1.1. Le contexte historique B.2.1.2. Écueils des données B.2.1.3. Typologie et répartition du corpus B.2.1.4. Données métriques B.2.1.5. Décor B.2.1.6. Contextes et assemblages mobiliers B.2.2. En Crète au MR IIIA1-A2 B.2.2.1. L’ascendance locale de Cnossos et le développement des régionalismes B.2.2.2. Le corpus de Zapher Papoura B.2.2.3. Typologie et répartition du corpus B.2.2.3.1. Première interprétation des données B.2.2.3.2. Nouvelles propositions chronologiques B.2.2.4. Données métriques B.2.2.5. Décor B.2.2.6. Contextes et assemblages mobiliers B.2.3. Bilan B.2.3.1. L’iconographie : entre l’attachement à la tradition et le désir d’innovation B.2.3.1.1. Étude stylistique des feuilles de palme B.2.3.1.2. La diversification des thématiques : une pluralité de symboles ? B.2.3.2. La circulation du miroir B.2.3.3. La consommation du miroir B.2.3.3.1. Fonctions pratiques et usages sociaux du miroir B.2.3.3.2. Les commanditaires et les destinataires B.2.3.3.3. Quels sont les processus sociaux qui ont favorisé sa circulation ? B.2.3.4. Le miroir : un indicateur de sexe ou un marqueur de genre ? B.3 Aux XIIIe et XIIe siècles : le déclin B.3.1. En Crète B.3.2. En Grèce continentale B.3.2.1. Les réserves de bronzes B.3.2.2. À Perati, les miroirs de la mémoire ? B.3.3. À Rhodes B.3.3.1. Contexte historique B.3.3.2. Typologie et répartition du corpus



190 195 197 197 199 200 202 202 205 205 207 209 210 211 215 216 216 217 219 221 225 228 229 229 231 232 234 235 238 242 242 244 245 245 247 249 250 254 260 260 261 262 263 266 267 272 274 279 283 283 285 286 286 287 288 289

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TABLE DES MATIÈRES B.3.3.3. Données métriques B.3.3.4. Décor B.3.3.5. Contextes et assemblages mobilier B.3.4. Synthèse

290 290 291 292

Conclusion A. Retour sur l’évolution des formes B. Le miroir, reflet de la société égéenne sur un demi-millénaire C. Des recherches à développer

295 295 296 297

Bibliographie

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 Figures Planches



337 427



REMERCIEMENTS Ce livre est une version remaniée d’une thèse de doctorat de l’Université Libre de Bruxelles, réalisée en codirection avec l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et soutenue le 11 octobre 2021. Aboutissement de plusieurs années de recherche, ce travail doit beaucoup à l’aide inestimable que j’ai reçue en Belgique, en France et en Grèce. J’ai une dette particulière envers Eugène Warmenbol, directeur de cette thèse, qui soutient mes recherches avec une sollicitude constante depuis qu’il m’a confié en troisième année de licence le sujet des miroirs protohistoriques, dont je sais combien il lui tenait à cœur, et qui est aujourd’hui encore l’horizon de belles années de recherche. Une gratitude profonde revient ensuite à Haris Procopiou, codirectrice de cette thèse, qui a accepté de guider mes recherches avec une grande attention, et qui m’a accordé de son temps et de ses remarques avec gentillesse et bienveillance, dans l’urgence et à des heures indues. De vifs remerciements s’adressent ensuite aux membres du jury de soutenance, présidé par Laurent Bavay et composé de Jan Driessen, Maia Pomadère et Athéna Tsingarida, dont la lecture critique et les remarques bienveillantes ont considérablement contribué à améliorer le manuscrit initial. Ces recherches n’auraient pu être réalisées sans l’allocation de recherche qui m’a été accordée par l’Université Libre de Bruxelles et qui m’a permis de travailler dans des conditions idéales. Je voudrais aussi remercier Alexandre Farnoux, ancien directeur de l’École française d’Athènes, et Wouter Bracke, ancien directeur de l’Academia Belgica à Rome, qui m’ont ouvert les portes de leur établissement – qui m’a semblé, parfois, l’antichambre du paradis. C’est grâce à la grande libéralité des Éphories des Antiquités et à l’aide des archéologues du Service archéologique grec que j’ai pu examiner directement un grand nombre de miroirs au cours de différents séjours en 2017 et 2018 à Athènes, en Crète, et à Rhodes. Je voudrais remercier la Direction générale des Antiquités et de l’Héritage culturel d’Athènes et en particulier le directeur de la collection préhistorique du Musée national d’Athènes, Konstantinos Nikolentzos, qui m’ont accordé l’accès à une part importante de leur collection, ainsi que le droit de reproduction de plusieurs miroirs dont certains inédits de Mycènes. Qu’ils trouvent ici l’expression sincère de mes remerciements et celle de mon profond respect. J’adresse un vibrant message de ma plus haute reconnaissance et de mes plus vifs remerciements à la directrice du Musée archéologique d’Héraklion, Stella Mandalaki, ainsi qu’aux Membres du Conseil local des Monuments crétois, pour m’avoir gracieusement autorisée à inclure un important matériel inédit dans ce livre, provenant de fouilles à Zafer Papoura, Mavro Spelio, Archanes et Gournes. Mes remerciements vont à la direction de la British School at Athens à Cnossos, et tout particulièrement à Kostis Christakis, conservateur à Cnossos, pour avoir eu l’amabilité de me permettre l’accès aux miroirs conservés au Musée Stratigraphique de Cnossos et issus du cimetière d’Isopata. J’éprouve une profonde gratitude envers l’Éphorie de La Canée et la direction du Musée archéologique de La Canée pour m’avoir permis d’étudier leur riche patrimoine. Je suis particulièrement redevable à Maria Andreadaki-Vlazaki pour m’avoir accordé l’étude des miroirs issus de fouilles récentes qu’elle a dirigée sur la parcelle Kouklaki, et dont la publication de certains d’entre eux m’a aimablement été cédée. Je remercie Anastasia Tzigounaki, directrice de l’Éphorie des Antiquités de Réthymnon, pour avoir eu la gentillesse de me permettre l’étude de matériel intéressant de l’ouest de la Crète, ainsi que Nota Karamaliki pour son aide dans l’acquisition de nouveaux clichés. Je souhaite remercier chaleureusement la directrice de l’Éphorie des Antiquités du Dodécanèse, Maria Michaelidou, qui m’a gracieusement permis d’étudier dans les meilleures conditions le matériel issu de l’île de Rhodes, et de l’inclure dans ce livre. Ma gratitude la plus sincère va également à la directrice de l’Éphorie des Antiquités du Pirée et des Îles, Stella Chrysoulaki, à la direction de l’Éphorie des Antiquités de la ville d’Athènes et en particulier au chef adjoint de l’Ephorie, Argyro Karaberidi, à la directrice de l’Éphorie des Antiquités

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REMERCIEMENTS

 de Messénie, Evangelia Militsi-Kechagia, au directeur de l’Éphorie des Antiquités de l’Est de l’Attique, Evangelos Nikolopoulos, à la direction de l’Éphorie des Antiquités d’Argolide et aux archéologues du Musée de Nauplie, et tout particulièrement Alkistis Papadimitriou, pour leurs aimables autorisations et pour la livraison de nouvelles photographies. Ma réflexion n’aurait pu être entièrement aboutie sans la générosité des chercheurs et collègues qui m’ont informée de leurs plus récentes découvertes, ou qui ont accepté de me transmettre des données restées inédites, ou en cours d’étude, en particulier Lucia Alberti, pour les photographies du matériel de Mavro Spelio qu’elle étudie actuellement ; Maria Andreadaki-Vlazaki et Eftychia Protopapadaki, qui m’ont autorisée à reproduire du matériel provenant des fouilles récentes de la parcelle Kouklaki à La Canée ; Yannis Galanakis, qui m’a cédé la publication du miroir de Daras ; Charilaos Tselios, pour les clichés macrographiques et micrographiques des miroirs de Routsi et de Tragana. Je suis reconnaissante à la direction de la British School at Athens, à la direction de l’École française d’Athènes, ainsi qu’à Maud Devolder (Malia), Nota Dimopoulou (Poros), Jan Driessen (Sissi), Walter Gauß (Oros), Carole Gillis (Asine), Thanasis J. Papadopoulos (Brauron), Jean-Claude Poursat (dessins personnels d’ivoires mycéniens), Efi Sapouna-Sakellaraki (Archanes), Kim Shelton (Gortsoulia), Jeffrey Soles (Mochlos), à la direction des publications ou aux comités éditoriaux de l’Archaeological Institute of America, de l’American Journal of Archaeology, de l’American School of Classical Studies at Athens, de la Scuola Archeologica Italiana di Atene, du Department of Classics at the University of Cincinnati, du Svenska Institutet I Athen, de l’Ashmolean Museum d’Oxford, de la University of Minnesota Press, ainsi qu’aux archivistes du Penn Museum à Philadelphie, pour m’avoir permis la reproduction de données provenant de leurs recherches ou de leurs fouilles. Au moment de l’obtention des droits de reproduction des objets que j’avais étudiés, j’ai contracté une dette importante envers l’École belge d’Athènes, et tout particulièrement son ancien directeur, Jan Driessen, et de sa directrice adjointe, Tina Kalantzopoulou, qui, avec patience, m’ont offert de leur temps et de leur soutien tout au long du processus de demandes de dérogations ; sans leur aide généreuse, le résultat actuel de ce livre n’aurait pas été le même. Qu’ils en soient ici sincèrement remerciés. Un accueil généreux, une aide bienveillante et de précieux conseils m’ont été offerts par Kostas Paschalidis, conservateur des Antiquités au Musée national d’Athènes, Toula Marketou, conservatrice des Antiquités du Dodécanèse à Rhodes, Kostis Christakis, conservateur de la British School at Athens à Cnossos, Eleni Tziraki, conservatrice du Musée d’Héraklion, Sofia Preve, archéologue au Musée de La Canée, lors de mes séjours de recherche au sein de leurs institutions. Je sais gré à Violaine Sebillote Cuchet, Françoise Rougemont, au regretté Jean-Pierre Olivier, à Carole Cheval, Thomas Genty et Anselme Cormier de leur relecture. J’ai largement tiré profit de leurs critiques et de leurs conseils. Des échanges riches avec de nombreux professionnels m’ont aidée tout au long de cette recherche : métallurgistes (à Speluncatu), botanistes (équipe du Jardin botanique de Liège), ornithologues (Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique). Une précieuse contribution a été fournie par les équipes des bibliothèques que j’ai fréquentées et qui ont facilité mon travail. Je tiens, à cet égard, à remercier tout spécialement les bibliothécaires de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée de l’Université Lumière-Lyon 2, dont j’ai largement bénéficié des fonds lorsque j’étais Lyonnaise. Je souhaite remercier les pairs, les collègues et aussi le personnel avec qui j’ai passé de longues heures dans les rayons des bibliothèques et réserves des musées, ou autour d’un café frappé, en particulier Emmanouela au Musée d’Héraklion, Theodoris, Dimitra, Chrysostomos et Thasos au Musée national d’Athènes, Sophia et Maria au Musée de La Canée. Les rencontres ont été innombrables tout au long de ces cinq années de doctorat et je remercie toutes les personnes qui m’ont accordé de leur temps, de leur aide et de leur soutien, de quelque manière que ce soit. De très humbles remerciements vont à Robert Laffineur, éditeur de la présente collection, pour l’honneur qu’il me fait d’accueillir ce travail dans la série Aegaeum et dont la haute et intelligente sollicitude a permis de transformer cette thèse en monographie.



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REMERCIEMENTS

 Le réconfort et l’énergie de mes amis et de mes proches au quotidien ont su maintenir mon courage dans les temps de ces épreuves marathoniennes. Qu’ils soient tous remerciés pour leurs relectures, leur patience, et surtout pour leur affection, qui me permet de goûter au doux et fragile équilibre du bonheur. Je dédie ce travail, enfin, à ma mère, Erika, comme une faible preuve de ma reconnaissance pour sa patience aimante et attentive. Laura E. ALVAREZ Cambridge, 4 novembre 2022



LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12 Tableau 13 Tableau 14 Tableau 15 Tableau 16 Tableau 17 Tableau 18 Tableau 19 Tableau 20 Tableau 21 Tableau 22 -

Chronologie des faciès céramiques en Crète et en Grèce continentale et datations absolues correspondantes supposées Tableau récapitulatif des données morphométriques Inventaire récapitulatif des traces observées sur les disques de miroir, leur localisation sur l’objet et leur interprétation Bilan des classes morphologiques par région Bilan de la typologie du système d’attache par région Synthèse des données élémentaires disponibles pour les disques de miroir de l’âge du Bronze récent égéen Miroirs recensés par région de Grèce continentale au Bronze récent Miroirs recensés par région de Crète au Bronze récent Part représentative de chaque site et de chaque bloc régional au sein des corpus de Grèce continentale et de Crète Description du corpus égéen, par ensemble régional, en fonction des restes conservés Type de dépôt en contexte funéraire (primaire/secondaire) par région Récapitulatif des diamètres mentionnés pour le corpus du MR I Tableau récapitulatif des données morphométriques des miroirs datés du MR II Matériel associé aux miroirs datés du MR II et découverts en contexte funéraire en Crète Tableau récapitulatif des données morphométriques des miroirs datés de l’HR II Matériel associé aux miroirs datés de l’HR II et découverts en contexte funéraire sur le continent helladique Matériel associé aux miroirs datés de l’HR III et découverts en contexte funéraire en position primaire sur le continent helladique Matériel associé aux miroirs datés de l’HR III et découverts en contexte funéraire en position secondaire sur le continent helladique Proposition d’identification des disques de miroir de Zapher Papoura portant le numéro d’inventaire 1525 dans les collections du Musée d’Héraklion Matériel associé aux miroirs datés du MR III et découverts en contexte funéraire en position primaire en Crète Matériel associé aux miroirs datés du MR III et découverts en contexte funéraire en position secondaire en Crète Matériel associé aux miroirs datés de l’HR IIIC et découverts en contexte funéraire sur l’île de Rhodes

22 134 139 154 156 162 175 176 177 178 182 190 201 205 210 214 240 241 245 259 260 292

PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION    







A. INTRODUCTION  Presque de manière inopinée, les premiers miroirs en métal ne semblent apparaître en Égée qu’au XVIe siècle voire au XVIIe siècle au sein des grandes villes minoennes de l’est de la Crète, telles que Malia, Zakros ou encore Palaikastro. Cette apparition soudaine, et parcimonieuse, accuse un certain retard par rapport à la Méditerranée orientale où le miroir était en usage depuis le IIIe voire le IVe millénaire, notamment dans les hautes sphères de la noblesse égyptienne et mésopotamienne. Ceci est d’autant plus étonnant que les îles égéennes tissent depuis plusieurs siècles des liens réguliers et étroits avec les rives orientales, matérialisés par des échanges de produits manufacturés qui, au-delà de leur forme matérielle, portent en eux une mémoire, des savoirs, et des croyances. D’un type tout à fait original, les modèles minoens, puis mycéniens, ne possèdent en réalité aucun parallèle exact avec les séries contemporaines égyptiennes et proche-orientales : là-bas, le miroir est légèrement elliptique, enchâssé au moyen d’une soie dans un manche pouvant faire l’objet d’une grande diversité de formes et de matériaux, alors qu’en Égée ils prennent invariablement la forme d’un disque en alliage cuivreux, généralement rond, de dimensions modestes – le diamètre n’excédant pas 23 cm –, qui pouvait se tenir à la main par un manche sculpté en bois, en os ou en ivoire, maintenu par des rivets. Créations uniques et bien identifiables, les miroirs égéens se différencient donc nettement des autres productions circumméditerranéennes tant d’un point de vue morphologique et technique, qu’iconographique, comme nous le verrons. Petit objet d’une fabrication peu complexe, au particularisme tant chronologique que typologique, le miroir égéen s’avère un cas privilégié pour s’interroger sur les dynamiques culturelles et les modes de transmission des savoirs et des pratiques entre les sociétés indépendantes, mais interconnectées, de la Méditerranée. La banalité actuelle du miroir dans notre quotidien est inversement proportionnelle à la complexité qu’il engageait dans les sociétés anciennes en termes de processus de production, de distribution et de consommation. Les miroirs en métal, par leur composition et le travail de maind’œuvre, sont le résultat d’importants investissements en termes de relations par le grand nombre de ressources matérielles, humaines et sociales soulevées au niveau collectif pour aboutir à un usage individuel : ils sont empreints d’une haute valeur matérielle, sociale et économique. Produit d’une activité à plusieurs niveaux (activité de production, de manipulations, de dépôt − en particulier dans les sépultures), le miroir était donc un objet conçu par et pour les élites. Objet rare, il est à présumer que des alternatives en pierre polie ou en argile furent utilisées jusqu’au XVIe siècle, voire probablement tout au long de l’âge du Bronze en tant que substituts moins onéreux, mais nous n’en avons conservé aucune trace tangible, vraisemblablement pour des raisons archéologiques1. Voir son reflet était une expérience pour la majorité des individus très certainement

 1

Comme le souligne K. Taube à propos des miroirs mésoaméricains, le caractère instable de la plupart des minéraux les rend facilement vulnérables aux outrages du temps et leur surface originellement polie est découverte, en cours de fouille, très corrodée, ce qui amène à confondre l’objet avec d’autres (Taube 1992). En Égée, un objet surprenant qui pourrait correspondre à cette réalité serait le disque en cristal de roche provenant des Dépôts du Temple de Cnossos (Temple Repositories) datés du Minoen Moyen III (MM III, de 1700 à 1600 : Evans 1902/1903 : 46 fig. 24 ; Panagiotaki 1993 : 71 (c) ; 1999 : 73, note 24 ; Paschalidis 2012 : 549). L’objet se présente sous la forme d’un disque légèrement convexe de 10,8 cm de diamètre au dos duquel était apposée une mince feuille d’argent, ce qui n’est pas sans évoquer nos miroirs actuels à fine couche d’aluminium. L’inventeur, Sir A. Evans, avait suggéré qu’il s’agissait d’un élément décoratif servant à renvoyer la lumière (Evans 1921 : 471), et son utilisation en tant que miroir a été plusieurs fois invoquée (Baboula 2000a : 60) mais demeure difficile à établir. Il s’agit du seul exemplaire découvert en Égée ; un disque similaire aurait été retrouvé à Hissarlik d’après Sir A. Evans (Evans 1921).

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PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION

réduite au plan d’eau calme, à la pupille de l’œil, à la surface huilée2. La démocratisation du miroir telle que nous la connaissons n’est en effet qu’un phénomène récent dans l’histoire, amorcée au XVIIIe siècle grâce aux progrès techniques du verre et de la miroiterie (Melchior-Bonnet 1994 ; Meslin 2020). L’accès à son image reflétée, l’attention et le temps qu’on peut y prêter, est historiquement un privilège et une préoccupation personnelle de l’élite, dont le statut se définit par le corps, les parures, les vêtements, mais aussi un mode de vie sophistiqué et ostentatoire. L’apparition et l’usage du miroir en métal à un endroit répond donc en premier lieu à une impérieuse nécessité de régulation sociale, et l’immense disparité matérielle des miroirs (en termes quantitatifs et qualitatifs) peut être comprise comme le reflet des disparités des sociétés, des mœurs et des tendances. L’objet de ce travail porte sur les traces archéologiques de l’usage du miroir à l’âge du Bronze récent (env. 1600 à 1070/1065) dans le vaste espace dont la mer Égée est le centre, correspondant à la Grèce continentale et insulaire, période durant laquelle les civilisations minoennes puis mycéniennes se sont succédé dans cette partie du monde. L’échelle de temps est suffisamment longue pour appréhender l’histoire sociale du miroir dans sa globalité, en suivant les aléas de la conjoncture et leurs conséquences sur la circulation du métal, les systèmes techniques et les processus sociaux, dont les miroirs et leurs usages sont par certains aspects les témoins. Bien entendu, à travers le monde et les époques, le miroir a nourri les imaginations et a donné naissance à de riches traitements métaphoriques et symboliques. Successeur du plan d’eau dans lequel les premiers hommes se sont mirés, le thème de l’image spéculaire a alimenté des récits à enjeu identitaire, où il accompagne une tradition d’éveil de la conscience et de la révélation3. Dans l’image réfléchie et inversée se rencontrent identité et altérité, ce qui place le miroir au cœur des réflexions ontologiques sur la connaissance et la représentation de soi. L’expérience cognitive du « stade du miroir » rappelle l’un des récits mythiques les plus connus de la littérature antique, qui signale la fragilité existant dans notre rapport à soi et aux autres, entre la clairvoyance et l’imaginaire, la conscience et l’hallucination : « Il veut apaiser sa soif ; mais il sent naître en lui une soif nouvelle ; tandis qu’il boit, épris de son image, qu’il aperçoit dans l’onde, il se passionne pour une illusion sans corps ; il prend pour un corps ce qui n’est que de l’eau... Sans s’en douter, il se désire lui-même ; il est l’amant et l’objet aimé... Que de fois il donne de vains baisers à cette source fallacieuse ! Que de fois, pour saisir son cou, qu’il voyait au milieu des eaux, il y plongea ses bras, sans pouvoir s’atteindre ! Que voit-il ? Il l’ignore ; mais ce qu’il voit le consume ; la même erreur qui trompe ses yeux les excite. Crédule enfant, pourquoi t’obstines-tu vainement à saisir une image fugitive ? Ce que tu recherches n’existe pas ; l’objet que tu aimes, tourne-toi et il s’évanouira »4.

Extasié devant son reflet, Narcisse est confronté à la mise en abîme de son individualité5. La dynamique ambiguë instaurée entre le regardant et le regardé, au-delà de la révélation de l’identité physique et réelle, est aussi au fondement de croyances superstitieuses, merveilleuses et irrationnelles. La forme évanescente et changeante du reflet, telle l’ouverture d’une brèche dans le décor, est archétypique d’un rapport éphémère avec l’inaccessible, par l’exercice prophétique, théurgique6, ou encore

 L’expérience cognitive du « stade du miroir » formulée par J. Lacan lors d’une communication au Congrès international de psychanalyse en 1936, correspond à l’expérience de la reconnaissance de soi dans l’image spéculaire et est fondamentale dans la constitution de l’individu, car il permet de cristalliser son identité propre par rapport à autrui : Lacan 1966 (rééd. de 1949) : 93-101, voir aussi Zazzo 1993 ; Jung 2015 : 83102. E.g. Melchior-Bonnet 1994 ; Vernant, Frontisi-Ducroux 1997 ; Sennequier, Frontisi-Ducroux 2001 ; Pomel 2003 : 18 ; Maillet 2005. Ovide, Les Métamorphoses, Livre III, 463-466, 474-479 (trad. G. Lafaye). Frappier 1959 ; Vernant, Frontisi-Ducroux 1997 ; Pomel 2003 ; Giles, Joy 2007. Pausanias le Périégète (Description de la Grèce, VIII, 37, 6) raconte qu’au temple de Lycosoura en Arcadie « on a à sa droite un miroir encastré dans le mur. Si quelqu’un regarde en face de ce miroir, il ne se verra luimême que très indistinctement ou pas du tout. En revanche, aussi bien les statues de déesses que leur trône peuvent se voir clairement » (trad. M. Jost et J. Marcadé). Un miroir suspendu embué de vapeur permettait

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INTRODUCTION



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divinatoire7. Objet empreint de nombreuses croyances subjectives, le miroir possède encore aujourd’hui, dans le folklore européen, des pouvoirs occultes comme celui de refléter les fantômes, ou celui de susciter des visions introspectives8. A.1. Objectifs Les pages qui suivent ont cherché à offrir une vue chronologique des principaux aspects culturels, sociaux et historiques du miroir en métal au sein des deux grandes civilisations égéennes de l’âge du Bronze, depuis son apparition jusqu’à la décadence de sa production, après la diffusion plus large de son utilisation dans le bassin égéen au XIVe siècle. Rien n’est aussi difficile que de démêler un objet culturel de préconceptions populaires profondes, bien qu’elles puissent offrir un éclairage parfois bénéfique, c’est pourquoi nous avons tenté de restituer aussi précisément que possible les contextes socio-historiques d’usage afin d’en comprendre les idéologies et les pratiques, et d’assurer une prise de distance critique. Selon une approche post-processuelle, l’intérêt est de substituer un niveau de lecture socio-culturel aux aspects traditionnels (typologiques, technochronologiques, etc.) afin de situer le miroir au centre d’un dialogue entre utilisateurs (consommateurs) et objet. En interrogeant sa dimension immatérielle, on accède aux relations qui existent entre l’objet et son utilisateur, et à leur impact sur les mécanismes internes agissant au sein d’un système socio-culturel. D’une part, la question fondamentale abordée sera celle de la dimension spatiale (circulation et transferts) des savoir-faire et de la consommation liés à ce produit : où et quand cet objet est-il apparu dans le Bassin méditerranéen ? Comment a-t-il évolué et où étaient situées les zones et frontières de diffusion ? Préciser ainsi ce que les témoins de nouvelles techniques doivent aux réseaux, aux phénomènes de mobilité aboutissant à un certain métissage des compétences permet de penser les trajectoires et les liens qui unissent les différents systèmes d’interactions. D’autre part, la mise en évidence de comportements techniques particuliers ouvre également le débat relatif aux modalités d’intégration de paramètres individuels et à une estimation des transferts intraculturels et inter-artisanaux : comment et pourquoi cet objet est-il adopté localement ? Quels sont les phénomènes relatifs à l’apparition, la transmission et la diffusion d’un comportement technique ? L’enjeu sera de cerner les dynamiques des configurations endogènes (innovations/mutations, traditions) et exogènes (emprunts, évocations, convergences) qui conditionnent la variabilité techno-culturelle à travers l’espace social, et donc à approcher leur écho socio-économique et commercial. La problématique est fondamentale car elle ouvre la boîte noire de l’intelligence technique comme manière de concilier exigences sociales, culturelles et identitaires. Enfin, quatrièmement, au travers d’une étude interdisciplinaire, on orientera la réflexion vers :

 ainsi de révéler la splendeur insoutenable (si elle était directe) de la déesse Despoina. L’invocation des dieux par le biais du miroir semblait également possible en Égypte pharaonique si l’on en croit les inscriptions accompagnant une scène de la tombe de Rekhmirê à Thèbes (Lilyquist 2007 : 99). Voir aussi : Vernant 1989 ; Vernant, Frontisi-Ducroux 1997 : 242. La kátoptromanteía ou catoptromancie, permettant la prise des omens par le miroir, est une pratique attestée dans le monde hellénique (Delatte 1932 ; Warmenbol 2007 : 383-384). Pausanias raconte que dans le temple de Cérès en Achaïe « on attache un miroir avec une corde très fine, et on le descend dans la fontaine, en prenant ses mesures pour qu’il n’en soit pas trop éloigné ; car il faut que l’eau touche les bords du cadre du miroir ; alors après avoir adressé des prières à la déesse, et brûlé des parfums, on regarde dans ce miroir, et il vous représente le malade ou vivant ou mort, suivant ce qui doit lui arriver; c’est là tout ce que vous apprend cette fontaine » (Description de la Grèce, VII, XXI, 12. Trad. Abbé Gedoyn). Plus récemment, le miroir est très fréquemment convoqué dans les arts visuels pour alimenter le rapport à la fiction et l’imaginaire (Demaille 2017). Il en est de même en littérature ; par exemple, dans certains poèmes de M. Yourcenar, les miroirs offrent des reflets du passé (Les Dieux ne sont pas morts, 1922). Un effet miroir, par la discordance de l’image de soi reflétée, est également utilisé par M. Duras dans Un barrage contre le Pacifique (1950), où l’auteure combine le fictif et le réel pour parler de son enfance.

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PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION

1. La recherche des mécanismes de consommation des miroirs. L’intérêt sera de dépasser le discours interprétatif à sens de lecture unique, influencé par nos préconceptions culturelles modernes, qui l’associe à la féminité, aux soins du corps et à la contemplation. La possibilité d’un contexte d’usage différent ne peut être exclue ; en effet, les découvertes, majoritairement réalisées dans des ambiances sépulcrales, offrent de nouvelles pistes de réflexion sur le statut fonctionnel qui lui était accordé et qui reste aujourd’hui méconnu : accessoire du package cosmétique ? Instrument lié à des pratiques rituelles particulières ? À des codes de représentation sociale ? Et plus en amont, à quels niveaux la réceptivité de ce nouvel objet impactait les pratiques socio-culturelles ? 2. Le rôle du miroir dans la construction sociale du corps. En effet, de par la fonction pragmatique du contrôle autonome de sa propre apparence qu’il induit, il participe à la « technique du corps » (Mauss 1936), notion intimement liée à la construction personnelle, identitaire et sociale. Il offre ainsi un potentiel intéressant pour illustrer les questions soulevées par les notions novatrices en archéologie post-structuraliste de corporeality et d’embodiment9. Celles-ci pensent le corps comme un bien socio-culturel, et font de celui-ci à la fois le lieu de la représentation non seulement des individus, mais aussi des identités sexuées et sociales. 3. Leur identité de genre. L’étude du miroir, souvent considéré comme un indice matériel de différenciation sexuée sans que cette relation soit démontrée, participe également aux réflexions récemment développées par la gender archaeology anglo-saxonne sur la dialectique masculin/féminin des assemblages archéologiques. L’objectif vise à réévaluer la part du miroir dans l’expression symbolique du genre, mais également dans la transcription stratégique d’autres formes de distinction (statut/âge/ethnicité). De quoi cet objet, selon son contexte socio-historique, est-il le marqueur ? Sur base de la sélection de certains artefacts par ces groupes, comment et pourquoi était construit un discours sur le genre, l’ethnicité ou l’ordre socioculturel ? A.2. Cadre de l’étude A.2.1. Limites géographiques Les espaces géoculturels concernés par cette étude englobent les mondes minoen et mycénien dans leur acception la plus large et se divisent en trois grandes aires : la Crète, la Grèce continentale et les îles Ioniennes, et les îles méridionales (Cyclades, Dodécanèse). Le système de division de l’espace de l’île de Crète prend pour point de départ le paysage, en raison de son caractère hétérogène, marqué par des massifs montagneux, des collines et des plaines. Une première subdivision a donc été opérée en fonction des limites naturelles imposées, d’ouest en est, par les ensembles montagneux des Lefka Ori (ou montagnes Blanches, 2453 m), du Psiloritis (ou Ida, 2.456 m) et des monts Dikti (ou Lassithiotika, 2.148 m), créant ainsi trois unités : - La Crète occidentale, en particulier dans sa partie septentrionale, avec l’aire de Réthymnon, puis celle de La Canée ;

 Le terme embodiment (ou « incorporation » en français : Rosselin 2006) convient pour décrire les dynamiques qui s’opèrent entre un objet et le corps lors de leurs interactions, mais aussi les multiples procédures de façonnage du corps (physique) pour refléter et contrôler les valeurs identitaires individuelles (sociales). La construction sociale de l’identité est construite par « la représentation et la manipulation du corps [comme] le moyen le plus visuel de construire l’identité » (Fisher, Loren 2003). Autrement dit, le corps est une interface, une représentation visuelle par laquelle l’individu exprime sa social persona au restant de la société. Nous n’entrerons pas dans le détail sur ces questions qui constituent un axe de recherche à part entière, dont un historique des recherches sociologiques a été rendu par : Fisher, Loren 2003. Plusieurs chercheurs se sont réunis récemment autour de ces problématiques transposées en archéologie préhistorique, en particulier sur l’« Incorporation des identités en Méditerranée orientale préhistorique » : Mina et al. 2016.

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INTRODUCTION



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- La Crète centrale, elle-même subdivisée en trois régions : la Crète centrale-nord (Cnossos et arrière-pays de la Pediada), la Crète centrale-sud (baie de la Messara et plaine occidentale, aux pieds méridionaux du mont Ida), la Crète centrale-est (aires littorales des golfes de Malia et du Mirabello) ; - La Crète orientale, au sein de laquelle ont été rassemblées les aires de Mochlos-Myrsini, de Sitia, de Palaikastro et de Kato Zakros. Le découpage du continent grec et de ses îles, à défaut de tenir uniquement compte de son relief déchiré par les plissements complexes du massif montagneux des Alpes helléniques qui composent la majeure partie du territoire, considère les frontières imposées par la mer qui dessinent et isolent en partie les régions suivantes : - La presqu’île du Péloponnèse, isolée de la Grèce septentrionale par le golfe de Corinthe et suspendue au continent par une langue de terre, l’isthme de Corinthe. Dans cette région l’attention sera particulièrement portée sur les plaines et arrière-pays des golfes de Messénie, de Nauplie (Argolide) et de Laconie – l’Achaïe et l’Arcadie étant relativement isolées par les hautes montagnes ; - Les îles Ioniennes montagneuses de Céphalonie et de Leucade, au nord-ouest du Péloponnèse ; - L’Attique, péninsule entre le golfe d’Égine (ou golfe Saronique) et celui des Petalioi, isolée du continent méridional par le massif montagneux du Parnis ; - La Grèce centrale, peu représentée, dans laquelle ont été regroupées la Béotie, l’Eubée, et la Phthiotide, nommées ainsi d’après le découpage administratif moderne mais qui est arbitraire du point de vue culturel. Enfin, quelques documents viennent d’îles de la mer Égée, notamment : - dans les Cyclades, en particulier Milos ; - dans le Dodécanèse, les îles de Karpathos et de Rhodes. Des références spatiales plus étendues aux domaines chypriote, anatolien, levantin, procheoriental, égyptien et d’Asie Mineure, ont été ponctuellement utilisées pour des raisons comparatives, c’est-à-dire dans le but de jalonner et de préciser les développements techno-stylistiques. A.2.2. Cadre chronologique et périodisation Les bornes temporelles choisies (du XVIe au XIe siècle) ont été définies sur la base de l’apparition supposée du miroir dans le Bassin égéen et de sa disparition progressive des enregistrements archéologiques, et se sont donc imposées d’elles-mêmes. Le miroir réapparaît ensuite de manière sporadique au Géométrique ancien en contexte votif10. D’un point de vue terminologique, ce laps de temps est dit Minoen récent en Crète (ci-après abrégé MR, de 1600/1580 à 1070) et Helladique récent en Grèce continentale (ci-après abrégé HR, de 1600 à 1065). Ces périodes sont subdivisées en sous-phases qui coïncident avec les dates calendaires suivantes si l’on se fie au tableau synchronique de P. Warren (2010a ; Tableau 1)11.

 À titre d’exemple, un certain nombre de miroirs miniatures ont été découverts à l’Héraion d’Argos. Ils sont à présent conservés au Musée national d’Athènes (Waldstein, Chase 1905 : 264-266, Pl. XCII-XCVIII). La périodisation chronologique des régions concernées (Pl. VII) fait depuis longtemps l’objet de débats, les difficultés rencontrées provenant pour l’essentiel de l’intelligibilité des rapports temporels et culturels entre chronologie relative (céramique), évènements historiques (politiques, sociaux) et chronologie absolue, ainsi que l’établissement de synchronismes entre les différentes régions de la Méditerranée. Ces questions complexes sont encore d’une grande actualité, et sortent du cadre défini par cette étude ; pour ces raisons, nous renvoyons à la littérature sur le sujet. Retenons que les datations revendiquées sont approximatives et susceptibles d’ajustements (v. Heinemeier et al. [éd.] 2009). Voir aussi : Bietak 2003 ; Wiener 2003 ; 2007 ;

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PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION Tableau 1 – Chronologie des faciès céramiques en Crète et en Grèce continentale et datations absolues correspondantes supposées.

 Crète

Continent grec

MR IA

1600/1580-1520/1510

HR I

1600-1530/1520

MR IB

1520/1510-1440/1430

HR IIA

1530/1520-1470/1460

MR II

1440/1430-1390

HR IIB

1470/1460-1390

MR IIIA1

1390-1370/1360

HR IIIA1

1390-1370/1360

MR IIIA2

1370/1360-1340/1330

HR IIIA2

1370/1360-1340/1330

MR IIIB

1340/1330-1190

HR IIIB

1340/1330-1185/1180

MR IIIC

1190-1070

HR IIIC

1185/1180-1065

éruption de Santorin

Un tableau synchronique (Pl. VII) reprend la terminologie supplémentaire qui est établie pour la Crète et la Grèce continentale, fondée sur les observations stratigraphiques des sites d’habitat « palatiaux », en particulier sur les phases de construction (et de destruction) qui se sont succédé12. A.3. Le matériel : définition et difficultés Un miroir est un « objet constitué d’une surface polie entourée ou non d’un cadre, qui réfléchit la lumière, les personnes et les choses, utilisé notamment pour la toilette ou comme élément de décoration »13. Différentes propriétés physiques et morphologiques permettent de l’identifier au sein d’un corpus archéologique. Dans l’Antiquité, quelles que soient les variations au niveau des matériaux ou des formes qui sont propres à chaque culture ou à chaque « main », le miroir conserve une structure identique : un disque (la partie réfléchissante) et un système de préhension. En Égée au deuxième millénaire, le miroir est à base de cuivre et d’autres composants en quantités variables (étain, arsenic, plomb notamment). Il peut être à main, sous la forme d’une plaque et d’une poignée (le manche) assemblées au niveau du talon, qui est le système le plus courant car celui qui a laissé les traces les plus visibles (notamment par des rivets ou au moyen d’un tenon). Il est toutefois très vraisemblable que des miroirs à boîte aient existé, dans la mesure où certains miroirs ne portent pas de système de préhension apparent14. Le manche était exclusivement en matériaux périssables (bois, ivoire, os) mais pouvait revêtir des ornements ou des incrustations, en or15 ou en pierres semi-précieuses comme le lapis lazuli, savamment intégrés au décor

 Warren 2010b ; Manning 2010 ; Höflmayer 2012 ; Manning et al. 2014 ; Pearson et al. 2018. Précisons que c’est la chronologie « basse » qui a été adoptée par commodité puisque nos sources ainsi que les ouvrages qui se sont intéressés à la question du miroir ont favorisé des jalons chronologiques absolus attachés à la séquence traditionnelle. De plus, du seul point de vue du miroir, la chronologie basse s’ajuste aux sériations céramiques ainsi qu’à d’autres études prenant pour démarche les méthodes archéologiques traditionnelles (étude de mobilier, archéothanatologie, etc.). Il apparaît enfin qu’en Égée, l’usage d’un objet aussi spécialisé que le miroir est conditionné par les fluctuations des courbes socio-économiques, idéologiques et techniques des groupes culturels, ce qui nous engage à prendre pour point de repère la périodisation archéologique conventionnelle établie à partir de la stratigraphie, et qui considère les grandes lignes du développement historique égéen. Un aperçu de la situation historique, politique et socio-économique a été tenté pour chaque période du Minoen récent en tête des sous-parties correspondantes (cf. Troisième partie). D’après la définition du Trésor de la langue française informatisé du CNRS (TLFi). Ceux-ci intègrent la catégorie III de notre typologie au sein de laquelle nous comptons par exemple les miroirs de Vapheio (no 62), de Sellopoulo (nos 104-105) ou encore de Mycènes (no 42). On rapporte la découverte d’un « revêtement de poignée de miroir possible » en or (Marinatos 1932 : 41) dans la tombe à chambre Delta du site de Lakithra, sur l’île de Céphalonie, conservé au Musée archéologique d’Argostolion (inv. no A1179), mais son identification est incertaine (Marinatos 1932 : 40-41,

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pour le rehausser. Des traces de peinture bleue sur certains exemplaires montrent qu’il pouvait aussi être peint16. A.3.1. Glossaire utilisé Le vocabulaire descriptif suivant (cf. Pl. III) sera utilisé tout au long de ce travail : Le disque signifie toute la partie circulaire du miroir située au-dessus du manche. La « face 1 » correspond au droit, il s’agit de manière générale de celle qui porte le numéro d’inventaire ; la « face 2 » correspond au revers. Le manche renvoie à la partie inférieure de l’objet, composée de deux parties distinctes, soit la plaque et la poignée. La plaque est l’élément de surface plan et de forme géométrique venant couronner la poignée, qui est en contact direct avec le disque et qui porte le plus souvent le système de fixation permettant d’assembler les deux parties. La poignée est la partie inférieure du manche, le plus souvent de forme allongée et plus ou moins droite, par laquelle on tient le miroir lorsqu’on l’utilise17. A.3.2. Difficultés relatives à l’identification et à l’état de conservation Au même titre que l’ensemble des archives archéologiques, aux fondements mêmes de la définition d’un corpus d’étude se rencontrent plusieurs difficultés inhérentes à l’identification catégorielle et fonctionnelle de l’objet, étape élémentaire et délicate en ce qui concerne le miroir, en particulier lorsque celui-ci nous parvient incomplet. Sauf dans le cas d’environnement de conservation exceptionnel, ce problème se pose dès le terrain, d’une part en vertu de l’altération de sa forme et de l’évolution de la matière qui le compose et d’autre part en fonction du dénominateur résultant de cette identification, qui se trouve tributaire de mécanismes interprétatifs subjectifs et de paramètres individuels. Cette assertion trouve une assise particulière en ce qui concerne les composants du miroir lorsqu’ils sont réduits à l’état de fragments. Le miroir au Bronze récent est caractérisé par deux critères d’identification, à savoir un corps réfléchissant en métal le plus généralement discoïdal muni ou non d’une soie, ainsi qu’une poignée en matériau périssable en ivoire, en bois ou en os18 ; très fragiles, ces deux derniers matériaux sont, de plus, ubiquistes, et présents dans la plupart des contextes de l’âge du Bronze. Dès lors que l’objet se présente sous forme fragmentaire, aucune grille d’identification définitive ne peut être proposée. Voir, en effet, en un fragment de feuille de bronze un disque de miroir relèverait presque de la conjecture en raison de l’éventail étendu d’objets auxquels celui-ci pourrait être assigné, ceci étant d’autant plus vrai lorsque le fragment trouvé ne comporte ni de section, ni de vestige d’un quelconque système d’attache. Le cas, par exemple, des fragments de bronze d’une épaisseur comprise entre 0,1 et 0,2 cm, découverts par R.W. Hutchinson en 193819, en nombre suffisant pour fill a large cigarette box, ne permet pas d’établir une

 fig. 37, Pl. 18 ; Brodbeck-Jucker 1986 : 73 sqq. ; Souyoudzoglou-Haywood 1999 : 82 ; Papadopoulos, Kontorli-Papadopoulou 2012 : 517). E.g. le miroir de Myrsinochorion (no 76). D’après le Trésor de la langue française informatisé. Concernant les objets archéologiques, la détermination de l’ivoire, et sa différentiation avec l’os en particulier, ou le bois, peut en effet être très compliquée à établir. L’altération de la phase minérale et la perte de la phase organique peut conduire, outre les influences extérieures, à rendre à l’ivoire archéologique conservé dans des conditions peu favorables un aspect proche du bois parfois. Dans les cas qui nous concernent, un examen microscopique devrait pouvoir permettre de déterminer s’il s’agit ou non d’ivoire. Pour ces informations, nous remercions vivement Anselme Cormier, Docteur en archéologie romaine (CNRS/UMR 7033) dont la thèse a porté sur l’art et l’artisanat de l’ivoire et de l’os dans le monde romain. Ceux-ci faisaient partie de l’ensemble funéraire de la sépulture voûtée no 6 sur les flancs de la colline de Kephala, à 1,5 km de Cnossos. Le mobilier atteste d’une période de fréquentation longue, du MR IA au MR IIIC (Hutchinson 1956 : 78).

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PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION

réponse définitive, bien qu’ils aient été trouvés avec des instruments de toilette (Hutchinson 1956 : 7179 [15] ; Eaby 2007 : 240 ; Preston 2005). L’ambiguïté demeure difficile à soulever même lorsque la section du disque est conservée, celuici ayant pu appartenir à de la vaisselle ou à un élément mobilier quelconque faisant appel à des techniques similaires de confection (écrouissage, martelage, etc. ; cf. Oberweiler 2011 ; Clarke 2013) comme un plateau de balance par exemple. La présence de rebords incurvés et d’un système de rivetage spécifique (quatre rivets disposés en croix et en périphérie) permettent toutefois la plupart du temps de favoriser cette hypothèse. L’examen visuel a permis de reconnaître parmi le mobilier de la tombe no 3 de Prosymna deux plateaux de balance, identifiés par erreur comme des disques de miroir (Pl. I2a ; Blegen 1937 : 180-184, fig. 461, 10). Le cas de deux objets issus de la tombe no 4 de Sellopoulo est une autre illustration de cette problématique d’identification20. La poignée de miroir, en matériau périssable, est conservée de manière exceptionnelle. Lorsqu’elle nous parvient sous une forme dénaturée, toute tentative d’identification définitive est rendue difficile car la production d’objets en ivoire ou en bois s’intègre au sein d’un système cohérent de techniques, de programme iconographique et de style, partagés avec d’autres productions contemporaines. Les problèmes que soulève l’interprétation des découvertes de disques en métal s’illustrent, à l’inverse, par plusieurs exemples d’interprétation abusive et controversée. On ne possède pour l’heure que des exemples au Proche-Orient, tels que ce disque aux parois incurvées découvert en contexte funéraire à Khafajeh et daté de la Dynastie Archaïque I (Delougaz 1967 : 82, 93-94, fig. 51-52, 66) qui a été a posteriori identifié comme étant une « petite coupelle à tenon » (Warmenbol 2007 : 382). Bien que nous possédions une idée « standard » de ce à quoi doit ressembler un miroir à l’âge du Bronze en termes de matériaux, de dimensions et de forme, ces limites conceptuelles sont variables d’un domaine de recherche à l’autre. Par exemple, si l’on reconnaît que des miroirs de dimensions plus modestes ont pu exister par économie de ressources, comme c’est le cas en Mésopotamie, à Tell Telloh (Irak, seconde moitié du IIIe millénaire)21, ou encore à Byblos22, cette hypothèse n’a que trop peu été évoquée malgré la découverte abondante de petits disques de bronze, publiés sans catégorie fonctionnelle définie23. Ces artefacts « indéterminés » représentent une lacune d’information et un biais évident pour notre étude, lorsque la découverte ne donne pas lieu, dans le meilleur des cas, à l’emploi de dénominateurs volontairement communs et imprécis24. Dans ce cas, il est nécessaire de mener une étude de l’objet au sein des réserves du musée où il est conservé pour tenter d’établir un diagnostic définitif.

 Nous pouvons encore mentionner un disque de bronze (Musée national d’Athènes, inv. 3688 : Servais 1971 : fig. 42 ; Tripathi 1988 : 198-356, CN 1231) découvert par V. Staïs en 1893 dans la tholos circulaire (tombe III) de Thorikos (colline du Vélatouri, est de l’Attique) qui a fait l’objet d’un débat vif à propos de son identification fonctionnelle, entre disque de miroir (Staïs 1893 : 14 ; 1895 : 225 ; Tsountas, Manatt 1897 : 385 ; Syriopoulos 1968 : 456) et plateau de balance (Staïs 1915 : 156 ; Servais 1971 : 80). Les 5 trous disposés sur son pourtour ainsi que l’incurvation périphérique caractéristique ne font pourtant aucun doute quant à sa finalité à être suspendu (Pl. I2b). De Genouillac remarque à ce sujet qu’il aurait été possible de confondre ces six petits disques de bronze de quelques centimètres de diamètre aux bords infléchis (ceci étant, d’après l’auteur, pour en faciliter la préhension) avec « de petites cymbales » (de Genouillac 1934 : 48, note 1). Notons que deux d’entre eux ont, par ailleurs, été identifiés a posteriori en tant que Knickschalen (« bols évasés » ? ; TG 4358 ; Müller-Karpe 1993 : 83, n. 569, Pl. 35) et « assiettes à parois droites et cylindriques » (TG 4873 ; Müller-Karpe 1993 : 135, n. 978). Un « petit miroir, 7 x 9 cm » en argent, de type elliptique et à soie trapézoïdale, a été découvert dans la tombe d’un roi de Byblos qui régna au XIXe siècle (Virolleaud 1922 : 284, n. 2, fig. 5). Ces dimensions plus modestes devraient être considérées comme une alternative économique pour rendre davantage accessible cet objet. À titre d’exemple : « χαλκούν δισκάριον » (Marinatos 1948 : 85) ; ou encore « frammenti di un piccolo disco sottile di bronzo » (Paribeni 1905 : col. 753).

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A.4. Sources mobilisées Les maigres allusions que l’on peut glaner à la lecture des vestiges archéologiques ne permettent pas directement de comprendre toutes les dimensions symboliques liées au miroir qui peuvent parfois paraître ambiguës, ce qui a conduit à la nécessité d’exploiter d’autres types de documents de nature écrite (lettres, documents d’archive, registres comptables, traités) et iconographique. Afin de rendre convergentes ces approches, il convient de proposer un regard critique sur les difficultés inhérentes qu’elles soulèvent. A.4.1. Les sources bibliographiques Les témoignages archéologiques sollicités par cette étude forment un ensemble disparate en ce qu’ils procèdent aussi bien d’une documentation ancienne, dont l’exploitation est limitée et l’analyse critique difficile, que de fouilles récentes opérées depuis les années 1990 dans le cadre de l’archéologie de sauvetage et préventive. Ces explorations, bien que nombreuses, offrent une couverture archéologique très inégale selon les régions, certaines étant surreprésentées non seulement par le nombre mais aussi l’importance des découvertes, ce qui pose de nombreux problèmes d’interprétation (e.g. Galanakis 2018). Une part importante des miroirs analysés dans le cadre de cette étude est pour l’essentiel issue de fouilles anciennes, entreprises dès la seconde moitié du XIXe siècle. Du fait de l’évolution de la recherche et des méthodes employées sur le terrain, les informations contextuelles sont, si non inconnues, qualitativement modestes aussi bien d’un point de vue chronologique que taphonomique. Beaucoup de ce matériel n’a jamais été étudié, ni publié. L’absence de données taphonomiques constitue un biais pour la compréhension des activités funéraires sous leurs différents aspects (distinction du mobilier primaire/secondaire/résiduel, identification et état des restes humains, description des structures, plans, stratigraphie…). Le manque quasi systématique d’étude des restes humains, de plus, ne permet pas d’établir de précisions anthropologiques liées au sexe, à l’âge et à l’état physique des défunts. Àlinverse, la sollicitationaccrue des interventions archéologiques préventives, menées souvent dans l’urgence, conjuguées à l’abondance des vestiges à fleur de terre, à une carence durable de moyens financiers et de temps disponibles pour leur publication, ont donné naissance à une prolifération de publications intermédiaires (comptes rendus, etc.) dans lesquelles les résultats ne sont que préliminaires. Les publications incluant une description exhaustive du miroir sont donc proportionnellement rares et les données que l’on peut en extraire sont exploitables dans une certaine mesure, mais limitées : c’est dans l’accès aux collections que des recherches futures pourront apporter les compléments les plus conséquents. Il est à retenir que la part du mobilier improprement documentée est donc susceptible de nuancer la représentativité de certains sites au sein de chaque période25, voire peut-être la représentativité des régions et des périodes elles-mêmes26. Le corpus archéologique choisi n’en demeure pas moins fourni et cohérent pour mener à bien cette étude. Le présent ouvrage n’en demeure pas moins un objet heuristique qui pourra servir de base aux découvertes ultérieures.

 Ce serait le cas, par exemple, pour l’édition des nombreux miroirs découverts à Kalyvia au début du XXe siècle, qui alimenterait une étude de cas intéressante sur l’apparition localisée et limitée dans le temps du miroir dans le sud de la Crète, aux MR IIIA1-A2, et sur les processus sociaux qui y sont inhérents (p. 276). Des données essentielles manquent pour obtenir un état des lieux complet, par exemple pour les cimetières de Mycènes, pour plusieurs sites de l’est de la Crète (aire de Palaikastro, Kato Zakros, Gournia, etc.) ou encore pour l’aire de La Canée, le rôle de cette dernière étant vraisemblablement sous-évalué aux phases postérieures au MR II.

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A.4.2. Les sources iconographiques égéennes Les figurations de miroir, quel qu’en soit le support mais tout en évitant les anachronismes, sont aussi une source appropriée pour alimenter nos réflexions sur le caractère polysémique de ses contextes d’utilisation. Quelques remarques sont à apporter quant à la difficile manipulation de ces images, notamment en raison de l’homonymie graphique de certains objets conduisant à leur confusion, alors qu’ils relèvent d’espaces d’activité fort différents. Avant toute chose, il faut rappeler qu’il est très courant dans l’art égéen de rencontrer des figures humaines ou animales antithétiques, c’est-à-dire opposées, chacune étant l’image en miroir de l’autre. Elles sont disposées de part et d’autre d’un axe de symétrie orthogonal qui peut être soit invisible27, soit matérialisé par un motif central ornemental (arbre, motif végétal ou architectural, vase, etc. ; Pl. Va-b). Cette manière particulière d’organiser une composition, qui crée un effet de répétition, est commune à travers la Méditerranée (Crowley 1977). D’après J.L. Crowley, les figures antithétiques ne sont pas utilisées en Égée avant l’HR I-II (Crowley 1977 : 23), ce qui coïncide avec les premières apparitions supposées du miroir dans la région. Il n’est pas impossible que le miroir ait été utilisé comme outil pour ses propriétés optiques dans le but d’aider à la création d’une image inversée, tel qu’il a été utilisé durant la Renaissance pour des expérimentations artistiques. Les effets optiques du miroir ont été exploités et ont enrichi les connaissances des peintres sur les mécanismes de la vue. Objet utilitaire pour les artistes, il est l’instrument qui se cache derrière les autoportraits, se dissimule dans une œuvre pour représenter différentes facettes d’un modèle et permet la figuration de plusieurs plans (Borel 2002 ; Flécheux 2011). À cet égard, il faut mentionner la découverte de miroirs dans les quartiers artisanaux du palais de Kato Zakros, où il fut peut-être utilisé à cette fin, c’est-à-dire en tant qu’outil de composition artistique, et non en tant qu’instrument de toilette (cf. p. 190 sqq.). Une série particulière de manches de miroir produits dans la région de Mycènes à l’HR IIIA2 suit d’ailleurs ce schéma : la série thématique des « femmes au miroir », dont on a retrouvé des exemplaires à Dendra (no 22) et à Mycènes (nos 27-28, 32, 38), usait de ce principe d’agencement particulier de deux femmes affrontées dans des positions variant d’un miroir à l’autre (assises sur un trône, agenouillées, en mouvement). Il s’agit d’un thème rare et propre aux manches de miroir (Poursat 1977a : 221 ; Fournier 2010). Ce type de scène doit certainement porter une charge symbolique spécifique liée à l’objet qu’il orne (Baboula 2000a : 66). Si l’on revient aux représentations de l’objet lui-même, il faut admettre que la silhouette du miroir dans son apparente simplicité peut donner lieu à une interprétation graphique schématique relativement banale, sous la forme d’une ligne plus ou moins épaisse surmontée d’un disque plein, ce qui ne déprécie pas pour autant ni sa valeur ni son intérêt. Il est possible que soient confondus plusieurs objets « à manche » qui, lorsque sommairement représentés et tenus en main, reçoivent un traitement formel analogue, comme une quenouille pleine de laine, un sceptre ou encore un instrument de musique de

 J.L. Crowley établit une nette distinction entre l’agencement autour d’une ligne médiane invisible, qu’elle appelle Mirror Reverse et qui trouve son origine en Égypte, et l’agencement autour d’un motif central, qu’elle nomme Antithetical Group. La différence entre les deux est bien la présence d’un motif ornemental matérialisant l’axe de symétrie ou non, qui constitue le sujet central de la composition dans l’Antithetical Group. Le groupe Mirror Reverse serait injustement nommé puisque les deux figures affrontées présenteraient de subtiles différences qui n’en feraient pas des images parfaitement symétriques (Crowley 1977 : 23 sqq.). Notons que si l’origine de la disposition en Mirror Reverse remonte à l’Ancien Empire égyptien, l’auteure précise qu’il n’existe aucun lien thématique avec les sujets mycéniens usant de cette disposition particulière (Crowley 1977 : 29).

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type hochet28. Le problème n’a pas vraiment encore été formulé en ce qui concerne l’art égéen29, sans doute en raison du corpus de figurations relativement réduit – et aussi parce que, jusqu’à présent, les représentations de miroir relayées dans la littérature sont expressément celles qui figurent sur des manches de miroir (nos 22, Dendra ; et 38, Mycènes). Les représentations d’un disque à manche sont très souvent rapprochées avec beaucoup de prudence au miroir par les chercheurs, ce qui nous engage à discuter ces images. Quelques caractéristiques morphologiques permettent bien entendu de les distinguer les uns des autres et de les identifier, et certaines représentations ne semblent poser aucun problème. La graphie de l’objet sur un anneau en or découvert récemment à Pylos avec le miroir no 73 nous paraît une bonne illustration, en ce que son identification en tant que miroir ne pose pas de problème particulier (Pl. Vc-e ; Davis, Stocker 2016). Sur le chaton est figurée une femme assise sur un siège à dossier haut, les pieds placés sur un repose-pieds, qui est par ailleurs considéré comme un attribut des femmes puissantes dans l’iconographie mycénienne (Rehak 1995a ; D’Agata 2020 : 302). Elle brandit de la main gauche un objet à la hauteur de son visage qui semble bien être un miroir30 face à une autre figure plus petite31. Le traitement graphique laisse peu de place au doute puisque les contours de la plaque circulaire, à y regarder de près, ont même été détaillés au contact du disque. Si l’on porte à présent attention à l’oiseau à pennes rectrices (la queue) longues et effilées qui est perché sur le dossier du siège, on observe qu’il porte une tête ronde au bec court et un corps compact, de longues ailes larges et effilées aux extrémités arrondies, une silhouette qui fait écho d’après nous à celle du faucon crécerelle (Falco tinnunculus), rapace diurne commun en Eurasie dont on retrouve des espèces migratrices jusqu’en Afrique (v. Hudec 1990). Les contrastes du plumage caractéristiques de cette espèce semblent avoir été minutieusement détaillées par le graveur sous forme d’une alternance de lignes. Dans son habitat naturel, la couverture ailaire rouge-brun de l’oiseau est rehaussée de petites taches foncées et de raies longitudinales sombres, et ces derniers paraissent avoir été signifiées par une ligne inférieure délimitant les ailes. De même, ce qui s’apparente à une boule à l’extrémité de chaque penne, qui a été interprétée par les inventeurs comme une « fantaisie » de l’artiste32, pourrait être la traduction graphique de la barre noire propre à l’espèce crécerelle. Le plus intéressant est que l’étymologie du nom de la redoutable déesse

 Au Proche-Orient le spectre des objets confondus peut être élargi au fruit du grenadier (Punica granatum) et à la capsule de pavot (Papaver somniferum), très proches dans le traitement graphique bien que de nature totalement différente d’un point de vue botanique : Rova 2008 ; Samorini 2016. L’amalgame ne semble pas possible dans l’iconographie égéenne comme l’attestent les quelques figurations de grenades, par exemple : Samorini 2016 : fig. 12. La grenade porte une charge symbolique tout aussi importante, bien que différente, car elle pouvait être source de boisson alcoolisée selon des études ethnobotaniques. La volonté de départir les codes graphiques qui distinguent les objets susmentionnés a posé des problèmes délicats pour les arts plus récents, notamment en ce qui concerne l’ambiguïté formelle qui existe entre le miroir et la quenouille, qui est celle la plus fréquemment relevée et discutée (Vernant, Frontisi-Ducroux 1997 ; Cassimatis 1998 ; Sennequier, Frontisi-Ducroux 2001). Ainsi, H. Cassimatis, dans son étude sur la représentation des miroirs dans l’iconographie des lécythes, stèles et naïskoi italiotes et attiques, tente d’en établir une distinction formelle suivant le fond de la représentation (Cassimatis 1998 : 305 sqq.). Il est vrai qu’élevée de la main, la quenouille chargée de laine ou de lin est morphologiquement proche du miroir, sous couvert qu’aucun fil ne dépasse et que la pelote est bien ronde. Il est en effet peu probable qu’il s’agisse, par exemple, d’une quenouille. En effet, l’attitude ne nous semble pas ici celle d’une fileuse et le traitement graphique n’est pas non plus celui que l’on retrouve habituellement dans l’iconographie. Mais que lui tend sa partenaire ? Les inventeurs reconnaissent un « objet unique dans une telle scène de présentation » et proposent de l’identifier à une corne de taureau (Davis, Stocker 2016 : 645). Celles-ci ont été interprétées semble-t-il au premier degré par les inventeurs comme des barbes ovales (Davis, Stocker 2016 : 645), à la manière de celles terminant les pennes rectrices du genre Prioniturus des Psittacinées, une espèce de perruche des forêts humides du sud-est asiatique, qui n’existe pas à l’état naturel en Méditerranée.

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polypharmacienne33 de l’Odyssée, la déesse Circé [Κίρκη], pourrait être tiré de κίρκος, « un autre nom du faucon... indirectement fourni par le mycénien ki-ki-jo (KN Da 1435) » (Skoda 1983 : 49, note 49). Un sentiment d’autorité certain émane de la figure de gauche par la perspective hiérarchique en premier lieu, et ensuite par sa posture (sur un « trône ») et ses attributs, qui sont les critères habituellement retenus pour établir l’essence divine de la figure34, ce qui irait dans le sens de notre analogie avec les poèmes homériques. Une question émerge alors : l’image représente-t-elle une des situations d’usage possibles ou participait-elle d’un mythe ? Un autre exemple nous proviendrait d’un anneau en or de provenance inconnue, acquis sur le marché des antiquités à Paris en 1886 et conservé à Berlin (Pl. Vf), dont on a questionné l’authenticité sans pour autant l’établir définitivement (Younger 1988 : 146 ; Vlachopoulos 2020 : note 21). Il représente une scène d’interaction entre deux figures féminines, l’une debout, le corps de face, les jambes de trois-quarts et la tête de profil, et l’autre assise sur un sanctuaire35, traitée de profil de pied en cap. La figure de gauche a l’avant-bras gauche relevé et la main dirigée vers un objet discoïdal tenu par la figure de droite, qui le tient en l’air avec l’avant-bras droit relevé, comme si elle venait de le recevoir ou était sur le point de le donner36. La figure de droite tend l’avant-bras gauche à celle qui lui fait face, en lui présentant la paume de la main. À y regarder de près, le manche cylindrique au bout duquel se trouve la surface discoïdale, ne pourrait pas être confondu avec un fuseau gonflé de laine, dont on aurait figuré la partie supérieure de la hampe par-dessus la pelote, ou les fusaïoles (e.g. Sauvage 2014 : fig. 9, 6). La forme de l’objet demeure toutefois étonnante. Ce n’est pas tant la forme cylindrique du manche qui pose problème mais plutôt le croissant de lune qui encercle la partie inférieure du disque, qui ne trouve pas de parallèle connu en Égée mais en Égypte (Pl. Vg)37, ce qui n’est pas sans soulever plusieurs difficultés. Cet élément pourrait alimenter les questionnements relatifs à l’authenticité de cette pièce ou, au contraire, ceux de la circulation des miroirs égyptiens en Égée. Il pourrait également s’agir d’une forme particulière de manche en matériaux périssables qui ne nous est archéologiquement pas parvenue. En termes de comparaison, les scènes que nous venons de voir trouvent des parallèles très proches dans la glyptique assyrienne de la période médio-assyrienne (XIVe-Xe siècles ; Matthews 1990 : nos 509, 511, 512, 513 et 518 ; Ornan 2002 : 464-465, fig. 7). Sur plusieurs exemplaires de sceaux, on voit en effet une femme assise sur un trône avec un escabeau qui supporte ses pieds, approchée par une autre figure debout dans une interaction très semblable à la scène mycénienne : la figure de droite brandit un miroir de la main droite, et la figure debout tend la main gauche vers l’objet (Pl. VIa-b). La serviette apportée par la figure dressée, sur les sceaux no 509 et 511 par exemple, datés de la fin du XIVe siècle (Matthews 1990 : 110), suggère qu’il s’agit d’une scène royale (Ornan 2002 : 465). Dans l’art mycénien et ailleurs donc, le siège à dossier (trône ?), par emploi métonymique, évoque incontestablement un statut

 Ceci pour ne pas dire magicienne, car « avec Homère, le temps n’est pas encore venu de la striga, la sorcière du monde romain », et parce que l’une des épiclèses de Circé est bien πολυφάρμακος, ce qui signifie qu’elle possédait des connaissances en drogues et en charmes (Carastro 2006 : 141 sqq.), soit certainement une riche pharmacopée et des notions en botanique. La déesse apparaît à Ulysse et ses hommes dans le dixième chant de l’Odyssée d’Homère, à qui elle offre notamment le cycéon, une boisson à laquelle sont ajoutés des phármaka, des ingrédients aux effets amnésiques (Carastro 2006 : 141 sqq.). Rehak 1995a ; 1999 ; Olsen 2014 : note 33. La nature divine de la figure féminine de gauche avait également été suggérée par les inventeurs : Davis, Stocker 2016. La construction architecturale, bien que schématique, ressemble à une construction rectangulaire (recevant un pilier ou un arbre en son centre) portant des cornes de consécration schématiques en son sommet d’après P. Militello. Ce type d’édifice est destiné à l’assise de dieux et déesses spécifiques (Militello 2020 : 98). Nous suivons ainsi l’interprétation donnée par J. Crowley dans la base de données dédiée à la glyptique égéenne The IconAegean Databases, à l’entrée 08366 (IconA Code 103.002). L’historienne de l’art se demande quel est cet unknow item (mirror ?). Une autre interprétation a été donnée par K. Galanakis qui y voit une épiphanie, avec acte de libation (?) sans aborder l’identification de l’objet élevé par la figure de droite (Galanakis 2005 : 329). Des exemples sont donnés dans Derriks 200a : 5, note 15.

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privilégié (e.g. Jones 2009) mais qui demeure selon toute vraisemblance moindre que celui qui était accordé aux hommes38. Une autre figuration de miroir provient d’un manche de miroir en bois de Dendra (no 22), qui n’est aujourd’hui appréciable que sur photographie (fig. 15 ; Persson 1931 : Pl. XXXIII1). Il portait la figuration de deux femmes assises se faisant face en symétrie, aux avant-bras pliés, dont le bras droit tenait très distinctement un miroir. Il s’agit vraisemblablement du seul exemplaire que nous possédons sur un manche de miroir, les autres objets étant fortement dégradés39. À nouveau, des rapprochements sont à rechercher en Mésopotamie : le thème des figures féminines assises et antithétiques trouve des parallèles sur certaines empreintes de sceaux de Nuzi (Poursat 1977b : 234). Parmi les cas où l’ambiguïté demeure figure un élément de décor visible sur le fragment de rhyton de Kalavarda (Kameiros, Rhodes) daté d’environ 1370-1300 (Pl. VIc ; Vermeule, Karageorghis 1982 : 154-155, XII.17). La scène est une procession de trois êtres fantastiques anthropomorphisés debout vraisemblablement en posture de danse, chacun ayant les bras levés vers un objet « flottant dans l’air ». L’un tend les bras vers un objet circulaire à tige qui se présente comme un miroir vu de face, mais la nature de la scène a favorisé une première interprétation en tant qu’instrument de musique de type hochet40. Si la scène est exceptionnelle dans l’art égéen (Benzi 2009), un parallèle intéressant est fourni par un vase d’Alaca Höyük daté du XVIe-XVe siècle qui figure, sur plusieurs registres, une procession d’animaux, de musiciens et de prêtres, dont l’un des personnages tient, d’après l’auteur, un miroir à main (Pl. VId ; Strupler 2012). Des scènes de « danse aux miroirs » existent aussi en Égypte (Derriks 2001a : 10). Enfin, mentionnons en dernier lieu une pyxide qui provient de la tombe no 9 du cimetière de Mochlos, sur les parois de laquelle a été peint un élément piriforme, prolongé dans l’axe par une partie mince, allongée, et évasée en son extrémité (Pl. VIe), que l’on a interprété comme un miroir (Psallida 2012 : 101, fig. 49β ; Smith, Banou 2010 : 101). La thématique du décor avec des références dominantes au monde végétal (papyrus) et animal (ornithomorphes), avec trois figures humaines, ne semble pas coïncider avec les représentations habituelles du miroir que nous venons de voir. De plus, l’analyse des différentes composantes de la représentation permet d’identifier sans équivoque le « fruit »41 du figuier commun (Ficus carica) par la combinaison de deux vues, en coupe longitudinale et de profil (Pl. VIf). En effet, dans son aspect global, on reconnaît bien l’arrondi du fruit à la base duquel se trouve le réceptacle charnu (signifié par des stries incurvées) et son pédoncule allongé, dont les sillons ont été figurés. Dans le corps du fruit ont été combinées d’une part une vue extérieure, avec les stries de l’épiderme et l’ostiole42, et d’autre part une vue interne en coupe du sycone, signifié par un symbole radiant. On trouve communément et en abondance le figuier dans les régions méditerranéennes, qui constituait l’un des

 Les images de femmes en position de pouvoir ne sont en effet pas rares, notamment dans le cadre de rituels (e.g. Jones 2009) ou assises sur des éléments de mobilier à connotation statutaire comme les exemples que nous venons de présenter. Toutefois dans les scènes les plus évocatrices d’un statut social proéminent figurent des hommes, qui sont en lien avec un contexte guerrier et violent (Olsen 2014 : 5 avec réf.). Il a été proposé d’identifier l’objet tenu par la figure de droite du miroir no 38 (Asprochoma-Agriosykia) comme un miroir (Poursat 1977b), mais celui-ci est, d’après nous, indistinct. La main gauche, en revanche, tient un élément végétal à l’inflorescence composée en épi simple (blé, orge, seigle ?). M. Benzi qualifie le motif de « objet indéfini, qui a été interprété comme un instrument de musique (hochet ?) ou un miroir » (Benzi 2009 : 12, fig. 3). Il s’agissait également de l’interprétation de Vermeule, Karageorghis 1982 : 154, qui décrivent un « objet sombre en forme de gourde ou de miroir avec une poignée ; peut-être un hochet, qui n’est pas sans rappeler l’objet secoué par les prêtres sur la larnax de Hierapetra », ce qui pourrait renforcer l’idée qu’il s’agit d’un miroir qui y est figuré. Il ne s’agit en réalité pas d’un fruit botaniquement parlant, mais d’un « faux-fruit », c’est-à-dire une infructescence appelée sycone dans le cas de la figue. Par souci de lisibilité pour les non-initiés et pour une question d’usage, le terme « fruit » restera utilisé dans ce travail. Nous remercions vivement les membres du Jardin botanique de Liège, et en particulier O. Guiot, pour leur aide précieuse dans l’identification de ce végétal. L’ostiole est la très petite ouverture que l’on peut observer à la base de la figue. Nous remercions Olivier Guiot, botaniste au Jardin botanique de Liège, de nous avoir éclairée sur ce point.

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apports alimentaires de base des populations égéennes au moins depuis le Minoen ancien, selon une étude récente (Sarpaki 2016 : spéc. 419, note 13). A.4.3. Les sources textuelles : le miroir dans les textes anciens Des renseignements non sans prix peuvent également être récupérés à partir des productions écrites des populations pan-méditerranéennes (égyptiennes, proche-orientales) pour mieux définir les contours d’un discours égéen sur les miroirs. Ces témoignages sont très éclairants, même s’ils ne sont naturellement pas transposables en totalité, car ils concernent des contextes socio-culturels qui leur sont propres. Aucune inscription n’a été relevée dans notre corpus ; en effet, aucune légende inscrite ne figure ni sur les manches, ni sur les disques. Nous n’avons ainsi aucune information directe quant au nom du propriétaire et son genre, son titre ou sa fonction, comme cela est parfois le cas en Égypte par exemple, comme nous le verrons ci-après (Lilyquist 1979 : 86-93). Les inscriptions sont pourtant monnaie courante sur les disques de miroir dès la période géométrique (e.g. Κoursoumis 2004). Il est à noter que les miroirs mésopotamiens ne portent, eux non plus, pas d’inscription, à l’exception peut-être d’un exemplaire récemment publié et conservé au sein de la Collection babylonienne de l’Université de Yale (Westenholz 2010). La documentation épigraphique mycénienne à laquelle nous pourrions nous référer repose dès lors en grande partie sur un corpus de tablettes en argile crue inscrites en Linéaire B, dans une moindre mesure sous forme de dipinti sur des vaisselles de transport. Ce sont pour la plupart des pièces d’archive palatiale, très souvent de nature économique et destinées à consigner les réserves et les distributions de biens matériels tels que des matériaux (lingots, etc.), des objets finis (peaux, tissus, récipients), des outils ou des travailleurs, associés à des noms de personnes (Rougemont 2012). Ce corpus de textes est majoritairement daté aux XIVe et XIIIe siècles avec l’une ou l’autre exception plus ancienne, en particulier à Cnossos43. Très fourni, il est réparti en une poignée de sites qui ont reçu le titre de centres administratifs, à savoir Pylos, Thèbes, Mycènes, Tirynthe, Agios Vasilios, Midea sur le continent, Cnossos et La Canée en Crète. Toutefois, il n’existe à première vue aucun idéogramme ni aucun terme qui puisse évoquer l’idée de miroir dans les textes en Linéaire B, et encore moins les notions de reflet ou d’image double, ni d’ailleurs dans les textes en écriture chypriote syllabique du premier millénaire44. Leur nature d’inventaires, pour la plupart, pourrait pourtant se prêter à la mention de miroir(s) dans le cadre de registres ou de transactions diverses45, telle qu’elle est attestée au Proche-Orient ancien. Cet hiatus n’est pas le fait d’une lacune documentaire car, par comparaison, le commerce à longue distance est aussi passé sous silence dans les textes alors que nous avons un certain nombre de preuves archéologiques d’échanges outre-mer46, le miroir étant lui-même issu de la coordination de plusieurs routes d’approvisionnement internationales. Les textes en Linéaire B n’offrent en fait qu’une vision très imparfaite de l’économie mycénienne qui est due aux conditions irrégulières de leur conservation ainsi

 Les discussions portent en particulier sur le contenu de la Salle des tablettes de chars de Cnossos qui pourrait mêler des documents plus anciens, datés entre 1425 et 1390 (Driessen 2008). Les textes en Linéaire B renvoient plus généralement à une période de l’histoire comprise entre 1400 et 1200 en Crète (MR II-IIIB2) et sur le continent (HR IIIA-IIIB2). Leur chronologie plus précise diffère toutefois suivant l’horizon de destruction dans lequel ils ont été découverts (Del Freo 2016 : 193 sqq. ; Bennet 2017). Nous remercions vivement le regretté J.-P. Olivier de nous avoir transmis cette information. Par exemple dans certains textes énumérant des biens matériels à destination des temples, qui s’apparentent à des tablettes d’offrandes, mais qui sont plus difficiles à distinguer des textes profanes : Weilhartner 2012. Olivier 1996. Quelques exemples sont aussi offerts par F. Rougemont et proviennent d’informations indirectes : Rougemont 2012.

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qu’à la gestion partielle des biens par le palais47. Une explication plausible serait que le miroir, au sein des entrées et sorties consignées par l’administration palatiale, était considéré pour sa stricte valeur en métal et nommé sous l’appellation vague ka-ko ou ka-ke-u48, contrairement à la vaisselle métallique ou les armes qui sont désignés par des termes plus précis. Si l’on regarde maintenant du côté des chants homériques apparus trois siècles après l’effondrement de la civilisation mycénienne, avec toutes les réserves que doivent supposer les rapports entre réalité historique et récits légendaires, nulle mention n’est faite de l’usage d’un miroir pas plus que celui d’un peigne49, alors qu’ils sont si prolixes à propos du temps consacré à la toilette et au bain50. Selon J.-P. Vernant, le miroir serait métaphore dans l’Odyssée, symbolisé par un jeu de reflets, de réflexions identitaires, entre la figure d’Ulysse et celle de Pénélope (Vernant, Frontisi-Ducroux 1997 : 226). Par comparaison, à Ougarit, le miroir est aussi étonnamment absent des textes alors qu’il est déposé dans les tombes d’hommes et de femmes d’un niveau social élevé ainsi que dans les demeures d’hommes influents, comme celle de l’« homme d’affaire » Yabibnu à Ras Shamra, qui vécut aux environs de 1200 (Matoïan, Carbillet 2014 : 174). C’est de manière indirecte que nous apprenons la circulation du miroir à Ougarit. En effet, une tablette d’archive préservée à Mari nous apprend la livraison à Ougarit d’un miroir en or « serti de lapis-lazuli, de cornaline » à Dariš-libur51, un fonctionnaire proche du roi de Mari chargé de la réception des cadeaux offerts par des souverains étrangers (Limet 1986 : 9, 16). Le miroir, fait de pierres et de métaux précieux, fait partie des produits de grande valeur envoyés comme cadeaux diplomatiques et destinés à entretenir un faste aristocratique et royal ; il circule ainsi irréfutablement en Méditerranée au moins dès le deuxième millénaire. Au Proche-Orient, le miroir semble bien documenté si l’on en croit les éditions critiques des textes anciens inscrits sur des tablettes d’argile52. En langue akkadienne ancienne, le miroir se mentionne sous le vocable mašālum, qui devient mušālum à partir de l’époque paléo-babylonienne, puis mušālu. Le mot mušālu a deux sens distincts : miroir, bien entendu ; mais il désigne aussi la palette de cosmétiques, ce qui est intéressant à souligner dans le cas qui nous occupe. D’autres sources mentionnent l’emploi des

 Le modèle selon lequel toutes productions étaient sous contrôle étroit du palais tend à être révisé, et on pense depuis quelques années qu’un large pan de l’économie mycénienne (notamment ce qui relève de l’agriculture, mais aussi de l’artisanat lithique et céramique) impliquait des acteurs non-palatiaux. Les tablettes n’auraient en fait retranscrit que l’ensemble des activités relatives à la distribution et la consommation des richesses des classes dominantes (Del Freo, Perna 2016 [éd.] ; Kyriakidis 2017 ; Nosch, Landenius Enegren [éd.] 2017). Proche du grec χαλκός, ce terme signifierait cuivre ou bronze, mais certaines subtilités linguistiques permettaient de distinguer les alliages. Celles-ci ont été discutées par : Gillis 1997 : 506-509 ; Michailidou 2008 ; Varias Garcia 2016. Les cheveux sont peignés au doigt (Mireaux 1954). Bien entendu le cycle épique ne dépeint pas la société telle qu’elle est, et il en ignore de multiples aspects (v. Wiener 2016a). Il faut souligner à cet égard que des miroirs existent pourtant bien au VIIIe siècle (Menichetti 2008 : spéc. note 16), c’est-à-dire au moment où les poèmes sont conçus. Dans l’Iliade et l’Odyssée, les rituels du bain sont très fréquents, en particulier dans le quotidien de ceux qui avaient l’habitude de banqueter et pour qui le bain précédait le repas (Grethlein 2007). Lorsqu’un visiteur se rend chez son hôte, il était d’usage qu’il se voit offrir la toilette pour se rafraîchir après le trajet, en signe d’hospitalité. On citera encore, à titre d’exemple, la scène de la toilette de Junon (Iliade, XIV). La provenance est inconnue, l’inscription où se trouvait probablement le nom de l’expéditeur étant effacée. La ligne précédente mentionne l’envoi d’un collier en or de la part d’Aplahanda, roi de Karkemish, au nord de la Syrie (Limet 1986 : 16). Notamment par : Nemet-Nejat 1993 ; Cohen 2005 ; Mekawi, Zebari 2018. Nous sommes très reconnaissante à Thomas Genty, archéologue et assyriologue de formation, qui ne se contenta pas de lire et de corriger la section consacrée au miroir dans les textes mésopotamiens anciens, mais nous aida dans la compréhension de l’emploi du mot mušālum via ses recherches personnelles, desquelles nous nous inspirons dans les paragraphes qui suivent.

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vocables zabar-šu (écrit zabar-šu, en sumérien) et namarum (plus tardif et moins fréquent, écrit na-ma-ruum, en akkadien : nāmaru)53. Les documents mésopotamiens sont de nature plus diversifiée puisqu’ils comprennent outre des archives administratives, des écrits commerciaux et juridiques, des correspondances diplomatiques, des œuvres littéraires, entre autres. Un texte nous renseigne ainsi un contrat de vente de bronzier de la ville ancienne d’Adab, visiblement spécialisé dans les objets fins, parmi lesquels un mušālum (Luckenbill 1930). « 1) Un miroir, 2) un scalpel de bronze, 3) un vase-šāhu de bronze, 4) de x « litres », 5) cinq ? de bronze, 6) cinq vase-šāhu de bronze, 7) cinq grands miroirs de bronze, 8) dix petits miroirs de bronze, 9) trois bronzes ŠU, 10) un grand SUD de bronze, 11) Total : trente-deux bronzes, 12) que ME.DI.KAN-ra (?) 13) a vendu à 14) NIR.GA.LU.AŠGAB (?) »54.

D’autres documents nous apprennent que le miroir est échangé dans le cadre de transactions immobilières, comme sur la tablette UCLM 9-1798 (Adab ?, Bismaya moderne, env. 2500-2340) qui consigne le contrat de vente d’une parcelle de terrain en faveur d’une certaine Lalla, qui reçoit toute une panoplie d’objets destinés spécifiquement à son mobilier funéraire, notamment un miroir en argent (Cohen 2005 : 93). Ailleurs sur le même document, le miroir est un cadeau offert à l’occasion de funérailles, notamment par Lugalanda et sa femme Baragnamtara à la mort de leur bru, Ninenise, épouse de leur fils Urtarsirsira, qui reçoit un miroir à main en bronze ainsi qu’une esclave, de l’huile parfumée et des colliers en cornaline entre autres choses (Cohen 2005 : 93). Le miroir est donc redistribué à l’occasion d’évènements particulièrement marquants dans un cercle social, comme le deuil ; il accompagne le veuf dans cette situation de passage et porte sans doute une charge de compensation symbolique. Les archives du temple d’Uruk, qui documentent les entrées et sorties de mobiliers destinés au culte des divinités, nous apprennent que des nāmaru en or sont adressés à la déesse Ishtar, la « dame d’Uruk » (Beaulieu 1999 : 151). Un autre texte sumérien daté de la troisième dynastie d’Ur décrit le coulage d’un miroir (Limet 1960 : 129). Certains miroirs étaient ornés de lapis-lazuli, comme nous l’apprend un contrat, d’époque paléo-babylonienne, en provenance d’Ur, dont la première ligne est : « Un miroir (décoré d’un) bouton (en forme d’) apsasû en lapis-lazuli »55.

En Égypte, le miroir est un objet du quotidien depuis un haut archaïsme et, conformément à la conception égyptienne de la mort qui n’est qu’une grande extension de la vie, il est alors naturel de retrouver le miroir parmi l’équipement funéraire (Lilyquist 1979 ; Derriks 2011a ; 2011b). Il est peint sur les parois des tombes ou les frises d’objets qui décorent les sarcophages au moyen de son caractère figuratif ou de périphrases, qui sont des expressions destinées à mettre en évidence ses propriétés réflectrices mais aussi son contenu symbolique par des jeux d’équivalence avec d’autres concepts. Ainsi, l’expression «ʿnḫ », très courante, est aussi celle pour exprimer la vie, tandis que d’autres épithètes renvoient aux idées d’éternité, d’exactitude de la vision ou encore de culte héliopolitain56. De nombreux

 Il faut garder à l’esprit que ces vocables sont indifféremment repris à travers les publications pour la traduction des témoignages écrits relatifs au miroir, mais que leur traduction fait encore l’objet de commentaires et n’est pas universellement admise. Ils ont été discutés en dernier lieu par J.G. Westenholz (Westenholz 2010 : 469 sqq.). Il n’est néanmoins nullement dans nos compétences d’intervenir dans ce genre de débats qui s’éloignerait de notre propos, qui a trait à la présentation de quelques parallèles extraculturels à la zone étudiée. Nous nous référerons dès lors aux traductions publiées. La traduction est celle qui nous a aimablement été offerte par Thomas Genty. Legrain 1937 [UET 3, 415 : 1]. L’apsasû est un bovidé exotique, peut-être le zébu. La traduction est celle que nous a aimablement suggérée Thomas Genty. L’idée abstraite de la vie est rendue par l’expression « vie (de la) vision du visage » (ʿnḫ (n) mȝ(w) ḥr), mais d’autres expressions liées à l’expérience du reflet sont également usitées, comme « Celui qui voit un second visage devant son visage (mȝȝw ḥr snw ḫft-ḥr.f) » (Derriks 2001a : 6, 59 ; Volokhine 2017 : 415-416). En fait, les subtilités graphiques et la symbolique liées au miroir sont d’une très grande diversité que nous taisons ici et nous renvoyons le lecteur aux ouvrages suivants : Lilyquist 1979 : 65-71 ; Derriks 2001 ; 2001b ; Volokhine 2017.

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jeux graphiques mettent en illustration l’ambivalence du reflet (par le dédoublement du mot « miroir » en symétrie axiale par exemple, en ambigramme par réflexion) et traduisent l’expérience de la vision de sa propre image ou de son alter ego, notamment par des équivalences graphiques avec le ka du défunt (Warmenbol 2007). Ces diverses manières de nommer le miroir expriment son lien très étroit avec la pérennité de la vie après la mort et la préservation de l’identité par le reflet, ce qui justifierait son dépôt dans la tombe (Derriks 2001a ; Warmenbol 2007 ; Volokhine 2017). Il intègre aussi de nombreux rituels de danse (Volokhine 2017). En dehors de la sphère particulière des rites funéraires, le miroir est un cadeau gracieusement offert entre grands souverains en vue de maintenir des alliances stratégiques et diplomatiques, parfois en quantités importantes. Ainsi, la Lettre d’Amarna 14 adressée par Amenophis IV à Burna-Buriaš II, roi de Babylone, fait état de l’envoi de l’Égypte à Babylone de quantités colossales de miroirs : « Voici les objets que Napḫuru]rea, grand roi, [roi d’Égypte, en]voya [à son frère, Burna]-Burariyaš, [grand roi, roi de Karaduniyaš.] (...) 1 miroir d’argent, serti de pierres. 1 miroir d’argent et d’or, (...) 20 miroirs, de bronze. 12 grands miroirs, de bronze (...) 80 miroirs 90 miroirs, de bronze »57.

Des miroirs sont également offerts en série par Tushratta, roi du Mitanni durant la première moitié du XIVe siècle, qui cherchait rapidement le soutien de l’Égypte au moment où ses possessions territoriales suscitaient les convoitises des Hittites. Leur correspondance (EA 25) nous apprend ainsi que son homologue égyptien, le roi Amenophis III58, fut comblé en recevant deux miroirs cariatides en argent dont l’un était plaqué d’or, l’un avec un manche en ivoire et l’autre en ébène, ainsi que plusieurs séries de miroirs avec leur étui en pierre : « 1 miroir, en argent ; 40 sicles de poids ; la poignée, figurant une femme, en ivoire. Il a été plaqué de 1 ¾ sicles d’argent. 1 miroir, en argent ; 40 sicles de poids ; la poignée, figurant une femme, en ébène. Il a été plaqué de 1 ¾ sicles d’or. 1 série de miroirs, ainsi que leurs étuis [...] pierres-[ḫu]lalu [...] enfilées. 10 sicles d’or, 30 si[cles d’argent ... al]bâtre. 25 séries de miroirs, ainsi que [leurs] ét[uis ...]. 42 ¾ sicles d’o[r] y [ont été utilisés]. 26 séries de mi, ainsi que [leurs] ét[uis ... éb]ène [...]. 42 3/ [4 sicles d’argent] y [ont été utilisés]. [x] séries de mir[oirs, ainsi que leurs étuis, par]mi les[quels] 1 de pierre [...]. Ce sont tous ces [ob]jets (et) personnel-de-dot q[ue Tu]šratta, roi de Mittani, [...] son/sa [...] don[na ...] »59.

Ces différents témoignages attestent d’une tradition politique fréquente au XIVe siècle de dons de miroirs entre les grands dirigeants de l’est méditerranéen, qui étaient des accessoires de qualité dont les matériaux précieux (or, argent, pierres semi-précieuses) gratifiaient et la prodigalité du donateur, et la somptuosité du bénéficiaire. Alors que nous ne possédons pas de trace écrite de cadeaux d’hommage entre les magnats mycéniens et minoens, il n’est pas impossible que des désirs d’alliances, des négociations, des requêtes en matière première ou des appels à l’apaisement politique et militaire, eurent motivé l’envoi de miroirs en bronze en Égée au cours du deuxième millénaire avant notre ère.

 EA 14 ; Moran 1987 : 93, 97. Notons qu’un synchronisme entre le règne du pharaon Amenophis III et la période MR IIIA1/HR IIIA1 a été établie récemment (Brandl et al. 2013). À partir de ces périodes, le miroir connaît une grande popularité dans les milieux élitaires égéens, en Grèce et en Crète (cf. p. 228). Moran 1987 : 158-159, 164, l. 16-25, 65-67.

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A.4.4. Acquisition de nouvelles données macroscopiques

 Des observations personnelles ont pu être conduites sur septante-six objets qui alimentent tous les niveaux de ce travail. Le contact avec le matériel a été déterminant pour le regard que nous avons pu avoir sur les miroirs en alliage cuivreux de l’âge du Bronze. Notre étude au sein de différentes institutions muséales60 a été motivée par une approche technique et taphonomique, et s’est appuyée sur un examen macroscopique de l’état de surface des objets destiné à donner des mesures tridimensionnelles précises et des indices relatifs au mode d’altération du mobilier. C’est lors de cette phase d’expertise qu’ont été relevées sur la surface de nombreux disques de miroir les ultimes et fragiles témoins de restes organiques, piégés dans la gangue de corrosion par migration des sels métalliques. Ainsi, dans le cas où le disque de miroir avait été déposé avec son manche (en bois, en os ou en ivoire) – et grâce à la conjonction d’une multitude de paramètres heureux tels qu’un milieu d’enfouissement favorable, une manipulation et un nettoyage doux de l’objet après son exhumation –, des traces du système de préhension ont été très fréquemment préservées sous la forme de l’empreinte de la plaque dans la mémoire du métal. Ces informations sont essentiellement inédites et ont permis d’établir une classification qui, outre la définition de pratiques culturelles dans le temps et dans l’espace, ouvre également une fenêtre sur les voies du développement et de la diffusion du miroir en métal. A.5. Plan de l’étude et choix méthodologiques

 Après cette Première partie introductive, la première démarche a été d’ancrer les documents dans un environnement archéologique et culturel (Deuxième partie). Appuyé par l’inventaire des sites desquels est issu le corpus retenu, le raisonnement débutera par une mise en relation des artefacts avec les vestiges mobiliers (les assemblages) et les structures qui leur sont associées dans la mesure du possible61. Un accent spécifique sera mis sur la découverte d’ensembles représentatifs qui apportent des informations capitales pour la compréhension des contextes socio-économiques d’usage du miroir à l’âge du Bronze. L’observation des conditions économiques et politiques de l’usage du miroir aux niveaux local et régional permet de mettre en évidence des changements dans les pratiques, les positions sociales et les identités des groupes culturels qui l’ont utilisé. Le volume d’informations important a été géré grâce à un système de gestion de base de données. Dans une Troisième partie, par une étude typologique (Chapitre I), on comparera les objets sur la base des critères morpho-techniques pour jalonner la date de début et de fin de leur circulation dans une aire géographique donnée, et pour mieux comprendre les changements politiques, économiques et socioculturels qui les conditionnent. Certains particularismes régionaux soutiennent des comparaisons entre sites et zones culturelles éloignés, et suggèrent qu’il a existé des contacts entre ces cultures qui se sont succédé ou qui ont coexisté. Une approche technique et taphonomique a été appuyée par un examen macroscopique de l’état de surface des objets pour lesquels nous avons obtenu l’aval des autorités institutionnelles (Chapitre II). Afin de parvenir à une compréhension diachronique et comparative des fondements, des opérations et des procédés qui ont mené à l’apparition et à l’évolution du miroir (Chapitre III), il a été choisi de structurer l’exposé par siècle (XVIe-XVe, XIVe, et enfin XIIIe, XIIe et XIe siècles) et par régions

 Les Éphores grecs nous ayant autorisé l’accès à leur patrimoine nous ont ouvert les réserves et collections du Musée national d’Athènes, ainsi que des musées archéologiques de Salamine, de Nauplie, d’Héraklion, de La Canée, de Réthymnon, de Rhodes, et du Musée stratigraphique de Cnossos. Ainsi, en raison de la part des données improprement publiées et de la taille de notre corpus – des réserves ayant été émises quant à la représentativité statistiques de nos données –, le choix a été porté sur l’élaboration de tableaux synthétiques pour les contextes funéraires, par région, par période et par catégorie de dépôt (en position primaire, ou secondaire), qui permettent de synthétiser et de relativiser la place et les associations de certaines catégories de mobilier dans les assemblages, et entre les sites et les régions ellesmêmes.

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(l’île de Crète et la Grèce continentale, puis l’île de Rhodes au XIIIe siècle), suivant une transposition des faciès culturels définis par la céramique, afin d’illustrer les variations substantielles de l’usage du miroir entre les régions et à l’intérieur de celles-ci. Les îles égéennes (Karpathos, Mélos, Naxos, Céphalonie) n’ayant livré qu’un seul objet mal connu, il n’a pas été jugé utile d’en faire une « région » à part entière. Celles-ci, en l’absence de documents iconographiques ou de contextes précis, ne livrent qu’une carte de situation ne permettant pas vraiment d’interpréter ces objets en termes de diffusion ou de répartition. L’ossature interne est ensuite composée de cinq grands points équivalents à autant de plans d’étude, qui font l’objet d’une synthèse au terme d’un siècle. Des problématiques sous-jacentes peuvent être ponctuellement levées en fonction des spécificités propres à chaque période. Plus précisément, élaborer un discours historique sur le fait du miroir en tant que production sociale oblige, dans un premier point, à l’inscrire dans son environnement socio-économique (production et distribution des richesses), politique (aires et formes de pouvoir) et culturel général, par le biais d’une compilation d’études auxiliaires des traces que nous en avons héritées. Concrètement, l’attention sera portée sur les phénomènes qui ont trait aux intérêts matériels, tels que les dynamiques économiques, la géographie politique, les phénomènes matériels de l’échange (contacts culturels, routes d’approvisionnement, etc.) ou encore les disponibilités en ressources métallifères. L’objectif est de replacer l’objet miroir dans un ensemble politique, économique et social signifiant, cohérent et global, duquel le miroir tire sa signification et sa valeur, et qu’il a nécessairement marqué, en retour, de son empreinte. Quels ont été les faits particuliers passés qui ont mené à l’apparition, la production et l’utilisation du miroir à cet endroit, et sous quelles formes ? Quelles en ont été les variations dans le temps et dans l’espace et à quoi étaient-elles dues ? Nous allons ensuite, en nous fondant sur la nouvelle chronotypologie, classer le corpus en l’associant aux phénomènes précédemment exposés. Fondés sur une cohérence interne de classes techniques (système d’emmanchement) et morphologiques (la forme des plaquettes), ceux-ci ont permis une première structuration de nos documents par des combinaisons pertinentes de caractères typomorphologiques, contextuels et chronologiques propres à chaque période et à certaines aires culturelles. Les matrices ainsi obtenues et cartographiées seront notre base de travail pour étudier les variations synchroniques (distributives) et diachroniques (chronologiques) en termes de production, d’échange et de consommation (dans le sens de dépenses) à différentes échelles (locale, régionale, périphérique). L’intérêt était de tenter de restituer le parcours des objets, et d’intégrer le miroir au sein d’autres flux d’échanges et de croiser ainsi les perspectives macro- et micro-régionales. En troisième lieu seront confrontées les données morphométriques obtenues au moyen de nos observations directes et des informations publiées (diamètre, épaisseur, poids, longueur estimée de la plaque). L’objectif est la mise en évidence de similitudes entre certains objets issus d’une zone chronogéographique cohérente pour permettre de distinguer des ensembles en fonction de paramètres multiples (typologie, dimensions, proximité dans l’espace et contemporanéité), à l’échelle des sites ainsi qu’à l’échelle des régions. À partir d’un degré de filiation établi, il est possible d’individualiser des productions, des ateliers métallurgiques et leurs artisans, qui possédaient leurs propres normes, de poids et de modules. Cette méthode ne permet pas, bien sûr, d’établir définitivement une provenance commune (uniquement possible via une signature chimique) mais de regrouper des objets en ensembles distincts. Au-delà de leur intérêt décoratif et de l’émotion esthétique, les décors qui ornent les quelques manches en ivoire et en bois sont susceptibles d’apporter un éclairage sur des problématiques vastes ayant trait aux contextes d’élaboration (les inspirations artistiques éventuelles, les relations avec l’imagerie étrangère, etc.) et d’utilisation (les zones de contact au travers de langages iconographiques communs, etc.). L’étude du répertoire iconographique propre aux manches de miroir servira de clé supplémentaire pour tenter de comprendre les dynamiques complexes propres au phénomène du miroir, dans leur construction, leur assemblage et leur syntaxe. Ces objets d’art, nouveaux supports d’une imagerie « sur mesure », sont l’expression de sélections formelles, de tendances artistiques et de spécificités survenues sous l’effet de causes variées, qu’elles soient externes (échanges, inspirations) ou internes (transpositions, innovations). Quel était le cadre chronologique et géographique d’un thème





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iconographique donné, sa genèse et ses aires de diffusion ? Est-il possible de lier le décor à un rite, à une tradition particulière ? L’originalité technique de ce nouvel élément de mobilier masque-t-elle dans ses détails des inspirations d’autres régions, et quels étaient les contacts réels à l’origine de ces emprunts ? Les différents points de vue qui auront été dessinés par ces multiples niveaux de perspective seront, pour finir, entrelacés dans une synthèse au terme de chaque point – le recours aux sources écrites, au comparatisme et au registre ethnographique, interviendra en second plan en guise d’éclairage ou de complément aux observations effectuées.



 B. HISTORIQUE DES RECHERCHES ET ÉTAT DE LA QUESTION  L’apparente simplicité fonctionnelle, typologique et technique du miroir à l’âge du Bronze masque une réelle complexité liée au faible intérêt des recherches, elles-mêmes conditionnées par les identifications des premiers inventeurs. Celles-ci ont porté tantôt sur les relations économiques, tantôt sur les liens culturels et les activités sociales sous-jacents à la consommation du miroir. Il est dès lors d’intérêt, dans un premier temps, de replacer les premières hypothèses dans l’environnement de recherche dans lesquelles elles ont été formulées afin d’interroger le lien entre l’interprétation de la réalité archéologique et les méthodes employées par les premiers chercheurs du XIXe siècle. Nous verrons ensuite que les travaux ont pour l’essentiel été ciblés sur une thématique ou une aire chronoculturelle particulière, créant une documentation disparate et contrastée. Pour comprendre la genèse et l’évolution des idées sur le miroir égéen, il convient de faire état des publications qui les ont suivies, puisque de celles-ci découlent des postulats implicites qui ont conditionné en grande partie les hypothèses des travaux ultérieurs. Parmi ces hypothèses, la question des modalités d’apparition du miroir en Égée et de leurs protagonistes occupe une place de choix, mais se révèle influencée par des préconceptions de nature tantôt idéologique, tantôt culturelle. B.1. Les premières découvertes

 De 1868 à 1871, en supplément de ses devoirs ordinaires liés à ses fonctions de vice-consul britannique à Rhodes, Sir A. Biliotti fut amené à exercer la fonction d’archéologue et d’antiquaire pour le compte de diverses parties. Il mena trois campagnes de sondages sur le versant occidental de la colline de Moschou Vounara (Ialysos) grâce aux crédits d’un artiste français nommé A. Salzmann. Leur compétence en la matière s’était déjà exercée sur le site insulaire de Camiros (1852-1864) et à Halicarnasse (1865), où elle connut des fortunes diverses (Coulié 2014). À Ialysos, d’une vaste nécropole de sépultures entaillées dans la roche − qui se révéla l’une des plus vastes nécropoles du Dodécanèse mycénien –, ils exhumèrent un type de céramique singulier encore inconnu dont le lot, acquis par le critique d’art J. Ruskin, fut soumis à l’examen des experts du British Museum de Londres. Les classicistes victoriens ne parvinrent cependant guère à en estimer l’antiquité ni l’importance patrimoniale : il s’agissait au mieux d’imports orientaux, sinon d’une production de peu d’intérêt d’une époque mal déterminée (Barchard 2006 : 14). De plus le principe stratigraphique expérimenté par Fl. Petrie n’était pas encore appliqué. Le site, dès lors, fut exploré avant tout selon les intérêts britanniques, c’est-à-dire dans la perspective exclusive de l’accession des beaux objets aux vitrines du musée. Le mobilier étant dépourvu de contexte, les données le concernant sont pratiquement inexistantes. La découverte aurait trouvé écho, naturellement, subséquemment à la découverte du site de Mycènes par H. Schliemann en 1876, mais n’obtint pas, pour l’heure, le retentissement mérité. C’est ainsi que le disque de bronze copper looking glass (?)1 décrit par Sir A. Biliotti dans son carnet de notes2, sans doute le premier miroir protohistorique en métal découvert en Égée − ce que les connaissances scientifiques de l’époque ne permirent pas d’identifier –, fut transféré, d’une manière presque inaperçue, dans les réserves du British Museum.

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Il s’agit du miroir no 183 de notre inventaire : Furtwängler, Loeschcke 1886 : 11 ; Taracha 1996 : 92. On ne connait l’inventaire du produit des fouilles de Ialysos que depuis 1886 à l’occasion de la publication de l’étude céramique du site par A. Furtwängler et G. Loeschcke (Furtwängler, Loeschcke 1886). Celui-ci fut réalisé à partir des notes manuscrites de Sir A. Biliotti desquelles proviennent la majorité des informations écrites concernant le site de Ialysos.

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Quelques années après la découverte de Ialysos, les nécropoles environnant la citadelle de Mycènes3 livrèrent l’une des concentrations de miroirs en métal de l’âge du Bronze les plus importantes du monde égéen. Le relai de l’exploration de la citadelle de Mycènes et de l’aire environnante fut pris par la Société archéologique d’Athènes depuis 1877, tandis que H. Schliemann4, mû par la quête poétique des ruines homériques, se trouva quelques années plus tôt sur la voie d’autres campagnes à Troie et à Mycènes, et un peu plus tard à Orchomène (Béotie) puis à Tirynthe (Argolide) (Wiener 2016a). Certains secteurs de l’acropole de Mycènes furent à cette occasion percés de nouvelles tranchées et observés méthodiquement pour compléter les résultats acquis jusqu’alors. Ainsi, en 1892, le dégagement complet de la tombe à tholos dite « de Madame Schliemann »5 conduisit à la découverte d’une sépulture en fosse dans le passage d’entrée (dromos). Proche de la Porte aux Lions, la fosse contenait plusieurs disques de miroir soutenus par un manche massif en ivoire sculpté de figures féminines en bas-relief. Chr. Tsountas en donna une description détaillée dans la synthèse consacrée à la civilisation mycénienne qu’il publia en 1897 (Tsountas 1897). Il fut le premier à envisager une origine exogène du miroir par une approche strictement stylistique des figures anthropomorphes qui ornent l’objet (no 27) : leurs lèvres épaisses, leur nez plat et leurs cheveux courts et bouclés lui évoquèrent des traits physionomiques qui ne correspondaient pas vraiment à un répertoire mycénien, mais plutôt sémitique6. Parallèlement apparurent les premières notices diachroniques concernant les miroirs de l’âge du Bronze intégrées dans des ouvrages encyclopédiques. En dépit du caractère encore rudimentaire du corpus, elles donnèrent un aperçu de la variabilité morphologique à travers les époques et les aires géographiques, bien que celles-ci furent avant tout dédiées aux époques archaïques et classiques (e.g. de Ridder 1894 : 28-51 ; Perrot, Chipiez 1914 : 832-833). B.2. Les regards variables sur le miroir : une histoire des idées

 Certains outils découverts étant proches de ceux utilisés par les archéologues de la fin du XIXe siècle7, les premiers schémas explicatifs sur le type de consommateur de l’objet-miroir, sur ses comportements d’utilisation et ses motivations, ont été construits à partir de ressorts intellectuels où les us d’aujourd’hui donnent à imaginer les coutumes d’hier. « From the same tomb came a bronze mirror before which we cannot doubt the owner of all this finery had been wont to anoint and adorn himself. That is to say, he was a genuine Hellene. Even the rustic and the shepherd in Greece still habitually carries a little looking-glass in his belt »8.

Grâce à l’édition des notes et des inventaires mobiliers que Chr. Tsountas consigne dans ses carnets durant les campagnes de fouilles qu’il réalisa à Mycènes entre 1887 et 1898 (Xenaki-Sakellariou 1985).Il s’agit en particulier des nécropoles de la ville basse d’Asprochôma-Agriossykia, de la colline de Panagia, de Katô Phournos, et d’autres nécropoles isolées ou dont l’emplacement est méconnu (v. Andreadi 2003). Les fouilles d’H. Schliemann, d’ailleurs, limitées au Cercle de tombes et à certains secteurs de l’acropole, ne livrèrent aucun miroir : Sir A. Evans en fit le constat, et fut le premier à établir que les miroirs sont apparus au XVIe s. sur le continent grec (Evans 1906 : 115). Appelée de cette manière parce que la supervision des sondages avait été remise en partie à celle-ci en août 1876. Elle est aujourd’hui plus communément appelée « Trésor de Clytemnestre ». Tsountas 1893 : 79 ; Tsountas 1897 : 187-189 ; Wace 1921 : 370. C. Lambrou-Phillipson est allée plus loin en avançant que cette pièce provient d’un atelier syrien (Lambrou-Phillipson 1990 : 351, nos 471, 472). Les rasoirs égéens sont notamment morphologiquement similaires à ceux de la fin du XIXe s., tandis que l’usage du cure-oreille est encore largement répandu (Tsountas, Manatt 1897 : 166-167, 186-189 ; Weber 1996). Tsountas, Manatt 1897 : 166. Il s’agit de l’édition adaptée du grec d’une publication originale datée de 1893, dont cet extrait a été traduit quasi mot pour mot (Tsountas 1893). Dans l’extrait, l’auteur parle de la tombe à tholos de Vapheio dans laquelle a été découvert le miroir no 62.

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Lorsque C. Tsountas écrit ces lignes, la Grèce connaît un épisode de profondes mutations historiques et politiques à l’aube de l’édification de l’État grec. Le processus de formation d’une identité nationale hellénique s’accompagne de l’émergence d’un intérêt officiel pour les vestiges présents sur le territoire avec, en ligne de mire, la perspective de revendiquer le caractère authentique des régions disputées. L’archéologie permet à cet effet de fournir des références à un patrimoine antique avec lequel on souhaite établir une filiation, un lien de « transmission intergénérationnelle » stratégique (Procopiou 2006 : 304). Pour comprendre les vestiges exhumés il fut alors question de dépasser le seul cadre archéologique sur lequel les données s’étaient avérées limitées, et les recherches adoptèrent une démarche comparative de type ethnoarchéologique, en vogue à la fin du XIXe siècle. La culture populaire rurale, garante des valeurs traditionnelles, apparut à cet égard aux yeux des chercheurs comme un fossile vivant dans lequel peuvent être observés les modes de vies, les savoir-faire artisanaux, les traditions et les croyances fondamentales ; il y subsiste en quelque sorte un héritage des temps les plus reculés de l’humanité9. Ainsi, tout en répondant aux attentes idéologiques de la collectivité, la mise en relation des préoccupations esthétiques de ce genuine Hellene et celles en usage au sein des classes grecques rurales permit donc d’élaborer un schéma explicatif des modes de consommation du miroir et de ses consommateurs. C. Tsountas souligna quatre aspects essentiels auxquels peu d’éléments nouveaux furent par la suite apportés : 1. Le miroir est un objet personnel et quotidien10 ; 2. Le miroir possède un caractère accessoire puisque sa fonction première peut être déléguée à un registre large d’objets polyvalents dont le potentiel réflecteur peut être détourné (une boucle de ceinture, etc.) ; 3. En terme sociétal, le miroir n’est pas uniquement opérateur du genre féminin ; 4. Le miroir porte des signes de haut statut social, d’avancée technologique et ainsi des valeurs de modernité. Ce dernier point est lié aux mentalités modernes européennes qui conçurent la toilette comme étant liée au luxe, à la femme et à la séduction jusqu’à la fin du XIXe siècle, avant une lente transformation grâce aux traités de savoir-vivre11. L’idée selon laquelle le miroir n’est pas un marqueur différentiel de sexe social fut donc en quelque sorte affranchie des stéréotypes en vogue. Elle peut à ce titre être considérée comme avant-gardiste eu égard aux travaux contemporains, à une époque où les découvertes des vestiges antérieurs à la présence grecque furent étudiées par des archéologues investis d’une formation classique, de laquelle émergèrent de nombreuses erreurs de conception nécessairement inévitables. Celles-ci ont été relevées a posteriori par plusieurs auteurs au sujet de la protohistoire égéenne (e.g. Darcque et al. [éd.] 2006 ; Baralis 2010 ; Polychronopoulou 2010). Dans le cas des miroirs, ces « biens funéraires genrés » (Arnold 1995 : 155), la persistance des schémas interprétatifs classiques reste un véritable problème, et ce en tous lieux et toutes périodes confondus, le plus souvent quand le corpus est restreint (Cassimatis 1998 ; Joy 2011 : 474 ; Alvarez 2022b). Il est encore de nos jours relativement courant que soient prises pour ligne de faîte les lectures Pour l’incidence du folklore sur la démarche des archéologues pionniers de la protohistoire égéenne : Procopiou 2010. Baboula 2000a : 67. Ces traités modifieront la conception de l’hygiène et la nécessité du paraître, que l’on veut corollaires de civilité. Les pratiques hygiéniques demeurent alors un phénomène très ponctuel, et les glaces à tain sont un équipement cher réservé aux cabinets bien équipés que l’on retrouve essentiellement en contexte urbain (Eleb 1989). Il nous semble dès lors vraisemblable que l’anecdote sur le rapport qu’ont les couches populaires avec leur propre corps ait été manipulée dans le but de se conformer au plus près d’une réalité archéologique idéalisée. Par la revendication de son usage par les cellules de base de la société, le miroir participe donc à la construction d’une identité sociale et économique dont on revendique les mœurs « débarbarisées ».

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sociales établies pour les miroirs des Empires hellénistiques et romains, plus nombreux et mieux documentés, qui l’associent à la féminité, aux soins du corps et à la contemplation. À force de répétition, le miroir est devenu un marqueur du genre et de la beauté selon un modèle explicatif universel. Sans doute est-ce vrai pour certains cas12, mais la réalité archéologique est évidemment nuancée et il est impossible de tenir dans le détail un discours unitaire. Appliqués uniformément à des réalités socio-culturelles différentes et différées sur un temps souvent long, la valeur de genre du miroir et ses usages sociaux sont dès lors rendus confus par l’échafaud de théories selon des partis-pris rarement problématisés et en opposition contradictoire. La littérature regorge, en effet, d’exemples où la « sexuation » du miroir est manipulée de façon relativement arbitraire selon le contexte archéologique de l’objet et les principes idéologiques de l’auteur, influencés ou non par les stéréotypes de genre. On observe de fait deux tendances, l’une assignant le miroir à une sphère mixte13, l’autre à une sphère strictement féminine14. Cette dernière constitue le discours normatif le plus fréquemment rencontré dans lequel le miroir constitue un marqueur invariant du genre féminin, résistant alors à tous les changements culturels, religieux et économiques survenus sur une période de près de six-cents ans (âge du Bronze récent, ca 1700/1600 à 1050). Cette vision essentialiste du miroir comme le pendant de pratiques dites féminines, c’est-à-dire relevant de l’esthétique et du sensible, est en réalité le résultat de « survivances15 » des modèles classiques. La réalité archéologique égéenne possédant son caractère propre, elle est évidemment nuancée et plus complexe tant est grande la diversité des lieux, des temps et des situations. L’incohérence méthodologique inhérente à ce modèle conduit d’ailleurs à des raisonnements circulaires et décontextualisés en ce qui concerne les études de mobiliers funéraires puisque le sexe anthropologique des défunts est déterminé à partir de l’usage de miroir(s) ou d’objet(s) liés à l’armement, en dépit parfois de leur présence simultanée au sein d’une même sépulture16. Certains auteurs ont déjà dénoncé ces écueils (Baboula 2000a ; Hofstra 2000 : 119-120 ; Fournier 2010 ; Paschalidis 2012 ; Leith 2013). Pourtant, paradoxalement, si l’analyse des enjeux symboliques et sociaux mobilisés par la culture matérielle occupe une place importante au sein des programmes de recherche actuels et passés en archéologie égéenne, rares ont été les (re)mises en question des usages sociaux du miroir en termes de marqueur sexuel ou de genre, d’identité ethnique ou socioculturelle. Les travaux de E. Warmenbol, restés une démarche isolée, jettent les premières bases d’une classification de pratiques sociales distinctes à travers le bassin méditerranéen et constituent à ce jour, par ailleurs, la véritable tentative de répartition du mobilier (Warmenbol 2007). Les recherches portant sur les miroirs issus de périodes plus récentes ont été à cet égard plus audacieuses, comme celles de M. Lee (Lee 2017) sur les miroirs grecs ou encore celles

Malgré l’absence de données anthropologiques, N. Cucuzza a ainsi suggéré que dans le contexte particulier de la plaine de la Messara occidentale au MR IIIA1, en Crète, le miroir soit exclusivement attribué aux individus féminins, contrairement au poignard qui est strictement porté par les hommes (Cucuzza 2002 : 145). Voir également infra p. 254 sqq. C’est-à-dire plus souple. K.E. Leith reconnaît que « il est tout à fait possible que les idéologies régissant le dépôt des peignes, des miroirs et des pyxides contredisent les stéréotypes de genre actuels » (2013 : 117). Le genre est alors déterminé par la combinaison d’autres paramètres. B. Burns associe ainsi les « articles de toilette en ivoire » mycéniens (peigne, pyxide, manche de miroir) à la sphère féminine (Burns 2000 : 352). De même, en ce qui concerne la nécropole du Bronze récent de Pantalica (Sicile), qui a livré 7 miroirs de typologie égéenne (Orsi 1899 ; 1912 ; Tanasi 2004), E. Procelli et R.M. Albanase Procelli (Procelli, Albanese Procelli 2003 : 331, note 7) attribuent les tombes ayant livré un miroir au genre féminin. Nous reprenons ici le terme de O. Polychronopoulou. L’auteur a retracé, depuis l’aube de l’archéologie égéenne, l’incidence de l’archéologie classique sur les modèles interprétatifs et la terminologie employés en protohistoire : Polychronopoulou 2010. À titre d’exemple : Savignoni 1904 : col. 531 ; Froedin, Westholm 1938 : 160 ; Popham et al. 1974 : 202 ; Tzavella-Evjen 1992 : 70 ; Baboula 2000b : 73. En outre des contextes mycéniens et minoens, des écueils méthodologiques similaires ont été soulignés en ce qui concerne les miroirs laténiens de Grande-Bretagne : Arnold 1995 ; Joy 2011.

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de L. Gilaizeau sur les miroirs protohistoriques du Japon (Gilaizeau 2012). M. Lee établit à cet égard un fait intéressant : « Because bronze mirrors moved between the spheres of masculine and feminine, public and private, they functioned as especially charged objects in the negotiation of gender and status in Greek society »17.

 En ce qui concerne la variabilité des connotations utilitaires possibles en dehors du contexte domestique, peu d’études ont été consacrées à ce sujet et des pistes sont à trouver au sein de recherches consacrées à d’autres périodes historiques et à d’autres zones géographiques. Seul L. Platon (2019 : 392), à la suite de A. Papaefthymiou-Papanthimou (1979 : 157), rend compte de l’impossibilité d’appliquer une réponse universelle à des contextes pluriels : « (…) it is worth mentioning that they are not exclusively connected with females, so their interpretation as toilet implements, although possible, remains unproven »18.

Il ajoute à ce sujet que : « The question may be posed as to whether such objects were possibly used in specific burial ritual (…). Whatever the case, the discoid shape of the objects, their metal surface which shines in the light (…) all suggest their semantic connection with the sun, transforming them into solar symbols »19.

 L’analogie entre le miroir et le soleil, à la portée symbolique voire mystique, peut être qualifiée d’ubiquiste quelle que soit la culture donnée, comme l’a déjà mis en lumière E. Warmenbol (2007). Pour autant, rares ont été les tentatives d’éclaircir ce lien dans le monde égéen en s’appuyant sur l’observation de l’objet et de son contexte. B.3. L’iconographie et la question de l’origine : Ex Aegypto lux, ex Oriente lux ? La richesse et l’originalité iconographique, formelle et stylistique des manches de miroir ont favorisé le développement des premières études, généralement sous-jacentes au sein d’ouvrages traitant de l’histoire de l’art égéen, en particulier ivoirier. Le disque réfléchissant, vu initialement comme uniform in pattern20, ne se voit dans un premier temps guère accorder l’attention des chercheurs. Les études sont alors consacrées presque exclusivement au manche de miroir. De cette approche – les deux corps principaux de l’objet (disque et manche) faisant l’objet de recherches séparées –, résultent de multiples études ponctuelles qui, bien que pointues, sont disparates. Elles demandent, pour dépasser l’effet de décousu qui se produit, à être adjointes en vue de dégager une idée plus claire de l’objet dans son intégrité. Les motifs ornant les manches de miroir, tour à tour individualisés et décortiqués, ont été exploités comme une source fondamentale pour alimenter le débat, toujours très actif, sur l’histoire du miroir en termes d’origine(s), d’emprunts et de diffusion, au terme de discussions sur leur facture, leurs styles, les

Lee 2017 : 143. Platon 2019 : 392. Ibid. Tsountas, Manatt 1897 : 166. Il s’agit d’un constat qui est encore largement repris dans l’historiographie moderne, e.g. Baxevani-Kouzioni, Markoulaki 1996 : 676. S. Iakovidis exprima ainsi que « les miroirs ne présentent pas de différences spéciales à travers l’Égée » (Iakovidis 1982 : 218).

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ateliers, leur typologie et leur évolution21. Le miroir en tant qu’objet de consommation, dans sa fonction et son usage au sein d’un contexte socioculturel donné, n’est que très sommairement évoqué. Avec la publication des fouilles exécutées sur les nécropoles de Zapher Papoura et d’Isopata en 1904, offrant un abondant matériel de comparaison, Sir A. Evans établit les premiers horizons chronologiques d’apparition du miroir en métal en Égée. Il tenta d’en esquisser les dynamiques en ouvrant le débat relatif à son origine en termes d’influences et de diffusion par une étude iconographique comparative (Evans 1906 : 115). Formulée sur base de l’absence supposée de miroir au sein du cercle de tombes de la citadelle de Mycènes (les Shaft graves ou tombes à fosse), la principale théorie d’Evans fixa l’apparition du miroir en métal au XVIe siècle ou au milieu du XVe, comme le résultat d’un processus d’acculturation depuis l’Égypte qui aurait affecté l’ensemble des comportements liés au bien-être corporel et aux soins cosmétiques (Evans 1906 : 115). La citation ci-après résume assez bien l’impression générale que l’on peut tirer de la littérature actuelle : « Egyptian fashions would thus seem to have affected the Minoan toilet from an early Period. At a later date we shall see bronze mirrors introduced from the same source »22.

 L’argument de l’auteur repose sur l’abondance d’artefacts égyptiens que recèle le site de Cnossos, ainsi que plusieurs motifs « égyptisants » tels que, sur les miroirs, les « palmes » ourlant la plaque d’une série d’exemplaires mycéniens23 et le sphinx ailé gravé sur la plaque de Zapher Papoura (no 110), celuici étant plus tardif (MR IIIA1). Or, à l’occasion de l’étude d’un miroir de la XIXe dynastie découvert à Qau el-Kebir (Antaeopolis), J. Schäfer a souligné l’impossibilité de trouver des parallèles exacts au sein du répertoire égyptien (Schäfer 1958 : 81-82). Il reconnait à cet égard que la forme du miroir égéen « est assez indépendante des préformes égyptiennes » (ibid. : 87). Nous savons depuis lors que le sphinx aux ailes déployées est présent depuis la période néo-palatiale en Crète, qu’il est un type étranger à l’Égypte et à l’art minoen antérieur, et qu’il dérive de modèles contemporains proche-orientaux (Krzyszkowska 2005 : 206 ; Kourou 2011 : 166-167). Une analyse stylistique et technique révèle en particulier, en ce qui concerne le sphinx du manche de miroir cité par Sir A. Evans, qu’il relève d’un « style mycénien » (Evely 1993 : 95). Malgré cette observation, le schéma d’évolution typologique que propose J. Schäfer pour l’ensemble du corpus méditerranéen (égyptien, minoen, mycénien, chypriote puis phénicien), fondé sur une combinaison de critères typologiques et icono-stylistiques, place la genèse du miroir en métal en Égypte (Schäfer 1958 : 87). Ceci n’est évidemment pas sans incohérences avec le développement qui le précède, soulignant davantage la complexité de la question. De façon un peu étrange, la majorité des raisonnements subséquents resteront marqués par l’idée, omniprésente en filigrane, de la réception passive d’une culture cosmétique égyptienne en Égée et, ainsi, de l’artisanat du miroir24. Seules les études techniques plaident pour une origine autochtone (e.g. Kayafa 2000 ; Hakulin 2013 : 42). Tsountas 1893 : 77-79 ; Schäfer 1958 : 80-82, 84-85, 87 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 131-159 ; Poursat 1977a : 18-21 ; Courtois et al. 1986 ; Patrianakou-Iliaki 1996 : 1276-1278 ; Rehak, Younger 1998a ; Baboula 2000a : 59-75 ; Vlassopoulou-Karydi 2000 : 39-50 ; Velsink 2003. Evans 1936 : 101. D’autres contestations empiriques ont été émises à l’encontre des théories du fouilleur de Cnossos : Darcque et al. [éd.] 2006. Il s’agit du motif couramment appelé « palmes », ces deux limbes courts et souplement incurvés portant de fines gravures évoquant les multiples folioles des feuilles de palmier, comme sur les exemplaires chaniotes nos 142 et 144, par exemple. Ce type de manche de miroir deviendra courant dans l’art mycénien au XIVe siècle. Evans 1906 : 115 ; Schäfer 1958 ; Catling 1964 : 227 ; Spyropoulos 1972 : 78, 133 ; Poursat 1977a : 20 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 129-130 ; Tripathi 1988 : 198 ; Helck, Drenkhahn 1995 ; BaxevaniKouzioni 1996 : 676 ; Patrianakou-Iliaki 1996 : 1277 ; Warmenbol 2007 : 383 ; Soles et al. 2011 : 53 ; Paschalidis 2012 : 549.

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Pour davantage étayer notre propos et pour comprendre celui de Sir A. Evans, il convient de rappeler le répertoire des formes des miroirs égyptiens qui coexistent. Disons d’emblée qu’à la similitude iconographique partielle évoquée ci-dessus ne correspondent ni le style ni la typologie des miroirs égyptiens contemporains ou légèrement antérieurs25. En effet, au Nouvel Empire, le manche peut revêtir une pluralité de formes dont la diversité tend toutefois à se réduire et, dès le règne d’Hatchepsout, la caryatide féminine en ronde-bosse devient un type très courant (Derriks 2001a : 3, 41). Ces manches sont surmontés d’un chapiteau qui peut prendre la forme d’une fleur de lotus stylisée (e.g. Derriks 2001a : fig. 19), comme le mentionne effectivement Sir A. Evans. Or, cette silhouette est si éloignée des exemplaires égéens qu’il nous semble fort probable qu’il ait en réalité fait référence au type papyriforme, que Fl. Petrie lui-même avait erronément qualifié dans l’une de ses publications à laquelle Evans a pu se référer26. Le type papyriforme présente un chapiteau en forme d’ombelle de papyrus dont les tiges s’épanouissent, plus ou moins en saillie, à l’extrémité du manche. Celui-ci peut, mis face aux feuilles de palme égéennes, évoquer un « air de famille » plus ou moins lointain. De nombreux caractères les différencient toutefois : si le papyrus porte par convention des sépales courts gravés à la base de la corolle et de fines tiges vierges de décor (Derriks 2001a : 17) la forme végétale égéenne, elle, est plus souplement recourbée et porte de fines incisions rappelant les feuilles pennées propres au palmier. Ce ne sont, de toute évidence, guère les mêmes types de végétaux qui sont figurés. Ces deux motifs ne trouvent d’ailleurs pas le même agencement au sein de leur structure respective : si l’ombelle se trouve systématiquement au contact du disque de miroir dans le cas égyptien, formant une sorte de transition entre la poignée et la surface réfléchissante, les deux feuilles égéennes se situent sous une plaque intermédiaire portant le décor figuré en bas-relief. Une différence supplémentaire est visible dans la forme du disque de miroir qui, contrairement aux exemplaires mycéniens et minoens, est rarement circulaire et très fréquemment cordiforme, c’est-à-dire légèrement aplani aux pôles. Plus d’un demi-siècle plus tard, le potentiel de la théorie de Evans27 continue à être exploité et la filiation égyptienne devient l’opinion majoritairement acceptée. Dans la lignée des recherches doctorales de A. Patrianakou-Iliaki sur les ivoires mycéniens (Patrianakou-Iliaki 1975), J.-C. Poursat synthétise la question de l’histoire iconographique mycénienne dans un opus magnum en deux volumes (Poursat 1977a ; 1977b) qui compte un exposé systématique et précis des formes, techniques et motifs spécifiques de 17 poignées de miroir mycéniennes et minoennes (Poursat 1977a : 18-21). Peu de découvertes ayant été faites depuis, ces ouvrages sont les plus complets en la matière et sont d’indispensables instruments de travail. J.-C. Poursat défend, en particulier, l’ascendance de la tradition morphologique et iconographique égyptienne, plus ou moins librement adaptée, au sein des productions égéennes. Ses constatations sont que : 1. Le décor architectural caractéristique du « miroir » du Cercle des tombes A (cf. p. 215), tout comme la poignée, qui peut être cylindrique ou octogonale en section, renvoie au thème de la colonne égyptienne28 ;

L’artisanat des miroirs égyptiens est bien connu grâce aux études approfondies de C. Lilyquist (1979) et C. Derriks (Derriks 2001a), toutes deux publiées dans les Münchener Ägyptologische Studien, avec bibliographie afférente. La terminologie et la typologie utilisées pour le répertoire égyptien dans le présent travail sont celles établies par C. Derriks. Petrie 1890 : 41, § 80 ; C. Derriks se fonde sur cet exemple pour rétablir les caractères stylistiques propres aux types lotiforme et papyriforme (Derriks 2001a : 17). À ce sujet, un supplément des BCH a été consacré à la déconstruction des mythes élaborés par le fouilleur de Cnossos (Darcque et al. [éd.] 2006). À propos des poignées plus tardives, la démonstration débouche sur une autoréférentialité à la syntaxe mycénienne (Poursat 1977a : 20).

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2. Le décor végétal, dans sa forme première (e.g. no 76), est inspiré du type papyriforme égyptien29 ; 3. La série minoenne des plaquettes ourlées de « palmes » est liée à l’expansion mycénienne de ce motif, lui-même dérivé d’Égypte ; 4. Le thème des figures féminines affrontées serait oriental, exceptées les « porteuses de fleurs de papyrus » qui « ne peuvent guère être comparées qu’à des représentations égyptiennes » (Poursat 1977a : 228). Autrement dit, les versions mycéniennes et minoennes reproduiraient ainsi des images inspirées de modèles égyptiens mais selon des techniques locales, ce qui semble plausible dans un monde culturellement diversifié et traversé de réseaux de relations, où la mobilité des populations participe à la circulation, au croisement et à l’enrichissement mutuel des sphères artistiques et techniques. Les rapports multiformes des sociétés égyptiennes avec les sociétés égéennes sont indubitables et deviennent particulièrement accrus au Nouvel Empire, d’après les statistiques diachroniques de mobilier importé (Parkinson 2010). Cependant leurs modalités s’apparentent de plus en plus à des rapports indirects et la question des contacts in persona, de leur chronologie et de leurs fréquences restent un débat encore ouvert30. En excluant toute prétention à l’originalité iconographique des manches de miroir égéens, ne risquons-nous donc pas d’entériner de façon formaliste un modèle diffusionniste qui tend peu à peu vers l’obsolescence ? En d’autres termes, l’ascendance égyptienne a-t-elle eu l’ampleur qu’on lui accorde, et quelle a été sa part réelle en tant que facteur exogène dans le développement des pratiques culturelles égéennes, entendues celles liées à l’utilisation du miroir ? B.4. Les premiers jalons pour une typologie

 Sans en faire une question centrale de son œuvre, H.W. Catling établit la première classification des disques de miroir dans son ouvrage dédié à l’étude détaillée de la production métallurgique chypriote et ses relations avec l’Égée et l’Orient durant le deuxième millénaire (Catling 1964). Il y aborde la question controversée des voies de diffusion et des importations des miroirs trouvés en abondance à Chypre, à partir du XIIIe s. (Chypriote Récent IIc). La mise en relief de leur forte variabilité typologique régionale au travers de marqueurs tels que la morphologie du disque, l’emmanchement et le nombre des éventuels rivets, lui permet de dresser une typochronologie de laquelle émergent deux types principaux : les miroirs à rivet(s) (type I) ; les miroirs à soie (type II). Ce second type est subdivisé en deux sous-variantes : le modèle à lame de bronze dite trapue, à un rivet ou non, avec un disque circulaire (sous-type IIa) ; le modèle à lame étroite mais plus longue que celles du sous-type précédent, sans rivet, avec un disque de miroir « aplati » (sous-type IIb). H.W. Catling constate que, aux deux principaux types – à soie et à rivets –, répondent une distribution géographique et une variation chronologique particulière (Catling 1964 : 220), de même qu’à un type particulier de manche correspond un type de disque (Catling 1964 ; Poursat 1977a ; Baboula 2000a : spécialement fig. 1). Notons qu’aucune carte de diffusion ne permet néanmoins d’en

L’auteur parle de « fleur de lotus » mais il s’agit bien de papyrus (v. la remarque de C. Derriks mentionnée supra) ; cette opinion est reprise par d’autres auteurs (Courtois et al. 1986 : 131). E.g., Crowley 1977 ; Lambrou-Phillipson 1990 ; Cline 1999 ; 2007 ; Dimopoulou 2000 ; Karetsou et al. (éd.) 2000 ; Duhoux 2003 ; Phillips 2008 ; Wiener 2013 ; Bader 2018 ; Kelder et al. 2018 ; Sikla 2022.

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apprécier la disparité hormis celle, synoptique, publiée par R.J. Harrison dans un ouvrage de vulgarisation (Harrison 2004). Chacun des pas entrepris par les travaux postérieurs intégrant les miroirs dans leur analyse se sont appuyés sur les observations de H.W. Catling. Quelques recherches sur du matériel spécifique ont pris en compte des variantes supplémentaires en fonction des paramètres métrologiques (diamètre et épaisseur du disque, poids, longueur et largeur de la soie, diamètre des rivets et distance entre eux, etc.) et morphologiques (forme du disque, forme de la soie), mais aussi au niveau de l’organisation des rivets (position, nombre) et d’une typologie de la soie (la longueur, la largeur, l’épaisseur et la terminaison de la lame n’étant pas constantes), sans aboutir à un classement définitif pour l’ensemble méditerranéen. Ainsi, T.G. Spyropoulos (1972 : 132-134), A. Papaefthymiou-Papanthimou (1979 : 129-161), D.N. Tripathi (1988 : 198) et E. Baboula (2000a) ont inclus les disques de miroir dans leur typologie. B.5. Un renouveau des recherches à la fin du XXe siècle

 Comparativement à d’autres régions31, les travaux spécifiquement consacrés aux miroirs égéens étaient donc peu nombreux jusqu’à la fin du XXe s. Plusieurs courtes synthèses régionales ont été offertes par des études ciblées, comme celle de M. Benzi portant sur Rhodes et la civilisation mycénienne qui recense ainsi le matériel de Ialysos (Benzi 1992 : 182), la thèse de M. Zavadil sur les comportements funéraires en Messénie à l’Helladique moyen et récent (Zavadil 2013 : 166-167), ou encore la perception du genre au travers du miroir à partir d’une sépulture non publiée de l’Acropole d’Athènes (Paschalidis 2012). Un bilan permettant de porter un regard d’ensemble sur les miroirs de l’âge du Bronze a été établi par E. Baboula dans le cadre d’un article dont on ne peut que regretter le caractère succinct imposé par la volonté d’aborder une multitude d’angles (Baboula 2000a). Ailleurs, le miroir continue de ne relever que de l’anecdote au sein d’un cortège d’objets prestigieux caractérisant une élite aux contours mal définis32. Les résultats de la recherche doctorale proposés par E. Fournier (2010), qui portait sur la toilette de manière générale à l’âge du Bronze dans le monde égéen, comportent un volet sur les miroirs égéens. Cette étude constitue le dernier recensement, bien qu’incomplet, du corpus (manches et disques de miroirs minoens, mycéniens, rhodiens), qui apporte des commentaires intéressants sur de nombreuses questions. Le périmètre de la recherche, en ce qu’il n’intéresse pas des espaces géographiques étendus et des échelles géochronologiques variées, ainsi que le manque de documentation graphique (cartes de répartition, etc.), restreignent toutefois les possibilités d’exploitation. Ces travaux n’apparaissent donc pas comme une entrave à la présente recherche, puisqu’ils n’en ont poursuivi ni les mêmes objectifs, ni la même méthode.

Par exemple, l’historiographie des recherches sur les miroirs issus du centre de l’Italie antique a bien entendu été lourdement marquée par la production importante dont ils ont fait l’objet. Si les discussions ont majoritairement porté sur leur inventaire, leur ordonnancement typo-morphologique et l’étude iconostylistique de leur ornementation, donnant lieu à des travaux de grande ampleur (récemment : Prieto en cours), le chemin est également mieux balisé en ce qui concerne leur étude métallurgique d’un point de vue élémentaire et technique (Wiman 1990 ; Swaddling et al. 2000, avec historique des recherches afférent ; Giardino 2003). La publication d’un objet donne ainsi souvent lieu à une courte synthèse : e.g. Baxevani-Kouzioni 1996 ; Sakellarakis 1971 : 48 ; Spyropoulos 1972 ; Popham et al. 1974.

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B.6. Les aspects techniques

 Contrairement à ce qui a été réalisé pour les périodes périphériques en Méditerranée, pour lesquelles le chemin est mieux balisé33, l’historiographie des recherches sur le miroir à l’âge du Bronze sous l’angle de la technologie et de la physico-chimie est relativement récente et peu fournie. Aucune étude systématique n’ayant été précisément consacrée aux miroirs égéens, les données sur ce sujet sont à rechercher au sein d’ouvrages intéressés par l’artisanat du bronze égéen de façon générale. Ceux-ci, orientés par des problématiques et des méthodes analytiques distinctes, fournissent une documentation fort inégale qui ne facilite ni la compilation, ni la superposition des données. Avant l’essor des études analytiques en la matière, la méthode choisie pour décrire la succession des étapes pour aboutir à l’objet fini relevait majoritairement d’un examen visuel combiné à une approche comparative, confrontant les observations faites sur du matériel appartenant à des contextes différents (étrusque34, romain, hellénistique, proche-oriental et égyptien35) ou du matériel supposé conçu d’une manière similaire (vaisselle en métal : Evely 1993 : 389). La technicité est en réalité une dimension mineure au sein de ces études qui tendent à être davantage descriptives : par exemple, le miroir est communément décrit comme le résultat d’une séquence intégrant des étapes de fonderie, de martelage, de reprise(s) (recuit) et de poli, suivies dans certains cas d’étamage. Sur un parti-pris de simplicité technique, cette séquence se voit généralisée à toutes les catégories typologiques confondues (Evely 1993 : 389 ; Baboula 2000a : 63). Si ce type de description fait figure d’indicateur dont les grandes lignes peuvent être applicables à un certain nombre d’objets, il ne fournit que des éléments de réponse limités : comment ces choix ont-ils été réalisés ? Un alliage à l’étain était-il vraiment nécessaire ? Et comment rendre intelligible le lien entre les choix techniques, l’objet et son mode de fonctionnement ? Il est évident en outre que ce schéma ne permet pas de rendre compte de la complexité et de la diversité des manières de faire qui sont inhérentes à tout système technique. Les travaux à démarche analytique constituent une riche documentation pour alimenter ces problématiques. Les quelques analyses élémentaires et microstructurales ont été motivées par des problématiques de recherche plus générales, ou à l’occasion de l’édition d’un objet nouvellement découvert. Elles sont majoritairement à échantillon unique (Catling, Jones 1977 ; Baboula, Northover 1999 : 150 ; Soles et al. 2011 : 53), à l’exception de l’étude doctorale de C. Tselios (2013) qui a consacré un volet à l’analyse métallographique d’un lot de quatre miroirs dans le cadre de recherches sur l’artisanat métallurgique péloponnésien de l’Helladique récent. Ces analyses se sont attachées à mesurer et à cartographier les teneurs en éléments d’alliage, faisant dans quelques cas apparaître des hétérogénéités de composition dans l’objet par des phénomènes de ségrégation (enrichissement en surface) ou par des variations en lien avec un traitement mécanique et/ou thermique. Les résultats cumulés de C. Tselios sont à ce propos particulièrement intéressants puisqu’ils mettent en lumière, au sein d’un groupe d’objets apparemment semblables, l’existence de manières de faire distinctes pour parvenir au même résultat, à savoir l’obtention d’une surface de couleur argentée grâce à la présence d’étain. Ce résultat semble aussi avoir été consciemment recherché de l’autre côté de l’Égée par l’emploi d’autres matériaux : à Mochlos (Crète), la présence en surface d’une ségrégation inverse de l’arsenic (phase eutectique) a conduit les auteurs à suggérer son emploi délibéré pour l’obtention d’un poli réfléchissant, de couleur argentée (Soles et al. 2011 : 53).

La production colossale, presque industrielle, dont les miroirs ont fait l’objet à certains moments de l’histoire a vraisemblablement induit une ambiance fertile à l’entreprise de travaux de grande ampleur. Parmi eux s’impose l’étude considérable entreprise par E. Gerhard, Etruskische Spiegel, régulièrement enrichie depuis 1969 à l’initiative de R. Lambrechts par le Corpus Speculorum Etruscorum. Les données sont actuellement riches de milliers d’objets et permettent de prendre pleinement la mesure de ce phénomène. Parmi ceux-ci l’article classique, très souvent cité, de C. Panseri et M. Leoni (1956) ; voir également Salskov 1981 ; Giardino 2003. Lilyquist 1979 : 100-101.

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De quoi dépendent ces choix, à quoi sont dues ces variantes ? Sous quelles influences, s’il y en a, ont-elles été exercées ? Pourquoi cet objectif colorimétrique est-il poursuivi ? Ce sont des questions qu’il nous semble nécessaire d’approfondir pour mieux comprendre les modalités culturelles de transmission (verticales et horizontales) et de diffusion de ces démarches techniques, ainsi que l’organisation de leur environnement humain et matériel. En complément à ces approches vient celle, strictement technique, de R.D. Evely (Evely 1993 ; 2000) qui apporte une somme supplémentaire en dressant une liste hypothétique de l’outillage qui aurait pu être impliqué dans ces étapes, pour le manche en ivoire (ibid. : 231 sqq.) et le disque de miroir (ibid. : 389), ainsi que plus particulièrement celles impliquées dans l’étape d’assemblage (ibid. : 389). Elle ouvre ainsi la voie, en ce qui concerne les miroirs, à la compréhension des gestes techniques et de leurs dimensions intrinsèques à savoir les dynamiques d’action et de la transformation de la matière première. L’approche isotopique pour la détermination de l’origine géographique des minerais intervenant dans la composition de l’objet a été engagée pour un miroir découvert à Asine, en Argolide (Gillis 1996). Cet objet en particulier témoigne d’une signature géochimique propre aux filons chypriotes (ibid.). Les résultats permettent de considérer les problématiques liées aux voies de circulations des matières premières, aux systèmes d’échange et à leurs modalités en Égée. Ils permettent également, tout en se gardant du faible spectre échantillonné, de considérer que le métal recyclé était évité pour la confection des miroirs. Il existe cependant des difficultés de fond à ce type d’analyses, particulièrement lorsqu’elles sont appliquées sur du matériel résultant d’un traitement thermomécanique ou de fonte et de refonte (Regert et al. 2016 : 168), comme c’est le cas dans le processus d’élaboration des miroirs (cf. p. 161 sqq.). B.7. La question des frying-pans

 En l’absence de témoins archéologiques de miroirs en métal durant certaines périodes, ou dans certaines régions, comme dans les Cyclades36, l’utilisation de plats en terre cuite ou en pierre remplis de liquide devait constituer une sérieuse alternative pour satisfaire le besoin fondamental de se voir. Les frying pans ou « poêles à frire » (Pl. IIa-c) ont fait à cet égard l’objet d’une évaluation attentive, et constituent un point de réflexion intéressant sur l’usage de surfaces miroitantes en d’autres matières et sous d’autres formes que celles traditionnellement reconnues sur le plan formel et fonctionnel. Les poêles à frire sont des plats circulaires en argile (diam. 20-28 cm), plus rarement en pierre, à bord bas et munis d’une poignée, au dos souvent incisé d’une combinaison de motifs concentriques autour d’un motif plus figuratif (bateaux, vulves, étoiles, notamment) rehaussés d’une pâte blanche. Représentatifs du Cycladique Ancien II (Phase Keros-Syros, ca 2700-2300), ces récipients sont rares et plutôt déposés au sein de sépultures riches dans les Cyclades, ainsi qu’en Grèce continentale, et en Crète. Quelques exemplaires ont atteint les terres intérieures anatoliennes37, et on compte quelques imitations en alliage cuivreux (Mellink 1956 : 52). La fonction de ces récipients est encore problématique. Malgré le nom de catégorie qui leur a été donné, il est peu probable que ces récipients aient été des plats à cuire, aucune trace de carbonisation n’ayant été retrouvée à ce jour qui pourrait corroborer cette appellation38. Leurs usages semblent, de plus, avoir été multiples : certains exemplaires en marbre portaient encore des traces de pigments, et ont servi à broyer des colorants (Getz-Gentle 1996 : 18), tandis que le contexte archéologique d’autres spécimens montre un remploi en tant que conteneur, notamment à Manika, en Eubée, où une poêle à frire renfermait des outils en obsidienne et des ossements dans une tombe datée de l’HA/CA II (Touchais et al. 2001 : 970). Au plan typologique, la morphologie (un plat circulaire à paroi verticale) a été rapprochée de moules à sel découverts à Carnac (France), et les motifs iconographiques exprimeraient alors un lien explicite avec le processus de transformation de la saumure en pain de sel (soleil radiant, En l’état actuel des recherches, aucun miroir en métal n’a été signalé dans les Cyclades, qui témoignent pourtant d’un accès aux ressources métallifères. Coleman 1985 ; Rambach 2000. Plusieurs hypothèses ont été suggérées, qui ont été résumées dans : Cassen et al. 2012.

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thèmes marins – poisson, bateau ; Cassen et al. 2012). Mais peut-être les signes et les figures tracés sontils les représentations de corps célestes et de phénomènes astronomiques, faisant des poêles à frire l’un des plus anciens témoins de connaissance du ciel et de maîtrise du temps (probablement pour rythmer un calendrier rituel), comme a tenté de le démontrer une équipe de chercheurs helléno-anglaise (Tsikritsis et al. 2015). Certains modes de dépôt de ces poêles à frire, souvent près de la tête ou dans l’une des mains du défunt (Coleman 1985 : 206), pourraient également suggérer leur utilisation en tant que miroirs d’argile, qui est une hypothèse ancienne formulée en premier lieu par C. Tsountas et G. Papavasiliou (Tsountas 1899 : 92 ; Papavasiliou 1910 : 19 contra Coleman 1985 : 203 ; Goodison 1989 : 4) et largement appréciée dans les ouvrages à plus large audience39. D’un point de vue technique, leur forme ouverte à fond plat pourrait en effet en faire des récipients propres à contenir un liquide, à l’aspect miroitant. Récemment, une étude expérimentale a cherché à mesurer l’indice de réfraction de plusieurs liquides quotidiens à cette époque (eau, huile d’olive) en remplissant des poêles à frire d’une couche de liquide de 0,3 cm, et après avoir légèrement brûlé le dos, afin de « noircir » le fond du récipient (Papathanassoglou, Georgouli 2009). Parfaitement plane et horizontale, l’image réfléchie par l’huile d’olive noire apparaît remarquablement claire et nette, comme permettent de l’apprécier plusieurs clichés (Pl. IId-e). Bien que les conditions d’expérience ne coïncident pas tout à fait avec la réalité, notamment en ce qui concerne le passage au feu, les poêles à frire ont donc très bien pu servir de miroirs horizontaux liquides, puisque nous ne savons pas quelle exactitude du reflet était recherchée (qui est lié au rôle et à l’activité qui étaient attribués à l’objet). Une faible puissance de réflexion, modifiant les traits des objets placés devant la surface réfléchissante, et portant à la vue certains éléments sous un autre angle, ou non perceptibles aux premiers regards, telles que des ombres, des ambiances, des espaces inversés, peut avoir être recherchée dans le cadre de pratiques divinatoires, rituelles, ou oraculaires (e.g. Maillet 2005 ; Addey 2007). Dans le monde antique, notamment en Grèce, des techniques augurales au moyen du reflet sombre et opaque d’une coupe ou d’un bassin rempli d’eau pour faire surgir des visions de nature onirique, hypnotique ou hallucinatoire, accompagnées de rituels, et de fumigations hallucinogènes, nous sont connues par plusieurs indices iconographiques et textuels (Delatte 1932 ; voir aussi Warmenbol 2007 ; Belayche, Rüpke 2007). Les spirales, les lignes ondées, les cercles concentriques, seraient la transcription de phénomènes optiques, tels que des illusions distordantes, des phosphènes. Si l’hypothèse des moules à sel nous paraît plus rationnelle, mais reste à être confirmée par des mesures en élément chlore, les usages des poêles à frire restent encore incertains et controversés, et apparaissent résolument multiples. Ces récipients amènent à considérer la diversité des fonctions que peut assumer un objet selon ses dimensions technologiques et ses manipulations, les besoins et les significations, pouvant détourner cet objet de son usage initial. L’idée de miroirs d’eau est finalement intéressante, et ne nous semble pas non plus incompatible avec celle d’instruments astronomiques, les comparaisons ethnographiques, avec les populations incas par exemple, indiquent l’utilisation de cavités remplies d’eau pour observer le ciel et en mesurer ses mouvements avec plus d’aisance. Si elle venait à être confirmée par l’apport de documents nouveaux, elle informerait sur les connaissances et les activités qui animaient la vie quotidienne, religieuse et rituelle des populations du Bronze ancien dans les Cyclades, et plus largement en Égée.

Dans la série d’ouvrages collectifs de l’Unesco sur l’ « Histoire de l’humanité » un rapprochement est établi entre ces récipients et les miroirs d’Alaca Hoyük (Unesco, Histoire de l’humanité, vol. 2 : 518). Ceci est, à l’origine, une hypothèse de C. Tsountas (1899 : 92), reprise par M. J. Mellink (1956 : 52), aujourd’hui discréditée.

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DEUXIÈME PARTIE : INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS    







Pour s’emparer d’un sujet aux horizons élargis comme celui-ci, il est vite apparu nécessaire de réunir l’intégralité des sources disponibles pour constituer un véritable inventaire des miroirs découverts en Égée, dont le résultat se présente sous la forme d’un catalogue reprenant des fiches relatives aux lieux de découverte avec une liste du matériel proprement dit. Une attention particulière a été portée sur les contextes qui constitueront le fil directeur de notre prochaine enquête (Troisième partie), ne serait-ce que parce que le mobilier accompagnant le miroir demeure pour l’instant notre principal instrument de mesure du temps, de l’idéologie et de l’histoire des groupes culturels qui l’ont utilisé ; ceci justifie le détail qui y a été apporté. Plusieurs contraintes documentaires font que ce catalogue prétend à la représentativité et non à l’exhaustivité en raison de la variabilité des données dont nous avons fait état à plusieurs reprises. Il est en effet certain qu’un enrichissement par des données ultérieures viendront développer les analyses à partir des résultats obtenus. Ordre de présentation Chaque site ayant livré un ou plusieurs éléments de miroir est pris en examen dans le cadre de cette étude. On a classé les découvertes par région, puis par site ; chaque site a fait l’objet d’une notice de présentation générale faisant état des conditions de découverte, de sa localisation, de la nature et de la durée de son occupation, ainsi que la bibliographie qui lui est consacré (premier paragraphe). Les distances qui séparent les sites archéologiques sont entendues à vol d’oiseau et ne prennent pas en considération les contraintes topologiques, ou plus simplement les réseaux de routes réels. Les miroirs dont l’identification catégorielle est assurée sont remis en contexte au sein de la structure et de la stratigraphie qui leur sont propres, en passant en revue le mobilier associé, le plus précisément possible et dans la limite des informations disponibles (première rubrique nommée Contexte). Les numéros d’inventaire propres à cette étude sont notés entre crochets. Nos efforts se sont concentrés dans la recherche de références de datation solides en comparant les renseignements offerts par d’autres informateurs, dans l’optique de vérifier ce qui a été dit précédemment. Dans certains cas, une rubrique supplémentaire reçoit un commentaire de nature diverse (discussion sur la chronologie, l’identification, le contexte, etc.). Lorsque les lots mobiliers sont conséquents à l’échelle d’un gisement, les données contextuelles sont présentées sous la forme d’un tableau. À la suite de chaque notice de site sont inventoriés les objets associés, sous forme d’une liste numérotée continue, comprenant le lieu de conservation et le numéro d’inventaire communiqué par l’institution muséale. Le catalogue présente et décrit les éléments de miroir sous forme de cinq ou six sections dépendant de la présence d’un décor sur le manche (Description ; Dimensions ; Type ; [Décor] ; Date ; Bibl.). Sous la section Description, des observations macroscopiques (dimensions, état de conservation général, description de l’iconographie) et techniques (système d’attache) complètent l’inventaire dans la mesure des informations disponibles. Les dimensions, notées en abrégé1, sont exprimées en millimètres et en grammes. La chronologie observée (section Date) dans la littérature est suivie, entre crochets, de celle retenue pour le miroir en particulier [ ]2. Par exemple, un miroir découvert en contexte HR II-IIIB mais de type A (i.e. postérieur à l’HR II), sera noté « HR II-IIIB [≥ HR IIIA] ». Lorsqu’une étude directe de l’objet n’a pas été menée, on renvoie aux publications correspondantes et citées. Sous la section des références bibliographiques (Bibl.), celles-ci ne concernent que l’objet stricto sensu.

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Ainsi, nous avons renseigné autant que possible le diamètre (diam.), l’épaisseur (ép.), la longueur (L.), la largeur (l.), la hauteur (H.), le poids (g.). Les objets conservés au Musée national d’Athènes n’ont pas pu être pesés. Si une réponse chronologique n’est pas apportée dans cette partie, nous renvoyons le lecteur à la Troisième partie, où chaque objet a été discuté, période par période.

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DEUXIÈME PARTIE ATTIQUE ATHÈNES Acropole, « Trésor »

L’exploration systématique du plateau de l’Acropole par la Société archéologique grecque entre 1885 et 1890, représentée par P. Kavvadias et G. Kawerau, a mis au jour pratiquement l’ensemble des vestiges mycéniens dans ce secteur (Kavvadias, Kawerau 1906). Il s’agit de cinq terrasses aménagées au début de l’Helladique qui restèrent non protégées jusqu’au XIIIe siècle, époque où apparut la construction d’un mur cyclopéen en calcaire local doté de bastions faisant vraisemblablement le tour du promontoire. Des unités d’habitat, ainsi que des sépultures appartenant à l’HR IIIB, furent établies intra-muros (Iakovidis 1962 ; 2006). Contexte : une cache de bronzes, connue sous le nom de « Trésor de l’acropole », a été découverte à proximité de l’angle sud-est du Parthénon, entre la face interne du mur sud en appareil cyclopéen, et le mur d’une unité d’habitation mycénienne (fig. 1a). Cette dernière possédait des fondations en pierres non taillées et posées à même le sol primitif sur une hauteur d’un mètre qui étaient surmontées par un mur en briques. C’est en partie « inséré entre ces pierres »3 et en partie entre ces deux structures, c’est-à-dire dans un vide rempli de terre, qu’ont été trouvés trente-cinq objets de bronze aussi bien intacts que fragmentaires (lames d’épées courtes, de couteau, haches, têtes de massue, ciseaux, pointes de lance, etc. : Blackwell 2018 : en partic. fig. 4), parmi lesquels trois disques de miroir [nos 1-3]4. Le contenu du dépôt a été publié une première fois par O. Montelius (1924 : 155-156, fig. 479-480) puis par T Spyropoulos qui en a livré une analyse systématique (Spyropoulos 1972 : 63-78 ; 92-97). L’emplacement précis du lieu de dépôt est indiqué par S.E. Iakovidis (2006 : 173, plan 32). La datation de ce dépôt reste débattue. La muraille cyclopéenne sud daterait de la seconde moitié de l’HR IIIB suivant deux tessons (supposés retrouvés entre ses blocs) datés respectivement de l’HR IIIA2 et possiblement HR IIIB tardif ou HR IIIC ancien (Spyropoulos 1972 : 94 ; Iakovidis 2006 : 175)5. Ce dernier élément coïnciderait avec le phénomène économique global observé dans l’ensemble du monde mycénien qui précède la crise de l’HR IIIC mais le tesson HR IIIA2 devrait, dans ce cas, être ignoré. Or la question de savoir si le dépôt est intervenu pendant ou après la construction du mur (Iakovidis 2006 : 175 ; Blackwell 2018 : 527 contra Borgna 1995 : 19-20) n’est pas encore tranchée, bien que les indications données par P. Kavvadias et G. Kawerau, puis par O. Montelius, favorisent une simultanéité chronostratigraphique (Kavvadias, Kawerau 1906 ; Montelius 1924 : 152-155). Le dépôt semble de plus avoir été posé à fleur de sol, sur le rocher, sans véritable tranchée de fondation (Borgna 1995 : 19). N° 1 - Disque, alliage cuivreux6. Athènes, Musée national, n° 7029. Fig. 1b. Description : pratiquement entier, recollé. Deux trous de rivet. Dimensions : diam. 173 (Spyropoulos 1972 : 77) ou 179 (Papaefthymiou-Papanthimou 1979) selon les auteurs ; ép. 3,5. Rivets : diam. 9. Type : I. Date : HR IIIA-C [HR IIIC]. Bibl. : Spyropoulos 1972 : 78 (β), fig. 142, Pl. 24α, en bas (et non fig. 143 et Pl. 24 en haut à droite : il s’agit d’une coquille) ; Pantelidou-Gofa 1975 (suppl. 2) : 27, 200-201 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 146 (29). N° 2 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, n° 7030. Fig. 1d. Description : entier, à deux trous de rivet. Dimensions : diam. 152 ; ép. 6. Rivets : diam. 4. Type : III. Date : HR IIIA-C [HR IIIC]. 3 4

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P. Kavvadias écrit οιονεί εντετειχισμένα (Kavvadias, Kawerau 1906 : 37). Cette interprétation fonctionnelle ne fait toutefois pas l’unanimité. E. Borgna, considérant leur épaisseur importante et leur section ciselée, les interprète comme une sorta di lingotti o di oggetti dotati di valore per la circolazione (1995 : 27). Le poignard est daté typologiquement entre les phases HR IIIB et submycénienne (Papadopoulos 1998 : 56). Ci-après noté « all. Cu ».

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

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Bibl. : Spyropoulos 1972 : 78 (γ), fig. 144, Pl. 24α, en haut à gauche ; Pantelidou-Gofa 1975 (suppl. 2) : 27, 200201 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 146 (30). N° 3 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, n° 7031. Fig. 1c. Description : entier, sans système d’emmanchement conservé. Dimensions : diam. 150 (Spyropoulos 1972 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979) ; ép. 2,5. Type : I. Date : HR IIIA-C [HR IIIC]. Bibl. : Spyropoulos 1972 : 78 (α), fig. 143, Pl. 24α, en haut à droite, β ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 145 (28) ; Müller-Karpe 1980 : Pl. 233c. Aréopage, Cénotaphe I Situé sur le flanc nord de la colline de l’Aréopage, ce tombeau, aussi appelé Tomb of the Ivory Pyxides, a été fouillé en 1939 par T.L. Shear (Shear 1939 ; Immerwahr 1971). Contexte : dans l’angle sud-ouest de la chambre principale fut creusée une ciste, parallèle à la banquette (Fig. 2cd). La plaque de couverture était démise au moment de la découverte ; sous celle-ci se trouvaient un disque de miroir [no 4], deux épingles, deux ornements de cheveux, une petite pyxide en ivoire, ainsi qu’un fil de cuivre. Il s’agit, d’après l’auteur, du mobilier primaire de la ciste, déplacé à un moment indéterminé, dont l’assemblage est à connotation féminine (Shear 1940 : 287, fig. 15 ; Immerwahr 1971 : 159, Pl. 80). À l’exception d’un petit fragment d’or, aucun élément de squelette, ni de mobilier, n’a été trouvé dans la ciste. Les dépôts céramiques permettent de dater le monument entre l’HR IIB et l’HR IIIA1-B (Shear 1940 : 279-283 ; Immerwahr 1971 : 161-165). N° 4 - Disque, all. Cu. Athènes, musée de l’Agora, n° X 705. Fig. 2a-b. Description : très oxydé, lacunes sur le pourtour sous forme d’entailles. On note peut-être la présence d’un rivet soudé par la corrosion à 10 mm du bord du disque (Immerwahr 1971 : 168). Dimensions : diam. 115 ; ép. 6. Type : I ? Date : HR IIIA1-IIIB. Bibl. : Shear 19439 : 585, fig. 15 ; 1940 : 287-8, fig. 30 ; Immerwahr 1971 : 168, Pl. 33, B105, I-23 ; Immerwahr 1973 : fig. 15. Aréopage, Tombe XXI La chambre funéraire, fouillée en 1954, fut utilisée à de multiples reprises pour l’enterrement de cinq individus au moins, de l’HR II-IIIA1 au IIIB (Immerwahr 1971 : 213-7). Contexte : un disque de miroir [no 5] reposait au niveau du bassin du squelette déposé dans la moitié est de la tombe, avec une épingle en os et un élément cylindrique en bronze (fig. 3c)7. L’individu, âgé d’environ 10 ans d’après l’anthropologie8, était en décubitus dorsal, les jambes repliées. Aucun élément datant n’y était associé. N° 5 - Disque, all. Cu. Athènes, musée de l’Agora, n° MN B1062. Fig. 3a-b. Description : l’objet est presque complet et très oxydé. On note deux rivets en bronze soudés par la corrosion. Dimensions : diam. 140 ; ép. 2. Type : I. Date : HR IIIA. Bibl. : Immerwahr 1971 : 217, XXXI-15, Pl. 50B, 77.

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Le fouilleur pense soit à un outil cosmétique, soit à une épingle dont il manquerait la tête (Immerwahr 1971 : 217). Une étude anthropologique a été menée par L.J. Angel dont les références du rapport sont mentionnées dans Immerwahr 1971.

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DEUXIÈME PARTIE Koukaki-Philopappos

Au pied de la colline des Muses, au sud-est, se trouve le site de Koukaki situé au 17, rue Aglavrou. À cet endroit a été trouvée la première tombe mycénienne découverte à Athènes lors du creusement de fondations de maisons, en 1930. La découverte n’a pas été rapportée aux autorités à l’époque, mais pillée et détruite par les ouvriers en charge des travaux (Pantelidou-Gofa 1975 : 107-112, Pl. 48-50 ; Paschalidis 2012). Contexte : inconnu. Un disque de miroir [no 6], un rasoir, une paire de pince à épiler, un couteau ainsi qu’un sceau proviennent de cette sépulture, qui est datée de l’HR IIIA1 (Paschalidis 2012). N° 6 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, n° 16621. Fig. 4. Description : 25 % manquent. Corrosion bleuâtre vers le centre du disque et sur les deux faces, corrosion plus verte sur le pourtour. Système de fixation disparu, de type indéterminé9. Dimensions : diam. 142 ; ép. 5 ; 167 g. Type : IV. Date : HR IIIA1. Bibl. : Pantelidou-Gofa 1975 : 107-112 ; Paschalidis 2012. LIMNIONAS (Salamine) Sur l’île de Salamine, la baie de Paloukia fait face au port continental de Perama, sur la côte du Golfe Saronique, visible depuis la rive. Plusieurs vestiges appartenant à l’âge du Bronze, dont l’Helladique récent est la période la mieux représentée, ont été signalés sur les collines surplombant la basse plaine. L’un d’entre eux concerne la découverte fortuite d’une tombe à tholos sur le site de Limnionas, au sud-est d’Ambelakia, qui a sollicité l’intervention des Services archéologiques en 1961. Les données de fouilles ont été brièvement publiées dans un rapport préliminaire (Andriomenou 1963 : 39-40) puis sous forme de synthèse enrichie des journaux de fouilles (Tzavella-Evjen 1992). Contexte : une chambre funéraire, située à une centaine de mètres de la ligne littorale actuelle, contenait trois inhumations (A, B, C) et une incinération (D). Un petit disque de miroir [no 7] accompagnait la sépulture A, du côté sud, avec « au moins » sept vases couvrant une aire chronotypologique allant de l’HR IIIA2 au début de l’HR IIIC. D’après H. Tzavella-Evjen, le défunt serait féminin par la présence du miroir (Tzavella-Evjen 1992 : 70). Ni l’état de conservation des squelettes ni leur analyse anthropologique n’ont été indiqués. N° 7 - Disque, all. Cu. Le Pirée, Musée archéologique, n° PM 4122. Fig. 5. Description : bien conservé, pourtour de la moitié du disque manquante (env. 10 %). Système d’attache au manche disparu formé par deux perforations dans lesquelles subsistent deux rivets en bronze soudés par la corrosion. Dimensions : diam. 130 ; ép. 2. Rivets : diam. 12. Type : I-A-2. Date : HR IIIA2-C. Bibl. : Andriomenou 1963 : 40 ; Tzavella-Evjen 1992 : 70, 85 (B 38), 91, fig. 17A. Commentaire : un second disque associé à l’incinération D a été identifié de façon erronée dans le rapport préliminaire (Andriomenou 1963 : 40). La position des quatre rivets, agencés par paires en périphérie du disque et dans un même axe, indique qu’il s’agit d’un plateau de balance (Tzavella-Evjen 1992 : 85 [B39], 91). OROS (Égine) Le plus haut sommet de l’île d’Égine, le Mont Oros, se dresse à plus de 532 m d’altitude et commande une large vue panoramique sur le golfe Saronique d’ouest en est. Le potentiel archéologique de ce secteur fut révélé par de brèves expéditions menées par A. Furtwängler et L. Curtius au début du XXe siècle. Celles-ci concernèrent dans un premier temps les abords du temple de Zeus Ellanios situé au pied de la colline, et ensuite sa plate-forme sommitale suite à la découverte d’un mur sur le versant sud, interprété comme un rempart, et de matériel mycénien 9

Notons que le rasoir de la même tombe (Athènes, Musée national, inv. no 16623) était relié à son manche par un système de rivetage (3 rivets alignés) et le couteau également.

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en différents points. Le mur ceignait un centre d’habitat dont un seul plan fut publié en 1938 par G. Welter qui permet d’en mesurer l’étendue, mais n’offre qu’un tissu de constructions dont il est difficile d’évaluer les différentes relations et les phases auxquelles elles appartiennent (Welter 1938 : 14-16, fig. 7 ; Gauss 2007 : 126 ; Salavoura 2014 : 70-77). Contexte : une cache de dix-neuf outils et instruments en bronze a été découverte dans l’une des pièces par L. Curtius, après le départ de A. Furtwängler, dont le contenu est détaillé dans une missive lui ayant été adressée et parmi lequel figure un objet ovalaire en bronze [no 8]. Ces objets ont pu constituer un dépôt de bronzes. Il ne reste de plus que peu de choses des collections anciennes du Mont Oros en raison d’une gestion mise à mal au cours des deux guerres mondiales et de leur transfert vers l’actuel musée d’Egine à Kolona. W. Gauss en a toutefois identifié une partie, par un travail de comparaison entre documents photographiques et différentes listes d’inventaire. Le dépôt aurait ainsi compris de l’armement (la partie supérieure d’une épée), de l’outillage agricole (cinq couteaux/faucilles au moins) et de l’outillage divers (trois burins, deux possibles forets, quatre rasoirs, un disque [no 8]) en bronze, ainsi qu’un couteau en fer. À cet ensemble peuvent être associées une pierre à aiguiser ainsi qu’une matrice de fusion pour la coulée d’une double hache, ce qui indiquerait l’existence d’activités métallurgiques dans ce secteur (Gauss 2007 : 133-134). Le matériel identifié, à la suite de comparaisons avec d’autres dépôts, est daté à l’HR IIIB-C (Gauss 2007 : 134 ; Salavoura 2014 : 74-76). N° 8 - Disque ? Egine, Musée Archéologique de Kolona, n° 970. Fig. 6. Description : disque ovalaire « dont la surface était polie à l’origine » (Gauss 2007 : 133). Pas de système de fixation visible. Dimensions : L. 170 ; l. 96. Type : III. Date : HR IIIC ? Bibl. : Gauss 2007 : 133, fig. 28. Commentaire : le disque ovalaire conservait, au moment de l’étude de W. Gauss, son poli originel. L’auteur propose de l’identifier à un disque de miroir par comparaison avec d’autres exemplaires ne comportant pas de perforations tels que les disques de Sellopoulo [no 102-103] et de l’Acropole d’Athènes [no 1-3] (Gauss 2007 : 133 ; Salavoura 2014 : 75). Il constituerait, dès lors, une forme originale de disque de miroir. BRAURON-LAPOUTSI Dès le XVIe siècle, deux cimetières furent implantés sur les collines de Lapoutsi et de Chalmia, tandis qu’un site d’habitat était établi sur la colline toute proche de Brauron, près d’Athènes. Un total de vingt-et-une tombes ont été localisées sur le site de Lapoutsi, dont dix-neuf ont été fouillées en 1972-1973 par P. Themelis. Elles ont fait l’objet d’une publication très récemment (Papadopoulos, Kontorli-Papadopoulou 2014). Contexte : un disque de miroir a été découvert dans la tombe n° 20, de type à dromos, comportant trois chambres latérales (Α, Β, Γ) en niches dans ses murs nord et sud. Au sein de la chambre principale, rectangulaire en plan, les offrandes étaient organisées en quatre groupes le long du mur. Au fond, au centre, se trouvait une fosse ellipsoïde contenant deux ou « peut-être trois sépultures » in situ accompagnées de six vases, une épingle en bronze, un disque de miroir [no 9], un conulus en stéatite, une figurine féminine de type Phi, deux perles en pâte de verre, un objet en argent (aiguille ?) et une bague en or qui contenait un cabochon aujourd’hui disparu (fig. 7a). Une liste de céramique est donnée mais il est difficile de l’associer aux vases mentionnés sur les croquis du fouilleur. L’ensemble est attribué à l’HR IIIA2/B (Papadopoulos, Kontorli-Papadopoulou 2014 : 99-107). N° 9 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, n° M 12/BE 473. Fig. 7b-c. Description : disque complet, recollé, restauré. Deux rivets (dimensions inconnues). D’après son négatif, la plaque était quadrangulaire. Dimensions : diam. 143 ; ép. 3. Type : I-A-1. Date : HR IIIA2/B. Bibl. : Papadopoulos, Kontorli-Papadopoulou 2014 : 106, fig. 3.284, Pl. 90.

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DEUXIÈME PARTIE PERATI

Le site est localisé aux pieds du Mont Perati, sur la côte orientale de l’Attique, au nord du Golfe de Porto Raphti. Ce dernier disposait de bons fonds d’ancrage utilisés comme points d’approche privilégiés au Moyen-Âge et à l’époque moderne pour aborder la péninsule (Murray 2018 : 37). La nécropole, qui comprend plus de 220 ensembles funéraires, fut en usage tout au long de l’HR IIIC, phase durant laquelle furent occupés les habitats sur l’île de Raphti lui faisant face (Iakovidis 1969-1970 ; 1980 ; Murray 2018 : 37). Elle aurait prospéré grâce au contrôle des ressources métallurgiques autour du Lavrion, à environ 20 km le long de la côte vers le sud (Sherratt, Sherratt 1991 : 375 ; Sherratt 1998 : 302 ; Dickinson 2006 : 203 ; Tartaron 2013 : 22 ; Murray 2018 : 37). Les miroirs ci-dessous ont été mis au jour au cours des missions de fouilles menées par S. Iakovidis dans les années 1950 (Iakovidis 1969-1970). Le seul disque de miroir à avoir été découvert in situ dans ce cimetière est celui de la tombe n° 16 [no 14]. Tombe 1, fosse 2 Contexte : dans cette tholos à chambre funéraire rectangulaire, une fosse subrectangulaire creusée dans l’angle nord-est (fig. 8a) contenait les squelettes incomplets et partiellement brûlés de deux adultes et d’un enfant, selon les analyses anthropologiques (Païdoussis, Sbarounis 1975 : 133-134). Le mobilier comprend deux exotica (un sceaucylindre syro-hittite, un cartouche de Ramsès II), des bijoux et éléments de parure en métaux précieux (baguessceaux, anneaux et perles en or, argent) et en pierres semi-précieuses (stéatite, agate), des éléments de marqueterie en os, ainsi qu’un disque de miroir [no 10]. Certaines pièces, le disque de miroir non compris, portent des traces de combustion (Iakovidis 1969-1970, A : 159-166 ; B : 400). Cet ensemble est attribué aux phases I-II du cimetière, c’est-à-dire à l’HR IIIC ancien/moyen (Murray 2018 : 40). N° 10 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, n° 8078. Fig. 8b-d. Description : moitié préservée. Limite interne fracturée, ployée et déformée. Patine lisse brunâtre. Aucun système de fixation apparent. Peut avoir été passé sur le bûcher. Dimensions : diam. 177 ; ép. 6 ; 728 g. Type : IV. Date : HR IIIC. Bibl. : Iakovidis 1969-1970, A : 160 ; B : 400, Pl. 50a (M 3). Tombe Σ2 Contexte : altérée par des pillards, cette sépulture ne contenait plus qu’un petit nombre d’objets mêlés à de la terre sableuse dont une partie avait été rejetée dans le dromos. Parmi ceux-ci, on compte trois perles en cornaline, agate et sardoine, un anneau en or, un clou en bronze, un couteau en bronze, les fragments de deux miroirs en bronze [no 11-12], des éclats d’ivoire et des petits résidus amorphes d’un objet en fer (Iakovidis 1969-1970, A : 57-60 ; Viziinou 2011 : 61). N° 11 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, n° 8121. Fig. 9. Description : incomplet, reformé de plusieurs fragments. La patine est verte et homogène. Percé de deux trous de rivets. La marque rectangulaire d’une plaque est détourée par une fine ligne incisée. Dimensions : diam. min. 150 ; diam. max. 200 ; ép. 4. Rivets : diam. 2. Dimensions de la plaque indéterminées en raison des multiples brisures à l’endroit du talon. Type : I-A-1. Date : HR IIIC. Bibl. : Iakovidis 1969-1970, A : 59-60 (M 25), Pl. 16b ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 147 (36) ; Paschalidis 2012 : 552. N° 12 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national. Fig. 10. Description : seul un fragment de pourtour est conservé, sans système de fixation. Dimensions : diam. 82. Type : IV. Date : HR IIIC. Bibl. : Iakovidis 1969-1970, A : 59-60 (M 27), Pl. 16b ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 147 (36).

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Tombe 12 Contexte : l’organisation interne de cette tombe à chambre, précédée d’un dromos, a été totalement remaniée à une époque ancienne (Iakovidis 1969-1970, A : 304-314). Il en résulte une incertitude quant au nombre d’inhumations, qui devaient sans doute être multiples, et quant à la disposition du mobilier. Ce dernier, sporadique, a en majeure partie été repoussé vers le fond de la chambre. Il comprenait une épée en bronze, un couteau de type syro-palestinien avec un manche en forme de tête de canard, sept bagues en argent, des fusaïoles en stéatite, et deux jarres piriformes. Un disque de miroir [no 13] avait été placé obliquement contre le mur du fond (le mur nord) (Iakovidis 1969-1970, A : fig. 85). L’ensemble céramique renvoie à la phase II-III du cimetière, soit l’HR IIIC ancien/moyen (Murray 2018 : 40). N° 13 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 8153. Fig. 11. Description : complet, deux rivets en bronze conservés en place et soudés par la corrosion dont deux entiers à tête aplatie ; le corps d’un rivet en bronze de mêmes dimensions a été retrouvé dans la boîte dans laquelle est conservé le miroir lors de notre étude. Au droit la patine est vert sombre et parsemée de taches plus claires. Au revers, la patine est granuleuse et homogène. Un rectangle de corrosion différentielle en léger relief, dessinant un halo blanchâtre autour des rivets, offre l’empreinte de la plaque organique disparue sur les deux faces. De profil, formation de couches feuilletées superposées10. Dimensions : diam. 119 ; ép. 6. L’épaisseur du bord du disque est plus importante là où se trouvait la plaque (8,5 et 6 mm). Dimensions reconstituées de la plaque : face 1 : L. 62 ; l. 51 ; face 2 : L. 47 ; l. 30. Rivets : diam. 6 ; H. 10-12. Type : I-A-1. Date : HR IIIC. Bibl. : Iakovidis 1969-1970, A : 313 (M 54), Pl. 96a. Tombe 16 Contexte : dans cette tombe à chambre, scellée par un mur en pierres sèches au moment de sa découverte, un corps avait été déposé près du mur nord, allongé sur son côté gauche, la tête tournée vers l’est. Le crâne a été endommagé par la chute de la tombe, mais il semble avoir été initialement placé sur un petit appui-tête formé par une dalle de pierre. Un disque de miroir [no 14] était placé sur le sol, face au crâne, dans un agencement adéquat pour refléter le visage du défunt (Iakovidis 1969-1970, B : 284, fig. 74) (fig. 12a). Aux phalanges avaient été passées plusieurs bagues en or et en argent. Proche du poignet se trouvait un objet en or torsadé, peut-être un ornement capillaire. Des fragments d’une aiguille en os et de boutons en stéatite ont été trouvés sous et sur les os du tronc, vestiges probables d’une enveloppe organique dont il n’aurait subsisté que le système de fermeture. A proximité du mur nord ont été trouvés un vase et deux stamnoi à deux anses. N° 14 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, n° 8177. Fig. 12b. Description : disque complet avec deux trous de rivet. Le miroir a conservé au droit et au revers l’empreinte d’une plaque rectangulaire. Dimensions : disque : diam. min. 156 ; diam. max. 157 ; ép. 2,5. Empreinte de la plaque : 23 x 63 x 29 et 25 x 62 x 29 (d’après Iakovidis 1969-1970, A : 258). Rivets : diam. 4. Type : I-A-1. Date : HR IIIC. Bibl. : Iakovidis 1969-1970, A : 256, 258, Pl. 73g (M 70). BÉOTIE PHAROS-AULIS Th. Spyropoulos a exploré en 1970 une nécropole de tombes à chambre située près de Paralia Avlidos, dans la région d’Aulis. Seul un listing des objets est donné dans la publication ayant suivi les fouilles (Spyropoulos 1974). Ainsi, ont été recensés : des boucles d’oreilles et des perles en or, une bague, un rasoir à simple tranchant, un « plateau » (δισκάρια), de nombreuses perles en verre, un cylindre-sceau dont la surface est gravée d’oiseaux

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Le métal comprimé par la frappe est souvent feuilleté.

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DEUXIÈME PARTIE

aquatiques (aux pattes longues et minces, ailes ouvertes), un bouton en stéatite, des perles en sardoine, un sceau scarabée. Deux disques de miroir [nos 15-16] complètent le mobilier, issu des tombes 5 et 9. Contexte : non publié. Le matériel céramique correspond à la phase HR IIIB d’après l’inventeur (Spyropoulos 1971 : 218). N° 15 - Disque, all. Cu. Thèbes, Musée archéologique, n° 45644. Description : sur les deux faces, une patine noire enveloppe totalement le disque d’une croûte mate et rugueuse. Sur la face 1, une plage localisée dans le périmètre gauche est bleutée. La face 2 est plus hétérogène, la patine est mouchetée de concrétions verdâtres et de larges plages étirées et blanches. Deux rivets. Sur les deux faces, des auréoles plus foncées entourent les rivets. La face 2 préserve l’empreinte positive d’une plaque rectangulaire, dont la limite supérieure est dessinée par une ligne de corrosion vert-bleutée. Dimensions : diam. 141. Empreinte : L. 52,5. Rivets : diam. 2-2,5. Type : I-A-2. Date : HR IIIB. Bibl. : Spyropoulos 1971 : 218. N° 16 - Disque, all. Cu. Thèbes, Musée archéologique, n° 45645. Description : sur la face 1, la patine est noire, matte, homogène et épaisse, par endroits apparaissent des mouchetures vertes. Sur la face 2, patine non homogène, vert-de-grisée sur fond noir, sur la moitié supérieure prédominent des taches blanchâtres. Une cassure a entraîné le recollage d’un fragment semi-circulaire du périmètre, et la perte d’une petite portion de celui-ci. Quatre trous de rivets disposés en triangle (la lumière supérieure ayant été « doublée ») (cf. Pl. XIX). Dimensions : diam. 177. Empreinte : L. 57,4. Rivets : inférieurs : diam. 2,5-2,9 ; supérieurs : diam. 1,5-2,2. Type : I-B-1. Date : HR IIIB. Bibl. : Spyropoulos 1971 : 218 (non illustré). EUBÉE CHALCIS, NERO PANAGITSAS Sur un terrain côtier privé à 3 km au nord-ouest de Chalcis, une tombe à chambre est apparue lors du forage d’un puits qui en a fait effondrer la couverture sur le terrain Mátsa. Une fouille de sauvetage menée en 1972 par A. Choremis a permis d’en étudier la structure. Sa phase d’édification est datée à l’HR II. Le mobilier signale une période de fréquentation allant jusqu’à l’HR IIIB, avec un pic à l’HR IIIA2-IIIB (Choremis 1972 : 45-68). Contexte : deux fosses contenant des os humains perçaient le sol en terre battue dans l’axe de l’entrée, interprétées par l’inventeur comme des rejets liés à une phase de désaffection de la chambre funéraire (Choremis 1972 : 48, 50). La majeure partie du mobilier était groupée contre le mur opposé à l’entrée auprès de restes humains fragmentaires, dont un crâne (Choremis 1972 : 49, fig. 2). Outre le matériel céramique, une épée et son manche en ivoire, deux couteaux, un rasoir, un disque de miroir (contre le mur oriental) [no 17], des bijoux en or, en faïence et en ambre, des sceaux en faïence et une fusaïole en stéatite ont été trouvés. La datation proposée est l’HR IIIIIB ; l’épée fait référence à des objets similaires datés de l’HR IIIA1 provenant des tombes 44 et 36 de Zapher Papoura (Grigoropoulos 2011). N° 17 - Disque, all. Cu. Chalcis, Musée archéologique, n° 1774. Description : disque presque complet. Deux trous de rivet pour fixer la poignée (dimensions inconnues). La plaque semble avoir laissé une empreinte rectangulaire. Dimensions : diam. 125. Type : I-A-2. Date : HR IIIA/B. Bibl. : Choremis 1972 : 45-68 (41), Pl. XIV (1774) ; Grigoropoulos 2011 : 392-393, B-17.

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

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PHTHIOTIDE KALAPODI, KOKKALIA L’Éphorie de Lamia a engagé en 1997-1998 une fouille de sauvetage sur la colline de Kokkalia dans la commune de Kalapodi, sur le golfe d’Eubée. Celle-ci a conduit à la découverte d’un cimetière mycénien à cheval sur les propriétés de A. Daliani et de A. Bakandritsοu (Dakoronia, Dimaki 2004 : 394-395 ; Livieratou 2015 : 95 ; Dimaki, Papageorgiou 2015 : 850). Les quatre tombes ont livré du mobilier riche et daté de l’HR IIB-IIIA1, dont un disque de miroir [no 18]. Contexte : non publié. N° 18 - Disque, all. Cu. Atalanti, Musée archéologique. Description : toute la surface est rougeâtre, parsemée de boursouflures et pustules plus grises. La patine du disque est plus grisâtre dans la zone entourant les rivets, qui dessine une plaque rectangulaire, difficilement lisible sur la photographie que nous avons pu observer. Le flan du disque se détache actuellement en feuillets. Un manque semi-circulaire au niveau du talon dans l’axe des rivets (à la manière du n° 115, Zapher Papoura, mais la perte de métal est plus importante dans le cas présent). Deux rivets. Dimensions : inconnues. Type : I-A-3. Date : [HR IIIA1]. Bibl. : Dakoronia, Dimaki 2004 : 394-395 ; Livieratou 2015 : 95. ARGOLIDE MIDEA Distancée d’une dizaine de kilomètres des sites de Mycènes, au nord-ouest, et de Tirynthe au sud, l’acropole de Midea couronne de ses remparts cyclopéens une colline conique qui domine la plaine d’Argos et le cimetière de Dendra en contrebas. Il est possible que ce centre urbain fut de caractère palatial. Une équipe gréco-suédoise a mené une campagne de sondages en 1995 et 1996 le long du rempart nord, à proximité de la Porte Ouest, qui ont permis de dégager plusieurs structures étagées se succédant d’est en ouest (pièces III et IV au niveau supérieur, V au niveau moyen et VI au niveau inférieur). Contexte : un disque de miroir [no 20] a été découvert dans la couche 4 de la pièce VI. Dans la pièce VI, on observe des montées d’escaliers taillées dans le rocher ce qui indique que cette salle devait sans doute être en soussol. Cet argument est soutenu par l’important arasement des pièces attenantes (IV et V). Un épisode de destruction violent est matérialisé par des couches cendreuses (couches 4 et 4a) mises au jour sur toute la surface des pièces VI et VII, les mieux préservées, dans lesquelles étaient mêlés des matériaux de construction liés à la démolition et à la ruine des bâtiments (tuiles, briques d’argile, plâtre, etc.) (Demakopoulou et al. 1999 : 59). Dans la couche 4, immédiatement au-dessus du niveau de sol en terre battue, ont été découverts de nombreux tessons céramiques liés au stockage et à la cuisson de denrées (pithoi, hydries, amphores à étrier, vases en plomb, marmites) dont certains contenaient encore des résidus alimentaires (figues, coquillages, olives). La présence d’instruments divers en grand nombre (ciseaux, meule, fusaïoles en stéatite, pesons en argile, poids en plomb, sceau gravé) matérialise un espace à vocation artisanale et de stockage. L’inventeur a suggéré qu’ils appartiennent au niveau d’effondrement d’un étage (Demakopoulou et al. 1999 : 59). L’étude céramique a permis de dater la phase de destruction et d’abandon à l’HR IIIB2 (Demakopoulou et al. 1999 : 63-68). N° 19 - Disque, all. Cu. Description : disque complet. Deux trous de rivet pour fixer la poignée. Empreinte rectangulaire. Dimensions : disque : diam. 155. Empreinte de la plaque : L. 60. Type : I-A-2. Date : HR IIIA2/B1. Bibl. : Demakopoulou et al. 1999 : 68-69, fig. 54.

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DEUXIÈME PARTIE DENDRA

La nécropole s’étend sur la pente sud-ouest d’une colline basse, à 1 km à l’ouest de la pointe fortifiée de Midea. Ce sont au total seize tombes à chambre et une tombe à tholos qui ont été fouillées par une équipe gréco-suédoise entre 1926 et 1963 (Falconer 2014 : 94). Le mobilier recouvert appartient aux périodes HR I-IIIB. Bien qu’un lien entre ces deux sites ne soit pas encore établi avec certitude, ce cimetière ne fut plus utilisé après l’abandon de l’acropole (Wells 1990 : 127). Tombe no 2 Contexte : en ruines et partiellement pillée au moment de la découverte, cette tombe contenait les restes osseux de six à sept individus selon les estimations des fouilleurs (Persson 1931 : 75-77, 96-97). Quatre disques de miroir [nos 20-23] proviennent d’une fosse aménagée dans l’entrée, scellée par des dalles. Elle contenait au total trente-cinq objets en bronze mal préservés parmi lesquels sept récipients intentionnellement aplatis – sans doute dans le but d’optimiser la capacité de contenance de la fosse –, ainsi que de l’armement (épée, pointe de lance), deux rasoirs, deux couteaux, une fourchette à six dents, un poignard cruciforme. Th. Papadopoulos (1998 : 21) considère que ce dépôt résulte de pratiques postsépulcrales (nettoyage de sépultures antérieures). Le mobilier céramique de la chambre funéraire est attribué à l’HR IIIA2 (Åkerström 1978 : 85) ou à l’HR IIIA2-IIIB (Furumark 1941 : 64-65), quoique des tessons HR II aient été trouvés dans le dromos (Persson 1931 : 75). Le mobilier métallique est toutefois bien daté de l’HR IIIA (Matthäus 1980 : 45-46) et les récipients trouvent de nombreuses comparaisons à Sellopoulo (T. 4), Archanes (tholos A) et Zapher Papoura (T. 14), ce qui indique plus probablement une production à l’HR IIIA2 (Popham et al. 1974 : 253-254). N° 20 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 7310. Fig. 13. Description : disque complet au diamètre constant, deux trous de rivet. Profil plan. Le polissage de surface semblait préservé au moment de la fouille (Persson 1931 : 96). Un pan de surface a été restauré pour faire apparaître la couleur originelle du bronze11. Négatif de la plaque rectangulaire aux angles arrondis. Dimensions : disque : diam. 194 ; ép. 2. Empreinte de la plaque : L. 62,5. Rivets : diam. 3. Type : I-A-2. Date : HR IIIA2. Bibl. : Persson 1931 : 96 (18), Pl. XXXIII3 (à gauche) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 142 (13), Pl. 44b. N° 21 - Disque et plaque, all. Cu et ivoire. Athènes, Musée national, no 7311. Fig. 14. Description : disque complet écrasé aux pôles avec restes de la plaque en ivoire. Deux rivets. Plaque rectangulaire, dont est conservée l’empreinte au revers. Corrosion différentielle entre les deux faces. Dimensions : disque : diam. 168 ; ép. 5. Empreinte de la plaque : L. 83,5. Rivets : diam. 15. Type : I-A-2. Date : HR IIIA2. Bibl. : Persson 1931 : 96 (19), Pl. XXXIII3 (à droite) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 143 (14), Pl. 4546. N° 22 - Disque et plaque, all. Cu et bois. Athènes, Musée national, no 7312. Fig. 15. Description : disque complet cordiforme avec restes des plaques a et b, en bois, de type quadrangulaire. Deux rivets. Dimensions : disque : diam. 162 ; ép. 2. Empreinte de la plaque : L. 62,4 ; l. 35-42. Rivets : diam. 4. Décor : deux femmes assises et se faisant face, tenant un objet dans leur main qu’elles présentent face à elles (il s’agit peut-être d’un miroir pour l’une d’elles). Le décor est similaire sur les deux faces. Type : I-A-2. Date : HR IIIA2. Bibl. : Persson 1931 : 96, fig. 71-72 (20), Pl. XXXIII1 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 143 (15 [disque]), 155 (9 [manche]).

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Kostas Paschalidis, comm. pers.

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N° 23 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 7313. Fig. 16. Description : complet lors de son accès aux réserves du musée en 1927, le manche visible dans la publication originale n’existe plus aujourd’hui. Il ne subsiste que l’empreinte de la plaque semi-circulaire. Le disque, de forme ellipsoïde, est une tôle fine légèrement déformée de profil. Deux rivets, à l’origine au travers des lobes incurvés d’une feuille de lierre. Dimensions : disque : diam. 125 ; ép. 1. Empreinte de la plaque : L. 45. Rivets : diam. 3. Décor : deux éléments végétaux opposés convergents, identifiés comme des feuilles de lierre par l’inventeur (Persson 1931 : 92, 97 ; Poursat 1977a : 20). Type : I-B-1. Date : HR IIIA2 [HR II]. Bibl. : Persson 1931 : 97 (21), Pl. XXXIII2 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 142, Pl. 44α. Tombe no 7 Contexte : un disque de miroir [no 24] et six autres objets en bronze forment le dépôt de la seule fosse (fosse V) restée inviolée de la tombe découverte en 1939 (fig. 17a). Elle contenait deux récipients ouverts, une épée courte, un couteau à simple tranchant et deux rasoirs morphologiquement identiques. L’épée permet de préciser que ce dépôt appartient aux phases plus récentes de fréquentation (HR III). Compte tenu de diverses observations, l’inventeur suppose que le creusement de la fosse a eu lieu dans le but de libérer de l’espace pour des sépultures ultérieures (Persson 1942 : 31-32). Au moins cinq sépultures secondaires ont été dénombrées, ce qui l’amène à suggérer une période de fréquentation longue durant l’HR III. H. Matthäus (1980 : 46) a daté l’ensemble des objets de bronze à l’HR IIIA (datation confirmée par C. Weber en ce qui concerne le rasoir ; Weber 1996 : 27). Le miroir semble plus ancien. N° 24 - Disque et plaque, all. Cu et bois. Nauplie, Musée archéologique. Fig. 17b. Description : disque ellipsoïde. Les restes d’un manche en bois sur le disque sont signalés par les inventeurs (comme sur le poignard de la même fosse). Deux trous de rivet. Dimensions : diam. min. 112 ; diam max. 116 ; ép. 2. Type : I [I-B-1 ?]. Date : HR IIIA [HR II]12. Bibl. : Persson 1942 : 35 (13), fig. 32, 35 (5). Tombe no 12, dite « Tombe de la cuirasse » Contexte : sépulture individuelle, l’angle nord-est a été perturbé par un pillage, détruisant une partie des restes osseux du défunt (Verdelis 1967 ; Åström 1977 : 9, fig. 3, Pl. VII3-4, XV2, XXI3, XXII3, XXIII3 ; Phialon 2012 : fig. 6, 41-44). Un disque de miroir [no 25] faisait partie d’un dépôt situé dans la partie sud-est de la tombe (Åström 1977 : 9, fig. 3, Pl. II-III) (fig. 18, 19a-b). Le mobilier se composait en outre d’un large bassin, de deux vases, d’un couteau, et d’un équipement militaire complet (grève, cuirasse, casque en ivoire, paragnathides). Des restes de bois et de cuir ont été signalés. Plusieurs datations ont été proposées pour cet ensemble : HR II (Georganas 2018) ; HR II - IIIA (PapaefthymiouPapanthimou 1979 : 142), HR IIIA2, vers 1400, dans l’esprit que les objets datés de l’HR II ont été accumulés tout au long de la vie du défunt (Phialon 2014 : 165). N° 25 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 22953. Fig. 19c. Description : bien conservé, une oxydation différentielle est notée entre les deux faces. Le manche, plus probablement en bois, est perdu. Une trace semi-circulaire autour des deux trous de rivet sur le revers correspond de toute évidence à une empreinte perminéralisée de la plaque, qui devait être subcirculaire. Elle devait s’apparenter à celle, conservée, de la T. 2 de Dendra (Verdelis in Åström 1977 : note 177). Deux trous de rivet. Dimensions : disque : diam. 125 ; ép. 2. Empreinte de la plaque : L. 46,8. Rivets : diam. 4. Type : I-B-1. Date : HR II.

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Cf. p. 208.

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DEUXIÈME PARTIE

Bibl. : Buchholz, Karageorghis 1973 : fig. 630 ; Åström 1977 : 51 (7), Pl. III2 ; IV2 (in situ) ; PapaefthymiouPapanthimou 1979 : 142 (18). MYCÈNES Acropole, trésor de bronzes Le site archéologique de Mycènes jouit d’une célébrité qui dispense d’une longue présentation. C. Tsountas a découvert en 1887 deux caches de bronzes qui se situeraient près des pentes nord-ouest de la citadelle, à proximité de la porte des Lions (Catling 1964 : 294-295 ; Iakovidis 1983 : 112, note 99 ; Borgna 1995 : 19-21 ; Blackwell 2018 : 527). Elles comprenaient de nombreux outils et instruments divers, des armes, un lingot et un disque de miroir [no 26] (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 145 [27] ; Spyropoulos1972 : 18, 77-78, fig. 19, Pl. 9β, sans que l’on sache exactement la composition et le lieu du dépôt puisque le miroir est absent de la publication originale (Tsountas 1891). Notons que des fragments d’un manche en ivoire ont également été découverts dans ce secteur (s’il s’avérait que la localisation supposée était vraie), plus précisément dans l’aire de la Maison M (voir Pliatsika 2015). Contexte : dépôt, probablement de l’HR IIIC, soit peu avant les épisodes destructeurs de la fin de cette période. N° 26 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 2534. Fig. 20. Description : deux perforations biconiques distantes l’une de l’autre de 22 mm ; un émoussé peu développé au niveau des bords des perforations ; un bourrelet de corrosion les entoure. Dimensions : diam. 126 ; ép. max. 3 ; ép. min. 1. Rivets : diam. 1-2. Type : I. Date : HR IIIC. Bibl. : Tsountas 1888 : Pl. 9, 19 ; Spyropoulos1972 : 18, fig. 19, Pl. 9β ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 145 (27) ; Müller-Karpe 1980 : Pl. 232. Tombe dite « de Clytemnestre », fosse du dromos Mordant légèrement sur l’enceinte du Cercle B, la tombe à tholos de Clytemnestre est située à l’ouest de la Tombe d’Égisthe et à l’ouest de la Porte des Lions, sur une crête reliant la colline de Panagia et l’acropole. Un imposant couloir d’accès maçonné conduit par une pente douce, mais désaxée, à une façade monumentale suivie d’une chambre funéraire de plan circulaire. Elle fut explorée à plusieurs reprises par H. et S. Schliemann à partir de 1876, puis par C. Tsountas en 1891, 1892 et 1897 (Mason 2013). La chambre elle-même a été pillée dans sa quasitotalité et la majeure partie du mobilier provient d’une tombe à fosse creusée dans le dromos, découverte en 1892 en front de façade (Gardner 1894 : 231 ; Tsountas, Manatt 1897 : 124, note 1) (fig. 21). Contexte : les seuls objets en métal consistaient en des fragments en bronze, un disque de miroir encore assemblé à un manche en ivoire [no 27] et un disque isolé [no 29], appartenant peut-être au deuxième manche de miroir retrouvé [no 28]. Le reste du mobilier se composait de nombreuses perles en pâte de verre, en faïence, en lapislazuli, et en or, dont certaines étaient façonnées (en forme de nautiles, de papillons, de rosettes). Certains ornements en or étaient peut-être destinés à être cousus sur un vêtement (Wace 1923 : 369-374). Il est très probable que cet ensemble provienne du déblaiement d’une sépulture à l’origine inhumée au sein de la tholos même (Wace 1923 : 369). Or, la date de construction de la chambre principale, longtemps située à l’HR IIIA ou à la fin de l’HR IIIB, a été discutée récemment à partir d’une nouvelle analyse stratigraphique qui la place au début de l’HR IIIB (Mason 2013), ce qui établit un terminus post quem. N° 27 - Miroir complet, all Cu, ivoire, pâte de verre et or. Athènes, Musée national, no 2898. Fig. 22. Description : disque à la surface boursouflée par des concrétions épaisses liées à l’oxydation, le métal a totalement disparu. Un manche en ivoire, d’une seule pièce, adhère au disque au moyen de deux rivets à tête plate ornée de pâte de verre bleue, bordés d’un granulé serré en or. Les corps de rivet doivent être en matière organique puisqu’aucune décoloration de l’ivoire n’a été signalée (v. Wace 1923 : 369). Un décor en bas-relief orne tout l’ivoire. Dimensions : H. totale 165. Disque : diam. 187/190 ; ép. 4. Plaque : L. 81,1 ; H. poignée et plaque : 165. Décor : deux personnages occupent l’ensemble de la plaque rectangulaire dont le périmètre épouse les contours de la scène. Ils sont figurés le visage de profil et le corps de face, affrontés et agencés en symétrie verticale. Ils

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soulèvent un baluchon qu’ils portent sur l’épaule et le retiennent de leurs deux mains alternées au moyen d’une lanière. Deux tours de corde enroulent chaque main au niveau du poignet (à moins qu’il ne s’agisse d’ornements). La pesanteur de la charge se communique au tronc entier, incliné de côté et penché vers le centre de l’image, les muscles des bras sont saillants ; les genoux fléchis et la jambe extérieure légèrement avancée renvoient à l’amorce d’un mouvement de redressement (ou d’un déchargement vers l’avant). Le contenu du sac est visible : il s’agit de fleurs simples dont la corolle, figurée de face, comporte six pétales en symétrie radiale. Les cheveux sont courts et finement bouclés, retenus sur le haut du front par un ruban. Le lobe de l’oreille porte un ornement13. Les traits du torse ne sont pas discernables. Les personnages sont vêtus d’une jupe ample à volants en cascade14 qui s’arrête aux genoux et emboîte bien la taille, enserrée par un ourlet. L’habit est ballonné par le mouvement. Des rubans ondés ornent le premier pan du personnage de droite. Un trou de rivet les transperce chacun au niveau de l’abdomen. Le genou fléchi prend appui sur un arceau droit. Immédiatement dessous figurent deux torsades en décrochement bordées de baguettes. La poignée est décorée d’un enroulement hélicoïdal de deux frises simples délimitées par deux fines lignes incisées, l’une garnie d’une file de rosettes à huit pétales, l’autre d’une file de chevrons polylobé imbriqués. Pour certains auteurs, les lèvres épaisses, le nez plat et les cheveux courts et bouclés des figures évoquent des traits physionomiques étrangers, probablement sémitiques (Tsountas 1893 : 79 ; Tsountas, Manatt 1897 : 187-189 contra Lambrou-Phillipson 1990 : 351). Type : I-A-2. Date : mil. HR IIIB. Bibl. : Tsountas 1893 : 77-79, Pl. 6, 1 ; Tsountas, Manatt 1897 : 187, fig. 82 ; Wace 1923 : 368-370, Pl. 59AD ; Schäfer 1958 : 79 (a) ; Poursat 1977a : 170, 181, 195, 228, 234-235 ; 1977b : 155-156, Pl. XXXV331 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 152 (2), Pl. 49, 50 ; Courtois et al. 1986 ; Poursat 2014 : fig. 246a-b. N° 28 - Disque et plaque, all. Cu, ivoire, pâte de verre/lapis lazuli, or. Athènes, Musée national, no 2900. Fig. 23. Description : disque dont la partie supérieure est entièrement boursouflée par la corrosion ; la partie inférieure a pu être nettoyée et est plus lisse. Quelques écailles mettent en évidence une constitution stratifiée faite de couches sous-jacentes vert-de-gris et brunâtres. Dans la partie inférieure de la plaque subsiste la mortaise de liaison dans laquelle s’emboîtait la poignée. Le système de double rivetage est préservé sur les deux faces ; les têtes de rivets étaient ornées de lapis lazuli ou de pâte de verre bleue, bordées par une granulation en or. On observe sur le droit, dans la pellicule d’oxydation, des empreintes de fibres de bois (vestiges d’une boîte ?). Décor : la plaque rectangulaire au contour polylobé est gravée de deux personnages disposés symétriquement l’un face à l’autre. Sur les hanches repose une jupe à trois pans volants, aux plis amples et épais et superposés en cascade, qui descend jusqu’au genou. Visible sur le personnage de gauche, l’inflexion du genou et du mollet donne à la figure l’illusion du mouvement. Les traits sont joufflus et charnus. Les figures portent les cheveux courts, bouclés, ceints par un bandeau passant derrière les oreilles. Elles tiennent un oiseau par les pattes15. Dimensions : disque : diam. 164. Plaque : L. 55/62 ; l. 61/35 ; ép. 5. Type : I-A-2. Date : mil. HR IIIB. Bibl. : Tsountas 1893 : 77-79, Pl. 6, 2 ; Tsountas, Manatt 1897 : 187-188 ; Wace 1923 : 368-370, Pl. LIXC ; Poursat 1977b : 170, 181, 228, 234, Pl. XXXV332 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 152 (3), Pl. 51 ; Lambrou-Phillipson 1990 : 351 ; Baboula 2000a : 69. N° 29 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 2901. Fig. 24. Description : disque perforé de deux trous de rivet dont l’un est obstrué. Des traces de bois ont été observées sur le corps du disque et renseignent sans doute sur l’existence passée d’un élément de rangement. Traces de poli.

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Des ornements d’oreille ont été trouvés en contexte funéraire à Mycènes et à Troie (dont 56 dans le Great Treasure) mais demeurent rares ; ces ornements devaient être portés à de rares occasions (Tsountas, Manatt 1897 : 179). Il s’agit d’un vêtement semblable à celui porté par les femmes figurées sur le cachet trouvé dans la même tombe, identifié comme un « chiton », avec quelques variations de détails. L’inventeur suppose par ailleurs que le torse était dénudé (Tsountas, Manatt 1897 : 171, fig. 66). Ce sont très vraisemblablement des oiseaux aquatiques. Chr. Tsountas avait postulé l’hypothèse de colombes (Tsountas, Manatt 1897 : 188).

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Dimensions : diam. 150 ; ép. 2. Type : I. Date : HR IIIB. Bibl. : Wace 1923 : 370, Pl. LIXD ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 145 (24). Aire de Mycènes, nécropoles Avertissement Les documents révélés par les fouilles entreprises par C. Tsountas, entre 1887 et 1888, dans les cimetières établis sur les collines environnant la citadelle de Mycènes, sont connus grâce aux quatre rapports provisoires de l’inventeur, aux catalogues des ivoires de J.-C. Poursat (Poursat 1977a ; 1977b) et à l’inventaire systématique réalisé par A. Xenaki-Sakellariou (Xenaki-Sakellariou 1985). Les données ne peuvent être recomposées qu’à partir d’éléments épars. Le travail d’A. Xenaki-Sakellariou (1985) apporte à ce sujet une lumière nouvelle sur la répartition des objets et l’interprétation socio-économique de leur contexte. L’étude n’a toutefois pu pallier certaines lacunes inhérentes à l’imprécision des notes manuscrites des carnets de fouilles, toutes de la main de C. Tsountas, et des inventaires du musée. Certains disques de miroir mentionnés dans les uns demeurent introuvables dans les réserves tandis que d’autres, retrouvés, ont perdu de leur identité contextuelle. Panagia Localisée sur la pente ouest de la crête de Panagia, sous l’église éponyme, cette nécropole comprend uniquement des tombes à chambre (exception faite d’une tombe à tholos) et semble fréquentée au moins dès l’HR IIA. Quelques éléments indiquent une continuité d’utilisation jusqu’à l’HR IIIC (Shelton 2000 : 51-63 ; Andreadi 2003 : 35). Tombe 15 Contexte : plusieurs fragments en ivoire, identifiés par J.-C. Poursat comme étant un ou plusieurs manches de miroir [no 30], ont été trouvés entre les moellons du mur qui scellait l’ouverture du stomion. Le dépôt était constitué d’une aiguille en bronze plaquée d’or et de fragments de bronze percés d’une série de trous en bordure, probablement les restes d’un ceinturon (Tsountas 1888 : note 59, 60). Ont également été retrouvés de nombreux fragments d’ivoire, dont l’un serait gravé d’un sphinx. Six squelettes ont été retrouvés au total, dans le dromos et au niveau du stomion. Le dépôt est daté d’après la céramique de l’HR IIIB2-IIIC (Mountjoy 1997 : 111, 124 ; 1999 : 304, 309). N° 30 - Manche ?, ivoire. Athènes, Musée national, no 2414. Description : la description publiée par J.-C. Poursat est la plus complète à ce jour qui soit disponible : « Ivoire verdâtre ; fragments très petits, ne permettant pas de restituer les dimensions de l’objet. Manche à section octogonale, décoré au moins sur certaines faces, de rosettes à huit pétales, à point central en relief ; il se terminait par des palmes dont un fragment est conservé (deux rangées de stries) ; autre fragment, qui appartenait au bord latéral de la plaquette et conserve la trace d’un trou de fixation, était décoré sur la tranche, en un endroit, d’une zone de foliate band entre deux rangs de perles. Le contour de la plaquette semble avoir été “festonné” » (Poursat 1977b : 81 [273a]). Dimensions : inconnues. Type : I. Date : HR. Bibl. : Tsountas 1888 : 142 ; Poursat 1977b : 81 (273a) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 154 (6) ; XenakiSakellariou 1985 : 75-76 (non illustré). Commentaire : J.-C. Poursat, dans son catalogue, signale que les fragments portent le même numéro d’inventaire qu’un « chandelier » (1977b : 81-82). Tombe 29 Contexte : un disque de bronze [no 31] a été découvert inséré entre les pierres sèches du mur de blocage barrant l’entrée de cette petite chambre funéraire. Il n’a pas été référencé. Plusieurs feuilles d’or, une pointe de flèche en

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pyrite, un « bouton de canne/baguette ou de sceptre en jaspe » et une lame en bronze de fonction inconnue faisaient également partie de ce dépôt. L’ensemble est indistinctement attribué à l’Helladique récent (XenakiSakellariou 1985 : 104-105). N° 31 - Disque ? Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR. Bibl. : Xenaki-Sakellariou 1985 : 105 (non illustré). Tombe 55 Contexte : bien que le contexte de découverte ne soit pas communiqué dans l’article publié en 1892 dans lequel les objets sont indifféremment attribués aux tombes nos 55 à 61 (PAE [1892] 1894 : 57 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 168), il est précisé, dans le carnet de fouilles, qu’un manche de miroir en ivoire [no 32] a été retrouvé dans la tombe no 55, en association avec de nombreux éléments de parure en or, pâte de verre et pierres semi-précieuses, des sceaux, des jetons et un cure-oreille (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 153 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 168175, Pl. 68-73). N° 32 - Manche, ivoire. Athènes, Musée national, no 2899. Fig. 25. Description : manche entièrement décoré. Deux trous de rivet visibles sur les plaques. La plaque semble avoir une fente d’insertion arrondie pour le disque. Face b non préservée (Baboula 2000a : 61). Dimensions : H. totale 170 ; l. 70. Plaque : L. 70,3 ; l. 70. Décor : deux figures en pied occupent l’espace de la plaque rectangulaire dans son entièreté, auxquelles le contour est ajusté. Leur visage est de profil, les cheveux détaillés par de fines rangées de perles ; on distingue le galbe du front, la ligne du regard, les pommettes hautes et pleines, le cou est orné d’une file de perles. Les bras sont détachés du corps, les coudes pliés et les avant-bras levés au niveau de l’épaule ; ils tiennent à mains alternées la tige longue d’un élément végétal ; la main externe est placée sous les sépales aux nervures incisées formant le culot d’où part un motif axial indéterminé. Le vêtement, ajusté à une taille fine par un ourlet double, se dispose en quatre pans froncés et en cascade ; sous l’ourlet, le premier est orné d’un bandeau de chevrons imbriqués, séparés par un rang de perles des trois autres registres qui, eux, sont incisés d’une frise simple de languettes inversées. Les jambes, disjointes, sont en mouvement. Elles reposent chacune sur un arceau droit à volute divisé en deux registres de cannelures superposés. Type : I-A-2. Date : HR IIIA-B. Bibl. : PAE (1892) 1894 : 57 ; Tsountas 1893 : 77-79, Pl. 6, 3 ; Poursat 1977a : 170, 181, 195, 228, 234 ; 1977b : Pl. XXXII300 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : Pl. 48β ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 170, 174, Pl. 72. Epano Pigadi/Phournodiaselo, Tombe 91 Sur une langue de terre au nord de Epano Pigadi et à l’est de la colline Pera Sphalaktra, dans une aire connue sous le nom de Phournodiaselo, a été établi un vaste cimetière de tombes à chambre incluant trois tombes à tholos. Contexte : cette structure, de typologie pluricellulaire, possédait deux niches, l’une à droite de l’entrée, l’autre au fond de la pièce, qui contenait de « nombreux petits crânes humains » ; c’est devant cette dernière, dans une fosse, qu’ont été déposés de l’armement (dont certains éléments portaient des restes textiles), deux disques de miroir [nos 33-34], de nombreux ornements en or, pâte de verre et pierres diverses, ainsi que du matériel sigillaire (quatre bagues-cachets en or). Les disques, à des degrés divers, sont couverts de fibres textiles minéralisées qui indiquent la présence d’une enveloppe souple en matière organique non conservée, vestiges très vraisemblablement d’un sac protecteur (Baboula 2000a : 63). La datation est inconnue (v. Shelton 1993). Commentaire : la structure, identifiée par A. Xenaki-Sakellariou (Xenaki-Sakellariou 1985 : 254-263, Pl. XII) sur base des dessins de C. Tsountas, aurait été située à l’ouest du cimetière de Panagia. Or, au moment de la prospection d’inventaire de K.S. Shelton, la tombe (référencée 124 92/KS-JV par cet auteur, Shelton 1993 : 204) était en ruines et les niches n’étaient plus visibles. Il pourrait s’agir alors soit des structures 80 92/KS-JL, 81 92/KSJL, 88 92/KS-JL, qui sont toutes trois fortement détruites et qui pourraient aussi bien correspondre aux tombes TT. 90, 91 et 92.

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N° 33 - Disque, all. Cu, fibres textiles. Athènes, Musée national, no 3210. Fig. 26-27. Description : trois rivets, disposés en triangle orienté vers le haut, sont en place, soudés par la corrosion ; les deux rivets de la base du triangle ont un diamètre plus important (4 mm) que le troisième (1,5 mm). Tous ont une hauteur de 13 mm. Au droit, patine rougeâtre traversée dans sa moitié par une plage terreuse et vert-degrisée, ponctuée de taches blanches. Une tonalité similaire couvre l’aire du système de fixation où l’empreinte circulaire de la plaque est bien visible (L. 47 ; l. 35) sur la face 1, où subsistent des fibres organiques minéralisées. Le revers est taché de vert sur fond brunâtre dans sa moitié supérieure ; une large plage blanchâtre (de la même couleur que le négatif de la plaque) transparaît sur le flanc et s’épand sur l’ensemble de la moitié gauche en une moucheture vert-de-grisée. Celle-ci correspond à l’anomalie observée au droit. Sur la face 2, la forme rectangulaire de la plaque est nettement délimitée par une corrosion différentielle (L. 49 ; l. 32) ; des fibres organiques adhèrent au disque dans toute cette zone. Des trames textiles sont préservées par l’oxydation. Dimensions : disque : diam. min. 142 ; diam. max. 143 ; ép. 5. Empreinte de la plaque : droit : L. 47 ; l. 35 ; revers : L. 49 ; l. 32. Rivets : diam. 1,5-4. H. 13. Type : composite ; I-A-1 et I-B-2. Date : HR IIIA-B. Bibl. : Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 144 (23) ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 256, 260, Pl. 128. N° 34 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 3211. Fig. 28-29. Description : sur toute la surface des deux faces, une couche de corrosion brunâtre à laquelle sont mêlées des fibres textiles minéralisées recouvre une strate sous-jacente vert-de-gris piquée de taches blanchâtres. Trois perforations à section biconique disposées en triangle, le rivet supérieur étant presque parfaitement centré par rapport aux deux rivets inférieurs. À l’intérieur des perforations sont préservées des fibres organiques ; on note aussi des traces de filetage. Le rivet central est plus large (3 mm) que les rivets inférieurs (2 mm). Dimensions : disque : diam. 130 ; ép. min. 4 ; ép. max. 5. Empreinte de la plaque : L. 48. Rivets : diam. 2-3. Type : I-C ? Date : HR IIIA-C. Bibl. : Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 144 (23) ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 256, Pl. 128 ; Paschalidis 2012 : 551. Kalkani, rive sud, Tombe 515 Un cimetière de tombes à chambre réparties sur le flanc méridional d’une crête à proximité de l’Epano Pigadi, sur le chemin conduisant au nord du village moderne de Mycènes-Charvati, sur la colline de Kalkani, a été dégagé par A. Wace entre 1920 et 1923 (Wace 1932). Contexte : deux fragments d’ivoire « probably from mirror handle » ont été découverts dans la chambre (Wace 1932 : 61, [68]) [no 35], mais leur emplacement exact n’est pas repris sur le plan (Wace 1932 : fig. 23). Les ossements de vingt-et-un sujets a minima ont été collectés (Wace 1932 : 50-63). Le mobilier funéraire de la chambre principale était abondant et comprenait entre autres six sceaux en cornaline et en onyx, des fusaïoles, des perles en verre, des ornements en or, un plateau de balance, des couteaux. Selon M. J. Alden, les récipients en céramique se rapportent à deux périodes de fréquentation séparées par un hiatus : à l’HR II, période à laquelle sont associés trois individus, et une longue phase de l’HR IIIA2-IIIB à l’HR IIIC, à laquelle se rapportent 18 individus (Alden 1981 : 143). N° 35 - Plaque, ivoire/os. Athènes, Musée national. Description : deux fragments dont l’un porte un trou de rivet entouré d’un halo d’oxydation de bronze. Dimensions : H. 80 ; l. 60. Type : I. Date : HR II-III. Bibl. : Wace 1932 : 211 (61-68) ; Patrianakou-Iliaki 1975 : 194 (9) ; Poursat 1977a : 18 (10). Agios Georgios, Tombe 81 Le cimetière fouillé par C. Tsountas en 1895 a été localisé par K.S. Shelton sur le flanc ouest de la crête de Panagia, au nord de l'église de Agios Georgios et du cimetière moderne de Mycènes. La seule indication d’une structure funéraire à cet endroit est celle de la tombe no 81, fouillée en 1895. Il s’agit également de la seule tombe identifiée lors de récentes prospections (Shelton 1993 : 208).

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Contexte : d’après les notes manuscrites de C. Tsountas, un disque de miroir se trouvait « sur le côté gauche du stomion », non enregistré au moment des fouilles (Xenaki-Sakellariou 1985 : 225). Il pourrait s’agir de l’un des deux disques de miroir référencés par C. Tsountas dans le registre, peu précis, intitulé Τάφων Μυκηνών 1895 (se reporter aux nos 46-47, Xenaki-Sakellariou 1985 : 224-226). La datation est inconnue (v. Shelton 1993). Alepotrypa, Tombe 78 À l’ouest du Kato Pigadi, sur la pente sud-est de la colline de Kalkani, plusieurs tombes ont été ouvertes en 1893 et 1895 à l’initiative de C. Tsountas. Contexte : située en rive sud du lit de l’Alepotrypa (Shelton 1993 : 206-208), la tombe no 78 contenait une inhumation secondaire placée dans l’angle nord-ouest de la chambre funéraire. À côté du crâne couvert de feuilles d’or avaient été placés un vase en bronze à une anse auquel adhéraient des restes de tissus, un disque de miroir et λίγο πιό μακριά, στήν ίδια κατεύθυνση πρός βορρά se trouvaient une épée à trois rivets plaqués d’or, un peigne en ivoire décoré de rosettes, une phiale contenant 18 éléments de parure, un petit couteau en bronze, un poignard à rivets en or dont la tête était bleue émaillée, de nombreux petits éléments en or, et probablement un sceau (XenakiSakellariou 1985 : 215-219). La datation est inconnue (v. Shelton 1993). D’après A. Xenaki-Sakellariou, il pourrait s’agir de l’un des deux disques de miroir référencés par C. Tsountas dans le registre, peu précis, intitulé Τάφων Μυκηνών 1895 (se reporter aux nos 46-47, Xenaki-Sakellariou 1985 : 217). Kato Phournos, Tombe 25 Au lieu-dit Kato Phournos, qui correspond au cimetière III de Tsountas (Shelton 1993 : 197-199), un cimetière de huit tombes à chambre a été dégagé en 1888 à proximité de la tombe à tholos de Kato Phournos. Contexte : dans l’angle nord-ouest, à proximité d’une inhumation dont il semblait ne subsister que le crâne autour duquel gisaient des ornements en or en grand nombre, se trouvait un récipient en bronze retourné sous lequel se trouvait un disque de miroir dans un état fragmentaire [no 36]. Celui-ci est mentionné dans un carnet de fouilles, sans description ni dessin, et n’est pas enregistré dans les listes de recensement du matériel. Ailleurs dans la tombe ont été trouvés de l’armement offensif (épées, etc.), des ornements en matériaux précieux (parures de cheveux, perles, etc.) ainsi que des sceaux. La datation est inconnue (v. Shelton 1993). N° 36 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national. Description : Le disque serait dans un état fragmentaire. Dimensions : diam. 128. Type : IV. Date : HR. Bibl. : Xenaki-Sakellariou 1985 : 87 (non illustré). Asprochoma/Agriosykia, Tombe 2 Le cimetière d’Asprochoma/Agriosykia se trouve entre les torrents d’Asprochoma, à l’est, et d’Agriosykia au nord. Huit tombes furent dégagées d’après la carte publiée par C. Tsountas en 1887/1888 (Tsountas 1888 : fig. 1) dont les structures étaient encore visibles à la fin du XXe siècle (Shelton 1993 : 191-194). Contexte : un mur de blocage en pierres sèches fermait l’entrée d’une chambre funéraire précédée d’un dromos. Le sol, sur lequel seuls quelques ossements épars ont été retrouvés, était percé de deux fosses : l’une, dans l’angle sud-est, contenait un récipient en bronze de type lékanè à deux anses sous lequel se trouvaient un petit couteau et un disque de miroir [no 37]; la seconde fosse, sise le long du mur est, contenait deux récipients en bronze sous lesquels se trouvaient un disque de miroir muni de deux plaques d’ivoires [no 38], une multitude de perles en « pierre rouge » et en pâte de verre, ainsi que 12 plaques de verre anthropomorphes. Des boucles d’oreilles en bronze, deux perles en or, des feuilles d’or à nautiles en relief, des rosettes, une perle en or, des perles en agate, une fusaïole en pierre, ont été trouvées éparses (Tsountas 1888 : col. 136-137 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 54-57). Le contexte est indistinctement attribué à l’HR (Shelton 1993). Des rapprochements stylistiques avec le manche de miroir en bois de Dendra [no 22] permettent toutefois de proposer une datation à l’HR IIIA2-B pour le miroir [no 38] (Vlassopoulou-Karydi 2000 : 45-46). 

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N° 37 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national. Pas de description ni d’illustration, non enregistré. Type : IV. Date : HR. Bibl. : Tsountas 1888 : 137 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 55. N° 38 - Disque et plaque, all. Cu et ivoire. Athènes, Musée national, no 2269 (disque), 2399 (plaque a), 2413 (plaque b). Fig. 30. Description : disque complet avec 2 trous de rivet. Possède une fente arrondie pour l’insertion du disque. Dimensions : disque : diam. 114 ; ép. min. 0,5 ; ép. max. 2. Plaque : a : L. 47 ; l. 46 ; b : L. 38 ; l. 27. Rivets : diam. 4. Décor (plaque a) : une figure féminine en position assise est présentée le visage de trois-quarts de profil, le tronc de face. Les traits du visage sont endommagés. Les coudes sont pliés et les avant-bras levés à la hauteur des épaules, la main gauche tient un élément végétal à l’inflorescence composée en épi simple (blé, orge, seigle ?). L’élément tenu dans la main droite est indistinct. La poitrine est signifiée par une légère mise en relief. Le drapé du vêtement, qui tombe sur des hanches étroites, est traité en trois bandeaux horizontaux de fines cannelures verticales et serrées, séparés par une baguette saillante. La partie inférieure du corps est figurée de profil, les jambes sont tournées vers le centre. Le personnage est assis sur un siège au piètement sculpté et au plateau incurvé, qui semble dépourvu de dossier. Décor (plaque b) : en dépit d’un état de conservation médiocre, on distingue deux personnages affrontés, disposés en symétrie verticale et tournés vers le centre de la composition, qui possèdent une position ainsi qu’une silhouette semblables à celles du personnage de la plaque a ; on devine l’avant du corps de face, les avant-bras levés à la hauteur des épaules mais ici les bras sont faiblement détachés, tenant un objet qui n’est plus lisible. À gauche, le plateau du siège est incurvé et le piètement ajouré. Type : I-A-2. Date : HR IIIA2-B. Bibl. : Tsountas 1888 : 136, 172, Pl. VIII3, IX19, 19α ; Schäfer 1958 : 79 (d) ; Poursat 1977b : 80 (270), Pl. 24 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 54-56, Pl. 2 ; Vlassopoulou-Karydi 2000 : fig. 9-12 (photographies et dessins). Asprochoma/Agriosykia, Tombe 5 Située « à 30 pas » au nord de la tombe no 1, cette construction disposait de deux chambres funéraires en enfilade, la première étant précédée d’un dromos. Contexte : un disque de miroir [no 39] et une aiguille en bronze, tous deux absents de l’inventaire, ont été découverts sous un vase en bronze au fond d’une fosse profonde creusée dans le sol de la première chambre. Près du vase se trouvaient un couteau en bronze et quatre figurines féminines en argile éparses. Quatre fusaïoles en pierre, un peigne en ivoire, une aiguille en os, une plaque en ivoire décorée d’une figure de sphinx sont également mentionnés dans les carnets de fouilles. L’étude des restes osseux a permis d’identifier la présence d’au moins cinq individus (Tsountas 1888 : col. 137-138 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 59-61). La datation de cet ensemble est inconnue (v. Shelton 1993). N° 39 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national. Pas d’illustration, non enregistré. Dimensions : diam. 145 (Papaefthymiou-Papanthimou 1979). Type : IV. Date : HR. Bibl. : Tsountas 1888 : 137 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 59 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 145 (25). Asprochoma/Agriosykia, Tombe 10 Contexte : des fragments d’un δίσκος χάλκινος, λεπτός, σέ τεμάχια, μέ οπές στής περιφέρεια (Xenaki-Sakellariou 1985 : 69), qui n’a pas été enregistré [no 40], ont été trouvés associés à une paire de pince à épiler et deux fragments d’un objet en fer. Cet ensemble se trouvait proche des restes osseux découverts au centre de la chambre funéraire, auxquels étaient joints de multiples éléments de parure en or et en pâte de verre. Ailleurs dans la tombe ont été recueillis quatre sceaux en agate, sardoine et cristal de roche, plusieurs fragments de pinces à épiler, et un rasoir (Xenaki-Sakellariou 1985 : 68-71).

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N° 40 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national. Pas d’illustration, non enregistré. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR. Bibl. : Tsountas 1888 : 140 ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 69. Gortsoulia, Tombe G-I Gortsoulia est localisée sur la pente méridionale de Profitis Ilias, au nord-est de la citadelle. Ce cimetière a été découvert et fouillé une première fois durant la campagne de 1964, par G.E. Mylonas, au cours de laquelle quatre tombes ont été découvertes (Mylonas 1964 : 68 ; 1967). La première (G-I) est située à l’est du lit de rivière asséché. Les fouilles ont été menées sous la supervision d’étudiants et seuls les croquis qu’ils ont réalisé sont disponibles (fig. 31). La chronologie des quatre tombes a été réétudiée récemment par K. Shelton (2000). Contexte : la tombe à chambre G-I est creusée dans la roche tendre de la colline, orientée est-ouest avec une petite chambre sur le côté est. Elle possède un dromos. Juste sous les blocs de l’entrée de la tombe ont été trouvés quelques objets et vases in situ. À l’extrême ouest, un vase à étrier et un vase à large bec à proximité. Juste en dessous des pierres à l’est, une fibule très fragmentaire et une ligne de perles en verre. Un peu plus à l’est, un mortier en pierre et un pilon, un certain nombre de fusaïoles en pierre, un autre vase à étrier, et finalement un miroir en bronze [no 41]. Aucun ossement n’a été retrouvé, ce qui a conduit les fouilleurs à interpréter la sépulture comme celle d’un juvénile. D’après K. Shelton (2000 : 29), il s’agirait d’une inhumation simple. La poterie daterait de l’HR IIIA2 et probablement des derniers moments de cette période. N° 41 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national (B 510 ?). Description : légèrement convexe ; deux trous au bord du disque pour l’attache d’une anse (Shelton 2000 : 31 [B510]). Dimensions : diam. 118. Rivets : diam. 11. Type : I. Date : HR IIIA2. Bibl. : Mylonas 1964 : 68 ; Kayafa 2000 : 41 ; Shelton 2000 : 31 (B510). Sans provenance : listes « Tombes Mycènes » Cinq disques de miroir en bronze [nos 42, 44-47] et un probable fragment de plaque en ivoire [no 43] ont été mis au jour lors des fouilles effectuées par C. Tsountas entre 1887 et 1888, en 1892 et en 1895. Le matériel a été enregistré sous trois listes d’inventaire publiées par A. Xenaki-Sakellariou, dont seule une partie a pu être retrouvée par une corrélation minutieuse avec les listes d’inventaire du Musée national d’Athènes, où sont pratiquement conservés tous les objets (Xenaki-Sakellariou 1985 : 133-165, 224-226). Le mobilier ne fut que rarement isolé par sépulture et ne peut être localisé qu’en fonction de l’année de découverte. Fouilles de 1887/1888 N° 42 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 2268. Fig. 32. Description : disque complet sans système de fixation conservé. Corrosion différentielle entre le droit et le revers. Au droit, patine vert foncé avec trainées bleuâtres. Profil plan. Dimensions : diam. 145 ; ép. 2. Type : III. Date : HR. Bibl. : Xenaki-Sakellariou 1985 : 133, 146 (Xλ 2268). N° 43 - Plaque, ivoire. Athènes, Musée national, no 2417. Description : fragmentaire. Dimensions : H. 50 ; l. 20. Décor : décor de spirales à disque central en relief, triangles de remplissage (cf. Poursat 1977b). Type : IV.

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Date : HR II-IIIB. Bibl. : Poursat 1977b : 76 (152), Pl. XXI ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 135, 152 (E 2417 [1)], Pl. 51, 2417 (1). N° 44 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 2487. Fig. 33. Description : disque complet, deux trous de rivet. Dimensions : disque : diam. 142 ; ép. min 3,3 ; ép. max. 5. Empreinte de la plaque : L. 47,3 ; l. 20. Rivets : diam. 1-1,5. Type : I-A-2. Date : HR III. Bibl. : Xenaki-Sakellariou 1985 : 135, 146 (Xλ 2487). N° 45 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 2488. Fig. 34. Description : disque fragmenté, ployé, déformé. La concavité, visible de profil, est due à quelques bosselures sur le corps du disque. De nombreuses entailles sont visibles sur le pourtour. La cassure de la plaque, dont le choc est matérialisé par trois entailles principales divergentes, est d’interprétation difficile (cassure par flexion, corrosion ?). Deux trous de rivet. Empreinte de plaque semi-circulaire. Dimensions : disque : diam. min. 143 ; diam. max. 144 ; ép. 2. Empreinte de la plaque : L. 60,6. Rivets : diam. 5. Type : I-B-1. Date : HR II. Bibl. : Xenaki-Sakellariou 1985 : 135, 146 (Xλ 2488). Fouilles de 1892 N° 46 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 3226. Fig. 35. Description : disque complet, recollé, restauré. Poli et couleur mordoré originels restaurés sur le droit qui contrastent avec les boursouflures de corrosion épaisse vert foncé. Deux perforations. Corrosion différentielle au centre du disque, plus foncée. De profil, formation de couches feuilletées superposées. Empreinte de plaque semi-circulaire. Dimensions : disque : diam. non constant 147-150 ; ép. min. 4 ; ép. max. 5. Empreinte de la plaque : L. 53. Rivets : diam. 2. Type : I-B-1. Date : HR II. Bibl. : Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 144 (21) ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 224-225, Pl. 130. N° 47 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 3227. Fig. 36. Description : disque presque entier, fragmentaire, recollé. La patine du disque est de couleur vert sombre. Trois trous de rivet visibles ; il n’est pas impossible que la lacune ait été favorisée par un quatrième trou de rivet à cet endroit. Une entaille est visible sur l’un des rivets (L. 8 ; l. 2,5). Profil plan. Empreinte de la plaque semicirculaire. Dimensions : disque : diam. 148 ; ép. 3. Empreinte de la plaque : L. 61,3. Rivets : diam. 2. Type : I-B-1. Date : HR II. Bibl. : Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 144 (22) ; Xenaki-Sakellariou 1985 : 224-225, Pl. 130. ASINE-BARBOUNA À quelques pas au nord-ouest de l’Acropole d’Asine, sur les pentes est et nord de la colline de Barbouna, furent aménagées des structures funéraires groupées en deux nécropoles (I et II). Elles furent utilisées de l’HR IIA à l’HR IIIC. Elles ont été explorées par une mission gréco-suédoise dans les années 1920 (Froedin, Westholm 1938 ; Sjöberg 2004). L’acropole d’Asine était établie sur le littoral de la péninsule de Kastraki, à 8 km au sud-est de Nauplie, position dont elle sut vraisemblablement tirer une prospérité économique de par ses activités dans le domaine du commerce maritime16. 16

Sjöberg 2004 : 98. Nous renvoyons le lecteur au poster du Musée archéologie de Nauplie consacré à Asinè et aux collines de Kastraki et de Nauplie disponible en ligne : https://www.argolisculture.gr/media/1561/ barbouna.pdf.

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Tombe 1 Contexte : fouilles de sauvetage engagées par l’Éphorie de Nauplie et dirigées par A. Dragona qui sont restées inédites. Le manche de miroir décoré de deux papillons stylisés a été publié par A. Patrianakou-Iliaki (PatrianakouIliaki 1996) [no 48] avec peu d’informations contextuelles. Le disque de miroir [no 49] a dans un premier temps été associé au manche [no 48], mais l’emplacement des trois trous de rivet ne correspond pas et les traces de la plaque conservées sur le disque semblent montrer qu’elle était rectangulaire (Patrianakou-Iliaki 1996 : 1273)17. Un fragment d’ivoire très endommagé, conservé au musée de Nauplie, pourrait appartenir à ce miroir mais son état de préservation ne permet pas une identification certaine [no 50]. Il pourrait aussi bien appartenir au verso de la plaque du manche [no 48], avec les papillons (Patrianakou-Iliaki 1996 : 1274). N° 48 - Manche, ivoire. Athènes, Musée national, no 81850. Fig. 37. Description : trois trous de rivets disposés en triangle. Le manche est préservé en deux fragments qui ne s’assemblent pas (Patrianakou-Iliaki 1996 : 1273). Dimensions : plaque : L. 50 ; l. 37 ; ép. 6. Poignée : diam. 19 ; H. 98. H. totale : 150 (Patrianakou-Iliaki 1996). Décor : poignée non décorée à l’exception de six lignes parallèles gravées à la base du manche. Base de la plaque festonnée avec le déploiement des feuilles symétriques de part et d’autre, en relief. Au-dessus de cellesci sont disposés deux « papillons » affrontés. Leurs yeux devaient être incrustés. Type : I-C. Date : HR III. Bibl. : Patrianakou-Iliaki 1996 : fig. 1-2. N° 49 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 11932. Fig. 38. Description : discoïdal, différence de corrosion très forte entre les deux faces de l’objet : une face est vert foncé piquée de points bleus ; l’autre face est brun-noir et porte de fines empreintes longitudinales au niveau de la plaque disparue (en bois ?). Trois trous de rivet agencés en triangle quelconque, espacés les uns des autres de 8 et 15 mm. Les deux rivets extérieurs sont distancés de la périphérie du disque de 15 mm, tandis que le rivet central est placé à 13 mm du bord. Empreinte de la plaque rectangulaire à angles droits. De profil, formation de couches feuilletées superposées. Dimensions : disque : diam. min. 136 ; diam. max. ép. 3. Empreinte de la plaque : L. 50. Rivets : diam. 3. Type : I-A-2. Date : HR III. Non publié, mentionné comme ayant été découvert avec le [no 48] : Patrianakou-Iliaki 1996 : 1274 ; Gillis 2002 (analyses chimiques et isotopiques). N° 50 - Manche ?, ivoire. Nauplie, Musée Archéologique. Aucune description disponible. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR. Non publié, mentionné comme ayant été découvert avec le [no 48] : Patrianakou-Iliaki 1996 : 1274. Tombe 2 Contexte : immédiatement située sous la sépulture I:1 et explorée en 1924, la tombe à chambre 2 porte les marques d’une longue période de fréquentation, de l’HR IIB au IIIC tardif. La seule inhumation in situ se trouvait proche du mur nord-ouest, déposée dans une fosse circulaire irrégulière, en décubitus dorsal (Froedin, Westholm 1938 : 162-170, fig. 139) (fig. 39). La main gauche avait été ramenée sur le bas-ventre, dirigée vers un miroir [no 51] disposé sur les côtes inférieures droites. Seuls vingt-deux pendentifs spiralés en or ont été trouvés en association directe avec le squelette, sous celui-ci. La présence d’éléments anthropiques dans le remplissage de la fosse, sous le corps (charbons de bois, tessons céramiques, fragments de bronze, rotule humaine, perles) témoigne des bouleversements ayant précédé sa mise en terre (nettoyage du sol de la tombe ou évacuation de la fosse ?). Les fouilleurs ont supposé qu’il s’agit d’une inhumation féminine à cause de 17

Il pourrait s’agir du disque de miroir étudié par C. Gillis dans le cadre d’analyses isotopiques d’objets en bronze mycénien, compte tenu du fait que les diamètres mentionnés dans les sources à disposition coïncident (136 cm de diam.) (Gillis, Clayton 2008).

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la présence du miroir. Au moment de la découverte, le miroir comportait encore quelques fragments d’un manche en bois18, et, au dos, des restes de fibres textiles perminéralisées. Les fouilleurs les ont interprétées comme les vestiges de la pièce de vêtement qui enveloppait le corps. N° 51 - Disque, all. Cu, bois. Nauplie, Musée Archéologique, no 31850. Description : deux clous en bronze conservés sur le bord du disque, deux petits trous sont également présents : l’un au-dessus et entre les deux clous, l’autre sur le côté. Restes de bois et de tissus. Dimensions : diam. 120 ; ép. 1. Type : I. Date : HR III ? Bibl. : Froedin, Westholm 1938 : 167-168, 390. Tombe 7 Contexte : des ossements en grand nombre ont été relevés partout à différentes profondeurs, mais la concentration était particulièrement importante au niveau de la porte d’entrée (carrés C4/B4). Le dénombrement des ossements crânio-faciaux a mené à l’estimation de 10 individus au moins. Sur le plan carroyé originel, le miroir [no 52] est situé en C4, dans une couche située entre 45 et 50 cm, avec un bouton en stéatite et une tige en argent, sans poterie datable. Cet état perturbé s’explique par des remaniements successifs visibles à travers les nombreuses phases céramiques représentées (de HR IIA à HR IIIC) (Sjöberg 2004 : 102-103). N° 52 - Disque, all. Cu. Nauplie, Musée Archéologique. Description : conserverait encore un trou de rivet. Dimensions : diam. 120 ; ép. 0,8. Type : I ? Date : HR. Bibl. : Froedin, Westholm 1938 : 420 ; Sjöberg 2004 : 102. ARGOS Deiras, Tombe XXIV Le cimetière le plus important d’Argos se trouve au pied de la colline calcaire de l’Aspis, dans le secteur de la Deiras, à environ 10 km à vol d’oiseau de la baie de Nauplie. Des fouilles systématiques ont été entreprises par l’Ecole française d’Athènes durant la première moitié du XXe s. (Deshayes 1966 ; Vanschoonwinkel 1991 : 67 ; Philippa-Touchais, Papadimitriou 2015 ; Philippa-Touchais et al. 2016 ; Papadimitriou, Philippa-Touchais 2020). Des vestiges d’habitat ont également été localisés dans cette zone. Contexte : cette chambre subcirculaire a été fouillée par une équipe de l’École française d’Athènes sous la direction de J. Deshayes en 1955. Les ossements en mauvais état de deux individus étendus, la tête dirigée vers le sud, ont été exhumés. Un disque de miroir [no 53] reposait obliquement contre la marche de l’entrée (Deshayes 1966 : 66, Pl. XI), aux pieds du squelette no 2, avec un couteau en bronze, les fragments d’épingles en os et une « cuiller à pot » en argile datée de l’HR IIIA1 (Deshayes 1966 : 163) (fig. 40a). Une tasse datée de l’HR IIIA1 était proche du corps, sur sa gauche (Deshayes 1966 : 158). Au squelette no 1 étaient associés un vase à bec latéral, une jarre à trois anses, et un alabastre plat datés des HR IIIA1-IIIA2 (Deshayes 1966 : 146-7, 156) ainsi qu’une balance ordinaire (deux plateaux, fléau), des perles et des boutons biconiques en stéatite. Il est intéressant de noter qu’entre les deux corps se trouvait un groupement d’objets en lien avec la toilette (peigne en ivoire, spatule en os, objet en ivoire indéterminé – socle d’un pinceau à maquillage ?), ainsi qu’un sceau. La céramique indique que ces inhumations eurent lieu durant l’HR IIIA1 (Papadimitriou et al. 2020 : 63 sqq.). La sépulture pourrait ensuite avoir été fréquentée à nouveau, sans doute peu de temps après, ce qui aurait entraîné des déplacements de mobilier dont le disque de miroir. Après un temps de pause long, une nouvelle visite eut lieu,

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Un manche en ivoire a dans un premier temps été associé à ce disque, mais l’emplacement des trous de rivet ne correspond pas et les traces de la plaque conservées sur le disque semblent montrer qu’elle était davantage rectangulaire.

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au SM-PG matérialisée par le dépôt de vases céramiques au fond de la pièce, à 0,90 m au-dessus du niveau de sol (Vanschoonwinkel 1991 : 68). N° 53 - Disque, all. Cu, ivoire. Argos, Musée archéologique, no DB 15. Fig. 40b-c. Description : disque entier. Les deux rivets sont encore en place, soudés par la corrosion. Au moment de la découverte des restes d’ivoire importants ont été notés sur le talon du disque (Deshayes 1966 : 202). Dimensions : diam. 148. Type : I-A-2. Date : HR IIIA1. Bibl. : Deshayes 1966 : 66-67, 202 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 144 (20) ; Vanschoonwinkel 1991 ; Papadimitriou 2001 : 76, note 54. PROSYMNA Plusieurs groupes de tombes furent bâtis en hauteur à l’ouest, au nord et au nord-ouest de l’Héraion d’Argos. Toutes les tombes ayant livré un élément de miroir sont multiples et attestent d’une fréquentation dense, ayant entraîné des remaniements parfois importants. Certaines ont été rouvertes durant les périodes géométriques et archaïques. Ce cimetière a été réétudié très récemment par B.F. Steinmann (Steinmann 2020). Tombe 2 Contexte : cinq fragments de manche non décrits ainsi qu’un fragment de disque, perhaps a mirror (Blegen 1937 : 179) [no 54], ont été découverts entre les pierres encore en place du mur barrant l’entrée19. Une feuille d’or, des pointes de flèche en obsidienne, en silex et en bronze, un petit disque en ivoire et quelques ossements humains ont également été trouvés. Il pourrait s’agir d’un enterrement, vraisemblablement le dernier survenu au sein de la tombe en raison des deux grands pithoi trouvés à proximité, non décorés et datés de l’HR IIIA1, soit la dernière phase de fréquentation de la tombe, qui aurait été continue depuis le HR II (Shelton 1996 : 169). La tombe fut fréquentée entre l’HR II et l’HR IIIA1 (Steinmann 2020 : 381 sqq.). Le fragment ayant été découvert entre les moellons du mur, nous proposons de le dater des dernières visites qui eurent lieu au sein de l’édifice, soit durant l’HR IIIA1. N° 54 - Plaque, ivoire. Athènes, Musée national, no 6410. Description : cinq fragments. Décor : Base de la plaque festonnée, elle-même décorée de motifs ornementaux divers (décor d’écailles, lignes de perles ; cf. Poursat 1977a). Dimensions : H. 75 ; L. 40 ; l. 48 ; 40 g. Type : IV. Date : HR II-IIIA1. Bibl. : Blegen 1937 : 176, 179, 283, fig. 441, 445 (1, 6, 8, 11) ; Poursat 1977a : 18 (12, cat. no 366) ; Poursat 1977b : 119 (366), Pl. XXXIX. Tombe 14 Contexte : un disque de miroir [no 55] faisait partie du mobilier trouvé épars dans la moitié sud de la chambre, au niveau du sol, avec des tessons de céramique, deux rosettes en ivoire, un bouton en stéatite, un peigne en ivoire et des fragments de bronze (Blegen 1937 : 168, plan 36). Cet ensemble, perturbé par de multiples facteurs (toit partiellement effondré, couches cendreuses résultant d’un incendie), contenait au moins sept sépultures. Les indices céramiques suggèrent deux périodes de fréquentation, la première de l’HR IIA au IIB, et la seconde à l’HR IIIA2 avant que l’incendie ne se déclare. Un dernier dépôt survient ensuite à une date indéterminée (Shelton 1996 : 189-190).

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B.F. Steinmann a proposé de l’interpréter comme un élément d’armure (2020 : 392). S’il s’agit bien des mêmes fragments que ceux auxquels faisait référence C. Blegen, les rivets disposés sur le pourtour du disque constitueraient en effet une forme d’attache particulière (Steinnman 2020 : fig. 11).

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DEUXIÈME PARTIE

N° 55 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 18014. Description : disque ellipsoïde sans système de fixation conservé. Traces d’une poignée sans indication claire de la façon dont elle était maintenue au disque (v. Papaefthymiou-Papanthimou 1979). Dimensions : disque : diam. 101 ; ép. 4. Les dimensions du négatif de la plaque n’ont pas été publiées. Type : III. Date : HR IIIA-B ? Bibl. : Blegen 1937 : 168, 170, 350, fig. 417, 7 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140 (1). Tombe 25 Contexte : cette sépulture monumentale accessible par un dromos est composée d’une vaste chambre sur laquelle s’ouvrent trois chambres secondaires au sein desquelles deux strates ont été individualisées. La couche inférieure reçut le dépôt d’inhumations primaires dans chaque pièce à l’HR I, tandis qu’une phase HR IIA-B est limitée à la chambre centrale. Après une phase d’abandon, matérialisée par une couche de débris, la tombe fut réinvestie et profondément remaniée à l’HR IIIA1, et ce jusqu’au IIIB1-B2 (Shelton 1996 : 208-209). Un disque de miroir [no 56] a été trouvé vers le centre de la chambre est, dans le remblai supérieur, à 0,50 m du niveau de sol. Il était proche d’un squelette partiellement conservé à qui il doit être associé d’après le fouilleur, avec une pointe de lance en bronze, une jarre HR IIIA1, un vase à étrier HR IIIA2 et un alabastre HR IIIA2 (Blegen 1937 : 90, plan 14 ; Shelton 1996 : 208). Un autre petit disque de miroir très fragmentaire a également été trouvé [no 57]. N° 56 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 6643. Fig. 41. Description : disque très fragmentaire, recollé de douze fragments. C. Blegen signale des fibres de bois (Blegen 1937 : 350). Dimensions : diam. 170 ; ép. 1,5. Type : IV. Date : HR IIIA1-2. Bibl. : Blegen 1937 : 90, 92, 350-351, plan 14 (32), fig. 200, 1 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140 (2-4). N° 57 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national. Description : disque de petit gabarit, très fragmentaire. Il n’y a pas de trace d’un système de fixation. Dimensions : diam. env. 100. Le diamètre originel est difficile à déterminer. Type : IV. Date : HR IIIA1-IIIA2. Bibl. : Blegen 1937 : 88, 351, fig. 200, 2 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140 (2-4). Tombe 29 Contexte : immédiatement à droite de l’entrée se trouve une fosse à inhumation, qui précède un renfoncement profond creusé dans le prolongement du mur sud. Dans ce renfoncement ont été trouvés une bobine en pierre, un disque de miroir avec des résidus d’un manche en bois [no 58], un objet en bronze ansé, sans doute une lampe, des fragments d’un peigne en ivoire, des perles et boutons en pâte de verre, cornaline et stéatite, une épingle en bronze, un fil de plomb (Blegen 1937 : 77), ainsi que quatre vases en céramique datés de l’HR IIIA2 (Shelton 1996 : 219-222). C. Blegen supposait qu’il pourrait s’agir de la dernière intervention au sein de la tombe en dépit de l’absence d’ossements, ce qui correspond à l’HR IIIA2. N° 58 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 13860. Fig. 42. Description : disque entier, comportant trois perforations disposées en ligne, déformées par la corrosion. Conservait encore des fibres de bois. Dimensions : diam. 156 ; ép. 1,5. Type : I-A-2. Date : HR IIIA2. Bibl. : Blegen 1937 : 77, 79, 350, fig. 158, Pl. 11, 7 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 141 (5). Tombe 42 Contexte : la tombe à chambre 42 contenait les restes d’au moins huit individus. Construite durant l’HR IIB, elle fut fréquentée jusqu’à l’HR IIIB1 (Steinmann 2020 : 396). Dans l’aire ouest, proche du mur, ont été trouvés

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quelques dents et des fragments osseux mêlés à un dépôt d’environ deux-cents perles en verre, en ambre et en cornaline, deux fusaïoles en stéatite, ainsi qu’un ensemble d’objets en bronze dont un disque de miroir fragmentaire [no 59], un couteau, une pince à épiler et des pointes de flèches. L’ensemble était entouré par 6 vases en céramique se rapportant aux productions de l’HR IIIA1 au IIIA2 (Shelton 1996 : 126-128, 248). Une couche bleue de faible épaisseur (0,5 cm) a été constatée, s’étendant sous et derrière le miroir, mais sur une aire trop importante pour être associée à des sels métalliques comme l’a suggéré le fouilleur (Blegen 1937 : 150, plan 30). D’après l’inventeur, il s’agit d’une inhumation individuelle féminine. Le miroir était placé à sa gauche, possiblement face à son visage. N° 59 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 6589. Fig. 43. Description : disque reconstitué de treize fragments dont il manque 1/4 de la périphérie du disque. Il est difficile préciser de quel système d’attache le disque était pourvu, voire s’il en a existé un. Les fragments manquants ont été restaurés. Dimensions : diam. 130 ; ép. 2. Type : IV. Date : HR IIIA. Bibl. : Blegen 1937 : 150, 152, 350, fig. 378, 7 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 141 (6). Remarque : Le disque de bronze trouvé dans la tombe 3 de Prosymna (Athènes, Musée national no 6412), recensé par A. Papaefthymiou-Papanthimou (1979 : 141, 2-4), correspond en réalité, d’après nos observations, à un plateau de balance, en raison de son périmètre légèrement incurvé et de son aspect, qui semble suggérer l’absence d’un traitement de surface (Pl. I2a). NAUPLIE-PALAMIDI La découverte d’une sépulture mycénienne sur le flanc nord-est de la fortification de Palamidi est brièvement relatée par son inventeur, S. Charitodinis (Charitonidis 1953 ; v. aussi BCH 78 [1954], Chronique : 119 ; Lewartowski 2000 : 43). Peu de choses ont été dites, hormis qu’il s’agit d’une chambre à puits et à dromos dans laquelle a été découvert un disque de miroir en bronze [no 60] (Charitonidis 1953 : 199-200 ; Lewartowski 2000 : 43). Contexte : inconnu. Ce cimetière est utilisé de l’HR IIIA à B (Kayafa 2000 : 80). N° 60 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 3545. Fig. 44. Description : complet, ellipsoïde. Deux trous de rivet. Croûte de corrosion homogène sur les deux faces, plus lisse à l’endroit de la plaque disparue. Dimensions : disque : diam. min. 139 ; diam. max. 142 ; ép. min. 2,5 ; ép. max. 3 (non constante en raison de la corrosion). Empreinte de la plaque : L. 50. Rivets : diam. 3-4. Type : I-A-2. Date : HR IIIA-B. Bibl. : BCH 78 (1954), Chronique : 119 ; Charitonidis 1953 : 199-200 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 143. CORINTHIE EXAMILIA Des fouilles clandestines ont donné une grande quantité de tessons HR II/III B-C, des vases à étrier, des récipients en albâtre ainsi qu’un miroir en bronze [no 61] provenant d’un nombre incertain de sépultures. Le matériel a été confisqué par les forces de l’ordre (Morgan 1999 : 474 ; Kasimi 2009 : 42-43 ; Theodoridis 2014 : 208, note 732). N° 61 - Disque, all. Cu. Isthmia, Musée Archéologique. Aucune description disponible. Type : IV. Date : HR III. Bibl. : Kasimi 2009 : 42-43 ; Theodoridis 2014 : 208, note 732.

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DEUXIÈME PARTIE LACONIE PALAIOPYRGI-VAPHEIO

Bâtie dans la vallée de l’Eurotas face au Mont Taygète, une tombe à tholos exceptionnellement riche a été fouillée par C. Tsountas, après l’incursion de pillards (Tsountas 1889 ; Hitchcock, Banou 2009 ; Chapin et al. 2014 ; Gallou 2019). Un disque de miroir a été découvert dans une ciste aménagée dans le sol de la tombe, qui n’a heureusement pas été ravagée. Une agglomération semble avoir été en activité au même moment au sud de la tholos, à Palaiopyrgi (Hitchcock, Banou 2009 : 13 sqq.). Contexte : le disque [no 62] se trouvait dans la fosse 2 (une ciste), scellée par des plaques de couverture (Gallou 2019 : 11 sqq.). Elle ne contenait pas de restes humains, mais deux gobelets en or, deux vaisselles en bronze, une épée, deux pointes de lance, sept couteaux, un sceptre, une large cuillère, dix disques de cinq tailles différentes, interprétés comme des plateaux de balance, cinq disques en plomb, deux bassins en pierre, deux vases en albâtre, une cuillère en argent, deux vaisselles en céramique, trois autres ressemblant à des lampes et un certain nombre de sceaux (Tsountas 1889 ; Tsountas, Manatt 1897 : 144-145). En dépit de l’absence d’ossements, tout porte à croire, d’après les fouilleurs, qu’un corps gisait en position allongée et orienté vers l’ouest, face au vestibule d’entrée. L’ensemble du matériel aurait alors constitué « a pillow for the head », tandis que d’autres objets avaient permis de supposer la position du tronc et des membres supérieurs (éléments de collier, armement offensif, vaisselles en métal, bijoux ; Tsountas, Manatt 1897 : 145). Les recherches récentes ne s’accordent pas sur ce point : certains auteurs ont suggéré un dépôt sans association directe avec le défunt, soulignant une thésaurisation privée (Paschalidis 2012 : 550-551) ; et d’autres ont émis plus de réserve quant au fait que l’ensemble de ces objets auraient appartenu à un seul et même individu (Phialon 2014 : 37). L. Hitchcock et E. Banou ont supposé que les objets sont l’équipement d’un homme d’autorité aux fonctions politiques et socio-religieuses importantes (Hitchcock, Banou 2009 : 9 ; v. aussi Kayafa 2000, I : 107 ; Chapin et al. 2014). À partir de la poterie résiduelle, l’ensemble est attribué à l’HR IIA-B (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 142 « XVe siècle » ; Hitchcock, Banou 2009), bien que des visites ultérieures eurent lieu jusqu’à l’HR IIIA1 (v. Gallou 2019 : 13). Commentaire : vraisemblablement en raison de l’absence apparente de rivets, J. Servais avait proposé d’identifier le document comme un plateau de balance (Servais 1971 : 80). Il s’agit pourtant, selon une majorité d’auteurs, d’un disque de miroir (Tsountas 1888 : 137, Pl. VIII3, Pl. IX19 ; 1889 : 145, Pl. VII-X ; PapaefthymiouPapanthimou 1979 : 142, no 12), le système de rivetage à deux rivets ayant été rendu presque imperceptible par la corrosion20. L’hypothèse qu’il s’agisse d’un élément permettant la pesée de métaux a été émise récemment par L. Hitchcock et E. Banou (2009 : 12) à partir de parallèles avec la sépulture III de la tombe 4 de Sellopoulo (N° 104105) mais, là encore, il s’agit bel et bien de miroirs dans ces deux cas. N° 62 - Disque, all. Cu. Athènes, Musée national, no 1893. Fig. 45. Description : disque complet. Patine grise. Deux trous de rivets « rebouchés » par la corrosion ou une étape de restauration. Dimensions : diam. 225 ; ép. 2. Type : III ? Date : HR II. Bibl. : Tsountas 1888 : 137, Pl. VIII3, IX (19) ; 1889 : 145, Pl. VII-X ; Servais 1971 : 80 ; PapaefthymiouPapanthimou 1979 : 142 (12). MESSÉNIE DARAS-PHRAMA Une tombe à tholos a été découverte à 3 km au nord de Karpophora et à 1 km au nord-ouest de Daphni, sur le site de Phrama, fouillée en 1973 par L. Palarma (Parlama 1979 : 315-316). Contexte : précédée d’un dromos, la chambre principale contenait six squelettes complets dans sa strate la plus basse, et vingt autres crânes ont été découverts sans que l’on sache s’ils appartiennent à l’âge du Bronze ou à la période hellénistique. En sus de la céramique, une épée, des pièces en plomb, une lame d’obsidienne, trois pointes 20

K. Paschalidis, comm. pers.

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de lance, des pendentifs et des perles en verre, ainsi qu’un disque de miroir ont été trouvés [no 63]. Il n’y a pas d’indication sur l’emplacement des offrandes. La tombe a pu être érigée à l’HR II (voire au début de l’HR IIIA) d’après l’inventeur (Parlama 1979) qui date la sépulture de l’HR IIIA/B. La céramique date de l’HR IIIA2 d’après P. Mountjoy (Mountjoy 1999 : 305). N° 63 - Disque, all. Cu. Kalamata, Musée archéologique de Messénie, no BE904. Fig. 46. Description : deux trous de rivet, fissure partant du bord du disque vers le centre21. Dimensions : diam. max. 99 ; diam. min. 97. Type : I-A-2 ? Date : HR IIIA2-B [HR IIIA2 ?]. Bibl. : Parlama 1979 : Pl. 199δ. ANTHEIA-ELLINIKA22 Tombe 4 Sur le versant est de la colline de Ellinikon, au nord de Kalamata, se trouve un établissement de hauteurs qui permettait d’obtenir un panorama sur la vallée de Pamissos et la rivière en contrebas. Une tombe à chambre précédée d’un long dromos étroit a été découverte saccagée durant l’antiquité (tombe no 4). Dans la chambre principale ont été creusées deux fosses. La fosse no 1 contenait un disque de miroir au manche en ivoire sculpté (Koumouzelis 1996 ; Malapani 2015). Contexte : dans la fosse 1 – considérée par l’auteur comme une tombe à puits –, située dans le coin sud-ouest de la chambre principale et scellée par des plaques de recouvrement, reposaient les restes de deux squelettes qui avaient respectivement entre 18 et 20 ans et entre 40 et 50 ans d’après E. Stravopodi (Koumouzelis 1996 : 1224). Le contenu de la fosse semblait avoir été mélangé. Le squelette « supérieur » était accompagné d’un miroir en bronze à manche en ivoire [no 64], d’un couteau ou une dague courte en bronze, d’une petite bague en bronze et en argent, et du pied d’une kylix étamée. Le squelette situé en-dessous, au fond du puits, était accompagné de plusieurs perles en or en forme de papyrus et de feuille de vigne, de plusieurs feuilles et « sequins » en or, ainsi que d’une bague en or représentant deux acrobates en voltige sur un taureau. Une quantité importante de matériel céramique daté de l’HR IIIA1 était associée (Koumouzelis 1996 : 1227). N° 64 - Miroir complet, all Cu, ivoire. Kalamata, Musée archéologique de Messénie, no M 3941. Description : disque au pourtour rongé par la corrosion, surface irrégulière et oxydée. Manche en ivoire. Dimensions : diam. 170. Décor : deux coquillages en haut-relief (famille Ranellidae ou triton shells). Type : I-B-2. Date : déb. HR IIIA1. Bibl. : AD 44 (1989) [1995] : 108-111 ; Touchais 1996 : 1160 ; Koumouzelis 1996 : 1224 (non illustré). KOUKOUNARA-PHYTIES Phyties 2 Tombe à tholos située au sud de Koukounara, à Phyties. La sépulture a été perturbée sur ses côtés ouest et nordouest peu de temps après la Seconde Guerre mondiale. Trois inhumations primaires ont été trouvées, une sur le sol de la chambre, une derrière le mur du stomion (les deux sont datées de l’HR IIIB), et une autre, sous ces niveaux, datée de l’HR II, laquelle a livré d’un miroir (Korres 1974 : 146-154 ; Boyd 2002 : 115).

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Nous remercions vivement Y. Galanakis, Professeur à l’Université de Cambridge, de nous avoir transmis des informations morphologiques et des photographies du miroir de Daras, alors que l’étude du mobilier de cette tombe est en cours. Un autre disque de miroir est mentionné dans la thèse de doctorat de E. Malapani, dont il subsisterait également les restes d’un manche en ivoire (Malapani 2015 : 238-239).

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DEUXIÈME PARTIE

Contexte : le squelette était étendu sur le dos, une main sur la poitrine. Les infiltrations d’eau avaient endommagé les os et les artefacts. Il s’agissait, d’après les fouilleurs, du squelette d’une femme infirme (Korres 1974 : 149 ; 1975 : 483 sqq., avec une bibliographie plus détaillée). Près des pieds se trouvaient un cure-oreille en argent (Korres 1974 : 153), un grand alabastre et une kylix à anse unique. A la droite du corps, une autre kylix et un alabastre, ainsi qu’une amphore de style Palatial. Autour du cou était un collier de perles bleues (ou étaient-ce les éléments décoratifs d’un vêtement ?) et à proximité un sceau-cylindre en agate, des perles en or, en cornaline, en ambre, un conulus en stéatite et une fusaïole en ambre. On note aussi la présence d’un peigne en ivoire, de perles en verre. À gauche du corps étaient une aiguille en argile et en stéatite, un disque de miroir [no 65], à la main gauche deux couteaux en bronze avec un manche en ivoire et une épingle. Une bague était passée à la main gauche. Deux plateaux de balance et une pointe de flèche en silex en dessous du corps parachèvent le mobilier. N° 65 - Disque, all. Cu, bois. Description : disque entier, à deux trous de rivet. Le manche n’était pas en ivoire, mais probablement en bois, d’après l’inventeur (Korres 1974 : 152), argument soutenu par le bon état de conservation des deux épées en bronze avec un manche en ivoire ainsi qu’une aiguille en os ou en ivoire. La seule photographie publiée montre un piqué circulaire très net qui entoure la zone du rivetage. Dimensions : disque : diam. 105 ; ép. 2. Empreinte de la plaque : L. 40. Rivets : diam. 2. Type : I-B-1. Date : HR IIA. Bibl. : Korres 1974 : 152, Pl. 112δ ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 141 (7). NICHORIA Tholos Veves A. Choremis rapporte la découverte d’une tholos à l’occasion de l’élargissement de la route Karpophora-Pylos, incluant une petite partie du domaine d’I. Veve (Choremis 1969 : 158-159 ; 1973 : 49-59 ; Zavadil 2014 : 427429). La tholos, qui avait été découverte en 1966, avait été trouvée détruite et profanée. L’entrée et le dromos étaient orientés vers le sud-ouest. La partie droite du dromos était conservée sur une longueur de près de deux m. Contexte : des vases ont été retrouvés entassés dans une fosse peu profonde au centre de la tombe. Malheureusement, il n’a pas été possible d’identifier la forme des fosses en raison de la nature sableuse du sol et de l’état bouleversé des vestiges. Les sépultures étaient probablement au nombre de six, dans lesquelles se trouvaient pêle-mêle ossements et crânes. Au total, quarante-cinq objets ont été trouvés, dont un disque de miroir [no 66], sept perles en or, un anneau en or, des perles en pierre semi précieuses, un fragment de plomb, de la parure en or (une bague, de nombreuses perles en forme de papyrus, de goutte, de coquillage) et en pierres semi-précieuses (améthyste, cornaline), trois sceaux (deux en cornaline, un en stéatite), dix-sept conuli en stéatite. Des récipients ont été trouvés, en argile et de cuisson de mauvaise qualité, et à l’usure visible (Choremis 1973 : 51 ; Zavadil 2014 : 429). L’endroit précis où a été retrouvé le miroir n’est pas mentionné. L’ensemble est attribué à l’HR I-HR IIIA2 (Choremis 1969 ; 1973). N° 66 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 644. Description : deux trous de rivet. Dimensions : diam. 102. Type : I. Date : HR I-IIIA2 [HR II-III]. Bibl. : Choremis 1969 : 158-159 ; 1973 : 49-59, Pl. 30γ. NICHORIA-TOURKO KIVOURA Tholos MME Nichoria est un site de hauteur situé à 2 km du Golfe de Messénie, et à 22 km de Kalamata. La tholos MME, pour Minnesota Messenia Exploration, est située dans le secteur 1, à l’extrémité nord-ouest de la colline. Il s’agit d’une tombe accessible par un dromos, auquel succède un stomion scellé par un mur à double parement de blocs en calcaire et de terre. Au total, l’édifice contenait six sépultures et quatre fosses creusées dans le sol de la tholos, dont deux

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trouvées vides (Wilkie in McDonald, Wilkie 1992 : 302). Les premières phases céramiques datent la construction du début de l’HR IIIA2, et sa fréquentation continue jusqu’à la fin de l’HR IIIB (McDonald, Wilkie 1992 : 46 ; Dickinson in McDonald, Wilkie 1992 : 285). Fosse 1 Contexte : la fosse se situe dans le quadrant sud-ouest de la tombe. Dispersés sur le reste du sol d’occupation et au sein de la fosse (perturbée) se trouvaient les restes d’au minimum trois individus avec un miroir à manche en os [no 67], ainsi que plusieurs fragments de pinces à épiler, un sceau en agate, un conulus en stéatite, de nombreux fragments de bronze, des têtes de rivet plaqué d’or, des rosettes en or, des perles en ambre et en or, et une aiguille en os fragmentaire. La poterie (une kylix, une flasque globulaire, un petit vase à étrier) est datée de la fin de l’HR IIIA2/déb. IIIB1. N° 67 - Miroir complet, all Cu, os ? Description : il s’agit d’un bone-handled mirror d’après les inventeurs. Dimensions : inconnues. Type : I ? Date : fin HR IIIA2/déb. IIIB1. Bibl. : McDonald et al. 1975 : 77. Fosse 3 Contexte : la fosse 3 est quasiment au centre de la pièce, près de l’extrémité des fosses 1 et 2 (Wilkie in McDonald, Wilkie 1992 : 246) (fig. 47a-b). Elle contenait une épée à poignée en ivoire et rivets plaqués d’or, quatre rasoirs, deux poids, plusieurs vases en bronze, un pommeau en lapis lacedaemonius, ainsi qu’un miroir à manche en ivoire [no 68]. N. Wilkie a avancé l’hypothèse selon laquelle la fosse avait été creusée spécialement pour conserver le trésor de bronzes qu’elle contenait. Aucun reste osseux n’a été signalé. La période de l’HR III A2 est généralement proposée, alors que les vases en bronze et les rasoirs sont datés de l’HR III A1/2, tandis que l’épée en bronze est similaire à des exemplaires de l’HR IIIA1 (e.g. Kilian-Dirlmeier 1993 : 37). Il est probable que ces objets constituaient des héritages au moment de leur enterrement (Matthäus 1980 : 50 ; Wilkie in McDonald, Wilkie 1992 : 260-264) ; la même interprétation s’applique aux sceaux, rattachés à la période HR II (Wilkie in McDonald, Wilkie 1992 : 264-265). Ainsi, il n’est pas impossible que le miroir soit également plus ancien23. N° 68 - Disque et manche. Chora, Musée archéologique, no 1013. Fig. 47c. Description : disque entier, et une partie de la poignée en ivoire est conservée. Deux rivets à tête « convexe ». Sur la photographie est dessinée une plaque rectangulaire. La poignée semble massive et de dimensions inhabituellement larges. Indentation sur le bord du disque à l’endroit où était riveté le manche en ivoire. Dimensions : disque : diam. 160 ; ép. 2. Empreinte de la plaque : L. 39 ; l. 15. Rivets : diam. 3. Décor : aucune donnée n’a été publiée. Type : I-A-1. Date : HR IIIA1/2. Bibl. : McDonald, Wilkie 1992 : fig. 5-29, Pl. 5-55 ; McDonald et al. 1975 : Pl. 18b. PYLOS-EPANO ENGLIANOS Le site du Palais de Nestor est localisé sur la colline Epano Englianos, près de la baie de Navarin, à quelques kilomètres au sud de Chora. Les fouilles y commencèrent en 1952, sous la conduite de C.W. Blegen et de K. Kourouniotis, et se poursuivirent jusqu’en 1966 (Blegen, Rawson 1966). Les résultats furent, chaque année, publiés dans l’AJA.

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De nombreux fragments d’armure ont été trouvés au fond de la chambre, dans les remplissages des fosses 2 et 4 et dans la partie inférieure du mur du stomion, ce qui suggère l’existence d’un repli en temps de guerre. N. Wilkie a suggéré que le dépôt du groupe 3, situé au centre de la chambre et auquel est associé le miroir, y était associé (Wilkie in McDonald, Wilkie 1992 : 264-265).

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DEUXIÈME PARTIE Tholos V, dite « Grave Circle »

Les sépultures en fosse du Grave Circle sont situées sur la propriété Vayenas, à environ 150 m au sud du « Palais de Nestor ». Elles ont été fouillées en 1957 sous la direction de W.D. Taylour. Le Grave Circle fut construit entre les périodes HM III et HR I, jusqu’à tomber en désuétude à l’HR IIIA1 (Davis et al. 1997 : 420-421 ; Murphy 2014 ; 2016 ; Zavadil 2014 : 374-379). Les individus étaient placés dans quatre fosses de tailles variables. Ils comptaient quatre jeunes femmes (19-30), deux femmes âgées (31+), trois jeunes hommes (19-30) et deux adultes âgés (31+). L’analyse des dents révèle que les individus du Grave Circle (et de la Tholos III) ont des niveaux bas de pertes dentaires ante mortem, de caries et d’hypoplasie, ce qui pourrait être révélateur de conditions de vie privilégiées (Schepartz et al. 2009). Contexte : la fosse 2, peut-être la plus récente (HR IIIA1 [Blegen, Rawson 1973 : 149] ; HR IIIA1/B [Zavadil 2014 : 384]), est située au centre de la tholos, dans une fosse peu profonde, orientée nord-sud : à l’intérieur se trouvait le squelette étendu d’un homme jeune dont le crâne était tourné vers le sud et les jambes vers le nord (Angel in Blegen, Rawson 1973). Sur sa poitrine gauche, un crâne humain et quelques os, trop fragmentaires pour déterminer le sexe ou l’âge de l’individu. Les objets trouvés sur ou à côté de la fosse 2 comprenaient un miroir en bronze trouvé près du pelvis [no 69], un petit couteau, une cruche, et une figurine en Phi cylindrique peinte qui se trouvait sur le torse. Une pointe de flèche en chaille (chert) était placée entre les jambes. On mentionne aussi un bol en bronze et un poinçon avec manche en ivoire, une perle en pâte de verre, un plateau de balance à décor de rosettes. Le bras gauche, duquel ne subsistaient que quelques phalanges, reposait sur le bassin ; il est possible que fut ainsi tenu le miroir. N° 69 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 2206. Description : disque fragmenté en plusieurs petits éclats rassemblés et recollés. Deux trous de rivet distants de 17 mm qui indiquent l’emplacement du manche. Une plaque rectangulaire semble avoir été délimitée par une incision sur la photographie publiée. Dimensions : disque : diam. 146 ; ép. 3. Empreinte de la plaque : L. 45. Rivets : diam. 4. Type : I-A-1. Date : HR IIIA1. Bibl. : Blegen, Rawson 1973 : 158, fig. 228, 4 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 142 (8). Tombe K-2 Une sépulture mycénienne a été fouillée par W.D. Taylour et M. Lang en 1958/9 à 3 km au sud du « Palais de Nestor », dans une oliveraie située sur la propriété de J. Kokkevis (Blegen, Rawson 1973 : 227). Contexte : tombe à dromos inachevée avec une chambre rectangulaire en plan. Son contenu est apparu aux fouilleurs comme non perturbé. De multiples groupes céramiques, avec ou sans ossements, ont été relevés par les fouilleurs. Le miroir [no 70] se trouvait dans la seconde moitié est au centre de la tombe, à l’est du groupe céramique I, sans association précise à l’un ou l’autre défunt. La chambre comprenait en tout une inhumation multiple de dix-neuf individus (quatre femmes, sept hommes, un enfant et trois juvéniles). L’utilisation de la tombe est certaine à partir de l’HRIIIA2 et continue à être utilisée après la chute du Palais de Pylos, jusqu’à l’HRIIIC ancien. N° 70 - Disque, all. Cu. Le miroir figure sur le plan, est mentionné dans la description de la structure mais n’est plus repris dans le listing des objets (Blegen, Rawson 1973 : 227, fig. 352, Pl. 74). Aucune description n’est donc disponible. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR IIIA1/B. Bibl. : Blegen, Rawson 1973 : 227 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 142 (10-11). Tombe E-6 Contexte : tombe à l’architecture complexe composée d’un dromos unique conduisant à deux chambres et stomia superposés. Au total, entre dix-neuf et vingt-huit inhumations ont été fouillées ; il a été avancé que la sépulture fut

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rouverte au moins 5 fois depuis sa période d’utlisation initiale (Blegen, Rawson 1973). Un disque de miroir se trouvait dans la partie occidentale de la tombe aux côtés de deux corps (F, G) inhumés dans un laps de temps court. Sépulture F : un disque de miroir [no 71] a été associé à l’enterrement F, estimé comme étant celui d’une femme adulte, qui se trouvait dans la partie occidentale de la tombe. C’est l’inhumation la plus à l’ouest des trois, dont l’individu se trouvait en position étendue avec la tête orientée vers le nord. Le miroir se trouvait derrière le crâne avec trois vases appartenant à l’HR IIIA1, dont deux alabastres. On compte également un fuseau en argile parmi le mobilier. N° 71 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 2203. Description : deux trous de rivet à 13 mm l’un de l’autre, à 7 mm du bord du disque (Blegen, Rawson 1973 : 188). Dimensions : diam. 109. Type : I. Date : HR IIIA. Bibl. : Blegen, Rawson 1973 : 186, 188, fig. 243, 7, 11 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 142 (10-11). Sépulture G : le défunt G était accompagné d’un miroir [no 72]. Il s’agit de la sépulture d’un enfant d’environ 8 ans d’après l’anthropologie, située dans une partie de la tombe où a été mise en évidence une autre inhumation de juvénile (sépulture I). Le miroir se trouvait derrière son crâne, qui était ceint de trois vases datés de l’HR IIIA1/B. Des restes d’ivoire à proximité immédiate du miroir sont probablement les restes d’un manche (Blegen, Rawson 1973 : 186). Un grand nombre de perles en pâte de verre ellipsoïdes et sphériques ont été trouvées le long des côtes. N° 72 - Disque (et plaque ?), all. Cu, ivoire ? Chora, Musée archéologique, no 2202. Description : un trou de rivet à 5 mm du bord, et traces d’un second rivet (Blegen, Rawson 1973 : 188). Des fragments d’ivoire sont mentionnés par les inventeurs, qui correspondraient peut-être aux restes d’une plaque. Dimensions : diam. 115. Type : I. Date : HR IIIA1/B [HR IIIA]. Bibl. : Blegen, Rawson 1973 : 186, 188, fig. 243,11, Pl. 339 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 142 (9). Tombe « du Guerrier Griffon » En 2015 eut lieu la découverte exceptionnelle de la « Tombe du Guerrier Griffon » par l’Université de Cincinnati, sous la direction de J. Davis et S. Stocker. Celle-ci est exceptionnelle autant par son caractère non perturbé que par la richesse du mobilier, mais aussi d par son état de conservation général. Une part infime des objets seulement avait été publiée au moment de la rédaction de ce travail, et le miroir en ivoire au manche sculpté qui accompagnait le défunt n’en fait malheureusement pas partie. Seules une description générale (Davis, Stocker 2016 : 630 sqq.) donnée à l’occasion de la publication des quatre bagues en or (Davis, Stocker 2016), ainsi qu’une étude d’un sceau en agate sculpté (Stocker, Davis 2017) ont été publiées jusqu’à présent24. Contexte : cette sépulture est située à proximité du dromos de la tombe à tholos IV. Il s’agit d’une tombe à fosse rectangulaire construite en pierres et orientée NO-SE. Les murs ont conservé leurs cours de fondation fait de dalles calcaires, ainsi que huit rangées de maçonnerie en moellons de pierres sèches. La tombe était scellée par des dalles. Le défunt, un individu masculin âgé d’environ 30-35 ans avait été inhumé sur son dos en position allongée dans un coffrage de bois. Il possédait une musculature robuste. Il était accompagné d’environ 1500 objets, dont de l’armement offensif et défensif (les restes d’une armure, d’un casque) ainsi que des outils en bronze, un haut de sceptre, sept coupes en argent (dont une avec une anse en or), six peignes, quatre sceaux en or et un miroir à manche en ivoire (Davis, Stocker 2016 : fig. 14) [no 73]. Ce dernier se trouvait le long des jambes du défunt. L’une des bagues en or figure peut-être un miroir tenu par une femme assise sur un siège à quatre pieds, approchée par une autre plus petite, selon une perspective hiérarchique (Davis, Stocker 2016 : 645 sqq., fig. 12 ; Pl. Vc-d). Les objets présentent des affinités avec le matériel typique de la Messénie occidentale, mais aussi de la période mycénienne ancienne et de la Crète néopalatiale. Aucune céramique n’a été retrouvée associée au défunt, ce qui a posé des problèmes initiaux de datation. Un terminus ante quem est néanmoins fourni par des tessons dans le 24

Des mises à jour sont régulièrement publiées sur le site de l’Université de Cincinnati : http://www. griffinwarrior.org/griffinwarrior-burial.html.

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DEUXIÈME PARTIE

remplissage de la sépulture, datés de l’HR IIA/B, ce qui a permis aux inventeurs de proposer un enterrement à une période qui n’est pas plus récente que l’HR II. N° 73 - Miroir complet, all. Cu et ivoire. SN10-00725 Description : système d’attache au moyen de deux rivets. Dimensions : non renseignées. Décor : rosettes. Type : I-B-1. Date : HR II. Bibl. : AReports 2015-2016 : 31 ; Hesperia 85, 2016 : 627-655. TRAGANA-VIGLITSA Le sondage de S. Marinatos de deux tholoi situées sur la colline de Viglitsa en 1955, à mi-chemin entre Chora et Pylos, fait suite aux premières explorations entreprises par A. Skias en 1909 et par K. Kourouniotis, dont la fouille en 1912 fut limitée à la cella sépulcrale, interrompue par le déclenchement de la première guerre balkanique. Les tombes occupent une position dominante offrant une vue imprenable vers l’île de Sphactérie et la baie de Navarin. Leur proximité, de seulement une vingtaine de mètres, a motivé leur fouille simultanée (Marinatos 1955 : 248, Pl. 93β ; Korres 1978 : 265-7 ; Guglielmino 1979 ; Tselios 2013). Tholos 1, fosse du dromos Contexte : un disque de miroir [no 74] a été identifié dans une fosse peu profonde, creusée à une distance de 1,50 m du stomion dans le dromos de la tombe à tholos 1. Dans cette fosse avaient placés une amphore de bronze avec deux anses horizontales et un chaudron tripode (fig. 48b). Pendant l’extraction de l’amphore pour prélever l’ensemble, le fond du vase se fractura ; deux pointes de lances ont été immédiatement récupérées. S. Marinatos a comptabilisé au total treize objets, compressés et déformés, qu’il suppose comme ayant été contenus dans l’amphore (Marinatos 1955 : 248) : deux pointes de lance, un poignard, un couteau, un rasoir, une tasse à deux anses et le miroir. Sous le chaudron tripode se trouvaient une phiale basse de forme cylindrique et deux plateaux de balance. Cette structure est difficile à dater avec précision en raison de l’absence de tesson céramique, alors que S. Marinatos rend compte de la découverte de poteries datées « de l’époque des palais » sans davantage de détails. Selon H. Matthäus, le chaudron tripode appartient au groupe 7, daté temporairement de l’HR IIIA1 (Matthäus 1980). Chronologiquement, la tombe elle-même est en usage à l’HR IIA-IIIA, puis est réutilisée à l’HR IIIC pour deux inhumations dans des fosses rectangulaires. D’après C. Tselios, le chaudron tripode est semblable à des formes typiques de la période HR IIIA (e.g. le chaudron 76 de Dendra ; Tselios 2013 : 41). N° 74 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 2712. Fig. 48a. Description : la patine est brune avec, en surface, des concrétions marquées et des plages blanches au niveau du talon et de la partie supérieure du disque. Plusieurs fissures légères. Deux trous de rivet pour fixer la poignée. Dimensions : diam. 165 ; ép. 4 ; 775 g. Rivets : diam. 3. Type : I-A-3. Date : HR IIIA. Bibl. : Marinatos 1955 : Pl. 93β, 94α (in situ) ; Tselios 2013 : 295, fig. 165 (avec analyses microstructurales). Tholos 2 Contexte : le second disque de miroir [no 75] trouvé sur ce site appartient à la tombe à tholos 2. Il a été révélé dans une fosse maçonnée située le long du mur ouest qui s’appuyait contre une fosse hellénistique – qui ne l’a pour autant pas altéré. Les parois de la fosse étaient droites, revêtues d’une maçonnerie de plaques sèches noircies et durcies par le feu. À une profondeur de 2 m, elle contenait les traces d’activités liées au feu sur une épaisseur de 30 cm (fragments osseux incinérés, charbons de bois) et des objets funéraires répartis en deux masses distinctes. Ces deux ensembles localisent, d’après S. Marinatos, une fosse à incinération pour deux corps, selon lui des jeunes individus âgés de 14-16 ans et probablement féminins. Le miroir accompagnait l’ensemble sud, avec deux petits 25

Il s’agit du numéro d’inventaire donné dans Davis, Stocker 2016.

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vases en argile, quinze perles en pierres semi-précieuses (améthyste, jaspe rouge, cristal de roche), une plaque de verre, une bague en argent, deux conuli en stéatite, deux pointes de flèche en bronze et une en obsidienne. Une datation au XIVe siècle est généralement admise (Weber 1996 : 27 ; pour une discussion chronologique, se référer à Tselios 2013 : 41), soit au cours de l’HR IIIA. N° 75 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique. Description : Deux trous de rivet. Dimensions : diam. 117. Type : I. Date : HR IIIA. Bibl. : BCH 80 (1956) : 285 ; Marinatos 1955 : 253. MYRSINOCHORION-ROUTSI Le lieu-dit στου Ρούτση est localisé au sommet d’une colline qui se dresse approximativement à 1 km au nord-est du site de Myrsinochorion, où était établi un site d’habitat de taille moyenne dont l’importance au sein des dynamiques politiques régionales est par ailleurs sûrement mésestimée (Cosmopoulos, Shelmerdine 2016 : 203-213). Deux tombes voûtées ont été explorées dans les années 1950 par Sp. Marinatos (Pelon 1976). Elles sont de dimensions modestes et datées de l’Helladique récent (tholos 1 et 2). Seule la tholos 2, que les pillards n’avaient pas atteinte, a livré un riche mobilier parmi lequel on dénombre cinq miroirs (fig. 49b). La durée de fréquentation de cette tholos est longue. Elle commença à l’HR IB ou II et se poursuivit jusqu’à l’HR III (Banou 2008 : 44). Contexte : dans la fosse no 2, deux niveaux de comblement ont été perçus à la fouille. Au niveau inférieur reposaient les restes osseux désarticulés de trois ou quatre personnes, avec de nombreux objets dispersés, dont quatre miroirs en bronze [nos 77-80], deux plateaux de balance, une pointe de lance, un chaudron tripode, plusieurs sceaux en pierre et un peigne en ivoire. Le niveau supérieur contenait la moitié supérieure d’un squelette articulé et recouvert de perles en ambre avec, à sa gauche, un miroir [no 77], et une dague en bronze et des rivets en or à proximité. La fosse fut ensuite scellée par trois dalles de couverture sur lesquelles fut retournée, d’après l’inventeur, une amphore de style Palatial datée de l’HR IIA. Les autres éléments caractéristiques de la période HR II sont les dagues cruciformes qui appartiennent au groupe B, et sont également datées de l’HR II (Papadopoulos 1998). L’une des dernière interventions dans la tholos est l’inhumation déposée au centre de la chambre, sur le sol (fig. 49c). Il s’agit d’un individu qui, d’après les fouilleurs, était âgé d’une trentaine d’année. Il était étendu sur son côté droit et paré d’un collier d’ambre autour du cou et de quinze sceaux autour du poignet. Une dizaine d’épées et de couteaux étaient amassées à sa droite, tandis qu’une dizaine de vases ceignaient son corps. On compte aussi deux rasoirs à double tranchant, une pointe de lance. Le miroir [no 76] a été découvert à sa droite. L’ensemble est daté de l’HR IIA, mais plusieurs auteurs situent la manufacture du miroir à l’HR IB (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 ; Rehak, Younger 1998a). N° 76 - Miroir complet, all. Cu, ivoire. Athènes, Musée national, no 8343. Fig. 49a. Description : disquecomplet, restauré avec son manche entier. Trois trous de rivet placés au centre des rosettes formant un triangle. La rosette supérieure conservait encore des restes de peinture bleue. Dimensions : disque : diam. 170 ; ép. 3,5. Plaque : L. 41. Poignée : H. 121. Décor : la plaque circulaire, au contour polylobé et ourlé d’une rangée de perles, est ornée d’une composition végétale symétrique, dont la partie supérieure, centrée, est gravée de trois rosettes simples à douze pétales qui se détachent en léger relief. Les pétales sont répartis autour d’un bouton, cerclé d’une rangée de granules serrées, dans lequel prenait place un rivet. L’ensemble est monté sur un culot encadré de deux arceaux symétriques, droits et détachés, prenant la forme de sépales (palmes). Sous ceux-ci figure une torsade en décrochement bordée d’une baguette. La poignée est gravée de droites axiales et parallèles. Type : I-B-2. Date : HR IB-IIA [HR IIA].

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Poursat 1977a : 48. Il est possible que la couleur obtenue ait été réalisée à partir de cuivre, voire de bleu égyptien, agent dont l’utilisation est attestée dans la coloration de l’ivoire (Phillips 2008, II : 95, note 428). Ce pigment était importé sous forme de barres brutes (Phillips 2008, II : 95).

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Bibl. : Courbin, Daux 1957 : 558-559, 561, fig. 15a (in situ), 30 ; Marinatos 1957b : 543, Pl. 24-26 ; Marinatos, Hirmer 1960 : Pl. 222 ; Sakellarakis 1971 : 48 (18) ; Poursat 1977a : 48 ; Poursat 1977b : 138-139, Pl. XLI411 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 154 (7), Pl. 52. N° 77 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 662. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR IIA. Bibl. : Marinatos 1957a : 558-559, 561, fig. 15a (in situ), 17 ; Tselios 2013 : 296-297 (non illustré). N° 78 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 663. Fig. 50. Description : miroir incomplet en forme de disque, soudé à partir de plusieurs pièces et terminé. Il comporte deux trous en périphérie pour la prise en main de la poignée. La surface présente des fissures et des éruptions et est couverte par une variété de produits de corrosion (Tselios 2013 : 297). Dimensions : diam. 170 ; ép. 4. 306 g. Rivets : diam. 2. Type : I. Date : HR IIA. Bibl. : Marinatos 1957a : 558-559, 561, fig. 15a, 17 ; Tselios 2013 : 296-297, fig. 166α. N° 79 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 664. Fig. 51. Description : incomplet, recollé à partir de plusieurs fragments et complété à la résine. Deux trous en périphérie pour la prise en main de la poignée. La surface présente des fissures et est recouverte de divers produits d’érosion. Dimensions : diam. 102 ; ép. 4. 88 g. Rivets : diam. 4. Type : I. Date : HR IIA. Bibl. : Tselios 2013 : fig. 167α. N° 80 - Disque, all. Cu. Chora, Musée archéologique, no 2738. Fig. 52. Description : incomplet et recollé à partir de plusieurs fragments. Deux rivets semblent conservés en place. La plaque disparue est visible en négatif, de forme rectangulaire. Dimensions : disque : diam. 170 ; ép. 4. Poids : 250 g. Empreinte de la plaque : L. 52,3. Rivets : diam. 4. Type : I-A-1. Date : HR IIA [HR IIA/IIIA ?]. Bibl. : Blegen, Rawson 1973 : 186, 188, fig. 243, 11, Pl. 339 ; Tselios 2013 : fig. 168α. CRÈTE CENTRALE AGIA TRIADA « Tombe dans l’Ancienne Maison », pièce centre-orientale L’importance du site, sa position dominante sur les pentes d’une basse colline en bordure occidentale de la plaine de Messara, proche du site de Phaistos qui n’est guère qu’à 3 km, ont été mises en évidence par les fouilles menées par l’École italienne d’Athènes. Un fragment de disque de bronze [no 81] a été découvert dans la tombe no 5, aussi connue sous les noms de Tombe adatte entro un’antica casa et Tomba degli ori, ou plus récemment dite H. Triada-settore Nord-Est, fouillée en 1903 par R. Paribeni (Paribeni 1905) puis en 1989 par V. La Rosa (La Rosa 1992-1993 : 121128). La stratigraphie a été réétudiée par N. Cucuzza (Cucuzza 2002 : 160-165), par J. Phillips (Phillips 2008, II : 18-19) et très récemment par L. Girella (2020). V. La Rosa a démontré que cet emplacement fut occupé au Minoen Ancien (présence de matériels de Pyrgos et d’Agios Onouphrios dans les pièces 2 et 5), c’est-à-dire bien avant la construction de l’édifice, qui doit avoir eu lieu au cours du MR IA-B (La Rosa 1992-1993 : 131 ; Girella 2020 : 256). Comme son premier surnom l’a suggéré, sa destination première n’était certainement pas funéraire ; ce n’est que dans un second temps que l’espace est réinvesti comme lieu de dépôts secondaires (La Rosa 1992-1993 : 128, 170).

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Contexte : localisée à quelques 27 m au sud de la tholos B, la « tombe » fut construite sur un niveau de terrassement artificiel, la ligne de mur sud parallèle au coteau. La majeure partie du corps méridional du bâtiment fut détruite sous l’effet de l’érosion des pentes, néanmoins les pans de murs subsistants sont suffisants pour restituer un plan d’ensemble rectangulaire (Long 1949 : Pl. 20 ; Soles 1992 : 120). Les lignes de mur intérieures, mal préservées, permettent de restituer une subdivision de l’espace en cinq cellules (La Rosa 1992-1993 : ibid.). La première pièce orientale (ou pièce 1)27 comporte les bases en pierre de deux piliers in situ, supports probables d’une toiture, dans l’hypothèse d’une cour intérieure abritée (Long 1959 : 62) ou d’un étage. Dans cette pièce, le remplissage jusqu’à 0,50 m au-dessus du niveau de sol était stérile (Paribeni 1905 : col. 724) et seul un vase en argile a été retrouvé à 0,80-1 m, daté du MA II (Soles 1992 : 122). Dans la couche de destruction immédiatement postérieure étaient mêlés les débris d’un étage ainsi que des restes osseux désarticulés, accompagnés de nombreux objets dont un scarabée gravé au nom de la reine Tiyi, épouse d’Amenophis III (Paribeni 1905 : col. 735, fig. 33 ; La Rosa 19921993 ; 2000 : 86 ; Phillips 2008, II : 19 [18], 299) qui fournit un terminus post quem28. À l’emplacement noté « A » sur le plan (Paribeni 1905 : col. 719-720, fig. 22), dans la pièce 3, la couche la plus profonde, à 0,30 m, a livré un vase en forme d’oiseau daté du MA II (Soles 1992 : 122) ou du MM I (Long 1959 : 61), ainsi qu’un anneau en or plaqué (Paribeni 1905 : col. 755). La couche suivante, à 0,50 m, contenait des frammenti di un piccolo disco sottile di bronzo, probabilmente uno specchio [no 81] (Paribeni 1905 : col. 753) et un bol en pierre (probablement MA ; Long 1959 : 62). Enfin, à 1,15 m du sol rocheux, ont été trouvés des ossements accompagnés d’un mobilier riche composé d’un sphinx en stéatite noire, d’importation hittite ou anatolienne/mésopotamienne daté des XVIe-XVe siècles (Lambrou-Phillipson 1990 : 195 [28], Pl. 82), d’un fragment de taureau en bronze, de deux poignards (l’un est daté du MA II ; Soles 1992 : 123, AT 5-4), d’une parure capillaire, et de fragments de figurines en argile (Paribeni 1905 : col. 747 sqq.). Une hypothèse récente a proposé de voir la présence d’ossements et d’un mobilier riche à cet endroit comme le résultat de l’exhumation du défunt de la « Tombe au Sarcophage Peint » qui se trouve à proximité, suite à sa profanation (La Rosa 2000 ; Girella 2020). Cette opinion a été réfutée par D. Puglisi (2003 : 185-188). N° 81 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique. Aucune description ni illustration n’ont été publiées. Type : IV. Date : MR IIIA ? Bibl. : Paribeni 1905 : 754 ; Platon 1954 : 455-456 ; Long 1959 : 61-65 ; Soles 1992 : 120. KAMILARI-GRIGORI KORYPHI En 1959, une équipe italienne, sous la direction de D. Levi, a procédé à la fouille d’une tholos voûtée en encorbellement jouxtée d’annexes (la tholos I ou A) sur une hauteur au lieu-dit Grigori Koryphi, près du village moderne de Kamilari, située à une distance d’environ 1,9 km au nord-est d’Agia Triada (Levi 1961-62 : 7-8). Cette position offrait une grande visibilité sur la mer de Libye, et en direction de Kommos où était située la Porte de Phaistos, à environ 3 km. Contexte : le corpus céramique indique une durée d’occupation longue, continue et progressive, du MM IB au MR IIIA2 ; cette dernière phase vit par ailleurs l’installation de deux larnakes près du stomion29 auxquelles avaient été associés deux sceaux, des ornements en or, ainsi qu’un disque de miroir en bronze [no 82]. Le miroir faisait 27 28

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Nous reprenons ici la numérotation des pièces établie par V. La Rosa. Il présente la titulature ḥm.t n(y)-sw.t, l’épouse royale qui est la plus courante en ce qui concerne les scarabées commémoratifs et les objets portés (bagues, etc.). C’est aussi l’un des deux titres qui a le plus longtemps accompagné la reine, depuis le début jusqu’à la fin du règne d’Amenophis III, voire même après sa mort. Le mariage, lui, est attesté dès l’an II du règne de pharaon (Duhard 2016 : 109-110, 202-203, 565 spéc.) qui est daté de 1391/1390 à 1353/1352 (correspondant au MR IIIA1). J.S. Soles rappelle toutefois, à juste titre, que le scarabée d’Agia Triada a pu être acheminé en Crète à une époque différée, et propose de le considérer comme un héritage au regard de contextes similaires auxquels ces exotica sont attribués ailleurs (Soles 1992 : 124). Pour conclure, J. Phillips propose de l’associer au MR IIIA2 (Phillips 2008, II : 19) bien qu’une récente synchronisation entre le MR III A1 et le règne d’Amenophis ait été suggérée récemment (Brandl et al. 2013). Ceci pourrait indiquer soit un danger d’effondrement de la coupole, soit un effondrement partiel (Cucuzza 2002 : 138).

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partie d’un ensemble d’artefacts qui étaient regroupés entre la porte et le centre de la tholos, dans le secteur nord (Levi 1961-1962 : 26). Un autre disque de miroir, publié récemment à la suite du réexamen des collections du musée d’Héraklion, provient de la chambre principale sans précision supplémentaire [no 83] (Girella, Caloi 2019). La vingtaine de poteries associées est datée du MR III A1/A2 (Cucuzza 2002 : 137). N° 82 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no F 2961. Description : seuls 50 % conservés, en très mauvais état, recollé et restauré. Deux trous de rivet. Dimensions : diam. 148 ; ép. 5. Type : I. Date : MR IIIA1-A2. Bibl. : Levi 1961-1962 : 102, fig. 147 ; Cucuzza 2002 : 137-139, fig. 4, 17 ; Girella, Caloi 2019 : 530, 532 (B19), fig. II.12.2, Pl. LXXV. N° 83 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no F 2962. Découvert avec le no 82 et édité à l’occasion de la nouvelle publication définitive des fouilles italiennes anciennes. Description : seuls ¾ conservés. Deux trous de rivet. Dimensions : diam. 148 ; ép. 5. Type : I. Date : MR IIIA1-A2. Bibl. : Girella, Caloi 2019 : 530, 532 (B20), fig. II.12.2, Pl. LXXV. KALYVIA Le cimetière de Kalyvia, découvert et fouillé dans l’urgence par une équipe gréco-italienne en 1901-1902, se trouve à proximité du village du même nom, installé sur les pentes d’une colline dont le pied est baigné par le fleuve Ieropotamos. Il est éloigné de moins de 2 km environ du centre d’habitat de Phaistos, dans un secteur qui concentre notamment les sites funéraires de Agia Triada [no 81], de Kamilari [nos 82-83] et de Mires [nos 92-93], près de Goudies. Ce sont au total treize tombes à chambre avec dromos d’accès ainsi qu’une tombe à fosse qui ont été explorées, surnommées les Tombe dei Nobili en raison du mobilier funéraire qu’elles renfermaient. Relativement riche, celui-ci comprenait notamment six éléments de miroir publiés par les fouilleurs (Savignoni 1904 : col. 540). Le cimetière est utilisé entre le MR IIIA1 et le début du MR IIIA2 (Girella 2020 : 260). Tombe 4 Contexte : il s’agit d’une tombe à fosse de plan ellipsoïdal fermée par cinq dalles en pierre qui contenait un squelette en mauvais état circondato dai […] oggetti. Aucune indication n’est donnée quant à l’emplacement exact des objets. Le mobilier comprend de nombreux éléments de parure en matériaux variés (une centaine de perles en matériaux variés, des bagues en or émaillées, etc.), un grand vase en bronze ainsi que trois disques de miroir [nos 84-86]. Seule une lampe a été trouvée en dehors de la fosse. Cet assemblage a conduit les fouilleurs à estimer le caractère féminin de cet ensemble (Savignoni 1904 : col. 531). Le corpus céramique indique une durée d’utilisation du MR IIIA1 au début du MR IIIA2 (Kanta 1980 : 99 ; Cucuzza 2002 : 135). N° 84 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 682. Description : deux trous de rivet. Dimensions : diam. 160 ; ép. inf. à 1. Type : I. Date : MR ΙΙΙΑ1-IIIA2. Bibl. : Savignoni 1904 : col. 540 (12b) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 139 (39). N° 85 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 683. Description : deux trous de rivet. Dimensions : diam. 182 ; ép. 3. Type : I. Date : MR ΙΙΙΑ1-IIIA2. Bibl. : Savignoni 1904 : col. 540 (12c) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 139 (40).

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N° 86 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 684. Description : deux trous de rivet. Dimensions : diam. 170. Type : IV. Date : MR ΙΙΙΑ1-IIIA2. Bibl. : Savignoni 1904 : col. 540 (12d) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140 (41). Tombe 6 Contexte : dans la publication, seule une énumération des pièces du mobilier découvert est donnée, sans aucune indication sur leur emplacement. On compte un disque de miroir en bronze [no 87], un vase zoomorphe, deux vases en pierre, plusieurs éléments en ivoire indistinguables, des éléments de joaillerie, attribués au MR ΙΙΙΑ1IIIA2 (Cucuzza 2002 : 135). Les ossements de trois individus ont été retrouvés (Savignoni 1904 : col. 532). N° 87 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 685. Description : l’inventeur cite un piccolo specchio di bronzo, à deux trous de rivet. Dimensions : diam. 121 ; ép. 2. Type : I. Date : MR ΙΙΙΑ1-IIIA2. Bibl. : Savignoni 1904 : col. 540 (12a) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 139 (41). Tombe 8 Contexte : Il s’agit d’une tombe à inhumations multiples où ont été découvertes deux fosses, dont l’une semble avoir contenu une incinération partielle (Savignoni 1904 : col. 533 ; Cucuzza 2002 : 135). Le miroir [no 89] accompagnait une sépulture individuelle en fosse aux côtés d’un assemblage entièrement en bronze : dans un chaudron avaient été entassés une cruche, un vase à bec qui contenait un second vase à bec plus petit, et deux rasoirs. Une jarre piriforme matérialise un service à boire conçu spécifiquement pour les élites, et indique un lien particulier avec d’autres sépultures cnossiennes (Girella 2020 : 266). On a suggéré que cette sépulture était masculine (Girella 2020 : 264) et appartenait au MR ΙΙΙΑ1-IIIA2 (Cucuzza 2002 : 135). Une poignée de miroir est également associée à cette structure [no 88]. N° 88 - Manche et fragment de poignée, ivoire. Héraklion, Musée archéologique, no 1. Description : présence d’une fente d’insertion pour enchâsser le disque (ép. 2 ; Savignoni 1904 : 550). Deux trous de rivet. Dimensions : L. 50 ; l. 35 ; ép. 14. Décor : rosettes et plaque festonnée. Type : I-A-1. Date : MR ΙΙΙΑ1-IIIA2. Bibl. : Savignoni 1904 : 546 (12), fig. 31 ; Schäfer 1958 : 79, fig. 4 ; Poursat 1977a : 19 (17), 20, 165, Pl. XI4. N° 89 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 691. Description : disque entier avec deux rivets en bronze conservés en place, soudés par la corrosion. Très oxydé. Empreinte de la plaque rectangulaire. Dimensions : disque : diam. 120 ; ép. 2. Empreinte de la plaque : L. 42,6. Rivets : diam. 1,5. Type : I-A-1. Date : MR IIIA1-IIIA2. Bibl. : Savignoni 1904 : 533, 540 (11), fig. 24 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140 (44), Pl. 36. Tombe 11 Contexte : sur le côté septentrional de la chambre se trouvait une fosse rectangulaire scellée par des dalles de pierres, dans laquelle reposait un squelette (Savignoni 1904 : col. 534). La fosse a livré des perles en or et en pierre, un petit miroir en bronze [no 90], un couteau et une bague en or gravée, séparés des ossements par une couche de terre (Girella 2020). L’ensemble est attribué au MR ΙΙΙΑ1-MR IIIA2 (Cucuzza 2002 : 135).

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N° 90 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 686. Description : seule la moitié est conservée en trois fragments. Dimensions : diam. 160. Type : IV. Date : MR ΙΙΙΑ1-IIIA2. Bibl. : Savignoni 1904 : 534, 540 (12e) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140 (43). Tou Phygiote to Aloni Contexte : en 1902, on mentionne la découverte de tombes à chambre au lieu-dit στου Φυγιώτη το αλώνι, à proximité de Kalyvia (Gerola, Pigorini 1902 : 318 ; Xanthoudides 1905 : 20). La localisation précise n’est pas claire. Il semble qu’il soit situé à plus ou moins 2 km à l’est de Agios Onouphrios (Watrous et al. 2004 ; Eaby 2007 : 141). On mentionne la découverte d’un disque de miroir [no 91], d’armes, de vases, de sceaux, de perles en or et en pâte de verre, de bagues en bronze. N° 91 - Disque, all. Cu. [Héraklion, Musée archéologique ?] Aucune description disponible. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR. Bibl. : Gerola, Pigorini 1902. GOUDIES Tombe 4 Une tombe à chambre, bouleversée à une époque indéterminée, a été ouverte en 1968 près du village de Mires, dans le champ de C. Spiridakis, à moins de 2 km de Kalyvia. Elle faisait sans doute partie d’une nécropole plus étendue au vu des découvertes postérieures à caractère funéraire (Cucuzza 2002 : 139 ; Girella 2020 : 260). Contexte : un dromos menait à une chambre funéraire qui contenait deux larnakes (A, B) en forme de coffre. La larnax B se trouvait dans la partie est de la tombe, au centre (Laviosa 1970 : 101). Dans celle-ci a été découvert un miroir [no 92], apposé obliquement contre la paroi est de la caisse et, dans l’angle sud-est, une petite amphore à bec datée du début du MR III (Laviosa 1970 : 111-112) (fig. 53a). Un sceau en cornaline, de nombreuses perles en pâte de verre bleue, en ambre et en os, ainsi qu’un groupe de fragments d’anneaux et de petites spirales en bronze ont également été trouvés lors du tamisage de la terre contenue dans le sarcophage. L’auteur n’exclut pas la possibilité que ce matériel ait appartenu à un dépôt postérieur à celui du coffre (Laviosa 1970 : 101). Sous le sarcophage, dans une petite dépression à 15 cm sous le niveau de sol, ont été découvertes plusieurs poteries dont deux petites cruches à bec (MR IIIA), une coupe à corps globulaire (MR IIIA) et une coupelle tronconique (antérieure au MR IIIB). Cet ensemble aurait appartenu au sarcophage A et aurait été dégagé au moment de l’installation du sarcophage B. Au nord du sarcophage, sur le sol, ont été trouvées une cruche au corps globulaire à bec oblique (MR IIIA1) et deux petites cruches (MR IIIA1/A2) (Laviosa 1970 : 113-116). L’ensemble compris à l’intérieur de la larnax B est daté du MR IIIA1-A2 (Laviosa 1970 : 116-118 ; Kanta 1980 : 113). N° 92 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 3084 (anciennement 6091). Fig. 53b-g. Description : brisure du talon, fendillement d’un rivet de part en part ; au revers, dans une lacune circulaire a été posé un mastic de colmatage noir. Patine noire sur les deux faces dont le petit écaillage au revers laisse entrevoir une couche inférieure vert-de-gris. Traces de colle. Deux perforations, l’une de 2,5 mm – presque totalement obturée – et l’autre de 4 mm – sans doute dilatée par la corrosion –, placées à 7 mm du bord. Il est possible qu’à ce miroir appartienne un fragment de manche en os (Héraklion, Musée archéologique, inv. no 6091b). Dimensions : diam. 138 ; ép. 2 ; 170.2 g. Type : I-A-3. Date : MR IIIA1-A2. Bibl. : Laviosa 1970 : 111-112, fig. 20 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 138 (35).

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MIRES En 1939, des ouvriers en charge de la construction d’un dépôt à l’entrée du village de Mires, situé à 4 km à l’est de Phaistos, ont détruit un certain nombre de tombes qui contenaient au moins cinq larnakes, de la céramique commune et un disque de miroir [no 93]. Une frise de nautiles stylisés orne l’un des sarcophages restaurés, datable du MR IIIA2 (Laviosa 1970 : 99-100, note 1 ; Kanta 1980 : 89). Contexte : non publié. N° 93 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR IIIA2. Bibl. : Kanta 1980 : 89 ; Löwe 1996 : 239-240, 705 (non illustré). AGIOS MYRON Un disque de miroir [no 94] est signalé par A. Papaefthymiou-Papanthimou (1979 : 138, no 35) comme ayant été découvert en 1940 au lieu-dit Agios Myron, dans une tombe à chambre quadrangulaire qui accueillait quatre larnakes. Deux comptes rendus signalent en effet la découverte d’une sépulture à cet endroit mais ne font pas mention du miroir (Platon 1941 : 269 ; Wagner 1942 : 197). Contexte : non publié. N° 94 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique. Ni le contexte, ni l’objet n’ont été décrits. Dimensions : diam. 138. Type : IV. Date : MR IIIA ? Bibl. : AA 1942 : 197 sqq. ; Platon 1941 : 269 ; Kanta 1980 : 15 sqq. ; Leekley, Noyes 1976 : 78 ; PapaefthymiouPapanthimou 1979 : 138 (35). AGIOS SYLLAS Onze tombes datées du MR IIIA-B ont été découvertes au cours du labour d’un terrain privé à Agios Syllas, aulieu-dit Χαμαμουτζή, situé à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau au sud-ouest de Cnossos, non loin d’Archanes. Les fouilles ont eu lieu en 1978 sous la responsabilité de A. Ioannidou Karetsou et n’ont fait l’objet que d’un rapport préliminaire (Ioannidou Karetsou 1985 : 352-353). Contexte : un disque de miroir [no 95] provient de la tombe à chambre Bêta qui contenait une sépulture simple non perturbée. Le squelette gisait le long du mur oriental de la tombe, dans une position contractée. Entre les os du crâne ont été recueillis les éléments d’une parure de cou en bronze et en verre blanc. À côté de l’entrée de la tombe, sur la gauche, a été retrouvée une phiale en bronze (Ioannidou Karetsou 1985 : Pl. 180α ; Löwe 1996 : 171 [352]). La position du miroir n’est pas mentionnée. N° 95 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 4470. Description : disque entier. Corrosion uniforme noirâtre. Deux trous de rivet désaxés. Le disque semble coupé à l’endroit de la plaque. Dimensions : diam. 140. Type : I-A-2 ? Date : MR IIIA2. Bibl. : Ioannidou Karetsou 1985 : 352-353.

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DEUXIÈME PARTIE ARCHANES-PHOURNI

Au pied du mont Iouchtas, la ville moderne d’Epano Archanes recouvre un site d’habitat minoen aux limites non encore fixées, mais dont l’étendue, par l’espacement des vestiges mis au jour, fut certainement très importante (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1991 ; 1992 ; 1997). Le cimetière, situé sur la colline de Phourni au nord-ouest du village, a été exploré à partir de 1965 par I. Sakellarakis et E. Sapouna-Sakellaraki. Les fouilles ont continué en 1971, 1972 ainsi qu’en 1975. Le cimetière témoigne d’une période d’utilisation longue, de plus d’un millénaire, depuis le MA IIA (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 155). Au début du MR IIIA2 commencèrent la construction et l’utilisation de trois monuments : les tholoi Alpha et Delta, ainsi que l’« Enclos Funéraire mycénien », tandis que les tholoi Bêta et Zêta étaient réutilisées (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 151, 168). Tholos Alpha Contexte : la tholos Alpha, voûtée en encorbellement, est composée d’une chambre principale entièrement pillée et d’une chambre latérale localisée par les fouilleurs grâce aux restes sacrificiels faisant face au mur de blocage (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 165, fig. 119). Préservée des fouilles clandestines, elle contenait les vestiges d’une inhumation individuelle en larnax décorée dans un style MR IIIA2 et scellée au plâtre (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 479-481, fig. 465-466). Les restes osseux étaient en trop mauvais état pour une estimation anthropologique, bien que les fouilleurs y aient vu la sépulture d’une femme d’après la composition du mobilier (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 168). Le ou la défunt(e) était richement paré(e) de colliers30, de perles, d’appliques et de bijoux en or (sceaux, parure capillaire) et accompagné(e) de fusaïoles. Entre la paroi du fond (le mur sud) et la larnax, en partie sous celle-ci, se trouvait le disque de miroir au manche d’ivoire « probablement jeté derrière le sarcophage » (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 165, dessin 39, 167, fig. 121, 168) [no 96] (fig. 54). Un outil en bronze à manche en ivoire, trois petits récipients en bronze (une lampe, une coupe et un vase à anse verticale) et des éléments de marqueterie en ivoire (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 167-8) proviennent également d’en dessous du sarcophage. Dans l’angle sud-est avaient été empilés neuf vases en bronze. La poterie, bien qu’initialement reliée à la phase MR IIIA1 par les fouilleurs (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 451-452), est plutôt représentative du MR IIIA2 en raison de la présence de coupes à champagne31. N° 96 - Disque et plaque, all. Cu et ivoire. Héraklion, Musée archéologique, no 2864. Fig. 55. Description : restauration énergique et invasive. Le motif figuré sur le manche, visible et dessiné dans la publication originelle (Sakellarakis 1968a ; Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997), n’est plus discernable aujourd’hui. On remarque encore seulement les incisions du pelage sur la face A et le train arrière de l’animal sur la face B. Le manche en ivoire a été à un moment de l’histoire de l’objet, durant sa conservation, dissocié du disque, fragmenté en morceaux et reconstitué lors de sa conservation (comm. pers. E. Tziraki). Les deux plaques présentent un léger décalage de 4 mm, qui semble être survenu postérieurement en raison de l’empreinte conservée sur le disque. Il est très vraisemblable que l’objet ait comporté un système de fixation à double rivets. Dimensions : disque : diam. 205 ; ép. 1 ; 374,3 g. Plaque : face a : l. max. 61; l. min. 59 ; ép. min. 13 ; ép. max. 15 ; face b : l. max 53; l. min 51. Poignée : ép. 23/24 ; L. conservée 47. Décor : thème de la vache allaitant son veau, bas de la plaque festonné. Type : I-A-1. Date : MR IIIA1-2. Bibl. : Sakellarakis 1968a : Pl. II-IV ; 1968b ; Poursat 1977a : 18 (14) ; Poursat 1977b : Pl. VI1 ; PapaefthymiouPapanthimou 1979 : 139 (38) ; Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : fig. 631 ; Loughlin 2000 : 73-75, Pl. I (5).

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L’une des perles en or, en forme de bleuet, est très probablement d’origine égyptienne (milieu XVIIIe dynastie). Il s’agit du seul exemplaire crétois découvert à ce jour (Phillips 2008, II : 38-39). Hallager 1997 : 30 ; Hatzaki 2007a : 234, tabl. 6.3 ; contra Sakellaris, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 451-452, fig. 432.

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

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Tholos Delta Contexte : cet édifice (appelé également bâtiment 15), fouillé en 1975, abritait un squelette en bon état de conservation qui reposait sur un brancard en bois (Sakellarakis 1975 ; Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 185). Le sujet avait été paré d’un tour-de-tête composé de trente-sept plaques en or gravées de doubles nautiles, de trois colliers composés de cinquante perles de matières précieuses et semi-précieuses diverses (cornaline, cristal de roche), et d’une pièce de tissu sur laquelle avaient été cousues des appliques en or (fig. 56). On compte également un sceau lenticulaire en jaspe. Un miroir [no 97] était tenu de la main gauche du défunt et placé exactement face à son visage (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997, fig. 137, dessin 46). Fait intéressant, un couteau-rasoir a été retrouvé dans une large pyxide en argile, déposée sur le côté du sujet. Il s’agit, d’après les fouilleurs, d’un individu féminin (Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 186). La pyxide est de style MR IIIA2 (Sapouna-Sakellaraki 1990 : 81, fig. 25 ; Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 186, fig. 138 ; Langohr 2017 : 66). N° 97 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 4191. Fig. 57. Description : disque entier, trois perforations disposées en triangle ; deux perforations adjacentes dans un axe longitudinal de 4 mm de diamètre dont l’une est obstruée par la corrosion ; une usure est visible sur le bord des perforations ; la troisième perforation, médiane, est de 2 mm de diamètre. Sur les deux faces, une différence de patine autour de l’emplacement de l’emmanchement indique les limites de la plaque, de forme rectangulaire. Dimensions : diam. 150 ; ép. 3 ; 501.1 g. Empreinte de la plaque : L. : 57, l. : 36. Dimensions identiques sur les deux faces. Type : I-A-3 [I-A-1 ?]. Date : MR IIIA2. Bibl. : Sakellarakis 1975 : 260, Pl. 229b ; Orlandos 1976 : 165, fig. 167 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 139 (37) ; Sakellarakis, Sapouna-Sakellaraki 1997 : 185-186, fig. 137 ; Paschalidis 2012 : 553. AIRE DE CNOSSOS ISOPATA Le plateau d’Isopata est implanté sur une ligne de crête s’étirant dans un axe linéaire depuis le palais, qui se trouve à environ 5 km au sud, dominant la vallée du Karaitos en rive droite, jusqu’à la ville portuaire moderne de Poros (Hood, Smyth 1981 : 24 [1]). Le site est connu depuis les fouilles entreprises par Sir A. Evans en 1904 suite à la découverte fortuite de traces d’aménagements matérialisés par des blocs de calcaire taillés, qui menèrent à l’exploration de deux structures funéraires, la « Tombe Royale » et une tombe à chambre datée du MR II qui lui est immédiatement attenante au sud. À quelques centaines de mètres au nord furent localisées huit tombes supplémentaires, fouillées par D. Mackenzie en 1909 (tombes 1 et 1A) et en 1910 (tombes 2 à 7) et publiées par Sir A. Evans (Evans 1906). Les notes de terrain, mises en relation avec le matériel entreposé aux Musées d’Héraklion et de Cnossos, ont été publiées par L. Preston (2007). Parmi l’instrumentum recueilli sur le site d’Isopata se trouvent trois disques de miroir [nos 98-100] ainsi qu’un troisième objet non identifié avec certitude [no 101]. Tombe 1 Contexte : un disque ayant conservé une partie de sa plaque en ivoire a été mis au jour dans la tombe à chambre no 1 dite « Tombe Royale » (Evans 1903-1904 : 5-6 ; 1906 : 136-172 ; Evans 1935 : 771-776). Le plan consiste en trois aires : une rampe conduit à un vestibule pourvu de deux niches dans chaque mur qui précède la chambre funéraire proprement dite, rectangulaire, où avait été aménagée dans l’angle nord-est une tombe à ciste en fosse. Construite au début du MR IA et fréquentée jusqu’au MR IIIC (Popham 1965 : 333 (33) ; Driessen, Macdonald 1997 : 170), pillée en partie avant les fouilles, la tombe a ensuite été détruite plus tard durant la Seconde Guerre Mondiale. Le miroir [no 98] a été découvert dans la masse tumulaire belonging apparently to two earlier interments, occurred on or near the floor of the principal chamber over an area extending from its centre towards the south wall au sein duquel il reposait near the centre of this area (Evans 1906 : 142). Le mobilier était abondant, et comprenait entre autres une épée à pommeau en cristal de roche, quatorze sceaux (MR I-II), une paire de pinces à épiler (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 229 [7]), vingt vases en pierre dont dix en albâtre égyptien, de nombreux éléments de parure dont une épingle en or MM III-MR I et des perles en lapis-lazuli. La plus grande concentration d’objets égyptiens provient par ailleurs

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DEUXIÈME PARTIE

de cette sépulture (Phillips 2008, II : 129). La poterie correspond aux styles MR II-IIIA1, le restant du matériel appartenant au MR I-IIIA2. Le miroir a été daté entre 1450-1370 (Preston 2007 : 257). N° 98 - Disque et manche, all. Cu et ivoire. Héraklion, Musée archéologique, no X 1151. Fig. 58. Description : disque entier, percé de deux trous de 3 mm de diamètre. Le droit est couvert d’une couche granuleuse vert sombre, plus violacée dans la moitié supérieure, avec quelques taches vert-de-gris à proximité de la plaque en ivoire. Au revers, la patine est plus fine et violacée, avec un écart colorimétrique net dans la région des trous de fixation où elle est vert-de-gris. On remarque une corrosion différentielle dessinant un arc de cercle, qui correspond à l’empreinte de la plaque. Une paire de trous intermédiaires supplémentaires alignés, parallèles et sous les premiers, d’un calibre plus mince (1,5 mm) dont l’un est entièrement obturé, doivent appartenir à une intervention ultérieure sur l’objet. L’intérieur des trous présente des traces de filetage. Une fissure en arc-de-cercle est visible sur le talon, autour du numéro d’inventaire. Dimensions : diam. 220 ; ép. max. 6 ; ép. min. 3 ; 920 g. Description (manche) : manche en ivoire patiné brunâtre très endommagé dont le craquellement de la surface, par endroits, laisse transparaître la blancheur primitive ; incomplet et recollé. Plaque et manche forment un tout. L’ensemble a été réassemblé au revers, ce qui indique un assemblage bipartite à l’origine. Il semble que le manche ait été décalé de cette façon au cours de la restauration, peut-être par confusion entre la paire de rivets inférieure et la paire supérieure. Coloration de l’ivoire autour d’un trou de rivet. Restes de colle durcis sur le manche. Dimensions : L. 53 ; l. 38 ; ép. 21. Rivets : diam. 3. Empreinte : L. 59.6. Décor : indiscernable. Type : I-B-1. Date : MR II-IIIA2 [MR II]. Bibl. : Evans 1906 : 155 (36), fig. 123, Pl. XCVIII ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 135 (17). Tombe 3 Contexte : les fouilleurs insistent sur le caractère désordonné qui entoure le contexte du disque de miroir (no 99) provenant de la tombe no 3, dite Tombe du Massier (Mace-Bearer tomb), pillée anciennement et sévèrement affectée par l’érosion. Dans l’angle sud-ouest32 se trouvait un ensemble d’objets comprenant de l’armement (une épée, deux couteaux, un fer de lance, une pointe de flèche), une tête de sceptre ou de massue, un sceau en sardoine, un sceau en cristal, des éléments de parure en verre, ainsi qu’un grand alabastre. E. Hatzaki, par comparaison stylistique avec le dépôt stratifié du groupe du Secteur Sud de la Maison Inexplorée, propose de dater l’ensemble céramique au MR II (Hatzaki 2007a : 202), alors que P. Warren et V. Hankey avaient auparavant proposé une date plus récente (MR IIIA1 ; Warren, Hankey 1989). Remarque : L. Preston a identifié au sein de la boite 1673 du Musée stratigraphique de Cnossos un objet pouvant être associé au disque de miroir de cette tombe. Elle précise néanmoins que cette hypothèse demeure incertaine puisque d’un côté le musée ne possède pas de miroir attribué à cette tombe, et de l’autre les dimensions du miroir ne sont pas précisées par Evans (Evans 1914 : 15 ; Preston 2007 : 273) ni par D. Mackenzie dans le carnet de fouilles (1910 [Mackenzie n.p.] ; Preston 2007 : 273), ce qui ne permet pas d’identification définitive. N° 99 - Disque, all. Cu, bois. Cnossos, Musée stratigraphique, box 1673 (sans no d’inv.). Description : disque incomplet ; un fragment triangulaire en périphérie du corps central manque, ainsi qu’un fragment autour du système de fixation. Percé en l’état de trois trous disposés en triangle, à perforation conique ; la fixation ou la corrosion a ouvert le trou le plus proche du périmètre. Dans les perforations des restes de bois ont été constatés au cours du processus de conservation de l’objet (Preston 2007 : 273) et à nouveau lors de notre étude (cheville en bois, goujon ?). Une mince couche de terre recouvre le droit. Dimensions : diam. max. 228 ; ép. 3. Type : I. Date : MR II ? Bibl. : Evans 1914 : 15 (3f) ; Preston 2007 : 260, 273, fig. 12, 3.3.

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Notons que le plan et le carnet de fouilles (Mackenzie 1910, The Excavations at Knossos, Notebook : [Mackenzie n.p.]) indiquent le dépôt dans l’angle nord-ouest, alors que le texte mentionne la découverte dans l’angle sud-ouest.

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Tombe 6 Contexte : un fragment de disque [no 100] a été trouvé en dehors de la chambre funéraire no 6, dont le corps et le mobilier funéraire portaient les stigmates d’un pillage survenu après les activités funéraires originelles. Le miroir a été trouvé dans le dromos, à 1.20 m de l’entrée (Evans 1914 : 33). À l’intérieur de la chambre se trouvaient les fragments d’une pyxide en pierre éparpillés, des perles en or et en pâte de verre, une bague en or, deux figurines en argile. Il n’y a aucune mention de restes humains. En dépit de l’absence d’informations stratigraphiques et planimétriques concernant cette structure, l’étude du lot céramique réalisée par L. Preston témoigne d’une période de fréquentation établie entre le MR II et le MR III A1 (Preston 2007 : 280-284), contrairement à E. Hatzaki qui voit une phase de construction et de fréquentation exclusivement durant le MR II (Hatzaki 2007a : 202). Remarque : l’objet a initialement été identifié par L. Preston dans la boîte 1680 du Musée stratigraphique de Cnossos. Il s’agit d’une tôle de bronze déformée, dont la circonférence est préservée. Son diamètre est supérieur à 160 mm33, ce qui ne correspond pas aux informations données dans le compte rendu des fouilles : celui-ci mentionne, en effet, un disque fragmentaire et d’un diamètre d’environ 80 mm. L. Preston soutient cependant que Sir A. Evans aurait indiqué le rayon du disque au lieu de son diamètre, mesure qui n’est nulle part ailleurs observable. De plus, ni D. Mackenzie ni Sir A. Evans ne font mention de l’aspect déformé du disque, tandis que ce dernier précisera dans la publication finale son caractère fragmentaire et of the usual type (Evans 1914 : 33). N° 100 - Disque, all. Cu. Cnossos, Musée stratigraphique, box 1680 (sans no d’inv.). Description : incomplet, 2/3 manquants, huit fragments ont pu être réunis par collage. Très déformé par le martelage des deux faces au moyen d’un outil à empreinte plate ayant creusé la surface de multiples dépressions longitudinales. La corrosion en a provoqué le fendillement par endroits. Patine vert clair. La déformation était probablement intentionnelle. Dimensions : diam. env. 160 ; ép. env. 1,5. Type : IV. Date : MR II ? Bibl. : Preston 2007 : fig. 21. Sans provenance Remarque : lors de notre étude au Musée stratigraphique de Cnossos, nous avons découvert un fragment de bord de disque de bronze portant deux trous de rivet, identifié dans la boîte 1673 et associé par erreur à deux autres fragments qui sont, eux, probablement d’une spatule34. Le fragment de bord pourrait être un disque de miroir, en raison d’une part de son diamètre reconstitué, et en raison d’autre part des deux trous de rivet qui sont le système de fixation usuel rencontré dans l’aire de Cnossos. N° 101 - Disque ? Cnossos, Musée stratigraphique, box 1673 (sans no d’inv.). Description : fragments de périmètre ; un trou de rivet conservé et un autre fragmenté, distants de 10 mm. Dimensions : diam. reconstitué : 80 ; ép. 1. Rivets : diam. 1. Type : I. Date : MR. Bibl. : Preston 2007 : fig. 8, 2.5. Remarque : dans la boîte 1673 du Musée stratigraphique de Cnossos, d’autres fragments de bronze ont été étiquetés par L. Preston Frags of mirror ? Malheureusement, il convient d’établir qu’en l’absence d’un élément significatif permettant une identification certaine (périmètre circulaire, négatif d’un système de fixation) cette question ne peut être résolue.

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La structure actuelle de l’objet ne permet qu’une mesure approximative. Ces fragments ont été erronément étiquetés comme ceux d’un rasoir sur l’étiquette du musée, et comme ceux d’une double hache dans la publication de L. Preston (2007). Ils semblent davantage correspondre à une lame de spatule, particulièrement de type III d’après la typologie établie par K. Branigan (1974), caractérisé par une lame en forme de demi-lune aux pointes incurvées, typique de la Crète orientale et de la Messara au Bronze ancien et au Bronze moyen.

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DEUXIÈME PARTIE SELLOPOULO Tombe 4

Le village de Sellopoulo s’implante sur le versant oriental d’une colline dominant la rivière Kairatos. Sa situation géographique, à moins de 2 km au nord-est du palais, lui confère une position ajoutée dans le tissu funéraire de l’environnement de Cnossos. Le site est en effet placé quasiment face à la nécropole de Zapher Papoura qui se situe sur l’autre rive, en surplomb. Le rapport de l’effondrement d’une structure aux autorités muséales d’Héraklion a entraîné la prescription d’un diagnostic puis d’une fouille archéologique mise entre les mains de l’École anglaise entre les mois de mai et de juin 1968, sous la direction de M.R. Popham (Popham et al. 1974). Cette fouille a mené à la découverte de deux tombes à chambre maçonnées précédées d’un long dromos (tombes nos 3 et 4). La tombe no 4, dont le mur barrant l’entrée a été retrouvé en place, abritait trois inhumations numérotées de I à III suivant l’ordre supposé de leur enterrement par les auteurs (fig. 59). Nous avons traité séparément ces trois enterrements comme suit, pour plus de lisibilité : individu I (contexte [a]) ; entre les individus I et II (contexte [b]) ; individu III (contexte [c]). Contexte (a) : l’individu I, étendu en décubitus dorsal contre le mur nord, semble avoir été placé sur une structure en bois peinte en bleu et surélevée eu égard à la superposition des ossements sur deux larges vases en bronze35. Dans l’un de ces vases se trouvaient un disque de miroir [no 103], une épée courte, deux pointes de lance, un harpon et un rasoir. Le corps avait probablement été recouvert d’une enveloppe organique sur laquelle étaient cousues des rosettes en or, et orné de parures faites de trente-trois perles en or et en faïence (collier, coiffe ?, bracelet) et de trois bagues. Un scarabée en pâte de verre donnant le prænomen Neb-Maât-Rê formait le pendentif d’un collier de perles en faïence et en ambre36. Le caractère féminin des restes osseux a été par ailleurs estimé. Le scarabée procure un terminus post quem pour cet enterrement, survenu à une phase précoce du MR IIIA1 (Popham et al. 1974 : 202 ; Phillips 2008, II : 137), datation corroborée par l’unique vase à étrier qui lui était directement associé (Hatzaki 2007a : 215). Contexte (b) : le second disque [no 102] était également contenu dans un large bassin en bronze qui était placé entre les pieds de l’individu II et le fémur gauche de l’individu I, avec une lampe, deux couteaux et un hameçon. Il est difficile de déterminer si le récipient a été déposé pour l’individu I ou l’individu II, bien que M.R. Popham penche pour l’individu II, qui était un juvénile (Popham et al. 1974 : 202-203, 225-229). C’est dans ce même récipient qu’a été trouvé un fragment de feuille de bronze interprété comme le fragment d’un disque de miroir (Popham et al. 1974 : 230, n.15) mais qui n’a pas pu être clairement identifié au sein des collections du Musée d’Héraklion. La datation du miroir correspond au phasage chronologique établi par la céramique, qui couvre une période allant du MR II à une phase avancée du MR IIIA1. Contexte (c) : deux disques de miroir ont été associés à l’individu III37. Celui-ci reposait sur le côté gauche, la tête orientée vers le mur sud, dans une position légèrement fléchie et inverse à celle des deux autres squelettes, c’est-àdire la tête dirigée vers l’entrée. Un disque [no 105], et sous celui-ci un objet cylindrique en alliage cuivreux non précisément identifié38, reposaient sur les cuisses. À proximité du crâne, sur sa gauche, se trouvaient une cruche en bronze, tombée sur son côté et qui couvrait un miroir [no 104]. Un collier de deux perles en verre, deux en faïence, une en ambre et un scarabée en pâte de verre, était passé à son cou. À droite du crâne se trouvait un vase à étrier en argile. N° 102 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no SMM-66. Fig. 60. Description : disque cordiforme. Corrosion avancée. Cassures fraîches sur le pourtour supérieur du disque, fendillements dans la moitié inférieure, lacune au niveau du talon. Sur les deux faces, patine non uniforme grenue et rugueuse, vert bleu avec des plages plus sombres et terreuses. Ne subsiste que l’arc supérieur de deux 35

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Popham et al. 1974 : fig. 5. La pratique d’inhumer sur un brancard, un lit ou un coffre peint est mycénienne : Rehak, Younger 1998a : 152. Ce nom est associé à Amenophis III (Popham et al. 1974 : 216-217, fig. 14F). Voir dernièrement : Wiener 2022a. Ces deux objets ont précédemment été de façon erronée identifiés comme des plateaux de balance (Popham et al. 1974 : 238 ; Miller 2011 : 105). L’élément est, malheureusement, non illustré. Les auteurs proposent de l’identifier à une lame sans davantage de certitude (Popham et al. 1974 : 238).

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perforations distantes de 20 mm dont le diamètre équivaut à env. 3 mm. Sur les deux faces, la croûte corrosive est plus lisse autour du système d’assemblage. L’empreinte de la plaque dessine un arc-de-cercle. Dimensions : diam. 163 ; ép. 2 ; 270,5 g. Rivets : diam. 3. Empreinte : L. 44. Type : I-B-2. Date : MR II- début MR IIIA1 [MR II]. Bibl. : Popham et al. 1974 : 230 (B 30), fig. 19, 13 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 134 (7). N° 103 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no SMM-67. Fig. 61. Description : très corrodé, fissuré ; de larges boursouflures occupent le droit, d’une patine en nuances de vert et terreuse, tandis que le revers est plus lisse avec, vers le centre du disque, une plage bleuâtre et brillante. De nombreuses fissures sont notées en bordure du disque, d’autres partent obliquement de part et d’autre du système d’assemblage. Celui-ci se matérialise par deux perforations distantes de 18 mm dans desquelles subsistent des résidus organiques. Un négatif de la plaque, semi-circulaire et axé par rapport aux trous de fixation, est marqué par une corrosion différentielle. En coupe, le disque a une texture feuilletée. Dimensions : disque : diam. max. 157 ; diam. min. 155 ; ép. en l’état 7 ; 420,7 g. Empreinte de la plaque : 50 à sa base et 37 à son point sommital. Type : I-B-1. Date : MR II- début MR IIIA1 [MR II]. Bibl. : Popham et al. 1974 : 230 (B 10), fig. 19, 14 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 134 (8). N° 104 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no SMM-68. Fig. 62. Description : corrosion grêlée et patine à dominante noire au revers. Au droit, le disque est parsemé de jaspures rougeâtres et de taches blanches et vert bleu. Lacune en bordure du disque. Il n’y a pas de traces d’un système d’assemblage au manche. Ciselage des contours très net. Profil plan. Dimensions : diam. 153 ; ép. 4,5 ; 514 g. Type : III. Date : MR IIIA1. Bibl. : Popham et al. 1974 : 230 (B 39), fig. 19, 17 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 134. N° 105 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no SMM-6939. Fig. 63. Description : croûte épaisse, granuleuse, noirâtre et terreuse recouvrant les deux faces ; au revers, elle est écaillée, faisant transparaître une couche inférieure vert-de-grisée. Le système d’assemblage n’est plus apparent. Ciselage des contours net. Dimensions : diam. 154 ; ép. 4 ; 850,6 g. Type : III. Date : MR IIIA1. Bibl. : Popham et al. 1974 : 230 (B 36), fig. 19, 16 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 134. Remarque : un fragment est mentionné comme ayant été trouvé dans le bassin B 9, under the socket of 4 (sous la douille d’une pointe de lance), mais n’est ni illustré, ni décrit, et n’a donc pas été comptabilisé faute d’éléments probants autorisant une identification (Popham et al. 1974 : 299-202, 230 [15]). Remarque au sujet des fragments de la tombe no 3 : Two joining fragments of thickish sheet may represent the remains of a mirror (Popham et al. : 240) proviennent de la tombe no 3, qui ne fait malheureusement l’objet que d’un rapport très succinct, exempt de relations stratigraphiques en raison du bouleversement intense de l’ensemble suite à un pillage survenu à une époque moderne. Du reste, il est fait mention de quelques fragments anthropologiques, de rosettes en or à perforations périphériques et de bronzes fragmentaires. Il n’y a pas d’indication à propos de l’emplacement des objets, et aucun plan n’a été publié. La poterie découverte, dont certains vases portent les traces d’un étamage (Popham et al. 1964, 208-209), ne laisse en revanche aucun doute quant à la phase de fréquentation de cet endroit, située durant le MR IIIA1 (Hatzaki 2007a : 215).

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Jumeau du miroir n° 104: It is difficult to be sure on the nature of the sturdy bronze discs 16 and 17 found, one by the head the other by the thighs of Burial III. Their dimensions are so similar that they are surely a pair. With their surface highly polished they could certainly have been used as mirrors, though without handles they would have been clumsy things to use. I have no alternative identification to suggest (Popham et al. 1964 : 247).

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DEUXIÈME PARTIE

Il n’est pas certain que les fragments enregistrés sous le numéro d’inventaire SMM-114 correspondent à ceux mentionnés par les fouilleurs bien que l’étiquette originale questionne fragments of mirror ?. Les fragments en question appartiennent vraisemblablement à un objet plus large, tel un χάλκινο σκεύος, comme le suggère la notice du musée40. Une remarque supplémentaire doit être faite à propos de deux objets (inv. SMM 87 et 88) inventoriés au Musée sous l’étiquette : Τάφοι Σελλόπουλου SMM-87-88 (2 κάτοπτρα). Le rebord incurvé, les quatre rivets disposés symétriquement en périphérie ainsi que le profil franchement concave indique qu’il s’agit sans hésitation de plateaux de balance. ZAPHER PAPOURA Situé sur la rive ouest de la rivière Kairatos qui court en contrebas, ce cimetière d’une centaine de tombes fut fréquenté durant la dernière phase palatiale de Cnossos, au MR II/MR IIIA1 (Miller 2011 : 10), à peu près au même moment où furent établies les tombes de la nécropole de Sellopoulo qui se trouve à quelques centaines de mètres en contrebas, sur l’autre rive. Les fouilles ont été réalisées en 1904 sous la direction de Sir A. Evans et publiées en 1905 (Evans 1906). L’analyse de répartition du mobilier ci-dessous accepte sans critique les croquis qui y sont figurés. Notons que la plupart des tombes, de trois types architecturaux (à chambre, à puits et à niche), ont été trouvées vidées de leur contenu. À Zapher Papoura, la poterie qui a été découverte dans les tombes à puits et les tombes à niche – quand on en a déposé et quand la tombe n’a pas été pillée – correspond uniquement au MR IIIA1 (Hatzaki 2005 : 88, fig. 19). Les miroirs de Zapher Papoura conservés au Musée d’Héraklion ont été enregistrés sous le même numéro (1525) et certains d’entre eux n’ont pas pu être liés à une tombe en particulier (nos 112-118 du présent catalogue ; voir aussi p. 244 sqq.). Tombe à puits 6 Contexte : la disposition des ossements, bien qu’en nombre restreint, suggère une inhumation en décubitus dorsal, les bras allongés le long du corps (Pl. XXIVa). Un ensemble de cinq poteries formant un arc de cercle était disposé autour de l’avant-corps. Deux disques de miroir se trouvaient le long de la partie antérieure de la jambe, sur la gauche (Evans 1906 : 25 [6f, g], fig. 17 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 136 [20-21α -20-21β]). Le reste du mobilier se compose d’épingles en alliage cuivreux et en or, d’une perle en stéatite et de deux fusaïoles (Evans 1906 : 24-25). L’ensemble est daté au MR IIIA1. Tombe à puits 7 Contexte : l’individu de la tombe no 7, dont les restes étaient mal préservés, portait un collier de perles en or et une bague au chaton orné d’un sphinx à la main gauche (Evans 1906 : 25-27, fig. 18). Un disque de miroir était placé à hauteur de l’épaule gauche et une pyxide en ivoire d’hippopotame en forme de cygne ou de canard41 près du bras gauche (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 136 [22]) (Pl. XXIVb). On compte également un couteau et trois vases (dont un étamé) parmi le mobilier. Une jarre piriforme datée du début du MR IIIA2 et une kylix du MR IIIA1 se trouvaient près de la tête (Preston 2004a : 332 ; Phillips 2008, II : 137). Tombe à chambre 14 Contexte : dans la tombe no 14, surnommée la « Tombe au Foyer Tripode » ou « Tombe aux Bronzes », il ne restait qu’une inhumation simple en ciste au fond de la sépulture, qui aurait accompagné une première inhumation centrale en sarcophage dont on aurait vidé les ossements (Evans 1906 : 34-45). L’absence de données stratigraphiques ne permet pas d’apporter de réponse définitive à cette hypothèse. Quoi qu’il en soit, c’est devant la ciste qu’avaient été déposés un ensemble d’armes (une épée à manche en ivoire, une pointe de lance), deux rasoirs à double tranchant, un couteau, deux disques de miroir [no 106-107] et peut-être les fragments d’un casque (fig. 65). Des fragments d’ivoire ou d’os sont peut-être des éléments d’ameublement, et proviendraient d’un ou 40

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Du moins l’hypothèse du miroir est difficile à démontrer en l’absence d’un fragment comportant la limite du disque et, au mieux, le vestige du système de fixation. Voir, à ce sujet, supra, p. 23-25. Cette pièce est probablement d’origine égyptienne, de la XVIIIe dynastie (règne d’Amenophis III) ou levantine, datant du Bronze Récent IIA. Des éléments de comparaison sont donnés par J. Phillips (Phillips 2008, II : 137, 333 [263]).

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

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plusieurs coffrets organiques en marqueterie. Les deux disques de miroirs apparaissent dans le texte et sur le plan de la publication originelle, mais sont absents du catalogue. Aucune indication métrique ni descriptive n’est donc donnée, et seul un disque de miroir est associé à cette tombe dans les réserves du musée d’Héraklion. Cette tombe fait partie des ensembles exceptionnellement riches difficilement datables. Plusieurs phasages chronologiques ont été proposés : MR II (Pini 1968 ; Evangelou 2009), MR IIIA (Matthäus 1980 : 41 d’après les vases en bronze ; Sandars 1963 : 152). N° 106 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 1524. Description : patine verte piquée de taches rouges. Percé de deux trous de 3 mm de diamètre en périphérie ; autour de cette zone, corrosion différentielle liée à l’empreinte d’une plaque organique de forme circulaire. Dimensions : disque : diam. 183 ; ép. 2 ; 648,9 g. Empreinte de la plaque : L. 57 ; l. 42. Type : I-B-2. Date : MR II-III [MR II]. Bibl. : Evans 1906 : fig. 34 (in situ) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 137-138 (30-31). Un autre disque proviendrait de cette tombe mais n’a pu être identifié, voir infra p. 99 disques étiquetés “Héraklion, Musée archéologique, no 1525-”. N° 107 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR II-III [MR II ?]. Non publié. Tombe à chambre 15 Contexte : un manche de miroir fragmentaire [no 108] vient de cette tombe du MR III, à laquelle est consacrée une courte notice signalant son état gravement perturbé. Le mobilier se réduit ainsi à un couteau en bronze et une fusaïole en stéatite (Evans 1906 : 435 ; Alberti 2004a : 83 sqq.). N° 108 - Manche, ivoire. Héraklion, Musée archéologique. Description : aucune mention n’est faite par Evans à propos des dimensions ou du système de fixation dont il disposait pour s’assembler à un manche. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR III. Bibl. : Evans 1906 : 45 (b). Tombe à chambre 36 Contexte : la tombe à puits no 36 à inhumation individuelle avait conservé ses dalles de couverture sur lesquelles avaient été déposés un disque de miroir [no 109], trois vases en bronze et deux fers de lance (Evans 1906 : 51-59) (fig. 64d-e). Le défunt était accompagné d’un collier (ou d’un diadème) en or composé de pendentifs en forme de nautile, de trois perles semi-précieuses (agate, onyx, cornaline), d’une épée à manche en ivoire, ainsi que d’une épée courte au manche en bois doré, et à la lame au décor gravé élaboré. L’ensemble est daté du MR II (Wiener 2015 : 131) ou du MR IIIA (Matthäus 1980 ; Preston 2000 ; Alberti 2004a). N° 109 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 1525(-2). Fig. 64a-c. Description : amputé anciennement d’un manque circulaire en bordure latérale du système de préhension ; celui-ci est formé de deux perforations distantes de 11 mm. Patine au droit lie-de-vin et homogène ; au revers elle est marbrée en différentes nuances de vert ; boursouflures liées à la corrosion sur les deux faces. Un demicercle de corrosion différentielle se dessine autour des perforations. Dimensions : diam. max. 155 ; diam. min. 154 ; ép. 2 ; 260,9 g. Rivets : diam. 4. Empreinte : L. 54. Type : I-B-1. Date : MR II. Bibl. : Evans 1906 : 55, no 36 (d), fig. 52, 53 (in situ) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 137 (24).

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DEUXIÈME PARTIE Tombe à chambre 49

Contexte : un fragment de manche de miroir [no 110], dont ne nous est parvenue que la partie supérieure, provient de la tombe no 49, découverte gravement perturbée, qui contenait trois inhumations parallèles (Evans 1906 : 6364, fig. 68-69). La plaque en ivoire était placée entre l’individu central et l’individu nord, ce dernier présentant un squelette en partie désagrégé (fig. 66b). Seule est mentionnée une coupe en stéatite grise dans l’inventaire des objets. Cet ensemble est attribué au MR III (Alberti 2004a) ou au MR IIIA (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 149 [1]). N° 110 - Plaque et fragment de manche, ivoire. Héraklion, Musée archéologique, no 172. Fig. 66a. Description : plaque en ivoire comportant deux trous de rivet. Dimensions : L. 58 ; l. 52. Décor : d’après le croquis publié, plaque gravée d’un sphinx/sphinge couché, pattes inférieures vers l’avant, orné d’une coiffe sans doute inspirée du némès égyptien, la queue relevée. Type : I-A-1. Date : MR IIIA. Bibl. : Evans 1906 : 63, fig. 69 (dessin) ; Evans 1936 : fig. 506a, Pl. XXIV ; Dessenne 1957 : 133-134 (299) ; Poursat 1977a : 19 (16), 222, Pl. VIII7 (photographie) ; (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 149 (1), Pl. 47, à gauche ; Marinatos 2010 : fig. 2.3. Tombe à puits 66 Contexte : le seul individu de la tombe était paré d’un collier de perles en or, tandis que des colliers de perles en pâte de verre et en faïence ont été déposés de part et d’autre des jambes (Pl. XXIVc). Un disque de miroir gisait à côté de la main gauche (Evans 1906 : 71, fig. 79 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 137 [25]). Un sceau-cylindre mitannien et une « bouteille » en verre datée soit de la XVIIIe dynastie, soit du Bronze récent chypriote (ce qui est plus probable selon Phillips 2008, II : 138) proviennent de la tombe. Deux gobelets, dont l’un était certainement étamé, ont notamment été trouvés42. Cet ensemble est attribué au MR IIIA1 (Preston 2004a : 332). Tombe à puits 67 Contexte : découverte intacte, la tombe contenait une inhumation individuelle, la tête orientée vers le nord (Pl. XXVa). Quatre vases se trouvaient sur son côté droit tandis qu’à proximité de sa main gauche, du plus proche au plus éloigné, se trouvaient deux perles en pâte de verre nervurées (similaires à celles de la tombe no 66) et un disque de miroir (Evans 1906 : 72-73, fig. 82 ; (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 137 [26]). Cet ensemble est daté du MR IIIA1 (Hakulin 2004 ; Preston 2004a : 332). Tombe à fosse 68 Contexte : perturbée, cette sépulture abritait une inhumation individuelle. Le miroir était situé au centre de la tombe, du côté sud (Evans 1906 : 464-465 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 137 [27]), tandis que le reste du mobilier, composé d’un vase à étrier, daté du MR II, d’un autre vase à étrier peint, d’un rasoir, de pincettes, et d’un bouton en os, se trouvait près du bord ouest (Evans 1906 : 74-75, fig. 83, 114). E. Hatzaki estime que cette tombe date du MR IIIA1 (2007 : 215, 332). Tombe à puits 76 Contexte : les restes de l’unique individu de la tombe sont disposés en décubitus dorsal, les bras étendus le long du corps (Pl. XXVb). Deux fusaïoles en os et en pierre, un ciseau et un couteau se trouvaient proches de la main gauche, et, plus bas, proches des pieds se trouvaient un miroir et une épingle en bronze (Evans 1906 : 77-78, fig. 86 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 136-137 [23]). Quatre vases étaient disposés le long du côté droit. Cet ensemble est daté du MR IIIA1 (Preston 2004a : 332).

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D’autres gobelets étamés ont été trouvés dans les tombes à miroir suivantes : tombes 3 et 4 de Sellopoulo, tombes 7 et 66 de Zapher Papoura (Miller 2011 : 86-87).

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

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Tombe à chambre 95 Contexte : aux pieds de chacun des deux squelettes allongés dans l’axe de l’entrée de la tombe no 95 se trouvait, sur le côté gauche, un disque de miroir (Evans 1906 : 83-85, spéc. fig. 93 ; (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 137 [28-29α et 28-29β]) (Pl. XXVc). Il semble que ce soit le seul élément qui nous soit parvenu pour l’individu allongé le long de la paroi sud, tandis que celui situé contre le mur nord était accompagné de deux fusaïoles en stéatite noire, d’une épée courte, d’une coupe et d’un « chauffe-plat ». Le mobilier céramique situé l’utilisation de la tombe au MR IIIA1 selon E. Hatzaki (Hatzaki 2007a : 215). Commentaire : le miroir associé est soit le no 114 soit le no 115 de notre catalogue, ces deux objets portant une empreinte de sous-type B-1 (cf. p. 152, 244). Tombe à chambre 99 Contexte : cette tombe contenait les restes de trois, voire quatre individus (fig. 67a). Dans la partie sud, bien distincte, se trouvaient les restes d’un adulte, qui portait une bague en or, et d’un enfant. Dans la section nord se trouvait le squelette d’un adulte – et sans doute les restes d’une inhumation antérieure dans un état fortement dégradé –, à côté duquel avait été placé un miroir [no 111] entre sa jambe et la paroi. Deux sceaux en cornaline et un scarabée en stéatite daté du début de l’époque Ramesside formaient les pièces majeures d’un collier de perles en matériaux variés, notamment en cornaline. Le défunt portait deux bagues en or à la main gauche. Près de sa tête et de ses pieds étaient disposés des récipients de formes variées. Le diamètre comparé des bagues en or des squelettes adultes de la section sud et de la section nord a conduit Sir A. Evans à penser qu’il s’agissait d’un homme et d’une femme adultes (Evans 1906 : 87-88). E. Hatzaki a supposé une filiation entre ces trois individus (Hatzaki 2005 : 88), et C. Langohr (2017) pense que cet enterrement a été simultané, et que ces individus étaient unis par un lien familial. Cela reste probable, mais invérifiable en l’état43. E. Hatzaki a montré deux phases de fréquentation pour cette structure : la première au MR IIIA2 pour les inhumations sud, et la seconde à une phase très précoce du MR IIIB (Preston 2000 ; Hatzaki 2007a : 226, 236), voire à la transition entre ces deux phases sur base du scarabée, soit au XIIIe siècle (Phillips 2008, II : 139). N° 111 - Disque, all. Cu. Oxford, Ashmolean Museum, no SM AN-1896-1908/AE 480. Fig. 67b-c. Description : conservé intégralement, percé de deux paires de trous disposées l’une sur l’autre et distantes de 10 mm. Dimensions : diam. 124. Rivets : diam. 2-2,5. Type : I. Date : MR IIIA2-déb. MR IIIB. Bibl. : Evans 1906 : 87, 90, fig. 100 (in situ) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 136 (19), Pl. 43α. Disques étiquetés “Héraklion, Musée archéologique, no 1525-” : N° 112 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique no 1525(-1). Fig. 68. Description : entier. Ayant subi un nettoyage énergique sur le droit, la patine est brune et luisante ; sur le revers elle est verte et rugueuse. L’objet possède deux perforations disposées par paire en périphérie. Une zone au périmètre rectangulaire, à la patine plus lisse, entoure les rivets, et délimite la plaque en négatif. Dimensions : diam. 121 ; ép. 0,5 ; 78,5 g. Rivets : diam. 3. Empreinte de la plaque : L. 32,2. Type : I-A-3 [I-A-2?]. Date : MR IIIA-B. Inédit. N° 113 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 1525(-3). Fig. 69. Description : bien conservé. Sur le droit, une patine vert sombre lisse dont l’écaillage fait apparaître une couche inférieure pourpre ; sur le revers, la surface est plus homogène, sur la moitié supérieure et en bordure inférieure quelques cratères laissent transparaître une couche corrosive inférieure de même couleur qu’au droit ; sur les deux faces, un encadré rectangulaire de patine plus rugueuse ceint la zone des perforations. Sur le droit, les bords des trous sont déversés. 43

J. Driessen rappelle à ce titre que les dépôts funéraires réalisés au sein d’une même structure ne sont pas la preuve archéologique d’un lien de parenté, au risque de tomber dans l’anachronisme (Driessen 2015 : 152).

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DEUXIÈME PARTIE

Dimensions : diam. 129 ; ép. 4 ; 392,2 g. Empreinte de la plaque : L. 44,6. Type : I-A-3 [I-A-1 ?]. Date : MR IIIA-B ? Inédit. N° 114 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 1525(-4)44. Fig. 70. Description : reformé de plusieurs fragments. Sur les deux faces, une patine vert sombre parsemée de pustules violacées. Deux perforations très proches de la périphérie du disque, toutes deux de 4 mm de diamètre. Une corrosion différentielle (aplanie et granuleuse) localisée à l’endroit du système de fixation, avec une ligne nette se dessinant sur le droit à 25 mm du bord, correspond à une plaque de forme semi-circulaire. Dimensions : disque : diam. 130 ; ép. 1,5 ; 170,8 g. Rivets : diam. 4. Empreinte de la plaque : L. 48 ; l. 25. Type : I-B-1. Date : déb. MR IIIA1. Inédit. N° 115 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 1525(-5). Fig. 71. Description : le droit est recouvert d’une croûte noire, mouchetée de pustules ; le revers est vert sombre, plus rugueux. Deux trous de 1.5 mm et 2 mm se trouvent en périphérie. Une empreinte circulaire matérialisée par une corrosion différentielle est visible sur le droit, plus fine et plus dense, et bien délimitée par une ligne sur le revers. De larges bandes de fibres minéralisées sont localisées vers la partie centrale inférieure du disque au revers. La bordure supérieure est ébréchée. Une cassure fraîche est visible sous les rivets. Dimensions : diam. 130 ; ép. 2,5 ; 161,6 g. Rivets : diam. 1,5-2. Empreinte de la plaque : L. 49,9. Type : I-B-1. Date : déb. MR IIIA1. Inédit. Remarque : Cet objet a été associé par A. Papaefthymiou-Papanthimou à la tombe no 76 (PapaefthymiouPapanthimou 1979 : 136, [23]). N° 116 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 1525(-6). Fig. 72. Description : intégrité de l’objet reformée à partir de plusieurs morceaux recollés au moyen d’un mastic peint en vert, un fragment manque au flanc et en bordure opposée. Déformé. Patine vert foncé piquée de taches liede-vin. Deux perforations périphériques de 3.5 mm de diamètre. La corrosion a provoqué le fendillement des perforations. Aucun négatif d’emmanchement n’est visible. Dimensions : diam. max. 150 ; diam. min. 145 ; ép. 2; 198,6 g. Rivets : diam. 3,5. Type : I-A-3 [I-A-1 ?]. Date : MR IIIA-B. Inédit. N° 117 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 1525(-7). L’état de fragmentation avancé de l’objet a empêché son extraction des réserves du musée45. N° 118 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 1525(-8). L’état de fragmentation avancé de l’objet a empêché son extraction des réserves du musée46. MAVRO SPILIO La nécropole de Mavro Spilio est implantée sur les terrasses de la pente moyenne de la colline d’Ailias, sur la rive est du Kairatos, à quelques 600 m à l’est du site palatial de Cnossos. Connu des habitants du village voisin, le site fut signalé à Sir A. Evans au milieu des années 1920, suite à quoi ont été engagées les premières explorations archéologiques sous sa direction, avant d’être léguées à E.J. Forsdyke. Un total de vingt-et-une tombes a été recensé (Forsydke 1926-1927 : 245), couvrant une période continue du MM III au MR III. Les résultats ont été présentés 44

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A. Papaefthymiou-Papanthimou a associé cet objet à la tombe no 7 (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 136, [22]). Comm. pers. Eleni Tziraki, Conservatrice du Musée archéologique d’Héraklion (24/10/2018). Voir note précédente.

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par E.J. Forsdyke dans un compte rendu sommaire (1926-1927 : 243-296), et brièvement mentionnés ailleurs par Sir A. Evans (1928 : 555-558), avec une valeur documentaire limitée. Une partie seulement du matériel est présentée avec quelques illustrations de mauvaise qualité. Une seule tentative de séquençage stratigraphique est donnée pour la tombe IX. La plupart de ces structures furent remaniées et réutilisées, et le nombre exact d’enterrements que contenait chaque tombe est inconnu, à l’exception de la tombe III pour laquelle un plan a été dessiné par Sir A. Evans dans l’un de ses carnets (Alberti 2004a : 52)47. De plus, le matériel céramique et lithique n’a fait l’objet que d’une publication partielle et n’est que dans de très rares cas associé à un individu spécifique, ce qui restreint les possibilités de datations relatives des différentes phases de fréquentation. En outre, aucune étude ostéologique n’est disponible, à l’exception de l’analyse de R.-P. Charles, qui concerne huit crânes provenant de la tombe XVII (Charles 1965). Dans la plupart des cas susmentionnés, il est impossible de situer les miroirs stratigraphiquement à l’intérieur de ces installations funéraires, ce qui nous interdit de préciser le moment où ils interviennent dans les rituels qui y ont eu lieu. Tombe à puits III Contexte : la tombe III, de plan elliptique, semble avoir contenu une inhumation multiple en fosse de trois individus (Forsdyke 1927 : 252-254). Elle contenait un dépôt de bronzes composé d’une paire de rasoirs à simple tranchant48, d’une paire de pinces à épiler, des restes d’une balance ordinaire en bronze (plateaux, fléau, bras central) avec un set de trois poids en plomb, et d’un disque de miroir en bronze [no 119]. Des bijoux en or, en argent et en faïence ont été trouvés, ainsi qu’une variété de pierres semi-précieuses (cornaline, lapis-lazuli, entre autres). Parmi cellesci on compte une lentille en cristal de roche à possible destination optique ; sa présence amène à l’hypothèse selon laquelle la balance aurait servi à la pesée de matériaux précieux (Forsdyke 1926-1927 : 288). Les vestiges les plus anciens seraient les huit vases en pierre du type « nid d’oiseau », type qui caractérise une phase locale du MR I, ainsi que la jarre en gabbro datée du MM III-MR I49 – bien que le vase illustré III.28 pourrait représenter le MR II-IIIA1 (Driessen, Macdonald 1997 : 169). En résumé, le premier usage de la tombe remonte au MR II, avec des réutilisations plus tardives jusqu’au MR IIIC (L. Alberti, citée dans Phillips 2008, II : 140 ; Hatzaki 2007a : 202). N° 119 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 2135. Fig. 73. Description : restauré de plusieurs fragments. Le talon est droit. Une fente traverse l’une des deux perforations ; celles-ci sont d’un diamètre de 4 mm et distantes de 14 mm l’une de l’autre. Une corrosion différentielle, d’un aspect plus lisse, circonscrit les rivets et suggère la présence originelle d’une plaque rectangulaire organique. Dimensions : disque : diam. 180 ; ép. 2 ; 288,8 g. Empreinte de la plaque : L. 55 ; l. 41 env. Type : I-A-1. Date : MR II-IIIC [MR IIIA]. Bibl. : Forsdyke 1926-1927 : 253 (III.7), fig. 6 (7). Tombe IX-D Contexte : la tombe IX est de type pluricellulaire, quatre chambres (B, C, D, E) ouvrant perpendiculairement sur un couloir funéraire central (A) dans lequel était aménagée une fosse contenant des ossements et les restes d’un foyer (Forsdyke 1926-1927 : 264-267). La tombe regroupe plusieurs phases d’enterrements, généralement considérées comme allant du MM III/MR I au MR III A150 (Alberti 2004a : 55) ce qui en fait l’ensemble le plus représentatif de la continuité d’utilisation de ce cimetière (Driessen, Macdonald 1997 : 169). La chambre D, accessible au terme d’un couloir bordé de niches, contenait une larnax similaire à celle de la chambre E conservant peu de restes osseux. Le disque de miroir à double rivets [no 120], le pendentif en bronze en forme de hache, des 47

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Notre reconnaissance revient à L. Alberti qui étudie actuellement ce matériel et nous a permis d’en disposer également. La variante Ic du rasoir à simple tranchant ne présente pas de distribution localisée, d’après Weber (1996 : 126). En Crète, elle est présente à Cnossos. Les îles de Rhodes et de Kos sont représentées par les sites de Ialysos et de Langada. Sur le continent, des occurrences sont attestées en Argolide et en Attique. Le vase serait toutefois un héritage. Voir à ce sujet Phillips 2008, II : 140. E. Tziraki associe la coupe au décor de « roseaux au vent » (Forsdyke 1926-1927 : 269) au dépôt stratifié du Gypsades Well (Hatzaki 2007b : 175), qui appartient au MR IA. De même, il semble que la coupe aux parois droites et roseau figurée en fig. 22 soit représentative de ce dépôt. Plus loin, une cruche à bec verseur est clairement identifiée au MR II (Hatzaki 2007a : 202 ; Popham 1981 : 332, Pl. 58 [f]).

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pendentifs et perles en matières lithiques et des vases en pierre « en nid d’oiseau » (MR I) ont été découverts dans cette pièce. La coupe illustrée en fig. 22 (Forsdyke 1926-1927 : 269) permettrait de situer une phase de fréquentation de la chambre D entre le MR IA et le MR IIIA (Driessen, Macdonald 1997 : 169). N° 120 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 2137. Fig. 74. Description : reconstitué à partir de plusieurs fragments ; deux trous de rivet espacés de 10 mm l’un de l’autre ; traces de filetage visibles à l’intérieur des trous. Profil plan. Empreinte de plaque difficilement lisible en l’état, à l’exception des limites latérales. Dimensions : diam. 137 ; ép. 2,5 ; 148 g. Rivets : diam. 3. Type : I-A-3 ? Date : MR IA-IIIA [MR II-début IIIA1]. Bibl. : Forsdyke 1926-1927 : 268 (IX-D.2) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 135 (13), Pl. 38. Tombe à chambre XV Contexte : la tombe XV se compose d’un dromos, dans lequel avait été aménagée une fosse funéraire, et d’une chambre funéraire circulaire irrégulière ne contenant plus que des résidus osseux et du mobilier. Au fond du dromos se trouvait une larnax vide, bien que fermée par un couvercle non fragmentaire et scellée par trois dalles. Il est difficile de déterminer à laquelle de ces deux structures appartenaient les objets mentionnés par E.J. Forsdyke : il s’agit d’un disque de miroir en bronze [no 121], de perles en stéatite, d’un coquillage (pour la nacre ?) et de fragments de trois vases non illustrés. Le miroir, non publié, est dit semblable à celui provenant de la tombe no III (Forsydke 1926-1927 : 275). Cet ensemble a été daté au MR IIIA2-IIIB (Alberti 2003 : 543-548 ; 2004 : 55). N° 121 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 2139. Fig. 75. Description : nettoyé par une étape de restauration. Le droit a été rendu très lisse, couleur lie-de-vin, dont on a fait apparaître l’aspect doré originel qui ne perce que par endroits en plages de pointillés. Le revers porte une croûte de concrétions verdâtre. Quatre perforations disposées par paires superposées et légèrement décalées ; chaque paire de perforations est obtenue à partir d’une face différente et doit sans doute appartenir à un temps différé d’intervention sur l’objet. Les perforations inférieures sont disposées de part et d’autre d’une fissure, qui peut être imputable à un choc, et a probablement motivé leur mise en place. Sur le droit, l’un des rivets inférieurs est bordé d’un bourrelet (non ébarbé ?). Dimensions : diam. max. 119 ; diam. min. 118 ; ép. 1; 76,9 g. Type : I-A-3 Date : MR IIIA. Bibl. : Forsdyke 1926-1927 : 275 (XV.1). Tombe XVIII Contexte : aucune information structurelle n’est donnée pour la tombe XVIII, si ce n’est qu’elle présentait une chambre « asymétrique » (Forsdyke 1926-1927 : 282). Elle contenait the only set of weapons found in the cemetery, c’està-dire une épée délibérément pliée, datée du MR IIIA1-A2 (Evangelou 2009), un poignard, une pointe de lance et deux couteaux. Un disque de miroir [no 122] similaire à celui découvert dans la tombe III est mentionné ainsi qu’un vase en pierre « en nid d’oiseau » (MR I) et quelques fragments céramiques non peints. N° 122 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 2138. Fig. 76. Description : ployé et déformé, reconstitué de plusieurs fragments au moyen d’un mastic coloré. Deux trous en périphérie. La patine du droit est homogène et noirâtre, parsemée de concrétions vert sombre ; le revers comporte une plage vert-de-grisée au centre jusqu’en bordure droite. Sur le droit, le rivet de droite possède un bord déversé. Dimensions : diam. min. 126 ; ép. 2; 106,8 g. Rivets : diam. 3,5. Type : I-A-3. Date : MR IIIA. Bibl. : Forsdyke 1926-1927 : 282 (XVIII.5).

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Tombe XIX Contexte : peu de choses sont dites à propos de la tombe XIX, hormis le fait qu’elle soit comparable à la tombe XVIII en termes architecturaux. Le mobilier mentionné comprend deux couteaux en bronze, dont l’un portait la trace d’une poignée organique (l’inventeur questionne : en ivoire ?), et un kernos, qui couvrent une plage chronologique du MR II au IIIA1 (Alberti 2004a : 55 ; Hatzaki 2007a). Le disque de miroir [no 123], non publié, est dit comparable à celui découvert dans la tombe III (Forsdyke 1926-1927 : 282 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 135 [16]). N° 123 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2136. Fig. 77. Description : toute la surface du droit est couverte d’une croûte vert clair creusée de quelques cratères peu profonds laissant entrevoir une strate sous-jacente carminée. Une traînée vert-de-gris le traverse au centre. Le négatif de la plaque est délimité par un bourrelet d’oxydation et couvert d’une tonalité lie de vin et semble circulaire ; sur les deux faces, il est détouré par un fin sillon. Un bourrelet de corrosion borde les trous de fixation sur les deux faces. La patine au revers tire sur le gris. Dimensions : diam. max. 139 ; diam. min. 137 ; ép. 1 ; 130,9 g. Empreinte de la plaque : L. 40. Type : I-B-1 ? Date : MR II-MR IIIA1 [MR II-début MR IIIA1]. Bibl. : Forsdyke 1926-1927 : 282 (XIX.1). EPANO GYPSADES Tombe X C’est dans les hauteurs de la crête nord-orientale de la colline de Gypsades, dont le nom provient de la géomorphologie de ce secteur exclusivement composé de gypse et qui composait une carrière d’approvisionnement importante à l’époque minoenne, qu’a été découverte une tombe à chambre dont le toit s’était effondré lors du repiquage d’une parcelle de vignes. Le palais se trouve non loin, à 1 km au nord. Des sondages avaient déjà permis de localiser des structures funéraires minoennes dans ce secteur, mais c’est véritablement l’opération menée par S. Hood, G. Huxley et N. Sandars en 1955 qui vient définir l’ampleur de cette nécropole durant le MR IIIA1. La sépulture X (Hood et al. 1958-1959 : 210-212) est la seule à avoir livré un disque de miroir [no 124]. Celui-ci portait encore les traces d’un manche en bois. Contexte : le contexte stratigraphique du miroir est bien renseigné, puisqu’il a été découvert à plat, dans le niveau de sol primitif de la chambre principale (fig. 78). Une séparation nette matérialisée par une couche de remblai de 0,50 m la distinguait de la couche supérieure sur laquelle se trouvaient deux larnakes typologiquement datées du MR IIIA2. À 0,20-0,30 m du niveau de sol originel, deux squelettes gisaient dans l’axe de la tombe, dont l’un se trouvait dans une position qui semble avoir été contrainte par des parois rigides, comme un sarcophage de bois, bien qu’aucune indication en ce sens n’ait été constatée durant les fouilles. Le miroir [no 124] gisait semble-t-il à l’origine contre le mur, sous la larnax II de la couche supérieure, directement à gauche de l’individu et à proximité de son crâne si l’on se fie à l’exactitude du plan de répartition des objets. Sur la poitrine du défunt se trouvaient une dizaine de perles en or, en pâte de verre, en faïence, et en cristal de roche. On mentionne également un rasoir à simple tranchant (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 94). Le miroir appartenant à une couche inférieure de celles des larnakes, datées du MR IIIA, il est en toute logique antérieur, contrairement à ce qui a été précédemment indiqué dans la littérature (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 134). Le fait qu’il appartienne au sous-type B-1, diffusé durant le MR II, converge en ce sens. N° 124 - Disque, all. Cu, bois. Héraklion, Musée archéologique, no GYP/55/132. Fig. 79. Description : bien préservé. Deux trous de rivet espacés l’un de l’autre de 17 mm. Deux fendillements sont visibles chacun dans l’axe des perforations. Profil plan. Le talon est droit pour faciliter l’insertion dans le manche en matériau périssable aujourd’hui disparu. Sur les deux faces, la patine est plutôt noire, parsemée de cratères et de boursouflures rougeâtres au revers, tandis qu’au droit cette dernière teinte est localisée vers le centre du disque. Le négatif marqué par la corrosion différentielle sur le pourtour des rivets permet de restituer une plaque organique circulaire. Dimensions : disque : diam. min. 139 ; diam. max. 141. Empreinte de la plaque : L. 42 ; l. 22 env. 199.2 g. Rivets : diam. 3-4. Type : I-B-1.

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Date : MR III (terminus ante quem) [MR II]. Bibl. : Hood et al. 1958-1959 : fig. 11, 32, Pl. 58d. VLYCHIA « Tombe Temple » Situé au sud-ouest du palais de Cnossos, sur les pentes orientales du Gypsades et en surplomb de la rivière Vlychia, le « temple tombeau » est un long bâtiment rupestre, rectangulaire, à deux étages, en partie souterrain, fouillé dans les années 1930 par Sir A. Evans et J.D.S. Pendlebury (Evans 1928 : 962-1018). Le corps de l’édifice est composé d’une cour pavée péristyle accessible depuis l’extérieur qui donne, vers l’ouest, sur un passage percé d’une porte latérale où s’ouvre un escalier, qui permettait d’accéder aux parties hautes du bâtiment. Dans le prolongement ouest de ce couloir, une seconde porte conduit à une crypte hypostyle, dont le mur ouest, coupé d’une porte, mène à la chambre funéraire proprement dite. L’ensemble des pièces pouvait être clos depuis l’intérieur. La portée cultuelle (rituelle) de l’édifice est généralement admise (e.g. Driessen, Macdonald 1997 ; Chountasi 2016 ; Letesson 2017 : 347). Contexte : de nombreux éléments de mobilier en lien avec des activités rituelles ont été découverts (autels, couteaux à poignée en ivoire, etc). Toutefois la position du disque de miroir n’est pas connue [no 125], ce qui pose des problèmes d’interprétation au regard de la destination fonctionnelle qu’auraient eues certaines salles (Chountasi 2016). L’édifice est construit à la fin de l’époque néopalatiale, au MM IIIB, avant qu’un tremblement de terre n’entraîne sa destruction partielle au MR IA. Il sera réutilisé au MR II et au MR IIIA1, puis abandonné au MR IIIA2. E. Hatzaki a suggéré la réutilisation de ce bâtiment pour des célébrations rituelles au MR II au vu des nombreuses kylix à pied court et des tasses peu profondes qui y ont été retrouvées (Hatzaki 2007c). N° 125 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2226. Description : deux trous de rivet. Profil plan. Il semble qu’il y ait une empreinte laissée par la plaque ; celle-ci serait rectangulaire, à angles marqués (non arrondis). Un effort a été fait pour centrer la plaque par rapport aux rivets puisqu’elle est distancée de chaque rivet de 15 mm (en longueur). Une plus forte corrosion formant un arc, du haut des rivets jusqu’à la moitié supérieure du disque. Dimensions : disque : diam. 145 ; ép. min. 2,5 ; ép. max. 3. Empreinte de la plaque : L. 43 ; l. env. 22 ; 208,6 g. Type : I-A-3 [I-A-1 ?]. Date : MR IIIA. Bibl. : Evans 1935 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 136 (18). AMNISOS-MAFETZE L’aire de l’Amnisos minoenne, située sur le cordon littoral de plaine méridionale à l’embouchure du bras du fleuve Karteros, à 5 km de Cnossos, paraît avoir été occupée de façon très dense dès l’époque protopalatiale (2000-1700) comme en attestent les nombreux sites mis au jour, notamment en situation portuaire (Kanta 1980 : 38-43). Au lieu-dit Μάφεζε, dans la plaine orientale du Karteros, une sépulture multiple sous hypogée a été fouillée par Sp. Marinatos en 1926 (Marinatos 1930 : 68-90). Précédée d’un long dromos, la chambre de plan ovalaire contenait six larnakes non décorées. Contexte : le contenu le plus riche provient de la larnax no 3, située dans l’aire centre-est de la chambre. Il s’agit d’une sépulture individuelle. Le mobilier associé inclut deux bols, une phiale, une petite cruche, un couvercle de pyxide en albâtre à prise centrale en forme de huit et décor végétal en léger relief51, une coupe cylindrique (Marinatos 1930 : 72), ainsi qu’une flasque à pied en verre coloré d’origine exogène imprécise, peut-être levantine (Marinatos 1930 : 73-74) ou égyptienne (Phillips 2008, II : 60). Un miroir [no 126], un peigne en ivoire décoré de deux animaux marins fantastiques antithétiques séparés par une rosette à huit pétales52, des perles en verre blanc et en pierre (cristal de roche, sardoine), une bague plaquée or, trois fragments en argent et un couteau à manche en os complètent le trousseau. Le matériel céramique mêlant plusieurs phases, notamment dans la larnax no 6 (MR IIIA2/B), suggère une réutilisation de la tombe sur plusieurs générations (Marinatos 1930 ; Kanta 1980 : 40). 51

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C. Langohr le compare à des objets des MR II-IIIA1 produits par l’atelier de Cnossos, d’où ils pourraient provenir. Il pourrait avoir été conservé et placé plus tardivement dans cette tombe (Langohr 2017 : 61). Ce motif est semblable à celui qui figure sur un peigne de Palaikastro : Langohr 2017 : 61, note 147.

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N° 126 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2166. Description : disque entier. Deux trous de rivet. D’après la photo publiée, semble porter la trace gravée d’une empreinte rectangulaire. Dimensions : diam. 120. Empreinte de la plaque : L. 40,4. Type : I-A-2 ? Date : MR IIIA2-IIIB. Bibl. : Marinatos 1930 : Pl. 2, 28. POROS-KATSAMBAS Parcelle Ant. Sanoudaki (rue Dimosthenous) De part et d’autre de la rivière Karteros sont situés les sites de Poros (versant ouest) et Katsambas (versant est), dont l’embouchure devait accueillir autrefois un emplacement portuaire minoen. La concentration d’éléments minoens se trouve en effet sur le côté ouest du Karteros, au moins au sommet de la colline Trypeti où était implantés en son versant est les sites de Sanoudakis et de Miliaras, séparés par un cours d’eau proche de son embouchure (Dimopoulou 1999 ; Dimopoulou-Rethemiotaki 2004 ; Dimopoulou-Rethemiotaki et al. 2007 : 85-86). Cet endroit accueillait la plus large nécropole néopalatiale de la vallée de Cnossos, et les seuls miroirs mentionnés dans la littérature sont pour l’heure encore peu documentés ; leur publication apporterait des éléments essentiels dans la discussion sur le dépôt du miroir dans l’espace funéraire crétois pendant et avant le MR II. Contexte : Un manche de miroir [no 127] a été trouvé dans un atelier néopalatial parmi des sceaux et des perles semi-ouvrés, des moules, des matières premières, de la pierre abrasive et des objets brisés destinés à être recyclés. Selon N. Dimopoulou, le manche de miroir était lui aussi destiné à être recyclé ou réparé. La poterie étant presque totalement absente de cette petite pièce, l’inventeur suggère avec prudence une datation au MR IA avancé, voire un peu plus tard53. N° 127 - Manche, ivoire. Héraklion, Musée archéologique. Description : La poignée est intacte, simplement sculptée. L’une des plaques conserverait un décor, l’autre étant endommagée ou absent. Type : I ? Date : MR IA. Bibl. : Dimopoulou-Rethemiotaki 1998 : 450-9 (sur la découverte de Katsambas), 458 (mention du miroir). GOURNES-PEDIADOS Tombe 4 I. Hatzidakis a identifié, au cours des fouilles menées en 1915-1916 sur la colline de Kefali, à proximité du site côtier de Gournes, six tombes datées de la période MR IIIA2/IIIB en termes céramiques. La tombe no 4 est monumentale, composée d’une chambre circulaire et précédée d’un dromos. Elle contenait trois inhumations en larnax en forme de coffre (nommés Α, Β et Γ : Hadzidakis 1918) (fig. 80). Larnax Alpha Contexte : le sarcophage Alpha contenait une inhumation individuelle en position étendue, la main droite devant le visage et le bras gauche le long du corps. En dehors du sarcophage ont été trouvés un petit miroir en bronze [no 128] et une coupe monochrome (Hatzidakis 1921 : 80), sans qu’il soit possible de déterminer si leur position est due à une chute ou à un remaniement. La coupe est datée à la phase MM III par A. Kanta et fait donc partie d’un héritage (Kanta 1980 : 49). D’après la poterie, cet assemblage appartient au MR IIIA2/IIIB (Kanta 1980 : 48-49 ; Langohr 2017 : 63, note 150).

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Nous remercions vivement Nota Dimopoulou de nous avoir fourni des informations inédites au sujet du contexte et de la morphologie de cet objet.

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N° 128 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2020. Fig. 81. Description : entier, légèrement déformé, très oxydé. Deux perforations espacées de 8 mm. Au droit la patine est hétérogène, granuleuse et rouge, criblée de cratères de corrosion de petite dimension laissant apparaître une strate sous-jacente noire. Dans la moitié inférieure du disque la patine est plus verdâtre, voire vert clair au niveau du système d’emmanchement. À cet endroit le négatif profond de la plaque est en effet bien visible. Au revers la patine est davantage uniforme, à dominante verte bien qu’encore ponctuée de taches lie-de-vin, les rivets étant encore auréolés d’une patine d’un vert clair. Dimensions : disque : diam. 131 ; ép. max. 20 ; ép. min. 15 ; 125,2 g. Rivets : diam. 3. Empreinte de la plaque : L. min. 25 ; L. max. 47,6 ; l. min. 22 ; l. max. 23. Type : I-A-3 [I-A-1 ?]. Date : MR IIIA. Bibl. : Hatzidakis 1921 : 82, fig. 24, 27 (6). Larnax Gamma Contexte : directement à droite de l’entrée, la larnax Γ se trouvait dans une fosse circulaire creusée à 0,76 m sous le niveau de la tombe. Un disque de miroir [no 129] aurait été découvert en dehors de la larnax, au fond de la fosse (croquis : Hatzidakis 1921, fig. 24). Ce serait également dans cette fosse qu’auraient été trouvés un récipient en stéatite, une petite pyxide en albâtre, un vase cylindrique à anse en étrier, une phiale à deux anses (Kanta 1980 : 49). D’après la poterie, cet assemblage appartient au MR IIIA2/IIIB. N° 129 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2021. Fig. 82. Description : complet, brisé en plusieurs fragments puis reconstitué au cours d’une phase de restauration. Deux trous de rivet en périphérie, espacés de 10 mm l’un de l’autre. Surface oxydée. Empreinte marquée par une oxydation plus prononcée, forme presque trapézoïdale. Dimensions : disque : diam. 120 ; ép. max. 20. Empreinte de la plaque : L. min. 37 ; L. max. 50,8 ; l. min. 22 ; l. max. 23 ; 125,4 g. Rivets : diam. 3. Type : I-A-3 [I-A-1 ?]. Date : MR IIIA. Bibl. : Hatzidakis 1921 : 82, fig. 24 (plan), fig. 27, 7 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 138 (34), Pl. 29. EPISKOPI Kalyvotopos Contexte : un disque de miroir [no 130] provient d’une tombe à chambre multiple (tombe A) découverte accidentellement au sud-est du village d’Episkopi en 1952. La découverte a été publiée brièvement par N. Platon (Platon 1952a : 473-474 ; 1952c : 619-621 ; Kanta 1980 : 60-61 ; Vavouranakis 2007 ; Panagiotakis 2003 : 383). La tombe A contenait deux larnakes dont l’un préservait les restes d’un squelette, et l’autre ceux d’un crâne et des os de la main, le restant du squelette étant peut-être celui, acéphale, trouvé entre les deux sarcophages. Bien que ce ne soit pas très clair, il semble que le mobilier ait été trouvé en dehors des sarcophages (Löwe 1996 : 182). Il se compose d’un bassin54, d’une épée, d’un couteau, d’un rasoir et d’une épingle. Parmi les fragments céramiques se trouvent ceux d’une kylix, qui ont pu être identifiés par A. Kanta au sein des collections du Musée d’Héraklion et datés du MR IIIA (Kanta 1980 : 62). Néanmoins, l’essentiel du matériel provenant de cette sépulture, non illustré, n’a pas pu être isolé dans les réserves où il est indistinctement préservé pour les tombes A, Z et E. Ces tombes semblent avoir été utilisées plusieurs fois et au long des deux phases, du MR IIIA2 au MR IIIB, bien que quelques vases puissent être liés au MR IIIA1. N° 130 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2362. Description : reconstitué de treize fragments, incomplet. Écrasé aux pôles, type solaire. Très corrodé, patine vert foncé. Deux trous de rivet pour fixer le manche. Dimensions : diam. 136. 54

Il est intéressant de noter que le type du bassin (variante B I) est un type également présent à Archanes A, Sellopoulo 3, Dendra 7, Zapher Papoura 14 (Matthäus 1980), contextes dans lesquels ont aussi été découverts des restes de miroir.

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Type : I. Date : MR IIIA-B [MR IIIA]. Bibl. : Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 138-139 (36), Pl. 34. Ston Potamo La découverte d’un groupe de larnakes, arasé par les travaux agricoles, au lieu-dit Στον ποταμό, a fait l’objet d’une note par N. Platon en 1952 dans la revue Praktika (Platon 1952c : 624). L’auteur situe le point de découverte « à environ une heure à l’ouest du village » d’Episkopi. Il est clair pour A. Kanta qu’il s’agit de la même découverte relatée dans les Chronika la même année pour le lieu-dit Alonaki Potamou (Platon 1952a : 475 ; Kanta 1980 : 65 ; Evangelou 2009 : fiche no 127). Contexte : le mobilier comprenait un brûle-encens et un disque de miroir [no 131] sans que les détails en soient connus, attribués au MR III (Evangelou 2009 : 112). N° 131 - Disque, all. Cu. [Héraklion, Musée archéologique ?] Aucune description de l’objet n’est donnée par l’inventeur. Type : IV. Date : MR III ? Bibl. : Platon 1952a : 475 ; 1952c : 624 ; Kanta 1980 : 65 ; Evangelou 2009 : fiche no 127. SKLAVOKAMBOS « Villa » Logé sur un replat au bas d’une pente abrupte dans le fond de la vallée fertile de Maleviziou, le site d’habitat de Sklavokambos sut tirer profit de sa position, quoique quelque peu dissimulée et excentrée, proche d’une rivière et de l’axe de circulation principal reliant le nord de la Crète centrale et la Crète occidentale, le long duquel se trouvaient, entre autres, des gisements de serpentine (Fotou 1997 : 47). Le site a été découvert et fouillé par Sp. Marinatos dans les années 1930 lors du tracé de la route Tylissos à Anogeia, à 12 km à l’ouest d’Héraklion, sous le village de Gonies. La date exacte de construction de l’édifice est inconnue. En revanche on sait qu’une destruction par un incendie est attestée et datée du MR IB, ce qui causa l’abandon du site (Marinatos 1948). Le réexamen des caractéristiques architecturales de l’édifice par V. Fotou l’a conduite à suggérer une dynamique économique particulière liée au commerce et à la circulation de marchands itinérants, hypothèse appuyée par les trente-neuf scellés découverts dans l’édifice, ainsi que par un espace hospitalier temporaire (Fotou 1997 : 46-48). Contexte : un χαλκούν δισκάριον [no 132] a été découvert à cet endroit, malheureusement à un emplacement qui n’est pas précisé dans le seul rapport préliminaire qui a été rendu (Marinatos 1948 : 85). Aucune archive de fouilles n’a pu être retrouvée par V. Fotou (1997 : 46, note 64). Le miroir est antérieur au MR IB, compte tenu de la datation de l’horizon de destruction de l’édifice. N° 132 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 2218. Description : incomplet, restauré, recollé de plusieurs fragments. 10 % perdus dans la partie supérieure opposée à l’emplacement du manche. Patine vert clair. Corrosion brunâtre à l’emplacement de la plaque, empreinte laissant deviner une forme circulaire. Deux trous de rivet. Dimensions : diam. 127. Type : I-B-1 ? Date : MR IB. Bibl. : Marinatos 1948 : 85, Pl. 3, 2. CRÈTE OCCIDENTALE PANKALOCHORI La bourgade de Pankalochori est localisée à un peu plus de 10 km à l’est de Réthymnon et à 2,5 km du cordon littoral. À 350 m au sud-ouest on y a découvert, en 1983, lors de travaux de réfection du réseau hydrographique, une sépulture datée du MR IIIA2, au nord-ouest, le long d’un chemin non asphalté qui conduit à Loutra. Seule la

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DEUXIÈME PARTIE

partie orientale de la chambre funéraire, où se trouvait la larnax II, a échappé à l’action destructrice de la pelle mécanique, grâce à son emplacement sous la chaussée actuelle (Markoulaki 1989 ; Baxevani-Kouzioni, Markoulaki 1996 ; Markoulaki, Baxevani-Kouzioni 1997). Contexte : un long dromos muni de marches d’escalier taillées dans le calcaire menait à une chambre intérieure contenant trois larnakes en partie détruites à l’exception de la larnax II, dont le contenu ostéologique présentait par ailleurs un excellent état de conservation. Elle renfermait le squelette d’une femme adulte étendue sur son côté droit et en état de grossesse avancé, comme en attestent les restes embryonnaires ossifiés trouvés dans la région de l’abdomen. Les bras étaient étendus vers le bassin. Un disque de miroir à manche en ivoire [no 133] se trouvait sur l’humérus droit, sur lequel étaient entassées de nombreuses perles pour la plupart en pâte de verre, cristal de roche, sardoine et or, de formes diverses (têtes de taureau, d’aigles et de double nautiles) et en faïence, un cylindresceau, treize rosaces et des perles en or (fig. 83a). Des fragments de marqueterie en os, qui étaient vraisemblablement à l’origine apposées sur une boîte en bois, ont été trouvés « sur l’épaule gauche ». Un vêtement peut avoir habillé la défunte, retenu par des aiguilles en os dont on a retrouvé neuf fragments. Un fragment de coupe monochrome noire se trouvait aux pieds de la défunte, interprété par les fouilleurs comme ayant chu au cours des rites funéraires. Cet ensemble funéraire tend à renforcer l’importance des sujets en état de grossesse dans l’espace de la mort. Seule le femme enceinte était accompagnée d’un viatique qui dénote par ailleurs une certaine richesse. La chronologie lisible au travers du matériel atteste d’une utilisation continue de cet espace au MR IIIA2 et jusqu’à la fin de cette phase (Markoulaki, Baxevani-Kouzioni 1997 : 293). Le premier ensevelissement fut celui de la larnax II, datée du MR IIIA2 d’après l’ensemble céramique qui l’accompagnait (Markoulaki, BaxevaniKouzioni 1997 : 293). Le miroir, lui, a été relié à la phase MR IIIA1 par les fouilleurs et pourrait donc être une pièce plus ancienne conservée puis déposée plus tardivement (Baxevani-Kouzioni, Markoulaki 1996 : 646, 673681). Commentaire : la mention, dans l’article préliminaire, de deux χάλκινους δίσκους ζυγού ψυχοστασίας (Markoulaki 1989 : 374), qu’aucune illustration ne permet d’apprécier, pose la question de savoir si des miroirs supplémentaires ont été déposés, ou s’il s’agit de plateaux de balance. N° 133 - Disque et plaque, all. Cu et ivoire. Réthymnon, Musée archéologique, M 254 (disque), O 282 (plaque). Fig. 83b-c. Description : disque avec deux rivets en bronze conservés. Du manche, seule la plaque est conservée, la poignée était probablement cylindrique. Il n’en reste que la partie supérieure avec un couronnement de feuilles repliées. Elle porte une entaille, dans laquelle le disque de miroir devait être inséré, ainsi que deux petites perforations. Décor55 : les deux plaques ne sont pas identiques. Sur la plaque a sont gravées deux figures composites anthropomorphes, en station verticale et antithétique, séparées par un élément végétal formé de boules superposées (fruits : régime de dattes ou grappe de raisin ?). L’ensemble s’inscrit parfaitement dans le cadre de la plaque. La tête est massive avec un front saillant au niveau orbital, la gueule est entrouverte et le mufle rectiligne est léonin. Les oreilles sont larges, foliacées et rabattues en arrière. Le membre supérieur gauche de la figure de droite tient à la fois de l’humain et de l’animal ; le segment huméral et le segment radio-ulnaire sont courts, la « main » présente un pouce opposé (ou une tubérosité calcanéenne ?). Le corps est puissant avec une ligne d’échine sinueuse (garrot, ensellure et croupe marqués) dédoublée par une ligne ondulée effilée en pointes aiguës ; parallèle à celle-ci, un tracé, au départ de la ganache, passe par l’épaule, le long du ventre, derrière le segment tibio-fibulaire pour rejoindre le premier tracé au niveau de l’appendice caudal. Cet élément recouvre le dos, gravé de motifs végétaux. Les membres inférieurs, placés l’un devant l’autre, sont incontestablement félins ; pattes fortes aux griffes rétractiles, saillie du calcanéus. La posture bipède, avec la cambrure lombaire bien signifiée, de même que la nature de la scène, sont humaines. Les figures brandissent une aiguière à bec dont elles s’apprêtent à verser le contenu dans un geste hiératique (libation ?). La composition de la plaque b est sensiblement identique, avec l’ajout d’une troisième figure, plus petite, entre les deux figures principales, de même composition anatomique et dans une posture semblable. Dimensions : disque : diam. 152 ; ép. 2,1 ; Plaque : L. 50 ; l. 48. Type : I-A-1. Date : MR IIIA1-A2.

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La description qui suit se fonde sur le relevé publié par S. Markoulaki et K. Baxevani-Kouzioni (1997 : fig. 44-48).

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Bibl. : Markoulaki 1989 ; Markoulaki, Baxevani-Kouzioni 1997 : fig. 44-48 ; Pl. IIIa ; Phillips 2008, II : 216217 (440). LA CANÉE La plaine côtière de La Canée, ancienne Kydonia, a joui d’une situation favorable du fait de son territoire varié, fait de plaines fertiles, de bas-plateaux ouverts et de montagnes intérieures (les Levka Ori), offrant de grands avantages pour la culture et l’élevage, la pêche et le commerce (Andreadaki-Vlazaki 1996 ; 2009 ; 2011). Le ruisseau Kladisso traversait la ville à l’ouest. L’habitat fut établi sur la basse colline de Kastelli, à l’est du port moderne, entre Akti Tombazi et Karaoli Dimitriou, en surplomb du port naturel et du plateau de Chania (Hallager, Hallager 2016). Plusieurs sépultures ont été découvertes dans les parties ouest et sud-ouest de la ville (e.g. Andreadaki-Vlazaki 1997 ; Andreadaki-Vlazaki 1996 ; 2011 ; Andreadaki-Vlazaki, Protopapadaki 2009). L’extension progressive de la ville s’ouvrant à l’urbanisation a entraîné le développement parallèle des opérations archéologiques qui, depuis les années 1920 et en particulier jusqu’à récemment, ont permis de révéler continûment, du moins en ce qui concerne l’époque du Minoen Récent, plusieurs groupes de tombes disséminés sur un vaste territoire. Il était jusqu’à récemment difficile d’en avoir une vision globale cohérente (Andreadaki-Vlazaki 1997). L’essentiel des recherches anciennes d’ordre funéraire ont, en effet, le plus souvent été pratiquées inopinément au cours de travaux de construction, dans des secteurs discontinus et à l’emprise réduite56. Les données acquises ont été presque systématiquement communiquées sous la forme de comptes rendus partiels et épars, et de qualité très hétérogène. Si ceux-ci permettent de porter rapidement à la connaissance du public les résultats des opérations, ils demeurent succincts pour ce qui concerne le contexte archéologique et architectural, et sommaires pour ce qui concerne les catégories d’objets excavés. Ces sépultures ont dans la majorité des cas, de plus, été pillées. La réappropriation des données est d’autant plus difficile que plusieurs pièces appartenant aux collections générées par les premières fouilles ont été détruites lors de l’incendie de la préfecture, où était installé le musée, en 1938 (Godart, Tzedakis 1992 : 53). En dépit de cela, plusieurs études de synthèse ont été offertes par L. Godart et Y. Tzedakis (1992), A. Kanta (1980) et M. Andreadaki-Vlazaki (1997), cette dernière offrant la première approche de la topographie funéraire chaniote au Minoen Récent. M. Andreadaki-Vlazaki a par ailleurs avancé que la majorité des sépultures sont datables du « MR IIIA2-IIIB » (1997), ce à quoi peuvent être adjointes quelques remarques postérieures (Langohr 2017 : 159). La reprise récente des travaux sur le terrain, notamment ceux menés sur le terrain Kouklaki à l’est de l’église des Saints Pierre et Paul entre 2003 et 2005, complète fructueusement le tableau et permet de mieux appréhender le développement de ce cimetière, dont l’étendue est telle qu’il n’est pas encore possible de le circonscrire correctement (Andreadaki-Vlazaki 2013 : 1012). Ces données sont régulièrement complétées grâce à la réalisation de diagnostics préventifs complémentaires. Aire du Tribunal Contexte : deux hypogées « mycéniens » ont été signalés en mars 1900 au nord de la plaine Mazali, dans l’aire actuelle du Tribunal (Δικαστήρια/Μαζαλή), dans des circonstances mal connues (AM 25 [1900] : 466, en référence au journal Άστυ, 28/10/1900 ; Andreadaki-Vlazaki 1997 : 491). L’un d’eux contenait un squelette accompagné de einem grossen Bronzespiegel [no 134], de deux bagues en or et d’une troisième en bronze, d’un vase en pierre et de trois vases en bronze fragmentaires, datés des MR IIIA-B1. Le disque de miroir a été cédé au musée de La Canée la même année. N° 134 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, M 11 (aujourd’hui perdu)57. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR IIIA-B1. Bibl. : AM 25 : 1900, 466 ; AJA 5 (1901) : 342 ; Jantzen 1951 : 73 ; Kanta 1980 : 225 ; Hakulin 2004 (non illustré).

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Ceci étant uniquement tributaire des conditions de fouilles en milieu urbain, n’autorisant d’un point de vue technique que des dégagements archéologiques limités. Voir Andreadaki-Vlazaki 1997 : note 10.

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DEUXIÈME PARTIE Zone de l’ancienne imprimerie

Contexte : un autre disque de miroir [no 135] provient d’autres sépultures localisées dans le même secteur en 1913, à l’emplacement d’une ancienne imprimerie (Jantzen 1951 : 73 ; Andreadaki-Vlazaki 1997 : 491). N° 135 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, no M 108. Fig. 84. Description : objet lourd, circulaire, de profil plan. Les deux rivets en bronze sont en place. Empreinte de la plaque rectangulaire ; des restes organiques ont été « fixés » au moyen de cire. Le rivet le mieux conservé mesure 8 mm de longueur. Les bords du disque sont nets. Dimensions : diam. 178 ; ép. 5 ; 1154,7 g. Empreinte de la plaque : L. 53. Type : I-A-1. Date : MR IIIA-B ? Bibl. : Jantzen 1951 : 73 ; Andreadaki-Vlazaki 1997 : fig. 15 (en haut à droite). Zone des Tribunaux-Mazali, fouilles de F. Stavropoulos Contexte : en 1927-1928, F. Stavropoulos a entrepris la fouille d’une série de tombes à quelques pas des découvertes précédemment citées58, avec lesquelles elles doivent être mises en relation bien qu’elles ne fassent sans doute pas partie des mêmes agglomérats (Andreadaki-Vlazaki 1997). Deux miroirs ont été découverts [nos 136137]. Deux autres tombes avaient été découvertes à cet endroit par S. Xanthoudides en 1919 (Xanthoudides 1923a : 1-24). L’ensemble est attribué aux phases céramiques MR IIIA-B1. N° 136 - Disque et poignée. La Canée, Musée archéologique, M 125. Fig. 85-86. Description : disque très oxydé. Deux rivets à tête évasée. La plaque a perdu une partie de sa matière de part et d’autre du rivet, et l’empreinte permet d’estimer les dimensions d’origine. Ivoire d’hippopotame. Décor : les pétales d’une rosette traités en bas-relief sont encore visibles autour d’un rivet, le rivet prenant la place du bouton central. Les angles inférieurs de la plaque étaient festonnés en haut relief. La poignée est trop endommagée et peu d’éléments de décor sont perceptibles. Dimensions : disque : diam. 170 ; ép. min. 4 ; ép. max. 5 ; 885,5 g. Poignée : diam. 18 ; L. 130. Plaque : L. 50 ; l. 33. Rivets conservés : (1) L. 11 ; l. 4 ; (2) L. 15 ; l. 4. Type : I-A-1. Date : MR IIIA2-B2. Bibl. : Andreadaki-Vlazaki 1997 : fig. 15 (à gauche). N° 137 - Disque, all. Cu, ivoire/bois ? La Canée, Musée archéologique, M 126. Description : les quatre rivets sont conservés en place et sur une bonne longueur. Il y a de nombreuses traces d’ivoire ou de bois conservés à l’endroit de la plaque. L’empreinte de la plaque est rectangulaire. Dimensions : diam. 160. Empreinte de la plaque : L. 60. Type : I-A-1. Date : MR IIIA2-B2. Bibl. : Andreadaki-Vlazaki 1997 : fig. 15 (en bas à droite). Zone des Tribunaux-Mazali, fouilles de V. Theophanidis En 1938, V. Theophanidis est intervenu suite à la découverte inopinée d’une tombe à chambre à hauteur des numéros 14 et 19 de la rue K. Manou, contiguë à l’église des Saints Pierre et Paul, la couverture du bâtiment s’étant effondrée sous le poids d’un véhicule. Les disques de miroir découverts ont été publiés par l’inventeur (Theophanidis 1951). Contexte : le sol de la chambre, précédée d’un dromos, montrait à plusieurs endroits des charbons de bois mêlés à des ossements pulvérulents, ce qui indique le caractère multiple des inhumations qui y ont eu lieu. En sus du

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Les informations qui nous sont parvenues quant à leur localisation sont maigres et incompatibles : d’après V. Theophanidis, ces sépultures, au nombre de deux, auraient été implantées sous la rue K. Manou (Theophanidis 1951 : 16) tandis que U. Jantzen les situe en face de la maison Hadzidaki (Jantzen 1951 : 74).

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matériel céramique, ce sont deux miroirs [nos 138-139], deux bols en bronze à omphalos, un bol en « albâtre »59, deux épées et deux couteaux, une perle gravée en cristal de roche, des fusaïoles et un collier de perles en faïence et en pâte de verre qui ont été rapportés (fig. 87a). Les miroirs ont été trouvés dans l’angle sud-ouest d’après le croquis publié, à proximité de l’« amphore » et des fusaïoles (Theophanidis 1951 : fig. 23α). A. Kanta a identifié plusieurs phases chronologiques entre le MR IIIA1 et le MR IIIB tandis que, d’après E. Hatzaki, la céramique − qui demeure partiellement publiée − est contemporaine de l’horizon du dépôt des Cistes du Grand Couloir, soit du MR IIIA1 (Hatzaki 2007a : 223). Il n’est pas impossible que l’inhumation du guerrier ait pris place au cours du MR IIIA1 et que des interventions ultérieures eurent lieu (Kanta 1980 : 227). Commentaire : on n’a pu retrouver dans les réserves du musée les miroirs nos 141 et 142. Le seul objet aujourd’hui identifiable au musée de La Canée est le collier de perles en faïence et pâte de verre (Andreadaki-Vlazaki 1997 : 491, note 16). N° 138 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique (non localisé). Fig. 87b (7). Description : disque sans système de préhension apparent. Dimensions : diam. 160. Type : III. Date : MR IIIA-B. Bibl. : Theophanidis 1951 : fig. 23β (7). N° 139 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique (non localisé). Description : deux perforations. Dimensions : diam. 130. Type : I. Date : MR IIIA-B. Bibl. : Theophanidis 1951 : fig. 23β (8). Fig. 87b (8). Zone des Tribunaux-Mazali, fouilles de N. Platon Quatorze autres tombes à chambres, en partie détruites pas les fondations d’un bâtiment moderne, ont été explorées par N. Platon à l’occasion de la fondation de l’église des Deux Apôtres (Platon 1962 : 272-273). La tombe Zêta a livré deux disques de miroir [nos 140-141] découverts respectivement dans les niches Iota et Gamma60. Contexte : indéterminé, probablement daté du MR IIIA-B1. N° 140 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, no 237. Non publié. Type : IV. Date : MR IIIA2-B1. Bibl. : Platon 1959 : 376 ; 1960a : 515 ; 1962 ; Alexiou 1962 : 272-273 ; 1963 : 392 ; Platon, Davaras 1963 : 291-292 (non illustré). N° 141 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, no 238. Non publié. Type : IV. Date : MR IIIA2-B1. Bibl. : Platon 1959 : 376 ; 1960a : 515 ; 1962 ; Alexiou 1962 : 272-273 ; 1963 : 392 ; Platon, Davaras 1963 : 291-292 (non illustré). Parcelle Kouklaki Une intervention archéologique préventive a été pilotée entre 2003 et 2005 par M. Andreadaki-Vlazaki avant l’ouverture d’un chantier de construction au lieu-dit Kouklaki, situé à hauteur des numéros 73-77 de la rue Ig. Gabriil, à l’est de l’église des Saints Pierre et Paul (Andreadaki-Vlazaki 2011 : 116-121 ; 2013 ; Andreadaki59 60

Probablement d’origine égyptienne, il a été discuté en dernier lieu par J. Phillips (2008, II : 76 [131]). Nous devons cette information à S. Preve, archéologue à La Canée, à qui nous adressons nos remerciements amicaux.

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DEUXIÈME PARTIE

Vlazaki, Protopapadaki 2009 : 152-165 ; Andreadaki-Vlazaki 2022 : 199 , fig. 12). Cet emplacement correspond au secteur des Tribunaux Mazali où avaient pris place les opérations de N. Platon (1962), entre autres. Parmi la soixantaine de sépultures fouillées, un nombre très important mais inconnu de tombes ont livré des restes de miroir61. Tombe 13 (« Tombe du Général ») Contexte : il s’agit d’une sépulture à inhumation multiple précédée d’un dromos, la seule de ce type à être clairement non perturbée (Andreadaki-Vlazaki 2013 : 1017-1018). Elle contenait une grande quantité d’objets en cuivre, dont deux miroirs [nos 142-143]. On compte également dix-sept vases, deux rasoirs, deux plateaux de balance et un ciseau, appartenant au MR II. Un skyphos de bronze avait été rempli par des perles en verre, et un autre contenait deux rasoirs en bronze et un peigne en os. Il y avait aussi un morceau de bleu égyptien (AndreadakiVlazaki 2013). N° 142 - Miroir complet, all. Cu, ivoire. La Canée, Musée archéologique, no M 1095. Fig. 88-89. Description : les deux rivets en bronze sont conservés. La poignée en ivoire est un peu moins bien conservée sur les côtés mais est de section ovalaire. Elle s’évase vers le bas. Beaucoup de colle qui déforme vraisemblablement l’aspect originel du manche. Les corps des rivets ne sont pas mesurables. Leur tête est évasée comme une tête de clou. Dimensions : disque : diam. 167 ; ép. 2 ; 631 g. Rivets : diam. 7. Poignée : L. 97 ; diam. min. 18 ; diam. max. 26. Plaque : L. 60,8 ; l. 26 ; ép. 22. Type : I-B-1. Date : MR II. Bibl. : Andreadaki-Vlazaki 2013 : 1018 ; Andreadaki-Vlazaki, Protopapadaki 2009 : 156-159. N° 143 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, no M 990. Description : disque cordiforme ; le périmètre du disque témoigne d’un élargissement vers le haut, de cette façon la corde la plus longue, parallèle à l’axe de l’alignement des rivets, est de 121 mm, tandis que, perpendiculairement à l’axe, elle est de 124 mm. La patine est uniforme avec quelques taches bleuâtres. Les trous de rivets sont élargis vers le bas, et mesurent 3 x 5 mm et 3 x 6 mm. Des traces d’ivoire ou de bois sont perceptibles dans le périmètre du disque, sous les rivets. Profil légèrement concave. Empreinte de plaque circulaire. Dimensions : diam. 121-124 ; ép. 1 ; 135,7 g. Empreinte de la plaque : L. 44. Type : I-B-1. Date : MR II. Bibl. : Andreadaki-Vlazaki 2013 : 1018 ; Andreadaki-Vlazaki, Protopapadaki 2009 ; Protopapadaki 2015. Tombe 40 Contexte : sépulture à fosse à chambre latérale, la plus grande de ce type pour l’ensemble fouillé et aussi la plus ancienne (Andreadaki-Vlazaki 2013 : 1013-1015). Elle contenait la dépouille d’un homme adulte en décubitus dorsal, âgé d’environ 35 ans. Deux grandes amphores pithoïdes et deux cruches l’accompagnaient, tandis qu’il était paré d’un ornement de cheveux en argent, d’un collier de perles en verre et en cornaline, et de trois sceaux (Despoti therôn ; taureau attaquant ; vache allaitant). On dénombre également une épée à poignée en ivoire, deux poignards, au moins vingt-deux pointes de flèche et un peigne en ivoire. Une photographie de la sépulture in situ montre qu’un miroir [no 144] était placé derrière la tête, contre le mur ouest (Andreadaki-Vlazaki 2013 : fig. 25). Un traumatisme sur le flanc gauche a été noté ainsi qu’une côte cassée (Andreadaki-Vlazaki 2013 : 1015). Une datation au MR II est avancée par les fouilleurs. N° 144 - Miroir complet. La Canée, Musée archéologique. Description : sur la seule photographie publiée à ce jour, le disque et la poignée sont conservés, maintenus ensemble par deux rivets en bronze conservés en place. Dimensions : non renseignées. 61

Les restes sont estimés à une trentaine. Nous remercions cordialement Eftychia Protopapadaki, archéologue en charge des fouilles de la parcelle Kouklaki, pour nous avoir informée de l’ampleur du corpus documentaire à cet endroit, qui se trouve dans l’attente d’une publication.

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Type : I-B-1. Date : MR II. Bibl. : Andreadaki-Vlazaki 2011 : fig. 42. Ouest des Tribunaux, route de Sphakia En 1973, l’éphore I. Papapostolou signale la fouille d’une tombe à chambre découverte au cours de travaux de construction au sud du Jardin municipal, à hauteur du no 59 de la rue Sphakion (Papapostolou 1980 : 926). Contexte : il s’agit d’une tombe à chambre de forme quadrangulaire irrégulière, creusée dans la roche tendre, orientée nord-sud et accessible par un dromos d’une longueur conservée de 2,30 m. Les ossements humains qu’elle contenait étaient pratiquement dissouts à l’exception de quelques dents. Dans la partie occidentale ont été trouvés une pointe de flèche et un rasoir, et dans l’angle sud-est un disque de miroir [no 145] et deux coupes. Peu d’informations contextuelles sont disponibles. Les dépôts remonteraient au MR IIIA2-B (Godart, Tzedakis 1992 : 54). N° 145 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, no M 291. Fig. 90. Description : trois trous de rivet. L’objet a été recomposé à partir de fragments, particulièrement en périphérie. La cassure a été opérée à l’endroit où aurait pu être conservée l’empreinte ; elle n’est aujourd’hui plus visible. Le diamètre du disque est constant. Profil plan. Dimensions : diam. 130 ; ép. 1 ; 165 g. Rivets : central : diam. 3 ; périphériques : diam. 4-5. Type : I-B-1. Date : MR IIIA2-B. Bibl. : Papapostolou 1980 : 926, Pl. 694δ. Rue Ig. Gavriil et G. Hadzidakis À l’ouest de la plaine de Mazali, à la jonction des rues Ig. Gavriil et G. Hadzidakis, une tombe à chambre a été fouillée en 1984 par M. Pologiorgi après sa révélation fortuite lors de l’installation de canalisations d’eau. E. Karantzali a ensuite été en charge de la publication (Karantzali 1986). Contexte : il s’agit d’une inhumation simple disposée contre la paroi nord, sans doute en décubitus dorsal, avec un ensemble d’objets la ceignant et datés du MR IIIB1. La disposition des objets, ainsi que l’aire réduite dans laquelle les restes osseux étaient confinés, ont conduit l’inventeur à supposer que l’individu était en position contractée (Karantzali 1986 : 57). Des fragments de boîte crânienne, de mâchoire et quelques dents ont permis de préciser la position des objets au sein de la tombe. Un disque de miroir [no 146] se trouvait entre les restes crâniens, ce qui signifie qu’il se trouvait immédiatement à droite du visage du défunt. Celui-ci devait maintenir de sa main droite une épée et portait quatre bagues en or et en argent aux doigts, celles-ci ayant été découvertes à l’endroit des phalanges. À proximité se trouvaient également plusieurs sceaux et de multiples perles (éléments de bouterolle ou de fourreau ?). Les vases en pierre, sceaux et coupe en or au décor incisé sont des œuvres plus anciennes qui ont été conservées pendant des générations avant d’être déposées dans la tombe et forment des héritages (Karantzali 1986 : 71, 86). L’inventeur a voulu voir à travers la composition du mobilier la tombe d’un combattant (Karantzali 1986 : 87), le miroir, les colliers, les éléments de parure en or, etc., étant dans ce modèle ses insignia dignitatis, indices de son statut social élevé (Popham et al. 1974 : 253-255 ; Kanta 2003 : 179). N° 146 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, no B 2. Description : deux trous de rivet. Le disque aurait été coupé pour donner un bord droit correspondant à celui de la poignée (Evely 2000 : 389). Empreinte de la plaque semi-circulaire. Dimensions : diam. 135 ; ép. 1. Empreinte de la plaque : L. 55,2. Type : I-B-1. Date : MR IIIB1. Bibl. : Karantzali 1986 : fig. 14. Rue Malinou et Kritovoulidou Cinq tombes à chambre, datant du MR IIIA/B, ont été découvertes en 1997 sous le sol au croisement des rues Malinou et Kritovoulidou, sur la parcelle Rovithaki, dans le quartier d’Agios Ioannis (Andreadaki-Vlazaki 2003 : 1008-1009).

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Contexte : la T. 5 se trouvait à 3,60 m de la T. 3 et était orientée NO-SE. Elle était possiblement signalée par un marqueur funéraire. Dans la partie orientale de la chambre a été trouvé le seul lieu de sépulture trouvé intact. Le défunt, dont les ossements se trouvaient en mauvais état, reposait sur son côté droit. L’équipement funéraire se composait d’un miroir [no 147], d’ « armes en bronze », de trois vases en argile et de quelques perles en pierre, datés du MR IIIA/B (Andreadaki-Vlazaki 2003 : 1010). N° 147 - Disque, all. Cu. Non publié. Type : IV. Date : MR IIIA2/B1. Bibl. : Kanta 1980 : 226 ; Andreadaki-Vlazaki 2003 : 1010 ; Blackman 1999-2000, 148 ; Kanta 2003 (sans renvoi bibl.). Rue Kalitsounaki Sous la chaussée Kalitsounaki, deux tombes taillées dans la roche ont été découvertes fortuitement lors de travaux sur le chantier de Th. Migiaki, et fouillées ensuite par S. Xanthoudides en 1927. Ces dernières demeurent inédites. Néanmoins A. Kanta a retranscrit de manière analytique les notes manuscrites des fouilles les concernant (Kanta 1980 : 223-224 ; Andreadaki-Vlazaki 1997 : 494). Contexte : une des tombes a été multiplement fréquentée comme en attestent le nombre indéterminé de squelettes, à droite de l’entrée, et l’amas d’ossements brûlés sur la gauche. Associés à ces dépôts se trouvaient des perles en matières semi-précieuses et un disque de miroir à deux rivets [no 148]. L’ensemble céramique n’a pas été publié, et l’unique photographie qui en a été offerte ne permet pas d’observer une éventuelle empreinte de plaque. Dans l’attente d’une étude supplémentaire, aucune proposition de chronologie ne peut dès lors être apportée à cet ensemble. N° 148 - Disque, all. Cu. La Canée, Musée archéologique, no M 138. Description : deux trous de rivet. Dimensions : diam. 125. Type : I. Date : MR. Bibl. : Andreadaki-Vlazaki 1997 : fig. 15 (en bas à gauche)62. CRÈTE ORIENTALE FARMAKOKEPHALO-SKLAVOI Dans la nécropole de Sklavi se trouvent plusieurs tombes à chambre taillées dans la roche, dont deux ont été fouillées par C. Davaras, qui étaient déjà pillées en partie. I. Sakellarakis mentionne la saisie en 1965 de plusieurs objets provenant de cette nécropole dont un disque de miroir [no 149], qui n’a pas été publié (Sakellarakis 1968c : 419 ; Vavouranakis 2007 ; Kanta 2003 : 173-184 ; Psallida 2012 : 45, 108-109). Contexte : indéterminé. D’après l’étude céramique, ce cimetière est utilisé du MR IIIA1 au MR IIIB (Kanta 1980 : 183-184 ; Tsipopoulou 1987). N° 149 - Disque, all. Cu. Agios Nikolaos, Musée archéologique. Non publié. Dimensions : non renseignées. Type : IV. Date : MR IIIA-IIIB.

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La fiche du musée de La Canée associée à cet objet mentionne une découverte face au théâtre d’Aptera, ce qui est sans doute une erreur. D’après M. Andreadaki-Vlazaki, les découvertes à cet endroit sont rassemblées dans le quartier du cinéma-théâtre l « Olympia » (Andreadaki-Vlazaki 1997 : 494).

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Bibl. : ΑD 19 (1964), Chron. : 442-443 ; Kanta 1980 : 183 ; Tsipopoulou 1995 : 184 ; Vavouranakis 2007 ; Kanta 2003 : 173-184 (non illustré). MALIA Le palais minoen de Malia fut établi sur une basse plate-forme calcaire, le Zourokephali, dominant la plaine côtière adjacente d’une dizaine de mètres vers le sud, et l’indentation marine au nord. Le site est fréquenté au moins depuis l’époque prépalatiale (peut-être sous la forme d’un espace ouvert, au Minoen Ancien IIB, soit vers 2450-2200). Sur les ruines d’un édifice protopalatial (2050-1900), fut construit, aux environs de 1700, un ‘second palais’, qui prospéra jusqu’à sa destruction finale au MR IA (1600-1510 ; Pelon 2005 ; Van De Moortel, Darcque 2006 ; Devolder 2019). Un réseau de circulation structuré de voies pavées reliait les différents quartiers de l’agglomération, voire sans doute les régions périphériques (Pelon 1980 : 43), ce qui a conforté un développement économique et urbain unitaire. Ce dynamisme fut aussi peut-être mû par des activités portuaires. Toutefois aucune structure de ce type n’a été reconnue (Sauvage 2012 : 65-66). Les premières recherches ont été menées par J. Hatzidakis en 1915 et 1919 avant d’être confiées aux membres de l’École française d’Athènes. Palais, Quartier XIV, pièce 9 Contexte : un disque de miroir [no 150] a été trouvé dans la pièce 9 du Quartier XIV lors de la campagne de 1928 et 1929, et publié dans le Quatrième Rapport (Chapouthier et al. 1962 : 3, 58, Pl. XLIV) (fig. 91a). Ce quartier appartenait au bloc méridional (quartiers XIII sud, XIV, XV) qui a été dégagé en même temps que la façade sud de l’édifice en 1928 et 1929. La gravité des éboulements des murs, voire leur altération complète à certains endroits, jointe à un état médiocre de conservation général, ont lourdement impacté le déroulement de la fouille dans ce secteur jusqu’à compliquer l’observation du schéma stratigraphique et, de fait, causer la confusion totale dans la lecture des liens qui unissent les différents niveaux de sols (Chapouthier, Joly 1936 : 10-12 ; Pelon 1980 : 207-210). En conséquence, les niveaux atteints dans l’îlot sont d’environ 50-60 cm en-deçà du niveau de la cour, comme en attestent le seuil encore en place en XV 1 (Pelon 1980 : 207), ainsi que les murs déchaussés par endroits. Dans l’état actuel de dégagement, la pièce 9 est un espace exigu, qualifié de « réduit de petites dimensions » (Pelon 1980 : 209), adossé contre la bordure sud du palais qui atteint 1,40 m d’épaisseur à ce niveau. Il fait partie d’un ensemble constitué du sud de l’îlot XIII (pièces 2 à 6) et de l’est de l’îlot XIV (pièces 4 à 10) qui vient s’établir par-dessus des maisons prépalatiales finales (MA III-MM IA), dont il subsiste un tronçon de mur de sideropetra qui traverse la pièce XIV du sud au nord (Chapouthier et al. 1962 : 4) aujourd’hui apparent. Une niche en dalles d’ammouda (H : 0,55 m ; l : 0,58 m ; prof : 0,40 m) a été aménagée dans l’épaisseur du mur méridional et surmonte ce mur antérieur (Chapouthier et al. 1962 : Pl. XIII2 ; fig. 129) (fig. 91b). Elle devait donc sans doute se trouver au ras du sol de la pièce au moment de son utilisation. Cet aménagement est similaire à celui de l’espace 24 de la maison Ad de Gournia, interprété comme un sous-sol destiné au stockage (Fotou 1993 : 61), et de celui de la terrasse péristyle 79 du Quartier nord du palais de Phaistos, aménagé dans le mur est (Pernier 1935, I : 347-348, fig. 206 ; II : 250, fig. 156 ; Chapouthier et al. 1962 : 3)63. Sous l’éboulis du mur périphérique de la pièce XIV 9 ont été découverts un nombre indéterminé de brûle-parfums auxquels adhéraient encore des restes carbonisés d’aromates, le train arrière d’un char miniature en bronze (Chapouthier et al. 1962 : 4 ; van Effenterre 1980 : fig. 672), des éléments lamellaires en bronze64 ainsi qu’un vase en pierre (Chapouthier et al. 1962 : 56, Pl. XLIV). Deux conques marines et un rhyton décoré de lionnes en relief ont été découverts dans les pièces périphériques XIV 6 et XIV 7. Ces ensembles mobiliers, généralement considérés en tant qu’accessoires du culte, ont conduit les fouilleurs à supposer l’existence d’un « niveau surélevé » (plutôt qu’un véritable étage ; Chapouthier et al. 1962 : 63 ; Pelon 1980, 210) au-dessus

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Ce pan de mur fait partie des structures de la première phase du palais (MM IB-MM IIB) remployées au MR I (Pernier 1935 : 335-336). La salle 79 ainsi que la salle 93 qui lui est contiguë présentent certains aménagements qui semblent indiquer une destination privée, hypothèse corroborée par le lien spatial étroit avec les quartiers résidentiels royaux nord-est. Les niches, de plus, semblent des aménagements destinés au stockage dans l’architecture domestique (Letesson 2017 : 43). Ces éléments n’apparaissent pas dans le Quatrième Rapport mais dans l’étude de synthèse de van Effenterre, qui propose de les définir en tant qu’éléments de harnachement, découverts avec le chariot (van Effenterre 1980 : 493-494, fig. 674).

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des pièces XIV 6 et XIV 965 où aurait été installé un sanctuaire domestique (Chapouthier et al. 1962 : 4). En définitive, le disque de miroir est attribué à la pièce XIV 9, où il a probablement chu d’un étage lors de la dernière phase de destruction du palais ; il appartient dès lors vraisemblablement à une fourchette chronologique comprise entre le MM III et le MR IA (Chapouthier et al. 1962 : 5 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 133 ; Pelon 2005). Commentaire : un second disque est référencé par A. Papaefthymiou-Papanthimou (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 133 [3]) sans renvoi bibliographique [no 151]. N° 150 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2209. Description : deux trous de rivet, patine noire. Préserve un halo circulaire autour des rivets. Dimensions : diam. 210. Type : I. Date : MR IA. Bibl. : Chapouthier et al. 1962 : 58, Pl. XLIV. N° 151 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 3082. Description : conservé en fragments, patine verdâtre. Dimensions : diam. 190. Type : IV. Date : MR IA. Bibl. : Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 133 (3). SISSI Après une exploration dans les années 1960, le site de Sissi est l’objet de missions archéologiques régulières depuis 2007, conduites par l’École belge d’Athènes sous la direction de J. Driessen (Université Catholique de Louvain). Établi sur la colline du Bouffos formant un promontoire en bord de mer, le village n’est situé qu’à 4 km à l’est de Malia, dont il serait un établissement « annexe » (Driessen 2021b ; Driessen (éd.] 2022). Outre de nombreux vestiges des périodes précédentes (un cimetière prépalatial notamment), le site a livré, pour l’époque néopalatiale, un complexe de bâtiments agencés autour d’une cour centrale, prenant place sur un habitat plus ancien, daté du Minoen Ancien IIA (vers 2600). Un rapport des travaux de terrain a été publié au terme de chaque campagne66. Contexte : à quelques jours de la fin de la campagne de 2019, une tombe à ciste (FE R26) a été découverte dans le bâtiment M, dans l’espace 18.2, sous une sépulture primaire pillée durant l’antiquité (FE R25) (Sager et al. 2022 : 77-84) (fig. 92a). Le compartiment 18.2 est attenant à la pièce 18.4, auquel il est ajouté à une date ultérieure, lequel contenait d’importants dépôts céramiques néopalatiaux (probablement de nature cérémonielle ou rituelle en lien avec les activités funéraires ; ibid. : 67 sqq., 107). La sépulture FE R26 abritait une femme adulte en décubitus dorsal, très bien conservée, accompagnée d’un disque de miroir à manche en ivoire [no 152] qui était disposé sur sa droite, sous sa main67. Sous celui-ci se trouvaient un petit objet conique en ivoire ainsi qu’un bouton en stéatite. Une pyxide et deux coupes coniques faisaient également partie du mobilier. La défunte était enveloppée de tissu dont subsistaient les attaches, à savoir des épingles en os et en métal, et était parée d’un collier en or alternant des perles en forme de noyau d’olive et des perles globulaires. Les premières analyses de la céramique associée datent l’inhumation au MR II-début MR IIIA1.

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Un étage à la verticale des salles XIV 1, XIV 2 et XIV 10 a également été proposé, sous la forme d’un « promenoir » ayant permis un regard sur la cour centrale (Pelon 1980 : 210). Bien que cette possibilité au regard des plans soit indiquée, il n’existe néanmoins aucune base maçonnée qui pourrait signifier le départ d’un escalier, à l’exception de l’espace clos XV 6, totalement comblé par des blocs, qui pourrait avoir été une cage d’escalier avec un départ en XV 5 selon O. Pelon (Pelon 1980 : 208-9). Série Excavations at Sissi, collection AEGIS, Presses universitaires de l’UCL. E.g. “Sissi Archaeological Project in Crete”, 7 octobre 2019, Greek New Agenda online ; “Ancient Minoan woman’s skeleton is found buried in her tomb along with gold necklace and bronze mirror 4,500 [sic] years after she died”, 9 October 2019, Daily Mail online. Nous remercions chaleureusement J. Driessen de nous avoir transmis un extrait de ce rapport ainsi que des données graphiques inédites avant la publication du cinquième rapport : Driessen (éd.) 2022.

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N° 152 - Disque, all. Cu. Inv. 19-18-5016-OB002. Fig. 92b-c. Description : deux trous de rivet. Le disque semble préserver un halo circulaire entourant les rivets (empreinte de type B), et aurait été muni d’un manche en matériaux périssables, fixé à l’aide de rivets en bronze. Un rivet en bronze a été découvert à proximité du miroir. Dimensions : diam. 141. 138 g. Type : I-B-1. Date : MR II-IIIA1 (d’après la céramique). Bibl. : Sager et al. 2022 : 80, 84, fig. 4.21 (in situ) ; 4.25. MILATOS-AGIOS FANOURIOS Au sud-ouest du village de Milatos Mirabello une tombe à chambre abritant trois inhumations en larnax (A, B, Γ) a été découverte dans les années 1980 au cours de travaux agricoles sur un terrain qui avait précédemment été investigué par Sir A. Evans en 1906 et par S. Xanthoudides en 1919, sur le site littoral d’Agios Fanourios (Xanthoudides 1923a). La description de C. Davaras (les objets n’ont pas été illustrés) suggère de situer cet ensemble à un stade avancé de la phase MR IIIA et au MR IIIB (Langohr 2017 : 83). Contexte : la larnax B, la seule ornée de deux bucranes en relief, pour laquelle aucune information concernant les restes humains qu’elle renfermait n’est fournie, contenait l’ensemble funéraire le plus riche : un service à boire en céramique (une kylix à pied haut, deux bols, un kyathos, une coupe, un amphoriskos à trois anses), quatre vases en pierre, de nombreuses perles en faïence, en ambre, en cristal de roche et en cornaline, deux bagues en bronze et un disque de miroir dont la position n’est pas connue [no 153]. Des épingles, quatre à cinq peignes, un « crocodile » en ivoire et en ronde-bosse, ainsi que deux cuillers ont également été trouvés (Davaras 1988 : 521-523). N° 153 - Disque, all. Cu. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR IIIA/IIIB. Bibl. : Davaras 1988, 521 sqq. ; Touchais 1981 : 866 ; Touchais 1989 : 688 ; Davaras 1988 : 521 sqq. (non illustré). OLONTE Tombe 12 Ce site se trouve sur la côte du golfe de Mirabello, à l’entrée de l’isthme de Poros qui relie l’île à la presqu’île de Spinalonga. La ville moderne d’Agios Nikolaos est à moins de 10 km au sud. À cet endroit, une suite d’indentations profondes marque la côte, encadrées des promontoires de Sto Mylo, Stous Traphous et Sto Trachyli. La chaîne de montagnes du Kadisto circonvoisine tend à isoler virtuellement la région d’une partie de sa périphérie immédiate et de l’arrière-pays (van Effenterre 1948 : 7). Une prospection en surface avait permis de montrer l’existence d’une nécropole de plus d’une cinquantaine de tombes s’étendant aux lieux-dits de Stous Traphous et Sto Trachyli, qui ont été fouillées entre 1937 et 1938. Contexte : la tombe à fosse no 12, quadrangulaire, était délimitée par la paroi naturelle et trois maçonneries de pierres sèches. Le long du mur nord avait été disposé un sarcophage de type « à sangles » (van Effenterre 1948 : 9) c’est-à-dire une larnax à pieds dont la base est constituée d’un cadre muni de lattes d’argile épaisses à la manière d’un sommier. Un individu y reposait, trois couteaux en bronze placés près de sa tête, et un bijou en or en forme de doubles cornes, ainsi qu’un vase à étrier à l’extérieur de la larnax, datable au MR IIIB (Kanta 1980 : 132). Le miroir [no 154] se trouvait le long du mur nord. Il est possible qu’il soit tombé de la sépulture au moment de l’effondrement des parois du sarcophage, qui semblent complètement délitées d’après les photographies publiées (van Effenterre 1948 : Pl. XXXVI). N° 154 - Disque, all. Cu. Description : deux perforations en périphérie. Dimensions : diam. 130 ; ép. 1,2.

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Type : I. Date : MR IIIA2-IIIB. Bibl. : van Effenterre 1948 : 59 (O 138), Pl. XXXVI. Aucune illustration du contexte n’a été publiée. GOURNIA Aïssa Langhada Une série d’enterrements en pithos datés du MA et du MR III ont été explorés dans les environs du site urbain de Gournia, sur le flanc d’une colline nommée Aïssa Langhada, à la fin de la dernière campagne de fouilles menée par H. Boyd, en 1904 (Boyd Hawes 1908 ; Fotou 1993 : 101-2). Contexte : l’un d’eux était contenu dans un abri-sous-roche avec dix-sept poteries, un fragment de disque de miroir reconnu par les fouilleurs comme étant un miroir [no 155] d’un diamètre estimé à environ 130 mm, une épingle en bronze et une perle en cornaline (Boyd Hawes 1908 : 46). L’ensemble des vases qui accompagnent cette structure (Boyd Hawes 1908 : 46, Pl. X13-26) est, d’après E. Hatzaki, un dépôt qui répond aux caractéristiques du groupe stratifié des Cistes du Grand Couloir et place cet ensemble au MR IIIAI (Hatzaki 2007a : tabl. 6.2). Celuici avait été précédemment daté au MR IIIA2 (Kanta 1980 : 143). Le disque de bronze, non publié, est illustré dans la liste d’inventaire Inventory of finds by class68, en date du 15 juillet 1904 (p. 188) accompagné de la note : disk or mirror – several small pieces fit d. about 13. N° 155 - Disque, all. Cu. Fig. 93. Description : fragments de miroir. Dimensions : reconstitution du diam. du disque par l’inventeur : diam. ca 130. Type : I ? Date : MR IIIA1/A2 ? Bibl. : Boyd Hawes 1908 : 46 ; Kanta 1980 : 143. KAVOUSI Deux disques de miroir [nos 156-157] trouvés dans les fouilles de H. Boyd au village de Kavousi en 1901, nous ont aimablement été communiqués par E. Tziraki, conservatrice du Musée d’Héraklion69. Nous n’avons pu obtenir d’autres renseignements à partir de la littérature publiée par H. Boyd70. N° 156 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 28. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR IIIC-SM ? Non publié. N° 157 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 29. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR IIIC-SM ? Non publié.

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Ce dossier fait partie des documents de fouilles rédigés par H. Boyd Hawes, conservés aux Archives de l’Université de Penn. Nous remercions M. Alessandro Pezzati, Archiviste au Penn Museum (Philadelphie), pour nous les avoir transmis. Nous exprimons notre reconnaissance à E. Tziraki, conservatrice, pour nous avoir transmis cette information. Hawes-Boyd 1904. Nous avons également eu accès aux dix carnets de fouilles préservés aux archives du Penn Museum, dont celui qui se réfère à la campagne de 1900 à Kavousi (HB/NB I, © Kavousi Notes 1900, Box 2. Gournia, Crete expedition records. Penn Museum Archives), carnets dans lesquels nous n’avons pas trouvé de mention explicite de découvertes de miroirs – si ce n’est de 3 pieces bronze plate dans la tomb 4B.

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MOCHLOS Le cimetière est situé en bordure orientale de la baie de Limenaria, en face de l’îlot de Mochlos, sur une colline qui s’élève au sud-ouest du village moderne homonyme. Une mission helléno-américaine menée conjointement par J.S. Soles et C. Davaras a exploré, en 1993-1994, vingt tombes dans le voisinage de neuf autres tombes recensées auparavant lors d’une campagne de sauvetage, en 1986, par le Service archéologique grec. Ce sont au total trentr-et-une tombes qui ont été recensées sur la pente occidentale de cette colline. Elles attestent d’une période de fréquentation suivie, datée par la céramique du MR IIIA1 au MR IIIB, de laquelle se dessine un pic couvrant le MR IIIA2 (Soles, Davaras 1996 ; Brogan, Smith 2011 : 151). À ce moment, une dizaine de maisons sont actives sur l’îlot voisin71, qui sont donc très certainement à mettre en relation avec ce cimetière. Contexte : un disque de miroir [no 158] a été découvert dans cette nécropole et provient de la tombe no X, relativement isolée à l’extrémité nord du secteur. Dans une larnax en forme de baignoire se trouvaient les restes de deux individus (un homme mature et une jeune adulte) et une cruche à col étroit du MR IIIA1, ainsi que sept autres vases placés sur le sol (Smith 2002 : 442 ; Soles et al. 2008 : fig. 89, 90, Pl. 22 ; Smith, Banou 2010 : 72) (fig. 94c). D’après les fouilleurs, il est possible que l’homme fut le premier inhumé en raison de la moins bonne préservation du matériel osseux, mis de côté pour la seconde inhumation dont l’état de préservation du squelette possédait plus d’éléments en connexion anatomique (Soles, Davaras 1996 : 144 ; Soles, Triantaphyllou 2008 : 144145). Différentes pathologies ont été constatées, notamment rhumatismales (Soles, Triantaphyllou 2008 : 146-147). Un ensemble de parures (fil de bronze – épingle ? –, bague et perle en or, collier de perles en pâte de verre)72 était contenu dans un bol en bronze « fermé » par le disque de miroir, tel le couvercle d’une boîte à bijoux (Soles, Triantaphyllou 2008 : 145)73. Cet assemblage, placé face au sarcophage (Soles et al. 2008 : Pl. 22C), a été considéré par les fouilleurs comme l’ultime intervention au sein de la tombe et associé à l’individu féminin (Soles, Triantaphyllou 2008 : 145-146). Un dépôt MR IIIA1 a été identifié par E. Hatzaki (Hatzaki 2007a : 223) comprenant la cruche placée à l’intérieur de la larnax, qui avait été associée au premier enterrement par les fouilleurs (Soles, Triantaphyllou 2008 : 146), ainsi que le vase à double bol74. La construction de la tombe et le début de son utilisation se placent au MR IIIA1. Elle est sans doute sortie d’usage au début du MR IIIA2. N° 158 - Disque, all. Cu. Fig. 94a-b. Description : entier, préserve deux perforations en périphérie ainsi que le négatif d’une plaque mince circulaire en matière organique sur le pourtour des rivets. Dimensions : diam. 121 ; ép. 2.1; 136,6 g. Rivets : diam. 3. Type : I-B-2. Date : MR IIIA1. Bibl. : Soles, Davaras 1996 : Pl. 60c ; Soles et al. 2011 : 53 (IIC.112), 144-148, fig. 28, Pl. 21. MYRSINI-ASPROPILIA Tombe H À 7 km à vol d’oiseau du site de Mochlos, aux environs du village moderne de Myrsini, sur les contreforts bas enserrant la plaine côtière, un petit cimetière a été fouillé au lieu-dit Ασπροπιλιά en 1959, suite à sa découverte fortuite lors de travaux publics de terrassement. Les douze tombes, de type à chambre et à fosse, peuvent être en certains points comparables à celles qui ont été trouvées plus tard sur le cimetière côtier de Mochlos-Limenaria 71

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Contrairement à ce qu’affirme E. Fournier, aucun miroir n’a été découvert dans le bâtiment A (Fournier 2010, I : 472 ; II, 19). Il doit s’agir d’une erreur de lecture de l’appendice I.7 du catalogue de L. Hakulin (2004). À proximité, un fragment de côte bovine a également été trouvé, qui a été interprété comme un outil, peutêtre une spatule ayant servi à l’application de fards (Soles et al. 2011 : 62, fig. 33, avec réf. bibl. ; voir Fournier 2010, I : 472). Un exemple de ce type est à voir dans Popham et al. 1974 : 202. Hatzaki 2007a : 223 ; Smith 2002 : 441. R.A.K. Smith attribue néanmoins ce même vase au MR IIIA2 dans le corps de texte (Smith 2002 : 144-5). Au même endroit, la cruche miniature est aussi attribuée au MR IIIA2 (Smith 2002 : 442). Les deux jarres miniatures portent un décor commun du MR IIIA2, et sont des imports de Palaikastro (Smith, Banou 2010 : 75).

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(Smith 2002 : 163 ; Brogan, Smith 2011 : 152 ; Soles 2011 : 153). N. Platon a été chargé de la fouille d’urgence dont seul un rapport préliminaire a été rendu (Platon 1959 : 372-373). Une partie du matériel céramique a été réexaminé par A. Kanta qui a fourni les premiers résultats complets concernant cette nécropole en termes céramiques et typochronologiques (Kanta 1980 : 169-170), malgré quelques erreurs relevées a posteriori (Smith 2002 : 156). Le dossier a ensuite été repris par R.A.K. Smith (Smith 2002) qui a démontré une période d’occupation allant du MR IIIA1 jusqu’au MR IIIC, avec un pic d’utilisation au MR III A2 (Smith 2002 : 161-2). Le cimetière a été réétudié par M.A. Psallida à partir des notes manuscrites de N. Platon (Psallida 2012). Contexte : un disque de miroir [no 159] a été retrouvé accompagnant l’inhumation simple de la tombe Êta, en dehors d’une larnax-baignoire. Quelques ossements ont été découverts sous la larnax (Psallida 2012 : 218-219). L’ensemble céramique de dix poteries75 indique que l’enterrement a eu lieu entre le MR IIIA2 et IIIB (Kanta 1980 : 172 ; Smith 2002 : 143). N° 159 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no X 2744. Description : deux perforations en périphérie. Dimensions : diam. 180 ; ép. 2. Type : I. Date : MR IIIA2/IIIB. Bibl. : Platon 1959 : 373 ; Daux 1960 : 821 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 138 (32) ; Kanta 1980 : 164, 172 ; Smith 2002 : 159. PISKOKEPHALO-ELLENIKA Un nombre indéterminé de tombes ont été fouillées en 1952 par N. Platon au lieu-dit Ellenika, entre les villages de Piskokephalo et Kato Episkopi. Elles ont souffert de bouleversements à l’époque moderne par suite du passage de pilleurs, ce qui a par ailleurs forcé une intervention archéologique dans cette zone. Dans le rapport succinct qu’il en remet (Platon 1952a : 639 ; 1952b : 476-477), N. Platon mentionne un disque de miroir [no 160] et deux larnakes. Le mobilier trouvé n’a pas été publié et aucun élément de datation n’est précisé. N° 160 - Disque, all. Cu. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR. Bibl. : BCH 77 (1953) : 239-240 (non illustré). PALAIKASTRO Roussolakkos – Palais, Bloc Π, salle 12 Le centre urbain de Roussolakkos se trouve sur la côte nord-est de l’île, à 2 km à l’est-sud-est de la ville moderne de Palaikastro, et domine une baie dont l’accès est naturellement protégé par le massif du cap Plaka, au sud, ce qui devait présenter des avantages pour la communication par mer (MacGillivray, Driessen 1990 : 395-396, no 3). La ville, pincée entre le massif du Petsophas qui s’étire au sud, et la basse colline de Kastri au nord, était élongée du cordon littoral à la plaine fertile de Roussolakkos. Le plan urbain se décline en une artère centrale est-ouest d’où partent quatre rues perpendiculaires menant à différents quartiers d’habitations, les blocks ou insulae76, enregistrés de A à X. Des cimetières jouxtent le périmètre urbain et se dispersent sur un vaste espace, des pieds et pentes des collines environnantes (Kastri Ellinika, Petsophas) jusqu’à la côte (Sarandari, Aspa), mais aussi à l’intérieur des terres, en marge d’établissements ruraux (Angathia, Agia Triada, Agios Antonios). Plusieurs campagnes ont été menées par l’École anglaise d’Athènes de 1902 à 1906, en 1962-1963, de 1986 à 1996 et en 2003, et ont permis d’explorer la ville et ses environs immédiats (MacGillivray, Sackett 2010). La majeure partie des secteurs excavés au cours des fouilles anciennes ont été remblayés et ne sont plus visibles aujourd’hui. 75

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Cinq d’entre elles appartiennent au MR IIIA2 (Kanta 1980 : 168-169 ; Smith 2002 : 159) et trois au MR IIIB (Kanta 1980 : 169-170 ; Smith 2002 : 159). Letesson et al. 2017 : 367.

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Contexte : le seul miroir identifié aurait été découvert dans un « dépôt MR III » de la salle 12 du block Pi, mais n’apparaît pas dans les rapports de fouilles qui concernent cet ensemble (Dawkins 1903-1904 : 212-214 ; Dawkins et al. 1904-1905 : 286-290). Il est signalé dans le répertoire d’objets inédits publié a posteriori, en 1923, dans un paragraphe consacré aux miroirs découverts dans les environs de Roussolakkos (Bosanquet, Dawkins 1923 : 120). D’après les fouilleurs, la pièce 12 fait partie d’un ensemble de dix pièces (pièces 7 à 16) formant la parcelle nordoccidentale du block Pi (fig. 95a, c). Trois grandes phases d’occupation successives mais discontinues ont été observées à cet endroit, qui correspondent aux différents plans d’urbanisme qui touchent ce secteur, rythmés par des épisodes de destruction violents. Bâti sur des fondations protopalatiales (dépôts MM II-MR IA des pièces 9, 14-24) et néopalatiales (dépôts céramiques MR IB, pièce 12, entre autres), ce bâtiment connut ensuite une nouvelle phase d’occupation au cours du MR II (Dawkins 1903-1904 : 212-213). Le mobilier consiste en une série de vases de stockage (pièce 9 ; Dawkins 1903-1904 : 213) ainsi qu’un pithos qui contenait dix-huit coupes neuves et du charbon de bois (pièce 7 ; Bosanquet, Dawkins 1923 : 67), sans doute destinées à la vente, ce qui pourrait correspondre à un espace économique (de type boutique ?). Un niveau de circulation MR II a été mis en évidence pour les autres pièces (10 à 16) qui ont livré du matériel domestique dont un brasero dans la pièce 14 (Bosanquet, Dawkins 1923 : 73) et des éléments de marqueterie en os et en ivoire dans la pièce 11 (ameublement, jeu de plateau ? ; Bosanquet, Dawkins 1923 : 128), ce qui pourrait confirmer leur caractère résidentiel. Une ultime phase de travaux prit ensuite place lors d’une reconstruction de la ville au MR III (phases XIII-XIV). L’îlot fut réinvesti, et on effectua la réfection de l’ensemble des murs périmétraux des phases précédentes. Les modifications se matérialisent essentiellement par une réorganisation interne importante de l’espace via l’ajout de nouvelles cloisons et l’aménagement d’un pilier au centre de la pièce 13, servant à soutenir un étage. Une cage d’escalier dans la pièce 10, matérialisée par une base maçonnée contre le mur opposé à l’entrée, en assurait l’accès. À l’exception du miroir [no 161] et de deux plaques de cristal à rainure centrale (ornement d’une fusée d’épée ? ; Dawkins 1903-1904 : 213), peu d’éléments matériels ont été rapportés et quelques tessons « MR III » de « forme usuelle » sont mentionnés (Dawkins 1903-1904 : 213) mais rarement illustrés. Cet édifice fut ensuite abandonné à la suite d’un incendie dévastateur, après lequel seules quelques structures furent ponctuellement réoccupées jusqu’à l’abandon définitif du site au MR IIIB. N° 161 - Disque, all. Cu. Fig. 95b. Description : deux perforations en périphérie. Dimensions : diam. 135 ; ép. 1. Type : I. Date : MR I77. Bibl. : Bosanquet, Dawkins 1923 : 120, Pl. XXVw ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140. Petsophas – Fouilles de 1902 Plusieurs miroirs ont été découverts au cours des sondages effectués en différents secteurs du massif de Petsophas, parallèlement à la fouille de l’établissement de Palaikastro, lors de la première mission archéologique de l’École anglaise d’Athènes menée par M.C. Bosanquet et M.R. Dawkins, de 1901 à 1906. Les indications de lieux sont presque toujours données à vue, généralement en distance par rapport à l’emplacement d’une découverte antérieure, indiquées d’après des particularités de l’environnement géographique. Les rapports de ces fouilles ont été publiés annuellement dans le BSA sous la forme de notices descriptives quelquefois assorties de dessins de mobilier et de plan de répartition. Une synthèse des miroirs découverts dans la région de Palaikastro occupe un court paragraphe de la publication synthétique de 1923 (Bosanquet, Dawkins 1923 : 120) qu’aucune illustration ne permet toutefois d’apprécier. Les carences documentaires n’engagent pas une compréhension claire du contexte auquel le miroir est lié, d’autant plus que la situation est marquée par le remploi de sépultures antérieures s’accompagnant souvent d’interventions radicales post-dépositionnelles (remaniement et vidanges des restes osseux précédents et de leur viatique sans ménagements). Contexte : un abri sépulcral situé à flanc de vallon, découvert à l’ouest d’un charnier du Minoen Moyen exploré en 1902, a fait l’objet d’une fouille en 1904 par R.M. Dawkins, qui a amené à la découverte de deux coffres en argile et de zones ossuaires (Dawkins et al. 1904-05 : 290-292 ; Psallida 2012 : 89-91). Aucun aménagement particulier n’a été perçu à la fouille, à l’exception d’un amoncellement de blocs à l’entrée de la cavité. À proximité de cette structure se trouvait la première larnax, en forme de baignoire et parallèle à la ligne de crête, qui était 77

Cf. p. 187-188 pour une discussion chronologique de cet exemplaire.

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surmontée par une couche d’ossements fragmentés (sept crânes et des restes osseux indéterminés) dépourvus de connexions, correspondant à la réduction des restes premiers qu’il contenait, et par quatre vases. Le contenu originel se composait de cinq restes crâniens, d’un disque de miroir [no 162], de deux vases à étrier, une coupe et un bol. La seconde larnax, à quelques mètres de la première, reposait sur une couche de pierres ; elle contenait des restes osseux altérés et disloqués, et tout autour se trouvaient les restes vidangés d’inhumations antérieures avec leur ensemble mobilier, c’est-à-dire deux disques de miroir [no 163-164], cinq vases (un vase à étrier, un strainer, une coupe, un bol et un vase miniature) et une petite perle en ivoire gravée. Après le prélèvement des larnakes ont été trouvés un disque de miroir supplémentaire [no 165], trois poteries (un strainer et une pyxide contenant un plus petit vase), une paire de pinces à épiler ainsi que trois crânes sous lesquels gisaient des éléments de parure (perles en pâte de verre) et de l’armement (double hache, poignard en bronze) daté typologiquement par les fouilleurs à une phase antérieure au MR III. Il s’agirait d’une tombe construite au cours du MR II, réoccupée ensuite au MR III au cours duquel les aménagements antérieurs furent remaniés et en partie détruits (Dawkins et al. 1904-1905 : 292). N° 162 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été publiées. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR II-III. Bibl. : Bosanquet, Dawkins 1923 : 96, 159 ; Hawes 1904-1905 : 290 sqq. N° 163 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été publiées. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR II-III. Bibl. : Bosanquet, Dawkins 1923 : 96, 159 ; Hawes 1904-1905 : 290 sqq. N° 164 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été publiées. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR II-III. Bibl. : Bosanquet, Dawkins 1923 : 96, 159 ; Hawes 1904-1905 : 290 sqq. N° 165 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été publiées. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR II-III. Bibl. : Bosanquet, Dawkins 1923 : 96, 159 ; Hawes 1904-1905 : 290 sqq. Petsophas – Fouilles de 1906 En 1906, les fouilles de R.M. Dawkins et C. Currelly (Dawkins 1905-06 : 2-8) sur les pentes basses du Mont Petsophas, à l’ouest de l’endroit où avait été mis au jour une table à libation en stéatite portant une inscription en linéaire A l’année précédente, ont mené à une tombe rupestre établie dans un abri profond de six mètres (Dawkins 1905-06 : 2). Contexte : après l’évacuation du remplissage formé d’ossements mêlés à de la céramique grossière, les fouilleurs atteignent le fond de la cavité où se trouvaient une grande quantité d’ossements autour et dans quatre coffres d’argile. De nombreux objets ont été découverts épars à proximité de ceux-ci, parmi lesquels deux disques de miroir « plain » [nos 166-167] derrière lesquels se trouvaient un ensemble céramique trouvant sa place au sein de l’horizon MR III bien que les fouilleurs insistent sur le caractère précoce des décors. Il est possible que cet abri ait été investi au cours de la phase de réoccupation du site de Palaikastro.

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N° 166 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été fournies, hormis qu’il s’agit d’un disque « plein » (entendu sans perforations ?). Dimensions : inconnues. Type : III ? Date : MR IIIA ? Bibl. : Dawkins 1905-06 : 5. N° 167 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été données, hormis qu’il s’agit d’un disque « plein » (entendu sans perforations ?). Dimensions : inconnues. Type : III ? Date : MR IIIA ? Bibl. : Dawkins 1905-06 : 5. Aspa – Fouilles de Currelly, larnax 3 Situées sur le liseré côtier oriental de la plaine de Roussolakkos, neuf tombes ont été découvertes et fouillées par C.T. Currelly en 1904 à quelques mètres en retrait d’un bord de falaise. Parmi celles-ci se trouve un groupe de trois larnakes-baignoires alignées sur quelques mètres en suivant leurs axes longitudinaux (Currelly 1903-1904 : fig. 11) (fig. 96a). Elles étaient chacune placées dans une fosse peu profonde et précédées d’un alignement de blocs calcaires perpendiculaire, de nature géologique étrangère à celle de la falaise. Un périmètre de dalles disposées de chant a été relevé autour de la larnax médiane (tombe no 3) (Currelly 1903-1904 : 227-231). Contexte : la larnax no 3 contenait, dans sa moitié sud, trois crânes « empilés sur un tas d’os » et un maxillaire à l’extrémité opposée (fig. 96b). Un disque de miroir [no 168] faisait face aux crânes (Currelly 1903-1904 : 228-229). Deux céramiques ont été découvertes à proximité : un égouttoir de style MR IIIA « au-dessus de la larnax », ainsi qu’un vase à étrier à côté du coffre. C.T. Currelly a suggéré que l’égouttoir ait appartenu à un enterrement antérieur. Ce point de vue est appuyé par la présence de fragments de larnax peints trouvés à proximité. Les particularités stylistiques observées sur le vase à étrier ont été interprétées par M.H. Smee comme caractéristiques de la phase MR IIIA2 (Smee 1966 : 160, note 18), et comme un import de l’Atelier de La Canée datable du MR IIIB (Kanta 1980 : 108). N° 168 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été publiées. Dimensions : diam. 135. Type : IV. Date : MR IIIA2 ou IIIB. Bibl. : Currelly 1903-1904 : 227-231. Sarantari La prospection menée par C.H. Hawes sur la petite colline de Sarantari, sise à environ 350 m au nord-ouest de Roussolakkos, a permis d’aborder un ensemble funéraire protopalatial ainsi qu’une série d’inhumations en larnax en abri-sous-roche. Le rapprochement avec une sépulture en larnax découverte quelques années auparavant a favorisé leur identification (l’emplacement : Bosanquet 1901/1902 : Pl. XV). Au nombre de cinq au moins, les inhumations étaient disposées sous un auvent rocheux dans un intervalle spatial inconnu (Dawkins et al. 1904-05 ; Psallida 2012 : 91). Contexte : à l’extérieur de la larnax-baignoire Gamma, outside were found at the north end un disque de miroir [no 169], un vase à étrier et à l’extrémité sud un second vase à étrier. La larnax contenait un vase à étrier miniature avec quelques perles en or et des restes humains (fragments de deux crânes, os longs). La céramique, non publiée, est dite typique du MR III, tandis que les récipients associés à la larnax Alpha sont dits semblables à ceux de Roussolakkos, et de Kato Zakros, et datés du MR I (Dawkins et al. 1904-05 : 294).

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N° 169 - Disque, all. Cu. Aucune illustration ni description de l’objet n’ont été publiées. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR. Bibl. : Dawkins et al. 1904-1905 : 293-295 ; Bosanquet, Dawkins 1923 : 159 ; Tsipopoulou 1995 : 180. Mesonisi En 2002, une tombe à chambre est découverte accidentellement par des élèves d’une école primaire au lieu-dit Mesonisi, situé à la sortie du village de Palaikastro, sur la route Sitias-Palaikastro-Vai. Le Service archéologique grec est intervenu. Contexte : la sépulture, pillée, était accessible par un dromos orienté vers l’ouest et contenait trois larnakesbaignoires, une larnax en forme de boîte, ainsi que les fragments d’une cinquième au moins, avec de nombreux ossements à l’intérieur et alentour. Sous l’un des sarcophages se trouvait une sépulture accompagnée d’un anneau en or et d’un disque de miroir en bronze [no 170]. À côté se trouvaient les ossements des sépultures précédentes entassés contre le mur oriental de la chambre. Le décor des larnakes suggère que la tombe a été fréquentée de façon continue du MR IIIA au MR IIIB (Sophianou 2012 : 495). N° 170 - Disque, all. Cu. Non publié. Type : IV. Date : MR III ? Bibl. : Sophianou 2012 : 495 (non illustré). KATO ZAKROS Le site portuaire de Kato Zakros, en bordure d’une baie bénéficiant de vents modérés, s’est établi dans le fond d’une vallée bordée de hauteurs environnantes sur les pentes desquelles s’étendait une ville, formant un écran physique autant que stratégique pour le palais situé en contre-bas78. Cette particularité urbanistique pourrait refléter une organisation sociale économiquement plus homogène et libérale que celle observée dans les autres palais (Cunningham 2001 : 78). Les vestiges d’une autorité administrative sont d’ailleurs relativement excentrés par rapport à la Cour (Maison A). Dans ce modèle toutefois, il n’est pas exclu que le territoire de Zakros ait été soumis aux autorités cnossiennes, formant ainsi son « port oriental » (Cunningham 2001 ; Watrous 2007 : 104 ; Letesson 2017 : 251 ; Platon 2018), à moins qu’il n’ait été sous le contrôle de Palaikastro compte tenu de la pauvreté des ressources viables à proximité (Cunningham 2001 ; Reid 2007). La richesse relative a en effet très certainement tenu à certaine prise de position par rapport aux flux maritimes commerciaux, et peut-être en raison de la proximité du point de débouché d’un fleuve drainant l’arrière-pays. Le palais (fig. 97), probablement construit à la fin du MR IA à l’emplacement d’une zone urbaine préexistante datée du MA III-MM I, a connu plus d’une destruction au cours et à la fin du MR IB avant même peut-être d’être achevé79. Le schéma de répartition fonctionnelle des activités entre les différentes ailes entourant la cour centrale est très partitionné : l’aile ouest était consacrée au stockage, à l’administration et à un culte, l’aile nord, à une zone de service, l’aile sud, à une aire d’artisanats divers, tandis que l’aile est était résidentielle (Platon [1971] 1985 : 82 ; Driessen, Macdonald 1997 : 237). Deux rues principales conduisent à la Cour centrale, la première via le sud-ouest, la seconde via le nord-est, formant un réseau urbain complexe (Myers et al. 1992 : 292-301 ; Letesson 2017 : 251 sqq.). Après une première mission archéologique de l’École anglaise d’Athènes menée par D.G. Hogarth en 1901, des fouilles systématiques sont consacrées depuis 1961 à ce complexe dont la direction a été assurée dans un premier temps par N. Platon, qui a eu la charge de la publication de l’ensemble palatial (Platon [1971] 1985), et ensuite par L. Platon, dans les quartiers environnants. Malheureusement pour l’étude qui est envisagée ici, le

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Platon [1971] 1985 ; Preziosi 1983 : 139-148, 476-478 ; Chryssoulaki, Platon 1987 ; Driessen, Macdonald 1997 : 235-238. Driessen, Macdonald 1997 : 235 ; Cunningham 2001 ; Platon 2011a ; Letesson 2017 : 249 ; Adams 2017 : 98 ; Zoitopoulos 2018.

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mobilier archéologique est connu uniquement via les publications préliminaires et aucun ouvrage de synthèse n’a encore été présenté80. Kato Zakros, Palais, Aile ouest, pièce XXVIII (« Salle des Cérémonies ») Contexte : dans le rapport de la campagne de 1964, N. Platon mentionne la présence d’un disque de miroir [no 171], dans la mince couche noire observée sur toute la surface de la grande pièce XXVIII de l’aile ouest (dite « Salle des Cérémonies »), laissant supposer à l’inventeur qu’il provient d’un étage. Située à l’est des compartiments du sanctuaire, la pièce XXVIII est directement accessible par un grand seuil monolithique depuis la Cour centrale et qui, à son tour, conduit à la pièce XXIX, dite la « Salle de Banquet » qui doit son nom à la découverte d’amphores et de récipients à vin non décorés (Platon 1964 : 148-149, 231). Elle possède une large ouverture sur la Cour centrale par des baies multiples (polythyron minoen), avec colonnes et puits de lumière, et une partition interne complexe avec un revêtement de sol différentié. Les salles du rez-de-chaussée ont livré des poteries in situ, suggérant des espaces de stockage en lien avec les équipements des salles attenantes considérées comme des espaces de service, où s’exerçaient des pratiques de commensalité institutionnelle d’accès sélectif81. Le ou les niveaux supérieurs n’aurai(en)t pas recouvert toutes les pièces de l’aile ouest d’après l’organisation spatiale reconstituée par L. Platon (1988 : 119 sqq.). Néanmoins, la couche correspondante (le niveau supérieur de la couche de remplissage) a livré dans la pièce XXVIII ainsi que dans les pièces attenantes des assemblages relativement proches, bien qu’en position secondaire. Dans la pièce XXVIII, un disque de miroir [no 171], deux scies en bronze (dont une pliée) et des fragments de rhyton décorés en relief ont été trouvés, ce qui avait conduit N. Platon à suggérer l’existence d’un lieu de culte à l’étage (Platon [1971] 1985). Dans les pièces XI, XIV-XV, des matériaux stockés sous forme brute en vase (talents de cuivre, défenses d’éléphant, stéatite) et des objets non-finis (fragments de stéatite) mais aucun déchet de fabrication (L. Platon 1988 : 129 ; Platon 1993 : 113-115).Dans le secteur de la pièce XXVI, accessible depuis le Hall des Cérémonies, matériaux stockés sous forme brute (stéatite-serpentine, calcaire, stalactite) mais aucune « trace d’objets inachevés, de déchets de fabrication ni d’outils » (Platon 1993 : 112-113). Plusieurs outils ont également été trouvés dans ce niveau, de manière disparate. Toutefois ceux-ci ne faisaient vraisemblablement pas partie d’une « boîte à outils » cohérente (L. Platon 1988 : 125 sqq., 141-144, 177-180, 191-192) ce qui constitue une critique essentielle à l’hypothèse selon laquelle des activités artisanales auraient pris place à l’étage (travail de la pierre, du bronze, des pigments, tissage) ceci étant soutenu par l’absence d’éléments caractéristiques d’une aire de travail82. La pièce XXVI était munie de niches en briques crues dans lesquelles étaient entreposées des tablettes en linéaire A, ce qui constitue l’indice clair d’une forme d’administration dans ce secteur83. Les outils trouvés dans les pièces XV, XXIV et XXVIII sont interprétés par C. Blackwell comme un tentative hoard comprenant plus de vingt-huit objets mais qui ne semble pas inclure le disque de miroir (Blackwell 2018 : spécialement « part 1 »). N° 171 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : MR IB. Bibl. : Platon 1964 : 149 ; Platon [1971] 1985 : 158 (non illustré). Kato Zakros, Palais, Aile sud, pièce XLIII ou XLIV Contexte : un disque de miroir [no 172] a été découvert dans l’aile sud du palais, immédiatement accessible depuis la Cour centrale ou depuis la Pièce XLII (N. Platon 1964 : 157 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979, 133 no 5 ; L. 80

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La publication des miroirs découverts sur le site, dont le nombre est relativement incertain, est en cours de préparation par L. Platon (comm. pers. 2019). Cet accès se voit conditionné par la seule entrée possible, au contraire des salles qui lui font face de l’autre côté de la Cour (les « Quartiers royaux », salle 37) qui seraient, par comparaison, semi-publiques (Letesson 2017 : note 1102). La littérature à propos du « banquet » minoen est très abondante, voir notamment : Wright 2004a ; Reid 2008 ; Carignano 2018. Il est aussi possible que ces outils aient constitué un butin de pillards abandonné en cours de catastrophe (Driessen, Macdonald 1997 : 238). Platon [1971] 1985 : 148-154 ; Schoep 1995.

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Platon 1988 : 145 sqq. ; Platon 1993 : 115). D’après le rapport de la campagne de 1964 de N. Platon, l’objet proviendrait de la pièce XLIII ; toutefois, aucun objet de ce type n’est inventorié pour cet espace dans la thèse de L. Platon sur les espaces artisanaux minoens, qui situe par contre un objet similaire dans la pièce attenante (XLIV), tombé d’un étage sans doute accessible par la cage d’escalier XLVI (L. Platon 1988 : 146, 219-220), voire même par la rue (Letesson 2017 : 251). Il a donc été choisi de présenter ces deux espaces qui font partie d’un ensemble cohérent. L’agencement des pièces est ici caractéristique de Kato Zakros, avec une grande salle au rez-de-chaussée autour de laquelle s’organisent d’autres cellules et un accès direct sur la rue (Chrysoulaki, Platon 1987 : 78). L’architecture de la salle XLIII est de bonne qualité (L. Platon 1988 : 147). Elle possède une colonne centrale à base pavée, trois banquettes et des murs plâtrés. Sur l’une d’elles a été découvert un chaudron en bronze in situ (L. Platon 1988 : 150). Cet espace a été interprété comme une pièce à vivre pour les ouvriers travaillant dans les salles attenantes, dédiées à des activités artisanales « non permanentes » et liées au travail de la pierre, sur le motif de la découverte d’un bloc de marbre en cours de taille et de quelques éclats d’obsidienne, et à la distillation de plantes aromatiques (pièces XLVIII, XLV et XLVa, XLIV ; Platon [1971] 1985 : 210-215 ; L. Platon 1988 : 152). Il est toutefois peu probable qu’une fonderie y ait pris place, comme initialement proposé (L. Platon 1988 : 146, 194). D’un niveau supérieur proviennent une lampe en stéatite, une pendeloque en cristal de roche, une figurine de type « Petsophas » et peut-être un disque de miroir (Platon 1964 : 157), mais pas d’outils, ni de déchets de fabrication (Platon 1993 : 115). La pièce XLIV, plus difficilement accessible, a elle aussi livré des éléments de petits objets en matériaux riches84, dont certains ont été considérés « à demi finis », ce qui a conduit l’inventeur à supposer que cet ensemble était aussi à vocation artisanale (L. Platon 1988 : 199-200 ; 1993 : 115-117). Au niveau inférieur ont été découverts une quantité considérable d’ « ustensiles en argile » et de vases en pierre « d’une qualité exceptionnelle » (Platon 1993 : 117). Un disque de miroir [no 172], du plâtre rouge, de nombreux poids à tisser (au moins vingt-huit) et une fusaïole en ivoire ont été découverts dans le niveau supérieur du remplissage, ce qui pourrait signifier qu’un ou deux métiers à tisser étaient installés à l’étage richement décoré de la pièce XLIV (L. Platon 1988 : 220). Le niveau supérieur du remplissage de la pièce XLIV est daté du MR IB (L. Platon 1988 : 220 ; Evely 2000). Les pesons de tisserand pyramidaux apparurent durant la période néopalatiale (Alberti 2008 : 29). N° 172 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2920. Non publié. Dimensions : diam. 135 ; ép. 1. Type : IV. Date : MR IB. Bibl. : Platon 1964 : 157 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 133 (5) (non illustré). Kato Zakros, Palais, Cour centrale Contexte : le sondage de 1965 a mis en évidence de violentes marques d’incendie dans la Cour centrale dont la couche correspondante (datée de la fin du MR IB), relativement mince, est la mieux conservée dans les angles sudest et nord-ouest. Dans celle-ci, από της είσοδου της ΒΑ. στοάς (Platon 1965 : 193, Pl. 236α), ce qui doit sans doute correspondre à l’espace situé devant le couloir XXXV, a été trouvé un disque de miroir [no 173] ainsi qu’un fragment de bracelet en or πολύ πλησίον του κατωφλίου (Platon 1965 : 193). Cet emplacement fait face à l’aile orientale, qui a été caractérisée par le fouilleur comme un complexe résidentiel royal en raison, d’une part, d’une orientation du bâtiment subordonnée aux ambiances microclimatiques confortables (Platon [1971] 1985 : 174) et du traitement architectural soigné de la façade percée de portiques, d’autre part (Platon [1971] 1985 : 175). Il est possible que ces objets soient tombés d’un étage, ou aient été abandonnés au cours d’une fuite au moment de la destruction. N° 173 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique, no 2902. Description : deux trous de rivet. Dimensions : diam. 232 ; ép. 1. Type : I.

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Dont une fusaïole en ivoire, un couteau en bronze, un éclat de silex (L. Platon 1988 : 200)

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Date : MR IB. Bibl. : Platon 1965 : 193, Pl. 236α ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 133 (4), Pl. 43β. Bâtiment Est, pièce B Les fouilles de 1977 dans l’aire du Port ont conduit au dégagement de sept maisons. Parmi celles-ci figure la « Maison Est », bordant la « Rue du Port », divisée en deux blocs de construction par un mur nord-sud. Il s’agit du bâtiment situé immédiatement à l’Est de la Maison aux niches (Platon 1977 : 421-434 ; 1978 : 260-268) (fig. 98). Contexte : l’aile occidentale comprenait une rangée de trois pièces appuyées au mur de façade ouest (A, B, Γ) et ouvertes sur un couloir étroit (Δ) qui en assurait la communication. Ce couloir était prolongé par une quatrième pièce (E). Le réexamen récent des séquences chronologiques du bâtiment a mis en évidence deux phases de fréquentation au MR IB, avant une première destruction par le feu et quelques légers remaniements architecturaux internes, après le MR IB, au cours desquels seules les pièces A et Δ sont réutilisées (Christakis 2008 : 105). La pièce A, accessible depuis la rue par un seuil, était dédiée à l’entreposage d’objets (plus de cent-trente vases et ustensiles domestiques ont été découverts) sans doute à visée provisionnelle et/ou commerciale. Un seul pithos provient de l’étage qui surplombait cette pièce (Platon 1977 : 425). Le couloir Δ a, entre autres, livré des instruments de mesure (poids). La pièce B, qui se trouvait en sous-sol, présente les traces les plus intenses de l’incendie dont une longue poutre en bois carbonisé). Dans cette pièce ont été recueillis un disque de miroir [no 174], des fragments de petits pithoi ainsi que de nombreux objets liés à la toilette : différentes formes de vases peints, une palette en pierre, une pyxide en ivoire, une pince à épiler, une spatule en bronze, une double hache en argent, des épingles et aiguilles, des peignes en ivoire, des coquillages – du moins pour ce qui est du mobilier noté dans la publication préliminaire (Platon 1977 : 429 ; 1978 : 189). Ces objets, d’après le fouilleur, appartiendraient à l’éboulis d’un niveau au rezde-chaussée matérialisé par le plancher effondré, où était installé un nécessaire cosmétique daté du MR IA (N. Platon 1978 : 188 ; L. Platon 1988 : 201-204). N° 174 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique. Description : Deux trous de rivet. Dimensions : diam. 230 ; ép. 1. Type : I. Date : MR IB. Bibl. : Daux 1966 : 919 ; Platon 1965 : 193. Un disque de miroir supplémentaire a été découvert lors de la suite des fouilles du Palais et du village de Kato Zakros par L. Platon en 2011. N° 175 - Disque, all. Cu. Héraklion, Musée archéologique. Description : deux trous de rivet. Dimensions : inconnues. Date : MR I ? Bibl. : To Ergon 2012 (2011) : 44 ; Platon 2011b : Pl. 145γ. KARPATHOS PIGADIA-MAKELLI, CIMETIÈRE ANEMOMILOI-MAKELLI L’île de Karpathos, dans l’archipel du Dodécanèse au sud-ouest de Rhodes, a sans nul doute profité de sa position stratégique à l’interface des routes commerciales reliant la Crète, le continent, le restant de l’archipel et l’Anatolie. Les indices archéologiques (installations littorales, mobiliers extrarégionaux) montrent qu’elle pouvait en constituer une étape importante au moins jusqu’à l’HR IIIC (Charitonidis 1963 ; Zervaki 2006 ; Vlachopoulos, Georgiadis 2015 ; Mina, Stefanakis 2018 : 142). Un cimetière helladique relativement étendu était situé dans les environs de l’actuelle capitale Pigadia, dont une portion a été excavée sur la face sud-est de la colline Embasi, dans l’aire Makelli, à quelques mètres au SO de la maison de N. Pouzoukakis. Les fouilles ont majoritairement été exécutées illégalement, par les habitants locaux (Georgiadis 2003 : 35).

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Contexte : il est dit que trois fragments de section circulaire et jointifs d’un disque de miroir [no 176] proviennent de la région, bien que leur localisation exacte demeure incertaine. Il semble que, selon l’hypothèse de E.M. Melas (1985 : 153), ces vestiges sont « de toute évidence des fragments d’un miroir en bronze circulaire ». Ils font partie de la collection Nikolaidis qui inclut des vases et de l’armement en bronze. Commentaire : les fragments semblent correspondre à ce qui est exposé dans la vitrine, sur la photo donnée par Ph. Zervaki (Zervaki 2006 : fig. 18). Les fragments ne semblent toutefois pas agencés de la même façon que sur la figure de la publication de Melas. N° 176 - Disque, all. Cu. Coll. privée (Nikolaidis). Description : seuls trois fragments seraient conservés. Dimensions : ép. 3. Type : IV. Date : HR III ? Bibl. : Melas 1985 : 53, 153, Pl. 64, 42. MILOS PHYLAKOPI On mentionne la découverte d’un disque de miroir [no 177] durant les fouilles de l’École anglaise d’Athènes de 1896 à 1899 sur le site de Phylakopi, qui se trouve sur un petit promontoire (Atkinson 1904 ; Renfrew, Cherry 1985 : 323). L’établissement montre les indices d’une occupation continue jusqu’à la fin de la période mycénienne. Aucun fil d’Ariane bibliographique n’est donné. A.-L. Schallin (1993 : 130) mentionne qu’un mirror on display in the museum at Plaka on Melo is said to have come from Phylakopi, mais l’objet n’a pu être retrouvé au sein des collections. Notons que O.H. Krzyszkowska mentionne également dans ses travaux doctoraux la découverte d’un miroir [no 178] mais à nouveau sans référence bibliographique (Krzyszkowska 1981 : 358, note 31). Contexte : indéterminé. N° 177 - Disque, all. Cu. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR. Bibl. : Barber 1974 ; Renfrew, Cherry 1985 : 323 (non illustré). N° 178 - Disque et plaque, all. Cu. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR. Bibl. : Krzyszkowska 1981 : 358, note 31 (non illustré). RHODES AGIA AGATHI Un ensemble de poteries mycéniennes intactes, un disque de miroir [no 179], ainsi que des ossements ont été amenés au Service archéologique en 2004 par un employé du service municipal d’Archangelos (voir Zervaki 2011). La provenance désignée par ce dernier est une tombe dont le toit s’était affaissé lors de travaux d’élargissement d’une voie rurale qui mène à la chapelle d’Agia Agathi à Charaki Malonas, sur le littoral centre-est de l’île. La tombe faisait partie d’un groupe de tombes pour la plupart pillées, dont huit ont été datées de l’âge du Bronze. Un

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établissement urbain devait prendre place non loin, à Lindos, toutefois les phases de bâti ultérieures hellénistiques médiévales semblent en avoir arasé une partie des fondations85. Contexte : précédée d’un dromos au sol maçonné, la tombe no 3 contenait un squelette en position extensive, le bras gauche le long du corps et le droit replié vers l’abdomen (fig. 99b). L’individu était jeune et, d’après l’assemblage, de sexe féminin selon l’auteur (Zervaki 2011 : 771). Le mobilier était d’une riche diversité en termes de matériaux et de références aux autres cultures pan-méditerranéennes (Zervaki 2011 : 776). La défunte portait un collier avec un anneau en bronze et de petits éléments en faïence en forme de mandragore, à la mode égyptienne. Près de la main gauche se trouvaient une pyxide ainsi qu’une bague en or, probablement passée au doigt. Un scarabée en faïence de la XIXe dynastie a été trouvé dans la région du thorax, de même qu’un fuseau en ivoire qui trouve des points de comparaison à Perati ainsi qu’en Syrie-Palestine (Sauvage 2014). Le poignet peut avoir été orné d’un fil de plomb. Lors du tamisage, une multitude de perles en or ont été trouvées. La poterie est morphologiquement comparable à ce qui existe dans les cimetières de Pylon et de Ialysos, d’autres cimetières importants de l’île, à l’HR IIIC (Zervaki 2011 : 772). Les vases en albâtre et le miroir (Zervaki 2011 : fig. 6), qui ont été apportés avant que les fouilles ne débutent, appartiennent à cette sépulture, mais leur position initiale est inconnue. La poterie se rapporte au milieu et à la fin de l’HR IIIC (Zervaki 2011 : 774, 776). N° 179 - Disque, all. Cu. Rhodes, Musée archéologique. Fig. 99a. Description : d’après une photographie publiée, disque à soie rectangulaire percée d’un trou de rivet. Dimensions : non renseignées. Type : II. Date : milieu-fin HR IIIC. Bibl. : Zervaki 2011 : 771. IALYSOS Acropole, Athenaion Dès 1914, les observations de L. Pernier sur les ruines du cloître franc avaient fait entrevoir l’existence d’un bâtiment antérieur sur la terrasse occidentale de l’acropole antique de Ialysos, érigée au sommet du Mont Philérimos (267 m). A. Maiuri entreprit entre 1923 et 1926 le dégagement de ces niveaux jusqu’à la roche mère et aboutit à la découverte d’un temple hellénistique prostyle dédié à Athéna Polias, fortement perturbé par les assises des nefs gauche et centrale de la basilique paléochrétienne. En 1923, d’après les indications laconiques de A. Maiuri, des sondages sont effectués negli strati più profondi della colmata che circonda la platea del tempio dal lato di ovest (Jacopi, Maiuri 1928 : 76), soit sans doute à proximité de la face ouest du stéréobate, et mettent en évidence une structure en fosse adoperate come sacre favisse per la stipe sacra (Jacopi, Maiuri 1928 : 76). D’autres dépôts votifs auraient été découverts dans la partie sud du temple et au-delà de l’aile droite de la basilique (Martelli 1988 : 104). Contexte : ces fosses, de dimensions inconnues, comportaient des couches de remplissages formées de terre mêlée à une quantité considérable de céramique brisée et d’objets en matériaux très variés (argile, métaux, pierres semiprécieuses, etc.). L’ensemble mobilier, comptant plus de cinq mille objets, formait un dépôt posé sur le fond de la cavité rocheuse, par-dessus une ou plusieurs couches de débris de constructions des murs du temple. Parmi le matériel recueilli, on compte une plaque en ivoire ornée de deux lions hiératiques [no 180] et un disque de miroir (non localisé) [no 181], associés à d’autres artefacts minoens locaux et d’importation (vases en pierre, pommeaux en marbre) qui seraient, d’après M. Benzi (1992) la preuve d’un établissement minoen à cet endroit. L’auteur se demande d’ailleurs si le miroir « ne serait pas une découverte fortuite réutilisée comme une offrande votive bien plus tard » (Benzi 1984 : 100). La chronologie des ex-voto est large, des phases minoennes moyennes à géométriques et archaïques et comprend un nombre important d’objets importés (Benzi 1984). N° 180 - Plaque, ivoire. Rhodes, Musée archéologique, no 7939. Fig. 100. Description : trois trous de rivet placés au milieu du relief. Dimensions : L. 73 ; l. 46 ; ép. 8. Rivets : 16-18-23. 85

Zervaki 2011 : 770. La sur-représentativité des vestiges funéraires par rapport aux sites d’habitat est un phénomène commun aux aires de Rhodes, de Kos et de Karpathos (Georgiadis 2020a : 199).

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Décor : deux lions héraldiques se faisant face, le cou jeté vers l’arrière, ganache vers le bas. Leurs pattes antérieures s’appuient sur un socle architectural semblable à un pilier cannelé. Type : I-A-2 ? Date : HR IIIC. Bibl. : Jacopi, Maiuri 1928 : fig. 59 (au centre) ; Barnett 1939 : 13 (4) ; Kantor 1947 : 88-89 ; Poursat 1977a : 69 (24) ; Barnett 1982 : 37, Pl. 33a ; Benzi 1984 : 100, 104 ; Benzi 1992 : 182 ; Martelli 1988 : 105, fig. 1 ; Marketou 2008 ; 2009a : 49, fig. 5 ; Marketou 2009b : 75, note 19. N° 181 - Disque, all. Cu. Rhodes, Musée archéologique, no 8622. Fig. 101. Description : très oxydé. Corrosion différentielle localisée au centre du disque, bleuâtre. Dimensions : 134 ; ép. 2 ; soie L. 25. Type : II. Date : HR IIIC. Bibl. : Catling 1964 : 224 ; Benzi 1984 : 96, 100, 104, fig. 33; Benzi 1992 : 182, fig. 33 ; Marketou 2009a : 75 ; Marketou 2009b : 75, note 19. Moschou Vounara À mi-chemin entre la ville de Trianda au nord-est, ancienne Ialyse, et le Mont Philérimos, qui culmine à 267 m, s’élèvent deux collines de marne qui se font face à une altitude de 64 et 62 m : Moschou Vounara et Makria Vounara, toutes deux percées de plus de 170 tombes fouillées, formant le cimetière de Ialysos. Entre 1868 et 1871, plusieurs expéditions italiennes sous la direction de Sir A. Biliotti, alors vice-consul britannique, entamèrent l’exploration de ce secteur, et furent poursuivies par A. Maiuri en 1914 et 1921) et G. Jacopi (1928) durant l’annexion de l’archipel du Dodécanèse au royaume d’Italie. Hormis l’inventaire donné par A. Furtwängler et G. Loeschcke, fondé sur le journal des fouilles actuellement au British Museum (Furtwängler, Loeschcke 1886), aucun rapport succinct n’a fait suite aux campagnes de Sir A. Biliotti et une grande partie du mobilier métallique qui en a été dégagé est aujourd’hui perdu. Néanmoins, la lecture comparée des registres des collections du British Museum avec les deux catalogues d’objets de bronze (desquels est absent le disque de miroir qui nous importe) et le journal de fouilles a permis de mettre en parallèle quelques ensembles (Taracha 1996). La plupart des disques de miroir découverts sur ce site proviennent des fouilles de G. Jacopi et ont été publiés dans l’Annuario della Scuola archeologica di Atene, pour la plupart sans donnée contextuelle et stratigraphique. Les dernières synthèses données successivement par M. Benzi (1992), S. Voutsaki (1993), L. Girella (2002 ; 2005) et M. Georgiadis (2003) viennent en partie pallier ces lacunes. Le cimetière de Moschou Vounara se compose de nonante tombes qui se répartissent sur une série de terrasses étagées sur le versant nord de la colline. Les six édifices ayant livré un disque de miroir présentent une certaine uniformité structurale ; il s’agit de tombes à chambre creusées dans la roche, de plan subrectangulaire et précédées d’un dromos. Ils se distribuent de façon éparse et sans rythme logique sur l’étage nord (TT. 61, 67 et 69), médian (T. 73) et sud (T. 84). Mis à part le miroir de la T.69/4, tous ont une soie proéminente, et au moins une est percée d’un rivet. D’après Catling (1964 : 227) tous sont associés à des contextes de la fin HR IIIB/HR IIIC1 et sont donc approximativement contemporains des miroirs similaires de Chypre (miroirs nos 182, 183, 185, 186). Tombe 61 Contexte : À l’intérieur de cette structure a été identifié un seul squelette, in situ, sur une banquette aménagée contre le mur sud, tandis que des ossements épars d’enterrements manifestement antérieurs sont signalés. Dix-sept poteries étaient regroupées, d’après le journal de fouilles de G. Jacopi (cité par M. Benzi ; Benzi 1992 : 362) et comme il apparaît sur le plan publié (Benzi 1992 : Pl. 124d), sur le sol auprès des pieds de l’individu. Un vase (le thelastron ?) est indiqué près du crâne, sur le sol. L’ensemble correspond aux phases IIIB-C (six vases), IIIC (huit vases) et IIIC intermédiaire (quatre vases). Le restant des offrandes se composait d’un mortier à quatre pieds en calcaire blanc et de bijoux en or (anneaux, parure capillaire et perles), à droite du tronc, ainsi que d’un anneau et d’un fil en argent, retrouvés près du crâne. La position exacte du miroir [no 182] n’est pas mentionnée. La phase IIIC initiale est celle généralement admise pour cet ensemble (Georgiadis 2003 : 227). N° 182 - Disque, all. Cu, bois/ivoire. Rhodes, Musée archéologique, no 12868. Fig. 102. Description : corrosion différentielle. Présente un trou pour la fixation d’une partie inférieure sans doute en

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

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matériaux périssables. Résidus du manche organique conservés : bois, ivoire ?86 Épaisseur variable, plus importante au niveau de la soie. Dimensions : diam. 140-145 ; ép. min. 3 ; ép. max. 4. Type : II. Date : début HR IIIC. Bibl. : Jacopi 1930-1931 : 262, fig. 4 (12.868) ; Benzi 1992 : fig. 4, Pl. 180g ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 148 (2) ; Cline 1994 : fig. 238. Tombe 67 Contexte : la T. 67, telle qu’elle est représentée en plan (Jacopi 1930-1931 : 125c), contenait une inhumation simple in situ le long du mur nord, autour de laquelle étaient disposées un ensemble de huit poteries. Leur diagnostic chrono-stylistique renvoie aux débuts de la phase HR IIIC (trois stamnoi) ainsi qu’à une phase plus avancée (deux amphores HR IIIC). Un miroir [no 183] avait été déposé sur la poitrine de l’individu, de même qu’un mortier tripode près de son flanc gauche (fig. 103a). Un fil d’argent isolé au centre de la chambre pourrait suggérer la présence d’un dépôt antérieur déblayé (Benzi 1992 : 371). Un sceau-cylindre en hématite, deux bagues en or et une en argent, des perles en pâtes de verre, ainsi qu’une dent de requin sont mentionnés dans le journal de fouilles. Cet ensemble est daté à l’HR IIIC (Papaefthymiou-Papanthimou 1979 ; Benzi 1992 ; Georgiadis 2003). N° 183 - Disque, all. Cu. Rhodes, Musée archéologique, no 12869. Fig. 103b-e. Description : le disque devait sans doute présenter un trou pour la fixation d’une partie inférieure en matériaux périssables mais la cassure se situant juste au-dessus, il est impossible de le dire avec certitude. Les lacunes sur le pourtour et symétriques sont peut-être dues à un ancien dispositif muséal. Dimensions : disque : diam. 142-152 ; ép. 3. Soie : l. 20. Type : II. Date : déb. HR IIIC. Bibl. : Jacopi 1930-1931 : 279 (12.869), fig. 22 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 148 (3) ; Benzi 1992 : 279 (12899), fig. 22, Pl. 122n. Tombe 69 Contexte : deux inhumations ont été rapportées pour la T. 69, disposées de biais dans chaque moitié de la pièce dont l’une reposait sur une couche de galets (fig. 104f). Elles étaient accompagnées d’offrandes modestes, essentiellement de la céramique, disposées entre les deux corps au centre de la tombe, à l’exception d’une cruche à bec oblique placée près de l’épaule droite de l’individu B (d’après un croquis issu des carnets de fouilles publiés par M. Benzi). Les motifs peints de cette dernière sont stylistiquement proches de certaines poteries datées des phases HR IIB-IIIA1 et HR IIIC1. Le restant du mobilier céramique est clairement associé à la phase HR IIIC1 par M. Benzi (Benzi 1992 : 373-374), ce qui le conduit à penser qu’il était davantage associé à la sépulture A. Un disque de miroir [no 184] conservant la trace de son manche en ivoire ou en bois, un anneau et une perle en or, quelques perles en pâte de verre et des fragments de fer s’ajoutent à cet ensemble médian. M. Benzi a proposé d’associer le miroir à la sépulture A. Néanmoins, sur le croquis de G. Jacopi, le manche de miroir est dirigé vers le bras de la sépulture B (Benzi 1992 : 125 [d]). N° 184 - Disque, all. Cu. Rhodes, Musée archéologique, no 12674. Fig. 104a-e. Description : trois rivets disposés en triangle à la marge du disque. Les deux rivets aux extrémités font 2,5 mm, tandis que le rivet central fait 4,5 mm. M. Benzi avait noté une fracture le long du bord du disque, qui semble indiquer que la soie cassée a été remplacée par un système à rivetage (Benzi 1992 : 182). Le diamètre du trou de rivet central pourrait signifier un évènement supplémentaire dans cette deuxième phase de la vie de l’objet, liée à une seconde étape de réparation. On remarque de nouveau une auréole épaisse autour des trous de rivet. Dimensions : diam. 139-140 ; ép. 2. Rivets : diam. 2,5-4. Type : I-II ? Date : HR IIIC.

86

Il s’agirait plus vraisemblablement de bois d’après M. Michailidou, conservatrice du Musée (comm. pers. 2018).

132 

DEUXIÈME PARTIE

Bibl. : Jacopi 1930-1931 : 284 (12.674), fig. 26 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 148 (1) ; Benzi 1992 : 1823, fig. 26, Pl. 180h. Tombe 73 Contexte : le croquis de la T. 73 montre les corps d’un juvénile en position étendue parallèle au mur ouest (A), et d’un adulte étendu en diagonale à travers le centre de la pièce (B) (fig. 105a). Le juvénile A était accompagné d’une fusaïole conique en stéatite, d’un collier de coquillages et d’un autre en perles de cornaline, de fils de plomb, de perles en pierre verte (sardoine) et d’un petit scarabée en pâte de verre serti d’or. Sur son ventre avait été déposé un disque de miroir [no 185]. Les huit poteries associées attestent de deux phases de fréquentation distinctes, la première à l’HR IIIA2, la seconde à l’HR IIIC1 (Georgiadis 2003). N° 185 - Disque, all. Cu. Rhodes, Musée archéologique, no 12733. Fig. 105b. Description : présente un trou pour la fixation d’une partie inférieure sans doute en matériaux périssables. Dimensions : diam. 155-160 ; ép. 3. Rivet : diam. 2. Type : II. Date : HR IIIC. Bibl. : Jacopi 1930-1931 : 296 (12.733) ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 148 (4) ; Benzi 1992 : 103-104, 122, 126, 186. Tombe 84 Contexte : située à la lisière sud-orientale de la terrasse supérieure, la chambre funéraire de la T. 84 a été découverte perturbée suite à l’effondrement du toit. Deux squelettes ont été identifiés, en position imprécise, « mais probablement vers la moitié gauche de la chambre où ont été posés le miroir et la majeure partie des vases » (Benzi 1992 : 391), alors qu’une « fosse » oblongue creusée directement à droite de la porte contenait une perle en or, autour de laquelle ont été trouvés trois vases. G. Jacopi avait suggéré d’y voir l’incinération d’un juvénile. L’étude des dix-huit vases céramiques suggèrent une activité à cet endroit au début de la phase HR IIIC ou un peu plus en avant, à l’HR IIIC1 (Benzi 1992 ; Georgiadis 2003). N° 186 - Disque, all. Cu. Rhodes, Musée archéologique (non localisé)87. Description : présente un trou au centre de la soie pour la fixation d’une partie inférieure sans doute en matériaux périssables. Dimensions : diam. 127 ; ép. 2. Type : II. Date : début HR IIIC. Bibl. : Jacopi 1930-1931 : 325 (12.788), fig. 65 ; Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 148 (5) ; Benzi 1992 : 1823. Collection du British Museum de Londres Enfin, signalons la présence d’un disque de miroir en bronze [no 187] parmi les collections du British Museum, qui proviendrait de la T. 15 fouillée par Sir A. Biliotti (Furtwängler, Loeschcke 1886 : 11). Aucune indication n’a été transmise en ce qui concerne son contexte de découverte. N° 187 - Disque, all. Cu. Londres, British Museum, no 1872/0620.29. Description : très bien conservé, forme discoïdale, sans système de fixation apparent. Dimensions : diam. 105 ; ép. 2. Type : III. Contexte : HR. Bibl. : Taracha 1996 : 92 ; Benzi 1992 : 11.

87

En dépit des recherches insistantes de la conservatrice de la section Préhistoire, Toula Marketou, et du restaurateur, durant le mois de juillet 2018, le disque de miroir n’a pu être retrouvé au sein des réserves du musée.

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

133

CÉPHALONIE OIKOPEDA Située sur la large péninsule de Paliki, Oikopeda est une zone vallonnée à environ 1 km à l’est-nord-est du village de Kontogenada entre les crêtes de Kedros et de Sgourou Voulgarina. En 1921, en suivant les glissements de terrain causés par de fortes pluies, Sp. Marinatos collecta des objets en surface qui avaient été transportés en bas des pentes, parmi lesquels τέσσερα μικρά τεμάχια εκ κατόπτρου (;) [no 188], de la céramique, et divers autres objets en métal mélangés à des ossements humains, qui constituent des indices de l’existence d’un site mycénien, probablement funéraire (Marinatos 1923 : 177 ; Souyoudzoglou-Haywood 1999 : 49). Contexte : découverte de surface. N° 188 - Disque, all. Cu. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR III ? Bibl. : Marinatos 1923 : 177 ; Souyoudzoglou-Haywood 1999 : 49 (non illustré). LEUCADE SELINAKIA/KOUNTOURA En 2007 ont été remis au Service archéologique grec un miroir « mycénien » en bronze [no 189], une partie d’un fond de vase et deux tessons pithoïdes. Contexte : inconnu. N° 189 - Disque, all. Cu. Non publié. Dimensions : inconnues. Type : IV. Date : HR. Bibl. : AD 62 [2007] 2014, B’1 : 454 (non illustré).



134 

DEUXIÈME PARTIE Tableau 2 – Tableau récapitulatif des données morphométriques.

Chronologie

Type

Diamètre max.

D

HR IIIC

I

179

3,5

Athènes, Acropole

1

D

HR IIIC

III

152

6

0

3

Athènes, Acropole

1

D

HR IIIC

I

150

2,5

2

4

Athènes, Agora

1

D

HR IIIA1-IIIB

I?

115

6

1

5

Athènes, Agora

1

D

HR IIIA

I

140

2

2

6

Athènes, Koukaki

1

D

HR IIIA1

7

Salamine, Limnionas

1

D

HR IIIA2-IIIC

8

Égine, Oros

2

D

HR IIIC ?

Poids

Élém. présents

1

2

Larg. plaque

Éch. vrais.

Athènes, Acropole

Empreinte

Site

1

Nbre rivets

N° inventaire

Épaisseur disque

La troisième colonne Éch. vrais. (Échelle de vraisemblance) fait référence à l’identification de l’objet. Dans la quatrième colonne, Élém. présents (Éléments présents), D = disque, M = manche, Pl = plaque, D-Pl = disque encore joint à une plaque et D-M = disque avec son manche (i.e. le miroir complet). La sixième colonne se réfère à la typologie (infra, Troisième partie, Chapitre 1). Les données en italiques sont des estimations.

Attique

IV

142

5

I-A-2

130

2

III

170

2

167 2

X

0

9

Brauron

1

D

HR IIIA2-B

I-A-1

143

3

10

Perati, T. 1

1

D

HR IIIC

IV

177

6

11

Perati, T. Σ2

1

D

HR IIIC

I-A-1

200

12

Perati, T. Σ2

1

D

HR IIIC

IV

82

13

Perati, T. 12

1

D

HR IIIC

I-A-1

14

Perati, T. 16

1

D

HR IIIC

2

X

4

2

X

119

6

2

X

62

I-A-1

157

2,5

2

X

63

728

Béotie 15

Pharos-Aulis

2

D

HR IIIB

I-A-2

141

2

X

57,4

16

Pharos-Aulis

2

D

HR IIIB

I-B-1

177

4

X

52,5

1

D

HR IIIA-B

I-A-2

125

2

X

2

D

HR IIIA1

I-A-3

Eubée 17

Chalcis, Nero Panagitsas Phthiotide

18

Kalapodi, Kokkalia Argolide

19

Midea

1

D

HR IIIA2-B1

I-A-2

155

2

X

60

20

Dendra, T. 2

1

D

HR IIIA2

I-A-2

194

2

2

X

62,5

21

Dendra, T. 2

1

D

HR IIIA2

I-A-2

168

5

2

X

83,5

22

Dendra, T. 2

1

D

HR IIIA2

I-A-2

162

2

2

X

62,4

23

Dendra, T. 2

1

D

HR II

I-B-1

125

1

2

X

45

24

Dendra, T. 7

1

D

HR II

I-B-1 ?

116

2

2

25

Dendra, T. 12

1

D

HR II

I-B-1

125

2

2

X

46,8

26

Mycènes, Acropole

1

D

HR IIIC

I

126

3

2

27

Mycènes, T. de Clytemnestre

1

D-M

HR IIIB

I-A-2

190

4

2

81,1

28

Mycènes, T. de Clytemnestre

1

D-Pl

HR IIIB

I-A-2

164

5

4

62

29

Mycènes, T. de Clytemnestre

1

D

HR IIIB

I

150

2

1+

30

Mycènes, Panagia T. 15

2

M

HR

I

31

Mycènes, Panagia T. 29

2

D

HR

IV

32

Mycènes, Panagia T. 55

1

M

HR IIIA-B

I-A-2

/

2

33

Mycènes, Epano Pigadi T. 91

1

D

HR IIIA-B

I-A-1/B-2

143

5

3

X

47

34

Mycènes, Epano Pigadi T. 91

1

D

HR IIIA-C

I-C

130

5

3

X

48

35

Mycènes, Kalkani T. 515

1

Pl

HR II-III

36

Mycènes, Kato Phournos T. 25

2

D

HR

IV

37

Mycènes, Asprochoma T. 2

2

D

HR

IV

I

70,3

60 128

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

135

38

Mycènes, Asprochoma T. 2

1

D-Pl

39

Mycènes, Asprochoma T. 5

2

D

HR

IV

40

Mycènes, Asprochoma T. 10

1

D

HR

IV

41

Mycènes, Gortsoulia T. G-I

1

D

HR IIIA2

I

118

42

Mycènes, fouilles 1887/1888

1

D

HR

III

145

2

43

Mycènes, fouilles 1887/1888

1

Pl

HR II-IIIB

IV

44

Mycènes, fouilles 1887/1888

1

D

HR III

I-A-2

142

2

2

X

47,3

45

Mycènes, fouilles 1887/1888

1

D

HR II

I-B-1

144

2

2

X

60,6

46

Mycènes, fouilles 1892

1

D

HR II

I-B-1

150

4

2

X

53

47

Mycènes, fouilles 1892

1

D

HR II

I-B-1

148

3

3+

X

61,3

48

Asine-Barbouna T. 1

2

M

HR III

I-C

49

Asine-Barbouna T. 1

1

D

HR III

I-A-2

136

3

3

50

Asine-Barbouna T. 1

2

M

HR

51

Asine-Barbouna T. 2

1

D

HR III ?

I

120

1

4

52

Asine-Barbouna T. 7

1

D

HR

I

120

0,8

1

53

Argos, Deiras T. XXIV

1

D

HR IIIA1

I-A-2

148

54

Prosymna, T. 2

1

Pl

HR II-IIIA1

IV

55

Prosymna, T. 14

1

D

HR IIIA-B ?

III

101

4

56

Prosymna, T. 25

1

D

HR IIIA1-2

IV

170

1,5

57

Prosymna, T. 25

1

D

HR IIIA1-2

IV

100

58

Prosymna, T. 29

1

D

HR IIIA2

I-A-2

156

59

Prosymna, T. 42

1

D

HR IIIA

IV

130

2

60

Nauplie-Palamidi

1

D

HR IIIA-B

I-A-2

142

2,5

2

D

HR III

IV

1

D

HR II

III ?

225

2

HR IIIA2 ?

HR IIIA2-B

I-A-2

114

2

2

47

2 X 50

3

50 X

50

IV

X 40

2 1,5 2

X

50

Corinthie 61

Examilia Laconie

62

Vapheio, tholos

0?

Messénie 63

Daras-Phrama, tholos

1

D

64

Antheia-Ellinika, T. 4

1

D-M

65

Koukounara, Phyties, T. 2

1

66

Nichoria, T. Veves

1

67

Nichoria, T. MME

68

Nichoria, T. MME

69

I-A-2 ?

97

2

HR IIIA1

I-B-2

170

2

D

HR IIA

I-B-1

105

D

HR II-III

I

102

1

D

HR IIIA2-B1

1

D-M

Pylos, Grave Circle

1

70

Pylos, T. K2

71 72 73 74

2

2

X

40

2

I

HR IIIA1-2

I-A-1

160

2

2

D

HR IIIA1

I-A-1

146

3

2

1

D

HR IIIA-B

IV

Pylos, T. E6

1

D

HR IIIA

I

109

2

Pylos, T. E6

1

D

HR IIIA

I

115

2

Pylos, T. "du Guerrier Griffon"

1

D-M

HR II

I-B-1

Tragana, T. 1

1

D

HR IIIA

I-A-3

165

75

Tragana, T. 2

1

D

HR IIIA

I

117

76

Myrsinochorion, T. 2

1

D-M

I-B-2

170

3,5

3

77

Myrsinochorion, T. 2

1

D

HR IIA

IV

78

Myrsinochorion, T. 2

1

D

HR IIA

I

170

4

2

79

Myrsinochorion, T. 2

1

D

HR IIA

I

102

4

2

80

Myrsinochorion, T. 2

1

D

HR II-IIIA

I-A-1

170

4

2

HR IB-IIA

X

39 X

45

4 4

2

775

2

Crète centrale 81

Agia Triada, Tomba degli ori

2

D

MR IIIA

82

Kamilari, T. I

1

D

MR IIIA1-2

I

148

5

2

83

Kamilari, T. I

1

D

MR IIIA1-2

I

148

5

2

84

Kalyvia, T. 4

1

D

MR IIIA1-2

I

160

1

2

85

Kalyvia, T. 4

1

D

MR IIIA1-2

I

182

3

2

IV

X

41 306 88

X

52,3

250

136 

DEUXIÈME PARTIE

86

Kalyvia, T. 4

1

D

MR IIIA1-2

IV

170

87

Kalyvia, T. 6

1

D

MR IIIA1-2

I

121

2

88

Kalyvia, T. 8

1

Pl

MR IIIA1-2

I-A-1

89

Kalyvia, T. 8

1

D

MR IIIA1-2

I-A-1

120

2

2

X

90

Kalyvia, T. 11

1

D

MR IIIA1-2

IV

160

91

Kalyvia, Tou Phygiote to Aloni

1

D

MR

IV

92

Goudies, T. 4

1

D

MR IIIA1-2

2

2

X

93

Mires

1

D

MR IIIA2

94

Agios Myron

1

D

MR IIIA ?

IV

138

2

95

Agios Syllas

1

D

MR IIIA2

I-A-2 ?

140

2

X

96

Archanes Phourni, T. Alpha

1

D-Pl

I-A-1

205

1

61

374,3

97

Archanes Phourni, T. Delta

1

D

I-A-1 ?

150

3

3

X

57

501,1

98

Cnossos-Isopata, T. 1

1

D-Pl

MR II

I-B-1

220

6

2

X

59,6

920

99

Cnossos-Isopata, T. 3

1

D

MR II

I

228

3

2+

100 Cnossos-Isopata, T. 6

1

D

MR II

IV

160

1,5

101 Cnossos-Isopata, T. 6

2

D

MR

I

80

1

1+

102 Cnossos-Sellopoulo, T. 4

1

D

MR II-IIIA1

I-B-2

163

2

2

X

44

270,5

103 Cnossos-Sellopoulo, T. 4

1

D

MR II-IIIA1

I-B-1

157

7

2

X

50

420,7

104 Cnossos-Sellopoulo, T. 4

2

D

MR IIIA1

III

153

4,5

0

514

105 Cnossos-Sellopoulo, T. 4

2

D

MR IIIA1

III

154

4

0

850,6

106 Cnossos-Zapher Papoura, T. 14

1

D

MR II

I-B-2

183

2

2

X

107 Cnossos-Zapher Papoura, T. 14

1

D

MR II

IV

108 Cnossos-Zapher Papoura, T. 15

1

Pl

MR III

IV

109 Cnossos-Zapher Papoura, T. 36

1

D

MR II

I-B-1

155

2

2

X

110 Cnossos-Zapher Papoura, T. 49

1

Pl

MR IIIA

I-A-1

111 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA2-B

I

124

112 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA-B

I-A-2 ?

121

0,5

2

X

32,2

78,5

113 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA-B

I-A-1 ?

129

4

2

X

44,6

392,2

114 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA1

I-B-1

130

1,5

2

X

48

170,8

115 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA1

I-B-1

130

2,5

2

X

49,9

116 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA-B

I-A-1 ?

150

2

2

117 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA-B

IV

118 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

1

D

MR IIIA-B

119 Cnossos-Mavro Spilio, T. III

1

D

MR IIIA

I-A-1

180

2

2

X

120 Cnossos-Mavro Spilio, T. IX-D

1

D

MR II-IIIA1

I-A-3

137

2,5

2

X

121 Cnossos-Mavro Spilio, T. XV

1

D

MR IIIA

I-A-3

119

1

4

MR IIIA1-2 MR IIIA2

I-A-3

2 2 2

138

50 42,6

170,2

IV

0

2

57

648,9

54

260,9

58

4

161,6 198,6

IV 55

288,8 148 76,9

122 Cnossos-Mavro Spilio, T. XVIII

1

D

MR IIIA

I-A-3

126

2

2

X

123 Cnossos-Mavro Spilio, T. XIX

1

D

MR II-IIIA1

I-B-1

139

2

2

X

40

130,9

124 Cnossos-Epano Gypsades, T. X

1

D

MR II

I-B-1

141

2

2

X

42

199,2

125 Cnossos-Vlychia, T. Temple

1

D

MR IIIA

I-A-1

145

2,5

2

X

43

208,6

126 Amnisos

1

D

MR IIIA2-IIIB

I-A-2

120

2

X

40,4

127 Poros-Katsambas

1

M

MR IA

128 Gournes, larnax Alpha

1

D

MR IIIA

I-A-1

131

1,5

2

X

47,6

125,2

129 Gournes, Larnax Gamma

1

D

MR IIIA

I-A-1

120

2

2

X

50,8

125,4

130 Episkopi-Kalyvotopos, T. A

1

D

MR IIIA

I

136

2

2

1+

131 Episkopi-Ston Potamo

2

D

MR III

IV

132 Sklavokambos, Villa

1

D

MR IB

I-B-1

127

133 Pankalochori

1

D-Pl

MR IIIA1-2

I-A-1

152

134 La Canée

1

D

MR IIIA-B1

IV

135 La Canée

1

D

MR IIIA-B

I-A-1

178

5

2

136 La Canée

1

D-M

MR IIIA2-B2

I-A-1

170

4

2

106,8

I

2

Crète occidentale 2,1

3

50 X

53 1154,7 50

885,5

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

137

137 La Canée

1

D

MR IIIA2-B2

138 La Canée

1

D

MR IIIA-B

139 La Canée

1

D

MR IIIA-B

140 La Canée

1

D

MR IIIA2-B1

141 La Canée

1

D

MR IIIA2-B1

IV

142 La Canée

1

D-M

MR II

I-B-1

167

2

2

143 La Canée

1

D

MR II

I-B-1

124

1

2

144 La Canée

1

D-M

MR II

I-B-1

145 La Canée

1

D

MR IIIA2-B

I-B-1

130

1

3

X

146 La Canée

1

D

MR IIIB1

I-B-1

135

1

2

X

147 La Canée

1

D

MR IIIA2-B1

IV

148 La Canée

1

D

MR

I IV

I-A-1

160

III

160

I

130

2

X

60

2

IV

X

52,53

631

50

135,7

2

125

2

2

165 55,2

Crète orientale 149 Farmakokephalo-Sklavoi

2

D

MR IIIA-B

150 Malia

1

D

MR IA

I

210

151 Malia

1

D

MR IA

IV

190

152 Sissi

1

D

MR II-IIIA1

I-B-1

141

153 Milatos-Agios Fanourios

2

D

MR IIIA-B

IV

154 Olonte, T. 12

1

D

MR IIIA2-B

I

130

155 Gournia

2

D

MR IIIA1-2

I

130

156 Kavousi

2

D

MR IIIC-SM ?

IV

157 Kavousi

2

D

MR IIIC-SM ?

IV

158 Mochlos, T. X

1

D

MR IIIA1

I-B-2

121

159 Myrsini, T. H

2

D

MR IIIA2-B

I

180

IV 135

1

2

160 Piskokephalo-Ellenika

2

D

MR

161 Palaikastro-Roussolakkos

1

D

MR I

I

162 Palaikastro-Petsophas

2

D

MR II-III

IV

163 Palaikastro-Petsophas

2

D

MR II-III

IV

164 Palaikastro-Petsophas

2

D

MR II-III

IV

165 Palaikastro-Petsophas

2

D

MR II-III

IV

166 Palaikastro-Petsophas

2

D

MR IIIA

III

167 Palaikastro-Petsophas

2

D

MR IIIA

III

168 Palaikastro-Aspa

2

D

MR IIIA2-B

IV

169 Palaikastro-Sarantari

2

D

MR

IV

2

X

2

X

2

2

X

2

2

1,2

31

X

135

170 Palaikastro-Mesonisi

2

D

MR III

IV

171 Kato Zakros

1

D

MR IB

IV

172 Kato Zakros

1

D

MR IB

IV

135

1

173 Kato Zakros

1

D

MR IB

I

232

1

2

174 Kato Zakros

1

D

MR IB

I

230

1

2

175 Kato Zakros

1

D

MR IB

I

1

D

HR III

IV

2

Karpathos 176 Makelli

3

Milos 177 Phylakopi

2

D

HR

IV

178 Phylakopi

2

M

HR

IV

Rhodes 179 Agia Agathi

1

D

HR IIIC

II

180 Ialysos, Acropole

1

M

HR IIIC

I-A-2

3

181 Ialysos, Acropole

1

D

HR IIIC

II

134

2

1

182 Ialysos, Moschou Vounara, T. 61

1

D

HR IIIC

II

145

3

1

183 Ialysos, Moschou Vounara, T. 67

1

D

HR IIIC

II

152

3

184 Ialysos, Moschou Vounara, T. 69

1

D

HR IIIC

I-II

140

2

3

47

136,6

138 

DEUXIÈME PARTIE

185 Ialysos, Moschou Vounara, T. 73 186 Ialysos, Moschou Vounara, T. 84

1

D

HR IIIC

II

160

3

1

1

D

HR IIIC

II

127

2

1

187 Ialysos ?

1

D

HR IIIC

II

105

2

188 Céphalonie, Oikopeda

2

D

HR III

IV

189 Leucade, Selinakia/Kountoura

2

D

HR III

IV

Îles Ioniennes

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

139

Tableau 3 – Inventaire récapitulatif des traces observées sur les disques de miroir, leur localisation sur l’objet et leur interprétation Inv.

Site

Stigmates observés

Localisation

Étapes de la chaîne opératoire



Attique 7

Salamine, Limnionas

empreinte de la plaque

talon

post-fonderie/assemblage

9

Brauron

empreinte de la plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

10

Perati, T. 1

torsion/pliage

centre du disque

rites/destruction ? (bûcher ?)

11

Perati, T. Σ2

empreinte de la plaque

talon

post-fonderie/assemblage

12

Perati, T. Σ2

barbes

rivets

post-fonderie

13

Perati, T. 12

empreinte de la plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

aspect feuilleté

tranche

post-fonderie/martelage

empreinte de la plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

14

Perati, T. 16 Béotie

15

Pharos-Aulis

empreinte de la plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

16

Pharos-Aulis

empreinte de la plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

agencement perforations composite

rivets

utilisation/entretien/réparation

cassure

talon

utilisation

aspect feuilleté

tranche

post-fonderie/martelage

empreinte de la plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

poli

corps du disque

post-fonderie/assemblage

empreinte plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

cassure

talon

utilisation ?

rivets

post-fonderie

Phthiotide 18

Kalapodi, Kokkalia Argolide

20 22

Dendra, T. 2 Dendra, T. 2

26

Mycènes, Acropole

barbes

33

Mycènes, Epano Pigadi T. 91

empreinte plaque (fibres minéralisées)

talon

post-fonderie/assemblage

diam./agencement perfor. composite

rivets

réparation utilisation/entretien

34

Mycènes, Epano Pigadi T. 91

fibres textiles minéralisées

corps du disque

empreinte plaque (fibres minéralisées)

talon

post-fonderie/assemblage

diam./agencement perfor. composite

talon

utilisation/entretien utilisation/entretien

fibres textiles minéralisées

corps du disque

44

Mycènes, fouilles 1887/1888

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

45

Mycènes, fouilles 1887/1888

torsion/pliage

talon/perforations

utilisation ou destruction

cassure

talon

utilisation ou destruction

fissures

talon

utilisation ou destruction

46

Mycènes, fouilles 1892

poli

corps du disque

post-fonderie

47

Mycènes, fouilles 1892

dilatation/élargissement perforations

perforations

utilisation

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

empreinte plaque (stries)

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

agencement des perfor. composite (1)

rivets

réparation utilisation/entretien

49

51

Asine-Barbouna T. 1

Asine-Barbouna T. 2

fibres textiles minéralisées

corps du disque

aspect feuilleté

tranche

post-fonderie/martelage

agencement perforations composite ?

rivets

réparation ?

fibres textiles minéralisées

-

utilisation

53

Argos, Deiras T. XXIV

empreinte plaque (fibres minéralisées)

talon

post-fonderie/assemblage

60

Nauplie-Palamidi

bourrelet de corrosion

rivets

post-fonderie/assemblage

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

fissure

talon/rivet

utilisation ?

Crète centrale 89

Kalyvia, T. 8

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

92

Goudies, T. 4

fissure

perforation

utilisation ?

cassure

talon

utilisation ?

140  97 98

DEUXIÈME PARTIE Archanes Phourni, T. Delta Cnossos-Isopata, T. 1

diam./agencement perfor. composite

perforations

utilisation/entretien/réparation

empreinte plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

diam./agencement perfor. composite

perforations

utilisation/entretien/réparation

100 Cnossos-Isopata, T. 6

torsion/pliage

intégralité

utilisation ou destruction

102 Cnossos-Sellopoulo, T. 4

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

cassure

talon

utilisation ou destruction

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

aspect feuilleté

tranche

post-fonderie/martelage

106 Cnossos-Zapher Papoura, T. 14

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

109 Cnossos-Zapher Papoura, T. 36

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

111 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

agencement des perfor. composite

perforations

utilisation/entretien/réparation

112 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

113 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

auréole imprimée en relief

perforation

post-fonderie

114 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

115 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99

empreinte plaque (fibres minéralisées)

talon

post-fonderie/assemblage

cassure

talon

utilisation ? utilisation/entretien

103 Cnossos-Sellopoulo, T. 4

116 Cnossos-Zapher Papoura, T. 99 119 Cnossos-Mavro Spilio, T. III

fibres textiles minéralisées

corps du disque

torsion/pliage

intégralité

utilisation/destruc./post-dépôt ?

fissure

perforation

?

fissure

perforation

utilisation ?

torsion/pliage

talon

utilisation ?

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

120 Cnossos-Mavro Spilio, T. IX-D

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

121 Cnossos-Mavro Spilio, T. XV

diam./agencement perfor. composite

perforations

utilisation/entretien/réparation

fissure

talon

utilisation

torsion/pliage

intégralité

utilisation ou destruction

impact (empreinte plate)

moitié inférieure

utilisation ou destruction

123 Cnossos-Mavro Spilio, T. XIX

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

auréole imprimée en relief

perforation

post-fonderie

124 Cnossos-Epano Gypsades, T. X

fissures

talon/perforation

utilisation ?

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

125 Cnossos-Vlychia, T. Temple

fissure

perforation

utilisation ?

empreinte plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

126 Amnisos

empreinte plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

128 Gournes, larnax Alpha

empreinte plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

129 Gournes, Larnax Gamma

empreinte plaque

talon/deux faces

post-fonderie/assemblage

135 La Canée

empreinte plaque (fibres minéralisées)

talon

post-fonderie/assemblage

137 La Canée

empreinte plaque (fibres minéralisées)

talon

post-fonderie/assemblage

143 La Canée

empreinte plaque (fibres minéralisées)

talon

post-fonderie/assemblage

dilatation/élargissement perforations

perforations

utilisation ?

diam./agencement perfor. composite

perforations

utilisation/entretien/réparation

fissure

talon

utilisation ou destruction

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

empreinte plaque

talon

post-fonderie/assemblage

Crète occidentale

145 La Canée 146 La Canée Crète orientale 152 Sissi

INVENTAIRE DES SITES ET DES MIROIRS ASSOCIÉS

141

 Rhodes 181 Ialysos, Acropole

barbes

perforations

183 Ialysos, Moschou Vounara, T. 67 fissures (opposées)

périmètre supérieur

184 Ialysos, Moschou Vounara, T. 69 barbes

post-fonderie

perforations

post-fonderie

diam./agencement perfor. composite

perforations

utilisation/entretien/réparation

fibres

talon

post-fonderie/assemblage

cassure

talon

utilisation ?

TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS    





 CHAPITRE I TYPOLOGIE  Largement inspiré des travaux de H.W. Catling (1964) et de E. Baboula (2000a), le classement morphologique est empirique et fondé sur des caractéristiques techniques et formelles conventionnelles. Le critère premier analysé dans ces précédentes études, à savoir le système d’attache de la poignée au disque de miroir, a fait apparaître trois ensembles techniques nettement individualisés au sein de la production : miroirs à rivets, à soie et à système d’attache non préservé (dits massifs), qui constituent les trois classes typologiques majeures de notre classement (Pl. VIII). La nouveauté réside dans la prise en compte d’un critère peu considéré jusqu’à présent, à savoir la morphologie de l’élément supérieur de la poignée au contact du disque, la plaque1. L’étude des différents lots de miroirs mis à notre disposition a révélé que, même dans le cas où aucune trace de matière organique résiduelle n’a été préservée, il est possible d’observer à l’œil nu une empreinte positive inscrite dans le métal dans de très nombreux cas : de cette manière, parmi les 148 disques de miroir égéens, 47 sont pourvus d’une empreinte sans compter que 46 % du corpus connu (88 restes) demeure non publié (Pl. XIV-XV). Cette spécificité permet de supposer la morphologie originelle de la plaque et d’esquisser une typologie dans la continuité de celle proposée par E. Baboula, fondée sur une correspondance entre type de plaque et type de décor (Baboula 2000a). La démarche a pour fin de définir des ensembles culturels et leur modèle général d’évolution, et de fonder par conséquent une typochronologie neuve. La typologie développée ici ne prétend pas à l’exhaustivité dans la mesure où subsiste encore un bon nombre de mobilier inédit. Il n’a dès lors guère été possible de faire intervertir d’autres caractères morphologiques habituellement retenus dans les classifications de miroirs pour d’autres époques (e.g. Mayer-Prokop 1967 : 12 ; Rebuffat-Emmanuel 1973 : 15, V-VII), tels que la forme du disque, la morphologie de la poignée, l’état de conservation et de publication de la majorité du corpus ne le permettant pas. À titre d’exemple, parmi les critères qui devront être explorés par une étude extensive des miroirs non encore publiés figure la forme du disque réfléchissant, qui connaît de légères variantes. Nous avons à titre d’exemple observé quatre formes de disque : - rond : forme arrondie, le rayon du cercle (la distance entre les points dessinés par la courbe du cercle et le centre du cercle) étant sujet à très peu de variations (e.g. nos 20-21). - obovale (ou cordiforme) : forme ovalaire, avec une partie étroite côté manche (e.g. nos 22, 102). - solaire/ellipsoïde : forme elliptique, c’est-à-dire légèrement aplatie aux pôles de manière à ce que le diamètre du disque soit plus long horizontalement (e.g. nos 23, 25, 130). À côté des formes usuelles (orbiculaire, obovale, oblong/solaire), il est possible qu’il ait existé une forme intermédiaire, ovale (no 8). A. Définition et hiérarchie des critères

 Le corpus est classé en fonction de deux critères qui caractérisent le mieux ces objets, à savoir :

1

Nous avons constaté avec plaisir et sur le tard que J.-C. Poursat avait déjà noté, en note de bas de page de l’ouvrage de référence sur Les ivoires mycéniens, qu’une différence d’oxydation permettait de reconnaître la forme des plaquettes lorsque celles-ci n’avaient pas été préservées, toutefois sans émettre l’idée que ce paramètre pouvait être constitutif d’une typochronologie (Poursat1977a : 19, note 4).

146 

TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

1. Le système d’emmanchement : Classe I. À rivet(s) : Le disque de miroir est réuni à la poignée par un système de rivetage. Classe II. À soie : Le disque de miroir est réuni à la poignée par un appendice axial plus au moins long et qui s’insère dans la poignée. La soie peut être assemblée au moyen d’un rivet dont il subsiste le trou de perforation. Classe III. À système de préhension alterne : Le disque de miroir présente un volume plein, sans perforation ni partie rapportée. Classe IV. Indéterminé. 2. La morphologie de la plaque et de son empreinte : Le second critère ne concerne que les miroirs à rivet(s) (classe I), l’état de conservation à l’heure où ces travaux sont menés n’autorisant pas l’étude des manches des classes II et III. À l’intérieur de la classe I, les différents sous-types sont définis dans la majeure partie des cas par la morphologie de l’empreinte positive laissée par la plaque. Celle-ci est subordonnée à des critères descriptifs et se fonde sur la distinction entre forme parallélépipédique (A) et circulaire (B) : Type A : Forme parallélépipédique : - Sous-type A-1 : à parois rectilignes - Sous-type A-2 : à lobes symétriques - Sous-type A-3 : indéfinie Le sous-type A-3 regroupe les objets pour lesquels l’identification morphologique de la plaque demeure ambiguë : c’est alors la chronologie relative attribuée, le contexte, les données métriques (diamètre, largeur estimée de la plaque) et la comparaison avec les pièces classées sans équivoque qui orientent en dernier lieu l’attribution. Type B : Forme circulaire : - Sous-type B-1 : ellipse à parois latérales droites - Sous-type B-2 : ronde Type C : Forme triangulaire complexe. A.1. Le système d’emmanchement

 Le système d’attache y tient une place essentielle et a permis d’établir trois grandes classes : à rivets, à soie, sans système conservé (dit massif) (cf. Pl. VIII). Il s’agit du principal niveau descriptif, qui est conditionné par un système technique bien particulier. Le lecteur se reportera aux figures correspondant aux objets cités dans le deuxième volume de ce travail pour illustrer chaque catégorie. Classe I : Miroirs à rivets Le rivetage est de loin le système de fixation le plus commun en ce qu’il réunit le plus d’occurrences (107 exemplaires). Le manche est rapporté, sculpté dans un matériau périssable tel que l’ivoire, l’os, le bois, et fixé au disque par deux à quatre rivets. Au sein de ce groupe, le nombre de rivets est également à forte proportion le même, si l’on met de côté quelques exceptions. Les rivets sont le plus souvent disposés par paires (nonante occurrences). Il s’agit des objets nos 1 (Athènes), 3 (Athènes), 5 (Athènes), 7 (Limnionas), 9 (Brauron), 11 (Perati), 13-14 (Perati), 15 (Pharos-Aulis), 17 (Chalcis), 18 (Kalapodi), 19-25 (Midea, Dendra), 26-27 (Mycènes), 29 (Mycènes), 32 (Mycènes), 38 (Mycènes), 41 (Mycènes), 44-46 (Mycènes), 53 (Argos, Deiras), 60 (Nauplie), 63 (Daras), 64 (Antheia), 65 (Koukounara), 66 (Nichoria), 68 (Nichoria), 71-72 (Pylos), 74-75 (Tragana), 78-80



TYPOLOGIE



147

(Myrsinochorion), 82-83 (Kamilari), 84-89 (Kalyvia), 92 (Goudies), 94 (Ag. Myron), 95 (Ag. Syllas), 98 (Isopata), 102-103 (Sellopoulo), 106 (Zapher Papoura), 109-110 (Zapher Papoura), 112-116 (Zapher Papoura), 119-120 (Mavro Spilio), 122-123 (Mavro Spilio), 124 (Epano Gypsades), 125 (Vlychia, 126 (Amnisos), 128-129 (Gournes), 132 (Sklavokambos), 135-137 (La Canée), 139 (La Canée), 142144 (La Canée), 146 (La Canée), 148 (La Canée), 150 (Malia), 152 (Sissi), 154 (Olonte), 158 (Mochlos), 159 (Myrsini), 161 (Palaikastro), 173-175 (Kato Zakros). Les miroirs nos 33-34 (Mycènes), 48-49 (Asine), 76 (Myrsinochorion), 97 (Archanes), 133 (Pankalochori), 145 (La Canée), 180 (Ialysos) et 184 (Ialysos) comportent trois rivets disposés en triangle. À cet égard, le miroir n° 184 constitue un cas particulier puisqu’il semble avoir bénéficié d’une soie à l’origine avant l’apposition de trois rivets2. Notons que le miroir n° 92 (Goudies) présente le même type de cassure à cet endroit, sans qu’il soit possible de déterminer s’il s’agit d’une cassure liée au bris intentionnel du manche avant son dépôt, ou d’un scénario technique similaire au miroir n° 184 (soit une soie originelle remplacée par un système de rivetage). Les miroirs nos 28 (Mycènes), 111 (Zapher Papoura) et 121 (Mavro Spilio) comportent quatre rivets, disposés par paires superposées. Il en serait de même pour le n° 51 (Asine) d’après la littérature, mais qui n’a malheureusement pas été publié. Le miroir no 16 (Pharos-Aulis) comporte quatre rivets disposés en triangle, dont le sommet est doublé par deux rivets côte-à-côte (cf. Pl. XIX pour un croquis de la disposition des rivets et de l’empreinte de la plaque). Dans le cas d’un nombre de rivets supérieurs à deux, il n’est pas illégitime de considérer que l’agencement et le diamètre composite des rivets témoigneraient de leur apposition à un temps différé, et seraient dans certains cas assimilables à des vestiges de réparation(s). Ceci est vraisemblablement le cas pour pour les miroirs nos 16 (Pharos-Aulis), 33 (Mycènes), 34 (Mycènes), 49 (Asine), 51 (Asine), 73 (Pylos), 97 (Archanes), 98 (Isopata), 121 (Mavro Spilio),145 (La Canée). Finalement, un système de rivetage est mentionné pour les objets nos 30 (Mycènes), 35 (Mycènes), 36 (Mycènes) et 52 (Asine), sans détail supplémentaire. Le nombre de rivets est indéterminé pour les miroirs nos 99 (Isopata) et 140 (La Canée) en raison d’une corrosion invasive. Classe II : Miroirs à soie Les miroirs qui appartiennent assurément à cette catégorie étaient emmanchés au moyen d’une soie de section rectangulaire dans un manche dont aucun exemple ne nous est parvenu ; seules quelques fibres organiques subsistent sur le talon de certains objets, probablement d’origine ligneuse (nos 182 et 184 [Ialysos]). La morphologie de la soie montre des variations (Pl. XXVIIIb). Celle-ci peut comporter un trou de rivet. Ce type forme un ensemble bien défini tant au niveau géographique que chronologique, puisqu’il est attesté par sept exemplaires sur l’île de Rhodes (nos 179, 181-183, 184 et 185-186). Classe III : Miroirs à système de préhension alterne Est défini comme « massif » un disque de miroir ne comportant ni système de préhension préservé ou apparent, ni d’empreinte pouvant en dévoiler un indice, alors que l’objet est conservé dans son intégrité physique (cf. Pl. VIII). Cette catégorie concerne avec certitude sept miroirs, soit les nos 2 (Athènes), 8 (Égine), 46 (Mycènes), 104-105 (Sellopoulo), 138 (La Canée) et 187 (Ialysos). La certitude est moindre pour les objets nos 55 (Prosymna), 62 (Vapheio) et 166-167 (Palaikastro), qui font l’objet d’une discussion cidessous. Tout d’abord, précisons qu’il s’agit bien de miroirs, dans la mesure où au moins un exemple de ce type a été trouvé disposé face au visage du défunt, dans la tombe no 4 de Sellopoulo (individu III, au sud, no 104). Considérant cette position par rapport au corps et le fait que deux plateaux de balance C’est ce qu’a conclu M. Benzi à partir de la cassure visible au niveau du talon (Benzi 1992).

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identifiés comme tels ont été en effet découverts dans cette même sépulture3, il est définitivement admis que les nos 104-105 (Sellopoulo) ne sont pas des appareils de mesure4. A. Papaefthymiou-Papanthimou note à propos du miroir n° 55 (Prosymna) qu’aucune trace de la poignée n’est conservée et que rien n’indique clairement qu’elle ait été fixée5, ce qui nous conduit à inclure l’objet dans cette catégorie. Il en est de même pour les disques de miroir nos 166 et 167 décrits par l’inventeur comme plain (i.e. sans système de rivetage ni soie ; Dawkins 1905-06). Enfin, le miroir n° 62 (Vapheio) a été intégré dans cette classe car il ne présente à l’heure actuelle aucune trace visible d’un système de fixation, bien qu’il soit possible qu’il ait bénéficié de deux trous de rivet actuellement masqués par une corrosion invasive6. Classe IV : Miroirs de type indéterminé

 Dans cette classe sont regroupés les objets ne présentant aucun indice d’un système de fixation en raison d’un état de conservation impropre à ce type de détermination tel qu’un caractère fort fragmenté ou des lacunes localisées en pourtour du disque où aurait pu être situé le système de fixation. Les données sont perdues pour les miroirs nos 6 (Athènes), 10 (Perati), 12 (Perati), 56 (Prosymna), 57 (Prosymna), 59 (Prosymna), 100 (Isopata) et 176 (Karpathos). Enfin, l’absence d’informations techniques dans la littérature a empêché la classification de trenteneuf exemplaires : nos 31 (Mycènes), 36-37 (Mycènes), 39 (Mycènes), 43 (Mycènes), 50 (Asine), 54 (Prosymna), 61 (Examilia), 67 (Nichoria), 70 (Pylos), 81 (Ag. Triada), 90-91 (Kalyvia), 93 (Mires), 130131 (Episkopi), 134 (La Canée), 140-141 (La Canée), 147 (La Canée), 149 (Farmakokephalo), 151 (Malia), 153 (Milatos), 155-157 (Gournia), 160 (Piskokephalo), 162-165 (Palaikastro), 168-170 (Palaikastro), 171 (Zakros), 177-178 (Phylakopi), 188 (Céphalonie), 189 (Leucade). Une étude future pourrait pallier ces méconnaissances et enrichir le classement proposé. A.2. La morphologie de la plaque et de son empreinte

 Cet élément, exclusivement en matériau organique, est conservé dans son intégrité physique dans vingt-neuf cas, qu’il soit encore joint à la poignée (formant ainsi le manche), ou non. Il demeure malgré tout très rare. Toutefois, nous avons pu observer que la plaque subsiste dans cinquante-neuf cas sous la forme d’une empreinte positive laissée dans les produits de corrosion, c’est-à-dire grâce à la dégradation complète ou partielle des fibres par les produits d’altération de l’alliage cuivreux constitutifs du disque de miroir. Ce phénomène se produit naturellement lorsque la matière minérale se substitue à la matière organique par un phénomène de minéralisation, à l’interface métal-matière organique. Cette empreinte est signalée par un changement d’aspect de surface, de léger à prononcé, et par une différence de coloration, de contraste, et/ou une différence de texture (irrégularités, aspérités). Parfois mis en évidence par une incision lors de la restauration de l’objet, un positif est visible même sur photographie, offert en piqué grâce au contraste.

Une note à ce sujet est donnée dans la description du contexte de la tombe no 4 de Sellopoulo, dans l’inventaire. Lors de notre étude au Musée d’Héraklion, nous avons pu étudier deux plateaux de balance identifiés par erreur comme des disques de miroir. E.g. Popham et al. 1974 : 247 ; Hitchcock, Banou 2009. Papaefthymiou-Papanthimou 1979 : 140. Nous remercions Kostas Paschalidis de nous en avoir informée. Il faut aussi mentionner le lien communément établi entre la sépulture de Vapheio et la sépulture nord de la tombe n° 4 de Sellopoulo (Crète) en ce qu’elles partagent un assemblage funéraire très proche (Alberti 2004a ; Hitchcock, Banou 2009 : 13 ; Wiener 2015 : 135), où deux disques de miroir massifs ont également été découverts (nos 104105).

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Le relevé des contours de la plaque est dès lors dans de très nombreux cas possible, souvent de manière détaillée. Il est alors permis d’en déduire l’aspect morphologique de la plaque, par comparaison avec les exemplaires mieux conservés, et d’en estimer la largeur. Nous renvoyons le lecteur à l’inventaire d’empreintes (Pl. XVI-XX). Chaque classe correspond à une forme géométrique déterminée en plan et selon son degré de complexité. Celle-ci peut être soit simple – parallélogramme, disque, ellipse –, soit complexe, c’est-à-dire aux contours irréguliers mais s’inscrivant dans une forme générale circulaire, parallélépipédique ou triangulaire. Pour chacune d’entre elles ont été inventoriées les plaques conservées, qui constituent la morphologie de référence du type, les empreintes correspondantes vraisemblables, qui correspondent aux miroirs ayant pu faire l’objet d’un relevé in situ, et les empreintes correspondantes supposées, représentant celles relevées à partir des photographies publiées et qui sont donc à considérer avec plus de prudence. Type A : Forme parallélépipédique

 Ce qui a été regroupé ici en une classe regroupe en fait deux types bien distincts, à parois rectilignes ainsi qu’à lobes symétriques, la troisième classe ayant été créée pour répondre à l’état de conservation de certains objets, qui appelle à la discussion. La morphologie parallélépipédique est la plus fréquente, avec cinquante-et-un spécimens. Sous-type A-1 : À parois rectilignes Les deux angles supérieurs de la plaque se joignent à angle presque rectiligne, les segments latéraux sont droits. Le caractère majeur réside dans des contours nets, sans rupture de la ligne. - Plaques conservées : nos 96, 88, 110, 136, 133. - Empreintes correspondantes vraisemblables : nos 11, 13, 14, 33 (face 2) ?, 89, 119, 135, 137. - Empreintes correspondantes supposées : nos 9, 68 ?, 69 ?, 80. Sur la face 1 de la plaque no 96 (Archanes), l’empreinte en arrière-plan confirme que l’érosion actuelle de la plaque ne correspond plus à son volume ni à ses contours originels. Les deux dessins parus au moment de la publication de la découverte, lorsque le décor sculpté était encore visible, le confirment. On peut considérer que ce type circulait au moins dans la moitié ouest de la Crète durant le MR IIIA, avec des exemples présents à La Canée (nos 135-137), Pankalochori (no 133), Kalyvia (88-89), Archanes (no 96), et Cnossos (Zapher Papoura, 110), bien datés entre le MR IIIA1 et le MR IIIA2. À la lumière de ces considérations, le disque de miroir n° 119 (Mavro Spilio), qui provient d’une sépulture longuement fréquentée, peut plus précisément être daté au MR IIIA au regard de l’empreinte incontestablement rectangulaire qu’il porte7. On compte également une concentration d’exemplaires A1 datés de l’HR IIIC dans le cimetière de Perati (Attique), avec trois disques de miroir présentant une traduction nette d’une plaque rectangulaire en leur surface (nos 11, 13-14). Si l’on se fie au dessin de l’empreinte par les inventeurs du disque de miroir n° 9 (Brauron), des exemplaires de ce type semblent avoir également été en usage en Attique durant l’HR IIIA2/B. Quatre des cinq exemplaires géographiquement en marge du corpus – no 9 (Brauron), nos 68-69, o et n 80 (Messénie) – n’ont pu être analysés qu’à partir des clichés publiés. Il apparaît toutefois que l’empreinte a été détourée dans chaque cas, et que celle-ci est nettement rectangulaire. À cet égard, il serait préférable d’ajuster la fourchette chronologique large qui a été proposée pour le n° 69 (HR IIA-

En plus d’une différence typologique par rapport à certains disques de miroir identifiés de sous-type B-1, le disque n° 119 est d’un poids particulièrement lourd (288 g) et d’un diamètre beaucoup plus grand (18 cm).

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TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

IIIA1) par celle définie pour le n° 68 (HR IIIA1), eu égard à leur correspondance typologique8. Le cinquième exemplaire (no 33) constitue lui aussi un cas particulier, car seule la face 2 porte une empreinte à l’angle supérieur droit nettement angulaire, alors que sur la face 1 subsiste une empreinte de type circulaire, très proche du manche en ivoire de Myrsinochorion (no 76). Quant au no 80 (Myrsinochorion), la forme de la plaque rectangulaire pose un problème particulier puisque ce miroir a été exhumé d’une fosse scellée par des dalles, et sur laquelle avait été retournée un vase de Style Palatial. Peut-on envisager des manipulations ultérieures du contenu de la fosse à l’HR III, en sachant que la tholos est encore fréquentée à cette période (cf. Banou 2008 : 44 ; Murphy 2014) ? Ce dépôt a-t-il joué un rôle charnière dans l’évolution typologique du miroir ? Il sera intéressant à cet égard de consulter ce lot (nos 76-80) pour mieux comprendre les dynamiques qui eurent lieu au sein de cet espace funéraire (Tombe 2). Sous-type A-2 : À lobes symétriques

 Il présente des angles supérieurs curvilignes, la droite supérieure étant interrompue par deux lobes curvilignes plus ou moins marqués (correspondant à deux figures affrontées), disposés en symétrie de part et d’autre d’une dépression légère. Dans les six cas les mieux préservés9, les contours latéraux sont polylobés. L’empreinte laissée par ce type de plaque est dès lors bien identifiable par des ruptures symétriques de la ligne, qui sont à associer à un décor figuratif composé de figures antithétiques. - Plaques conservées : nos 22, 27, 28, 32, 38, 180 ? - Empreintes correspondantes vraisemblables : nos 20, 21, 44, 49, 60. - Empreintes correspondantes supposées : nos 7, 15, 17, 19, 53, 58, 63, 95, 126. L’empreinte n° 22 (Dendra) est à cet égard représentative. En effet, la plaque observée au moment de sa publication comportait encore le décor de deux figures féminines opposées en tête-à-tête. Le document étant aujourd’hui fortement érodé, il est encore possible de souligner les deux arcs symétriques là où se trouvaient les têtes des figures en bas-relief et affrontées. La répartition géographique de ce type se limite à l’Argolide, et plus particulièrement à Mycènes et à sa périphérie immédiate si l’on se fonde uniquement sur les plaques conservées et les empreintes vraisemblables. Les cimetières de Mycènes (nos 27, 28, 32, 38, 44), Dendra (nos 20-22), Asine (no 49) et Nauplie (no 60) semblent ainsi en avoir fourni des exemples. Les plaques préservées et bien datées couvrent un horizon chronologique de l’HR IIIA2 (no 22) à l’HR IIIB (nos 27-28) qui correspond aux datations retenues pour les objets ayant livré une empreinte similaire. Nous proposons, à partir des remarques précédentes, une datation à l’HR IIIA2/IIIB pour les objets mal datés et issus d’Argolide, à savoir les nos 29, 35, 40 (Mycènes) et 49 (Asine), datation déjà suggérée par le passé (Patrianakou-Iliaki 1975 ; Poursat 1977a : 18-21). Ce type a donc été en circulation en Argolide durant l’HR IIIA2-IIIB. Les empreintes correspondantes supposées ne sont ici que suggérés, et ne devront être considérés qu’avec une confirmation radiographique ou macroscopique. En effet, hormis l’exemple n° 19 qui provient de Midea et le n° 58 découvert à Prosymna (Argolide), tous sont en dehors de l’aire géographique définie par les plaques-témoins. Ceux-ci induiraient possiblement des incursions de ce type en Attique (no 7, Limnionas), en Grèce centrale (nos 15, Pharos-Aulis, et 17, Chalcis), en Messénie (no 63, Daras), et jusqu’en Crète (nos 95, Ag. Syllas, et 126, Amnisos), voire à Rhodes (no 180). L’objet no 17 est vraisemblablement à ajuster, d’un point de vue chronologique, aux autres exemplaires. Nous avons en effet constaté qu’à l’HR IIA, seul le type B circulait en Messénie (cf. p. 207-208, 216 sqq.). Le bord supérieur des miroirs nos 28 et 32 a ainsi été émoussé au fil du temps comme l’atteste la perte de la partie supérieure du crâne des figures (fig. 23 et 25). L’orthogonalité actuelle n’est dès lors semble-t-il pas fidèle à l’apparence originelle.

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Il est également difficile de dire si la plaque no 180 (Rhodes) appartient réellement à ce type au vu de l’érosion de sa partie supérieure, bien qu’il soit très probable que les deux encolures des lions aient été légèrement en relief, pour former les deux lobes symétriques caractéristiques des figures affrontées. Sous-type A-3 : Indéfinis

 Cette catégorie regroupe treize exemplaires dont l’empreinte parallélépipédique n’a pu être identifiée (nos 18, 74, 92, 97, 112, 113, 116, 120, 121, 122, 125, 128, 129). Il s’agit premièrement, et en majorité, d’objets non étudiés dans le cadre de ce travail ou d’empreintes mal préservées. Dans le second cas de figure, la ligne supérieure n’a pas pu être relevée et on ne sait pas si celle-ci comportait une ou plusieurs ruptures de courbe, à la manière des spécimens du sous-type A-2. Il a donc été décidé de discuter ici de ces différents exemplaires en vue de proposer une attribution à un sous-type, en faisant coïncider d’autres paramètres, avec les exemplaires mieux définis, tels que la localisation, le contexte, ainsi que les données métriques disponibles. On se demande, au regard de l’appartenance typologique des restes en Grèce centrale et de la chronologie de diffusion du miroir dans ces régions, si le miroir de Kalapodi (no 18) n’appartiendrait pas au sous-type A-2. La photographie que nous avons pu observer semble montrer une rupture de courbe qui irait dans le sens de cette attribution. Les nos 96 (sous-type A-1) et 97, découverts sur le même site (Archanes), correspondent également d’un point de vue chronologique (MR IIIA2), et morphologique de par l’orthogonalité des segments latéraux. Les dimensions des plaques, si l’on estime celle du n° 97 par son empreinte, semblent également coïncider (6,1 et 5,8 cm). Nous proposons donc d’attribuer ce dernier numéro au sous-type A-2. L’empreinte des plaques des miroirs nos 128 et 129 (Gournes) semble rectangulaire, sans qu’il soit possible de décider d’une attribution précise à l’un ou l’autre type précédent. Ces deux miroirs ont en revanche très probablement fonctionné par paire (cf. p. 249). Découverts avec un ensemble céramique daté du MR IIIA2/B, il est fort probable que leur plaque ait été rectangulaire de sous-type A-1, forme prédominante pendant cette période. La face 1 du disque de miroir n° 112 (Zapher Papoura) présente en son talon une différence de texture dessinant une forme géométrique disposée de manière symétrique par rapport aux rivets, et qui semble parallélépipédique d’après les segments latéraux droits (sous-type A-2 ?). L’empreinte visible sur le n° 113 (Zapher Papoura) montre également des segments latéraux droits, s’insérant dans une forme générale rectangulaire. La ligne supérieure est en revanche moins bien définie, bien qu’elle semble interrompue sur les deux faces, dessinant une rupture de courbe en forme de lobe. La même remarque peut être faite à propos du miroir n° 125 (Vlychia). À partir de ces traits morphologiques et de leur datation, nous proposons une attribution des objets nos 113 et 125 au sous-type A-1. De même, les disques de miroir de la nécropole de Mavro Spilio sont mal préservés, et les tombes à longue fréquentation desquelles ils sont issus n’en facilite pas la lecture définitive. Ainsi, si la ligne est globalement effacée sur le n° 120, sur les deux faces se dessinent les limites latérales nettement droites d’une plaque, sans qu’on puisse être certain de sa morphologie complète. Sur le miroir n° 121 (Mavro Spilio), si un nettoyage profond des produits de corrosion a affecté la préservation d’une trace de plaque sur la face 1, la partie droite semble pourtant s’esquisser sur la face 2, avec un côté droit. Sur la face 1 une ligne circulaire semble visible. Les contours sont également peu lisibles sur le disque de miroir n° 122 (Mavro Spilio), bien qu’une ligne légèrement courbe puisse être entrevue, que seule une radiographie sera à même de confirmer. Il est à noter que ce disque de miroir, vraisemblablement brisé intentionnellement comme nous l’avons mentionné plus haut, a subi le même traitement qu’une épée à soie bien datée, elle, du MR IIIA1/A2, ce qui pourrait être l’indice d’un bris simultané. Le caractère très fragmentaire du disque de miroir no 116 (recollé ; Zapher Papoura) ne facilite pas la lecture des traces préservées sur le talon de l’objet, dans la zone des rivets. Néanmoins, la limite droite est visible sur la face 2 et dessine une droite rectiligne. Ce caractère suggère une appartenance au





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sous-type A-1, qui est prédominant dans cette aire chronoculturelle. La même remarque peut être faite pour le n° 92 (Goudies), dont la morphologie générale de la plaque disparue peut être déduite à partir d’une recomposition de l’empreinte A-1 sur l’une et l’autre face : sur la face 2, la ligne supérieure est bien droite, tandis que sur la face 1 ce sont les limites latérales droites qui sont visibles. À Tragana (no 74), seuls les contours latéraux rectilignes sont visibles. La limite supérieure qui aurait permis l’un ou l’autre rattachement au type 1 ou 2 n’est malheureusement pas discernable (fig. 48a). Type B : Forme circulaire

 Les plaques circulaires sont moins fréquentes que celles de morphologie rectangulaire. Elles réunissent vingt-six occurrences. Sous-type B-1 : Ellipse à parois latérales droites Cet ensemble comprend vingt-et-un exemplaires, dont la radiographie du miroir n° 73 (Pylos) permet de définir les contours. La plaque dans sa moitié au contact du disque forme une courbe supérieure bombée, fermée par deux segments légèrement rectilignes, à la manière d’une demi-sphère allongée. La photographie du miroir n° 23 (Dendra) prise avant la disparition du manche en offre également un exemple. Le miroir n° 143 (La Canée), découvert au sein de la même sépulture que le n° 142 (La Canée), parfaitement conservé, porte l’empreinte positive laissée par ce type. L’empreinte visible sur la face 2 du miroir n° 98 (Isopata) montre que la plaque n’était pas à l’origine désaxée comme le laisse entendre aujourd’hui son état restauré, ce qui permet de le classer dans cette catégorie. - Plaques conservées : nos 23, 73, 98, 142. - Empreintes correspondantes vraisemblables : nos 45, 46, 47, 103, 109, 114, 115, 123 ?, 124, 143. - Empreintes correspondantes supposées : nos 16, 25, 65, 144, 146, 152. La Crète centrale-nord (aire de Cnossos) et occidentale (aire de La Canée), la Messénie (aire de Pylos) et l’Argolide (spécialement Dendra) ont livré des concentrations de ce type. Un exemplaire semble avoir été retrouvé éloigné de ces aires principales, en Béotie (no 16). Les quatre représentants assurés et entièrement conservés appartiennent tous à des ensembles bien datés du MR II ou de l’HR IIA/B, et caractérisés par la présence d’armes (offensives et/ou défensives). Il circulait donc certainement avant 1390 (terminus ante quem à l’HR IIB et le MR II) dans ces régions, et semble dans un premier temps associé à des contextes « armés ». Il s’avère que l’exemplaire de Pharos-Aulis (no 16) est dans ce cas un héritage, ce que les rivets multiples et dédoublés viennent confirmer. L’empreinte du miroir n° 124 (Epano Gypsades), déjà relevée par ses inventeurs (fig. 79d), constitue un exemple bien stratifié, trouvé à plat, accompagnant une sépulture individuelle, à 0,20 ou 0,30 m en-deçà de deux larnakes bien datées du MR IIIA, ce qui établit clairement son antériorité par rapport à cet ensemble (cf. fig. 78b). Il est certain que la plaque des miroirs nos 103 (Sellopoulo), 109 (Zapher Papoura), 114 (Zapher Papoura), 115 (Zapher Papoura), 123 (Mavro Spilio) et 143 (La Canée) appartenaient à ce type au vu des contours morphologiques nets laissés par sa minéralisation. Il en est de même pour l’artefact no 65 (Koukounara) en dépit d’un diagnostic à partir de photographies, cet argument étant renforcé par une cohérence d’un point de vue chronologique et géographique. En revanche, l’appartenance du miroir n° 46 (Mycènes) à ce type n’est pas assurée, car la marque circulaire visible sur la face 1 est tout à fait inhabituelle de par son épaisseur et sa profondeur. A-t-elle été incisée au moment de la restauration ou est-ce une indication, un repère de l’artisan en vue de centrer la plaque ? L’avers semble avoir subi un nettoyage profond, qui a par ailleurs fait ressurgir la brillance mordorée originelle, contrairement au revers dont les concrétions entravent malheureusement la lecture.



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Pour répondre à cette question, observons deux autres disques de miroir référencés dans le même listing d’objets, qui sont donc supposés provenir des mêmes sépultures. Les nos 45 et 47 (Mycènes) semblent aussi avoir porté le même type de plaque ellipsoïde, et il apparaît que ces trois objets ont le même diamètre, respectivement 14,4 cm, 14,7 cm et 14,8 cm, ce qui amène à considérer que ces objets sont contemporains et issus du même atelier. Nous verrons également qu’ils sont probablement issus de contextes sensiblement analogues (cf. p. 208). La publication du miroir n° 25 (Dendra) permet d’apprécier assez nettement son empreinte circulaire. Les fouilleurs ont reconnu que la panoplie d’objets en bronze de cette sépulture a vraisemblablement été amassée au cours de l’existence du défunt et constituent un héritage. Les vases et vraisemblablement les objets en bronze sont datés de l’HR IIB-IIIA1 (Åström 1977 : 18 ; Phialon 2012 : 34, spécialement note 20). Le miroir appartient sans doute aux objets les plus anciens de l’ensemble, compte-tenu de la morphologie de la plaque, qui est perdue. À propos du contexte lié au disque de miroir n° 23 (Dendra), daté de manière relative à l’HR IIIA2 à partir de la vaisselle en bronze, il est intéressant de rappeler que des tessons HR II avaient également été découverts dans le dromos, où avait été creusée la fosse du dépôt. L’empreinte du disque n° 23, attribuée sans réserve au sous-type B-1, est à cet égard très proche de celle du n° 25 (Dendra) daté à l’HR II. Compte tenu de ces remarques, le disque de miroir no 23 date probablement de l’HR II, et constitue l’objet le plus ancien du dépôt. En résumé, si le piqué et le bourrelet de corrosion visible sur les photographies des miroirs nos 25 (Dendra) et 146 (La Canée), au niveau des rivets, définissent une morphologie proche de celle du soustype B-1, le fait qu’il s’agisse également de sépultures « armées » permet de dire avec plus ou moins d’assurance que ces objets trouvent leur place dans cette classe. Seule leur étude macroscopique pourra le confirmer. La même remarque peut être faite pour le disque de miroir n° 123 (Mavro Spilio) qui porte une incision profonde sur ses deux faces, d’une morphologie proche du type défini. Sous-type B-2 : Circulaire

 Cette catégorie comprend six exemplaires. Si l’on se réfère aux exemplaires-témoins – no 64 (Antheia) et no 76 (Myrsinochorion) –, elle diffère du corpus précédent en ce que la morphologie de la plaque est plus ronde. Le nombre d’occurrences est le plus restreint, et il semble davantage constituer une variante du sous-type B-1.

 - Plaques conservées : nos 64, 76. - Empreintes correspondantes vraisemblables : nos 33 (face 1), 102. - Empreintes correspondantes supposées : nos 106, 158. Les deux plaques conservées proviennent de Messénie. La plaque n° 76 (Myrsinochorion) a été découverte avec un ensemble attribué à une échelle de temps très longue, de l’HR IIIA1 à l’HR IIIC10. Le manche en ivoire n° 64 (Antheia) observé uniquement à partir d’une photographie, est daté de l’HR IIIA1. Les quelques empreintes qui semblent correspondre à ce sous-type proviennent majoritairement de Crète centrale avec un exemple en Crète orientale (no 158, Mochlos). Leurs datations relatives respectives s’entrecoupent au MR IIIA1. Ainsi, le disque de miroir n° 102 découvert dans la tombe no 4 à Sellopoulo (nos 102-103) porte encore la trace d’une plaque ronde. Les segments latéraux sont en effet légèrement incurvés, et la ligne supérieure est bombée, formant un cercle plus ou moins régulier. Les dimensions estimées de la plaque à partir de l’empreinte sont d’ailleurs proches de celles mesurées à Myrsinochorion (L. 4,1 ; 4,4 cm), de même que le diamètre de leur disque (diam. 16,3 ; 17 cm). Enfin, la forme du disque n’est pas Notons qu’une manufacture bien plus ancienne avait été proposée, avant l’HR IB (PapaefthymiouPapanthimou 1979).

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TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

parfaitement circulaire mais légèrement cordiforme, c’est-à-dire élargie aux pôles. Le disque n° 102, associé à un contexte daté du MR II-début IIIA1, serait dans ce cadre une des premières attestations de ce sous-type B-2. Bien que les nos 106 (Zapher Papoura) et 158 (Mochlos) soient classés dans les empreintes supposées, celles-ci sont bien visibles, même sur les photographies publiées de ces objets. Le disque de miroir n° 33 (Mycènes) constitue un cas unique combinant deux types de plaques, l’une circulaire sur la face 1 (I-B-2), et l’autre rectangulaire sur la face 2 (I-A-1). Ces attributs rappellent à la fois les premières productions péloponnésiennes de type B et les critères morphologiques qui définissent les plaques de miroir mycéniennes à l’HR IIIA. Type C : Forme triangulaire complexe

 La sculpture en haut-relief d’une plaque lui confère une empreinte à la morphologie complexe qui ne correspond pas aux contours des formes géométriques simples des classes précédentes. - Plaques conservées : no 48. - Empreintes correspondantes vraisemblables : no 34 ?  Tableau 4 – Bilan des classes morphologiques par région. Caractères gras : attribution certaine ; caractères standards : correspondance supposée (empreinte) ; italiques : classe incertaine ou discutée (voir supra). Entre crochets, les empreintes peu lisibles (sous-type A-3) qui, après discussion comparative, chronologique et contextuelle, ont été attribuées à l’un ou l’autre sous-type. TYPE A

 A-1

 

A-2



A-3



AEG* Argolide

9, 11, 13, 14 33

Messénie

68, 69, 80

Crète

88, 89, 96, [97], 110, [113], 119, [125], [128], [129], 133, 135, 136, 137



7, 15, 17, [18] 19, 20, 21, 22, 27, 28, 32, 38, 44, 49, 53, 58, 60 63

74

95, [112], 126

92, 116, 120, 121, 122

180 Rhodes * AEG = Attique, Eubée, Grèce centrale. TYPE B B-1

AEG* Argolide Messénie Crète

B-2

16 23, 25, 45, 46, 47 65, 73 98, 103, 109, 114, 115, 123, 124, 142, 143, 144, 146, 152

33 (face 1) 64, 76 102, 106, 158

Rhodes * AEG = Attique, Eubée, Grèce centrale. TYPE C

Argolide







48, 34

TYPOLOGIE



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B. Synthèse

 Le seul critère de distinction fondé sur le système d’attache a permis de dégager trois grandes classes de miroirs, à savoir les miroirs à rivets (Classe I) et à soie (Classe II), tous deux à main, ainsi que les miroirs à système de préhension alterne (Classe III). Les deux dernières classes présentent le moins d’effectifs, ainsi que le moins de variabilité. Les miroirs à soie (Classe II) occupent une zone bien distincte, limitée à l’île de Rhodes à l’HR IIIC, tandis que les miroirs à système de préhension alterne (Classe III) ou sans système de préhension apparent forment un groupe disparate et hétérogène sur l’ensemble de l’Égée. Documentés dès le MR IIIA1, les miroirs de la troisième classe touchent toutes les régions concernées par cette étude à l’exception de la Messénie, mais ne connaissent pas de distribution interne particulière et ne sont caractéristiques d’aucune période. Les connaissances actuelles ne permettent d’ailleurs guère de préciser si ces miroirs sont mal venus ou non terminés, et s’ils ont été utilisés pour leur fonction réflectrice – en étant, par exemple, insérés dans un cadran en matière organique ou un étui –, ou pour leur charge symbolique, ou leur valeur en métal. Les miroirs pourvus d’un système de rivetage (Classe I) ont fait l’objet de la production de la plus grande ampleur tant géographique que temporelle, qui toucha toute l’Égée depuis l’apparition de l’usage du miroir jusqu’à sa disparition tel qu’elle est documentée dans les archives archéologiques. Ayant connu le plus de variations régionales, cette classe constitue notre base pour l’analyse typologique de la production de miroirs à l’âge du Bronze dans la durée, dans ses transformations et son développement11. Au sein de la Classe I se dégagent deux grands types, circulaire (type B) et rectangulaire (type A), subdivisés chacun en deux sous-types avec une répartition chronologique et géographique spécifique. D’un point de vue chronologique, les premières formes de plaques de miroir documentées dans notre catalogue sont circulaires (type B). L’aire de répartition englobe la Crète (quinze exemplaires), l’Argolide (six exemplaires), la Messénie (quatre exemplaires) et la Béotie (un exemplaire). Ce corpus accompagne surtout des sépultures dans lesquelles l’assemblage est défini autour de pratiques physiques du combat et du façonnement du corps, par la présence d’armement offensif et/ou défensif et d’outils de toilette12. Le mobilier associé aux miroirs nos 23 (Dendra), 25 (Dendra), 73 (Pylos), 76 (Myrsinochorion), 98 (Isopata), 106 et 109 (Zapher Papoura), 142 et 143 (La Canée) est corrélé aux phases MR II/HR II A/B. Notons que, d’après les données disponibles, le type B semble déjà en usage au MR I13 et peut donc être considéré comme un type originaire de Crète, qui devient majeur et caractéristique des périodes MR I-II/HR II en Égée. Aussi, dans ce schéma, il faut mentionner les difficultés de classement que posent les deux disques de miroir de la tombe no 91 de Mycènes, qui sont tout à fait uniques (nos 33, 34). Tous deux sont percés de trois rivets disposés en triangle. Les empreintes du premier (no 33), bien visibles, forment un angle droit sur une face (face 2, sous-type A-1) et sont nettement circulaires sur l’autre (face 1, sous-type B-2). L’empreinte laissée sur la face 1 est à cet égard particulièrement proche du manche de miroir de Myrsinochorion (no 76). Ces attributs mixtes rappellent à la fois les premières productions péloponnésiennes de type B et les critères morphologiques qui définissent les plaques de miroir mycéniennes à l’HR IIIA (s’agit-il d’un modèle de transition ?). Le second miroir (no 34, sous-type C) porte une empreinte qui semble triangulaire sur la face 1 et complexe sur le revers qui n’a pour l’heure comme point de comparaison que le manche de miroir n° 48 (Asine).

Le risque de biais susceptibles d’influer sur les données présentées ici est évidemment présent, notamment le biais de publication pour certaines régions dont nous avons déjà évoqué le matériel existant mais ayant subi une publication sélective, comme par exemple celui de Crète (régions de Phaistos, de La Canée, de Kato Zakros, etc.) ou de Mycènes (fouilles de Chr. Tsountas). Notamment dans les contextes liés aux objets suivants : nos 23 et 25 en Argolide, nos 73 et 76 en Messénie ; nos 98, 103, 106, 109, 114 ou 115, 142-143, 144, 146 en Crète. Voir infra. Nous renvoyons le lecteur aux remarques émises à partir des photographies des miroirs nos 150 (Malia), 132 (Sklavokambos) et 152 (Sissi).

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12

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TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

En conséquence, nous pouvons avancer l’hypothèse que les premières formes de plaques de miroir sont de type B, dont les prototypes sont vraisemblablement à localiser en Crète néopalatiale. Cette forme est ensuite diffusée vers l’Argolide et la Messénie à l’HR II voire à l’HR IB. Le type B tombe en désuétude à l’HR/MR IIIA1 et est supplanté par la forme parallélépipédique (type A). Les quelques exemplaires de type B qui subsistent au sein de sépultures plus tardives (début HR/MR IIIA1) caractérisées par la présence d’armes en Messénie (no 64) et en Crète (nos 103, 144, 146) sont vraisemblablement des imitations de modèles anciens ou des héritages, afin de tirer profit de coutumes et de valeurs archaïques (cf. infra).

 Tableau 5 – Bilan de la typologie du système d’attache par région. Les chiffres en italiques correspondent aux empreintes A-3 (indéterminées) discutées (voir supra). Miroirs à rivets (I) Type A A-1

Grèce

Miroirs à soie (II)

Type B A-2

B-1

B-2 3

Crète

9+5

2+1

12

AEG*

3+1

2+2

1

Argolide

1

1+3

5

1

Messénie

3

1

2

2

12 + 10

5+7

20

6

Type C 0

0

5 2

2

2

Laconie Sous-total

Miroirs alternes (III)

1

Rhodes Total 17 + 17 (34) 26 * AEG = Attique, Eubée, Grèce centrale.

2 2

5+1 5 + 1 (6)

1 11

 Les modèles parallélépipédiques apparaissent au XIVe s. et sont les plus répandus d’un point de vue géographique. Le sous-type A-1 est majoritairement présent en Crète où il apparaît au MR IIIA1. On compte également des exemplaires en Messénie (HR IIIA1) et d’autres, plus tardifs, en Attique (HR IIIC). Le sous-type A-2 est surtout présent en Argolide, à Mycènes, d’où proviennent les plus anciennes attestations datées de l’HR IIIA2-B. D’autres exemplaires, identifiés à partir d’empreintes, proviennent de l’Attique (Limnionas, no 7) et de Crète, et signalent des pointes de diffusion dans ces régions à l’HR IIIA2. Sans doute dérivé du sous-type A-1, le sous-type A-2 doit avoir été mis au point dans un atelier de Mycènes, à partir duquel il a été diffusé dans le reste de l’Égée.



  CHAPITRE II  PRODUIRE LE MIROIR AU DEUXIÈME MILLÉNAIRE EN ÉGÉE : DONNÉES TECHNOLOGIQUES ET APPORTS DE DONNÉES MACROSCOPIQUES  La métallurgie des alliages cuivreux dans les sociétés de l’âge du Bronze, et la technologie des métaux de manière générale, est un sujet abordé depuis de longues années dont l’intérêt a été grandissant depuis les années 1980, avec la parution des ouvrages majeurs de A.-G. Haudricourt (1987) et J.-P. Mohen (1990) par exemple. Les outils employés (Evely 2000 ; Boutoille 2015), mais aussi les techniques, en particulier, sont abordées avec de plus en plus de précision depuis l’interaction des méthodes archéologiques avec celles issues des sciences des matériaux (e.g. Pernot 1998 ; 2006 ; Lehoërff 1999 ; 2015 ; La Niece et al. 2007 [éd.]). Sans doute en raison de sa forme très simple, quiconque, familiarisé avec la métallurgie, peut envisager le processus de fabrication d’un miroir égéen par comparaison avec des ensembles plus récents, notamment étrusques, romains ou encore chinois, les plus souvent invoqués en exemples (e.g. Catling, Jones 1976 ; Baboula 2000a ; Soles et al. 2011). S’il ne faut pas nier qu’il est en effet possible de reconnaître des étapes principales communes, que nous avons notamment mises en évidence entre l’Italie étrusque et l’Europe celtique dans un autre travail (Alvarez 2022b), des différences notables existent dans l’alliage, les outils et surtout le déroulement des gestes (la chaîne opératoire)1, qui portent l’empreinte culturelle de l’environnement, du groupe voire de l’artisan à l’origine de l’objet. Les similitudes relèvent d’une forme de logique technique2 entre les procédés requis pour transformer certaines matières thermoplastiques (l’alliage cuivreux) et la volonté d’obtenir un produit bien précis : dans notre cas, une feuille de métal, discoïdale, plane et mince. En effet, différents critères technologiques ont guidé les choix dans le processus de réalisation d’un miroir, les alliages utilisés, qui ont leurs propriétés, et les procédés habituellement utilisés par l’artisan, qui ont été adaptés à la finalité voulue (au niveau de la forme et de la fonction recherchées). Ces critères reposent sur l’exploitation des propriétés des métaux qui constituent l’alliage, et qui permettent de le modifier et de le transformer, en particulier sa fusibilité, qui signifie qu’un métal passe de l’état solide à l’état liquide sous l’effet de la chaleur, et sa malléabilité, qui signifie qu’il peut être réduit en feuille mince sans se rompre (par déformation plastique ou modelage), à condition d’être à nouveau passé sur le feu pour retrouver sa plasticité3. Tous les miroirs de l’âge du Bronze en Égée sont majoritairement composés 1

2

3

Chaque geste technique porté sur la matière dans le but de la transformer correspond à une étape, dont la succession forme un schème appelé chaîne opératoire de fabrication (technologique). Le terme est emprunté à P. Lemonnier et signifie les « relations de causalité qui s’établissent... entre des éléments du système technique... le cadre socio-économique ou géographique » (Lemonnier 1980 : 180). L’idée d’un déterminisme prévalant entre la finalité et les dimensions relationnelles complexes entre le sujet, la matière, les stratégies techniques, etc., est soulevée par de nombreux auteurs en anthropologie (e.g. Gille 1978 ; Beaune 1998). M. Pernot évoque l’idée d’une « conciliation des objectifs et des contraintes... technologiques » qui implique qu’une « compatibilité entre un alliage et un procédé de mise en forme doit être respectée » (Pernot 2006 : 196). L’action de réchauffer le métal à une température inférieure à celle de fusion permet de le déformer, mais a pour effet de le durcir (car sa résistance augmente, c’est le phénomène d’écrouissage) et de le fragiliser, ce qui fait qu’au fur et à mesure des passes l’effort augmente et l’opération devient délicate (pour éviter la rupture). La température d’un recuit doit néanmoins rester inférieure à celle de fusion ce qui correspond, pour les alliages cuivreux, à environ 700°C. Les procédés et les techniques employés par les métallurgistes de l’âge du Bronze pour déformer les métaux et mettre en forme des objets ont été décrits par : Pernot 1998 ; 2006 ; Evely 2000 ; Pernot, Lehoërff 2003 ; Hakulin 2004 ; Quilliec 2007 ; Verardi 2008 ; Lehoërff 2009 ; Boutoille 2015.

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TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

de cuivre4, mais les proportions de métaux additionnels (alliage binaire cuivre-étain ou cuivre-arsenic, ou alliage ternaire cuivre-étain-arsenic), ajoutés volontairement à la recette ou non, varient. Dans le cadre de ce chapitre, il est dès lors question d’envisager l’organisation relative de la chaîne opératoire d’un disque de miroir. Sans avoir pu mener des investigations technologiques plus poussées, seuls un état de la bibliographie à ce sujet et nos observations directes sur les objets alimentent pour l’heure nos réflexions, qui seront dès lors présentées à titre préliminaire. Il a en effet été question, au début de ce travail, d’aborder la question du traitement de surface des miroirs protohistoriques selon une démarche entièrement novatrice, mais celle-ci n’a pu aboutir. Cependant, la prise en compte de données macroscopiques relatives à la surface des objets et relevées lors de nos investigations dans les réserves de plusieurs musées, confère à la démarche et à ses résultats un caractère original. Elle a permis de relever un certain nombre de stigmates (Tableau 3), d’établir l’état de fabrication (achevé ou brut de coulée, voire utilisé) et de proposer une restitution au moins partielle des opérations ayant précédé son enfouissement. Les observations réalisées par d’autres auteurs pour des objets similaires dans des contextes éloignés, comme l’artisanat du bronze en Syrie-Mésopotamie (Verardi 2008) ou au Levant (Dardaillon 2006) aux mêmes époques, constituent des parallèles intéressants. Ainsi nous n’allons pas revenir ici en détail sur les discussions liées à l’approvisionnement5, à la chaîne opératoire d’élaboration du métal et des opérations de réduction, que d’autres recherches ont permis d’appréhender avec beaucoup de précision (Kayafa 2000 ; Evely 2000 ; Hakulin 2013). De même, la production d’un manche de miroir en ivoire ou en os, contrairement à celle d’un disque de miroir, a fait l’objet de nombreuses études sur lesquelles on peut s’appuyer. Le lecteur se reportera aux divers travaux qui font référence dans ce domaine (Kantor 1960 ; Poursat 1977a ; 1977b ; Krzyszkowska 1981 ; 1988 ; 1990 ; Tournavitou 1995 ; 1997a ; Evely 2000 : 231-233 ; Phialon 2016 : 43-47). En revanche, afin de ne pas dissocier l’objet de son contexte de production et des protagonistes concernés, nous souhaitons aborder brièvement les étapes de production d’un miroir par son premier maillon : les lieux où il a été produit. Il apparaît en effet que le mode d’organisation particulier de la production des objets métalliques, en partie sous le patronage du palais, permet d’observer les circonstances qui précèdent l’acquisition d’un miroir et le rapport entre artisan et commanditaire. A. En guise de contextualisation, les ateliers : fonctionnement, état de la recherche L’organisation des ateliers et de leurs artisans, leur mode d’installation, leur façon de travailler, nous sont connus à la fois par les données archéologiques6 et, pour certains aspects, par les archives palatiales en Linéaire B. Seules les tablettes de Pylos7 font mention d’activités de productions métallurgiques (séries Ja et Jn), ce qui signifie d’une part que la Messénie est la seule région pour laquelle

On ne compte pas, par exemple, de miroirs en métaux précieux, comme au Proche-Orient : Lilyquist 1979 ; Albenda 1985 ; Derriks 2001a ; 2001b ; Nemet-Nejat 2003 ; Cousin 2022. Nous avons brièvement évoqué les routes d’approvisionnement supposées en ce qui concerne les composés majeurs d’un disque de miroir en Introduction de ce travail. Les traces laissées par les activités archéométallurgiques sont néanmoins ténues et rarement préservées : Platon 1993 ; Gillis 1997 ; Kayafa 2000 ; Evely 2000 ; Burns 2010 : 119 sqq. ; Hakulin 2004 ; 2013 ; Procopiou 2006 ; Schon 2014 : 104-105 ; Phialon 2016. Pour une discussion comparative, voir : Costin 1991. Au sens strict, c’est-à-dire que les tablettes de Cnossos et de Thèbes fournissent, elles aussi, des informations, mais indirectes. Pour des lectures et des commentaires des textes de Pylos, voir : Ruipérez 1963 ; Lejeune 1971 ; Killen 1987 ; de Fidio 1989 ; Smith 1996 ; Gillis 1997 ; Perna 2004 ; Del Freo 2005 ; Michailidou 2008 ; Nakassis 2013 ; Varias Garcia 2016. Les informations fournies par les tablettes de Cnossos portent, par exemple, sur la quantité de « matériaux bruts » reçus (e.g. séries Oa, Og) ou sur un inventaire des armureries palatiales (série Ra) : Killen 1987 ; Hakulin 2013 : 94-95 ; Del Freo 2014b. Sur les tablettes de Thèbes : Del Freo 2014a. Nous sommes redevable à Françoise Rougemont de nous avoir orientée dans la bibliographie.

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PRODUIRE LE MIROIR AU DEUXIÈME MILLÉNAIRE EN ÉGÉE



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nous sommes en mesure d’entrevoir les circonstances de production à partir de l’épigraphie8, et d’autre part que ces informations sont de la fin de l’HR IIIB, moment où le palais est détruit et les tablettes cuites9. Elles appartiennent donc aussi à un moment où la production des miroirs semble avoir considérablement chuté dans le Péloponnèse, l’acmé de la production/consommation en Messénie étant plus spécifiquement situé à l’HR IB-II. Les textes traitant de l’industrie de l’ivoire sont un peu plus nombreux (Luján, Bernabé 2012). Comme aucune mention de miroir n’est attestée dans les textes, nous n’avons aucune information au sujet de la commande ou de la production d’un disque ou d’une poignée de miroir, ni à propos de leur assemblage. Les tablettes de la série Jn appartiennent à la classe des textes administratifs qui enregistrent des allocations de matériaux à des artisans, ainsi que les impôts dus par les différentes provinces du territoire au palais de Pylos sous forme de taxes et de corvée. Ces enregistrements comptabilisent notamment les débours de matériaux bruts à des artisans forgerons, avec leur nom et un nom de lieu10, dans le but qu’ils les transforment en produits finis11. Ce système de production, nommé ta-ra-si-ja, consiste en l’allocation de métal sous forme brute (talasia) par des administrateurs du palais à une force de travail de statut social divers (de Fidio 1989 : 23 ; Killen 2001 ; Nosch 2006 : 163-164). Du point de vue de l’étude de l’économique politique ancienne, cette organisation a pendant longtemps été qualifiée de redistributive, mais il est dorénavant admis que ce modèle n’est pas le reflet fidèle et entier des multiples mécanismes financiers de la société mycénienne, dont une large part échappait au contrôle du palais12. À titre d’exemple, si l’on extrapole le poids moyen d’alliage alloué qui est de 3,5 kg, la commande d’un miroir comme le no 74 de Tragana (775 g, soit ¼) s’accompagnait d’une dépense importante qui reflétait la richesse de son commanditaire et/ou de son destinataire13, dont le luxe pouvait être exalté par les composants du manche (voir infra). Bien entendu, le poids de métal alloué dans le cadre de la ta-ra-si-ja n’a pas forcément de rapport avec la valeur (haute ou basse) du métal, ni avec sa rareté. On

Plusieurs auteurs considèrent que ce système de fourniture en matières premières (alliages, fibres textiles) et en outils, pour des productions hautement réglementées, était extensible à d’autres régions de Grèce continentale : Killen 1987 : 61-69 ; Nosch 2006. Une présentation exhaustive des séries Jn et Ja a été offerte par J.S. Smith (Smith 1996). Par ailleurs, N. Blackwell attire l’attention sur la situation économique et l’approvisionnement en métal de la Grèce continentale au XIIIe s., qui pourrait justifier l’établissement d’un patronage par les palais mycéniens (Blackwell 2018). L’association d’un nom et d’un toponyme peut conduire à l’individualisation d’une personne. Les individus mentionnés dans les tablettes étant de tous statuts, il est alors possible de définir les autres éléments de la population en termes de catégories sociales, ce qui est particulièrement intéressant puisque la société mycénienne nous est majoritairement connue au travers des tombes riches et monumentales, qui appartiennent à une classe sociale supérieure et limitée. Après le travail pionnier de M. Lindgren sur la prosopographie de Pylos (Lindgren 1973) vient l’étude majeure de D. Nakassis (2013) pour aborder les structures sociales pyliennes dans ses niveaux inférieurs. On ne sait pas sous quelle forme le métal était alloué (déchets, métaux recyclés, lingots ?), mais sans doute ne faut-il à nouveau pas envisager qu’un seul mode d’approvisionnement (échanges, négociants indépendants). La circulation du métal, malgré sa grande valeur, n’était pas uniquement supervisée par les autorités palatiales nonobstant les efforts administratifs et fiscaux déployés en ce sens. Voir, au sujet de ces différentes questions : Gillis 1997 ; Nosch 2006 : 171-172 ; Michailidou 2008 ; Nakassis 2013 : 243 ; Blackwell 2018 : 515, spécialement note 47. Un numéro spécial de l’AJA a été dédié à ces problématiques (vol. 115, n° 2, 2011). Ces questions avaient déjà été abordées avec précision par J.T. Killen (Killen 1987 ; 2015). Voir aussi : Perna 2004 ; Kyriakidis 2017. Nous insistons sur cette différenciation, les premiers n’étant pas nécessairement les seconds. On sait par exemple que les miroirs étrusques étaient offerts en cadeaux, comme l’atteste, entre autres, un miroir du IVe siècle offert à une « mère » par Tite Cale (Carpino 2011 : 3, fig. 1).

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suppose d’ailleurs que la ta-ra-si-ja ne représentait qu’une toute petite partie de l’activité des bronziers de Pylos14. Les espaces de travail du métal se trouvaient dans l’aire du palais (Evely 2000) et vraisemblablement en dehors de celle-ci, puisque des enregistrements de collecte de produits auprès des administrateurs des provinces sont attestés dans le cadre de la ta-ra-si-ja15. La situation semble néanmoins avoir été plus restrictive pour les ateliers traitant d’alliages à base d’étain – comme ceux constituant les miroirs (cf. infra) –, qui étaient situés en partie dans l’aire du palais sous contrôle plus étroit (Baboula, Northover 1999 : 151 ; Oberweiler 2003 ; 2011 ; Hakulin 2004). De part et d’autre de la mer ses acteurs étaient en grande partie mobiles, ce qui devait concourir à la transmission des techniques métallurgiques (Sjöberg 2004 ; Pullen 2013 ; Nakassis 2013). Les personnalités officielles (émanant du palais ou d’un temple) constituaient probablement les premiers commanditaires et/ou destinataires des miroirs en métal. Plusieurs indices indirects indiquent toutefois qu’il existait une économie du métal « parallèle » à celle retranscrite par les archives comptables du palais, notamment au regard d’une consommation plus large des produits finis (e.g. Sjöberg 2004 ; Pullen 2013). Ainsi, ils servaient peut-être d’intermédiaires pour des particuliers issus d’une catégorie sociale aisée qui souhaitaient recourir aux services des artisans « attachés » au palais16. On ne sait pas si la coordination de la chaîne opératoire d’un manche en bois ou en matière dure animale (os, corne, ivoire), pour un objet luxueux comme le miroir, était aussi régie par le palais selon le même système de corvée (allocations de matière première en contrepartie de produits finis). Des espaces de travail situés à l’étage de bâtiments attenants au palais sont en tout cas attestés par l’archéologie tant en Crète que sur le continent (Phialon 2016). En ce qui concerne l’ivoire, plusieurs auteurs supposent que son acquisition était fondée sur des circuits d’échange à longue distance, et relevait en partie d’une économie parallèle qui n’était pas observée par le palais17. Plus généralement, les segments de production d’un manche de miroir (débitage, façonnage) étaient articulés entre plusieurs intervenants spécialisés et issus d’une unité restreinte18. Les ateliers découverts au sein des édifices palatiaux étaient majoritairement destinés aux travaux de finition19. Plusieurs auteurs pensent que la phase du montage final des deux pièces fabriquées indépendamment prenait place au sein du palais (Poursat 1977a : 133 sqq. ; Krzyszkowska 1981, I : 349, note 56). Nos remerciements sincères vont à Françoise Rougemont qui a attiré notre attention sur la nuance à apporter au fonctionnement de la ta-ra-si-ja et sur les multiples facteurs qui pouvaient interférer dans la perception de la valeur du métal. Perna 2004 ; Del Freo 2005 ; Michailidou 2008. À propos des questions autour des possessions des fonctionnaires locaux faisant partie du damos – i.e. une communauté locale faisant partie du système palatial –, qui fournissaient des produits finis au palais dans le cadre de ce système de redevances et d’imposition voir : Lejeune 1965 ; Perna 2004 ; Lupack 2011 ; Del Freo 2016 : 389-391. Que la catégorie des bénéficiaires des circuits commerciaux et des productions soit plus large que celle directement liée à l’administration du palais (et revienne à une élite parfois appelée « locale »), est une hypothèse qui a été proposée par : Smith 1992-1993 ; Wright 2004a : 99-101 ; Schon 2014. Il existe, par exemple, des potiers « royaux » (ke-ra-me-u wa-na-ka-te-ro) bénéficiant d’un statut haut du fait de leurs fonctions (Phialon 2016 : 48). Sur la notion d’artisans « attachés » ou « indépendants », se référer à : Tournavitou 1997b ; Schon 2014 : 104. Krzyszkowska 1981, I ; Tournavitou 1995 : 297. Il a été montré que les ateliers de travail de l’ivoire à Mycènes, à Cnossos et à Thèbes étaient à deux vitesses, scindés en deux structures primaire et secondaire se partageant les étapes de fabrication. À Mycènes, à Cnossos et à Thèbes, des ateliers primaires prenaient en charge la transformation de l’ivoire brut en plaques ou en tronçons, tandis que des ateliers secondaires en assuraient la sculpture et les finitions (Steel 2013 : 163-4 ; Phialon 2016). Par exemple, débiteur de l’ivoire (ke-ra-e-we ; dans le sens de celui qui reçoit l’ivoire et qui procède à une première mise en forme ; Luján, Bernabé 2012 : 636), incrusteur de l’ivoire (a-ja-me-na ; Luján, Bernabé 2012 : 636), graveur (pi-ri-je-te ; Luján, Bernabé 2012 : 637), ce dernier rôle constituant en des tâches plus délicates, notamment la gravure de motifs. Krzyszkowska 1981, I : 166-172 ; Kramer-Hajos 2016 : 141-142 ; Tournavitou 2019. Sur les témoignages du travail de l’ivoire dans l’habitat, voir : Darcque 2005 : 192-193.

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PRODUIRE LE MIROIR AU DEUXIÈME MILLÉNAIRE EN ÉGÉE



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Cependant, il ne faut sans doute pas négliger la polyvalence des espaces artisanaux (e.g. Platon 1988 ; 1993 ; Procopiou 2006 ; Phialon 2016). De même, à propos de l’artisanat métallurgique moderne syrien, un groupe de chercheurs ont mis en évidence un « groupement des activités par complémentarité » propre à la « production d’objets composites » dans le cadre de la fabrication d’outils à emmanchement en bois (Chanesaz et al. 2018 : 109-118). Ceci ne doit pas, non plus, conduire à écarter l’hypothèse d’une circulation de l’objet par la suite dans le cadre d’échanges20. L’enchaînement de ces étapes confère à la production du miroir le caractère de filière, fondée sur des chaînes opératoires cohérentes et standardisées. La création d’un miroir procède de l’articulation opérationnelle des processus de commande, de conception, et de production. Elle se caractérise par des formes diverses de spécialisation technique et par une procédure sociale déterminante de décision, et sans doute de suivi des opérations, par une certaine élite commanditaire. Le fonctionnement opératoire, comme il est vraisemblable, a pu avoir été encadré par des fonctionnaires du palais, car l’ensemble du processus de production était ordonné selon un modèle de référence unique en Égée (i.e. le miroir à main en alliage cuivreux et son manche organique), mais selon des séquences et des opérations, comme nous le verrons, qui étaient variables. L’acquisition d’un miroir en métal laisse dès lors apparaître en amont une organisation communautaire, technique et sociale, avec la coordination de multiples unités de production d’artisans spécialisés dont la mobilisation en termes de ressources humaines devait très certainement concourir à un surcroît de valeur. L’économie spécifique à la production d’un miroir ciblait une clientèle minoritaire attirée par les produits manufacturés de luxe, par lesquels le statut était médiatisé, affirmé et mis en concurrence. La puissance de ces bénéficiaires était ainsi également fondée sur leur capacité à mobiliser des ressources, matérielles et humaines – ces dernières étant susceptibles de travailler pour leur compte21. B. La chaîne opératoire de production d’un disque de miroir Plusieurs analyses chimiques de composition ont été menées sur un certain nombre de miroirs de Messénie (no 74, Tragana ; nos 78-80, Myrsinochorion ; Tselios 2013), d’Argolide (no 49, Asine ; Gillis 1996), et de la Deiras (no 53 ; Philippa-Touchais et al. 2016) en Grèce continentale, ainsi que de Sellopoulo (no 102 ; Popham et al. 1974) et de Mochlos (no 158 ; Soles 2011) en Crète. Toutefois, les résultats obtenus sont assez difficiles à interpréter car ils n’ont été présentés que très partiellement à l’occasion de leur publication22, et seuls ceux réalisés dans le cadre de la thèse de doctorat (non publiée) de C. Tselios sur la métallurgie à l’âge du Bronze dans le sud-ouest du Péloponnèse ont été consignés copieusement (Tselios 2013 : 295-306). Ils présentent néanmoins, eux aussi, leurs limites, car deux des quatre échantillons analysés ont été prélevés sur du métal corrodé23, ce qui fausse inévitablement les résultats par des teneurs anormales en étain. L’opportunité de déterminer la quantité d’étain présent

Nous entendons par « marché » un espace d’échanges commerciaux de produits spécialisés, et non un espace où se vendent des denrées alimentaires et des objets d’usage courant (voir Whitelaw 2001). L’organisation sociale de la production des biens de prestige est un facteur conditionnant et limitatif de la circulation et de la distribution de ceux-ci, qui était inégalitaire et asymétrique, circonscrite aux couches sociales privilégiées. Certains auteurs supposent, en effet, qu’il a existé dans les sociétés égéennes des processus de redistribution propres à la sphère traditionnelle de l’échange et du don, qui ont participé à la circulation des objets : Nakassis et al. 2011 ; Pullen 2013. La notion d’une source de puissance tirée d’une capacité à mettre à son profit une production artisanale, ainsi que son style et sa distribution, a été formulée notamment pour la production des chars à Pylos : Schon 2014. Pour un contre-point anthropologique, voir : De Marrais et al. 1996. Les données se réduisent aux teneurs en cuivre, en étain et en arsenic. L’absence de publication du spectre des éléments minoritaires et présents à l’état de traces empêche toute réflexion quant à l’utilisation possible de matériaux de recyclage comme cela sera par exemple montré pour les miroirs de Myrsinochorion-Routsi (Tselios 2013). Tselios 2013 : 297-298, 300. L’auteur attire l’attention sur le fait que l’échantillon analysé du miroir de Sellopoulo était lui aussi corrodé (Catling, Jones 1976 : 22).

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dans un disque de miroir est pourtant essentielle, car elle permet de vérifier la présence d’éventuelles traces d’étamage, qui peut être l’un des traitements de surface requis pour l’optimisation du reflet24. B.1. Rapport des analyses archéométriques Les résultats de ces analyses de composition ont été résumés ci-dessous ( Tableau). Ces résultats, qui ne peuvent pas être extrapolés, montrent cependant que les miroirs ont été confectionnés en majorité dans un alliage binaire cuivre-étain, dans des proportions pouvant varier fortement, la teneur en étain allant du simple (4 %, Mochlos) au quadruple (16 %, Tragana). Les alliages pour lesquels nous avons les teneurs en éléments mineurs (inclusions de plomb, de fer) apparaissent de bonne qualité, car les impuretés présentes naturellement dans les minerais utilisés semblent avoir été sciemment éliminées (e.g. Tragana ; Tselios 2013 : 295-296). La forte teneur en arsenic de certains miroirs témoignerait, selon C. Tselios, de l’usage d’objets en cuivre arsénié recyclés (Tselios 2013). Cet alliage cuivre-arsenic a supplanté le cuivre natif aux périodes précédentes, et était le plus utilisé durant les phases anciennes de l’âge du Bronze (Tzachili 2008) pour être abandonné au milieu du XVe siècle au profit d’alliages cuivre-étain (Tselios 2020 : 39). I. Tzachili note qu’une teneur en arsenic inférieure à 1 % ne doit pas être considérée comme l’effet d’un ajout délibéré. Au contraire une teneur comprise entre 1 et 2 % résulte très probablement d’une action volontaire (Tzachili 2008). Dans ce dernier cas l’alliage est considéré comme ternaire, dit bronze arsénié, mais là encore des différences notables de composition apparaissent, notamment entre le miroir de Tragana qui affiche une teneur en arsenic et en étain largement supérieure, et le miroir de Mochlos qui présente la valeur d’étain la plus basse25. Notons que cette dernière valeur apparaît cohérente avec le paysage métallurgique observé pour la période palatiale finale de l’est de la Crète, où les objets, d’après une analyse récente, présentent un taux d’étain bas et une forte proportion de cuivre arsénié recyclé (Evely, Stos 2004 : 269). Tableau 6 – Synthèse des données élémentaires disponibles pour les disques de miroir de l’âge du Bronze récent égéen, exprimées en pourcentage massique (%), obtenues à partir de différentes méthodes d’investigation.



Les analyses réalisées par microscope électronique à balayage combinées à la spectroscopie à rayon X (EDX) ont concerné les objets nos 74, 78-80 (Tselios 2013). Les nos 49, 102 et 158 ont été analysés par spectrométrie de fluorescence X à détection en dispersion d’énergie (Catling, Jones 1976 ; Gillis 2002 ; Soles et al. 2011). Les objets sont classés par le numéro d’inventaire attribué dans le catalogue (avec la bibliographie afférente). N° 49 74 78 79* 80* 102 158

Site Asine Tragana Myrsinochorion Myrsinochorion Myrsinochorion Cnossos Mochlos

Chronologie HR IIIA1-A2 HR IIIA1 HR IIA HR IIA HR IIA ? MR II-IIIA1 MR IIIA1

Cu 95.3 80.38 86.83 70.99 69.91

Sn 4.5 16.36 10.14 14.98 15.38 10.6 4

As 0.2 1.21 0.94 0.86 0.10

Fe