Le manuscrit de Marie Madeleine 9782896260416


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TOM KENYON ET jUDI SION

Les alchimies d'Horus et la magie sexuelle d'Isis

Le manuscrit

de

Marie Madeleine

Tom Kenyan et judi Sion

Le manuscrit

de

Marle Madeleine Les alchimies d'Horus et la magie sexuelle d'Isis

Lors9ue vous entrez dans la relation sacrée, toutes les cartes sont sur la table, au vu et au su de chacun. Si 9uel9ue chose se produit, on le pase simplement sur la table; car la clarté 9ui s'installe entre deux personnes conscientes de l'ensemble dujeu est ce 9ui permet la transformation.

Titre original anglais : The Magda/en Manuscript The alchemies ofHorus & the sex magic ofIsis By Tom Kenyan and ]udi Sion www.tomkenyon.com Copyright © 200212006 P.O. Box 98, Orcas, WA 98280 © 2008 pour l'édition ftançaise Ariane Éditions inc. 1217, av. Bernard O., bureau 101, Outremont, Qc, Canada H2V 1V7 Téléphone: 514-276-2949, télécopieur 514-276-4121 Courrier électronique: [email protected] Site Internet: www.editions-ariane.com Tous droits réservés Traduction : Marie-Blanche Daigneault Révision linguistique : Line Leblanc et Alexie Doucet Révision : Martine Vallée Graphisme et mise en page : Carl Lemyre Première impression : mai 2008 ISBN: 978-2-89626-041-6 Dépôt légal : 2! trimestre Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale de Paris

Diffusion Québec: Flammarion Québec- 514-277-8807 www.jlammarion.qc.ca France et Belgique: D.G. Diffosion - 05.61.000.999 www.dgdiffosion.com Suisse : Servidis/Transat - 22.960.95.25 www.servidis.ch Gouvernement du Québec - Programme de crédit d'impôt pour lëdition de livres - Gestion SODEC Imprimé au Canada

Un remerciement tout particulier à Wendy Gorchinsky-Lambo, qui a cherché et trouvé aux Éditions Ariane un écho en français pour Le manuscrit de Marie Madeleine.

Invocation à la Mère cosmi9ue

O À.

Grande Mère, divin principe féminin, toi qui as donné naissance à l'univers, amante spirituelle, créatrice de toute matière, reine de tous les mondes, et de tous les mondes qui sont dans ces mondes ou audelà, nous t'invoquons et t'appelons à nous. Nous sommes tes enfants; entends notre appel. Nous sommes les filles et les fils de ton union divine, la chair de ta passion pour la vie. Toi qui as partagé la couche de l'Esprit, notre Père, au commencement des temps, et qui nous as amenés à l'existence par l'union de l'Esprit et de la Matière, nous sommes tes enfants, les fils et les filles de ta chair et de ton cœur. Nous nous souvenons de ce contact, du parfum de ton essence, et nous t'attendons, nous t'espérons. Viens dans nos cœurs et accorde-nous le don de mémoire. Viens dans nos esprits, épanouis notre génie. Éclaire-nous par ta présence. Retire les voiles a.fin que nous puissions voir, ordonne aux portes de s'ouvrir, a.fin que la beauté et l'extase viennent habiter pleinement nos demeures et nos cœurs. En cette heure, nous avons le plus grand besoin de toi. Nous t'appelons par le feu et l'eau, par la terre et le vent, par tout ce qui porte ton nom. Nous invoquons nos lignées et tous tes noms. Viens à nous. Viens à nous. Qu'il en soit ainsi. Judi Sion

Introduction de Tom Ken~on

P

ersonnellement, j'ai de graves difficultés à surmonter avec ce manuscrit. Pour commencer, il nous est parvenu par channeling, et je pensais en avoir terminé avec ce genre d'écrit depuis la publication de mon livre sur les Hathors 1 (chez Orb Publishing Group). Selon moi, le channeling est une activité discutable, qui me rappelle les filets de pêche utilisés en Camargue, dans le sud de la France, la région où, justement, beaucoup pensent que Marie Madeleine a débarqué. Sur les rives, on peut voir des filets qui traînent dans le fleuve. De temps à autre, quelqu'un vient tourner une manivelle pour hisser le filet et voir ce qu'il a pris. Mon opinion est que le channeling ressemble beaucoup à cette activité. Dans nos esprits, il y a plusieurs courants qui charrient un mélange de choses très diverses, dont certaines sont intéressantes, d'autres sans valeur, et d'autres encore, carrément bizarres. Le filet du channeling ramasse parfois des gemmes de très grande valeur, mais bien souvent elles se mêlent à beaucoup de scories. j'ai fait ma première expérience de channeling à la fin des années 70. l'.un de mes amis était chercheur en médecine à l'Université Duke, et nous avons fait des expériences informelles sur le phénomène. Comme j'utilisais l'hypnose dans ma pratique psychothérapeutique, nous avons décidé d'examiner ce qui pourrait se produire comme channeling dans les états d'hypnose. Dès le premier soir, nous 1 Les Hathors sont des êtres interdimensionnels dont la fonction est de transmettre de l'information sur les transformations personnelles et planétaires.

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avons établi un « contact » avec une intelligence remarquable que nous avons surnommée «Big Dude » [Gros Mec]. Quiconque me connaît sait que j'ai tendance à être assez irrévérencieux. Big Dude s'exprima dans le style grandiose qui caractérise les entités ou les intelligences canalisées. Il évoqua des changements possibles sur la planète, il parla de l'interconnexion entre toutes les parties de l'univers. Les transcriptions des propos de ces intelligences canalisées étaient fascinantes, bien sûr, mais mon ami et moi en sommes vite venus à la conclusion qu'elles ne contenaient rien de vraiment substantiel, et au bout de trois mois nous avons décidé d'abandonner l'expérience. je travaille dans le domaine de la psychologie transpersonnelle depuis des années, et j'ai vu nombre de patients qui servaient de channels pour ce genre de communications. Certains étaient très à l'aise avec le phénomène; d'autres au contraire en étaient très troublés. C'est le cas de cette femme dans la quarantaine qu'on réveillait à trois heures du matin, chaque nuit, depuis un an. Elle devait s'asseoir, une plume à la main, pour griffonner les messages qu'elle recevait en provenance de l'autre côté ! C'est cet «autre côté» qui pose un problème, évidemment. Ses transcriptions parlaient du pouvoir guérisseur de l'amour. Parfois, elles proposaient des solutions convenables à des problèmes, mais elles disaient aussi des choses franchement très étranges. « Étrange » est un terme relatif, bien sûr. Ce qui est étrange pour l'un est ordinaire pour l'autre. Les filtres culturels dont nous nous servons pour clarifier nos expériences sont souvent arbitraires et fondés sur des non-sens hérités du passé. Ma tâche de psychothérapeute était d'aider mes clients qui servaient de channels à comprendre leur charabia transpersonnel. C'est intentionnellement que j'utilise ces mots. Linconscient collectif est rempli de toutes sortes de choses. Les entités psychologiques qui y résident sont aussi variées que nombreuses. Certaines sont brillantes

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et bien intentionnées; d'autres sont des imbéciles se faisant passer pour des êtres spirituels. Depuis quelque temps, le channeling connaît une augmentation phénoménale, aussi bien chez les gens ordinaires que chez les professionnels. Je pense que c'est signe que nous commençons collectivement à avoir accès à nos profondeurs psychologiques et spirituelles. Beaucoup de gens connaissent des réveils spirituels, par lesquels leur vision du monde est rapidement et radicalement transformée, souvent en raison d'expériences de très haut niveau spirituel. À mon sens, ces expériences psychospirituelles vont devenir monnaie courante dans les décennies à venir, au fur et à mesure que le nouveau mythe émerge et s'installe dans notre mental collectif. le channeling, dans ce contexte, n'est rien d'autre qu'un message venu des profondeurs. Mais, un peu comme les trous d'eau dans lesquels je pêchais étant gamin, tout n'est pas bon à pêcher. On attrape parfois une vieille chaussure ou une boîte de conserve rouillée. Quiconque est confronté au channeling a donc la tâche de séparer le bon grain de l'ivraie, ce qui a de la valeur de ce qui est inepte, ce qui est inspirant de ce qui est dangereux. le simple fait que l'information vienne de l'au-delà ne lui confère pas plus d'autorité que les paroles de votre voisin de palier. En fait, lorsqu'on me présente quelque chose comme ayant été canalisé depuis l'au-delà, je me méfie. Et si une entité se présente à moi en me disant qu'elle vient de l'au-delà, je cherche où sont les incohérences. Je pose des pièges. Si l'entité en question passe le test, je suis plus disposé à écouter ce qu'elle a à me dire. Mais je me réserve le jugement final. Si ce qu'elle me dit n'a aucun sens, je mets fin à la communication. C'est dans cet état d'esprit qu'une nuit, à Zurich en Suisse, malgré toute ma méfiance envers le phénomène du channeling, Marie Madeleine est apparue. Judi, ma panenaire, m'avait demandé si je ne pouvais pas essayer de trouver quelque chose à propos de Marie

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Madeleine, puisque nous étions sur le point de partir pour SaintesMaries-de-la-Mer, là où l'on dit que Marie Madeleine a débarqué après la crucifixion. Je fermai les yeux et me mis dans une légère transe hypnotique. Immédiatement, un être apparut devant mon regard intérieur; elle m'annonça qu'elle était Marie Madeleine en personne et se mit à me dicter le manuscrit que vous avez maintenant entre les mains. Il y eut plusieurs séances, et à chacune elle parla avec une clarté et un sens de l'urgence que je ne peux pas nier. Chaque mot qu'elle prononçait était précis et l'atmosphère de la pièce était électrique. Aujourd'hui, les mois ont passé, je regarde ce manuscrit d'un œil critique et plusieurs choses me frappent. La première, c'est ma réticence à ajouter encore un livre à la pile des channelings. Je me dis que c'est la dernière chose dont nous ayons besoin. Par ailleurs, la matière est incomparable. Voici trente ans que j'étudie les diverses formes d'alchimie interne, et je suis fasciné par les similitudes et les différences entre diverses traditions alchimiques. Je mets un point d'honneur à faire l'expérience moi-même de la vaste collection des méthodes de transformation susceptibles d'élever la conscience. Et de ce point de vue les techniques mises de l'avant par Marie Madeleine sont vraiment extraordinaires. En matière spirituelle, je suis un pragmatique: j'essaie toujours tout moi-même. Si une technique marche, je l'adopte; sinon, je la rejette. ]'ai essayé personnellement les procédés décrits par Marie Madeleine et ils fonctionnent. Ils fonctionnent merveilleusement bien. Honnêtement, je dois reconnaître que leur pratique a amélioré et rehaussé toutes mes autres pratiques alchimiques, quelle que soit l'école d'où elles sont issues. Tout cela m'a logiquement conduit à la conclusion que pour ceux qui, comme moi, étudient l'alchimie, pour ceux qui recherchent un approfondissement de leurs expériences spirituelles, pour

Introduction

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ceux qui aspirent à la relation sacrée, ce matériau est inestimable. Voilà pourquoi j'ai décidé de publier le manuscrit. Il reste toutefois des problèmes à résoudre. Je tiens rigoureusement à l'exactitude des choses, et il n'y a aucun moyen de savoir si l'histoire racontée est vraie ou non. Il existe tellement de versions de la légende de Marie Madeleine, et tout cela s'est passé il y a si longtemps, je pense que nous ne saurons jamais la vérité, du moins d'un point de vue objectif. Pendant les séances, il m'a paru que le récit narré par Marie Madeleine était très évocateur. C'est encore mon avis pour certaines parties, mais pour le reste, c'est autre chose. Pour moi, la majeure partie de l'histoire est. .. juste une autre histoire: peut-être vraie, peut-être fausse. Même si je suis fermement ancré dans la logique (certains diraient que j'y suis enchaîné), il m'est impossible de déterminer si l'histoire est vraie ou fausse, et cela me contrarie. En revanche, j'affirme que les méthodes et les connaissances offertes par Marie Madeleine sont extraordinaires. Donc, en ce qui me concerne, quand je passe en revue le manuscrit, je laisse de côté le récit, mais je conserve les méthodes enseignées. Je vous demande de faire comme moi. Lisez ce qui suit avec votre cœur et avec votre esprit. Conservez ce qui a de la valeur pour vous, mais vous pouvez laisser filer le reste. Je suis conscient que ce livre est susceptible de provoquer des remous dans certains milieux. Malgré tout, je suis d'avis qu'il faut publier ce manuscrit. Même s'il a pour seul effet de nous pousser à nous interroger sur les problèmes qu'il soulève, je pense que sa publication est justifiée. Après tout, il est grand temps que le christianisme s'interroge sur son usurpation du féminin. Pour ceux qui recherchent une compréhension plus profonde de l'alchimie interne comme moyen de transformer la conscience, je pense que le matériau a une valeur indéniable.

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Alors que je relisais le manuscrit, un événement incroyable s'est produit. j'étais en train d'examiner le texte avec un esprit critique et rationnel. Au moment où je me demandais si je devais publier ce livre ou non, Isis m'est apparue - oui, Isis! - et elle m'a demandé d'achever le livre dès que possible. Avais-je le choix?

fie de Paros, les Cyclades, Grèce Août 2001

Introduction de Judi Sion

C

'était à Zurich, en Suisse, par une nuit froide enveloppée d'un brouillard épais. Nous venions de dîner dans notre restaurant thaï favori, à côté de l'hôtel Alstadt, et après un splendide repas, nous avions du temps devant nous, ce qui est rare dans nos vies. C'était le 30 novembre 2000, un jeudi. j'ai eu une passion dévorante pour Marie Madeleine, aussi bien l'archétype féminin que l'être humain. Qui fut-elle réellement ? Tout ce à quoi nous sommes exposés tous les jours, dans notre civilisation, vient de l'Église et de sa stigmatisation de cette femme - et donc de toute la gent féminine avec elle - comme prostituée et comme objet de honte. C'est à cause de cette marque au fer rouge dans la chair de la divinité qu'on dénigre et qu'on humilie le féminin depuis plus de 2000 ans. Rien n'autorise l'Église à accuser Marie Madeleine de prostitution. Il n'y a pas un seul mot dans les textes originaux qui permettent de proférer une telle accusation. Ce sont les pères du Concile de Nicée qui, par ordre de l'empereur Constantin, ont mis de l'avant ce« baratin» sur la prostituée, afin d'asseoir le patriarcat, de priver le féminin de toute autorité, de couvrir de honte ce qui est féminin, et d'unifier sous une même bannière les diverses tendances religieuses, dont le christianisme naissant, tout cela au profit de Rome et de l'Église. Les fondements de l'accusation de prostitution proférée contre Marie Madeleine? La jalousie, la crainte de la puissance féminine, notamment du genre de pouvoir que possédait Marie Madeleine. Je n'ai jamais cru au péché originel, et je n'ai jamais cru que Marie Madeleine et toutes les femmes, par ricochet, étaient des 7

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prostituées. Et je n'ai jamais cru non plus à l'image d'un Jésus pieux, chaste, saint parmi les saints, et évangélisateur fanatique. Il y a quelques années, j'avais suivi les traces de Marie Madeleine en France méridionale, et je voulais amener Tom avec moi sur ce chemin que mon cœur avait découvert, afin de retracer mes pas en compagnie de mon bien-aimé. Mais je ne voulais pas faire confiance à mon cœur seul; je cherchais désespérément plus d'informations de base. Je voulais connaître l'histoire. Et plus que l'histoire, je voulais connaître la vérité. Je me souviens avoir dit à Tom que je ne donnerais crédit à cette histoire que si c'était lui qui l'obtenait, parce que j'ai une confiance totale dans son intégrité et dans sa capacité de communiquer avec des sources fiables. C'est ainsi que je lui ai demandé s'il accepterait d'entrer en contact avec Marie Madeleine. Maintenant, il faut que je vous avoue que Tom Kenyan n'aime pas se livrer au channeling. Le scientifique en lui lutte souvent avec le mystique. Mais j'aime les deux, autant l'un que l'autre. C'est ainsi que souvent j'observe le scientifique amener sous la douce lumière de la vérité ce que le mystique n'a fait qu'évoquer. Et quand les deux dansent ensemble, il en résulte des enseignements de grande valeur pour l'humanité, enseignements revêtus de cet enrobage scientifique que l'ignorant d'aujourd'hui réclame. Ainsi donc en soit-il. Mais ce soir-là, pour une raison que j'ignore, la grâce était avec nous, prête à servir, et elle était de mon côté. j'ai demandé à Tom s'il accepterait de prendre contact avec Marie Madeleine. - Oui, m'a-t-il répondu. - Quand? demandais-je, retenant ma respiration. - Pourquoi pas maintenant ? Il s'allongea sur le lit et je me suis emparée de l'ordinateur portable. En lui-même il fit place, et les Hathors vinrent à la rescousse pour ajuster, régulariser son système nerveux, ce qu'ils font souvent pour apaiser les scientifiques qui protestent un peu trop.

Introduction

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Et alors, elle entra. La chambre s'emplit de sa puissance tant et si bien que le bout de mes doigts étaient électrisés. Ils tremblaient sur les touches du clavier lorsqu'elle commença à s'exprimer. C'était comme si l'éternité avait son point d'aboutissement dans cette chambre et qu'un immense cycle s'accomplissait. Elle était là. Nous étions là. Le sablier s'était brisé, le temps avait suspendu son vol. j'espère ne jamais oublier ses paroles. je jure d'être éternellement reconnaissante envers elle pour la vérité révélée, envers Tom pour avoir ouvert son cœur, pour l'honneur de la présence de Yeshua, et pour sa confiance envers moi à qui elle a confié son histoire. Elle a continué sa transmission pendant plusieurs semaines, tandis que nous voyagions en Suisse, puis dans les Alpes italiennes et en Toscane. Elle nous parla sur un bateau pendant la traversée entre Gênes et Palerme, en Sicile. Lorsque nous avons compris que la Sicile n'était pas l'endroit où nous devions hiverner, elle s'adressa à nous sur le bateau de Livourne à Malte. Elle continua à Oudish (l'île de Gozo), à quelques encablures de l'endroit où elle avait fait escale dans son périple d'Égypte jusqu'en France. Un peu avant Noël 2000, elle prononça les mots: «Nous avons terminé». Chaque soir, avant de commencer, elle me faisait relire les notes prises lors de sa précédente visite. Elle corrigeait tout mot mal noté, changeait un mot ici et là, clarifiant de temps à autre. Et chaque soir avant de nous quitter, elle me demandait de lui relire ce qu'elle avait livré cette journée-là. Lors d'un passage particulièrement émouvant de son histoire, elle s'arrêta plusieurs fois et attendit tandis que Tom absorbait ce qu'elle livrait avec plaintes et gémissements. Elle me disait: «Ce channel ressent l'émotion des faits que je vous relate. » Quand je pense à Tom qui a ressenti en lui ce qu'elle a vécu en aimant un homme comme elle a aimé Yeshua, et en le perdant lorsqu'il mourut par amour pour l'humanité, mon cœur compatit. Mon cœur compatit aussi quand je pense à Yeshua, maintenant que j'ai

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entendu son histoire et que je sais qu'elle est vraie. Il l'aimait tellement qu'il a failli ne pas accomplir sa mission. Lorsque nous avons quitté Malte au printemps, les ordinateurs ont été bien emballés et expédiés à la maison. Mais partout j'ai gardé avec moi un disque contenant le manuscrit ainsi qu'une copie imprimée. De cette façon, Marie Madeleine nous a accompagnés en Russie, en Ukraine, en Allemagne, en Suisse et à Venise, pour finalement atterrir à Saintes-Maries-de-la-Mer, là où justement elle avait débarqué, dans le sud de la France. Le disque et la copie imprimée attendirent patiemment dans mes bagages, tandis que nous visitions Rennes-le-Château et que nous tâchions d'imaginer les Pyrénées au temps où elle osa braver les rigueurs sauvages de leurs pics enneigés. Et puis, pour finir, elle vint encore une fois dans notre petit appartement de l'île de Paros, dans les Cyclades grecques, pour répondre à des questions précises sur certains mots du manuscrit. Nous ne nous étions jamais permis de faire le moindre changement, même évident comme le temps d'un verbe, et elle nous a remerciés pour notre attitude irréprochable. Je me suis dit que si l'ignorance dans laquelle nous vivons depuis 2000 ans est due au fait que quelqu'un a fait des suppressions illicites dans les paroles de Yeshua, il fallait que je fasse très attention à ce que personne ne puisse mal interpréter ce qu'elle disait, maintenant qu'elle rétablissait les faits historiques. Je lui ai adressé plusieurs questions personnelles que je savais qu'on nous poserait lorsque nous présenterions ce manuscrit. Je sais qu'il y a certaines questions que plusieurs d'entre vous gardent enfouies dans leur cœur et je lui demandai ce que nous devions répondre lorsque vous nous les poseriez. Elle répondit fréquemment ainsi: «Dites-leur que Marie Madeleine n'a aucun commentaire à faire à ce sujet. » Les questions auxquelles elle a répondu se trouvent à la fin de ce livre.

Introduction

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Nous l'avons approchée une dernière fois alors que nous étions à Orcas Island. Elle parla de l'importance critique du manuscrit, de sa portée et de sa signification en vue du retour de la Mère cosmique. «Pour la Terre tout entière, pour la galaxie, pour l'univers et les univers contigus», dit-elle. Elle rajouta qu'elle révélerait la vérité aux gens de toute la terre, et que ceux qui étaient prêts trouveraient le manuscrit d'une façon ou d'une autre. Elle vous adresse ses félicitations pour avoir entendu son appel et vous remercie du fond du cœur d'y avoir répondu, en son nom et au nom de la Mère cosmique. Elle affirme que plus rien ne sera jamais comme avant. Orcas Island, WA Octobre 2001

Le Manuscrit transmis par Marie Madeleine

j'ai été élevée dans une famille pour qui la magie était familière. Mon père venait de Mésopotamie et ma mère était égyptienne. Avant ma naissance, elle avait adressé des prières à Isis pour avoir un enfant. Cet enfant, c'est moi. On me connaissait sous le nom de Marie Madeleine. lorsque j'ai eu douze ans, on m'a envoyée étudier dans une communauté secrète d'initiés protégés par Isis. j'ai reçu les enseignements secrets de l'Égypte, les alchimies d'Horus et la magie sexuelle du culte d'Isis. lorsque j'ai rencontré celui que vous appelez Yeshua, j'avais déjà reçu toutes les initiations. Je m'étais préparée à faire sa rencontre au puits. les Évangiles font de moi une prostituée, car tous les initiés de mon ordre portaient un bracelet en or représentant un serpent; cela signifiait que nous pratiquions la magie sexuelle, par conséquent, aux yeux des Hébreux nous étions des prostituées. lorsque j'ai vu Yeshua et que nos regards se sont rencontrés, j'ai su que nous étions destinés l'un à l'autre. Ce que je m'apprête à vous dire n'est connu que de ceux qui étaient avec moi. Bien des légendes ont couru concernant ce qui est arrivé. Mais pour moi c'est l'histoire d'un très grand amour. Que Yeshua ait eu une vision du monde, cela ne me concerne pas. Mon histoire est une histoire d'amour. 15

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Beaucoup de gens ont suivi Yeshua. Et les occasions que nous avons eues d'être seuls ensemble n'ont pas été nombreuses. Les Évangiles n'évoquent pas ces faits, car seuls ceux qui étaient avec nous le savaient. Avant que Yeshua se rende au jardin de Gethsémani, nous avons conçu un enfant, dont le nom devait être Sar'h.

Lhistoire que je m'apprête à vous raconter va paraître fantastique. Je me souviens des roseaux de Saintes-Maries-de-la-Mer, bien qu'évidemment l'endroit ne portait pas ce nom à l'époque. C'est là que notre bateau a approché du rivage. Sar'h était encore très jeune. Elle n'avait pas un an. J'étais déchirée entre le chagrin et l'ébahissement le plus total. J'étais présente quand Yeshua a été crucifié. Avec sa mère, nous l'avons accompagné jusqu'à sa tombe et nous l'avons enveloppé. Je me souviendrai toujours de l'odeur de la myrrhe. C'est l'un des onguents que nous avons utilisés. Yeshua m'est apparu dans son corps de lumière. Je ne pouvais en croire mes yeux; voilà pourquoi j'ai touché ses blessures. Les disciples étaient jaloux du fait qu'il soit venu à moi en premier. C'était très bizarre. d'un côté, mon bien-aimé était transporté dans une autre dimension, un autre monde, de l'autre côté, moi et notre fille traversions la Méditerranée seules, sans lui. Nous n'étions plus en sécurité et nous avions dû quitter l'Égypte où nous nous étions réfugiées. Lorsque nous avons fait la traversée et sommes arrivées sur les rives de ce qui allait devenir la France, tout était encore sauvage. Ce sont des prêtresses du culte d'Isis qui

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nous accueillirent, et nous nous sommes mises en chemin en direction du nord pour nous placer sous la protection des druides, car Isis les avait avertis; ils avaient entendu son appel qui leur demandait de protéger sa fille, Sar'h. C'est ainsi que nous avons cheminé jusqu'à une autre vaste étendue d'eau, que nous avons traversée pour nous retrouver dans ce qui est aujourd'hui l'Angleterre. Et là, on nous a mises au secret dans le saint des saints des druides, au Tor et à Glastonbury. Nous étions moins en danger ici qu'en Israël ou en Égypte, mais l'influence de Rome s'étendait jusqu'en Angleterre et nous avons dû nous cacher. Nous avons vécu là pendant des années, et c'est à cet endroit que Sar'h a épousé un homme dont les descendants sont les chevaliers du Temple. Pour ma part, je suis allée vers le nord au Pays de Galles, là où j'ai vécu jusqu'à la fin de mes jours. Je dois dire que pendant ces années où j'ai vécu seule au bord de la mer, Yeshua m'a souvent rendu visite. Bien entendu, pas comme avant, car son corps était constitué davantage d'énergie et de lumière que de chair, mais c'était tout de même extraordinaire de me trouver de nouveau avec lui. A ma mort, il était là et m'a emportée vers ce que certains appellent le paradis qui, en vérité, est simplement un espace dans l'âme.

Je commence mon récit par la rencontre à la margelle du puits, car, par bien des côtés, c'est ici que ma vie a commencé vraiment. Toutes les années auparavant n'ont été qu'une préparation à cette rencontre.

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Ce matin-là, je sentais que quelque chose se préparait. Il y avait en moi un sentiment d'excitation - une sorte de tremblement des bras et des jambes - même avant notre rencontre. J'étais déjà au puits avant qu'il arrive. j'avais déjà descendu mon seau dans le puits, et il est venu me prêter main-forte. Certains des disciples, voyant le bracelet en serpent d'or, ont pris pour acquis que j'étais une prostituée et furent consternés que leur maître vienne en aide à une personne comme moi. Mais cela ne me toucha point. j'étais dans un autre monde, transportée par les yeux de Yeshua. Nos regards se rencontrèrent, et ce fut comme si je contemplais l'éternité entière. À ce moment-là, je sus que c'était pour lui qu'on m'avait préparée - et lui aussi le savait. je l'accompagnais, me tenant aux derniers rangs de ceux qui le suivaient, et le soir venu nous nous éloignions ensemble; pas tous les soirs cependant, car il était très recherché. Moi qui avait été formée aux alchimies d'Horus et à la magie sexuelle d'Isis, et qui était considérée comme une adepte avancée par mes maîtres, la première fois que je fus dans les bras de Yeshua, je tremblais comme une feuille et je dus lutter pour retrouver dans mon désir le chemin central qui mène au trône le plus élevé, chemin qui avait fait l'objet de ma formation. En mariant les techniques que j'avais apprises et les méthodes qu'il avait assimilées en Égypte, Yeshua et moi avons réussi à charger son corps ka, son corps énergétique, d'une lumière et d'une force plus importantes, de façon à ce qu'il lui soit plus facile de travailler avec ceux qui venaient le voir. Et voilà exactement ce qui est arrivé. Et ce n'est pas sans ironie que les Évangiles rapportent que j'étais au puits lorsque Yeshua est arrivé. Mais, ces nom-

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breuses nuits où Yeshua et moi étions seuls, c'est lui qui vint à mon puits, pour s'abreuver par moi aux puissances d'Isis, se recharger et se renforcer.

Je m'arrête un instant pour contempler tout ce qui est arrivé; on dirait un rêve, un rêve d'une clarté extraordinaire encore aujourd'hui. À raconter cette histoire, mon cœur tremble comme si c'était hier. Ma première nuit avec Yeshua se dessine dans mon esprit aussi clairement que les cieux audessus de Jérusalem. Après avoir réussi à vaincre mes désirs de femme et m'être élevée dans l'alchimie spirituelle à laquelle j'étais formée, j'ai pu voir la forme spirituelle de Yeshua - déjà lumineuse, déjà resplendissante de lumière. Une colombe se tenait au-dessus de sa tête, et des rayons dorés en émanaient. Sa forme spirituelle recelait les sceaux de Salomon, Hator, Isis, Anubis et Osiris, confirmant qu'il avait subi ces initiations. Il présentait aussi d'autres symboles que je ne comprenais pas, car ils provenaient de cultures qui m'étaient inconnues ou sur lesquelles je n'avais pas reçu d'enseignements; mais à partir des sceaux égyptiens que je reconnaissais, je conclus qu'il était sur le sentier du dieu suprême Horus. Il n'était toutefois pas encore passé par son initiation à la mort, et je savais que c'était justement la raison pour laquelle j'avais été attirée vers lui cette fois-ci - afin de consolider son âme grâce aux pouvoirs d'Isis et de la Mère cosmique, de sorte qu'il puisse traverser le portail des ténèbres et atteindre Horus. Cette nuit-là, après avoir fait l'amour et ainsi manié nos corps spirituels et les avoir fusionné l'un à l'autre, et l'alchimie

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ayant déclenché ses effets en nous, Yeshua se laissa gagner par le sommeil. Tandis que je le tenais dans mes bras, je sentis un changement s'amorcer en moi, un désir de le protéger, l'espoir d'être toujours avec lui, et j'eus en même temps conscience que nous serions séparés par des forces plus puissantes que ma volonté.

L.Église prétend que j'étais une prostituée; moi je vous dis que c'est l'Église qui est la prostituée, car elle voudrait vous faire croire que la femme est un être impur et que la passion sexuelle entre l'homme et la femme est mauvaise. Pourtant, c'est dans le magnétisme de la passion qu'est engendrée la matrice de l'ascension. Le secret des secrets était connu de tous les initiés d'Isis, mais je n'avais pas imaginé que ce pourrait être moi qui serais appelée à le réaliser pleinement avec un être tel que Yeshua. Pour moi, c'est un cheminement de l'esprit et du cœur. Pour ceux qui aimeraient savoir quel a été notre parcours physique cependant ... Après la crucifixion de Yeshua, Marie, la mère de Yeshua, Joseph d'Arimathie, Aaron, son fils, alors âgé de douze ans, deux autres jeunes femmes et moi-même avons pris la route de l'Égypte du nord. Ironiquement, nous avons d'abord été entraînés vers l'est, puis nous avons dû faire halte en chemin pour le ravitaillement, car notre bateau était minuscule. Ensuite, notre périple passa d'abord par Malte et la petite île d'Oudish, puis par la Sardaigne et la pointe de ce qu'on appelle aujourd'hui Cinque Terra. Finalement, nous avons abouti à SaintesMaries-de-la-Mer, cheminé vers le nord de la France en passant par Rennes-le-Château, puis traversé la Manche pour se

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rendre en Angleterre comme on l'appelle aujourd'hui. Pour finir, nous nous sommes installés à Glastonbury pendant plusieurs années, jusqu'à ce que Sar'h ait douze ans. Lorsqu'elle a eu douze ans, nous sommes retournées parmi les roseaux au bord de la Méditerranée, là où nous avions accosté en provenance d'Égypte. C'était le point le plus proche de l'Égypte qui soit aussi sans danger pour nous. Là, j'ai initié ma fille au culte d'Isis, et l'ai fait prendre un bain dans les eaux de la Méditerranée, comme l'indiquent les enseignements que j'avais reçus. Nous sommes ensuite retournées à Glastonbury, jusqu'à ce que ma fille - et fille de Yeshua - ait l'âge de se marier, à 16 ans. Elle a épousé le fils d'une famille bien connue, dont les descendants devaient donner naissance aux Templiers, bien qu'à cette époque-là les Chevaliers du Temple n'existaient pas. Le sang dont Sar'h est issue a donc couru dans les veines des Templiers eux-mêmes. Une fois Sar'h mariée et installée dans sa nouvelle vie, je suis partie vers le nord pour le Pays de Galles, où j'ai vécu le reste de mes jours dans une petite maison en pierre près de la mer. Derrière ma maison coulait un ruisseau qui jaillissait du flanc de la colline. Bien souvent, je me suis assise auprès de ce ruisseau qui se divisait en deux. Sur une certaine distance, les deux bras affluaient parallèlement, puis l'un obliquait vers la gauche et l'autre vers la droite. Et je réfléchissais, assise entre les deux ruisseaux, au courant qui entraînait ma vie et à celui qui avait emporté la vie de Yeshua, et au fait que, pendant un moment, les deux courants avaient filé ensemble, puis s'étaient séparés.

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Je me rappellerai toujours la première fois que Yeshua est venu à moi après sa résurrection. C'était un soir de nouvelle lune, le ciel était limpide. Une légère brume flottait sur les bruyères et tout était baigné de la lumière argentée de la lune et des étoiles. Je vis une forme s'approcher sur le chemin venteux qui menait à ma maison. Par une ironie du sort, je venais de sortir pour puiser de l'eau au puits, et c'est là qu'il se tenait. Il avait la même apparence, mais il rayonnait - impossible de ne pas le reconnaître. Mes yeux se sont remplis de larmes, mon cœur tremblait. Je courus vers lui, mais je m'arrêtai net, me souvenant de ses paroles, prononcées juste après la résurrection. «Ne me touche pas encore, avait-il dit alors, car je ne suis pas encore monté jusqu'au Père. » ô Combien l'initiée d'Isis en moi, pendant toutes ces années, a désiré rétablir les faits ! Qu'a-t-il voulu dire par ces paroles? Car les chrétiens n'ont reçu en héritage qu'une partie de la vérité. La part la plus importante est demeurée cachée au milieu des mystères de la Grande Mère; et comme l'Église a cherché à priver de ses droits tout ce qui est féminin, la vérité est restée scellée et inaccessible. Et cette vérité concerne le corps ka même - ce que les initiés nomment : le double éthérique ou le jumeau spirituel, car chargé d'une quantité suffisante de vitalité et d'énergie, il ressemble au corps physique. Contrairement à celui-ci toutefois, le ka n'est pas constitué de matière, mais d'énergie d'énergie et de lumière. Et lorsque Yeshua est venu à moi après sa résurrection, il est venu dans son ka. Cependant, son ka n'avait pas encore

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été stabilisé, car Yeshua ne s'était pas élevé jusqu'au Père c'est-à-dire jusqu'à l'Esprit suprême de sa propre âme. Avant d'y parvenir, il devait passer par le portail de la mort et parcourir son chemin dans l'inframonde de son propre être. Il faisait cela pour deux raisons, d'après moi. Premièrement, en tant qu'âme maîtresse, c'était une façon d'apporter un important afflux de pouvoir à son ka. En second lieu, il lui fallait ouvrir le passage par la mort, afin que d'autres puissent le suivre et traverser les ténèbres plus facilement en suivant son sillage de lumière. Ainsi, cette première nuit de nos retrouvailles, mon cœur s'est rempli de la joie d'être de nouveau avec lui et je le ressens aujourd'hui aussi clairement et fortement qu'alors. Il est venu un peu avant minuit pour repartir au point du jour. Pendant ces heures où nous étions étendus tous les deux, nos corps ka s'entremêlèrent une fois de plus, nul besoin de parler. Nous communiquions par télépathie. Et sans l'acte sexuel physique, le pouvoir serpentin en lui s'unissait au pouvoir serpentin en moi, et ils montaient en suivant le trajet sacré le long de notre épine dorsale jusqu'aux sièges au sommet du crâne (le coronal); cela me plongeait dans une extase de béatitude pure. C'est ainsi que nous nous sommes rencontrés des années durant. Il venait me voir sous cette forme plusieurs fois par année. Parfois, nous bavardions. La plupart du temps nous étions tout simplement en union. je lui ai demandé où il allait quand il n'était pas avec moi. Il a répondu qu'il avait visité de nombreux lieux sacrés sur la terre, et qu'il avait rencontré bien des gens différents. À son dire, il traçait un chemin de lumière. Lors de l'une de ses visites, je lui ai demandé d'expliquer. Il traça un cercle sur la terre battue de ma maison, et je reconnus les deux triangles du sceau de Salomon, dont

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l'intersection forme l'étoile de David. Il me dit que plusieurs régions du monde existaient dont nous n'avions pas connaissance dans notre région. Bon nombre présentaient des points qui correspondaient aux points du sceau de Salomon. En se rendant en ces lieux, il s'assurait que son œuvre s'enracinerait mieux dans le sol de ce monde.

Parmi les toutes les fois où Yeshua m'a rendu visite, celle dont le souvenir est le plus vif est la fois où il est venu alors que Sar'h était chez moi. Elle venait de tomber enceinte et voulait recevoir ma bénédiction. j'étais toute à ma joie de la retrouver et de recevoir ses compagnons de voyage. Elle m'avait fait prévenir par les druides, mais la nouvelle de sa visite ne m'était parvenue que la veille de son arrivée. Elle demeura avec moi trois jours, et Yeshua apparut le second jour. Pouvez-vous vous rendre compte à quel point la situation était particulière? Sar'h n'avait jamais rencontré son père, et Yeshua n'avait jamais connu sa fille. Et voilà qu'ils étaient l'un face à l'autre. Le corps de son père était retourné à l'état d'éléments en un éclair de lumière au moment de la résurrection. Donc, maintenant il avait la forme de son ka, qui émettait une lumière unique. Tous deux étaient très émus. Sar'h jusqu'aux larmes, Yeshua jusqu'au pathos. Ils ont passé une heure à marcher ensemble dehors. j'ignore de quoi ils ont discuté, mais, du début à la fin de leur conversation, le ciel était zébré d'étoiles filantes. Avant de partir ce matin-là, juste avant l'aurore, Yeshua mit ses mains sur l'estomac de Sar'h et bénit l'enfant. Sar'h repartit le lendemain, rayonnant d'une paix incomparable.

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Tout est maintenant dit sur ce que je voulais établir à propos de ma vie de mère. Subséquemment, je vais parler en tant qu'initiée aux secrets d'Isis, dans les alchimies d'Horus.

Je me tourne maintenant vers ma chère sœur, ma sœur en esprit, la mère de Yeshua, connue aussi sous le nom de Marie. Marie était une initiée de haut rang dans le culte d'Isis. Elle avait reçu sa formation en Égypte. C'est pourquoi Joseph et elle, fuyant la colère du roi en Israël, prirent la fuite vers l'Égypte. Marie était en sûreté parmi les prêtresses et les prêtres d'Isis. Sa formation avait été différente de la mienne, mais nous servions la même cause. Pour préciser comment je comprends Marie, je dois révéler l'un des secrets les mieux dissimulés du culte d'Isis. Selon notre croyance, et la mienne, dans certaines conditions la déesse elle-même s'incarne, soit en naissant, soit par initiation spirituelle. Marie, la mère de Yeshua, fut reconnue très jeune pour sa pureté d'esprit par les prêtresses des temples d'Isis. Elle reçut la formation, devint une initiée et atteint les niveaux les plus élevés. Mais plutôt que de devenir une prêtresse, elle suivit l'entraînement pour devenir ce qu'on appelle une incarnation. Pour devenir une incarnation, il faut être une âme très avancée; il faut un entraînement spirituel et une discipline considérables. À l'initiation finale, Marie devint dépositaire d'un courant énergétique provenant d1sis elle-même. De ce point de vue, elle était donc une incarnation de la Mère cosmique. Tout se passe comme s'il y avait deux Marie : Marie l'humaine, pure d'esprit et de cœur, cachant par-devers elle

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un portail direct menant à la Mère Suprême, créatrice de toute matière, du temps et de l'espace. Les conditions étaient réunies pour la conception d'un être aux qualités remarquables, qui allait devenir son fils Yeshua. Lors de ce que l'Église appelle l'immaculée Conception, Marie fut le témoin et le siège d'un processus d'insémination céleste et galactique, grâce auquel le principe du Père, ou Esprit, tel que nous le concevons dans le culte d'Isis, transféra son essence en Isis, la Mère recevant l'essence du Père, la matière recevant l'impulsion de l'Esprit. Et c'est cette énergie spirituelle raffinée et puissante qui prit racine dans la matrice de Marie et donna naissance à Yeshua.

Marie était parmi les disciples lorsqu'ils vinrent vers moi auprès du puits. Elle me reconnut aussitôt comme initiée, du fait que je portais à mon bras le bracelet d'or en forme de serpent et aussi en raison du sceau d'Isis qui étincelait dans mon corps ka, car Marie était tout à fait clairvoyante et télépathe. La personne dont j'ai d'abord croisé le regard fut Yeshua, et comme je l'ai rapporté, sa présence immense me transporta dans d'autres mondes. Par la suite, mon regard a rencontré celui de Marie, sa mère. Dans ses yeux, j'ai lu qu'elle reconnaissait mon statut de consœur initiée dans le culte d'Isis, et bien que sa formation n'ait pas été dans le domaine de la magie sexuelle comme moi, elle comprit que j'avais été préparée pour Yeshua. Entre eux deux, je me sentis soulevée sur les ailes transcendantes de l'amour. Mon esprit a pris son envol.

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Il est ironique que j'aie ensuite rencontré les yeux de ceux qui furent ceux des disciples, et qui me jugèrent et décidèrent que j'étais une prostituée; cette opinion s'est perpétuée au fil de générations de croyants. Mais je le déclare, aux yeux de Yeshua et de sa mère, je n'étais pas une prostituée, mais le vase apportant les pouvoirs curatifs et nourrissants d'Isis elle-même. Dans la vie d'un homme, qu'il soit humain ou divin, vient un temps où sa mère ne peut plus lui donner l'essentiel. Son amour pour lui est toujours là, mais ce qu'il lui faut, c'est une nourriture d'une autre nature, soit celle d'une autre femme. j'ai été cette femme. Marie m'a reconnue et a admis mon statut, et m'a confié son fils en cet instant auprès du puits. Marie et moi avons passé beaucoup de temps ensemble, à discuter des besoins de Yeshua et de sa place dans ma vie. Il était entendu que j'étais la servante d'un pouvoir qui me dépassait. j'avais été formée pour ce rôle, mais je dois vous avouer que cette reconnaissance m'émeut encore aujourd'hui. Lorsque je pense au fait qu'il m'a reconnue, je frémis. Au fil de ces journées et ces nuits passées ensemble, Marie et moi nous sommes consacrées à la tâche de subvenir aux besoins de Yeshua et de ses disciples. À cette période, Marie et moi sommes devenues très proches, car je l'aimais, et je l'aime toujours pour sa grande beauté, pour sa pureté de cœur et d'esprit et pour la douceur avec laquelle elle s'est occupée du monde. je puis affirmer, car c'est limpide dans mon esprit, que Marie, après avoir servi comme initiée d'Isis incarnée, était un maître accompli. Son service, sa maîtrise et sa perfection - sa perfection spirituelle - sont stupéfiantes.

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Marie habite dans les royaumes célestes. Sa compassion et son amour se répandent sur l'ensemble de l'humanité. Chacun peut s'adresser à elle, quelles que soient ses croyances. Si quelqu'un l'invoque, qu'il sache qu'il est entendu. Il faut maintenant que je clarifie ma compréhension des choses. Je veux parler de la magie sexuelle du culte d'Isis et des alchimies d'Horus. j'ai l'intention de révéler des secrets qu'un initié n'aurait jamais dévoilés, même sous menace de mort. Mais les temps ont changé. Il ne reste plus beaucoup de temps, comme vous le savez, et j'ai reçu la permission de la déesse - en fait c'est la déesse elle-même qui m'a demandé de vous révéler certains des secrets les mieux gardés de tous les temps. Ils vous sont divulgués dans l'espoir de vous voir vous élever.

Les alchimies d'Horus sont un corps de connaissances et de méthodes visant à modifier le ka. Selon ces enseignements, si notre ka incorpore ou acquiert plus d'énergie ou de lumière, il se produit une intensification de notre champ magnétique, qui permet au désir de l'initié de se manifester plus rapidement. Toutefois, lorsque nous nous abandonnons à notre âme céleste, ou ba, la poursuite de désirs personnels, sans être abandonnée, n'est plus le centre de notre existence entière. Notre regard se tourne vers les hauteurs, pour ainsi dire, vers les capacités supérieures de notre être, telles qu'elles sont justement perçues par le ba, ou âme céleste. Cette âme céleste, ou ba, existe à un niveau vibratoire beaucoup plus élevé que le corps physique (le khat) ou le ka

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(le jumeau spirituel ou éthérique du corps physique). Au sein du ka, il existe des conduits que l'on peut stimuler et ouvrir. l'.activation de ces passages secrets du ka lui confère un pouvoir très accru. Les alchimies d'Horus ont pour objet de les consolider, et d'activer les pouvoirs latents et les talents de l'initié par ce qui est désigné par le nom de djed, les sept sceaux ascendants que les yogis et les yoginîs de l'Inde appellent les chakras.

Dans l'école où j'ai reçu ma formation, nous avons appris à activer le pouvoir serpentin, la kundalini, en faisant se mouvoir certains canaux de l'épine dorsale et en ouvrant certains circuits dans le cerveau. Ce procédé engendre ce qu'on appelle l'urœus. Iurœus est généralement un feu de couleur bleue qui se diffuse dans l'épine dorsale horizontalement et verticalement; il ondule suivant les altérations énergétiques dans ces conduits. l'.activation de l'urœus accroît l'intelligence potentielle du cerveau, la créativité et surtout la réceptivité, car la tâche de l'initié est de changer la qualité de son être même, de façon à ce que l'entrée en résonance avec le ba, l'âme céleste, soit libre et non obstruée.

Lorsque j'ai rencontré Yeshua pour la première fois, au puits, sa simple présence a activé mes alchimies internes. La kundalini est montée le long de l'épine dorsale, comme si je m'étais livrée aux disciplines apprises. La première nuit où nous nous sommes retrouvés seuls, dans les bras l'un de l'autre, étendus côte à côte, nous avons pratiqué la magie sexuelle d'Isis. Cette forme spécifique de

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magie charge le corps ka d'une extraordinaire force magnétique en utilisant le pouvoir de l'orgasme physique, car lors d'un orgasme, il se produit une décharge considérable d'énergie magnétique dans les cellules. Au moment où cette énergie se diffuse, elle dégage un potentiel magnétique que l'on peut mettre à profit. Je désire exposer ce processus spécifique en détail, mais pour ce faire, il faut d'abord expliquer un peu davantage certaines notions de base ayant trait à la sexualité et la réalisation spirituelle, car ce secret a été dérobé par l'Église.

Lorsque je me suis unie à Yeshua en tant qu'initiée d'Isis, il y avait des canaux particuliers que je devais ouvrir en moi. Je fus pourtant stupéfaite de découvrir que ces conduits s'ouvraient spontanément en sa présence. Au début de mon récit, j'ai mentionné combien la femme en moi tressaillait et devait lutter contre ses passions et ses désirs, car le sentier de l'initié consiste à utiliser l'énergie de la passion d'une manière très précise et non pas de se laisser simplement emporter par elle. 1'.alchimie exige que l'énergie, en vue d'être transformée, soit d'abord maîtrisée. Très rapidement, Yeshua et moi avons atteint l'état connu sous le nom des « quatre serpents ». Cet état est réalisé lorsque les deux partenaires ont maîtrisé les alchimies internes d'Horus jusqu'à pouvoir activer les serpents solaire et lunaire dans leur épine dorsale. Par clairvoyance, on aperçoit un canal central situé le long de l'épine dorsale. Du côté gauche, il y a le circuit lunaire, et du côté droit, le circuit solaire, que les yogis et yoginîs appellent: ida et pingala.

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Dans les alchimies d'Horus, il s'agit d'activer ces deux circuits au moyen de champs magnétiques serpentins. Le serpent lunaire, du côté gauche, est d'un noir profond, la couleur du vide; et de fait, c'est le vide incarné lui-même, porteur de toutes les potentialités et créateur de toutes choses. Le serpent solaire est doré. La tâche d'un initié est de faire en sorte que ces deux serpents s'élèvent. Tandis qu'ils montent, ils transpercent les chakras et s'entrecroisent. Dans l'alchimie d'Horus, les deux serpents s'entrecroisent au cinquième sceau, celui de la gorge, ainsi qu'à tous les autres chakras au-dessous. Ils se font face approximativement là où se trouve la glande pinéale, c'est-à-dire au centre de la tête. Il faut visualiser un calice contenant la glande pinéale tout au fond. Les deux serpents sont vivants, à savoir, ils ne sont pas immobiles, ils vibrent, scintillent et sont parcourus par des ondes énergétiques. Et quand leurs corps se contorsionnent dans le ka, le potentiel magnétique s'intensifie. Il existe des pratiques spécifiques que j'aborderai plus loin. Pour le moment, je souhaite élucider la pratique des quatre serpents.

Lorsque Yeshua et moi avons fait l'amour, comme vous dites, nos serpents se sont mis à monter le long de nos épines dorsales, nos djeds. Nous l'avons fait simultanément, et au moment de notre orgasme mutuel, la charge libérée par les premiers sceaux dans la zone pelvienne de nos corps a été propulsée vers le haut, vers le trône au sommet de la tête (le coronal), stimulant les centres les plus élevés du cerveau.

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À ce moment d'extase sexuelle, nous avons fixé notre

attention consciente sur nos corps ka, car l'extase consolide le ka. Les états extatiques sont une nourriture, une source de force pour le corps ka, et comme je l'ai déjà expliqué, chaque apport de puissance au ka le rend plus magnétique, attirant ainsi ce que l'initié désire. La magie sexuelle d'Isis repose sur la capacité innée chez l'être de sexe féminin de mettre à profit les énergies magnétiques, pour ouvrir des niveaux de conscience profonds en s'abandonnant aux énergies sexuelles et aux voies qui s'ouvrent ainsi. Lorsqu'une femme se sent profondément aimée et appréciée, comme je l'étais par Yeshua, quelque chose se libère au plus profond d'elle-même, qui fait qu'au moment de l'orgasme, elle sera secouée de spasmes incontrôlables. Si elle se sent en sécurité et qu'elle laisse libre cours à ces tressaillements, si elle les laisse prendre possession d'elle, alors s'ouvre un vortex magnétique d'une puissance considérable, vortex qui se centre dans sa matrice. Deux initiés qui se livrent à la magie sexuelle d'Isis peuvent accroître leur puissance et étendre leur conscience grâce au pouvoir de ce champ magnétique. Dans les pratiques les plus avancées de la magie sexuelle d'Isis, l'initié fait monter ses deux serpents dans le ka de la femme, et la femme fait monter ses deux serpents dans le ka de l'homme. La puissance cataclysmique de cette pratique est comparable à l'énergie libérée par une arme nucléaire. Le tsunami magnétique qui jaillit massivement insufflera au ka une puissance au-delà de ce tout qui est concevable - ou l'anéantira, s'il est mal guidé. C'est à cette pratique avancée du ka que Yeshua s'est livré la nuit précédant Gethsémani. [extraordinaire intensification

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du potentiel magnétique dans son ka lui a donné la force nécessaire pour faire face aux souffrances et à la tâche qui l'attendaient lors de son ultime initiation par le portail de la mort; tant et si bien que son corps physique s'est dissolu en éléments constitutifs par un embrasement de lumière et de chaleur, ce que l'Église nomme résurrection. À vrai dire, ce n'était que le reflet visible d'un effet beaucoup plus profond en lui. Le magnétisme de son ka est à l'origine de ce résultat, car c'est par son ka potentialisé qu'il a pu franchir l'inframonde et la mort elle-même. Lorsque Yeshua et moi nous sommes engagés dans les pratiques sexuelles d'Isis, nous savions que c'était la raison d'être de notre relation. Pour lui, chaque union avec moi était un moyen de consolider son ka. Voilà pourquoi j'ai expliqué plus haut qu'il vint à mon puits, car le puits que l'initiée offre à l'homme est une inépuisable source de potentiel magnétique. Ce puits ne s'ouvrira cependant que lorsque la femme se sent en sécurité et aimée. C'est la condition préalable pour que les pratiques donnent des résultats. Dépourvues de la substance nourricière de l'amour, ces pratiques ne sont que des techniques qui ne donnent pas le résultat requis ou attendu. Quant à moi, j'étais à la fois femme et initiée. j'avais été entraînée pendant des années et je savais quoi faire à propos des canaux, pourtant j'ai eu la surprise de me retrouver transportée comme une simple femme. je me suis surprise à attendre avec anticipation un regard ou un geste de Yeshua, et je constate que le temps passé ensemble fut le temps le plus précieux qu'il m'ait été donné de vivre. Quelque chose en lui, son toucher, ses yeux, le sentiment qu'il m'inspirait, faisait que quelque chose en moi

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s'ouvrait; je me retrouvais parfois presque en train de pleurer et de me moquer de moi-même. Moi qui avais été formée aux pratiques les plus secrètes de la magie sexuelle d'Isis et qui avais été jugée par mes prêtresses comme très avancée, moi l'initiée, j'étais simple débutante en présence de la femme. Car, sachez-le, dans le cœur et l'esprit et la sagesse corporelle de la femme se trouvent quelques-uns des secrets les plus vitaux et certains des pouvoirs les plus fabuleux. Et ils n'attendent que d'être révélés. Et il suffit du simple toucher d'un autre être humain pour les dévoiler. Voilà pourquoi lorsque je parle de Yeshua mon amour et les sentiments que j'ai pour lui, et qui ont résisté au temps, me submergent.

La magie sexuelle d'Isis s'appuie sur le fait que le principe

féminin détient en sa nature même, en sa nature sexuelle, une clé alchimique. Cette clef se révèle dans l'acte que vous appelez l'acte d'amour, d'amour sexuel. Lorsqu'elle est suffisamment activée, les alchimies d'Horus se manifestent spontanément. Dans la formation que j'ai reçue, il était entendu qu'il y avait deux voies alchimiques possibles menant au même but. Les alchimies d'Horus sont la fondation des deux alchimies, des deux pratiques alchimiques, puisqu'elles font appel aux mêmes conduits fondamentaux. Pour ceux qui préfèrent ne pas s'engager dans une relation, les alchimies d'Horus offrent un moyen de consolider et d'activer le ka jusqu'au niveau des plus hautes initiations.

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À ceux qui ont une relation amoureuse, la magie sexuelle

d'Isis fournit des ailes grâce auxquelles ils pratiquent l'ascension du djed et pénètrent jusqu'au trône de la plus haute conscience. À mon sens, c'est une grande tragédie que l'Église - plus précisément, les pères de l'Église - ait stigmatisé le caractère sacré et secret de notre identité comme étant le mal; et que, depuis quelque deux mille ans maintenant, le chemin vers la réalisation divine le plus dynamique et l'un des plus rapides ait été faussé. Quelle ironie que l'Église en ait fait un péché - et qu'elle ait par conséquent terrifié ceux qui auraient pu tomber dessus par hasard.

P.bta:-M?jû La multitude perçoit comme extraordinaires les miracles

de Yeshua, mais, du point de vue d'un initié, il s'agit simplement de l'expression naturelle du potentiel de la conscience. Ce sont des signaux. Les miracles ont leurs raisons d'être, et je désire en discuter du point de vue des connaissances initiatiques dont Yeshua et moi sommes détenteurs. À l'époque où j'ai rencontré Yeshua, ces signes étaient déjà apparents. Son niveau de création était déjà élevé. Ma tâche consistait à l'aider à consolider son ka en vue de l'initiation ultime par le portail de la mort jusqu'au dieu suprême Horus. Cette mission s'accomplissait grâce à la magie sexuelle d'Isis et aux alchimies d'Horus. De tous les miracles que j'ai vu accomplir par Yeshua, celui de la multiplication des pains et des poissons me demeure le plus cher. La journée avait été longue et torride. Les disciples, Marie et moi suivions le Maître comme d'habitude. Un attroupement

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se forma pour l'écouter, pour s'abreuver à ses paroles. Nous étions tous envoûtés par sa vision et sa façon de s'exprimer. C'était comme si, pendant quelques heures, nous avions été transportés au paradis même, et je notai que le ka de Yeshua s'était déployé jusqu'à inclure tout le monde - un autre signe. À la fin de son enseignement, il était tard dans l'aprèsmidi. Alors animé par la compassion pour tous ces gens venus l'écouter parfois de loin, il demanda qu'on rassemble de la nourriture pour qu'elle soit partagée. Donc, les disciples, Marie et moi, ainsi que quelques autres venus parmi la foule, avons commencé à rassembler diverses denrées. Mais une fois que tout ce qui était disponible fut recueilli, il n'y avait que quelques poissons et quelques petits pains. Ce n'était pas assez. C'est alors que je fus témoin d'un événement vraiment prodigieux. Yeshua entra en lui-même et ferma les yeux. Je pressentais l'intention de sa prière, bien que je n'entendais pas ses paroles. Je perçus par clairvoyance un jaillissement de lumière qui, partant du bas de son épine dorsale et parcourant tout le long de son djed jusqu'au coronal montait de la couronne de sa tête vers son ba, son âme céleste. Une énergie descendit alors, comme en réponse à sa requête; puis il plaça ses mains sur les deux petits paniers et commença à distribuer les pains et les poissons, les brisant en morceaux et servant lui-même à chaque personne sa portion. C'était quelque chose de tout à fait remarquable; plus de mille personnes furent ainsi rassasiées. Mais il restait encore des poissons et des pains. Une fois la foule repue, Yeshua

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donna des portions à ses disciples, ainsi qu'à Marie et à moimême, et le pain avait un goût sucré, le poisson, une merveilleuse saveur, comme je n'en ai jamais plus savourés. Des miracles comme celui-ci sont chose naturelle pour un Maître du calibre de Yeshua; et sur le plan initiatique, de tels miracles sont à la portée de quiconque observe les pratiques nécessaires.

f91Jrd:-kuû Yeshua utilisait fréquemment la formule suivante : « Moi et mon Père sommes Un. » Cette formulation a entraîné bon nombre d'interprétations fallacieuses. Sur le plan initiatique, il s'agit simplement d'un autre mot pour « Esprit ». Par ces paroles, Yeshua indiquait qu'il s'unissait avec son Esprit, et c'est ainsi que les miracles étaient accomplis. Ainsi, il alternait entre deux idées, dont ont témoigné les évangélistes chacun à sa manière limitée. D'une part, Yeshua disait parfois : « Moi et mon Père sommes Un. »; d'autre part, il déclarait : « Sans mon Père, je ne peux rien. » Cette ambivalence se produit dans le processus initiatique lorsque l'initié oscille entre sa foi inébranlable dans la force de sa connexion avec l'Esprit-source, et l'autre état d'esprit, où il réalise qu'il n'est rien et ne peut rien faire sans l'Esprit. Dans le premier état, il éprouve l'omnipotence, tandis que dans l'autre, il est en proie à l'impotence. Et l'initié doit surmonter ces deux états. Le fait que Yeshua ait utilisé ces formules plusieurs fois m'indique qu'en tant qu'initié il était sujet à ce paradoxe. Et ce paradoxe l'a tenaillé dans sa conscience jusqu'à Gethsémani, car c'est avant son entrée au jardin de Gethsémani, tel que narrée par ses disciples, qu'il est venu à

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moi et que nous avons pratiqué les quatre serpents une dernière fois. Une intensité particulière marquait ces moments ultimes passés ensemble, car nous étions conscients qu'il nous restait peu de temps. La force impétueuse libérée pendant notre pratique insuffla au ka de Yeshua une puissance et une assurance éblouissantes, qui l'accompagnèrent jusqu'aux heures de la fin, lui accordant les forces nécessaires au voyage dans la mort. Au cours des heures précédant son passage néanmoins, il fut tourmenté par une sorte de remise en cause personnelle, je cherche les mots exacts. Ceux qui suivaient Yeshua et qui se disent des chrétiens aiment à croire qu'il savait parfaitement où il allait, qu'il avait une idée claire de son but et de sa mission, et qu'il n'a jamais hésité. Mais, moi qui ai passé des nuits avec lui, je suis d'un autre avis. Ce n'est pas parce qu'un être a atteint un certain niveau de maîtrise qu'il n'est pas touché par l'incertitude. Yeshua sentait la pression exercée sur lui par son Âme céleste, mais c'est une chose étrange que d'être un initié. Car on demeure humain avec tout ce que ça comporte, tout en étant de plus en plus uni à son Âme céleste, assimilé à elle. C'est le ba, l'Âme céleste, qui est la voix de Dieu lorsqu'il s'exprime. Linitié de haut rang agit comme par réflexe à la parole de Dieu, mais ce n'est pas parce que l'Âme céleste perçoit tout clairement que l'être humain en est aussi capable. Yeshua voyait en tous et en chacun le potentiel de la réalisation de Dieu, et il l'a évoqué à plusieurs reprises. Dans les Évangiles, il dit, par exemple : « Vous ferez de plus grandes choses que moi. » Car pour lui les miracles étaient une expression naturelle de la conscience, et lorsque la conscience humaine s'élèverait, les miracles deviendraient courants.

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Par ailleurs, il était conscient des limites de ceux qui l'entouraient. Il était très au fait de leur attachement à la haine, l'ignorance, la bigoterie, et cela le troublait profondément. Nous avons passé plusieurs soirées à en discuter. Et jusqu'à quelques jours avant Gethsémani, il n'était pas certain d'être en mesure d'atteindre ce qui était requis pour réussir l'initiation finale. j'ignore ce qui provoqua le changement en lui, mais peu avant Gethsémani et notre dernière pratique initiatique des quatre serpents, une profonde quiétude s'installa en lui et il montra une certitude que je ne lui connaissais pas encore.

~W:-m?u/ je me fixe sur cette image deux mille ans après la crucifixion, et j'en tremble encore. C'était vraiment étrange d'être à la fois initiée et femme. En tant qu'initiée, je me tenais auprès de Yeshua pendant la crucifixion, maintenant mon ka dans une prière fervente autrement dit, j'avais la ferme intention de me tenir prête pour l'aider à passer dans la mort. C'était cependant une action initiatique qui exigeait un détachement que je n'avais pas. En tant qu'initiée entraînée, la tâche était facile, mais, en tant que femme amoureuse de l'homme Yeshua, mon cœur était déchiré. Et j'étais là, au Golgotha, vacillant entre ma force d'initiée et mon chagrin de femme amoureuse qui voit son bien-aimé souffrir. À ce moment-là, l'initiation n'avait plus de valeur pour moi. Peu m'importait que Yeshua soit en train de laisser une trace de lumière à travers les royaumes de la mort, au bénéfice de tous ceux qui le suivraient. je me mis même à hurler à l'endroit d'Isis: «Comment oses-tu?»

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Mon tourment atteignit son paroxysme, et Marie, tendant le bras vers moi, posa sa main sur la mienne. j'étais seule dans mon chagrin et je n'avais pas remarquée Marie. Nos yeux se rencontrèrent, s'emplirent de larmes, et nous avons sangloté toutes les deux dans les bras l'une de l'autre. Elle pour son fils, moi pour mon bien-aimé. Les Évangiles rapportent qu'il y eut un tremblement de terre après la mort de Yeshua; c'est vrai, je vous le confirme. C'était comme si toute la nature subissait les souffrances d'un accouchement. Et la terre trembla avec colère et rage qu'un Maître de cette stature, qu'un tel être puisse souffrir de la main de ses frères humains. Mais c'est là le paradoxe de la vie sur terre. Une violente tempête souffla sur la ville - des vents comme je n'en avais jamais vu. Le ciel se remplit de nuages noirs et d'éclairs, le tonnerre retentit partout secouant toutes choses. Ce spectacle effrayant sembla durer une éternité, mais je pense qu'il dura une heure à peu près. À la tombe, Marie et moi avons lavé le corps selon la tradition et le rituel juif, nous l'avons enveloppé, puis nous avons quitté les lieux. Tout cela se déroula en silence, le seul son étant celui de nos larmes étouffées. Je songeai qu'il était inexplicable de la part de Yeshua d'avoir ressuscité Lazare des morts, mais de n'avoir rien fait pour lui-même. Je ne comprenais pas ce qu'il faisait. Après la Résurrection néanmoins, lorsque je l'aperçus dans son ka, plus radieux et splendide que jamais, je compris. Sur le plan initiatique, devenir le dieu suprême Horus signifie qu'on a activé les plus hauts potentiels de conscience inhérents à la forme humaine. Traditionnellement, cela s'accomplissait toutefois pour soi seul.

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Yeshua, lui, l'a réalisé pour l'humanité entière. Voilà l'héritage qu'il nous a laissé. Pourtant, je vous le dis, cela n'a rien à voir avec la religion! Il s'agit purement de physique et d'alchimie. l'.enseignement tout simple de Yeshua était que nous sommes tous dieux - que nous avons tous en nous le pouvoir d'aimer et de guérir- et il l'a démontré du mieux qu'il le put. Aux premiers temps de l'Église, c'est-à-dire au sein de la communauté qui se forma pour mettre en pratique les enseignements de Yeshua, émergea un rituel particulièrement sublime. Ceux qui souhaitaient continuer à baigner dans son énergie et sa présence prirent l'habitude de partager le pain et le vin. C'était parfois les hommes qui effectuaient le rituel du partage, quelquefois c'était les femmes. Cet acte simple de partager entre eux était conforme aux intentions de Yeshua, et pourtant la simplicité de ce partage se perdit avec le temps, et seuls ceux qui avaient reçu l'ordination furent autorisés à donner la communion. Voilà une déviation que Yeshua trouverait particulièrement déplaisante. Je l'ai bien connu, et je suis sûre de ce que j'affirme. La vérité et la force des enseignements de Yeshua ont été perverties par l'Église. Et l'Église a dérobé les secrets de l'élévation de la conscience au moyen de la sexualité sacrée, telle que Yeshua et moi l'avions pratiquée. Je me rends compte que seule une poignée de gens saisira ce que je dis ici; malgré tout, c'est suffisant.

Je désire maintenant révéler certains secrets appartenant à la magie sexuelle d'Isis.

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Comme je l'ai mentionné, il est possible de gravir les hauteurs de la conscience seul et sans partenaire; les alchimies d'Horus ont été conçues de manière à seconder l'initié. Cependant, la magie sexuelle d'Isis a été révélée à l'intention de ceux qui sont partenaires dans une relation sacrée. Je désire discuter de plusieurs aspects. Le premier est l'assertion selon laquelle au moment de l'orgasme des champs magnétiques sont générés. En fait, ces champs sont produits pendant les préliminaires amoureux en stimulant les sens par le toucher. Cette stimulation sensorielle déclenche le processus d'édification des champs magnétiques; elle est cruciale pour la pratique alchimique de la magie sexuelle. Il existe plusieurs méthodes à la disposition des initiés. j'ai l'intention d'en explorer quelques-unes, mais une chose est essentielle à leur pratique : il faut saisir la nature de l'interaction entre les deux éléments alchimiques propres l'un à l'homme, l'autre à la femme. Du point de vue de la pratique, la semence de l'homme porte l'information génétique de son ascendance pour la transmettre à l'enfant. Au moment où le sperme entre en contact avec l'ovule, une vie est créée; la vie est un entrelacs complexe de champs magnétiques. L.enfant qui grandit dans la matrice développe des organes et des systèmes; sur le plan des forces magnétiques, en revanche, ces organes et ces systèmes ne sont que des interconnexions de champs magnétiques vibratoires. Et finalement, sur le plan de la pratique, l'acte sexuel ne fait qu'engendrer de nouveaux schémas magnétiques. Les initiés qui ont bénéficié d'une formation alchimique utilisent eux aussi l'énergie sexuelle pour générer des champs magnétiques. La différence, c'est que ces champs ne

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deviendront pas un nouvel être, un enfant; ils s'incorporent au ka de chacun des deux initiés, qu'ils renforcent et élèvent. Voilà le premier point essentiel sur lequel tout repose. Dans ce système, au sujet duquel Yeshua et moi avons reçu la formation, la tâche de l'initié est de consolider le ka jusqu'à ce qu'il se déploie au-delà de la forme physique, le khat. Le deuxième point à saisir concerne le diapason émotionnel de l'initiée, car sa réceptivité dépend de son état émotif. C'est dans sa nature et il faut en tenir compte si l'on veut que les techniques fonctionnent. Linitiée a impérativement besoin d'éprouver un sentiment authentique de sécurité et d'amour, ou à tout le moins le sentiment d'être appréciée à sa juste valeur. S'ils sont présents, quelque chose se libère dans son être qui permet à l'alchimie d'opérer. ralchimie naît de l'union entre le ka de l'initié et celui de l'initiée. Au moment où ils font l'amour, leurs corps ka s'entremêlent, et cette interconnexion provoque l'ouverture du plancher magnétique chez la femme. Étrange expression, qui provient du langage utilisé dans les temples d'Isis. Le plancher est la fondation sur laquelle on se tient debout. Pour qu'une chose repose solidement, nous la plaçons sur le plancher. Voilà pourquoi le mot «plancher» était utilisé communément dans les temples pour désigner l'assise fondamentale que l'on cherche à obtenir. Tandis que les deux initiés continuent à faire l'amour et que la passion de leur coalescence augmente, de puissantes substances chimiques sont libérées dans le cerveau et dans le corps. Ces substances transportent les initiés dans un espace étranger à celui de leur être normal, espace qui ouvre les champs magnétiques et génère une augmentation d'intensité magnétique.

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Deux possibilités se présentent à l'initié au moment de l'orgasme. Il peut éjaculer ou conserver sa semence. S'il éjacule, et si les autres conditions sont remplies, il se produit instantanément une réaction dans la matrice de l'initiée. Au moment où l'essence énergétique du sperme gicle sur les parois du sanctuaire intérieur survient une explosion d'énergie magnétique - des univers à l'intérieur d'autres univers qui tourbillonnent tous. Et dans la mesure où les deux initiés sont d'un même niveau élevé, la puissance magnétique que dégage un tel contact entre les fluides sexuels est prodigieuse. Il faut donc savoir que ce procédé est susceptible de générer des intensités magnétiques complexes, que l'homme comme la femme peuvent intégrer dans leurs corps. Un autre phénomène peut se produire chez l'initiée : elle est agitée de tremblements incontrôlables. Depuis le centre de son tressaillement, qui est la matrice elle-même, s'élève un vortex de champs magnétiques, accompagné d'un ondoiement du bassin. Cette action crée, elle aussi, des champs magnétiques complexes, que les initiés, hommes et femmes, peuvent intégrer dans leur corps ka. Voilà l'enseignement de base. Les initiés peuvent faire en sorte que les pouvoirs serpentins montent à l'intérieur de l'épine dorsale pendant l'acte sexuel, et que, là où les deux serpents se croisent, ils magnétisent le chakra correspondant et ses propriétés et pouvoirs. Je ne suis pas autorisée à en dévoiler davantage à ce stade, car la réalisation de ces pratiques est susceptible d'augmenter considérablement les pouvoirs. Je m'en remets aux lecteurs pour qu'ils lisent entre les lignes. Si vous êtes prêts pour cette pratique, vous saurez comment on s'y consacre.

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°F"~-d-f#t Dans la formation des deux écoles, la magie sexuelle d'Isis et les alchimies d'Horus, les initiés étaient entraînés aux exercices de base des deux serpents. Au cours de cette pratique, l'initié solitaire génère de l'énergie par le pouvoir de ra, à savoir, le feu interne, en vue de produire une élévation de conscience, c'est-à-dire d'éveiller des champs magnétiques complexes à l'intérieur du corps physique et les amener ensuite dans son corps ka. Je souhaite partager cette méthode. C'est la pratique de base, aussi bien pour ceux qui préfèrent travailler en solitaire que pour ceux qui veulent s'y exercer avec un partenaire. La pratique fondamentale exige que l'initié s'asseye le dos droit, en respirant calmement et d'une manière cadencée. Linitié prend conscience de la base de son épine dorsale et, au rythme de sa respiration, il fait monter le serpent noir du côté gauche et le serpent doré du côté droit le long de l'épine dorsale. À mesure que les deux serpents pénètrent successivement les chakras, ils s'entrecroisent pour monter jusqu'au coronal. Dans cette pratique, les deux serpents sont amenés jusqu'au centre de la tête, dans la région de la glande pinéale. En utilisant le pouvoir de la respiration, l'initié envoie alors l'énergie de l'inspiration dans les serpents, puis il fait pénétrer l'énergie de l'expiration plus profondément encore dans les corps serpentins, leur insufflant la vie en quelque sorte. À la longue, ils se contorsionneront, ils bougeront, par le pouvoir du souffle et de l'intention. À ce stade, il faut imaginer une coupe reposant à l'intérieur de la tête; les deux serpents se font face sur le pourtour et la glande pinéale se trouve au fond de la coupe.

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la phase suivante consiste à attirer l'énergie du ra vers le

haut. [initié imagine une boule de feu vivante, semblable au soleil, au plexus solaire, et à chaque expiration il répète en silence le son ra. Ceci a pour effet d'activer la lumière ou le feu du ra interne qui, spontanément, se met alors à s'élever. Au cours de leur ascension, cette lumière et cette chaleur passent par le centre du calice entre les deux serpents jusqu'au coronal. À partir de là, un phénomène absolument remarquable se produit. Du côté gauche du coronal, une énergie de nature liquide se met à descendre. Elle est dite «gouttes serpentines rouges ». Du côté droit du coronal, une autre énergie fluide se déverse dans le calice. Ce sont les « gouttes serpentines blanches.» la chaleur et la lumière du ra interne dédenchent la sécrétion de ces substances par le coronal. Les gouttes serpentines rouges sont liées à la mère biologique de l'initié. Les gouttes serpentines blanches proviennent du père de l'initié. Plusieurs choses sont possibles au moment où les deux se mélangent. Il peut y avoir la sensation d'un goût très doux à l'arrière de la gorge; c'est ce que les yogis et les yoginîs nomment amrita. Le culte d'Isis y réfère toutefois par les «eaux de source», puisqu'elles semblent venir d'une source à l'intérieur de la tête. C'est parfois la première démonstration, et si l'initié se concentre sur les eaux de source, il ressentira une sorte d'extase. Parfois, l'initié pressentira de la lumière dans sa tête. S'il se concentre sur cette lumière, là aussi une félicité survient. Lorsque les gouttes serpentines rouges et blanches se mélangent, l'extase survient quelquefois spontanément. Cette extase, quelle qu'en soit la cause, est cruciale dans cette alchimie, car elle nourrit le corps ka.

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La félicité ainsi produite a tendance à demeurer dans les

centres supérieurs, puisque c'est là qu'elle prend naissance dans cette approche. Mais, dans la méthode en question, lorsque l'extase surgit pour la première fois, l'initié doit reporter son attention à l'ensemble de son corps ka. Ainsi, le ravissement envahit son corps physique, le khat, pour s'absorber ensuite dans le ka, et lui apporter force et vitalité. Voilà la pratique de base fondamentale. Chez ceux qui ont un partenaire pour pratiquer la magie sexuelle d'Isis, l'état extatique est spontané. Chez ceux qui ont une pratique solitaire, il faut qu'ils le génèrent eux-mêmes. Dans les deux cas néanmoins, l'initié doit prendre conscience de son ka pendant les moments d'extase, de façon à ce que le ka bénéficie des sublimes champs magnétiques qu'engendre une telle béatitude.

OF~-~ Dans la pratique de la magie sexuelle d'Isis, c'est l'initié qui fait face aux défis les plus imposants, car au premier abord cette méthode exige qu'il aille contre sa propre nature. Essentiellement, sur le plan alchimique, l'homme est électrique, tandis que la femme est magnétique. l'.électricité a pour propriété d'être en mouvement et d'agir; le caractère du magnétisme est de se lover, d'enlacer. La pratique alchimique vise à consolider le ka en incorporant des champs magnétiques libérés par l'acte sexuel. Immédiatement après l'orgasme, les champs magnétiques générés par l'initiée commencent à décélérer, tout en restant en mouvement et en continuant à circuler. C'est l'occasion de se reposer, de se lover dans le nid des magnétismes, mais, par nature, les hommes ont tendance soit à se lever pour faire autre chose, soit à s'endormir.

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Linitié mâle doit donc s'entraîner à se reposer dans ce nid, afin de permettre aux magnétismes engendrés de s'élever en spirale dans son ka et son corps. C'est contraire à ce qui se passe d'habitude, car chez l'homme l'orgasme est confiné à la zone pelvienne, et il ne se diffuse que dans certains cas. Chez l'initiée, particulièrement celle qui a su s'abandonner à l'expérience, l'orgasme se propage dans le corps tout entier et fluctue entre différents niveaux d'intensité pendant plusieurs heures. Certains initiés masculins pourraient s'inquiéter du fait que, en modifiant leur tendance naturelle et en se reposant au nid, ils perdent de leur masculinité, mais je peux leur assurer qu'il n'en est rien. Car ce qui se passe véritablement, lorsque l'initié se lové dans les magnétismes, c'est que son énergie sexuelle devient plus puissante. :Lune des tâches de l'initié consiste à devenir réceptif à de nouveaux degrés de sensation, de façon à pouvoir incorporer les champs magnétiques libérés par le sexe dans son propre corps et dans son ka. Pour préciser cette notion de « reposer dans le nid », cela ne signifie pas que le membre de l'homme doive nécessàirement rester à l'intérieur de sa partenaire, mais plutôt que l'homme doit rester tout proche d'elle, par le toucher, par les caresses, et participer aux sensations physiques et aux émotions consécutives à l'orgasme. C'est par ce portail du repos au nid que l'initié devient capable d'entrer dans les mystères féminins de la création. L.initié doit être conscient d'un autre aspect: ce qu'on appelle l'adoration du bien-aimé. Si l'alchimie et la magie sexuelle atteignent une certaine intensité, certains signes se manifestent. L.un de ces signes est que le bien-aimé devient un objet d'adoration.

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Cette adoration se produit aussi bien chez l'initié que chez l'initiée. Lorsque l'adoration du bien-aimé s'éveille dans les deux partenaires, l'alchimie et la magie sexuelle atteignent une intensité maximale, car les harmoniques et les magnétismes créés par ces émotions sont très bénéfiques à la magie.

Of/~-tm# je voudrais maintenant élucider le mot« magie». On utilise ce terme parce qu'il s'agit de la transformation d'un humain en un dieu. Cela relève proprement de la magie. Cette transformation est symbolisée par le dieu Horus, homme à tête de faucon. Par les pratiques alchimiques, l'être humain peut être élevé au statut de dieu suprême Horus, c'est-à-dire aux états de conscience les plus élevés. La magie sexuelle d'Isis est donc très précisément une méthode pour élever la conscience, une forme de magie à laquelle on se livre en exploitant les énergies et les extases que la sexualité engendre. L.autre raison pour laquelle le mot «magie» est utilisé, c'est qu'il y a des méthodes qui, une fois que le ka a acquis de la puissance, peuvent servir pour influer sur la réalité de manières très directes qui semblent surnaturelles. Prenez par exemple les pratiques de base des alchimies d'Horus - la montée des serpents noir et doré le long de l'épine dorsale, la création du calice, l'activation du feu intérieur de ra et l'union des gouttes serpentines rouges et blanches; tous ces procédés sont des pratiques magiques, des actes intentionnels de volonté personnelle et spirituelle. Voilà pourquoi on parle de magie. Pour revenir au paradoxe auquel se heurte l'initié de sexe masculin, dans les méthodes comme la magie sexuelle, sa

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nature agit quelque peu contre lui. Car, une fois que le ka de l'initié est chargé, il veut agir, c'est sa nature, il veut faire quelque chose. Pourtant, s'il arrive à se discipliner et à s'habituer à rester allongé auprès de sa bien-aimée, s'il peut accepter de reposer dans le nid avec elle et se lover dans les riches magnétismes engendrés par leur amour et leur sexe, il pourra insuffler à son ka une puissance accrue.

°P"~-~ Linitié est confronté à encore un autre aspect de ce processus; il s'agit de ce qu'on appelle dans les temples les «obstacles à l'envol», que vous désignez dans votre langue par « problèmes psychologiques. » L.expression « obstacles à l'envol» fait référence à tout ce qui entrave le déploiement de l'essentialité d'Horus en chacun, à savoir, ce qui, en nous, tend à s'envoler vers des états élevés de conscience. Il s'agit d'attitudes, de croyances, d'habitudes émotives qui empêchent l'envol, ou l'élévation de la conscience; ce sont proprement des obstacles à l'envol. Pour l'initié masculin, c'est ici qu'intervient l'un des passages les plus complexes, et qui demande beaucoup d'habileté. Enfant, le bébé de sexe masculin est porté par sa mère dans la matrice, il est protégé et élevé par elle pendant son enfance, jusqu'au stade où, ayant acquis une certaine autonomie, il peut agir par lui-même. À ce moment-là, le petit mâle repousse sa mère pour ainsi dire, afin de faire face au monde, seul. C'est à ce stade de son développement qu'il est susceptible de se sentir captif et contraint par sa mère, et qu'un conflit de volonté peut surgir. Et il est possible qu'une fois parvenu à l'âge adulte, l'initié porte encore en lui ces tendances affectives. Si tel est le cas, il lui sera difficile de se

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reposer et de se lover dans les champs magnétiques, du fait que sur le plan psychologique, cela revient à se soumettre au féminin. Si l'initié a connu des problèmes avec sa mère dans son enfance, il rejouera peut-être le scénario consciemment ou inconsciemment avec sa partenaire.

°//~-~ Il est important que les deux initiés qui entreprennent l'apprentissage de la magie sexuelle d'Isis comprennent clairement que le voyage sera long et que le processus est un processus alchimique. Le but de l'alchimie est de transformer une substance en une autre. Elle y parvient en consumant les impuretés ou la négativité d'une substance, de sorte que seule demeure ou soit créée la substance pure. Dans le processus de la magie sexuelle d'Isis, les substances transformées sont les fluides sexuels, les hormones, les neurotransmetteurs, ainsi que d'autres substances que votre science n'a pas encore découvertes. Néanmoins, elle implique aussi une transformation psychologique personnelle. Essentiellement, la magie sexuelle d'Isis intensifie le processus alchimique. La température augmente, pourrait-on dire, les impuretés viennent à la surface, ce qui a besoin d'être purifié devient douloureusement évident. Si l'on ne comprend pas que c'est là une conséquence du processus alchimique, on sera perturbé par l'apparition de difficultés psychologiques. En vérité, elles en sont le résultat, car la pression interne, découlant de l'intense alchimie générée par la magie sexuelle d'Isis, incite le ka à se purifier et à expulser hors de lui toutes les impuretés pour faire disparaître les obstacles à l'envol.

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Chez ceux qui pratiquent seuls, sans partenaire, les alchimies d'Horus entraînent aussi une pression interne et l'expulsion d'impuretés, mais la tâche s'avère plus ardue, dans la mesure où l'énergie requise provient uniquement des efforts propres de l'individu, et il ne peut profiter du reflet provenant d'un partenaire. Quoi qu'il en soit, il est possible d'y parvenir.

oP'"~-:JW; Telles sont donc les connaissances requises en vue de la pratique de la magie sexuelle d'Isis. Au cours des pages précédentes, je vous ai révélé les secrets des âges, les secrets les mieux gardés dans les temples d'Isis. La compréhension de ces méthodes était réservée aux disciples les plus avancés. Qu'on emprunte en solitaire le sentier des alchimies d'Horus, ou qu'on emprunte celui de la relation sacrée dans la magie sexuelle d'Isis, on s'engage sur la route de la divinité. La clef du voyage, c'est la consolidation du ka grâce aux états de conscience extatiques. Peu importe qu'il soit autogénéré ou engendré par l'extase sexuelle; le ka sera rassasié et exalté en puissance par les états extatiques, peu importe leur source. Au contraire, la honte est un poison pour le corps ka, un élément toxique qui atténue sa vitalité et sa puissance. En tant qu'initiée d'Isis, il m'apparaît comme une tragédie que l'Église ait fait porter le blâme et la honte aux femmes et aux hommes en raison de leur nature d'êtres sexués, et qu'elle ait barré la voie à l'un des sentiers les plus directs vers la réalisation de Dieu. Quoi que vous fassiez sur ce sentier, mon conseil est de vous libérer de toute honte.

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Fouillez les catacombes de votre mental et de votre cœur, cherchez dans les coins les plus sombres de vous-mêmes où se terre cette honte et faites-la disparaître. Emparez-vous de chaque occasion de faire naître l'extase, car elle déploie et augmente la puissance du ka. Puissent les obstacles à votre envol être rares et les bénédictions abonder.

Of/~-M?jd Je veux maintenant me pencher sur divers points de la pratique alchimique et de la magie sexuelle, que j'examine en vrac. Linitié doit impérativement comprendre que ce sont les champs magnétiques d'abord générés par le toucher et les caresses prodiguées à l'initiée, sa bien-aimée, qui déclenchent le vortex de champs magnétiques culminant dans l'intensité de l'orgasme. Il est important que l'initié s'entraîne à se lover dans ces champs magnétiques. Il est capital que les deux partenaires fixent leur attention sur le ka pendant les états extatiques de conscience générés quand ils font l'amour, car cela renforce le ka et lui confère de la puissance; ce fut indispensable dans le type d'alchimie que Yeshua et moi avons accomplie ensemble. Au moment de l'orgasme physique, l'irruption magnétique a tendance à s'échapper soit vers le haut par le sommet de la tête, soit par le bas au travers de la plante des pieds dans l'un ou l'autre de ces cas, le champ magnétique sort du corps et se dissipe. Il est important pendant l'orgasme de contenir cette irruption magnétique. Idéalement, l'initié devrait tourner son attention vers les centres supérieurs du cerveau, vers le coronal, ce qui aura pour effet de faire surgir

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l'orgasme dans la tête et de diffuser son énergie dans le cerveau même et dans le ka.

oP°Wtyt-hud Il peut arriver que l'initié désire conserver sa semence. Dans la magie sexuelle d'Isis, les initiés assimilent une technique spécifique à cet effet qui se nomme: stopper le Nil inférieur. Selon les connaissances initiatiques de l'Égypte ancienne, le Nil existait à l'extérieur et à l'intérieur, le Nil extérieur étant le fleuve, et le Nil intérieur, le djed et sa circulation dans les sept sceaux, les chakras. Au moment de l'orgasme physique, quand l'homme éjacule, les puissances créatrices qui sont descendues du Nil supérieur dans le Nil inférieur sont libérées. La semence recèle un remarquable potentiel créateur de champs magnétiques, qui se traduira par une nouvelle vie ou une réaction alchimique dans la matrice de l'initiée, comme nous l'avons vu. Il arrive toutefois qu'un initié désire conserver sa semence, parce que l'éjaculation peut saper son énergie, tout dépendant de sa vitalité. Voilà pourquoi la technique qui consiste à stopper le Nil inférieur a été mise au point. Lhomme pose un doigt juste devant sa prostate, en sorte que, au moment de l'éjaculation, le sperme revient au lieu de sortir; ainsi, les champs magnétiques de son essence sexuelle sont recyclés dans son corps et dans son ka. Même dans ces conditions, toutefois, son ka générera tout de même des champs magnétiques qui interagiront avec ceux de l'initiée; les partenaires pourront ainsi se reposer au sein de ces interactions.

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Of/~-neu/ Et maintenant, j'aimerais aborder une forme relativement rare d'alliance que l'on retrouve parmi les initiés d'Isis. Vous diriez, partenaires de même sexe. Les relations entre personnes de même sexe sont également susceptibles de produire l'édification des champs magnétiques, le repos dans ces champs, les états extatiques, mais il n'y a pas d'interaction entre la semence et la matrice, et par conséquent cet aspect de l'alchimie est impossible. En revanche, toutes les autres formes de l'alchimie et de la magie sexuelle demeurent possibles.

Et pour finir, je souhaiterais me pencher sur le terme «initié», que j'ai beaucoup utilisé au cours de cette transmission. Ce terme désigne la personne qui a décidé de vivre d'une manière qui édifie sa conscience; elle a résolu de laisser derrière elle l'existence de ce monde et de se lancer dans l'aventure de la conscience. Généralement, un rituel d'initiation marque le fait de passer de la vie ordinaire à l'existence sacrée. Dans les traditions de jadis, le candidat était initié par un prêtre ou une prêtresse, ces derniers détenant le pouvoir de transmettre à ce candidat le pouvoir relatif de la lignée à laquelle ils appartenaient. Certains types de transition réclament un initiateur externe. Toutefois, pour les phases du début, il est possible pour un individu de s'initier lui-même, car la véritable essence de l'initiation est de marquer un seuil, seuil par lequel on passe de la vie terrestre à la vie sacrée.

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À ceux qui se sentent attirés par les alchimies d'Horus et

qui désirent signifier leur engagement à mener une vie sacrée, j'offre ce rituel tout simple. je vous en fais don, parce qu'il y a une grave pénurie de personnes habilitées à diriger ces initiations aux anciennes traditions d'Égypte. Pour ce rituel, il faudra se munir d'une bougie et de deux verres ou deux tasses. On remplit l'une des tasses d'eau, tandis que l'autre reste vide. Si on le désire, on peut ajouter des fleurs et de l'encens, pour donner à ce rituel une note esthétique, mais fondamentalement l'auto-initiation est un acte intentionnel marquant une volonté personnelle et spirituelle. Le rituel est simplement la manifestation externe d'un événement intérieur profond. Et, de fait, le choix effectué intérieurement n'a nul besoin du rituel externe, car un rituel sans décision intérieure est sans valeur. Pour ce rituel, on allume la bougie, puis l'on prononce ces paroles: « Esprit de tout ce qui vit, je te prends maintenant à témoin. Pour l'amour de ma propre évolution et de l'évolution de tout ce qui vit, je m'efforcerai de ne jamais me nuire à moi-même, ni de nuire à qui que ce soit. » Ensuite, on tient le verre ou le récipient plein d'eau dans la main droite, et l'on verse l'eau dans le verre ou le récipient qui se trouve dans la main gauche; scellez cette action en prononçant ces paroles: «]e verse cette eau, et par ce geste je signifie que je transfère mes eaux sacrées du monde terrestre au monde sacré. Esprit de tout ce qui vit, tu m'es témoin de ce transfert. Amen. Amen. Amen.»

Le manuscrit transmis par Marie Madeleine

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Ûe-boM je vous ai offert mon histoire et les enseignements que j'ai reçus, dans l'espoir que vous trouviez votre chemin personnel vers votre propre stature, car c'est ce dont notre monde a besoin maintenant plus que jamais. j'espère que les aperçus que j'ai partagés avec vous vous ennobliront, et que, comme je l'ai été moi-même, vous serez inspirés par cet être magnifique que vous nommez Yeshua et que j'appelle mon bien-aimé. A ceux qui auront le courage de pratiquer les alchimies d'Horus, et à ceux qui choisissent de vivre la relation sacrée à l'intérieur d'eux-mêmes ou avec un partenaire, j'accorde ma bénédiction. Puissent les grâces de la Mère cosmique vous accompagner tout au long de votre cheminement jusqu'à vous-même. Puisse le sentier entre le soleil et la lune vous être révélé. Esprit de tout ce qui vit, je te prends à témoin. Amen.

Marie Madeleine

Protocoles d'entraînement aux alchimies d'Horus

C

ette section du livre s'adresse à ceux qui envisagent d'adopter une pratique fondamentale dans le cadre des alchimies d'Horus. Dans le Manuscrit, Marie Madeleine décrit une forme avancée de pratique individuelle, qui peut s'avérer beaucoup trop complexe pour nombre de lecteurs. Voilà pourquoi je lui ai demandé de présenter un exercice préparatoire plus simple. Voici le résultat. Le Manuscrit n'a pas été conçu comme un manuel d'enseignement; il cherchait simplement à transmettre un message. Les protocoles qui suivent ont donc un rôle didactique. Ils vous donneront une expérience de base permettant de passer à la pratique avancée des deux serpents, présentée dans le Manuscrit. Selon Marie Madeleine, les alchimies d'Horus servent de fondation pour ceux qui cheminent sur une voie solitaire et ceux qui sont en couple. Ce qui différencie surtout ces deux sentiers, c'est que la personne seule doit générer une énergie supplémentaire et les extases par ses propres efforts. Ceux qui partagent une relation tantrique sacrée tirent l'énergie requise et l'extase spontanément, lors de l'acte sexuel. Le djed, ou voie sacrée des chakras, commence au bas de l'épine dorsale et s'élève le long de la colonne jusqu'à la tête. Un chemin secondaire du djed monte depuis le périnée directement jusqu'au coronal; c'est la colonne centrale, ou le pilier central. Certaines 65

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écoles ésotériques l'appellent aussi le« tube pranique ». Les exercices d'entraînement ci-dessous se servent des deux conduits. tœuvre alchimique première, en rapport au djed, c'est d'accumuler une quantité suffisante d'énergie pour parvenir à la faire monter le long du conduit jusqu'aux centres de la tête. Les exercices ci-après généreront l'énergie nécessaire grâce à la respiration. Ils ont pour fonction de vous familiariser avec l'impression, la sensation physique si l'on veut, de l'énergie subtile qui s'élève le long du djed. La première section du protocole d'entraînement comporte trois exercices. Le premier a recours au djed secondaire (colonne ou pilier central) qui monte du périnée jusqu'au coronal. Le second exercice utilise le djed primaire qui longe la colonne vertébrale. Et le troisième travaille avec l'énergie une fois qu'elle est amenée dans la tête. La deuxième partie du protocole d'entraînement permet de vous familiariser avec l'approche pour transformer en une forme similaire au serpent l'énergie qui circule dans le djed. Enfin, le dernier exercice vous permet d'activer les conduits des deux serpents, en faisant l'expérience de l'énergie qui circule simultanément par ces canaux lunaire et solaire.

Avertissement au lecteur

Ces exercices sont contre-indiqués pour certaines personnes, car ils conduisent l'énergie dans le cerveau et dans les centres supérieurs de la tête. Si vous avez souffert d'un traumatisme à la tête ou d'un ACV, consultez votre médecin avant de procéder. Les personnes souffrant de convulsions, comme les épileptiques, devraient aussi demander l'avis de leur médecin avant d'entreprendre ces méditations. Enfin, ces exercices sont déconseillés aux maniaco-dépressifs, notamment pendant les phases maniaques. Pour tous les autres indi-

Protocoles d'entraîhement aux alchimies d'Horus

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vidus, les méditations sont relativement inoffensives et très bénéfiques. Si au cours de ces pratiques vous avez mal à la tête, cessez l'exercice et reposez-vous.

Première section Premier exercice

Asseyez-vous confortablement et fermez les yeux. Fixez votre attention - le réceptacle alchimique de votre conscience - sur le plancher pelvien. Il s'agit de la région de votre corps au point le plus inférieur de l'abdomen, au creux du bassin. Trouvez le rythme qui vous est agréable et respirez à fond, sans inconfort, amenant le souffle dans l'abdomen. En inspirant, gonflez le bas du ventre. Ce type de respiration se nomme «respiration abdominale». Au départ, elle vous semblera peut-être étrange, mais après un moment elle deviendra naturelle et aisée. Pendant ces exercices, il est impératif que la respiration soit douce et facile. Il ne faut rien forcer lors des pratiques. En inspirant, imaginez que l'énergie de votre respiration s'insinue dans chaque coin et recoin du bassin. Cela a pour fonction de réveiller le sekhem, la force vitale qui réside dans la région pelvienne. En expirant, gardez votre attention sur le bassin afin de permettre à l'énergie du sekhem de s'accumuler ou de s'intensifier dans cette région. Continuez pendant une minute ou deux. Imaginez ensuite un conduit ou canal d'énergie subtile s'élevant depuis votre périnée jusqu'au sommet de la tête, le coronal. Le périnée est le point le plus bas du torse, situé directement entre les organes génitaux et l'anus. Subséquemment, votre attention se modifie légèrement mais de manière significative. En inspirant, demeurez concentré sur le pelvis comme au début. Mais en expirant, tournez votre attention, le réceptacle alchimique

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Le manuscrit de Marie Madeleine

de votre conscience, vers le canal. Ainsi l'énergie du sekhem pénétrera dans le canal et s'élèvera graduellement. En continuant à exhaler, déplacez votre attention le long du canal et à l'intérieur de la tête. Réitérez ensuite le cycle respiratoire du début à la fin. Autrement dit, à chaque inspiration, reportez votre attention sur le pelvis et maintenez-la à cet endroit pendant toute l'inspiration. En expirant, reportez votre attention sur le canal et déplacez-la tout au long vers la tête. Répétez la procédure autant de fois que nécessaire jusqu'à ressentir le mouvement de l'énergie qui s'élève dans le djed secondaire et dans la tête. Chaque exercice repose sur le précédent; il faut donc impérativement maîtriser l'exercice préliminaire avant de passer au suivant. Assurez-vous que vous ressentez distinctement le mouvement de l'énergie subtile qui monte le long du djed secondaire et dans la tête. Si vous n'éprouvez pas cette sensation, réitérez l'exercice encore une fois jusqu'à ce qu'elle se produise.

À propos des sensations physi9ues désagréables Il est possible que ces exercices provoquent à l'occasion une tension ou un mal de tête. Cela se produit s'il y a une tension chronique dans les muscles de la mâchoire, du visage ou du cou, puisque ce type de contraction musculaire a tendance à gêner le mouvement du sekhem ou de la force vitale montant dans la tête. Si vous éprouvez un malaise à n'importe quel moment pendant ces exercices, il faut cesser, les laisser de côté et y revenir plus tard. Si vous vous apercevez que ce genre de tension survient chaque fois que vous effectuez les exercices, tentez de bâiller pour détendre les muscles du visage, des mâchoires et des épaules. Bâillez pendant que vous inspirez et expirez. Cela peut être très efficace; par ailleurs, c'est amusant.

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Si la tension persiste, je vous conseille de reporter votre attention sur la région contractée et d'imaginer qu'elle se dissout et vous quitte avec chaque expiration. Essayez cette méthode pendant quelques minutes. Elle réussit généralement à bien dissiper ce type de tension musculaire.

Deuxième exercice

Cet exercice est essentiellement le même que le précédent, sauf que le mouvement du sekhem s'élève le long de la colonne vertébrale (le djed primaire). Asseyez-vous confortablement et fermez les yeux. Centrez votre attention, le réceptacle alchimique de votre conscience, sur le plancher pelvien. Déterminez un rythme qui vous est agréable et respirez à fond, sans forcer toutefois, en amenant le souffle dans l'abdomen. En inspirant, gonflez la partie inférieure de l'abdomen et en expirant, rentrez le ventre. En inspirant, imaginez que l'énergie de votre souffle se diffuse dans chaque cellule du pelvis. Comme pour le premier exercice, ce procédé réveille le sekhem, cette force vitale qui réside dans la région pelvienne. En expirant, restez concentré sur le bassin, ce qui permettra d'accumuler ou d'intensifier l'énergie du sekhem dans cette région. Continuez pendant une ou deux minutes. Votre attention se modifie ensuite un peu. Pendant l'inspiration, elle reste fixée sur le bassin, mais à l'expiration, reportez-la sur la colonne vertébrale (le djed) et suivez mentalement l'épine dorsale, de sa base jusqu'au sommet de la tête, avec chaque expiration. Continuez pendant quelques minutes jusqu'à ce que vous sentiez nettement l'énergie monter le long de la colonne vertébrale et dans la tête.

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Le manuscrit de Marie Madeleine

Une fois que vous sentez distinctement le courant d'énergie subtile, passez à l'exercice suivant. Si vous ne percevez pas ce courant énergétique, réitérez l'exercice jusqu'à ce que la sensation se produise.

Troisième exercice

Cet exercice suit le même schéma que le second à l'exception d'une différence. En expirant, lorsque l'énergie du sekhem, ou force vitale, s'élève le long de la colonne vertébrale, vous la conduisez au centre de la tête plutôt qu'au sommet. Quand l'énergie parvient au centre de la tête, faites-la circuler dans le cerveau, en ressentant le mouvement de l'énergie. Asseyez-vous confortablement et fermez les yeux. Fixez votre attention, autrement dit le réceptacle alchimique de votre conscience, sur le plancher pelvien. Déterminez le rythme qui vous est agréable et respirez à fond (et aisément); conduisez le souffle dans votre ventre. À l'inspiration, gonflez la partie inférieure de l'abdomen et à l'expiration, rentrez le ventre. En inspirant, imaginez l'énergie de votre souffle qui se disperse dans tous les coins et recoins de votre bassin. Comme dans le premier exercice, le procédé éveille le sekhem, la force vitale nichée dans la région pelvienne. En exhalant, gardez votre concentration sur le pelvis. Cela permettra à l'énergie du sekhem de s'accumuler ou de s'intensifier dans cette région. Continuez pendant une ou deux minutes. Après quelques minutes à accumuler de l'énergie dans le bassin, vous êtes prêt à entamer l'étape suivante. À l'inspiration, l'attention demeure dans le bassin, mais à l'expiration, reportez votre attention sur la colonne vertébrale (le djed) et suivez l'épine dorsale de sa base jusqu'au centre de la tête avec chaque expiration. Lénergie du sekhem

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suivra le mouvement de votre attention et s'élèvera vers la région centrale du cerveau. Arrêtez-vous ensuite pour ressentir le courant d'énergie qui monte de lui-même dans diverses régions du cerveau. Continuez pendant quelques minutes, jusqu'à ce que vous perceviez distinctement la sensation de l'énergie qui monte dans la colonne vertébrale et dans le centre du cerveau.

Deuxième section Premier exercice Faire monter le serpent solitaire Cet exercice reprend les mêmes étapes que le dernier exercice. Par contre, au lieu de conduire l'énergie vers le centre de la tête, vous la faites monter au-dessus des deux hémisphères cérébraux juste sous le crâne. Ce mouvement d'énergie est similaire à celui du cobra, car la queue du serpent longe l'étendue entière de la colonne vertébrale jusqu'à sa base tandis que la tête du cobra recouvre les deux hémisphères du cerveau. Contenir l'énergie avec l'image d'un cobra provoque un type spécifique de stimulation cérébrale qui sera précurseur de l'urœus. Asseyez-vous confortablement et fermez les yeux. Fixez votre attention, le réceptacle alchimique de votre conscience, sur le plancher pelvien. Déterminez le rythme qui vous convient et respirez à fond, mais sans inconfort ; amenez le souffle dans votre ventre. En inspirant, gonflez la partie inférieure de l'abdomen et en expirant, rentrez le ventre. En inspirant, imaginez que l'énergie du souffle se répand dans chaque coin et recoin de votre bassin. Cette technique éveille le sekhem, la force vitale nichée dans la région pelvienne. En exhalant, maintenez votre concentration sur le pelvis. Cela permettra

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d'accumuler ou d'intensifier l'énergie du sekhem dans cette région. Continuez pendant quelques minutes. Après quelques minutes passées à accumuler cette énergie dans le bassin, vous êtes prêt à entamer l'étape suivante. À l'inspiration, l'attention demeure dans le bassin, mais à l'expiration, reportez-la dans la colonne vertébrale (le djed) et suivez mentalement l'épine dorsale de sa base jusqu'à l'espace au-dessus des deux hémisphères cérébraux, directement sous le sommet du crâne. Ressentez cet espace au-dessus du cerveau et éprouvez le mouvement de l'énergie. Imaginez que cette énergie a la forme d'un cobra, son capuchon déployé sur la surface du cerveau. Réitérez le procédé jusqu'à ce que vous perceviez nettement la sensation de cette énergie de forme serpentine au-dessus du cerveau.

Second exercice Les deux serpents Pour cet exercice, vous êtes censé avoir réussi à faire l'expérience du serpent solitaire dans l'exercice précédent. Si vous n'avez pas perçu le serpent solitaire, reprenez les exercices précédents avant de poursuivre. Le Manuscrit présente une description des deux serpents, le noir et le doré. Le serpent noir s'élève par le conduit lunaire du côté gauche du djed; il est associé à l'obscurité du néant ou de la créatrice de toute création. Le serpent doré monte dans le conduit solaire à la droite du djed; il est lié à la lumière. Les deux serpents sont en quelque sorte des antithèses alchimiques; l'amalgame de deux contraires dans un réceptacle alchimique engendre un formidable potentiel d'énergie. Cet entraînement préliminaire permet de diviser l'énergie du sekhem en deux courants distincts d'énergie. Lorsque la force vitale

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s'élève le long du djed, elle emprunte deux voies différentes et toutefois parallèles. Le serpent noir s'élève sur la gauche de la base du djed, tandis que le serpent doré monte sur la droite, depuis la base. Néanmoins, en continuant leur ascension le long du djed vers la tête, ils s'entrecroisent lorsqu'ils pénètrent dans les chakras. Le serpent doré passe du côté gauche du djed en pénétrant dans le chakra sexuel ; le serpent noir, du côté droit. En ascensionnant encore un peu dans le djed, le serpent doré repasse du côté droit en pénétrant le plexus solaire; le serpent noir repasse du côté gauche. Subséquemment, le serpent doré traverse du côté gauche en pénétrant le cœur, et le noir traverse du côté droit. En pénétrant le chakra à la gorge, le serpent doré revient du côté droit du djed, et le serpent noir, du côté gauche. Pour finir, ils se rencontrent au centre de la tête ; le serpent doré flotte sur le côté droit, et le serpent noir, sur le côté gauche. Les deux se font face, la glande pinéale directement entre les deux. Le Manuscrit offre quelques instructions supplémentaires sur la manière de se pratiquer. Pour le moment, cet exercice a pour rôle de vous familiariser simplement avec la technique qui consiste à faire monter les deux serpents le long du djed et dans la tête. Pour cet exercice, asseyez-vous confortablement et fermez les yeux. Fixez votre attention, le récipient alchimique de votre conscience, sur le plancher pelvien. Déterminez le rythme qui vous est agréable et respirez à fond, sans forcer, conduisant le souffle dans votre ventre. En inspirant, gonflez la partie inférieure de l'abdomen et en expirant, rentrez le ventre. Imaginez, à l'inspiration, que l'énergie de votre souffle inonde chaque coin et recoin du bassin. Ce procédé permet d'éveiller le sekhem, la force vitale nichée dans la région pelvienne. En expirant, maintenez votre concentration sur le pelvis; ainsi, l'énergie du sekhem s'accumulera ou s'intensifiera dans la région pelvienne. Continuez pendant une minute ou deux.

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Le manuscrit de Marie Madeleine

Après quelques minutes passées à accumuler cette énergie dans votre bassin, vous êtes prêt à entamer l'étape subséquente. À l'inhalation, l'attention demeure sur le pelvis, mais à l'expiration, reportezla sur la base du djed. Par la force de l'intention, de la volonté, imaginez que deux serpents se rechargent grâce à l'énergie du souffle. Continuez à expirer et faites monter l'énergie le long des deux conduits des serpents. Ayez dans l'esprit une image aussi claire que possible et percevez la sensation de leurs mouvements qui se croisent aux chakras pour aboutir au centre de la tête. Continuez à vous exercer jusqu'à ce que vous perceviez nettement les deux énergies serpentines circulant le long de votre colonne vertébrale et dans la tête. Sentez le mouvement des deux forces vitales qui montent le long des deux conduits, des serpents qui« se contorsionnent» au rythme de votre souffle. Sentez les énergies subtiles que cette pratique génère dans le cerveau.

La voie des deux serpents

Côté gauche Serpent lunaire noir Gouttes serpentines rouges

Côté droit Serpent solaire doré Gouttes serpentines blanches

Alchimie interne Tom Ken~on

Introduction aux fondements de l'alchimie interne Sans une compréhension préliminaire des termes alchimiques employés dans le Manuscrit, il sera difficile de saisir les concepts essentiels qu'il contient. Par ailleurs, quelques-unes des idées centrales de l'alchimie interne sont peut-être étrangères à plusieurs lecteurs. Voilà pourquoi j'ai ajouté un survol de l'alchimie interne en général et un exposé plus détaillé sur l'alchimie égyptienne en particulier. j'ai espoir que cette introduction permettra au lecteur de mieux comprendre et apprécier le Manuscrit. Note personnelle

C

e matin, j'ai décidé de faire du thé. En fouillant dans l'armoire, à moitié endormi, j'ai découvert une petite bouilloire cachée dans un coin. je l'ai remplie d'eau et l'ai posée sur la cuisinière. j'ai allumé le feu et me suis occupé d'autres choses, comme de ranger la vaisselle du dernier repas. Bientôt, le gargouillis familier de l'eau qui bout se fit entendre. De petits nuages de brouillard brûlant s'échappaient au-dessus de la cuisinière. j'ai éteint le gaz et versé l'eau bouillante dans une tasse. r.eau sifflait en glissant sur la surface de métal chaud de la bouilloire. j'ai mis un sachet de thé dans la tasse et j'ai terminé le nettoyage du comptoir. Ce qui n'était qu'une tasse d'eau bouillante était désormais une tasse de thé. Qu'est-ce qu'une tasse de thé a à voir avec l'alchimie? Énormément. 77

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Le manuscrit de Marie Madeleine

La.rt alchimique consiste à transformer une forme en une autre, tout simplement. L.opinion générale veut que l'alchimie soit l'obsession médiévale de transmuer le plomb en or. Certes, il s'agit là d'un type d'alchimie, mais tout ce qui catalyse un changement de forme se qualifie aussi d'alchimie. Faire de la vapeur avec de l'eau, c'est de l'alchimie. Transformer un sachet de thé sec en tasse de thé, c'en est aussi. Même si l'alchimie externe, comme la transformation du plomb en or, est une entreprise fascinante, c'est l'alchimie interne qui m'intrigue, le genre d'alchimie dont parle Marie Madeleine dans le Manuscrit. Que l'on tente de cultiver des facultés supérieures en soi ou d'infuser une tasse de thé, les principes restent les mêmes. Les alchimies réussies comportent toutes trois éléments: 1) une substance à transformer; 2) un réceptacle pour contenir la réaction alchimique; 3) de l'énergie. Si, par exemple, j'étais entré dans la cuisine ce matin-là et que j'avais versé de l'eau sur le brûleur plutôt que dans la bouilloire, je n'aurais pas produit d'alchimie mais un dégât. Pour ce qui est des alchimies externes, comme le thé ou la fission nucléaire (la puissance atomique est une alchimie aussi), les réceptacles sont évidents. Des tâches différentes requièrent des réceptacles différents. Une tasse se prête parfaitement à l'infusion du thé, mais servira très mal à la fission nucléaire, pour laquelle il faudra une quantité formidable de béton, de plomb et d'eau. Les alchimies internes, ainsi que leurs objectifs, font appel à des réceptacles plus abstraits. Le rôle de l'alchimie interne consiste à transformer la conscience, à accélérer l'évolution personnelle. D'ailleurs, ici je n'entends pas le mot «évolution» dans le sens ordinaire. Je doute fort que qui que ce soit développe des ailes et s'envole grâce à l'alchimie interne. Néanmoins, les changements que produira cette pratique sont si radicaux qu'on aura peut-être l'impression de survoler la vie et de l'apercevoir depuis une perspective sérieusement élargie. Voilà pourquoi nombre des symboles alchimiques issus de

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partout dans le monde se servent de créatures en vol - les garudas de l'hindouisme balinais, les dragons du taoïsme ou bien Horus, le dieu à tête d'aigle de l'alchimie égyptienne, entre autres. Dans l'ensemble des systèmes d'alchimie interne, le réceptacle où se produit la réaction alchimique est la conscience même - autrement dit la concentration mentale. Vous lisez ces mots, vous les gardez dans le réceptacle de votre conscience et, il faut l'espérer, ils ont un sens pour vous. Mais si, par exemple, votre conscience se met à vagabonder vers une conversation dans la pièce d'à côté, le réceptacle s'altère et mes paroles passeront inaperçues. Même si, physiquement, vous faites le geste de lire, les mots n'auront aucun effet sur vous, parce qu'ils sont à l'extérieur du réceptacle de votre conscience. Un concept essentiel sous-tend toutes les formes d'alchimie interne. Il se formule très simplement: l'énergie obéit à la conscience. Dans l'exemple de la lecture, l'énergie de votre attention va là où vous placez votre conscience. Si vous prêtez attention à ce que vous lisez, les mots forment une impression dans votre esprit. Si par contre vous écoutez la conversation qui se tient dans une autre pièce, les mots du livre ne marqueront pas votre esprit; les paroles de la conversation, si. Le réceptacle alchimique de l'alchimie interne, c'est la conscience même. Les substances transmuées grâce aux processus d'alchimie interne varieront selon la tradition ou la lignée. Parmi quelques-unes de ces substances, on retrouve les neurotransmetteurs, les hormones, la salive et les liquides sexuels. Il existe aussi des catégories entières de substances subtiles, comptant des choses éphémères comme le qi de la tradition taoïste, le prana de la tradition yogique, les souffles lung de la tradition tibétaine et les neter des Égyptiens. L.alchimie interne s'occupe de cette catégorie de substances subtiles. Pour l'individu moyen, voilà l'un des concepts les plus difficiles

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à saisir parce que, à mon sens, nous sommes conditionnés à la vision du monde newtonienne. Règle générale, nous ne sommes pas entraînés à nous occuper des énergies subtiles derrière le jeu d'ombres de la réalité physique. Permettez-moi d'illustrer par un exemple le sens de mes propos. Vous vous rappelez la tasse de thé que j'ai préparée ce matin? Eh bien, je ne l'ai jamais terminée, et elle est là, refroidie, sur le comptoir de la cuisine. D'autres activités ont retenu mon attention et je l'ai oubliée. Mystérieusement, je n'ai pas rincé l'ancienne tasse, mais j'en ai pris une propre dans l'armoire. Je l'ai posée près de l'ancienne tasse, l'ai remplie d'eau chaude et y ai ajouté un autre sachet de thé. La nouvelle tasse de thé dégageait de petits nuages de vapeur, mais rien ne s'exhalait de l'autre tasse, sauf l'odeur du thé froid. «Étrange», ai-je songé. j'ai pris les deux tasses, l'une froide, l'autre chaude. j'avais l'impression d'être Boucles d'or dans le conte des trois ours. Celle-ci est trop froide, celle-là est trop chaude ... j'ai reposé la tasse brûlante pour qu'elle refroidisse et soit «juste bien». j'évoluais dans les deux univers parallèles de la réalité newtonienne et de la réalité quantique. Je pouvais tenir les deux tasses dans mes mains. r.une était froide; l'autre, chaude. Cette différence trouvait son explication dans une réalité beaucoup plus subtile que celle des deux tasses ou du thé qu'elles contenaient. C'était la réalité des molécules d'eau individuelles. Même si je ne pouvais les voir, les molécules dans l'eau chaude s'entrechoquaient pêle-mêle, semblables à une foule dans un centre commercial se bousculant et produisant par le fait même de la chaleur. À vrai dire, ces molécules étaient déchaînées au maximum lorsque j'ai fait bouillir l'eau sur la cuisinière, un Mardi gras moléculaire de proportions extrêmes. La tasse de thé froide, par ailleurs, contenait un groupe de molécules léthargiques. [énergie qui les avait réchauffées s'était depuis longtemps échappée de la tasse sous forme de chaleur radiante, et les molécules auparavant déchaînées ressemblaient maintenant à des

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veuves dans une maison de retraite. Les fêtards du thé chaud et les somnolents du thé froid ne se distinguaient que par une chose : l'énergie. Mes facultés sensorielles ne me permettaient pas de percevoir la différence entre les molécules d'eau, puisqu'elles sont trop infimes pour l'œil. je ne percevais que les répercussions de leur énergie, ou de l'absence d'énergie, à savoir la chaleur ou le froid. En réalité, dans le monde matériel, notre expérience se limite aux conséquences d'un phénomène survenant dans l'univers subtil, ou quantique. La tâche de l'alchimiste consiste à devenir conscient et sensible devant les domaines subtils qui échappent à la majorité, car l'univers quantique contient le meilleur type de substances propres à la transformation alchimique. Pour la plupart, les substances de l'univers matériel, ou newtonien, sont trop grossières, trop denses pour être transmuées par la force de l'attention alchimique. Mais le domaine subtil, le monde quantique, est tout à fait réceptif à l'effet d'une telle concentration. Lélément commun dans mon exemple des deux tasses de thé, c'était la présence ou l'absence d'énergie. Dans ce cas, l'énergie provenait d'une source extérieure. Néanmoins, pour la plupart des alchimies internes, la source d'énergie est généralement l'énergie de la conscience même. Qu'est-ce que cela veut dire? Prenez conscience de l'une de vos mains pendant un instant. Contentez-vous d'y placer votre attention. Percevez sa position, son poids et ses sensations physiques . Après un certain temps, prenez conscience de votre autre main. Laquelle des deux présente le plus de sensations? Autrement dit, laquelle des deux possède le plus d'énergie? Pour la majorité des gens, la main sur laquelle ils se sont concentrés présentera plus de sensations, car l'énergie suit la conscience. Le réceptacle alchimique de la conscience s'est focalisé sur l'une des deux mains et, en conséquence, on y perçoit davantage d'énergie. Les facteurs neurologiques qui expliquent ce phénomène

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sont fort complexes, mais l'exercice consistant à maintenir son attention est plutôt simple. Nous nous y livrons tous les jours. Lénergie de la respiration sert parfois à provoquer une réaction alchimique. On emploie quelquefois une source énergétique externe, tels le soleil ou un feu rituel. Dans quelques formes rares d'alchimie, d'autres éléments comme l'eau ou l'air sont utilisés. S'il se sert de sources d'énergie extérieures pour produire une réaction alchimique, l'alchimiste se concentrera par exemple sur une flamme, en tenant dans le réceptacle de la conscience la substance à transformer. Ou encore l'énergie du soleil servira à alimenter une réaction alchimique interne similaire. Voici un exemple. Je rédige cette section du livre au mois d'août, sur l'île de Paros dans les Cyclades, en Grèce. Tous les après-midi, vers dix-huit heures, lorsque le soleil décline, je m'installe sur la terrasse pendant environ une heure et je me livre à une pratique alchimique inspirée de l'antique tradition égyptienne. Avant d'expliquer cette pratique, il faut définir un concept appartenant à l'alchimie égyptienne : le ka. On nomme parfois le corps ka « double éthérique » ou «jumeau spirituel ». Il a la même forme que l'organisme physique, le khat, mais se compose d'énergie et a très peu de masse, ou densité. Je garde ce corps subtil dans le réceptacle de ma conscience tout en sentant le soleil. j'absorbe dans mon ka les énergies subtiles que m'offre la lumière solaire. La science corrobore désormais certaines des énergies solaires, comme les rayons ultraviolets et les couleurs primaires que contient la lumière à spectre complet. Des études ont démontré que ce type de lumière produit des effets très salutaires sur le corps. En revanche, il existe des catégories entières d'énergies plus subtiles que la science n'a pas encore décelées. De toute évidence, nos méthodes actuelles d'évaluation sont trop grossières pour ces énergies. Les taoïstes réfèrent à ce type d'énergie solaire subtile par l'expression yang qi. Le yogi parlera de surya prana (surya: soleil). Et

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l'alchimiste de tradition égyptienne dira tout simplement qu'il s'agit du neter du ra (la puissance du dieu soleil). Peu importe le terme employé, la lumière solaire contient aussi un autre type d'énergie subtile. Par ma pratique de cette technique, j'ai découvert ce que j'appelle «la méthode du fauteuil». j'utilisais auparavant un système complexe de mouvements effectués en position debout pour attirer l'énergie du soleil dans mon ka. Je m'y adonne encore parfois lorsque je me sens particulièrement dynamique. Mais j'ai découvert que la méthode est tout aussi efficace si je reste assis sur mon derrière. Dans ce but, vers dix-huit heures du soir, je m'installe dans une chaise longue en toile, gracieuseté de notre aimable propriétaire, Stephanos. Je retire ma chemise et m'adosse à la chaise. Je maintiens mon corps ka dans le réceptacle de mon attention ... Je me contente d'en prendre conscience; on peut dire que je l'imagine sous la forme d'un corps de lumière incandescente. Je respire de manière décontractée et à l'inspiration, j'absorbe l'énergie subtile du soleil dans mon ka. j'absorbe parfois l'énergie par mon nombril pour la faire circuler dans le ka. À d'autres moments, j'inhale l'énergie du soleil dans le plexus solaire qui, selon l'alchimie égyptienne, est un aspect du ra. Je recharge ce soleil miniature dans mon ka, et l'excès d'énergie s'écoule naturellement hors de mon corps. Je préfère parfois imaginer que mon ka est une sorte d'aimant - en réalité, c'en est un - et j'absorbe les énergies du soleil directement dans le ka tout entier. Si cette méthode paraît insolite ou nonchalante, elle comporte néanmoins les trois éléments - substance, réceptacle et conscience qui font d'elle une authentique forme d'alchimie. Lorsque je me concentre sur mon ka, je le maintiens dans le réceptacle alchimique de ma conscience. La substance à transformer, c'est le ka même. Dans le cas présent, il s'agit d'une pratique destinée à accumuler l'énergie. La raison d'une telle pratique deviendra évidente dans la section ultérieure sur l'alchimie égyptienne.

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Deux des éléments essentiels sont ici présents : une substance à transformer, le ka, et un réceptacle pour recevoir la réaction alchimique, la conscience. Le troisième élément, l'énergie, est naturellement dispensé par le ra, le soleil même. Si j'effectue cette pratique correctement (en associant les trois éléments), l'énergie et la vibration au sein de mon corps ka augmentent formidablement. Il arrive cependant que mon esprit vagabonde, qu'il formule pensées et fantasmes; en conséquence, l'énergie qui s'accumule dans le ka décroît. Si je ne ramène pas mon mental vers la conscience du ka, l'énergie cessera complètement de s'emmagasiner, car, quand mon mental erre, je perds le réceptacle pour la réaction. Pour revenir à l'analogie du thé, quand mon esprit est distrait, cela équivaut à retirer la bouilloire de la cuisinière. l'.art de l'alchimie interne consiste à allier ces trois éléments - la substance, l'énergie et le réceptacle -, pendant un moment assez long pour que la réaction alchimique se produise. Et accomplir ce prodige peut exiger de la part de l'alchimiste une discipline considérable. Tous les alchimistes, peu importe leur filiation, doivent tenir compte de ces trois éléments: le réceptacle, la substance et l'énergie. Chaque tradition offre ses procédés spécifiques pour affermir le réceptacle alchimique. Et en s'exerçant aux techniques permettant de consolider le réceptacle de la conscience, l'alchimiste peut allier des réactions alchimiques d'une intensité croissante. 1'.adepte de l'alchimie doit aussi développer une vive sensibilité aux subtilités de la substance. À mesure que se raffine sa conscience, l'alchimiste devient capable de discerner les caractéristiques les plus subtiles des substances énergétiques. Désormais, il sait intuitivement comment les employer au mieux dans une réaction alchimique et dans quel but. Parmi ces éléments, l'on trouve des matières physiques, comme la salive, les liquides sexuels, etc., ainsi que des substances très subtiles qui n'existent purement que dans l'univers

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quantique. Comme je l'ai mentionné plus tôt, ce sont ces substances quantiques qui sont le plus aisément transmuées lors du processus d'alchimie interne. Pour finir, l'alchimiste doit recueillir l'énergie, puisqu'elle est indispensable pour alimenter les réactions alchimiques. Un champ virtuellement illimité de sources énergétiques s'offre à ce travail intérieur; toutes les traditions alchimiques possèdent des méthodes pour recueillir ces types d'énergie. En effet, les divers courants d'alchimie interne de par le monde offrent une vaste diversité d'approches intelligentes, ingénieuses, parfois remarquables pour cultiver l'énergie. Dans le Manuscrit, Marie Madeleine affirme que, en tant qu'initiée, son rôle consistait à aider Yeshua à développer son corps subtil, le ka, grâce à des pratiques servant spécifiquement à accroître l'énergie. D'après Marie Madeleine, ils y parvenaient grâce à une utilisation magistrale de l'énergie sexuelle. En tant qu'initiée au culte d'Isis, elle se servait de méthodes appartenant à l'une des plus anciennes traditions alchimiques sur terre; c'est sur elle que nous nous penchons ci-après.

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Alchimie égyptienne

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es alchimistes de l'Égypte antique croyaient que nous sommes doués de deux corps. Le premier, nommé khat, c'est le corps physique constitué de chair et de sang. C'est à ce corps que nous nous identifions d'habitude, le corps que nous nourrissons et abreuvons, le corps qui vit et qui meurt. Le second corps se nomme le ka ; on le définit parfois comme étant le double éthérique ou jumeau spirituel. C'est une réplique du corps physique (le khat) constituée d'énergie pure, sans chair ni sang. Ce corps ka et le corps physique khat s'interpénètrent ; le ka englobe chaque partie du corps physique sans exception. La.lchimie égyptienne repose essentiellement sur la transformation du corps ka. Cependant, avant d'aborder les méthodes à cet effet, il serait approprié d'étudier ces deux corps, le ka et le khat, du point de vue de la physique. À mon sens, ce cadre contemporain fournira une base pour mieux comprendre l'univers étrange du corps ka et ses potentiels hors de l'ordinaire.

Les concepts de la physique newtonienne permettent une description assez juste du khat, le corps physique dense. Celui-ci obéit en l'occurrence aux lois de la gravité. Et il est possible de prédire avec certitude l'endroit où il se trouvera en se fondant sur la direction où il va et la vitesse à laquelle il se déplace.

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Toutefois, il n'en est pas ainsi pour le ka, qui dépasse le domaine de la physique newtonienne ; ce sont les lois de la physique quantique qui permettent de le décrire. Et qu'est-ce qui détermine si une chose relève des lois newtoniennes ou de la physique quantique ? Sa dimension. Les objets plus gros qu'un millième de 25,4 millimètres obéissent à la mécanique newtonienne. C'est ainsi parce que leur masse est suffisante (leur densité ou leur poids) pour générer des champs gravitationnels. En revanche, les objets de moins d'un millième de 25,4 millimètres appartiennent à une autre sphère parce que leur densité, ou masse, est trop infime pour engendrer un champ gravitationnel valable. Le corps ka existe dans l'univers quantique, puisqu'il est d'abord constitué de lumière/énergie et possède très peu de masse. L.univers quantique où réside le corps ka est en effet très étrange. Et le fait est que vous et moi évoluons simultanément dans l'univers newtonien et dans l'univers quantique. Notre corps existe indéniablement dans l'univers newtonien. Si nous nous jetons d'un précipice, par exemple, nous tomberons jusqu'à ce que nous heurtions le sol, victimes de la gravité. (À moins naturellement que nous ne sautions à l'élastique, dans lequel cas, une force égale et opposée nous ramènera vers notre point de départ.) Mais les niveaux atomique et subatomique du corps humain appartiennent à un univers tout à fait différent. Les particules infimes qui constituent notre corps n'obéissent plus aux lois de la physique newtonienne. Elles sont assujetties à la mécanique quantique. L.univers quantique ne correspond pas à nos habitudes de perception. Les expériences faites sur la lumière permettent d'expliciter ce fait. La lumière peut prendre deux formes distinctes, deux formes douées de propriétés fort différentes. Elle peut notamment prendre la forme de particules, qui sont les photons, ou la forme d'ondes.

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Même si cela paraît absurde, si un scientifique cherche la lumière sous forme d'ondes, c'est ainsi qu'elle se présentera à saperception. Si, en revanche, il l'évalue sous forme de particules, voilà ce qu'il percevra. Cette découverte avancée en physique quantique est devenue le théorème de Bell: au niveau quantique, il n'y a pas d'observateur objectif, puisque l'intention de l'expérimentateur influe sur le résultat. Mystérieusement, l'intention du scientifique influe sur le comportement des particules subatomiques. La science n'a pas encore élucidé le phénomène, mais la validité du théorème de Bell ne fait plus de doute. Les physiciens hésitent à appliquer le théorème de Bell aux phénomènes hors de l'univers infime des particules subatomiques parce que, naturellement, les objets ordinaires, comme les boules de billard et les fusées, sont trop gros pour être influencés par l'intention. L.on sait que l'intention a un effet sur le plan quantique, mais elle a peu d'impact dans l'univers newtonien. Pourtant, il existe un endroit mystérieux où se rencontrent les univers quantique et newtonien; contre toute attente, cet endroit se situe dans notre esprit. Notre cerveau recèle entre les neurones des espaces infinitésimaux qu'on appelle les synapses; ils mesurent en moyenne, vous l'aurez deviné, un millième de 25,4 millimètre, le point d'entrée dans le monde insolite des événements quantiques. Limpulsion nerveuse doit parcourir la longueur d'un neurone et franchir l'espace synaptique infime pour atteindre le neurone adjacent. Les impulsions nerveuses sont semblables aux courses de relais : elles parcourent la longueur d'un neurone et sautent une haie. La petite molécule qui franchit cette haie, c'est un neurotransmetteur. En tout temps, des milliers de ces neurotransmetteurs sautent par-dessus des haies. Et chaque instant est un événement quantique, puisque ces molécules mesurent approximativement moins d'un millième de 25,4 millimètres. Voilà pourquoi nos pensées sont si

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novatrices et imprévisibles. Certains des neurotransmetteurs sautant la haie synaptique «réussissent», tandis que d'autres n'y parviennent pas. Ceux qui font le saut engendrent une réaction au sein du neurone voisin. Si ces sauts se produisent dans la région pensante du cerveau, le néocortex, alors la pensée survient. La notion d'intention est déterminante tant en physique quantique qu'en alchimie interne. En effet, c'est par l'intermédiaire de l'attention mentale et de la volonté personnelle - l'intention - que l'alchimiste est en mesure d'influencer des événements quantiques spécifiques dans son corps/esprit. Nous verrons cela plus en détail par la suite. Pour l'instant, je me contenterai de dire que les alchimies internes, tel le système égyptien, sont d'abord et avant tout des méthodes visant à modifier certains aspects de l'univers quantique. Le corps ka se situe intrinsèquement dans la sphère quantique et, par le fait même, il est facilement influencé par la volition de l'alchimiste. L.univers quantique présente par ailleurs d'autres extravagances : entre autres, il est impossible d'y prédire quoi que ce soit. Dans l'univers newtonien, si on lance un objet, l'on peut prédire l'endroit où il atterrira, mais dans le domaine quantique ce n'est pas possible. Ici, il n'y a que des probabilités, des possibilités. Dans cette sphère, les objets qui planent ici et là sont susceptibles d'atterrir où l'on s'y attend ou de tournoyer dans l'air et se dissoudre en lumière. Les possibilités sont virtuellement infinies. Il y a encore d'autres bizarreries dans le domaine quantique. Un phénomène fort insolite se produit lorsque deux particules se rencontrent dans l'univers quantique. Imaginez ceci: après leur rencontre fortuite, les deux particules partent en vrille dans l'espace et chacune poursuit son petit bonhomme de chemin. Mais si l'une d'entre elles modifie le sens de son mouvement, l'autre modifie le sien instantanément. Il n'existe aucune explication plausible à ce comportement inusité. Et même si, dans l'univers newtonien, nous

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n'avons pas à nous préoccuper de ces entourloupettes, elles font intrinsèquement partie du monde quantique. Nous avons vu que les pensées existent au sein de cette étrange zone floue de la réalité quantique. Cela signifie que les événements neurologiques responsables de la pensée (le saut des neurotransmetteurs par-dessus l'écart synaptique) appartiennent de toute évidence à l'univers quantique. Et c'est cette excentricité dans la neurologie humaine qui nous permet d'influer sur les événements quantiques dans notre corps et notre esprit. Que signifie cette affirmation ? Implique-t-elle que vous et moi produisons un effet sur notre physiologie simplement grâce à l'attention mentale? En effet, et c'est l'une des raisons qui expliquent l'efficacité des alchimies internes. Le corps et l'esprit sont intimement liés. Ils sont très concrètement deux faces d'une même pièce; les études scientifiques confirmant l'interconnexion du corps et de l'esprit abondent dans les journaux scientifiques de par le monde. Il existe désormais un domaine relativement nouveau en médecine : la psychoneuroimmunologie. Un bien grand mot qui fait essentiellement référence à l'impact des pensées et des émotions sur l'organisme, notamment sur le système immunitaire. Je pourrais citer de nombreuses études sur le sujet, mais une anecdote illustrera plus justement mon propos. La situation décrite fait appel à la gestion de la douleur, pas à l'alchimie interne, mais certains des principes sont les mêmes. Il y a plusieurs années, on m'avait envoyé une cliente en vue de traiter une douleur physique très grave. Elle souffrait d'un cancer à un stade avancé qui s'était métastasé à la colonne vertébrale. Pour reprendre ses propres mots, elle était tenaillée par une douleur constante et impitoyable. Lorsque Joan (le nom a été changé) décrivit sa situation, je lui demandai d'évaluer son degré de souffrance et de malaise sur une

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échelle allant de zéro, le degré minimum, à dix, l'intensité maximale. D'après elle, sa souffrance se chiffrait à huit. Je lui demandai ensuite de décrire l'expérience la plus reposante, la plus rafraîchissante qu'elle ait jamais vécue. Elle relata en détail sa visite à Sedona en Arizona et avoua combien elle aimait les pierres et les canyons rougeâtres de cette région. À l'aide d'une chaîne stéréo, je fis jouer une musique spécialement conçue pour diminuer l'activité des ondes cérébrales, afin de produire des états détendus d'activité alpha accrue. Puis je lui demandai d'imaginer qu'elle se retrouvait à Sedona. La scène devait être aussi vivante et réaliste que possible - il fallait voir les paysages, entendre les sons, ressentir les sensations physiques, voire humer les odeurs. Au moment où elle évoquait la scène, les muscles de son visage, auparavant très tendus, se détendirent vaguement. Je lui suggérai de trouver un endroit qu'elle jugeait particulièrement merveilleux et apaisant. Elle choisit un gros rocher surplombant un canyon. Je lui demandai enfin d'imaginer que ce roc était doué de puissantes énergies curatives et que, à chaque respiration, elle absorbait sans effort ces énergies salutaires dans son corps. Après quelques minutes, Joan ouvrit soudain les yeux et attrapa son sac à main. Elle l'ouvrit, en tira un mouchoir et tapota délicatement le contour de ses yeux. - Qu'est-ce qui s'est passé? demandai-je. - C'est disparu. - Qu'est-ce qui est disparu? - La douleur, précisa-t-elle. La douleur a disparu! La disparition de la douleur avait été bouleversante pour elle. Après lui avoir accordé un petit moment pour se remettre, je lui demandai d'évaluer de nouveau son degré de souffrance. Zéro. Après plusieurs entretiens, j'ai enseigné à Joan comment maîtriser sa douleur grâce à l'attention mentale et à l'intention. Elle disait

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que, même si le cancer continuait de se propager, elle était en mesure de réduire significativement la douleur sans recourir aux médicaments. Les événements neurologiques qui ont mis un terme à la souffrance de Joan sont fort complexes et découlent de l'univers quantique, ou y prennent naissance, si l'on veut. Quiconque se présentant à mon cabinet aurait aperçu une femme assise sur un siège, écoutant de la musique les yeux clos. Mais cette situation se situe dans la sphère newtonienne, le monde des objets et des gens. Le domaine quantique demeure imperceptible; c'est pourtant cet univers qui a été responsable de la transformation de la condition de Joan. C'était dans cet univers, niché entre des écarts synaptiques dans son cerveau, que les neurotransmetteurs s'affrontaient pour obtenir la suprématie. Quelques-uns de ces messagers neurologiques étaient porteurs de messages de douleur. Après tout, les cellules agonisantes dans sa colonne vertébrale lançaient vers son cerveau des cris de mort incessants. Mais parallèlement d'autres messagers portaient des sensations de paix, de détente, de réconfort. Pendant un instant, les messagers apaisants l'emportèrent sur les messagers de souffrance et de mort. En termes poétiques, tout cela se déroulait dans l'écume et les flots de l'océan quantique. Cet océan, bien que voilé à notre regard, est le lieu où naît tout ce qui existe à l'intérieur et à l'extérieur de notre esprit. C'est la source mère de toute création et c'est aussi le point de convergence de toutes les alchimies internes, peu importe leurs approches. Les procédés permettant de modifier les événements quantiques dans le corps et l'esprit d'un alchimiste s'apparentent en plusieurs points à ce qui s'est passé chez Joan. Par contre, l'alchimiste pour sa part ne cherche pas à soulager la douleur, mais à modifier la conscience même. ragent responsable de cette transformation capitale n'est ni plus ni moins que la pensée alliée à la conscience. La pensée et la

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conscience sont des choses éphémères : quiconque a tenté de les retenir pendant un long moment le sait bien. C'est aussi en pensée que nous pouvons faire l'expérience de choses que nous ne pourrions jamais faire dans le monde réel, c'està-dire dans la réalité newtonienne de tous les jours. Par exemple, nous sommes habitués à la force de la gravité : si un objet nous échappe, nous nous attendons à le voir tomber. Nous n'imaginons pas qu'il va s'envoler; c'est peut-être ainsi dans les rêves, mais pas dans la réalité. Considérez cette hypothèse : nous vivons dans deux réalités simultanément. l'.une de ces réalités nous est parfaitement familière. C'est le monde de tous les jours, le monde où les objets qu'on lâche chutent au sol. Il existe une autre réalité cependant, tout aussi réelle. C'est la réalité de l'univers quantique qui existe sans l'ombre d'un doute, bien que nous n'ayons pas conscience des millions et des millions de neurotransmetteurs franchissant l'espace pour produire notre expérience de la pensée à l'instant même. Et cette réalité n'est pas newtonienne; elle est quantique, avec toute l'imprévisibilité et les paradoxes qui la caractérisent. Pour la plupart d'entre nous, le rêve est la seule expérience d'un univers quantique. Là, les choses obéissent à une étrange logique. Dans l'univers newtonien, le réveil que vous programmez sur votre table de nuit y restera jusqu'au matin. Il ne se déplacera pas, car il est captif de la gravité et de l'entropie. À moins que quelqu'un ne le touche, il ne bougera pas. Mais, dans votre univers onirique, le réveil peut tout aussi bien se mettre à planer et ses aiguilles à tourner en sens inverse, vous ramenant vers le passé; ou alors les aiguilles avanceront à folle allure et vous projetteront dans une version éloignée de l'avenir. Les rêves de nature quantique ne sont pas contraints par la logique de l'univers newtonien. Quand il s'agit de logique et de prévisibilité, ces spectres de l'inconscient sont des anarchistes.

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Aujourd'hui, la vision consensuelle occidentale de la réalité (newtonienne) conçoit que les rêves ou autres expériences du genre sont imaginaires; elle les rejette sommairement. j'aimerais pourtant suggérer qu'elles ne sont pas toutes fictives ... En tout cas, pas davantage que votre vision actuelle de vous-même. Tentez d'imaginer que certains de ces étranges événements oniriques sont des réalités alternatives, ni plus ni moins réelles que votre version newtonienne de la réalité - simplement différentes. Après tout, les études scientifiques ont démontré, sans l'ombre d'un doute, que vous et moi ne faisons pas l'expérience directe de la réalité (quelle qu'elle soit). Nos perceptions de la réalité sont filtrées par les limites de nos facultés sensorielles, ainsi que par nos croyances et nos attentes. Par exemple, saviez-vous que les pages de ce livre s'inversent dans votre cerveau? Votre rétine reçoit l'image à l'envers. Mais le cerveau, avec créativité, les remet à l'endroit ! Le cerveau a aussi tendance à percevoir ce qu'il croit être présent, même quand ce n'est pas le cas. Et tout correcteur d'épreuves sait de quoi je parle. Le cerveau tend à voir ce qu'il s'attend à voir; une virgule mal placée échappera à l'attention d'un correcteur simplement parce qu'il ne s'attend pas à ce qu'elle soit là où elle est. Tout ce charabia a pour but de souligner que nous ne faisons pas directement l'expérience de la réalité; notre perception résulte d'une création commune de notre corps et de notre esprit. Dans ce contexte, les rêves ne sont qu'une autre forme de réalité perceptuelle fabriquée. À mon avis, parmi tous nos rêves, bien peu sont des réalitéssubstituts qui ont un sens. La plupart des rêves ne sont que le fait du cerveau se libérant du stress, et pour tout dire quelques-uns résultent d'une combinaison malheureuse d'aliments au repas du soir. Certains rêves ont cependant une profonde signification sur le plan psychologique ; ils peuvent même annoncer des événements.

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Ce type de songes est à mon sens d'un autre ordre ; ceux qui en ont fait l'expérience sauront de quoi je parle. En effet, lors de la pratique de l'alchimie interne, l'alchimiste entre dans un état de conscience analogue au rêve. C'est le résultat des modifications cérébrales spécifiques que produisent les méditations alchimiques. Plusieurs pratiques alchimiques internes intensifient l'activité des ondes alpha ou thêta dans le néocortex. Et les états plus profonds d'ondes thêta ressemblent beaucoup aux états oniriques. Ces rêves éveillés permettent au méditant de pénétrer des univers d'expérience inaccessibles durant les états de veille normaux. Comme je l'ai dit plus tôt, l'on peut considérer les méthodes d'alchimie interne comme une approche permettant d'influer sur certains aspects de l'univers quantique. Les manipulations de la réalité quantique (grâce à l'action de l'alchimie interne) se produisent avec le plus d'efficacité dans les états d'esprit semblables au rêve. Et chaque tradition alchimique a élaboré ses propres techniques en vue de générer ces états de conscience oniriques.

Réalité opérationnelle

Il ne s'agit à vrai dire que de l'univers auquel vous vous identifiez et des comportements qui fonctionnent le mieux dans cet univers. Vous avez sans doute appris comment agir dans l'univers quotidien de la réalité newtonienne. Vous savez que si vous laissez tomber un objet il atterrira sur le sol. Vous savez comment prendre ce livre et le feuilleter. Quand vous avez terminé, vous savez comment le déposer. Ce sont des comportements neuromusculaires acquis. À l'âge de six mois, vous ignoriez comment vous y prendre, mais aujourd'hui, si. Vous avez assimilé cette aptitude au fil d'interactions avec l'univers quotidien des objets de type newtonien.

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Il serait approprié de considérer les alchimies internes (dont le système égyptien) comme le moyen de fonctionner dans une autre réalité, à savoir dans la réalité quantique. Tout comme vous avez appris à saisir un livre et à le déposer, vous pouvez également apprendre comment opérer dans l'univers quantique. Tout ce qu'il faut, c'est une «méthode d'enseignement» éprouvée. Voilà précisément ce que sont les systèmes d'alchimie interne: des méthodes d'enseignement. Acquérir une maîtrise de l'alchimie induit naturellement un formidable éventail de facultés hors de l'ordinaire, ou pouvoirs de la conscience, que le yoga nomme siddhis. Ces aptitudes pourraient paraître très étranges à l'esprit occidental, aussi insolites que l'univers quantique d'où elles sont issues. Mais en vérité, elles ne sont que l'expression naturelle d'une conscience en évolution.

Siddhis et pouvoirs de la conscience Les siddhis, ou pouvoirs de la conscience, se développent naturellement à mesure que l'on progresse sur la voie spirituelle. Il existe plusieurs cas attestés par de nombreuses sources de saints et de mystiques bouddhistes, chrétiens, musulmans, juifs ou taoïstes ayant atteint ces états. Par ailleurs, il est bien connu que les chamans des cultures indigènes manifestent également ces pouvoirs. Je me suis personnellement livré à l'étude des siddhis pendant quelques décennies. L.attitude matérialiste occidentale considère que certains de ces pouvoirs sont saugrenus ; pourtant, ils sont attestés dans plusieurs cultures. Il y a plusieurs années, j'ai été témoin des siddhis d'un mystique dans l'un des endroits les moins plausibles : Kodiak, en Alaska. On m'avait invité à donner un atelier à Anchorage, et le weekend suivant je devais enseigner sur l'île de Kodiak. À la fin de ce

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stage sur l'île, j'avais quelques jours libres. Mon organisateur m'a présenté certaines possibilités, et j'ai choisi une excursion en bateau, dans une île habitée par des moines orthodoxes russes, parmi lesquels avait vécu un saint de cette tradition. On m'avait toutefois averti que les visiteurs devaient le plus souvent rebrousser chemin à cause de la mer démontée. À vrai dire, les prélats de cette Église, responsables du monastère, n'étaient jamais parvenus à le voir, car chaque fois qu'ils avaient tenté de s'y rendre, la mer houleuse les avait forcés à rebrousser chemin. Les autochtones s'en amusaient énormément. Nous avons pris un petit avion jusqu'à une île voisine, puis atterri sur une pointe de terre se terminant abruptement dans les eaux tumultueuses et glaciales. La femme d'un pêcheur du coin vint nous accueillir dans sa camionnette; je sautai à l'arrière, mon organisateur s'installa à l'avant. C'était l'été, mais une neige légère tombait sur le chemin menant à sa maison au bord de la mer. je me souviens d'avoir eu froid et de m'être demandé comment les gens parvenaient à survivre à l'hiver. Nous nous sommes arrêtés près d'une petite maison entourée de cèdres et sommes entrés. Attablés autour d'une grande table en bois, nous avons siroté un thé. Si vous avez visité l'Alaska, vous savez que le temps est un oiseau insolite dans ces régions. Nous étions donc là, assis à bavarder un peu, en attendant, semble-t-il, le moment opportun pour partir. Pour finir, notre hôtesse déclara que le temps était venu, et nous reprimes la camionnette pour nous diriger vers le port où son mari attendait dans un chalutier. I.'.odyssée a débuté sur une mer exceptionnellement calme. Installée à côté du gui, notre hôtesse tricotait et remarqua qu'il était tout à fait inhabituel que la traversée soit aussi paisible. Notre embarcation voguait avec célérité en haletant, et je contemplais le paysage opulent et exquis des îles avoisinantes. Une troupe de phoques suivit dans notre sillage jusqu'à mi-chemin.

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Au-delà d'un affleurement rocheux se trouvait un petit port naturel. l'.eau était trop peu profonde pour le chalutier : il fallut monter dans un canot pneumatique pour atteindre la rive. La scène paraissait tout droit sortie du Moyen Âge. Un groupe d'hommes brûlaient des broussailles sur la plage, et l'air était empli de nuées de fumée blanche tournoyant dans un ciel d'azur absolu. Les moines portaient la barbe longue, caractéristique des ecclésiastiques orthodoxes russes et grecs. Leurs robes grises étaient nouées de cordes fines à la taille et sur leur poitrine battait un crucifix. À notre descente du bateau sur la rive, un homme au début de la trentaine, auréolé d'une certaine autorité, nous accueillit. Notre hôte expliqua que j'étais venu en visite depuis l'État de Washington. I.'.abbé sourit avec un air approbateur et nous emmena faire la tournée du petit monastère, qui ne comportait qu'une dizaine d'hommes environ. Tout en nous dirigeant sur le sentier ombragé de cèdres, il fit la remarque que le monastère ne recevait pas souvent de pèlerins. Il nous emmena à plusieurs endroits, entre autres dans une hutte minuscule où avait vécu le saint. j'ai souvenir que l'air avait l'odeur rance des vieux manuscrits et des icônes ayant appartenu au saint homme. Mais l'atmosphère était aussi empreinte d'une indubitable sérénité. I.'.abbé nous emmena ensuite à une source sacrée, réputée pour ses vertus curatives. Enfin, il nous conduisit dans une petite chapelle où le saint avait été enseveli. Son corps n'y était plus, mais le site était toujours considéré comme sacré. I.'.abbé me surprit en train de fixer un coin de la chapelle. Il me demanda ce que j'y voyais; je répondis que j'apercevais une colonne de lumière blanche émanant du sol et qui sortait par le toit. Avec un sourire évasif, l'abbé affirma que le saint était enterré dans cette partie de l'église. Puis, d'une voix vaguement rêveuse, comme s'il était un peu dans un autre monde, il me dit : « Si tout le monde pouvait être aussi sensible. » je me souviens de ses paroles, car elles me semblèrent alors étranges.

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S'éveillant apparemment de ses rêveries, l'abbé poursuivit : «Je voudrais vous faire voir encore quelque chose. » Il nous conduisit au bas de la colline à une menue chapelle érigée récemment. Biscornue, elle mesurait 0,8 mètres carrés et 6 mètres de haut. Lintérieur brillait des pigments dorés d'icônes de facture récente, représentant la vie des saints, ainsi que d'autres éminents personnages de l'Église orthodoxe russe. Vers l'arrière de la minuscule chapelle se trouvait un tout petit autel où était posée une bible en russe. L.abbé expliqua le sens des diverses icônes, puis annonça que la visite était terminée. Il nous fit signe de sortir de la chapelle et referma la porte derrière nous. Mais je songeai subitement que l'abbé serait peut-être en mesure d'élucider une de mes questions au sujet du mysticisme. Je frappai à la porte, mais il n'y eut pas de réponse. Je frappai de nouveau; toujours aucun signe de vie à l'intérieur. Allègrement, j'ouvris la porte pour constater que la chapelle était complètement vide. Pendant un moment, je restai figé, en état de choc. Mais mon esprit incorrigiblement sceptique intervint et je me mis en quête d'ouvertures secrètes ou d'autres entrées. Je soulevai même un petit tapis frangé sur le sol pour voir s'il dissimulait une issue dérobée. Rien. Toujours sous l'effet du choc, je ressortis et me rendis à la plage, où attendait notre groupe. Là, bien visible, se tenait l'abbé. Il discutait avec mon hôtesse et, au moment où je m'approchai, il fit signe de la tête avec un pétillement significatif dans le regard. Nous sommes montés dans le pneumatique en direction du chalutier. Le soleil déclinait à l'horizon, je me tenais sur le pont, le regard fixé sur notre sillage tandis que nous reprenions la mer. j'étais plongé dans une profonde quiétude. En rédigeant ces lignes, je me surprends à être plein d'admiration et d'émerveillement, comme alors. Je savais bien que les siddhis

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existaient, j'avais étudié leur physique; j'avais pour passe-temps de collectionner des anecdotes et de la documentation. Mais ici, sur la petite île de Kodiak, un humble contemplatif m'avait dévoilé de première main le mystère de pouvoirs yogiques. À mi-chemin sur la route du retour, la femme du pêcheur leva les yeux de son tricot et dit: «Vous savez, ils font des choses comme ça tout le temps ! » - Des choses comme quoi? demandai-je. - Oh, vous savez. Ils se téléportent, la bilocation. Des trucs comme ça. - Vraiment, m'étonnai-je. - Oui, poursuivit-elle sans lever les yeux de son tricot. Cette île est à l'écart. Il n'y a pas de service postal. Ils viennent parfois à la ville pour chercher leur courrier et acheter des choses. Et ils n'ont aucun moyen d'y aller! ajouta-t-elle avec un air conspirateur. Les pouvoirs de la conscience, ou siddhis, vont de ce que l'on appelle les siddhis secondaires jusqu'aux siddhis dits extraordinaires. Parmi les siddhis secondaires, on retrouve des facultés extrasensorielles comme la clairvoyance (vision intérieure), la clairaudience (ouïe intérieure), la clairsentience (sentiment intérieur), ainsi que la « clairgnose » (savoir intérieur), le fait de savoir une chose sans pouvoir préciser comment on la sait. Les trois premières facultés - clairvoyance, clairaudience et clairsentience - sont des perfectionnements des facultés sensorielles physiques. À mesure qu'ils se développent, les pouvoirs extrasensoriels apparaissent d'abord généralement sous l'une de ces trois formes, ou en association. Une personne se mettra à voir des images dans son esprit, images dépourvues d'agent physique - autrement dit, des impressions visuelles mentales. Les études scientifiques évaluant la vision à distance emploient le plus souvent ce siddhi. Des études démontrent que certaines personnes, dans les conditions adéquates (c'est-à-dire en état de détente mentale), rapportent

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avec justesse des impressions visuelles provenant d'objets ou de lieux à des centaines de kilomètres de distance, sans en avoir connaissance au préalable. La réception de ces informations visuelles doit forcément procéder d'autres sources que la faculté sensorielle de la vue, puisque les sujets ne sont pas à proximité des lieux décrits. Plusieurs yogis et yoginis, saints et mystiques, ont rapporté qu'ils pouvaient voir leurs disciples à distance si besoin était. Un beau jour, le yogi Neem Karoli Baba réclama subitement qu'on lui apporte une grande quantité de nourriture. Les gens présents racontèrent qu'il consomma une quantité stupéfiante d'aliments avant de s'absorber dans le samadhi (une forme de transe yogique profonde). Lorsqu'il émergea de sa méditation, ses disciples lui demandèrent ce qui s'était passé. Il expliqua qu'il avait soudainement aperçu l'un de ses disciples qui se mourait dans le désert. Lhomme agonisant avait pour ultime souhait de manger. Baba affirma que son chela (son disciple) avait atteint un tel degré de réalisation qu'il n'avait pas à se réincarner, mais ce désir d'aliments insatisfait qui le tourmentait au moment de la mort l'aurait ramené vers le cycle des réincarnations ! Baba s'était chargé de combler l'ultime envie de nourriture de cet homme et, grâce à ses pouvoirs yogiques, il l'avait transmuée. Lorsque l'information extrasensorielle est captée sous forme auditive, on parle de clairaudience. Les personnes douées de cette faculté reçoivent des impressions subtiles de sons ou de voix. Les domaines intérieurs de la conscience s'emplissent de sons et de musiques qui peuvent être incroyablement merveilleux. On a même émis l'hypothèse que nombre de grands compositeurs auraient entendu les musiques de ces sphères qui auraient grandement influencé leurs œuvres. Certains individus ressentent les choses à un niveau très subtil; on les nomme « clairsentients ». La distinction entre les clairsentients et les empathiques est ténue. Les personnes empathiques sont douées d'une sensibilité hautement développée et ressentent souvent

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les sentiments d'autrui, notamment des gens dans leur entourage immédiat. Les clairsentients, pour leur part, seront peut-être aussi empathiques, mais ils capteront aussi des impressions extrasensorielles sous forme de sensations physiques subtiles. La clairgnose est l'un des siddhis les plus fascinants. Avoir le pressentiment de quelque chose en ignorant toutefois comment on le sait, c'est de la clairgnose. (Naturellement, lorsque le pressentiment s'avère juste. S'il est erroné, alors il s'agit de délire.) On a affirmé que la clairgnose était une vertu de la conscience pure qui est, par nature, omnisciente et omniprésente. En gravissant les échelons de la conscience, la perception personnelle acquiert quelques-unes de ces qualités de la conscience pure, et les épisodes de clairgnose se multiplient. Parmi les siddhis secondaires, l'on retrouve aussi les pouvoirs de guérison et les facultés de prophétie restreintes. Cette catégorie de pouvoirs yogiques compte aussi la capacité de réduire ou d'étendre la perception - autrement dit, de parvenir à percevoir au-delà des frontières du corps. Les siddhis supérieurs comptent la lévitation (le pouvoir de soulever le corps ou le faire planer). Encore une fois, ce pouvoir ne se limite pas aux yogis ou aux yoginis de l'Inde, comme certains le croient. Il existe des témoignages bien documentés rapportant que saint François d'Assise flottait au-dessus du sol. Saint François manifestait également d'autres siddhis. À dire vrai, même sa dépouille avait conservé ses pouvoirs spirituels. Lors d'une visite à son tombeau à Assise, je fus transporté dans des dimensions spirituelles grâce aux simples émanations de sa crypte! Me tenant près de son corps, j'ai entendu un son semblable au vent qui souffle dans les trembles, et quand je suis rentré à mon hôtel, j'avais la peau rouge, comme si elle était légèrement brûlée par le soleil. À propos, voici un petit conseil si jamais vous visitez la basilique à Assise. Tournez à gauche après l'entrée principale où repose la

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relique de saint François. Chaque côté est flanqué d'escaliers conduisant à la crypte, qui vaut assurément le détour. [endroit fourmille de gens et il est difficile de trouver un coin tranquille. Un peu plus loin au-delà des escaliers, on aperçoit un grand autel, le seul dans cette partie de l'église. Une figure géométrique orne le sol devant cet autel, directement au-dessus de la tombe de saint François ; les émanations sont très vives à cet endroit. Personne ne semble être au courant : vous pouvez donc vous tenir directement à cet endroit précis et capter les influx sans être dérangé. Parmi les siddhis supérieurs, on retrouve des aptitudes remarquables tels la téléportation (comme l'abbé de l'anecdote plus haut) et le don d'ubiquité (la capacité de se trouver en deux endroits à la fois). D'autres dons comptent parmi cette catégorie, mais le propos de ce chapitre n'est pas d'examiner les siddhis en détail. Il faut savoir que les siddhis, ou pouvoirs yogiques, sont la conséquence naturelle de l'évolution spirituelle. Ils comportent cependant un véritable danger. Nombreux sont ceux qui se voient piégés par leur prestige, par leur séduction. On conseille souvent d'éviter de tenter d'acquérir les pouvoirs yogiques. Et quand ils surviennent, il est préférable de ne pas s'en préoccuper outre mesure. Une brève anecdote illustrant ce dilemme permettra de clarifier les choses. Comme il s'agit d'un yogi contemporain, célèbre, j'éviterai de mentionner son nom. Il enseigne le yoga de la kundalini, qui présente d'étroites ressemblances avec le système d'alchimie égyptien. C'est un être puissant qui a certainement des dons; il y a plusieurs années, j'ai eu la chance de participer à une retraite d'une semaine avec lui. Selon l'un de ses proches disciples, quand il avait vingt ans environ, après avoir atteint certains des siddhis, le yogi en question s'était rendu en Inde pour une retraite spirituelle. Il se reposait appuyé sur un arbre, écoutant la délicieuse musique d'un maître musicien transporté par la ferveur de sa bhakti (l'amour divin ou agape); cette dévotion intense qui affleurait dans la mélodie plon-

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gea notre yogi dans un état de samadhi profond où il goûtait une extase et une félicité sublimes. Mais il se mit à pleuvoir, interrompant abruptement le concert; le musicien se précipita à l'intérieur. Pourtant, grâce à ses pouvoirs « siddhiques »,le yogi fit cesser la pluie et l'artiste revint à ses kirtans, ses chants sacrés. Bientôt, notre yogi était de nouveau transporté dans le samadhi, mais son ravissement fut brutalement interrompu par un vieillard furibond qui lui asséna un coup de pied dans le flanc. Ce dernier était aussi un yogi; fulminant des obscénités, il continua à donner des coups de pied au jeune yogi. «Qu'est-ce que tu fais? demanda-t-il. Ne sais-tu pas que cette région est aux prises avec une sécheresse? Et tu as fait cesser la pluie pour satisfaire tes désirs égoïstes ! » Le vieux yogi leva son bâton et le pointa vers son jeune collègue. «Crois-moi, si tu continues ainsi, tu auras une énorme dette karmique à payer. Tu passeras mille vies sous la forme d'une créature dans la mer ! » Le vieux yogi projeta de la poussière avec son pied en direction du jeune homme et s'en alla avant même que l'autre ait pu répondre. Le jeune yogi se remit immédiatement à méditer et, grâce à ses pouvoirs siddhiques, il ramena la pluie. Il adressa une fervente prière à Dieu pour qu'il lui retire ses siddhis; comme par magie, ils disparurent. Mais au fil des ans ils réapparurent graduellement, car l'homme était désormais plus sage et moins extravagant. À mon avis, les siddhis sont l'expression naturelle d'une croissance. Il s'agit peut-être de l'un de nos prochains repères évolutionnaires. Et quiconque se livre à l'alchimie interne sur une période de temps assez longue aura tôt ou tard affaire à ces pouvoirs. Chez l'être humain, les siddhis équivalent aux pommes sur le pommier. Ces fruits appartiennent intrinsèquement à la nature du pommier. Mais ce n'est que lorsque le pommier atteint un certain stade de développement que les fruits naissent. jusqu'alors, ils restent à l'état de potentiel.

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De même, lorsqu'une conscience individuelle humaine atteint un certain stade de développement, les siddhis apparaissent spontanément. Chaque lignée alchimique considère que les facultés paranormales sont obtenues comme conséquence à la pratique spirituelle. Et chaque tradition alchimique possède ses propres méthodes pour développer et gérer ces pouvoirs spirituels. Dans la tradition égyptienne, on estime qu'ils sont un dérivé de la consolidation du double éthérique, le ka.

Consolider le

ka

Revenons au ka, car il occupe une position prépondérante dans l'alchimie égyptienne. Contrairement au khat, le corps physique dense, le corps ka est capable de traverser les murs, de flotter dans les airs et de parcourir de vastes distances en un clin d'œil. Les textes sur le yoga comportent de nombreux récits crédibles faisant état du don d'ubiquité des saints et des mystiques. Dans certains cas, on explique ce phénomène par le corps ka. Lorsqu'il possède une charge suffisante, il acquiert une sorte de densité qui le rend visible. Parce qu'il est le double éthérique de la personne, le ka lui ressemble trait pour trait. Dans le Manuscrit, Marie Madeleine décrit l'apparition de Yeshua après la crucifixion, avant son ascension aux cieux (vers l'esprit). Du point de vue de l'alchimie égyptienne, c'était une forme de son ka, fortement chargé grâce aux pratiques alchimiques auxquelles ils s'étaient adonnés. D'après le Manuscrit, Marie Madeleine aurait secondé Yeshua dans l'une des tâches premières de l'alchimie égyptienne : charger son corps ka d'une énergie accrue. Quiconque souhaite goûter les fruits de l'alchimie égyptienne doit effectuer des pratiques augmentant la

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puissance du ka. Plusieurs méthodes servent à cette fin, mais ce sujet dépasse le cadre de ce chapitre. Dans le Manuscrit, Marie Madeleine aborde une ou deux méthodes; je me contente d'y reporter le lecteur. (Note: La méthode pour absorber l'énergie solaire décrite au premier chapitre illustre une procédure très simple pour accroître l'énergie.) Peu importe les méthodes employées, à mesure que le ka accumule plus d'énergie, son magnétisme s'accroît. 1'.utilisation des champs magnétiques pour élever la conscience constitue l'une des grandes découvenes de l'alchimie égyptienne. Si la consolidation du ka est un élément fondamental de ce système alchimique, elle n'est que la première tâche à remplir. La seconde consiste à passer de l'identification au khat, le corps physique dense, à l'identification au ka - ou à modifier, si l'on veut, l'identification à l'univers newtonien pour l'univers quantique. En s'identifiant au ka, l'adepte ne néglige pas son corps physique (le khat), simplement, dans les pratiques de méditation alchimique, le sentiment d'identité se reporte sur le corps lumineux (le ka). Modifier l'attention et prendre peu à peu conscience du ka ne peut s'effectuer que dans un contexte spirituel, car, sans une compréhension intellectuelle du ka, il est peu probable que l'on parvienne à utiliser ses capacités extraordinaires.

Modifler le sentiment d'identité

Lors de mes stages, je fais appel à plusieurs approches pour enseigner à modifier le sentiment d'identité, dont certaines utilisent le mouvement et d'autres, l'attention mentale. Il y a quelques années, après une séance d'entraînement exceptionnellement longue, lors d'une retraite d'alchimie égyptienne, un participant fit pan d'une expérience saisissante. Il venait d'achever la dernière pra-

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tique interne et avait ouvert les yeux. Il sentit la présence de quelqu'un à ses côtés, bien que personne ne s'y trouvait quand il avait commencé. Il se tourna vers la droite et se vit lui-même, en train de «le » regarder en souriant. Il sauta littéralement hors de son siège. Les exercices de l'atelier avaient réussi à dynamiser son ka à un point tel qu'il pouvait voir sa forme subtile de ses propres yeux! Il arrive parfois qu'une personne possède un ka fort même si elle ne s'est pas adonnée à l'alchimie.

Une expérience contemporaine avec le

ka

Il y a plusieurs années, j'ai vécu une expérience insolite avec le ka d'un client. À l'époque, j'étais psychothérapeute en exercice et l'on me référa un jeune homme à la fin de la vingtaine souffrant de dépression. La thérapie révéla graduellement qu'il avait été victime de maltraitance grave et de sérieux sévices sexuels pendant l'enfance. Chacune de nos rencontres me laissait toujours avec une impression étrange. En dépit de son état dépressif préoccupant, il semblait dégager une énergie très intense, comme si son regard bleu électrique dissimulait un brasier d'une puissance inouïe. Dans ma pratique, s'il y a risque de suicide, j'ai pour politique de passer un contrat avec mes patients. Ils doivent prendre contact avec moi, en personne ou par téléphone, s'ils songent à s'enlever la vie. Et je consens à ne pas tenter de les en dissuader, je me contente de m'assurer que c'est vraiment ce qu'ils veulent faire. Pendant qu'ils cherchent à me joindre, et au cours de notre conversation, ils reviennent généralement à la raison et le drame est évité. Dans le cas de ce jeune homme, après six semaines de travail thérapeutique ensemble, j'ai dû quitter la ville pour me rendre à un colloque. je lui ai donné le numéro de téléphone de l'endroit où j'allais habiter dans la ville de Washington.

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Et ici l'histoire prend une tournure vraiment singulière. Dans le séminaire auquel j'assistais, on venait d'aborder les thèmes de la mort et du processus de la mort, lorsqu'un gardien remit un bout de papier à l'oratrice. Celle-ci demanda si Tom Kenyon était présent. j'ai levé la main et on m'a remis le morceau de papier portant un nom et un numéro de téléphone. C'était la sœur de mon client. Je me suis rendu au téléphone public le plus proche pour composer le numéro. La personne au bout du fil, sa sœur en fait, m'informa que mon client s'était suicidé. j'étais bouleversé mais aussi extrêmement contrarié. Il avait transgressé notre entente, entente que j'avais mise en place comme filet de sûreté. S'il avait pris contact avec moi, j'aurais pu lui démontrer qu'il ne voulait pas vraiment s'enlever la vie, mais qu'il choisissait la voie des lâches. Il s'était suicidé pendant mon séjour en dehors de la ville. Plusieurs jours durant, j'ai tempêté à ce sujet. Puis une nuit, j'ai fait ce rêve mystérieux où il venait à moi pour me demander pardon. En rêve, je lui ai pardonné et il a poursuivi sa route. Ici l'histoire devient encore plus inouïe. Mon cabinet est juste à côté de ma maison et, d'habitude, je reçois mes clients l'après-midi et le soir, jamais le matin. Ce jour-là, après mon curieux rêve, une connaissance m'accosta en ville. Il me dit qu'il avait songé à venir me consulter. Je lui ai demandé pourquoi, puisqu'il n'était pas du genre à s'intéresser à la croissance personnelle. Il m'a avoué qu'il était passé en voiture devant mon cabinet et mon domicile vers cinq heures ce matin-là, et qu'il avait vu entrer un individu qui paraissait complètement affiigé. Pourtant, je n'étais même pas réveillé à cette heure-là et je ne recevais certainement pas de client! Il poursuivit en disant qu'il était revenu environ une demi-heure plus tard, et qu'il avait aperçu la même personne qui ressortait avec le sourire et gambadait sur le trottoir. Je lui ai demandé de décrire cet individu énigmatique : sa description correspondait exactement à celle de mon client. j'étais sidéré.

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Je ne connaissais pas encore l'alchimie égyptienne et ses idées sur le corps ka, je n'ai donc pu donner aucune explication à l'incident pendant plusieurs années.

E:ffets de la consolidation du

ka

La tonification du ka (grâce aux pratiques pour accumuler l'énergie) entraîne en parallèle une intensification des facultés mentales et de la volonté. De ce fait, l'adepte peut attirer beaucoup plus rapidement à lui l'objet de ses désirs. La capacité miraculeuse de magnétiser ses désirs résulte de l'interface entre la puissance véritable du ka et le degré de compréhension spirituelle de ses possibilités. Si l'on possède un ka fort sans comprendre ses implications, alors le ka ne sera pas pleinement utilisé. A l'inverse, si l'on possède une compréhension très avancée sans avoir tonifié le ka, alors ce dernier ne sera pas employé intégralement. Dans ce cas néanmoins, le déficit provient d'un manque d'énergie, pas du fait d'une compréhension fallacieuse. La consolidation du ka a également comme effet secondaire d'accroître le potentiel en vue de l'illumination spirituelle. Dans de tels cas, le corps lumineux du ka dégage littéralement une plus grande lumière. D'habitude, cette lumière intérieure n'est pas visible, sauf dans des cas rarissimes. Mais les extralucides peuvent nettement la percevoir. Développer le ka apporte aussi un bénéfice intéressant. Une fois qu'il est doué d'autonomie, il peut accomplir toutes sortes de prodiges, comme voyager vers d'autres dimensions de conscience pour glaner des connaissances et des révélations intuitives. Cette activité peut s'avérer fort enrichissante pour l'alchimiste. Je me souviens de mes premières rencontres avec un maître alchimiste dans d'autres dimensions. A ce jour, il continue de me prodiguer révélations et encouragements.

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Le djed À mesure que la puissance de son ka se développe, l'alchimiste

peut entreprendre une tâche mystique. Cependant, elle ne peut s'accomplir que si le ka contient une quantité suffisante d'énergie, puisque l'acte exige une énergie formidable et une ferme intention. Cette tâche fait appel au djed. Le djed est le conduit central des chakras le long de la colonne vertébrale. À mesure que l'énergie est incitée à s'élever, la conscience s'étend. On appelle souvent ce mouvement ascendant de l'énergie le long du djed l'acte de «faire monter le djed ». Et la force qui pousse cette énergie le long du djed n'est nulle autre que le sekhem, ou force vitale. Ce terme a pour sens littéral «ce qui remet les choses droites». Pour mieux comprendre les puissants effets de l'ascension du djed, il est utile d'examiner comment les chakras filtrent la perception, parce que cette procédure agit radicalement sur eux.

Les chakras Les chakras ont une importance capitale pour l'évolution spirituelle et la relativité de la perception. Supposons que sept personnes font un pique-nique par une journée chaude dans un jardin public bondé. Chacun des participants aura une expérience différente du monde, selon l'activité de ses chakras. L.exemple est hypothétique, puisque les chakras sont rarement activés séquentiellement. La plupart d'entre nous présentent un mélange où certains chakras sont ouverts, tandis que d'autres sont fermés. Mais, pour le propos de notre exemple, ces sept personnes fictives nous permettront de mieux comprendre comment le système des chakras module laperception.

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Disons que la première personne vit surtout par l'intermédiaire du premier chakra, situé près de la base de la colonne vertébrale. Ses préoccupations premières auront surtout trait à la sécurité et à la survie. Malgré le beau temps, cette personne sera anxieuse. Tous ces gens qui se baladent sont, à ses yeux, une menace potentielle ; cette personne sera très circonspecte avec les inconnus. Notre deuxième participant fictif vit surtout au travers du second chakra, situé à environ quatre centimètres au-dessus de la base de la colonne vertébrale. Il sera constamment en quête d'expériences sexuelles nouvelles. S'il ne recherche pas activement quelqu'un avec qui coucher, il sera la proie constante de fantasmes érotiques. Cette personne engagera difficilement la conversation avec un autre membre du groupe, puisqu'elle ne peut s'empêcher de draguer à la ronde. Le troisième individu dans notre groupe est bloqué au plexus solaire, situé à l'arrière du creux dans l'estomac. Ses uniques préoccupations sont le statut social et le pouvoir. Si cet individu entame une conversation, ce sera dans le seul but d'obtenir quelque chose de son interlocuteur (pensez à ces déjeuners d'affaires et ces coquetels). Tournons-nous vers la quatrième personne, qui vit dans le chakra du cœur, situé derrière le sternum au centre de la poitrine. Pour elle, le monde est rempli d'amour. Cet amour n'est pas de nature romantique, mais s'approche davantage de ce que les Grecs de !'Antiquité nommaient agape, l'amour divin. Pour cette personne donc, le monde n'est qu'amour. Ce sentiment peut aller d'une vague impression d'interconnexion à une intense compassion universelle. Dans certains cas, ces gens s'absorberont spontanément dans un samadhi en raison de l'intensité de leur bhakti, ou amour divin. Lêtre qui vit avec le cœur ouvert croit généralement que les autres perçoivent le monde de la même manière que lui. Il sera passablement déconcerté de découvrir qu'il n'en est pas ainsi.

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Le cinquième membre de notre petit groupe se centre pour sa part sur le chakra de la gorge, situé près des cordes vocales. Il sera très créatif et, selon la force de sa volonté, ses créations sont susceptibles de prendre forme assez rapidement. Plusieurs traditions alchimiques affirment que lorsqu'un individu atteint des stades d'évolution très avancés, ses paroles ont le pouvoir de prendre forme instantanément. Notre sixième personne est extralucide: elle est douée de pouvoirs intérieurs parce que son troisième œil est ouvert. Le troisième œil a cette particularité que le point énergétique pour ce chakra se situe au front, juste au-dessus des yeux. Néanmoins, certains systèmes yogiques placent ce chakra entre les yeux, à deux centimètres derrière l'arête du nez. Il est intéressant de noter que dans cette région du cerveau résident la glande pituitaire, régulatrice du syst~me endocrinien, et l'hypothalamus. En tant que centre de traitement des informations du cerveau, l'hypothalamus lui permet de communiquer avec le reste du corps par l'entremise des voies hypothalamiques. La juxtaposition fortuite de ce centre d'énergie subtile et d'un plexus nerveux si important dans le cerveau est fort intéressante. La personne dont le troisième œil est ouvert perçoit le monde par le filtre de la vision extralucide. Elle verra aisément les auras, les champs énergétiques de ceux qui les entourent. Elle pressentira leurs désirs ou entendra leurs pensées. Dans certains cas, elle sera visionnaire, car elle pressentira les futurs probables de ses proches. Notez que je parle de futurs probables, car à mon sens l'avenir n'est pas prédéterminé. Il existe des possibilités, des points d'option, et le clairvoyant peut les pressentir. Mais personne ne peut prédire l'avenir avec certitude, car nous sommes tous doués de libre arbitre. Et chaque choix influe sur notre destinée. Pour finir, le septième membre du groupe se centre au chakra du coronal, situé au sommet de la tête. Cet individu voit le monde comme le jeu de maya, le jeu de l'illusion. Même s'il vit dans le

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monde, il en est détaché. Il est difficile de concevoir son expérience du monde, car dans son cas la conscience se perçoit elle-même. Le miroir de la conscience s'oriente vers l'intérieur et le yogi ou la yogini voit le soi, le grand être qui vit et s'exprime sous une myriade de formes. Cette personne éprouvera de la compassion pour les souffrances d'autrui sans toutefois en être captive. Elle perçoit le monde comme un jeu d'ombres. Les drames de la vie ne le touchent plus, car elle a pris conscience du marionnettiste et de l'éclairage qui projette les ombres. Ce qui était conçu comme réalité n'est désormais plus perçu ainsi. Ce yogi ou cette yogini a atteint l'éveil. En réalité, la situation est beaucoup plus complexe, parce que les chakras sont rarement équilibrés en séquence. De ce fait, il est possible qu'un ou plusieurs chakras soient fortement activés chez une personne, mais que ses motivations psychologiques résident dans un autre chakra. Ce phénomène a causé bien des désillusions chez nombre de disciples naïfs d'un maître spirituel. Ils sont attirés par la puissance spirituelle évidente, et peut-être les aptitudes extrasensorielles d'un maître, puis ils découvrent qu'il est assoiffé de pouvoir et manipulateur. Ou alors il couche avec n'importe qui et ne respecte pas les interdits sexuels. Le conflit du disciple qui doit affronter les avances malvenues d'un maître spirituel peut être dévastateur sur le plan psychologique. Le problème, c'est que l'achèvement de pouvoirs spirituels n'est pas forcément lié à une maturité psychologique. Le fait qu'un yogi ou une yogini ait atteint des états avancés de samadhi et de félicité ne signifie pas que ses problèmes psychologiques sont résolus. De ce fait, quelqu'un qui n'a pas résolu les problèmes associés aux trois chakras inférieurs est susceptible de faire mauvais usage de ses pouvoirs spirituels. Un grand maître peut, par exemple, ne pas avoir résolu son hostilité innée; puisse Dieu venir en aide au disciple d'un tel

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Le manuscrit de Marie Madeleine

maître. Ou une personne peut être douée de facultés extrasensorielles hautement développées, mais elle aura un besoin non résolu de manipuler les autres. Même si elle présente les indices d'une spiritualité évoluée, elle pourrait subrepticement, ou de manière très flagrante, se servir de ses facultés psychiques pour vous placer sous sa coupe. Dans plusieurs de ces cas, la personne n'a pas conscience de ses motifs. Mais cette tendance, si elle est inconsciente, n'est pas pour autant inoffensive. D'ailleurs, nos motivations inconscientes causent souvent davantage de tort que celles qui sont conscientes. Voilà pourquoi j'estime que ceux qui s'engagent sur la voie de l'alchimie doivent prendre connaissance de leurs antécédents psychologiques et de leurs motivations.

Lesekhem

Comme je l'ai mentionné ci-dessus, la montée du djed et l'activation des chakras demandent une formidable quantité d'énergie. ténergie qui se propulse le long du djed n'est rien de moins que la force vitale, que l'on nomme sekhem ou littéralement «le pouvoir qui remet les choses droites ». Le sekhem est le sens caché des obélisques. Les obélisques sont des sortes de piliers sur pied; de forme effilée, ils ne soutiennent rien. On les a érigés partout en Égypte, généralement en l'honneur d'un personnage illustre. Toutefois, il s'agit essentiellement de monuments à la puissance vitale du sekhem. l'.une des tâches primordiales de l'alchimiste de la tradition égyptienne consiste à faire monter l'excès de sa force vitale, le sekhem, le long du djed. En conséquence de cette montée du sekhem le long du djed, les chakras, ou sceaux, sont activés et dynamisés. Lorsqu'un chakra est stimulé, des zones latentes de la conscience et de la perception sont révélées.

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Il est important de comprendre que le sekhem est intimement lié à la force vitale et à la sexualité. Ce pouvoir peut servir à créer un être tout neuf, grâce à l'acte sexuel, ou il peut servir à faire naître des états de conscience supérieurs, par l'acte de la montée du djed. C'est le même pouvoir primitif qui réalise ces deux prodiges. C'est simplement ce que l'on fait de cette énergie qui détermine ce qui sera accompli. En termes explicites : la transmutation de la sexualité est un facteur premier d'illumination spirituelle au sein du système égyptien d'alchimie.

L'ur.:eus

Lorsqu'elle gicle dans la tête grâce à la montée du djed, l'énergie du sekhem, ou la force vitale transmuée, produit une formidable stimulation des centres cérébraux supérieurs. Cette activation des centres cérébraux générera à la longue ce que l'on nomme l'urœus. Lart égyptien sacré représente souvent des personnages illustres couronnés d'un serpent qui sort de leur front. Ce serpent évoque le fait que la personne a atteint l'urœus ou qu'elle possède l'autorité que lui accorde l'urœus. On le voit souvent sur la coiffe des déités et déesses, ainsi que celle des personnages royaux. À mon sens, l'usage artistique de l'urœus a peu à peu dégénéré en une figure de style, et la symbolique spirituelle d'origine s'est perdue. Néanmoins, sa symbolique primaire réfère à la réalisation d'une activation ou d'une onction des centres cérébraux supérieurs. Une telle personne peut, de ce fait, voir au-delà de ce monde, représenté par un autre serpent, Apophis. Contrairement au serpent de l'urœus, associé à l'éveil, Apophis représente l'onde sinusoïdale de toute forme, le jeu dualiste des forces antithétiques dans la création. Le don de l'urœus consiste en une sorte de vision extrasensorielle, la clairvoyance, qui permet de voir au-delà des voiles de l'illusion, le jeu des contraires dualistes.

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Le m9nuscrit de Marie Madeleine

[activation de l'urœus entraîne une foule de perceptions et de facultés miraculeuses. Mes recherches personnelles me poussent à croire que, d'une part, elle développe la créativité et l'intelligence; d'autre part, elle stimule certains des pouvoirs de la conscience, ou siddhis, que j'ai mentionnés plus haut. Une fois encore, les modifications que produit l'alchimie correspondent à des modifications des fonctions cérébrales. Il n'existe pas encore d'analyses scientifiques des modifications cérébrales spécifiques résultant du phénomène de l'urœus, mais je soupçonne, d'après mes observations personnelles, qu'il s'agit de changements impliquant les neurotransmetteurs et une augmentation des niveaux d'endorphines. Puisque les états de conscience analogues au rêve permettent d'entrevoir l'urœus, j'imagine aussi qu'il y a une augmentation de l'activité des ondes alpha ou thêta. Pour finir, il se produit, à mon avis, une augmentation radicale du fonctionnement hémisphérique non dominant chez ceux qui vivent ce phénomène. je l'explique ainsi, car, au cours de mes propres expérimentations avec des états précurseurs de l'urœus, mon sens de l'orientation était fortement modifié et le bavardage intérieur avait cessé, ce qui indiquerait une diminution de l'activité dans l'hémisphère dominant (ou dans l'aire du langage). Une discussion sur les liens passionnants entre l'alchimie et la physiologie cérébrale dépasse le cadre de cette introduction, mais permettez-moi de dire ceci: la pratique des alchimies internes, comme l'école égyptienne, déclenche des modifications définitives des fonctions cérébrales qui, à leur tour, influeront directement sur la perception. En maîtrisant ces états cérébraux grâce aux pratiques de méditation, l'alchimiste est capable d'accéder à des sphères de perception hors de l'ordinaire. Et c'est par ces états inhabituels d'attention intérieure que l'adepte parvient à influer sur le domaine quantique - le corps ka et l'urœus.

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L'élévation du

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> À cette époque, les gamines et moi étions si proches les unes des autres, on aurait pu glisser une épingle entre nous. Nous n'avions personne d'autre. Pendant presque toute cette période, nous vivions avec 900 $ par mois. Un beau jour, nous avons tenu une petite réunion toutes trois pour décider de ce qu'il fallait faire. j'avais constamment des soucis financiers. j'ai expliqué que nous pourrions retourner dans la ville de Washington, je pourrais gagner

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plein d'argent encore et elles s'habilleraient chez Bloomingdales, comme avant. Aujourd'hui, elles étaient vêtues à la friperie Second Hand Rose. j'ai expliqué que je ne serais pas aussi disponible que maintenant, mais que nous pourrions embaucher une domestique, et qu'elles pourraient prendre des leçons de musique et de danse, et avoir tout ce qu'elles n'avaient pas. Nous avions réussi à garder une habitation d'hiver sympathique, avec des pièces immenses, joliment meublées, mais notre budget ne le permettait plus, même si nous la quittions chaque été pour errer ici et là jusqu'à ce que nous la récupérions en automne. Désormais, elle était hors de prix et nous croulions sous les dépenses, surtout parce que j'allais publier un livre. Ayant écouté patiemment ma présentation de notre situation financière, elles entonnèrent à l'unisson: «Oh non! Nous sommes venues ici pour que tu puisses vivre ton rêve. Tu ne dois pas y renoncer. Il n'y a qu'à emménager dans une maison moins chère. Rien ne va jamais marcher si tu ne vis pas ton rêve ! » Nous avons donc repéré une caravane abandonnée, avec des panneaux manquants dans le plafond par où de l'isolant, noir de moisissure, pendillait dans chaque pièce. Dire que la toiture fuyait est un énorme euphémisme. Nous ne possédions aucun meuble et n'avions pas les moyens de faire venir les nôtres de Washington, alors nous avons glané ici et là suffisamment d'objets pour «meubler» (dans un sens libre) notre maison mobile sur la plage. Notre grand lit à deux places venait du dépotoir. Il avait la forme d'un V, sillonné en son centre par une véritable crevasse. Nous dormions ensemble, moi au milieu et une fillette de chaque côté. Je dormais jonchée de petits bras et de petites jambes, nous nous retournions comme une masse de nœuds et parfois nous nous emmêlions les unes aux autres. Il semblait toujours y avoir un petit bras en travers de mon visage. j'adorais dormir ainsi. Parmi toutes les choses qui m'avaient donné de la rancœur envers leur père, Noël la décuplait, en quelque sorte. Il avait toutes

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les décorations et lumières de Noël, dans sa confortable demeure de quatre chambres à coucher à Reston, en Virginie, cette maison qu'il avait gardée grâce à la complicité de son père. Après notre départ, il ne les a jamais plus utilisées, ai-je découvert par la suite. Il refusa toutefois de nous les envoyer. Par conséquent, nous n'avions aucune décoration de Noël, et pas d'argent à gaspiller pour ça. Une année, le médecin de l'île, un ami très cher, nous offrit les décorations de son arbre pour que nous ayons quelque chose à accrocher. Une autre année, nous ne pouvions nous payer pas même un sapin ; un ami nous en a donc apporté un provenant du sommet de la montagne, sur l'île où il détenait des droits de coupe. C'était un sapin du Canada, aux branches vertes magnifiques, beaucoup plus beau que ceux des Noëls passés. Nous y avons accroché nos petits ornements, l'avons décoré de guirlandes de maïs soufflé et de baies de Madrona, l'avons admiré et nous sommes couchées. Au réveil le lendemain matin, les gamines ont couru voir leur sapin, mais il s'était effrité sur la moquette. Les sapins du Canada perdent leurs aiguilles «vertes» quand on les rentre. Nous avons passé des jours à ramasser les aiguilles de sapin. Ce fut le Noël de la branche de Madrona. j'ai songé que c'était très évocateur de l'environnement. Nul arbre n'avait à mourir, et c'est une branche morte qui a reçu les honneurs. Mais les filles ne partageaient probablement pas mon point de vue altruiste sur cette branche morte en particulier. Nous avons réparé le toit et, peu à peu, les tuiles du plafond, pour qu'elles ne laissent pas échapper l'isolant nocif, mais seulement après des dizaines d'otites et que, l'une après l'autre, nous ayons souffert les affres bouillantes de la méningite virale. j'ai souvenir d'avoir glissé entre les dimensions et tourbillonné dans les enfers, une géhenne de sueurs et de fièvre. On ne peut pas dire que ma tête faisait mal, car le terme ne parvient pas à qualifier cette terrible agonie. On aurait dit qu'on faisait bouillir ma moelle

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alors que j'étais toujours dans mon corps; la douleur me tenaillait au-delà de ce monde jusque dans le suivant. Pendant ces « années caravane », deux tempêtes terribles frappèrent l'île. On qualifia l'une et l'autre de « tempête du siècle », d'une sauvagerie telle qu'on n'en voyait que tous les cent ans. Nous vivions sur la rive nord de l'île Orcas pendant les deux tempêtes. Très tôt, ce fut la panne d'électricité, suivie sous peu d'une coupure de l'eau. Nous avions un minuscule poêle à bois Kent dans le salon de la maison mobile. j'ai empilé du bois sur tout un mur de la cuisine et j'ai scellé de plastique noir l'intérieur des fenêtres et de la porte coulissante pour isoler dans la maison. je me suis forcée à sortir dans le vent une fois par jour seulement, pour nous ravitailler en bois. Le réveil sonnait aux deux heures durant la nuit, il fallait alimenter le poêle. Nous avons pourtant survécu dans cette caravane, alors que tout le monde avait fui la rive nord. Deux autres mères, seules aussi avec leurs enfants, avaient abandonné leurs vastes demeures dans des froids qui descendaient au-dessous de zéro; nous avons couvert le sol du séjour de matelas, et ces trois mères avec leurs six enfants ont tenu le coup pendant la tempête dans un espace de trois mètres sur trois. Pendant plusieurs jours, nous avons fait mijoter de la soupe aux nouilles sur ce petit poêle. Pour l'eau, nous faisions fondre de la neige sur le poêle où nous cuisinions nos pommes de terre et nos nouilles. j'aurai toujours un penchant pour les poêles Kent. Il nous a gardés en vie, en plus de nous réchauffer et de nous nourrir. Adrianne « célébrait » son huitième anniversaire vers la fin du pire et nous avons réussi à nous rendre à l'épicerie en ville. Il n'y avait toujours pas d'électricité et, sans elle, le magasin ne pouvait pas même ouvrir ses portes. De force, on les entrebâilla pour que les habitants de l'île puissent acheter les quelques denrées qui restaient sur les étalages. Nous avons fait l'acquisition de la dernière boîte de mélange à gâteau. Nous l'avons ouverte, l'avons fait circuler entre

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nous, et avec une cuillère partagée, avons avalé la mixture sèche en chantant «Joyeux anniversaire». À ce jour, c'est la plus belle fête d'anniversaire à laquelle j'ai jamais assisté. Trois femmes et six enfants avaient survécu à l'endroit sur l'île où le plus fort de la tempête avait frappé, où les vents soufflaient en provenance de l'Alaska à plus de 150 kilomètres par heure et les températures étaient bien au-dessous de zéro - et nous étions restés bien au chaud, bien nourris, sans les secours d'un homme. Quelque part, d'une manière ou d'une autre, au cœur de ce combat pour survivre avec un revenu minimal, j'ai réussi à accomplir ce que j'étais venue faire. j'ai publié et produit trois livres fondés sur des données qui provenaient, à mon sens, du maître dans le vent, un exploit remarquable pour une mère seule vivant avec 900 $ par mois. Bientôt, je fis l'acquisition des droits des deux premiers ouvrages et publiai à compte d'auteur mon dernier livre; ils se retrouvèrent sur la liste des best-sellers du Nouvel Âge. Adrianne soutient qu'elle ne peut dissocier cette époque de mon pouvoir, celle des « années caravane » où rien ne pouvait nous arrêter. I.:un de mes livres avait pour thème la tyrannie masculine, même si je n'en avais pas encore fait personnellement l'expérience. Le second portait sur la manifestation, et l'autre, sur la superconscience. j'aurais bien aimé savoir alors que j'attirais dans ma vie ce que je publiais. Je n'aurais jamais produit ce livre sur les tyrans masculins. Mais cette solitude alourdie de tant de responsabilités finit par vous user. La qualité d'instruction à l'école était affreusement mauvaise. Je ne pouvais rien offrir de mieux à mes filles que de combler leurs besoins vitaux, même si j'étais devenue la magicienne des boutiques d'occasion. Au fond de mon cœur, j'étais toujours seule. Je me suis mise à donner des conférences portant sur mon troisième ouvrage, notamment parce qu'il traitait du sujet qui, à mon sens, avait le plus besoin d'être compris. Nombre de gens de ma

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connaissance faisaient preuve d'un grand respect, qui allait jusqu'à l'abjecte révérence et à la subjugation, devant tout ce qui se présentait dans un contexte lié en apparence à la divinité. Émettez une voix et appelez-la Dieu, Jésus ou Marie, ou du nom de n'importe quel maître « connu », et les gens s'inclinent par idolâtrie. Mais ces mêmes personnes, qui rampent devant ce que l'on considère comme une divinité dans le cadre religieux, ridiculisent ceux qui sont en communication avec un savoir tirant sa source hors de notre cadre de référence historique actuel, à savoir les extraterrestres. Quelle étroitesse d'esprit! Résolue à établir un pont sur ce gouffre qui sépare la spiritualité de ce que l'on regarde comme une «conscience étrangère», je me suis mise à parler sur le sujet. Je n'ai jamais saisi clairement où se croisent la destinée et le karma. Si nous sommes auteurs de notre réalité, où intervient la destinée? Je ne le découvrirai peut-être pas en cette vie. Je ne comprendrai certainement jamais comment la même femme qui a quitté un homme pour éviter à ses filles de grandir dans un foyer sans amour a pu se laisser attirer dans les événements qui se préparaient. Lors d'une conférence, j'ai rencontré un homme qui prétendait être ce qu'il n'était pas. Je l'ai pourtant cru, car je souhaitais qu'il soit ce qu'il disait être ... Parce que je voulais qu'une telle possibilité existe en ce monde. Et je rêvais d'avoir cette possibilité moi aussi. Il s'est décrit comme étant un grand maître. Il jouait de la guitare et chantait. Il m'a raconté qu'il était amérindien, un sorcier qui avait étudié avec les anciens grands-pères et grands-mères. Il exécutait des rituels, jouait de la flûte et composait des chants. Il portait une pipe sacrée et conjurait des images venant des tréfonds de ma psyché ; ainsi débutèrent mes années avec l'Aigle, l'Ours, !'Araignée, le Corbeau, le Hibou blanc et le Poisson noir. Je m'enfonçais plus à fond dans les forêts et passais probablement deux nuits par semaine

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à porter des pierres dans la hutte de sudation, à prier et à chanter.

Les deux premières années, nous voyagions avec les anciens et j'ai vraiment appris des choses étonnantes. Ce que j'ignorais, c'est qu'il apprenait en même temps que moi. Avant notre rencontre, il ne possédait pas même la base de ces savoirs; pour ma part, je n'avais jamais rencontré de véritable arnaqueur jusqu'alors. Il m'a fallu plusieurs années pour le cerner. j'ignorais l'ingéniosité avec laquelle l'obscurité peut prétendre être lumière. Il entama graduellement un processus pour m'anéantir: il m'humiliait, me séparait de mes vieux amis et s'appropria mon pouvoir pendant une période de près de cinq ans. Jusqu'au jour où j'ai pris conscience que j'étais devenue victime de maltraitance. j'avais permis à un homme de me frapper, alors même que je subvenais à ses besoins. Un jour, je marchais derrière lui, me dirigeant vers la cuisine pour lui préparer un café. Brusquement, il se retourna et m'asséna un coup sur l'oreille gauche. La douleur fut si aiguë qu'elle me transperça et je me suis effondrée au sol. j'ai passé le reste de la journée au lit, à me tenir l'oreille, recroquevillée dans une position fœtale à cause de cette douleur. Pendant six mois, j'ai perdu l'ouïe dans cette oreille. Et je ne l'ai confié à personne. Lui ne s'est jamais excusé. La vie a simplement suivi son cours. Après tout, c'était un «grand maître», et moi, je n'étais qu'une femme. Que dire d'autre sur mon désespoir pour que j'accepte d'être traitée ainsi? Je justifiais les mauvais traitements, peut-être parce qu'ils n'étaient pas fréquents et qu'ils sortaient littéralement de nulle part. Peut-être aussi parce que j'avais trop honte pour admettre qu'ils existaient. Mes blessures d'enfance s'étaient probablement rouvertes. Je me souviens, j'étais en cinquième année. Un beau jour de printemps, tout de suite après le déjeuner, Charlotte, le chouchou du professeur, aperçut un livre posé sur son bureau. Charlotte était la «bibliothécaire de la classe», c'était donc sa responsabilité de vérifier

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tous les livres de bibliothèque qui se trouvaient dans la salle de classe. Hélas, il n'avait pas été tamponné. Toujours vigilante, Charlotte le rendit lestement à la bibliothèque et revint dans la classe. La cloche sonna et le professeur entra, jeta un regard sur son bureau et demanda où était passé le livre. Un silence recouvrit la classe. Mme Brown était particulièrement méchante à l'endroit de certains enfants et singulièrement gentille avec d'autres. Personne ne put jamais déterminer la raison qui motivait son attitude et son choix de victimes. Ce jour-là, Mme Brown traversa la pièce et se planta devant moi. « judi, tu as rapporté mon livre à la bibliothèque, n'est-ce pas? » «Non, maame, Mme Brown», ai-je répondu respectueusement. Sur ce, elle tira son bras vers l'arrière et me gifla au visage, me jetant de mon pupitre sur le sol. j'étais stupéfiée, humiliée. je n'avais rien fait! j'étais impatiente de raconter l'incident à Ruby. Elle s'en occuperait certainement. Les mères règlent toujours les problèmes. je lui expliquai ce qui s'était passé. «Je suis sûre qu'elle avait une bonne raison. je dois enseigner à la même école; je ne peux rien faire», déclara Ruby. je n'ai jamais oublié sa réponse et j'en ai subi les conséquences pendant trente ans. Si quelqu'un me frappait, c'est que je devais avoir fait quelque chose pour le mériter. Si on me violait sous la menace d'un couteau, c'est que je n'avais pas à me promener sur cette route si tard le soir. Avant d'apprendre enfin ma leçon, mon compagnon attaqua ma fille et finit par voler tout ce que nous avions amassé à deux. Pour finir, il m'a presque tuée; il me maintenait collée contre les portes vitrées en me frappant d'un côté et de l'autre du visage jusqu'à ce que je perde pratiquement connaissance. je pris enfin conscience de la vérité. j'avais lutté pendant cinq ans avec le côté ombre, au nom de l'âme d'un homme. Et j'avais perdu.

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D'un commun accord, nous nous sommes séparés après que les gamines et moi sommes rentrées d'un séjour d'étude auprès d'un herboriste. Pendant que nous étions sorties en ville, il barbouilla des obscénités sur les murs de la chambre à coucher avec un marqueur, emballa tout et décampa. Il contrefit ma signature sur des documents, entraînant ainsi des poursuites judiciaires, et il vida le compte bancaire. j'ai appris à la dure la leçon du tyran masculin. À notre retour, nous avons constaté que tout avait disparu. Tout, précisons-le, ce qui avait quelque valeur. Il avait emporté le magnétoscope neuf des filles, que j'avais acheté avec la pension alimentaire, tous nos CD, mes œuvres d'art, mon ballot sacré, les meubles qui valaient quelque chose, les véhicules qui fonctionnaient, dont une autocaravane à notre nom à tous deux, les documents, même mon carnet d'adresses. Il avait laissé 600 kg d'isolant humide et des déchets partout. Il avait même écrit des menaces sur des bouts de papier et les avaient placés à l'intérieur de bocaux. De plus, il y avait un avis du propriétaire disant qu'il fallait vider les lieux avant trente jours. Les filles et moi avons nettoyé la maison, repeint les murs couverts d'obscénités puis nous avons déménagé avant la date limite. je sais désormais combien pèsent l'isolant et les détritus: quand nous les avons fait passer du camion de location au dépotoir, on a exigé 180 $.À mon air étonné, ils me dirent: «Hé! ma petite dame, vous venez de décharger 600 kg de déchets, voilà ce que ça coûte.» j'étais absolument fauchée, c'était une somme énorme pour simplement décharger ses ordures, mais, avec lui, ajouter l'insulte à la blessure était devenu un style de vie. Il a aussi abandonné les deux chiens qu'il m'avait imposés. j'ai entreposé tout ce qui restait, conservé une belle toilette et accepté le seul espace de vie qui s'offrait à nous: la minuscule autocaravane d'un ami. Nous avons mis les chiens au chenil, empilé trois chats dans des cages et avons déménagé dans un endroit où il n'y avait que la place pour dormir, avec les cages à chat.

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j'ai emprunté de l'argent à Adrianne, qui avait épargné chaque sou qu'on lui ait jamais donné, peut-être justement pour me le prêter, et je me suis rendue en ville pour chercher une maison. Un agent immobilier qui, de toute évidence, n'avait pas toute sa tête m'a loué une vieille ferme au bord de la mer, occupant trois hectares du plus magnifique terrain dans l'île. A moi, une femme sans travail, avec deux adolescentes! Encore aujourd'hui, j'ignore comment j'ai décroché cette ferme et comment j'ai eu le courage de la louer. Nous avons emménagé tranquillement et invité les propriétaires à laisser leurs vieux meubles sur place au lieu de les emporter au dépotoir. La Déesse existe bel et bien ! Heureusement, car nous avons eu des lits, un canapé datant des années 1950 et une table à dîner. Peu à peu, j'ai émergé des bas-fonds de cette honte paralysante où je m'étais enfoncée et j'ai repris contact avec d'anciens amis, retrouvant leurs numéros de téléphone un à un. j'ai tout de suite découvert pourquoi il avait volé mon carnet d'adresses. Il avait communiqué avec bon nombre d'entre eux pour leur dire que je lui avais tout volé sans rien lui laisser. Il leur a raconté que j'avais pris tout l'argent! Il est même allé jusqu'à dire que je l'avais maltraité! Et le plus choquant : plusieurs le croyaient ! Il leur avait raconté les mensonges les plus délirants que je n'aie jamais entendus. j'avais oublié qu'il était un menteur consommé; après tout, il m'avait bernée depuis des années. Et j'avais caché le fait que j'étais maltraitée à presque tout le monde depuis longtemps. j'ignore pourquoi, d'ailleurs ... Était-je portée à justifier des sévices tout compte fait peu fréquents? Croyais-je avoir fait quelque chose pour mériter qu'il me frappe? Ou était-ce si inattendu que j'avais peine à y croire? C'était ma première rencontre avec la trahison; plusieurs personnes censées être mes amis choisirent de le croire lui plutôt que moi. jusqu'à cette expérience avec ce type, j'avais toujours pensé que toute histoire possédait deux versions. Aujourd'hui, j'ai plus de bon sens. Enfin, je sais qu'il y a toujours deux expériences distinctes, et,

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dans l'optique « métaphysique » plus vaste, chacun possède sa propre vérité. Malgré tout, il n'existe pas de circonstances atténuantes pour la maltraitance, verbale ou physique. Il n'y a pas «d'autre version» qui justifierait les mauvais traitements. Le choc final me fut asséné par une copine qui me rendit visite peu après que nous ayons trouvé la nouvelle maison. Elle comptait parmi les rares personnes au courant des brutalités. Elle vivait dans le voisinage et avait été témoin de son hypocrisie. Elle comptait aussi parmi ceux qui m'avaient vue seconder ce type au long de ses immenses démêlés judiciaires, et payer les avocats avec les profits de mes livres afin de nettoyer son passé louche. Elle m'a parlé de sa conversation téléphonique avec sa mère à lui au moment de ces démêlés. Il avait toujours prétendu être métis, sang-mêlé, à moitié indigène, en partie caucasien. Cette amie avait donc interrogé la mère pour savoir de quel côté de la famille lui venait son sang amérindien. Il n'avait absolument aucun sang autochtone; il était italien! Elle avait confirmé qu'il était purement italien! En vérité, il n'était rien de tout ce qu'il prétendait être, et, jusqu'au bout, je l'avais cru. j'avais cru sa version des querelles judiciaires, selon laquelle il était victime du système. j'avais avalé ses explications au sujet des différents noms sur les documents. j'avais cru ses allégations selon lesquelles toutes les femmes dans sa vie avaient été horribles, l'avaient trahi et laissé tomber en ne lui laissant rien. (Et je m'étais juré de le soutenir pour lui montrer que certaines femmes peuvent être merveilleuses!) Je l'avais aussi cru quand il affirmait avoir étudié et obtenu un diplôme en médecine. Et, au bout du compte, je découvrais qu'il n'était pas autochtone, pas même un peu autochtone. Non seulement il n'était rien de ce qu'il avait dit, il n'était même pas «qui» il prétendait être non plus. Je m'étais demandé pourquoi son nom n'était pas le même que celui de sa mère, pourquoi sa fille avait un nom de famille différent et pourquoi le nom

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qu'il portait n'était pas son nom de baptême ou le nom de sa fille unique. Dans sa vie, il avait personnifié plusieurs hommes. Il y a une honte affreuse à être «victime», qu'on soit maltraitée, dupée, ou les deux comme dans mon cas. Comme la victime d'un viol, vous avez l'impression terrible d'avoir fait quelque chose pour le provoquer, un sentiment horrible, insupportable que, d'une manière ou d'une autre, vous l'avez mérité. Dans mon cas particulier, c'était naturellement le résultat de mon enfance auprès de la «reine Victoria», qui m'avait toujours fait sentir que j'avais beaucoup de chance de ne pas avoir été laissée sur le tas de fumier, à mourir de faim, et d'avoir été adoptée par elle. [alliage idéal pour produire la terreur, c'est la rencontre d'un abuseur naturel et de la victime de traumatismes d'enfance. En ce sens, nous étions faits l'un pour l'autre. Si l'on comprend la perfection de l'imperfection, nous avons tous deux obtenu ce que nous avions choisi de mériter, aussi dur et affreux que cela puisse paraître. Tant que nous y consentirons, nous serons roués de coups. Et si nous valorisons la liberté par-dessus tout, nous choisirons la liberté, même s'il faut pour cela tout perdre, en apparence du moins. S'il a pris la fuite à ce moment-là, c'est que j'avais de plus en plus de soupçons à son égard et que je m'étais mise à l'acculer au pied du mur, avec une véhémence croissante, pour démasquer son hypocrisie. je risquais tout; j'avais aussi menacé d'informer les gens sur son identité véritable. Si j'étais restée soumise et obéissante, il serait toujours là, à tyranniser mon existence. Au milieu de ma fuite loin de la terreur, j'ai attiré un ami à ma cause. Un homme remarquable, merveilleux a littéralement volé à mon secours pour me seconder pendant cette crise. Il emporta son cheval blanc, de l'étranger jusqu'en Amérique. Il m'a affirmé que rien de ce que je pourrais faire ne l'inciterait à partir; même si je tentais de le repousser, il allait rester. Cédant enfin à ses suppliques,

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j'ai laissé tomber ma chevelure le long de la muraille de mon château. Il était l'antithèse même de tous les hommes que j'avais connus. Il était ancré dans la réalité, autant dans sa vie professionnelle que spirituelle. Et. .. il m'adorait! Il m'écoutait attentivement parler de mes sentiments, valorisait mon opinion sur toutes les questions et il adorait toucher et être touché. Un jour, dans un café à Santa Fe, il posa sa main sur la mienne, retira sa bague préférée, qu'il portait en tout temps. «La prochaine bague qui occupera ce doigt est celle que tu y enfileras, le jour où je glisserai une bague à ton doigt. Ce sera l'anneau qui nous unira à jamais. » La scène était véritablement cinématographique, et j'ai fondu. Est-ce que je me sentais assez en sûreté pour refaire confiance? j'ai baissé un peu plus le pont-levis de mon château. Petit à petit, me dorant au soleil de son amour et de son engagement, je me suis détendue. Il m'aida à démêler mon fouillis intérieur. Il me protégea, comme personne ne l'avait fait jusque-là. Ensemble, nous avons lancé une nouvelle entreprise. Il adorait les filles, et, pour la première fois dans leur vie, elles avaient un père aimant, généreux. Il paya à Jennifer les leçons de guitare que je n'avais jamais pu lui offrir. Il acheta pour Adrianne un casque de vol, pour lui éviter d'en emprunter un quand elle volait. Il remarquait les petits détails et agissait en conséquence. Il conduisit même Jennifer à l'université pour voir ses colocataires potentiels, les interrogea affectueusement, les évalua pour s'assurer qu'elle serait en sûreté dans cet environnement, leur posa toutes sortes de questions ridicules que seul un père aimant poserait. Sous les feux de cette attention, elle rayonnait. Nous rayonnions toutes. Impossible de mesurer tout cet amour et ces égards. Il n'y a pas de prototype permettant d'évaluer leur ampleur, pas d'échelle pour calculer leur immense valeur. j'ai commencé à guérir.

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À l'arrivée de Noël, j'étais bien résolue à trouver le cadeau le plus

spécial pour le remercier d'être l'homme extraordinaire qu'il avait choisi d'être. Je ne voulais pas lui offrir un objet dans une boîte, je cherchais une chose qui soit sans mesure, qui exprimerait mon émerveillement et mon humble reconnaissance. Et voilà comment j'ai rencontré Tom Kenyon. Une petite voix murmurait dans ma tête : « Tu dois trouver des tonalités. Offre-lui des «sons» pour Noël.» Hum ... qu'est-ce que cela signifiait? j'ai téléphoné à des amis chanteurs professionnels pour les prier de «chanter» pour lui à Noël, mais ils étaient tous en tournée ou simplement occupés. Un soir, une copine m'a téléphoné et mentionna le nom de Tom Kenyon au cours de la conversation. Mon cœur bondit, un signal d'alarme retentit dans ma tête, ce qui m'arrive rarement. Les gens me parlaient depuis des années des œuvres extraordinaires de Tom Kenyon, et plusieurs étaient d'avis qu'il nous fallait nous rencontrer. À l'époque de ma «médecine», il m'était souvent arrivé de rentrer chez moi avec son numéro de téléphone; je suggérais une rencontre, mais le «grand sorcier» grondait hargneusement son refus. O'ai découvert pourquoi par la suite.) Aujourd'hui, j'étais avec un homme qui me soutenait, il était plein d'amour et j'étais libre de rencontrer qui je voulais. Les mots dans ma tête, les «paroles sans voix» ronronnaient et jouaient des accords de reconnaissance, m'incitant à agir - c'était le présent de Noël que j'avais tant cherché. j'ai téléphoné à Tom à son bureau et j'ai laissé un message qui m'embarrasse encore aujourd'hui rien qu'à y penser. Je me souviens d'avoir baragouiné un truc du genre : «Je sais que vous ne me connaissez pas, mais, depuis des années, on me dit que nous devrions nous rencontrer. j'ignore si l'on vous a dit la même chose, mais, de toute manière, je dois trouver le cadeau le plus spectaculaire

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à l'intention d'un homme vraiment spécial. Et je me demande si vous envisageriez d'être ce cadeau.» Il rappela quelques minutes plus tard, et nous avons prévu une «livraison de cadeau » chez lui près de la frontière canadienne. Deux jours plus tard, nous avons pris la route. Je ne savais même pas ce que Tom Kenyan faisait! Je n'avais pas la moindre idée qu'il travaillait avec les tonalités. Je me contentais d'obéir à mes conseils intérieurs, ce que j'avais évité depuis des années. l.'.animal domestique pour nous le plus gigantesque nous accueillit à la porte. Il s'appelait Merlin. Pour me regarder droit dans les yeux, il n'avait pas à lever beaucoup la tête. Il me scruta de la tête aux pieds. Sa tête m'arrivait facilement à la poitrine. Plus grand qu'un cheval miniature, il était moitié limier, moitié danois. Merlin nous fit passer à l'intérieur où, après quelques minutes, Tom vint à notre rencontre. Il s'installa sur un canapé, déballa un bol de cristal et se mit à invoquer les archanges. j'avais fermé les yeux, mais quand il s'est mis à chanter, ils se rouvrirent brusquement. Il fallait que je voie pour croire ce que j'entendais ! Cette musique des sphères ne pouvait provenir de l'être humain assis à quelques mètres de nous, ni d'aucun être humain, d'ailleurs. C'était la voix de Dieu, à mon sens semblable à nulle autre - ni sur CD, ni dans un concert, nulle part, pas même dans mes rêves. Personne ne pouvait créer une telle musique. Les larmes coulaient sur mes joues et mon corps se mit à frémir. Jamais je n'avais ressenti une telle gratitude. J'étais reconnaissante qu'une telle voix existe sur terre et que la chance m'aie été donnée d'être dans la même pièce. D'habitude, de telles voix sont cloîtrées dans des palais ou dissimulées dans des salles d'opéra, protégées par des gardiens de sécurité. Personne ne peut s'approcher d'une voix comme celle-ci, mais j'étais pourtant là. Je me suis glissée un peu plus loin sur le canapé, ne voulant pas priver mon ami de ces tonalités. C'était après tout un cadeau pour lui, pas pour moi. j'étais simplement reconnaissante d'être là. Après

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avoir invoqué les archanges, Tom entreprit d'emporter mon ami au travers des yeux de l'Ibis, vers une autre dimension, tout cela grâce aux tonalités et aux sons. Quelquefois, il était Aigle, parfois Baleine. Et tout cela sortait de Tom Kenyon. Nous en fûmes tous deux profondément transformés. Les Hathors se manifestèrent ensuite; ils s'adressèrent à mon copain comme des amis de très longue date. Une fois leurs sons, leurs informations et conseils transmis par Tom, celui-ci « revint » momentanément. «La déesse Hathor souhaite s'adresser à toi, Judi », annonça-t-il. j'étais abasourdie, je ne m'attendais pas à recevoir d'attention! Le cadeau était destiné à quelqu'un d'autre! Je me suis redressée, sensible à l'intensité qui imprégnait la pièce. Je n'ai aucun souvenir de ce que la déesse m'a confié, et personne d'autre ne s'en souvient non plus. Un jour, j'aurai l'occasion de le lui demander; c'était toutefois un grand honneur, plein d'amour et intensément personnel, si intime que personne n'arrive à s'en souvenir. Elle a fait référence à mon combat récent contre l'obscurité et m'a félicitée d'être encore en vie. En partant, Tom m'a interceptée en route vers la porte. - Je dois vous avouer que je ne fais pas ce genre de choses. - Qu'est-ce que vous ne faites pas? m'enquis-je. - Je ne reçois pas les gens en privé chez moi, précisa-t-il d'un ton neutre. - Pourquoi alors nous avoir reçus aujourd'hui? Cela me paraissait une question légitime. - Les Hathors m'ont dit de vous laisser venir. Il referma la porte, me laissant là, étrangement ravie. Je savais que les Hathors étaient des êtres interdimensionnels très actifs et bénéfiques dans l'Égypte ancienne, maîtres du son et de l'amour. Néanmoins, je n'en avais jamais fait l'expérience jusque-là. De retour chez moi sur ma petite île, j'étais désormais hantée. Impossible de me sortir ces sons de la tête. j'avais le sentiment qu'ils

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étaient reliés à une connexion profonde, quelque part. Dans sa vie, rien n'avait touché si profondément mon compagnon, et j'étais très fière d'avoir concocté le cadeau de Noël le plus sidérant qui soit. Et ce sentiment d'une connexion grandissait en moi. j'étais préoccupée aussi par le commentaire de Tom Kenyon, «Les Hathors m'ont dit de vous laisser venir. » Une semaine plus tard, je lui ai téléphoné de nouveau. « Si les Hathors vous ont dit de nous laisser venir une fois, vous diront-ils de nous laisser revenir?» Il rigola: il en était certain; nous avons prévu une autre séance et sommes retournés là-bas. Pendant cette séance, on m'a renseignée sur nos connexions avec l'Égypte et, à la fin, il était clair que de vieux amis s'étaient enfin retrouvés. j'ai même compris pourquoi mon ex s'était renfrogné, refusant à jamais de rencontrer Tom Kenyon. On m'a démontré que je marchais sur une corde raide, audessus d'un abîme de ténèbres qui cherchaient à me détruire, si bien qu'un seul petit pas d'un côté ou de l'autre aurait pu me coûter la vie. Cette version abrégée de ma vie ne paraît peut-être pas très cohérente, et je n'ai peut-être pas bien montré le fil de ma logique, mais, en réalité, je suis très pragmatique. Je suis logique, c'en est presque un défaut. Je suis loyale, jusqu'à l'excès, et j'étais jadis très optimiste, un trait de caractère qui s'estompe maintenant. Je raisonne par déduction. Mon plus grand maître, mon ami dans le vent, disait toujours: «Maître, raisonne. » O'adorais le fait qu'il nous appelle «maître», au lieu d'exiger que nous l'abordions avec une dévotion asservie. D'après lui, nous ne comprendrions jamais que nous sommes Dieu, si nous passions notre temps à appeler par le nom de «maître» toute réalité extérieure.) j'ai bientôt compris que l'obscurité n'est pas assez stupide pour laisser paraître ce qu'elle est. La lumière et le discernement sont souvent bien difficiles ... En y réfléchissant, c'est logique. Si un monstre

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tel que le diable existe, où donc se cacherait-il s'il était futé? Il se cacherait dans l'Église ou dans l'une de ses permutations; il se dissimulerait dans la spiritualité. Même si j'avais depuis longtemps réalisé que le diable lui-même était à la proue de l'Église à Rome et de bon nombre de gouvernements, je n'avais pas regardé dans mon propre palmarès, dans les domaines vraiment sacrés, selon moi, de la spiritualité alternative sur lesquels réside l'espoir du monde, j'en étais persuadée. j'ai compris ainsi que l'obscurité n'était pas stupide mais simplement maléfique. [obscurité tenterait, naturellement, de s'insinuer dans notre langage et de l'employer pour déjouer notre conscience, afin d'assujettir la conscience collective. [obscurité, le mal de l'asservissement, ne peut plus nous empêcher d'élever notre conscience en nous fermant les yeux sur le péché et la culpabilité; elle s'est donc figuré comment s'infiltrer imperceptiblement et se tenir parmi nous, prétendant être l'un de nous, nous attirant dans la confusion, et nous détournant une fois de plus de la conscience christique individuelle. Permettez-moi de préciser ce qui, à mon avis, constitue le mal. Par ce terme, je désigne tout ce qui contrarie l'avènement de la conscience christique dans la sphère terrestre, tout ce qui dissuade l'illumination. Au retour de cette visite chez Tom, mon ami resta réveillé toute la nuit pour me regarder. Quand je me suis endormie, il était assis sur le bord du lit à m'observer, des larmes coulaient sur ses joues. je lui ai demandé pourquoi il pleurait. Il n'avait pas idée qu'il était venu si près de me perdre; m'imaginer en proie à un tel péril lui brisait le cœur. À mon réveil, il était toujours là. Il fit le serment que, tant qu'il le pourrait, je ne serais plus jamais en danger.

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a première fois que j'ai rencontré Pam Kenyan, c'était plusieurs semaines après cette expérience prédestinée avec les Hathors. Elle illuminait toute la pièce d'un rayonnement pétillant qui semblait émaner directement de son cœur. Son sourire était souverainement magnétique, son allure était pure déesse. C'était l'un des êtres les plus merveilleux que je n'aie jamais rencontrés. Elle et Tom sont devenus des amis très chers, et quand ils ont emménagé sur l'île dans une propriété pratiquement attenante, la vie prit une tournure vraiment sacrée et notre cercle parut complet. Mon petit ami retourna ensuite en Europe pour quelques semaines ; je devais aller le rejoindre. Pendant une semaine, il téléphonait plusieurs fois par jour, quand il découvrit que son associé commercial là-bas avait siphonné les fonds de l'entreprise. Pour finir, il vida les comptes bancaires et prit la fuite. Mon chevalier servant et moi nous parlions plusieurs fois par jour pendant cette crise, et j'ai fini par réaliser l'ampleur de sa perte quand je lui ai demandé de but en blanc combien d'argent il lui restait. Il n'avait que 20 $ en poche, pas même assez pour acheter de l'essence et rentrer chez lui. Il allait donc laisser la voiture dans le stationnement et prendre l'autobus. Puis, abruptement, les appels cessèrent et la lumière dans mon cœur s'éteignit une fois de plus. Cet homme puissant, qui jouissait d'une belle réussite, avait garanti par nantissement tout ce qu'il possédait à l'homme qui s'était volatilisé avec les fonds, pour lancer une entreprise en Amérique ; la perte qui le touchait était à la fois financière et affective. Cet incident nuisit à une foule de gens; mon ami avait tout perdu. Et il se sentait responsable des employés de son associé, qui se tournaient maintenant vers lui dans leur désespoir. Je me souviens du dernier appel de mon chevalier blanc. La tension dans sa voix était audible et, à l'arrière-plan, on entendait les sanglots à peine étouffés d'un homme. ]'ai demandé de quoi il s'agissait et mon amoureux m'a dit que c'était un officiel de l'entreprise

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qui se demandait comment il allait payer son hypothèque ; mon ami n'avait pas d'argent à lui donner. Puis la ligne a été coupée. j'ai dormi avec le téléphone sans fil chaque nuit, je m'éveillais à chaque heure pour vérifier qu'il y avait bien un signal. Six semaines ont passé, je devenais folle d'inquiétude. Il était venu à mon secours lorsque j'étais au plus bas. Il fallait que j'en fasse autant, mais je ne savais même pas où aller. Tous les numéros de la compagnie avaient été déconnectés. Pour finir, désespérée, j'ai pris contact avec la seule personne qui, à mon avis, était en mesure de lui transmettre un message. je l'ai priée de le localiser et de lui dire que j'allais venir en Europe pour lui prêter main-forte, car il m'avait sauvé la vie; je sentais le besoin d'en faire de même. je voulais simplement lui faire savoir qu'il n'était pas seul. j'ai prié cet entremetteur de dire à mon ami que, peu importe ce qui s'était passé, nous trouverions une solution. j'ai reçu une réponse, mais pas celle que j'espérais. Il m'a répondu par télécopieur qu'il ne pouvait plus tout faire pour tout le monde, combler tout. Il s'était occupé de tant de gens depuis si longtemps, aujourd'hui il devait s'occuper de lui-même. Il voulait prendre du temps, partir et réfléchir. Il m'aimait beaucoup, m'a-t-il dit, plus que ne pouvaient l'exprimer les mots et, un beau jour, je lèverais les yeux pour le voir revenant vers moi. Il me priait de ne pas venir. Il reviendrait auprès de moi, mais il faudrait beaucoup, beaucoup de temps. Impossible d'exprimer ce sentiment de perte en paroles. je me suis recroquevillée sur le sol, la télécopie à la main. Dehors, il faisait jour, mais la nuit s'était abattue sur mon cœur. Le soleil se coucha en moi et l'aube ne poindrait que dans fort longtemps. je venais à peine de terminer la lecture du message lorsque les voisins de Ruby en Virginie (ces bons chrétiens qui, au nom du Christ, avaient toujours dicté à tout le monde le bon code de

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conduite) me téléphonèrent. Ruby ne pouvait plus continuer à vivre seule, disaient-ils; si je ne faisais rien pour la tirer de là, ils la livreraient aux services sociaux. Elle devenait trop méchante et ils ne pouvaient plus la supporter. Adrianne et moi avons pris un vol pour la Virginie, et, une fois emballées les maigres possessions de Ruby, nous l'avons emmenée à notre petite ferme sur l'île. Je suis douée d'une immense force intérieure et d'une robuste volonté de survie, mais j'arrivais au bout du rouleau et j'en étais bien consciente. J'étais à la dérive sur une banquise, et cette banquise, c'était mon cœur. j'avais survécu à un bourreau et à la perte de celui que je voyais comme l'amour de ma vie; maintenant, je devais m'occuper de la responsable de toute ma souffrance d'enfant, maintenant qu'elle avait 95 ans? Un soir, peu après son arrivée, j'étais chez une amie, à sangloter copieusement. Je suis rentrée à la maison vers dix-sept heures pour découvrir Ruby installée à la fenêtre, comme à mes dix-huit ans. Frémissant, j'ai pris une grande inspiration et suis rentrée dans la maison. «Et tu étais où, jeune fille? Comment oses-tu rentrer si tard?» Son doigt osseux s'agitait autour de mon nez. Elle se racla la gorge, émit de petits gargouillements, hocha la tête. «Les jeunes filles bien ne sortent pas si tard. Ça n'a pas l'air convenable! Ou peut-être te fiches-tu de ce que les gens pensent? » Et voilà la raison pour laquelle j'ai passé ma vie entière à me préoccuper de ce que pensent les autres! De toute évidence, quelque chose clochait dans cette scène. Les paroles de mon ancien maître dans le vent résonnèrent dans ma tête. «Regarde autour de toi, maître, murmurait-il. Regarde les gens qui t'entourent. Personne ne donnerait sa peau pour toi. Personne ne mourrait pour toi. Si personne n'est disposé à mourir pour toi, pourquoi vis-tu pour eux? »

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Je détestait voir la «reine Victoria» habiter chez moi, et mon cœur appelait douloureusement mon amoureux, celui qui m'aimait telle que j'étais, au-delà du «personnage», des apparences; au-delà de ce que je pouvais lui donner. Jéricho s'effondra; mes murs s'écroulaient autour de moi. Je n'avais plus d'assises pour me soutenir. Il n'y avait plus rien. Je venais tout juste de prendre conscience de ma colère envers mon abuseur - envers tous les tortionnaires dans ma vie. Il m'avait fallu quarante ans, mais j'avais fini par dénicher ma colère et elle allait devenir mon alliée. Maintenant, la disparition de mon ami m'enseignait la tristesse. C'était la première fois que quelqu'un m'avait vraiment aimée. Des torrents de larmes de dix mille vies déferlaient. Rien ne pouvait apaiser ma souffrance. j'avais toujours réussi à endiguer mes émotions, mais il était impossible de calmer ces débordements douloureux. Rien ne parvenait à me consoler. Les Aigles hurlaient, je ne les entendais pas. Le grand Poisson noir émergea, mes yeux ne voyaient pas son sillage. Même le Hibou blanc est venu me réconforter, mais je ne sentais pas sa tendre caresse. Ce calvaire dura près de deux ans, où j'étais tenaillée par le désir constant de mourir. Je n'exagère pas l'intensité de cette angoisse. Aucun dictionnaire ne contenait les mots qui cerneraient adéquatement sur le papier la démesure de ce cloaque de torture. Savez-vous ce qui se passe quand vous pleurez des heures et des heures? Vient un moment où les sanglots se muent en un haut-le-cœur qui vous fait vomir et vous étrangler avec la souffrance. La grande balade d'Oscar Wilde passait en boucle dans mon esprit. «Pourtant, chaque homme tue ce qu'il aime, que tous l'entendent! Le lâche le fait par un mot, l'homme bon, par l'épée.» Les lâches, tout comme les hommes bons, m'avaient assassinée.

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Je suppliais les dieux de me laisser mourir. j'aspirais à la mort. Je n'avais pas le courage d'obéir à cette impulsion, mais je l'appelais. Mentalement, je courtisais ce fantasme et rêvais de trouver l'audace de le concrétiser. j'ai évacué absolument tout le monde de ma vie, sauf mes filles, Tom et Pam. Ces deux-là m'entourèrent d'une tendre amitié, m'accueillant dans leur sanctuaire comme un oiseau blessé. Trois autres amis restèrent à mes côtés. Mes filles s'accrochèrent à moi. Adrianne me promit que, un de ces jours, je retrouverais le goût de vivre ; je n'arrivais pas à y croire. - Maman, imagine que le prochain sera formidable. Il sera encore plus génial, me disait Jennifer. Je croyais qu'elle était folle. - Je ne laisserai jamais un autre homme m'approcher ! fulminaije. Jamais. Jamais! Cesse de délirer. Ainsi, il fut décidé que j'avais besoin de temps pour moi. Il me semblait que j'avais déjà digéré une tonne de matériaux affectifs, suffisamment pour une vie entière et, aujourd'hui, je ne pouvais plus rien encaisser. Captive de la souffrance et de la rage, mon désir de mort s'intensifiait. Dans mon souvenir, pas une seule personne n'avait jamais tenu promesse envers moi. Tant de promesses au fil des ans ... Mais c'est à partir de ce manque qu'un rêve vit le jour. Si personne n'allait tenir ses engagements envers moi, j'en tiendrais un moi-même. Je m'étais toujours juré qu'un jour j'emmènerais les filles en Europe, pour un voyage de l'esprit. En des temps désespérés, comme on dit, il faut des mesures désespérées. j'ai rassemblé les fonds que je pouvais, embauché quelqu'un pour s'occuper de ma mère, loué une voiture sur Internet et pris un vol vers Amsterdam avec Jennifer et Adrianne. C'était probablement notre dernier été ensemble. Jennifer partait seule pour l'Inde à l'automne et Adrianne en était à sa dernière année d'école secondaire.

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Mais l'école pouvait bien attendre encore un mois, ai-je décidé. Rien de ce qu'elle y apprendrait en un mois ne vaudrait les enseignements d'un voyage en Europe dans les sites de la Déesse. Nous avons atterri à Amsterdam, où nous accueillit l'ami d'un ami. Ron nous emmena chez lui, résolu à ne pas nous laisser dormir trop tôt afin de nous ajuster plus vite à l'heure européenne. Adrianne s'endormit aussitôt, mais jen et moi nous pincions pour rester réveillées. Notre hôte a fait passer une vidéo documentaire qui devait nous divertir. Il avait tout à fait raison. Le documentaire portait sur le Prieuré de Sion, l'ascendance de mon nom, l'histoire d'un prêtre nommé Saunier et d'un trésor qu'il avait découvert. Parmi les quelques traces laissées par cet homme se trouvait un parchemin où on lisait ceci : « Le trésor appartient à Dagobert et à Sion. » La petite cabane dans les Appalaches où je suis née et mon nom de naissance, Zion, Sion à l'origine, me revinrent à l'esprit. j'ai ri du nom tout aussi prophétique - Pope [pape] - dont on m'avait baptisée à mon adoption, moins d'un an plus tard. j'avais eu l'intention de reprendre mon nom de naissance lorsque ma mère adoptive serait morte. Aujourd'hui, à 95 ans, elle était tout à fait vivante, et j'étais entre deux noms, comme elle oscillait entre démence et santé mentale, entre ce monde et l'au-delà. Le documentaire présentait une histoire authentique, je le savais, une histoire que je connaissais dans mon cœur et que j'avais partagée avec plusieurs. Mais j'ignorais tout à fait que d'autres aussi la connaissaient. j'avais déduit la vérité par raisonnement, grâce à de petits éléments cousus ensemble, et le cœur d'une femme connaît toujours la vérité ou, au minimum, sa vérité. Mais j'avais ici les preuves, censément, de ce que j'avais su depuis si longtemps et que je me croyais seule à savoir. Ce documentaire mentionnait un nom gravé dans ma mémoire, Rennes-le-Château; j'ai donc juré de retrouver l'endroit. C'est tout ce que j'avais inscrit sur un bout de papier, Rennes-le-Château, quelque part en France.

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Nous sommes parties au matin, avec un seul objectif: trouver cet endroit et résoudre mon mystère personnel. Nous avons traversé l'Allemagne à des vitesses folles, sous des tempêtes de grêle si puissantes que les entailles dans le toit de la voiture brillaient au soleil matinal. Il restait beaucoup de route avant d'arriver en France; nous nous sommes retrouvées à Ancona, en Italie, avant de sauter dans un traversier en direction de la Grèce. Nous suivions littéralement un croissant de lune vers Delphi, mais n'arrivions pas à déchiffrer les cartes routières en grec ! Au beau milieu de la nuit, nous avons gravi les montagnes, et, au coucher de la lune nous avons suivi notre cœur. C'est étrange de se tenir sur une terre où vous avez déjà vécu sans être autorisée à l'explorer à fond. Une affiche «Accès interdit» prohibait l'entrée à la source de Pythie. Mais comment interdire à un moineau de ne pas entrer à Capistrano ! Nous avons bu avidement et gravi les antiques degrés de l'escalier, sculptés dans les parois vaginales derrière la source. Après, nous nous sommes abreuvées et immergées dans la source d'Hera, près de Nafplion où, selon la légende, elle retournait chaque année pour restaurer sa virginité. Mais l'expérience la plus marquante en Grèce n'eut pas lieu dans un site prétendument sacré. Nous avons dormi dans un terrain de camping quelque part près d'Isthmia, au bord de la Méditerranée. À trois heures du matin, Pam apparut et me réveilla. Elle me dit quelque chose, mais j'étais trop assommée, plongée dans un profond sommeil. Elle m'attrapa donc et m'assit bien droite. je fixais son visage dans toute sa splendeur. Elle était littéralement présente, magnifique et radieuse. Elle m'a dit six mots et je suis retombée en arrière. Elle me rattrapa par les épaules et me secoua un peu, jusqu'à ce que je sois suffisamment réveillée pour réentendre ces six mots. Elle m'a arraché une promesse, puis m'a lâchée. j'ai jeté un regard tout autour pour m'apercevoir que j'étais assise sur une plage de la Méditerranée, au beau milieu de la nuit. j'ai réveillé les filles pour

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leur raconter ce qui s'était passé. Aucune de nous n'en comprenait le sens. Quelques jours plus tard, nous avons pris un traversier jusqu'à Venise, parcouru l'Italie et sommes arrivées en France pour enfin nous mettre en quête de Rennes-le-Château, même si l'endroit ne figurait sur aucune carte géographique. Nous avons donc décidé d'aller à Arles, pour voir si la lumière y était différente. Van Gogh avait peint là-bas, jurant que la lumière à Arles n'était comme nulle part ailleurs. Et voilà que nous nous trouvions un peu au sud de la ville, tard un après-midi, lorsque le soleil prit un éclat comme nulle part ailleurs sur terre. Ensuite, je me suis contentée de suivre la lumière. Arles est une cité trop grouillante : plutôt que d'entrer dans la ville, nous avons pris la route du sud. D'après la carte, la Méditerranée n'était pas loin, à une soixantaine de kilomètres environ. Le terrain s'aplanissait et laissait voir des herbes des marais pointant au milieu d'interminables champs de lavande. En tournant un coin, nous avons presque percuté un homme sur un cheval blanc, qui menait un troupeau de taureaux noirs sur la route. Vêtu d'un vieux Stetson tâché de sueur et d'une paire de jeans, c'était un véritable cow-boy à l'œuvre, tout à fait authentique. Il avait l'avant des jambes couvert de gerçures. Nous avons continué notre route, et aux champs de lavande succédèrent des marécages sillonnés de ruisselets et peuplés de chevaux blancs galopant en tous sens. Des écuries de part et d'autre offraient des excursions à cheval et nous avons décidé d'en profiter. Au petit trot, nous avons tourné un coin et effrayé des centaines de flamands roses qui s'envolèrent, nous laissant derrière dans le souffle de centaines d'ailes. Les chevaux tenaient la chose pour acquise; nous étions sidérées. J'étais enchantée. La route finissait à la mer et nous avons pris une chambre pour la nuit, dans une petite ville où il était plus facile de trouver de la

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paëlla qu'une crêpe, et où le stationnement municipal était occupé par une arène de combats de taureaux. Je déteste les églises depuis toujours. Pour moi, ce sont des maisons d'hypocrisie. j'avais toutefois lu un truc sur une petite église érigée sur un site de la Déesse, comme c'est pratiquement toujours le cas. En déambulant, nous sommes tombées dessus. C'est ainsi que nous avons pénétré le minuscule sanctuaire à Saintes-Maries-de-la-Mer. Les fresques représentaient des femmes dans un bateau, les Marie, et le récit que je portais en mon cœur depuis tant d'années trouva enfin un site et une confirmation historiques. Marie Madeleine s'était trouvée ici. Au fil des ans, Marie Madeleine était un peu devenue ma sainte patronne. Je considérais qu'elle était une épouse perdue, le principe féminin dissocié du Christ par les correcteurs de la Bible. La femme humiliée, diffamée, la femme faite prostituée et, par le fait même, toutes les femmes à son image. Chaque fois que j'interrogeais Ruby au sujet de ma mère biologique, elle se renfrognait et contournait la question, tremblante et blâmant, pas très subtilement, les douteux principes moraux de ma mère. Je connais personnellement les dommages causés par le rejet de la moindre inconvenance; et que dire de l'étiquette aberrante apposée à Marie Madeleine? Miraculeusement, nous avions découvert le lieu de débarquement de Marie Madeleine à son arrivée en France, après la crucifixion. D'après la légende, elle était venue en bateau, en compagnie de personnages historiques éminents. Parmi les passagers, il y avait une jeune fille qu'on nomme « Sarah ». (Marie Madeleine dit que ce nom ne peut-être traduit en anglais, en raison de sa consonance très gutturale; l'orthographe Sar'h serait plus juste.) La légende la dépeint comme une servante. Je savais qu'elle était la fille de Yeshua et de Marie Madeleine, appelée

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«Peau sombre» et soi-disant égyptienne, car il fallait la dissimuler dans les ombres pour protéger sa vie. Nous avons visité la crypte minuscule où se tient Sar'h tous les jours de l'année; dans un tel environnement, j'étais au comble de l'enchantement. C'est vraiment la seule occasion où j'ai ressenti le caractère sacré d'une église. Sar'h est la sainte patronne des gitans, et, au printemps, des dizaines de milliers d'entre eux viennent de tous les coins d'Europe pour lui rendre hommage; à cette occasion, ils portent l'effigie dans la mer et la baignent selon un rituel d'Isis. Tout au long de l'année, ils rendent visite à sa crypte pour lui apporter de nouvelles robes et la couvrir doucement jusqu'à ce qu'elle soit ensevelie sous les taffetas, tulles, sequins et rubans zigzag. Ils caressent ses lèvres avec les doigts de leurs bébés et embrassent ses joues en bois, versent des larmes sur sa chair rigide. Et puis, en ce jour de fête, elle s'élève audessus d'eux sur une litière tirée par des chevaux blancs sellés d'argent, s'ébrouant et caracolant; enfin, elle circule dans les foules au bord de l'océan où elle est arrivée avec sa mère. Pendant les courts moments où je me tenais devant elle dans la crypte, elle m'appelait; je souhaitais passer plus de temps auprès d'elle, attendant patiemment mon tour pour m'approcher, lui rendre hommage, encore et encore. j'ai fini par trouver le courage d'effleurer du doigt sa joue en bois, et des larmes m'emplissaient les yeux. je ne suis parvenue à me détacher d'elle qu'en lui promettant de revenir un jour avec les gitans, pour la voir chevaucher les nuages vers la mer. Rien ne m'empêcherait de trouver Rennes désormais, ai-je songé, pas après cette extase. Vous ne pouvez l'imaginer, ce que nous ressentions pendant nos pérégrinations à travers l'Europe, dormant dans les terrains de camping, dans la voiture, parfois dans un hôtel, en quête de l'Histoire, d'une filiation du sang, de ce qui court dans mes veines. Mues par une pulsion au-delà de l'entendement.

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Nous n'avions pour seul guide touristique que le guide Michelin. Rennes persistait pourtant à nous fuir et nous avons abouti à Lourdes, au milieu de civières où gisaient malades, paralytiques et vieillards, des corps flasques, blottis les uns contre les autres, menés par des dizaines de femmes vêtues de noir. Partout, ces malheureux hagards étaient conduits tel un troupeau par des religieuses tristes, à l'air perdu. Des centaines d'autres désespérés tenaient misérablement des flacons de plastique en forme de Marie sous des robinets; ils les remplissaient, les refermaient et les plaçaient dans des sacs pour les emporter chez eux en guise de souvenir. De l'eau bénite dans une Marie en plastique ! J'étais dégoûtée. Adrianne ne disait jamais rien de mal sur qui ou quoi que ce soit. « C'est l'endroit le plus obscur que je n'aie jamais vu! Restez si vous voulez, mais pourriez-vous me déposer aux abords de la ville et me reprendre en sortant?» lança-t-elle. Nous avons survécu à Lourdes et, après m'être épuisée à chercher une lumière introuvable à cet endroit, nous sommes parties l'après-midi, laissant derrière nous l'image reflétée dans le rétroviseur des religieuses en habits noirs, poussant des civières drapées de noir et des fauteuils roulants archaïques vers leurs hôtels et leurs autobus. Ce jour-là, il n'y eut pas de cures miraculeuses dans les eaux de Lourdes. Mon cœur me disait que Rennes était derrière nous, si près que nous l'avions pratiquement passée en allant à Lourdes. Mais nous devions nous hâter, car il faudrait bientôt retourner à Amsterdam pour notre vol de retour. Adrianne avait ses cours, la dame qui s'occupait de ma mère devait rentrer chez elle et Jennifer partait étudier en Inde dans quelques jours. Malgré tout, j'ai repris la route vers l'est en direction des Pyrénées. La nuit tomba, mais la pleine lune chantait pour moi en s'élevant derrière les cimes. Puis, elle disparut peu à peu, une force envahissante en grignotait des fragments. Nous

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avons fait halte pour contempler une éclipse lunaire, quelque part dans les contreforts des Pyrénées. Cette nuit-là, nous avons dormi dans la voiture, garée sur une route de campagne perdue, en chemin, nous l'espérions, vers Rennes. À mon réveil, en m'étirant, j'étais surprise d'avoir appris à dormir recroquevillée sous le volant. Il faisait frisquet, la rosée luisait, et les vaches, les poules et les coqs célébraient l'aube. Nous avons roulé toute la journée au fil de villages et le long de routes de campagne, nous arrêtant ici et là pour demander où était Rennes-le-Château. Quelqu'un nous indiqua une route qui aboutissait dans l'allée d'une maison abandonnée, au beau milieu de nulle part. j'ignore complètement comment nous avons atterri dans une petite ville au sud de Carcassonne ; nous y avons fait halte pour chercher une chambre d'hôtel. j'avais besoin d'un lit pour la nuit. « Eh bien, le seul endroit où loger près d'ici, c'est le vieux château là-bas, surplombant la rivière. » j'aurais dû savoir que, après une éclipse totale de la lune, notre aventure prendrait une tournure magique. Mues par le même espoir, nous avons gravi les tourelles, franchissant les degrés de pierre usés par les âges. Des milliers de pas les avaient foulés jusqu'à ce que les marches se confondent, comme d'anciens danseurs de tango. Le château datait de l'époque des Templiers, un temps où la brise emportait des récits de chevaliers et de croisades, et où le mysticisme vivait dans les chaumières et les foyers des cathares - l'une des sectes les plus persécutées par l'Église catholique, qui finit par les massacrer jusqu'au dernier. j'ai senti le mystère insinuer en moi ses tentacules obsessives qui m'étaient devenues si familières, capturant mon cœur et m'emportant dans un espace onirique. Le lendemain matin, je suis descendue de la tourelle pour m'asseoir dans la cour cernée de murailles élevées; j'ai siroté un espresso et avalé un croissant. Quelle vie heureuse dans le sud de la France !

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Nous avons mis les valises dans la voiture et contemplé les saules pleureurs dans le rétroviseur en empruntant la route qui s'éloignait de la ville. j'ai viré à droite, puis à gauche. j'ignore pourquoi. Je ne peux dire que j'ai« lâché prise» et qu'une présence a pris les commandes du volant. j'ai simplement tourné à gauche et gravi une colline; la route se tortillonnait et s'élevait sans cesse. La peau de mon visage, de mes bras et de mes jambes picotait et l'euphorie m'envahit. Au sommet de la montagne, nous nous sommes garées dans un village microscopique. Nos pas nous ont menées dans la seule direction où l'on ne risquait pas de tomber de cette montagne; en marchant, nous sommes passées devant la vitrine d'une librairie de toute évidence ésotérique. Impossible d'exprimer à quel point elle semblait incongrue, cette librairie sur l'occulte, dans le plus minuscule village où je n'aie jamais mis les pieds. Nous avons accéléré le pas. Après une montée, elle était là, la petite église de Rennes-le-Château. La porte grinça juste assez pour impressionner et nous sommes entrées, passant devant le diable luimême, enfin, tel qu'imaginé par l'ignorant religieux; une statue sculptée dans le bois, d'environ un mètre, aux pieds fourchus, cornue tous crocs dehors, tenait le bénitier ! Sur un panneau, Marie Madeleine était assise, un crâne à ses pieds. Dans une représentation de la Dernière Cène, on la voit assise sous la table, et, tandis que les disciples boivent à la santé de Yeshua, elle caresse de sa joue la cheville de Yeshua, sa chevelure enveloppant ses pieds. Le plafond étoilé était de couleur bleue, à l'image d'une tombe en Égypte ancienne. Je me suis rapidement installée sur un banc avant que mes jambes ne flanchent sous les tressaillements de moncœur. Derrière l'église se trouvaient la demeure du prêtre Saunière et la tour Magdala, qu'il avait érigée et baptisée, en surplomb des Pyrénées. Le documentaire portait sur le mystère qu'avait découvert

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Saunière, mais cela n'avait pas d'importance pour moi. Je ne souhaitais pas savoir ce qu'il avait découvert ni où il l'avait dissimulé. Je n'éprouvais nulle envie de fouiller le cimetière. Mes envies de fouiller étaient ailleurs : découvrir la vérité qui sous-tendait ce mystère, la vérité alchimique. Et je sentais qu'elle était liée à Marie Madeleine et à sa relation tantrique avec Yeshua. Qu'est-ce qui avait eu tant d'importance pour pousser l'Église catholique à anéantir un peuple tout entier, et à dévaster la région pour préserver le secret? Que Yeshua n'était pas chaste. Que Marie Madeleine n'était pas une prostituée, mais l'épouse de Yeshua, une initiée de haut niveau, l'une des plus avancée dans le Temple d'Isis, bien préparée à sa relation sexuelle avec Yeshua. Ils ont engendré une fille et cette lignée était légitimement héritière du royaume, aux yeux de ceux qui croyaient aux royaumes, ou les redoutaient, comme l'Église.

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algré les hauteurs que j'ai atteintes en Europe, malgré mes visions et mes visites surnaturelles, un retour à la maison s'imposait. Impossible de se soustraire à la vie ; nous sommes donc rentrées, profondément émues et temporairement distraites de mes pertes. j'imagine que la relation amoureuse n'est pas vraiment l'œuvre de ma vie - c'est ce que je me suis dit. Peut-être devrais-je passer le flambeau à quelqu'un qui pourrait mener la tâche à bien, car, de toute évidence, je n'y parvenais pas. j'avais fait la paix avec tous les conseillers de mon enfance, dit adieu à mes rêves. Mais un beau soir, lorsque Tom, Pam et moi roulions sur le territoire des Hopis, j'ai compris ce que j'avais à faire. l'.amour entre ces deux êtres est le plus profond, le plus pur qu'il m'ait été donné de voir. J'étais ravie d'en être si proche; j'étais absolument enchantée, car plus je m'en approchais, plus leur sentiment

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devenait évident. Bien réel, il ne cherchait pas à «épater la galerie». Ils s'étaient aimés dès le premier regard. [exquise intensité de cette tendresse n'avait pas diminué au fil des ans ni avec la découverte de leurs défauts mutuels. Ils se tenaient toujours mutuellement dans la plus haute estime sur tous les plans, spirituel et affectif. «Peut-être ne suis-je pas la personne qui est censée effectuer ce travail sur la relation amoureuse», ai-je lancé de la banquette arrière, gesticulant à l'aveuglette dans l'obscurité pour ponctuer mon discours. «Je n'ai jamais rencontré deux êtres qui s'aimaient autant que vous deux. Je serais honorée de vous remettre le flambeau de la relation amoureuse. Désormais, je peux lâcher prise, cesser de chercher. Je n'aurai plus jamais de relation amoureuse. Je vous remets le flambeau.» j'ignore si l'un ou l'autre a compris la profondeur de mes paroles, mais je me suis penchée vers l'avant et j'ai annoncé ma décision. Je leur ai dit que je n'avais jamais vu deux êtres s'aimer autant. Et j'ai balbutié quelque chose comme ça, qu'on m'avait toujours affirmé que j'étais venue dans cette sphère pour équilibrer l'énergie masculine/féminine, en menant avec mon partenaire, jour après jour, une vie commune fondée sur un amour mutuel, plein et harmonieux, dans l'égalité et la vérité. j'ai ensuite avancé ma main, comme si je remettais un flambeau, et j'ai annoncé sommairement que je démissionnais du« commerce» des liaisons amoureuses, que la tâche leur était désormais échue. Puis, je me suis rassise et j'ai gardé le silence, pour mettre en relief mon propos. À l'époque, j'avais passé deux ans à appeler la mort, et d'habitude j'obtiens ce que je veux, à long terme. j'ai remarqué récemment que j'obtiens aussi ce que je veux quand je cesse de le vouloir. Et c'était donc inévitable, j'imagine, que certains symptômes physiques réclament l'attention que je portais plutôt à ma dépression. La marche était devenue pénible. Mes articulations étaient