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French Pages [38] Year 2022
Notices 1001 à 1078
Gaules Dans L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019), pages 413 à 450 Éditions Presses Universitaires de France ISSN 0066-2348 ISBN 9782130829522 DOI 10.3917/aep.2019.0413
Article disponible en ligne à l’adresse https://www.cairn.info/revue-annee-epigraphique-2022-1-page-413.htm
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GAULES Généralités 1001) Les carmina (CLE) des Gaules (CIL, XVIII, 3) : un bilan d’étape. C. F -M , dans Sprachen - Schriftkulturen Identitäten der Antike (supra n° 49), 13 p. [En ligne : https://doi. org/10.25365/wbagon-2019-1-8], présente, par comparaison avec l’expérience acquise pour les carmina de la péninsule Ibérique (CIL, XVIII, 2), un état de la question et de l’avancée de la recherche pour les Gaules. Pour la Narbonnaise, 157 inscriptions ont été retenues, pour l’Aquitaine 23, pour la Lyonnaise 85, pour la Belgique 40, soit 305 au total. Un important travail de récolement, photographie, relecture et datation est accompli. Remarques, par exemple, sur CIL, XIII, 1983, épitaphe de Blandinia Martiola en prose avec un éloge final sur le bonheur dans le couple dont la formulation tu qui legis uad(e) in Apolinis lauari, quod ego cum coniuge feci uellem si aduc possem, n’est pas dépourvue de rythme métrique.
NARBONNAISE Généralités 1002) Chroniques épigraphiques de Narbonnaise. B. R , RAN, 52, 2019, p. 313-337, livre la troisième édition de cette utile chronique épigraphique entamée dans la revue en 2015 (AE, 2015, 805) et momentanément interrompue en 2017-2018. Les 58 notices concernent essentiellement les publications de l’année 2016 avec quelques rattrapages d’années antérieures. Voir infra nos 1016 ; 1031. 1003) Carte archéologique de la Gaule. G. B , M. P , CAG 04/2 - Les Alpes-de-Haute-Provence, Paris, 2019, procèdent à une mise à jour du volume de la collection paru en 1997. Le département s’étendait partiellement au début de l’époque impériale sur trois provinces, la Narbonnaise essentiellement, les Alpes Maritimes et Cottiennes. Les inscriptions, presque toutes connues, sont répertoriées dans un index thématique sous les rubriques « V - Agglomérations, urbanisme, architecture », « VII - Nécropoles et pratiques funéraires », « VIII - Dieux et cultes » ainsi que dans un nota bene p. 515. Voir infra n° 1005. Études et inscriptions site par site 1004) = AE, 1997, 1027. Taradeau (terr. de Forum Iulii). Nouvelle hypothèse de restitution. M. C , CCG, 29, 2018, p. 41-43. [---] Valerius Eni|[st]al(i) f(ilius) Annie(n)s(is) Epa|[.. G]enuensis. Le patronyme celtique Enistalus et le gentilice Enistalius sont bien attestés dans la province voisine des Alpes Maritimae.
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1005) Gréoux-les-Bains (terr. de Reii Apollinaris). Avant 1998, avenue des Thermes. Fragment sup. d’une petite stèle en calcaire : 48 × 30 × 16 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : dimensions non indiquées. Lettres irrégulières. Point à la l. 2. G. B , M. P , CAG 04/2 - Les Alpes-de-Haute-Provence (supra n° 1003), p. 227 ; photo. Messi|ae Me|ssi f. + | -----[Le père et la fille pouvaient être pérégrins. Il n’est pas exclu que la fille ait été citoyenne avec un gentilice patronymique dérivé du nom paternel et un cognomen perdu.] 1006) Marseille (Massilia). Nouvel Espérandieu. A. H (dir.), X. C , V. G -R et alii, Nouvel Espérandieu, VI. Recueil général des sculptures de la Gaule. Marseille et ses environs, Paris, 2018, publient les 196 témoignages de sculptures et bas-reliefs (grecs, celtes et d’époque romaine) mis au jour à Marseille et dans ses environs, ainsi que ceux provenant d’autres sites ou de provenance indéterminée mais conservés dans les musées marseillais. Les éléments comportant des inscriptions grecques (17) et latines (12) sont déjà connus. Index et tables de concordances ; belle annexe photographique, commune aux volumes de cette collection. Voir infra n° 1007. 1007) = CIL, XII, 402 et add. p. 811. Marseille. Nouvelle proposition de lecture. A. H (dir.), Nouvel Espérandieu, VI - Marseille (supra n° 1006), p. 59-64, n° 80 ; photos. S. A -B , A. H , RAN, 52, 2019, p. 207-218 ; photos. Nouvelle présentation de ce monument votif en marbre blanc mis au jour en 1614 derrière l’église Saint-Thomas de Marseille. Le monument est retaillé horizontalement en h. et verticalement des deux côtés dans le registre sup. : 65 × 48 × 53 cm. Le bas-relief supérieur représente trois personnages : celui de droite a presque entièrement disparu ; le personnage central peut être identifié à Sucellus tenant un grand maillet d’une main et un petit vase de l’autre ; un chien est accroupi à sa droite et regarde le visage du dieu ; le troisième personnage, à gauche, tenant une corne d’abondance dans la main gauche, est difficilement identifiable : il pourrait s’agir d’un Genius. Un second bas-relief apparaît dans le registre médian et représente un bateau de guerre avec un éperon décoré d’un dauphin en proue et d’un aphlaston en poupe avec deux rames-gouvernails tenues par un personnage assis dont seule la tête très érodée apparaît au-dessus du bastingage. À l’avant du navire se tient un
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second personnage ainsi qu’un oiseau (corbeau ou colombe). La dédicace votive est gravée sur un bandeau inf. faisant saillie de 10 à 11 cm en avant du registre médian. Lettres assez irrégulières : 4,2 à 5,6 cm. T de grande taille. Marseille, Musée d’Histoire. MTITINIVSMARCARITANEONI+VSLD La première lettre, brisée à gauche, est un M plutôt que la ligature VA admise dans les précédentes lectures. Le cognomen d’origine grecque Marcarita serait un hapax sous cette forme mais il est naturellement similaire à la forme Margarita bien attestée pour sa part. La difficulté de lecture tient, d’une part, au caractère (indiqué ici par +) situé entre le I et le V, qui prend la forme d’une haste verticale avec double empattement inférieur. D’autre part, on ne peut pas savoir avec certitude si les quatre dernières lettres constituent une formule religieuse ou si cela ne concerne que les deux dernières. Le développement final serait alors u(otum) s(oluit) l(ibens) d(edit), formulaire qui n’est pas attesté, ou plus simplement l(ibens) d(edit), qui est connu par ailleurs. Les a. proposent ainsi trois hypothèses de lecture : a) M. Titinius Marcarita Neon{i} (hedera) u(otum) s(oluit) l(ibens) d(edit). Le personnage porterait un second cognomen d’origine grecque Neon retranscrit avec une erreur du lapicide et suivi d’une hedera mal gravée. b) M. Titinius Marcarita Neoni(s) l(ibertus) u(otum) s(oluit) l(ibens) d(edit). L’indication de l’affranchissement serait reportée après les tria nomina ce qui n’est pas sans parallèles même si cela demeure rare [cette proposition de lecture semble la plus pertinente au vu des photos et de la forme du cinquième caractère avant la fin]. c) M. Titinius Marcarita Neo Nilus l(ibens, -ibentes) d(edit, -ederunt). Il s’agirait dans ce cas d’un seul personnage doté de trois cognomina d’origine grecque, hypothèse peu vraisemblable concernant un probable affranchi, ou de trois personnages affranchis d’un même individu et partageant le même praenomen et gentilice. On s’attendrait toutefois dans ce dernier cas de figure à trouver ces éléments d’onomastique au pluriel. 1008) L’Arlésien « ordinaire ». C. C , N. T , CCG, 29, 2018, p. 251-272, s’attachent à définir la notion d’Arlésien « ordinaire », « moyen », à partir des sources épigraphiques et iconographiques, à propos des individus appartenant à la population étrangère aux élites de la cité et de l’Empire. Eu égard à la multiplicité des hiérarchies enchevêtrées (sociale, économique, juridique,
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culturelle, géographique et familiale), l’analyse aboutit rapidement à un éclatement en sous-groupes si nuançables qu’il rend difficilement perceptible, à Arles, cette notion d’individu « ordinaire ». 1009) = CIL, XII, 255. Arles (Arelate). Nouvelle lecture d’une inscription votive. M. C , CCG, 29, 2018, p. 35-41, propose de lire le cognomen Ma[n]tinus pour le dédicant au lieu de Ma[r]tinus adopté par le CIL, au vu des occurrences de ce cognomen et du gentilice afférent Mantinius. 1010) Arles. Peu avant 2019, dans la nécropole des Alyscamps, lors d’aménagements urbains. Stèle à sommet cintré, légèrement ébréchée au sommet : 147 × 53 × 22 cm. Ch. ép. sup. (cintrage) et inf. avec cadre mouluré : 46 × 43 cm (inf.). Lettres soignées : dimensions non indiquées. D et M dans le fronton cintré. Nombreux I longs aux l. 2 à 7 ; les deuxième et troisième I à la l. 2 possèdent au sommet un pédoncule incliné vers le haut à droite, gravé jusque sur la moulure sup. du ch. ép. ; lettres de petite taille : E final à la l. 2 ; dernier I et A à la l. 3 ; premier O à la l. 4 ; second O et troisième I à la l. 6 et O à la l. 7. Nombreuses ligatures : ENI à la l. 2 ; MB à la l. 3 ; MAE à la l. 4 ; ET, VS, MATR à la l. 5 ; AE, ENT à la l. 6. Mise en page justifiée à dr. Vacat entre les l. 6 et 7 et entre les deux mots de la l. 7. Points triangulaires. Au Musée Départemental de l’Arles Antique. B. B , M. H , A. G , dans Bilan Scientifique du SRA, DRAC-PACA, 2019, p. 118 ; photos. D(is) M(anibus). ‖ Primigeniae | C. Iul(ius) Cirimba | coniugi optumae |5 C. Iul(ius) Masuetus matri et | Iuliae sorori pientiss(imae) | uiui posier(unt). L. 5 : Masuetus pour Mansuetus. L. 6 : pientiss(imis) se référant à la mère et à la sœur est également envisageable. [L. 3 : Cirimba paraît être un hapax.] 1011) Fos-sur-Mer (Fossae Marianae, terr. d’Arelate). En 1978-1979, lors des travaux de construction du port de plaisance, dans des déblais de dragage. Sceau en plomb : 2,3 × 2,4 × 0,7 cm. Représentation fruste de Neptune tenant son trident de la main gauche, le pied droit reposant sur un rocher ou peut-être un éperon de navire. Les trois premières lettres sont disposées verticalement le long du trident, la quatrième de l’autre côté du dieu. F. M , A. D , RAN, 52, 2019, p. 121-128 ; photos, dessin. Foss(a). Nouveau plomb de douane pour le port de Fos ou pour l’usage du canal de Marius.
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1012-1015) Fos-sur-Mer, Bouches-du-Rhône. En 1975-1977 et en 1994, lors de fouilles sous-marines dans l’anse Saint-Gervais, à environ 380 m du rivage actuel et par 4 à 5 m de fond, à l’emplacement d’un ancien cordon littoral, aujourd’hui érodé, qui formait alors une lagune. Découverte de 21 monuments essentiellement funéraires, de quelques fragments de sarcophages et d’une ancre en fer. L’ensemble lapidaire est constitué de onze stèles à sommet cintré, à fronton triangulaire et acrotères, de quatre autels surmontés d’un cône de forme ovoïde, d’autant d’autels à focus, d’une base de statue et d’un dernier monument indéterminé (autel à focus ou base de statue). Cinq monuments seulement comportent une inscription (dont D(is) M(anibus) seulement sur la stèle n° 6, p. 69) mais douze autres étaient à l’origine pourvus d’une plaque (de marbre ?) scellée dans une cavité par des goujons de fixation. Tous ces monuments sont en calcaire ou mollasse et leur conservation est médiocre du fait de l’action des lithophages. Au musée de Fos-sur-Mer. F. M , C. C , S. F avec la collaboration de P. B , A. D , M. E A , RAN, 52, 2019, p. 55-84 ; photos, dessins. 1012) P. 64-67, n° 1. Stèle à sommet cintré brisée horizontalement en deux, abîmée à g. et dont la partie inf. et la face sont brutes de taille : 185 × 65 × 37 cm. Lettres assez soignées, profondément gravées : 8 à 4,5 cm. I long à la l. 1. Ligatures : NE, CHI, VS à la l. 3 ; TH, VS à la l. 4 ; LI à la l. 5 ; NE, LI à la l. 7. Dernier E long à la l. 7. Mise en page maladroite. Di[s] | Mnib[u]s | Nearchius | Amianthus |5 [Co]rneliae At++ | [co]n(iugi) pientissimae et | [---] Cornelio Aterno | [p]atri eius et | [Ter]entiae matri |10 [---]ae uiu(u)s fecit. Le dédicant, Nearchius Amianthus, porte un gentilice très rare, d’origine grecque, qui n’est connu qu’à Rome, à Tarente et dans les îles Lipari. L’a. émet l’hypothèse que ce probable affranchi ait pu être lié aux Nearchii des îles éoliennes, supposés investis dans le commerce de l’alun en très net essor entre la fin du Ier s. a. C. et le début du IIe s. p. C. et auquel Fos pouvait servir de porte d’entrée en Gaule ; les îles Lipari sont en effet connues pour avoir été dans l’Antiquité un lieu important d’extraction de ce mordant pour teintures à textiles, et les amphores à alun liparotes sont fréquentes en Gaule, bien attestées à Fos même ; l’un des plus importants dépotoirs de ce type d’amphore a d’ailleurs été découvert à Arles, dans le quartier de Trinquetaille. Il n’est pas exclu que Amianthus ait été impliqué dans ce commerce de l’alun « au service d’une famille dont il aurait développé l’activité en direction du nord de la Méditerrannée ». Amianthus avait épousé une ingénue dont les parents portaient des gentilices bien connus dans la colonie d’Arles. Date : dernier quart du Ier s. p. C.
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1013) P. 67-68, n° 2. Stèle à sommet cintré, brisée en diagonale endessous de l’inscription et dont la face postérieure est brute de taille : 92 × 80 × 26 cm. Lettres soignées : 7 à 3,5 cm. Lettres longues ou de petite taille : 1er I long aux l. 1-3, 5-7 ; 1er E de petite taille ainsi que le dernier I à la l. 2. Ligatures : LI et VA, AE dans le cognomen à la l. 2 ; T surplombants et ligature AE dans la seconde épithète à la l. 5 ; O de petite taille, T surplombant et ligature TR à la l. 6 ; T surplombants et ligature ND à la l. 7 ; I longs à la l. 8. Mise en page centrée et assez soignée. Points triangulaires. Dis Manibu[s]. | Iuliae M. fil. Seruatae | C. Iulius C. fil. Ter(etina) | Proculus coniugi | pientissimae et dulcissimae item | Iulia C. fil. Procula matr[i] | pientissimae et indul[gentissimae] | uiui posueru[nt]. Les trois membres de cette famille arlésienne, la défunte, son époux et leur fille présentent une onomastique des plus banales. On notera la présence de l’invocation aux Mânes en toutes lettres qui apparaît à Arles au début de l’époque flavienne, associée à l’abondance des épithètes laudatives qui renvoie plutôt au IIe s. p. C. Date : fin du Ier - début du IIe s. p. C., d’après le formulaire. 1014) P. 68-69, n° 3. Stèle à sommet cintré, brute de taille sur la face postérieure : 155 × 64 × 22 cm. Double ch. ép. à bordure en relief (ép. 4,5 cm), en demi-cercle dans la partie supérieure et rectangulaire en-dessous : 59 × 51 cm ; tympan : h. 25 cm. Le tympan semi-circulaire comporte les lettres DM gravées de part et d’autre d’un bas-relief représentant une patère à ombilic. Lettres irrégulières : 10 à 3 cm. M incliné à dr. à la l. 1 ; V incliné à dr. à la l. 3 ; second O petit à la l. 4 ; 1er T surplombant à la l. 5 ; dernier O petit à la l. 6. Ligature : HE à la l. 3. Mise en page maladroite plus ou moins justifiée à g. ; lignes s’inclinant vers le bas. Points triangulaires et sous forme de petits traits obliques. D(is) M(anibus). ‖ Iuliae Se|ruatae Crhe|simus con|5tub(ernali) pientissimae | optim(a)e de s(uo) pos[uit].
soc(ius)
L. 3-4 : Crhesimus pour Chresimus. Le nom d’origine grecque du dédicant, Chresimus, est bien attesté en Narbonnaise, y compris à Arles. Le mot abrégé de la quatrième ligne est difficile à comprendre, le développement soc(ius) pris dans le sens de « compagnon » formant une redondance tout à fait inhabituelle avec contubernalis, « compagne ». Selon l’a., il faudrait peut-être y voir l’indication d’une appartenance commune des deux personnes à un même collège funéraire [le développement pourrait être également dans ce cas soc(iae). L’association des deux mots, même dans ce sens-là, serait toujours un unicum]. Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le formulaire.
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1015) P. 70-71, n° 9. Stèle à fronton triangulaire et acrotères, avec un fronton à double moulure comportant un croissant lunaire, pointes en haut : 121 × 82 × 25 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 46 × 58 cm. Lettres assez régulières, profondément gravées : 7 à 5 cm. L long à la l. 5. Ligatures : IE, NT à la l. 4 ; MI, CV à la l. 5. Mise en page centrée. Hederae. D(is) M(anibus) | Iul(iae) Zethen(i) l(ibertae) | C. Iul(i) Aed(ilis) an(norum) | XX con(iugi) pient(issimae) |5 Ti. Cl(audius) Gamicus. La défunte porte un cognomen très rare, Zethe, d’origine grecque, connu seulement à trois autres reprises à Rome. L’ordre habituel des mots est inversé aux l. 2-3, l’indication de l’affranchissement prenant place avant le nom du patron. Celui-ci porte un cognomen peu répandu, Aedilis, qui ne peut être confondu ici avec une magistrature. Le dédicant et époux de la jeune défunte, Gamicus, probablement un affranchi, porte, lui aussi, un cognomen d’origine grecque déjà connu en Narbonnaise (CIL, XII, 3192, Bouillargues). Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le formulaire. 1016) Vernègues (terr. d’Aquae Sextiae). En 2016, lors de sondages effectués dans la nécropole de l’Héritière, au lieu-dit Château-Bas. Partie inf. d’une stèle en calcaire local, brisée en deux parties jointives : 127 × 87 × 25 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré, brisé en h. et à g. : 20 × 42 cm. Lettres irrégulières tendant vers la cursive : 2,5 à 3,5 cm. B. R , RAN, 52, 2019, p. 320, n° 14. P. C , S. A B , RAN, 49, 2016, p. 203-221 ; photos, dessin. [---]+[--- | ---]+seui+ | [---]o uxori | [P]ostumae p(---).
Peut-être seui[r] à la l. 2. Le P final peut se développer en p(osuit) dont le sujet serait le dédicant ou en p(ientissimae), épithète de la dédicataire. Date : 2e moitié du IIe - IIIe s. p. C. 1017) Voconces. Les femmes dans la cité. B. R , BAP, 40, 2019, p. 27-58, poursuit ses études thématiques sur les Voconces en lien avec la préparation des ILN-VII, 2-Voconces de Vaison et s’intéresse cette fois aux femmes. L’analyse en recense 254 (141 citoyennes romaines dont 15 affranchies ; 88 pérégrines dont 5 affranchies ; 8 esclaves et 17 incertae), et concerne, par catégorie juridique, leurs répartitions chronologique et géographique dans la ciuitas, leur onomastique, leur statut socio-professionnel, leur vie familiale, leur participation à la vie religieuse publique (6 flaminiques) et leurs participations évergétiques (5 cas). Tableau synthétique des femmes retenues pour l’étude.
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1018) Les noms gaulois chez les Voconces méridionaux. B. R , Études celtiques, 45, 2019, p. 51-90, recense les 156 Voconces méridionaux, essentiellement des hommes, détenteurs d’un élément gaulois dans leur onomastique. Cela concerne 94 citoyen(ne)s romain(e)s, 52 pérégrin(e)s, 3 esclaves et 7 incerti. Tout comme chez les Voconces de Die, ces dénominations gauloises étaient bien présentes chez ceux de Vaison. 1019-1022) Vaison-la-Romaine (Vasio) et son territoire. Inscriptions nouvelles et relectures d’inscriptions. N. M , dans Bilan scientifique du SRA, DRAC-PACA, 2019, p. 233-236. 1019) P. 233 ; photo. En 2018, lors d’une fouille préventive, quai de Verdun, hors stratigraphie. Fragment d’un bloc de bandeau : 43 × 46 × 58 cm. Ch. ép. : 15 × 28 cm. Lettres soignées : 9,5 cm. [T(itus)] Do[mitius ---]. Le développement s’appuie sur les occurrences de ce prénom et de ce gentilice chez les Voconces. 1020) P. 233-234 ; photo. En 2017, en remploi dans un mur du cloître de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth. Fragment d’un bloc de bandeau en calcaire coquillier du Ventoux, brisé de tous côtés : 38 × 23,5 cm. Ch. ép. incisé en h. et en b. : 19 cm. Lettres soignées : 8,5 cm. Traces de réglure. Sur place. [---]NGIA [---]. 1021) = CIL, XII, 1381. P. 234-235 ; photo. En 1771 « près de l’église rurale de Saint-Quenin », perdu et retrouvé partiellement en 2019 en remploi dans la cathédrale, à l’est du chœur, retaillé pour servir d’appui de fenêtre. Fragment g. d’une stèle en calcaire coquillier du Ventoux, brisé en h. et en b. : 158 × 75 cm (dimensions originelles) mais 38 × 28 × 28 cm conservés. Ch. ép. avec cadre mouluré presque entièrement bûché : 37 × 21 cm. Lettres assez soignées : 4 à 4,5 cm. Ponctuation. Au Musée archéologique. D(is) M(anibus) | Aurelio Max|simo q(ui) fatum | suum funxit | ciuitatis Vas(iensium) | quem pater et | mater sepul|turae tradide|runt. « Aux dieux Mânes. À Aurelius Maxsimus qui a accompli son destin dans la cité des Voconces, que son père et sa mère ont confié à sa sépulture. » (Traduction de l’a.). Voir aussi supra n° 865.
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1022) = CIL, XII, 1371 et add. P. 235-236 ; photo. Entrechaux, en 1828 sous l’autel de la chapelle Notre-Dame-de-Nazareth, puis en remploi dans un muret du porche de la chapelle. Fragment g. d’une base en calcaire beige, retaillé à dr. et en h. : 87,5 × 37 × 57 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 86 × 29 cm. Lettres soignées : 6,5 à 3,2 cm. Sur place. Q. Po[mpeio ---] | Volt(inia) [---] | aedili p[agi ---] | praef(ecto) Bo[dion]|tior(um) pr(aetor) V[ocont(iorum)] | flamini d[iui Aug(usti)] | pontif(ici) Dea[e Aug(ustae)] | Pompeia S[---] | filia | patri opt[imo] | ex [m]odic[itate sua]. Selon l’a., le texte relèverait plus d’une volonté d’affichage public en hommage à ce notable que d’une épitaphe. 1023) Les voies romaines alpines en territoire allobroge. P. L , BEPAA, 29-30, 2019, p. 287-304, photos, propose une synthèse sur les voies de communication dans les Alpes occidentales françaises à l’époque romaine fondée sur l’observation du terrain, les textes littéraires et de nombreuses inscriptions. Il relève notamment l’importance des sentiers muletiers et aborde la question des passages privés ouverts au public, parfois creusés dans le rocher et documentés par des inscriptions rupestres (CIL, XII, 2555 = ILN-Vienne, 779, à Dingy, Haute-Savoie ; CIL, XII, 1524 = ILCV, 1279, à la Pierre-Écrite, Alpes de Haute Provence). De nombreux itinéraires routiers, dont probablement le passage des Échelles (Savoie), n’étaient pas placés sous la responsabilité de l’État romain mais dépendaient des autorités locales. 1024) = ILN-Vienne, 452 [= AE, 2016, 61] et CIL, XII, 2325 [= AE, 1927, 52 = 2004, 894] = ILN-Vienne, 453. Les bornes du domaine des Auei. J.-P. J , L. V , BEPAA, 29-30, 2019, p. 319-323, photos, reviennent sur le bornage, dans le massif de la Chartreuse (Isère), d’une propriété d’environ 30 hectares appartenant à la famille des Auei. Ces alpages jouaient sans doute un rôle important dans l’économie pastorale de la région. Un lien est évoqué entre ces Auei, Allobroges romanisés, et le monétaire DVRNAC|AVIII mentionné sur une monnaie allobroge des années 60 à 43 a. C. (Y. W , Monnayages allobroges, Lausanne, 1999, p. 90-98). Date : fin de la République - début de l’Empire, d’après l’écriture. 1025) = CIL, XII, 113 [= ILS, 5957 = ILN-Vienne, 546] = ILHauteSavoie, 82 [= AE, 2010, 58]. Le bornage de la frontière entre les Allobroges et les Ceutrons. J. S , BEPAA, 29-30, 2019, p. 325-332, photos, revient sur ce dossier, documenté par la célèbre inscription du légat Cn. Pinarius
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Cornelius Clemens (CIL, XII, 113 [= ILN-Vienne, 546]) ainsi que par quatre bornes portant, ou ayant probablement porté, la mention de fines ([ILN-Vienne, 543-545 et 550]). La nécessité de ce bornage est peut-être apparue à la suite de conflits entre exploitants de pâtures d’altitude. L’a. émet aussi l’hypothèse d’une collaboration entre ce légat de Germanie supérieure et son contemporain Hygin le Gromatique, dont un manuscrit du traité De limitibus constituendis contient une vignette relative à la colonie d’Avenches, située dans la juridiction de Pinarius Clemens. 1026) = CIL, XII, 2252 = ILN-Vienne, 388. La statio de la quadragesima Galliarum à Grenoble (Cularo). J.-P. J , BEPAA, 29-30, 2019, p. 215-218, photo, revient sur la personnalité de C. Sollius Marculus, librarius de la statio de la quadragesima Galliarum à Grenoble. Contrairement aux autres employés connus de cette statio, affranchis impériaux, ce personnage, citoyen [très probablement ingénu], est lié aux élites locales. 1027) = AE, 1993, 1158 = ILN-Vienne, 915. Chignin (terr. de Vienne), département de la Savoie. Nouvelle lecture. A. S , ZPE, 209, 2019, p. 280-282 ; photos, dessin. Imp(eratori) Caes(ari) Gaio Val(erio) | Diocletiano inuic(to) | Aug(usto), Pio, Fel(ici), pontif(ici) | maximo, trib(unicia) potest(ate) II, |5 co(n)[s(uli)] iter[um], pater p[atriae] | ©© [L. 1 : Gaio lecture de l’AE d’après le dessin de l’a.] L. 4-5 le nombre des puissances tribuniciennes et la mention du consulat n’avaient pas été vus par les éditeurs des ILN. Avec cette nouvelle lecture, la titulature à cet endroit obéit à la norme. Noter l’usage fautif du nominatif pater p[atriae]. L’a. apporte aussi d’autres améliorations de détail par rapport à la lecture des ILN. Sur le nom de Dioclétien en 285-286 [et le prénom Gaius], voir supra n° 37. Date : juillet - 9 décembre 285 p. C., deuxième consulat et deuxième puissance tribunicienne de Dioclétien. 1028 a-b) Nîmes (Nemausus). En 1991-1992, lors d’une fouille de sauvetage, à l’angle de la rue des Bénédictins et de la rue Rouget de Lisle, sur un site en voie d’abandon à partir des deux dernières décennies du IIe s. p. C. Deux jetons de spectacle en os, circulaires, comportant chacun une petite cavité centrale sur l’une des faces : 1,9 (diam.) × 0,4 cm (a) ; 1,8 (diam.) × 0,39 à 0,45 cm (b). Graffites en lettres cursives sur chaque face. Y. M , J.-P. B , Instrumentum, 50, déc. 2019, p. 26-28 ; photos, dessins.
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Jeton a - Recto : Olyimpe (sic) | u(i)n(cas). Verso : Ereptus | Cassi.
Jeton b - Recto : Anicete | u(i)n(cas). Verso : Lytt[i]us | hic.
Les deux noms grecs au vocatif des rectos seraient des surnoms professionnels désignant probablement des gladiateurs. L’hypothèse conduit les a. à voir dans le signe mystérieux gravé en seconde ligne une ligature des lettres VN, interprétée comme une abréviation de uincas « que tu vainques ! ». Les versos mentionnent les noms des propriétaires des jetons, sans doute deux esclaves, le premier d’un Cassius. 1029-1030) Nîmes. Deux inscriptions nouvelles, découvertes lors de la précédente décennie. S. A , JES, 2, 2019, p. 85-96 ; photos. 1029) Nîmes. En décembre 2013 lors de travaux dans le jardin d’un particulier, au n° 36 de la rue Henri Revoil, à environ 450 m au sud du tracé probable de l’enceinte augustéenne, aux abords de la voie domitienne, dans une zone funéraire qui a livré cinq tombes depuis le XIXe s. Fragment sup. d’une stèle en calcaire à sommet cintré : 39,9 × 41,2 × 10,2 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 19,2 × 31,2 cm. Lettres régulières, profondément gravées : 3,7 à 3,5 cm. Q avec un long pédoncule. Mise en page justifiée à g. sauf la première ligne en retrait. Point à la l. 3. Ma(nibus) | Gremiae | Phleg(usae) Q(uintus) | [---]++ | ------
Première attestation, sous la forme Gremius, -a du rare gentilice et nom unique celtique Cremius déjà connu sur le territoire de Nîmes (CIL, XII, 4150, Nages-et-Solorgues). Le cognomen d’origine grecque Phlegusa est lui aussi connu à Nîmes (ILGN, 438). La quatrième (et dernière ?) ligne devait comporter l’état civil du dédicant. Date : ca 40-80 p. C. 1030) Nîmes. En 2017, dans le quartier de Saint-Césaire-lès-Nîmes, dans la plaine du Vistre, non loin du chemin du Mas de Cheylon, à environ 4,5 km au sud de la ville antique, lors de travaux agricoles dans une zone funéraire antique qui aurait livré d’autres fragments de stèles et d’autels. Fragment inf. g. d’une stèle en calcaire : 40 × 51 × 10 cm. Ch. ép. : 9 × 51 cm (complet seulement en bas). Lettres très soignées, profondément gravées : 3 à 2 cm. Ligature : HR. I inclus dans D. ------ | Aphrodisi[(-)].
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Nom grec du défunt ou de la défunte ou plus probablement du dédicant ou de la dédicante, Aphrodisi[us, -a]. Date : Ier s. p. C. ? 1031) Lézan (terr. de Nemausus), Gard. En 1821, près de Lézan. Petit autel de pierre : 17 × 8 cm. Perdu. B. R , RAN, 52, 2019, p. 330-331, n° 49. M. P , CAG. 30/3, Le Gard, 1999, p. 432. Quar|tanae | ex uoto | L. Rubri|us | Annian(us). Il s’agit de l’un des très rares ex-voto à être consacrés, hors d’Italie, à la fièvre quarte (paludisme). Un second est attesté à Nîmes même (CIL, XII, 3129). 1032) Gigean (terr. de Sextantio), Hérault. Vers 2018, lors d’aménagements hydrauliques sur le site du Palet dans un silo dont le comblement final peut être daté des VIIe - VIIIe s. p. C. Bague en alliage cuivreux, incomplète et déformée, portant un chaton inscrit : 3,9 × 0,6 × 0,3 cm. Chaton : 1,14 × 0,58 cm. Lettres peu régulières. Accent circonflexe au-dessus et en dessous du O ; barre droite du V de petite taille. T. C , Y. M , Instrumentum, 50, déc. 2019, p. 54 ; photo. Deo d(euotus) u(ir). Formulaire chrétien. Date : IVe - Ve s. p. C., d’après la typologie et malgré le contexte archéologique plus tardif de la découverte. 1033) Narbonne (Narbo Martius). En 1942, lors de fouilles sous le chœur de l’église Saint-Paul, située à l’emplacement d’une nécropole paléochrétienne succédant elle-même à une zone funéraire des IIe - IIIe s. p. C. Bloc de marbre blanc, brisé en h. et en b. et dont la face latérale g. a été bûchée pour un remploi : 63 × 42 × 24 cm. Lettres incisées, irrégulières, tendant parfois vers la cursive : 5 à 8 cm. La barre oblique gauche du M de la l. 1 ne semble pas avoir été incisée ; possible ligature MA au début de la l. 2 [mais qui n’est pas discernable sur la photo] ; le S final de cette ligne a la forme d’une haste légèrement incurvée en haut et en bas. Mise en page maladroite : l. 3 nettement inclinée à dr. et vers le bas. Sur place. P. S , RAN, 52, 2019, p. 181-186 ; photos. I ., ILN-IX, 1. Narbonne, 163 ; photo. [D(is)] M(anibus) | M. Aurelius | Cupitianu|s centuri|o leg(ionis) XIII G(eminae) | uixsit an(nis) | ------
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Première mention en Narbonnaise du cognomen assez rare Cupitianus ; ce centurion était peut-être originaire des régions danubiennes, où stationnait son unité et d’où proviennent la moitié des 14 autres occurrences du nom. Son décès à Narbonne serait alors fortuit, lié à ses obligations de service. 1034-1040) Narbonne. Inscriptions de la nécropole de la Robine. M. L. B , V. B , M. G , RAN, 52, 2019, p. 149-180, photos, plans des fouilles et localisation des découvertes, publient une étude de sept monuments funéraires découverts entre 2007 (pour le dernier présenté) et 2018 dans des couches de démolition d’enclos funéraires, lors de fouilles effectuées sur une partie réduite de la nécropole de l’Est, dite « de la Robine », utilisée aux Ier et IIe s. p. C. Il s’agit d’épitaphes sur plaques en marbre de dimensions réduites, qui devaient toutes appartenir à de petits monuments ou autels funéraires et qui viennent enrichir nos connaissances de la plèbe narbonnaise. 1034) P. 153-156, n° 1. Petite plaque en marbre blanc découverte, peut-être en remploi, dans une tombe sous tuiles, en même temps qu’un ossuaire ; la face postérieure comporte des rayures géométriques : 24,5 × 32 × 3 cm. Lettres assez régulières : 2,3 à 2,7 cm. Les deux lignes du texte sont inclinées vers le bas. Digni | ossa.
Cela paraît être la première attestation dans la province du nom Dignus. Le personnage appartenait probablement à la population servile. La mention des ossements, peu répandue en Narbonnaise, témoigne là encore des influences italiennes et romaines à Narbonne. Date : Ier s. p. C. 1035) P. 156-160, n° 2. Plaque rectangulaire en marbre blanc découverte dans la couche de démolition d’un enclos funéraire de taille moyenne (4,3 × 4,5 m) : 28,5 × 33,5 × 2,5 cm. Lettres assez régulières : 3,5 à 2 cm. I longs aux l. 2 et 4 dans le gentilice. Ligature : HI à la l. 4. Mise en page centrée assez soignée, sauf à la l. 5. Hedera à la l. 1 et points triangulaires dont la plupart adventices à l’intérieur des mots. D(is) M(anibus) | Ferrariae | Proculae Fe|rraria Graphi|5ce filia. Première attestation en Narbonnaise du cognomen d’origine grecque Graphice, peu répandu par ailleurs. Graphice pourrait être une fille illégitime de Procula à moins que les deux femmes n’aient été affranchies par un même patron. Date : IIe s. p. C.
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1036) P. 160-162, n° 3. Petite plaque en marbre blanc découverte dans le même enclos que la précédente : 19 × 30 × 3,5 cm. Lettres profondément gravées, très régulières avec des empattements bien marqués : 3 à 1,7 cm. Le premier I de la l. 4 et le dernier de la l. 5 sont longs. Mise en page assez soignée mais les l. 1 et 5 sont légèrement excentrées à gauche. Points triangulaires. D(is) M(anibus). | Festo ann(is) X et | Aquilae an(nis) VIII | Iulia Protogenia | delicatis. Les deux enfants étaient les esclaves favoris de Iulia Protogenia. Date : 1re moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture.
1037) P. 162-165, n° 4. Plaque rectangulaire en marbre blanc, brisée dans l’angle inf. dr., découverte en remploi comme fond de coffrage d’une sépulture à crémation : 40,6 × 49,4 × 3,2 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : dimensions non indiquées. Lettres très soignées, profondément gravées : 5,5 à 2,6 cm. Chiffre surligné à la l. 3. T surplombants aux l. 4-5 ; I longs à la l. 5. Mise en page assez soignée mais non parfaitement centrée. Points triangulaires. M. L. B , ILN-IX, 1. Narbonne, 122. P. Licinius | Gamus | VIuir Aug(ustalis) c(olonia) I(ulia) P(aterna) C(laudia) N(arbone) M(artio) | sibi et Liciniae Thallusae |5 collibertae et uxori | h(oc) m(onumentum) h(eredem) n(on) s(equetur). Le nom d’origine grecque (ou celte : X. D , Noms de personnes celtiques dans l’épigraphie classique, Paris, 2007, p. 102) Gamus n’était jusqu’alors attesté, en Narbonnaise, qu’à Nîmes et sur son territoire (CIL, XII, 3558 et 3192). Le cognomen de l’épouse et co-affranchie, Thallusa, n’était pas non plus connu à Narbonne. Date : 3e quart du Ier s. p. C. 1038) P. 165-167, n° 5. Plaque rectangulaire en marbre blanc, légèrement abîmée à g. : 15,8 × 25,5 × 2 cm. Lettres assez irrégulières : 0,5 à 2,8 cm. Premier T de grande taille et ligature TH à la l. 2 ; les trois dernières lettres de la l. 3 sont de petite taille (par manque de place). Mise en page assez maladroite avec des lignes légèrement inclinées à droite et la dernière ligne non centrée ; la seule lettre de la l. 6 est gravée dans l’angle inf. dr. Hederae stylisées gravées sous forme de points triangulaires surmontés d’un pédoncule. D(is) M(anibus). | T. Seranio Parth|enopaeo Serania | Helpis lib(erta) patro|5no optimo | a(-). Peut-être a(ue) à la l. 6 ? En Narbonnaise, ce gentilice est connu à Nîmes (ILGN, 493) et sous la forme Serranius à Narbonne (CIL, XII,
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5243). Première attestation dans la province du cognomen d’origine grecque Parthenopaeus [peut-être originaire de Naples ? MA]. Le défunt était probablement lui aussi un affranchi. Date : milieu du IIe s. p. C. 1039) P. 167-170, n° 6. Fragment g. d’une plaque en marbre blanc brisé de tous côtés, sauf à g. : 16 × 15 × 3 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres très soignées, profondément gravées et à empattements prononcés : 3,7 à 2,7 cm. Première haste du chiffre de grande taille et hastes centrales surmontées d’un trait horizontal à la l. 2. Ligature : PH à la l. 4. Mise en page justifiée à g. Points triangulaires. M. L. B , ILN-IX, 1. Narbonne, 116. ------ ? | L. Co[eli(-) ---] | IIIII[Iuir(-) Augustal(-)] | c(olonia) I(ulia) P(aterna) [C(laudia) N(arbone) M(artio) ---] | Phil[---] | ------ ? Les a. proposent quatre hypothèses de restitution à ce texte lacunaire. Des quatre gentilices commençant par CO- à Narbonne, Coelius est de loin le plus fréquent (les autres sont Consius, Cordius et Coius). Ce personnage est le 45e sévir augustal connu dans la colonie. Date : milieu du Ier s. p. C. 1040) P. 170-175, n° 7. Plaque rectangulaire en marbre blanc, brisée aux angles sup. : 23,5 × 40 × 2,8 cm. Lettres très soignées, profondément gravées : 3 à 3,2 cm. Le V au début de la l. 1 est surmonté d’un trait horizontal ; theta nigrum à la l. 3. Mise en page soignée et centrée. Points triangulaires. V(iuus) L. Fabric[ius] | Asmenus | (obito) L. Fabricio | Asmeno filio. Première attestation en Narbonnaise du cognomen d’origine grecque Asmenus, peu répandu par ailleurs. Date : 2e quart du Ier s. p. C. 1041-1042) Narbonne. Historique et nouvelle publication d’inscriptions déjà connues. M. M , RAN, 52, 2019, p. 187-203, photos, retrace l’historique et procède à une nouvelle publication détaillée de quatre épitaphes provenant pour deux d’entre elles de Narbonne, les deux autres de Rome, et qui sont actuellement conservées à Mostyn Hall, au pays de Galles. Les deux monuments funéraires de Narbonne, deux plaques en marbre blanc (CIL, XII, 4451 et 4743) connues depuis la fin du XVIe s., furent achetés en janvier 1724 par un noble anglais qui faisait alors du tourisme en France.
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1041) = CIL, XII, 4451 = ILS, 6974 = ILN-IX, 1. Narbonne, 108. P. 190-192. Plaque rectangulaire en marbre blanc, brisée verticalement en son milieu et incomplète sous l’inscription ; une saillie sur la face postérieure montre que la plaque devait être enchâssée dans un monument funéraire : 37,5 × 28,5 × 4,7 à 6,7 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 33 × 20 cm. Lettres assez régulières : 2,4 à 3,3 cm. Y long à la l. 1 ; 1er I long et dernier V petit à la l. 4 ; V étroit et long ; O petit à la l. 7. Ligatures : LT à la l. 6 ; ET à la l. 7. Mise en page maladroite plus ou moins justifiée à g., sauf à la dernière ligne justifiée à dr. Points de séparation en forme de virgules. Myrini | Fausti col(oniae) | Narbon|e(n)sium serui | uicaria | hic est sepult(a) | Poethus con|tubernalis.
Myrini était l’esclave « remplaçante » ou plus probablement « personnelle » de Faustus, lui-même esclave de la colonie de Narbonne. Myrine est un nom féminin d’origine grecque déjà connu à Narbonne (CIL, XII, 4425, 5067). Du fait de l’incohérence syntaxique entre le nom de la défunte, qui serait au datif, et le substantif uicaria, au nominatif, les précédents éditeurs restituaient Myrin[e]. Selon l’a., Myrini serait une forme fautive pour Myrine [c’est en effet très probable, car Myrini n’est pas le datif de ce nom ; les inscriptions de Rome donnent systématiquement Myrine au nominatif comme au datif. Le développement uicaria(e) ne peut être exclu]. Le nom du dédicant, Poethus, et compagnon sans doute lui aussi servile de la défunte, est un hapax. Il pourrait s’agir d’une variante du nom Boethus, bien connu par ailleurs, y compris à Narbonne (CIL, XII, 5105, Boethos). Le type de support utilisé par Poethus pour l’épitaphe de sa compagne et le fait que l’esclave public Faustus ait lui-même possédé une esclave personnelle, révèlent une certaine aisance financière de ces deux personnages, supérieure à celle de la plupart des esclaves. Date : Ier s. p. C. 1042) = CIL, XII, 4743. P. 193-196. Plaque en marbre blanc, brisée en diagonale en son milieu. L’épitaphe s’inscrit dans un décor représentant la façade d’un temple avec deux pilastres limitant le ch. ép. de chaque côté, reposant sur un soubassement et soutenant un entablement surmonté d’un fronton. Ce dernier est orné de la représentation des têtes d’une femme (à gauche) et d’un homme se faisant face : 40 × 24 × 3,3 à 3,8 cm. Ch. ép. : 26 × 19 cm. Lettres assez irrégulières de taille décroissante à chaque ligne : 2,3 à 1,2 cm. Mise en page maladroite, les trois lignes n’occupent que la moitié supérieure du ch. ép. Points triangulaires. Ossa sita | Corneliae | Phyllidis.
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La formule ossa sita est très peu attestée en Narbonnaise et surtout répandue à Rome et en Italie centro-méridionale. Le décor des bustes affrontés de l’épitaphe de Cornelia Phyllis trouve un parallèle dans deux autres monuments de Narbonne mais ne semble pas attesté ailleurs dans la province. On le trouve en revanche à quelques exemplaires à Rome, ce qui témoigne une fois encore de la continuité d’usages romains dans la capitale de la Narbonnaise. La coiffure de la défunte, très proche de celles des femmes représentées sur ces monuments de Rome, est caractéristique de l’époque augustéenne. Date : fin du Ier s. a. C. - début du Ier s. p. C. 1043) = ILGN, 633 = AE, 1912, 152 = 1914, 26 = 1980, 614 ; AE, 2014, 62. Perpignan (Ruscino). M. M I O , Epigraphica, 81, 2019, p. 471-485, s’interroge sur les raisons du patronat sur la cité de Ruscino de P. Memmius Regulus, consul en 31 p. C., proconsul d’Asie vers 47 et mort en 61. Les raisons avancées jusque-là paraissent peu probables : une origine ibérique du personnage du fait de son appartenance à la tribu Galeria semble beaucoup moins vraisemblable qu’une origo italienne, et d’autre part aucun témoignage n’évoque un proconsulat de Regulus sur la Narbonnaise. L’a. émet deux hypothèses sur les raisons de ce patronat. La première passerait par des possessions foncières de la famille en Narbonnaise, y compris peut-être dans le territoire de Ruscino. On sait en effet que Regulus fut marié à Lollia Paulina avant que celle-ci ne divorce pour épouser Caligula. Or les Lollii étaient liés par des liens matrimoniaux aux Valerii de Vienne puisque la sœur de Paulina, Lollia Saturnina, était sans doute l’épouse du richissime sénateur viennois D. Valerius Asiaticus, consul en 35 et 46 p. C., poussé au suicide à l’instigation de Messaline en 47 (cette alliance familiale dura d’ailleurs longtemps puisqu’un des consuls suffects de l’année 94, sans doute petit-fils d’Asiaticus et adopté par les Lollii, portait le nom de M. Lollius Paullinus D. Valerius Asiaticus Saturninus). Il n’est donc pas exclu que les Lollii aient pu entrer par ce biais en possession de biens fonciers en Narbonnaise. La seconde hypothèse voudrait que Regulus ait été uni par des liens matrimoniaux, avant son mariage avec Lollia Paulina ou après son divorce, avec la famille de grands notables des Valerii de Ruscino dont l’un est connu pour avoir été légat d’Auguste propréteur d’une province indéterminée (ILGN, 636 = infra n° 1047). 1044) Ruscino. Nouvelles lectures et interprétations. M. M IO , Pyrenae, 50, 1, 2019, p. 109-122, photos, reprend le dossier des Valerii de Ruscino documenté par quatre ou peut-être cinq inscriptions plus ou moins fragmentaires d’époque julio-claudienne :
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ILGN, 620 = infra 1046 ; ILGN, 632 = AE, 1914, 27 = 1994, 1179 = 1998, 933 = infra 1048 ; ILGN, 635 = AE, 1980, 615 = 1987, 750 = infra n° 1045 ; ILGN, 636 = infra n° 1047 ; AE, 1914, 28 = 1980, 613 (fragments mélangés par erreur avec ILGN, 632) = infra n° 1049. Deux textes (nos 1045-1046) gravés sur des plaques relativement épaisses en marbre de Docimium, « pavonazzetto » d’Asie mineure, semblent plus anciens que les trois autres gravés sur de fines plaques (0,8 à 2,3 cm d’épaisseur) de marbre de Luni et qui présentent des caractéristiques similaires. 1045) = ILGN, 635 = AE, 1980, 615. Hedera à la l. 3. Nouvelle proposition de lecture. Publice ex d(ecurionum) d(ecreto) | C. Valerio L. fil. | Paeto | primo [inter s]uos [pra]ef(ecto) | fabr(um) po[ntif(ici) fl]am[in]i | primo i[n col(onia) sua omnib(us)] | honori[b(us)] f[uncto curat(ori)] | ann[onae f ]ru[mentariae | patr]o[no]. Paetus fut le premier des citoyens de Ruscino à avoir assuré toutes les charges municipales et le plus ancien des Valerii de la cité à parvenir à l’ordre équestre dans la première moitié du Ier s. p. C. 1046) = ILGN, 620. Plaque fragmentaire opisthographe portant le début d’une dédicace à Caligula sur une face, remployée pour y graver une dédicace honorifique. Hedera entre les deux mots de la l. 3. Publi[ce ex d(ecurionum)] | decr[eto] | L. Val[erio ---] | -----La dédicace publique à ce Valerius ne peut être que postérieure à Caligula. 1047) = ILGN, 636. Hedera pendue à la pointe supérieure du C de la l. 1. Nouvelle proposition de lecture. C. V[al]erio | C. f. V[olt(inia) M]axum[o] | le[g(ato) Aug(usti) c]oron[a | uallari murali | aurea hastis pu|ris ---] | -----Ce personnage est peut-être le seul sénateur connu originaire de Ruscino. Il serait le premier de la famille à avoir atteint cette dignité et, selon l’a., aurait obtenu des décorations à l’occasion d’une campagne indéterminée. 1048) = ILGN, 632 = AE, 1914, 27 = 1994, 1179. Hedera à la fin de la l. 4. Nouvelle proposition de lecture. [Publice ex d(ecurionum) d(ecreto) | C. Valerio M]axumo | tri[b(uno) c]oh(ortis) III praetoria[e] | primo pilo bis | proc[u]r(atori) T[i(beri)]
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Claudi | Caesaris Augusti | Germanici prae[ f(ecto)] | C[aesari]s bis f[l]am(ini) | [prou(inciae) bi]s p[atrono].
La restitution C[aesari]s à la l. 8 paraît plus pertinente que C[lassi]s même si la nature de ces deux préfectures effectuées sous Claude par ce chevalier n’est pas précisée. 1049) = AE, 1914, 28 = 1980, 613 = ILGN, 632 (par erreur). Nouvelle proposition de lecture d’un texte très fragmentaire.
[Publice ex d(ecurionum) d(ecreto) | --- | --- proc(uratori)] | diu[i Claudi ---] | ab eo [equo pub(lico) exornato] | prim[o o]mniu[m praef(ecto) classis] | praet(oriae) et primo [praep(osito) cl(assis) Mi]|sene(nsis) centur(ioni) [l]ib(urnae) Ath[en(onicis) et ] V (penteris) | [V]est[ae]. L’attribution de la dédicace de cet anonyme à la série des Valerii se fonde sur les similitudes de supports et de gravure avec les deux inscriptions précédentes. La proposition de lecture n’est pas sans présenter quelques difficultés d’interprétation selon l’a. Le dédicataire aurait fini sa carrière comme procurateur après avoir obtenu le cheval public d’un empereur divinisé qui ne peut être que Claude si on admet d’une part que les caractéristiques du monument orientent vers une chronologie identique à celle des deux textes précédents et d’autre part en prenant en compte la disparition de Ruscino en tant que cité, et donc des dédicaces publiques, lors des évènements de 69 p. C. [La disparition de la cité à cette date n’est pas assurée. MTRC] Or le personnage avait été auparavant, « sûrement » selon l’a., le tout premier préfet de la flotte de Misène nouvellement qualifiée de praetoria ce qui conduirait à placer la dédicace au plus tôt à l’époque flavienne ce qui semble chronologiquement impossible à Ruscino [Le plus ancien document à conférer ce titre à la flotte de Misène est CIL, XVI, 60 daté de 114 p. C. Selon M. R , Mare Nostrum, p. 515-522, les deux flottes italiques n’auraient reçu ce titre que sous les Flaviens et plus probablement dans les dernières années du règne de Domitien ou au tout début de celui de Trajan, entre 92 et 99 p. C. On notera de surcroît, même si cela n’est pas un critère absolu, que les trois seuls préfets de la flotte de Misène connus sous Claude et Néron sont tous des affranchis impériaux et non des chevaliers. La restitution primo [praep(osito) cl(assis) Mi]sene ne semble pas plus assurée, car on ne connaît aucun praepositus dans les flottes impériales avant Antonin. On comprendrait mal d’autre part l’indication primus attaché à ce grade, somme toute subalterne. FG] Ces cinq inscriptions pourraient témoigner de la promotion sociale d’une famille de notables de Ruscino à l’ordre équestre et même à l’ordre sénatorial pour l’un d’eux. Selon l’a., les textes 1045 et 1046 qui paraissent
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les plus anciens pourraient concerner la première génération, peut-être deux frères, les textes 1047 et 1048 concernant la seconde génération, des cousins peut-être, une des branches de la famille évoluant vers l’ordre sénatorial. Dans cette perspective et en admettant l’attribution de la dernière dédicace (1049) aux Valerii, cet anonyme pourrait être un frère du Maxumus de l’inscription 1048. Quant aux origines de la famille, on pourrait supposer qu’elles remontaient à l’époque républicaine, en lien avec la clientèle narbonnaise de C. Valerius Flaccus, proconsul de Gaule Transalpine entre 85 et 81 a. C.
TROIS GAULES 1050) Le matériau des monuments et inscriptions dans la basse vallée de la Loire. A. P , Stratégies d’approvisionnement en pierre dans la basse vallée de la Loire. Ier siècle av. J.‐C. ‐ Ve siècle apr. J.‐C., Rennes, 2019. L’étude porte sur les sources minérales utilisées principalement chez les Andécaves et les Namnètes auxquels ont été ajoutés les Pictons du site de Ratiatum situé en rive gauche de la basse Loire, face à Nantes. Des roches d’origine locale, granitiques, ont été employées ainsi que le tuffeau blanc qui a servi pour le décor architectural, les bas-reliefs, la statuaire, les inscriptions et les stèles funéraires. [Ce livre est utile aux épigraphistes pour identifier, voire contribuer à dater certains monuments. Il est regrettable que les références conventionnelles aux corpus et à L’Année épigraphique soient presque totalement ignorées, ce qui complique la lecture et la recherche.]
AQUITAINE Études et inscriptions site par site 1051) = CIL, XIII, 100*. Établissement de l’authenticité de cet ex-voto au Génie des Ambissovices et révision de lecture (cité des Nitiobriges). Bloc en calcaire taillé en forme de buste posé sur un socle à peu près cubique inscrit, sur la face avant en creux dans une tabula ansata en relief dans un champ creusé entouré d’un bandeau plat : 52 × 24,5 × 24 cm. Tabula ansata : 9,5 × 14 × 1,2 cm. Ch. ép. : 7 × 11,5 cm. Lettres : 2 à 1 cm. L. M , Aquitania, 35, 2019, p. 7-18 ; photos, dessins. Sex. Iul(ius) Acceptus | Genio Amb|issouicum | O IBONN.
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Dédicace d’un citoyen romain au Génie des Ambissovices. Le nom est un ethnique au génitif pluriel, dont le singulier pourrait être Ambissovix. Le site de découverte, Aiguillon, à proximité de la confluence du Lot et de la Garonne, entre Agen et Le Mas d’Agenais, sur la voie entre Toulouse et Bordeaux, a livré des vestiges du Ier s. p. C. et de la 1re moitié du IIe. La désignation du Génie par un ethnique pourrait suggérer la communauté d’un uicus portant ce nom. Le classement par Hirschfeld de cette inscription parmi les falsae vient probablement de la variété des éditions successives du bloc sans information précise sur le lieu ni les circonstances de découverte. La dernière ligne est actuellement incompréhensible. Date : indéterminée, peut-être début du IIe s. p. C. d’après le style de la coiffure qui rappelle celle de Trajan. 1052) = CIL, XIII, 1333 = AE, 1973, 355. Baugy, Alléans, Cher (cité des Bituriges Cubes). Nouvelle interprétation du monument et du métier du défunt. R. B , Histoire des sciences médicales. e.sfhm., 2019, 3, p. 18-23 ; photos. Examinant attentivement l’ensemble du relief, l’a. identifie le métier qu’exerçait de son vivant C. Fidius, mort à l’âge de 60 ans. C’était un médecin. En effet, le relief le représente avec l’avant-bras droit remontant contre sa poitrine et tenant de la main droite un bâton qui va jusqu’à sa clavicule et la partie gauche de son visage et autour duquel s’enroule un serpent dont la tête disparue de nos jours a laissé une empreinte tout contre l’oreille gauche du personnage. Il s’agit du bâton d’Esculape avec la couleuvre. La coiffure et la barbe du défunt sont conformes aux représentations des statues d’Esculape. C’est la posture de l’écoute du serpent, c’est-à-dire du dieu, signifiant l’accroissement des connaissances, qui est privilégiée. 1053) = CIL, XIII, 1394. Limoges, Haute-Vienne (cité des Lémovices). Révision de lecture et interprétation du monument. J.-P. B , A.-C. D , J.-P. L , J. R , TAL, 39, 2019, p. 47-60. [D(is) M(anibus) et m(emoriae).] | C. An(nius) Sab[i]nianus | sibi et fil[io] ui(u)us | posuit. | Item d(is) M(anibus) e[t] mem(o)r(iae) | Sabinei Ap[o]llinaris. Après être revenus sur les circonstances de la découverte, les aléas de la conservation et des remplois depuis la découverte, qui ont entraîné cassure et détérioration, les a. s’attachent à identifier le monument originel d’appartenance et situent les défunts dans le contexte social. Lémovices d’origine, les Annii sont connus par plusieurs autres inscriptions dans
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cette cité, chef-lieu et territoire (CIL, XIII, 1395-1397, Limoges ; AE, 2017, 961, Jabreilles-les-Bordes). Si les inscriptions qui les attestent sont datées de la période 180-260 p. C., l’obtention de la citoyenneté remontant à l’époque d’Antonin est envisageable. Le bloc inscrit, un remploi, devait par sa forme conservée, ses dimensions et le traitement de la face avant moulurée, appartenir à un monument de type « tombeau-pilier » dont il constituait un élément du dé avec peut-être en partie supérieure une niche à relief de défunts. Les a. font le rapprochement avec le monument à Blaesianus (AE, 1989, 520 = CIL, XIII, 1393) et le monument du chevet de la cathédrale de Limoges, porte Panet (AE, 2015, 867 = CIL, XIII, 1405). 1054-1057) Révision de lecture de quatre monuments lémovices. J.-P. B , Aquitania, 35, 2019, p. 19-38. Les blocs inscrits réexaminés ont des contenus identiques et ressortissent au même type de monument, des mausolées probablement en forme de temple. L’emploi du nominatif et l’absence d’invocation aux dieux Mânes leur est commune. Cette absence pourrait être due au type de monument, les lettres D M se trouvant dans un autre champ que celui de l’inscription conservée jusqu’à aujourd’hui. 1054) = CIL, XIII, 1446. Chateauponsac, Haute-Vienne (cité des Lémovices). Nouvelle interprétation. Pro sal(ute) Imp(eratoris) Cae[saris] | monimentum Lucan[us] | Verici fil(ius) et patri su[o f(ecit)]. L’association inattendue d’une dédicace pro salute d’un empereur au terme monimentum qui correspond le plus souvent à un contexte funéraire peut s’expliquer à la lumière de ILA-Gabales, 24 où un père et son fils ont élevé pour leur bien-être et leur « prospérité physique et morale » à la fois un mausolée familial et un sanctuaire pour célébrer le culte et l’héroïsation de leurs ancêtres, ainsi qu’à celle d’un passage de l’Énéide, V, 58-60, relatif à la célébration de la mort d’Anchise où sont convoquées des divinités pourvoyeuses de bienfaits et d’espoir. Les liens qui unissaient les élites gauloises à Auguste et à la famille impériale, dont témoignent l’autel du Confluent et le discours de Claude en 48 p. C., brossent le contexte de fidélité et fondent l’interprétation de cette inscription du monimentum comme un mausolée temple et non seulement un mausolée en forme de temple. Date : 1er tiers du Ier s. p. C., probablement sous le règne de Caligula, d’après le formulaire et les ornements décoratifs de la face avant par comparaison avec le monument du vergobret Postumus.
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1055) = AE, 2017, 960. Salagnac, Grand Bourg, Creuse (cité des Lémovices). Révision de lecture. [Pro salute su]a e[t] suorum, Sulp(icius) Legitum[us | --- fil.] c[um S]u[l]pic[i]o Apinosso fili[o et | Sulpicia] Venilia f(ilia) aedem cum suis | or[namentis ---]A V R I M u(iui) s(ibi) po[s(uerunt)]. Monument funéraire d’une famille de citoyens romains à l’onomastique mixte. Le cognomen Legitumus, pour Legitimus, est latin, rare, non encore attesté chez les Lémovices mais en Aquitaine chez les Arvernes et les Pictons. L’a. ne retient pas l’interprétation Aurimus proposée dans la précédente lecture (AE, 2017, 960). Date : époque antonino-sévérienne. 1056) = AE, 2017, 961. Jabreilles-les-Bordes, Haute-Vienne (cité des Lémovices). Mum[---]s L. An[n]i Apri filius | Rul(lus) Arcanus, Anniae Priscinae Rutili A[n]tici (filiae). | Pater statuas cum basi d(e)d(it). Inscription d’aedes funéraire familiale mentionnant quatre personnes de citoyenneté romaine, et commençant par le nomen incomplet au nominatif du dédicant, Mum[---]s Rul(lus) Arcanus, celui de son père indiqué dans la filiation, L. Annius Aper, de l’épouse défunte du dédicant et de celui du père de la défunte. L’identité du gentilice de la belle-fille défunte, Annia, et de son beau-père peut s’expliquer par une alliance entre familles homonymes, par une union de cousinage ou par un choix volontaire de transmettre le nom de la lignée maternelle. Les trois possibilités sont connues dans les provinces occidentales. Les statues mentionnées pourraient être celles des défunts ou des futurs défunts selon une pratique attestée. 1057) = AE, 2017, 959. Glénic, Creuse (cité des Lémovices). Nouvelle interprétation et datation. L. Paccius Andomi f(ilius) Pacatus pater | uiuos m(onumentum) posuit et sibi et suis | L. Remmio Andomo patri | Pacciae Dami f(iliae) Suiato uxori | Pacciae Pacatae filiae. Monument funéraire d’une famille de citoyens romains de fraîche date comme en témoignent des éléments de filiation patronymique et une onomastique mêlée locale. Date : 150-220 p. C., d’après l’onomastique et la nomenclature qui autorisent un rapprochement avec un légat d’Aquitaine, Pacc[---], sodalis Hadrianalis, honoré à Lyon par des Lémovices (CIL, XIII, 1803).
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L’étude comparée de ces inscriptions met en lumière des familles de grands notables citoyens ou pérégrins aux modes de dénomination et de transmission des noms analogues aux pratiques de la Gaule centrale. L’enracinement local est probable d’après l’onomastique. L’appartenance aux élites n’est pas passée par une position municipale affichée par des charges ou des honneurs publics et des hommages. La position sociale élevée n’en était pas moins affichée par des monuments visibles, voire des statues dont il est question par exemple à Jabreilles.
LYONNAISE Généralités 1058) Carte archéologique de la Gaule : l’Eure. M. P , Carte archéologique de la Gaule. L’Eure 27/2, Paris, 2019. Nouvelle édition totalement refondue, complétée plus de 25 ans après la première édition. Ce volume correspond principalement au territoire des Aulerques Éburovices, avec son chef-lieu, Évreux, entouré, à l’ouest d’une partie du territoire des Lexoviens, au nord-ouest d’une partie de celui des Calètes et au nord et nord-est d’une partie de celui des Véliocasses. Appartiennent au département les sites, entre autres, de Berthouville et Vieil-Évreux. On se reportera à l’index VII « Société » pour les inscriptions, connues (CIL, XIII, 3200, Évreux ; 3178, Bernay ; 3204, Vieil- Évreux). Est mentionnée aux Andelys, p. 102, un fragment d’inscription découvert en 1970 sur lequel on lit : NVM [AVGVS|T?]I DEO [MERCV]|RIO [--- | ---] SA[---] | ------, dédicace au numen de l’Auguste et au dieu Mercure par un dévot dont sont connues seulement les deux premières lettres du nom probablement. Études et inscriptions site par site 1059) Les monuments des sénateurs à Lyon et dans le sanctuaire des Trois Gaules. Sous ce titre, F. B , dans Philorhômaios kai philhellèn (supra n° 21), p. 443-465, réexamine des monuments de sénateurs de passage à Lyon où ils ont reçu un monument. L’inscription CIL, XIII, 1679 concerne le légat L. Aemilius Fron[-], gouverneur de Lyonnaise entre 161 et 165, consul entre 164 et 166 p. C. En se fondant à la fois sur la dimension des lettres et celle du support, qui pouvait avoir au moins 330 cm de large,
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l’a. s’interroge sur la nature du monument auquel appartenaient les blocs inscrits : base d’un bige ou d’une statue équestre de dimensions exceptionnelles beaucoup plus vraisemblablement que la base de statue d’un homme seul. Le monument CIL, XIII, 1806, de L. Fuluius Gauius Numisius Petronius Aemilianus, en est proche par sa taille et sa structure. C’était vraisemblablement une base de statue sur char placée dans le sanctuaire du Confluent à la Croix-Rousse. Une provenance initiale du sanctuaire des Trois Gaules est vraisemblable. L’a. fait aussi des remarques sur les bases familiales offertes aux prêtres au Confluent sortis de charge et sur leur parenté (AE, 2009, 863 = CIL, XIII, 1682) et s’interroge sur le sénateur au nom partiellement connu par sa tribu et deux cognomina, Fidus et Gallus, honoré par la cité des Lémovices mais dont on ignore l’origine et s’il a été consul (CIL, XIII, 1803).
BELGIQUE Généralités 1060) L’écrit du quotidien. C. H -V C , dans The Roman Provinces. Mechanisms of Integration, S. N , E. B -D , I. N , D. D éd., Cluj-Napoca, 2019, p. 79-111, s’intéresse à l’écrit au quotidien en Gaule Belgique comme marqueur d’intégration sous le Haut-Empire. Parmi les documents présentés quelques-uns sont nouveaux : dans une fouille à Arras, un cachet en plomb biface (3 g) avec trois lettres en capitale en relief, MCT, correspondant probablement aux initiales de tria nomina ; à Lens, un sceau en bronze inscrit MFV ; des graffites sur des pots découverts dans une fouille en 1996 à Harnes (cité des Atrébates) dans une fosse dépotoir. Leur lecture permet d’envisager un usage médical. Sur l’un on lit [---]RDINI[---], peut-être nardinum, une huile parfumée au nard, sur un autre [---]SI PARA NA[---], peut-être « pour le nez », … si para nares ; sur deux autres est lu PHIN, peut-être phynon, une sorte de collyre ; sur un cinquième pot est lu LIP ANO, interprété comme l’abréviation lip(us) ano(dynos), c’est-à-dire « qui calme la douleur ». Enfin, la restauration d’une assiette en bronze du trésor de Bavay a permis la lecture d’un graffite qui était resté caché, sur le fond : IX | VII ID MAI, soit le poids (9 livres) et une date (le 9 mai) avec ligature ID. Cette date a été rectifiée par incision d’un K sur le ID et adjonction de IVN après un trait vertical ; on lit donc sur le fond VII K MAI ‖ IVN, soit le 25 juin. L’a. interprète la modification de date comme, probablement, un achat différé. Études et inscriptions site par site 1061) Charleville-Mézières (cité des Rèmes). En 1923, dans le village de Montcy-Saint-Pierre, dans la propriété de Paul Rheinart.
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Stèle en marbre « de Givet » : 170 × 120 × 80 cm. Texte dans un champ épigraphique rectangulaire poli, en haut de la pierre (selon le modèle de ILB, 33-34 et 37 de Namur). Lettres soignées, texte non centré, approximativement aligné sur la g. D. N , CAG Les Ardennes 08 (= AE, 2011, 766), Paris, 2011, p. 227-228 ; photo. D(is) M(anibus) | Dagilonis Boudi | et Caranti(a)e coiugis | d(onauit) p(ater ?). Épitaphe de deux pérégrins, Dagilo fils de Boudus et son épouse Carantia. Tous les noms sont celtiques ; ceux du père et de l’épouse sont connus et répandus. Dagilo est nouveau (voir Dagillus en Germanie supérieure : ILTG, 435). Date : IIe s. p. C. 1062-1063) Ormoy-Villers, Oise (cité des Silvanectes). Graffites d’appartenance. D. D , G. A , D. C , C. G , C. H -V C , B. J , G. L , E. P , V. P , RAPic, 3-4, 2019, p. 45-94. Au cours d’une fouille préventive, sur le tracé d’un gazoduc en construction, au sud de Crépy-en-Valois, en limite des cités des Meldes, des Suessions et des Silvanectes, dans le niveau d’incendie de la cave 109, non daté mais antérieur à un réaménagement (en cave 48) probablement immédiat, entre la fin du IIe et la première moitié du IIIe s. p. C., le site étant abandonné de façon certaine après le milieu du IIIe s. Inscriptions : C. H -V C . 1062) P. 74-75 ; photo, dessin. Graffite après cuisson horizontalement à l’articulation entre la panse et le col. Lettres hautes, D étroit. Seconde haste incomplète en haut, perdue dans la cassure. DII[---]. Soit un nombre, à partir de 502, qui pourrait correspondre à un poids en onces, soit un nom qui pourrait être Dii[---] ou Di+[---], car la cassure empêche de savoir si la seconde haste est complète, ou De[---] si II = E. Il pourrait s’agir alors d’une marque d’appartenance. Date : courant du IIe s. p. C., d’après le contexte. 1063) P. 74-75 ; photos, dessin. Graffite après cuisson, horizontalement, sur la partie supérieure de la panse incomplète de la cruche en plusieurs
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fragments. Belles lettres cursives : 5,5 à 4,5 cm. Les deux dernières hampes sont perdues en haut dans la cassure et la perte. VLATII[---] SI. Un nom comme Vlatunus, attesté en Italie à Forum Germanorum (AE, 1991, 727 et 1998, 516) est possible ; sur la même racine celtique que Vlattius. De l’autre côté de la cassure, la sorte de S traversée par un long trait suivi perpendiculairement par une haste peut s’interpréter comme l’unité volumétrique du setier, soit 547 ml, ou comme la lecture d’un prix, le S correspondant au semis. Le chiffre I à la suite indiquerait donc 1 semis. Date : IIe s. p. C., d’après le contexte. 1064-1067) L’écrit du quotidien dans le uicus nervien de Fanum Martis (Famars, Nord). C. H -V C , dans Sprachen - Schriftkulturen Identitäten der Antike (supra n° 49), 20 p. En ligne : https://doi. org/10.25365/wbagon-2019-1-12. Provenant du remblai de l’aqueduc, un bloc fragmentaire en calcaire (12,7 × 16,5 × ? cm ; photo p. 5), en remploi ou mis au rebut, brisé de tous côtés, porte la trace d’une belle lettre quadrata : un R et d’autres lettres, frustes, isolées, parfois dans d’autres sens, sans aucun lien avec le R : un R, un N en deux emplacements différents ; en oblique ascendant, en cursive ligaturée, AMA ; entre les deux R, à l’oblique descendant, KALIII. Voir AE, 2013, 1087-1088. Sont reprises ici seulement les inscriptions inédites ou révisées indexables. 1064) P. 6-9 ; photos. En 1908, lors de la reprise des fouilles des thermes de Famars, à la base du mur Est de la salle 2 des thermes, dans l’enduit blanc, graffite en lettres cursives à la pointe. Lettres : 20 à 10 cm. Lecture et interprétation d’après les photographies de M. Hénault utilisées dans l’étude de Beaussart, qui seules subsistent. Il pourrait y avoir eu un texte initial retravaillé et complété. P. B , RdN, 62, 1980, p. 819-821 ; photos. Texte initial : I Martine uale. Reprise de lettre et poursuite du graffite en lettres plus petites : I Martine uelle M[ar]t[ine]. « Va Martinus, épile Martinus ! » (Proposition de l’a.) Il semble d’après une photographie que le a de uale ait été transformé en E et que le texte se poursuivait. Une autre restitution peut être proposée
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à la fin : m[en]t[ulam], ce qui dans le contexte des thermes où l’épilation était pratiquée est plausible. L’épilation du sexe masculin est attestée par une inscription (CIL, IV, 1830) et chez Martial dans le contexte de bains (6, 81). 1065) P. 10-12 ; photo, dessin. Dans l’ouest de l’agglomération, dans un secteur identifié par le mobilier (aiguilles ou alènes) à proximité de tanneries. Graffite à la pointe sur une canine inférieure dr. de suidé dont l’analyse de l’érosion des faces avec des traces caractéristiques de stries résultant de mouvements de raclage permet de dire qu’elle a servi d’outil pour le travail du cuir (préparation ou assouplissement des cuirs). Lettres : 0,63 à 0,745 cm. II = E. ADIIICTI. Marque de propriété de l’artisan, au nom latin connu : « (outil) d’Adiectus. » Date : 2e quart du IIe - début du IIIe s. p. C., d’après le contexte archéologique des tanneries proches. 1066) P. 12-13 ; photo. Graffite après cuisson à la pointe à l’intérieur d’un pot, à l’articulation entre la panse et le fond, en caractères cursifs d’environ 1 cm. R. C dir., La ville antique de Famars. Catalogue d’exposition, Valenciennes, 2013, p. 127, fig. 147. [--- ?]VII S uac. P III S. L’a. penche pour un graffite chiffré complet avec successivement l’indication de septem semis (soit 2455,898 g) correspondant au poids complet (pesé avec le contenu) et le poids du contenu, 3,5 livres (1146,086 g). 1067) P. 16-17 ; photo. En 1980, lors des fouilles de la Rhonelle, dans l’hypocauste du jardin à pois, en contexte privé. Bague en argent, à jonc fermé à profil trapézoïdal, formant un plateau dans la partie supérieure, qui a reçu l’inscription dans le champ épigraphique du plateau en forme de losange. Largeur du losange : 1 cm. Inscription en filets rapportés et soudés dans les incisions prévues à cet effet dans le plateau. Lettres : dimensions non indiquées [ca 0,4 cm d’après la photo et l’échelle]. Vte(re felix) ou Vt(ere) f(elix). Acclamation, salutation très courante sur les bagues. Pour l’abréviation en deux mots, voir récemment AE, 2018, 795. Voir infra n° 1070. Date : IIe - IIIe s. p. C., d’après le type de bague.
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1068) Veere, sur l’ancienne île de Walcheren (cité des Ménapiens), Zélande. En 2016, découvert au moyen d’un détecteur de métaux. Torque en or. Longueur développée : 47,2 cm. Section : 0,5 à 0,6 cm. Poids : 153 g. Lettres capitales, en pointillé ; S rétrograde. S. H , P. D , Archäologisches Korrespondenzblatt, 49, 1, 2019, p. 149-163 ; photos. Victorinus FVIMP F doit être l’abréviation de f(ecit) ou plutôt de f(aber), VI indique peutêtre le poids (original) de l’objet (6 onces) et MP pourrait être l’abréviation de ministrator barbaricaris (fonction attestée par CIL, VI, 9641), un responsable de l’atelier de fabrication de cadeaux pour les « Barbares ». Date : 1re moitié du IVe s. p. C., d’après des comparaisons stylistiques et la composition de l’alliage. 1069) Bruch (Kr. Bernkastel-Wittlich, Rhénanie-Palatinat) (terr. de la cité des Trévires). Entre 2008 et 2015, dans un site d’époque romaine ayant livré des monnaies et de la céramique. Bague en or à facettes, décorée et portant une inscription : dimensions inconnues. Collection privée. H. N et alii, TZ, 82, 2019, p. 221 ; photo. Viu|as. Les souhaits de vie heureuse sont fréquents sur les anneaux (CIL, XIII, 10024 ; infra n° 1070). La formule Viuas est aussi attestée peinte sur des vases, en particulier à Trèves (CIL, XIII, 10018, 197). 1070) Schandel (Grand-Duché de Luxembourg) (terr. de la cité des Trévires). En 2017, sur le plateau entre Schandel et Vichten, où doit se trouver une petite agglomération romaine, au lieu-dit « ënner Akscht », une demi-bague en argent massif portant une inscription en guise de chaton. Le site se trouve à proximité de l’endroit où a été mis au jour un trésor monétaire, et à 500 m d’un tombeau monumental ou d’un temple d’après l’importante quantité de fragments de sculptures mis au jour entre 1918 et 1921. La bague à facettes est incomplète : 3 facettes et 2 demi-facettes conservées. La surface intérieure est circulaire. La facette centrale porte l’inscription en capitales gravées en profondeur, sur deux lignes superposées, séparées par un trait gravé et encadrées par une hedera. Diam. int. : 1,6 cm ; largeur : de 0,33 à 0,53 cm ; ép. : 0,25 cm ; chaton de 0,53 × 0,11 cm. Lettres : 0,17 cm. Poids : 2,63 g. J. K , De Viichter Geschichtsfrënd, 16, 2017, p. 15-19 ; photos. Vtere | felix.
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La formule de bon augure (« que l’usage t’en soit propice ») est fréquente sur des bagues et des fibules, offertes en tant que cadeau amoureux (voir supra n° 1069 et infra n° 1072). L’a. rappelle la cuiller en argent, sans doute de Goeblingen (AE, 2008, 924), et signale une fibule en argent de type Keller 1B, actuellement sur le marché, de provenance inconnue, sans doute les Balkans, toutes deux porteuses de la même inscription. Date : 2e moitié du IIIe s. p. C. 1071-1073) Helmsange (Grand-Duché de Luxembourg) (terr. de la cité des Trévires). En 1990-1994, lors de fouilles dans une grande villa romaine. Objets en métal inscrits. MNHA Luxembourg. J. K , Arch. Lux., 5, 2019, p. 168-169 ; I ., dans 150 Joer Gemeng Walfer, 1851-2000, Walferdange, 2000, II, p. 337 et 339 ; I ., Archeologia, 328, 1996, p. 49-51 ; photos. 1071) Bague en bronze : dimensions inconnues. Sabinianus C(---). 1072) Fibule en forme de P en bronze étamé : dimensions inconnues. G. E. T , dans Instrumenta Inscripta Latina, II, Klagenfurt, 2008 (= AE, 2008, 6), p. 295-296 ; photo. Pignus amore escipe. [Escipe = excipe ; amore pour amoris. « Accepte (ce) gage d’amour ». OS] 1073 a-b) Étiquette en plomb rectangulaire, opisthographe : 3,5 × 2,5 cm, avec un trou de suspension pour un lien. Capitale cursive. L. S , dans Warenwege - Warenflüsse. Handel, Logistik und Transport am römischen Niederrhein, C. E éd., Xanten, 2018 (Xantener Berichte, 32) (= AE, 2018, 1157-1163), p. 424 ; photo, dessin. a) P(ondo) VII | HS XVIII b) Optati | Martialis | lequam(en) Lecture de l’AE (d’après photo). En b, ligature MA ; II = E. La face a donne le poids et le prix du produit sans doute en sesterces. [La lecture NS de l’a. est improbable et doit être corrigée en HS (voir AE, 1985, 681 a et d, de Trèves ; AE, 2004, 1032, de Mayence).] La face b donne le nom du producteur Optatius Martialis et celui du produit : lequamen, forme vulgaire (voir Oribase) pour liquamen, c’est-à-dire une sauce de poisson.
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1074) Trèves (Augusta Treuerorum). Lors des fouilles menées entre 1978 et 1990, puis 1994/1995, dans la basilique-cimetière du cloître Saint-Maximin. Plaque fragmentaire en marbre, encore scellée sur le sarcophage 161 : 74 × 120 × 3 cm. Lettres de très belle facture classique : 10 cm. Ligature : VS à la l. 1. Trèves, Museum am Dom. H. M , Funde und Ausgrabungen im Bezirk Trier, 51, 2019, p. 66-68 ; photos. E ., Die frühchristlichen Inschriften aus St. Maximin bei Trier, Trèves, 2018, n° 10. Hic Exsuperius | pausat in pa[ce]. L’absence d’indications sur Exsuperius donne à penser qu’il s’agissait d’un personnage bien connu. Date : milieu ou 2e moitié du IVe s. p. C. 1075) = RICG, I, 106 = AE, 2018, 1154. Trèves. Proposition de restitution de l’inscription versifiée d’Auspicius. W. P , Trierer Zeitschrift, 77-78, 2014-2015 [2020], p. 227-246 ; photos, dessins. Egregiis caelum meritis non posse neg[ar]i | quis dubitet famulumque diu sp[era]re beat[os ?]. | Per mortis [c]asum Dominus reparauit alumnum ; | exemtum Auspicium terris inmiscuit astris. | 5 [A]gnos[ce una]m n[e]mpe fidem fructumque priorem : | [---] fides uiuis in morte nec ullum | [mortifer]u[m uit]ae poteris cognoscere casum. | [Vixit anno]s XX (menses ?) VIII. L’a. procède à l’analyse stylistique et métrique de ce poème dont la qualité des hexamètres est soulignée. Dans un commentaire serré, il examine les possibilités de restitution des lacunes des l. 2 et 5-7. Noter en particulier, l. 6, que la restitution fides semble confirmée par la présence, au niveau de la cassure, d’un minuscule bout de haste verticale, ce qui invalide la proposition de lecture de 2018, uides. L. 8 : le signe compris entre XX et III est interprété comme un V. Auspicius serait donc mort à 20 ans et huit mois. Le défunt appartiendrait à la famille des Auspicii et pourrait avoir été apparenté à l’évêque Auspicius de Toul. Date : vers 475 p. C., d’après le contexte historique. 1076) = CIL, XIII, 450*. Trèves. Réhabilitation d’une inscription considérée comme fausse dans le CIL. Épitaphe conservée dans un manuscrit de Michael Clotten, dont la lecture a été corrigée d’après les différentes mentions de ceruesarius de l’épigraphie du nord-est de la Gaule.
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L’ANNÉE ÉPIGRAPHIQUE
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W. B , Germania, 50, 1972, p. 256-258. H. L , dans Corolla epigraphica. Hommages au professeur Yves Burnand, I, C. D éd., Bruxelles, 2011 (Collection Latomus, 331), p. 193-194. Lecture proposée : [Ho?]sidia Mater|┌n┐a n┌e┐go┌t┐ians | ar┌t┐is ┌c┐eruesa|riae siue ┌ce┐rea|riae sibi uiua | fec┌it titulu?┐m. Cerearia : Pline l’Ancien (22, 164) indique que cerea est une variété de bière espagnole. Cette inscription apporte le 5e témoignage épigraphique de la production de bière chez les Trévires et les Médiomatriques (CIL, XIII, 11319 ; 11360 = AE, 2011, 781 ; AE, 1941, 168 ; 1998, 954 ; voir AE, 1992, 1243) ; le métier est également attesté à Vindolanda (Tab. Vindol., 182 ; 581). Il est intéressant de souligner qu’il s’agit d’une femme negotiatrix ; son statut est supérieur à celui du simple ceruesarius, fabricant de cervoise. Elle devait à la fois vendre, exporter et importer diverses bières. La restitution Hosidia est hypothétique, le gentilice n’étant pas attesté dans la province. 1077) Oberweis, Eifelkr. Bitburg-Prüm, Rhénanie-Palatinat. En 2019, lors d’une prospection de surface, dans le secteur d’une uilla romaine. Bague en argent de type Gerrad/Heinig IA1 avec chaton rectangulaire. Diam. interne : 2,08 à 2,13 cm. Chaton : 0,89 × 1,07 × 0,32 cm. Poids : 8,08 g. Monogramme du type « arc de cercle » (Bogenarkadenmonogramm) en lettres rétrogrades. Trèves, Rheinisches Landesmuseum. L. B , Funde und Ausgrabungen im Bezirk Trier, 51, 2019, p. 57-64 ; photos, dessins. Valericus. La lecture proposée du monogramme repose sur des parallèles. Le porteur de la bague, dont le nom est germanique, appartenait à l’élite locale. La bague servait à cacheter des lettres ou d’autres documents. Date : fin Ve - milieu VIe s. p. C., d’après la typologie de la bague. 1078) Newel, Kr. Trier-Saarburg, Rhénanie-Palatinat (terr. de la cité des Trévires). Dans les vestiges d’un monument funéraire déjà repéré en 1979, des restes inédits de reliefs et d’inscription ; fragment d’inscription en calcaire : dimensions inconnues. Sous une double moulure sculptée, éléments des trois premières lignes du texte. Lettres soignées. Point à la l. 2. Au Landesmuseum Trier. H. N et alii, TZ, 82, 2019, p. 257-258 ; photo. [---]NNIV[S --- | ---]R FIE[RI --- | ---]++[---].
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[Déchiffrement d’après la photo. L. 1 : pour le gentilice du défunt, on pense à Annius. La suite de lettres FIE peut difficilement appartenir à autre chose que la formule fieri iussit mais la lettre R qui précède n’entre pas dans les modèles connus (sibi, testamento...). Faut-il songer plutôt à un nom ou à un terme comme pater (voir CIL, V, 8453) ?].