L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) — Notices 1 à 90 — Généralités 9782130829522, 213082952X


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L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) 
L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) — Notices 1 à 90 — Généralités
 9782130829522, 213082952X

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Notices 1 à 90

Généralités Dans L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019), pages 17 à 86 Éditions Presses Universitaires de France ISSN 0066-2348 ISBN 9782130829522 DOI 10.3917/aep.2019.0017

Article disponible en ligne à l’adresse https://www.cairn.info/revue-annee-epigraphique-2022-1-page-17.htm

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GÉNÉRALITÉS Épigraphie : généralités 1) L’Année philologique 2019. La livraison de L’Année philologique, volume 90, 2019, publié en 2022, comprend comme toujours une importante rubrique consacrée à l’épigraphie, p. 1205-1277. 2) La photogrammétrie forensique appliquée à l’épigraphie. R. D ’E , Q. M , I. M , É. G. S , JES, 2, 2019, p. 113-124, photos, dessins, décrivent une méthode d’imagerie photogrammétrique, développée à l’origine pour les sciences forensiques, qui peut être utilisée pour améliorer la lecture d’inscriptions dont le champ épigraphique est érodé ou présente des variations de texture et de couleur qui en entravent la vision. La méthode employée, décrite en détail, permet d’obtenir un modèle photogrammétrique dynamique en 3 dimensions dans lequel le relief de l’inscription est bien visible mais où les différences de texture et de couleur du support n’apparaissent plus. Elle repose sur l’usage d’appareils photographiques et de sources lumineuses autonomes aisément transportables sur site. L’exemple choisi pour illustrer cette méthode est l’autel de Gravesano, Canton du Tessin, Suisse, CIL, V, 5244 = AE, 2005, 653 = 2016, 556 = EpHelvetica, 2017, 28, dont la lecture a effectivement pu être améliorée. 3) L’épigraphie dans le monde romain. Siste, viator. La epigrafía en la antigua Roma, A. A E coord., Alcalá, 2019. L’ouvrage est divisé en quatre parties, précédées d’une introduction de l’éditeur, p. 9-13. La première rassemble des communications qui constituent, en abordant chacune un aspect particulier, une introduction à l’épigraphie.

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M. M O , p. 15-25, offre un échantillon de la présence de la culture écrite dans tous les domaines du monde romain. J. A P , p. 27-33, montre l’utilité de l’épigraphie latine pour l’étude de certains aspects de l’histoire ancienne non traités, pour des raisons diverses, par les auteurs classiques. H. G P , p. 35-39, expose la genèse du CIL et les caractéristiques principales de ce recueil. J. M. A , p. 41-51, traite des ateliers épigraphiques de la péninsule Ibérique (AE, 2014, 552). J. H , p. 53-61, passe en revue les techniques d’élaboration des inscriptions et les supports épigraphiques. C. F -M , p. 63-71, aborde la question de la restitution des inscriptions fragmentaires ou détériorées et propose divers types de restitution en fonction de leur vraisemblance. L. Á. H M , p. 73-86, présente quelques outils numériques pour l’étude de l’épigraphie, tels les bases de données, les ressources 3D, le Modèle Résiduel Morphologique (M. R. M.) et les réseaux sociaux. J. V F , p. 87-94, s’intéresse à l’épigraphie religieuse ; R. B B , p. 95-100, à l’épigraphie funéraire. J. E , p. 101-114, examine les diverses attestations épigraphiques relatives aux spectacles dans le monde romain en passant en revue la législation, les types de jeux, leurs circonstances (souvent des actes d’évergétisme) et leurs éditeurs, les différents édifices d’accueil, leurs dédicaces et leurs restaurations, les « affiches » publicitaires, les acteurs de ces manifestations et leurs spécialités (gladiateurs, uenatores, auriges et autres professionnels) ; les témoignages de la péninsule Ibérique sont privilégiés sans être exclusifs. J. M O , p. 115-126, souligne l’importance de l’épigraphie pour l’étude de l’armée romaine. N. V R , p. 127-135, offre un bref recueil d’inscriptions en traduction, pour la plupart des textes funéraires, sur les rôles des femmes dans le monde romain ; l’a. inclut aussi des documents sur l’uxoricide, l’amour féminin et la prostitution. M. C S , p. 137-144, traite des graffites pariétaux, surtout pompéiens. J. L. G -P , p. 145-149, met en valeur l’« épigraphie pauvre » des régions plus éloignées des grands centres urbains, qui se caractérise par des supports de mauvaise qualité et une exécution peu soignée. L’a. en présente trois exemples du nord de la province de Soria : AE, 1990, 575 = HEp, 1990, 670 = 2007, 544 ; HEp, 1995, 747 = 2001, 500 ; AE, 2001, 1226 = HEp, 2001, 499. J. Ma M C , p. 141-160, parcourt l’histoire d’Augusta Emerita à travers les inscriptions de la cité. J. L. R S , p. 161-171, se concentre sur les croyances religieuses à Augusta Emerita. M. M. A -D , C. G , p. 173-179, traitent de la diffusion du christianisme et des changements qui lui sont liés dans les pratiques et les formulaires épigraphiques. Les trois parties suivantes sont un complément de la première. A. A E , p. 181-207, constitue une anthologie de textes

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littéraires latins sur l’épigraphie. R. B B , M. C S , N. V R , p. 209-301, présentent une sélection d’inscriptions, classées selon leur typologie et accompagnées chacune d’une photo de haute qualité, avec texte et traduction. Bibliographie générale et actualisée sur l’épigraphie latine, p. 303-306. 4) Les inscriptions cachées. L’iscrizione nascosta. Atti del Convegno Borghesi 2017, A. S éd., Faenza, 2019 (Epigrafia e antichità, 42). Ce volume présente les actes du dernier colloque Borghesi organisé par Angela Donati, qui en avait choisi la thématique. Antonio Sartori s’est acquitté du devoir de le publier en raison de la disparition prématurée de notre amie. M. C , p. 9-23, photos, envisage trois cas de figure concernant tous des inscriptions funéraires : celui des deux textes d’un même sarcophage, qui sont à la fois cachés et cryptés (CIL, IX, 2845-2846 = ILS, 915, à Histonium) ; celui d’un texte dont seul le sens doit être décrypté (RIU, 622 = AE, 2004, 1125, à Brigetio) ; celui d’une inscription opisthographe provenant de Rome mais conservée à la New York University, dont l’une des faces était exposée et l’autre cachée (AE, 2014, 170). A. B , p. 25-44, photos, évoque les inscriptions « enterrées vivantes » qui, déjà dans l’Antiquité ou depuis, n’ont plus pu transmettre leur message. Il publie ensuite trois inscriptions de Vérone disparues qui ont depuis peu retrouvé la vie et qui mentionnent un sexuir Augustalis, un eques et un fictor pontificum, voir infra nos 514-516. A. M. C , A. I , p. 45-69, photos, dessins, proposent des réflexions sur l’usage des ligatures dans les inscriptions latines. Si cet usage est souvent lié à la mise en page, il répond parfois à une intention de communication. A. S , p. 71-83, envisage diverses raisons pour qu’une inscription ne soit pas visible : par exemple l’accoutumance à les voir, l’exposition dans un tombeau, la protection dans des archives publiques ou privées, l’intention à l’origine des defixiones, etc. Quant aux abréviations, elles témoignent d’une connaissance partagée par le rédacteur et le lecteur et facilitent l’échange. S. B , p. 85-108, reconstitue la documentation relative à Claudia Capitolina, fille du préfet d’Égypte Ti. Claudius Balbillus, ses deux maris, le prince Antiochus Epiphanes de Commagène et le préfet d’Égypte M. Iunius Rufus, ainsi que sa fille la poétesse Iulia Balbilla. G. B , p. 109-126, photos, réunit divers exemples d’inscriptions présentes sous la semelle des chaussures, qu’il s’agisse de chaussures réelles ou d’objets en forme de chaussure (signacula, lampes, fibules). Il s’agit le plus souvent de textes cloutés dans la semelle.

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E. C , p. 127-139, photos, confirme, à l’aide de nouvelles techniques optiques, la lecture du titre pater patriae sur la face Nord de l’arc d’Auguste élevé à Suse en 9-8 a. C. Dans la titulature – aujourd’hui restituée d’après les alvéoles et les trous de fixation des lettres de bronze – les deux lettres P. P. auraient été ajoutées après l’attribution officielle de ce titre à Auguste par le Sénat en 2 a. C. G. V , p. 147-151, dessins, rappelle que prétendre qu’un texte épigraphique était inaccessible pour empêcher ses contemporains d’aller le vérifier est un subterfuge bien connu de falsification chez Pirro Ligorio (1512-1583). Elle l’illustre avec l’exemple de deux bases de statues supposées dédiées, en grec, à la Vénus scythe Artimpasa. Ligorio se proposait ainsi de conforter la lecture du texte d’Hérodote (IV, 59-61) sur les divinités vénérées par les Scythes proposée par son grand ami, l’érudit helléniste Benedetto Egio. M. M , p. 153-167, photos, dessins, examine les inscriptions rupestres de la Cueva del Puente à Junta de Villalba de Losa, dans la province de Burgos (HEp, 1998, 39-43), dont l’une mentionne les consuls Cn. Claudius Seuerus et Ti. Claudius Aurelius Quintianus, soit 235 p. C. L’a. ne reconnaît aucun caractère votif aux textes incisés et les interprète plutôt comme le témoignage d’un exploit sportif qui relèverait de nos jours de la spéléologie, voir infra nos 893-895. J. ’E , p. 169-190, photos, observe que certaines inscriptions n’étaient pas faites pour être vues, comme certains graffites et les defixiones. Un graffite sur tuile de Conimbriga (Fouilles de Conimbriga, II, 357b) suggère lui-même l’idée qu’il devrait se taire (tacim pour [tacerem] ou taceam), car il dénonce un comportement clandestin. La defixio de Salacia (HEp, 2001, 705 = AE, 2001, 1135) a suscité seize lectures et interprétations différentes que l’a. reproduit ; le doute subsiste sur la divinité invoquée, voir infra nos 624 ; 642. M. G. G C , p. 191-202, photo, attire l’attention sur le martelage du nom de la mère de la jeune Iunia Procula sur l’autel funéraire orné du portrait de la fillette, conservé à la Galerie des Offices de Florence (CIL, VI, 20905 = Suppl It Imagines CIL, VI, 3, 1, Collezioni fiorentine, 2008, n° 3451 = EDR, 123124). Au dos de l’autel, sur une surface non dégrossie, le père, M. Iunius Euphrosynus, a fait graver de violentes imprécations contre Acte, la mère de la fillette qu’il avait affranchie pour l’épouser et qui l’a abandonné à l’instigation d’un certain Zosimus en emmenant l’esclave Hymnus. Ce texte était invisible, car Euphrosynus n’avait pas voulu déparer le monument funéraire de sa fille, splendidement décoré. S. A , A. M , S. G , p. 203-229, photos, dessins, donnent une nouvelle édition de la dédicace des thermes d’Antonin à Carthage, infra nos 1902-1903.

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F. F , p. 231-259, photos, dessins, rapproche deux fragments d’une inscription de Luni (CIL, XI, 181* et AE, 2005, 491) pour reconstituer un hommage à un notable, voir infra n° 463. G. M , p. 261-278, note que l’épitaphe de l’usurpateur Aureolus dans l’Histoire Auguste est présentée comme la traduction en latin par un grammaticus anonyme de l’épigramme en grec que l’empereur Claude le Gothique aurait fait exposer sur la tombe d’Aureolus, vaincu et tué par lui. L’humaniste André Alciat [1492-1550], tout en reconnaissant la fausseté de l’épitaphe, s’est exercé à en proposer une retraduction en grec, épigramme à son tour insérée dans les recueils d’Alciat et de Gruter. Par ailleurs : le pons Aureoli, qui, d’après l’Histoire Auguste, aurait pris le nom du lieu où l’usurpateur avait été tué, existait réellement au IVe siècle ; ce nom a été emprunté à une mutatio, située entre Milan et Bergame, qui figure sur l’anonyme Itinerarium Burdigalense rédigé en 333 p. C. Voir aussi infra n° 13. M. L. C , p. 279-298, photos, dessin, illustre le remploi dans des constructions d’inscriptions originellement gravées pour être exposées et qui, étant restées cachées, ont pu être redécouvertes. Deux fragments mis au jour, l’un en 2001, l’autre en 2000-2001, lors des fouilles de la « cathédrale » de Priuernum, devaient appartenir à une plaque en marbre de Luna ; ils sont tous deux opisthographes et conservés au musée archéologique. L’inscription originale sur la face antérieure contenait les Fasti calendarii et les Fasti des magistrats du peuple romain : lire la notice développée AE, 2016, 228, qui rend compte de la publication de F. Zevi. Le verso de la plaque a été réutilisé tardivement pour y graver une liste de fundi, voir infra n° 389 bis. C. R , p. 299-312, photos, présente une plaque opisthographe en marbre blanc de Luna, conservée au Duomo de Monterotondo en Sabine (RM), qui porte au recto une épigramme de l’Antiquité tardive et au verso la dédicace, en 1152, d’une église ou d’une chapelle à Santa Colomba à environ 3 km du centre de Monterotondo. L’épigramme (CIL, XIV, 3940 a = CLE, 1214 = EDR, 163156) a été vue et copiée au début du XVIIe siècle par Giovanni Battista Doni dans l’ancienne église urbaine Santa Maria Maddalena de Monterotondo où elle avait été transportée ; elle était alors visible des deux côtés. Dessau et Bücheler se sont inspirés du texte de Doni. En 1649, l’église a été désacralisée et remplacée par le Duomo consacré à Santa Maria Maddalena. Au début de la décennie 1990, la plaque a été détachée du mur et présentée dans un cadre de bois pour être vue des deux côtés. F. C , p. 313-327, photo, s’intéresse à la partie droite d’un sarcophage mentionnant [Cla]udia Ti. f. [---]nilla, sacerdos de la diua Sabina, longtemps « cachée » dans les réserves du Musée de Rimini et maintenant exposée au « Visitor Center Arimini caput viarum »

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(CIL, XI, 408). L’a. rappelle la restitution [matri co]lon(iae) proposée par Bormann pour la ligne 4 et intègre la défunte dans son étude des « mères de la cité ». G. M , p. 329-338, photos, examine un petit cippe en marbre blanc récemment dégagé du mur du lapidaire du Palais épiscopal à Ivrea (CIL, V, 6820 = IIt, XI, 2, 61, Eporedia). L’a. identifie un cippe signalant un iter ad sepulcrum qui concernerait les aires funéraires de deux associations d’Eporedia. Il développe le texte comme indiquant la propriété du collège des c(entonarii), donnant accès (aditum au lieu de aditus) pour (aller aux) Q(---) L(--). Ces initiales devaient être bien connues des destinataires du message. A. V , p. 339-346, photo, dessin, signale notamment le cas de l’amulette en argent contre l’épilepsie, écrite en grec, trouvée entre 1983 et 1986 dans une sépulture d’époque romaine remontant à la fin du IIe - début du IIIe s. p. C. et conservée au Museo civico de Riva del Garda. Il s’agit de AE, 2002, 577 [avec traduction française. L’a. ne semble pas avoir pris connaissance de la suggestion de S. Follet, selon laquelle, après les démons, pourraient être mentionnées les Moires, τῶν μυρῶν (pour Μοιρῶν), plutôt que « (la cattiva sensazione) di sostanze odorose »]. S. L , p. 347-358, photos, commente un acte de donation du VIe siècle gravé sur une table de marbre remployée au XVIIe siècle dans une partie peu accessible de la cathédrale de Côme et redécouverte en 2010 grâce à des travaux de restauration, voir infra n° 539. X. E , p. 359-378, présente les vestiges manuscrits de la collection épigraphique de l’humaniste Pandolfo Collenuccio de Pesaro. Constituée à Pesaro avec des inscriptions trouvées sur place, transférées par la suite à Ferrare, où certaines pièces, perdues au cours du temps, sont réapparues au XIXe siècle. Pandolfo Collenuccio (1444-1504) est le fils de l’humaniste Matteo di Sassoferrato (décédé en 1465). La reconstitution partielle de la collection est possible grâce à trois codices manuscrits qui présentent les pièces réunies dans la maison de Collenuccio à Pesaro : le manuscrit de Paris, Bibliothèque Nationale de France, ms. Lat 5825F, qui est une copie faite vers 1474-1475 à Pesaro du recueil (Collectio) de Giovanni Marcanova ; le manuscrit de Vérone, Biblioteca Civica, ms. 2006, recueil épigraphique de Marin Sanudo, du début du XVIe siècle ; le manuscrit de Vérone, Biblioteca Capitolare, ms. CCLXX (241), exemplaire de la première recensio du recueil épigraphique de fra Giovanni Giocondo, vers 1488. L’a. compare les versions du carmen de Petronius Antigenes données par les manuscrits et le texte de l’inscription (CIL, XI, 6435 = CLE, 434), longtemps disparue mais retrouvée à Ferrare. L. C , p. 379-419, avec de belles photos, reconstitue la collection réunie par la famille vénitienne patricienne des Grimani di Santa Formosa. Il identifie environ 45 inscriptions latines et grecques qui

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ont séjourné dans leur palais du XVIe au XIXe siècle et en regroupe les références dans plusieurs pages de tableaux. Il peut préciser la provenance et les lieux de conservation actuels de bon nombre d’inscriptions. L’inventaire précis des sources exploitées pour cette recherche offre un modèle pour tous ceux qui s’intéressent à la formation et à la dispersion des collections. M. S. B , p. 423-461, avec quelques photos du manuscrit, des pierres et des notices de corpus correspondantes, traite du manuscrit de Giacomo Ferretto (1752-1816) : ce recueil contient des inscriptions de Padoue et du territoire environnant, écrites en latin et en italien puisqu’elles sont datées de l’époque romaine jusqu’à environ 1700. L’a. relève les multiples erreurs de Ferretto, à la fois privé de connaissances en épigraphie et de soin dans la copie des inscriptions, ainsi que l’attribution à Padoue de quelques documents provenant d’ailleurs. Mieux encore, en retouchant certaines inscriptions authentiques, provenant le plus souvent de Rome, Ferretto en a créé de nouvelles et a enrichi ainsi le patrimoine épigraphique de Padoue. M. V , p. 463-474, photos, analyse le poème latin Theatrum d’Achille Mozzi, qui date du XVIe siècle et décrit la cité de Bergame, son territoire et de nombreux personnages comme sur une scène de théâtre. Elle repère entre les lignes du poème 19 inscriptions d’époque romaine dont Mozzi s’est inspiré, et en donne les références dans le CIL V, dans son propre Catalogo dei reperti di età romana, publié en 1993, et dans la banque de données EDR. Dans trois cas Mozzi a mal interprété l’inscription. Mais quelques inscriptions, évoquées seulement dans cette œuvre, restent impossibles à identifier ou sont introuvables. F. C , p. 475-508, photos, publie une defixio sur lamelle de plomb mise au jour le 6 septembre 2001 dans les fouilles de l’ancienne Sybaris, devenue Thourioi, puis Copia Thurii en Calabre, voir infra n° 438. M. R , p. 509-526, carte, photos, examine plusieurs inscriptions relevant de localités appartenant à l’ager Insubrium. Quatre latines (dont deux fausses) et une grecque d’époque romaine, provenant de la Collection Moscardo de Vérone, sont encastrées dans le cloître de l’abbaye San Giovanni de Vertemate, qui ne se visite pas. Par ailleurs, les fouilles menées en 2003 sur un côté de la Collégiale romane Santo Stefano de Vimercate ont partiellement dégagé une inscription, mentionnée seulement par le journal local, qui a été aussitôt recouverte par le pavage de la rue. L’a. signale enfin les restes d’une urne en « serizzo » remployée dans le monastère de Torba sur la commune de Giornate Olona et provenant des ateliers de Côme, dont les lettres, peu lisibles, mentionneraient peut-être un ou une Secundi[---] et un [Do]miti[us] ou une [Do]miti[a].

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S. Z , p. 527-542, photos, explore, à travers l’horizon épigraphique de Mediolanum dont elle est un fin connaisseur (sur son livre Mediolanensis mos. L’officina epigrafica di Milano, voir AE, 2018, 747), les messages cachés dans diverses inscriptions latines dont elle analyse la photo. En contexte funéraire notamment, le nom du dédicant peut être mis en valeur de diverses manières : hauteur des lettres, répétition du nom, etc. En contexte votif, le dédicant peut céder à la tentation de l’autopromotion ou, au contraire, faire preuve volontairement de discrétion. M. B , p. 543-570, poursuit ses recherches approfondies sur la correspondance de Mommsen avec les érudits italiens en vue de la constitution des volumes « italiens » du CIL. Cette étude-ci est consacrée à la figure de Francesco Rocchi (1805-1875), né à Savignano et disciple de Bartolomeo Borghesi. Les lettres échangées par les deux savants sont conservées à la Rubiconia Accademia dei Filopatridi de Savignano sul Rubicone et à la Deutsche Staatsbibliothek de Berlin. Rocchi, sollicité par Adophe Noël Des Vergers quand fut formé en France le projet d’un recueil des inscriptions latines, accepta d’y collaborer et constitua 4 000 fiches sur des monuments épigraphiques de Pesaro, Urbino, Savignano, Cesena, Forlì, Forlimpopoli, Galeata, Coserculi et Ravenne. Par la suite il transmit cette documentation à Eugen Bormann en vue de constituer le volume XI du CIL. En 1863, il fit imprimer les Iscrizioni latine per monumenti eretti dalla Accademia delle scienze dell’instituto di Bologna. Neuf lettres des années 1847 à 1867 sont reproduites en annexe. Celles de Rocchi témoignent du réseau d’érudits d’Italie du Nord et d’Allemagne avec lesquels il a été en contact. 5) L’erreur en épigraphie. L’errore in epigrafia, A. S , F. G éd., Milan, 2019 (Ambrosiana Graecolatina, 10). Le volume réunit les communications présentées aux Giornate Epigrafiche des 20-21 septembre 2018, tenues à Milan à la Bibliothèque Ambrosienne. M. C , p. 3-16, évoque d’abord divers types d’erreurs du lapicide : celles qui ont été reconnues et corrigées par le lapicide luimême, les erreurs « professionnelles » (dittographie et haplographie) rectifiées par l’épigraphiste au moyen de signes diacritiques, l’oubli des codes d’écriture, la confusion de lettres des alphabets latin et grec. L’a. insiste ensuite sur les difficultés de lecture d’une minute en écriture commune cursive qui peuvent entraîner des erreurs susceptibles de changer le sens du document. Elle propose enfin quatre thèmes de réflexion : a) derrière un texte travaillent des personnes de formation diverse ; b) l’erreur n’a pas le même sens si elle concerne un document

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officiel ou un document privé ; c) la notion d’erreur doit être repensée et contextualisée : souvent il ne s’agissait pas d’une erreur pour les contemporains ; d) distinguer les erreurs signifie retrouver les savoirs individuels ou partagés cachés derrière le texte final. M. B , p. 17-39, présente une typologie des erreurs, en soulignant la nécessité d’en identifier les raisons, pour mieux comprendre la genèse d’un texte et le moment historique dans lequel il a été produit. Parfois l’erreur est seulement apparente, comme sur la base destinée à Drusus (CIL, IX, 6574), où le nombre des salutations impériales, c’est-à-dire III, est un choix volontaire, car il se réfère à Néron, à qui la base fut dédiée par la suite. De même, les martelages présents dans le texte d’un monument de Trebula Mutuesca (AE, 1929, 161-164) ne sont pas des erreurs du lapicide mais des suppressions prévues par les règles statutaires de l’association. À la l. 10 de CIL, IX, 6725, l’espace vide entre IN et PENSA est en revanche une correction de l’erreur INPEVPENSA. À la l. 2 de CIL, XIV, 178, le mot ROMA écrit en tout petits caractères dans le sens vertical est une insertion anormale due à un oubli ou à un ajout postérieur. Enfin, l’a. présente un exemple en langue arabe et des inscriptions post-classiques chrétiennes qui montrent d’évidentes suppressions et tentatives de correction d’erreurs, et poursuit avec les scriptoria médiévaux et humanistes où le copiste devait remédier à ses erreurs par divers expédients graphiques. S. O , p. 41-52, rappelle que le système de Leyde, de même que les images, a permis une transcription interprétative des textes épigraphiques, qui doit être attentive aussi aux majuscules et aux minuscules (dans CIL, VI, 29059, Fidelis, et non fidelis ; dans CIL, VI, 15212, peut-être monnus, et non Monnus). Elle présente ensuite l’inscription CIL, VI, 8534 = EDR, 143931, tirée de Giovanni Bembo, que l’on peut rapprocher d’une autre très semblable gravée sur un sarcophage de Fano (CIL, XI, 7767 = EDR, 130833) et elle suggère la lecture Castrensis avec majuscule à l’initiale : Ti. Claudius Pardalas Tertullianus, discens Castrensis, n’aurait pas appartenu au personnel de la ratio castrensis, mais a été probablement l’élève du pantomime Castrensis. A. S , p. 53-69, se propose d’offrir des exemples variés d’erreurs commises à diverses époques. Il rappelle ainsi l’erreur des habitants de Côme qui ont donné à Tibère le titre d’imperator, qu’il semble permis de lire dans l’inscription AE, 1983, 442 qu’il a lui-même reconstituée. Il traite ensuite de la difficulté à reconnaître le nom des tribus, dont certaines ont pu être prises pour des sigles abrégés (par exemple, OVF = omnibus uiuus fecit). Il souligne l’erreur sur la provenance de Milan de l’inscription CIL, VI, 6060, identique à CIL, IX, 5877, et qui vient d’Osimo, tandis que la plaque tenue pour milanaise CIL, V, 5797 n’a pas une jumelle dans le Norique, CIL, III, 4802, mais est au contraire unique, venue du Norique

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à Milan. Il rappelle enfin les erreurs d’interprétation concernant la grande plaque CIL, V, 5532 = EDR, 124568, d’après ses reproductions graphiques avant d’avoir été nettoyée, puis deux erreurs commises par un lapicide moderne sur une plaque du Dôme de Milan. G. V , p. 71-81, signale quelques erreurs qui se sont glissées dans le recueil épigraphique de Martinus Smetius (Maarten de Smet, ca 1525-1578), édité par Juste Lipse, dont la cause principale fut l’incendie qui détruisit de nombreuses fiches : dans CIL, VI, 27609b la variante Aristo pour Gallus annotée par de Smet, et la provenance des deux informations sur le lieu de découverte qui ne doivent pas être attribuées à de Smet et, dans CIL, II, 3734, l’attribution de la lecture à Carolus Clusius (Charles de l’Écluse, 1526-1609), qui ne l’avait pas vue. M. V , p. 83-93, présente l’inscription chrétienne CIL, V, 5187 = EDR, 092097 dédiée à un grand-père et ses deux petits-fils, conservée à Bergame dans l’église S. Andrea, comme un exemple d’erreurs diverses, de la part du lapicide et de ceux qui en ont transcrit le texte au cours des siècles : nom du mois écorché, confusion des noms Domnio et Domno, lecture erronée de DEP comme de Pergamo, insertion arbitraire de duobus. L’erreur la plus manifeste a été l’interprétation de BM comme Beatus martyr, qui a incité à croire que les trois personnages étaient des martyrs et donc dignes de dévotion, au point de leur dédier une chapelle, qui existe toujours en dépit du déclin du culte. S. Z , p. 95-113, retrace les avatars, à travers la tradition manuscrite, de l’inscription de Milan CIL, V, 6128, introuvable, quant à la typologie du support (autel, sarcophage, plaque), à la provenance (elle est dite romaine et non milanaise) et au texte inscrit, pour lequel elle signale les erreurs, les omissions et les mises en page différentes. En confrontant les diverses sources, il est cependant possible de reconstituer les caractéristiques originelles de l’objet et de l’intégrer dans le contexte des autels funéraires de Milan des IIe - IIIe s. p. C. J. ’E , p. 115-127, montre que des erreurs de lecture commises par le lapicide sur la minute de son client ont conduit les épigraphistes à mal interpréter le texte, avant d’identifier l’erreur commise. Les exemples les plus significatifs sont IRCP, 49, où la lettre M, ajoutée maladroitement pour corriger un oubli, a fait croire que le destinataire de l’inscription était un soldat, ainsi que IRCP, 50, où la lettre M gravée à la place de FIL a donné naissance à une clarissima mulier. I. R , p. 129-152, raconte l’histoire de trois inscriptions, CIL, III, 4453-4455 = IRC, II, 7, 9, 10 = CIL II2, 14, 1246, 1249, 1334, attribuées par erreur à Iesso au lieu de Tarraco et de deux autres d’Ilerda, CIL, II, 5848 = IRC, II, 13* = CIL, II2, 14, 1212 et IRC, II, 14* = CIL, II2, 14, 1331, qui concernent aussi Tarraco. Elle considère ensuite IRC, III, 184, où la mention d’un beneficiarius consularis serait une interpolation moderne ;

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IRC, IV, 1*, dont l’écriture peut tromper mais qui date de la Renaissance ; IRC, IV, 112, dont la source manuscrite a suscité des doutes jusqu’à la découverte de l’inscription authentique ; et enfin IRC, I, 28 = CIL, II, 4484, où l’on observe des erreurs de lecture de la minute, notamment ED qui pourrait être une mélecture de LIB. S. S , p. 153-156, réexamine l’inscription de Pise IIt, VII, 1, 22 = CIL, XI, 194*, dont les formules et le texte sont suspects : il ne s’agit pas d’une mélecture de l’original par celui qui l’a transcrit, mais d’un faux copié sur le texte de CIL, X, 1217 d’Auella (Abella) qui avait été déjà publié par Gruter avec plusieurs erreurs de lecture. M. R , p. 157-179, analyse 28 inscriptions de Vimercate (ager Mediolanensis) transcrites et interprétées par plusieurs savants avant Mommsen ; il souligne les erreurs et les imprécisions, les développements énigmatiques, les affirmations anachroniques et la « christianisation » des textes. Mais il montre que les erreurs sont souvent dues au souci d’adapter les textes antiques à la culture de l’époque. S. L , p. 181-191, réexamine l’inscription CIL, XIV, 1804, reconstituée à l’aide de deux fragments ; le plus gros, récemment retrouvé en Lombardie, a permis d’identifier les erreurs des transcriptions précédentes. Il attire ensuite l’attention sur la révision récente des inscriptions d’Ostie, utile pour vérifier les erreurs des copies utilisées par Dessau (en particulier l’édition due à Carlo Ludovico Visconti) et quelques erreurs de Dessau lui-même. Il analyse quelques cas : CIL, XIV, 808, 918, 963 et 1530. 6) Textes incomplets dans le monde grec et romain. Opus imperfectum. Monumenti e testi incompiuti del mondo greco e romano, M. P éd. (= Scienze dell’Antichità, 25, 3, 2019). F. C , p. 179-190 et S. O , p. 191-202, s’intéressent à l’inachèvement dans les inscriptions grecques et romaines. La notion recouvre aussi bien les inscriptions imparfaites auxquelles il manque des lettres ou des mots que celles qui comportent des parties anépigraphes prévues pour des intégrations ultérieures ou qui sont des ébauches préliminaires à la réalisation du texte. 7) Les martelages : la diffusion du phénomène ; le martelage dans les inscriptions de la vie privée. U. E , dans Zerstörung von Geschriebenem. Historische und transkulturelle Perspektiven, C. K -W , K. O , J. F. Q éd., Berlin, 2019 (Materiale Textkulturen, 22), p. 103-119. L’a. s’intéresse aux différents exemples de martelage dans les inscriptions latines, non seulement le martelage lié à l’abolitio memoriae d’un empereur, mais aussi, notamment, au martelage des mots, des

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noms et de textes entiers effacés dans des inscriptions non officielles, voire funéraires ou votives. En exploitant la base de données de ClaussSlaby (EDCS), on peut réunir environ 3 600 inscriptions martelées, qui représentent une infime partie des 370 000 inscriptions latines connues jusqu’à présent. Un peu plus d’un tiers des cas de martelage figure parmi les nombreuses inscriptions provenant de Rome et de l’Italie ; l’Afrique du Nord présente 28 % (= 985 inscriptions), les pays balkaniques 12 % (= 427 inscriptions), tandis que les autres provinces ne fournissent que des pourcentages minimes (1 % à 5 %). L’a. souligne que, dans le milieu grec d’Asie mineure (5 %), on observait scrupuleusement le martelage dans les inscriptions latines : en Cappadoce (70 cas sur un total de 457 inscriptions), en Galatie (65 cas sur 805 inscriptions), en Pont et Bithynie (21 cas sur 365 inscriptions). La plupart de ces inscriptions concernent, comme on le sait, des empereurs, de hauts magistrats et des unités militaires ; 625 en revanche sont des inscriptions non officielles, privées. La seconde partie de l’étude est consacrée aux martelages que l’on peut observer dans ces inscriptions non officielles. Leur diffusion est également significative : un tiers (403 cas) est attesté à Rome et en Italie, dont 150 en Italie. L’a. distingue plusieurs raisons à ces effacements. Le premier groupe concerne le martelage d’un texte entier, ligne par ligne. Sans doute a-t-on ainsi préparé la pierre pour un remploi, qui est d’ailleurs quelquefois attesté, comme le montre AE, 2003, 234 (la première inscription, datée des Ier - IIe s. p. C., martelée, puis une seconde, datée des IVe - Ve s., gravée sur la pierre tournée à 180°). Un deuxième groupe est constitué par des textes funéraires qui comportent le martelage d’un nom : Valeria Onomaste (CIL, VI, 38417 a) érigea un tombeau familial pour son mari et pour elle-même, puis elle fit marteler le nom de ce dernier, probablement à la suite de son nouveau mariage ; L. Fabius Faustus (CIL, XII, 4795 et p. 800) fit enlever le nom de son épouse, probablement à la suite de leur divorce ; CIL, VI, 16334 est peut-être un cas similaire. Pour d’autres cas de mise à jour en raison de circonstances nouvelles, voir AE, 2007, 384 ; CIL, VI, 37309 ; V, 5923 (nom d’un amicus) ; X, 5046 ; AE, 1946, 32 = 1968, 635 (la veuve s’est remariée). Enlever le nom d’un libertus d’une inscription funéraire est fréquent, si l’on ne l’a pas exclu précisément (praeter ou excepto), voir aussi AE, 2015, 200. L’ascension sociale d’Altes est exprimée dans CIL, VI, 4053 (de pedisequus à libertus) ; C. Cartilius Poplicola d’Ostie a revêtu huit fois le duumvirat, un fait qui le conduisit à corriger ILLRP, 634 a = AE, 1941, 99, duouir iterum en tertio (mais il n’a pas continué !). On soupçonne souvent des motifs chrétiens lorsque DM et DMS sont martelés, voir par exemple CIL, VI, 22939 (p. 3528) = ICUR, n. s., V, 12895 (p. 414) = AE, 1977, 39 ; mais l’a. reste prudente, vu qu’il existe des inscriptions chrétiennes dans lesquelles DM est resté et qu’elles sont

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nombreuses. En revanche, le martelage de Ioui Aug(usto) sacrum a eu lieu au IVe s. pour motifs religieux, afin de réutiliser la pierre comme chapiteau dans une église (CIL, II, 5261 = AE, 1987, 484 = 2017, 657). Le martelage lié au changement de statut familial ne se trouve pas seulement dans des inscriptions funéraires, mais aussi, quoique plus rarement, dans des inscriptions votives, voir CIL, X, 5066, où le nom d’Vlpia Nice a été martelé (en raison d’un divorce ?). Parfois, ce n’est pas le nom qui a été effacé, mais une précision telle que coniuge dans ILAlg, II, 3, 7690 = AE, 2013, 2143, ou uidu(a)e dans AE, 1946, 32 = 1968, 635. Plus difficile à expliquer est le cas de Iucundus, princeps ciuitatis Azaliorum, RIU, 117 = AE, 1997, 126, où le mot princeps a été martelé (avait-il fait carrière en devenant praefectus ?). Le bénéficiaire M. Montanius Celer (AE, 1996, 1181 ; 13 décembre 194 p. C.) a fait marteler non seulement IOM mais aussi le nom du consul Clodius Albinus ; le même martelage renforcé (affectant le nom de l’empereur et ceux de divinités protectrices) se retrouve dans IScM, I, 366 = AE, 1924, 148. L’étude met en lumière le fait que les dédicants des inscriptions non officielles étaient bien conscients de l’importance des monuments inscrits. Ils prenaient le texte gravé à cœur et avaient parfois le courage de le corriger ; même si la pierre inscrite était modeste, elle constituait un puissant instrument de communication. Quelques détails : le martelage non noté dans CIL, II2, 5, 244, Singilia Barba (Bétique) ; faussement noté : CIL, VI, 1899 (p. 3229, 3820) = ILLRP, 796 = ILS, 1902, Rome. Le martelage du nom du défunt : CIL, VI, 5195 ; 13033 ; 39111 (Rome) ; AE, 1983, 494 (Emerita) ; celui du nom du dédicant : CIL, VI, 20082 ; 37309 ; AE, 1988, 135 (Rome) ; 1991, 370 c (Portus) ; 2007, 384 (Puteoli). 8-9) Le faux en épigraphie. 8) La falsificazione epigrafica. Questioni di metodo e casi di studio, L. C éd., Venise, 2019 (Antichistica, 25. Storia ed epigrafia, 8). https://edizionicafoscari.unive.it/it/edizioni/libri/978-88-6969-387-8 Dans son introduction, L. C , p. 7-13, rappelle quelques éléments de bibliographie et l’existence de la banque de données EDF (Epigraphic Database Falsae) : http://edf.unive.it M. B , S. G , p. 15-30, ont examiné la correspondance inédite de Monseigneur Luigi Biraghi avec d’autres érudits du XIXe s. Elles estiment que la lecture erronée donnée par Biraghi de l’inscription d’une urne cinéraire mise au jour à Cernusco en 1849 (CIL, V, 664*) s’explique par sa méconnaissance des textes graffités sur les amphores.

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P. B , p. 31-48, s’intéresse au faux senatus-consulte connu sous le nom de Decretum Rubiconis rapporté par Cyriaque d’Ancône et identifié comme un faux par Antonio Agustín. Le premier texte gravé n’a pas été conservé. Une deuxième inscription, réalisée vers 1522, se trouve au Musée de Cesena (CIL, XI, 30*). Bormann attribuait la paternité du Decretum à Ognibene de’ Bonisoli, qui, selon l’a., aurait utilisé un texte de Cyriaque. S. B , A. B , p. 49-68, photos, remarquent que, parmi les inscriptions mises en vente sur plusieurs sites, figurent de nombreux faux qu’ils répartissent en trois catégories : 1) des artefacts fabriqués de nos jours (lamelles de plomb, bagues, signacula, fibules) sur lesquels sont reproduits des textes authentiques ou des noms d’unités militaires qui ont réellement existé ; 2) des copies d’inscriptions publiées dans les principaux corpora ; 3) des inscriptions gravées à l’époque moderne sur des supports antiques. Les a. offrent ensuite des exemples illustrant ces trois groupes. M. L. C , p. 69-80, prend en considération les inscriptions fausses de la collection épigraphique du Fitzwilliam Museum à Cambridge. Elle reconstitue la chronologie des collections privées entrées au musée et identifie quelques faux manifestes. L. C , p. 81-102, signale que de fausses inscriptions ont été fabriquées déjà dans l’Antiquité et au Moyen Âge mais leur nombre a augmenté à la Renaissance. Dès le milieu du XVIe siècle, les érudits ont été attentifs à ne pas utiliser des faux, tandis qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles des sections destinées à isoler les textes faux ou suspects ont été prévues dans les nouveaux corpora. Pour les identifier, des critères ont été indiqués par S. Maffei vers 1720 et précisés par T. Mommsen et ses collaborateurs. Toutefois, comme l’ont mis en évidence les travaux récents, les différentes catégories de faux n’étaient pas distinguées. Et les circonstances de la production des faux méritent également d’être étudiées. A. M. C , A. I , p. 103-125, sous le titre « La (mauvaise) conscience du faussaire », centrent leur observation sur la recherche et la fabrication d’inscriptions latines en Sardaigne du XVIe au XIXe siècle. Les premiers faussaires s’efforcèrent d’accroître le potentiel culturel de Sassari ou de Cagliari en rivalité pour le primat sur l’île. Après le Concile de Trente, l’objectif majeur fut de confirmer l’ancienneté de la présence chrétienne : plusieurs saints inventés dans ce contexte sont toujours vénérés localement. Et les défunts de la Carales romaine, dont l’hypogée est connu sous le nom de « Grotte de la Vipère », ont même été identifiés à des martyrs. Au XIXe s., le dédain des Savoie pour la culture populaire sarde, héritage espagnol, a inspiré en retour des faussaires locaux désireux de valoriser la tradition culturelle de l’île.

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S. G , p. 127-147, photos, dessins, évoque les faussaires piémontais du XVIe siècle. Les premières transcriptions d’inscriptions latines ont commencé aux XVe et XVIe siècles. Et certaines d’entre elles restent le seul témoignage de documents épigraphiques désormais perdus. Leurs auteurs, érudits et collectionneurs, ont été recensés par Mommsen dans l’Index auctorum. Emmanuel-Philibert de Pingon (1525-1582), historien au service de la cour de Piémont, qui a créé une riche collection archéologique, a écrit des ouvrages à la gloire de Turin et de la famille ducale, notamment Augusta Taurinorum publié en 1577 : les inscriptions se trouvent aux p. 95-115 et les falsae sont CIL, V, 741*-761*. La création de faux, manuscrits surtout mais aussi lapidaires, et la manipulation d’inscriptions authentiques étaient faites alors avec une telle ingénuité qu’il a été aisé de les démasquer. G. L. G , A. P , p. 149-160, s’intéressent à deux faux épigraphiques de Pirro Ligorio (1512-1583) introduits dans son Enciclopedia del mondo antico sous le lemme Accursia : CIL, VI, 990* et 991*. Ils tentent d’identifier les modèles dont Ligorio a pu se servir selon sa méthode visant à rédiger des textes vraisemblables. Le choix du gentilice Accursius pour les deux inscriptions funéraires fictives visait à honorer l’humaniste Mariangelo Accursio (1489-1546) et son fils Casimiro. F. M , p. 161-172, photo, dessins, réexamine le recueil manuscrit de Jacopo Valvasone di Maniago (1499-1570), maintenant à Londres, British Library, Additional MS 49369, que Mommsen avait vu en 1876 et dans lequel il avait repéré 13 falsae. L’a. distingue dans le manuscrit une main A et une main B (celle de Valvasone). Parmi les falsae du CIL V, trois seulement sont de la main de Valvasone, tandis que la lecture des inscriptions authentiques transcrites par lui, qu’elles soient perdues ou conservées, a été scrupuleusement respectée. S. M. M , p. 179-192, photo, dessin, recherche les faux épigraphiques relatifs aux cités des Marches qui sont le plus souvent réalisés sur papier. En analysant divers exemples, elle identifie plusieurs objectifs : célébrer la cité pour son origine ancienne et les événements historiques qui peuvent lui être rattachés, donner du lustre à des familles locales, expliquer la toponymie. V. P , p. 193-214, photos, étudie la méthode de Giuseppe Francesco Meyranesio (1729-1793) qui a produit plus de 100 falsae sur papier pour la Ligurie et le Piémont pour enrichir le patrimoine épigraphique de ce territoire. L’ecclésiastique trouvait ses modèles dans la documentation épigraphique dont il disposait pour l’Italie. L’a. met en évidence le procédé en identifiant les éléments communs à l’inscription authentique et à la nouvelle. Les sources d’inspiration étaient les corpora imprimés (Gruter, 1603 ; Muratori, 1739-1742 ; Donati, 1765), le catalogue

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du Musée Capitolin de Guasco (1775) et les périodiques italiens de l’époque, que ce prêtre de deux villages de montagne consultait dans les bibliothèques de séminaires. A. P , p. 215-236, photos, dessins, s’intéresse à une seule inscription, CIL, V, 2484, fragmentaire, trouvée en 1837 à Monselice, dans la province de Padoue, un texte bref qui a été publié sous cette forme mutilée en 1847 dans Le antiche lapidi patavine illustrate par l’abbé Giuseppe Furlanetto (1775-1848) et porte le mot Cenomani. Dans ses papiers manuscrits, Furlanetto avait élaboré, en s’inspirant d’un passage de Tite-Live (39, 3, 1-3) concernant les Cénomans en 187 a. C., une restitution du texte lacunaire, qui n’était pas destinée à circuler. M. S. Bassignano (Suppl It, 15, 1997, Ateste) a cité ce long texte parmi les falsae. La pierre est conservée au Musée de Santa Giulia à Brescia. En fait le texte de Brescia a été reproduit trois fois avec de légères différences dans le CIL V : 2484 (sous Ateste), 4305 (sous Brescia) et ad 4303 (additamentum, qui restitue l’attribution à Ateste), ce qui a créé dans ce cas un « faux » involontaire. A. S , p. 237-248, photo, fait connaître un autel parallélépipédique, trouvé à Brenna (province de Côme) et donné aux collections civiques de Milan en 1875 (inv. A 0.9.33299) : 98 × 46 × 37 cm ; signes graphiques : ca 4,5 cm. L’inscription, incompréhensible, ne figure dans aucun corpus. L’a. en relève les signes lettre après lettre ; sur 13 lignes seule la première a un sens : V(iuus) F(ecit). L’a. s’interroge sur ce pseudo-faux, qui ne recherchait pas la communication informative mais peut-être l’autorité de sa présence dans un monument funéraire. C. S , p. 249-262, photos, met en évidence un faussaire anonyme qu’il appelle Sententiosus, auteur de deux inscriptions fausses de trois lignes sur marbre, conservées l’une à Arezzo à la Casa Museo dell’Antiquariato Ivan Bruschi, l’autre à Baltimore au Musée archéologique Johns Hopkins. Le rapprochement est dû à la présence au dos de l’inscription d’Arezzo d’une partie du texte de Baltimore écrite au crayon. L’a. suppose que ces sentences [« Instruisez-vous, vous qui décidez du sort du monde » et « Non la splendeur, non les richesses, mais la tranquillité de l’esprit et du corps sont donnés ici »] devaient appartenir à une série d’allégories macabres comme celles qui accompagnaient les lithographies de Hans Holbein le Jeune. G. V , p. 263-286, dessins, étudie le récit que Pirro Ligorio (1512-1583) donna, en 1577, dans ses Antiquités romaines, de sa participation, en sa qualité d’architecte du Vatican, à la compétition lancée par le pape Pie IV pour la restauration de l’aqueduc connu comme Acqua Vergine, dont le résultat ne lui fut pas favorable. Après avoir exposé ses griefs envers ses détracteurs, Ligorio évoque la reprise des travaux sous le pontificat de Pie V et la conclusion du chantier. Il revient ensuite à

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l’histoire de l’aqueduc, depuis ses origines à l’époque d’Auguste, puis signale les premières restaurations sous Claude, illustrées par les deux inscriptions CIL, VI, 1253a et 1254, puis les réparations des empereurs successifs jusqu’à l’assaut des Goths. L’ouvrage se termine par des indices des sources manuscrites, des inscriptions et des noms des personnes et des lieux. 9) False notizie… fake news e storia romana. Falsificazioni antiche, falsificazioni moderne, S. S éd., Milan, 2019 (Studi sul Mondo Antico, 13). Pourvu d’une brève introduction de L. C , p. 1-3, et d’une conclusion de A. M , p. 191-194, cet ouvrage collectif traite de sujets variés, relatifs notamment à l’opinion publique sous la République. Seules sont mentionnées ici les contributions liées à l’épigraphie. M. L. C , p. 4-17, photo, rappelle que l’inscription AE, 1984, 450, trouvée en remploi à Gagnu-les Bains, en Corse, qui mentionne un [procurator ludi Matu]tini et bestiarum, avait suscité l’hypothèse d’un ludus matutinus à Aleria où se trouvent les vestiges du seul amphithéâtre connu dans l’île. Une provenance romaine de cette plaque lui paraît confortée aussi par la référence à la ligne suivante à une [aedem ? Dian]ae ? Aug(ustae) Salutaris. F. F , p. 18-35, photo, signale que l’inscription CIL, XI, 183*, citée depuis la fin du XVIe s. est toujours visible, encastrée dans le Palazzo Neri à Sarzana. Elle raconte la fin imaginaire de la cité de Luna. En dépit de l’emploi d’un support antique, les erreurs grossières qu’elle contient n’ont pas échappé aux contemporains. F. R , p. 57-67, oppose l’absence de procédure contre la fraude électorale aux comices dans la Rome républicaine aux dispositions prévues au contraire dans les lois municipales, qu’il s’agisse du chapitre 16 de la Lex Coloniae Genetiuae Iuliae d’Urso, du chapitre 55 de la Lex Malacitana et du chapitre 28 de la Lex de Troesmis. Voir aussi la présentation du livre de l’a. sur les mécanismes électoraux en Bétique, infra n° 42. M. B , p. 105-118, revient sur le thème des falsi imaginum tituli, pour lequel elle fournit une abondante bibliographie et rappelle la crédulité du public évoquée par Horace dans sa satire sur la « vraie noblesse » (Sat., 1, 6, 1-15 : populo… qui stupet in titulis et imaginibus). M. C , p. 145-152, signale que trois inscriptions qu’elle a publiées comme provenant de Troia (Aecae) d’après l’ouvrage d’un érudit local (V. S , Memorie storiche sulla città di Troia, Naples, 1879) et dont elle avait déduit la présence de propriétés impériales sur le territoire d’Aecae, figurent au CIL VI. Ces épitaphes enregistrées à l’époque comme AE, 2001, 883, a, b, c, sont en réalité CIL, VI, 20572,

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21203 et 18552. Peut-être cette mystification de Stefanelli s’explique-t-elle par le souci « patriotique » d’exalter sa petite cité, peu connue. F. C , p. 153-164, s’intéresse à des inscriptions fausses de Crémone inspirées par des passages d’auteurs anciens. Ainsi CIL, V, 451* par son allusion au temple de la déesse Mefitis, qui, d’après Tacite (Hist., 3, 33), aurait été épargné par les troupes flaviennes ; ou encore CIL, V, 456*, inscription honorifique d’un membre de la gens Sergia, ancêtre de Catilina, qui aurait libéré Crémone du siège des Carthaginois d’après un épisode raconté par Pline l’Ancien (N. H., 7, 28). A. E. F , V. A , p. 165-189, photos, dessins, relèvent de multiples exemples de « copies » plus ou moins fidèles d’inscriptions chrétiennes antiques de Rome faites à diverses époques. Le phénomène de manipulation et altération des originaux, ainsi que la réalisation ex-nouo de falsae proprement dites liées à des martyrs présumés, se sont développés dans le climat de la Contre-Réforme et ont pris de l’ampleur aux XVIIe et XVIIIe siècles pour stimuler la dévotion en réponse à une forte demande. A. M , ajoute, p. 194, l’exemple des fausses tuiles de terre cuite avec inscriptions étrusques, supposées trouvées en 1872 dans les ruines de Cemenelum-Cimiez, pour confirmer l’italianité de Nice et en contester la cession à la France en 1860, en profitant de la grave crise traversée par le pays après la défaite de 1871. 10) Du document à l’histoire. From Document to History. Epigraphic Insights into the GraecoRoman World, C. F. N , N. P éd., Leyde, Boston, 2019 (Brill Studies in Greek and Roman Epigraphy, 12). Le volume réunit 23 contributions, soit une sélection des communications présentées au 2e Congrès américain d’épigraphie grecque et latine, tenu sur le Campus de Berkeley du 3 au 5 janvier 2016. Après un rappel des travaux des savants qui ont enseigné et illustré l’épigraphie à Berkeley, les textes sont regroupés selon une division historique et régionale. Il est rendu compte infra des seules études qui concernent le monde romain. L’Occident romain : C. S N , p. 151-163, avec carte des sites p. 160-161, étudie la distribution et l’importance des tablettes de malédiction sur plomb en grec, appelées katadesmoi, après avoir présenté dans d’autres contextes les defixiones en latin et en langues italiques. En Occident, le recours à ces textes magiques a commencé aux VIe et Ve s. a. C. en Sicile. En Italie, la pratique est passée des communautés de Grande-Grèce aux communautés oscophones, et de celles-ci à la société romaine, comme le montrent les ressemblances dans la technique et le formulaire. Elle a

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rejoint aussi la péninsule Ibérique, la Gaule et l’Afrique du Nord. Sous le Haut-Empire, les katadesmoi sont inexistants en Occident à la différence des defixiones en latin, mais nombreux en Afrique, dans les cités de Carthage et de Sousse. À partir du IIIe siècle, ces pratiques magiques deviennent plus rares en Occident. R. B , H. S , E. Z D , p. 179-196, rappellent le grand nombre de graffites conservés sur les sites d’Herculanum et Pompéi et présentent l’Ancient Graffiti Project (AGP) – accessible sur http/ancientgraffiti.org – qui vise à faciliter les recherches dans ce domaine à l’aide d’outils numériques. Elles précisent les trois difficultés principales auxquelles les chercheurs sont confrontés actuellement : — identifier l’emplacement des graffites ; — traitement séparé des textes et des dessins ; — absence quasi totale d’illustration visuelle. Trois autres chapitres traitent des graffites à Herculanum et Pompéi, ainsi que des ludi à Pompéi, voir infra nos 397-398 ; 420 ; et deux autres sont relatifs à l’Afrique, voir infra nos 1826 ; 1953. V. C , p. 246-259, mène une enquête sur les cités de Campanie pour tenter de mettre en évidence d’éventuels réseaux (« networks ») de gladiateurs et d’organisateurs de munera qu’elle visualise selon un schéma (p. 257) construit d’après la théorie des réseaux. Graffites et « dipinti » confrontés aux vestiges archéologiques et à la présence d’un ludus à Capoue lui permettent de reconnaître des interactions multiples entre cités. A. Á M , p. 306-325, puise dans les inscriptions de la péninsule Ibérique le gros de son information sur les secundae nuptiae. Il constitue, pour chacune des trois provinces hispaniques, un tableau donnant les noms du père, de la mère, des enfants et la référence à l’inscription. M. C. E B , p. 326-355, repère 204 inscriptions relatives à de potentiels immigrants venus d’Hispania à Rome, en Italie, en Gaule et en Bretagne. Les individus sont classés en cinq groupes : selon leur origo ; leurs cognomina tels que Reburrus et Cantaber (qui peuvent aussi être des descendants) ; les références à l’Hispanie dans leur nomen ou leur cognomen ; les commerçants qui précisent le caractère hispanique de leurs produits. Ils sont présentés à l’aide de tableaux. 56 ciuitates sont concernées. L’a. souligne les incertitudes de l’enquête et se pose diverses questions, notamment celle-ci : pourquoi les gens ont-ils choisi leur origine pour s’identifier au moment de leur mort ? L’Orient romain : Sur la nouvelle inscription honorifique concernant L. Egnatius Victor Lollianus à Athènes, voir infra n° 1392 et, sur les deux inscriptions latines d’Éphèse conservées à l’Ashmolean Museum, voir infra nos 1544-1545. Le volume se termine par des indices récapitulant les sujets, puis les références littéraires, épigraphiques et papyrologiques.

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11) Le CIL et la question de la provenance des inscriptions. L. C , Epigraphica, 81, 2019, p. 57-77. Le classement des inscriptions par lieu, par type ou par date se posa à T. Mommsen qui opta pour le critère géographique : la répartition par cités antiques en précisant le contexte de provenance. Cela posa d’emblée le problème de la présentation des inscriptions d’origine incertaine ou étrangère, voire fausses, qui furent réunies sous une seule section, d’abord en fin de volume dans le CIL II comme dans les IRNL, puis en début pour les suivants. L’ampleur de la tâche et les découvertes nouvelles ou inattendues nécessitèrent (et nécessitent) une perpétuelle adaptation. 12) Bases de données épigraphiques et outils numériques. Crossing Experiences in Digital Epigraphy. From Practice to Discipline, A. D S , I. R éd., Berlin, Boston, 2018, réunit un ensemble d’études de cas présentant les problèmes techniques et méthodologiques posés par la constitution de bases de données épigraphiques fondées sur des outils numériques, à savoir, d’une part, la formalisation et l’encodage des données [voir déjà AE, 2018, 13], d’autre part, l’interopérabilité entre des bases déjà constituées et, en particulier, la question de l’agrégation des données et de leur remploi. Dans le champ couvert par l’AE, M. D , p. 193-201, expose le cas du Trismegistos Project (https://www.trismegistos. org) qui entend rassembler l’ensemble de la documentation écrite produite entre 800 a. C. et 800 p. C., quels qu’en soient le support et la langue. P. M. L , p. 216-230, évoque les objectifs de IDEA - The International Digital Epigraphy Association au sein de l’EAGLE (https://www.eaglenetwork.eu). J. R. W. P , J. C , p. 240-251, présentent l’I Sicily (https://isicily.org) qui vise à collecter l’ensemble des inscriptions siciliennes entre la fin du VIIe s. / début du VIe s. a. C. et le VIIe s. p. C. P. 258-288, une fort utile bibliographie sur la Toile. 13) Épigraphie et tradition manuscrite. Altera pars laboris. Studi sulla tradizione manoscritta delle iscrizioni antiche, L. C , G. C M , A. B éd., Venise, 2019, publient dans ce volume les actes de la 23e rencontre francoitalienne d’épigraphie qui s’était tenue à Venise en 2018. É́ galement accessible en ligne. Après une courte introduction par les éditeurs qui situe le thème de la Rencontre comme la partie la plus difficile du métier d’épigraphiste et se clôt par l’évocation de la mémoire de deux participants à la rencontre disparus dans l’intervalle de la publication, A. Donati et B. Rémy, les articles sont classés par ordre alphabétiques des a. S. A , p. 15-30, s’intéresse à un manuscrit écrit par Aurelio Guarnieri Ottoni sur la collection épigraphique de Bernardo et Giacomo

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Nani à Venise, constitutive du musée Nani. F. B , p. 31-56, montre l’apport du Lugdunum priscum de Claude Bellièvre à la connaissance de l’épigraphie lyonnaise. Il examine en particulier le cas du légat Ti. Claudius Quartinus (CIL, XIII, 1802), de l’un de ses affranchis (CIL, XIII, 1800) et de quelques épitaphes, en particulier CIL, XIII, 1902, 2074. R. B , G. B , p. 57-74, présentent authentiques, faux et pastiches dans l’œuvre érudite et poétique de l’humaniste sévillan Rodrigo Caro (1573-1647) ; M. B , p. 75-96, la Bibliotheca epigraphica manuscripta, conçue par Mommsen en 1881, un projet pionnier ; É. D , p. 97-112, l’orientaliste Antoine Galland et la découverte des inscriptions de la cité des Viducasses, en particulier CIL, XIII, 3163, 3170 et surtout 3162, appelée Marbre de Thorigny (voir AE, 2008, 909) ; D. F , p. 113-130, des inscriptions de l’album de Jacopo Bellini conservé au Louvre. Son intérêt tient aux dessins, notamment dans le cas de celles qui sont perdues. Sont mentionnées CIL, V, 2528, 2542, 2623, 2669, 3464, 4653 et CIL, VI, 882 ; A. G , p. 131-150, la tradition manuscrite de l’épigraphie latine de Tarente des XVe - XVIIe s. P. L , p. 151-166, chemine dans la tradition grecque pour comprendre le texte, inconnu en grec, donné par Alciat dans Rerum patriae, II, 154, de l’inscription en grec que Claude le Gothique aurait fait graver pour le tombeau d’Aureolus tué par lui en même temps que Gallien (Hist. Aug., tyr. trig., X), voir aussi supra n° 4. N. M , p. 167-182, étudie les inscriptions relatives à Vaison-la-Romaine contenues dans les manuscrits 556 et 1721, conservés à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, de Joseph-Dominique Fabre de Saint-Véran, au nombre de 57, qui pour la plupart proviennent de Vaison et dont certaines ont été perdues depuis la lecture de l’abbé. Cinq monuments sont particulièrement présentés : CIL, XII, 1305, 1359, 1361 1364, 1428. F. N , p. 183-203, examine la tradition jurisprudentielle manuscrite à la lumière d’une comparaison entre Digeste (D. 12.1.42.1 ; D. 45.1.67.1) et deux tabellae ceratae, WT, 55 et 57. S. O , p. 205-220, présente deux inscriptions du manuscrit C VI a 77 de l’humaniste du XVIe s. Bonifacius Amerbach : l’une est une dédicace à Jupiter Optimus Maximus par un eques singularis, M. Vlpius Octauius, vétéran, en 133 p. C. (AE, 1983, 69), l’autre, une dédicace à Hercules Inuictus par L. Turranius Venustus Gratianus (PLRE, I, Gratianus 4), préteur urbain, appartenant à une famille bien connue de sénateurs des IIIe-IVe s. p. C. L’a. pense qu’il ne s’agit pas d’un faux. Le personnage pourrait avoir été le préteur de 290 p. C. ou le fils de celui-ci. G. P , p. 221-238, s’intéresse à deux monuments de provenance exacte inconnue, peut-être de Narona (Vid) ou d’un autre lieu en Dalmatie, en utilisant la tradition manuscrite des érudits du XVIIIe s. Le premier est l’autel votif d’Atilius Tertius, élevé d(eo) s(ancto) I(oui) O(ptimo) M(aximo)

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(CIL, III, 3158b, conservé au musée Nani à Venise) ; l’autre, anépigraphe, orné d’une représentation en relief des Dioscures, signalé pour la première fois au musée Nani, est désormais conservé au musée Calvet à Avignon. A. R , p. 239-254, conduit une enquête sur CIL, VI, 18*, inscription du temple d’Isis, dans les manuscrits épigraphiques du Quattrocento et les Antiquités de la Ville d’Andrea Fulvio (1527). Il ressort de cette recherche la possibilité de son authenticité. B. R , p. 255-278, présente l’apport des manuscrits de Joseph-Marie de Suarès (codices Barberini XXIX, 20 ; XXX, 92 et 182 ; XXXV, 100, conservés à la bibliothèque Vaticane ; codex Parisinus 8967, BNF ; codices Vaticani latini 9136, 9140 et 9141 bibliothèque Vaticane), évêque de Vaison de 1633 à 1666, riches de 93 inscriptions, à l’élaboration du corpus des inscriptions latines de Vaison-la-Romaine et de son territoire. Tableau récapitulatif avec correspondance au CIL. Pionnier de l’épigraphie voconce, Suarès est un savant précis et indispensable. B. R , p. 279-302, étudie le manuscrit conservé à la médiathèque d’Arles ms. 601 du père minime Étienne Dumont, antiquaire et épigraphiste, surtout connu pour ses travaux à Arles, qui a effectué une visite à Vaison les 26 et 27 septembre 1790. Son relevé des inscriptions par examen visuel est parfois complété de descriptions, mesures et croquis d’autant plus utiles que Hirschfeld, qui avait signalé le savant, ne connaissait pas le manuscrit. Il a aussi fréquenté la bibliothèque de Carpentras sous la direction de Fabre de Saint-Véran. L’a. examine trois documents : CIL, XII, 1369, 1381, 1455. U. S , p. 303-322, montre des transcriptions d’inscriptions de manuscrits de Ferdinando Galiani (1728-1787). [Le livre se recommande en outre par les indices (sources manuscrites, sources épigraphiques, noms de personnes et de lieux) et l’abondance des images.] 14) Le dernier manuscrit de Felice Feliciano (Vat. Lat., 3616). X. E , Epigraphica, 81, 2019, p. 183-237. Le manuscrit, rédigé en 1478-1479 lors du séjour romain du Véronais, comprend 506 inscriptions en latin et en grec, divisées en trois sections : les urbaines (nos 1-281), les non-urbaines (nos 281-492), surtout d’Italie du Nord, et les mises à jour (nos 493-506). Il est constitué d’inscriptions déjà connues et de nouvelles, non présentes dans la tradition antérieure ; il n’offre qu’un seul dessin et très peu de considérations sur le décor des supports (en annexe, p. 212-237, liste des inscriptions dans les grands recueils épigraphiques modernes). L’a. tente d’identifier les différentes sources de Feliciano et signale deux incriptions inédites (infra nos 225 ; 517). 15) L’Anonymus Vallicellianus (S. Borg. Q., VI, 188). P. G , Epigraphica, 81, 2019, p. 299-332, analyse en détail les treize inscriptions du corpus épigraphique présent en annexe de l’édition

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des œuvres d’Hésiode publiée en 1537 à Venise et conservée dans la Biblioteca Vallicelliana de Rome : Ager Albanus / Aricia (CIL, XIV, 2468 ; 2262 = ILS, 1645 ; IG, XIV, 1584 ; CIL, XIV, 2336) ; Lanuuium (CIL, XIV, 2113 = ILS, 5193 ; CIL, XIV, 2104 = ILS, 1475 ; CIL, XIV, 4178 ; CIL, XIV, 2100 = ILS, 6195) ; Rome (CIL, VI, 32901 ; IG, XIV, 961) ; Tibur (IG, XIV, 1125) ; Mantua (CIL, V, 4059 = ILS, 5012). Il s’attache à identifier l’auteur du corpus. Bien que l’ouvrage ait appartenu à Achille Statius, ce dernier n’en est pas l’auteur, ainsi que le pensait déjà H. Dessau, pour des raisons graphologiques et chronologiques. L’auteur reste anonyme mais est vraisemblablement à rechercher dans l’entourage des cardinaux G. Savelli et G. A. Sforza, apparentés au pape Paul III. 16) La correspondance entre Giovanni Battista de Rossi (1822-1894) et Leopoldo Maria De Feis (1844-1909). G. M , dans Miscellanea Bibliothecae Apostolicae Vaticanae, XXV, Cité du Vatican, 2019 (Studi e Testi, 534), p. 247-263, détaille le contenu de la correspondance scientifique échangée entre 1882 et 1894 entre G. B. de Rossi et le barnabite L. M. De Feis sur la base de 35 lettres de De Feis à de Rossi déjà en grande partie publiées (voir S. P , Barnabiti Studi, 5, 1988, p. 273-314) et de 17 lettres de de Rossi à De Feis récemment acquises sur le marché des Antiquités. [Il est dommage que les nouvelles lettres ne soient pas intégralement éditées.] 17) Marie-René de La Blanchère, épigraphiste et archéologue (1853-1896). Marie-René de La Blanchère : dalle terre pontine all’Africa romana, S. B , A. P éd., Rome, 2019 (Coll. « EFR », 566). Dans cet ouvrage collectif, S. R , p. 5-14, présente les années de formation. Marie-René de La Blanchère est né à Tours le 17 février 1853. Après avoir préparé le concours à Paris, au Lycée Louis-le-Grand, il entre à l’Ecole normale supérieure en 1874. Il suit les enseignements de Numa Denis Fustel de Coulanges (1830-1889), de Paul Vidal de la Blache (1845-1918) et de Léon Rénier (1809-1885), auprès de qui il se forme à l’épigraphie. Agrégé d’histoire en 1878, il devient membre de l’Ecole française de Rome de 1878 à 1881. Il s’oriente vers l’archéologie et choisit pour terrain les Marais Pontins et la cité de Terracina – monographie de cité qui est son sujet de thèse. Pour la suite de sa carrière, voir infra n° 1824. 18) Bronisław Kruczkiewicz (1849-1918) et l’épigraphie latine. B. K , Epigrafika rzymska. Wykłady uniwersyteckie. Do druku podał, przedsłowiem i przypisami opatrzył L. M

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[L’épigraphie romaine. Les cours universitaires. Donnés à imprimer avec avant-propos et notes par L. M ], Poznań, 2019. Publication d’un manuscrit de 1913-1914, conservé en copies lithographiques pour les étudiants et préparé pour les cours d’épigraphie romaine donnés à partir de la fin du XIXe s. par le philologue classique polonais, le professeur B. Kruczkiewicz, à l’Université de Lviv (actuellement en Ukraine). Il convient de noter le caractère très concret de ses conférences qui citent abondamment les inscriptions et qui en même temps soulignent l’importance de l’épigraphie pour les sciences historiques. En un sens, ce manuscrit était le premier manuel scientifique d’épigraphie latine en polonais. 19) Umberto Maria Fasola (1917-1989) et l’épigraphie chrétienne et juive. D. M , dans Studi in memoria di Fabiola Ardizzone, 1. Epigrafia e storia, R. M. C B , E. V éd., Palerme, 2018 (Quaderni digitali di archeologia postclassica, 10), p. 155-178, dresse un bilan des contributions du barnabite U. M. Fasola [sur ce savant, voir les Actes du colloque édités dans la RAC, 94, 2018] à l’épigraphie chrétienne et juive issue des catacombes romaines (Coemeterium Maius, S. Tecla, Giordani, Pretestato, Callisto, hypogée anonyme de la via Appia, via Anapo, Marcellino e Pietro, Villa Torlonia). Il signale aussi deux études historiographiques, l’une sur Giovanni Marangoni (1673-1753), l’autre sur Luigi Bruzza (1813-1883). Voir aussi infra nos 90 ; 99 ; 312 ; 599. [Ce volume n’est disponible qu’en version numérique.] 20) Mélanges en l’honneur de Werner Eck. Alte Geschichte und Epigraphik. Werner Eck zum 75. Geburtstag, H. S , L. T éd., Wiesbaden, 2019 (Philippika. Altertumswissenschaftliche Abhandlungen, 131). Le volume contient sept études, toutes de contenu épigraphique. Pour celle de W. E , voir infra n° 31. K. R , p. 19-39, étudie quelques documents épigraphiques et papyrologiques qui mentionnent la réglementation des prix de la part des autorités romaines. L’a. conclut (p. 33) que ces autorités étaient assez bien informées sur le niveau normal des prix et les mécanismes qui pouvaient susciter l’augmentation des prix. Sont étudiées, à l’occasion avec des traductions de quelques passages, surtout les inscriptions suivantes : AE, 1994, 1093 ; 1925, 126 b ; SEG, 56, 1359 [= AE, 2006, 1403] ; CIL, II, 6278 = ILS, 5163 (le s. c. de pretiis gladiatorum minuendis) ; CIL, II, 5181 = ILS, 6891 ; AE, 1971, 88 (la lex libitina Puteolana).

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K. D -K , p. 41-56, photo, discute l’interprétation de l’inscription urbaine CIL, VI, 9290 = ILS, 7354 qui mentionne un certain Quartio textor (l’a. observe que textor ne peut pas être interprété comme un nom), IIIuir, quaestor, trib(unus) sans doute dans un collège qui, selon l’a., aurait pu être un collège des fabri ; toujours selon l’a., Quartio était un esclave plutôt qu’un affranchi [ce qui nous semble évident]. L’article contient aussi des réflexions sur les tisserands à Rome en général. Les autres mentions épigraphiques, très rares, de textores sont énumérées p. 43, celles des γέρδιοι (« tisserands ») p. 42. O. S , p. 57-76, propose des réflexions sur la mention de défaites et de pertes militaires dans nos sources. Voir infra n° 45. C. M , p. 77-86, propose de nouvelles restitutions pour deux passages du « serment de Gangra » (IGR, III, 137 = OGIS, 532 = ILS, 8781). Pour les l. 1-5, l’a., qui observe que la lettre préservée entre ἐν et ὅρκος peut être seulement un lambda, propose soit la lecture ἐν[γ]λ[υφθεὶς ὅρ]|κος « serment gravé (à Gangra) », soit plutôt ἐν[η]λ[ίκων ὅρ]|κος « serment des adultes ». Pour les l. 36-38, l’a. propose κατὰ τὰ αὐτὰ ὤμοσαν καὶ οἱ ἐν [ταῖς πόλεσι] | πάντες ἐν τοῖς κατὰ τὰ σύν[γραφα Σε]|βαστήοις παρὰ τοῖς βωμοῖ[ς τοῦ Σεβαστοῦ] « de même, tous les habitants des villes ont juré dans les sebasteia, ainsi dénommés selon l’accord écrit, auprès des autels d’Auguste ». L’article contient aussi des observations générales utiles sur le texte. Le sujet de H. S , p. 87-141, est le suivant : « les inscriptions comme archives de l’histoire économique ». L’article est constitué de plusieurs chapitres. Dans le chapitre II, l’a. présente des observations générales sur la valeur cognitive de l’épigraphie dans l’étude de l’histoire économique. Dans le chapitre III, il étudie la signification de quelques inscriptions longues qui incluent le texte d’une loi ou d’un édit comme des sources de l’histoire économique, tandis que le chapitre IV est dédié à des inscriptions plus brèves. Dans le chapitre V, l’a. discute de la possibilité d’éclairer une question bien définie par l’exploitation systématique d’un grand nombre d’inscriptions au contenu similaire. Dans le chapitre final VI, il étudie des groupes de textes qui ont un caractère d’archives. La liste des inscriptions étudiées dans cette contribution est la suivante : Chapitre III : CIL, I2, 585 (la lex agraria) ; [AE, 1979, 337] et CIL, II, 5181 = ILS, 6891 (la lex metallis dicta et lex metalli Vipascensis) ; CIL, VIII, 10570 (= ILS, 6870), 25902, 25493 ; l’édit sur les prix de Dioclétien. Chapitre IV : ILS, 84, 98, 298, 5163, 7457, 9340 ; IG, II-III2, 1100 et 1103 ; I.Ephesos, 23 ; IGR, IV, 841. Dans le chapitre V, où l’a. analyse surtout des inscriptions d’artisans, il cite ILS, 7211, 7365, 7648 [le verrier n’est pourtant pas dit appartenir à une natio Afri (p. 120) mais être lui-même natione Afer], 7715, 7725 ; en plus, plusieurs inscriptions et monuments sont cités selon les publications de

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W. B , Nauicularii et Negotiantes, 2013, et G. Z , Römische Berufsdarstellungen, 1982. Dans le chapitre final VI, l’a. discute d’abord les archives pompéiennes de L. Caecilius Iucundus et celles des Sulpicii de Pouzzoles, pour conclure avec des observations sur les tablettes de bois de Vindolanda, les graffites de La Graufesenque et les tituli picti des amphores trouvées à Rome au Monte Testaccio. Enfin, la contribution de N. F , p. 143-155, est dédiée à la présentation des publications épigraphiques précoces, entre 1896 et 1900, de Mikhail Rostovtzeff. Des inscriptions individuelles sont citées seulement à l’occasion : ILS, 2698-2700 ; OGIS, 525 et 674 (IGR, I, 1183). Le volume se conclut par une bibliographie de W. Eck, p. 157-204. 21) Hommage à Jean-Louis Ferrary. Philorhômaios kai philhellèn. Hommage à Jean-Louis Ferrary, A. H , C. M , A. S éd., Paris, 2019 (Hautes études du monde gréco-romain, 56). Ce volume d’hommage, qui s’ouvre par un éloge du récipiendaire rédigé par P. D , p. 1-5, rassemble 32 articles et contributions, regroupés sous quatre rubriques : I. Droit et pouvoir à Rome ; II. L’Orient et le monde des cités ; III. Imperium Romanum ; IV. Sources latines. Il est rendu compte ci-après des études fondées sur l’épigraphie. Voir infra nos 1059 ; 1194 ; 1341 ; 1358-1359 ; 1395-1396 ; 1398 ; 1400 ; 1402 ; 1435 ; 1677 ; 1779. 22) Mélanges en l’honneur de Giovanni Geraci. Philobiblos. Scritti in onore di Giovanni Geraci, A. B A. C , F. M , C. S éd., Milan, 2019. Publications de G. Geraci de 1968 à 2018, p. 583-592. Voir infra nos 331 ; 437 ; 1729.

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23-24) Scripta uaria de Joaquín Gorrochategui. Deux tomes sont d’ores et déjà parus qui donnent une idée du large éventail du champ d’étude du philologue de 1984 à nos jours. Les contributions qui ont exclusivement trait à l’épigraphie romaine sont suivies du numéro sous lequel elles ont été précédemment signalées dans L’Année épigraphique.

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23) Opera selecta Joaquín Gorrochategui. I. Aquitanica, J. M. V , C. G C éd., Université du Pays Basque, 2018, réunissaient les études concernant l’aire linguistique aquitaine. 24) Opera selecta Joaquín Gorrochategui. II. Paleohispanica. Indoeuropaea, J. M. V , C. G C éd., Université du Pays Basque, 2019, présentent une sélection de contributions du chercheur composée d’études et de comptes rendus réunis au sein d’un livre rendu cohérent par des annexes (cartes et illustrations), de riches indices en fin d’ouvrage et d’une bibliographie récapitulative. L’ensemble est précédé d’un prologue de l’auteur et de sa bibliographie jusqu’à la date de publication du livre. Le volume est particulièrement consacré aux langues celtiques et aux phénomènes de contact. Voir AE, 2010, 641 ; 2011, 461 ; 2013, 889 ; 2014, 866. 25) Hommages à Detlef Heikamp. Epigrafia tra erudizione antiquaria e scienze storica. Ad honorem Detlef Heikamp, F. P éd., Florence, 2019 (Studi e saggi, 195). G. B , p. 5-27, tente d’établir l’origine et de retracer le parcours suivi par plusieurs inscriptions en grec, conservées dans les différentes collections de Florence (IGUR, [197], 536, 1571, 1704 ; IG, II-III2, 2065 ; CIG, IV, 6829). M. B , p. 29-49, revient sur la vie et l’œuvre de Gaetano Marini (1742-1815). Voir aussi AE, 2015, 4-5. A. B , p. 51-68, s’intéresse à l’attention portée par les collectionneurs et les érudits aux instrumenta inscripta au XVIIe s. Il examine la place donnée à de tels artefacts dans les cabinets de curiosités et analyse les descriptions et dessins manuscrits ou imprimés de tels objets. Il fait connaître une tessera nummularia inédite, infra n° 1962. M. L. C , p. 69-88, retrace l’histoire des urnes et autels inscrits entrés dans la collection de la villa de Strawberry-Hill à Twickenham, constituée par Horace Walpole, comte d’Oxford (1717-1797), et son père. La collection fut vendue aux enchères en 1842. CIL, VI, 36450 = AE, 2002, 194 est maintenant conservée à Barcelone dans une collection privée ; CIL, VI, 35665 = 26413, qui livre le bon texte, est aujourd’hui perdue ; CIL, VI, 15272 est également introuvable ; CIL, VI, 34139 a est conservée à Gosford (Longniddry) ; CIL, VI, 8706, à Lowther Castle près de Penrith ; CIL, VI, 28281, au British Museum. L. C , p. 89-115, poursuit ses recherches sur des plaquettes en bronze opisthographes, qui sont des faux (voir AE, 2015, 461). Il s’intéresse à celles achetées au XVIIIe s. par G. Di Poggio Baldovinetti et par F. I. Merlini Calderini, membres de l’Académie Colombaria de Florence (aujourd’hui Accademia toscana di Scienze e Lettere

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« La Colombaria »). Il verse au dossier les lettres de F. I. Merlini Calderini (1718-1767) envoyées à G. Pelli Bencivenni (1729-1808), conservées à l’Archivio di Stato de Florence. Ce dernier considérait déjà qu’il s’agissait de faux (CIL, XI, 105*). S. D V , p. 117-130, évoque la figure d’Antonino Salinas (1841-1914), titulaire de la chaire d’Archéologie à l’université de Palerme, la première de l’Italie unifiée, devenu aussi directeur du Musée national et de la Pinacothèque de Palerme. Elle montre les conceptions modernes de ce dernier qui allie conservation du patrimoine et formation des nouvelles générations. Salinas prône le développement scientifique des fouilles et l’approche historique, et non à seule fin de collection, des documents antiques, notamment des inscriptions. N. L , p. 131-148, commémore la donation au Musée des Offices par D. Heikamp en 1994 de deux fragments des commentarii des Ludi Saeculares augustéens (fragments B et C de l’édition Moretti). Elle compare les Jeux Séculaires sous la République à ceux de 17 a. C. Elle en souligne les différences – temporelles, spatiales et vis-à-vis des divinités vénérées – qui font connaître l’action opérée par Auguste sur le rite traditionnel et mettent en lumière le message idéologique que celui-ci veut propager. Déjà la date choisie n’est pas neutre : les jeux sont célébrés 10 ans après l’élévation de ce dernier à l’Augustat et l’année de naissance et d’adoption de son second petit-fils, Lucius Caesar. Aux trois nuits, Auguste ajoute trois jours de fêtes ; au Champ de Mars, lieu des jeux originels, sont ajoutés des sites à l’intérieur du pomérium, le Capitole et le Palatin, site de la domus du princeps et du temple de son dieu protecteur, Apollon ; lors des célébrations diurnes, sont vénérés des dieux célestes, Jupiter, Junon, Apollon, Diane ; lors des jeux nocturnes, Dis et Proserpine sont remplacés par les Moerae, les Ilythiae et la Terre mère, moins sinistres. Alors qu’à l’origine ces cérémonies étaient en relation avec des événements tragiques – peste, présages funestes, guerre –, en 17 a. C. elles ont pour but de glorifier l’âge d’or et la stabilité du régime. C. L , p. 149-164, décrit la collection épigraphique de Detlef Heikamp, qui fit don de sept inscriptions à la Galerie des Offices en 1994 (voir supra) et de 215 inscriptions, les autres, à la Biblioteca Hertziana de Rome en 2001, pour être exposées au Palazzo Zuccari (Pincio) ; le catalogue, qui comprendra 170 inédits et 52 textes connus, est en voie de publication. L’a. procure quelques illustrations de ses richesses, dont AE, 2000, 241 [= EDR, 106003] ; 1948, 58 [= 49, 177 = EDR, 073680] ; IGUR, 1704, voir infra n° 94. A. M , p. 165-209, présente l’Inventario disegnato des inscriptions de la Galerie des Offices réalisé sous la coordination du dominicain Benedetto Vincenzo De Greyss (1714-1759) à la demande de Francesco Stefano di Lorena, grand-duc de Toscane de 1737 à 1765.

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Les dessins préparatoires au crayon, dus à plusieurs collaborateurs, sont conservés à Florence, au Cabinet des Dessins et des Estampes des Offices (ff. 4492-4578), ceux définitifs à la plume à l’Österreichische Nationalbibliothek de Vienne. L’a. compare les deux versions de l’Inventario disegnato aux transcriptions de A. F. G , Inscriptiones Antiquae in Etruriae urbibus extantes, Vol. I, Florence, 1727. Plusieurs textes n’ont pas été reproduits au CIL, voir infra nos 1963-1969. C. S , A. R , p. 211-232, donnent un aperçu de la collection des comtes Vitali de Fermo à la villa Ivan Bruschi d’Arezzo. Voir aussi infra nos 261-309. Index des noms de lieux et de personnes. 26) En souvenir de Peter Herrmann. Epigraphische Notizen. Zur Erinnerung an Peter Herrmann, K. H -U éd., Stuttgart, 2019 (Hamburger Studien zu Gesellschaften und Kulturen der Vormoderne, 6). Ce volume d’hommage réunit 14 contributions dont certaines évoquent les travaux de P. Herrmann, tandis que d’autres proposent des études nouvelles, portant notamment sur des inscriptions inédites. Il est rendu compte infra de celles qui concernent le monde romain : voir les nos 1363 ; 1403 ; 1408 ; 1567 ; 1574 ; 1663-1664, 1673 ; 1675-1676 ; 1696. 27) Mélanges en mémoire de Jerzy Kolendo (1933-2014). Donum cordis. Studia poświęcone pamięci profesora Jerzego Kolendo [Donum cordis. Les études dédiées à la mémoire du professeur Jerzy Kolendo], K. J éd., Varsovie, 2019 (en polonais). R. K -S , p. 150-167, s’interroge sur la faible présence de troupes romaines à Olbia pontique. En analysant les sources épigraphiques et archéologiques, il note que la répartition des forts militaires romains sur les côtes de la mer Noire reflétait les routes maritimes, qui passaient au large d’Olbia. A. Ł , p. 196-207, analyse les rapports du Néerlandais Joris van der Does (Georgius Dousa) avec les humanistes polonais, notamment Piotr Ciekliński (Petrus Ceklinius), pendant sa visite à Constantinople en 1597, attestée par son livre Georgii Dousae de itinere suo Constantinopolitano Epistola, Leyde, 1599. Ce petit ouvrage contient un appendice de 90 inscriptions grecques dédié justement à Piotr Ciekliński, montrant ainsi l’intérêt du savant polonais pour ces textes, peut-être le premier en Pologne. M. R , p. 314-327, présente l’histoire de l’inscription funéraire de Iulia Alpinula d’Auenticum, connue par J. Lipse et publiée par J. Gruter, reconnue au début du XIXe s. comme un faux (J. C. Orelli), derrière lequel se cache la figure de Paul van Merle de Dordrecht (Paulus

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Merula). Néanmoins, l’inscription inspirée de la mention de Tacite (Hist., 1, 67-70) sur la résistance helvète contre les Romains en 69 p. C. et sur la mort de Iulius Alpinus est devenue la base du mythe national suisse sur le sacrifice de la prétendue Iulia Alpinula pour son père et sa patrie, qui a trouvé une grande réception dans la culture européenne (Lord Byron, Victor Hugo), y compris polonaise sous la forme du personnage principal Lilla Weneda dans le drame du poète Juliusz Słowacki. T. S , p. 335-345, offre la description la plus actuelle des principia de Nouae, camp de la legio I Italica, et de leurs phases de construction. L’a. souligne l’importance de cet ensemble architectural (groma, forum militare, basilica, aedes principiorum) comme lieu d’exposition d’autels et de statues aux dédicaces appropriées de la période flavienne jusqu’au Ve s. p. C. J. Ż , p. 392-413, analyse, dans le contexte du développement de l’épigraphie au XVIIIe s., la présentation de douze inscriptions latines (CIL, XI, 1159, 1161, 1169, 1178 a-b, 1179-1180, 1183-1184, 1189, 1192, 1205), découvertes en 1760 à Veleia (Duché de Parme, province actuelle de Plaisance), commentées par Antonio Costa (1703-1765), un épigraphiste oublié, dans le premier volume de « Monumenti dei Veliati », manuscrit jamais publié des célèbres fouilles (1760-1765). Une copie du manuscrit existait dans la bibliothèque du dernier roi polonais Stanisław August Poniatowski (1764-1795) ; elle est maintenant conservée à la Bibliothèque Nationale d’Ukraine à Kiev. 28) Hommage à Elio Lo Cascio. Uomini, Istituzioni, Mercati. Studi di storia per Elio Lo Cascio, M. M éd., G. D. M , M. D N , G. S coll., Bari, 2019 (Pragmateiai, 30). Le volume s’ouvre sur une liste des publications d’Elio Lo Cascio jusqu’en mai 2019. Sur la quarantaine de contributions, seules sont signalées ici celles qui touchent à l’épigraphie. J. C , p. 25-34, revient sur deux inscriptions funéraires trouvées entre Pouzzoles et Misène qui se réfèrent à Bauli, un site mentionnné aussi dans plusieurs sources littéraires : CIL, X, 1746 = ILS, 6337 = EDR, 166436 et CIL, X, 1747 = EDR, 166434, qui font état, la première, d’un ordo Baulanorum et, la seconde, d’un collegium Baula(norum). Selon lui, l’antique Bauli, qui comptait d’importantes uillae maritimae sénatoriales et impériales, correspondait probablement à la moderne Bacoli, et faisait partie du territoire de Cumes. L’ordo qui a vendu une aire funéraire à un uilicus ne peut pas être le conseil local de la cité mais doit se référer au collegium. Aucune des personnes mentionnées n’appartient à la familia Caesaris : il ne s’agirait donc pas d’un domaine impérial.

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La contribution de C. B , p. 259-265, concerne les Fasti Ostienses, infra n° 314. Deux textes sont consacrés à l’inscription de la tombe monumentale mise au jour à Pompéi à l’extérieur de la Porte de Stabies (AE, 2018, 498), voir infra nos 401-402. Voir infra nos 33 ; 72. 28 bis) Mélanges offerts à Daniele Manacorda. Una lezione di archeologia globale. Studi in onore di Daniele Manacorda, M. M , S. P , G. V , E. Z , Bari, 2019. Après une brève introduction d’Andrea Carandini, les quatre éditeurs présentent, p. 7-18, les étapes de la carrière scientifique du récipiendaire. La bibliographie de Daniele Manacorda, de 1972 à 2018, est suivie de nombreuses photos. Sur les 75 contributions réunies dans ce volume, seules sont signalées ci-après celles qui relèvent de l’épigraphie. N. B , p. 45-50, photos, examine CIL, VI, 9977, inscription conservée au Musée national de Naples et considérée comme authentique par le Corpus. Comme d’autres falsae Ligorianae sur pierre ou sur papier, elle est ornée d’une torche (voir Suppl It Imagines, Roma 4, 2014, n° 4400 = EDR, 143043). Une analyse de l’écriture et de la ponctuation invite l’a. à reconnaître dans cette petite plaque de columbarium destinée à l’affranchi Q. Caelius Elainus, un faux ligorien, reproduit dans deux des manuscrits de Pirro Ligorio conservés à la Bibliothèque Nationale de Naples, cod. Neap. XIII B 6, fol. 390v, et cod. Neap. XIII B 8, fol. 81v. Voir infra nos 120-121 ; 123 ; 337 ; 337 bis ; 425 bis ; 438 bis. 29) Hommage à Marc Mayer i Olivé. Cultura epigráfica y cultura literaria. Estudios en homenaje a Marc Mayer i Olivé, G. B , A. B , J. V éd., Faenza, 2019 (Epigrafia e antichità, 44). Ce volume réunit en majeure partie des études présentées en décembre 2017 à Barcelone au Colloque international organisé en l’honneur de Marc Mayer pour fêter ses 70 ans. Sous le titre Totus in litteris, les trois éditeurs rappellent, p. 7-11, les grandes lignes de l’œuvre du récipiendaire. G. B , p. 29-46, photos, développe une réflexion sur la présence d’une ponctuation dans les inscriptions, après avoir rappelé les travaux de quelques épigraphistes qui se sont intéressés au sujet ; elle identifie quatre types fondamentaux : points ronds, triangulaires, carrés et feuilles de lierre (hedera), auxquels il convient d’ajouter des formes plus rares, telles, par exemple, que l’épine, la parenthèse brisée, la virgule, la croix de saint André, la palmette, etc. L’a. analyse à ce propos diverses inscriptions caractéristiques : ainsi AE, 1983, 522, d’Italica. Les signes de ponctuation

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sont placés d’ordinaire à la fin des mots. Parfois une hedera ou un autre élément végétal décoratif a été ajouté à une ponctuation normale. A. B , p. 69-85, photos, après avoir rappelé le jugement négatif porté par Scipione Maffei (1675-1755) dans une lettre du 17 juillet 1740 sur le Novus Thesaurus Veterum Inscriptionum de Lodovico Antonio Muratori (1672-1750), passe en revue les quatre tomes, provenant de la bibliothèque de Scipione Maffei et conservés à la Bibliothèque Municipale de Vérone, qui présentent, soit dans les interlignes, soit dans les marges, des annotations de l’érudit de Vérone, nombreuses dans les tomes I et II, plus rares dans les tomes III et IV. L’a. se limite à examiner le tome I, où les annotations faites à la plume avec une encre brun sombre prennent des formes variées : soulignements, suppressions, corrections, rapprochements avec d’autres témoignages, gloses et commentaires. Pour certaines inscriptions, Maffei disposait de transcriptions plus soignées que celles de Muratori. L’a. regrette en conclusion que Mommsen et ses collaborateurs n’aient pas eu connaissance des annotations de Maffei. M. L. C , p. 87-102, photos, recense les inscriptions fausses de la collection d’Horace Walpole (1717-1797) abritée dans la villa de Strawberry-Hill, près de Twickenham, achetée en 1747 et ouverte au public en 1763. Walpole en avait lui-même publié le catalogue aux Presses de Strawberry-Hill qu’il avait créées : 1re éd. en 1774 et 2e éd. illustrée en 1784. Ce qui restait de la collection fut vendu aux enchères en 1842. L’a. observe que Walpole, qui recherchait les autels et surtout les urnes pour leur valeur esthétique, était une proie facile pour les faussaires qui faisaient graver sur des urnes antiques anépigraphes des inscriptions copiées sur les vraies en les modifiant. J. C M , p. 103-123, examine un exemplaire des Epigrammata Antiquae Vrbis, imprimé à Rome par Giacomo Mazzocchi en 1521 et dont Andrea Fulvio est considéré par certains comme l’auteur, conservé à la bibliothèque universitaire de Barcelone. Il a été annoté dans la marge par la même main à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. L’a. reproduit ces annotations qui concernent pour la plupart la date des inscriptions avec parfois l’indication d’ouvrages de référence. En cherchant à identifier les lecteurs des Epigrammata en Catalogne, il cite Antonio Agustín (1517-1586) et Lluis Pons d’Icard [1518-1587]. J. ’E , p. 187-202, photos, offre une présentation de la Sylloge Inscriptionum Romanarum in Catalaunia (1762) de Joseph Finestres i Monsalvo (1688-1777). Il donne plusieurs exemples de la façon dont Finestres constituait ses fiches. M. F , R. Z , p. 203-222, publient une nouvelle inscription de Nabeul (Neapolis), voir infra n° 1894. H. G P , p. 223-245, photos, en étudiant les inscriptions de Cadix, a identifié la main d’un humaniste, le frère dominicain Alfonso

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Chacón (1530-1599), dans le manuscrit de Porras de la Cámara (PDLC) conservé à la Academia de la Historia (RAH 2 MS 23) et le manuscrit de la Bibliothèque Nationale d’Espagne BNE 5973. A. S , p. 387-396, photos, observe que les indications données dans le CIL V pour de nombreuses inscriptions de Milan sont assez sommaires quant au matériau du support et à l’écriture. Il retient l’exemple de la base milanaise CIL, V, 5532 = EDR, 124568 pour contester la description de Mommsen : basis magna male scripta. Il rappelle les épithètes élogieuses choisies au contraire depuis le XVIe siècle par les érudits pour décrire cette pierre et, en s’appuyant sur deux photos (ensemble et détail), montre que l’écriture ne justifie pas un avis négatif. E. W , p. 411-421, photos, offre une synthèse sur le développement de la culture épigraphique en langue latine à l’époque d’Auguste : l’importance des dédicaces de monuments à son nom et l’ostentation de monuments construits par lui sans y apposer son nom, la naissance de l’emploi des litterae aureae, les formes prises par « le culte de la personnalité » à travers les hommages à ses petits-fils et fils adoptifs, la création d’un nouveau type d’écriture, la diffusion parmi les sénateurs d’un nouveau type d’inscription associant honneurs, fonctions religieuses et res gestae à l’imitation du style épigraphique du princeps, l’autoreprésentation permise par la gravure des Fasti Capitolini, le compte rendu des Ludi saeculares et l’exposition des Res Gestae Diui Augusti, texte conçu comme un éloge funèbre. Voir infra nos 61 ; 73 ; 84 ; 86 ; 503 ; 1175-1176 ; 1906. 30) Mélanges offerts à Roger Tomlin. Litterae magicae. Studies in honour of Roger S. O. Tomlin, C. S N éd., Saragosse, 2019 (Supplementa MHNH, 2). Cet hommage à Roger Tomlin est dévolu à son expertise dans le déchiffrement, l’interprétation et la traduction de textes magiques, amulettes et (surtout) malédictions. Une évocation sympathique de souvenirs par R. M M , p. 11-13, une excellente présentation de l’ouvrage par l’éditrice, p. 15-18, et la publication d’une interview de Tomlin sur son parcours scientifique, datée de 2017, précèdent la liste de ses publications. Les contributions sont réunies en deux groupes : les études de cas sont suivies d’essais relatifs à divers sujets touchant à la magie. M. S , p. 39-49, photos, présente trois lamelles de plomb rondes, de même taille et inscrites sur les deux faces, provenant de Waldmössingen, Augsbourg et Trebur. Le contenu et les graffites (lettres inversées, directions d’écriture différentes et caractères magiques), ainsi que des manipulations rituelles sous forme de coups, confirment qu’il s’agit de tablettes magiques. La forme ronde pourrait être une variante régionale des amulettes inspirant l’amour.

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G. N , p. 51-57, dessin, publie une tablette de la collection privée de A. Audollent, conservée à Clermont-Ferrand et provenant probablement d’Afrique. Le texte grec présente la particularité de ne pas donner seulement le nom de la mère de la personne soumise à la magie mais aussi le nom de sa grand-mère maternelle (dans la lacune). U. E , p. 77-93, photos, présente un disque de plomb portant une prière chrétienne et 14 lamelles enroulées présumées être des defixiones, achetés par le Surnateum - Museum d’histoire surnaturelle de Bruxelles dans une vente aux enchères et censés provenir de Piercebridge (Grande-Bretagne). L’examen du disque permet à l’a. d’établir, par la recherche de parallèles au texte (O ? carissim[e ?] obsecro Deus | meus exaudi | orationem meam pro | matre infirmum) dont une partie est inspirée des Psaumes et par l’observation de l’écriture cursive employée, qu’il ne s’agit pas d’une production originale antique. J. B , p. 95-101, photos, traite de l’inscription trinitaire inscrite sur un retable d’autel provenant de Rožberk (1493), en République tchèque, qui fut mutilée lors de la Réforme. A. B , p. 103-107, dessin, publie une tessera nummularia que l’érudit Francesco Bianchini (1662-1729) vit à Rome dans la collection de Francesco Ficoroni (1662-1747) et dont il reproduisit le texte dans un manuscrit aujourd’hui conservé à la Biblioteca Capitolare de Vérone, ms. CCCLIII (256), fo 58v : Cresimus | Bibulorum (seruus) | sp(ectauit) k(alendis) Qui(nctilibus), | M. Lepid(o), L. Pla(nco). Le contrôle des monnaies fut effectué le 1er juillet 42 a. C., année du consulat de M. Aemilius Lepidus et L. Munatius Plancus, par l’esclave Chresimus qui appartenait à une societas de deux personnes ou davantage. S’il s’agit bien des Calpurnii Bibuli, la tessère témoignerait de l’implication de membres de l’aristocratie romaine dans les activités financières dans la seconde moitié du Ier s. a. C. La série des essais commence par un exposé de R. G , p. 111-129, qui, en prenant appui sur de multiples exemples de defixiones publiées récemment dont il donne le texte et la traduction, s’efforce d’identifier et de mettre en évidence les moyens par lesquels le commanditaire pouvait donner à sa requête une force illocutoire satisfaisante ou au moins adéquate : l’attention prêtée à la présentation formelle, l’énumération des noms des personnes visées et celle des parties du corps ou de l’esprit menacées, les mini-récits évoquant les empêchements attendus, les figures de rhétorique, les rituels religieux évoqués, notamment les sacrifices. S. C , p. 131-150, insiste sur le pouvoir de l’écrit dans l’acte de malédiction, exprimé en grec par le verbe καταγράφειν et en latin par (de)scribere. En s’inspirant des analyses de Fritz Graf (dans Écrire la magie dans l’antiquité, M. D H S éd., Liège, 2015,

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p. 227-237), elle range ce mot grec parmi les verbes illocutoires, qui n’ont pas un sens simplement déclaratif mais aussi métaphoriquement performatif ; il évoque en effet la procédure légale d’enregistrement officiel. Le verbe n’a pas pour seul complément le nom de la personne ciblée mais il enregistre aussi les noms des organes menacés. Il est usuel de demander d’accomplir « ce qui a été écrit » (τὰ ἐγγεγραμμένα). L’a. propose sa propre interprétation et traduction de l’expression c(h)arta picta perscripta que l’on trouve au bas du recto de certaines defixiones de la source sacrée de Sulis Minerva : « la tablette a été inscrite (ou tracée) et écrite en entier ». L’acte lui-même a été accompli par son auteur comme un geste rituel de blessure et saisie de la victime. C. C , p. 151-158, centre son observation sur la Sicile et l’Italie du Sud. Son objectif est de comprendre le sens des pratiques magiques dans le cadre des poleis et se propose de recueillir et analyser les sources (defixiones et amulettes) depuis la fin du VIe s. a. C. F. M S , p. 159-164, examine les sources épigraphiques et iconographiques (depuis les defixiones jusqu’à l’hypogée romain de l’Antiquité tardive connu sous le nom de « Tombe de Vibia ») d’un couple infernal inhabituel : la divinité locale (H)eracura et le dieu latin Dis Pater ou Pluton. L’a. reproduit le texte d’inscriptions d’Aquincum, de Carnuntum, de Fauianae dans le Norique, de Brigetio en Rhétie et d’Aquileia. On trouve des représentations d’Heracura aux côtés de Dis Pater sur des autels à Carnuntum, à Sulzbach près de Karlsruhe et à Cannstatt. Une des fresques de la tombe tardive dite de Vibia montre Vibia conduite devant le tribunal de Dis Pater et Aeracura dont les noms figurent au-dessus des deux divinités infernales trônant, avec une représentation des trois Fata Diuina à leur droite. Dans la dernière scène Vibia est admise au banquet céleste des bienheureux, précédée par un Angelus Bonus. La fresque propose donc une interpretatio de la déesse des Enfers (Perséphone / Proserpine) à travers la divinité celtogermanique Aeracura. Ces divers témoignages montrent comment la pratique religieuse constituait un système « ouvert » dans lequel de multiples options coexistaient. C. A. F , p. 165-185, dessin, rappelle que de nombreuses defixiones d’hippodromes appelées defixiones d’auriges sont en fait adressées aux chevaux qui tiraient les chars et non à leurs conducteurs. Il compare le texte de tablettes de Carthage, d’Antioche, d’Hadrumète et Lepcis Magna, d’Apamée et Beyrouth à un passage de Pausanias (6, 20, 15-19) qui évoque les empêchements mis aux chevaux sur les pistes de course d’Olympie, de l’Isthme et de Némée. Il reproduit une defixio du IVe siècle p. C. mise au jour à Beyrouth dans les années 1920 qui a pour titre « Sort d’enclouage (katochos) pour les chevaux et leurs conducteurs », ornée d’un personnage aux oreilles pointues, entortillé

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dans des liens, qui serait un cheval représenté de face avec à côté une tête ouvrant un large bec, prête à mordre. R. M H , p. 187-209, s’intéresse au mot magique ιωερβηθ qui apparaît dans la documentation aux IIe - IIIe s. p. C. et qui est souvent lié au dieu Seth-Typhon. Lorsque le dieu est représenté, il a la forme d’un âne ou d’un être humain à tête d’âne. Une autre représentation associée à cette formule est celle d’un démon tenant une tête humaine coupée ; le démon lui-même a une tête de coq. Quant au préfixe ιω du mot composé, il a été interprété de différentes manières : comme un mot égyptien significant en copte « âne », comme une racine significant dieu en araméen, ou une forme abrégée de ιαω, ou encore une interjection. La très grande majorité des attestations se trouvent sur des papyrus. E. S T , p. 211-231, étudie l’emploi de bagues dans les papyrus magiques. Une abondante bibliographie clôt le volume. Voir infra n° 1768. 31) Monuments honorifiques équestres non reconnus comme tels. W. E , dans Alte Geschichte und Epigraphik. Werner Eck zum 75. Geburtstag (supra n° 20), p. 1-17. Étude de bases inscrites dont les dimensions indiquent qu’il s’agit de bases de statues équestres ou de biges. Monuments discutés : — p. 3-4 : CIL, VIII, 17891 = ILS, 1055 de Thamugadi, inscription de la base d’un monument en l’honneur de A. Larcius Priscus, légat de la IIIe légion Auguste peu avant 110 p. C. : les dimensions (90 × 188 × 330 cm) montrent qu’il s’agissait de la base d’un bige ; — p. 5-7 : CIL, V, 6974-6987 de Turin, trapézophores sur lesquels étaient placées des tables supportant des statues équestres de Q. Glitius Atilius Agricola, consul en 97 p. C. ; — p. 6 et p. 10-11 (photos) : CIL, V, 4441 = IIt, X, 5, 232 de Brixia : inscription d’un monument honorifique consistant en une table inférieure, deux trapézophores et une table supérieure avec trois encoches pour la fixation de trois pieds du cheval (pour deux autres trapézophores conservés dans le musée de Brescia voir p. 11-12 ; dans le premier, l’inscription a été martelée, l’autre est anépigraphe et le trapézophore est donc probablement postérieur) ; — p. 7-10 (photos) : [AE, 2017, 513] de Sirmio : inscription sur un trapézophore (100 × 59 × 26,5 cm ; l’autre trapézophore a disparu) sur lequel était posée à l’origine la statue équestre du sénateur C. Herennius Caecilianus ; le monument se trouvait dans le domaine rural du sénateur, originaire de Vérone. Les inscriptions suivantes de Vérone ont aussi été inscrites sur des trapézophores : les inscriptions des Valerii, CIL, V, 3341 ; [EDR093851]

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et [EDR093857] (p. 12-13) ; CIL, V, 3340 = ILS, 1336, appartenant à un monument en l’honneur de l’ancien préfet du prétoire P. Graecinius Laco (p. 13-14 ; la statue de Laco était probablement équestre). D’autres trapézophores discutés par l’a. sont CIL, V, 7458 (p. 15) et CIL, V, 906 = IAquil, 2763 (p. 15-16). L’étude est écrite dans un ton assez personnel, en se référant à des expériences antérieures de l’a. Voir infra n° 1408.

Histoire et institutions 32) L’ager Gallicus et les terres des Sénons sous la République romaine. M. P , Ager Gallicus. Polityka republiki rzymskiej wobec dawnych ziem senońskich nad Adriatykiem w III-I w. p.n.e. [Ager Gallicus. La politique de la république romaine vis-à-vis des terres des Sénons sur l’Adriatique aux IIIe - Ier s. a. C.], Cracovie, 2019 (Notos Scripta Antiqua et Byzantina, 11) (en polonais et résumé en anglais, p. 309-315). Monographie qui présente en détail l’histoire de l’extermination des Sénons sur l’Adriatique et les étapes de la colonisation de l’ager Gallicus (IIIe - Ier s. a. C.). Sont discutés l’extension controversée de l’ager Gallicus, p. 25-36, le paysage ethnique du Picenum du Nord, p. 37-87, les étapes de la conquête romaine aux IIIe - IIe s. a. C., p. 89-116, et la participation de ce territoire à l’histoire de la République romaine au Ier s. a. C., p. 117-193. Ensuite sont présentés la fondation et le statut des différentes colonies et des centres mineurs – Sena Gallica, p. 221-226, Ariminum, p. 227-235, Pisaurum, p. 236-243, Aesis, p. 243-245, Fanum Fortunae, p. 246-249, mais aussi Suasa Senonum, p. 249-251, Ostra, p. 251-252, Forum Sempronii, p. 252-254, et Sentinum, p. 254-256. L’a. s’interroge sur l’attribution des lots de terre aux individus, sur leur statut légal et administratif et sur l’inscription dans une tribu particulière, p. 275-280. Enfin il analyse les divers pagi, fora, conciliabula, uici attestés dans la région, leur évolution urbaine et administrative, ainsi que leur rapport avec les colonies, p. 281-297. 33) Contributions de l’hommage à Elio Lo Cascio. Uomini, Istituzioni, mercati (supra n° 28). P. A , p. 185-209, examine certaines des acclamations impériales dont Auguste a été honoré et les cérémonies organisées à Rome pour les

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commémorer. Elle exploite donc le Feriale Cumanum (qui enregistre la première appellatio impériale) et les différents Fasti conservés, les Res Gestae d’Auguste, ainsi que les commentaires des auteurs anciens. L’octroi de ces salutations obéit essentiellement à trois motifs : une victoire personnelle, une victoire remportée par un de ses légats ou un membre de sa famille sur un ennemi extérieur, un accord de politique intérieure ou un succès diplomatique extérieur. Les cérémonies spécifiques sont un triomphe ou une ovation, l’accueil solennel désigné comme aduentus, la concession des ornamenta triumphalia et l’attribution de dona militaria aux soldats qui se sont distingués par leur valeur. W. E , p. 299-319, publie un dossier de lettres et d’édits impériaux du IIe s. p. C. relatif aux collegia fabrorum tignuariorum gravé sur une plaque de bronze de provenance inconnue, voir infra n° 1970. A. S M , p. 381-398, revient sur les passages de Tacite (Ann., 2, 43) et du senatus consultum de Gnaeo Pisone patre (l. 27-30 et 33-35), ainsi que sur une partie de l’énorme littérature qu’ils ont suscitée, qui définissent les pouvoirs conférés à Germanicus par rapport à ceux de Tibère. Il est donc à nouveau question du choix du terme adiutor et de la hiérarchie des pouvoirs attribuant à Tibère un imperium in omni re, maius quam celui de Germanicus. Elle met donc l’accent sur le processus de transformations institutionnelles qui suscite l’émergence d’un langage nouveau, lequel, à travers des mots signifiants, identifie des concepts nouveaux. 34) La mention du proconsulat dans les titulatures impériales, en particulier dans les diplômes militaires. W. E , dans Philorhômaios kai philhellèn (supra n° 21), p. 481-499, revient sur la présence ou l’absence du titre de proconsul dans la titulature des empereurs romains. Contestant les conclusions proposées jadis par I. K , Schweizerische Münzblätter, 21, 1971, p. 42-54, il montre qu’à l’exception de l’Édit d’El Bierzo (AE, 1999, 915), où, en 15 a. C., le titre de proconsul désigne, dans les provinces, le même imperium que celui qu’exerçait Auguste à Rome et en Italie en tant que consul, aucune des prétendues mentions de ce titre, en latin ou en grec, dans des titulatures impériales antérieures à 116 p. C. ne correspond à la pratique normale en la matière. Dans IGR, IV, 1608 = I.Ephesos, 3801, la mention ἀνθύπ[ατος], non attestée dans d’autres inscriptions similaires de la même année 41 p. C., procéderait d’un lapsus ; le milliaire CIL, II, 6242 = 6324a, près de Barcelone, mentionnant lui aussi le titre de proconsul, ne porterait pas la titulature de Claude mais celle de Caracalla (voir CIL, XVII, 1, 11). L’a. cite aussi une série de monnaies et d’inscriptions (notamment CIL, III, 12158-12159) dans lesquelles un P supplémentaire après le titre p(atri) p(atriae) a, selon lui, été interprété à tort comme p(roconsuli) ou

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résulterait d’une erreur inexplicable ; de même pour les lettres PRO qui figurent sur le milliaire CIL, II, 4724. L’a. insiste sur le fait que, si dans ce type d’inscriptions la titulature des empereurs peut avoir été sujette à ce genre d’erreurs, ce n’est pas le cas dans les diplômes militaires, lesquels reflètent très exactement la formulation officielle. Par une analyse approfondie, il montre alors que, dès 116 p. C., la mention du proconsulat dans les diplômes obéit à des règles constantes et précises, selon que l’empereur concerné se trouvait à Rome, en Italie ou dans une cité libre, notamment Athènes pour Hadrien, ou, au contraire, sur sol provincial. On en trouve aussi le reflet dans d’autre types d’inscriptions, comme AE, 2008, 1256 et CIL, III, 495, à Messène. À partir des années 205-206 p. C., sous Septime Sévère et Caracalla, cette acribie n’est toutefois plus systématique et la mention du proconsulat se généralise dans la titulature des empereurs, quel que soit le lieu où ceux-ci résident. Documentation détaillée sous forme de tableaux. 35) Les voyages d’Hadrien. H. H , dans Epigraphische Notizen. Zur Erinnerung an Peter Herrmann (supra n° 26), p. 235-248. L’a. donne un aperçu des déplacements d’Hadrien qu’il avait étudiés en 1986 dans Itinera principum, son livre sur les voyages des empereurs (p. 188-210), en centrant son attention sur les nouveautés parues depuis 1986 et sur quelques problèmes. Sont discutés par exemple les sujets suivants : — l’itinéraire du voyage de Syrie jusqu’en Bithynie de 123/124 (la suggestion de M. D , Klio, 82, 2000, p. 208-216, selon lequel Hadrien aurait visité Perge au passage, est contestée p. 237) ; — l’itinéraire du voyage de Bithynie en Grèce en 124, pour la reconstitution duquel est aussi utilisé le récit de ce voyage dû au sophiste Polémon, transmis par une traduction arabe ; Hadrien a visité la Thrace (en fondant probablement Hadrianopolis), puis l’Ionie, la Lydie et la Phrygie, et il est parti pour la Grèce depuis Rhodes. Une visite à Saittai a été démontrée, et celle de Pergame semble très vraisemblable bien que la preuve définitive en manque encore ; — le séjour à Athènes en 128/129 suscite une discussion (p. 239-240) sur les diplômes militaires datés de 22 mars 129 (CIL, XVI, 75 et nouveaux exemplaires) qui ne portent pas le titre de proconsul, normalement ajouté à la titulature quand l’empereur se trouvait hors de l’Italie ; selon l’a., Hadrien aurait renoncé à ce titre parce qu’il se trouvait à Athènes, ciuitas libera [sur ce point, voir aussi supra n° 34]. — l’itinéraire d’Égypte à Athènes en 131 : des visites à Kyme, Hadrianoutherai, Kios, Nicomédie, Kalchedon et Philippes (voir AE, 1935, 48 = [I.Philippes, II, 1, 11]) sont maintenant attestées ;

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— l’itinéraire d’Athènes à Rome par l’Illyricum en 132 : Thrace (des visites de Maronée et Abdère sont maintenant attestées), Mésie, Dacie, peut-être aussi Pannonie et Norique ; le retour à Rome n’est pas intervenu avant la fin de 132. Une visite brève en Judée en 132 à l’occasion de la révolte de Bar Kokhba, supposée par plusieurs chercheurs, est contestée p. 241-245 (noter, p. 243, la liste des récipiendaires de dona militaria lors de campagnes non menées par l’empereur lui-même et les exemples d’emploi du terme expeditio pour désigner les campagnes dans lesquelles l’empereur n’était pas présent). Nombreuses références à des documents nouveaux : AE, 2004, 1424 (note 27) ; 2006, 1403 (note 50) ; 2008, 1349 (notes 23 et 26) ; 2009, 1428 (note 25) ; 2011, 1156 (note 32) ; 2013, 1578 (note 28) ; CIL, XVII, 4, 114, 121, 138 (note 33). 36) L’assassinat d’Élagabal. K. K , Res Historica, 48, 2019, p. 37-54, analyse les événements survenus autour de la mort d’Élagabal et de sa mère Julia Soemias le 12 mars 222 p. C. et leur abolitio nominis dans les différentes sources. 37) Le nom de Dioclétien en 285-286 p. C. A. S , ZPE, 209, 2019, p. 276-291, photos, dessin, fac-sim., reprend la question du nom adopté par Dioclétien en 285-286. Fondant son étude sur les papyrus, les monnaies et une dizaine d’inscriptions dont elle corrige parfois, à juste titre, la lecture (voir infra nos 454 ; 1027 ; 1171 ; 1793 ; 1938-1939), l’a. conclut que Dioclétien n’a ajouté les noms Marcus Aurelius à sa titulature qu’à la suite de l’élévation de Maximien à l’Augustat le 1er avril 286. La plus ancienne attestation du nom C. Valerius Diocletianus, remplaçant C. Valerius Diocles, date du 10 février 285 (P. Michael, 21, l. 12-14, voir déjà [AE, 2015, 21]). L’inscription AE, 1965, 315 = 1973, 540 [= 2015, 1657], dans laquelle Dioclétien porte le nom Marcus Aurelius Gaius Valerius Diocletianus, d’abord datée de 284, doit être placée entre le 10 décembre 287 et le 9 décembre 288. À noter aussi que Dioclétien renouvelait sa puissance tribunicienne le 10 décembre de chaque année et non le 1er janvier. [Dans cette étude, l’a. emploie malencontreusement le prénom « Caius » pour Gaius, erreur hélas encore fréquente chez de nombreux auteurs modernes (sur cette question, voir O. S , Die römischen Vornamen. Studien zur römischen Namengebung, Helsinki, 1987, p. 28-29 ; M. A , dans [vø:rtər]. Mélanges de linguistique, de philologie et d’histoire ancienne offerts à Rudolf Wachter, M. A , F. D ’O , M. V , A. V éd., Lausanne, 2020, p. 61-65).]

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38) Vlpius Paean et la question de la dépendance des procurateurs affranchis impériaux vis-à-vis des procurateurs équestres. K. K , Journal of Juristic Papyrology, 49, 2019, p. 125-141, analyse la position des procurateurs liberti Augusti envers les procurateurs équestres, soulignant les diverses situations de subordination, mais aussi l’indépendance de certains procurateurs affranchis, comme par exemple Vlpius Paean (PIR2, P, 53), Aug(usti) lib(ertus), proc(urator) castrens(is), proc(urator) hereditat(ium), proc(urator) uoluptat(is), proc(urator) Alexandr(iae) (CIL, XIV, 2932 = ILS, 1569). 39) L’octroi du ius Latii et du ius adipiscendae ciuitatis Romanae dans le décret des décurions de Trieste IIt, X, 4, 31 = Suppl It, 10, 1992, p. 215-216. Voir infra n° 504. 40) Les provinces romaines sur le Rhin et le Danube sous les Flaviens. K. K , Rzymskie prowincje nad Renem i Dunajem w okresie flawijskim (69-96 r. po Chr.) – res militares et externae [Les provinces romaines sur le Rhin et le Danube durant la période flavienne (69-96 p. C.) – res militares et externae], Poznań, 2019 (en polonais). Brève monographie concernant la situation et l’activité militaire des troupes romaines dans les provinces rhénanes, p. 13-47, et danubiennes, p. 49-90, sous les Flaviens, d’après les sources épigraphiques et prosopographiques, p. ex. à propos de la révolte d’Antonius Saturninus (PIR2, A, 874) sous Domitien (88-89 p. C.), p. 43-47. 41) Les cités à l’époque impériale. Roman Imperial Cities, in the East and in Central-Southern Italy, N. A , C. M , G. M , D. V éd., Rome, 2019 (Ancient Cities, 1). Après une présentation du volume par N. A , p. 21-29, les contributions sont regroupées en trois parties : I. Des poleis hellénistiques aux cités romaines ; II. Les cités romaines en Orient ; III. Les cités romaines d’Italie centrale et méridionale. Voir infra nos 95 ; 317 ; 421-422 ; 425 ; 431 ; 443 ; 595-596 ; 1303 ; 1401 ; 1698 ; 1705. 42) Les mécanismes électoraux. F. R , Suffragium. Magistrati, popolo e decurioni nei meccanismi elettorali della Baetica romana, Milan, 2019 (Consonanze, 21). L’a. présente les principaux documents auxquels il va se référer dans son étude : le statut de la colonie césarienne d’Vrso (Lex Coloniae Genetiuae Iuliae) et la Lex Flauia municipalis dont l’existence même est discutée, représentée par des fragments d’inégale longueur, tous trouvés

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en Bétique : la Lex Irnitana, la Lex Malacitana et la Lex Salpensana. Il procède tout au long de son livre à des comparaisons avec les modalités des élections à Rome et en Italie, en s’appuyant surtout pour celle-ci sur la Lex Municipii Tarentini et la Tabula Heracleensis, mais aussi en évoquant les dispositions connues dans les provinces, par exemple par la loi de Troesmis. La matière est répartie en six chapitres. I. Sous le titre Ius suffragii, l’a. examine la constitution du corps électoral et la répartition des municipes en curiae sur critère territorial. Des critères alternatifs, les statuts personnels, sont attestés à Malaca avec une curia incolarum et à Magilla avec une curia libertinorum (AE, 2009, 582). II. Sous le titre Ius honorum, l’a. discute longuement de la questure qui ne figure pas dans la loi d’Vrso mais qui est prévue dans la Lex Flauia Municipalis, sans être attestée après la promulgation de celle-ci dans l’épigraphie de la Bétique. III. Ce chapitre traite des fonctions non électives : interreges et praefecti locaux. IV. Il est question de la dignitas des décurions et de l’indignité comme cause d’expulsion des sénats locaux. V. L’étude des mesures législatives prévues par la loi d’Vrso (chapitre 132) contre la corruption électorale (banquets et distributions d’argent) est associée à celle des dispositions contre l’ambitus prises à Rome dans les dernières décennies de la République. Quant aux chapitres 15 et 16 de la loi d’Vrso, comme le chapitre 55 de la Lex Malacitana et plus tard le chapitre 28 de la Lex Troesmensium [voir AE, 2015, 1252], ils visent à prévenir les irrégularités lors des votes. VI. La dédicace CIL, II, 1282c, provenant de Siarum, est analysée comme un cas de commendatio locale : le nom du bénéficiaire, candidat (candidatus) à une charge locale, a disparu dans la lacune mais son suffragator était Aemilius Papus clarissimus ac seuerissimus uir, auunculus suus. Le nom de l’oncle maternel se trouvait aussi dans l’inscription principale (CIL, II, 1282a), datée de 147 p. C., comme dédicant de ce monument en l’honneur d’Antonin le Pieux ; il s’agit du sénateur M. Cutius M. f. Gal. Priscus Messius Rusticus Aemilius Papus Arrius Proculus Iulius Celsus, cos. [PIR2, M, 526]. 43) Les compétences de l’ordo decurionum. Ciudadanías, ciudades y comunidades cívicas en Hispania (de los Flavios à los Severos), E. O - -U coord., Séville, 2019. F. L , p. 61-72, étudie la relation entre le gouvernement central romain et les communautés civiques ibériques en matière de juridiction municipale, pendant les Ier et IIe s. p. C., principalement à la lumière de la lex Irnitana. L’a. constate une attitude « libérale » de l’État tendant à déléguer un bon nombre de contentieux aux autorités municipales pour éviter de congestionner la juridiction du gouverneur provincial, attitude constatée non seulement en Hispania mais aussi dans d’autres provinces de l’Occident romain.

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A. P , p. 167-188, présente quelques résultats d’une recherche plus large sur les compétences de l’ordo decurionum dans l’administration des cités romaines. En particulier, l’a. analyse une série d’inscriptions qui reproduisent des decreta decurionum et qui permettent d’observer diverses solutions adoptées par le conseil pour la gestion du patrimoine municipal et du sol public : CIL, I2, 402-403 = IX, 439-440, qualification juridique d’un terrain à Venusia pour en définir l’usage ; V, 2856, concession d’un locus columnariorum – une carrière ou une officine lapidaire – propriété du municipe de Patauium ; X, 1783, remise du paiement annuel d’un solarium à Puteoli ; XI, 3614, concession d’un espace public pour la construction d’un phetrium pour les Augustales de Caere ; XIV, 2466, concession d’un locus publicus à Castrimoenium pour la construction d’un monument funéraire ; 2795, acceptation d’une donation inter uiuos en faveur de la cité de Gabii ; AE, 1999, 453, concession d’un droit de superficies au collège des Augustales de Puteoli pour la construction d’un bâtiment, vraisemblablement une nouvelle schola. Voir infra nos 610 ; 615. Armée 44) Les actes du XXIIIe Congrès du Limes. Limes XXIII. Proceedings of the 23rd International Congress of Roman Frontier Studies Ingolstadt 2015 / Akten des 23. Internationalen Limeskongresses in Ingolstadt 2015, C. S , S. M éd., Mayence, 2018 (Beiträge zum Welterbe Limes, Sonderband 4/I et 4/II). Les actes volumineux de ce congrès comprennent 149 articles répartis en 24 sessions. L’essentiel des 131 communications et 18 posters ont trait à l’archéologie. Seuls sont indiqués ici les travaux intéressant spécifiquement l’épigraphie. M. M , p. 47-68, présente l’organisation de la frontière des provinces de Raetia I et II entre le IIIe et le Ve s. p. C. G. B , M. S , p. 119-120, photo, signalent un graffite sur céramique trouvé en 1991/1992 dans un bâtiment monumental à l’est du camp de Heidenheim, sur lequel on lit cubicul[-]. Il pourrait s’agir de la mention d’un cubicularius, ce qui donne à penser que le bâtiment avait une fonction administrative. S. S , p. 202-207, compare les données tirées des tablettes de Vindolanda relatives aux animaux avec le résultat des études ostéologiques menées sur la frontière de Bretagne. C. B , p. 215-222, s’intéresse à la production de bière le long du limes de Germanie en s’appuyant notamment sur les sources épigraphiques. G. C , p. 280-285, reprend le dossier des 33 centurions regionarii et autres soldats responsables de région (p. ex.

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le beneficiarius consularis agens regione) connus dans l’empire romain. T. J , p. 595-600, présente une méthode d’analyse morphométrique des estampilles sur tuile des légions de Pannonies supérieure et inférieure. M. M , p. 620-627, revient sur la tuilerie légionnaire du camp de Vindobona et sur la diffusion de sa production. J. A , D. F , T. W -K , p. 673-681, font le point sur l’avancée du projet d’édition et de mise en valeur de la constitution d’Anastase mise au jour dans le camp de Qasr el-Hallabat (AE, 1911, 240 = SEG, 32, 1554), voir AE, 2018, 1806. Z. F , F. V , p. 705-706, photo, signalent la découverte, à Hegra, de 14 inscriptions nabatéennes, 11 grecques et 8 latines. Trois inscriptions latines font l’objet d’une présentation succincte. Elles ont été publiées depuis et seront reprises dans AE, 2020. Z. D , p. 746, photos, signale deux dédicaces à Diane mises au jour en 2014 à Ratiaria (AE, 2016, 1351 et infra n° 1297). M. Z , p. 817-823, étudie les graffites sur céramique du limes de Germanie inférieure en s’intéressant plus particulièrement à leur chronologie. J. M. B L , p. 850-853, présente succinctement de nouvelles données relatives à l’épigraphie des amphores de Rhétie (voir également infra nos 1148 ; 1150-1151). C. L , p. 945-949, reprend l’examen du culte de Jupiter Dolichenus à partir des dolichena de Carnuntum, Virunum, Vetoniana, La Saalburg et Vindolanda. M. V , p. 968-973, analyse les autels votifs de soldats trouvés sur les sites militaires de Croatie. Dans une communication sur l’alimentation en eau du camp légionnaire de Nouae, M. L , p. 1020-1022, signale deux estampilles sur tuyaux déjà publiées (AE, 2011, 1124 a-b) et une troisième, encore inédite, mentionnant M. Ar[r]ius Geminus. K. J , p. 1039-1045, s’intéresse à la question du mariage des soldats auxiliaires à partir des diplômes militaires. I. K , p. 1046-1050, présente quatre gemmes (aucune inédite) provenant vraisemblablement du camp de Tilurium, dont l’une fait référence à Corinthe. T. I , p. 1051-1057, s’interroge sur les unions homosexuelles et polygames à partir de la documentation épigraphique du nord des Alpes. R. V , p. 1106-1107, compare les données relatives aux médecins militaires et civils. Voir également AE, 2018, 1335 et infra nos 1153-1154. 45) Les diplômes militaires comme sources sur les défaites et les pertes de l’armée romaine. O. S , dans Alte Geschichte und Epigraphik. Werner Eck zum 75. Geburtstag (supra n° 20), p. 57-76. L’a. examine le déni des défaites de l’armée. Dans la plupart des cas, ces dernières sont mises au compte d’un mauvais commandement et sont appelées clades Variana, Crassiana, etc. L’empereur n’est pas responsable de désastres. Le seul empereur mis en relation avec une défaite est

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Valérien ; celle-ci fut nommée d’après son nom clades Valeriana. [Ce désastre pourrait concerner Valérien le Jeune, d’après M. Christol, L’Empire romain du 3e s., 1re éd., p. 137. XD] Aucun désastre n’est représenté sur les colonnes de Trajan et de Marc Aurèle ni rapporté par certains auteurs (par ex. Orose). Par ailleurs les diplômes militaires montrent des défaites antérieures comme le prouvent les nombreux exemplaires (15) datés de 160 pour la classis Misenensis, signe d’un recrutement important dans les années 132 à 135 p. C. en raison des pertes dues à la révolte de Bar Kokhba (voir aussi PSI, 1026 = CIL, XVI, app. 13, privilèges accordés aux vétérans de la legio X Fretensis qui avaient été transférés depuis la flotte de Misène). Le nombre élevé de soldats tués transparaît dans la remarque de Dion Cassius (69, 14, 3) sur l’adresse inhabituelle de la lettre qu’Hadrien envoya au Sénat : nos exercitusque ualemus. Les restes de cadavres et les fosses remplies d’ossements humains mis au jour lors de fouilles sur les lieux des combats, ainsi que le Tropaeum Traiani avec la liste des soldats romains décédés lors de l’engagement contre les Daces, témoignent eux aussi de la violence des guerres. 45 bis) La formule praetera praestitit et ses variations. W. E , ZPE, 209, 2019, p. 245-252, donne une vue d’ensemble sur l’évolution et les variantes de cette formule dès la constitution de janvier - février 142 p. C. (AE, 2005, 1114 = 2012, 1011) jusqu’à la constitution du 25 janvier 206 p. C. (AE, 2012, 1960 = 2018, 1988). Les constitutions suivantes sont discutées en ordre chronologique : AE, 2012, 1945 ; RMD, V, 397, 401, 406 ; CIL, XVI ; RMD, V, 446. Pour une relecture de RMD, I, 53, voir infra n° 1961 ter, et lecture de AE, 2016, 2017, voir infra n° 2089. Voir aussi W. E , dans People and Institutions in Roman Empire. Essays in Memory Garrett G. Fagan, A. F. G , L. L. B , M. T éd., Leyde, 2020, p. 68-82. 46) L’ala Moesica Felix Torquata. R. W , Saalburg-Jahrbuch, 60, 2018, p. 5-24, retrace à partir de la documentation épigraphique l’histoire de cette unité dont les lieux de stationnement continuent de poser problème, si l’on excepte la période 78-101 p. C. où sa présence en Germanie inférieure est attestée par divers diplômes militaires. L’aile rejoint ensuite l’armée de Germanie supérieure. Ses lieux de séjour possibles sont Okarben, Echzell et Butzbach où des inscriptions attestent sa présence (inscription poinçonnée sur un umbo de Butzbach : CIL, XIII, 7433 ; deux tuiles d’Echzell et d’Okarben avec la même estampille : AE, 1969-1970, 437). Voir également infra nos 1292 et 1999.

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47) Le titre honorifique Alexandriana des unités de Rome et le supposé triomphe de Sévère Alexandre. W. E , Chiron, 49, 2019, p. 251-269, examine l’épithète honorifique Alexandriana des prétoriens et des urbaniciani sous Sévère Alexandre attestée principalement par les diplômes militaires. Sous ce règne, on connaît 60 diplômes de prétoriens, d’equites singulares et de soldats de la flotte ; 49 mentionnent des épithètes. Seueriana et Alexandriana suivent le nom de l’unité ou le lieu de garnison (par ex. castra noua Seueriana). L’a. livre la liste des diplômes par ordre chronologique : avant 231, on trouve seulement Seueriana, ensuite Alexandriana (première attestation le 7 janvier 231), jamais les deux ensemble. Le changement a probablement dû s’effectuer lors du voyage de l’empereur en Orient et de sa campagne contre les Parthes. L’empereur imitait Alexandre le Grand. Les unités urbaines, dotées de leur nouvelle épithète, accompagnaient l’empereur. L’a. examine également la mention du proconsulat dans les diplômes militaires (liste chronologique) qui apparaît au début de 232 p. C., la question du triomphe de Sévère Alexandre du 23 septembre 233, mentionné par l’Histoire Auguste, V. Alexandri, 56, 2, et le discours prononcé devant le Sénat. Les données de la Vita sont imaginaires, car l’empereur ne revint jamais à Rome : il se rendit directement d’Orient en Germanie en passant par l’Illyricum (Hérodien, 6, 7 ; Aurelius Victor, 24, 2). La seconde acclamation impériale est mentionnée seulement dans trois milliaires (AE, 1941, 163 ; 1991, 1589-1590) datés de sa première année de règne. Les milliaires AE, 1922, 129 et CIL, XVII, 4, 142 de 231 p. C. indiquent de façon fautive imp(erator) X. D’autre part, aucune autre inscription sur environ 300 ne mentionne les acclamations. Selon l’a., il est hautement probable que Sévère Alexandre n’a jamais reçu d’acclamation impériale. Les données des diplômes et celles des monnaies vont également en ce sens. En numismatique, la présence d’éléments triomphaux (comme l’image de l’empereur sur un char) ne prouve pas non plus un triomphe. La mention du proconsulat et l’épithète Alexandriana dans les derniers diplômes montrent bien que l’empereur était absent de Rome. 48) La fonction de tribun militaire dans les carrières sénatoriales sous les Sévères. D. O , Eos, 106, 1, 2019, p. 60-76. En se fondant sur ses recherches antérieures sur les sénateurs sous les Sévères (voir AE, 2017, 20), l’a. s’interroge (en annonçant une série d’articles) sur l’importance de la fonction de tribun militaire dans le cursus honorum sénatorial. Elle examine la terminologie, le mode d’obtention et la durée de cette fonction, ainsi que le nombre de postes disponibles sous les Sévères. Elle s’intéresse à l’origine des tribuns, leurs relations sociales et leurs futures carrières. Elle dresse une liste

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de 123 sénateurs mentionnés comme tribuns militaires (appendice), en soulignant les cas des equites promus dans l’ordre sénatorial. 49) L’identité militaire d’après les carrières des sous-officiers de l’armée romaine. F. B , dans Sprachen - Schriftkulturen - Identitäten der Antike, Wien, 28. August bis 1. September 2017. Beiträge des XV. Internationalen Kongresses für Griechische und Lateinische Epigraphik : Einzelvorträge, F. B , T. P éd., Vienne, 2019, 7 p. [En ligne : https://doi. org/10.25365/wbagon-2019-1-2], fait une rapide synthèse des carrières de sous-officiers, les principales, qui ont exercé une ou plusieurs des charges connues sous les noms de tesserarius, optio, signifer. Un des plus anciens exemples est C. Publicius Victor (I.Philippes, 82). L’a. prend des exemples parmi les prétoriens, les principales des légions, met en évidence des possibilités de carrière administrative dans la légion sans charge tactique, exercées au sein des gouvernements provinciaux ou auprès des légats de légion. 50) Les abus des soldats romains dans l’Orient romain. R. H , dans Epigraphische Notizen. Zur Erinnerung an Peter Herrmann (supra n° 26), p. 250-276. L’article est constitué essentiellement de deux parties. Dans la première partie, l’a. discute d’abord de la réception de l’ouvrage de P. H , Hilferufe aus römischen Provinzen, Hamburg, 1990 ; Herrmann y étudiait plusieurs inscriptions, provenant des provinces hellénophones et datées de la fin du IIe ou du IIIe s. p. C., faisant connaître des pétitions adressées aux autorités romaines par des habitants de centres ruraux qui se plaignaient des abus commis par des fonctionnaires et des soldats romains en déplacement. Herrmann avait interprété ces inscriptions comme des témoignages de la « crise » de l’empire romain au IIIe s., mais d’autres chercheurs – A. Kolb, W. Scheidel, C. Witschel – ont soutenu que les problèmes de ce genre ont existé pendant toute la période impériale. Pour M. A. Speidel (dans l’article cité AE, 2015, 37, p. 52 et 53) ces pétitions devraient être plutôt interprétées comme des témoignages de la confiance manifestée par la population rurale envers les autorités romaines. L’a. poursuit son étude par l’analyse de vingt documents papyrologiques et épigraphiques entre l’époque d’Auguste et la fin du IIIe s. (rassemblés selon leur ordre chronologique dans l’Appendice II) qui concernent des abus commis dans le cadre de l’utilisation du cursus publicus. Liste des inscriptions citées : AE, 1964, 231 ; [1976, 653 ; 1989, 721] ; 1990, 949 ; 2005, 1348] ; AE, 2009, 1428 ; CIL, III 7251 [= ILS, 214], 12336 et 1419 ; IGBulg, IV, 2236 ; IGLS, 5, 1998 ; LBW, III, 2524 ; OGIS, 665. Les références sont données aussi aux textes repris par T. Hauken dans son livre signalé dans AE, 1998, 53.

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Dans la deuxième partie de l’article, l’a. propose des réflexions sur la date et le texte de l’inscription de Pella, AE, 2014, 1178 ; voir infra n° 1363. 51) L’armée romaine et le culte impérial. C. S H , dans Religion et pouvoir dans le monde romain de 218 avant notre ère à 235 de notre ère. Actes du colloque de la SoPHAU (Bordeaux, 13-15 juin 2019), F. C , S. P éd., Toulouse, 2019 (= Pallas, 111), p. 113-136. Sous ce titre, l’a. propose une synthèse sur la place prise par l’empereur dans les cultes de l’armée romaine en faisant notamment appel à la documentation épigraphique. Les questions du sacramentum et des différentes représentations impériales (enseignes, statues) sont abordées, ainsi que celles des cérémonies, connues par le Feriale Duranum et quelques autres documents, dont une inscription de Tamuda (IAM, 848 = AE, 1998, 1603). Les dédicaces religieuses peuvent être adressées au Genius Imperatoris ou au numen Augusti ou associent l’empereur avec les formules pro salute Imperatoris ou in honorem domus diuinae. 52) Les bagues militaires. P. R , dans Panegyrikoi logoi. Festschrift für Johannes Nollé zum 65. Geburtstag, M. N , P. R , G. S K , H. S , H. C. M éd., Bonn, 2019, p. 399-425. L’a. établit un premier catalogue de 29 bagues militaires, attribuables à des soldats en raison de leur inscription. Treize d’entre elles sont déjà connues (CIL, III, 6019, 15 ; XIII 10024, 30-33, 35-36, 303 ; AE, 2015, 1030 et 1923 ; F. H , Die römischen Fingerringe der Rheinlande und der benachbarten Gebiete, Berlin, 1913, nos 1854-1855), les autres sont inédites (voir infra nos 2000-2017). Sont mentionnées entre 13 et 16 légions (legio I, legio I Mineruia, legio II, legio IV Flauia, legio V, legio V Macedonica, legio VI Victrix, legio VII, legio VII Gemina, legio IX Hispana, legio XI Claudia, legio XVI Gallica, legio XIX, legio XXI, legio XXII Primigenia, legio XXX Vlpia), trois ailes (ala Afrorum ueterana, ala Parthorum ueterana, ala II Flauia Gemina) et une flotte (classis Germanica). Les grades attestés sont ceux de centurion, décurion, optio, tesserarius, signifer, duplicarius, custos armorum, frumentarius, sesquiplicarius et eques. Onomastique et toponymie 53) L’onomastique des femmes de la famille Vipsania. A. V , Epigraphica, 81, 2019, p. 607-622, analyse les inscriptions de Delphes (SEG, 52, 515), de Thespies (I.Thespies, 422-423)

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et de Thasos (IG, XII, 8, 381 = ILS, 8784) élevées en l’honneur d’Agrippa et de sa famille lors de son séjour en Orient (16-13 a. C.). Elle s’intéresse particulièrement à l’aspect dynastique de ces hommages. On considère habituellement que la dédicace de Thasos (Ἰουλίαν Μάρκου Ἀγρίππου θυγατέρα) fait référence à Iulia Minor, mais, pour l’a., il s’agirait de sa sœur Agrippine l’Aînée, née à Lesbos en 15 a. C., qui aurait porté le nom de Vipsania Iulia Agrippina. Pour la distinguer de sa demi-sœur Vipsania Agrippina, née du mariage d’Agrippa avec Caecilia Attica, Agrippine l’Aînée aurait reçu le gentilice de sa mère Iulia Maior. 54) Noms romains en pays grec : remarques et corrections onomastiques. U. K , Arctos, 53, 2019, p. 69-82 ; photos. L’a. propose une série de corrections relatives à des praenomina, gentilices et cognomina dans 22 inscriptions de Grèce, des îles égéennes et d’Asie mineure, pour certaines après examen de la pierre. Les principales corrections de gentilices sont indiquées entre parenthèses : IG, II3, 4, 1, 385 ; IG, II3, 4, 2, 1146 ; IG, II2, 3300 ; IG, X, 2, 1, 354 (attestation de la gens Luscia) ; I.Byzantion, 233 (l. 1-2 : Ἀττυληνὴ Ἀρέσκου[σα]). Les corrections de noms dans les inscriptions des îles de la Mer Égée et de l’Asie mineure sont indiquées infra dans le chapitre Asie mineure. 55) Noms latins. H. S , Arctos, 53, 2019, p. 211-215, poursuit l’étude des noms latins en complément au Repertorium nominum gentilium et cognominum Latinorum de S /S . Il étudie les cognomina suivants, répertoriés ou non chez Kajanto et / ou dans le Repertorium, en relevant pour quelques-uns d’entre eux de fausses interprétations dans la littérature : Absens, Aprillus (voir aussi infra n° 400), Auricinus, Campestrinus (Capestrinus : Cod. Iust., 11, 50, 1), Caridianus (CIL, II2, 14, 58, peut-être pour Charidianus), Coronaria (Κορωναρία), Dianensis, Gemmula (peut-être un appellatif ?), Gemmulus, Iuuentius (sans doute gentilice dans certaines attestations antérieures au IIIe s. p. C. mais cognomen dans les cas postérieurs, typiques de l’usage du suffixe -ius pour former des cognomina), Marinius, Martialinus, Mollatina, Mutilianus, Regius (également attesté comme nom d’un cheval dans AE, 1907, 68, à Hadrumetum), Regulina (aussi Ῥηγλεῖνα), Σουπερστίλλα, Velasianus. L’a. relève aussi trois noms suspects, voire « fantômes », qui devraient être retranchés des répertoires existants : P. 212 : Capestinus. Sans doute une coquille pour Capestrinus. P. 215 : Euphes (CIL, X, 8252-8254, à Minturnae). Ce nom, lu par Ricciardelli et Ianelli, n’est pas envisageable et il faut sans doute lire ici Eupaes, bien attesté en Occident.

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Ibid. : Versor (voir AE, 2007, 1327, à Nicée, IIe s. p. C. : Βέρσορος, au génitif). Pour l’a. ce nom ne paraît pas envisageable en latin ; il pourrait s’agir d’un nom épichorique d’Asie mineure, mais sans parallèles attestés. 56) Cognomina en -illianus. O. S , Arctos, 53, 2019, p. 185-209, répertorie les cognomina se terminant par le suffixe -illianus. Il fournit pour chacun d’entre eux un commentaire onomastique et en donne les attestations connues, dont il propose parfois, en particulier lorsqu’il s’agit de personnages de haut rang, des analyses détaillées. Les cognomina masculins répertoriés sont : Atticillianus, Balbillianus, Bassillianus, Crescentillianus, Domitillianus, Flaccillianus, Flauillianus, Frugillianus, Gratillianus, Longillianus, Lucillianus, Magnillianus, Marsillianus, Maximillianus, Nepotillianus, Nouatillianus, Pacatillianus, Passenillianus, Primillianus, Priscillianus, Procillianus, Quintillianus, Regillianus, Sergillianus, Sextillianus, Tironillianus, Titillianus, Tuscillianus, Valentillianus, Vettillianus et Vicinillianus. Ces noms semblent dériver le plus souvent de cognomina féminins en -illa. Certains sont typiques de telle ou telle région de l’empire alors que d’autres sont répandus partout. Ils ne peuvent pas tous être datés avec précision, mais la plupart sont probablement d’époque sévérienne ou plus tardifs. L’a. n’en connaît que quatre qui soient un peu plus précoces, le plus ancien étant celui de P. Manilius Vopiscus Vicinillianus, cos. 114 p. C., sans doute né vers 80 p. C. Les noms féminins en -illiana sont en revanche beaucoup plus rares : Drusilliana (agnomen d’une esclave impériale), Fadilliana, Flaccilliana, Gratilliana et Rusticilliana (Ῥουστικιλλιανή). L’a. donne aussi, p. 185-186, un aperçu des attestations les plus anciennes de l’usage, pour former des cognomina, des suffixes -ianus, -illus, -ius et -icinus dans les fastes consulaires. Il précise, p. 186-187, que les cognomina en -ilianus, dérivés de gentilices en -ilius, doivent être distingués des cognomina en -illianus, dérivés de cognomina en -illus, sauf lorsqu’il s’agit de dérivés de gentilices dont l’orthographe varie, comme Atilius / Atillius, Petilius / Petillius ou Popilius / Popillius. Prosopographie 57) Quintus Numerius Rufus, légat de César. F. M , Diadora, 33-34, 2019-2020, p. 209-224 (en croate et en anglais), livre quelques remarques sur ce personnage, connu par une inscription découverte à Issa où il est dit legatus, sans plus de précision ([CIL, I2, 759 =] CIL, III, 3078). Il s’interroge sur la date controversée de sa nomination comme légat (56 ou 55 a. C.) – il se prononce en faveur de

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56 a. C. – et sur les motifs de son envoi en Illyricum qui seraient dus à sa fidélité à César et à son expérience des conflits entre indigènes et colons, acquise comme questeur en Afrique en 60 a. C. Société 58) La place des femmes dans l’Orient grec du monde romain. Femmes grecques de l’Orient romain, S. L éd., Besançon, 2019 (DHA Supplément, 18). Issu de deux journées d’études et d’un colloque international tenus à Paris entre 2012 et 2014 dans le cadre du programme de recherche « Les Grecs, des Romains dans l’Empire : Culture et Société » de l’Institut National d’Histoire de l’Art, ce volume comprend treize contributions réunies en trois groupes : la place des femmes dans la vie religieuse ; panorama des provinces hellénophones de l’Empire romain ; images de femmes au prisme de la littérature et de la représentation figurée. Presque toutes les contributions des deux premières parties s’appuient sur des témoignages épigraphiques. F. K , p. 21-79, en étudiant le dossier des prêtresses d’Artémis à Éphèse entre Auguste et la crise du troisième quart du IIIe siècle p. C., rassemble un dossier de presque 70 titulaires de la fonction connues par l’épigraphie. La prêtrise principale d’Artémis confiée à une femme paraît être une création du début de l’époque impériale, consécutive à la disparition du Mégabyze et, peut-être, liée à une réforme de l’Artémision par Octavien, présentée comme une restauration de l’état ancien antérieur à la domination perse sur l’Asie mineure. À partir de l’époque julioclaudienne, la prêtrise est une fonction annuelle, exercée par des jeunes filles issues de familles de notables possédant en majorité la citoyenneté romaine, et elle est devenue, selon l’a., l’un des éléments d’un quasi cursus honorum féminin local. G. F , p. 81-90, étudie la diffusion de la fonction de grande-prêtresse du culte impérial dans les provinces d’Asie mineure et en Achaïe, et observe une certaine diversité des pratiques, qui s’expliquent par des facteurs religieux et politiques locaux. Là où elle existe, la grande prêtrise offre une visibilité plus affirmée aux titulaires, surtout en Asie et en Lycie, mais les prêtresses restent avant tout les épouses des grands-prêtres. O. V , p. 117-137, tente une synthèse sur la place des femmes dans la vie publique de Pergame sous le Haut-Empire. Les femmes évergètes et magistrats ou liturges sont rares et les textes honorifiques sont courts et stéréotypés. La promotion sociale de femmes de notables a été déterminée surtout par leurs liens avec Rome et l’influence des hommes de leur famille.

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E. K , p. 139-153, analyse le statut des femmes affranchies ainsi que celui de leurs propriétaires à partir des inscriptions d’affranchissement par consécration ou par donation à la Mère des Dieux Autochtone dans son sanctuaire de Leucopétra, près de Béroia en Macédoine. L’a. observe que les jeunes filles et les jeunes femmes ne deviennent citoyennes (de Béroia) qu’après une longue période d’apprentissage et de service, tandis que les femmes affranchies par des citoyens romains ont un accès plus direct à la citoyenneté (romaine). J. M. M , p. 169-181, s’attache à réfuter la thèse, souvent avancée, selon laquelle les Grecs ont montré quelque réticence ou scepticisme vis-à-vis de l’influence de la culture romaine. L’a. traite de la manière dont certaines femmes du Pont et de Bithynie apparaissent pourvues de noms romains dans les inscriptions honorifiques et funéraires, en soulignant l’influence que Rome a pu exercer sur l’un des plus forts marqueurs identitaires, celui par lequel chaque individu souhaite être identifié et reconnu, ainsi que ses enfants. J.-B. Y , p. 183-203, utilise les données de l’abondante sculpture funéraire (épigraphique et anépigraphe) de Palmyre pour jeter un éclairage nouveau sur le rôle des femmes dans la société palmyrénienne. Comptes rendus par S. G , Clio, 51, 2020 ; A. K S , BMCR, 2020.06.09. 59) L’évergétisme des femmes en Occident. R. M , Ancient Society, 49, 2019, p. 327-350. C’est à un essai d’histoire quantitative que se livre l’a. dans cet article, en analysant près de 400 inscriptions d’Italie et des provinces occidentales, d’où ressortent 332 femmes évergètes, seules ou associées à d’autres personnes (en majorité des membres de leur famille), impliquées dans 383 actes de munificence civique. Sans surprise, la majorité des textes est datée du IIe s. p. C. (80 pour le Ier s., 151 pour le IIe et 48 pour le IIIe). Sans surprise non plus, la majorité provient d’Italie, de Bétique et d’Afrique proconsulaire, les autres provinces occidentales n’offrant que quelques exemples dispersés. C’est en Italie que l’on trouve le plus grand nombre de femmes bienfaitrices. Plus de 74 % des dons sont le fait de femmes seules. En Italie et en Bétique, 20 % des dons sont le fait de femmes associées à d’autres personnes ; c’est un peu plus de 31 % en Proconsulaire. On note toutefois une augmentation du nombre de ces donations conjointes au fil du temps – elles sont les plus nombreuses au IIIe s. Les dons relatifs aux édifices sont les plus nombreux – et aussi les plus coûteux. En revanche, le financement d’infrastructures (routes, aqueducs…) est minoritaire (seulement 6 % du corpus étudié) et concentré en Italie (9 attestations). La deuxième catégorie la plus représentée est celle des banquets (epula) et des jeux (ludi). L’a. en a

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dénombré 8 au Ier s., 27 au IIe s. et 6 au IIIe s. Il s’agit majoritairement de dons ponctuels liés à l’inauguration d’un édifice ou d’une statue. Les dons d’argent (sportulae et alimenta) constituent la troisième catégorie. On constate le même pic de donations au IIe s. Il n’y a pas de différence majeure avec les montants distribués par les hommes. La dernière catégorie est celle des statues : elles représentent moins de 7 % de tous les bienfaits recensés. Enfin, 51 textes ne mentionnent pas de don(s) précis, soit en raison d’une lacune, soit parce qu’il s’agit d’inscriptions honorifiques remerciant une femme pour ses bienfaits, sans préciser leur nature. L’a. en compte 4 au Ier s., 15 au IIe, 25 pour la période de la fin du IIe - IIIe s. et 2 au IVe s. Les monuments constituent le bienfait le plus répandu en Proconsulaire : 49 % de toutes les donations faites par des femmes. En Italie, c’est un peu moins de 45 %, et en Bétique seulement 11,2 % – dans cette province, 50 % des dons sont constitués par les banquets et les jeux. On constate donc que les projets architecturaux demeurent l’expression la plus courante de la munificence civique à l’époque impériale. Sur les 187 attestations de projets architecturaux, plus de 61 % sont financés par des femmes seules. Le nombre de banquets et de distributions d’argent augmente au IIe s. et la majorité de ces dons est financée par des femmes seules. Cette analyse montre donc qu’il était socialement admis et légalement permis pour les femmes de s’engager dans les affaires publiques de leur cité de cette manière. Elles accédaient ainsi à une visibilité sociale. Les inscriptions étudiées montrent que la majorité des bienfaits financés par des femmes les désignent elles seules comme commanditaire(s), indépendamment de tout lien familial. Pour l’a., cela tendrait à prouver que leur démarche n’avait pas (uniquement) pour but de renforcer l’emprise de leur famille sur la cité, dans un contexte de compétition oligarchique accrue, comme cela a souvent été dit, mais au contraire que ces femmes construisaient ainsi une réputation et un prestige propres, indépendants de ceux de leur famille. Ces actes d’évergétisme auraient ainsi permis la création d’une identité personnelle, ainsi que la création d’une image publique d’elles-mêmes, comme pour les hommes. L’a. reconnaît pour terminer que ces actions des femmes viennent renforcer la hiérarchie sociale et civique établie. Les femmes possèdent les ressources financières et l’indépendance légale, mais suivent les modèles de munificence civique établis par les hommes [ce qui semble étonner l’a.]. Ainsi, les sportulae ou les epula offerts par des femmes étaient-ils destinés aux décurions et / ou aux citoyens, rarement aux femmes. Les cas d’évergétisme féminin à destination exclusive de femmes sont rarissimes (p. ex. CIL, IX, 3171 et XI, 3811 = ILS, 6583). Les sources épigraphiques attestent ainsi que les évergètes – femmes et hommes – partageaient le même comportement, les mêmes valeurs et le même vocabulaire pour les exprimer.

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60) L’évergétisme féminin en Espagne et en Afrique. H. G F , Gerión, 37, 1, 2019, p. 149-176. Dans cette large étude de synthèse, l’a. rassemble les mentions de l’utilisation de ressources financières personnelles dans les inscriptions commémorant la construction d’un monument public par des femmes, dans les provinces de la péninsule Ibérique et de l’Afrique. Les sources collectées sont regroupées dans des tableaux, p. 169-173. Sans surprise, ces femmes appartiennent majoritairement aux familles des élites municipales, sans qu’il soit toujours possible de savoir si elles étaient liées à l’ordre des décurions. Quelques-unes font partie de familles équestres et / ou sénatoriales. L’édifice qui est le plus financé est le temple. On observe un décalage chronologique entre les deux espaces géographiques étudiés : les attestations du Ier s. p. C. sont plus nombreuses en péninsule Ibérique, celles des IIe et IIIe s. p. C. sont concentrées dans les provinces africaines. Pour l’a., qui s’intéresse aux capacités d’action autonomes (« agency ») des femmes selon une perspective de genre, l’époque impériale a connu une féminisation de l’espace public et de la mémoire civique inédite dans l’Antiquité. Mais notons que, si elles agissent bien de leur propre initiative, ces femmes se placent toujours dans une tradition familiale. 61) Contributions de l’hommage à Marc Mayer. Cultura epigráfica y cultura literaria (supra n° 29). F. B L , p. 47-59, élabore une synthèse historiographique sur la représentation des affranchis dans l’épigraphie funéraire. Il rappelle les travaux anciens de Tenney Frank (1916 et 1920) et ceux de Lilly Ross Taylor (1961) sur la ville de Rome et la réflexion de Ramsay MacMullen (1982) sur les motifs de l’adoption de l’« epigraphic habit ». Henrik Mouritsen a centré son observation sur les nécropoles d’Ostie, de Porta Romana et Porta Laurentina, avant de se tourner vers l’Italie (2000 et 2004) et a proposé des pourcentages élevés de population libertine. L’a. offre les résultats de sa propre étude sur le municipe romain de Saguntum et insiste sur le fort pourcentage d’incerti, dont les travaux précédents n’ont pas tenu suffisamment compte. Il rappelle, d’un côté, les raisons économiques de la présence d’affranchis en grand nombre à Rome et dans les cités portuaires, et, de l’autre, les motifs propres aux affranchis de se faire construire un monument funéraire. Il souligne le fait que la forme et le lieu de la sépulture sont un choix personnel ; de nombreux ingenui propriétaires terriens retenaient la campagne pour la leur. Y. L B , p. 247-273, réunit les textes et établit le catalogue des inscriptions où le terme ciuis est employé au féminin, en complément au livre du juriste L. P , Ciuis Romana. Forme giuridiche e modelli sociali dell’appartenenza e dell’identità femminili in Roma antica, Lecce, 2016.

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C. R , p. 383-385, à la fin d’une étude sur C. Scribonius Curio, légat de César, et son fils homonyme, présente quelques plaques romaines de columbarium mentionnant des affranchis C. Scribonii comme les dernières traces de ce rameau familial. 62) La petite enfance dans le monde romain. M. C , Infancy and earliest Childhood in the Roman World. ‘A fragment of time’, Oxford, 2018. L’ouvrage, illustré, est centré sur la commémoration des tout petits décédés au cours de leur première année de vie mais traite occasionnellement de jeunes enfants plus âgés. Il intègre les apports de l’archéologie funéraire, de la culture matérielle et de l’image. Le chapitre 8, p. 208-237, « Funerary commemoration of infants », consacré à la commémoration épigraphique, prend appui sur les travaux antérieurs de l’a. et sur l’abondante bibliographie développée depuis vingt ans sur ce sujet ; le choix d’exemples moins connus et l’attention portée à la double commémoration de la mère et de l’enfant font l’originalité de cette étude qui couvre un vaste espace : d’Italie à la Rhénanie, puis au Danube et jusqu’à Palmyre. [Noter que le choix retenu par l’a., qui identifie les deux jeunes enfants représentés sur l’Ara Pacis à de jeunes princes barbares, selon l’interprétation de C. B. Rose (AJA, 94, 1990, p. 453-467) largement reçue dans l’historiographie anglo-saxonne, est moins pertinente que l’identification de ces deux garçonnets en costume troyen à Gaius et Lucius Caesar en procession auprès de leurs parents, Agrippa et Julie, avec les autres membres de la domus Augusta commune aux historiographies italienne et française.] 63) Les enfants dans l’épigraphie chrétienne. D. M , dans Il bambino nelle fonti cristiane. XLV Incontro di Studiosi dell’Antichità Cristiana (Roma, 11-13 maggio 2017), M. G éd., Lugano, 2019 (Studia Ephemeridis Augustinianum, 154), p. 93-111, donne une synthèse sur les épitaphes chrétiennes, essentiellement latines, relatives à des enfants, surtout en Italie. Il s’intéresse à la désignation des défunts : infans, puer, puella sont les plus fréquentes, sans qu’on puisse déterminer un lien univoque entre un âge particulier et un appellatif, mais on rencontre également paruulus, -a, pisinnus, -a ; pupus, -a et adulescens sont rares. L’a. examine ensuite les qualificatifs appliqués aux enfants (innocens, innox) ainsi que leur onomastique : rares sont les noms spécifiquement chrétiens. Il dédie enfin une attention particulière aux alumni, aux mentions du statut de néophyte ou de catéchumène, aux représentations figurées accompagnant les inscriptions, singulièrement de jeux d’enfants, et aux textes hors norme.

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64) Donations et donateurs chrétiens dans l’Orient de l’Antiquité tardive. S. C , dans Dialoghi con Bisanzio. Spazi di discussione, percorsi di ricerca. Atti dell’VIII Congresso dell’Associazione Italiana di Studi Bizantini (Ravenna, 22-25 settembre 2015), S. C , M. E. P , G. V éd., Spolète, 2019, t. I, p. 239-251, donne une synthèse sur les inscriptions chrétiennes évoquant donations et donateurs dans l’Orient de l’Antiquité tardive. Il souligne que ces textes se réfèrent dans la presque totalité des cas à des édifices de culte situés à la campagne ou dans de gros bourgs ruraux. Il note que le verbe καρποφορεῖν et ses dérivés paraissent changer de signification aux environs du milieu du Ve s. p. C. : jusque-là ils désigneraient l’offrande matérielle de fruits de la terre pour ensuite évoquer, non exclusivement, toute donation en général. Il met en évidence la spécificité des motifs de cet « évergétisme chrétien » : assurer la rémission des péchés et obtenir le salut eschatologique. Il remarque la modestie de ces actes d’évergésie et l’absence de mentions des « pauvres », et s’interroge pour finir sur le rôle du clergé dans la gestion de ces donations. [Sur le même sujet on attend la publication de la thèse d’habilitation de R. Haensch.] 65) La libertina nobilitas : études de cas sur l’accès au collège des Augustales. J. E , Phoenix, 218, 3-4, 2019, p. 333-357. L’a. se propose d’évaluer la part des affranchis ex-esclaves municipaux admis dans le corps des Augustales par comparaison avec le nombre des Augustales affranchis de notables locaux. Il commence par une présentation de ce qu’est précisément la familia publica et identifie les Augustales à l’aide de sept études de cas : Bologne, Côme, Brixia, Vérone, Aquilée, Ostie et Milan. L’étude quantitative concerne près de 800 Augustales connus dans ces sept cités italiennes. Ses analyses prudentes et minutieuses débouchent sur des conclusions intéressantes : les quinze Augustales affranchis municipaux représentent moins de 2 % des membres connus de ces collèges. La compétition pour être admis parmi les Augustales était considérable. Or toutes ces cités, importants centres d’activité économique, offraient des possibilités d’enrichissement à des familles subalternes et disposaient par ailleurs de familiae publicae nombreuses qui ont dû produire plusieurs générations d’affranchis municipaux. Le nombre de ceux d’entre eux qui parvenaient à l’Augustalité est très peu important comparé au succès des affranchis des familles de l’élite locale. La même difficulté liée à l’insuffisance du capital social est constatée pour l’accès aux collèges professionnels.

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66) Le collège des Cisalpini et Transalpini. H. R , CCG, 30, 2019, p. 113-136, étudie ce type d’association à partir de six inscriptions, toutes connues, qui attestent une structure collégiale de Cisalpini et Transalpini, et contiennent le terme corpus : CIL, XIII, 2029 (Lyon), V, 5911 (Milan), AE, 1995, 1141 (Avenches) – restitution possible – ; le terme collegium probablement : CIL, XIII, 5303 (Augst) ; et mentionnent les fonctions et titres de collegiatus : AE, 2000, 632 (Fora Novarese), de praefectus, à Lyon, ou de patronus, à Avenches. Ce type d’association qui embrasse plusieurs aires, ici par-delà les Alpes, est connu. Lyon pourrait en avoir été le siège ; le souci de maîtriser chaîne de transport et stock de marchandises et d’être au plus près de l’administration fiscale douanière, semble avoir été à l’origine de la structuration. 67) L’identité et les statuts sociaux des commerçants connus dans les sanctuaires de Nehalennia. Sous ce titre, T. H , dans Sprachen - Schriftkulturen - Identitäten der Antike (supra n° 49), 13 p. [En ligne : https://doi.org/10.25365/ wbagon-2019-1-11], étudie une trentaine d’inscriptions issues des deux sites de Colijnsplaat et de Domburg dans lesquelles est mentionné un mot comme negotiator, nauta ou actor nauis (18 inscriptions) ou une expression comme pro mercibus conseruandis (13) qui met sur la voie d’une telle activité. L’a. ajoute sept inscriptions provenant de provinces septentrionales occidentales impliquant des commerçants qui pratiquaient des échanges par voie fluviale ou maritime avec le nord-ouest de l’empire. Dans ce dossier, il n’y a pas de mention directe de collèges ou d’associations, peut-être parce que les offrandes ont été réalisées en dehors de contextes urbains proprement dits ou que les dédicants n’accordaient pas un intérêt particulier au caractère ostentatoire de leur acte que les moyens d’un collège ou d’une association facilitaient. Tableau récapitulatif des documents analysés à la fin. 68) Les métiers dans l’Occident romain. R. V , JAHA, 6, 4, 2019, p. 78-109, recense les métiers (en relation ni avec l’administration ni avec l’armée) attestés épigraphiquement par provinces et chronologiquement. Liste de 691 individus. 69) Les cuisiniers. M-A. L G , ArchClass, 70, 2019, p. 295-327. L’a., après avoir examiné les sources littéraires, analyse leurs épitaphes. Les cuisiniers sont des esclaves et des affranchis. Le terme cocus / coquus désigne aussi bien le cuisinier domestique que le cuisinier qui vend les plats au marché, travaille dans un restaurant ou organise un banquet. Il s’agit d’une activité presque exclusivement masculine (seules exceptions CIL, VI, 9824 et XIV, 3709) et qui ne se prête pas à une ascension sociale.

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70) La représentation des esclaves et des affranchis. Ubi servi erant ? Die Ikonographie von Sklaven und Freigelassenen in der römischen Kunst. Ergebnisse des Workshops an der Université du Luxembourg (Esch-Belval, 29.-39. Januar 2016), A. B , M. G éd., Mayence, 2019 (Forschungen zur antiken Sklaverei, 43). Les douze communications réunies dans ce volume ont été regroupées en quatre sections : iconographie des esclaves et prisonniers de guerre ; lampes et esclaves ; fonction des représentations serviles dans l’art funéraire ; esclaves et banquets. Seuls sont mentionnés ici les travaux faisant appel à l’épigraphie. L. S , p. 13-22, s’intéresse notamment à la représentation iconographique des esclaves et aux problèmes d’identification qu’elle soulève, ainsi le rapport entre texte et image. Parmi les cas examinés, on relèvera entre autres CIL, XIII, 6960 et 7684. H. H , p. 23-36, s’interroge sur le réalisme des représentations d’esclaves. L’apparence extérieure des esclaves publics romains, caractérisée par le port du limus, est étudiée par F. L , p. 37-51. M. B , p. 73-90, s’intéresse au cas particulier du lanternarius. H. R , p. 147-156, réfléchit à la présence des esclaves dans les reliefs funéraires figurant des transports ou du commerce dans la documentation du nord des Alpes. G. K , p. 157-172, se penche sur la question du statut social des esclaves dans les reliefs funéraires des provinces danubiennes. Deux auteurs consacrent des études à la figuration des esclaves dans les banquets funéraires : P. R , p. 195-232, compare la documentation des Germanies et de Belgique ; D. V , p. 233-252, traite de la présence des esclaves dans la cena dominica de la Rome chrétienne, notamment à partir des scènes de banquets des catacombes comme celles de Priscilla, des saints Marcellin et Pierre et de saint Calliste, ou les hypogées de Vibia ou des Aurelii. Voir également infra n° 1081. 71) Tragédies personnelles et collectives reflétées dans les inscriptions. R. V , A.-I. P , JAHA, 5, 4, 2018, p. 22-31, et 6, 3, 2019, p. 49-58, traitent, par province et d’après les inscriptions, dans la première partie des drames personnels, des décès violents dus aux latrones et pirates, et dans la seconde, des catastrophes provoquées par les guerres. Économie et fiscalité 72) Contributions de l’hommage à Elio Lo Cascio. Uomini, Istituzioni, Mercati (supra n° 28). O. D. C , p. 267-286, qui s’intéresse aux contrats de location et à l’exploitation de la terre, pense que la comparaison de divers documents épigraphiques provenant d’aires provinciales différentes offre la possibilité

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de reconstruire les formes de gestion de la propriété foncière. D’un réexamen rapide des convergences des grandes inscriptions africaines de la vallée du Bagradas relatives à des propriétés publiques ou impériales, l’a. conclut que les coloni, dans le cadre d’un bail à parts de fruits, versaient un quart de leur production totale mais un tiers sur les terres irriguées. Donc leur part dépendait : a) du type de culture ; b) de la qualité de la terre (irriguée, inculte, marécageuse ou boisée) ; c) de sa fertilité soigneusement évaluée par l’administration centrale. L’a. se tourne ensuite vers d’autres documents provinciaux qui traitent de locations perpétuelles de terres publiques des cités : le cadastre B d’Orange de l’époque de Vespasien, le décret de Delphes des années 132-135 (dont elle traduit les lignes 1 à 32) et l’intervention du proconsul à Thisbè en Béotie entre IIe et IIIe siècle (IG, VII, 2226, dont elle donne la traduction). Elle insiste sur la diversité des types de contrats de location de terres selon leurs contextes spécifiques. G. D. M , p. 343-352, commente la lettre d’Hadrien sur la pêche (IG, II2, 1103), voir infra n° 1391. 73) Contributions de l’hommage à Marc Mayer. Cultura epigráfica y cultura literaria (supra n° 29). F. C , p. 135-164, analyse finement PMich VII 438 (140p) et PFouad I 45 (153p), chirographes du cavalier Antonius Heronianus, pour étudier les prêts à intérêt et le « prêt fictif avec vente à crédit » dans l’Égypte romaine. J. R R , p. 351-372, carte, photos, dessins, revient sur les estampilles et les textes peints sur les amphores d’huile de Bétique du type Dressel 20, des documents exploités par divers auteurs dans des études dédiées au patrimoine des sénateurs. Sur les estampilles des amphores, les noms sont indiqués de façon très concise, d’ordinaire par l’initiale des tria nomina. L’a. développe une argumentation critique très serrée des travaux récents qui ont rapproché ces éléments onomastiques de noms de sénateurs. Il considère que les estampilles à trois noms se réfèrent au propriétaire de l’huile contenue dans l’amphore au moment de son remplissage, lequel peut être de rang municipal, équestre ou sénatorial. Le même problème se pose pour les noms de personnes que l’on trouve sur les nombreux tituli picti sur les amphores Dressel 20 du Testaccio ; ils appartiennent à deux séries : les tituli β relèvent du milieu de la commercialisation et du transport des amphores et mentionnent des personnes qui, dans l’épigraphie lapidaire, sont désignées comme mercatores, negotiatores, nauicularii, diffusor olearius ex Baetica, diffusor olearius ad annonam Vrbis ; quant aux tituli δ ils sont liés à un contrôle du remplissage et du poids de l’amphore. Les cas où les mêmes noms apparaissent sur l’estampille et sur le titulus pictus β sont rarissimes et concernent des membres de l’ordo municipal ; et la plupart

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des personnes mentionnées dans les tituli β sont des affranchis comme l’indique leur cognomen. L’a. évoque enfin les propriétés confisquées par Septime Sévère qui ont été administrées par les responsables du kalendarium Vegetianum.

Religion 74) Le terme c(h)arta dans les malédictions et les prières de justice. G. R , Epigraphica, 81, 2019, p. 595-605. À côté des termes epistula, antepistula et litterae employés pour désigner le support de certaines defixiones de Germanie supérieure et de Bretagne (DTM, 15 ; Kropp, Defixiones, 3, 2-8 ; 3, 22-36 ; 3, 7-1) apparaît celui plus surprenant de charta dans des lamelles de plomb. Il s’agirait d’un emprunt au grec χάρτης, une surface plane inscrite qui peut être enroulée. 75) Les XVuiri sacris faciundis dans les ludi saeculares sévériens. M. G. G C , Epigraphica, 81, 2019, p. 401-420. Pour connaître les prêtres participant aux jeux, il existe deux listes, celle relative à la sortitio, tenue le 25 mai, qui concerne les XVuiri qui distribuent les suffimenta au peuple (CIL, VI, 32327, l. 8-11) et celle du tirage au sort pour la présidence des ludi qui a lieu le 2 juin (CIL, VI, 32329, l. 31-32). Les deux ne sont pas identiques, car la première nomme les prêtres d’après leur date d’entrée dans le collège sacerdotal, la seconde selon l’ordre du tirage au sort. L’a. conclut que, en 204 p. C., les XVuiri étaient au nombre de 19, comme sous Auguste, auxquels s’ajoutent Septime Sévère, Caracalla, Geta et Plautien. On connaît le nom de 18 prêtres. Elle restitue ainsi la seconde liste : L. 31 : [---]rnus pr(aetor), Aiacius Modestus, Ofilius Macedo, Nonius Arriu[s M]ucianus, Iulius Pompeius Rusonianu[s magister, Vlpius Soter co(n)sul design(atus)], Cassius Pius Mar[cellinus q(uaestor) design(atus), ---, Crescens] L. 32 : [Calpurnianus, Sae]uinius Proculus, Fuluius Granianus q(uaestor) Augg(ustorum), Gargil[ius] Antiq[uus, Manil]ius Fuscus, Venidiu[s Rufus cur(ator) alb(ei) Tiber(is), Vetina Mamertinus.] Tunc [---]. Elle restitue ainsi la première liste : L. 8 : [--- Adfuerunt Imp(erator) Caes(ar) L. Sept]imius Seuerus Pius Pertinax Aug(ustus), Arabicus, Adiabenicus, Parthicus maximus, et Imp(erator) Caes(ar) M. Aurellius Antoninus Pius Aug(ustus) [〚P. Septimius Geta nobilissimus Caesar〛 et pr(aefectus) pr(aetorio) et Ofilli-]

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L. 9 : us Ma[cedo, Nonius Arrius Mucianus, Polli]enus Auspex, Manilius Fuscus, Cocceius Vibianus, Atulenus Rufinus, Aiacius Modestus, Fabius Magnus, [Vetina Mamertinus, Gargilius Antiquus, Pompeius] L. 10 : Rusonianus m[ag(ister), Saluius Tuscus, Clemens Calpu]rnianus, Cassius Pius Marcellinus quaestor desig(natus), Vlpius Soter co(n)s(ul) desig(natus), Venidius Rufu[s cura]t(or) albe[i Tiber(is) ---]rnus pr(aetor), Saeuinius Proculus, Fuluius] L. 11 : Gra[ni]anus q(uaestor) Augg(ustorum) uac. [Tesseris] inspectis et in urnam missis sors habita est [---]. L’a. justifie ses lectures et restitutions.

76) Les offrandes pro reditu des voyageurs : une enquête épigraphique. A. R G , dans Médiateurs et instances de médiation dans l’histoire du voyage, A. B avec la collab. de V. C éd., Limoges, 2019, p. 33-51, étudie, à partir d’un corpus de 33 inscriptions latines provenant de la péninsule Ibérique (nos 1-12), des Gaules (13-18), des Alpes Poenines (19-20), d’Afrique Proconsulaire (21), de Rome (22-24), d’Italie (25-31), de Dalmatie (32) et de Pannonie (33), mentionnant explicitement que l’offrande a été faite pour l’aller et/ou le retour d’un voyage, les moyens de réaliser le retour du voyageur. Les formules sont les suivantes : pro itu, pro itu et reditu, pro reditu, pro salute et incolumitate itu et reditu felici, pro salute et reditu, pro salute itu et reditu, pro salute reditu et uictoria. La formule votive la plus courante est u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito). Dix-sept divinités différentes sont attestées, la plus fréquente étant Jupiter. Silvain, Mercure, les dei uiales sont aussi invoqués ou honorés. Texte des inscriptions en annexe et photos de certaines d’entre elles.

77) Les lecteurs dans les inscriptions chrétiennes de l’Occident latin (ca 300-800 p. C.). C. L , Arctos, 53, 2019, p. 83-127, donne le catalogue annoté (102 numéros) des inscriptions chrétiennes de l’Occident latin mentionnant un lector. Il présente en introduction, d’après les sources littéraires, la fonction et ses conditions d’exercice, sa place dans le cursus ecclésiastique, et l’âge requis pour l’exercer. Il examine ensuite l’apport de la documentation épigraphique : distribution géographique, âge, lien avec l’inscription (dédicace en particulier), activité. Aucun inédit.

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78) Autorité et identité dans les communautés chrétiennes des provinces hellénophones. Authority and Identity in Emerging Christianities in Asia Minor and Greece, C. B , J. M. O éd., Leyde, Boston, 2018 (Ancient Judaism and Early Christianity, 103). Issu d’un colloque tenu à Berlin en 2015, ce volume marque une étape intermédiaire de la recherche menée par le groupe B-5-3 du réseau « Excellence Cluster 264 TOPOI » de la faculté de théologie de l’université Humbolt de Berlin et liée à la mise au point du recueil numérisé des Inscriptiones Christianae Graecae (ICG : http://www.epigraph.topoi.org/), qui comprend les inscriptions grecques paléochrétiennes d’Asie mineure et de Grèce (voir AE, 2018, 2). De ce fait, la grande majorité des quatorze chapitres s’appuient sur l’épigraphie. Le volume se présente en deux volets distincts, chacun d’eux étant axé sur l’une des régions concernées par le projet. U. H , p. 3-32, ouvre la première partie consacrée à l’Asie mineure avec son étude des inscriptions cadastrales provenant de sites appartenant au diocèse d’Asie (Astypalaia, Lesbos, Tralles, Magnésie du Méandre), en soulignant l’importance de ces vestiges païens comme sources d’histoire religieuse dans l’Antiquité tardive. M. Ö , p. 62-88, offre une comparaison de la façon dont s’exprime l’identité collective dans les associations gréco-romaines, les synagogues juives et les communautés chrétiennes en Pont-Bithynie. J. K , p. 89-111, propose une synthèse sur les inscriptions chrétiennes des Hauts de Haymana, au centre de la province de Galatie, et donne une concordance entre les éditions de I.North Galatia et les notices des ICG pour la trentaine des inscriptions analysées (p. 110-111). C. Z , p. 112-143, analyse les manières diverses dont les femmes chrétiennes sont présentées et autoreprésentées dans les inscriptions funéraires en Lycaonie. C. B , p. 144-167, examine l’identité familiale et les usages onomastiques, notamment la diffusion des éléments romains (tria nomina ; gentilices impériaux, Aelius, Aurelius, Flauius ; noms uniques d’origine latine) sur les monuments funéraires des chrétiens de Lycaonie et des régions voisines. E. S , p. 201-216, introduit la deuxième partie consacrée aux régions d’Achaïe, de Macédoine et de zones plus éloignées, avec le répertoire détaillé des textes chrétiens recueillis dans son nouveau corpus d’inscriptions tardives du territoire de Corinthe et du Péloponnèse (IG, IV2, 3). Pour les plus de 180 textes qu’il cite, l’a. donne une concordance entre les notices des ICG et les éditions de IG, IV2, 3 ou du SEG, 53 (p. 215-216). J. M. O , p. 217-239, s’intéresse aux questions d’identité et d’autorité dans l’épigraphie funéraire et honorifique en Macédoine. C. B , p. 240-266, s’attache au souvenir de saint Paul et

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à l’identité chrétienne à Philippes d’après les sources épigraphiques (voir déjà AE, 2018, 1445). S. B , p. 267-280, dans un essai illustré de bonnes photos, passe en revue les inscriptions tardives (IVe-VIe s. p. C.) de la cité de Stobi au nord de la Macédoine. A. E. F , p. 303-325, examine l’usage de la langue grecque dans l’épigraphie chrétienne (IIIe IVe s. p. C.) de Rome et de l’Italie : il montre que, jusqu’à la première moitié du IVe siècle, le grec a bénéficié d’une position privilégiée en raison de son statut de langue de la tradition apostolique. G. D , p. 326-346, revient, à l’aide des sources archéologiques et épigraphiques, sur le passage de la vie religieuse du paganisme au christianisme sur l’île de Chypre (IVe - VIe s. p. C.), et traite en particulier du cas du chef-lieu Salamine-Constantia et du phénomène des saints-évêques. Compte rendu par P. M , Gnosis, 6, 2, 2021, p. 244-245. 79) La sotériologie dans l’épigraphie chrétienne de l’Asie mineure et de la Grèce. J. M. O , dans Sōtēria : Salvation in Early Christianity and Antiquity. Festschrift in Honour of Cilliers Breytenbach on the Occasion of his 65th Birthday, D. S. T , C. G , C. Z éd., Leyde, Boston, 2019 (Novum Testamentum Supplements, 175), p. 616-641, recherche les mots qui peuvent exprimer l’idée du salut (σωτήρ, σωτηρία, σῴζειν et ῥύεσθαι) dans les inscriptions chrétiennes des provinces hellénophones recueillies par la base de données Inscriptiones Christianae Graecae (ICG : http://www.epigraph.topoi.org/). Il montre que l’emploi de ces mots par les chrétiens ne paraît pas exclusivement lié au concept de rédemption chrétienne ; en appendice, l’a. donne une concordance des notices des ICG avec les éditions antérieures pour les plus de 125 inscriptions analysées. 80) Recueil numérisé de sources antiques sur le culte des saints (CSLA). The Cult of Saints in Late Antiquity (CSLA), B. W -P , R. W dir., Oxford, 2017-2021. Disponible gratuitement en ligne : http://csla.history.ox.ac.uk/. Le développement de cette base de données est le résultat d’une collaboration des années 2014-2018 entre les Universités d’Oxford, de Varsovie et de Reading sur un projet de recherche (http:// cultofsaints.history.ox.ac.uk/), dont l’objectif principal est de recueillir systématiquement les témoignages écrits (littéraires et documentaires) sur le culte des saints chrétiens à travers la totalité du monde antique jusqu’à 700 p. C. Parmi les 8000 données recueillies, la base comprend plus de 1150 textes d’inscriptions en latin ou en grec. Chaque notice de source épigraphique donne le texte original, la traduction (en anglais)

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et une description brève de la provenance et du caractère physique de l’inscription, des commentaires succincts, des références bibliographiques et parfois des images (photographies et / ou fac-similés). Pour la première monographie issue du projet, voir infra n° 1407. 81) Marques de lapicides sur les autels chrétiens en marbre dans le monde méditerranéen de l’Antiquité tardive. G. M , dans Dialoghi con Bisanzio (supra n° 64), t. II, p. 635-654, traite des marques de lapicides (notae lapicidarum) inscrites sur des autels chrétiens en marbre dans le monde méditerranéen de l’Antiquité tardive. Il s’agit de monogrammes complexes en caractères grecs, en général précédés d’une croix, et inscrits au revers de la table d’autel, sur l’abaque des chapiteaux ou la plinthe des bases des colonnettes supportant l’autel. Ils ont souvent été interprétés comme des marques des commanditaires des autels et déchiffrés en fonction des noms présents sur les listes épiscopales des lieux de découverte. L’a. propose un minutieux réexamen d’ensemble de la question. Elle distingue cinq types principaux de marques : 1) Παύλου précédé d’une croix et suivi d’une lettre grecque A, C, M ou Χ. Ce type est attesté en Épire, à Chypre, dans les Cyclades et en Crète. Les attestations sont assignables au VIe s. p. C. 2) Χαρίλλου précédé d’une croix. Ce type est attesté en Épire, à Chypre, dans le Dodécanèse, en Syrie, etc. Les attestations sont assignables pour la plupart au VIe s. p. C. 3) Πρώτου surmonté d’une croix. Ce type est attesté en Épire, en Syrie et en Jordanie. Les attestations sont assignables à la 1re moitié du VIe s. p. C. L’a. propose de déchiffrer le monogramme I.Jordanie 2, 86 (Mont Nebo) Ἀναστασίου et non Ναξίου dont il faut séparer le support de celui du second monogramme. 4) Μιχαήλ précédé d’une croix et suivi d’une lettre grecque en Lycie. 5) Φλορεντίου en Albanie et en Syrie. L’a. énumère d’autres marques attestées en un seul exemplaire. Elle propose d’interpréter ces sigles au génitif comme des marques d’ateliers de marbriers, le nom indiqué en toutes lettres étant celui du chef d’atelier, et dans le type 1) la lettre qui le suit étant l’initiale de l’ouvrier ayant réalisé la pièce. Elle suggère que ces ateliers étaient situés à Constantinople et actifs au VIe s. p. C., et que leurs productions étaient exportées dans une bonne part du monde méditerranéen. [Les hypothèses de l’a. aboutissent à un bouleversement de la doctrine généralement reçue. Si elles sont acceptées, elles auront de multiples conséquences historiographiques, en particulier sur l’assignation de tel édifice de culte à tel ou tel évêque. Pour une étude d’ensemble sur le sujet, voir du même auteur, Archeologia del cantiere protobizantino : cave, maestranze e committenti attraverso i marchi dei marmorari, Bologne, 2019.]

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Urbanisme et contruction publique 82) Les routes romaines. Roman Roads. New Evidence - New Perspectives, A. K éd., Berlin, Boston, 2019. Après des études générales de A. K , p. 3-21, sur les sources et l’état de la recherche sur les routes, et de R. T , p. 22-34, sur leur importance stratégique, sont déclinées de nombreuses études régionales. Voir, notamment, infra nos 626 ; 1338 ; 1342-1343 ; 1356 ; 1369 ; 1373 ; 1700 ; 1706-1712 ; 1813. 83) Κτίσις sur les mosaïques de pavement de l’Antiquité tardive. I. B , dans Dialoghi con Bisanzio (supra n° 64), t. I, p. 31-44, donne le corpus de toutes les personnifications de Κτίσις identifiées par une légende sur les mosaïques de pavement de l’Antiquité tardive, soit 12 numéros échelonnés du 2e quart du IVe s. p. C. au 3e quart du VIe s. p. C. Un numéro non encore répertorié dans les corpora (infra n° 2090) ; [p. 31, n° 1 = IGLS, 3, 2, 1016 ; p. 34, n° 10 = SEG, 18, 768 = 30, 1787 ; p. 34, n° 11 = SEG, 30, 1786]. Aucune attestation en Occident : l’aire de diffusion va de l’est et du nord de la Turquie à la Cyrénaïque en passant par le Liban et Chypre. Ces représentations personnifient la notion même de fondation / création. (Voir infra n° 1754). Monuments et pratiques funéraires 84) Contributions de l’hommage à Marc Mayer. Cultura epigráfica y cultura literaria (supra n° 29). J. M. A P , p. 13-28, photos, recherche les inscriptions de la région des « Montes de Toledo » en Hispania Citerior qui faisait partie des territoires de Toletum pour sa partie nord et de Consabura pour sa partie sud. Il rappelle le corpus des Inscripciones romanas de la provincia de Toledo (siglos I-III) qu’il a publié avec G. Alföldy en 2015 (AE, 2015, 497). Il présente des autels funéraires et une stèle en granit (voir AE, 1992, 1057, 1059 ; 1986, 427), puis sur le site de Malamoneda des inscriptions funéraires rupestres insérées dans un bloc de granit (AE, 1991, 1074 a-b) mais aussi des monuments funéraires (comme CIL, II, 3088 et IRPToledo, 49 = AE, 2014, 722). À Navas de Estena se trouve la stèle de C. Iulius Aeturus qui appartenait à la cognatio Solicum (AE, 1985, 621). À Ajofrín, dans une forteresse médiévale, ont été remployées les inscriptions AE, 1992, 1060-1061. G. C M , p. 165-176, photos, dessin, s’interroge sur la véracité du message des inscriptions funéraires. Elle développe trois

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exemples de messages qui n’ont pas correspondu à la réalité funéraire : le sénateur et sa mère n’ont pas été inhumés dans la sépulture préparée de son vivant par leur ancienne esclave qui les mentionne (CIL, V, 3590, à Vérone) ; les membres du collège des lanarii purgatores n’ont pas été accueillis dans l’aire funéraire de Publius Paetinius Aptus ([AE, 1987, 443], à Altinum) ; tous les enfants figurés sur la stèle familiale préparée par M. Pontius M. f. pour lui-même et pour son épouse Coelia T. f. Fuctiena (AE, 1981, 441, à Altinum) n’auront pas reçu par la suite leur sépulture dans le même lieu. A. M , p. 275-309, photos, revient sur les inscriptions funéraires des Sulpicii (AE, 1998, 1575 a-b et 1577 ; 2005, 1658), conservées au musée de Chemtou, voir infra n° 1906. 85) Anathema dans les inscriptions latines. U. E , K. Z , Vox Patrum, 71, 2019, p. 185-207, donne le corpus (lieu de conservation, datation, texte, traduction, commentaire) des onze inscriptions latines contenant le mot anathema. Elles sont toutes chrétiennes, dépendent de Ga, 1, 8, et sont échelonnées entre le VIe et le VIIIe s. p. C. Le terme anathema n’est plus utilisé, comme dans les sources littéraires, pour condamner un adversaire doctrinal, mais pour maudire le violateur potentiel d’une sépulture et assurer la protection de cette dernière, sauf en ILCV, 1784 (em) où il paraît s’agir d’une fontaine. Culture 86) Contributions de l’hommage à Marc Mayer. Cultura epigráfica y cultura literaria (supra n° 29). J. C R , p. 117-123, signale la découverte, lors de la campagne de fouilles de 2011 dans la province de Lusitania, à quelques mètres de la falaise qui termine le promunturium magnum sur l’océan, d’un petit édifice de plan rectangulaire. Avec des monnaies frappées du règne de Constantin à celui d’Honorius a été mis au jour un fragment d’une plaque en calcaire régional portant les traces de cinq lignes d’une inscription à caractère poétique et cultuel. L’a. recherche dans la littérature des parallèles aux termes encore lisibles : luce corusca, ignescunt et radiis. Il conclut que Sol est le protagoniste du poème sans pouvoir préciser s’il s’agit d’une création nouvelle du IVe siècle ou d’une œuvre du IIIe siècle – un hymne à Sol inuictus. M. C , p. 125-133, sous le titre « L’historien et le philosophe : document et documentalità », mène une réflexion sur nos « documents » à la suite d’un colloque organisé à Stanford en 2016 sur la théorie de la documentalità / documentality élaborée par le philosophe italien Maurizio

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Ferraris (Documentalità, o perchè necessario lasciar tracce, Bari, 2009), diffusée en anglais en 2012. Ce que propose Ferraris, c’est l’identification d’une catégorie d’objets définis comme sociaux, distincts des objets naturels et des objets idéaux, et constitués par le fait qu’ils sont créés par un acte d’inscription et d’enregistrement qui en fait autant de « traces », chargées d’intentionnalité plus ou moins volontaire et consciente. En reprenant la classification des documents en trois groupes, proposée par Michael Buckland en 2014, M. Corbier illustre les catégories de documents – made as, « produits comme documents par leurs auteurs », – made into, regroupant « tout ce qui peu servir comme document », – considered as, permettant d’inclure « tous les ‘signes’ n’impliquant de la part de leurs auteurs aucune intentionnalité ». Elle estime que c’est le chercheur qui « fait le document » et non l’inverse. Le plus intéressant pour un historien est de se poser une question, de préférence nouvelle, et de tenter d’identifier un faisceau de vestiges en tout genre permettant d’y répondre, pour les constituer en documents susceptibles d’être utilisés scientifiquement à cette fin. [M. Corbier, « The Ancient Historian and His Documents : Reader, Interpreter and/or Author ? », sous presse comme Épilogue de l’ouvrage collectif Documentality issu du colloque de Stanford, publié chez De Gruyter en 2022.] I. D S M , p. 177-185, en se référant à l’étude de J. Velaza Frías (AE, 2016, 81) sur la fonction des citations de Virgile incisées sur tuile et brique, interprète divers graffites introduits avant cuisson par des potiers (figuli) comme liés à leur contexte de travail : par exemple en faisant l’éloge du dominus auquel ils doivent leur salaire, ou celui de la uera fides (CLE, 922) ; en évoquant les relations de travail avec des jeunes apprentis libres ou esclaves (CLE, 34) ; en accusant un actor d’avoir provoqué la fausse couche d’une ouvrière (puella) et la mort du uerna dominicus attendu (AE, 2018, 819) ; etc. J. V , p. 397-419, rappelle la mention dans les biographies de l’Histoire Auguste de supposées consultations des sortes Vergilianae par les empereurs du IIe et du IIIe s., ainsi que l’allusion à une telle consultation dans le livre trois du Gargantua et Pantagruel de Rabelais. L’usage prophétique de l’Énéide comme celui de l’œuvre d’Homère et plus tard les sortes Biblicae s’expliquerait par le statut de textes sacrés qui leur aurait été reconnu. En revenant ensuite sur la citation fréquente de vers de Virgile dans l’épigraphie, il identifie des cas dont la présence s’explique davantage par leur valeur religieuse et magique que par l’ostentation de l’érudition. Quant aux citations virgiliennes incisées sur des briques et des tuiles avant cuisson, elles peuvent avoir un caractère apotropaïque. C. Z , p. 425-437, photos, suit les progrès de l’intérêt porté aux graffites incisés sur les briques et les tuiles et sur la vaisselle en céramique, en fournissant à ce propos une riche information

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bibliographique. Les textes incisés après cuisson – post cocturam – sur les récipients en céramique sigillée produits en Gaule (notamment à La Graufesenque), les « bordereaux de compte de potiers », ont constitué, à partir de la fin des années 1970, la base documentaire de nombreuses recherches sur le développement de l’artisanat, les techniques de production de la céramique, l’alphabétisation et la pratique de l’écriture. L’a. concentre son attention sur les graffites incisés avant cuisson – ante cocturam – sur les briques et les tuiles. 87) Le concept d’archaïsme en épigraphie. S. T , Acta Classica Universitatis Scientiarum Debreceniensis, 55, 2019, p. 147-169, revient sur la notion d’archaïsme épigraphique, qui n’est pas nécessairement le reflet d’une pratique dialectale. L’analyse des données fournies par la Computerized Historical Linguistic Database of the Latin Inscriptions of the Imperial Age (LLBD consultable sur http://lldb.elte.hu) permet d’observer l’absence de relation systématiquement inversée entre fréquence des formules fossilisées comme uiuos, sibei, sueis, heic et innovations linguistiques. Les critères chronologiques ou géographiques ne sont pas les seuls opératoires pour comprendre le maintien de ces archaïsmes, qui pourrait s’expliquer par un conservatisme davantage lié à l’écriture qu’au langage. Pour preuve, la présence de pseudo-archaïsmes – tels piissumus ou pientissumus en Hispania – répond à une recherche esthétisante et dénote un haut niveau d’éducation des commanditaires, reconnaissable au fait que ces phénomènes linguistiques sont plus urbains que ruraux. 88-89) Langages et communication. Langages et communication : écrits, images et son, M. C , G. S éd., Paris, Éditions du CTHS, 2017. https://books.openedition. org/cths/780 Les éditeurs, p. 3-10, présentent le volume qui recueille une partie des communications prononcées au Congrès du CTHS de Nîmes tenu en 2014 sur le thème « Langages et communication ». Seules sont mentionnées ci-après celles qui concernent le monde romain. Trois types de textes illustrent à la fois la banalité du recours à l’affichage de l’écrit et la diversité des supports matériels utilisés ; trois autres illustrent la diversité des langages visuels. 88) L’écrit sous le regard de tous. M. C , sous le titre « L’écrit en liberté : les graffitis dans la culture romaine », https://books.openedition.org/cths/807, avec illustrations, complète et développe une autre étude : voir AE, 2017, 770.

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L’a. présente au préalable quelques témoignages des auteurs anciens sur cette pratique d’écriture : le dialogue imaginé par Lucien (Dialogue des courtisanes, X, 4), une épigramme de Martial (Epigr., 12, 61), les faux graffites qu’aurait inventés Crassus dans un plaidoyer (Cicéron, De l’orateur, 2, 240), la remarque de Plutarque critiquant leur lecture (De la curiosité, Moralia, 520 d-e) et le rappel par Plutarque et d’autres auteurs, Suétone, Dion Cassius, Appien des graffites à caractère politique. Derrière ces messages politiques, on est tenté de deviner l’expression d’une opinion publique même si l’identité des scripteurs (hommes du peuple ou membres de l’élite ?) reste indéterminée. Quant aux centaines de graffites en tout genre qui véhiculent des messages apparemment anodins, ils étaient clairement destinés à des lecteurs potentiels mus par la curiosité réelle pour ce type d’écrit, confirmée indirectement par Plutarque, qui la juge futile. F. B , sous le titre « Les inscriptions dans le décor des églises paléochrétiennes », développe l’exemple de Paulin de Nole à Cimitile. https://books.openedition.org/cths/812 Les inscriptions qui ornaient les églises paléochrétiennes, même si les fidèles n’en étaient pas toujours des lecteurs, auraient été porteuses d’une valeur sacrée comme les images avec lesquelles elles voisinaient. La réflexion de l’a. sur ce sujet complexe s’inspire de deux sources différentes : les nombreux textes inscrits toujours visibles dans certains édifices sacrés conservés et une lettre célèbre de Paulin de Nole suggérant à son ami Sulpice Sévère pour les basiliques et le baptistère qu’il faisait construire (près de Toulouse) des textes dont il précisait l’emplacement sur le modèle de ceux que lui-même avait fait placer dans divers édifices religieux. L’idée de relier l’écriture de cette lettre au plaisir de l’ekphrasis, le goût de la description qui fut dans l’Antiquité à l’origine d’un véritable genre littéraire, est particulièrement convaincante. Certains de ces écrits fictifs ont-ils trouvé leur transcription dans la réalité ? La disparition des monuments concernés ne permet pas d’en juger. Voir aussi infra n°1173. https://books.openedition.org/cths/821 89) Les langages visuels. G. S , https://books.openedition.org/cths/866, attire l’attention sur la maîtrise des anciens Romains dans l’élaboration de messages visuels. La période augustéenne a été une étape décisive dans cette histoire de la communication politique à Rome, non seulement dans le décor des sanctuaires ou des forums, mais aussi, de manière privilégiée, dans les théâtres, dont les formes architecturales avec leur décor ont été renouvelées en même temps que la dramaturgie qui s’y déployait devant le public. Ovide, témoin critique de ces entreprises, relève que le concept majeur de toutes ces réalisations était celui de maiestas (hiérarchie),

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qu’il explicite à travers la description de la tapisserie de Minerve (Métamorphoses, 6) et une narration complétée d’un hymne de Polymnie (Fastes, 5). Pour Ovide, la majesté est la protection du pouvoir assurée sans violence physique (sine ui). Voir aussi infra 1837 ; 1960. 90) Le calendrier lunaire dans les inscriptions de l’Occident romain jusqu’au IXe s. G. F , dans Studi in memoria di Fabiola Ardizzone, 1 (supra n° 19), p. 83-127, donne une étude approfondie sur l’usage du calendrier lunaire dans l’Occident romain et procure, en appendice, un catalogue de 25 numéros échelonnés entre 67 a. C. et 877 p. C., dont il a fourni au préalable un commentaire détaillé. Il met à jour les synthèses classiques de G. B. R , ICUR, I, p. LXXVIII-XCVII, et A. G , BCAR, 48, 1920, p. 72-136. Le jour du mois lunaire est indiqué par la formule luna suivi d’un chiffre cardinal ou ordinal. Cette indication s’inscrit le plus souvent dans une série de mentions chronologiques, année consulaire, jour du mois, jour de la semaine, qui permettent de vérifier la cohérence de ces données ; pour les cas qui font difficulté, l’a. essaie de faire le départ entre erreurs du lapicide (ou de son commanditaire) et mésinterprétations des épigraphistes contemporains (il ne faut jamais oublier le décalage entre début du jour solaire et commencement du jour lunaire). À partir du IVe s. p. C. l’indication de la luna ne se rencontre que dans des épitaphes, toutes chrétiennes à une exception près. [P. 117-119, n° 24 = AE, 2015, 489.]