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French Pages 177 [176] Year 2014
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Dans la même collection : Le temps, C. Callender, R. Edney La théorie quantique, J.P. McEvoy, O. Zarate La physique des particules, T. Whyntie, O. Pugh
Édition originale : Psychology, © Icon Books Lts, London, 1998. Traduction : Anne Confuron Imprimé en France par Présence Graphique, 37260 Monts Mise en page de l’édition française : studiowakeup.com ISBN : 978-2-7598-1231-8
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinés à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. © EDP Sciences, 2014
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QU’EST-CE QUE LA PSYCHOLOGIE ? Le mot « psychologie » vient du grec psukhê (âme) et logos (parole).
Et logos signifie « savoir », « étude » : comme tous les mots qui se terminent en « ologies » !
Dans la mythologie grecque, Psyché était représentée sous la forme d’un papillon. Elle est devenue la femme d’Éros, le dieu de l’Amour (que les Romains ont rebaptisé Cupidon).
La lettre grecque PSI est maintenant utilisée dans le monde entier pour symboliser la psychologie. La psychologie était donc définie à l’origine comme étant : l’étude de l’âme. Mais ce n’est pas la façon dont la plupart des psychologues la définissent aujourd’hui. 3
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Vers une définition La plupart des psychologues s’efforcent d’établir une distinction claire entre ce qu’est réellement la psychologie et ce qui ne l’est pas. À partir de là, comment la définissent-ils ? C’est un peu compliqué de trouver une définition qui soit universellement acceptée. Même si la plupart d’entre eux sont d’accord sur le fait qu’il est important d’être scientifique – pour éviter la pensée confuse – il n’est pas toujours clair de comprendre exactement ce qu’elle signifie. L’une des autres difficultés auxquelles nous sommes confrontés, c’est l’aspect pratique du problème – certains parlent même « d’impossibilité » – lorsqu’il s’agit d’étudier « l’âme, l’esprit » directement. Définir ce qu’est « l’esprit » est tout aussi difficile. Certains psychologues ont même complètement évité de s’y attaquer, surtout les comportementalistes, comme B.F. Skinner et J.B. Watson. « Nous n’avons pas besoin d’essayer de découvrir ce que sont vraiment les personnalités, les états d’esprit, les sentiments… afin de procéder à une analyse scientifique du comportement ».
« Ne jamais utiliser les termes de conscience, états mentaux, esprits… » 4
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Par conséquent, dans la pratique, la plupart des psychologues se concentrent sur ce qui est observable et mesurable au niveau du comportement d’un individu, y compris les processus biologiques dans le corps. Dans le même temps, en dépit des points de vue extrêmes de certains comportementalistes, « l’esprit » continue d’être généralement considéré comme étant le point central du sujet. Voici donc quelle est la « définition de travail » généralement acceptée de tous.
La psychologie est l’étude scientifique de l’esprit et du comportement chez l’homme et l’animal.
Est-ce que cette définition ne s’applique pas également à la sociologie ?
C’est effectivement similaire mais la sociologie concerne généralement l’étude de grands groupes – en sociétés ou bien dans les sous-cultures. La psychologie, par ailleurs, concerne surtout des individus ou des petits groupes de personnes, comme dans le cas de la psychologie sociale. On note également des différences au niveau des méthodes qui sont mises en œuvre. En psychologie, l’accent est mis sur les expériences mais en sociologie, cette méthode n’est généralement pas possible – pour des raisons d’ordre pratique et éthique – c’est pour cela que les observations et les enquêtes sont plus couramment utilisées. 5
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Quels sont les éléments de la psychologie ? À la différence des sciences naturelles, la psychologie n’affiche pas une théorie unificatrice ni d’approche particulière…
Nous travaillons sur un champ unifié.
LES PHYSICIENS
Nous avons une adhérence moléculaire.
LES CHIMISTES
Nous avons une origine commune.
LES BIOLOGISTES
Nous n’avons aucune approche particulière
LES PSYCHOLOGUES
Nous avons plusieurs points de vue…
Nous allons étudier les six principales approches ou points de vue de la psychologie : PSYCHODYNAMIQUE, COMPORTEMENTALISME, COGNITIVE (y compris Gestalt), HUMANISTE, BIO-PSYCHOLOGIQUE, SOCIAL-CULTUREL. 6
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Les rubriques qui composent la psychologie En plus des différents points de vue, le sujet peut être divisé en différents domaines d’études dans les universités. Voici à quoi pourrait ressembler une division typique : RÉCEPTION DÉPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
1) Développement 2) Social 3) Comparatif 4) Différences individuelles 5) Cognitif 6) Bio-psychologie 7) Psychologie de la santé
8) Organisation
(en chuchotant…) Excusez-moi, s’il vous plaît où se trouve le département
psychodynamique ?
Au sous-sol… passez par la porte arrière.
Pour être psychologue, il faut être titulaire d’un diplôme reconnu au niveau universitaire et appartenir à une association professionnelle appropriée comme par exemple : - la société britannique des psychologues (fondée en 1901) ; - l’association américaine des psychologues (fondée en 1893) ; - la société américaine des psychologues (fondée en 1988). 7
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Psychologie et psychiatrie ? La confusion est courante entre les deux. Pour faire simple, voici quelle est la différence.
Le psychologue étudie l'ensemble du comportement humain – normal et anormal. Le psychiatre est un MÉDECIN qui se spécialise dans le comportement anormal – « troubles mentaux ».
Les psychiatres ont un diplôme en médecine et en psychiatrie. Ils appartiennent à une association médicale. Eux seuls ont le pouvoir de prescrire des médicaments. Mais certains psychologues se spécialisent aussi avec une formation supplémentaire pour aider les personnes qui souffrent de troubles mentaux – ce sont des psychologues cliniciens. Pour être qualifié en psychologie clinique, il faut un bon niveau de psychologie (bac +5 minimum) ainsi qu’une expérience professionnelle significative (par exemple comme infirmier, intervenant dans le social ou les soins) ainsi qu’une qualification clinique reconnue (diplôme reconnu ou niveau master). Certains psychologues cliniciens fondent leurs traitements, comme les psychiatres traditionnels, sur la psychanalyse (c’est-à-dire la clinique de Tavistock) tandis que d’autres utilisent la thérapie comportementale et modification (c’est-à-dire la clinique de Maudsley). Ces thérapies seront décrites plus avant dans le livre. 8
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La psychologie est-elle une science ? Puisque la définition comprend « étude scientifique », cela soulève la question suivante : qu’est-ce que la science ? Pour la plupart des individus, le mot « science » évoque des images de laboratoires avec des tubes à essai, des équipements de mesure complexes, etc. Cela s’avère approprié car il met l’accent sur l’importance des EXPERIENCES, qui ne peuvent être correctement réalisées que dans des conditions contrôlées. Les expériences sont menées pour essayer de trouver quelles sont les CAUSES des EFFETS, dans toutes les disciplines scientifiques. Les psychologues aiment aussi réaliser des expériences. Mais parfois, cela n'est pas possible pour des raisons pratiques et éthiques.
En général, les psychologues ne peuvent pas se livrer à des recherches sur l’être humain de la même façon que le ferait un chimiste par exemple sur des substances chimiques.
Les psychologues doivent donc utiliser différentes MÉTHODES de recherche autres que les expériences. 9
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MÉTHODOLOGIE L’étude des méthodes de recherche porte le nom de « méthodologie ». Elle revêt les deux aspects suivants : (a) les considérations les plus PRATIQUES à propos des méthodes de recherche qui devraient être employées ; (b) les questions plus PHILOSOPHIQUES sur la nature même de la SCIENCE. Commençons par la méthodologie pratique.
Dans la pratique, il y a cinq méthodes de recherche qui peuvent être choisies par un psychologue.
Le dernier élément peut être considéré d’avantage comme une sorte de mesure que comme une méthode.
Pour chaque méthode, il est possible d'utiliser différentes TECHNIQUES comme par exemple les enregistrements audio ou vidéo, les questionnaires, les entretiens, les tests, les mesures, etc. 10
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Méthodes de recherche 1. L’expérience La première expérience de psychologie sociale a été réalisée en 1898, par Triplett qui avait vérifié l’hypothèse (prévision) selon laquelle les garçons enrouleraient leurs moulinets pour la pêche, plus rapidement à deux qu’en étant seul.
TEMPS MOYEN VD (variable dépendante)
Temps moyen pour terminer 150 tours sur un moulinet à pêche, en tirant des chevaux jouets :
(temps réels non représentés)
TOUT SEUL PAR DEUX VI (variable indépendante) – deux CONDITIONS Comme prévu, les temps moyens étaient inférieurs (c'est-à-dire plus rapides) pour les binômes par rapport à ceux qui étaient seuls.
L’hypothèse a donc été acceptée, validant ainsi la théorie selon laquelle, en tous les cas pour certaines tâches répétitives, les individus travaillaient mieux en étant deux.
Ce cas présente les caractéristiques de toutes les expériences. Une « cause » variable est modifiée (VI) et « l'effet » (VD) est mesuré tandis que toutes les autres variables sont CONTROLÉES pour demeurer les mêmes. Les deux inconvénients majeurs étant qu'elles peuvent être insignifiantes et artificielles. 11
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2. Observation L’observation du comportement peut apporter beaucoup d’éléments d’information, surtout dans des environnements plus « naturels » : à la maison, dans les cours d’école, à la crèche. McIntyre (1972) a observé des enfants âgés de deux à quatre ans, pour en mesurer l’agressivité (selon des évaluations prédéterminées). Voici quelques résultats :
Notation pour une agressivité physique ÉLEVÉE
Graphique montrant les différences au niveau de l’agressivité
FILLES
GARÇONS
(données simplifiées : mesures réelles non affichées)
Conclusion éventuelle : en bas âge, les garçons sont plus agressifs que les filles.
Cela étaye la théorie générale selon laquelle les hommes sont plus agressifs que les femmes (Maccoby et Jacklin, 1974). Mais, comme il ne s'agissait pas d'une expérience (pas de variable indépendante) ou de « cause » variable), il n'est pas possible d'affirmer que le sexe soit une « source » d'agression. Il y avait, en outre, de nombreuses variables échappant au contrôle du chercheur comme par exemple la discipline parentale, les livres qui sont lus, les programmes de télévision et les films regardés, etc. 12
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3. Étude Il s'agit généralement de mesurer de nombreux individus, en utilisant souvent des questionnaires et/ou des entretiens, à propos par exemple d'attitudes. Wellings et d'autres ont dirigé « l'enquête nationale sur les attitudes sexuelles et les modes de vie » qui a été publiée sous le titre de Comportement sexuel en Grande-Bretagne (1994). Il était, entre autres, précisé que « La compagnie et l'affection sont plus importantes que la relation sexuelle dans un mariage ou une relation ». Résultats :
Approuve ou approuve fortement
Ni pour ni contre
Désapprouve ou désapprouve fortement
Taille de l’échantillon interrogé
Hommes
67,2 %
22,0 %
10,8 %
2079
Femmes
68,4 %
21,7 %
9,9 %
2563
Conclusion : « Plus remarquable peut-être, étant donné l’accent mis sur l’importance du sexe dans certains médias (Brunt, 1982), c’est de voir la forte majorité des personnes interrogées qui ne considèrent pas la relation sexuelle comme étant la partie la plus importante du mariage ou d’une relation. »
Deux problèmes avec les enquêtes, en fait avec toutes les recherches : sont-elles FIABLES, c’est-à-dire VALABLES, c’est-à-dire EXACTES ? 13
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4. Étude de cas (ou historique du cas) Il s’agit d’un témoignage très détaillé à propos d’un individu (ou d’un petit groupe, c’est-à-dire d’une famille). Oliver Sacks (1970) a publié le cas du « Dr P. », le patient étant un musicien cultivé et populaire. Malheureusement, ce dernier était devenu incapable de reconnaître des personnes ou des objets en raison de dommages survenus au niveau de son cerveau lorsqu’il avait atteint l’âge adulte.
« Il a tendu la main et s'est emparé de la tête de sa femme pour essayer de la soulever pour la poser sur sa propre tête. Il semblait avoir confondu sa femme avec un chapeau ». Ces études de cas neurologiques peuvent révéler beaucoup de choses à propos du cerveau. Dans ce cas précis, comment certaines parties contrôlent la visualisation, la reconnaissance et la mémoire. Les cas ou les études « cliniques » sont donc très utiles en psychologie cognitive. Ils sont aussi le fondement de la psychanalyse. 14
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5. Corrélation
Élevé
Élevé QI du 1er jumeau
Bas
Élevé Nombre de taches de rousseur
Élevé Bas
La corrélation négative signifie : tandis qu’une variable augmente, l’autre décroît c’est-à-dire plus l’homme est vieux, moins il a de cheveux sur la tête.
Nombre de cheveux sur la tête
Bas
QI
La non corrélation signifie : il n’y a pas de relation qu’elle soit positive ou négative, par exemple entre les taches de rousseur et l’intelligence.
Bas
Élevé
Bas
La corrélation positive signifie : lorsqu’une variable augmente, l’autre en fait de même. Par exemple, lorsque des jumeaux identiques sont évalués pour l’intelligence.
QI du 2e jumeau
Il s’agit de mesurer la relation entre deux ou plusieurs variables. On note trois types : la positive, l’absence de relation et la négative. Ils peuvent être visualisés sous forme de diagrammes de dispersion.
Bas
Élevé Âge 15
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Échelle de corrélation et signification La corrélation peut également être indiquée comme un chiffre sur une échelle…
En partant de la règle de base, environ 0,6 ou 0,7 voire plus haut (±) est en général significatif. Les tableaux fournissent le chiffre exact pour chaque taille de l’échantillon.
Quantité d’huile utilisée
Quantité de tomates mangées
Nombre de décès
Mais la chose la plus importante à ne pas oublier, c’est que la corrélation ne montre pas le lien de causalité. Un exemple grave de ce malentendu courant s’est passé en Italie. Au début des années 1980, on notait des décès inexpliqués où une mortalité élevée entrait en corrélation positive avec la consommation d’huile d’olive. Le gouvernement en avait donc conclu que l’huile avait été empoisonnée. Plus tard, des recherches avaient révélé que c’était les tomates contaminées par des pesticides qui avaient provoqué les décès… Base de fausse hypothèse Préparation réelle des aliments
Quantité d’huile utilisée
Nombre de décès
Cause réelle des décès
Quantité de tomates mangées infectées par les pesticides !
Il y a aussi le problème des corrélations PARASITES qui se produisent par hasard, par exemple l'augmentation des ventes d'alcool et les bicyclettes achetées par des prêtres. 16
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…
Autres questions méthodologiques En plus du choix de la méthode à utiliser, les psychologues doivent vérifier que l’échantillon choisi est approprié (en quantité et en qualité) et que les données recueillies sont fiables et valides. L’échantillonnage, c’est le processus de sélection d’un groupe d’individus – les participants ou, pour employer un terme plus ancien, « sujets » – pour la recherche. Il est rarement possible de tester l’ensemble de la « population » à l’étude, on utilise donc un « échantillon » représentatif. Il y a trois principales façons de procéder à la sélection. L’échantillonnage aléatoire signifie que chaque personne dans la « population » cible a une chance égale d’être sélectionnée. Cela devrait fournir des participants typiques.
Par exemple, mettez les noms dans un chapeau, mélangez et choisissez-en 30.
La méthode des quotas utilise certains nombres de groupes spécifiques, par exemple 20 de trois groupes d’âge différents. Cette technique est également favorisée par beaucoup de sondages d’opinion, par exemple lorsqu’il s’agit d’enquêter sur les intentions des électeurs en choisissant parmi un éventail de villes. L’échantillonnage opportuniste signifie « quiconque est disponible à tel moment » ce qui peut bien sûr produire des résultats biaisés. La plupart des recherches psychologiques utilisent des étudiants universitaires ! 17
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Fiabilité signifie être « reproductible » ou « compatible ». Lorsqu’un test fiable est utilisé, il donne des résultats similaires dans des circonstances similaires. Cela peut être vérifié en corrélation, en comparant les résultats d’une étude avec une autre. De nombreux tests sont normalisés de cette manière. Mais ce n’est pas simplement parce qu’un test ou une mesure est fiable qu’il est valable. Validité signifie que le test ou la mesure utilisé est en fait en train de mesurer ce qui est prévu, par exemple qu’un test de QI mesure « l’intelligence » (parfois discutable !).
Un exemple de la façon dont une mesure peut être « fiable » et non pas « valide » est une règle en plastique bon marché.
La mienne est plus longue que la tienne
Mesurer systématiquement une certaine longueur mais pas nécessairement exacte…
Votre règle peut être fiable mais elle n’est pas valable !
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Méthodologie philosophique La méthodologie revêt aussi un aspect philosophique. Cela pose des questions fondamentales. « Comment savons-nous si quelque chose est vrai ? » « Est-ce que cette théorie est correcte ? » « Pouvons-nous tout prouver ? » « Qu’est-ce que la science ? » Aujourd’hui, pour la plupart des gens, la « science » s’occupe de prendre des MESURES et de proposer des THÉORIES pour expliquer les choses – les deux processus fonctionnant ensemble. Cette approche peut sembler évidente mais cela n’a pas toujours été le cas. Au ixe siècle, la mesure était quasi obsessionnelle – parfois juste pour le plaisir de la chose !
Mais souvent, peu de liens étaient établis entre les MESURES et les THÉORIES.
Au milieu du xxe siècle, avec beaucoup de MESURES et pas mal de THÉORIES, il est devenu évident que de nombreux scientifiques recueillaient simplement des preuves pour SOUTENIR (vérifier) leurs THÉORIES sans jamais vraiment les TESTER.
Il est donc devenu nécessaire de découvrir comment les THÉORIES pouvaient être TESTÉES. En effet, quelle est la différence entre les THÉORIES SCIENTIFIQUES et les NON SCIENTIFIQUES ? Un homme a fourni un moyen de décider… 19
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Karl Popper Karl Popper (1902-1994) a mis en place un critère : les THÉORIES peuvent être partagées entre celles qui sont SCIENTIFIQUES (c’est-à-dire réfutables) et celles qui sont NON SCIENTIFIQUES (c’est-à-dire non réfutables). Les THÉORIES NON SCIENTIFIQUES comprennent la plupart des idées religieuses (par exemple l’existence de Dieu), beaucoup d’idées politiques (le marxisme, le capitalisme), les idées freudiennes (par exemple le contenu de l’inconscient) et les horoscopes quotidiens que l’on trouve dans les journaux. Votre problème est provoqué par un conflit entre votre identifiant et votre ego…
Il vient de « l'antagonisme hostile entre la bourgeoisie et le prolétariat »…
Cela s’explique par le conflit entre Dieu et le Diable…
Une théorie scientifique est une théorie qui est RÉFUTABLE… c’est-à-dire qu’elle peut être RÉFUTÉE.
Les théories non scientifiques sont séduisantes dans la mesure où elles peuvent TOUT expliquer – MAIS c’est aussi leur point faible ! Tenter de les tester scientifiquement est impossible et donc inutile ! 20
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Le processus de la science En associant le CRITÈRE DE POPPER avec la génération d’une théorie par INDUCTION – partant d’un cas particulier à une explication générale – il y a (probablement) un processus général par lequel progresse la science.
Une pomme tombe
Observation
Théorie (par induction) Gravité
Hypothèse (c’està-dire prédiction)
Si je laisse faire, elle tombera
Expérience
Lâcher un objet…
Résultat : OUI ou NON. Si OUI, la théorie est ÉTAYÉE
Si NON, la théorie est fausse et a besoin d’être modifiée.
Un aspect très important de ce processus repose sur le fait qu’une théorie peut uniquement être RÉFUTÉE, elle ne peut être PROUVÉE… 21
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Pourquoi tout ne peut-il être prouvé ? Même si nous utilisons souvent le mot « prouver » dans la vie quotidienne, à proprement parler, RIEN NE PEUT ÊTRE PROUVÉ. Cela vient simplement du fait qu’aucune quantité de preuve n’est suffisante – il y a toujours la possibilité de nouvelles preuves contradictoires. Il était une fois une théorie qui disait que tous les cygnes étaient blancs…
Mais on découvrit l’existence de cygnes noirs.
Mais personne n’a encore trouvé de cygne tacheté… Donc, rassembler simplement beaucoup de données pour SOUTENIR une théorie est d’un intérêt limité : un bon scientifique cherche des preuves pour RÉFUTER une théorie. La science est un peu comme la loi : même devant le tribunal, il n’est pas possible de PROUVER que quelqu’un est coupable – seulement qu’il est « au-delà du doute raisonnable ». Il y a eu beaucoup de condamnations où des preuves découvertes ultérieurement ont conduit à un retournement ! Dans le domaine de la science, nous ne pouvons jamais non plus être certains qu’une théorie est « correcte » ou « vraie » – nous préférons donc penser qu’une théorie est UTILE, jusqu’à ce que l’on en trouve une meilleure. La théorie de la gravité de Newton (l’attraction des objets) a été remplacée par la théorie de gravité d’Einstein (distorsions dans l’espace). 22
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Rien n ’est certain… À un niveau philosophique encore plus profond, nous ne pouvons jamais être certains de l’avenir de toute façon. Ce n’est pas parce que quelque chose s’est toujours produit dans le passé que cela se produira certainement dans le futur.
Les scientifiques parlent en termes de PROBABILITÉ à propos de leur certitude.
Je suis sûr à 99,99999 % que la bouilloire va siffler…
Mais il est relativement facile de prévoir le comportement des substances chimiques – les probabilités en cause sont habituellement extrêmement élevées. Les gens, par ailleurs, ont tendance à être beaucoup plus imprévisibles !
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La probabilité en psychologie En règle générale, les psychologues estiment que 95 % de certitude est acceptable. Ils autorisent 5 % d’erreur. Si c’est possible, ils préfèrent 99 % de certitude avec donc 1 % seulement d’erreur. C’est la raison pour laquelle la recherche en psychologie est en général exprimée par le biais de statistiques…
0,05 est une autre façon d'écrire 5 %
Ce qui signifie fondamentalement : nous sommes sûrs à 95 % qu’il y a une différence dans la direction prévue.
Afin de calculer ce type de statistiques, les psychologues utilisent différents tests statistiques – t-test, Wilcoxon, Mann-Whitney, Chi-squared, etc. – selon les circonstances. Les nouveaux étudiants, à ce sujet, sont souvent surpris et parfois au départ repoussés par ces statistiques mais elles sont essentielles à la démarche scientifique. De toute façon, il n’est pas nécessaire de savoir POURQUOI ces tests fonctionnent mais simplement qu’ils le font. Les tests statistiques sont simplement des OUTILS pour faire le travail. 24
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LA NAISSANCE DE LA PSYCHOLOGIE La psychologie est née officiellement en 1879 lorsque Wilhelm Wundt (1832-1920) a ouvert le premier laboratoire reconnu pour l’étude du comportement humain à Leipzig en Allemagne. Wundt (prononcer vite « Voont ») était le premier à utiliser le terme de « psychologie expérimentale ».
« Mon objectif est de délimiter un nouveau domaine dans la science. »
Prin phys cipes d iolog e la p ique sych (187 ologie 3-4)
« La première étape dans l’étude d’un fait doit donc être une description des éléments individuels… dont il est constitué. »
Conférences sur l’esprit des hommes et des animaux (1863)
Wundt utilisait l’INTROSPECTION – l’examen de l’état mental d’un individu – formant les personnes à l’introspection par l’utilisation de règles strictes : 1) les observateurs doivent être en mesure de déterminer lorsque le procédé doit être mis en place ; 2) ils doivent se tenir prêts ou être attentifs ; 3) il doit être possible de répéter plusieurs fois l’opération ; 4) les conditions expérimentales doivent être capables de variation en ce qui concerne la manipulation contrôlée des stimulations.
Les détracteurs craignaient qu’une observation de soi intense ne conduise les étudiants à la folie ! 25
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L’évaluation de Wundt Wundt organisa avec soin les premières expériences et il commença aussi la psychologie sociale (« Volk ») avec des enquêtes sur la langue, l’art, les habitudes sociales, les mythes, les lois et les mœurs. La renommée de Wundt se propagea rapidement. Ses élèves ont créé leurs propres laboratoires en rentrant chez eux – aux États-Unis, en Italie, en Russie et au Japon.
Les sujets de Wundt continuent d’être étudiés aujourd’hui – les sens, l’estimation du temps, temps de réaction, la capacité d’attention, les émotions et les associations verbales.
Toutefois, les conclusions et les théories réelles de Wundt sont rarement utilisées aujourd’hui, ayant été remplacées par d’autres. L’introspection a été abandonnée pour être trop subjective.
La valeur de Wundt, c’est qu’il a fondé la psychologie en rejetant la pensée non-scientifique du passé. 26
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AVANT LA PSYCHOLOGIE L’importance de Wundt reposait sur la nouvelle approche scientifique. Précédemment, beaucoup de ces mêmes questions avaient été posées par des philosophes, en commençant par Socrate (470-399 avant J.-C.) dans la Grèce antique – sur la mémoire, l’apprentissage, la motivation, la perception, le rêve et le comportement anormal. Mais les Grecs hésitaient souvent à MESURER les choses. Platon et Aristote pensaient tous les deux que la vérité pouvait être trouvée par la pensée plutôt que par l’action. Je croyais que le corps et l’âme étaient séparés.
J’ai attaqué ta dualité… créé tout un système de connaissances… et décrit des expériences comme par exemple l’état de veille, le sommeil, le genre, la mémoire, les émotions, la maîtrise de soi, les relations…
Platon (428-347 avant J.-C.)
Aristote (384-322 avant J.-C.)
Les enseignements d’Aristote ont dominé la philosophie occidentale dans la période médiévale de la théologie chrétienne. On pourrait dire que la « psychologie » du christianisme était sa préoccupation avec le péché, la culpabilité, la pénitence et l’autorité. 27
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Le problème esprit-corps de Descartes Le philosophe qui a contribué le plus directement à la psychologie a été René Descartes (1596-1650). Descartes s’est attaqué au problème espritcorps dans Discours de la Méthode (1637) et Les Méditations (1641). Avant Descartes, on croyait d’une façon générale que l’esprit et le corps étaient distincts l’un de l’autre (dualisme platonique), l’esprit influençant le corps MAIS PAS l’inverse. « Je pense donc je suis ! »
Mais les mondes du mental et du matériel sont-ils séparés et distincts ?
Oui, ma réponse est toujours dualiste mais également avec le corps qui influence l’esprit.
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Selon Descartes, l’esprit a une fonction unique – la pensée. L’accent mis par Descartes sur la raison porte le nom de « rationalisme ». En outre, l’esprit produit deux types d’idées.
« Les idées dérivées proviennent de stimuli externes sur les sens – le son d’une cloche, la vue d’un arbre. »
« Les idées innées proviennent de l’esprit ou de la conscience – le soi, la perfection, l’infini, Dieu… »
Cela a conduit au débat entre nature et culture – si tel comportement est plutôt inné ou acquis. Les personnes croyant davantage dans les explications de « nature » sont devenus des « Nativistes » (bien que ce terme ne soit pas beaucoup utilisé de nos jours). Par ailleurs, certaines personnes ont insisté sur l’apprentissage ou « l’éducation ». 29
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Associationnisme John Locke (1632-1704) dans Essai sur l’entendement humain (1690), rejetait les idées innées de Descartes et était d’accord avec Aristote : l’esprit à la naissance est une « ardoise propre ». Supposons alors que l’esprit soit, comme nous l’avons dit, du papier blanc, vide de tout caractère, sans aucune idée…
Où a-t-il trouvé alors tout le matériel de la raison et de la connaissance ? À ceci, je réponds avec un seul mot, dans L’EXPERIENCE.
Locke a officiellement commencé l’empirisme britannique et produit une théorie de l’association. L’associationnisme a été développé au xviiie siècle par l’évêque Berkeley (1685-1753) et David Hume (1711-1776). Selon Hume, nous supposons les associations de « cause à effet » en expérimentant des paires d’événements comme par exemple une boule de billard qui en heurte une autre. 30
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Le transcendantalisme Emmanuel Kant (1724-1804) a mis sens dessus dessous l’associationnisme de Hume parlant de concepts déjà existants (c’est-à-dire « a priori ») de « cause » nous permettant d’avoir des expériences objectives. Kant a également fait valoir que la raison innée seule ne peut pas expliquer ce qui existe ou non, ce qui était en désaccord avec le rationalisme de Descartes. Par conséquent, la Critique de la raison pure de Kant (1781) présente le cas pour combiner de nouvelles expériences avec des idées existantes, c’est-à-dire « des propositions a priori synthétiques ». « David Hume a interrompu mon sommeil dogmatique. »
« L’intuition pure d’espace et de temps est a priori. »
« La partie est possible uniquement à travers l’ensemble, ce qui n’est jamais le cas avec les choses en elles-mêmes. »
Kant a décrit trois activités mentales : savoir, sentir et être disposé à. Aujourd'hui, les psychologues distinguent souvent la connaissance (« cognitive ») des pensées émotionnelles (« affectives ») par exemple lorsqu'ils analysent des attitudes. Le point de vue de Kant était transcendantale – c'est-à-dire des explications en dehors d'expériences particulières. L'« idéalisme » (avec Hegel) et le « romantisme » (avec Schopenhauer, Kierkegaard) étroitement liés se sont développés en Allemagne – notamment dans l'attitude reconnaissante et mystique envers la nature. Cela contrastait avec l'approche mécanique des autres. 31
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L'utilitarisme James Mill & J.S. Mill Le philosophe libertaire John Stuart Mill (1806-1873) était le fils de James Mill (1773-1836), un utilitariste – un homme qui croyait dans la lutte pour « le plus grand bonheur du plus grand nombre ». James Mill (dans Analyse des phénomènes de l’esprit humain, 1829) pensait que l’esprit était passif mais J.S. Mill (dans Autobiographie, 1873 et À propos de liberté, en 1859) n’était pas d’accord…
L’esprit est actif !
Su r lib la er té
J.S. Mill croyait dans la « chimie mentale », spécialement dans la « synthèse créative » – la fusion d'éléments sensoriels en de nouveaux composés qui sont davantage que la somme des parties constituantes. Ce point de vue et l'accent mis sur l'esprit actif ont été adoptés plus tard par les gestaltistes. J.S. Mill disait que la psychologie pourrait devenir une véritable science. 32
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Le positivisme de Comte Auguste Comte (1798-1857) était un ami et mécène de J.S. Mill mais même s’il n’était pas d’accord avec Mill à propos de la science de l’esprit, il croyait en une science de la société et on l’appelle « le père de la sociologie ». La contribution de Comte dans le domaine de la psychologie s’est opérée par le POSITIVISME.
Il n’y a que la méthode positive pour observer le lien entre des faits observables. Tout ce qui est au-delà de l’expérience est sans importance.
Le positivisme réduit les propositions à de simples faits – réductionnisme. Cela a influencé plus tard les comportementalistes et beaucoup de bio-psychologues. Le positivisme de Comte a finalement conduit aux positivistes logiques des années 1920 (A.J. Ayer, etc.) qui voulaient se débarrasser de toutes les affirmations qui ne pouvaient pas être vérifiées publiquement ou testées de manière empirique – un point de vue que beaucoup de psychologues soutiennent fortement aujourd’hui. 33
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Les premières recherches sur le cerveau Au cours des années 1830, la physiologie est devenue une discipline expérimentale, surtout avec Johannes Müller (Berlin), Marshall Hall (Londres) et Pierre Flourens (Paris). Ils ont étudié les fonctions cérébrales, essayant de trouver des domaines spécialisés et de développer des techniques nouvelles qui sont toujours utilisées aujourd’hui. 1. L’extirpation Hall et Flourens :
Nous avons enlevé ou détruit une partie du cerveau d’un animal pour trouver quels en étaient les effets sur le comportement.
Plus tard, deux techniques supplémentaires ont été développées.
2. La méthode clinique Paul Broca (1861) a développé la « méthode clinique », attendant qu’un patient atteint de troubles du comportement meurt pour examiner ensuite les dommages sur le cerveau.
La zone de Broca dans l’hémisphère gauche produit la parole. 3. La stimulation électrique Gustav Fritsch et Eduard Hitzig, en 1870, ont fait passer un faible courant électrique dans certaines parties du cerveau et observé la réaction.
Remarquez le mouvement des pattes…
Ces techniques de recherche ont été très utiles mais la Grande Théorie importante a été réalisée par un homme. 34
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La théorie de l’évolution de Darwin Lorsque Charles Darwin (1809-1882) a publié De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle en 1859, cela provoqua une tempête – aussi bien publiquement qu’intellectuellement. Une bonne partie de la réaction immédiate s’explique simplement par des malentendus et l’ignorance à propos de ce qu’il avait réellement dit. Qui continue encore aujourd’hui ! Il ne s’agit pas tant d’une théorie de l’évolution que d’un ensemble de quatre sous-théories. La première est le changement des espèces. Au fil du temps et des générations, les caractéristiques physiques (et comportementales) se modifient. Voyez les preuves fossiles…
La seconde est le changement progressif. Les modifications s’opèrent par petites étapes, sur plusieurs générations. Même si de nombreuses « étapes » manquent dans les archives des fossiles.
La troisième est
l’origine commune. Les organismes peuvent être retracés jusqu’à leurs ancêtres – comme un arbre généalogique géant.
Voyons maintenant la quatrième sous-théorie qui est aussi la plus importante, la sélection naturelle… 35
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La sélection naturelle La sélection naturelle se divise en deux parties. D’abord, les changements peuvent survenir d’une génération à l’autre. C’est ce qui porte le nom aujourd’hui de « mutations » aléatoires dans les gènes – par exemple, celles qui sont causées par le rayonnement naturel. Darwin ignorait la raison pour laquelle il se produisait des changements, il savait juste que cela arrivait. Il y a ensuite la signification de la « sélection » : Les changements qui sont bénéfiques donnent au nouvel individu de meilleures chances de survivre. Inversement, les changements génétiques néfastes donnent moins de chance de survie.
Je me suis servi de l’évolution pour expliquer le fait qu’il y ait autant de variations dans la même espèce…
Prenons le cas des pinsons du Pacifique. Les îles voisines disposaient de nourriture différente : certaines avaient beaucoup de noix mais peu d’insectes, tandis que d’autres avaient plus d’insectes mais peu de noix. Lorsque la mutation a créé des oiseaux avec des grands becs, les îles à noix leur ont permis de survivre tandis que les oiseaux à becs fins là-bas ont disparu. MAIS les oiseaux en mutation avec des becs fins ont pu survivre sur les îles à insectes où les espèces à plus larges becs se sont éteintes. Là où les animaux s’intègrent dans l’environnement de cette façon, on parle de survie du plus fort. 36
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L’importance de l’évolution Le concept de « survie du plus fort » contribue à expliquer la variété et la distribution des organismes vivants, à la fois vivants et morts. Important : cela ne veut pas dire « en forme » comme dans « fort et en bonne santé ! ». Beaucoup de petites créatures faibles ont survécu tandis que les gros et énormes dinosaures ont tous disparu ! Depuis Darwin, l’évolution a été observée à de nombreuses reprises, si nous prenons par exemple le cas de la phalène, elle a subi une mutation en deux versions différentes – avec des schémas d’ailes « claires » ou « foncés ».
Arbre avec des lichens avant la pollution
Arbre sans lichens après la pollution
À l’origine, la version « foncée » n’a pas survécu aussi bien en raison du manque de camouflage contre les arbres avec du lichen de couleur claire. Les versions « claires » étaient donc plus courantes.
Cependant, là où la pollution a détruit le lichen (révélant en dessous une écorce sombre), les variations « claires » sont devenues beaucoup plus vulnérables tandis que les « foncées » devenaient camouflées. 37
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L’évolution aujourd’hui Au cours de ces dernières années, nous avons vu les bactéries et les virus muter et devenir résistants à des médicaments tels que les antibiotiques. Et certains virus n’ont pas de remède connu comme par exemple le HIV qui entraîne l’apparition du sida.
C'est ainsi que l'on peut observer aujourd'hui l'évolution en pleine action !
L’évolution n’est pas seulement l’épine dorsale de la biologie, expliquant la structure et la fonction des êtres vivants, elle est également utile pour les psychologues afin d’expliquer tel ou tel comportement comme les rituels de la séduction et la défense du territoire. Richard Dawkins s’en est servi (avec d’importantes modifications) pour expliquer l’altruisme – aider les autres sans bénéfice personnel apparent – de sorte que les gènes survivent (Le gène égoïste, Dawkins, 1976). Dawkins est aussi souvent incompris ! 38
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Ce qu ’a apporté Galton Francis Galton (1822-1911), le cousin de Darwin, était passionné par l’évolution et l’hérédité. Il est à l’origine des « différences individuelles » et il a découvert le caractère unique des empreintes digitales (1892). Galton était aussi un compteur et un mesureur obsessionnel. Il comptait même les bâillements et les toux aux conférences et au théâtre – essayant de produire une « mesure de l’ennui » ! Galton a créé un laboratoire en 1884 à l’Exposition internationale de la Santé qui a continué pendant six ans au musée de South Kensington.
J'ai recueilli des données auprès de plus de 9 000 personnes qui ont payé pour être mesurées, évaluées d'après leur force, l'ouïe, la vision, etc.
Galton a utilisé et développé trois mesures statistiques particulières : la probabilité, la distribution normale et la corrélation. Ses ouvrages : Le génie héréditaire (1869) et les Anglais de la science (1874) comprenaient de nombreuses études concernant des magistrats célèbres, des médecins et des scientifiques qui étaient nés au sein de familles avec des talents correspondants. À partir de cette recherche, Galton avait calculé la PROBABILITÉ élevée de voir des hommes éminents avoir des fils tout aussi éminents qu’eux. 39
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La distribution normale
Nombre d’individus
Galton a utilisé la COURBE DE LA DISTRIBUTION NORMALE développée par Adolphe Quetelet (Belgique, 1796-1874) – par exemple, la distribution de la taille des individus.
Taille :
Petit
Moyen
Grand
Nombre d’individus
J’ai découvert que cette courbe s’applique aussi aux caractéristiques mentales.
Intelligence : Faible
Moyenne
Élevée
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Les corrélations Galton a publié les Corrélations (1888) qui illustraient les relations sur un plan graphique – par exemple, que les hommes de grande taille ne sont pas aussi grands que leur père et que les hommes de petite taille sont plus grands que leur père.
Cela a également démontré le principe du « retour à la moyenne ».
homme moyen
L’élève de Galton, Karl Pearson, a développé la formule de son maître pour calculer la corrélation (sur une échelle de - 1,0 à + 1,0) : « Le coefficient de corrélation de Pearson » qui est largement utilisé aujourd’hui. En utilisant les statistiques, Galton s’est solidement placé du côté de la nature par rapport au débat nature-culture. À bien des égards, Galton a eu une influence beaucoup plus grande même par rapport à Wundt lui-même.
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Structuralisme et fonctionnalisme L’Allemagne (même si elle n’a été unifiée qu’en 1870) était la Mère de la psychologie. Elle a apporté le droit empirique et positiviste Zeitgeist – l’environnement intellectuel et économique avec de nombreuses universités par rapport à celles de l’Angleterre qui étaient au nombre de DEUX ! Jusqu’en 1879, trois autres physiologistes assistaient Wundt : Helmholtz, Weber et Fechner. Après, même si Wundt dominait, d’autres chercheurs ont produit des contributions parallèles – surtout Ebbinghaus, Muller, Brentano, Stumpf et Kulpe. Mais ce fut l’élève le plus célèbre de Wundt qui emporta la psychologie aux États-Unis. Edward Titchener (1867-1927), étudiant anglais et traducteur de Wundt, partit aux États-Unis (1893) pour installer son propre laboratoire à Cornell. Oxford avait refusé, pas de psychologie avant 1936 ! Il prétendait être un ardent disciple de Wundt mais il développa rapidement sa propre approche.
Structuralisme – l'analyse de la conscience…
dans ses éléments constitutifs ou expériences…
en vue de déterminer sa structure.
Cela restait encore trop introspectif et mécanique – divisant en éléments des expériences qui n’avaient de sens que dans leur globalité (comme les Gestaltistes l’ont soutenu plus tard). Le structuralisme a duré environ 25 ans puis il a disparu à la mort de Titchener mais il était déjà sur cette voie-là de toute façon. 42
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L’opposition immédiate est venue du fonctionnalisme. Comme il le suggère, cela concernait la manière dont FONCTIONNE l’esprit. Le contexte immédiat était la conscience de Darwin, Galton et Herbert Spencer (1820-1903, un autre Anglais) qui inventa le darwinisme social. Spencer portait des bouchons dans ses oreilles pour empêcher ses pensées d’être dérangées !
Quoi ? Où ?
Nous ne voulons pas de psychologie appliquée !
Comment ?
Pourquoi ?
Nous voulons appliquer la psychologie aux problèmes quotidiens !
Structuraliste Fonctionnaliste
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Les premiers fonctionnalistes William James (1842-1910) donna son premier cours de psychologie à l’Amérique en 1875. Cependant, il ne tenait pas aux expériences ! Il s’intéressait à la conscience en tant que produit des activités du cerveau, inventant l’expression « courant de conscience » pour décrire le processus d’écoulement continu (pas les éléments).
« La psychologie est la science de la vie psychique, à la fois de ses phénomènes et de leurs conditions. »
Mais James n’était pas considéré comme un scientifique, il était perçu comme quelqu’un de non conventionnel : qui étudiait la télépathie, la clairvoyance, le spiritisme, etc. Ces mêmes choses dont la plupart des scientifiques se dissociaient ! Les intérêts de James pourtant étaient attirants (comme les « expériences religieuses ») et il commença d’importantes applications, notamment la psychologie de l’éducation avec Entretiens avec les enseignants (1899). 44
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L’éducation intéressa beaucoup aussi John Dewey (1859-1952)* qui publia le premier ouvrage de l’Amérique, Psychologie en 1886 bientôt éclipsé par ceux de James. Il n’aimait pas du tout les « dichotomies ». Il n’aurait pas séparé l’esprit du corps, les moyens de la fin, le fait de la valeur, la pensée de l’action et l’individu de la société. Il était au contraire pragmatique (comme James) c’est-à-dire qu’il favorisait tout ce qui fonctionnait efficacement dans la pratique. Dewey tenait à l’évolution : les gens se battent pour survivre. Il s’est concentré sur l’éducation (1904). Par conséquent, les écoles devraient être des endroits où les enfants interagissent et font des expériences, selon les besoins individuels et une « demande intelligente ». C’est ainsi que Dewey a fondé « l’éducation progressive ».
Je vois les enfants comme des organismes actifs façonnés par leur environnement et le façonnant également – ils ne sont pas des récipients vides passifs attendant d’être remplis !
*Il ne s’agit pas de Melville Dewey, le bibliothécaire (1851-1931) qui a inventé le Système décimal de Dewey de la classification pour les bibliothèques (Psychologie porte le numéro 150). 45
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James Angell (1869-1949), élève de John Dewey et collègue de William James, a officiellement transformé le fonctionnalisme en une école de pensée – « l’école de Chicago ». L’ouvrage d’Angell, Psychologie (1904) a eu beaucoup de succès.
« Nous considérerons toutes les activités de la conscience – toutes nos sensations, les émotions et actes de volonté – comme autant d’expressions d’adaptations biologiques à notre environnement… qui est social aussi bien que physique. »
Angell (1906) a résumé le fonctionnalisme comme étant l’étude : 1) d es opérations de l’esprit et pas des éléments ; 2) d e la conscience, y compris les processus comme le consentement et le jugement ; 3) s ans distinction entre le corps et l’esprit. Harvey Carr (1873-1954) est parvenu à partir de 1919 environ, c’est-à-dire lorsque le fonctionnalisme s’éloignait déjà de l’esprit subjectif et de la conscience, à se diriger vers l’étude du comportement objectif. Le fonctionnalisme a pris fin lorsqu’il a perdu le besoin de lutter : en un sens, chacun est devenu un « fonctionnaliste ». Même si peu de personnes se désignent ainsi aujourd’hui. Dans le passé, le fonctionnalisme constituait un pont important entre le structuralisme et le comportementalisme – et les autres perspectives actuelles. 46
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LES PERSPECTIVES Les deux premières perspectives ont cédé la place aux six que nous avons aujourd’hui, même si les véritables « écoles » cognitives et humanistes ne sont pas arrivées avant les années 1950-1960. On peut considérer l’évolution historique de la façon suivante :
TABLEAU CHRONOLOGIQUE Structuralisme années
1890 1920
Fonctionnalisme
1906
Perspectives : (« Écoles ») Psychodynamique
1896
Comportementalisme Gestalt/Cognitive
1913 1912 1960
« Hors écoles » Humaniste
1950
Bio-psychologie
1880
Socio-culturel
1880
Les trois premières perspectives sont également souvent appelées « écoles » parce que chacune était composée d’un groupe d’individus aux idées assez homogènes. Les trois dernières ne peuvent pas véritablement être appelées « écoles » car elles ne disposent pas de la même uniformité au niveau des personnes. Mais elles représentent en général des façons de penser importantes.
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1. LA PERSPECTIVE PSYCHODYNAMIQUE « Psychodynamique » signifie « esprit actif ». Il y a un combat mental – en particulier dans l'inconscient caché. Dans la pratique, cela signifie souvent simplement d'appliquer les théories psychanalytiques de Freud et, à des degrés divers, celles de ses disciples et opposants comme Jung, Adler, Erikson, Klein, Lacan… en fonction de vos préférences ! Mais Sigmund Freud (1856-1939) a été l'initiateur de tout en inventant le terme de psychanalyse (1896) pour décrire ses théories et techniques afin de trouver et guérir les troubles mentaux de ses patients.
Allongezvous et détendezvous…
Dites simplement ce qui vous vient à l'esprit…
Mais Freud ne s’intéressait pas seulement aux troubles mentaux : il a passé sa vie à essayer de produire un ensemble cohérent de théories pour expliquer TOUT le comportement humain. Il n’a jamais atteint son objectif d’une Seule Grande Théorie, il est donc plus facile de penser à des théories distinctes mais interdépendantes. Il y en a cinq particulièrement importantes. 48
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1. L’esprit conscient, pré-conscient, inconscient Freud le décrivait en se servant de l’analogie de l’iceberg, ce qui n’est pas vraiment adéquat (puisque cela implique quelque chose de rigide plutôt que fluide) mais c’est un début…
Le conscient (le sommet 1/7e) – notre conscience lorsque nous sommes éveillés. Le pré-conscient (la frontière) – qui contient les souvenirs des rêves, « lapsus », etc. Donne des indices sur l’inconscient à partir de pensées et d’actions qui apparaissent ici. Si vous vous souvenez d’un rêve, vous ne divulguez pas directement des pensées inconscientes mais vous vous souvenez d’idées très codées. Ce symbolisme nous protège, nous ne sommes donc pas dérangés ou perturbés par ce que notre inconscient pense RÉELLEMENT ! L’inconscient (6/7e) – il contient des désirs et peurs secrètes ; souvenirs traumatisants du passé, etc. Toutes ces pensées sont complètement cachées et totalement hors de notre portée. Ceci est nécessaire pour survivre – oublier les traumatismes du passé afin de pouvoir continuer dans notre vie. Nous ne pouvons JAMAIS voir directement dans l’inconscient.
En termes strictement freudiens, il est faux de dire « subconscient » lorsqu’on fait référence à l’inconscient. Il était catégorique sur le fait qu’il est complètement invisible et inconnu. 49
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2. La libido Le terme « libido » est souvent utilisé aujourd’hui pour signifier « désir sexuel » mais il s’agit d’une perversion ou, en tous les cas, d’une simplification excessive de la signification de Freud. Il s’agit de l’ÉNERGIE INNÉE que nous avons, qui nous motive et nous permet de survivre – l’activité sexuelle en est une manifestation. Freud se servait du modèle de la machine à vapeur pour décrire ce phénomène.
Vapeur = libido
La soupape pour se « défouler » et éviter d’exploser !
Les roues pour « rester sur les rails et ne pas « dérailler ». Le niveau de la libido (« vapeur ») avec lequel nous sommes nés est un élément central de notre personnalité. Certains individus sont nés avec davantage de libido que d'autres. La manière dont nous utilisons cette énergie dépend également de notre personnalité (besoins et désirs) et de nos activités (travail, loisirs, centres d'intérêt). 50
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3. Le ça, le moi et le surmoi L’esprit est composé de trois parties, chacune avec ses propres motivations et ses progrès de développement mais en général, elles s’associent pour nous aider à survivre. Le ça se développe le premier. Il est inné et reste seul pendant quelques années. Il fonctionne sur le principe du plaisir – le bébé cherche le plaisir (par exemple boire, manger, la chaleur et le confort) et il évite ce qui est déplaisant (c’est-à-dire la faim, le fait d’être mouillé et d’avoir froid). Le ça est égoïste et il réclame en général la satisfaction immédiate. L’ego se développe à partir de deux ans environ et il fonctionne selon le principe de la réalité. Pour survivre, nous devons être parfois réalistes et planifier pour l’avenir. Mais le ça ne peut pas toujours être autorisé à fonctionner à sa façon, l’ego doit donc souvent se battre avec. (Id en latin signifie ça – Freud utilisait l’allemand « das es », traduit par Id).
C'est une erreur pour l'ego de toujours inhiber le ça. Les personnes devraient parfois « lâcher prise » et s'amuser ! Sinon, leur ça devient trop frustré et il peut, à un moment donné, prendre sa propre direction au mauvais moment ou au mauvais endroit !
Cependant, l’ego reste essentiellement égoïste, c’està-dire qu’il protège l’individu contre le danger.
Freud pensait que c’était un problème, particulièrement pour les personnes élevées dans l’Europe restrictive où le plaisir, en particulier sexuel, était souvent inhibé. 51
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Le surmoi commence à se développer à l’âge de trois ans environ (sous l’influence des parents) puis il se développe progressivement pendant l’enfance et atteint la pleine maturité après la puberté. « sur » signifie « au-dessus » – il regarde en bas et suit la bataille du « ça-ego ». Le surmoi est la « conscience » ou « chien de garde moral » qui nous empêche de faire le mal, en particulier dans le sens d’être antisocial. Là où le ça et l’ego sont égoïstes, le surmoi considère également les autres.
Appliqué au comportement criminel, il se pourrait bien que certains individus ne développent jamais complètement un surmoi. Ce qui pourrait expliquer le fait que certains n'affichent ni culpabilité ni remords pour leurs actes.
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4. Les étapes du développement psychosexuel Freud a décrit cinq étapes par lesquelles nous passons tous : orale (0-2 ans) ; anal (2-3 ans) ; phallique (3-6 ans) ; latent (6-11 ans) ; génital (11 ans et plus). Les trois premières étapes sont particulièrement importantes pour le développement de la personnalité.
Le stade oral (0-2 ans) La bouche est la source première de plaisir, pour survivre : le bébé suce de façon instinctive. Grâce à la satisfaction orale, le bébé développe un sentiment de confiance et une personnalité optimiste.
S’il y a un manque de stimulation orale – si le sevrage s’opère trop tôt – alors la personnalité peut devenir pessimiste, méfiante, cynique ou agressive.
Être bloqué à ce stade-là, on parle de fixation buccale. 53
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Le stade anal (2-3 ans) Le centre du plaisir se déplace vers l’anus, aidant l’enfant à devenir conscient de ses intestins et à savoir comment les contrôler, favorisant l’apprentissage de la propreté – aller aux toilettes au bon endroit et au bon moment. Les parents devraient encourager la régularité et l’hygiène. En décidant par luimême, l’enfant franchit une étape importante de l’indépendance, développe de la confiance et sent le moment où il faut « lâcher les choses ». Mais une rigueur absolue pour obliger l’enfant à y aller ou à respecter tel calendrier ou encore la propreté peut provoquer des problèmes de personnalité – selon ses réactions… Exemples de fixation annale Obliger l’enfant à y « aller » peut provoquer de la réticence lorsqu’il s’agit de donner QUOI QUE CE SOIT. La personne peut devenir un collectionneur ou un avare – rétention anale classique !
De la même façon, une grande inquiétude qui se manifesterait pour « aller régulièrement aux toilettes » peut entraîner un chronométrage obsessionnel – ou bien accentuer le fait d’être toujours en retard. Un accent trop fort mis sur la propreté peut provoquer une personnalité obsessionnelle, toujours soucieuse d’être propre et ordonnée. Ou bien rebelle, toujours désordonnée. 54
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Le stade phallique (3-6 ans) Les enfants prennent conscience de leurs organes génitaux (« jouant avec eux-mêmes ») et de leurs différences sexuelles. Par conséquent, le développement est différent pour les garçons et les filles. Le complexe d’Œdipe Chaque garçon, de manière inconsciente, traverse une séquence de sous-étapes : (a) il développe un désir fort vis-à-vis de sa mère ; (b) il remarque le lien étroit entre ses parents (qui dorment ensemble) ; (c) il est jaloux par rapport à son père et il le déteste ; (d) il a peur de son père qui pourrait découvrir ses véritables sentiments (c’est-à-dire le désir, la jalousie et la haine de l’enfant) ; (e) il craint le châtiment suprême pour un garçon – LA CASTRATION !
Je t’aime maman, j’aimerais que papa ne soit pas là…
À ce moment-là, le pauvre garçon est en plein désespoir et il se désespère de résoudre le problème. 55
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La résolution du complexe d’Œdipe survient sur la route de la « normalité ». Le garçon doit s’identifier avec, c’est-à-dire devenir comme, son père. Cela résout le problème car étant comme le père signifie (a) le père l’aimera et ne le punira donc pas ; (b) la mère l’aimera aussi ! L’identification pousse le garçon à adopter les attitudes de son père, les convictions morales (développement du surmoi) et les rôles des sexes.
Comment agir comme un homme dans la société. Mais qu’en est-il des filles ?
Elles ont le complexe d’Électre…
J’en conclus (inconsciemment) que j’ai déjà été castré.
Puisque sa mère est identique, la fille finit aussi par « s’identifier », c’est-à-dire qu’elle adopte sa morale et les rôles des sexes. Cela a toujours été plutôt vague ! Après avoir travaillé en étroite collaboration avec Freud, 1906-1913, Jung décida que trop d’importance était accordée au sexe. Il se sépara donc de Freud et créa ses propres concepts « jungiens » : introversion et extraversion, complexes, archétypes et inconscient collectif. 56
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5. Les mécanismes de défense Il s’agit de moyens de nous protéger de façon inconsciente face à des idées désagréables. À petites doses, ils aident à survivre au quotidien. Mais en revanche, une utilisation excessive peut provoquer des problèmes. Deux de ces problèmes ont été mentionnés – la fixation et l’identification. Voici ci-dessous quelques cas supplémentaires. La répression : repousser les idées indésirables au niveau de l’inconscient et les y maintenir. Cela évite les souvenirs horribles ou les choses qui nous font peur ou encore les désirs pour lesquels nous nous sentons coupables. Trop de répression peut être épuisant. Cela prend de l’énergie (libido) pour garder cachées les pensées inconscientes.
Pourtant, il est parfois préférable que les idées désagréables surgissent dans l’esprit conscient pour s’y confronter et les gérer.
Le travail du psychanalyste est de retracer ces traumatismes gênants, de faire en sorte qu’ils deviennent conscients et d’aider le patient à y faire face.
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La régression signifie le retour à une étape antérieure. Il est naturel de chercher des situations qui apportent du confort, en particulier en cas de stress. Sucer un doigt, le pouce, un bonbon, fumer une cigarette, boire, etc. sont des exemples de régression orale.
Nécessité de stimuler la bouche.
Le déplacement signifie que vous détournez votre énergie (libido) vers une autre activité. C’est souvent parce que nous ne pouvons pas ou ne voulons pas faire quelque chose.
Si quelque chose nous fruste par exemple ou bien quelqu’un nous contrarie alors nous pouvons nous en prendre à quelqu’un d’autre.
La sublimation est le nom donné au déplacement qui est « sain » – se débarrasser du stress ou de la colère en faisant du sport, en jardinant, etc.
Parmi les autres mécanismes de défense, nous pouvons citer le déni, la projection, etc. 58
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La preuve de Freud Où Freud a-t-il trouvé sa preuve ? Principalement des « séances de discussion » avec ses patients (comme Anna O., le petit Hans ou l’homme aux rats) qu’il a ensuite rédigées comme étant des « études de cas ». Elles se lisent davantage comme des histoires que des données empiriques. Les méthodes de Freud ont été adaptées ultérieurement par des analystes, des thérapeutes et des psychiatres. Parmi les post-freudiens, nous pouvons citer : Alfred Adler (1870-1937), Carl Jung (1875-1961), Karen Horney (1885-1952), Erich Fromm (1900-1980), Erik Erikson (1902-1994).
L’évaluation de Freud Freud a guéri de nombreux patients ou en tous les cas, il les a aidés à comprendre et à faire face à leurs problèmes. Ses méthodes sont toujours utilisées aujourd’hui en psychiatrie. Freud a eu une incidence énorme sur les sociétés modernes, en changeant fondamentalement la manière de penser des personnes sur elles-mêmes et les autres. En psychologie cependant, Freud reste très controversé. De nombreux psychologues le rejettent pour être « non scientifique » ou « invérifiable » comme dirait Popper. Par conséquent, un grand nombre de cours contiennent peu de théorie freudienne ou n’en ont même pas du tout ! De nombreux psychologues préfèrent s’en tenir à ce qui est facilement observable et mesurable – le comportement. 59
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2. LE POINT DE VUE DU COMPORTEMENTALISME Les origines du comportementalisme peuvent être trouvées dans l’idée philosophique de l’associationnisme. L’associationnisme, dans sa forme la plus simple, est l’étude de la manière dont les idées se relient les unes aux autres et la recherche de « lois » qui décrivent et expliquent le comportement. Cependant, cela n’a jamais été une « école », il s’agit simplement d’un principe. L’associationnisme s’est développé à partir du mouvement empiriste britannique (comme nous l’avons vu avec Locke, Berkeley et Hume) même si les origines remontent à Aristote. Certains psychologues clés ont utilisé l’associationnisme pour expliquer l’apprentissage, un thème central de la psychologie.
Qu’est-ce que « l’apprentissage » ?
L’apprentissage est un changement relativement permanent dans le comportement en raison de l’expérience. « Le changement relativement permanent » exclut les changements temporaires comme la maladie, la fatigue, la prise de boissons, etc. « L’expérience » exclut les changements dus au patrimoine génétique, la maturité et les lésions permanentes, etc. 60
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ME
La théorie de l’apprentissage – Le conditionnement classique Ivan Pavlov (1849-1936), physiologiste russe qui a fondé l’Institut de la médecine expérimentale en 1890 et qui a étudié la digestion. Il a publié Conférences sur le travail des glandes digestives en 1897.
À partir de 1901, j’ai étudié la façon dont les chiens en laboratoire apprennent (en étant « conditionnés ») à saliver sans nourriture…
Lorsque j’entendais les assiettes ou que je voyais quelqu’un.
Voyons en quoi consistait sa célèbre expérience…
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La célèbre expérience de Pavlov Le chien était attaché dans une cabine insonorisée à l’abri de toute odeur. Il ne pouvait donc rien voir, entendre ou sentir ! Un son était émis lorsque de la nourriture lui était donnée et la quantité de la salivation était mesurée. Après plusieurs de ces associations (essais), le son était émis SANS la nourriture – mais le chien continuait de saliver !
SON – un stimulus neutre qui devient un stimulus conditionné ENVIRONNEMENT CONTROLÉ
NOURRITURE un stimulus non conditionné
ENREGISTREMENT DE LA SALIVATION une réponse spontanée à la nourriture qui devient une réponse conditionnée à un son.
Le processus global peut être expliqué de la façon suivante : AVANT (NS) nourriture (US)
pas de réponse salivation (UR)
PENDANT (NS) nourriture (US)
APRÈS
(CS) salivation
salivation
(UR)
(CR)
De cette façon, Pavlov conditionnait le chien pour qu’il salive chaque fois que le son était émis. 62
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Autres expériences Pavlov a découvert que lorsque le CS (son) était émis à plusieurs reprises sans le US (la nourriture), la CR (salivation) cessait progressivement – elle disparaissait. La réponse, pas le chien ! Pendant la DISPARITION, le chien devenait souvent somnolent voire même s’endormait. Après un certain temps (un jour ou deux), lorsque le CS (le son) était à nouveau émis, la CR (salivation) recommençait alors même que la nourriture n’était pas présentée. Il s’agissait de GUÉRISON SPONTANÉE. Pavlov a également constaté que le chien répondait à des sons similaires…
« Lorsque conditionné à un son précis… beaucoup des autres sons produisent la même réaction conditionnée… c’est ce que l’on appelle la GÉNÉRALISATION. »
Prix Nobel 1904
« Nous avons alors commencé de différencier le cercle de l’ellipse… c’est-à-dire que l’apparence du cercle s’accompagnait chaque fois de nourriture… »
CERCLE
« …alors que celle de l’ellipse ne l’était pas. De cette façon, on parvenait à la DISCRIMINATION. »
ELLIPSE
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Thérapie comportementale Quelle est l’utilité d’avoir un chien qui bave ? Même si les premières expériences de Pavlov peuvent sembler peu prestigieuses et même insignifiantes, elles sont extrêmement importantes pour deux raisons principales. (1) Le conditionnement classique explique presque tout l’apprentissage qui implique des réflexes – le rythme cardiaque, la transpiration, la tension musculaire, etc. (2) Du fait que l’ensemble des réflexes ci-dessus sont des signes d’excitation – y compris la PEUR et le SEXE – ils peuvent expliquer un comportement inhabituel et indésirable, par exemple les PHOBIES et la DÉVIANCE SEXUELLE. Par conséquent, le conditionnement classique est la base de la THÉRAPIE COMPORTEMENTALE. Par exemple, en utilisant le schéma « Avant – pendant – après », il est possible d’expliquer comment les phobies comme l’arachnophobie ont pu commencer. AVANT
PENDANT
APRÈS
araignée (NS)
pas de réponse
histoire
peur
histoire
peur
peur
(US)
(UR)
(US)
(UR)
(CR)
(NS)
(CS)
La petite demoiselle Muffet s’est assise pour manger son lait caillé et une ARAIGNÉE est arrivée à côté d’elle et A FAIT PEUR à mademoiselle Muffet. Attention : si la réponse est forte, les animaux et les hommes peuvent même être conditionnés par un APPRENTISSAGE DE PREMIÈRE INSTANCE ! En utilisant cette approche théorique, plusieurs thérapies ont été mises au point. 64
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(1) Traitement de désensibilisation (développé par J. Wolpe, 1958) Il repose sur la réduction progressive du lien entre le STIMULUS (ici l’araignée) et la RÉPONSE (il s’agit ici de la peur) en introduisant lentement le STIMULUS et en amenant le phobique à se détendre.
(2) Contre la thérapie du conditionnement La thérapie peut aussi être fondée sur le remplacement du lien S-R avec une nouvelle liaison, par exemple en remplaçant « Araignée-Peur » par « AraignéeContent », en introduisant quelque chose de plaisant (comme la nourriture) avec l’araignée.
La relation « désensibilise » la personne, l’aidant à faire face à l’avenir.
La nourriture peut être utilisée pour « contrer la condition ».
Les thérapies peuvent être combinées – l’approche éclectique. 65
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(3) La thérapie par aversion Il s’agit aussi de remplacer un lien par un autre mais ici, remplacer quelque chose d’« agréable » par quelque chose de « déplaisant », par exemple un vomitif pour provoquer des vomissements. Par exemple pour arrêter de fumer ou de boire… AVANT
PENDANT
fumer
agréable
fumer
vomitif
vomir
vomitif
APRÈS
fumer vomir
se sentir mal
Cette technique peut être utilisée pour n’importe quel comportement indésirable impliquant des réflexes – qu’il s’agisse de manger des sucreries ou bien de déviance sexuelle (par exemple la pédophilie). 66
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Déviance sexuelle Le conditionnement classique peut expliquer le comportement sexuel inhabituel. Prenons l’exemple d’un individu qui porte des bottes en caoutchouc. Comment cela peut-il devenir du fétichisme ? AVANT
PENDANT
bottes
pas de réponse
bottes
stimulation sexuelle
réponse sexuelle
stimulation sexuelle
APRÈS
bottes réponse sexuelle
réponse sexuelle
Un tel conditionnement peut aussi inclure d’autres détails. Si les bottes sont boueuses alors la boue peut également provoquer plus tard l’excitation sexuelle ! Cet OBJET est devenu sexuellement conditionné, un fétiche. Littéralement, N’IMPORTE quel objet peut être conditionné de cette façon. Les vêtements sont un fétiche courant ou encore les matières (la dentelle, la soie, le caoutchouc, le cuir, etc.). De même qu’avec tout ce qui est conditionnement, plus les expériences sexuelles sont associées avec l’objet (ou les objets), plus le fétiche sera renforcé et deviendra plus fort. 67
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Le voyeurisme Le conditionnement classique peut donc expliquer toutes les formes de déviance sexuelle, comment cela commence et pourquoi cela continue. Par exemple, le voyeurisme : un individu est sexuellement excité lorsqu’il regarde d’autres personnes.
Généralement, un voyeur se masturbera soit pendant qu’il regarde ou bien tout de suite après.
Regarder des images pornographiques, qu’il s’agisse de magazines ou de vidéos, constitue une forme de voyeurisme. Mise en garde de santé mentale : TOUTES les activités sexuelles peuvent provoquer une forte dépendance. Les hommes y sont plus enclins étant donné la vitesse relative de l’excitation et de la satisfaction. 68
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Sadisme et masochisme Le sadisme, c’est le plaisir sexuel que l’on éprouve en infligeant une souffrance physique ou mentale, il tient son nom du Marquis de Sade (1740-1814) – qui, finalement, ne pouvait obtenir de la satisfaction qu’en provoquant de la douleur.
Le masochisme, c’est le plaisir sexuel que l’on éprouve par la douleur ou l’humiliation.
Les sadiques et les masochistes, cela n’est pas étonnant, s’entendent souvent bien.
Il est possible bien sûr que différentes déviations s’associent. Le bondage (le fait d’être attaché) et le fétichisme accompagnent souvent le sadisme et le masochisme.
La pédophilie C’est l’excitation sexuelle en présence d’enfants, elle est généralement illégale. Les définitions varient : en Espagne et aux Pays-Bas, l’âge du consentement est de 12 ans seulement. Les pédophiles peuvent être traités au moyen d’une combinaison de thérapies incluant l’aversion et le contre-conditionnement.
L’homosexualité Elle était autrefois considérée comme une « déviation » (par exemple en Amérique dans les années 1950) qui pouvait être « guérie » de la même manière que par exemple, la pédophilie. Ces « thérapies » ont été abandonnées. 69
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Thorndike et le connexionisme Juste avant les travaux de Pavlov en Union soviétique, Edward Thorndike (1874-1949), aux États-Unis, travaillait de manière indépendante sur le « connexionisme », une autre forme d’associationnisme.
J’ai réalisé des tests avec des chats en chronométrant le temps qu’il fallait à chacun pour s’échapper d’une « boîte de puzzle ».
Une cage avec une tirette à l’intérieur qui ouvre la porte.
L’intelligence animale : une étude expérimentale des processus associatifs chez les animaux (1898).
La première fois, le chat s’est échappé par approximations successives, en essayant différentes possibilités, jusqu’à ce qu’il appuie par hasard sur le levier. Après plusieurs essais, il ASSOCIERAIT bientôt le fait d’appuyer sur le levier avec la sortie. Thorndike a constaté qu’en moyenne, les chats prendraient d’abord un peu de temps pour s’échapper mais qu’avec la pratique, ils l’apprendraient vite. 70
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L’apprentissage des courbes et des lois
Temps en secondes
Thorndike a tracé sur un graphique le moment où les chats s’échappent, produisant ainsi une « courbe d’apprentissage ».
Essais
Jours d’entraînement
Des courbes similaires peuvent être tracées pour l’apprentissage chez les hommes…
APPRENDRE À JONGLER
Minutes de performance Une « courbe d’apprentissage assez raide » signifie en fait que l’individu a appris rapidement ! Thorndike a instauré deux « lois » de l’apprentissage : (1) la loi de l’exercice – la répétition renforce l’apprentissage. Ou encore, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Apprendre une poésie, une pièce de théâtre, les tables de multiplication par la répétition, c’est ce que l’on appelle l’apprentissage par cœur à la façon d’un perroquet ; (2) la loi de l’effet – l’effet de la récompense vise à renforcer l’apprentissage. Ou bien, « si l’expérience est agréable, elle sera répétée ». Thorndike a trouvé que la récompense (loi 2) était plus efficace que la simple répétition (loi 1). En dehors de l’associationnisme, une toute nouvelle école a vu le jour. 71
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Le comportementalisme de Watson John B. Watson (1878-1958) a cristallisé les courants contemporains et a fondé le comportementalisme dans La psychologie vue par le comportementaliste (1913). Il s’est particulièrement attaché à l’étude du comportement animal. « La psychologie… est une branche expérimentale purement objective des sciences naturelles. Son objectif théorique est la prédiction et le contrôle du comportement. L’introspection ne constitue pas une partie essentielle de ses méthodes. »
Tout le monde n’adhérait pas à cette nouvelle approche : parmi ses adversaires figuraient Titchener et McDougall. Cependant, en général, Watson était très populaire. Son approche extrême d’éducation – refusant l’existence de N’IMPORTE QUELLES CARACTERISTIQUES HÉRÉDITAIRES – convenait au Zeitgeist américain. Les individus peuvent être formés pour être ce qu’ils veulent être. 72
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L’expérience de Watson La nouvelle approche de Watson rejetait la conscience. Il disait que les émotions sont simplement des STIMULI environnementaux et des RÉPONSES internes mesurables comme par exemple la fréquence du pouls, la transpiration, la rougeur. Watson affirmait que les enfants montrent trois émotions de base : la peur – provoquée par un bruit fort, la perte soudain d’appui ; la fureur – provoquée par la restriction des mouvements du corps ; l’amour – provoqué par les caresses et le bercement. Les autres émotions sont des composés de ces trois-là. La célèbre étude sur les émotions de Watson (1920) s’est effectuée sur un bébé de 11 mois, Albert. Un rat blanc lui a été présenté sans qu’il en ait peur, accompagné d’un bruit fort venant de l’arrière – obtenu en frappant sur une barre d’acier avec un marteau. La peur provoquée par le bruit générait une peur conditionnée du rat. Albert a généralisé cette peur à des stimuli similaires, y compris ceux d’un lapin, d’un manteau de fourrure et de la barbe du père Noël !
Watson a soutenu que beaucoup des craintes et des angoisses de l’adulte provenaient d’expériences similaires venant de l’enfance. 73
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Est-ce que Watson a guéri Albert ? Non. D’après Watson, Albert n’était plus disponible. Et peu de temps après tout cela, Watson fut contraint de démissionner définitivement de la vie universitaire du fait de l’adultère scandaleux qu’il vécut avec son assistante. À partir de 1921, Watson travailla dans le milieu de la publicité. J’ai passé le reste de ma vie à appliquer le comportementalisme à la prédiction et au contrôle du comportement du consommateur.
Depuis, les psychologues se sont trouvés impliqués dans la publicité…
Rendez-les insatisfaits avec ce qu’ils ont… donnez-leur envie du nouveau produit !
L
Fiable comme le médecin lui-même
a fiabilité de la voiture Ford – comme celle du médecin de famille qui l’utilise aussi largement – est devenue presque traditionnelle. Instinctivement, vous mettez votre confiance dans cette voiture rarement, voire jamais, pour une automobile plus grosse et plus puissante. Et il n’est pas
rare d’en attendre un service beaucoup plus difficile. Cette foi universelle est le résultat de la fiabilité de Ford qui a été prouvée pendant plusieurs années – des années pendant lesquelles la qualité a connu une croissance constante tandis que le prix en a été progressivement réduit.
L’éthique Nous ne savons pas ce qui est arrivé à Albert – mais son cas est une des nombreuses raisons pour lesquelles il y a maintenant des normes rigoureuses d’éthique qui ne permettent plus ce type de recherches ! Il est intéressant de noter que, même avant l’apparition des codes d’éthique dans les années 1950, il n’y avait apparemment pas de tentatives réussies pour reproduire de toute façon l’étude de Watson ! 74
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Peter et le lapin Pourtant, des éléments positifs ont résulté de tout cela. Mary Cover Jones (1896-1987) en entendant parler du cas d’Albert est parvenue à « déconditionner » la peur des lapins chez un garçon qui s’appelait Peter (Jones, 1924).
J’ai procédé de manière graduelle en rapprochant un lapin de Peter chaque fois qu’il mangeait jusqu’à ce qu’il puisse le toucher sans avoir peur.
Je dois avouer que je n’ai pas aussi peur du garçon qu’auparavant…
« Peter » fut le premier cas documenté de thérapie comportementale (désensibilisation) longtemps avant qu’elle ne devienne populaire ! Watson pensait qu’en conditionnant les réflexes, c’est-à-dire en contrôlant les émotions et en modelant le comportement en général, il serait possible de construire une société meilleure (Watson, 1930). « Car l’univers va changer si vous élevez vos enfants dans la liberté comportementaliste… Avec leur manière de vivre et de penser plus adaptée, est-ce que ces enfants, à leur tour, ne vont pas nous remplacer en tant que société et à leur tour, élever leurs propres enfants d’une façon encore plus scientifique jusqu’à ce que le monde devienne, enfin, un endroit propre à l’habitation humaine ? » Le comportementalisme de Watson s’est développé dans les années 1930 et 1940 par l’intermédiaire de plusieurs personnalités clés : Tolman, Guthrie, Hull et, le plus célèbre, Skinner. 75
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Le comportementalisme de Skinner Lorsque Burrhus Frederick Skinner (1904-1990) a publié son premier ouvrage majeur, The Behaviour of Organisms (Le comportement des organismes) (1938), il en a vendu quelques exemplaires. En revanche, Science and Human Behaviour (Sciences et Comportement humain) (1953) a remporté un succès plus important.
L’organisme humain est une machine et, comme n’importe quelle autre machine, un être humain se comporte de manière légitime et prévisible en réponse aux forces extérieures qui influent sur lui.
À la différence de Pavlov, qui a étudié le conditionnement classique des réflexes, Skinner a étudié principalement le comportement non-réfléchi ou volontaire. Comparaison entre Pavlov et Skinner Le conditionnement classique de Pavlov : stimulus observable
réponse (réflexe)
L’animal répond mais ne peut changer l’environnement c’est-à-dire le comportement des répondants.
Le conditionnement opérant de Skinner : aucun stimulus observable
réponse (non réflexe)
L’animal agit sur l’environnement c’est-à-dire le comportement opérant.
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Conditionnement opérant Skinner inventa un « appareil de conditionnement instrumental » (surnommé la « boîte de Skinner » par Hull en 1933). L’expérience : un rat affamé est placé dans la boîte. Tôt ou tard, il appuie accidentellement sur le levier. 1. D’abord, aucune boulette de nourriture n’est libérée (pour établir une lecture de référence – condition de contrôle). 2. Puis le distributeur d’aliments est connecté.
En conséquence, le taux de pression sur le levier augmente.
Chaque fois que j’appuie sur le levier, je reçois une boulette de nourriture.
Renforcement positif.
3. Ensuite, le distributeur de nourriture est débranché. MAIS le levier de pression continue d’être opérationnel pendant un moment encore. Le rat a été conditionné de façon opérante. 4. Le levier de pression continuera de fonctionner de façon indéfinie si des granulés sont distribués à l’occasion – si un renforcement partiel est apporté. Skinner a étudié différents types de renforcement partiel pour voir quel était celui qui était le plus efficace. 77
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Calendriers de renforcement partiel Skinner a étudié quatre types de situation. Une boulette donnée : 1. intervalle fixe (IF) – par exemple une fois par minute ; 2. intervalle variable (IV) – par exemple après plusieurs intervalles, en moyenne une fois par minute ; 3. ratio fixe (RF) – par exemple toutes les 20 pressions ; 4. r atio variable (RV) – par exemple après un nombre variable de pressions, 20 en moyenne.
Le ratio fixe provoque des réponses beaucoup plus rapides que l’intervalle fixe.
Cela n’a rien de surprenant : c’est la base du « travail à la pièce ».
Les individus travaillent souvent plus dur lorsqu’ils sont payés pour chaque pièce produite.
Le ratio variable est « plus fort » – les réponses continuent plus longtemps avant l’extinction, par exemple certains pigeons ont réagi des milliers de fois sans renforcement. 78
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Laps de temps entre la réponse et le renforcement Skinner a mis en évidence le fait que le délai optimal entre la réponse et le renforcement est d’environ une demi seconde, c’est-à-dire presqu’immédiatement. C’est très important. Par exemple, si un parent veut récompenser ou punir un enfant, pour que cela soit efficace, cela devrait être fait tout de suite.
Attends que ton père rentre à la maison !
Tu ne sais donc pas ? Skinner a dit que le renforcement différé n’est pas efficace !
Cela explique aussi une des raisons pour lesquelles le système pénal ne fonctionne souvent pas. Par exemple, un cambrioleur vole dans une maison. Trois mois plus tard, la police l’arrête. Un an plus tard, il est reconnu coupable devant le tribunal. C’est beaucoup trop lent ! Mais, d’après Skinner, ce n’est pas la seule raison qui explique le fait que la punition n’est pas toujours efficace. 79
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Pourquoi la peine est souvent inefficace ? 1. En général, la peine est simplement moins efficace car elle provoque des réponses PLUS LENTES et MOINS apprises. Il est préférable d’utiliser une combinaison de récompenses (renforcement positif) et un retrait de récompenses (sans renfort). La carotte est plus efficace que le bâton…
2. La punition entraîne souvent l’individu à ÉVITER D’ÊTRE PUNI plutôt que d’arrêter d’avoir un comportement indésirable.
Tout comme un rat échappe à la punition, une personne évite de se faire prendre… 80
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3. La punition peut conduire l’individu à associer la punition avec CELUI QUI PUNIT plutôt qu’avec le COMPORTEMENT. Je hais la société !
4. Une sanction peut faire comprendre à un individu ce qu’il ne doit pas faire mais cela ne le forme pas sur ce qu’il doit faire.
Bon, qu’est-ce que je PEUX toucher ?
Skinner a également découvert que de nombreuses personnes (parents, professeurs, juges…) émettent de fausses hypothèses à propos de ce qui est récompense ou punition. 81
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Qu’est que « la récompense et la punition ? » Skinner a constaté que les soi-disant « récompenses » peuvent avoir l’effet inverse En récompense pour son bon travail, Mary va vous lire sa dissertation pour que vous entendiez tous combien elle est intelligente !
La chouchoute du professeur !
De la même façon, une soi-disant « punition » peut avoir l’effet inverse.
Alors Jimmy, arrête de faire ça et concentre-toi sur ton travail.
Ignorez-le, Monsieur, il ne cherche qu’à attirer l’attention !
D’après Skinner, chaque individu a ses propres besoins. Par conséquent, il faut trouver quel renforcement « fonctionnera » ou non en expérimentant avec tel animal ou telle personne. 82
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Définitions – La mise en pratique Avant d’aller plus loin, il est bien sûr nécessaire de définir les termes de renforcement positif et négatif et de punition. Du fait que nombreux étaient ceux qui se montraient peu attentifs sur les mots comme « récompense » et « punition », Skinner en a donné les définitions suivantes : renforcement positif : on note un développement au niveau du comportement lorsque l’on reçoit quelque chose de plaisant (par exemple des boulettes de nourriture pour un rat qui est affamé) ; renforcement négatif : on note un développement au niveau du comportement lorsque l’on évite quelque chose de désagréable (par exemple un rat fait pression sur le levier pour éviter un léger choc électrique) ; punition : lorsqu’il y a une baisse au niveau du comportement du fait de quelque chose de désagréable. Vous pourriez donc faire en sorte qu’un enfant cesse de frapper d’autres enfants en administrant de légers chocs électriques…
Et bien, pourquoi pas ? Des chocs légers ne provoquent pas de dommages physiologiques – contrairement à la fessée qui n’est pas contrôlée et peut provoquer des contusions ! C’est la raison pour laquelle les chocs électriques légers sont utilisés sur les animaux. Si cela marche, alors pourquoi ne pas les utiliser sur les enfants ? Ou même les adultes ?
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Les enfants à problèmes Skinner s’est rendu compte que beaucoup d’enfants soi-disant « à problèmes » ou bien « méchants » étaient en réalité simplement normaux, en bonne santé et actifs qui avaient souvent été, par inadvertance, « mal formés » par leurs parents, professeurs, etc. Par exemple, la tendance à accorder de l’attention (renforcement positif) à l’enfant uniquement lorsqu’il est « méchant » tout en l’ignorant lorsqu’il est « gentil ». Je ne dirai rien, elle pourrait à nouveau être vilaine…
Arrête de faire ça !
Même si l’enfant est toujours « gentil » (ce qui signifie souvent « calme et inactif », c’est-à-dire pas nécessairement en bonne santé), il peut devenir névrotique en grandissant – peur de faire n’importe quoi… 84
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La méthode de formation en trois étapes Idéalement, disait Skinner, tous les enfants devraient être correctement formés dès le départ. C’est ce que font naturellement les parents qui réussissent, qu’ils en soient conscients ou non. Il a conçu un système simple : la méthode en trois étapes qu’il a trouvée efficace à la fois sur les animaux et les êtres humains.
1. Définir l’objectif (« comportement final ») Faire aboyer le chien lorsqu’il voit quelqu’un à la fenêtre…
2. Définir le début (« comportement d’entrée »)
3. Renforcer positivement chaque étape dans la direction souhaitée (« augmentation ») tout en ignorant tous les autres comportements.
Ouaf !
Quand il aboie, lui donner une friandise ! « Tu es un BON chien ! » « Bravo ! » C’est utilisé par exemple pour entraîner les chiens de garde, les chiens policiers et les chiens guides pour les aveugles. Sur la base de cette approche simple et efficace, Skinner a conçu une méthode pour changer le comportement. 85
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Modification du comportement Skinner soutenait que certains enfants et adultes devaient modifier leur comportement afin de s’intégrer dans la société et mener une vie plus heureuse et plus épanouie. Avec les enfants, il s’agit généralement de changer le comportement des parents autant que celui de l’enfant. Le psychologue commence généralement par aider les parents à décider spécialement quels types de comportement sont souhaitables (étape 1) et ceux qui ne le sont pas (étape 2). Souhaitables
Non souhaitables
Manger avec des ustensiles Demander poliment Ne pas jurer S’asseoir sur une chaise Marcher dans le couloir Etc.
Jeter la nourriture Crier « Je veux » Jurer Se mettre debout sur une chaise Courir dans le couloir Etc.
Ensuite, nous devons décider de l’étape 3. Quel renforcement positif apporter, ce que nous devons ignorer, et, si nécessaire, quelle punition donner.
Renforcements positifs – éloge, attention, gâteries… Punition – rester debout pendant une minute dans le couloir sans bouger – « temps mort » Les mots clés sont la cohérence – toujours renforcer le comportement particulier de la même façon – et la fermeté – adhérer au programme. La modification du comportement est utilisée également chez certains patients souffrant de troubles mentaux, à l’hôpital. Cela comprend « l’économie symbolique », des jetons de plastique sont distribués et ils peuvent être échangés contre des récompenses et des avantages. 86
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La contribution de Skinner à l’éducation La « méthode en trois étapes » de Skinner a été appliquée non seulement à la formation mais aussi à l’éducation d’une manière générale. Les enseignants décident ce qu’ils veulent que chaque enfant réussisse. Ils notent par écrit des objectifs de comportement. Exemple : « à la fin de cet ouvrage, vous pourrez… - formuler une définition simple de la psychologie ; - décrire trois types de travaux effectués par des psychologues ; - contraster la psychologie avec la psychiatrie et la sociologie ; - lister au moins sept psychologues célèbres, etc. NB. les verbes doivent être mesurables : rien de vague comme « comprendre », « savoir », « saisir »… Préciser des « objectifs » est également un exercice utile pour les individus qui décident leurs propres études – ou N’IMPORTE quel objectif de vie à atteindre ! MISSION : sur une feuille de papier blanche, écrivez exactement ce que vous voulez accomplir sur les cinq années à venir. Ne soyez pas vague. Ne vous contentez pas d’écrire « riche » ou bien « réussite ». Écrivez plutôt « réaliser un capital de… » ou « réussir à… ».
Je crois que les gens peuvent améliorer leur sort.
Je prends des forces pour travailler le matin en écoutant de la musique l’après-midi !
La société peut changer en mieux (tel que l’a décrit Skinner dans son roman utopique, Walden Deux, 1948). C’est à nous tous de développer de bonnes HABITUDES (faisant écho à William James) et d’améliorer la société à travers le conditionnement. Mais Skinner n’a pas eu le dernier mot en matière de comportementalisme. Une approche « plus souple » s’est développée en tenant compte du comportement qui survient sans aucun renforcement évident. 87
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La théorie de l’apprentissage social Tout le monde n’adhère pas au comportementalisme radicale de Watson et de Skinner – selon lesquels tout comportement peut s’expliquer par des stimuli, une réponse et un renforcement. Il est également important d’envisager des processus mentaux (cognitifs). Julian Rotter (1916-2014) a inventé le terme de théorie de l’apprentissage social (1947) en étudiant les interactions sociales en laboratoire. Pour lui, les êtres humains ont des ATTENTES à propos des effets de leur comportement, le genre de renfort qu’ils obtiennent, etc. En outre, les individus ont leurs propres valeurs qu’ils appliquent à leur comportement et aux renforts qu’ils reçoivent. Rotter se pose une question importante : où se trouve votre source de détermination ? Il existe essentiellement deux types de personnes, en fonction de leur éducation.
De quel type êtes-
vous ?
1. Source de contrôle interne. Les gens croient que le renforcement dépend des efforts personnels – pensant qu’ils sont responsables de leur vie et agissent en conséquence. Ils sont physiquement et mentalement en meilleure santé et socialement plus adaptés. Leurs parents les soutiennent, se montrent généreux au niveau des éloges, cohérents avec la discipline et non autoritaires. 2. Source de contrôle externe. Les gens croient que le renforcement dépend de sources extérieures – donc ils font moins de tentatives pour améliorer leur vie. 88
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Les expériences de bobo poupée Albert Bandura (1925) a développé une version du comportementalisme au début des années 1960 initialement appelée « socio-comportementalisme » puis théorie sociocognitive. Le comportement ne doit pas toujours être directement renforcé pour que cela se produise. Nous pouvons apprendre simplement en observant les autres et en regardant les conséquences de leurs actions. Cet apprentissage important de seconde main porte le nom de « apprentissage du fait d’autrui » ou apprentissage par l’observation. Pour l’expérience la plus simple, Bandura (1963) utilisait deux groupes d’enfants. Le groupe expérimental voyait un adulte, dans une pièce remplie de jouets, faire usage de violence envers une poupée gonflable.
Tandis que le groupe témoin voyait l’adulte jouer sans faire preuve de violence…
Chaque enfant était ensuite laissé seul dans la pièce aux jouets et observé (sur un film). 89
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Les résultats de Bandura Sans encouragement direct, le groupe expérimental a réalisé des actes sensiblement plus agressifs que le groupe témoin.
Conclusion : les enfants vont spontanément IMITER le comportement d’un MODÈLE, sans renforcement évident. Ce fut aussi une première démonstration qui mit en évidence le fait que les enfants vont spécifiquement imiter la violence. Des variantes ultérieures effectuées par Bandura – montrant une agression réaliste et en dessin animé sur un film – ont clairement montré que les enfants peuvent être fortement influencés par la violence à la télévision et au cinéma. Bien que ces expériences n’aient pas mesuré les effets à long terme. Les processus d’IMITATION et de MODÉLISATION ont également joué un rôle important en thérapie.
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« Modélisation » Comme Skinner, Bandura a appliqué ses travaux aux problèmes pratiques – en modifiant le comportement anormal et indésirable. Le thérapeute agit comme un modèle – en montrant au patient comment se comporter. Par exemple, un arachnophobe… C’est bien… faites ce que j’ai fait… mettez le verre dessus puis faites glisser une feuille de papier en dessous…
Je déteste les grands humains poilus !
La modélisation peut être utilisée pour gérer les phobies, les troubles obsessionnels et compulsifs, les problèmes d’ordre sexuel, les angoisses, etc. L’éducation et la formation peuvent également être bénéfiques : le professeur ou le formateur agit en tant que « modèle » pour les étudiants. Par conséquent, le comportementalisme a fini par devenir moins mécanique et plus cognitif – parfois appelé « néo-comportementalisme ». Mais cela est arrivé trop tard pour arrêter le précoce retour de bâton contre lui. 91
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3. LA PERSPECTIVE COGNITIVE « Cognitive » signifie fondamentalement « penser » – percevoir, mémoire, langage, résolution de problèmes, etc. La perspective cognitive est souvent considérée comme un contraste par rapport au point de vue du comportementaliste radical.
L’ « esprit » n’existe pas ou, en tous les cas, c’est une perte de temps d’en parler parce que (a) l’esprit est invisible et (b) les réactions comportementales nous en disent largement assez en tous les cas !
Bon, il peut ne pas avoir « d’esprit » – mais moi, j’en ai un ! Sur le plan strictement historique, le « vrai » mouvement cognitif n’a pas commencé avant la fin des années 1950. Pourtant, les idées à propos de l’importance des processus mentaux et de la conscience existaient bien avant – dans le structuralisme et le fonctionnalisme et spécialement au sein de l’école Gestalt. Pour cette raison, la « perspective cognitive » inclut ici le Gestaltisme (même s’ils sont souvent considérés de manière séparée). 92
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La psychologie de Gestalt Même si la psychologie a fait ses débuts en Allemagne, elle s’est développée aux États-Unis par le biais du structuralisme, du fonctionnalisme et du comportementalisme. Mais c’est de retour en Allemagne que le principal rival du comportementalisme s’est développé, dans le même temps, par le Gestaltisme – conduit par Wertheimer, Koffka et Köhler (bien que le sort les ait finalement menés aux États-Unis pour échapper aux Nazis dans les années 1930). Ils ont particulièrement attaqué l’approche d’« élémentisme » de Wundt.
Je vois… un rectangle… des lettres noires… deux yeux… un papillon… un grand symbole…
Je vois la couverture d’un livre…
L’ensemble est plus grand que la somme des parties. Wundt
Gestalt
Que signifie « Gestalt » ? Il n’y a pas de traduction exacte pour Gestalt (d’où le mot d’origine en allemand !) mais, en gros, Gestalt signifie « forme »… l’accent étant mis sur « l’ensemble ». 93
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L’esprit actif Les psychologues Gestalt pensent que l’esprit est ACTIF et constamment à la recherche de SIGNIFICATIONS. Ils ont particulièrement étudié cela en relation avec la perception visuelle, comme par exemple reconnaître un visage humain. Dans un endroit inconnu, nous pouvons chercher un visage familier et même brièvement confondre un étranger avec une personne que nous connaissons.
Les origines du Gestaltisme – en particulier l’accent mis sur la globalité de la perception – peuvent remonter à Kant. « Lorsque nous percevons … nous rencontrons des éléments sensoriels qui sont véritablement organisés de manière a priori… c’est ainsi que l’esprit crée une expérience unitaire ». 94
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Les Gestaltistes Max Wertheimer (1880-1943) a fondé la psychologie Gestalt lorsqu’il publia les Études expérimentales de la perception du mouvement en 1912. Cet article a mis l’accent sur l’illusion qu’il y a un mouvement évident lorsqu’une série d’images fixes séparées sont vues rapidement. Bien sûr, c’est la base des « films » – à raison de 28 images par seconde. L’expérience centrale était… Le phénomène de Phi Wertheimer a fait une installation simple avec deux lumières brillant à travers deux fentes.
En allumant chaque lumière puis en l’éteignant rapidement (à des intervalles de 60 millisecondes), j’ai créé l’illusion qu’UNE seule lampe s’éteignait puis s’allumait
– le « Phénomène de Phi ».
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La démonstration simple de Wertheimer est importante pour deux raisons : 1. elle contredisait Wundt : Wertheimer expliquait simplement que le mouvement apparent existait tel qu’il était perçu – il NE PEUT PAS être réduit davantage ! 2. c’est une démonstration nette que l’ensemble est supérieur à la somme des parties. Le phénomène de Phi est bien sûr également largement utilisé aujourd’hui – dans la publicité au néon.
DEUX lumières distinctes (« éléments ») devraient être perçues.
Pourtant, elles ne le sont pas ! Il y a UNE seule lumière ! Pour ses recherches, Wertheimer a fait appel à deux chercheurs en doctorat, Koffka et Köhler. 96
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Koffka et Köhler Kurt Koffka (1886-1941) a publié les concepts fondamentaux de la psychologie Gestalt dans Perception : une introduction à la théorie de Gestalt (1922). Mais le titre est trompeur car le gestaltisme est BEAUCOUP plus large – y compris l’apprentissage et la pensée en général. Les Principes de la psychologie de Gestalt de Koffka (1935) sont plus définitifs. Wolfgang Köhler (1887-1967) en a été le porte-parole principal. Il a travaillé avec Max Planck (le fondateur de la physique quantique moderne) qui a fortement influencé son approche scientifique. Les travaux les plus connus de Köhler ont porté sur l’étude des chimpanzés sur Tenerife dans les îles Canaries à partir de 1913. L’éclatement de la Première Guerre mondiale l’a apparemment retenu là-bas. Lorsqu’il rentra en Allemagne, Köhler écrivit un autre classique, Les physiques statiques et stationnaires de Gestalt (1920) et le complet Psychologie de Gestalt (1929). J’ai travaillé pendant sept ans…
Cité dans La mentalité des singes (1927).
Les expériences de Köhler nous fournissent aujourd’hui une quatrième théorie majeure (avec le classique de Pavlov, l’opérant de Skinner et les théories de l’apprentissage social de Bandura). 97
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Aperçu de la théorie de l’apprentissage (ou « apprentissage cognitif ») Köhler a défini des tâches simples pour résoudre les problèmes dans le cas des chimpanzés. Par exemple, il a laissé des bâtons de bambou creux de différentes longueurs et épaisseurs à l’extérieur de la cage et un morceau de fruit hors de portée
Au bout d’un moment, Sultan le chimpanzé a réussi à pousser le bâton le plus étroit à l’extrémité de la tige du bambou la plus large pour faire un bâton beaucoup plus long – qu’il a utilisé pour tirer la banane ! Cette compréhension apparemment spontanée de la situation et la solution soudaine, Köhler les a appelées aperçu (Einsicht). Cela porte aussi souvent le nom de phénomène « Ah-Ha ! ». En tant que théorie de l’apprentissage, elle est importante parce que, contrairement aux trois autres, elle prend en compte les processus de pensée de l’individu. Les individus et les autres animaux peuvent apprendre en RÉFLÉCHISSANT et non pas simplement par (« stupide ») conditionnement ou imitation. 98
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Les principes de perception de Gestalt La perception visuelle, et celles qui impliquent d’autres sens, a été soigneusement étudiée, surtout par Wertheimer. La perception implique à la fois les organes des sens (par exemple la vue) et le cerveau (la pensée). Wertheimer considérait que lorsque nous percevons un objet, nous ressentons l’effet d’ENSEMBLE ou la TENDANCE – pas simplement un ensemble de sensations séparées. En voici quelques exemples… 1. La proximité - Du fait que les points sont rapprochés, ils sont perçus ensemble comme une ligne. C’est la « loi de proximité ». 2. La continuité - Nous avons tendance à percevoir deux lignes qui se croisent plutôt que deux formes en V. 3. La ressemblance
- Les colonnes verticales sont d’abord perçues plutôt que les rangées à l’horizontale. 4. La fermeture
- Les pièces manquantes sont supposées être cachées ou accidentelles. 5. Prégnance (= « qualité », « simplicité »…) Un sentiment de « bien » ou « d’exactitude » est souvent ressenti lorsque les objets sont symétriques, simples, stables…
Bonne prégnance
Mauvaise prégnance 99
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6. Formes/Illusions de masse Nous avons tendance à percevoir certains éléments au premier plan et d’autres en arrière-plan. Si les repères visuels sont AMBIGUS – nous ne voyons pas clairement ce qui est « devant » ou « derrière » – nous « passons » d’une vue à une autre.
Fixez le centre pendant dix secondes. Pouvezvous arrêter de « passer de l’un à l’autre » ?
Le vase de Rubin est généralement perçu comme un vase ou bien deux visages. D’autres figures ambiguës peuvent être perçues d’une certaine façon, en fonction de la personnalité ou des attentes du spectateur (ensemble mental). Les jeunes gens ont tendance à voir d’abord la jeune fille !
Laquelle avez-vous vue en premier ?
Les illusions sont de simples démonstrations de « l’esprit actif ». Les autres sens fonctionnement également de cette façon-là. Au niveau de la perception auditive (écoute), une mélodie est un tout, pas seulement une suite de notes distinctes. Même de simples airs peuvent avoir une forte signification ! CHAQUE aspect de la pensée peut présenter ces caractéristiques propres à Gestalt – émotionnelles (par exemple être submergé par un « événement dans son ensemble »), interpersonnelles (par exemple le « caractère entier » d’une autre personne), sociales (par exemple l’effet de « tout un groupe »), etc. 100
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Applications de Gestalt Thérapie Un thérapeute gestaltiste considérera l’ensemble de la personne – et pas simplement les signes particuliers et les symptômes des problèmes. La vie générale d’un individu peut être insatisfaisante : travail, vie domestique, habitudes alimentaires, exercice et activités, centres d’intérêts, etc. La « médecine holistique » adopte une approche similaire.
Éducation D’après l’approche gestaltiste, (voir Pensée productive de Wertheimer en 1945), l’élève perçoit la situation d’apprentissage dans son ensemble.
L’enseignant devrait donc présenter la situation d’apprentissage dans son ensemble en proposant des aperçus ou des grandes lignes (« l’image d’ensemble ») et des résumés.
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La théorie du champ Kurt Lewin (1890-1947) a élargi le gestaltisme pour inclure les besoins de l’homme, la personnalité, les influences sociales – et spécialement la motivation. En suivant l’initiative de Köhler et influencé par Max Planck (1858-1947), le pionnier de la physique quantique, il a utilisé la théorie du champ de la physique comme parallèle aux situations vécues par les êtres humains. Après le xixe siècle, les physiciens pensaient moins aux composants individuels de la matière (atomes, etc.) et davantage en termes de « champs de force » – régions ou espaces affectés par les forces comme le magnétisme, l’électricité, etc. Vous êtes si attirante !
De même, chaque individu vit dans un « domaine » psychologique – un « espace de vie ».
Lewin a élaboré des schémas pour illustrer le passé, le présent et l’avenir de vies ou de situations – comprenant le mouvement, les barrières, les influences extérieures, les relations, les ambitions personnelles, etc. Ils permettent de comprendre, en particulier, les tentatives pour atteindre l’équilibre entre les individus et leur environnement. 102
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Espace de vie d’un « garçon qui veut être médecin » (Lewin, 1936)
P = garçon en tant que personne ee = examen d’entrée au collège c = collège f = faculté de médecine i = internat (assistant) pp = commencer sa propre pratique O = objectif, c’est-à-dire médecin
De même que pour le comportement individuel, Lewin a appliqué ses concepts au comportement de groupe : les domaines sociaux incluent les sous-groupes, les lignes de communication, les barrières, les objectifs, etc. Lewin nous a également fourni une étude classique sur trois « styles de leadership » dans les groupes de garçons : autoritaire, démocratique et laissez-faire (Lewin, Lippit et White, 1939).
Les résultats ont montré que les garçons dans le groupe démocratique étaient productifs et plus à même de travailler de manière autonome.
Aujourd’hui, les constatations de Lewin sont appliquées en éducation, en thérapie (par exemple en thérapie de groupe) et dans le management. 103
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Le mouvement cognitif La psychologie cognitive, telle qu’elle est comprise aujourd’hui, n’a pas vraiment avancé jusqu’à ce que Bruner et Miller créent le « Centre des études cognitives » en 1960 à Harvard et que Neisser publie Psychologie cognitive en 1967 qui « établit et baptisa l’espace » (Goleman, 1983). Le long passé de toute l’histoire comprenait non seulement les psychologues de la Gestalt mais aussi d’autres individus clés comme Guthrie et Tolman (ainsi que d’autres comportementalistes dissidents) et Piaget (voir plus loin). George Miller (1920-2012) était anti-comportementaliste.
Je voulais un retour au « bon sens » où l’esprit ainsi que le comportement pourraient être étudiés. Dans la pratique, cela signifiait la recherche de la perception, la formation de concepts, la mémoire, le langage, etc.
« On supposait qu’aucun phénomène psychologique n’était réel à moins que vous ne puissiez le démontrer chez un rat ».
Ulric Neisser (1928-2012) opposa également l’approche comportementaliste radicale. Après la publication de son ouvrage en 1967, Neisser est devenu « le père de la psychologie cognitive ». Il définit la COGNITION comme étant les processus par lesquels l’entrée sensorielle est transformée, réduite, élaborée, stockée, récupérée et utilisée… la cognition est impliquée dans tout ce qu’un être humain peut éventuellement faire ». 104
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Les progrès de l’informatique à cette époque-là ont eu un impact considérable sur la psychologie cognitive, de deux façons importantes.
(a) Le « modèle d’ordinateur » L’esprit est considéré comme une sorte d’ordinateur…
MATERIEL = CERVEAU
LOGICIEL = PENSÉES (LANGUES) SORTIE (MOTEUR)
TRAITEMENT DES DONNÉES
MÉMOIRE (GÉNÉRALE) MÉMOIRE (MOTEUR) ENTRÉE (SENSORIELLE)
ENTRÉE (VISUELLE)
ENTRÉE (SONORE) ENTRÉE
Cette utilisation de la métaphore n’est pas surprenante et a une longue histoire. Par exemple, au xviie siècle, les horloges étaient des métaphores pour l’esprit. Fondamentalement, c’est la dernière technologie qui a tendance à être utilisée ! Comme la plupart des métaphores, elle est utile mais les problèmes surviennent si elle est prise trop à la lettre. Le fait est que même le plus grand ordinateur du monde reste toujours extrêmement limité comparé à n’importe quel cerveau humain ! 105
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(b) La recherche par l’utilisation des ordinateurs La capacité à recueillir, rassembler et analyser les données en utilisant les ordinateurs a aidé l’ensemble de la psychologie. Mais il y a eu (sans doute) une tendance en psychologie cognitive à exploiter l’ordinateur de façon excessive comme un outil de recherche : les laboratoires sont souvent utilisés pour faire des essais sur des individus en utilisant des programmes informatiques.
Dans Cognition et réalité (1976), j’ai exprimé cette désillusion et encouragé d’autres recherches sur la réalité.
En dépit de ces problèmes, les facteurs cognitifs sont largement pris en compte dans les applications actuelles – psychologie de l’éducation, clinique, sociale, industrielle et organisationnelle. Mais l’accent mis sur les êtres humains en tant qu’individus a sa propre approche. 106
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4. LA PERSPECTIVE HUMANISTE La psychologie humaniste s’est également développée dans les années 1960 (tout comme le mouvement cognitif) et elle était connue en Amérique sous l’appellation de « La 3e force » après la psychanalyse et le comportementalisme. Les principales idées humanistes 1. L’accent est mis sur l’INDIVIDU, surtout sur le choix individuel : le libre arbitre, la créativité et la spontanéité. 2. L’accent est mis sur l’expérience CONSCIENTE. 3. Tout ce qui concerne la globalité de la NATURE HUMAINE. Il est possible de retracer plusieurs origines : William James, les gestaltistes, certains post-freudiens (Adler, Jung, Horney, Erikson et Allport). La psychologie humaniste s’est également développée à partir de la PHÉNOMÉNOLOGIE – l’étude de l’expérience immédiate telle qu’elle se produit (Muller, Stumpf, Husserl) – un précurseur de la psychologie Gestalt.
Mais pour de nombreuses personnes, c’est trop difficile à dire !
L’approche humaniste peut être considérée comme faisant partie d’une plus large perspective phénoménologique. Mais, quel que soit le passé, le Zeitgeist des années 1960 a fourni l’environnement idéal pour que cette fleur s’épanouisse. 107
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La philosophie de la psychologie humaniste Les psychologues humanistes, plus que quiconque, considéraient le comportementalisme comme étant très restreint – réduisant les êtres humains au niveau de machines programmables.
Nous nous sommes également opposés aux aspects dégradants et déterministes de la psychanalyse freudienne. Ou, au mieux, de nous traiter comme des rats glorifiés.
Ils ont critiqué l’accent mis par les Freudiens sur la maladie mentale – et tous les aspects négatifs de la nature humaine – la misère, la jalousie, la haine, la peur et l’égoïsme. Au lieu de cela, les humanistes voulaient se concentrer sur la santé mentale, avec tous les attributs positifs du bonheur, la satisfaction, l’extase, la gentillesse, la compassion, le partage, la générosité, etc. Deux hommes en particulier partageaient cette vision-là, Maslow et Rogers. 108
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Maslow Abraham Maslow (1908-1970) a été le « Père spirituel » de la psychologie humaniste. Il a commencé par être un comportementaliste enthousiaste puis il est devenu très insatisfait à propos des limites de cette approche – en particulier car elle semblait ignorer les « personnes réelles ». Maslow avait été inspiré par deux personnes en particulier qu’il connaissait, tous les deux étant ses professeurs – Ruth Benedict (anthropologue) et Max Wertheimer (psychologue Gestalt).
J’ai donc entrepris de découvrir pour quelle raison ces « personnes en bonne santé » étaient parvenues à incarner « pleinement le côté humain ». Je suis parti à la recherche d’autres personnes spécifiques en essayant de trouver des modèles et des caractéristiques communes.
Le résultat de cette recherche (dans Motivation et Personnalité, 1970, et Au plus loin de la nature humaine, 1971) était la théorie de la RÉALISATION DE SOI : la motivation innée de l’homme, que chacun de nous possède, afin de RÉALISER NOTRE POTENTIEL en utilisant et en développant nos talents et nos capacités. Chaque fois que nous faisons l’expérience d’un tel sentiment d’accomplissement, cela s’appelle une EXPÉRIENCE DE POINTE. Afin de parvenir à la réalisation de soi, nous devons satisfaire des « besoins » inférieurs qui existent à différents niveaux. 109
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La hiérarchie des besoins Chaque besoin doit être satisfait avant que le besoin suivant puisse nous motiver. si ! éus r i J’a
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mble Mmm cela se t ! intéressan Tout v a bien ! ! Bonjour vas-tu ? Comment
LA RÉALISATION DE SOI Réaliser votre plein potentiel, « devenir tout ce que l’on est capable de devenir » BESOINS ESTHÉTIQUES La beauté – dans l’art et la nature – symétrie, équilibre, ordre et forme. LES BESOINS COGNITIFS Connaissance et compréhension, curiosité, prospection, besoin de sens et de prévisibilité.
LES BESOINS D’ESTIME L’estime et le respect des autres et estime et respect de soi. Un sentiment de compétence.
Ces chauss ures sont parf aites !
AMOUR ET APPARTENANCE Recevoir et donner de l’amour, de l’affection, confiance et acceptation. S’affilier, faire partie d’un groupe (famille, amis, travail).
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BESOINS DE SÉCURITÉ Protection contre des objets ou des situations potentiellement dangereux, par exemple les éléments ou la maladie. La menace est à la fois physique et psychologique (par exemple la « peur de l’inconnu »). Importance de la routine et de la connaissance.
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LES BESOINS PHYSIOLOGIQUES Alimentation, boisson, oxygène, régulation de la température, élimination, repos, activité, sexe.
C’est comme une échelle où, en partant du bas, chaque besoin doit être satisfait avant que le besoin suivant puisse nous motiver. Chaque jour, chacun de nous peut monter et descendre la hiérarchie plusieurs fois, atteindre différents niveaux avant de redescendre à nouveau vers le bas. 110
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Application de la hiérarchie Éducation : former les enseignants pour motiver les étudiants ; aider les étudiants à planifier leurs propres études (fixer des objectifs, faire des pauses régulières). Thérapie : aider les patients à comprendre leurs propres besoins et ceux des autres (le besoin d’amour et d’affection, l’importance de l’estime de soi). Gestion : former les responsables pour comprendre les besoins du personnel et les aider à les motiver (la nécessité d’avoir des toilettes en bon état et un espace agréable pour la cantine, la nécessité d’être félicité et encouragé, etc.)
Alors, quelles SONT ces caractéristiques que Maslow a découvertes ?
Les individus qui sont psychologiquement « sains » montrent 1. une perception objective de la réalité ; 2. une acceptation de leur propre nature ; 3. un engagement et un dévouement à un certain type de travail ; 4. du naturel, de la simplicité dans le comportement et de la spontanéité ; 5. de l’indépendance ; besoin d’autonomie et de vie privée ; 6. un sens du mystique intense, des expériences de pointe ; 7. une empathie et de l’affection pour toute l’humanité – y compris des intérêts sociaux majeurs ; 8. une résistance à la conformité ; 9. des caractéristiques démocratiques ; 10. le souci d’être créatif. En passant, Maslow a d’ailleurs découvert que seul 1 % de la population agissait en toute indépendance et que c’était généralement des personnes d’âge moyen ou plus âgées et débarrassées de toute névrose ! MAIS – TOUT LE MONDE peut connaître des expériences de pointe si chacun y travaille ! Ce qui est une chose pour laquelle Rogers a tenté d’aider les gens à y parvenir. 111
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Rogers Carl Rogers (1902-1987) a développé une théorie de réalisation de soi qui est très similaire à celle de Maslow. Elle met également l’accent sur un besoin inné d’atteindre son propre potentiel. Il existe cependant des différences subtiles : Rogers préfère considérer le processus comme étant continu – d’où sa préférence pour le terme d’auto réalisation plutôt que pour celui de Maslow, la réalisation de soi. Rogers estimait également que l’éducation dans la petite enfance, surtout le rôle de la mère, constituait un facteur crucial dans la personnalité de l’adulte.
Une personnalité saine provient de l’amour inconditionnel de la mère – « considération positive » – par opposition à la « considération positive conditionnelle » qui limite le développement de soi.
Pour Rogers (1961), la personne psychologiquement saine possède : 1. une ouverture d’esprit face aux expériences ; 2. une capacité à vivre pleinement chaque instant ; 3. la volonté de suivre ses propres instincts plutôt que ceux des autres ; 4. liberté de la pensée et de l’action, par exemple la spontanéité, la flexibilité ; 5. une grande créativité. 112
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La thérapie de Rogers Rogers a développé une forme de psychothérapie portant le nom de thérapie centrée sur l’individu (ou « centrée sur le client »). La substance de cette TCI, c’est que le client (pas le « patient ») est responsable de l’amélioration de sa vie. C’était un changement délibéré par rapport aux approches psychanalytique et comportementaliste – et la médecine conventionnelle en général – où les patients sont diagnostiqués par un « médecin » (ou tout autre « expert ») et REÇOIVENT un « traitement ». Dans la thérapie de Rogers, le thérapeute n’est pas responsable des changements chez le client.
Le client doit consciemment et rationnellement décidé pour lui ce qui ne va pas et ce qui devrait être fait à ce propos.
Le thérapeute est davantage un confident ou un conseiller qui écoute et encourage sur un pied d’égalité.
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Le concept de soi Rogers a particulièrement insisté sur le rôle du concept de soi qui se compose de trois parties – le moi idéal, l’image de soi et l’estime de soi.
L’estime de soi dépend de l’écart entre le soi idéal et l’image de soi. L’idéal de soi
L’image de soi GRAND ÉCART = faible estime de soi
Par conséquent, l’estime de soi peut être augmentée en élevant l’image de soi, en abaissant le soi idéal ou bien les deux !
L’idéal de soi L’image de soi ÉCART FAIBLE = haute estime de soi
L’approche de Rogers a eu un impact majeur sur la psychothérapie et sur « l’amélioration de soi » pour le grand public. Malheureusement, de nombreux charlatans ont essayé de sauter sur le train en marche du « potentiel humain », au fil des années, faisant plus de mal que de bien. Par ailleurs, le mouvement humaniste n’est toujours pas devenu une « école » car il n’y a pas de théorie ou de recherche scientifique solide pour poursuivre la tradition. Mais alors, les deux perspectives qui suivent ne peuvent pas non plus être qualifiées d’écoles. 114
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5. LA PERSPECTIVE BIO-PSYCHOLOGIQUE La bio-psychologie (aussi appelée psychologie biologique, physiologique ou neuro-psychologie) cherche à décrire et à expliquer le comportement en termes de nerfs et de produits chimiques dans le corps, surtout le cerveau. La bio-psychologie existe depuis le début de la psychologie puisqu’elle s’est développée à partir de la physiologie.
Les progrès de la bio-psychologie sont étroitement liés aux progrès technologiques sur l’observation et la mesure du corps – depuis les premiers microscopes optiques jusqu’aux récents systèmes de scanner. Bien que n’étant pas une école, elle affiche une forte tendance vers l’approche réductionniste – « réduisant » le comportement à ses éléments neuronaux et biochimiques. Pour la plupart des bio-psychologues, « l’esprit » et la « conscience » sont simplement les activités du cerveau. Certains disent (par exemple Hebb, Pribam) que la psychologie est vraiment une science biologique. En bio-psychologie, un intérêt commun s’est dessiné pour savoir ce que font les différentes parties du cerveau, ce que l’on appelle la localisation de fonction. 115
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La géographie du cerveau Pour dire les choses simplement, le cerveau est constitué d’une surface, d’un intérieur et de deux hémisphères. Examinons brièvement chaque partie afin d’en identifier les « fonctions locales ». 1. La surface ou cortex (du latin « écorce » du fait de son aspect compliqué) représente environ 80 % du cerveau. Elle a été « cartographiée » dans la mesure où cela est approprié.
Cortex de l’hémisphère gauche La zone de Broca (production du langage)
Le cortex moteur (mouvement, par exemple la bouche)
Antérieur (devant)
L’aire de Wernicke (compréhension du langage)
Cortex visuel
2. Voici une section transversale de l’intérieur du cerveau qui présente ses structures fonctionnelles de base.
Le thalamus (intersection nerveuse : mémoire, etc.)
Lobe limbique (émotions)
Hypothalamus (émotions, température du corps, etc.) Hypophyse (glande maîtresse) Bulbe rachidien (activités automatiques par exemple le cœur, la respiration, la digestion)
Le cervelet (coordination de mouvement)
La protubérance (relie le cervelet et le système nerveux central) Moelle épinière
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3. Le cerveau est composé de deux parties ou hémisphères reliés par un morceau de tissu qui porte le nom de corps calleux. Chez les gens normaux, il semble y avoir une certaine spécialisation dans chaque hémisphère. En général, le cerveau gauche contrôle la partie droite du corps tandis que le cerveau droit contrôle le côté gauche.
Le corps calleux (relie les deux hémisphères) Hémisphère droit
Hémisphère gauche
En outre, chez la plupart des individus, le cerveau gauche semble se spécialiser dans les aptitudes linguistiques (par exemple compréhension et production de la parole) tandis que le cerveau droit gère les aptitudes visuelles et spatiales (par exemple le dessin, la perception de modèles et l’utilisation de cartes).
Hémisphère droit (perception de l’espace, modèles)
Hémisphère gauche (langage, arithmétique)
Certains affirment que nous négligeons souvent d’utiliser suffisamment le côté droit (voir Betty Edwards, Tirer sur le côté droit du cerveau, 1979). Certaines preuves montrent aussi des différences selon le sexe. Sur le plan linguistique, les hommes montrent une dominance de l’hémisphère gauche tandis que les femmes affichent des modèles de fonctionnement plus bilatéraux et symétriques (Kimura, 1987). 117
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Expériences de « cerveau dédoublé » En 1964, Roger Sperry (1913-1994) a découvert que les deux hémisphères semblent fonctionner indépendamment si le corps calleux est coupé. Les expériences de Sperry sur des animaux ont été ensuite tentées sur des êtres humains souffrant d’épilepsie – pour tenter d’arrêter leurs attaques soudaines et néfastes qui se déplacent d’un côté à l’autre. Cela sembla aider à réduire les effets dévastateurs des crises d’épilepsie chez ces patients au « cerveau dédoublé ». Mais parfois, ils se comportaient de façon bizarre, comme s’ils avaient deux esprits distincts. Un patient en colère a essayé de frapper sa femme d’une main…
…mais il a essayé de la protéger de l’autre (Gazzaniga, 1970).
Au fait, cela n’a rien à avoir avec la « schizophrénie » qui est souvent traduite à tort par « dédoublement de la personnalité » – il vaut mieux parler de « personnalité fracturée ». Les vrais « dédoublement de personnalité » sont extrêmement rares. 118
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Recherche sur le cerveau La localisation de fonctions semble s’appliquer à quelques activités (par exemple les fonctions sensorielles et motrices) mais il est faux d’emmener le concept trop loin ! La plupart des activités du cerveau impliquent de nombreux domaines qui travaillent ensemble. Des études de cas cliniques ont également démontré que même si de grandes zones du cerveau peuvent être endommagées ou manquantes, d’autres parties peuvent prendre le relais. Le cerveau peut maintenant être étudié en utilisant plusieurs techniques non intrusives. L’électroencéphalogramme constitue une façon bien établie de mesurer l’activité du cerveau (commencé par H. Berger, 1929). Cela peut se faire sur une personne consciente sans aucune gêne.
En attachant des électrodes de surface sur la peau (les cheveux n’ont pas besoin d’être coupés), les activités électriques du cortex juste sous le crâne peuvent être captées, amplifiées et vues sur un compteur ou un traceur. Il s’agit d’un test classique pour détecter des signes d’épilepsie et il affiche les pics extrêmes. Mais en dehors de lectures évidentes (par exemple épilepsie ou décès), un électroencéphalogramme peut être difficile à « lire » ! Mais il existe d’autres techniques non intrusives. 119
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Autres techniques de recherche sur le cerveau (a) L’angiographie est essentiellement une image obtenue grâce aux rayons X et une injection de produit de contraste dans le sang. Elle se limite donc aux vaisseaux sanguins et à leur activité.
Pourquoi ais-je cette migraine, Dr Vesalius ?
Cependant, elle est utile pour détecter des AVC potentiels, des tumeurs, etc. (b) La tomographie axiale (commencée au début des années 1970) est une image plus sophistiquée de rayons X qui se compose d’images prises sous tous les angles autour de la tête en utilisant un anneau en forme de beignet. D’après l’étiquette… c’est un lavage complet à 40°.
Vous êtes en service depuis combien de temps, docteur ?
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(c) Balayage de tomographie par émission de positrons (depuis les années 1980) utilise du glucose légèrement radioactif injecté dans le corps et des détecteurs pour créer des images ANIMÉES du cerveau actif. Le cerveau peut donc être vu en train de travailler pendant qu’un individu est actif – en train de parler, d’écouter de la musique, de dessiner…
J’ai le rythme… la musique…
Qui pourrait demander plus ?
(d) IRM (imagerie par résonance magnétique) (Schulman, 1983) n’utilise pas de radiation mais des ondes radioélectriques dans un champ magnétique intense – qui se déplace par petites étapes (bruyantes) tandis que la personne est allongée dans un cylindre – pour détecter les effets sur les molécules dans le corps.
Pourquoi cette machine ronfle-telle ?
Elle ne connaît pas les paroles.
Toutes ces opérations s’effectuent à l’hôpital, sont chronophages et coûteuses. 121
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Le système nerveux Il est constitué de cellules nerveuses (neurones) reliées par des synapses.
Les neurones Le cerveau est constitué d’environ 15 milliards de neurones qui peuvent chacun être connectés à des centaines d’autres. Il y a trois types de neurones : sensoriels : qui reçoivent l’information ; moteur : qui portent l’information, par exemple vers les muscles ; interneurones : liaisons entre ceux qui sont cités plus haut. le soma (le corps de la cellule) = 5 à 100 microns (millièmes de mm)
Un neurone typique :
dendrites (recevant)
boutons terminaux (envoi) axone (avec gaine de myéline)
En 1949, Donald Hebb (1904-1985) a produit la théorie d’assemblage de cellules selon laquelle des actions ou des idées particulières sont provoquées par des ensembles de neurones reliés entre eux. Lorsqu’un neurone est actif, il envoie un message par l’intermédiaire de l’axone au neurone suivant…
Les synapses À l’extrémité de chaque axone se trouve un intervalle étroit (synapse) à travers lequel les produits chimiques (neurotransmetteurs) passent vers le neurone suivant… axone
bouton
neurotransmetteurs
synapse
dendrite de la cellule suivante
Lorsqu’un neurone en active un autre de cette façon, c’est comme un interrupteur qui est activé – c’est « tout ou rien ». Les neurones s’activent comme des dominos qui tombent. Évidemment, il est nécessaire parfois de les « inhiber » de façon à ce qu’ils NE DEVIENNENT PAS actifs. 122
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Les neurotransmetteurs Voici trois produits chimiques très importants. 1. L’acétylcholine (ou Ach) excite et peut être associée à la mémoire.
Les personnes atteintes de perte de mémoire avec Alzheimer ont peut-être moins d’ACh ou de l’ACh qui est bloqué.
2. La dopamine excite et est impliquée dans le mouvement, l’attention et l’apprentissage.
Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent avoir moins de dopamine ou avoir de la dopamine endommagée, ce qui provoque des tremblements, une perte d’équilibre, etc. Le médicament « L-dopa » peut être administré pour augmenter le niveau de dopamine.
Mais certaines personnes peuvent avoir trop de dopamine – les schizophrènes se voient administrer des médicaments, par exemple du chlorpromazine, pour bloquer l’excès.
3. La sérotonine (ou 5-HT) inhibe habituellement et elle est impliquée dans l’éveil et le sommeil (par exemple dans l’inhibition du rêve), l’humeur (par exemple dans l’inhibition de la dépression), l’appétit et la sensibilité.
Les personnes qui souffrent de dépression clinique peuvent avoir trop peu de sérotonine active dans les synapses, elles peuvent donc tirer bénéfice d’un inhibiteur sélectif pour reprendre de la sérotonine, par exemple le Prozac, afin de prolonger l’activité de la sérotonine.
Parmi les autres neurotransmetteurs primaires, on peut trouver : le glutamate (ou acide glutamique), l’aspartate et la glycine. En plus du système nerveux, il y a une autre forme de système de communication comme nous allons le voir. 123
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Le système endocrinien Le système nerveux agit rapidement (en centièmes de secondes) afin que nous puissions réagir immédiatement à l’environnement. Le système endocrinien a généralement un effet relativement plus lent (plusieurs secondes ou minutes) et à plus long terme sur le comportement. Cela vient du fait que le système endocrinien (signifiant « secrétions à l’intérieur ») fonctionne grâce à des « glandes » endocriniennes qui sécrètent des produits chimiques spéciaux – les hormones – dans le système sanguin, affectant d’autres glandes ou le corps d’une façon générale.
hypophyse thyroïde glandes surrénales
pancréas
testicules
ovaires
Les psychologues s’intéressent spécialement à l’hypophyse, aux surrénales et aux gonades. La thyroïde et le pancréas sont principalement impliqués dans la digestion (même si des anomalies dans l’un ou l’autre cas peuvent provoquer des changements d’humeur). 124
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Les glandes L’hypophyse est connue comme étant la « glande maîtresse » car elle contrôle les autres glandes. Par exemple, dans une situation de stress, les messages sont reçus à partir de l’hypothalamus (la partie du cerveau attenant qui relie les systèmes nerveux et endocrinien). Puis l’hypophyse sécrète l’hormone adrénocorticotrope qui est transportée dans le sang jusqu’aux glandes surrénales (et les autres).
Hypothalamus
Hypophyse
Les glandes surrénales sont des glandes importantes qui gèrent le stress, les niveaux de l’humeur et l’énergie. Par exemple, lorsque l’hormone adrénocorticotrope est reçue (en situation de stress, voir ci-dessus), le noyau interne secrète de l’adrénaline (ou de l’épinéphrine) qui prépare le corps à la situation d’urgence en entraînant une augmentation des battements du cœur, la transpiration, etc.
Lutter ou fuir ?
D’autres activités importantes impliquent les glandes sexuelles. 125
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Les glandes sexuelles Les testicules produisent de la testostérone qui est un stéroïde anabolisant. Anabolisant signifie « développer » – elle construit les muscles et décompose les graisses. La testostérone est produite de façon relativement constante et est une des causes du comportement agressif (Hutt, 1972).
La castration (ablation des testicules) chez les animaux diminue habituellement l’agressivité.
Connue depuis des milliers d’années dans le milieu agricole
L’injection de testostérone chez les animaux peut provoquer une augmentation de l’agressivité.
L’agressivité du mâle peut être observée chez la plupart des animaux, y compris chez les êtres humains, à tout âge (exception faite des femmes enceintes, des mères et de certains insectes comme la mante religieuse et la veuve noire). La testostérone a donc été considérée comme une cause innée possible de différences entre les sexes. Par exemple, la plupart des crimes violents sont commis par des hommes. Pourtant, certains psychologues estiment que « l’explication de la testostérone » a été surestimée, mettant l’accent sur la relation de corrélation de la testostérone et de l’agression dans certaines recherches (Maccoby et Jacklin, 1974). 126
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Les ovaires produisent des œstrogènes (ou estrogènes) et de la progestérone. Les œstrogènes sont des « stéroïdes cataboliques ». Cataboliques signifie « décomposer » – ils décomposent les muscles et renforcent la graisse. Ils provoquent aussi de la rétention d’eau, d’où les augmentations de poids à certains moments du cycle menstruel. La progestérone prépare la femelle pour la grossesse (« gestation ») – doublant l’utérus, préparant la lactation et arrêtant la production des œufs.
La pilule contraceptive augmente les niveaux de progestérone, incitant ainsi le corps à se comporter comme si la grossesse s’était produite – ce qui le rend stérile.
nes rogè œst
Les niveaux d’hormones
Les œstrogènes et la progestérone sont produits de façon cyclique.
menstruation « période sûre »
ovulation = période fertile
ne
éro
est
g pro
« période sûre »
JOURS Résumé : Les hormones mâles sont CONSTANTES et SIMPLES (comme un verre d’alcool !) Les hormones femelles sont CYCLIQUES et COMPLEXES (comme un cocktail !) 127
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La génétique Chaque cellule de l’être humain contient un ADN (acide désoxyribonucléique) dans lequel toutes les informations sont stockées pour constituer le corps tout entier.
Cellule humaine L’ADN est divisé en chromosomes.
Noyaux
Les êtres humains en possèdent 23 paires. C’est la 23e qui détermine le sexe.
Femelle XX
Mâle XY
Chaque chromosome est constitué de centaines de gènes – les unités biologiques qui aident à déterminer les caractéristiques – qui sont transmis des parents aux enfants au cours de la reproduction sexuelle. L’ADN de la cellule de chaque individu dispose d’environ 100 000 gènes. Actuellement, le « projet du génome » met en commun les résultats internationaux des biologistes afin de cartographier chaque gène humain. Cela comporte des applications médicales au niveau de l’identification des gènes responsables de maladies, par exemple la dystrophie musculaire de Duchenne, la chorée de Huntington, etc. 128
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La génétique en psychologie Tandis que certains gènes individuels semblent avoir des fonctions spécifiques (un gène pour la couleur marron ou bleue des yeux), dans l’ensemble, les gènes semblent travailler de concert pour produire des caractéristiques physiques. En général, cependant, les gènes ne semblent pas être directement responsables d’un comportement particulier.
Il y a peu de chance qu’un gène « criminel », « gay » ou « intelligent » existe – comme cela s’est affirmé récemment.
Cependant, certains affirment que des groupes de gènes peuvent entraîner une prédisposition à agir de telle manière. Le jury est toujours en délibération. Cela dit, des recherches menées sur des animaux ont démontré qu’il est possible de reproduire des caractéristiques générales de comportement – intelligence, affection, agressivité, etc. Donc, en théorie du moins, cela pourrait s’appliquer à l’homme. Mais même si cela est possible – alors quoi ? Il y a d’importantes implications éthiques. Le « Grand Débat » reste la question de « nature par rapport à culture ». Dans quelle mesure la génétique ou l’environnement détermine le comportement ? Aujourd’hui, l’interactionnisme estime que les deux sont indispensables et ne peuvent être dissociés. L’approche de recherche préférée a porté sur l’étude des êtres humains nés avec des gènes identiques – les jumeaux… 129
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Études sur les jumeaux En utilisant des corrélations, des jumeaux identiques élevés séparément ont été comparés (pour l’intelligence, la schizophrénie, etc.) pour tenter de déterminer l’importance des gènes. Des chercheurs aux États-Unis et au Royaume-Uni ont découvert des corrélations positives significatives (au-dessus de 0,6) pour l’intelligence en utilisant des tests de QI (Newman et al., 1928 ; Shields, 1962). Certains psychologues ont utilisé ces résultats pour faire valoir que l’intelligence est en grande partie génétique. Hans Eysenck (1916-1997), pour ne citer que lui, a notoirement affirmé qu’environ 80 % de la variabilité est innée. D’autres soutiennent que les études de jumeaux ne sont pas fiables ou valides, par exemple, en raison de la petite taille de l’échantillon ou parce que certains jumeaux séparés ont été élevés dans des environnements similaires. Par exemple, Kamin (1974) a souligné qu’au moins une des « paires séparées » de Newman avait fini dans la même ville et une autre dans la même école !
Des critiques similaires peuvent être appliquées à la même recherche sur la schizophrénie. Certains psychologues ne sont pas impressionnés…
Et alors ? Nous ne pouvons toujours pas changer ce qui est inné. Nous devons donc nous concentrer sur l’amélioration de l’environnement !
L’environnement est au cœur de la dernière perspective… 130
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6. LE POINT DE VUE SOCIAL ET CULTUREL Le comportement est influencé par l’environnement au sens large – par la famille, la classe sociale, la caste, la tribu, la religion, le pays et la culture en général. Les gens connaissent tellement bien leur propre éducation et leur mode de vie qu’ils oublient souvent combien cela peut être différent – pas simplement dans les autres pays mais même chez le voisin ! Cette approche en psychologie emprunte ou adapte plusieurs de ses concepts à la sociologie et à l’anthropologie. Par exemple, « socialisation » – le processus d’apprentissage des « normes » ou règles de la société. L’approche comparative peut également être utile… Le point de vue socio-culturel nous fait prendre conscience des processus sociaux qui nous influencent…
… dans les relations interpersonnelles
Pendant la socialisation (langue, morale)… Développer la personnalité (types, attitudes)…
Et dans le comportement de groupe. Ce qui nous rend conscients des DIFFÉRENCES et des SIMILITUDES entre nous et les autres… 131
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Qu’est-ce que la culture ? Le problème est de définir ce qu’est la culture. Nous pourrions dire qu’elle est la « partie d’origine humaine de l’environnement » et ajouter qu’elle se divise en deux parties : une partie objective (moyens de transport, matériel de cuisine, technologie) et une partie subjective (croyances, valeurs, rôles). Le problème, c’est que la culture n’est pas statique, elle est en constante évolution.
Il y a donc des cultures « traditionnelles » (plus lentes aux changements) et les cultures « modernes » (plus rapides aux changements).
Prenez garde de ne pas penser que « moderne » est mieux parce qu’il « progresse » – vers quoi ? La « culture » fait souvent référence à des groupes de pays – par exemple, occidental signifiant les États-Unis et la plupart des nations d’Europe. Mais on peut passer à côté d’autres pays concernés (Australie, Hong Kong, Japon) et de différences à l’intérieur du groupement lui-même. 132
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Analyse culturelle Hofstede et Triandis ont analysé les différences entre les cultures. Hofstede (1980) : quatre dimensions culturelles. 1. La distance du pouvoir - Le respect et la déférence selon le statut. 2. Évitement de l’incertitude - L’importance mise sur la planification et la stabilité. 3. L’individualisme par rapport au collectivisme - Que l’identité soit personnelle ou issue du groupe, par exemple : l’Occident = plus d’individualisme ; à l’Est = davantage de collectivisme. 4. Masculinité contre féminité - Qu’il soit important d’atteindre des objectifs (« masculin ») ou bien une harmonie interpersonnelle (« féminin »), par exemple : Japon = masculin – Suède = féminin.
Triandis (1990) : trois grands « symptômes culturels ». 1. Complexité culturelle Par exemple, dans quelle mesure le TEMPS ou la RELIGION sont importants ? 2. Individualisme par rapport au collectivisme (similaire à celui de Hofstede) 3. Strict par rapport à souple - Savoir si l’on s’en tient aux normes ou bien si l’on est autorisé à s’en écarter, par exemple : Japon = strict ; Thaïlande, Hong Kong et Singapour = souples. Pourquoi y a-t-il tant de cultures différentes ? Cet état de fait conduit à un autre problème… 133
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Ethnocentrisme La tendance à utiliser les normes et les valeurs de notre propre groupe ethnique ou culturel pour définir ce qui est « naturel » et « correct » s’appelle l’ethnocentrisme. Les dangers de l’ethnocentrisme extrême devraient être des leçons d’histoire bien connues – en particulier là où le nationalisme a conduit à la haine et à la persécution. Malheureusement, ces leçons n’ont pas encore été retenues, même alors que nous sommes au début du xxie siècle. L’ethnocentrisme scolaire est un problème dans beaucoup de domaines. Cela inclut la psychologie – une discipline dominée par les Américains, les Britanniques et certains Européens.
Pourquoi la plupart des psychologues sont-ils des hommes blancs ?
En psychologie sociale (qui « devrait mieux savoir »), la grande majorité des études sont effectuées en Amérique du Nord.
Pour réduire encore davantage le terrain, la plupart des participants en recherche psychologique sont étudiants de premier cycle en fin d’adolescence et au début de leur vingtième année. Le processus de l’ethnocentrisme est similaire au racisme et au sexisme. Cependant, une étude transculturelle particulièrement connue a été réalisée par une femme blanche… 134
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Recherche interculturelle Margaret Mead (1901-1978) dans Sexe et caractère dans trois sociétés primitives (1935) décrivait trois tribus en Nouvelle-Guinée : les Arapesh étaient surtout non agressifs, hommes et femmes, et témoignaient d’une approche chaleureuse et bienveillante à l’égard des enfants ; les Mundugumor étaient agressifs, hommes et femmes, et se montraient froids et indifférents envers les enfants ; les Tchambuli étaient les plus insolites puisque les hommes étaient soumis et passifs.
Nous passons beaucoup de notre temps à bavarder et à nous maquiller
Alors que nous, les femmes, nous sommes dominantes, agressives et nous gardons généralement le contrôle.
Les enfants sont encouragés à suivre ces rôles-là.
« L’inversion des rôles » chez les Tchambuli (telle que la voyait alors Margaret Mead) est souvent citée comme une preuve de « relativisme culturel » face à « l’argument de la nature » selon lequel les rôles de genre sont les conséquences des différences sexuelles innées. Margaret Mead a été critiquée pour son « observation participante » subjective en vivant avec les tribus et en enregistrant certains comportements. Nous ne connaissons pas non plus les autres influences possibles, par exemple génétiques ou diététiques. De toute façon, ces tribus ne représentent qu’une infime proportion de la population dans le monde. Toutefois, cela démontre que le relativisme culturel peut être important, et pas seulement pour le genre. Nous arrivons à la conclusion des six perspectives théoriques. Dans la pratique, l’objet de la psychologie est habituellement divisé en quatre : différences au niveau du développement, du domaine social, celles qui sont comparatives et individuelles, comme nous allons le voir… 135
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LA PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT La section du développement couvre les changements de comportement à partir de la naissance, il s’agit donc principalement d’enfants. Toutefois, puisque le développement se produit tout au long de la vie, il inclut aussi l’adolescence, l’âge adulte et la sénescence (la vieillesse). Piaget et Bowlby sont deux psychologues du développement particulièrement importants. Jean Piaget (1896-1980) a étudié le développement cognitif et a montré que les enfants ne sont pas seulement des êtres humains immatures mais des individus qui pensent différemment des adultes. Piaget a produit quatre théories reliées entre elles.
1. LA THEORIE DES ÉTAPES : il y a quatre stades de développement cognitif. (a) Le stade sensori-moteur (0-2) : l’enfant apprend à connaître et commence à contrôler son environnement par les sens et la motricité (mouvement). La répétition est importante…
Généralement, à huit mois environ, on note une avance intellectuelle importante, il s’agit de la permanence des objets – on se rend compte que les objets continuent d’exister même lorsque l’on ne les voit plus. Les jeunes bébés réagissent comme si les objets disparaissaient lorsqu’ils sont recouverts…
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(b) Étape pré-opérationnelle (2-7) : avant l’étape de réel progrès intellectuel (qui arrive ensuite), l’enfant acquiert le langage et comprend finalement que les autres voient les choses de manière différente.
Mais tu DOIS pouvoir voir la maison – je peux le faire !
À ce stade, le jeune enfant est encore « égocentrique » et ne peut pas voir les choses d’un autre point de vue.
c) L’étape des opérations concrètes (7-11) : lorsque les tâches mentales (opérations) peuvent être effectuées, tant que les objets sont visibles (concrets). Conservation de l’expérience du nombre On observe deux rangées identiques. L’une d’elles est réarrangée devant l’enfant.
Maintenant, quelle est la rangée qui en possède le plus ?
Celle-là !
Résultat : les enfants de moins de six ans ne peuvent pas « conserver le nombre » – ils ne réalisent pas que le nombre est le même si la disposition est différente. À partir d’environ six ans, ils peuvent conserver le nombre et comprennent que la disposition ne compte pas. La compréhension à propos du volume vient plus tard. 137
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(c) Le stade des opérations concrètes (suite) Conservation de l’expérience de masse 1. Le jeune enfant regarde deux objets en forme de boules, de même taille. 2. L’adulte en modèle une en forme de saucisse. 3. L’adulte demande. Dis-moi maintenant, quelle est la plus grosse ?
Celle-ci !
Conservation de l’expérience de volume 1. Le jeune enfant regarde des verres, l’un est grand de forme allongée et l’autre est petit et plus large. 2. L’adulte verse du liquide du verre petit et large dans le grand verre de forme allongée. 3. L’adulte demande. Quel est le verre qui contient le plus de liquide ?
Celui-là ! Résultat : les jeunes enfants (d’environ neuf ans) ne peuvent pas « conserver » la masse ou le volume, c’est-à-dire qu’ils ne comprennent pas que la quantité et le volume sont la même chose, même si la forme diffère. Mais pendant l’étape concrète, les enfants (généralement entre neuf et 11 ans) développent la conservation. Ayant maîtrisé les opérations concrètes, chaque enfant passe à la dernière étape. 138
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(d) Le stade opérationnel formel (11+) : lorsque les tâches mentales peuvent être réalisées par le biais d’idées abstraites – celles que l’on ne voit pas (pas concrètes donc).
L’expérience du pendule Qu’est-ce qui est le plus important pour que le pendule se balance rapidement ou au contraire lentement ?
(i) la taille du poids ? (ii) la longueur du fil ? (iii) la force de la poussée ?
Résultat : les enfants de 12 ans environ peuvent répondre à cette question. Réponse : (ii) la longueur du fil. Tous les adultes ne parviennent pas à cette étape ! D’une manière générale, les âges sont donnés à titre indicatif. Le point principal, c’est l’ordre des étapes. Même ainsi, les critiques affirment que Piaget était très pessimiste – les enfants peuvent exécuter des tâches à un âge beaucoup plus jeune, si les problèmes sont présentés de façon plus intéressante. Par exemple, McGarrigle et Donaldson, en 1974, ont utilisé un « vilain ours en peluche » qui réarrangeait les choses. L’étape de la théorie est relativement simple mais la suivante est moins facile à comprendre. 139
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2. LA THÉORIE DU SCHÉMA explique comment les individus, à tout âge, développent des concepts en construisant des idées simples pour qu’elles deviennent complexes. Un schéma, c’est une sorte de renforcement fluide ou « activité mentale ».
Un nouveau-né ne dispose que d’un nombre limité de schémas simples, par exemple le réflexe de succion…
À partir de là, en développant l’utilisation de la bouche, en ajoutant des sons et en acquérant le langage, les schémas très complexes de la parole font finalement leur apparition !
Les schémas se développent à travers deux processus : (a) assimilation (en biologie) signifie « prendre », par exemple c’est le début du « schéma saisir » qui permet au bébé de saisir et de ramasser des petits objets pratiques ;
(b) arrangement (en biologie également) signifie « changer », par exemple le « schéma saisir » se développe en se modifiant pour s’adapter à des objets différents selon leur taille, leur forme et leur poids.
Ces deux processus ne sont pas seulement importants pour les bébés. 140
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Schémas adultes (a) La reconnaissance est essentiellement de l’assimilation – à ce qui se trouve autour, c’est vérifier que les choses sont bien les mêmes, apporte confort et sécurité.
Oui… mon lit… mon armoire… mon nounours
(b) L’apprentissage, par ailleurs, est principalement une question d’arrangement – ajouter de nouvelles informations pour changer les connaissances actuelles.
Ouah ! Je ne le savais pas avant !
À partir des exemples ci-dessus, il s’ensuit que les gens ont besoin à la fois d’expérimenter la reconnaissance (choses existantes) et l’apprentissage (nouvelles choses) sur une base quotidienne. S’il y avait trop de reconnaissance – si tout restait à l’identique – alors la vie serait ennuyeuse. S’il y avait trop d’apprentissage – c’est-à-dire des nouveautés constantes – alors la vie serait source de confusion. Résumé : le développement et l’utilisation de schémas par assimilation et arrangement permet l’adaptation à un environnement changeant. « L’intelligence » s’adapte rapidement. L’adaptation est aussi une caractéristique de la théorie suivante. 141
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3. LA THÉORIE DU JEU Piaget (1951) voyait le JEU comme une activité d’adaptation impliquant essentiellement l’assimilation, par laquelle l’enfant essaie d’adapter le monde de la réalité à ses propres besoins et à son expérience…
L’IMITATION, par ailleurs, est principalement une question d’arrangement – l’enfant change son propre comportement en copiant quelqu’un d’autre.
Piaget insistait sur le fait que le jeu est là pour le plaisir. L’enfant « répète son attitude sans nouvel effort visant à apprendre ou à enquêter mais pour le simple plaisir de le maîtriser » (Piaget, 1951). Il y a trois étapes de jeu, correspondant aux trois premières étapes du développement cognitif… 142
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a) Jeu de la maîtrise ou jeu de pratique, puisqu’il s’agit de la répétition du comportement.
(b) Jeu symbolique ou jeu pour faire croire, puisqu’il implique imagination, jeu de rôle et utilisation de symboles.
Jouons au docteur et à l’infirmière !
D’accord, tu es l’infirmière…
Le langage lui-même est bien sûr symbolisme – un aspect crucial de cette étape.
(c) Le jeu avec des règles, comme il le suggère, survient lorsque l’enfant utilise des règles dans les jeux – qui peuvent parfois dominer le jeu lui-même…
Tu ne peux pas faire ça – ce n’est pas dans les règles !
Non, c’est faux – Oh oui, je peux ! Tu viens juste de l’inventer !
c’est toi !
Cette capacité à utiliser des règles est importante pour apprendre le bien par rapport au mal… 143
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4. LA THÉORIE MORALE Piaget a constaté que les enfants de moins de neuf ans décidaient généralement ce qui était « bien » en utilisant des règles enseignées par d’autres. Selon les termes de Piaget, ils sont hétéronomes (du grec « de l’autre »). Plus tard, lorsqu’ils peuvent décider davantage pour eux-mêmes, ils deviennent autonomes (« de soi »). Les jeunes enfants décident généralement à partir du RÉSULTAT des actions plutôt qu’à partir de l’INTENTION. Piaget a fait des essais à ce sujet en racontant des histoires à chaque enfant… L’enfant 1 verse délibérément un peu de lait sur le tapis tandis que l’enfant 2 renverse accidentellement beaucoup de lait sur le tapis. Qui est le plus vilain ?
Le second enfant est le plus vilain – c’est lui qui en a renversé le plus !
Au-delà de neuf ans, pourtant, les enfants comprennent que l’INTENTION est plus importante.
Non, le premier enfant est le plus vilain –
il l’a fait exprès !
Les théories de Piaget ont eu un gros impact sur l’éducation, surtout en Europe. Par exemple, puisque les enfants se développent à leur propre rythme, de nombreuses capacités cognitives clés (par exemple la conservation du nombre) ne peuvent pas être enseignées. Par conséquent, les enseignants doivent fournir des environnements stimulants et encourager le développement à travers l’apprentissage par la découverte. 144
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Bowlby John Bowlby (1907-1990) s’est concentré sur le développement émotionnel. Il devint célèbre lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une monographie, Soins maternels et santé mentale, en 1951.
« L’amour maternel est aussi important pour le développement que les vitamines et les minéraux… »
Il trouva des preuves pour affirmer que le manque de la mère est en corrélation positive avec la délinquance juvénile (Bowlby, 1944) et il présenta sa conclusion (émotive !) qui énonçait que les mères devraient rester à la maison avec leurs enfants. Cet argument a été utilisé par les gouvernements pour persuader les mères de famille de ne pas aller travailler – un stratagème pratique pour que les ex soldats au chômage reviennent travailler au début des années 1950. Une autre conviction controversée de Bowlby concernait les enfants, pour lui, les enfants affichent UN seul attachement émotionnel fort, habituellement pour la mère, la monotropie. Par la suite, la recherche sur l’attachement a eu tendance à être POUR ou CONTRE Bowlby… 145
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« Pour Bowlby » (1) Les psychiatres américains, surtout H.M. Skeels et R.A. Spitz, ont constaté que les bébés dans les orphelinats qui étaient privés d’amour et d’affection se mettaient émotionnellement en retrait et étaient « apathiques ». (2) Harry Harlow (1959) a constaté que les bébés singes s’attachaient aux « mères » artificielles qui ont des corps vêtus de tissus doux mais ne fournissent pas de lait plutôt qu’aux corps constitués de fils qui en donnent. Alors « l’amour intéressé » n’est pas la cause de l’attachement.
En outre, les singes privés de mères naturelles ont grandi en étant antisociaux, en ayant des problèmes sexuels et en étant ensuite des parents démunis (Harlow, 1962).
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« Contre Bowlby » (1) Anna Freud et Sophie Dann ont publié une étude de cas (1951) concernant un groupe de six orphelins, tous âgés d’environ trois ans, sauvés d’un camp de concentration pendant la seconde Guerre mondiale. Ils furent conduits en Angleterre et finirent au centre pour réfugiés de Bulldog’s Bank où ils se sont montrés très agressifs. Cependant, ils ont apparemment survécu à leurs traumatismes psychologiques en se liant les uns aux autres et ils devinrent socialement normaux au bout de trois ans environ.
Néanmoins, les effets à long terme restent flous. (2) Des études interculturelles ont montré que les enfants se lient souvent naturellement avec plusieurs personnes. Par exemple, Mary Ainsworth (1967) a étudié la tribu Ganda en Ouganda et a trouvé de nombreux attachements. Ces deux études vont à l’encontre de la théorie « monotropie » de Bowlby. 147
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Évaluation de Bowlby Michael Rutter suggère que Bowlby a raison en partie, et tort en même temps. Les recherches de Rutter sur l’île de Wight (Rutter, 1972) ont mis en évidence des corrélations positives significatives entre éclatement de famille et délinquance juvénile – venant ainsi appuyer les affirmations de Bowlby. Cependant, le concept de séparation maternelle de Bowlby est trop vague. Ruttler suggère utilement de faire la distinction entre privation c’est-à-dire perte ou suppression d’une mère et le manque, c’est-à-dire le manque de soins maternels. Rutter croit également que d’autres facteurs ont leur importance, par exemple c’est le stress plutôt que le divorce lui-même qui peut être dommageable. Mavis Hetherington et al. (1978) a également découvert que le stress généré par les parents, pendant un divorce, peut affecter les enfants – provoquer la colère, la dépression et la culpabilité. Bowlby avait donc raison de mettre l’accent sur l’importance de l’amour et de l’affection pendant l’enfance et de mettre en garde à propos du lien qui existe entre le manque d’affection et la délinquance ultérieure.
Mais ce n’est pas seulement la mère qui est importante et le fait qu’elle aille travailler ou non présente en soi peu d’intérêt. D’autres influences proviennent d’un large éventail de facteurs sociaux. 148
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LA PSYCHOLOGIE SOCIALE La psychologie sociale comprend les études suivantes : les relations interpersonnelles (par exemple la perception d’autrui, l’attirance) ; la personnalité (par exemple les types, l’image de soi, les attitudes) ; le comportement du groupe (par exemple la conformité, l’obéissance). LES RELATIONS INTERPERSONNELLES, bien sûr, peuvent dépendre des relations clés de développement qui se sont établies pendant l’enfance et l’adolescence. Les recherches mentionnées, ici, se concentrent sur la perception des autres et l’attirance sexuelle.
(1) La perception des autres s’appuie souvent sur les caractéristiques clés que possèdent les gens, selon nous. Asch (1946) et Kelley (1950) affirmaient que nous cherchons des « caractéristiques centrales » (par rapport aux « traits périphériques ») par exemple, une personne chaleureuse est quelqu’un de généreux, qui a de l’humour et qui est sociable ; à l’inverse, vous avez une personne « froide ». L’effet de halo se produit lorsque nous généralisons les caractéristiques centrales d’une personne. Bowlby avait donc raison de mettre l’accent sur l’importance de l’amour et de l’affection pendant l’enfance et de mettre en garde à propos du lien qui existe entre le manque d’affection et la délinquance ultérieure.
Il ne peut pas faire de mal !
De la même façon, un individu perçu comme étant « mauvais » aura tendance à être détesté, quoi qu’il fasse ! 149
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L’effet de primauté/d’expérience récente consiste à déterminer si nous découvrons des informations à propos d’une personne plus tôt (primauté) ou plus tard (expérience récente). L’effet de primauté – « ce sont les premières impressions qui comptent » – survient dès le moment où l’on rencontre la personne (en quelques secondes), où l’on voit son visage, ses vêtements, ses tics, son discours… Luchins (1957) a affirmé que les gens jugent un individu fondamentalement introverti ou extraverti d’après les premières informations communiquées, même si elles sont réfutées plus tard.
Cela pourrait être très important, par exemple devant un tribunal. L’effet de l’expérience récente, par ailleurs, peut survenir si des éléments d’information importants sont découverts.
Surtout si cela s’applique à des personnes que nous pensons bien connaître et qu’il existe un intervalle relativement long entre la première information reçue et la dernière.
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(2) Attirance sexuelle Plusieurs processus entrent en ligne de compte pour jouer de leur influence lorsque nous apprécions ou aimons quelqu’un. (a) Compatibilité : les personnes ont tendance à se rapprocher de celles qui leur ressemblent d’une manière générale ou qui leur correspondent. Cela vaut pour l’attirance physique (Murstein, 1972) et d’autres facteurs comme l’éducation, le quotient intellectuel (Hatfield et al., 1978). La culture et particulièrement la religion peuvent avoir aussi de l’importance (Newcomb, 1961). Parfois, il s’agit d’un cas de contraires qui s’attirent (Winch, 1955). (b) Récompenses et coûts : attention, affection, confiance, sécurité, partage, compétences, information, statut, argent, énergie, reproduction, sexe… Certains psychologues (par exemple Blau, 1964 ; Homans, 1974 ; Berscheid et Walster, 1978) considèrent les relations comme un bilan comptable : Bénéfices = récompense - coûts
Est-ce qu’elle justifie vraiment les coûts émotionnels ?
Il peut exister aussi un sentiment d’investissement dans une relation et des compromis fondés sur des attentes, par exemple « Je ne cherche pas une femme/un mari qui a belle allure et qui est riche ». (c) Facteurs spécifiques - L’attirance physique est importante au départ, surtout pour les hommes (Walster et al., 1966). - La familiarité et l’exposition semblent augmenter le courant de sympathie (Festinger et al., 1950 ; Zajonc et al. 1971, 1974). Tel qu’il est utilisé dans la publicité et les campagnes politiques ! - Sympathie réciproque – nous avons tendance à aimer ceux que nous pensons être comme nous ! (Aronson, 1976). 151
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Attitudes C’est la pierre angulaire de la psychologie sociale. On note de nombreuses recherches, spécialement au niveau du changement des attitudes pour le contrôle social (propagande guerrière, campagne politique, santé et sécurité) et la publicité. Une attitude peut être divisée en trois aspects. 1. Cognitive – les croyances (factuelles et neutres), par exemple : le tabagisme est une cause majeure de cancer. 2. Affectif – les sentiments émotionnels, par exemple : je déteste l’odeur du tabac. 3. Comportemental – les mesures prises, par exemple : je ne mange que dans les restaurants non fumeurs. Le changement d’attitude peut être obtenu en travaillant sur ces trois aspects, surtout la composante affective (Janis et Feshbach, 1953). Les données sur les attitudes sont souvent collectées par des enquêtes, en utilisant des questionnaires reposant sur les conceptions de Thurstone (1929) et Likert (1932).
Questionnaire à propos du tabagisme Cocher une case par affirmation : Approuve fortement
Approuve
Ne sait pas
Pas d’accord
Pas du tout d’accord
Le tabagisme est une cause majeure de cancer Je déteste l’odeur du tabac Je ne mange que dans des restaurants non fumeurs
Le préjugé peut être considéré comme une attitude extrême qui peut se révéler être une réponse acquise utile pour éviter un danger potentiel. Si certains aliments vous rendent malade, vous éviterez des aliments similaires. Ou bien cela peut mener à un comportement irrationnel et antisocial comme le racisme, (Benson et al., 1976), le sexisme, l’âgisme, le spécisme. Le préjudice peut être facilement créé par exemple en disant que les gens aux yeux marrons valent beaucoup mieux que ceux qui ont les yeux bleus – comme cela a été démontré par Jane Elliott (1977). La diminution du préjudice peut être réalisée par (i) un contact non concurrentiel de statut égal et (ii) en poursuivant des objectifs communs grâce à la coopération (Brown, 1986). 152
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Le comportement du groupe Des distinctions peuvent être faites entre conformité (influence d’un groupe) et obéissance (instructions données par un individu).
Conformité Asch (1951) a constaté qu’un petit groupe de personnes peut influencer un individu afin qu’il soit d’accord avec une affirmation inexacte avec environ un tiers toujours d’accord et environ trois quarts au moins une fois. Trois personnes supplémentaires seulement ont été nécessaires pour un maximum d’influence. Raisons mentionnées… Je ne voulais pas gêner…
Je ne voulais pas être différent…
Je ne voulais pas me tromper… Cela souligne le caractère moutonnier de nombreuses personnes – très utile pour un comportement socialement acceptable (obéir à la loi, être poli, etc.) ; parfois malheureux (par exemple « fashion victim ») et potentiellement dangereux, comme nous allons le voir. 153
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Obéissance Milgram (1963) a demandé à des participants d’agir comme « professeur » dans une situation « d’apprentissage » et d’administrer des « chocs électriques » de plus en plus grands pour chaque mauvaise réponse donnée. Dans la pièce voisine, on entendait « l’élève » hurler : « Je ne supporte pas la douleur ! » (à 180 volts) puis il parvenait au stade de l’agonie (à 270 volts). En dépit des protestations, Milgram a demandé à chaque participant de continuer jusqu’à 450 volts potentiellement mortels.
Étonnamment, tous les participants sont allés au moins jusqu’à 300 volts et 62,5 % sont allés jusqu’au bout.
Mais je ne faisais qu’obéir aux ordres.
Ce n’est qu’après que les participants apprirent que « l’élève » était en fait un acteur et qu’ils ne l’avaient pas vraiment électrocuté ! Cela a démontré que les « gens normaux » pouvaient être amenés à commettre des crimes. 154
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LA PSYCHOLOGIE COMPARÉE Les animaux sont étudiés afin de les comparer aux êtres humains mais ils sont aussi intéressants pour eux-mêmes. Cette section de la psychologie est parfois grossièrement divisée en recherche de « laboratoire » et recherche « naturelle » – cette dernière étant fortement influencée par les éthologues comme Lorenz et Tinbergen qui ont étudié les animaux dans leur habitat naturel. Les études de « laboratoire » ont fourni les quatre principales théories de l’apprentissage dont nous avons déjà parlées dans le comportementalisme et les perspectives cognitives. Résumé des théories de l’apprentissage : 1. Le conditionnement classique (Pavlov) – p. 61 2. Le conditionnement opérant (Skinner) – p. 76 3. L’apprentissage social (Bandura) – p. 88 4. L’apprentissage cognitif (Köhler) – p. 98
J’ai conditionné le psychologue – chaque fois que j’appuie sur ce bouton, il m’apporte une boulette de nourriture !
Les études « naturelles » ont apporté beaucoup d’éléments au niveau du comportement social, en particulier la communication et l’agression. 155
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Les sociétés animales Pourquoi de nombreux animaux forment-ils des groupes sociaux ? En un mot : SURVIE ! Cela s’applique à la fois à la survie INDIVIDUELLE et à celle des ESPÈCES. La survie individuelle nécessite la protection (cela comprend l’abri en cas de mauvais temps et la recherche de nourriture).
La survie des espèces nécessite la reproduction : cela consiste à trouver un partenaire approprié, à séduire et à se lier, et à protéger les autres (en particulier la progéniture).
Bien sûr, la plupart d’entre eux sont innés, il s’agit d’INSTINCTS automatiques qui impliquent peu de prise de décision consciente. En fait, nous devons prendre garde de plaquer des interprétations humaines sur le comportement animal, c’est-à-dire que nous devrions éviter l’anthropomorphisme (« ressemblance humaine »)… 156
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Communication Pour que ces processus de survie fonctionnent, il doit y avoir une certaine forme de communication. Habituellement, cela prend la forme de SIGNES qui peuvent être visuels, auditifs ou olfactifs – par exemple une phéromone (= une hormone malodorante). Un papillon mâle peut sentir une femelle à moins d’un kilomètre de distance !
Certains signes sont assez universels mais d’autres sont propres aux espèces. Mais quelle que soit la complexité de la communication, qu’il s’agisse du chant des oiseaux, des baleines, des cris des dauphins ou des appels des singes, il n’a encore été découvert aucune réelle syntaxe ou grammaire. Il est donc généralement admis qu’il n’existe pas de véritable « langage » hormis celui des hommes. Des exceptions possibles concernent des recherches menées sur des chimpanzés utilisant la langue américaine des signes (comme celle utilisée par les personnes sourdes), par exemple « Washoe » enseignée par Gardner et Gardner (1971, 1975, 1978, 1983). Toutefois, certains critiques estiment que cette communication, même si elle est impressionnante, est encore majoritairement une imitation (Terrace, 1979). 157
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Agression Même si la plupart des animaux ne possèdent que de simples formes de communication, en comparaison de la complexité des langages humains, ils semblent souvent être meilleurs pour éviter les blessures graves ou la mort à ceux de la même espèce ! La facilitation sociale est un comportement pro-social plutôt que antisocial – par exemple bâiller, se gratter, ne pas fixer. Lorsque des conflits surviennent, lorsqu’il y a compétition pour un partenaire ou pour défendre son territoire, les animaux utilisent généralement l’agression ritualisée.
On fait des bruits et on prend des postures menaçantes.
Tandis que l’autre se soumet et se retire, évitant ainsi la bagarre.
Même s’il se produit un contact physique, cela se passe habituellement de telle façon que les blessures graves sont peu probables, car ce sont les zones dures du corps qui sont utilisées : c’est le cas par exemple de deux chèvres qui se cognent l’une contre l’autre. Effectivement, l’assassinat, c’est-à-dire l’homicide volontaire d’un membre de la même espèce est rare. Jane Goodall a étudié les chimpanzés à l’état sauvage pendant plus de douze ans avant d’être témoin du premier meurtre ! 158
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LES DIFFÉRENCES INDIVIDUELLES Cela concerne la normalité et l’anormalité en mettant l’accent sur la santé psychologique et la maladie (diagnostic et thérapie). Citons deux domaines spécifiques : l’intelligence et la personnalité.
Qu’est-ce qui est « normal ? » Richard Gross (1996) suggère plusieurs significations. 1. Une définition statistique (sans valeur) : quoi que fasse la grande majorité (95 %), c’est normal ; la minorité (5 %) est anormale. Au niveau statistique : tout ce qui va au-delà de deux écarts types de la moyenne. 2. Déviation de la norme (jugements de valeur) : ce qui est socialement acceptable. Par exemple, dans certaines cultures, l’homosexualité est « anormale », « honteuse », « malsaine », « une maladie », « perverse », « révoltante », « une menace pour la civilisation », etc. Mais d’autres cultures ne font pas ce jugement de valeur. 3. La santé mentale tente de définir un être humain mature et satisfait. Cela implique que nous soyons conscient de ce que nous faisons et pourquoi, un épanouissement personnel, la capacité à faire face au stress, de l’indépendance, pouvoir concevoir la réalité, la capacité d’aimer et d’être aimé, avoir des relations personnelles satisfaisantes (Jahoda, 1958). 4. La maladie mentale comprend deux vues subjectives : (a) « Les autres pensent que je vais bien mais je me sens mal ». (b) « Je vais bien – les autres pensent différemment ! ». La plupart du temps, ce sont des tentatives de critères objectifs, généralement basées sur un modèle médical – ou un rejet de celui-ci. Le patient présente des symptômes que l’on peut diagnostiquer comme étant pathologiques et nécessite un traitement pour être guéri !
Cette personne est simplement différente, elle ne correspond pas aux normes sociales conventionnelles.
L’anti-psychiatre R.D. Laing (1959, 1961) 159
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Psychopathologie « Pathologique » signifie « malade » donc littéralement, il s’agit de « maladie mentale ». Mais aujourd’hui, il lui est préféré le terme de « trouble mental ». Dans la pratique, il y a deux principaux systèmes de classification. 1. La CIM - La classification internationale des maladies – publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La dixième version, CIM-10 (1987) est utilisée en Grande-Bretagne et ailleurs. 2. Le MDS - Le manuel diagnostique et statistique (des troubles mentaux) – publié par l’Association psychiatrique américaine. La quatrième édition, MDS-IV (1993), est utilisée aux États-Unis et ailleurs. Ils sont tous les deux très semblables. Ils sont issus de la classification d’Emil Kraepelin (1896). En plus des troubles « organiques », avec des causes biologiques, une distinction a toujours été faite entre « névrose » et « psychose ». Névrosé : – une partie seulement de la personnalité est affectée ; – la personne est conscience ; par exemple phobies, obsessions et anxiété.
Psychotique : – la personnalité tout entière est affectée ; – la personne n’est pas consciente ; par exemple la schizophrénie
Il existe également des troubles de l’humeur (« affectifs ») – par exemple la dépression, les manies – et des troubles de la personnalité, par exemple comportement antisocial (« psychopathie »), dépendance. La thérapie peut être basée sur n’importe laquelle de ces six perspectives. Les tentatives pour trouver « celle qui convient le mieux ? » montrent qu’environ deux tiers des patients peuvent profiter de thérapies mais à peu près deux tiers vont mieux (« rémission spontanée ») sans AUCUN traitement ! (Eysenck, 1952). La question, cependant, est inutile. Le type de traitement nécessaire dépend beaucoup du problème – tout comme les médicaments. Aujourd’hui, la thérapie est souvent éclectique, basée sur une combinaison de médicaments et un mélange de techniques psychologiques. 160
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L’intelligence Tests de QI Les premiers tests ont été créés par Alfred Binet (1905) pour être utilisés par les écoles françaises afin d’identifier et d’aider les enfants en difficulté à l’école. Ces tests produisaient un simple numéro ou quotient qui synthétisait les aptitudes. Un quotient intellectuel de 100 a été choisi comme étant la moyenne idéale et la courbe normale affiche la répartition des résultats (un écart type est généralement d’environ 15 points de quotient intellectuel)…
Les tests de quotient intellectuel ont été développés à l’université de Stanford (USA) – les tests « Stanford-Binet » à partir de 1916. Les gouvernements les ont utilisés pour le recrutement des forces armées. Les meilleurs scores vont dans l’aviation, les scores moyens dans la marine… le reste c’est pour l’armée !
Mon Dieu ! C’est fantastique !
Je suis de la chair à canon !
Aujourd’hui, différents tests de quotient intellectuel sont utilisés dans les écoles, pour les embauches, le développement personnel, etc. Cela inclut les tests de Wechsler et de Eisenck. Exemple de question de quotient intellectuel : 3 8 12 15 17 ? 161
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Polémiques à propos du quotient intellectuel L’intelligence est probablement le sujet le plus controversé en psychologie ! Cela est dû, en partie, à l’utilisation de tests de quotient intellectuel comme outils de sélection – particulièrement dans les écoles. Au lieu, par exemple, de les utiliser pour aider les enfants (comme Binet le prévoyait), les Britanniques n’en ont aidé que quelques-uns. Tu es intelligent, tu iras dans une bonne école.
Tu es bête, tu iras dans une mauvaise école.
Je suis destiné à être un professionnel.
Je suis ouvrier à l’usine.
Maintenant, je suis catalogué, mon avenir est une prophétie qui va se réaliser. Encore plus controversés, les tests de quotient intellectuel ont été cités pour les différences raciales. Par exemple, Arthur Jensen (1969) concluait que les Noirs « réalisaient des tests de quotient intellectuel inférieurs d’environ 15 points par rapport à la moyenne de la population blanche ». Hans Eysenck (1981) affirmait : « Ces résultats se situent juste au niveau de la culture… Nous concluons qu’un simple modèle affichant une hérédité d’environ 80 % pour un quotient intellectuel est à la fois réaliste et défendable ». 162
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Certains psychologues ont donné aux tests de QI et à eux-mêmes une « mauvaise réputation ». Mais, pour être juste avec Eysenck, il a souligné :
L’erreur, c’est d’exagérer l’importance de l’intelligence. Les faits et les arguments peuvent facilement être détournés par des racistes… Chaque personne doit être considérée comme un individu.
Plus important encore, les recherches montrent que l’amélioration de l’environnement peut significativement favoriser le quotient intellectuel (Skeels, 1966). Les tests de quotient intellectuel ont de toute façon été critiqués pour leur manque de VALIDITÉ : testant seulement quelques capacités et n’étant pas représentatifs des autres – par exemple, n’incluant pas le « sens pratique » ou bien la résolution des problèmes quotidiens. Le problème ici repose au niveau de la définition. Un argument circulaire a été créé – « Les tests de quotient intellectuel mesurent l’intelligence ». D’autres (Piaget) ont tenté de sortir de cela mais les tests de quotient intellectuel demeurent un outil dominant.
(Réponse à la question de quotient intellectuel page 161 = 18) 163
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Personnalité La « personnalité » (du latin « persona », le masque de l’acteur) est également difficile à définir – et constitue un autre axe dans le débat qui oppose la nature à la culture.
Types de théories Certains psychologues se sont concentrés sur les « types » de personnalité générale. Par exemple, l’introverti ou l’extraverti de C.G. Jung développés par Hans Eysenck utilisant ses questionnaires (EPI, EPQ) – avec une dimension névrotique et stable. Eysenck soutenait qu’ils étaient principalement innés.
On trouve un autre « type » populaire de théorie chez Friedman et Rosenman (1959). Les individus du type A sont compétitifs, impatients, agités et enclins aux maladies cardiaques, cancer, etc. Les personnalités du type B ne le sont pas.
La théorie de la personnalité D’autres ont identifié des caractéristiques ou des « traits » par exemple les 16 facteurs de personnalité de Cattell (mesurés par son questionnaire de 16 facteurs de personnalité), où l’on retrouve les éléments suivants : soumis-dominant, confiant-suspect, pratique-imaginatif… Ces questionnaires constituent la base de la psychométrie qui mesure la personnalité de manière quantitative. Le grand public n’y a pas accès et ils devraient être réservés au seul usage de personnes qualifiées. Même si l’abus est fréquent, surtout chez les employeurs. 164
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LA PSYCHOLOGIE AUJOURD’HUI Aujourd’hui, les psychologues utilisent généralement toutes les perspectives, bien que quelques-unes restent encore enracinées, étroites d’esprit et méprisantes par rapport aux autres. De même, quelques-unes prétendent encore au débat nature-culture, car les deux éléments sont importants et ne peuvent être dissociés – point de vue « interactionniste ». Il y a aussi d’autres points de vue importants.
Le féminisme et le racisme Depuis les années 1970, les individus ont davantage pris conscience des inégalités qui peuvent exister dans la société d’une manière générale. La psychologie, comme la plupart des matières, reste toujours honteusement à court de touche féminine et d’enseignants de couleurs, de chercheurs et d’auteurs. La psychologie a toujours tendance à présenter le comportement humain en utilisant les hommes blancs hétérosexuels comme étant la norme pour toutes les comparaisons possibles.
Ce n’est pas seulement une question d’injustice personnelle pour ceux qui pourraient apporter une contribution précieuse, proposer plus d’opportunités mais un cas d’éventuels énormes « préjugés masculins blancs » pour la question dans son ensemble. Les féministes ont identifié et mis ces problèmes en évidence et nous ont fait prendre conscience, en outre, d’autres préjugés et injustices – préjugés contre le handicap, la vieillesse, les préférences sexuelles, les animaux (« spécisme »). 165
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Éthique de la recherche humaine Étonnamment, ce n’est qu’assez récemment que les préoccupations relatives à l’éthique de la recherche ont fortement influencé les psychologues. Un nouvel élan s’est manifesté à la suite de certaines études américaines (par exemple les expériences de Milgram) qui mettaient délibérément les individus sous une pression énorme. Codes de conduite et principes éthiques ont été publiés par l’APA (1953, 1983) et le BPS (1978, 1985, 1990) qui doivent être suivis par les psychologues dans toute recherche, exercice pratique et enseignement.
Principaux concepts éthiques La participation volontaire est importante, y compris le droit de se retirer à tout moment. Le consentement éclairé doit être obtenu des participants, y compris l’autorisation de publier les résultats. La supercherie doit être évitée ou, si cela est indispensable d’abord, les participants doivent être informés dès que possible. Le débriefing (et, si nécessaire, les conseils) doit être proposé. La confidentialité doit être maintenue, y compris l’anonymat dans la publication pour éviter le traçage des participants. Le préjudice physique et mental doit être évité, y compris la gêne, l’humiliation et l’altération de la confiance en soi. La déontologie du ou des psychologue(s), y compris l’intégrité, la responsabilité, la responsabilisation et la surveillance d’autres chercheurs, etc.
Et nous ?
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L’éthique de la recherche animale Les raisons de l’expérimentation animale : (a) il y a suffisamment de similitudes pour établir des comparaisons avec les êtres humains ; (b) une recherche semblable chez l’homme ne serait ni pratique ni éthique. Cela peut créer le « paradoxe de la recherche chez les animaux » : si les animaux sont suffisamment semblables pour la comparaison, alors ils peuvent être suffisamment semblables pour souffrir aussi ! Dans le passé, certaines expériences pratiquées sur les animaux ont sans aucun doute provoqué des souffrances physiques et mentales.
Beaucoup ne seraient pas autorisées aujourd’hui du fait des dispositions légales.
En Grande-Bretagne, il y a la loi sur les procédures scientifiques pratiquées sur les animaux (1986) et autres codes professionnels (par exemple les directives du BPS pour l’utilisation des animaux dans la recherche, 1985). La loi de 1986 sur les animaux exige un permis du ministère de l’Intérieur pour les locaux utilisés, les individus et chaque projet, le tout étant encadré par des règles strictes. Les directives du BPS imposent aux chercheurs de suivre une liste de recommandations : – éviter, ou au moins réduire, l’inconfort ; – discuter… avec l’inspecteur du ministère de l’Intérieur et ses collègues ; – rechercher… demander des avis pour savoir si le probable apport scientifique… justifie l’utilisation d’animaux vivants et si le point scientifique qu’ils souhaitent faire pourrait être établi sans utiliser d’animaux vivants. Aujourd’hui dans la pratique, « l’utilisation d’animaux pour la recherche en psychologie représente une infime partie de l’utilisation des animaux pour la recherche en général » (Gross, 1996). 167
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Petit guide pour d’autres questions et applications 1. La psychologie en tant que discipline universitaire La psychologie en tant que discipline universitaire est généralement divisée en plusieurs sections départementales représentant des spécialisations pour l’enseignement, les examens et la recherche. Ces départements comprennent généralement les quatre sections décrites – psychologie du développement, sociale, comparative et individuelle – ainsi que la cognitive et la bio-psychologie. Il peut y avoir des chevauchements entre les sections mais les perspectives psychodynamiques, comportementalistes et humanistes n’ont pas tendance à avoir des départements qui correspondent. La psychodynamique se situe souvent dans la section du développement ou des différences individuelles. Le comportementalisme peut également en faire partie mais il est souvent principalement en psychologie comparative. L’approche humaniste est souvent abordée dans les différences individuelles. Les départements universitaires sont souvent constitués de psychologues provenant de plusieurs horizons. Un département cognitif peut inclure des spécialistes en bio-psychologie, en psychologie du développement, individuelle et cognitive.
2. Les tendances actuelles Il y a deux sections particulièrement importantes : la psychologie cognitive et la psychologie liée à la santé. La psychologie cognitive (« science cognitive » comme beaucoup préfèrent la nommer) est perçue comme offrant des solutions à de nombreux problèmes en appliquant ses recherches sur la résolution de problèmes et en poursuivant les complexités de la pensée. Elle profite largement de l’informatique pour tester directement les participants et établir une analyse générale. La psychologie liée à la santé est une application nouvelle de toutes les perspectives et autres sections, spécialement pour les différences individuelles. Les théories de la personnalité, la psychopathologie et la psychothérapie (toutes thérapies reconnues) peuvent être appliquées pour la gestion du stress, les situations de deuil, le mariage et le divorce, un comportement autodestructeur, le comportement sexuel, etc. La psychologie de la santé peut aider les individus à comprendre qu’une grande partie de leur destin est entre leurs mains et leurs habitudes. La psychologie du sport est une application populaire qui a également un lien avec la psychologie de la santé. Elle comporte la motivation, l’image de soi, la dynamique du groupe, etc. Ces deux applications profitent des progrès de la biologie, par exemple le projet du génome humain. 168
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3. La demande de psychologie On note une demande croissante et rapide vis-à-vis de la psychologie. Les livres, et autres moyens de communication, se vendent bien – même si finalement, cela se trouve être principalement de la « psychologie populaire » de marché. Malheureusement, bien sûr, tout cela est pollué par les scories des charlatans qui veulent gagner de l’argent facile ! Généralement, des notices biographiques et des critiques de qualité donnent quelques indications sur leur valeur. Les cours de psychologie donnés à l’université et au niveau des collèges ainsi que ceux qui l’ont en matière secondaire, sont de plus en plus populaires. En Grande-Bretagne, c’est le second cours préféré après le droit. Aux États-Unis, la psychologie est également le second cours le plus important après l’administration des affaires et la gestion d’entreprise.
4. Le statut de la psychologie Il y a toutefois un souci majeur car pratiquement n’importe qui peut légalement se faire appeler « psychologue », indépendamment des qualifications et de l’expérience. Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que des individus s’installent comme « thérapeutes » ou même « psychothérapeutes » (ce qui peut être un titre trompeur) et tentent de soigner les personnes. En Grande-Bretagne, le BPS a créé un « registre des psychologues agréés » bénévole (1990) de membres qualifiés qui offrent des services et qui est accessible au grand public. Mais il n’a pas encore obtenu de statut juridique. Le gouvernement doit appliquer un système similaire aux médecins. Les associations professionnelles (BPS, APA, APS, etc.) doivent faire beaucoup plus afin d’organiser la profession et présenter une image positive de la psychologie.
5. Le besoin de psychologie Au cours des dernières années, dans la plupart des sociétés modernes, on a noté une augmentation des problèmes psychologiques – en particulier, au niveau de la dépression et des maladies induites par le stress. Besoins généraux En même temps que des niveaux de vie élevés, nombreux sont ceux qui attendent beaucoup (à la fois pour eux-mêmes et les autres) et se retrouvent facilement frustrés, impatients et déçus – avec des sentiments dépressifs qui en découlent. La psychologie peut continuer à identifier ce type de problèmes sociaux et fournir des moyens pour y faire face, tant au niveau individuel qu’institutionnel. Malheureusement, beaucoup ne savent toujours pas ce qui est proposé. Il reste encore beaucoup à faire pour apporter de l’aide et des informations et encourager le développement personnel. 169
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Dans de nombreux pays, l’éducation de l’État est considérée comme un échec pour les enfants. Les enseignants et les parents doivent être formés pour identifier les problèmes et utiliser les différentes techniques disponibles pour aider à les résoudre. La formation des enseignants devrait miser beaucoup plus sur le développement intellectuel, les théories de l’apprentissage et leur application (y compris la discipline), l’éducation morale, l’encouragement de l’indépendance, l’acceptation des responsabilités, le renforcement de l’estime de soi, etc. Les services de santé publique pourraient offrir une plus large gamme de thérapies. La médecine traditionnelle continue d’avoir tendance à donner des pilules pour les symptômes sans considérer l’aspect psychologique. Les techniques de relaxation et d’imagerie pourraient être fournies et enseignées à ceux qui souffrent de maladies liées au stress pour faciliter la récupération et prévenir d’autres maladies éventuelles. L’état d’esprit peut sérieusement affecter les fonctions de l’organisme, par exemple le stress chronique affaiblit le système immunitaire. Il est nécessaire d’effectuer d’autres recherches. Le contrôle social est une troisième application importante dans les domaines de l’application de la loi, les tribunaux, la punition et la réhabilitation. Il est possible de changer beaucoup de choses dans le comportement en utilisant les techniques comportementales (contre-conditionnement, aversion, modification du comportement, modélisation, etc.) ainsi que les approches cognitives et humanistes (par exemple gérer la résolution de problème et le concept de soi). Le problème majeur avec la plupart des systèmes de justice pénale, c’est qu’ils ne sont pas scientifiques. Des hypothèses sont émises à propos de ce qui va changer le comportement, sans essai et suivi adéquat. Même lorsque la « punition » ne donne pas de résultat (comme dans les énormes taux de récidive pour les ex-prisonniers), il y a peu de tentatives pour le modifier. Les jugements et les condamnations des tribunaux sont, de toutes façons, généralement basés sur un méli-mélo d’opinion personnelle ou juridique, la pression du public, l’isolement social, la vengeance et la tradition – avant toute considération de réhabilitation sociale. Besoins politiques Les critiques à propos des systèmes juridiques qui sont souvent non scientifiques s’appliquent à la politique en général. D’énormes hypothèses sont énoncées à propos de « ce que veulent les gens » et « sur ce qui est bon pour eux » sans faire beaucoup d’efforts pour obtenir des preuves empiriques ou tester les théories. On peut faire valoir le cas d’une nouvelle approche – la « psychopolitique » (si l’on peut s’exprimer ainsi) – qui profite à la fois de la recherche actuelle en psychologie et des enseignements historiques. 170
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Mise entre de mauvaises mains, bien sûr, la psychopolitique pourrait s’avérer dangereuse. Un gouvernement démocratiquement élu pourrait rester indéfiniment au pouvoir s’il était en mesure d’évaluer avec précision la demande du public et de la satisfaire (en tous les cas suffisamment longtemps pour franchir l’élection suivante !). Cependant, sur le plan positif, une meilleure compréhension des besoins humains – en même temps qu’une approche scientifique générale et des données empiriques – pourraient aider à en finir avec les mauvaises lois et la perte de temps.
6. Le besoin de philosophie La psychologie en tant que discipline pourrait bénéficier d’un rapprochement avec une partie de la philosophie dont il fallait auparavant s’éloigner. De même que les « techniques » de la philosophie (par exemple le raisonnement logique, l’identification des arguments et idées fausses), les psychologues auraient beaucoup à apprendre des grandes questions – la définition de la conscience, le débat corps-esprit, le rôle de la foi dans la pensée, le librearbitre contre le déterminisme et l’éthique. Les psychologues doivent être formés pour faire face aux énormes responsabilités et aux choix moraux inhérents à leur travail. Sinon, ils peuvent chercher à faire le bien sans se rendre compte du mal qui peut être fait. La philosophie peut guider la réflexion à propos des problèmes très concrets de la morale.
7. Quelles carrières en psychologie Lorsqu’il est diplômé en psychologie, un individu peut aborder un large éventail de professions – même s’il est souvent nécessaire d’acquérir de nouvelles qualifications, par exemple un diplôme d’études supérieures ou un doctorat. Je travaille avec des médecins, j’aide les gens qui souffrent de problèmes divers comme par exemple les phobies, la dépression, l’angoisse, les mauvaises habitudes…
J’utilise un large éventail de thérapies – basées sur des modèles psychodynamiques, comportementaux et cognitifs, etc.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN
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J’essaie d’aider la police à résoudre des crimes en cherchant des modèles de comportements, des types de personnalité, etc. Je travaille pour une autorité dans l’éducation au sein des écoles, j’aide les enfants qui présentent des problèmes de comportement – et j’interviens auprès des parents !
Je fais partie de l’une des professions les moins bien payées : je dois faire du travail supplémentaire (comme par exemple écrire des livres) pour gagner ma vie.
PSYCHOLOGUE JUDICIAIRE PSYCHOLOGUE SCOLAIRE
CHARGÉ DE COURS EN PSYCHOLOGIE
D’autres informations utiles sont disponibles auprès de : The British Psychological Society, St. Andrew’s House, 48 Princess Road East, Leicester, LE 1 7DR. La psychologie a beaucoup de choses à offrir à ceux qui sont prêts à prendre le temps et la peine de l’étudier en profondeur et à appliquer leurs découvertes dans leur propre vie et à leur entourage. Nous espérons que cet ouvrage a fourni une introduction utile et un résumé du sujet dans son ensemble et encouragé un intérêt et une implication supplémentaires.
Remerciements Mark Andrews – artiste, graphiste Pam Berry – conseiller Steve Brammell – philosophe Jenny Doe – psychologue clinicienne Mike Gibas & John Read chez Nomad, Letchworth – graphistes William Grieg – assistant pour la mise en page Linda Hambleton – psychologue organisationnelle Peter Kewley – bibliothécaire, chercheur Lorna Marriott – maquettiste Christine Pinkerton – assistante pour la mise en page John Radfort – professeur distingué (en amphithéâtre et dans la pub !) Eppie Saunders – assistante pour la mise en page Lee Stanley – photographe
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Bibliographie, références et autres lectures Elles constituent les principales sources d’information. Les textes fortement recommandés pour des lectures approfondies sont indiqués en gras. Les annotations entre crochets indiquent des commentaires ou bien des numéros de pages pour des citations, références, etc. dans cet ouvrage. Angell J.R. (1904) Psychology, Henry Holt and Co., New York, pp. 6-7, dans Lundin (1996) p. 125 [p. 46, citation] Angell J.R. (1906) Presidential Address to the A.P.A. “The province of Functional Psychology”, dans Lundin (1996) pp. 125-6 [p. 46, référence]. Note: La bulle sur la conscience n’est pas une citation d’Angell mais de Schultz, p. 164 Atkinson P. et al. (1996) Hilgard’s Introduction to Psychology (12th Ed.), Harcourt Brace [manuel de premier cycle standard américain] Baars B. (1986) p. 275, dans Schultz (1996) p. 451 [p. 104, citation (rat)] Bandura A. et al. (1963), dans Gross (1996) [pp. 88-9, référence] Bowlby J. (1951) Maternal care and mental health, WHO, Geneva (p. 145) Cardwell M. et al. (1997) Psychology, Collins Educational [Manuel anglais, niveau A] Colman A.M. (1995) Controversies in Psychology, Longman Coolican H. et al. (1996) Applied Psychology, Hodder & Stoughton [excellents résumés des domaines clés comme : Clinique, Criminologie, Éducation, Santé, Travail, Sport] Eysenck M. (1997) Simply Psychology, Collins [Manuel anglais, niveau GCSE] Fuller R. et al. (1997) A Century of Psychology Routledge, London–New-York [bonne collection d’articles sur le xxe siècle] Goleman D. (1983) p. 54, dans Schultz (1996) [p. 104, citation] Gross R. (1995) Themes, Issues and Debates in Psychology, Hodder & Stoughton Gross R. (1996) Psychology – The Science of Mind and Behaviour (3rd Ed.), Hodder & Stoughton [Manuel anglais, niveau A, excellent] Harlow H. (1959) et (1962), dans Gross (1996) [p. 146, référence] Hofstede G. (1980) dans Gross (1996) [p. 133] Hutt C. (1972) Males and Females, Penguin, England [p. 126, reference] Jones M.C. (1924) dans Schultz (1996) pp. 272-3 [p. 75, référence (fausse citation)] Kamin L. (1981) Intelligence: The Battle For The Mind (Eysenck vs. Kamin), Pan [p. 130, reference] Lewin K. (1936) Principles of Topological Psychology, McGraw-Hill [p. 103] Lewin K. et al. (1939) dans Gross (1996) [p. 103] Lundin R.W. (1996) Theories ans Systems of Psychology (5th Ed.), Heath and Co. Lexington, USA [très pointu sur les théories et l’histoire] Maccoby E., Jacklin C. (1974) The Psychology of Sex Differences. Stanford University Press, USA [p. 126, reference] McIntyre A. (1972) Sex differences in children’s aggression, Proceedings of 80th Annual Convention of APA, 7: 93-4
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Marx K., Engels F. (1848, 1996) The Communist Manifesto, Pluto Press, London [p. 20, citation de Marx en page 48] O’Donohue W., Kitchener R. (1996) The Philosophy of Psychology, Sage, London and California [bonne analyse critique des questions philosophiques, comme l’éthique au chapitre 25] Pavlov I. (1926) “Relation between Excitation and Inhibition… Experimental Neuroses in Dogs”, dans Pavlov (1955) p. 235 [p. 63, 2e et 3e citations] Pavlov I. (1934) “The Conditioned Reflex”, dans Pavlov (1955) p. 252 [p. 63, 1re citation] Pavlov I. (1955) Selected Works, Foreign Languages Pub. House, Moscow Piaget J. (1932, 1950, 1963, 1970…) dans Gross (1996) [pp. 36-41, référence sur le développement cognitif, pp. 142-3, référence sur le jeu, p. 144, référence sur le développement moral] Popper K. (1968) Conjecture and Refutations, Harper Row, New York [pp. 20-2, reference] Robinson D.N. (1986) An Intellectual History of Psychology, Univ. of Wisconsin Press, USA [bon lien de la philosophie à la psychologie] [p. 72, citation de Watson de la page 405] Sacks O. (1970) The Man Who Mistook his Wife for a Hat, and Other Clinical Tales, Harper Perennial, New York, p. 11 [p. 14, citation] Schultz D.P., Schultz S.E. (1996) A History of Modern Psychology (6th Ed.), Harcourt Brace, USA [Excellent pour l’Histoire] Skinner B.F. (1971) Beyond Freedom and Dignity, Pelican, England, p. 20 [p. 4, citation] (pour Skinner, 1938 et 1953, voir p. 76) Sternberg R.J. (1995) In Search of the Human Mind, Harcourt Brace [manuel standard américain] Sternberg R.J. (1997) Pathways to Psychology, Harcourt Brace Triandis H.C. (1990) dans Gross (1996) [p. 133] Triplet N. (1898) “The dynamogenic factors in pacemaking and competition”, American Journal of Psychology 9: 507-33 dans Gross (2e Ed., 1992) p. 554 [p. 11, reference] Wade C., Tavris C. (1990) Psychology (2e Ed.) Harper & Row [manuel standard américain] Watson J.B. (1913) Psychology as the Behavorist Views It, dans Schultz (1996) pp. 259-62 [pp. 4 et 72, citations] Watson J.B. (1930) Behavorism (Ed. rév.), Norton New York, pp 303-4 dans Schultz (1996) pp. 275-6 [p. 75, citation] Wellings K. et al. (1994) Sexual Behaviour in Britain, Penguin, UK et USA [p. 13, référence et citation] Wollheim R. (1971) Freud, Fontana Modern Masters, London [bon résumé de la biographie et des théories de Freud] Wundt W. (1873-4) Principles of Physiological Psychology (Preface), dans Schultz (1996) p. 72 [p. 25, 1re citation] Wundt W. de Diamond (1980) A plea for historical accuracy (Letter to the Editor), Contemporary Psychology 25: 84-5, dans Schultz (1996) p. 76 [p. 25, 2e citation] Wundt W. de Diamond (“Rules of introspection”) dans Schultz (1996) p. 78 [p. 25, 3e citation]
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INDEX A
électroencéphalogramme, 119
ADN, 128
éthique, 166
agression, 12, 158
ethnocentrisme, 134
Ainsworth, 147
Eysenck, 130, 160-2, 164
apprentissage, 27, 60, 64, 71, 89, 97, 101, 123, 131, 141, 143, 154-5, 160
F
Aristote, 27, 30, 60
féminisme, 165
Asch, 149, 153
fonctionnalisme, 43, 46-7, 92-3
associationnisme, 31, 60, 62-3, 71
formation des enseignants, 170
attitudes, 31, 152
Freud et Dann, 147 Freud, 48-55, 57-9
B Bandura, 89-91, 155
G
Binet, 161
Galton, 39-41, 161
Bowlby, 145-8
génétique, 128-9
BPS, 7, 166-7, 169
Gestalt, 6, 47, 92-5, 97, 99-101,
Broca, 34, 116
104, 107, 109
Bruner, 104
Goodall, 158
C
H
cerveau, 14, 34, 44, 99, 105, 115-22, 125
Hebb, 115, 122
Comte, 33
Hofstede, 133
concept de soi, 114
hormones, 124, 127
conditionnement classique,
horoscopes, 20
61, 64, 67-8, 76, 155
Hume, 30-1, 60
conditionnement opérant, 76-7, 155 conscience, 29, 43-4, 46, 73, 92, 115, 171
Hutt, 126
corrélation, 10, 15-6, 39, 41
I
criminels, 170
illusions, 100
culture, 131-2
inconscient, 48-9
D
intelligence, 15, 18, 129-30, 159, 161
Darwin, 35-7, 43
J
Dawkins, 38
James, 44-6, 87, 107
Descartes, 28-30
Jensen, 162
déviance sexuelle, 67
jeu, 71, 142-3
Dewey, 45-6
Jones, 75
distribution normale, 39-40, 161
jumeaux, 15, 130
E
K
Ebbinghaus, 42
Kamin, 130
éducation, 45, 86, 91, 101, 111, 170, 172
Kant, 30-1, 94
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Kelley, 149
préjudice, 134, 152
Koffka, 93, 97
psychodynamique, 6-7, 47-8
Köhler, 93, 97-8, 102
psychopolitique, 171
L
punition, 55, 79-83, 170
Lewin, 102-3
Q
Locke, 30, 60
QI, 15, 18, 130, 151, 161-3
Lorenz, 155 Luchins, 150
M
R récompense, 71, 79-83 renforcement négatif, 83
Maccoby et Jacklin, 12, 126
renforcement positif, 77, 80, 83-4, 86
Marx, 20
Rogers, 111-4
Maslow, 109, 111-2
Rotter, 88
masturber, 68
Rutter, 148
McIntyre, 12 Mead, 135
S
méthode en trois étapes, 85
Sacks, 14
méthodologie, 10
santé, 39, 51, 68, 108, 159-60, 168, 170
Milgram, 154
schizophrénie, 118, 130
Mill, 32-3
sexe, 12, 27, 56, 117, 126, 135
Miller, 104
Skinner, 4, 75-88, 91, 93
morale, 56, 131, 171
sociologie, 5, 33, 87, 131
N neurotransmetteurs, 122-3
O œstrogènes, 127
P
Sperry, 118 statistiques, 24, 41 structuralisme, 42, 46-7, 92-3 système endocrinien, 124
T testostérone, 126 théorie du champ, 102
Pavlov, 60-4, 70, 76, 155
thérapie, 64-5, 101, 111, 113, 160
Pearson, 41
Thorndike, 60, 70-1
personnalité, 109, 149, 160, 164, 168
Triandis, 133
phénoménologie, 107 Piaget, 104, 136-44, 163
W
plaisir sexuel, 69
Watson, 4, 72-5, 88
Platon, 27
Wellings, 13
Popper, 20, 22, 59
Wertheimer, 93, 95-6, 99, 101, 109
pornographie, 68
Wundt, 25-7, 41-2, 44, 96
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