Grammaire basque (navarro-labourdin littéraire) [Éd. rev. et corr ed.]


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French Pages 246 Year 1962

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Grammaire basque (navarro-labourdin littéraire) [Éd. rev. et corr ed.]

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PIERRE LAFITTE DE L'ACADÉMIE DE LANGUE BASQUE

GRAMMAIRE BASQUE (NAVARRO-LABOURDIN LITTÉRAIRE) ÉDITION REVUE ET

CORRIGÉE

EDITIONS DES ''AMIS

DU MUSÉE

BASQUE"

BAYONNE

ET

" IKAS "

PIERRE LAFITTE DE

O U V R A G E S DU M E M E

EN

L'ACADÉMIE

DE LANGUE

BASQUE

AUTEUR

FRANÇAIS : Les études basques à travers les siècles (conférence); M. le chanoine Gratien Adéma et M. l'abbé Jean Barbier (conférence); A.e Basque et la littérature d'expression basque en Labourd, Basse-Navarre et Soûle (conférence); Pour le Pays Basque; A l'écoute de notre âme (chœur parlé); L'expression de l'aspect en basque; La proposition cxclamative en basque; Autour de la Bible du P. Olabide; Notre chapelle; L'étal actuel des études basques (conférence e n Sorbonne).

EN BASQUE : Julien Héguy apheza; Ithurralden Kantuak; Egiazko Argia (drame); Koblakarien legea; Ebanjelio ttipia (2 e édition); Eskualherriaren aide; Eskualdunen loretegia (anthologie 1545-1800); Murlhuts eta bertze (contes populaires); Hazila (mois des morts); Orratza (comédie); Chalbaten mertchika-ondoak (pièce); George Lacombe (discours d'entrée à l'Académie basque).

GRAMMAIRE BASQUE (NAVARRO-LABOURDIN LITTÉRAIRE) EDITION

REVUE

ET

CORRIGÉE

EDITIONS : Ehzako liburu ttipia, de Simon DURRUTY (2e édition); Buruchkak, du docteur J e a n ETCHEPARE; Kantuz (recueil de chansons populaires); Errepikan (suite d u recueil précédent); Zer eta zer (morceaux choisis du chanoine HIRIART-URRUTY; Axular, brochure du docteur ETCHEPARE; Les meilleures pages de Mgr Saint-Pierre; Gure erlisionea frogatua, d e M. le chanoine LASSALLE. EN COLLABORATION AVEC M. LE CHANOINE P H . ARANART : rédaction et publication

du Dictionnaire basque-français du R.P. LHANDE, à partir du troisième fascicule : Maiatza, de Julien HEGUY; édition du m ê m e ouvrage illustré d'anecdotes d'un autre abbé HEGUY, aumônier du Couvent d'Ustaritz; Vocabulaire français-basque (mots groupés d'après le sens), deux éditions. EN

COLLABORATION AVEC M. L'ABBé PAUL ETCHEMENDY : Kantuz

EN

COLLABORATION AVEC M. ANDRé TOURNIER : Lexique

noté.

français-basque.

En préparation : Histoire de la Littérature basque; Les Penseurs d'origine basque; Physiologie de la langue basque; Orhoitzapen eta gogoeta, etc. ÉDITIONS DES

"AMIS

DU MUSÉE

BASQUE"

BAYONNE

ET

"IKAS

LES ELEMENTS DE L'ÉCRITURE PREMIÈRE PARTIE

Questions préliminaires.

CHAPITRE I. — Les

Alphabet. S I. Les voyelles

I. — Les éléments de l'écriture : CHAPITRE CHAPITRE

l : Les II :

Les

Majuscules

CHAPITRE

signes.

III

, b

des mots

Construction.

.... sifflantes. "

i labiales, , . , denta es

1° SIMPLES. {

primitifs. du

La c o n s t r u c t i o n de la p h r a s e b a s q u e : CHAPITRE VI :

l labiales; . 1 dentales, / gutturales

/ a) muettes

mots

V : Développement

minuscules.

§ 11. L'aspirée.

lettres.

CHAPITRE IV : Origine

et

1° VOYELLES SIMPLES. 2° DIPHTONGUES. 3° LA LETTRE y .

Q _ Origine et développement du vocabulaire basque : CHAPITRE III : Les

lettres.

vocabulaire.

le)

A § ni Les consonnes.

CLASSIFICATION. ] / 2° DOUBLES.

liquides

d)

. ) 'inhales., ' nasales.

mouillées.

( 3° FINALES. B. ARTICULATION

§ IV Prononciation

a) Orthographe phonétique. . . b) Accent tonique inexistant. c) Accents divers C H A P I T R E II.

§ l Les signes orthographiques. § 11. ues signes de ponctuation

— Les

signes.

LES LETTRES

13

En Basse-Navarre, le même phénomène se produit devant une h suivie d'une voyelle. Ex. : a h a t e , canard. CHAPTTRE PREMIER 2° D i p h t o n g u e s .

LES LETTRES

1. L'Alphabet

basque comprend 22 lettres, qui sont :

Majuscules : A, B, C. D, E, F, G, H, l, J, K, L, M. N, 0, P, R, S. T, U. Y Z. Minuscules : a, b, c, d, e, f, g, h, i, j , k, 1, m, n, o, p, r, s, t, u, y, z. 2 . Majuscules et minuscules. — Comme en français, la première lettre d'un mot s'écrit en capitale ou majuscule 1° Chaque fois qu'il s'agit d'un nom propre ou d'un mot employé comme tel Ex. : J é s u s , Jésus; Ama Birjina, la Vierqe Mère; Anglesak, les Anglais • 2° Au début d'un texte, ou bien au début d'une phrase qui suit un point 3° Même après deux points, quand on fait une citation textuelle. Ex. : e r r a n z a u k u n : « Ez izî ! » il nous avait dit : « N ayez pas peur ! »

§ 1er. -

VOYELLES

1° V o y e l l e s s i m p l e s . 3 . — Les voyelles simples

sont : a, e, i, o, u.

e n'est jamais muet et ne porte jamais d'accent : il se prononce presque comme le è français u se prononce comme le français ou : zu, vous, doit se lire sou. Le son du français u n'exisle pas en basque littéraire, sauf en Soute; si on veut le représenter, on l'écrit Û, avec tréma : zu. vous, se lirait comme le participe français su. 4 . — Les cinq voyelles prennent un léger accent nasal devant une a ou une m suivies d'une consonne Ex. r n i e n d i . montaqne.

dembora,

temps

5 . _ Une diphtongue est la rencontre de deux voyelles simples prononcées d'une seule émission de voix En basque classique, il y en a six, qui sont : ai (bai, oui), ei fsei, six), oi (hogoi, vingt), ui (suil, vase), au (lau, quatre), eu (neurri, mesure). ilEMAHQUEs. — 1. Jadis, le tabourdin cotier employait les diphtongues initiales ia, ie, io, iu on même des triphtongues initiales, comme iaun, maître, ietitsi, descendre Actuellement, cet i semi-voyelle est devenu j dans tous les livres Il Dans le langage populaire, on entend les diphtongues ua et ia (prononcez comme I anglais watt, ou le mot yatagan* mais elles sont le résultat de contraction» phonétiques Ainsi la rencontre d un o final avec I article suffixe a donne ua : arto-a, le mais se prononce vulgairement artua. La renconlre d'un u final avec l'article donnerait par contre ia dans certaines régions gatu-a, le chai, se prononcerait gatia, et uia dans d'autres gatuia. La rencontre d'un e final avec l'article donne presque partout ia dans la prononcialion courante gazte-a, le \eune. se dit gaztia. Bien entendu nous ne pratiquerons pas ces diphtongues dans celte grammaire du basque littéraire.

3° L a l e t t r e y . 6. — La lettre y est employée quand on veut éviter la rencontre de deux i dans l'écriture Mai-i s'écrira mieux Mayi, Marie, etsai-ik. d'ennemi, s'écrira etsayik. La lettre y se trouve aussi dans beaucoup de noms propres : Etcheberry, Etchegaray, etc. Enfin notons qu'il ne faut pas lui donner la valeur de j : écrivons jaun et non yaun, maître. § II. -

ASPIREE

7 . — La lettre h est toujours aspirée, sauf dan6 la-graphie ch, qui se prononce comme dans le français chuchoter. § III. A. -

CONSONNES

CLASSIFICATION!

1° S i m p l e s . 8 . a) Muettes ou explosives. — Certaines consonnes sont dites muettes, parce qu'elles ne peuvent se faire entendre sans le secours

14

LES

LES ELEMENTS DE L ECRITURE

d'une voyelle; on les appelle aussi explosives tout d'un coup. Ce sont :

parce qu'elles explosent

1° les labiales : b, p, ph. Ph ne se prononce jamais f comme dans le mot français photographie : epher, perdrix, se prononce ep-her. 2° les dentales : d, t, th. t n'a jamais la valeur de sifflante qu'il a dans le mot français nation ; th est toujours dur et aspiré : ethorri, venir, se lit et-horri; 3° les gutturales : g, k, kh. g est dur devant toutes les voyelles; egin, faire, ne se prononce pas ejin et ne doit pas s'écrire « eguin » ; u après g se prononce toujours : higuindu. détester, se lit hi-gou-in-dou. 9 . b) Sitnantes ou continues. — Certaines consonnes sont dites sitnantes ou continues parce que leur son, semblable à un sifflement, peuf se prolonger comme celui des voyelles. Ce 6ont : 1° la labiale t, d'introduction relativement récente en basque: 2° les dentales s, z, et ch. s a un son gras particulier intermédiaire entre le ç français et le ch. z se prononce toujours comme le ç français : le mot zilo, trou, se prononce comme le français silo. ch ne sonne jamais comme dans le français choléra : la lettre c ne se rencontre d'ailleurs eh basque correct que dans la graphie de celte chuintante 1 0 . c) Liquides. — On appelle liquides les consonnes dont la la prononciation est douce et coulante. Ce sont : 1° les linguales : 1, lh, r, rb. Lh n'a jamais le son mouillé qu'on lui donne en béarnais elhe, parole, se prononce el-he. On distingue deux r : — l'une, très douce, que l'on écrit par une seule r entre deux voyelles et qui devient dure devant consonne Ex. : ura, l'eau; ur-ona, ta bonne eau: mais ur tzarra, l'eau mauvaise, se prononce comme si on avait urr; — l'autre dure, que l'on écrit par r r entre deux voyelles Ex. : urrun, loin A la fin d'un mot, l'r dure s'écrit, comme en français, par une seule r. L'inconvénient n'est pas grand, car le nombre des mots basques terminés par une r douce est infime. REMARQUES. — t. Pratiquement, toutes les r finales sont fortes, sauf dans les mots suivants • al les chiffres hirur, trois; laur, quatre; seir. six (rarissime);

LETTRES

15

b) les pronoms-adjectifs nor, qui ? zer. quoi '! nehor, personne, haur, celui-ci, ber, même, et leurs composés; c) les verbes eror, tomber, ichur, verser: egar, supporter, d) les noms ur, eau; zur, bois, or, chien; itchur, apparence, zeder, cave, tirader, rtroir. plazer, plaisir; itachur, gouttière, chukader, chukador, essuiemains, ostaler, hôtelier, erretor. curé, et quelques rares autres noms de profession en -er on or empruntés aux langues romanes. II. Aucun mot basque ne commence par r. Les mots d'emprunts commençant originairement par cette lettre ont reçu en basque une voyelle initiale recteur se trouve sous la forme erretor, Rome sous la forme Erroma, riz sous la forme irrisa, rose sous la forme arrosa, etc. A l'heure actuelle, on voit cependant s'introduire des mots comme Rusia, Itussie. radikalak, les radicaux

2° les nasales . m, n, nh. Aucun mot basque ne peut se terminer par m. Voilà pourquoi on! lit Jerusaleme ou encore Jerusalen. m n'est pas obligatoire devant b et p à la place de n. On préfère même généralement écrire minbera, sensible, plutôt que mimbera, parce que l'étymologie apparaît souvent mieux dans les formes en n. Il est certain toutefois que la nasale se prononce m devant b et p. n et m gardent toujours en basque leur valeur de consonne ; dans le mot gizon, homme, le on final se prononce un peu comme le français aune. Devant n et m, jamais i ne prend le 6on de e comme dans le français Martin, jamais e ne prend le son de a comme dans le français pente. Martin 6e lirait Martine avec élision de l'e muet; pentoka, raidillon, se lit pèn'toka. nh n'est pas une consonne mouillée chinhaurri, fourmi, se prononce chin-haurri. 1 1 . d) Mouillées ou palatales. — Les dentales ont toutes en basque un son mouillé correspondant, dont voici les graphies : d t 1 n z s

se se se se se se

mouille mouille mouille mouille mouille mouille

en } : en tt : en 27 : en ñ : en ch : en eh :

on]o, champignon, otto, oncle (tonton). Pello, Pierrot. oñoña, le bonbon. chakur, chien. ichuri, verser. 2° D o u b l e s .

1 2 . — En basque, on ne redouble jamais la même consonne dan* un mot, même d'emprunt : il faut écrire Rusia et non Russia Les grpphies rr, tt, U, ne sont que des répétitions apparentes : elles représentent en réalité des lettres différentes de la lettre simple Nous n'avons guère en basque que les lettres doubles suivantes ; or, dr, tr, tl, gl, gr, kl, kr, tr, ts, tz, tch; et encore semblent-elles toutes, sauf peut-être les trois dernières, d'introduction récente

16

LES ELEMENTS DE L ECRITURE

LE8

3° Finales. 13. — Tandis que tontes les voyelles peuvent être finales, seules se rencontrent en lin de mot les consonnes suivantes k, t, tt (rare), s, z, ch, ts, tz, tch, r, 1, 11, a, à. bans les onomatopées, on trouve aussi p et t. B

-

ARTICULATION

14. — Voici le tableau des articulations en basque : il y en a 25, (.•ontre 18 en français. DENTALES

LABIALES

GUTTURALES

B P Ph

G K Kh

D T Th

J TT

Continues . fortes grasses

F



Z S

CH CH

Linguales : douces fortes aspirées



R RR Rh

L Lh

LL

N Nh

N

Explosives . douces fortes aspirées

!\nsales : douces

M

lg L'accent tonique indique la prédominance d'une syllabe sur les autres à l'intérieur d'un mot : ainsi dans le mot chance l'accent est sur a; dans le mot charité, il est sur é. En basque, les mots pris isolément n'ont pa6 d'accent bien caractérisé, sauf en souletin : ils sont isotones, c'est-à-dire que leurs syllabes ont sensiblement la même valeur. Bien plus, en passant au basque, les mots étrangers perdent leur accent tonique. Ex. : chantza, chance, où les deux a s'équivalent. 19. — Cela n'empêche pas que l'on remarque dans le discours basque des syllabes d'intensité et de hauteur diverses : accents impulsii, aïïectit, syntaxique et personne] jouent d'autant mieux qu'ils ne sont pas concurrencés par l'accent tonique : mais généralement on ne les exprime pas dans l'écriture. Tout au plus la ponctuation sert-elle à traduire grossièrement le rythme de la phrase, l'italique à souligner l'importance donnée à un mot, le trait d'union à opérer des groupements ou des séparations de syllabes.

1 5 . KEMAHQUE. — Notons que l'Académie basque, suivant les suggestions des élèves de Sabin Arana, avait remplacé tt par t, II par l, ch par x, et l> dure par i: Cette orthographe n'a pas réussi à s'imposer en Pays Basque continental, mais il est bon d'en savoir les principes pour lire certains essais lahourdins de 1921 D 1930

§ iv.

17

17_ En conséquence, quand un mot étranger passe au basque, il faut l'écrire non selon l'orthographe étrangère, mais tel qu'on le prononce. Ex. : fotografia, photographie; kinkina, quinquina; otoa, tauto; zozializta, socialiste, etc.



fortes aspirées

LETTRES

PRONONCIATION

16. - En basque, un signe vaut un son : toutes les lettrps se prononcent Ex tratulant se prononce tratoulan'te. GRAIIMAIR»,

BASQUE.

LES

CHAPITRE II

§ il

LES SIGNES

j

r

26

SIGNES ORTHOGRAPHIQUES

2 0 . — Les signes orthographiques trait d'union, l'apostrophe et le tilde.

sont : le point, le tréma

le

2 1 . — Le point se met sur i et sur 7. Ex. : j i n , venir. 2 2 . — Le tréma se met sur l'a lorsqu'on veut lui donner le son de l'u français : Ex. : s ù d û r , nez (souletin); s o r t ù a , né (hazpanclar) 2 3 . , — Le trait d'union sert . 1° Pour marquer la séparation d'un mot à la fin d'une ligne. Cette séparation se fait en général d'après la prononciation et non d'après l'étymologie. Ex. : gj=zo=na, l'homme (étymologiquenient giz*on=a). Cependant la séparation d'un mot composé se fait d'après le sens, en ses différentes parties constitutives. Ex. : g-izon=alde, troupe d'hommes tet non giZO'fiahde). 2° Pour éviter la répétition d'un terme commun à plusieurs mots qui se suivent. Ex. : b a z k a L edo atal=ondoan, après dîner ou après souper 3° Dans les mois composés ou surcomposés. Ex. : mundu=ontasun=g'OSe, attamé des biens de ce monde. 4° Pour lier des mots, dans cerlaines expressions. Ex. : e r r a n = n a h L b a i t a , c'est-à-dire 5° Pour marquer l'emphase d'une articulation. Ex. : ZO=ZO-a, im hé ci-le 24

L'apostrophe sert à indiquer les élisions. Ex. : d e m b o r ' e d e r r a , le beau temps. Mais les élisions ne sont pas admises dans la langue littéraire NOTA. — Le trait d'union et l'aposlrophe servent parfois à séparer un mot de son suffixe, afin de révéler la forme première de ce mot. Ex. Paris-eko ou Paris'eko eskualdean, dans la région parisienne (litt. de Pans). 2 5 . — Le tilde se met sur la lettre n pour lui donner un son mouillé. Ex. : l a ñ o . simple (prononcer comme l'agneau).

S1 r a t z e n ahal d u z u l a , jakin z u t a z landa nehork ez d i o l a d e u s i k e r r a n e n , j a k i n h i t z o n h o r i g a b e bethie= rekotz galdua delà, — nola egon zintazke harria b e z a i n g o g o r e t a m u t u ? Sachant que d'un seul mot vous pouvez arracher votre frère au péché, sachant que personne en dehors de vous ne lui dira rien, sachant que sans celte parole salutaire il est perdu pour toujours, — com ment restenez-vous aussi dur et muet que la pierre? 3° On m e t p a r f o i s e n t r e t i r e t s d e s m o t s a c c e s s o i r e s et toutefois i m p o r t a n t s , q u i i n t r o d u i s e n t u n e e x p l i c a t i o n , u n e d e s c r i p t i o n , une r e s t r i c t i o n , u n e c o n c l u s i o n , etc Ex. : A z k e n e a n , — n o r a t h a i z e , h a r a t a i s e , — l a g u n e n u r h a t s e r i j a r r a i k i z e n , Finalement, — on va à l'aise dans le sens de la brise. — il marcha dans les pas de ses compagnons. 3 4 . — L e s parenthèses s e r v e n t à i n t e r c a l e r d a n s la p h r a s e u n e idée a c c e s s o i r e , u t i l e , m a i s s e c o n d a i r e Ex. : N u n b a i t i r a k u r r i d u t ( e z o t h e d e n e t z A x u l a r = e n l i b u r u a n ) b a z e l a l e h e n a g o . . . , J'ai lu quelque Part (était-ce dans le livre d'Axular) qu'il v avait jadis... 35.

ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT DU BASQUE

— Les guillemets servent à encadrer des citations. Ex. : E r r a n z i o n : « B a i , J a u n a . », Il lui avait dit : « Oui. monsieur. »

3 6 . — Les points de suspension i n d i q u e n t u n e p h r a s e ou u n e idée i n a c h e v é e . Ex. : Z a h a r r e n a b i z i k i o n a z e n , b e r t z e a a l d i z . . . Bego h o r t a n , L'aîné était très bon, quant à l'autre... Restons-en là.

§

"

Mots dérivés

{

§ 111. Famille de mots

préliminaires

mots.

Onomatopées et conventions. Racines : l'indo-européen. Radical. Désinence. Dérivation : suffixe. Composition : préfixe. Relativité de ces notions. rad. - k a r - , porter

CHAPITRE IV. — O r i g i n e d e s m o t s

primitits.

Langue primitive, Atlantide, Celtes, Ibères, Chamito-Sémites, Méditerranée i Latins. Barbares, Sarrasins. HISTOIRE < Langues r o m a n e s . / Mots é t r a n g e r s universels l ° Accent tonique sacrifié. 2° Respect des syllabes. 3° Adaptation phonétique. 1° Consonnes affaiblies 2° Simplification des lettres doubles B PROCéDéS D'ADAPTATION. 3° Voyelles euphoniques. 4° Métathèses

A. PRéHISTOIRE

§ 1. Raccourci historique : d'où viennent les mots basques . . .

Î

§ II. Evolution phonétique : ce que deviennent 1 les mots sous la i loi du moindre effort

CHAPITRE

V.

§ II. Dérivation

..

§ IV. Dérivation impropre .

Développement

du

vocabulaire.

^ Voyelles : suppression, apophonie. élément. < Consonnes : suppression, adoucisse/ ment, contraction. 2 e élément . Adoucissement, renforcement. Noms. Adjectifs. Adverbes. Verbes. a) Répétition. 1° A L'AIDE DES PRéb) Contraire. FIXES ) c) Sauvage, faux. d) Factitif. 2° PAR MOTS RéUNIS Noms, adjectifs, verbes, adverbes, postpositions. Catégories. Extension du sens Sens propre, figuré, dérivé 1er

§ 1. Accommodation

§ III. Composition

: Les

P.0T10N8 PRELIMIiNAIKES : LES MOTS

CHAPITRE [I]

NOTIONS PRÉLIMINAIRES : LES MOTS

3 6 . — Les mots sont les éléments de toute langue : ils naissent, vivent et meurent. Leurs changements de forme et d'emploi constituent l'histoire de la langue. § Ie

MOTS PRIMITIFS

3 7 . — Les mots primitifs sont ceux qui, les premiers, une foi? introduits dans la langue, ont pu servir à former d'autres mots appelés d é r i v é s . Ex. : a r g i , lumière, est primitif; a r g i t u , éclairé, est dérivé. a) Quelques-uns sont des o n o m a t o p é e s , des mots qui imitent un son. 1 Ex. : k u k u , coucou; k a s k a , choc; u h u r i , hurlement; firfira, bruissement des feuilles b) Les autres 6ont des termes c o n v e n t i o n n e l s , venant en général d'une racine plus ancienne et empruntée à une autre langue ainsi argi, lumière, est un mot primitif d'origine méditerranéenne dont la racine est arg-. 38. — Toutes les langues forment ainsi leur vocabulaire au moyen d'une quantité limitée de racines, on types primitifs; il y a des racines communes qu'on retrouve plus ou moins modifiées dans la plupart des idiomes parlés en Europe et en Asie : elles constiluent un fonds appelé indo-européen. La langue basque — au moins indirectement — est tributaire de ce fonds inysté rieux; mais un millier de mots primitifs basques semblent étrangers à cette source et rendent difficile le classement de l'eskuara. 3 9 . — La racine est la partie du mot qui en indique le sens général : elle est ordinairement composée de quelques lettres à peine et se retrouve, plus ou moins transformée, dans tous les mots de la même famille : dans argi, lumière, arge, obscur, argal, clairsemé, artizar, étoile du malin, la racine est arg-, qui exprime une idée de clarté, mais n'a pas d'existence indépendante; — d'autres fois la racine est un vrai mot : ainsi har, qui a le sens général de « prise », est employé sans suffixe avec une valeur d'impératif ou de subjonctif. Ex. : h a r e s k u i n , prenez à droite.

23

4 0 . — Le radical est ce qui reste d'un mot quand on en a retranché la terminaison; souvent il se confond avec la racine; souvent aussi il en diflère. Ainsi, dans hartu, pris, le radical est har, qui n'est pas autre chose que la racine; dans argitu, écla.ré, le radical est argi et la racine arg-. 4 1 _ La terminaison est la fin d'un mot. Mais on donne le nom particulier de désinence aux lettres placées à la fin d'un mot pour en préciser le genre, le nombre, la personne, le temps, le mode ou la fonction. Dans h a r t u , pris, et argitu, éclairé, - t u est la désinence du participe. § Il

-

MOTS DERIVES

4 2 . — Les mots d é r i v é s sont ceux qui viennent d'un autre mot. Mais on réserve'ordinairement ce nom aux mots qui sont formés d'un autre mot par l'addition d'un ou plusieurs suffixes. 4 3 . — Un suttixe (fixé après) est une particule que l'on place après la racine pour ajouter une idée à celle que cette racine exprime déjà. Ex. : a r g i t z a i l e , éclaireur; a r g i m e n d u , éclaircissement; a r g i t s u , lumineux, sont des dérivés de argi : =tzaile, *mendu, •tSU, sont des suffixes 4 4 . — On appelle ordinairement composés les mots qui 6ont formés soit par juxtaposition de plusieurs mots, soit par l'addition d'un ou plusieurs préfixes à un mot déjà constitué. Ex. : s a g a r = a r n o , cidre (litt. : s a g a r , pomme, a r n o , fin): berhogoi, quarante (re-vinqt). 4 5 . — Un préfixe (fixé avant) est une particule que l'on place avant la racine pour en modifier le sens. Ex. : d e s e g i n , défaire, est un composé de e g i n , faire, b e r p h i z t u , ressusciter, un composé de p h i z t u , susciter: des- et bersont des préfixes KEMAIIQUE8. — |. La distinction entre composés et dérivés est superficielle. Il nous paraît probable que primitivement les suffixes, désinences et préfixes étaient des mots indépendants et que dès lors toute la dérivation se réduit au type sagar-arno. 11. La distinction que font certains grammairiens entre suffixe et désinence ne tient pas non plus en basque, car il y a fort peu de désinences qui ne puissent recevoir d'autre désinence Nous le verrons à propos de la surdécli naison. 111 D'ailleurs Beaucoup de mots sont à la fois munis de préfixes et de suffixes Ex. irakusle, montreur, a un préfixe factitir ira-, qui veut dire .. mire faire „ une racine -kus-, qui signifie « voir », et un suffixe -le, qui exprime r agent.

24

ORIGINE ET DEVELOPPEMENT DU BASQUE

§ 111. — FAMILLE DE MOTS

46. — On appelle famille de mots l'ensemble des mots qui se rattachent à une même racine. La racine kar, par exemple, d'origine celtique, nous a laissé une foule de mots, où se trouve, l'idée de « porter » : karga. charge; karro, char; karreo, charroi; kargu, fonction, kargatu, charger; karreatu, charrier; garraio, charroi; garreatu, charrier; ekarri, porter; ekarle, porteur; ekartzale, porteur, fertile; ekargaitz, insupportable ; egari, supporter; erakarri, entraîner, porter à, rapporter, erakarpen,- attraction; erakarle, entraîneur, etc. Tous ces mots sont de la famille de ekarri, porter, racine kar.

CHAPTTKF TV

ORIGINE DES MOTS PRIMITIFS

§ !•»

-

RACCOURCI HISTORIQUE

47. — Le basque actuel est l'aboutissement d'une histoire longue et mystérieuse. H y a des siècles que les Basques sont connus dans l'histoire pour avoir une langue particulière; mais d'où vient-elle ? A-t-elle beaucoup évolué au cours de son existence ? Problèmes encore pendants, auxquels on donne des réponses bien divergentes 4 8 . — Jadis il était admis communément que le basque, ou eskuara, était la langue primitive, ou du moins l'une des « languesmères » de l'humanité. On la faisait descendre en droite ligne du Paradis terrestre, ou encore de l'arche de Noé à travers la branche japhétique. 4 9 . — D'autres en ont fait la langue des Atlantes, peuples qui auraient habité une île immense, actuellement engloutie par l'océan Atlantique : les Basques seraient des rescapés de l'effroyable catastrophe. 5 0 . — On a voulu comparer le basque avec le celte. Le celte est, en effet, donné, avec l'ibère, comme source de notre langue. En l'an 40 après Jésus-Christ, Martial affirmait cette double parenté. Le celte est assez connu, du moins sous ses formes relativement modernes. Il faut avouer que si quelques mots celtiques ont pu nous donner : hogoi, vingt; tegi, abri; maite, cher; andere, darne, etc., le fonds de la langue est très différent. 5 1 . — Quant à l'ibère, on ne le connaît pas; il y a bien des inscriptions ibériques, mais on ne sait pas les lire. Néanmoins on a tenté de reconstituer la déclinaison ibérique et de l'apparenter à la nôtre : travail très méritoire, mais pas convaincant. Il reste, il est vrai, desinscriptions romaines avec des noms propres d'aspect assez basque, tels que : ELE, ASTOILUN, ARTAHE, LEHEREN, SORNAUSI, AREL10, LAHE, LIXO, BAIGORIX, AHERBELSTE. ACE10. ANDERESENI. HARRELE. HARAIJSO. etc

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ORIGINE E T D E V E L O P P E M E N T

DU

BASQUE

Ces noms aquitains sonnent basque, c'est exact; maie on en trouverait d'aussi curieux sur n'importe quelle carte du Japon. Il serait pourtant invraisemblable qu'il ne restât rien de l'ibère au moins dans notre vocabulaire. 5 2 . — Les recherches dans la direction chamito-sémitique permettent des rapprochements curieux, au moins pour quelques mots tels que jabe, maître; aba, père; eka (ham-eka), un; korban, don, ou encore pour le dualisme parfait-imparfait qui domine le verbe. 5 3 . — D'autre part, des linguistes rattacheraient volontiers le basque à une grande famille méditerranéenne, ce qui expliquerait ses ressemblances avec les langues du Nord de l'Afrique, des îles grecque*, du Caucase, et même avec le sumérien et l'étrusque. 5 4 . — Peut-être tout cela peut-il se concilier dans la s y n t h è s e suivante. L'homme habite notre pays depuis environ cent cinquante siècles; les grottes d'Isturitz et d'Arbéroue nous le révèlent; soixante siècles avant Jésus Christ, une nouvelle race apparaît, race méditerranéenne, au front large, qui, an milieu de civilisations assez diverses, semble garder sa physionomie particulière durant des millénaires; vers le Nord, on remarque cependant qu'une certaine parenté s'établit avec les Celtes brachycéphales aux environs du vine siècle, et, au Sud, avec les Ibères à partir du ve. Il est probable que quelque chose est resté, chez les Basques, de tous ces mouvements de population, soit dans le vocabulaire, enrichi ou renouvelé, soit dans la prononciation, plus ou moins transformée, soit dans la syntaxe, nécessairement bousculée par des mentalités nouvelles. Il semble qu'il soit aussi vain de chercher la source du basque que la source de la Nive : en fait, il y en a plusieurs.

5 5 . — En tout cas, lors de la colonisation du Pays par les Romains, le latin populaire a dû s'imposer comme langue de civilisation, et le basque lui a emprunté beaucoup de mots. Les phonéticiens font de bake, paix; lege, loi; laket, plaisant, etc., des emprunts certainement antérieurs au nr3 siècle après Jésus-Christ. 5 6 . — D'autres emprunts sont plus récents, par exemple : grazia, grâce; zizela, ciseau à froid; le t et le c latins n'ont été prononcés comme des sifflantes qu'après le me siècle. Bien entendu, il est très difficile de dater (même aussi vaguement) beaucoup d'emprunts latins. Il peut même se faire que, parfois, latin et basque aient des formes communes puisées dans le vieux fonds méditerranéen. 5 7 . — L'invasion des Barbares au ve siècle a introduit peu de nouveautés, au moins à en juger d'après la langue actuelle. Signalons pourtant : zilhar, argent; urkia, bouleau; gindach, treuil; sala, maison, etc. 5 8 . — Quant au voisinage des Sarrazins, il n'a pas non plus enrichi le basque; à peine trouve-t-on des traces, comme zaragoil, braies; marrega, linceul de bœuf; ochala, plaise à Dieu; almaka, flanc, et encore ignore-t-on s'il s'agit d'emprunts directs

ORIGINE

DES

MOTS

PRIMITIFS

gg C'est vers cette époque qu'a commencé la vasconisation de la Biscaye, du Guipuzcoa, du Labourd, de la Basse-Navarre et de la Soûle Ces provinces n'étaient pas proprement basques avant leur réunion aux Navarrais. D'où leur nom de vascongadas, « vasconisées » Mais nous ne saurions dire s'il s'agit là d'un événement purement politique, annexion de pays parlant la même langue, ou d'une invasion linguistique. 60. A partir du ixe siècle, les langues romanes vont, elles aussi, "rossir le basque de mots nouveaux : aragonais, castillan, gascon, béarnais, français, tout cela est représenté dans notre vocabulaire; et il est probable qu'il y a eu même des infiltrations syntaxiques importantes, quoique l'identité de certains procédés grammaticaux ne prouve pas nécessairement qu'il y ait eu emprunt. 6 1 . — L'apport du latin dans le basque actuel, soit directement, soit par l'intermédiaire des langues romanes, est considérable : il représente près de 75 p. 100 du dictionnaire. Néanmoins il est impossible de considérer l'eskuara comme une langue romane : car sa structure est tout à fait différente. Autant vaudrait appeler « gothique » une maison de style basque construite avec des pierres tirées des ruines d'un édifice ogival. 6 2 . — Enfin, on trouvera en basque (comme partout) des mots étrangers devenus universels : kinina, quinne, kinkina, quinquina, chokoleta, chocolat, tapioka, tapioca, et autres mots américains; bazar, bazar, kafe, café, magasin, magasin, kotoin, coton, et autres mots turcs; alkool, almanaka, chifre, et autres mot6 arabes; polka, mazurka, et autres mots polonais; enfin des mots savants tirés du Zatin et du grec pour désigner les inventions nouvelles : telefona, telegrafa, metra, grama, qui ne déparent pas plus le basque que îe français, l'espagnol ou l'anglais. § H. -

EVOLUTION PHONETIQUE

63- — En basque, comme dans toutes les langues, le principe du moindre effort ou de la moindre action dirige l'évolution des mot;; mais les manières d'appliquer ce principe sont innombrables. Prenons le mot latin exémplum. Un Français et un Espagnol trouveront normal de garder l'accent tonique : ils en ont l'hahitude f Un Rasque le supprimera, car ça le gêne. Un Français conservera la lettre X; l'Espagnol mettra j , et le Rasque ts. Le Rasque et l'Espagnol prononceront em tel qu'il était en latin, avec un e : le Français prononcera ara, enfin le Français rendra la finale muette (exemple), l'Espagnol substituera un o à la lettre u (ejemplo), le Rasque respectera le u (etsenplu), et tous trois sacrifieront le m de l'accusatif latin

28

ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT DU BASQUE

Voici les principales habitudes des basques A.

LES TROIS LOIS

6 4 . — 1" Ils ne tiennent aucun compte de l'accent tonique que pouvait avoir le mot emprunté dans sa langue originaire. Un mot bae. quisé devient invariablement isotone (V. n° 18) : Telefona, téléphone, le o a perdu son accent. 6 5 . — 2° En principe, toutes les syllabes persistent : latin, miraculum; basque, mirakulu; français, miracle; latin, caritatem; basque, karitate; français, cherté. 6 6 . — 3° Néanmoins, on adapte les phonèmes à la prononciation locale. Ainsi le mot facteur ne peut devenir basque qu'en perdant le c et en prenant un u à la place de eu, qui n'existe pas en basque : d'où fatur. Evidemment, au coure des siècles, les goûts et répugnances phonétiques ont dû beaucoup changer. Signalons les adaptations les plus fréquemment rencontrées . B. — PROCEDES D'ADAPTATION 6 7 . — 1° Les consonnes tendent à s'affaiblir : a) La lettre m finale disparaît : Ainsi : dolorem a donné dolore, douleur. b) n intervocalique tend à h : Ainsi : anatem a donné ahate, canard, honorent » ohore, honneur. sanum » chahu, propre. c) Les fortes tendent à devenir sonores soit à l'initiale, soit après i, m, n. Ainsi : pacem a donné fcake, paix. dorre, tour. turrem » gauza, chose. causant » frango, beaucoup. franco » pundu, point. punctum » aldare, autel. a7tare » dembora, temps tempora » d) Les labiales tendent à devenir m : Ainsi : Biarritz a donné Miarritze, Biarritz. çutillum » mutil, garçon. funem » muñ, cerveau. vimen » mihimen, osier.

ORIGINE DES MOTS PRIMITIFS

e) i varie entre b, p et h. Ainsi : ficum a donné iicum » faba » furcatum » f) Les dentales se mouillent (V. Ainsi : nanum a donné sanatum » putillum »

99

fiko, figue. piko, figue. baba, fève. burkatu, pendre. n" 11). ñaño, nain. cbahatu, lavé. puttil, garçon.

6 8 . — 2° Les lettres doubles tendent à se simplifier a) par introduction d'une voyelle euphonique : Ainsi : lucrum a donné lukuru, avarice. placatum » balakatu, apaisé. iricatum » perekatu, caressé. sacra » sagara, élévation. Pétri » Bettiri, Pierre. par suppression d'une consonne : Ainsi : florem a donné 2ore, fleur plantatum » iandatu, planté. placet » Jaket, plaisant. flamma » lama, flamme. fragam » arraga, fraise. doctor » dotor, docteur. 69. — 3° Un ajoute une voyelle en tête du mot quand il commence par une consonne difficile à prononcer (actuellement r ou lettre double commençant par s) : Ainsi regem a donné errege, roi. riz frrisa, riz. roccam arroka, roc. Romanj Erroma, Rome. statum estatu, état. spiritum izpiritu, esprit. 'O- — 4* Il arrive souvent que des lettres soient dépfacées (métath^ses) : Ainsi : Gabne] a donné Grabiel, Gabriel. cumulum » mukurru, comble. occupatum » opukatu, occupé. effacer » ezabatu, effacer.

DËVKUOI'I'K.MËNT DU

.70

_

VOCABULAIRE

go A d o u c i s s e m e n t assez i n a t t e n d u

31

HASUUk

de n en r d o u c e , ou de

r douce en h :

CÎ1APTTRF V

DÉVELOPPEMENT DU VOCABULAIRE BASQUE

jaulJ, seigneur b i e n , de deux o i h a / i . bois ur, eau z u r , bois 77

_

§ Ie

ACCOMMODATION

7 1 . — La r e n c o n t r e d ' u n m o t et d ' u n suffixe ou e n c o r e celle de deux m o t s q u e l'on veut u n i r p e u t d o n n e r lieu à d e s t r a n s f o r m a t i o n s t o u c h a n t soit la fin du p r e m i e r é l é m e n t , s o i t le c o m m e n c e m e n t du second 7 2 . - 1° S u p p r e s s i o n des voyelles a, e, o. d e v a n t un suffixe m e n ç a n t p a r une v o y e l l e (élision) : b a s a , sauvage e t c h e , ma son e t c h e k o , de maison

u r d e , porc a i d e , environ andere,('aiw

b a s u r d e , sanglier e t c h a l d e , domaine e t c h e k a n d e r e , maîtresse maison

com-

de

7 3 . — 2° A p o p h o r n e , c e s t - à - d i r e o u v e r t u r e j u s q u ' à l'a d e s voyelles finales e , o, u, d e v a n t u n e c o n s o n n e . m a i t e , aimé g o z o , agréable k e c h u , inquiet

- g a r r i , -able -tu, -ir - d u r a , -ude

maitagarri, aimable g o z a t u , /ouir k e c h a d u r a , inquiétude

7 4 . — 3° S u p p r e s s i o n de la l e t t r e t q u a n d elle s u i t ou p r é c è d e i m m é d i a t e m e n t u n e a u t r e c o n s o n n e en fin de m o t . 6i le suffixe commence par une consonne h o f z , froid i r e f s . avaler t r a t u l a n ï , commerçant bost, cinq

t u , -ir =le, -eur =go, (état) =garren, -ième

h o z t u , relroidu i r e s l e , avaleur tratulango, commerce bosgarren, cinquième

7 5 . — 4° S u p p r e s s i o n d ' u n t final d e v a n t t, n, k, du suffixe : b a t . un b a t , un p o l l i t , loti

t a s u n , té -na (distributifl «ki, -ment

b a t a s u n , unité b a n a , un à chacun p o l l i k i , toliment

| a u / " e g i , château bierarte, intermédiaire o i h a r b i d e , chemin du bois u A a l d e , bord de l'eau zu/lirin, vermoulure

6° C o n t r a c t i o n des finales - a r i , - a r a , - è r e , en -al ou - e / .

b a z k a r / , dîner e s k u a r a , basque a b e r e , bête A l ' a i d e des m o t s p r i m i t i f s , o n p e u t c o n s t r u i r e en b a s q u e d e s m o t s d é r i v é s et c o m p o s é s i n n o m b r a b l e s , q u e l'on c h e r c h e r a i t e n vain d a n s les d i c t i o n n a i r e s , m a i s q u i s o n t c o m p r i s de t o u s

a g i , abri a r t e , entre b i d e , chemin a i d e , bord i r i n , farine

o n d o , après h e r r i , pays e s t a l g i , couverture

bazka/=ondo, après-dîner E s k u a / = h e r r i , pays basque a b e A e s t a l g i , linceul de boeuf.

7 8 . — 7° C o n t r a c t i o n d e s finales - i l , -di idi, bœu\ a r d i , brebis argi, lumière o g i , pain b e g i , œil b e h i , vache e r h i , doigt

z a i n , garde z a i n , garde h a s t e , début o r d u , heure e r i , maladie aide, troupeau buru, sommet

e t gi,

en -t (Ci. n ° 8 1 ; .

/zain, bouvier a r ï z a i n , berger a r / h a s t e , aube O f o r d u , repas b e t e r i , chassie b e f a l d e , troupeau e r p u r u , bout du

de vaches doigt

7 9 . — 8° J a d i s , a p r è s r , i et n , les fortes i n i t i a l e s des suffixes se transformaient en sourdes o n , bon o d o l , sang s a g a r , Pomme

=ki, -ment =ki (matière à) =toi (lieu)

o n g i , bien o d o l g i , boudin S a g a r d o i , verger

A u j o u r d ' h u i , la règle ne j o u e b i e n q u e p o u r les suffixes - d a r et o b l i g a t o i r e s a p r è s n et 2, au lieu de - t a r et tu : z u z e n , droit z u z e n , droit H o n i b a n ( e ) , Saint-Jean e p h e l , tiède

=ki, ment , t u , -er - t a r (habitant) , t u , -ir

ZuzenÀi, droitemem zuzent/u, redresser D o n i b a n d a r , Luzien ephelt/u, attiédir

8 0 . — 9° A p r è s c o n s o n n e , les suffixes c o m m e n ç a n t llante + voyelle p r e n n e n t un t de r e n f o r c e m e n t laborari, laboureur artzain, berger hau, celui-ci h o r , là

•sa, sufl. fém. •sa, suff. fém. =che, même c h e , même

-du,

par

une

sif-

laborar/'sa, paysanne artzainfsa, bergère h a u c / r e , celui-ci même hortehe, là-même

to t ^* 1 *" 0116 - ~ n a n s la fabrication des mots nouveaux, il taul éviter a no i r " * se t o r t 6 s contractions anciennes signalées au 7° (n° 78) de l'accomadnnt 1' S l ' e S é l é m e n t s n e s o n t P a s reconnaissables, le public ne peut tions • m - 0t c o m P ° s é - L e temps se chargera d'ailleurs de faire les contrac6t 'e pas™èCeSSaUeS' '' " 6 S t p a S S r t r q U e C e s o i t d a n ? l e m ê m e s e n s q u e d a n s

ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT DU BASQUE

32

§ II. -

DERIVATION OBJET :

8 2 . — La dérivation propre est celle qui se fait par des suffixes ajoutés après un mot, appelé radical. La dérivation impropre est celle qui se fait sans suffixe : elle consiste à faire passer un mot d'une espèce dans une autre, par exemple à employer un adverbe comme nom (V. n° 95). Voici le tableau des principaux suffixes basques servant à former des noms, des adjectifs, des verbes et des adverbes dérivés. Principaux suffixes basques servant à former des noms, des adjectifs, des adverbes, des verbes. 8 3 . — Noms. AGENT :

art dari lari tari kari ketari er ero gin kin tu ri du ri duru dun lun le gile tzale tzaile taile liar tiar

pilota, balle aintzin, devant haintzur, pioche m a n d a t u , message kobla, vers esne, lait kozina, cuisine politika, politique zur, bois ikatz, charbon itsaso, mer min, peine zor, dette e r o s , acheter JOS, coudre ekar, porter lan, travail irakur, lire adi, entendre nahas, mêlé ikus, voir bazkari, dîne-

ACTION :

ad a keta kunde kuntza men mendu pen zarre sarre te tza tze tate

makilaka, au bâton churi, blanchir egin, fait haz, nourrir heda, propager pentsu, pensée eros, acheter bat, un has, commencer sinets, croire lagun, qui aide handi, grand egi-n, faire

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DÉVELOPPEMENT DU VOCABULAIRE BASQUE

pilotar/, loueur de halle aintzindari, chef haintzur/ar/, piocheur mandafar/, messager kobla/car/, versificateur esneketari, laitier koziner, cuisinier politikero, politicien (péjoratif) Zurgin, charpentier ikazAr/n, charbonnier itsasturi, marin minduri, porte-deuil zorduru, débiteur erosdun, acheteur jostun, couturier ekar/e, porteur langile, travailleur irakurtza/e, lecteur aditzaiie, auditeur rtahastaile, brouillon ikusliar, visiteur bazkaU/ar, commensal makilakatfa, bastonnade, churiketa, blanchissage egirtkunde, action hazkuntza, élevage hedamen, propagation pentsamendu, réflexion erospe/i, achat batzarre, réunion hatsarre, début sinesfe, croyance laguntza, secours handitze, croissance egitate, procédé

are ari

ki gi bide pide

jo, sonner jan, manger cherri, porc odol, sang kantu, chant elhe. parole

joare, sonnaille janar/, nourriture cherriki, viande de porc odolgi, boudin kantuô/de, sujet de chanson elhap/'de, sujet de conversation

zerra=tu, fermer sendo, sain on, bon bizi, vie estai, couvrir aurkhi, trouver itzur, échapper

zerrailu, serrure sendagailu, remède onkailu, condiment bizitailu, moyen de vivre estai À/, couverture aurkhiô/de, répertoire itzurpide, échappatoire

aho, bouche itsu, aveugle ihardets, répondre orhoit, qui se souvient fresko, frais erre, brûler jos, coudre l'auntz, habiller

aha/nen, bouchée itsumendu, aveuglement ihardespe/j, réponse orhoitzapen, souvenir ireskura, fraîcheur srredura, brûlure \ostura, couture ïaunzkura, habillement

aphez, prêtre oso, sain handi, grand on, bon zuhur, sage hargin, maçon agor, sec gaichto, méchant

aphezgo, prêtrise osasu/l, santé handitasun, grandeur onezia, bonté zuhurtzia, sagesse hargintza, métier de maçon agorrer/a, sécheresse (péjor.) gaichtaAer/a, méchanceté (péjor.)

bêle, corbeau ur, eau hargin, maçon aphez, prêtre larre, lande bihur, tordu sor, naître •tzal, ombre

belegi, coin des corbeaux urhegi, bord de l'eau bargindegi, maison de maçon apheztegi, presbytère larrune, larris bihurgune, tournant sorgia, lieu de naissance itzalpe, ombrage (sous-ombre)

Lasa, Lasse Lekuin=e, Bonloc Uztaritz=e, Ustaritz Baiona, Bayonne Belsika, Belgique

Lasar, habitant de Lasse Lekuindar, habitant de Bonloc Uztarizfar, habitant d'Vstaritz Baiones, Bayonnais Belsikano, Belge

MOYEN

ailu gailu kailu

tailu ki bide

pide RÉSULTAT

men mendu pen tzapen ura dura tura kura ETAT

go asun tasun ezia tzia tza eria keria LIEU

egi hegi degi tegi une gune gia pe ORIGINE :

ar dar tar es ano

GRAMMAIRE BASQUE.

3

34

ORIGINE ET DEVELOPPEMENT DU BASQUE

DÉVELOPPEMENT DU VOCABULAIRE BASQUE

35

COLLECTIF

ad a kada tara aga eta keta te tze eria di doi toi

besarka, embrassement e s k u , main a h u r , creux de la main l i z a r , jrêne e z p e l , buis gizon, homme gose, faim jende, personne b u r d i n , fer l a r r e , lande i h i , jonc h a r i t z , chêne

besarkada, embrassade eskukada, poignée de main ahurtara, poignée (contenu) l i z a r r a g - a , frênaie e z p e l eta, buissière gizonketa, quantité d'hommes gosete, famine jendetze, foule b u r d i n e r / a , ferraille (péjor.) larredi, larris ihidoi, jonchaie hariztoi, chênaie

g a z t e , jeune h a u r , enfant b e l h a r , loin u r i , plu e g o i z , matin

gaztaro, jeunesse haurzaro, enfance belhargiro, saison des u r i t e , temps de pluie goiztiri, matinée

h a u r , enfant haur, enfant l a n , travail

haurride, haurbide, lankide,

ibil, hitz,

ibilera, hizkera,

TEMPS :

aro zaro giro te

un

ARBRE :

tze ondo

sag-ar, pomme p i k o , /'