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French Pages 1306 [1307] Year 2019
PUBLICATIONS DE L’INSTITUT DU PROCHEORIENT ANCIEN DU COLLÈGE DE FRANCE
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DE L’ARGILE AU NUMÉRIQUE MÉLANGES ASSYRIOLOGIQUES EN L’HONNEUR DE DOMINIQUE CHARPIN
édités par Grégory Chambon, Michaël Guichard et Anne-Isabelle Langlois avec la participation de Thomas Römer et Nele Ziegler
PEET ERS
DE L’ARGILE AU NUMÉRIQUE
Crédits: Patrick Imbert / Collège de France
PIPOAC 3
DE L’ARGILE AU NUMÉRIQUE MÉLANGES ASSYRIOLOGIQUES EN L’HONNEUR DE DOMINIQUE CHARPIN Tome 1
édités par Grégory Chambon, Michaël Guichard et Anne-Isabelle Langlois avec la participation de Thomas Römer et Nele Ziegler
PEETERS LEUVEN – PARIS – BRISTOL, CT
2019
PUBLICATIONS DE L’INSTITUT DU PROCHE-ORIENT ANCIEN DU COLLÈGE DE FRANCE
A catalogue record for this book is available from the Library of Congress. ISBN 978-90-429-3872-4 eISBN 978-90-429-3873-1 D/2019/0602/67 © 2019, Peeters, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven, Belgium No part of this book may be reproduced in any form or by any electronic or mechanical means, including information storage or retrieval devices or systems, without prior written permission from the publisher, except the quotation of brief passages for review purposes.
AVANT PROPOS
Il y a des coïncidences de nombres qui ne sont peut-être pas toujours le fruit du hasard : la 65e RencontreAssyriologiqueInternationale organisée à Paris suit ainsi de près le 65e anniversaire de Dominique Charpin, professeur au Collège de France. L’alignement des chiffres, comme l’alignement des étoiles, est considéré au Proche-Orient ancien comme un signe de bon augure. Certains devins sont même capables de prévoir des mois à l’avance ces jours fastes, afin d’anticiper les festivités auxquelles ils ne manquent pas de donner lieu. Il s’agit de savants dotés d’un vaste entendement et particulièrement reconnus dans leur discipline ; il n’est donc pas étonnant que ce soit Jean-Marie Durand qui le premier observa la conjonction céleste des chiffres et proposa d’offrir ce volume à son destinataire, au moment le plus opportun. Mais tout présent-šûbultum particulièrement précieux nécessitait le travail soigné de nombreux artisans et une coordination précise des procédés de manufacture. Ce n’est pas moins de 60 spécialistes qui se mirent alors à la tâche avec rigueur et enthousiasme, œuvrant sans relâche pendant plus d’une année, sous la pression – naturellement bienveillante – des intendants coordinateurs, qui furent, de leur propre aveu, impressionnés par le résultat. Que ces nombreux artisans et artisanes, de langues, de cultures et de spécialités diverses en soient vivement remerciés : l’édition obtenue est le fruit de leurs efforts et de leur amitié. La coordination ne fut pas une mince affaire, et la correspondance épistolaire qu’elle engendra entre les différentes cités des quatre coins du monde s’avéra particulièrement intense et longue. Elle se devait de rester secrète : les réunions clandestines du petit cercle pirištum furent nombreuses et les informations échangées sous documents scellés permirent d’enrichir les travaux en cours. Nous sommes reconnaissants à Nele Ziegler pour son aide précieuse et sa grande discrétion. Grâce à la diligence de toutes et tous, et surtout grâce à Marduk et Šamaš, aucune parole ni acte ne furent ainsi rapportés. Le grand maître d’œuvre Peeters resta jusqu’au dernier moment en contact avec nous, intendants coordinateurs, et ses services firent preuve d’un remarquable professionnalisme pour gérer et améliorer les
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AVANT-PROPOS
nombreux duplicata avant l’ouvrage final. Nous leur en sommes particulièrement reconnaissants. La réalisation de cet ouvrage n’aurait également pas été possible sans le soutien et la bienveillance toute biblique de Thomas Römer, que nous remercions chaleureusement. Il faut espérer qu’un tel présent-šûbultum soit assez somptueux pour rendre hommage à une figure majeure de l’Assyriologie qui a gagné par l’ampleur et la qualité de ses travaux l’estime de tout le monde. Dominique Charpin fait partie sans conteste du grand cercle des rab ummânî de notre discipline, et se distingue tant par ses dons d’épigraphiste et d’historien que par ses idées lumineuses qui éclairent d’un jour nouveau les documentations d’Ur, Larsa, Babylone et Mari. Tout le monde connaît en particulier ses qualités d’écoute, sa mémoire impressionnante, l’acuité de son regard, son enthousiasme, sa force de travail, sa rigueur et sa maîtrise des nouvelles technologies. Nous avons appris, dans l’Edubba, l’art du scribe à partir des tablettes de Sumer et d’Akkad, grâce en particulier aux enseignements de Dominique. C’est donc avec un grand plaisir et sous le signe de notre longue amitié que nous lui dédicaçons cet ouvrage. L’incipit « De l’argile au numérique » allait de soi : Dominique est aussi à l’aise avec une tablette cunéiforme babylonienne qu’avec un programme 4D (cf. ARCHIBAB). Il ne te reste plus, cher Dominique, qu’à lire cet ouvrage en ton honneur, dont nous savons que tu repèreras les inévitables imperfections mais espérons surtout que tu en apprécieras les nombreuses qualités. Grégory CHAMBON, Michaël GUICHARD, Anne-Isabelle LANGLOIS avec la participation de Nele ZIEGLER
Note Pour les abréviations utilisées dans ce livre, voir l’onglet « Bibliographie » du site www.archibab.fr
BIBLIOGRAPHIE DE DOMINIQUE CHARPIN Nele ZIEGLER* LIVRES ArchivesfamilialesetpropriétéprivéeenBabylonieancienne :étudedesdocumentsde« TellSifr », HEO 12, Genève/Paris, 1980. DocumentscunéiformesdeStrasbourgconservésàlaBibliothèqueNationaleet Universitaire, tome I, Paris, 1981 (en collab. avec J.-M. Durand). LeClergéd’Urausiècled’Hammurabi(XIXe-XVIIIesièclesav.J.-C.), HEO 22, Genève/Paris, 1986. Archives épistolaires de Mari I/2, ARM XXVI/2, Paris, 1988 (en collab. avec F. Joannès, S. Lackenbacher & B. Lafont). FlorilegiummarianumV.MarietleProche-Orientàl’époqueamorrite :essai d’histoire politique, Mémoires de NABU 6, Paris, 2003 (en collab. avec N. Ziegler). Hammu-rabideBabylone, Paris, 2003. – HammurabidiBabilonia, Piccoli Saggi 24, Rome, 2005. – HammurabiofBabylon, Londres, 2012. – Хаммурапи, царь Вавилона, Moscou, РГГУ, 2013. Mesopotamien : Die altbabylonische Zeit (en collab. avec D. O. Edzard & M. Stol) = P. Attinger, W. Sallaberger & M. Wäfler (éd.), Annäherungen 4, OBO 160/4, Fribourg & Göttingen, 2004. LireetécrireàBabylone, Paris, 2008. – Reading and Writing in Babylon, Cambridge, Ma., 2010. – Чтение и письмо в Вавилонии, Moscou, РГГУ, 2009. Writing,Law,andKingshipinOldBabylonianMesopotamia, Chicago/Londres, 2010. Gods, Kings, and Merchants in Old Babylonian Mesopotamia, PIPOAC 2, Louvain/Paris/Bristol, 2015. Commentpeut-onêtreassyriologue ?, Leçons inaugurales du Collège de France 249, Paris, 2015. Lavieméconnuedestemplesmésopotamiens, Docet omnia, Paris, 2017. « Tu es de mon sang ». Les alliances dans le Proche-Orient ancien, Docet omnia, Paris, 2019. * CNRS, UMR 7192. Pour établir cette bibliographie j’ai pu bénéficier de l’accès à la base de données 4eD Pergame, créée et renseignée par D. Charpin, et utilisée à son insu lorsqu’il assistait un samedi à un concert d’orgue dans une église parisienne. Que Dominique soit ici remercié. Sans cela, je n’aurais probablement pas pu rassembler toute cette bibliographie impressionnante. D’éventuels oublis ou omissions sont donc aussi à imputer à Dominique lui-même – qu’il me pardonne que ma mémoire fut défaillante.
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BIBLIOGRAPHIE DE D. CHARPIN
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CHAPITRES D’OUVRAGE, NOTES BRÈVES1
1976 « Larsa, rapport préliminaire sur la sixième campagne de fouilles », Syria 53, p. 1-45, pl. I-IV (en collab. avec J.-L. Huot, Y. Calvet, S. Cleuziou & J.-D. Forest). 1977 « Un nouveau compte de rations présargoniques », RA 71, p. 97-105. « L’onomastique hurrite à Dilbat et ses implications historiques », dans Problèmes concernant les Hurrites 1, Publications de l’U.R.A. 8, Centre de Recherches archéologiques, CNRS, Paris, p. 51-69. 1978 « Recherches sur la “dynastie de Mananâ”, I. Essai de localisation et de chronologie », RA 72, p. 13-40. « Nouveaux textes de la “dynastie de Mananâ” (I) », RA 72, p. 139-150. 1979 « Nouveaux textes de la “dynastie de Mananâ” (II) », RA 73, p. 121-133. « À propos d’une consultation oraculaire », RA 73, p. 187-188. 1 Sont rassemblés ici les chapitres d’ouvrage, articles, notes brèves mais aussi les écrits pour grand public ou les contribution à des dictionnaires par année de parution.
BIBLIOGRAPHIE DE D. CHARPIN
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1980 « Remarques sur l’élevage intensif en Iraq ancien », dans M.-Th. Barrelet (éd.), L’archéologie de l’Iraq, C.N.R.S., Paris, p. 131-153 (en collab. avec J.-M. Durand). « Note sur les archives des quartiers d’habitation d’Ur », Akkadica 16, p. 26-27. « Remarques sur l’administration paléo-babylonienne sous les successeurs d’Hammurabi », JAOS 100, p. 461-471. « À propos du bîtasirî sous Rīm-Anum », RA 74, p. 75-76. « À propos de l’an 34 d’Hammurabi », RA 74, p. 93. « Nouveaux textes de la “dynastie de Mananâ” III », RA 74, p. 111-128. « IN(ki) = Isin, un argument muséographique », RA 74, p. 180. « Le Déluge »,LeMondedelaBible 15, p. 9. « Le déchiffrement de l’écriture cunéiforme », LemondedelaBible 15, p. 42-43. « Les archives du palais de Mari », LemondedelaBible 20, p. 18-20 (en collab. avec J.-M. Durand). « La bibliothèque d’Assurbanipal à Ninive », LemondedelaBible 15, p. 40-41. 1981 « La Babylonie de Samsu-iluna à la lumière de nouveaux documents », BiOr 38, p. 517-547. « Textes paléo-babyloniens divers du Musée du Louvre », RA 75, p. 15-29 (en collab. avec J.-M. Durand). « Textes paléo-babyloniens divers du Musée du Louvre (suite) », RA 75, p. 97-106 (en collab. avec J.-M. Durand). 1982 « Rôle des prisonniers et des déportés à l’époque médio-assyrienne », dans H. Klengel (éd.), GesellschaftundKulturimaltenVorderasien,Schriften zur Geschichte und Kultur des alten Orients 15, Berlin, p. 69-75 (en collab. avec P. Garelli & J.-M. Durand). « Le geste, la parole et l’écrit dans la vie juridique en Babylonie ancienne », dans A.-M. Christin (éd.), Écritures–systèmesidéographiquesetpratiques expressives.Actesducolloqueinternationaldel’UniversitéParisVII,22, 23et24avril1980, Paris, p. 65-73. « Mari et le calendrier d’Ebla », RA 76, p. 1-6. « Le temple de Kahat d’après un document inédit de Mari », MARI 1, p. 137-147. « Marchands du palais et marchands du temple à la fin de la I° dynastie de Babylone », JA 270, p. 25-65. 1983 « Une famille de marchands babyloniens à l’époque d’Hammurabi », Journal desSavants, p. 3-17. « Temples à découvrir en Syrie du Nord d’après des documents inédits de Mari », Iraq 45, p. 56-63.
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« “Fils de Sim’al” : les origines tribales des rois de Mari », RA 80, p. 141-183 (en collab. avec J.-M. Durand). « Rois et šaknus », RA 80, p. 186. « Déesses fantômes », RA 80, p. 186-187 (en collab. avec J.-M. Durand). 1987 « Le rôle économique du palais en Babylonie sous Hammurabi et ses successeurs », dans E. Lévy (éd.), Le système palatial en Orient, en Grèce et à Rome, Travaux du centre de recherche sur le Proche-Orient et la Grèce antiques 9, Strasbourg, p. 111-126. « Les décrets royaux à l’époque paléo-babylonienne, à propos d’un ouvrage récent », AfO 34, p. 36-44. « Tablettes présargoniques de Mari », MARI 5, p. 65-127. « Šubat-Enlil et le pays d’Apum », MARI 5, p. 129-140. « Nouveaux documents du bureau de l’huile (suite) », MARI 5, p. 597-599. « En marge d’une inscription votive : un artisan sort de l’anonymat », MARI 5, p. 600-601. « De la joie à l’orage », MARI 5, p. 661. « L’occupation babylonienne du palais de Mari », MARI 5, p. 661-662. « La hiérarchie de l’armée babylonienne », MARI 5, p. 662-663. « Le nom antique de Tell Rīmah », RA 81, p. 125-146 (en collab. avec J.-M. Durand). « Un serment par Aššur et Adad », NABU 1987/1. « Une nouvelle attestation du kiškannu ? », NABU 1987/2. « Notices prosopographiques, 1 : une nouvelle famille d’abrig d’Enki-d’Eridu », NABU 1987/35. « Notices prosopographiques, 2 : les descendants de Balmunamhe », NABU 1987/36. « Mallanum et Mallanate », NABU 1987/38. « KUD = qax », NABU 1987/65. « Onomastique aulique », NABU 1987/66. « La mise à jour des listes nominatives », NABU 1987/75. « L’épée offerte au dieu Nergal de Hubšalum », NABU 1987/76. « Le bétyle au pays de Sumer », NABU 1987/77. « Bêltum : Reine ou reine? », NABU 1987/116. « À propos du site de Tell Harmal », NABU 1987/117. « šum-šu/ša », NABU 1987/118. « Le dieu Idrab », NABU 1987/119. « Découvertes épigraphiques à Larsa (automne 1987) », NABU 1987/124. « La diplomatie d’Hammu-rabi de Babylone », Dossiershistoireetarchéologie 122, p. 34-35. 1988 « Première partie », Archives Épistolaires de Mari I/2, ARM XXVI/2, Paris, p. 7-232. « Sippar : deux villes jumelles », RA 82, p. 13-32.
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DYNASTIES DU YAMHAD (HALAB = ALEP) Fayssal ABDALLAH*
Cette étude sur la dynastie royale d’Alep est une partie de ma thèse de doctorat, présentée à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne en 1985, sous la direction du professeur Paul Garelli†, avec comme sous-titre, Les relationsinternationalesentrelepaysdeYamhad/HalabetlaSyriedu nordauXVIIIe s.av.J.-C. Pour la première fois, on a pu assurer le lien de parenté entre Sumu-Epuh et Yarim-Lim. Cette thèse n’a jamais été publiée, et l’empreinte d’un sceau qui avait assuré cette parenté m’avait été généreusement communiquée par le professeur Dominique Charpin1. C’est donc l’occasion de lui présenter en hommage la première publication d’une généalogie complète. 1. INTRODUCTION À la fin du XIXe siècle avant notre ère, le nord de la Syrie, comme toute la Syrie et l’Iraq ancien, a été marqué par le fait que de nouvelles populations occidentales se sont approchées des cités de la Mésopotamie. Ce mouvement avait déjà été enregistré par des souverains suméro-akkadiens et ce phénomène n’avait pas cessé à l’époque de la première dynastie babylonienne2. Plusieurs études ont été consacrées à cette question. Albert T. Clay3 a montré dès 1909, d’après les textes du IIIe millénaire, *
Université de Damas. Voir D. Charpin, « Les légendes de sceaux de Mari: nouvelles données », dans G. D. Young (éd.), Mari in Retrospect. Fifty Years of Mari and Mari Studies, Winona Lake, 1992, p. 59-76, spécialement p. 74-75 (= MariinRetrospectensuite). 2 D. Charpin & N. Ziegler, Florilegium marianum V. Le Proche-Orient à l’époque amorrite,Essaid’histoirepolitique, Mémoires de NABU 6, Paris, 2003 (= FM V ensuite) ; D. Charpin, Histoire politique du Proche-Orient ancien (2002-1595), dans P. Attinger, W. Sallaberger & M. Wäfler (éds.), Mesopotamien. DiealtbabylonischeZeit, Annäherungen 4, OBO 160/4, Fribourg/Göttingen, 2004, p. 25-480. Du même auteur, Hammu-rabi deBabylone, Paris, 2003 ; v. A. L. Oppenheim, AncientMesopotamia, Chicago/Londres, 1968, p. 31, 59, 71 (traduction française, Paris, 1971). Pour le nord de la Syrie, cf. J. S. Castillo, NomadsandSedentaryPeoples, 30e ICHS, Mexico, 1980, p. 1. 3 Cf. A. T. Clay, PhD, Amurru,ThehomeoftheNorthernSemites, Philadelphie, 1909, p. 4 ss. 1
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F. ABDALLAH
que le pays des Amorites (l’Amurru) était la Syrie, surtout le Nord. Puis, Jean-Robert Kupper, dans son magnumopus, LesNomadesenMésopotamieautempsdesroisdeMari, en 1957 a publié la première étude qui éclaire la situation des nomades, grâce aux archives de Mari. La thèse de doctorat de J. T. Luke4 en 1965 a suivi généralement les conclusions de J.-R. Kupper. Enfin, d’autres études particulières ont été publiées sur le même sujet dans les années récentes. On peut ainsi citer : D. Charpin et N. Ziegler, Florilegium marianum V. Mari et le Proche-Orient àl’époqueamorrite, Paris, 2003 ; J.-M. Durand, « Peuplement et sociétés à l’époque amorrite (1) Les clans bensim’alites », dans C. Nicolle (éd.), NomadesetsédentairesdansleProche-Orientancien, CRRAI 46, Amurru 3, Paris, 2004, p. 111-198 ; Leculted’Addud’Alepetl’affaire d’Alahtum, Paris, 2002 ; L. Marti, FlorilegiumMarianumX.Nomadeset sédentairesàMari:laperceptiondelataxe-sugâgûtum, Paris, 2008. La majeure partie de ces études nous montre que la steppe syrienne était le pays d’origine des populations qui fondèrent les dynasties amorites et prirent le pouvoir en Syrie et en Mésopotamie en général, après la disparition des dynasties akkadiennes et néo-sumériennes. Les nouvelles populations venues de l’Ouest avaient rapidement assimilé la culture traditionnelle suméro-akkadienne5. Entre la fin de la IIIe dynastie d’Ur, qui n’offre que de maigres informations sur l’infiltration des Amorites en Mésopotamie, jusqu’à l’époque des archives de Mari à la fin du XIXe siècle, les Assyriens en Cappadoce développèrent un système économique illustré par P. Garelli et M. T. Larsen, d’après les documents paléo-assyriens6. On peut dire que la Syrie (et surtout la région du Yamhad) va prendre une nouvelle forme
4 J. T. Luke, Pastoralism and Politics in the Mari Period: A Reexamination of the Character and Political Significance of the Major West Semitic Tribal Groups of theMiddleEuphrates,ca.1828–1758B.C., Ann Arbor, 1965. L’ouvrage de J.-R. Kupper a déjà été cité. Cf. l’ensemble des études consacrées aux nomades, avant 1985, dans J. Castillo, Nomadsandsedentarypeoples, 1980. Entre autre cf. H. Klengel, « Nomaden und Handel », Iraq 39, 1977 et du même auteur ZwischenZeltundPalast, Leipzig, 1974, p. 44s. 5 Cf. C. J. Gadd, TheCambridgeAncientHistory (= CAH) II/1, 1973, p. 209. 6 Cf. P. Garelli, Les Assyriens en Cappadoce, et du même auteur « Marchands et Tamkārū assyriens en Cappadoce », dans J. D. Hawkins, Trade in Ancient Near East, CRRAI 23, 1977, Londres, p. 99-108, notamment p. 100. Voir aussi M. T. Larsen, Old Assyriancaravanprocedures, Istanbul, 1967, ainsi que TheoldAssyrianCity-Stateand itscolonies, Mesopotamia 4, Copenhague, 1976. Aussi W. W. Hallo & W. K. Simpson, TheAncientNearEast,AHistory, New York, 1971, p. 96.
DYNASTIES DU YAMHAD
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politique et économique, créée par les premiers dirigeants amorites7. Mais, il est difficile, faute d’informations, de reconstituer un développement interne au sein d’une histoire discontinue. De plus, les documents relatifs au pays du Yamhad n’ont pas toujours un contexte clair. Il n’y a que les documents complexes de Mari et d’Alalah8 qui nous permettent de reconstruire l’histoire du Yamhad, en attendant le jour où l’on possèdera les documents des rois de Yamhad eux-mêmes. Pour la première fois, les relations politiques entre le nord et le sud de la Syrie donnent une claire approche historique9. Les documents de Mari et leur interprétation ont des limites. Ils nous offrent des informations au coup par coup et donnent une image imprécise de cette époque. Ils traitent particulièrement d’une période qui s’étend à peine sur un demisiècle. Est-il donc possible de les organiser avec une chronologie aussi approximative10 ? En effet, l’image politique de l’ensemble du nord de la Syrie et de la Mésopotamie est troublée par l’agitation des populations de l’Ouest, reflétée par les Inscriptions de fondation de Yahdun-Lim et les lettres de Samsi-Addu, des rois qui ont tenté d’agrandir leurs royaumes par tous les moyens11. Les textes de Mari et d’Alalah ont fourni le nom de cette région à partir de la fin du XIXe siècle. Il est en rapport à celui de la ville de Halab = Alep dans les textes de Mari12. En écriture cunéiforme le nom du Yamhad est souvent noté ia-am-ha-ad mais également sous la forme ia-am-a!ad13,on ne le rencontre jamais sous la forme d’un sumérogramme. La plus ancienne attestation du Yamhad se trouve dans les textes du temps de Yahdun-Lim, roi de Mari antérieur à Zimri-Lim, et son père, à la fin du XIXe siècle et au début du XVIIIe siècle. Ce sont deux lettres
7 H. Klengel, ZwischenZeltundPalast, 1974, p. 118, ainsi que GeschichteSyriens im 2.Jahrtausendv.u.Z. (= GS ensuite) T. III, 1970, p. 137. 8 Voir J. Lauinger, Following the Man of Yamhad. Settlement and Territory at Old BabylonianAlalah, CHANE 75, Leyde/Boston, 2015. 9 Cf. ibid. Cf. K. A. Kitchen,Byblos,EgyptandMariintheEarlysecondmillennium B.C., OrN.S. 36, 1967, p. 39, 54. 10 Cf ibid. GS III, 1970, p. 152, aussi GS I, 1965, p. 2 et II, p. 4. Suivant la chronologie moyenne, ce demi-siècle est la première moitié du 18e siècle. 11 Cf. P. Garelli, LeProche-Orientasiatique, t. 1, 1969, p. 118. 12 Cf. ARM X 56, XII 747, XIII 42, XIV 30, 33, 36, 55, 65, 75, 83, et 93. Cf. le nom du Yamhad/Halab et autres études concernant le royaume dans : J.-M. Durand, Archives épistolaires de Mari I/I, Paris, 1988. Du même auteur, Les documents épistolaires du palaisdeMari, LAPO 16, 17, 18, Paris, 1997, 1998, 2000. 13 Cf. AIT +377 = JCS 8, 1954, p. 28.
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d’Abi-Samar à Yahdun-Lim, (ARM I 1, 2), ainsi que les inscriptions de fondation de Yahdun-Lim14. Les deux lettres d’Abi-Samar nous informent d’une attaque militaire menée par un certain Sumu-Epuh souvent en relation avec le nom géographique Yamhad (LÚ ia-am-ha-adki (l’homme de Yamhad), celui qui était le père de Yarim-Lim I, comme on l’a appris par la suite. Ensuite, le Yamhad est souvent mentionné comme « le pays de Halab ». Pour la première fois, la lettre ARM VI 35 le désigne en lien avec des Amorites15. La capitale du Yamhad n’est pas mentionnée pour l’époque de Sumu-Epuh, tandis que Halab est, dans les textes de Mari, la capitale de Yamhad sous le règne de Yarim-Lim I, de Hammurapi I et dans les textes d’Alalah VII. Halab est bien la capitale des rois Abba-El, Yarim-Lim II, Niqmepa, Irkabtum, Yarim-Lim III et Hammurapi II16. Yamhad et Yamhadu désignent en général le pays, les habitants, le roi et les produits17. Cette racine ne semble pas avoir de signification en akkadien. Quel que soit le sens de ce mot, les Yamhadéens sont certainement un groupe parlant une langue ouest-sémitique, car leurs rois écrivaient dans un akkadien influencé par leur dialecte18. Les textes de Mari ne nous montrent pas les Yamhadéens comme des nomades, mais ils documentent souvent d’autres populations, comme les Benjaminites ou les Rabbû19 qui habitaient dans le pays de Yamhad20. Il n’est cependant pas exclu que le fondateur de la dynastie du Yamhad, Sumu-Epuh, fût un chef de tribus déplacées et responsables des actions contre le pouvoir de Mari sur le Moyen-Euphrate et celui d’Aššur sur le Haut-Tigre21. On note enfin que le Yamhad est mentionné aussi dans les textes économiques de Tell Šagar
14 D. R. Frayne, OldBabylonianPeriod(2003-1595BC), Royal Inscriptions of Mesopotamia. Early Periods 4, Toronto, 1990 (= RIME 4 ensuite). Les inscriptions de fondation de Yahdun-Lim sont édités p. 602-608. 15 GAL.MAR.TU LÚIa-am-ha-ad= rabuamurrûawîlYamhad « Le chef d’Amurrû l’homme de Yamhad ». 16 Cf. RlA 5, 1976-1980, p. 255. 17 TÚG ia-am-ha-du-ú, cf. ARM XVI/1, 1979, p. 38 ; cf. aussi M. C. Astour, The Rabbeans : A Tribal Society on the Euphrates from Yaḫdun-Lim to Julius Cesar, SMS 2/1, 1982, Undena, p. 8 note 7, yamhad, yaqtal (qtl), à l’époque paléo-babylonienne. 18 Cf. I. J Gelb, « The Early History of the West Semitic Peoples’ », JCS 1, 1961, p. 27-47 surtout p. 45s. 19 Cf. M. C. Astour, SMS 2/1, 1982, p. 1s. 20 Cf. “Nomads”, p. 49, 53, 65 ; ARM I 6, 10 ; IV, 6 ; G. Dossin, « Benjaminites dans les textes de Mari », Mél.Dussaud, BAH 30/2, Paris, 1939, p. 985 ; M. C. Astour, SMS 2/1, 1982, p. 2. 21 Cf. GS I, 1965, p. 113.
DYNASTIES DU YAMHAD
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Bazar22 appartenant à l’époque de Samsi-Addu et de son fils YasmahAddu, roi de Mari23. 2. LA
DYNASTIE ROYALE DE
D’APRÈS LES DOCUMENTS DES
YAMHAD/HALAB, ARCHIVES DE MARI
2.1. Sumu-Epuh Une information capitale m’a été personnellement communiquée par D. Charpin24 ; elle concerne la dynastie royale du Yamhad. Il s’agit d’une empreinte de sceau-cylindre sur un petit fragment d’enveloppe de lettre retrouvé dans le palais de Mari. Voici la transcription de cette empreinte25 par D. Charpin : Ia-ri-im-[Li-im] DUMU Su-mu-E-[pu-uh] [LU]GAL Ia-[am-ha-ad] [n]a-ra-[am ᵈIŠKUR] Traduction : Yarim-[Lim], fils de Sumu-E[puh], roi du Ya[mhad], [a]im[é du dieu Addu]. 22 Cf. la mention de Yamhad dans C. J. Gadd, « Tablets from Chagar Bazar and Tall Brak, 1937-38 », Iraq 7, 1940, A. 983 p. 56, on trouve : a-namâri(meš) ši-ip-ri, awîlî Ia-am-ha-di-(?)-iki « aux messagers de l’homme du Yamhad » ; il s’agit là d’un texte économique mentionnant du bétail qui fait allusion aux messagers du Yamhad. Dans A. 991 (ibid.) on trouve également mât Yamhad (?) et le nom d’un certain Yarim-Lim dans A. 946, 968 (cf. ibid.). Voir pour le contexte historique FM V, p. 122. Pour les textes de Chagar Bazar, voir Ph. Talon & H. Hammade, Old Babylonian Texts from Chagar Bazar, Akkadica Sup. 10, Bruxelles, 1997 et pour les fouilles plus récentes Ö. Tunca, A. Baghdo, D. Lacambre, A. Millet Albà etal., ChagarBazar(Syrie) III. Lestrouvailles épigraphiquesetsigillographiquesduchantierI(2000-2002), Publications de la Mission archéologique de l’Université de Liège en Syrie, Louvain/Paris/Dudley, 2008. 23 Cf. GS I, 1965, p. 103. 24 Je tiens à remercier infiniment le Prof. Dominique Charpin qui m’a généreusement communiqué la transcription de cette empreinte qui atteste définitivement de la parenté de Yarim-Lim I et de Sumu-Epuh, laquelle était alors inconnue. Voir D. Charpin, « Les légendes de sceaux de Mari : nouvelles données », Mari in Retrospect, Winona Lake, 1992, p. 59-76, notammentp. 74-75, et RIME 4, 1990, p. 781. On a supposé souvent qu’il était à la tête de la dynastie royale de Halab, à cause de sa forte opposition contre deux des grands fondateurs des dynasties amorites, Yahdun-Lim de Mari et Samsi-Addu I de l’Assyrie. 25 Elle a été trouvée par A. Parrot pendant les campagnes archéologiques avant la seconde Guerre Mondiale.
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C’est le premier document qui nous permet de connaître le père de Yarim-Lim I, roi du Yamhad, mentionné dans plusieurs documents des ARM26. Cette empreinte retrouvée au palais de Mari est du même style que les inscriptions des familles royales du Yamhad provenant des Archives d’Alalah VII27. Le nom de Sumu-Epuh est le seul à qui soit lié le nom du pays de Yamhad à l’époque de Yahdun-Lim. On le retrouve dans les Inscriptions de fondation de ce dernier, sans aucun titre, mais ses troupes se trouvèrent sur le Moyen-Euphrate et combattirent YahdunLim28. Plus tard, ce même personnage (Sumu-Epuh) affrontera Samsi-Addu29 et son fils Yasmah-Addu30, roi de Mari. Il apparaît comme un roi dans la lettre ARM V 21 en s’adressant à Yasmah-Addu sur un pied d’égalité (il ne se dit ni son “frère” ni son serviteur) (v. ibid. p. 4). Enfin la forteresse Dûr-Sumu-Epuh est appelée ainsi en l’honneur du premier roi du Yamhad connu de l’histoire, prédécesseur de Yarim-Lim. Cette appellation ne se rencontre nulle part ailleurs31. D’après toutes les indications que l’on possède sur Sumu-Epuh, l’identification de ce personnage comme premier roi de Yamhad, devient acceptable32. 2.2. Yarim-LimI Yarim-Lim I a été souvent considéré comme le premier roi du Yamhad, avant la découverte de cette empreinte de sceau, et ce malgré l’ignorance du nom de son père. Il était connu par plusieurs lettres de Mari, à l’époque de Zimri-Lim33. Il y a aussi le fragment de sceau de Šibtu qui dit qu’elle est la fille de Yarim-Lim I de Yamhad et l’épouse de Zimri-Lim roi de Mari34, ce qui prouve aussi les liens entre la glyptique de Mari et celle de Halab et Alalah. 26 Cf. ARM XVI/1, 1979, et RlA 5, 1976-1980 : Yarim-Lim I roi du Yamhad, père de Hammurapi et de Šibtu ; cf. D. Collon, TheSealImpressionsfromTell-Atchana/Alalakh, AOAT 27, Neukirchen-Vluyn, 1975, p. 146 ; aussi GS I, 1965, p. 115s. 27 Cf. D. Collon, AOAT 27, 1975, pour les empreintes d’Alalah VII. 28 Cf. G. Dossin, « L’inscription de fondation de Iaḫdun-Lim, roi de Mari », Syria 32, 1955, p. 13 ; J.-R. Kupper, Nomades, 1957, p. 32 ; cf. Anatolian Studies VI, 1956, p. 32 ; GS I, 1965, p. 111 s. 29 Cf. ARM I 24 et 43 ; ARM IV 10. 30 Cf. ARM V 17. 31 Cf. A.1270 dans RA 64, 1970, p. 197 ; RA 67, 1973, p. 74. Pour Dur-Sumu-Epuh, voir N. Ziegler & A.-I. Langlois, LaHaute-MésopotamieauIIemillénaireav.J.-C.Les toponymesdestextespaléo-babyloniens, MTT I/1, Paris, 2016 p. 87. 32 Cf. M. C. Astour, « Note toponymique à la tablette A. 1270 de Mari », RA 67, 1973 ; An.St. 6, 1956, p. 36 ; v. GS I, 1965, p. 111s. 33 Cf. ARM XVI/1, 1979 ; RlA 5, 1976-1980. 34 Cf. AOAT 27, 1975, p. 146 et note n° 1 ; ARM XVI/1, 1979.
DYNASTIES DU YAMHAD
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2.3. HammurapiI On ne possède pas le sceau de Hammurapi I, mais la filiation de YarimLim I et de Hammurapi I a déjà été prouvée par B. Landsberger (JCS 8, p. 52) et confirmée par ARM IX 33 qui enregistre un envoi de vin, du temps de Hammurapi I fils de Yarim-Lim35. En outre, il sera mentionné, dans l’empreinte d’Alalah VII d’Abba-El (AT+ 444b et +442 b2), comme roi du Yamhad36. 3. D’APRÈS
LES DOCUMENTS DES
ARCHIVES D’ALALAH
3.1. Abba-El/An Il est le fils de Hammurapi I d’après deux empreintes d’Alalah VII (AOAT 27 p. 6, 7 n° 3, 437). L’une est complète, à l’autre il manque la première ligne, mais l’ensemble de la gravure est identique, ce qui confirme qu’il s’agit bien du même sceau. L’inscription, en particulier, porte la même formule que celle de Yarim-Lim I (ibid.) : Ab-ba-AN/Èl DUMU Ha-am-mu-ra-pi LUGAL Ia-am-ha-dum na-ra-am dIŠKUR Traduction : Abba-An/El Fils de Hammurapi Roi du Yamhad Aimé du dieu Addu
Abba-El est mentionné dans un autre document d’Alalah VII (cf. Wiseman AT, p. 125) où il apparaît qu’il dirigeait un royaume qui allait de l’ouest de l’Euphrate jusqu’à la plaine de l’Amuq, (AT+ 1 et 45638). Dans cette période, nous avons des informations en rapport avec le
35 Cf. GS I, 1965, p. 123 ; AOAT 27, 1975, p. 146 ; ARM XVI/1, 1979 ; RlA 4, 1972-1975. 36 Cf. ibid. 37 Cf. D. J. Wiseman, The Alalakh Tablets, OPBIAA 2, Londres, 1953 (= AT), AT +444 b et +442 b2 ; de même p. 2s. ; cf. la lecture fausse de Wiseman AT +456 où Abba-El était lu SUKKAL de Hattuša ; cf. AOAT 27, 1975, p. 146 n. 3 et GS I, 1965, p. 151. Les deux sceaux de Abba-El sont reédités dans RIME 4, 1990, p. 785-786. 38 Cf. AOAT 27, 1975, p. 146.
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royaume du Yamhad et Alalah. Enfin, Abba-El est vraisemblablement le roi à qui, Samsu-Iluna, roi de Babylone, adressa la lettre CT 52, 1, et peut-être est-il le même personnage mentionné dans ARM XXIII 36. 3.2. Yarim-LimII Les inscriptions de l’empreinte (AT 444a) de Yarim-Lim II39 d’Alalah VII témoignent de la filiation père et fils : Ia-ri-im-li-im DUMU Ab-ba-AN/Èl LUGAL Ia-am-ha-ad na-ra-am dIŠKUR Traduction : Yarim-Lim Fils d’Abba-El Roi du Yamhad Aimé du dieu Addu
Il semble que Yarim-Lim II soit contemporain de son oncle à Alalah qui porte le nom de Yarim-Lim aussi40. 3.3. Niqme-Epuh Il est fils de Yarim-Lim, roi de Yamhad, d’après une empreinte identique à la précédente. On connaît peu d’informations sur son règne41. Son inscription est la suivante : Ni-iq-me-e-p[u-uh] DUMU Ia-ri-im-li-i[m] LUGAL Ia-am-ha-a[d] na-ra-am d[IŠKUR]
Il semble que la couche archéologique VII d’Alalah prenne fin avec son règne et la succession du trône à Halab et à Alalah est inconnue comme on le constatera plus tard.
39 Pour la filiation de Yarim-Lim II, GS I, 1965, p. 154. Pour le sceau voir RIME 4, 1990, p. 788. 40 Cf. AOAT 27, 1975, p. 8, 146 ; entre autre RlA5, 1976-1980 ; v. AT +444a et AT +7. 41 Cf. AOAT 27, 1975, p. 9, 147 ; aussi GS I, 1965, p. 155. Pour le sceau voir RIME 4, 1990, p. 792-793.
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3.4. Irkabtum On possède deux empreintes d’Irkabtum (v. AOAT 27, p. 10, RIME 4, p. 794) qui le mentionnent fils de Niqme-Epuh, roi de Yamhad, aimé du dieu [dIŠKUR = Addu]. Sa parenté avec les deux rois suivants du Yamhad n’est pas précisée42. 3.5. Yarim-LimIII L’inscription de Yarim-Lim III est endommagée et les restitutions ne sont pas faciles. D’après les empreintes (v. AOAT 27, p. 11 ; AT+ 455a ; JCS 8, p. 1-4, RIME 4, p. 795)43, on peut lire : [Ia]-ri-im-[li-im] [DUMU] Ni-i[q-mi-E-pu-uh] LUGAL I[a-am-ha-ad] na-ra-am [dIŠKUR]
Mais Na’aman (An.St 29, p. 103) lit : Ir-kab-tum à la place de NiqmeEpuh. Malgré le fait que chacun des assyriologues, Collon et Na’aman (ibid.) soit sûr de sa lecture, on est dans l’incertitude. En tout cas, YarimLim III est membre de la famille royale. Il gouverna le Yamhad dans une période difficile, celle qui précède l’expansion hittite au Nord et la destruction d’Alalah VII. Il était contemporain d’Ammitakum d’Alalah, lequel — en présence du roi Yarim-Lim — a transmis une ville à son fils44. Après quelques années de son règne sur le Yamhad, Hattušili I détruit Alalah. Puis Hammurapi II lui succéda probablement45. 3.6. HammurapiII On ne possède pas de précisions sur la parenté de Hammurapi II46. Il est mentionné dans AT+ +22 et fut probablement contemporain de l’expansion hittite à Halab ainsi que le dernier roi de la dynastie amorite du Yamhad qui devait disparaître sous les coups des Hittites comme par la suite Babylone, toute la Syrie et la Mésopotamie étant touchées.
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Cf. GS I, 1965, p. 156 ; RlA 5, 1976-1980, p. 164 ; Wiseman AT +443 a. Cf. GS I, 1965, p. 157 ; RlA 5, 1976-1980, p. 164. 44 Cf. AT +6 ; RlA 5, 1976-1980, p. 261. 45 Cf. KUB 31, 5 ; D. J. Wiseman, RlA 5, 1976-1980, p. 115-123, 154-161 ; J.-R. Kupper, CAH II/1, 1973, p. 31-32, 244 ; D. Collon, AOAT 27, 1975, p. 148. 46 Cf. KUB 31, 5 ; AOAT 27, 1975, p. 179 ; RlA 4, 1972-1975, p. 73. 43
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4. DISCUSSION SUR
LES DYNASTIES DU
YAMHAD
Depuis 1953, après la publication des textes des archives d’Alalah par D. J. Wiseman, les études sur les données chronologiques47 et historiques au Proche-Orient ancien ont proposé plusieurs modifications. Mais subsistent souvent des différences d’interprétation. D’autre part, on ne peut pas se fier à certains documents pour la datation et la durée des règnes des souverains. En 1954, B. Lansberger48 avait montré que les archives d’Alalah devaient être placées avant la fin du règne de Hammurabi de Babylone et son attaque de Mari. Retenons cependant que le roi de Yamhad était Hammurapi I49 père d’Abba-El50 premier roi de Yamhad mentionné dans les textes d’Alalah VII. Cela a été accepté par l’ensemble des études sur les archives d’Alalah51. Puis la reconstruction de la dynastie royale du Yamhad et d’Alalah fut modifiée par S. Smith, A. Goetze et J.-R. Kupper durant les années suivantes52. Cela partait du fait qu’Irkabtum du Yamhad mentionné dans les noms de ses années de plusieurs documents d’Alalah VII53 était l’héritier de Niqme-Epuh et contemporain d’Ammitakumma d’Alalah. Aussi a-t-il été déterminé que, dans la période d’Alalah VII, les six rois suivants régnèrent successivement à Halab : Abba-El, YarimLim II, Niqme-Epuh, Irkabtum, Yarim-Lim III, Hammurapi II54. Les deux derniers rois sont mis par Rowton, Gurney et Na’aman, en ordre
47 On peut énumérer les études suivantes : D. J. Wiseman, AT, 1953 ; B. Landsberger, JCS 8, 1954, p. 51s. ; W. Albright, BASOR 144, 1956, p. 26s. ; de même, BASOR 146, 1957, p. 26 s. ; A. Goetze, BASOR 146, 1957, p. 20 s. ; de même, JCS 11, 1957, p. 68 s. ; S. Smith, An. St. 6, 1956, p. 39s., de même RSO 32, 1957, p. 155 s. ; W. Nagel & Strommenger, JCS 12, 1958, p. 109s. ; A. Draffkorn-Kilmer, Hurrians and Hurrian at Alalah: An Ethno-Linguistic Analysis, Ann Arbor, Mich., 1959, p. 10s. ; F. Cornelius, RHA 66, 1960, p. 19s. ; J.-R. Kupper, Nomades, 1957, p. 233s. n. 1, du même auteur CAH II/1, 1973, p. 31s. ; M. B. Rowton, CAH I/1, 1970, p. 212 ; GS I, 1965, p. 203s. ; P. Garelli, Proche-Orientasiatique, t. 1, 1969, p. 227s. ; D. Collon, AOAT 27, 1975, de la même auteure, An. St. XXVII, 1977, p. 127s. ; N. Na’aman, An. St. XXVI, 1976, p. 129s., du même auteur An.St. XXIX, 1979, p. 103s. 48 Cf. JCS 8, 1954, p. 51s. 49 Cf. ARM IX, 1960 ; RlA 4, 1972-1975, p. 73. 50 Cf. B. Landsberger, JCS 8, 1954. 51 Cf. N. Na’aman, An.St. XXVI, 1976, p. 129. 52 Cf. ci-dessus. 53 Cf. AT 33, 38, 54, 58, 64, 65. 54 Cf. RlA 5, 1976-1980, p. 256 ; AOAT 27, 1975, p. 145.
DYNASTIES DU YAMHAD
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inverse55. Les quatre premiers rois de cette liste régnèrent de père en fils, ce qui est accepté par les Assyriologues en général, conformément aux textes d’Alalah VII. Mais une discussion acharnée eut lieu entre Collon et Na’aman56, sur les deux questions suivants : 1) Yarim-Lim III est-il fils de Niqme-Epuh, ou d’Irkabtum ? 2) Hammurapi II a-t-il régné avant ou après Yarim-Lim III ? Dans les deux cas, l’hypothèse a besoin de confirmation précise, par des textes ou des sceaux, ce qui n’est pas le cas. On note en effet, que les six rois de Halab mentionnés dans les textes d’Alalah régnèrent pendant une période qui n’est pas inférieure à 125 ans. Le dernier roi devait disparaître avec la destruction de Halab par les Hittites57. Les relations familiales entre Abba-El, le premier roi du Yamhad, mentionné à Alalah, et Hammurapi I, le dernier roi de cette ville qui soit mentionné dans les textes de Mari, sont sûres58. Cela nous permet de reconstruire la dynastie du Yamhad d’après les documents de Mari jusqu’aux règnes de Yarim-Lim I et de Sumu-Epuh, de sorte que la dynastie du Yamhad documentée par les Archives de Mari et d’Alalah comprend neuf souverains qui régnèrent sur une période qui commence à la fin du XIXe siècle et se termine au début du XVIe siècle, en 1595. C’est la date de la destruction de Halab et de Babylone par le roi hittite Muršili I59. On peut constater que la dynastie du Yamhad comprend le plus grand nombre de rois qui se succédèrent de père en fils durant la première dynastie amorite en Syrie et Mésopotamie60.
55 Cf. M. B. Rowton, CAH I/1, 1970, p. 214 ; R. Gurney, CAH II/1, 1973, p. 241, n. 4 ; N. Na’aman, ibid. 56 Cf. D. Collon AOAT 27, 1975, p. 148-149 ; N. Na’aman ibid. ; D. Collon, An.St. XXVII, 1977, p. 127s. ; N. Na’aman An.St. XXIX, 1979, p. 103s. 57 Cf. Collon et Na’aman ibid. 58 Cf. ARM XVI/1, 1979, p. 100 ; ARMT XXIII 36. 59 Cf. M. B. Rowton, CAH I/1, 1970, p. 212s. 60 Cf. CAH II/1, 1973, p. 220-21 et P. Garelli, Proche-Orient asiatique, t. 1, 1969, p. 116-17 et 156-57.
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5. GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE ROYALE DE YAMHAD/ HALAB* Dates Sumu-Epuh 1800 1750
1700
Yarim-Lim I (époux de Gašera) Hammurapi I (frère de Šibtu reine de Mari) Abba-El Yarim-Lim d’Alalah Yarim-Lim II Niqme-Epuh Irkabtum (époux de la fille du gouverneur d’Ebla)
1650 Yarim-Lim III 1600 Prise de Halab par les Hittites
Rois du Yamhad 1 Sumu-Epuh 2 Yarim-Lim I 3 Hammurapi I 4 Abba-El 5 Yarim-Lim II 6 Niqme-Epuh 7 Irkabtum 8 Yarim-Lim III (?) 9 Hammurapi II (?)
Hammurapi II
Inscriptions empreinte de son fils son empreinte de Mari texte de Mari son empreinte d’Alalah = = = = Texte de Bogâzköy
Titres LÚ ša LUGAL = = = = = LUGAL roi =
Rois du Yamhad l’homme de roi = = = = = =
* En ce qui concerne la parenté, les inscriptions et les titres, cf. ci-dessus, aussi B. Landsberger, JCS 8, 1954, p. 51 ; D. Collon, AOAT 27, 1975, p. 145, 146.
POSING A QUESTION IN AKKADIAN: WH- AND OTHER INTERROGATIVES IN OLD BABYLONIAN LETTERS Boris ALEXANDROV* 1. INTRODUCTION Like the other languages of the world, Akkadian had three types of interrogatives: polar interrogatives, constituent interrogatives and alternative interrogatives. The first type asks whether a proposition is true or not, the second inquires about values that represent the variables in an open proposition, and the third seeks to identify the element out of a set of alternatives that returns the true value of an open proposition1. (1) illustrates these types with Akkadian examples: (1) (a) polar question iniāt-udummuq-[ā] (AbB 1 16: le.e. 2) plough.oxen-NOM carry.out.well-3fpl:STAT Does the team of plough-oxen perform well?
(b) constituent question mīn-amnikkal(AbB 3 37: 17) what-ACC 1pl:eat What will we eat?
(c) alternative question waklūt=īteppešīūlūkurummas=satanaddinī=ma (AbB 13 90: 8‒11)2 * Lomonosov Moscow State University. I am grateful to Andrei Sideltsev for critical comments on the manuscript. It is an honor and a pleasure for me to dedicate this article to Dominique Charpin, who along with his other numerous contributions to Assyriology initiated the Archibab project (www.archibab.fr), which represents a unique tool for corpus studies on the Old Babylonian dialect of Akkadian. 1 Siemund 2001, 1010. 2 Bold type in normalized transcriptions stands for plene writing, a graphic device which consisted of writing an additional vowel sign corresponding to the vowel of the preceding or following syllabic sign, i.e. CV1-V1 or V1-V1C.
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supervision=1sgPOSS 2fsg:do food.allocation=3fsgPOSS 2fsg:give=CONN Will you exercise your authority as overseer or will you (also) provide her rations?
Although some observations are made below on types (1a) and (1c), the main focus of the present article is on questions of the type seen in (1b), also known as ‘wh-’ interrogatives, a term coined by linguists on the basis of English interrogatives beginning with wh- — who, whatetc.3. Wh-questions have a split information structure in which the variable is in focus, while the rest of the expression is a presupposition4: [Who(x)]FOCUS [came(x)]PRESUPPOSITION?
Like the vast majority of languages, Akkadian uses special lexical items to build constituent interrogatives, the so-called interrogative pronouns. The system of interrogative pronouns can vary from language to language according to many parameters: there can be different numbers of interrogatives, and they can display different morphological and syntactic patterns and have peculiar semantics. Only one of those parameters is studied here, namely, the placement of interrogative words within the clause. According to this parameter, languages can be divided into three groups: 1) those that obligatorily place question words in clause-initial position; 2) those which leave question words in exactly the same position as the constituent questioned; 3) languages that allow both of these possibilities. In the formal syntax tradition these three types are called: 1) fronting languages; 2) in-situ languages; 3) optional fronting languages5. General grammars of Akkadian provide information on word order in constituent interrogative sentences. W. von Soden writes that in prosе texts such sentences in most cases have question words standing at the beginning, but always before the verb6. G. Buccellati notes that “no change in word order (of constituent interrogative sentences — B.A.) occurs”7. J. Huehnergard stresses the tendency of wh-words to be
3 Other designations are ‘open’, ‘special’, ‘partial’, ‘question-word’, and ‘information’ interrogatives, see Siemund 2001, 1010. 4 Lambrecht 1994, 282; Arkadiev 2018, 1. 5 Cheng 1991; Siemund 2001, 1015. According to L. Cheng, optional fronting languages do not represent a separate category and should be subsumed under in-situ languages. For the wh-in-situproblem see Bayer, Cheng 2015 with further references. 6 von Soden 1995, 254 (§153b). 7 Buccellati 1996, 421 (§73.1).
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positioned as close as possible to the beginning of a clause8.These observations need to be statistically checked on a large corpus in order for us to have more precise data on the positional distribution of each of the Akkadian wh-words. 2. PRELIMINARIES ON TERMINOLOGY, METHODOLOGY AND CORPUS
Before the data and results of the study are presented, some remarks should be made on terminology and methodology. The main goal of the study was to collect data on word order in interrogative sentences. All interrogative clauses except embedded ones9 were identified in the corpus and classified according to the type of question, the question word, and the syntactic role and position of the question word. The study follows a formal syntax approach. The term “constituent” designates a group of words characterized by having a close semantic relation and shared syntactic behavior in a sentence10. When speaking of the placement of interrogative words within a clause, the terms “clauseinitial”, “clause-internal”, “(immediately) preverbal” are employed. They refer to the linear position of the constituent to which an interrogative belongs. Thus, in a sentence like anamannimqātīlutruṣ“To whom should I stretch my hand?” (AbB 7 188: 12‒13), the position of the interrogative mannum ‘who’ (in the genitive case), which is not the first word of the sentence, will be nonetheless defined as clause-initial since it belongs to the first constituent, namely the prepositional phrase ana mannim‘to whom’. Interrogatives which are separated from the verb by a negation clitic only are considered immediately preverbal. The following examples serve to illustrate the different types of position available to an interrogative word: (2) (a) clause-initial ana mīn-imadiinannalāterdiaš=šināti (CUSAS 36 67: 9‒11) for what-GEN till now NEG 2msg:led:VENT=3fplO Why haven’t you led them to me till now? 8
Huehnergard 2011, 122 (§14.2). Those were analyzed in Cohen 2013. 10 For a more detailed and formal description of the concept of ‘constituent’ as well of the tests aimed at identifying constituents, see Carney 2010, Müller 2016, 6‒17. 9
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(b) clause-internal attāammīniawīl-amtušērim=ma (CUSAS 36 125: 11‒12) you:MASC.SG why man-ACC 2msg:brought.in=CONN Why did you bring the man in?
(c) preverbal adiinannaammīnimlātašpuram(CUSAS 36 116: 9) till now why NEG 2msg:write:VENT Why haven’t you written to me till now?
According to the formal syntax tradition the syntactic structure of a sentence is represented in the form of a tree with binary branching. The heads of the tree are formed by lexical (N = noun, V = verb etc.) and functional (T = tense, C = complementizer etc.) categories. A full constituent headed by one of those categories is designated as a phrase (e.g., NP = noun phrase, VP = verb phrase). The structure of a full constituent includes a head, a complement and a specifier. The sentence is generally thought to have three main layers: in the first, VP, at the bottom of the syntactic tree the verb receives its arguments (subject, direct and indirect objects), while the second layer is associated with the expression of tense, aspect, mood and some other meanings. The third layer, CP, hosts subordinating conjunctions and question words. Thanks to important work by L. Rizzi (1997) it appears, however, that CP has a more highly articulated structure and consists of several separate elements, or projections, related mainly to information structure, including focus and topic11. This line of analysis, known also as the split CP hypothesis, will be followed in the discussion of the structural position of question words. Since no work has been carried out so far on the syntax of the Akkadian clause from a generative perspective, the conclusions reached in this paper, including the syntactic trees proposed, are preliminary in nature and can serve as no more than a starting point for further elaboration and discussion. 11 Rizzi proposed the following sequence of projections instead of the traditional CP: ForceP > *TopP > FocP > *TopP > FinP. The term for the highest projection refers to the fact that complementizers specify whether a sentence is declarative, interrogative, imperative, or exclamative in force (Rizzi 1997, 283; Radford 2004, 328). TopP (= topic phrase) is a landing site for topicalized constituents moved out of VP. The asterisk and doubling of TopP means that it can be reiterated depending on the number of topics in the sentence. FocP (= focus phrase) is the position of focalized elements, while FinP (= finite phrase) hosts subordinating conjunctions. The exact sequence and number of elements in the split CP is subject to cross-linguistic variation (cf., e.g., Munaro et al. 2001, Cheung 2010). Subsequently (1999) Rizzi introduced a special projection for interrogative words, IntP.
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A study on word order in interrogative sentences is impossible without comparing it to that of declarative sentences. The difference between the orders of constituent interrogative and declarative sentences is usually accounted for as a result of the movement of a wh-word from its basegenerated position to the specifier of CP (or ForceP), which is motivated by the need for a [+wh] feature to be checked by both the question word and the head of CP. According to reference grammars, neutral word order in the Akkadian declarative sentence is: Subject > Direct Object > Adjunct > Verb12. One of the goals of this study is to attempt to understand to what extent this order changes in interrogatives, whether Akkadian wh-words undergo movement and, if so, which position this movement targets. The corpus of the study is represented by Old Babylonian letters published in the Altbabylonische Briefe series, which comprises approximately 2800 texts. As has been emphasized in the literature, these documents are written in “a relatively spontaneous scribal language”13, which makes them an appropriate source for studying syntactic matters. Efforts were taken to be maximally accurate with statistics, but given the large number of texts some relevant examples may have been overlooked. However, these possible omissions should not affect the trustworthiness of the whole picture. The linguistic glossing of Akkadian examples follows the pattern used by G. Deutscher (2009) with some modifications. 3. POLAR
QUESTIONS
Polar questions are represented by 210 clauses in AbB, of which 171 are verbal and 39 nominal. Since (unlike modern writing systems) Akkadian had no special graphic signs to mark questions, it is almost exclusively the context that helps us to single out polar questions. However, they can additionally be marked by changes in constituent order and some orthographic devices.
12 Huehnergard 1997, 19 (§3.6). The term “adjunct” refers to adverbs and prepositional phrases (including indirect objects). It is in this sense that this term is used in the further discussion of word order. 13 Cohen 2012, 25.
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3.1. Inversioninpolarquestions There are only nineteen cases where a verbal predicate is fronted (= 11.1% of verbal sentences). Most of them are connected to sentences with stative predicates and certain stereotyped constructions such as damiqepēšumannûm“Is this behavior good?”, cf.: (3) damiqepēš-umann-ûm(AbB 9 113: 8) be.good:3msg:STAT do:INF-NOM this-NOM Is this behavior good? (4) naṭ-âtawāt-umannīt-um (AbB 11 33: 16) proper-3fsg:STAT thing-NOM this-NOM Is this matter proper?
A rare example with a non-stative verbal predicate: (5) eštenemmetazzimta=ka (AbB 3 18: 18) 2msg:constantly.hear complaint=2msgPOSS Will I constantly hear your complaint?
The second most frequent context of subject – predicate inversion is found in clauses with sentential arguments14. There are nine cases where the matrix verb is represented by edûm “to know”, one case of qabûm “to say” and one of bašûm “to be”, cf.: (6) ultīdekīmakù-babbar é-gal uṣibt-amikaṣṣarū(AbB 13 65: 6‒9) NEG 2msg:know as silver palace and interest-ACC 3mpl:collect Do you not know that they are going to collect the silver of the palace as well as the interest (on it)? (7) ultīdikīmaullānuk=kaah-amlāīšu (AbB 14 109: 4‒5) NEG 2msg:know apart=2msgPOSS brother-ACC NEG 1sg:have Don’t you know that I don’t have a brother apart from you?
Given the small number of inversions, it is reasonable to assume that inversion was an optional strategy for forming polar questions, and not an obligatory rule, as, e.g., in English. Additionally, there are five instances of negation fronting both in nominal and verbal sentences containing polar questions15: (8) ultaṣarrimā=maulawāt-aittī=kunulilqûni (AbB 12 78: 32‒34) NEG 2pl:make.effort=CONN NEG word-ACC with=2mplPOSS PREC:3mpl: take:VENT If you do not apply yourself, will they not take something from you? 14 A standard order in such sentences is Sentential argument > Matrix clause, but the situation had already begun to change in late Old Babylonian. See Deutscher 2007. 15 Fronted negative particles are underlined.
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(9) ul dutu dingir n-ûm(AbB 10 178: 5) NEG DN god our-NOM Is Šamaš not our god?
In all cases the negation takes sentential scope. Though inverted word order is a marginal strategy for marking polar questions in Akkadian, the relevant examples may nonetheless be important, since, according to typological universals, change of constituent order in polar questions is possible only when it functions in constituent interrogatives16. 3.2. Plene writingsinpolarquestions It is widely assumed that polar questions were marked in Akkadian with intonation and that plene writings could serve as a graphic device to render the specific prosody of Akkadian interrogatives17. This observation is corroborated by the corpus data: there are 132 clauses in AbB which contain plene writings among polar question sentences (= 63%). These cases require systematic analysis, which is beyond the scope of the present study; however, one observation can be made. As a rule the focus domain in polar questions embraces the whole proposition, but it can also be restricted to just one constituent. So it is legitimate to ask whether the plene writings in Akkadian were specifically used to define such focalized constituents in polar interrogative sentences. This is probably not the case, or at least not always; consider the following examples: (10) ugiš-hi-a šainnaksūen-nu giš-tir-hi-a ikkisū (AbB 4 20: 21‒23) and trees REL 3mpl:were.cut foresters 3mpl:cut And did [foresters]FOC cut down the trees that were cut down? (11) inaqāt-imahīt-iminnaksū (AbB 4 20: 24‒25) with hand-GEN other-GEN 3mpl:were.cut (Or) were they cut down by [another hand]FOC?
Here in both sentences which form a sequence in the text we have plene writings on the masculine 3pl verbal ending. Since in other cases in the text the same morpheme is written without plene, here the plene is taken to be an interrogative marker. In both sentences the focus does not extend over the whole proposition. In the first sentence the speaker is not asking for confirmation of the fact that the trees were cut down; he accepts that as a given, as is additionally signaled by his use of an embedded relative 16 17
Greenberg’s universal #11, see Siemund 2001, 1017. Cf. Huehnergard 2011, 425 (§35.3); Knudsen 1980, 11.
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clause. What the speaker is interested in is who exactly performed the task of cutting down the trees. The same holds good for the second sentence. Correspondingly, the constituents that represent the agent, namely the nominative noun phrase in the first and the prepositional adjunct phrase in the second sentence, are the focalized elements. However, they are not marked with plene; instead the plene is placed on the last word of both sentences. Summing up, it can be said that Akkadian polar questions are only marginally subject to change in word order: the key elements of the sentence, the subject and the verb, retain their canonical positions at the beginning and end of the clause respectively. Obviously, the main means for marking polar questions was intonation, and plene writings could be a related graphic phenomenon. No other strategies for building polar questions can be discerned in the texts, with the minor exception of rarely attested disjunctive structures. What has been said so far can be summarized as follows: Strategies for marking polar questions18 Intonation patterns Interrogative particles Tags Disjunctive structures
Change in the order of constituents Particular verbal inflection (= interrogative mood) 18
Old Babylonian Akkadian Yes No No Yes (so-called ‘A-not-A construction’19) (marginal) Yes (marginal) No
Siemund 2001, 1012. The only attestation is: iddinak=kim lā iddinak=kim ammīnim lā tašpurīm “Why didn’t you write to me whether he gave (it) to you (= lit. ‘he gave you, he didn’t give you’)” (AbB 7 14: 22‒24). The exact syntactic interpretation of this sentence is problematic. On the one hand, it can be seen as a complex sentence with null complementizer in which subordinate and main clause contain polar and constituent questions respectively. On the other hand, it can be interpreted as asyndetic parataxis: “Did he give (it) to you? Why didn’t you write to me (about this)?”. On a phrasal rather than clausal level the disjunctive asyndetic construction is much more widespread. One of the most frequently encountered examples is the expression annītamlāannītam(f.acc.) or anniamlāanniam (m.acc.), literally“this not this”. In our corpus of interrogative sentences it is represented by AbB 7 141: 11’‒13’: ammīniṭēm=kianniamlāanniamlātašpurīm “Why didn’t you write to me your about your decision, whether positive or negative?” 19
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4. ALTERNATIVE QUESTIONS Only one attestation of this type of interrogative was identified, already cited as (1c): (12) waklūt=īteppešīūlūkurummas=satanaddinī=ma (AbB 13 90: 8‒11) Will you exercise your authority as overseer or will you (also) provide her rations?
5. WH-QUESTIONS The remaining interrogative sentences are represented by wh-questions. The following question words are attested: ammīnim(and by-forms) ‘why’ — 150 sentences; mīnum‘what’ — 78 sentences; mannum ‘who’ — 56 sentences; kī‘how’, kīmaṣi‘how much’ — 20 sentences; mati‘when’ — 5 sentences; ayyum‘which’ — 2 sentences; ali‘where’ — 1 sentence; ayyikiam‘where’ — 1 sentence.
This list is probably of some extralinguistic interest, since it shows which type of information was most frequently elicited. It is remarkable that such basic types of information as location and time are at the bottom of the list. Another important aspect is that many sentences from the four top groups are not genuinely questions at all, in the sense that they are not information-seeking utterances and instead represent different speech acts. The next step of the research was to describe the position of the respective interrogative word within a clause. It goes without saying that only sentences with more than two constituents can be taken into consideration. Examples like (13), already cited as (1b): (13) mīnamnikkal What will we eat?
are simply not informative, because they lack material other than the question word and verbal predicate20. Fragmentary contexts were likewise 20 The same applies to sentences in which all of the non-verbal constituents apart from the wh-word are represented not by a full NP, but by enclitics incorporated into the verbal complex.
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excluded from consideration. Another group that was left aside is (probable) multiple questions, since they should be studied separately. Before tackling wh-questions in detail, we should recall that Akkadian constituent interrogative sentences differ from declarative sentences and polar questions in the marking of negation: the verb of declarative and polar interrogative sentences is negated with the particle ul, while constituent interrogatives as well as subordinate clauses and prohibitive constructions employ the particle lā21. Thus, it appears that interrogative pronouns in constituent questions are not the sole lexical element contributing to the interrogative force of a sentence22. 5.1. Why-questions 5.1.1. Formsofwhy-wordinthecorpus Before discussing the positions of Akkadian why in the sentence, it is necessary to comment on its forms. Already examples (2 a-c) have shown that this word could appear in three different guises. A number of questions arise in this regard: are there more variants of the word, what defines the choice of one of those variants in a given sentence, and is there any semantic difference between them? The Akkadian word for ‘why’ appears in the corpus in five variants: ana mīnim, ana mīni, ammīnim, ammīni, and ammīn. The first form is etymologically original, representing a prepositional phrase consisting of preposition ana ‘to; for’ and interrogative pronoun mīnum‘what’ in the genitive case. Thus, the literal meaning of the expression is “what for”. ammīnim is a contracted form of the same expression. Both full and contracted form can lose their mimation; such forms are especially typical of late Old Babylonian texts. The data on orthographic variants for each of the forms are presented in the table below:
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von Soden 1995, 220 (§ 122). In terms of L. Cheng’s clause-typing hypothesis, the use of a special form of negation in constituent questions could be understood as licensed by a null wh-particle in the left periphery of a clause. Such an interpretation would appear even more attractive if the Akkadian interrogative were a mere indefinite, lacking inherent quantificational force. In fact, the dictionaries register indefinite meaning for mannum‘who’ and mīnum‘what’, see CAD M1, 217–218 and M2, 93–94. If indefiniteness were the original semantics of Akkadian question words, their interrogative reading could be provided by the same operator that licenses the special form of negation. However, all the examples of indefinite mannum‘who’ and mīnum‘what’ cited by CAD stem from non-Old Babylonian texts. 22
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Graphic variant anaminim anamīni
ammīnim
ammīni ammīn
a-nami-nim a-nami-ni-im a-nami-ni a-nami-ni-i am-mi-nim am-mi-ni-im am-mi-i-ni-im a-mi-nim a-mi-ni-im am-mi-ni am-mi-i-ni a-mi-ni am-mi-in
Total number of attestations 48 18 2 1 23 1 1 1 2 41 1 10 1
Clauseinitial23 33 12 — — 1724 1 1 — 2 21 1 8 1
Clauseinternal
Preverbal
7 2 — — 1 — — — — 625 — — —
8 4 2 1 5 — — 1 — 14 — 2 —
As for a possible difference in meaning, this is thinkable only between the full and contracted forms. Omissions of mimation certainly do not affect the meaning. An immediate idea that comes to mind is that ana mīni(m) and ammīni(m) encode different types of why:whyof reason and whyof purpose. In that eVENT it would become important to analyze the syntactic position of Akkadian why taking into consideration different variants of the word. It could appear that they possess different syntactic features, as is the case in languages with different lexical exponents for the why of reason and the why of purpose (e.g., in Russian the why of purpose, ‘začem’, unlike the why of reason, ‘počemu’, is incompatible with negated predicates etc.)26 A close look at the corpus, however, reveals that in Akkadian we are dealing with two different morphological forms of one and the same lexeme, and this lexeme has both reason and purpose readings. This becomes apparent when comparing very similar contexts such as: 23
Includes examples in which ‘why’ is the only non-verbal constituent. Includes a token from a clause in AbB 7 188: 11‒12 where the editor hesitates between the readings am-mi-nimand am-mi-ni-im. 25 Includes AbB 11 34: 7’ and AbB 12 190: 4’‒5’ where ammīnistands partly in or before a lacuna. 26 Stepanov, Tsai 2008, 603. In Akkadian both anamīni(m)and ammīni(m)are attested with negation. 24
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(14) ammīnimtahabbalī=nni (AbB 6 18: 13) why 2fsg:oppress=1sgO Why do you oppress me? (15) […] anamīn-imtahabbal=šunūti(AbB 1 125: env. 5) for what-GEN 2msg:oppress:PRES=3mplO Why do you take … from them? / Why do you oppress them …?
or: (16) ammīnimbēlt=īah=šailī=yaiddi=ma(AbB 1 53: 25‒26) why mistress=1sgPOSS hand=3fsgPOSS on=1sgPOSS 3sg:threw=CONN Why did my mistress become indifferent toward me? (17) ah=kainamuhhī=nianamīn-imtanaddi (AbB 7 104: 14‒15) hand=2msgPOSS in top=1plPOSS for what-GEN 2msg:throw Why do you become negligent toward us?
and: (18) anamīn-imtarīqā (AbB 11 157: 7’) for what-GEN 2pl:were.idle Why have you become idle? (19) ammīnianašūpuš-imnīdiah-imtīšu (AbB 13 115: 9’‒10’) why for have.done:INF-GEN throwing.of hand-GEN 2msg:have Why are you procrastinating in having (the work) done?
It is also important to observe that within one and the same text ‘why’ is always written uniformly27. Given all this, in the following discussion the form ammīnimis used to cover all variants of the word. 5.1.2.Positionaldistributionofammīnim‘why’ All in all, there are 96 sentences in which ammīnim ‘why’ and its byforms are found at the very beginning of a clause. This number corresponds to 64.4% of the total number of questions of this type (150). 75 of these 96 contain enough material to allow us to make hypotheses about the structural position of ammīnim‘why’. The interrogative can precede constituents of different types: direct objects in 44 cases, adjuncts in 41 cases (including 31 tokens of indirect objects introduced by prepositions and 10 tokens of adverbs, adverbial expressions and subordinated clauses of time and manner), and subjects in 11 cases. Some examples are provided below: 27
E.g., a-mi-niin AbB 12 179: 3 and 12.
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(20) (a) preceding the direct object: ammīnibīt=īubazza’ū(AbB 5 84: 2’‒3’) why house=1sgPOSS 3mpl:insult Why do they insult my house?
(b) preceding an adjunct: anamīn-imkiamtabašši(AbB 9 264: 28‒29) for what-GEN thus 2msg:be Why are you like this?
(c) preceding the subject: ammīniaga-uš-e-ne lāibqurū (AbB 12 166: 18‒19) why soldiers NEG 3mpl:claimed Why have the soldiers not put in a claim (againsthim)?
(d) preceding subject and direct object: ana min-im māri dumu-dmar-tu awīl-am ša lā nadnu=šum iṣbat (AbB 13 46: 18‒20) for what-GEN son.of PN man-ACC REL NEG give:3msg:STAT:SUBJ=3msgDAT 3msg:seized Why has the son of Mār-Amurrum drafted a man who has not been assigned to him?
(e) preceding subject and adjunct: anamīn-imha-za-nu-um sar lābašlūs=sunuinnappalū (AbB 12 25: 12‒14) for what-GEN garlic NEG ripeness=3mplPOSS 3mpl:be.dug Why should the garlic be dug up when it is not yet ripe?
(f) preceding direct object and adjunct: anamīn-imṣuhārt-amanamumm-itaddî(AbB 13 90: 5‒7) for what-GEN female.servant-ACC to workshop-GEN 2fsg:threw Why have you assigned the girl to the workshop?
Note that apart from the question word the word order in the last example corresponds to the standard order in declarative sentences (Subject > Direct Object > Adjunct > Verb). There are seven cases of coordinated clauses where ammīnim‘why’ is attributed to both of them, cf.: (21) ammīnim geštin ṭāb-am lā tašāmam=ma lā tušābilam (AbB 6 52: 14‒16)
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why wine good-ACC NEG 2msg:bought:VENT=CONN NEG 2msg:sent:VENT Why didn’t you buy and send me good wine?
Two examples with fronted ammīnim‘why’ deserve special attention: (22) ammīnibalumšapār-im=malāapil(AbB 4 154: 20‒21) why without write:INF-GEN=FOC NEG answer:3msg:STAT Why wasn’t hei answered, even if without sending (himi a letter)? (23) anamīn-im5 še-gur=mau5 gur duh-ud-du taddin=ma (AbB 11 66: 17‒18) for what five barley.kor=FOC and 5 kor dry.draft 2msg:gave=CONN Why did you give only five kor of barley and five kor of dry draft?
In the first example the subject of the clause is a person whom the addressee did not answer in time. The author of the letter reproaches the addressee for such behavior, which is all the more intolerable since the offended person seems to be of high status (awīlum wēdûm, “a prominent man”). By introducing the focalized expression balum šapārim=ma(lit. “without writing / sending a letter”)28 in his rhetorical question the author probably wanted to stress that his correspondent could and indeed should have answered the honorable man in some way: e.g., even if he could not give an official response on clay, he could have sent an oral message or met him in person. The meaning of the focus in the second example is clearer: the speaker is unsatisfied with the quantity of grain received. He expected to get ten kor both of barley and dry draft, but received only five. From a syntactic point of view it is important that in these two sentences the question word precedes the focalized constituent. This allows the conclusion that ammīnim ‘why’ sits higher in the syntactic tree than focus. Additional important evidence provided by these examples is that fronted ammīnim‘why’ targets a structural position different from focus (FocP). Finally, it is significant that ammīnim ‘why’ is compatible with focus and that focus follows and does not precede it29. The cases in which ammīnim‘why’is definitely not clause-initial are less numerous, totaling 54. Two examples should be excluded from the analysis, since their context is broken and does not allow us to see how many constituents there were in the clause, though it is clear that the
28 Cf. a close parallel in AbB 14 56: 37‒38 which lacks a focus particle: ammīnim balumšâlī=yatušēṣi“Why have you moved it out without asking me?”. 29 Cf. the observations on perchè in Rizzi 1999.
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
27
question word was not at the very start of the sentence30. One sentence contains a vocative which is the sole word apart from the interrogative pronoun and the verb31. In the 51 clauses that are left, ammīnim ‘why’ never comes in absolute final position after the verb, and the same is true for all other interrogatives that were studied. The number of instances of ammīnim ‘why’ in immediately preverbal position comes to 36, while in 15 sentences the word is placed clauseinternally. Different material can stand before ammīnim‘why’: adjuncts — 31 cases, direct objects — 23, subjects — 5. Of these, 14, 1 and 2 cases respectively are found in sentences with clause-internal ammīnim ‘why’. Some examples are provided below: (24) a) preverbal, postposed to adjunct: anabītī=yaammīnimtušta’’a (AbB 6 139: 8‒10) for house=1sgPOSS why 2msg:treat.lightly Why do you treat my house lightly?
b) preverbal, postposed to direct object: dumu šiprī=kaammīnilātašpuram (AbB 3 10: 17) messenger=2msgPOSS why NEG 2msg:sent:VENT Why didn’t you send your messenger?
c) preverbal, postposed to subject: ubēyāanamīn-imnaziq (AbB 11 14: 19‒20) and PN for what-GEN be.worried:3msg:STAT And why is Bēyā worried?
d) preverbal, postposed to subject and adjunct: zú-lum anašarrum-diškur anamīn-itaknuk (AbB 11 177: 13’‒14’) dates to PN for what-GEN 2msg:sealed Why did you give the dates under seal to Šarrum-Adad?
In 15 sentences different constituents separate the question word from the verb: direct objects in 8 cases, an adjunct in 6 cases, and the subject in 1 case. The following examples can be adduced:
30 31
AbB 11 34: 7’ and AbB 12 190: 4’‒5’. AbB 11 178: 27.
28
B. ALEXANDROV
(25) a) clause-internal, preposed to direct object: anatabni-ištaranamīn-imipir=šataprusā(AbB 2 117: 16‒19) for PN for what-GEN ration=3fsgPOSS 2pl:cut Why did you cut for Tabni-Ištar her ration?
b) clause-internal, preposed to adjunct: inannaanamīn-iminaa-šà=šunuušēlû=šunūti(AbB 9 189: 8‒9) now for what-GEN from field=3mplPOSS 3mpl:ousted=3mplO Now, why did they oust them from their field?
c) clause-internal, preposed to subject: aššumše-êmšaussannaq-uanamīn-imlibba=kiimtanarraṣ (AbB 3 16+17: 5‒7) regarding barley-GEN REL 3msg:be.verified-SUBJ for what-GEN heart=2fsgPOSS 3msg:constantly.worry Why does your heart constantly worry about the grain which will be checked?
It should be stressed that out of 36 preverbal positions of ammīnim ‘why’ 29, i.e. the overwhelming majority (= 80.5%), are found in sentences with only two preverbal constituents including the wh-word. There are 18 why-sentences in our corpus with three constituents to the left of the verb: ammīnim ‘why’ comes immediately before the verb in only 6 of them (= 33.3%). There are 4 why-sentences with four constituents to the left of the verb, and ammīnim ‘why’ immediately precedes the verb in only one of them (= 25%). Though why-sentences with different numbers of non-verbal constituents are represented unequally (35 with 2, 18 with 3, and 4 with 4 constituents), the overall tendency seems to be that the more constituents are in a clause, the slighter the chance of finding ammīnim ‘why’ immediately before the verb. It is probably significant that non-clause-initial ammīnim‘why’ quite often accompanies topicalization. There are 8 cases where ammīnim ‘why’ is immediately preceded by topicalizing expressions introduced by aššum‘as regards’, cf.: (26) aššumsippirītimšatašpurīmammīnimanabēlšunutaqbiā (AbB 1 27: 6‒7) regarding PN REL 2fsg:wrote:VENT why to PN2 2pl:said As for Sippirītum about whom you wrote to me, why did you say to Bēlšunu (that I would not sell the servant to you and that I would give her myself to my sister)?
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
29
(27) ašsumurudu šatušābilamanamīn-imurudu utterak=kum (AbB 9 126: 8‒10) regarding copper REL 2msg:sent: VENT for what- GEN copper 1sg:return:PERF:VENT=2msgDAT As for the copper that you sent me, why did I return the copper to you?
Two similar examples have ša instead of aššum. A clitic left dislocation construction with contrastive topic meaning is also attested twice just before ammīnim‘why’, cf.: (28) yâtiammīniminazzaran=ni (AbB 2 115: 16) (preceded by: “He can treat [my servant]FOC unlawfully”) 1sg:ACC why 3msg:curse:VENT=1sgO Why does he curse me?
In all these cases (after aššum, ša, CLLD) ammīnim ‘why’ evidently targets a position which is lower in the syntactic tree than that of topic. Similar topicalizing constructions are not attested when ammīnim‘why’ is clause-initial. To sum up this survey of ammīnim‘why’, there are 126 clauses which permit conclusions regarding the position of this word in the sentence: 75 clauses (= 59.5%) put the word in absolute initial position, 36 clauses (= 28.5%) place it immediately before the verb, and in the other 15 sentences (= 12%) ammīnim ‘why’ is clause-internal, but not adjacent to the verb. The behavior of 22 sentences with non-initial ammīnim ‘why’ and more than two preverbal constituents is likely to be statistically important: in 15 of them (= 68%) ammīnim ‘why’ does not immediately precede the verb. 5.2. What-questions The next interrogative, mīnum‘what’32, is attested in both nominal (34 ×) and verbal (44 ×) sentences, and as it has nominal rather than adverbial status it can appear in various syntactic roles. There are 33 nominal interrogative sentences with mīnum in the nominative. In 8 of them it is clause-internal, while in the rest it appears at the beginning of the clause.
32 According to grammars, the Akkadian word for ‘what’ has two forms: mīnum(base mīn-) and minûm (base mina-), see von Soden 1995, 60 (§ 47b), Huehnergard 2011, 122 (§ 14.2). For the sake of convenience the first form is employed uniformly in normalizations, unless there are some clear orthographic indications in favor of the second variant (e.g., plene writings of the second syllable).
30
B. ALEXANDROV
The so-called cleft construction is extremely frequent within nominal mīnum sentences33, cf.: (29) mīn-um ša taštanapparam (AbB 5 237: 4’)34 (followed by umma attā=ma) what-NOM REL 2msg:constantly.write:VENT (thus you:M:SG:NOM=CONN) What is (that thing) that you constantly write to me (in the following terms)?
Sentences like (30) seem to indicate that mīnum ‘what’ plays the role of nominal predicate in this construction: (30) mīn-umšapār-umann-ûmšatašpurīm (AbB 6 63: 5‒6) what-NOM write:INF-NOM this-NOM REL 2fsg:wrote:VENT What is this writing that you wrote to me?
There is a single nominal sentence where mīnum is not found in the nominative: (30) inamīn-imilik=šu(AbB 9 199: 9) in what-GEN service=3msgPOSS In what does his service consist?
Among verbal interrogative sentences with mīnum, 20 sentences place the constituent to which the pronoun belongs at the very beginning. However, only 4 of them contain enough material to make a judgment about its syntactic position. Moreover, 3 of these examples contain aššum mīni(m)‘because of what’35, an expression whose semantics is close to ana mīnim ‘why’ and which may therefore display the same syntactic pattern. The only remaining instance of clause-initial mīnumis: (31) inamīn-imgimill=īutâr(AbB 3 33: 23) with what-GEN favor=1sgPOSS 3sg:return With what will he return me a favor?
Remarkably, in this example as well as in sentences with aššumthe interrogative is governed by a preposition. The data relevant to paragraphs 5.1 and 5.2 show in fact that mīnum‘what’ can be fronted only as part of prepositional constructions, i.e. adjuncts. mīnum‘what’ never moves to clause-initial position as an argument (subject or direct object)36. 33
See Cohen 2000, 94–96 for details on this construction. The same expression is found at AbB 3 11: 3. 35 AbB 8 69: 5‒7, AbB 11 110: 24‒25, AbB 14 75: 24‒28. 36 Cleft constructions do not represent an exception, since in sentences like (29) mīnum šataštanapparam“What is (that thing) that you constantly write to me?”, mīnumis not an object of the subordinate clause verb moved out to the matrix clause. 34
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
31
Importantly, among the 24 verbal sentences where mīnum ‘what’ does not appear at the very start, in addition to mīnum three sentences contain the interrogative pronoun mannum ‘who’. In two of them mīnum hosts a pronominal possessive suffix, and the editors suggest an indefinite as opposed to an interrogative reading for it37. However, the interrogative reading does not seem to be excluded: (32) mann-ummīn=īilqe(AbB 1 34: 23) who-NOM what=1sgPOSS 3msg:took Who took which thing of mine? (/ Who took anything belonging to me?)38 (33) mann-umina=niilqe (AbB 2 88: 9’ / AbB 13 60: 51) who-GEN what=1plPOSS 3msg:took Who took which thing of ours? (/Who has received anything from us?)
In the third sentence with both mannum‘who’ and mīnum‘what’ the two words form a construct chain: (34) šummahīṭ-umittabšimīnmann-imnileqqe (AbB 10 16: 13’‒14’) if fault-NOM 3msg:happened what.of who-GEN 1pl:take If there has happened some fault, what will we take from whom? / If there has happened some fault, from whom will we take anything?
If these sentences indeed contain an interrogative mīnum ‘what’, then they would attest that Akkadian allowed multiple questions39. The word order in them corresponds to that of declarative sentences. However, their material is not sufficient to allow us to draw further conclusions. Thus, it is impossible to say whether wh-fronting is concealed behind their standard word order40, and, if this is the case, whether all interrogatives are moved41. If instead mīnum ‘what’ is indefinite, then the examples should instead be subsumed under who-interrogatives (5.3). Given this
37 On indefinite meaning of mīnum‘what, whatever’ see CAD M2, 93. Cf., however, the absence of OB examples illustrating this meaning. 38 Cf. AbB 14 74: 7 where the same form of mīnum, mīn=ī, is the only wh-word in the sentence and receives an interrogative, not an indefinite reading. 39 Cf. the clearer OA and Mari examples in CAD M1, 213–214 which are, however, interpreted by the authors as single constituent interrogatives: ana mannim mīnam ina barī=kunu habbulāku “to whom among you do I owe anything”, and mannu mīnam iqabbi “who will say anything”. At the same time the Mari example has also received a multiple interrogative interpretation, see Durand 2002, 186; Heimpel 2003, 228. 40 Any conclusions concerning this question are obviously hampered by the verb-final structure of the Akkadian clause. 41 Languages permitting multiple questions are traditionally divided into those which front all wh-words (e.g., Polish, Bulgarian) and those in which fronting of only one whword is possible (e.g., English).
32
B. ALEXANDROV
ambiguity these sentences are not included in the statistics in either 5.2 or 5.3. Among 21 sentences with non-initial mīnum‘what’ that remain, only one fails to place the interrogative word adjacent to the verb, and this is a direct object: (35) Iden-zu-iqīšammīn-amelī=yaīšu (AbB 7 183: 6‒7) PN what-ACC on=1sgPOSS 3msg:have What does Sîn-iqīšam have on me?
In fact, this example is the only mīnum-interrogative sentencein which the word order corresponds to the neutral word order of declarative sentences (Subject>Direct Object>Adjunct>Verb). All other cases of mīnum are immediately preverbal irrespective of its syntactic role of subject (1 ×), direct object (17 ×) or adjunct (2 ×): (36) a) subject inabītī=šumīn=īšakin=ma (AbB 14 74: 7) (followed by kiṣirbītī=šuīriš) in house=3sgPOSS what=1sgPOSS be.found:3msg:STAT rent.of house=3msgPOSS 3msg.asked What property of mine is to be found in his home (that he asked for rent of his house)?
b) direct object i) erín-meš ulú-hun-gá-meš mīn-amīpušū (AbB 6 42: 11’‒12’) workers and hired.workers what-ACC 3mpl:did What did the workers and hired workers do? ii) nīnuanaugula šu-i-meš min-âmniqabbi (AbB 7 153: 44‒45) we to chief barbers what-ACC 1pl:say What will we say to the chief of the barbers?
c) adjunct i) zì-kaskal inamīn-imlišpukūnim(AbB 13 4: 18’) travel.provision with what-GEN PREC:3mpl:pile.up:VENT How should they pile up the travel provisions? ii) ua-šà inamīn-imlūriš (AbB 13 4: 18’‒19’) and field with what-GEN VOL:1sg:cultivate And with what should I do the seeding?
One of the examples with preverbal mīnum ‘what’ as object deserves special attention because of the form of the interrogative:
33
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
(37) inūmakiri6 mu-2-kam-maaplukak=kimmimmaahṭi (AbB 7 22: 7‒8) when garden year.two 1sg:demarcated:VENT=2fsgDAT anything? 1sg:sinned When I demarcated a garden for you for two years, what sin did I commit (against you)?
The word mimma is described in grammars and dictionaries as an indefinite pronoun derived from mīnum ‘what’ plus particle -ma42. No interrogative semantics is attested for it43. However, in the above sentence it is used interrogatively44. A possible solution could consist of analyzing this token of mimma as a secondary formation in which the stem of mīnum ‘what’ has attached the ma-enclitic in its focus meaning (cf. a parallel example with mannum ‘who’ in the next paragraph)45. If this interpretation is correct, the example will indicate that the interrogative can coincide with focus and target the same structural position as focus. Summing up, there are 25 verbal sentences which allow conclusions in regard to the position of mīnum‘what’. In only five cases (= 20%) the word is not adjacent to the verb: in four sentences as clause-initial and in one as a clause-internal constituent. In 20 sentences (= 80%) mīnum ‘what’ takes preverbal position regardless of its syntactic role. Thus, the available data show that in comparison to ammīnim ‘why’, mīnum ‘what’ demonstrates drastically different behavior. mīnum‘what’is overwhelmingly preverbal, while ammīnim ‘why’ shows a tendency to be clauseinitial. The table below demonstrates this difference: Clause-initial mīnum ammīnim
16% 59.5%
Clause-internal 4% 12%
Preverbal 80% 28.5%
mīnum‘what’ can be fronted only as an adjunct. As an argument it takes immediately preverbal (or very rarely clause-internal) position. The syntactic role of mīnum ‘what’ in the verbal sentences analyzed can be summarized as follows:
42
von Soden 1995, 61-62 (§61); Cohen 2000, 207, 217–220. CAD M2, 73; AHw., 653‒654. 44 Cf. translation by F.R. Kraus: “Was habe ich (dabei) versäumt?” 45 Alternatively the sentence may not be a constituent, but simply a polar interrogative: “Did I commit any sin?” 43
34
B. ALEXANDROV
Clauseinitial
Clauseinternal
Preverbal
Total
0 0 4
0 1 0
1 17 2
1 18 6
Subject Direct Object Adjunct
5.3. Who-questions Sentences with mannum ‘who’ show the same tendencies as those with mīnum‘what’, though the difference from why-questions is not particularly dramatic. All in all there are 56 sentences, of which 13 are nominal and 42 verbal. One sentence is so broken that we can say only that the question word appears at the beginning46. In nominal sentences there are 11 nominative forms (5 subjects and 6 nominal predicates) and two genitives (also parts of nominal predicates). Eight of the nominal sentences have mannum ‘who’ as an element of the first constituent; in the rest it appears clause-internally: (38) mann-umittī=ka(AbB 14 144: 17) (clause-initial) who-NOM with=2msgPOSS Who was with you? (39) šalāyâtimann-umahat=ki (AbB 9 240: 21–22) (clause-internal) REL NEG 1sg:GEN who-NOM sister=2sgPOSS Who is your sister, but me?
In comparison to mīnum‘what’ the use of mannum ‘who’ with pronominal possessive suffixes is more frequent (5 × vs. 2 ×). The exact meaning of such enclitics is not always clear: (40) elēnuk=kaanamannī=yauznā=yaibaššiā(AbB 11 106: 11–12) above=2msgPOSS to who=1sgPOSS ears=1sgPOSS 3fpl:be On whom is my attention more than on you?
Among verbal sentences only 32 are available for analysis47. In 8 examples mannum ‘who’ structurally belongs to the first constituent and is separated from the verb by other material: 46 AbB 8 54: 1’. In AbB 11 54: 6 the verb is missing in lacuna, but the verbal character of the sentence can be seen thanks to the constituents that survive. 47 Ten sentences are excluded from analysis, since in six of them the material is insufficient. They are of the type: (A) mannumiddinak=ki (AbB 1 133: 18) who 3msg:give:VENT=2fsgDAT
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
35
(42) anaqabêmann-imtarībatuminamānahtī=šuušēli=šu (AbB 14 42: 9’–11’) according say: INF .of who- GEN PN from investment=3msg POSS 3msg:robbed=3sgO At whose order has Tarībatum robbed him of his investments? (43) inaqātimann-idâk-amanni-amtāmurī (AbB 11 178: 28‒30) in hand.of who-GEN kill:INF-ACC this-ACC 2fsg:saw At whose hand did you experience this killing? (44) mann-umkīmakunūtirab (AbB 6 88: 19‒20) who-NOM as 2mpl:GEN great:3msg:STAT Who is as great as you are? (45) mann-umkiṣiré anabēltié [nadān-am]iqbi=ku (AbB 9 104: 22‒24) who- NOM rent.of house to mistress.of house give: INF - ACC 3msg:said=2msgDAT Who told you to give the rent of the house to the lady who owns the house?
The above sentences with clause-initial mannum ‘who’ show that the interrogative is fronted only as part of an adjunct or as the subject. This situation partly corresponds to that of mīnum ‘what’. The difference is that mīnumis fronted neither as direct object, nor as subject. Four sentences place mannum ‘who’ clause-internally. In this position the interrogative is attested only as subject and adjunct, cf.: (46) a-šà-l-ammann-umanamānumiddin(AbB 11 189: 24‒25) (subject)48 field-ACC who-NOM to PN 3msg:gave Who gave the field to Mānum? (47) elēnuk=ka ana mannī=ya uznā=ya ibaššiā (AbB 11 106: 11‒12) (adjunct) above=2msgPOSS to who=1sgPOSS ears=1sgPOSS 3fpl:be On whom is my attention more than on you?
In 20 clauses mannum ‘who’ appears in immediately preverbal position. Preverbally this interrogative can assume different syntactic functions, among which the role of subject prevails: Who gave (it) to you? The other four possibly represent multiple question sentences. Three sentences in this category were presented above in section 5.2. The fourth sentence contains two instances of interrogative mannum ‘who’: (B) inakīmainannamann-ummann-amippal (AbB 7 110: 10‒11) in as now who-NOM who-ACC 3msg:answer (It’s harvest time.) Who can pay whom right now? However, the edition interprets the second of these as indefinite. 48 In another instance of clause-internal mannum‘who’ as subject, AbB 10 169: 6‒8, the constituent which precedes the interrogative is a subordinate conditional clause.
36
B. ALEXANDROV
(48) (a) subject i) inabītī=kamann-umberi (AbB 6 5: 10) in house=2msgPOSS who-NOM starve:3msg:STAT Who is hungry in your house? ii) a-šà šaé abī=kamann-umīsik=am (AbB 12 64: 17‒18) field REL house father=2msgPOSS who-NOM 3msg:assigned=1sgDAT Who assigned to me the field of your father’s house?
(b) direct object ušunumann-apalh-ū=ma (AbB 3 10: 12) (followed by lāišapparū=nim) and they:m who-ACC fear-3mpl:STAT=CONN (NEG 3mpl:write=1sgDAT) And whom do they fear(, so that they do not write to me)?
(c) adjunct ullānuabī=yakâtaanamann-imašappar(AbB 1 17: 37‒38) apart.from father=1sgPOSS 2msg:GEN to who-GEN 1sg:write Apart from you, my father, to whom can I write?
The syntactic role of mannum ‘who’ in the verbal sentences analyzed is shown in the following table:
Subject Direct Object Adjunct
Clauseinitial
Clauseinternal
Preverbal
Total
3 0 5
2 0 2
12 2 649
17 2 14
Comparison with the words already studied provides the following picture:
ammīnim mīnum mannum
Clauseinitial
Clauseinternal
Preverbal
Total
75 (= 59.5%) 4 (= 16%) 8 (= 25%)
15 (= 12%) 1 (= 4%) 4 (= 12.5%)
36 (= 28.5%) 20 (=80%) 20 (= 62.5%)
126 25 32
49 Includes an example in which mannum ‘who’ is a genitival modifier of the subject.
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
37
Two observations can be made: first, the syntactic behavior of mannum ‘who’ has more in common with mīnum ‘what’ than with ammīnim ‘why’. Second, the distribution of mannum‘who’is almost exactly the reverse of that of ammīnim‘why’. Two examples with mannum ‘who’ probably deserve additional comment. (49) kiri6 šuātianaarwiummann-umiddin (AbB 4 13: 12‒14) garden this:ACC to PN who-NOM 3msg:gave Who gave this garden to Arwium?
This sentence shows a non-standard word order deviating from the neutral order for declarative sentences (Subject>Direct object>Adjunct>Verb), and this can only be understood as the result of movement. This movement probably involves topicalization of both of the verb’s arguments, with the wh-word retaining its standard position. Another possibility would equally presume fronting of the topicalized arguments, but with the interrogative also moving out of its base-generated position to some higher position in the syntactic tree. The next sentence may provide a clue concerning this position: (50) šakunuksanga dutu sanga ayaukunukkāt=kunubaqr-ā# REL seal.of high-priest DN high-priest DN 2 and seals=2msg POSS contest-3fpl:STAT kunukmann-ī=maimmahhar(AbB 11 90: 27‒29) seal.of who-GEN=FOC 3msg:be.accepted If the seal of a high-priest of Šamaš, a high-priest of Aya, and your seals are being contested, whose seal will (ever) be acceptable?
Here the question word mannum ‘who’ is marked with the focus particle -ma. This example shows that mannum ‘who’ targets the same position as focus, while, according to the data already adduced, ammīnim‘why’ precedes focus and targets a different position. 5.4. Interrogativesentenceswith kī‘how’andkī maṣi ‘howmuch’ The interrogative word kī ‘how’ and the interrogative expression kī maṣi ‘how much’ are attested 20 times. Seven sentences are nominal, of which five have the interrogative at the very beginning and two at the absolute end, a pattern which is not attested for any of the words previously discussed: (51) annītumšatēpušuittī=kakī (AbB 2 101: 17) this that 2msg:did:SUBJ with=2msgPOSS how How do you feel about this thing that you have done? (lit.: “How is this thing by you that you have done?”)
38
B. ALEXANDROV
Among the verbal sentences with kī ‘how’ and kīmaṣi ‘how much’ only three have the interrogative word at their start, but since this word is the sole constituent apart from the verb, these examples should be dismissed. In the remaining ten sentences kī ‘how’and kī maṣi ‘how much’ are placed strictly before the verb. This rigorous preverbal placement probably accords with the possibility of placing kī ‘how’ at the very end of a nominal sentence50. Some examples of verbal sentences with kī ‘how’ are given below: (52) anaepēš-imann-îmkīlātaplah (AbB 1 53: 17‒18)51 towards do:INF-GEN this-GEN how NEG 2msg:feared How come you did not fear such a deed? (53) a-šà-l-amšâtikīibqur=šu (AbB 9 199: 11‒12) field-ACC this:ACC how 3msg:claimed=3msgO How did he claim that field from him? (54) ištuteṣēlī=matušēṣîn=ninibi-amkīmaṣitaškunī(AbB 9 147: 4‒8) since 2fsg:quarreled=CONN 2fsg:drove.out:VENT=1sgO name-ACC how much 2fsg:placed How often have you mentioned (my) name, since you quarreled and drove me out?
One of the sentences with clause-initial kī‘how’ contains another interrogative word, ayyītum‘which’, and may be relevant to the problem of multiple questions in Akkadian. The editor renders both question words as interrogatives: (55) anaṣibūté-gal ayyīt-imbalumsanga-meš di-ku5-meš according wish.of temple which-GEN without chief.priests judges ú-túl-meš šà-tam-meš ēribé guda2-abzu-m[eš] uqabbā’ī chief.herdsmen administrators priests gudapsûm-priests and ‘speakers’ é dumu-munus šul-gi kīteptiā (AbB 2 65: 30‒34) house daughter PN how 2pl:opened 50 Note also that the adverb of manner kiam ‘thus’, etymologically related to kī, is the only adverb that can take clause-final position after the verb in polar questions: damiq=kim kiam (AbB 11 17: 4) “Is it good like this to you?” It should be also pointed out that kī ‘how’ with its strict placement before the verb, which stands in more or less stark contrast with the syntactic behavior of other question words, also differs from those question words on another, more formal level: it is the only interrogative consisting of only a single syllable. Might this fact contribute to the rules regarding its placement within the clause? One cannot exclude the possibility that kī ‘how’ was a proclitic (cf. von Soden 1995, 48, §38k), and as such needed to adjoin a phonologically full word. In that case, it would probably be unsurprising for the central element of the clause, the verb, to take on the function of host in respect to kī ‘how’. Cf. also the data favoring the idea that the preposition kīma‘as, like’, etymologically related to kī ‘how’, was a proclitic, see Zimmern 1895, 14, Knudsen 1980, 11, 13. 51 Cf. same or similar sentences in AbB 1 64: 11‒12 and AbB 1 75: 15‒16.
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WH- AND OTHER INTERROGATIVES
According to which wish of the palace and how did you open the house of the daughter of Šulgi without chief priests, judges, chief herdsmen and administrators, and gudapsûm-priests and ‘speakers’?
Introducing the data on kī ‘how’ and kīmaṣi ‘how much’ in the last table, we obtain the following results:
ammīnim mannum mīnum kī,kīmaṣi
Clauseinitial
Clauseinternal
Preverbal
Total
75 (= 59.5%) 8 (= 25%) 4 (= 15%) 0 (= 0%)
15 (= 12%) 4 (= 12.5%) 1 (= 5%) 0 (= 0%)
36 (= 28.5%) 20 (= 62.5%) 20 (=80%) 10 (= 100%)
126 32 25 10
These results seem quite logical, if we compare them to what is stated about the neutral word order for a declarative sentence. As was indicated above, this order is thought to be Subject > Direct Object > Adjunct > Verb52. If we look at the distribution of mannum‘who’, mīnum‘what’ and kī ‘how’, which represent prototypical subject, direct object and adjunct respectively, we will see that this distribution tends to follow the pattern seen in declarative sentences53. However, ammīnim‘why’ obviously does not cohere with this tendency54. 5.5. Interrogativeswithotherquestionwords The attestations of four other question words, mati ‘when’, ayyum ‘which’,ali‘when’andayyikiam ‘when’ are too meager in number (see § 5) to base any conclusions on them. However, some examples deserve brief discussion, since they can shed light on the issues already raised. mati‘when’ appears only in three verbal sentences with more than one non-verbal constituent: (56) awâtū=yamatiīn=kiimahharā(AbB 3 15: 20‒21) words=1sgPOSS when eye=2fsgPOSS 3fpl:accept When will my words please you?
52
Huehnergard 2011, 19 (§3.6). This tendency may seem normal from a typological perspective, since SOV languages are largely represented in the class of wh-in-situ languages. However, it cannot be taken as straightforward proof that Akkadian follows the in-situ pattern. 54 This poses a problem for the statement of G. Buccellati cited in § 1. 53
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B. ALEXANDROV
(57) gimill-amšaelī=yataškunumatianākulutēr(AbB 3 22: 6‒7) favor-ACC that on=1sgPOSS 2msg:place:SUBJ when I VOL:1sg:return When will I repay you for the favor that you rendered me? (58) šumma=man ṣibūt-am lā īšu mati=man ašpurak=kum (AbB 3 33: 9‒10) when=IRREALIS need-ACC NEG 1sg:have when=IRREALIS 1sg:wrote: VENT=2msgDAT When would I ever write to you, if I had no need?
In (56) and (57) we have tokens of clause-internal position of the interrogative. In (56) it intervenes between subject and direct object. In (57) the order of the verbal arguments is reversed: mati ‘when’ follows the direct object and precedes the subject. The sentence (58) places mati ‘when’ immediately before the verb, but what precedes it is a subordinate clause, and in matrix clause itself there is no phonologically independent syntactic material other than the question word itself. So this example requires caution. As for the first two sentences, they demonstrate at least that the syntactic behavior of mati ‘when’ differs from that of kī ‘how’, which is attested only preverbally. The sole attestation of ayyikiam‘where’ in the corpus shows this word in preverbal position: (59) uṣuhār-ūepr-amayyikiamimahharūaššumše-imšūṣī=[ka] (AbB 14 56: 39‒41) and servants-NOM ration-ACC where 3mpl:receive because.of barley-GEN move.out:INF=2msgPOSS And the servants, from where should they receive rations — because of your moving out the barley?
This sentence is also interesting due to its right-dislocation, an extremely rare phenomenon in Akkadian: here the dislocated element is represented by a prepositional phrase with causal meaning in which the preposition aššum ‘because of’ governs an infinitival construction. The question word ayyum ‘which’ is attested as feminine with adjoined -ma: (60) inaayyīt-im(=)malibba=kaimraṣ(AbB 13 64: 17‒18) in which-GEN(=FOC?) heart=2msg:POSS 3msg:be.hurt In what way have you been hurt?
Since the sentence should be understood interrogatively and the word ayyumma/ayyītummais not attested in dictionaries as a question word55, 55
CAD A1, 236; AHw., 26.
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
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ayyītimmashould probably be parsed as ayyum(fem.sg., gen.) plus focus particle -ma. If this is correct, this example may supply additional evidence favoring the suggestion that some interrogatives are compatible with focus and target the focus position in the syntactic tree. In the sole (nominal) sentence attesting ali ‘where’ this interrogative is placed clause-initially and also hosts the enclitic -ma56. 6. CONCLUSION Turning to the explanation of the facts presented here, we may surmise that Akkadian question words do not follow a uniform pattern and that their distribution within the clause may be triggered by different syntactic mechanisms. The interrogatives analyzed above can clearly be divided into two categories. On one hand, there are interrogatives which are attested mostly in preverbal position (kī ‘how’, kī maṣi ‘how much’, mīnum‘what’, mannum ‘who’): the percentage of preverbal tokens for these question words varies from 100 to 62%. On the other hand, ammīnim ‘why’ displays a mostly clause-initial pattern (ca. 60% of clause-initial vs. ca. 40% non-clause-initial tokens). The different linear positions characterizing Akkadian question words may correspond to different structural positions in the syntactic tree. As was suggested above, ammīnim ‘why’ may target a position higher than focus. The relevant examples feature the interrogative in the clause-initial position. At the same time, sentences with clause-initial ammīnim ‘why’ may contain topics to the right of the interrogative. Thus, clause-initial ammīnim ‘why’ appears to be connected with a projection preceding both TopP and FocP. In the standard configuration of split CP this can be ForceP: ForceP > TopP > FocP > … Non-clause-initial ammīnim ‘why’ is frequently attested to the right of the topic57. Importantly, among them there are constructions beginning with aššum ‘as regards’ which are not attested with the clause-initial ammīnim ‘why’. This position of ammīnim ‘why’ can be identified with FocP: ForceP > TopP > FocP > … 56
AbB 5 86: 5’‒6’. At least 43 of 51 sentences with non-clause-initial ammīnim‘why’ seem to contain topics of a different nature to the left of the question word. 57
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B. ALEXANDROV
Or, alternatively, with ForceP, if another, higher TopP is allowed. The reason for postulating this different TopP would be its capacity to host special types of topic: TopP > ForceP > TopP > FocP > … Under this latter analysis ammīnim ‘why’ could be construed as showing no movement effects and being base-generated directly in the left periphery. Comparable interpretations of why-words in other languages are known58. Tentative trees for the sentences with ammīnim ‘why’ may look as follows: (61) (=23) anamīnim5 še-gur=mau5 gur duh-ud-du taddin (AbB 11 66: 17‒18) Why did you give only five kor of barley and five kor of dry draft? [ForceP anamīnim[FocP 5 še-gur=mau5 gur duh-ud-du [TP 5 še-guru5 gur duh-ud-du taddin]]] (cf. fig. 1) (62) (=27) ašsumurudu šatušābilamanamīnimurudu utterakkum (AbB 9 126: 8‒10) As to the copper that you sent me, why did I return the copper to you? [TopP aššum urudu ša tušābilam [ForceP ana mīnim [TP urudu utterrakkum]]]
As for other, less well-attested question words, a clue for identifying their structural position may be seen in the fact that some of them coincide with focus. This position may correspond to the specifier of the focus projection. Wh-words move out of the TP/VP domain, being attracted to Spec, FocP by the necessity to check the +focfeature. The head of Foc may be represented by the enclitic -ma, which adjoins the moved interrogative, or may be phonologically null59. Unlike ammīnim ‘why’ the rest of the interrogatives analyzed are likely to undergo movement, even though their linear position may appear to be in-situ. (63) (=50) šakunuksanga dutu sanga ayaukunukkāt=kunubaqr-ā# kunukmann-ī=maimmahhar(AbB 11 90: 27‒29) If the seal of a high-priest of Šamaš, a high-priest of Aya, and your seals are being contested, whose seal will (ever) be acceptable? [ForceP šakunuksanga dutu sanga ayaukunukkātkunubaqrā[FocP kunuk mannī=ma[TP kunukmannīimmahhar]]] (cf. fig. 2)
Different structural interpretations for ammīnim ‘why’ and other interrogative words seem plausible not only in view of the empirical data, but in typological perspective as well: why-questions are well known for 58 59
Ko 2005; Tsai, Stepanov 2008. Focus in Akkadian can be expressed by different means.
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their peculiarities across languages60. And Akkadian is probably not unique in that sense. To conclude, it should be stressed once again that the analyses presented above are preliminary in nature and much work is still to be done to deal with the riddle of Akkadian interrogatives. BIBLIOGRAPHY Arkadiev P., 2018: Chastnye voprosy bez voprositel’nykh slov: interrogativnye glagol’nye formy v abazinskom yazyke [Partial Questions without Question Words: Interrogative Verbal Forms in Abaza] (https://www.academia. edu/36491698/Частные_вопросы_без_вопросительных_слов_ интеррогативные_глагольные_формы_в_абазинском_языке – accessed on 29.12.2018). Bayer J. & L.L.-Sh. Cheng, 2015: Wh-in-situ, in M. Everaert & H. van Riemsdijk (eds.), The Blackwell Companion to Syntax, 2nd ed, Vol. 5., 376‒438. Buccellati G., 1996: AStructuralGrammarofBabylonian, Wiesbaden. Carnie A., 2010: ConstituentStructure, 2nd ed., Oxford. Cheng L.L.-Sh., 1991: OntheTypologyofWh-questions, PhD Diss, MIT, Cambridge MA. Cheung C.-H., 2010: On the Fine Structure of the Left Periphery: the Positions of Topic and Focus in Cantonese, IACL–18 & NACCL–22, Harvard University, May 19, 2010 (https://www.google.ru/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s &source=web&cd=3&ved=2ahUKEwiT19bgt4ThAhXkzaYKHeWZBycQ FjACegQIABAC&url=http%3A%2F%2Fling.auf.net%2Flingbuzz%2F 002064%2Fv2.pdf&usg=AOvVaw0LUeVQbNU-Zt-7DProBCV9 – accessed on 15.03.2019). Cohen E., 2000: Akkadian -ma in Diachronic Perspective, ZA 90/2, 207‒226. —— 2001: Focus Marking in Old Babylonian,WZKM 91, 85‒104. —— 2012: ConditionalStructuresinMesopotamianOldBabylonian, LANE 4 Winona Lake. —— 2013: Indirect Representation of Questions in Old Babylonian Akkadian, BabelundBibel 7, 51‒84. Deutscher G., 2007: SyntacticChangeinAkkadian.TheEvolutionofSentential Complementation, Oxford. —— 2009: The Semantics of Clause Linking in Akkadian, in R. M. W. Dixon & A. Y. Aikhenvald (eds.), The Semantics of Clause Linking: A CrossLinguisticTypology, Explorations in Linguistic Typology 5, Oxford, 56‒73. Durand J.-M., 2002: DocumentsépistolairesdupalaisdeMari.Tome1, LAPO 16, Paris. Heimpel W., 2003: Letters to the King of Mari. A New Translation with HistoricalIntroduction,Notes,andCommentary, MC 12, Winona Lake. 60
Ko 2005; Stepanov, Tsai 2008; Shlonsky, Soare 2011.
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B. ALEXANDROV
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Fig. 1
WH- AND OTHER INTERROGATIVES
B. ALEXANDROV
Fig. 2
46
ITTUM « SIGNE » ET ITTUM « MOMENT » EN PALÉOBABYLONIEN Ilya ARKHIPOV*
Tout en étant historien de dévotion, Dominique Charpin est en même temps l’auteur de superbes études lexicographiques. C’est avec d’autant plus de plaisir que j’offre cet article au savant dont j’ai eu l’honneur d’être l’étudiant. 1. INTRODUCTION Les volumes des deux grands dictionnaires contenant les entrées pour le(s) mot(s) ittum ont paru il y a plus d’un demi-siècle1. Depuis, deux études détaillées du vocable2, ainsi que plusieurs publications concernant ses aspects particuliers, ont vu le jour ; le nombre d’attestations a aussi beaucoup augmenté. D’ailleurs, toutes les bonnes idées d’études antérieures à 19603 n’avaient pas trouvé leur chemin dans les dictionnaires. Il est donc temps de dresser un nouveau bilan sur le vocable ittum. La présente étude ne portera que sur la langue paléobabylonienne, y compris le dialecte hymnico-épique. Les exemples du vocable provenant d’autres dialectes akkadiens, ainsi que des listes lexicales, ne seront cités que lorsque ce sera nécessaire pour éclaircir tel ou tel sens de ittum attesté en paléobabylonien.
* Université nationale de recherche École supérieure d’économie ; Institut d’histoire mondiale, Académie des Sciences de Russie. L’étude a été préparée dans le cadre du projet de la Russian Science Foundation n°16-18-10343. Leonid Kogan a relu les parties étymologiques de cette étude et a fait des suggestions importantes. Mes remerciements vont aussi à Boris Alexandrov, Rients de Boer, Jan Gerrit Dercksen, Maxim Kalinin, Anne-Isabelle Langlois, Sergey Loesov, Ekaterina Markina et Rim Nurullin pour les références et les conseils qu’ils m’ont fournis. La base de données ARCHIBAB a été l’instrument essentiel de cette recherche. 1 CAD I-J 304-310 (1960) ; AHw 405-406 (1963). CDA 137 (2000) ne s’écarte guère de AHw (à une exception près, cf. n. 22 ci-dessous). 2 Landsberger 1964, p. 62-79 ; Frankena 1974. 3 En particulier Kraus 1939.
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I. ARKHIPOV
Les résultats de l’investigation peuvent être résumés de la manière suivante. En paléobabylonien, il existe au moins deux mots homonymes, aux étymologies différentes : – ittum« signe », remontant à la racine protosémitique nominale *ayat« signe » ; les sens concrets attestés pour ce mot sont « signe omineux », « signe particulier » et « rappel » (§ 2). – ittum « moment, date », provenant de la racine protosémitique verbale *wˤd « fixer l’heure » ; en particulier, la phrase ana ittīšu a un sens idiomatique « dans le délai d’un an » dans les contrats de prêt (§ 3). Plusieurs attestations du vocable ittum proviennent de contextes problématiques. Certaines d’entre elles peuvent appartenir à des homonymes, ou des sens dérivés, d’ittum « signe » qui n’ont toujours pas été identifiés avec précision (§ 4). D’autres exemples présumés de ittum « signe » ou ittum « moment » ont disparu suite à la réinterprétation des contextes respectifs (§ 5). En particulier, les formes écrites i-da-at en paléobabylonien n’ont rien à voir avec ittum « signe » et doivent être attribuées à un mot différent (§ 6). 2.
ITTUM
« SIGNE »
2.1. « Signeomineux » Ce sens de ittum est bien attesté pendant le IIe et le Ier millénaires (AHw 406 sub 4 « ominöses Zeichen », CAD I-J 306-308 sub 2 « omen, ominous sign »). Puisque moins de la moitié des exemples paléobabyloniens était connue au moment de la parution des dictionnaires, il ne sera pas inutile d’en reproduire ici la liste complète4. Trois lettres de Mari font part au souverain des signes que leurs expéditeurs ont obtenu à l’aide de différentes techniques divinatoires5 : te-re-tim aš-šum šu-lum, LÚṣa-bi-im ù ka-ra-ši-im, ú-še-pí-iš-ma, a-nuum-ma te-re-tim, ši-na-ti, a-na ṣe-er be-lí-ia, ú-ša-bi-lam, ù a-nu-um-ma ṭup-pí iš-hi-dIŠKUR, ša it-ta-at te-re-tim, ši-na-ti a-na ṣe-er be-lí-ia, il-li-kam J’ai fait prendre les présages concernant le salut de l’armée et du camp. Voilà, j’ai fait porter ces présages chez mon Seigneur, et voilà, la tablette d’Išhi-Addu comportant les signes de ces présages est allée chez mon Seigneur. 4
Sans tenir compte des attestations en contexte endommagé, pour lesquelles cf. § 4.6. Les trois passages cités ci-dessous sont ARM 26 123 : 5-15 ; ARM 10 50 (= LAPO 18 1094) : 3-7 ; ARM 10 4 (= LAPO 18 1144) : 3-7. 5
ITTUM « SIGNE » ET ITTUM « MOMENT » EN PALÉOBABYLONIEN
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iš-tu šu-lu-um É a-bi-ka, ma-ti-ma šu-tam an-ni-tam, ú-ul a-mu-ur, it-tatu-ia, šapa-na-nu-um, [an]-ni-it-ta-an Depuis l’effondrement(?)6 de la Maison de ton père, jamais je n’avais vu un tel rêve. Les signes d’auparavant étaient pareils. aš-šumṭe4-emge-er-ri-im, šabe-líi-la-kuit-ta-tim, zi-ka-ra-amùsí-in-niiš-tam, AŠ-KI áš-ta-al-mai-ge-er-ru-ú-um, a-nabe-lí-iama-di-išda-mi-iq À propos de l’expédition que mon Seigneur va entreprendre, j’ai fait boire(?)7 et demandé des signes à l’homme et la femme8, et l’augure a été excellent pour mon Seigneur.
Par ailleurs, Zimri-Lim parle d’un signe émanant du Dieu-Fleuve dans une lettre adressée à la divinité9 : be-lí it-tam ú-ka-al-l[i-ma-an-ni], be-lí it-tam ša ú-ka-al-li-ma-a[n-ni], li-ša-ak-li-lam Mon Seigneur m’avait fait voir un signe. Que mon Seigneur m’exauce le signe qu’il m’a fait voir!
L’usage est aussi connu dans le corpus épistolaire de la Mésopotamie méridionale10 : [… m]e-he-er
DUB-pí-ia,
[šu-bi]-lim, ⸢ù⸣ i-ta-amšai-⸢li⸣ šu-up-ri-im
Fais-moi porter une réponse à ma lettre et envoie-moi le signe du dieu.
6 Pour ce cruxinterpretum, voir en dernier lieu Durand 2000, p. 279. La traduction ici adoptée interprète šulmum comme un euphémisme antiphrastique (ce qui est évidemment impossible à prouver en l’absence d’autres exemples). 7 Pour ce crux interpretum, voir en dernier lieu Loesov 2003, p. 353-355; cf. von Soden 1989. La même séquence de signes apparaîtrait dans ARM 10 6 : 2′ dans un contexte endommagé (cf. § 4.6). 8 J.-M. Durand a proposé de traduire it-ta-timzi-ka-ra-amùsí-in-ni-iš-tam par « les signes mâle et femelle » (1982, p. 43). Un autre exemple de cet usage, lorsque le porteur humain du signe, c’est à dire le devin ou le prophète, est appelé ittum« signe », se trouverait dans l’ÉpopéedeZimri-Lim : iii 34 (voir ci-dessous). Le troisième exemple apparaîtrait dans l’inédit A.231 : 23-25 : Iia-ak-ba-ar-li-imit-ti dda-gan,ut-hu-ridam-qú-tim a-nabe-lí-iaka-a-ia-ni-iš-ma,i-im-ma-ar-ma « Yakbar-Lîm, l’ittum de Dagan, constate constamment des signes favorables pour mon Seigneur, etc. » (Durand 2008, p. 450). Une telle métonymie aurait bien des parallèles dans d’autres langues (Durand 1982, p. 44-45). Cependant, les exemples de ARM 10 4 et de l’Épopée sont plus facilement expliqués par l’usage du double accusatif (cf. les traductions que j’adopte). L’exemple de A.231 peut aussi être interprété autrement, comme J.-M. Durand l’a lui-même indiqué ibidem : « Yakbar-Lîm constate constamment des signes favorables pour mon Seigneur auprès de (itti) Dagan, etc. ». Il n’y a en tout cas aucune raison de comparer ces usages de ittum « signe » avec ittu, une prononciation de entu « prêtresse » attestée à Emar (Fleming 1990). 9 ARM 26 191 : 8-10. 10 Les deux passages cités ci-dessous sont AbB 11 39 : 4′-6′ et AbB 12 160 : 1-15.
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I. ARKHIPOV
lu-ú it-tu, 1 MA.NA SÍG nu-úr-di[š]-ha-ra, id-di-nam, ù 3 U8.UDU.HI.A, Idšerum-ba-ni ⸢x x⸣, i-nu-ma ma-ar-[ṣ]ú, ù lu-ú it-tu, i-na ú-ri-i[m S]ÍG, 3 U8.[UDU.HI.A], a-na dNIN.SI4.AN.NA, ni-qí-a-am ta-qí, it-tu°-ša ki-it-ta-am, šu-[u]p-ra-a-nim, a-nait-tiki-it-ti, lu-u[l]-li-ka Je rappelle que Nur-Išhara avait donné une mine de laine et Šerum-bani, lorsqu’il était malade, trois ovins, et je rappelle que tu as fait, sur le toit, l’offrande de la laine et des trois brebis à Ninsianna. Envoyez-moi son signe sûr ! Je viendrai au signe sûr.
Le mot apparaît plusieurs fois dans le corpus hymnico-épique paléobabylonien. L’hymne glorifiant le roi de Mari en donne un exemple11 : tu-uk-la-as-sú° di-túr-me-erur-ša-nu i-mu-ur-mait-ta-šua-pí-la-ame-te9-élma-ti-š[u?] LUGAL li-ib-ba-šuda-na-na-amuṣ-ba-am Son aide est Itur-Mer le vaillant il vit son signe par un prophète12, le prince de son? pays, le roi, son cœur s’accrut en force.
Dans une inscription de Samsu-iluna, Enlil intercède pour le roi auprès de Zababa et Ištar13 : it-ta-ku-nu, da-mi-iq-tum, li-ib-ši-šum-ma, a-a-bi-šuna-e-ra Que votre bon signe lui soit présent, que vous tuiez ces ennemis!
L’hymne à une déesse associée à la planète Vénus interprète ainsi son mouvement dans le ciel14 : [al]-ka-as-sàad-da-arda-⸢mi-iq⸣-tumit-tu-um Son cours est pour toujours un signe favorable.
2.2. « Signeparticulier » Un autre sens bien établi de ittum est celui de « signe, trait, caractéristique » d’une personne : AHw 406 sub 3 « Kennzeichen, v Personen » ; CAD I-J 304-305 sub 1a « mark, sign (in a physical sense), feature,
11
ÉpopéedeZimri-Lim : iii 34-36 (Guichard 2014a). Je suis la traduction de M. Guichard ; cf. aussi son commentaire détaillé qui a été publié séparément (2014b). J.-M. Durand (1988, p. 393) avait traduit « il vit son Signe, le répondant » (cf. n. 8 ci-dessus). J. Sasson a traduit « observes his sign, as an āpilum » (2015, p. 34). 13 RIME 4.3.7.7 : 38-41. 14 Nanaya: 12 (Streck & Wasserman 2012, p. 187). 12
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characteristic »15. Deux exemples sont connus depuis longtemps par la littérature paléobabylonienne16 : É.A er-šu-úšašu-tu-ruma-la-ak-šu ú-ṣa-abú-re-ed-dea-wa-ta-am a-naka-ar-ši-ša it-ti IŠ8.TÁR šar-ra-timi-na-da-an-ši IŠ8.TÁR ga-aš-ra-atelka-la i-la-timši-i-ma
Ea, le sage, dont le conseil est superbe, Ajoute un mot de plus Adressé à son cœur, Il lui décrit le signe particulier d’Ištar : Ištar, la plus forte de toutes Les déesses, c’est bien elle!
Dans la continuation du poème, Ištar s’adresse à Ninšubur à propos de son adversaire Ṣaltu17 : [a]r-ka-as-sàpu-ur-sà [a]š-ra-ta-ša a li ša am ⸢x x⸣ [li]-qé-a-amit-ta-ti-ša šu-un-ni-aal-ka-as-[sà] Examine-moi son cas, … ses demeures, Apprends pour moi ses signes particuliers, Rapporte-moi sa démarche !
On peut y ajouter l’exemple provenant d’une lettre18 : ù áš-ta-al-šu-ma, it-ta-tim ša šu-ut ÌR.LUGAL, id-bu-ba-am še-we-ra-am, hu-ul-lam ša a-na mu-tu-šu, DUMU ši-ip-ri ad-di-nu a-na it-ti iq-bé-em, ù ta-ap-pé-e mu-tu-šu, e-te-el-li-ni i-na ar-ra-ap-hi-imki, im-ra-aṣ ù mu-ruus-sú, šaa-wi-limša-a-tiiq-bé-em-ma, it-ta-timka-la-ši-naid-bu-ba-am Puis je l’ai interrogé et il m’a décrit les signes particuliers des serviteurs de Warad-šarrim. Il m’a mentionné comme un signe l’anneau de cou que j’avais donné à Mutušu, le messager. Par ailleurs, un collègue de Mutušu, 15 Cf. CAD I-J 305 sub 1a pour des exemples datant d’époques récentes ainsi que pour un usage semblable de ĝ e š g e m « signe » en sumérien. 16 Agušaya A : vii 10-15 (Groneberg 1997, p. 81). 17 Agušaya B : i 6-9 (Groneberg 1997, p. 84). 18 ShA 1 11 : 23-32. L’édition donne une traduction évasive d’ittum par « indication(s) ». Les interprétations « inside information » (CAD I-J 308 sub 3b) ou « geheimes Losungswort » (AHw 406 sub 5b) proposées pour ce contexte ont été critiquées à juste titre par B. Landsberger (1964, p. 76) ; pourtant, sa propre traduction de ittātimdabābum par « rückhaltslos über alles aussprechen » ne correspond pas au contexte (cf. en particulier l. 27) et repose sur des parallèles tardifs et discutables.
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Etellini, est tombé malade à Arrapha, or il m’a mentionné la maladie de cet homme et m’a décrit tous les signes particuliers.
2.3. « Rappel » Ce sens de ittum est absent des dictionnaires. À l’époque paléobabylonienne, ittum « rappel » n’apparaît (à une exception près, cf. ci-dessous) que dans l’expression lūittum, attestée par une vingtaine de lettres. Elle a été beaucoup étudiée et je ne reproduirai pas ici ses attestations19 ; pour un exemple, cf. la lettre AbB 12 160 déjà citée, à une autre occasion, au § 2.1 ci-dessus. En dehors du corpus paléobabylonien, l’expression apparaît dans deux lettres de Nuzi20, dans l’Enumaeliš : v 76 (cf. ci-dessous) et, sous les formes lū idat(u) et idatum-ma, dans les lettres néobabyloniennes21. Le sens de l’expression « te souviens-tu que », voire « let me remind you that », a été établie indépendamment par J.-M. Durand (1992) et W. van Soldt (1992) ; ce dernier a de plus proposé la bonne traduction « reminder » pour ittum dans cette expression22. La traduction littérale de lūittum serait donc « qu’un rappel soit que ». En dehors de cette expression, ittum « rappel » n’apparait en paléobabylonien que dans le passage suivant du mythe d’Atra-hasis23 : i-naši-i-iri-lie-ṭe-em-muli-ib-ši ba-al-ṭait-ta-šuli-še-di-⸢šu⸣-ma aš-šulamu-uš-ši-ie-ṭe-em-muli-ib-ši 19
Voir en dernier lieu Wasserman 2012, p. 82-93, avec la bibliographie et la liste d’attestations, à laquelle il faut ajouter AbB 8 107 : 6′ ; kt 90/k 360 : 12 (Michel 2010, p. 72-76 ; quoique trouvée à Kültepe, la lettre est en paléobabylonien) ; A.3568 : 13 (Ziegler 2014) ; CUSAS 36 38 : 18. L’expression ittilākīam (ARM 26 171 : 8′ ; 27 27 : 34 et 28 : 25) contient manifestement la conjonction itti (Durand 1988, p. 351) et non pas ittī « mon signe » (Mayer 2016, p. 221). 20 HSS 15 291 : 4, 8, 19 ; 295 : 12 (bien identifiée dans Frankena 1974, p. 38, contra CAD I-J 308 sub 3a). 21 Cole 1996, p. 319 ; ajouter les attestations répertoriées dans Ebeling 1953, p. 14 et Hackl etal. 2014, p. 388. Tout comme lūittumen paléobabylonien, cette phrase réfère aux événements passés desquels l’expéditeur et le récipiendaire ont une expérience partagée. 22 Cette interprétation n’a pas été retenue dans toutes les publications postérieures, cf. les traductions « this is to attest that » (Cole 1996, p. 319 ; cf. CDA 137), « es sei festgehalten, dass » (Hackl et al., 2014, p. 388), « mark that », « notice that » (Wasserman 2012, p. 83) et « c’est un fait avéré que » (passim dans les (ré)éditions de lettres de Mari). De telles interprétations ne sont pas falsifiables, parce que les expressions « assévératives » de ce genre conviennent pratiquement à tous contextes. 23 Lambert & Millard 1999, p. 58-59, l. I 215-217. Le passage est réitéré l. 228-230 avec les formes verbales au passé. Je suis l’interprétation syntactique du passage proposée par R. Frankena (1974, p. 34).
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Que le fantôme émerge de la chair du dieu, Qu’il en constitue un rappel au vivant, Que le fantôme émerge pour empêcher d’oublier.
Ce sens de ittum est encore plus clair dans la version d’Atra-hasis du Ier millénaire24 : iš-ši-ri⸢i⸣-[l]ie-ṭém-muli-ib-ši ba-al-ṭa ⸢it⸣-ta-⸢šú⸣ li-še-di-i-šu it-tumlamu-uš-ši-ie-ṭe-em-mu Que le fantôme émerge de la chair du dieu Qu’il en constitue un rappel au vivant Un rappel pour empêcher d’oublier, le fantôme.
Les lignes suivantes de l’Enuma eliš font écho aux vers d’Atra-hasis25 : [ù] iš-tin-eš-retnab-nit-sašáti-amatib-nu-uú-[ma-miš] [kak]-ki-šu-unih-te-pa-ai-sírše-pu-uš-šu ib-ni-maṣal-mi-[šu-nu KÁ] ap-si-iú-šá-aṣ-[bit] [ah]-ra-tašlaim-ma-šá-aši-iluit-tu [Quant aux] onze créatures que Tiamat avait créées comme des [bêtes sauvages], Ayant brisé leurs armes, il les attacha sous ses pieds, Il en fit des statues qu’il installa à la porte de 1’Apsu, Afin qu’à l’avenir cela ne soit pas oublié, que ceci soit un rappel !
Le développement sémantique ne pose aucun problème26 : « signe commémoratif » > « rappel ». La même évolution est observée dans d’autres langues du Proche-Orient ancien, y compris dans des constructions injonctives semblables de lū ittum : lū uthurum « je rappelle que » en paléoassyrien27, sagais ēsdu « que ceci soit un rappel » en hittite28 et wə-hāyālə-ʔōṯ « ce sera un ‘signe’ (= rappel) » en hébreu29.
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George & al-Rawi 1996, p. 170, l. 98-100. Talon 2005, p. 59, l. v 73-76. Pour le rapprochement des passages d’Atra-hasis et de l’Enūmaelîš, voir déjà Frankena 1974, p. 34. 26 Contra van Soldt 1992, p. 38. 27 Par ailleurs, uthurum a le sens de « signe, marque » (Dercksen 2004). 28 CHD S/1 35a, s.v. šagai- «signe » sub 4) « example or warning ». 29 E.g., Is. 19 : 20 (« ce sera pour l’Éternel des armées un signe et un témoignage… ») ; cf. HALOT 26 sub c) « sign (as a reminder of a duty) ». 25
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2.4.ittum« signe »avantetaprèslepaléobabylonien Je ne connais aucune attestation certaine de ittum « signe » antérieure à la période paléobabylonienne. Un mot écrit NI-TUM apparaît dans deux textes administratifs paléoakkadiens30. Pour le premier, la lecture ì-tum « signe » a été proposée par D. O. Edzard (2001, p. 298) mais cf. les réserves de W. Sommerfeld (1999, p. 116). Aa. Westenholz, l’éditeur du second texte, a lu NI-TUM comme ì-tum« signe » (dans le sens de « rappel », cf. § 2.3). Dans les deux cas, il ne s’agit que d’hypothèses qu’il reste à prouver. À ma connaissance, ittum « signe » n’est pas attesté en paléoassyrien. Je n’ai pas la possibilité d’étudier ici les nombreux sens dérivés de ittum « signe » qui sont postérieurs à l’époque paléobabylonienne31, tels que les charmantes « enseignes » qui indiquaient le chemin à Gilgameš. 2.5.L’étymologie AHw 405-406 a postulé l’existence de deux mots ayant des formes et des champs sémantiques presque identiques, mais des étymologies différentes : ittu(m) I « etwa das Besondere », avec une by-form du singulier idat- et le pluriel idāt-, provenant de la racine verbale protosémitique *wˤd « fixer l’heure »32 ; ittu(m) II « Zeichen », avec la base de l’état construit itt- et le pluriel ittāt-, apparenté à l’hébreu ōṯ et l’araméen āṯā « signe »33. Il n’existe en réalité qu’un seul mot ittum« signe »34. Les exemples présentés ci-dessus montrent qu’en paléobabylonien l’état construit du mot est toujours itt- et la base du pluriel est toujours ittāt-35. Les attestations de idatu(m) et idātu(m) citées dans AHw 405 sous « ittu(m) I » appartiennent soit à des formes du Ier millénaire, issues d’une remotivation étymologique, soit à un mot différent apparenté à idum « bras, côté, force, raison » (cf. § 6 ci-dessous).
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MAD 1 241 : 1, 6, 10, 11, 13, 15, 17 ; CUSAS 27 253 : 1. Cf. le bilan dans Landsberger 1964, p. 71-76. 32 Cf. déjà F. Delitzsch, HW 305. Pour cette racine, cf. HALOT 419. 33 D’après ce que j’ai pu trouver, l’idée appartient à F. Kraus (1939, p. 55). 34 Des arguments suffisants ont été présentés dans CAD I-J 309-310 et Landsberger 1964, p. 71 n. 88. Il faut rappeler qu’il existe à mon avis un autre mot ittum, « moment » (§ 3), mais cette division n’a rien à voir avec celle du AHw. 35 Pour ce modèle du pluriel de mots féminins, cf. rittum « paume » : rittātum(CAD R 383), šittum « reste » : šittātum(CAD Š/3 136). 31
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Il faut donc retenir pour ittum « signe » l’une des deux étymologies indiquées par W. von Soden36. La dérivation de *wˤd, quoique possible du point de vue morphologique37, se heurte à un écart sémantique considérable entre ittum « signe » et *wˤd « fixer l’heure »38. La deuxième étymologie est donc préférable, parce qu’elle convient aux points de vue et sémantique et formel39. Aux apparentés sémitiques de ittum « signe » indiqués par W. von Soden, l’hébreu ōṯ et l’araméen āṯā40, il faut ajouter l’arabe āyat-« signe »41 et le socotri íyyo « signe »42. Bien que la parenté de ces mots fasse peu de doutes, la reconstruction de la forme protosémitique pose problème. Les formes des mots akkadien, araméen et hébreu suggèrent que -t- était une partie de la racine ; en particulier, en hébreu (inconséquemment) et en araméen biblique le mot est masculin43. Les formes arabe et socotri sont dérivables d’une racine à consonnes faibles, augmentée du suffixe féminin -t-. La comparaison entre les formes hébreu, araméenne et arabe permet de reconstruire la racine proto-sémitique *ayat-, quoi qu’ait été le statut du -t-44. En babylonien, après la syncope de la deuxième voyelle courte, la forme *ayt- aurait donné la base *īt- qui a été augmenté ensuite par le suffixe féminin -t-. En araméen et en hébreu, la triphtongue *aya se serait contractée en *ā45. 36 Une troisième proposition étymologique, ramenant le mot à la racine *ydˤ « savoir », a été défendue par B. Landsberger (1964, p. 70-71, avec la bibliographie antérieure). Cette étymologie conviendrait du point de vue sémantique, mais la transformation *yi/adˤ-t- > itt- est pratiquement exclue pour des raisons indiquées par B. Landsberger lui-même (1964, p. 71, n. 87). B. Landsberger rejette la deuxième étymologie indiquée par W. von Soden à cause de différences de sens subtiles entre l’akkadien ittum « signe » et l’hébreu ōt « signe » (1964, p. 71 n. 88), lesquelles à mon avis ne sont pas pertinentes pour un rapprochement étymologique. 37 *ˤid-tum > ittum. Cette étymologie a été défendue par R. Frankena (1974, p. 29). 38 Par contre, la dérivation de wˤd est bien envisageable pour ittum « moment » (§ 3.5). 39 Cette étymologie serait confirmée de surcroît par la forme masculine ītum « signe », si l’on reconnaît son existence (cf. ci-dessous § 4.5). 40 HALOT26, 1828. 41 Lane 135 ; cf. HALOT 26. Il a été proposé que ce mot représente un emprunt à l’araméen (Jeffery 2007, p. 72-73) ; cette hypothèse, déjà problématique au regard phonologique, doit être abandonnée au vu des données comparatives présentées ici. 42 Naumkin etal. 2015a, p. 482 ; cf. le verbe socotri apparenté ɛy « to show, to indicate, to point to » (Naumkin etal. 2015b, p. 42-43). 43 BDB 16, 1079. En hébreu (dans une partie des cas) et en syriaque (SL 109), le mot est féminin, mais les formes du pluriel traitent le -t- comme une consonne radicale (ōṯōṯ en hébreu, āṯwāṯā en syriaque). 44 Le i- initial du mot socotri est cependant difficile à expliquer. 45 Pour un développement semblable, cf. la base du pluriel bāt- « maisons » < *bayaten hébreu (HALOT124), araméen biblique (HALOT 1834) et syriaque (SL 144) ; cf. par
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3. ITTUM « MOMENT » 3.1.ittum« moment »enbabylonien Les listes lexicales contiennent des références à un lexème ittum relatif à la mesure du temps : Erimhuš II 264-267 regroupe ittu avec adannu « moment fixé, délai » ;Nabnitu I 240 indique l’existence d’un ittu dit šáa-dan-ni « relatif au délai ». Dans Hh I 235, la phrase anaittīšuclôt la liste d’expressions temporelles. Dans les listes lexicales, ittum relatif au temps correspond au mot sumérien u lu tin (KI.KAL)46. De même, la phrase k i -u l u t i n -b i -a est le seul équivalent de anaittīšu dans les documents de la pratique en langue sumérienne (cf. § 3.3)47. Le mot ĝ eš g em , qui a par ailleurs les mêmes sens que ittum « signe », n’est comparé à ittum « moment » qu’exceptionnellement48. Dans ces cas, il s’agit probablement d’une traduction en sens inverse, faite par les auteurs akkadophones des séries canoniques qui ont joué sur l’homonymie de ittum « signe » et ittum « moment »49. Au-delà des listes lexicales, le mot ittum ayant un sens temporel n’apparaît en babylonien que dans la phrase anaitti-, toujours suivie soit par une proposition relative asyndétique soit par un suffixe pronominal. Le pluriel du mot est donc inconnu et son genre ne peut être établi que sur la base de l’étymologie (cf. § 3.5). Il faut distinguer deux usages de l’expression. En premier lieu, la clause anaittīšu(nu) fait partie du formulaire de certains contrats de prêt, où elle occupe la place de la clause indiquant le délai de remboursement. Il n’en existe à ma connaissance que trois exemples. Le plus ancien d’entre eux, en babylonien archaïque, remonte à l’époque d’Ur III ; deux autres contrats datent de la fin du XIXe siècle et proviennent du royaume d’Ešnunna50. Dans les trois cas, ailleurs nābā « dent maxillaire » en syriaque < PS *nayab- (Militarev & Kogan 2000, p. 180). 46 Nabnitu I 240-241 ; Ai I i 1, 3, 5, 8, 11, 13, 15 ; Hh I 236 ; Nigga 501. 47 Selon B. Landsberger (1964, p. 63 n. 56), les phrases k i -IGI.DUB-š è et IGI.DUB-š è , dans le texte présargonique ou paléoakkadien archaïque TMH 5 17 : iii 1, 5, auraient le même sens que anaittīšuou k i - u l u t i n -b i - a dans les contrats de prêt plus récents. Pourtant, TMH 5 17 n’est pas un contrat de prêt et le sens de l’expression, ainsi que la portée juridique du texte, ne sont pas clairs (cf. Westenholz 1975, p. 20). 48 KI.GIŠKIM.BI.ŠÈ : Ai i 2 ; Hh I 235. Il faut souligner que les textes lexicaux et scolaires de l’époque paléobabylonienne ne connaissent que la graphie k i - u l u t i n - b i - š è (cf. e.g. Roth 1979, p. 291-301). 49 Kraus 1939, p. 58-59. Cf. l’usage des logogrammes GIŠKIM et KI pour ittum « moment » dans les textes diagnostiques du Ier millénaire cités en fin de ce paragraphe. 50 Scheil 1916, p. 133-134 ; BDHP 38 ; OBTIV 45 ; les textes sont cités au § 3.4, avec les détails bibliographiques. Le cas de UET 5 229 : 17 est discuté au § 5.
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l’expression est écrite syllabiquement, a-nait-ti-šu-(nu). L’usage du suffixe possessif n’est pas cohérent : dans un contrat, il réfère aux débiteurs mais dans deux autres, au prêteur51. Le sens du mot dans ces contextes ne peut pas être séparé de celui de son équivalent paléoassyrien ē̆ Dum ; les deux mots seront discutés ensemble au § 3.4 ci-dessous. Examinons d’abord l’autre usage de ana itti-, qui n’est pas lié aux conditions de remboursement des dettes. À l’époque paléobabylonienne, l’expression est attestée par un contrat d’embauche et une lettre, les deux provenant de Šaduppum52 : KÙ.BABBAR-dUTU, KI ri-iš-dUTU, ù be-le-sú-nu AMA.A.NI, IÌR-dTIŠPAK DUMU ú-qa-DINGIR, a-na MU 1.KAM i-gu-ur-šu, 4 GUR ŠE Á.BI, 1 GÍN KÙ.BABBAR SÍG. BA, ITI e-lu-nim U4 15.KAM BA.ZAL-ma, i-ru-ub, 2.3,3 GUR ŠE, i-na li-bu i-di-šu, ma-hi-ir, a-na it-tii-ru-buú-ṣí I
Kasap-Šamaš a embauché Warad-Tišpak, fils de Uqa-ilum, auprès de Riš-Šamaš et Belessunu, sa mère, pour un an. Son salaire est 4 kor de grain. Sa ration de laine est (équivalente à) 1 sicle d’argent. Il est entré au service le 15 elūnum. Il a reçu 2.3,3 kor de grain en acompte de son salaire. Il partira à la même date où il est entré en service53. a-na ib-ni-dTIŠPAK, me-e i-di-im-ma, A.ŠÀ-šu li-iš-qí, ù a-na it-ti-i, ša-tu-ú tu-ka-la-šu, me-e [l]ata-ka!-la-šum Donne de l’eau à Ibni-Tišpak afin qu’il arrose son champ, et tu le tiendra pour moi jusqu’au moment où il aura été irrigué. Ne lui refuse pas l’eau!54
51
Cf. § 3.2 pour la situation semblable en paléoassyrien. Un tel usage de suffixes possessifs est typique pour les termes relatifs à la mesure du temps (Stol 1996). L’expression sumérienne k i - u l u t i n - b i - š è / a (cf. § 3.3) contient le suffixe possessif impersonnel -b i . 52 Les deux passages cités sont YOS 14 7 : 1-15 et Goetze 1958, n°48 : 4-9. On remarquera que les contrats paléobabyloniens que je viens de citer proviennent aussi du royaume d’Ešnunna. 53 C’est à dire, au 15 elūnum de l’année suivante. La solution avait été vue par S. D. Simmons (1959, p. 92), mais n’a pas été acceptée par les dictionnaires (CAD I-J 309 sub 4a 4′a′; AHw 406 sub5bβ). 54 J’accepte l’interprétation de la séquence a-nait-ti-iša-tu-ú proposée par B. Landsberger (1964, p. 63). Il y a un exemple du statif de šatûm « boire », employé dans le sens d’« être irrigué », dans une autre lettre de Šaduppum (Ellis 1972, n°66 : 6). Pour la forme tu-ka-la-šu, le système II de kalûm « retenir » proposé par B. Landsberger ibid. ne semble pas exister : tous les exemples de CAD K 102-103 sub 7 doivent être interprétés comme des formes de kullum « tenir » (cf. AHw. 429). Je propose alors la traduction littérale que est la seule possible morphologiquement pour kullum, mais son sens m’échappe ; il n’est en particulier pas clair quel est l’antécédent du suffixe pronominal -šu (ce n’est pas mê « eau » parce que le mot est au pluriel). Pour la l. 9, j’accepte l’émendation de B. Landsberger (ibid.), suivi par CAD K (ibid.).
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L’expression anaitti- n’est pas attestée à l’époque moyenne55, mais ressurgit dans les textes diagnostiques du Ier millénaire. L’exemple le plus explicite est le suivant56 : DIŠ U4-mi-šam-ma ana GIŠKIM-šú LAL-šú u BAR-šú // DIŠ KI.MIN U4-mišam-maana GIŠKIM-šú i-hi-iṭ-ṭ[a-áš-šúuú-maš-šar-šú]
Si (la fièvre) le saisit et le quitte tous les jours à la même heure (suite de la protase, apodose)57.
Dans les autres contextes,anaitti- se laisse aussi traduire par « au même moment », quoique son sens concret soit moins clair58 : ana
GIŠKIM GIG GAM
// ana
KI GIG GAM
(Protase) il mourra au même moment où il est tombé malade59. [DIŠ ŠUB-ti ŠUB]-su-ma MU.1.KÁM
ŠUB-šú-maana GIŠKIM-šú-ma LAL-šu
Si le mal comitial lui est arrivé, voire il lui arrive chaque année et le saisit au même moment (apodose)60. ana
GIŠKIM-šú ZÁH É AD-šú
(Protase) au même moment61, la ruine de sa maison paternelle.
3.2.ē̆ Dum« moment »enpaléoassyrien Le mot paléoassyrien est beaucoup plus fréquent que son équivalent babylonien. Le plus souvent, il apparaît dans les reconnaissances de dette (créances), mais les exemples provenant des lettres sont aussi relativement nombreux62. Contrairement à la situation en babylonien, les 55 On ne sait toujours pas que faire de la phrase a-na it-ti-šu-ma dans une liste de rations d’Alalakh IV (AlT 284 : 2, Wiseman 1959, p. 50; cf. Goetze 1959, p. 63). 56 DPS 16 : 81′ // 31 : 35′ (je suis le système de références de Scurlock 2014). 57 Cette interprétation généralement acceptée du passage est due à B. Landsberger (1964, p. 49). 58 Les trois passages cités sont DPS 15 : 33′ (cf. 19′) // 13 : 11; DPS 26 : 8′ ; STT 89 : 177 (édité dans Stol 1993, p. 96). 59 B. Landsberger (1964, p. 63) a lu GIG comme une forme verbale au subjonctif et a proposé une traduction adhoc : « im akuten Stadium der Krankheit wird er sterben ». N. P. Heeßel (2000, p. 157, 164, 187) accepte cette interprétation de ittu, mais analyse le texte différemment : ana itti mariṣ imât « er ist im akuten Stadium krank, er wird sterben ». Ma solution repose sur la lecture de B. Landsberger (anaittiimraṣuimât) et les parallèles paléobabyloniens cités ci-dessus. 60 Je suis l’interprétation de Heeßel 2000, p. 287, contra Scurlock 2014, p. 200. 61 Cf. « in due time » dans CADI-J 309 sub 4′b′. 62 Pour une liste d’attestations paléoassyriennes connues au début des années 1960, cf. Landsberger 1964, p. 66 (voir p. 62-63 pour un décryptage de son système de références). Les attestations qui correspondent aux n°19, 24 et 28 de B. Landsberger proviennent de contextes endommagés et sont à supprimer. Des textes supplémentaires ont été publiés ou
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contextes paléoassyriens, juridiques comme épistolaires, sont toujours liés aux conditions de paiement, par conséquent le sens du mot sera étudié au § 3.4. Le plus souvent, le mot apparaît dans l’expression a-nae-DÍ-63, comprenant des suffixes pronominaux64 ; une fois i-na est utilisé au lieu de a-na65. Tout comme en paléobabylonien, l’usage du suffixe possessif n’est pas cohérent66. Dans deux lettres, le mot est attesté au nominatif, dans la phrase e-DU-um šakin/šaknam67. Les formes verbales montrent clairement que le mot est masculin68. Par ailleurs, les expressions a-na ša-ni-ú-time-DÍ-šueta-našál-šu-time-DÍ-šu attestent le pluriel masculin du mot69. Il n’est pas clair si l’expression paléoassyrienne i-na i-DÍ erāšim contient le mot ē̆ Dum ; je préfère ne pas tenir compte de ces contextes70. Aucune graphie ne permet de déterminer le caractère sourd ou sonore, simple ou redoublé de la consonne du mot paléoassyrien. L’analyse étymologique (§ 3.5) ne donne pas non plus de résultats décisifs. 3.3. ki-(u)lut in - b i- š è/a ensumérien En dehors des listes lexicales (cf. § 3.1), le mot sumérien u l u t i n n’apparaît que dans la phrase k i- ( u ) lu tin -b i- š è/ a 71. La graphie canonique k i - u l u t i n - b i - š è est employée par plusieurs exercices scolaires
cités dans Donbaz 1988, Donbaz 2007 et Çayır 2006. Il est possible que d’autres exemples m’aient échappé. Tous ces textes seront cités au § 3.4 ci-dessous (avec des références bibliographiques détaillées), à l’exception des inédits non identifiés que B. Landsberger a cités sous les n°17, 21 et 22, ainsi que KBo 9 27 : 11, 4′ où la phrase a-na e-DÍ-a apparaît dans un contexte qui m’est incompréhensible. 63 La graphie a-na e-TI-šu est attestée exceptionnellement par ICK 2 95a: 6 et 95b : 7 ; cf. aussi l’inédit cité dans Landsberger 1949, p. 288 n. 126 sous le n°17. 64 Les exemples présumés de « ina ettim (ohne Suffix) » (Landsberger 1964, p. 63) sont à abandonner, cf. n. 62 ci-dessus. 65 OAA1 23 : 9. 66 Cf. a-na e-DÍ-šu-nui-ša-qú-lu (kt 86/k 90 : 13) vs. a-nae-DÍ-šui-ša-qú-lu (BIN 4 189 : 6-7 ; kt n/k 1857 : 11-13), ainsi que n. 104 ci-dessous. 67 AKT 3 103 : 8-9 et CCT 5 44b: 9′-10′. 68 Cf. déjà Landsberger 1964, p. 67 n. 72 ; Bilgiç & Günbattı 1995, p. 176. 69 kt 88/k 263 : 37-38 (Donbaz 2007, p. 163), cité au § 3.4. 70 Cf. CAD I 310 s.v. ittu B « mng. uncert. ». 71 Contra Landsberger 1964, p. 77-78, ( u ) l u t i n (KI.KAL) « moment » n’a aucun rapport avec u l u t i n 2 (SIG7.ALAM) « création ; stature, apparence », sauf l’assonance des transcriptions conventionnelles. Ce dernier mot aurait en réalité la forme /ulkuden/, cf. Schretter 1990, p. 196 (référence R. Nurullin).
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paléobabyloniens qui reproduisent des contrats de prêt en sumérien72. Dans les documents de la pratique, l’expression n’est à ma connaissance attestée que par trois documents datant de l’époque d’Ur III et provenant de Nippur. Deux contrats de prêt utilisent la graphie phonétique ki lu-ti(im)-ba ; leur formulaire est très similaire à celui de leurs homologues babyloniens cités au § 3.47 3 . Un mémorandum juridique contient la phrase mu k i lu - ti- in g i 4 - g i 4 - d e 4 dont la fonction dans le contexte n’est pas claire74. Enfin, la restauration k [i -u l u ]t i n -b [i -š è ] a été proposée à la l. 60 de la composition sumérienne TheRulersofLagaš 75. 3.4. Lesensdeana ittīšuetexpressionsapparentéesdanslescontextes relatifsauremboursementdedettes L’expression a été beaucoup discutée dans les années 1920-195076. Les interprétations ont tourné autour de deux conditions possibles de paiement : « sur notification » (basé sur ittum« signe ») et « dans le délai fixé (par ailleurs) » (basé sur ittum « moment »). CADI-J 308-309 sub 4a) a préféré la première interprétation (« upon pertinent notice »), tandis que AHw 406 sub 5bα a essayé d’harmoniser les deux (« auf Abruf zur vereinbarten Zeit »)77. Peu après, B. Landsberger a présenté une critique persuasive des deux solutions, qui sont en effet incompatibles avec une grande partie des contextes78. Pourtant, B. Landsberger a lui-même suggéré une interprétation qui est difficile à suivre. Le sème commun qu’il a proposé pour tous les usages de anaitti-/ē̆ Di- est « pünktlich » (p. 65). Cependant, une telle indication n’aurait guère de sens dans les contrats de prêt qui, pour la plupart, ne contiennent aucune autre provision pour le délai. Par 72 UET 5 428 (texte confus avec une graphie erronée k i -AN.KAL-b i - š è , cf. Charpin 1986, p. 479-480) ; A 30173 (cf. MSL 13, p. 14 ; inédit, disponible dans DCCLT) ; Ni. 3273 : ii′ 6′, 9′ (Kraus 1939, p. 50-51 ; l’éditeur y a vu un récapitulatif de créances de l’époque d’Ur III, mais le texte est presque identique à A 30173). 73 NRVN 1 96 : 7; TMHNF 1-2 3 : 7 (cf. Kraus 1939). 74 NATN 511 : 32 (cf. Garfinkle 2012, p. 241). 75 Sollberger 1967, p. 281, 284. 76 Pour un bilan historiographique, voir Landsberger 1954, p. 113-114 n. 228 avec des compléments dans Landsberger 1964, p. 62-64. 77 CDA 137 semble n’avoir retenu que la deuxième partie de cette traduction, « at the agreed point, as agreed ». 78 Landsberger 1964, p. 63-65. Des arguments supplémentaires contre ces deux interprétations ont été présentés par V. Donbaz (1988, p. 54-55). D’ailleurs, l’idée du paiement « sur notification » est exprimée autrement dans les contrats paléobabyloniens, par des expressions telles que ūmirrišušu « le jour où il (le prêteur) le demandera » (Skaist 1994, p. 180-183).
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conséquent, « pünktlich » aurait acquéri des significations contextuelles telles que « sobald die Umstände es erlauben » (p. 65), « den Umständen Rechnung tragend » (p. 66), « nach Tunlichkeit » (p. 67) ; l’expression pourrait même être synonymique de ana ūmē pati’ūtim « mit offener Frist » (p. 67). Cette interprétation est, premièrement, très différente de « pünktlich » et, deuxièmement, exclue par le contexte de plusieurs contrats de prêts, en particulier par l’existence même de la clause de pénalité en cas de retard ou de la précision du délai concret accordé, en plus de la formule anaittīšu79. Le problème n’a pas attiré beaucoup l’attention depuis 1964 ; la plupart des (ré)éditions de textes qui emploient l’expression ont suivi soit les dictionnaires, soit l’une des interprétations de B. Landsberger. Deux articles de V. Donbaz constituent l’exception. De nouveaux textes paléoassyriens contenant l’expression l’ont amené d’abord à proposer l’interprétation « according to the fixed regulations »80. Plus tard, sur la base de données supplémentaires, V. Donbaz a développé son idée en proposant que cette période réglementaire correspondait à six mois81. Par la suite, je démontrerai que V. Donbaz a eu raison d’interpréter ē̆ Dum comme la désignation d’une période bien précise plutôt que d’un délai variable, mais que cette période est celle d’un an et non pas de six mois. Le document YOS 14 7 cité au § 3.1 ci-dessus a montré que la phrase anaitti- pouvait signifier contextuellement « à la même date de l’année prochaine ». Dans le cas de l’expression ana ittīšu, le document où ce sens apparaît le plus clairement est le contrat suivant82 : 1/2 MA.NA-a KÙ.BABBAR, 1 GÍN.BI IGI.6.GÁL MÁŠ Ì.TUKU, KI nu-úr-ì-lí.TA, šu-ÌR.RA DAM.GÀR, ù ta-ku-ku DAM.GÀR i-na ITI ma-mi-a-tim, ŠU.BA.AN.TI, a-na it-ti-šu, ITI ma-mi-a-tim, na-da-ni-išqá-bi Šu-Irra, marchant, et Takuku, marchant, ont reçu de Nur-ili 1/2 mine d’argent, à l’intérêt de 1/6 par sicle, au mois de mammītum. Il a été promis de (le) rendre à la même date (de l’année prochaine, i. e., dans un an), au mois de mammītum.
Dans le corpus paléoassyrien, le document clé pour confirmer ce sens de l’expression est la créance suivante83 : 79 Scheil 1916, p. 133-134 ; EL 1-2 85 ; ICK 2 95 ; kt 86/k 163 ; les textes sont cités ci-dessous avec les détails bibliographiques. 80 Donbaz 1988, p. 55. 81 Donbaz 2007, p. 146-148. 82 Scheil 1916, p. 133-134, sans numéro, l. 1-9 ; cf. Pomponio & Visicato 2000, p. 5-6. La tablette provient d’une collection privée, son origine géographique est inconnue. 83 KTK 86: 1-9.
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2 MA.NA 10 GÍN KÙ.BABBAR i-ṣ[é]-er, a-šu-wa-an : ṣa-ah-r[i]-DINGIR, i-šu a-na ITI 2.KAM, i-ša-qal : ú 6 ṣú-pè-e, ú-ṣa-áb : šu-ma, lá iš-qúl : a-na e-DÍ-šu, MA.NA-um 1/2 MA.NA KÙ.BABBAR, i-ša-tim ṣí-ib-tám, ú-ṣa-áb ú 6 ṣú-pè-e Ṣaher-ili a 2 mines 10 sicles d’argent (en créance) sur Ašuwan. Il paiera dans deux mois84 et ajoutera en intérêt 6 ovins. S’il ne paie pas, dans un an il ajoutera en intérêt 1/2 mine par mine d’argent par an, ainsi que les 6 ovins.
Dans ce texte, a-nae-DÍ-šu correspond à une période d’un an (i-ša-tim) qui est indiquée pléonastiquement par la même clause85. Cette interprétation est confirmée par le passage d’une lettre où le paiement a-nae-DÍku-nu entraîne aussi l’intérêt de 50 %86 : 1 1/2 MA.NA KÙ.BABBAR, tí-ri ša ha-bu-lá-tù-nu-ni (…) a-na na-áb-sú-in šu-qú°-lá-ma (…) li-ik-nu-uk-mali-šé-bi4-lam (…) šu-malátá-áš-qú-lá 2 MA.NA 15 GÍN KÙ.BABBAR tí-ri, a-na e-DÍ-ku-nu, ta--qá-lá 1 1/2 mines d’argent tiri que vous devez (…) payez-le à Nab-Suen (…) qu’il le scelle et me l’envoie (…) Si vous n’avez pas payé, vous pourrez payer 2 mines 15 sicles d’argent tiridans le délai d’un an.
Un troisième document montrant que la période a-nae-DÍ-šuétait associée à un intérêt de 50 % est une créance atypique qui contient le passage suivant87 : 3 ṣú-ha-ru-ú,
KÙ.BABBAR
15
GÍN.TA,
a-na e-DÍ-šu, 7?! 1/2
GÍN.TA,
ú-ṣa-ab
3 serviteurs, 15 sicles d’argent chacun. Sur un an, il ajoutera en intérêt 7?! 1/288 sicles chacun.
Les autres passages paléobabyloniens et paléoassyriens contenant les mots ittum et ē̆ Dum dans le contexte du remboursement de dettes sont moins explicites, mais ne contredisent pas l’interprétation proposée ci-dessus89.
84 Curieusement, le texte n’indique pas la date de départ (des cas semblables sont, e.g., AKT 3 4 et POAT40). 85 L’intérêt sur les prêts d’argent s’élevait en Cappadoce à 30% et 72 % par an (Rosen 1977, p. 20-21). 86 kt a/k 386: 6-23 (inédit ; je reproduis en entier l’extrait publié dans Balkan 1965, p. 161). 87 kt 92/k 1045 : 3-5 (Çayır 2006, n°12). 88 L’édition : 8 1/2 sicles. La photo publiée montre que le chiffre est écrit négligemment et les deux lectures sont possibles. 89 Autant que je puisse voir, cette interprétation est aussi compatible avec les contextes sumériens de k i - u l u t i n - b i - š è / a (§ 3.3) que je ne reproduirai pas ici.
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C’est en particulier le cas des contrats de prêt paléobabyloniens90 : 2/3 MA.NA KÙ.BABBAR, MÁŠ dUTU ú-ṣa-a[b], KI dEN.ZU-ri-im-ú-ri-im, DUMU É.BABBAR-lu-mur, IAKŠAKki-še-[mi], DUMU ÌR.RA-ha-[bi-it], I:ù be-le-sú-nu, DUMU.MUNUS bu-si-[ia DAM].⸢A.NI⸣, ù el-lu-ra-tum ma-ra-s[ú-nu], ŠU.BA. AN.TI.MEŠ, a-na it-ti-šu-nu, KÙ.BABBAR ù MÁŠ.BI, Ì.LÁ.E.M[E]Š 2/3 mine d’argent, selon l’intérêt de Šamaš : Akšak-šemi, fils d’Irra-habit, Belessunu son épouse, fille de Busiya, et Elluratum leur fille ont reçu de Sin-rim-urim, fils d’Ebabbar-lumur ; ils rembourseront l’argent et son intérêt dans un an91. 1 MA.NA KÙ.BABBAR, MÁŠ dUTU, ú-ṣa-ab, KI GEME2-dUTU LUKU[R] dUTU, ù dEN. ZU-e-ri-ba-am, IdUTU-mu-uš-te-pi-iš, DUMU ú-še-pí, i-na ITI na-ab-ru-ú, KÙ.BABBAR ŠU.BA.AN.TI.MEŠ, a-nait-ti-šu, KÙ.BABBAR MÁŠ.BI Ì.LÁ.E 1 mine d’argent, selon l’intérêt de Šamaš : Šamaš-muštepiš, fils d’Ušepi, a reçu de Amat-Šamaš, religieuse de Šamaš, et Sin-eribam, au mois nabrûm; il remboursera l’argent et son intérêt dans un an.
Le texte suivant donne un exemple de créance paléoassyrienne92 : 9 GÍN KÙ.BABBAR ṣa-ru-pá-am, i-ṣé-er : pì-lá-ha-a, DUMU ni-ra-ah-ṣú-lu-li tám-kà-ru-/um, i-šu a-li i-na-mu-ru, i-ša-qá-al ITU.KAM, ša sà-ra-tim : li-mu-um, ša qá-at : i-na-sú-in, a-na e-DÍ-šu : i-ša-qá-/al, šu-ma lá i-ša-al, ki-maa-wa-at, kà-ri-imṣí-ib-tám, ú-ṣa-íb Le marchant a 9 sicles d’argent fin (en créance) sur Pilahaya fils de Nirah-ṣululi. Il paiera là où ils se verront, il paiera dans le délai d’un an (à compter du)93 mois ša sarrātim de l’éponymie qui suit celle de EnnaSuen. S’il ne paie pas, il ajoutera un intérêt selon l’ordre du kārum.
Une autre créance indique la date de remboursement au lieu de la date de contractation du prêt94 : 2/3 MA.NA KÙ.BABBAR, ṣa-ru-pá-amhu-bu-ul, ti-ri-taù dIŠKUR-ba-ni, ⸢a-na⸣ e-DÍ-šu-nui-na, ni-ga-limi-ša-qú-lu, šu-mai-na U4-me-šu-numa-al-ú-tum, láiš-qú-lua-na, 10 GÍN-tim 1 GÍN.TA i-na, ITI ṣí-ib-támu-ṣú-bu
90 BDHP 38 (collationné et édité dans van Koppen & Lacambre 2009, p. 156-157, 159-160) ; OBTIV 45. 91 Le document est daté du mois elūnum. 92 Liv. 7 (= EL 1-2 85). D’autres créances avec un formulaire semblable sont ICK 2 95 ainsi que, sans la clause de pénalité de retard, KKS 30 ; kt a/k 904 (inédit cité dans Balkan 1955, p. 94) ; kt 86/k 169/b (Uzunalimoğlu 1988, p. 97); kt 86/k 90 (Donbaz 2007, p. 147); BIN 4 189 : 1-7 (récapitulatif), kt c/k 440 : 34-38 (récapitulatif cité dans Donbaz 2007, p. 148 n. 21). 93 Le texte omet ištu dans l’indication de la date de départ, comme d’autres créances paléoassyriennes (cf. e.g. CCT 5 20). 94 kt 86/k 163 : 3-11 (Donbaz 2007, p. 148).
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2/3 mine d’argent fin, la dette de Tirita et Addu-bani : ils paieront dans un an lors de la moisson. S’ils n’ont pas payé lors de leurs échéances, ils ajouteront en intérêt 1 sicle par 10 sicles par mois.
Deux récapitulatifs de créances utilisent l’expression dans des clauses indiquant le remboursement en trois fois95 : [iš-tù ha-mu-u]š-tim, ša a-ta-ta a-na, 13 ha-am--tim i-ša-qú-lu, 2 MA.NA 17 GÍN a-na e-DÍ-šu, ù 2 MA.NA 17 1/6 GÍN, a-na e-DÍ-šu-ma i-ša-qú-lu (Un montant) ils paieront dans 13 « semaines »96 à partir de la « semaine » de Atata ; 2 mines 17 sicles dans un an ; et 2 mines 17 1/6 sicles encore dans un an. 1/2 MA.NA KÙ.GI ki-ša-am SIG5, i-ṣé-er PUZUR4-a-šura-šur-SIPA i-šu, iš-tù ITI. KAM áb ša-ra-ni li-mu-um, a-bi4-a DUMU šu-da-gán 10 GÍN KÙ.GI, a-na ku-zal-li i-ša-qal 10 GÍN KÙ.GI, a-na ša-ni-ú-tim e-DÍ-šu i-ša-qal, 10 GÍN KÙ.GI a-na šál-šu-tim e-DÍ-šui-ša-qal,šu-mai-nau4-me-šuma-al-ú-tim,lá ìš-qúl 1 MA.NA-um 1/3 MA.NA, ṣí-ib-támú-ṣa-ab Aššur-re’i a 1/2 mine d’or kīšum de bonne qualité (en créance) sur PuzurAššur. À compter du mois ab šarrānī de l’éponymie de Abiya fils de Šu-Dagan, il paiera 10 sicles d’or au mois kanwarta au plus tard, 10 sicles d’or à la même date de la deuxième année et 10 sicles d’or à la même date de la troisième année97. S’il n’a pas payé lors de ses échéances, il ajoutera en intérêt 1/3 mine par mine (d’or par an).
Dans le corpus épistolaire98, l’expression apparaît en particulier dans quatre lettres d’un même expéditeur référant à la même situation99 : 1 GÚ AN.NA šu-uq-lam, wa-sú-um-tám li-qé-ma, iš-tu u4-me-em, ša ta-láqé-ú, a-na e-DÍ-šu 10 MA.NA KÙ.BABBAR, ṣa-ru-pá-amdí-šu-um
95 kt n/k 1857 : 8-13 (inédit cité dans Donbaz 1988, p. 54) ; kt 88/k 263 : 32-41 (Donbaz 2007, p. 145-146). Dans ces contextes, deux points de référence sont possibles pour anaē̆ Dīšu : on décompterait le délai d’un an soit de la date de contractation du prêt, soit de celle du premier paiement. 96 Pour le sens de hamuštum, cf. en dernier lieu Dercksen 2011. 97 Littéralement « à ses deuxièmes dates » et « à ses troisièmes dates ». Je ne sais pas que faire de l’absence des « premières dates ». V. Donbaz a suggéré qu’elles correspondaient à la période de six mois séparant les mois abšarrānī (date de contractation du prêt) et kanwarta (date du premier paiement), ce qui l’a amené à proposer le sens de « six mois » pour ē̆ Dum en général (2007, p. 146-148). Cf. cependant le texte précédent où le premier paiement est dû « ana 13 hamšātim », ce qui ne correspond pas à six mois. 98 En plus de la lettre kt a/k 386 citée ci-dessus. 99 Les quatre passages cités sont POAT 13 (= OAA 1 25) : 25-30 ; TCL 4 8 (= OAA 1 24) : 4-15 ; TCL 20 92 (= OAA 1 26) : 7-13; OAA 1 23 : 7-10.
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Prends un talent d’étain, le paquet convenable, et donne-lui 10 mines d’argent fin dans un délai d’un an à compter du jour où tu l’auras pris100. 1 GÚ AN.NA, šaa-lá-hi-im, šu-a-šurli-dí-na-/ku-ma, 10 MA.NA, KÙ.BABBAR ṣa-ru-pá-am, a-na e-DÍ-šu, šu-qú-ul-šum, ku-nu-kišaa-limki, 2 šu-uq-le-en6, li-dí-a-ku-ma, eš-té-et, ú-sú-uq Il faut que Šu-Aššur te donne un talent d’étain d’Alahum et que tu lui paies 10 mines d’argent fin dans un délai d’un an. Il faut qu’il te dépose deux paquets avec les sceaux de la Ville et que tu en choisisses un. 2 GÚ, AN.NA ku-nu-kišaa-limki, šu-a-šur : ma-ah-ri-kà, i-ša-kà-an-mai-2ší-ta, iš-té-et ta-na-sà-aq-ma, 10 MA.NA KÙ.BABBAR a-na, e-DÍ-kà ta-ša-qal Šu-Aššur te proposera deux talents d’étain avec les sceaux de la Ville, tu choisiras l’un des deux et paieras 10 mines d’argent dans un délai d’un an101. GÚ AN.NA ku-nu-ki ša a-limki, šu-a-šur li-dí-na-ku-ma, MA.NA KÙ.BABBAR, ṣa-ru-pá-amšu-qú-ul-šu-um
1
i-na e-DÍ-šu 10
Il faut que Šu-Aššur te donne un talent d’étain avec les sceaux de la Ville et que tu lui paies 10 mines d’argent fin dans un délai d’un an.
Enfin, deux lettres emploient le mot ē̆ Dum en dehors de l’expression ana ē̆ Dī-102 : a-šu-mì, AN.NA a-na-kam iš-tí DAM.GÀR, na-wu-a-ku-ma : U4-mu-ú, e-DU-um, ša-ki-in Je me suis arrangé103 ici avec le marchand à propos de l’étain et le délai a été fixé à un an104. ana šu?-⸢x-x⸣-na, ha-bu-ul : a-na-kam, ⸢x-x⸣-ni : ni-iṣ-ba-at, ⸢um-ma⸣ né-nu-ma, ⸢KÙ⸣.BABBAR : šu-qúl kà-ra-[a]m, ṣa-he-er GAL : im-hu-ur-/ma,
100 L’éditeur de OAA 1, M. T. Larsen, a traduit l’expression par « promptly ». En effet, on ne peut pas exclure qu’il s’agisse simplement, comme dans les contextes paléobabyloniens cités au § 3.1, d’un paiement « à la date », c’est-à-dire « dans l’immédiat ». Cependant, l’indication du point de départ (ištuūmemšatalaqqe’u), à l’instar des créances citées ci-dessus, favorise la traduction « dans le délai d’un an ». 101 Ce passage montre que ana ē̆ Dīšu et ana ē̆ Dīka ne peuvent pas avoir des sens opposés tels que « au moment opportun pour lui » vs. « au moment opportun pour toi » (comme traduit C. Michel dans LAPO 19 258-259), parce que dans ces contextes les deux expressions signifient manifestement la même chose. 102 Les deux passages cités sont AKT 3 103 : 5-9 et CCT 5 44b: 1′-10′ (édité dans Landsberger 1964, p. 67). 103 Pour ce sens de awā’um N, cf. kt 88/k 970 : 21, 28 (Donbaz 2008, p. 211-214). 104 Cf. u4-mu-šu ša-na-at « son délai d’un an » (ICK 1 187 : 7; TCL 19 29 : 15) ; u4-mu-šu 10 ha-am-ša-tum « son délai de 10 ‘semaines’ » (CCT 2 25 : 12).
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um-ma šu-ut-ma, 2 1/3 ša-ak-nam
MA.NA KÙ.BABBAR,
ha-bu-la-ku ù e-DU-um,
[… NP1] est redevable de [… d’argent] à ⸢NP2⸣. Nous avons saisi ⸢NP1⸣ ici, en disant : « Paie l’argent! ». Il a convoqué l’assemblée plénière et a dit : « Je dois bien 2 1/3 mines d’argent, mais le délai d’un an m’a été fixé ».
Un glissement sémantique de « moment, temps » à « an » est attesté aussi en araméen105. Par ailleurs, on trouve en hébreu l’expression « à la même date de l’an prochain »106, qui signifie « dans un an » tout comme anaittīšu/ē̆ Dīšuen akkadien. En revanche, il faudra expliquer la différence d’usage entre la formule anaē̆ Dīšu et les expressions littérales telles que anašanat et inašattim « dans un an », qui sont aussi utilisées dans les créances paléoassyriennes107. 3.5. L’étymologie On peut considérer ittum« moment » et ittum« signe » soit comme des homonymes aux origines différentes108, soit comme deux sens d’un seul mot polysémique109. Dans le premier cas, ittum/ē̆ Dum« moment » proviendrait de la racine protosémitique *wˤd« fixer l’heure »110. Cette étymologie conviendrait parfaitement du point de vue sémantique111. Au regard de la morphologie, la forme babylonienne ne poserait aucun problème (*ˤidtum > ittum).Le cas paléoassyrien est plus difficile parce que le mot est masculin (§ 3.2).La protoforme masculine *ˤidum(> edum) 105
Araméen biblique : ˤiddānā « 1. time. 2. year » (HALOT 1944) ; syriaque : ˤeddānā «time » sub 2) ʕeddānb-ʕeddān « year by year » (SL 1073). En hébreu, le sens « an » de mōˤēḏ « agreed time, appointed time » (HALOT 558) dans Dan. 12 :7 est un calque de l’araméen. 106 lammōˤēḏḥazzǟbaššānāhāˀaḥäräṯ « l’an prochain à cette saison » (Gen. 17:21). 107 Rosen 1977, p. 17; CAD Š/2 199 sub b). 108 À ma connaissance, W. Muss-Arnolt (1905, p. 128) a été le premier à distinguer ittu« signe » et ettu « time », en mettant ce dernier en rapport avec l’hébreu ˤēṯ. 109 Cette idée a été défendue par B. Landsberger (1964, p. 68-69). Il s’appuyait en particulier sur l’équivalence présumée entre ittum« moment » et le sumérien ĝ e š g e m , dont le sens de base est « signe ». Pourtant, cette équivalence n’est attestée que dans les textes du Ier millénaire et est certainement d’origine secondaire (cf. § 3.1). 110 F. Kraus (1939, p. 55) a explicitement proposé que ittum « Termin » provienne de *wˤdtandis que ittum « Zeichen » aurait une racine différente. La dérivation de *wˤd avait été suggérée auparavant pour ittum« Zeichen » (§ 2.5). 111 Cf. en particulier les dérivés de la même racine : l’akkadien adānum (edānum) « a moment in time » (CAD A/1 97), « Termin » (AHw 10, 184) ; l’hébreu ˤēṯ « point of time ; occasion, time » (HALOT 899), mōˤēḏ « agreed time, appointed time » (HALOT 558) ; l’araméen biblique ˤiddānā « time » (HALOT 1944), le syriaque ˤeddānā « time ; moment of time » (SL 1073) ; l’arabe mīˤād« appointed time » (Lane 2953).
ITTUM « SIGNE » ET ITTUM « MOMENT » EN PALÉOBABYLONIEN
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serait sans parallèle pour les racines verbales primaew-. Une forme ettum (< *ˤidtum) présupposerait un changement atypique du genre du mot112. Dans le deuxième cas, ittum/ē̆ Dum « moment » proviendraient de la même racine que ittum « signe » (< *ay(a)tum, cf. § 2.5). La forme assyrienne masculine pourrait être reconstruite comme ētum (< *ay(a)tum). Pourtant, le glissement sémantique de « signe » à « moment » est difficile à expliquer113. Outre la réticence de multiplier les entités, je ne vois aucun argument en faveur de l’origine commune de ittum/ē̆ Dum « moment » et ittum « signe ». L’hypothèse qui fait dériver ittum/ē̆ Dum « moment » de *wˤd« fixer l’heure » me semble alors préférable dans l’état actuel des données disponibles. Toutefois, la dérivation de ittum « moment » de la racine *ayat- deviendrait bien plus attirante si l’on reconnaissait l’existence du mot ītum« date », cf. § 4.5. 4. ATTESTATIONS NON-ATTRIBUÉES 4.1 ittum Dagan On trouve l’expression dans un passage célèbre du prologue du Code d’Hammurabi (l. iv 24-31) : mu-ka-an-ni-iš, da-ad-mi, I7UD.KIB.NUN.NA, ì-tum dda-gan, ba-ni-šu, šu ig-mi-lu, ni-šime-raki,ùtu-tu-ulki Celui qui a soumis le pays de l’Euphrate au signe (?)/avec l’accord (?) de Dagan son créateur, celui qui a fait une faveur aux gens de Mari et Tuttul114.
La lecture ittum de ì-tum est confirmée par la graphie it-tum d’une copie paléobabylonienne du prologue115. En ce qui concerne l’interprétation de l’expression ittumDagan, il existe deux opinions. Les dictionnaires ont considéré ittum comme une forme de la préposition itti« avec (l’accord de) »116. Les éditions du Code, suivant la proposition de J. Nougayrol117, 112 Un parallèle pourrait être fourni par l’hébreu ˤēṯ(< *ˤidt-), qui est de genre masculin dans une partie des cas (BDB 773). 113 Cf. les réflexions de B. Landsberger (1964, p. 78). 114 Pour une interprétation alternative du passage, cf. Durand 2004. 115 AO 10237 : iv 3 (Nougayrol 1951). 116 AHw 405 sub 8a ; CAD I-J 303 sub a. Pour itti « avec l’accord de » en paléobabylonien, voir en dernier lieu Ziegler 2014, p. 905. 117 Nougayrol 1951, p. 71, 74.
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ont interprété ittum comme la forme du locatif-adverbial de ittum « signe ». Du point de vue sémantique, les deux interprétations conviennent ; du point de vue formel, les deux posent problème. La forme ittum de la préposition est uniquement attestée par les listes lexicales118. Le locatif-adverbial de ittum « signe » serait sans parallèle119 ; le locatif-adverbial n’apparaît pas dans le Code (sans compter la forme figée de la préposition qerbum). Or il n’est à mon avis pas possible de choisir actuellement entre ces deux solutions120. En revanche, on pourrait ajouter à la discussion un élément supplémentaire. Une lettre paléobabylonienne contient la séquence it-tum DINGIR, dans un contexte hélas peu compréhensible121 : a-nu-um-maa-naṣe-ri-i-ka, Iig-mil-dEN.ZU, Iì-lí-aš-ra-an-ni, ù dUTU-en-nam, [aš]-šum a-wa-tim, [š]a ta-aq-bi-a-am, aṭ-ṭa-ar-da-ak-kum-šu-nu-ti, i-na U4-m[i]-im, ša pa-ni-[š]u-nu ta-ma-ru, ka-ak-ka-am dNIN.GÍR.ZU°, ù it-tum DINGIR {x}, ki*-in*-šu-nu-ti-ma, ùi-namu-hi a?/2? x x x x x, šu-uk-na-am, ap-pu-tum, ba-luma-aṣ-ṣa-ri, lai-la-ku-ni-im Voilà je t’ai envoyé Igmil-Sin, Ili-ašranni et Sin-ennam concernant l’affaire dont je t’avais parlé. Le jour où tu les vois, éprouve-les122 avec (?) l’arme Ningirsu et … du dieu (?), puis assigne-moi … devant …123 S’il te plaît, il ne faut pas qu’ils aillent ici sans gardes.
4.2. ittī ilappatanni L’expression apparaît dans une lettre paléobabylonienne124 : aš-šum ṭe4-mi-im ša ta-aš-pu-ri-im, e-zu-ub la ša-pa-ri-ki, it-ti i-la-pa-tani-ma, aš-šu-mi-kia-naba-ri-im, ùša-hi-il-tim ⸢a-la⸣-[ak] 118 CAD I-J 302-303. Par ailleurs, les dictionnaires citent deux noms propres paléoakkadiens qui contiendraient la forme ittum de la préposition itti(CAD I-J 303 sub a ; AHw sub 8a). En réalité, l’un d’eux n’existe pas (TCL 5 6170 : 15, cf. l’édition dans NGU 2 144) ; l’autre, i-dum-be-lí (MAD 1 7 : ii 9′), contient la forme de idum « bras, force », comme l’a déjà bien vu I. Gelb (1957, p. 17) : la graphie avec le signe I impose la lecture /yidum/ (Hasselbach 2005, p. 87). CAD I-J 303 (sub a) a cité ce nom avec une coquille (« ì-tum-be-lí »). 119 B. Groneberg (1997, p. 36-37) a traduit la séquence it-tu-uš-ša-ma dans IštarLouvre : v 39′ comme « in ihrem Zeichen ». Pour une interprétation différente de ce passage obscur, cf. Streck & Wasserman 2018, p. 26. 120 Le passage a aussi laissé perplexe un copiste néo-babylonien du prologue du Code, qui a réinterprété ittumen dI7-u (Wiseman 1962, p. 172). 121 AbB 10 72 : 4-20. 122 Pour cette collation, voir la copie (OECT 13 3) et la photo disponible sur le site du CDLI (n° P385534). 123 Cf. l’édition : i-namu-hia-wi-limšašina. Sur la photo, le « wi-lim » ressemble plutôt à PI-PI! ou UD-NA!. 124 AbB 6 22 : 4-8.
ITTUM « SIGNE » ET ITTUM « MOMENT » EN PALÉOBABYLONIEN
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En ce qui concerne l’affaire au sujet de laquelle tu m’as écrit, à part ton message, mon … m’ennuie, je vais [aller] pour toi chez un devin ou une diseuse.
Au premier regard, on est tenté d’interpréter ittī comme une forme de ittum « signe (omineux) »125 : la lettre parle ensuite de spécialistes de la divination ; le verbe lapātum est bien attesté dans des contextes divinatoires, y compris avec ittum « signe » en tant que sujet126. Cependant, il est difficile de séparer cette phrase du passage suivant de OBGT XII : 18-19 (MSL 4, p. 119) : zíb = it-tum, zíb - ĝ u 1 0 ì -t a g -t a g -g e = it-tatu-ú-a ú-la-pa-ta-ni-in-ni127. L’interprétation des deux phrases dépend donc du sens du mot zíb en sumérien. Il existe deux mots sumériens zíb. L’un signifie « marque, tache »128 ; c’est cette piste qu’a poursuivie B. Landsberger en proposant pour les contextes en question un sens « grain de beauté »129. En effet, le rapport sémantique entre « signe » et « marque » est évident. L’avantage de cette hypothèse est qu’elle permet d’interpréter l’ittum en question comme un sens dérivé de ittum « signe » ; le pluriel atypique ittātum fait aussi attribuer ce mot à ittum « signe » plutôt qu’à un homonyme. Pourtant, zíb « marque » n’est jamais comparé à ittu dans les listes lexicales et l’idiomatisme de la phrase « ma marque/mon grain de beauté me dérange » n’est pas transparent pour moi. L’autre z í b signifie « rêne »130. C’est peut-être ce même mot qui apparaît dans la liste lexicale Nabnitu I 236-239 comme l’équivalent de ittu šášu-hat-t[i] « de textile-šuhattu », šáše-e-ti « de filet », šaṣu-bat[i] « de vêtement »131. Par ailleurs, Hh. XIX 99 contient l’équivalence 125
Ainsi AHw 406 sub 4a. CAD L 88 sub 1l 3′. Pourtant, dans le contexte de la divination le verbe est employé soit au statif avec le sens d’« être néfaste », soit à l’inaccompli avec le sens d’« être pertinent ». Aucun de ces usages ne semble convenir ici. 127 B. Landsberger (MSL 4, p. 119) avait mis cette expression en rapport avec la l. ii 20 du dialogue amoureux connu comme « NanayaHammurabi ». En développant sa suggestion, M. Held (1961, p. 18) avait proposé pour cette ligne la lecture suivante, avec une émendation et plusieurs restaurations : it-⸢ta⸣-tu?-iaú-la-ap--ta-ni-[in-ni]. Peu après, M. Held (1962, p. 37) a collationné la ligne avec le résultat suivant : « The sign ja seems to be discernible on the photo, but there is no room for ta-tu. The traces before ja can hardly be read tu ». Cependant, la lecture a été retenue dans les rééditions et traductions postérieures du poème. 128 Discuté dans Behrens 1998, p. 71-72. 129 MSL 4, p. 119 : cf. Held 1961, p. 18. R. Frankena, l’éditeur de AbB 6, a suivi cette interprétation. 130 Discuté dans Alster 1997, p. 376. 131 Cf. par ailleurs z í b t a m - t a m - m a = it-tum dans Ni. 970 : 3 (inédit, disponible dans DCCLT). 126
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ittušaṣubāti= š à- s ik i- s u r - r a, littéralement « intérieur en laine retordue »132. L’avantage de ce mot du domaine du tissage est l’association directe avec ittudans les listes lexicales. Cependant, aucun des sens indiqués ci-dessus n’est facilement dérivable de ittum « signe » ; la portée métaphorique de « ma rêne (etc.) me dérange » n’est pas claire non plus. Pour le moment, on ne peut pas trancher entre les trois interprétations possibles de ittum au sein de cette expression : « signe omineux », « marque, tache, grain de beauté » ou « rêne, partie de vêtement »133. 4.3. mīnum ittaka La lettre suivante contient probablement une autre attestation de ittum, mais le contexte ne permet pas d’en discerner le sens concret (« pronostic »? « date »? « signe d’identification »?)134 : ù a-na e-re-sú-um-ma-tim, aq-bi-⸢i⸣-ma um-ma a-na-ku-[m]a, mi-nu-um it-ta-ka, um-maa-na-ku-maa-na LÚ.DUB.ŠEN.NA, it-ti IDINGIR-ga-mil ZABAR. DU8, a-li-ik-mami-ṭe-e-ti, li-qé-a-am-mai-na URU É.NIM.MA, [š]u-ku-un Par ailleurs, j’ai dit à Erissumatum : « Quel est ton signe / ta date ? »135 Puis j’ai dit : « Va voir Ludubšenna avec Ilum-gamil, l’échanson, prends pour moi ce qui manque et place-le dans la ville d’É.NIM.MA ».
4.4. ittašu dansuntextemathématique Le texte mathématique BM 96957+VAT 6598 contient la séquence it-ta-šu en tant qu’intitulé d’un dessin136. La traduction traditionnelle par « (son) diagramme, esquisse » (AHw 406 sub 2 ; CAD I-J 305 sub 1b) est dérivable du sens général de ittum « signe », mais reste sans parallèles. 4.5. i-tu-ú-um šakin Une lettre de Mari contient cette phrase bien mystérieuse, qui n’a pas attiré l’attention des commentateurs137 :
132 Cette expression sumérienne est inconnue par ailleurs. En tant que nom d’objet en laine, š à peut signifier « doublure (de chaussures) » (Steinkeller 1980, p. 88). Cf. par ailleurs é š - s i k i - s u r - r a « laisse en laine retordue » (Alster 1997, p. 129). 133 Ainsi CAD I-J 305 sub 1c 3′ (« referring to a garment » mais « obscure »). 134 UET 5 72 : 26-33 (cf. la transcription de R. de Boer dans ARCHIBAB). 135 La traduction de AHw 406 sub 5a « verabretedes Z[eichen], Stichwort … zum Beginn v Handlungen » est arbitraire. 136 Au-dessus de la col. ii du revers (Robson 1999, p. 238). 137 ARM 10 11 (= LAPO 18 1148) : 7-16.
ITTUM « SIGNE » ET ITTUM « MOMENT » EN PALÉOBABYLONIEN
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[a-d]ire-ešwa-ar-hi-im, [te]-re-tima-našu-lumbe-lí-ia, [ú-š]e-p[í-i]š-ma, te-r[e-tumša] šu-lumbe-lí-ia, š[a]-a[l]-ma, i-naṣe-e-tim, be-lípa-ga-ar-šu, li-iṣ-ṣú-ur, i-tu-ú-umša-ki-in, šapí-ii-li-i-im, be-líli-pu-úš J’ai fait prendre les présages pour le salut de mon Seigneur pour jusqu’à la fin du mois. Ces présages sont favorables. Mon Seigneur doit prendre garde à lui lors de sorties (?)138. La date a été fixée (?) / Le signe est présent (?). Que mon Seigneur agisse conformément à l’ordre du Dieu !
Les éditeurs du texte ont traduit la séquence i-tu-ú-um par« signe », ce qui convient bien au contexte parce que la lettre parle de présages. Cependant, la forme verbale dont le mot est sujet est accordée au masculin139, la graphie indique aussi un -t- simple.140 Est-ce une variante masculine ītum de ittum « signe » ? Ou bien la phrase contient-elle le même mot que l’expression ē̆ Dumšaknam/šakin en paléoassyrien (voir § 3.3 ci-dessus) ? Enfin, on ne peut pas formellement exclure la lecture itûmšakin « la frontière a été établie ».141 4.6. Attestationsdansdescontextesendommagés Plusieurs autres textes paléobabyloniens contiennent probablement le mot ittum, mais le contexte endommagé ne permet pas d’en tirer grand-chose. Lettres : AbB 5 42 : 11 (it-ta-am) ; ARM 10 6 ( = LAPO 18 1146) : 2′ (⸢it-ta-tim⸣)142 ; ARM 28 180 : 17 (it-ta-a[t? …]) ; OBTIV 13 : 9 (⸢it⸣-ta-ti-ia). Textes littéraires : LAOS 4 1 : iii 5 (it-ta-am) ; Ištar-Louvre143 : v 39’ (it-tu-uš-ša-ma) ; Ištar-Baghdad144 : 74 (it-tu-ú-a). Texte divinatoire : VAT 7525 : ii 2 (i-ti-šu)145.
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Entre les deux solutions que G. Dossin a proposées dans les notes de l’édition, je préfère de comprendre ṣe-e-timcomme le pluriel de ṣītum« sortie » (dans le sens militaire), pourtant, inaṣêtim « en plein soleil » que G. Dossin a choisi n’est pas impossible. L’interprétation en faveur de ṣêtum « fièvre » (Durand 2000, p. 328) n’explique pas l’usage de la proposition ina. 139 D’ailleurs, dans les l. 5-6 le verbe est au masculin pluriel, tandis que les deux sujets sont féminins. 140 Dans cette lettre, toutes les consonnes doubles sont écrites explicitement : l. 14, 19, 20, 22, 23. 141 Cependant, la graphie pleine de la deuxième syllabe ne reflète pas nécessairement une voyelle contractée, cf. i-li-i-im pour ilim dans la ligne suivante. 142 Cf. n. 7 ci-dessus. 143 Groneberg 1997, p. 36. Cf. n. 120 ci-dessus. 144 Groneberg 1997, p. 112. 145 Köcher, Oppenheim & Güterbock 1957, p. 64; cf CAD I-J 305 sub 1c 3′.
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5. ATTESTATIONS FANTÔMES Le contrat de location de bateau UET 5 229 : 17 contient une clause écrite IGI.DUB.BI.⸢ŠÈ⸣. B. Landsberger l’a lue GIŠKIM.BI.ŠÈ et l’a mise en rapport avec l’expression anaittīšu146. Cette interprétation a été retenue dans CAD I-J 309 sub 4a 4′b′. Cependant, comme B. Landsberger l’a indiqué lui-même, la clause est clairement parallèle à celle d’un autre contrat de ce genre, écrite GIŠKIM.TI.LA.NI.ŠÈ147. Or GIŠKIM.TI est une graphie de tukultum« (personne de) confiance, aide » (CAD T 461) et non pas deittum. Le sens juridique de la clause anatukultīšu reste à établir, mais cf. le passage parallèle d’une lettre148 : me-he-er lu-te-er
DUB-pí-ia šu-bi-lam-ma,
a-na tu-ku-ul-ti-ka,
MÁ
a-na be-li-ša,
Envoie-moi une réponse à ma lettre afin que je rende le bateau à son propriétaire à ton …
Le passage suivant, d’une lettre de Mari, ne contient pas non plus le mot ittum, contrairement à l’édition149 : i-naṭup-pí-imšabe-líú-[š]a-bi-lam, be-líki-a-amiš-pu-ra-amum-ma-a-mi, am-mi-nima-na dIŠKUR-mu-ba-lí-i[ṭ], [t]a-aš-pu-ra-amum-ma-a-mi, DUMU. MUNUS ia-ah-du-li-im [l]a-mi ta-ah-ha-az, be-lí iš-pu-ra-am, [k]i-i-ittum-maan-né-tamaq-bi Dans la lettre que mon Seigneur m’a fait portée, il a écrit ainsi : « Pourquoi as-tu écrit à Addu-muballiṭ : ‘Ne marie pas la fille de Yahdun-Lim !’ ? » – (c’est ce que) mon Seigneur m’a écrit. C’est vrai150, j’avais dit cela.
Dans FM 9 47 : 12′, la translittération « šait-ta-ti-šu » représente probablement une coquille pour ša i-ta-ti-šu, bien visible sur la photo publiée. La traduction « ce qui est à ses frontières » correspond manifestement à šaitâtīšu. Le « i-ta-at » de Agušaya A : vii 20′, qui était entré dans AHw 406 sub 3b comme une forme de ittum « signe », a ensuite été lu i-ga*-at151.
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Landsberger 1954, p. 114 n. 228; cf. Landsberger 1964, p. 79. UET 5 230 : 22 ; cf. 224 : 12, partiellement cassé. 148 AbB 9 139 : 8-11. 149 M.5389 : 4-10 (Ziegler 1999). 150 D’autres exemples de kittum-ma « c’est vrai » : AbB 8 19 : 19′ ; W 20473 : ii 29 (Falkenstein 1963, p. 56-71). 151 Groneberg 1997, p. 81. 147
ITTUM « SIGNE » ET ITTUM « MOMENT » EN PALÉOBABYLONIEN
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IDĀT-, DES FORMES APPARENTÉES À IDUM
Au Ier millénaire, les formes idatu au singulier et idātu au pluriel sont bien attestées avec le sens de « signe », en particulier dans des textes bilingues en tant que traductions de ĝ eš g em 152. En paléobabylonien, il existe la forme écrite i-da-at, dont les dictionnaires attribuent aussi une partie des attestations à ittum« signe ». À mon avis, tous les exemples paléobabyloniens de cette forme appartiennent à un mot différent, probablement dérivé de idum « bras, côté, force, raison etc. »153. Le premier cas est celui de l’expression ina i-da-atlemuttim« dans … du mal », qui apparaît dans la copie paléobabylonienne d’une inscription de Šulgi154, dans une inscription de Kudur-mabuk155 et dans une lettre de Mari156. Les deux dictionnaires ont rangé l’attestation de l’inscription de Kudur-mabuk sous le lemme ittum « signe »157. Curieusement, CAD I-J 15 (sub a) a attribué l’exemple de l’inscription de Šulgi au mot idum158. En plus, l’expression clairement apparentée anai-da-atlemuttim « vers … du mal » s’est retrouvée dans les deux dictionnaires à l’entrée idum159. Quel que soit le sens exact de ces expressions que je n’ai pas la possibilité d’étudier ici160, elles ne peuvent pas être séparées de l’expression ana
152 CAD I-J 305 sub 1a 2′, 307 sub 2b ; voir aussi ci-dessus § 2.3 pour lūidatetidatum-ma, les formes néobabyloniennes de lū ittum « il faut rappeler que ». Ces formes peuvent être expliquées par une remotivation étymologique, sous l’influence de idûm « savoir » (Durand 1982, p. 44-45 n. 6) ou idātum « forces magiques ». Cependant, certains auteurs du Ier millénaire distinguent bien ittātum « signes (omineux) » et idātum « forces (magiques) » dans le contexte rituel (Maul 1994, p. 6-7). 153 CAD I-J 10-16 ; AHw 365-366. 154 RIME 3/2.1.2.38 : 8 (i-na i-da-at le-mu-tim). Le passage est difficile, son texte semble diverger de la version sumérienne, et les éditions de référence ont laissé l’expression sans traduction. 155 RIME 4.2.13a.2 : 36-37 (i-nai-da-atle-mu-ut-tim). 156 ARM 26 5 : 34 (i-na i-da-at le-mu-un-ti[m]). Une autre lettre contient la phrase similaire i-nai-da-atsà-ar-[ti]mùi-wi-tim, traduite « par fausseté et mensonge » (ARM 26 404 : 53). 157 L’inscription de Kudur-mabuk RIME 4.2.13a.2 : 36-37. Cf. CAD I-J 307 sub 2b, AHw 405 sub 3b et la juste critique de B. Landsberger (1964, p. 73 n. 97). 158 AHw a ignoré cet exemple. 159 L’attestation provient du traité inédit As. 30 T.575: r. 4′ cité dans CAD I-J 15 sub 2b 6′ ; cf. AHw 365 sub 7a. 160 La traduction de CAD I-J 307 sub 2b « on account of an evil sign » n’est pas claire ; celles des éditions de ARM 26 5 et RIME 4.2.13a.2, « par de mauvaises intentions » et « with evil intent », ont probablement été inspirées par l’un des sens de idum, « reason » (CADI-J 16 s. v. idu B), « Zweck, Grund » (AHw 365 sub 7). Cf. cependant Landsberger 1964, p. 73 n. 97.
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idilemutti de l’époque médiobabylonienne161. La forme écrite i-da-at est donc apparentée à idum et non pas à ittum « signe »162. Le deuxième cas est celui des expressions i-da-atdunnīša « … de sa puissance » et i-da-atqurdīki « … de ta vaillance », dans AgušayaB : i 5, ii 26′, v 24 et vi 18163. La phrase šîi-da-atdunnīša dans la ligne ii 26′ montrerait que le nom est au singulier (idat)164. Ces attestations ont été attribuées à ittum « signe » par les deux dictionnaires165 ; les traductions de l’œuvre interprètent le mot de la même manière. Pourtant, les poèmes Agušaya A et B contiennent par ailleurs des formes attendues de ittum « signe » à l’état construit et au pluriel : itti et ittātīša (cf. ci-dessus § 2.2). Quoiqu’on ne peut pas formellement exclure que l’auteur a utilisé des formes alternatives pour le même mot, il est à mon avis plus prudent d’interpréter i-da-at d’Agušaya comme une forme dérivée de idum166. Si l’on accepte que le mot est au singulier, il n’y a plus qu’à y voir un état construit de ittum, la variante féminine de idum167. Le troisième cas est constitué par l’expression i-da-at (…) našûm « porter … »168. Le sens de l’expression reste peu clair mais rien n’oblige d’y voir une forme de ittum « signe » comme les dictionnaires l’ont fait.
161 CAD I-J 13 sub 2b 2′. Cf. en particulier les formules de malédictions de l’inscription de Šulgi et d’un kudurru de Nabuchodonosor I : šai-nai-da-atle-mu-tim, up-ša-še20-e-ia ú-wa-ru « Celui qui (…) dans … du mal, ordonnera des rites me concernant » (RIME 3/2.1.2.38 : 8) ; šá ar-ki A.ŠÀ šu-a-tu i-nam-du-ma a-na i-⸢di le⸣-mut-ti, ú-ma-’a-a-ru « Celui qui par la suite abandonnera ce champ et en disposera à une fin? mauvaise, etc. » (Paulus 2014, p. 495, n° NKU I 1 : iii 21). 162 Il n’est pas clair s’il s’agit de l’état construit d’une forme singulière féminine *ittum (idat) ou du pluriel féminin de idum(idāt), cf. ci-dessous. 163 Groneberg 1997, p. 84-87. La première attestation (l. i 5) réfère à Ṣaltu, l’adversaire d’Ištar, les autres à Ištar elle-même. 164 Ce fait a été noté par B. Landsberger (1964, p. 69 n. 82). 165 CAD I-J 305 sub 1a 2′ ; AHw 405 sub 1. 166 Les l. i 4-9 du poème donnent l’impression que les « signes particuliers » (ittātum) de Ṣaltu ne représentent qu’un élément de idatdunnīša, à côté de « ses demeures » (ašrātaša) et « sa démarche » (alkassa), cf. ci-dessus § 2.2. Par ailleurs, on est tenté de croire que idat dunnim/qurdim pourrait être une contrepartie positive de idat lemuttim discuté ci-dessus. 167 Cf., dans la liste lexicale A IV/3 251-255 (MSL 14, p. 382), la séquence [g e ]-e š [GIŠ] = i-d[u], […], rit-tum, […], it-t[u]. 168 AbB 6 93 : 20-21 (i-da-atšu-ta-i-im,ta-na-aš-ši-a) ; AbB 6 148 : 12 (i-da-atsà-kapí-im ú-ul i-na-aš-ši); Veldhuis 2008, n°15 : 11-13 (i-da-at hi-ṭi-a-ti-ka, na-ša-a-am, te-le-[i]). Pour le sens de cette expression, le CAD a hésité entre « complain » (I-J 305 sub 1a 2′) et « afford » (N/2 104 sub idu). AHw 405 sub 2 a traduit évasivement « die besonderen Erscheinungen des … an sich tragen ». N. Veldhuis (2008, p. 65) a suivi le AHw en traduisant l’expression par « carry the sign », tandis que R. Frankena, l’éditeur de AbB6, a laissé les passages respectifs sans traduction.
ITTUM « SIGNE » ET ITTUM « MOMENT » EN PALÉOBABYLONIEN
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Ces expressions méritent une étude séparée qui prendra en compte les différents sens du mot idum, ainsi que les autres attestations des formes idat- et idāt- en paléobabylonien169 et aux époques postérieures. Il est cependant probable que ces expressions n’aient pas de rapport avec ittum « signe ». BIBLIOGRAPHIE Alster B., 1997 : ProverbsofAncientSumer, Bethesda. Balkan K., 1955 : Observations on the Chronological Problems of the Karum Kaniš, TTKY 7/28, Ankara. —— 1965 : « The Old Assyrian Week », dans H. G. Güterbock & Th. Jacobsen (éd.), StudiesinHonorofBennoLandsbergeronHisSeventy-fifthBirthday, April21,1965, AS 16, p. 159-175 . Behrens H., 1998 : DieNinegalla-Hymne, FAOS 21, Stuttgart. Bilgiç E. & C. Günbattı, 1995 : Ankaraner Kültepe-Texte III : Texte der Grabungskampagne1970, FAOS 3, Stuttgart. Çayır M., 2006 : « Anadolulu tüccar Nini’ye ait tabletler », ArAn 9, p. 1-26. Charpin D., 1986 : Le clergé d’Ur au siècle d’Hammurabi, HEO 22, Genève/ Paris. Cole S. W., 1996 : Nippur IV. The Early Neo-Babylonian Governor’s Archive fromNippur, OIP 114, Chicago. Dercksen J. G., 2004 : « Old Assyrian uthurum “characteristic, mark” and lū uthurum “it surely was a sign” », NABU 2004/9. —— 2011 : « Weeks, Months and Years in Old Assyrian Chronology », BiOr 68, p. 234-243. Donbaz V., 1988 : « The Business of Ašēd, an Anatolian Merchant », AfO 35, p. 48-63. —— 2007 : « Two Sammelmemorandums and some considerations », dans G. Umurtak, Ş. Dönmer & A. Yurtsever (éd.), Refik Duru’ya armağan / StudiesinhonourofRefikDuru, Istanbul, p. 143-151. —— 2008 : « Three Court Proceedings concerning Walaliašu’e, an Anatolian Woman », dans T. Tarhan, A. Tibet & E. Konyar (éd.), Muhibbe Darga armağanı, Istanbul, p. 209-222. Durand J.-M., 1982 : « In vino veritas », RA 76, p. 43-50. —— 1988 : ArchivesépistolairesdeMari I/1, ARM 26/1, Paris. —— 1992 : « lûittum », NABU 1992/35. —— 2000 : LesdocumentsépistolairesdupalaisdeMari, vol. III, LAPO 18, Paris. 169 i-da-atda-aw-di-imša-a-ti (FM 3 14 : 9) ; i-da-ti-ia (AbB 10 181 : 22) ; i-da-tim (A 3532, cf. CAD I-J 16 sub b ; la lettre sera publiée par D. Charpin). Dans les trois cas, le sens exact de idā̆t-reste à établir. Par ailleurs, i-DA-ti-ni et i-DA-at apparaissent comme des graphies aberrantes pour les formes d’itâtum « frontières, environs » (ARM 28 53 : 10′ ; A.2518 (= LAPO 18 1229) : 13).
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NAŠŠE A Pascal ATTINGER*
Našše A, l’hymne le plus important consacré à la souveraine de Niĝen, n’a suscité que relativement peu de recherches. Il a été édité par W. Heimpel (Heimpel 1981)1. M. Jaques en a donné une translittération et une traduction dans l’appendice II de son Mémoire de licence (Jaques 1989)2. Il a été traduit mainte fois (Jacobsen 1987, Heimpel 1997 et Peinado 22006)3 et occasionnellement commenté et/ou partiellement cité (Kramer 1989 : 78-80, Cavigneaux 1991, Lämmerhirt 2010 : 492-496, 576, 625 sq. et 898 [index des passages discutés]) et Gerstenberger 2018 : 157-159). Comme mon interprétation de cette composition ne diffère pas rarement de celles des travaux existants, il ne me semble pas inutile de revenir sur ce texte hérissé de difficultés. Je dédie ces pages à Dominique Charpin, dont les recherches ont grandement contribué à approfondir nos connaissances de l’époque paléobabylonienne, et tout particulièrement de celles du droit. 1. STRUCTURE Afin de faciliter la compréhension de cette composition très complexe, je donne ci-dessous un bref sommaire du texte tel que je le comprends. 1-7 : 8-9 : 10-33 : 10-19 : 20-31 : 32-33 :
*
Eloge de Niĝen. Našše retourne chez elle. D’après Heimpel (1981 : 68), elle reviendrait de son voyage annuel à Eridu. Eloge de Našše. Grâce à elle, l’abondance règne. Son conseil a du poids (18). Elle est la protectrice des défavorisés et leur vient en aide. Deux lignes conclusives reprennent les thèmes de la perfection et de l’abondance.
Université de Berne. Pour les travaux antérieurs, cf. Heimpel 1981 : 65. 2 Cet appendice est le fruit des efforts conjugués de M. Jaques, F. Bruschweiler et moi-même. 3 Pour des translittérations et des traductions (commentées) online, v. Black et al. 1998 et Attinger 2013/2017. 1
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34-58 : 34-35 : 36-58 : 36-37 : 38-46 : 47-58 : 59-64 : 65-75 :
76-91 : 76-84 : 85-91 :
92-93 : 94-123 : 94-103 : 104-123 :
124-128 : 129-133 :
134-135 : 136-154 : 136-149 :
150-154 :
Election d’Ur-Našše et de Gudea. Ur-Našše. Gudea. Election, afin qu’il exécute pour Našše ses rites très précieux à la perfection. Il organise musique orchestrale et chants pour elle. Offrandes et libations sont mises en place pour elle. Našše désigne une femme loyale responsable des champs et des offrandes. Les biens délivrés au temple ne suffisent toutefois pas à assurer l’exécution des rites. Suppression des anciens privilèges liés au surplus des offrandes. Ce qui n’est pas consommé immédiatement reste dans le temple. Institution de nouvelles règles. Différents serviteurs assurent l’approvisionnement du temple en crème, lait et poisson. Ce qui y entre n’en ressort plus (84). Afin de garantir la pérennité de ces réformes, Ḫendursaĝa édicte des prescriptions (dont le contenu n’est pas précisé). Lui et NinBAD protègent ces prescriptions par une barrière d’arbres et une clôture de roseaux (sens probabl. métaphorique). Našše doit être portée aux nues. Inspection du personnel du temple au point culminant de l’année (za3-mu). Nisaba aligne les serviteurs sur une seule rangée et Našše les passe en revue. Les serviteurs négligents ou coupables d’une quelconque faute sont dénoncés, et les délateurs récompensés : Ḫaja les enregistre sur une tablette. Liste des manquements, qui touchent tous à la gestion du temple (dans un sens assez général). Les responsables sont suspendus. Aucune règle ni aucun rite ne seront ajoutés aux règles et rites existants. Quelqu’un doit se soumettre à l’épreuve de l’ordalie, mais son identité n’est pas claire. Il pourrait s’agir des coupables mentionnés dans les l. 104 sqq. Réitération des l. 124-128 : rien ne sera ajouté à ces règles impératives. Enumération de différents méfaits (/malfaiteurs) qui ne doivent pas s’approcher de Našše. Enumération. Mentionnés sont la convoitise sous toutes ses formes, la violence, l’esprit de querelle et le non-respect de la propriété, enfin la fainéantise et le fait de quémander. Ces personnes ne sont pas autorisées à consommer « le pain de Našše ». Même si elles en mangent, elles n’en tireront aucun profit.
NAŠŠE A
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151-174(?) :
Nouvelle série de méfaits, touchant cette fois-ci le droit des personnes, avant tout celui de la famille. Našše connaît le cœur des coupables, rien ne lui échappe dans le pays. 175(?)-186 : Ces dispositions ont été prises en présence de Ḫendursaĝa, qui en assure la divulgation (l. 183-186) : « Le roi, le seigneur Ḫendursaĝa, fit s’élever du temple de Našše les instructions le concernant, telle une lourde fumée, elles se déposèrent sur le sol. Ses (du temple) paroles, nuages s’amassant, restèrent [suspendues(?)] dans le ciel. » 187(?)-223 : Le droit des mères et des enfants. 187(?)-193 : Ḫendursaĝa récompense les justes et punit les méchants. Il décide (ou fait décider) du droit de la veuve et de l’orphelin, il statue le droit de la mère ayant des enfants. 194-200 : La mère et l’enfant sont exempts de fautes. Tout est alors pour le mieux (v. le commentaire de la l. 200). 201-211 : La mère seule est coupable. L’affaire est instruite et la mère punie. 212-222 : La mère et l’enfant sont coupables (212-218 est l’inverse exact de 194-200). Tous deux sont punis. 223 : « (Cesstipulations)sontcommeunefrontièresûre(contretout manquement). » 224-227 : Ḫendursaĝa, au côté de Ĝatumdu, fait quelque chose pour Našše, mais le sens est obscur. 228-233 : Našše prend place sur le trône de Sirara. Les dieux de Lagas se rassemblent autour d’elle. 234-250 : Afin d’assurer bon ordre et prospérité, Našše met en place Ninĝešzida (bon ordre) et Ḫendursaĝa (bon ordre et prospérité). 251-256 : Eloge final de Našše.
2. TEXTES4 5 Mis à part MS 2294 (PP), tous les duplicats proviennent de Nippur. Pour des raisons de simplicité, j’ai conservé les sigles de Heimpel (1981 : 72 sq.) ; ll. 246-256 = ll. 245-255 dans Heimpel 1981.
4 C. Metcalf m’a permis d’utiliser son édition de MS 2294, qui paraîtra dans un volume consacré aux hymnes sumériens de la collection Schøyen. Mme J. Matuszak a mis à ma disposition d’excellentes photos de P et de S. Que tous deux trouvent ici l’expression de ma reconnaissance. 5 Pour les différents types d’édition (à une, deux, trois, quatre et six tablettes), v. Heimpel (1981 : 70-72).
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P. ATTINGER
A1 = SLTNi 67, Ni 2749 (f. i = 1-39 ; f. ii = 52-82 ; f. iii = 98-123 ; rev. i = 149167 ; rev. ii = 189-226 ; rev. iii = 234-256). A2 = ISET 2, 59, Ni 9817 + Ni 9999 (f. i = 34-46 ; rev. iii = 227-238). A3 = Heimpel 1981 : 120, UM 29-16-766 ; photo dans CDLI P345198 (f. iii = 95-105 ; rev. i = 167-179). A4 = ISET 1, 170, Ni 9513 (rev. i = 141-151). B1 = Heimpel 1981 : 121 sq., 3N-T 419 = IM 58470 (rev. ii = 136-155 ; rev. iii = 182-207 ; rev. iv = 230-242). B2 = Heimpel 1981 : 121 sq., 3N-T 350 = IM 58439 (f. iv = 20-32 ; rev. i = 97-110 ; rev. ii = 146-156). B3 = Heimpel 1981 : 121 sq., 3-N-T 420 = IM 58471 (f. iv = 32-40 ; rev. i = 90-98). B4 = Heimpel 1981 : 123, UM 29-13-532 ; photo dans CDLI P255473 (avec B5) (rev. iii = 168-177 ; rev. iv = 210-224). B5 = Heimpel 1981 : 123 (aussi SLFN 37), 3N-T 901, 34 ; photo dans CDLI P255473 (avec B4) (rev. iii = 203-207). C = ISET 2, 20, Ni 9683 (f. i = 35-42 ; rev.iii = 226-234). D = ISET 1, 170, Ni 9508 (f.! i’ = 78-87 ; rev.! i’ = 157-166). E = ISET 1, 151, Ni 4410 (rev. i’ = 82-85 ; rev. ii’ = 119-123). F = ISET 1, 187, Ni 9537 (rev. i’ = 191-196 ; rev. ii’ 256). G = Heimpel 1981 : 124, N 4200 ; photo dans CDLI P279064 (f. = 1-13 ; rev. = 74-90). H = SLTNi 68, Ni 4045 (f. = 18-34 ; rev. = 53-67). I = ISET 1, 171, Ni 9527 (f.! = 45-48 ; rev.! = [49]-54). J = ISET 2, 57 sq., Ni 4230 (f.! = 208-214 ; rev.! = 215-218)6. K1 = Heimpel 1981 : 125 sq., CBS 13633 + CBS 13643 + CBS 13646 + CBS 13651 + CBS 13656 ; photo dans CDLI P268652 (avec K2) (f. = 4-26 ; rev. = 37-57 ; tr. gauche = 65-68). K2 = Heimpel 1981 : 125 sq. (aussi STVC 113), CBS 13661 ; photo dans CDLI P268652 (avec K1) (f. = 26-30 ; rev. = 31-36). L = ISET 2, 57 sq., Ni 4485 (f. = 68-93, rev. = 97-123). M = Heimpel 1981 : 127, UM 55-21-379 ; photo dans CDLI P257269 (f. = 81-97 ; rev. = 120-136). N = Heimpel 1981 : 128, N 3642 + N 3672 + N 3675 ; + N 6012 (LL) + N 3593 + Peterson 2010 : 601, N 6538 (Peterson 2010 :601 sq. et id. 2011 : 351) ; photo de N + dans CDLI P278615 (f. = 74-91 ; tr. 92 ; rev. = 106-127 ; tr. 133 sq.). O1 = Heimpel 1981 : 127, N 1358 ; photo dans CDLI P343331 (f. = 125-128 ; rev. = 174-178). O2 = ISET 2, Ni 4527 (f. = 130-140, rev. = 166-176). P = TMH NF 3, 21, HS 1599 ; collations dans Wilcke 1976 : 25 ; photos dans https://hilprecht.mpiwg-berlin.mpg.de/search3d?search=1599 (f. = 179-186 ; tr. gauche = 238? ; rev. = 249-256). 6
D’après CDLI P278615, + N + ; un join direct est dans tous les cas exclu.
NAŠŠE A
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Q = Heimpel 1981 : 129, CBS 13108a ; photo dans CDLI P268194 (f. = 1-16 ; rev. = 43-45). R = Heimpel 1981 : 130 sq., 3N-T 483 = IM 58510 (f. = 1-25 ; rev. = 26-47). S = TMH NF 3, 20, HS 1462 ; collations dans Wilcke 1976 : 25 ; https://hilprecht. mpiwg-berlin.mpg.de/search3d?search=1462 (f. = 45-71 ; rev. = 72-94). T = Heimpel 1981 : 132, 3N-T 428 = IM 58475 (f. = 94-116 ; rev. = 117-138). U = Heimpel 1981 : 133 sq., CBS 1838 + CBS 9197 ; photo dans CDLI P259142 (f. = 94-107, [108-109], 110-116 ; rev. = 119-137). V = Heimpel 1981 : 135, 2N-T 85 = A 29936 (f. = 102-113 ; rev. = 131-142). W = Heimpel 1981 : 136, UM 55-21-438 (f. = 100-121, rev. = 126-141). X = Heimpel 1981 : 137, 2N-T 86 = IM 58945 (f. = 142-160 ; rev. = 161-178). Y = Heimpel 1981 : 138, N 3181 ; photo dans CDLI P278233 (f. = 205-214 ; rev. cassé). Z = ISET 2, 59, Ni 4392 + Ni 9939 (f. = 1-10 ; rev. cassé). AA = ISET 2, 59, Ni 9691 (f. = 29-34 ; rev. cassé). BB = ISET 2, 59, Ni 9819 (f. = 75-81 ; rev. = 82-88). CC = ISET 1, 164, Ni 4548 (f. = 150 sq. ; rev- = 152-156). DD = Heimpel 1981 : 138, UM 29-15-534 ; photo dans CDLI P228650 (f. = 15-22 ; rev. cassé). EE = Heimpel 1981 : 138, N 3625 ; photo dans CDLI P278643 (f. = 23-29 ; rev. cassé). FF = Heimpel 1981 : 139, CBS 15078 ; photo dans CDLI P269642 (f.? = 97-106). GG = SLTNi 40, Ni 2335 (f. = 45-52 ; rev. cassé). HH = Heimpel 1981 : 139, N 4907 ; photo dans CDLI P279539 (f. = 82-88 ; rev. = 126-129). II = ISET 1, 154, Ni 4435 (f. = 61-68 ; rev. cassé). JJ = ISET 1, 152, Ni 4461 (f.? = 35-40). KK = SLFN 37, 3N-T 916, 358 ; photo dans CDLI P356412 (f. = 115 sq. ; rev. = 117-123). LL : v. N. MM = Peterson 2010 : 602 sq., N 1698 ; photo dans CDLI P276819 (rev. i’ = 202-210). NN = Peterson 2010 : 602, N 6550 ; photo dans CDLI P280310 (f.? = ? ; rev.? = 91-93 et une ligne implaçable). OO = SLFN 88, 3 N-T 917, 383 ; photo dans CDLI P356437 (f. = 121-129 ; rev. = ?)7. PP = MS 2294 ; photo dans CDLI P251534 (f. = 154-168 ; rev. = 181-205).
7
Identification de J. Peterson, mail du 25 avril 2014.
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P. ATTINGER
3. TEXTE RECONSTRUIT 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41
iriki na-nam iriki na-nam me-bi na-pa3-d[e3] ⸢niĝen6⸣ki ⸢iri⸣[ki] na-nam me-bi na-pa3-⸢de3⸣ iriki ku3-ga iriki na-nam me-bi na-pa3-de3 kur a-ta il2-la iriki na-nam me-bi na-pa3-de3 e2 zi-daa) u4-bi na-e3b) nam-bi na-tar-re iri(ki)-a niĝ2 ul-e pa na-mu-un-e3-ea) ĝarza ama dnašše-ke4 si na-an-sa2-sa2-ea) nin-bi dumu eriduki-ga du2(-ud)-da d našše nin me kal-kal-la ki-naa) mu-un-ge4-ge4 ama babir2 na-nam ama sa-ḫi-in na-nam d našše ama niĝ2 gal-gal-la na-nam ame2 kalam-ma-ka duguda) mu-un-⸢de3⸣-ĝal2b) irimma(ma) šem-gen7 ⸢x⸣a) šu ta-ḫab2 mu-⸢un⸣-da-ab-du11b) dug a nu-silig-ge mu-na-an-⸢us2⸣?a) ge bešeĝ inda3 irimma(ma) kalam-ma-⸢ka⸣a) d naššea) saḫar-ĜAR i7-da-gen7 ki mu-un-ši-ib-us2b) nin eš3 dim4 ame2 dim4-ma-⸢am3⸣a) ĝalga niĝ2 arataki-kaa) d našše nin pa5 ku5 pa5a) AN.KU ĝal2-la-am3 nu-siki mu-un-zua) nu-mu-un-kuš mu-un-zu lu2 lu2-ra a2 ĝal2-la mu-un-zu nu-siki-ka ama-ni-ira) d našše nu-mu-un-kuš-a saĝ-en3-tar-ra(-a)-ni e2-ar3-ar3-raa) sa2 pa3-pa3-de3b) nin-e lu2-kar-ra ur2-ra bi2-in-tum2-mu si-ga-ar ki mu-na-ab-kiĝ2-kiĝ2-e ge gur šu de6(-a)-nia) mu(-un)-na-ab-buluĝ3-e dug saman4 šu de6(-a)-ni ku-dun mu-na(-ab)-du12-du12 geme2 si-sa2 ĝiri3-ni mu-un-dab5-baa) d našše sul a2 zi-da tuku-ni(-ir) im-ma-ni-in-šid-de3a) nu-mu-un-kuš lu2 dam nu-tuku-ni(-ir) d našše ĝešĝušur-gen7 e2 zi-da im-ma-an-guru3ru a) nin-da niĝ2 ul-e na-mu-un-e3-ea) d našše lagaski-a ḫe2-ĝal2-la šu mu-un-da(-an)-peš-e šennu ša3 ku3-gea) nam-mi-in-pa3b) ur-dnašše en ki-aĝ2 lagaski-aa) para10-ge4 mu-da-ab-sib) sipa-ra ĝidru maḫ mu-na-an-šum2 gu3-de2-a me kal-kal-la-na šu mu(-un)-na-ab-du7-du7 sipa ša3 ku3-ge bi2-in-pa3-da-ni gu3-de2-a ensi2 lagas⸢ki⸣-⸢a⸣-ke4 ab2-ḫi-nun ⸢tigi⸣-aa) mu-⸢ni⸣-gub sur9 ku3 da-ba mu-ni-g[ub]
NAŠŠE A
42 43 44 45 46 47a) 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61
62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81
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ser3-ku3 ser3-ḫa-mun-na mu-un-na-du12-a/am3 uruda kiĝ2-tur-re e2 im-mi(-x)-i-ia) a2 taraḫ nar-gal-ea) šu mu-na-ab-ta3-ge e2 abzu-ta me nam-ta-ba e2 sirara3ki-kaa) ser3-ku3-ba me nun-ba mu-un-du12b) engizb) ne-saĝ-ĝa2 mu-na-an-gub eš-de2 ku3 mul-mula) šu mu-na-ab-du8b) [en]si šem-a mu-⸢x⸣-[...]a) niĝ2 kum2 niĝ2 te-en-te-en-e/na si mu(-un)-na-ab-sa2-e šur ⸢x-x⸣ kir13-ra-ka mu-na-an-gub [...] ⸢x⸣ ĝešmar maḫ-e gu3 nun mu-ni-⸢ib⸣-be2a) niĝ2-šum-ma utul2 gal-la u3-um-de6 a se25 i7 sirara3ki a) u3-um-de6 niĝ2 asila3la2 a) lagaski-ta u3-um-de6 kurun a2-dam-ta u3-um-de6 kir13 gal unu2 gal-da sa2-a-ni d naššea) eš3 niĝdaba-ka-ni še26 mu-da-an-ge4-ge4b) nin bur-šu-maa) den-lil2-la2-ke4 d našše nin ḫe2-ĝal2-la kalam-ma til3-la-a/am3 A1 : traces dumu den-ki-ke4 H : IB2.DU3 šal-la [...] S : [...] ⸢x⸣ šu šal dumu den-ki-ga-ke4 II : [... ša]l?-⸢la x x⸣ [...] munus zi gana2 zi-še3 lu2 ši-in-ĝa2-ĝa2 munus zi gana2 zi-še3 lu2 mu-un-ĝar-ra-ta bur-saĝ-ta sa2-du11 niĝ2 u4-da e2-a ba-ab-be2a) billuda!?(PA!?.AN)-baa) še ⸢nu-um⸣-si-geb) kaš ba(-a)-sud(–)a) a nu-um-de2 lu2 sa2-du11-baa) um-ma-gub-ba šu si-a la-ba-gid2-i-de3 u2-ta ba-aa) a-ta ba-aa) sa2-du11-ge taka4-a e2-ea) muš3 tum2-ma ku6 za3-ga-ka saĝ-bi zi-ga ge en3-bar iku AŠ-e saĝ-bi-ta gid2-i-de3 ĝeš lam u2 ⸢si12⸣-si12 ĝeškiri6-ka ša3-bi šu ti-a u3-um-dib ka-ge nu-ta3-gaa) niĝ2 eš3 dag-ge4-aa) niĝdaba-ŠE3 nu-u8-il2b) kaš saĝ šum2-ma lu2 im-mi-in-de6a) a se25b) šuc) nu-um-DU(de6/gub) ne-saĝ ĝar-ra-bi si im-sa2-e muš3 nu-tum2-mu-de3/da i3 guru3ru ḫe2-em e2-ea) i3 ba-an-dib-ba ga guru3ru ḫe2-em e2-ea) gab) ba-an-dib-ba ku6-da kaš4 lu2 a2 u4-da-kaa) ḫe2-ab) u2-il2 edin-na niĝ2 de6-a-nia) e2 nin-a-na-ka um-ma-an-dib-baa)
86 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124a)
P. ATTINGER
ub-⸢da⸣-a GUB.GUB da-aa) GUB.GUB eme-ta ĝal2-la enim ge enim kur2 dia) e2 dnašše-ka bar-ra ku4-ku4a) ša3-bib) nu-e3-ec) saĝ-en3-tar e2 dnašše-ka dumu dutu du2-daa) enim-bi-ta en dḫendur-saĝ-ĝa2-ke4 us2-aa) im-da-ab-rab) lugal-e zi du11-ga mu-un-zua) erim2 du11-gab) mu-un-zuc) d ḫendur-saĝ-ĝa2-ke4 zi du11-ga mu-un-zua) erim2 du11-ga mu-un-zub) erim2 du11-ga-bi erim2-e im-gibib-aa) ĝešb) mu-na-an-du3c) d nin-BAD3 dumu ur-saĝ sul dsuen-na-ke4 d našše-er emea) niĝ2-ḫulu-bi-a geb) mu-na-an-du3-ec) nin du11-ga zi-da me-ni nu-KARA2.KARA2a) d našše kur-kur-ra me-teš2 ḫe2-i-i za3-mu u4 ĝarza-ke4/ka nin-e bar-ku3-ga a bi2-in-de2a) u4 bur šuku-ra2 igi KARA2.KARA2-de3a) d našše(-e) saĝ-e gurum2-maa) igi ba-ni-ib-KARA2.KARA2b) dub-sar maḫ-a-ni dnisaba-ke4 dub kal-kal du10-ba nam-mi-in-ĝara) ge-dub-baa) ku3-si22b) šu ba-an-tic) d naššea) saĝ-e gu AŠ-ab) si mu(-un)-na-ab-sa2-ec) KUŠ-la2 KUŠ-ni-ta mu(-un)-na-da-an-ku4-ku4 gada-la2 gada-ni-taa) mu(-un)-na-da-an-dib-be2b) KUŠ-la2 KUŠ-ni-ta nu-mu(-un)-na-da-an-ku4-ku4 gada-la2 gada-ni-taa) nu-mu(-un)-na-da-an-dib-be2b) lu2 dub gub-baa) za3 ḫuĝ(–)-ĝa2-bib) igi du8 lu2 enim du11-ga-ke4a) lu2 enim-maa) e2-a saḫ6-na-kab) gu3 mu(-⸢un⸣)-ni-ib-de2-ac) saĝ balaĝ-ĝa2 ki(-)gub-ba-ni-še3 muš3 ba-ši-in-tum2-mua) lu2 saĝ zi-da en3 tar-tar dḫa-ia3a) lu2 dub-ba-ke4b) saĝ zi nin-a-naa) bi2-in-du11-ga im-ma bi2-in-gub-be2b) geme2 nin-a-naa) nu-um-mi-in-du11-gab) im-ma bi2-in-da13-da13 dug-duga) a nu-de2-eb) ĝiri3 si nu-sa2-ec) ĝeš buniĝ niĝ2-sila11-ĝa2 nu-luḫ-ḫaa) e2 ĝe6-u3-na-ka izi dib-baa) e2 an-bar7-ka UŠ7.UŠ7 ĝar-ra šita-eš3-a bala gub-ba(-a)-ni ki-gub-ba-ni-še3 muš3 ba-ši-in-tum2-mua) susbu2/4bu lu2 šuku-ra2a) bala(-a)-ri enim-ĝar mu-un-ĝar-rab) u3 saĝĝa e2-a mu-un-til3-la-ri ser3-ku3a) enim ša3-ga ĝal2-la-ni pa nu-um-mi-in-e3-ab) mu-un-zu-a-raa) nu-mu-un-zu-a-ra um-ma-na-ra-an-ba ĝarza ama dnašše-ke4a) pa-e3 mu-da-AK-eb) KA-enim-ma-bi diri nu-ĝa2-ĝa2
NAŠŠE A
125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167
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ĝarza-bi-še3a) la-ba-an-taḫ-e me-bi me na-me nu-um-dub-e(-a)a) ur5 niĝ2-nam-bi nu-um-dub-e-a(-aš)a) e2 dnašše-kaa) dub nu-um-ku4-ku4 kara) ⸢babbar⸣-ra lu2 mu-un-dib-be2b) e2 d⸢našše⸣-ka i7-lu2-ru-gu2 lu2 mu-u[n]-⸢dadag⸣-gea) eš-bar kiĝ2 ser3-ku3 ka abzu-ta um-ta-e3(-a)-raa) SER3.MUŠ3-e ser3 im-ta-zu-zu enkum ninkuma) šu-luḫb) im-da-pa3-de3c) enim tur-bia) du11-ga KA-ab) diri ĝar-rac) KA-enim-ma-bia) la-ba-an-taḫ-e KA(ka/giri17)-du3-a niĝ2-a2-zia) du11-gab) gu2-bic) nu-mu-ši-ib-zid) šu si-a de6-a šu maḫ gid2-i(-de3) šu ka-ta sa2-a niĝ2-a2-zi dim2-e uš ĝar-raa) šu i-ni-ib-bala-e-ab) in-dub-ba kur2-rac) ki nam-erim2-ma-še3a) ⸢saĝ⸣ gid2-ib) saĝ niĝ2-sag3-ka niĝ2-ku5 AK-a niĝ2-sag3 ib2-ta-ba-aa) NA4 tur-re NA4 gu-la-ar šu ba-an-zi-ga ĝeš ba-an tur-re ĝešba-an gu-la-ar šu ba-an-zi-ga niĝ2 un-tuku niĝ2 al ba-e-a un-gu7 i3-gu7-bia) li-bi2-in-du11-ga un-naĝ i3-naĝ-bi li-bi2-in-du11-ga UTUL2 ga-mu-ra-ab-gub-ba kaš ga-mu-ra-ab-sur-ra geme2 diĝir-ra šu la2-a-ria) e2-ta KA(enim) ge4-a nir-nu-ĝal2 e2-a til3-la-ri igi-tum3(–)-la2 ⸢AK⸣-aa) keše2-ra2 ga-gu7 um-mi-in-du11-gaa) keše2-ra2 ga-naĝ um-mi-in-du11-gaa) d našše inda3-ni nunus dalla-ka ki a2-zi-ga-ka la-ba-an-gu7(–)-e lu2 a2-zi-ga um-mi-in-gu7-a enim-bi la-ba-an-tum3 igi ib2 giri17 ḫum ĝiri3 ki te-te nu-mu-e-si3-gea) nu-mu-da-sa2-eb) a2-ĝal2-la lu2-ra ĝal2-la-a a2-tuku e-sir2-ra ge du3-a lu2 dam tuku nu-mu(-un)-kuš-ra dam-a-ni mu-na-ra-⸢e3⸣?a) u4 ib2-ba-naa) zu2 mu(-un)-bar7-ab) u4 su-mu-ug-ga-naa) a-tar mu-un-AK-eb) nin-raa) KA x-a-nib) nu-um-ma(-an)-zi-ga nin saĝ-en3-tar kur-kur-ra-ke4 in-nin(–) ama dnašše ša3-ba igi mi-ni-in-ĝal2-laa) nu-siki(-)KA saĝ-ĝa2?a) AK(-a) nu-mu(-un)-kuš ...b) ki-gul-la a2-tuku-ur2 ĝa2-ĝa2-da a2-tuku a2-nu-tuku-raa) ĝa2-ĝa2-dab)
88 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 185 186 187 188 189a) 190 191 192 192aa) 193 194 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 207 208
P. ATTINGER
ama dumu-ni gu3 a2-zi de2-a dumu ama-a-ni-ir KA(ka/giri17)-du3-a du11-ga ses-banda3da ses-gal-a-ni-ir enim gaba-na du11-ga(-a) aia-ra enim ge4-aa) nin us2 gid2-da lu2-⸢še3⸣a) nu2-a d našše us2!? gid2-da!? lu2-šu/še3!? ĝal2-la?-a ša3 kalam-ma geḫal-ḫal-la-gen7 dnašše igi mi-ni-⸢ŠI⸣-ĝal2a) ŠE3-bia) za3 lu2-bi i3-ĝal2 niĝir-a-ni en dḫendur-saĝ-ĝa2-ke4 zu2-keše2 mu(-un)-na-ab-AK d lamma-ra-nia) (d)dumu-tur-šu-⸢ge4⸣ ĝeš-la2-bi nu-mu-un-DUb) d udug ka-ge gub-ba ka-ge en-nu-uĝ3 AK-ea) e2 sirara7ki-a a sud–-a-ni e2 an-bar7!-ka e2 sa la2-a-ni d našše ENIM-bi SA2-e-bi mu-un-N[E-...] u3-luḫ-ḫa su3–-su3– abzu-ša3-ga nir ĝal2 ⸢xx(x)⸣ ge-guna4na e2 dnašše-kaa) en gaba-ge nu-tuku a2-aĝ2-ĝa2-bi e2 dnašše-ta lugal en dḫendur-saĝ-ĝa2-ke4a) nam-ma-da-ra-e3b) ⸢i⸣ ⸢ibbi2⸣ dugud-gen7 ki am3(-u2)-u[s2] enim-bi duggu sir2-[si]r2 an-da im-da-[la2(?)]a) bulug nam-dam-ma teš2-bi ba-dab5 lugal(-e) en dḫendur-saĝ-ĝa2-ke4 teš2-bi ba-ra-s[i]-il zi-du zi-du-a bi2-in-⸢gub⸣-be2 erim2-dua) ki erim2-e ⸢ba⸣-ab-šum2-mu di nu-siki-ka i-ni-in-ku5-de3 di nu-mu(-un)-kuš-ka ba-da-ab-us2-e di nu-mu-kuš-ka [...] di ama dumu-ka-ka(m) si im-sa2-ea) tukum-bi ama dumu-ni(-ir) in-tuku mu(-un)-da-an-gu7 in-tuku mu(-un)-da-an-naĝ in-bu5-bu5-a-ni KA-na (i-)im-BU za3-bi-a lu2 sa2-du11-ga-bia) mu-un-[d]a-an-tuš-ab) u2-il2 edin-na niĝ2 de6-a-nia) ama-nib) la-ba-ni-in-dibc) ama iri gu-la mu-un-du2-da-ni-ira) igi ša-ra gu2 šub-bi-aa) enim la-ba-an-na-ni-in-du11b) tukum-bi ama dumu-ni(-ir) ki a2-zi-ga-ka gu3 ba-da-an-de2a) ama-ba ⸢ša3⸣ [s]ug4-ni šu im-ma-⸢ra⸣-an-si-⸢ig⸣a) ubur ga ĝal2-la-ni a ba-da-an-naĝa) ama-ba enim kiĝ2-ea) enim i3-kiĝ2-kiĝ2b) nin KA bulug-ga-ke4 unu7 [...]a) lugal niĝ2-si-sa2-e ki aĝ2 dḫendur-saĝ-ĝa2-[k]e4 KA-enim-ma-bia) si um-mi-in-sa2b) di-bi igi ⸢u3⸣-[(-x)]-⸢x⸣
NAŠŠE A
209 210 211 212 213 214 215 216a) 217 218 219 220 221 222a) 223 224 225 226 227 228 229 230 231 232 233 234 235 236 237 238a) 239 240 241a) 242 243 244 245 246 247 248 249 250 251
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nam-da6-bia) uugu6 ama dumu-ka-kab) i-im-ĝa2-ĝa2-NE a2– nam-da6 dugud-da nu-mu(-un)-da-il2-i-da lu2-lu7-bi diĝir a-ra-zu-aa) nu-um-ba-an-TU[KU(.TUKU)]b) tukum-bi ama dumu-ni(-ir) ⸢in⸣-tuku nu-mu-da-an-gu7 in-tuku nu-mu-da-an-naĝ in-⸢bu5⸣-bu5-a-ni KA-naa) nu-un-BUb) ⸢za3⸣-bi-a lu2 sa2-du11-ga-bia) nu-[mu(-un)-da-a]n-tuš-ab) [u2-il2 ed]in-na niĝ2 de6-a-ni ama-ni ba-ni-in-dib ama iri gu-la mu-un-du2-da-ni-ira) igi ša-ra gu2 šub-bi-a enim ba-na-n[i]-in-d[u11]a) lugal niĝ2-a2-zi-ga ḫulu ge17 dḫendur-saĝ-ĝa2-ke4 lu2-lu7-bi a-gen7 ki-lul-la im-mi-in-ea) dumu-bi-ra še-gen7 saḫar-sis za3 mu-na-an-ta3-gea) enim ama uugu6-na mu-un-⸢da⸣-an-ba-⸢e⸣!?b) lu2 im-m[a-a]b-šum2-mu in-dub-ba KA ge-na-a-⸢kam⸣a) [g]al-zu enim ⸢si⸣!?-sa2-a-bi nin um-ma lagaski-[x] ⸢ki⸣ [(x)] ĝar-[ĝar(?)]-ra-[x] d ⸢ĝa2-tum3!?-du10⸣!?-da [...] KA-bi [...] d našše(-er) emea) si-sa2-bi KA [...] ⸢mu-na⸣-ab-[...] nin maḫ-am3 enim-ma-ni ⸢x⸣ [...] nin den-lil2-⸢gen7⸣ nam ⸢tar⸣-[...] para10 sir[a]-ra3/7⸢ki⸣-ka [...] i-[...] me-ni šen-šen-na igi-ni i-ni-ĝal2 e2 abzu-taa) me nam-tab-ba sirara3!?ki-še3a) diĝir ⸢lagas⸣⸢ki⸣-a(-⸢x⸣b)) gu2 mu-⸢un-na-si-si⸣ NA4 ge-na ku3 la2-e-de3 gegur ge-na gub-bu-de3 ĝeš ⸢ba⸣!?-an KA ge-na kur-kur-ra šu-ba [ĝa2-ĝ]a2-daa) sipa mas-su kalam-ma ⸢x⸣a)(-) ĝal2 kur-kur-ra d ištaran si-sa2-a [ka]lam-a til3-la(-am3) KA ⸢xx⸣ [...] dnin-ĝeš-zi-da(-ke4) // ⸢xxx⸣ [... m]i-ni-in-KU [...] ⸢x si⸣ im-sa2-e-de3a) [...] ⸢x⸣ ib2-ta-⸢ba⸣-ba!?-e [NA4 ge-na l]a2!?-e-de3 gegur ge-na gub-bu-de3 [ĝešba-an KA ge-na] kur-kur-ra šu-ba ĝa2-ĝa2-de3 [...] maḫ-a mar-za gal-[x(-x)]-⸢kam⸣ [... tak]a4?-a ⸢šu⸣? ŠUL ĜEŠ? ⸢x⸣-ga [...]-ra irimma ĝar-ĝar-ra [...]-bi-aa) nu-silig-ge-dam [...] gebešeĝ-a [m]uš3 nu-tum2-mu-da [... n]in irimmama-ke4 [...] ⸢x⸣ maḫ-a-ni um-mi-in-ĝar [k]u!?-dun-bi du12-du12-da [niĝir-a-ni] en dḫendur-saĝ-ĝa2 [a2]-bi mu-da-an-aĝ2 [nin-ĝ]u10 me-zu me maḫ-am3 [me-a d]iri-ga-am3
90 252 253 254 255 256 Col. de A Col. de F
P. ATTINGER
[d]⸢našše⸣a) me-zu me na-me nu-un-ga-an-da-sa2 ⸢an⸣? lugal-e igi ḫul2-la-ni mu-⸢e⸣?-ši-bar-bar-re d en-lil2-da para10 nam tar-re-da [mu]-e-de3-en-⸢tuš⸣-aa) aia-zu den-ki-ke4 nam i-ri-in-tar d našše dumu eriduki-ga ⸢za3⸣-mim-zu du10-ga-am3 [mu-b]i 4 šu-ši 14 [... za3 til]-la // [...] + 8
4. VARIANTES8 5. a) K1 et peut-être Z // e2 zi-de3 (R). b) G et probabl. Z // na-e3-e (A1) // na-e3-⸢a⸣ (Q). 6. a) A1, G et probabl. Q // ⸢na⸣-[mu]-un-e3 (R). 7. a) A1, Q et peut-être R // na-sa2-⸢x⸣-[...] (K1) // na-sa2-[...] (Z) // mu-un-na-ab-sa2-sa2-e (G). 9. a) x 3 // ki-⸢ni⸣ (Z) // KU-na (R [v. comm.] ; ou lire ki!??). 12. A1 et Q // dugud2 (R). b) A1 // [mu-u]n-da-lu-lu (K1) //. 13. a) La lecture usuelle lal3 donnerait un sens excellent, mais est exclue sur la copie de R ; Q n’est pas clair. b) -du11 dans A1, G (-[d]u11) et Q // [...]-⸢x(-x)⸣-du8 (K1). 14. a) A1 // mu-un-na-⸢x⸣ (R). 15. a) K1 // ⸢kalam⸣-ma-⸢ke4⸣ (A1). 16. a) Q et DD // dnašše-er (R). b) K1 et peut-être Q // mu-na-ab-us2 (R) // mu-un-na-a[b-x] (DD). 17. a) Ainsi peut-être R ; DD a nin DUB ⸢dim4⸣ irimma!?(ĜALGA) dim4-ma-am3 (v. comm.). 18. a) R et DD // niĝ2 ⸢arata⸣-a-ke4 (K1). 19. a) R et probabl. K1 // pa4 SIG7(zex) pa4 (DD). 20. a) x 3 // nu-mu-un-SU (R, attiré par le nu-mu-un-kuš qui suit). 21. a) B2 // nu-siki ama-n[i] (K1) // nu-siki(-)ma-ni (R, sandhi). 23. a) B2 et H // ⸢e2⸣?-ar2-ar2-ra (R). b) B2 et probabl. R // ⸢sa2⸣ ba-ab-pa3-⸢x-x⸣ (K1). 26. a) B2 et K1+2 // [š]u ⸢de6⸣-a (EE). 28. a) x 3 // mu-dab5-ba (B2). 29. a) B2 et peut-être AA // im-ni-in-⸢šid-e⸣ (R). 31. a) R // im-ma-an-guru3(ru)-MU (B2 et probabl. AA ; v. comm.). 32. a) B2+3 ([...]-⸢e3⸣!?-e) et K2 (na-mu-un-⸢e3⸣-[...]) // na-mu-un-e3 (R) // mu-un-da-⸢x⸣[(-x)] (AA). 34. a) B3 et K2 // ša3-ge (R). b) x 3 // nam-mi-ni-in-pa3 (R). 35. a) Attendu, mais attesté sûrement dans aucun duplicat. A1+2 a [la]gaski-⸢x⸣-[x], B3 ŠIR.BURki-a, K2 [la]kaski(-)[...] et R lagaski. b) A1+2 et B3 // mu-un-da-an-si (R). 40. a) B3 // ti[gi2](-)⸢x⸣ (R) //. 43. a) La forme verbale n’est épigraphiquement sûre dans aucun duplicat. A2 a im-m[i-...], K1 [...]-⸢x⸣-i-i et R [x]-i-i. 44. a) A2 // [nar]-gal (Q). 46. a) Probabl. A2 et I // [... .TA]G⸢ki⸣!?-⸢a-ke4⸣ (R) // [UD.M[A2.AB.TAGki–-a-ke4 (S). b) K1 et S // nu-un-[...] (I) //. 47. a) S om. b) I et GG // ensi e2 (K1, qui a engiz à la ligne 49). 48. a) S et GG // mul (I). b) S // šu mu-na-an-[...] (I). 49. a) GG // engiz ⸢AB⸣ [...] ⸢x⸣ (K1, qui a ensi e2 à la ligne 47). 52. a) S // mu-na-ab!?-be2 (K1). 54. a) S et probabl. A1 // i7 sirara7ki-ta u3-um-d[e6] (K1). 55. a) H // asila–la2 (A1). 58. a) A1 et H // [dnašše]-er (S). b) A1 // an-da-ge4-ge4 (S ; an- clair sur la photo). 59. a) H et probabl. A1 // [bur]-šum2-ma (S). 64. a) S // traces ⸢si⸣ ba-⸢sa2⸣ (A1). 65. a) H // 8 Le choix des variantes ne se veut pas exhaustif. Avant tout les variantes épigraphiquement incertaines ne sont pas systématiquement mentionnées.
NAŠŠE A
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[b]i-⸢lu?-da?-ba⸣!? (II ; mais v. comm.). b) A1 // [nu]-mu-un-si-ge (S) // [...-s]i-ge4 (K1) // nu-⸢um⸣-šu-ge (II). 66. a) Ou dug– ba(-a)-su3 (v. comm.). 67. a) K1 et S // sa2-du11-bi (II). 68. a) x 3 // ba-am3 (L). 69. a) L // e2-a (S). 73. a) L et probabl. A1 // nu-ta3-ge (S). 74. a) Probabl. x 3 // [dag]-ge4? (S ; la copie a -ge, sur la photo, je vois plutôt -ge4). b) L // [...]-il2 (A1) // [...-i]l2 (N) // nu-u8-il2-i (S). 75. a) S et B // [u]m-mi-⸢in-de6⸣ (N). b) L et N // a se9 (S). c) Probabl. aussi dans S (la copie a še3, qui pourrait s’expliquer par l’harmonie vocalique : a se9 šu > a se9 še3). 77. a) S et B // e2 (G, L et N ; N a e2-e à la ligne suivante). 78. a) N, S et BB // e2 (G et L). b) x 4 // i3 (S ; contamination par la ligne précédente). 79. a) x 4 // lu2 a2 u4-ka (L). b) x 4 // ḫe2-em (G et N). 80. a) x 4 // de6-ni (S) // de6-a-na (N). 81. a) x 4 // im-maan-dib-ba (N) // im-⸢ma⸣-an-dib2-[...] (D). 82. a) Probabl. x 5 // da (D et S). 83. a) x 5 // enim kur2-ru (S) // enim kur2-u3 (BB). 84. a) Probabl. x 5 // ba-ra(-)an-ku4-ku4 (S) // ba-ra(-)k[u4-...] (HH). b) x 5 // ša3-ga (E) // ša3 (S). c) L, N et probabl. E // nu-e3-a (BB) // nu-e3 (G et S) // ⸢nu⸣-DU (M). 85. a) Probabl. x 6 // du2-ud-d[a] (N). 86. a) x 4 // us2-am3 (N) // us2 (BB ; suivi de im-⸢da⸣!?-ra). b) D, G et N // im-⸢da⸣!?-ra (BB) // im-ma-ab-ra (L) // im-mi-da!?-⸢ab⸣!?-ra (S) // [...]-abbe2 (M). 87. a) x 5 // mu-zu (S). b) x 4 // erim2 (S ; erim2 du11-ga à la ligne suivante). c) L et probabl. M et N // ⸢mu-un⸣-zu(-⸢zu⸣) (BB ; le second -zu est peutêtre raturé) // mu-zu (G [précédé de mu-un-zu] et S). 88. a) L et BB // mu-zu (S). b) L et probabl. BB // mu-zu (M [mais probabl. mu-⸢un-zu⸣ à la ligne précédente] et S). 89. a) G et L // im-gibib-a-aš? (S). b) Pratiquement assuré dans G, mais difficile dans L et S. c) G et L // mu-na-⸢x⸣-du3-⸢e⸣? (N [-⸢e⸣? écrit sous -du3] ; comp. l. 91) // [...]-du11 (M). 91. a) Ainsi S // KA (B3 et NN ; v. comm.). b) x 4 // ge(-)A (N). c) B3 // mu-na-ab-du3-e (N) // mu-⸢na⸣-du3-a (S) //. 92. a) L, S et probabl. N // nu-KARA2.KARA2-⸢da⸣ (M ; -⸢da⸣ pratiquement sûr sur la photo) // nu⸢KARA2⸣!?-ka (B3). 95. a) B3 et T // u3-bi2-in-d[e2] (N). 96. a) Probabl. M et T // KARA2.KARA2-da (B3) // [KARA2].KARA2-dam (U). 97. a) B2+3 et probabl. T // ⸢kurum6⸣-ma (N). b) x 4 // ba-ni-in-KARA2.KARA2 (probabl. A3 et U). 99. a) A1+3, L et U // nam-mi-in-gub (B2 et T). 100. a) x 4 // ⸢ge-dub-ba⸣-a (T). b) x 4 // ku3-si22-ga (L). c) x 5 // ba-e-ti (L) // ba-ši-in-t[i] (T). 101. a) x 3 // dnašše-⸢er–⸣ (T). b) x 5 // gu AŠ-am3 (B2). c) x 4 // mu-na-⸢ab?-sa2⸣-a (U). 103. a) x 5 // gada-a-ni-ta (FF) // gada-la2-ni-ta (L, fautif). b) Au moins L, U et V // mu-na-da-an-dib-ba (A1+3, B2 et T). 104. a) x 6 // nu-mu-da-an-ku4-ku4 (L). 105. a) x 4 // gada-a-ni-ta (FF) // gada-la2-ni-ta (L, fautif). b) Au moins V et peut-être U // nu-mu-da-andib-be2 (L) // nu-mu-na-da-an-dib-ba (B2, T et peut-être A1+3). 106. a) x 5 // [gu]b-be2 (FF). b) x 6 // ⸢za3 bur⸣-ra!?-bi (T). 107. a) B2 et probabl. N et U // lu2 enim du11-ga-bi (T et W) // lu2-enim-ma-be2(-e)-ne (L et V). 108. a) x 4 // lu2 enim-e (B2). b) B2 et W // e2 saḫ6-na-ka (L et V) // e2-a saḫ6-ka (T) ; v. comm. c) Probabl. x 4 // gu3 mu-un-ib-de1-e (L) // KA(gu3/enim) mu-un-ši-ib-be2-e (V). 109. a) x 3 // ba-ši-in-tum2-ma!? (T et W). 110. a) x 3 // dḫa-NISABA (W). b) L et probabl. V // lu2 bešeĝ-dub-ba-ke4 (probabl. T et W). 111. a) x 6 // nin-na (N). b) N et V // bi2-⸢ib⸣-gub-be2 (L) // bi2-in-gub-be2-en (W). 112. a) x 6 // nin-a-ni (N). b) Probabl. x 6 // bi2-in-du11-ga (W, fautif). 113. a) N et probabl. A1 // dug?-bi (L) // dug?-e!? (T) // dug-a!? (W). b) L, T et probabl. W // nu-de2-a (N et U). c) x 4 //
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P. ATTINGER
nu-ub-sa2-e (N). 114. a) Au moins W // nu-luḫ-ĝa2 (N, fautif) //. 115. a) x 3 // izi ba-⸢x⸣-[...] (U). 118. a) L et N // ba-ši-in-tum2-m[a] (W) // [b]a-ši-in-tum2-⸢x⸣ (KK ; -⸢x⸣ pourrait être -⸢mu⸣, précédé d’un -ma nom terminé). 119. a) x 3 // lu2 šuku-ud-ra2 (N). b) Probabl. x 5 // ⸢i3-x⸣-[...] (U). 121. a) T // ⸢ser3⸣!?-ga (L). b) Peut-être U // [nu-um-m]i-in-e11-a (E) // nu-um-mi-in-e3 (L) // ⸢nu-um⸣-mae3(-[a]) (N) // [n]u-um-an-e3-a (M) // nu-um-[...] (KK). 122. a) Probabl. x 4 // ⸢mu⸣-un-zu-a-na (L). 123. a) x 4 // [dnašš]e-kam (E). b) U et peut-être L // i3-AK-e (N) // i3-AK (M). 124. a) M et T ; N, U et OO om. 125. a) O1 et U // ĝarza-bi (T). 126. a) T et probabl. M // [n]u-dub-e-a (U) // nu-mi-i[n-...] (OO) //. 127. a) T et probabl. W // nu-dub-e-a (U) // ⸢nu⸣?-um!?-mi-i[n-...] (OO) //. 128. a) x 4 // [e2 dna]šše-kam (OO). 129. a) W // kar-r[a] (T). b) T // [mu]-un-dib-ba (M). 130. a) T // mu-un-dadag (M). 131. a) Probabl. M et W // um-ta-DU (O2) // um-ta⸢an-x⸣ (T). 133. a) x 3(?) // ⸢EN.PAP.KU3⸣?.NUN.ME-e dNIN.⸢x(x)⸣.NUN.ME-e (T ; Heimpel voit dPA4.E.NUN.ME.E dNIN.PA4?.E.NUN.ME.E [1981 : 90]) // [...]-e (N). b) Probabl. x 4 // šu-luḫ-ḫa (W). c) x 4 // im-da-⸢pa3⸣ (M). 134. a) T et U // [tur]-bi-še3 (U). b) O2 et V // ⸢KA⸣ (W) // NUMDUM (U) // ⸢NUMDUM⸣?-a (T). c) x 3 // < ĝar>-ra (W) // ĝar-ra-a (V) // ⸢ ĝar⸣-ra-am3 (probabl. M et N). 135. a) T et U // KA-enim-ma-bi-še3 (V). 136. a) T et U // [niĝ2-a2-z]i-⸢ga⸣ (W) // niĝ2-a2-zi-da (V). b) Probabl. x 4 // du11 (V). c) x 4 ; W a une variante de lecture peu claire (copie KA x zi ; Heimpel propose KA gu2-zi [1981 : 91]). d) O2, V (-⸢zi⸣!?) et peut-être T // nu-mu-un-ši-ib-zi (U) // nu-mu-e-ši-ib-zi!? (W). 139. a) V // uš-a ĝar-ra (B1). b) Forme attestée sûrement dans aucun duplicat ; B1 a i-[...-ba]la-e-a, O2 [i-n]i-bala-e(-)[...], V i-ni-ib-bala-e et W ⸢i?-ni?-in⸣?-bala-a. c) V // ku4-ra (W). 140. a) V // ki eri[m2-...] (B1). b) V // [g]id2-de3 (W) // [gid2]⸢i⸣-de3 (B1). 141. a) V // [...] AK niĝ2(-)⸢x(x)⸣ [...] (A4) // saĝ sag3-k[a ... AK]-a saĝ niĝ2(-)[xx]-ta-ba-a (B1). 145. a) X et probabl. A4 // i3-gu7-⸢u3⸣(-)[...] (B1). 148. a) A1+4 et X // šu la1-⸢ri⸣ (B1+2). 149. a) X // ⸢AK⸣ (B1+2). 150. a) X // [i]m?-mi-i[n-...] (A1+4 ; mais [u]m-m[i-...] à la ligne suivante) // im-mi-du11-ga (B1+2). 151. a) X et probabl. A1+4 // im-mi-du11-ga (B1+2) //. 156. a) B1 et X // nu-mu-e-si3-ga (PP). b) Probabl. B1 // [...]-⸢x-x⸣-e-en (CC) // nu-mu-e-⸢da-x-x⸣ (X ; -⸢x⸣-[e]n pas exclu). 159. a) Ainsi peut-être PP // mu-na-ra-⸢x⸣ (A1) // mu-na-ra-[...] (D) // mu-nura-⸢x⸣-[...] (X). 160. a) A1 et X // ⸢ib2-ba⸣-a-ni (PP). b) Ainsi A1 et peut-être X // ⸢mu-un-bar7-bar7⸣ (PP). 161. a) A1 et X // [...]-ga-ni (PP). b) Forme attestée sûrement dans aucun duplicat ; A1 a [m]u?-⸢x-AK-e⸣, D u3-mu-[...], X mu-un-⸢x⸣-[...] et PP mu-[x]-AK. 162. a) X // ⸢nin-e⸣? (A1). b) X // ⸢KA⸣? MI-a (A1) // [...]-a-ni (PP). 164. a) Ainsi probabl. A1 et peut-être X (mi-ni-in-ĝ[al2(-la)]). 165. a) -⸢ĝa2⸣ est possible en D, mais plus problématique en X (comp. l. 166 sq.). b) La fin de la ligne ne peut pas être reconstruite avec certitude. A1 a [...]-⸢x⸣, D [...] NE ĝa2!?ĝa2-[x], X GILIM(-)x(-)⸢ĜA2-x⸣ (aĝ2!?-⸢ ĝe26-da⸣ pas exclu) et PP GI[LIM ...]. 167. a) X et probabl. A1+3 // [a2-nu]-tuku-⸢ur2⸣ (PP). b) X // ⸢ĝa2-ĝa2⸣-dam (A1+3) // ĝa2-ĝa2-de3 (PP). 170. a) X // ge-a (A3). 171. a) Ainsi probabl. O2 // lu2-šu/še3!? (X) ; v. comm. 172. a) Seulement dans X ; A3, B4 et O2 om. 173. a) X (v. comm.) // mi-in-ĝal2 (O2) // i3-ni-ĝal2 (A3). 174. a) X // TUG2/ŠE3–-bi (B4). 176. a) B4 et peut-être O1+2 // dlammar-a-ni (X). b) A3 // nu!?-DU (X). 177. a) X // en-nu
NAŠŠE A
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AK (A3). 182. a) P // dnašše-ta (PP ; contamination par la ligne suivante). 184. a) PP // lugal-e en ⸢d⸣⸢ḫendur-saĝ⸣-[...] (B1) // [...] ⸢d⸣⸢ḫendur⸣-saĝ-ĝa2 (P). b) P // namba-da-ra-⸢x⸣-[x] (B1) // im-ma-da-r[a-...] (PP). 186. a) B1 // enim-bi duggu diri-gagen7 an-e i[m?-...] (PP). 189. a) A1 et B1 ; PP om. 190. a) B1 et probabl. A1 // ⸢x⸣ (-)siki-ka (PP). 192. a) F et PP ; A1 et B1 om. 193. a) B1 et peut-être PP // di ama banda3da-⸢a si um⸣-mi-[i]n-⸢sa2-sa2⸣ (A1). 197. a) A1 et PP // lu2 sa2-du11-bi (B1). b) A1 // mu-un-de3-en-tuš-a (B1) // b[a-...]-tuš (PP). 198. a) A1 // niĝ2 de6-na (B1 ; à la l. 216, B4 a niĝ2 de6-a-ni). b) A1 et B1 // ⸢ama-a⸣ (PP). c) A1 et PP // ba-ni-dib2 (B1 ; à la l. 216, B4 a ba-ni-in-dib). 199. A1 et B1 // mu-un-⸢du2-ud-x⸣-[...] (PP). 200. a) A1 et B1 // gu7-bi-a (PP). b) A1 // gu3 la-ba-na-de2 (B1) // ⸢gu3 la-ba-niin-de2⸣ (PP). 202. a) B1 // ba-an-da-⸢de2⸣ (PP) // [...]-⸢x⸣-de2-e (A1). 203. a) A1 // [xx] ⸢ša3⸣? [s]u3-ga šu im-ma-ra-an-si-ig (B1+5) // [xx š]a3 sug4-⸢ni šu? im⸣-m[a-...] (MM) // [...]-ga šu im-ma-[x]-⸢si⸣ (PP). 204. a) x 3(?) // a im-ta-[x]-naĝ (PP). 205. a) x 3 // [...] kiĝ2 (PP). b) A1 et B1+5 // i3-⸢kiĝ2-kiĝ2-e⸣ (PP). 206. a) MM // ki U4 ⸢xx⸣ in-⸢x-x⸣ (A1 ; ki ⸢unu7⸣!? pas exclu) // [...] i3-[...] (B1+5). 208. a) A1 et Y // [x(x) K]A.KA-ni? (MM ; -ni clair sur la copie, mais pas sur la photo). b) A1 // im-[...] (MM) // [...]-mi-in-sa2 (J). 209. a) A1 et J // ⸢nam-da6⸣-ga-bi (Y). b) A1 et peut-être MM // ama dumu-ga-ka (J). 211. a) A1 et J // a-ra2-zu-am3 (B4). b) J // nu-um-⸢ba⸣!?-[x(-x)].TUKU (A1) // nu-um-ma-[...] (B4 et Y). 214. a) B4 et J // [K]A-ni (A1). b) A1 et J // nu-um-BU (B4). 215. a) Probabl. J ([lu2 sa2-du11-g]a-bi) // lu2 sa2-du11-ga-ba (B4). b) A1 // nu-mu-de3-en-tuš-a (B4). 216. a) B4 ; A1 et J om. 217. a) A1 et peut-être J // mu-un-du2-ud-da-ni (B4). 218. a) A1 // gu3 la-ba-niin-de2 (B4 ; contamination partielle par la l. 200) //. 220. a) A1 // nam-ma-e3-en (B4). 221. a) A1 // saḫar sis-a za3 mu-un-tag-de3 (B4). 222. a) A1 ; B4 om. b) -⸢a⸣!? pas non plus exclu. 223. a) A1 // KA ge-na-ka (B4). 227. a) C // ⸢enim⸣/⸢eme⸣ (A2). 232. a) A2 et C // e2 ur-ra-ta (B1). 233. a) B1 // ⸢sirara3/7⸣ki-⸢a⸣ (A2). b) Attendu -ke4 ; la copie a toutefois plutôt g[u2] que -k[e4]. 235. a) A1+2 (comp. l. 242) [š]u(-)ba(-)an(-)ĝa2-ĝa2-de3 (B1) ; v. comm. 236. a) Attendu igi, lequel est toutefois exclu sur la copie de A1 ; [ḫ]e2- serait épigraphiquement possible. 238. a) Dans A1+2 certainement, dans B1 peut-être deux lignes. 239. a) A1 // [...]-e (B1). 241. a) Pour les restitutions, cf. l. 234 sq. 246. a) Ou dug–(-)a? V. comm. 252. a) Wilcke (1976 :25) a collationné [x] ša3, mais sur la copie de Bernhardt et sur la photo, la lecture usuelle [d]⸢našše⸣ semble possible. 254. a) A1 // mu-un-da-an-tuš-a (P).
5. TRADUCTION 1 2 3
C’est une ville, c’est une ville, ses me sont révélés, Niĝen est une ville, ses me sont révélés, La cité sainte9 est une ville, ses me sont révélés,
9
Epithète de Niĝen, mais probabl. aussi allusion à iri-ku3, le quartier sacré de Ĝirsu.
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4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 sq. 23 24 25 26 27 28 29
10 11 12 13 14 15
la montagne émergeant de l’eau10 est une ville, ses me sont révélés. Sa lumière illumine11 le bon temple, son destin est fixé. Dans la ville, les choses éternelles apparaissent en plein jour. Les rites de la vénérable Našše sont bien exécutés. Sa reine, une enfant d’Eridu12, Našše, la maîtresse aux me très précieux, retourne chez elle13. Elle est mère-levain, elle est mère-ferment, Našše, elle est la mère de grandes richesses14. Grâce à elle, elles remplissent à craquer15 les greniers du pays, grâce à elle, le ... s’estépaissi comme de la résine dans les entrepôts. Des cruches (dont) l’eau ne tarit point sontapprochés pour elle16, dans les entrepôts du pays, des corbeilles de pains couvrent le sol17 devant Našše comme le limon des fleuves. Elle est la reine quiinspectesanctuairesetgynécées, celle dont le conseil a du poids18, Našše, elle est la maîtresse qui ouvre les rigoles et qui ... les rigoles. Elle est instruite (des destins) de l’orphelin et de la veuve, elle sait quiaautoritésurqui, (connaît) une mère pour l’orphelin — Našše —, un soutien pour la veuve19. Elle qui assiste de ses conseils (les femmes travaillant) dans les moulins20, la maîtresse, elle accueille le réfugié dans (son) giron, se met à la recherche du faible. À qui lui a apporté une corbeille, elle la lui remplit à craquer21, à qui lui a remis une fiole d’huile, elle accorde le profit. La juste servante qui a suivi ses voies : a-t-elle (déjà) un jeune homme (comme) ‹bras droit›22, Našše le compte ... ;
Epithète de Niĝen (cf. Steible 1991 : 61 sq.). Litt. « se lève sur ». Litt. « enfant née à Eridu ». Litt. « en son lieu ». Litt. « de grandes choses ». Litt. « elles (les grandes choses) sont là lourdement » (x 3?) // « elles abondent »
(K1). 16 17 18 19 20
(K1).
Litt. « en (des entrepôts?) ont été approchées pour elle ». Litt. « ont été approchées du sol ». Litt. « celle des conseils, choses d’Arata »; v. le comm. Litt. « elle connaît de l’orphelin sa mère, de la veuve son soutien ». Ainsi B2 et R (litt. « elle qui trouve/fait apparaître un conseil ») // « elle assiste »
21 Traduction très libre, litt. « elle la lui agrandit » ; l’idée est que Našše récompense largement les offrandes même modestes. 22 Litt. « à (cf. -ir en B2) sa (servante) ayant un jeune homme ‹bras droit› » ; même structure à la ligne suivante : « à sa veuve n’ayant pas d’homme (en) époux ».
NAŠŠE A
30 31 32 33 34 35 36 sq. 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
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est-elle une veuve qui n’a pas d’homme (comme) époux, Našše enamène untelle une poutre de toit dans une bonne maison23. Sous le règne de la souveraine24, les choses étrenelles apparaissent en pleine lumière, sous le règne de Našše25, on se prélasse à Lagas dans l’abondance. Elle élut en (son) coeur pur le šennu, Ur-Našše, le prêtre en bien-aimé, s’installa à ses côtés sur le trône26 de27 Lagas. Elle remit au pâtre Gudea le sceptre suprême afin qu’il exécute pour elle à la perfection ses rites très précieux28. 29 Le berger qu’elle a choisi dans (son) coeur pur, Gudea, le prince de Lagas, rangea ‹Vache-Effluves-odorantes›30 parmi les tigi et le confia à un chanteur surpur31. Tandis qu’il retentit devant (Našše) dans des chants sacrés et des chants àplusieursvoix, des ‹grenouilles›32 exaltent33 le temple (de Sirara). Le grand chantre joue devant elle de la corne de chèvresauvage. Le temple : les me lui ont été donnés de l’Abzu. À cause de ses me princiers, (les instruments) retentissent dans le temple de Sirara34 en des chants sacrés en son honneur. Le prêtrechargédesoffrandes se présente devant elle avec (le nécessaire pour) les libations, des récipients ešdeen métal précieux, étincelants, luisonttendus35. [L’oniroman]tienne36 [...] avec des herbes aromatiques. (Le prêtrechargédesoffrandes)37 lui apprête des plats chauds et froids dans toutes les règles de l’art
23 Également envisageable serait « Našše la(porte=)soutient comme une poutre de toit dans une bonne maison ». 24 Litt. « avec la reine » ; « grâce à la reine » serait aussi possible. 25 Comp. la note précédente. 26 Ou « dans les appartements royaux ». 27 Litt. « à ». 28 Litt. « Elle donna au pâtre le bâton suprême, Gudea parfait pour elle ses me très précieux ». 29 Litt. « son ». 30 Nom du tigi de Našše. 31 Litt. « plaça à son (du tigi) côté un chanteur sur pur ». 32 Un instrument de musique. 33 Litt. probabl. causatif « on fait exalter (le temple par des ‹grenouilles›) ». 34 A et I // « pour le temple de S. » (R et S). 35 Litt. « sont tenus devant elle » ; malgré -du8 au lieu de -du8-e alors attendu, « il (l’engiz) lui tend » n’est pas non plus exclu. 36 Ainsi GG ; K1 intervertit engiz (l. 49) et ensi (l. 47). 37 K1 et probabl. S // « elle (l’oniromantienne) » (GG).
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et lui sert des demi-pains ... du four38. [Les ...] et les immenses pelles font un beau tapage devant elle. Après que de la viande39 a été livrée dans de grandes marmites et que de l’eau fraîche a été apportée du canal de Sirara40, après que le nécessaire pour la fête est arrivé de Lagas et que la bière est parvenue des campagnes environnantes41, son grand four, qui n’est pas en reste avec la salle-à-manger, et son office42 font un (joyeux) tapage en sa présence43. La reine, la matrone d’Enlil, Našše, la maîtresse del’abondance,quivit dans le pays, ..., la fille d’Enki, désignealorsune femme loyale pour les bons champs. Après qu’elleadésignéune femme loyale pour les bons champs, depuislebursaĝ, elle décrète les offrandes et le nécessaire quotidien pour le temple44. Pour ces rites, l’on n’empilait (toutefois) pas (assez) de grain, labièrefaisaitdéfaut, l’eau n’était pas versée en libation. Le préposé aux offrandes restaitlesmainsvides45. Ce qui était (auparavant) retranché de la nourriture et de la boisson, le surplus des offrandes46 qui avait cessé (d’être livré) au temple, la tête des poissons taxés qui était dépensée, les roseaux enbar — on en attribuait47 une (surface) d’un ikuà chacun de ses48 serviteurs —, lesgrainesd’amandiersetlecontenudesgoussesdesplantesvertesdu jardin49 qui étaient reçus, (tout ce qui,) après avoir été délivré, n’était pas consommé (immédiatement)50,
51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73
38
Litt. « il se tient devant elle (dans =) avec des demi-pains... du four ». Litt. « choses abattues ». 40 Ainsi K1 // « et que de l’eau fraîche du canal de Sirara a été apportée » (A1 et S). 41 Litt. « des agglomérations » (a2-dam-ta). 42 Litt. « son sanctuaire des offrandes ». 43 Litt. « grondent devant/pour Našše ». 44 Ainsi probabl. S // « [les offrandes(?)] et le nécessaire quotidien [...] arrivèrent directement[du bursaĝ](?) » (A1). 45 Traduction très incertaine, litt. peut-être « Après que quelqu’un a été (placé dans ses [du temple] livraisons =) préposé à ses offrandes, il ne tend pas une main pleine (si-a) ». 46 Litt. « ce que les livraisons ont laissé ». 47 Litt. « mesurait ». 48 Du temple. 49 Litt. peut-être « desamandes/amandiersetdesplantesvertes du jardin, leur cœur ». 50 Litt. peut-être « ce que la bouche n’a pas touché (x 2 // « ne touche pas » [S]) après qu’il a passé (au temple) » v.s. 39
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74 75 76 77 78 79 80 sq. 82 83 84 85 sq.
51
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(ces) biens (appartenant au) temple51 ne seront plus apportés comme offrandes dans les quartiers de la ville52. Qui a eu la permission d’emporter de la bière de première qualité gratuite53 nerecevrapas (enoutre) de l’eau fraîche54. Après que des libations ont été instituées, on les accomplira selon les règles. Afin qu’elles ne cessent point, qu’il y ait un porteur de crème pour fournir de la crème au temple55, et un porteur de lait pour lui fournir du lait56! Qu’un journalier soit chargé d’apporter le poisson en toute hâte57! Après que la charge du ramasseur de petit bois de la steppe58 a été délivrée dans le temple de sa maîtresse, toutcequis’y59trouve, que ce soit dans les coins ou sur les côtés60, (tout) ce qui n’a pas été mentionné nommément61, œuvres digne de confiances ou abus6263 : ce qui, de l’extérieur, entre dans le temple de Našše n’en ressortira plus64. Par des prescriptions touchant à cela65, celui qui veille sur le temple de Našše, l’enfant né d’Utu, le seigneur Ḫendursaĝa, faitde (cesdispositions) desrèglesdeconduite66.
Litt. peut-être « les biens du temple »; attendu serait toutefois niĝ2 eš3-a-k. L’idée pourrait être que les biens du temple de Našše ne sont plus offerts en sacrifice à d’autres dieux de la ville. 53 Litt. peut-être « Après que l’on a fait emporter aux gens (collectif) de la bière de première qualité donnée » (N ; sans prospectif dans S et BB). 54 Litt. peut-être « de l’eau fraîche ne (leur) sera pas remise entre les mains » ; cette traduction un peu artificielle essaie de rendre compte du perfectif -DU(de6, moins vrais. gub). 55 Litt. « (de) la crème étant (alors) délivrée au temple » (structure identique à la ligne suivante) ; « qui délivre » (ainsi la plupart) supposerait en sumérien -dib-be2-a. 56 Cf. la note précédente. 57 Litt. « Qu’un journalier devienne/soit (ḫe2-a est la variante principale) un courant avec du poisson » v.s. 58 Litt. « Le porteur de petit bois de la steppe, lorsqu’il aura apporté quelque chose ». Comp. l. 198 et 216. 59 Dans le temple. 60 Litt. « toutcequisetrouve (GUB.GUB) dans les coins, toutcequisetrouve sur les côtés ». 61 Litt. « ce qui a été placé loin de la langue ». 62 Litt. peut-être « œuvres/paroles qui sont hostiles ». 63 Paraphrasé librement : toutes les entrées, et toutes les sorties abusives. 64 Litt. « ne sortira plus de son intérieur ». 65 Litt. « par ses (du temple) mots/ordres » = « par des paroles/ordres le concernant » (valeur objective du suffixe possessif). 66 Traduction très incertaine, litt. peut-être « frappe cela (les nouvelles règles) dans le chemin (à suivre) » (mais v. le comm.). 52
98 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103
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Le roi sait qui est droit et qui est malveillant67, Ḫendursaĝa sait qui est droit et qui est malveillant. Des propos hostiles ayant été tenus68, (Ḫendursaĝa) planta69 pour elle70 des arbres faisantobstacleàlaméchanceté71, et NinBAD, l’enfant héroïque du juvénile Suen72, fit73 pour Našše une clôture de roseaux contre les langues qui en74 diraient du mal75. Maîtresse au verbe vrai, dont les me ne peuvent être emportés76, Našše, puisse-t-on te porter aux nues dans tous les pays77! Au point culminant de l’année, au jour des rites, la maîtresse fit une libation d’eau dans le barku. Au jour où l’on examine qui a droit à des rations alimentaires78, Našše passe en revue79 les serviteurs. Son scribe en chef Nisaba, ayant placé sur (ses) genoux les précieuses tablettes80 et saisi le stylet d’or81, aligne devant elle82 les serviteurs sur une seule rangée83. Les ‹revêtus de peau› se présentent devant elle par catégorie de peau84, les ‹revêtus de lin› défilent devant elle parcatégoriede lin85.
67 Litt. « celui qui a parlé droitement » (ou « celui qui a dit la vérité »), « celui qui a parlé de manière hostile » ; possible est également « ce qui a été dit droitement/avec malveillance ». 68 Litt. « après qu’il a été parlé avec hostilité ». 69 x 3 // « plante » (peut-être N). Quoique les formes perfectives soient majoritaires à la l. 89 et minoritaires à la l. 91, aucun duplicat n’a une claire opposition entre perfectif et imperfectif. 70 Našše. 71 Litt. « faisant obstacle au méchant, il planta un/des arbre(s) » ; cette « barrière d’arbres » est parallèle à la « barrière de roseaux » de la l. 91. 72 Ou « l’enfant du juvénile héros Suen », quoique ur-saĝ sul soit normalement une épithète d’Utu. 73 S et peut-être L // « fait » (B3, N et peut-être M). 74 Des « réformes ». 75 Ainsi S, litt. « dans ses (valeur objective) langues de méchanceté ». Pour KA dans B3 et NN, v. le comm. 76 Litt. « éloignés ». 77 Ou « Puisse-t-on louer dans tous les pays la maîtresse (...), Našše! » 78 Litt. « Au jour où les bols des rations alimentaires sont examinés/inspectés ». 79 Litt. « examine dans une inspection/un inventaire ». 80 À savoir les tablettes où sont enregistrés les serviteurs. 81 Litt. « elle plaça », « elle saisit » (l. 101 « elle aligne »). 82 Litt. « devant Našše ». 83 Litt. « dans un seul fil ». 84 Litt. « selon leur cuir ». 85 Litt. « selon leur lin ».
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Des ‹revêtus de peau› ne se présentent-ils pas devant elle parcatégorie de peau, des ‹revêtus de lin› ne défilent-ils pas devant elle parcatégoriede lin, leresponsablequiaétablipoureuxdestablettesetembauché ...86, ceuxquivoient(lachose),ceuxquienontparlé87, les témoins quiontdénoncéceuxquisesontenfuisdesontemple (en disant) : « Leserviteur,ilquittesonpostedeharpiste! »88 — Ḫaja, le seigneur des fidèles serviteurs qui s’enquiert sans cesse d’eux, l’archiviste89, inscrit sur la tablette le fidèle serviteur qui a dit : « (C’est) à ma maîtresse! »90, mais omet de la tablette la servante qui n’a pas dit : « (C’est) à ma maîtresse! » Des récipients ne versant pas d’eau en libation91, des chemins que l’on ne tient pas en ordre, un pétrin pour la pâte pas nettoyé, un temple prenant feu au plus profond de la nuit, un temple où des sortilèges sont jetés en plein midi : le92prêtrešitaešaquiétaitenfonction quittera son poste. Le prêtre susbu contre qui une plainte a été déposée après qu’il a déplacéunrationnaire93, et le supérieur du temple qui, bien que demeurant dans le temple, n’a pas divulgué ses94 chants sacrés, ses pensée les plus intimes95 :
86 Litt. peut-être « leur (des personnages absents) homme qui a placé des tablettes et ... ». 87 Ainsi B2 et probabl. N et U, litt. « celui/ceux qui voi(en)t la chose, cet/ces (-e démonstratif) homme(s)delachosedite »; pour les autres duplicats, v. le comm. 88 Comp. l. 117 sq., litt. peut-être « Le serviteur (topicalisé) cesse son placer le lieu dans laharpe » ou « Le serviteur de laharpe (topicalisé) quitte son poste ». 89 Litt. « l’homme des tablettes » (L et probabl. V) // « l’homme des corbeilles à tablettes » (T et peut-être W). 90 Litt. « De sa maîtresse! ». 91 Ainsi probabl. A1 et N, quoique le redoublement de dug soit assez singulier. L a « l’eauquel’onneversepas dansson récipient », T (dug?-e!?) et W (dug-a!?) « l’eau que l’on ne verse pas dans les récipients » ; dans les deux cas, l’ordre des mots est problématique. 92 Litt. « son (de Našše) ». 93 Ou « Leprêtresusbuqui,quoiqueayant(lui-même)déplacéunrationnaire,aporté plainte ». 94 De Našše. 95 Litt. « ses paroles/affaires qui sont dans le cœur ».
100 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137
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après qu’on l’aura démis (desafonction) au profit de qui l’a96 dénoncé, ou de qui ne l’a pas dénoncé97, les rites de la vénérable Našše brilleront (à nouveau) de tout leur éclat. Aucune nouvelle règle ne sera greffée aux règlesimpératives touchant le temple98, aucun rite ne sera ajouté à ses rites, aucune ordonnance cultuelle adjointe à ses ordonnances cultuelles99. Ainsi, aucune de ces choses n’étant surimposée100, le temple de Našše restera tel qu’il est101. L’homme102 passera par le QuaiImmaculé, afinque le fleuve de l’ordalie puissele purifier dansle temple de Našše. Après qu’une décision mûrementpesée, un chant sacré, sera sorti de la bouche de l’Abzu, le SER3.MUŠ3103 donnera connaissance de (ce) chant, et l’enkum et la ninkum104 révéleront ensemble les rites de purification. Pasmêmeunmurmuresupplémentaire,proféréparquelquelèvre105, ne sera ajouté à cesrèglesimpératives. On ne permettra ni à l’insolence ni aux propos violents de s’approcher de Našše106 : celui qui a une main pleine et tend l’autre grande ouverte107,
Le coupable. Litt. peut-être « après qu’on l’aura exproprié au profit de celui qui a donné connaissance de cela (ou) de celui qui n’a pas donné connaissance de cela ». L’idée pourrait être que si le dénonciateur a les qualifications nécessaires, il assumera la fonction de sa victime ; si tel n’est pas le cas, une tierce personne s’en chargera. 98 Litt. « On ne placera rien en plus à ses (du temple) règlesimpératives ». 99 Litt. « Quelqu’un n’entassera aucun me sur ses me » ; aux l. 126 sq., OO semble avoir une forme causative (nu-mi-i[n-...]). 100 Litt. « Ainsi, comme toutes ces choses ne sont pas entassées sur lui (le temple) ». 101 Traduction très libre, litt. « l’entasser n’entrera pas dans le temple de Našše ». 102 Aux l. 129-133, il semble être question d’un coupable qui doit subir l’épreuve de l’ordalie, suite à quoi il est purifié ; le détail n’est toutefois pas clair. Obscure est également l’identité du/des personnage(s) ; s’agit-il des prêtres négligents mentionnés aux l. 117 sqq. ? 103 Ce personnage(?) n’est sinon pas attesté. 104 Un purificateur/une purificatrice. 105 Traduction très incertaine, litt. peut-être « une parole dite à voix basse, placée en plus sur les lèvres » (mais voir le commentaire). 106 Litt. « ne seront pas faites lever leur nuque vers elle » ; la l. 136 est développée par les l. 137 sqq., où différents méfaits sont énumérés. 107 C’est-à-dire celui qui a beaucoup et en veut davantage, litt. peut-être « celui qui aapporté une main pleine et tend (// pour tendre) une main immense ». šu gid2, « tendre la main », est souvent associé à la réception de nourriture et de boisson. 97
NAŠŠE A
138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 sq. 152 153 154 155 156 157 158 159 160
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celui dont la main est plus prompte que la bouche108 et qui commet des actes de violence, celui qui bouleverse les fondements établis, a modifié les démarcations (entre les champs), celui qui seprécipitevers le lieu du serment109, celui ... qui est soumis à une taxe ... et a diminué ..., Petit-Poidsquis’estattaquéàGrand-Poids110, Petite-Mesurebanquis’estattaquéeàGrande-Mesureban, celui qui, ayant obtenu quelque chose, en veut davantage111, celui qui, après avoir mangé, a tu le fait qu’il a mangé112, a tu le fait qu’il a bu après avoir bu113, (sibienqu’onluiadit) : « Je veux mettre pour toi une marmite (sur le feu), je veux filtrer pour toi de la bière! », la servante de la déesse qui, devenue fainéante, a été renvoyée du temple, le domestique qui, bien que vivant dans le temple, a quémandé, (eux tous114), au cas où ils diraient : « Je veux manger cequiestréservé (pourleculte), je veux boirecequiestréservé (pourleculte), du pain de Našše, (c’est)del’oeufde ..., personne n’en consommera dans un lieu de violence. Des hommes violents auraient-ils été autorisés à en manger115, (Našše) neleurrévélerarienlesconcernant116. Les regards colériques, lenez ..., les pieds trépignants, ilsnesontpasdignesdetoi et ne peuvent t’en imposer117. Le fort qui s’estplacédevant quelqu’un, le puissant qui a faituneclôturederoseaux118 dans la rue, l’homme marié (qui) achassé safemmepour(épouser)uneveuve119, qui a ri120 au jour de sa colère,
108 Litt. « une main qui a rivalisé avec la bouche », c’est-à-dire celui qui ne s’en tient pas aux paroles, mais passe immédiatement aux coups. 109 Peut-être dans le sens « qui aspire sans cesse à intenter des procès » v.s. 110 Expression très imagée pour « qui a substitué un petit poids à un grand poids » (litt. « que le petit poids ait levé la main contre le grand poids »). 111 Litt. « désire quelque chose ». 112 Litt. « n’a alors pas dit ce ‹J’ai mangé.› » 113 Comp. la note précédente. 114 Les personnages énumérés aux l. 137-149. 115 Litt. « Après que l’on a fait manger des hommes violents (collectif) ». 116 Litt. peut-être « ne leur (/ba/) apportera pas leur (valeur objective) nouvelle ». 117 Litt. « ils ne sont pas ton (de Našše) égal » ; la 2e sing. est inattendue, mais au moins trois duplicats ont -e-da-. 118 Comp. l. 91; le sens est dans ce contexte obscur. 119 Litt. peut-être « l’homme marié, ilafaitsortir (⸢mu-na-ra-e3?⸣ dans PP) sa femme pour une veuve ». 120 Ainsi (A1) // « il rit » (PP).
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— et il la raille au jour de sa détresse —, celui qui n’a pas levé son ... devant la maîtresse, la maîtresse qui veille sur tous les pays, la maîtresse ..., la vénérable Našše, voit dans leur cœur121. Celui qui a ... l’orphelin, celui qui ... la veuve, celui qui livre le sans-abri au puissant, celui qui livre le puissant au faible122, la mère qui a crié violemment contre son enfant, l’enfant qui a parlé avec insolence à sa mère, le frère cadet qui a contredit son frère aîné et a répliqué à (son) père : la maîtresse qui se couche de tout (son) long123 sur les terres habitées124, 125 Našše, quis’étend126detout (son) longsurlesterreshabitées), (172 173 Našše, le cœur du pays, elle le connaît127 comme des roseaux ḫalḫala. 174 ... 175 Celaaétéconvenudevant son gardien, le seigneur Ḫendursaĝa. 176 Son lamma Dumuturšuge n’a pas laissé le silence pesant s’en128 approcher. 177 L’udug, responsable de ce qui se dit, veillant sur les mots129, 178-180 [...] avec Našše lesaffairesetlesdécisionsconcernant son temple de Sirara qui a été aspergé d’eau, son temple qui a été balayé en plein midi. 181 Celui qui est paré du bâton (de commandement), qui est respecté au coeur de l’Abzu, ..., 182 le souverain sans rival dans le geguna du temple de Našše, 183 sq. le roi, le seigneur Ḫendursaĝa, fit s’élever130 du temple de Našše les instructions le concernant131, 185 telle une lourde fumée, elles se déposèrent sur le sol. 186 Ses132 paroles, nuages s’amassant133, restèrent [suspendues(?)] dans le ciel.
121
Litt. « a posé les yeux dans leur cœur ». Mais voir le commentaire. 123 Litt. peut-être « sur le long côté ». 124 Litt. « sur les hommes » ; une telle traduction n’est toutefois envisageable que si cette épithète s’appliquait originellement à Utu (v. le comm.). 125 Seulement dans X ; A3, B4 et O2 omettent cette ligne. 126 Litt. « se place » ou « s’est placée ». 127 Litt. « elle a posé les yeux sur lui ». 128 Probabl. de ce qui a été convenu devant Ḫendursaĝa. 129 Litt. « se tenant vers la bouche et montant la garde sur la bouche ». 130 Litt. « fit sortir ». 131 Litt. « ses (du temple) instructions » (valeur objective du suffixe possessif). 132 Du temple. 133 Ainsi B1 // « tels des nuages glissant (dans le ciel) » (PP). 122
NAŠŠE A
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L’épingledumariageavaitétésaisieparlesdeuxconjoints134, mais le roi, le seigneur Ḫendursaĝa, lesaécartésl’undel’autre135136. Il range le juste parmi les justes et livre le méchant à une terre hostile. Il décide du droit de l’orphelin et lejoint au droit de la veuve137. Il statue138 le droit de la mère (ayant) des enfants139 : Si une mère a partagé avec son enfant ce qu’elle avait à manger et à boire140, 196 si elle a enlevé la141 paille de son ..., 197 si, lui ayant fait prendre place à ses côtés près du responsable des offrandesdeleursanctuaire142, 198 elle n’a pas détourné à son profit ce que lui, le ramasseur de petit bois, avait apporté de la steppe143, 199 sq. si (d’autre part l’enfant) n’a pas adressé la parole à sa mère, qui lui a donné naissance dans une grande ville144, l’œil sec et avec dédain, (tout est en ordre). 201 sq.) Si (en revanche) une mère a vociféré contre son enfant dans des lieux de violence, 203 si l’on a ... le ventre nu de cette mère, 204 sielleaabreuvé (unenfant) d’eaualorsqu’elleavaitdulaitdansses seins145, 205 (l’homme) chargéd’instruirelesaffairesjudiciairesinstruiralecasde cettemère. 206 La maîtresse de ... salledeséjour ...
187 188 189 190 191 192 193 194 sq.
134
Litt. « ensemble ». Litt. peut-être « les a arrachés ensemble ». 136 Dans ce contexte, le sens de ces deux lignes est assez mystérieux. Sont-elles une « introduction » à ce qui suit, à savoir que les justes sont rangés parmi les justes, et les méchants livrés à une terre hostile ? 137 Litt. « il le fait toucher au droit de la veuve ». 138 Ainsi B1 (litt. « il met en ordre ») // « après qu’il a mis en ordre » (A1). 139 Litt. « de la mère d’un enfant ». 140 Litt. « Si une mère à son enfant, elle a reçu quelque chose elle l’a mangé avec lui, elle a reçu quelque chose, elle l’a bu avec lui ». 141 Litt. « sa » (probabl. de l’enfant). 142 Litt. « de leur sanctuaire, son homme des offrandes ». 143 Litt. « le porteur de petit bois de la steppe, lorsqu’il a apporté quelque chose, (si) sa mère ne l’a pas (fait passer =) délivré pour elle » (comp. l. 80 sq.). Ici, le porteur de petit bois de la steppe est probabl. l’enfant. 144 La raison d’être de cette précision m’échappe. 145 Litt. peut-être « si, loin de sa poitrine où il y avait du lait, elle a fait boire de l’eau ». 135
104 207 sq. 209 210 211 212 sq. 214 215 216150 217 sq. 219 220 221 222 223 224 225 226 227 228 229 230 231
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Après que Ḫendursaĝa, le roi épris de justice, auradéterminélerèglementserapportantàcela146etexaminé cette affaire, on infligera la punition appropriée147 à la mère de l’enfant. Le bras de la lourde punition est (un bras) qu’elle ne pourra écarter148, cette personne n’aura aucun dieu à qui adresser ses prières149. Si une mère n’a pas partagé avec son enfant ce qu’elle avait à manger et à boire, si elle n’a pas enlevé la paille de son ..., si, neluiayantpasfaitprendreplaceàsescôtésprèsduresponsable desoffrandesdeleursanctuaire, elle a détourné à son profit ce que [lui, le ramasseur de petit bois] avait apporté de la steppe, si (d’autre part l’enfant) a adressé la parole à sa mère, qui lui a donné naissance dans une grande ville, l’œil sec et avec dédain, Ḫendursaĝa, le roi qui hait la violence, condamnera l’un et l’autre151 au kilula152 comme si (ils étaient) de l’eau. Il la fera s’écarter de son153 enfant telle l’orge d’un sol saumâtre. Il expropriera (l’enfant) des ‹affaires› de sa mère génitrice et les remettraàquelqu’un (d’autre)154. (Ces stipulations) sontcommeunefrontièresûre(contretoutmanquement)155. Avecson156 experte desparolesjustes, avecla maîtresse, la femme d’expérience deLagas,quiafondétoutes choses, avec Ĝatumdu, (Ḫendursaĝa) [...] ... [...]. Il [...] pour Našše cettelanguedroite. La reine est sublime, sa parole [...]. La reine qui, telle Enlil, fixe les destins, [aprisplace] sur le trône de Sirara. Ses ordonnances cultuelles sont pures, elle a les yeux posés sur elles.
146 Litt. « après avoir mis en ordre sa (du cas envisagé [valeur objective]) règleimpérative » ; l’idée pourrait être que Ḫendursaĝa cherche quelles sont les règlements s’appliquant à l’affaire en question. 147 Litt. « sa (valeur objective) punition » = « la punition pour cela ». 148 Litt. « (sou)lever ». 149 Litt. « n’aura pas de dieu dans les prières ». 150 Seulement B4 ; A1 et J omettent curieusement cette ligne. 151 Litt. « ces personnes ». 152 Un lieu associé à l’hostilité, à la violence et au meurtre. 153 Litt. « cet ». 154 Litt. « à (d’autres) gens » (collectif). 155 Voir le commentaire. 156 De Lagas ?
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232157 233 234
Le temple : les me lui ont été donnés de l’Abzu. Les dieux de Lagas se rassemblent autour d’elle à Sirara. Afin que l’on pèse le métal précieux avec un poids standardisé, afin que l’on utilise158 des corbeilles standardisées, 235 afin qu’une mesure ban certifiée soit remise dans les mains de tous les pays, 236-238 (Našše) installa [à son côté] le pâtre et guide de Sumer, celui qui observe tous les pays, un juste Ištaran qui vit dans le pays, celui qui ... [...], Ninĝešzida. 239 Il maintient en ordre [...], 240 il retranche [...]. 241 Afin que l’on pèse [le métal précieux avec un poids standardisé], afin que l’on utilise des corbeilles standardisées, 242 [afin qu’une mesure ban certifiée] soit remise dans les mains de tous les pays, 243 du/dans le plus grand [...] aux très grandes charges, 244 [...] ..., 245 sq. afin que, dans [...], dans tous les magasins établis, [...] ... ne tarisse point, 247 afin que [les ...] ne cessent d’être livrés dans des corbeilles, 248 sq. afin que ces profits soient obtenus, [...], la maîtresse des magasins, après avoir placé son immense [...], 250 commissionna pour cela [son gardien], le seigneur Ḫendursaĝa. 251 Ma [maîtresse], tes me sont sublimes et surpassent (tous les autres) [me], 252 Našše, aucun me ne peut donc rivaliser avec tes me. 253 Le roi An ne cesse de jeter sur toi des regards joyeux, 254 àl’instigation d’Enlil, il a pris place à tes côtés sur le trône où les destinées vont être tranchées159. 255 Ton père Enki a fixé ton destin. 256 Ô Našše, enfant née à Eridu, il est doux de te louer !
6. COMMENTAIRE Dans les catalogues, l’incipit de Našše A n’est pas distingué de celui d’Enlil et Ninlil, dont la première ligne est iriki na-nam iriki na-nam na-am3-dur2-ru-ne-ende3-en. Il est attesté dans Kramer 1942 : 15, l. 22 ou 24 (Nippur), van Dijk 1989 : 448, l. 10’ ou 11’ (Sippar) et TCL 15, 28 : 19 (ou Enlil et Ninlil). 157
Comp. l. 45. Litt. « place ». 159 Ainsi peut-être A1 ; en P, traduire probabl. « ayant pris place aux côtés d’Enlil (...) », quoique le sens ne soit alors guère satisfaisant. 158
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P. ATTINGER
9. Au lieu de ki-na/⸢ni⸣, R a sur la copie KU-na. Si celle-ci est correcte, on peut hésiter entre ku-na (graphie non-standard de ki-na) et dur2-na, lequel serait toutefois orthographiquement bizarre (on attendrait dur2-ra-na). 10. Sur les difficultés soulevées par ce passage, v. en dernier lieu PSD A/3 (1998) 61. ama babir2(ŠIM) fait un « jeu de signes » sur aĝarin4 (AMA.ŠIM) « levain (qui fermente) » (sur cette acception de /aĝarin/, cf. Sallaberger 2012 : 311 sq. et 325). 12. La valeur du comitatif est assurée par u8-ezinam 57 (/58) : ame2 kalamma-ka dugud mu-un-de3-ĝal2 (//), litt. « Elles (les choses de la ligne précédente) sont là lourdement avec chacun d’eux (Grain et Brebis [construction distributive]) dans les greniers du pays » = « Grâce à eux, les greniers du pays sont pleins à craquer ». Pour niĝ2 associé à dugud ĝal2, cf. encore LSU 407c. 13. Sur le difficile šu ta-ḫab2 du11, v. Attinger 1993 : 718-720 (« s’épaissir » et sens dérivés) et Tinney 1995 : 19 sq. (lire peut-être šu-ta-pu2 « to become visible, manifest, famous »). 15 sq. Comp. P. Steinkeller 2007 : 221 n. 9 ; la lecture gebešeĝ inda3 (pas niĝ2) est assurée par la graphie non-standard gašam in-DU3(da3/du3) dans Houe 38 NIII4 (les autres duplicats ont (ge)bešeĝ inda3). Pour une interprétation légèrement différente, v. M. Civil 2000b : 675 (inda3/niĝ2 pas traduit). 17. Lecture et traduction d’après R ; DD a nin DUB ⸢dim4⸣ irimma!?(ĜALGA) dim4-ma-am3, qui pourrait signifier en principe « elle est la reine qui inspecte les sceaux/tablettes, qui inspecte lesmagasins ». 18. Pour ĝalga niĝ2 arataki-k « conseil de poids », comp. LU 394 ; sur les différents sens d’arata(ki), v. en dernier lieu Mittermayer 2009 : 26-36, pour l’acception « lourd, important » (kabtu) aussi Hrůša 2010 : 197. 19. Pour pour pa5 ku5 (ainsi K1 et R), cf. Houe araire 74. DD a pa4 SIG7(zex?), probabl. « débarasser les rigoles de la végétation » (pour ze2 « débarasser de la végétation », cf. Houe araire 87 et 88 P’). La seconde moitié de la ligne est obscure. Les traductions du type « qui fait monter les rigoles » (Jacobsen 1987 : 128, ETCSL) sont épigraphiquement difficiles, aucun duplicat n’ayant clairement an-še3 (K1, R et DD [ainsi la photo] ont AN(.)KU). 21 sq. Pour la première moitié de la l. 21, cf. Jaques 1989 : 3 et 2006 : 247 ; Volk 2006 : 58 avec n. 60 et 61 sq. avec n. 75 ; on aurait affaire au topos du « bon ordre dans la famille » (développé à la fin de la l. 21 et à la l. 22). Les autres traductions proposées (« opprimer » [la plupart] et « aider » [PSD A/2, 59 s.v. a2— gal2 et ETCSL]) sont lexicalement difficiles, a2 ĝal2 signifiant fondamentalement « être puissant » (par ex. Ninurta C 57’ ; cf. aussi le NP kur-ra-a2-ĝal2 [Attinger 1997 : 116]), au causatif « imposer (sa) puissance, l’emporter sur, vaincre » (par ex. Lugalb. I 325/333 [le sommeil Lugalbanda] et Ur-Ninurta E 30 [v. PSD A/2, 59]), pas « opprimer, soumettre (injustement) ». L’acception « aider » postulée par le PSD (A/2, 59) n’est pas attestée en contexte (tous les exemples cités souffrent une interprétation différente). — À en juger d’après ama-ni-ir en B2, la fin de la l. 21 et la l. 22 dépendent également du mu-un-zu de la l. 21. Je ne
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connais pas d’autres cas où zu soit construit avec un SN au datif, mais la chose n’est pas en soi particulièrement surprenante, étant donné qu’avec un SN nonpersonnel, un directif ou un locatif sont possibles (Balke 2006 : 51 avec n. 233 ; Lisman 2013 : 271, n. 77 ; Attinger 2014a à propos de la l. 14). 23. J’admets que e2-ar3-ar3-ra est un locatif (pas un génitif sans régent), car on attendrait alors un datif ou un directif (au cas où e2-ar3-ar3-ra serait un collectif). La lecture e2-ar3-ar3-ra (de même Jacobsen 1987 : 128) repose sur la graphie non-standard ⸢e2⸣?-ar2-ar2-ra en R et sur le fait que dans e2-ur5-ra « prison pour dettes ; esclave pour dettes », ur5 n’est pas redoublé (cf. surtout LU 309 sq.). A en juger d’après LU 309 (lire e2-ar3-ar3-ra aĝ2-ge17-ga-am3 (//) saĝ a-ba(-a) ma-ab-us2-e « Dans un moulin règne l’infamie! Qui me soutiendra? »), le travail dans les moulins était très dur ; cf. aussi Jacobsen 1987 : 128 n. 5. 26 sq. Littéralement « son ayant apporté (avec/dans) les mains une corbeille » ou « son ayant apporté une corbeille vers (ses) mains » (pendens). Pour šu DU, Heimpel (1997 : 526 avec n. 4) a proposé « collecting » (accepté par ETCSL) ; la chose serait à la limite possible à la l. 26, mais pas à la l. 27. 28. Pour ĝiri3 + suff. poss./SN (gén.) dab5 « suivre les voies de qqn, marcher dans les voies de qqn », cf. Karahashi 2000 : 87 ; Römer 2004 : 168 sq. (ou « saisir le pied ») ; Samet 2014 : 129 (« to lay hold of (the god’s) feet ») ; Attinger 2015 : 73 (plus probabl. « suivre les voies de qqn » que « prendre le pied de qqn ») ; Peterson 2018 : 48 (a gesture of submission). 29. Pour sul a2 zi-da, litt. « jeune homme, ‹bras droit› », v. en dernier lieu Cohen 2017 : 7 et Krebernik 2011-2013 : 270. Dans An-Anum V 243 sq., où d sul-a2-zi-da est suivi de dsul-a2-gabu2bu, dsul-a2-zi-da a été compris comme « jeune homme à droite », mais ce n’est pas le sens de l’expression dans les textes littéraires. — La signification de šid m’échappe ; les traductions « Nanše chooses/counts a young man of good means » (Heimpel 1981 : 83 et 1997 : 526) ne tiennent compte ni du datif en B2, ni du sens usuel de a2 zi-da. La lecture saĝ5 (serait abrégé de igi saĝ5 « choisir ») (ETCSL, Lämmerhirt 2010 : 492 sq., Crisostomo 2014 : 381) soulève des problèmes comparables à ceux évoqués tantôt. Par ailleurs, B2 et AA ont -ŠID-de3, et l’abrégement des composés est chose rarissime en contexte. Il se pourrait que l’idée soit qu’à la servante qui a déjà quelqu’un qui l’assiste, elle lui attribue définitivement cette personne (comme époux), quoique la séquence préfixale im-ma-ni-in- fasse alors difficulté. 31. Pour l’inexplicable -MU (pas -nam) dans B2 et AA, comp. DuDr. 166 o et r et 193 o : u2 guru3ru-MU-me-en // u2 guru3ru-me-en. 34-37. Pour les l. 34-37, cf. Cavigneaux 1991 : 63-65 (avec une interprétation partiellement différente). Ur-Našše (l. 35) n’est probabl. pas le célèbre souverain de Lagas, mais le prêtre šennu, peut-être contemporain de Gudea, connu par une inscription éditée d’abord par Cavigneaux (op. cit. p. 63) et après lui par Frayne (1997 : 429 sq., Ur-Nanše 1). 35. en signifie plus probabl. « prêtre en » que « seigneur », car dans Frayne 1997 : 429 sq., Ur-Našše est tout à la fois šennux(ME.AD.KU3) et en ki aĝ2
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našše. — Ici et souvent, on peut hésiter pour para10 entre « trône » et « appartements royaux ». Sur cette seconde acception, cf. Civil 2007 : 21 et Attinger 2014b : 42. 37. Pour šu du7 avec le locatif, cf. e.g. Gud. Cyl. B 5 : 23. Comme me est très souvent l’objet de šu du7, j’ai de la peine à croire que la traduction de Cavigneaux 1991 : 64, grammaticalement possible, soit correcte (« Et Gudéa, grâce à ses qualités exceptionnelles (me kal-kal-la-na) accomplit tout pour elle à la perfection » ; accepté par Steinkeller 1999 : 119 n. 48). 40. Gabbay traduit « [p]laced the áb-ḫi-nun instrument as (lit. : on) the tigi » (2014 : 110) et commente « it indicates that the named musical instrument (áb-ḫinun [...]) was actually used as a tigi (perhaps being placed somewhere near or on some object called tigi [...]) » (ibid.). Selon que l’on comprend (litt.) « on » ou « near », on attendrait soit un locatif dans le SN et un directif dans le SV (superessiv), soit un directif dans le SN et le SV (adessif/allatif). 41. Pour la lecture sur9, cf. Mittermayer 2006 : 23 n° 55. Le sur9 est un chanteur (de lamentations) ; v. Veldhuis 1997/1998 : 117-122 ; Volk 2006 : 104 ; Heimpel 2015 : 592 sq. avec n. 43 et 596. 42. ser3-ku3 ser3-ḫa-mun-na est certainement un locatif (cf. ser3 ḫa-mun dans par ex. Gud. Cyl. A 27 : 12). 43. Sur kiĝ2-tur, une grenouille, et urudakiĝ2-tur, un instrument de musique, cf. par ex. Civil 1987 ; Sjöberg 1996 : 226 avec n. 7 ; Peterson 2007 : 355-357 ; Gabbay 2014 : 110 n. 271. 45. Vu e2 (pas e2-e) dans tous les duplicats (de même à la l. 232), on doit avoir affaire à un pendens (comp. e.g. CA 112, où 11 textes ont e2-e). D’après Heimpel (1981 : 104 et 1997 : 527 n. 7 ; accepté par ETCSL), la l. 45 serait le titre d’un chant. La chose est possible ici, mais pas à la l. 232, ce qui rend cette hypothèse peu vraisemblable. 47. Pour le difficile /engiz/, traduit en général par « cuisinier (du temple) » ou « purificateur », cf. par ex. Charpin 1986 : 381 sq. (« [c]ette fonction d’engiz a certainement un lien avec les activités de purification ») ; Waetzoldt 1998 (probabl. pas « Koch » ; « dürfte eher mit kultischer Reinhaltung, bzw. mit der Vorbereitung der für die Durchführung von Ritualen notwendigen Dinge und Nahrungsmittel betraut sein » ; accepté par Sallaberger/Huber Vuillet, qui y voient un « Reinigungsp[riester] » [2005 : 637]) ; Zgoll 2006 : 416-418 avec litt. ant. (p. 417 : « [E]s bedeutet insbesondere ‹Tempelkoch›, präziser ‹Versorger (einer Gottheit mit Nahrung)›, ‹Darbringer von Speiseopfern› ») ; Lecompte 2013 : 111 (dans les textes archaïques d’Ur) ; id. 2016 : 42 avec n. 74 (« temple cook ») ; Benati/Lecompte 2016 : 12 avec n. 30 (id.). 48. Comp. šita ku3 mul-mul (Lugalb. I 471/481) et eš-da ku3-si22-g (ELA 315) ; également envisageables sont « des récipients ešde en métal précieux étincelant » (mul-mul détermine ku3) et « des récipients ešde sacrés, étincelants ». 51. Sur les pains šur, traduits en général par « Halbbrot », cf. Bauer 1972 : 228 avec litt. ant. ; Civil 1982 : 9 sq. ; Alster 2007 : 53 ; Brunke 2011 : 106 n. 119 (lire šur) et 146 (inda3-šur(a) « Halbbrot »).
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53. Cf. [niĝ2-šum]-ma = ṭa-⸢ab⸣-ḫu dans Nigga Bil. B 68. En contexte, le terme est encore attesté dans Bartash 2017 : 288 n° 319 :6 sq. : udu niĝ2-šumma-še3 / im-ši-ĝen-na-am3. 60. Également envisageable serait « la maîtresse qui, dans le pays, vit dans l’abondance » (ainsi Heimpel 1981 : 85 et 1997 : 527). Jaques propose (1989 : 8) « la reine qui, dans le pays, fait vivre dans l’abondance » ; cette interprétation rend toutefois mal compte de til3-la-a en S (= {til3 + ɂa + e (erg.)}) au lieu de til3-(l)e (= {til3 + e (erg.)}) ou til3-le-de3 (= {til3 + ed + e (erg.)}). 61. ib2-du3 šal-la (H) pourrait en principe désigner un fin vêtement porté autour des hanches, dans ce contexte, cela ne donne toutefois aucun sens. Pour une lecture et une interprétation très discutables, v. Jacobsen 1993 : 73 sq. 62 sq. Au l. 62 sq., il faut lire gana2, pas e2 (pour H, comp. l. 23) ; de même par ex. Alster 1975 : 27 ; id. 2005b : 164 ; Wilcke 1978 : 228 (à propos d’Instr. Šur. 215 [anciennement 219]). Sur ce passage difficile, v. en dernier lieu Lämmerhirt 2010 : 493 et 526. Dans Instr. Šur. 215, munus zi gana2 zi-še3 lu2 ši-i[nĝa2-ĝa2(?)] signifie « Quelqu’undevrait (placer =) désigner pour les bons champs une femme loyale » (le préfix ši- est toutefois inexplicable). Ici, Našše est clairement le sujet (l. 60 sq.) et une construction causative semble exclue (Lämmerhirt, op. cit. 493 n. 436). Je me suis rallié à la suggestion de Heimpel (1997 : 527) que munus zi et lu2 sont coréférentiels (il traduit « [Našše] places a person, a good woman for a good house »), mais cette solution n’est pas réellement satisfaisante. 64. niĝ2 u4-da-k est également attesté dans Innana C 211, dans un contexte toutefois difficile (sur la reconstruction de cette ligne, v. Civil 2000a : 115) : ninta munus-bi gu AŠ-⸢a⸣ mi-ri-e3-de3160 niĝ2 u4-da-ka-ni (// niĝ2 u4-da-ka-nene-a) igi-zu-še3 izi ib2-ta-la2 « On fait sortir devant toi sur une seule rangée hommes et femmes et leur nécessaire quotidien est purifié par le feu devant toi161. » 65-84. J’admets avec Heimpel (1981 : 69) que les l. 65-84 décrivent les moyens de garantir la prospérité du temple. Le grain, la bière et l’eau ne suffisant pas à assurer ses rites (l. 65-67), les biens du temple sont désormais réservés exclusivement à ses propres besoins, le surplus cessant d’être distribué à différentes occasions (l. 68-75 et 80-84). Des revenus additionnels sont par ailleurs instaurés (l. 76-79). 160 gu AŠ-⸢a⸣ mi-ri-e3-de3 n’est attesté que dans F1 ([gu AŠ]- restitué). N 3202 : 2’ (Peterson 2010 : 584) a [... m]u-⸢ri⸣!?-a-⸢x⸣ [...], Sa gu AŠ gu2 ri-e3-⸢de3⸣. MS 3378 (CDLI P252319) a une version divergente, partiellement syllabique, de sens peu clair : ninta munus-bi ⸢gu AŠ gu2-gen7 niĝ2 u4-da igi-zu-x izi⸣ ib-dalla-e (courtoisie K. Volk). 161 Civil (loc. cit.) lit bi2-ib-ta-la2 et propose « You ‹string together› men and women on a single cord, their daily status hangs down your eyes » (accepté par Woods 2017 : 436). Cette traduction est contextuellement préférable (cf. la ligne suivante), mais une forme bi2-ib(2)-ta-B est en principe impossible (la seule exception que je connaisse est [ki] bi2-ib2-ta-a-us2 = u2-šar-ši-id dans Ammī-ditāna 2 : 33’/34’). Pour une autre interprétation, v. aussi Cohen 2017 : 41.
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65. biluda!?(PA!?.AN)-ba est vraisemblable dans H. II est épigraphiquement peu clair, la lecture [b]i-⸢lu!?-da?-ba⸣!? n’étant pas confirmée par la collation de Jacobsen (1993 :74 n. 14) ; sa propre interprétation des l. 65 sq. n’emporte toutefois pas la conviction. — La traduction usuelle « le grain ne suffit/suffisait pas » supposerait en sum. si-Ø, pas si-g ; pour še si-g « verser de l’orge, empiler de l’orge », cf. par ex. Ukg. 9.9.1 xi 16 ; ḪendHy. 194 et 197 ; ku3-uruda C 12 ; ŠF 1. 66. Je lis avec Jaques (1989 : 8 sq.) kaš ba(-a)-sud(–) (littéralt « la bière était éloignée ») ; l’interprétation traditionnelle « les récipients étaient vides » (dug– ba(-a)-su3(–)) est toutefois également envisageable. 67. Pour cette ligne, comp. la ligne 137 : šu si-a de6-a šu maḫ gid2-i(-de3), litt. « celui qui aapporté une main pleine et tend (// pour tendre) une main immense », d’où « celui qui a une main pleine et tend l’autre grande ouverte » (librement celui qui a tout ce qu’il faut et en veut davantage). -de3 est difficile, les formes verbales actives n’étant normalement pas suivies de {ed}. Cette règle n’est toutefois pas sans exception (cf. l. 210 , 239 A1 et peut-être 209). 70. Ma traduction est très incertaine, car mis à part dans za3-5/10 et peut-être dans ZA3(.KU6) = /enku-dr/, za3 « taxe » n’est pas attesté en contexte sumérien ; l’alternative serait de comprendre « poissons du sanctuaire » (ainsi Jaques 1989 : 9). Jacobsen (1987 : 131) rapproche za3 de la mesure de poisson attestée à l’ép. présarg. (Bauer 1972 : 507 avec litt. ant.). 71. La syntaxe n’est pas claire ; j’admets que gid2-i-de3 est une forme verbale conjuguée sans préfixe. 72. Pour cette ligne, comp. peut-être EnlNinl. 9. Le sens de ša3 reste assez mystérieux. J’admets qu’il désigne la graine de l’amande et le contenu des gousses de certaines légumineuses, mais je ne connais pas d’autre exemple de cette acception. Jaques (1986 : 10) propose « Le produits [sic] des amandiers et des bois verts du jardin », ce qui est possible, mais suppose également pour ša3 une signification sinon pas attestée. Les traductions du type « du cœur du jardin » laissent ĝeškiri6-ka (au lieu de ĝeškiri6(-k)) inexpliqué. Pour u2 ⸢si12⸣-si12, comp. u2 s[i12?-g]a dans Enlilbāni 1001 v 18. 76. Il est généralement admis que muš3 nu-tum2-mu-da/de3 se rapporte à ce qui précède. Si tel est le cas, il serait un peu pléonastique avec si im-sa2-e, et l’ordre des mots serait inusuel. 80-84. Si je comprends bien ces lignes, elles reprennent et concluent le thème des lignes 68-75 : les biens du temple restent dans le temple. La structure du passage est toutefois difficile. J’admets que 84 est la principale de la l. 81, et que les l. 82 sq. sont une manière de clore l’énumération des abus et réformes mentionnés aux l. 68 sqq. Paraphrasé très librement : ce qui entre dans le temple n’en ressort pas (84), pas même le petit bois (80 sq.), plus généralement tout ce qui s’y trouve (82), même si cela n’a pas été mentionné explicitement dans les lignes qui précèdent (83). Pour une interprétation totalement différente, cf. Lämmerhirt 2010 : 576 (comp. ETCSL et implicitement aussi Krebernik 1998-2001 : 456 sq.).
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82. Pour ub-da(-a) GUB.GUB da(-a) GUB.GUB, cf. en dernier lieu Behrens 1998 : 114 sq. et Crisostomo 2014 : 362. Il existe par ailleurs une paire de dieu d ub-da-a-GUB.GUB/dda-a-GUB.GUB (TCL 15, 10 : 246 sq. ; comp. dub-daGUB.GUB/dda-dab-GUB.GUB dans An-Anum 146 sq.) ; sur dub-da(-)a-GUB. GUB, v. Krebernik 2014-2016. 84. Pour l’absence fréquente de -ta après suffixe possessif, v. Ceccarelli 2016 : 147 et Attinger 2010/2017, note à propos de la l. 44. 86. ra appartenant à la classe II, on attendrait im-da-ab-ra-ra (imperfectif ; comp. [...]-ab-be2 en M) ou im-da-an-ra (perfectif). J’ai admis que ra est une forme imperfective néologique (type naĝ-e au lieu de na8-na8), mais cette explication n’est pas réellement satisfaisante. 90. N a clairement dnin-BAD3, qui serait d’après Peterson (2010 : 601 sq.) « an atypical orthography of dNin-gublaga » ; dnin-BAD3 est toutefois déjà attesté à Ur III (cf. Cavigneaux/Krebernik 1998-2001 : 335). 91. Seul S a eme, B3 et NN ayant KA. C’est soit une variante purement graphique (lire eme–), soit, plus probablement, une leçon différente. On peut alors hésiter entre (littérale) « dans ses (valeur objective) paroles de méchanceté » = « contre les mauvaises paroles (lancées) contre lui » et (en lisant enim-ĝar ḫulubi-a) « contre des oracles/présages défavorables (lancés) contre lui ». 92. pour kara2 « (s’)éloigner » v.s., cf. Ludwig 1990 : 153 sq. avec n. 417 et Bauer 2014 : 14 sq. (« wanken, aufhören (dazusein) »). 95. D’après Heimpel (1981 : 110 avec litt. ant.), le bar-ku3 était « an area of open space within the temple complex, that is a courtyard or a part of a courtyard » (accepté par Bauer 1987 : 329), d’après le PSD (B 98 s.v. bar A 3.2.1) une « part (in the back) of a temple? » ; mis à part notre passage, les attestations dans les textes littéraires ne me semblent guère plaider pour une cour (dans emeš-enten 233, Mariage de Ĝardu 67, Lugalb. II 317 // 381 et ŠP b27, bar ku3 signifie « corps splendide/pur »). 101. L’acception « rangée » de gu (litt. « fil ») n’est pas généralement acceptée (v. l’interprétation divergente, également possible, de Civil 2000 : 115, adoptée par Woods 2017 : 436). Noter en passant qu’en français, le mot « file » est dérivé de « filer ». 102-105. Pour KUŠ-la2 et gada-la2 (deux catégories de « prêtre »), cf. Heimpel 1981 : 111 ; Westenholz, 2009 : 80 ; ead. 2013 : 264. KUŠ-la2 est rendu en akkadien par aguḫḫu, qui pourrait désigner la matière du kaunakès (ainsi Durand 2009 : 29). Dans Amherst 25 : 1 sq., un tu9a2-gu4-ḫu-um lugal pèse 1,3 kg., dans UET 3, 1671 rev. 13’ sq., un tu9a2-gu4-ḫu-um tab-ba tal2 lugal 1,8 kg. Cela semble beaucoup pour un châle, une écharpe ou une ceinture. La lecture de KUŠ n’est pas entièrement claire. Il est glosé ku-uš dans Lu IV 195, mais kuš-ni (au lieu de kuša-ni attendu) dans tous les duplicats est un peu surprenant. Un parallèle possible est Instr. Šur. 109, où la lecture kuš est probable, mais pas assurée. 106. La traduction usuelle de lu2 dub gub-ba est « personne(s) enregistrée(s) », mais elle supposerait en sumérien (lu2) dub-ba/e gub(-ba). Dans Edubbâ A 30,
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dub gub signifie « attribuer une tablette », mais cette acception ne semble guère satisfaisante ici. Le sens de za3 ḫuĝ2 (// à ⸢za3 bur⸣ en T) m’échappe ; « dont les services ont été loués » (Jaques 1989 : 15) laisse inexpliqués tant l’absence de suffixe possessif après za3 que le recours à za3 plutôt qu’à a2. 107. J’ai donné la préférence à la lectiodifficilior de B2 (et probabl. N et U). L et V ont « ceux qui voient la chose, ceux qui peuvent en témoigner » (litt. « leur [des personnes absentes] voyant et leurs témoins »), T et W « ceux(collectif) qui voient (la chose), ceux qui en ont parlé ». 108. La lecture de e2(-)A(.)ḪA(.A)-na-ka // soulève des problèmes insolubles. Deux hypothèses ont été envisagées, mais toutes deux sont peu satisfaisantes : — Lire e2 saḫ7-a-na-ka (Heimpel 1981 : 88, ETCSL). Cela impliquerait que saḫ7 soit écrit A.ḪA (au lieu de AxḪA) dans 4 duplicats, L et V ayant seulement ḪA. Littéralement, la phrase signifierait « les témoins (collectif) qui ont crié sur ceux de (génitif sans régent) son temple déserté » = « (...) sur ceux qui ont déserté son temple ». — Lire e2(-a) saḫ6-na-ka (Jaques 1989 : 15). Cette hypothèse est orthographiquement également peu satisfaisante (saḫ6-na-ka au lieu de saḫ6-a-na-ka dans 4 duplicats) et syntaxiquement opaque. 109. Pour ki-gub renvoyant à la position professionnelle, cf. Böck 1996 : 13 avec n. 18. — Pour rendre compte de -tum2-mu dans 3 duplicats, j’admets que la l. 109 est le discours direct du témoin de 108, mais la chose est tout sauf assurée, d’autant plus que L et V ont également une forme imperfective non nominalisée à la ligne précédente. Avec -tum2-ma!? (T et W, dans les deux cas épigraphiquement pas beau), traduire « le serviteur qui a quitté son poste de harpiste »/« le serviteur de laharpe qui a quitté son poste » (syntaxiquement plus simple, mais contextuellement peu satisfaisant). 110. Ma traduction « le seigneur des fidèles serviteurs qui s’enquiert sans cesse d’eux » essaye de rendre compte de saĝ zi-da (au lieu de saĝ zi-de3) dans tous les duplicats (x 6) ; « le roi qui veille sans cesse sur les fidèles serviteurs » (traduction usuelle) n’est toutefois pas exclu (pour en3 tar avec un SN au locatif, cf. par ex. Iddin-Dagan D 20 et Išme-Dagan A 139). 111 sq. Pour nin-a-na, litt. « De sa maîtresse ! », comp. Nungal 41 et cf. plus généralement Attinger 1993 : 287 et Lämmerhirt 2010 : 494 avec n. 440. 119. Pour l’acception très hypothétique « déplacer, démettre (de ses fonctions) » de bala, comp. peut-être CKU 24 B 28 (v. Attinger 2012 : 384). 121. Pour enim ša3-ga ĝal2-la, litt. « paroles/affaires qui sont dans le cœur », d’où « pensées intimes », cf. surtout Lipit-Eštar B 32 et Enlil A 105 (vs du11-ga). 129-133. Sur ce passage, v. aussi Heimpel 2009 : 56. 129. Pour kar-babbar(2), cf. PSD B 27 s.v. babbar B 7 ; ajouter UTI 3, 2274 : 5 et UTI 5, 3213 : 5. 132. Je ne connais aucune autre attestation de SER3.MUŠ3. — La valeur du préfixe de l’ablatif (dans im-ta-zu-zu) n’est pas claire ; réfère-t-il à ka abzu-ta de la l. 131 ?
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134. Mon interprétation est plus qu’incertaine. U et probabl. T ont NUMDUM(-a), O2 et V KA-a, qui recouvre soit NUMDUM–-a, soit KA-a ; -a au lieu de -ma est toutefois surprenant, et plaide contre un lexème à finale en -/m/. — Pour diri ĝar, comp. diri ĝa2-ĝa2 à la l. 124. 140. Pour saĝ gid2 dénotant un verbe de mouvement, v. Schramm 2001 : 65 sq. ; comp. aussi Krebernik 2004 : 233. Pas exclu non plus est que saĝ gid2 soit la « variante » de saĝ-ki gid2 « regarder avec colère », discutée en dernier lieu par Karahashi 2000 : 137, Jaques 2006 : 118 sq. et Michalowski 2011 : 355. Jaques (1989 : 21) traduit « [c]elui qui redoute? le lieu du serment ». 141. La graphie ban2 (au lieu de ba-an ; cf. e.g. l. 143 et 235) étant rarissime dans les textes littéraires paléobab., j’ai adopté la lecture de Veenhof (1985 : 296 n. 19) et du PSD (A/III [1998] 100). Pour une interprétation différente (et à mon sens invraisemblable), v. Lisman 2013 : 303 sq. n. 1305. 142 sq. Superficiellement, šu ba-an-zi-ga semble être le pendant perfectif de šu ba-an-zi-zi-a, bien attesté dans aš2-bala-ba-ke4-eš lu2 kur2 šu ba-an-zi-zi-a « celui qui, à cause de cette malédiction, inciterait quelqu’un d’autre (à le faire) » (littéralement « fait avec la main se lever un étranger vers cela » v.s. ; remarquer que lu2 kur2 est à l’absolutif) (fréquent dans les inscriptions royales). A en juger toutefois d’après l’ergatif (/le directif) et le datif qui précèdent, šu doit être ici l’objet de zi-g, et l’expression signifier littéralement « lever la main/la patte (sur/ contre qqn/qqc.) », d’où par extension « être déchaîné ; se déchaîner contre, agresser » ; v. en dernier lieu Jaques 2006 : 120 sq. (sens, exemples) et 567-569 (équations akkadiennes et graphies non-standard) et Peterson 2007 : 550. La construction est cependant énigmatique, car on attendrait dans la séquence préfixale au moins un directif ou un datif. Pour des interprétations différentes, grammaticalement également problématiques, cf. Powell 1979 : 84 n. 40 ; Jacobsen 1987 : 136 ; Jaques 1989 : 21 ; Karahashi 2000 : 173 (= 2009 : 230). — NA4 tur et NA4 gu-la sont apparemment personnifiés (Heimpel 1997 : 529 n. 31). 144. niĝ2 (au lieu de niĝ2-e) s’expliqe par le fait que niĝ2 est le plus souvent invariable (Attinger/Krebernik 2005 : 62 n. 128162) ; un bel exemple est CA 12 : e2 niĝ2-gur11-ra niĝ2 (x 8) sa2 di-de3 (//) « pour faire parvenir (toutes) choses dans les magasins ». 147. La syntaxe est obscure ; les complexes en ga- sont nominalisés dans les trois duplicats. — KAM n’est précédé ni ici (dans deux duplicats) ni dans Ḫendursaĝa A 170 et 172 de dug, ce qui pourrait plaider pour tu7 plutôt qu’utul2 ; remarquer toutefois qu’à la l. 53, trois duplicats ont utul2, et aucun dugutul2. 148. Pour KA(enim) ge4 « révoquer, rejeter », cf. en dernier lieu FlückigerHawker 1999 : 168 et Foxvog 2014 : 214 sq. 149. Sur nir-nu-ĝal2 = kinattu « domestique », cf. par ex. Krecher 1967 : 61, Schretter 1990 : 256 et Seminara 2004 : 25 sq. avec n. 139. 162 Mais supprimer le renvoi à niĝ2 šu ti-a dans Nungal 19, car il ne prouve rien, šu ti étant régulièrement construit avec un absolutif.
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150 sq. Je suis l’interprétation de Jaques (2006 :142 n. 323), qui s’inspire d’Alster 1974 : 79, 100 et 127 n. 9 avec litt. ant. ; cf. aussi Wilcke 1978 : 221 : « Verschlossenes » ; l’acception « tabou, réservé » de keše2-da/ra2 est cependant tout sauf assurée. 152. La lecture inda3-ni, pas inda3 i3 (de même Jaques 1989 : 22 ; en 2006 : 567 n. 1140, elle est toutefois revenue à l’usuel inda3 i3) est pratiquement assurée par SP 1.41, où inda3-ni nunus dalla ḫe2-a (...) est précédé et suivi de inda3-ni (SP 1.40 et 1.42 sq.). Le sens de nunus dalla (v. en dernier lieu Alster 2007 : 14 avec n. 58, Peterson 2007 : 608 sq. et Civil 2013 : 33 n. 49) n’est pas clair. Dans Proto-Lu 738, il se trouve dans un contexte de sorcellerie : il est précédé de (munus) uš7 zu « sorcier/sorcière », niĝ2-gal AK « ... » (v. Attinger 2005 : 242) et suivi de uš7 ri-a « qui a jeté un sort ». Dans SP 1.42 sq., dalla détermine par ailleurs ĝiri3-pad-ra2 et usu3. Egalement troublant est le (-)KA qui suit dalla ; s’il faut lire -ka (construction locative de gu7), cela impliquerait que nunus dalla est une relation génitivale. Civil (loc. cit.) rapproche dalla de tal2(-la) « huge ». Il est vrai que dalla peut être traduit par rpš, mais un tel sens ne me semble sinon pas être attesté en contexte et laisserait le génitif inexpliqué. Si mon interprétation très incertaine de la l. 154 est correcte, l’inda3 nunus dalla n’était pas un simple produit de consommation, mais avait une valeur religieuse ou magique (cf. l’association à la sorcellerie évoquée supra). 153. la-ba-an-gu7-e est en général traduit par « (Našše) ne fera pas manger (l’homme) », mais on attendrait alors nu-mu-ni-ib(2)-gu7-e (/nu-mu-un-gu7-e) ou, avec un agent second collectif, li-bi2-ib(2)-gu7-e/nu-um-mi-ib(2)-gu7-e (comp. l. 154). 155. Sur giri17 ḫum, cf. Sjöberg 1999 : 525 avec litt. ant. (attesté aussi dans Sag B 135 sq., où il est traduit par ḫummuṣu et ḫamšu, tous deux de sens obscur). L’expression doit désigner une manisfestation de mépris ou de colère. — Ma traduction de ki te-te est adhoc ; on pourrait aussi penser à « piétiner » (comp. ki te « terrasser » dans InEb. 161). 156. J’admets que la l. 155 est le sujet des deux complexes verbaux de la l. 156 ; Innana D 103 sq., où nu-mu-e-si3-ge(-en) (2e sing., sens obscur) est suivi de nu-mu-e-da-sa2-sa2-e-ne // (3e pl.), pourrait plaider contre cette hypothèse. Il n’est en conséquence pas exclu que le sujet de nu-mu-e-si3-ge soit Našše. 165. Les traductions du type « making the orphan a slave » (PSD A/III 47 s.v. aga2 B 5.8 [comp. Jacobsen 1987 : 137]) et « Getting the better of an orphan » (Heimpel 1997 : 529) sont épigraphiquement (-ĝa2) et syntaxiquement/sémantiquement (nu-siki(-)KA) difficiles. En ce qui concerne la seconde moitié de la ligne, la lecture gilim aĝ2-ĝe26-da (PSD A/III 47 s.v. aga2 B 5.8 et ETCSL ; comp. Heimpel 1981 : 92) n’est pas sûrement déductible des copies des textes (v. supra Variantes ad loc.). 167. On attendrait naturellement l’inverse, mais tant l’ordre des mots (dans ce topos, la personne livrée précède toujours celle à qui elle est livrée) que la postposition du datif suivant ⸢a2⸣ nu-tuku dans les trois duplicats semblent exclure la chose.
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171 sq. Pour ces lignes, cf. Alster 2005a : 68. Elles sont très proches de Lugalb. I 411/421 sq. : ⸢ur⸣-saĝ us2 gid2-da lu2-še3 ⸢nu2?-nu2?-x⸣ (W // lu2-še3 ĝal2-⸢x⸣[(-a)] [HH]) / dutu us2 gid2-da lu2-še3 ⸢nu2-nu2-u3⸣-a?. Ce parallélisme assure la lecture lu2-še3 (au lieu de l’usuel lu2 šu) ; ⸢še3⸣ est possible dans O2, la copie de X a toutefois šu (de même à la ligne suivante). Ici et dans Lugalb. I 411/421 sq., le sens reste mystérieux, mais UŠ.GID2.DA « grenier » me semble difficile. C. Wilcke propose en revanche pour Lugalb. I 411/421 sq. « Der Krieger, der den Gefangenen das Speicherhaus geöffnet hat, Utu, der die Gefangenen sich immer aufs Neue im Speicherhaus niederlegen ließ » (2015 : 247). Cette interprétation soulève toutefois quelques problèmes : — LU2.ŠE3 pour LU2xGANA2-t. est une graphie archaïque pratiquement inconnue à l’ép. paléobab. Dans Lugalb. I 411/421 sq., elle serait attestée dans les deux duplicats (pour Našše A 171 sq., cf. supra). — La lecture ta[ka4] dans 3 N-T 906, 222 : 3 n’est pas assurée. Elle est difficile sur la copie de SLFN pl. 7, mais semble envisageable sur la photo (CDLI P256282). Dans Našše A 172 X, la copie (pas de photo) a plutôt ĝal2-la?-a que ĝal2 taka4!?-a. — L’ordre des mots serait inusuel. 173. Sur ce topos, comp. EWO 16 : [ša3 kalam-m]a? ge/geḫal-ḫal-la-gen7 igi-zu im-ši-ĝal2 ; sur ge ḫal-ḫal-la/geḫal-ḫal-la, v. en dernier lieu Charpin 1986 : 361 sq. (il traduit par « cannaie », mais le sens doit être plus spécifique). — Pour igi mi-ni-⸢ŠI⸣-ĝal2 en X, on peut hésiter entre igi mi-ni-ši-ĝal2 (séquence préfixale en principe impossible ; pour -ši-, comp. EWO 16) et igi mi-ni-igi-ĝal2 (structure du type si préf.-si-sa2). 175. Ma traduction (je le reconnais un peu artificielle) essaye de rendre compte de la forme perfective mu(-un)-na-ab-AK dans les trois duplicats ; elle implique toutefois que dḫendur-saĝ-ĝa2-ke4 (X et probabl. A3) est un directif à valeur dative. Structurellement, comp. EWO 189 sq. : nun gal (...)-ra / ḫe2-ĝal2 an-ki(-a) pa-e3 mu-na-ab-AK. 176. Pour cette ligne, comp. peut-être Enlil A 64. 177-180. La traduction très incertaine proposée suppose que : a) e2 (...) sud–a-ni et e2 (...) la2-a-ni sont topicalisés (« génitifs inversés libres ») ; b) e2 précédant sa dans P est fautif ; c) KA-bi DI-e-bi doit être lu enim-bi sa2-e-bi ; -e- est toutefois inexplicable. 181. Pour u3-luḫ-ḫa su3-su3, v. en dernier lieu Marchesi 2000 : 673-684 (« adorned with the staff of command »). Remarquer en passant que la gr. non-standard u3-luḫ-ḫa ⸢sag3-sag3⸣/⸢sig3-sig3⸣ (GiḪ A 164 KiA ; v. Marchesi 674) plaide clairement pour su3-g, et non pour sud, qui est à la base de la plupart des traductions. Les raisons des réticences de Civil (2003 : 83 ; comp. aussi George 2010 : 102 n. 2) ne me sont pas claires. Le sens premier de (ĝeš)u3-luḫ est « branche ; bâton », mais dans bien des passages, il désigne une forme de « sceptre » (e.g. u3-luḫ niĝ2-si-sa2 dans Rīmsîn C 20 et E 65). Comp. aussi l’akk. uluḫḫu A (CAD U/W 89 sq.).
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185. D’après Crisostomo (2014 : 356), iibbi2 signifierait ici « fog » ; cela donnerait un sens excellent, mais reste une interprétation purement contextuelle. 188. A distinguer de teš2-bi si-il dans notre ligne sont teš2-bi-da si-il « se déchirer/lacérer l’un l’autre » (ĝeš-ge 46) et teš2-bi/me si-il dans emeš-enten 303, où il semble signifier litt. « arracher ce/notre teš » = « se réconcilier » ou « louer ». 191. Pour essayer de rendre compte du -ni- de i-ni-in-ku5-de3 (seulement dans B1), ou pourrait traduire par un causatif (« il fait décider du droit de l’orphelin » ; ainsi Attinger 2013/2017 ad loc.), mais comme le /n/ devant la base est de toute façon inexplicable, la chose me semble aujourd’hui par trop artificielle. 194-222. La structure des lignes 194-222 est complexe. Si je comprends bien le passage, trois cas sont envisagés : — La mère et l’enfant sont exempts de fautes (194-200) : (tout est alors pour le mieux). La non-explicitation de l’apodose est un peu surprenante, mais peut être comparée à la formule tukum-bi (...) mu-DU nu-mu-DU « S’il a apporté (...), (c’est en ordre). N’a-t-il pas apporté » (la principale suit) (v. Attinger 1993 : 310, Rem. 1 avec litt. ant. ; Black 1995 : 38 sq. ; Lafont 2014a : 188 ; id. 2014b). Ici, la structure est obscurcie par l’insertion des l. 201-211 entre 194-200 et 212-218. — La mère est coupable (elle se livre à la débauche(?) au lieu de s’occuper de ses enfants) (201-204) : l’affaire est instruite et la mère punie (205-211). — La mère et l’enfant sont coupables (212-218 est l’inverse exact de 194200) : tous deux sont punis (219-222). Sur ces lignes, v. aussi Kramer 1989 : 79 sq. avec n. 20 et la discussion détaillée de Lämmerhirt 2010 : 494-496 (interprétation très divergente). 196. (i-)im-BU remonte probabl. à (i-)in-BU (comp. nu-un/um-BU à la l. 214), ce qui plaide pour une lecture bu de BU (cf. Attinger 1993 : 220 n. 505). — Comp. la l. 214. La traduction usuelle de KA-na par « de sa bouche » (en dernier Lämmerhirt 2010 : 495) est invraisemblable, car on attendrait ka-ka-na. « De son nez » (giri17-na) ou « de ses dents » (zu2-na) seraient orthographiquement possibles, mais sémantiquement peu convaincants. 197. Comp. l. 215. -de3-en-tuš-a (B1 + B4) ne peut recouvrir ici que {da + e/j + n + tuš + ɂa} et doit donc être transitif. Avec -da-an-tuš-a (A1), une forme intransitive est également envisageable. — sur lu2 sa2-du11(-ga), cf. Sjöberg 1996 : 127. 203. Le sens de šu si-ig m’échappe complètement. Il est également attesté dans CKU B 4’, dans un contexte où l’on attendrait « tenir », ce qui semble incompatible avec l’acception usuelle « arracher » de si-ig (v. Attinger 2012 : 369). La lecture tu9 si-ig (ainsi Peterson 2011 : 603) serait sémantiquement bien préférable, mais šu est sûr dans A1 (copie) et PP (photo), et vraisemblable dans B1+5. 204. Pour l’absence de -ta après le suffixe possessif, v. supra à propos de la l. 84. 206. Il serait en principe possible de lire zu2 bulug-ga-k « de la dent du poinçon/de l’aiguille » (ainsi Jacobsen 1987 : 139, accepté par Peterson 2007 : 500 n. 1963), mais je ne vois guère quel serait le sens.
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208. ETCSL et Jaques (2015 : 42) lisent KA-enim-ma inim-inim-ma et traduisent par « témoignage », mais j’ignore sur la base de quel argument. 209. Je lis -NE -ne, les formes verbales transitives n’étant normalement pas suivies de {ed}. Il y a toutefois des exceptions (cf. l. 67, 210 et 239 A1), raison pour laquelle -de3 (sujet = Ḫendursaĝa) est également envisageable. 220. nam-ma-e3-en (B4) a apparemment été contaminé par Lugalb. I 164/165. Sur ki-lul-la, un lieu associé à l’hostilité, à la violence et au meurtre, v. en dernier lieu Lämmerhirt 2010 : 276 et Gadotti 2014 : 304 ; sur ki-lul-la e, cf. Attinger 1993 : 587 et Böck 1996 : 17 sq. 223. Litt. peut-être « c’est quelque chose d’un remblai confirmé ». im/ in-dub-ba désigne un remblai de terre, marquant souvent une frontière. La valeur du génitif sans régent n’est pas évidente ; atténuation de la métaphore ? Il serait ici plus simple de traduire « (ces stipulations) sont un ‹remblai› pour les œuvres (enim) dignes de confiance », mais cela impliquerait que que in-dub-ba KA ge-na(-a)-⸢kam⸣/ka n’a rien à voir avec in-dub(-ba) KA ge-n « confirmer, assurer une frontière » (UN 1 v 12’ sq.) et en-dub-ba KA ge-na = ⸢ša?⸣ pu-lu-ku-šuki-nu (Wilcke 2011 : 39 n° 22 ii 03’a-b), ce qui semble à peine crédible. L’idée doit être que les stipulations précédentes délimitent et protègent les actes justes de ceux qui ne le sont pas. Dans NABU 2012/71, Gabbay et Wilcke proposent de traduire les l. 223-225 par « The wise (Ḫendursaĝa) who has firmly established these just jugements [for(?)/together with(?)] the Lady, the Old Woman of Lagaš as (/on) the boundary stone of law, (...) ». Cette interprétation soulève toutefois deux difficultés (outre l’ordre des mots un peu inattendu) : — « boundary stone of law », en soi pensable, est contredit tant par KA ge-n « confirmer » dans UN 1 v 13’ que par la traduction akkadienne pulukkūkīnū dans Wilcke 2011 : 39 n° 22 ii 03’b. — Je ne connais aucun passage où il soit dit qu’un texte est inscrit sur un in/ im-dub-ba ou un pulukkum. 225. La copie de A1 a nin um-ma lagaski-[x] ⸢ki⸣ [(x)] ĝar [(x)]-ra [(x)] ; la traduction usuelle « qui a fondé Lagas » n’est en conséquence pas très vraisemblable, car dans ki ĝar, la choses fondée est normalement à l’absolutif et ki au directif. 227. Sur la copie, C a eme (pas enim) ; en A2, ⸢eme⸣ ou KA (eme–/enim) sont également possibles. Sur les l. 224-227, v. Civil 2000a : 108. S’appuyant sur eme si-sa2-bi(-še3) « en langage correct, en bon langage » dans SEpM 22 : 4, il propose de comprendre de manière analogue eme/enim si-sa2-bi dans Našše A 224/227 et de traduire « in correct words », mais précise « although the implication there is that those are ‹just,› ethical words, not, as here, grammatically correct ones ». 232. Le sens de e2 ur-ra-ta (B1 au lieu de e2 abzu-ta) m’échappe. 235. Comp. la l. 242. Je lis šu-ba [ĝa2-ĝ]a2-da (A1 235) // šu-ba ĝa2-ĝa2-de3 (A2 242) // [š]u-ba ĝa2-ĝa2-de3 (B1 235 ; faute conditionnée par le ĝešba-an du début de la ligne). La lecture šu ba-an-ĝa2-ĝa2-de3/ne laisse inexpliquée la leçon de A.
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237. Je lis dištaran ⸢si⸣-[... KA]LAM!?-a til3-la (A1 + A2) // [dKA.D]I si-sa2-a [... t]il3-la-am3 (B1). Comp. ŠO 142, où Gilgameš est qualifié de dištaran di-ku5 kalam-ma til-la. Pas non plus exclue est toutefois la lecture usuelle dištaran ⸢di⸣ si sa2-a (...), avec la construction absolutive de si sa2 (di au lieu de di-de3). 246. J’admets avec hésitation que -dam est parallèle aux -de3/-da des lignes qui précèdent et qui suivent ; si tel est le cas, la lecture [...] dug– a nu-silig-ge-dam (comp. la l. 14) serait syntaxiquement problématique. La traduction de Heimpel (1981 : 97) « [...] are vessels with unceasing water » est en soi tentante, mais s’intégrerait difficilement dans le contexte tel que je le comprends. 248 sq. En sumérien, [k]u3!?-dun-bi du12-du12-da, qui résume les l. 245 sqq., est mis en évidence (précède immédiatement la principale).
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DU SIGNE À L’ENVELOPPE. L’ENSEIGNEMENT DU GENRE ÉPISTOLAIRE À L’ÉPOQUE AMORRITE D’APRÈS UN NOUVEAU MODÈLE DE LETTRE SCOLAIRE AVEC ENVELOPPE Marine BÉRANGER*
Le présent article1 porte sur la formation à l’écrit et sur les lettres, deux thèmes chers à Dominique Charpin, et tisse un lien avec deux textes publiés dans les Mémoires de N.A.B.U., une collection dont il est le directeur de publication. C’est avec plaisir et un immense honneur que je le lui offre aujourd’hui, à lui dont l’enseignement et les recherches ont contribué à ma formation intellectuelle et inspirent continuellement mes propres travaux2. En 2002, P. Marello publia dans Florilegiummarianum6 deux tablettes au contenu identique, qu’il interpréta comme une lettre à expédier et sa copie : FM 6 67 [PM-1] et FM 6 68 [PM-2]3. Une brève mission de recherche effectuée en novembre 2017 à Los Angeles m’a permis d’établir un lien entre ces textes et trois tablettes aujourd’hui conservées *
Collège de France, UMR 7192. Je remercie P. Delnero, B. Fiette et N. Ziegler pour leur relecture du manuscrit et leurs précieux commentaires, ainsi que F. Nebiolo pour le montage des planches photographiques. Les photographies ont été mises en ligne sur Archibab (). 2 Son LireetécrireàBabylone, Paris, 2008 fut le livre par lequel je m’initiai à l’assyriologie après la licence. De nombreuses autres publications de Dominique Charpin sur le thème de la formation des scribes et sur les lettres pourraient être citées ici, mais je me limiterai à n’en citer que quelques unes : D. Charpin, HEO 22, Genève, 1986 [en part. p. 419-486] ; « Les malheurs d’un scribe ou de l’inutilité du sumérien loin de Nippur », CRRAI 35, Philadelphie, 1992, p. 7-27 ; « Mari à l’école d’Ešnunna : écriture, langue, formulaires », OBO 256, Fribourg, 2002, p. 119-137 ; « The Writing, Sending and Reading of Letters in the Amorite World », TheBabylonianWorld, New York/Londres, 2007, p. 400-417. À titre personnel, D. Charpin a dirigé ma thèse de doctorat sur le développement du genre épistolaire (M. Béranger, Développement des pratiques d’écriture et de l’expressionécrite :recherchessurleslettresdel’époqueamorrite(2002-1595av.J.-C.), Thèse de doctorat de l’Université PSL/EPHE, 2018 [En ligne sur ]) et m’a fait bénéficier de son expertise à de multiples occasions. 3 P. Marello, « Le doigt du roi sur les tablettes jumelles », Mémoires de N.A.B.U. 7, Paris, 2002, p. 465-474 (ci-après FM6). Ces tablettes font désormais partie de sa collection personnelle. Une édition revue et corrigée par mes soins se trouve sur le site Archibab. 1
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à UCLA dans la Lloyd Cotsen Cuneiform Tablets Collection : Cots. Coll. 52151, Cots. Coll. 52152 et Cots. Coll. 52153. Une photographie ainsi qu’une brève description de ces trois textes ont été publiées par M. Wilson en 20084. Cinq duplicatas de la même lettre sont ainsi connus aujourd’hui, tous découverts lors de fouilles clandestines. Selon toute vraisemblance, les cinq tablettes se trouvaient sur le même locus lorsque les pilleurs les ont découvertes. Les deux tablettes publiées par P. Marello appartenaient à un même collectionneur mais ont été acquises lors de deux ventes aux enchères opérées à Paris le 30 septembre 1999 et le 2 octobre 20005. La collection de Lloyd Cotsen a principalement été constituée à partir de deux collections privées vendues aux enchères en 2002 : le lot SC I-II appartenait à Douglas S. Sharp et le lot SC III-IV appartenait à Cumberland Clark6. Il est donc possible que les cinq tablettes ici réunies aient appartenu au même collectionneur avant leur dispersion dans deux collections, entre 1999 et 2002. Ce dernier les aurait vendues en trois fois, en 1999, 2000 et 2002. Cette hypothèse ne peut malheureusement pas être confirmée7. En raison des pratiques administratives décrites (§ 3.2.2.2.) et du nom de l’expéditeur (Gula-balassu), les cinq tablettes proviennent certainement du sud de la Mésopotamie. Parmi les quelque 7000 lettres akkadiennes d’époque amorrite (20021595 av. J.-C.) aujourd’hui éditées, certaines n’ont pas été rédigées au cours d’un échange réel entre deux individus et n’ont par conséquent jamais été envoyées. Plusieurs indices suggèrent qu’elles ont été écrites
4 M. Wilson, EducationintheEarliestSchools.CuneiformManuscriptsintheCotsen Collection, Los Angeles, 2008, p. 17 + 105-107. Les photographies ont été mises en ligne sur le site du CDLI (no. P388570, P388259 et P388260). 5 P. Marello, FM6, 2002, p. 469 note 7. La lettre FM 6 67 correspond à l’objet n°54 dans le catalogue des ventes de l’année 1999 (F. de Ricqlès, Archéologie. Vente aux enchèrespubliques.Lejeudi30septembre1999à11heureset14heures15.Levendredi 1eroctobre1999à11heureset14heures15,Paris,Drouot-Richelieu, Paris, 1999, p. 10) et la lettre FM 6 68 correspond à l’objet n°686 dans le catalogue des ventes de l’année 2000 (F. de Ricqlès, Archéologie.Venteauxenchèrespubliques.Ledimanche1erOctobre 2000à14heures30.Lelundi2Octobre2000à10heures30età14heures30,Paris, Drouot-Montaigne, Paris, 2000, p. 135). 6 G. Spada, « Two Old Babylonian Model Contracts », CDLJ 2014/2, p. 2 note 14. Lloyd Cotsen a donné sa collection de tablettes à UCLA en janvier 2011. Pour des informations générales sur la collection, voir le site de l’Online Archive of California (). 7 Malgré mes recherches, je n’ai pas pu trouver le nom du vendeur des tablettes FM 6 67 et FM 6 68, et n’ai pas réussi à savoir si c’est à Paris que les tablettes Cots. Coll. 52151-52153 ont été vendues en 2002.
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dans un cadre scolaire8. Le contexte archéologique9 et le type des autres exercices parfois présents sur la même tablette que la lettre10 indiquent que ces lettres scolaires étaient étudiées lors de la phase élémentaire de la formation scribale. Les cinq duplicatas dont il est ici question doivent désormais être versés à ce dossier. L’enseignement du genre épistolaire en langue akkadienne n’était pas formalisé en Mésopotamie : ce genre (dans cette langue) n’était pas systématiquement étudié pendant la formation à l’écrit. Seuls quelques enseignants donnaient des lettres akkadiennes à travailler à leur(s) élève(s)11. Les duplicatas et les lettres dont le contenu est apparenté indiquent pourtant qu’il existait des modèles de lettres, c’est-à-dire des exercices-types pris comme exemples dans les écoles et reproduits. Certains, figés, circulaient d’une ville à l’autre, ce qui révèle que les exercices épistolaires n’étaient pas toujours des inventions hicetnunc 12. Les 8 Pour une typologie et une réflexion sur les différents critères permettant l’identification des lettres scolaires, cf. F. R. Kraus, « Briefschreibübungen im altbabylonischen Schulunterricht », JEOL 16, 1964, p. 16-39 ; P. Michalowski, « [Compte-rendu de] Luigi Cagni, BriefeausdemIraqMuseum. Altbabylonische Briefe, 8 », JCS 35, 1983, p. 221228 ; W. Sallaberger,CM 16, Groningue, 1999, p. 149-154 ; M. Béranger, Développement despratiquesd’écriture…, 2018 [En ligne], § I.2.3.1-5. 9 Les lettres scolaires ont été découvertes avec des exercices élémentaires à Tell Uhaimir (Kiš) et à Tell ed-Der (Sippar-Amnanum). Sur les exercices scolaires de Tell Uhaimir conservés à l’Ashmolean Museum d’Oxford, cf. N. Ohgama & E. Robson, Mém. Black, Londres, 2010, p. 207-236 [en part. p. 215]. Noter que M. Tanret a considéré que les lettres découvertes avec des exercices scolaires dans la cour de la maison d’Ur-Utu, à Tell ed-Der, sont des lettres réelles mises au rebut (M. Tanret, MHET 1/2, Gand, 2002, p. 6-7). Le contexte archéologique m’incite à remettre en cause cette assertion. Ces lettres sont encore inédites. Par ailleurs, les lettres découvertes avec des hymnes et des textes littéraires (entre autres) au n°1 Broad Street à Ur ont été découvertes dans un contexte archéologique secondaire. En outre, il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’exercices scolaires. Je reprends actuellement l’étude de ce dossier dans le cadre du projet EcritUr dirigé par D. Charpin et financé par l’ANR pour 36 mois (2017-2020). 10 On trouve une lettre scolaire en langue akkadienne accompagnée d’un exercice de maniement du calame sur AbB 7 68 et AS 22 54, une lettre accompagnée de l’exercice de signes tu-ta-ti sur Cots. Coll. 96225 et une lettre accompagnée d’une liste d’anthroponymes sur AbB 9 153. 11 Le curriculum variait d’une ville et d’un enseignant à l’autre (cf. E. Robson, « The Tablet House: A Scribal School in Old Babylonian Nippur », RA 95/1, 2001, p. 39-66 et P. Delnero, « “Inana and Ebiḫ” and the Scribal Tradition », Mél. Eichler, Bethesda, 2011, p. 123-149), mais il y avait une constance dans les types d’exercices étudiés. Or, il y a trop peu d’attestations de lettres scolaires en langue akkadienne pour que l’on puisse considérer que ce type d’exercices fut un jour considéré comme essentiel à la formation des scribes : seules 113 lettres scolaires ont été identifiées à ce jour — contre environ 7000 lettres d’archive —, et ce nombre pourrait baisser, car le statut de certaines — scolaires ou réelles ? — est encore incertain. 12 Pour une liste des lettres scolaires akkadiennes avec leur(s) lieu(x) d’attestation, cf. M. Béranger, Développementdespratiquesd’écriture…, 2018 [En ligne], Annexes 2-3.
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modèles de lettres utilisés dans les écoles ne sont pas des parangons : ils étaient étudiés par les élèves qui s’initiaient à l’akkadien, mais ne constituaient pas un idéal à atteindre lors des échanges communicatifs réels. En cela, ils sont à distinguer des « secrétaires » qui ont circulé en France et en Italie à partir du XVIe s., qui contenaient des lettres exemplaires à imiter dans la pratique. Le modèle attesté sur les cinq duplicatas ici analysés sera nommé ci-après Modèle 16 (abrégé en M.16)13. Je commencerai par éditer les lettres Cots. Coll. 52151, 52152 et 52153, que j’ai pu collationner en novembre 2018 à UCLA14, puis je livrerai une partition du Modèle 16. Finalement, je montrerai comment ce nouveau modèle de lettre scolaire vient compléter notre vision de l’enseignement du genre épistolaire tel que pratiqué pendant l’époque amorrite. 1. ÉDITION DES
TEXTES
Lettre de Gula-balassu à Itur-Asdu, au sujet d’un champ que s’est approprié l’intendant Sin-iddinam. L’expéditeur informe son correspondant que l’intervention du roi a été sollicitée, et que deux soldats réguliers ont été envoyés pour enquêter sur l’affaire. Le roi jugera Sin-iddinam et le personnel qui l’a aidé à accaparer le champ. 1.1. Cots.Coll.52151 Hauteur 106 mm × Largeur 58,7 mm × Profondeur 35 mm. La tablette est endommagée. Lieu de découverte inconnu. F. 2 4 6 8 10 12
[a-n]a ⸢i-túr⸣-às-d[u] qí-bí-⸢ma⸣ um-ma dgu-⸢la-ba-la-sú-ma⸣ aš-šum A.ŠÀ-im ša A.ŠÀ SÚN.HI.⸢A⸣ šata-aš-pu-ra-⸢am⸣ um-ma a[t]-t[a]-a-ma A.ŠÀ ⸢ak⸣-sú-um aš-⸢ku⸣-ukeš-bé-er ùše-er-’a4-amaš-[ku]-un I d ⸢ EN⸣.ZU-i-⸢dí⸣-n[am] ŠABRA a-naiš-⸢lim⸣-ki-nu-um
13 Une liste des modèles de lettres scolaires de l’époque amorrite a été établie dans : M. Béranger, Développementdespratiquesd’écriture…, 2018 [En ligne], Annexe 3. 14 Je remercie chaleureusement l’UMR 7192 et le Collège de France, qui ont rendu possible cette mission en m’accordant un financement.
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ù dEN.ZU-za-ni-⸢in⸣ iš-pu-⸢ra⸣-am-ma 5 APIN.HI.Ait-bu-⸢nim⸣-ma la ⸢i⸣-na-wi-r[a]-⸢am⸣ še-er-’a4-amPI°-ar-ku ki-a-⸢am⸣t[a]-aš-pu-ra-am [a-n]ašar-ri-imaq-bi [um-m]a [a]-n[a]-ku-ú-ma [be-líiš]-tu MU 10.KAM [A.ŠÀ-amta-ad-di-n]am-ma ⸢a⸣-[ka-a]l [i-na-an-na] dEN.ZU-i-dí-[na]mŠABRA [A.ŠÀ-lii]-te-ek-ma-a[n-ni] [i-sú] ⸢ni(!)⸣-šu-ú-⸢ma⸣ [ú-ba-anšar]-ri-im ⸢iṣ(?)⸣-ṣ[a(?)-ba-at] a-nu-[u]m-[ma] 2 AGA.ÚS ⸢SAG.GÁ.NI⸣ [(…)] a-nawa-ar-ka-ti-ka pa-r[a-sí-i]m i-la-ku-nim [a-na] ⸢ṣe⸣-ri-ka [aṭ|iṭ15]-ṭa-ar-dam ⸢A⸣.Š[À-am] ⸢ma⸣-l[a] ⸢PI°⸣-ar-ku ku-li-im-⸢šu-nu⸣-ti-i-ma lai-pé-⸢tu-nim⸣ at-ta ⸢it⸣-ti-šu-nu ⸢la⸣ tu-[x(-x)]-ra-am a-nani-[ši-šu] šar-ru-um it-ti-šu li-di-in
(1-3)
Dis à Itur-Asdu : ainsi (parle) Gula-balassu. Concernant le champ du (terroir dit) champ des vaches sauvages au sujet duquel tu m’as écrit en ces termes : « (8) J’ai enlevé les mauvaises herbes du champ, (9) j’ai hersé, j’ai brisé les mottes (10) et j’ai creusé le(s) sillon(s). (11-14) L’intendant Sin-iddinam a écrit à Išlim-kinum et Sin-zanin ; (15) les 5 équipes agricoles sont parties et, (16-17) avant qu’il fasse jour, on a refermé le(s) sillon(s). » (18) Tu m’as écrit ainsi. (19-20) J’ai parlé au roi en ces termes : « (21-22 [Mon seigneur, tu] m’as donné [un champ] il y a 10 ans et j’en ai l’usufruit. (23-24) [À présent], l’intendant Sin-iddinam vient de me priver de [mon champ.] » (25) Nous avons subi son oppression mais (26) [le doigt du r]oi est sai[si]. (27-30) Voici que deux de ses soldats réguliers viennent enquêter sur ton affaire. (31-32) [Je/Il] vien[s/t] d’envoyer chez toi. (33-34) Montre-leur le champ qui a été refermé, mais (35) qu’on ne le mette pas en culture (lit. qu’on n’ouvre pas). (36) Toi, avec eux, (37) tu ne dois pas t’attarder. (38-39) Que le roi juge [ses] gens avec lui ! (4-7)
15 Le passage est cassé ou dissimulé sous l’enveloppe dans trois manuscrits sur cinq. Dans Cots. Coll. 52152 : 33, l’élève a écrit iṭ-ṭa-ar-dam, et dans FM 6 67 : 33, l’élève a écrit aṭ-ṭa-ar-dam.
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15) Il s’agit d’une métonymie, le générique epinnum (APIN) servant à désigner, dans le domaine agricole, une équipe d’hommes préposés au labour. Sur ce terme, cf. F. Joannès, « Chapitre II », ARM 23, Paris, 1984, p. 83-226 [en part. p. 105-118]. Le verbe tebûm est ici pris avec le sens de « partir, quitter un lieu » (CAD 18 tebû 3). 15-17) Pour l’interprétation de ce passage difficile, cf. infra § 3.2.2.1. 16) Une liste de synonymes akkadiens du Ier mil. associe šêru « aube » et namâru « briller » (M. Streck, Mél. Postgate, Winona Lake, 2017, p. 585 + 590591). L’expression lâmainawwiram, « avant qu’il fasse jour », apparaît dans une lettre de Šaduppum (XVIIIe s.), Goetze Sumer 14 14 : (15) ù ša-ni-tam la-ma i-na-wi-ra-am(16) lu-mu-ur-ka « Et autre chose : je veux te voir avant qu’il fasse jour. » Dans TheFarmer’sInstructions (l. 81), les apprentis fermiers sont incités à commencer le travail des champs à l’aube (M. Civil, AuOr Sup. 5, Barcelone, 1994, p. 32-33 + 92). Une traduction par « avant qu’il fasse jour » convient donc à M.16 : Išlim-kinum et Sin-zanin seraient intervenus pour interrompre la mise en culture avant que les travaux agricoles commencent. Pour justifier la chute du -ma, P. Marello supposait une forme archaïque sans -ma (FM 16, p. 474), ce qui serait un indice supplémentaire de la composition de M.16 au tout début de l’époque amorrite (infra § 3.2.2.2.). En akkadien, une préposition peut en effet servir de conjonction sans que la particule -ma substantivante ne soit ajoutée (E. Cohen, « Akkadian -ma in Diachronic Perspective », ZA 90/2, 2000, p. 207226). Je ne connais pas d’autre attestation de lâ pour lâma. 17+33) L’élève a écrit PI°-ar-ku alors que les autres manuscrits contiennent la forme ip-ta-ar-ku. Cette variante est due non seulement à une erreur d’anticipation (la forme parâkum au permansif apparaît à la ligne 33), mais aussi à une méconnaissance du syllabaire (cf. infra note 38). 25) Cette ligne est écrite is-súni-šu-ú-ma dans FM 6 67 : 26 et i-súni-šu-ú-ma dans Cots. Coll. 52152 : 25 et FM 6 68 : 26. P. Marello a interprété la séquence comme suit : idam + -šu nîšu(FM6, 2002, p. 468 note 4), soit lit. « nous avons son bras (sur nous) », et a précisé : « J.-M. Durand me suggère de comprendre : “Nous avons subi là un abus de pouvoir”, car le sumérien LÚ Á.TUK (celui qui a du pouvoir) a comme équivalent en paléo-babylonien šaidamišu. Or Á.TUK fait référence à une force brutale. Le sens convient parfaitement ici (…). » Dans la liste lexicale Lu-azlag (l. 49), le terme LÚ Á.TUK a en effet comme équivalent akkadien ša i-dam i-šu-ú (M. Civil, MSL 12, Rome, 1969, p. 159). Noter que l’expression idamišûm « avoir un motif » apparaît dans une lettre du royaume de Mari (FM 2 40 : 11+12), mais ce sens ne convient pas ici. 26) Cette expression est un hapax. Comme l’a signalé P. Marello (FM6, 2002, p. 473-474), on peut la rapprocher de celle utilisée dans ARM 26/2 311 : « (34-36) Il a dit : “Puisque le doigt de Zimri-Lim s’est posé sur moi (ú-ba-an [zi]-im-ri-li-im [e]-li-ia [uk]-tí-in), (37-38) personne ne me fera de mal.” » La même idée apparaît dans une autre lettre, PIHANS 117 28 : « (14-15) À présent, c’est toi que la déesse a touché du doigt (⸢i⸣-na ú-ba-nim il-pu-ut/-ma) et (16) tu as accédé au trône de la maison de ton père. » Les verbes utilisés diffèrent à chaque fois, mais ces exemples révèlent que toucher quelqu’un du doigt pouvait avoir un sens positif, et signifier qu’on lui accordait sa protection. 36) Le verbe at-la-ka, « partez ! », n’apparaît pas dans les autres manuscrits. Voir le commentaire infra, note 39.
DU SIGNE À L’ENVELOPPE
Fig. 1. Cots. Coll. 52151, Lloyd E. Cotsen Cuneiform Tablets Collection (Collection 1883). Library Special Collections, Charles E. Young Research Library, UCLA. Photographie de M. Béranger.
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1.2.Cots.Coll.52152 Hauteur 98 mm × Largeur 54 mm × Profondeur 38 mm. Lieu de découverte inconnu. La tablette est endommagée. Deux fragments de l’enveloppe, détachés de la tablette, sont conservés. Des signes effacés sont visibles sur le fragment b), mais sont illisibles. F. 2 4 6 8 10 12 14 16 18 R. 20 22 24 26 28 30 32 34 36
a-nai-túr-às-du ⸢qí⸣-bí-ma um-ma dgu-la-ba-la-⸢sú-ma⸣ aš-šumA.ŠÀ-im ša A.Š[À SÚ]N.⸢HI⸣.A ta-aš-p[u-r]a-⸢am⸣ [um]-maat-[ta-a]-ma [A.Š]À-⸢am⸣ [ak]-⸢sú-um⸣ ⸢aš⸣-[k]u-ukeš-⸢bé⸣-er [ù] še-er-᾿a4-[amaš-ku-un] ⸢Id⸣[EN.ZU-i-dí-nam] ⸢ŠABRA⸣ ⸢a-na⸣iš-lim-[ki-nu-um] [ dEN.ZU-za]-ni-in [iš-pu]-ra-am-ma 5 APIN.HI.⸢A⸣ [it-bu-nim]-ma [la]i-na-wi-ra-[am] ⸢še⸣-er-᾿a4-amip-ta-a[r-k]u ⸢ki-a-am⸣ [t]a-aš-⸢pu⸣-ra-am ⸢a-našar⸣-ri-imaq-bi ⸢um-ma⸣ a-na-ku-ma be-líiš-tu MU 10.KAM A.ŠÀ-amta-ad-di-⸢nam⸣-ma a-ka-al i-na-an-na dEN.ZU-i-dí-nam ŠABRA A.Š[À]-lii-te-ek-ma-an-ni ⸢i⸣-súni-šu-ú-ma ⸢ú-ba-anšar⸣-ri-⸢im iṣ(?)⸣-ṣa-ba-⸢at⸣ ⸢a⸣-nu-[um]-ma ⸢2⸣ AGA.ÚS ⸢SAG⸣.GÁ.NI ⸢a-na⸣ wa-ar-ka-ti-i-ka [pa]-⸢ra⸣-⸢sí⸣-im [i]t-ta-al-⸢ku⸣-nim ⸢it⸣-ti-šu-nu dUTU-ki-ma-ì-lí-ia ⸢a-na⸣ ṣe-ri-i-⸢ka⸣ iṭ-ṭa-ar-dam ⸢A⸣.ŠÀ-amma-la ⸢pa⸣-ar-ku ku-li-ma-aš-šu-nu-ti-ma lai-pé-tu-nim {...} it-ti-šuli-di-in
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Fig. 2. Cots. Coll. 52152a, Lloyd E. Cotsen Cuneiform Tablets Collection (Collection 1883). Library Special Collections, Charles E. Young Research Library, UCLA. Photographie de M. Béranger.
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Fig. 3. Cots. Coll. 52152b-c, Lloyd E. Cotsen Cuneiform Tablets Collection (Collection 1883). Library Special Collections, Charles E. Young Research Library, UCLA. Fragments d’enveloppe. Photographie de M. Béranger. Effet miroir appliqué sur le fragment c) pour faciliter la lecture.
DU SIGNE À L’ENVELOPPE
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(1-3)
Dis à Itur-Asdu : ainsi (parle) Gula-balassu. Tu m’as écrit en ces termes concernant le champ du (terroir dit) champ des vaches sauvages : « (8) J’ai enlevé les mauvaises herbes du champ, (9) j’ai hersé, j’ai brisé les mottes (10) [et j’ai creusé] le(s) sillon(s). (11-14) L’intendant [Sin-iddinam a] écrit à Išlim-[kinum Sin-za]nin ; (14) les 5 équipes agricoles [sont parties] et, (15-16) [avant qu’]il fasse jour, on a refermé le(s) sillon(s). » (17) Tu m’as écrit ainsi. (18-19) J’ai parlé au roi en ces termes : (20-21) « Mon seigneur, tu m’as donné un champ il y a 10 ans et (22) j’en ai l’usufruit. (23-24) À présent, l’intendant Sin-iddinam vient de me priver de mon champ. » (25) Nous avons subi son oppression mais (26) le doigt du roi est saisi. (27-30) Voici que deux de ses soldats réguliers sont partis enquêter sur ton affaire. (31-33) Il vient d’envoyer Šamaš-kima-iliya avec eux chez toi. (34-35) Montre-leur le champ qui a été refermé, mais (36) qu’on ne le mette pas en culture. (37) juge avec lui ! (4-7)
13) Il n’y a pas de place pour le signe Ù au début de la ligne.
1.3. Cots.Coll.52153 Hauteur 104,7 mm × Largeur 51 mm × Profondeur 30 mm. Lieu de découverte inconnu. L’enveloppe adhère encore au revers de la tablette, et recouvre la quasi totalité du texte sur cette surface. F. 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 R.22 1’ 2’
a-nai-túr-às-[d]u ⸢qí⸣-bí-ma um-ma dgu-la-ba-la-sú-ma aš-šum A.ŠÀ-im ša A.ŠÀ SÚN.HI.A ta-aq-bi-a-am um-maat-ta-a-ma A.ŠÀ-amak-sú-um aš-ku-ukeš-bé-er ùše20-er-᾿a4-amaš-ku-un ⸢IdEN.ZU⸣-i-dí-namŠABRA a-naiš-lim-ki-nu-um ù dEN.ZU-za-ni-in [i]š-pu-ra-am-ma [5] gišAPIN.HI.Ait-bu-ni-im-ma [la] i-na-wi-ra-am [še20-e]r-᾿a4-amip-ta-ar-ku [ki-a-a]mta-aš-pu-ra-am [a-na] šar-ri-imaq-bi-ma [um-ma]⸢a⸣-na-ku-ú-ma [be-lí]iš-tu MU 10.KAM « Lereversestdissimulésousl’enveloppe.Seuleslesdeuxdernières lignessontpartiellementvisibles : » a-⸢na⸣[ni-ši-šušar-ru-um] it-ti-š[uli-di-in]
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Fig. 4. Cots. Coll. 52153, Lloyd E. Cotsen Cuneiform Tablets Collection (Collection 1883). Library Special Collections, Charles E. Young Research Library, UCLA. Photographie de M. Béranger.
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(1-3)
Dis à Itur-Asdu : ainsi (parle) Gula-balassu. Tu m’as parlé en ces termes concernant le champ du (terroir dit) champ des vaches sauvages : « (8) J’ai enlevé les mauvaises herbes du champ, (9) j’ai hersé, j’ai brisé les mottes (10) et j’ai creusé le(s) sillon(s). (11) Le intendant Sin-iddinam a écrit à Išlim-kinum et Sin-zanin ; (15) [les 5] équipes agricoles sont parties et, (16) [avant qu’]il fasse jour, (17) on a refermé le(s) sillon(s). » (18) Tu m’as écrit ainsi. (19-20) J’ai parlé [au] roi en ces termes : « (2122) [Mon seigneur], [tu m’as donné un champ] il y a 10 ans. » (Lereversestdissimulésousl’enveloppe.Seuleslesdeuxdernièreslignessont partiellementvisibles :) (1’-2’) [Que le roi juge ses gens] avec lui ! (4-7)
2. PARTITION DU MODÈLE 16 ET TYPOLOGIE DES VARIANTES RENCONTRÉES
Le texte composite suit la numérotation des manuscrits FM 6 67 et FM 6 68, car ces derniers sont relativement bien conservés, sont assez proches l’un de l’autre et ont le même nombre de lignes. Le numéro de la ligne correspondante dans chaque manuscrit a été précisé, ainsi que la surface (face [F] et revers [R]), afin que le lecteur puisse se rendre compte des décalages éventuels. La graphie la plus attestée a servi de référence pour l’établissement du texte composite, et les variantes ont été surlignées en gras16. Le symbole ∅ a été utilisé pour signaler qu’un signe, un mot ou la ligne est manquant(e), les points de suspension indiquent qu’il y a du texte avant ou après un passage qui occupe toute la ligne sur le modèle et, comme de coutume, les crochets signifient que le passage est cassé (ou dissimulé sous l’enveloppe dans le cas de Cots. Coll. 52153). 2.1. PartitionduModèle16 • M.16 : 1 Cots. Coll. 52151 : F.1 Cots. Coll. 52152 : F.1 Cots. Coll. 52153 : F.1 FM 6 67 : F.1 FM 6 68 : F.1
a-nai-túr-às-du [a-n]a ⸢i-túr⸣-às-d[u] a-nai-túr-às-du a-nai-túr-às-[d]u a-nai-túr-às-du-ú a-nai-túr-às-du
16 Sur la méthode permettant d’évaluer les variantes textuelles, cf. P. Delnero, The TextualCriticismofSumerianLiterature, JCS SS 3, Boston, 2012, p. 179-197.
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• M.16 : 2 Cots. Coll. 52151 : F.2 Cots. Coll. 52152 : F.2 Cots. Coll. 52153 : F.2 FM 6 67 : F.2 FM 6 68 : F.2
qí-bí-ma qí-bí-⸢ma⸣ ⸢qí⸣-bí-ma ⸢qí⸣-bí-ma qí-bí-ma qí-bí-ma
• M.16 : 3 Cots. Coll. 52151 : F.3 Cots. Coll. 52152 : F.3 Cots. Coll. 52153 : F.3 FM 6 67 : F.3 FM 6 68 : F.3
um-ma dgu-la-ba-la-sú-ma um-ma dgu-⸢la-ba-la-sú-ma⸣ um-ma dgu-la-ba-la-⸢sú-ma⸣ um-ma dgu-la-ba-la-sú-ma um-ma dgu-la-ba-la-sú-ma um-ma dgu-la-ba-la-sú-ma
• M.16 : 4 Cots. Coll. 52151 : F.4 Cots. Coll. 52152 : F.4 Cots. Coll. 52153 : F.4 FM 6 67 : F.4 FM 6 68 : F.4
aš-šum A.ŠÀ-im aš-šum A.ŠÀ-im aš-šumA.ŠÀ-im aš-šum A.ŠÀ-im a[š-š]um A.ŠÀ-li-im aš-šum A.ŠÀ-im
• M.16 : 5 Cots. Coll. 52151 : F.5 Cots. Coll. 52152 : F.5 Cots. Coll. 52153 : F.5 FM 6 67 : F.5 FM 6 68 : F.5
ša A.ŠÀ SÚN.HI.A ša A.ŠÀ SÚN.HI.⸢A⸣ ša A.Š[À SÚ]N.⸢HI⸣.A ša A.ŠÀ SÚN.HI.A ša A.ŠÀ SÚN.HI.A ša A.ŠÀ SÚN.HI.A
• M.16 : 6 Cots. Coll. 52151 : F.6 Cots. Coll. 52152 : F.6 Cots. Coll. 52153 : F.6 FM 6 67 : F.6 FM 6 68 : F.6
šata-aš-pu-ra-am šata-aš-pu-ra-⸢am⸣ ∅ ta-aš-p[u-r]a-⸢am⸣ ∅ ta-aq-bi-a-am ša ⸢ta⸣-aš-pu-ra-am šata-aš-pu-ra-am
• M.16 : 7 Cots. Coll. 52151 : F.7 Cots. Coll. 52152 : F.7 Cots. Coll. 52153 : F.7 FM 6 67 : F.7 FM 6 68 : F.7
um-maat-ta-a-ma ⸢um-ma⸣ a[t]-t[a]-a-ma [um]-maat-[ta-a]-ma um-maat-ta-a-ma um-maat-ta-a-ma um-maat-ta-∅-ma
• M.16 : 8 Cots. Coll. 52151 : F.8 Cots. Coll. 52152 : F.8
A.ŠÀ-amak-sú-um A.ŠÀ-∅ ⸢ak⸣-sú-um [A.Š]À-⸢am⸣ [ak]-⸢sú-um⸣
DU SIGNE À L’ENVELOPPE
Cots. Coll. 52153 : F.8 FM 6 67 : F.8 FM 6 68 : F.8
A.ŠÀ-amak-sú-um A.ŠÀ-⸢am⸣ ak-[s]ú*-[u]m17 A.ŠÀ-amak-sú*-um18
• M.16 : 9 Cots. Coll. 52151 : F.9 Cots. Coll. 52152 : F.9 Cots. Coll. 52153 : F.9 FM 6 67 : F.9 FM 6 68 : F.9
aš-ku-ukeš-bé-er aš-⸢ku⸣-ukeš-bé-er ⸢aš⸣-[k]u-ukeš-⸢bé⸣-er aš-ku-ukeš-bé-er aš-[ku-u]keš-bé-er aš-ku-ukeš-bé-er
• M.16 : 10 Cots. Coll. 52151 : F.10 Cots. Coll. 52152 : F.10 Cots. Coll. 52153 : F.10 FM 6 67 : F.10 FM 6 68 : F.10
ùše-er-’a4-amaš-ku-un ùše-er-’a4-amaš-[ku]-un [ù] še-er-᾿a4-[amaš-ku-un] ùše20-er-᾿a4-amaš-ku-un ùš[e]-er-’a4-amaš-ku-un ùše-er-’a4-amaš-ku-un
• M.16 : 11 Cots. Coll. 52151 : F.11 Cots. Coll. 52152 : F.11 Cots. Coll. 52153 : F.11 FM 6 67 : F.11 FM 6 68 : F.11
Id
• M.16 : 12 Cots. Coll. 52151 : F.12 Cots. Coll. 52152 : F.12 Cots. Coll. 52153 : F.12 FM 6 67 : F.12 FM 6 68 : F.12
a-naiš-lim-ki-nu-um a-naiš-⸢lim⸣-ki-nu-um ⸢a-na⸣iš-lim-[ki-nu-um] a-naiš-lim-ki-nu-um a-naiš-lim-ki-nu-um a-naiš-lim-ki-nu-um
• M.16 : 13 Cots. Coll. 52151 : F.13 Cots. Coll. 52152 : F.13 Cots. Coll. 52153 : F.13
ù dEN.ZU-za-ni-in ù dEN.ZU-za-ni-⸢in⸣ [20 dEN.ZU-za]-ni-in ù dEN.ZU-za-ni-in
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EN.ZU-i-dí-nam ŠABRA ⸢ EN⸣.ZU-i-⸢dí⸣-n[am] ŠABRA ⸢Id⸣[EN.ZU-i-dí-nam] ⸢ŠABRA⸣ ⸢IdEN.ZU⸣-i-dí-namŠABRA I d ⸢ EN⸣.[ZU]-⸢i-dí*⸣-nam19ŠABRA Id EN.ZU-i-dí*-nam ŠABRA I d
17 P. Marello a lu : A.ŠÀ-a[m] ak-s[u]-u[m] (cf. FM 6, 2002, p. 465). Le signe est effacé sur la tablette, mais je corrige le SU en SÚ car c’est ce dernier signe qui a été utilisé dans tous les autres exemplaires. 18 P. Marello a lu : A.ŠÀ-am ak-su-um (cf. FM6, 2002, p. 465). Le signe visible sur la photographie est clairement SÚ. 19 P. Marello a lu : I⸢dEN.ZU⸣-i-dì-nam (cf. FM 6, 2002, p. 465). Le signe DIN est à lire dí, non dì. Idem pour FM 6 68 : F.11, FM 6 67 : F.24 et FM 6 68 : R.24. 20 Il n’y a pas la place dans la cassure pour le signe Ù.
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M. BÉRANGER
FM 6 67 : F.13 FM 6 68 : F.13
⸢ù dEN.ZU⸣-za-⸢ni⸣-in ù I*dEN.ZU-za-ni-in21
• M.16 : 14 Cots. Coll. 52151 : F.14 Cots. Coll. 52152 : F.14 Cots. Coll. 52153 : F.14 FM 6 67 : F.14 FM 6 68 : F.14
iš-pu-ra-am-ma iš-pu-⸢ra⸣-am-ma [iš-pu]-ra-am-ma ... [i]š-pu-ra-am-ma iš-pu-ra-⸢am-ma⸣ iš-pu-ra-am-ma
• M.16 : 15 Cots. Coll. 52151 : F.15 Cots. Coll. 52152 : F.14 Cots. Coll. 52153 : F.15 FM 6 67 : F.15 FM 6 68 : F.15
5 (giš)APIN.HI.A it-bu-nim-ma22 5 ∅APIN.HI.Ait-bu-⸢nim⸣-ma ... 5 ∅APIN.HI.⸢A⸣ [it-bu-nim]-ma [5] gišAPIN.HI.Ait-bu-ni-im-ma 5 gišAPIN.MEŠ it-b[u]-ni[m-ma] 5 gišAPIN.MEŠ it-bu-nim-ma
• M.16 : 16 Cots. Coll. 52151 : F.16 Cots. Coll. 52152 : F.15 Cots. Coll. 52153 : F.16 FM 6 67 : F.16 FM 6 68 : F.16
lai-na-wi-ra-am la ⸢i⸣-na-wi-r[a]-⸢am⸣ [la]i-na-wi-ra-[am] [la] i-na-wi-ra-am lai-na-wi-ra-am lai-na-wi-ra-am
• M.16 : 17 Cots. Coll. 52151 : F.17 Cots. Coll. 52152 : F.16 Cots. Coll. 52153 : F.17 FM 6 67 : F.17 FM 6 68 : F.17
še-er-’a4-amip-ta-ar-ku še-er-’a4-amPI°-ar-ku ⸢še⸣-er-᾿a4-amip-ta-a[r-k]u [še20-e]r-᾿a4-am23ip-ta-ar-ku še-er-’a4-amip-⸢ta⸣-ar-ku še-er-’a4-amip-ta-ar-ku
• M.16 : 18 Cots. Coll. 52151 : F.18 Cots. Coll. 52152 : F.17 Cots. Coll. 52153 : F.18 FM 6 67 : F.18 FM 6 68 : F.18
ki-a-amta-aš-pu-ra-am ki-a-⸢am⸣t[a]-aš-pu-ra-am ⸢ki-a-am⸣ [t]a-aš-⸢pu⸣-ra-am [ki-a-a]mta-aš-pu-ra-am ki-a-amta-aš-pu-ra-⸢am⸣ ki-a-amta-aš-pu-ra-am
21 P. Marello a lu : dEN.ZU-za-ni-in (cf. FM 6, 2002, p. 465). Il s’agit d’un copiercoller de FM 6 67 : 13, car le clou de nom propre est clairement visible sur la photographie de FM 6 68. 22 Il y a trop de variantes orthographiques pour cette ligne pour être sûr de la forme utilisée dans le modèle. La forme APIN.HI.A a été utilisée dans trois manuscrits sur cinq, mais le déterminatif giš n’apparaît qu’une seule fois avec cette forme, dans un manuscrit variant significativement des autres avec la graphie it-bu-ni-im-ma (Cots. Coll. 52153). 23 J’ai restitué [še20-e]r-, non [še-e]r, en raison de la ligne 10.
DU SIGNE À L’ENVELOPPE
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• M.16 : 19 Cots. Coll. 52151 : F.19 Cots. Coll. 52152 : F.18 Cots. Coll. 52153 : F.19 FM 6 67 : F.19 FM 6 68 : F.19
a-našar-ri-imaq-bi [a-n]ašar-ri-imaq-bi ⸢a-našar⸣-ri-imaq-bi [a-na] šar-ri-imaq-bi-ma a-našar-ri-im aq-⸢bi⸣ a-našar-ri-imaq-bi
• M.16 : 20 Cots. Coll. 52151 : F.20 Cots. Coll. 52152 : R.19 Cots. Coll. 52153 : F.20 FM 6 67 : F.20 FM 6 68 : F.20
um-maa-na-ku-ú-ma [um-m]a [a]-n[a]-ku-ú-ma ⸢um-ma⸣ a-na-ku-∅-ma [um-ma]⸢a⸣-na-ku-ú-ma um-maa-na-ku-ú-ma um-maa-na-ku-ú-ma
• M.16 : 21 Cots. Coll. 52151 : F.21 Cots. Coll. 52152 : R.20 Cots. Coll. 52153 : F.21 FM 6 67 : F.21 FM 6 68 : F.21
be-líiš-tu MU 10.KAM [be-líiš]-tu MU 10.KAM be-líiš-tu MU 10.KAM [be-lí]iš-tu MU 10.KAM be-líiš-tu MU 10.KAM be-líiš-tuMU 10.KAM
• M.16 : 22 Cots. Coll. 52151 : R.22 Cots. Coll. 52152 : R.21 Cots. Coll. 52153 : R. FM 6 67 : F.22 FM 6 68 : F.22
A.ŠÀ-amta-ad-di-nam-ma [A.ŠÀ-amta-ad-di-n]am-ma... A.ŠÀ-amta-ad-di-⸢nam⸣-ma [...] A.ŠÀ-amta-ad-di-nam-ma A.ŠÀ-amta-ad-di-nam-ma
• M.16 : 23 Cots. Coll. 52151 : R.22 Cots. Coll. 52152 : R.22 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : F.23 FM 6 68 : F.23
a-ka-al ... ⸢a⸣-[ka-a]l a-ka-al [...] a-ka-al a-ka-al
• M.16 : 24 Cots. Coll. 52151 : R.23 Cots. Coll. 52152 : R.23 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : F.24 FM 6 68 : R.24
i-na-an-na dEN.ZU-i-dí-nam ŠABRA [i-na-an-na] dEN.ZU-i-dí-[na]mŠABRA i-na-an-na dEN.ZU-i-dí-nam ŠABRA [...] i-na-an-na*dEN.ZU-i-dí*-nam ŠA[BRA] i-na-an-⸢na⸣ *dEN.ZU-i-dí*-nam / ŠABRA
• M.16 : 25 Cots. Coll. 52151 : R.24 Cots. Coll. 52152 : R.24 Cots. Coll. 52153
A.ŠÀ-lii-te-ek-ma-an-ni [A.ŠÀ-lii]-te-ek-ma-a[n-ni] A.Š[À]-lii-te-ek-ma-an-ni [...]
142
M. BÉRANGER
FM 6 67 : F.25 FM 6 68 : R.25
⸢A.ŠÀ⸣-lii-te-ek-ma-š[u](?)24 A.ŠÀ-lii-⸢ri*⸣-š[u]*25
• M.16 : 26 Cots. Coll. 52151 : R.25 Cots. Coll. 52152 : R.25 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.26 FM 6 68 : R.26
i-súni-šu-ú-ma [i-sú] ⸢ni(!)⸣-šu-ú-⸢ma⸣ ⸢i⸣-súni-šu-ú-ma [...] is-súni-šu-ú*-ma26 i-súni-šu-ú-⸢ma⸣
• M.16 : 27 Cots. Coll. 52151 : R.26 Cots. Coll. 52152 : R.26 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.27 FM 6 68 : R.27
ú-ba-anšar-ri-imiṣ-ṣa-ba-at [ú-ba-anšar]-ri-im ⸢iṣ(?)⸣-ṣ[a(?)-ba-at] ⸢ú-ba-anšar⸣-ri-⸢im iṣ(?)⸣-ṣa-ba-⸢at⸣ [...] ú-ba-anšar-ri-imiṣ-ṣa-ba-at ú-ba-an ⸢šar⸣-r[i]-⸢im⸣ [i]ṣ-ṣa-ba-at
• M.16 : 28 Cots. Coll. 52151 : R.27 Cots. Coll. 52152 : R.27 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.28 FM 6 68 : R.28
a-nu-um-ma a-nu-[u]m-[ma] ⸢a⸣-nu-[um]-ma [...] a-nu-um-ma a-nu-⸢um⸣-ma
• M.16 : 29 Cots. Coll. 52151 : R.28 Cots. Coll. 52152 : R.28 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.29 FM 6 68 : R.29
2 AGA.ÚS SAG.GÁ.NI 2 AGA.ÚS ⸢SAG.GÁ.NI⸣ [(…)] ⸢2⸣ AGA.ÚS ⸢SAG⸣.GÁ.NI [...] 2 AGA.ÚS SAG.GÁ.NI 2 AGA.ÚS ⸢SAG.GÁ.x27⸣
• M.16 : 30 Cots. Coll. 52151 : R.29
a-nawa-ar-ka-ti(-i)-ka pa-ra-sí-im28 a-nawa-ar-ka-ti-∅-ka pa-r[a-sí-i]m
24 P. Marello a lu : i-te-ek-ma-š[u] (cf. FM6, 2002, p. 468). Le dernier signe est légèrement cassé sur la photographie, mais semble en effet correspondre au signe ŠU. 25 Il ne s’agit clairement pas de i-te-ek-ma- comme sur les exemplaires FM 6 67, Cots. Coll. 52151 et Cots. Coll. 52152. P. Marello a lu : i-⸢ták⸣-x-[ ] (cf. FM6, 2002, p. 468), mais l’alternance vocalique e/a n’est pas attestée pour le verbe ekêmum et, qui plus est, le signe après i- n’est pas DAG (= ták). D’après la photographie, il s’agit du signe RI. L’élève a donc écrit i-ri-šu « Il l’a cultivé » (îriššu), avec une graphie défective. 26 P. Marello a lu : ni-šu-ma(cf. FM6, 2002, p. 468). Le signe Ú apparaît clairement sur la photographie. 27 P. Marello a lu : ⸢SAG.GÁ-ni⸣ (cf. FM6, 2002, p. 468). Le passage est cassé, mais sur la photographie le dernier signe se termine par un clou vertical. Ce ne peut donc être le signe NI. 28 Le texte composite n’a pas pu être reconstitué pour cette ligne, car les manuscrits sont cassés ou varient les uns par rapport aux autres.
DU SIGNE À L’ENVELOPPE
Cots. Coll. 52152 : R.29+30 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.30 FM 6 68 : R.30
(29)
• M.16 : 31 Cots. Coll. 52151 : R.30 Cots. Coll. 52152 : R.30 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.31 FM 6 68 : R.31
it-ta-al-ku-nim i-la-ku-nim ... [i]t-ta-al-⸢ku⸣-nim [...] ⸢it⸣-ta-al-ku-nim it-ta-a[l-ku]-nim30
• M.16 : 32 Cots. Coll. 52151 Cots. Coll. 52152 : R.31 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.32 FM 6 68 : R.32
it-ti-šu-nu (I)dUTU-ki-ma-ì-lí-ia31 ∅ ⸢it⸣-ti-šu-nu ∅dUTU-ki-ma-ì-lí-ia [...] it-ti-šu-nu IdUTU-ki-ma-ì-lí-ia it-ti-⸢šu-nu⸣ [(I)dUTU-ki-m]a-ì-lí-a*32
• M.16 : 33 Cots. Coll. 52151 : R.31+32 Cots. Coll. 52152 : R.32+33 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.33 FM 6 68 : R.33
a-naṣe-ri-kaaṭ|iṭ-ṭa-ar-dam33 [a-na] ⸢ṣe⸣-ri-ka (32)[aṭ|iṭ]-ṭa-ar-dam (32) ⸢a-na⸣ ṣe-ri-i-⸢ka⸣ (33) iṭ-ṭa-ar-dam [...] a-naṣe-ri-kaaṭ-ṭa-ar-dam a-naṣe-ri-k[a*aṭ|iṭ*]-⸢ṭa⸣-ar-dam
• M.16 : 34 Cots. Coll. 52151 : R.33 Cots. Coll. 52152 : R.34 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.34 FM 6 68 : R.34
A.ŠÀ-amma-lapa-ar-ku ⸢A⸣.Š[À-am] ⸢ma⸣-l[a] ⸢PI°⸣-ar-ku ⸢A⸣.ŠÀ-amma-la ⸢pa⸣-ar-ku [...] A.ŠÀ-amma-lapa-ar{-x}-ku A.ŠÀ-am⸢ma-lapa⸣-[a]r-ku
• M.16 : 35 Cots. Coll. 52151 : R.34 Cots. Coll. 52152 : R.35 Cots. Coll. 52153
ku-li-ma-aš-šu-nu-ti-ma ku-li-im-⸢šu-nu⸣-ti-i-ma ku-li-ma-aš-šu-nu-ti-ma [...]
143
⸢a-na⸣ wa-ar-ka-ti-i-ka (30) [pa]-⸢ra-sí⸣-im ... [...] a-nawa-ar-ka-ti-impa-ra-sí-im a-nawa-a[r-ka-ti(-i)-ka* pa-r]a-sí-im29
(31)
29 P. Marello a lu : a-nawa-ar-k[a-t]i-impa-ra-sí-im (cf. FM6, 2002, p. 468), mais la ligne est cassée sur la photographie. Il s’agit visiblement d’un copier-coller de FM 6 67 : 30. 30 Je ne vois pas le signe KU sur la photographie. Ce signe se trouve dans la cassure. 31 Je ne suis pas sûre que le clou de nom propre se trouvait dans le modèle, car les manuscrits varient trop les uns par rapport aux autres. 32 P. Marello a lu : IdUTU-ki-ma-ì-lí-ia. La photographie révèle que le dernier signe est A, non IA. 33 Le passage est cassé ou invisible dans trois manuscrits sur cinq. Il est donc impossible de savoir si le modèle comportait le signe aṭ- ou iṭ-.
144
M. BÉRANGER
FM 6 67 : R.35 FM 6 68 : R.35
ku-li-ma-aš-šu-nu-ti-ma ku-li-ma-∅*-[š]u-nu-⸢ti⸣-ma34
• M.16 : 36 Cots. Coll. 52151 : R.35 Cots. Coll. 52152 : R.36 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.36 FM 6 68 : R.36
lai-pé-tu-nim lai-pé-⸢tu-nim⸣ lai-pé-tu-nim {...} [...] lai-pé-et-tu-nim lai-pé-tu-nim
• M.16 : 37 Cots. Coll. 52151 : R.36 Cots. Coll. 52152 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.37 FM 6 68 : R.37
ùat-tait-ti-šu-nu ∅ at-ta ⸢it⸣-ti-šu-nu at-⸢la⸣-ka ∅ [...] ùat-tait-ti-šu-nu35 ùat-tait-ti-⸢šu⸣-nu
• M.16 : 38 Cots. Coll. 52151 : R.37 Cots. Coll. 52152 Cots. Coll. 52153 FM 6 67 : R.38 FM 6 68 : R.38
la tu-?-ra-am36 ⸢la⸣ tu-[x(-x)]-ra-am ∅ [...] latu-úh-ra-am latu{-x}*-ha-ra-am37
• M.16 : 39 Cots. Coll. 52151 : R.38 Cots. Coll. 52152 Cots. Coll. 52153 : R.1’ FM 6 67 : R.39 FM 6 68 : R.39
a-nani-ši-šušar-ru-um a-nani-[ši-šu] šar-ru-um ∅ a-⸢na⸣[ni-ši-šušar-ru-um] a-nani-ši-šušar-ru-um a-nani-ši-šušar-ru-um
• M.16 : 40 Cots. Coll. 52151 : R.39 Cots. Coll. 52152 : R.37 Cots. Coll. 52153 : R.2’ FM 6 67 : R.40 FM 6 68 : R.40
it-ti-šuli-di-in it-ti-šu li-di-in it-ti-šuli-di-in it-ti-š[uli-di-in] it-ti-šuli-di-in it-ti-šuli-⸢di⸣-in
34
P. Marello a lu : ku-li-ma-⸢aš-šu-nu-ti⸣-ma(cf. FM6, 2002, p. 468). P. Marello a lu : it-ti-šu-{NU}-nu(cf. FM6, 2002, p. 468). 36 Le texte composite n’a pas pu être reconstitué pour cette ligne, car les manuscrits sont cassés ou varient les uns par rapport aux autres. Les élèves ont visiblement eu du mal à se souvenir du verbe uhhurum « s’attarder ». Ce verbe n’est pas très fréquent mais apparaît néanmoins régulièrement dans les lettres d’archive. 37 P. Marello a lu : tu-x-ha°-ra-am (cf. FM6, 2002, p. 468). 35
DU SIGNE À L’ENVELOPPE
145
2.2. Typologiedesvariantes 2.2.1. Variantesdemiseenpage i.
− 1 ligne en raison du regroupement de M.16 : 14+15 sur la même ligne (Cots. Coll. 52152 : 14). ii. − 1 ligne en raison du regroupement de M.16 : 22+23 sur la même ligne (Cots. Coll. 52151 : 22). iii. + 1 ligne en raison de la scission de M.16 : 30 sur deux lignes (Cots. Coll. 52152 : 29+30). iv. − 1 ligne en raison du regroupement de la fin de M.16 : 30 et de M.16 : 31 sur la même ligne (Cots. Coll. 52152 : 30). v. − 1 ligne en raison de l’omission de M.16 : 32 (Cots. Coll. 52151). vi. + 1 ligne en raison de la scission de M.16 : 33 sur deux lignes (Cots. Coll. 52151 : 31+32). vii. + 1 ligne en raison de la scission de M.16 : 33 sur deux lignes (Cots. Coll. 52152 : 32+33). viii. − 3 lignes en raison de l’omission de M.16 : 37+38+39 (Cots. Coll. 52152). (Total : − 1 ligne dans Cots. Coll. 52151 et − 3 lignes dans Cots. Coll. 52152.) ix. début du revers à la ligne 19 (Cots. Coll. 52152), à la ligne 22 (Cots. Coll. 52151 et 52153), à la ligne 24 (FM 6 68) et à la ligne 26 (FM 6 67).
2.2.2. Dittographie i.
it-ti-šu-nu (FM 6 67 : 37).
2.2.3. Méconnaissancedusyllabaire i. ii.
PI°-ar-ku(Cots. Coll. 52151 : 17), au lieu de : pa-ar-ku38. PI°-ar-ku(Cots. Coll. 52151 : 33), au lieu de : pa-ar-ku.
2.2.4. Variantesorthographiques i. ii. iii. iv. v. vi. vii. viii. ix.
i-túr-às-du-ú (FM 6 67 : 1). Comparer avec M.16 : 1. A.ŠÀ-li-im (FM 6 67 : 4). Comparer avec M.16 : 4. at-ta-∅-ma (FM 6 68 : 7). Comparer avec M.16 : 7. A.ŠÀ-∅ (Cots. Coll. 52151 : 8). Comparer avec M.16 : 8. še20-er-’a4-am (Cots. Coll. 52153 : 10). Comparer avec M.16 : 10. Id EN.ZU-za-ni-in (FM 6 68 : 13). Comparer avec M.16 : 13. ∅ APIN.HI.A (Cots. Coll. 52151 : 15). Comparer avec M.16 : 15. ∅ APIN.HI.⸢A⸣ (Cots. Coll. 52152 : 14). Comparer avec M.16 : 15. it-bu-ni-im-ma (Cots. Coll. 52153 : 15). Comparer avec M.16 : 15.
38 L’alternance [w]/[p] n’apparaît pas ailleurs dans la lettre, c’est pourquoi il ne s’agit pas d’une variante phonétique. Plus vraisemblablement, l’élève méconnaissait le syllabaire akkadien : le signe PI étant utilisé pour transcrire les sons [pi] et [wi], mais aussi les sons [wa], [we] et [wu], l’élève a peut-être pensé qu’il pouvait aussi s’en servir pour écrire le son [pa].
146 x. xi. xii. xiii. xiv. xv. xvi. xvii. xviii. xix. xx. xxi. xxii.
M. BÉRANGER giš
APIN.MEŠ (FM 6 67 : 15). Comparer avec M.16 : 15. APIN.MEŠ (FM 6 68 : 15). Comparer avec M.16 : 15. a-na-ku-∅-ma (Cots. Coll. 52152 : 19). Comparer avec M.16 : 20. is-sú (FM 6 67 : 26). Comparer avec M.16 : 26. ⸢SAG.GÁ.x⸣ (FM 6 68 : 29). Comparer avec M.16 : 29. wa-ar-ka-ti-∅-ka (Cots. Coll. 52151 : 29) | wa-ar-ka-ti-i-ka (Cots. Coll. 52152 : 29). Comparer avec M.16 : 30. ∅d UTU-ki-ma-ì-lí-ia (Cots. Coll. 52152 : 31). Comparer avec M.16 : 32. [(I)dUTU-ki-m]a-ì-lí-a* (FM 6 68 : 32). Comparer avec M.16 : 32. ṣe-ri-i-⸢ka⸣ (Cots. Coll. 52152 : 32). Comparer avec M.16 : 33. ku-li-im-⸢šu-nu⸣-ti-i-ma (Cots. Coll. 52151 : 34). Comparer avec M.16 : 35. ku-li-ma-∅*-[š]u-nu-⸢ti⸣-ma (FM 6 68 : 35). Comparer avec M.16 : 35. i-pé-et-tu-nim (FM 6 67 : 36). Comparer avec M.16 : 36. tu-úh-ra-am (FM 6 67 : 38) | latu{-x}*-ha-ra-am (FM 6 68 : 38). Comparer avec M.16 : 38. giš
2.2.5. Ajouts i. ii.
aq-bi-ma (Cots. Coll. 52153 : 19). Comparer avec M.16 : 19. at-⸢la⸣-ka (Cots. Coll. 52151 : 36). Comparer avec M.16 : 3739.
2.2.6. Omissions i. ii. iii. iv.
ša (Cots. Coll. 52152 : 6). Comparer avec M.16 : 6. ša (Cots. Coll. 52153 : 6). Comparer avec M.16 : 6. ù (Cots. Coll. 52152 : 13). Comparer avec M.16 : 13. it-ti-šu-nu (I)dUTU-ki-ma-ì-lí-ia (Cots. Coll. 52151). Comparer avec M.16 : 32. v. ù (Cots. Coll. 52151 : 36). Comparer avec M.16 : 37. vi. ù at-ta it-ti-šu-nu (Cots. Coll. 52152). Comparer avec M.16 : 37. vii. la tu-?-ra-am (Cots. Coll. 52152). Comparer avec M.16 : 38. viii. a-na ni-ši-šu šar-ru-um (Cots. Coll. 52152). Comparer avec M.16 : 39.
2.2.7. Erreursgrammaticales i.
ŠABRA.MEŠ (Cots. Coll. 52153 : 11), au lieu de : SABRA (M.16 : 11).
39 Le verbe at-la-ka, « partez ! », n’apparaît pas dans les autres manuscrits de M.16. L’élève l’a ajouté, mais il s’insère mal dans la syntaxe de la phrase. La forme verbale atlakâ n’apparaît dans aucune autre lettre scolaire, mais l’on trouve alkamma « viens ! » dans plusieurs modèles de lettres (Modèles 1, 4 et 5, cf. M. Béranger, Développementdes pratiquesd’écriture…, 2018 [En ligne], Annexe 3). Le co-texte du verbe est différent dans ces modèles, mais le contenu de la lettre est analogue : dans les Modèles 1 et 4, l’expéditeur exhorte le destinataire, à qui on a fait du tort, à intervenir. Dans le Modèle 5, il l’incite à se déplacer pour finaliser la location d’un champ. L’élève avait peut-être ces modèles en tête lorsqu’il a ajouté la forme verbale atlakâ (mécaniquement, vu la maladresse de l’insertion).
DU SIGNE À L’ENVELOPPE
ii. iii. iv. v.
147
i-te-ek-ma-š[u](?) (FM 6 67 : 25), au lieu de : i-te-ek-ma-an-ni (M.16 : 25). wa-ar-ka-ti-im (FM 6 67 : 30), au lieu de : wa-ar-ka-ti(-i)-ka (M.16 : 30). i-la-ku-nim (Cots. Coll. 52151 : 30), au lieu de : it-ta-al-ku-nim (M.16 : 31). aṭ-ta-ar-dam (FM 6 67 : 33), au lieu de : iṭ-ṭa-ar-dam (Cots. Coll. 52152 : 33) ou viceversa40.
2.2.8. Substitutions i. ii.
ta-aq-bi-a-am (Cots. Coll. 52153 : 6), au lieu de :ta-aš-pu-ra-am (M.16 : 6). i-⸢ri⸣-š[u] (FM 6 68 : 25), au lieu de : i-te-ek-ma-an-ni (M.16 : 25).
2.2.9. Anticipation i.
PI°-ar-ku (Cots. Coll. 52151 : 17), au lieu de : ip-ta-ar-ku (M.16 : 17), par anticipation de : pa-ar-ku(M.16 : 34)41.
3. L’ENSEIGNEMENT DU GENRE ÉPISTOLAIRE (2002-1595 AV. J.-C.)
PENDANT LA PÉRIODE AMORRITE
Les lettres scolaires — en akkadien, mais aussi celles en sumérien — sont une nouveauté du IIe mil. av. J.-C.42 Des lettres scolaires en langue akkadienne ont été trouvées dans de nombreuses villes mésopotamiennes : à Adab (Bismaya), Ešnunna (Tell Asmar), Girsu (Tello), Hursagkalama (Tell Ingarra), Kiš (Tell Uhaimir), Larsa (Tell Senkereh), Mari (Tell Hariri), Nippur (Niffar), Sippar-Amnanum (Tell ed-Der), Sippar40 Le passage est cassé ou dissimulé sous l’enveloppe dans trois manuscrits sur cinq. Cf. supra note 15. 41 Voir la note 38 supra. L’élève voulait certainement écrire pa-ar-kumais a choisi le mauvais signe. 42 Les manuscrits des lettres scolaires sumériennes ont tous été rédigés pendant l’époque amorrite. Aucun indice ne permet d’affirmer que ces lettres étaient aussi étudiées par les élèves du IIIe mil. av. J.-C. Les lettres sumériennes envoyées ou reçues par les rois de la IIIe dynastie d’Ur (au moins en partie apocryphes) ont récemment été rééditées par P. Michalowski, MC 15, Winona Lake, 2011. Ce dernier s’est demandé si les élèves du IIIe mil. av. J.-C., à l’instar de ceux du IIe mil., étudiaient des modèles de lettres. Faute de données, la question reste en suspens : « Akkadian model school-letters do exist, and one wonders if students studied equivalent Sumerian models in earlier times, when the language was still used for practical epistolary exchanges » (ibidem, p. 28). Pour une édition des lettres sumériennes envoyées ou reçues par les rois de Larsa, cf. N. Brisch, AOAT 339, Münster, 2007. Sur la collection de lettres sumériennes connue sous le nom de « Sumerian Epistolary Miscellany » et attestée à Nippur, cf. A. Kleinerman, CM 42, Leyde, 2011. Ces lettres sont apocryphes (ibidem, p. 55).
148
M. BÉRANGER
Yahrurum (Tell Abu Habbah), Tulul Khattab, Ur (Tell el-Muqayyar) et Uruk (Warka). Si de nombreux détails quant à la manière dont ces lettres étaient étudiées et, plus généralement, quant à la vie scolaire restent à découvrir, les duplicatas de M.16 apportent un éclairage sur plusieurs aspects. 3.1. Méthoded’apprentissage Les cinq duplicatas de M.16 ont-ils été copiés par un même élève, à qui le professeur aurait demandé d’écrire plusieurs fois la même lettre jusqu’à ce qu’il restituât le plus fidèlement possible le modèle appris ? La pratique consistant à faire copier plusieurs fois la même composition à un élève est attestée, notamment à Nippur et à Ur43. Mais les textes littéraires sumériens dont le colophon précise le nom du copiste indiquent que le même élève copiait différentes sections d’une même composition, non la même section plusieurs fois44. De plus, l’analyse paléographique révèle que les cinq duplicatas de M.16 n’ont pas été écrits par la même main45, et ce constat est corroboré par l’analyse des variantes : un même individu aurait tendance à répéter plusieurs fois la même erreur46, alors que les erreurs commises dans les cinq manuscrits varient à chaque fois. En particulier, les variantes orthographiques ne seraient pas aussi nombreuses si les lettres avaient été rédigées par un seul et même individu. Ainsi, les manuscrits de M.16 ont été rédigés par plusieurs élèves. Peut-on inférer les circonstances dans lesquelles les tablettes ont été rédigées ? Les variantes orthographiques constituent la majorité des variantes rencontrées (×22). Les graphies alternatives sont usuelles dans les documents d’archive, la langue akkadienne n’ayant pas d’orthographe fixée47. Les 43
P. Delnero, JCS SS 3, 2012, p. 105 + 203. Pour une liste des textes copiés par Damiq-ilišu à Ur, cf. P. Delnero, CNI Publications 43, Copenhague, 2016, p. 44-45. 45 Les signes cunéiformes n’ont pas la même forme d’une tablette à l’autre. Comparer par exemple la forme des signes DUR [= túr] (ligne 1), ŠÀ [= ŠÀ] (lignes 4 et 5), TAG [= šum] (ligne 4), AG [= aket aq] (ligne 8, ligne 18/19 et Cots. Coll. 52153 : 6) et NAM [= nam] (lignes 11, 21/22 et 23/24). Les signes de Cots. Coll. 52153 et FM 6 68 sont similaires, mais ne sont pas identiques : sur Cots. Coll. 52153, le clou horizontal du bas est plus à gauche que celui du haut à l’intérieur des signes DUR (ligne 1) et NE [= bí] (ligne 2), alors que les deux premiers clous horizontaux sont alignés sur FM 6 68. 46 P. Delnero, JCS SS 3, 2012, p. 105-106. 47 Sur l’absence d’« orthographe » (au sens de graphie unique et correcte) de l’akkadien, cf. M. Worthington, SANER 1, Boston/Berlin, 2012, p. 55-57 et M. Béranger, Développementdespratiquesd’écriture…, 2018 [En ligne], § III.3. 44
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variantes orthographiques des tablettes scolaires peuvent donc difficilement être considérées comme des erreurs — dans la mesure, bien sûr, où les signes choisis sont appropriés au contexte, c’est-à-dire au type de texte, à l’époque et à la ville. Mis à part les variantes § 2.2.3.i-ii (qui sont nettement des erreurs), les variantes orthographiques de M.16 suivent les conventions attestées dans les documents d’archive de l’époque amorrite : ce ne sont pas des erreurs. Malgré les variantes, la majorité des manuscrits s’accorde sur une même forme pour une ligne donnée. Il faut en déduire que les élèves ont eu, à un moment donné, le modèle sous les yeux, et ont peut-être même été incités à reproduire la forme qu’ils avaient lue. Dans les manuscrits, il y a aussi de nombreuses omissions (×8) (dont des omissions de lignes entières [§ 2.2.6.iv, vi, vii, viii]), des ajouts (×2), des erreurs grammaticales (×5) et des substitutions (×2). L’un des manuscrits contient une dittographie, un autre révèle une méconnaissance du syllabaire et contient une erreur d’anticipation. La mise en page varie d’une tablette à l’autre, et il n’y a pas d’erreur visuelle (confusion de signes proches). Aucun des manuscrits ne peut être considéré comme étant le modèle ayant servi à rédiger les autres. D’importantes variantes sont en effet attestées dans tous les manuscrits : • Cots. Coll. 52151 contient 2 erreurs dues à une mauvaise connaissance du syllabaire (§ 2.2.3.i et ii), 3 variantes orthographiques48 (§ 2.2.4.iv, vii et xix), 1 ajout (§ 2.2.5.iii), 2 omissions (§ 2.2.6.iv et v), 1 erreur grammaticale (§ 2.2.7.v), 1 erreur d’anticipation (§ 2.2.9.i). • Cots. Coll. 52152 contient 4 variantes orthographiques49 (2.2.4.viii, xii, xvi et xviii) et 5 omissions (§ 2.2.6.i, iii, vi, vii et viii) — voire peut-être aussi une 1 erreur grammaticale50 (§ 2.2.7.v). Les omissions de la fin de Cots. Coll. 52152 (§ 2.2.6.vi, vii et viii) ne sont pas dues à un oubli mais à une mauvaise gestion de l’espace de la tablette : se voyant arriver à la fin, l’élève a volontairement éliminé trois lignes de texte. • Cots. Coll. 52153 contient 2 variantes orthographiques (§ 2.2.4.v et xix), 1 ajout (§ 2.2.5.i), 1 omission (§ 2.2.6.ii) et 1 erreur grammaticale (§ 2.2.7.i). Toutes ces variantes sont regroupées sur la face de la tablette, le revers étant recouvert par l’enveloppe. 48
Voire 4 avec § 2.2.4.xv, mais le texte composite n’a pu être reconstitué pour cette
ligne. 49
Voire 5 avec § 2.2.4.xv, mais le texte composite n’a pu être reconstitué pour cette
ligne. 50
Avec § 2.2.7.v, mais le texte composite n’a pu être reconstitué pour cette ligne.
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• FM 6 67 contient 1 dittographie (§ 2.2.2.i), 5 variantes orthographiques51 (§ 2.2.4.i, ii, x, xiii et xxi) et 2 erreurs grammaticales52 (§ 2.2.7.ii et iii). • FM 6 68 contient 6 variantes orthographiques53 (§ 2.2.7.iii, vi, xi, xiv, xvii et xx) et 1 substitution (§ 2.2.8.ii). Il y a trop de variantes par manuscrit pour que les tablettes aient été rédigées avec le modèle sous les yeux. De plus, de nombreuses variantes sont révélatrices du travail de la mémoire : en premier lieu l’erreur d’anticipation54, mais aussi l’ajout d’une conjonction de coordination55 [§ 2.2.5.i] et l’ajout de mots entiers56 [§ 2.2.5.ii], l’omission d’une ligne entière57 [§ 2.2.6.iv58], les erreurs grammaticales59 (avec passage du singulier au pluriel [§ 2.2.7.i], changement des pronoms et préfixes personnels [§ 2.2.7.ii, iii et v] ou encore changement de l’aspect [§ 2.2.7.iv]) et les substitutions60 (avec substitution d’un mot par un autre mot sémantiquement proche [§ 2.2.5.i] ou que l’élève estimait convenir au contexte [§ 2.2.5.ii61]). Par ailleurs, des lignes ont été tracées et les signes ont été formés avec soin. Les élèves ont donc pris leur temps pour écrire. La répartition du 51
Voire 6 avec § 2.2.4.xxii, mais le texte composite n’a pu être reconstitué pour cette
ligne. 52
Voire 3 avec § 2.2.7.v, mais le texte composite n’a pu être reconstitué pour cette
ligne. 53
Voire 7 avec § 2.2.4.xxii, mais le texte composite n’a pu être reconstitué pour cette
ligne. 54 Cf. P. Delnero, « Memorization and the Transmission of Sumerian Literary Compositions », JNES 71/2, 2012, p. 189-208 (en part. p. 197-198). 55 Sur ce point, cf. les travaux de L. E. Maguire cités par P. Delnero, JNES 71/2, 2012, p. 196-197. 56 Cf. P. Delnero, JNES 71/2, 2012, p. 203-208. 57 Cf. P. Delnero, JNES 71/2, 2012, p. 204. 58 Les cas § 2.2.6.vi, vii et viii ne sont pas comptabilisés ici, car ils ne sont pas dus à un oubli mais à une mauvaise gestion de l’espace de la tablette : se voyant arriver à la fin, l’élève a volontairement éliminé trois lignes de texte. 59 Sur ce point, cf. les travaux de L. E. Maguire cités par P. Delnero, JNES 71/2, 2012, p. 196. 60 P. Delnero, JNES 71/2, 2012, p. 196-198. 61 Dans ce cas précis, l’élève avait probablement oublié le mot exact (i-te-ek-ma-an-ni, « il vient de me priver ») et a choisi d’opter pour un terme qui convenait au contexte (i-ri-šu « il l’a cultivé »). C’est en effet le verbe que l’on trouve dans M.15, dont le contenu est similaire à celui de M.16 (cf. infra § 3.2.2.2. et UET 5 4 : 12). L’élève connaissait-il M.15 (attesté à Ur) ? Auquel cas, il s’agirait d’un emprunt. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une erreur consciente, car M.15 et M.16 sont très différents dans leur formulation : l’élève a difficilement pu les confondre inconsciemment (sur la question des erreurs conscientes/inconscientes, cf. P. Delnero, JNES 71/2, 2012, p. 200-201 et P. Delnero, JCS SS 3, 2012, p. 21-22).
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texte sur les tablettes Cots. Coll. 52151, Cots. Coll. 52153 et FM 6 68 révèle que les élèves connaissaient à l’avance le contenu de la lettre : sur Cots. Coll. 52151, seules trois lignes de texte supplémentaires auraient pu être inscrites ; sur Cots. Coll. 52153, l’élève n’aurait pu ajouter que deux ou trois lignes en plus, et l’élève qui écrivit FM 6 68 n’aurait pu ajouter que quatre lignes supplémentaires. Il y a davantage d’espace libre sur FM 6 67 : un peu plus d’un tiers du revers est anépigraphe (environ dix lignes de texte auraient pu être ajoutées). Sur Cots. Coll. 52152, au contraire, le texte atteint le bas du revers, et l’élève a dû supprimer trois lignes de texte pour pouvoir écrire la ligne finale. Lui aussi connaissait à l’avance le contenu de la lettre : les signes effacés à la ligne 36 indiquent qu’il a d’abord envisagé de tasser les quatre dernières lignes du texte. Réalisant qu’il n’avait pas la place de faire entrer ces lignes dans un espace d’une ligne et demie, il a finalement choisi d’omettre trois lignes. Ainsi, l’analyse des variantes et l’analyse diplomatique concordent à révéler que M.16 a été appris par cœur puis restitué de mémoire. Comme l’a fait remarquer D. Charpin, il est possible que les défaillances de mémoire ne soient pas le fait des élèves, mais celui de l’enseignant, qui aurait dicté un texte qu’il connaissait par cœur mais aurait fait des erreurs62. Dans cette perspective, les textes auraient assurément été rédigés à des dates différentes. Les formes orthographiques sont cependant très similaires d’un manuscrit à l’autre, ce qui révèle que les élèves ont eux-mêmes eu le modèle sous les yeux. En outre, il y aurait davantage de variantes révélatrices d’une rédaction sous la dictée si la lettre avait été lue aux élèves63. Les duplicatas de M.16 ont donc très probablement été écrits par cinq élèves qui restituèrent de mémoire une lettre qu’ils avaient apprise en lisant le modèle. Sans colophon daté, il est impossible de savoir s’ils travaillèrent le même jour ou à des dates différentes. Les tablettes scolaires étaient rapidement recyclées dans les écoles, car les enseignants avaient un besoin constant d’argile64. Une telle pratique a plusieurs conséquences, qui jettent un peu de lumière sur la vie de l’école au sein de laquelle M.16 a été étudié : 1) si les cinq tablettes dont il est ici question n’ont pas été recyclées, c’est qu’elles ont été rédigées 62 D. Charpin, « [Compte rendu de] P. Delnero, The Textual Criticism of Sumerian Literature, Journal of Cuneiform Studies Supplemental Series 3, Boston, 2012 », RA 108/1, 2014, p. 206. 63 Cf. P. Delnero, JNES 71/2, 2012, p. 189-208 [en part. p. 207]. 64 Cf. M. Civil, MSL 14, Rome, 1979, p. 7 et E. Robson, RA 95/1, 2001, p. 39-66 [en part. p. 62].
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peu de temps avant que la maison cesse d’être occupée (suite à son abandon subit) ou avant d’être utilisées comme matériau de construction65, 2) puisque les cinq tablettes ont été découvertes ensemble, elles ont probablement été produites le même jour, ou à quelques jours d’intervalle, 3) l’école comptait simultanément au moins cinq élèves66. Chacun sait combien D. Charpin a insisté sur l’importance de recourir à l’étude diplomatique en assyriologie67, c’est pourquoi il convient de signaler la forme particulière de la lettre FM 6 67. Cette tablette est percée de 2×3 trous sur les tranches latérales gauche et droite. Ces trous sont trop larges pour être des « firing holes68 ». D’après la photographie prise par P. Marello, ils ne percent pas la tablette de part en part, comme le font ceux pratiqués sur les tablettes scolaires du n°1 Broad Street à Ur (UET 5 367 et UET 6/2 402)69. Les trous ont été faits après que la tablette a été rédigée, et il semble qu’il y ait des traces de corde sur la tranche 65 Lorsque de nombreuses tablettes scolaires ont été découvertes en un même lieu, ce n’est pas uniquement dû à l’abandon subit de la maison. Les tablettes scolaires étaient aussi utilisées comme remblai, soit dans un autre lieu que l’école (ce fut le cas dans la maison du n°1 Broad Street à Ur, qui n’était pas une école ; cf. D. Charpin, HEO 22, 1986, p. 482-485) soit dans l’école même (ce fut le cas dans la “House F” de Nippur ; cf. E. Robson, RA 95/1, 2001, p. 39-66 [en part. p. 62]). Noter que dans le cas de la “House F”, les travaux dans la maison sont consécutifs à l’abandon du lieu par le maître d’école (ibidem, p. 45 note 14). Les textes scolaires mis au rebut dans cette dernière maison ont été produits sur une période brève, peu avant cet abandon. Dans le cas présent, je suppose que l’enseignant n’aurait pas longtemps gardé à domicile les cinq tablettes, dans l’éventualité de les utiliser un jour comme matériau de construction chez lui ou chez un voisin. Si ces tablettes ont été mises au rebut, sur place ou ailleurs, elles l’ont été peu de temps après leur rédaction. Noter qu’à l’inverse, A. George a proposé que les tablettes scolaires soient gardées et lentement accumulées afin d’être utilisées comme remblai (A. George, Mél. Klein, Bethesda, 2005, p. 131). 66 Il existe très peu d’indices quant au nombre d’élèves par cours dans les écoles de l’époque amorrite. E. Robson remarquait l’étroitesse de la cour (10 m2) de la “House F”, à Nippur (RA 95/1, 2001, p. 62). A. George a proposé une moyenne de deux à trois élèves à la fois (Mél. Klein, 2005, p. 131). 67 Cf. notamment D. Charpin, « Esquisse d’une diplomatique des documents mésopotamiens », Bibliothèque de l’École des chartes 160, 2002, p. 487-511 et « Chroniques bibliographiques 20. Pour une diplomatique des documents paléo-babyloniens », RA 111, 2017, p. 155-178. 68 Il s’agit des trous incisés dans certaines tablettes d’argile et dont la fonction est encore incertaine (servaient-ils à la faire sécher, à la décorer, à éviter les ajouts… ?). Sur ces « firing holes », cf. en dernier lieu : S. Panayotov, « On “Firing Holes” and the Cuneiform Stylus », CDLN 2016/1 [En ligne]. 69 Sur les perforations de UET 6/2 402 et leur interprétation, cf. en dernier lieu : J. Lauinger, SAOC 68, Chicago, 2014, p. 189-196 ; sur UET 5 367, cf. D. Charpin, « En marge d’EcritUr, 3 : un deuxième cas de “piercing” au n°1 Broad Street », NABU 2018/74.
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gauche. Cette tablette était-elle encadrée et suspendue70 ? Les perforations sur UET 6/2 402 permettaient de faire passer une corde à l’intérieur de la tablette. J. Lauinger (probablement par analogie avec les traités, qui pouvaient être suspendus dans les temples) a proposé qu’une telle pratique ait permis de lire successivement la face et le revers en faisant pivoter la tablette autour de l’axe horizontal ; ainsi suspendue, la tablette aurait été exposée à des fins pédagogiques ou aurait servi de modèle à un élève occupé à copier son contenu sur une autre tablette71. Parmi les cinq duplicatas, FM 6 67 n’est ni la mieux ni la moins bien écrite : pourquoi l’aurait-on exposée ? En outre, il ne s’agit clairement pas du modèle de l’enseignant, et j’ai réuni plusieurs indices dans les précédents paragraphes qui révèlent que ces lettres scolaires n’ont pas été rédigées en ayant le modèle sous les yeux, mais de mémoire. Si FM 6 67 a été encadrée et suspendue, la raison m’échappe. 3.2. Du signe à l’enveloppe. Visées éducatives des lettres scolaires en langueakkadienne Pour quelle raison les enseignants donnaient-ils des lettres akkadiennes à copier à leurs élèves ? Ce type d’exercice préparait-il réellement les apprentis à leur futur travail de scribes ? Nous examinerons dans les prochaines sections ce qu’apprenaient les élèves en rédigeant des lettres scolaires en langue akkadienne. 3.2.1. Acquérirunsavoirpratique :mémoriserlesyllabaireakkadienet lesformulesépistolaires Parmi les élèves qui copièrent les duplicatas de M.16, certains avaient mieux mémorisé la lettre que les autres. Certaines tablettes contiennent, en effet, davantage d’erreurs que les autres. Tous avaient néanmoins une bonne connaissance du cunéiforme : leurs signes sont bien formés, et ils connaissaient déjà le syllabaire akkadien — mis à part celui qui inventa une valeur [pa] au signe PI (§ 2.2.3.). Les lignes penchent fortement vers la droite sur le revers de Cots. Coll. 52151 et de FM 6 68. Cette négligence pourrait signaler l’incompétence des apprentis scribes, mais les 70 P. Marello avait interprété différemment ces traces. Selon lui, les tablettes étaient peut-être attachées l’une à l’autre : « La tablette était-elle accrochée à l’autre ? Les textes parlent de deux gendarmes (2 AGA.ÚS SAG.GÁ-ni) envoyés en mission afin de résoudre le litige. Avaient-ils chacun une tablette même si, dans cette hypothèse, l’on s’attend alors à des documents plus officiels et administratifs ? » (FM6, 2002, p. 470-471). 71 J. Lauinger, SAOC 68, 2014, p. 192.
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apparences sont trompeuses : Cots. Coll. 52151 est la tablette qui contient le plus de variantes (dont l’ajout d’un mot, des omissions, une substitution, une erreur d’anticipation et des erreurs dues à une méconnaissance du syllabaire), alors que FM 6 68 est la tablette qui en contient le moins72. Ces élèves n’en étaient donc pas à leur premier essai en akkadien. La formation scribale n’avait pas vocation à transmettre une graphie conventionnelle et unique de chaque mot akkadien, mais enseignait quels étaient les signes d’écriture — et quelles étaient les valeurs qui leur étaient associées — qui pouvaient être utilisés pour écrire les documents d’archive en langue akkadienne. Dans le système écrit de cette langue, la norme ne se situait pas au niveau du mot, mais au niveau du graphème. Cette hypothèse est soutenue par l’ensemble des lettres d’archive de l’époque amorrite, dans lesquelles la forme entière des mots varie régulièrement, alors qu’il y a des constances quant aux signes choisis. En rédigeant une lettre, les élèves consolidaient leur connaissance du syllabaire akkadien. Avant cela, divers exercices avaient déjà permis de les familiariser avec le syllabaire de cette langue : les exercices de signes, les listes onomastiques et les listes de signes. Les élèves apprenaient aussi la structure d’une lettre ainsi que le vocabulaire épistolaire de base (l’adresse, les verbes récurrents, les formules introduisant un sujet…), auquel ils avaient parfois déjà été initiés par le biais de divers petits exercices contenant des formules épistolaires73. À l’inverse, les modèles de contrat, qui contiennent des anthroponymes akkadiens, étaient certainement étudiés après les lettres, car ils clôturaient la phase élémentaire74. S’il n’y avait pas d’orthographe de l’akkadien, une grande importance était accordée, au cours de la formation élémentaire, à l’écriture des anthroponymes (sumériens, akkadiens et amorrites), dont la graphie était soumise à certaines règles75. Écrire des lettres était un moyen de mettre en pratique le savoir acquis dans les listes onomastiques. Les enseignants changeaient régulièrement les noms utilisés dans les lettres scolaires : les 72 Sur la disparité entre apparence et contenu, voir les exemples réunis par P. Delnero, CNI Publications 43, 2016, p. 44-45. 73 On a découvert des formules épistolaires (adresse, bénédictions, verbes récurrents dans les lettres) sur deux prismes contenant l’exercice tu-ta-ti, sur deux tablettes de Type IV (lentilles) et sur quelques tablettes de Type III/S (format utilisé pour les lettres d’archive). Cf. M. Béranger, Développementdespratiquesd’écriture…, 2018 [En ligne], § I.2.2. 74 Cf. A. Kleinerman, CM 42, 2011, p. 75-94. 75 Cf. M. Stol, « Old Babylonian Personal Names », SEL 8, 1991, p. 192-194 ; M. Béranger, Développement des pratiques d’écriture…, 2018 [En ligne], § I.2.1.2. et BBVO 28, Gladbeck [à paraître en 2019].
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anthroponymes varient en effet constamment d’un modèle à l’autre et même d’un duplicata à l’autre76. Ils s’adaptaient sans doute à leur auditoire, comme cela est attesté à Ur et à Nippur pour d’autres exercices scolaires77. La pratique consistant à choisir des noms d’individus connus du professeur et de l’élève semble aussi attestée dans les lettres scolaires sumériennes78. Dans ce cadre, il convient de noter que les noms utilisés dans les cinq duplicatas de M.16 restent inchangés79. Ce modèle fut probablement composé dans le cadre spécifique d’une école, car les manuscrits proviennent certainement d’un même locus et aucun duplicata n’a été découvert dans une autre ville. Les individus du texte étaient donc peut-être connus des cinq élèves. 3.2.2. Acquérir un savoir pratique pour travailler au service de l’administrationroyale 3.2.2.1. Levocabulaireagricole Dans M.16, Gula-balassu, le propriétaire d’une tenure octroyée par le roi dix ans auparavant, répond à son exploitant agricole, Itur-Asdu. Ce dernier lui a écrit pour l’informer qu’un intendant-šabrûm a accaparé son champ. Dans la lettre d’Itur-Asdu, citée par Gula-balassu (M.16 : 7-18), l’intendant précisait que le champ venait d’être préparé pour l’ensemencement. Aux lignes 8-10, la lettre reprend la terminologie agricole relative aux travaux de préparation à l’ensemencement du sol, avec les verbes kasâmum (« enlever les mauvaises herbes »), šakâkum (« herser »), šebêrum (« briser les mottes ») et šer’am šakânum (« creuser le(s) sillon(s) »). Cette terminologie est attestée dans les documents d’archive. La séquence šakâkum, šebêrum et šer’amšakânum apparaît notamment 76
Cf. P. Michalowski, JCS 35, 1983, p. 221-228. Selon ce dernier, l’enseignant demandait à l’élève d’ajouter le nom d’une personne qu’il connaissait, ou un nom appris dans les listes lexicales. 77 Les listes d’anthroponymes UET 6 117 [U.7836] et UET 5 466 [U.7836], découvertes à Ur au n°7 Quiet Street, ont révélé que les enseignants pouvaient utiliser le nom de personnes de leur entourage lorsqu’ils rédigeaient les exercices scolaires destinés à leurs élèves, cf. D. Charpin, HEO 22, 1986, p. 397 + 401-402. Par ailleurs, W. W. Hallo a publié un modèle de procès (« model court case ») découvert à Nippur qui mentionne, avec leur titre, des individus attestés à Nippur (Mél. Jacobsen, Winona Lake, 2002, p. 144-145). 78 A. Kleinerman, CM 42, 2011, p. 44-45. 79 Il est rare que les noms restent inchangés d’un duplicata à l’autre. Sur la quinzaine de modèles recensés, cela n’est attesté que pour quelques modèles (les noms sont par exemple les mêmes dans AbB 5 221 et AbB 5 236, AbB 5 241 et AbB 5 244, AbB 6 168 et AbB 10 164).
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dans les contrats d’exploitation de l’archive de Šamaš-hazir (XVIIIe s. av. J.-C.), à Larsa80. La liste lexicale bilingue anaittišu(Ier mil. av. J.-C.), qui réunit diverses expressions utilisées dans les contrats, contient une séquence légèrement différente : šakâku, šebêru, šalâšu81. À partir des diverses sources cunéiformes disponibles (listes lexicales, codes de lois, documents d’archive), B. Landsberger a pu reconstituer les étapes de la mise en culture d’un champ82. Après le creusement des sillons venait la dernière opération : la mise en culture à proprement parler (erêšum). Cette étape n’est pas mentionnée dans M.16, car dans ce texte un évènement vient perturber la mise en culture du champ. Les expressions epinnû itbûnim « les équipes agricoles sont parties » et šer’am parâkum « obstruer, fermer le(s) sillon(s) » des lignes 15-17 sont des hapax. Ce n’est pas parce qu’elles ne correspondent à aucune réalité agricole, mais parce qu’elles renvoient à des opérations qui contreviennent à l’ordre agricole normal : dans la suite du texte, le verbe parâkum « obstruer, fermer » est opposé au verbe petûm « ouvrir » (M.16 : 34-36). Or « ouvrir un champ », c’est le cultiver83. Cette opposition m’incite à interpréter ainsi ce texte84 : Itur-Asdu (l’exploitant agricole) venait de labourer le champ. La présence des cinq équipes agricoles, à la ligne 15, semble indiquer qu’il s’apprêtait à le labourer à nouveau ou à l’ensemencer85, mais deux individus (Išlim-kinum et Sin-zanin) sont intervenus pour accaparer le champ. Ces derniers ont 80 Cf. B. Fiette, Mémoires de N.A.B.U. 20, Paris, 2018, p. 249-250. Sur ces expressions dans d’autres contrats d’exploitation, cf. F. Pomponio, AION Sup. 14, Naples, 1978, p. 36-38. 81 Le verbe šalâšu remplace ici l’expression šer’amšakânum, mais l’action décrite est similaire : il s’agit de labourer le champ. Cette action pouvait être exécutée trois fois, point sur lequel insiste šalâšu « labourer pour la troisième fois » (M. Civil, AuOr Sup. 5, Barcelone, 1994, p. 76). Pour une édition de anaittišu, cf. B. Landsberger, MSL 1, Rome, 1937, p. 53 (Tafel 4 i : 36-38) + 55 (Tafel 4 i : 54-55) + 152-153. Cette liste est datée du Ier mil. av. J.-C., mais une version d’époque amorrite, en sumérien, a été découverte à Nippur (“ki-ulutin-bi-šè”), et d’autres listes contenant des formules de contrat ont été découvertes dans plusieurs autres villes, dont Sippar, Babylone, Kiš et Larsa. Sur ces recueils d’époque amorrite, cf. N. Veldhuis, GMTR 6, Münster, 2014, p. 188-194. 82 B. Landsberger, MSL 1, 1937, p. 152-159. 83 L’expression est bien attestée, cf. CAD 12 petû 2d (p. 349-350). 84 P. Marello a livré une autre interprétation du texte : « “J’ai enlevé les mauvaises herbes du champ, je (l’)ai égratigné, j’ai brisé les mottes et j’ai obtenu une terre sillonnée. Sîn-iddinam, le šabrûm, a écrit à Sîn-zânin et à Išlim-kînum. Tout d’un coup, dès potron-minet, cinq charrues ont bloqué l’accès au labour.” (…) Montre-leur tout le champ qui est bloqué, mais qu’ils ne forcent pas le passage ! » (FM6, 2002, p. 468). 85 On utilisait la même charrue pour labourer et ensemencer le champ ; pour les semailles, un semoir était ajouté à la charrue. Pour une description d’une charrue dans les sources cunéiformes, cf. notamment La houe et l’araire, l. 90-118 (M. Civil, Le débat
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chassé les travailleurs et refermé les sillons avant que les semences y soient déposées. Aux lignes 34-36, l’expéditeur demande à son correspondant d’attendre avant d’« ouvrir le champ », c’est-à-dire avant de reprendre la mise en culture et de rouvrir les sillons. L’affaire étant décrite avec détails, il est possible que M.16 soit inspiré de faits réels. Pour quelle raison l’enseignant a-t-il donné une lettre pleine de vocabulaire agricole à étudier à ses élèves ? Une possibilité serait qu’ils l’aient étudiée afin d’utiliser en contexte, et de mettre en pratique, les expressions apprises dans les listes lexicales. Les recueils de lexique juridique (« legal phrasebooks ») étaient étudiés pendant la phase élémentaire, avant les contrats86. Il est donc possible que les élèves en aient eu connaissance. Le vocabulaire de ces listes étaient en sumérien, mais l’équivalent akkadien était donné oralement. Les élèves auraient ainsi étudié M.16 dans un but pratique, pour s’exercer à leur futur métier de scribe — lequel requérait d’écrire des lettres administratives et des contrats d’exploitation. Comme nous le verrons dans le prochain paragraphe, il y a cependant un décalage entre ce modèle et les pratiques réelles, qui incite à minimiser l’importance de la transmission du savoir technique et la volonté d’une mise en situation. 3.2.2.2. Lefonctionnementdel’administrationroyale Une affaire similaire est exposée dans un modèle de lettre scolaire attesté à Ur (ci-après M.15)87. Dans ce dernier, un exploitant agricole accuse un intendant-šabrûm de vouloir le déposséder de son champ pour le cultiver à sa place. Ces deux cas sont représentatifs des pratiques administratives du XIXe s. av. J.-C. Durant cette époque, les intendants-šabrûm étaient effectivement impliqués dans la distribution, la confiscation et la mise en culture des terres agricoles d’après la documentation du Sud mésopotamien. Cela apparaît clairement dans les lettres d’archive AbB 3 73 : sumérienentrelahoueetl’araire, Thèse de doctorat, Paris, 1965 [inédite], p. 77-78 + 29) et TheFarmer’sInstructions, l. 23-63 (id., AuOr Sup. 5, 1994, p. 28-31). 86 Sur la place du recueil de lexique juridique (« ki-ulutin-bi-šè ») dans le curriculum de Nippur, cf. N. Veldhuis, GMTR 6, 2014, p. 208 ; sur le recueil utilisé à Sippar (« Sippar phrasebook ») et sa place dans le curriculum local, cf. M. Tanret, MHET 1/2, 2002, p. 159-161 et N. Veldhuis, GMTR 6, 2014, p. 214-215. 87 Deux manuscrits sont connus à ce jour, UET 5 4 (Ur, n°2 Church Lane) et UET 5 51 (Ur, n°2 Niche Lane). Ces lettres ont été considérées comme des exercices scolaires par D. Charpin, HEO 22, 1986, p. 465 note 1. Leur translittération, résultat du travail de F. R. Kraus, M. Stol et R. de Boer (d’après les collations de J. Van Dijk, M. Stol et R. Frankena), a été mise en ligne sur Archibab (), cf. R. de Boer, « Old Babylonian Letters from UET 5 in the Archibab Database », NABU 2016/5.
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17-2288, AbB 4 150 : 6-1489, AbB 11 186 : 11-1390, dans le tableau de rendement Riftin SVJAD 136 : 2291 et dans la liste d’attribution de terres UET 5 571 : 15-1692. Les lettres qui viennent d’être citées ne sont pas datées, mais le texte UET 5 571 est daté de l’année Warad-Sin10 (1825 av. J.-C.), et le texte Riftin SVJAD 136 semble avoir été écrit au cours du règne de Rim-Sin I93 (1822-1763 av. J.- C.). Les textes postérieurs (XVIIIe s. av. J.-C.) révèlent une pratique différente : seul le gestionnaire-šassukkum était habilité à distribuer les terres agricoles, et il gérait les conflits liés à leur distribution et à leur exploitation avec le gouverneur provincial94. Les intendants-šabrûmn’étaient plus impliqués dans la mise en culture des champs au XVIIIe s. av. J.-C., ni aux époques 88 AbB 3 73 : 17-22 : a-na ŠABRA at-wa-a-am, ú{x}-ta-am-ma, me-e li-di-na-néši-im, a-nu-um-ma, 10,0.0.0 GÁN A.ŠÀ-lami-di-na-né-im-ma,ni-ri-iš, « (17-18) Parle à l’intendant-šabrûm afin qu’il nous donne de l’eau. (20-22) Voici qu’il nous a donné 63,5 hectares de champ et nous allons (les) cultiver. » Ce texte a été édité dans : R. Frankena, AbB 3, Leyde, 1968, p. 54-55. 89 AbB 4 150 : 6-14 : 12,0.0.0 GÁN A.ŠÀ i-naup-pi-la, ŠABRA.MEŠ is-sú-qú-ú-ma, il-te-qú-ú, i-na A.ŠÀ ša a-na ṣa-ba-ti-⸢šu⸣, al-li-ku-ú, 10,0.0.0 GÁN qá-as-sú-nu, ú-midu-ú-ma, um-ma šu-nu-ú-ma, ú an-ni-a-am ni-ta-ba-al, « (6-8) Les intendants-šabrû ont choisi 76,2 ha. de champ et (les) ont pris. (9-12) Ils ont mis la main sur 63,5 ha. du champ dont je suis responsable et (13-14) ils (ont parlé) en ces termes : “Et nous partons avec ça”. » Ce texte a été édité dans : F. R. Kraus, AbB 4, Leyde, 1968, p. 98-99. 90 AbB 11 186 : 11-13 : 6,0.0.0 GÁN i7a-da-a, ERIN2 DÀG.GI.A ú-še-lu-ú, ŠABRA d LÚ- NIN.SI4.AN.NA, « (11-13) 38,1 ha. (de champ), canal Ada : la troupe du quartier a transporté en amont. Intendant-šabrûm : Lu-Ninsianna. » Ce texte a été édité dans : M. Stol, AbB 11, Leyde, 1986, p. 120-121. 91 Il s’agit d’un tableau de rendement de champs. L’un des champs est mis en culture et moissonné par un intendant-šabrûm et son équipe : APIN u-bar-ru-um ŠABRA […] (cf. A. P. Riftin, Staro-VavilonskiejuridiczeskieiadministrativnyedokumentyvsobranijachSSSR[= SVJAD], Moscou, 1937, pl. 84). La transcription de ce texte par J. Renger a été mise en ligne sur Archibab (cf. , SVJAD 136). 92 UET 5 571 : 15-16 : 0,1.0.0 GÁN ŠUKU šu-di-⸢nu(?)⸣ / [ŠU(?)].HA, ŠABRA dEN. ZU-wa-qa[r], « (15) 2,10 ha. de champ alimentaire (pour) Šudinu le [soldat-pêch]eur(?). (16) Intendant-šabrûm : Sin-waqar. » La copie de ce texte a été éditée dans : H. G. Figulla & W. J. Martin, UET 5, Londres, 1953, pl. XCVII. La transcription du texte par J. Renger a été mise en ligne sur Archibab. 93 Le mois et le jour sont précisés (ii/10), mais pas le nom d’année. J. Renger a proposé de dater ce texte du règne de Rim-Sin I (cf. ). L’emploi de l’idéogramme GÁN au lieu de A.ŠÀ pour écrire le mot eqlum« champ », caractéristique des textes du XIXe s., va dans ce sens. 94 Par exemple, le roi Hammu-rabi reproche régulièrement au gouverneur de la province du Yamutbalum Sin-iddinam et au gestionnaire-šassukkum Šamaš-hazir d’avoir confisqué et redistribué un champ. Sur la correspondance de ces derniers, et plus généralement sur l’exploitation des terres dans la région de Larsa sous Hammu-rabi, cf. B. Fiette, Mémoires de N.A.B.U. 20, 2018. Les archives du palais de Mari (XVIIIe s. av. J.-C.) révèlent que l’intendant-šabrûm ne gérait pas non plus les terres agricoles sur le Moyen Euphrate. Cf. H. Reculeau, Mémoires de N.A.B.U. 21, Paris, 2018.
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ultérieures (après Samsu-iluna de Babylone95). Ainsi, M.15 et M.16 exposent des pratiques administratives qui avaient cessé d’être en vigueur après le XIXe s. av. J.-C. La date de rédaction des duplicatas de M.16 est inconnue. Ceux de M.15 proviennent de fouilles régulières (Ur), mais il est impossible d’être précis quant à leur datation. La tablette UET 5 4 a été découverte au n°2 Church Lane, avec des textes rédigés entre Abi-Sare et Samsu-iluna 2 (soit entre 1905 et 1748 av. J.-C.). Si les manuscrits sont impossibles à dater, les indices réunis dans les précédents paragraphes ont révélé que M.15 et M.16 ont été composés avant le XVIIIe s., probablement au cours du XIXe s. av. J.-C. Plus généralement, il semble que la plupart des modèles de lettres scolaires ait été composée avant le XVIIIe s. av. J.-C.96 Les manuscrits de M.16 ont probablement été rédigés à la même époque, car ce modèle, attesté dans une seule maison, semble n’avoir pas circulé. Il s’agit d’une invention hicetnunc. Ainsi, il est possible que les pratiques administratives décrites dans M.16 aient été encore en vigueur au moment de la rédaction des tablettes. Néanmoins, d’autres éléments témoignent de divergences entre cet exercice épistolaire et les pratiques réelles. D’abord, le nom géographique de la ligne 5 est saugrenu (A.ŠÀ SÚN.HI.A « (terroir dit) champ des vaches sauvages »). Il pourrait y avoir ici un effet humoristique, comme le suggèrent la lettre d’archive AbB 6 179 : 16-19, dans laquelle il est question d’un champ dévasté par les vaches sauvages et les oiseaux-qaqûm, et la lettre ARM 27 44 : 5-8, dans laquelle il est question de protéger les champs contre les buffles. Ensuite, pour annoncer à son correspondant que l’intervention du roi a été sollicitée, l’expéditeur de M.16 utilise une formule qui n’est par ailleurs pas attestée : ubân šarrim iṣṣabat, soit littéralement « le doigt du roi est saisi ». Cette façon de procéder ne correspond pas à une pratique juridique ni à l’étiquette de la cour royale. En outre, l’expéditeur tutoie le roi dans la citation des lignes 20-25, ce qui ne correspond pas aux usages de l’époque97. Le tutoiement apparaît parfois brusquement dans les lettres d’archive, mais une telle façon de s’adresser au roi ne correspond assurément pas aux manières ni à l’idéologie qu’on voulait transmettre aux futurs fonctionnaires des palais et des temples qui apprenaient à lire et à écrire ni, plus généralement, aux sujets du roi. Il s’agit là encore de détails humoristiques. 95
Cf. le CAD 17/1 šabrû A (p. 14), qui cite N. Yoffee, BiMes 5, Malibu, 1977. Cf. W. Sallaberger, CM 16, 1999, p. 149-154. 97 Cf. J.-M. Durand, « Trois études sur Mari », M.A.R.I. 3, 1984, p. 177 (noter que l’auteur a par la suite reconnu en la personne de Belet-matim une reine de Šubat-Enlil, cf. LAPO 18, Paris, 2000, p. 378) et D. Charpin, Akk. Sup. 6, Louvain, 1989, p. 37-38. 96
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W. Sallaberger avait déjà signalé la disparité entre les lettres scolaires et les lettres réelles98. Ici, un rapprochement est possible avec les exercices juridiques : certains contrats étudiés à l’école (« model contracts ») contiennent des formules et décrivent des situations atypiques sans parallèle dans les contrats réels99 ou utilisent des formules obsolètes en vigueur aux XXe et XIXe s. av. J.-C.100, de même que certains procès scolaires (« model court cases ») ne correspondent pas aux pratiques juridiques des villes dans lesquelles ils ont été étudiés101. De la même manière, la formulation de certaines inscriptions votives copiées à l’école diffère des dédicaces réelles102. 3.2.2.3. Apprendreàconfectionneruneenveloppe Sur les cinq duplicatas, au moins trois se trouvaient dans une enveloppe quand ils ont été découverts : deux fragments de l’enveloppe de Cots. Coll. 52152, aujourd’hui détachés de la tablette, sont conservés à UCLA ; le revers de Cots. Coll. 52153 est presque entièrement dissimulé sous l’enveloppe (la tablette et son enveloppe ont été cuites ensemble) ; et des traces de l’enveloppe sont visibles au revers de FM 6 68. Les deux autres lettres (Cots. Coll. 52151 et FM 6 67) se trouvaient peut-être aussi dans une enveloppe, qui aurait été ouverte par le fouilleur ou le premier acheteur. Des signes sont visibles sur le fragment Cots. Coll. 52152b, mais sont illisibles. On les discerne néanmoins assez pour savoir que ce n’est pas le nom du destinataire (ni celui de l’expéditeur) que l’élève a écrit103.
98
Cf. W. Sallaberger, CM 16, 1999, p. 149-154. Cf. W. R. Bodine, HowMesopotamianScribesLearnedtoWriteLegalDocuments. AStudyoftheSumerianModelContractsintheBabylonianCollectionatYaleUniversity, Lewiston, 2014, p. 164-166 + 173, et le compte rendu de D. Charpin, RA 111, 2017, p. 163. Cf. G. Spada, TMH 11, Wiesbaden, 2018, p. 18-19. 100 Cf. G. Spada, TMH 11, 2018, p. 50 note 2 (et voir les datations de A. Skaist, The Old Babylonian Loan Contract: Its History and Geography, Ramat-Gan, 1994, p. 106-107). 101 Cf. D. Charpin, RA 111, 2017, p. 169-170. 102 Cf. A. Kleinerman, CM 42, 2011, p. 37-40. 103 Pendant l’époque amorrite, les scribes indiquaient sur l’enveloppe le nom du destinataire, sous la forme d’une adresse. Dans de rares cas, le nom de l’expéditeur était aussi précisé (cf. M. Béranger, « Fonctions et usages des enveloppes de lettres dans la Mésopotamie des IIIe et IIe mil. av. J.-C. (2340-1595 av. J.-C.) », Épistolaire 44, 2018, p. 26). Sur le fragment b), on discerne plusieurs signes DINGIR écrits les uns sous les autres et, semble-t-il, précédés du signe IGI. Il s’agirait d’une liste de témoins, donc un autre exercice. 99
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Deux autres textes de UCLA catalogués comme des lettres scolaires ont été mis sous enveloppe : Cots. Coll. 52150104 et Cots. Coll. 52187105. Des signes sont visibles sur l’enveloppe de ces textes. Sur Cots. Coll. 52150, comme sur Cots. Coll. 52152b, l’élève n’a pas écrit l’adresse de la lettre mais commencé un autre exercice. Par ailleurs, la tablette AbB 10 84, qui contient deux lettres, a été classée parmi les textes scolaires par F. R. Kraus106. Or, un sceau sans légende a été déroulé sur cette tablette. S’il s’agit d’une lettre scolaire, ce scellement fait d’elle une exception. Je ne pense cependant pas qu’il s’agisse d’un texte scolaire. Deux critères ont été déterminants pour F. R. Kraus : le fait que les deux messages aient deux expéditeurs distincts et que le deuxième message ne contienne qu’une bénédiction107. La possibilité d’écrire deux messages sur la même tablette est bien attestée pour les lettres d’archive, et la lettre AbB 14 23 est un exemple de tablette sur laquelle deux messages avec deux différents expéditeurs ont été rédigés108. En outre, les lettres d’archive se limitaient parfois elles aussi aux bénédictions et aux salutations109. Ainsi, la mise sous enveloppe, mais probablement pas la pratique du scellement, était parfois enseignée lors de la formation scribale. 3.2.2.4. Conclusions : transmettre un savoir pratique, mais une technicitélimitée Si M.16 fut étudié dans un but pratique, ce ne fut pas pour transmettre aux scribes l’éthos et les connaissances techniques de leur futur métier, en leur enseignant l’étiquette de la cour et le fonctionnement de 104 La tablette a été écrasée avec son enveloppe alors que l’argile était encore fraîche. Je prévois une édition de ce texte. 105 La classification de ce texte comme exercice scolaire est cependant à considérer avec précaution. Les descriptions des tablettes de la Collection Cotsen données par M. Wilson (EducationintheEarliestSchools…, 2008) et sur le site de l’Online Archive of California () doivent être considérées avec précaution, car certaines lettres que j’ai pu collationner, pourtant considérées comme scolaires, se sont avérées être des documents d’archive, cf. M. Béranger, « Trois tablettes de Dur-Abi-ešuh dans la Lloyd Cotsen Cuneiform Tablet Collection (UCLA) », NABU 2018/102. Je n’ai pas collationné Cots. Coll. 52187. 106 F. R. Kraus, JEOL16, 1964, p. 31 et AbB 10, Leyde, 1985, p. 86-87. 107 F. R. Kraus, JEOL16, 1964, p. 31. 108 La femme scribe qui l’a rédigée pour le compte de la religieuse Iltani manifesta sa présence en insérant un message personnel (lignes 10-18). 109 En particulier celles envoyées par les reines à leurs proches partis en expédition, telles que ARM 10 63-67. Pour une réédition de ces textes, cf. J.-M. Durand, LAPO 18, 2000, p. 300-303.
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l’administration royale. Le professeur voulut peut-être revoir quelques termes agricoles issus des listes lexicales, mais M.16 ne permettait pas de mettre les élèves en situation. Comme les autres lettres scolaires en akkadien, ce texte fut d’abord étudié pour que les élèves se familiarisent avec le répertoire des signes cunéiformes utilisés dans les lettres akkadiennes110, et mémorisent la structure d’une lettre et certaines tournures de phrases. Les élèves connaissaient à l’avance le texte, c’est pourquoi cet exercice leur permit aussi d’apprendre à adapter la taille de la tablette au message, et d’apprendre à gérer l’espace de la tablette111. En outre, le fait que les tablettes contenant M.16 aient été mises sous enveloppe révèle que l’enseignement n’était pas complètement déconnecté de la réalité du métier de scribe : la mise sous enveloppe était un geste technique associé aux documents d’archive112. La présence d’un autre exercice scolaire sur l’un des fragments d’enveloppe (Cots. Coll. 52152b) suggèrent pourtant là encore un décalage avec les pratiques réelles. 3.2.3. Transmettreuneidéologie Plusieurs recherches ont montré que diverses idéologies (religieuse, royale, corporatiste) étaient à l’œuvre dans les écoles de l’époque amorrite113. Le sujet même des deux modèles — l’appropriation et la redistribution indues d’un champ — reprend une préoccupation constante de l’époque amorrite, qui fit l’objet de nombreuses lettres d’archive au cours de cette période114. En plus de transmettre un savoir pratique, il s’agissait donc aussi d’insister sur l’idéologie du roi pourvoyeur de justice. La même idée était transmise dans un autre modèle de lettres, connu grâce à deux exemplaires : AbB 5 241 et AbB 5 244. Spolié de son héritage 110 Certaines lettres scolaires sont accompagnées d’un exercice de maniement du calame, de l’exercice tu-ta-ti ou d’une liste d’anthroponymes (cf. supra note 10), ce qui montre clairement l’association qui était faite entre les lettres comme exercices et la maîtrise du système d’écriture. 111 Ce que l’élève qui rédigea Cots. Coll. 52152 eut du mal à faire, cf. supra § 2.2.6. 112 Les contrats, les documents administratifs et les lettres étaient mis sous enveloppe. Cf. M. Béranger, Épistolaire 44, 2018, p. 25-43. 113 Cf. N. Veldhuis, CM 22, Leyde/Boston, 2004, p. 66-79 et GMTR 6, 2014, p. 223225 ; J. Lauinger, SAOC 68, 2014, p. 189-196 et P. Delnero, CNI Publications 43, 2016, p. 20-50. 114 Voir par exemple les lettres AbB 9 212 et AbB 9 214, datées du XIXe s. av. J.-C. (M. Stol, AbB 9, Leyde, 1981, p. 132-135), ainsi que toutes les lettres dans lesquelles le roi de Babylone Hammu-rabi expose les plaintes d’individus dont les biens ont été confisqués indûment. Toutes ces lettres ont été mises en ligne sur Archibab. Pour les lettres concernant Šamaš-hazir, cf. en dernier lieu : B. Fiette, Mémoires de N.A.B.U. 20, 2018, § 2.5.2.2. (p. 217-218).
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par un individu, l’expéditeur de cette lettre prévient son destinataire de son intention de faire appel au roi pour réclamer justice. Plus largement, il est souvent question du roi dans les lettres scolaires akkadiennes115. Ces éléments pourraient révéler le secteur social au sein duquel souhaitaient certainement évoluer de nombreux élèves qui se formaient à l’écrit, à savoir l’administration royale. Les carrières de Hamatil et Yasim-Sumu à Mari ainsi que les lettres OBTR 150 et A.1258+ montrent clairement que la formation scribale permettait d’accéder aux carrières de l’administration palatiale116. 4. CONCLUSIONS Lorsqu’elles étaient étudiées pendant la formation à l’écrit, les lettres scolaires donnaient aux scribes un aperçu général de la pratique épistolaire : elles leur permettaient de s’exercer à gérer la taille et l’espace d’une tablette, et de mémoriser le syllabaire akkadien, la graphie des anthroponymes, la structure d’une lettre et le vocabulaire de base. L’apparition même de ces lettres au début du IIe mil. av. J.-C., à une époque où l’épistolaire se développe et devient un moyen de communication majeur, révèle la volonté de certains professeurs d’adapter leur enseignement et de l’inscrire dans la réalité. Le programme scolaire fut réorganisé et structuré par niveaux de difficulté au cours de cette période. Il était dès lors possible de sortir rapidement du cursus scribal en ayant suivi une formation méthodique, qui permettait d’acquérir des connaissances suffisantes pour la rédaction des documents à usage courant en langue akkadienne. Les lettres scolaires préparaient cependant peu aux pratiques communicationnelles courantes. Peu adaptées à la longueur et à la complexité des échanges épistolaires réels, elles ne rendaient pas les 115 Cf. AbB 2 114, AbB 7 68, AbB 8 17, AbB 11 147, AbB 14 195, etc. De manière similaire, le roi est souvent l’expéditeur ou le destinataire des lettres scolaires en langue sumérienne. 116 Hamatil et Yasim-Sumu sont des fonctionnaires du royaume de Mari qui portaient le titre de « scribe » sur leur sceau (D. Charpin, « Lire et écrire en Mésopotamie : une affaire de spécialistes ? », CRAIBL 148/1, 2004, p. 492). Ils ont probablement commencé leur carrière en tant que scribes (« gratte-papiers »), puis ont assumé de hautes responsabilités au sein du palais. Cette situation est aussi celle qu’espérait le scribe malheureux qui écrivit OBTR 150 (cf. la réédition de ce texte dans : A.-I. Langlois, Mémoires de N.A.B.U. 18, Paris, 2017, p. 151-153) et celui qui écrivit la lettre bilingue A.1258+ (cf. D. Charpin, CRRAI 35, 1992, p. 7-27).
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scribes immédiatement opérationnels. Elles incitent à penser que la formation des individus (des scribes professionnels, mais aussi celle des particuliers) à l’écriture des lettres se faisait principalement dans des conditions réelles. Beaucoup de lettres réellement envoyées ont ainsi pu constituer un cas pratique pour des débutants117. C’était en s’exerçant dans des conditions réelles et par l’imitation que les individus apprenaient l’étendue des formules épistolaires, l’essentiel des conventions (notamment les régionalismes), et apprenaient à interagir avec l’autre à l’écrit et à gérer le flux d’informations pour le rendre intelligible à l’écrit — capacité qui n’est pas innée, mais requiert le développement de compétences pragmatiques118. La capacité à écrire — une lettre, et plus généralement un document d’archive — ne constituait qu’une partie du travail des scribes professionnels, comme l’a rappelé J. Taylor : « Writing tablets probably consumed only a small proportion of a scribe’s day. In addition to carrying out the activities described in, and implied by, the surviving texts, as well as the many more which have not been recovered, he would also have performed numerous activities that were never recorded in clay119. »
Ces aspects techniques de l’activité des scribes étaient ébauchés pendant la formation à l’écrit, au travers des exercices de calculs, des listes de formules de contrats, etc., mais la technicité et la diversité des situations ne pouvaient se résumer à quelques formules apprises. Le Modèle 16 révèle que l’apprentissage pouvait aussi transmettre des aspects très concrets du métier de scribe, puisque les élèves apprenaient à confectionner des enveloppes. Les pratiques décrites dans les lettres scolaires étaient néanmoins anciennes, voire obsolètes. Le décalage avec la pratique est aussi perceptible à travers l’utilisation de formules saugrenues et l’absence d’adresse et de scellement sur les enveloppes. Ce besoin de technicité constitue une raison supplémentaire pour considérer que les 117 Cf. N. Veldhuis, pour qui cette formation n’avait principalement pas lieu dans une salle de classe, et qui considère que beaucoup de lettres réellement envoyées ont pu constituer un cas pratique pour des débutants (OHCC, Oxford, 2011, p. 85). 118 L’idée d’un apprentissage par l’imitation a également été formulée par W. Sallaberger, CM 16, 1999, p. 149-154. Sur les compétences spécifiques à l’écrit mobilisées lors de la rédaction d’une lettre, cf. M. Béranger, Développementdespratiquesd’écriture…, 2018 [En ligne], § II.2. (« La qualité du message écrit : une perspective pragmatique »). 119 J. Taylor, OHCC, Oxford, 2011, p. 21. Pour des exemples de tâches administratives effectuées par des scribes, à Sippar, cf. M. Tanret, « The works and the days… On scribal activity in Old Babylonian Sippar-Amnānum », RA 98, 2004, p. 54-57, et à Mari, cf. supra note 116.
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UNE EMPREINTE DE SCEAU-CYLINDRE DU PALAIS DE MARI Dominique BEYER*
Il m’est particulièrement agréable d’offrir ces quelques pages en très modeste hommage à l’ami des sceaux1 qu’est Dominique Charpin. J’ai l’excellent souvenir de séances de travail communes autour des documents de Mari, sur le terrain ou à la rue Geoffroy l’Asnier puis à la rue de la Perle pendant ma période parisienne, avant que l’évolution de la Mission de Mari ne connaisse quelques troubles. Grâce à son intérêt pour tout ce qui touche à la sigillographie, comme en témoignent de nombreux titres bibliographiques2, j’ai pu bénéficier à plusieurs reprises de ses grandes compétences. Le document que je lui présente ici est une empreinte de cylindre inédite figurant sur un fragment d’enveloppe de tablette (?) découvert en 2002, lors de la 39e campagne à Mari, dans le secteur du Grand Palais Royal, au sud-ouest de la porte3. Notre fragment, de 2, 5 × 3, 1 × 0, 8 cm, porte le n° III P9 SO.6.51 = TH. 02.1264 (fig. 1). L’argile, passablement usée, surtout dans la partie inférieure, n’en offre pas moins les vestiges d’une empreinte d’un grand intérêt iconographique (fig. 2), malgré son caractère lacunaire. On y voit, de gauche à droite, la figure d’un orant sans *
Université de Strasbourg – UMR 7044 ARCHIMEDE. Pour paraphraser le qualificatif d’« archéologue ami des tablettes » que m’avait attribué en son temps (1988), Jean-Marie Durand, dans une dédicace d’ARM XXVI. 2 L’un des derniers en date est celui qu’il a eu l’amabilité de m’offrir pour mon propre volume de Mélanges : Dominique Charpin, « Un sceau gravé et inscrit sur commande d’après une lettre inédite des archives royales de Mari », J. Patrier, Ph. Quenet & P. Butterlin (éd.), Milleetuneempreintes,unAlsacienenOrient.Mélangesenl’honneur du65eanniversairedeDominiqueBeyer, Subartu XXXVI, Turnhout, 2016, p. 87-97. On y trouvera les références, au moins en partie, de ses publications dans ce domaine à la p. 95. J’y ajouterai les articles que nous avons publiés en commun : « Les sceaux de Yasîm-sûmû, serviteur de Zimri-Lim », M.A.R.I. 6, 1990, p. 619-624 et « Le sceau de Zaziya, roi des Turukkéens », p. 625-628. 3 Carré III P9 SO, parmi un lot de tablettes : cf. AkhPurattim 3, 2015, p. 150, fig. 14 et p. 153. Sur ce lot de tablettes, A. Cavigneaux & L. Colonna d’Istria, « Les découvertes épigraphiques des fouilles récentes de Mari : état des recherches en janvier 2009 », Studia Orontica 6, 2009, p. 51-68. 1
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doute royal, en long manteau laissant assez mal entrevoir une jambe gauche. La main droite est levée devant le visage en signe habituel d’hommage, la main gauche ramenée au niveau de la ceinture. L’hommage s’adresse à une divinité qui lui fait face, perchée sur le dos d’un taureau à bosse dont toute la partie inférieure est trop dégradée pour être lisible. La tête me paraît retournée vers son maître, mais les accidents de l’argile ne permettent aucune certitude. Au moins est-on assuré qu’il est tenu en laisse de la main gauche par le dieu qui pose le pied droit en avant sur sa bosse. Cette main gauche, au niveau de la taille, pourrait éventuellement tenir, outre une arme courbe, également une masse d’arme, si l’on tient compte du trait oblique figurant à l’arrière de la tête. Ce que brandit la main droite, en avant, est plus clair : il s’agit du foudre à deux branches et manche court, permettant d’identifier aisément le dieu de l’Orage, Adad/Addu4. Sur notre empreinte, au-devant du foudre, une ligne sinueuse verticale est plus délicate à identifier, peut-être formée de la juxtaposition de minuscules cupules : elle peut évoquer aussi bien la pluie de l’orage, le serpent vaincu que le fouet que peut brandir le dieu à l’occasion ? J’avoue ma perplexité et mon dessin la rend de manière unie. Le personnage qui suit le dieu de l’Orage, dans cette scène d’hommage, vient renforcer l’intérêt de cette image et en faire un document beaucoup plus rare. Il s’agit selon toute vraisemblance d’une déesse, à la longue robe marquée de nombreux et discrets volants. Comme pour son compagnon, la tête n’est pas complète et la coiffe par conséquent nous échappe. Mais c’est naturellement l’emblème qu’elle brandit des deux mains qui retient notre attention. Il s’agit d’un arbre véritable, au tronc sinueux, et dont le feuillage, malheureusement lacunaire également, est 4 Cette figure est bien connue dans le monde syro-mésopotamien contemporain. Parmi d’autres références, on trouve en Babylonie le dieu au foudre perché sur son taureau, ou posant plus simplement le pied sur un petit taureau à Tell Harmal, Sippar, Tell Ed-Der, ou plus au sud, à Larsa : Lamia al-Gailani Werr, StudiesintheChronologyandRegional Style of Old Babylonian Cylinder Seals, Bibliotheca Mesopotamica 23, Malibu, 1988, pl. VIII, n° 1-5, XXIII, n° 9, XXXIV, n° 8, XXXV, n° 2-5, XXXVII, n° 6-9, XXXIX, n° 8. Dans la glyptique syrienne classique, on voit davantage le dieu de l’Orage perché sur deux montagnes, accompagné de son taureau tenu en laisse, qui peut lui faire face, et le smitinggod brandit alors, de préférence, la masse d’armes, complétée éventuellement par la hache, une harpè ou une lance. On rappellera aussi, ce qui nous intéresse particulièrement ici, que parmi ses emblèmes figure aussi un végétal, qui lui permet à l’occasion de pourfendre le serpent. Cf. Adelheid Otto, Die Entstehung und Entwicklung der Klassisch-SyrischenGlyptik, Berlin/New York, 2000, n° 120, 159-161, 317, 357-58. Cf. aussi, sur ce dernier aspect, E. Williams-Forte, « The Snake and the Tree in the Iconography and Texts of Syria during the Bronze Age », L. Gorelick, E. Williams-Forte (eds.), Ancient seals and the Bible, Occasional Papers on the Near East 2/1, Undena, 1983, p. 18-43.
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traité par un assemblage de petites boules régulièrement réparties pour évoquer une couronne végétale arrondie. Feuilles ou fruits, on peut d’ailleurs hésiter. Cet emblème végétal, sur le plan formel, annonce peut-être le bâton à boules familier des sceaux de la fin de Babylone I et les arbres plus ou moins stylisés de la glyptique mitannienne5. Mais ici, cette forme me paraît être un hapax. À Mari, on pourrait la rapprocher, comme avec la déesse de la végétation qui la tient de la même manière, de l’arbre figurant sur l’empreinte de sceau d’Iluna-kirish (fig. 3)6. La déesse accompagne ici le dieu des flots, Ea, dont les liens avec la végétation, surtout dans le sud mésopotamien, sont particulièrement importants pour les habitants. À Mari, mais surtout dans les régions nordiques, en Syrie ou Anatolie, le lien est sans doute plus fort avec le dieu de l’Orage. C’est ce que semble déjà évoquer le décor du cylindre M. 2734 retrouvé par André Parrot dans les vestiges des « temples anonymes » (maintenant temple du Seigneur du Pays), et dont la datation akkadienne avait permis à son inventeur de proposer à juste titre une datation du monument entre les vestiges « présargoniques » et ceux des Shakkanakku7. J’en donne ici un nouveau dessin, d’après une empreinte réalisée par mes soins au musée de Damas (fig. 4). On y voit bien, à gauche, une déesse de la végétation, associée à un dieu maniant la lance, que P. Amiet a eu raison de rattacher aux figures du dieu de l’Orage syrien8. Que l’on identifie le dieu central, perché sur la montagne, avec Anu, Ea ou El dans ce contexte, l’iconographie générale du sceau célèbre les eaux bénéfiques à la végétation. Ce sceau, par son originalité et la juxtaposition de ses divers éléments, tout comme, plus modestement, notre nouvelle empreinte du Grand Palais Royal, ont parfaitement leur place à Mari, « ni Est ni Ouest ». Tout à droite sur notre empreinte, les restes d’un cartouche inscrit ne permettent guère, pour l’instant, de retrouver les traces du propriétaire du sceau, qui s’affirme visiblement serviteur d’une divinité, encore difficile à identifier. Mais notre ami Charpin, avec sa grande expérience et son regard acéré, sera peut-être en mesure d’en savoir plus. 5 Voir par exemple D. Collon, First Impressions, Londres, 1987, p. 149, n° 645 et p. 63, n° 257-259. 6 Ce beau sceau a été étudié par P. Amiet, « Notes sur le répertoire iconographique de Mari à l’époque du Palais », Syria 37, 1960, p. 215 et ss., et fig. 1. Son dessin a été aussi reproduit par A. Otto, op.cit., pl. 36, n° 435. 7 A. Parrot, « Un cylindre agadéen trouvé à Mari », Iraq 36, 1974, p. 189-191. 8 P. Amiet, Syria 37, loc.cit., p. 220. Il a entre autres proposé un légitime rapprochement avec la fameuse stèle du Baal au Foudre de Ras Shamra du Louvre.
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Fig. 1. Empreinte de sceau sur fragment d’enveloppe de tablette (?) du palais de Mari : TH.02.1264 (© DB. Mission archéologique de Mari).
Fig. 2. Décor lacunaire de l’empreinte du sceau-cylindre. Dessin de l’auteur.
UNE EMPREINTE DE SCEAU-CYLINDRE DU PALAIS DE MARI
Fig. 3. Empreinte du sceau d’Iluna-kirish de Mari (dessin P. Amiet, Syria 37, 1960, p. 215).
Fig. 4. Empreinte moderne du sceau agadéen de Mari M. 2734. Dessin de l’auteur.
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GU4-DUMU-DUTU IN ASSUR IN MITTELASSYRISCHER ZEIT Eva CANCIK-KIRSCHBAUM
Im nördlichen Zweistromland entstand nach der Mitte des 2. Jahrtausends v.Chr., offenbar ausgehend von der Stadt Assur eine Kultur, die – so zumindest die Wahrnehmung der Forschung – über mehrere Jahrhunderte die Geschichte Obermesopotamiens prägte. Sie scheint zugleich hinreichend dominant und distinkt im Quellenbefund, so dass mittelassyrisch zum Begriff für eine historische Groß-Epoche wurde: Im Akkadischen jener Zeit, in Lexik, Textgenre, Formular und Onomastik, in Ideen- und Geistesgeschichte, in Formen der gesellschaftlichen Organisation, in den Spezifika der materiellen Kultur, wie Kunst, Baustil und Keramikproduktion – überall in der kulturellen Praxis finden sich Ausprägungen, die als ‚typisch mittelassyrisch‘ qualifiziert werden. Doch all dies kann nicht darüber hinwegtäuschen, dass mātAššur über die Jahrhunderte nicht nur selbst kulturell und ethnisch hochgradig divers ist, sondern dass Assyrien immer Teil eines sehr viel größeren Kulturraums war. Kultur ist aus sich heraus nicht statisch und die Gestaltung kultureller Identität erfolgt in Prozessen des Transfers, der Adaption, Normierung und Transformation, des Austauschs und der Überformung, aber auch der Zurückweisung, Unterdrückung und Zerstörung. Sie alle haben Spuren im historischen Befund hinterlassen. Und gerade im Assyrien der Spätbronzezeit wird die Dynamik kultureller Hybridität in großer Eindringlichkeit sichtbar. „Grenzen überschreiten“ – dépasserlesfrontières – darin besteht mit Dominique Charpin gleichermaßen Aufgabe der Assyriologie wie Proprium der mesopotamischen Zivilisation.1 In diesem Sinne sei ihm der folgende kleine Versuch über ein Phänomen mehrfacher Grenzüberschreitung zwischen Assyrien und Babylonien herzlich zugeeignet. Die Erschließung der Textfunde aus dem mittelassyrischen Assur hat in den beiden letzten Jahrzehnten große Fortschritte gemacht. Dadurch gewinnen kulturhistorische wie sozioökonomische Zusammenhänge allmählich an Dichte und Kontur, treten einzelne Phänomene deutlicher 1
Charpin 2015, besd. S. 71-82.
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hervor, ohne dass sie sich letztendlich zufriedenstellend erklären lassen. Dazu gehört auch das Auftreten der logographischen Gruppe DGU4-DUMU-DUTU. Waren es zunächst nur vereinzelte Belege, hat sich die Befundlage inzwischen doch verdichtet – und es lassen sich in der Zusammenschau vielleicht Ansätze eines Musters erkennen. 1. DGU4-DUMU-DUTU Welche Gottheit verbirgt sich hinter der mittelassyrischen Schreibkonvention DGU4-DUMU-DUTU? Auf den ersten Blick scheint die Antwort gänzlich unproblematisch zu sein, da der Name selbsterklärend ist: „göttlicher Stier, Sohn des Šamaš“. Allerdings kennt die ältere Tradition des Zweistromlandes diese Gestalt nicht. Wiewohl ein in der Ikonographie oft menschenköpfig dargestellter Bovide (Wisent, Auerochs, Stier) ein wichtiges Emblemtier des Sonnengottes ist, kann eine genealogische Verbindung in der älteren Tradition bislang nicht nachgewiesenwerden.2 In den Texten wird dieses Gefolgswesen als gud-alim geschrieben, wobei das Tierkopfzeichen ZATU 219 vermutlich die älteste Realisiation des Elements ALIM ist.3 Die vermutlich aus dem sumerischen (Sprach-) Gebrauch ins Akkadische entlehnte und systematisierte Form kusara/ ik(k)u4 ist mit einem bislang vereinzelt stehenden frühen syllabischen Beleg in der Form GU4-za-ri-ku bzw. GU4-sa3-ri2-ku im sargonischen Nippur vertreten, hier ohne Gottesdeterminativ geschrieben. Westenholz weist in seinem Kommentar auf die Doppelfunktion des Zeichens GU4 als semantischem Klassifikator und phonetischem Element hin.5 Die lexikalische Tradition übernimmt die Gleichsetzung gud-alim // kusarikku. Benno Landsberger hatte seinerzeit auch vermutet, dass GU4-DUMUD UTU eine jüngere Variante für älteres (GU4-)ALIM sei, eine Konjektur, die in der Forschung weitgehend Akzeptanz fand und durch die
2 Zu diesem Mischwesen vgl. im Überblick Wiggermann 1993-1997 s.v. Mischwesen A § 1 S. 223 sowie § 7. Nrn. 3., 17.a, 17.d., 17.e., 18 (S. 242-243); Green 1993-1997 s.v. Mischwesen B § 3.3 „Bull-man“. Speziell zum „Menschenstier“ s. Rittig 1993-1997. Zu Familie und Gefolge des Sonnengottes s. Krebernik 2011 s.v. Sonnengott A I S. 602 §3.1. Der Sonnengott selbst wirdin kultischen Gesängen und Klagen als „Stier“ bezeichnet. Vgl. bspw. den balag „Erhabener Stier“ s. Maul 1999 S. 293 Rs. 1f. 3 Zur älteren Historie des Zeichens vgl. Mittermayer 2005 S. 45-49 sowie S. 126-127. 4 Landsberger 1934 S. 93, Wiggermann 1992 S. 175 unter 8). 5 OSP 2, 24 Vs. 1, vgl. dazu Westenholz, a.O. S. 46. Vgl. ferner gú-dumu-dingir-utu in der Šamašhymne aus Me-Turan, s. Cavigneaux 2009 S. 5 Z. 46’.
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GU4-DUMU-DUTU IN ASSUR
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Untersuchungen von Frans Wiggermann plausibilisiert wurde.6 Es spricht viel dafür, dass mit GU4-DUMU-DUTU jenes Wesen kusarikku gemeint ist, das vor allem unter der Graphie (gud)-alim bekannt ist.7 Die logographische Schreibung GU4-DUMU-dUTU „Stier-Sohn-des Sonnengottes“ führt in ein Bildprogramm, das die Verbindung Stier / Bison dem Sonnengott zuordnet. Maria de Jong Ellis fasste in ihrer ausführlichen Studie zum altbabylonischen kusarikku den Sachstand wie folgt zusammen: „It seems clear from the combination of lexical, faunal, and pictorial evidence that the animal component of the kusarikku and its lexical equivalents most commonly must be a wild ox or bison, and as such is associated with the mountainous regions east of Mesopotamia. But it should also be noted that in texts the kusarikku is often mentioned in connection with water, be it primordial or ritual. Perhaps, then, the ancient terms, like the modern word ‚buffalo‘ could be used to designate both the bison and the waterbuffalo.”8
Christopher Woods weist in seiner Diskussion der Ikonographie des östlichen Horizontes darauf hin, dass diese Tiere mit der Fauna des Zagros und damit der Region des Sonnenaufgangs zu assoziieren sind.9 Das Aussehen des kusarikku scheint in jüngerer Zeit immerhin soweit standardisiert gewesen zu sein, dass z.B. in physiognomischen Omina darauf Bezug genommen werden kann.10 Doch bleiben mehrere Fragen offen: 1) Steht kusarikkufür den gesamten Ausdruck? Oder wäre nicht doch eine differenzierte Lesung kusarikkumārŠamaš vorzuziehen, in der sich die Theologie der logographischen Schreibung GU4-DUMU-DUTU spiegelt? 2) Wo genau hat diese neue theologische Ausprägung ihren Ursprung, vermutlich doch in Babylonien? Und 3) weshalb führen die älteren Schreibungen kein Gottesdeterminativ, das seit dem späteren 2. Jahrtausend zumindest in Assyrien in der Schreibung DGU4-DUMU-DUTU offenbar regelhaft mit dem Ausdruck verbunden ist? 6 Landsberger 1934 S. 93. Durch Verbindung einer Gruppe von lexikalischen Gleichungen in der Urra-Tradition (XIII, 309-311: GU4.AN.NA//elû, GU4.ALIM//ku-sa-rikkum, GU4.DUMU.AN.NA//MIN) und Beobachtungen zu den Gesetzmäßigkeiten in den aus neuassyrischen Ritualtexten vorfindlichen Beschreibungen apotropäischer Wesen, vgl. Wiggermann 1992 S. 51-52 ; S. 153 (zu den Schreibungen). 7 Ausführlich Wiggermann 1992 S. 174-179 mit älterer Literatur. 8 deJong Ellis 1989 S. 126-27. 9 Woods 2007 S. 5. 10 Zu diesem Omen aus der Serie Alamdimmû (CT 28 pl. 28-29 Rs. 21) und dem darauf bezüglichen Kommentar TBP 21 Vs. 6’-8’ s. Böck 1998 S. 638.
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E. CANCIK-KIRSCHBAUM
2. DIE GOTTHEIT DGU4-DUMU-DUTU IN MITTELASSYRISCHER ZEIT Wenn im Folgenden die wenigen, jedoch durchaus instruktiven Belege der mittelassyrischen Texte zu dieser Gottheit aus dem Gefolge des Sonnengottes zusammengestellt werden, so treten Textzeugnisse ganz unterschiedlicher Natur nebeneinander: Rechtsurkunden, Verwaltungstexte, Ritualbeschreibungen und die Sammlung der sogenannten mittelassyrischen Gesetze. Eine solche Konstellation kann kaum mehr als ein sehr fragmentarisches Bild ergeben, ein Bild jedoch, in dem die Funktion des D GU4-DUMU-DUTU als Gottheit der Sphäre des Rechts deutlicher konturiert ist. 2.1. DGU4-DUMU-DUTUalspersönlicheGottheit Die theophoren Elemente von Personennamen gelten der Assyriologie als einigermaßen zuverlässige Indikatoren für die Bedeutung einzelner Gottheiten in einer Gesellschaft oder in bestimmten (lokalen, sozialen) gesellschaftlichen Gruppen. Gemessen hieran ist DGU4-DUMU-DUTU eine relativ unbedeutende Göttergestalt, denn bislang sind aus mittelassyrischen Texten nur zwei entsprechend ausgewiesene Namensträger bekannt: In MARV 1, 57 i 28 einer umfangreichen Personenliste aus Assur aus dem Eponymat des Qarrad-Aššur, d.h. dem späteren 13. Jh. v.Chr., erscheint der Name DGU4-DUMU-DUTU-˹x-x-(x)˺. Die Lesung der auf das theophore Element folgenden Namensteile ist umstritten, für unsere Argumentation hier aber nebensächlich.11 In einem ebenfalls vom Ende des 13. Jhs. stammenden Brief aus Tell Chuēra, dem mittelassyrischen Ḫarbe, ist der Personenname Kusarikku-da᾿᾿ān („Kusarikku ist Richter“) belegt. Über den Träger des Namens ist wenig mehr bekannt, als dass er offenbar mehrere Pferde besitzt, die auf Anweisung des Wesirs Sînmudammeq vor Ort bleiben und mit Futter versorgt werden sollen.12
11 Llop 2009/2010 S. 36 schlägt statt der von Freydank angenommenen Lesung des Zeichens als IBILA vielmehr DI.KU-˹x-x˺ vor. Er folgt damit dem aus Tell Chuēra belegten Namenstyp. Die Zeichenreste auf der Tafel bestätigen dies m.E. nicht. 12 Jakob 2009, Text Nr. 4:3, Taf. 2, bzw. S. 68-70. Gegen Jakob (S. 70 Kommentar zu Z. 3) steht das weitere Schicksal der Pferde in keinem Zusammenhang mit dem des Wagenlenkers Tāb-milki-abī. Dieser soll vielmehr seinen Weg mit frischen Pferden aus den Stallungen des örtlichen Palastes fortsetzen.
D
GU4-DUMU-DUTU IN ASSUR
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2.2. DiekultischeVerehrungvon DGU4-DUMU-DUTUinAssur Die Verehrung der Gottheit kusarikku in Assur lässt sich für die mittelassyrische Zeit seit dem 13. Jh. v.Chr. nachweisen. DGU4-DUMU-DUTU erhält ausweislich der als MARV III Nr. 16 publizierten Opferliste VAT 10550 eine umfangreiche Zuweisung.13 Dieser Text, der vermutlich unter Tukultī-Ninurta I abgefasst wurde,14 führt umfangreiche Opfergaben für den Gott Aššur, seine Gemahlin Šerū᾿a sowie zahlreiche weitere Götter auf, die in Assur (jedoch nicht nur im Assur-Tempel) verehrt wurden. In Kolumne IV ist ein kleiner Abschnitt (Z. 23-27) dem DGU4-DUMUD UTU gewidmet. Der Gott erhält eine vergleichsweise karge Zuweisung der typischen, aus verschiedenen Mehlqualitäten hergestellten Opferbrote, Honig/Dicksaft, Öl, sowie in Analogie zu anderen Zusammenstellungen vermutlich Pflanzen bzw. Früchte: 23)
[
24)
[
] nqû ˹ZÍD˺GAL.GA[L.LA]
25)
[
n qû ZÍD qu]-pa-tu 2 qû Ì[MEŠ (x)] x
26)
[
]n LÀL am-mar ˹x x˺ ÌMEŠ
27)
[
] DGUD–[DU]MU–DUTU
23)
[…
24)
[…
25)
[…
26)
[…
27)
[…
n
NINDA
mid]-˹ru?!˺15 ZÍD nap-t[a-ni]
n mid]ru(-Brote) aus naptānu-Mehl ](zu je) n Qagrobem Mehl qu]ppatu[-Mehl], 2 Qa Öl ]Honig/Dicksaft? soviel x x Öl [ x x x] ] DGU4-DUMU-DUTU
Auch MARV VI Nr. 35 (VAT 19934) ist eine Auflistung von Opfergaben, überwiegend Brot, Mehl und Bier, an Gottheiten des assyrischen Pantheons aus dem Eponymat des Ibri-šarre und damit der ersten Dekade 13 Der Text wurde zuletzt umfassend bearbeitet durch Llop 2009-2010 (engl.) (bzw. Llop-Raduá 2010 [span.]), s. dort S. 8 bzw. den Kommentar S. 35-36 zu möglichen Ergänzungen. 14 Während Freydank 2000 S. 256 Anm. 5 den Text noch in die Zeit Salmanassar I. datierte, nimmt Llop 2009-2010 S. 3 eine Entstehung „during or after the reign of (…) Tukultī-Ninurta I“. Akzeptiert man das Argument von Llop für die Ergänzung von Opferungen an Aššur von Kār-[Tukultī-Ninurta] in Kol. III :8 als terminusantequemnon, so erscheint angesichts des Umfangs der Opferungen und der Präsenz dieser Gottheiten in der Liste eine Abfassung nach dem Tod Tukultī-Ninurta I. jedoch unwahrscheinlich. 15 Die am Bruch kopierten Zeichenreste ähneln eher RA.
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E. CANCIK-KIRSCHBAUM
der Herrschaft Tukultī-apil-Ešarras I. zuzurechnen. In Rs. 37 erscheint auch hier DGU4-DUMU-DUTU zusammen mit weiteren Opferempfängern im Assurtempel: Unter anderem werden Kūbu šabītAnimundKūbu šabītAdad sowie die Göttin Mārat-Anim in diesem Abschnitt genannt. Offenbar ist also DGU4-DUMU-DUTU fester Bestandteil des erweiterten mittelassyrischen Staatspantheons und zählt zu den Göttern des Landes Assur.16 Und so ist es auch nicht weiter überraschend, dass er auch im sogenannten mittelassyrischen Krönungsritual aufgeführt wird.17 Als Entstehungszeitraum dieses Textes ist das frühe 12. Jh. v.Chr. anzusetzen. Die Verbindung zwischen dem assyrischen König und DGU4-DUMU-DUTU ist möglicherweise enger als es eine solche Nennung der Gottheit im Rahmen einer liturgischen Zeremonie vermuten lässt: Im Rahmen des Ersatzkönigsrituals werden in neuassyrischer Zeit zwei Figürchen des DGU4-DUMU-DUTU angefertigt.18 Dieses ‚paarweise‘ Auftreten scheint jedoch ein Phänomen des 1. Jts. v.Chr. zu sein. Denn auch in seinem Bericht über die Restaurierung des Aššur-Tempels in Assur erwähnt Asarhaddon, dass er im neu errichteten Assur-Tempel zwei Bildnisse von kusarikku (syllabisch geschrieben: ku-sa-riq-qí)aufstellte „deren Gesichter nach vorn und nach hinten blicken“.19 2.3 DGU4-DUMU-DUTUalsSchwurgottheit Schadenszauber gegen Dritte zählte auch im Assyrien der Spätbronzezeit zu den schwerwiegenden Delikten, das dem König anzuzeigen ist und das unter Mitwirkung des Königs entschieden wird. So ist es nicht weiter verwunderlich, dass auch das mittelassyrische Rechtsbuch diesem Tatbestand einigen Raum einräumt. In Tafel A Kol. VII 1-32 (§ 47 moderner Zählung) wird ausführlich beschrieben, wie das Deliktfeld kišpu im Detail zu ahnden ist.20 Es wird unterschieden zwischen der Bestrafung des/der überführten Schuldigen und den Angaben möglicher Zeugen, welche die Tat beobachtet (āmerānu) oder von der Beobachtung einer solchen Tat gehört haben (šāme᾿ānu). Dabei wird besonderer Wert auf 16 Umfangreiche Belegsammlungen zu kusarikku im religiösen Kontext boten bereits Frankena 1954 S. 90 mit Anm. 66, sowie Menzel 1981, I S. 82 mit Anm. 1121; zuletzt Wiggermann 1992. 17 Müller 1937 S. 10 ii 10 sowie ibd. S. 28 ad 10. Einen weiteren Versuch zur Einordnung des Textes bietet Kryszat 2008. 18 AfO 18 S. 111 Col. B:14. 19 Borger 1956, AsBbE §574b-5a. 20 Noch immer grundlegend der Kommentar von Driver-Miles AL 416 ad A § 47, 14-17.
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GU4-DUMU-DUTU IN ASSUR
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die Glaubwürdigkeit des Zeugnisses gelegt. So heißt es in Kol. VII Z. 7-14: 14
šum-maa-me-ra-a-nušaa-naLUGAL 15iq-bi-ú-niit-te-ke-er16a-napa-ni GU4-DUMU-DUTU i-qab-bi 17ma-ašum-mala-aiq-bi-an-niza-a-ku
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(…) „Wenn der Augenzeuge das, was (jen)er (Informant) dem König sagte, leugnet, (dann) wird der (Informant) im Angesicht von DGU4-DUMUD UTU sprechen „Fürwahr, er (der Augenzeuge) hat es mir gesagt!“ – (und) er ist entlastet.“ (…)
Die hier benannte Schwurgottheit DGU4-DUMU-DUTU kommt nur an dieser Stelle in den Gesetzen vor. Leider macht der Text keine Angaben dazu, wo das Bildnis des DGU4-DUMU-DUTU aufgestellt war, vor dem die entsprechenden Aussagen zu machen waren. In mittelassyrischer Zeit befand sich eine wichtige Gerichtsstätte der Stadt in der Toranlage zwischen dem Alten Palast und dem Anu-Adad-Tempel – gegenüber vom Doppeltempel der Götter Šamaš und Sîn.21
DER
3. URKUNDEN AUS DEM UMKREIS OPFERVERWALTUNG AM AŠŠUR-TEMPEL
Bei den Ausgrabungen Walter Andraes wurden im Bereich des Vorhofs des Assurtempels in einem Raum mehrere Tongefäße mit rund 650 Tontafeln und Tontafelfragmenten gefunden. Es handelt sich um eine große Vielfalt von Texten, die im Zuge der Verwaltung des ständigen Opfers am Tempel Assurs ausgefertigt worden sind. Der Entstehungszeitraum der Texte reicht in etwa von der Regentschaft des Ninurta-apil-ekur (1181-116922) bis unter Tukultī-apil-ešarra (1114-1076), umfasst mithin das 12. Jh. und frühe 11. Jh. v.Chr.23 Im Rahmen seiner Studien zur mittelassyrischen Chronologie wies Helmut Freydank auf einige Texte aus diesem Bestand hin, die den
21
Andrae 1938/1977 S. 68-69 mit Abb. 48. Dass die Zahl von >10 Eponymanten zugunsten einer 13-jährigen Amtszeit des Ninurta-apil-Ekur spricht, wurde bereits durch Cancik-Kirschbaum 1999 angeführt. Vgl. auch Llop 2008 S. 21-22; Freydank 2016 S. 31 Anm. 66. 23 Einen ersten Überblick über den Bestand dieses Fundkomplexes bot Pedersén 1985 unter M4 S. 43-53. H. Freydank hat sich um die Edition dieses Bestandes verdient gemacht, indem er in der Reihe MARV Autographien der Texte vorgelegt sowie zahlreiche Texte an verschiedenen Stellen bearbeitet hat. Eine zusammenfassende Beschreibung zu dem Archiv unternahm Postgate 2013 S. 89-146. 22
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Beurkundungsvermerk IGI DGU4-DUMU-DUTU tragen.24 Inzwischen hat sich die Zahl dieser Texte auf dreizehn erhöht. Zehn davon entstammen drei unmittelbar aufeinanderfolgenden Eponymaten (Šulmānu-šumulēšir, Erīb-Aššur, Marduk-aḫa-ēriš) unter Ninurta-apil-ekur während der Amtszeit des ša muḫḫi ginā᾿e Sîn-nādin-apli.25 Zwei weitere stammen aus dem Eponymat des Ninu᾿āju, der unter Aššur-dān amtierte. Bei MARV VII, 76 ist das Datum nicht erhalten, der Text dürfte jedoch aus inhaltlichen Gründen ebenfalls um die Mitte des 12. Jhs. entstanden sein.26 Soweit der Fundort der Texte zu sichern ist, entstammen sie alle ein- und demselben Aufbewahrungsgefäß: Edition
Formalia
MARV III, 14:16 (VAT 14467) MARV III, 31:15 (VAT 14462) MARV III, 32:18 (VAT 14463) MARV III, 51:13 (VAT 14458) MARV III, 38:15 (VAT 14459) MARV VII, 92:11 (VAT 20011) MARV III, 50:19 (VAT 14464) MARV III, 20:16 (VAT 20273) MARV III, 30:19 (VAT 15472) MARV VIII, 60:19 (VAT 15489) MARV V, 41:1927 (VAT 17918)
Schuldverpflichtung gesiegelt Schuldverpflichtung gesiegelt Schuldverpflichtung gesiegelt Schuldverpflichtung gesiegelt Schuldverpflichtung gesiegelt Schuldverpflichtung - / - nicht erhalten Schuldverpflichtung gesiegelt Schuldverpflichtung Siegelvermerk Schuldverpflichtung gesiegelt Schuldverpflichtung Nagelmarke Schuldverpflichtung Kreuzmarke
24 25 26 27
IGI DGU4. DUMU-DUTU
Datierung
einziger Zeuge
Šulmānu-šumu-lēšir
einziger Zeuge
Šulmānu-šumu-lēšir
einziger Zeuge
Erīb-Aššur
einziger Zeuge
Erīb-Aššur
einziger Zeuge
Erīb-Aššur
einziger Zeuge
[Erī]b-Aššur
einziger Zeuge
Marduk-aḫa-ēriš
einziger Zeuge
Marduk-aḫa-ēriš
einziger Zeuge
Marduk-aḫa-ēriš
einziger Zeuge
Marduk-aḫa-ēriš
einziger Zeuge
Ninu᾿āju (Aššur-dān?)
Freydank 1991 S. 67, 70 mit Anm. 193. Zur Abfolge der Eponymate vgl. jetzt Freydank 2016 S. 29-30. Freydank 2006 S. 12 setzt zu diesem Text ein Datum Mitte des 12. Jh. v. Chr. an. Zu diesem Text s. bereits Ismail 1968 S. 18-19 (= Nr. 1).
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D
GU4-DUMU-DUTU IN ASSUR
Edition MARV VII 89:13’ (VAT 19982) MARV VII, 76:19 (VAT 19986)
Formalia
IGI DGU4. DUMU-DUTU
Schuldverpflichtung einziger Zeuge Nagelmarke Schuldverpflichtung einziger Zeuge Nagelmarke, Vs. und Rs. ausgekreuzt
Datierung Ninu᾿āju! zerstört**28
Auch wenn die Texte teilweise unterschiedliche Formulare nutzen, ist das Verhältnis der Vertragsparteien zueinander stets ein Schuldverhältnis, dessen Gegenstand in der Urkunde festgehalten ist. Häufig geht es um Getreide, ist das Personal des Assurtempels und hier vor allem die Gruppe der Brauer involviert. Man kann feststellen, dass offenbar in der ersten Hälfte des 12. Jhs. v.Chr. die Gottheit DGU4-DUMU-DUTU zu einem Garanten von Schuldverpflichtungen wurde. Für die plötzliche Prominenz des kusarikku in diesen Urkunden gibt es bislang keine überzeugende Erklärung. Allerdings zeigt das im Folgenden vorgestellte letzte Zeugnis, dass wir es hier möglicherweise mit einer speziellen und vielleicht neu geprägten Tradition zu tun haben. 4. DIE WEIHUNG DES ŠAMAŠ-TUKULTĪ AN DGU4-DUMU-DUTU Die Brauer (LÚLUNGA / ŠIM bzw. sirāšu) gehören zu den wichtigsten nicht-kultischen Beschäftigten am Assurtempel. Gemeinsam mit den alaḫennu sind sie dort wesentlich für die Weiterverarbeitung der Getreidelieferungen für das ständige Opfer zuständig.29 Bei den Ausgrabungen im Assurtempel kam im Jahr 1909 im Fundamentbereich der Fassadenmauer ein umfangreicher Hortfund zutage, der eine Gewandausstattung enthielt, die durch einen Brauer namens Šamaš-tukultī dem DGU4-DUMU-DUTU geweiht worden ist. Der gesamte Komplex wurde durch Evelyn Klengel-Brandt und Joachim Marzahn ausführlich bearbeitet.30
28 Im Text wird das Haus des Samnuḫa-ašarēd erwähnt, woraus sich eine Datierung in das 2. Viertel des 12. Jhs. ergibt. 29 Eine ganze Reihe von Namen von Brauern sind bekannt, s. Jakob 2003, S. 401-403. Zu den Brauern am Aššur-Tempel vgl. im Überblick Postgate 2013 S. 108-112 und ausführlich Freydank 2016 Kapitel 6. (S. 53-82). 30 Klengel-Brandt & Marzahn 1997, zur Datierung S. 211-212.
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E. CANCIK-KIRSCHBAUM
Besonders zwei Gegenstände in diesem Ensemble sind für unsere Thematik wichtig. Das erste ist ein Bronzekreuz (VA 5379), das die folgende Weihinschrift trägt:31 a-na DGU4-DUMU-DUTU EN-šu MD UTU-GIŠTUKUL-tiDUMU SU-DA-šur L[Ú] LUNGA šaÉ.ŠAR.RA a-naba-la-ṭì-šuùša-lam pa-ḫi-ti-šue-par-ši-ai-qiš ⸢a-na⸣ DGU4-DUMU-DUTU MDUTU-GIŠTUKUL-tiÌR-ka „Dem DGU4-DUMU-DUTU, seinem Herrn, (hat) Šamaš-tukultī, der Sohn des Erīb-Aššur, der Brauer des Ešarra für sein Leben und das Wohlergehen seines Distriktes (diese) ‚Gewandausstattung‘ geschenkt. Dem DGU4-DUMU-DUTU, Šamaš-tukultī, dein Diener.“
Das zweite Objekt ist ein rechteckiges Goldplättchen (VA 5376), auf dem ein Stiermensch vor einer Sonnenstandarte dargestellt ist.32 Auch wenn weder Šamaš-tukultī noch sein Vater Erīb-Aššur bisher aus anderen Texten bekannt sind, so lässt sich die Inschrift aufgrund der Schreibweise des Gottesnamen Aššur in der Form A-šur und aufgrund der Zeichenformen problemlos in das 13. Jh. v. Chr. datieren. Dieselbe Zeitstellung weisen die Autoren aus ikonographischen Gründen auch dem Goldplättchen zu. Zu dem gesamten Ensemble gehören weiterhin ein kleines bronzenes und ein kleines silbernes Kreuz, ein Siegelzylinder mit einer Anrufung an Marduk, ein beschädigtes Siegel, mehrere Perlen, Bronzedraht und mehrere kleine Glasstückchen. Wann immer das Ensemble als Hort zusammengestellt (möglicherweise sind nicht alle Stücke Teil der ursprünglichen Ausstattung) und an seinem späteren Fundort deponiert wurde – ob bereits während der Bauarbeiten am Assurtempel unter Salmanassar I., oder aber zu einem späteren Zeitpunkt – zumindest diese beiden Stücke lassen sich mit Sicherheit in das 13. Jh. v.Chr. datieren. Und sie zeigen, dass bereits zu dieser Zeit zwischen den Brauern des Assurtempels und dem kusarikku eine enge Beziehung bestanden haben muss.
31 Klengel-Brandt & Marzahn 1997 S. 219 Abb. 4 sowie Taf. 18. Eine ausführliche Besprechung der Inschrift einschließlich der lexikalischen Probleme s. dort S. 218-229. 32 Klengel-Brandt & Marzahn 1997 S. 214 Abb. 3 sowie Taf. 20, ausführliche Beschreibung S. 230-232.
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GU4-DUMU-DUTU IN ASSUR
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5. DGU4-DUMU-DUTU – SPUREN EINER ASSYRISCHEN TRADITION Die Zeugnisse für die Verehrung des DGU4-DUMU-DUTU in Assur während der späten Bronzezeit betreffen das 13. und das 12. Jh. v.Chr., eine Phase, in der babylonische Einflüsse in Assyrien deutlich zunehmen und Spuren in der Vorstellungswelt, in gelehrten, literarischen und religiösen Praktiken hinterlassen. Und so ist es sicher denkbar, dass auch die Anwesenheit der Gestalt des kusarikku in Assur auf Anregungen aus Babylonien zurückzuführen ist. Andererseits ist keineswegs auszuschließen, dass wir es hier mit einer in Assur selbst und vielleicht schon sehr viel früher ausgeprägten Tradition zu tun haben. Im Jahr 1989 wurden bei Ausgrabungen in der Stadt Fragmente von Abrollungen eines altassyrischen Siegels gefunden, das drei Beter vor dem Kultbild eines Stieres zeigt.33 Tatsächlich scheint in altassyrischer Zeit nicht nur die Verehrung des Stieres, sondern gerade auch die Figur des Stiermenschen eine besondere Rolle gespielt zu haben, wie Gudrun Colbow nachgewiesen hat: „Nicht nur in Kültepe II, sondern auch in Schicht Ib trifft man dagegen häufig Stiermenschen als Beter oder Begleiter an. Dieser Befund deutet darauf hin, daß in den altassyrischen Handelskolonien Abbildungen von Stiermenschen in Funktionen, die in Babylonien meist mit menschlichen Gestalten verbunden waren, über die gesamte altbabylonische Zeit hinweg eine zentrale Rolle spielten.“34
Auch die mittelassyrische Glyptik kennt die Stiermischwesen als regelhaftes Motiv. Angesichts der wenigen Zeugnisse aus Assur vor allem der nachaltassyrischen und frühmittelassyrischen Zeit kann die Annahme einer zumindest teilweise sich eigenständig entwickelnden nordmesopotamisch-assyrischen Tradition nur Hypothese sein. Doch scheint die Figur des kusarikku wie kaum eine Gestalt der altorientalischen Tradition als Symbol für die große kreative Kraft der altorientalischen Kulturen zu stehen, wie sie in immer neuen Formen der Adaption, Umformung und Neuschaffung ihren Ausdruck findet.
33 34
Dittmann & Larsen 1997 mit Abb. 2 (S. 250). Colbow 1997, S. 237.
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GU4-DUMU-DUTU IN ASSUR
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IMPORTATION ASIATIQUE EN GRÈCE MYCÉNIENNE. LA « COMBATAGATE » DE PYLOS Annie CAUBET & Marguerite YON*
Très tôt, Dominique Charpin analysait, à travers les textes cunéiformes, les mécanismes institutionnels qui actionnent les réseaux diplomatiques et commerciaux reliant les confins de l’ancien monde à la Mésopotamie. La « circulation des biens, des personnes et des idées » — thème de la XXXVIIIe RencontreAssyriologique de Paris en 1991 à Paris1 — ouvrait une de ces pistes de recherche qu’il encourage depuis longtemps collègues et étudiants à explorer. Dans cet ordre d’idée, à l’occasion d’une découverte récente faite en 2015 à Pylos, nous reviendrons ici sur un aspect de la circulation des matériaux de luxe dans l’Antiquité, et en particulier des pierres fines entre l’Inde et la Méditerranée, circulation dans laquelle la Babylonie a probablement servi à la fois d’aimant et de distributeur. Dans ce circuit, le rôle qu’a joué dans la deuxième moitié du 2e millénaire le pays de Karduniash2 est assuré, depuis la découverte dans les années 1960 à Thèbes de Béotie de sceaux-cylindres en lapis lazuli inscrits au nom d’un dignitaire de la cour de Burnaburiash II (vers 13751347)3. Le lapis lazuli, faut-il le rappeler, provient d’Afghanistan. Bien qu’exceptionnels, les exemples de pierres fines d’origine asiatique trouvés en Méditerranée ne sont pas isolés, comme le montre l’objet en agate dont il sera question ici4. En 2015, une tombe à fosse intacte, découverte en Grèce dans le Péloponnèse par l’équipe archéologique de l’université de Cincinnati, non loin du palais dit « du sage Nestor » à Pylos, abritait un défunt que la * A. Caubet, Musée du Louvre, Paris, & M. Yon, Maison de l’Orient, Université Lyon-2. Nous remercions le prof. Jack Davis et Sharon Stocker, ainsi que Carol Hershenson (Curator, Classics Study Collection, Department of Classics, University of Cincinnati), de nous avoir aimablement permis de reproduire les clichés de J. Vanderpool et les dessins de T. Ross. 1 D. Charpin & F. Joannès 1992. 2 « Pays des Kassites », i.e. Mésopotamie, de ca 1475 à 1155 av. J.-C. 3 E. Porada 1981/82. 4 S. R. Stocker & J. L. Davis 2017.
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présence d’une boîte en ivoire ornée d’un griffon a fait désigner du nom de GriffinWarrior5. Le mobilier — plusieurs milliers de pièces de haute qualité — date la tombe de l’Helladique récent II (vers 1450) et jette un jour nouveau sur la place de la culture crétoise en Grèce continentale. Dans ce mobilier se trouve une intaille en agate — à laquelle les fouilleurs ont donné le nom de « CombatAgate » [« Agate du Combat »] —, façonnée à partir d’une grande perle (SN18-112 : Fig. 1), qui porte un décor gravé d’une qualité exceptionnelle. Les inventeurs proposent d’y voir la production d’un atelier minoen, dans un contexte palatial6. Le champ décoratif, dont la largeur (3,6 cm) correspond à la longueur de la perle et la hauteur (2,2 cm) au diamètre maximum, ne dépasse pas une surface de quelques centimètres carrés. C’est une violente scène de combat : un superbe guerrier aux longs cheveux, au corps mince étiré en oblique, et vêtu du cache-sexe minoen, pourfend dans un élan fougueux un ennemi casqué qui lui fait face, et qui ploie sous son bouclier ; au sol un troisième personnage, déjà terrassé, est foulé aux pieds par le héros. La composition en croix de Saint-André est très élaborée. Les grandes obliques formées par les deux combattants convergent vers le centre occupé par le bouclier du guerrier vaincu ; la tête du vainqueur et le bras tenant l’arme fatale dominent la scène en position centrale à l’endroit du plus grand diamètre de la perle. Dans le bas de la scène, le graveur exploite habilement la forme de la perle : le cadavre prostré, vu de dos dans une audacieuse torsion du corps, longe la courbe inférieure de la pierre. L’artiste saisit un instantané du moment de la victoire. À la virtuosité dynamique de la composition répondent la précision et le réalisme des attitudes stylisées et le raffinement du détail des costumes, des coiffures, des armes. Le dessin est d’une finesse extrême ; la précision anatomique soulignant le détail des muscles et la maîtrise du dessin sont remarquables. Ce chef-d’œuvre, dont le motif du combat héroïque est attesté ailleurs en Égée — e.g. à Mycènes ou Agia Triada7 — et qui enrichit le corpus déjà considérable de la glyptique minoenne et mycénienne8, présente pour l’orientaliste un intérêt supplémentaire qui n’a peut-être pas suffisamment retenu l’attention. En effet, la grande pierre fine qui sert de 5
J. L. Davis & S. R. Stocker 2016. S. R. Stocker & J. L. Davis 2017, p. 600 : « WeseeitasapieceofCretancraftsmanship... » 7 Cf. S. R. Stocker & J. L. Davis 2017, p. 588 et fig. 6-8. 8 Corpus of the Minoan and Mycenaean Seals / Corpus der minoischen und mykenischen Siegel, http://arachne.uni-koeln.de/drupal/?q=en/node/196. 6
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support à la représentation est certainement une importation asiatique ; elle est parvenue dans les mains d’un génial artiste crétois de l’Âge du Bronze qui a tiré parti de la beauté de la pierre et de la surface qu’elle présentait, la réaménageant pour y graver une scène narrative. 1. LA
PIERRE ET SA CIRCULATION
Rappelons que l’agate est une variété de calcédoine qui, dans le cas présent, est d’une teinte variant du gris clair au brun. La difficulté de distinguer entre les différentes calcédoines, notamment entre cornaline et agate, a incité des spécialistes à utiliser « par commodité »9 le terme de cornaline pour désigner une série de pierres dures — cornaline, agate, sardoine, onyx, etc. — dont l’origine, la composition chimique (une variété microfibreuse de silice : SiO2) et la dureté (7 sur l’échelle de Mohs) sont à peu près identiques ; de plus les travaux de taille, de percement et de polissage exigent les mêmes techniques complexes. Les principaux gisements se trouvent dans le sous-continent indien, où la cornaline subit un traitement chauffant pour accentuer sa couleur jusqu’au rouge-orangé10, ainsi qu’en Arabie du sud-ouest et, dans une moindre mesure, dans le désert égyptien oriental11. La taille de perles de cornaline est attestée au Levant sud dès la période néolithique12. Mais seule, l’Inde livre des pierres de grande taille13, qui peuvent atteindre jusqu’à 10 cm. Depuis l’Inde, le trafic de la cornaline vers l’ouest suivait les mêmes voies terrestres et maritimes que celles qu’empruntait le lapis lazuli depuis le Badakshan (au nord-est de l’Afghanistan), et distribuait au 3e millénaire de longues perles de type harappéen jusqu’au pays de Sumer14. Au 2e millénaire, le trafic de la cornaline passe par le Golfe, où le matériel de l’Âge du Bronze comprend, à côté de pierres locales, des pierres originaires de l’Inde15. Une route terrestre aboutit en Cappadoce à l’époque des comptoirs assyriens, et les textes cunéiformes de l’établissement de Kanesh (Kültépé) citent la cornaline en même temps que 9
M.-L. Inizan 1999, p. 128. V. Roux 2000. 11 On ne tiendra évidemment pas compte ici des gisements d’Amérique. 12 I. Groman-Yaroslavski & I. Bar-Yosef Mayer 2015 ; C. Purschwitz 2017. 13 O. Brunet 2009. 14 M.-L. Inizan 1995 ; ead. 1999 ; ead. 2000 ; Ph. Quenet 2018, fig. 2. 15 O. Brunet 2009. 10
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l’étain, les étoffes, le lapis lazuli16. La cornaline arrive en Arménie et en Azerbaïdjan dès le 2e millénaire17, par un circuit complexe qui semble impliquer la Babylonie kassite et l’Égypte, comme l’indiquerait un sceau-cylindre en cornaline trouvé dans une tombe de Metsamor, près d’Erivan, dont l’inscription en hiéroglyphes égyptiens est au nom de Kurigalzu, fils de Burnaburiash II18. En Mésopotamie, les lapicides de la Babylonie kassite affectionnent les pierres asiatiques pour tailler des sceaux-cylindres qui dépassent souvent les 4 cm de hauteur19. De longues colonnes de texte encadrent des figures statiques, et les vides de la composition mettent en valeur la matière : calcédoines diverses ou lapis lazuli. La tombe royale de Qatna montre que l’élite syrienne de l’Âge du Bronze partageait avec les souverains babyloniens le goût des cornalines rouges chauffées20. Le matériau arrive aussi sur la côte du Levant (Alalakh, Ougarit, tell Soukas...)21, ouvrant sur le monde méditerranéen. Dans le monde minoen et mycénien de l’époque néo-palatiale (ca 1700-1450), la cornaline figure à côté d’autres matières d’importation — l’ivoire d’hippopotame par exemple22 — pour tailler des sceaux, tels les remarquables exemples provenant d’Armenoi (Crète occidentale) ou de la Tombe III de Knossos-Sanatorium23. De nombreux cylindres mésopotamiens importés, tels les sceaux mitanniens en faïence de « Common Style »24, témoignent de cette recherche d’exotisme. En Grèce continentale, le trésor de Thèbes mis au jour lors des fouilles de 1963-64, dans une zone voisine du palais du Kadmeion où se déroulaient des activités en rapport avec la vie palatiale, a été enfoui à la fin du XIIIe s. ; il comprenait, outre les sceaux kassites déjà mentionnés, des cylindres chypriote, mitannien et hittite25. L’un de ces cylindres, en agate, avait été re-gravé plus anciennement par un artiste grec local, qui travaillait peut-être dans l’atelier identifié dans le palais dit « du premier 16 C. Michel 2017 : donne un aperçu très complet des occurrences dans les textes cunéiformes et les objets en agate/cornaline sur les sites mésopotamiens. 17 O. Brunet 2009 ; F. Debrabant 2014. 18 D. Collon 2011. 19 D. Collon 1987, nos 236-239. 20 M. Al-Maqdissi etal. 2011. 21 A. Caubet & M. Yon 2006. 22 O. Krzyszkowska 2008. 23 M. Andreadaki-Vlazaki etal. 2008, cat. 129 : amygdaloïde de cornaline, H. 1,86 cm ; et n° 120 [= CMS II,3, p. 75 n° 64] : prisme circulaire double face en cornaline et monture d’or, H. 2,4 cm. 24 B. Salje 1997. 25 J. Aruz etal. 2003, cat. 177 et s.
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Kadmeion », détruit au XIVe s.26. Moins réussi que la CombatAgate de Pylos, le sceau-cylindre re-gravé de Thèbes offre du moins un bon parallèle chronologique. 2. LA
PERLE
:
FABRICATION, FORME, DÉCOR
(FIG.1)
La CombatAgate, que nous pensons taillée dans une pierre originaire de l’Inde, est d’une forme (Fig. 1a) qui se distingue de la production des sceaux amygdaloïdes minoens. En réalité, il s’agit à l’origine d’une perle, ou d’un coulant de collier, dont la perforation longitudinale a été pratiquée au foret à partir des deux extrémités27 ; dans le dernier état, chaque orifice est entouré d’un anneau constitué de petites perles d’or en granulation. L’objet trouvé à Pylos présente deux grandes faces ; l’une, sans décor, est taillée à trois facettes aux arêtes soulignées par une fine rainure ; la face opposée, légèrement bombée, porte une scène complexe décrite ci-dessus. À l’origine, la face ornée devait être symétrique du verso, avec facettes : en vue de profil, il apparaît clairement que la face ornée est moins bombée que le verso, ce qui indique que la pierre a été retaillée, augmentant ainsi légèrement la surface du champ à décorer. Vraisemblablement, c’est l’artiste crétois qui a procédé à ce façonnage avant d’y graver la scène qu’il a composée (Fig. 1b). L’objet a changé de fonction : la perle, fabriquée à l’origine pour prendre place dans un collier avec d’autres perles — identiques ou non (cf. collier Fig.2) —, est devenue un objet autonome lorsqu’il est transformé en sceau28. Cette forme de perle très spécifique est bien connue au Proche Orient, où elle apparaît au Bronze Récent. Outre les superbes parures de la tombe 40 d’Assur29, on compte des exemples dans l’hinterland syrien — tell Brak, Mari, Emar... — et le long de la région littorale — Alalakh, Ougarit (Fig. 2), tell Soukas, Kamid el-Loz. Seul le matériel d’Ougarit a fait l’objet d’une enquête systématique30, et le palais ougaritien de Ras Ibn Hani a livré des traces de travail des pierres fines31. En Méditerranée, 26
J. Aruz etal. 2003, cat. 183. Selon Jack Davis (courriel du 7 mai 2018), « the sealstone is perforated horizontally,alongitslength,theholedrilledfromeachendsoastomeetinthemiddle ». 28 Sur la fonction de sceau, voir l’impression dans S. R. Stocker & J. L. Davis 2017, fig. 10. 29 J. Aruz etal. 2003, cat. 183 ; R. B. Wartke 1995 ; id. 1999. 30 C. Elliott 1991, p. 47 ; A. Caubet & M. Yon 2006 ; V. Matoïan 2008. 31 A. Bounni etal. 1998, p. 41. 27
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Fig. 1. La « Combat Agate » de Pylos. L. 3,6 cm. a. Vues extérieures et section. b. Face décorée d’une scène de combat. Dessins C. Florimont [Louvre DA0] d’après T. Ross [Dept. of Classics, University of Cincinnati].
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Fig. 2. Perles de cornaline, Acropole d’Ougarit. Musée du Louvre AO 11600. Dessin C. Florimont [Louvre DAO].
il semble que les perles de ce type soient rares ; quelques exemples repérés à Rhodes se distinguent, par leur dimension et la qualité du travail, d’une production plus banale de perles et sceaux d’aspect amygdaloïde simple, non facetté32. La question de l’origine de la forme reste ouverte. Serait-elle élaborée dans le sous-continent indien à proximité des gisements de pierre ? Autant l’attribution des perles tubulaires du 3e millénaire à la culture de Harappa dans la vallée de l’Indus (ca 2600-1900) est sûre33, autant pour le Bronze Récent les témoignages manquent en Inde. Peut-être existait-il 32 33
A. Caubet & M. Yon 2015, p. 65, fig. 4. M.-L. Inizan 1999.
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des ateliers intermédiaires sur la « route des pierres » entre Indus, Mésopotamie et Méditerranée. La ville de Suse, foyer majeur situé à mi-parcours sur cette voie, vient immédiatement à l’esprit ; un bref survol dans les collections de perles de Suse conservées au musée du Louvre34 fait en effet apparaître une forte présence de la cornaline à côté du lapis lazuli, avec quelques exemples amygdaloïdes à facettes (Fig. 3), d’assez médiocre qualité. Malheureusement ce matériel est dépourvu de contexte. 3. ÉLÉMENTS DÉCORATIFS MÉTALLIQUES Lors de sa découverte, les deux extrémités de la perforation longitudinale de la CombatAgate étaient bordées d’un petit collier de perles d’or en granulation entourant l’orifice (Fig. 1a). La technique de granulation fine35, sans être un monopole, semble avoir été une spécialité des orfèvres syro-mésopotamiens du 2e millénaire ; outre le médaillon de l’E-Babbar de Larsa36, citons en Syrie intérieure les tombes princières d’Ebla, au Levant des exemplaires de Byblos37 ou les trésors de tell el-Ajjul ou de Kamid-el-Loz, ou encore les trouvailles de l’épave de Kaş au large de la côte turque... Ces œuvres, discutées par Chr. Lilyquist à propos du trésor de Dilbat38, mettent en évidence une tradition continue depuis la période paléo-babylonienne et l’époque kassite. Pour revenir à la CombatAgate de Pylos, le décor métallique ne semble pas incompatible avec une origine syro-babylonienne. Mais dès le Bronze Moyen la technique de la granulation d’or, bien maîtrisée par les orfèvres de Syrie intérieure et du Levant, se diffuse en Méditerranée vers Chypre et l’Égée. La technique est bien connue des orfèvres crétois, comme en témoigne par exemple avec évidence un pendentif d’une grande qualité (daté ca 1700) trouvé à Mallia en 1930, représentant deux abeilles se faisant face et tenant une galette de miel, et où les grains d’or occupent une place importante39. On observe aussi ce type de décor sur un sceau de cornaline trouvé dans la Tombe III de
34 35 36 37 38 39
Notre gratitude va à François Bridey qui a mené cette enquête. Sur la technique de granulation, voir R. Prévalet 2010 et références. D. Arnaudetal. 1979 ; J.-L. Huot 2014. R. Prévalet 2010, p. 37. Sur la rive orientale de l’Euphrate ; Chr. Lilyquist 1994. P. Demargne 1930, p. 410-421.
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Fig. 3. Échantillons de perles de cornaline amygdaloïdes, Suse. L. 2 à 3 cm. Musée du Louvre [sans numéro].
Knossos-Sanatorium40 — un prisme circulaire double face : la nature de la pierre et la grande dimension de l’objet (H. 2,4 cm) font soupçonner, comme à Pylos, une origine asiatique, alors que la gravure est incontestablement de facture minoenne. On ne peut donc écarter la possibilité que les petits éléments décoratifs en or de la Combat Agate aient été ajoutés sur la pierre en même temps que se faisait le travail de décoration gravée dans les mains d’artisans minoens pour la transformer en sceau. 40 E. Apostolaki, in M. Andreadaki-Vlazaki et al. 2008, n° 120 = CMS II, 3, p. 75 n° 64.
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4. CONCLUSION Originaire de l’Inde où commence son parcours, la pierre a sans doute été travaillée dans la région syro-babylonienne pour devenir une longue perle à facettes d’un type connu. Elle est ornée de deux petits anneaux d’or, avant d’arriver dans les mains d’un artiste crétois d’un talent exceptionnel maîtrisant à la perfection les techniques de la glyptique, qui y a gravé une scène élaborée avec soin. Elle atteint sa destination finale dans une riche cité du Péloponnèse où elle figure parmi les trésors funéraires d’un haut personnage. La date proposée par les inventeurs pour la tombe de Pylos — assignée à l’Helladique Récent II, soit vers 1450 —, concorde avec la date du sceau regravé du premier Kadmeion de Thèbes (détruit au XIVe s.), et se situe à la charnière entre la période paléo-babylonienne et les débuts obscurs de la dynastie kassite. Nous ne nous prononcerons pas ici sur la question de savoir si la présence en Grèce mycénienne de cet objet raffiné et de grand luxe de fabrication minoenne est à interpréter comme une prise de guerre sur des concurrents minoens, ou simplement l’acquisition en Crète par un prince de Pylos d’un objet provenant d’ateliers de grande réputation. Mais de façon plus générale, il est sûr que, par sa matière, sa forme, peut-être aussi par son décor de petits anneaux d’or granulé, la Combat Agate s’inscrit dans le réseau de circulation commerciale qui au 2e millénaire relie l’Inde, l’Asie centrale et la Méditerranée helladique, par l’intermédiaire de la Syro-Mésopotamie et du Levant, et qui, outre des matériaux et des objets, véhiculait également des influences esthétiques, des techniques, des savoir-faire... En définitive, il apparaît que la perle gravée de Pylos, comme les autres sceaux exotiques orientaux trouvés dans le monde méditerranéen, témoigne de la portée de ces réseaux commerciaux et diplomatiques qu’engendre, selon la formule de Claude Levi-Strauss (1958), « la communication des femmes, des biens et des messages ». La recherche des pierres précieuses peut-elle être mise au compte d’une clientèle de princesses, enjeux innocents de politiques matrimoniales41 ? Pourtant, les sceaux inscrits au nom de dynastes babyloniens, et désormais la Combat Agate découverte dans la tombe d’un guerrier, nous semblent davantage des indices d’une soif de statut social propre à l’univers masculin42, qui n’était d’ailleurs pas indemne de coquetterie. 41 42
M. Liverani 2008. R. Laffineur 1990.
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UN SERMENT DUR À AVALER, LES MANIFESTATIONS PATHOLOGIQUES DU SERMENT Vérène CHALENDAR*
En 1997 paraissait « Manger un serment » dans les actes du colloque Jurer et Maudire. À cette occasion, Dominique Charpin avait examiné les expressions nîšum akālum (« manger un serment ») et asakkum akālum (« manger un tabou ») documentées par plusieurs tablettes paléobabyloniennes. Il avait suggéré l’existence d’un rituel accompagnant le serment, rituel destiné à fournir un support physique à la parole solennelle. De fait, en Mésopotamie, le serment est envisagé comme un agent intimement et physiquement lié à la personne du jureur à la faveur de l’ingestion ou de l’onction. Ce lien, constitué lors de la cérémonie du serment, en actualisait le caractère pathogène en cas de parjure et constituait, selon une expression empruntée à S. Démare-Lafont1, une « justice littéralement incorporée ». En 2010, D. Charpin a poursuivi sa réflexion sur les gestes symboliques associés au serment2, dans cette étude, il rapprochait la documentation de la pratique paléobabylonienne, de celle du Ier millénaire av. J.-C. Ainsi, des formules trouvées dans le « Traité de succession d’Assarhaddon » paraissent attester de la persistance de cette pratique rituelle et de la conception du serment comme une force destructrice latente chez le jureur. Directement inspirée par ses travaux sur le serment, c’est avec un grand plaisir que j’offre à mon directeur de thèse, cette modeste contribution qui consistera en une introduction aux manifestations pathologiques du serment dans la documentation du Ier millénaire av. J.-C. La conception d’un Serment3 pathogène s’exprime dans différents types de textes : magiques à l’instar de Šurpuou Maqlû, médicaux avec le SA.GIG et les prescriptions thérapeutiques, ou encore dans les textes de la pratique, à l’exemple des traités. Chaque corpus renseigne, à sa manière, sur les manifestations pathologiques attribuées au Serment. Au * Post-doctorante, UMR 7192, Paris, et Friedrich-Alexander-Universität ErlangenNürnberg, IKGF. 1 S. Démare-Lafont 2015, p. 20. 2 Cf. D. Charpin 2010, p. 37-42 et 2010b, p. 45-47. 3 La majuscule sera utilisée pour évoquer le Serment en tant qu’entité pathogène.
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V. CHALENDAR
travers de descriptions plus ou moins littéraires dans les incantations, via des tableaux cliniques détaillés dans les tablettes médicales, et par le biais des formules de malédiction dans les textes de la pratique. Mais est-il possible de dégager de ces différents corpus, une conception commune du Serment ? Ne prétendant pas à l’exhaustivité, cette étude s’efforcera de mettre en lumière quelques unes des caractéristiques emblématiques du Serment pathogène par la confrontation de la documentation savante et de celle de la pratique du Ier millénaire av. J.-C. Nous esquisserons dans un premier temps un portrait du Serment, par la suite, nous nous intéresserons à ses manifestations pathologiques dans les textes thérapeutiques, et nous examinerons, dans un dernier volet, l’action du Serment pathogène dans la documentation de la pratique. 1. PORTRAIT DU « SERMENT » 1.1. Vocabulaire Les formulaires juridiques permettent de constater l’étendue du champ lexical du serment4. Au sein de cette abondante terminologie, le terme māmītu, également documenté dans les textes médicaux, retient plus particulièrement notre attention. En contexte médical, il est le plus souvent rencontré sous ses graphies idéogrammatiques nam.érim.(ma)/nam.rim. Māmītu revêt plusieurs dimensions, puisqu’il désigne le serment en tant que promesse solennelle, la malédiction qui s’abattra sur le parjure5, ainsi qu’une entité surnaturelle, sorte de personnification de la malédiction6. 1.2. LeSermentpersonnifié L’un des possibles aspects incarnés du Serment est illustré par le texte SAA 3-32 : r. 7. Ce document offre une vision des enfers et décrit le Serment aux côtés d’autres entités infernales. Hybride, il y est affublé
4 Cf. l’étude de M. Sandowicz 2012, p. 9-14 pour les noms renvoyant au serment dans les formulaires juridiques du Ier millénaire av. J.-C. 5 Cf. CAD M/1, p. 189 sub māmītu,ainsi que l’étude de K. Van der Toorn 1985, plus spécifiquement les pages 50 à 53. 6 Sa graphie idéogrammatique est alors accompagnée du déterminatif divin (dnam. érim).
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d’une tête de chèvre ainsi que de mains et de pieds humains7. Si le corpus cunéiforme documente la réalisation de représentations du Serment dans le cadre des rituels thérapeutiques8, par des figurines ou des représentations en deux dimensions9, aucune n’est, à notre connaissance, identifiée de façon absolument certaine. Notons, cependant la suggestion de P. Zilberg et W. Horowitz10 qui reconnaissaient le Serment sur une tablette thérapeutique consignant des remèdes contre la démone Lamaštu. Si la proposition est intéressante, il faut néanmoins souligner qu’elle avait été corrélée avec la lecture de la dernière ligne de cette tablette faite par les éditeurs : « an oath with the feet of the go[at]11 », une interprétation depuis rectifiée par E. Jiménez12. La compilation magique Šurpu13 renseigne, quant à elle, sur la filiation divine du Serment. Ainsi, Māmītuest une fille d’Anû14, le dieu du ciel15. Cette origine cosmique est également rappelée plus loin dans Šurpu puisqu’il y est dit que « Serment est descendue16 depuis le milieu du ciel »17 dans le cortège des maladies-dimītuet aḫḫāzu, elles aussi personnifiées, et avec lesquelles le Serment envoie fléaux et maladies sur la population.
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SAA 3-32 : r. 7 ⸢d⸣[nam].erim sag.du udu.ùz šuII gìrII lúmeš. Par exemple dans BAM 234 (cf. S. Maul 2004 pour un commentaire et une réflexion sur le serment dans les textes médicaux cunéiformes), cf. aussi le CAD M/1, p. 194 sub māmītu 2’ c) pour d’autres références. La fabrication d’effigies représentant le mal destinées à être, soit détruites, soit éloignées du patient, est bien attestée par les rituels thérapeutiques mésopotamiens. Ce procédé était notamment employé pour lutter contre la démone-Lamaštu ou encore contre la sorcellerie. 9 La réalisation de représentations en deux dimensions est connue par les amulettes, mais aussi par les textes qui documentent des figurations sur supports périssables (cf. W. Farber 2014, p. 187 l. 2 pour un dessin de la Lamaštu sur un mur), voire même éphémères (cf. M. Geller 2016, p. 313 l. 74’, qui documente la représentation du Serment dessinée dans de la farine). 10 P. Zilberg & W. Horowitz 2016, p. 183. 11 P. Zilberg & W. Horowitz 2016, p. 179, r. 16’ ma-mit ⸢gìr⸣ ù[z…]. 12 E. Jiménez 2018, propose de lire la ligne r. 16’ ba-rùuup-⸢puš4(ṬU)⸣ […]. 13 Cf. E. Reiner 1958. 14 Cf. E. Reiner 1958, p. 12, Šurpu I : r. ii 6’ én ma-mit dumu.[s]al da-nim. 15 Le dieu Anû a également engendré la très redoutée démone Lamaštu (cf. W. Farber 2014, p. 299), elle aussi, bien représentée dans les textes médicaux. 16 L’entité Serment est féminine comme le suggère sa description dans SAA 3-32 (avec une tête de chèvre et non de bouc), ainsi que sa désignation par « fille d’Anû » dans Šurpu. 17 Cf. E. Reiner 1958, p. 36 Šurpu VII 3/4 : nam.erím šà.an.na.ta im.ta.e11.d[è] / ma-mitumul-tuqí-riban-eur-da. 8
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2. LE SERMENT PATHOGÈNE DANS
LA THÉRAPEUTIQUE
Le texte BAM 234 est particulièrement intéressant, car en plus de fournir un tableau clinique détaillé, il retrace l’origine de la maladie « Main du Serment » (šu.nam.rim.ma)18. L’état du patient est compris comme ayant été provoqué par une faute commise par un membre de sa famille, une transgression qui, comme l’a remarqué S. Maul, devait être perçue comme un parjure à l’encontre des dieux19. Il est très rare de retrouver le développement de cette chaîne de causalité dans les textes médicaux. Si l’origine des états pathologiques est claire dans la documentation de la pratique (c’est le non-respect des clauses du contrat ou du traité qui entraîne l’activation de la malédiction prononcée par le jureur lors de la prestation de serment), dans la vie quotidienne, l’origine de la maladie n’est pas toujours connue du patient ni forcément comprise par le thérapeute. Cependant, en Mésopotamie, déterminer l’origine de la maladie constituait une condition sinequanon pour parvenir à la guérir20. 2.1. Danslesincantations—l’exempledeŠurpu Au Proche-Orient ancien, plusieurs disciplines, et donc différents experts (āšipu, asû, mašmaššu), étaient mobilisées dans les soins apportés aux malades. La thérapeutique mésopotamienne repose sur une synergie de moyens, qualifiés par certains, de magiques et de médicaux. Les séries Šurpu et Maqlu21 sont les représentants emblématiques des textes magiques thérapeutiques.
18 Ce texte a fait l’objet de nombreux commentaires, cf. S. Maul 2004, mais aussi entre autres E. Ritter & J. Kinnier-Wilson 1980 ; G. Buisson 2016 et 2016b, A. Attia 2018 etc. Nous renvoyons à G. Buisson 2016 pour plus de références. 19 S. Maul 2004, p. 85 « Diese Tabuüberschreitung wird als Eidesverletzung gegenüber den Göttern verstanden, die darüber in Zorn geraten ». L’emploi du terme arnu qui désigne la faute entraînant la « Main du Serment » dans BAM 234 permet peut-être d’être moins restrictif et de recouvrir toutes sortes de transgressions, pas uniquement la violation d’un serment à proprement parler. Ceci fait écho aux possibilités pléthoriques d’attraper le māmītu telles quelles apparaissent consignées dans la troisième tablette de Šurpu (cf. E. Reiner 1958, p. 19-24). 20 C’est la rhétorique développée dans le LudlulBēlNēmeqi. Ce texte médiobabylonien souvent rapproché de l’épisode biblique de Job, expose le cas d’un homme pieux qui fait face à une série de malheurs : discrédit, pertes et maladies, pour lesquels aucune cure ne fonctionne car la cause de son mal est non identifiée. Une importante bibliographie sur ce texte est disponible, nous ne renvoyons ici qu’à l’édition la plus récente de T. Oshima 2014, ainsi qu’à l’étude de N. Ziegler 2015 pour plus de références. 21 Cf. notamment les éditions récentes de T. Abusch 2015 et D. Schwemer 2017.
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Šurpu22 est une série d’incantations qui fournit de nombreuses indications sur le Serment pathogène. Plusieurs tablettes abordent cette thématique (Šurpu III23, VII24 et VIII25 s’y attardent plus particulièrement). L’importance du Serment dans cette série est liée à son objectif même, à savoir soulager un patient dont l’origine de la maladie n’a pu être identifiée, un cas particulièrement délicat à traiter. Il existait, en Mésopotamie de nombreux tabous26 touchant tous les domaines de la vie quotidienne. Beaucoup d’entre eux n’étaient pas permanents27. Par conséquent, la possibilité de transgresser involontairement un tabou, et donc potentiellement de s’exposer au Serment28 était élevée et rendait l’identification de la cause de la maladie complexe, puisque le patient n’était pas toujours conscient de sa faute. Ceci pourrait expliquer la représentation importante du Serment dans les textes médicaux, de fait, si l’on ne prêtait apriori pas serment tous les jours, le risque de transgresser un tabou était lui, en revanche, constant. Les lignes 3 à 172 de ŠurpuIII en sont le témoignage puisqu’elles énumèrent autant de possibilités d’avoir attiré sur soi le Serment29. Les lignes 1 à 36 de Šurpu VII offrent une description littéraire des effets du Serment, elles relatent son arrivée sur Terre aux côtés de deux autres maladies personnifiées (Dimītu30 émanant des profondeurs de 22
Ce texte a été édité par E. Reiner 1958, puis par R. Borger 2000 (pour les tablettes II, III, IV et VIII). 23 E. Reiner 1958, p. 19-24 ; R. Borger 2000, p. 36-55. L’incipit de cette tablette est : én ma-mitdù.a.bi soit « Incantation (pour) la totalité des māmītu ». 24 E. Reiner 1958, p. 36-39 ; R. Borger 2000, p. 56-74. 25 E. Reiner 1958, p. 39-44 ; R. Borger 2000, p. 75-90. 26 Cf. K. Van der Toorn 1985, M. Geller 1990 et 2012. 27 Cf. L. Marti 2015, p. 52-60 à propos des tabous circonstanciels dans les hémérologies. 28 Si l’on reprend l’idée de S. Maul 2004, p. 85 (cf. note 18) selon laquelle commettre une faute équivaut à se parjurer auprès des dieux. 29 Cf. également Šurpu VIII : 48-77. Voir également les réflexions de K. Van der Toorn 1985, p. 54-55. 30 Le CAD D, p. 143 sub dimītu, n’identifie pas la maladie. Celle-ci n’est que peu documentée et n’est pas connue des prescriptions thérapeutiques ou du SA.GIG, d’où son absence dans l’ouvrage de J. Scurlock & B. Andersen 2005. M. Geller 2016, p. 260 note 40, propose d’y voir une maladie digestive : « dimītu, a digestive disease [with buru5 as phonetic for buru8 ‘vomiting’] ». Cette identification semble en accord avec les autres maladies personnifiées, qui paraissent se manifester en priorité dans la zone abdominale. En effet, la maladie aḫḫāzu est généralement rapprochée de la jaunisse (cf. J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 138 ff.), et le māmītuest étroitement associé aux symptômes abdominaux, cf. infra. La description collective des symptômes provoqués par ces trois fléaux dans Šurpu VII : 1-36 plaide en faveur d’une certaine proximité entre dimītu, aḫḫāzuet māmītu. Notons enfin que la proximité entre aḫḫāzuet Serment est bien apparente dans une des entrées du SA.GIG XXII : 16 qui note « Si un homme, lorsqu’il parle(durant son
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l’Apsû, et Aḫḫāzusurgissant du sol). Ces trois « entités démoniaques » ont un effet ardent sur l’environnement « propageant leur émanation (melammu) aux 4 points cardinaux, brûlant comme le feu »31, elles apportent dans leur sillage la maladie. Cette thématique de la brûlure peut être observée quelques lignes plus loin, dans la version akkadienne du texte où il est écrit que Dimītu, Serment et Aḫḫāzu « consument » les corps du peuple32. L’embrasement des corps paraît d’ailleurs être l’un des effets caractéristiques du Serment, cette même idée est à nouveau exprimée aux lignes 27/2833. Parmi les autres maux envoyés par ces trois entités, se trouve ce qui est traduit par les dictionnaires par « vertiges »34, mais aussi des paralysies et des crampes35, des symptômes qui pourraient évoquer la maladie saḫaršubbu sans pourtant la nommer (l. 19/20) et divers problèmes dermatologiques (l. 25/26). Dimītu, Māmītu et Aḫḫāzu emplissent les hommes de venin (l. 21/22) ce qui met en lumière leur caractère interne. Enfin, la toux et les problèmes pulmonaires (l. 29/30), tout comme la confusion et le trouble (l. 31-36) sont également énoncés parmi les effets pathogènes de ces trois forces destructrices. 2.2. Danslescomposantesdiagnostiquesdestextesmédicaux Le terme māmītuest bien attesté dans les sources médicales du Ier millénaire av. J.-C.36. Il peut être relevé dans la compilation de pronostics et diagnostics SA.GIG/sakkikû37, ainsi que dans les prescriptions thérapeutiques où il apparaît le plus souvent dans les indications cliniques précédant le traitement, mais aussi dans certaines formules récapitulatives de discours) sa salive ne cesse de filer, la jaunisse-aḫḫāzu emplit son visage, ses entrailles se déchargent : Main du Serment : il mourra. » cf. R. Labat 1951, p. 178-179, N. Heeßel 2000, p. 253 et 259 et J. Scurlock 2014, p. 186 et 189. 31 Cf. Šurpu VII : 7/8 (E. Reiner 1958, p. 36) im.limmú.ba me.lám šú.šú.a.meš izi.gin8 pil.pil.e.[meš] / anašá-a-riir-bit-time-lam-mesaḫ-puki-mai-šá-tiú-[x-y-z]. 32 Cf. Šurpu VII :10 (ibid.) zu-mur-ši-naú-ṣar-ra-[pu]. 33 Cf. Šurpu VII : 27/28 (ibid.) [m]u sag.ba adda.bi tab.tab.e.dè / ni-šuma-mitpa-garšúuṣ-ṣar-ri-ip. 34 Ṣidānu,Šurpu VII : 16. 35 Avec les verbes eṣēlu et ebēṭucf. Šurpu VII : 24. 36 R. Labat 1951, p. xxiv avait dénombré les occurrences du serment dans le SA.GIG (TDP) : « La violation d’un serment ou d’un tabou y est invoquée 17 fois, sous le nom plus ou moins personnifié de mâmît ». J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 506 dans leur étude extensive du SA.GIG mais aussi des indications cliniques des prescriptions thérapeutiques) notaient « Thirty-eight reasonably well-preserved medical texts contain the diagnosis “curse” or “hand” of curse ». 37 R. Labat 1951, N. Heeßel 2000 et J. Scurlock 2014.
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fin de traitement38, ou encore en conclusion de l’énumération des ingrédients nécessaires à la préparation39. R. Labat, lors de son édition du SA.GIG (TDP) notait une certaine proximité entre troubles mentaux et Serment40. K. van der Toorn, relevait quant à lui, l’importance des symptômes abdominaux et des états fébriles associés au māmītudans le SA.GIG41, tandis que J. Scurlock et B. Andersen, raisonnant sur un corpus de textes élargi, prenant également en compte les indications cliniques des prescriptions thérapeutiques, ont fait le portrait d’un Serment que l’on pourrait qualifier de « multiforme ». De prime abord, il peut donc sembler difficile de dégager une cohérence derrière tous les tableaux mentionnant le Serment42. La multiplicité des diagnostics rétrospectifs proposés par les auteurs est révélatrice de la complexité à appréhender le Serment de façon synthétique dans les textes médicaux43. De fait, le Serment est documenté dans une variété de tableaux cliniques. Si certaines des entrées du SA.GIG évoquent des formes à l’issue fatale44, certaines prescriptions médicales indiquent la possibilité de lever (ìl) le Serment45, et plus généralement d’en guérir (ti)46. Ainsi, certains rituels, incantations, mais aussi prescriptions thérapeutiques pouvaient être destinés à prévenir l’apparition des manifestations pathologiques du 38
Par exemple BAM 52 : 44 : mas-qitnam.érim ; BAM 156 : 20 : nap-šal-tinam.rim
etc. 39 Cf. ces quelques exemples relevés dans l’ouvrage d’A. Bácksay, 2018, sur les fièvres : BAM 189 : i 4’-9’ (p. 202) pap 11 úmeš mar-ḫaṣḫi-miṭ ud.[da] u [ši]-⸢biṭ⸣tu15 šim-matri-mu-túšá-áš-šá-ṭušu.gedim7 šu.nam.rim.ma ; BAM 174 : r. 28 8 úmeš nam.érim. búr.ru.da (ibid. p. 186). BAM 409 : r. 23-24 pap 33 ú.ḫá mar-ḫa-ṣušáḫi-mi-ṣe-ti⸢ši⸣-biṭ tu15 šim-mat šá-áš-šá-ṭu šu.gedim! (text: IŠxTAR) ṣa-ba- nam.rim.ma!(text : na.ma.ri.ra) (ibid. p. 207). 40 R. Labat 1951, p. xxviii « Aux troubles mentaux et au délire, qui, sous leurs aspects plus ou moins graves, sont désignés d’habitude par les périphrases šaniṭêmi, nukkurṭêmi, ṣibit ṭêmi, paraissent se référer les symptômes qui caractérisent les maladies mâmît et timati(?) ». 41 K. van der Toorn 1985, p. 81. 42 J. Scurlock & B. Andersen 2005 p. 506 : « The strongest impression conveyed by our review of these texts is that the conditions described tended to be chronic processes ». 43 Pneumonie bactérienne, tuberculoses, infections urinaires, cirrhose, défaillance hépatique avec jaunisse chronique, méningite, lèpre etc. Cf. ibid. p. 506ff. 44 Dont le pronostic est gam. Par exemple SA.GIG XXII : 16 et 19-20 (cf. N. Heeßel 2000, p. 253 et J. Scurlock 2014, p. 186). Notons aussi K. 67+ : ii 46 // BAM 124 : ii 34 : où l’on trouve le pronostic négatif ba.úš associé au māmītu (Cf. S. Choukazissian-Eypper 2016, p. 28-29). 45 Cf. BAM 174 : r. 25-28 (cf. A. Bácksay 2018, p. 186). 46 Dans les textes magiques on trouve fréquemment le verbe pašāru(libérer), et dans une moindre mesure le verbe paṭāru(défaire),cf. CAD M/1, p. 194 submāmītu 2 b).
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Serment47, à éviter qu’une maladie ne s’aggrave et ne se transforme en une « Main du Serment »48, ou encore à soulager un Serment déjà « activé ». Dans les indications cliniques, plusieurs formules décrivent l’action pathogène du Serment. Ainsi, le Serment pouvait « se saisir » (ṣabātu/ dib) du patient49. Dans les diagnostics médicaux, le verbe ṣabātu peut décrire l’action d’entités surnaturelles (divinités, fantômes, démons etc.) agissant de façon prédatrice. Dans quelques cas, il accompagne d’ailleurs la forme divinisée du Serment dnam.érim, ce qui pourrait laisser envisager un agent pathogène surnaturel à part entière50. Cependant, ce déterminatif divin est loin d’être systématique et n’apparaît pas toujours dans les duplicats51. De plus, le verbe ṣabātu traduit plus généralement un symptôme soudain et violent. Il est particulièrement employé pour les fièvres, les maladies qui se déclenchent par crises comme l’épilepsie. L’expression « Main du Serment » est documentée à de nombreuses reprises dans les textes médicaux, dans le SA.GIG52 comme dans les prescriptions thérapeutiques53. Si l’on trouve le plus souvent des graphies idéogrammatiques, le SA.GIG atteste de quelques exemples de graphie syllabique akkadienne ŠU ma-mit54. Avec ou sans déterminatif divin, la « Main du Serment » peut également être accompagnée du verbe ṣabātu55. Les expressions Main+divinité ou entité surnaturelle demeurent ambigües, exprimant parfois, et possiblement selon les contextes (thérapeutiques ou diagnostiques), l’entité à l’origine de la maladie ou un nom de maladie56. Dans les textes thérapeutiques, il s’avère souvent difficile de trancher. Néanmoins, certaines prescriptions paraissent mentionner la 47 Cf. A. Schuster-Brandis 2008, p. 100-101, Kette 49 māmītu ana amēli lā ṭeḫê et Kette 51 kišpūumāmītuanaamēlilāṭeḫê. 48 Cf. J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 508 §19.315. Il ne s’agit néanmoins pas d’une prescription mais d’une lettre décrivant une procédure thérapeutique. 49 Sur ce verbe cf. S. Salin 2015, p. 325-329. 50 Il existe aussi la forme ṣibit māmīti soit la « prise du serment » cf. T. Abusch, D. Schwemer, et al. 2016, p. 61, l. 16. 51 Cf. par exemple BAM 49 : 5’ dnam.érim dib-su, tandis que son parallèle BAM 50 : 7 ne fait pas apparaître le déterminatif divin. 52 SA.GIG XXII : 16 ; ibid. l. 19-20 ; ibid. l. 21 ; ibid. l. 22-23 ; SA.GIG XXVIII : 7-10. (Cf. N. Heeßel 2000, p. 253-254, 259, 308 et 313 ; J. Scurlock 2014, p. 186-187, 189-190, 211 et 213). 53 Par ex. BAM 49 : 13’ ; BAM 87 : 17 ; BAM 95 : 20 ; BAM 168 : 19 ; BAM 189 : i9’ ; BAM 228 : 15 ; BAM 234 : 10. 54 Cf. SA.GIG XXII : 16 et 21 (cf. N. Heeßel 2000, p. 253 et J. Scurlock 2014, p. 186). 55 Par exemple BAM 49 : 13’ note dšu.nam.érim dib-su, tandis que son parallèle BAM 50 : 15 note nam.érim dib-su. 56 Pour des synthèses sur ce point, cf. N. Heeßel 2000, p. 49-57, et 2007.
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« Main du serment » au sein d’énumérations de symptômes et de maladies (ḫimiṭ ṣēti, šibit šāri, paralysie-šimmatu, paralysie-rimûtu, maladie-šaššaṭu, « Main du fantôme », « Main du Serment », « Main de l’humanité », maladie rectale57) ou encore en contexte d’épilepsie et avec différentes « Mains »58. D’autres prescriptions proposent, en revanche, des indications cliniques à « double niveau de diagnostic » ce qui pourrait suggérer que le Serment était dans certains cas reconnu comme à l’origine de la maladie59. Face à cette variété d’expressions mentionnant le Serment, il demeure toutefois possible, sans entrer dans le diagnostic rétrospectif, de dégager quelques caractéristiques communes à ces textes diagnostiques. Ainsi, nombre de ces tableaux cliniques mentionnant le Serment font apparaître des symptômes se manifestant au niveau des entrailles60, un constat déjà établi par D. Cadelli61. Ajoutons que les modes d’administration proposés dans ces traitements sont variés62, toutefois le recours à des traitements purgatifs63 et des lavements64 pourrait suggérer des procédures visant
57 Par exemple BAM 168 : 18-19 ; BAM 189 : i 6’-12’ ; BAM 226 : r. 6’-11’ ; BAM 228 : 14-18 // BAM 229 : 8’-12’ ; BAM 409 : r. 23-24. 58 Cf. AMT 96, 3 : 1-13 « Main du fantôme », épilepsie-bennu, « Main d’Ištar » etc. ou encore AMT 96, 7 : 1-12 « Main du Serment », « Main du fantôme », « Main de l’humanité », « Main du dieu », « Main d’Ištar ». 59 Cf. BAM 87 : 14-17 : (…) na bi tùn.gi[g gig šu n]am.érim kur-su soit « (énumération de symptômes) cet homme [souffre] d’une mala[die] hépatique : [la Main du S]erment l’a atteint » (cf. J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 144 §6.142). Voir aussi BAM 95 : 19-20 // AMT 53, 9 : 5’-6’ (…) na bi dúr.gig šu dnam.érim « (énumération de symptômes) cet homme [souffre] d’une maladie rectale : Main du Serment », (cf. ibid., p. 253 §11.36). 60 BAM 52 : 39-46 (cf. A. Bácskay 2018, p. 179-180) ; BAM 49 : 9’-20’, et 21’-31’ (cf. ibid., p. 72-74) ; BAM 87 : 14-17 ; BAM 201 : 23-28 (cf. ibid., p. 106-107); BAM 156 : 1-3 (cf. J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 129 §6.71) ; Cf. SA.GIG XXII : 19-20 ; 25 ; 26-27 ; 28 ; 29-30 ; 31-32 (cf. N. Heeßel 2000, p. 253-254 et 259 ; J. Scurlock 2014, p. 186-187 et 189-190). 61 D. Cadelli 2000, p. 403-404 : « la situation particulière des maladies internes du système digestif se manifeste également à travers le fait qu’elles sont l’expression privilégiée de désordres impliquant des serments manqués (…). Le lien entre la forme prise par la maladie mamîtu “parjure” et le sacrilège initial du serment pourrait tenir à la modalité du geste rituel accompagnant le serment ». Cf. également K. Van der Toorn 1985, p. 80-81. 62 Par exemple la tablette BAM 156 propose des lavements (11-14), des pansements (15-16), des ablutions (17-18) (narmaktu), des baumes (19-20) (napšaltu) etc. 63 BAM 49 : 8’ nu pa-tan nag-šú ina dúr-šú si.sá-ma ti-uṭ « tu lui donneras à boire à jeun, il évacuera par l’anus et il guérira ». 64 Par ex. BAM 49 : 20’ et r. 31 ana dúr dub-ak ina dúr-šú si.sá-ma ti uṭ « tu lui déverseras dans l’anus, il évacuera par l’anus et il guérira » ; BAM 226 : r. 14’-15’ : 14’ (…) anadúr 15’[d]ub-ak-mati.
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à évacuer l’agent pathogène potentiellement ingéré65. Dans le cadre de ces maladies internes, le Serment pouvait s’accompagner de perte d’appétit66 et/ou de l’impossibilité de retenir la nourriture dans le corps67, conduisant à un état grave, exprimé notamment par le verbe šaḫāḫu, parfois trouvé en association avec les chairs68. Notons enfin la place importante des « fièvres » dans ces tableaux cliniques associés au Serment69. 3. LES MANIFESTATIONS PATHOLOGIQUES DU SERMENT DANS LA DOCUMENTATION DE LA PRATIQUE : LE CAS DU « TRAITÉ DE SUCCESSION D’ASSARHADDON » L’examen de la documentation thérapeutique du Ier millénaire av. J.-C. nous a permis d’approcher plus précisément le Serment et de mettre en lumière certains traits caractéristiques de son action pathogène. Ces quelques axes directeurs résultant de l’analyse des textes thérapeutiques serviront d’ancrage à notre étude des manifestations pathologiques du Serment telles qu’elles apparaissent dans la documentation de la pratique de l’époque. Nous les explorerons plus particulièrement à partir des formules de malédiction.
65 D. Cadelli 2000, p. 397 avait fait le constat suivant sur les traitements émétiques et purgatifs : « leur portée dépasse la simple évacuation de matière par voie haute ou basse pour rejoindre le concept étiologique de l’exogénéité ennemie ». 66 Chez l’adulte à l’instar de BAM 234 : 9 (ninda ukaš muṭ-ṭu,cf. S. Maul 2004, p. 92) ou encore K.2426 : 9’-12’ (nindameš ukaš lal, cf. J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 113, §5.72) mais aussi chez le nourrisson (diš lú.tur ú-nap-paqkúm dib.dib-suubur muṭ-ṭunam. érim dib-su, cf. SA.GIG XL : 119, cf. J Scurlock 2014, p. 262 et 269. 67 Par exemple BAM 49 : 10’ : ninda u ameš šà-šú nu igi-šú (cf. A. Bácskay 2018, p. 72); BAM 156 : 2 : mim-mui-lem-muinašà-šúlai-na-aḫbal-ṭamanadúr-šúú-tab-bak (cf. J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 129, §6.71). 68 Cf. BAM 95 : 19-20 où l’on trouve l’expression šiḫḫatšīri (voir M. Geller 2005, p. 130-131) ; BAM 156 : 1 diš na nam.érim šaḫ-[ḫi]-ḫugig. Cf. D. Cadelli 2000, p. 317318 pour des réflexions sur la perte de poids dans les textes cunéiformes médicaux, et V. Chalendar 2019 pour une étude sur la maigreur en Mésopotamie notamment les expressions uzu+šaḫāḫū et šiḫḫat ṣēri. Le terme šaḫāḫu est aussi associé au parjure dans T. Abusch, D. Schwemer, et al. 2016, p. 235, texte 8.28, l. 52 où l’on peut lire que « la maladie grave, le serment (nīšu) (et) le parjure (māmītu) font se consum[er mes chairs] ». 69 Nous renvoyons plus particulièrement à l’ouvrage d’A. Bácksay 2018, notamment aux textes n°18 (BAM 49 : 9’-31) ; n°21 (BAM 579 : i 1-65, ii 1-54’) ; n°39 (BAM 174 : r. 29-32) ; n°40 (BAM 201 : 23-28) n°60 (BAM 52 : 39-46) ; n°62 (BAM 174 : r. 25-28) ; n°68 (BAM 168 : 18-44) ; n°69 (BAM 189 : i 6’-12’) ; n°70 (BAM 216 : 20’-28’) ; n°71 (BAM 228 : 1-22) ; n°73 (BAM 409 : r. 15-28).
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La pratique de la malédiction est courante dans les textes mésopotamiens70. Elle est étroitement liée au rituel de la prestation de serment qui pouvait s’inscrire dans le cadre légal71 ou diplomatique, tout particulièrement lors de la conclusion de traités d’alliance ou de vassalité. Dans les traités72 néo-assyriens, les malédictions apparaissent souvent en lien avec le domaine d’action directe de la divinité qui l’envoie (Ištar — la guerre73, Šamaš — la justice74, Adad — la pluie et les crues75 etc.). Les divinités associées aux malédictions impliquant des maladies sont, sans surprise, la déesse de la médecine Gula76, mais aussi le dieu Sîn, particulièrement lié à la maladie de peau saḫaršubbu77, tandis que Nergal pouvait être invoqué pour envoyer des épidémies (mūtānu) sur la population du souverain parjure78. Remarquons que cette documentation de la pratique ne cite que peu de noms de pathologies spécifiques. De fait, seules saḫaršubbu, agannutillû et di’uont été relevées, et de façon surprenante, ces états pathologiques ne semblent pas être explicitement associés au Serment dans les prescriptions thérapeutiques. Néanmoins, une certaine cohérence peut être observée entre la vision du Serment pathogène telle que décrite par le corpus thérapeutique et celle livrée par la documentation de la pratique. Ainsi, dans les traités, le Serment est également associé aux atteintes dermatologiques, notamment par les mentions de la maladie-saḫaršubbu79. Relevons aussi que la maladie-di’u, généralement interprétée comme une maladie grave affectant la tête et potentiellement caractérisée par une forte fièvre80, peut également être 70
Cf. Ch. Fensham 1963 ; A. M. Kitz 2007, H. Steymans 1995, p. 18-40 et 55-70. Cf. l’étude de M. Sandowicz 2012, particulièrement les pages 107 à 160. 72 Le terme est impropre, nous l’employons par commodité. 73 Par ex. SAA 2-4 : r. 20-21 ; SAA 2-9 : r. 24. 74 Par ex. SAA 2-1 : r. 8-9 ; SAA 2-9 : r. 8’-10’. 75 Par ex. SAA 2-1 : r. 13-15 ; SAA 2-6 §47. 76 Ex. SAA 2-5 : r. iv 3-4 ; SAA 2-6 §52. 77 SAA 2-6 §39 ; SAA 2-11 : r. 10-11. Repérée également dans les tablettes juridiques, cf. M. Sandowicz 2010, p. 126. Cf. K. Watanabe 1984 sur cette malédiction associée à Sîn. 78 SAA 2-6 §49 ; SAA 2-4 : r. 26’. 79 Sur la maladie-saḫaršubbucf. notamment J. Kinnier-Wilson 1966 ; R. Biggs 19801983 ; F. Köcher 1986. 80 Cf. CAD D, p. 165-166, sub di’u. Di’uest souvent mentionnée avec mūtānu(l’épidémie, la pestilence) cf. ibid. c). J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 59 identifient di’u à une fièvre typhoïde « Another syndrome, di’u, is closely linked to ṣētu and would also be classified as enteric fever by modern physicians. The use of the Sumerogram SAG.GIG “sick head” for di’u indicates that this typically started out with a sudden, very intense headache, presumably due to an extremely rapid rise in temperature at the onset of the illness ». A. Bácskay 2018, p. 273 dans son étude sur les fièvres indique simplement « diḫu (illness name) ». Di’u semble être peu attestée dans les textes médicaux, toutefois 71
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rapprochée d’une thématique bien présente dans les textes thérapeutiques : celle de la chaleur excessive, de la brûlure. Le thème de la maladie est particulièrement développé dans les formules de malédictions consignées dans le « Traité de succession d’Assarhaddon81 », puisque 16 paragraphes peuvent évoquer des états pathologiques82. Ce document offrant certainement parmi les meilleurs exemples de malédictions en lien avec la maladie, nous illustrerons notre étude du Serment pathogène par quelques formules particulièrement éclairantes qui en sont issues. 3.1. Maladieinterneet« consumante »dansle« TraitédeSuccession d’Assarhaddon » Cette investigation sur le Serment dans les textes thérapeutiques a mis en évidence une origine interne, emblématique de ses manifestations pathologiques. Elle est bien affirmée dans les prescriptions médicales et le SA.GIG, dans lesquels les symptômes gastro-intestinaux sont largement attestés. Cette dimension s’esquisse aussi dans Šurpu VII, avec le Serment associé à deux autres maladies abdominales personnifiées (dimītu et aḫḫāzu) qui emplissaient le corps des hommes de venin, reprenant cette même image du mal implanté à l’intérieur, ayant pour siège les entrailles. Cette conception d’une force destructrice tapie dans les entrailles du parjure, et considérée imputable aux modalités du rituel lors du serment, peut également être observée dans plusieurs formules de malédiction du « Traité de succession d’Assarhaddon ». Cet aspect est néanmoins exprimé sous des formes inédites, a priori étrangères aux J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 59 §3.157 en recensent une attestation en lien direct avec le serment (K.11758 : 5’-7’), tandis que le lien Serment-di’u est explicite dans Šurpu V : 7/8 (cf. E. Reiner 1958, p. 30). 81 Daté de 672 av. J.-C., ce texte est connu par plusieurs copies. La première édition a été réalisée par D. Wiseman en 1958 sur la base des manuscrits découverts à Nimrud. À sa suite K. Watanabe en 1987, puis S. Parpola et K. Watanabe en 1988 ont procédé à des rééditions de ce document. En 2009, un exemplaire de ce texte a été découvert à Tell Tayinat, et a été édité par J. Lauinger en 2012. Pour des commentaires quant au statut de ce document (cf. M. Falès 2012, K. Watanabe 2014). Ce texte a également fait l’objet d’études comparatives avec le Deutéronome parmi lesquelles : R. Frankena 1965, M. Weinfeld 1965, H. Steymans 1995, M. Zehnder 2009, B. Levinson 2010. Nous renvoyons aux bibliographies des études les plus récentes pour des références supplémentaires. 82 Cf. M. P. Streck 1998, p. 171-172 pour une typologie des malédictions présentes dans ce traité. Nous renvoyons également aux études de K. Watanabe 2017 et S. Allen 2013 sur ces passages. L’importance particulière de la maladie dans ce document par rapport aux autres traités est certainement corrélée à la longueur exceptionnelle de ce texte.
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textes thérapeutiques. Comme par exemple dans le §5583, dans lequel les déesses Kubaba et Karḫuḫa de Karkémiš sont chargées de « placer dans [les] entrailles (du parjure) une grave maladie-rimṭu84 » et de « faire s’écouler continuellement [le] sang (du parjure) comme les gouttes (de pluie) sur le sol ». Le Serment se manifestait également par une chaleur excessive. Il consume le parjure, une action qui recouvre probablement plusieurs dimensions. Tout d’abord au sens propre, avec la fièvre, qui apparaît régulièrement dans les tableaux cliniques et qui n’est pas sans rappeler les effets du Serment évoqués par Šurpu VII, où le champ lexical de la brûlure est récurrent pour décrire l’action du Serment sur l’environnement et les individus. Dans le « Traité de Succession d’Assarhaddon », nous retrouvons la maladie-di’u, évoquée précédemment et provoquée, parmi d’autres maux, par le dieu Anû (§38) et qui rejoint cette même thématique. Nous avons également vu que cette consomption revêtait une dimension plus figurée, celle de la consomption des chairs convoyée notamment par le verbe šaḫāḫu. Une idée retrouvée au §54B du « Traité de Succession d’Assarhaddon » qui décrit les entrailles du parjure rongées par les vers85, un état imputable à la déesse Šarrat-Ekron. Si la thématique des vers (tūltu) est connue des textes thérapeutiques, elle n’apparaît pas explicitement associée au Serment dans les textes diagnostiques 86. Sans doute faut-il souligner que cette malédiction semble davantage s’intéresser ici à la prédiction d’un destin funeste pour le parjure, qu’à la description d’un état pathologique précis. Le ver tūltuest celui qui prolifère dans les cadavres, on le rencontre notamment dans l’Épopée de Gilgamesh87. Enfin, dans cette même formule, soulignons l’emploi du verbe šaḫāḫupour décrire l’action du ver88. 83
La version de Tell Tayinat a permis de compléter la lecture de cette malédiction, cf. J. Lauinger 2012, p. 102. 84 Il s’agit de la seule occurrence recensée par le CAD R, p. 359 sub rimṭupour cette maladie.Le dictionnaire renvoie à la graphie ramīṭu/ud.a, (cf. ibid., p. 126), un terme qui semble davantage désigner des lésions dermatologiques (cf. J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 238), et ne paraît pas vraiment convenir à la formule de malédiction du « Traité de Succession d’Assarhaddon » qui évoque les entrailles du parjure. S. Parpola & K. Watanabe 1988, p. 49 avaient proposé « veneral-disease » pour rendre cette maladie-rimṭu,tandis que K. Watanabe 2017, p. 479 s’en tient à « rimṭu-sickness ». 85 Idem. 86 Le ver tūltuparaît davantage associé aux maux de dents, cf. CAD T, p. 466 sub tūltu b) et J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 420. 87 Cf. A. George 2003, p. 680-681 l. 59-60. 88 d šar-rat-a-am-qár-⸢ru⸣-u-⸢na⸣ ta šà-ku-⸢nu⸣ li-šá-ḫi-ḫa tul-⸢tu⸣. Cf. J. Lauinger 2012, p. 102. La malédiction a été traduite « May Šarrat-Ekron make a worm fall from your
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3.2. Parjure, poison et jaunisse dans le « Traité de Succession d’Assarhaddon » ŠurpuVII : 1-33faisait apparaître une certaine proximité entre les maladies-dimītu, aḫḫāzu et le Serment, ces trois maladies personnifiées ayant pour caractéristique commune d’emplir leur victime de venin. Cette idée du poison infiltré dans le corps du parjure est également présente dans le « Traité de Succession d’Assarhaddon ». Ainsi, le §54 énonce la malédiction suivante : « Puisse le dieu Aramiš, seigneur de la ville et du pays de Qarnê et seigneur de la ville et du pays Aza’i, vous emplir d’eaux jaunes89 », tandis que la malédiction attribuée au dieu Ea (§60), dieu des eaux souterraines, charge la divinité d’abreuver le parjure d’« eaux mortelles ». Si aucune formule strictement parallèle n’a pu être repérée dans les prescriptions thérapeutiques, peut-être faut-il rapprocher ces « eaux jaunes », « eaux mortelles » et « venin », de la bile (martu/zé), une sécrétion bien observée dans les textes thérapeutiques90 dont la désignation akkadienne vaut également pour venin/poison91. Enfin, nous souhaiterions émettre prudemment l’hypothèse selon laquelle, la malédiction envoyée par Aramiš puisse faire référence à la jaunisse92, une pathologie en lien étroit avec la « bile » dans la documentation savante mésopotamienne. L’association jaunisse/Serment s’esquissait déjà dans Šurpu, et se trouvait confirmée par le SA.GIG93. Nous l’observons également dans les incantations94. insides » par J. Lauinger 2012, p. 113, et par « May Šarrat-Ekron make worms fall from your insides » par K. Watanabe 2017, p. 479. À nos yeux, šaḫāḫu pourrait renvoyer à l’action des vers qui dévorent les entrailles du parjure, la malédiction pourrait être traduite comme suit : « Puisse Šarrat-Ekron (faire que), depuis vos entrailles, les vers (vous) consument ». 89 d a-ra-mišen uru kur si en uru kur ⸢az-a-i?⸣ ameš sig7meš li-mal-li-⸢ku-nu⸣ (cf. J. Lauinger 2012, p. 102). 90 À l’exemple du SA.GIG XVI : 77 qui associe un pronostic vital négatif à l’écoulement de bile jaune. Cf. Scurlock 2014, p. 122 et 130. 91 Cf. CAD M/1, p. 299-300, sub martu e). 92 Sur la jaunisse dans les sources cunéiformes cf. notamment R. Labat, 1954-1971 ; Th. Kämmerer 2000 ; P. Adamson 1993, p. 157-158 ; J. Scurlock & B. Andersen 2005, p. 33-34 et 191-192. 93 Cf. la note 30. 94 Ceci est perceptible dans les incantations cf. notamment B. Alster 1972 et P. Michalowski 2009. Voir aussi le commentaire de B. Böck 2014, p. 122ff. Dans cette incantation la « bile » sort de la terre, à l’image d’un végétal, selon la même image trouvée dans Šurpu VII : 5-6 pour décrire l’origine de la maladie-aḫḫāzu dans (cf. ibid., p. 125). Ce type d’incantation pouvait être inséré dans des tablettes dédiées au soin des affections de la vésicule biliaire et des jaunisses, à l’instar de BAM 578 (cf. D. Cadelli 2000, p. 196-197 et 231 et J. Scurlock 2014, p. 511-512 et 522).
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3.3. Maladiesdepeaudansle« TraitédeSuccessiond’Assarhaddon » Enfin, le Serment se caractérise par des atteintes dermatologiques, une manifestation bien décrite dans Šurpu et présente dans les composantes diagnostiques des textes médicaux bien que moins fréquemment que les fièvres ou encore les symptômes gastro-intestinaux. Sans doute faut-il souligner ici que notre vision des manifestations pathologiques du Serment est probablement limitée et conditionnée par les sources à disposition95. Dans le « Traité de Succession d’Assarhaddon », plusieurs paragraphes évoquent des conséquences dermatologiques au parjure. Nous retrouvons, par exemple, l’emblématique malédiction envoyée par Sîn (§39) sous la forme de la maladie-saḫaršubbu.Cette même pathologie se trouvait d’ailleurs possiblement évoquée dans ŠurpuVII, par l’image de la maladie comparée à une cape enveloppant le patient96. La présence de cette maladie dans les formules de malédiction est généralement expliquée par ses conséquences sociales ostracisantes97. Le malade n’a plus accès ni au temple ni au palais, et est, plus largement, mis au ban de la société humaine, condamné à « errer dans la steppe ». Dans ce contexte de parjure, les lésions dermatologiques sont envisagées comme les marques externes de l’impureté provoquées par la transgression du serment. En dehors de la malédiction de Sîn, plusieurs formules du « Traité de Succession d’Assarhaddon » pourraient faire référence à des altérations dermatologiques. Elles recourent parfois à des comparaisons imagées, dont les référents ne sont pas repris par les textes médicaux. À l’instar du §81 qui évoque des chairs sombres comme le bitume, la poix et le naphte98, matières vraisemblablement choisies pour leur couleur, mais aussi possiblement pour leur odeur. Le tout évoquant peut-être des chairs nécrosées. 95 Pour le cas spécifique du saḫaršubbu, K. Van der Toorn 1985, p. 73, avait souligné l’absence apparente de textes thérapeutiques pour traiter la maladie-saḫaršubbuet l’avait mise sur le compte de son caractère incurable. Notons que des prescriptions thérapeutiques sont désormais connues (cf. A. Tsukimoto 1999, p. 199-200). La maladie-saḫaršubbu n’a pas non plus été repérée en lien avec le serment dans le SA.GIG, pourtant des entrées avec des pronostics négatifs y sont recensées. 96 Šurpu VII 19/20 (kīmaṣubāti), l’image de la cape est bien connue pour décrire la maladie-saḫaršubbu(cf. K. Van der Toorn 1985, p. 73 et CAD Ṣ, p. 224 subṣubāti b 2’). 97 Sur cette malédiction cf. K. Watanabe 1984 ; voir aussi les réflexions de K. Van der Toorn 1985, p. 72-75 sur la lèpre. 98 « Puissent vos chairs, la chair de vos femmes, de vos frères, de vos fils (et) vos filles s’assombrir comme le bitume, la poix et le naphte ».
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Ces malédictions étaient destinées à provoquer chez le parjure une infection incurable dont les symptômes visibles conduisaient à une exclusion sociale sans appel. Cette idée d’incurabilité est notamment exprimée par la malédiction attribuée à la déesse de la médecine Gula (§52) qui envoie sur le parjure une plaie persistante (simmulazzu), et plus généralement dans le §99 qui stipule qu’aucun ingrédient servant habituellement à panser les plaies ne sera disponible pour soigner le parjure en cas de blessure99. 4. CONCLUSION Cette étude s’est attachée à explorer le serment, notion complexe en Mésopotamie, puisqu’à la fois parole donnée lors d’un rituel, conséquences funestes du parjure et entité maléfique pour les mettre en œuvre. Ce dernier aspect a plus particulièrement retenu notre attention, puisqu’il est à l’œuvre dans les textes thérapeutiques. L’examen comparatif des manifestations pathologiques du Serment dans les textes thérapeutiques et la documentation de la pratique du Ier millénaire av. J.-C. révèle une conception commune du Serment pathogène au travers de moyens d’expression variés, plus ou moins « littéraires ». Il apparaît que l’approche des Mésopotamiens de ce Serment pathogène varie selon les différentes documentations. Ainsi, la vision des manifestations pathologiques du Serment offerte par Šurpu paraît plus proche de celle de la documentation de la pratique, que de celle présentée par les prescriptions thérapeutiques ou du SA.GIG. En témoigne, la malédiction envoyée par Anû100 dans le « Traité de Succession d’Assarhaddon » (§38) qui ne relève pas directement du domaine traditionnel du dieu, mais dont la manière d’envoyer la malédiction est, elle, en relation avec la nature cosmique de cette divinité. De fait, Anû « fait pleuvoir » sur la population101 la maladie (gig), l’épuisement (tanīḫu), la maladie-di’u, le trouble (diliptu), la morosité (nissatu) et la mauvaise santé (ladu10.ga numun). Ces maux décrivent davantage un état général de faiblesse physique et morale, qu’ils ne constituent un véritable tableau clinique dont on trouverait le parallèle dans les prescriptions 99 « Lorsque l’ennemi vous transpercera, puissent le miel, l’huile, le gingembre, et le “sang de cèdre” à placer sur votre blessure, ne pas être disponibles ». 100 Cf. H. Steymans, 1995 p. 72-78 pour un commentaire. 101 Nous sommes dans le cas d’un document diplomatique qui implique donc le souverain jureur et son peuple.
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thérapeutiques et le SA.GIG. En revanche, cette séquence évoque directement celle rencontrée dans les lignes de Šurpu IV 83-85102. Un parallèle qui se révèle au final peu étonnant puisque le traité d’accession au trône d’Assarhaddon met spécifiquement en garde celui qui utiliserait des procédures telles que Šurpu pour se défaire du serment103. Au-delà de ces différences d’expression, le Serment est perçu comme une entité se manifestant de diverses manières, quelques effets principaux du Serment sur la santé ont ainsi été dégagés parmi lesquels : consomption, symptômes gastro-intestinaux, et atteintes dermatologiques. Ses effets pathogènes emblématiques apparaissent de façon plus ou moins prononcée selon les types de textes (prescriptions thérapeutiques et SA.GIG, incantations, traités), et sont compréhensibles à la lumière de la conception générale du serment en Mésopotamie. Ainsi, l’enracinement du Serment pathogène dans les entrailles, explicité par les nombreux symptômes gastro-intestinaux, constitue un rappel symbolique des modalités pratiques de la prestation du serment et semble confirmer la conception selon laquelle la maladie du Serment serait provoquée par une transgression comprise comme la rupture d’un serment envers les dieux. Le Serment pathogène épuise littéralement les corps par la fièvre et l’amaigrissement. Enfin, les maladies de peau, visibles et infâmantes, particulièrement affirmées dans la documentation de la pratique, constituent la marque du Serment. Elles représentent une terrible menace par une maladie à la fois sanction physique, mais aussi sociale, pour celui qui serait tenté de devenir parjure.
102 Cf. E. Reiner 1958, p. 28. Notons également que les termes di’uet diliptusemblent fonctionner en binôme dans le corpus magique, on les trouve notamment mentionnés ensemble dans les textes pour se défaire la sorcellerie, cf. T. Abusch, D. Schwemer, et al. 2016, p. 33, 60, 204. 103 Cf. SAA 2-4 : r. 10-11, cf. S. Parpola & K. Watanabe 1988, p. 22 « I will [keep] the oath [ofthistreatytablet] and not perform the (rite of) undoing the [oath…] ».
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LE MONDE EN TABLEAUX (I) : UNE ÉTUDE DES TABLETTES-REGISTRES DE LA GRANDE FÊTE D’EŠTAR À MARI Grégory CHAMBON* & Michaël GUICHARD**
« L’écriture favorise des formes spéciales d’activité linguistique et développe certaines manières de poser et de résoudre les problèmes : la liste, la formule et le tableau jouent à cet égard un rôle décisif 1. »
C’est en étudiant les savoirs propres à l’ordre graphique, qui ne traduit pas un simple enregistrement de la parole, que Jack Goody s’est intéressé à la catégorie des tableaux. Leur forme matricielle et la disposition aussi bien linéaire et tabulaire des données permettent de stocker et de réutiliser des informations selon une configuration spatiale spécifique ; les logiques et méthodes alors mises en œuvre sont, d’après Goody, révélatrices d’un rapport particulier au monde, à travers des processus de mémorisation, d’abstraction et d’objectivation. La documentation cunéiforme fournit un matériel abondant sur cette forme graphique qui, paradoxalement, n’a été que très peu étudiée en tant que telle2. La concision et le laconisme des tableaux éveillent en effet généralement peu l’intérêt des assyriologues, qui les étudient de préférence pour leur apport à l’histoire économique sans les mettre à part des autres types de textes administratifs. Pourtant, la diplomatique des documents, une méthodologie dont Dominique Charpin est l’un des plus fervents promoteurs3, offre la possibilité d’étudier plus en profondeur la catégorie « tableau », de comprendre les logiques rédactionnelles et les *
EHESS-PSL. EPHE-PSL. 1 Goody 1977, p. 267. 2 Voir par exemple les études très intéressantes de Robson 2003 et Robson 2004. Voir également l’étude d’un compte tabulaire datant des Pays de la mer I (XVIIe siècle av. J.-C.) dans Boivin 2016. 3 On peut citer par exemple, dans tous ses travaux dédiés à la diplomatique des documents, Charpin 2002 et Charpin 2009. **
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savoir-faire implicites. C’est donc avec grand plaisir que nous dédions cet article à Dominique, un de nos maîtres en assyriologie, un collègue et un ami. Nous souhaitons dans cette contribution, à travers un exemple issu des archives paléo-babyloniennes du palais de Mari, poser les prolégomènes d’une étude plus vaste sur les tableaux écrits en cunéiforme, par une approche relevant aussi bien de l’anthropologie de l’écriture que de l’histoire des pratiques et savoir-faire comptables. 1. LES TABLEAUX DANS LA DOCUMENTATION CUNÉIFORME
La catégorie « tableaux » regroupe en réalité plusieurs genres de textes cunéiformes, qui diffèrent entre eux du point de vue graphique. E. Robson distingue ainsi les tableaux formels (formal tables), dans lesquels les données sont séparées par des tracés formant des colonnes et des lignes, des tableaux informels (informaltables) où les informations quantitatives sont dissociées des informations qualitatives par une disposition particulière des signes, sans délimiteur explicite4. Les colonnes possèdent parfois un en-tête, mais ce n’est pas systématique5. Il existe donc une certaine variété de ce type de documents, depuis la période dynastique archaïque dont date le plus ancien exemplaire connu (la célèbre table de mesure de surfaces carrées trouvée à Šuruppak6) jusqu’à la seconde moitié du Ier millénaire avec les tables astronomiques. L’époque paléo-babylonienne est marquée par des innovations complexes concernant les comptes tabulaires, avec plusieurs niveaux de calcul et l’introduction de véritables commentaires, parfois dans des interlignes7. Tous les tableaux partagent en revanche une caractéristique commune ; les données sont organisées dans le sens habituel de l’écriture cunéiforme. E. Robson met plus précisément en évidence deux types d’axe dans l’organisation des données : l’axe horizontal sur lequel sont 4
Robson 2003, p. 20. Les en-têtes peuvent, de plus, n’être pas normalisés au sein d’une même administration : voir les exemples de registres de récolte du domaine de Larsa à l’époque d’Hammurabi, donnés dans Fiette 2018, p. 190. 6 La table SF 82 (Nissen, Damerow & Englund 1993, fig. 119). Voir également le texte VAT 6635 également de Šuruppak, étudié dans Krebernik, Marzahn & Selz 2005/2006. 7 Robson 2004, p. 133. 5
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réparties des informations numériques ou quantitatives et l’axe vertical sur lequel sont rangés dans un ordre déterminé des noms d’individus, d’institutions ou d’aires géographiques8. C’est habituellement dans la dernière colonne que sont écrites les informations qualitatives ou descriptives, mais elles peuvent également interrompre le tableau sur une ligne ou une colonne, afin de fournir une explication précise. Pour interpréter un tableau, il faut, avant toute approche terminologique, le replacer dans son contexte de rédaction lorsque ce dernier est connu. Selon qu’il a été écrit dans le cadre d’une administration, d’une formation scribale ou d’un travail d’érudition et de production du savoir, les trois principaux milieux utilisant cette technique graphique, sa fonction peut en effet varier9. Nous nous intéressons ici plus particulièrement aux tableaux produits dans un contexte de gestion des denrées et des biens pour les besoins du palais. Il s’agit de textes à double entrée, constitués par l’entrecroisement de colonnes verticales et de lignes horizontales de même largeur (tableauxformels). Plusieurs tableaux des archives de Mari ont déjà été publiés10. Généralement, les éditeurs les ont regroupés avec d’autres documents administratifs traitant des mêmes denrées et en ont tiré essentiellement des informations quantitatives (allocations de denrées, perception de taxes, rendement de terroirs…) en se concentrant sur le contenu et la terminologie employée. L’approche descriptive ne doit pas pour autant primer sur les approches fonctionnelle et contextuelle et la question du « comment un tableau est-il rédigé ? » nous paraît indissociable de la question du « pourquoi et quand a-t-il été rédigé ? »11. Comprendre le rôle exact d’un texte dans la documentation comptable ainsi que le moment précis de sa rédaction lors des procédures administratives ne va pas de soi mais reste essentiel pour appréhender, derrière les raisons économiques, les logiques sociales qui produisent et conditionnent les informations enregistrées dans les tableaux. Il est par exemple maintenant clair que tous les textes comptables des périodes néo-sumérienne et paléo-babylonienne n’avaient pas vocation à enregistrer fidèlement et systématiquement des données effectives. Certains servaient à établir des prévisions de gestion 8
Robson 2004, p. 116. Robson 2003, p. 20. 10 Voir par exemple ARM VII 196, 198, 205, 221, 272, 276, 277, 278, 279, 280 ; ARM XII 747, ARM XXI 56 (+ les quatre fragments « illisibles » mentionnés en fin de volume) ; ARM XXIV 178, 221, 222, 223, 224, ARM XXI 279, FM XVI 57 et 61, etc. Pour d’autres exemples cf. ci-dessous. Nous préparons une étude systématique sur le sujet. 11 Voir pour cette question Arkhipov et Chambon 2015. 9
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et répondaient essentiellement à des préoccupations bureaucratiques, par exemple dans l’organisation du travail des ouvriers ou le paiement des impôts au palais12. Le but recherché n’était pas, de plus, forcément la précision ni l’objectivité des informations. Il s’agissait avant tout, d’une part, de donner, à travers une écriture minimale, les renseignements essentiels sur les modalités de l’opération administrative en cas de contrôle par les autorités, et d’autre part, d’établir des chiffres « utiles » plutôt que précis pour planifier l’approvisionnement des institutions. L’évocation d’une fête cultuelle, le report d’un nom propre ou bien l’indication d’une localité constituaient des moyens mnémotechniques permettant aux scribes de reconstituer cette opération, réalisée ou à venir. Les écrits comptables fonctionnaient en grande partie comme aidemémoire, en soutien des informations transmises oralement, et rendaient possible une mémorisation de réseaux d’acteurs, récipiendaires ou débiteurs. Nous souhaitons argumenter que les tableaux de l’époque paléobabylonienne n’échappaient pas à ces règles. Des exemples de données tabulaires à caractère prospectif datant de l’époque paléo-babylonienne ont déjà été relevés à propos du rendement d’exploitations agricoles13 ou de l’organisation de la main d’œuvre pour le compte du Palais14. Les archives administratives de Mari fournissent d’autres cas d’études dont la plupart n’ont pas été encore éditées et que nous souhaitons réunir dans le cadre de notre projet sur cette catégorie de texte. Afin d’illustrer notre approche, nous avons sélectionné plusieurs tableaux inédits des archives de Mari. La pièce principale est M.12631 qui est en partie endommagée. Le reste se compose principalement de 4 fragments inédits (M.12566, M.11776, M.12236a+ et M.12285). Malgré leur état, on peut en extraire de précieuses informations à la fois sur les pratiques de comptes, les contraintes administratives et les relations sociales. Nous remercions Jean-Marie Durand de nous en avoir confié l’étude et l’édition15. 2. PRÉSENTATION
DU REGISTRE
M.12631
Le tableau M.12631 (= A), le mieux conservé des cinq pièces ici-même éditées, a été repéré par M. Guichard parmi d’autres lors de la rédaction 12
Voir à ce sujet les réflexions de Steinkeller 2004, p. 68 et Chambon 2018, p. 46-51. Fiette 2018, p. 190. 14 Clevenstine 2015. 15 Nous le remercions pour ses remarques qui ont beaucoup enrichi cet article. Nous remercions également N. Ziegler de sa précieuse relecture. 13
LE MONDE EN TABLEAUX
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de sa thèse sur la vaisselle de luxe du palais de Mari16. Il a été trouvé dans la salle 108 du palais de Mari (comme la plupart des autres fragments de tableaux du même genre)17, proche de la « cour du Palmier » (salle 106). Cette petite pièce est habituellement considérée comme faisant partie de la zone d’archivage de la chancellerie, même si cette fonction reste difficile à vérifier en raison de l’hétérogénéité des nombreux textes qui s’y trouvaient18. C’est une tablette de grand format quadrillée de lignes. Malgré la disparition de sa partie inférieure et le mauvais état de son revers, lequel a perdu ses coins supérieurs droit et gauche — sa surface a de plus en partie éclaté —, une bonne part de son contenu est préservée. Le tableau comporte 14 colonnes (numérotées ici de I à XIV). La face compte 46 lignes plus ou moins bien conservées. On peut estimer la lacune en bas de la tablette à 4 ou 5 lignes, ce qui ne tient pas compte de la tranche inférieure qui, si elle était inscrite, devait aussi comporter 4 ou 5 lignes par comparaison avec la tranche supérieure fort heureusement intacte. Le revers comportait une soixantaine de lignes (numérotées de 1’ à 62’). La partie latérale gauche (pour laquelle on ne dispose pas de cliché photographique) est sans doute perdue. Au total, le tableau compte 104 lignes conservées complètement ou partiellement. À cela il faut ajouter 5 à 10 lignes supplémentaires sur la face et de la tranche inférieure qui ont disparu. On peut dès lors estimer que ce document divisé en 14 colonnes comportait à l’origine environ 115 lignes, sans compter d’éventuelles lignes finales sur le côté gauche de la tablette. C’est donc un document comptable de grande taille tout à fait digne d’attention. Le déchiffrement n’est pas toujours aisé notamment au revers de la tablette, qui est bombée comme de coutume. Malheureusement, il manque au moins un cliché photographique de sa partie gauche, si bien qu’une collation de l’original en Syrie, à l’heure actuelle impossible, s’avère 16 Guichard 2005, p. 46 et 285. Il est aussi évoqué par Ziegler 1999, p. 12 b. 61 et p. 56 n. 354 et van Koppen 2002, p. 325. 17 ARM VII 276, 277 et 279 font exception car ils ont été sortis d’après A. Parrot de la salle 110, lequel estimait cependant que les textes présents dans ce lieu n’étaient pas in-situ (Bottéro 1957, p. I). Les salles 108 et 110 sont très proches l’une de l’autre ; cf. note ci-dessous. 18 On en dénombre environ 2000 auxquels s’ajoutent certainement plusieurs documents de la salle 115 située de l’autre côté de la cour du Palmier, qui sont semblables par le contenu à ceux de la salle 108 (Durand 1987, p. 45) ; on sait que la prise de Mari par les Babyloniens a engendré des déplacements et des tris d’archives initialement regroupées (Charpin 1995). Les archives administratives concentrées dans la partie occidentale de la cour du Palmier (des pièces 1 à 108) seraient tombées de l’étage selon Margueron 2004, p. 480-481.
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nécessaire. Aussi insatisfaisante que soit cette situation qui nous prive de certaines informations, nous avons jugé le texte suffisamment riche en l’état pour le publier sans attendre. La ligne 1 donne les entrées des colonnes pour l’ensemble du tableau face et revers compris (le scribe n’a donc pas jugé utile de les répéter au revers comme s’il considérait le tout comme un unique tableau). Pourtant ce tableau s’interrompt à au moins deux endroits : en haut du revers, un espace blanc est suivi de sept lignes continues (l. 1’-7’) ; au milieu du revers, deux lignes de texte interrompent encore une fois le tableau (46’47’). Le tableau ne reprend qu’à la ligne 48’. Dans les deux cas il s’agit de totaux récapitulatifs des données enregistrées précédemment, terminées par l’indication d’une date, respectivement le 30e jour d’un certain mois et le 1er jour du mois suivant. Une troisième ligne (l. 51’), discrète, introduit un semblant de rupture rédactionnelle difficile à prendre en compte. Elle porte une date (« le 3 ») tout comme la ligne 53’ insérée cette fois dans le tableau (« le 4 »). Nous avons donc en réalité affaire à trois petites tableaux distincts (ici nommés respectivement (§1 : 2-46 […] 1’-7’ ; §2 : 9’-48’ ; §3 : 49’-62’), réalisés sur la même matrice. Le dernier se prolonge sur la tranche supérieure mais le scribe n’y a pas reproduit les lignes des colonnes. De manière générale, la tenue du registre est plus relâchée au revers avec une tendance à revenir à la ligne classique. Il manque finalement un récapitulatif et une date (complète ou non) ; ils devaient se trouver certainement sur le côté gauche. Si on observe le document dans le détail, on constate beaucoup d’irrégularités, qui sont analysées plus loin. 3. QUELQUES PARALLÈLES DONT L’INÉDIT M.12566 (= E) Si les tableaux de comptabilité sont nombreux à Mari et se présentent sous diverses formes19 comme on peut le voir par exemple dans ARM 19 On peut distinguer deux catégories de tableaux à Mari : (1) le format savonnette ; les lignes sont tracées sur le long côté ; ce type de texte est de petite taille, il s’agit le plus souvent d’inventaires de personnel (éventuellement prospectifs : isiktum) ou d’aide-mémoire concernant les dépenses sacrificielles ; les tablettes peuvent être recyclées au moins une fois ; (2) le format classique : les lignes sont tracées le long des petits côtés ; les formats sont d’une grande variété : une bonne partie des grands tableaux concernent la gestion du personnel ou la réception d’items ou bien traite de distribution de nourriture.
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VII ou ARM XXIV où ils sont regroupés, associés à la documentation administrative classique comme le fragment FM XI 14020, ou encore avec M.18021 publié récemment par M. Guichard21, A : [M.12631] appartient à une catégorie bien particulière non pas tant par sa forme que par sa taille et surtout par le contenu de son information. Il est le représentant le mieux conservé d’une série de « textes-tableaux » qui n’ont jamais été rassemblés ni étudiés jusqu’à présent. Comme le montre la suite de l’exposé, les exemplaires de ce sous-groupe peuvent être décrits succinctement comme des « tableaux d’enregistrement des présents et taxes lors de la grande fête d’Eštar » formule que l’on propose de contracter en s’inspirant de J. Bottéro22 : « tablettes-registres de la grande fête d’Eštar à Mari ». Cette première approche n’est sûrement pas exhaustive. Au cours de nos recherches, nous avons retrouvé au moins 8 exemplaires appartenant à cette catégorie : outre A : [M.12631], on recense ARM VII 276 (= B), 277 (= C) et 279 (= D) et parmi les inédits (ici même édités) M.12566 (= E), M.11776 (= F), M.12285 (= G) et M.12236a+ (= H). Le tableau ARM XXIV 223 présente des similitudes avec ces derniers, mais quelques différences dans son contenu amènent à le mettre à part (par exemple, l’ordre des contribuables ne répond pas au même principe, les types de quantités enregistrées ne correspondent pas aux mêmes normes)23. 3.1 ARMVII27624 Ce tableau (= B) n’est préservé, selon l’autographie de J. Bottéro, que par deux fragments, le principal appartenant au revers. En réalité, comme l’indique son éditeur dans sa description, le petit fragment isolé Ce genre de tableau devait être un instrument comptable particulièrement adapté à des situations d’intenses activités administratives caractérisées par l’afflux sur de courtes périodes de grandes quantités d’informations à engranger, ou encore était le moyen le plus pratique d’enregistrer et synthétiser de l’information comptable dense et répétitive. Les tableaux enregistrent surtout des noms et des nombres, restent sommaires et sont très formels dans leur contenu, ce qui les rend impropres à décrire le réel dans sa complexité. Ils ne pouvaient donc pas suffire aux scribes administratifs et n’avaient d’ailleurs pas vocation à remplacer les inventaires traditionnels. Ils constituent des pièces comptables dont la fonction ne peut être dissociée de l’événement qui donne lieu à la production des données chiffrées d’une part, et de l’ensemble des documents produits à cette occasion d’autre part. 20 Chambon 2009, p. 156-157. 21 Guichard 2017. 22 Bottéro 1957, p. 151. 23 On peut également ajouter le fragment M.12736 qui sera éditer ultérieurement. 24 Charpin & Durand 1983, p. 98.
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représente ce qu’il reste du document sur sa face25. Le revers est mieux préservé. En fin de compte, il ne reste plus que le bas26 de ce qui était à l’origine une « très grande tablette ». Elle avait ainsi le même gabarit que A : [M.12631]. Son « texte » était divisé en plusieurs parties. L’avant dernière section est dépourvue de récapitulatif faisant la somme des biens perçus. Contrairement à A, le registre B redonne au revers les entrées qui devaient certainement être mentionnées sur la première ligne de la face. Le scribe comptable a en effet profité de l’espace libre entre les deux sections pour répéter une partie des catégories d’items inventoriées lesquelles sont très similaires à celles de A : [M.12631]. Il distinguait au moins 14 sortes d’items sinon 1527. La colonne la plus à gauche (XVI) comportant le nom des contribuables a entièrement disparu. On peut remarquer dans les cellules du tableau, le plus souvent vides, la récurrence du chiffre 6, soit dans la colonne XV, l. 4’ (étoffes) soit sur la face dans la colonne qui se rapportait aux ovins (II). 3.2 ARMVII27728 Ce fragment (= C) préserve le début d’un grand tableau (sa partie droite seulement) et, au revers, sa partie finale. La ligne 1 n’a conservé que la fin des entrées (à comparer avec celles de A : [M.12631] et B : [ARM VII 276] ; cf. ci-dessous). La colonne de droite, consacrée aux noms des contribuables, commence comme pour le tableau A par les noms des palais du royaume du Moyen-Euphrate, incluant le palais de Mari lui-même. Au revers, un espace indique que le tableau est interrompu. Puis, bien que ce dernier semble reprendre graphiquement, une rubrique finale a été notée : [… i?-n]a ki-sa-al ba-ra-ak-ki-im, [… igi?] lugal « [… sur] le parvis« dupodium »/ « extérieur »29. [… enprésence] du roi ». Cette dernière indication souligne le caractère cérémoniel de l’événement qui a donné lieu à la rédaction du tableau.
25
Bottéro 1957, p. 151. D’après son éditeur car la copie ne permet pas de s’en rendre compte. 27 La première colonne a été détruite. Cf. ci-dessous. 28 Charpin & Durand 1983, p. 98. 29 Cette traduction vient de P. Villard, à propos du temple de Nergal : A.503 (Villard 2001, p. 69-72). Il ne l’a pas commentée, mais le terme fait difficulté comme nous le signale J.-M. Durand qui nous rappelle que l’expression pourrait signifier la « salle/cours du podium ». Par ailleurs, kisallum peut désigner dans le palais de Mari une unité d’habitation. 26
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3.3 ARMVII279 Ce petit fragment (= D) conserve le coin supérieur droit de la face d’un grand tableau. Les 3 premières entrées peuvent être restituées ainsi : [gu4-há], udu-há, gal? k[ù-gi]30, […]31. Après les 6 autres premières lignes, un espace marque une rupture, ce qui pourrait signaler une distinction entre deux catégories, les palais et les haut-fonctionnaires de Mari (cf. plus loin E : [M.12566]). Cependant la mention des 12 et 6 ovins dans la col. II laisse penser que les contributeurs sont dans cette partie plutôt des personnes, comme nous le verrons par la suite. La nature de ce tableau n’est donc pas assurée. 3.4 M.12566 C’est un fragment (= E) de la face d’une tablette de grand format dont l’espace est entièrement divisé par un tableau à double entrée. Tous les bords ont été détruits et plusieurs colonnes manquent peut-être à gauche. Bien que la première ligne avec les en-têtes ait disparu, on peut distinguer au moins 8 items, pour lesquels il ne subsiste que les chiffres et quelques indications. De toute évidence la colonne VII’ concernait les umâmû « animaux sauvages » puisqu’elle recense des cerfs, des gazelles et un lion. Les chiffres 6 ou 12 reviennent souvent dans la colonne VI’ ce qui permet de supposer qu’elle concernait la réception des étoffes (cf. la question de la taxe igisûm, ci-dessous). La colonne III’ (l. 16’) comptabilise 24 (?) « plaques » (lê’û) : elles sont sûrement en étain (an-na) dont le nom devait être inscrit à la première ligne (si on compare avec A : [M.12631] §1 : IX ; cf. plus loin). Enfin, la col. II’ qui enregistre la réception de vases précieux à boire (gal = kâsum) et de kiBBû32 concernait soit l’or (kù-gi), soit l’argent (kù-babbar). La dernière colonne de droite, qui identifie l’origine des réceptions, conserve les noms de 22 contributeurs : les palais de Mari, Terqa et Saggarâtum, puis après une ligne blanche des membres de l’administration royale en tête desquels se trouve la reine Šîbtu, selon une disposition similaire à celle de A : [M.12631].
30 Charpin & Durand 1983, p. 98. Selon leur collation il faudrait lire zíz-a. Notre proposition de lecture nécessitera donc une vérification. 31 Cette liste rappelle celle de M.12736 (bœufs, ovins, étoffes, or, argent, […]), mais la récurrence des chiffres 6 et 12 n’y figure pas (notons cependant les 6 moutons de la l. 8). Le statut de ce fragment reste donc incertain. 32 Voir l’analyse de ce terme plus loin.
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3.5 M.1177633 De ce tableau (= F) ne subsiste que la partie supérieure droite. Sur la face, les catégories répertoriées ne sont par conséquent qu’en partie préservées (III’-VIII’) : de l’étain aux étoffes. Les umâmû« animaux sauvages » sont bien présents (VII’) mais curieusement distingués des gazelles (maš-dà - ṣabîtum : V’) et des cerfs (ayyalû : VI’). Sur la colonne la plus à droite (X’) on retrouve la mention des palais (et notamment la « Maison d’Asqûdum »), puis des districts du royaume. Sans aucune séparation, le tableau passe au personnel palatial à commencer par la reine Šîbtu, suivie de Hâliyatum et Bahdî-Lîm ; le reste est perdu. Ce document est donc à rapprocher de A : [M.12631]. Au revers, il ne subsiste plus qu’une partie d’un total. La ligne finale du revers se terminait par la mention du roi ce qui pourrait être compris comme [i-na … igi] lugal « [dansle …, enprésencedu] roi »34. Malheureusement il est difficile de se faire une idée d’après seulement la photo (cf. ci-dessous) de l’épaisseur du fragment et par là-même de la taille originale du registre35. Était-ce un exemplaire comparable à A ou se limitait-il aux réceptions faites dans le palais même ? 3.6 M.12285 Ce n’est qu’un insignifiant fragment (= G) (face ou revers ?) conservant la fin du quadrillage serré d’un grand tableau et une faible portion d’un récapitulatif séparé du tableau par un grand espace anépigraphe. Le peu qu’il en subsiste ne laisse cependant aucun doute sur la nature générale du tableau : il recensait des bœufs, des ovins (la restitution est certaine), des objets d’argent dont 4 cornes d’argent, des animaux sauvages comme un chevreuil (nâlu). 4 cornes sont aussi inventoriées dans A : [M.12631] (f. §1 : VIII 16), dans la catégorie « têtes (animales) en argent ». 3.7 M.12236a+M.12370 Même si ce morceau de tableau (= H) ne préserve plus que des chiffres, la récurrence des 6 et 12 dans la colonne II rend son identification presque 33
Ce texte est déjà mentionné Ziegler 1999, p. 55 n. 344. Une autre interprétation est aussi possible d’après A : [M.12631] : §2 : 48’ : [i-na giš kiri6]-lugal. 35 Des traces de colonnes effacées sont encore visibles sur le face et au revers d’autres marques d’effacements sont aussi présents. Il s’agit soit de corrections soit d’un cas de recyclage (mais cf. Taylor & Cartwright 2011). 34
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certaine. Le fragment appartenait au milieu du côté gauche d’une tablette de grande taille. Les deux premières colonnes concernaient les bœufs et les ovins. La nature des items des autres colonnes est indéterminée. 4. CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES A : [M.12631]
DU GENRE REPRÉSENTÉ PAR
Même si, comme nous venons de le voir, la plupart des tableaux sont très fragmentaires, il est possible d’esquisser les principales caractéristiques de ce genre de texte. 4.1 Untableaud’enregistrement Il s’agit d’un type de tableau de grande taille36 comportant un quadrillage dense qui enregistre essentiellement des quantités d’items. Le poids, l’aspect ou bien la qualité de ceux-ci ne sont pas indiqués sauf exception et ces indications sont alors toujours sommaires. 4.2 Lesentrées Si seul A : [M.12631] parmi les exemplaires étudiés conserve l’intégralité des entrées de chaque colonne, inscrites sur la première ligne, la comparaison de l’ensemble des exemplaires fait apparaître des caractéristiques communes, affichées dans le tableau en annexe. L’ordre d’énonciation des items respecte certaines règles ; les bovins et ovins sont toujours mentionnés dans les premières colonnes, les entrées d’or et d’argent précèdent celles de l’étain et les colonnes des étoffes et des animaux sont généralement placées ensuite dans un ordre parfois inversé (étoffes / animaux sauvages ou animaux sauvages / étoffes). L’or peut précéder directement l’étain et sans doute être placé après l’argent d’après C : [ARM VII 277] et peut-être E : [M.12566]. En réalité, l’originalité de cet inventaire tient surtout à la présence et l’association de plusieurs items très particuliers. Il s’agit tout d’abord des objets kiBBû, terme rare (cf. ci-dessous). Si cette catégorie ne figure explicitement que dans deux cas de figure (A : [M.12631] et B : [ARM VII 276]), elle est implicite dans E : [M.12566] qui en recense des exemplaires dans la catégorie or / argent ( ?) (II’, 16’). La mention de 36 On peut présupposer l’existence de plusieurs formats selon qu’ils recensaient les réceptions d’une ou plusieurs journées.
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« têtes (animales) d’argent » est aussi remarquable. Toutefois elle ne figure explicitement que dans A et apparaissait sûrement dans G : [M.12285]. Un inventaire (ARM VII 218 [= ARM XXXI 282]) comportant des items partiellement parallèles à E : [M.12566] prouve que ces objets représentaient un apport standard réalisé par les hauts fonctionnaires du roi. Même la mention de l’or et de l’étain, métaux très rares, constitue une particularité37. D’ailleurs, si l’administration comptait visiblement en obtenir, puisque ces métaux étaient inscrits dans les en-têtes de colonnes, il est manifeste que son attente restait souvent insatisfaite comme en témoignent l’irrégularité des réceptions et la faiblesse des quantités obtenues. Les animaux sauvages représentent, enfin, une catégorie fondamentale pour ce type de tableau, complétement séparée du cheptel des bovins et ovins38. Cette liste standard qui exclut les denrées alimentaires n’est cependant représentative que d’une partie de ce qui était effectivement perçu. Du vin, du miel, de la laine, des ânes et autres produits pouvaient être ajoutés à l’intérieur des tableaux, parfois à des places arbitraires. Les entrées des colonnes correspondaient en fait aux items attendus par le comptable mariote. Cette liste « idéale » de départ ne répondait pas seulement à des préoccupations économiques ou pratiques car certains des items mentionnés avaient une valeur symbolique (comme les vases céphalomorphes, les animaux sauvages) soit parce qu’ils répondaient aux goûts ou attentes du roi (comme l’étain), soit plus sûrement parce qu’ils étaient liés d’une manière ou d’une autre à l’« événement festif » qui donnait lieu à la perception de tous les biens énumérés (cf. ci-dessous à propos de la fête d’Eštar). 4.3 Lescontribuables-participants Les contributeurs mentionnés dans la colonne de gauche (XIV dans A : [M.12631]) étaient rangés selon un certain ordre que l’on retrouve en partie d’un texte à un autre. Malheureusement on ne peut que prendre en compte les administrations et les administrateurs du royaume d’après les parties restantes sur les tablettes39. Cependant A : [M.12631] montre que 37 Pour ce texte cf. ci-dessous. Ce document ne recensait que l’argent (par déduction) et l’étain dont un seul apport est enregistré (il provient d’Iddiyatum comme dans E : [M.12566]). 38 Les gazelles et cerfs sont fréquents ; des lions et des autruches étaient aussi introduits dans le palais à cette occasion, cf. Durand 1987, p. 52-53. 39 En l’état, il est impossible de savoir si tous les tableaux couvraient les réceptions sur plusieurs jours et ainsi comptabilisaient les apports des administrateurs et administrations aussi bien que, dans un second temps, celles des vassaux et notables locaux.
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la population concernée était beaucoup plus ample qu’on pourrait le croire puisqu’elle intégrait les chefs bédouins, les vassaux et les villes des Marches du royaume. Le début de la liste comprend les palais du royaume, les districts et les hauts administrateurs. Un ordre relativement fixe prévaut alors. Il respecte clairement l’éloignement géographique pour les toponymes : Mari, puis Terqa, Saggarâtum, etc. Une distinction plus subtile est réalisée entre le centre (Mari, Terqa, Saggarâtum), c’està-dire le royaume des Bords-de-l’Euphrate à proprement parler, et la périphérie : Dûr-Yahdun-Lîm, Qaṭṭunân et le Sûhum. La « Maison d’Asqûdum » (le petit palais oriental à Mari) a été visiblement ajoutée à cette liste standard au milieu du règne de Zimrî-Lîm (A : [M.12631] §1 : XIV, 7 ; F : [M.11776] : X’, 7). Pour les anthroponymes, il semble que le critère ait été hiérarchique. La liste des hauts fonctionnaires débute ainsi toujours par la reine, suivie par la princesse Hâliyatum. L’ordre des fonctionnaires dont les noms figurent juste après les grandes dames est en revanche plus fluctuant. Quand le devin Asqûdum était en poste à Mari, celui-ci avait la préséance sur les autres hauts fonctionnaires car il apparaît en tête (E : [M.12566] : IX’, 9’) et en deuxième position dans ARM XXXI 282, liste se rapportant à une occasion similaire. La position de Hammî-šâgiš est la même dans trois des tableaux où son nom figure : elle souligne qu’il comptait parmi les principaux responsables du palais. Après le départ d’Asqûdum, Bahdî-Lîm, que E plaçait en 10e position, est inscrit à la tête du groupe (F : [M.11776] : X’, 13; A : [M.12631] §1 : XIV, 13)40. M. Guichard (2005, p. 46) a observé que Puzur-Šamaš, le grand échanson du roi, occupait à peu près la même position dans ce type de tableau que Balân, son prédécesseur (comparer E : [M.12566] : IX’, 20’ et A : [M.12631] : §1 : XIV, 26). Nous supposons que cet ordre reflète aussi en partie la réalité du protocole de la cérémonie lors de laquelle chacun venait apporter successivement ses présents41. 4.4 Lesrubriquesfinales Comme on l’a vu, ce type d’informations n’était pas forcément toujours noté. A : [M.12631] montre que les importantes réceptions de biens 40 Cette ascension correspond certainement à sa promotion comme gouverneur de Mari dans le courant de l’année ZL 4 ; cf. Lion 2001, p. 186. 41 Le tableau inédit M.12492 (relatif à une distribution) contient une liste de fonctionnaires similaire à celle de E : [M.12566]. Les permutations des noms permettent de voir que si ordre hiérarchique il y avait celui-ci n’était pas rigoureux. Nous remercions J.-M. Durand qui nous a transmis ce texte avec ses notes.
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enregistrées avaient lieu dans plusieurs endroits à Mari, mais la principale cérémonie se tenait dans le palais. C : [ARM VII 277] évoque plus précisément la « cour du podium » (si on admet la lecture kisalparakkim au lieu de kisal barakkim) dont l’identification et la localisation restent pour l’heure incertaines (serait-ce la cour 65 ?)42. Cependant la cour 131 a pu être un des lieux de réception comme le révèle le dossier de la taxeigisûm43.Une série de textes rédigés certainement dans le même contexte montrent que des inventaires et des totaux de tout ce qui avait été reçu étaient réalisés sur des petites tablettes indépendantes, certainement de façon concomitante aux tableaux, ou bien peu de temps après44. 4.5 Laperceptiondetaxes La récurrence des chiffres 6 ou 12 quand il s’agit d’étoffes ou de moutons, comme nous l’avons signalé plus haut, est de toute évidence le signe que ce type de tableau était conçu pour enregistrer la perception d’une taxe standard de la part des hauts fonctionnaires. Le nom de cette taxe apparaît dans A : [M.12631] (§1 : XII, 13 et dans le récapitulatif §1 : 7’) : 12 étoffes sont en effet livrées dans le cadre de la taxe igisûm ainsi que 20 étoffes « en plus ». Ce jour pouvait correspondre au 30/viii comme le montrent des documents parallèles (M.11551, M.6468) à A : [M.12631] (lequel ne mentionne aucun nom de mois). Cependant ce même tableau permet de constater que d’autres types de versements de taxes avaient lieu concomitamment (§3 : X, 53 : laqtum ; §2 : X, 32-41 : sugâgûtum). 4.6 L’occasionreligieuseannuelle :lafêted’Eštar Le 30/[viii], ou une date approchant en fonction des années, représentait le (ou l’un des) grand(s) jour(s) de la perception de l’igisûm versé par les principaux serviteurs du palais. D’après A : [M.12631], cette opération se déplaçait du palais au verger du roi le jour suivant, selon un cérémonial précis. Le défilé des tributaires se prolongeait ensuite plusieurs jours en fonction des retards. Ce moment particulier de l’année correspondait à la grande fête d’Eštar de Mari, qui se déroulait lors du changement de mois (ici du mois de Dagan viii au mois lilliyâtum ix) déterminé par la 42 Pour ce lieu désigné aujourd’hui comme salle du trône, cf. Margueron 2004, p. 464465 et pour d’autres considérations sur la fonction de cet espace, cf. Durand 2008, p. 321. 43 Cf. Durand 1987, p. 52-53. Voir plus loin au sujet de cette taxe. 44 Voir par exemple FM IV 44, FM XI 141, 142 ; ARM XXI 15, 16 ; ARM XXIII 223.
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réapparition de la lune dans sa première phase45. Même si le déroulement précis de cette fête religieuse majeure ne nous est pas connu, le moment clé semble avoir été « l’entrée d’Eštar » dans le palais et le jour de la fête dans le verger du roi. Un des temps forts était de toute façon la remise des « présents » à l’autorité royale. Dans la mesure où les tableaux que nous avons présentés succinctement ont sans doute servi à enregistrer les produits au fur et mesure qu’ils étaient présentés au souverain, ils donnent des informations concrètes sur le déroulement même du cérémonial. Comme dit précédemment, la remise au souverain d’objets de luxe tels les têtes animales en argent devait avoir dans le cadre de ce cérémonial une forte valeur symbolique. 5. ANALYSE DES PARTICULARITÉS DE A : [M.12631] A, exemplaire le mieux conservé, mérite un examen de détail. 5.1 Sadatation Si le texte a été écrit entre le 30/[viii] et vraisemblablement le 5 du mois suivant, il reste à en établir l’année qui, si elle a bien été inscrite sur la tablette, est désormais illisible. Seule la prosopographie fournit des renseignements utiles permettant de dresser des propositions approximatives. Puzur-Šamaš l’échanson a en effet exercé ses fonctions de la fin de l’année ZL 4 à ZL 1346. Le fait que E : [M.12566] mentionne son prédécesseur Balân indique que ce tableau a donc été rédigé au début du règne. Dans ce même texte figure l’ex-devin et ministre Asqûdum tandis que A : [M.12631] n’évoque plus que la maison de ce dernier : celui-ci s’est donc entretemps retiré. La maison qu’il occupa depuis la prise de pouvoir de Zimrî-Lîm constituait une unité économique qui continua à porter son nom. FM XV 25, daté du 15 / ii/ ZL 5, est la plus ancienne mention connue de cette maison. Asqûdum avait donc quitté cette résidence pour disparaître quelques années plus tard, dans le courant ZL 847. 45 M.11654 (ARM XXX, p. 407), d’abord cité par Durand 1987, p. 92 puis dans Durand & Guichard 1997, p. 29, signale que l’entrée d’Eštar a lieu en ZL 12 le 30 viii, précisément la première date mentionnée dans A : M.12631. A. Jacquet place la date normale du jour de l’entrée d’Eštar dans le palais le 1/ix (Jacquet 2008, p. 420-421). Selon les années le jour oscille entre le 30/viii et 2/ix (d’après Jacquet 2011, p. 22). 46 Guichard 2005, p. 51-52. 47 Charpin 2011, p. 264 et en dernier lieu Durand 2019.
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Dès lors, la mention de la maison d’Asqûdum nous indique que A : [M.12631] ne peut pas être antérieur à l’année ZL 5. Plusieurs caciques de l’Ida-Maraṣ sont mentionnés à partir du 1er du mois [ix] dans le tableau au revers. Hatnammuru (§3 : XIV, 48’) a succédé à Zakura-abum de Zalluhân après ZL 7 ou 8 et n’a probablement été reconnu par Mari qu’autour de l’an ZL 948. Si la restitution du nom Amûd-pî-El (= Amûd-pâ-El) est juste (§2 : XIV, 16’), il ne peut s’agir que du roi de Šuduhum dont la montée au pouvoir pourrait dater de ZL 1149. Enfin, le roi Ibâl-Addu d’Ašlakkâ s’est aussi présenté à Mari (§3 : 54’). Or, celui-ci a commencé dans le courant de ZL 12 à se révolter contre Zimrî-Lîm qui l’a finalement chassé de son trône. Si l’année 13 est à écarter, l’année 12, a priori une possible candidate50, paraît aussi improbable car au mois xi Zimrî-Lîm mettait le siège à Ašlakkâ, et on peut imaginer qu’il a consacré les mois précédents à l’organisation et à la conduite de cette campagne militaire. Une visite du félon dans de telles circonstances serait étonnante51. En définitive, l’année ZL 11 paraît la plus vraisemblable, même si cela reste encore une hypothèse52. Deux indices confortent cependant cette datation. Tout d’abord, IšhîLîm de Nahan (rev. l. 35’) est attesté dans le récapitulatif FM X 85 des paiements de la taxe sugâgûtum au mois xii de ZL 1153. Ensuite, un certain Yasqiṭ-El (tr. sup. l. 60’), qui doit s’acquitter de sa sugâgûtum en livrant des moutons, figure également dans ce récapitulatif54. Il est alors précisé que sur les 500 moutons qu’il devait apporter, seuls 200 ont été en réalité reçus, un chiffre proche des 180 moutons enregistrés dans A : [M.12631]. En supposant que les 20 moutons supplémentaires ont bien été fournis avant ou après le [5]/ix, on pourrait considérer que FMX 85 reprend au mois xii les paiements effectués au mois ix de la même année, c’est-à-dire ZL 11.
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Guichard 2014, p. 87. Guichard 2009a, p. 83. 50 En effet, le 30/viii/ZL 12 (M.11654 = ARM XXX, p. 407) correspond à la date d’entrée d’Eštar dans le palais. Le compte de la redevance igisûm perçue est établi le 5/ix d’après FM IV 44. Or, la date du rituel pour l’année précédente n’est pas connue. 51 Ajoutons qu’Amûd-pâ-El fut chargé de garder Ašnakkum cette même année (Guichard 2009a, p. 86-87). 52 Nous rejoignons donc ici la datation déjà proposée par N. Ziegler (entre 9’ ou 10’), 1999, p. 12 n. 61. 53 Voir FM X 85 : 33, où il est indiqué que « sur 250 moutons d’Išhî-Lîm de Nahan, 50 ont été réceptionnés, 200 moutons sont en arriérés ». 54 FM X 85 : 35. 49
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5.2 Ledéroulementdesréceptions Des dates jalonnent A : [M.12631] et permettent de préciser le moment de l’année où le grand tableau a été composé. La première partie (1§) est le témoin indirect d’une cérémonie avec remise de « présents » accomplie dans le palais même le 30 (r. 7). Le lendemain, le 1er, l’action se déplace dans le verger du roi où sont enregistrés de nouveaux apports (§2 : 9’-47’). Des réceptions ont lieu le 3 (§3 : 48’-51’), puis le 4 (§3 : 52’-53’). Cette activité se prolonge le ou les jour(s) d’après (§3 : 54’-62’). La cérémonie dans le palais suivie de celle dans le verger du roi et les jours mentionnés permettent de rattacher cette accumulation de « présents » à la grande fête d’Eštar. Le traditionnel sacrifice dans le verger royal avait lieu à la fin de l’année, les dates dans le règne de Zimrî-Lîm oscillant entre le 1er et le 7 du mois ix55. Par conséquent, l’action pourrait se dérouler entre les 30/viii et [5]/ix de l’année [ZL 11?]. Nous postulons que tous les autres textes que nous avons décrits plus haut ont été établis à l’occasion de cette fête religieuse, à d’autres moments du règne. 5.3 Unerédactionsurplusieursjours ? Le texte de A : [M.12631] donne l’impression de décrire les événements sinon au fil des réceptions (ce qui semble assez probable) tout au moins jour après jour. Il nous faut donc maintenant examiner la façon dont se présente l’information, pour essayer de comprendre fonctions et modalités de la rédaction. Il apparaît clairement que les colonnes ont été tracées avant les lignes56, ce qui n’est pas toujours le cas pour ce genre de texte57, et que les cases sont sensiblement de même largeur (exception faite de la col. XIV)58. Dans le détail le texte présente quelques ratures surtout dans le tracé des 55 Jacquet 2011, p. 31-32. Cf. en particulier FM X 48 : 1-8, daté du 1/ix/ZL 10 qui rappelle que le Bédouin Išhî-Lîm a donné 30 ovins au titre de la sugâgûtum dans le verger royal lors de la fête d’Eštar. Relevons au passage que cette information pourrait coller à A : [M.12631]. Malheureusement le nombre d’ovins qu’il a apporté est perdu. La comparaison ne permet donc pas d’écarter l’année ZL 10 comme date de rédaction. 56 Les lignes “coupent” en effet les colonnes. Le scribe a prolongé les lignes au-delà des colonnes sur la tranche supérieure (et donc à la fin du texte). 57 Voir par exemple le petit tableau M.18021 qui fait la comptabilité des offrandes de bœufs et d’ovins dans le royaume de Mari (Guichard 2017). Néanmoins ce texte a certainement était rédigé sur une ancienne version. 58 Cette observation vaut pour E : [M.12566], F : [M.11776], G : [M.12285] et H : [M.12236a+].
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lignes. On voit d’abord très bien en haut du tableau §1 que le scribe a appliqué deux ou trois fois son calame pour tracer chaque ligne car la tête du calame est souvent encore visible. À plusieurs moments, il a même dû s’y reprendre à deux fois, le calame ayant tendance à pivoter légèrement vers le bas ou le haut. Les corrections ne sont souvent pas parfaites, ce qui témoigne d’une certaine hâte dans l’exécution. Les lignes de la tranche supérieure, à l’exception de la première qui a été tracée en deux coups, ont, elles, été réalisées en une seule fois par anticipation, puis le texte a été ajouté en dernier. Toutes les lignes du tableau ont quoi qu’il en soit été tracées au fur et à mesure de la rédaction, car elles écrasent en effet le bas des signes cunéiformes des lignes précédentes. En revanche, la manière dont le scribe a tracé préalablement les colonnes est moins claire, les détails ayant été effacés par la superposition des lignes. De tels détails ont leur importance, car ils prouvent que le scribe a anticipé la rédaction du tableau, en ayant en tête des catégories associées à chaque colonne spécifique, même si elles ne rendent pas complètement compte de ce qui a été effectivement perçu. La dernière colonne, plus large, ne comporte pas d’en-tête et énumère des noms propres, des noms de bâtiments (qui représentent des unités administratives, palais, Maison d’Asqûdum, districts) ou des toponymes. Alors que les premières lignes de la face ont été tracées d’abord parallèlement au petit côté de la tablette, les suivantes, ont tendance à légèrement « remonter » vers le haut à droite, une habitude scribale que l’on retrouve couramment dans les lettres et certains textes administratifs et qui a probablement une explication ergonomique ; la main droite qui écrit a tendance à dévier dans cette direction plutôt que de rester sur un plan horizontal lorsqu’on tient une tablette dans la main gauche. Il est possible que le texte représente une synthèse réalisée autour du 5/ix. Mais aucune note qui aurait servi à le composer ne nous est connue. Aussi nous formons l’hypothèse qu’il a pu être concrètement rédigé en plusieurs fois entre le 30/viii et le [5 (?)]/ix, et pour trois raisons59 : le 59 Cela supposerait cependant que la tablette ait été gardée humide assez longtemps ce qui ne peut pas être prouvé. Taylor et Cartwright 2011, p. 311 estiment qu’en Irak une tablette sèche au bout d’une heure si rien n’est fait pour contrecarrer ce processus naturel. Les scribes devaient humidifier la surface du texte en appliquant sur l’argile un linge humide, cela d’autant plus quand ils rédigeaient de grandes tablettes. Les contre-exemples sont les cas d’altération de l’écriture en cours de rédaction. Aux exemples donnés par Taylor et Cartwright 2011, p. 311-312, il faut ajouter ARM XXXI 161 (texte administratif datant du règne de Zimrî-Lîm). Dans ce cas de figure, l’écriture du dernier paragraphe est bien différente du reste. Les clous sont plus « évasés » et pour ainsi dire sur le point de
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caractère chronologique de la succession des tableaux, une visible hâte dans leur exécution et un mode de rédaction un peu différent au revers. Mais il est clair que le scribe a choisi au préalable le format de sa tablette, la nomenclature de son tableau et la classification des contribuables (bâtiments/personnes) — qu’on retrouve d’un texte à l’autre et qui reflète aussi le protocole — en fonction d’un modèle préétabli mais souple, que nous avons décrit plus haut. Pourquoi a-t-il répété la mention du district de Mari (cf. §1 8 XIV et 36 XIV), alors qu’il n’avait pourtant aucune entrée à enregistrer ? Cela nous semble être la preuve qu’il a appliqué un formulaire à la lettre ou/et suivi les exigences strictes du protocole60. 5.4 L’enregistrementdesproduits(casparcas) Les cases, résultant de l’entrecroisement des lignes et des colonnes, sont loin d’être toutes remplies. Elles contiennent en général des chiffres, mais peuvent aussi comporter des noms d’items comptabilisés comme à la fin de la ligne §1 : XII, 7 (30 dug geštin), à la ligne IX, 16 (12 gu2 la-ab-du) ou encore au début de la ligne VI, 30 (2 gi-ša-lu).Dans ce cas, le scribe n’hésite pas, pour écrire ces items, à déborder sur les cases adjacentes. Les cases de la colonne XI, puis XIII sont marquées d’un signe AŠ qui est considéré habituellement comme une encoche de contrôle. Le revers en est dépourvu. E : [M.12566] ne comporte pas non plus ce type de signe, ce qui montre que son usage n’est pas systématique. Sur A : [M.12631], les encoches sont exclusivement réservées aux items livrés par des individus. Elles ont sûrement été réalisées quand le tableau de la face (du moins jusqu’à la ligne 35) était terminé, probablement au moment où les comptables ont voulu estimer plus précisément la valeur des « présents » reçus après la réception elle-même, car des textes parallèles indiquent que les lots étaient pesés ou recomptés séparément éventuellement le même jour61. La fonction exacte de telles marques reste néanmoins difficile à appréhender, et leur signification était probablement établie entre scribes au moment même de l’opération comptable : s’agissait-il d’encoches de contrôle, pour noter ce qui avait été se dissoudre comme si l’argile avait été à cet endroit plus molle que nécessaire. Ce n’est pas un cas de séchage, mais le scribe avait au contraire trop imbibé d’eau la surface de sa tablette. Cette technique permettait normalement de prolonger la durée de la phase de rédaction, voire autorisait le recyclage. 60 La procédure d’enregistrement et la logique de rédaction des textes au cours de telles opérations administratives nécessiteront une enquête plus poussée tenant en compte l’ensemble des documents préservés. Une partie du matériel est encore inédit. 61 Cf. ci-dessus : 4.5.
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effectivement livré ou non ou bien de marques de rappel, pour signaler des arriérés ou des manques ? Malgré une nomenclature quelque peu fluctuante comme cela a été vu plus haut, l’en-tête du tableau respecte de gauche à droite un ordre thématique standard : le bétail, les métaux (or, argent, étain), les animaux sauvages et les étoffes. Curieusement la position de la catégorie « étoffes », parfois doublée de celle des textiles gú62, est la plus variable : en général, elle est placée en fin de liste mais permute fréquemment avec la catégorie animaux sauvages. Elle peut même être intercalée entre le bétail (bœufs et ovins) et le métal précieux63, ce qui prouve que les comptables étaient indécis sur ce point. En fait, la place de la catégorie animaux ne paraît pas obéir à première vue à une logique précise, sauf si on considère que sa position finale s’explique par le fait qu’elle constitue une thématique comptable inhabituelle. Certaines années, le scribe responsable du tableau a jugé important de donner plus de précision à sa nomenclature, indépendamment de ce qui allait être concrètement perçu. Comme nous l’avons déjà signalé, ce principe reflète donc à la fois une attente précise de la part de l’administration et une adaptation aux circonstances de la fête d’Eštar. Nous examinons dans ce qui suit plus en détail les catégories d’items enregistrés. 5.4.1 Lesobjetsmétalliques 5.4.1.1 LesvasesGAL-kâsum A : [M.12631] montre l’importance de ce lot : le royaume de Mari et toutes ses composantes fournissent à eux seuls 192 vases d’argent, ce qui équivaut à une somme s’approchant d’un demi talent64. Tous les fonctionnaires n’en ont cependant pas donné. Trois lots se distinguent des autres : les 28 vases de Bahdî-Lîm, les 20 de Kâlalum et les 18 de Habdu-Malik65. Ce sont des signes de leur richesse.
62 Le terme gú figure dans plusieurs textes. Une collation (Charpin & Durand 1983, p. 98) effectuée sur B : [ARM VII 276] montre que c’est une forme abrégée de gú-è-a (nahlaptum) « chemise » (Durand 2009, p. 68-69). 63 D’après le fragment inédit M.12736. 64 Malheureusement le nombre de vases perçus dans F : [M.11776] est cassé. 65 Le sujet a fait l’objet d’une analyse dans Guichard 2005, p. 86-87 (la relation faite entre A : [M.12631] et le q/kila’ûtum est à abandonner car, si elle existe, elle n’est que secondaire ; cf. sur le sujet Jacquet 2011, p. 61).
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Dans cette catégorie (§1 : VI, 30), figurent 2 gi-ša-lu (d’argent). Il s’agit d’un ajout « hors-catégorie », un cas similaire aux 30 jarres de vin (30 dug geštin) notées dans la colonne des tissus (tug-há) à la ligne XIII, 7. Le premier terme désigne en fait probablement « deux rames » (gišallum) en argent. Il faut comprendre ici qu’il s’agit de rames miniatures, servant certainement à orner un petit modèle de bateau votif66. Il est possible que cela ait un rapport avec la profession même de celui qui les a livrées au palais, Yanṣib-Addu (§1 : XIV, 29), ce dernier étant connu comme batelier, s’il ne s’agit pas d’un homonyme67. 5.4.1.2 Lestêtesetcornesenargent Des objets en argent en forme de tête animale (sag) constituaient pour le comptable un présent standard de la fête d’Eštar. Une précision est fournie dans le récapitulatif du deuxième tableau (§2 : 46’) puisqu’il compte une « tête de taureau » en argent, objet offert par le Mâr Yamina Hammî-ištamar (// §2 : VIII, 11’). La nature exacte de tels artefacts n’est pas claire mais il pourrait s’agir de gobelets céphalophormes, bien connus dans les inventaires des coffres du palais68. En outre, le comptable a rangé dans la même colonne (§1 : VIII, 16) la réception de 4 cornes (en argent). Deux autres paires de cornes (4 si ku3-babbar) figurent dans le récapitulatif de G : [M.12285] confirmant la lecture dans le tableau A : [M.12631]. Ils s’agit peut-être également de vases à boire de la sorte šerim qarnim69, que pouvaient posséder des notables du royaume70. Il n’est également pas exclu que les quatre cornes soient des parties amovibles à agencer sur les deux têtes mentionnées en même temps qu’elles. Le fait que la nomenclature initiale du tableau A : [M.12631] présuppose que ce type de présent, une tête de taureau ou des cornes, était susceptible d’être offert tant le jour de l’entrée de la déesse Eštar dans le palais (le 30) que les jours suivants, ce que confirme le don du chef Mâr Yamina indique que l’objet n’était pas lié à un rite spécifique au cours de la fête d’Eštar. Il y a sûrement une relation à établir avec la distribution des 66 Il semble en particulier que le roi de Mari, de retour de son voyage dans l’Ouest, ait décidé de se faire confectionner un petit modèle de bateau à la mode crétoise (Guichard 1993). Des « maquettes » (maturrum) en argent sont bien attestées (Archipov 2012, p. 87). Un nombre important de modèles de bateaux a été en particulier retrouvé, la plupart du temps dans un contexte funéraire (voir par exemple Carter 2012, p. 358). 67 Voir ARM VII 233. 68 Guichard 2005, p. 264-287. 69 Guichard 2005, p. 306-309. 70 van Koppen 2002, p. 313.
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parties d’animaux aux commensaux de la table du roi71. Parmi les morceaux de choix figurent les têtes de bœufs distribuées aux nobles à l’occasion du grand banquet royal. Le trophée en argent d’une tête de bovidé est ainsi une référence explicite aux sacrifices d’animaux et aux banquets de fête consécutifs. Il s’agissait d’un symbole de pouvoir, de vitalité, de richesse et de partage. 5.4.1.3L’oretl’énigmatiqueterme kiBBum Bien que le comptable se soit évertué à consacrer deux colonnes à l’or (vases et anneaux), peu d’or a été en fait réceptionné l’année où A : [M.12631] a été rédigé. Il est même possible qu’à cette occasion un seul anneau d’or ait été donné malgré le nombre de contribuables, mais les récapitulatifs sont trop lacunaires pour qu’on puisse en être complètement certain. Le généreux contribuable est en tous les cas Nanna-mansum, haut fonctionnaire qui a pu avoir une activité de marchand72 et/ou de juge73 (1§ : IV, 32). On sait, quoi qu’il en soit, que l’or était extrêmement rare et probablement en grande partie monopolisé par le roi et les temples. L’item le plus intrigant de tous est kiBBum(dans la nomenclature du tableau au pl.kiBBû) auquel une colonne entière est consacrée. Le premier tableau (1§) n’en recense aucun : il est absent des parties préservées de la colonne et n’est clairement pas mentionné dans le premier récapitulatif (§1 : 1’) puisque l’anneau d’or est directement suivi par les vases d’argent. D’après §2 : IV, 24’, 4 kiBBû ont peut-être été apportés par les représentants d’une cité dont le nom est cassé (…kâki), mais cette lecture n’est pas assurée74. Le terme apparaît dans le tableau E : [M.12566], cette fois comme un item particulier de la colonne II’, 16’ : 16 ki-Bu. Plus haut dans la même colonne, plusieurs vases-gal sont également recensés. La position des kiBBû entre les anneaux d’or et les vases d’argent (dans A : [M.12631] et sans doute aussi B : [ARM VII 276]) est difficile à comprendre car ce n’est sûrement pas une matière spéciale. 71 Nous renvoyons ici à l’étude que prépare actuellement Lionel Marti sur la viande à Mari. L’inédit M.12492 recense notamment une distribution de têtes de bovidés à des fonctionnaires lors d’un banquet royal. Nous avons relevé précédemment la coïncidence de cette liste avec E : [M.12566] (cf. n. 41). C’était probablement un don honorifique. Enfin, un document administratif inédit mentionne des « têtes d’animaux » « lors de l’entrée d’Eštar », cf. Durand 1987, p. 92. 72 Reiter 1997, p. 236-238. 73 Chambon 2018, p. 50. 74 Une lacune dans le total empêche de confirmer ou non cette mention.
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La lecture exacte de ki-iB-Bu n’est pas assurée (kippu ou kibbu ?) et son étymologie n’est pas non plus a priori évidente. Le terme (qui ne doit pas être confondu avec ses nombreux homonymes)75 a tout d’abord été repéré dans le contexte du travail du métal à Mari76. Il a été compris diversement comme désignant « un torque »77 ou bien « un lingot de forme circulaire »78, un moyen commode de stocker l’argent79 ou un « poids »80 ; le dictionnaire AHw s’est contenté d’indiquer qu’il s’agissait d’un « objet »81. Pour ce qui concerne Mari, il n’y avait jusqu’à présent qu’une seule attestation qui a déterminé son identification : 4 kiBBumpesant 4 mines en or font l’objet d’une lettre de Mukannišum au roi (ARM XIII 6 [= LAPO 16 108]). L’intendant accuse réception de ces pièces transmises par le roi pour qu’elles soient transformées en médaillons solaires. J.-M. Durand a montré que Mukannišum avait préalablement testé leur titre et en avait déduit qu’il s’agissait de lingots82. La lettre nous apprend trois choses sûres à propos de ces kiBBum : (1) ils sont en or ; (2) ils pèsent probablement 1 mine chacun ; (3) ils proviennent de l’extérieur du palais puisque l’administration a besoin d’en connaître le titre. Le contexte ne nous apprend rien sur leur forme exacte. Les artisans pouvaient aussi bien fondre des lingots, des anneaux que des artefacts à recycler. Cependant si l’or pouvait circuler sous forme de « poudre » ou de « pépites », voire possiblement en barre (lê’um)83, il se présentait le plus souvent sous une forme manufacturée (vases ou 75 ARM XXVI/1 161 évoque par exemple un kippu qui est une marque ominale. Notons aussi l’existence du nom propre Kippû d’après CUSAS 8 17 : 8. Nous ignorons s’il y a un rapport entre le kiBBum en métal précieux et le rituel gibbum dont la graphie Ki-ib-bu-um est bien attestée à Mari, quoiqu’elle ne le soit qu’à l’époque éponymale ; la graphie standard sous Zimrî-Lîm est toujours gi-bu-um ; cf. A. Jacquet 2011, p. 38-39. 76 Cf. en dernier Arkhipov 2012, p. 25 n. 69. 77 C. Vincente le décrit comme un « torque dont l’extrémité est une pièce de joaillerie amovible, normalement une tête d’animal » (Vincente 1991, p. 166) et F. Joannès comme un « anneau » (Joannès 1989, p. 116). 78 J.-M. Durand propose de voir une forme PIRS- sur la racine KPP « entourer » et interprète kippum comme « un anneau en forme de cercle » (Durand 1983, p. 130, avec la bibliographie sur la question), suivi par I. Arkhipov 2012, p. 25. 79 Vincente 1991, p. 166. 80 D’après G. Chambon mentionné par Arkhipov 2012, p. 25 n. 69 et interprétation adoptée par www.archibab.fr ; cette interprétation semble néanmoins devoir être abandonnée dans le cas des tableaux, car il n’est clairement pas question de poids matériels mais de métaux ou d’objets manufacturés de valeur. 81 AHwp. 470b. 82 MARI 2, p. 130 ; Durand 1990, p. 141 ; MARI 7, p. 371 ; Durand 1997, p. 246. 83 Cf. Reiter 1997, p. 14-15. Elle ne donne qu’un exemple tiré de ARM IX 266. Le terme lê’um est cependant polyvalent et il s’agit en l’occurrence plutôt d’un élément de bijoux serti de quelques grammes d’or.
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bijoux). Dès lors, la traduction exacte de kiBBumdemeure incertaine. Le terme n’est pas attesté dans les textes administratifs traitant du travail du métal à Mari et donc sa mention dans le tableau des présents lors de la fête d’Eštar n’en est que plus surprenante. Quelles informations supplémentaires apportent les trois nouvelles occurrences dans les tableaux ? À l’évidence cet objet n’apparaît, jusqu’à preuve du contraire, que dans un contexte bien particulier, qui n’est d’ailleurs pas incompatible avec sa mention dans la lettre de Mukannišum, qui suggère que le roi a vraisemblablement reçu le lot des 4 kiBBû de l’extérieur (en tant que présent ?). Ce sont éventuellement les mêmes que ceux recensés dans A : [M.12631]. On pourrait envisager pour la séquence des items d’or une succession similaire à celle de l’argent (vases, anneaux et têtes animales). Comme on l’a observé plus haut, le comptable pouvait insérer dans sa liste des items inhabituels : dans ce cas il s’est contenté de les ajouter à la fin sans respecter le principe simple des valeurs décroissantes. Autrement dit kiBBum pourrait désigner parallèlement aux objets sag un objet symbolique de préférence en or. Un objet en forme d’animal constitue dès lors une autre piste possible. Un parallèle peut, en effet, être fait avec un artefact mentionné à Tell Leilan dans un contexte de fête religieuse (elûnum)84. Un objet énigmatique nommé sag ki-Bi85apparaît après la mention de vases et croissants de lune (sînum) en argent86. Sans faire le lien avec kiBBum, M. Guichard avait proposé que cet objet représente une « tête d’oiseau-kippu »87. On relève également dans un protocole juridique paléo-assyrien la mention d’un vase GAL (kâsum) et de son kiB(B)um en or88, qui tend à montrer qu’il s’agirait dans ce cas précis de la partie adventice d’un petit récipient (couvercle, socle circulaire, anse ?) ou bien d’une décoration particulière, en forme d’oiseau peut-être89. 84
Cohen 1993, p. 398-399 et 2015, p. 277-282. Texte n°57 dans Vincente 1991 (et son quasi duplicat n°62) l. 3-5 : « 2 gal k[ù-babbar], 1 sí-nu kù-babbar, 1 sag ki-BI, 10 su-àm « 2 coupes à boire en argent, 1 lunule en argent, 1 tête d’oiseau-kippu , de 10 sicles chacun ». Voir l’interprétation de Guichard 2005, p. 286. 86 Comme dans les occurrences de Mari, le scribe n’a pas indiqué la matière qui d’après le contexte est explicitement de l’argent (cf. texte n°57). La séquence vase, lunule, sag kibbu est suivie d’une association similaire : vase, lunule, anneaux(hullum et unqum). 87 Pour le détail de la discussion, cf. Guichard 2005, p. 286 et sur l’oiseau mušenki-ib kippum, qui vivait sur les bords du Tigre et de l’Euphrate, cf. Veldhuis 2004, p. 260-261. 88 Kt 00/k 14 rev. 5’ : 1 kà-sú-umki-pu-šakù-gi (Donbaz 2004, p. 186). 89 La vaisselle de luxe de Mari n’est pas sans offrir des parallèles : kuršallumšasag mušen« vase-kuršallum comportant une tête d’oiseau » (ARM XXXI 236 : 1’) ; kâsum 85
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Nous conservons néanmoins ici, par prudence, la traduction neutre d’objet-kiBBum en attendant d’autres découvertes, car le nombre de ses attestations est encore trop maigre pour en déterminer avec assurance le sens précis. 5.4.1.4 Lesplaquesenétain Il est remarquable que le palais escomptait obtenir de l’étain de ses sujets ou de ses vassaux par le biais de la fête d’Eštar. Cette catégorie figure après l’argent dans au moins 4 exemplaires de tableaux. La spécification « plaque » ou « barre » (lê’u) suggère que c’était sous cette forme que circulait le métal. E : [M.12566] mentionne qu’Iddiyatum a procuré au palais 24 ou 3490 plaques d’étain91. C’est clairement un apport exceptionnel car il est le seul à le faire, probablement en sa qualité de chef des marchands92. Cette information corrobore le fait que contrairement à l’argent et l’or, l’étain s’échangeait sous sa forme brute de lingot. F : [M.11776], sans doute plus tardif, comptabilise 21 plaques d’étain93 mais son donnateur est inconnu. Or, d’après A : [M.12631], aucun des fonctionnaires palatiaux, et notamment Iddiyatum, n’a été en mesure de fournir de l’étain en ZL 11 (?). Il s’agissait donc d’un produit rare, particulièrement après la guerre contre l’Élam, qui mit un terme au commerce lucratif entre Mari et Suse94. 5.4.2 Leslabdu,leproduitetl’objet Pour sa part, Yasîm-Sûmu, le šandabakkum, a apporté 12 talents d’un produit qualifié de labdu(§1 : IX, 16, repris §1 : 3’).Les occurrences de
šalahmi « coupe à boire comportant un (motif) de génie-lahmum » (ARM XXXI, p. 223). Pour les parties adventices de manière générale, cf. Guichard 2005, p. 129-143. 90 Il est possible que la dizaine que l’on croit voir en plus soit le résultat d’une rayure fortuite. 91 ARM XXXII 282 : 7 mentionne aussi un don de 24 talents d’étain de la part d’Iddiyatum. Mais il est difficile de savoir si cela correspond au même lot car on ne trouve pas d’autres données convergentes entre les deux textes mis à part les 6 vases d’argent d’Asqûdum. Une possibilité est que le tableau E : [M.12566] enregistre une réception ponctuelle, tandis que ARM XXXII 282 serait lui un récapitulatif fait ultérieurement. Aucun des documents n’est daté. 92 Cf. Joannès 1993, p. 74 ; Reiter 1997, p. 235. 93 Selon Reiter 1997, p. 250 n. 145, une plaque lê’u pesait 7 mines, ainsi le lot d’Iddiyatum ferait 2 talents et 48 mines soit 84 kg. 94 Joannès 1991, p. 68.
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ce terme ont été rassemblées par D. Soubeyran95 puis récemment par I. Archipov96, qui l’a suivi en estimant qu’il s’agissait d’une partie de char97. Leur interprétation ne convient pas à tous les contextes, et il reste difficile de savoir s’il faut unifier toutes ces mentions. Dans les exemples connus jusqu’à maintenant, labdu est traité comme une matière qui se pèse, mais ailleurs il s’agit d’un objet spécifique, petit ou grand, qui va souvent par paire et dont la matière n’est jamais spécifiée. Deux occurrences de labdu sont par leur formulation à première vue parallèles à A : [M.12631] : 15 ma-na labdu ana sà-pa-ri « 15 mines (de) labdu pour le(s) char(s) » (ARM XXIII 513) et 4 gu2 la-ab-du, parmi une liste de fournitures, précédant divers types de bois (FM VII 30). D’après sa position dans le tableau A, cette quantité importante est associée à la catégorie étain, du coup il pourrait s’agir d’un type de métal98. Le produit est d’ailleurs comptabilisé dans le récapitulatif (r. 3’) entre l’argent et des chevilles (napâdu) et les lances. Son classement est cependant différent dans le récapitulatif de F : [M.11776] : 6’. Labdu est séparé des métaux et figure après les étoffes. En définitive, ce classement infirme l’idée qu’il s’agit d’un métal. Le scribe de A : [M.12631] n’est pas toujours consistant quand il place les items dans son tableau comme le montre le cas de la laine placée également dans la colonne étain (IX, 38)99 ! Quant aux labdu, considérés comme des objets, ils peuvent être associés à d’autres items fort différents : une sorte de récipient dit šakarû en bronze (2 ša-ka-ru-ú ša la-ab-di zabar)100. Dans plusieurs occurrences labdu côtoit des lampes ou des mèches (de lampes), ce qui ne doit pas être fortuit. Ailleurs, il figure dans une liste d’objets à oindre (pašâšum) comportant effectivement un palanquin (nûbalum)101. Les contextes peuvent aussi varier, l’un des plus parlant étant celui évoqué par FM III 73 : 6-8 et son parallèle FM III 95 30’ : 2/3 sila3 ì-giš a-napa-ša-aš 2 95
Bardet etal.1984, p. 436-437. Arkhipov 2012, p. 156-157. 97 Les seuls document probants sont ARM XXIII 510, qui établit une relation indirecte avec un palanquin (nûbalum), et ARM XXIII 513 où il est question d’une quantité de (matière ?) labdu destinée à un saparrim soit un char ou un filet. Mais J.-M. Durand a montré que le sens de véhicule était le plus probable. 98 FM VII 30 indique que le produit était importé de l’Ouest. ARM XXIII 513 est fondamental car il montre à quoi il pouvait être destiné. 99 On ne sera jamais si ce classement tenait compte de la valeur de la qualité de la marchandise. 100 M.12668 : 58’ ; cf. ARM XXXII, p. 246. L’item est rangé entre des lampes et des encensoirs. 101 ARM XXIII 510. 96
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la-ab-di tur i-nu-ma dde-ri-tam i-na gáb-bi-ša uš*-zi-zu, « 2/3 de litre d’huile de sésame pour oindre 2 petits labdû lorsqu’on a installé (la déesse) Dêritum sur son socle »102. Le sens de torche qu’a déjà proposé J.-M. Durand, sur la base d’un parallèle avec l’hébreu (lappîd)103, nous semble pour l’heure l’hypothèse la plus convaincante parce qu’elle peut convenir à toutes les occurrences. Il s’agirait d’un type de torche différent de la plus courante gizillû. L’instrument était enduit d’huile pour fonctionner104. À moins qu’en tant qu’élément de mobilier cérémoniel il fallait le faire reluire. Ces torches pouvaient avoir un rôle propitiatoire et figurer des gardiens comme le suggère le fait qu’elles vont toujours par deux, étant placées dans la cella comme celle de Dêritum (le lien entre les labdu et la statue divine paraît évident). Elles étaient (éventuellement) fixées (?) à un palanquin en guise de lampe pour une procession nocturne105. Ce sens permet d’expliquer pourquoi des labdu figurent en fin de liste après des lampes et des mèches106. La relation entre cette hypothèse et les 12 talents de labdu livrés par Yasîm-sûmu, ou bien les autres exemples du même genre, reste néanmoins non résolue. La nature même de la matière première labdu reste à élucider. Mais nous formulons l’hypothèse que les deux sens de labdu sont intimement liés, le labdu désignant la poix, obtenue à partir de la gemme de pin ou résine de conifère ou encore à partir d’éclats de ce bois107. Cette matière pouvait servir à allumer les lampes et torches et produire de la lumière. On aurait alors nommé également labduce type de torche utilisant la poix. Cette interprétation pourrait convenir aux récipients šakarû, rangés parmi des lampes et des encensoirs. L’expression šakarûmšalabdi zabar serait, en effet, à comprendre comme « récipient šakarûm en bronze contenant du labdu ». Ce produit, de nature gluante, était destiné à y être chauffé et brûlé108. Il était réputé pour la lenteur de sa consumation et dégageait un parfum agréable. Si cet usage de la poix était donc connu à Mari, on l’utilisait aussi pour les besoins de l’artisanat. 15 mines de poix avaient ainsi servi à coller des parties de chars (saparru) 102
Pour gabbum « socle » , cf. Durand 2005, p. 144. Duponchel 1997, p. 238. 104 Le parallèle le plus net est offert par le cas des mèches (buṣinnu) des torches-gizillû qui sont imprégnées d’huile (FM III 95 : 8’). 105 Cela dit, ce n’est qu’une possibilité car les deux objets n’ont pas forcément de rapport et il n’existe concrètement rien qui prouverait que le labdu était une partie de char. 106 ARM XVIII 32 [LAPO 18 917]. 107 André 1964. 108 André 1964, p. 95. 103
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ou bien à assurer leur étanchéité. Étant un produit importé de l’Ouest, par exemple d’Alahtum, la poix devait être coûteuse109. Le présent de YasîmSûmu qui était donc de grande valeur témoigne des facilités de l’élite mariote à accéder au marché méditerranéen. 5.5 L’impôtigisûm Les deux traductions proposées pour le terme igisûm par les dictionnaires, « une taxe annuelle » et « un présent, une offrande », renvoient en fait à une même réalité à Mari110 et certainement dans d’autres régions à l’époque paléo-babylonienne111 ; les laboureurs112, les notables et les hauts personnages du royaume étaient tenus « d’offrir » (mu-DU = šûrubtum)113 au roi annuellement des présents (tâmartum) de diverses natures, tout particulièrement lors de festivités religieuses comme la grande fête d’Eštar. La finalité de l’igisûm était cultuelle, car d’après la documentation de Mari, une grande partie de l’élite palatiale y compris les princesses et la reine s’en acquittaient114 à la fin de l’année à l’occasion de cette célébration115. Puisque le caractère politique de la grande fête d’Eštar qui rassemblait dans la capitale de nombreux notables est évidente, le roi de Mari en était donc le premier bénéficiaire116. Ce sont d’ailleurs les comptables du palais qui faisaient en définitive le calcul des sommes perçues. On comprend dès lors qu’une absence non justifiée à cette fête était très mal vue par le roi et cela pour des raisons certainement autant économiques (manque à gagner) que diplomatiques (réunion de l’ensemble des notables)117. Des bœufs spécialement engraissés et des moutons étaient destinés aux sacrifices et aux festins organisés pour cette 109
Voir la note 98. Durand 2000, p. 115-116. L’étude complète de la taxe-igisûm à Mari doit être réalisée par L. Marti. 111 Pecha 2001 ; Stol 2004, p. 771-775. 112 ikkarum d’après FM II 60 : 19’ et M.11513+ : 7 à propos des laboureurs de Našer. 113 Pour la notion de mu-DU igisîm, cf. ARM XXIII 223 : 15’. 114 Dans la documentation paléo-babylonienne du sud mésopotamien, la taxe-igisûm peut être versée par le personnel administratif ou les responsables du culte (Pecha 2006, p. 111). 115 Le grand jour de la perception coïncidait avec l’entrée d’Eštar dans le palais. Il est remarquable qu’à Babylone, le jour de la redevance igisûm était fixé par le roi en principe le 25 de Tašrîtu donc également à un moment clé du calendrier (AbB II 14). 116 ARM XXIII 223 indique que le roi a assisté à la réception ou/et la pesée de l’argent de la taxe-igisûm apporté par des personnages importants y compris la reine. 117 Voir par exemple la lettre au roi ARM XIV 66 (= LAPO 16 327) du gouverneur de Saggarâtum, Yaqqim-Addu, qui sanctionne ses collaborateurs ayant refusé de venir à la fête d’Eštar. 110
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occasion (le nombre de bêtes abattues devait être considérable), même si on peut supposer qu’une partie d’entre eux venait également grossir les troupeaux royaux. Le présent emblématique de l’igisûm était le bœuf engraissé, sujet de plusieurs lettres car sa préparation et son transport à Mari étaient sources de tracas. Ne pas pouvoir s’en acquitter engendrait une source de stress pour les dignitaires118. L’exemple du tableau A : [M.12631] montre que, d’une part, cette redevance pouvait être perçue en même temps que d’autres taxes (laqtum,sugâgûtum) et que, d’autre part, elle concernait, outre le bétail, différents types de présents, des objets en métal précieux jusqu’aux étoffes, en passant par des denrées non attendues mais acceptées comme le vin. Il permet également de voir que la taxe pouvait être livrée nominalement par des personnages de haut rang ou collectivement par districts, palais ou unités administratives. À ce propos, il faut se demander si ces personnes importantes – ou certaines parmi elles – devaient s’acquitter de la taxe à titre personnel ou bien si elles étaient en réalité responsables de sa perception auprès de leurs administrés, pour ensuite la reverser en une seule fois au palais119. A : [M.12631] sépare nettement ce qu’apporte le gouverneur de la redevance de son palais, elle-même distincte de celle du district. Un accord préalable (qui sans doute fixait les modalités du versement de l’igisûm) entre les autorités locales ou directement avec le roi et les habitants des Bords de l’Euphrate devait être coutumier120. 118 Lettre de Ṣidqi-epuh, FM XVI 23 : 13-17 : « Or, je ne possède rien du tout ! Mon seigneur m’a fait monter sur un char : avec quoi nourrirai-je (son attelage) ? Et le bœuf pour la taxe-igisûm, avec quoi le nourrirai-je ? » (ùmi-im-maú-uli-šu, be-lí gišgigir ú-šaar-ki-ba-⸢an⸣-[ni], mi-na-am lu-ša-ki-il-šu, ⸢ù⸣ gu4 ša i-gi-se-e-[em], mi-na-am lu-ša-kiil-šu) ; cf. H. Reculeau 2018, p. 376-379. La colonne enregistrant l’entrée des bœufs est dans beaucoup de cas endommagée. Concernant A : [M.12631], il n’en reste sur la face que quelques traces qui indiquent que certains hauts responsables pouvaient en offrir plusieurs (par exemple, Kibrî-Dagan en a apporté trois). Le fragment H : [M.12236a+] gagne en intérêt car il montre que ce personnel offrait un ou deux bœufs et que c’était bien un présent systématique (cf. aussi l’inédit M.11513+). Il y a des exceptions qui laissent penser que quelques-uns n’étaient pas toujours en mesure d’honorer leur dette. 119 Comme L. Pecha le précise à propos de la documentation paléo-babylonienne de la Mésopotamie : « …in the case of those local administrative officials it is not certain if they should be considered as payers or, more probably, rather as officials who were responsible for the collecting of the igisûm payment in a specific city or district » (Pecha 2006, p. 111). On trouve dans les textes de Mari quelques cas qui vont dans ce sens. Ainsi Yasîm-Sûmu sert d’intermédiaire aux laboureurs de Našer d’après M.11513+ : l. 7-8. 120 FMII 60 : 19’-23’ : suite à un désaccord entre deux responsables de Qaṭṭunân, l’un d’eux donne cet avis à l’autre : « Ou bien les laboureurs sont pareils que ceux qui sur les Bords de l’Euphrate ont donné leur accord à mon Seigneur concernant les conditions de la redevance igisûm, [ou bien ils doivent aller de suite] rencontrer mon Seigneur en personne avec argent et [bœufs]. » = [ú]-⸢lu⸣-ma lú-engar-me[š], [ki-ma i-n]a i7UD.KIB.
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La régularité des chiffres inscrits dans le tableau, relevée déjà plus haut, est particulièrement frappante. On constate en effet souvent une alternance de 6 et de 12 aussi bien dans la colonne des moutons (col. II) que dans celle des tissus (col. XII). Il semble donc que la taxe-igisûm soit délivrée, au moins en partie, de façon forfaitaire. Un versement annuel théorique pour un haut-fonctionnaire comprenait 2 bœufs, 12 moutons, 12 étoffes et 2 mines d’argent. La particularité de ces chiffres laisse penser que cette standardisation reposait sur un cycle annuel : un mouton et une étoffe représentaient probablement ce qui était attendu pour chaque mois, tandis que la quantité de bœufs et d’argent était déterminée par la division de l’année en deux moitiés (d’un solstice à l’autre). Les personnages qui ont apporté seulement 6 de ces présents s’étaient peut-être acquittés déjà de la moitié de la taxe lors d’une autre cérémonie en cours d’année. Certains n’étaient peut-être pas capables de donner la totalité de leur dû le bon jour et comptaient rendre le complément ultérieurement121. Ces chiffres offrent en tout cas peut-être une réponse à la question qui vient d’être formulée : ils tendent à montrer que la taxe était nominale, sous forme « forfaitaire ». Ces derniers n’étaient donc pas en général des percepteurs qui auraient eu à verser l’impôt collecté auprès d’une population. Une tablette inédite qui porte l’incipit isiktibêlbilâtim122 indique que des estimations préalables étaient en effet réalisées concernant le versement de l’igisûm et suggère que celui-ci taxait les dépendants du roi (le paiement de Bahdî-Lîm correspond, par exemple, à ce qu’il doit pour sa charge de šâpiṭum)123. Comme l’a écrit J.-M. Durand124, « selon l’idéologie de l’époque, les profits attachés à l’exercice d’une fonction octroyée
[NUN].NA ša i-gi-sa-⸢i⸣, [ki-ma i-n]a i7UD.KIB.[NUN].NA ša i-gi-sa-⸢i⸣, a-na be-lí-ia ⸢ig-mu⸣-[ruú-lu-mait-ta-la-ku], it-ti kù-babbar ù [gu4-há i-n]am[a-r]i⸢ki⸣, it-tibe-lí-ia-ma [in-n]am-ma-ru. 121 La notion d’arriérés (ribbâtum) de l’igisûm est bien attestée dans la documentation babylonienne. 122 Inédit M.11513+M.12391, mentionné dans Guichard 2005, p. 46. Ce document pourrait être contemporain de A : [M.12631]. 123 C’est aussi l’impression que donne FM XVI 23 (cité ci-dessus n. 118) : le fonctionnaire dispose d’une terre et d’un char donnés par le roi, mais l’entretien de l’attelage est à sa charge et il doit en plus l’igisûm. Enfin, J.-M. Durand a publié un nouvel exemple avec Aham-nûta responsable de la forteresse de Yahdun-Lîm (ARM XXXIII 188 [A.1951]). En même temps que sa nomination est décidée, il est mis au courant de son obligation de fournir au roi un bœuf igisûm et une mine d’argent, ce qui correspond à une demi-année de paiement. 124 Durand 1997, p. 124.
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par le pouvoir royal entraînaient le versement d’une certaine somme au Palais ». Le protocole décrit sur cette tablette ne concerne pratiquement que les membres du palais et les gouverneurs provinciaux et seuls les bovins, l’argent et les étoffes sont pris en compte. Il est donc difficile de déterminer si les autres produits « offerts » au même moment entraient dans ce type de calcul et faisaient partie en tant que tels de l’impôt igisûm. La mention des versements des taxes sugâgûtum et laqtum souligne en particulier la diversité des types de « présents » effectués au moment de la fête d’Eštar, qui rassemblait un nombre important de participants. Cette dimension collective dans le versement des taxes a son importance : on peut en effet imaginer qu’animaux et produits étaient présentés aux yeux de tous et qu’ils pouvaient susciter admiration, voire jalousie et même concurrence auprès des sujets et vassaux du roi125. 5.6 Leversementdestaxeslaqtumetsugâgûtum La première taxe figure à trois endroits : A §2 : XIV, 33, où le contexte est peu clair, l. 53 : 42 ovins représentent le versement « laqtum des Bédouins » et enfin l. 61-62 : « 40 ovins 16 agneaux ( ?) qui représentent la taxe laqtum des bédouins (et ?) celle des cheikhs des bédouins »126. Cette taxe laqtum a été versée en 3 fois entre les 3 et 5 du mois ix. Le traitement du bétail obtenu par cette taxe est évoqué dans deux lettres, ARM XXVI/1 47, p. 190-191 et ARM XXVII 112, p. 194-195127. Quant à la sugâgûtum, nous renvoyons à l’excellente synthèse de L. Marti128. On note que le tableau distingue les versements de la sugâgûtum qui est individuelle, d’une taxe sur les sugâgû des Bédouins129 ou des Mâr Yamina.
125 L’état du revers empêche de savoir si ceux-ci étaient aussi soumis à l’igisûm. Yarîm-Lîm a donné 6 étoffes ce qui suggère que lui-même était imposable à ce titre (mais il peut s’agir seulement d’une coïncidence). Si l’apport d’un ou de plusieurs bœufs était manifestement obligatoire, de manière générale, bédouins et vassaux ne semblent pas être concernés directement par l’igisûm. Les princes des Marches apportaient au roi ce que les textes appellent le biltum « tribut ». 126 Le texte nécessitera une collation. 127 Pour le détail de cet impôt, voir Bardet et alii 1984, p. 50 et Durand 2004, p. 191-194. 128 Marti 2018. 129 Sur cette notion cf. Marti 2015, p. 31.
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5.7 LescontribuablesdansleroyaumedeMari Au cours du développement précédent, plusieurs caractéristiques concernant les acteurs, les contribuables, ont déjà été évoquées. D’après ce qu’indique la tablette-registre A : [M.12631], le 30 du mois viii concernait exclusivement les administrateurs et les administrations du royaume, qui tous étaient soumis à l’impôt. Une exception notable se présente lors de la première journée du mois ix : les 4 districts de Mari, Terqa, Saggarâtum et du Sûhum s’acquittent de leur taxe d’ovins (2§ : 42’-45’). Pourtant celles-ci sont déjà mentionnées, la veille, dans §1 : 8-10 et 38 pour le Sûhum. En réalité, le tableau §1 n’enregistre aucune entrée pour les trois premiers districts, tandis que le Sûhum est associé au nom de son dirigeant Meptûm à la l. 38, ce qui n’est plus le cas dans le deuxième tableau (2§). Autrement dit, le scribe a simplement appliqué un formulaire fixe au départ. Pour une raison ou une autre le versement de ces districts a été reporté au lendemain, mais celui-ci aurait sûrement dû avoir lieu normalement le 30. Du point de vue « fiscal », les administrations étaient des personnes morales soumises comme les notables à une taxe, qui cependant était calculée sur une base différente : les nombres d’ovins apportés par chaque province, entre 15 et 20, sont assez équivalents, ce qui témoigne d’une égalité de traitement entre elles. E : [M.12566] montre que cet apport en ovins pouvait être complété par des étoffes : même si le nombre de ces dernières n’est pas exactement identique entre les 3 provinces (Mari, Terqa, Saggarâtum), il tourne autour de 300-380 étoffes. Il est évident que les provinces de Qaṭṭunân et surtout du Sûhum étaient considérées comme des rattachements secondaires au royaume dont le noyau était formé par Mari, Terqa et Saggarâtum. Cette nomenclature reste figée au fil des années, ce qui témoigne d’une certaine rigidité du formulaire. Curieusement pourtant, le district de Qaṭṭunân n’est pas pris en considération, contrairement à celui du Sûhum. Les palais de Qaṭṭunân et de Dûr-Yahdun-Lîm dans ce district ont en revanche bien été intégrés dans la liste standard130. Est-ce que leur territoire juridique faisait l’objet d’exemption ? Ou bien le fait de nommer simplement ces deux villes principales suffisait-il à renvoyer à l’ensemble de chaque district ? Le statut particulier de cette province a déjà été mis en valeur par Durand 130 Une lettre envoyée par un responsable de Qaṭṭunân évoque bien le bœuf igisûmdu palais (gu4 i-gi-[se-e] é-gal-lim), soit la redevance propre au palais de Qaṭṭunân (ARM XXVII 75 : 29).
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2009a, p. 39-42. Le décalage entre les provinces des Bords-de-l’Euphrate et Qaṭṭunân est aussi souligné par FM II 60 (cité note 120). Entre E : [M.12566] et les tableaux de la seconde partie du règne de Zimrî-Lîm, la « Maison d’Asqûdum » a été intégrée à la liste des administrations faisant l’objet d’une « fiscalité ». Telle une administration autonome, cette « maison », en réalité un petit palais, fut soumise au paiement igisûm. Tant qu’Asqûdum y résidait et qu’il constituait d’ailleurs luimême un contribuable pour le palais, elle n’était pas encore considérée comme une administration en tant que telle, mais sans doute comme son domaine « privé ». En ZL 11? (A : [M.12631]), les palais de Terqa, Saggarâtum, Dûr-Yahdun-Lîm et Qaṭṭunân (1§ : 2-6) paient la même taxe (2 bœufs et 8 moutons) qui est équivalent ou supérieur à celle d’un individu selon qu’on la considère comme annuelle ou semestrielle. Toutefois, le palais de Mari fait l’objet d’un traitement particulier car sa contribution est plus élevée. C’était, en effet, une unité économique bien plus riche que les autres. Quant à la Maison d’Asqûdum, ses 6 moutons suggèrent que sa part était identique à celle d’un haut fonctionnaire. Les tableaux des autres années sont trop incomplets pour déterminer si ce montant restait fixe. Visiblement, un grand nombre de hauts fonctionnaires étaient soumis à l’imposition igisûm. L’apparente absence de certains comme Sammêtar (en ce qui concerne E : [M.12566]) ou Mukannišum131 peut laisser penser qu’il y avait néanmoins des exonérations, au moins temporaires, ou des motifs circonstanciels qu’on ne connaîtra sans doute jamais. Cependant, il est possible que les tableaux ne tiennent compte et ne distinguent vraiment que les individus qui payaient la part haute de l’igisûm, laquelle a été décrite ci-dessus et était effectivement lourde. Il s’agissait de la contrepartie de l’obtention d’une fonction de haut rang attribuée par le roi. Celle-ci était associée au prêt d’un char sur lequel le représentant royal devait parader lors de ses déplacements132. C’était le signe qu’ils disposait de la faveur royale ainsi que d’une parcelle de son autorité. Cela 131 Malheureusement, on ne peut se fonder sur A : [M.12631] ou E : [M.12566] qui sont incomplets. Pourquoi la liste n’inclut-elle pas par exemple également le responsable de la gestion du grain Ilu-kân, étudié récemment par Chambon 2018 ? 132 Cf. tout particulièrement M.5092 dans ARM XXXII p. 451 : liste de chars attribués à des hauts fonctionnaires ou des vassaux. On y retrouve une partie des grands dignitaires des registres de la fête d’Eštar. Il s’agit d’un document de la fin du règne de Zimrî-Lîm comme l’indique la mention de Šadûm-labu’a roi tardif d’Ašnakkum. On relèvera l’ajout de la marque AŠ : soit que certains ont bien reçu leur char, soit qu’ils ont versé l’igisû pour cela, ce qui revient au même et renvoie peut-être aux marques observées dans A : [M.12631].
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pourrait expliquer en partie pourquoi les princesses devaient elles aussi payer cet impôt. Elles-mêmes devaient circuler sur un véhicule royal (char ou palanquin) pour une question d’étiquette. Le versement de cet igisûm doit dès lors être aussi envisagé comme une marque de distinction. Ceux qui le payaient au prix fort formaient une élite au sein même de la société palatiale. La première liste qui court de Šîbtu à Hirkiya se réfère à des personnages qui travaillaient soit dans le palais de Mari même, soit en relation directe avec lui. Une recherche prosopographique serait nécessaire mais dépasse l’ambition du présent article, qui pose seulement les prolégomènes à une étude plus détaillée des tableaux. Après les agents travaillant à Mari se présentent les gouverneurs provinciaux : Menîhum, gouverneur (?) de Našir133 ; Meptûm gouverneur du Sûhum, Kibrî-Dagan gouverneur de Terqa… Un des faits les plus remarquables est que la reine (bêltum/ Šîbtu) était considérée comme une contribuable comme les autres134. Son nom apparaît toujours en premier, non seulement en raison de son statut mais également parce qu’elle était considérée comme le chef de l’administration palatiale après le roi ; c’est d’ailleurs elle qui avait la charge de la gestion du palais, où elle était logée135, lorsque ce dernier était absent. Par ailleurs, elle est systématiquement suivie dans les tableaux par une seconde femme nommée Hâliyatum136. Le contenu de sa contribution est seulement en partie lisible : elle donne au moins 10 étoffes. Ce chiffre correspond à celui mentionné dans le tableau E : [M.12566] : 8’ (début du règne). Or d’après un texte administratif rédigé le 19/ix/13 elle a donné au roi cette année-là 1 bœuf, 6 moutons et 10 étoffes137. Cette 133
Cf. Lion 2001, p. 154-155. FM IV 44 : 1-3, récapitulatif de la perception de la taxe-igisûm pour l’année ZL 12, indique par une formulation inhabituelle qu’elle a donné une certaine somme d’argent et 12 étoffes en deux fois : [1] mine d’argent, 6 étoffes : la reine ; [1] mine d’argent 6 étoffes (part) de Šamis le Soutéen, (par l’intermédiaire) de la reine [= Šîbtu] ». Cette formulation est exactement parallèle à un passage de M.11513+ (inédit) qui prévoit que les laboureurs de Našer paieront leur taxe par le truchement du šandabakkum : 2 ma-na kù-babbar ša lú-engar na-še20-erki, Iia-si-im-su-mu-ú. Nous supposons donc que ce Soutéen, qui était sans doute en relation d’affaires avec la reine, lui avait versé sa taxe afin qu’elle la transmette elle-même au roi. A : [M.12631] montre que certains Soutéens étaient des tributaires du roi de Mari (§2 : 32’ et §3 : 58’). Il se peut que le scribe (pour qui Šîbtu et reine sont bien une même et seule personne ; cf. Ziegler 1999, p. 55 n. 344) ait copié son information d’une petite tablette indépendante sans harmoniser son texte. Pour une autre interprétation, cf. Durand 2009b, p. 413. 135 Durand 2008, p. 561-563. 136 Sur cette femme, cf. van Koppen 2002, p. 325. 137 ARM XXV 617 ; cf. Ziegler 1999, p. 53 n. 334. 134
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récurrence du chiffre 10 pour les étoffes laisse penser que le montant annuel de son igisûm était fixe et pour ainsi dire sur mesure. L’absence d’autres formes de présents suggère qu’elle n’avait pas de très hauts revenus. Dans son étude sur les princesses et les femmes de l’entourage du roi, N. Ziegler la présente néanmoins à juste titre comme une des grandes Dames de Mari138. La préséance qui lui est réservée d’après les tableaux des remises de taxes lors de la grande fête d’Eštar indique probablement qu’elle secondait Šîbtu dans l’administration du palais ; il est en tout cas clair qu’elle était, comme la reine, impliquée dans l’organisation du culte139. Sa présence dans le palais à l’ombre de la reine explique certainement qu’elle soit peu ou prou documentée dans la correspondance alors qu’elle est mentionnée dans les textes administratifs. Il s’agissait peutêtre d’une épouse secondaire du roi140. La partie inférieure du premier tableau (§1) est divisée en deux par un espace vide. Les fonctionnaires provinciaux ont été placés dans le premier groupe, tandis que le mauvais état du texte ne nous permet pas de déterminer la nature du second. 5.8 Lescontribuablesextérieurs Le jour du sacrifice pour Eštar dans le verger du roi et les jours suivants se déroulait le défilé des principaux chefs coutumiers, des représentants des cités des Marches et des rois vassaux qui apportaient leur tribut. Plusieurs rois de l’Ida-Maraṣ sont venus rendre visite au roi et ont probablement livré eux-mêmes les items qui sont énumérés : après le roi de Zurrâ et les rois Mâr Yamina, viennent Haya-Sûmu, roi d’Ilân-ṣûrâ et chef de file de l’Ida-Maraṣ, puis Zû-hadni de Šurnat141, Yumraṣ-El de Qâ et Isqâ, et Amûd-pî-Ila de Šuduhum. Ensuite, arrivent successivement Hatnammurru142 roi de Zalluhân, Ibâl-Addu d’Ašlakkâ, Yakûn-Dêr de 138
Ziegler 1999, p. 122 et p. 271. Chambon 2018, p. 179. 140 On doit la distinguer de son homonyme, également une princesse mariote, qui épousa le roi d’Ašnakkum, Sammêtar. Sur le sujet, Guichard 2009b, p. 22 n. 28. 141 Birot 1993, p. 137. Zû-hadni est descendu à Mari en l’an 8 (ARM IX 56). Il a participé à une entrevue avec le roi dans le Bît mayyalî aux côtés de Yumraṣ-El et d’autres personnalités importantes d’après ARM XXIV 75. Ces deux documents sont datés du mois i et sont sans rapport avec A : [M.12631]. En revanche, Zû-hadni et Yumraṣ-El apparaissent une nouvelle fois côte-à-côte. 142 = Hatna-Amurrim ( ?) d’après la graphie de A : [M.12631] : §3 : XIV, 48’. Ses présents sont originaux : « 1 âne-niqu, 4 jarres de vin, 2 jarres de miel, [1 ?] panier de raisins (muzîqu) et un panier depoissons (hisû) » (r. 48’). Un de ces produits figure aussi dans le récapitulatif F : [M.11776] : l. 5’ : le sumérien dubsig est traduit ici par quppum 139
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Tarmanni143. Quant au roi d’Ašnakkum (une des principales capitales de l’Ida-Maraṣ), il est absent mais s’est fait représenter par Yatarta-Hana144. Les communautés, cheikhs, bédouins, villes sont toujours présentés après les rois ou leurs représentants. Malheureusement, des 16 cités venues participer aux célébrations, seuls les noms de 6 sont aujourd’hui lisibles : Šinah, Gaššum, Luhaya, Šur’um, Napṭarum et Urgiš. Il s’agit de cités situées dans le Triangle du Habur : Gaššum et Luhaya faisant partie du Yapṭur à l’ouest, tandis que Šinah et Urgiš (Tell Mozan) se trouvaient dans le centre du Triangle du Habur et que Šur’um et Naptarum étaient plus à l’ouest145. Parmi les invités du Nord figure une personnalité encore mal connue nommée Mut-Asdim (l. 49). Il s’agit sûrement du ressortissant de l’Ida-Maraṣ dont eut à se plaindre Ibâl-El, qui l’accusa de fomenter une rébellion avec des comparses parmi lesquels figurait un homme de Hamiqatum entre Ašnakkum et Ašlakkâ146. Ce pourrait donc être un éphémère chef local peut-être couronné roi dans une cité non encore identifiée. 6. UN
APERÇU DE L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET FISCALE DU ROYAUME
?
En définitive, A : [M.12631] constitue le témoin d’un grand moment dans la vie du royaume de Mari. L’afflux soudain des informations à stocker sur une courte période a conduit les comptables à privilégier la forme d’un grand tableau, ce qui les a obligés à réduire une réalité complexe en un condensé d’informations succinctes ordonnées le plus logiquement et simplement possible. Le tableau donne alors une vue d’ensemble de l’organigramme administratif et fiscal selon les Mariotes, du moins dans les limites des besoins propres aux circonstances de la fête d’Eštar. Mais A : [M.12631] n’est qu’un témoin d’un genre de tableau sans doute dressé annuellement. Notre enquête nous conduit à penser qu’à la fin de chaque année du règne de Zimrî-Lîm, l’administration
et non tupšikkum comme on s’y attendrait. S’agit-il encore d’un présent provenant de Qâ et Isqâ ? 143 Guichard 2007. 144 J.-M. Durand nous signale que ce nom figure dans plusieurs documents inédits. Est-il à comparer avec IlartaHa (ARM IX) référencé dans ARM XVI/1, p. 118 et i-la-arta-ú de M.13612 ? 145 Ziegler & Langlois 2016. 146 ARM II 36 [LAPO 16 399].
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produisait un exemplaire de cette série. Il est donc en théorie possible que les « archives » contenaient au moment où les Babyloniens sont entrés dans le palais plus d’une dizaine de tableaux de ce genre. Pour l’heure, le plus ancien représentant du groupe est E : [M.12566] antérieur à ZL 4. La tablette A : [M.12631] que nous avons proposé de dater de l’an ZL 11, peut donc être considérée comme une miraculée de ce naufrage documentaire. Par son contenu, le tableau d’enregistrement des taxes et présents lors de la grande fête d’Eštar illustre une nouvelle fois le fait que religion, politique et économie étaient totalement imbriquées. La mise en valeur et l’analyse d’un genre particulier de tableau comptable, dont le formulaire n’était pas standardisé, constitue ainsi le point de départ de notre projet.
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7. LES TEXTES 7.1 A : [M.12631]
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7.2 E : [M.12566]
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7.3 F : [M.11776]
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7.4 G : [M.12285] I’ […] […] […] […] […] […] […] […] […]
II’
III’
IV’ […] […] […]
[…] […] […] […] […]
V’ […] […] […] […]
VI’ […] […] […] […] […]
[…] […]
(Espace blanc.) […nb] gu4-há 4 me 39 [udu-há…] 2’ [… nb sag gu]4? kù-babbar 4 si kù-ba[bbar …] […]x na-lu 1 an[še …] 4’ […] ⸢x x⸣ […]
VII’ […] […] […] […] […] […] […] […]
VIII’ […] […] […] […] […] […] […] […] […]
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7.5 H : [M.12236a+M.12370] I
1 2
II
6 9
III […] […] […] 6 2
2 1 2 2 2 2 1 1 2 1 2 1 1 1
12 6 12 12 6 12 6 6 12 6 12 6 6 6
40 12 18
4 49 12 14
36 1
6
IV […] […] […] […] […] […] […] […] 10+?[…] {x} […] 2 […] 3+ […] […] 6 […] […] […] ⸢4+⸣[…] 5+?[…] 6 […] […] 12
V […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […]
VI […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […] […]
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[…]
B
G [bœufs] [ovins] [étoffes] […]
[…]
[…]
[…]
[…]
[…]
[…]
F
[…]
or
[…]
vases en […] [or]
[…]
X
[…] X
[…]
lances X
X
étain
X
étoffes
plaques d’étain
lances gazelles cerfs
X
chemises
chemises
animaux étoffes
?
[animaux] ?
animaux
animaux étoffes
animaux étoffes
[or/argent] [étain] [étoffes] [che? (vases et mises] ? kiBBū)
étain
[…]
anneaux têtes plaques en argent en d’étain argent
[anneaux] vases en kiBBû [anneaux ?] [vases […] en or or d’argent d’argent]
vases en anneaux kiBBû vases en or en or argent
E
D [bœufs] ovins
C
ovins
A bœufs
Tableau comparatif de la nomenclature des entrées des colonnes des tablettes-registres de la fête d’Eštar.
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FORGING AN EMPIRE: THE LAND OF AŠTATA ACCORDING TO THE ŠATTIWAZA TREATY (CTH 51) AND ADDITIONAL SOURCES Yoram COHEN*
This paper will offer an analysis of the border descriptions of the Land of Aštata according to the Šattiwaza Treaty (CTH 51). In addition, it will consider sources from Hattuša, Emar, Ugarit, and elsewhere, relating to Aštata. It will also regard archaeological sites that were identified with the city of Aštata. Our purpose is to revisit the borders of the Land of Aštata, try to establish its location and discuss its relationship with the city of Emar and the Hittite Empire in Syria. We will show that while there are some locations we can identify as belonging to the Land of Aštata, there is no evidence to speak of an “Aštata confederacy” of Middle Euphrates towns, as suggested by Yamada 2015. 1. THE LAND OF AŠTATA AND THE HITTITES Aštata remains an elusive geographical entity. In spite of its geo-political importance, only a few references can be gathered about its location and history. Its general location — south of Carchemish on the Euphrates — is well acknowledged, but problems remain. Specifically it is asked: What were the borders of Aštata? What is the relationship between the Land of Aštata and the city of Aštata? And what is the relationship between Emar and Aštata? Were the terms interchangeable?1 *
Tel Aviv University. A preliminary discussion of the borders of Aštata is found in Forrer 1932, on the basis of his interpretation of CTH 51 and the remarks of its first editor, Weidner 1923: 24, n. 9. The latest discussion of the borders of Aštata is Yamada 2015; see also id. 1994; and also Otto 2011 for the toponyms in CTH 51. The association in the literature between Emar and Aštata was already formed in the early days of the excavations at Meskene; e.g., Margueron 1993–1997. See also the two related studies on the borders of Hittite Syria during the formative stages of its empire in Syria by Cohen, Forthcoming and Cohen & Anor, Forthcoming. Abbreviations follow the Chicago Assyrian Dictionary. The author thanks Amir Gilan, Aaron Skaist, Eduardo Torrecilla and Maurizio Viano for their most helpful comments and criticisms. 1
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Y. COHEN
Aštata is not mentioned in the surviving accounts of Ḫattušili I’s and Muršili I’s wars in Syria.2 We learn that at one point in its history (before Šuppiluliuma’s campaigns in Syria), Aštata gained the eastern territories of Yamḫad/Halab, while Nuḫašše gained, so one can imagine, the western part of this huge kingdom. The delineation of the new borders of Aštata and Nuḫašše, as well as the exact time when this happened, are not known, although the reign of Tudḫaliya “I/II” is a possibility. All this is told in retrospect in the Treaty between Muwattalli and TalmiŠarruma. However, from this source it does not transpire whether the lost Halab territories that Aštata gained were on the east or west bank of the Euphrates.3 One can at least posit as a working hypothesis that the Euphrates served as the natural border between these two entities, with Nuḫašše receiving the territories on the west bank and Aštata those on the east bank of the river.4 There is further evidence regarding Aštata dating to the time before Šuppiluliuma, arriving from a treaty of which only the colophon survived. The colophon informs us that the treaty was signed with the people of (the city of) Aštata, as well as with people of another polity, whose name is lost in the textual gap.5 Amir Gilan recently argued that the missing party in the treaty was Nuḫašše.6 If the treaty was drafted in the times 2 The earliest reference to Aštata is found in the Telipinu Proclamation (CTH 19 = Hoffmann 1984: 20–21; van den Hout 2003; Klengel 1999: 70; Gilan 2015: 142). The passage deals with the activities of King Ḫantili in the Upper Euphrates into Syria, mentioning, in sequence, uruAš[tat]a, [uruŠukzi]ya?, uruḪurpana, and uruCarchemi[sh]; the rest is missing. Gilan (2017: 37) suggests that Ḫantili came to the area to suppress places which were formerly subdued by, possibly, Muršili, when he went down the Euphrates towards Babylon. See also Klengel 1999: 70, n. 173; Hawkins 1976–1980: 428. Emar is named in sources dating to Ḫattušili I/Muršili I: Res Gestae of Ḫattušili I (CTH 14–15 = de Martino 2003: 91–125, 106–107). A certain Yarim-Lim is identified as ‘son of Piazzi, the ruler of Emar’. However, another reading is possible, whereby the name of the ruler of Emar is lost in a textual gap; see Klengel 1988: 648, n. 8; Archi 2014: 143. 3 The Treaty between Muwattalli and Talmi-Šarruma (CTH 75 = Beckman 1999: 92–95, 94); Gilan 2017: 32–38, esp. 37–38. 4 The borders of Nuhašše are likewise allusive, but perhaps they stretched all the way to the west bank of the river, as Astour 1969: 386 suggested. On the borders of the Kingdom of Yamḫad/Halab, which held territories also across the Euphrates, see Lauinger 2015; Durand 2002. 5 The Treaty with the People of Aštata (KBo 50.134 = CTH 212.50 = Miller 2007: 127–128, no. 14). The colophon of the treaty reads (ll. 4"–6"): [DU]B.1.KAM li-in-ki-ia-aš QA-TI A-NA LÚ.[MEŠ … Ù]/ LÚ.MEŠ uruAš-ta-ta x[o-o-o] ŠA-PAL NI-IŠ DINGIR-LIM/ da-i-e-[er], ‘One tablet of the Oath finished; for the peop[le of … and for] the people of Aštata … […] they swore under the oath of the god(s)’. See Klinger 1995: 245; Devecchi 2007: 214; Archi 2014: 142. 6 Gilan 2017: 38.
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of Tudhaliya “I/II”, as scholars have suggested, the two kingdoms may have received a mutual treaty following the heavy blow the Hittite king inflicted on Mitanni and Halab; and see above regarding the Treaty of Muwattalli and Talmi-Šarruma. Prior to its subjugation by Šuppiluliuma, the Land of Aštata was certainly considered a real and threatening entity: it was mentioned as a potential enemy of the Hittite king, along with the Land of Ḫurri (i.e., Mitanni), Egypt, Babylonia, and Alše.7 After the conquest of Syria, we do not hear about Aštata, until the revolts in Syria during the ninth year of King Muršili II. Muršili II arrives to Aštata where he builds on the upper town (of Aštata?) a fortress, providing it with an army.8 It is around this time that Šuppiluliuma’s widow, (the) Tawannana, was accused of embezzling the silver of Aštata.9 Aštata is in focus again when experts from the place were brought to Ḫattuša, so that rituals for the goddess of Aštata, Išḫara, will be celebrated in the manner of Aštata.10 Once the empire was established, Aštata was considered its easternmost border on the Euphrates, mirroring Qadeš at the south-west border. Thus it transpires from KBo 15.44, a very small fragment, which lists the borders of the Hittite empire in Syria. Line 4′′ reads as follows: […ur]uAš-ta-ta-ašpa-ra-a-ia uruKi-in-za-aš,‘(from) Aštata and further to
7 Thus in the Treaty between Šuppiluliuma and Aziru (CTH 49 = Beckman 1999: 36–41, 38; del Monte 1986: 118–119); and in the Treaty between Šuppiluliuma and Tette (CTH 53 = Beckman 1999: 54–58, 55; del Monte 1986: 144–145). Obviously, in these sources Aštata was still considered as an enemy of Ḫatti, prior to the conquest of the area; see Singer 2011: 212–213 = Singer apudIzre’el 1991: 154–155; del Monte 1986: 55. 8 The Annals of Muršili II (CTH 61 = Goetze 1933: 118–121; del Monte 1993: 95; Beal 2003: 89), Year 9: numa-aḫ-ḫa-anI-NAuruAš-ta-taa-ar-aḫ-ḫu-unnu-kánuruAš-ta-ta URU-riša-ra-apa-a-unnu-kángur-ta-anše-erú-e-te-nu-unnam-ma-anÉRIN.MEŠ a-šaan-du-la-aze-ep-pu-un, ‘When I arrived to Aštata, I went up to Aštata — (its) city, and I built on top a fortress and I placed there a garrison.’; see Klengel 1965–1970 1: 89; Adamthwaite 2001: 220. From the passage in question, Archi 2014: 144 understands that Muršili II builds a fortress in an unnamed city in the Land of Aštata, but he refuses to equate the said city with Aštata. 9 This episode is chiefly known by the composition called Muršili II’s Accusations against Tawannanna (CTH 70 = de Martino 1998; Singer 2002: 73–77); Archi 2014: 149–151; Cohen 2011: 154–155. 10 An Oracle Report concerned with the Illness of Muršili II (CTH 570.1 = Ünal 2005; Beckman etal. 2011: 183–209, no. 20; Archi 2014: 144–147). Archi, ibid., considers that since this report is datable to Muršili II, it is certainly permissible to think that among the Aštata professionals (LÚ, LÚ.MEŠ, and lúSANGA, all from uruAš-ta-ta), who visited Ḫattuša, Zu-Bala (see below) himself or one of his family members was present. The text itself, however, does not provide us with any such information.
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Qadeš’.11 The date of the fragment is not clear, but it obviously speaks of a time after Šuppiluliuma, perhaps describing the great king’s conquests, even beyond the Euphrates.12 As will be shown, substantial territories of Aštata lay across the river on the east bank. 2. THE LAND OF AŠTATA AND EMAR In the previous section we have surveyed the Hittite sources concerned with the land of Aštata. Here we will consider sources from Emar and Ugarit.13 Aštata appears in two Hittite documents recovered at Emar. The first document is an official decree issued by Ini-Teššub, the Hittite viceroy at Carchemish. With some probability, it mentions the city of Aštata, although the context in which the toponym appears is not very clear.14 We will discuss this document again in our conclusion. The second document is a royal letter sent from Ḫattuša, where Aštata is regarded as the place of origin of Zu-Bala the diviner, one of the toppersons of Emar. In the letter, Zu-Bala is called the ‘man of (the city of) Aštata’ (LÚ uruAš-ta-ta).15 As one of the very first sources published from Emar, naturally, this has led to the association between Emar and Aštata.16
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See Singer 2014: 69; Astour 1997: 4; Klengel 1988: 650; Klengel 1965–1970 3: 89. As much as KUB 19.9 i (CTH 83.1.A = Parker 2002: 53–54), a composition of Ḫattušili III, detailing the campaigns of Šuppiluliuma, speaks about the Hittite military achievements east of the Euphrates. Harrak (1987: 90) notes that in the list of the Hittite confederates at the Battle of Qadeš, Aštata is missing. In his opinion this is because it was already fully annexed to Carchemish. But the evidence from Ugarit, dated to after the battle of Qadeš, proves that the term was still used; see below. 13 The textual evidence in Syria for Aštata prior to the Hittite conquest is meagre if not altogether questionable. A place name called uruAš-ta-te(ki) is found in three Alalaḫ IV documents (AlT 89, AlT 172 and AlT 457). It is not certain that this toponym is to be identified with the Aštata under discussion, since it is mentioned in these sources in conjunction with additional place names under the domain of Alalaḫ. Emar, which is mentioned in a few Alalaḫ VII texts and Alalaḫ IV rosters and census lists, is never mentioned together with this Aštate. See Zeeb 1998: 834–835; Niedorf 1998: 525 and 526; Klengel 1988: 648. 14 Emar 19, a decree issued by Ini-Teššub regarding the obligations of Kitta, an Emarite citizen; see also Emar18. Note that the reading of ⸢uru⸣Aš-ta-ta in line 11 is doubted by Durand 1989: 177. The affairs of Kitta are dealt with by Yamada 1995 and d’Alfonso 2005. 15 SMEA 45 1 (= Salvini and Trémouille 2003, no. 1). 16 Already Laroche 1982: 54. 12
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Since the identity of Zu-Bala’s father is known to us, and since there is a high probability that we can recognize his grandfather in our documentation, we can say that Zu-Bala was a native of the city of Emar.17 However, this does not mean that the city of Emar and Aštata were one and the same. As is well known, in Hittite texts, the differentiation between the determinatives URU, ‘city’ and KUR, ‘land’, is not always obliging. Hence, Zu-Bala is recognized as a native of the Land of Aštata, residing in the city of Emar, as the documentation from Emar proves. It is to be stressed at this point that Aštata is never mentioned in the so-called Syrian-type documents from the city, i.e., before the intervention of the Hittites in the affairs of Emar. The kings of Emar never associated themselves with Aštata and in the administrative documents written under their rule, the toponym is never mentioned. The unavoidable conclusion is that Aštata was used by the Hittite administration, perhaps as a left-over from the Mitanni rule over the area, but that for the rulers of Emar before the Hittites it held no meaning. Aštata is mentioned in two letters found at Ugarit. They were sent from an individual called Dagan-bēlu and found in the archive of Urtenu. In the opening salutation of both letters, the gods of the Land of Aštata are evoked.18 In another letter, sent by the same individual to Ugarit, in the opening salutation the gods of the Land of Emar are evoked.19 These letters of Dagan-bēlu have led Yamada (1994) to assume an association between the Land of Emar and the Land of Aštata, and further, to claim that the two geographical terms were in fact interchangeable. This is certainly possible, but another possibility can be contemplated. We will discuss this at the conclusion of the paper.
17 Cohen 2009: 149–150. See the criticism offered by Yamada 2013: 143–144 and the reply provided by Cohen 2013: 291–292. The chronological implications of this will be dealt with elsewhere. 18 RSO 7 31 (= RS 34.134): ‘Thus Dagan-bēlu, to Urtenu, my good brother, speak: May the gods of Ugarit, Ea, the respectful lord, the gods of the Land of Aštata (KUR Aš-ta-da) protect your life.’ And RSO 14 8 (= RS 92.2006): ‘Thus Dagan-bēlu … May the gods of Ugarit, the gods of the king, your lord, Ea, the respectful lord, the ocean and the wide sea and the gods of the Land of Aštata (KUR Aš-ta-da) protect your life.’ The entry MUNUS aš-ta2-ta2-a(as a nisbe form of Aštata) cited in RGTC 12/2: 44 is to be deleted. It is a private name of an Ugarit queen, Ašdadā (RS 22.02); van Soldt 2013: 453. 19 RSO 7 30 (= RS [varia 26]): ‘To Šipṭi-Ba’al, my good brother, speak, thus Daganbēlu, your brother: May the gods of Ugarit, Ea, the respectful lord, the gods of the Land of Emar very much protect your life...’. All the letters from Ugarit are dated to the late 13th century.
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3. THE BORDERS OF THE LAND OF AŠTATA ACCORDING TO THE ŠATTIWAZA TREATY (CTH 51) As seen, the sources at our hand do not allow us to confidently understand the extent of Aštata. The eastern borders of Aštata, however, can be better understood thanks to a number of toponyms in the Treaty between Šuppiluliuma and Šattiwaza. I bring the relevant passage in transliteration and translation.20 Rev. 14
LUGAL GAL LUGAL KUR uruḫat-tiKUR.KURmeš šaKUR urumi-itta-an-niel-te-qí-šu-nu-tia-natar-ṣí m[šat-ti-ú-a-za] 15 DUMU LUGAL ul el-te-qí-šu-nu-tia-natar-ṣi mtu-uš-rat-tael-te-qí-šu-nu-tiù ídBUR[ANUN. NA x-x-x] 16 a-na ku-tal-li-ia ḫur.sagni-ib-la-ni a-na mi-iṣ-ri-ia aš-ku-un ù mi-nu-me-eURUdidli.ḫi.aša[o-o-o-o-o] 17 urumur-mu-ri-ikuruši-ip-riuruma-zuwa-tiurušu-ru-unùURUdidli.ḫi.a an-nu-tiḫal-ṣiša [o-o-o-o-o-o] 18 DUMU-ia at-ta-dinmi-nu-me-eURUdidli.ḫi.a šaKUR uruaš-ta-tie-bi-ir-tišaKUR urumiit-ta-an-niGARnu urui-gal-t[i o-o-o] 19 urua-ḫu-naù urutir-gaURUdidli.ḫi.a annu-tišaKUR uruaš-ta-taun-dumpí-ia-aš-ši-ìl-lìDUMU LUGAL it-timša[tti-ú-a-za DUMU LUGAL] 20 ídBURANUN.NA e-te-ib-ru i-na uruir-ri-te e-te-ir-bu mi-nu-me-e URUdidli.ḫi.a ša e-bi-ir-ta-an ša mpí-ia-aš-[ši-ìl-lì DUMU-ia] 21 ú-kà-al-luša mpí-ia-aš-ši-ìl-lì-mašu-nu Rev. 14-15
I, Great King, King of Hatti, conquered the lands of the Land of Mitanni. I did not conquer them during the reign of Prince [Šattiwaza]; I conquered them during the reign of Tušratta. The Euphrates [...], 16 my back — the Lebanon: I made as my borders. Whichever cities which [belong to the country of ...], 17 Murmurik, Šipri, Mazuwati, Šurun and (omitted?) — indeed these fortified cities which [belong to the country of ... to Piyaššili] 18 my son I gave. Whichever cities of the Land of Aštata, which are situated on the far bank of the Land of Mitanni — Eka[lte, ...], 19 Aḫuna, Terqa, these (fortified) cities which belong to Aštata — because Prince Piyaššili together with [Prince] Ša[ttiwaza] 20 crossed the Euphrates and entered Irrite — whichever cities on the far bank of the river which [my son] Piyaššili 21 controls, they belong to Piyaššili.
The first of the towns mentioned in the treaty––Murmurik, Šipri, Mazuwati, Šurun––all lie on the east bank of the river, as will be demonstrated elsewhere.21 The next set of towns in the treaty are the ones belonging to Aštata. It is said specifically that they lie on the eastern bank of the 20 The Treaty between Šuppiluliuma and Šattiwaza, §10 (KBo 1.1 rev. 14"–21" and corrections published in KUB IV, 49a = Weidner 1923: 22–25). Following Hawkins 1983, the missing end of line 16 has usually been restored thus: ‘And all the cities of [the Land of Carchemish – the cities of Carchemish], Murmurik…(etc.)’; see, e.g., Beckman 1999: 45. Goetze 1964: 117 suggests restoring [the Land of Aštata], but if this is the case, then why break the toponyms into two groups. 21 See Cohen, Forthcoming.
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Euphrates (ālānišamāt uruAštataebertišamāturuMitanni).22 They define the border of the new kingdom of Hanigalbat. The cities mentioned as the border points in the treaty are: Ekalte, then a city whose name is lost in the break, Aḫuna and Terqa. Let us consider these toponyms in order to try and understand the domains of Aštata. 3.1. Ekalte Ekalte is considered Emar’s lesser sister, renown because of its textual finds.23 It is located on the east bank of the river at Tell Munbaqa, 30km north of Emar. It is difficult to date the Ekalte texts, but they are coterminous with the Syrian scribal tradition documents recovered at Emar.24 Apart from its mention in the treaty, the toponym is not found in Hittite sources, but it is known from a few Emar documents.25 Its own documents never mention any Hittite presence, but it is clear it maintained some connections with Emar. However, it would be wrong to consider Ekalte forming, along with other Middle Euphrates cities, Emar included, a moderately loose “Aštata confederacy”, to use the term introduced by Yamada 2015. Furthermore, to speak of an Emarite control of Ekalte, as Yamada argues, because of Ekalte 25, which has the Emar dynastic seal impressed on it,26 is stretching the argument too thin. The tablet was simply written in Emar with the Emar royal seal impressed on it because of the involvement of an Ekalte citizen with somebody in the city. After being written and sealed it was taken to Ekalte. Note that apart from CTH 51, Aštata is never mentioned together with Ekalte; nor is it mentioned in the Ekalte documentation. The city of Šatappu, whose location is not known, was suggested to belong with Ekalte to the “Aštata confederacy”. However, there is no proof of this: it was not an independent city, ruled by its own king, but rather it was under the direct rule of Carchemish, as already argued by Cohen (2011: 151, n. 37).
22 See also Singer 2014, and therefore correct Beckman 1999: 45 and 46 (“west bank”). 23 Mayer 1993–1997: 417, with literature. The city is also mentioned in the Mari archive (as Yakaltum); Ziegler & Langlois 2016: 95–96. 24 The Ekalte texts are all in the style of the Syrian school. See Torrecilla 2015. For the chronology of the Ekalte texts, see Torrecilla & Cohen 2018. 25 RGTC 12: 68; Yamada 1994: 265. One of the sources, Arnaud 1991, no. 96, is a letter addressed to an unnamed Overseer of the Land, a top Hittite official. Read ibid., l. 16 as uruI-kal-da; and likewiseEmar7: 2. 26 Werner 2004: 22–23.
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After Ekalte comes a city whose name is lost in the break. We will return to it lastly. 3.2.Aḫuna The city of Aḫuna according to our understanding is to be identified with Aḫuna of the Old Babylonian period.27 The city appears in an Old Babylonian itinerary that lists stopping places on the way from Harran through the Baliḫ valley and to the Euphrates valley up to Emar.28 It is also mentioned in the Mari archive, from which it transpires that it lies rather close to Zalpa(ḫ) on the Baliḫ and to Ṣerda.29 Thus, the location of this city cannot be verified but it is very probably to be located near or at the Baliḫ river, north of Tuttul/Tell Bia.30 3.3.Terqa The last city whose name is preserved is Terqa.31 It is obviously tempting to equate this toponym with the well-known Terqa/Al-Asharah 30km below the confluence of the Ḫabur and the Euphrates. At more than 350km down the river from Carchemish, however, it is difficult, although not impossible to suppose that the Hittite border of eastern Syria ran all the way south of the Ḫabur. Due to this problem, scholars have searched for a Terqa elsewhere, in the Baliḫ region, but so far unequivocal 27 Thus suggested by Luciani 1999–2001: 93–94; Otto 2011: 172. Bryce 2009: 15 considers the two places different. 28 Hallo 1964: 65, 78, 79. 29 Durand 1997–2000, 3: 229; RGTC 3: 6. 30 Córdoba 1988 and 1990 suggests to locate Aḫuna at the large mound Tell es-Seman; the tell is on the west bank of the Baliḫ, 30km up the river from Tuttul/Tell Bia; it lies east of Ekalte some 80km as the crow flies. Ṣerda is placed at Tell es-Sadda. See also Ziegler & Langlois 2016: 12–13. Frayne 2001: 231–232 (supported also by Kessler 2006) suggests to equate Aḫuna with classical Ichnae, which he places at near-by Khneiss (between Thulth Khunayz and Khunayz on the Baliḫ), although this location is not favoured in the literature (G. M. Cohen 2006: 76–77). The Roman Digital Atlas places Ichnae on the bank of the Baliḫ at Tell es-Sadda. For a survey of the Baliḫ valley sites, see Koliński 2014. 31 Note that the writing tir-ga conforms to the Old Babylonian traditional way of spelling this city’s name. The choice of the sign tir in this case may strengthen the impression that the city Terqa on the Euphrates was intended rather than another city on the Baliḫ; of course, it is possible that the scribe of CTH 51 did not know better, and simply wrote the city’s name as he was used to from his scribal school days. In Emar Hh XXI, 49" (Emar 558, Version 2, 49), we find [URU Ti]r-qa (although transtigridiean Terqa(n) is meant). Goetze’s (1964: 117) equation between the Terqa of the treaty and *Zerqi of the Old Babylonian itinerary is based on an incorrect reading ofze-er-*ki instead of the correct ṣé-er-di for the city of Ṣerda.
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evidence regarding its location on this river valley has not been found.32 However far Terqa is, one should not shy away from the possibility that it was considered, at least nominally, to be at the southern border of Aštata. The city was under Mitanni rule, and once the Mitanni state collapsed, it and other cities on the Euphrates, so one can imagine, were parceled off to Carchemish.33 It appears that Terqa somewhat later fell under the influence of the Middle Assyrian state.34 Although Terqa at modern Al-Asharah is situated on the west bank of the Euphrates, because it allowed traffic across the river, perhaps parts of the city or its quays were also situated on the east bank. There are a few close-by sites on the east bank of the river with Late Bronze Age remains. In one of these — Marwanyie, 10km south of Terqa — a cuneiform tablet dated to Kadašman-Enlil (II?) was found.35 3.4.TheCitywhosenameislost— Tuttul? In between the city of Ekalte and Aḫuna there was a city whose name is lost in a break. It is sometimes restored as Emar. However, some rethinking about this is to be afforded. If the cities whose location we have verified, or at least suggested to have lain on the east bank, and if the treaty explicitly says that the east bank of the Euphrates is meant, then the city missing in the break must also be located on the east bank. This then rules out restoring Emar in the break. Which city is then missing? If Ekalte is on the Euphrates and Aḫuna is probably a site on the Baliḫ river, the missing toponym may be Tuttul/Tell Bia at modern Raqqah.36 32 Luciani 1999–2001: 94–97 (and see also Sallaberger etal. 2006: 95; Jakob 2009: 65–66; Charpin 2003: 29), realizing the problem in identifying Terqa of the treaty with the Old Babylonian Terqa/Al-Asharah, argued that this city is to be equated with a Terqa mentioned in a letter from Dur-Katlimmu (BATSH 4, 2: 25: uruTe-er-[qa] and 27: uruTe[er-qa]). This, in her mind, is not the Terqa of Al-Asharah but another city to be located on the Baliḫ, but as yet unidentified. Her suggestion regarding the toponym in the Middle Assyrian source, however, was rejected, for various reasons, by Durand & Marti 2005: 127, n. 23 and 24, and later by Cancik-Kirschbaum 2008: 214–215. However, it has found favour again, so we can assume, as it is given a priority in Cancik-Kirschbaum & Hess 2016: 147, sub Terqa(3): “Stadt…wahrscheinlich am Balīḫ zu Lokalisieren” (although note that according to Ziegler & Langlois 2016, sub Terqa(3), there is no attestation of this toponym in the OB period). In support of Terqa on the Baliḫ, see Yamada 2011: 205, n. 39. 33 Rouault 2004 and 2013: 600; Bryce 2009: 703; Von Dassow 2014: 18–19; CancikKirschbaum & Hess 2016: 150. 34 See note 33. 35 The tablet remains unpublished; Rouault 2009. 36 Already suggested by Goetze 1964: 117, n. 39, although the location of the city was unknown at the time. For a summary of the city’s history, see Pappi 2014.
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This suggestion is also supported by the evidence found in the Old Babylonian itineraries that list the stopping places for the trip from Harran to Emar, basically down the Baliḫ river and across the Euphrates bend. The sequence of the stopping places was as follows (starting from Harran): Harran, Apqu of the Baliḫ river, Zalpa(ḫ), Aḫuna/Ṣerda, Tuttul, Abattum, ‘The Bank of the Euphrates’, and Emar.37 Tuttul at the confluence of the Baliḫ river and the Euphrates was known at Emar and was reached from there by boat.38 An argument can be made that Tuttul was even under actual Hittite control or influence, before it was lost to the Assyrians.39 Ḫattušili III states to the Babylonian king, Kadašman-Enlil II, that he (Ḫattušili) could have sent a thousand chariots to meet the Babylonian’s merchants down at Tuttul in order to protect them from the Aḫlamu.40 Furthermore, new evidence from Ugarit sees the involvement of a Hittite official who tries to amass forces of the Hittite allies — Carchemish, Ugarit and Qadesh — in order to confront the Suteans at Tuttul.41 To conclude, the list of cities belonging to the Land of Aštata in the treaty are to be situated, in high probability, on the east bank. They form the sequence Ekalte – [Tuttul] – Aḫuna – Terqa, advancing basically from north to south along the Euphrates and its meeting with the Baliḫ. If Terqa is not on the Baliḫ, but rather the Terqa down on the Habur, the imaginary border is to be stretched even further down south. 4. ARCHAEOLOGICAL SITES IDENTIFIED WITH THE “CITY” OF AŠTATA Even before Emar was discovered, scholars have debated about the location of the city of Aštata. The city of Aštata was identified, on the basis of 37
Goetze 1953: 51–54; Hallo 1964: 78–81. Tsukimoto 1988, Text E. 39 Yamada 2011: 201. 40 The Letter from Ḫattušili III to Kadašman-Enlil II (CTH 172 = Hagenbuchner 1989: 281–300, no. 204; Beckman 1999: 138–143, 140); see Klengel 1999: 271, n. 552. For the possible Hittite hold on Tuttul and the eventual Assyrian takeover of this city, see Yamada 2011: 204; Tenu 2009: 209–210 (mentioning BATSH 4, 2); Cancik-Kirschbaum & Hess 2016: 150. 41 Lackenbacher & Malbran-Labat 2016: 61–64 (RS 94.2578 = no. 28/I-7.1) and 71–72 (RS 94.2288+ = no.34/I-7.7). We do not enter the complicated question of Assyrian control over Tuttul at this period; see Yamada 2011 contra Alexandrov & Sideltsev 2009; the latest evidence from Ugarit indicates that Tuttul was approachable if not accessible to Hittite forces and their contingents. 38
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a presumed phonetic similarity, with Roman-Byzantine Athis/Attas/Anthis at Dibsi Farji (or Qseyr el-Dibsi) on the west bank of the river, 15km south of Emar.42 It was also located at Salhiye (or aṣ-Ṣalhije), better known as Dura Europos. At 25km south of Terqa, this hardly seems likely.43 The city of Aštata has been identified with Emar itself, at Tell Meskene.44 Apart from the sources discussed above there is no further support for this identification.45 Tell Faqous, some 10km down the west bank of the river from Tell Meskene, has been suggested as another candidate for Aštata: it was considered by some scholars to be the citadel Muršili II built once in the Land of Aštata.46 Tell El-Qiṭar was also considered to be the site of Aštata.47 Tell El-Qiṭar, situated midway between Carchemish and Emar, is practically conjoined nowadays to the Tishrin Dam. Before the dam project was built, it sat on the west bank of the river.48 A single tablet was found at the tell.49 It holds an impression of an Anatolian Hieroglyphic seal and gives the name of its holder, a priestess; it then apparently discloses the ancient name of El-Qiṭar as ti-la-pa-nu. We suggest that the same toponym is found in a Middle Assyrian letter: it appears as uruTi-li-pi-ni-i[š].50 In the letter, from the writer’s point of view, the city of Tilipiniš was obviously across the Euphrates, that is, on the west bank. If it is accepted that this was the ancient name of the site, then Aštata is ruled out of course and is to be searched for elsewhere.51 42 Thus Astour 1969: 407 and also id. 1972: 106–107. Rescue excavations of Dibsi Farji, now submerged, revealed, however, only Roman and later remains (Harper & Wilkinson 1975). 43 Forrer 1932, criticized by Goetze 1940: 18, n. 72. 44 Margueron 1993–1997: 91. Already Goetze 1953: 60–61, inter alia. 45 See Bunnens 1989: 24: “Nowhere is the king of Emar referred to, in one way or another, as the king of Ashtata. In the Emar texts…only two references to Ashtata are available — a rather surprising fact if Emar was the capital of Ashtata”. 46 Beyer 2001: 9–10; Margueron 1982 and 1993–1997: 91; RGTC 12/2: 44. One tablet was recovered from the site (Arnaud 1996 and see p. 8, n. 5), as well as a sealimpression of a certain Emarite official serving the Hittite administration; Beyer 2001: 124, B10; Cohen 2009: 13, n. 22 and 57, n. 199. 47 Adamthwaite 2001: 222–224. 48 For a summary of the excavations, see McClellan 2007. 49 Snell 1983; Archi 1993. The tablet is written in the style and format of the SyroHittite scribal tradition of Emar. 50 BATSH 4, 17: 16"; Canick-Kirschbaum & Hess 2016: 147. The name of the site was suggested to have had a Hurrian articulation (as Tewab[ni]?), in a much older document from Baṣiru/Tell Bazi: Tablet 2, 5: uruTe-ú-ab?-x[o] ; Sallaberger et al. 2006: 99; Otto 2011: 168. Baṣiru/Tell Bazi is across the river, 10kms north to Tell El-Qiṭar. 51 The spelling of the toponym asti-la-pa-nuin the El-Qiṭar letter was suggested by Archi 1993 to articulate the name Til-Abnu (‘Stony–mound’). It is not certain, however,
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25km down the river from Emar on the east bank of the Euphrates is Tell Fray (today submerged beneath the Assad Lake).52 Its ancient name is not known. However, there is evidence of Hittite imperial presence: a bulla with the seal impression of Ḫattušili III and his wife Puduḫepa was found, as well as Anatolian Hieroglyphic incisions of apparently a Hittite official — a scribe called Šimegi-atal.53 The one published tablet from the site is a Syro-Hittite document, further evidence of a tablet produced when the Hittites were in control of the east bank of the river.54 To conclude, no site can be confidentially identified with Aštata and there remains to be seen if Aštata can be considered as a ‘city’ and not just a ‘Land’. As said, the use of the determinative URU cannot be used as a definite indicator as to the actual existence of a city, as much as the terms uruMitanni, uruKizzuwatna, and uruMizri are not designations of cities. 5. CONCLUSION We have seen that it is difficult to locate the Land of Aštata with any precision. We have examined the locations said to belong to Aštata, specifically on the Mitanni bank, i.e., on the east bank, according to CTH 51. We have demonstrated that Ekalte and Aḫuna are on the east bank of the river and argued that the missing town in the list was perhaps Tuttul, also on the east bank. Terqa, on the west bank, is, if the argument is followed, an exception. Otherwise, we may as well consider another Terqa, as whether Til-Abnu (if indeed this is the way that the ancient name of Tell El-Qiṭar is to be reconstructed) is to be identified with the Aramean principality Til Abni, known from Neo-Assyrian sources, as Archi, ibid., suggests. Lipinski 2000: 164 locates the Aramean Til Abni near Sarūgu/Sarug, east of the Euphrates; see also Fales 2014: 32–33; Charpin 2003: 30, sub Till-Abnâ/Till-Abnim; Ziegler & Langlois 2016: 368. 52 Matthiae 1980; Bounni 1993; Tenu 2009: 208. 53 Archi 1980. 54 Wilhelm 2018. On account of the (unpublished) tablets found at the site, it was first suggested that the site’s name was Yaḫariša; Bounni 1977: 6–7. The attempts to locate the toponym Iyaḫriša in the Annals of Muršili II, in the Middle Euphrates valley, and identify it with a Nuzi toponym Yaḫrišša, which in turn was suggested to be the ancient name of Tell Fray, i.e., Yaḫariša (Adamthwaite 2001: 220, following Harrak 1987: 48–49) will not find many supporters; see del Monte 1993: 71, n. 40 and 97, n. 82. This suggestion was abandoned later for another name, Šaparu. Bounni 1988: 368–369, suggested that Šaparu (evoked according to him in the name of the modern village Safra), is possibly to be identified with Šipru. This is not likely, given that Šipru belongs to the group of cities north of Ekalte. Further discussion in Cohen, Forthcoming.
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previously suggested, on the Baliḫ. There is no evidence of any political collaboration between these cities, or with Emar as their supposed capital, exercising over them its prominent kingship; nor do they form a “moderately loose confederation”, as suggested by Yamada 2015. This renewed appreciation of the location of the towns of Aštata can lead us to consider that large parts of its territories were situated on the east bank. This understanding may be supported in part by the preŠuppiluliuma Hittite activity in Syria, which saw a parceling of Yamḫad between Nuḫašše and Aštata, the first gaining its western territories, and the other the eastern territories, with the Euphrates possibly serving a natural border between the two, as we suggested above. At this historical juncture, Aštata expanded its territories much to the east. When Šuppiluliuma put an end to the Mitanni empire with the help of his son Šarri-Kušuḫ, he granted him new territories. These expanded eastwards, beyond the natural border of the Euphrates.55 In the treaty, Šattiwaza was to understand what the extent of his control was to be: the first group of cities, as well as the second (which belonged to Aštata), were parceled to Šarri-Kušuḫ, and were not part of Šattiwaza’s newly formed, much-reduced kingdom. Despite their intentions, in the long term, the Hittites found that it was impossible to control the areas across the river. Without a stronghold on the Habur, at Waššukani, as was the case of the Mitanni Empire, or on the Tigris, at Ashur, as the case of the Assyrians, maintaining power over the eastern territories probably proved to be a difficult feat. Indeed, as we know, these territories were gradually lost to the Assyrian monarchs. This scenario explains why Aštata is scantily attested in Emar under Hittite rule. If we take into consideration the two mentions of Aštata in the Emar corpus we can see that both are to be dated to the early phase of the Syro-Hittite documentation: the Hittite letter mentioning Zu-Bala is to be dated to the end of Muršili’s reign and Emar 19 is to be dated to the earlier period of Ini-Teššub, the viceroy at Carchemish (around the reign of Ḫattušili III).56 After that, Aštata is not mentioned in Emar (or indeed Hittite) documentation because by then its chief territories on the east bank of the Euphrates became part of the Middle Assyrian Kingdom. Hence, its political and geographical integrity fell 55
Liverani 1990: 82–83. Emar 19 mentions Ḫešmi-Teššub, who can be synchronized with the Hittite official Mutri-Teššub and Baal-qarrad, son of Zu-Bala the diviner; see Cohen 2009: 22 and 189–190. 56
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apart, at least in the eyes of the Hittites. The term ‘The Land of Emar’ was now used exclusively for the western bank of the river, till the very end of the control of Carchemish over the Middle Euphrates region.57 However, perhaps for the merchant Dagan-bēlu Aštata it still held a geopolitical meaning. How so? We saw that Dagan-bēlu was a merchant operating in the Middle Euphrates region, and like other merchants, he sent his letters to the Urtenu ‘firm’ at Ugarit about his business ventures.58 It is possible to reason that he sent two letters from (the Land of) Aštata, hence the salutation mentioning its gods, and the other letter he sent from (the Land of) Emar, where now its gods were mentioned, as he moved from one trading post to the next.59 The difference in the toponyms, rather than show that both are the same in the time the letters were drafted, may reveal to us the movement of one individual along the Middle Euphrates trade routes. When Dagan-bēlu wrote his letters, at the end of the 13th century, perhaps Aštata, now lost to the Hittites, became to designate only the east bank of the river. The use of the term, nonetheless, was certainly not longlived. It is the latest and last mention of the toponym Aštata in the sources at our disposal.
57 See Cohen 2015, a letter where Talmi-Šarruma, a Hittite official, is termed as the ‘governor of the Land of (the city of) Emar.’ I have originally dated the letter to the beginning of the Hittite control of Emar, but there are considerations of dating it rather to a much later period. 58 Arnaud 1991, nos. 30–36; Cohen & Singer 2006. The letters of Dagan-bēlu are indicative enough to show us that he was not a citizen of Emar. Some of the verbal forms he uses are unknown to the Akkadian of Emar; e.g., RSO 7 31, l. 10, RSO 7 30, l. 26: lu-úti-šap-pa-ra, ‘May you send’. And there are clues in the letters that he is working in the interests of Ugarit rather than Emar; e.g., RSO 7 32 (= RS 34.141). The people mentioned in his letters are not found in the Emar corpus. 59 Note RSO 7 30 (with salutations of the gods of Emar), ll. 19–20: e-nu-ma i-na uru e-marak-tal-da, ‘When I reached Emar.’
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The Middle Euphrates with key sites mentioned in the article, made by the author
298 Y. COHEN
ENTRE UR ET ERIDU : REFLEXIONS AUTOUR D’UNE BRIQUE D’AMAR-SIN Laura COUSIN*
Au cours de l’automne 2018, Pierre Bodu (CNRS, ArScAn – Ethnologie préhistorique) a communiqué à Francis Joannès une brique venant d’une collection particulière, dont ce dernier m’a confié l’édition, et que je suis très heureuse d’offrir à Dominique Charpin dans ce volume de mélanges. L’objet fait 26 cm de long sur 6,5 cm de large et 5 cm d’épaisseur, et est inscrit sur l’une de ses faces. C’est une variation du texte E3/2.1.3.151, dans lequel Amar-Sîn (2044-2036 av. J.-C.), troisième souverain de la troisième dynastie d’Ur, commémore la restauration du temple d’Enki à Eridu, l’E-abzu. Le site d’Eridu a fait l’objet de fouilles récentes de la part de l’équipe italo-irakienne menée par F. D’Agostino : en 2015, il a effectivement reçu l’autorisation d’y reprendre les fouilles, notamment dans l’espace sacré de la ziggurat2. En parallèle, des fouilles à Ur ont également repris depuis 2015 sous l’égide d’E. Stone3. Ainsi les exemples d’Eridu et d’Ur témoignent d’une certaine vitalité des campagnes archéologiques dans le Sud de l’Irak.
* Post-doctorante et chercheur associé de l’UMR 7041 « Archéologies et Sciences de l’Antiquité », équipe « Histoire et Archéologie de l’Orient Cunéiforme » (ArScAn – HAROC, Nanterre, France). Contact : [email protected]. Je remercie Francis Joannès de m’avoir généreusement confié l’édition de cette brique, ainsi que Xavier Faivre pour son assistance photographique et ses remarques générales sur l’objet. 1 Voir Frayne 1997. 2 D’Agostino 2017, notamment à propos du projet AMEr (Italian-Iraqi Archaeological Mission at Eridu). 3 Charpin 2018.
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1. LA BRIQUE INÉDITE 1.1. L’inscriptiond’Amar-Sîn [damar-de]n.zu ⸢nibru⸣ki-a [d]en-líl-/le [mu]-pà-da ⸢sag⸣-ús⸢é⸣ den-/líl-ka ⸢lugal⸣ kalag-/ga lugal uri2/ki-ma lugal an-ub/-⸢da⸣-limmu2-ba-ke4 ⸢d⸣en-ki lugal ki-⸢ág⸣-/gá-ni-ir [abzu ki-ág]-⸢gá⸣-ni [mu]-na-dù
1 3 5 7 9 11 13
Traduction (1-4)
[Amar-S]în, [celui qu]’Enlil a nommé à Nippur, (5-6) celui qui assure l’entretien du temple d’Enlil, (7-9) roi puissant, roi d’Ur, roi des quatre régions, (10-13) pour Enki, son roi aimé, [il a] bâti pour lui son [abzu bien]-aimé. Commentairessurletexte
l. 2-4 : il existe une version alternative de la formule nibruki-a den-líl-le mu-pà-da, sous la forme den-líl-le nibruki-a mu-pà-da, sans en changer le sens4. l. 7 : à propos de la titulature lugal kal-ga, « roi puissant », elle aurait été adoptée par Amar-Sîn à partir de sa septième année de règne. Auparavant, il était qualifié de nita kal-ga5. 1.2. Commentairessurl’objet L’état général de conservation de l’objet est plutôt bon, même si la surface s’avère assez érodée. Il est également intéressant de noter que le 4
Seux 1967 : 434. Voir Sallaberger 1999 : 166 et 180, mais aussi les nuances apportées par Lafont 2017 : 191, n. 13. 5
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Fig. 1. Photographie de la brique
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Fig. 2. Copie de l’inscription d’Amar-Sîn
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dégraissant végétal utilisé pour confectionner la brique affleure à l’œil nu6. D’autre part, l’inscription résulterait plutôt d’une estampe. Si l’on avait affaire à une incision, le calame aurait laissé des marques, tels de légers rebords, ce que les signes de la brique ne présentent pas7. En outre, F. D’Agostino a édité en 2017 une brique presque jumelle à la nôtre, montrant que les deux objets partagent de nombreuses similitudes, comme la présence d’un cadre entourant chacune des deux inscriptions, ou encore des signes formés de façon identique8. Ces briques auraient donc manifestement été produites par un moule, et l’inscription réalisée en relief et en miroir grâce à un estampoir9. Pour arriver à ce degré de finesse dans l’exécution des signes, il devait peut-être s’agir d’un objet en bois, voire en métal. F. D’Agostino a, de plus, réalisé un tableau reprenant les standards des inscriptions sur briques du temple d’Enki. On dénombrerait ainsi déjà cinq variantes, de fait produites par cinq moules. Cette brique doit sûrement provenir du troisième standard, étant donné que sa l. 9 donne lugal an-ub/-da-limmu2-ba-ke4, au lieu de lugal an-ub/-da-limmu2-ba-ka10. 2. AMAR-SÎN ET LE TEMPLE D’ENKI Selon D. R. Frayne, on connaît une cinquantaine de briques relatant la restauration du temple d’Enki à Eridu, retrouvées aussi bien à Ur qu’à Eridu11. Par conséquent, des briques auraient pu être récupérées depuis le temple d’Eridu pour bâtir un nouveau monument à Ur — par exemple le sanctuaire E-geštu-mah-šu-du — ou bien celles-ci auraient été fabriquées en grande quantité dans la capitale et on aurait alors mis au jour le surplus sur place. En effet, un temple dédié à Enki, portant le nom cérémoniel d’é-geštu-mah-šu-du7 « Temple de la Sagesse Sublime (et) Parfaite »12, bien connu des inscriptions du roi Rim-Sîn Ier, a été exhumé à Ur dans la partie est de la ville13. 6
Sauvage 1998 : 17-18. Sur la technique de l’estampage, voir Sauvage 1998 : 39. 8 D’Agostino 2017 : 78. 9 Sauvage 1998 : 39. 10 D’Agostino 2017 : 77. 11 Frayne 1997 : 240. 12 George 1993 : 91. Il est à noter qu’A. R. George précise seulement que le temple a été bâti par Rim-Sîn Ier. 13 Woolley 1974 : 42-43, ainsi que 1976 : 64-67. 7
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Par ailleurs, cette brique fait partie d’un plus vaste corpus qui relate un événement, parmi les plus importants du règne d’Amar-Sîn : la restauration du temple d’Enki14. Plusieurs autres éléments peuvent être convoqués pour montrer l’attachement d’Amar-Sîn à Eridu et à sa divinité poliade. Sa huitième année de règne commémore « l’année où la prêtresse-en d’Eridu fut installée » (mu en eriduki ba-hun), qui est nommée En-nune-Amar-Suenra-kiag, « En : le prince (Enki) aime AmarSîn ». L’une des formules utilisées pour sa neuvième année de règne présente d’ailleurs une variante du nom de l’an 815. D’autre part, le signe en est trompeur : il peut aussi bien désigner un prêtre qu’une prêtresse. Néanmoins, dans son ouvrage de référence sur le Clergéd’Ur, D. Charpin a bien montré qu’il s’agissait d’une grande prêtresse, ce qu’il a pu identifier d’après la liste lexicale Proto-Lu16. Au moins un autre texte est relatif à l’installation de la grande prêtresse : la tablette AUCT 1 948 de Puzriš-Dagan, centre administratif de référence sous Amar-Sîn, mentionne, en effet, des anneaux en or délivrés « quand l’en retourne à Eridu » en l’an 7 d’Amar-Sîn17. Le texte évoque aussi la précédente prêtresse en charge de cette fonction, nommée En-namšita-Šulgirake (en-nam-šita-dšul-gi-ra-ke4 : « En : prière de Šulgi ») consacrée en l’an 27 de Šulgi. On peut également ajouter à ce dossier de la restauration du temple d’Eridu le texte AUCT 1 341, daté de l’an 8 d’Amar-Sîn qui mentionne l’envoi de 600 chèvres « pour le temple du dieu Enki à Eridu »18. En revanche, la tablette MVN 10 230 (de la collection Béghin), qui évoque du bois « placé sur le bateau afin d’installer l’en d’Eridu », doit plutôt être datée du règne de Šu-Sîn, le successeur d’Amar-Sîn19. La restauration du temple d’Enki est de fait l’un des événements majeurs du règne d’Amar-Sîn, et s’est effectué en plusieurs temps : tout d’abord, la rénovation physique du sanctuaire, puis l’installation de la nouvelle grande prêtresse et enfin la fabrication d’un bateau cultuel, mais sous le règne de Šu-Sîn.
14 15 16 17 18 19
Plus généralement sur le temple d’Enki, voir Charpin 2017 : 173-176. http://cdli.ox.ac.uk/wiki/doku.php?id=amar-suen_year-names Charpin 1986 : 379-380. Voir la transcription sur le site Web : bdtns.filol.csic.es Hilgert 2003 : 25, n. 92 ; consulter aussi bdtns.filol.csic.es pour la transcription. Voir la transcription sur le site Web : bdtns.filol.csic.es
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L. COUSIN
3. AMAR-SÎN DANS LA TRADITION POSTÉRIEURE Les textes paléo-babyloniens UET 8 32 et 33, édités par P. Michalowski20 et repris par G. Zólyomi21, donnent une image plutôt négative du roi Amar-Sîn : il est présenté comme incapable de restaurer un temple en l’honneur d’Enki et aurait consulté les volontés des dieux en vain à ce sujet. Cette image est également reprise dans la WeidnerChronicle22. On ne connaît, en outre, ni la correspondance d’Amar-Sîn, ni aucun hymne royal attribué à ce souverain, alors que les scribes ont copié, au deuxième millénaire, des documents similaires pour les règnes de Šulgi, Šu-Sîn et Ibbi-Sîn. Il est enfin à noter qu’une période de troubles semble s’être ouverte à la fin du règne d’Amar-Sîn : des documents officiels mentionnaient effectivement son successeur, Šu-Sîn, comme souverain divinisé, alors qu’Amar-Sîn était encore officiellement roi23. Amar-Sîn, peut-être diminué à la suite d’une blessure lors d’une campagne militaire, ne pouvait alors plus exercer pleinement le pouvoir24. Une question se pose à propos de l’incapacité d’Amar-Sîn à restaurer le sanctuaire d’Enki : les scribes des époques postérieures songeaient-ils au temple du dieu à Eridu, ou d’un autre édifice, situé à Ur ? Des briques commémorant la fondation de l’E-geštu-mah-šu-du par Amar-Sîn ont d’ailleurs été retrouvées insitu à Ur25. * *
*
Après les rénovations engagées par Amar-Sîn, l’E-abzu d’Eridu a ensuite été restauré par Nūr-Adad et Hammu-rabi au deuxième millénaire26. Si un temple dédié à Enki a été fondé à Ur sous Amar-Sîn, le clergé de la divinité n’a, quant à lui, pas été intégré à ce sanctuaire. Ce sujet a, bien sûr, été abondamment étudié et commenté par D. Charpin dans son Clergé d’Ur, qui a bien montré que des prêtres d’Enki-d’Eridu s’étaient réfugiés dans la vénérable capitale après la chute et l’abandon d’Eridu. S’il existait un temple d’Enki à Ur, les desservants de la 20
Michalowski 1977. Zólyomi 2000. 22 Al-Rawi 1990 : 7, l. 30-31. 23 Lafont etal. 2017 : 241. 24 Lafont etal. 2017 : 241; voir également Lafont 2017. 25 Charpin 1986 : 417, n. 3. Les briques en question sont presque identiques à celle présentée dans cette contribution. 26 George 1993 : 65. 21
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divinité furent toutefois intégrés au clergé du temple de Nanna, l’Ekišnugal27, à partir du début du règne de Rim-Sîn Ier et ce jusqu’à l’an 12 de Samsu-iluna28. BIBLIOGRAPHIE Al-Rawi F. N. H., 1990 : « Tablets from the Sippar Library. I. The “Weidner Chronicle” : A Supposititious Royal Letter Concerning a Vision », Iraq 52, p. 1-13. Charpin D., 1986 : LeClergéd’Urausiècled’Hammurabi(XIXe-XVIIIesiècles av.J.-C.), HEO 22, Genève/Paris. —— 2017 : Lavieméconnuedestemplesmésopotamiens, Paris. —— 2018 : « Nouvelles découvertes épigraphiques à Ur (2015 et 2017) », Comptesrendusdel’AcadémiedesInscriptionsetBellesLettres, p. 10391057. D’Agostino F., 2017 : « The Eridu Project (AMEr) and a Singular Brick-Inscription of Amar-Suena from Abū Šahrain », dans L. Feliu et al. (éds.), The First Ninety Years : A Sumerian Celebration in Honor of Miguel Civil, SANER 12, Boston/Berlin, p. 70-79. Frayne D. R., 1997 : UrIIIPeriod(2112-2004BC), RIME 3/2, Toronto/Buffalo/ Londres. George A. R., 1993 : HouseMostHigh :TheTemplesofAncientMesopotamia, MC 5, Winona Lake. Hilgert M., 2003 : DrehemAdministrativeDocumentsfromtheReignofAmarSuena, OIP 121, Chicago. Lafont B., 2017 : « Game of Thrones : the Years when Šu-Sin Succeeded AmarSuen in the Kingdom of Ur », dans L. Feliu etal. (éds.), TheFirstNinety Years : A Sumerian Celebration in Honor of Miguel Civil, SANER 12, Boston/Berlin, p. 189-204. Lafont B. etal. 2017 : LaMésopotamie.DeGilgameshàArtaban,3300-120av. J.-C., Paris. Michalowski P., 1977 : « Amar-Su’ena and the Historical Tradition », dans M. deJ. Ellis (éd.), Essays on the Ancient Near East in Memory of Jacob JoelFinkelstein, Memoirs of the Connecticut Academy of Arts of Sciences 19, Hamden, p. 155-157. Sallaberger W. & Å. Westenholz, 1999 : Mesopotamien :Akkade-ZeitundUr III-Zeit, OBO 160/3, Fribourg/Göttingen. Sauvage M., 1998 : LabriqueetsamiseenœuvreenMésopotamiedesorigines àl’époqueachéménide, Paris. Seux M.-J., 1967 : Épithètesroyalesakkadiennesetsumériennes, Paris.
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Charpin 1986 : 417. Charpin 1986 : 415.
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L. COUSIN
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PĪHATNI-IPIQ, AN OFFICIAL IN THE SERVICE OF KING SUMU-EL OF LARSA Rients DE BOER*
The constant publication and discovery of new texts makes Assyriology such an exciting field of study. Dominique Charpin knows this like no other person. The text published hereunder is just a small token of appreciation for his colossal contribution to the field of Old Babylonian studies. 1. YBC 9848, A
LETTER FROM
PĪHATNI-IPIQ
TO HIS LORD1
When going through the many unpublished Old Babylonian texts kept at the Yale Babylonian Collection in New Haven in January 2017, the letter YBC 9848 piqued my curiosity. Its script is early Old Babylonian and its contents suggested a letter written by an official to his king. However, the name of the writer, Pīḫatni-ipiq, was unknown to me and given the plethora of early Old Babylonian kings, there was also no way to know the identity of the addressee.2 The anonymity of Pīḫatni-ipiq changed with the publication of a selection of Old Babylonian letters from the Schøyen collection by Andrew George in 2018. In his CUSAS36 he published, amongst others, a group of letters sent by the king of Larsa, Sumu-El (ca. 1894–1866 BCE), to his officials, as well as letters sent between his officials.3 One of the officials mentioned in these letters was Pīḫatni-ipiq, the same person who wrote YBC 9848 to “my lord”. This meant that YBC 9848 was written by Pīḫatni-ipiq, an official of Sumu-El, to Sumu-El himself. *
Vrije Universiteit Amsterdam. My gratitude goes out to A. Wisti Lassen and B.R. Foster as curators of the Yale Babylonian Collection for their permission to publish YBC 9848. In addition, I would also like to thank M. Stol and S.A. Moore for their valuable suggestions. 2 The Yale catalogue (Beckman 2000: 189) has: “Letter to “my lord” from Piḫatnipqum concerning affairs of zabardabbu”. 3 In addition, CUSAS36 32 was written by Sumu-El’s successor to the throne, NūrAdad (1865–1850 BCE). 1
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R. DE BOER
It is unknown when YBC 9848 entered the Yale Babylonian Collection or where it was found. Nevertheless, it must have been bought on the antiquities market prior to 1940. As far as I can see, there are no other letters written to Sumu-El in the Yale Babylonian Collection4 or elsewhere. It would be interesting to know if the letter was found among the remnants of Sumu-El’s chancellery at Larsa. In any case, YBC 9848 does not belong to the same group of Sumu-El texts published by George in the Schøyen collection. The Schøyen documents belong together with an as yet unpublished text group kept at Cornell University. They will be published by Jared Miller.5 As it stands now, there are five letters mentioning Pīḫatni-ipiq: • CUSAS36 8, Sumu-El to the Heads of Security6 • CUSAS36 29, Pīḫatni-ipiq to Bēlī-ay-annadi • CUNES 49-02-178 (unpublished, J. Miller), Pīḫatni-ipiq to Bēlī-ayannadi • CUNES 49-02-179 (unpublished, J. Miller), Pīḫatni-ipiq to Bēlī-ayannadi • YBC 9848, Pīḫatni-ipiq to “my lord” (Sumu-El) 2. THE NAME PĪHATNI-IPIQ The name Pīḫatni-ipiq is a hapax (unique occurrence) in the Old Babylonian anthroponymic corpus.7 In the currently three known examples it is twice written as pí-ḫa-at-ni-i-pí-iq and once as pí-ḫa-at-ni-pí-iq. It clearly belongs to the category of Beamtennamen, names carried by officials. The name must mean something like “Our duty is considerable”.8 The word pīḫatum means something like “post, office, responsibility, 4 Mention must be made of the unpublished letter YBC 10219 written by one ṢilliNinurta and x x [...] “your servants” to “our lord”. This letter was evidently also written to a king, but it is as of yet impossible to determine which king. In addition, a large group of texts from the time of Sumu-El is kept at Yale, the so-called Lu-igisa archive. This archive, published by Walters 1970 (the letters were reedited in AbB9), is perhaps from Lagash and shows no connections to YBC 9848. 5 George 2018: xi. One text from this group (not mentioning Pīḫatni-ipiq) has already been published by Chambon 2015. 6 Pīḫatni-ipiq is mentioned in line 15. 7 There is a name “Enlil-ipiq” (dEN.LÍL-i-pi-iq?) to be found in Freedman 1975, p. 207, text 239: 4 (ref. M. Stol). 8 Another possibility is to read the name as “Our responsibility is protection”, with ipiq as an absolute form of ipqum. This is however an unusual and less likely option.
PĪHATNI-IPIQ, AN OFFICIAL OF KING SUMU-EL OF LARSA
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duty” (CAD P: 360-369); “Verantwortungsbereich” (AHw: 862). The second element ipiqis probably a stative of the verb epēqum “to be massive, solid” (CADE: 183-184); “umfassen, überwachsen” (AHw: 222).9 A problem is that pīḫatum is a feminine noun and this means that the stative should be feminine as well (ipqat/ipqet). As a Beamtenname Pīḫatni-ipiq falls into the category of names that do not directly (for example Rīm-Sîn-qarrād, “Rīm-Sîn is a hero”) or indirectly (for example Palâšu-līrik “May his reign be long”) reference the king. These types of names are rare, other examples of such Beamtennamen are Kittum-lizziz “Let there be order” and Eli-ilī-bilšināti “Pay more attention to them(f) than to the gods”, both of them guards of the royal harem in Mari.10 3. EDITION OF YBC 9848 YBC 9848, Pīḫatni-ipiq to “my lord” (Sumu-El) Dimensions (cm): 7 × 3.8 × 2.5 1 5 10 R. 15
a-nabe-lí-ia qí-bí-ma um-mapi-ḫa-at-ni-i-pí-/iq-ma a-lumša-li-im ma-ṣa-ra-tumša-al-ma aš-šumGÁN-lim šaZABAR.DAB5 aš-pu-ra-ku-um iš-pu-ra-am-ma aš-šumlaa-ša-lu-ka qá-tiú-laaš-ku-un ⸢šum-mata⸣-qá-bi la-mae-bu-ru-um ik-šu-da-am-ma ṣa-bu-umis-sa-ap-/ḫu lu-pu-uš ùšapi-ia ad-di-nu-ú
9 The OB stative form of epēqum,i-pí-iqor e-pí-iqis encountered in OB omen texts (see references in CADE: 183-184). 10 Ziegler 1999: 114.
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lu-ud-di-in e-bu-ru-um lai-ka-ša-dam-/ma a-naša-at-ti-šu ⸢la⸣i-ti-iq
Translation: 1-3
Speak to my lord, thus (says) Pīḫatni-ipiq The town is well and the guards are well. 8 I have written to you 6 about the fields 7 of the zabardabbûm-official. 9 He wrote to me and 10 because I did not ask you (about it), 11 I have not (yet) started (work). 12 If you say so, 13 before the harvest 14 has finished, and 15 the workers have been dispersed, 16 let me do (the harvesting). 19 Also, I want to give 17-18 what I had promised. 20 The harvest 21 must not be finished, 22-23 he must not pass his harvest time by! 4-5
Fig. 1. Copy of YBC 9848
PĪHATNI-IPIQ, AN OFFICIAL OF KING SUMU-EL OF LARSA
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Notes: The background of this letter is the difficulty in obtaining workers during harvest time. Pīḫatni-ipiq wants to act quickly to have the fields of the zabardabbûm harvested before there will be no more harvesters available. The consequence of not harvesting is the loss of crops in the field. 4-5) These phrases provide the standard answer to the standard question posed by Sumu-El in many of the texts in CUSAS 36 1-31: a-pu-tum ma-ṣa-ra-ta-ka(var. -ku-nu) lu da-an-na “Important: your guards must be strong!”. Even so, we would expect in line 5 ma-ṣa-ra-tumda-an-na. 6) The usage of the sign GÁN for field is well attested in the early Old Babylonian period, see also Powell 1973. 7) The zabardabbûm “He who holds the bronze” is an important high official known mostly from the Ur III and OB periods, see Stol 1982: 153, Charpin 1986: 158 f. and 236 f. and Lafont 1987. Unfortunately, we do not have the name of this zabardabbûm. 8, 10, 12) Note the usage of the second person by Pīḫatni-ipiq when writing to the king.
Fig. 2. Photo of YBC 9848
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22-23)
Literally: “he (the zabardabûm) must not pass his year by”, šattummeans here “season” or “harvest time”, see CADŠ/2: 206. On the usage of suffixes (-šu) with indications of time (šattum), see Stol 1996: 419-420. 4. THE ROLE OF PĪHATNI-IPIQ AT THE COURT OF SUMU-EL We do not know Pīḫatni-ipiq’s title or exact responsibilities. Nevertheless, from the three references currently available we can extract some information.11 Pīḫatni-ipiq received letters directly from Sumu-El as we read in CUSAS36 8. The king trusted him enough to give him the responsibility of making sure that one thousand troops arrive at a city in wartime. CUSAS 36 29 was written by Pīḫatni-ipiq to the official Bēlī-ayannadi. This man also carries a Beamtenname, meaning “My lord, I must not be cast away”. Pīḫatni-ipiq writes that barley is sent from Larsa to Namrum as fodder. Bēlī-ay-annadi must instruct the mayor (rabiānum) to have sheep and oxen fattened. Also, fatteners (mušākilū) must be sent to Pīḫatni-ipiq (in Larsa?) to fatten the sheep and oxen for the Great Festival. These fatteners must be sent under guard. The fact that Pīḫatniipiq is able to give written orders to a high official is indicative of his high position. If the bēlīya “my lord” in YBC 9848 is indeed king Sumu-El, we know that Pīḫatni-ipiq wrote directly to the king. We see Pīḫatni-ipiq as an official in charge of harvesting royal fields that were given as remuneration to a zabardabbûm official. It is significant that he writes to the king using verbs and possessive suffixes in the second person. In the many letters sent by servants to king Zimrî-Lîm known from the Mari archives, this almost never happens. Out of respect the king is always addressed indirectly in the third person (“let my lord do…”), only a few people had the privilege or audacity to write to their king in the second person (“you must do…”).12 It could be that the usage of the second 11
I.e. YBC 9848, CUSAS36 8 and 29. The opening lines of letters addressed to the king often have the standard phrase “your servant”, this is normal practice and the only accepted instance of the usage of the second person in a letter to the king. Examples of people using the second person whilst writing to the king of Mari are kingmaker Bannum (ARM26/1 5) and Zimri-Lim’s sister Niqḫatum (ARM2 66 = LAPO18 1251). 12
PĪHATNI-IPIQ, AN OFFICIAL OF KING SUMU-EL OF LARSA
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person for the king by Pīḫatni-ipiq was accepted practice in the early Old Babylonian period, but it could also be indicative of his high position at Sumu-El’s court. None of the letters sent by Sumu-El and published in CUSAS36 identify any of his officials by their titles. Nor are they explicit about who exactly Sumu-El’s high court officials might be. I believe however that Pīḫatni-ipiq is a good candidate for being a high court official. Most of the Old Babylonian royal courts functioned along more or less the same lines.13 The titles that royal officials bore differed per person and their power depended on their ability, experience, and the roles bestowed upon them by the king. This means that a certain title, for example SAGI/šāqûm “cupbearer”, does not come with a fixed set of responsibilities, i.e. a “job description”. Person X who was a cupbearer could have had more power than person Y who was also a cupbearer. This is why it is so difficult for scholars to understand what power the different royal officials wielded: it differed per person, king, and kingdom. Despite this, the Old Babylonian kingdoms have a number of their titles for high officials in common. This is no doubt due to the Ur III kingdom that directly inspired the royal ideology and court traditions of its immediate successor kingdoms. The responsibilities of Pīḫatni-ipiq are somewhat comparable to the šandabakkum “finance minister” Yasim-Sumu known from the Mari archives.14 The evidence is however too sparse to make Pīḫatni-ipiq Sumu-El’s šandabakkum. Also against the idea of Pīḫatni-ipiq being šandabakkum is that he writes in his opening lines “the town is well and the guards are well”. This is typical for an official stationed in a specific town. The activities done by Pīḫatni-ipiq are also attested for provincial governors in the Mari archives: agriculture, troop movements, and providing for festivals. But again, there is too little evidence to state that he was a provincial governor. It is hoped that in the future we will have texts that shed more light on Pīḫatni-ipiq’s role and activities.
13 An overview of the royal courts in the Old Babylonian period is found in Charpin 2004: 258-261 and Stol 2002. 14 See Maul 1997 on Yasim-Sumu and his activities, on the šandabakkum in general: Stol 2002: 753-754.
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R. DE BOER
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SOUND AND MEANING IN SUMERIAN CULTIC LAMENTS Paul DELNERO*
In his inaugural lecture at the venerable Collège de France, Prof. Dominique Charpin identified two categories of Assyriologists, which he identified as “les sages” and “les courageux”.1 To the category of “sages” belong those who have devoted their lives and professional careers to carrying out the exacting and painstaking philological labor required to reconstruct and translate the hundreds of thousands of cuneiform texts that are our primary and most valuable sources of evidence for the history and culture of Ancient Mesopotamia. The “courageux”, by contrast, are those that begin where the work of translating and philological analyzing ends, the equally difficult work of interpreting the significance of the content of the translated texts, and attempting what can be called a “grand synthesis”, or more concretely, identifying and examining larger patterns and recurrent themes in our textual evidence to address questions that will bring the Mesopotamian past back to life by revealing aspects of everyday life, the structure and function of political and administrative institutions, and the religious and philosophical worldviews of Mesopotamian society both as a whole and at individual moments throughout its entire 3000-year history. While the field of Assyriology certainly has had, and continues to have, many “sages” and “courageux”, Prof. Charpin is one of the few who truly belongs to both categories. It is a great pleasure and honor to dedicate the following observations on phonetic writings in Sumerian sources to him. In ancient Mesopotamia, lamenting belonged to a set of cultural practices which were used to prevent or remove individual and collective misfortune. Although lamenting was probably performed in many different ways, in many different types of rituals, one particularly well attested form of ritual lamenting involved the singing or recitation of Sumerian
* 1
Johns Hopkins University, Baltimore. Charpin 2015.
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cultic laments known as Balags and Ershemmas.2 Many of these compositions concern the destruction of cities and the abandonment of temples, in the wake of destructive gods like Enlil, Inana, Ishkur, and others turning in rage against them, but there are also numerous laments which pertain to the separation of Inana from her lover Dumuzi, when he is carried away by demons to the netherworld, or a similar deity, Damu, who also disappears and is mourned by his family. There is little question that the Sumerian laments known from written sources were actively performed in cultic rituals. It is clear from letters, descriptions of rituals, statements of when specific laments were to be performed, and many other sources of evidence that laments were performed regularly during the first millennium as an integral part of nearly every cultic ritual that is known from that time. But it is no less evident that laments were also performed regularly basis in earlier periods as well, as indicated by evidence such as references to the performance of laments in administrative sources from both the late third and early second millennium, and the references to the performance of individual sections of the lament, Uruamairabi, in the description of a ritual to the goddess Ishtar dating to the reign of the ruler Yasmah-Addu, who ruled near the beginning of the 18th century BCE.3 Sumerian laments are written in a special register of the Sumerian language known as Emesal, a linguistic register which is clearly derived from standard Sumerian, and shares common words and grammar, but differs substantially from it in pronunciation and also in its use of a relatively limited set of alternate lexical items, like u3-mu-un for en ‘lord’ and ga-ša-an for nin ‘lady’, which are specific to Emesal and do not occur in the main dialect of the language. Although Sumerian laments 2
For a detailed and comprehensive description and discussion of the content, cultic function, and cultural significance of the corpus of Sumerian laments as a whole, and of Balags and Ershemmas, more specifically, see, most recently, Gabbay 2014 and Löhnert 2009, as well as the older, but no less pioneering, and no less valuable overview of the Sumerian laments in Krecher 1966. In addition to the primary editions of many of the known Balags in Cohen 1988 and Ershemmas in Cohen 1981, many of the Ershemmas have been published in more up-to-date editions by Gabbay 2015, which also includes a presentation of the evidence for when and in what cultic contexts individual Ershemmas were performed during the 1st millennium BCE. Individual Balags have been edited by Krecher 1966, Kutscher 1975, Black 1985, Volk 1989 and Löhnert 2009, among others. 3 For the original edition of this text see Durand & Guichard 1997: 19-78 and Ziegler 2007: 55-64 for a more recent interpretation. The use of Uruamairabi in the Mari Ishtar ritual is also discussed by Krecher 1966: 34-35; Löhnert 2009: 63-67 and Gabbay 2014: 174-75 and 182-83. For the identifications of the incipits mentioned in the Mari rituals with individual sections of the Balag Uruamairabi, see Cavigneaux 1998.
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were probably performed over the course of most, if not all of the three thousand years of Mesopotamian history, written sources for the laments are only known from the second and first millennia. Since Sumerian was no longer spoken during the periods in which written copies of the laments are attested, however, it is improbable that many of the people who participated in, or experienced the performance of Sumerian laments understood the meaning of their linguistic content, even if they might have known, through other channels of transmission, what their content would have meant. When viewed from the perspective of the cultic function of the texts, the purpose of singing or reciting Sumerian laments, even when their content could not be immediately understood by those who heard them, is evident. Laments, which were intended to appease the gods by moving them to pity to stop or reverse a catastrophe, were directed to the gods, who needed to hear and understand them in order to be appeased and moved.4 What is not explained by this view, however, is what effect understanding or not understanding the content of the laments would have had on those who performed, or participated in the performance of them. Although there are countless religious traditions that utilize texts written in languages which many adherents do not understand, but are nonetheless aware of the content of the texts through other means, the question can also be considered from the perspective of how the meaning of ritual texts is often secondary to the other sensory modes by which they are experienced in ritual contexts, including hearing and sound. In this article, I would like to consider the interface of sound and meaning in the performance of Sumerian ritual laments, by examining the types of writings that occur in one particularly large group of sources for the laments that are written phonetically, to argue that these sources provide at least one clear instance of when meaning might have been considered 4 That the primary function of Sumerian laments was apotropaic and preventative, and that the laments were performed to appease the hearts of deities to prevent future catastrophes from occurring, as opposed to being a response to a catastrophe that has already occurred is well established. In a recent and comprehensive treatment of the theological function of Sumerian laments, Gabbay 2014: 1 writes: “The main theological theme of the content of the Emesal prayers [i.e. laments] was divine manifestation, usually in the form of a disastrous event that this manifestation has brought, such as the destruction of cities and their temples. The content of these prayers was therefore usually lamentful, mourning the destruction. The theological purpose of Emesal prayers was to appease the god so that such destructive manifestations would not occur again.” For a detailed presentation of the evidence for this function of the laments, see in particular Gabbay 2014: 15-58, with references to previous literature.
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less important than how the compositions were heard and experienced in the rituals in which they were performed. 1. THE PHONETICALLY WRITTEN SOURCES FOR THE LAMENTS Nearly half of the Old Babylonian copies of Sumerian cultic laments that are currently known are written in a highly phonetic orthography, instead of in the conventional orthography for the Emesal dialect of Sumerian, the register of Sumerian in which all laments were composed.5 In the corpus of close to 500 Old Babylonian sources containing cultic laments, there are 180 sources which are written in a highly phonetic orthography.6 Among these sources, there are at least three distinct sub-groups of sources, each of which seems to have been copied by the same scribe or group of scribes.7 In addition, there is a large group of 52 phonetic sources from Kish, and smaller groups of phonetic sources from Nippur, Šaduppûm (Tell Harmal), and Girsu, as well 62 additional phonetic sources whose provenience is unknown. The phonetic sources from Girsu are particularly significant, since they come from southern Mesopotamia, and it is clear from the ductus of many of these sources that they were compiled at least two to three centuries earlier than all of the other known sources for the laments, including the other phonetically written sources. This group of sources, which was published by Thureau-Dangin in Cros (1910), comprises 18 tablets, 14 of which are written in a highly phonetic orthography, in which Bau, the patron goddess of Girsu, figures prominently.8 Although Thureau-Dangin dated these tablets to the first dynasty 5
For earlier treatments of phonetic writings in Sumerian literary sources, particularly in the laments discussed in this article, see Bergmann 1964, Krecher 1967a, 1967b, and 1968, and Kutscher 1975: 32-43. 6 For a complete list of all of the phonetically written sources for the laments, see the appendix. 7 For the purpose of this study, these three groups of sources, whose characteristic features are described in the appendix, will be referred to as the H.P.S.C. (Highly Phonetic Single Column) tablets, A.H. (Abu Habbah)-Group, and the “ka-ša-an”-group. Throughout this article, and in the list of sources in the appendix, the sources from the H.P.S.C., A.H. and ka-ša-an-subgroups are cited with the following notation: * for HPSC group sources, ++ for A.H.-group sources, ++ for sources that probably belong to the A.H.-group, and ^ for ka-ša-an-group sources), while sources belonging to all of the other groups (Kish, Girsu, Nippur, Tell Harmal, and sources from unknown proveniences) are cited with the sigla K, G, N, Ha, and X, respectively. 8 Cros 1910: 198-212.
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of Isin, he made the mistake of comparing them to literary sources from Nippur that had been published by Hilprecht and Radau earlier in the century, which are now known to date to later in the Old Babylonian Period.9 What do the phonetic writings in the phonetically written sources indicate about the relationship between sound and meaning in the performance of Sumerian laments? The answer depends to a large extent on what the intended function of the phonetically written sources was, and what role, if any, these sources might have played in the performance of the laments. There are at least three possible explanations that could account for why the phonetic sources were compiled: 1) The phonetically written sources for the laments were compiled by scribes who were either unskilled and did not know how to write Sumerian properly, or had not been trained to write Sumerian using the conventional orthography. 2) The phonetic writings in the phonetically written sources for the laments reflect an alternate orthography of Sumerian that was developed at a particular place and time (for example, northern Mesopotamia during the late Old Babylonian Period), possibly to preserve how Sumerian laments were to be pronounced, knowledge that was possibly in danger of being lost. 3) The phonetic writings in the phonetically written sources were intended to aid in the pronunciation of Sumerian laments when these compositions were sung or recited in performance. 2. PHONETIC WRITINGS AND UNSKILLED SCRIBES It has been argued by Miguel Civil and others that the existence of literary sources written in a highly phonetic orthography reflects a general decline in the understanding of Sumerian as it was replaced by Akkadian as the main spoken language of the period. Commenting specifically on the writings in CNMA 10051, an Old Babylonian phonetic source for the Balag am-e bara2-na-ra, Civil writes:10 “Comparison of the rest of the tablet with the standard version of the series makes inescapable the conclusion that the Copenhagen tablet (CNMA 9 Cros 1910: 198. For the earlier date of the tablets from Girsu, see Krecher 1966: 14 and Krecher 1967b: 88-95. 10 Reiner and Civil 1967: 209.
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10051) represents the work of some scribe unfamiliar with the rules of Sumerian orthography, who knew by heart, and not very well at that, the series am-e bara2-na-ra.”
A similar assessment of the phonetically written sources has also been proposed more recently by Mark Cohen. In his introduction to a short volume of previously unpublished “treasures of Sumerian literature”, which includes two sources written in a phonetic, or partially phonetic orthography, Cohen concluded: “Based on internal evidence, I suggest that these two texts were written by novice scribes who, up to this point, had learned the basic signs — mainly, the most common signs of the forms vC- or Cv- — but only a handful of the more advanced signs. I believe these two texts to be the result of an exercise to test the novice scribe’s mastery of those basic signs, as well as to train him to write from dictation and to hone his ‘penmanship’. In this early stage of his scribal education, the young student was expected to use the basic signs he had just learned to phonetically represent as-yet unlearned, less common signs when writing down a dictated Sumerian composition”.11
It is certainly possible, if not likely, that a few of the phonetic sources for the Sumerian literary compositions that were copied by apprentice scribes as part of their training were compiled by less advanced scribes who had either not yet learned or mastered the more advanced signs in the cuneiform sign inventory, particularly since many of the phonetic sources for these types of texts come from places, where, unlike scribal centers such as Nippur and Ur, training in Sumerian was less extensive. However, this is less likely to be the case for the phonetically written sources for laments. For many reasons, including the proportionally large number of phonetically written sources, their broad geographic distribution, and the absence of any other indications in these sources of an inability to write Sumerian correctly, such as poorly written signs, the careless alignment of signs, semantic or grammatical errors, or numerous erasures, it is improbable that the phonetically written sources for the laments were compiled by scribes who did not know how to write Sumerian correctly. In the two phonetic sources discussed by Cohen, the signs on the tablets are without exception clearly and correctly written, and there are not any indications that the scribe who produced them was unskilled in copying Sumerian texts. Furthermore, Cohen’s assessment of the three forms he cites as writings that “only a novice scribe” would have written — the 11
Cohen 2017: viii.
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use of the sign “JA” in the form lugal-an-ki-ja-ka, the phonetic rendering of nun3 ‘battle’ as nu-un after writing nun, the word for ‘prince’, correctly with the “NUN” sign earlier in the same line, and the rendering of ki-ur3 as “ki-ur2” — is completely baseless in light of the numerous occurrences of similar writings throughout all of the sources of this type. As shown below, the sign “JA”, for instance, is used very frequently in phonetically written sources to render the phoneme /j/, which cannot otherwise be expressed using the conventional Sumerian syllabary, and far from being a sign that “only a novice scribe” would write, its usage is more likely to reflect an advanced knowledge of the Sumerian writing system, as evidenced by the creative use of the writing system to express sounds the conventional use of the writing system is otherwise unable to express. Furthermore, the use of a homophonous sign, like the use of the sign “UR2” to write “ur3” in the word ki-ur3, is another very common type of phonetic writing, and is by no means “hardly a mistake expected of an accomplished scribe”.12 In light of the very frequent occurrence of similar writings in phonetic sources that otherwise contain few or no clear examples of scribal errors, it is unlikely to be a mistake at all, if not for any other reason than that if the scribe did not know the sign “UR3”, the sign “UR2” is no more common or less advanced than the sign “UR3”, and “UR”, which is a basic (and graphically less complex) cuneiform sign learned early in scribal training, would have been a much more likely choice to replace “ur3” for a scribe with a limited sign repertoire.13 Moreover, since the rendering of bi- or poly-syllabic words with multiple signs representing each syllable is another common type of 12
Cohen 2017: ix. The other example cited by Cohen, of the rendering of nun3 as “nu-un”, is based on a highly speculative, and almost certainly incorrect, reconstruction and interpretation of the very fragmentary and difficult line in which it occurs. The interpretation of the traces of the first broken sign in the line read as “NUN” by Cohen is epigraphically far from certain, and any number of other possibilities are equally likely. Moreover, the interpretation of the phrase “nu-un la-bi zi-” as nun3 lab zi-ge ‘to engage in ferocious battle’ (Cohen 2017: 5) lacks any clear parallels, and can be dismissed on grammatical grounds alone. If the “bi” with “la” is not an error, then it would be impossible for la-bi to be an adjectival form, since the grammatical element /a/ would be necessary with lab instead of the element /e/. Furthermore, the word lab is unlikely to mean ‘ferocious’, since “lab” only occurs as a reading for the sign “KAL” in a first millennium lexical list, and Cohen has interpreted the entry in which this equivalence occurs incorrectly: the phrase “ša2UR.KAL labbu”, which occurs with the entry la-ab = KAL, means that KAL is to be read “lab” when it occurs with UR.KAL, a word which means labbu, an Akkadian word for ‘lion’. KAL = lab is thus not an adjective meaning ‘ferocious’, but instead a sign that has the reading “lab” when it occurs in the Sumerian word for a specific type of lion written UR.KAL. 13
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phonetic writing, and nearly all of the multi-syllabic words in the source discussed by Cohen are written this way, the rendering of the more advanced signs piriĝ ‘lion’ and umbin ‘toe’ with the signs used to write these words (instead of with multiple signs representing each syllable) is only a further indication that the scribe was not an inexperienced novice who was unskilled in writing cuneiform. Even if the scribe had learned these signs because they were “part of a commonly occurring phrase” that “perhaps our novice scribe had come across” before,14 since the types of compositions in which phrases in which these words would occur would not have been learned until later in scribal training, the scribe would no longer have been a novice at the time he or she had encountered them, rendering the entire assumption on which Cohen’s observation is based extremely improbable. The strongest indication that the phonetic writings in laments served a practical purpose, and are not the result of a deficient understanding of Sumerian orthography, however, is the manner in which these writings are rendered in the duplicates containing them. There are five main types of phonetic writings that occur in the phonetically written sources, and these are attested with equal frequency in all of the groups of sources for laments with phonetic writings: phonetic writings in which the standard writing of a word is substituted with a homophonous (phonetically identical) sign;15 phonetic writings in which polysyllabic words normally written with a single sign are written with two or more signs to render
14 See Cohen 2017: ix: “Interestingly two more advanced signs he [the scribe who copied one of the two phonetically written sources discussed in this section] uses, piriĝ and umbin, occur in the same verse. This is part of a commonly occurring phrase and perhaps our novice scribe had come across it before, which might explain his writing these non-syllabic signs.” 15 Examples include: a-ša for a-ša3 (*VAT 1420 o. 5’ and ^VAT 613+ o. i 29’); amfor am3- (*VAT 1417 o.? 3’; *VAT 1558 o. 6’; ++BM 78175, o. 21; ^VAT 608+ r. iii 24’-27’; ^VAT 613+ r. v’ 17, 21; G1 o. iv’ 6’-7’; G4 r. vii’ 3’; N1 o. ii 7’-9’); bi- for bi2- (*VAT 1414 (+) 1442 r. 1-3; VAT 1417 r. 5’-6’; *VAT 1472 o. 10’-12’; *VAT 1546 o. 2’-5’; ++BM 78193 r. 10; ++BM 78175 o. 22-23; ++AO 3925 o. 11’, r. 8; ++VAT 1356 o.? 8’; ^VAT 613+ o. i 25’); du for du7 (*VAT 1417 o.? 3’; BM 113236 r. 1; ^VAT 604+ r. iii 32’-34’; ^VAT 613+ r. v’ 26; ^VAT 615+ r. iii 6, 10; K1 o. i 31’; K43 r. 11; X46 o. 11’); and e for e2 (*VAT 1420 o. 4’, 6’; *VAT 1414 (+) 1442 r. 24’; *VAT 1548 o. 1-2; *VAT 3552+ r. 6’; ++BM 78193 r. 5; ++BM 78198 o. 12’, 14’, 18’-19’; ^BM 78983 r. iv 6’-7’, 9’; ^VAT 604+ o. ii 23’-24’, r. iii 24’; ^VAT 608+ o. i 4, iii 4’-5’, 12’-13’; ^VAT 613+ r. v’ 4; K1 o. i 30’, ii 9’, r. iv 5; K13 r. 4’; K43 r. 4, 12; G1 o. iv’ 5’-6’, r. vi’ 1, 3-4, 10; G2 r. 12’; G8 o. i 1’-2’, r. iv 5; N1 o. ii 4’; X1 side ii 8; X2 o. 11-16; X9 o. ii’ 4’-6’; X17 o. 18, 20, 31; X20 o. 5’, 8’, 19’; X37 o. 1-2; X41 o. ii 9’; X43 r. 8; X46 o. 12’; X47 r. 5’, 9’; X52 o. i 11, 15, iii 9’, r. iv 6’).
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individual syllables;16 phonetic writings in which consonant reduplication is avoided;17 sandhi writings;18 and writings in which determinatives are omitted.19 These five types of phonetic writings reveal a consistent tendency to make clearer the pronunciation of the words in the lament, by using signs to write each syllable in a polysyllabic word or sandhi writings to indicate the pronunciation of a sequence of forms, and by using homophonous signs or omitting determinatives and reduplicated consonants to eliminate any ambiguities in pronunciation introduced by the orthographic complexity of the script. Moreover, as is clear from the types of writings and the consistency with which they occur across each group of sources, the scribe(s) who compiled the sources knew the content of the compositions well and did not write the forms in the text phonetically because they were incompetent, but instead did so intentionally to indicate how the forms were supposed to be pronounced. In the case of many of the words that are written with homophonous signs, the words are common and would not have been difficult to write in standard Sumerian orthography by scribes with even rudimentary knowledge of the language and the writing system. Additionally, breaking down polysyllabic words like balaĝ, daĝal, and lugal into their constituent syllables and then writing each of these syllables with different signs would have required more knowledge of the language and the writing system, in most instances, than would have been required to write the words correctly with the conventional signs. With words like balaĝ and daĝal (which is 16 Examples include: a-ma for ama (^VAT 608+ o. iii 20’; ^VAT 615+ r. iii 4; ++VAT 1384 r. 6’; ++CBS 35 r. 10’; K21 o. ii’ 5’; N1 r. v 12; X20 r. 25; X46 o. 2’; X51 r. iii 13; r. iv 1-2, 13); ba-la-aĝ2 for balaĝ (++VAT 1356 o.? 7’; K4 l.e. i 1; X16 o. 9’); di-ri for diri (*VAT 1420 r. 11; ^VAT 608+ o. ii 3; ^AO 7685 o. 2’; K49 b.e. 1-2; X4 o. i 10’; X51 r. iii 8-11, iv 3; X52 o. i 25-26, 28, r. v 26’, 28’, vi 29); e-gi for egi2 (^VAT 613+ o. i 32’33’, ii 21’; ++CBS 35 o. 3; K38 o. ii’ 17’; K50 o. 2, r. 3; N1 r. v 5; Ha1 o. 1; X52 o. iii 28’); and lu2-gal for lugal (*VAT 1414 (+) 1442 o. 14’; ++BM 113236 o. 5’-6’, 8’, r.1, 5; ++BM 16901 o. 13; ++AO 3925 o. 5’-7’; ^VAT 608+ o. i 16, 19; ^VAT 613+ r. v’ 22, vi’ 6; ^VAT 615+ r. iv 1; ++VAT 3416 o. 5; X11 o. 5’; X52 o. i 11, 15, iii 9’-10’). 17 Examples include: a-na for an-na (^VAT 608+ o. i 1, 4, 17, 20; ^VAT 613+ r. v’ 26, vi’ 9; ^VAT 615+ o. i 11’); di-me-er for dim3-me-er (X13 r. iii 3); gi-gu-na for gi-gun4-na (K15 o.? 4’); gu-la for gul-la (^VAT 1365+ o. ii’ 10’); and ha-ra-na for harra-an-na (*VAT 1472 o. 6’; ^VAT 608+ o. ii 9-11; K1 o. i 37’). 18 Examples include: a-a-bi-igi-na-ma-še for a-ab-ba igi-nim-ma-še3 (G6 o. iii 7); al-lu2-gal for an lugal (++AO 3925 o. 6’); dam-mu-ga-na for dam ug5-ga-na (++AO 7697 o. i 7); du-bu-ra-na for dubur an-na (*VAT 1509 (+) 1557 o. 12’; K17 o. 10’); and e-janu-du3 for e2-a-na nu-du7 (K1 o. i 30’). 19 Examples include: a-ra-ta for arattaki (K1 r. iii 12); bu-ru for buru5mušen (K1 o. ii 8’’; X17 r. 25’); gu-za for ĝišgu-za (++BM 113236 o. 12’; ++AO 3925 r. 5; ^BM 78983 o. ii 7); nu-dim2-mud/mu-da for dnu-dim2-mud(-da) (*VAT 1541 o. 4; K36 o. 4’); and uru2-ze2-eb-ba for uru2-ze2-ebki-ba (*VAT 1416 o. 5’).
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written syllabically as da-ĝa2-lu for daĝal-e in VAT 1420 r. 6), for example, the scribe would not only have had to know how the word was pronounced, but would have also had to been able to write three equally complex signs correctly, instead of just one, to render the word phonetically in this form. Furthermore, it is very difficult to imagine that any scribe who was able to produce copies of texts as complex as these would not have known how to write a word as common as lugal (the word for ‘king’, which is probably the most frequently occurring word in the extant Sumerian literary corpus), which in its standard form is already a ligature of the signs “LU2” and “GAL” and would have been much easier to write in its conventional simplified form than by writing each of the two signs separately in their full form. The knowledge of the writing system the phonetic writings in these sources presuppose is also especially evident in the many instances in which “E2”, a very common sign used to write the word ‘house’ which would have been known to any scribe, is replaced with the sign “E”, which would have been just as difficult to write, but was presumably chosen because it less ambiguously indicated the pronunciation of the word. Similarly, most of the forms in which consonant reduction is avoided or which are rendered as sandhi writings would have required not only a detailed knowledge of the writing system, but also the ability to go beyond this basic competence to use cuneiform creatively to avoid reduplicating consonants or to bridge the syllabic boundaries between separate words. Lastly and most decisively, however, the more or less systematic omission of determinatives, which were not part of the pronunciation of the word, but instead indexical markers of the class to which the word belongs, provides direct evidence for the purpose of the phonetic writings in these sources. If the scribes were able to write the complex names of deities like dnu-dim2-mud and cities like uru2-ze2-eb (the Emesal form of Eridu) correctly, then it is very unlikely that the determinatives were omitted because the scribes were not aware that they were supposed to write them. Instead it is much more probable that they were omitted intentionally because they do not contribute any information about the pronunciation of the forms. All of these are strong indications that the phonetic writings in each of the groups of sources were not errors resulting from scribal incompetence, but instead deliberate attempts to indicate how the words in the text were to be pronounced when the compositions were performed. Further evidence that the phonetic writings in these sources were intended to facilitate or record how the texts were to be pronounced can be found in the other common types of writings that occur in them. These
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writings include the use of the signs “QA” and “JA”, which are otherwise only attested in Akkadian texts, to express the laryngeals “g” and “k”, and in the case of “JA”, the semi-vowel “y” or “j”, which was normally rendered with “a” followed by another “a”, in words like a-a ‘father’, and ma-a-a, the interrogative pronoun ‘where’, but not with the sign “JA”, the sign used to express the phoneme /y/ in Akkadian words and forms. Examples include: /q/ – du11(-ga): du-qa (K39 t.e. 2; K43 r. 17) – ga- (cohortative prefix): qa- (K22 o.? ii’? 2’-4’) – unugki: u3-nu-qa (Ha1 o. 4) – ur-šu-AK-a: u4-šu-a-qa (K1 o. ii 7’’) – zi: zi-qa (K43 r. 1) /y/ – a-a: ja (K36 o. 2’-3’; K44 o. 7’); a-ja (*VAT 1509 (+) 1557 r. 8’, 10’; *VAT 1548 o. 5-6; ++VAT 1344 o. 13; ++CBS 35 r. 11’; K43 r. 15-19; X1 side ii 1; X9 o. ii’ 2’; X17 o. 23-24, r. 31’; X51 r. iv 3-4) – e2: ja(-na) (K1 r. iii 3) – e2-an-na: e2-ja-na (X20 r. 12‘; X21 o. 6‘; X48 o. 11‘-12‘) – ma-a-a: ma-ja (*VAT 1555 o. 5’-6’) – na4: i-ja (X16 o. 5’-7’)
Other common types of phonetic writings include the following: Phonetic Rendering of Reduplicated Forms: – bar: ba-ba-ar (++BM 78918 r. 5) – bur2: bu-ur-bu-re (X17 r. 13) – dar: da-ar-da-ra (*VAT 1555 r. 1’) – di4-di4-la2: de3-de3-la (K1 o. i 6); de3-el-le (K1 o. i 7); de-de-le (X16 o. 5’); de-de-el (X16 o. 7’) – gal: gal-ga-al-le (X16 o. 6’); ga-al-ga-le (X16 o. 6’); ga-al-ga (X16 o. 7’); ga-al-la (X46 o. 6’); gal-ga-al (X51 r. iv 11) Final Consonant Added: – dam: dam-ma (++AO 7697 o. i 1-3) – i7: id (K1 o. i 36’) Proto Ea 49: i (9 sources), e (1 source); Proto Aa 39:1: i20 – keš3ki: ke-eš-ša (++BM 78175 r. 15’) 20 The forms from the lists Proto Ea, Proto Aa, and Proto Diri cited throughout this article follow the line numbering and composite editions of these lists in MSL14 (Proto Ea and Proto Aa) and MSL15 (Proto Diri). When the number of sources with each form is listed, these numbers are derived from the number of sources listed for each form in the variant apparatus for the entry to that form in MSL14. Forms from Proto Ea “Secondary Branches” (PESB) are listed according to the source in which they occur, and unless otherwise indicated, also follow the editions of these sources in MSL14. For a discussion
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– nu2: nu-um (K1 o. i 32’) – su3: su-ud (K23 o. 2) Voicing of Consonants: /g/ > /k/ or /q/ – abgal: ab-ka-le (*VAT 1416 r. 11) – ga-: ka- (*VAT 1546 o. 6’-10’); qa- (K22 o.? ii’? 2’-4’) /b/ > /p/ – ambar: ab-pa-re (^VAT 604+ o. i 4’); ap-pa-ar (K1 o. ii 9’’); a-pa-ar (X17 r. 25’) Proto Ea (Nip) 42: ab-ba-ar (3 sources), ab-bar (4 sources), a-ba-ar (1 source), a-bar (1 source); Proto Aa 42:1: ab-bar – ba-: (ha-)pa- (^VAT 613+ r. v’ 26, 29b; X41 o. i 5’-6’); (ha-)pa3- (^VAT 613+ r. v’ 28) – dab5: da-pa (++AO 7697 o. i 6, 8) Proto Ea (Nip) 19: da-ab (8 sources); da-ab (YBC 7158 o. 31 - PESB) /t/ > /d/ – addir: ad-te-ra (G8 r. iii 5) – nam-tag: nam-da-ga (++VAT 1384 o. 9’) /n/ > /m/ or /ĝ/ – ab-sin2: ab-si-im-ma (X46 r. 13) Proto Ea (Nip) 521: ab-si-in (4 sources) – an: aĝ2 (VAT 1544 o. 7’) – ka2: ka-aĝ2-ka-an (X52 o. i 21) Proto Ea (Nip) 238: ka-an-ka-an (1 source)
Like the use of signs “QA” and “JA”, from the Akkadian syllabary, to express aspects of the pronunciation of words and syllables that cannot be expressed using conventional Sumerian orthography, the other common types of phonetic writings — the phonetic rendering of reduplicated forms, the reduplication of consonants not normally expressed in Sumerian orthography, and the voicing of vowels and consonants — all accentuate or reveal specific aspects of the pronunciation of individual words and forms that are otherwise less evident or concealed in their standard orthographic renderings. As with the five main types of phonetic writings, these writings would have thus also served to make clearer how the laments should be read or sung. Alongside the frequent occurrence of phonetic writings that elucidate the pronunciation of words and forms, there are also writings that reflect the of the relationship between the phonetic glosses in these lists and the phonetically written sources for the laments, see below.
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seemingly opposite tendency to omit vowels and consonants that are normally expressed in conventional Emesal orthography. Among the omissions that occur in the phonetically written sources there are numerous instances in which consonants in medial and final position, and vowels in initial and medial position are omitted. In addition, there are also isolated occurrences of forms in which more than one vowel and consonant are omitted. Examples of both types of omissions include: Omission of Consonant: – anše: a-ši (++AO 3925 o. 5’) – ensi2: e-si (^VAT 608+ o. i 3, 6, 10, 14) – mušen: mu-še3 (X17 r. 25’) Proto Ea (Nip) 127: mu-še-en (4 sources), mu-še-eĝ3 (1 source) – šeg9-bar: ši-bar (^VAT 604+ o. i 9’) – za-gin3: za-gi (Ha2 o. 3) – za-gi-in (Diri Sippar 4:11) Omission of Vowel: – a-ab-ba: ab-ba (^VAT 608+ o. i 2, 5) – amaš: ma-sa2 (^VAT 1365+ o. ii’ 6’); maš2-sa (K38 o. ii’ 13’) Proto Ea (Nip) 826: a-ma-aš2 (1 source) – e-lum: lum (G7 r. vii’ 1) – ki-sikil: ki-iš-ke-el (K1 o. i 25’); ki-iš-ki-il2 (K43 r. 2); ki-iš-ki-il (X51 r. iv 14) – nu-siki: nu-uš-ki (*VAT 1509 (+) 1557 r. 9’) Omission of More than One Vowel and Consonant: – bad3-tibiraki: bad-bi-ra (^VAT 608+ r. iii 12’) – gigurum: gi-ru (K1 r. iv 2) – ki-sikil: sikil (^VAT 615+ o. i 13’) – su-lim-ma: si-ma (++VAT 1384 r. 4’) – ušumgal: u3-gal (^VAT 608+ o. i 12)
In many of these writings, the omissions probably reflect assimilations or elisions that occurred regularly when the words were spoken, as is almost certainly the case with forms like a-ši for anše ‘equid’ and ši-bar for šeĝ9-bar ‘deer’, in which the omitted nasal is followed by a sibilant or labial, making assimilation likely, if not obligatory. Similarly, although the accentuation rules for Sumerian are not known, or poorly understood, it is not improbable that the frequent omission of the final consonant in words like mušen ‘bird’ and za-gin3 ‘lapis’, or of the initial vowel in words like amaš ‘sheepfold’ and e-lum ‘lord’, reflect a tendency to omit consonants and vowels in these positions when the accent was placed on another syllable in the word. The omission of two or more vowels or consonants in the middle of words, as with the writings si-ma for
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su-lim-ma ‘health’ and u3-gal for ušumgal ‘dragon’, on the other hand, seem more to approximate how the words might have sounded when read quickly, or with less emphasis or accentuation than the other words that accompanied them in the same line or clause, than to express how the words were supposed to be pronounced. 3. PHONETIC WRITINGS AS AN ALTERNATIVE REGIONAL ORTHOGRAPHY While the main types of phonetic writings provide clear evidence that these writings were intended to elucidate more clearly how the words and forms in the Sumerian laments were to be pronounced, and were not the result of a declining understanding of how to write Sumerian, it has also been argued that the widespread use of phonetic writings was developed in northern Mesopotamia as an alternative orthography for writing Sumerian laments. This explanation for why the phonetically written sources for the laments were compiled is based on the assumption that these sources come from northern Mesopotamia, an assumption which presupposes that in addition to the 50+ sources from Kish, the 100+ sources in the British Museum, Vorderasiastisches Museum, and the Louvre, whose provenience is not known with certainty, come from Sippar and Larsa. To cite only one of many statements of this view, Maurizio Viano, in a discussion of the transmission of phonetic or “unorthographic” writings into the Western Periphery during the late second millennium, writes: “On the contrary, unorthographic writings were largely adopted in Northern Babylonia and the Diyala region in cities such as Sippar, Tell HadadMeturan, Kiš, and Tell Harmal-Šaduppum. Northern Babylonian sources, approximately dated to the Late Old Babylonian period, have provided us with the largest corpus of literary texts exclusively or largely written in phonetic orthography.”21
On the basis of a similar observation about the assumed northern provenience of many of the known phonetically written sources, Michalowski proposed a possible reason for the development of phonetic writing in the north, suggesting that it resulted when political upheaval in southern Mesopotamia forced the cultic practitioners who performed laments to relocate to northern Mesopotamian cities, and to write down the laments, 21
Viano 2016: 141.
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which had previously circulated orally, so that their content would not be lost: “Two characteristics stand out from among the northern materials: syllabic spellings and the use of a literary dialect of Sumerian known as EME.SAL. Of necessity, EME.SAL texts often used the syllabic orthography, so the two phenomena are related. Syllabic spellings were used to indicate more exactly the pronunciation of words. ... The differences in the literatures of the two regions [northern and southern Mesopotamia] may be explained in a variety of ways. One may posit that the preponderance of liturgical texts in the north was a result of the abandonment of the south; as priests migrated upstream, they may have been forced to commit to clay the liturgy that had hitherto been transmitted from generation to generation mainly by oral means. The disruption of the normal workings of apprenticeship and the passing down of tradition from generation to generation may have pressured them to write texts down and to assure proper pronunciation by more extensive use of syllabic writings.”22
The possibility that phonetic writing in the sources for the laments was developed in northern Mesopotamia to preserve the pronunciation of Sumerian laments when it was in danger of becoming lost, as proposed by Michalowski and others, is supported by the large group of phonetic sources from Kish, and the assumption that a substantial number of the phonetically written sources whose provenience is uncertain come from northern Mesopotamia. However, the early date of the phonetically written sources from Girsu, discussed in the previous section, and the close relation between the types of phonetic writings that occur in them and the other phonetically written sources for the laments indicate that phonetic writing was not limited to the north, and that writings of this type were already being used to record laments at least two to three centuries earlier than the phonetically written sources from northern Mesopotamia were compiled. The clearest indication that the phonetic writings in the sources for the laments were not developed as an alternative, regional orthography, though, is the inconsistency in how specific words and forms are written phonetically in these sources. Across the entire group of phonetically written sources, and even within individual sources, there are an exceedingly large number of inconsistencies in how the same consonants, vowels, and even entire words and phrases are written. Inconsistencies are particularly common with pairs and sets of consonants such as the
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Michalowski 1995: 2287-88.
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laryngeals /g/ and /k/, the labials /b/ and /p/, the dentals /d/ and /t/, and the nasals /ĝ/, /m/, and /n/: /g/ and /k/ – gig: gi-ga (X5 r. 8’; X52 r. v 20’); gi4-ga (X52 r. v 20’); ki-ga (X17 r. 26’) – gul: gu-ul (++BM 78198 o. 6’; ^VAT 1365+ o. ii’ 4’; ++CBS 35 o. 1-2; N1 o. ii 4’; X25 o. 2’); gu-le (++BM 78193 o. 11’; ++BM 78175 r. 9’-11’; ^VAT 615+ o. ii 2’; G6 o. ii’ 3-5; X51 r. iii 5-7, iv 1-2); gu-la (^VAT 1365+ o. ii’ 10’; X4 o. i 11’; X51 r. iii 4, iv 7); gu-lu (^VAT 613+ o. i 4’, 6’); gu-ul-gu-ul (N1 o. ii 4’); ku-ul (G3 r. vii’ 1’); ku-la (*VAT 1414 (+) 1442 o. 16’; ^VAT 604+ o. ii 21’-22’); ku-le (*VAT 3531 r. 6’; ^VAT 613+ r. v’ 4; K46 r. 9’; G5 o. i 5’; N1 r. v 1-2; X50 o. i 6); ku-ul-ku-ul (G2 o. 4) Proto Ea (Nip) 586: gu-ul (3 sources) – ku2: ku (*VAT 1546 r. 2’; X17 r. 21’-22’); gu (++AO 3925 o. 8’; ^AO 7685 r. 4’; X52 r. iv 8’); gu2 (K1 o. i 33’; X48 r. 4’) Proto Ea (Nip) 311: gu2-u2 (1 source), gu2 (2 sources), gu-u2 (1 source), gu (1 source) /b/ and /p/ – babbar: ba-ba-ar (X52 o. ii 9); ba-ba-ra (^VAT 613+ r. v’ 10; Ha2 o. 2); ba-pa-? (K17 o. 4’); pa-pa-ar (K44 r. 5) Proto Ea (Nip) 157: ba-ab-ba-ar (2 sources), ba-ba-ar (1 source) – ĝišbansur: ba-an-su-ur (X46 r. 3); pa3-an-su-ra (++AO 3925 r. 7); pa-ansu-ur2 (^VAT 608+ o. i 17, 20) Proto Ea (Nip) 550: ba-an-šur (1 source); pa-an-šu?- (Diri Nippur 210) – dab5: da-ba (^VAT 1365+ o. ii’ 8’); da-be2 (^VAT 615+ o. ii 30’-31’, 33’-34’); ta-ba (++BM 78193 r. 11-12); da-pa (++AO 7697 o. i 6, 8) Proto Ea (Nip) 19: da-ab (8 sources); da-ab (YBC 7158 o. 31 - PESB) /d/ and /t/ – dumu: du-mu (X46 r. 10); tu-mu (*VAT 3547 r. 1; X51 r. iv 13) Proto Ea (Nip) 469: du-mu (3 sources) – sukud: su-ku-da (X5 r. 11’); su-ku-ta (X2 o. 11) – til3: ti-il (*VAT 1546 o. 2’); til (*VAT 3531 o. 5’, 7’, 9’, 11’); te-la (++BM 78198 r. 2-3, 9); te-le (++BM 78198 o. 3’, 8’-9’); di-la (++BM 78198 o. 10’); di-le (++VAT 3426 r.? iii’ 2’) /m/, /n/ and /ĝ/ – me-lam2: mi-li (gur3) (^VAT 613+ r. v’ 7); mi-li-im (^VAT 613+ r. v’ 20); ne-la2-am (^VAT 608+ o. i 21, 24) – gi16-le-eĝ3: gi-le-? (X22 o. i 5’); gi-le-ĝa2 (X15 r. viii’ 15’; X37 t.e. 1); gi-le-ĝi6 (X42 o. 2’, r. 8’); gi-le-em (X17 r. 20’); gi-le-men3 (++BM 16901 o. 1); gi-le-ne (^AO 7685 r. 2’) – saĝ: sa-ĝa2 (X34 o. 1-2’; X45 o. 11’); sa-an (X50 o. ii 5, 9) Proto Ea (Nip) 292: sa-aĝ2 (4 sources), sa (1 source)
The same words that are transliterated conventionally with “b”, “g”, and “d” are frequently written inconsistently with signs that have the primary
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values “p”, “k”, and “t” in some instances, but in other instances with signs that have the values “b”, “g”, and “d”. Note, for example, that /g/ and /k/ vary with nearly equal frequency in the rendering of the words gul ‘destroy’, and ku2 ‘eat’, which are written just as often as /kul/ and /gu/, as they are as /gul/ and /ku/; and /b/ and /p/ are just as frequently interchanged in words like babbar ‘white’, ĝišbansur ‘banquet table’ and dab5 ‘to seize’, which are also phonetically rendered as both /babbar/, / bansur/, and /dab/ and as /bappar/, /pansur/, and /dap/. Similarly, the same tendencies can also be observed with /d/ and /t/, and the nasals /ĝ/, /m/, and /n/ in the words dumu ‘son’, sukud ‘tall’, and til3 ‘to live’ and in the words me-lam2 ‘divine splendor’, gi-le-eĝ3 ‘destroy’, and saĝ ‘head’. The variability in how specific words and forms are rendered phonetically is even more striking in the case of the vowels /i/ and /e/, each of which is rendered with nearly equal frequency as both /i/ and /e/ in the same words and elements: – ensi2:e-si (^VAT 608+ o. i 3, 6, 10, 14); in-si (^VAT 604+ r. iii 6, 9; X46 r. 11) – erim3: e-ri-im (X25 r. 7‘-8‘);i-ri-ma (G4 r. viii’ 3’; G5 r. v’ 1) Proto Ea (Nip) 542: i-ri-im-ma (4 sources); i-ri-im-ma (BM 29625 o. 26 - PESB) – immir: tu-nimi-ri (X48 r. 9’); tu-mume-er (G6 o. iii’ 6) Proto Ea (Nip) 591: mi-ir (1 source) – mušen: mu-še3 (X17 r. 25‘); mu-ši-in (^VAT 608+ r. iv 10’; G9 r. iv’ 2’-3’) Proto Ea (Nip) 127: mu-še-en (4 sources), mu-še-eĝ3 (1 source) – šir3: še3-er (++VAT 1384 r. 9’); si-ir (X52 o. iii 13’); si-ra (K10 o.? 1’) Proto Ea (Nip) 757: si-ir (2 sources)
Although the interchange of /e/ and /i/ can be observed in the rendering of many words, including in the writing of ensi2 ‘governor’ erim3 ‘treasure house’, mušen ‘bird’, šir3 ‘song’, and numerous other words, the interchange of these two vowels is especially common with the words and forms that are written phonetically with the signs “ŠE” and “ŠI”: – a-še-er: a-še-re (*VAT 1546 r. 2’-3’; X51 r. iii 5); a-še-ra (K1 r. iv 4’’5’’; K27B o. ii 24’; K33 r. 5’; G1 r. v’ 3; X40 o. 10; X51 o. ii 14’, r. iii 1-4); a-ši-ir (++BM 78193 o. 13’, 15’, r. 9; ++BM 78198 o. 11’; X18 o. 1; X50 o. i 6; X53 o. 1-2); a-ši-ra (++BM 78193 o. 13’); a-ši-re (++BM 78193 r. 8) – še: ši (++BM 113236 o. 14’; ^VAT 613+ o. i 29’; G9 r. iv’ 2’; Ha2 r. 1; X11 o. 4’; X52 r. iv 11’) – -še3: -še (*VAT 1414 (+) 1442 o. 16’; *VAT 1416 r. 12; *VAT 1420 o. 5’; *VAT 1509 (+) 1557 o. 21’; *VAT 1546 o. 2’-5’; *VAT 1556 o. 7’; *VAT 3544 r. 2’; *VAT 3547 o. 1’, r. 2; ^VAT 604+ r. iii 4, 7; ^VAT 615+
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o. i 10’; K1 o. ii 4’’-5’’; K7 r. 2; K9 o. 6’; K26 o. 3’, 5’, r. 2’ and 4’; K27B r. iii 3-4; K44 b.e. 1; K45 r. 8’; G1 o. iv’ 4’-7’; G3 r. vii’ 6’; G4 r. viii’ 3’; G6 o. iii’ 3-7, r. iv’ 3; G8 r. iv 1; G9 r. iv’ 1’; G11 r. iv’ 1’; N1 o. ii 8’; Ha1 r. 5-8; X26 r. 6’; X37 t.e. 2; VAT 1544 o. 7’); -eš (++BM 78751 r. 5’-7); -ši (*VAT 3526+ o. 4; ++BM 78198 o. 12’, r. 5; ++BM 113236 r. 6; ++BM 78175 o. 26; ++AO 7697 o. i 8-9; ^VAT 608+ r. iii 11’, 13’; ^VAT 613+ o. ii 27’; ^VAT 615+ o. i 9’, ii 30’, 33’; ++VAT 1384 o. 6’; X9 o. ii’ 9’; X16 o. 3’; X41 r. v 7-8; X50 o. i 1, ii 1-4; X52 o. ii 6-8, r. iv 4’-8’, vi 3-4) – še-eb: ši-bi (X51 o. ii 16’, r. iii 2, 6, 10) – še8-še8: še-še (X2 o. 11; X45 o. 15’); ši-ši (++BM 78193 o. 10’, 14’); ši-še (X50 o. i 7-8, 11)
The terminative element -še3 is written in over 30 instances sources with “ŠE” and in over 20 instances “ŠI”, sometimes even within the same source. Moreover, the variable use of the signs “ŠE” and “ŠI” can also be observed in many other words including in the words še ‘grain’, še8-še8 ‘to weep’, and a-še-er ‘lament’. In addition to the interchange of /e/ and /i/, many of the other vowels that occur in Sumerian also vary frequently when the same words and forms with these vowels are written phonetically: – amaš: a-ma-sa (G13 o. 6’); i-ma-ša (G9 r. v’ 1’) Proto Ea (Nip) 826: a-ma-aš2 (1 source) – eriduki: a-ri-duki (^VAT 608+ r. iii 28’) – muš3: ma-aš (Ha2 o. 4) – sig3: si-ge (X1 side i 7-8, 12; X50 o. i 9-10); sa2-ge (X49 o. ii’ 9’, 11’); sa2-sa2-ge (X49 o. ii’ 10’, 12’) UET 7, 163 o. i 9: sa-ag (PESB) – šu: ši (X53 o. 10)
As can be observed in the preceding list, the interchange of vowels also occurs with other vowels than /e/ and /i/, including /a/ and /i/ in the writings a-maš and i-ma-aš for amaš ‘sheepfold’ and si-ge and sa2-ge for sag2 ‘to strike’, and the interchange of other vowels in forms like ši for šu ‘hand’, a-ri-du for the city eriduki, and ma-aš for muš3 ‘platform’. Lastly, instances of vowel harmony, when a vowel is colored and pronounced the same as a neighboring vowel in the same word, also occur, as illustrated by forms like ku-tuš for ki-tuš ‘dwelling’, eš-de for aš-te ‘throne’, mi-ri for me-ri ‘foot’, and others: – aš-te: eš-de (X53 o. 7) – e2-an-na: a-a-an-na (G8 r. iii 6) – ĝišha-lu-ub2: hu-lu-ub (G6 o. iii’ 8) – ki-en-gi: ki-in-gi-ra (^BM 78983 r. iv 13’) – ki-tuš: ku-tu-uš (++BM 78175 o. 4’)
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– me-ri: mi-ri (*VAT 3552+ o. 4’; K12 o.? ii? 3’; K16 o.? 8’; X14 o. 6’; X50 r. iii 6’, 11’-12’) – mu-ud-na: mu-ud-nu (X15 o. i 12) – dmu-ul-lil2: mu-lu-lu (X51 r. iv 3) – sipa: sa-pa (X50 o. ii 4) – šakir3: si-ki-ir (K27A o. 13) Proto Ea (Nip) 549: ša-ki-ir (2 sources); sa-ki-ir (Diri Ur 17)
Moreover, the inconsistency in how phonetic writings are rendered in these sources is not restricted to individual consonants and vowels, but can also be observed with entire words: – ama-ušumgal-an-na: ama-u3-šu-um-gal-an-na (^VAT 604+ r. iv 14’); ama-u3-šu-gal-la-na (^VAT 604+ o. i 23’); ama-šu-mu-gal-la-na (X52 o. i 16); ama-šu-gal-a-na (^VAT 608+ r. iii 18’; X5 r. 10’); ama-u3-šu-gal[la-na] (X52 o. i 18); a-ma-u2-šu-ga-la-na (N1 r. v 6); ama-šu-gal-la-na (X52 o. i 14); ama-šu-ga-la-na (^VAT 615+ o. i 17’); u3-šu-gal-a-na (X52 o. iii 19’ – without ama); am-išib-gal-an-na (G13 o. 1’-2’) – daĝal: da-ĝal2 (^VAT 608+ o. i 3, 6; X10 r. 5); da-ĝa2-la (^VAT 615+ o. ii 24’, 27’, 29’, 32’; X31 o. 2’); da-ĝa2-lu (*VAT 1420 r. 6); da-ka-la (++BM 78193 r. 12); da-ma-al-la (^VAT 604+ r. iii 5, 8); da-ma-la (K50 r. 4) da-ĝal2 (BM 29625 o. 16 - PESB) – e-ne-eĝ3: i-ni-im (X50 o. ii 8); i-ni-ma-ni (X1 side i 1; X50 r. iii 4’); i-ne-eĝ3 (++BM 78175 r. 18’-19’); i-ni-ĝa2-ni (X1 side i 4); i-ni-ĝar (^VAT 608+ o. i 18); i-ni-ka-ni (X1 side i 9); ni-ĝa2-ni (X29 o. 2-3) – ga-ša-an-an-na: ga-ša-an-na-na (K1 o. i 2); ga-ša-an-na (*VAT 1472 o. 11’; X11 r. 4’; K1 r. iii 2); ga-ša-na-na (*VAT 1576 r. 4’; ++BM 78175 r. 13’; X23 r. 3’-4’); ga-ša-na (*VAT 1542 r. 10’); ga-ša-an-an (X41 o. ii 10’); ga-ša-na-an (K29 o. ii’ 3’); ka-ša-an-na-na (^VAT 604+ o. ii 18’; ^VAT 1365+ o. ii’ 3’; X52 o. i 20, 22, iii 21’, r. vi 24); ka-ša-an-na (^VAT 615+ o. i 8’; N1 r. v 10); ka-ša-na-na (^VAT 604+ o. ii 22’-23’; ^VAT 613+ o. i 31’, ii 20’; K34 r. 2); ka-ša-aĝ2-na-na (X52 o. ii 13); NIN-na-na (G1 r. v’ 1-2; G6 o. i’ 2) – ka-na-aĝ2: ka-na-ĝa2 (++AO 3925 r. 15; X1 side i 4; X10 r. 4; X52 o. ii 30); ka-na-am (++BM 113236 o. 11’; *VAT 1542 r. 4’); ka-na-ma (*VAT 1543 o. 5; ^VAT 608+ r. iii 12’; ^VAT 615+ r. iii 13-14); ka-nam (^VAT 608+ o. i 22, 25); ka-ĝa2-ka (X1 side i 5-6)
In all of these instances, the same word is written phonetically in numerous different ways, indicating that the phonetic writings of specific and forms was not standardized, but instead highly variable. For example, the name of the deity Amaušumgalanna (one of the names of the god Dumuzi), which is normally written (d)ama-ušumgal(GAL.UŠUM)an-na, is written phonetically at least ten different ways, including as ama-u3-šu-gal-la-na, ama-u3-šu-um-gal-an-na, ama-šu-gal-a-na, am-išib-gal-an-na, and ama-šu-mu-gal-la-na; daĝal (‘broad, wide’) is
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written phonetically at least six different ways; and ga-ša-an-an-na (the Emesal form of dinana, the goddess Inana) is written at least eleven different ways. Moreover, the inconsistencies in how the same words and forms are rendered phonetically can be observed not only across the entire group of phonetically written sources as a whole, but also within individual sources compiled by the same scribe, as well as within group of sources written by the same scribes or from the same place. Examples of the phonetic writings of words and forms that are rendered differently and inconsistently within a single source include: – ama-ušumgal-an-na: ama-u3-šu-gal-la-na (^VAT 604+ o. i 23’); amau3-šu-um-gal-an-na (^VAT 604+ r. iv 14’); ama-šu-gal-la-na (X52 o. i 14); ama-šu-mu-gal-la-na (X52 o. i 16), ama-u3-šu-gal-[la-na] (X52 o. i 18); u3-šu-gal-a-na (X52 o. iii 19’ – without ama) – dingir-re(-e-ne-ke4): AN-ne-er-e-ne-ke4 (++AO 3925 o. 6’); AN-ne-re-ni (++AO 3925 o. 10’-11’, r. 1); AN-ne-re-ne (++AO 3925 r. 3-4); di-ne-re (++AO 3925 r. 6); AN-ne-re-ni-ke4 (++AO 3925 r. 13) – ga-ša-an-an-na: ka-ša-an-na-na (^VAT 604+ o. ii 18’); ka-ša-na-na (^VAT 604+ o. ii 22’-23’); ga-ša-an-na-na (K1 o. i 2); ga-ša-an-na (K1 r. iii 2); ka-ša-an-na-na (X52 o. i 20, 22, iii 21’, r. vi 24); ka-ša-aĝ2-na-na (X52 o. ii 13) – gal: gal-ga-al-le (X16 o. 6’); ga-al-ga-le (X16 o. 6’); ga-al-ga (X16 o. 7’) – gu2: gu (++BM 78175 r. 8’, 17’-19’); gu4 (++BM 78175 o. 12); gu2 (++BM 78175 o. 12)
That the inconsistent rendering of the same words and forms was not limited to individual sources, but also occurs in sources from the same site, is evident from the occurrence of similar inconsistencies in the phonetically written sources from Kish. Examples include: – amaš: ama-sa (K1 o. i 5); a-ma-sa-na (K7 o. 4’); maš2-sa (K38 o. ii’ 13’) – babbar: ba-pa-? (K17 o. 4’); pa-pa-ar (K44 r. 5) – ga-ša-an: ka-ša-an (K3 r. iii’ 3’; K34 o. 3-6); ga-ša-ne2 (K11 o. 4’; K50 r. 5); ga-ša-nu (K32 b.e. 2) – du7: du3 (K1 o. i 30’), du (K1 o. i 31’) – du11: du (K1 o. i 7, 11-12, 14-15, r. iii 6’; K2 o. 4’); du-qa (K39 t.e. 2; K43 r. 17); tu-ga (K12 o. 4’)
While it could be argued that the inconsistencies in the phonetic writings of the same words and forms within a single source is the result of an inexperienced scribe with insufficient knowledge of Sumerian struggling (and failing) to render the content of the lament he or she was hearing (or remembering) correctly, it is more likely, for the reasons discussed
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above, that the scribes who compiled these sources knew the “correct” writings, but deliberately chose to render the forms phonetically for other reasons. An even clearer indication that the scribes who compiled the phonetically written sources knew how to write the content of the laments correctly, however, are the numerous instances in which the standard writings of words and forms occur together with phonetics writings of the same words and forms in the same source. Some examples of phonetic writings occurring together with the correct writing of the same word or form, including in sources from Kish, are: – a-ša3: a-ša (*VAT 1420 o. 5’); a-ša3 (*VAT 1420 o. 7’) – a2: a (^VAT 604+ r. iii 4-5, 7-8, 23’, iv 18’); a2 (^VAT 604+ r. iii 16’) – ama: a-ma (++CBS 35 r. 10’; K21 o. ii’ 5’); ama (++CBS 35, r. 11’; K21 o. ii’ 5’) – -de3: -de (++BM 78175 o. 5-6) -de3 (++BM 78175 o. 4) – e2: e (*VAT 1548 o. 1-2; K1 o. i 30’; K1 o. ii 9’, r. iv 5); e2 (*VAT 1548 o. 2-4; K1 o. i 30’; r. iii 8-10) – ĝin(-na-ĝu10): ĝa2-na-ĝu10 (K1 o. ii 4‘‘); ĝin-na-ĝu10 (K1 o. ii 5‘‘) – lu2: lu (K1 o. ii 7‘‘); lu2 (K1 o. 34‘-35‘) – su6: su (*VAT 1509 (+) 1557 o. 4’); su6 (*VAT 1509 (+) 1557 o. 9’) – ša3: ša (++CBS 35, o. 9); ša3 (++CBS 35, o. 10) – -še3: -ši (X52 o. ii 6-8, r. iv 4’-8’, vi 3-4); -še3 (X52 r. vi 4)
If the scribes who compiled these, and other sources in which standard writings and phonetic writings occur together in the same source, did not know how to render the content of the laments they were copying correctly, it is unlikely that they would have also been able to write the words in the laments they were copying correctly at the same time as they were rendering them phonetically. A more probable explanation for the occurrence of standard writings together with phonetic writings is that the scribes knew the correct writings, and only wrote words and forms phonetically in instances in which they wanted to call attention to their pronunciation. Possible reasons for choosing to do this could have included needing only to write a form phonetically in one or two instances, since its pronunciation would then be easily inferable in every other occurrence of the word, or because the scribe wanted to emphasize the pronunciation of a word or form in specific phrases or contexts in which its pronunciation might have differed from its usual pronunciation, or have been less easy to infer. The numerous inconsistencies in how the same consonants, vowels, words, and even entire phrases are rendered in the phonetically written sources are contrary to what would be expected of an orthography that was developed in a specific time and place to record the correct
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pronunciation of the laments so that it would not be lost. That phonetic writing was not a local or regional development is evident in the occurrence of inconsistencies in the renderings of specific words and forms across all of the phonetically written sources from the period, and especially in the sources from Kish, which are from the same city. Furthermore, writing the same words and forms in multiple different ways would have increased, instead of reduced the number of possible pronunciations, making it difficult to determine what the correct pronunciation would have been in any given instance. Even with homophonous signs, where the sound correspondence between the standard orthographic writing of a word and its phonetic equivalents is clear and direct, as with du for du3, knowledge of the context and the recurrent themes and expressions in the laments, if not of the content of the lament itself, would be necessary to determine that du is a writing of the verb du3 ‘to build’, and not one of the other of the many verbs that are pronounced /du/, but written with different signs, including du ‘to go’, du2 ‘to give birth’, du7 ‘to be suited for’, du8 ‘to open’, du10 ‘to be sweet’, or du11 ‘to speak’. But the difficulty of reconstructing the intended content of a phonetically written source would have been even more substantial with sandhi writings, in which word- and morpheme-boundaries are eliminated, so that multiple words and phrases are fused into a single, continuous phonological unit. It would not have been possible to identify the numerous sandhi writings, in which the boundaries between phonemes, morphemes, words, and even entire phrases were eradicated or obscured, simply by knowing the pronunciation of each individual sign. Although many possibilities could have been excluded on the grounds that they did not produce meaningful sentences, narrowing down the number of possibilities would have required substantial prior knowledge of the content of the lament. With sandhi writings, in particular, it is clear that the rendering of the entire phrase was only intended to reproduce the general sound of the entire phrase, at the expense of obscuring and eliminating all of the morphological and phonological segmentation necessary for making the individual words and forms comprehensible to readers, reciters, or hearers not already familiar with them. 4. PHONETIC WRITINGS AND SCRIBAL TRAINING If knowledge of the pronunciation of the laments was in danger of becoming lost, the writings in the phonetically written sources would
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have been an ineffective means of preserving it, since the sources with these writings would not have been comprehensible without the very knowledge they were intended to preserve. If the phonetic sources were compiled to preserve the pronunciation of the texts so that it would not be forgotten, then a system of writing that clarified the pronunciation of the content of the laments, instead of complicating it with a difficult and inconsistent orthography, would have served this purpose more effectively. On the contrary, the difficulty and inconsistency of the phonetic writings in these sources presupposes that the compilers and intended users of the sources already knew their content, and were not concerned with preserving the pronunciation of the laments for future generations, but instead to elucidate and call attention to how the laments were pronounced for more immediate and practical purposes. As a point of contrast, the types of phonetic writings that occur in the phonetically written sources for the laments can be compared with the phonetic glosses that occur in sign lists and syllabaries from the same period. The lists Proto-Ea, Proto-Aa, and Proto-Diri were three of the most common and widespread lists used during the Old Babylonian Period to teach apprentice scribes the pronunciation of simple and complex cuneiform signs. Although there was certainly an oral component to the use of the three lists, and the pronunciation of the signs was not always written, but was probably provided orally, many of the sources for these lists contain glosses in which the pronunciation or reading of the signs is written phonetically. Since the phonetic glosses in the lists are similar in form and type to the phonetic writings in the phonetically written sources for the laments, it could be argued that the phonetic writings in the sources for the laments were derived from the phonetic glosses in the lists, and that they served a similar function. However, the similarity between the phonetic glosses in the lists and the phonetic writings in the phonetically written sources for the laments is only superficial, and a more detailed comparison of the phonetic writings that occur in both types of sources reveals critical differences among the apparent similarities.23 23 For a similar assessment of the relationship between the phonetic writings in the phonetically written sources for the laments and the phonetic glosses in the lists, which is based on a smaller sample set of data, see already Kutscher 1975: 33: “A superficial reading of text B [the phonetic source CNMA 10051] reveals that the reading of Emesal and Emegir forms obtained from the syllabic spelling is different from what is conventionally supposed; the spellings of this text do not conform to the ones recorded in vocabularies which contain a ‘pronunciation’ column.”
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Since one of the purposes of lists like Proto-Ea and Proto-Aa was to provide the readings or pronunciations of individual signs, one device employed in the lists to indicate the pronunciations of the listed signs was to use homophonous signs or to break polysyllabic signs up into multiple signs corresponding to each syllable in the sign. Examples for Proto-Ea include: Homophonous Signs in Proto Ea:24 – du-u2 for “UL” = du7 (l.282) PWSL: du (*VAT 1417 o.? 3’; BM 113236 r. 1; ^VAT 604+ r. iii 32’34’; ^VAT 613+ r. v’ 26; ^VAT 615+ r. iii 6, 10; K1 o. i 31’; K43 r. 11; X46 o. 11’); du3 (K1 o. i 30’) – ku-u2 for ”KU3” (l.218) PWSL: ku (++BM 16901 o. 12; ++AO 3925 r. 1; ^VAT 613+ r. v’ 24-25; VAT 1384 r. 9’; K1 r. iii 8; K34 r. 1; X1 side i 5; X18 r. 6; X23 r. 4’; X40 o. 4; X1 side ii 6); ku-ga (++VAT 3422 r. 3’); ku-ke4 (X1 side ii 6) – mu-u2 for „TUG2“ = mu2 (l.66) PWSL: mu (*VAT 1414 (+) 1442 r. 21’; *VAT 1509 (+) 1557 o. 4’; ++ VAT 3529 o.? 3’-4’; ^VAT 613+ r. vi’ 13; K28B o. i 14’, 17’; K44 o. 2’) – u4 for “U” (l.112) – ur for “UR2” (l.658) PWSL: ur (*VAT 1414 (+) 1442 r. 2); u3-re (*VAT 1509 (+) 1557 o. 13’); u2-ra (^BM 78983 r. iii 8’; ^VAT 604+ r. iii 23’; X50 o. ii 6) Polysyllabic Word Written with Multiple Signs in Proto Ea: – ab-ba-ar for “LAGABxA” = ambar (l.42) PWSL: ap-pa-ar (K1 o. ii 9’’); a-pa-ar (X17 r. 25’); ab-pa-re (^VAT 604+ o. i 4’) – ba-ab-ba-ar for “UD” = babbar2 (l.157) PWSL: ba-ba-ar (X52 o. ii 9); ba-ba-ra (^VAT 613+ r. v’ 10; Ha2 o. 2); ba-pa-? (K17 o. 4’); pa-pa-ar(K44 r. 5) – ka-aš for “BI” = kaš (l.353) PWSL: ka-aš (++VAT 1344 o. 8; X41 o. iii 5’-6’); ka-ši (^VAT 615+ o. i 9’) – nu-un for “NUN” (l.391) PWSL: nu-un (++BM 113236 r. 12; X46 r. 10; X52 r. iv 6’); nu-na (*VAT 3580 o.? 5’); nu-ne (^VAT 608+ o. i 1, 3) – sa-ha-ar for «IŠ» = sahar (l.250) PWSL: sa-ha-ar (X16 o. 12’)
While the use of homophonous signs and the writing of polysyllabic words with multiple signs representing each syllable is also a common means of writing words phonetically in the phonetically written sources 24 The line numbers for the examples from Proto Ea and Proto Aa cited here and throughout this article follow the line numbers in MSL 14.
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for the laments, and some of the same writings can be found in both types of texts (for example, ur for ur2, sa-ha-ar for sahar, and nu-un for nun), there are also many ways in which mono- and polysyllabic words are rendered phonetically in the lists that are uncommon, or do not occur at all in the phonetically written sources for the laments. For example, mono-syllabic words with a VC or CV reading are very frequently rendered with an extra plene-vowel, as with the forms mu-u2 for mu2, ku-u2 for ku3, and du-u2 for du7 (listed above), but also in forms like lu-u2 for lu (l.62), ba-a for ba (l.146), a-ab for ab (l.285), and e-eš3 for eš3 (l.286), in which the glossed sign is repeated, instead of being replaced by a homophonous sign, and the vowel at the beginning or end of the word is expressed with an additional sign that expresses the vowel. However, writings of these types are rarely attested in the phonetically written sources for the laments, and in the few instances in which plene-vowels do occur in the phonetic writings of monosyllabic words (for example, in the writings -de-e for -de3 in ^VAT 615+ r. iv 1-2, mi-i for me-e in X52 r. v 22’, and the relatively frequent addition of -u2 or -u3 to the possessive suffix -zu), the word with the plene-vowel is written with a homophonous sign (instead of the same sign), or, in the case of -u2 with -zu, the plene-vowel is probably being used to indicate vowel length or accent, and not to indicate how the sign “ZU” is to be pronounced. Similarly, although polysyllabic words like sahar and nun are sometimes written with the same multiple signs representing each syllable, these and other words frequently occur in contexts in the phonetically written sources for the laments in which they are marked with grammatical elements. In contrast to the lists where the words listed are always unmarked, the addition of a grammatical element changes the syllabic segmentation of the form, necessitating a different phonetic form than the phonetic form of the same word that occurs in the lists. The words silim and zagin3 are written phonetically as si-li-im and za-gi-in in both the lists and the phonetically written sources for the laments, but in instances in which the two words are marked with the grammatical element /a/, they are rendered phonetically as si-li-ma and za-gi-na, writings that never occur in the lists, because these and the other words listed are not marked with grammatical elements. For the same reason, the appearance of words in the context of complete lines and phrases, as opposed to the decontextualized form in which they appear in the lists, leads to much more complex phonetic writings than in the lists. This is particularly evident in the case of the numerous sandhi writings that occur in the phonetically written sources for the laments. Furthermore, the differences between the
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phonetic writings in the two types of texts are even more evident in the numerous inconsistencies of the same words and forms in the phonetically written sources for the laments. Although occasional variance in the writing of the same word can also be found in individual sources for the lists, as for example, in the variant writing ba-ba-ar instead of baab-ba-ar in one source for the Nippur version of Proto Ea l.157 and the variants writings tu-u4, tu-u2, and tu in the phonetic gloss for tug2 (= tu9) in Proto Ea l.67, variation in how specific words are rendered is much less common, and much less complex and substantial than it is in the phonetically written sources for the laments, as evidenced, for example, by the frequent inconsistencies in the rendering of specific vowels and consonants, as well as in the multiple different writings of words like ama-ušumgal-an-na and daĝal, described in the previous section. It is consistent with the purpose of the phonetic glosses in the lists, that the phonetic writings in the sources for these lists, which were intended to teach apprentice scribes the pronunciation and reading of individual signs, are written consistently in the same way, and would have been easily comprehensible to readers and users who did not already possess this knowledge. The types of phonetic writings that occur are limited to the use of homophonous signs and the rendering of polysyllabic words with signs that correspond to each of their constituent syllabic units, and can be understood by anyone with even a basic knowledge of the cuneiform writing system. By contrast, there is a much wider range of different types of phonetic writings in the phonetically written sources for the laments, and many of these writings, including sandhi writings and the omission or disambiguation of consonants and vowels, would have required an advanced knowledge of the writing system to comprehend. Moreover, the ways in which the same words and forms are rendered is much less consistent in the phonetically written sources for the laments than it is in the phonetic glosses for the lists, making these sources more difficult to understand without prior familiarity with their content. For these reasons, it seems improbable that the phonetic writings in the phonetically written sources from the laments were derived from lists like Proto-Aa, or ProtoEa, and that they were intended to serve a similar purpose. 5. PHONETIC WRITINGS AS PRONUNCIATION AIDS If it is unlikely that the writings in the phonetically written sources reflect a declining knowledge of Sumerian orthography, or reflect an alternative,
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regional orthography that was developed to preserve the pronunciation of the laments so that it would not be forgotten, what evidence is there for the possibility that the phonetically written sources were intended to aid in the pronunciation of Sumerian laments when these compositions were sung or recited in performance? In a brief study of the phonetic writings that occur in one of the sources (CNMA 10051) for the lament a-ab-ba hu-luh-ha (‘Oh Angry Sea’), Raphael Kutscher compared the phonetic writings in this source with the phonetic shifts and the tendency to indicate word pronunciation that characterizes the standard Emesal dialect of Sumerian.25 Although Kutscher ultimately concluded that there were both critical similarities and differences in the phonetic shifts that occur in Emesal and in phonetically written sources for laments, and called for a more detailed investigation of the phonetic writings in sources for Emesal and standard Sumerian texts,26 in an earlier description of the CNMA 10051, the phonetic source that was the basis for this comparison, he characterized this source as a “precise phonetic guide to the pronunciation of the congregational lament [a-ab-ba hu-luh-ha]”, and stated: “It is our belief that text B [CNMA 10051] is extra-canonical and served as an aid in the teaching of the composition (to the gala priests?) which had to be recited during services”.27
The evidence from the phonetic writings described and discussed in this section, suggest that Kutscher’s assessement of CNMA 10051 as a pronunciation guide is likely to be correct. It is evident from the types of writings that occur in the phonetically written sources for the laments that many of these writings were intended to make clearer the pronunciation of the laments by rendering every individual syllable in entire words and phrases and eliminating signs that do not contribute directly to their pronunciation. However, since writing and understanding the phonetic writings that occur in the phonetically written sources require advanced knowledge of the writing system and of the content of the laments, Kutscher’s suggestion that the phonetic sources were used as an “aid in the teaching of the composition” is unlikely, unless it is assumed that the trainees already knew the laments and learned the phonetic writings in these sources to clarify and elucidate the pronunciation of the texts for a more immediate and practical purpose. Since many of the laments that were copied phonetically would have also been performed, it seems very 25 26 27
Kutscher 1975: 32-43. Kutscher 1975: 43. Kutscher 1975: 22-23.
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likely that one such purpose might have been to aid in the performance of the compositions, by making it easier for the performer to recognize how the words in the text were to be enunciated when sung or recited. The phonetically written sources could have served this function either by providing the ritual specialists who performed the laments with a phonological template that could be memorized or used as a mnemonic aid for the performance of a specific lament, or to elucidate the pronunciation of the laments in writing so that these sources could be used to train apprentice practitioners to learn how the laments were to be pronounced in performance, as Kutscher suggested. One particularly clear and decisive example of sources written in a highly phonetic orthography being compiled for readers, reciters, or performers to aid in the performance of Sumerian laments, is a pair of sources in the collection of the Vorderasiatisches Museum in Berlin (VAT 1367 [VS 2, 95] and VAT 1419 [VS 2, 94]) that contain a nearly identical passage from the same lament, identified as an Eršemma to Inana, in one of the additional duplicates of the same composition (BM 85198 [CT 42, 16]). What is of particular interest in these two tablets, which are probably from Sippar, is that one of the two sources (VAT 1419) contains only the first three to four signs in each of the lines that are written in their full form in the other source (VAT 1367), followed by a blank space on the tablet, where the scribe has omitted the remainder of each line. Moreover, in contrast to VAT 1367, which is written in standard Emesal orthography, the words and phrases in VAT 1419, the source in which the lines are abbreviated, is written in a highly phonetic orthography. The omission of all but the first word or form in all of the lines in VAT 1419 is a clear indication that the source was intended to be used by somebody who already had prior knowledge of the content of the composition, who would presumably have known the composition by memory, and would have been able to remember the content more easily simply by seeing the first word or phrase in each line. Furthermore, since mnemonic cues function more effectively when they are heard, as opposed to seen, using phonetic writings to activate the pronunciation of the beginning of each line would have made this copy a particularly effective aid in helping the performer remember the lament. The strongest evidence that the phonetically written sources for the laments were compiled to aid in performance, however, is the occurrence of identical types of writings in sources for Sumerian incantations from the same period. Although the number of phonetically written sources,
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proportionate to the number of sources written in standard Sumerian orthography is not as large for Sumerian incantations as it is for the laments, there are at least 11 Old Babylonian sources containing Sumerian incantation that are written in a highly phonetic orthography.28 Each of the five main types of phonetic writing that occur in the phonetically written sources for the laments also occur in the phonetic sources for the incantations: Homophonous Signs: – a-ša-ga for a-ša3 (M5 o. ii 16) PWSL (= Phonetically Written Sources for Laments): a-ša (X43 r. 11; X47 r. 8’) – bi- for bi2- (MA 3: 16; MB 3: 19) PWSL: bi- (*VAT 1414 (+) 1442 r. 1-3; VAT 1417 r. 5’-6’; *VAT 1472 o. 10’-12’; *VAT 1546 o. 2’-5’; ++BM 78193 r. 10; ++BM 78175 o. 22-23; ++ AO 3925 o. 11’, r. 8; ++VAT 1356 o.? 8’; ^VAT 613+ o. i 25’) – du for du11 (MA 1: 20) and du-qa-zu for du11-ga-zu (M5 r. iv 13) PWSL: du (*VAT 1414 (+) 1442 r. 1-3; ++BM 78198 o. 11’; ^VAT 604+ r. iii 35’-40’; ^VAT 613+ r. v’ 26; K1 o. i 7, 11-12, 14-15, r. iii 6’; K2 o. 4’; N1 o. i 5’; X17 o. 1-2, r. 26’; X38 r. 6’; X48 r. 1’-2’; X50 o. i 5, r. iii 10’); du-ga (++BM 78193 r. 10; ++BM 16901 r. 8’; ++BM 78175 o. 13; ++VAT 1384 r. 5’); du-ka (++BM 78175 o. 8; X50 o. i 4-5); du-qa (K39 t. e. 2; K43 r. 17) – ur for ur2 (M5 r. iii 13) PWSL: ur (*VAT 1414 (+) 1442 r. 2) – zafor za3 (MA 1: 4-5; M4 r. 6; M5 o. i 19) PWSL: za (X4 o. i 8’-9’) Polysyllabic Words Written with Multiple Signs: – bu-ru for buru5 (M5 r. iii 17) PWSL: bu-ru (K1 o. ii 8’’; K52 o. 3’-4’; X17 r. 25‘) – da-da-ga for dadag (M5 r. iii 22) PWSL: da-da-ga (^VAT 613+ r. v’ 21; X52 o. iii 8‘); da-da-ge (^VAT 613+ r. v’ 17) – i-gi for igi (M5 o. i 4) PWSL: i-gi (++BM 78198 r. 4-5; ^VAT 608+ o. i 23, 26; ^VAT 615+ o. ii 20’-22’; X5 o. 6‘-7‘; X17 r. 8; X34 o. 1-2; X52 o. iii 3‘) – ki-ti-im for gidim (M5 r. iv 12) 28 These sources comprise: Meturan A (MA) = Cavigneaux and Al-Rawi 1993 and Cavigneaux and Al-Rawi 1995a (MA 1 = col. i 1- col. ii 28; MA 2 = col. ii 29- iii 5; MA 3 = col. iii 6 - iv 12; MA 4 = col. iv 14- v 6; MA 5 = col. v 7-30; MA 6 = col. v 31 - col. vi end); Meturan B (MB) = Cavigneaux and Al-Rawi 1995b; M3 = H 72 (Cavigneaux 1999); M4 = H 74 (Cavigneaux 2002); M5 = H 103 (Cavigneaux 2002); M6 = H 60 (Cavigneaux 1995); X1 = YBC 8505 (YOS 11, 68); X2 = VAT 8361 (VS 17, 3); X3 = VAT 1460 (VS 10, 192); X4 = BM 29383 (Michalowski 1993); X5 = BM 79949 (Finkel 1999: 230-31, 245).
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PWSL: ki-ti-im (X17 r. 30‘) – u2-šu-um-gal for ušumgal (M5 o. ii 5; X5 o. 1) PWSL: ušum-gal (*VAT 1533, r.? 1’), u3-šu-gal (^VAT 608+ o. i 8; ^VAT 615+ o. i 11’), u3-gal (^VAT 608+ o. i 12) Consonant Reduplication Avoided: – di-be2 for dib2-be2 (MA 1: 11; X3 o. 6) PWSL: di-be2 (++BM 78198 o. 18’, r. 10; ^VAT 608+ o. iv 10’; X43 o. 9); di-ba (X25 r. 6’); di-pa (K1 o. i 36’-38’) – gi-ga for gig-ga (MA 1: 17, 52; MA 5: 10) PWSL: gi-ga (X5 r. 8’; X52 r. v 20’); gi4-ga (X52 r. v 20’); ki-ga (X17 r. 26’) – sa-ĝa2 for saĝ-ĝa2 (M5 r. iv 10) PWSL: sa-ĝa2 (K1 o. i 28’, 34’, r. iii 11; X34 o. 1-2’; X45 o. 11’) – še-na for šen-na (M5 r. iii 22) PWSL: še-na (K1 r. iii 10; K10 o.? 3’; X45 o. 10’) – ta-ra for tar-ra (M5 r. 7) PWSL: ta-ra (X17 r. 27’); ta-re (++VAT 3417 o. ii’ 1’; ++VAT 3426 o.? ii’ 3’, 5’; ++BM 78175 o. 14-20; ^VAT 615+ r. iv 4; K1 o. i 17; G2 l.e. 1; G7 o. ii’ 1’; X17 r. 31’) Sandhi Writings: – a-la-ah-la for a-la2 hul-a (M5 r. iv 20) – di-ma-nafor dim an-na (X3 o. 1) – ka-ki-da-aš-ta-amfor kar-kid2 e2-eš2-dam (MA 1: 47) – ki-gi-lu-lu-bi for ki-gig lu2-ulu3-bi (MA 3: 18) – min-kam-šu-ub-tu for min3-kam-ma-aš u3-ub-du11 (MA 3: 25) Determinatives Omitted: – ba-an-su-ra for ĝišbansur (MA 6: 39) PWSL: ba-an-su-ur (X46 r. 3); ); pa3-an-su-ra (++AO 3925 r. 7); pa-ansu-ur2 (^VAT 608+ o. i 17, 20) – bu-ra-na for i7buranun (M5 r. iii 26) – e-ri-du-a for eriduki (X5 o. 1) – ha-šu-ra for ĝišhašhur (M3 r. 5) PWSL: ha-šu-ra (*VAT 3580, o.? 4’; K44 b.e. 1); ha-aš-hu-ur2 (X4 o. i 10’); ha-aš-ku-ra (X52 o. i 5) – ku-sufor dku3-su3 (MA 1: 59)
The other common types of phonetic writings that occur in the phonetically written sources for the laments are also well attested in the phonetic sources for the incantations: Phonemes not Attested in Sumerian - /q/ and /y/: – a-jafor a-a (MA 1: 33-34; MA 3: 24; MA 4: 19-20; MA 5: 14-15; MA 6: 12-13; M5 o. ii 7) PWSL: a-ja (*VAT 1509 (+) 1557 r. 8’, 10’; *VAT 1548 o. 5-6; ++VAT 1344 o. 13; ++CBS 35 r. 11’; K43 r. 15-19; X1 side ii 1; X9 o. ii’ 2’; possibly X10 o. 1’; X17 o. 23-24, r. 31’; X51 r. iv 3-4)
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– du-qa-zu for du11-ga-zu (M5 r. iv 13) PWSL: du-qa (K39 t.e. 2; K43 r. 17) Phonetic Rendering of Reduplicated Forms: – di-di-be2 for dib2-dib2-be2 (X3 o. 7) PWSL: di-di-be2 (N1 o. ii 11’) – gu-ul-gu-ulfor gul-gul (X1 o. 5 = r. 5) PWSL: gu-ul-gu-ul (N1 o. ii 4’; X51 r. iv 7, 11); ku-ul-ku-ul (G2 o. 4) – tu-tu-ur for tur-tur (M5 o. ii 22) PWSL: tu-tu-ur (++BM 78175 o. 7); tu-tu-re (++BM 78175 o. 8); tu-tu (K1 o. ii 8’’) Omission of Consonants and Vowels: – du10-sa-rafor dub-sar (M4 o. 11) – nu-ga-al for nun-gal (M5 r. iv 10) – ki-is3-ki-ra for ki-sikil (MA 3: 5) PWSL: ki-iš-ke-el (K1 o. i 25’); ki-iš-ki-il2 (K43 r. 2); ki-iš-ki-il (X51 r. iv 14)
Moreover, the same inconsistencies in the phonetic writings of the same consonants and vowels as well as of the same words and forms that can be observed in the phonetically written sources for the laments are equally present in the phonetic sources for the incantations: /e/ and /i/ – e-me (MA 3: 22; MA 4: 1-2, 20, 25; MB 4: 1; M4 o. 9; M5 o. i 9) and i-me (X4 o. 6) for eme – -še (MA 2: 1-3, 5; MA 3: 10, 38; M5 r. iii 8) and -ši (MA 2: 6; MA 6: 8; M3 r. 7; M6 o. 11) for -še3 PWSL: -še (*VAT 1414 (+) 1442 o. 16’; *VAT 1416 r. 12; *VAT 1420 o. 5’; *VAT 1509 (+) 1557 o. 21’; *VAT 1546 o. 2’-5’; *VAT 1556 o. 7’; *VAT 3544 r. 2’; *VAT 3547 o. 1’, r. 2; ^VAT 604+ r. iii 4, 7; ^VAT 615+ o. i 10’; K1 o. ii 4’’-5’’; K7 r. 2; K9 o. 6’; K26 o. 3’, 5’, r. 2’ and 4’; K27B r. iii 3-4; K44 b.e. 1; K45 r. 8’; G1 o. iv’ 4’-7’; G3 r. vii’ 6’; G4 r. viii’ 3’; G6 o. iii’ 3-7, r. iv’ 3; G8 r. iv 1; G9 r. iv’ 1’; G11 r. iv’ 1’; N1 o. ii 8’; Ha1 r. 5-8; X26 r. 6’; X37 t.e. 2; VAT 1544 o. 7’); -eš (++BM 78751 r. 5’-7); -ši (*VAT 3526+ o. 4; ++BM 78198 o. 12’, r. 5; ++BM 113236 r. 6; ++BM 78175 o. 26; ++AO 7697 o. i 8-9; ^VAT 608+ r. iii 11’, 13’; ^VAT 613+ o. ii 27’; ^VAT 615+ o. i 9’, ii 30’, 33’; ++VAT 1384 o. 6’; X9 o. ii’ 9’; X16 o. 3’; X41 r. v 7-8; X50 o. i 1, ii 1-4; X52 o. ii 6-8, r. iv 4’-8’, vi 3-4) /g/ and /k/ – ga-te-eš for ka-teš2 (M5 o. i 23) – ka-am-ka-am for gam-gammušen (M5 r. iii 118) /b/ and /p/ – ba-ap-pa-ar for babbar (M4 r. 6; M5 o. i 19) PWSL: ba-ba-ar (X52 o. ii 9); ba-ba-ra (^VAT 613+ r. v’ 10; Ha2 o. 2); ba-pa-? (K17 o. 4’); pa-pa-ar (K44 r. 5)
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– ta-pa (MA 4: 9; M6 o. 4) and ta-ab (X3 o. 8) for tab /d/ and /t/ – ku-te for ku5-de3 (M5 r. iii 13) – su-te-en for su-dinmušen (M5 r. iii 17) /ĝ/ and /n/ – ni-iš-gi for ĝiš-gi (M4 r. 4; M5 o. i 17) PWSL: ne2-eš-ki (++BM 78175 r. 6’); ni5-iš-gi (X5 r. 13’) – ni-iš for ĝiš3 (M4 r. 5; M5 o. i 18) Entire Words: – ama-lu (MA 3: 3) and a-ma-lu (MB 3: 3) for amalu PWSL: ama-lu2 (G1 o. iii’ 9’-10’) – ga-na-qa-na (M4 r. 4; M5 o. i 17); qa-na (M5 o. ii 11); and ga-na (M5 o. ii 15-16; iii 19) for gana2(-gana2) – gig (MA 3: 26); ki-gig (MA 5: 16); gig-gig (MA 4: 39; MA 6: 8, 14, 48, 57); and ki-gi (M5 r. iii 6) for gi4-gi4 – ha-šu-ra (M3 r. 5) and ha-aš2-hu-ra (M5 r. iii 15) for ĝišhašhur PWSL: ha-šu-ra (*VAT 3580 o.? 4’; K44 b.e. 1); ha-aš-hu-ur2 (X4 o. i 10’); ha-aš-ku-ra (X52 o. i 5) – ni-in-gi-li-an-na-ak-ka (M4 r. 7; M5 o. i 20) and niĝ2-gi-li-li-an-na-ka (M5 o. ii 5) for dnin-kilim-an-na
Since the types of phonetic writings that occur in the phonetically written sources for the incantations are very similar, and in many cases even identical, to the phonetic writings that occur in the phonetically written sources for the laments, it is very likely that these writings had a similar function for both types of texts. Incantations, like Sumerian laments, were recited in ritual contexts to produce a tangible and beneficial effect. In the case of incantations, the purpose of the recitation of the text was to expel a demonic or malevolent entity responsible for a sickness or misfortune, or to protect people, places, and cultic objects from being visited by such an entity by purifying them, or by means of the apotropaic quality of the spell. Since the recitation of an incantation was essential to its efficacy, incantations had to be recited or read out loud in the presence of the agent of misfortune, and the person, place, or object that it had afflicted, or could potentially afflict in order to take effect, and achieve the desired effect of removing the malevolent entity or to protect the patient from being harmed by it. The phonetic writings in the sources for incantations that contain them were therefore almost certainly intended to articulate and reproduce the sound of the spell when the incantation was recited. Although it is also possible that the phonetic writings could have been viewed as a performative means for the incantation to recite itself, from the tablet, or object on which it was inscribed,
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from a more practical perspective, the writings would have also been useful for indicating how the words in the spell were to be read out loud for the exorcist reciting it. Since Sumerian laments and incantations were recited and performed orally, and the phonetic sources for both types of texts contain the same types of phonetic writings, it is not improbable that the phonetically written sources for the laments served a similar purpose, and like the phonetic sources for incantations, were intended to serve as an aid for pronouncing the texts in recitation or performance. 6. CONCLUSION: THE INTERFACE OF SOUND IN SUMERIAN LAMENTS
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MEANING
Returning to the question posed at the beginning of the article: what do the phonetic writings in these sources indicate about the relationship between sound and meaning in the performance of Sumerian laments? If the phonetically written sources for the laments were compiled to aid in the performance of these compositions by clarifying and elucidating the pronunciation of the texts, as argued in the previous section, then the phonetic sources provide at least one clear indication that in some instances, sound was considered to be just as important, if not more important than meaning. But not all of the sources for Sumerian laments are phonetic, and all of the known Sumerian laments, without exception, have a semantic meaning that relates directly to the purpose of performing the texts, which was to induce grief and mourning to appease the anger of the gods. How then did the sound and meaning of the laments interact in performance, particularly in instances in which the texts could be heard, but not understood, and what role did the interaction of sound and meaning play in helping the laments achieve their function? The answer depends to a large extent on what the intended function of the phonetically written sources was, and what role, if any, they might have played in the performance of the laments. Although this is not the place for a detailed analysis, the types of phonetic writings that occur in these sources, and the temporal and geographic distribution of the sources themselves, strongly suggest that some, if not all of the sources were compiled to aid in performance. The sources could have served this function either by providing the ritual specialists who performed the laments with a phonological template that could be memorized or used as a mnemonic aid for the performance of a specific lament, or to record the sound of the laments in writing so that it would be preserved over time or so
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that it could be used to train apprentice practitioners to learn how the laments were to be pronounced in performance. Regardless of how specifically the sources might have been used in performance, however, the types of writings that occur in the phonetically written sources for the laments, and the inconsistency in the way words and elements, and specific vowels and consonants are written are clear indications that in certain instances, more emphasis was placed on how these texts sounded when they were sung or recited than on what they meant. Although the slight inconsistencies in the way words and elements were pronounced and the interchange of phonetically related consonants and vowels would not have prevented somebody who knew the texts from recognizing which words and forms were intended, the sound of their language would have been immediately recognizable to anyone who had learned the cultural meaning of this sound and its relation to the ritual acts with which it was associated. Moreover, since sound is irreducible to meaning, singing and reciting the laments would have naturalized and legitimized their performance, by grounding it in the everyday experience of grief, and the hope for deliverance the familiar sounds of their language would have promised. APPENDIX: LIST OF PHONETICALLY WRITTEN SOURCES Highly Phonetic Single Column (H.P.S.C.) Tablets The sources in this group possess the following set of features:29 1) They are all single column tablets (as opposed to tablets with two or more columns per side) which are irregularly shaped and have very thin left edges. 2) Many sources contain lines in which all of the signs are written closely together and little or no space is left between individual words and forms to indicate word or phrase divisions. 3) The ductus of every source is similar and distinct, and comprises numerous idiosyncratic sign forms that occur in these, but not other sources from corpus or period. 4) Sources contain dividing lines between sections which have 10-marks (which are written with a single Winkelhaken) in the middle of each dividing line. 1) VAT 1414 (VS 2, 96) (+) VAT 1442 (VS 2, 53), Ninisina lament 2) VAT 1416 (VS 2, 66), Enki lament 29 For a more detailed description of this group of sources and their characteristic features, see Delnero 2015: 110-115.
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3) VAT 1417 (VS 2, 76), Martu lament 4) VAT 1420 (VS 2, 38), Lament, Dumuzi(?) 5) VAT 1472 (VS 2, 59), Inana lament 6) VAT 1509 (VS 2, 69) (+) VAT 1557 (VS 2, 71), Utu lament 7) VAT 1533 (VS 2, 85), Dumuzi-Inana lament 8) VAT 1541 (VS 2, 67), Enki lament 9) VAT 1542 (VS 2, 56), Lament, Inana(?) 10) VAT 1543 (VS 2, 86), Lament, deity uncertain 11) VAT 1546 (VS 2, 49), Dumuzi-Inana lament 12) VAT 1548 (VS 2, 62), Enlil lament 13) VAT 1555 (VS 10, 176), Inana lament 14) VAT 1556 (VS 10, 178), Lament, deity uncertain 15) VAT 1558 (VS 2, 55), Ninisina lament 16) VAT 1576 (VS 2, 57), Inana lament 17) VAT 3526 + 3540 (VS 10, 149), Utu lament 18) VAT 3530 (VS 10, 114), Inana lament 19) VAT 3531 (VS 10, 115), Dumuzi-Inana lament 20) VAT 3544 (VS 10, 150), Dumuzi-Inana lament 21) VAT 3547 (VS 10, 146), Lament, deity uncertain 22) VAT 3548 (VS 10, 130), Lament, deity uncertain 23) VAT 3552 + 3562 (VS 10, 129), Inana lament 24) VAT 3558 (VS 10, 131), Martu lament 25) VAT 3576 (VS 10, 148), Utu lament 26) VAT 3580 (VS 10, 113), Lament, deity uncertain Abu Habbah Group (A.H.-Group) Sources The sources in this group, which are thought to come from Abu Habbah, have a distinct ductus and contain a number of characteristic writings that occur in these, but not in other sources. 1) BM 78193 (CT 44, 13), Dumuzi-Inana lament 2) BM 78198 (CT 44, 14), Lament, deity uncertain 3) BM 113236 (CT 58, 44), Nanna hymns 4) VAT 1344 (VS 2, 72), Utu lament 5) VAT 3417 (VS 10, 155), Lament, deity uncertain 6) VAT 3422 (VS 10, 119), Lament, deity uncertain 7) VAT 3426 (VS 10, 157), Lament, deity uncertain *8) BM 16901 (CT 42, 38)30 *9) BM 78175 (CT 44, 12) 30 This and the following eight sources share features with the other sources in the “Abu-Habbah Group”, but since many of these sources also possess features that are uncharacteristic of the other sources in this group, including atypical phonetic writings, or a different format or ductus, it is uncertain, but possible that they belong to this group.
350 *10) *11) *12) *13) *14) *15) *16)
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AO 3925 (TCL 15, 4) AO 7697 (TCL 16, 78) VAT 1356 (VS 2, 15) VAT 1384 (VS 2, 77) VAT 3416 (VS 10, 117) VAT 3529 (VS 10, 170) CBS 35 (PBS 10/2, 13)
«ka-ša-an»-Group Sources The sources in this group have a distinct ductus and consistently contain the writing “ka-ša-an” instead of “ga-ša-an”, the Emesal word for “nin” or ‘lady’, a writing which is only rarely attested in sources outside this group. 1) BM 78983 (unpublished), Inana lament 2) VAT 604 + 614 (+) 1370 (VS 2, 3), Inana lament 3) VAT 608 + 1345 (VS 2, 1), Collective tablet, Nanna hymn and Enlil, DumuziInana, and Enki laments 4) VAT 613 (+) VAT 1335 and VAT 1349 (VS 2, 4), Collective tablet, Nanna hymn and Inana lament 5) VAT 615 + 1394 (+) VAT 1340 (VS 2, 31), Dumuzi-Inana lament 6) VAT 1365 + 1366 (VS 2, 40), Dumuzi-Inana lament 7) AO 7685 (TCL 16, 75), Ninisina lament Phonetic Sources from Kish 1) K1 = PRAK C 52 + PRAK C 121 (+) PRAK B 442 (Uruamairabi) 2) K2 = PRAK B 60, Lament, deity uncertain (fragment) 3) K3 = PRAK B 123, Lament, deity uncertain (fragment) 4) K4 = PRAK B 233, Lament, deity uncertain (fragment) 5) K5 = PRAK B 240, Lament, Enlil(?) (small fragment) 6) K6 = PRAK 255 = 259, Lament, Bau and Ningal mentioned (small fragment) 7) K7 = PRAK B 271 + PRAK C 66, Dumuzi-Inana lament 8) K8 = PRAK B 186, Lament, deity uncertain (small fragment) 9) K9 = PRAK B 298, Lament, Dumuzi-Inana(?) (fragment) 10) K10 = PRAK B 307, Lament, Inana(?) (fragment) 11) K11 = PRAK B 319, Lament, deity uncertain (fragment) 12) K12 = PRAK B 342, Lament, deity uncertain (small fragment) 13) K13 = PRAK B 344, Dumuzi-Inana lament (fragment) 14) K14 = PRAK B 351, Lament, Dumuzi-Inana(?) (fragment) 15) K15 = PRAK B 357, Lament, Enlil(?) (small fragment) 16) K16 = PRAK B 380, Lament, deity uncertain (fragment) 17) K17 = PRAK B 413, Lament, Utu (fragment) 18) K18 = PRAK B 415, Lament, Ninisina(?) (fragment)
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19) K19 = PRAK B 417, Lament, deity uncertain (fragment) 20) K20 = PRAK B 421b, Lament, Enlil (fragment) 21) K21 = PRAK B 460, Lament, Bau and Ninazu mentioned (fragment) 22) K22 = PRAK B 463B, Lament, deity uncertain (fragment) 23) K23 = PRAK B 465, Lament, Enlil (small fragment) 24) K24 = PRAK B 471b, Dumuzi-Inana lament 25) K25 = PRAK C 5, Dumuzi-Inana lament (fragment) 26) K26 = PRAK C 6, Lament, Inana(?) (fragment) 27) K27 = PRAK C 8 (K27A) (+) PRAK D 41 (K27B), Dumuzi-Inana lament 28) K28 = PRAK C 26, Inana lament, parallels to Uruamairabi (fragment) 29) K29 = PRAK C 27, Lament, Inana(?) (fragment) 30) K30 = PRAK C 32, Ninisina lament (fragment) 31) K31 = PRAK C 34, Enlil lament 32) K32 = PRAK C 48, Lament, deity uncertain 33) K33 = PRAK C 51, Dumuzi-Inana lament 34) K34 = PRAK C 54, Dumuzi-Inana lament 35) K35 = PRAK C 58, Inana lament, parallels to Uruamairabi (fragment) 36) K36 = PRAK C 70, Inana lament, parallels to Uruamairabi, Tablet 20 37) K37 = PRAK C 72, Enlil lament 38) K38 = PRAK C 92, Dumuzi-Inana lament 39) K39 = PRAK C 93, Lament, deity uncertain (fragment) 40) K40 = PRAK C 39 + PRAK C 97, Enlil lament 41) K41 = PRAK C 124, Inana lament 42) K42 = PRAK C 129, Enlil lament (fragment) 43) K43 = PRAK D 1 + PRAK D 40, Lament, Enlil or Inana 44) K44 = PRAK D 2, Utu lament 45) K45 = PRAK D 7 + PRAK D 38, Inana lament, parallels to Uruamairabi (fragment) 46) K46 = Ash. 1930.362 (OECT 5, 10), Aruru lament 47) K47 = Ash. 1930.363b+i (OECT 5, 16), Inana lament 48) K48 = Ash. 1930.402e (OECT 5, 37), Lament, deity uncertain (fragment) 49) K49 = Ash. 1930.363j (OECT 5, 39), Lament, deity uncertain (small fragment) 50) K50 = Ash. 1930.344 + Ash. 1930.363c (OECT 5, 40), Inana lament (fragment) 51) K51 = Ash. 1930.402d (OECT 5, 41), Lament, deity uncertain (fragment) 52) K52 = Ash. 1930.399b (OECT 5, 42), Inana lament, parallels to Uruamairabi, Tablet 10 (fragment) *53) PRAK B 39531, Lament, deity uncertain (fragment) 31 Kish sources 53-55 (PRAK B 395, PRAK B 463, and PRAK C 65) were not assigned sigla, because although it is clear from the types of writings they contain that these sources are written phonetically, they are poorly preserved, and none of the phonetic writings could be identified with certainty.
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*54) PRAK B 463A, Lament, deity uncertain (fragment) *55) PRAK C 65, Lament, Enki(?) (fragment) Phonetic Sources from Girsu 1) G1 = AO 4327 (Cros 1910: 202-3), Bau and Inana lament with parallels to Uruamairabi 2) G2 = AO 4316 (Cros 1910: 211), Bau lament 3) G3 = AO 4328 (Cros 1910: 205-6), Bau lament 4) G4 = AO 4329 (Cros 1910: 208), Dumuzi or Damu lament 5) G5 = AO 4330 (Cros 1910: 204), Bau lament 6) G6 = AO 4331 + AO 4335 (Cros 1910: 207), Dumuzi or Damu lament 7) G7 = AO 4333 (Cros 1910: 210), Lament, Inana(?) 8) G8 = AO 4334 + AO 4339 + AO 4340 + AO 4341 (Cros 1910: 209), Dumuzi lament 9) G9 = AO 4336 + AO 4337 (Cros 1910: 205), Dumuzi or Damu lament 10) G10 = AO 4338 (Cros 1910: 206), Lament, deity uncertain 11) G11 = AO 4342 (Cros 1910: 210), Lament, deity uncertain 12) G12 = AO 4345 (Cros 1910: 211), Lament, deity uncertain 13) G13 = AO 4346 (Cros 1910: 211), Dumuzi-Inana lament 14) G14 = AO 13013 (de Genouillac, FT II, pl.52), Dumuzi-Inana lament Phonetic Sources from Tell Harmal (Šaduppûm) 1) Ha1 = IM 51253 (Sumer 13, pl. 7 = TIM 9, 31), Dumuzi-Inana lament 2) Ha2 = IM 54345 (Sumer 13, pl. 8 = TIM 9, 30), Utu lament Phonetic Source from Nippur 1) N1 = CBS 11326 (BE 30/1, 5), Dumuzi-Inana lament Phonetic Source from Uruk 1) W 17259m (AUWE 23: 67-68, no. 127), Enlil lament Phonetic Sources from Uncertain Proveniences 1) 2) 3) 4) 5) 6)
X1 X2 X3 X4 X5 X6
= = = = = =
YBC 16392 (Cohen 1988: 822-844), Enlil lament (prism) BM 15822 (CT 42, pl. 42, no. 33), Lament, Inana? BM 23666 (CT 58, 16), Dumuzi-Inana lament BM 80541 (unpublished), Inana lament BM 80758 (CT 58, 8), Dumuzi lament32 BM 88406 (CT 58, 15), Dumuzi-Inana lament
32 This source has a ductus and writings that are not dissimilar from writings in the ka-ša-an and AH-group sources, and it is therefore possible that this source belongs to one of these two groups of sources.
SOUND AND MEANING IN SUMERIAN CULTIC LAMENTS
7) X7 = VAT 610 + (VS 2, 64), Lament, probably Dumuzi 8) X9 = VAT 1372 (VS 2, 75), Martu and Nanna lament 9) X10 = VAT 1377 (VS 2, 74), Ishkur lament 10) X11 = VAT 1378 (VS 2, 46), Dumuzi lament 11) X12 = VAT 1380 (VS 2, 58), Lament, deity uncertain 12) X13 = VAT 1385 + 1386 (VS 2, 30), Dumuzi lament 13) X14 = VAT 1408 (VS 2, 41), Dumuzi-Inana lament 14) X15 = VAT 1412 (VS 2, 32), Dumuzi-Inana lament 15) X16 = VAT 1415 (VS 2, 51), Ishkur lament 16) X17 = VAT 1419 (VS 2, 94), Inana lament 17) X18 = VAT 1421 (VS 10, 179), Lament, probably Dumuzi 18) X19 = VAT 1432 (VS 2, 39), Dumuzi-Inana lament 19) X20 = VAT 1434 (+) 1435 (VS 2, 37), Lament, probably Dumuzi 20) X21 = VAT 1437 (VS 2, 48), Dumuzi-Inana lament 21) X22 = VAT 1443 (VS 2, 54), Ninisina lament 22) X23 = VAT 1453 (VS 2, 44), Dumuzi lament 23) X24 = VAT 1512 (VS 10, 211), Utu lament 24) X25 = VAT 1538 (VS 2, 87), Lament, uncertain deity 25) X26 = VAT 1563 (VS 2, 90), Inana lament 26) X27 = VAT 1581 (+) (VS 10, 174), Dumuzi-Inana lament 27) X28 = VAT 3430 (VS 10, 153), Ishkur lament (small fragment) 28) X29 = VAT 3514 (VS 10, 154), Enlil lament 29) X30 = VAT 3533 (VS 10, 110), Dumuzi-Inana lament 30) X31 = VAT 3537 (VS 10, 144), Enlil lament 31) X32 = VAT 3550 (VS 10, 166), Inana lament 32) X33 = VAT 3555 (VS 10, 161), Dumuzi-Inana lament 33) X34 = VAT 3559 (VS 10, 172), Lament, Utu? 34) X35 = VAT 3561 (VS 10, 109), Suen lament 35) X36 = VAT 3567 + 3582 (VS 10, 108), Enlil lament 36) X37 = VAT 3570 (VS 10, 183), Dumuzi-Inana lament 37) X38 = VAT 3574 (VS 10, 159), Dumuzi-Inana lament 38) X39 = VAT 3578 (unpublished), Dumuzi-Inana lament 39) X40 = VAT 4596 (VS 10, 182), Ninisina lament 40) X41 = VAT 7032 (VS 2, 27), Dumuzi-Inana lament 41) X42 = AO 3927 (TCL 15, 5), Lament, uncertain deity 42) X43 = AO 7687 (TCL 16, 77), Enlil lament 43) X44 = AO 9070 (TCL 16, 95), Inana lament 44) X45 = CBS 106 (unpublished), Inana lament, parallels to Uruamairabi 45) X46 = CBS 112 (PBS 10/2, 13), Enlil lament 46) X47 = CBS 135 (PBS 12/1, 27), Utu lament 47) X48 = CBS 145 + 170 (unpublished), Dumuzi-Inana lament 48) X49 = CBS 1781 (BE 30, 13) + CBS 901 (unpublished), Inana lament 49) X50 = CNMA 10051 (JCS 8: 82-83), Enlil lament
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50) X51 = LB 1823 (TLB 2, 6), Enlil lament 51) X52 = MM 48, no. 25 + VM 25363, Dumuzi-Inana lament 52) X53 = O.17 (Limet 2000: 18-19), Aruru lament *53) VAT 1336 (VS 2, 43)33, Ninisina lament *54) VAT 1364 (VS 2, 92), Lament, deity uncertain *55) VAT 1390 (VS 2, 88), Lament, deity uncertain *56) VAT 3527 (VS 10, 168), Lament, deity uncertain *57) VAT 3536 (VS 10, 128), Dumuzi-Inana lament *58) VAT 3556 (VS 10, 175), Lament, deity uncertain
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33 This and the following five sources were not assigned sigla because the tablets are small and fragmentary, and though it is clear from the writings they contain that the sources were written in a highly phonetic orthography, none of the phonetic writings in the sources could be identified with certainty.
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ÉQUITÉ ET LÉGALITÉ À EMAR Sophie DÉMARE-LAFONT*
Dans le monde mésopotamien, l’équité est souvent attachée à la figure du roi de justice, abondamment décrite dans les inscriptions royales et les prologues et épilogues des codes. L’association fréquente des termes kittum et mīšarum, « droit et justice », dans ce type de littérature renvoie à une combinaison associant la stabilité de la règle de droit à la flexibilité du sentiment du juste. L’idée aristotélicienne selon laquelle la finalité morale de la justice doit corriger la rigidité de la norme juridique est donc bien présente dès le IIe millénaire avant n.è. dans les sources cunéiformes. Sans doute le discours est-il stéréotypé et mécanique, mais il reflète néanmoins un souci constant d’équilibre entre la certitude que procure le droit et la nécessaire souplesse que requiert la mise en œuvre du juste. C’est au nom de ce double objectif que le roi intervient sporadiquement dans la vie juridique, lorsque l’application stricte de la loi produit un effet injuste. L’activité normative du prince est en grande partie déterminée par cette finalité, qui donne à l’action royale une dimension régressive en permettant de revenir à l’état antérieur aux injustices provoquées par la rigueur excessive du droit. L’instrument le plus connu de ces redressements périodiques est la proclamation d’une rémission rétroactive des dettes par un édit royal de mīšarum ou d’andurāru(m). Les travaux de Dominique Charpin sur ce thème1 ont largement contribué à éclairer cette pratique, qui s’inscrit dans la mission du roi de justice, chargé de corriger les abus et de restaurer l’équité. Ce motif à forte connotation politique traduit, dans le champ du droit, la puissance du souverain et la nature providentielle de son autorité. La rhétorique officielle justifie cette forme d’arbitraire royal par le rétablissement de la justice, conformément au commandement divin. Pourtant, ce pouvoir discrétionnaire du prince perpétue un ordre économique
* Université Panthéon-Assas ; École Pratique des Hautes Études, Université Paris Sciences et Lettres. 1 Parmi ses récentes contributions sur ce sujet, on citera notamment Charpin 2000 et 2010a. Pour une allusion à l’andurāru à Ekalte, dans le voisinage d’Emar, cf. Charpin 2002.
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fondamentalement injuste en allégeant temporairement le fardeau des populations endettées, qui retombent rapidement dans la précarité. À côté de ces mesures collectives, qui restent jusqu’au Ier millénaire avant n.è. l’expression préférée de l’équité chez les souverains babyloniens, il en existe d’autres, qui prennent plutôt la forme de décisions individuelles et ponctuelles. Tel est le cas en particulier à Emar, où les mesures de clémence émanent non pas des dynastes autochtones mais de la tutelle étrangère, représentée par les autorités de Karkemiš. Les deux affaires qui vont être examinées ici2 montrent comment le retour à la légalité permet de mettre fin à l’injustice résultant d’un abus de pouvoir. Quoique les deux cas impliquent des ressortissants d’Emar, ils ne sont pas tranchés par le roi de la ville mais par la cour de Karkemiš, tête de pont du pouvoir hittite en Syrie à la fin de la période du Bronze récent. En l’occurrence, il s’agit plus précisément du souverain Ini-Teššub, qui régna une quarantaine d’années durant la seconde moitié du XIIIe s. avant n.è., et de son frère Hešmi-Teššub, un haut dignitaire portant le titre de DUMU.LUGAL, litt. « Fils de roi », usuellement traduit par « Prince ». Ces quelques réflexions sont offertes à D. Charpin, historien renommé mais aussi talentueux juriste qui s’ignore, en témoignage d’amitié et d’admiration pour une œuvre ample et lumineuse. 1. UN
CAS D’EXPROPRIATION ILLÉGALE
TSBR 953 (1-2)
Ainsi parle le Roi : dis à Madi-Dagan. Voici que cette femme est venue me trouver en disant : « Ma maison a été donnée à un autre homme. Or, mon fils, propriétaire de la maison, (y) habite ». (8-10) Et elle possède la tablette de sa maison, scellée au sceau de Ninurta. (11-13) Maintenant, voici que je t’envoie cette femme. (14-15) Tire son affaire au clair et (16-17) règle-la rapidement. (17-22) Si vraiment son fils réside en tant que propriétaire de cette maison, pourquoi sa maison a-t-elle été donnée à un [autre] homme ? Rends-lui sa maison ! (3-7)
2 Les développements qui suivent s’inscrivent dans le cadre d’une étude sur les textes d’Emar menée conjointement avec Daniel Fleming et s’appuient sur nos réflexions communes. Je le remercie de m’avoir autorisée à utiliser une partie de ce travail pour cette contribution, dont les erreurs et les approximations ne sont naturellement imputables qu’à moi-même. 3 Arnaud 1984, n° 2 p. 183-185 et Arnaud 1991a, n° 95 p. 148-149.
ÉQUITÉ ET LÉGALITÉ À EMAR
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(23-30) Mais s’il y a un plaignant contre elle, alors toi, tu ne pourras venir à bout de ce procès. Envoie les plaignants avec elle et qu’ils aillent devant le roi et que le roi arrange leur affaire.
La lecture de cette lettre soulève plusieurs questions. Il y a tout d’abord celle de l’identité de l’expéditeur, perdue dans la lacune de la première ligne. L’éditeur avait considéré qu’il s’agit du roi (LUGAL), compte tenu de la teneur générale de la missive, tout en remarquant que la fin du texte devient alors incompréhensible puisque le souverain parlerait de lui-même à la 3e personne du singulier4. Plutôt que d’envisager une étourderie du scribe, il a été proposé de restituer dans l’adresse [DUMU.]LUGAL, « Prince »5. L’expression renvoie à un titre et non pas à un lien de filiation, même si parfois les deux significations sont recevables. Dans le corpus d’Emar, six personnages portent ce titre qui correspond à une fonction très élevée dans les structures administratives hittites, quasiment à égalité avec le roi6. Les Princes ont la préséance sur tous les autres dignitaires et sont les seuls officiers administratifs hittites autorisés à faire usage de leur sceau personnel sur les tablettes qu’ils émettent. Tel est le cas par exemple du document E 19 (voir infra), scellé au sceau de Hešmi-Teššub. La restitution proposée pour redonner une cohérence au document est cependant douteuse, notamment à cause du manque de place7. En outre, même si, à beaucoup d’égards, le Prince agit souvent comme un roi, en particulier dans le domaine judiciaire, mieux vaut s’en tenir à la lecture de l’editioprinceps. Le ton et le style sont d’ailleurs ceux d’un souverain et rappellent les accents de Hammurabi dans sa correspondance avec Šamaš-hazir, chef du cadastre de Larsa au XVIIIe s. avant n.è.8. Même si le nom de ce roi n’est pas mentionné dans la lettre, il y a de bonnes raisons de croire qu’il s’agit d’Ini-Teššub, à cause de l’identité du destinataire, Madi-Dagan. C’est le seul individu expressément nommé dans cette histoire, ce qui est plutôt inhabituel dans ce type de document. La discrétion entourant l’identité des autres protagonistes laisse supposer qu’ils appartiennent aux sphères du pouvoir et que l’expéditeur souhaite réparer une possible bévue de la manière la plus discrète possible9. 4
Arnaud 1984, p. 184. D’Alfonso 2005, p. 47 n. 120 ; Di Filippo 2008, p. 51 n. 21. 6 D’Alfonso 2005, p. 65-72. 7 Cf. Démare-Lafont & Fleming 2015, p. 63 n. 83. 8 Sur cette correspondance, cf. Fiette 2018. 9 L’histoire fait penser, mutatis mutandis, à l’expropriation de la reine-mère Gašera, à Alahtum, et aux tentatives infructueuses qu’elle engagea pour essayer de faire annuler la vente consentie à Zimri-Lim de Mari. Cf. Durand 2002, n° 47 p. 157-161. 5
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Madi-Dagan pourrait être le « chef des scribes », attesté vers 12401220 avant n.è.10, dont le nom est souvent associé à d’importants dignitaires hittites en poste à Emar, en particulier Hešmi-Teššub, frère du roi Ini-Teššub. Madi-Dagan paraît être un membre éminent de la chancellerie de Karkemiš affecté à Emar11 qui dispose d’attributions administratives mais pas judiciaires. Cette lettre nous apprend qu’une femme, dont le nom n’est pas spécifié, est venue trouver le roi dans une affaire de saisie illégale de sa maison, donnée à un tiers alors même que son fils y demeure toujours. À l’appui de sa déclaration, elle produit son titre de propriété sous la forme d’une tablette portant le sceau du dieu poliade Ninurta. Il est difficile de savoir si Madi-Dagan s’est emparé lui-même du bien ou s’il a exécuté un ordre en tant que chef des affaires administratives d’Emar. Le déroulement de la procédure est également incertain : manifestement, la plaignante, quoique citoyenne d’Emar, ne devait pas y résider puisqu’elle ne parle que de son fils comme habitant de la maison. Il est difficile de savoir si elle est venue exprès à Karkemiš pour plaider sa cause ou si elle y séjournait pour une durée plus ou moins longue. À titre d’hypothèse, on pourrait proposer le scénario suivant : une ressortissante d’Emar approche le roi à Karkemiš pour l’informer que l’administration hittite l’a dépossédée de sa maison d’Emar au profit d’un tiers, sans doute un étranger proche des cercles hittites. Le roi s’adresse à Madi-Dagan, en poste à Emar, et lui envoie la requérante, munie de sa tablette scellée établissant ses droits sur la maison. Madi-Dagan doit tirer les choses au clair rapidement, et notamment s’assurer que le fils de la plaignante est effectivement installé dans la maison, auquel cas il doit procéder à sa restitution. Mais si la situation s’avère plus complexe, l’affaire devra être réglée par le roi en personne, devant lequel tous les protagonistes devront se rendre. Le souverain en question est certainement celui d’Emar et non pas de Karkemiš, ce qui permet d’élucider le sens de la dernière phrase, si surprenante à première vue : Ini-Teššub se reconnaît incompétent si le litige prend un tour différent et nécessite d’engager une procédure de justice. De fait, si l’actuel occupant peut lui aussi produire un titre de propriété ou tout autre document officiel lui
10
Cf. Cohen 2009, p. 189-194. Cohen 2009, p. 191 en fait un Emariote recruté au service des Hittites, mais dans ce cas, il est curieux qu’on ne le trouve pas dans les tablettes du Format conventionnel (pour cette dénomination, voir la note suivante). 11
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attribuant le bien, le différend ne pourra être résolu que sur la base du droit local et devant une instance émariote. Le texte expose donc l’alternative suivante : soit l’abus de pouvoir est avéré et il faut y mettre fin immédiatement par une mesure purement administrative, qui est de la compétence de Madi-Dagan ; soit il y a matière à contestation et le litige sera porté devant le roi d’Emar. Du fait que la femme possède un document portant le sceau de Ninurta, elle est forcément une citoyenne d’Emar. Le dieu local est cité en effet comme propriétaire de biens fonciers dans de nombreux contrats de vente d’Emar qui obéissent tous au Format conventionnel, lequel est limitativement réservé aux ressortissants locaux, à l’exclusion des étrangers et des résidents qui eux utilisent le Format libre12. La différence entre les deux types de tablettes reflète ainsi une forme de discrimination juridique plutôt qu’une évolution chronologique : le Format libre d’Emar, qui est l’une des formes attestées dans l’ensemble de la Syrie de la fin du Bronze récent, est ouvert aux non-Emariotes qui traitent entre eux ou avec les citoyens locaux, et constitue une sorte de « droit des gens » comparable, dans son esprit, au ius gentium que les Romains avaient imaginé pour établir des liens avec les étrangers à leur cité13. Par contraste, le Format conventionnel est réservé aux citoyens d’Emar et représente une sorte d’identité juridique à laquelle sont associées des prérogatives, comme celle d’acquérir ou de posséder un bien foncier. C’est donc la maison d’une aristocrate d’Emar qui a été confisquée illégalement, alors que sa propriétaire était absente. La présentation des faits dans la lettre sous-entend qu’il y a eu au minimum une ignorance coupable des autorités hittites, mais vraisemblablement plutôt un excès de pouvoir. Reste à comprendre pourquoi la femme ne s’est pas adressée au roi d’Emar directement, puisque la maison qu’elle revendique est située dans cette ville et qu’elle-même relève du droit de cette cité. On peut analyser cet épisode comme le signe de la domination politique du pouvoir hittite sur le souverain syrien14, dépossédé de son rôle traditionnel de « roi de justice ». Mais une autre explication paraît plus vraisemblable, tenant au statut personnel de l’individu auquel la maison a été attribuée. Si l’enquête établit qu’il n’est pas un ressortissant d’Emar mais plutôt un 12 « Format conventionnel » et « format libre » sont les dénominations que nous avons proposées avec D. Fleming pour remplacer les adjectifs « syrien » et « syro-hittite ». Cf. Démare-Lafont & Fleming 2009. 13 Cf. Démare-Lafont & Fleming 2015, p. 58-65. 14 Arnaud 1984, p. 184.
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homme de Karkemiš ou du Hatti, il reviendra aux autorités hittites de réparer immédiatement l’injustice subie par la plaignante. Si en revanche il appartient à la communauté civique d’Emar, l’affaire doit être transmise au roi local. Il y a donc un partage des compétences entre les deux instances, hittite et émariote, la première reconnaissant expressément les prérogatives de la seconde lorsque des questions de citoyenneté et de droit local sont en jeu. Loin d’être évincé, le roi d’Emar représente au contraire la seule voie possible pour un règlement judiciaire du conflit. L’alternative présentée par Ini-Teššub envisage donc soit la réponse administrative apportée par le représentant hittite à Emar, soit le dénouement judiciaire devant le souverain d’Emar. Dans les deux cas, il faut trouver une solution conforme aux privilèges des citoyens d’Emar : ils ne peuvent être expropriés par un étranger, et doivent être jugés par leur souverain, au moins pour les litiges fonciers. Les questions liées à la propriété du sol ont en effet un lien avec l’accès au droit de cité, qui peut être revendiqué par ceux qui détiennent un bien immobilier. C’est ce que laisse entendre la documentation d’Ugarit, voisine d’Emar, en particulier le traité entre Niqmepa d’Ugarit et Hattušili III à propos des marchands d’Ura, dont une clause stipule que « les fils d’Ura ne pourront pas résider en Ugarit l’hiver et ne pourront pas s’emparer de maisons (ou) de terres »15. Cette prohibition, renforcée par l’interdiction de saisir une propriété immobilière pour la dette d’un Ugaritain16, est motivée par l’existence très probable d’un droit du sol. Une telle mesure protectionniste est destinée à empêcher l’installation de marchands concurrents à Ugarit, qui pourraient se prévaloir des mêmes prérogatives que les natifs17. Le traité vise donc à leur attribuer un statut de résidents temporaires qui les autorise à séjourner à Ugarit à la belle saison seulement, avec obligation de repartir en hiver. Le texte désigne les patrimoines fonciers soustraits à la convoitise des négociants d’Ura par l’expression « maisons ou terres du roi d’Ugarit » (l. 33, ana bītāti ana eqlāti šašar ugarit), qui renvoie moins à la propriété éminente du
15 RS 17.130 ll. 16-19 : ù DUMU.MEŠ URUú-ra i-naku-uṣ-ṣi, i-na ŠÀ-bi KURú-ga-ri-it, la-auš-ša-buù É.ḪÁ, A.ŠÀ.MEŠ i-na KÙ.BABBAR-šu-nula-ai-ṣa-ba-tu4 ; cf. Lackenbacher 2002, p. 154-155. 16 RS 17.130 ll. 32-34 ù DUMU.MEŠ URUú-ra LÚ.MEŠDAM.GÀR, a-na É.HÁ a-na A.ŠÀ.MEŠ ša šàr KURú-ga-ri-it la-a i-qa-ri-bu-nim, « Et les marchands d’Ura ne réclameront pas les maisons ou les champs du roi d’Ugarit ». 17 Cf. Vargyas 1995, p. 401 et Démare-Lafont 2000, p. 576. Plus généralement, sur l’accès limité des étrangers à la propriété foncière, cf. Westbrook 1991, p. 29 et n. 1.
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souverain sur l’ensemble des immeubles18 qu’à sa compétence exclusive en cas de litige concernant ces biens. Parce qu’ils appartiennent à des citoyens d’Ugarit et qu’ils sont distinctifs de leur statut personnel, ils ne peuvent être soumis à un droit extérieur. C’est bien ce que dit, en substance, la lettre adressée à Madi-Dagan : quoique représentant l’autorité hittite, le roi de Karkemiš reconnaît la validité des pratiques juridiques d’Emar en matière de propriété et soutient la revendication de la plaignante. C’est l’argument de l’équité qui justifie sa décision de restituer la maison abusivement confisquée ou de se dessaisir du dossier. À aucun moment les citoyens d’Emar ne doivent être lésés par l’administration étrangère. On ne peut exclure bien sûr des considérations plus contingentes qui motivent ce zèle : la plaignante n’est sûrement pas une femme ordinaire et l’injustice qu’elle a subie pourrait avoir des conséquences dommageables sur les relations entre Karkemiš et Emar. Mais quelle que soit leur motivation, les autorités hittites veulent montrer leur bonne volonté et leur souci de maintenir une sorte d’« entente cordiale » avec les principautés syriennes, notamment Emar. 2. UN CAS D’ASSERVISSEMENT ILLÉGAL E 1819 (1-2)
Par-devant Ini-Teššub, roi de Karkemiš, Hešmi-Teššub a dit ceci : « Kitta vient d’entrer en servitude pour moi. Il faut m’établir un document scellé du palais ». (4-6) Alors le roi (Ini-Teššub) a attribué par document scellé Kitta, son père et sa maison dans la servitude de Hešmi-Teššub, à la manière hittite20, pour toujours. (7-8) Et, alors que le roi rentrait dans son pays, Kitta et son père ont obtenu une audience du roi dans la ville d’Urma et ils ont dit : « (9-10) Pourquoi nous as-tu donnés dans la servitude de Hešmi-Teššub ? » (11-12) Et le roi a dit à Hešmi-Teššub : « Toi, ne connais-tu donc pas le serment de la ville d’Emar ? »21. (12-14) Et le roi a continué : « Kitta est assurément ton serviteur mais tu ne dois pas t’approcher de son père, de sa maison ni de ses enfants. (14-15) Tant que Kitta vivra, c’est lui (seul) qui appartiendra à HešmiTeššub. (16-17) Mais quelque famille que Kitta fondera en étant au service de
(3-4)
18 Il n’est pas certain que le roi dispose de droits éminents sur toutes les terres d’Ugarit ; cf. les remarques prudentes de Nougayrol 1955, p. 224 et Lackenbacher 2002, p. 211. 19 Arnaud 1986, n° 18 p. 29-30, avec les relectures de Durand 1989, p. 176-177. Pour l’édition du sceau-cylindre d’Ini-Teššub, cf. Beyer 2001, p. 47-48 (A 2b). 20 Cf. la proposition de Durand 1989, p. 176. 21 ll. 11-12 : at-tama-mi-ta, ša URUe-marú-ulte-de-e.
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Hešmi-Teššub son maître, les enfants seront bien ceux de Kitta. (18-20) Ils prendront la maison de son père et ils lèveront l’arme du roi en bronze ». (21-24) À l’avenir, personne ne prendra rien de la main des enfants de Kitta, que ce soit un esclave ou une servante ou quoi que ce soit, ne fera renverser les paroles de cette tablette, ni ne prendra cette tablette. (25) Kitta est bien celui qui a prêté le serment de la ville d’Emar22.
E 1923 (1-2)
Hešmi-Teššub, Prince, frère du roi, a dit ceci : « Kitta a intenté? un procès d’argent contre moi … (3-5) et moi, j’ai harassé le roi et le roi m’a amené Kitta dans ma servitude (6) mais sa maison, il l’a libérée de la servitude ». (7) Quiconque à la grand-porte … (lacune) (10) une grande tablette scellée … (11) personne ne doit fermer … dans Aštata (12) la grand-porte quiconque … (13) Et Kitta … (14) (par?) la grand-porte il ne fera pas sortir. (15) Voici que la grande tablette scellée (16) Itur-Dagan son père … (17) Personne/Quiconque … (2-3)
Ce petit dossier de deux textes relate les démêlés survenus entre HešmiTeššub et un nommé Kitta, citoyen d’Emar. Le premier, connu par ailleurs pour ses nombreux investissements financiers et commerciaux à Emar, était apparemment en relations d’affaires avec le second. La tablette E 19 nous apprend que l’opération conduisit à la ruine de Kitta, qui intenta sans succès un procès contre Hešmi-Teššub. Par décision d’Ini-Teššub, Kitta et toute sa famille furent donc placés en servitude au profit de Hešmi-Teššub. C’est sur les modalités de cet asservissement que porte le différend tranché par le roi de Karkemiš dans E 18. En tant que débiteur insolvable, Kitta devient l’esclave de HešmiTeššub qui exige du roi Ini-Teššub un document scellé pour établir ce statut. Mais, visiblement mal informé par son frère, le souverain asservit définitivement l’ensemble de la famille, ce qui correspond « à la manière hittite » comme le précise la tablette E 18. De telles pratiques sont effectivement attestées à cette époque entre marchands dans la région syrienne, comme le montre notamment le traité précité entre Niqmepa d’Ugarit et Hattušili III à propos des commerçants d’Ura. Une clause prévoit en effet que le roi d’Ugarit autorise la saisie de la famille d’un Ugaritain qui ne peut rembourser la dette commerciale contractée avec un homologue 22 En lisant l. 25 : [Iki]-⸢ta⸣ LÚ EN ma-mi-ia-tiša URUe-maršu-ut. Arnaud 1986, p. 29 lit : {}LÚ EN ma-mi-{}-tiša URUe-maršu-ut et traduit p. 30 : « Ces gens bénéficient du trai{}té de la ville d’Emar ». Pour l’équivalence graphique entre IA et /ī/, dans la séquence ma-mi-ia-ti, cf. Arnaud 1991b, p. 28 et n. 17. 23 Arnaud 1986, n° 19 p. 30-31 ; pour le sceau cylindre de Hešmi-Teššub, cf. Beyer 2001, p. 47 (A 2a).
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d’Ura24. Il faut donc un accord formel du souverain local pour que soit applicable la « manière hittite », ce qui signifie acontrario qu’elle n’est pas recevable habituellement à Ugarit. La même situation semble prévaloir à Emar. Il est vrai cependant que la famille du débiteur sert parfois de garantie dans des opérations commerciales entre Emariotes. Tel est le cas dans un contrat de prêt rédigé au Format conventionnel, consenti pour huit ans par trois créanciers à « Idi-Dagan, sa maisonnée et ses enfants »25. Le montant assez élevé de l’emprunt (200 sicles) laisse supposer qu’il s’agit d’un investissement commercial26. Même si la famille et les dépendants du débiteur jouent certainement ici le rôle de gages garantissant le prêt27, ils sont néanmoins présentés formellement comme des parties au contrat, ainsi que l’indique le verbe au pluriel « ils ont reçu » (ŠU. BA.AN.TI.MEŠ l. 9). Tous sont donc solidairement responsables de la dette, mais le contrat désigne Idi-Dagan, le véritable partenaire commercial, comme seul interlocuteur des créanciers pour le remboursement. Il a donc fallu associer fictivement au prêt les proches du débiteur pour qu’ils soient saisissables. Dans ces deux exemples, l’asservissement des membres de la famille déroge aux usages locaux et requiert une acceptation expresse. C’est justement ce point qui paraît faire discussion dans l’affaire de Kitta. Le premier acte royal est dressé sans doute à Emar, au début de la tournée qu’Ini-Teššub entreprend en Syrie. Son frère Hešmi-Teššub se trouvait certainement sur place, la gestion de ses affaires exigeant de fréquentes visites, voire une résidence régulière. En revanche, Kitta est sans doute absent c’est pourquoi il proteste plus tard, au moment où le roi rentre à Karkemiš et s’arrête à Urma (sans doute proche d’Emar). On ignore pour quelle raison Kitta et son père se trouvaient aussi dans cette localité mais au moins est-il clair que le roi peut être approché partout où il se trouve, ce que d’autres sources syriennes confirment. La documentation antérieure de Mari fournit ainsi quelques exemples de cette justice royale itinérante28 qui constitue l’une des facettes de la figure du 24 RS 17.130 ll. 25-31 : « Si l’argent de fils d’Ura est (engagé) chez des fils d’Ugarit et si (ceux-ci) ne peuvent le rembourser, le roi d’Ugarit remettra cet homme avec sa femme et ses enfants entre les mains des marchands d’Ura » ; cf. Lackenbacher 2002, p. 155. Pour le rapprochement avec la situation de Kitta, cf. déjà Yamada 1995, p. 307 n. 42. 25 Tsukimoto 1991, n° 33 p. 297-299 ; cf. ll. 6-8 : Ii-[d]i-dda-gan, DUMU d[IŠ]KURa-bu, É-šuù DUMU.MEŠ-šu. 26 Il n’est donc pas nécessaire de corriger la durée du prêt en huit mois comme le suggérait Tsukimoto 1991, p. 298. 27 Skaist 2001, p. 239-240. 28 Cf. par exemple Durand 1998, n° 462 p. 37-39 et Durand 2000, n° 1000 p. 154-157.
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« Roi de justice » en Mésopotamie. Les traces écrites de ces jugements sont cependant assez rares, peut-être parce qu’ils étaient rendus sur-lechamp et exécutés immédiatement. La même tradition s’observe chez les souverains d’Emar, dont les sentences sont rares dans le corpus de Meskéné. En revanche, les autorités de Karkemiš ont laissé davantage de traces de leurs interventions judiciaires. Dans l’affaire de Kitta, deux documents scellés ont été rédigés, l’un émanant de la chancellerie royale et l’autre des services du Prince, lequel se trouve être aussi le créancier. Cette double précaution a probablement un lien avec le revirement d’Ini-Teššub. Sa décision initiale n’avait sans doute pas été mise par écrit, car si tel avait été le cas, les tablettes émises par le roi (E 18) et par le Prince (E 19) auraient comporté la clause habituelle invalidant toute tablette antérieure qu’un plaideur tenterait de produire29. Revenir sur sa propre décision est certainement un événement inhabituel pour le roi et nécessite un motif sérieux. Et de fait, après avoir asservi l’ensemble de la famille du débiteur conformément aux usages hittites, Ini-Teššub apprend par la bouche de Kitta que celui-ci bénéficie d’un privilège spécifique aux gens d’Emar. La référence au serment (māmītu, ll. 11-12 et 25) est généralement comprise comme une allusion à un traité passé entre Emar et Karkemiš30, octroyant certaines prérogatives dérogatoires aux habitants de la ville et notamment la faculté d’épargner la famille du débiteur insolvable, contrairement à la pratique hittite en la matière. Mais, outre qu’un tel traité n’a pas été retrouvé et n’est mentionné nulle part ailleurs dans le corpus d’Emar, la comparaison avec la documentation voisine d’Ugarit montre que les accords politiques passés avec le Grand Roi sont plutôt désignés par l’expression riksa/ rikilta rakāsu « conclure un contrat31 » et impliquent des souverains et non des entités collectives. La forme māmītaepēšu/šakānu est employée une fois32 mais là encore elle définit un engagement entre deux rois, 29 La clause, typique des documents au Format libre, est rédigée sur le modèle suivant : « Si à l’avenir une (autre) tablette est produite, cette (présente) tablette la confondra » ; cf. par exemple Arnaud 1986, n° 76 ll. 16-18. 30 Arnaud 1986, p. 29 (ll. 11-12) : « Toi, le traité de la ville d’Emar, ne le connais-tu pas ? » et p. 30 (l. 25) : « Ces gens bénéficient du traité de la ville d’Emar »; Arnaud 1987, p. 9-10 ; Leemans 1988, p. 208 ; Klengel 1988, p. 649 ; Durand 1989, p. 177 : « Cet homme relève de la convention jurée avec Emâr » ; Yamada 1993, p. 459 et 1998, p. 323 ; d’Alfonso 1999, p. 315 et n. 5-6 et 2005, p. 115 et n. 394. 31 Lackenbacher 2002, p. 46 n. 75. 32 RS 19.68 ll. 4-5 : ma-mi-tami-nabe-ri-šu-nu, i-te-ep-šu-nim « ils ont fait entre eux (un accord par) serment » ; cf. Lackenbacher 2002, p. 64.
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Niqmaddu d’Ugarit et Aziru d’Amurru, qui plus est sur un pied d’égalité. Or, la dernière ligne du texte (l. 25) semble indiquer que c’est Kitta lui-même qui a juré, et non pas le souverain local. Présumer que Kitta a agi au nom de l’autorité royale paraît un peu imprudent en l’absence de données prosopographiques sur ce personnage. Il paraît également difficile de faire un parallèle avec les pratiques documentées à Mari au XVIIIe s. avant n.è., lorsque diverses catégories de la population furent appelées à jurer leur fidélité au roi Zimri-Lim33. Le laconisme de la l. 25 n’établit en effet aucun lien, même implicite, avec une déclaration de loyauté envers la royauté émariote. Il faut donc chercher d’autres points de comparaison. Une première piste oriente la réflexion vers un serment judiciaire prêté par la ville. Une telle pratique est documentée dans quelques contrats paléo-babyloniens de Sippar et de sa région34, où la mention de la ville figure après celle des divinités poliades et du roi. On la trouve aussi dans certains procès paléo-assyriens, où un plaideur qui réclame que son litige soit porté devant la juridiction d’Aššur évoque « ce qui a été juré par le serment de la Ville et du Prince »35. Il est vrai que dans ces occurrences, le terme utilisé est nīšum ou son équivalent sumérien MU, et non pas māmītum, dont les emplois dans le champ contractuel ou judiciaire sont plus rares. En revanche, dans le corpus d’Emar, quatre des cinq attestations de māmītu ont trait à un serment en justice36, dans le cadre de litiges réglés par l’autorité de Karkemiš, ce qui laisse supposer que le mot appartient autant au lexique du procès qu’à celui des traités dans la culture juridique hittite. Il faudrait alors comprendre que Kitta a prêté serment en invoquant la ville d’Emar (ou le nom du dieu qui la représente), pour réclamer le privilège d’être jugé dans sa cité ou selon le droit de sa cité. Une hypothèse voisine, inspirée par l’histoire juridique comparée, consisterait à envisager l’existence de serments civiques liant tous les habitants d’Emar entre eux et leur conférant le statut de « citoyen » ou 33 Sur ces protocoles de serment, cf. en dernier lieu Charpin 2010b, où le terme māmītum est traduit par « engagement » pour le distinguer de nīšum « serment ». 34 Cf. Nebiolo 2018, p. 119-123 ; les exemples proviennent tous de Sippar à l’exception d’un cas à Hiritum. 35 Michel 2000, n° 91, 92, 93 ; cf. n° 77 et 84 pour une référence à la juridiction plénière du kārum. 36 Arnaud 1986, n° 28 et 257 ; Arnaud 1991a, n° 84 ; Tsukimoto 1992, n° 43. La cinquième occurrence figure dans une liste lexicale (Arnaud 1986, n° 542).
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de « bourgeois » de la ville, auquel serait attachée une forme d’immunité. Ces prestations avaient peut-être lieu au moment de la grande cérémonie religieuse annuelle, la fête-zukru37, dont le nom même dérive du verbe zakāru « jurer » et qui renouvellerait l’alliance des « fils d’Emar » avec leur dieu, et par extension avec leur cité. Un tel serment civique, s’il existait, aurait pour effet de créer une communauté d’individus dotés de privilèges personnels, notamment celui d’empêcher l’asservissement de la famille du débiteur insolvable. Tel serait le point de droit soulevé par Kitta devant Ini-Teššub lors de son passage à Urma. Un indice, ténu il est vrai, tiré de la documentation paléo-babylonienne, pourrait aller dans le sens de cette interprétation. Il s’agit de la lettre AbB 9 21638, envoyée par Šumi-ahiya à Lu-igisa, chargé de superviser les travaux d’irrigation dans la région de Larsa. L’expéditeur semble clarifier la situation concernant un nommé Imgur-Sin, qui avait sans doute été enrôlé dans une équipe de travailleurs39 mais ne s’était pas présenté. La raison, explique Šumi-ahiya, est que l’intéressé est « sous le coup du serment qu’il avait prêté comme (les gens de) sa ville » (ki-ma a-li-šu i-na ma-mi-tim i-ta-ma, ll. 9-11), ce qui pourrait signifier qu’il est dispensé de la corvée à Larsa en vertu du serment que lui-même et les habitants de sa cité ont prêté. Il bénéficierait ainsi d’une dérogation liée à son statut personnel. D’ailleurs, poursuit Šumi-ahiya, Imgur-Sin « se tiendra disponible pour toi en cas de dénonciation » (a-nata-gi-i[r]-ti-im i-za-az-ku-u[m], l. 12-13), ce qui sous-entend qu’il serait prêt à se défendre en justice si nécessaire. Mais pour couper court à toute discussion ou réclamation, l’expéditeur déclare : « L’homme est mien » (⸢a⸣-wi-lum ia-ú-um, l. 14), soulignant par ces mots qu’Imgur-Sin fait bien partie des forces de travail dont il a la responsabilité, à moins qu’il ne tente de rassurer Lu-igisa en affirmant qu’il répond personnellement de l’individu40. L’emploi de māmītum contraste avec l’usage très 37
Sur ce rituel, cf. Fleming 2000. Stol 1981, n° 216, p. 136-137. L’étude de cette tablette a été l’occasion de fructueux échanges avec les participants au séminaire de l’EPHE en 2018-2019, que je tiens à remercier. 39 Cf. l. 6 : i-naše-er-ha-ni-i[m]. Le sens de šerhānum est discuté. On a suivi ici l’interprétation de Stol 1981, p. 137 et n. a). M. Béranger propose plutôt un sens figuré inspiré des occurrences de Mari, « il n’est pas d’attaque » (disponible sur le site web du projet ARCHIBAB, www.archibab.fr). 40 Les deux dernières lignes du texte (ll. 15-16) mériteraient d’être collationnées. La référence à la libération de personnes détenues en gage est énigmatique et oblige à supposer que des proches d’Imgur-Sin ont été saisis en attendant qu’il effectue le travail pour lequel il avait été convoqué à tort. 38
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majoritairement répandu de nīšum (ou de son équivalent sumérien MU) dans les sources de cette période41, et paraît renvoyer à un type de serment plus solennel et formaliste, qui conviendrait bien à une prestation « civique ». Pour en revenir au cas de Kitta, la réaction d’Ini-Teššub montre qu’il accorde une grande attention aux règles locales et les applique par préférence au droit hittite, qu’il refuse d’imposer autoritairement aux requérants. En décidant de respecter les privilèges et libertés des gens d’Emar au détriment des pratiques hittites, le roi de Karkemiš agit en équité. Il opte pour la stratégie du soft power et soigne ainsi son image de monarque bienveillant et libéral, soucieux du maintien des traditions juridiques propres aux populations conquises. Son attitude répond aussi à des considérations plus politiques, visant à éviter un incident diplomatique, dans la mesure où les protagonistes de ce dossier sont tous des personnages de haut rang. Kitta appartient manifestement à l’élite locale puisqu’il est en affaires avec Hešmi-Teššub, l’un des plus hauts dignitaires hittites, et qu’il a pu saisir le roi en personne pour qu’il change sa décision. Les deux tablettes ont d’ailleurs été retrouvées dans une jarre de la maison A avec un autre texte (E 17) relatant le complot monté contre un roi d’Emar, Zu-Aštarti. Toutes ces personnalités appartenaient donc aux cercles du pouvoir, qu’il soit émariote ou hittite. Dans les deux affaires examinées ici, Ini-Teššub s’engage personnellement parce que les deux abus de pouvoir qui lui sont rapportés impliquent directement des officiers administratifs hittites ou des membres de la famille royale de Karkemiš. Par contraste, le rôle du roi d’Emar paraît secondaire, voire inexistant, ce qui reflète un trait caractéristique des deux dynasties royales, dont l’activité judiciaire est fort peu documentée42. La fonction elle-même paraît d’ailleurs relativement modeste par rapport à la figure beaucoup plus active et rayonnante renvoyée par les sources babyloniennes. Le roi d’Emar est un primusinter pares, issu des grandes familles locales et cité principalement dans les actes de vente foncière, en tête de la liste des témoins. Ses fonctions politiques restent mal connues et aucune littérature officielle ne permet 41 Cf. le tableau des occurrences de nīšum/MU et māmītum/NAM.ERIM2 relevées par Nebiolo 2018, p. 49. 42 Seuls deux textes rapportent des jugements rendus effectivement par le roi d’Emar : Beckman 1996, n° 21 et Goodnick Westenholz 2000, n° 3. Parfois le roi figure comme premier témoin dans une tablette mentionnant un litige antérieur qu’il n’a pas tranché (Arnaud 1986, n° 14) ou intervient à titre gracieux pour confirmer des droits (Arnaud 1986, n° 253), mais il ne s’agit pas à proprement parler de sentences royales.
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de définir les contours de ses attributions. Un tel effacement pourrait être compris comme un signe de l’interventionnisme hittite éclipsant l’exercice des prérogatives royales, en particulier dans le champ de la justice. Pourtant, l’administration de Karkemiš ne paraît pas peser de manière significative sur les institutions locales et lorsqu’elle se mêle de la vie juridique, c’est à titre ponctuel, pour régler des dossiers individuels comme ceux qu’on vient d’examiner. Les relations entre les deux entités politiques s’inscrivent non pas dans le cadre des appareils d’État ou des superstructures institutionnelles mais à l’échelle des personnes43. En montrant ostensiblement son attention aux réclamations des citoyens d’Emar et en respectant leurs privilèges, le roi de Karkemiš choisit d’incarner une autorité libérale et conciliante, utilisant cette forme d’arbitraire qu’est l’équité pour rassurer les élites syriennes et tisser avec elles des liens fondés sur la confiance plutôt que sur la puissance. BIBLIOGRAPHIE d’Alfonso L., 1999 : « Tarhuntašša in einem Text aus Emar », AoF 26, p. 314321. —— 2005 : LeproceduregiudiziarieittiteinSiria(XIIIsec.a.C.), Studia Mediterranea 17, Pavie. Arnaud D., 1984 : « La Syrie du moyen-Euphrate sous le protectorat hittite : l’administration d’après trois lettres inédites », AuOr 2, p. 179-188. —— 1986 : Recherchesaupaysd’Aštata.Textessumériensetaccadiens, Emar VI/3, Paris. —— 1987 : « Les Hittites sur le moyen-Euphrate : protecteurs et indigènes », dans R. Lebrun (éd.), ActaAnatolicaE.Larocheoblata (Colloqueanatolien,Paris,1-5juillet1985), Hethitica VIII, Louvain, p. 9-27. —— 1991a : Textessyriensdel’âgeduBronzerécent, AuOr suppl. 1, Barcelone. —— 1991b : « Contribution de l’onomastique du moyen-Euphrate à la connaissance de l’émariote », SEL 8, p. 23-46. —— 1992 : « Tablettes de genres divers du moyen-Euphrate », SMEA 30, p. 195-245. Beckman G., 1996 : TextsfromtheVicinityofEmarinthecollectionofJonathan Rosen, HANEM II, Padoue. Beyer D., 2001 : EmarIV.Lessceaux, OBO SA 20, Fribourg/Göttingen. Charpin D., 2000 : « Les prêteurs et le palais : les édits de mîšarum des rois de Babylone et leurs traces dans les archives privées », dans A. C. V. M. Bonge-
43 Contra Van Exel 2010, pour qui le pouvoir hittite a suscité et contrôlé la seconde dynastie d’Emar pour mieux asseoir son influence localement.
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S. DÉMARE-LAFONT
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UN JOINT DANS LES TEXTES DE MARI Jean-Marie DURAND*
Lorsqu’il fut signifié en 1995 que toutes les tablettes de Mari devaient être rapatriées en Syrie sans attendre leur publication, l’effort s’est naturellement porté vers la réalisation d’une couverture photographique exploitable, qui devait permettre la publication des documents loin de leur lieu de stockage, puisque ce dernier devait être désormais le musée de Dêr ez-Zôr. Cette entreprise s’est, bien sûr, faite au détriment de la recherche du remembrement des documents, ce qui était alors l’objet d’intensives recherches. Voilà qui était, dès lors, réservé à un examen ultérieur qui devait être poursuivi dans le musée syrien. Nul ne se doutait des événements dramatiques que devait connaître ce beau pays à partir de 2010 et qui devait y interrompre toutes missions. Néanmoins aujourd’hui cette couverture photographique, même si elle n’est pas parfaite, permet d’améliorer les lectures des publications anciennes1, mais aussi de remembrer des membra disjecta2, bris d’objets produits au moment de la fouille, en l’absence de tout établissement d’inventaire des tablettes. Dominique Charpin a, pour sa part, grandement contribué à la recherche des joints au sein du dépôt de la « rue de la Perle » où était alors hébergée grâce à Michel Fleury, Président de la IV° Section de l’EPHE, l’équipe de recherche (ERA 172) du CNRS chargée de la lecture des textes cunéiformes de Mari exhumés par A. Parrot. Il m’a donc paru
*
Académie des Inscriptions et Belles Lettres. On se reportera, entre autres, aux republications dans ARMT XXXIII de certains textes des ARMT XXVI, XXVII ou XXVIII. Les relectures présentées dans les volumes de LAPO 16, 17 & 18 pour les ARM antérieurs avaient été opérées directement sur les originaux aux musées d’Alep ou de Dêr ez-Zôr. Les propositions faites dans les ARMT XXXIII et XXXIV découlent beaucoup de l’examen de photos exécutées avant 2009. Les deux types de lecture, sur originaux ou sur photos, ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Il est évident que le remembrement des tablettes qui s’apparente à un travail de puzzle est plus efficace si l’on peut manipuler directement les objets. 2 Un autre joint de la sorte a été présenté pour la journée en l’honneur de J. Sasson à New York en 2015. On en trouvera la publication dans ARMT XXXIV. 1
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naturel de donner pour un volume de Mélanges en son honneur ce résultat récent de mes lectures3. Le fragment de lettre A.2893, édité en 19984 par J.-R. Kupper comme ARM XXVIII 1785, se présente comme une réponse — assez mal conservée et peu explicite en l’état — envoyée par le roi turukkéen Zaziya au ministre mariote Sammêtar. Ce dernier voulait être mis au courant des affaires de l’Est et, plus particulièrement, de la retraite (difficile) des forces d’Ešnunna. La tablette a été retrouvée dans le palais de Mari, car, selon la coutume d’alors, désormais bien documentée, un fonctionnaire qui recevait une lettre d’un monarque étranger était dans l’obligation de la transmettre au roi. Ce fait montre que Sammêtar n’était plus alors un simple gouverneur (à Terqa) mais qu’il avait désormais accédé aux affaires centrales et que c’était lui qui recevait le courrier destiné au roi. Cela signifie donc que les événements racontés se situent après la mort de Sumu-hadû6 qui avait, en quelque sorte, pris la succession de Bannum auprès du roi de Mari. Comme on le voit en outre par ce qui y est dit du prince rebelle Yaggih-Addu, ce texte apporte une seconde précision chronologique : les événements qu’il décrit se situent après la seconde révolte des Mâr yamîna (« Benjaminites ») et, surtout, après son épisode ultime, celui de l’occupation par les jusqu’au-boutistes du bourg de Manûhatân sur l’Euphrate (du côté de la passe actuelle de Hanuqah), dans l’espoir apparemment de couper les relations de Mari avec Tuttul et, par-delà, avec la région du Balih. Yaggih-Addu avait donc évacué Manûhatân et rejoint les forces d’Ešnunna pour les accompagner dans leur retraite.
3 Le joint sur la Face n’est pas apparent car la l. 7 n’est pas conservée, mais sur le Revers du document la l. 11’’ est commune aux deux portions de tablette et, surtout, le Revers du fragment M.5129 donne la fin du discours des informateurs. 4 Lettres royales du temps de Zimri-Lim, Archives royales de Mari XXVIII, Paris, 1998. 5 Op.cit., p. 259, avec copie cunéiforme, p. 370-371. 6 Les documents afférents à Sumu-hadû sont publiés dans ARMT XXXIII. Sumu-hadû a, après Bannum, composé les projets de lettre pour le roi d’Ešnunna, tout comme l’avait fait son prédécesseur avant lui.
UN JOINT DANS LES TEXTES DE MARI
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A.2893 + M.5129 Zaziya à Sammêtar. Récit de la retraite des forces d’Ešnunna jusqu’à Rapiqum. Elles emmènent avec elles le prince mâr yamîna Yaggih-Addu. 2 4 6 2’= 8 4’= 10 6’ = 12 8’ = 14 10’ = 16 12’ = 18
a-na sa-am-me- e-tar qí- bí- ma um-ma za-zi-ia- ma aš-šumṭe4-emṣa-bi-im lú èš-nun-naki ta-aš-[p]u-ra-am ⸢1⸣37 li-mi-im° ṣa-bu-um lú èš-nun-n[aki] [a-n]a Ia-hi-ta-ki-mi [ú-t]e-er il-[li-ik-ma]8 ùia-ag-gi-ih-dIM i[t-tiṣa-bi-šu]9 i-le-emki-maṣa-bu-[u]m[šu-ú] i-le-ema-na-kuqa-du-umṣa-b[i-ia] ki-bi-it-timi-naki-gi-⸢im⸣-nimki [úš-ba-ku] ùur-[na-m]u-úš10 ìr-dia-naṣa-ar-[ba-atki] a-napa-ha-ri-imaš-pu-ur-šu-mai-n[aṣa-ar-ba-atki] ip-hu-ur-maa-na-kua-naa-hi-ta-k[i-mi] ki-a-amaš-pu-urum-maa-na-ku-m[a] e-zu-ub Ix11-ba-atlugal-meš šawa-a[r-ki-ia] [pu-uh-ru-ma] ùa-nama-ata-d[a-al-la-iaki] [kaskal a-ṣa-a]b-ba-athi-ṭì-taml[a a-n]a? pa-ha-r[i-im ……………
7 Le “3” est en retrait par rapport au aš-šum de la l. précédente et il y aurait ainsi la place pour un “10” devant lui. 8 Contrairement à la copie de J.-R. Kupper le fragment de A.2893 présente encore trois signes sur la partie droite de la l. 6. La lecture en est, certes, difficile, mais Ahî-taKim semble se présenter dans ce texte sous la forme Ahî-taKimu(m) (la l. 7’=14 ne permet nulle confirmation). On devrait avoir une forme verbale à la fin de la l. 6. Pour cet emploi de turrum, cf. CAD T, p. 278a et, pour un exemple à Mari, ARMT XXXIII, p. 493 d). 9 Restauré d’après la l. 2’ = 9. 10 Pour ce NP, cf. J. Eidem & J. Laessoe, TheShemsharaArchives, vol. 1, 53, 31. 11 Le signe n’est plus identifiable. Il ne s’agit pas là de l’expression bien connue ezub la … On pourrait lire un AZ ou un UK et il faut sans doute y trouver le NP d’un des vassaux de Zaziya. L’onomastique particulière de ces contrées lointaines prévient cependant toute restauration.
376 Tr.
2’’ 4’’ 6’’ 8’’ 10’’ 12’’ = 14” 2’ = 16” 4’ = 18” Tr. 6’ = 20”
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(Détruite = 3 l. ?)
[ o o o o o o o o ] a-t[am-r [ o o o o o o o ]-x-šu-nui[t[i-na o-o-oki] dumu-eš4-tárù[ṣa-ab-šu] ka-la-šu-nu⸢na⸣-p[i-i]š?-tam id-d[u-ku-šu]-nu-t[i-ma] I a-tam-ra-amiš-tukaskal UD-x-x[ki]12 iš-ru-mu-šuul-la-an Ima-áš-ki-n[i-im]13 ka-lu-šu-nuwe-du-tumdi-kuan-ni-tam[i]q-[bé-e-em/bu-nim] i-na-an-naap-pí-išṣa-bipa-ah-rukaskalki-ir-[…ki] e-pé-ešša-ni-tam lú-meš šali-ša-nim il-li-ku-nim-maki-a-amiq-bu-nim[u]m-m[ašu-nu-ma] lú èš-nun-naki-ku-um Iia-ag-[gi-ih-dIM] a-nama-ti-šui-re-ed-[di-i-ma] a-nama-ti-šuú-ša-ak-ša-a[s-sú] lú-èš-nun-naki i-nata-ri-šua-d[i…] i-ṣa-ab-ba-at-maa-nara-pí-qí-im[ki] i-it-ti-iqan-ni-tamšali-ša-nimiq-bu-[nim] i-na-an-naa-nabe-lí-kašu-pu-ur ṭe4-em-šuli-iṣ-ba-at a-naa-wa-timši-ilaš[i]-⸢i⸣ a-ah-šulai-na-ad-di-ma
1
Dis à Sammêtar : ainsi parle Zaziya. Tu m’as écrit au sujet de la troupe d’Ešnunna. 5 Les 1?3 000 hommes de troupes d’Ešnunna 6 sont à nouveau allés contre Ahitakimum et 7… 1’=7 Alors, Yaggih-Addu 2’=8 était monté 1’=7 avec ses gens. 2’=8 Lorsque ces gens 3’=9 sont montés, moi-même avec mon armée 4’=10 lourde, je me trouvais à Kigimnum. 5’=10 Alors, Urnamuš, mon serviteur, 6’=12 je l’ai envoyé se concentrer 5’=11 à Ṣarbat. 7’=13 Il s’est concentré 6’=12 à Ṣarbat 7’=14 et moi-même j’ai envoyé ce message-ci 7’=13 à Ahitakimum : « 9’=15 À part …bat, les rois mes vassaux 10’=16 sont mobilisés et 11’=17 je fais route 10’=16 vers le pays d’Adallaya. 4
(Face 11’=17-12’=18 : texte indécis.) (Lacune de 3 l. puis Rev. 1”-2” : texte indécis.)
12 Le signe après UD n’apparaît plus nettement. Il pourrait s’agir de UD.KIB.NUNki mais Sippar n’est pas un endroit vers lequel Atamrum se dirigerait, à moins de supposer de sa part un repli stratégique en Babylonie. Le nom du fleuve lui-même serait sans doute précédé par ÍD. Il doit donc s’agir d’une ville qui se trouvait sur la route de retraite d’Ešnunna. Pour la route entre le Tigre et Sippar, cf. la carte établie par N. Ziegler, FM 6, p. 236. 13 Maškinum est ici une forme variante du NP bien connu Meškinum, mais il ne doit pas s’agir de celui de l’époque de Samsî-Addu. Il faut y voir sans doute un ešnunéen d’importance.
UN JOINT DANS LES TEXTES DE MARI
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1” … Atamrum … 3” À (NG) Mâr-Eštar et ses gens, 4” eux tous, ils les ont massacrés14 et (à) Atamrum 6” ils lui ont coupé15 5” la route de…. 6” À part Maškînum, 7” tous les gens importants se trouvent avoir été tués. » 7” Voilà ce qu’il m’a(/qu’ils m’ont) dit. 8” Maintenant, puisque mon armée est mobilisée, 9” je vais faire 8” route vers Kir16…. 9” Autre chose : des informateurs 11” sont venus à moi et m’ont dit ceci : « 11” L’Ešnunnéen 12” conduit 11” Yaggih-Addu 13” vers son pays et 13” va l’y faire arriver. 14” L’homme d’Ešnunna, dans sa retraite, 15” prend 14” la route qui va jusqu’à …et 16” il se dirige 15” vers Rapiqum. » 16” Voilà ce que m’ont dit les informateurs. 17” Maintenant, envoie un message(r) à ton seigneur. 18” Il doit prendre ses dispositions. 20” Il ne doit pas être négligent 19” pour quoi que ce soit.
La Face, désormais complétée, est importante au point de vue géographique par les toponymes qu’elle mentionne. Kigimmum ne peut être qu’une variante du Kigamnum/Kigamlum attestée par les documents de OBTR. Ce lieu devait être une place à la frontière entre l’ex-RHM et le royaume de Zaziya (au Zagros) ou du moins franchement à l’Ouest du Zagros. Le toponyme documente dans ses autres attestations une alternance l/n déjà bien connue17. Les valeurs en cunéiforme /ni/ ou /lí/ du signe NI montrent d’ailleurs qu’il y avait dès l’origine une ambiguïté articulatoire concernant le son /ni/. En revanche l’incertitude de vocalisation /gam/ versus /gim/ est à mettre au compte de l’absence de netteté des timbres vocaliques locaux pour une oreille akkadienne. La ville de Ṣarbat est aujourd’hui placée dans le royaume de Karanâ18 et Adallaya se trouverait à la frontière entre les royaumes d’Andarig et
14
Le texte semble indiquer la construction de napištamdâkum avec un accusatif. Ordinairement on trouve plutôt une construction comme celle qu’indique DBP (A.484 : 18) = aššumnapištimša lú-me-eš NG idûku = « vu qu’il avait massacré les gens de …». 15 Le verbe šarâmum est bien connu à Mari dans le sens de « découper » (un matériau). Cf. ARMT XXII 203+ iii 32 « 2 mines de cuivre pour (en faire) une scie à deux tranchants, lorsqu’on a eu à découper une pierre-sû » (et passages analogues). L’emploi ici de « couper la route à quelqu’un » est inédit, les textes de Mari recourant plutôt à kašaṭum. Pour le verbe šarâmum, cf. N. Ziegler, « Aqba-hammu et le début du mythe d’Atram-hasis », RA 110, 2016, spéc. p. 125. 16 On ne peut pas lire ici Diniktum, comme me l’a fait observer à juste titre M. Guichard. 17 Voir désormais A.-I. Langlois, Les Archives de la princesse Iltani, Archibab 2/2, 2017, p. 118 note à OBTR 121, l. 16 & 20 ; cf. ibid., p. 214 (nevarietur). 18 Cf. N. Ziegler & A.-I. Langlois, Les Toponymes paléo-babyloniens de la Haute- Mésopotamie, 2016, MTT I/1, p. 318. Cf. Archibab 2/2, 2017, p. 221 sq.
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J.-M. DURAND
de Karanâ19. Selon le principe aristotélicien bien connu que la nature a horreur du vide, les forces de Zaziya loin de poursuivre la retraite d’Ešnunna et de leur livrer une vraie bataille, en ont donc simplement profité pour occuper le Sindjar, car la région d’Ékallatum-Aššur devait représenter alors un territoire en déshérence et sans autorités politiques naturelles avec la fuite d’Išme-Dagan en Babylonie20. Il n’est nullement expliqué dans ce document si les Akkadiens se retirent suite à des problèmes à leurs frontières (attaque de l’Élam, par exemple), ou à cause de déboires militaires locaux. Par la mention de villes qui se trouvaient manifestement dans le Sindjar, il semble que Zaziya ne fait qu’occuper le territoire évacué au nord par Ešnunna qui avait réussi dans son attaque contre la partie orientale du RHM à occuper un vaste territoire, tandis que Ninive (Mossoul) ainsi que la rive gauche du Tigre semblent être restées hors de ses projets. La conservation du texte ne permet pas d’être sûr de tous les événements, mais les combats ont dû être de l’ordre du harcèlement de certains corps adventices comme celui de Mâr-Eštar (l. 3”). C’est ainsi que lors de leur repli, des soldats d’Ešnnunna ont dû se heurter à Ahî-taKimum et Yaggih-Addu a été obligé de remonter à leur secours. Cet Ahî-taKim devait être un prince local21 dont les possessions se trouvaient en aval d’Ékallatum et d’Aššur, vraisemblablement un féal d’Išme-Dagan, qui a dû essayer de faire barrage ou de harceler22 les Ešnunéens. Les l. 9 sq. de la Face semblent en tout cas indiquer une contre-manœuvre de Yaggih-Addu qui aurait eu pour but de protéger les forces d’Ešnunna. C’est elle qui aurait décidé Zaziya à intervenir et, en l’absence d’IšmeDagan, le roi turukkéen prit la tête de la riposte nordiste à l’invasion ešnunnéenne. Avec la cassure de quelques lignes, il est difficile de relier la Face et le Revers qui parle désormais d’Atamrum. Ce dernier, roi d’Allahad installé par Ešnunna avant que Mari et Babylone n’installent sans doute en 19 Cf. A.-I. Langlois, Archibab 2/2, p. 206-207. N. Ziegler & A.-I. Langlois, MTT I/1, p. 4-5. 20 Cf. D. Charpin & N. Ziegler, MarietleProche-Orientàl’époqueamorrite,FM V, p. 198. 21 J’avais indiqué à J.-R. Kupper l’importance d’Ahî-taKim à l’époque, mais il est de sa responsabilité d’en avoir fait le généralissime ešnunnéen. Il est peu vraisemblable en effet que le chef turukkéen ait pris soin d’indiquer à celui qu’il poursuivait où il comptait aller (Rev. 7’-8’ = l. 14-15). Le généralissime ešnunnéen semble, en revanche, avoir été Atamrum. 22 La tactique militaire, bien connue à l’époque, est notée dans les textes au moyen du verbe pullusum.
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contre partie Simah-ilânê roi à Kurdâ23, devait alors diriger la retraite des Ešnunéens en abandonnant son royaume. C’est à la suite de ce départ que Qarnî-Lîm a pu annexer Allahad à son royaume. C’était l’arrière garde de l’armée d’Ešnunna qui était la plus exposée à une attaque. C’est de cela dont devait parler le rapport fait (on ne sait plus par qui) à Zaziya, selon lequel une bataille avait eu lieu (l. 3” sq.) où Mâr-Eštar et ses gens s’étaient fait attaquer. Les principaux officiers étaient tous morts dans le coup de main, à l’exception d’un dénommé Maškînum. Le Mâr-Eštar dont il est question, l. 3”, pourrait être celui qui est mentionné ailleurs comme gouverneur ešnunnéen24. Il aurait dès lors rejoint les forces armées du Nord abandonnant les opérations militaires dans le Sûhum initiées par Šallurum. Cette victoire aurait coupé la route à Atamrum (et donc au gros des troupes ešnunéennes) vers un lieu indéterminé, peut-être celui où il comptait se replier avec ses propres soldats. Sur ce rapport, Zaziya — « puisque l’armée est mobilisée » (l. 8”) — fait le projet de marcher contre Kir…, ville dont le nom ne peut être restauré dans l’état de la tablette. Qirdahat serait un bon candidat, mais se trouve dans une zone contrôlée par Mari. Le Revers de la lettre de Zaziya25 parle surtout de la retraite peu glorieuse des forces d’Ešnunna. Au moment où elles retournent chez elles dans l’Akkad oriental, pour des motivations mal définies aujourd’hui, on les voit emmener avec elles Yaggih-Addu, De la même façon que c’était à la tête de forces ešnunéennes que Yaggih-Addu avait fait son raid jusqu’à l’Euphrate — peut-être en passant à travers le Djebel Abd el-Azîz —, c’était avec le retrait des envahisseurs qu’il se retirait. Le Revers a, lui-aussi, malgré ses aspects lacuneux, son importance pour la géographie historique puisqu’il montre que Rapiqum était sur la route qui conduisait vers Ešnunna depuis la zone Aššur-Ekallatum. Or, 23
Voir pour cela ARMT XXXIII. Cf. M.11374, dumu-eš4-tár, ša-pí-timša èš-nun-naki. Pour ce texte, daté uniquement d’un mois xii (ebûrum), cf. ARMT XXVI/1, p. 146, n. 61. L’affaire concerne Hanat qui se trouvait dans le Sûhum. 25 C’est un domaine qui a beaucoup intéressé le destinataire de cet ouvrage. Je citerais ainsi : D. Charpin, « Chroniques bibliographiques. 3. Données nouvelles sur la région du Petit Zab au XVIIIe siècle av. J.-C. », RA 98, 2004, p. 151-178, ou D. Charpin, « Histoire politique du Proche-Orient amorrite (2002-1595) », dans D. Charpin, D. O. Edzard & M. Stol, Mesopotamien. Die altbabylonische Zeit (= P. Attinger, W. Sallaberger & M. Wäfler [éd.], Annäherungen 4), OBO 160/4, Fribourg/Göttingen, 2004 p. 25-480. De façon générale, on se reportera à D. Charpin & N. Ziegler, FlorilegiumMarianum V. MarietleProche-Orientàl’époqueamorrite :essaid’histoirepolitique, Mémoires de NABU 6, Paris, 2003. 24
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J.-M. DURAND
les textes de ARMT XXXIII montrent clairement que la prise de Rapiqum, dès l’an 1 de Zimrî-Lîm, a été un enjeu militaire essentiel dans la préparation de la montée des troupes d’Ešnunna contre ce qui restait du royaume du RHM. Ce joint, qui pourrait n’avoir qu’une valeur surtout symbolique, montre en fait la complexité des dossiers de la période où Zimrî-Lîm assure peu à peu sa place au sein de l’ordre politique nouveau du Proche-Orient. Ešnunna qui avait jusque là toutes les apparences de la grande puissance des régions orientales avait presque réussi, dans le premier moment d’une politique à plus long terme, à s’approprier la partie est du RHM avec Ékallatum et Aššur. Voilà ses troupes qui font retraite, conduites par Atamrum et Yaggih-Addu, eux qui — tout en poursuivant des buts personnels — avaient œuvré pour affirmer sa puissance dans le Sindjar ou sur les bords de l’Euphrate. C’est donc le début du déclin et elle ne devait bientôt plus représenter grand-chose politiquement. On voit, en revanche, la place de tout premier plan qu’assume Zaziya le turukkéen, un roi qu’on pourrait tenir pour un lointain barbare du Zagros, mais qui occupe — au moins temporairement — les territoires où ne s’exerce plus l’autorité des anciennes puissances.
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Photomontage du joint ARM XXVIII 178+M.5129 F. Nebiolo.
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DES BATEAUX POUR BABYLONE Baptiste FIETTE*
Mon premier contact avec l’assyriologie est survenu très tôt dans mon parcours universitaire, puisque j’ai eu l’opportunité de suivre des cours en histoire de l’art et des civilisations du Proche-Orient ancien dès ma première année à l’École du Louvre, en 2003-2004. Très rapidement, la découverte de la Mésopotamie est devenue une passion, avec un intérêt marqué pour le Code de lois de Hammu-rabi, d’abord en tant que chefd’œuvre antique, ensuite pour ce que représentait à travers ce monument le règne de cet illustre roi de Babylone. Ma première acquisition d’un ouvrage assyriologique fut d’ailleurs le livre de D. Charpin intitulé Hammu-rabideBabylone, paru en 20031. Sa lecture fut certainement le point de départ de mon cheminement en assyriologie, que j’ai poursuivi sous sa direction en Master et en Doctorat à l’École Pratique des Hautes Études, puis avec son soutien pour mes années post-doctorales. C’est ainsi que mes premières recherches, consacrées à l’administration de la province du Yamutbalum et à la gestion des terres du domaine royal de Larsa à la fin du règne de Hammu-rabi, sont parues dans un livre publié dans la série ARCHIBAB dirigé par D. Charpin2. L’un des aspects de mon ouvrage a été de montrer l’exploitation des ressources naturelles du Sud mésopotamien au profit de Babylone, par l’intermédiaire de Sin-iddinam, le gouverneur nommé à la tête de la province du Yamutbalum3, et par Šamaš-hazir, responsable-šassukkum du domaine royal de Hammu-rabi, pour ce qui concernait plus * Post-doctorant au Collège de France, UMR 7192. Membre du projet « EcritUr. La ville d’Ur d’après les textes du premier quart du IIe millénaire av. J.-C. », dirigé par D. Charpin et financé par l’Agence Nationale de la Recherche pour 36 mois, en 2017-2020 (http://digitorient.com/?page_id=3337). Les abréviations utilisées dans le présent article suivent celles du site web du projet Archibab (http://www.archibab.fr). 1 D. Charpin, Hammu-rabideBabylone, Paris, 2003 ; traduit en anglais sous le titre HammurabiofBabylon, Londres/New York, 2012. 2 B. Fiette, ARCHIBAB 3. LePalais,laterreetleshommes.Lagestiondudomaine royal de Larsa d’après les archives de Šamaš-hazir, Mémoires de N.A.B.U. 20. Paris, 2018. 3 Voir M. Stol, « Sîn-iddinam », RlA 12, Berlin/New York, 2009-2011, p. 517-518 ; voir aussi B. Fiette, ibid., p. 16-50, § 1.2.
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B. FIETTE
spécifiquement les terres agricoles4. Les richesses extraites de ce territoire conquis étaient pour l’essentiel acheminées par bateaux dans la capitale5. C’est un plaisir pour moi d’offrir à Dominique cet article, dans lequel nous examinerons le transport des denrées produites dans la région de Larsa par voie d’eau à destination de Babylone et les acteurs en charge du transport fluvial, la construction des bateaux et l’organisation administrative du travail sur les chantiers navals, enfin les demandes en bateaux, bateliers ou ouvriers faites par Babylone. 1. TRANSPORT DES PRODUITS YAMUTBALUM À BABYLONE
DU
Après la conquête du Sud mésopotamien par Hammu-rabi de Babylone en 1763 av. J.-C., l’ancien royaume de Rim-Sin de Larsa a été réduit en une province nommée Yamutbalum (ou Emutbalum), divisée en deux districts appelés lîtumelîtum (« district supérieur »), vraisemblablement centré sur Maškan-šapir6, et lîtumšaplîtum (« district inférieur ») dont la capitale était Larsa7. Le roi en confia l’administration à son ancien secrétaire Sin-iddinam8, dont le titre n’est pas connu9. Celui-ci avait sous ses ordres des gouverneurs-šâpirmâtim et šâpirnârim10.
4 Voir M. Stol, « Šamaš-hazir », RlA 11, Berlin/New York, 2006-2008, p. 616-617 ; voir aussi B. Fiette, ARCHIBAB 3, p. 101-237, chapitre 2. 5 Sur les bateaux en Mésopotamie, voir en général dans le RlA 12,Berlin/New York, 2009-2011, les contributions de M. Widell, « Schiff und Boot (ship and boat). A. In sumerischen Quellen », p. 158-160 ; M. Weszeli, « Schiff und Boot. B. In mesopotamischen Quellen des 2. und 1. Jahrtausends », p. 160-171 ; M. Weszeli, « Schiff und Boot. D. Archäologisch », p. 174-176. Voir également la bibliographie réunie sur le site web du « Eleppum Project. Ships and Shipbuilding in the Ancient Near East » (https:// eleppu.hypotheses.org/category/bibliography). 6 Voir pour cette hypothèse D. Charpin, « Histoire politique du Proche-Orient ancien (2002-1595) », dans P. Attinger, W. Sallaberger & M. Wäfler (éds.), Mesopotamien. DiealtbabylonischeZeit, Annäherungen 4, OBO 160/4, Fribourg/Göttingen, 2004, p. 25-480 ; spéc. p. 323. De plus, la lettre AbB 4 22, écrite par Hammu-rabi à Šamaš-hazir, prouve que Maškan-šapir fut à cette époque un centre archivistique majeur du Yamutbalum. 7 Voir B. Fiette, ibid., p. 89, carte 3 : la limite entre les deux districts-lîtum du Yamutbalum était peut-être le canal Iturungal. 8 D. Charpin, « La carrière de Sîn-iddinam et la mainmise babylonienne sur Larsa », NABU 2003/1. 9 Était-il un šukkallum ? Voir B. Fiette, ibid., p. 49-50, § 1.2.7.2. 10 B. Fiette, ibid., p. 50-89, § 1.3, 1.4 et 1.5.
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Les lettres de Hammu-rabi relatives au transport des produits du Yamutbalum par bateau jusqu’à Babylone ont été retrouvées dans les archives de Sin-iddinam pour leur grande majorité, sinon dans celles de Šamaš-hazir11. 1.1. LetransportfluvialdanslesarchivesdeSin-iddinam 1.1.1. TransportdubétailàBabylone L’une des missions de Sin-iddinam était de superviser la collecte et le transport du bétail, constituant une contribution appelée têlîtum que devaient payer les gouverneurs provinciauxau Palais. La lettre AbB 13 8 est à cet égard tout à fait éloquente : (1-3)
Dis à Sin-iddinam, ainsi parle Hammu-rabi. Lorsque tu auras lu ma présente tablette, écris aux gouverneurs territoriaux (šâpirmâtim) du district inférieur qui est sous ton contrôle. (8-12) Qu’ils fassent monter (elûm III) vers Babylone les bœufs et les moutons des étables et des bergeries (ša nakkamâtim) dont ils sont responsables, (c’est-à-dire) la contribution (têlîtum)12 correspondant à la part (kîmaqâtim) (qui est due)13. (4-7)
Les deux lettres suivantes rappellent, dans les mêmes termes, cette mission de Sin-iddinam, bien qu’elles ne mentionnent pas explicitement les gouverneurs. Elles précisent qu’il lui incombe la mission de fournir des bateaux aux individus chargés de l’embarquement et du transport des animaux (voir à leur sujet § 1.3) : 11 Par ailleurs, le Code de Hammu-rabi aborde des questions juridiques relatives aux bateaux : calfatage (§ 234-235), location et responsabilités en cas de naufrage (§ 236-238), embauche d’un batelier-malâhum (§ 239), collision entre deux bateaux (§ 240), montant des loyers selon les différents types d’embarcation (§ 275-277) ; voir M. Roth, LawCollectionsfromMesopotamiaandAsiaMinor, SBL WAW 6, Atlanta, 1995, p. 126-127 et p. 131-132. 12 Selon W. H. van Soldt, LettersintheBritishMuseum.Part2, AbB 13, Leyde, 1994, p. 13 n. 8b): « The meaning of tēlītum in Old Babylonian texts is still not clear » ; voir aussi CAD T, p. 330-332 s.v. tēlītu « 1. revenue, returns, 2. outlay, disbursals, expenses, 3. (a type of land) ». W. H. van Soldt cite un texte qui met en relation des veaux avec le terme têlîtum (YOS 13 351 : 6-7), avant de renvoyer à F. R. Kraus, KöniglicheVerfügungen in Altbabylonischer Zeit, SD 11, Leyde, 1984, p. 341 n. 504. L’étymologie de ce substantif, dérivant du verbe elûm signifiant « monter, aller en amont », évoque bien une forme de tribut, en l’occurrence du bétail, que les gouverneurs devaient acheminer d’aval en amont de l’Euphrate par bateau, comme l’indique explicitement le verbe šulûm (elûm III), employé à la l. 12. 13 La traduction de kîmaqâtim par « correspondant à la part (qui est due) » est celle retenue par W. H. van Soldt, ibid., p. 13 et n. 8c. Il indique toutefois qu’une traduction par « correspondant à la liste » est possible.
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– AbB 13 11 : Sin-iddinam doit donner des bateaux à un rakbum et à un responsable d’étable LÚ NA.KAM.TUM (akk. ša nakkamtim ?) afin qu’ils fassent embarquer (rakâbum III) les bovins et les ovins des étables de Larsa et de Bad-tibira. – AbB 13 36 : Sin-iddinam doit donner des bateaux afin d’emmener en amont (elûm III) les bovins et les ovins des étables de Larsa et de Bad-tibira, constituant une contribution-telîtum qui est due par les gouverneurs-šâpirmâtim comme on l’a vu ci-dessus. 1.1.2. TransportdedenréesàBabylone :orge,sésameetdattes À la suite du précédent dossier, AbB 2 37 évoque plus particulièrement le cas d’un chef-utullum de gardiens de troupeaux qui a concédé un arriéré (LÁ.U, ribbatum) en bétail, à compenser par 300 gur d’orge14. Sin-iddinam est chargé de désigner des intendants-šatammum pour recevoir et charger (ṣênum) le grain dans une flotte de transport elepnašpakim (MÁ Ì.DUB), à destination de Babylone. En plus du bétail, ou toute forme de compensation en grain, la lettre AbB 2 22 témoigne des mêmes responsabilités de Sin-iddinam pour le transport fluvial des dattes et du sésame. Il doit nommer des hommes de confiance (awilûtaklûtim) afin qu’ils collectent (nadânum III) et chargent ces produits, vraisemblablement sur des bateaux (on retrouve le même verbe ṣênum, employé dans AbB 2 37), pour le compte de Babylone. 1.1.3. TransportdeboisàBabylone Dans AbB 2 56, Sin-iddinam a pour mission de faire couper 7200 arbres-kušabkum(gišAB.BA), à Bad-tibira ou dans un autre lieu, et de les charger sur une flotte de cargos elepnašpakim (300 arbres par bateau), en direction de Babylone. Le bois servira notamment à la fabrication de manches de ciseaux pour les métallurgistes-qarqarrum. 1.1.4. TransportfluvialdansleYamutbalum :l’exempledesbriques En outre, le transport par bateau concernait aussi la circulation de produits à travers la province du Yamutbalum. Cependant, la correspondance passive de Sin-iddinam, qui reçoit des lettres écrites dans la capitale, s’en fait évidemment moins l’écho. 14 Nous verrons au § 1.2 que les collectes des redevances en grain incombaient à Šamaš-hazir. Si cette affaire concerne Sin-iddinam, c’est bien parce que la contribution de l’utullum portait à l’origine sur du bétail.
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La lettre AbB 2 27 est à cet égard intéressante à citer, puisqu’elle a pour objet le recrutement de travailleurs pour la corvée-tupšikkum (giÍL) consistant à porter des briques15, qui sont au service de Sin-iddinam, des šâpirmâtim et des eunuques-gerseqqûm16. Chaque équipe de dix devra prendre un bateau-eleppum (MÁ) d’un tonnage de 10 gur, certainement pour le transport des briques. Leur usage a peut-être été indiqué dans le passage lacunaire, sur la fin de la face et le début du revers de la tablette. 1.2. Letransportfluvialdel’orgedanslesarchivesdeŠamaš-hazir Šamaš-hazir supervisait, quant à lui et en tant que responsable-šassukkum des terres du domaine royal du lîtumšaplîtum, la production de la redevance-biltum d’orge due par les gouverneurs17. Seule une lettre, AbB 4 82, évoque le transport sous son autorité des céréales à destination de Babylone, après la saison de la moisson : (1-3)
Dis à Šamaš-hazir, ainsi parle Hammu-rabi : Chaque intendant agricole iššakkum, chaque équipe-ṣâbum, chaque unité disciplinaire qinnâzum18 […] de l’Emutbalum est libéré (de son travail) pour le pays. (8-9) La récolte des champs à redevance est-elle terminée ? (10) Et donc, de combien est-elle ? (11-12) Envoyez-moi un rapport complet. (13-16) [On] rendra rapidement chaque champ durant la livraison (inašûlîm) (du grain), avant le [quatrième19] mois. (17-19) Que soit irrigué chaque champ à redevance […] ainsi que la terre du pays. (4-7)
Il n’est pas explicitement question de transport fluvial dans cette lettre, mais il faut cependant relever l’usage du verbe šulûm (= elûm III), ici substantivé, qui signifie littéralement « faire monter », c’est-à-dire emmener en amont du fleuve par bateau, comme on l’a vu dans la correspondance de Sin-iddinam à travers AbB 13 8 et AbB 13 36.
15 M. Stol, « Old Babylonian Corvée (tupšikkum) », dans T. P. J. van den Hout & J. De Roos (éds.), Studio Historiae Ardens. Ancient Near Eastern Studies Presented to Philo H. J. HouwinktenCateontheOccasionofhis65thBirthday, PIHANS 74, Leyde, 1995, p. 293-309. 16 Voir N. Ziegler, Florilegiummarianum IV.LeharemdeZimrî-Lîm,Mémoires de N.A.B.U. 5, Paris, 1999, p. 10-11, ainsi que Florilegiummarianum IX.LesMusicienset lamusiqued’aprèslesarchivesdeMari, Mémoires de N.A.B.U. 10, Paris, 2007, p. 23-24, pour l’identification des gerseqqûm avec les eunuques. 17 B. Fiette, ARCHIBAB 3, p. 168-206 § 2.3. 18 Voir D. Charpin, AfO 44/45, 1994, p. 341b ; ainsi que B. Fiette, ibid., p. 34 n. 183. 19 On attend ici le quatrième mois (ITI ŠU.NUMUN.NA, juin-juillet), qui suit le mois des récoltes, et qui correspond à la crue des fleuves permettant le transport des céréales via les canaux, puis l’irrigation des champs.
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Dans les archives de Šamaš-hazir, deux autres textes mentionnent des bateaux, mais employés pour son usage privé. La lettre AbB 4 140 de Šamaš-hazir à son épouse Zinu a pour objet la construction de bateaux-eleppum par Igmil-Sin, ainsi que d’embarcations-malallûm par Šep-Sin, et la distribution de rations aux ouvriers. Cette lettre semble tout à fait concerner une entreprise privée de Šamaš-hazir, eu égard à l’implication de Zinu et d’Igmil-Sin qui tous deux sont bien connus pour occuper des fonctions d’intendants et de gestionnaires du domaine appartenant au šassukkum20. De plus, le contrat de location OECT 8 13, en date du 27-ii-Ha 37, prouve que Šamaš-hazir était propriétaire d’un bateau. 1.3. Lesacteursdesembarquements Il convient ici de distinguer concrètement qui collectaient les diverses redevances à expédier à la capitale, sous la supervision de Sin-iddinam et de Šamaš-hazir, et qui s’occupaient de leurs chargements sur les bateaux. En ce qui concerne le bétail, la lettre AbB 13 11 mentionne un rakbum et un responsable d’étable-nakkamtum (LÚ NA.KAM.TUM) ayant mission de faire embarquer les animaux. Tandis que le second est manifestement responsable du bétail au regard de son titre, il est remarquable que le premier, le rakbum, porte un titre formé sur la même racine RKB que les verbes signifiant « embarquer (rakâbum)21 » ou « faire embarquer (rakâbum III, employé à la l. 12)22 », et d’autres substantifs appartenant au champ lexical de la navigation, comme rakkâbum « équipage d’un bateau » et son abstrait rakkâbûtum23, rikbum « équipage d’un bateau24 », ou encore rukûbum « cargo, barge25 ». Il y a tout lieu de penser que le titre de rakbum, que l’on traduit habituellement par « messager, envoyé, courrier », désigne également la fonction de transporteur. Dans sa synthèse sur les rakbum, M. Stol avait déjà remarqué plusieurs documents, dont AbB 13 11, qui associent des rakbum avec des bateaux ou des embarquements26. L’un de ces 20
B. Fiette, ARCHIBAB 3, p. 316-319, § 3.5.2 et 3.5.3. CAD R, p. 84-85 s.v. rakābu § 1b. 22 CAD R, p. 89-90 s.v. rakābu § 8. 23 CADR, p. 107-108 s.v.rakkābu et rakkābūtu. 24 CAD R, p. 343-344 s.v. rikbu § 1. 25 CAD R, p. 409-410 s.v. rukūbu § 1a. 26 M. Stol, « Der altbabylonische Beamte rá-gaba », dans C. Mittermayer & S. Ecklin (éds.), AltorientalischeStudienzuEhrenvonPascalAttinger, OBO 256, Fribourg/Göttingen, 2012, p. 329-352 ; spéc. p. 331. En plus de AbB 13 11 et AbB 2 34, M. Stol cite : – AbB 14 122 : un rakbum doit charger (ṣênum) du roseau ; 21
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documents est une autre lettre de Hammu-rabi à Sin-iddinam, AbB 2 34, concernant le voyage par bateau d’effigies de déesses-ištarum et de religieuses-kezertum du Yamutbalum jusqu’à Babylone, encadré par un officiant religieux ababdûm et un rakbum27. Quant à l’orge, les documents administratifs des archives du šassukkum ne s’intéressent pas à la question de leur transport. Cependant, il est intéressant de relever qu’un certain Šamaš-mušallim, porteur du titre d’UGULA I7.DA, dont l’équivalent akkadien devait être rabinârim, est par deux fois attesté en tant que collecteur de la redevance-biltum de grain pour Babylone28. Son titre indique son lien avec les cours d’eau, et on peut suggérer que sa principale fonction consistait à recouvrer la dite redevance en parcourant par bateau les aires à battre situées en bordure des canaux29. Les responsables des récoltes de grain constituant la biltum payée au Palais étaient les intendants agricoles iššakkum30. On peut toutefois se demander s’ils avaient aussi la charge de les conserver dans les silos, ou si cette tâche incombait aux seuls šatammum31, comme le montre AbB 2 37. – A 3533 : un rakbum au service d’une religieuse-nadîtum de Šamaš doit charger (ṣênum) des dattes et des figues dans un bateau-rukûbum d’un tonnage de 40 gur (voir en parallèle A 3534 et A 3540 ; ces textes appartiennent aux archives d’Alammuš-naṣir datées de Samsu-iluna et provenant de Damrum, que D. Charpin publiera dans ARCHIBAB 5) ; – YOS 12 111 : contrat de location d’un bateau, un rakbum est témoin à la l. 19. À la p. 342, M. Stol montre l’association des rakbum avec les našparum pour le transport du grain par bateau, à travers des tablettes datées de Samsu-iluna et provenant de Lagaba (YOS 15 90, TLB 1 154, YOS 12 383), que publiera A. Jacquet dans BIN 11 ; voir aussi M. Stol, « Wirtschaft und Gesellschaft in altbabylonischer Zeit », OBO 160/4, p. 643-975 ; spéc. p. 762-763. 27 D’après L. Barberon, ARCHIBAB1. LesreligieusesetlecultedeMardukdansle royaumedeBabylone, Mémoires de N.A.B.U. 14, Paris, 2012, p. 45 n. 213, AbB 5 135 décrit le voyage retour de ces effigies divines (l. 5 : ilâtim ša Emutbalim), sans faire mention des kezertum. Il est à noter que le CAD I-J mentionne AbB 2 34 aux p. 270-271, s.v. ištarītu § 2 « (a woman of special status) », considérant que la graphie iš-ta-ra-a-tim, uniquement attestée par cette lettre, correspond au pluriel d’ištarîtum, alors que l’on attendrait ištariâtum ou ištarêtum (voir ARM 3 84 : 11). 28 OECT 15 12 : 2 et ARCHIBAB 3 5 : 25’ ; voir B. Fiette, ARCHIBAB 3, p. 65-66 § 1.3.4.3. 29 Voir le billet à ordre OECT 15 43 = AbB 10 67, réédité par D. Charpin, « Chroniques bibliographiques 10. Économie, société et institutions paléo-babyloniennes : nouvelles sources, nouvelles approches », RA101, 2007, p. 147-182 ; spéc. p. 158-159. Daté du 23-ix-RS II 1, il est adressé « aux maires de la rive » et il leur réclame que le grain du Palais arrive à Larsa, sous bonne escorte. Selon D. Charpin : « Le sens du texte (bien vu par Kraus, AbB 10, p. 73 n. 67a) est clair : il s’agit d’un billet qui doit être montré aux maires des localités situées le long d’un cours d’eau par le responsable du convoi de bateaux chargés du grain qui doit parvenir à la capitale en période d’insécurité. » 30 Voir B. Fiette, ibid., p. 174-206 § 2.3.2. 31 Le titre de šatammum recouvrait de nombreuses fonctions à l’époque amorrite. Les archives de Šamaš-hazir montrent notamment qu’ils étaient en charge de l’arpentage des
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Toutefois, le rabinârim n’est pas le seul responsable de la collecte des céréales dans le domaine royal. C’est également le cas des mu’errum (Á.GÁL), qui sont chargés de rassembler les redevances-biltum pour le compte du Palais, d’après trois textes parallèles : le registre de récoltes OECT 15 122, dont les l. 1’-16’ et 27’-30’ font écho à FLP 1648, et dont les l. 31’-48’ correspondent à FLP 1738. Les deux textes de Philadelphie sont des reçus de céréales destinés au Palais, scellés par les mu’errum en charge de leur collecte32. Il est même possible d’affirmer que ces mu’errum avaient concrètement la responsabilité du transport du grain jusqu’à Babylone par voie fluviale, comme en témoigne A 32067, une tablette inédite de l’Oriental Institute de Chicago33. Datée du 24-iii-Ha 39, elle mentionne un certain Ibbi-Ilabrat, mu’errum et responsable-GÌR du chargement de 45 gur de grain, vraisemblablement reçus auprès de Ṣuhhutum l’intendant iššakkum (nommé avec son titre à la l. 11), sur une flotte de cargos-elepnašpakim, dont la destination n’est pas précisée. 2. LA CONSTRUCTION DES BATEAUX Sin-iddinam avait la charge de faire construire les embarcations qui servaient de moyen de transport pour les redevances diverses du Yamutbalum envoyées à Babylone. 2.1. Àproposdesflotteselep našpakim D’ores et déjà, il faut souligner que l’expression elep našpakim (MÁ Ì.DUB) désigne précisément une flotte de cargos, dont le tonnage total, plus que le nombre de bateaux (MÁ / eleppum), représentait la caractéristique spécifique. C’est ce qu’avait bien vu W. H. van Soldt34, lorsqu’il
champs du domaine royal. Cependant, certains šatammum sont aussi attestés en tant qu’intendants des silos à grain ; voir M. Gallery, « The Office of the šatammu in the Old Babylonian Period », AfO27, 1980, p. 1-36 ; spéc. p. 17 ; à compléter avec OECT 15 123 (24-ii-Ha 35, archives de Šamaš-hazir) qui mentionne à la l. 6 un ŠÀ.TAM GUR7, c’està-dire un šatammum du silo-karûm. 32 Ils ont été publiés par M. deJ. Ellis, « Land of dead rēdû’s », dans M. deJ. Ellis (éd.), Essays on the Ancient Near East in Memory of Jacob Joel Finkelstein, Hamden, 1977, p. 61-66. Voir aussi B. Fiette, ARCHIBAB3, p. 195-197. 33 M. Stol, OBO 160/4, p. 763-764. 34 W. H. van Soldt, AbB 13, p. 9 n. 6a) « See CAD našpaku A5 and discussion section; a translation “cargo place” fits the context better. »
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édita AbB 13 6. Dans cette lettre adressée « à mon seigneur », c’est-àdire à Hammu-rabi de Babylone35, deux individus se plaignent d’avoir reçu d’un certain Šep-Sin un « elepnašpakim » de 260 gur, alors qu’ils avaient besoin de 300 gur de tonnage pour charger des céréales. Le tonnage était toujours exprimé par la plus grande unité de capacité, le gur, correspondant à environ 300 litres. Elle était adéquate aux importants volumes des diverses denrées qui étaient envoyées à Babylone. 2.2. Lesartisansetleschefsdechantiernaval Une première lettre, AbB 2 8, montre quels artisans travaillaient sur les chantiers navals. Elle concerne la main-d’œuvre que Sin-iddinam doit rapidement fournir pour la construction d’une flotte elep našpakim. Sa capacité totale n’est pas connue, cependant il doit certainement être question d’un nombre important d’embarcations, puisque le roi exhorte Sin-iddinam à mobiliser « les artisans-nagârum (spécialistes du travail du bois), les ouvriers-malâhum(MÁ.LAH4/536, spécialistes des constructions de bateaux) et les artisans-atkuppum (spécialistes du travail du roseau) du pays ». Dans les lettres écrites à Sin-iddinam, le terme « pays (matûm) » renvoie à tout ou partie de la province du Yamutbalum. La construction des bateaux et la direction de la main-d’œuvre relevaient concrètement des wakilmalâhim (UGULA MÁ.LAH4/5). Comme leur titre l’indique, ils étaient les supérieurs hiérarchiques directs des ouvriers malâhum, mais également des artisans du bois nagârum, comme en témoigne AbB 1 58. Cette lettre de Hammu-rabi à Sin-iddinam relate le litige entre deux wakil malâhim pour s’attacher les services d’un nagârum. Bien qu’aucun texte ne l’indique explicitement, il est tout à fait vraisemblable que les artisans du roseau atkuppum étaient aussi aux ordres des wakilmalâhim sur les chantiers navals. 2.3. L’exploitationdesressourcesnaturelles La présence concomitante d’artisans du bois et du roseau dans AbB 2 8 indique que les bateaux étaient construits à l’aide de ces deux
35 AbB 13 6 appartient aux archives de Sin-iddinam ; voir B. Fiette, « Trois lettres écrites à Hammurabi dans les archives de Sin-iddinam », NABU 2016/93. 36 Ce titre désigne à la fois les bateliers et les constructeurs de bateaux ; voir CAD M/1, p. 149-152 s.v. malāḫu A « sailor, boatman, boatwright ».
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matériaux37. Le Sud mésopotamien disposait effectivement de ces deux ressources que lui fournissaient les marais et les forêts38. Aucun texte des archives de Sin-iddinam ou de Šamaš-hazir ne mentionne l’exploitation des cannaies. Cependant, la lettre AbB 13 23 évoque le processus administratif concernant la coupe de bois pour construire des bateaux. Hammu-rabi a scellé et envoyé à Sin-iddinam un document officiel kanîkum relatif aux planches-paršiktum que les « porteurs de tribut » nâšibiltim devront utiliser pour la construction d’un tiers d’une flotte de cargos elepnašpakim. Cette tablette-kanîkum serait plus précisément une autorisation à exploiter les ressources forestières du domaine royal39, que AbB 13 23 situe, du moins pour le cas présent, sur la rive supérieure de l’Euphrate, donc dans les environs de Larsa selon W. H. van Soldt40. 2.4. Letributdesgouverneurs Au même titre que les redevances-biltum de grain ou les contributions-têlîtum de bétail, la fourniture de bateaux devait constituer une forme de tribut pour les gouverneurs-šâpirum. C’est ce dont témoigne la lettre AbB2 59, dans laquelle Hammu-rabi transmet à Sin-iddinam la plainte d’un dénommé Taribatum, qui est par ailleurs identifié comme l’un des gouverneurs-šâpirum de la province du Yamutbalum41. Il a rencontré Hammu-rabi en audience, afin de l’informer qu’on ne lui avait toujours pas fourni la main-d’œuvre pour construire une flotte de cargos elep našpakim (désignée par les sumérogrammes ERIN2 MÁ Ì.DUB. HI.A), que le roi lui avait pourtant assignée (esêhum). Par conséquent, le chantier n’a pas pu débuter, et il incombe à Sin-iddinam de fournir les ouvriers à Taribatum, afin que la flotte soit construite sous un mois, et d’inscrire leurs noms et leurs salaires sur une liste à envoyer au roi.
37 Voir M.-C. De Graeve, TheShipsoftheAncientNearEast(c.2000-500B. C.), OLA 7, Louvain, 1981, p. 77-148 (chapitre III) à propos des différents types de bateaux et de leurs matériaux de constructions. 38 Sur les forêts du domaine royal de Larsa, voir B. Fiette, ARCHIBAB 3, p. 235 § 2.6.2. Voir également ci-dessus le § 1.1.3. 39 Il pourrait s’agir d’une tablette d’allocation ṭuppiisihtim. Ce type de document est bien connu à travers les archives de Šamaš-hazir. Scellée par le roi et aussi appelée kanîkum, une ṭuppi isihtim était donnée à chaque titulaire d’un champ alimentaire en rémunération de son service-ilkum, ou encore à chaque exploitant agricole iššakkum pour la production de la redevance-biltum des gouverneurs sur les champs du domaine royal ; voir B. Fiette, ibid., p. 115-120 § 2.2.2.9. 40 W. H. van Soldt, AbB 13, p. 25 n. 23 e). 41 B. Fiette, ibid., p. 71 § 1.3.7.
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Il convient de rappeler en ce sens que, dans AbB 13 23, les ouvriers chargés de la coupe de bois pour construire une flotte sont désignés par le terme générique nâšibiltim, « porteurs de tribut », attribué à tout producteur au service du Palais42. 2.5. Service-ilkumettransfertsdepersonnel La lettre AbB 2 36 évoque à nouveau le rôle de Sin-iddinam dans la mobilisation de la main-d’œuvre sur les chantiers navals, sauf que, cette fois-ci, ce ne sont pas des ouvriers de métier qu’il doit recruter, mais 90 soldats servant dans des armées dans les environs d’Ur. Ils devront construire une flotte elepnašpakim d’un tonnage de 75 gur pour le service d’Ud-balani-namhe. À l’instar de Taribatum, Ud-balani-namhe est lui aussi identifié comme gouverneur-šâpirmâtim43. À la fin d’AbB 2 36, Hammu-rabi demande à Sin-iddinam de lui faire porter la liste-mudasûm (MU.DA.SÁ) des individus recrutés sur le chantier naval, afin que ceux-ci soient retirés (nasâhum) de la liste-mudasûm des soldats-rêdûm. Cet exemple de transfert de service rappelle que les militaires, du moins les moins gradés d’entre eux, sont soumis aux mêmes règles que tout autre serviteur du Palais, dans le cadre du service-ilkum. Un dossier de douze tablettes, datées du ix-Ha 39 et réunies par P. Mander et F. Pomponio44, montre bien que les transferts de personnel étaient fréquents. Les textes nos 2, 7-10 et 12 concernent notamment l’enrôlement d’individus appartenant au service des cargos (ŠÀ MÁ Ì.DUB) dans l’armée, et vice-versa. 2.6. Bilan Il ressort de notre documentation une hiérarchie administrative bien définie pour la construction des bateaux dans la province du Yamutbalum. Hammu-rabi transmet à Sin-iddinam les documents officiels et ses instructions que ce dernier doit répercuter auprès de ses subalternes directs, les gouverneurs-šâpirum, auxquels incombent l’exploitation des 42 Voir F. R. Kraus, « Der ‘Palast’, Produzent und Unternehmer im Königreiche Babylon nach Hammurabi (ca. 1750-1600 v. Chr.) », dans E. Lipiński (éd.), StateandTemple EconomyintheAncientNearEastII,OLA6, Louvain, 1979, p. 423-434 ; spéc. p. 429433 ; voir aussi B. Fiette, ARCHIBAB3, p. 174-175. 43 De nombreux indices montrent qu’Ud-balani-namhe exerce bien ses fonctions dans la région d’Ur ; voir B. Fiette, ibid., p. 67-71 § 1.3.6. 44 P. Mander & F. Pomponio, « A Minor Old Babylonian Archive about the Transfer of Personnel », JCS 53, 2001, p. 35-67.
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ressources de la province. Ces derniers ont à leur service des chefs de chantiers navals, les wakilmalâhim, qui dirigent concrètement le travail des ouvriers-malâhum, spécialistes de la construction navale, et des artisans du bois et du roseau. 3. BATEAUX,
BATELIERS ET OUVRIERS POUR
BABYLONE
3.1. Bateauxetbateliers Au-delà de l’importance du transport fluvial des produits du Yamutbalum, le Palais de Babylone réclamait des bateaux pour eux-mêmes et se souciait de l’état de sa flotte45. La lettre AbB 2 40 est tout à fait éloquente à ce sujet. Hammu-rabi ordonne à Sin-iddinam d’écrire aux capitaines des flottes de cargos (UGULA MÁ Ì.DUB46) de la province, afin qu’ils conduisent tous leurs bateaux en direction de Babylone, avant le 30-xii : (1-3)
Dis à Sin-iddinam, ainsi parle Hammu-rabi :
(4-15)
Écris aux capitaines des flottes de cargos de ta province, afin qu’ils prévoient d’arriver à Babylone avec leur flotte pour le 30ème jour du mois xii, et qu’ils prennent le commandement de toute leur flotte. Qu’ils arrivent à Babylone le 30ème jour du mois xii. (16-22) En outre, viens en aide aux capitaines des flottes de cargos, et qu’ils conduisent en amont les cargos, quel que soit l’endroit où ils sont arrêtés et pour lesquels il n’y a pas de voies navigables47, et qu’on ne dépasse pas la date fixée que je t’ai écrite.
Étant donné que la date correspond à la fin de l’année, l’administration babylonienne a manifestement souhaité établir un inventaire précis des bateaux disponibles dans la province méridionale. On peut envisager que cette lettre a été écrite au lendemain de la conquête babylonienne, lorsque le pouvoir babylonien a voulu prendre connaissance de l’état actuel des richesses de sa nouvelle province, flotte fluviale comprise. Il est également possible de suggérer que l’inspection des bateaux du Yamutbalum est intervenue à la veille d’une campagne militaire. Le but serait alors d’en prélever plusieurs éléments, à fin de conquête ailleurs en Mésopotamie. 45 La lettre AbB13 6, citée ci-dessus (§ 2.1.), montre que l’on s’adressait au roi pour les questions de naufrage de bateau (l. 29-38). 46 Correspondent-ils aux chefs des chantiers navals UGULA MÁ.LAH4/5, akk. wakil malâhim ? 47 D’après le CAD M/2, p. 248 s.v. mūṣû A § 2, il est ici question des bateaux bloqués sur leurs berges, faute d’eau suffisamment profonde pour pouvoir naviguer.
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La brève missive AbB 13 42 rappelle que les gouverneurs-šâpirum avaient des bateaux sous leur contrôle. Elle mentionne Taribatum, que l’on a évoqué plus haut, avec son collègue Sin-ilum : (1-3)
Dis à Sin-iddinam, ainsi parle Hammu-rabi :
(4-7)
Envoie-moi tous les bateaux des services de Taribatum et de Sin-ilum.
Il est regrettable que Hammu-rabi n’ait pas donné plus de détails concernant sa demande de bateaux, que Sin-iddinam devait bien connaître : seront-ils ensuite inspectés ou utilisés ailleurs ? 3.2. Ouvriersexpertsdanslaconstructionnavale Cependant, exiger un tribut en bateaux ne suffisait pas au Palais de Babylone. Celui-ci était également demandeur d’ouvriers experts dans la construction navale, ce dont témoigne AbB 14 225, écrite par Hammu-rabi à Sin-iddinam. La première partie de AbB 14 225 est assez lacunaire, mais il est toutefois possible de la restituer grâce à la suite du texte, l. 4-748 : « Parmi les ou[vriers-malâhum, qui sont au service]49 des capitaines des flottes de cargos de la prov[ince qui est]50 sous ton contrôle, qui sont affectés pour le [… des51 …]. »
La suite de la lettre donne le détail des ouvriers qui seront envoyés à Babylone, l. 8-21 : 5 malâhum qui ont été attribués à Taribatum ;
chef-waklum : Šamaš-magir ; 5 (malâhumqui ont été attribués) à Nannatum et Šep-Sin ; 3 (malâhumqui ont été attribués) à Ahuyatum et Ili-iddinam ; 2 (malâhumqui ont été attribués) à Annum-pi-Šamaš et Naram-Sin ; (sous-total de) 5, chef-waklum : Abum-waqar ; 48 Voir la copie de AbB 14 225 dans D. Arnaud, « Catalogue des documents inscrits trouvés au cours de la huitième campagne (1978), avec une annexe de textes divers concernant le royaume de Larsa », Syria 58, 1981, p. 41-99 ; spéc. p. 89. 49 Il est possible d’améliorer la lecture et la compréhension de la l. 4 par rapport à ce qui a été proposé dans AbB 14 : i-na ⸢MÁ⸣.[LAH5.MEŠ šai-naqá-at(?)] UGULA MÁ Ì.DUB.HI.A. 50 Voir K. R. Veenhof, LettersintheLouvre, AbB14, Leyde, 2005, p. 201, n. 225b) : « No vertical sign visible after ŠE, hence hardly KA[R], or šal[i]-t[i-ka] ; perhaps šalēt, as a topographical indication? » Sur www.archibab.fr, M. Béranger a proposé de lire la l. 6 ainsi : ša ⸢li(?)-i⸣-[tim KI.TA(?) ša] qá-ti-ka, ce qui désignerait le district inférieur (lîtumšaplîtum) de la province du Yamutbal, qui était effectivement sous le contrôle de Sin-iddinam. 51 Voir K. R. Veenhof, ibid., p. 201, n. 225c) : « Final HI.A suggests products or animals (to be transported?). »
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4 (malâhumqui ont été attribués) à Nabium-malik ; 4 (malâhumqui ont été attribués) à Ud-balani-namhe ; (sous-total de) 8, chef-waklum : Iddin-Amurrum ; 3 hommes (GURUŠ ?52), chef-waklum : Ilan-šemea ; 3 hommes (GURUŠ ?), chef-waklum : Šamaš-magir ; 2 hommes (GURUŠ ?), chef-waklum : Iddin-Amurrum ; (sous-total de 6), auprès de Šamaš-mušallim. (total de) 33 malâhum.
Comme l’avait déjà remarqué K. R. Veenhof 53, le nombre total de 33 malâhum ne correspond pas aux 31 individus qui sont effectivement répertoriés. En outre, la façon de présenter les effectifs est variable. Aux l. 8-17, chaque entrée indique le nombre de malâhum attribués à (ana) un ou deux individus, et chaque ligne indentée mentionne le nom de leur capitaine-waklum54, sans que celle-ci soit inscrite systématiquement. Mais lorsque l’on passe au revers, les l. 18-20 inversent l’ordre de présentation, en donnant chacune un nombre d’ouvriers (3, 3 et 2) suivis du nom de leur capitaine. La l. 21, qui est indentée, indique qu’ils ont été recrutés auprès (KI) du service de Šamaš-mušallim, mais elle donne étrangement le chiffre de 6, alors que 8 est attendu. Sans s’attarder sur ces problèmes de compte, il est important de souligner que les hommes à qui sont attribués les ouvriers-malâhum sont des gouverneurs-šâpirum, tous identifiés avec un degré variable de certitude : Taribatum, Nannatum (šâpir mâtim de Bad-tibira), Šep-Sin, Ahuyatum et Ili-iddinam (que l’on retrouve toujours en binôme), Annum-pi-Šamaš, Naram-Sin, Nabium-malik (šâpir mâtim de Larsa), Ud-balani-namhe (šâpirmâtim dans la région d’Ur)55. Il est cependant permis de s’interroger sur la fonction de Šamaš-mušallim, puisque deux dignitaires portant ce nom sont connus dans le Yamutbalum à cette époque : l’un est gouverneur, l’autre porte le titre de UGULA I7.DA (akk. rabi nârim ?). Comme on l’a vu plus haut, ce dernier a pour tâche de collecter les redevances de grain sur leurs aires à battre, bordées par les canaux. Examinons enfin les dernières lignes de ce document, qui sont bien conservées : (23-33)
Qu’on rassemble ces experts (eppêšum) de ta province, selon la teneur de la présente tablette que je viens de te faire porter, et envoie-les-moi à Babylone !
52
Lecture d’après W. Sommerfeld, proposée sur www.archibab.fr. Voir K. R. Veenhof, AbB 14, p. 201, n. 225 e). 54 Les capitaines Šamaš-magir et Iddin-Amurrum figurent dans la lettre CUSAS 36 183 écrite par Šamaš-hazir, dans laquelle ils figurent en tant que responsables (NÌ.ŠU) des équipes de cargos (ERIN2 MÁ Ì.DUB) qui reçoivent des champs alimentaires. 55 Voir B. Fiette, ARCHIBAB 3, p. 50-74 § 1.3. 53
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Tu as bien connaissance de ce que je viens de t’écrire. Tu ne dois pas laisser un seul homme parmi ces experts ouvriers-malâhum.
Il convient de s’interroger sur l’origine géographique de ces experts. S’agit-il de ressortissants du royaume de Babylone, envoyés dans une province conquise puis affectés ailleurs ? Ou bien sont-ils des habitants de l’ancien royaume de Larsa, recrutés par l’administration babylonienne pour servir les intérêts de la couronne ? On constate en tout cas toute l’importance qu’accorde Hammu-rabi à la qualité d’experts (eppêšum) prêtée à ces malâhum. Ceux-ci faisaient partie de ces artisans qui circulaient en Mésopotamie pour exercer leur métier là où l’on faisait appel à leurs services56. 4. CONCLUSION « La force de votre pays, (ce sont) les ânes et les chariots, mais la force de ce pays, ce sont les bateaux57. »
Cette réponse fameuse que donna Hammu-rabi de Babylone à Abimekim, l’envoyé du roi de Mari Zimri-Lim, à propos de la ville de Hit disputée pour ses sources de bitume, témoigne en quelques mots de la dépendance de l’économie de son royaume vis-à-vis des bateaux pour la circulation des biens en Babylonie58. Hammu-rabi minimise toutefois l’importance du trafic fluvial dans la région du Moyen-Euphrate, qui est pourtant bien documenté par les archives royales de Mari59. 56 La question de la circulation des artisans est traitée dans la thèse, en cours de rédaction, de M. Ramez, « “Les faiseurs d’œuvres”. Savoir et savoir-faire des artisans de la pierre précieuse et de ses imitations au Proche-Orient ancien de l’âge du Bronze à la lumière des sources cunéiformes », sous la direction de M. Guichard à l’École Pratique des Hautes Études (Paris). 57 Traduction par S. Lackenbacher de ARM 26/2 468 : 21’-22’, p. 392. 58 S. Lackenbacher, « L’affaire de Hît », ARM 26/2, Paris, 1988, p. 451-457 ; spéc. p. 454 : « Hammu-rabi ne parle plus de partager la ville [Hit] et il explique pourquoi il y tient tellement. Les raisons qu’il donne sont intéressantes car elles ne sont ni politiques ni stratégiques mais d’ordre économique ; après avoir rappelé l’importance des ânes et des chariots pour Mari et celle des bateaux pour Babylone, ce qui revient à souligner l’importance des transports et du commerce pour les deux pays, Hammu-rabi précise qu’il veut Hît à cause de son bitume. Il essaie donc de justifier ses prétentions en affirmant que son pays, voué par nature au commerce fluvial, avait un besoin vital de bitume (sous-entendu : pour calfater les bateaux), tandis que l’économie mariote pouvait mieux s’en passer. » 59 Voir en dernier lieu G. Chambon, « La navigation fluviale sur l’Euphrate au second millénaire av. J.-C. : usages, enjeux et communautés de pratiques », dans P. De Souza, P. Arnaud & C. Buchet (éds.), The Sea in History : The Ancient World / La mer dans l’histoire :l’Antiquité, Woodbridge, 2017, p. 138-150.
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Le dossier des lettres réunies dans cet article a concrètement montré que la maîtrise du transport fluvial par le roi de Babylone a permis de drainer efficacement les produits extraits de sa nouvelle province méridionale dans sa capitale, en s’appuyant sur une administration bien établie dans le Sud mésopotamien. Ces nouvelles richesses étaient d’une importance capitale pour la trésorerie du royaume de Babylone, qui à cette époque menait plusieurs campagnes militaires jusqu’à aboutir à l’unification de la Mésopotamie. Il nous faut enfin insister sur l’intérêt d’avoir traité la question du transport fluvial en Babylonie par l’examen de textes replacés dans leur contexte historique et politique, tout en fondant l’analyse des éléments disponibles sur un travail d’archivéconomie effectué en amont avec l’étude systématique des archives de Sin-iddinam et de Šamaš-hazir. C’est là un leitmotiv qui a toujours animé D. Charpin dans ses recherches, fondées sur la mise en ordre des archives babyloniennes, et qu’il n’a de cesse de transmettre à ses collègues et ses étudiants, notamment via le projet Archibab. BIBLIOGRAPHIE Arnaud D., 1981 : « Catalogue des documents inscrits trouvés au cours de la huitième campagne (1978), avec une annexe de textes divers concernant le royaume de Larsa », Syria 58, p. 41-99. Barberon L., 2012 : ARCHIBAB1. LesreligieusesetlecultedeMardukdansle royaumedeBabylone, Mémoires de N.A.B.U. 14, Paris. Chambon G., 2017 : « La navigation fluviale sur l’Euphrate au second millénaire av. J.-C. : usages, enjeux et communautés de pratiques », dans P. De Souza, P. Arnaud & C. Buchet (éds.), TheSeainHistory :TheAncientWorld/La merdansl’histoire :l’Antiquité, Woodbridge, p. 138-150. Charpin D., 1997-1998 : Recension de : W. H. van Soldt, LettersintheBritish Museum.Part2,AbB 13, Leyde, 1994, AfO 44/45, p. 339-343. —— 2003a : Hammu-rabideBabylone, Paris. —— 2003b: « La carrière de Sîn-iddinam et la mainmise babylonienne sur Larsa », NABU 2003/1. —— 2004 : « Histoire politique du Proche-Orient ancien (2002-1595) », dans P. Attinger, W. Sallaberger & M. Wäfler (éds.), Mesopotamien. Die altbabylonische Zeit, Annäherungen 4, OBO 160/4, Fribourg/Göttingen, p. 25-480. —— 2007 : « Chroniques bibliographiques 10. Économie, société et institutions paléo-babyloniennes : nouvelles sources, nouvelles approches », RA 101, p. 147-182. De Graeve M.-C., 1981 : TheShipsoftheAncientNearEast(c.2000-500B. C.), OLA 7, Louvain.
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ONLY THE MAŠ’ARTU-PRIESTESS SPEAKS: THE EMAR INSTALLATION RITES IN SCRIBAL CONTEXT Daniel E. FLEMING*
In July of 1991 I arrived in Paris after five weeks in Aleppo, where I had been collating ritual texts from the newly published archives of Late Bronze Age Emar, a modest city on the bend of the Euphrates River in northwestern Syria. The previous spring, I had briefly met Dominique Charpin at the annual meeting of the American Oriental Society in Berkeley, and he had kindly proposed that I make contact if ever in France. Without notice, I called him from the École Pratique, and on the spot he invited me to the home of research on the Mari archives at 9, rue de la Perle. He then invited me to dinner nearby and he made clear that he would welcome further exchange. In 1997, emboldened by Dominique’s encouraging response to my inquiry about Mari as a future object of study, I arrived for a year in Paris, the basis for an eventual book. Dominique perused two drafts of that volume with his careful eye, the best of gifts to a young scholar exploring the Mari trove with large historical questions. Through all this, he has invited me into his home and accepted invitation into mine, all the while listening to me learn French. It has been a privilege to know him, and it is likewise a privilege to offer this piece in appreciation. To that end I return to Emar and its ritual, the occasion of our first contact. One notable trait of the ritual texts from Emar is their lack of reference to speech.1 My object here is to begin with the one eye-catching * New York University. This article was conceived as a contribution to a workshop organized by Beate Pongratz-Leisten on “Ritual and Narrative: Texts in Performance in the Ancient Near East” at the Institute for the Study of the Ancient World at New York University (May 1, 2015). Her definition of the event and invitation to participate inspired the focus on the only quoted speech in Emar ritual, and the contributions of other participants are scattered through the current text. 1 Speech can mean many different things in writing associated with ritual. Gregorio del Olmo Lete refers to what he calls “recited ritual” at Ugarit, in which he includes texts defined by “the verbal element of the cultic action” (e.g. KTU 1.40; 1.108) and texts that combine these “with ritual elements” (e.g. KTU 1.161; CanaaniteReligionaccordingto theLiturgicalTextsofUgarit, Bethesda, 1999, p. 138). None of these texts presents anything much like Emar’s maš’artu installation, the focus of this investigation. I have not
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exception to this rule and then to define around it a context in widening circles. This means first the immediate setting, then the ritual event as a whole, followed by its pairing with one similar text, and finally the consideration of how these two ritual texts may be located in the particular historical framework for the last generations of Emar. My first scholarly work focused on the rituals from Emar, and the possibility of discerning more precise historical reference points for these materials is new to me, offering a new way to think about this religious documentation in relation to swirling political developments that mark the final years and main textual production in the city.2 When these documents were excavated in the 1970s from the archive of Emar’s building M-1, the workplace of the overseer for local ritual affairs, a man who took the title “diviner of the gods,” they added a body of new evidence for public ritual practice roughly comparable in size to the ritual corpus from Ugarit, several dozen texts of varying types, sizes,
perused properly the massive collection of ritual-related texts from Ḫattuša. In his compendium on Hittite religion, Volkert Haas addresses a variety of “incantation rituals” (Beschwörungsritual); prayer ritual (Gebet, not a whole type devoted to different deities); song as “Kultmusik” (as in the “Lied der Stiere” at Nerik, p. 684); and oracles as ritual element (p. 689). Haas (p. 681) categorizes ritual speech as prayers, hymns, incantations, liturgical chants, and calls (Zurufe). It is noteworthy that these types could all be capable of rendering as extended text, as opposed to brief spoken declarations that make sense only in their context as part of a long ritual composition. 2 My early work on Emar ritual took form in three principal works: my revised dissertation on the installation of the storm god’s priestess, a first exploration of the ritual text from the site (The Installation of Baal’s High Priestess at Emar: A Window on Ancient Syrian Religion, Atlanta, 1992); one more extended review of texts defined by their calendrical framework (TimeatEmar:TheCulticCalendarandtheRitualsofthe Diviner’sArchive, Winona Lake, 2000); and a long article on the rituals as a collection (“The Emar Festivals: City Unity and Syrian Identity under Hittite Hegemony,” in Mark W. Chavalas (ed.), Emar:TheHistory,Religion,andCultureofaSyrianTownintheLate BronzeAge, Bethesda, 1996, p. 81-121). The installation for the storm god’s priestess has drawn further interest: Manfried Dietrich, “Das Einsetzungsritual der Entu von Emar (Emar VI/3, 369),” UF 21, 1989, p. 47-100; Gerald Klingbeil, AComparativeStudyof the Ritual of Ordination as Found in Leviticus 8 and Emar 369, Lampeter, 1998. For studies that touch on the Emar rite, see also Ada Taggar-Cohen, “The EZEN pulaš- – ‘A Hittite Installation Rite of a New Priest’: In Light of the Installation of the dIM Priestess in Emar,” JANER 2, 2002, p. 127-59; Patrick Michel, Le culte des pierres à Emar à l’époque Hittite, Göttingen, 2014. Still unpublished is the 2016 Johns Hopkins Ph.D. dissertation by John T. Thames, “Ritual Revision and the Influence of Empire: The Politics of Change in the zukru Festival of Late Bronze Emar.” My student at New York University, Elizabeth Knott, has worked on the maš’artu installation text that is the focus of this article, intending it to become one part of a dissertation on Ishtar-type goddesses in second-millennium Syria, but her work on the two major Mari texts eventually crowded out the Emar material. She and I have discussed the text with benefit to my analysis here.
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and degrees of fragmentation.3 Emar’s ritual texts display some signs of continuity with forms known from Ugarit, such as the account of rites through a single month, and from Ḫattuša, such as the individual text defined as “festival” (ezen).4 It is nevertheless clear that these represent local practice recorded by participating local scribes, evidently the small circle of the M-1 diviners and their colleagues.5 As a whole, the ritual texts are administrative, occupied by transactions involving valued items for offering, feasting, gifts, and payment, all accounted for not just by their quantity but by the moment of their exchange. Especially with the rites designated “festivals,” this information is supplied efficiently in the framework of a ritual narrative, where the renditions of these more complex occasions favor us with a sequential account of the events. While the financial interest of the diviner is ubiquitous, it remains to explain why so much procedural detail is provided in the festival texts, where quantities of offerings and allotments are carefully tied to ritual timing. The collected text for six months of rites (E446) dates to the period before the family of the M-1 diviner Zu-Ba‘la and sons, who adopted the more up-to-date script over the traditional style visible in older legal documents, and it is clear that the diviner’s 3 The coherent character of the archive found in the building excavated as M-1 is the object of extended study by Matthrew Rutz (BodiesofKnowledgeinAncientMesopotamia:TheDivinersofLateBronzeAgeEmarandTheirTabletCollection, Leiden, 2013). For the title of the leader evidently identified with the archive, see the will of Ba‘lu-qarrad (SMEA 30 no.7), found outside the excavation but clearly representing a leading character known from securely provenanced texts from the building M-1. Complete evidence for the family of M-1 diviners is gathered by Yoram Cohen (TheScribesandScholarsofthe CityofEmarintheLateBronzeAge, Winona Lake, 2009, p. 147-83). 4 The month-based ritual texts from Ugarit include KTU 1.41 (cf. 1.87; Pardee as joined to the following month), R’išyn; 1.46/1.109/1.130, (lost); 1.104 (lost); 1.105, Ḫyr (Pardee observes traces for the preceding month, which would be ’Ib‘lt); 1.106, Gn (Pardee as second of a pair of tablets that would have included the preceding month); 1.112, Ḫ[yr]? (Pardee as unreadable); 1.119, ’Ib‘lt (Pardee includes elements for the next month of Ḫyr); 1.126 (lost); 1.132 (assumed?); 1.138 (lost); 1.148 (possibly the same sequence as 1.105); see texts 6-15 in Dennis Pardee, RitualandCultatUgarit, WAW 10, Atlanta, 2002. It is not clear whether some or all the texts with missing opening lines ever indicated a particular month name. For the EZEN category as a group, see Volkert Haas, Geschichte derhethitischenReligion, Leiden, 1994, p. 692-95; see p. 674 for the distinction between SISKUR (offering) and EZEN (festival). For the Hittite “Festival of the Month” (CTH 591) see Charles Steitler, “Sakralsprache gelöst vom ursprünglichen Kontext? Das Beispiel einer Tafel des hethitischen Monatsfestes,” Welt des Orients 44, 2014, p. 301308. Further back in time, see Itamar Singer, The Hittite KI.LAM Festival, Wiesbaden, 1983, 1.6, p. 52, for the idea that Hittite “festival” texts included sections devoted to describing allotments separate from the description of ritual, on separate tablets. 5 This was already one key conclusion of my initial study of Emar ritual from the installation of the storm god’s priestess (Installation, p. 279-89).
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role in Emar ritual affairs preceded the appointment of Zu-Ba‘la by the Hittites.6 One possible reason for the sons of Zu-Ba‘la to produce ritual accounts with such procedural detail could be to assert their supervisory authority at this level, beyond their financial responsibility. They were participants in ritual execution, not merely ritual accountants, and in this participating role the new diviners were maintaining the custom visible in the old text for six months. Based on the evidence of the ritual texts as we have them, it appears that this procedural and financial interest of the M-1 overseers did not require reference to the spoken word. The timing of specific moments in the ritual progression was defined by physical acts rather than speech. For example, the installation of the storm god’s priestess, written ereš. dingir (NIN.DINGIR), proceeds with reference to a series of actions that recognize her new standing without vocalization (369:40-44): (40) Just before the evening watch, they will seat the priestess on her throne and set up before her a new table of her father’s house, (41) (and) place bread on it. They will put on her ears two gold earrings of her father’s house, put on her right (42) hand the(?) gold ring of the storm god, (and) wrap her head with a red wool headdress. They will offer fine oil of the storm god. (43) They will put into the diviner’s hand ten shekels of silver in the form of a silver coil (or, two gold lamassu-figurines of one gold shekel). Two of her brothers will carry her on (their) shoulders, and she will go to the house (44) of her father. The city elders will fall at her feet (and) give her a seven-shekel silver tudittu-pin as her gift.7
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Emar legal documents are distinguished first of all by contrasting clusters of writing habits, originally designated “Syrian” for the older local group form and “Syro-Hittite” for the alternative that began to thrive under Hittite and Carchemish rule, designations that Sophie Démare-Lafont and I now identify as “Conventional Format” and “Free Format” (Fleming and Démare-Lafont, “Tablet Terminology at Emar: ‘Conventional’ and ‘Free Format’,” AuOr 27, 2009, p. 19-26). I first identified the script of the ritual text E446 as sharing the character of the Conventional texts in TimeatEmar, 109-13. All the festival texts are written in Free Format type script, as are all of the administrative documents from the building M-1 (Démare-Lafont and Fleming, “Ad Hoc Administration and Archiving at Emar: Free Format and Free Composition in the Diviner’s Text Collection,” AuOr 36/1, 2018, p. 29-63). 7 The translation follows the A text, which is more complete, with the B text preserving roughly half of each line (Fleming, Installation, p. 18-19, p. 53-54). The A text: 40 a-na pa-ni nu-ba-at-ti ereš.dingir a-na gišgu.za-ša ú-š[e]-ša-bu-ma gišbanšur gibil ša é a-bi-ši a-napa-ni-ši 41 i-šak-kán-nuninda i-našà-šu‹i›-šak-kán-nu 2 níg.geštug KÙ.GI šadIškur 42 i-na šu-ti zag-ša i-šak-kán-nu sag.du-ša TA túgbar.sig sígḫé.me.da i-ra-ka-su ì.du10.ga d Iškur siskur-u 43 10 gín kù.babbar a-naḫar kù.babbar a-našu-tilúḫal i-šak-kán-nu 2 šeš-ša a-nabu-ú-dii-na-aš-ši-mai-naé a-bi-ši 44 du-laklú.mešši-bu-uturuki a-na gìrmeš i-ma-qu-tu4 tu-dì-it-tu4 kù.babbar 7 gín kù.babbar ú-qa-ia-šu-ni-iš-ši. Aside from orthographic variants, note especially in 43B the gift to the diviner, 2 dlama KÙ.GI ša 1 gín KÙ.GI (two gold
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This extract shows the degree of detail possible in the ritual texts from Emar, as well as the financial concern reflected in the weights of all the gifts, both those for the diviner and the one for the priestess. The earrings from her family, the ring of the storm god, and the headdress appear to pertain to her office as priestess and do not represent personal gifts.8 Notice the particular concern of the diviner to account for the substantial payment he receives in connection with the enthronement of the new priestess, a confirmation that the text was inscribed by someone from his workplace. 1. THE MAŠ’ARTU SPEAKS Among all the ritual texts found at Emar, only one defines a moment in the sequence by quoted speech. Toward the end of the installation text for a second priestess, called the maš’artu, in service of the goddess Aštartu-of-Battle (taḫāzu, me3), the new priestess speaks before leading a rite described with particular interest in the materials transferred.9 The text divides units of content according to shorter sequences of action that are consistently introduced by references to time.10 We are on the seventh lamassu figurines weighing one silver shekel); and the brothers carrying the priestess on their “neck” (a-nati-ik-ki). 8 Fleming, Installation, p. 184-185. 9 The word maš’artu is evidently Semitic and appears to reflect the Syrian temple setting without reference to Akkadian precedent. No clear etymology illuminates its associations: I considered the verb ša’āru, “to conquer” (Installation, p. 99), thinking of the “battle” connection; Eugen Pentiuc proposed origin in the verb ṯ‘r, “to arrange, serve food” (“West Semitic Terms in Akkadian Texts from Emar,” JNES 38, 1999, p. 95-96). In an Ebla lexical text, equation of the word maš’artum with na-rú, “stela,” is difficult to explain as a priestess uniquely associated with the service of stones, when the context would indicate that the maš’artum itself is a stone object; see Franco d’Agostino & Stefano Seminara, “Sulla continuità del mondo culturale della Siria settentrionale: La maš’artum ad Ebla ed Emar,” RA 91, 1997, 1-20. Patrick Michel observes the difficulty of determining a secure etymology and proposes one from the common Biblical Hebrew verb š’r, “to remain,” so “she who remains in a hypostatic relationship with the goddess” (“Functions and Personalities of ‘Syrian’ Priestesses in the Bronze Age: Priestesses at Mari, Emar, and Ugarit,” in Stefanie Lynn Budin & Jean MacIntosh Turfa (eds.), Women inAntiquity:RealWomenacrosstheAncientWorld, London, 2016, p. 448). 10 In the text as published by Arnaud, these divisions include the following that begin a line and follow a horizontal line drawn across the tablet, yielding a strong formal division: 2’ (on the consecration day); 10’ (on the same day, i-nau4-mi-šu-ma); 20’ (on the next day); 41’ (on the second day of the festival); 45’ (when it becomes bright); 48’ (on the third day); 51’ (on the fourth day); 60’ (on the fifth day); 63’ (on the sixth day); 66’ (on the seventh day); 69’ (on the same day, i-nau4-[miša]-a-šu); 70’ (also on the same day, i-nau4-[miša-a]-šu-ma); 75’ (also on the same day); 79’ (also on the same day, at
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day of a seven-day feast, evidently the final day of the installation festival. The tablet is broken along the right side and becomes increasingly damaged through this section:11 81’ On the same night, the maš’artu, along with …12 82’ will go out, and she will enter the house of Ea. [They (or she) will offer] one sheep to [Ea?] 83’ She will bow low to Ea (and) speak as follows:13 84’ “Please let me draw water to bathe my lady Aštartu.”14 85’ She will place into her (own) charge(?) 40 silver shekels and ½ gold shekel.15 (An aromatic? and) 86’ tamarisk she will bind, bread and beer (she will offer?),16 night); 81’ (also on the same night). The following time references occur in the middle of lines, without section marker: 23’ (for seven days); 28’ (seven days); 29’ (on that day, i-nau4-mi-ma, seven days, or the seventh day); 31’ (on that day); 32’ (on the same day).; 55’ (seven days); 59’ (for one? day; uncertain text). Three lines begin with the time statement, without horizontal line: 39’ (also on the same day); 57’ (two days); 92’ ([on] the day…, broken text). This is a provisional list, awaiting a first new edition of the original publication for E370. Note the likely join of Msk 74293k at the top of the main tablet (Msk 74303a); Rutz, BodiesofKnowledge, 147. I reviewed the structure of the rite based on parallel with the installation of the storm god’s priestess (Installation, p. 209-11). 11 From the text published by Arnaud (unfortunately, I did not have the opportunity to collate this tablet during my visits to the museum at Aleppo in 1991 and 1995): 81’ i-na ge6 : mu-šiša-a-šu-ma munusmaš-ar-tu4 it-tix […] 82’ tu-uṣ-ṣa-maa-naé dÉ-ate-ru-ub 1 udu a-na [dÉ-a siskur(?)] 83’ a-nadÉ-atu-uš-ḫé-ḫa-ana-kán-nai-qab-bim[a-a …] 84’ ameš a-na ra-ma-ki dIš8-tár gašan-ia lu-uḫ-bi-mì […] 85’ 40 kù.babbar ½ KÙ.GI i-na šà-ši ta-šak-kánGIŠ x […] 86’ giššinig ta-ra-ak-ka-asnindameš kašmeš […] 87’ túgzi-ir-taa-nasag. du-šata-šak-k[án…] 88’ i-na kaskal-nie-tal-kum-mai-pala-ḫu-ši[…] 89’ 12 kù.babbar a-na níg.ba-šasum-nuki-ia-a-[am …] 90’ lúmeš ta-ḫa-zia-nagìrmeš-šai-x-[…] 91’ lúmeš ta-ḫa-zi NI i-nax […]. 12 The line glosses ge6 as “night” (mu-ši), as if another interpretation were imaginable. 13 For the formulation of direct speech by a-kán-na(verb qabû) ma-a in legal documents of the Free Format, see E30:1 (will); E32:2; E86:2 (service and debt); E91:2 (inheritance); E93:4 (inheritance); E117:1-2 (service and debt); E128:3 (will); E213:3 (inheritance); E215:2-3 (service and debt); E226:2 (property arrangement); E252:6 (payment of debt); E257:6 (judgment on slave theft). For variants, note E5:1-2, a-kán-naiqbi-ma (will); E182:4, a-kán-naiq-bi […]. With akanna (“thus”), the verb is consistently preterite past, marking the legally definitive statement on which the rest of the document is based. 14 In standard Akkadian usage, the G stem of the verb ramāku means “to bathe (oneself)” (intransitive), and “to bathe” something else (transitive) would be rendered in the D stem; see CAD s.v. ramāku 1 and 2 (G stem); 3 (D stem). 15 The chain of feminine singular subjects in lines 82’-87’ is most easily understood to share a single subject, the priestess, so that she should be the one to place the one to place the silver and gold “into her midst.” In the Code of Hammurabi (par. 61:30-33), an unplanted piece of land (nidītu) is considered the property of the man in question, “placed in the midst of his (legal) share” (ni-di-tama-nali-ib-biḫa.la-šui-ša-ka-nu-šum), and it seems that these resources are intended for the funds of the priestess. 16 Tamarisk is associated with purification and healing (CAD s.v. bīnu A b2’).
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she will place a zirtu-cloth on her head.17 […] They will set out on a journey and pay her respect […] They will give 12 shekels of silver as her gift. Thus/Regularly… The men of battle will [fall?] at her feet … The men of battle …
The next line introduces some new section with reference to an unknown “day,” without dividing the text by another horizontal line, and the last eight lines of the section preserve no more than three signs each.18 There is certainly more to be done with this difficult text. With this discussion, I will only frame the problem and offer preliminary observations. The financial interest constituted in the silver and gold, tamarisk, bread and beer, and head cloth appears to be associated with an exchange between the priestess and the physical statue of the goddess she serves, with the details of the procedure muddied by the damage to the right side of the tablet. The spoken word sets up this exchange, defining the act that initiates it: “Please let me draw water to bathe my lady Aštartu.” The compositional perspective of Emar ritual writing is entirely third person plural, with durative verbs: “they perform” or “they will perform” each rite, a combination that transforms the details of particular observance into models for the future. Individual acts are rendered in third person singular, as “he” or “she.” It is striking that the speech is not quoted indirectly but is put in the maš’artu’s mouth, so that her actual words matter. Discussion of liturgy or speech in ritual may tend to involve prayer or praise, the words that may be addressed to the gods with a view to maintain good relations or gain some wish, often at some length.19 The maš’artu’s words are likewise addressed to a god, Ea, but they are less prayer than a polite request for permission and appear to be complete in the single cited sentence. The requested permission is required for the performance of one rite that prepares for a second rite 17 The zirtu is somehow particular to this setting; cf. CAD s.v. zēru adj., “braided, plaited,” including references in EA 120:4 and 7, a letter of Rib-Hadda, ruler of Gubla (Byblos). 18 We find reference to the title of the storm god’s priestess (ereš.di[ngir], line 96’, and a za-du vessel (line 97’), associated with oil (Fleming, Installation, 146 and n. 248). There is little basis for deciding the content and significance of the section. 19 This role for liturgy in texts associated with ritual was the particular interest of the May 2015 workshop. Note especially the papers by Beate Pongratz-Leisten, “Texts in Performance and Texts for Performance in the Ancient Near East”; Paul Delnero, “Language and Performance: Doing Things with Words in Sumerian Ritual Laments”; and Uri Gabbay, “Narrating a Divine Murder in Cult: A New Look at the lilissu Ritual.” The same pattern of liturgical speech may be found in Haas’s treatment of vocalization in Hittite ritual, as found above in note 2.
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that may or may not be hers to carry out: she needs to draw the water that allows the goddess to be bathed. None of what follows can proceed without the sacred water from Ea, and the spoken request for permission is so important that it provides a point of reference for one ritual act in a way that is never found otherwise in Emar ritual recording.20 It is significant that these spoken words do not make reference to a song or a prayer, elements consistently left unidentified throughout the corpus.21 The words of the maš’artu are spoken inside the temple of Ea, where she has come from some location probably lost to the tablet’s broken sections.22 In southeastern Mesopotamia, Ea was the craftsman god, also associated with the power of underground fresh water, as manifest in his Sumerian counterpart Enki, who was worshipped at Eridu, enthroned upon the apsû depths. Yet the evidence from Ebla in particular suggests that Ea originated further west, where the fresh water of springs did not assume the same geology as that of the Mesopotamian delta.23 This request for water represents Ea’s only active role in the Emar ritual texts; he is given special attention in two city-wide celebrations under the diviner’s supervision. In the series of kissu festivals linked to the town of Šatappi, to which we will return later, Ea receives one of the individual kissu rites, though the damaged text offers no detail that would
20 There must have been other speech in Emar ritual, as indicated in just one prominent case by the name of the zukru festival (E373), which derives from a verb of speaking. The rituals include many references to “singers” (Fleming, Installation, p. 92-94). 21 The particular reference to ritual speech in request for permission does have parallels in at least two other corpora and settings. In a building rite from first-millennium Babylonia, a priest speaks to the clay pit before beginning the ritual in which clay is used from it (Claus Ambos, MesopotamischeBauritualeausdem1.Jahrtausendv.Chr., Dresden, 2004, p. 156-157, lines 3-5; cf. for the original text, R. Borger, BiOr 30, p. 176-83). I would like to thank Uri Gabbay, one of the participants in the New York event, for this reference. Closer to Emar in time and potential for contact is Tunnawiya’s incantation ritual of the river (CTH 409). Also from the New York event, both Andrea Trameri and Hannah Markason observed this reference; the original text comes from Albrecht Goetze, TheHittiteRitualofTunnawi, New Haven, 1938; and its complete tablet record is assembled in CTH 409 from the Konkordanz der hethitischen Keilschrifttafeln – Suchergebnis of the online Hethport site. 22 In the preserved text, the maš’artu only becomes an active player in her own installation at this moment on the night of the seventh day, so that it is impossible to determine the location from which she departs (verb waṣû). One thinks of her family’s house, which is the point of reference in the installation of the storm god priestess, and the temple of Aštartu (written Ištar) or the “house of the maš’artu” within it. 23 See Alfonso Archi, “The God Ḥay(y)a (Ea/Enki) at Ebla,” in Sarah Melville & Alice Slotski (eds.), OpeningtheTabletBox:NearEasternStudiesinHonorofBenjamin R.Foster, Leiden, 2010, p. 15-36.
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anchor him in local religious observance;24 and in the elaborate offering list of the long zukru festival text, the most expensive event staged in all the Emar documentation, Ea is listed after Dagan and the storm god as the most prominent god.25 For all the confirmation that Ea has standing in Emar ritual life, the evidence still leaves the impression that this visibility has a thin foundation, always keeping company with other major gods, lacking ritual attention that displays interest in his unique contributions or character.26 This contribution to the maš’artu installation represents the one occasion in Emar ritual when Ea appears in connection with a unique event. 2. RITUAL CONTEXT IN INSTALLATION FESTIVAL The ritual text that incorporates the maš’artu’s speech belongs to a festival pair that permits mutual illumination of structure, even as deep contrasts in each cult are evident, rendering them surprisingly independent given the obvious likeness between the two events in question.27 Emar’s building M-1 yielded two festivals for putting sacred personnel into 24 The most frequently copied ritual in the diviner’s M-1 collection is the kissu, which consists of separate rites for different gods in varying combinations, collected into a series of five in one exemplar (tablet F), the basis for Daniel Arnaud’s division into four: E385 with two rites, one for Dagan and one for Ereškigal; E386 for Ea; E387 for Išḫara and d NIN.URTA together; and E388, plural kissu festivals without focus on particular gods. The Ea festival is badly damaged, attested on three tablets: F (with the full set); H (only Ea); and I (also with the plural festivals, E388). 25 The longest list of gods found at Emar occupies a long central section in the zukru festival text E373 (lines 76-162, followed by a broken section). Only this text offers an explicit hierarchy of gods by division into three ranks with different quantities of offering. The first section appears to have some sense of sequence, though this may be unsystematic, with Dagan and the storm god in the lead. By this order, the next god is Ea, followed by the moon and sun gods together and the city god dNIN.URTA. Compare also an earlier set of offerings in the same sequence (lines 12-16) and a parallel offering list on a separate tablet (E378); cf. Fleming, Installation, p. 243-44. 26 This separate standing resembles what Archi concludes for Ea/Hayya at Ebla: In contrast to the major gods Kura, Hadda, three hypostases of ’Adabal, Rašap, and Aštabil, who received monthly offerings from the king and other royal figures, Ea is left out of this regular concern (p. 34). At the same time, the attention to special large and small festivals for Ea indicates notable interest in him. “The reason for the evident contradiction must lie in the nature of the god, clearly of lesser rank” (p. 34). Note that at Ugarit, Ea is equated in god lists with Kothar, and note an Akkadian text from the house of Urtenu that recounts a vision in which Ea appears (Mark S. Smith and Wayne T. Pitard, TheUgaritic BaalCycle.VolumeII:IntroductionwithText,TranslationandCommentaryofKTU/CAT 1.3-1.4, Leiden, 2009, p. 580). Ea is not a deity found in the Ugaritic texts from the site. 27 Fleming, Installation, 213.
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office, both as priestesses, both with a “house” named for their office, suggesting residence in the temple precincts, an arrangement not otherwise indicated in the evidence.28 While the installation for the maš’artu of Aštartu is attested in only one tablet, the installation for the storm god’s priestess, written ereš.dingir (or NIN.DINGIR) is preserved in two almost complete copies, the fullest marked as text A, and a second recognized by Walther Sallaberger and Matthew Rutz as the combination of the B and C texts.29 A third D text offers a substantial fragment, which has no overlap with the splinter E.30 It is clear in any case that the storm god’s priestess installation was copied as part of some learning process in the diviner’s workplace, while the maš’artu text never seems to have attracted that purpose, like the equally impressive tablet for the lavish seventh-year zukru festival for Dagan and the gods of the whole city as such. The one other ritual to warrant scribal copying, though in irregular form, was the type called kissu, perhaps but not securely rendered as “throne,” each identified with a single deity: Dagan, Ereškigal, Ea, Išḫara and the city god written d NIN.URTA, and a group rite for plural kissus.31 It is not evident that the 28 Compare the é ereš.dingir in E369:53-54 and the é munusmaš-ar-ti legible from two references in E370:31’ and 32’. On the simpler structure of Syrian temple staff in relation to the eastern Mesopotamian, see Fleming, “Southern Mesopotamian Titles for Temple Personnel in the Mari Archives,” in John Kaltner and Louis Stulman eds., Inspired Speech: Prophecy in the Ancient Near East. Essays in Honor of Herbert B. Huffmon, London, 2004, p. 79. 29 The initial proposal comes from Walther Sallaberber, Review of Fleming, Installation, ZA 86, 1996, p. 142-43; elaborated by Rutz, BodiesofKnowledge, p. 146. 30 Sallaberger (p. 143) also proposed that the small fragment text E (Msk 74286e) may belong to the same tablet as D, though this remains only a simple way to reduce potential copies, without evidence for confirmation. In orthographic terms, Text D tracks with A against B in some cases (e.g.: da- vs. dá- in line 48, 1 gišPA ZÌ (ŠE) vs. B lacking ZÌ in line 53); and elsewhere with B against A (e.g. ša DINGIRmeš vs. no ša in line 63; -sàin kāsāti vs. -sa-in line 67). Nothing shows clearly that D has a close copying relationship with one or the other of the more complete texts. 31 Rutz (p. 152-53) reduces Arnaud’s 14 separate text attestations to ten, Arnaud’s texts A, C, D, E, F, G, Hii, I, J, and L. The copying pattern of the kissu texts calls for more attention than can be devoted in this context. Even the location of the kissu rites at the town of Šatappi depends on a slender thread of reference in what Arnaud separates as the first festival, E385. In fact, the town of Šatappi only appears in the first kissu event, defined as the kissu festival “of Šatappi” rather than by a god or gods, as with Ereškigal, Ea, and Išḫara/dNIN.URTA. Within this first event, Šatappi is mentioned through the period of feasting, then dropped with the closing (4th) day, as Ereškigal comes to the fore (385:26). Three different tablets include direct reference, so that the town is solidly embedded in the copying practice for this event. Text A (Msk 74287a introduces the kissu event not by reference to a god but as, “The tablet of rites (of)) the kissu festival of Šatappi” (ṭup-pípár-ṣiezenki-is-síšauruŠa-tap-pí). It opens the event, “When the men, the
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rituals recorded without reproduction had any less importance than the installation for the storm god’s priestess and the kissu set, which appears less important religiously than the events recorded in the three longer festival texts. More likely, the initial composition of these documents did not envision this next stage in the development of writing practices among the diviners of the building M-1. We will return to this question in conclusion. All four rituals designated by the scribal determinative ezen, for “festivals,” include blocks of feasting around which the active and distinguishing ritual features are constructed. The installations for the storm god’s priestess and the maš’artu, along with the zukru festival, share seven-day feasting periods, possibly including the rite for plural kissus (see E388:47).32 Dagan’s kissu festival is built around a three-day feast.33 In every case, the feasting block is ritually static; there is no forward movement toward the event’s objective.34 With the two installations, this lack of progress is particularly visible, as each priestess is enthroned on the first of the seven days, the malluku day of “making rule” or putting into office, and then must wait until the seventh day for the rites that launch her into the role defined for her.35 For the storm god’s priestess, the seven days involve regular offerings to that god along with attention
sons of Šatappi perform the kissu festival for Dagan” (A:2). On the day after the consecration day, they distribute one naptanu (“meal”) bread at the temple of Dagan to the gods of the aforesaid Šatappi (a-nadingirmeš uruŠa-tap-píša-a-šú), the last specification strange and unique in Emar ritual, itself perhaps suggesting a copy (A:11). Finally, a list of tables for dignitaries during the three days of feasting includes three ereš.dingir priestesses: of the storm god (at Emar), of the town of Šumi, and of the town of Šatappi (A:16). Text D (Msk 74303d), which includes only a few lines from the upper right corner of the obverse and bits of the last signs for five lines on the reverse, opens with the same line as A, introducing a kissu festival of Šatappi, performed by the men, the sons of Šatappi (D:1-2). While this is clearly a copy related to text A, its content diverges significantly after the first four lines, and the reverse suggests food portions distributed at the end of festival texts to important persons, including the “chief of scribes” at the end of the Ea festival (E38624’, text displays nothing recognizable from any kissu tablet, including a reference to plural “scribes” (dub.sarmeš, D:reverse 2’), possibly receiving food portions (cf. E386:22F, as realigned in Fleming, Installation, p. 154-55). Text E preserves mention of the priestess of Šatappi (line 16; Msk 74283b reverse 7’). 32 E388K, in a section with only a few signs visible for each line, begins: 7 u4-mi i-[…]. There is too little context to permit even speculation regarding the ritual structure. 33 The officials who give the consecration gift(?) (lú.meššar-runa-di-nu-tiqí-da-ši) feast for three days (E385A:14). 34 Fleming, TimeatEmar, p. 69. 35 For the installation of the storm god’s priestess, see “The Final Day” in Fleming, Installation, p. 186-92.
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to the goddess Ḫebat (consort of the storm god) and Šaḫru (E369:49-58). No attempt is made to address the gods of Emar more generally. In contrast, the central feast of the maš’artu installation takes the occasion to honor a list of deities that approximates the preeminent gods of the hierarchical zukru festival enumeration, with different honor bestowed on successive days: to Dagan, the storm god, the city god dNIN.URTA, “the gods,” Ea, and one lost to broken text.36 Within these parallel structures, the particular activities of the two installations are very different when they pertain to the individual office held by each priestess and the individual sanctuary served.37 At this level of detail, there are provocative parallels between the final days, when the maš’artu speaks and the storm god’s priestess takes up residence in the temple, parallels of procedure that suggest ritual resonance deeper than the common construction provided by scribes or even the seven-day festival form. We know from the zukru that the seven-day form was secondary to the rite on its own terms, which has a separate textual expression for the zukru with annual form focused on a single day (E375).38 The priestess of the storm god spent the seven days of feasting at her father’s house, and her return to the temple, where she had been enthroned on the first day, completes her transition into her new role. After a procession that moves from house to temple in stages, paying respect to a divine supporting cast, the priestess finally arrives at what will be her temple residence.39 Her bed is laid with an expensive “Akkadian 36
Fleming, Installation, p. 244. Most striking is the lack of ritual relationship between the storm god and Aštartu in both texts. In the installation of the ereš.dingir, the storm god is paired with the goddess Ḫebat, a Syrian/Hurrian deity particularly associated with the storm god’s cult at Aleppo, as seen in the diplomatic text from Alalaḫ, AT 1:2-3. At Emar, the god list E378 parallels closely the hierarchy of the long list in the zukru festival (E373), with the notable addition of consorts for the male gods at the head of the list, where we find dIškur ù dḪé-ba-at (E378:4). In the maš’artu installation, no male deity is paired with the goddess Aštartu, and the storm god only makes an appearance among the leading gods honored during the feasting week (E370:49’). Aside from the very existence of two installation rituals for gods linked to the storm god and Aštartu, the parallel temples of Area E at the southwestern summit of the city appear to belong to these two deities. For further discussion see Fleming, Installation, p. 214-27. 38 For extended treatment of the zukru ritual tradition at Emar, see Fleming, Timeat Emar, Chapter 3; and now the dissertation by Thames, cited in note 2. 39 The new priestess has spent the seven days of feasting back at her father’s house, from which she departs with treatment explicitly compared to a bride’s, embraced by two maids, head covered by a colored sash. Procession to the temple requires initial stops at the House of Entrusting (bīttukli) and the temple of the goddess dNIN.KUR. At each stop, concluding with the storm god temple itself, the priestess now makes her own offerings, 37
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blanket,”40 and then we find another rare account of ritual vocalization, not by the priestess and not with quoted words: 71 72 73 74 75
They will set up the table of Ḫulelu at the entry (“gate”) of its head, (and) place on that table three dinner-loaves each(?), one dried cake (with) fruit, one flagon of wine, (and) a zirtu-garment. The singers will hymn Ḫulelu (or, “sing ‘Ḫulelu’”), (and) the singers will perform the rites of that table. Then her sister will wash her feet, and they will place one silver ring of ½ shekel of silver in the water that washed her feet, (and) her sister will get (it). The priestess will ascend her bed and lie down.41
Above all, it is noteworthy that for the final sequence, on the last day of the festival, the scribe finds himself defining a critical event by what is voiced. It is not clear what is meant by “singing” the divine name Hulelu, which is otherwise unattested in the Emar texts. “Hulelu” may even represent the title of a particular text for performance.42 The contents of the vocalizations are completely different and serve distinct ritual sequences with distinct objectives. Nevertheless, the priestess must also undergo ritual washing, and she receives gifts in connection with the affair, including a zirtu cloth. Comparison between the final day rites for the maš’artu and the storm god’s priestess brings us back to the basic character of the washing ritual associated with the maš’artu’s unique speech. With the ereš.dingir of the storm god, the washing and the gifts are directed toward the priestess, where in the maš’artu text they are directed toward the goddess, which raises the question of whether both are thus initiated for first-time entry followed by feasting in the temple (E369:60-68). After the feast, the elders of the city give furnishings for her private chamber (lines 69-71). 40 The “Akkadian blanket” is a túggar uri, ṣubātuakkadû, an expensive import. 41 These lines are attested in a complete form in text A, with the reverse of text C first visible at this point, and the last lines of D. The text offered here follows A, with significant variants noted: 71 gišbanšur ša dḪu-le-e-li 72 a-naká ri-ši-šagar-nu (C: i-šak-kán-nu) 3 tà.am nindanap-ta-ni 1 ninda UD.DU gurun 1 ḫi-zi-bu kaš.geštim síg zi-ir-tu4 73 i-na giš banšur ša-a-šu gar-nu lúza-ma-ru dḪu-le-lai-za-am-ma-ru garza gišbanšur ša-a-šu 74 (C: adds lúza-ma-ru) i-laq-qé(C and D: ti-u)ù nin-šii-ma-as-siùi-naameš šagìrmeš-šai-masu-ú (C: ú-ma-as-su-u) 1 šu.gur kù.babbar 75 ½ gín kù.babbar i-šak-kán-nu (C: lacking) nin-ši ta-qé(C: ti-qé) ereš.dingir i-na gišná-šate-el-la-mata-at-ta-al. 42 One administrative text from Mari (ARM VII 43), dated to the sixth month of dIgi. kur during the reign of Yasmaḫ-Addu, records oil for Nanni (dNa-ni) “on the day of (the) Hulelu” (u4 ḫu-le-li, or ḫu-li-li), which seems to be the same word. Jean-Marie Durand restores Nanni as the equivalent of Nanâ, the lady of a mountain in northern Syria (“La religion en siria durante la época de los reinos amorreos según la documentación de Mari,” in MitologíayReligióndeOrienteAntiguo II/1, Barcelona, 1995, p. 208-209).
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into the temple residence. This is obviously the case for the storm god’s priestess. For this to apply to Aštartu, it would have to imply a new statue, newly prepared. We are never told that Aštartu enters the temple of Ea with the maš’artu priestess, but the ritual sequence envisions the physical application of water and zirtu apparel to the goddess. The firstmillennium texts associated with the dedication of divine statues indicate lustration ceremonies beyond the washing of the mouth, as when Esarhaddon writes of bringing the gods back from Aššur to Babylon: “they entered by means of the office of the apkallu, ‘mouth-washing’, ‘mouthopening,’ washing and purification,” where the “washing” derives from the same verb ramāku that is applied to the goddess in the Emar ritual text.43 In the mīspî mouth-washing ritual itself, Ea is the ultimate creator of the divine being in this form, its father.44 The craftsmen implicated must declare, “I did not make him, Ninagal-Ea, he of the smith, made him.”45 It is at least possible that in Emar’s maš’artu installation, the priestess asks Ea for water to wash a new statue of the goddess Aštartu, so that the craftsman god provides water to complete the identification of object with deity in a tradition that needs no southern Mesopotamian apsû to explain the water. 3. THE STORM GOD INSTALLATION
IN
HISTORICAL CONTEXT
In a recent article, I have proposed that the two main copies of the installation festival for the storm god’s priestess reflect two different performances of the event, and that there is a strong case for identifying the earlier and later texts.46 This is in some respects a textual critical 43
This is the translation of Christopher Walker & Michael Dick, “The Induction of the Cult Image in Ancient Mesopotamia: The Mesopotamian mīspî Ritual,” in Michael Dick (ed.), BorninHeaven,MadeonEarth:TheMakingoftheCultImageintheAncient NearEast, Winona Lake, 1999, p. 66; cf. CAD s.v. rimku 2b, washing ceremony: Borger Esarh. 89 par. 57:23, “I consecrated the divine statues with the art of wise men, the mouth washing, mouth opening, bathing, and purifying ceremonies.” In the incantation, “When the god was made” (see STT 200), the essential rite of transformation is understood to take place at a House of Washing (bītrimki), to which the statue is brought; see Walker & Dick, p. 99, lines 58-61. 44 BM 45749, line 61: “From today you go before your father Ea” (Walker & Dick, p. 88-89). 45 Line 52 (Walker & Dick, p. 80-81). 46 Fleming, “Emar’s entu Installation: Revising Ritual and Text Together,” in Paul Delnero & Jacob Lauinger (eds.), TextsandContexts:TheCirculationandTransmission ofCuneiformTextsinSocialSpace, Berlin, 2015, p. 29-47.
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argument, though it brings with it challenging questions regarding the relationship between text and ritual practice, since change to the document implies change of practice. A brief summary of that argument will provide a basis for proposing a similar analysis of the maš’artu text. First, the versions A and B/C appear to reflect different performances of the installation festival. Most striking is the central gift or payment to the diviner who oversees the proceedings, which is precise and unique in its formulation, indicating two different transactions on separate occasions. In A, this takes the form of a silver “coil” (ḪAR/šemeru) weighing ten shekels, while in B/C, the diviner receives at the same ritual moment two gold lamassu-figurines of one shekel weight (369:43). The texts also diverge in their processional sequence before enthronement of the priestess on the first of seven feasting days. In the A text, we are told that the priestess is brought into the storm god’s temple before a procession that makes two other stops along the way, finally returning to the storm god shrine. The sequence in B/C is simpler and more direct, only arriving once at the storm god temple after the same procession with two prior stops.47 Finally, when tables are set out to reserve food portions for local dignitaries, the A text honors two kings, one of Emar and one of a town named Šatappi, while the B/C text names only “the king of the land” (LUGAL KUR). Much of the two versions is repeated word for word and even sign for sign, so that there is a textual relationship between them, and yet a new version seems to have been created with reference to installation of a different priestess.48 The tablet copy was not simply made for educational purposes but served a practical need generated by the ritual event. In this previous study, I also proposed that we can identify which text was later than the other. Two ritual and textual expansions occur at the start and the end of text A, both of which should be treated as later 47 Text A rushes ahead to the rites for the new priestess at the storm god’s temple (lines 31-32A), skipping over the processional stops that bring her there, so that the writer must then double back and insert them after the kubadu rite and sacrifice of livestock (lines 33-36A). We are thus forced to wait for the distribution of meat portions in 37A, which follows naturally the sacrifice of the animals in text B. Text B does not bring us to the storm god’s temple until the end of the procession, where it is expected. 48 Compare the opening of the shaving day sequence, line 7 in A and the third line in C. Both texts appear to match sign for sign (with minor damage to the tablets) until reference to the “temple” (é) of the storm god more than half-way through the line, which is lacking in C: i-naša-ni-iu4-migal-lu-bušaereš.dingir 1 gud 6 uduḫi.a siskur ša ereš.dingir a-na (A: é) dIškur. The C text is broken at this point but preserves the divine determinative for the storm god.
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additions. Five lines at the beginning are occupied with the process for selection of the priestess by lot (lines 1b-6a), and the end of this text adjudicates any potential inheritance dispute between the city and the father of the priestess in favor of the family (lines 92-94). The extra table for a king of Šatappi likewise represents an addition in text A. Where the processions diverge between A and B/C, it is the latter that makes sense, in that the A text awkwardly doubles the priestess’s arrival at the place of her enthronement, the storm god temple. Whether this represents a textual or a ritual repetition, the A text contains the expansion. The possibility of identifying two separate performances of this installation rite introduces an element of historical nuance not previously imaginable for the Emar collection and unusual among ritual texts generally. Without personal names in the texts, we nevertheless have the possibility of reading these festival versions against the relative chronology of building M-1 diviners. This in turn suggests an interpretive direction for reading the ritual corpus in relation to developments in the last generations of the site. Emar lacks any basis for determining an exact chronology for its local kings and building M-1 diviners, though a late legal tablet is dated to the second year of Babylon’s king Melišiḫu/pak, 1187 by Brinkman’s chronology.49 It is certain that the legal documentation from Emar reaches back to a time before Hittite conquest and rule of northern Syria through a regional center at Carchemish, and introduction of a non-traditional “Free Format” legal option roughly coincides with
49 The 1187 date is based on J. A. Brinkman’s chronology in A. Leo Oppenheim, Ancient Mesopotamia: Portrait of a Dead Civilization, Chicago, 1977, p. 338. On the basic chronology and historical context for the Late Bronze tablets from Emar, Sophie Démare-Lafont and I have undertaken a systematic synthesis, “Emar Chronology and Scribal Streams: Cosmopolitanism and Legal Diversity,” RA 109, 2015, p. 45-77. This piece responds especially to the important formulation by Yoram Cohen & Lorenzo d’Alfonso, “The Duration of the Emar Archives and the Relative and Absolute Chronology of the City,” in Lorenzo d’Alfonso, Yoram Cohen, & Dietrich Sûrenhagen (eds.), The City of Emar among the Late Bronze Age Empires: History, Landscape, and Society, Münster, 2008, p. 3-25. See also the recent contribution of Masamichi Yamada, “The Chronology of the Emar Texts Reassessed,” Orient 48, 2013, p. 125-56; and the response by Cohen, “Problems in the History and Chronology of Emar,” Kaskal 10, 2013, p. 28194. A key earlier contribution is Aaron Skaist, “The Chronology of the Legal Texts from Emar,” ZA 88, 1998, p. 45-71; and see also Francesco Di Filippo, “Notes on the Chronology of Emar Legal Texts,” SMEA 46, 2004, p. 175-214. Daniel Arnaud provided the baseline for new analysis based on excavated tablets from Emar (“Les textes d’Emar et la chronologie de la fin du Bronze Récent,” Syria 52, 1975, p. 87-92).
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closer relations between Emar and the outside authorities during the reign of Ini-Teššub of Carchemish, ca. 1270-1230.50 On the local scene, two important developments are relevant to reading the collection of ritual texts. Most directly, the rituals were found among the tablets of the building M-1, belonging to a family of diviners first appointed by the outside power to a traditional office responsible for oversight of city-wide sacred activities. By a notable intrusion into local affairs that was probably inspired by financial interest, the Hittite king appointed a man named Zu-Ba‘la to the diviner’s post.51 He was followed in the position by his son Ba‘lu-qarrad, succeeded in turn by two sons, Šaggar-abu and Ba‘lu-malik,52 with the younger brother much more visible in the texts and evidently longer lived. In his careful study of all the scribes attested at Emar, Yoram Cohen determined three stages in the evolution of the M-1 writing operation, based on tracking references in the texts and signature by seal.53 Zu-Ba‘la himself is never associated with any text except those of his personal business. It is only his son Ba‘lu-qarrad who initiates a record-keeping role for the M-1 diviners, and the collection of diverse accounts for the movement of animals, food, and other goods into or out of sacred holdings associated with various sanctuaries originates with this man, in the second generation. One of the most impressive features of the M-1 archive is its extensive collection of lexical, divination, and literary texts suitable to a scribal school of considerable sophistication. The colophons of these texts show only figures from the last generation of M-1 diviners, Šaggar-abu, Ba‘lu-malik, and their circles. The building M-1 was not yet a school when it first became a center for administrative record-keeping under Ba‘lu-qarrad.54 The second significant historical factor during the last generations at Emar is the demise of the local monarchy and its eventual replacement by a direct representative of the Hittite power, holding the title of ugula
50 D’Alfonso, Démare-Lafont and I are working on a reevaluation of the relationship between Carchemish and Emar, especially during the reign of Ini-Teššub and with the diviners of the building M-1. 51 The appointment of Zu-Ba‘la is recalled in an inheritance document executed by royal scribes from Carchemish, E201. The archive as a whole is the focus of Rutz, Bodies of Knowledge; and the scribal work of the family is delineated in Cohen, Scribes and Scholars, p. 147-83. 52 Cohen presents the available details regarding the careers of Šaggar-abu and Ba‘lumalik (p. 164-78). 53 See the evidence gathered for Šaggar-abu (p. 166-70) and Ba‘lu-malik (p. 175-78). 54 So, Démare-Lafont and Fleming, RA 109, p. 55.
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kalam.ma or “Overseer of the Land.” It remains uncertain exactly when this took place, but it appears to have happened roughly one generation before the city’s destruction, between something like 1230 and 1210.55 The ritual texts make frequent though not ubiquitous reference to the local king as a financial sponsor and a recipient of honorific gifts along with other important local figures.56 These references naturally originate in the time of active monarchy, in the generation of the diviner Ba‘luqarrad rather than that of his sons Šaggar-abu and Ba‘lu-malik. In terms of the M-1 institutional profile, the center only became a school after the end of the Emar monarchy and the institutions of law and economy that accompanied it. When Ba‘lu-qarrad began to keep administrative records, however, these longstanding political institutions remained in place. So far as the M-1 ritual texts share the administrative preoccupation of the simpler transaction records, they also originate in the period of the diviner Ba‘lu-qarrad, when the monarchy and other local political structures still existed. This is an important implication of Cohen’s work on the M-1 family of diviners.
55 Cohen & d’Alfonso (“Chronology”) propose that the local monarchy ended around 1240, which Di Filippo (“Notes”) pushes back to 1250. These interpretations are based above all on the fact that the two main streams of composing legal documents, as Conventional and Free Format, share very few personal names, which they explain by transition from one practice to the other with almost no overlap in time. This pattern leads them to seek an interpretation of the existing overlaps, particularly the diviner’s family, king Ini-Teššub of Carchemish, and the family of the local Emar king, in a way that pulls the last Emar kings back into the middle of Ini-Teššub’s reign. In our systematic review of the evidence, Démare-Lafont and I (“Emar Chronology”) concur with Cohen and d’Alfonso on the early demise of the Emar monarchy, before the collapse of Hittite power, but we find their early date unnecessarily forced. The solution is to accept a substantial overlap of Conventional and Free Format legal production, which we explain by different relationships addressed by the two groups, the Conventional for arrangements between townsmen and the Free Format for those that could involve a large population either from outside Emar proper or still identified as such. 56 This is most striking in the zukru festival (E373), where “the king” and “the palace” account for the overwhelming majority of offering materials, both animal and other foodstuffs (Fleming, TimeatEmar, 58-59, Figure 8). The rites for consecutive months in E452 and E463 likewise record offerings provided by king and palace: e.g. E452:5 (palace), 12 (king), etc.; E463:3 (king), 20 (king), 29 (king). In E452, there is an abû shrine “of the palace” (line 39). Also note various shrines identified by king or palace in the long offering list of the zukru festival (E373): palace gods Bēlet-ekalli (line 87), Sîn ša ekalli (89), Šamaš ša ekalli (90), and Dagan ša ekalli (91) in the first tier; then Išḫara of the King (106), dx-na-na of the Palace (108), and two pair of Baliḫ-River deities of the palace garden (141). Notice that these references to royal provision are restricted to a small set of ritual texts, and most cult expenses do not appear to come from the king. See the Johns Hopkins dissertation of John Thames for further discussion of the king in Emar ritual.
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Returning to the installation of the storm god’s priestess, the versions from two different holders of this office may likewise overlap the generational distinction between Ba‘lu-qarrad and his sons. The association of the later version A with Ba‘lu-malik may be confirmed by his purchase of four children from a man of Šatappi, the town with the added king among the ritual dignitaries.57 We cannot know how long each storm god priestess lived, but their lives were carefully isolated and generously provisioned, without the risks of childbirth, and there is at least a strong possibility that the festivals could be separated by thirty years or more. If so, the B/C version would belong to the time of Ba‘lu-qarrad, when administrative activity was launched, before the school for divination. 4. THE MAŠ’ARTU INSTALLATION
AND
RITUAL ADMINISTRATION
This brings us back to the maš’artu installation and its unique citation of ritual speech. Having in mind the generational distinction possible with the parallel installation festival, I wondered how this second event would relate. Would the quotation of speech be associated with the extension of scribal interest into a wider literature opened up by transformation of the M-1 institution into a school? Our expectations may be set by earlier discussion of the speech in the maš’artu text. The words encapsulate the initiation of preparations for the statue of Aštartu by requesting permission from Ea to draw water to bathe the goddess. This is not the stuff of literary prayer, praise, or incantation. It is possible to test the relationship of the maš’artu installation to that of the storm god priestess by comparison of the writing habits on view in the three relevant copies: the maš’artu festival with versions A and B/C of the other text. First, I sought consistent differences between the orthographies of the A and B/C copies, with the following results: – As already observed, B/C has only four tables for dignitaries, with just “the king of the land,” in contrast to five tables, distinguishing “the king of Emar” and “the king of Šatappi.”58 57 The diviner Ba‘lu-malik acquired four children of a couple from the town of Šatappi (E217) in a transaction accompanied by three discovered clay molds of foot imprints from very young children (E218, E219, E220); see Carlo Zaccagnini, “Feet of Clay at Emar and Elsewhere,” Or 63, 1994, p. 1-4. 58 This contrast is visible in E369:15-17 and 55-56 for tables and then in lines 57-58, where individual meat portions are assigned to the four, or five, dignitaries. Notice that text A refers to “the man of the king of Emar” (lú lugal kur uruE-mar, line 17A, cf. lú lugal
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– Text A twice uses igi for pānŭ (“face”) in the compound preposition ana pānī, where B/C always prefers syllabic writing as a-na pa-ni (lines 28 and 37; cf. 8C, 9C, 11A and C). – The unusual gloss of geštin “wine” as ḫa-am-[ra], a West Semitic equivalent, occurs only in B (line 38). – The “divine weapon” for ritual procession is sometimes rendered as an “axe” (syllabic ḫa-ṣi-in-nu) in B (45 and 46) and once in the third copy D (63), but always simply gištukul in each A version equivalent. – Generally, the adjective arkû is written as egir, but the complement -ki never occurs in A, in contrast to 8C and 59B. There are many other distinctions, but these offer a sense of what is possible.59 None of these writing patterns is intrinsically older or younger. The question is whether the writing in the maš’artu text resembles either one in a way that could indicate a common scribal hand. We are after all working with a very small circle of diviners in the building M-1, with perhaps only the ones trained for ritual supervision involved in the reproduction of the long festival tablets. Although the storm god priestess and maš’artu installations diverge profoundly in their ritual procedure and logic, they have been adapted to the seven-day festival format with scribal and ritual features that declare a continuity of plan. As with the two versions of the storm god rite, there are many small differences of spelling, but a small number suggest alignment with the B/C text: – When we encounter the same gathering of tables for dignitaries, the maš’artu text has only four, with only one “king” as lugal kur (lines 34’-36’). – In the whole Emar ritual corpus, the rare gloss for “wine” as ḫamru (ḫa-am-ra) occurs only here and in the B/C parallel (E370:30’ and E369B:38). – The verb leqû, “to receive,” is spelled in line 38’ with Babylonian vocalization as i-le-qu-u. In the storm god texts, only the older B/C text renders the verb similarly as i-le-qu-nim (20C), while the later A version repeatedly spells it with the Assyrian pattern with /a/: kur in line 77A, for assignment of offerings). The need for a representative to take the royal position could be explained by a copy from after the fall of the local monarchy. In this case, it would be intriguing to find that the nearby town of Šatappi only has a “king” (lugal) when Emar’s own monarchy has collapsed. 59 For fuller discussion, see Fleming, “Emar’s entu Installation.”
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i-laq-qu-mi (A4); i-la-qu-ú (A18); i-laq-qu-u (A55); i-laq-qé (A74); and i-la-aq-qè (A82). Notice also the verb tebû, spelled likewise in the maš’artu text: [i]-te-ba-ma (370:42’). – When the maš’artu encounters Ea in his temple, she “bows low” to the god, written tu-uš-ḫé-ḫa-an (line 83’). The one occasion for such obeisance in the storm god festival takes place when the city elders bow before the new priestess after her enthronement, which the older B/C text writes uš-ḫé-ḫa-nu (B), in contrast to i-ma-qu-tu4 from the verb “to fall” in the later A version (E369:44). – Offerings of cakes with fruit are counted as “one” using a peculiar writing with the phonetic complement -en, for ištēn, also found in the B/C comparison, never in A (E370:50’, 64’, 67’; 369C:12, contrast “one” in E369A:50, 72). I conclude from this orthographic comparison that the initial composition of both installation festivals belongs to the same period and probably the same hand. The scripts of the two older texts are neat and highly proficient. With my publication of the storm god rite, I observed that the beautiful A tablet in fact exhibits a higher frequency of scribal errors than other copies, measured by omitted signs, omitted words, addition of incorrect signs, substitution of incorrect signs, and a massive textual corruption at one crucial point in text A.60 These would be further indication of a different hand, intriguingly less skilled than that of what we might call his predecessor. Yoram Cohen concluded that the diviner Ba‘lu-qarrad was the first of the M-1 operation to develop an administrative practice, and the evidence of earlier and later scribal hands in production of copies for the two installation festivals suggests that these texts were first composed as part of that administrative program. Such a chronological correspondence would suit the accounting dimension of the ritual texts, which complements the interest of the various records for cult administration.61 This scribal program informed the priorities of the ritual texts assembled in the building M-1, whatever the distribution of individual tablets between the two generations of diviners and scribal operations. Financial accounting was of first interest. Our one reference to quoted speech occurs only for its utility in organizing an account of the maš’artu installation that records the materials needed to dress the statue of Aštartu at a key ritual 60 61
Fleming, Installation, p. 31. See E274 – E368.
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moment on the final day of the festival. Both of the two events are identified by the ezen rubric as “festivals,” a distinction familiar from the voluminous ritual collections of the Hittite capital at Ḫattuša. If we are to seek historical contacts to explain any external influences on the diviner’s administrative project, these may pertain especially to the life of Ba‘lu-qarrad, which suggests a political framework distinct from the last generation at Emar. With Emar’s local monarchy still intact, the M-1 diviners maintained strong relations with the regional king at Carchemish, and Carchemish offers the logical path for the communication between scribes that would have informed certain choices in the Emar diviner’s work.62 All the festival texts from Emar are written in the newer Free Format script that proliferated during the reign of Ini-Teššub of Carchemish and the office of the diviner Ba‘lu-qarrad, even as they are consumed entirely with the business of local Emar religion. This was after all what the Hittites assigned Zu-Ba‘la to oversee.63 It is beyond the horizon of this limited project, but it may be feasible to review all of the Emar ritual texts with the same set of historical questions and possibilities. Where we encounter the local king, this probably derives from the period when he was still active, at least in the initial rendition of ritual into writing. The seventh-year zukru festival is sponsored mainly by the king and palace and suggests this setting.64 62 Ini-Teššub of Carchemish is widely considered to have ruled between about 1270 and 1230, without precise dates. A substantial number of legal documents from Emar either involve Ini-Teššub and his family or reflect his authority by a seal; see d’Alfonso, “Syro-Hittite Administration at Emar: New Considerations on the Basis of a Prosopographic Study,” AoF 27, 2000, p. 269-95. In spite of the fact that archives tend to be concentrated in the final generation of their collectors, this relationship between Emar and Carchemish does not continue with the same concentration of evidence after the reign of Ini-Teššub, some fifty years before Emar’s end. We should therefore see the conjunction of Carchemish king, Emar monarchy, and M-1 diviner as reflecting a specific historical development in the mid-13th century rather than the norm in Emar affairs. 63 It is worth noting that the small collection of letters from the building M-1 reflects almost entirely a set of relationships with external authority after the period of cooperation under the reign of Ini-Teššub at Carchemish and the leadership of Ba‘lu-qarrad as diviner. Ba‘lu-qarrad’s older son Šaggar-abu wrote four letters to an official called Adda (E258 – E261), and E264 was sent by his younger son and longstanding successor Ba‘lu-malik. Cohen (ScribesandScholars, 172-73) proposes that E264 attempts to block the machinations of Ba‘lu-malik’s uncle Kapi-Dagan, who would like to claim the diviner’s office. 64 Along with the broad ritual contrasts between the zukru festival and the two installations, there are small contrasts in orthography, such as the occasional use of ŠÚ instead of ŠU (e.g. E373:18). Nevertheless, certain spellings align with the older B/C text of the storm god priestess and the maš’artu, in contrast to the later E369A. The e-class third weak verb petû is written i-pè-tu-ú in E373:202; and we find the writing egir-ki-šu, using -ki-, against E369A, in line 165. Notice the town of Buzqa (Bu-uz-qa) in the maš’artu
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Would the idea of such a massive expenditure, unparalleled at Emar, with the slaughter of 700 lambs and 50 calves (373:206), come by imitation of Ini-Teššub and Carchemish and even his financial support – a real ritual influence that goes beyond the merely scribal? Such a scenario would involve the diviner in a fascinating political interplay that somehow reflected his connections with both local and foreign regional rulers.65 The implication of this historical inquiry for our initial consideration of direct speech in a single ritual text from Emar is that this belongs to the initial phase of ritual composition and administrative activity under the diviner Ba‘lu-qarrad. When this text was most likely written, the M-1 center had not yet become a school, and we have no evidence of literary texts from the time of Ba‘lu-qarrad. The ritual speech involved does not cite a text – an incantation or other prayer, or a song – but rather the simple words of a spoken request. Given the existence of a similar request in Hittite ritual, a scribal influence by way of Carchemish is plausible. The content of the request, with the maš’artu priestess, the god Ea, and water for bathing the goddess Aštartu offers a combination that belongs to Emar itself.
installation (E370:56’) and the Lord of Buzqa in the zukru god list (E373:117). The unique writing for “the sons of Emar” as dumumeš kurE-mar stands out by its use of the kur determinative for “land” (line 169), but more is going on here than just an orthographic contrast. All the installation texts render Emar as “city” with the uru determinative (E369A:1, 2, 3, 17, 48, and 55; but also E370:19’), except for one instance of the writing “king of the land of Emar,” with both kur and the determinative uru (lugal kur uruE-mar, E369A:58). Finally, consider the writing of the deity Gadda with the CVC sign, as Gad-dá (E373:158) rather than as dGa-ad-dá/da in E369A:36, cf. 34, with the name lost in the break for text B(31-36)a and c. For further reflection on this and larger questions regarding the zukru festival context, see the Johns Hopkins dissertation by John Thames. 65 The most striking interpretive contribution by Thames is his argument for some close financial and political relationship between Carchemish and Emar, reflected in the scale and particular ritual supply of the zukru festival.
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Among the innumerable laurels gracing the Collège de France is its creation of the first professorship in Assyriology, a turning-point in the gradual professionalization of the new discipline along the lines of other exotic philological endeavors in Europe, such as Sanskrit studies and Egyptology, even if, in those heady times, they all still seemed to form a grand unity and any Orientalist worthy of the title moved freely among them. That the Collège still does so, in the face of innumerable agendas crowding for support, is at once cause for rejoicing and a tribute to the honoree, whose energy, productivity, and brilliance place him among the worthiest of the noble lineage of Assyriologists who have graced that unique institution. Since cuneiformists routinely embrace tales of origins, I offer one here, in the deep past of the intricacies of the present French academic and research system and of its crown jewel, to show that Near Eastern languages were by no means alien corn in its early growth. 1. IN THOSE DAYS, IN THOSE YEARS: THE QUESTION OF RELEVANCE Ramon Lull’s triumph at Vienne in 1312 had meant that formal study of non-Christian languages was sanctioned by the Catholic church thereafter.1 Although the canon of Vienne was often invoked in disputes over language study during the Renaissance, and in fact very few institutions
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Yale University. B. Altaner, “Raymundus Lullus und der Sprachenkanon (can. 11) des Konzils von Vienne (1312),” HistorischesJahrbuch 53, 1933, p. 190-219; E. Bellone, “Cultura e Studi nei progetti di reforme al concilio di Vienne (1311-1312),” Annuarium Historiae Concilium 9, 1977, p. 67-97. For the generally spotty and perfunctory implementation of Canon 11 outside of the papacy itself, B. Altaner, “Die Durchführung des Vienner Konzilbeschlusses über die Errichtung von Lehrstühlen für Orientalische Sprachen,” Zeitschrift fürKirchengeschichte 52, 1933, p. 226-236. 1
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had paid any attention to it, humanism gradually redefined the goals of language study. For Lull, the purpose of language study had been eventually to incorporate all peoples into the Catholic Church by winning converts and confounding Muslims and Jews. But in the sixteenth century, many came to consider language study a form of opposition to the church. Since both opponents and proponents of language study saw the pressures for reform of the church and of traditional theology as text-based in origin, freedom of research and publication were vital issues for both sides. In a charged atmosphere of debate and discussion, the study of Oriental (Hebrew and Arabic) languages in the sixteenth century partook of the contradictions and new directions of European intellectual life of the time. There were two main issues. First was how much freedom of thought should be allowed in the name of language study. Second was what stance the Christian student of Hebrew and Arabic should take towards Jews and Muslims, and how he could study Jewish or Muslim books without undermining his own faith or that of his students or readers. For Roger Bacon, study of Hebrew had been a gateway to wisdom, even if he preached better than he practiced; for Latomus, it would be a gateway to heresy. Humanists, such as Pico, had tested the limits of permissible intellectual adventure through study of Hebrew, striking out into the dangerous realms of magic and mysticism. The Catholic Church, for all its centralization and papal authority, remained divided on such language study: yet Catholic biblical scholars such as Pagninus, Ximenes, Leo X, Erasmus, Postel, and Reuchlin, different as they were, saw language study as a way of strengthening the Christian faith by carrying forward the tradition of literal, language-based interpretation of Scripture, as advocated by Jerome himself, but which had worried Augustine. They did not see that faith need stand in opposition to philology. Protestant reformers, however, would see language study as a means of withdrawal from the structure of church teaching: individual philology suggested to them that what passed for Christian doctrine was an artificial priestly Latin superstructure based on defective translation. Luther, for example, would go so far as to claim that his philology, by no means the most expert of his time, was informed by the Holy Spirit, so he had independent spiritual authority. Some conservative Protestant philologists, such as the elder Buxtorf, would, on the other hand, resist a historical approach to Hebrew philology in a vain attempt to protect the Hebrew Bible from the new tools of linguistic research, even though it was
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generally Protestant scholars who claimed that these very tools gave them direct access to Scripture. The ethical problem Jerome had faced in studying Scripture with Jewish teachers was little different from that a sixteenth-century Christian humanist confronted. The most important development of the late Middle Ages and the Renaissance was that the Christian scholar or humanist took more from Jews than Jerome had, having the advantage of centuries of Jewish scholarship to draw from and converted Jewish scholars to study with. The best Christian grammars were reworkings of older Jewish grammars; Christian translations were indebted to Jewish scholarship; medieval Jewish philosophy, hermeneutic, mysticism, and lexicography were accessible to the Renaissance Christian Hebraist. So in this respect a main difference between the Middle Ages and the Renaissance was the greater breadth, depth, and variety of early Renaissance Christian dependence on Jewish scholarship for understanding Hebrew and the Hebrew Bible, and a growing tendency to separate language study from biblical interpretation. Early Renaissance Arabists, on the other hand, owed less to direct contacts with Muslims or even Christian Arabs than to the translation movement of the twelfth and thirteen centuries, which had brought them Graeco-Arabic and Arabic philosophy, science, and medicine. The medieval translators had relied on native informants, and here the early Renaissance Arabists were not much advanced over their predecessors. They studied mostly works for which Latin translations were available and turned to new sources only by the end of the sixteenth century. Most Christian scholars did not encounter educated Arabs, so their study of Classical Arabic was carried on in greater isolation from living representatives of the source culture than Hebrew scholarship was. Philologists working without ecclesiastical benefices depended on private and princely philanthropy, so arguments had to be found to win the interest of donors. Use of sound philology as a tool for theology and exegesis was a powerful argument, along with the trilingual ideal. Erasmus could argue that the basis for sound theology was close textual study, but that did not mean that everyone should be his own scholar and theologian. The best scholarship was for the few who should convey their results to the many. Proponents of language study argued that biblical exegesis could not be sound unless it was based on understanding of the Bible in its original languages. Opponents argued that many of the great doctors of the church, such as Augustine and Aquinas, had done their work without such knowledge. Who were philologists to correct
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theologians? Proponents argued that portions of the Bible were misunderstood and corrupted in various translations; opponents argued that this did not matter, even if it were true. Scholarship was subordinate to faith; sin was worse than ignorance. During the Renaissance, the study of Hebrew and Arabic would gradually begin to evolve from consultation with informants and checking of translations towards broader mastery, including independent reading of texts that the reader did not already know; composition, and, ultimately, editing and translating texts that had not been worked on by others. In the meantime, the best minds of the age grappled with the problems of why to study languages and what to do with this knowledge. As they did so, new principles of language study were formulated, based on philological exactitude, textual analysis, aiming for a precise translation, and trying to reconstruct the historical context of a document: the geographical horizon, contemporaneous religious, political, and social institutions reflected in the text, the identity and experience of the author, the intended original audience. Grammar and rhetoric began to compete with dialectic and logic as the basic tools of learning. An important source for the importance of language study and for a broad idea of linguistic competence (“the four skills,” in modern parlance) had been the Christian missionary movement, but missionary efforts to the Muslim world, following the fall of Constantinople to the Turks in 1453, appeared a failure, and subsequent “crusades” against the Turks were a series of foolish military adventures. The Muslim world was there to stay and seemed confident of itself. Despite occasional exaggerated claims to the contrary, very few Muslims had been converted — indeed, perhaps more Christians had converted to Islam than vice versa — and Central Europe was, in the sixteenth century, directly threatened by Muslim military might. Even the Mongol conquerors of the Near East had eventually converted to Islam, dashing Christian hopes that the Mongols would become agents for Christian conquest of the Muslims. From the beginning of the sixteenth century, therefore, the thrust of the missionary movement was increasingly directed away from the abode of Islam towards newly discovered regions of the world, such as the Far East and especially the Americas, where appreciable numbers of converts were made and the recalcitrant were more easily killed. Dominican and Jesuit missions remained in the Muslim world nonetheless and a few visionaries, such as Postel and Clenardus, dreamed of a peaceful doctrinal crusade, but even in their own times they seemed out of touch with reality.
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The missionary training programs, based on cultural and language study, had helped, in their own way, to define an academic mission quite different from the universities’ traditional biblical or Arabic philosophical studies. The missionaries had translated the Koran and other works of importance to Islamic religion. They had promoted close study of Arabic philosophical and theological works to detect errors. They had studied Muslim religious dogma to prepare preachers for what they might encounter. They had initiated direct contacts with foreign scholars and rulers, and had staged public debates with non-Christians. Although these agendas were originally designed to bring Muslims into the Catholic church, their long-term effect was to open the possibility of studying the Muslim world on its own terms. To a modern Orientalist, who considers himself one specialist among many, the grandeur of Renaissance Oriental scholarship is imposing. Nationality and language counted for little in the republic of educated people in sixteenth-century Europe. Italians and Jews taught in France, Englishmen in Belgium and Germany; Frenchmen in Vienna: Latin was their medium of exchange. Even stranger to the modern philologist, Oriental languages were to become affairs of state. Henry VIII and François I endowed professorships; Philip II read proof; Ferdinand I paid for a Syriac Bible. Since Orientalist scholars depended largely on patronage for their support, for the acquisition of manuscripts, and for the subvention of publications, the Luccan Dominican Hebraist Giustiniani could think to write a letter of appeal to Henry VIII, and the French Hebraist Tissard, as we shall see, exhorted François I in the opening pages of his Hebrew grammar. 2. FOUNDING SCHOOLS: TWO CASE STUDIES With the outgoing fifteenth century, therefore, the study of Oriental, or what would now be called Near or Middle Eastern (or biblical) languages was gaining support both as secular and religious learning. Travel and exploration were rapidly expanding knowledge of the world. At the same time, the growth of competitive Christian nation states was bringing about a gradual nationalization of education. Universities were wavering between their traditional place within a larger Christendom for students of all nationalities, and new opportunities for patronage and support as symbols of local and national pride. Indeed, the kings of England and France in the sixteenth centuries would ultimately endow professorships
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of Oriental languages. Yet the impulse for Christian study of such languages as Hebrew, Aramaic, and Arabic did not quicken from the quixotic missionary programs of Lull, or even gain momentum from the largely inconsequential declarations of the Council of Vienne, but from a certain inherent prestige and attraction of newer studies of language, rhetoric, and literature; in fact, conservative theologians sometimes actively resisted these studies, despite support for them from the papacy itself. A telling example is provided by the University at Louvain, founded in 1425 by a duke, John of Brabant, with the city of Louvain offering the new foundation space in its magnificent guildhall. This university may thus be deemed in the vanguard of the new institutions under noble patronage and the object of local pride. The church provided the professors’ salaries through a policy, initiated in 1513, of paying for study and teaching by clergy through assigning ecclesiastical livings, though disputes arose as to who had the right to assign the livings: the church, the faculty, or the king. The scholarly principles of the new university, as at Alcalá, were a departure from those of the older, medieval universities. Instead of mastering a fixed text or program of study, the new university tended to emphasize personal study, research, use of evidence, and encouraged bringing new ideas and information to a topic rather than mastering what had been already said. Textual criticism and philology were central to the curriculum.2 By the mid-fifteenth century, the university at Louvain had become famous for its arts and letters. It was only natural that contemporary interest in language study should raise the question of instruction in Greek, Latin, and Hebrew, and here the first important example of private philanthropy on behalf of Oriental studies proved decisive. Jerome Busleiden (d. 1517), a native of Luxembourg and a physician, collector, and scholar, left his substantial estate to set up a trilingual school in Greek, Latin, and Hebrew at Louvain. Whereas various patrons of early Renaissance scholarship had left money to create schools, these had usually not lasted very long. Busleiden’s, however, was destined to endure, despite many vicissitudes, and the controversies in which it became embroiled illustrate the challenges and opportunities then facing the scholar of biblical languages. 2 H. De Vocht, History of the Foundation and the Rise of the Collegium Trilingue Lovaniense1517-1550, Université de Louvain, Recueildetravauxd’histoireetdephilologie, 3 sér. fasc. 42. Louvain, 1951.
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Busleiden’s long and detailed will is a remarkable document in the history of Oriental studies in Europe, as it gives a thoughtful vision of how an institute teaching Classical and Oriental languages could be structured and run. It provided support for eight students from specified localities, who were to attend lectures in the faculty of arts and sciences on weekdays but on Sundays and feast days were to be taught by three professors funded by his foundation. These professors would also teach by presiding over meals during the week and guiding their students through mealtime conversation. A maximum of four other students could also attend these meals, apparently on a paying basis. Public lectures of the foundation professors were to be free, unless noblemen or clergy offered to pay for them; the foundation faculty could also take private, paying students if this did not interfere with their official duties. The professors of Greek and Hebrew were to be paid twelve livres a year, as they had to be recruited from abroad, whereas the Latin professor was paid only six livres, being recruitable locally. After ten years, when a pool of talent had been created, the salaries of the two other professors would drop to eight livres, and the resulting balance would be applied to more student support. Recipients of support would have to attend a daily mass and pray for the founder, plus attend four special services a year in his honor and that of his parents. The president of the foundation would draw a salary for his duties (3 1/3livresa year), plus receive the fee for saying the masses. He was also to act inlocoparentis as a spiritual mentor and maintain a roster for table-setting and bed-making duties. The foundation would be accounted for by the president to a board of preceptors. The curriculum was to teach the writings of “Christian writers as well as moral authors and others deemed worthy of approbation, in the three languages of Latin, Greek, and Hebrew.”3 Proponents of the school, notably the leading humanist scholar Erasmus (d. 1536), lost no time in trying to get it organized. Within a few months of Busleiden’s death, when his estate was still being probated, Erasmus begged the executors to begin by appointing a professor of Hebrew, for whom his choice was Matthew Adrianus, a converted Spanish Jew. Adrianus, born about 1475, had studied medicine in Italy and was a practicing physician. He had published a small Hebrew grammar at Venice in 1501, twice reprinted, and had gone to Tübingen in 1512, where he had published, as evidence for the sincerity of his 3 For the text of Busleiden’s will, De Vocht, History, 1, p. 24-46; summary and analysis p. 46-49.
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conversion, a collection of Christian devotional texts in Hebrew, including the Lord’s Prayer and Ave Maria. He had taught the pioneering Christian Hebraist Conrad Pellican and had recently backed the German lawyer, Hebraist, and cabbalist Johannes Reuchlin in his dispute with local Dominicans over the confiscation of Hebrew books, which had engaged the attention of the European scholarly community. In the peripatetic fashion of many Renaissance Orientalists, Adrianus had moved on from Tübingen to Basle, then to Heidelberg about 1513, then to Middelburg, where he skipped town for debts, then to Brussels. Through a friend he heard, it seems, of the new foundation in the offing, so hurried off to Erasmus to present himself as a candidate for a professorship. Erasmus was impressed. His eloquence and Adrianus’s successful interview with the trustees of the estate carried the day, a building was hastily leased and furnished, and Adrianus began to lecture: the Trilingual School seemed launched.4 Questions were immediately raised by the theology faculty at Louvain as to whether or not lay faculty should teach biblical languages and whether or not languages should be taught at all. Pope Adrian IV ruled, however, that he condemned error, not languages perse; thus the school was spared papal disapproval. It was perhaps helpful that the pope was himself a graduate of the University of Louvain.5 But controversy continued. A German, Peter Mosellanus, who was trying to create a program in Greek at the University of Leipzig, published in 1518 an inaugural oration on the importance of language study. Mosellanus claimed that language study brought people closer to God, that God knew all languages, as did angels and saints, so the more languages one knew, the more one would be like God. The curse of the tower of Babylon, he said, had turned into a blessing at Pentecost, when the apostles spoke in all the tongues of the world, and an ample precedent for trilingualism was set by the sign Pontius Pilate affixed to the savior’s cross in Latin, Greek, and Hebrew, an argument already used by Isidore of Seville. To Mosellanus, these three languages were, in fact, essential to all knowledge, and the canon of Vienne had made language study official church teaching. He added that on the secular level, Greek was necessary for law, and Hebrew and Arabic for medicine.6 4
De Vocht, History, p. 241-256. S. D’Irsay, HistoiredesUniversités,Paris, 1933, p. 254-258. 6 De Vocht, History, p. 307-311. I can find no instance of an apologist hesitating to hold up Pontius Pilate as a worthy example of linguistic erudition, despite his otherwise nefarious role in Christian historiography. 5
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This manifesto, an early example of numerous Renaissance and Enlightenment discourses on the importance of trilingual language study, caused a stir at Louvain, such that James Latomus (Maçon, Masson, d. 1566), a conservative theologian and Latinist on the faculty at Louvain, responded with a pair of pamphlets purporting to show that language study was mostly a useless exercise; languages were not inherently bad but simply unnecessary. The key was good interpretation and if there was a language problem, one could follow the example of Jerome and the scholastics by consulting with native speakers. Faith was more important than knowledge of languages (though no one had argued that language study had anything to do with faith). This was obviously a direct attack on Busleiden’s school.7 Adrianus himself rose to a defense of the school, arguing that no member of a university community should undermine another, and drawing attention once again to the canon of Vienne and the vitality of language study at Rome itself. A version of his pamphlet was printed at Wittenberg in 1520,8 but was upstaged by Erasmus’s response, The Basis for True Theology (RatioVeraeTheologiae, 1519) and ApologyAgainstLatomus (1519), which defended ably the study of languages in theology. Erasmus argued that knowledge of languages did not guarantee wisdom, though it helped: linguists’ “knowledge of language at least gives them the advantage of feeling uneasy and seeing the difficulties in a passage.” Not everyone could be proficient at languages, but it was not difficult to learn enough of the three biblical languages to use one’s own judgment and to seek assistance from the scholarship of those who knew them better. Therefore, Latomus was simply perverse and ignorant to deny the importance of language study, which, after all, was an approved doctrine of the church since the Council of Vienne, even if unevenly applied.9 In any case, Erasmus thought, faith and theology deserved the best scholarly attention: “Why are we so precise as to our food, our clothes and our money-matters, and why does this accuracy displease us in divine literature?”10 The Louvain scholars were therefore fighting a local skirmish in a wider controversy of the early sixteenth century: the relationship 7
De Vocht, History, p. 324-334. Latin text reprinted in De Vocht, History, p. 533-543, English summary p. 334-337. 9 ApologyagainsttheDialogueofLatomus, translated by M. Lowry, in J. K. Sowards, ed., CollectedWorksofErasmus, Toronto, 1993, p. 43, 49. 10 Quoted by J. Huizinga, Erasmus, New York, 1942, p. 142. 8
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between language study and Catholic Christian orthodoxy. Erasmus, in fact, by no means approved of Luther’s position, which had taken him out of the church, but language study and Protestantism were connected in the minds of many conservative thinkers, if only because Luther had made such a point of it. The Louvain school had many a crisis thereafter in quarrels over its place in the university and control of its resources, but it managed to survive through the hard work of the preceptors, Erasmus, and a core of faculty who strongly believed in it.11 As often in the history of Oriental studies, personality came to play a larger role than in more populous academic pursuits. Adrianus, the Hebrew professor, soon attracted unfavorable gossip: he was always wanting money but never seemed to have any, he would not admit people to his home, he was rumored to be a practicing alchemist. No one seems to have raised openly the matter of his Jewish background, despite a rich contemporaneous repertory of stereotype, according to which any converted Jew by nature was duplicitous and insincere, had converted to undermine Christianity, or was a homosexual who had been unmasked so fled to Christianity to conceal his past.12 Even Erasmus’s pronounced anti-Semitism seems not to have come into play in Adrianus’s case.13 But there were doubts about this man, confirmed in 1519 when he abruptly left Louvain and unpaid debts behind him. Adrianus next turned up unabashed at Wittenberg, where at Luther’s urging he was hired to teach Hebrew at a handsome salary of 100 gold pieces. He began to urge acquisition of numerous expensive books for his use, a common weakness of Orientalists vexatious to librarians. To Luther’s mortification, Adrianus acquired a wife, soon quarreled with his patron, and disappeared from view in 1521. His successor at Louvain, the Englishman Robert Wakefield (d. 1537), was appointed in 1519 but resigned after four months.14 The Oriental component of the trilingual school at Leiden was off to a rocky 11
De Vocht, History, p. 354-356. F. Secret, “Notes sur les hébraïsants chrétiens de la Renaissance,” Sefarad 22, 1962, p. 107-127 (122); “Notes et Mélanges XI: Nunquam Judaeus bonus Christianus,” Revue desÉtudesJuives 123, 1964, p. 165-168. 13 H. A. Oberman, TheRootsofAnti-Semitism,IntheAgeofRenaissanceandReformation, translated by James I. Porter, Philadelphia, 1981, p. 38-40; more fully in “Three Sixteenth-Century Attitudes to Judaism: Reuchlin, Erasmus, and Luther,” in B. Cooperman, ed., JewishThoughtintheSixteenthCentury, Cambridge [Mass.], 1982, p. 326-364. On the other hand, S. Markish, ErasmusandtheJews,Chicago, 1986, defends the view that Erasmus’s anti-Jewish comments were more polemical than racist, but this seems like wishful thinking. 14 De Vocht, History, p. 369-375. 12
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start, though Adrianus was, in fact, one of the more influential teachers of Hebrew of the first half of the sixteenth century. His students had included Capito, Pellican, Münster, and perhaps Reuchlin as well. All of these men developed interests in Hebrew literature and scholarship beyond the Bible, so perhaps one may be justified in deeming that his most important intellectual legacy to Oriental studies in Germany.15 The example of Louvain was not lost on the French intellectual establishment. The Classicist Guillaume Budé (d. 1540), and others in the entourage of François I, were distressed that France was behind in the new learning. At Rome, for example, the school “La Sapienza” was said to have 88 professors! The trilingual school at Louvain had been followed by new foundations at Strasbourg (1524, started by a Louvain graduate), Zurich (1526), and Basle (1529): where was France? For the better part of fifteen years, Budé and his colleagues agitated at the French court for the king to create a humanist center within the University of Paris. In a forward to a volume on the Greek language, Budé exhorted the king in touching terms: “We have represented philology to you as a poor girl to be married off, pleading with you to provide her a dowry. You have replied to us with the most beautiful and alluring promises but you have brought none of them to pass. And so it is that now everyone says that you have not kept your word ...”16 Even before François had come to the throne and was still prince of Valois, François Tissard (d. ca. 1510), who had learned some Hebrew from a Jewish teacher at Ferrara about 1502, dedicated to him the first Hebrew grammar published in France, AShortHebrewGrammar (Grammaticahebraicasuccinctetradita, 1508). This was a work of about fifty pages, the Hebrew print blocks for which he commissioned and helped set himself. The first part of this work dealt with the writing system, then turned to such Judaica as the Lord’s Prayer, Sanctus, and genealogy of the Virgin. The second part treated the definite article, relative pronouns, suffixes, and verbs. Tissard too made a plea for support to the future king, “The study of Hebrew, Arabic, and Chaldaean would merit being 15 S. G. Burnett, “Reassessing the ‘Basel-Wittenberg Conflict,’” in A. P. Coudert, J. S. Shoulson, ed., HebraicaVeritas?ChristianHebraistsandtheStudyofJudaismin EarlyModernEurope, Philadelphia, 2004, p. 181-201 (183-184). 16 A. Lefranc, “Les Origines du Collège de France,” Revue Internationale de l’Enseignement 19, 1890, p. 462 and note 71. For an earlier, unsuccessful effort to start a language school at Paris, H. Omont, “Supplique de l’Université au Pape pour la fondation d’un collège oriental à Paris,” BulletindelaSociétédel’histoiredeParisetdel’Ilede-France18, 1891, p. 164-165.
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financed by kings or leaders. So it is that I have gladly undertaken this task in your name, and thanks to you, serene prince.”17 Ostensibly moved by this chorus, François I professed interest in trilingual education and made some efforts to implement it.18 Agostino Giustiniani, who had sent a vellum presentation copy of his self-published polyglot psalm book to the king in 1516, hoping in vain for royal patronage for a full polyglot Bible, was invited to Paris to teach Hebrew in 1519, readily lured by the handsome sum of 300 écus (far more than the meager income from his diocese), and gave well-received public classes. The rarity of printed reference materials spurred him to publish his own Hebrew grammar, based on and excerpted from Moses Kimhi’s, printed twice with two dedications (1519, 1520), noteworthy for his gracious acknowledgment to his Jewish teachers. Giustiniani found the time to travel, to correspond with such luminaries as Thomas More and Erasmus, and to produce several other volumes during his stay. In 1522, however, he moved on to other posts.19 Next, a long, unsuccessful attempt was made to woo Erasmus himself to Paris. 17 S. Kerner, “La première grammaire hébraïque publiée en France,” Yod 6/2 no. 12, 1980, 7-14; L. Jones, The Discovery of Hebrew in Tudor England, A Third Language, Manchester [UK], 1983, p. 251-252. D. Ruderman, TheWorldofaRenaissanceJew;The Life and Thought of Abraham ben Mordecai Farissol, Cincinnati, 1981, p. 98-106 describes Tissard’s personal encounter with Judaism and the discomfort he felt when he attended a synagogue service. 18 According to Guillaume Postel, part of the motivation for François’ action was that he had acquired a taste for converse with learned and intelligent men because of his personal sufferings and the stupidity of his wife, F. Secret, ed. and trans., Paralipomènesde la vie de François Ier, Milan, 1989, p. 75-76 (a market-conscious American publisher, insisting on a translation for the Greek title, might have dubbed this curious work “Francis I: The Untold Story”). 19 Giustiniani, one of the most learned Orientalists of his time, said to have neglected theology in preference to language study, is better remembered today for printing Arabic translations of the psalms in his magnificent multilingual psalter: H. Bobzin, “Agostino Giustiniani (1470-1536) and seine Bedeutung für die Geschichte der Arabistik,” in W. Diem, A. Falaturi, ed., XXIV.DeutscherOrientalistentagvom26.bis30.September 1988inKöln,AusgewählteVorträge, Stuttgart, 1990, p. 131-139. Sketches of life will be found, e.g., in J. Quétif and J. Echard, Scriptores Ordinis Prædicatorum Recencisti … Paris, 1719-1723, reprint New York, no date, Tomus Secundus Pars I, p. 96-100, and NouvelleBiographieUniverselle, Paris, 1857, 19, p. 765-767. Further, L. Delaruelle, “Le séjour à Paris d’Agostino Giustiniani,” Revue du seizième siècle 12, 1925, p. 322-337 (324); J. Balagna Coustou, ArabeethumanismedanslaFrancedesderniersValois, Paris, 1989, p. 24-27 and L’ImprimeriearabeenOccident(XVIe,XVIIeetXVIIIesiècles), Paris, 1984, p. 20-23; P. S. Allen, Opus Epistolarum Des. Erasmi Roterodami, Oxford, 1913, p. 278 and note to line 356; F. Secret, “Les grammaires d’Augustus Justinianus,” ArchivumFratrumPraedicatorum 33, 1963, p. 269-279; F. Secret, LeZôharchezlesKabbalistes chrétiens de la Renaissance, Paris, 1964, p. 30-34; Kabbalistes chrétiens de la Renaissance, Paris, 1964, p. 99-101; J. L. Blau, The Christian Interpretation of the
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Matters dragged on until 1529, when the king finally created six royal professorships within the University of Paris, three(!) for Hebrew, two for Greek, one for mathematics.20 There was no charter for these, no institutional name to attach them to, no titles, only, in modern terms, a budget line that mostly remained unfunded; intervention at court would be regularly necessary for the incumbents to be paid.21 The new professorships were vaguely attached to the Faculty of Arts in the University, but the incumbents could teach anywhere, including in other cities and, in some cases, in the streets, amidst the din of traffic, the shrieks of fish vendors, and unbearable stench. The professors were chosen on the basis of their personal qualities, according to “the principle that men are more important than the subjects they teach, because they are vitality, whereas the subject matter, once fixed and defined, easily ossifies,” the reverse of modern doctrines of expertise, which tend to see disciplines as progressive but their practitioners as easily ossifying.22 The new faculty were perceived by some as a separate institute, like the Louvain language school, although they were actually part of the university. In 1539 they were promised a separate building, but, in the unhurried manner of universities, it was not built for another century and a half. The language classes were surprisingly popular and attracted such diverse talents as Rabelais, Loyola, and perhaps Calvin. From these chaotic beginnings emerged what was to become the “Collège de France.” As had the theology faculty at Louvain, the theology faculty of the Sorbonne sought to undermine the new foundation on the grounds that the faculty were not theologians and so might denigrate or misinterpret Scripture. Humanism, or the new learning, was for them easily confused with Protestantism. Although in Germany leading humanist scholars tended to join the ranks of the reformers, this was far less the case in France. There was also some jealousy that the upstart new professors Cabbala in the Renaissance, New York, 1944, p. 32-33. Clenardus used Giustiniani’s psalter as the only source available for his desperate efforts to learn Arabic, appreciably hampered by his not knowing that the language is written from right to left. Unusually for an Orientalist, Giustiniani perished at sea. 20 D’Irsay, Histoiredesuniversités, 1:270-273; A. Lefranc, “Les Commencements du Collège de France (1529-1544),” in Mélangesd’HistoireoffertsàHenriPirenneparses anciens élèves et ses amis à l’occasion de sa quarantième année d’enseignement àl’universitédeGand,1886-1926, Brussels, 1926, p. 291-306. More modern histories of French universities, e.g., J. Verger, ed., HistoiredesUniversitésenFrance,Paris, 1991, take no notice of Near Eastern or biblical languages, in accordance with their fall from grace since the Renaissance to an unglamorous, marginal academic specialty. 21 D’Irsay, Histoiredesuniversités, 1:272; Lefranc, “Origines,” p. 462. 22 D’Irsay, Histoiredesuniversités, 1:272.
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were better paid, in theory at least, with regular salaries, whereas the Sorbonne faculty were paid by the students who took their courses.23 The first incumbents for Hebrew in the new faculty were the Picard François Vatable (d. 1547) and the Calabrian Agathias Guidacerius (d. 1540), and later (1531) Paul Paradise (d. ca. 1546), a converted Venetian Jew. Of these, Vatable was the most influential and an early example of the Orientalist more important as a teacher than as a publishing scholar. He produced little himself but his students used his class presentations in their own work. A controversial case of this was Robert Étienne, a scholar and printer, who published in 1545 an edition of the Bible including a parallel text of the Vulgate, a Latin translation by the German Jewish convert Leo Jud (d. 1542), and what purported to be Vatable’s lecture notes. These proved a valuable resource to later translators.24 Étienne himself had some accomplished students, such as Jean Mercier (d. 1570), Vatable’s successor at Paris (1546), who published widelyused reference works, including an Aramaic dictionary, additions to Pagninus’s Hebrew lexicon, word lists for Hebrew and Syriac, and a volume of selections from the Talmud referring to the biblical text. This was in effect a handbook of Jewish scholarship for Christians, who could use it, sometimes without acknowledgment, as a source for Jewish exegesis and so look as if they had read in the original sources.25 Another of Vatable’s pupils, Antoine Chevalier (d. 1572), a Protestant, came to England during the reign of Edward VI and taught Hebrew at Cambridge. Leaving England, he taught at Strasbourg, then returned to England to become professor of Hebrew at Cambridge. Thus Vatable was founder of a significant school of Hebrew studies at Paris that was influential both in England and the Continent. According to that enthusiastic visionary Guillaume Postel, thanks to this project, François became an academic trend-setter: 23
D’Irsay, Histoiredesuniversités, 1:272-274; Lefranc, Histoire, p. 143-152. For the early faculty, which included, for a time, Postel, whose portfolio embraced, among other subjects, mathematics, Lefranc, Histoire, p. 175-182 and note 74. For Vatable, NouvelleBiographieUniverselle,Paris, 1865, p. 989. The printed lecture notes caused a brouhaha with the Sorbonne faculty because they quoted such arch-heretics as Calvin and Münster, but some may have been inserted by the publisher, who converted to Protestantism in the maturity of his life and eventually deemed it wise to remove to Geneva, and falsely attributed to the author, a scholar’s worst nightmare. His biographer notes that Vatable exemplified Milton’s scholar who “oft outwatched the Bear,” being so absorbed in his studies “qu’il n’estroit qu’un vray chiffre” in the affairs of this world. 25 E. Armstrong, RobertEstienne:RoyalPrinter, Cambridge [UK], 1954. For Mercier (d. 1570), D. Daiches, The KingJamesVersionoftheBible,Chicago, 1968, p. 144; NouvelleBiographieGénérale, Paris, 1861, 35: 14-15. 24
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“Al’émulationdeFrançois,leroidePortugalfonda,àCoïmbre,uncollege trilingue.ATolède,ondécidaunenseignementenhébreuetenlatin,etdes professeursfurentappelésdeFrance.PuisleDucdeFlorence,àPise,et toutes les principautés d’Italie l’imitèrent. Dans la seule France dans les centres d’études de Caen, Angers, Poitiers, Bourges, Toulouse, Orléans, Dijon,Rouen,oncommençaàétudierlegrecenmêmetempsqueleshumanités.Lesétudesthéologiquesnefurentpasmoinsréveillées.Car,outreles balivernesscholastiquesetlessophismescommencèrentàêtrerejétés,les docteursenthéologie,aumoins,pours’opposerauxLuthériens,commencèrentàécarterlesvieilleries …”26
At this point, with a respectful nod to the enlightened doctors who were ready to discard scholastic balderdash and creeds outworn, we must leave our story as a modest prelude to what was to follow in Gallia, according to Postel the first nation to emerge after the Flood.27 Many peaks and prospects await the explorer: the European discovery of Oriental Christian languages and peoples, the French engagement with Persia and India, the French triumphs with Coptic and ancient Egyptian, and, of course, France in Egypt, Syria, and Mesopotamia. One may hope that this colossal adventure will, un beau jour, find its worthy and mettlesome historian.
26
Translation by Secret, Paralipomène,p. 79. According to him, “Gaul” (Gallia) was related to Hebrew galliah or galuyah, the term for the cosmic waters in the creation story of the Book of Genesis. Therefore, God gave the Gauls primacy at the moment of creation. Postel also saw a Gallic connection with the Hebrew word for “wave” (gal), so the Gauls (Gallim) were the people “saved from the waves” (of the Flood), who would later return (gallal) to restore the world to its God-created state; hence François might fairly be called “king of the Jews” with all that title implied (small wonder that the king, though not averse to flattery, finally broke with him and put him under house arrest as a toqué), C.-G. Dubois, “La composante hébraïque dans les mythes d’origine de la France au XVIe siècle: autour du “règne israelgallique” de Guillaume Postel,” in C.-G. Dubois, ed., LaMythologiedesorigineschezGuillaume Postel,delanaissanceàlanation,Orleans, 1994, p. 163-178. 27
TRÄUM WAS SCHÖNES! Nils HEESSEL*
Bei seiner Durchsicht der ‚Babylon Collection‘ des Britischen Museums identifizierte Erle Leichty das recht große Fragment BM 38154 als Traumomina und publizierte den Text in der Festschrift für Benjamin Foster.1 Die Vorderseite von BM 38154 ist sehr beschädigt und an einigen Stellen kaum zu lesen, während die Rückseite recht gut erhalten ist. Bei unserer eigenen Durchsicht der Omina der ,Babylon Collection‘ gelang es, BM 46594, ein etwa ebenso großes Bruchstück aus der Mitte einer Tafel, als direktes Duplikat zu BM 38154 zu identifizieren. Das neue Fragment erlaubt es nun, die beschädigte Vorderseite von BM 38154 zu ergänzen, weit mehr vom Text wiederherzustellen und ihn besser zu verstehen. Der Text listet verschiedene Abschnitte von thematisch zusammengehörigen Omina auf, die jeweils durch Striche voneinander getrennt sind. Nach einigen nur fragmentarisch erhaltenen Omina, setzt der Text mit einem Omen zur Wahrnehmung eines Sterns im Haus eines Mannes ein, das eine mehrzeilige, sehr ausführliche Apodose aufweist (Vs. 5’-8’). Dem folgen drei Omina, in denen Planeten und ein Stern im Traum gesehen werden (Vs. 9’-12’). Ein längerer Abschnitt (Vs. 13’-Rs. 5) behandelt den Besuch von Tempeln sowie bestimmte Handlungen im Tempel des persönlichen Gottes. Ein weiterer Abschnitt (Rs. 6-13) thematisiert den persönlichen Gott und das Schwören bei verschiedenen Göttern. Das Thema des Tempels des persönlichen Gottes wird im folgenden Abschnitt (Rs. 14-22) wieder aufgenommen, diesmal unter Berücksichtigung verschiedener Personen, denen sich der Träumende in dem Tempel sexuell nähert. Der letzte erhaltene Abschnitt ist so beschädigt, dass sich das Thema der Omina nicht rekonstruieren lässt. Angesichts der Tatsache, dass für diesen Text von BM 38154 mit BM 46594 nun ein direktes Duplikat vorliegt, stellt sich die Frage nach der Einordnung des Textes. Sollten diese Omina zur Traumomina-Serie *
Universität Marburg. E. Leichty, “Dream on”, in: S. C. Melville und A. L. Slotsky, OpeningtheTablet Box, Fs. B. R. Foster, CHANE 42, Leiden, 2010, S. 225-228. 1
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zaqīqu zu stellen sein oder ist dieser Text nicht Teil dieser Serie? Da Anfang und Ende des Textes und damit Incipit, eine eventuelle Stichzeile und ein Kolophon nicht erhalten sind, wird sich dies nicht mit Sicherheit beantworten lassen. Einige Überlegungen kann man jedoch anstellen: Da die Stichzeile der 7. Tafel der Traumomina-Serie DIŠ NA ina MÁŠ.GE6-šú d EN.LÍL IGI „Wenn ein Mann im Traum den Gott Ellil sieht“ lautet, ist klar, dass Gottheiten das Thema der 8. Tafel dieser Serie sind. Dies ähnelt durchaus den Omina unseres Textes und könnte die Vermutung nahelegen, im vorliegenden Text einen Teil ebendieser Tafel zu sehen. Jedoch bleibt dies nicht nur Spekulation, solange die 8. Tafel der Traumomina-Serie zaqīqu nicht rekonstruiert ist,2 sondern auch einige weitere Erwägungen deuten in eine andere Richtung. Zum einen haben Passagen unseres Textes Parallelen in Omina, die zu einer anderen Tafel der Serie zaqīqu gehören (siehe die Anmerkungen zu Vs. 17’- Rs. 5), zum anderen sind alle Serientafeln bislang auf mehrere Kolumnen aufweisenden Tontafeln verzeichnet, während der vorliegende Text auf zwei einkolumnigen Tafeln geschrieben wurde. Dies lässt es wahrscheinlich erscheinen, in dem auf BM 38154 und BM 46594 verzeichneten Text einen Auszug aus der Traumomina-Serie zu sehen. Besonders eindrücklich an diesem Text ist die außergewöhnliche Apodose des Omens der Vorderseite, Zeile 5’-8’: šumma kakkabu ina bīti(/bīt amīli) innamer isqa irašši zitta ikkal išarri šumšu damiq āl āšbu qāssu ikaššad ina bīt abīšu išdāšu kīnā ina ekalli malku šumšu ana damiqti izakkar ina ṣēri epinnašu ul ibaṭṭil eli aḫḫīšu ikabbit amīlu šū ina amāt damiqti ittanallak kīma ilānī nissat libbīšu ikaššadmamūtuulidâssuiqabbīmaiššemmišulumšalaššanāti „Wenn ein Stern im Haus (b: eines Mannes) gesehen wird: Er wird Einkommen erhalten, er wird Anteile genießen, er wird reich werden, sein Name wird gut sein, in der Stadt, in der er wohnt, wird seine Hand alles erreichen, im Haus seines Vaters wird seine Stellung fest sein, im Palast wird der Herrscher seinen Namen wohlwollend nennen, in der Steppe wird sein Pflug nicht untätig sein, er wird bedeutender als seine Brüder werden, dieser Mann wird mit einem Segen einhergehen, wie die Götter wird er den Kummer seines Herzens überwinden, so dass der Tod ihn nicht kennen wird, er wird sprechen und gehört werden, Wohlergehen für drei Jahre.“
2 Zur Traumomina-Serie zaqīqu siehe A. L. Oppenheim, TheInterpretationofDreams intheAncientNearEast.WithaTranslationoftheAssyrianDream-Book, TAPS NS 46/ III, Philadelphia, 1956 und ders., “New Fragments of the Assyrian Dream-Book”, Iraq 31, 1969, S. 153-165. Die Serie wird derzeit von Elyze Zomer (Marburg) im Rahmen ihrer Habilitationsschrift neu ediert.
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TRÄUM WAS SCHÖNES!
Es lässt sich wohl kaum eine positivere Deutung eines solchen Vorzeichens denken als das hier zum Ausdruck kommende, vollkommene zukünftige Leben. Wir widmen diese Edition dem Jubilar, in der Hoffnung, dass in seinem Haus, in dem bereits mehrere Sterne gesehen worden sein müssen, auch zukünftig solch ein Stern im Traum gesehen werden wird: Faisdesbeauxrêves,Dominique! TRANSLITERATION a = BM 46594 (Kopie: S. 451-452) Beidseitig erhaltenes Fragment aus der Mitte einer Tafel, der obere und untere Rand ist abgebrochen. Das Fragment misst 73 × m86 × m24,5 mm. b = BM 38154 (Kopie: S. 453-454) Untere Hälfte einer Tafel, der obere Teil ist weggebrochen. Das Fragment misst 64 × m79 × m25 mm. Vorderseite 1’ 2’ 3’
a Vs. 1’ a Vs. 2’ a Vs. 3’ b Vs. 1’
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a Vs. 4’ b Vs. 2’
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5’
a Vs. 5’ b Vs. 3’
[DIŠ MUL i]nabi-tú IGI is-qui-ra-áš-šiḪA.LA GU7 i-šár-ri DIŠ MUL inaÉ NA IGI is-qui-ra-[áš-ši Ḫ]A.LA GU7 i-šár-ri
a Vs. 5’ b Vs. 3’
MU-šúSIG 5-iq MU-šúSIG5-iq
6’
a Vs. 6’ b Vs. 4’
URU áš-baŠU.II-sui-kaš-šadinaÉ AD-šúSUḪUŠ.MEŠ-šú inaURUáš?-bi ŠU.II-sui-kaš-šadina É AD-šú SUḪUŠ.MEŠ-šú
a Vs. 6’ b Vs. 4’f.
GI.NAinaÉ.GAL ma-al-ku MU-šúa-na SIG5-tìMU-ár GI.NAinaÉ.GALma-al-ki | MU-šúana SIG5-tìMU-ár
7’
a Vs. 7’ b Vs. 6’
ina EDIN gišAPIN-šúuli-baṭ-ṭile-liŠEŠ.MEŠ-šúi-kab-bit i[na E]DIN gišAPIN-šúuli-baṭ-ṭile-liŠEŠ.MEŠ-šúi-kab-⸢bit⸣
a Vs. 7’ b Vs. 6’
LÚ BIinaa-mat SIG5-tìDU.DU-ak ⸢LÚ⸣ BIinaa-matSIG 5-t[ì] DU.DU-ak
8’
a Vs. 8’ b Vs. 7’
ki-maDINGIR.MEŠni-is-satlìb-bi-šúi-kaš-šad-ma. ki-m[aD]INGIR.[M]EŠni-[i]s-sat⸢lìb-bi-šú⸣i-⸢kaš-šad-ma⸣
DIŠ DINGIR ⸢URU-šú⸣
] ⸢x⸣ tur ] ⸢x⸣ ra a mu i-ḫa-ad-di ]
] ]x [
inadan-na-tu4in-né-eṭ-ṭer(Strich) ] (Strich)
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
444
N. HEESSEL
i-qab-bi-ma iš-šem-mišu-lum 3 MU.MEŠ (Strich) [i]-⸢qab-bi-ma⸣ ŠE.GA šu-lum 3 ša!?-na-ti (Strich)
a Vs. 8’ b Vs. 7’
ÚŠ NU ZU-su ÚŠ NU ZU-⸢su⸣
a Vs. 9’ b Vs. 8’
DIŠ dDele-bat IGI [(0)] DIŠ mu[l]Dele-ba[t IGI
a Vs. 9’ b Vs. 8’
GIŠ.ŠUB.BA TUK-ši GIŠ.ŠUB.BA TUK-ši (Strich)
–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
9’
su-pur-šú DAGAL-iš DAGAL]-iš
b Vs. 9’
DIŠ mulGAG.SI.SÁ IGI e-li⸢ŠEŠ.MEŠ⸣-šúi-kab-bit GIŠ.APIN-šú DIŠ mu[l]⸢GAG.SI⸣.S[Á ŠEŠ.M]EŠ-šúi-kab-bit GIŠ.APIN-šú
a Vs. 10’ b Vs. 9’
ina EDIN uli-baṭ-ṭil ina EDIN uli-baṭ-ṭil
10’ a Vs. 10’
11’ a Vs. 11’ b Vs. 10’ a Vs. 11’ b Vs. 10’
12’ a Vs. 12’ b Vs. 11’
UGU EN INIM-šú GUB-az GIŠ.ŠUB.BA TUK-ši ḪA.LA ik-kal e-li ⸢EN INIM-šú GUB-az⸣ [GIŠ.Š]UB.BA TUK-ši ⸢zi⸣-it-tiik-kal KIN.GI4.A šá TAG4-šú IGI-mar KIN.GI4.⸢A TUK⸣-ši(Strich)
lú lú
DIŠ dṢal-bat-a-nuIGIinašag-ga-áš-tu4 in-né-eṭ-ṭer(Strich) DIŠ dṢal-⸢bat-a-nuIGI⸣[ina]⸢šag-ga⸣-áš-tu4 in-neṭ-ṭer(Strich)
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
13’ a Vs. 13’ b Vs. 12’
DIŠa-naÉ.SAG.ÍL KU4-ubre-ša-a-šúi-⸢šaq-qa⸣-a DIŠa-naÉ.SAG.ÍL KU4-ubre-ša-a-šúi-šaq-qa-a
b Vs. 13’
DIŠa-naÉ dAMAR.UTU KU4-ubinaÉ-šú SUḪUŠ.MEŠ-šú [DIŠa]-naÉ dAMAR.UTU KU4-ubinaÉ-šú SUḪUŠ-šú
a Vs. 14’ b Vs. 13’
[GI.N]A GI.NA
14’ a Vs. 14’
15’ a Vs. 15’ b Vs. 14’
16’ a Vs. 16’
⸢DIŠa⸣-naÉ dÉ-aKU4-ubi-[ [DIŠa-n]a⸢É⸣ dÉ-aKU4-ubi-[kab]-b[it
] ]
[DIŠ] ⸢a⸣-na⸢É⸣.ZI.DA K[U4-u]b[
]
a bricht ab. b Vs. 15’
17’ b Vs. 16’
[DIŠa-na] ⸢É⸣.ZI.DA KU4-ub⸢i⸣-[
]
[DIŠa-na] ⸢É d⸣XXX KU4-ub[
]
Vs. von b endet.
Rückseite 1 2 3 4 5
b Rs. 1 b Rs. 2 b Rs. 3 b Rs. 4 b Rs. 5
6 7
b Rs. 6 b Rs. 7
[DIŠa-naÉ] dUTU KU4-ubi-ḫa-[ad-di ] [DIŠa-na]⸢É⸣ DINGIR-šú KU4-ubi-ka[b-bit ] [DIŠa-n]aÉ DINGIR-šú KU4-maú-ṣal-la ARḪUŠ pa-áš-ri [ ] DIŠa-naÉ DINGIR-šú KU4-maib-kiki-ṣir⸢ŠÀ⸣ DINGIR-šú D[U8-ár] DIŠa-naÉ DINGIR-šú KU4-maDINGIR-šú KI-šú id-bu-ubi-šal-[lim] (Strich) ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– DIŠ ⸢DINGIR-šúit⸣-ti-šúid-bu-ubi-šal-[li]m DIŠ DINGIR-šúit-ti-šúEŠ.BAR id-bu-ubLÚ BI GABA.RI NU TUK-⸢ši⸣
445
TRÄUM WAS SCHÖNES!
8
a Rs. 1’ b Rs. 8
Spuren
9
a Rs. 2’ b Rs. 9
⸢DINGIR⸣ na-ši-⸢iš⸣[DU8 ḪUL] [DIŠ DINGIR] na-ši-išDU8 ḪUL
10
a Rs. 3’ b Rs. 10
niš dAMAR.UTU i-ta-mi[ ] [DIŠniš dAMAR.U]TUi-ta-miLÚ BI UGU EN INIM-šú GUB-az
11
a Rs. 4’ b Rs. 11
niš dBe-lit-DINGIR.MEŠ i-ta-m[i ] [DIŠniš] dBe-lit-DINGIR.MEŠ i-ta-miDUMU.MEŠ TUK-ši
12
a Rs. 5’ b Rs. 12
niš dA-numi-ta-mim[a- ] [DIŠni]š dA-numi-ta-mima-lai-qab-bi-ú ŠE.GA
13
a Rs. 6’ b Rs. 13
niš dNin-šuburi-ta-mišu-u[m] (Strich) DIŠniš N[i]n-líl i-ta-miMU ra-ba-aTUK-ši(Strich)
14
a Rs. 7’ b Rs. 14
DIŠšum4-ma LÚ DIŠ
a Rs. 7’ b Rs. 14
ana MUNUS TE L[Ú BI ] ana MUNUS TE-⸢ḫi⸣ LÚ BI xta tu šú i-b[a]l-luṭ
15
a Rs. 8’ b Rs. 15
DIŠa-naAMA-šú DIŠa-na[A]MA-šú
TE ABUL È-⸢a⸣[šal-míš KU4-u]b TE ABUL È-ašal-míš KU4-ub
16
a Rs. 9’ b Rs. 16
DIŠa-naNIN-šú DIŠa-na[N]IN-šú
TE TE
i-šár-ra⸢ù⸣ i-[kab-b]it i-šár-riu i-kab-bit
17
a Rs. 10’ b Rs. 17
DIŠa-naKI.SIKIL [DIŠa-n]a⸢KI.SIKIL⸣
TE TE
i-šal-lim i-šal-lim
18
a Rs. 11’ b Rs. 18
DIŠa-naKI.SIKIL TUR [DIŠa-naKI.SIKIL TU]R
TE šu-umi-ra-[á]š-ši ⸢TE⸣ MU TUK-ši
19
a Rs. 12’ b Rs. 19
[DI]Ša-naNITA [
TE
DIŠ DI[NGIR]-šúra-ʾu-ub-šúki-ṣirŠÀ DIN[GI]R-šú DU8
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
ina MÁŠ.GE6-šúinaÉ DINGIR-šú inaÉ DIN[GIR-š]ú
dan-na-tu4paṭ-ra-at-su ] ⸢dan-na-tu4paṭ-ra⸣-at-⸢su⸣
b bricht ab.
20 21 22
23 24 25 26 27 28 29
a Rs. 16’ a Rs. 17’ a Rs. 18’ a Rs. 19’ a Rs. 20’ a Rs. 21’ a Rs. 22’
a Rs. 13’ a Rs. 14’ a Rs. 15’
[DIŠa-n]alúGIR.SÍ.GA-ú TE a-bu-us-suDAB-bat [DIŠa-nal]úÚŠ TE inašal-ma-a-tu4DU.DU-ak [DIŠa-naGU.DU me-eḫ]-⸢ri⸣-š[ú TE] ina UKKIN ŠEŠ.MEŠ-šú uki-na-at-tu-šúi-kab-bit(Strich) ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
[ [ [ [ [ [ [ a bricht ab.
id-d]i-nu-uš inaki-li-šú È id-d]i-nu-uš ru-uq-ta-šú IGI-mar id-di-nu]-⸢uš⸣ ḪA.LAik-kal ] šu-umi-ra-áš-ši ] x bal-ṭui-nam-mer ] x-ḫaIGI-mar ] (leer) [ ] x
446
N. HEESSEL
ÜBERSETZUNG Vorderseite 1’-2’ Spuren 3’ [ … … ]: Er wird sich freuen. 4’ Wenn sein Stadtgott […] … : Aus einer Schwierigkeit wird er errettet werden. 5’
6’
7’ 8’
9’ 10’ 11’
12’ 13’ 14’ 15’ 16’ 17’
Wenn ein Stern im Haus (b: eines Mannes) gesehen wird: Er wird Einkommen erhalten, er wird Anteile genießen, er wird reich werden, sein Name wird gut sein, in der Stadt, in der er wohnt, wird seine Hand alles erreichen, im Haus seines Vaters wird seine Stellung fest sein, im Palast wird der Herrscher seinen Namen wohlwollend nennen, in der Steppe wird sein Pflug nicht untätig sein, er wird bedeutender als seine Brüder werden, dieser Mann wird mit einem Segen einhergehen, wie die Götter wird er den Kummer seines Herzens überwinden, so dass der Tod ihn nicht kennen wird, er wird sprechen und gehört werden, Wohlergehen für drei Jahre. Wenn Venus gesehen wird: Seine Hürde wird sich erweitern, er wird Einkommen erhalten. Wenn der Bogen-Stern gesehen wird: Er wird bedeutender als seine Brüder werden, in der Steppe wird sein Pflug nicht untätig sein, über seinen Prozeßgegner wird er triumphieren, er wird Einkommen erhalten, er wird Anteile genießen, er wird einen Boten, der ihn verlassen hat, wiedersehen (B: er wird einen Boten bekommen). Wenn Mars gesehen wird: Bei einem Mordversuch wird er gerettet werden. Wenn er Esagil betritt: Sein Haupt wird sich erheben. Wenn er einen Tempel Marduks betritt: In seinem Haus wird seine Stellung fest sein. Wenn er einen Tempel Eas betritt: Er wird be[deu]t[end werden … … ]. [Wenn] er Ezida betritt: … [ … … ]. [Wenn] er einen Tempel Sîns betritt: [ … … ].
Rückseite 1 2
[Wenn er einen Tempel] Šamaš’s betritt: Er wird sich fre[uen … … ]. [Wenn er den Tempel] seines (persönlichen) Gottes betritt: Er wird bedeut[end werden … … ].
TRÄUM WAS SCHÖNES!
3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21 22
447
[Wenn er] den Tempel seines (persönlichen) Gottes betritt und betet: Ein schlaffer Uterus [ … … ]. [Wenn er] den Tempel seines (persönlichen) Gottes betritt und weint: Die Hartherzigkeit seines (persönlichen) Gottes wird gelöst [werden]. [Wenn er] den Tempel seines (persönlichen) Gottes betritt und sein Gott mit ihm spricht: Es wird ihm wohl erge[hen]. Wenn sein (persönlicher) Gott mit ihm spricht. Es wird ihm wohl ergehen. Wenn sein (persönlicher) Gott mit ihm wegen einer Entscheidung spricht. Der Mann wird keinen Gegner haben. Wenn sein (persönlicher) Gott über ihn verärgert ist: Die Hartherzigkeit seines (persönlichen) Gottes wird gelöst werden, Wenn der Gott am Jammern ist: Lösen des Unheils. [Wenn] er (einen Eid) beim Leben des Marduk schwört: Dieser Mann wird über seinen Prozeßgegner obsiegen. [Wenn] er (einen Eid) beim Leben der Bēlet-ilī schwört: Er wird Söhne bekommen. [Wenn] er (einen Eid) beim Leben des Anum schwört: Was immer er sagt wird gehört werden. [Wenn] er (einen Eid) beim Leben des Ninšubur (b: der Ninlil) schwört: Er wird einen großen Namen erhalten. Wenn er (a: ein Mann in seinem Traum) sich im Tempel seines (persönlichen) Gottes eine Frau sexuell nähert: Die … dieses Mannes wird genesen. Wenn er sich seiner Mutter sexuell nähert: Der aus dem Stadttor herausgeht wird gesund wieder eintreten. Wenn er sich seiner Schwester sexuell nähert: Er wird reich und bedeutend werden. Wenn er sich einer jungen Frau sexuell nähert: Es wird ihm wohl ergehen. Wenn er sich einem jungen Mädchen sexuell nähert: Er wird Nachkommen haben. [Wenn] er sich einem Mann sexuell nähert: Not wird ihm gelöst werden. [Wenn] er sich einem Diener sexuell nähert: Er wird für ihn Fürsprache einlegen. [Wenn] er sich einem Toten sexuell nähert: Er wird in Gesundheit einhergehen. [Wenn] er sich [dem Anus] seines Gleichgestellten sexuell nähert: In der Versammlung seiner Brüder und seines Haushalts wird er bedeutend sein.
448 23 24 25 26 27 28
N. HEESSEL
[Wenn] sie ihm [… …] geben: Er wird aus seiner Gefangenschaft entkommen. [Wenn] sie ihm [… …] geben: Er wird seine fernen Tage erleben. [Wenn] sie ihm [… …] geben: Er wird Anteile genießen. [Wenn … … ]: Er wird Nachkommen haben. [Wenn … … ]: Ein intaktes [ … ] … wird freudig strahlen. [Wenn … … ]: Er wird … erleben.
ANMERKUNGEN: Vs. 9’
Vs. 17’-Rs. 5
Rs. 5-6
Rs. 9
Die Apodosis sūpuršuirappiš hat eine Parallele am Ende des Eintrag für den 19. Tag des Monats Araḫšamnu in der hemerologischen Abhandlung inbubēlarḫi: K. 3269 (4R33*) ii 48, ediert von A. Livingstone, Hemerologies of Assyrian and BabylonianScholars, CUSAS 25, Bethesda/Maryland, 2013, S. 221: su-pu[r-šú DAGA]L-eš. Die Stelle wurde auch von CAD S 397b zitiert. Das Eintreten in bestimmte Tempel ist auch das Thema in der 3. Kolumne des Fragments K. 1799 (unp.), einem Fragment, dass zu Oppenheims ,Tafel C‘ und damit zur 3. Tafel der Traumomina-Serie zaqīqugehört; ich verdanke die Kenntnis dieses Fragments und seine Einordnung Elyze Zomer, wofür ihr herzlich gedankt sei. Die Protasen von K. 1799 iii 3’-4’ sind parallel zu den Zeilen Vs. 17’-Rs. 1 des vorliegenden Texts: ] K. 1799 iii 3’: DIŠana É d⸢XXX⸣ [KU4 ] iii 4’: DIŠana É dUTU K[U4 Nach ähnlichen Omina, die sich nicht in unserem Text finden, sind die Protasen der Zeilen iii 8’-11’ von K. 1799 parallel zu den Zeilen Rs. 2-5 des vorliegenden Texts, die Apodosen weichen jedoch ab: ] K. 1799 iii 8’: DIŠana É DINGIR-šú KU4 i11-šár-rùi-siq[ ] (Strich) iii 9’: DIŠana É DINGIR-šú KU4 DINGIR ⸢x⸣ [ ] (Strich) iii 10’: DIŠana É DINGIR-šú KU4-ma⸢x⸣ [ ] iii 11’: DIŠana É DINGIR-šú KU[4 Man beachte die Aufnahme der weitergehenden Erklärung der Protase des Omens in Rs. 5 als alleinige Protase im folgenden Omen. Die in den Wörterbüchern angenommene Bedeutung „schlängeln“ (AHw 760a) bzw. „to sniff“ (CAD N/II 64A, CDA 245a) für našāšu passt hier nicht, zumal das Verbum aus-
TRÄUM WAS SCHÖNES!
Rs. 9-13 Rs. 14
Rs. 15
Rs. 18
Rs. 20
Rs. 22
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schließlich im Zusammenhang mit Tieren gebraucht wird. Die Form wird deshalb hier als Nebenform von nasāsu „klagen, jammern“ angesehen. Dieses Verbum wird auch sonst in Bezug auf Menschen und Götter gebraucht. Manuskript a (BM 46594) lässt in diesem Bereich das einleitende šumma(DIŠ) weg. Interessant ist hier die Einfügung šum4-ma LÚ ina MÁŠ.GE6-šú in Manuskript a. šummaamīluinašuttīšuwird in Ninive praktisch ausschließlich in Incipits verwendet, somit ist sein Erscheinen hier inmitten des Textes ungewöhnlich. Die Apodose ist unklar; das von E. Leichty, Fs. Foster (siehe Fußn. 1), S. 226 gelesene lit-ta-tu-šú „his very old age“ ist aus epigraphischen und grammatischen Gründen unmöglich, da das erste Zeichen kein ‘lit‘ ist und zudem lit-tu-tu-šúzu erwarten wäre. Auf die richtige Lesung šal-miš hat bereits M. Stol, BiOr 68 (2011) 131 in seiner Rezension der Festschrift für B. Foster hingewiesen. Zu der in Omentexten üblicherweise als „er wird Ruhm erlangen/sich einen Namen machten“ übersetzten Wendung šuma irašši hat E. Jiménez, JCS 68, 2016, S. 215 angemerkt, dass sie aufgrund einiger von ihm angeführten Belege als „er wird Nachkommen haben/bekommen“ übersetzt werden sollte. Die oft logographisch erscheinenden Wendung MU TUK-ši hat an einigen Stellen jedoch zweifelsohne die Bedeutung „Ruhm erlangen/sich einen Namen machten“ (siehe CAD Š/III 292b), in anderen weist sie dagegen, wie Jiménez richtig bemerkt, auf Nachkommenschaft hin. Letzteres dürfte angesichts der Protase, die Geschlechtsverkehr mit einen jungen Frau behandelt, wohl auch hier vorliegen. Zu abussuṣabātu siehe Šurpu 4. Tafel, Z. 106, zuletzt ediert von Rykle Borger, Šurpu II, III, IV und VIII in „Partitur“, in: A. R. George und I. L. Finkel (Hrsg.), Wisdom, Gods and Literature.StudiesinHonourofW.G.Lambert, Winona Lake/ IN, 2000, S. 15-90, hier S. 73. K. 126+ (CT 39/44) l. 13 weist im wesentlichen dasselbe Omen auf: DIŠ NAana GU.DU me-eḫ-ri-šú TE ina ŠEŠ.ME-šúù ki-na-ti-šú a-šá-ri-du-tú DU-ak. Siehe zu diesem Omen und seinem Kontext A. K. Guinan, „Auguries of Hegemony: The Sex Omens of Mesopotamia“, Gender & History 9, 1997, S. 462-479, hier S. 479 und S. Noegel, Nocturnal Ciphers: The Allusive Language of Dreams in the Ancient Near East, AOS 89, New Haven, 2007, S. 15.
450 Rs. 23-25
N. HEESSEL
Die erhaltenen Zeichen lassen sich nur zu id-d]i-nu-uš „sie gaben (bzw. im šumma-Satz: geben) ihm“ ergänzen, das erste Zeichen kann nur ,di‘ sein, sowohl ,ki‘ wie ,ku‘ scheiden aus. Der hier gebauchte Plural für das Schlüsselwort dieses Abschnitts ist auffällig. Die verkürzte Form des suffigierten Personalpronomens ist auch sonst in spätbabylonischen Texten üblich, siehe zu iddinūš beispielsweise C. Wunsch, Das Egibi-Archiv I. Die Felder und Gärten, Bd. II, Cuneiform Monographs 20B, Groningen 2000, Nr. 37, Z. 48 (S. 49); C. Waerzeggers und M. Jursa, On the Initiation of Babylonian Priests, ZeitschriftfürAltorientalischeundBiblischeRechtsgeschichte 14 (2008) 25, Z. 11’ oder St. Langdon, Die neubabylonischenKönigsinschriften, VAB 4, Leipzig 1912, 172, Z. 40. Das Schlüsselwort iddinūšu liegt wohl auch in dem Fragment VAT 11098 (KAR 470) vor, das dort SUM-nu-šu geschrieben wird, siehe dazu A. L. Oppenheim, TheInterpretationofDreamsintheAncientNearEast.WithaTranslationoftheAssyrian Dream-Book, TAPS NS 46/III, Philadelphia 1956, 276. Die Omina ähneln damit der bei Oppenheim 322-326 „Tablet B“ genannten Omensammlung.
TRÄUM WAS SCHÖNES!
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N. HEESSEL
TRÄUM WAS SCHÖNES!
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N. HEESSEL
LE MYSTÈRE DES REMPARTS DE LARSA Jean-Louis HUOT1, avec la collaboration de Joël SUIRE2
En basse Mésopotamie, les ruines antiques laissent souvent entrevoir, de manière plus ou moins nette, la ligne de leurs remparts. Ces dispositifs de défense urbaine (symboliques ou réels) apparaissent dès le quatrième millénaire. Les exemples sont nombreux, depuis Habuba Kebira ou Brak jusqu’à Ebla ou Ninive, pour ne citer que quelques noms parmi d’autres. Tous les visiteurs de l’ancienne Uruk ont été impressionnés par les vestiges, encore si visibles, de l’enceinte urbaine assez gigantesque de la célèbre cité. Ces remblais et ces murs d’enceinte ont fait l’objet récemment d’un gros ouvrage auquel on nous permettra de renvoyer pour replacer les quelques observations qui suivent dans un cadre plus général3. On y verra que presque toutes les grandes villes du Proche-Orient à l’âge du Bronze ont bénéficié de systèmes défensifs plus ou moins élaborés. Il n’en est que plus étonnant de constater que, dans ce livre, la ville de Larsa, capitale importante de basse Mésopotamie au début du second millénaire, ne fait l’objet d’aucune mention, même fugace. C’est dire combien le dossier des remparts de cette cité fait figure de fantôme et ce point devrait être expliqué. Il est d’autant plus important que les fouilleurs de la mission archéologique française se sont souvent posé la question de leur existence et que ces remparts entrent pour une bonne part dans
1 Être professeur consiste d’abord à savoir discerner les capacités d’un étudiant. J’ai été heureux d’avoir proposé en 1974 au jeune Dominique Charpin, alors mon étudiant à l’Institut d’art et d’archéologie de Paris I, rue Michelet, de rejoindre l’équipe de fouille de Larsa pour la sixième campagne, lui permettant ainsi d’éprouver ses premiers émois à la découverte de tablettes cunéiformes. Je dédie ces quelques lignes au Professeur Dominique Charpin, qui a tenu si brillamment les promesses aperçues il y a bientôt quarante-cinq ans. 2 Cet article doit beaucoup aux observations judicieuses, sur le terrain, de Joël Suire. Il a par ailleurs établi le plan qui accompagne notre article et je l’en remercie très vivement. Mes remerciements vont également à Victoria de Castéja qui a préparé mon manuscrit en vue de sa publication. 3 Rey 2012.
456
J.-L. HUOT
l’argumentaire récemment développé par J. Margueron au cours de son examen du site à travers les âges4. Les remparts de Larsa, aussi peu visibles aujourd’hui, ne sont pas une invention des archéologues. Ils sont mentionnés dans les textes cunéiformes, ce qui est une preuve suffisante de leur existence passée. J. Margueron le souligne après d’autres : « Les textes attestent l’existenced’unmurdebriquescrues :àlafoissaconstructionparcertains souverainsetsadestructionparHammourabi »5. Même si aucun texte ne précise nettement qu’il s’agit « de briques crues », cette remarque est exacte. Sans ouvrir un dossier épigraphique en dehors de ma compétence, je me contenterai de résumer ici les indications que je dois à l’amabilité de L. Marti. Les citations disponibles sont, hélas, fort laconiques. Il s’agit de noms d’années : Gungunum (1932-1906) Année 21 : « lagrandemurailledeLarsaaété construite »6.
Nur-Adad (1865-1850) Année 1 : « la grande muraille de Larsa a été construite ». Sin-iqišam (1840-1836) Année 3 : « la grande muraille de Larsa a été construite ». Sin-iqišam (1840-1836) Année 4 : « lagrandemurailledeLarsa ».
Quant à la destruction de ces remparts par Hammourabi, on pourra se référer utilement à la contribution de D. Charpin dans notre volume sur les travaux de 1985, et plus particulièrement au § 4, « La conquête de Larsa », où il examine les textes qui parlent du siège de la ville7. L’année 31 du règne de Hammourabi s’appelle « Année où l’armée de Larsa a été battue par les armes ». Donc, il y avait bien des remparts et ils semblent avoir donné du fil à retordre aux assaillants, si l’on en croit les incidents rappelés par D. Charpin : la muraille nécessita, pour être prise, le recours à des travaux de terrassement (rampes) et le siège s’est prolongé au-delà de ce qu’avait prévu le roi de Babylone, l’obligeant à faire appel à des renforts.
4
Margueron 2013, p. 127-148. Margueron 2013, p. 134. 6 On verra plus précisément, à propos de Gungunum 21, la brique publiée par D. Arnaud dans Arnaud 1972, p. 33-34. On apprend, par cette inscription, le nom de notre muraille : « Samash s’empare des pays rebelles ». On peut traduire aussi, selon D. Arnaud, « … de la grande muraille de Larsa « Utu apaise les pays révoltés » c’est son nom (Gungunum roi de Larsa) en une année le briquetage et sa muraille construisit ». 7 Charpin 1989, p. 194-195. 5
LE MYSTÈRE DES REMPARTS DE LARSA
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Qu’en est-il sur le terrain, aujourd’hui ? À part la « Porte Parrot » fouillée dès 19338 les vestiges de portes ou de remparts sont très évanescents, ce qui ne manque pas de surprendre. On n’a rien retrouvé de façon certaine et J. Margueron a raison de rappeler que j’ai « exprimé (ma) perplexitésurcettequestion »9. Il ajoute « … toutenproposantquelques hypothèses ». Mais une note, p. 136, renvoyant à Huot 1989, p. 40, indique qu’il s’agit « d’hypothèsespeuacceptables ». L’auteur de cette remarque n’ayant pas daigné s’en expliquer davantage, on peut ne pas se contenter d’une opinion aussi brève que péremptoire. Mes remarques de 1989 sont peut-être « peu acceptables », mais on peut aussi être plus explicite sur ce point, ce que je vais tenter de faire ici. Au sein de l’article collectif sur « La structure urbaine de Larsa »10, un paragraphe a été consacré, p. 40, à cette fameuse enceinte. Lors de la campagne de 1985, on se souvient que, stimulés par la découverte de quelques photographies aériennes de G. Gerster, qui m’avaient été signalées par H. Gasche, nous avions pu procéder à un examen approfondi du terrain dans la zone couverte par ces photographies et ensuite en dehors d’elles. En particulier, J. Suire a, pendant plusieurs semaines, en 1985, puis en 1987, parcouru la surface du tell, relevant avec soin tout ce qui pouvait contribuer à éclairer notre problème. C’est un bilan de ces observations que nous aimerions présenter ici. On rappellera simplement, avant de l’aborder, qu’à cette époque lointaine (1985) nous ne disposions d’aucun instrument moderne d’analyse (prospection géophysique, images satellitaires, Google et autres outils informatiques) et que nous ne travaillions qu’avec l’aide de nos pieds, de nos yeux et des photographies aériennes prises depuis un petit avion de tourisme à une date que l’on peut situer entre 1970 et 197411. Les résultats de ces observations ont été consignés, en leur temps, dans deux articles12. Distinguons les portes de ville des remparts proprement dits. Les portes de ville devraient être les dispositifs les plus facilement identifiables : « Pointsdecommunicationindispensablesentrel’espaceurbain etlemondeextérieur,ellessont…les« brèchesvitales »dessystèmes défensifs »13. Il s’agit parfois de véritables bastions ou de petites forteresses en elles-mêmes. L’iconographie est ici de peu de secours. S. Rey 8
Parrot 1933, p. 177. Margueron 2013, p. 134. 10 Huot, Rougeulle & Suire 1989. 11 Huot 1989, p. 2. 12 Huot, Rougeulle & Suire 1989 et Suire 2003. 13 Rey 2012, p. 111-121. 9
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a rappelé les rares exemples utilisables : « Àl’exceptiond’uneplaqueen terrecuite,del’époquepaléo-babylonienne,découverteàLarsa(Parrot 1960,p.291,fig.358c)etdelafameusestèledevictoiredeDadusha14, les représentations de portes fortifiées mésopotamiennes au IIIe et au IIe millénairessontquasiinexistantes »15. La « plaque de terre cuite de l’époque paléo-babylonienne découverte à Larsa » a fait couler, à juste titre, un peu d’encre (fig. 1). S. Rey la décrit ainsi16 : elle « présenteunevillefortifiéedeBasseMésopotamie (peut-être Larsa, d’après R. Opificius) : le mur d’enceinte est doté de créneaux ;lagrand-portecintrée(abullum)estencadréepardeuxpuissantestoursdeflanquement ». Cette plaquette a été publiée, comme le mentionne S. Rey, par A. Parrot17. Dans ce dernier ouvrage, la référence donnée est « Larsa.M.duLouvre ». A. Parrot la décrit sommairement ainsi : « SuruneplaquedeLarsa,unedivinitéchevauchelesmurailles d’une forteresse ». Il ne donne pas davantage de précisions dans sa « Documentation archéologique relative aux œuvres reproduites », où il écrit : « ÉpoquedeLarsa.Figurine-plaquette :divinitéguerrièremarchantsuruneforteresse.DébutduIIemillénaire.Louvre(terrecuite)Ph. Musée ». Cette plaquette n’a pas échappé à R. Opificius, qui la reproduit dans son livre sur les terres cuites paléo-babyloniennes18 dans sa série des « déesses guerrières (Ishtar) ». Elle décrit à son tour une déesse caracolant sur un rempart urbain renforcé de tours et de créneaux. Sur la foi d’A. Parrot, elle indique une provenance de Larsa et une présence au musée du Louvre. Elle la mentionne à nouveau dans un article postérieur19 où elle évoque les remparts et la belle porte que (selon elle) Gungunum a construit « durantsa5eannée », en se référant à une citation de Ch. F. Jean20 lequel mentionne cependant expressément qu’il s’agit d’une grande muraille (badgal ) construit « durant ses 21e et 23e années ». 14
Miglus 2003, p. 397-420 et Charpin 2004, p. 151-178. Rey 2012, p. 121. Sur l’époque de Dadusha, roi d’Eshnunna et ses relations avec Samsi-Addu d’Ekallatum, on pourra voir un résumé utile, par B. Lafont, dans Lafont et al. 2017, p. 282-284. On trouvera un bon dessin de la stèle de Dadusha, d’après P. Miglus, dans Lafont 2017, p. 283, qui présente une courte description de cette stèle découverte en 1983 à proximité de Tell Asmar (Eshnunna). On sait qu’elle est accompagnée d’une longue inscription de 220 lignes, rapportant la victoire de Dadusha dans les pays à l’est du Tigre et en particulier la conquête de Qabra, capitale du pays d’Erbil. Sur cette stèle, on pourra voir, avec la bibliographie récente, Rollinger 2017. 16 Rey 2012, p. 121. 17 Parrot 1960, p. 291, fig. 358c. 18 Opificius 1961, n° 192a p. 68. 19 Opificius 1964, p. 83-84. 20 Jean 1931, p. 2. 15
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Fig. 1. Figurine-plaquette provenant probablement de Larsa. Déesse guerrière chevauchant un rempart urbain et sa porte (d’après R. Opificius, « Befestigungen des Zweistromlandes im Beginn des Zweithen Jahrtausends », BaghdaderMitteilungen 3, 1964, p. 79-90, Taf. 16).
À ce sujet, elle rappelle la plaquette de terre cuite d’A. Parrot qui « reproduit le rempart de ce site ». Elle en donne une excellente photographie (sa planche 16, reproduite ici, fig. 1). Ses conclusions sont peut-être un peu rapides. La plaquette publiée par A. Parrot provient-elle vraiment de Larsa ? Et surtout représente-t-elle les remparts et une porte de cette ville proprement dite, ou la figure d’un rempart idéal ? L’identification avec les remparts de Larsa est une probabilité, non une certitude. Il est d’ailleurs difficile de la ré-examiner car, selon M. Th. Barrelet21 la plaque publiée par A. Parrot « n’estpasauLouvre,maisàBaghdad ». M. Th. Barrelet assure, par ailleurs, que les terres cuites, dont celle qui nous occupe ici, provenaient bien des fouilles de Parrot à Larsa en 1933. Tout cela ne certifie en rien que cette plaquette représente précisément les remparts et une porte de cette ville. On avouera cependant que c’est probable. 21
Barrelet 1968, p. 302 et note 2.
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J. R. Kupper s’y réfère également22. Il distingue sur cette plaquette « assez mal pressée » selon lui, « les murs d’une ville dotée de créneaux…Lagrand-porteestencadréepardeuxtours ». Il renvoie, pour trouver un parallèle à cette porte « avecsonouvertureenpleincintre » à un bas-relief du palais d’Assur-naṣir-apal II. Certes la porte urbaine des bas-reliefs de ce roi est encadrée de deux tours à créneaux et l’ouverture est en plein cintre23 mais ces exemples sont postérieurs d’un millénaire à notre plaquette… Et, tout compte fait, elle n’indique qu’un seul point : au début du IIe millénaire, il existe des portes urbaines couvertes en plein cintre, dont le sommet est crénelé. Cela n’apporte guère d’eau à notre moulin. Quant à la stèle de Dadusha, il ne faut pas oublier un détail important. Selon le dessin assez précis de P. Miglus, reproduit par A. Tenu, la porte urbaine est presque entièrement martelée et il n’en reste qu’une portion minime sur le côté droit. On ne peut donc guère en tirer des conclusions sur l’architecture de l’époque. Revenons aux portes de Larsa repérables sur le terrain. La première remarquée, ou « porte Parrot », que nous avons par la suite baptisée « porte est » ou « porte B1 », ne put être datée lors de son dégagement en 1933 (fig. 2). Elle n’est pas très « normale ». A. Parrot note24 que « le passageest(4mdelargeur)aétéresserréaprèscoup,pardesmursde briquescrues,nelaissantplusqu’unétroitcouloir(1 mdelargeur) ». Nous-mêmes n’avons trouvé que… 50 cm25, ce qui, on l’avouera, en réduit considérablement l’intérêt. En plus de cette « porte B1 », nos travaux de 1985 ont proposé de reconnaître quatre autres portes d’accès à la ville, que nous avions alors réparties en deux types différents, les « portes massives » et les « portes à tenailles »26. Les « portes massives » sont au nombre de trois (fig. 3) : la « porte nord B 25 », au débouché de notre « rue R1 » vers le nord, dont il n’a pas été possible de préciser les limites sans fouille et dont on n’a pas pu relever le plan ; la « porte est B1 » ou « Porte Parrot » mentionnée à l’instant, et la « porte sud-est B 17 »27 au débouché de la « rue R6 » en provenance du sud de l’E.babbar. Les « portes à tenailles » sont au
22 23 24 25 26 27
Kupper 1997, p. 133. Pour un exemple parmi d’autres, voir Curtis & Reade 1995, p. 49. Parrot 1933, p. 177. Huot, Rougeulle & Suire 1989, p. 40. Huot, Rougeulle & Suire 1989, p. 40-42. Huot, Rougeulle & Suire 1989, fig. 19.
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Fig. 2. Porte B de Larsa, dite « Porte Parrot », dégagée en 1933. État dans les années quatre-vingt, vue depuis l’est (Mission archéologique de Larsa. Arch. MAE, JLH 253 30 026).
nombre de deux, à savoir la « porte sud-est B 36 »28 à quelques mètres de la porte B 17, et la « porte nord-ouest B 56 », « situéesurunebutte bien marquée dans un secteur assez plat, seul vestige du rempart en briquescrues ». Sur ces portes, on se permet de renvoyer à notre publication29. En 1985, « aucuneporten’aétéretrouvéeàlapériphérieoccidentale du site »30. On voit que le bilan est maigre. Les observations recueillies par J. Suire en 1987, sur le secteur qui n’était pas couvert par les photographies aériennes de G. Gerster, n’ont guère augmenté ce dossier. J. Suire propose seulement l’hypothèse d’une « porte Z 43 » en bordure ouest du tell, au sud d’une longue trace rectiligne d’un mur d’enceinte de cinq mètres de large31. J. Margueron32 conteste ce classement typologique de nos monuments. Pour lui, la « porte B1 » ou « Porte Parrot » appartient « manifestement » à notre seconde série, celle des « portes à tenailles » et non à la 28 29 30 31 32
Huot, Rougeulle & Suire 1989, fig. 19. Huot, Rougeulle & Suire 1989, p. 40-42. Huot, Rougeulle & Suire 1989, p. 42. Suire 2003, p. 13. Margueron 2013, p. 141-142.
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I
Z 27 B 25
N
R1
II
B 56
R2
III
Z 10
IV V V VI VII VIII
-Ad Nur-Adad alais de N Palais
IX
att ggurrrat Ziggur 8 18,21
B1
Z 43
XI
22,07
S n Son ndage ge Con ntenson son
u de fouille i Maison
0m
X
10,0
ar ba bbar ab E.bab
XII XIII
18,600
5,0
0m
XIV XV
R6
XVI
R
Z 122
S
T
U
0,00 0m
B 17
B 36
Z 2299
XVII
Sondage stratigraphique
Bâtiment
XVIII
Rue
XIX
Porte Rempart
XX A
B
C
D
E
F
5500 0 m
100 0 m
0
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
Fig. 3. Plan du site de Larsa avec mise en évidence des traces de rempart et emplacement des portes (cc. Mission archéologique de Larsa, relevé Joël Suire).
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première. On peut ne pas se rallier à cette proposition. Mais, appuyé sur son classement, il conclut que les « portes à tenailles » ne débouchent jamais sur des rues (pour lui des canaux) alors que nos « portes massives » qu’il appelle « portesàpiliers », toujours situées à une altitude très basse, sont associées à de grands canaux urbains. Il estime également que les « portes à tenailles » offrent un passage « d’environ4mdelarge (éventuellement moins) ». Moins en effet puisque le dernier état de la porte B1 est large, on l’a rappelé, de 50 cm. En revanche, les « portes massives » ou « à piliers » sont larges de 8 m, donc non fermables par des vantaux qui seraient trop lourds à manipuler. D’où sa reconstitution grandiose d’une ville parcourue de canaux intérieurs, débouchant sur l’extérieur par de vastes passages au travers des remparts, ses « portes à piliers »33. On peut estimer hypothétique cette superbe reconstitution et nous n’entrerons pas ici plus avant dans cette discussion, sauf à faire remarquer que l’on peut fermer une porte autrement que par des vantaux de bois, par exemple en érigeant un mur en travers, en briques, qui serait élevé en quelques heures, pour en bloquer l’accès en cas de danger. Abordons maintenant la question du rempart proprement dit. S’il y a des portes de ville, c’est qu’il y a des remparts et la « Porte Parrot », indiscutable, suffirait à en prouver l’existence. Telles que proposées en 1989 et 2003, les traces de ces remparts, peu nombreuses, existent néanmoins. On les regroupe ici. Il s’agit de « quelques restes de briques crues… repérés au sud et à l’ouest du site (Z 10, Z 12, Z 27, Z 29) » relevés en 1985 et d’autres témoins relevés en 198734. Ces derniers sont les suivants : « Enborduredutell,àl’ouest,lapluieafaitapparaître surquarantemètresdelongueurenviron,latraced’unmurrectilignede cinqmètresdelargeurdontilresteunpetitmassifdebriquescruesen placede50cmdehauteur.L’aspectetl’emplacementdecemurlaissent supposerqu’ils’agitd’unélémentderempart.Ausuddecemuretdans sonprolongementsetrouveunebutteallongéesud-nordde50mdelong, 20mdelargeet2mdehaut,couvertedescoriesetquicachepeut-être un fragment de rempart, ou même une porte (Z 43). À l’est, la pluie aégalementfaitapparaîtredepartetd’autredeB1(portefouilléepar A. Parroten1933)unelargetracesombre,rectiligneverslesud,avec undécrochementverslenordetquipeutêtre,làaussi,l’empreinted’un murd’enceinte »35. 33 34 35
Margueron 2013, fig. 122 et 123. Suire 2003, p. 10. Suire 2003, p. 10-13.
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Ces observations sont fugaces ! J’avais cependant risqué dès 1985, en ne réfléchissant que sur la partie nord-est du site, deux « hypothèses possibles » : restituer une ligne de rempart « à l’emplacement de la bandepériphériqueclaire quipartdelaportenordB25endirectionde laporteB1 », ou reconnaître cette ligne « au-delàdecettebandepériphériqueclaire,àl’emplacementdela largetraînéesombrequipartdu norddelaporteB25etsepoursuitjusqu’au-delàdu« Chameau »vers le sud »36. On ne sait rien du « Chameau », une grosse butte jamais fouillée ni seulement grattée en surface. Serait-il une sorte de citadelle érigée sur le rempart lui-même ? Quant à la « bande claire », elle pourrait être une rue (R2) périphérique du quartier nord-est et la « traînée sombre » la trace de remparts disparus. J. Margueron, qui juge ces hypothèses « peu acceptables » reprend cependant ma première hypothèse d’un rempart attesté par la « bande claire » discernable sur les photographies aériennes entre les portes B1 et B 25, à l’intérieur de la limite extrême des terres du tell37. C’est ce que nous avions proposé en 1985. Yves Calvet, dans sa publication des bâtiments paléo-babyloniens de Larsa, est revenu à son tour sur « Laquestiondurempart »38. Il évoque, lui aussi, « un certain nombre d’éminences, situées à la périphérie du tell », qui « semblentfigurerunelignederempart ». Il remarque qu’elles sont de natures différentes. Les unes (B 56 et B 25) figurent bien « des portesmonumentalesetfonctionnellespourunrempart ». Il y ajoute la porte B1. Il remarque que si « B 25 est bien intégrée au quartier des grandesrésidences », « B56estcomplètementisoléedetoutcontexte ». Il note que « lesautreséminences,àl’est,sontrecouvertesdebâtiments dumêmetypequeB59ouqueB27 » c’est-à-dire paléo-babyloniens, et « n’avaient plus rien à voir avec le rempart, au moment où fonctionnaientlesrésidences ». Mais elles ont pu être construites postérieurement sur des murs plus anciens désaffectés. Il en conclut que « l’érosionapu fairedisparaîtretotalementcequiémergeaitdelaplainealluviale ». Sa conclusion est que « seule la porte B 25 appartient de façon sûre au systèmededéfensedelavillepaléo-babylonienne ». Cette question des portes et des remparts joue un rôle considérable dans la grandiose restitution par J. Margueron d’une ville de plan circulaire, parcourue de canaux franchis par des ponts qui trouvent leur exutoire hors de la ville au travers de portes spécifiques. La vision de cette 36 37 38
Huot 1989, p. 40. Margueron 2013, fig. 111 et 113. Calvet 2003b, p. 184.
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Venise mésopotamienne est sans doute alléchante, mais résulte d’une succession d’hypothèses et de raisonnements qui se commandent les uns les autres. Certes, la ville moderne de Shatra à 25 km de Larsa, nous offre l’image d’une bourgade traversée par un canal rectiligne franchi par deux ou trois ponts. Mais c’est une fondation datant de la fin du XIXe siècle de notre ère. Nous nous contenterons ici, plus modestement, de proposer un plan des structures et vestiges observés, tout en faisant observer qu’il est difficile de reconstituer l’évolution de toute la ville de Larsa à partir des seules coupes relevées en 1967 par H. de Contenson, dans un sondage de 15 × 15 m, non pas « surl’E.babbar »39 ou « del’E.babbar »40 comme il est indiqué un peu rapidement, mais dans une zone plate et basse dont on ne sait rien, entre l’E.babbar et la ziggurat, à environ 60 ou 70 m du temple du Soleil. Difficile d’en tirer des conclusions sur « l’essentieldutell »41, ce qui reviendrait à reconstruire l’histoire d’un site de plus de 200 ha à partir d’un trou de 225 m2 à l’ouverture du sondage, une surface qui a diminué avec sa profondeur. On peut calculer le rapport entre la surface de ce sondage et la surface du site, qui équivaut à 1/9000 (un neuf millième)… Concluons. Larsa, comme toutes les villes de la Mésopotamie ancienne, était entourée d’un rempart conséquent. On peut estimer en avoir relevé quelques traces, en divers endroits de la périphérie du site. Pourquoi a-t-il à ce point disparu ? La force de l’érosion, dans ces contrées, ne saurait être sous-estimée. À plus petite échelle, le site voisin de Oueili a montré combien la partie élevée du tell pouvait avoir été arasée ou érodée. Il a montré aussi que la surface de la plaine environnante est de date récente et que les inondations et retraits successifs et répétés de l’Euphrate et des canaux adjacents peuvent en avoir modifié l’aspect. Les conclusions si souvent citées, de R. Mc C. Adams et H. Nissen, élaborées à partir de l’observation des traces actuelles relevées à la surface42 peuvent laisser sceptique. Dans un avenir lointain et à l’aide de techniques futures de prospection, tout ce dossier devra être repris. À Larsa même, les pillages répétés durant tout le XXe siècle, et jusqu’à la fin du règne de Saddam Hussein entre 1990 et 2000, ne laissent que peu d’espoir d’y voir plus clair sans des fouilles approfondies, qui ne sont pas pour demain. 39 40 41 42
Margueron 2013, p. 134. Margueron 2013, légende de la fig. 116 p. 135. Margueron 2013, p. 135. Adams & Nissen 1972.
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Ces conclusions sont maigres. L’érosion n’explique sans doute pas tout. Qui sait quelle était sa force durant le IIe millénaire av. J.-C. ? Qu’a-t-elle pu réellement effacer, durant les millénaires qui ont suivi l’abandon de la cité à partir de l’époque hellénistique ? Cependant, les missions ayant travaillé à Larsa à la fin du XXe siècle peuvent témoigner d’un fait incontestable. À l’époque contemporaine, le climat de Larsa n’était guère agréable : vents de sable à répétition, pluies soudaines, inondations, ne cessent de raboter la plaine de Mésopotamie du sud. Même des remparts importants n’y ont sans doute pas résisté. On a déjà exposé à cause de quels indices nous suspections, à Larsa, l’existence d’une érosion de grande ampleur. Sur le tell préhistorique proche de Oueili, à 3,5 km à vol d’oiseau de Larsa, le relevé topographique dressé dès la première campagne en 197643, indiquait une forte érosion du site au nord-ouest. À la fin de la quatrième campagne, la stratigraphie, après plusieurs sondages, permettait d’approfondir cette constatation. J.-D. Forest pouvait écrire que « l’érosionavaitmodifiélatopographie originelle des lieux au-delà de tout ce que nous avions pu imaginer… Nousfouillionssurlesflancsd’unecollinedontlesventsdominantsdu nord-ouestavaientemportélamajeurepartie »44. Nous en avions tiré la conclusion que « lasituationétaitparticulièrementpropiceàl’exploration de niveaux plus anciens… Il suffisait de se déplacer vers le nordouest…pourremonterletemps… ». Le relevé topographique du tell de Larsa présentait, en beaucoup plus ample, les mêmes caractéristiques. Aussi, en 1985, avions-nous espéré renouveler à Larsa l’expérience de Oueili et dégager, au nord-ouest du tell, des couches plus anciennes que celles du second millénaire dégagées jusqu’alors au centre du site. En effet, le relevé topographique, même sommaire (c’était celui de 1933) était comparable, mais à une échelle beaucoup plus grande, au relevé de Oueili : même impression d’érosion massive du côté du nord-ouest. On avait d’ailleurs repéré là « unevastezonecouvertedetessonsduDynastiqueArchaïqueetuneconcentrationdefragmentsdevasesdepierrequi laissait espérer la présence d’une tombe d’époque Djemdet Nasr »45. Une étude récente a confirmé cette constatation46. À Larsa « l’érosion éolienne n’avait-elle pas dans la zone nord-ouest du tell exposée aux ventsdominants,faitdisparaîtreuneénormepartiedesvestiges,mettant 43 44 45 46
Huot etal. 1978, fig. 18 p. 215. Forest 1987, particulièrement p. 17 et fig. 1a et b. Huot 2003, p. 5. Huot & Suire 2017.
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ainsi à nu des niveaux anciens, ce qui expliquerait l’abondance et la vastedispersiondetessonsprotodynastiquessurplusdemillemètresde largeur ? »47. « Malheureusement, nous n’y avons rencontré que des couchesd’épandagefortépaissesdudébutdutroisièmemillénaire »48. Y. Calvet concluait que l’« onsetrouvaitdansunezoneoùl’intensitéde l’érosion aidant, aucun vestige architectural n’avait subsisté ». On observera par ailleurs qu’à Larsa, si la zone nord-ouest du site semble très érodée, ce n’est pas le cas, sous le vent, dans le quart sud-est du site. Dans ce secteur, à l’abri des masses énormes de l’E.babbar et de la ziggurat, les constructions semblent avoir mieux résisté. C’est là que se dresse la butte dite du « chameau » qui culmine à 18,60 m, et la masse assez élevée de la « Porte Parrot » ou porte B1, seule porte subsistant encore en partie en élévation (fig. 2). Il n’est pas exclu, en raison de telles constatations, que la force de l’érosion ait presque complètement effacé les vestiges des remparts urbains sur le reste du site. Il n’y a donc pas de mystère. Les remparts de Larsa ont sûrement existé. Mais il n’en reste pas lourd et l’érosion a pratiquement tout emporté. BIBLIOGRAPHIE Adams R. McC. & H. J. Nissen, 1972 : TheUrukCountryside,TheNaturalSettingofUrbanSocieties, Chicago/London. Arnaud D., 1972 : « Quelques nouvelles briques inscrites de Larsa », RAAO 66, p. 33-39, n° 1. L70.81. Barrelet M. Th., 1968 : Figurines et reliefs en terre cuite de la Mésopotamie antique, vol. I, BAH 85, Paris. Calvet Y., 2003a : « Un niveau protodynatiquee à Larsa », dans J.-L. Huot et al., Larsa,travauxde1987et1989, BAH 165, Beyrouth, p. 23-34. —— 2003b : « Bâtiments paléobabyloniens à Larsa », dans J.-L. Huot et al., Larsa,travauxde1987et1989, BAH 165, Beyrouth, p. 143-297. Charpin D., 1989 : « Les découvertes épigraphiques de la campagne 1985 à Larsa », dans J.-L. Huot (dir.), Larsa,travauxde1985, Paris, p. 185-195. —— 2004 : « Chroniques bibliographiques. 3. Données nouvelles sur la région du Petit Zab au XVIIIe siècle », RAAO 98, p. 151-178. Curtis J. E. & J. E. Reade (éds.), 1995 : ArtandEmpire,TreasuresfromAssyria intheBritishMuseum, London. Forest J.-D., 1987 : « Tell el ‘Oueili, quatrième campagne (1983) stratigraphie et architecture », dans J.-L. Huot (dir.),Larsa10ecampagne1983etOueili 4ecampagne1983,rapportpréliminaire, Paris, p. 13-32. 47 48
Huot 2003, p. 5. Calvet 2003.
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J.-L. HUOT
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P.S. Je profite de l’occasion pour mentionner ici un article d’Olivier Lecomte, omis lors de la rédaction de J.-L. Huot 2014 : L’E.babbarde Larsa aux IIe et Ier millénaires (fouilles de 1974 à 1985), BAH 205, Beyrouth, à insérer p. 254, colonne de gauche, s.v. LECOMTE : Lecomte O., 1993 : « Stratigraphical Analysis and Ceramic Assemblages of the 4th-1st Centuries B.C. E.babbar of Larsa (Southern Iraq) », dans U. Finkbeiner, MaterialenzurArchäologiederSeleukidenundPartherzeitimsüdlichen Babylonien und im Golfgebiet. Ergebnisse der Symposien 1987 und 1989inBlaubeuren, Wasmuth/Tübingen, p. 17-39.
TABLETTES PALÉO-BABYLONIENNES DE LA COLLECTION R. F. HARPER CONSERVÉES À L’ORIENTAL INSTITUTE DE L’UNIVERSITÉ DE CHICAGO* A. JACQUET** & H. RECULEAU***
La collection privée des tablettes de Robert Francis Harper (1864-1914), le premier assyriologue à avoir officié à ce qui était alors la toute jeune Université de Chicago, est bien connue des Assyriologues, et du dédicataire de ces mélanges en particulier. Quarante documents juridiques et administratifs paléo-babyloniens furent ainsi publiés, sous forme de copie, dès 1917 par Theophile J. Meek1 et édités, en traduction seule, en 1923 par Paul Koschaker et Arthur Ungnad dans le sixième volume des Hammurabi’sGesetz2 — avant que Dominique leur donne une seconde vie en 2012, à l’occasion d’une campagne de collations à l’Oriental Institute (OI), où les tablettes sont désormais conservées. De cette campagne résultèrent une note de NABU3 et la première édition complète de la collection, sous la forme de translittérations accompagnées de collations, publiées sur le site du projet Archibab4. Ces quarante tablettes ne représentent cependant que la grosse moitié d’une collection qui en contenait soixante-dix-huit, dont soixante-trois d’époque paléo-babylonienne. Il nous a semblé opportun de présenter ici une rapide aperçu de l’histoire de la collection et de son contenu général, * Tous nos remerciements vont à Susanne Paulus (Curator of the OI Tablet Collection) et Colton Siegmund (Assistant Curator) pour nous avoir permis de publier les tablettes paléo-babyloniennes encore inédites de la Collection Harper, ainsi qu’à Jean Evans (OI Museum Chief Curator and Deputy Director), Helen McDonald (Registrar), Anne Flannery (Head Archivist) et Foy Scalf (Research Archivist) pour nous avoir donné accès aux documents d’archives cités ou reproduits ici. Nous voulons encore remercier Nele Ziegler pour ses relectures et suggestions. ** Collège de France. *** Oriental Institute, University of Chicago. 1 Th. J. Meek, Old Babylonian Business and Legal Documents (the RFH Collection), AJSL 33, 1917, 203-244. 2 P. Koschaker & A. Ungnad, Hammurabi’sGesetzBandVI:ÜbersetzteUrkundenmit Rechtserläuterungen, HG 6, Leipzig, 1923. 3 D. Charpin, En marge d’ARCHIBAB, 6 : un nouvel exemple de šalâmum « accoucher », NABU 2012/12. 4 Disponibles à l’adresse http://www.archibab.fr.
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avant d’offrir une édition, en translittération et, le cas échéant, traduction, des documents paléo-babyloniens qui étaient restés inédits. Puisse cette modeste contribution, mêlant histoire de l’Assyriologie, historiographie et édition de textes, être reçue de celui qui fut notre maître à tous deux en témoignage amical de notre reconnaissance pour tout ce que nous lui devons et pour l’amitié qu’il nous a fait l’honneur et le plaisir de nous accorder depuis maintenant près de vingt ans. Comme on le verra, l’affirmation de Meek selon laquelle « les tablettes ne sont pas très bien conservées et en maints endroits très difficiles à lire5 » s’applique bien mieux encore aux tablettes qu’il avait choisi (de façon certes prudente) de ne pas intégrer à son mémoire de doctorat qu’à celles qu’il y publia. Il n’est, somme toute, guère étonnant que personne ne se soit jusqu’à présent attelé à la tâche de publier ces textes cassés, à la surface érodée et au contenu rarement enthousiasmant. Mais s’il est quelque chose que nous avons appris de Dominique, c’est que tout texte compte et mérite qu’on s’y arrête. En enrichissant un tout petit peu plus le corpus des documents paléo-babyloniens qui lui est cher, nous espérons qu’il saura trouver un intérêt à ces textes trop longtemps oubliés — et nous ne doutons pas qu’il saura, a posteriori, nous aider à les mieux comprendre. 1. LA
COLLECTION
HARPER,
APERÇU HISTORIQUE ET HISTORIOGRAPHIQUE
Robert Francis Harper avait moins de vingt ans en 1892, lorsqu’il fut nommé par son frère, le président de l’Université de Chicago William Rainey Harper, comme professeur associé de langues et littératures sémitiques à la première chaire d’études assyro-babyloniennes de l’Université, fondée tout juste deux ans auparavant6. À l’occasion de sa promotion comme professeur en 1900, il hérita du poste de conservateur de la section babylonienne du Haskell Oriental Museum, qui avait ouvert ses portes en 18967. À ce titre, il mena plusieurs campagnes d’achat d’antiquités en Europe et au Moyen-Orient qui, avec les tablettes mises au jour par Edgard James Banks à Adab et celles achetées à d’autres musées et institutions par James Henri Breasted et d’autres, formèrent les bases de 5 Meek, AJSL 33, 1917, p. 203 : « The tablets are not very well preserved and in many places are very difficult to read. » 6 C. W. Meade, Road to Babylon: Development of U.S. Assyriology, Leyde, 1974, p. 39-40 & 65. 7 Ibid., p. 65.
TABLETTES PALÉO-BABYLONIENNES DE LA COLLECTION HARPER
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ce qui est aujourd’hui la collection de tablettes de l’OI8. Les tablettes de ce qu’il est convenu d’appeler, à la suite de leur premier éditeur, theRFH Collection, semblent cependant avoir été la collection personnelle de Harper, puisqu’elles n’entrèrent en possession du Haskell qu’après son décès et à l’initiative de ses héritiers9. Dans son article de AJSL 33, Meek indique simplement que les tablettes furent achetées par Harper à Londres « quelques années auparavant », et qu’elles lui furent confiées pour publication10. Les archives de l’OI permettent de se faire une idée un peu plus précise de l’histoire de ces tablettes et de leur entrée dans les collections du musée. Le bordereau d’acquisition no 117, daté du 29 février 1916 mais qui porte les marques de plusieurs rédactions différentes, indique que les tablettes, auxquelles sont attribués les numéros de musée A 95–171, furent transmises par Meek, pour le compte des héritiers de Harper, en trois fois : la première à la date du bordereau, la deuxième le 26 juin 1917 et la troisième le 8 juillet 1918, « par l’intermédiaire de Miss Abel »11. Une note datée du 19 avril 1917 ajoute que les nos 1 à 40 ont été publiés dans la thèse de doctorat de Meek (un ajout interlinéaire précisant qu’il s’agit de l’article d’AJSL 33) et que l’ensemble avait été acquis par Harper en 1911, pour le prix de 22£. Le bordereau est signé par l’égyptologue Thomas George Allen, que Breasted avait fait nommer secrétaire du Haskell Museum au premier janvier 191712 (avant qu’il devienne, en 1919 et pour longtemps, secrétaire de l’OI13) mais qui pourrait avoir été présent dès la réception des premières tablettes, puisque la correspondance de Harper mentionne qu’il dut à l’été 1915 prendre au pied levé la suite de Daniel David Luckenbill. Ce dernier, qui venait d’être nommé Conservateur du Musée d’Assyriologie dans le cadre de la création du Département des Langues et Littératures Orientales14, dut en effet demander un congé sans solde afin de s’occuper de son épouse malade15. 8
Ibid., p. 102. Meek, AJSL 33, 1917, p. 204. 10 Ibid., p. 203. 11 OI Museum [Haskell Oriental Museum], Accession No 117 (le bordereau est reproduit à la fin de cet article). 12 Lettre du Président de l’Université Harry Pratt Judson à James Henry Breasted, en date du 12 septembre 1916 (Oriental Institute Archives, Directors Correspondence, Box 024, Folder 036). 13 Meade, RoadtoBabylon, 1974, p. 103. 14 Lettre de Judson à Breasted, en date du 19 avril 1915 (Oriental Institute Archives, Directors Correspondence, Box 022, Folder 033). 15 Lettre de Breasted à Judson, en date du 3 août 1915 (Oriental Institute Archives, Directors Correspondence, Box 022, Folder 033). 9
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En ce qui concerne l’entrée des tablettes au musée, les archives de l’OI sont assez discrètes : la seule mention explicite se trouve dans une lettre que Meek écrivit à Breasted, à la date du 4 janvier 1916, sur papier à lettre du Département d’Histoire et Littérature Biblique de la James Millikin University, Decatur College and Industrial School (Decatur, Illinois) où il enseignait alors. La concision du mémo, son caractère faiblement informatif, tout comme la référence explicite à des éléments connus des deux parties et qu’il n’est guère nécessaire de répéter, offrent un parallèle saisissant avec bien des lettres paléo-babyloniennes, et la missive mérite d’être citée intégralement16 : « J’étais absent pour les vacances, et de ce fait votre lettre a été assez longue à me rejoindre. Je ferai comme vous le suggérez concernant les tablettes Harper et espère les avoir prêtes à vous être expédiées avant trop longtemps. »
La date, tout comme la mention sur le bordereau d’accession no 117 que les quarante premières tablettes ont été publiées dans la thèse de doctorat de Meek, permettent cependant de replacer l’épisode dans le contexte de la carrière de ce dernier et de ses relations avec Harper, avant que celui-ci décède prématurément. Les archives de l’OI possèdent encore au moins un exemplaire original de cette thèse — il s’agit, en réalité, de l’article d’AJSL 33 (pagination incluse), augmenté d’une page de garde à en-tête de l’Université de Chicago avec la mention « une dissertation proposée à la faculté de l’école doctorale d’Arts et Littérature, pour la candidature au diplôme de docteur en philosophie (département des langues sémitiques »17, ainsi que d’une brève biographie en troisième de couverture. On y apprend que Meek, qui était en poste à la James Millikin University depuis 1909, « fut nommé Fellow in Semitics au British Museum pour l’été 1914, où [il] fut l’assistant du Dr Harper et copia des listes lexicales et de textes grammaticaux18. » De toute évidence, c’est à ce moment-là 16 Lettre de Meek à Breasted, en date du 4 janvier 1916 (Oriental Institute Archives, Directors Correspondence, Box 025, Folder 014). 17 « A Dissertation Submitted to the Faculty of the Graduate School of Arts and Literature in Candidacy for the Degree of Doctor of Philosophy (Department of Semitics) ». (Oriental Institute Research Archives, Pamphlets Section. Ce tiré-à-part porte le nom manuscrit d’Abraham Sachs, ainsi que des annotations manuscrites, peut-être de sa main, notamment les références aux numéros d’édition de HG 6. Cela suggère qu’il a appartenu au grand spécialiste de la science babylonienne, sans doute lorsque celui-ci officiait à l’OI au sein de l’équipe du ChicagoAssyrianDictionary, à la fin des années 1930 et au tout début des années 1940). 18 « For the Summer of 1914 I was appointed Fellow in Semitics to the British Museum, where I assisted Dr. Harper and copied explanatory lists and grammatical
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que Harper confia à Meek les tablettes achetées en 1911 qui devaient former le cœur de son projet de thèse, en sus des copies réalisées sous sa supervision au British Museum. Il semble que ces dernières faisaient aussi partie des éléments jugés pour l’admission de Meek au titre de docteur, puisqu’elles posèrent problème au moment de la soutenance : l’Université s’aperçut que, suite au décès de Harper, elle n’avait jamais reçu le rapport nécessaire à la validation de ces crédits – et ce alors même que la soutenance était prévue dans une quinzaine de jours. Breasted suggéra alors au président de l’Université que l’évaluation en soit faite par Leroy Waterman, professeur à l’Université du Michigan mais officiant, durant l’été, au sein de l’OI, et qui avait été présent au British Museum en même temps que Harper et Meek19. En l’absence de réponse du président, absent, la demande fut réitérée peu après à la personne en charge des diplômes, et il semble que Waterman ait été enthousiasmé par le travail, qu’il valida pour l’équivalent de trois crédits de majeure20. 2. LES TABLETTES CUNÉIFORMES DE LA COLLECTION HARPER 2.1. Aperçugénéraldelacollection Le bordereau d’acquisition no 117, qui ne comptabilise que soixante-dixsept artefacts (qualifiés, généralement de « tablettes d’argile babyloniennes anciennes », en offre la répartition suivante : « A 95-156 [= RFH] 1-62 : contrats, 1ère dyn[astie de Babylone], essentiellement avant Hammurapi A 157-163 [= RFH] 63-69 : contrats, sumériens (un au moins d’Ur) A 164-70 [= RFH] 70-76 : ⸢lettres⸣, toutes bab[yloniennes] A 171 [= RFH] 77 : contrefaçon »
Le catalogue détaillé des artefacts présente une longue liste, avec une entrée par tablette, mais assez peu d’informations supplémentaires : texts. » (Oriental Institute Research Archives, Pamphlets Section). Il s’agit des textes publiés en Th. J. Meek, Some Explanatory Lists and Grammatical Texts, RA 17, 1920, p. 117-206. 19 Lettre de Breasted à Judson, en date du 14 août 1915 (Oriental Institute Archives, Directors Correspondence, Box 022, Folder 033). 20 Lettre de Breasted à F. J. Gurney, University of Chicago Ass[istan]t Recorder, en date du 27 août 1915 (Oriental Institute Archives, Directors Correspondence, Box 022, Folder 035). La mention de la validation des crédits (le trois est doublement souligné) est indiquée à la main par Gurney, qui ajoute que le président a donné son accord.
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seules quelques tablettes paléo-babyloniennes publiées par Meek possèdent une brève description21, ainsi que trois des tablettes du reste de la collection22. L’actuel catalogue de la collection de tablettes de l’OI permet désormais d’offrir un aperçu plus juste des tablettes achetées en 1911 par Harper, qui couvrent trois grandes périodes : – L’époque d’Ur III, représentée par les tablettes A 157-163 [RFH 63-69] et A 171 [RFH 77]23. – L’époque paléo-babylonienne, représentée par les tablettes A 95-156 [RFH 1-62], A 165 [RFH 71], A 167 [RFH 73] et peut-être A 169 [RFH 75]. – Les époques néo-babylonienne et achéménide, représentées par les tablettes A 164a et b [RFH 70a et b]24, A 166 [RFH 72], A 168 [RFH 74] et A 170 [RFH 76]. Toutes ces tablettes ne sont pas inédites, mais seules les quarante premières, publiées par Meek dans son article d’AJSL 33, ont été identifiées comme relevant de la collection Harper. Parmi les tablettes paléobabyloniennes publiées se trouvent un contrat de location de Larsa, daté du mois iv de Warad-Sin 825, le versement du complément du prix d’un champ de Kiš(?) daté du 4/i/Samsu-ditana 726 et un rapport d’extispicine daté du 21/xii/Ammi-ṣaduqa 1227. On note encore une copie du débat littéraire entre l’hiver et l’été, en sumérien28. Les textes d’époque récente ont pour leur part tous été publiés par David Weisberg en OIP 12229. 21
Il s’agit de A 95–98, A 102, A 104, A 106 et A 112 (Haskell Oriental Museum, Register of Original Objects). 22 A 163 [« 3rd Dyn. Ur »], A 166 [« 521-485 BC; Contract: Dated in the 14 year of Darius, the king of Babylon, king of the lands »] et A 171 [« Forgery », souligné deux fois] (Haskell Oriental Museum, Register of Original Objects). 23 Ces tablettes, encore inédites, doivent être publiées par Magnus Widell. 24 Ces deux tablettes avaient initialement été prises pour deux fragments d’une même tablette, ce qui explique que l’inventaire original ne comportait que soixante-dix-sept numéros, pour soixante-dix-huit artefacts. 25 A 135 [RFH 41], publié par M. Stol, A Cultivation Contract, BSA 5, 1990, p. 197200. M. Stol se contente d’indiquer que le contrat avait été acheté par « le prédécesseur de l’Oriental Institute [i.e., le Haskell Oriental Museum] » (ibid., p. 197), mais sans référence à la collection Harper. 26 A 148 [RFH 54], publié sous forme de copie par S. Richardson, TextsfromtheLate OldBabylonianPeriod, JCSSS 2, Boston, 2010, n°68 (p. 191), avec l’édition de D. Charpin sur archibab.fr. 27 A 167 [RFH 73], publié par S. Richardson, Omen Report No. 38, NABU 2007/47. 28 A 165 [RFH 71] = CDLI Literary 000762, ex. 029 ; ETCSL 5.03.03. 29 D. B. Weisberg, Neo-BabylonianTextsintheOrientalInstituteCollection, OIP 122, Chicago, 2003.
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Dans les pages qui suivent, nous offrons la transcription des documents paléo-babyloniens encore inédits,30 à l’exception de A 149 [RFH 55], un compte d’argent(?) dont l’état de conservation ne nous permet pas d’offrir une transcription suivie, ainsi que de A 169 [RFH 75], texte éminemment problématique, classé comme paléo-babylonien mais dont la date et le contenu sont obscurs, et l’authenticité douteuse. 2.2. Lesdocumentspaléo-babyloniensinédits A 136 [RFH 42] PN2, Ibbi-Addu et Warad-Sin se portent garants de PN1 auprès de IgmilSin. Larsa. 27/iii/ Sîn-iddinam 7. F. 2 4 6 8 10 T.12 R. 14 16 18 20 22 24
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[ŠU.DÙ.A] [(I)…] x […] (PN1) ⸢KI⸣ [ig]-⸢mil(?)-(d)EN⸣.[ZU] [(I)…] (PN2) ⸢(I)i-bi⸣-(d)IŠ[KUR] ùÌR.(d)EN.Z[U] ⸢x⸣ ŠU.BA.⸢AN⸣.[TI].MEŠ ki-⸢ma(?)⸣ […] ŠÀ.GA [i]g(?)-mil(?)-(d)EN.ZU DU10.GA.ÀM LUGAL.E IN.NA.AB.GI4.GI4 ŠÀ.GAL ùÌ.SAG(?) ŠÀ.GA.NE.NE DU10.GA MU LUGAL.BI IN.PÀ.⸢MEŠ⸣ IGI (d)UTU-na-ṣi-ir GUDU4(!) (d)/iš-ha-/ra IGI nu-úr-(d)NIN.ŠUBUR / GUDU4(!) (d)NIN.ŠUBUR IGI « reste de la ligne anépigraphe » IGI (d)EN.ZU.DINGIR ⸢GUDU4(!)⸣ (d)⸢DINGIR.MAR.TU⸣ IGI ip(!)-qú-(d)BA.WÀDUMU gu-di(!)-⸢ia⸣ IGI « reste de la ligne anépigraphe » IGI tah-tin-DINGIR DUMU ÌR.(d)EN.ZU IGI « reste de la ligne anépigraphe » KIŠIB LÚ.INIM.MA.AB°.BI.MEŠ « un espace anépigraphe » ITI SIG4.A U4 27.KAM MU BÀD GAL MAŠ.GÁN.ŠABRA⸢(ki)⸣ / ⸢BA⸣.[DÙ]
Des photographies pourront être consultées sur le site archibab.fr.
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Notes : Ce document enregistrant une garantie (ŠU.DÙ.A) vient s’ajouter à celui déjà connu au sein de la collection Harper (Meek AJSL 33 2). 10) Noter l’emploi de DU10.GA au lieu de AL.DU10. 12-13) La formule indiquant que les garants sont satisfaits au sujet des provisions alimentaires et de l’huile n’est à notre connaissance pas attestée ailleurs. La logique veut qu’elle désigne les rations que devait recevoir la personne mise en gage ou en emploi auprès d’Igmil-Sin, mentionnée l. 1. 15-22) Le scribe a préparé d’avance 8 lignes commençant par IGI, pour finalement n’en remplir que 5. 19) Le second signe du nom du père du témoin ressemble plus à KI qu’à DI, mais le NP est obscur. N. Ziegler nous suggère de lire ici gudîya, “le Qutéen”. 21) Le nom du témoin est un hapax, mais il rappelle celui du roi amorrite de Sippar Bunu-tahtun-ila (a.k.a. Buntahtun-Ila, rendu par M. Streck comme Bunutaḥtun-ila en AOAT 271/1 [2000] 198 et 202, sans traduction). Ce dernier signifie “fils de Tahtun-ila”, et il faut probablement retrouver ici ce même nom sous la forme Tahtin-ila.
Sceau : la tablette porte la marque d’une empreinte de sceau anépigraphe sur la tranche latérale (partie haute, là où est désormais inscrit le n° d’inventaire) et sur le revers (un personnage en position de prière est encore visible sous la l. 23, son bras apparaissant dans l’espace anépigraphe entre la mention du déroulement du sceau et la date).
A 137 [RFH 43] Lettre à une dame, dont le propos général reste peu clair mais le ton est clairement aux reproches. F. 2 4 6 8 10 R.12
a-na […] qí-⸢bí⸣-[m]a ⸢um-max-x⸣-[o-(o)-ma] [(d)UTU] ⸢ù⸣ (d)AMAR.UTU aš-[šu-mi-ia] ⸢da-ri-išu4⸣-[mi] ⸢li-ba-al⸣-[l]i-⸢ṭú-ki⸣ ⸢i(?)⸣-nu-⸢ma(?)⸣ [o o] ⸢a⸣-na ⸢DAM(?)⸣.GÀR(?) ⸢ki-a-am⸣ ta-aš-⸢pu⸣-re-em [um-ma] at-ti-⸢i-ma⸣ [še-a]m la-bi-⸢ra-am⸣ […] [o o] ⸢x⸣ iš-pu-ra-[am …] [o o (o)] ⸢x⸣ la ⸢ki(?)⸣ […] « tranche anépigraphe » […] […]
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14 16 18 20 22 T.24 26 TL. 28 30
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[…] […] ⸢x⸣ […] a-n[a(?) ] ra-bi-tiki-ma […] a-ia-a-tišata-⸢na⸣-ṣa-[ri] ùa-nana-ṣa-ri-ki-ian-ni-⸢im⸣ li-bi-iim-ta-ra-aṣ mi-nu-uman-nu-umšata-da-bu-bi ú-uli-din ú-luki-i šata-[a]q-ta-na-bi-i um-maat-ti-i-ma (túg) ṣu-ba-ta-amú-ulal-ta-ba-[aš] ù-lu Ì.GIŠ ú-ulap-ta-ša-aš Ì.GIŠ ù ⸢TÚG.HI.A⸣ ú-uli-ba-aš-ši mi-ti ⸢x⸣[…] ša-at-⸢a-bi-ia⸣ […]
(1-3)
Dis à …, ainsi parle … (4-5) Puissent Šamaš et Marduk, par égard pour moi, te faire vivre pour toujours. (6-8) Lorsque … tu as écrit aumarchand en ces termes : (9-11) « Le vieux grain … » Il m’a écrit … (12-16) … (17) grandes ainsi … (18) Que sontces (choses) que tu as sous ta garde, et (pour lesquelles ?) je me fais du souci au sujet de cette présente garde de toi ? (21-24) Qu’est-ce que tu racontes ? Il n’a pas donné ! Ou encore, qu’est-ce que cela, que tu ne cesses de dire : (25-26) « je n’ai pas de vêtement à me mettre ! » ou encore « Je n’ai pas d’huile pour m’oindre ! » ? (27-28) Il n’y a ni huile, ni vêtement. (29) … (30) Šat-abiya … Notes : 8) TI sur érasure, probablement d’un TA. 18) La séquence a-ia-a-ti s’explique comme le féminin pluriel de ayyum « quel ? », au cas oblique (ayyâtim), et l’absence de mimation suggère une datation vers la fin de l’époque paléo-babylonienne. 19-20) Les formes na-ṣa-ri-ki-i et li-bi-i suggèrent que le passage, comme les lignes suivantes, comportait des interrogatives, mais la syntaxe en est difficile à recontsruire du fait des cassures du texte.
A 138 [RFH 44] Lettre de … à … L’auteur de la lettre adresse de sévères reproches au destinataire, qui ne l’a pas informé qu’un enfant confié à la garde de ce dernier était tombé gravement malade. L’expéditeur s’inquiète que le père de l’enfant puisse à cause de cela devenir hésitant à le leur confier.
478 F. 2 4 6 8 10 R. 12 14 16 18 20 T.
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[a-na] ⸢x⸣ […] qí-[bí-ma] ⸢um-ma x x⸣-[…-ma] (d) UT[U] ⸢(d)⸣[AMAR.UTU da-ri-išu4]-⸢mi(?)⸣ aš-šum-[ia] [li-ba-li-ṭú-k]a(?) a-na-⸢ku(?)⸣ [o o] ⸢x⸣ […] u4-u[m(?) o o] ⸢x⸣ […]-⸢x(?)⸣ ùk[i-ma …]-⸢x-x-x⸣ i-na⸢x⸣ […]-⸢x⸣-ra-x-ma a-na[…] x x […] « tranche anépigraphe » is-sà-li-ih-ma ú-ulta-ša-ap-pa-ra-a[m] ma-ti-ma-a-maki-maka-a-[ta] a-biše-er-ri « le texte de la l. 9 déborde largement sur le revers » ki-a-ami-ip-pé-eš šate-pu-šua-naše-me-e-emú-ul [na-ṭú] a-naṣu-ha-ri-impa-qá-d[i]-⸢im⸣ lai-da-[b]u-[ub] ú-ula-na⸢x⸣ […] ⸢ú⸣-ul⸢x⸣-[o]-⸢x⸣-ma ip-q[í-i]d-ma [o o o o]-na-ad-d[a-…] « fin de tranche et tranche latérale anépigraphes »
(1-3) Dis à …, ainsi parle … (4-5) Puissent Šamaš et Marduk, par égard pour moi, te faire vivre pour toujours. (6-10) … (11) est tombé malade et (12) tu ne m’écris pas ! (13-15) Le père du bébé aurait-il jamais agi ainsi, comme toi (tu l’as fait) ? (16) Ce que tu as fait est impossible à entendre ! (17-18) Il ne faut pas qu’il ait d’objection à confier l’enfant ! (1921) N’est-ce pas à … ? N’a-t-il pas … et confié et … ?
Notes : 4-5) On attend aššumîya avant dârišûmî, mais les traces sur la tranche suggèrent plutôt l’ordre inverse. La formule est rare, mais Archibab la connaît en OBTR 132 : 4-5. 11) Les lignes précédentes sont malheureusement trop abîmées pour que l’on puisse reconstituer le détail de l’histoire, mais le CAD a sans doute raison de citer cette ligne s.v. salā᾿u A « to become ill, to enter a critical stage of an illness » (CAD S, p. 96). Le système IV, qui exprime ici l’ingressif, était déjà connu par quelques exemples paléo-babyloniens, cités au même endroit. 12-13) Le verbe au masculin singulier (tašapparam, non *tašapparîm) montre que le destinataire, à qui l’enfant avait été confié, est un homme. Il faut donc restaurer un pronom personnel 2ms au génitif à la fin de la l. 13 — sans doute kâta, même si la variante kâti est possible pour le masculin, quoiqu’elle soit plus rare.
TABLETTES PALÉO-BABYLONIENNES DE LA COLLECTION HARPER
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14) La forme a-biše-er-ri suggère un pluriel (abišerrî, « le père des bébés »), mais il est probable que, comme en A 137 : 18, il s’agisse plutôt d’un autre exemple de perte de la mimation. Cela est confirmé aussi bien par le verbe l. 11, qui est au singulier, que par la mention d’un unique « enfant » (ṣuhârum) l. 17.
A 139 [RFH 45] Lettre de Addu-tayyar à l’homme que Marduk fait vivre. Bénédictions. La tablette est cassée dès qu’on rentre dans le vif du sujet. a-naa-wi-limša (d)⸢AMAR.UTU ú-ba-al-la⸣-[ṭú]-/⸢šu⸣ qí-bí-ma um-ma (d)IŠKUR-ta-⸢ia⸣-ar-⸢ma⸣ ⸢(d)⸣UTU ù (d)AMAR.UTU da-⸢ri-išu4-mili-ba-al-li-ṭú-ka⸣ luša-al-ma-a-ta ⸢luba-al-ṭa-a-ta⸣ DINGIR na-ṣi-ir-kaṣi-b[u-t]am ⸢a⸣-[iair-š]i (I) ì-lí-a-wi-limša ⸢ta-aš⸣-[pu-ra-am] [o] ⸢e(?)⸣ […] (…) « (fin du) revers, tranche et tranche latérale anépigraphes »
F. 2 4 6 8 (1-3)
Dis à l’homme que Marduk fait vivre, ainsi parle Addu-tayyar. Puissent Šamaš et Marduk te faire vivre pour toujours. (5) Puisses-tu vivre en bonne santé. (6) Puisse le dieu qui te protège ne pas avoir de désir (insatisfait). (7) Ili-awilim, au sujet duquel tu m’as écrit… (…) (4)
A 140 [RFH 46] Lettre de … à Waqar-awilum. Le texte pourrait évoquer la mise en gage d’un jeune homme comme garantie d’un montant en orge, mais les cassures interdisent toute certitude. F. 2 4 6 8 10 T. 12
a-nawa-qar-a-wi-lum qí-[b]í-ma um-ma ⸢x x x x⸣-ma (d) UTU ⸢ù (d)AMAR.UTU li-ba-al-li-ṭú-ka⸣ ⸢0,1⸣.3 ŠE DUMU ⸢i-qí(?)⸣-[…] [DUM]U(?) ip-qú-⸢(d)EN.ZU⸣ [m]a-ah-ri-iaiz-za-az ⸢qí⸣-bi-⸢šu⸣ ⸢a-na bi-ti⸣-[ka(?)] ma-⸢am-ma⸣-[an] ⸢lai-x⸣-[…] [o]-⸢x⸣-[…]
480
14
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⸢x-x⸣-[…] ⸢še-am x x⸣ [ …] ⸢x-x-x-x⸣-[…] « fin du revers, tranche et tranche latérale anépigraphes »
(1-3) Dis à Waqar-awilum, ainsi parle … (4) Puissent Šamaš et Marduk te faire vivre. (5) (Pour?) 90 litres d’orge du fils de Iqi…, (6-7) le fils d’Ipqu-Sin se tient par-devers moi. (8) Donne-lui un ordre ! (9-11) Pour tamaison, personne ne doit … ! (…)
Note: 8) On attend un pronom personnel enclitique datif (-šum), et il s’agit ici encore d’un cas de chute de la mimation. Voir la formulation parallèle en AbB 1 79: 26. La relation entre la situation décrite l. 7 et l’impératif l. 8 est obscure.
A 141 [RFH 47] Partie inférieure d’un contrat de location de champs, pour loyer (biltum) et mise en culture de terres en friche (teptîtum). Kiš(?), fin du règne de Ammi-ditana(?). F. 1’ 2’ 4’ 6’ 8’ T.10’ R.12’ 14’ 16’ 18’
(…) […] ⸢0,1⸣.[4] GÁN A.ŠÀ⸣ ⸢a⸣-[naqa-bé]-⸢e⸣ (munus)ta(!)(ŠA)-ri-tumum-mi-šu ⸢(I)⸣[i-di]n-⸢(d)na⸣-na-a UGULA (munus)SUHUR.LÁ.MEŠ ⸢a-na GÚ⸣.UN ùte-ep-ti-tim a-na(!) MU 2.⸢KAM(!)⸣ ÍB.⸢TA.È(!)⸣.A U4 BURU14(!).ŠÈ A.ŠÀ i-ša-a[d-d]a-du-ma ⸢ša 0,0.5 GÁN⸣ A.ŠÀ AB.SÍN ⸢1,0.0 GÁN⸣.E ⸢8,0.0⸣ Š[E.G]UR [š]a0,0.5 GÁN A.ŠÀ KI.KAL 1(!),0.0 GÁN.E ⸢0,1.0⸣ ŠE ⸢Ì.ÁG⸣.E MU 2.KAM À.ŠÀ KI.KAL i-pé-et-t[e] i-naša-lu-uš-timša-at-tim a-na GÚ.UN i-ir-ru-ub ŠÀ.BA GÚ.UN A.ŠÀ-šu 1 GÍN KÙ.BABBAR ma-hi-ir « une ligne de séparation » IGI gi-mil-(d)na-na-a SANGA (d)na-na-a IGI (d)NIN.URTA-a-bi e-ri-ibÉ IGI ⸢x x x x (d)x x x / x⸣
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20’ TL
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[IGI …] ⸢x⸣ […] (…) « fin du revers et tranche perdus » « sceau »
(…) (1’-6’)
Iddin-Nanaya, l’intendant des kezrêtum, a loué un champ de 10 arpents, pour le compte de Taritum sa mère, pour deux ans, pour loyer et mise en culture (de la partie en friche). (7’-11’) Au jour de la moisson, il arpentera le champ et il versera 2400 litres d’orge par bur pour les 5 arpents de champ en sillons, et 60 litres d’orge par bur pour les 5 arpents de champ en friche. (12’) La deuxième année, il ouvrira le champ en friche. (13’) La troisième année, il paiera le loyer (complet du champ). (14’-16’) Sur le loyer de son champ, un sicle d’argent a été reçu. (17’-20’) Témoins. (…) Notes : 3’) Cité par CAD T, p. 233a, s.v. tārītu A1b “dry nurse, nursemaid –in personal names”. Le premier signe est néanmoins clairement un ŠA, non un TA. 4’) Iddin-Nanaya est connu comme intendant des kezrêtum à la fin du règne de Ammi-ditana par YOS 13 527: 3 (Ad 35). Pour un point sur la charge de kezertum, voir D. Shehata, GBAO 3, 2009, p. 101-103. 13’) Pour cette expression, lit. « (le champ) entrera dans le loyer (normal) », voir CAD E, p. 262b, s.v. erēbu 1a, avec référence à CT 4 24a (= AbB 2 92) : 19, une lettre qui décrit une opération similaire. 18’) Ce Ninurta-abi, êribbîtim de Nanaya, est connu par YOS 13 310 : 10 (Ad 28), 348 : 27 (Ad 31) et 527 : 12 (Ad 35). Sceau : Un unique sceau est déroulé sur l’ensemble de la face, du revers et de la tranche latérale. x-x-(d)[…] / DUMU lu-uh-[…] / ÌR (d)x-x-[…]
A 142 [RFH 48] Lettre de Habi… à Beli-…, son père. Lettre de politesse : l’expéditeur regrette de ne pouvoir rencontrer son père dans Kiš et lui écrit donc une lettre. Demande de réponse. F. 2 4
⸢a⸣-n[ab]e-l[i-… a-bi-ia] qí-⸢bí⸣-[ma] um-ma ⸢ha-bi(?)⸣-[…] ⸢(d)UTU ù (d)AMAR.UTU⸣ [aš-šum-ia]
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6 8 R.10 12 14 16
A. JACQUET & H. RECULEAU
a-bi ⸢li⸣-b[a-li-ṭú] ⸢e-em-ma ak-ta⸣-[aš-dam] i-na KIŠ(ki) ú-ul ⸢uš(?)⸣-[ša-ab-ma] it-tia-bi-ia ú-ulan-na-me-er « tranche anépigraphe » a-n[a]-⸢ku⸣-ma a-⸢ša-ap⸣-[pa-a]r x […] áš-[…] ù[…] it(?)-[ti(?) …] ⸢me-he-er⸣ [ṭup-pí-ia] šu-⸢bi⸣-[lam] « fin du revers, tranche et tranche latérale anépigraphes »
(1-3)
À Beli-… ,monpère, dis : ainsi parle Habi… Puissent Šamaš et Marduk, par égard pour moi, faire vivre mon père ! (6) Où que ce soit que j’arriverai, (7) je ne résiderai pas dans Kiš et (8-9) je ne pourrai rencontrer mon père. (10) (Donc), moi, j’écris (une lettre). (11-14) (…) (15-16) Fais-moi porter une réponse à ma tablette ! (4-5)
A 143 [RFH 49] Compte de grain, daté du 27/iv/Ha 18. F. 2 4 6 8 R. 10 12
14
0,1.1 ⸢ŠE GUR⸣ […] a-naE2(?) x […] ⸢0,0.2⸣ ŠE te(?)-⸢x⸣-[…] [x,x.x] ia-[…] ⸢ša⸣ ITI ŠU.NU[MUN.A] 0,1.0 4 SILA3 […]-⸢x-ni⸣ šu-kal-lu(?) ša⸢a⸣-[na …]-x-[…] A.RÁ ⸢2.KAM⸣ « tranche anépigraphe » 0,0.4 MÁ ak 10/u ib ⸢ha tum⸣ 2 SILA3 a-naqí/ki-it-mi-im 3 SILA3 ŠE a-na KUŠ(?) DAM.GÀR 8 SILA3 ŠUKU a-naANŠE ša U4 2.KAM « les signes de la l. 6 s’étendent sur la moitié droite du revers ; un espace anépigraphe » 0,3.2 7 SILA3 ŠE ITI ŠU.NUMUN.A U4 27.⸢KAM⸣ MU BARA2 MAH (d)EN.LÍL.RA
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Notes 6) Le KAL est sûr, mais la séquence est problématique. 9) La séquence de signes suivant ce qui semble être un MÁ nous est obscure. 10) La séquence de signes est claire, mais le caractère laconique du texte ne permet pas de préciser la raison de la dépense de grain : s’agissait-il du salaire d’un artisan chargé du placage (kitmum) d’un objet (pour cette technique bien connue en métallurgie, voir en dernier lieu Arkhipov, ARM 32 [2012], p. 64), ou bien faut-il comprendre que l’orge entrait dans la composition de la teinture noire nommée qitmum (voir CAD Q, 281b pour les références paléo-babyloniennes) ?
A 144 [RFH 50] Lettre à une dame. Il est question de laine vendue et du loyer d’un champ. F. 2 4
R. 1’ 2’ 4’ 6’ 8’ T.10’ 12’ (1-4)
[a-na …]-e [qí-bí]-⸢ma⸣ [um-ma …]-⸢ma⸣ […]-⸢ma(?)⸣ […] ⸢x⸣ (…) « reste de la face, tranche inférieure et début du revers perdus » (…) […] ⸢x x x⸣ […] [a-na] ka-ši-im ⸢x⸣ […] u[š-t]a-bi-la-ak-⸢ki⸣-[im] i-na 1 me-at SÍG UDU.HI.A (I)(d) EN.ZU-na(!)-di-in-šu-⸢mi⸣ 30 MA.NA SÍG ú-ša-bi-⸢lam⸣ a-nae-tel-pi4-(d)ZA.BA4.B[A4] aq-bii-na GÚ.UN A.⸢ŠÀ⸣ 1,0.0 ŠE GUR li-di-na-ak-ki-im(!)(ki) a-naki-mali-bi-ki ⸢la(?)-ma(?)ku(?)⸣-ṣí⸣-im [li-pu]-uš
Dis à …-e, ainsi parle … (…) (2’-3’) … je t’ai envoyé, à toi… (4’-6’) Sur 100 (mines) de laine de mouton, Sin-nadin-šumi m’a envoyé 30 mines de laine. (7’-9’) J’ai parlé à Etel-pi-Zababa afin qu’il te donne 300 litres d’orge sur le loyer du champ. (10’-12’) Qu’il agisse selon ton désir avantl’hiver.
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A 145 [RFH 51] Compte de grain, non daté. F. 2 4 6 8 T. R.10 12 14 16 T.
0,0.3 ŠE ⸢(d)EN.ZU-še-me⸣-[e] 0,0.2 il-ta-[…] 0,0.1 ša/ta(-)ka-⸢li(?)⸣-[…] 0,0.1 sú-ul-ha-⸢ti(?)-šu⸣ 0,0.1 MUHALDIM 0,0.1 2 SILA3 hu-za-lu[m] 1 SILA3 DAM ⸢(d)EN.ZU(!)(?)-še-me-e⸣ 0,0.1 5 SILA3 ⸢ÌR⸣-[(d)…] 0,0.1 DUMU.(d)⸢ŠEŠ.KI⸣ ⸢0,0.1 x x x x⸣ ⸢x⸣ x UD 0,0.3(?) a-ha-x-x [x] x x 0,0.1 mu-x-[…] ⸢0,0.1⸣ UD.KIB.N[UN(ki)-…] 0,0.1 a-hi-[…] 0,3.3 4+x [SILA3 ŠE …]
Notes: 3) Archibab ne connaît la séquence šaka-li/le que dans l’expression šakalê « ce(lui) qui est à garder », qui ne convient guère ici. 4) La séquence est obscure. On attend un nom propre ou une profession. Les dictionnaires ne connaissent le terme sulhum que pour désigner une partie de la main, et ce uniquement en contexte lexical (CAD S, 365a). Les signes suggèrent une formation PuRS- au féminin pluriel sur salâhum « asperger » (ou bien faut-il retrouver ici encore salâ᾿um comme en A 138 ?), mais le sens précis nous échappe.
A 146 [RFH 52] Contrat d’embauche de moissonneurs pour le champ-biltum de Mardukmušallim. Le témoin est un ababdûm, ce qui suggère le milieu des temples. […]/xii/[…] F. 2 4
3 GÍN KÙ.⸢BABBAR⸣ a-na LÚ.ŠE.KIN°.MEŠ a-naA.ŠÀ ŠE GÚ.UN (d) AMAR.UTU-mu-ša-lim ⸢x⸣ KI na-an-mur-ki-ia
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6 T.8 R. 10 12
14 T. TL.
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(I)
be-el-šu-[nu] ŠU.BA.AN.[TI] U4 BURU14.[ŠÈ] LÚ.ŠE.KIN.KU5.MEŠ ki-ma ⸢x-x-e-šu-nu⸣ i-il-la-/ku « suivi d’un trait de séparation » ⸢IGI⸣ ib-ni-(d)⸢ZA.BA4.BA4⸣ / AB.⸢AB⸣.DU7 « suivi d’un espace anépigraphe » ITI ŠE.KIN.KU5 [U4 x.KAM] MU ⸢(i7)(?)x⸣-[…] […] « sceau »
Notes : 5) On attend un nom propre et les signes semblent clairs, mais la lecture exacte nous échappe. 10) La clause est inhabituelle et les traces peu claires. Les textes parallèles n’ont rien entre êṣidû et illakû, et ce texte ne comporte pas de clause de pénalité en cas de non présentation au jour de la moisson. On attend quelque chose comme « comme leurs voisins », mais une lecture ⸢i-te-e-šu-nu⸣ semble exclue. Sceau : Un sceau est déroulé sur l’ensemble de la tablette. On attend celui de Belšunu, mais le nom propre ne semble pas correspondre (peut-être s’agissait-il d’un sceau hérité ?) (d) EN.ZU-[…] / DUMU ka-⸢nu(?)⸣-[…] / [ÌR] (d)EN.ZU
A 147 [RFH 53] Reçu d’orge par Nabium-lamassašu. […]/[…]/Si 8. F. 2 4 T. 6 R. T.1’ 2’
8,2.0 ŠE GUR nam-ha-ar-ti (I)(d) na-bi-um-la-ma-sà-šu ŠÀ x x x x [o o] x x x […] […] (…) ⸢MU (urudu)KI.LUGAL.GUB I7 HUR⸣.S[A]G DIDLI.BI
Sceau : Un sceau à monture est déroulé sur l’ensemble de la tablette. Il devrait s’agir de celui de Nabium-lamassašu, mais les empreintes sont illisibles.
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A 150 [RFH 56] Petit compte de denrées non spécifiées pour 2 NP dont un « médecin chef », comptées par unité. 2/x/Si 28. F. 2 R. 4
35 ri-iš-tu-tu 48 (d)AMAR.UTU-na-ṣi-ir ⸢A⸣.ZU GAL « fin de la face, tranche et début du revers anépigraphes » ITI AB.È U4 2.KAM MU sa-am-su-i-lu-na LUGAL.⸢E⸣ Á.ÁG≤.GÁ≥ (d)EN.LÍL.LÁ
A 151 [RFH 57] Reçu de grain, sur son salaire, par Ili-iddinam(?), auprès de Apil-ilišu. 1/ xi/Si 7. F. 2 4 R. 6
T.8
0,1.4 ŠE ŠÀ ⸢Á⸣.BI-šu ŠU.TI.A ì-lí-⸢i(?)-d[í(?)-nam(?)] KI a-píl-ì-l[í-šu] « tranche anépigraphe avec empreinte de sceau » ⸢IGI⸣ i-din-[…] DUMU a-wi-i[l-…] « suivi d’un trait de séparation et d’un espace anépigraphe avec empreinte de sceau » ITI ZÍZ.A U4 1.KAM ⸢MU sa-am-su-i⸣-l[u-n]a [(giš)TUKUL ŠU.N]IR ⸢MAH KÙ⸣.[GI]
Sceau : L’empreinte d’un sceau est déroulée sur l’ensemble de la tablette. L’iconographie est visible sur les tranches inférieure et latérale. L’inscription se devine dans l’espace anépigraphe du revers, mais elle n’est que peu lisible. Les quelques signes visibles suggèrent que le propriétaire était un certain Awil-…, ce qui pourrait correspondre au père du témoin mentionné l. 5-6, lequel utiliserait le sceau de son ancêtre. a(?)-wi(?)-⸢il(?)⸣-[…] / DUMU […] / ⸢ÌR⸣ […]
A 152 [RFH 58] Créance de 3 ᛁ sicles d’argent et 2 ânes de Burtum au débit de Šat-iliya. F. 2 R.4
⸢3⸣ 5/6 GÍ[N KÙ.BABBA]R 2 ANŠE TUR(?) U[G]U ša-at-ì-lí-/a « tranche anépigraphe » bu-ur-tum IN.TUK « fin du revers, tranche et anépigraphes »
tranche
latérale
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A 153 [RFH 59] Mémorandum à propos du poids de “résidus” (šitâti), sans qualification de l’objet. F. 2
NA4 10 GÍN IGI.4.GÁL ši-ta-a-≤ti≥ NA4 5 GÍN 20 ŠE ši-ta-a-⸢ti⸣ NA4 3 GÍN 20 ŠE ši-ta-a-⸢ti⸣« fin de la face, revers et tranches anépigraphes »
A 154 [RFH 60] Procès(?) concernant une créance d’argent, pour une partie de laquelle on n’a pu produire de témoins. F. 1’ 2’ 4’ 6’ R.8’ 10’ 12’ 14’
(…) ⸢x x⸣ […] (I) a-lí-a-[x KÙ.BABBAR] a-naa-hi-ša i-d[in(?)-ma] ši-biú-ul i-[šu-ú] i-di-[nu-ú-ma] KÙ.BABBAR ša-al-l[i-…] 8 GÍN ⸢KÙ⸣.[BABBAR] « tranche anépigraphe » ⸢ši⸣-biú-uli-[šu-ú] 1/3 MA.NA 7 GÍ[N KÙ.BABBAR] ši-bii-šu-[ú] IGI it-ta-ka-⸢x⸣-[…] IGI pi-im(?)-nu-tu[m…] IGI ì-lí-i[š(?)-me-a-ni] ⸢IGI x x x x⸣ (…) « fin du revers et tranche perdus »
(…) (1’-3’) … Ali-a… a donné de l’argent à son frère, et (4’) il/elle n’a pas de témoin. (5’) Ilsont jugéet (6’) (pour) l’argent que/de …, (7’) 8 sicles d’argent, (8’) il/elle n’a pas de témoins. (9’) (Pour) ᚺ de mine et 7 sicles d’argent, (10’) il/ elle a des témoins. (11’-14’) Témoins. (…) Notes : 11’-12’) Les noms de ces deux témoins ne semblent pas attestés ailleurs et sont obscurs.
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A 155 [RFH 61] Compte de denrées exprimées selon le système des capacités. Larsa, 2/ii/Rim-Sin 55. F. 2 4 6 R.1’ 2’
[…] ⸢x⸣ […]-⸢nim(?)⸣ […] ⸢x⸣ ṣí-bi iš šu(?) LUGAL(?)(!) […]-tu-ra […] ⸢x⸣ ŠÀ MA.DA […-t]e-bi (…) 0,2.3 5 1/2 SILA3 « au milieu d’un espace anépigraphe » ITI GU4.SI.SÁ U4 2.KAM / BA(!).ZAL(!) ⸢MU⸣ [K]I.26 « tranche anépigraphe »
A 156 [RFH 62] Fragment d’un dépôt en caution (izibtum) de terrain bâti. Seul le cadastre est préservé. F. 1’ 2’ 4’ 6’
(…) ⸢DA⸣ É (d)EN.ZU-⸢im⸣-g[ur(?)-an(?)-ni(?)] ù DA É bu-un-na-[nu-um] SAG.BI É a-wi-il-⸢(d)⸣[…] EGIR.BI É i-din-(d)⸢é⸣-[a] iš-tu 1 SAR É de-e-[…] ⸢a-na⸣ i(?)-zi-ib(?)-tim x […] (…) « fin de la face, tranche et revers perdus ; tranche latérale anépigraphe »
Notes : Le fragment semble avoir été arasé sur tous ses côtés et au revers afin de lui donner la forme d’une petite tablette rectangulaire, dans l’espoir de la rendre plus facile à vendre.
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Bordereau d’acquisition n°117 du Haskell Oriental Museum, enregistrant l’entrée des tablettes de la collection Harper au musée (1916-1918) © Oriental Institute Museum
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« METTEZ-VOUS EN QUÊTE DE CE SCEAU ! » Francis JOANNÈS*
Dans la première décennie de son règne, entre 605 et 597 av. J.-C., Nabuchodonosor II a adressé aux autorités administratives de l’Eanna d’Uruk une lettre1 pour leur réclamer le sceau du dieu Ea : « Parole du roi à Ninurta-šarru-uṣur, Nabû-nādin-šumi et Marduk-ēṭir2. Je vais bien. Puisse votre cœur être en paix ! Le jour même où vous verrez ma tablette, sans perdre de temps, mettez-vous en quête de ce sceau, soit celui d’Ea d’Eridu, soit d’Ea de Nemed-Lagudu3, là où (vous) êtes, qu’il soit (placé) sur le dieu Palil, sur la déesse Uṣur-amassu, ou sur (un autre) des dieux du sanctuaire ou bien qu’il se trouve parmi les pierres précieuses (du Trésor) ! Là où il se trouve, enlevez-le et faites-le moi porter rapidement ! »
La lettre fournit des éléments à la fois précis : les noms des divinités, et assez vagues : le lieu où se trouve le sceau recherché. La requête principale de Nabuchodonosor est de se faire envoyer à Babylone, selon toute vraisemblance, un sceau caractérisé comme sceau du dieu Ea, mais qui n’est manifestement pas unique : il s’agit soit du dieu Ea de la ville d’Eridu, le lieu le plus ancien de sa présence en basse Mésopotamie, soit du dieu Ea de la ville de Nemed-Laguda (ou Lagudu selon les versions), ville du Bît Yakîn dont on ne sait presque rien, mis à part le fait qu’elle était, elle aussi, le siège d’un sanctuaire vénérable et qu’elle était entrée à l’époque néo-babylonienne dans l’orbite d’Uruk. Il ne semble pas y avoir de préséance entre les deux, l’important est que le sceau soit réputé être celui d’Ea. *
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. BM 117666 a été publiée initialement par Smith 1926 qui considère que les sceaux ne sont que des objets votifs déposés devant les statues des dieux. Goff 1956 nuance l’interprétation de Smith mais traduit toujours ina muḫḫi par « before ». La lettre a été citée et étudiée à de très nombreuses reprises, la plus récente édition étant celle de Y. Levavi dans sa thèse Administrative Epistolography in the Formative Phase of the Neo-Babylonian Empire, récemment publiée. Je suis l’édition de la lettre et la datation qu’il en a proposées (Levavi 2018, n°63). 2 Y. Levavi les identifie comme la trilogie des hauts-administrateurs de l’Eanna au début du règne de Nabuchodonosor II. 3 Variante pour Nemed-Laguda. La ville est décrite dans SAA 17 145 : 17 comme « un sanctuaire de Marduk » (uš-dla-gu-duki é damar-utu), mais la lettre, adressée au roi d’Assyrie, comporte des salutations par Ea, Damkina, Uruk et l’Eanna. 1
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L’endroit où se trouve à ce moment-là l’objet a été identifié par le roi comme étant l’Eanna d’Uruk, dont les destinataires de la lettre assurent la gouvernance, et qui est mentionné à la ligne 21 sous le terme générique d’é-kur. La localisation urukéenne est également rappelée par l’adverbe akannakunu, une variante selon le CAD A1 p. 261, du plus courant akannaka4. À l’intérieur du complexe de l’Eanna, le sceau peut se trouver soit « sur » (ina muḫḫi) une statue divine, soit « parmi » (ina libbi) les pierres précieuses (na4-meš) que détient l’Eanna dans ses réserves. La raison pour laquelle ce sceau serait placé sur la statue du dieu Palil5 ou sur celle de la déesse Uṣur-amassu nous échappe complètement, car il n’y a pas apriori de rapport particulier entre le dieu Ea et ces deux divinités. On peut simplement émettre l’hypothèse que le calendrier cultuel de l’Eanna (sur lequel nous n’avons que très peu de données précises6) prévoyait une fête pour Palil ou pour Uṣur-amassu dans un temps proche de celui de l’envoi de la lettre, et que la statue divine aurait été parée en conséquence. Mais il peut s’agir aussi bien du résultat d’une première enquête menée par le roi sur l’emplacement du sceau, à laquelle les gens d’Uruk n’auraient pas répondu de manière assez précise. La mission confiée aux administrateurs de l’Eanna a été interprétée par Sh. Gordin7 comme l’une des preuves de la volonté de Nabuchodonosor II de développer le culte d’Ea dans le complexe de l’Esagil qui était, au début de son règne, en pleine réorganisation. Ce transfert de culte entre la région d’Eridu et la capitale politique de la Babylonie rappelle, bien évidemment, même si le contexte historique apparaît très différent, le phénomène mis en évidence par D. Charpin dans l’ouvrage qui a établi sa réputation scientifique. C’est avec grand plaisir que je lui présente donc cet article en hommage amical, en y insérant quelques considérations sur l’usage des sceaux-cylindres dans la Babylonie du Ier millénaire, l’étude de la glyptique et de son usage étant également l’un de ses domaines d’excellence.
4 Comme le fait remarquer Y. Levavi dans son édition du texte, akannakunu,variante du plus courant akannaka, ne peut être interprété grammaticalement comme akanna (adverbe)+-kunu (pronom personnel suffixe de la 2ème personne du pluriel), ce qui n’exclut pas une remotivation ultérieure de ce type, puisque les trois attestations connues le sont dans des lettres adressées à des destinataires multiples. 5 On ne rentrera pas ici dans la délicate question de l’identification de ce dieu Palil (= digi-du), qui peut être urukéen, mais aussi lié à la ville d’Udannu, à proximité d’Uruk : cf. l’analyse détaillée de Beaulieu 2003, p. 282-294. 6 Cf. les remarques de Beaulieu 2003, p. 36 et 39. 7 Gordin 2016.
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La missive de Nabuchodonosor II, malgré sa brièveté, soulève en effet un certain nombre de questions qui nous renseignent sur les pratiques cultuelles de son temps, sur la raison d’être des « sceaux des dieux » et sur l’utilisation qui pouvait en être faite. Si l’on comprend assez bien pourquoi, au siècle précédent, Aššurbanipal faisait inventorier les fonds savants des lettrés babyloniens pour compléter la bibliothèque de Ninive, le besoin d’utiliser dans l’Esagil de Babylone le sceau du dieu Ea d’Eridu ou de Nemed-Laguda est moins évident à première vue. 1. LES SCEAUX DES
DIEUX
:
UN ESSAI DE DÉFINITION
Avant la présentation de référence sur les sceaux des dieux proposée par D. Collon8, ces objets ont fait l’objet en 1934 d’une étude de D. van Buren9, puis, dans les années soixante, de R. Mayer-Opificius dans le ReallexikonderAssyriologie10. Les deux auteurs ont défini cette catégorie de « sceau de dieu », en ont rassemblé un premier corpus et en ont étudié les caractéristiques principales. D. Van Buren note en particulier (p. 167) : « … these seals were not purely ornemental, but were also used for their proper purpose, namely to seal such documents or objects as were intimately connected with the divine owner of the seal ». Dès le début, donc, on envisage que les sceaux des dieux puissent avoir une fonction utilitaire, à côté de leur valeur comme éléments de parure. D. van Buren remarque aussi (p. 173) qu’au cours du temps semble s’être établie la règle de fabriquer les sceaux des dieux quasi exclusivement en lapis-lazuli. Dans son étude, R. Mayer-Opificius confirme cet usage du lapis-lazuli, et note que la taille des sceaux des dieux apparaît plus importante que la moyenne. Mais elle observe surtout que leur vignette est gravée en positif et non en négatif, comme dans les sceaux-cylindres d’usage commun11, tandis que les inscriptions sont lisibles sur le sceau et non sur l’empreinte. 8
Collon 2006, p. 123-134. van Buren 1934, p. 165-173. 10 Mayer-Opificius 1957-1971. Les compléments fournis par D. Collon (2007) ne modifient pas les conclusions de R. Mayer-Opificius. 11 Mayer-Opificius 1957-1971, p. 578 : « Die Abbildungen sind nämlich nicht, wie sonst bei Rollsiegeln üblich, negativ eingeschnitten, sondern positiv, d. h. erhaben, auf dem Zylinder zu erkennen. Lediglich die Inschriften sind vertieft eingeritzt, jedoch positiv auf der Walze zu lesen. Aufgrund dieser formalen Eigenart muß man die Stücke wohl als Prunksiegel zum Schmuck der Gottheit ansehen. Zum Siegeln sind sie wahrscheinlich nie benutzt worden. » 9
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Ce sont les deux critères majeurs qu’elle retient pour constituer ce corpus, qu’elle considère comme ornemental et non comme utilitaire. R. Mayer-Opificius distingue trois séries d’objets pouvant être qualifiés de « sceaux des dieux ». a) Les deux premiers items, les plus connus et les plus souvent reproduits, sont les deux sceaux trouvés à Babylone par la mission allemande de R. Koldewey12 dans une maison de niveau parthe à proximité des restes de l’Esagil et qui ont été attribués, d’après leur dédicace à Marduk (lapis-lazuli, 19 cm de hauteur)13, et à Adad (lapis-lazuli, 8,4 cm de hauteur)14. Ils n’ont cependant pas été trouvés seuls, mais avec 6 objets cylindriques, de forme voisine de celle des sceaux, mais ne comportant ni décoration, ni inscription15. L’auteur associe à ces deux cylindres un fragment de sceau en pierre verte (et non en lapis-lazuli : cf. Collon 2006, p. 131), édité par L. Delaporte16 qui en donne la description suivante : « A. 830. Le dieu Adad, debout sur un double degré, vêtu d’un long châle orné de broderies. D’une main il s’appuie sur un bâton recourbé qui se termine par une tête d’oiseau de proie ; de l’autre il tient un lien attaché aux naseaux d’un bouvillon couché à son côté. En face du dieu, un personnage, vêtu d’un châle à franges, chaussé de sandales. Il manque plus que la moitié supérieure du cylindre. Légende de quatre lignes dont il ne subsiste que quelques signes. »
b) R. Mayer-Opificius cite ensuite une empreinte de sceau, fragmentaire, de 4,7 cm de hauteur, provenant également de Babylone et représentant une déesse non identifiée17. Ce sceau, ou, plus exactement son empreinte, a été analysé en détail par B. L. Goff : 12
Koldewey 1900, p. 5-6, 11-15. VA Bab. 646 (Wetzel, Schmidt, Mallwitz 1957, p. 37 n°15) 14 VA Bab. 647 (Wetzel, Schmidt, Mallwitz 1957, p. 36 n°14). Les deux sceaux sont reproduits et commentés, ainsi que deux des cylindres non inscrits, dans le catalogue de la version française de l’exposition « Babylone » : cf. André-Salvini 2008, p. 210-211. 15 Schmidt 1957, p. 57 : « A discovery of Koldewey at Babylon throws light on the purpose, manner of use, and embellishment of our votive cylinders. In the mound ‘Amran ibn ‘Ali, Koldewey found six round staffs, 4 cm. thick and 20 cm. long, two of which consisted of a beautiful light blue mass and four of lapis lazuli. The « light blue mass » is undoubtedly the substance which we call composition (see “Egyptian Blue,” pp. 133 ff.), evidently known in Babylon before Persepolis existed. Four of Koldewey’s staffs are plain. Two of these are made of lapis lazuli and two of composition, the two materials used most frequently for our plain cylinders tabulated on page 64. » Les cylindres sont répertoriés dans Wetzel, Schmidt, Mallwitz 1957, p. 37 sous les n°8 à 13. 16 Delaporte 1923, p. 180 et pl. 93 A.830 : Cylindre (Partie inférieure d’un) gravé en relief — Lapis-lazuli — 84 × 84 mm. - Inv. : AO 264 (Acquis en 1881). 17 Mayer-Opificius 1957-1971, p. 578 : « A. Jeremias veröffentlichte ein fragmentarisches Siegel, das aus Babylon stammen soll (Handb. d. Altor. Geisteskultur 391. p. 490. 13
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« A third seal (…) which was carved in relief and therefore has been considered as belonging to the same class as the two just described, is known only from its impression, which was found on a piece of clay in Babylon. This impression measures 4.7 cm. in height. The excavators thought that it had served as a jar sealing. This suggestion of course cannot be proved, but the existence of an impression of so large a seal, and one carved in relief, makes it entirely possible that the large seals we have just described were used not only for special functions in connexion with the cult, but also in a way very comparable to the ordinary smaller inscribed seals. »18
c) Enfin, le troisième groupe du catalogue de R. Mayer-Opificius, le plus important en nombre, regroupe 6 sceaux fragmentaires trouvés dans la Trésorerie de Persépolis lors des fouilles américaines. Le critère d’identification comme « sceau de dieu » est la représentation, souvent partielle, d’une statue divine dans le style des deux premiers sceaux de Babylone. Ces sceaux des dieux du Trésor du palais de Persépolis y ont été emmenés comme butin, à l’instar des vases d’albâtre et des yeux votifs inscrits au nom des rois néo-babyloniens, mais aussi de rois néoassyriens qu’y ont retrouvés les fouilleurs. Si l’on se reporte à la publication d’E. Schmidt19, son catalogue des sceaux est beaucoup plus fourni que celui de l’article du Reallexikon : tout en supposant qu’il s’agit bien, avec les « yeux votifs » qu’il présente dans le même catalogue, d’objets conservés dans des temples de Babylone, il intègre les sceaux dans un ensemble général de « votive cylinders », et non de « sceaux de dieux » et aboutit à un catalogue final de 18 objets, inscrits ou non, majoritairement en lapis-lazuli ou en « bleu égyptien » destiné à imiter le lapis ou la turquoise20. La conclusion que présente E. Schmidt de l’étude de cet ensemble21, mérite d’être reproduite, car elle établit le statut de ces objets :
Abb. 217) Gebr. Ton. H = 4,7 cm Datierung ausgehendes 8./7. Jh. Dargestellt ist eine Göttin mit wassersprudelndem Gefäß in den Händen ». 18 Goff 1956, p. 32. L’empreinte est reproduite planche 2d de son article. 19 Schmidt 1957, p. 58-62. 20 Schmidt 1957, p. 56 : « Almost all inscribed beads and eye stones are made of onyx or other varieties of chalcedony. Only one eye stone (PT6 233; p. 58), ovoid in shape, is made of turquoise. Lapis lazuli was preferred for the inscribed cylinders; but chalcedony, a similar siliceous stone, and calcareous stones also were used. All cylinders were smoothed or polished. In two cases a bronze tube was found inserted in the perforation, and the hole of one of the non-inscribed specimens was filled with a solid rod of the same material. The most interesting material employed for the non-inscribed cylinders (see table on p. 64) is a composition (see section on “Egyptian Blue,” pp. 133 ff.) in darker and lighter shades of blue, perhaps imitating lapis lazuli and turquoise. » 21 Schmidt 1957, p. 64.
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« At Babylon (…) as at Persepolis elaborate and plain cylinders occurred in the same find-areas. As far as ascertainable, cylinders of both categories have similar dimensions, and the same material, namely lapis lazuli, was used frequently; however, blue composition (…) — presumably imitating lapis lazuli (and turquoise?) — also was a favored material for the manufacture of plain cylinders. Furthermore, we have reasons for assuming that cylinders of both groups were covered (or at least capped) with gold (…). Consequently, there cannot be much doubt that the plain cylinders had the same purpose as those marked by inscriptions and divine images as votive objects. It is conjectural whether they were combined in necklaces which once adorned the gods’ statues or whether they were stored individually. It is quite certain, however, that all cylinders found in the debris of the Persepolis Treasury were spoils from Mesopotamian temples. »
Il serait intéressant de déterminer à quelle occasion une partie du Trésor des temples de Babylone a été transférée à Persépolis (on songe évidemment à la répression exercée par Xerxès après les révoltes de 484), mais cette question sort de la présente étude. On en retiendra que parmi l’ensemble des objets en forme de sceaux-cylindres, de grande taille et réalisés en matériau précieux (lapis-lazuli) ou son imitation bleue, répertoriés par E. Schmidt puis par R. Mayer-Opificius, pour le 1er millénaire av. J.-C., on peut distinguer trois catégories : 1) des cylindres « bruts », sans décoration ni inscription ; 2) des cylindres inscrits mais s’apparentant à de simples objets votifs ; 3) des cylindres inscrits et caractérisés comme « sceau d’une divinité ». On peut ainsi considérer que les cylindres des deux premières catégories ont un usage fondamentalement ornemental et qu’ils devaient entrer dans la composition de colliers ornant les statues des dieux22. Mais la troisième catégorie est plus complexe : ces cylindres sont des bijoux votifs, mais ils sont aussi susceptibles d’avoir été utilisés comme des sceaux, pour produire des empreintes. En l’état actuel de la documentation, il s’agit des sceaux de Babylone : celui de Marduk et celui d’Adad trouvés par R. Koldewey, et probablement celui édité par L. Delaporte, mais ce dernier est trop fragmentaire pour être utilisable. On notera, pour finir, que le lapis-lazuli n’est pas la seule pierre considérée comme propre à la réalisation d’un sceau utilisé par une divinité. A. George a ainsi établi23 que le jaspe est caractérisée comme une pierre 22
Cf. par exemple, l’inventaire publié par Beaulieu 1999. George 1988, p. 183-184 : « A seal of jasper “stone of kingship,” with suitable inscription, is known to have been strung around the neck of Sîn’s statue in Eḫulḫul by Aššurbanipal, as Nabonidus reports: na4-kišib na4 áš-pú-ušu-qu-ru na4 lugal-tú. » 23
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propre à la réalisation d’un sceau royal. On trouve d’ailleurs mention dans le rituel Falkenstein 1959, p. 40, dans l’habillement du roi qu’il revêt pour la « prise de main » des dieux, d’un croissant lunaire, d’un sceau en jaspe (porté) au cou, et d’un bracelet-šewiru d’or. 2. QUI CONSACRE LE SCEAU DU DIEU ? L’usage d’un sceau par une divinité n’est pas attesté seulement par les artefacts retrouvés dans les fouilles. Il en existe aussi des mentions écrites, comme, par exemple, la lettre de Nabuchodonosor II qui a servi de point de départ à cette étude. Il n’est pas inintéressant, de ce fait, de jeter également un œil sur les formules inscrites sur certains sceaux qui font l’objet d’une simple dédicace, sans avoir le statut de sceau du dieu. Le sceau de Marduk retrouvé à Babylone par Koldewey porte le texte suivant24 : « Pour Marduk, le grand seigneur, le héros suprême, l’auguste seigneur de l’univers, le seigneur des seigneurs, le juge éminent qui rend les verdicts du monde habité, le seigneur des pays, le seigneur de Babylone, résidant de l’Esagil, son seigneur, Marduk-zakir-šumi, le roi de la totalité, le prince qui le révère, a fait fabriquer pour le maintien de sa vie, le succès de sa descendance, la pérennité de ses jours, la stabilité de son règne, le renversement de ses ennemis, et l’assurance de marcher toujours en sécurité devant lui, un sceau de pur lapis-lazuli, solidement tenu dans (des attaches) d’or brillant, en parure de son cou sacré, et lui en a fait présent ».
Et celui d’Adad25 : « Pour Marduk, le grand seigneur, son seigneur, Aššur-aha-iddin, roi de la totalité, roi du pays d’Aššur, pour sa vie, lui en a fait don. — (Propriété du) Trésor de Marduk, sceau du dieu Adad de l’Esagil ».
Ces deux inscriptions peuvent être comparées aux dédicaces plus ou moins complètes des sceaux babyloniens du Trésor de Persépolis. Ceux-ci ont été voués à Ištar (PT 4 716, 94226), Marduk (PT 4 943 ?), Nabû (PT 24 Weissbach 1903, p. 16-17 ; Frame 1995, p. 103. Texte akkadien : a-na damar-utu en gal-i da-pi-ni ti-iz-qa- šá-qí-i en gim-ri be-el be-lí di-ku5 ṣi-ri pa-ri-su eš-bar da-ád-me en kur-meš en ká-dingir-raki a-šib é-sag-íl be-lí-šu damar-utu-mu-mu lugal šú nun pa-lih-šu ana din zi-meš-šu silim numun-šú gíd-da u4-meš-šú gin bal-šú za-qap lú kúr-šúùšal-meš du-meš ma-har-šuda-riš na4-kišib na4-za-gìn eb-bišáina kù-gi huš ki-niš kun-nu-ú si-mat gú-šukù ú-še-piš-ma ba. 25 Weissbach 1903, p. 17 ; Frame 1995, p. 165. Texte akkadien : ana dšú en gal umun-šú Idan-šár-pap-aš man šú man kur aš a-na ti-šú ba-eš // níg-ga damar-utu na4-kišib šá dIM šáé-sag-gil. 26 PT4 942 = RIMB 2, p. 330-331.
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4 99+328, 777, 861), Sūtiti (PT4 1180), Šamaš (PT 5 17), Tašmetum (PT 4 904), et une déesse indéterminée (PT 4 448), par des particuliers non attestés par ailleurs : Nabû-unammir descendant d’Irani (PT 4 99+328), Šamaš-šum-uṣur (PT 4 861), mais aussi par un souverain : Aššurbanipal (PT 4 1180) et par un gouverneur du Suḫu (PT 4 942). Comme le remarque E. Schmidt sur la base d’une analyse de G. Cameron, ce dernier cylindre, de 11 lignes, mentionne des événements intervenus dans le Suhu et il a pu faire partie du butin ramené par Nabopolassar de sa campagne dans la région. Mais cela ne permet pas de déterminer s’il fut ensuite déposé dans le trésor royal ou offert à une divinité de Babylone. La datation proposée en général pour ces sceaux votifs, à la fois en s’appuyant sur les données textuelles et sur le style de l’iconographie est antérieure à l’empire néo-babylonien proprement dit et souvent en rapport avec la période de domination néo-assyrienne en Babylonie. On peut enfin mentionner le cas célèbre de la statue du dieu Sîn de Harrân à qui Aššurbanipal voue un sceau qu’il place autour de son cou27 : l’histoire est rapportée par Nabonide dans une de ses inscriptions : « … un sceau en jaspe précieux, la pierre de la royauté, pour lequel Assurbanipal roi d’Assyrie avait conçu et réalisé pour son renom une représentation de Sîn sur (le sceau). Il avait inscrit sur ce sceau la célébration de la gloire de Sîn. Puis il l’avait placé au cou de Sîn28. »
Selon T. G. Lee, c’est donc le dessin sur le sceau cylindre qui a permis de reconstituer la statue véritable du dieu Sîn de Harrân, car il a été considéré comme une représentation fidèle de la statue de la divinité. On verra un peu plus loin qu’I. Finkel et A. Fletcher ont proposé que le même cas se soit présenté quelques siècles plus tôt à Sippar pour le dieu Šamaš (Sun-tablet de Sippar). Les sceaux des dieux sont donc souvent voués par le roi lui-même : le cas du sceau du dieu Adad, qui représente cette divinité mais est voué à Marduk montre que la dédicace peut ne pas être en accord avec l’usage qui est fait du sceau, mais ce phénomène devait être exceptionnel. Et le cas de la lettre de Nabuchodonosor II aux autorités de l’Eanna ou de l’inscription de Nabonide à propos de Sîn de Harrân montrent qu’à
27
Cet épisode a été analysé en détail par Lee 1993. VAB 4 p. 286, col. x, ll. 32’-42’. Texte akkadien : na4-kišib na4 aš-pú-u šu-qu-ru na4 lugal-tú šá Ian-šár-dù-ibila lugal kur aš-šur ṣa-lam d30 a-na zi-ki-ir mu-šú ú-ṣa-ab-buú-ma ib-nu-ú ṣe-ru-uš-šú ta-nit-ti d30 ina na4-kišib šu-a-ti iš-ṭu-ur-ru-ú-ma ina gú d30 ú-kin-nu. Cf. l’édition de Schaudig 2001, p. 522 sub 3.3 et note 797. 28
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l’époque néo-babylonienne on cherche surtout à trouver le sceau « authentique » de la divinité. Ainsi se trouve-t-on face à des objets qui présentent certaines caractéristiques précises (matériau noble, taille supérieure à la moyenne, représentation d’une divinité en positif, inscription dédicatoire) qui les différencient des cylindres ornementaux. Ces derniers peuvent posséder certaines de ces caractéristiques, mais c’est la réunion de toutes qui crée la catégorie des « sceaux des dieux ». Certains ont pour vocation d’être enfilés sur un cordon placé autour du cou de la statue divine et d’être utilisés comme une marque d’identification. D’autres, dont la fonction de scellement est primordiale, sont conservés dans ce que l’on pourrait appeler la « chancellerie » du temple, sur le modèle des sceaux šašiprēti de la chancellerie royale29. 3. QUEL EST L’USAGE LÉGAL DU SCEAU DU DIEU ? Le premier usage est lié à la pratique du scellement en général : le dieu valide, par son sceau, une décision qui peut être d’ordre très divers, aussi bien politique30 que juridique ou économique. Le cas le plus célèbre et le mieux connu, maintes fois commenté, est celui de l’utilisation des trois sceaux du dieu Aššur pour la validation du texte assurant la succession d’Assarhaddon. A. George31 a brillamment démontré que les tablettes ainsi estampillées devenaient des « tablettes des Destins », et que si les sceaux utilisés étaient ceux d’Aššur, la divinité sous l’autorité de laquelle s’étaient effectuées la mise par écrit du document et la production de ses nombreuses copies était le dieu Nabû : « If the temples of Nabû at Kalhu (Nimrud) and Aššur were built after a common model (and they are not dissimilar in plan), it may be that the extensive annexes on both temples’ north front should be considered to have been given over to the same sort of business: the writing, sealing and storing of state documents »32. D. Collon33 a validé cette interprétation : « The seals of the god Assur used on Esarhaddon’s vassal treaties were kept at the city hall in Assur, 29
Voir sur ce terme et cette institution l’article de Da Riva & Frahm 2000. Cf. par exemple Enuma ēliš IV 121-122 « Marduk prit (à Kingu) la tablette des Destins qu’il détenait à tort, la scella de (son) sceau et la fixa sur sa poitrine » dans George 1988, p. 139-140, Foster 2005, p. 461, et Lambert 2013, p. 93. 31 Cf. George 1986 et Watanabe 1985. 32 George 1988, p. 141. 33 Collon 2006, p. 131. 30
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and then in an Annex of the Nabu temple at Nimrud, their place of discovery. In the building where they were housed, State documents were written, sealed, stored and eventually excavated. The seals were probably made of rare and valuable materials, most likely lapis lazuli, and were ornamented with metal caps, presumably of gold ». On précise, de ce fait, que, comme pour une tablette portant le sceau royal34, le fait d’apposer le sceau du dieu rend un document non contestable35. Cet usage n’est pas propre à la Babylonie, puisque Sargon II attribue le même usage au sceau de la déesse du sanctuaire de Muṣaṣir, Bagbartu36. La question peut donc se poser, dans certains cas, de savoir si une mention comme celle du texte Nrg 13, contrat de mariage de la fille de Neriglissar avec le šatammu de l’Ezida, qui est caractérisé, à la fin, comme : gaba-ri Ezida « copie de l’Ezida », n’est pas l’indication que le texte original a été validé par un sceau officiel qui pourrait être celui du dieu Nabu. De même, quelle est l’autorité dont, à l’intérieur du temple néobabylonien et hellénistique, on utilise le sceau pour clore chaque jour les portes de la partie interne du sanctuaire ? On peut se référer ici à plusieurs passages des RituelsAccadiens, dont J. Linssen a fait le commentaire suivant : « In the ritual for the second day the gates, which had been placed under seal, are opened and a reed urigallu-standard, a magic circle of flour, and a white and black cord, which were in the temple, are thrown into the river by the ‘you’-figure37 ». On manque malheureusement de matière pour apprécier plus en détail l’usage des scellements dans les sanctuaires babyloniens d’époque récente38. Il serait intéressant en particulier de voir si la répartition fonctionnelle que met en évidence F. Wiggerman39 à propos de Tišpak qui utilise son sceau pour combattre le dragon labbu, et dont il compare 34 Cf. l’analyse de Da Riva & Frahm (2000) sur les sceaux šašiprēti, qui sont également caractérisés comme « non contestables » (šalapaqāri). 35 Cf. la mention de VS 1 36 : 13-14 na4-kišib dna-na-a u dé-a šálapa-qa-ru. 36 Mayer-Opificius 1957-1971, p. 580 : « Schließlich muß noch ein goldener Siegelring der Göttin Bagbartu, Gattin des Haldi, erwähnt werden. Er gehörte zur Beute Šarrukin II, die dieser in Musasir machte. Mit ihm «siegelte die Göttin ihre Befehle» (Sg. 8, 385) ». 37 Linssen 2004, p. 216. 38 Cf. cependant la mention de l’empreinte représentant une déesse non identifiée retrouvée à Babylone, et considérée comme un scellement de jarre (ou de porte…?), supra, et note 17. 39 Wiggerman 1989, p. 124-125.
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le titre d’abarakTiamtim à celui de Ninazu, le kanniku/kišib-gal « sealkeeper (of the underworld) », se retrouve au Ier millénaire40. Mais cette fonction ne semble plus attestée à ce moment. Il parait donc vraisemblable que ce soient plutôt des agents humains qui aient apposé le sceau officiel du temple dans les sanctuaires babyloniens au Ier millénaire. On peut ainsi penser que la tâche consistant à sceller pour la nuit les principales portes du temple dans la Babylonie du Ier millénaire était dévolue à un desservant particulier du temple, celui qui portait le titre de kānikbābi, titre qui devint ensuite un nom de famille dans la notabilité locale41. Enfin, un texte édité par I. Spar et M. Jursa42 et provenant des archives de l’Esagil sous le règne babylonien d’Alexandre le Grand est scellé d’un cachet ovoïde représentant le dragon-mušḫuššu de Marduk avec la légende níg-ga umun « Trésor de Bêl »43. Les auteurs l’analysent comme la preuve que le šatammu de l’Esagil de cette époque utilisait un sceau non personnalisé, mais qui était attaché au sanctuaire et à sa divinité principale. Pour apprécier l’usage du propre sceau du dieu, il faut partir, en fait, dans une autre direction : des objets comme le sceau de Marduk ou celui d’Adad sont gravés, on l’a vu, en positif et ne fournissaient donc pas d’empreinte classique. Ce phénomène a amené les spécialistes, à les considérer comme des objets de prestige, plus que comme de véritables sceaux : « Lapis lazuli seals of Marduk and Adad, oversized and cut as inscriptions, have been preserved, along with votive seals, usually for life of king, and placed in a temple. Such seals tended to be well traveled as «treasures» and were thus prime booty »44. 40 Voir en particulier Wiggerman 1989, p. 128 note 39 : « The divine seal-keepers of the earliest texts have been collected by Charpin (…) and among them only Ninurta whom we have excluded above as protagonist of the Labbu-myth, is a dragon-slayer. Other references to divine seals generally concern votive seals, or seals adorning a divine statue. (…) Marduk and Assur own seals to seal the tablet of destinies (…) but generally speaking, seals belonging to divine functions are rare. It cannot be excluded, however, that more gods owned seals than we know of and the argument concerning Tišpak can therefore not be closed. 41 CAD K p. 150a. 42 Spar & Jursa 2014, n°145. 43 Spar & Jursa 2014, p. 207 : cette empreinte se retrouve sur d’autres tablettes : AO 6015 (TBER Pl. 19), BM 31473 (CT 49 115), BM 47316+BM 47323 (CT 49 122) et sur deux bulles du bâtiment des archives de Séleucie sur le Tigre (Bollati & Messina 2004, p. 171 nos. AF 80a-b). Ce sceau aurait été utilisé par les šatammus successifs pendant au moins soixante-dix ans.Cf. également Dercksen 2010. 44 Power 1999, p. 286 note 18.
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Pourtant ces sceaux étaient bel et bien portés comme d’authentiques sceaux-cylindres, autour du cou de la statue divine, comme l’indiquent plusieurs exemples : – le sceau de Marduk offert par le roi Marduk-zakir-šumi : cf. supra note 24. – le sceau de Sîn offert par Aššurbanipal : cf. supra note 28. – le sceau placé autour du cou de la déesse Uṣur-amassu : cf. Thureau-Dangin 1922, p. 86 rev. 5 : šáina ugu na4-kišib šái-nana4-gú šá duri3-a-mat-su. Le fait pour une divinité, d’arborer à son cou son sceau dans un sanctuaire lui donnait autorité légale sur ce lieu : c’est ce que dit dans l’Épopée d’Erra le dieu Marduk, quand il se lamente sur le sort funeste de Babylone qu’il avait pourtant suspendue comme un sceau autour du cou du dieu Anu45. C’est également dans le cadre de la restauration des sanctuaires de Babylone qu’Assarhaddon a remis en place dans l’Esagil le sceau du dieu Adad. 4. LE SCEAU : UNE « REPRÉSENTATION AUTORISÉE » DE LA STATUE DIVINE ? Mais il y a plus : comme on l’a vu, T.G. Lee, en 1993, avait mis en évidence le fait que le dessin gravé sur le sceau cylindre offert au dieu Sîn avait permis de reconstituer sa véritable statue que l’on avait installée dans le temple de Harrân. C’est donc sur le sceau que l’on trouve une représentation fidèle de la statue de la divinité, qui permet de la reconstituer en cas de disparition. Cela signifie aussi, comme l’a indiqué U. Seidl, qu’une véritable normalisation des représentations divines s’est mise en place46. C’est dans ce contexte que s’inscrit la récente réinterprétation par I. Finkel et A. Fletcher47 de l’ensemble des objets retrouvés dans un coffret d’argile sous le sol de la cella de Šamaš dans l’Ebabbar néobabylonien de Sippar et connu comme la Sun-tablet. I. Finkel et A. Fletcher 45
Foster 2005, p. 903. Seidl 1980-1983, p. 317. Elle fait remonter ce phénomène à l’époque paléobabylonienne, mais la promotion des sceaux-cylindres au statut de support normatif de la représentation d’une divinité est un phénomène qui est surtout documenté au Ier millénaire. 47 Finkel & Fletcher 2016. Pour la scène représentée, voir également Woods 2004. 46
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arrivent en effet à la conclusion que les deux moulages d’argile conservés avec la tablette de pierre ne portent pas le négatif de la partie iconographique de celle-ci, mais sont l’empreinte d’un sceau gravé en négatif 48. Celui-ci, qui serait « le sceau du dieu Šamaš » n’a pas été retrouvé, mais sa dimension reconstituée en fait un objet tout à fait voisin des sceaux des dieux de Babylone. On aurait donc là le même phénomène qu’à Harrân, avec un sceau de divinité permettant de reconstituer les traits de la statue divine. Si l’on revient, alors, au document qui introduit cette étude, la lettre de Nabuchodonosor II aux administrateurs de l’Eanna, on voit qu’il s’agit pour le roi de s’assurer qu’il possède une représentation autorisée du dieu Ea, prise à la meilleure source, celle de son sanctuaire le plus ancien à Eridu (ou, alternativement, à proximité, à Nemed-Laguda). La ville d’Eridu étant passée à cette époque dans l’orbite de l’Eanna d’Uruk, le sceau d’Ea a été emmené à Uruk, comme un simple objet précieux, et décore maintenant une ou plusieurs statues de l’Eanna. Le roi veut lui rendre son statut antérieur et ce projet s’inscrit, en suivant l’analyse de Sh. Gordin, dans sa politique de promotion d’Ea à Babylone et dans l’Esagil49. On sait que le règne de Nabuchodonosor II fut marqué en effet, par l’affirmation de la préséance des divinités de la ville de Babylone sur celles des autres villes-saintes du pays, dans le cadre du développement d’un système national centralisé : cela se traduisit à Uruk par la mise en place d’un clergé spécifique originaire de Babylone50, chargé de la promotion des dieux Marduk et Nabu. Inversement, Ea reçut une place privilégiée dans l’Esagil et sa statue fut pourvue de tous les attributs qui assuraient sa légitimité. Parmi ceux-ci figurait son sceau, qui permettait de savoir quelle était la bonne représentation du dieu. Cet objet prend ainsi place dans un ensemble composite qui comprend des cylindres purement décoratifs, des sceaux votifs porteurs d’une iconographie en positif et d’inscriptions dédicatoires, dont certains sont qualifiés de « sceau de » tel ou tel dieu, mais qui n’étaient normalement pas 48 À la différence des autres sceaux de dieux mentionnés précédemment, qui sont gravés en positif. Ce critère n’est donc pas absolu. Il ne s’applique d’ailleurs pas aux sceaux du dieu Aššur imprimés sur le VassalTreaty d’Assarhaddon. 49 Gordin 2016, p. 179 : « This letter suggests that after Eridu’s temple was marginalized in the early sixth century BCE, the center of the Enki/Ea cult was transferred to Babylon. As the seat of Marduk, Babylon was theologically equated with Eridu, which was both the home city of Enki/Ea, father of Asalluhi/Marduk, and the mythological center of creation. » 50 Kessler 2004 et Beaulieu 2003, p. 77.
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destinés à être imprimés dans l’argile, et enfin d’authentiques sceauxcylindres, dont les dieux sont les détenteurs, et qui étaient utilisés selon les pratiques juridiques courantes. À côté de ces différences d’usage, on trouve des aspects communs entre ces diverses catégories : en général une dimension du cylindre supérieure à la normale, un matériau particulièrement précieux, lapis-lazuli (ou son imitation en bleu égyptien) ou jaspe, et une présentation commune, suspendu par un cordon au cou de la statue divine. L’une des qualités essentielles des sceaux des dieux était donc de comporter une représentation normative de la statue du dieu concerné, permettant de procéder à sa restauration ou à son remplacement en suivant une tradition reconnue. Ce n’est pas un hasard si cette promotion de figures divines « authentiques » via les sceaux s’est développée au tournant du Ier millénaire en Babylonie, après des décennies de repli des institutions religieuses. Il semble que chaque grand sanctuaire néobabylonien disposait ainsi d’un canon de la représentation de sa divinité, par le biais d’un sceau qui lui était propre. Cela a permis à Nabuchodonosor II d’implanter définitivement le culte d’Ea dans la capitale, par le simple transfert d’un sceau divin… venu d’Eridu.
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A ‘PRISONER TEXT’ FROM BIRMINGHAM Michael JURSA*
The tablet edited here is one of three asīrumtexts found among the Old Babylonian texts in the Birmingham Museum and Art Gallery whose full publication Nicla De Zorzi and myself are preparing with the kind permission of the Museum’s director, Helen Watson. Given Dominique Charpin’s recent work on the subject1 and the fact that the tablet contains some information otherwise not represented in the archive,2 it seemed appropriate to present the text here as a small token of my admiration for his far-reaching scholarship. Birmingham A.1731-1982 1. 5
10 le Rev
15 *
[m]na-bi-dutu [l]ú ⸢ne⸣-re-eb-tumki [mds]u’en-na-ap-še-ra-am [lú] [èš.nu]n.naki ⸢(Traces) lú⸣ a.ga.dèki ⸢(Traces)⸣-i-din-nam [l]ú èš.nun.naki 4 ⸢sag⸣.ì[rmeš a-si]-ri šaiš-tu[mu-ti-a-ba-a]l m d ⸢ ⸣[da-gan-ma-dingir] ú-ša-ri-⸢a⸣-[am] níg.ba lugal AN-dinanna ⸢nam⸣-har-tilú-dik-ka-l[a] ùa-ku-aišibmeš zi.ga níg.šu dsu’en-še-mi
University of Vienna. Admittedly a relatively arbitrary reason for choosing this particular subject, given the difficulty of finding any subject in Old Babylonian studies on which Dominique has not written. 2 Most recently, Seri 2013 (whence the text sigla used in this paper), Charpin 2014, Rositani 2014; see also the online editions prepared by A. Seri, http://oracc.museum. upenn.edu/rimanum/corpus. The other two asīrumtexts in Birmingham are A.1708.1982 (x.9.Rīm-Anum lugal, female slaves received as weavers by [Sîn]-bēl-ilī [overseeer of female weavers]) and A.1710.1982 (21.11.Rīm-Anum lugal, slaves taken from Kisura received by Wussum-nūršu, overseer of redû solders). 1
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ugula a-si-ri iti.zíz.a ud.22.kam mu ri-im-da-nu-umlugal
“Nabi-Šamaš, a man from Nērebtum, Sîn-napšeram, a man from Ešnunna, [NN], a man from Akkad, […]-iddinam, a man from Ešnunna, a total of four slaves, [pris]oners whom [Dagānma-ilum] sent from [Mutiaba]l: they are a royal gift An-Inanna, received by Lu-Ikkala and Akua, the purification priests. It is an issue made under the authority of Sîn-šemi, the overseer of prisoners. Eleventh month, 22nd day, year “Rīm-Anum, the king”
Notes The tablet measures 7 by 4.4 cms and is 2.2 cms thick. It has very faint and illegible seal impressions between line 16 and 17 and on the lower and right edges. 9-11 Dagānma-ilum appears frequently in texts from this period as bringing slaves from Mutiabal, e.g., in Nisaba 4 II.22, 23, 25, all of which are dated to the same day as the present text and refer to slaves eventually gifted to different deities by the king.3 12-14 The preposition anahas been restored before the divine name in line 12 as required by syntax (and illustrated by the parallel texts cited in the previous note). Did the scribe omit it owing to a phenomenon akin to haplology caused by the following An-Inanna? On the divine name (possibly divine names, according to some), see Beaulieu 2003: 109-111. The name Lu-Ikkal[a] in line 13 seems epigraphically certain. I would suggest to take the theophoric element as an orthographical variant (i.e., a syllabic spelling) of dIggala (on this god, see Charpin 2014: 124).4 Purification priests do not appear in Seri’s indices (Seri 2013) but in fact Nisaba 4 II.25 is a very close parallel to our text: “(slaves) … a royal gift for Lugal’irra and Meslamtaea, received by Iddin-Šamaš and …-da, the purification priests.”5
This tablet belongs to, and has been reconstructed as part of, a series of tablets dating to the final months of the accession year6 of Rīm-Anum. 3 Seri 2013: 48-49 for a discussion of Dagānma-ilum, ibid. 118-120 more specifically for the slaves sent (always šūrûm) by him. The unpublished text BM 88590A cited by Seri 2013: 349 will most likely also belong here. 4 A name lú-Iggala is probably attested in Uruk in Cavigneaux 1996: no. 198. As part of the Scherbenloch group, this text is slightly older than ours, but it refers to the same social context as lines 13-14 of the Birmingham text. 5 Reading the end of the line išibmeš. 6 Charpin 2014: 125-126.
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Set in the context of the rebellion against Samsu-iluna, these texts record the redistribution of enslaved prisoners of war procured in the name of the king for the institutions in Uruk from Mutiabal through the agency of Dagānma-ilum.7 This is the sixth text from this group recording a royal gift (níg.ba) to a god.8 An-Inanna is mentioned here for the first time in the archive. The other known divine recipients of royal gifts of slaves are: Kanisura (prisoners received by a sanga of Kanisura, Nisaba 4 II.16, dated day 11? of the eleventh month; Nisaba 4 II.24, dated day 22 of the eleventh month); Rammānum (received by a sanga of this god, Nisaba 4 II.22, day 22, eleventh month); Šamaš (received by a sanga of this god, Nisaba 4 II 23, day 22, eleventh month), and Lugal’irra and Meslamtaea (received by purification priests, išib, of this god, Nisaba 4 II.25, day 22, eleventh month). All but one date to the 22nd day of Šabāṭu, the day on which also our text with its gift to An-Inanna was drafted. Clearly, RīmAnum made a point of dedicating slaves to several deities at the same time. The Birmingham text gives also the first attestation in the archive of the purification priests (išib) of An-Inanna. This information is welcome since these priests are already known from the Scherbenloch archive published by Cavigneaux/Falkenstein (Cavigneaux 1996), albeit from a slightly earlier period, i.e., the reign of Rīm-Sîn. If the name of the first priest here is understood correctly to refer to the divinity otherwise known as Iggala, we see that this generation of purification priests had maintained the religious allegiances of their forebears.9 Dagānma-ilum’s exact identification and position in Mutiabal remain elusive.10 He most often sends prisoners designated as men from Ešnunna; there is also one man from Malgium.11 Our text now adds the information that among the prisoners taken by him, or at least delivered by him, there were also men from Akkad and Nērebtum. These are the first attestations of these cities in the archive. For Nērebtum, it is of course not surprising that the city should have had the same political allegiances as Ešnunna. As for Akkad, our text confirms – as far as the laconic information provided by it goes – the relative geographical proximity of the city to Ešnunna (and Nērebtum), given the fact that soldiers from the three cities clearly fought together. It also suggests that the city shared the political 7
Seri 2013: 118-120. Seri 2013: 131-132. 9 Cavigneaux 1996: 3: “Iggalla … fast … ein Schutzpatron der isib-Zunft.” 10 Seri 2013: 118-120. 11 Seri 2013: 119, 121. 8
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fortunes of Ešnunna even in the time after Hammurapi and thus ties in well with Ziegler’s argument for placing Akkad under the political control of Ešnunna in the 18th century.12 BIBLIOGRAPHY Beaulieu P.-A., 2003: ThePantheonofUrukduringtheNeo-BabylonianPeriod, Leiden. Cavigneaux A., 1996: Uruk. Altbabylonische Texte aus dem Planquadrat Pe XVI-4/5. Nach Kopien von Adam Falkenstein. Ausgrabungen in UrukWarka Endberichte 23, Mainz. Charpin D., 2014: “Chroniques bibliographiques, 15. Le royaume d’Uruk et le pays d’Apum, deux voisins de Babylon vaincus par Samsu-iluna,” RA 108, p. 121-160. Rositani A., 2014: “More Rīm-Anum texts from the bīt asīrī,” Semitica 56, p. 35-64. Seri A., 2013: The House of Prisoners. Slavery and State in Uruk during the RevoltagainstSamsu-iluna,Paris. Ziegler N., 2014: “Akkade à l’époque paléo-babylonienne,” in N. Ziegler & E. Cancik-Kirschbaum (eds), Entre les fleuves – II. D’Aššur à Mari et au-delà, BBVO 24, Gladbeck, p. 177-190. Ziegler N. & A.-I. Langlois, 2016: Les toponymes paléo-babyloniens de la Haute-Mésopotamie. Matériaux pour l’étude de la toponymie et de la topographie I/1, Paris.
12
Ziegler 2014: 182-190; Ziegler & Langlois 2016: 13-14.
A ‘PRISONER TEXT’ FROM BIRMINGHAM
Fig. 1. A.1731.1982 obv.
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Fig. 2. A.1731.1982 rev.
SAMSĪ-ADDU ET LA CONSTITUTION DE SON EMPIRE : NOUVELLES DONNÉES Denis LACAMBRE*
Avec la publication de la tablette kt 01/k 287, connue comme la Kültepe EponymList (KEL) G, il est maintenant possible de dater avec plus de précision des textes appartenant au royaume de Samsī-Addu qui précèdent la prise de Mari en Haya-malik1. En effet cette dernière a constitué un des événements fondamentaux dans le règne de Samsī-Addu, celui-ci se décrivant alors comme « celui qui unit les pays entre le Tigre et l’Euphrate »2. Si les textes de Mari ne nous donnent que peu d’informations, dans l’état actuel de la documentation, pour la période précédant la prise de la ville de Mari par le souverain d’Ekallātum (à l’exception notable des ChroniqueséponymalesdeMari [ou MariEponymChronicles = MEC]), sept documents, provenant d’Aššur et de deux sites de Haute-Mésopotamie (Tell Taya, l’ancienne Ṣubātum3, et Tell Leilan, l’ancienne Šehnā/ Šubat-Enlil) permettent d’éclairer cette période encore méconnue4. Ces tablettes sont en effet datées des éponymes suivants : Aššur-taklāku, fils d’Ennam-Aššur (KEL G 60 ; A.1574 = Ass.18799 d’Aššur et L85-001 de Tell Leilan), Addu-bāni, fils de Puṣṣāya (KEL G 62 ; L79-183 de Tell Leilan), Idna-Aššur = Iddin-Aššur (KEL G 65 ; TA 2100 et TA 2101 de Tell Taya) et enfin Namiya (KEL G 66 ; L82-133 et L85-142 de Tell Leilan). * MCF-HDR, Université de Lille – SHS et HALMA – UMR 8164 (ULille, CNRS et MC) ; [email protected]. Je tiens à remercier Julie Patrier-Lacambre pour ses relectures. 1 Voir pour cet événement Charpin & Ziegler 2003, p. 78-79, § 2.1.1. Il serait à dater de 1791 av. J.-C. (REL 182 = KEL G 72*) d’après Barjamovic etal. 2012, p. 95. Pour une présentation récente des débuts de Samsī-Addu, voir Charpin 2004b, p. 147 et ss. § 5.4 et, sur ses origines familiales dans la région d’Agadé, cf. Charpin 2004b, p. 148-149 et plus récemment Ziegler 2014, p. 184 et ss, § 5. 2 Cf. Charpin 2004b, p. 153 et n. 700 (muštemki mātim birit Idiklat u Purattim), renvoyant à MARI 3, 1984, p. 48 ; voir aussi la synthèse de N. Ziegler 2006-2008, p. 633b, § 3. 3 Cf. Vollemaere 2016b. 4 Voir la présentation des sources de cette région dans Charpin & Ziegler 2003, p. 20-23, § 0.3.1.1, Charpin 2004, p. 448-452, Annexe C, § 6 et, pour une mise à jour récente, Ziegler etal. 2016, p. xii-xiv (avec une carte).
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Ces textes sont connus pour la plupart5 mais ont été peu utilisés pour essayer de reconstituer l’histoire de cette période6. Les quelques propositions qui ont été faites sont désormais à reconsidérer, soit parce qu’elles ont été émises avant que la KEL G ne soit connue (c’est le cas, notamment, de l’important travail de R.M. Whiting [1990b], réalisé à une époque où il était particulièrement difficile de reconstituer la trame historique en l’absence d’une liste d’éponymes), soit parce que le placement chronologique des éponymes me semble inadéquat7. Je présenterai ces textes dans l’ordre chronologique accompagné d’une nouvelle lecture pour certains d’entre eux. D’un point de vue historique, nous disposons de nouvelles informations sur les étapes de l’expansion territoriale de Samsī-Addu avant la prise de Mari. J’accompagnerai ainsi la présentation de ces textes d’un bref commentaire historique, une reconstitution plus globale dépassant le cadre de cet article présenté dans le cadre de ces Mélanges en l’honneur de Dominique Charpin. Ce dernier a été à l’origine de ma vocation orientaliste lors de mes études à la Sorbonne. Son enseignement m’a ouvert au monde cunéiforme et, grâce à son soutien, j’ai pu partir en fouilles en Syrie sur le site de Tell Mohammed Diyab. Il a depuis suivi et soutenu l’ensemble de mes travaux de recherche depuis ma maîtrise jusqu’à mon HDR obtenue en 2017. Aussi, c’est avec un grand plaisir que je lui dédie cette étude sur un sujet qui, je le sais, l’intéresse tout particulièrement. 1. DEUX TABLETTES DATANT D’AŠŠUR-TAKLĀLU, FILS D’ENNAM-AŠŠUR (KEL G 60) 1.1. Unetabletted’Aššur :A.1574(=Ass.18799) Très peu de textes de l’époque paléo-assyrienne ont été trouvés à Aššur : en 2015, C. Michel comptabilisait ainsi un total de 25 documents et
5 Veenhof 1985 ; Whiting 1990b ; Veenhof 2003 ; Barjamovic etal. 2012 ; Koliński 2013 et 2017 ; site internet des fouilles de Tell Leilan de l’université de Yale : https:// leilan.yale.edu/resources/limmu-list-leilan-acropolis-northeast-temples. 6 R. Koliński (2013 ; 2017) a mentionné certains de ces textes mais je m’écarte de ses interprétations. Y. Bloch (2014) s’est intéressé plus spécifiquement au problème que pose la confrontation entre la liste royale assyrienne (ou AKL : AssyrianKingList) d’une part et la KEL G et les ChroniqueséponymalesdeMari (ou MEC) d’autre part. 7 Une proposition récente de R. Koliński (2013) concernant l’éponyme Idna-Aššur me semble à revoir, cf. ci-dessous § 3.3.
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30 autres inscriptions8. Parmi ceux-ci, la tablette fragmentaire A.1574 = Ass.18799 est du plus grand intérêt. Ce texte, édité par V. Donbaz (1974), est passé relativement inaperçu depuis sa publication9. Il doit s’agir d’un récapitulatif d’allocations de céréales (peut-être du grain ?). Il est daté par l’éponyme Aššur-taklāku fils d’Ennam-[Aššur], un éponyme de la période du kārum Ib10. Il appartient par sa date très clairement à l’époque du royaume de Haute-Mésopotamie (ou RHM), d’après l’éponyme mentionné mais aussi par le mois qui apparaît dans le texte. En effet, le mois de Dumuzi est le 10e mois du calendrier dit « de Samsī-Addu »11. Il faut noter aussi que l’utilisation du système « Nord-Mésopotamien » de mesure avec l’utilisation de l’« ânée », ANŠE, et de la notation 1 (BARIGA) + ŠE pour indiquer 60 qa, le caractérise aussi comme un texte de la période du RHM. La graphie de ce texte est plutôt paléo-assyrienne comme l’avait remarqué V. Donbaz, même si l’utilisation du signe LA dans l’écriture de l’éponyme aux lignes 4’ et 6” (da-šùr-ták-la-ku) est très peu fréquente12. Ce n’est pas forcément très surprenant car nous savons désormais, grâce à une étude de J.-M. Durand, qu’à l’époque de Zimrī-Lîm, les marchands d’Aššur utilisaient manifestement la manière d’écrire selon les standards ešnunnéens13 pour communiquer internationalement. Les lettres rédigées lors d’une alliance matrimoniale entre les familles d’un marchand de Mari et d’un marchand d’Aššur et retrouvées à Mari en sont un bon exemple14. En ce qui concerne A.1574, V. Donbaz avait même proposé qu’un des individus cité dans le texte, Hāli[…], soit à rapprocher du NP Hāliya (en lisant ha-li-[ia]) mentionné dans les textes de Chagar Bazar. Il s’appuyait notamment sur A.943 (désormais édité comme OBTCB 36, du 10/iii*/ Addu-bāni). Les nouvelles données publiées depuis lors (notamment
8 Michel 2015, p. 548a, Part 2, § 2.1 ; voir aussi Veenhof 2008, p. 34-41, § 3.1, pour la documentation de cette époque mise au jour à Aššur. 9 À l’exception de : Veenhof 1985, p. 201 sub d et p. 204 ; R. M. Whiting 1990b, p. 188 et n. 110 qui avait fait le rapprochement uniquement pour la date du texte ; Veenhof 2003, p. 65, n. b (cité). 10 Cf. en dernier lieu Veenhof 2003, p. 65. 11 Voir pour le calendrier dit « de Samsī-Addu », Charpin & Ziegler 2003, p. 156. Pour une étude plus large sur la question du temps à l’époque paléo-babylonienne, cf. Charpin & Ziegler 2016. 12 Donbaz 1974, p. 83. 13 Cf. Charpin 2012 pour une étude sur la réforme de l’écriture à Mari par Yahdun-Lîm sous l’influence d’Ešnunna. 14 Cf. Durand 2001.
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celles de Mari) montrent que Hāliya aurait été en charge de l’administration de Šubat-Enlil15. C’est une hypothèse séduisante, mais les NP commençant par Hali- sont cependant assez nombreux (cf. ARCHIBAB) et d’autres restitutions restent possibles. Les nouvelles données publiées depuis l’édition du texte par V. Donbaz en 1974 permettent cependant d’aller un peu plus loin dans la reconstruction de ce texte même si certaines de ces propositions demeurent hypothétiques, les lectures ayant été faites à partir de la photo et de la copie qui se trouvent dans son article (l’original n’a pas été collationné). A.1574 (= Ass.18799) [Donbaz 1974, p. 81-83 (trs. et trd.), p. 85 (copies) et p. 86 (photos)]
2’ 4’ 6’ 8’
R. 2” 4” 6”
T.L. 2”’
2’
[débutdelafaceperdu] i-n[a …] KI I-x […] ITI dDUMU.˹ZI˺ [li-mu-um] d a-šùr-ták-l[a-ku …] 1 (BARIGA)* + ŠE 2 qa […] 1 ANŠE 1 (BÁN) […] KI ka-[x x x x] [ITI x x x (x) li-mu-um] [da-šùr-ták-la-ku …] [findelafaceperdue] [débutdureversperdu] 2 ANŠE […] i-na ˹GIŠ*.BÁN* ki*(?)˺-[na-te-e] KI ha-li-[…] LÚ.TÚG(?) dUTU-NI(?)-[x x x] ITI dDUMU.ZI l[i-mu-um] d a-šùr-ták-la-[ku …] DUMU en-˹nam˺-d[a-šùr …] [findureversperdue] [x x x (x)]-ì-lí im-hu-ur […] [ITI …]li-mu-um da-[šùr-ták]-/la-[ku] selon[lamesure…(?) …] de I-x […] Mois x*, [éponyme]
15 Cf. Lacambre & Millet Albà 2008b, p. 296-299, § 16.2 (avec la bibliographie antérieure).
SAMSĪ-ADDU ET LA CONSTITUTION DE SON EMPIRE
4’
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Aššur-takl[āku …] 62 qa [de…] 110 qa [de …] de Ka-[x x x x] [Mois … éponyme] [Aššur-taklāku …]
6’ 8’ R.
200 qa [de …] selon la mesure-ki[natê (?)] de Hāli[…] le tailleur(?), Šamaš-NI(?)-[x x x] Mois x*, é[ponyme] Aššur-takl[āku] fils d’Ennam-[Aššur …]
2” 4” 6”
T.L. 2”’
[x x x (x)]-ilī a reçu […] [Mois …]éponyme A[ššur-tak]-/lā[ku]
L. 3’) Il s’agit du 10e mois du calendrier dit « de Samsī-Addu » ce qui distingue ce texte de la documentation des marchands paléo-assyriens qui utilisent le calendrier local d’Aššur (cf. Michel 2001, p. 548). Ce texte doit donc appartenir à l’époque du royaume de Haute-Mésopotamie16 et être lié d’une manière ou d’une autre à une archive officielle de l’administration de Samsī-Addu ou à une archive privée d’un haut fonctionnaire de Samsī-Addu. Sauf erreur de ma part, le lieu de découverte de ce texte lors des fouilles d’Aššur ne semble pas actuellement connu, ce qui est fort regrettable. L. 5’-6’) Pour la mesure 1 (BARIGA) + ŠE, cf. Lacambre 2008, p. 167-172, § 9.2. L’utilisation de la mesure ANŠE (l’« ânée ») indique qu’il s’agit du système de mesures-imēru faisant partie des systèmes dits « Nord-mésopotamiens », cf. Powell 1987-1990, p. 499-502, § IVA et Chambon 2011, p. 70-74. L. 5’-6’ et 1”) Au vu du système de mesure utilisé (mesure de capacité), il doit s’agir d’une allocation d’une denrée alimentaire : du grain semble le plus vraisemblable, même si cette proposition est hypothétique. L. 2”) Cette proposition de lecture se fonde sur la copie et la documentation publiée où très fréquemment une mesure est mentionnée. La mesure-kinatê est bien attestée à Chagar Bazar (Ašnakkum) à l’époque de Samsī-Addu, cf. Lacambre 2008, p. 173174, § 9.3.2. La qualité de la photo n’est pas suffisante pour confirmer cette proposition. Une collation de la tablette serait nécessaire. L. 3”) Voir ci-dessus pour la question de ce NP. L. 4”) La lecture de cette ligne me pose problème et nécessiterait une collation.
16
Cf. déjà Whiting 1990b, p. 188.
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– D’après ARCHIBAB, des NP comme Šamaš-niri (dUTU-ni-ri) ou Šamaš-nišu (dUTU-ni-šu) sont attestés. L. 6”-7”) Quatre éponymes portant le nom d’Aššur-taklāku seraient connus par les listes éponymales d’après Barjamovic et al. (2012, p. 117). La restitution d’Ennam-[Aššur] proposée par V. Donbaz paraît tout à fait probable. Comme l’avait déjà fait remarquer R.M. Whiting, un exemple de Tell Leilan (L85-001) mentionne certainement le même éponyme qui se lit en effet : Aššur-[taklāk]u, fils d’Ennam-[Aššur]17 (cf. ci-dessous § 1.2). Il faudrait donc ajouter ce patronyme à la liste réunie par Barjamovic etal. (2012, p. 116) pour les éponymes Aššur-taklāku. Ce texte n’a apparemment pas été pris en compte par ces auteurs (Donbaz 1974 ne figure pas dans la bibliographie de leur ouvrage) bien qu’il ait été cité dans ses études sur les éponymes par K.R. Veenhof18.
Au final, nous aurions ici un texte administratif datant de l’époque de Samsī-Addu provenant d’Aššur ce qui en ferait le premier attribuable à cette période. Il est regrettable qu’il soit aussi fragmentaire ce qui en rend la compréhension difficile. 1.2. UnetablettedeTellLeilan :L85-001 Un document trouvé lors des fouilles de Tell Leilan en 1985 (L85-001) daterait de la même année, car l’éponyme se lit en effet : Aššur-[taklāk]u, fils d’Ennam-[Aššur]19. Il s’agit d’un texte, toujours inédit, qui enregistrait des noms propres20. Il est difficile de déchiffrer la photo en basse résolution qui est présentée sur le site des fouilles de Tell Leilan21. Il est cependant possible de lire l’éponyme comme étant peut-être : [li-mu] d a-šur-/[ták-la-k]u DUMU en-nam-d[a-šur]. Je considère ici que le fait que cette tablette soit datée d’un éponyme indique que Tell Leilan était bien sous la domination de Samsī-Addu. En effet, l’utilisation d’un système éponymal pour la datation serait la conséquence de l’importation par Samsī-Addu du système de datation d’Aššur, imposé sur tous les territoires passés sous sa domination.
17 Il est désormais possible de restituer le patronyme comme étant « Ennam-Aššur » ce qui n’avait pas été proposé par les différents auteurs, cf. ci-dessous § 1.2 pour la justification de cette restitution qui se fonde sur la présence d’un signe DINGIR après « Ennam- » dans la tablette de Tell Leilan L85-001. 18 Veenhof 1985, p. 201, § 8.D et p. 204, no 9 ; Veenhof 2003, p. 65. 19 Cf. Whiting 1990a, p. 532b et note 112 ; Whiting 1990b, p. 185, fig. 1 et p. 188. 20 « List of names and SI.LAL », d’après le résumé donné dans Whiting 1990a, p. 575, tableau 2. 21 Cf. ci-dessous Annexe, § B.3.
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Les données archéologiques de Tell Leilan permettraient désormais de le placer dans la partie la plus ancienne du règne de Samsī-Addu. En effet, il a été trouvé sur l’acropole (partie Nord-Est) dans le carré 45S11 dans un effondrement au-dessus d’un sol du niveau du bâtiment III (« collapse above B[uilding]L[evel]III floor »), d’après le site internet consacré aux fouilles de l’université de Yale à Tell Leilan22. Le bâtiment III (Building III) aurait été un temple de l’époque la plus ancienne du règne de Samsī-Addu auquel aurait succédé un temple (Building II) datant de la fin de l’époque de Samsī-Addu23. Ce serait donc une nouvelle attestation d’une tablette datée par un éponyme Aššur-taklāku à ajouter à celles déjà connues. 1.3. LesdifférentséponymesnommésAššur-taklāku D’après Barjamovic et al. 2012 (p. 116), il existerait quatre éponymes nommés Aššur-taklāku dans la chronologie paléo-assyrienne qui seraient à situer pendant le règne de Samsī-Addu ou seraient plus récents (tous appartenant à la période du kārum Ib) : – le premier se placerait en 1803 av. J.-C. (KEL G 60 ; REL 170) ; – le deuxième se situerait juste avant Haya-malik entre KEL G 69 et KEL G 71 et est attesté par les ChroniqueséponymalesdeMari (fragment D [= S.24-3], l. 8’)24. Il serait équivalent à KEL G 71* = REL 181 et daterait de 1792 av. J.-C. ; – le troisième serait situé vers 1767 av. J.-C. (KEL G 92 = 96* ; REL 206), c’est-à-dire pendant le règne de Zimrī-Lîm, vers la 8e année de son règne ; – le quatrième se placerait vers 1732 av. J.-C. (KEL G 129 = 131* ; REL 241), c’est-à-dire à l’époque de Samsu-iluna de Babylone. Au vu des différentes possibilités de placement chronologique, le fragment de tablette d’Aššur aurait pu aussi bien dater du règne de SamsīAddu que de son fils Išme-Dagan qui a pris sa succession à Ekallātum. En effet, le calendrier dit « de Samsī-Addu » et le système de mesures ont continué à être utilisé après la mort de Samsī-Addu comme le
22 Cf. https://leilan.yale.edu/resources/limmu-list-leilan-acropolis-northeast-temples ; consulté le 28 décembre 2018. 23 D’après Parayre & Weiss 1991, p. 13-19 ; Weiss & Ristvet 2012, p. 231, § 2.2 ; voir aussi https://leilan.yale.edu/about-project/excavations/acropolis-northeast-temples ; consulté le 28 décembre 2018. 24 Cf. Birot 1985, p. 231. Voir Barjamovic et al. 2012, p. 13-15, § 1.2.4 pour cette hypothèse de placement chronologique.
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montrent la documentation de Tell Rimah (l’ancienne Qaṭṭarā)25 ou celle provenant de Tigunānum (Bismil?) dans la région de la vallée du haut Tigre par exemple26. Cependant, le rapprochement avec le texte de Tell Leilan L85-001, qui est daté de la même année, permet de l’attribuer au règne de Samsī-Addu avec une très forte probabilité. 1.4. Aššur-taklākuetlaquestiondufragmentMEC D Le placement chronologique d’Aššur-taklāku et ses conséquences pour la reconstruction historique sont un problème complexe qui ne sera abordé ici que brièvement. Un des problèmes est de savoir si la deuxième attestation d’Aššurtaklāku (= KEL G 71*) citée ci-dessus existe réellement ou non. Cette reconstitution repose en grande partie sur le fragment S.24-3 (MEC D) des Chroniques éponymales de Mari, placé par Barjamovic et al. 2012 dans la partie manquante de la KEL G à la fin de la colonne II.G. Kryszat (2008, p. 214) avait déjà écarté cette hypothèse en suivant C. Günbattı (2008). Ils ont ainsi placé le fragment S.24-3 (MEC D) comme étant parallèle aux éponymes KEL G 57-6027. Jusqu’à présent un des problèmes principaux pour un tel placement est la lecture de la dernière ligne (l. 9’) de ce fragment S.24-3. J.-M. Durand avait notamment identifié un signe UR/LIK pour la fin de l’éponyme28, ce qui indiquerait qu’il est possible d’y retrouver l’éponyme Haya-malik. Cela semble donc rentrer en contradiction avec le placement proposé par C. Günbattı (2008) et G. Kryszat (2008). Il n’existe pas de photo de ce fragment S.24-3 des ChroniqueséponymalesdeMari, seule la copie de M. Birot (1985) est disponible. Il est donc très difficile de résoudre ce problème sans collation de la tablette, actuellement inaccessible. Cependant je me demande s’il ne serait pas possible d’envisager une nouvelle lecture de la l. 9’ de S.24-3 (MEC D) qui permettrait de confirmer les propositions de C. Günbattı (2008) et de G. Kryszat (2008). Je proposerai, en m’appuyant sur la KEL G, qui n’était pas connue de J.-M. Durand quand il a fait la 25
Pour le calendrier, cf. en dernier lieu Langlois 2017a, p. 37-39, § 1.4.6. Charpin 2013 ; voir depuis les cinq nouveaux textes originaires de Tigunānum de la collection Schøyen publiés par A. R. George (2017, p. 97 et ss.) et en particulier CUSAS 34 59 qui mentionne de nombreux mois du calendrier dit « de Samsī-Addu ». Voir en dernier lieu sur cette question du calendrier dit « de Samsī-Addu », Charpin & Ziegler 2016, p. 26 et n. 31. 27 Voir Barjamovic et al. 2012, p. 13-15, § 1.2.4 pour l’exposé de l’ensemble des données. 28 Collation citée dans Charpin & Ziegler 2003, p. 72 et n. 255. 26
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collation du fragment S.24-3, d’y voir la fin d’un signe ZU, qui a une forme similaire au signe UR/LIK. Il serait alors possible de lire la ligne 9’ de la manière suivante : [i-nai-ši-im-dEN.Z]U* x […] en y retrouvant l’éponyme Išim-Suen (KEL G 61). Cela permettrait de résoudre le problème du placement du fragment MEC D en modifiant en conséquence la reconstitution donnée dans Barjamovic et al. 2012 29. Nous aurions ainsi : Tableau 1. Nouvelle hypothèse de lecture de la MEC D (fragment S.24-3). KEL G
Günbattı 2008, p. 108
MEC D
Kryszat 2008, p. 214
57 58 59 60 61
Púzur-d[MUŠ] A-bi4-a-a E-dí-num d A-šùr-ták-lá-ku I-sí-im-Sú-en6
D1 D2 D3 D4 D5
Pu[zur4(KA.[ŠA])-dMUŠ]? [A-b]e-a-a (?) E/A?-ta-num A-šùr-ták-la-ku —
Nouvelle proposition de lecture de la MEC D Pu[zur4(KA.[ŠA])-dMUŠ] [A-b]e-a-a A-ta-nim d A-šur-ták-la-ku [I-ši-im-dEN.Z]U*
Si mon hypothèse de lecture est confirmée (l’absence d’une nouvelle collation du fragment S.24-3 reste un problème), les conséquences sur le plan historique sont à écrire. 1.5. Samsī-AdduetlecontrôledeTellLeilan(Šubat-Enlil) Ces deux tablettes, A.1574 (Aššur) et L85-001 (Tell Leilan/Šubat-Enlil) feraient partie des plus anciens textes administratifs datés de l’époque de Samsī-Addu avant la prise de Mari, période pour laquelle nous n’avons pour l’instant quasiment aucune d’attestation. Ainsi, si la date de la prise de Tell Leilan (Šehnā/Šubat-Enlil) est toujours inconnue30, il est intéressant de noter que la ville, future capitale du roi Samsī-Addu, était déjà entre ses mains, d’après mon hypothèse, au moins depuis Aššur-taklāku (KEL G 60).
29 Le problème de l’interprétation de la tablette FM V 2 [M.7841], qui a été aussi utilisée pour le placement initial du fragment de la MEC D, resterait à régler. 30 L’étude récente de J. Eidem (2008) sur Šubat-Enlil n’a pas porté sur la période de la domination de Samsī-Addu sur cette ville. Pour l’histoire de Šubat-Enlil à l’époque des archives de Mari, l’étude fondamentale reste celle de D. Charpin (1987).
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2. L79-183 : UNE TABLETTE DE TELL LEILAN PUṢṢĀYA (KEL G 62)
DATÉE D’ADDU-BĀNI, FILS DE
2.1. LadatedelatabletteL79-183 Cette tablette est encore inédite mais R.M. Whiting en avait présenté les informations essentielles dans ses études de 1990. Il s’agit d’une petite tablette administrative datée à la ligne 6 du mois de Niggallum (níg-gallim) soit le 8e mois du calendrier dit « de Samsī-Addu » 31 et dont l’éponyme est le suivant : (7) li-mu dIŠKUR-ba-ni (T.8) DUMU pu-uṣ-ṣa-/ ia32, soit : « Éponyme : Addu-bāni, fils de Puṣṣāya ». 2.2. Une tablette administrative scellée par deux serviteurs de SamsīAddu Il n’est pas possible de faire une transcription assurée de ce texte au vu des photos disponibles et des empreintes de sceaux déroulées sur la tablette qui gênent considérablement la lecture. Une collation du texte original serait nécessaire. Néanmoins, d’après les informations données, il s’agit d’une petite tablette administrative qui enregistrait une opération ayant trait à de la laine d’après la légende de certaines photos mises en ligne sur le site des fouilles de Tell Leilan de l’université de Yale33. Cette tablette est scellée par deux individus dont la légende des sceaux est connue par les transcriptions données par R. M. Whiting34 et les photos disponibles35 :
31 Cf. Lacambre 2002 et, pour une présentation générale du calendrier dit « de SamsīAddu », Charpin & Ziegler 2003, p. 155-156, § 2.11.1. Il n’est pas impossible que le mois viii* ici soit un mois-bis car il y aurait peut-être un signe MÌN après Niggallum mais les photos disponibles ne sont pas suffisamment claires pour pouvoir l’assurer avec certitude. 32 D’après Whiting 1990a, p. 573b, n. 108. Il rappelait que la tablette avait été erronément citée comme datant de « Adad-bani s. Puḫzalia » dans Weiss 1985, p. 281, tableau. La photo de la tablette est désormais disponible sur le site internet de la mission archéologique de Yale à Tell Leilan, cf. ci-dessous Annexe, § B.1. 33 Cf. ci-dessous Annexe, § B.1. 34 Whiting 1990a, p. 588, n. 109. 35 Les indications données ci-dessous sur l’emplacement des sceaux sur la tablette ne sont nullement exhaustives. Il serait nécessaire de collationner la tablette pour bénéficier de données assurées.
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– Il s’agit tout d’abord d’Ilum-bāni, serviteur de Samsī-Addu : (1) DINGIR-ba-[ni] (2) ÌR sa-am-si-[dIŠKUR]. Le sceau est au moins visible partiellement sur la face (au moins deux fois) et la tranche droite (deux fois). Je ne connais pas de fonctionnaire de Samsī-Addu dans la documentation publiée portant ce nom. – Le second sceau est celui de Šamaš-nā[ṣir], fils de Ipq[u…], serviteur de Samsī-Addu : (1) dUTU-na-[ṣir(?)] (2) DUMU ip-q[u-…] (?) (3) ÌR sa-am-si-[dIŠKUR]. Le sceau est visible sur le haut du revers. D’autres déroulements de sceaux sont appliqués sur la tablette mais les photos disponibles ne permettent pas une lecture assurée. À l’époque de Samsī-Addu, un individu nommé Šamaš-nāṣir est connu par les textes de Tuttul (KTT 144 : 4 ; KTT 279 : 24 // KTT 280 : 24). Dans KTT 144, il s’agit notamment d’un musicien (LÚ.NAR) qui s’est enfui d’Alep et qui a reçu des rations de pain et de bière à Tuttul le 9/ vii*/Addu-bāni (KEL G 82)36. Si c’est le même individu qui est cité dans KTT 279// KTT 280, il doit en tout cas s’agir d’un homonyme du serviteur de Samsī-Addu dont le sceau est apposé sur la tablette de Tell Leilan. Ilum-bāni et Šamaš-nāṣir sont des noms assez courants. Dans l’état actuel de la documentation, ces deux serviteurs de Samsī-Addu ne semblent donc pas connus en dehors de la documentation de Tell Leilan et auraient donc été des fonctionnaires affectés à la capitale de Samsī-Addu37. 2.3. LecontextearchéologiquedeladécouvertedeL79-183 Les données archéologiques de Tell Leilan permettraient de placer la tablette L79-183 dans la partie la plus récente du règne de Samsī-Addu. En effet, elle a été trouvée sur l’acropole (partie Nord-Est) dans le carré 45Q11, lot 115, entre les pièces 17 et 19, d’après le site internet consacré 36 KTT 144 : (1) 1(BÁN) NINDA.GU (2) 1(BÁN) KAŠ DIDA!(SA.Ú) SIG5 (3) ṣí-di-it! (4) dUTU-na-ṣir (5) LÚ.NAR (T.6) i-nu-ma (7) iš-tu (R.8) ha-la-abki (9) in-na-bi-tam [une ligne blanche] (10) ITI a-ia-ri-im (11) U4 9.KAM (12) li-mu dIŠKUR-ba-ni [une ligne blanche] (T.L.) [anépigraphe], soit : « 10 qa de pain-GU, 10 qa de moût-billatum de bonne qualité, entretien du musicien Šamaš-nāṣir, lorsqu’il s’est enfui depuis Alep.(Date :) 9/ vii*/Addu-bāni. 37 Ils ne sont pas mentionnés dans Grayson 1987, ni dans les études d’A. Otto (1992 ; 2000).
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aux fouilles de l’université de Yale à Tell Leilan38. Le bâtiment II (Building II) aurait été un temple datant de la fin de l’époque de Samsī-Addu qui aurait succédé au temple de l’époque la plus ancienne du règne de Samsī-Addu (Building III). 2.4. Un éponyme contemporain du milieu du règne de Samsī-Addu (KEL G 62) Même s’il existe de nombreux éponymes portant le nom d’Addu-bāni39, les informations disponibles (scellements de deux serviteurs de SamsīAddu et contexte archéologique), permettraient de dater cette tablette du règne de Samsī-Addu et de la faire correspondre avec l’éponyme KEL G 6240. L’autre éponyme appartenant au règne de Samsī-Addu a un patronyme différent puisqu’il est fils de Puzur-ilī d’après la tablette de Mari TH 82.100 (Charpin 1984, p. 100, no 113)41. Même si une collation de ce texte serait nécessaire, cette tablette nous permet de connaître les noms de deux des administrateurs de Šubat-Enlil à l’époque de Samsī-Addu. 3. LES DONNÉES DE TELL TAYA DATANT DE L’ÉPONYME IDNA-AŠŠUR = IDDIN-AŠŠUR (KEL G 65) 3.1. Deuxtablettesadministrativesscellées :TA 2100etTA 2101 Deux tablettes administratives scellées : TA 2100 et TA 2101 ont été trouvées sur le site de Tell Taya durant la troisième campagne de fouilles qui s’est déroulée entre septembre 1972 et janvier 197342 et éditées très rapidement après leurs découvertes par J. N. Postgate (1973). Des difficultés de compréhension de ces textes restaient néanmoins.
38 D’après la liste des éponymes publiée sur le site internet consacré aux fouilles de Tell Teilan (pour la référence précise, cf. ci-dessous Annexe, § A). Voir aussi Weiss 1985, p. 281, tableau. 39 Barjamovic etal. 2012, p. 115. 40 Cela a déjà été proposé sur le site internet consacré aux fouilles de Tell Teilan, cf. Annexe, § A. 41 Il faut corriger Barjamovic etal. 2012, p. 100, sub 23 (REL 196) qui renvoie erronément à ARM 21 263. TH 82.100 est une tablette de l’époque du RHM au vu du contexte de découverte (archives du bureau de l’huile) et du sceau au nom de « Umanniṣuta, fils de Iddin-[…], serviteur de Yasmah-Addu » qui scella la tablette. 42 Reade 1973.
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Suite à la considérable augmentation de la documentation disponible depuis cette date, je comprends ces documents de manière légèrement différente de l’editioprinceps même si une collation des tablettes conservées en Iraq serait nécessaire. Je propose d’interpréter ces textes de la manière suivante à l’aide des copies et des photos disponibles : – TA 2100 serait un transfert de champs entre individus et n’impliquerait plus la culture d’une hypothétique plante-kazallum qui est très peu attestée comme le notait d’ailleurs J. N. Postgate43. Ce transfert a été supervisé par Haṣidānum en charge de la région du Sud-Sindjar. Ce type d’opération est abondamment attesté dans les archives de Mari pour des cas similaires. – TA 2101 est une opération de transfert de 28 bœufs à Haṣidānum qui doit se situer peu de temps après l’inspection (SI.LÁ/piqittum) du bétail disponible. Il doit s’agir de bœufs utilisés dans le cadre des équipes agricoles, les « charrues ». F. van Koppen a déterminé qu’à Mari, on attribuait fréquemment sept bœufs par équipes agricoles44 : nous aurions donc ici l’équivalent des bœufs nécessaires au fonctionnement de quatre « charrues ». Un parallèle intéressant pour la question de ce type d’inspections se trouve par ailleurs dans la documentation de Chagar Bazar (l’ancienne Ašnakkum). Il existe ainsi tout un dossier de l’inspection du bétail du centre d’engraissage de BEšannum, notamment par Sîn-iqīšam et Apil-Sîn le gouverneur d’Ašnakkum45, les plus hautes autorités de la région. Les deux opérations mentionnées dans ces tablettes ont été réalisées à chaque fois sous la supervision de Haṣidānum, haut fonctionnaire de Samsī-Addu, qui a scellé les deux tablettes que je présente ci-dessous : TA 2100 (Postgate 1973, p. 174) (1) 1 (BÙR) 4 (GÁN) A.ŠÀ (2) i-naza-mi-a-[ti]mki (3) KI šu-nu-uh-RI(?)-HI(?) [(-x)] (4) a-na ka*-ni*-ia!* (5) wa!-aš-su-ur (T.) [anépigraphe + sceau?] (R.) [anépigraphe + sceau] (6) [iti* tám(DAM)*-h]i*-r[i*] (7) l[i*]-mu* [i]d*[na*]-d*[a*]-šur* Sceau : (1) ha-ṣí-da-nu-um (2) DUMU an-za-nu-um (3) ˹ÌR sa-am-si˺-dIŠKUR 22 ikû (i.e. 7,92 hectares) de champs dans Zamiyatum ont été « libérés » de Šunuh-… pour Kaniya. (Date :) -/iii*/Idna-Aššur, fils d’Abi-salim. Sceau : (1) Haṣidānum (2) fils d’Anzanum (3) serviteur de Samsī-Addu. 43 44 45
Postgate 1973, p. 174. Koppen 2001, p. 477 et n. 25. Lacambre 2010, p. 110, § 5.2 (avec la bibliographie antérieure).
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L. 3) Le NP immédiatement parallèle et qui correspondrait le mieux aux signes conservés (šu-nu-uh-RI(?)-HI(?) [(-x)]), serait le célèbre NP de Šunuhra-halu. Même si nous connaissons différentes variantes de ce nom propre (šu-nu-uh-raha-lu, šu-nu-uh-ru-ha-lu), il n’est pas possible, au vu de la photo, de retrouver ce NP. Parmi les noms propres similaires, il est possible de citer aussi les NP suivants : – Šunuhhar-Sîn (šu-nu-uh*-ha-ar-dEN.ZU) dans CUSAS 15 57, l. 546 ; – Šunuhra-ammu/Šunuhru-ammu (roi du « royaume de Hana », cf. Charpin 2002, p. 72, § 1.7 et plus récemment Podany 2014 et en particulier p. 53 et 56). Ce dernier NP est attesté dans cinq textes avec deux orthographes différentes : – Šunuhra-ammu : LH 6 : 24 (šu-nu-uh-ra-am-mu), LH 7 : 9’ ([šu]-nu-uh-raam-mu), LH 947 : 26 (šu-nu-uh-ra-am-mu) ; – Šunuhru-ammu : LH 8 : 23 ([šu-nu-uh-r]u-am-mu), Terqa 5/2 (TQ5-T50 ; cf. Rouault 2011, p. 10 et p. 101-102 et les corrections de D. Charpin dans ARCHIBAB sub « BiMes 29 5-2 » ) : 18’ (šu-nu-uh-ru-am-mu) ; – Šūnuh-Šamaš (šu-nu-uh-dUTU) : ARM 9 256 : 23 ; ARM 9 283 : col. ii 17’. L. 4) Pour Kaniya, je suis J. D. Hawkins qui suggéra cette lecture dansPostgate 1973, p. 174, n. 1. Comme cela a été indiqué par lui-même, ce NP est attesté dans les tablettes de Tell Rimah : voir maintenant OBTR 308 : 6 (ka-ni-ia) et OBTR 322 : col. I 11’ (ka-ni-ia). R. M. Whiting (1990b, p. 202, n. 175) a suggéré une lecture (H)adniya (ad-ni-ia) qui ne me semble pas possible, le premier signe étant bien un KA d’après la photo publiée. Quoiqu’il en soit, il faut bien trouver un NP ici. L. 5) R. M. Whiting (1990b, p. 204, n. 181) semblait aussi avoir compris le texte ainsi : « The first [text] (TA 2100 […]) is a transfer of land or the use of it (administrative rather than legal) from one person to another ». Voir aussi Whiting 1990b, p. 202, n. 175. La base de données ARCHIBAB fournit de très nombreux exemples de l’utilisation du verbe wuššurum avec ce sens de « libérer » provenant en particulier de Mari (s.v. wašârum II). Certains sont cités dans le CAD U/W, p. 315 s.v. uššuru 2 (« to release persons, populations from captivity, slavery, distraint, service, debt, disease ») sub c2’ « cities, territories, population groups ». Les deux exemples suivants proviennent de la documentation de Mari : – ARM 2 55 (= LAPO 17 705 ; lettre de Yasmah-Addu, chef benjaminite yarihéen à Zimrī-Lîm, roi de Mari) : (29) (…) úmu-uš-ke-nam (30) a-pa-la-am ú-ule-le-ium-ma-mi (31) a-la-nu[š]a* L[Ú*] ah*-hi-ka-MEŠ ú A.ŠÀ-šu-nu wa-aš-šu-ur (32) ùat-ta A.ŠÀ-ni a-naé-kál-limta-ad-di-in : « Dès lors, je ne peux donner satisfaction aux particuliers qui me disent : “Les bourgades de messieurs tes frères et leurs champs sont libérés et, toi, tu as (aban)donné nos champs au palais!” »
46 47
Cf. ARCHIBAB, d’après la relecture de ce NP par D. Charpin (2015, p. 180, n. 133). Ce texte est repris dans Charpin 2018, p. 123-126.
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– ARM 27 109 (lettre de Zimrī-Addu, gouverneur de Qaṭṭunān, à Zimrī-Lîm, roi de Mari) : (11) Iha-ab-du-ma-likk[i-a-amiš-pu-ra-am] (12) um-ma-mier-ṣée[t DUMU.MEŠ ia-mi-na] (13) [w]a-aš-šu-ra-at A.ŠÀ a-mé-[er-ta-ka] (14) [šu]-up-ra-am-ma l[i-id-di-nu-ni-kum] (15) [an-ni-tam h]a-˹ab-du-ma˺li[kiš-pu-ra-am] / […], soit : « (11) Habdu-malik m’a écrit : “(12) Le territoire [des Benjaminites…] (13) est libéré. (13-14) Écris p[our qu’on te livre] un champ de ton choix!” (15) [Voilà ce que] Habdu-malik [m’a écrit]. (…) » Cette expression au permansif (waššur) peut aussi être utilisée pour indiquer la libération d’une personne comme dans le texte administratif de Mari suivant48 : ARM 21 414 (6/vi/ZL 5) : (1) Iia-qí-ra-a-hu-um (2) lú ra-aq-qí-im (3) NÍG.ŠU sa-am-si-dda-[ga]n (4) a-na iš-hi-e-ba-al da-di-šu (5) wa-aš-šu-ur, soit : « Yaqîra-Ahum, le Raquéen, (dépendant du) service de Samsī-Dagan, a été libéré pour Išhi-ebal, son oncle. » Sceau) Comme cela avait été noté par J. N. Postgate : « Each tablet was sealed several times, almost obscurcing the inscribed text, and although the seals seem to have been different, the seal-inscription is identical in both cases (…) »49. Comme les deux tablettes ont été rédigées au même moment au vu de la date (même mois et même éponyme), je pense aussi qu’il s’agit du même sceau qui a été apposé sur ces deux tablettes. Même si la possession d’au moins deux sceaux est bien attestée pour des personnalités importantes50, je penche donc plutôt pour une mauvaise lecture des déroulements du sceau qu’il est parfois très difficile à déchiffrer, celui-ci n’étant pas toujours déroulé totalement. Seule une collation de ces tablettes à Bagdad pourrait permettre de résoudre ce problème. – Le NP Anzanum (référence ARCHIBAB) est attesté dans le texte de Tell Taban Tab T06-4 : 33 (an-za-nu-um). Cette tablette date du roi Iṣī-Sumu-abum. Pour ce texte, voir Yamada 2012, p. 593-595 avec la bibliographie antérieure et plus récemment D. Charpin 2018, p. 121-123. J.-M. Durand (2008) cite le NP parallèle an-za-an-AN d’après M.11368 (inédit), qui serait un individu originaire d’Ašlakkā. TA 2101 (Postgate 1973, p. 175) (1) 20+8 GU4.[H]Á ([HI].˹A˺) (2) [Š]U*.TI*.A (3) Iha-ṣí-da-num (4) KI na-musà-ar (5) wa-ar-[k]i* SI*.LÁ* (T.) [anépigraphe + sceau ?] (R.) [anépigraphe + sceau] (6) ITI tám(DAM)-hi-ri (7) li-mu id-na-da-šur (8) DUMU a-bi-ša-lim (T.) [anépigraphe + sceau ?] (T.L.) [anépigraphe + sceau]
48 Pour ce texte qui appartient au dossier de la libération des Yaminites, voir l’étude très complète de D. Charpin (2014). 49 Postgate 1973, p. 173. A. Otto (1992, p. 161-162, fig. 5-6) a distingué les deux sceaux dans son catalogue des serviteurs de Samsī-Addu mais semblait se demander si Haṣidānum avait vraiment deux sceaux différents à partir de ces seules attestations. 50 Sur cette question, voir l’étude de Charpin 1999 ; voir plus récemment Patrier 2014, p. 178-180.
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Sceau : (1) [ha]-ṣí-da-n[u-um] (2) [DU]MU an-za-[nu-um] (3) [ÌR] sa-am-si[dIŠKUR] 28 bœufs ; reçu par Haṣidānum de Namusar ; après l’inspection. (Date:) -/iii*/ Idna-Aššur. Sceau : (1) Haṣidānum (2) fils de Anzanum (3) serviteur de Samsī-Addu. L. 2) Cette lecture avait déjà été proposée par R. M. Whiting (1990b, p. 204, n. 181). L. 5) Pour ce sens de SI.LÁ, cf. CAD P, p. 390, sub piqittu 2 ; voir aussi l’étude très complète de ce terme par F. van Koppen (2002, p. 289-292). Sceau) Cf. commentaire de TA 2100 ci-dessus.
Il est intéressant de noter que le format et la graphie de ces tablettes sont très similaires à ceux des textes de Mari après la réforme de l’écriture sous Yahdun-Lîm, réforme influencée par Ešnunna51. Cette influence d’Ešnunna serait donc aussi visible dans le territoire contrôlé par SamsīAddu avant la prise de Mari. Sans entrer dans les détails, il est d’ailleurs intéressant de noter que dans les textes de Tell Taya l’écriture du mois Tamhirum avec le signe DAM et non le signe TAM (comme c’est en général l’usage à Mari) est typique du royaume d’Ešnunna52. 3.2. Idna-Aššur=Iddin-Aššur(KELG65) Il est à peu près certain que l’éponyme Idna-Aššur est le même que l’éponyme Iddin-Aššur53. Les autres éponymes nommés Iddin-Ašsur ne correspondent pas car ils sont trop anciens (REL 24 et REL 81)54. Quant à l’hypothèse proposée par R. Koliński (2013, col. 739-740) de placer l’éponyme Idna-Aššur avant Awīliya (KEL G 80) en se fondant sur une relecture hypothétique des ChroniqueséponymalesdeMari, elle ne peut être justifiée à la fois épigraphiquement et historiquement. En effet, R. Koliński55 se réfère notamment à la carrière de Haṣidānum telle qu’elle a été étudiée par P. Villard (2001, p. 94-97, § 3.9.1) pour soutenir son hypothèse. Mais la reconstruction de P. Villard en 2001 était fondée sur les informations dont il disposait à un moment où la KEL G n’était pas connue : il plaçait d’ailleurs les textes de Tell Taya après la mort de 51 52 53 54 55
Cf. Charpin 2012. Cf. Whiting 1987, p. 6. Dans Barjamovic etal. 2012, p. 22 et p. 99, seul est mentionné TA 2101. Barjamovic etal. 2012, p. 118, Appendix 5. Koliński 2013, col. 739-740.
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Samsī-Addu faute d’informations disponibles56. Il faut maintenant procéder dans l’autre sens : relire nos textes pour reconstruire une histoire à partir des nouvelles données à notre disposition. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à avoir noté que Haṣidānum était déjà présent bien avant Aššur-malik (KEL G 79), c’est le cas aussi de J.-M. Durand et N. Ziegler qui l’ont évoqué dans une étude récente57. Cela renvoie très certainement à un mode spécifique de gouvernement du RHM qui sera évoquée brièvement dans le paragraphe suivant. 3.3. Haṣidānum, gouverneur de Samsī-Addu dans la région du SudSindjar Placer TA 2100 et TA 2101 en KEL G 65 fait donc remonter très haut le contrôle de la région du Sud-Sindjar par Samsī-Addu. Ce n’est pas vraiment une surprise. Ce qui est intéressant, c’est la présence de Haṣidānum dès cette date, car ce personnage est encore attesté dans la région une quinzaine d’années plus tard, dans les années suivant Aššur-malik (KEL G 79)58. La carrière de Haṣidānum a été étudiée par P. Villard (2001, p. 94-97, § 3.9.1), J.-M. Durand & N. Ziegler (2014) et plus récemment par B. Vollemaere (2016a, en particulier p. 221-227, § 3.3) aussi je ne reprendrai pas le détail de celle-ci. Il semble en effet avoir des pouvoirs étendus non pas au niveau d’une ville mais au niveau de la région du Sud-Sindjar. Il a manifestement été pendant un temps contemporain de Samu-Addu, roi de Karanā, qui s’était rallié à Samsī-Addu. Même si nous manquons de données, il n’est pas impossible que le rôle de Haṣidānum ait été de superviser des individus dont le ralliement était récent mais qui permettait à Samsī-Addu de contrôler plus facilement ces régions nouvellement conquises. 3.4. Un système de gouverneurs régionaux mis en place par SamsīAddu ? Le rôle spécifique de Haṣidānum dans la région du Sud-Sindjar a été mis en lumière par R.M. Whiting qui en avait fait « a resident commissioner » en garde des intérêts de l’empire59. 56 57 58 59
Villard 2001, p. 95. Durand & Ziegler 2014, p. 51, n. 11 (en corrigeant TR 2101 en TA 2101). Villard 2001, p. 95. Whiting 1990b, p. 191, n. 126 cité par B. Vollemaere 2016a, p. 222, n. 829.
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Or je suis frappé de voir que cela correspond assez étroitement à la situation connue à Chagar Bazar avec un gouverneur (šāpitum) nommé Apil-Sîn, dont l’autorité semble être contrôlée par un dénommé Sîniqīšam, qui n’a pas de titre particulier mais qui a manifestement autorité sur lui et sans doute sur une partie de la région60. Un troisième cas pourrait être celui de Sîn-tērī dans la région du Haut-Balikh61, pour lequel nous ne connaissons pas non plus de titre précis mais qui disposait de pouvoirs très étendus. Haṣidānum aurait ainsi agi en qualité de gouverneur régional comme cela semble être le cas de Sîn-iqīšam à Chagar Bazar. Si nous ne connaissons pas l’origine de Haṣidānum, dans le cas de Sîn-iqīšam, nous savons qu’il était originaire d’Ekallātum, ce qui en faisait très certainement un serviteur dévoué sur lequel Samsī-Addu, lui-même roi d’Ekallātum, pouvait compter. Notons également, comme l’avait indiqué P. Villard, que Haṣidānum avait un rôle important au sein du RHM car Samsī-Addu n’hésitait pas à trancher en sa faveur (et au détriment de son propre fils Yasmah-Addu) dans le cadre de l’attribution d’un domaine62. Samsī-Addu aurait donc mis en place un système original de contrôle des territoires nouvellement conquis, en plaçant des hommes sûrs à la tête de ceux-ci. Cela lui aurait permis de conserver dans un premier temps les rois locaux ralliés ou de contrôler par la suite les gouverneurs mis en place63. Ce système de gouvernement fut apparemment efficace même s’il ne permit pas de maintenir la cohésion territoriale du RHM à la mort de son fondateur. 4. LES DONNÉES DE TELL LEILAN DATANT DE NAMIYA (KEL G 66) Deux textes encore inédits provenant de Tell Leilan fournissent des informations sur le contrôle de la ville par Samsī-Addu avant la prise de Mari, L82-133 et L85-142.
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Lacambre 2010 p. 100-103, § 1 avec la bibliographie antérieure. Pour la carrière de Sîn-tērī, cf. Villard 2001, p. 83-85, § 3.6.1. Je dois cette remarque à D. Charpin lors de la soutenance de mon habilitation à diriger des recherches (HDR), le 8 décembre 2017. 62 Villard 2001, p. 96-97. 63 Cette question sera reprise plus en détail dans une prochaine étude. 61
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4.1. LatabletteinéditeL82-133 L82-133 a été découverte sur l’acropole dans le temple du niveau II (Building Level II) dans la pièce 1 (carré 45P13/14N, lot 26). Cette tablette se trouvait sur le sol le plus ancien du temple BL II (« Lower of the two floors in BL II ») d’après les informations disponibles64. Le contenu de ce texte est presque totalement inconnu. Il y serait question d’un certain Habdu-Ištar qui avait, dans un premier temps, été pris pour le nom de l’éponyme65, lecture qui a été corrigée depuis par R. M. Whiting (« Habdu-Ishtar (…) is not a limu but the person making the expenditure »)66. L’éponyme se lirait Na(?)-[…], donc très certainement Namiya, comme l’a proposé R. M. Whiting67. En effet, aucun autre éponyme contemporain du règne de Samsī-Addu ne commence par NA. Il est cependant impossible de vérifier cette lecture car aucune photo ou copie de ce texte n’est disponible pour l’instant. 4.2. LatabletteL85-142 L85-142 a été découverte sur l’acropole de Tell Leilan dans le temple du niveau III (Building Level III), dans le carré 55E14 (lot 19). Cette tablette administrative mentionne le butin de Huršānum et de Tigunānum et est datée du 25/ii*/Nami[ya], fils d’Ipiq-Adad soit KEL G 66. Cette mention de Tigunānum a notamment suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs qui tentaient de localiser ce lieu. Il faut citer notamment J. L. Miller68 et D. Charpin. Ce dernier a réussi à localiser Tigunānum près de Bismil dans la région du Haut-Tigre. R. M. Whiting avait proposé, en 199069, une première étude de L85142. Il est possible de donner une nouvelle interprétation de plusieurs passages du texte grâce à la relecture de certaines photos disponibles sur le site internet de Tell Leilan70. Cependant une collation du texte original serait nécessaire. 64 D’après le site internet de la mission archéologique de Tell Leilan, cf. ci-dessous Annexe, § A. 65 Weiss 1985, p. 281, tableau. 66 Whiting 1990b, p. 189. 67 Whiting 1990a, p. 573a ; 1990b, p. 185, fig. 1 et p. 189 et n. 113. La date de ce texte est citée dans Koliński 2013, col. 738. 68 Miller 2001 et en particulier p. 415 pour la citation de L85-142. 69 Ce texte est résumé ainsi par R. M. Whiting (1990a, p. 577, table 2) : « Disposition of booty from Huršanum and Tigunanum » ; voir aussi ibid., p. 573a. Une présentation mi-transcrite, mi-traduite est donnée dans Whiting 1990b, p. 189. Pour les références aux photos de cette tablette, cf. ci-dessous Annexe, § B.4. 70 Cf. ci-dessous Annexe, § B.4.
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L85-142 (1) 1 me-at UDU.NITA2 […] (2) 1 me-at MÁŠ*[.GAL*(?)] (3) šaiš-tu É.˹GAL*. HI*.A*/ki˺ (?) (4) in-na-ad-nu (T.5) ša ša-la-at (6) hu-ur-ša-nim (7) ù ti-gu-nanim (R.8) te-er-di-tum (9) a-na ia {x} -di-in-DINGIR (10) ITI ki {x} -nu-nim (11) U4 20+5.KAM (T.12) li-muna-m[i-ia] (13) DUMU i-pí-i[q-dIŠ]KUR (1-2) 100 moutons […] (et) 100 bou[cs (?)] (3-4) qui ont été donnés depuis Ekallātum, (T.5-7) provenant du butin de Huršānum et de Tigunānum. (R.8-9) Livraison supplémentaire à Yaddin-El. (10-13) (Date :) 25/ii*/ Namiya, fils d’Ipiq-Addu. L. 2) R. M. Whiting (1990b, p. 189) avait proposé de lire GEME2. La photo de la face (cf. Annexe, § B.4 ci-dessous) m’inciterait plutôt à y voir un signe (malheureusement imparfaitement nettoyé) MÁŠ suivi sans doute de [GAL] (?), soit le « bouc » (urīṣum), cf. CADU/W, p. 228, s.v. urīšu. L. 4) La lecture Ekallātum a été faite d’après les photos. Pour les références à ce toponyme, voir Ziegler etal. 2016, p. 93 et ss. Pour cette orthographe, voir par exemple ARM 27 145, l. 25 (référence ARCHIBAB) ; la disposition des signes y est identique (cf. photo CDLI P355247). La difficulté de lecture de ce passage vient du signe NIM de la ligne 10 du revers qui recouvre en partie la fin de la ligne 4 de la face. Cette lecture est intéressante pour montrer les liens qui existaient entre Ekallātum et Šubat-Enlil, la nouvelle capitale de Samsī-Addu. Pour les voies de communication entre ces deux villes, cf. Ziegler 2002, p. 265, § 4.2.4. L. 6) D’après Ziegler et al. 2016, p. 154, Huršānum était la « capitale d’un royaume situé dans le nord de la Haute-Mésopotamie ». L. 7) D’après Ziegler et al. 2016, p. 367, Tigunānum était la « capitale d’un royaume situé sur la rive gauche du Haut-Tigre. Sa localisation près de l’actuelle ville de Bismil a été proposée par D. Charpin, NABU 2000/58 ». L. 8) Pour cette traduction de terdītum par « adjonction aux stocks / livraison supplémentaire », cf. Arkhipov 2012, p. 3 et n. 13. L. 9) Un fonctionnaire dénommé Yaddin-El est connu à l’époque de Zimrī-Lîm, cf. par exemple M.5092 (= ARM32, p. 451-452), l. 14 (référence ARCHIBAB).
4.3. Namiya, fils d’Ipiq-Adad (KEL G 66) : un éponyme qui atteste d’unealliancediplomatiqueavecEšnunna ? Nous savons peu de choses sur le choix des éponymes à l’époque paléo-assyrienne. Je pense que Namiya, fils d’Ipiq-Adad, fait référence à un individu qui est sans doute, au vu de son nom, le fils d’un des souverains d’Ešnunna nommé Ipiq-Adad qui aurait été marié à une fille de Samsī-Addu71. La question de l’identité du souverain d’Ešnunna est 71 Cet éponyme est connu comme le fils d’Ipqidam dans la tablette kt 01/k 228, cf. Barjamovic etal. 2012, p. 99.
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difficile à déterminer puisqu’un traité publié par M. Guichard (CUNES 49-04-176) semble indiquer qu’il y eut, non pas deux, mais trois souverains nommés Ipiq-Adad72. Au vu de la reconstruction proposée par Fr. van Koppen et moi-même il y a quelques années73, nous serions à l’époque de Dannum-tahaz d’Ešnunna. Nous nous trouverions donc plus d’une quinzaine d’années après la dernière mention d’un Ipiq-Adad dans les ChroniqueséponymalesdeMari, ce qui veut dire qu’il ne s’agirait pas du fils du souverain régnant mais d’un membre de la famille royale d’Ešnunna. La question chronologique est difficile à régler à l’heure actuelle et je ne la traiterai pas dans le cadre de cet article. Ce qui m’intéresse ici est de souligner que, si mon hypothèse est juste, nous aurions sans doute une attestation indirecte d’une alliance entre le royaume de Samsī-Addu et le royaume d’Ešnunna. Cela n’est pas très étonnant car, si les relations entre les familles royales de Samsī-Addu et d’Ešnunna ont été conflictuelles à certains moments comme le rapportent les Chroniques éponymales de Mari, des alliances diplomatiques ont aussi été conclues. La plus connue est celle qui a mené à la campagne militaire commune contre Qabrā à l’époque de Daduša et qui a été étudiée en détail par D. Charpin (2004a). Preuve aussi que des mariages diplomatiques entre les deux cours ont certainement eu lieu, je rappelerai ici que le nom d’un des fils d’IšmeDagan était Ibni-Tišpak (« Tišpak a conçu (un fils) »)74, certainement donné à un enfant issu d’un mariage entre Išme-Dagan et une princesse ešnunnéenne, Tišpak étant le grand dieu d’Ešnunna. Si mon hypothèse est juste, cela impliquerait aussi que Samsī-Addu n’a pas hésité à faire en sorte que certains éponymes commémorent en fait implicitement des événements politiques précis. D. Charpin & N. Ziegler (2016) ont rappelé récemment le rôle que le roi avait dans le contrôle du temps. En ce qui concerne Samsī-Addu, cela n’est pas surprenant pour deux raisons : d’une part nous savons que ses ancêtres ont été inclus, suite à une manipulation, dans la liste royale assyrienne (AKL) alors que lui-même n’était pas originaire d’Aššur mais sans doute de la 72 Guichard 2014 ; à propos de ce traité, voir aussi les remarques de De Boer 2014 ; pour la question des différents Ipiq-Adad, cf. récemment Nahm 2017. 73 Koppen & Lacambre 2008-2009, p. 175. 74 A.1289+ (= LAPO 16 281) : col. ii, l. 9, Iib-ni-dTIŠPAK DUMU iš-me-dda-gan. IbniTišpak eut la triste mission, à la mort de Samsī-Addu, d’aller défendre la ville frontière de Šitullum (sur le Tigre) contre les attaques d’Ibāl-pî-El II d’Ešnunna, le royaume de sa mère. Il finit par être assiégé dans Šitullum et il est probable qu’il mourut dans les combats lors de la prise de la ville, même si son destin ultérieur n’est pas connu. Voir aussi Charpin & Ziegler 2003, p. 181-182.
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région d’Agadé (cf. ci-dessus n. 1), d’autre part, si Samsī-Addu était bien originaire de cette région, il était familier avec le système de datation par un nom d’année en usage dans cet espace. L’alliance diplomatique avec Ešnunna aurait été rendue nécessaire par la campagne menée sans doute l’année précédente contre la région du HautTigre (Tigunānum et Huršānum). Pour mener à bien sa campagne militaire, Samsī-Addu avait dû sécuriser sa frontière méridionale avec Ešnunna, ce qu’un mariage diplomatique avait certainement dû permettre. Il ne faut pas oublier qu’il devait aussi faire face à Yahdun-Lîm de Mari dans la région du triangle du Habur avec qui il était en conflit75. Samsī-Addu n’aurait pas pu mener des opérations militaires sur deux fronts aussi distants en même temps (Ešnunna d’un côté et Haute-Mésopotamie de l’autre). Tableau 2. Les textes administratifs de l’époque de Samsī-Addu trouvés en Haute-Mésopotamie avant la prise de Mari. Éponyme Aššur-taklāku, fils d’Ennam-Aššur
KEL G
REL
60
170
Lieu de découverte Aššur Tell Leilan (Šubat-Enlil)
Išim-Suen Addu-bāni, fils de Puṣṣāya
61 62
171 172
Abī-šagiš Ṭāb-ṣilli-Aššur Idna-Aššur (= Iddin-Aššur), fils d’Abu-salim
63 64 65
173 174 175
Namiya, fils d’Ipiq-Adad (ou Ipqidam)
66
176
— Tell Leilan (Šubat-Enlil) — — Tell Taya (Ṣubātum) Tell Taya (Ṣubātum) Tell Leilan (Šubat-Enlil) Tell Leilan (Šubat-Enlil)
Référence A.1574 = Ass.18799 L85-001
Autres informations sur la date Mois x*
— L79-183
Pas d’autres informations sur la date — Mois viii*
— — TA 2100
— — Mois iii*
TA 2101
Mois iii*
L82-133
Pas d’autres informations sur la date 25/ii*
L85-142
75 L’alliance du roi de Tigunānum avec Yahdun-Lîm (cf. Miller 2001, p. 418 ; Charpin & Ziegler 2003, p. 50-51, § 1.3.1.3) s’explique d’autant mieux face aux menées hostiles de Samsī-Addu contre lui.
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CONCLUSION La documentation provenant de Haute-Mésopotamie pour la période précédant la prise de Mari par Samsī-Addu est certes peu abondante par rapport aux milliers de textes de Mari mais elle permet d’éclairer d’un jour nouveau une période encore mal connue du règne de ce souverain. L’étude présentée ici a permis de mettre en lumière sept documents datés provenant d’Aššur, de Tell Leilan (l’ancienne Šehnā/Šubat-Enlil) et de Tell Taya (l’ancienne Ṣubātum). Certains textes ont pu être en partie relus et leur compréhension améliorée. Nous disposons désormais d’attestations entre les années KEL G 60 et KEL G 66, qui correspondraient d’après Barjamovic etal. 2012 aux années 1803 à 1797 av. J.-C. Ainsi pour l’année Aššur-taklāku, fils d’Ennam-Aššur (KEL G 60), A.1574 (= Ass.18799) serait le premier texte de l’époque de Samsī-Addu découvert à Aššur. La tablette L85-001 quant à elle constituerait la plus ancienne attestation d’un document du RHM à Tell Leilan, l’ancienne Šehnā/Šubat-Enlil. Par ailleurs, le fragment D des Chroniques éponymales de Mari (= MEC D) serait probablement à placer à cet endroit (KEL 57-KEL G 61). Pour l’année d’Addu-bāni, fils de Puṣṣāya (KEL G 62), L79-183 nous permet de connaître les noms de deux des administrateurs de Šubat-Enlil à l’époque de Samsī-Addu, Ilum-bāni et Šamaš-nāṣir, grâce à leurs sceaux. Les données de Tell Taya (l’ancienne Ṣubātum), datées d’Idna-Aššur (= Iddin-Aššur soit KEL 65), nous informent sur la présence de Haṣidānum, serviteur de Samsī-Addu, qui gérait déjà la région du Sud-Sinjar à cette époque. Les deux tablettes (TA 2100 et TA 2101) nous renseignent sur son rôle dans la gestion des terres et des ressources agricoles. Elles sont sans doute aussi les témoins de son rôle de gouverneur régional. Enfin les deux textes datés de Namiya, fils d’Ipiq-Adad L82-133 et L85-142, fournissent plusieurs informations très précieuses. D’abord nous apprenons qu’une expédition de Samsī-Addu vers le Haut-Tigre avait permis de ramener du butin de Tigunānum (Bismil?) et de Huršānum. Ensuite qu’une alliance avec Ešnunna a certainement été conclue l’année précédente, si ma proposition d’y retrouver le nom du fils d’un souverain d’Ešnunna nommé Ipiq-Adad est correcte. Cette hypothèse montrerait aussi que le choix des éponymes pouvait être influencé par les décisions de Samsī-Addu, dans la continuité de ce qu’il avait fait pour la Liste royale assyrienne (AKL) où ses ancêtres avaient été inclus parmi les souverains d’Aššur.
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Ainsi, même si les quelques textes présentés ici ont permis d’obtenir des informations d’une grande richesse, nous pouvons tout de même souhaiter que l’avenir permette la découverte d’archives plus conséquentes pour éclairer cette période encore trop peu connue du règne de SamsīAddu.
ANNEXE LES DONNÉES DE TELL LEILAN DISPONIBLES EN LIGNE SUR LE SITE INTERNET DE YALE, LEILAN.YALE.EDU A. LalistedeséponymestrouvéeàTellLeilan : L’adresse de la page est la suivante : https://leilan.yale.edu/resources/ limmu-list-leilan-acropolis-northeast-temples La liste se trouve ici : https://leilan.yale.edu/sites/default/files/common-innerpages/embedded-images/limmu_list-_leilan_acropolis_ne_temples_0.jpg B. LesphotosdestablettesdeTellLeilan : L’ensemble des photos de tablettes disponibles se trouve en ligne sous la rubrique « Ressources ». Les photos présentées permettent de se faire globalement une idée de la plupart des documents écrits (tablettes et sceaux en particulier) découverts entre 1979 et 1985. Par contre, les tablettes découvertes en 1987 et après ne sont pas disponibles en ligne. B.1. L79-183 Dimensions : H. : 2,7 cm × l. : 2,5 cm × Ép. : 1,6 cm Il existe des problèmes de numérotations sur le site de Yale et la tablette a fait apparemment l’objet de deux prises de vue différentes. Adresse générale : https://leilan.yale.edu/resources/image-gallery/sealings-and-tablets/ image-gallery-sealings-and-tablets-l78-and-l79. Face : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38814/preview http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38836/preview http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38913/preview Tranche inférieure : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38856/preview
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Revers : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38796/preview http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38802/preview http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38885/preview http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38890/preview Revers (détail) : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38838/preview Tranche supérieure : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38822/preview http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38829/preview Tranche latérale gauche : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38795/preview Tranche latérale droite : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38865/preview http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l78-79/api/v1/asset/ 38887/preview B.2. L82-133 Dimensions inconnues. Pas de photo disponible. B.3. L85-001 Dimensions inconnues. Face : https://leilan.yale.edu/sites/default/files/resize/common-inner-pages/embeddedimages/l85-1a_0-250x166.jpg Tranche : https://leilan.yale.edu/sites/default/files/resize/common-inner-pages/embeddedimages/l85-1b_2-117x250.jpg B.4. L85-142 Dimensions : H. 3,3 cm × 3 cm × 2,1 cm. Face : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l85/api/v1/asset/ 789142/preview
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Tranche droite : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l85/api/v1/asset/ 789144/preview Tranche inférieure : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l85/api/v1/asset/ 789145/preview Revers : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l85/api/v1/asset/ 789143/preview Tranche supérieure : http://portfolio.its.yale.edu:8085/leilan_seals_and_tablets_l85/api/v1/asset/ 789146/preview
ABRÉVIATIONS ARM 9 = Birot 1960a et 1960b ; ARM 21 = Durand 1982 et 1983 ; ARM 27 = Birot 1993 ; ARM 32 = Arkhipov 2012 ; CUSAS 15 = Gadotti & Sigrist 2011 ; CUSAS 34 = Georgeetal.2017 ; FM V = Charpin & Ziegler 2003 ; KEL G = Kültepe Eponym List G, cf. Günbattı 2008 ; KEL G* = Kültepe Eponym List revised, cf. Barjamovic etal. 2012 ; KTT = Krebernik 2001 ; LAPO 16 = Durand 1997 ; LAPO 17 = Durand 1998 ; LH = Podany 2002 ; OBTCB = Talon 1997 ; OBTR = Dalley etal. 1976 ; voir aussi Langlois 2017 ; MEC = MariEponym Chronicles (ou ChroniqueséponymalesdeMari), cf. Birot 1985 ; REL = Revised EponymList, cf. Barjamovic etal. 2012 ; RHM = royaume de Haute-Mésopotamie.
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SAMSĪ-ADDU ET LA CONSTITUTION DE SON EMPIRE
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QUELQUES ÂNES EN PLUS… Anne-Isabelle LANGLOIS*
Mon premier contact avec Dominique Charpin se produisit dans le cadre de son enseignement dispensé à l’École Pratique des Hautes Études, à la rentrée 2008. Alors étudiante en deuxième année de master à l’Institut Catholique de Paris et déjà mordue par le virus du cunéiforme, je décidai d’assister à son séminaire en tant qu’auditrice libre. Je me souviens encore de l’excitation teintée d’appréhension ressentie lors de ce premier cours. Cette rencontre ainsi que l’estime que je portai à son travail me poussèrent à poursuivre mes études sous sa direction et à m’inscrire en doctorat à l’EPHE. Je remercie Dominique d’avoir accepté ma candidature. Jamais je n’aurais pensé être dirigée par un assyriologue si remarquable. La réédition et l’étude des archives d’Iltani en sont le principal fruit1. L’impact de ces années de formation, puis de collaboration avec les membres de l’UMR 7192, va cependant bien au-delà des résultats publiés de façon matérielle comme électronique2. À l’avenir, j’espère non seulement réussir à conserver et restituer la rigueur acquise au contact des membres de cette équipe de recherche mais aussi démontrer la même fidélité en amitié. C’est pour moi un honneur d’offrir en témoignage de ma reconnaissance cette édition d’un texte inédit de Mari à celui qui a publié tant de tablettes et qui a tant œuvré pour l’ensemble de la communauté scientifique.
* UMR 7192 ; Gerda Henkel Stiftung. Je remercie Nele Ziegler pour sa relecture minutieuse. Ma gratitude va également à Jean-Marie Durand qui m’a donné son opinion quant à ma transcription de la tablette. 1 A.-I. Langlois, ARCHIBAB 2, 2017. 2 Il n’est nullement besoin de présenter le projet dirigé par D. Charpin, avec l’aide d’A. Jacquet, ARCHIBAB : Archives Babyloniennes (XXe-XVIIe siècles av. J.-C.), ni sa base de données et son site internet, www.archibab.fr, devenus désormais indispensables aux assyriologues.
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1. LA TABLETTE M.5320 Je remercie Jean-Marie Durand qui m’a gentiment et secrètement fourni les trois clichés disponibles de cette petite tablette issue des fouilles de Mari. Comportant une vingtaine de lignes, elle est endommagée dans son coin supérieur droit, rendant l’adresse de la lettre ainsi que sa fin incomplètes. M.5320 Lettre de […] à son seigneur. Il n’y a pas d’excédent parmi les ânes. Certains sont morts, d’autres assignés ou employés. La lettre s’achève peut-être par une requête d’approvisionnement en équidés. a-⸢na⸣ be-l[í-ia] qí-bí-[ma] ⸢um⸣-ma ⸢x⸣-[…] ÌR-ka-a-[ma] mi-im-ma ANŠE.H[I.A] i-na ANŠE.HI.A b[e?]-⸢lí?⸣-i[a] ⸢wa⸣-ta-ar-tum ú-uli-ba-[aš]-⸢ši⸣ ⸢4?⸣ ANŠE.HI.A-ia im-tu-tu ⸢1⸣ ANŠE ⸢it-ti⸣ zi-⸢im-ri⸣-/[o o] ù 1 ANŠE.⸢EME5?⸣ I ri-ši-[ia] ul-⸢la⸣-num ⸢ANŠE⸣.[HI.A] šagišGIGIR mi-[im-ma] wa-ta-ar-[tum] ú-uli-ba-aš-[ši] […] ⸢x x⸣ […] […]?
2 4 6 8 T. 10 R. 12 14 16 18 T. (1-4)
Dis à mon seigneur : ainsi (parle) […] ton serviteur. Aucun âne parmi les ânes de [mon seigneur] n’est de trop. (9-10) 4? de mes ânes viennent de mourir. (11-13) Un âne est avec Zimri[…] et une ânesse (appartient à) Rišiya. (14-17) Excepté les âne[s] pour char, il n’y en a au[cun] de trop. (18-19) [Si celaplaîtàmonseigneur,qu’ilmefasseparvenirun/desâne(s).]? (5-8)
3) Le premier signe du nom de l’expéditeur ressemble, à première vue, à un GA. Il me semble en revanche, en jouant sur les couleurs et contrastes de la photographie numérique, qu’il s’agit d’un signe UL dont le clou oblique initial est
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Fig. 1. Tablette M.5320 ; montage F. Nebiolo.
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endommagé et à peine visible ; comparer au signe UL des l. 8 et 14. Voir également § 2 ci-dessous. Toutefois, voici les noms de personne masculins attestés à Mari commençant par Ga- issus de la base de données ARCHIBAB : Ga’ašum, ARM 14 62 : 25 ; Ga’idanum, A.3297+ (Ziegler CRRAI 46, p. 96-99) : 22, 35, 47 ; Gabum : ARM 7 225 : 1, M.11426 (ARM, p. 316) : 3 ; ARM 21 308 : 1, 310 : 2, 311 : 1, M.15265 (ARM 30, p. 298-299) : 20 ; Gabbum, FM 3 153 : 14 ; Gahšum : ARM 1 111 : 5, ARM 21 414 : 9 ; Gallabum : ARM 7 194 : 8 ; Gawilan : M.5753 (ARM 30, p. 432-433) : 35 ; Gazizanum : ARM 5 23 : 5. Il est cependant intéressant de noter que ces individus ne sont pas des correspondants réguliers de Yasmah-Addu ou de Zimri-Lim. S’il s’agit du signe UL, peu de noms de personne masculins sont attestés par les archives de Mari dans ARCHIBAB : Ullum-tišni, ARM 4 5 : 5 ; Ulluwuri, ARM 21 398 : 19, 400 : 3, et Ulluri, qui est bien documenté comme auteur de lettres et qui pourrait être l’expéditeur de cette tablette (voir ci-dessous, § 2). 6) J’ai l’impression qu’il y a des traces de signes avant celles du -i[a]. D’autant plus que les premiers clous de ce signe sont en toute fin de ligne, sur la tranche, très à droite même pour un scribe qui justifie ses lignes. Cependant J.-M. Durand doute de la présence des signes be- et lí- avant le -ia final. 9) Je remercie J.-M. Durand pour sa lecture du chiffre 4?. 10) FM 6 52 : 7-9 mentionne également le décès d’un âne. Le verbe mâtum est aussi employé concernant des chiens dans ARM 26/1 271. Il est par ailleurs doublé avec halâqum dans ARM 26/1 272. 11) La fin du signe RI est visible sur la photographie de la tranche, à côté du dernier clou vertical du signe TU de la ligne 10. Le reste des signes du nom de personne commençant par Zimri… se trouvent probablement en indenté ; voir §. 3.2. ci-dessous. 12) La lecture de cette ligne est difficile. Les traces du dernier signe de la ligne ne correspondent pas à celles du signe TI situé à la ligne précédente. Il ne s’agit donc pas de [it]-t[i] suivi de Rišiya à la ligne suivante et il n’y a pas de structure parallèle d’un équidé avec (itti) un individu l. 11 à 13. Au vu des traces visibles, il me semble que le scribe a très espacé les signes ⸢MUNUS⸣ et H[ÚB], composant le signe EME5, probablement afin de présenter une ligne bien justifiée. 14-15) J’avais un temps pensé restituer LA.GU dans la cassure. Le texte M.8279 : 8 contient 4 ⸢giš⸣GU.ZA ANŠE.LA.GU ⸢ša⸣ [gišGIGIR]. D’une part giš GIGIR est entièrement restitué et d’autre part aucune attestation d’âne-lagu ne documente, à ce jour, le fait qu’il puisse être attelé. En effet, l’âne-lagu semble être un type d’âne pour la monte ; voir F. van Koppen, AoF 29, 2002. Le texte A.301, par exemple, illustre les deux modes de déplacement, l’âne de monte opposé au char qui était, selon la documentation connue par ailleurs, tracté par une autre sorte d’âne ou un bœuf : « “(20-22) Monte sur des ânes-lagu ou sur un char et rejoins (le roi)”. Voilà ce que je lui ai dit. » 15) Concernant la lecture de l’idéogramme gišGIGIR, voir I. Arkhipov, ARM 32, 2012, p. 149-152. Pour ce dernier, le char n’était jamais tiré par un bœuf mais par un équidé ; voir ibid., 2012, p. 151.
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18-19) La tablette est abîmée et, sans collations, il est difficile de déterminer si les traces visibles sont celles de signes cunéiformes ou résultent simplement de la détérioration de la tablette. La lettre pourrait s’achever avec la ligne 17, comme me le suggère J.-M. Durand, faisant sens en soi et insistant sur le fait qu’il n’y a pas d’ânes excédentaires. Mais s’il s’agit de traces de signes, alors ces lignes renferment probablement une requête d’âne(s), selon le mouvement de la lettre et ma compréhension du texte. Il pourrait alors s’y trouver quelque chose comme šum-mali-ib-bibe-lí-ia, x ANŠE(.HI.A) li-iṭ-ru-dam.
2. L’EXPÉDITEUR La tablette est endommagée et la lecture du nom de l’expéditeur est problématique. Ce dernier, de sexe masculin, se désigne « serviteur » du destinataire. Seul le premier signe de son nom est en partie visible. En effet, la photographie de la face permet de bien identifier deux clous horizontaux, traversés par un clou vertical, au bout desquels se trouvent deux clous obliques. À première vue, il pourrait s’agir du signe GA. Les noms de personne masculins attestés à Mari commençant par Ga- sont limités (voir le commentaire au texte ci-dessus). En revanche, je pense qu’il peut s’agir du signe UL dont les traces du premier clou oblique, un peu abîmé, ne sont pas très visibles sur la photographie (voir le commentaire au texte, § 1 ci-dessus). Cette lecture est séduisante car elle permettrait d’envisager qu’Ulluri, davantage documenté par les archives de Mari, soit l’expéditeur de cette lettre. Ce dernier est connu dès le début du règne de Zimri-Lim. Parmi les textes administratifs enregistrant les agneaux examinés par les devins afin de faire prêter serment aux chefs de services et aux serviteurs royaux, ARM 23 238 (4/vi) et M.7011 (6/vi) mentionnent Ulluri3. Sa qualité de haut dignitaire à la cour mariote est donc assurée. Le 23/ix/ZL (1 ou 2), Ulluri, parmi d’autres individus, reçoit une étoffe écrue et des châles du service de Šub-Nalu ; cf. M.5753 (ARM 30, p. 432-433) : 24. Il est ensuite intermédiaire (GÌR) dans de nombreuses écritures comptables datées du milieu du règne de Zimri-Lim : Un récapitulatif de dépenses effectuées sur le service de Mukannišum, daté du 10/iv/ZL 5, montre qu’Ulluri fut intermédiaire pour une étoffe pour Numušda-anha ; cf. ARM 23 21 : 3. 3 Voir J.-M. Durand, « Précurseurs syriens aux Protocoles néo-assyriens », Mél. Garelli, 1991, p. 13-71.
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Ulluri livre un arc complexe à Meptum selon la liste d’objets remis à divers individus établie en ZL 6 ; cf. M. 11554 (ARM 30, p. 345) : 7. Au mois ix de la même année, Ulluri sert d’intermédiaire concernant l’argent dépensé par Meptum pour un achat de 20 talents de laine qui sera déposée dans le service de Mukannišum ; cf. M.11735 (ARM 30, p. 335336) : 6. Par ailleurs, Ulluri est intermédiaire lors de l’inspection de la maison de Sammetar à Terqa les 29 et 30/iii/ZL 7 (FM 6 37 : 10 et 39 : 6’) et lors de l’inventaire de son personnel à la même période (FM 6 40 : vi 9, 42 : vi 10 et 43 : vi 24)4. Il fait partie des intermédiaires lors d’une remise de laine à Ahi-tukulti à Terqa datée du 30/iii/ZL 7 ; cf. FM 6 41 : 7. Il est aussi intermédiaire lors d’une remise de couverture et de haches à Apil-Sin à Terqa enregistrée à la même date ; cf. ARM 24 275 : 8. Enfin, Ulluri est attesté en tant que prud’homme (LÚ e-bu-ut), avec Zakura-abum, lors d’une réception d’or le 29/iv/ZL 7 ; cf. A.3510 (ARM 32, p. 330) : 11. Ulluri est également mentionné dans nombre de lettres trouvées dans le palais de Mari. Il semble avoir été envoyé à Ilan-ṣura, à la cour du roi Haya-Sumu auquel Zimri-Lim offrit en mariage deux de ses filles, Šimatum et Kiru. Cette dernière, malheureuse du traitement qui lui est réservé au palais d’Ilan-ṣura et de la concurrence l’opposant à sa sœur pour obtenir la position de reine, désire vivement rentrer à Mari et se sent en danger5. L’une de ses lettres à son père rapporte notamment la présence d’Ulluri et d’un autre individu qui assistèrent à son procès, A.2518 (Durand MARI 3, p. 178-180) : 5, 28. Ulluri semble être au courant du danger qui presse la princesse mariote et cette dernière demande notamment à ce que son père l’écoute. Yaqqim-Addu, dans deux lettres adressées à Zimri-Lim, mentionne le passage d’Ulluri dans la ville où il était en poste, Saggaratum (ARM 14 118 : 6 et 119 : 9, 12, 17). ARM 14 118 se situe probablement lors du retour d’Ulluri à Mari : par cette lettre, Yaqqim-Addu informe le roi 4 Pour Sammetar et l’inspection de ses biens, voir F. van Koppen, « Seized by Royal Order », FM 6, 2002, p. 289-372. 5 Pour ce dossier et le divorce qui en est l’issue, voir J.-M. Durand, « Les femmes de Haya-Sumu », MARI 3, 1984, p. 162-172 ainsi que « Le dossier d’Ilân-ṣûrâ », LAPO 18, 2000, p. 427-445. Voir également D. Charpin, « Les représentantes de Mari à Ilân-ṣûrâ », ARM 26/2, 1988, p. 31-138, en particulier « b) Les épouses de Hâya-sûmû », p. 43-46.
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mariote de l’arrivée à Saggaratum d’Ulluri et d’un accompagnateur de Haya-Sumu, sans Kiru, l’envoyé mariote ayant échoué dans sa tentative de convaincre le roi d’Ilan-ṣura de laisser partir son épouse. ARM 14 119 concerne une tout autre affaire. Par cette lettre, YaqqimAddu informe le roi de Mari que Kibri… et Ulluri se sont séparés et qu’ils sont arrivés à Saggaratum avec un jour d’intervalle. Ulluri accompagnait un vannier chez le roi de Mari. Plusieurs lettres de Yamṣum, en poste à Ilan-ṣura à partir de la fin de ZL 9, adressées à Zimri-Lim, mentionnent Ulluri ; cf. ARM 26/2 303 : 7’, 13’, 36’, 39’ ; 307 : 20’ et 329 : 7’, 10’6. Par ARM 26/2 303, Yamṣum informe le roi qu’avec l’aide d’Ulluri, ils ont réussi à convaincre Hayasumu de ne pas se rendre à Šehna. Par ARM 26/2 307, Yamṣum rapporte au roi de Mari le comportement de Haya-sumu qui laisse à l’écart les envoyés mariotes et qui envoie chez Zimri-Lim des serviteurs qui ne sont pas dignes de confiance, comme l’a constaté Ulluri. Enfin, ARM 26/2 329 annonce au roi de Mari qu’aucun de ses envoyés, Ulluri tout d’abord, Abum-El ensuite, puis Ahum-lumu, n’a réussi à obtenir de Haya-sumu qu’il donne le grain réclamé. Enfin, une lettre co-écrite par Ulluri et Yamṣum, ARM 26/2 334, date probablement de cette période pendant laquelle Ulluri fut envoyé à Ilanṣura. Par cette missive, ils rapportent à Zimri-Lim les nouvelles d’Atamrum qui leur sont arrivées de Ṭabatum. Ulluri rentrera à Mari après avoir conduit la déesse Iltum à destination. Une lettre de ZakiraHammu, en poste à Qaṭṭunan, transmet à Zimri-Lim ces mêmes informations concernant Atamrum envoyée par Ulluri ; cf. ARM 27 89 : 6, 15, 17, 26. Par ailleurs, une lettre d’Uštašni-El à Šunuhru-halu indique à ce dernier l’ambiance qui règne à Ilan-ṣura : Ulluri y soutient Yamṣum et a monté la troupe contre Uštašni-El qui demande alors le soutien de Šunuhru-halu ; cf. ARM 26/2 344 : 11, 17, 26. Enfin, une lettre envoyée par Amud-pa-El, roi de Šuduhum, à Zimri-Lim mentionne la présence d’Ulluri à ses côtés, ainsi que celle de Yatar-Asdu, pour porter secours à la ville Azuzik et défaire les hâbiru ; cf. ARM 28 112 : 9’.
6 Pour ce dossier, voir D. Charpin, « Les représentants de Mari à Ilân-ṣûrâ », ARM 26/2, 1988, p. 31-138, en particulier p. 46-50.
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À noter qu’un texte issu des fouilles de Chagar Bazar daté du 7/vi*/ Addu-bani7 enregistre la distribution d’orge pour fabriquer de la bière ordinaire pour 17 travailleurs du service d’Ulluri ; cf. Chagar Bazar 3 199 [CB 4806] : 4. Cet homme était responsable d’une quinzaine d’hommes et qualifié de guzalû dans les textes de rations de grain des ateliers-nepârum8. S’il s’agit du même individu, cela situe un service d’Ulluri à Ašnakkum quelques années avant l’avènement de Zimri-Lim sur le trône de Mari. Enfin, si le nom de personne Ulluwuri est une variante d’Ulluri (voir le commentaire au texte § 1), alors les deux textes de Mari attestant Ulluwuri, ARM 21 398 et 400, ne comportant aucune date, enregistrent ce dernier parmi les DUMU.MEŠ ŠU.I GÌR.SIG5.GA, des gerseqqû, « serviteurs palatiaux », eux-mêmes barbiers de gerseqqû. 3. LES INDIVIDUS MENTIONNÉS DANS
LA LETTRE
3.1. Rišiya Depuis l’ouvrage de N. Ziegler consacré aux Musiciensetàlamusique d’aprèslesarchivesdeMari, paru en 2007, Rišiya n’est plus à présenter9. Ce chef de musique (nargallum) débuta sa carrière sous le règne de Yasmah-Addu et la poursuivit après l’avènement de Zimri-Lim sur le trône de Mari. La majorité des attestations de Rišiya disponibles à l’heure actuelle datent de l’époque éponymale. Le chef de musique dut organiser la prestation de serment de divers fonctionnaires et dut prêter lui-même serment à Yasmah-Addu, probablement à la fin de l’éponymie d’Ikuppiya10. Rišiya semble avoir été malade (ARM 1 115 et FM 9 17) et souffrit de la pression exercée par la concurrence d’Ilšu-ibbišu.
7 Pour cet éponyme et la chronologie revue, voir G. Barjamovic etal., PIHANS 120, 2012, p. 95, qui le placent en REL 196, mais aussi D. Charpin & N. Ziegler, NABU 2014/12, qui le placent en REL-rev.1 195. 8 Voir D. Lacambre & A. Millet Albà, ChagarBazar 3, 2008, p. 121. 9 Concernant Rišiya, voir N. Ziegler, FM 9, 2007, p. 83-146. 10 Cf. la lettre A.2724 (Durand, Mél. Garelli, p. 30-32) : 17, et la liste d’individus qui prêtent serment M.8649 (Durand, Mél. Garelli, p. 33) : 5’ (Rišiya y est GÌR). Voir aussi Durand, Mél. Garelli, p. 30-33 et P. Villard, « Les administrateurs de l’époque de YasmahAddu », Amurru 2, 2001, p. 44-45.
QUELQUES ÂNES EN PLUS …
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Après l’avènement de Zimri-Lim, il continua d’exercer ses fonctions et effectua deux missions matrimoniales : l’une pour marier la sœur du roi mariote, Atrakatum, au roi benjaminite Sumu-Dabi, l’autre, en compagnie d’Asqudum, pour négocier le mariage de Zimri-Lim avec Šibtu. Si les péripéties de Rišiya et de son domaine ainsi que ses négociations pour obtenir de nouvelles terres étaient déjà connues, deux textes mentionnant le domaine du musicien sont à présent publiés par H. Reculeau11. FM 16 28, lettre de Ṣidqi-epuh à Zimri-Lim, décrit les arpents attribués à Warad-Sebetti, dont un premier lot jouxtant les terres de Rišiya et un autre lot jouxtant les terres d’Akiya, autre musicien12. Le domaine de Rišiya est également mentionné dans FM 16 41, enregistrant les déductions de champs. 3.2. Zimri… La lecture de la ligne 11 de la tablette n’est pas assurée (voir le commentaire au texte, § 1). La fin du nom de personne débutant par Zimri- n’est pas visible. Sans photographie de la tranche, il est difficile d’avoir une idée des signes qui y étaient probablement inscrits. De même, il n’est pas aisé d’appréhender l’espace disponible pour tenter de restituer un nom. Toutefois, la photographie de la face semble montrer qu’il n’y a pas de chevauchement dû à la poursuite de la ligne du revers. Par conséquent, je doute qu’il y ait la place pour un nom aussi long que Zimri-Hammu. Il serait étonnant d’y trouver Zimriya, qui est un nom plus court, puisque les attestions de cet anthroponyme dans les archives de Mari font référence au roi de Zurra13. On peut, bien entendu, supposer l’existence d’un Zimriya homonyme, hypocoristique d’un Zimri-ND. Peut-être y aurait-il suffisamment de place pour restituer Zimri-ilum, Zimri-Addu, Zimri-Ištar ou Zimri-Šamaš, noms de personne attestés par les documents issus des archives de Mari ? Zimri-Dagan est certes le devin qui examina les agneaux d’Ulluri selon ARM 23 238, mais les signes composant ce nom paraissent trop étendus pour avoir été inscrits sur la tranche. Il est difficile d’aller beaucoup plus loin sans entrer dans le domaine des « restaurations audacieuses ».
11
H. Reculeau, FM 16, 2018. Cette lettre était déjà connue de N. Ziegler qui la citait en tant qu’inédit A.425 ; voir FM 9, 2007, p. 89 et n. 53. 13 Pour ce toponyme, voir N. Ziegler & A.-I. Langlois, MTT I/1, 2016. 12
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4. LE DESTINATAIRE La présentation des correspondants est typique de l’usage des formules de correspondance qui en est fait à l’époque paléo-babylonienne dans les lettres adressées au roi : ce dernier est appelé « mon seigneur », sans préciser son nom, et l’adresse n’est suivie d’aucune bénédiction14. La tentative d’identification des individus mentionnés dans la lettre, autres que le destinataire, effectuée ci-dessus devrait nous aider à déterminer s’il s’agit du dernier roi de Mari de l’époque éponymale ou de Zimri-Lim. Certes Rišiya est connu dès le règne de Yasmah-Addu et continua à exercer sa fonction sous celui de Zimri-Lim mais Ulluri, lui, semble être davantage documenté sous le règne de Zimri-Lim. En effet, aucune attestation du corpus de Mari comportant une date ne le documente à l’époque éponymale. Il est donc probable que le « seigneur » à qui la lettre était adressée fasse référence au dernier roi de Mari. La documentation administrative mentionne Ulluri jusqu’en ZL 7. Mais la correspondance le cite encore lorsque Yamṣum fut en poste à Ilan-ṣura à partir de la fin ZL 9. En revanche aucune attestation de Rišiya après ZL 2 n’est à ce jour connue. La concomitance des deux individus dans cette lettre tendrait donc à situer cette dernière au début du règne de Zimri-Lim. 5. LES ÂNES Les équidés sont bien documentés par les textes cunéiformes15. Capables de tirer chariots et autres moyens de transport, ils étaient indispensables à la vie économique et à la mobilité des personnes, notamment pour le transport des biens comme celui des personnes. Chevaucher cette
14 Pour le formulaire des lettres employé à l’époque paléo-babylonienne, voir notamment D. Charpin, LireetécrireàBabylone, 2008, p. 167-169. À noter le formulaire différent des lettres des empereurs élamites ; voir D. Charpin, « “Ainsi parle l’empereur”… », MDP 58, 2013, p. 341-353. 15 Pour les équidés, voir notamment B. Lafont, « Cheval, âne, onagre et mule dans la haute histoire mésopotamienne : quelques données nouvelles », Topoi suppl. 2, 2000, p. 207-221 ; F. van Koppen, « Equids in Mari and Chagar Bazar », AoF 29, 2002, p. 19-30 ; C. Michel, « The perdum-mule, a mount for distinguished persons in Mesopotamia during the first half of the second millennium BC », Colloque Rome 2002, 2004, p. 190-200.
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monture n’était pas méprisable et rois comme hauts dignitaires la montaient16. De plus, si doute il y avait concernant l’importance de cet équidé, le sacrifice d’un ânon servait à sceller les serments d’alliance17. Par ailleurs, certains hommes se faisaient inhumer aux côtés de leur âne, autre indice de la valeur de cet animal18. La mention d’un véhicule terrestre au revers de la lettre indiquerait que l’expéditeur parlait d’ânes susceptibles d’être attelés à ce dernier. La documentation paléo-babylonienne mentionne plusieurs types d’équidés. Tous ne semblent pas avoir été destinés aux mêmes tâches. Ainsi trouvet-on des ânes de bât ou de monte (ANŠE GÚ, ANŠE.LIBIR ou ANŠE.Ù = DUSU2 = agâlum = ANŠE.LA.GU à Mari et Chagar Bazar19) mais aussi des équidés attelés à des véhicules (ANŠE.KUR.RA = sîsûm, ANŠE.GIGIR, ANŠE.NUN.NA = kûdanum20, ou encore ANŠE.KUNGA2 = parûm). Leur genre peut également être mentionné, ANŠE.NITA2 pour un mâle, ANŠE.EME5 pour une femelle. Les textes précisent parfois d’autres aspects physiques tels que la couleur (un âne blanc, ANŠE.BABBAR) ou l’âge (un vieil âne, ANŠE ŠU.GI, un poulain, AMAR.ANŠE). Enfin, les équidés domestiqués peuvent être opposés aux ânes sauvages, ANŠE.EDIN, en mot à mot « âne de la steppe ». Les sources ne fournissent pas toujours de données chiffrées. Ainsi n’est-il pas aisé d’estimer le prix des équidés. La documentation de la fin du IIIe millénaire permet de situer le prix d’un âne sur un éventail compris entre 4 et 7 sicles d’argent21. Une lettre des archives de Mari, FM 6 52, adressée à Mukannišum par Enlil-ipuš, mentionne la somme de 11 sicles d’argent destinés à l’achat d’un âne-agâlum. Ce montant surprenait 16 Pour l’âne, et non le cheval, comme monture propre aux rois amorrites, voir D. Charpin, « Un souverain éphémère en Ida-Maraṣ : Išme-Addu d’Ašnakkum », MARI 7, 1993, p. 165-191, notamment p. 169-170. Pour l’âne comme monture royale en Mésopotamie et au Proche-Orient, voir S. Démare-Lafont, « Nouvelles données sur la royauté mésopotamienne », Revuehistoriquededroitfrançaisetétranger 73, 1995, p. 473-500, notamment p. 482-483. 17 Concernant les alliances, et les serments et sacrifices qui sont pratiqués, voir dernièrement D. Charpin, « Tuesdemonsang » :lesalliancesdansleProche-Orientancien, 2019. 18 Pour cette pratique et la vaste bibliographie, voir ici même la contribution de Ch. Nicolle, « La formation d’une culture régionale en Djézireh, le témoignage d’une tombe de guerrier de la période amorrite ». 19 Voir F. van Koppen, AoF 29, 2002, notamment p. 21 et 28. 20 Voir F. van Koppen, AoF 29, 2002, notamment p. 25. 21 B. Lafont, « Cheval, âne, onagre et mule dans la haute histoire mésopotamienne : quelques données nouvelles », Topoi suppl. 2, 2000, p. 208 et n. 7.
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l’éditeur du texte en raison des prix pratiqués quelques siècles plus tôt. Il est intéressant de noter qu’il est identique au prix moyen constaté à Mari pour le rachat d’un individu22. De même, il est parfois difficile d’avoir une idée quantitative des animaux à la disposition des anciens Mésopotamiens. Une lettre des archives de Mari, envoyée par Ibal-El à Zimri-Lim, célèbre pour énumérer les différentes rumeurs concernant la mort de Zuzu, révèle que le roi d’Apum possédait un grand nombre d’ânes, A.350+ (= LAPO 16 333) : (23-26)
« Un homme à qui on avait remis 100 ânes de Zuzu et qui devait leur faire porter du grain depuis Azamhul jusqu’à Saphum, s’est enfui et a apporté à Qarni-Lim la nouvelle de la mort de Zuzu en ces termes (…) »
Ce chiffre important est également celui que l’on trouve dans FM 9 61 : (5-12) « Le chef de musique avait lié (par contrat) [Ti]r-Ea et on a abandonné 100 ânes au musicien. On a apporté le reste. Pars vite ! Les journées deviennent pénibles et les ânes, du fait de la chaleur, ont faim. »
N. Ziegler envisageait que ces équidés soient donnés à Tir-Ea afin qu’il puisse déménager avec toute sa maisonnée. Elle remarquait par ailleurs que le musicien est fréquemment mentionné avec des ânes23. Les caravanes de marchands étaient également constituées de nombreux équidés. Toutefois le voyage d’une personne, même de rang royal et probablement accompagnée de biens et de personnes, requérait en réalité peu d’ânes : Yamṣum réclama sept ânes de bât afin de faire revenir Kiru à Mari (ARM 26/2 324, avec variante syllabique šabiltim de GÚ). Si de nombreux équidés étaient disponibles pour certains, ils semblent à l’inverse avoir manqué à d’autres. Par deux fois, Belet-matim justifia son impossibilité à faire parvenir des denrées ou des cadeaux à ZimriLim par l’absence d’ânes : ARM 2 117 (= LAPO 18 1188) : (4-15)
« Il ne faut pas que tu te fâches du fait que je n’ai pas pourvu ton ordinaire. Toi, tu sais bien qu’il n’y a pas d’ânes à disposition (inaqâtimul ibaššû). S’il y en avait eu dans ta demeure, je t’aurais fait porter chez toi des produits de luxe et tout ce qu’il y a dans ta demeure. »
22 Prix pratiqué hors accord conclu lors d’un traité de paix entre belligérants ; voir D. Charpin, « Le prix de rachat des prisonniers de guerre d’après les archives paléobabyloniennes », Mém. Vargyas, 2014, § 3. Conclusion : l’éventail des rançons, p. 62-65. 23 Voir N. Ziegler, FM 9, 2007, p. 241-242.
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ARM 10 20 (= LAPO 18 1187) : (13-19)
« En outre, tu sais, toi, qu’il n’y a pas d’ânes de bât disponibles. S’il y en avait eu dans ta demeure, tout ce qui est à faire porter aurait été continuellement à destination chez toi. »
Cet argument était également avancé sous le règne de Yasmah-Addu par Bunu-Ištar. Il informait le roi de Mari du manque d’ânes disponibles et, par conséquent, de son impossibilité à transporter du grain. Il soulignait par ailleurs le fait que personne ne voudrait se passer de son âne, selon ARM 5 70 (= LAPO 16 236) : (16-24)
« Quel est celui qui se privera des services de son âne ? En conformité avec le message de mon seigneur, j’ai envoyé des message(r)s à l’intérieur du pays et on n’a pas trouvé un seul âne. C’est avec l’armée qu’ils sont employés. Il n’y a plus du tout d’âne de bât. »
Outre le fait que celui qui avait un âne à disposition ne voulait pas s’en séparer, comme le montre cette lettre, celui à qui on en avait prêté un pouvait ne pas vouloir le rendre et se l’approprier, comme le montre par exemple le cas du cuisinier relaté par Iškur-sagga à Yasmah-Addu dans ARM 2 136 : (14-26)
« Autre chose : lorsque mon seigneur est allé à Tuttul, voici ce qu’il m’a dit : “L’âne de Sin-mušallim doit aller avec Ipqatum, le boulanger.” À l’heure actuelle, lorsque Ipqatum est revenu de Tuttul, Sin-mušallim a réclamé son âne et il lui a répondu ceci : “Mon seigneur m’en a fait présent.” Il faut maintenant que mon seigneur dise à Ipqatum de rendre l’âne de Sin-mušallim. »
Dans ARM 26/1 108-bis, les ânes ne sont pas disponibles parce qu’ils sont occupés ailleurs (l. 27 : ulqerbû, en mot à mot « ne sont pas proches »). Plusieurs lettres de l’époque paléo-babylonienne font état de l’indisponibilité voire de pertes parmi les équidés (voir § 1 ci-dessus, le commentaire de la l. 10 de la tablette). Ainsi Asqudum demandait-il à Zimri-Lim de lui fournir un âne — les siens étant au loin — pour le donner à un homme ayant subi des pertes parmi ses équidés, selon ARM 26/1 63 : (5-28) « Au sujet de l’âne que mon seigneur a acheté à …, on (m)’a parlé. Jusqu’à présent, on ne lui a pas donné l’argent de l’âne. Alors, il est venu à moi et il m’a accompagné jusqu’à Mišlan en me disant : “Mes ânes ont subi des pertes” (maqtû)24. J’ai fait une enquête. Ses ânes ont bien subi des
24 J.-M. Durand précisait que ce vocabulaire est également employé avec des vaches (ARM 2 118 = LAPO 17 577) et des moutons (A.915, Durand CRRAI 46, p. 143-144) ;
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pertes. Maintenant, mon seigneur doit m’envoyer un âne à Terqa. Je ne lui ai pas donné d’âne du fait que mes ânes ne sont pas là (izuzzum). Mon seigneur sait que mes ânes se trouvent à Qaṭṭunan. Mon seigneur doit (lui en) faire tenir par Sin-naṣir parce que ses ânes ont subi des pertes. »
La confession de quelque pénurie, légitimant la requête d’approvisionnement qui s’en suit souvent, est une thématique bien attestée par l’ensemble de la documentation paléo-babylonienne. Comme nous l’avons vu, les revendications d’envoi de biens incluaient les équidés. En plus des exemples cités ci-dessus, il y a celui de Yumraṣ-El, roi de Qa et Isqa, qui demandait trois ânes à Zimri-Lim par ARM 28 144 : (20-28) « En outre, pour le moment, il n’y a pas d’ânes à ma disposition (ina qâtiyaulibaššû). Il faut que mon seigneur m’envoie trois ânes pour que je les charge avec le sel qui est à ma disposition. »
M.5320 s’inscrit donc dans ce genre épistolaire. Soit le roi a réclamé un ou plusieurs ânes à l’expéditeur, peut-être Ulluri, qui ne peut pas lui en fournir car certains de ces ânes sont morts et d’autres sont occupés ou assignés ailleurs — auquel cas la lettre s’achève avec la ligne 17, mais l’on s’attendrait, après l’adresse, à un bref rappel du contenu de la missive envoyée par le roi et reçue par Ulluri. Soit l’expéditeur expose en détail la situation concernant les équidés afin de légitimer sa requête située dans la cassure finale. Si les textes issus des fouilles de Mari dépeignent un portrait plus flatteur que celui qui a longtemps été associé à l’âne dans nos sociétés modernes, ils restent en revanche muets quant à l’attachement qui pouvait exister entre l’animal et son propriétaire. En conclusion, j’espère que Dominique, ami des animaux et ami des langues, appréciera ces lignes extraites de l’ouvrage de Juan Ramón Jiménez, empreint de tendresse, décrivant le lien puissant qui unissait l’âne et son maître, Plateroyyo : Platero es pequeño, peludo, suave; tan blando por fuera, que se diría todo de algodón, que no lleva huesos. Solo los espejos de azabache de sus ojos son duros cual dos escarabajos de cristal negro.
Platero est petit, doux, velu, si moelleux d’aspect qu’on le dirait tout en coton, sans ossature. Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs comme deux escargots de cristal noir.
voir l’édition d’ARM 26/1 63. On peut ajouter AbB 9 256 pour les moutons, ARM 14 5 (= LAPO 18 972) pour un bœuf et FM 8 18 pour des bœufs et des ânes.
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Lo dejo suelto, y se va al prado, y acaricia tibiamente con su hocio, rozándolas apenas, las florecillas rosas, celestes y gualdas… Lo llamo dulcemente: «¿Platero?», y viene a mí con un trotecillo alegre que parece que se ríe, en no sé qué cascabeleo ideal… Nos entendemos bien. Yo lo dejo ir a su antojo, y él me lleva siempre adonde quiero. Sabe Platero que, al llegar al pino de la Corona, me gusta acercarme a su tronco y acariciárselo, y mirar el cielo al través de su enorme y clara copa; sabe que me deleita la veredilla que va, entre céspedes, a la Fuente vieja: que es para mí una fiesta ver el río desde la colina de los pinos, evocadora, con su bosquecillo alto, de parajes clásicos. Como me adormile, seguro, sobre él, mi despertar se abre siempre a uno de tales amables espectáculos.
Yo trato a Platero cual si fuese un niño. Si el camino se torna fragoso y le pesa un poco, me bajo para aliviarlo. Lo beso, lo engaño, lo hago rabiar… Él comprende bien que lo quiero, y no me guarda rencor. Es tan igual a mí, tan diferente a los demás, que he llegado a creer que sueña mis proprios sueños. Platero se me ha rendido como una adolescente apasionada. De nada protesta. Sé que soy su felicidad. Hasta huye de los burros y de los hombres…
Leo en un Diccionario: Asnografía. s. f.;sedice,irónicamente,pordescripcióndelasno.
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Si je le laisse en liberté, il se dirige vers le pré et il caresse de son mufle tiède, les effleurant à peine, les petites fleurs roses, jaunes ou azurées… Si je l’appelle doucement : « Platero », il s’avance vers moi d’un petit trot joyeux qui semble rire, comme je ne sais quel grelot idéal… Nous nous entendons à merveille. Je le laisse aller à sa guise, et il me conduit toujours où je veux. Platero sait bien qu’en arrivant au pin de la Couronne j’aime à m’approcher de son tronc, à le caresser, à regarder le ciel à travers sa cime énorme et claire ; il sait que je fais mes délices du petit sentier qui va, parmi le gazon, à la Vieille Fontaine ; que c’est pour moi une fête d’apercevoir la rivière, du bord de la colline aux pins, qui évoque si bien, avec son petit bois si haut perché, les paysages classiques. Et comme une fois sur son dos, je m’assoupis fatalement, c’est toujours à l’un de ces aimables spectacles que s’ouvre mon réveil. Je traite Platero comme un enfant. Si le chemin s’escarpe et que je me fais lourd, je saute à terre pour le soulager. Je l’embrasse, je l’amuse, je le fais enrager… Il comprend bien que je l’aime, et ne me garde pas de rancune. Il me ressemble tellement, il est si différent des autres, que j’en suis arrivé à croire qu’il rêve mes propres rêves. Platero s’est abandonné à moi comme une adolescente passionnée. Il ne proteste jamais. Et je sais que je suis son bonheur, un bonheur pour lequel il n’hésite pas à fuir les ânes… et les hommes !… Je lis dans un dictionnaire : Ânographie : n. f. : se dit, ironiquement, de ladescriptiondel’âne.
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¡Pobre asno! ¡Tan bueno, tan noble, tan agudo como eres! Irónicamente… ¿Por qué? ¿Ni una descripción seria mereces, tú, cuya descripción cierta sería un cuento de primavera? ¡Si al hombre que es bueno debieran decirle asno! ¡Si al asno que es malo debieran decirle hombre! Irónicamente… De ti, tan intelectual, amigo del viejo y del niño, del arroyo y de la mariposa, del sol y del perro, de la flor y de la luna, paciente y reflexivo, melancólico y amable, Marco Aurelio de los prados… Platero, que sin duda comprende, me mira fijamente con sus ojazos lucientes, de una blanda dureza, en los que el sol brilla, pequeñito y chispeante en un breve y convexo firmamento verdinegro. ¡Ay! ¡Si su peluda cabezota idílica supiera que yo le hago justicia, que yo soy mejor que esos hombres que escriben Diccionarios, casi tan bueno como él! Y he puesto al margen del libro: Asnografía, s.f. : Se debe decir, con ironía, ¡claro está!, por descripción del hombre imbécil que escribe Diccionarios.25
Pauvre âne ! Si bon, si noble, si spirituel ! Ironiquement. Pourquoi ? Ne mériterais-tu donc aucune description sérieuse, toi, dont la description serait certainement un conte de printemps ? Et si l’on traitait d’âne l’homme quand il est bon ! Et si l’on traitait d’homme l’âne qui est méchant ! Ironiquement… Toi, si intellectuel, toi, l’ami du vieillard et de l’enfant, du ruisseau et du papillon, du soleil et du chien, de la fleur et de la lune, toi, si patient, si réfléchi, si mélancolique, si aimable, ô Marc-Aurèle-des-Près… Platero, qui comprend sans doute, me regarde fixement de ses grands yeux brillants, agréablement durs, dans lesquels le soleil resplendit, minuscule, éclatant, comme dans un tout petit firmament convexe et glauque. Ah ! Si sa grosse tête laineuse et idyllique savait que je lui rends justice, que je suis meilleur que ces hommes qui écrivent les dictionnaires, que je suis presque aussi bon que lui ! Et j’ai noté en marge du livre : Ânographie :n.f. :doitsedire,ironiquement, bien sûr ! de la description de l’homme stupide qui écrit les dictionnaires.26
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25 J. R. Jiménez, Plateroyyo, édité pour la première fois à Madrid en 1914. Extraits des chapitres 1. Platero, 15. Amistad et 20. Asnografía. 26 Plateroetmoi, traduit par Claude Couffon, première édition en 1952. Extraits des chapitres « Platero », « Amitié » et « Ânographie ».
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CONTRIBUTION TO A DIPLOMATICS OF THE AMARNA LETTERS FROM THE LEVANT: « LA MISE EN PAGE » Jacob LAUINGER*
Among Dominique Charpin’s numerous contributions to Assyriology, his engagement with diplomatics is one of particular methodological importance to the field. This chapter builds on his work in this regard by adopting a diplomatic approach to the Amarna letters from the Levant. In three case studies, I examine “la mise en page,” or page layout, of texts that have been previously associated with distinct scribal hands on the basis of paleography and petrography. I determine that many instances of these reconstructed scribal hands display consistent tendencies in page layout. However, the page layout of texts attributed to other scribal hands is not consistent. The chapter ends with some general considerations about what role expectations of consistency and inconsistency should play in our reconstructions of how the Levantine Amarna letters were produced. 1. DIPLOMATICS In 2002, the honoree of this volume published an essay entitled “Esquisse d’une diplomatique des documents mésopotamiens”1 in which he quoted the French Medievalist Georges Tessier’s lament “que nombre de chercheurs fassent ‘de la diplomatique sans le savoir’,” and continued on to note himself, “c’est le cas de la plupart des assyriologues, et c’est bien regrettable” (Charpin 2002: 487, citing Tessier 1966: 14). Diplomatics (French, Diplomatique; German, Urkundenlehre) is “[t]he science of diplomas, or of ancient writings, literary and public documents, letters, decrees, charters, codicils, etc., which has for its object to decipher old writings, to ascertain their authenticity, their date, signatures, etc.,”2 *
Johns Hopkins University, Baltimore. Charpin 2002; for an English translation, see Charpin 2010: 25-42. 2 Oxford English Dictionary online s.v. diplomatic B n. mng. 3, citing Webster, 1828 but with quotations through 1894 . 1
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or, as Dominique has described the field himself in a subsequent publication: L’idée-force de la diplomatique, c’est que l’analyse des documents doit distinguer et combiner l’étude de leurs éléments externes et internes. Les principaux caractères externes sont le support (matériau et forme), la façon dont l’écriture occupe l’espace (« mise en page »), la forme des signes d’écriture (paléographie), et les marques de validation (sceaux). Les caractères internes relèvent de la langue (savante ou vernaculaire) et de la rédaction (formulaires) (Charpin 2017: 155).
To this author, the value of a self-conscious engagement with diplomatics is its insistence that the various features of a document should not be studied in isolation; rather, a diplomatic analysis must, in Dominique’s words, distinguishandcombine the study of a document’s various internal and external aspects. I return to the importance of this methodological principle at the end of the chapter. 1.1. DiplomaticsandAssyriology While earlier, briefer, calls to arms were sounded before,3 the titles of some recent monographs show that cuneiformists are beginning to embrace the field of diplomatics since the appearance of the Charpin’s 2002 essay. For instance, in his study of the royal deeds of Ugarit, Márquez Rowe (2006) examined legal formulae in conjunction with sealing practices and traced “the stream of notarial tradition” (p. 271) from the late third millennium into the first millennium BC. And Waal (2015) systematically surveyed both the physical characteristics of Hittite tablets and also internal characteristics of the texts, such as colophons, on the basis of which she was able to draw far-reaching conclusions about Hittite record management. 1.2. DiplomaticApproachestotheAmarnaLetters Scholars of the Amarna letters can generally be grouped among those “who do diplomatics without knowing it,” in Tessier’s words quoted above. Indeed, the field’s concerns are apparent in many studies of the past century. For instance, Schroeder’s copies of the Amarna letters in Berlin include a sign list (1915: 73-94) that displays in tabular form the 3 E.g., Veenhof 1986: 14-15. Tellingly, Veenhof’s first example is Charpin’s (1984) reconstruction of different bookkeeping practices at Mari from the red marks occasionally found on administrative tablets.
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characteristic shape of cuneiform signs arranged by the sender’s place of origin. Knudtzon’s 1915 foundational edition was able to associate many letters “often only on the grounds of clay texture and paleography” (Moran 1992: xvi), and Moran’s own work is of course filled with similar, acute observations. Paleography, in particular, has continued to dominate Amarna studies, with important contributions, among others, by Devecchi (2012) on the letters from Hatti, Vita (2015) on the letters from Syria, Phoenicia, and Palestine, and a project under the direction of Mynářová begun in 2012 that will culminate in the publication of a HandbookofAmarnaCuneiformPalaeography (for a description, see Mynářová 2015a; for some initial results from the project on the paleography of the letters written in Egypt, see Mynářová 2015b). Other aspects of the Amarna letters that fall under the purview of diplomatics and that have received substantial scholarly attention include the mineralogical and chemical composition of the letters’ clay (e.g., Goren, Finkelstein & Na’aman 2002a, Goren, Finkelstein & Na’aman 2002b, Goren, Finkelstein & Na’aman 2004), the glosses that frequently appear in the letters (e.g., Moran 1975; van der Toorn 2000: 104-105; von Dassow 2010; Vita 2012; Vita 2015: 103-115), and the introductory formulae with which the letters open (e.g., van der Toorn 2000: 102-103; Morris 2006; Mynářová 2007). 1.3. AimsoftheChapter The present chapter focuses on “la mise en page,” or page layout, because that aspect of diplomatics has received less attention in Amarna studies (though see Mynářová 2014: 21). Mindful of the importance of studying this aspect of the texts in combination with other aspects, I explore the page layout of selected Levantine Amarna letters through the lens of scribal hands reconstructed by Vita (2015). The aim is to see whether Levantine scribes, or better, the reconstructed scribal hands, display consistent page layout. Since Vita does not always make explicit the reasons why he has grouped particular texts together as individual scribal hands (Baranowski 2018: 600), a secondary aim of this chapter is to see whether groupings of texts made on the basis of page layout reproduces Vita’s results, and if not, to consider some reasons why that may be. 1.3.1. PageLayout One important aspect of diplomatics is “la mise en page,” or the page layout, of a document. As Charpin (2002: 494-495) describes it for
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cuneiform tablets in particular, this term encompasses a number of different features, some intrinsic to every tablet and others whose presence on a tablet is optional: – shape (e.g., rectangular, square, oval) – proportions (e.g., length relative to its thickness) – orientation (e.g., portrait or landscape) – inscribed surfaces (e.g., bottom, top, and left edges in addition to obverse and reverse) – arrangement of text on a surface (e.g., columns, tables) – non-graphic marks (e.g., rulings, marks every ten lines) In this chapter, I focus on tablet orientation, inscribed surfaces, and, especially, horizontal rulings. 1.3.2. LimitationsoftheChapter It is important to stress this chapter’s preliminary nature before getting into its body. I have only had the opportunity to examine photographs of the tablets discussed here,4 although photographs are mostly sufficient for the specific features of page layout that I am interested in. However, I have not had access to photographs of the Amarna letters in Cairo, and this inaccessibility has defined the contours of the study. Because I cannot offer a comprehensive description of the page layout practices of the Levantine scribes, I offer instead a more qualitative approach in the form of three case studies. 2. THREE CASE
STUDIES
The first case study offered below examines a group of only three tablets. Even though this group of tablets is too small to offer any meaningful conclusions on its own, it is worthwhile to begin with because the group allows one to see how aspects of page layout can be compared to scribal hands as reconstructed by Vita. Furthermore, one tablet of the three has 4 As made available online by the West Semitic Research Project < https://dornsife. usc.edu/wsrp/> (accessed 23 December 2018); the British Museum’s collections database (accessed 23 December 2018), or Vita’s website of online photographs of the Amarna letters in the Vorderasiatisches Museum (accessed 23 December 2018).
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a connection with a much larger group of 25 tablets that Vita has associated with either the scribes or the rulers of Gezer. This group of tablets, then, forms the second case study, which also involves some tablets that are associated with a ruler of Gath, since Vita considers them to have been produced by a scribe active at Gezer. The third and final case study takes a different, synchronic, approach to the previous two and explores a group of duplicate documents from the Bashan Valley that are generally assumed to have been written by a single scribe at about the same time. I begin each case study by reviewing the different scribal hands that Vita has reconstructed on the basis of petrography or paleography. Next I consider other relevant diplomatic features of the tablets that have been discussed in the literature. Then I examine the tablets’ page layout, specifically how orientation, the choice of inscribed surfaces, or the placement of horizontal rulings, if any, maps onto the groupings of tablets made by Vita and others on the basis of paleography and petrography. 2.1. TagitothePharaoh EA 264-266 form a small dossier of letters sent to the Pharaoh in the name of a certain Tagi, probably the ruler of Ginti-Kirmil. Tagi does not associate himself with a city in any of his three letters; the association derives from EA 289, in which Abdi-Heba of Jerusalem writes, “Look, the land of Ginti-Kirmil belongs to Tagi.”5 2.1.1. PetrographyandPaleography Petrographic analysis affirms that all three letters were formed at the same location, likely in the area of modern Jatt in the Sharon Plain (Goren, Finkelstein & Na’aman 2002a: 203, Goren, Finkelstein & Na’aman 2002b: 232-234, Goren, Finkelstein & Na’aman 2004: 256258; see Benz 2016: 194 n. 37 for discussion of the historical geography, citing previous literature). However, two different scholars who have studied the letters’ paleography have concluded that the three letters were not written by a single scribe. Knudtzon noted in his edition of EA 266 that he could not be certain about the restoration of Tagi’s name in l. 4, “weil die Tafel nicht dieselbe Schrift aufweist wie die zwei vorhergehenden” (1915: 828 n. a).6 Knudtzon’s caution was developed further by 5 18
a-mur KUR urugin8-ti-ki-ir-mi-ilki 19 a-na mta-gi …. Explicitly mentioning the EN sign. Elsewhere, Knudtzon also observed that the clay of EA 266 differs in its color from that of EA 264 and 265 (1915: 1323 n. 2). 6
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Vita (2015: 84), who argued that “[l]etters EA 264 and 265 were written by the same scribe,”7 while EA 266 was written by a second scribe, one who was primarily active at Gezer (see also Vita 2000: 72 and 2010: 874). As Vita (2015: 81) pointed out, it should not be too surprising to discover that one of Tagi’s tablets was written by a scribe in the service of Milki-ilu, the ruler of Gezer, because “[o]ther Amarna letters ratify the close relationship between Milki-Ilu and Tagi: the latter is Milki-Ilu’s father-in-law (EA 249) and they are both political and military allies.” 2.1.2. OtherDiplomaticFeatures Other diplomatic features reinforce the impression that the three tablets form two distinct groups. In EA 264 and EA 265, the greeting formula is much shorter than that found in EA 266; it also omits the Pharaoh’s divine epithets and the customary description of the sender as “the dust of your feet” (Mynářová 2007: 238-239). And Hess (1993a: 154) has pointed to a difference in the orthography of the sender’s name, which is written as ta-gi in EA 264 and 265 but as ta-a-g[i] in EA 266. 2.1.3. PageLayout Features of the page layout of Tagi’s letters map onto these two groups quite well. While all three tablets occasionally feature line rulings, the tablets are shaped differently. EA 266 is a rectangle, with its height much greater than its width, while both EA 264 and 265 are closer to squareshaped.8 The text is also arranged on the tablets’ surfaces differently. In the square-shaped EA 264-265, text is written on the tablets’ obverse and reverse only, so that the bottom and top edges of these tablets are anepigraphic. The text of each letter also ends before the bottom of the reverse so that a portion of this surface is anepigraphic for both tablets as well.9 In contrast, every available surface of the rectangular EA 266 is inscribed,
7 The basis of the claim is, “cf. i.e. {lugal}, {en}, as well as the general ductus of both scripts” (2015: 84). 8 EA 266: about 8 cm × 5.5 cm, to judge from Vita’s photo; EA 264: 6.98 cm × 6.35 cm (converting the measurements in inches available on the British Museum’s website). EA 265 has a height of about 4.5 cm to judge from Vita’s photo; there is no measurement of its width in the available photos, but the width is roughly the same as the tablet’s height. 9 On Old Babylonian letters with surfaces that are fully or partially anepigraphic, see Charpin 2002: 495 and 2010: 31. For a list of some of the Amarna letters that display this feature, see Mynářová 2014: 21 n. 45.
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as the text moves from the obverse to the bottom edge to the reverse before concluding on the tablet’s top edge.10 2.1.4. TagitothePharaoh:PreliminaryConclusions On the basis of their page layout, the letters sent by Tagi to Pharaoh can be sorted into two groups, EA 264-265 and EA 266. These two groups match groupings made independently on the basis of the tablets’ paleography, greeting formulae, and the orthography of the sender’s name. Of course, because the group comprises only three tablets, it can only be suggestive about the relationship of page layout to other diplomatic features. Part of the value in studying this particular group, though, is that one of its tablets, EA 266, has been attributed to a scribe active at Gezer, and so it can be compared productively to other tablets attributed to that scribe and others active at that city. 2.2. TheGezerCorrespondence The Gezer correspondence has been the object of sustained study by Vita (2000; 2010: 869-877; 2015: 75-84). Altogether, the group of letters associated by Vita with either rulers of Gezer or scribes active at Gezer comprises 25 tablets. These tablets, in turn, are associated with four distinct scribal hands. 2.2.1. PetrographyandPaleography On the basis of paleography, Vita has argued that the Gezer correspondence presents a complicated web of relationships. According to him, scribes active at Gezer wrote letters for both rulers of Gezer and also several other persons, including the Pharaoh; conversely, scribes active at Ashkelon were responsible for most of the letters sent by one of the rulers of Gezer. 2.2.1.1. “Scribe1ofGezer” Vita attributes all of the letters sent by two rulers of Gezer (Milki-ilu and Ba’lu-šipṭi) and one letter sent by a third, Yapahu, to a single scribal 10 The left side of EA 266 is damaged so that it is not possible to tell whether this surface of the tablet was also inscribed. From the content of the text, though, the possibility seems unlikely. Interestingly, the first (l. 1) and last (l. 33) lines of EA 266 are the same so that a-na LUGAL EN-ia appears as the first line of the obverse and immediately before it on the tablet’s top edge.
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hand.11 Letters sent by persons who presumably ruled other cities are attributed to this scribe as well.12 With respect to petrography, while the tablets that were sent by rulers of Gezer do seem to derive from Gezer (Goren, Finkelstein & Na’aman 2004: 270-273), results are varied for the letters that were sent by other persons. Some seem also to have been written at Gezer (e.g., Belet-NIN.UR.MAH’s letters; see Goren, Finkelstein & Na᾿aman 2004: 276-279), while others seem to have been written at the ruler’s own city (e.g., EA 279, a letter of Šuwardata, which Goren, Finkelstein & Na᾿aman 2004: 281 identify as originating “from the lower Shephelah, most probably Tel Ṣafit,” ancient Gath; for earlier arguments in favor of associating Šuwardata with Gath, see Na᾿aman 1979: 682-684, citing previous literature). 2.2.1.2. “Scribe2ofGezer” EA 369 is a letter sent by the Pharaoh to Milki-ilu of Gezer that seems to have been written by a second scribe from Gezer (Moran 1992: 366 n.1, Izre’el 1995: 109-119). The chemical composition of this tablet is not discussed in Goren, Finkelstein & Na᾿aman 2004, so it is unknown whether the letter originated in Egypt or Canaan. 2.2.1.3. “Scribes3and4ofAshkelon” Although one letter sent by Yapahu of Gezer is attributed by Vita to “Scribe 1 of Gezer” (see above), he attributes most of Yapahu’s letters to two different scribes who were mostly active at Ashkelon.13 Relatedly, the chemical composition of these Yapahu letters “point[s] to the coastal strip between Raphia and Ashkelon” (Goren, Finkelstein & Na’aman 2004: 274). Prior to Vita’s attributions, Goren, Finkelstein, and Na’aman assumed that “the only feasible explanation” for this result is that the letters were sent from Gaza (p. 274), but Ashkelon itself is now a possibility as well (cf. Goren, Finkelstein & Na’aman 2004: 299 on “the similarity of material between the Ashkelon and Gaza tablets”). 11
EA 267-271 (Milk-ilu), EA 272, 292-293 (Ba’lu-šipṭi), EA 297 (Yapahu). EA 266 (Tagi; see above), EA 273-274 [Belet-UR.MAH.MEŠ], EA 275-276 and perhaps EA 277 [Yazib-Haddi]; EA 278-280 [Šuwardata]; EA 294 (Zimri-Yidda), EA 296 [Yahtiru]. The reading of the Zimri-Yidda’s name in EA 294 follows Rainey 2012: 168-169; see Vita 2015: 78-79 for a review of the literature. Interestingly, none of the other rulers for whom this scribe wrote letters is associated with a city. 13 EA 298-299, 378 (Vita’s “Scribe 4 of Ashkelon”); EA 300 (Vita’s “Scribe 3 of Ashkelon”). 12
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2.2.2. OtherDiplomaticFeatures Vita 2010: 877-878 notes that “[a]n additional argument in favor of the unity of the hand” that he designates “Scribe 1 of Gezer” is found in the fact that EA 266 (Tagi), 292 (Ba’lu-šipṭi), and 296 (Yahtiru) “have a long poetical introduction, almost identical in detail in all three” so that “the best possible explanation for this is that the three of them were written by the same scribe, who may have used the same introduction on three different occasions in his life for letters from three different rulers.” 2.2.3. PageLayout It is particularly useful to consider the tablets attributed to “Scribe 1 of Gezer” from the perspective of page layout because, as described above, some of the letters were sent from other places. Thus, the page layout of these tablets can be meaningfully compared in three different ways: First, internally; second, to letters associated with other scribal hands also active at Gezer; and third, to letters sent from some of the places besides Gezer at which “Scribe 1 of Gezer” is said to have been active (in this case, Gath). In the discussion that follows, I look primarily at the scribes’ use of rulings. 2.2.3.1. TheUseofRulingsinLettersAttributedto“Scribe1ofGezer” The letters attributed by Vita to “Scribe 1” of Gezer on the basis of paleography show a remarkable consistency in the use of rulings.14 For instance, when the text of a letter terminates on a tablet’s reverse, it is marked with a ruling that extends across the entire face of the surface. More striking, however, is a use of line rulings to mark individual lines that is consistent in placement and form. While these rulings do not appear on every line, when they do appear, they occur at the beginning of a line but do not extend through the entire line. Every single letter attributed to “Scribe 1” of Gezer by Vita that I have examined displays this and only this particular form of line ruling.15 14 This discussion is based on observation of the photographs of 21 of the 25 tablets attributed to a scribe of Gezer or sent by a ruler of Gezer. I did not have access to photographs of EA 267, 274, 280, or 293, all of which are in Cairo. 15 The rulings appear most often between the QI2 and BI2 of qibima in the introductory formula and in lines in the bottom half of the obverse. The ruling between QI2 and BI2 in EA 270: 3 is striking enough that Rainey includes it in his 2015 transliteration, though he gives no indication that other lines on the obverse are also ruled.
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2.2.3.2. The Use of Rulings in Letters Attributed to Other Scribes AssociatedwithGezer The use of rulings in the tablets attributed by Vita to “Scribe 1 of Gezer,” whether sent from Gezer itself or elsewhere, contrasts with the use of rulings in tablets attributed by him to other scribal hands associated with Gezer. No line rulings are used at all on the tablets attributed by Vita to “Scribe 4 of Ashkelon,” and rulings to mark the end of the text are inconsistent, being present on EA 298 and 299 but absent on EA 378 (despite the fact that more than half of the reverse of this last tablet is blank). In EA 300, attributed by Vita to “Scribe 3 of Ashkelon,” the scribe has used rulings in a completely different manner, not to mark lines but to divide the letter into at least two sections, in addition to a ruling that marks the end of the text.16 And while EA 369, the tablet sent by the Pharaoh that was seemingly written by a scribe from Gezer (Vita’s “Scribe 2 of Gezer”) does have a single ruling in line 5, this ruling occurs at the end of the line to fill in otherwise empty space between the final cuneiform sign used in the line and the tablet’s right side. 2.2.3.3. TheUseofRulingsintheLettersofŠuwardataofGath Since three of the letters attributed by Vita to “Scribe 1 of Gezer” are sent by Šuwardata of Gath (EA 278-280), we can also compare the use of rulings in these tablets to other tablets sent by this ruler that have been attributed by Vita to other scribal hands, namely, “Scribe 1 of Gath” (EA 281-284; see Vita 2015: 86-87) and “Scribe 4 of Gath” (EA 366; see Vita 2015: 89). Again, it is striking that rulings are used quite differently across these three groups of tablets. As described above, texts attributed to “Scribe 1 of Gezer” are characterized by the occasional appearance of line rulings at the beginnings of lines. The text attributed to “Scribe 4 of Gath,” however, has a section ruling that separates the text’s introductory formula from the body of the letter. No other letter sent by Šuwardata displays this feature. But the difference in the use of rulings is most striking with regards to EA 282 and 283, two letters attributed by Vita to “Scribe 1 of Gath.” These tablets have four rulings each that are used to mark the beginning and end of the obverse and reverse, respectively.17 16 One section ruling occurs after line 22; note that the following line 23 explicitly introduces a new topic with ušanītam, “something else.” The obverse of EA 300 is too badly abraded to determine if section rulings occur on that surface. 17 EA 282 also has line rulings after ll. 1-2, while EA 283 has a line ruling only after l. 1.
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The rulings seem to have been applied programmatically and most likely before the tablet was inscribed with signs because the rulings do not follow — and in fact interfere with — the sense of the text. For instance, in EA 282, the two rulings that mark the end of the obverse and the beginning of the reverse separate the noun phrase ṣābī piṭṭāti from its modifiers ma’da magal in Šuwardata’s request, “The king, my lord, should send a very large regular army”: obv. 10 obv. 11
yu-uš-ši-ra mLUGAL-ri EN-ia ERIN2.MEŠ pi2-ṭa2-ti
rev. 1
ma-aʾ-⸢da⸣ ma-⸢gal⸣
Similarly, in EA 283, rulings in the same locations separate the verb yikkimini from its subject šarri in the request, “If there is no regular army (available) atthistime, may the king, my lord, rescue me”:18 obv.15 obv. 16
šum-mami-la-an-nai-ia-nu ERIN2.MEŠ pi2-ṭa2-tiyi-ik-ki-mi-ni
rev. 1
m
LUGAL-ri EN-ia
The two other tablets attributed by Vita to “Scribe 1 of Gath,” EA 281 and 284, lack these “programmatic” rulings. Instead, they have occasional line rulings, though these rulings appear at the end of lines (e.g., EA 281: 20), as opposed to the line rulings in texts attributed to “Scribe 1 of Gezer,” which consistently appear at the beginning of lines. EA 281 also has a ruling to mark the end of the text; EA 284 does not. 2.2.4. TheGezerCorrespondence:PreliminaryConclusions In sum, the use of rulings in letters attributed to “Scribe 1 of Gezer” by Vita — both those sent in the name of various of rulers of Gezer as well as in that of Šuwardata of Gath, Tagi, and other persons — is both internally consistent and also distinct from the use of rulings in the letters sent by a ruler of Gezer that are attributed to other scribes. The internal consistency is further highlighted by the stark contrast between the use of rulings in the tablets written for Šuwardata of Gath that are attributed to “Scribe 1 of Gezer” and the use of rulings in letters written for Šuwardata that are attributed to other scribes. 18 For yikkimini as one of “[a] small number of verbs” that “have the accusative suffix joined by an -i- vowel,” see Rainey 1996: 73.
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However, one feature of the preceding analysis that has not hitherto been emphasized is the inconsistent use of rulings in the four tablets attributed by Vita to “Scribe 1 of Gath.” In EA 282 and 283, there are “programmatic” rulings at the beginning and end of each face of the tablet, while in EA 281 and 284, there is only the very occasional ruling at the end of a line. Knudtzon (1915: 1329 n. 2; cf. Vita 2015: 86-87) suggested that EA 281 may have been produced by a different scribe than the one who produced EA 282-284. However, the fact that the use of rulings in EA 284 is also different from their use in EA 282 and 283 means that this inconsistent page layout in texts attributed to a single scribal hand cannot be resolved simply by postulating that an additional scribe was responsible for EA 281. 2.3. DuplicateDocumentsfromtheBashanValley In order to explore the possibility of variation in the page layout of tablets conventionally associated with a single scribe, it is worth looking more closely at a different group of tablets, EA 201-206. These six letters, sent by six different rulers,19 are not completely identical in their phraseology, but their content is so similar that Moran published them all under the same title, “Ready for marching orders” (1) through (6). Most significantly, all six letters offer the same idiosyncratic variant to the standard “Spring letter,” in which the Pharaoh’s command that a Levantine ruler prepare for the arrival (pānu) of the Egyptian army was (intentionally or not) misunderstood as a command that this ruler prepare to march at the front (pānu) of the Egyptian army.20 In content and paleography (on which, see below), the group of tablets EA 201-206 is also closely connected to EA 195, sent by Biryawaza, possibly of Damascus, and this point of connection has frequently been invoked to contextualize this dossier of duplicate documents from the Bashan Valley.21 For instance, Goren, Finkelstein & Na’aman (2004: 224) 19 The rulers are identified by name and city (Artamanya of Ṣiribašani [EA 201] and Abdi-Milki of Šashimi [EA 203]), by name only (Amayaše [EA 202]) or by city only (the ruler of Qanu [EA 204], the ruler of Ṭubu [EA 205]; and the ruler of Naṣiba [EA 206]). 20 Liverani 1990: 344. For an alternative view that the letters are not routine replies but were sent in response to a specific planned campaign, see, e.g., Na’aman 1990, especially p. 400. 21 Knudtzon 1915: 1294 n. 2; Moran 1992: 273 n. 2; Vita 2015: 34-35. The association of Biryawaza with Damascus has been the subject of much scholarly debate, with Vita arguing most recently that his documented activities can be best understood as those of “an Egyptian agent during [a] probably lengthy period as a prince of Mušihuna,” before he inherited the rule of this city in the Beqaa Valley (2015: 34, with discussion of previous scholarship).
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have suggested that “Biryawaza of Damascus and his scribe traveled to a certain place in the Bashan, where they met with the rulers of local cities, delivered to them instructions from the Egyptian administration and wrote these letters on their behalf.” Remarking that another letter of Biryawaza, EA 197, places him in the city of Adura in the Bashan, they continue, “[t]he city of Adura, or another city in the southern Bashan, could have been the gathering place of Biryawaza and the six rulers of the Bashan – the place where the six letters were sent to the Pharaoh” (p. 224).22 2.3.1. PetrographyandPaleography As the introduction to this section has already made clear, scholars have long recognized that EA 201-206 are similar in both their paleography and their clay matrix. Knudtzon (1915: 1294 n. 2) remarked, “Die Nrn. 201-206 bilden nach Schrift, Form und gewiß auch nach Ton (hell schokoladebraun mit einem grauartigen Schein, der einigen so hervortritt, daß sie mehr grau als braun erscheinen) eine Einheit.” Moran (1992: 273 n. 2) pointed to “a constellation of unusual sign forms (note esp., ša,ni, bi,na,i,ia),” and Vita (2015: 35) has stated that the paleography of the tablets (as well as their shape, on which see below) confirms that they “are indeed the work of the same scribe.” Petrographic analysis of the tablets supports the opinion of the philologists, with Goren, Finkelstein, and Na᾿aman concluding that the four tablets of the six that could be sampled, EA 201, 203-205, were “probably dispatched from the southern Bashan or Yarmuk Valley” (2004: 216). Contextual localizations of the toponyms associated with the letters’ correspondents also uniformly place them in the Bashan Valley (RGTC 12/2 s.v. Naṣiba, Qanu, Ṣiribašani, and Ṭubu), independently supporting the results of petrographic analysis. 22 Goren, Finkelstein, and Na᾿amanwere not able to conduct a petrographic analysis of EA 195 since it is in Cairo. However, they remark (p. 224) that “EA 194 and 196-197 (from Damascus) are petrographically different from EA 201-206,” and since the clay of EA 195 resembles EA 201-206, their reconstructed scenario receives some additional support from the letter’s material. Similarly, Vita (2015: 35) has argued that all seven letters, EA 195 and 201-206, “were written around the same time, during a trip made by Biryawaza to the area of the Bashan,” though he observes that “it remains to be clarified whether he was a local scribe, who had trained and worked in the area of the Bashan, or a scribe from a different geographical setting who travelled to the Bashan accompanying Biryawaza.” Galil (1998: 379) has considered the historical setting for the production of EA 201-2016 to be a conflict between Biryawaza and a coalition led by Biridašwa, the ruler of Ashtaroth, also located in the Bashan, in which the senders’ of EA 201-206 may have been Biryawaza’s allies; so also Goren, Finkelstein & Na’aman 2004: 224.
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2.3.2. OtherDiplomaticFeatures Five of the letters share the same unusual variant to the prostration formula, 7-šuanapāni7-tāni, “(I fall) seven times and seven times,” where the prepositional phrase anapānioccurs between the numerals in place of the more commonly met conjunction u or a simple asyndetic construction (Mynářová 2007: 169-170).23 2.3.3. PageLayout Given the consistency it shows in content, paleography, petrography and epistolary conventions, it comes as a surprise to find inconsistencies in the page layout of the group of texts EA 201-206. Table 1 summarizes some key features of the tablets in this regard. Table 1. Features of Page Layout in EA 201-20624 201
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206
Portrait(P)or landscape(L) P L P P P P orientation Dimensionsin length×width ca. 5.66 cm ca. 4.54 cm ca. 7.74 cm ca. 5.78 cm ca. 6.66 cm (×thickness × 4.52 cm × 5.07 cm × 6.49 cm × 4.76 cm unknown × 5.55 cm when × 2.11 cm × 1.62 cm × 1.5 cm × 1.96 cm available) After Rulings introductory None At end At end At end At end formula Blankspace No No No No Yes Yes? onreverse?
23 The exception is EA 202; on the exceptional nature of EA 202, see Moran 1992: 273 n. 2 and the discussion below. Outside of these texts, only EA 189, 193, 195, and 196 use the prepositional phrase anapāni in this context. See above for the connection between EA 195 and 201-206. 24 The data in this table were derived from examining the photographs and catalog information available on West Semitic Research Project, with the exception of EA 206, which is in Cairo and so was inaccessible to West Semitic Research Project’s researchers. Data on EA 206 were derived from Abel’s copy and Rainey’s edition and so must remain tentative. For EA 205, the West Semitic Research Project provides measurements for height and width only and in inches, which have been converted to centimeters in the table.
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As is clear from the table, the tablets comprising the group EA 201-206 vary in several aspects of their page layout. Some tablets have blank space on the reverse, while another, EA 201, is inscribed on every available surface, including the left edge. Across the tablets there is an inconsistent use of rulings, which can appear at the end of the text, between introductory formula and the letter’s body, or not at all. The length of the tablets varies greatly, with a range of 2.08 cm between the smallest and largest of the tablets in portrait format that represents over 35% of the smallest tablet’s size. But most significant is the fact that not every tablet has a portrait orientation, with EA 202 featuring instead the very unusual landscape orientation.25 2.3.4. Duplicate Documents from the Bashan Valley: Preliminary Conclusions Do these inconsistencies in the page layout of EA 201-206 affect the historical context reconstructed for the texts, as described above, that they were produced by a single scribe at about the same time? Although we could perhaps postulate some local “Bashan school” in order to account for the similarities yet accommodate the differences between the texts, there are other, related, possibilities as to why the page layout of EA 201-206 might show inconsistencies that do not require this postulate. One possibility could simply be that though the scribe responsible for EA 201-206 was consistent in most features of the texts he produced, he just did not value consistency in page layout. A second possibility is that the scribe responsible for actually writing EA 201-206 was not always the same scribe who formed the tablets on which the letters were written.26 And a third possibility is that some unknown historical circumstance prompted the scribe who wrote EA 201-206 to decide, for instance, to provide one particular tablet, EA 202, with a landscape orientation. In this chapter’s final section, I will step back to consider these three possibilities (which are certainly not exhaustive) from a broader perspective that includes all of the case studies presented herein. 25 Cf. Mynářová 2014: 21: “Although there is a large variety of ratios between length and width of the resultant tablets, they all use the portrait format.” Vita seems aware of the oddity, for he observes, “EA 202 (pl. XV) differs slightly from the rest in the group with regards to the phrasing … and shape of the tablet, but it is unquestionably the same scribe as that of EA 201 and 203-206” (2015: 35 n. 80). 26 This possibility raises the ontological question of whether a tablet with landscape orientation is simply a tablet with portrait orientation that has been rotated 90° before being inscribed with signs, or whether some features of the tablet, such as its corners or curvature, always fix its orientation once it has been formed.
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3. CONCLUDING DISCUSSION To take up the first possibility mentioned above, is it valid to presume that Levantine scribes should have been consistent in the manner in which they formed tablets or employed rulings? If we admit that the presumption may not be valid, it follows that we must also question why we presume that other aspects of a scribe’s output, such as the shapes of signs or introductory formulae employed, should themselves have been consistent. Part of the value of the diplomatic enterprise lies in helping us out of this interpretive conundrum, in the method’s insistence that conclusions about documents must derive from multiple points of consistency (“to distinguish and combine” the internal and external features of a text, in Dominique’s words quoted at the beginning of this chapter). For instance, the historical validity of the group of texts that Vita has attributed to “Scribe 1 of Gezer” on the basis of its consistent paleography is strengthened because, as this chapter has shown, the same group of texts also displays a page layout that is both internally consistent and also different from the page layout of other texts from Gezer. We should also consider the possibility that the scribes who actually wrote the Amarna letters from the Levant were not always the same persons who formed or laid out the tablets on which they written. Evidence for this distinction may perhaps be found in EA 282 and 283, the two letters of Šuwardata of Gath with “programmatic” rulings at the beginning and end of the obverse and reverse that do not correlate with the content of their respective texts. If “Scribe 1 of Gath” wrote EA 282 and 283 on prefabricated tablets but wrote EA 281 and 284 on tablets he had laid out himself, we would find explanations not only for the rulings that interfere with the meaning of the text in EA 282-283 but also for the inconsistent use of rulings in the larger group of texts attributed to a single scribal hand by Vita. Similarly, if, for some reason, the putative scribe of EA 201-206 had recourse to a prefabricated tablet when, during his peregrinations through the Bashan, it came time to write the letter sent in Amayaše’s name, this explanation could account for why the orientation of EA 202 differs from the others in the dossier. A more widespread use of prefabricated tablets in the Levant might also explain the relatively large number of Amarna letters that have blank space on the reverse, and it would be interesting to explore this possibility further. Finally, could the scribal outputs of signs forms, tablet shape, and so on that we study not always have been habitual or reflexive but instead, at least on occasions, the product of conscious decisions made in response
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to particular historical circumstances? For the Amarna letters from the Levant, there is good reason to take this possibility seriously. Unlike the Old Babylonian correspondence found at Mari, which Dominique has done so much to illuminate and elucidate and wherein diplomatic conventions were such that millennia later a correspondent’s personality can still shine through to the modern reader (Charpin 2003: 7, 2012: xxxix), a Levantine ruler’s correspondence with the Pharaoh was much more regulated. Despite the impression given by Rib-Adda of Byblos, for most rulers, their most frequent communication with Egypt would have been the annual “Spring letter,” mentioned above, in which, in response to the Pharaoh’s commands, they confirmed that they were guarding the city under their control and preparing for the Egyptian army’s summertime arrival, and this template afforded them very little opportunity to differentiate themselves from their peers. In the face of such constraints, and well aware that it would take several steps and much mediation for their letters to reach the Pharaoh’s ear, if, indeed, they ever did at all (Oppenheim 1965: 255; Mynářová 2014: 24-25; Mandell 2015: 127-128), it is increasingly clear that Levantine scribes employed a variety of strategies to draw attention to their work and the core message contained therein. Some examples of such strategies are explicit in the letter’s content, such as proverbs (Hess 1993b: 111, Mandell 2015: 397-410), theological references (Siddall 2010: 27-29), or postscripts addressed to a recipient scribe (Oppenheim 1965: 254-255; Mynářová 2014: 25-26; Mandell 2015: 183). Others, such as glosses (Vita 2012: 283-284), orthography (Moran 1975: 161 n. 37; Yoder 2017-2018; Lauinger 2019), and codeswitching (Mandell 2015: 364-397), operate more at a metalinguistic level. To return to the duplicate documents from the Bashan Valley and conclude this chapter by indulging in a scenario that is admittedly highly speculative, I wonder whether we might understand the landscape orientation of EA 202 within this framework, as an extralinguistic communicative act designed to draw the recipient’s attention to this particular tablet? One can imagine that when the scribe in the Place of the Correspondence of Pharaoh at Akhetaten broke the seal and opened the dispatch bag in which half a dozen letters from the Bashan Valley had arrived,27 his eye 27 While it is possible that the letters from Levantine rulers were individually cased in sealed envelopes, Mynářová (2014: 22) points to “the second part of two-page letters consisting of two tablets” where the second tablet “lack[s] the essential opening passages which identify both the addressee and sender” to suggest “a sealed container of some sort,
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would have immediately lit upon EA 202, the letter written for Amayaše. Nestled among its companions, all of which displayed the expected standard portrait orientation, EA 202’s landscape orientation would have encouraged him to take a closer look at this one particular letter. But, in such a scenario, would Amayaše’s stereotyped declaration of readiness then have been framed for good or for ill by his letter’s unusual format, and would it have been done at his instruction or without his knowledge? BIBLIOGRAPHY Baranowski K., 2018: “Review of CanaaniteScribesintheAmarnaLetters by Juan-Pablo Vita”, JAOS 138, p. 599-601. Benz B., 2016: TheLandbeforetheKingdomofIsrael:AHistoryoftheSouthern Levant and the People Who Populated It, History, Archaeology, and Culture of the Levant 7, Winona Lake. Charpin D., 1984: “Une pratique administrative méconnue”, MARI 3, p. 258259. —— 2002: “Esquisse d’une diplomatique des documents mésopotamiens”, Bibliothèquedel’Écoledeschartes 160, p. 487-511. —— 2003: Hammu-rabideBabylone, Paris. —— 2010: Writing,Law,andKingshipinOldBabylonianMesopotamia, Chicago. —— 2012: HammurabiofBabylon, London/New York. —— 2017: “Chroniques bibliographiques 20. Pour une diplomatique des documents paléo-babyloniens”, RA 111, p. 155-178. von Dassow E., 2010: “Peripheral Akkadian Dialects, or Akkadography of Local Languages?”, in L. Kogan, N. Koslova, S. Loesov & S. Tishchenko (eds.), Proceedings of the 53e Rencontre Assyriologique Internationale, vol. 2, Winona Lake, p. 895-924. Devecchi E., 2012: “The Amarna Letters from Hatti: A Paleographic Analysis”, in T. Boiy, J. Bretschneider, A. Goddeeris, H. Hameeuw, G. Jans & J. Tavernier (eds.), The Ancient Near East, A Life! Festschrift Karel Van Lerberghe, OLA 220, Leuven/Paris/Walpole, p. 143-153. Galil G., 1998: “Ashtaroth in the Amarna Period”, in S. Izre’el, I. Singer & R. Zadok (eds.), PastLinks:StudiesintheLanguagesandCulturesofthe AncientNearEastDedicatedtoProfessorAnsonF.Rainey, IOS 18, p. 373385.
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MARIAGES ET ARCHIVES DANS LE ROYAUME D’ARRAPHE* Brigitte LION**
Parmi les études pionnières consacrées aux archives du Proche-Orient ancien figure celle de M. P. Maidman (1979), portant sur le type de documents que l’on trouve dans les archives privées, sur la façon dont celles-ci se sont constituées et sur leurs fonctions1. Cette réflexion dérivait de son travail de thèse, consacré à la plus grande archive familiale alors connue2, celle des descendants de Tehip-Tilla, découverte à Yorghan Tepe, l’antique Nuzi, en 1927-1928, sur la butte située au nord-ouest du tell principal3. M. P. Maidman y notait déjà les ressemblances entre la situation des archives paléo-babyloniennes et celles de Nuzi4. Les archives de Nuzi étant, pour la plupart, des archives familiales issues de maisons, il n’est pas étonnant d’y trouver quelques contrats de mariage. Ceux-ci ont fait l’objet de nombreuses études, suivant en général des approches typologiques. Les aspects juridiques et les formulaires ont été analysés, de même que les échanges de biens entre les familles. Cependant les aspects archivistiques n’ont que peu été pris en considération. Or, dans la mesure où ce type de contrat impliquait, plus * Le séminaire de D. Charpin à l’EPHE en 1991-1992, consacré aux mariages paléobabyloniens, est sans doute la lointaine origine de ce questionnement. Qu’il soit ici remercié pour les années d’enseignement que j’ai pu suivre, à Paris 1 et à l’EPHE, et pour la variété des problématiques qu’il y a abordées : plusieurs d’entre elles nourrissent toujours mes réflexions et mes recherches. Je remercie, pour leurs relectures et leurs conseils, P. Abrahami, C. Michel et F. Rougemont. ** Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 7041 ArScAn. 1 D. Charpin a souligné l’importance qu’il attachait à cette étude (communication personnelle). Les travaux sur les archives ont pris leur essor dès les années suivantes, comme en témoignent la Rencontre Assyriologique de 1983 (Veenhof 1986a) et la publication des ouvrages de D. Charpin consacrés aux archives de « Tell Sifr » (1980) et au clergé d’Ur (1986). 2 Elle a, depuis, été détrônée par celle de la famille d’Ur-Utu à Sippar, d’époque paléo-babylonienne. Pour le corpus paléo-assyrien, sur les maisons de Kaneš ayant livré plusieurs centaines de tablettes, voire plus d’un millier, cf. Michel 2018, p. 61-62. 3 Maidman 1976. Sur la répartition des lots d’archives de Nuzi, voir Pedersén 1998, p. 15-32 et Lion 1999. 4 Maidman 1979, p. 3, n. 7, qui renvoie par exemple à l’étude de Greengus 1969 sur les contrats de mariage paléo-babyloniens.
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que deux personnes, deux familles, avec souvent des échanges de prestations et des engagements réciproques, on peut se demander qui conservait la tablette5. Le présent article propose d’examiner cette question. À partir du formulaire des tablettes, de l’endroit où elles ont été trouvées (contexte archéologique) et des lots d’archives dont elles faisaient partie (contexte archivistique), on devrait pouvoir en déduire laquelle des deux parties les conservait. De plus, les contrats étant passés devant témoins et scellés, les sceaux des parties en présence, lorsqu’ils sont apposés, peuvent donner des indices, puisqu’en règle générale la partie qui scelle un contrat n’est pas celle qui le conserve. 1. LES DONNÉES DE LA
QUESTION
1.1. Lestablettesconcernantlesmariages Comme à l’époque paléo-babylonienne6, la rédaction de contrats de mariages n’était en rien systématique, seules quelques dizaines de tablettes de ce type ont été découvertes. Les archives familiales sont pourtant abondantes à Nuzi, mais dans la famille la mieux documentée, celle de Tehip-Tilla et de ses descendants qui avaient accumulé environ un millier de tablettes, les mariages des membres des différentes générations n’ont pas laissé de traces écrites. Il en va de même dans d’autres groupes d’archives. En supposant qu’un tri ait pu conduire à éliminer les documents des générations antérieures, on pourrait cependant s’attendre à trouver les contrats de la dernière génération active, ce qui n’est pas le cas. La plupart du temps, la coutume devait suffire et la nécessité de la rédaction d’un contrat répondait à des circonstances particulières7. Les cas documentés sont donc atypiques ou problématiques.
5 Un intérêt pour cette question apparaît chez L. Barberon qui, étudiant les nadītum de Marduk à l’époque paléo-babylonienne, a pris en considération les contextes archéologiques et archivistiques des tablettes qui les mentionnent (2012, p. 151-178) ; or parmi ces tablettes figurent des contrats de mariage. C. Michel (à paraître) a aussi intégré ces données à son étude des mariages paléo-assyriens. 6 Sur le mariage paléo-babylonien, voir Westbrook 1988, à compléter par Westbrook 2003 (spécialement p. 385-391), Démare-Lafont 2012, Stol 2012, qui fournissent une importante bibliographie, et Lion 2015. Stol 2016 consacre plusieurs chapitres au mariage, à différentes époques. 7 Paradise 1987, p. 3-6.
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Ce que l’on peut définir comme tablettes de mariage se présente sous différentes formes. La plus facilement identifiable est celle du contrat commençant par les mots ṭuppiriksi, le sens de riksu à Nuzi renvoyant spécifiquement au lien créé par un mariage. D’autres se présentent comme une déclaration de l’une des parties et commencent par la formule EME-šu (lišānšu) ša NP, « déclaration de NP », voire umma. Ce formulaire déclaratif n’est pas réservé aux mariages, il peut introduire toutes sortes d’opérations, comme des adoptions, des reconnaissances de dettes, etc. Des mariages sont aussi intégrés à différents arrangements familiaux. Certains sont prévus dans des testaments. Les adoptions de jeunes filles sont toujours liées à des mariages, la personne adoptante se chargeant de les marier8. Quant aux adoptions d’hommes, elles peuvent, le cas échéant, s’accompagner d’un mariage de l’adopté avec la fille de l’adoptant ou de l’adoptante9. Les tablettes de Nuzi concernant les mariages ont fait l’objet d’une thèse10 et de plusieurs articles, parmi lesquels ceux de J. Paradise, sur le mariage entre personnes libres11, de Nicole Pfeifer, qui compare de façon très systématique les contrats de mariage de Nuzi aux contrats paléobabyloniens12 et de J. Justel qui les compare aux contrats syriens du Bronze Récent13. K. Grosz a étudié l’échange de prestations entre les familles14. Les diverses formes d’adoptions de femmes en vue de leur mariage ont donné lieu à une abondant bibliographie, l’article le plus récent étant celui de J. Fincke15. C. Zaccagnini a repris de façon synthétique les données concernant les mariages dans le royaume d’Arraphe16. 1.2. Leformulaire Lorsque le mariage est évoqué dans une déclaration (EME-šu, umma), la personne qui déclare prendre ou donner une femme en mariage n’a aucune raison de conserver la tablette : elle s’engage au contraire envers 8
Fincke 2012. Lion 2004. 10 Breneman 1971. 11 Paradise 1987. 12 Pfeifer 2009. 13 Justel 2012. 14 Grosz 1981 et 1983. 15 Fincke 2012. Voir aussi, entre autres, Cassin 1938, Cardascia 1959, Grosz 1987, Cassin 1994, Bellotto 2004. 16 Zaccagnini 2003, p. 587-593. 9
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l’autre partie, qui garde le document pour, le cas échéant, faire valoir ses droits. C’est le cas dans d’autres types de transactions, par exemple une déclaration de reconnaissance de dette est faite par le débiteur et conservée par le créancier. Ce premier cas est donc relativement simple. La plupart des tablettes consignant des mariages ont cependant une formulation différente, celle d’une ṭuppiriksi qui lie deux contractants et il faudra faire appel à d’autres critères pour savoir quelle partie gardait la tablette. 1.3. Lescontextesarchéologiques La désignation générale « tablettes de Nuzi » inclut en fait, plus largement, les tablettes trouvées dans le royaume d’Arraphe, issues de trois sites différents : Arraphe (Kirkouk), Nuzi (Yorghan Tepe) et Tell alFahhar dont le nom antique n’est pas assuré. Toutes datent de la même époque, le XIVe s. av. J.-C., et ont les mêmes caractéristiques formelles. Les tablettes d’Arraphe, la capitale de l’État du même nom, auraient été découvertes par hasard, à la suite de glissements de terrain. Le site, recouvert par la ville moderne, n’a jamais fait l’objet de fouilles régulières. Les tablettes exhumées à Yorghan Tepe l’ont été d’abord par des fouilleurs clandestins, puis par cinq missions archéologiques officielles, entre 1925 et 193117. Le lieu de découverte précis des tablettes issues des fouilles régulières est connu dans environ 80% des cas. Enfin le site de Tell al-Fahhar, fouillé par une mission irakienne, a livré 645 tablettes et fragments18. Si 58 tablettes ont été découvertes avant les fouilles régulières, la provenance des autres, dégagées dans un grand bâtiment appelé le Green Palace, est connue. Les tablettes issues de ce site n’ont pas toutes été publiées. 1.4. Lasituationarchivistique On gardera ici la définition du « fonds d’archives » donnée par K. R. Vennhof : « the total of records accumulated during the time a particular task was performed by an institution or person ». Dans le cas des archives familiales, il s’agit des activités menées pendant plusieurs générations19, 17
Le rapport de fouilles a été publié par Starr 1937 et 1939. Al-Kahlesi 1970 et 1977. La liste des tablettes avec leur provenance est donnée par Kolinski 2005, p. 196-197 (corriger le grand total des tablettes complètes en « 509 »). 19 Veenhof 1986b, citation p. 7, réflexions sur les archives familiales p. 30-34. 18
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même s’il est toujours impossible de savoir si ce qui a été trouvé correspond au nombre « total » des tablettes produites dans l’antiquité. Vraisemblablement, ce n’est presque jamais le cas. Le contexte archivistique est lié au contexte archéologique, car les archives familiales étaient, en règle générale, conservées en un même lieu. Nombre d’archives familiales ont ainsi pu être identifiées à Nuzi20. Il faudra donc voir si les contrats de mariage de Nuzi ont été découverts dans des pièces ou maisons contenant d’autres tablettes relatives aux mêmes personnes. 1.5. Laprosopographie En l’absence de données archéologiques, lorsque les tablettes proviennent de fouilles irrégulières ou lorsque, dans le cadre de fouilles officielles, le lieu de provenance n’a pas été enregistré, ou pas correctement, le contenu même des tablettes permet cependant parfois de les regrouper en lots cohérents. La récurrence d’une personne comme partie dans les contrats peut faire penser que ses archives ont été découvertes, du moins s’il s’agit de la partie qui devait conserver la tablette (créancier pour un prêt, adopté dans une adoption immobilière, héritier dans un testament, etc.). Une recherche prosopographique sur les différents membres des familles unies par un mariage peut donc donner des indications. Si l’une des parties est connue par ailleurs comme active dans d’autres opérations, il y a de fortes chances pour que la tablette de mariage fasse partie d’un ensemble plus vaste conservé par la famille en question. 1.6. L’usagedessceaux Les sceaux de Nuzi étant pour la plupart anépigraphes, les scribes indiquent, au-dessus ou en-dessous de leur empreinte, « sceau de NP ». Les pratiques de scellement des tablettes de Nuzi ont été étudiées par D. Stein et suivent les règles que l’on connaît déjà à l’époque paléobabylonienne21. Les contrats sont scellés par les témoins. Ce qui importe 20 Voir la bibliographie dans Pedersén 1998, p. 15-32 et Lion 1999. Parmi les études d’archives publiées depuis, on peut citer Lion & Stein 2001 (famille de Pašši-Tilla), Negri Scafa 2005 (tablettes des maisons au nord du temple), Abrahami & Lion 2012a (fTulpunnaya), Negri Scafa 2012 (tablettes des maisons au nord du palais), Lion & Stein 2016 (tablettes trouvées dans le temple). 21 Stein 1993, p. 37-72 pour les archives du prince Šilwa-Teššub, spécialement p. 69 pour les rares tablettes de mariage ; Stein 2001, p. 257-259 pour celles la famille de PaššiTilla ; Stein 2016, p. 237-240 pour les tablettes trouvées dans les temples.
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davantage ici est la présence possible, bien que non systématique, du sceau de l’une des parties. Les reconnaissances de dettes sont en général scellées par les débiteurs, les donations par les donateurs, les adoptions immobilières par la personne qui aliène ses terres, et ainsi de suite : les sceaux sont donc ceux de la personne qui abandonne des droits ou reconnaît ceux de l’autre partie ; et cette autre partie conserve la tablette. Pour les mariages, il faut donc considérer que, si l’une des parties scelle, la tablette devait être conservée par l’autre. Cet élément permettra le cas échéant de confirmer quelle partie acquiert des droits, ou plus de droits que l’autre. 2. CORPUS ET DIFFICULTÉS DE L’ÉTUDE 2.1. Lecorpus Le corpus des tablettes de mariage est établi à partir de la thèse de J. M. Breneman et des articles de J. Paradise (qui étudie 20 tablettes) et de N. Pfeifer (qui étudie 36 tablettes enregistrant 38 mariages). Cependant toutes ne sont pas reprises ici. J. Paradise a distingué, dans les documents concernant les mariages, trois catégories : (1) les mariages entre personnes libres, (2) ceux dans lesquels au moins l’un des conjoints est un esclave, et (3) ceux dans lesquels la mariée est adoptée, l’adoptant se chargeant de la donner ensuite en mariage – pratique appelée « adoption matrimoniale ». Seules les personnes libres sont étudiées ici, ce qui exclut la catégorie (2)22. La catégorie (3) n’est pas non plus prise en considération car, d’un point de vue archivistique, elle ne pose pas de problème : l’adoptant, acquérant des droits sur la jeune fille à marier, garde la tablette23. Seront cependant 22 Pour les mariages entre une femme libre et un esclave, voir p. ex. AASOR 16 44 (sur ce texte voir Abrahami & Lion 2012a, p. 36-38), HSS 19 83, JEN 120, 434, 437, 441, 637. Pour les mariages entre un homme libre et une esclave, voir p. ex. JEN 438 ; dans HSS 19 46, l’épouse est une servante du palais, mais le nom de son père est mentionné ; cependant la tablette se présente comme une déclaration du père de l’époux et la plus grande partie du document consiste en dispositions qu’il prend pour léguer son héritage à son fils. 23 J’exclus par exemple HSS 19 76, que Breneman 1971, p. 63-64, classe dans son chapitre « marriage tablets ». Le début est cassé, mais Kiteni semble donner sa fille (?) f Aššuanašši comme fille adoptive à fUriš-elli, et cette dernière envisage de la donner ensuite comme épouse à son frère Elhip-šarri (cf. Fincke 2012, p. 120 n. 5 et p. 123 n. 37). La tablette, sellée par Kiteni, est conservée par l’adoptante fUriš-elli ; elle a été trouvée en A13, dans la maison de Šilwa-Teššub. Une autre tablette, HSS 19 94, par laquelle
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prises en considération les tablettes établissant un mariage et une adoption matrimoniale si elles concernent deux femmes différentes (§ 2.3 et 5.3). Sont également exclus les testaments enregistrant des dispositions pour un mariage24 et les adoptions d’hommes dans lesquelles l’adoptant donne sa fille en mariage à l’adopté25. Le corpus est présenté ci-dessous sous forme de tableaux récapitulant les différents éléments pris en considération. Les tablettes ayant un formulaire déclaratif sont traitées en premier (tableau 1 et § 3), puis les ṭuppi riksi (tableau 2 et § 4). 2.2. Descritèresparfoisdifficilesàappliquer Idéalement, pour les ṭuppi riksi, les différents critères définis ci-dessus (§ 1.3 à 1.6) devraient pouvoir s’additionner : si le contexte archéologique et archivistique d’une tablette est connu, si la prosopographie permet de mieux connaître les protagonistes et enfin si la tablette est scellée par l’une des parties, on devrait pouvoir en conclure sans peine qui la conservait. En pratique, la situation est bien plus complexe, car ces différents critères sont rarement réunis. Les tablettes d’Arraphe, ainsi que celles de Nuzi trouvées avant les fouilles régulières, sont dépourvues de contexte archéologique. Cependant il a été parfois possible de regrouper des tablettes relevant d’un même dossier, qui étaient probablement conservées en un même lieu dans l’antiquité mais ce dernier point demeurera toujours invérifiable. C’est par exemple le sens du travail de K. Grosz, qui a rassemblé les archives de la famille de Wullu, vraisemblablement toutes issues des fouilles clandestines d’Arraphe26. Les tablettes de Tell al-Fahhar ont un contexte archéologique connu. Mais les textes n’ont pas tous été publiés et les regroupements par archives n’ont pas été faits systématiquement. L’une des études les plus f
Uriš-elli adopte une de ses nièces, provient vraisemblablement aussi de la maison de Šilwa-Teššub. Cf. D. Stein 1993, p. 152. 24 Comme p. ex. HSS 19 2, un testament dans lequel le père de famille donne sa fille en mariage. 25 Telles que HSS 5 67, HSS 19 49, HSS 19 51, probablement IM 70702 = Al Rawi 1977 p. 324-329 et 436, dont tout le début est cassé, et Gadd 51. Dans ce dernier cas par exemple, l’adoptant, Našwe, donne sa fille en mariage à l’adopté, Wullu ; la tablette est scellée par Našwe et gardée, sans ambiguïté, par Wullu, qui est à la fois le fils adoptif, le gendre et l’héritier de Našwe. Sur les tablettes de ce type, voir Lion 2004. 26 Grosz 1988.
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précises est celle de F. al-Rawi : il a repéré des lots de tablettes appartenant à certaines familles dont il a établi les arbres généalogiques27. Les seules tablettes dont on peut déterminer de façon sûre la provenance archéologique et les liens avec d’autres documents groupés par archives sont donc surtout celles provenant des fouilles régulières de Nuzi. Il arrive pourtant que des tablettes dont on connaît le lieu de provenance ne présentent aucun lien prosopographique avec d’autres trouvées au même endroit, ni même avec aucune autre tablette découverte sur le site. Les sceaux de l’une des parties ne sont pas toujours apposés sur les tablettes, qui peuvent être scellées uniquement par les témoins et le scribe. En outre, lorsque les tablettes sont abîmées, l’ensemble des sceaux n’est pas toujours conservé. 2.3. Mariagesetautresarrangementsfamiliaux Les tablettes de mariage répondant à des circonstances exceptionnelles, elles présentent des formulaires assez variés. Certaines enregistrent différents arrangements entre deux familles. L’un des cas les plus complexes est par exemple AASOR 16 55 qui consigne trois mariages et une adoption matrimoniale ; HSS 5 11, HSS 5 80 et TCL 9 6 associent chacune un mariage et une adoption matrimoniale. Dans AASOR 16 55, le marié adopte une fille de son épouse et dans HSS 5 80, une sœur de celle-ci. HSS 5 11 évoque aussi une adoption matrimoniale de la fille de la mariée. Dans TCL 9 6, c’est le père de la mariée qui adopte une sœur de l’époux. Dans ce cas, quelle opération est primordiale ? On trouve aussi, en plus du contrat de mariage, des dispositions relatives à l’héritage, comme dans HSS 9 24 (le premier fils du nouveau couple sera considéré comme l’aîné et recevra une double part d’héritage), HSS 19 81+EN 9/3 474 (transmission des biens du père de la mariée aux futurs enfants de sa fille, ou à ceux de son gendre), HSS 19 85, SANTAG 4 152 et Gadd 12 (transmission des biens du mari aux enfants qu’il aura avec son épouse), JEN 435 (transmission des biens du père du marié à son fils) et TCL 9 41 (le marié, d’abord déshérité par sa mère, retrouve son statut de fils et héritera de ses biens). En fonction du contenu particulier de chacun des documents, la nécessité de le confier à l’une ou à l’autre des parties peut apparaître ; il faudra voir dans ce cas si les hypothèses possibles cadrent avec les données archéologiques, archivistiques et les scellements. 27
Al-Rawi 1977, p. 42-69.
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3. LES TABLETTES DE DÉCLARATION Ce sont les moins nombreuses du corpus (tableau 1). On peut partir du principe que la tablette n’est pas conservée par la personne qui fait la déclaration. On verra le cas échéant si cette hypothèse peut être validée en prenant en compte les autres critères présentés ci-dessus : lieu de découverte, lot d’archives, liens prosopographiques, scellements. 3.1. Absenced’indication AASOR 16 5728 : fAšta[…] fille de Qīšt[e…] se donne elle-même en mariage à Bēl-dāri. La tablette provient de la pièce N 120 du palais : soit il s’agit d’un document à caractère privé conservé dans le palais sans que l’on comprenne pourquoi, soit il y a eu une erreur d’enregistrement29. La mariée faisant la déclaration, son époux doit garder le document, mais ni l’un ni l’autre n’est connu par ailleurs et seuls les témoins scellent la tablette. TCL 9 630 : Nui-šeri déclare prendre pour femme fŠaphurati auprès de son père Arip-parni. Nui-šeri doit 10 sicles d’argent à Arip-parni, sans doute une partie de la terhatu qu’il n’a pas fini de payer. K. Grosz classe cette tablette parmi les documents d’Arraphe, mais sans pouvoir la rattacher à un dossier particulier. La tablette devrait être gardée par Aripparni, père de la mariée, à qui Nui-šeri doit encore de l’argent. Pour solder ce compte, Nui-šeri donne sa sœur fMennunni comme fille adoptive à Arip-parni qui devra se charger d’organiser son mariage : Arip-parni étant l’adoptant, c’est un second argument en faveur de l’idée qu’il garde la tablette. HSS 5 1131 présente un cas complexe. fArin-turi fille de Pakkaya donne en mariage fTurpunna, fille de son époux apparemment devenue sa fille adoptive, à un mari non nommé dont elle a reçu la terhatu. La suite de la tablette concerne une autre affaire, l’adoption d’fEluanza, fille de fTurpunna, donnée par fArin-turi à sa belle-fille fMatkašar, qui doit se charger de la marier, et la transmission de biens d’fArin-turi à fMatkašar.
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Breneman 1971, p. 63 (translittération, traduction) ; Cassin 1994, p. 142. Pour les archives privées découvertes dans le palais, voir Abrahami & Lion 2012a (archives de fTulpun-naya). Plusieurs cas de tablettes réputées provenir du palais ont probablement été exhumées ailleurs, cf. Abrahami & Lion 2012b, p. 4-5. 30 Grosz 1988, p. 147-148 (traduction) et 183-184 (translittération) ; collations de Wilhelm 1995, p. 130. 31 Breneman 1971, p. 120-123 (translittération, traduction) ; Dosch 1976, p. 128-129, n° 86 (translittération). 29
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La tablette provient de la pièce A34 de la maison dite « de Zike », mais on ne voit pas comment la rattacher aux lots d’archives qui y ont été découverts. Les sceaux sont ceux des témoins. fMatkašar, qui n’est pas connue par ailleurs, est finalement la personne qui acquiert le plus de biens et de droits ; adoptant fEluanza, elle a dû garder la tablette. Cette idée est confortée par le fait qu’fArin-turi est aussi connue par HSS 5 76 (A34), sa tablette de dot par laquelle elle reçoit de son père 1 ANŠE de champ ; or dans HSS 5 11, ce champ est transmis à fMatkašar, qui devra le donner ensuite à ses fils. HSS 5 76 a donc dû, elle aussi, être remise à fMatkašar, avec le terrain. Ainsi, HSS 5 11 enregistre plusieurs dispositions familiales, mais la question principale semble être le sort d’fEluanza et non le mariage de sa mère fTurpunna. 3.2. Liensprosopographiques HSS 5 2532 enregistre une succession de déclarations : celle d’Akkul-enni fils d’Akiya qui a donné sa sœur en mariage à Hurazzi fils d’Ennaya et reçu la terhatu, puis celle de la mariée elle-même, puis une de Hurazzi qui promet de ne pas contester à propos de fKapulanza. La tablette, rédigée dans la ville de Matiha, est scellée par les témoins et le scribe. Les deux familles sont attestées dans d’autres tablettes, HSS 5 69 et HSS 5 80. Cette dernière évoque aussi ce mariage et permet de connaître l’identité de fKapulanza : c’est une autre sœur d’Akkul-enni, qu’il a donnée en adoption matrimoniale à Hurazzi. Un petit dossier de tablettes concerne Hurazzi et son frère Puhi-šenni, ce qui confirme que la tablette HSS 5 25 a bien dû être conservée par le marié, Hurazzi (cf. ci-dessous § 4.4). 4. LES ṬUPPI RIKSI En prenant en compte les différents critères retenus (§ 1.3 à 1.6), chaque cas est brièvement présenté, en allant des plus clairs, c’est-à-dire ceux pour lesquels différents indices convergent, aux plus indécis, ceux pour lesquels aucun des critères ne peut être utilisé (tableau 2).
32 Breneman 1971, p. 52-53 (translittération, traduction) ; Dosch 1976, p. 110-111, n° 76 (translittération).
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4.1. Indications tirées du lieu de découverte, des archives et des empreintesdesceaux HSS 19 8533 : Hupita fils de Hamanna donne sa fille fNupen-naya en mariage à Hutip-Šimika fils de Minaš-šuk. Ce dernier, qui a divorcé d’une précédente épouse, garantit que ses biens iront aux enfants qu’il aura de fNupen-naya. La tablette provient du temple, tout comme un achat d’esclave par Hupita (HSS 19 123) et une adoption immobilière au profit du même Hupita (EN 9/3 55), donc deux tablettes qui ont dû être conservées par Hupita ou ses héritiers. Du temple provient aussi une déclaration de Minaš-šuk, très cassée (EN 9/1 242) mais on peut penser qu’elle a été conservée par la personne qui bénéficie de la déclaration, peut-être sa fille ou sa petite-fille (?) fAwiš-kiaše ; quant au testament de Hutip-Šimika en faveur de la même fAwiš-kiaše (EN 9/3 517), son lieu de provenance n’est pas connu, mais il se rattache probablement aux textes du temple. Les deux familles unies par le mariage sont donc documentées et on pourrait hésiter pour savoir laquelle conserve la tablette. L’empreinte du sceau de Hutip-Šimika sur HSS 19 85 indique que c’est l’autre partie, la famille de la mariée, qui garde le contrat. Ce dernier était d’ailleurs accompagné d’un fragment d’enveloppe portant l’indication « tablette de mariage de fNupennaya », ou « tablette de mariage concernant fNupennaya » ; la suite est perdue, mais la deuxième ligne mentionne les noms de Šuhta[tu], le frère du marié, qui fait partie des témoins, et du marié Hutip-Š[imika]. JEN 43534 : Kel-Teššub fils de Hutiya donne sa fille fYarutte en mariage à Šintip-Teššub fils d’Ehel-Teššub. Toute la fin de la tablette concerne la transmission des biens d’Ehel-Teššub à son fils Šintip-Teššub. La tablette provient de la maison la plus septentrionale du petit tell nordouest, où ont été découvertes les tablettes des descendants de Kizzuk, et plus précisément de la pièce 12 qui abritait les tablettes de l’une des branches de cette famille, celle de Hutiya et de son fils Kel-Teššub35, donc du père de la mariée. En revanche l’époux, Šintip-Teššub, est inconnu par ailleurs et son père Ehel-Teššub fils de Paya est attesté dans
33 Lion & Stein 2016, p. 36-38, n° 5 (translittération, traduction et références bibliographiques) et p. 284-286 (sceaux 15 à 23). Sur les archives de Hupita et Minaš-šuk, Lion & Stein 2016, p. 25-38. 34 Breneman 1971, p. 32-35 (translittération, traduction) ; Wilhelm 2004, p. 61-62 (traduction). 35 Dosch & Deller 1981, spécialement p. 93 pour les tablettes de la pièce 12 et p. 97 pour l’arbre généalogique de la famille.
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trois autres documents, mais pas comme partie active36. La tablette a été scellée par Ehel-Teššub, le père du marié. Kel-Teššub, le père de la mariée, a dû la conserver. 4.2. Indicationstiréesdugroupementpardossier etdesempreintesde sceaux Fadhil n° 2 = TF1 432 : Kipiya donne sa sœur fUmmi-šaru en mariage à Zir-Teya ; une clause interdit au mari de prendre une seconde épouse, sauf en cas de stérilité d’fUmmi-šaru. La tablette provient de Tell al-Fahhar, dans le « Green Palace », pièce 9. Les sceaux sont en partie perdus, mais celui de Zir-Teya, le marié, est conservé. C’est donc Kipiya, le frère de la mariée, qui a gardé la tablette. Zir-Teya ne lui ayant pas encore versé la terhatu, la tablette est sans doute établie (aussi) pour cette raison et peut tenir lieu de reconnaissance de dette. Cette hypothèse trouve confirmation dans le fait qu’il existe au moins un autre document dans lequel Kipiya est partie : Fadhil n° 11 = TF1 632 (provenant cependant de la pièce 13). C’est une déclaration d’Akit-tirwi fils d’Akap-tae, par laquelle il échange des vergers avec Kipiya. La tablette est désignée comme ṭuppitahsilti. Akit-tirwi faisant la déclaration, la tablette a dû être elle aussi conservée par Kipiya. On a là deux pièces d’un dossier appartenant à Kipiya, qui comprenait peut-être encore d’autres documents. 4.3. Indicationstiréesdulieudedécouverteetdesarchives AASOR 16 5537 enregistre quatre arrangements entre deux familles : trois mariages et une adoption matrimoniale. – Šukri-Teššub fils de Tur-šenni donne sa sœur fHaluya en mariage à Zilik-Kušuh fils d’Ahuya ; ce dernier doit donner 30 sicles d’argent à Šukri-Teššub, certainement au titre de la terhatu (l. 1-7). – Šukri-Teššub donne également fŠehalitu, fille de fHaluya (donc sa nièce), en mariage à Hupita38 fils de Zilik-Kušuh ; ce dernier doit donner 20 sicles d’argent à Šukri-Teššub, certainement au titre de la terhatu et 20 sicles, reste (de la terhatu) de fŠehalitu, sont attachés à son vêtement (qannu) et lui sont remis (l. 8-15).
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HSS 16 331 : 17, HSS 16 332 : 18 (listes d’hommes) et JEN 668 : 51 (témoin). Breneman 1971, p. 54-58 (translittération, traduction) ; Cassin 1994, p. 134. Ce nom est lu ag-ga-ta par R. H. Pfeiffer, mais Hupita par E. R. Lacheman, s.d.
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Haluya fait une déclaration, disant qu’elle a été donnée en mariage à Zilik-Kušuh de son plein gré (l. 16-19) et qu’elle donne sa fille f Amšar-elli en mariage à Šukri-Teššub fils de Zilik-Kušuh (l. 19-22). – Enfin fHaluya fait une déclaration indiquant qu’elle donne sa fille f Kanzuššalli comme fille adoptive à Zilik-Kušuh (l. 38-42). Aucun des contractants ne semble avoir scellé la tablette. Zilik-Kušuh épouse donc fHaluya et adopte l’une de ses filles, tandis que deux fils de Zilik-Kušuh épousent deux autres filles de fHaluya. Il est difficile de comprendre pourquoi l’une des filles de fHaluya est donnée en mariage par son oncle Šukri-Teššub, alors que fHaluya, par deux déclarations successives, règle l’avenir de ses deux autres filles. f Haluya n’est connue que par cette tablette ; son frère Šukri-Teššub est attesté comme témoin d’un prêt (EN 9/2 118 : 28, 34). Dans la mesure où elle fait une déclaration la concernant elle-même, puis concernant sa fille fAmšar-elli, ainsi qu’une seconde déclaration au sujet d’une autre de ses filles, fKanzuššalli, on trouve un formulaire déclaratif inclus dans une ṭuppiriksi.Cela laisse penser que c’est ZilikKušuh, qui garde la tablette. C’est d’autant plus probable qu’il devient le père adoptif de fKanzuššalli, or dans une adoption de femme, le père adoptif (ou la mère adoptive) conserve la tablette. Zilik-Kušuh fils d’Ahuya est connu aussi comme l’une des parties d’AASOR 16 60, une tablette de tidennūtu par laquelle il contracte un emprunt auprès d’fUzna, épouse d’Enna-mati, et entre au service de celle-ci comme gage pendant 10 ans, période à l’issue de laquelle, s’il rembourse, il pourra quitter la maison d’fUzna. La tablette n’a pas de lieu de provenance connu, mais les tablettes d’Enna-mati, fils de Tehip-Tilla, et de son épouse fUzna, ont été découvertes dans la maison dite de TehipTilla. Or c’est de là que provient AASOR 16 55, plus précisément de la pièce T19. On peut donc supposer que Zilik-Kušuh fils d’Ahuya, entré au service d’fUzna, n’a pu en sortir et que, venu travailler dans sa maison, il y a déposé la tablette de mariage et d’adoption qu’il avait en sa possession. C’est donc dans ce cas l’époux qui a conservé la tablette. HSS 9 2439 (= AdŠ 548) : Šilwa-Teššub, le fils du roi, donne sa sœur f Šuwar-hepa en mariage à Zike fils de Muš-Teya40. La tablette a été –
39 Breneman 1971, p. 40-42 (translittération, traduction). La tablette doit être reprise dans l’édition des archives de Šilwa-Teššub sous le n° AdŠ 548. 40 Un homme de ce nom apparaît dans plusieurs textes administratifs : il est bénéficiaire de rations d’orge dans les listes HSS 15 264 : 15 (C19) et HSS 16 191 : 32 (D21), ainsi que dans le reçu individuel HSS 14 91 : 3, 12 (C19), qu’il scelle ; d’après HSS 15
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exhumée dans la maison dite de Šilwa-Teššub, qui abritait ses archives : elle a été conservée par le frère de la mariée. Interdiction est faite à Zike de prendre une seconde épouse ou une concubine. Le premier fils que f Šuwar-hepa mettra au monde sera considéré comme le fils aîné de Zike (qui a peut-être déjà des enfants) et prendra à ce titre une double part d’héritage. Ces deux clauses protégeant les droits de fŠuwar-hepa et de ses enfants, il est logique que sa famille ait conservé la tablette. HSS 19 7841 est très cassée. Les époux sont fNarapu[…] et Hutanni, mais comme le début manque, on ignore s’ils sont aussi les contractants. Seules subsistent les clauses interdisant au mari de prendre une seconde épouse s’il a des enfants de la première, et l’y autorisant dans le cas contraire. La tablette provient de la maison de Šilwa-Teššub, pièce A26. D. Stein la rattache à un groupe d’archives trouvé dans cette pièce, concernant Ewara-kali et ses fils, Urhi-Teššub et Hutanni, le marié dans HSS 19 7842. La tablette a donc été conservée par le marié (ou éventuellement son père). HSS 19 8443 : Puhi fils de Šupantil donne sa sœur fNawaya en mariage à Hupita fils d’Uthap-tae. La tablette provient du temple (G73) où se trouvaient des contrats de types divers. Dans la mesure où, dans le même bâtiment, a été trouvé un procès gagné par Uthap-tae fils de Zike (EN 9/1 404, G29) et une tablette d’adoption d’une jeune fille par Šar-Teššub fils d’Uthap-tae (HSS 19 92, G29), il est probable que HSS 19 84 se rattache elle aussi au dossier d’Uthap-tae, le père du marié. 4.4. Indications tirées du lieu de découverte et des archives : les fils d’Ennaya Plusieurs tablettes provenant de la pièce A34 de la maison dite « de Zike » concernent les membres d’une même famille, Puhi-šenni et Hurazzi fils d’Ennaya. Parmi elles figurent deux ṭuppiriksi.
35 : 15 (palais N120), il fait partie de 62 hommes dont les chevaux sont « de (l’aile) gauche ». 41 Breneman 1971, p. 47-48 (translittération, traduction). 42 Stein 1993, p. 28 et 152. La tablette doit être reprise dans l’édition des archives de Šilwa-Teššub sous le n° AdŠ 649. 43 Lion et Stein 2016, p. 134-136, n° 40 (translittération, traduction et références bibliographiques) et 327-330 (sceaux 166 à 173) ; sur l’ensemble du dossier d’Uthap-tae et de son fils, p. 128-141.
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Dans HSS 13 26344, Puhi-šenni fils d’Ennaya épouse fHinzuri fille de Tarmiya, qui contracte pour elle-même et déclare avoir mis au monde une fille de Puhi-šenni. fHinzuri scelle la tablette, ce qui indiquerait que celle-ci est conservée par son époux. La mariée n’est pas connue par ailleurs. Trois tablettes ont trait aux relations entre Hurazzi fils d’Ennaya, un frère de Puhi-šenni, et la famille d’Akkul-enni fils d’Akkiya. Dans HSS 5 6945, Akkul-enni donne sa sœur fBēlt-Akkade-ummī à Hurazzi comme sœur adoptive et reçoit de lui 40 sicles d’argent. La tablette est écrite dans la ville de Temtenaš. Elle a dû être conservée par l’adoptant, Hurazzi. D’après deux autres documents, la déclaration HSS 5 25 (cidessus, § 3.2) et la ṭuppi riksi HSS 5 8046, Akkul-enni donne sa sœur f Bēlt-Akkade-ummī en mariage à Hurazzi. HSS 5 80 est la plus ancienne des deux, puisque Hurazzi doit encore verser la terhatu à Akkul-enni – il est prévu que ce dernier en reverse une partie à sa sœur sous forme de dot. Dans ce même document est enregistrée une seconde opération : Akkul-enni donne une autre de ses sœurs, fKapulanza, en adoption matrimoniale à Hurazzi. Les trois tablettes sont scellées par les témoins (dont Puhi-šēnni et Šukriya, les frères du marié, pour HSS 5 80) et le scribe, mais pas par l’une des parties. L’adoption matrimoniale fKapulanza par Huzari, de même que les liens entre ces différentes tablettes, fait penser que HSS 5 80, comme HSS 5 69 et HSS 5 25, a été conservée par Hurazi, le mari47. 4.5. Indicationstiréesduseulgroupementpardossiers Dans cette catégorie se placent trois tablettes issues des fouilles clandestines d’Arraphe ou de Nuzi, que les études prosopographiques ont cependant permis de regrouper par dossiers.
44 Breneman 1971, p. 78-79 (translittération, traduction) ; Dosch 1976, p. 114-115, n° 78 (translittération). 45 Breneman 1971, p. 169-171 (translittération, traduction) ; Dosch 1976, p. 109, n° 75 (translittération). 46 Breneman 1971, p. 48-52 (translittération, traduction) ; Dosch 1976, p. 112-113, n° 77 (translittération). 47 Akkul-enni n’est pas attesté dans d’autres documents, contrairement à Puhi-šēnni, Hurazzi et un autre frère, Šukriya. Cependant il n’est pas certain que les autres tablettes dans lesquelles ils apparaissent comme partie aient été conservées par eux : HSS 13 31 (A30) et la tablette publiée par Shaffer 1964 (provenance inconnue) ont pu être gardées par l’autre partie, Unap-tae fils de Taya ; HSS 5 29 (A34) est scellée par Puhi-šenni et Hurazzi et c’est donc l’autre partie, Tuhiya, qui garde la tablette.
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SANTAG 4 152 : Zike fils de Šurki-Tilla donne sa sœur fTulpun-naya en mariage à Ith-apu fils de Pai[…] ; les biens de ce dernier iront aux enfants du couple. Les sceaux sont en partie perdus. Ith-apu fils de Pai[…] est inconnu par ailleurs. En revanche, de nombreuses tablettes trouvées dans les fouilles illégales concernent Šurki-Tilla, l’un des fils de Tehip-Tilla (dont la maison a été dégagée sur le petit tell nord-ouest) et Zike fils de Šurki-Tilla48. Il est donc vraisemblable que les fouilleurs clandestins ont trouvé à Nuzi les archives de cette branche de la famille, dont SANTAG 4 152 faisait partie, et que la tablette a été conservée par le frère de la mariée. Gadd 1249 : Wantiš-šenni donne fTeššen-naya, probablement sa fille (?), en mariage à Heršitta ; les biens de ce dernier iront aux enfants du couple. Les sceaux sont perdus sauf celui du scribe. K. Grosz a regroupé un ensemble de tablettes provenant d’Arraphe, qui concerne la famille de Wullu. Le nom du père de Wantiš-šenni est perdu, mais K. Grosz l’identifie au fils de Hašip-Tilla, connu par deux autres tablettes (Yale 12 et Gadd 9), Hašip-Tilla étant lui-même un fils de Wullu50. La tablette se rattacherait à ce groupe d’archives et serait donc conservée par le père de la mariée. TCL 9 4151 : Šehel-Teššub fils d’Ar-taya a donné sa fille fKanzae en mariage à Šekar-Tilla, aussi appelé Šekaya, fils d’fUntuya. fUntuya fait ensuite une déclaration expliquant qu’elle a, dans un premier temps, déshérité son fils Šekaya, mais qu’elle revient sur sa décision et lui lègue des biens immobiliers. Les sceaux sont ceux des témoins et du scribe. K. Grosz classe cette tablette parmi celles provenant d’Arraphe et l’associe à un groupe de plus d’une dizaine de tablettes appartenant à fUntuya, Šekar-Tilla et quelques autres membres de leur famille52. Elle considère en outre qu’il ne s’agit pas d’un contrat de mariage et définit le contenu de la tablette comme « reinstatement of a disinherited heir ». La tablette établissant les droits à l’héritage de Šekar-Tilla, le marié, c’est lui qui a dû la conserver. De plus, fUntuya indique qu’elle a brisé les tablettes écrites précédemment pour ses (autres) fils : on en déduit qu’elle confie TCL 9 41 au fils qu’elle veut favoriser. 48
Müller 1998, p. 19-23 et arbre généalogique à la fin du volume. Grosz 1988, p. 54-55 (traduction) et 207-208 (translittération). 50 Grosz 1988, p. 49, 54-58 et 285. 51 Grosz 1988, p. 129-131 (traduction) et 192-194 (translittération). Collations Wilhelm 1995, p. 133. 52 Grosz 1988, p. 128-138 et 287 (arbre généalogique) ; la tablette BM 104853, appartenant à ce dossier, a depuis fait l’objet d’un joint : Fincke 1995, p. 35-36. 49
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4.6. Absenced’indication Certains documents ne présentent aucun des indices évoqués ci-dessus : partenaires inconnus par ailleurs, empreintes de sceaux non conservées, ou pas en totalité. Dans ce cas, on ne peut faire des suppositions qu’en considérant le contenu du document et en tentant de voir laquelle des deux parties est finalement avantagée par l’arrangement conclu. HSS 19 81 + EN 9/3 47453 : Ulmi-Tilla donne sa fille fWaširinta en mariage à Arip-šarri ; diverses clauses concernent des biens fonciers d’Ulmi-Tilla, transmis à Arip-šarri, et les conditions de transmission de ces biens aux enfants d’Arip-šarri. Les contractants ne sont pas connus par ailleurs, les sceaux sont en grande partie perdus. La tablette a été trouvée dans le temple, mais ne se rattache à aucun dossier précis provenant de cet endroit. D’après les clauses de transmission de biens en faveur d’Arip-šarri et de ses enfants, on peut faire l’hypothèse que le mari conserve la tablette. HSS 19 14454 : Šekar-Tilla conclut le contrat avec Ar-Teššub. ŠekarTilla et fEtenelli, qui est peut-être la mère de la mariée, donnent fUššennaya, la sœur de Šekar-Tilla, comme épouse à Šattip-šenni, fils d’ArTeššub. Les clauses suivantes concernent le versement de 15 sicles d’argent, qui n’a été effectué qu’en partie ; cette somme doit correspondre à la terhatu. Les contractants ne sont pas connus par ailleurs, les sceaux sont perdus. La tablette a été trouvée dans le temple, mais ne se rattache à aucun dossier précis provenant de cet endroit. Šekar-Tilla et f Etenelli font une déclaration concernant la terhatu, ce qui incite à penser que l’autre partie, le père du marié, conserve la tablette. Fadhil n° 1 = TF 2 845 : fAkamme fille de Šehala donne sa fille f Hinzuri en mariage à Ipša-halu fils d’Elhip-šarri. Les clauses qui suivent indiquent que le couple doit « respecter » fAkamme, c’est-à-dire la soutenir et l’entretenir dans ses vieux jours, et la « pleurer » à sa mort, donc assurer les rites funéraires. La clause interdisant au mari de prendre une seconde épouse, sauf en cas de stérilité de la première, présente une particularité : le cas échéant, c’est fAkamme qui fera prendre une seconde épouse à son gendre. La tablette provient de Tell al-Fahhar, mais un regroupement par dossier ou des recoupements prosopographiques ne sont pas possibles ; les sceaux sont en partie perdus. Cependant toute une 53 Lion & Stein 2016, p. 173-177, n° 47 (translittération, traduction et références bibliographiques) et p. 340 (sceaux 213 à 215). 54 Lion & Stein 2016, p. 177-180, n° 48 (translittération, traduction et références bibliographiques).
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partie du formulaire ressemble à celui que l’on trouve dans une adoption de gendre, et la plupart des clauses sont au profit d’fAkamme ; il est donc probable que la tablette a été gardée par la mère de la mariée, non comme tablette de mariage, mais pour la protéger au cas où son gendre et sa fille négligeraient leurs devoirs envers elle. 5. BILAN 5.1. Lecritèredegenren’intervientpas Si l’on tente un bilan des données ci-dessus, la tablette peut être conservée : – par l’épouse : peut-être HSS 19 85, ou par un membre sa famille : Gadd 12, JEN 435, TCL 9 6 (père), HSS 9 24, SANTAG 4 152, Fadhil n° 2 = TF1 432 (frère), peut-être Fadhil n° 1 = TF 2 845 (mère). – par l’époux : AASOR 16 55, AASOR 16 57, HSS 5 25, HSS 5 80, HSS 13 263, TCL 9 41, peut-être HSS 19 78 et HSS 19 81 + EN 9/3 474, ou par son père : HSS 19 84, peut-être HSS 19 144. Ce n’est donc pas systématiquement l’épouse ou l’époux, ou l’un des membres de leur famille, qui doit garder le contrat ou la déclaration. On observe au contraire une grande variété des situations. Une tablette conservée par l’un des conjoints devait pouvoir, en cas de litige, être produite pour faire valoir ses droits contre l’autre ou contre la belle-famille. Concrètement, les deux époux vivant sous le même toit, on peut se demander où la tablette était déposée et comment elle pouvait, si nécessaire, être protégée… 5.2. Pourlesṭuppi riksi :l’ordredescontractantsn’intervientpas J. Paradise a fait une typologie des contrats de mariage entre personnes libres en considérant la partie mentionnée en premier comme initiatrice du contrat. Il observe des différences de formulaires entre les « tablets initiated by the bride’s family » et les « tablets initiated by the groom’s family »55. Cependant cette typologie ne suffit pas à déterminer qui conserve la tablette. 55 Paradise 1987, p. 3 : « We shall see that the determining factors for theses subcategories are: (1) Whether the party mentioned first in the tablet is a relative of the bride or of the groom » et p. 4 : tableau. Ce choix est discuté par Pfeifer 2009, p. 373.
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Si l’on reprend les documents qu’il a étudiés et les résultats auxquels aboutit la présente recherche, on obtient le tableau suivant : Tablette HSS 5 80 HSS 9 24 HSS 19 84 HSS 19 144 Fadhil n° 2 = TF1 432 Gadd 12 HSS 19 81+EN 9/3 474 HSS 19 85 JEN 435 Fadhil n° 1 AASOR 16 55 TCL 9 41 HSS 19 78
Qui a l’initiative du contrat ? (Paradise) frère de la mariée frère de la mariée frère de la mariée frère de la mariée frère de la mariée père de la mariée56 père de la mariée père de la mariée père de la mariée mère de la mariée marié mère du marié ?57
Qui garde la tablette ? marié frère de la mariée père du marié père du marié (?) frère de la mariée père de la mariée marié (?) mariée père de la mariée mère de la mariée (?) marié marié marié ou son père
On voit donc qu’un contrat conclu à l’initiative d’un membre de la famille de la mariée, selon la typologie de J. Paradise, peut être conservé par cette même famille ou par celle de l’époux. Les contrats mentionnant en premier le mari ou sa mère sont conservés par le mari. 5.3.Diversitédessituations La grande diversité des situations se reflète dans des clauses très variéés et l’absence de formulaire fixe. Elle impose donc une étude au cas par cas. Parfois l’essentiel ne semble pas être le mariage, pour lequel on se passe fort bien d’un document écrit, mais un autre arrangement, qui détermine l’attribution de la tablette à l’une ou l’autre des parties. Des adoptions de jeunes filles s’effectuent parfois entre les deux familles qui se lient par le mariage (cf. § 2.3). Dans ce cas, la personne qui obtient la tutelle de la jeune fille acquiert des droits sur elle : celui 56 Selon Paradise 1987, p. 4, le contrat serait conclu par le « brother of bride with father of groom », mais tout le début est cassé. Wantiš-šenni est probablement le père de la mariée plutôt que son frère et il semble que le contrat soit conclu avec l’époux. 57 Selon Paradise 1987, p. 4, le contrat serait conclu par la « mother of bride with groom », mais tout le début de la tablette est cassé.
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d’organiser son mariage et de conserver tout ou partie de la terhatu. C’est alors qu’un écrit est nécessaire pour préciser ces droits. De ce fait, il semble que les tablettes combinant mariage et adoption matrimoniale soient gardées par l’adoptant, quelle que soit sa position dans l’organisation du mariage. Tablettes associant mariage(s) et adoption matrimoniale AASOR 16 55 HSS 5 11 HSS 5 80 TCL 9 6
adoptant (qui conserve la tablette)
position dans le mariage
Zilik-kušuh (adopte une fille de son épouse) f Matkašar (adopte une fille de la mariée) Huzari (adopte une sœur de son épouse) Arip-parni (adopte une sœur du mari)
marié membre de la famille de la mariée marié père de la mariée
Quatre tablettes insistent sur la transmission des biens aux enfants du nouveau couple, peut-être parce que l’époux a déjà eu des enfants d’un premier lit. Cela est clair dans le cas de HSS 19 85, où l’époux se remarie après un divorce. Il s’agit dans ce cas de garantir les droits des enfants de la nouvelle épouse, et c’est alors celle-ci, ou sa famille, qui conserve la tablette. Tablettes Gadd 12
HSS 9 24
HSS 19 85
SANTAG 4 152
clauses sur la transmission des biens aux enfants les biens de Heršitta iront aux enfants qu’il aura de fTeššennaya le premier fils de fŠuwar-hepa et Zike sera considéré comme l’aîné et recevra une double part d’héritage Hutip-Šimika a divorcé d’avec son épouse précédente. Ses biens iront aux enfants qu’il aura de fNupen-naya les biens d’Ith-apu iront aux enfants qu’il aura de fTulpunnaya
conserve la tablette Wantiš-šenni, père (?) de fTeššen-naya Šilwa-Teššub, frère de Šuwar-hepa
f
f
Nupen-naya
Zike, frère de fTulpunnaya
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Trois tablettes contiennent des clauses sur l’héritage fait par le marié des biens de son père, de sa mère ou de son beau-père : il serait normal que le mari conserve la tablette, avec les biens dont il hérite. Cependant JEN 435 pose problème : Šintip-Teššub doit hériter de son père, Ehel-Teššub, qui scelle la tablette ; on pourrait donc penser que Šintip-Teššub la conserve. Mais d’après les données archéologiques et archivistiques (§ 4.1), JEN 435 a dû être conservée par Kel-Teššub, le père de la mariée f Yarutte. Est-ce parce que la tablette, en partie cassée à un endroit qui mentionne fYarutte, contiendrait des clauses la protégeant ou protégeant ses enfants ?58 Tablettes mentionnant la transmission des biens HSS 19 81 +EN 9/3 474
JEN 435
TCL 9 41
marié bénéficiaire de l’héritage
partie conservant la tablette
Arip-šarri (reçoit des biens marié (?) d’Ulmi-Tilla, père de la mariée ; ces biens passeront ensuite aux enfants du couple) Šintip-Teššub (doit recevoir père de la mariée des biens de son père EhelTeššub) Šekar-Tilla (reçoit des biens de marié sa mère fUntuya)
5.4.Laquestiondelaterhatu La terhatu, prestation que l’époux ou sa famille verse à la famille de l’épouse, est attestée à Nuzi où elle est parfois désignée par le terme kaspu, « argent », bien qu’elle puisse être payée sous diverses formes. Elle a fait l’objet de plusieurs études59 et il n’est pas question d’y revenir en détail. Elle n’est pas toujours versée intégralement au moment du mariage et si son versement est différé ou étalé, la famille de l’époux en est redevable à celle de l’épouse ; on pourrait alors s’attendre à ce que la famille de l’épouse conserve la tablette, comme une reconnaissance de dette. C’est peut-être le cas pour TCL 9 6 et Fadhil n° 2 = TF1 432. 58 La tablette est cassée l. 24 et Paradise 1987, p. 16, comprend que les biens dont héritera Šintip-Teššub passeront ensuite aux enfants de fYarutte. Wilhelm 2004, p. 61-62 comprend qu’une partie des biens du couple ira à fYarutte elle-même. 59 En particulier Grosz 1981 ; Paradise 1987, p. 21-24 ; Pfeifer 2009, p. 380-383.
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Cependant d’autres tablettes semblent avoir été gardées par le mari alors même qu’il n’a pas payé, ou pas fini de payer, la terhatu, et que des clauses particulières protègent son épouse. – AASOR 16 55 (conservé par le mari Zilik-Kušuh) : Zilik-Kušuh doit encore verser à 50 sicles à Šukri-Teššub, le frère de la mariée, à raison de 5 sicles par an (l. 32-37). Il s’engage à ne pas prendre une autre épouse que fHaluya (l. 29-31). – HSS 5 80 (conservé par le mari Hurazi) : la terhatu n’est pas encore versée (l. 8-11). Hurazi ne pourra prendre une seconde épouse que si f Bēlt-Akkade-ummī n’a pas d’enfants (l. 19-24). – HSS 19 84 (conservée par le père du marié, Uthap-tae) : Uthap-tae doit verser 45 sicles d’argent à Puhi, le frère de sa femme (l. 7-8). Hupita, le mari, ne pourra prendre une seconde épouse que si f Nawaya n’a pas d’enfants. fNawaya doit être bien traitée dans sa belle famille (l. 11-21). – HSS 19 144 (peut-être conservée par le père du marié, Ar-Teššub ?) : Ar-Teššub, sur les 15 sicles d’argent qu’il doit verser au frère et à la mère de son épouse, n’en a versé que 5 et en doit encore 10 (l. 8-20). Dans ces différents cas, la famille de la mariée peut elle aussi avoir besoin de faire respecter ces engagements. Peut-on avancer l’hypothèse que certaines tablettes aient été écrites en double, lorsque les engagements étaient réciproques, chacune des parties conservant un exemplaire ? C’était probablement le cas pour les ṭuppi šupe’’ulti, tablettes d’échanges de terrains, pour lesquels chaque propriétaire devait garder un exemplaire, même si le hasard des fouilles n’a permis de trouver à chaque fois que l’un d’eux. Il existe par ailleurs des déclarations de réception de la terhatu par la famille de la mariée, qui étaient conservées par l’époux ou le cas échéant par son père, ainsi libérés de toute dette envers leur belle-famille60. Inversement, les tablettes enregistrant le transfert de biens immobiliers au titre de la terhatu devaient être gardées par la famille de la mariée puisqu’elles constituaient des titres de propriété61. * *
*
60 Par exemple HSS 19 96, HSS 19 99 et HSS 19 134, cf. Breneman 1971, p. 180-183. 61 Par exemple HSS 19 97, HSS 19 98, JEN 436, cf. Breneman 1971, p. 186-189.
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D’une telle enquête, il ressort surtout que la catégorie des ṭuppiriksi et des déclarations relatives aux mariages recouvre des réalités très diverses. Même si certaines clauses se retrouvent d’une tablette à une autre, ce qui a suscité des études juridiques et typologiques, les situations familiales sont très variées. Par exemple certaines tablettes, sans que cela soit explicitement précisé, pouvaient être nécessaires du fait du remariage de l’un des conjoints, pour protéger des enfants issus d’un second lit. L’objectif dans lequel le contrat est rédigé détermine sa conservation par l’une ou l’autre des parties. Or il est fréquent que la tablette réponde non à un seul objectif mais à plusieurs, dont l’un peut l’emporter sur les autres. Ces points sont donc à prendre en considération tant dans l’étude des mariages que dans celle des archives. BIBLIOGRAPHIE Abrahami P. & B. Lion, 2012a : « L’archive de Tulpun-naya », dans P. Abrahami & B. Lion (éd.), The Nuzi Workshop at the 55th Rencontre AssyriologiqueInternationale(July2009,Paris),SCCNH 19, Bethesda, p. 3-86. —— 2012b : « Remarks to W. Mayer’s catalogue of the Nuzi palace texts », CuneiformDigitalLibraryBulletin2012:1, p. 1-7. (http://cdli.ucla.edu/pubs/cdlb/2012/cdlb2012_001.html) Al-Khalesi Y. M., 1970 : « Tell al-Fakhar. Report on the First Season’s Excavations », Sumer 26, p. 109-126. —— 1977 : « Tell al-Fakhar (Kurruhanni), a dimtu-Settlement. Excavation Report », Assur1/6, p. 1-42. Al-Rawi F. N. H., 1977 : Studies in the Commercial Life of an Administrative AreaofEasternAssyriaintheFifteenthCenturyB.C.,BasedonPublished andUnpublishedCuneiformTexts, Ph.D., University of Wales. Barberon L., 2012 : Les religieuses et le culte de Marduk dans le royaume de Babylone, Archibab 1, Paris. Bellotto N., 2004 : « L’adozione con matrimonio a Nuzi e Emar », Kaskal 1, p. 129-137. Breneman J. M., 1971 : NuziMarriageTablets, Ph.D., Brandeis University. Cardascia G., 1959 : « L’adoption matrimoniale à Babylone et à Nuzi », Revue HistoriquedeDroitFrançaisetEtranger, p. 1-16. Cassin E., 1938 : L’adoptionàNuzi, Paris. —— 1994 : « Être femme à Nuzi. Remarques sur l’adoption matrimoniale », dans P. Bonte (dir.), Epouserauplusproche.Inceste,prohibitionsetstratégiesmatrimonialesautourdelaMéditerranée, Paris, p. 129-147. Charpin D., 1980 : Archives familiales et propriété privée en Babylonie ancienne :étudedesdocumentsde« TellSifr », Genève/Paris. —— 1986 : Le clergé d’Ur au siècle d’Hammurabi (XIXe-XVIIIe siècles av. J.-C.), Genève/Paris. Démare-Lafont S., 2012 : « Le mariage babylonien – une approche historiographique », ZeitschriftfürAltorientalischeundBiblischeRechtsgeschichte 18, p. 175-190.
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MARIAGES ET ARCHIVES DANS LE ROYAUME D’ARRAPHE
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formulaire
TCL 9 6
[déclaration] ([EME-šu]) de Nui-šeri f. […]kuya, le marié
Šaphurati / Arip-parni f. Nabû-taklāk, père de la mariée
f
HSS 5 25 déclaration (EME-šu) fBēlt-Akkad’Akkul-enni f. de-ummī Akiya, frère de la mariée, puis déclaration (EME-šu) de f Bēlt-Akkade-ummī, la mariée
AASOR 16 57
déclaration (EME-šu) fAšta[…] fille de d’fAšta, la mariée Qīšt[e…] f Turpunna HSS 5 11 déclaration (umma) d’fArin-turi fille de Pakkaya, mère (adoptive) de la mariée
tablette
mariée / contractant (si différent de la mariée)
Nui-šeri f. […]kuya
inconnue : Arraphe ? (Ecrit à Purulliwe)
Tell nord-est, maison « de Zike », A34 (écrit dans la ville de Matiha)
Tell nord-est, maison « de Zike », A34
marié non nommé
Hurazzi f. Ennaya
Palais, N120
Bēl-dāri
marié
lieu de découverte (à Nuzi sauf indication contraire)
les fils d’Ennaya
archive
sceaux
[en partie cassés], les sceaux des témoins subsistent
témoins et scribe
témoins
témoins
Tableau 1. Tablettes de mariage, formulaire de déclaration
Nui-šeri doit 10 sicles d’argent à Arip-parni. Nui-šeri donne sa sœur f Mennunni comme fille adoptive à Arip-parni.
Arin-turi déclare avoir reçu la terhatu. Adoption matrimoniale d’fEluanza, fille de fTurpunna, par f Matkašar. Akkul-enni a reçu de Hurazzi la terhatu de 40 sicles d’argent.
f
remarques
608 B. LION
HSS 5 80
f
Haluya / Šukri-Teššub f. Tur-šenni frère de la mariée f Šehalitu fille de fHaluya / Šurki-Teššub, oncle de la mariée f Amšar-elli 3°) déclarafille de tion (EMEf Haluya / šu) de f Haluya, mère fHaluya mère de la mariée de la mariée f Bēlt-Akkaṭuppiriksi de-ummī / Akkul-enni f. Akiya frère de la mariée
formulaire
AASOR 1°) ṭuppiriksi 16 55 +déclaration (EME-šu) de f Haluya, la mariée 2°) (ṭuppi riksi)
tablette
mariée / contractant (si différent de la mariée) lieu de découverte
Hurazzi f. Ennaya
Šukri-Teššub / Zilik-kušuh f. Ahuya, père du marié Nuzi, tell nord-est, maison « de Zike », A34
Zilik-kušuh f. Nuzi, tell Ahuya nord-ouest, maison de Tehip-Tilla, 19 Hupita / Zilik-kušuh f. Ahuya, père du marié
marié / contractant (si différent du marié) sceaux
les fils d’Ennaya
témoins dont Puhi-šenni et Šukriya (frères du marié) et scribe
Uzna épouse témoins et d’Enna-mati ? scribe
f
archive
Tableau 2. Tablettes de mariage (ṭuppi riksi)
La terhatu sera versée à Akkul-enni et Akkul-enni versera une dot à sa sœur. Bigamie autorisée seulement en cas de stérilité. Akkul-enni donne sa sœur f Kapulanza comme fille adoptive à Hurazzi.
1°) Zilik-kušuh doit verser 30 sicles d’argent à Šukri-Teššub. Bigamie interdite. 2°) Zilik-kušuh doit verser 20 sicles d’argent à Šukri-Teššub. Déclaration de fHaluya : elle donne sa fille fKanzuššalli comme fille adoptive à Zilik-Kušuh.
remarques MARIAGES ET ARCHIVES DANS LE ROYAUME D’ARRAPHE
609
ṭuppiriksi
[cassé]
HSS 13 263
HSS 19 78
HSS 19 84
ṭuppiriksi
HSS [ṭuppirik]si 19 81 +EN 9/3 474
ṭuppiriksi
formulaire
HSS 9 24
tablette
Narapu[…] / [nom du contractant ou de la contractante perdu] f Waširinta / Ulmi-Tilla f. Akip-šenni père de la mariée f Nawaya / Puhi f. Šupantil, frère de la mariée
f
Šuwar-hepa / Šilwa-Teššub DUMU. LUGAL frère de la mariée f Hinzuri fille de Tarmiya
f
mariée / contractant (si différent de la mariée)
Hupita / Uthap-Tae f. Zike, père du marié
Arip-šarri f. […]
Hutanni / [nom du contractant perdu]
Puhi-šenni f. Ennaya
Zike f. Muš-Teya
marié / contractant (si différent du marié)
Nuzi, temple, G73
Nuzi, tell nord-est, maison de Šilwa-Teššub, A14 Nuzi, tell nord-est, maison « de Zike », A34 Nuzi, tell nord-est, maison de Šilwa-Teššub, A26 Nuzi, temple, G29 (écrit à Nuzi)
lieu de découverte
Uthap-tae f. Zike
Ewara-kali et ses fils
les fils d’Ennaya
Šilwa-Teššub
archive
témoins et scribe
[cassés]
[cassés]
témoins et f Hinzuri (la mariée)
témoins et scribe
sceaux
Uthap-tae doit verser 45 sicles à Puhi. Bigamie autorisée seulement en cas de stérilité.
Transfert de biens fonciers d’Ulmi-Tilla à Arip-šarri ; clauses sur le transfert de ces biens aux enfants du couple.
Bigamie autorisée seulement en cas de stérilité.
Hinzuri a eu une fille, fMennunni, de Puhi-šenni.
f
Bigamie interdite. Succession de Zike : le premier fils de f Šuwar-hepa et Zike sera considéré comme l’aîné.
remarques
610 B. LION
ṭuppiriksi
[ṭuppiriksi]
ṭuppiriksi
ṭuppiriksi
HSS 19 144
JEN 435
SANTAG 4 152
formulaire
HSS 19 85
tablette
Nuzi, tell nord-ouest, maison nord, pièce 12
Šintip-Teššub / Ehel-Teššub f. Paya, père du marié
Tulpun-naya / Ith-apu f. Zike f. Pai[…] Šurki-Tilla, frère de la mariée
f
Inconnue : Nuzi ?
Nuzi, temple, G73 (écrit à Nuzi)
Šattip-šenni / Ar-Teššub f. Wanti[…], père du marié
Uššen-naya fille d’Ikkianni / Šekar-Tilla f. Ikkianni, frère de la mariée f Yarutte / Kel-Teššub f. Hutiya, père de la mariée
f
Nuzi, temple, G73
lieu de découverte
Hutip-Šimika f. Minaš-šuk
marié / contractant (si différent du marié)
Nupen-naya / Hupita f. Hamanna, père de la mariée
f
mariée / contractant (si différent de la mariée)
tablettes des descendants de Kizzuk, dont Hutiya et son fils Kel-Teššub dossier de Zike f. de Šurki-Tilla
tablettes de Hupita et de Hutip-Šimika
archive
en partie perdus
témoins et Ehel-Teššub, père du marié
témoins dont Šuhtatu (frère du marié), scribe Muš-Teššub (frère de la mariée), Hutip-Šimika (marié) [cassés]
sceaux
Bigamie autorisée seulement en cas de stérilité. Transmission des biens d’Ith-apu aux enfants qu’il aura de fTulpun-naya.
Bigamie interdite si fYarutte a des enfants. Transmission des biens d’Ehel-Teššub à son fils Šintip-Teššub.
Ar-Teššub a versé 5 sicles d’argent à Šekar-Tilla et doit encore en verser 10.
Bigamie autorisée seulement en cas de stérilité. Clause sur transmission des biens de Hutip-Šimika aux enfants qu’il aura de fNupen-naya.
remarques
MARIAGES ET ARCHIVES DANS LE ROYAUME D’ARRAPHE
611
T. al-Fahhar, Green Palace, pièce 9 (écrit dans le dimtu Makunta)
Ummi-šaru / Kipiya f. Šarišše, frère la mariée
Zir-Teya f. Tukkiya
f
f
Fadhil 2 ṭuppiriksi = TF1 432
inconnue : Arraphe ? (écrit à Al-ilāni = Arraphe) Tell al-Fahhar, niveau II, près de la plateforme
f
Šekar-Tilla = Šekaya / f Untuya fille de Haište, mère du marié
Heršitta [f. …] inconnue : Arraphe ?
lieu de découverte
Hinzuri / Ipša-halu f. Akamme fille Elhip-šarri de Šehala, mère de la mariée
ṭuppiriksi
TCL 9 41
Tešsen-naya / Wantiš-šenni [f. …], vraisemblablement père de la mariée f Kanzae / Šehel-Teššub f. Ar-taya, père de la mariée
f
marié / contractant (si différent du marié)
Fadhil 1 ṭuppiriksi = TF2 845
[cassé]
formulaire
Gadd 12
tablette
mariée / contractant (si différent de la mariée) sceaux
remarques
dossier : tablettes de Kipiya
dossier : tablettes d’fUntuya et de son fils Šekar-Tilla = Šekaya
Ipša-halu et fHinzuri devront respecter fAkamme et la pleurer à sa mort. Bigamie autorisée seulement en cas de stérilité, f Akamme choisira la seconde épouse. en partie Zir-Teya doit verser la terhatu à perdus ; sceau Kipiya. Bigamie autorisée seulede Zir-Teya le ment en cas de stérilité. marié en partie perdus, restent des sceaux de témoins et celui du scribe
f Untuya, qui avait déshérité son en partie perdus, restent fils, lui rend son statut antérieur des sceaux de et lui transmet ses biens. témoins et celui du scribe
dossier : [cassés] sauf Wantiš-šenni a reçu la terhatu. famille de celui du scribe Bigamie autorisée seulement en Wullu, dont cas de stérilité. Transmission Wantiš-šenni biens de Heršitta aux enfants est le petit-fils qu’il aura de fTeššen-naya.
archive
612 B. LION
LA « CÉRAMIQUE DU KHABUR » ET SES RELATIONS ORIENTALES : LES ROUTES DE L’ÉTAIN Bertille LYONNET*
C’est en compagnie de Dominique (Charpin) et de Jean-Marie (Durand) qu’en 1988 j’ai fait mes premiers pas dans le triangle du Khabur, en Syrie du N.E. Ils cherchaient à identifier dans cette région certains des toponymes déchiffrés sur les tablettes de Mari et considéraient que les méthodes de prospection que j’avais apprises ailleurs pourraient être utiles. Nous avons arpenté tout le triangle pendant une dizaine de jours, et je les ai … éreintés … à ramasser des tessons sur une dizaine de sites qu’ils avaient préalablement choisis. Dominique se souviendra malgré tout avec plaisir, je crois, de notre joyeuse équipée sur les pistes de la Djezireh sous la conduite sportive d’Irène Labeyrie. C’est donc avec plaisir que je lui offre ces quelques lignes. L’étude préliminaire faite sur place au moment de cette reconnaissance avait montré que bon nombre des sites choisis regorgeaient de cette fameuse « céramique du Khabur » datant de la première moitié du 2e millénaire (Lyonnet 1992)1. Néanmoins, la multitude de tells visibles dans toute la région indiquait clairement les limites du choix de ces sites, car comment être certain que tel lieu-dit des tablettes de Mari ne se trouvait pas sur le tell voisin ? Il était clair que toute tentative d’attribution toponymique restait hasardeuse tant qu’on ne disposait pas d’une attribution chronologique précise pour un très grand nombre de sites, sinon pour chacun d’entre eux. C’est ainsi que s’est formé le projet d’une prospection archéologique du Haut-Khabur, que j’ai orientée sur sa partie occidentale, entre le Djagh-djagh et le Khabur dans la mesure où c’était, alors, la zone la plus méconnue. L’une des découvertes majeures de cette prospection pour la période qui nous concerne, fut de montrer que la partie sud-ouest, allant grosso-modo de Tell Brak à Tell Fakhariyah, était *
CNRS, UMR 7192. Je m’étais familiarisée avec cette céramique grâce à un court séjour très fructueux auprès de J. Oates et de P. Pecorella qui m’avaient très généreusement ouvert leurs réserves et fait part de leurs connaissances. 1
614
B. LYONNET
particulièrement pauvre en « céramique du Khabur », y compris le long du fleuve, et qu’il fallait probablement y voir la trace d’un peuplement mobile, différent de celui des sédentaires situés dans la région plus humide du N.E. (Lyonnet 1996 ; Lyonnet & Faivre 2014) (Fig. 1)2. Cela a conduit J.-M. Durand (1988) à confirmer qu’elle correspondait à l’Ida-Maras occidental des textes de Mari. 1. LE CONTEXTE HISTORIQUE La période de la « céramique du Khabur » fait suite à celle, longue et encore très obscure, qui suit la chute d’Agadé. Si la crise environnementale liée à une aridification intense ne fait pas de doute (Weiss et al. 1993), il est toujours difficile de mesurer son impact sur l’occupation de la région tant les assemblages céramiques qui marquent la fin du 3e millénaire sont encore mal identifiés et mal datés mis à part sur quelques sites comme T. Brak ou T. Mozan. À l’époque où le royaume d’Ur III s’épanouit, les shakkanakkus règnent sur Mari. Les données textuelles comme archéologiques sont malheureusement peu nombreuses pour cette époque (Charpin 2003, Charpin 2017). C’est au cours de cette période, que les Amorrites se seraient déplacés de l’Ouest vers la Mésopotamie et que, pour la région qui nous concerne, une partie d’entre eux s’est installée sur le Balikh, le Moyen-Euphrate et plus généralement dans toute la steppe entre la boucle de l’Euphrate et le Tigre. Au début du 2e millénaire, après la chute d’Ur III sous les coups de l’Elam, et pendant toute la période au cours de laquelle devait fleurir la « céramique du Khabur », les Amorrites fondent leurs premières dynasties dans toute la Mésopotamie. Celle-ci, désormais morcelée, devient le champ d’une compétition mêlée d’alliances versatiles et de mariages inter-dynastiques entre plusieurs cités-États rivales (Isin, Larsa, Ešnunna, Suse, Babylone, Ekallatum, Mari) que Dominique a brillamment retracée dans deux études importantes (Charpin & Ziegler 2003, Charpin 2004). Ces cités-États cherchent tour à tour à éliminer ou soumettre les autres afin de s’assurer le contrôle de leurs populations et des richesses qu’elles produisent, comme la laine, le grain ou le bitume, ou de celles qui, venant d’ailleurs, y circulent, comme les produits rares venus de contrées lointaines par le Golfe ou le plateau Iranien. C’est en particulier le cas de 2 Je tiens à remercier chaleureusement M. Guichard pour la confection des illustrations et V. Chalendar pour la carte (fig. 2) qui illustrent cet article.
LA « CÉRAMIQUE DU KHABUR »
615
l’étain3 qui permet de produire des armes résistantes, et des produits de luxe comme le lapis lazuli que les cours s’échangent dans l’espoir de contreparties (Michel 1996, Joannès 1996, Lerouxel 2002, Stol 2004 : 868-898, Durand 2018). De possibles rivalités tribales pourraient expliquer ces antagonismes politico-économiques (Charpin 2004 : 235), mais ce ne peut être qu’une explication partielle car l’Elam et Suse, laquelle est alors au zénith de son pouvoir sous les six derniers sukkalmahs (18e s.) (Miroschedji 2003), font aussi partie de ces compétiteurs (Charpin & Durand 1991 ; Charpin 2013 ; Durand 2013). Lorsque cette « céramique du Khabur » atteint son plein développement, sous Samsi-Addu (18114-1776) et Zimri-Lim (1775-1762), la Mésopotamie du Nord connaît d’intenses mouvements de population. Les uns sont réguliers et reflètent soit la circulation des caravanes des marchands assyriens en route vers la Cappadoce et passant par le kārum de Šubat-Enlil/T. Leilan, soit les mouvements saisonniers des nomades bédouins. D’autres sont ponctuels et impliquent tantôt des groupes assez restreints de personnes comme les cortèges de mariages entre familles royales ou non, ou les déplacements des artisans itinérants, tantôt des groupes très importants, comme les armées qui viennent au sud Sinjar depuis Babylone, Ešnunna ou même d’Elam, lesquelles incluent aussi des contingents étrangers envoyés par les alliés ainsi que des mercenaires venus d’un peu partout, du piémont-sud du Taurus (Subartum) comme du Zagros à l’est (Hourrites, Lullubi, Guti, etc.). D’autres mouvements encore sont, eux, issus de conquêtes, comme les femmes des palais conquis (Ziegler 1999) ou les groupes importants de population déportée (Charpin 2004 : 291). Dans quelle mesure ces mouvements divers et ce brassage de populations ont-ils inféré sur la culture matérielle de la région ? Les pages qui suivent n’ont pas la prétention de résoudre la question des origines de la « céramique du Khabur », laquelle a déjà fait l’objet d’une multitude d’études, mais plutôt de (re)souligner ses connections lointaines qui témoignent d’échanges dans lesquels le monde iranien, généralement considéré comme allogène et très lointain, a joué un rôle très important.
3 J’ai déjà abordé dans plusieurs études la question de l’origine de l’étain si convoité en Mésopotamie, et celle des routes empruntées depuis l’Asie centrale. Voir Lyonnet 2001, 2005, Lyonnet & Dubova à paraître. 4 La prise d’Ekallatum par Samsi-Addu est considérée ici comme le point de départ de son règne.
616
B. LYONNET
2. UN BREF ÉTAT DE LA QUESTION On sait que la « céramique du Khabur » a été mise au jour par Sir Max Mallowan lors de ses premières fouilles à Chagar Bazar dans le triangle du Khabur et que sa présence en cet endroit en quantité importante l’avait conduit à lui donner ce nom (Mallowan 1937 : 103). Il s’agit, pour l’essentiel (voir, en dernier lieu, Faivre & Nicolle 2007), d’une céramique tournée, à dégraissant généralement végétal mais parfois minéral, de couleur crème et portant un décor peint fait principalement de bandes brunrouge horizontales superposées sur l’épaule, souvent associées à un décor géométrique de triangles hachurés ou quadrillés, de points, et parfois d’oiseaux5 de type échassier (voir Fig. 4). Les lèvres, souvent aplaties, peuvent aussi porter des traits peints. Les formes carénées sont fréquentes et l’un des types caractéristiques, un vase à paroi plus ou moins verticale décliné en plusieurs dimensions, porte, outre des bandes peintes, un décor de cannelures saillant sur le haut de l’épaule (voir Fig. 3). Toutefois, l’assemblage du Khabur comporte aussi une petite quantité de céramique grise polie qui croît avec le temps6, surtout représentée par des coupes/ bols carénés dont la partie supérieure est décorée de deux ou trois profondes cannelures (voir Fig. 6). L’aire de distribution principale de la céramique peinte s’étend du Khabur (avec les limites indiquées plus haut) jusqu’au-delà du Tigre, mais des sites dispersés au-delà de cette zone sont également connus. Venant après une assez longue période où, dans le Khabur au moins, la céramique peinte avait été abandonnée7, des interrogations relativement à son origine ont vite été posées, y compris par Mallowan lui-même (1937 : 104). Les dates qu’on lui attribue se situent entre 1900 et 1550 av. n. è. (dates extrêmes) mais, si une évolution en plusieurs phases peut s’y lire, il n’est toutefois pas possible de relier aucune d’entre elles aux événements politiques connus. Il ne semble pas qu’elle ait été introduite par Samsi-Addu car elle est déjà présente, quoique rare, sur certains sites avant son règne (Faivre & Nicolle 2007 : 180-181 ; Kolinski 2014). Son floruit, néanmoins, correspond à la période où ce souverain avait fait de 5 Pour la date de l’apparition des oiseaux sur la céramique du Khabur (phase 3), voir Oguchi 2006. Il considère que ce motif n’est apparu qu’après le règne de Samsi-Addu, autour de 1760/50-1728. 6 Sur cette question, voir aussi Baccelli & Manuelli 2008 à propos de T. Barri. 7 Excepté quelques rares tessons peints au bitume de la seconde moitié du 3e millénaire, les dernières céramiques peintes sont datées du début du 3e millénaire : Ninivite peinte dans la partie Nord-Est ; et, au Sud-Ouest, une céramique contemporaine à décor plus grossier.
LA « CÉRAMIQUE DU KHABUR »
617
Šehnâ (T. Leilan) au pays d’Apum sa capitale alors rebaptisée Šubat-Enlil (Charpin 1987), jusqu’à ce que Samsu-iluna de Babylone la conquît et la détruisît en 1728. Sa distribution (voir Hamlin 1971 : 139-209 ; Oguchi 1997, 1998 ; Faivre & Nicolle 2007), toutefois, ne correspond pas à l’emprise du Royaume de Haute-Mésopotamie de Samsi-Addu. D’une part, elle n’est connue que par de rares exemplaires entiers ou quelques tessons à Mari et Terqa, dans la vallée du Balikh ainsi que, comme dit précédemment, tout le long du Khabur, tous territoires qui pourtant faisaient partie de ce royaume. D’autre part, elle le déborde à l’est du Tigre, même s’il ne s’agit là aussi que de rares vases entiers ou de quelques tessons et que ces occurrences soient, de plus, dispersées. Elle est ainsi attestée dans la région du petit Zab au Kurdistan iraquien à Tell Basmusian et à T. Shemshara/Šušarra (plaine de Ranya) (Hamlin 1971 : 146 sq., 19748) et jusqu’en Iran du N.O. – à Hasanlu VI et sur le site de Dinkha Tepe où elle représente une part non négligeable du corpus global9 (Muscarella 1966 ; Hamlin 1971, 1974). Sa présence a également été remarquée à Assur ou à Nuzi au Sud-Est. À l’Ouest, certains ont pensé la voir à Ebla (périodes fin Mardikh IIIA et Mardikh IIIB) et jusqu’à Alalakh VIII sans qu’on soit certain qu’il s’agisse d’elle ou d’une autre céramique locale (Oguchi 1998). Enfin, on en trouve beaucoup plus loin au Nord-Ouest à Kültepe/Kaneš en Cappadoce où elle est sûrement attestée dans deux tombes du kârum Ib, et, entre la Cappadoce et la Syrie, à Lidar Höyük sur l’Euphrate ainsi qu’à Imikusagi près des mines d’Ergani (Oguchi, ibid.). Diverses propositions ont été faites pour tenter de comprendre son origine et cette distribution singulière (Hamlin 1971, 1974 ; Kramer 1977 ; Oguchi 2001 ; Faivre & Nicolle 2007). Les unes sont d’ordre ethnique et/ou culturel. Cette poterie avait, par exemple, été attribuée aux Hourrites, mais un certain nombre de diffé8 Dans l’article de 1974, l’auteur indique que l’attribution de la céramique peinte (en très petite quantité) de T. Shemshara est problématique. 9 À Dinkha Tepe, les formes similaires à celles du Khabur ne représentent que 13% du corpus étudié, lequel est lui-même réduit à 2000 tessons (Hamlin 1971 : 27 et 134-5 ; 1974). C. Hamlin indique aussi que la méconnaissance du matériel contemporain d’autres régions voisines en Mésopotamie du Nord ou en Iran entrave les comparaisons possibles avec elles, mais que la relative abondance de céramique grise et de celle, moins fréquente, de céramique à engobe rouge, la relient probablement au Zagros. Elle remarque également que les décors de la céramique dite Khabur sur le site présentent une plus grande variété que ceux de la céramique du Khabur et qu’ils témoignent peut-être de contacts avec d’autres régions, en particulier le motif d’oiseau.
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rences régionales et l’impossible équation entre ethnie et culture matérielle a conduit à rejeter cette proposition (Hamlin op.cit.). D’autres sont d’ordre stylistique et des rapprochements ont été faits avec différentes céramiques peintes connues à la même époque au Proche-Orient, comme avec la poterie de Syro-Cilicie ou d’Anatolie, ou encore avec la céramique bichrome de Palestine, mais ils ont surtout souligné leurs différences (Oguchi 2001). Mallowan, quant à lui, avait d’emblée noté des similitudes avec la céramique de Giyan II et III au Kurdistan iranien (1937 : 104), mais la maigreur du matériel publié, les problèmes de chronologie posés par la fouille ancienne de Tepe Giyan et les rapprochements faits avec les niveaux correspondants de Godin Tepe indiqueraient plutôt, selon H. Oguchi (2001), une inversion du sens de la flèche, l’influence allant de l’ouest vers l’est. Des comparaisons ont également été tentées avec les céramiques peintes datées de la seconde moitié du 3e millénaire à Ebla, ou le long du cours moyen de l’Euphrate (Euphrates painted banded ware), ainsi que dans le Keban sur le Haut-Euphrate (Oguchi 2001). Aucune de ces comparaisons ne s’est avérée véritablement probante. D’autres auteurs ont donc tenté de lui trouver une origine purement locale, où la peinture n’aurait été qu’une modification de décors incisés attestés antérieurement et supposée due à l’influence de populations situées sur un large arc de cercle plus au nord, depuis l’Amuq/Cilicie, le Keban et jusqu’en Iran, tandis qu’une partie au moins des formes (alors non peintes) comme les shoulderedcups et les beakers auraient leur origine en Mésopotamie et dans la Diyala des périodes Ur III et Isin-Larsa (Stein 1984). Enfin, d’autres hypothèses ont été avancées qui portent sur les domaines politiques et/ou commerciaux connus à l’époque, en particulier le commerce de l’étain. C’est en particulier le cas de C. Hamlin (1971 : 278-282 et 306-7, 1974 ; Kramer 1977) à partir de la découverte de Dinkha Tepe en Azerbaïdjan iranien et des archives de T. Shemshara témoignant de sa fonction d’entrepôt pour l’étain qui venait de plus loin à l’est. A sa suite, H. Oguchi (1997) et R. Kolinski (2014), ont remarqué que les sites périphériques à la zone de distribution principale de cette poterie se trouvent le long de « la » route commerciale assyrienne majeure10 conduisant du Zagros en Cappadoce en passant par le Khabur. 10 Il existe de nombreux tracés de « cette » route. Voir par ex. Joannès 1996 ; Palmisano 2012, 2017 ; Kolinski 2014. Mais il est clair, comme le souligne J.-M. Durand (2018) qu’elles changeaient au gré des aléas politiques.
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Toutefois, dans la mesure où la datation du floruit de la céramique du Khabur, à l’époque, était considérée comme ne remontant pas au-delà du kârum Ib de Kültepe, la question de l’occupation du Haut-Khabur à l’époque précédente, celle du kârum II, posait problème. La découverte de la liste des Eponymes de Kültepe a partiellement résolu la question grâce à la réduction du hiatus entre les deux kârum à deux ou trois années seulement (kârum II = 1972-1835 ; kârum Ib = 1832-171811) (Barjamovic et al. 2012) qui n’oblige plus à le considérer comme une barrière politico/chronologique. Reste à savoir jusqu’où, au cours du kârum II, peut remonter cette céramique. Plusieurs auteurs, se fondant sur les nombreuses fouilles qui ont eu cours dans le triangle du Khabur dans les années 1990 et 2000, ont porté leurs recherches sur le phasage interne de la céramique du Khabur, et en particulier sur sa phase initiale « Early Khabur » ou « Old Jazirah I » (par exemple Nicolle 2000, Oguchi 2003, Kolinski 2014), afin d’établir un lien entre elle et les derniers assemblages connus du 3e millénaire (J. & D. Oates 2001). Il était important de mettre en évidence l’occupation correspondant à l’époque du commerce intensif du kârum II, où les caravanes passaient à travers le Khabur12, mais pour laquelle la région semblait peu occupée puisque l’assemblage « classique » ne semblait guère avoir commencé avant le règne de Samsi-Addu, donc à l’époque du kârum Ib. La dernière étude en date (Kolinski 2014) montre que quelques sites seulement comme T. Barri et T. Arbid permettent d’identifier un assemblage de « céramique du Khabur » qui précéderait la phase classique et qu’on ne peut donc pas, sur eux seuls, reconstruire un réseau d’occupation à l’époque du kârum II. Les formes proposées sont peu nombreuses mais elles présentent déjà un décor peint de bandes et triangles (voir aussi Oguchi 2001). Tell Brak, ou les sites du sud Sinjar (Rimah, Taya), ainsi que Ninive, présentent au 21e s. un assemblage très spécifique « post-akkadien », qui est fortement relié au sud mésopotamien et cet assemblage se poursuit au 20e s. avec l’arrivée de nouveaux types sud-mésopotamiens dits « IsinLarsa » (Oates etal. 2001 : 170-177). Cet assemblage a depuis été aussi identifié à Chagar Bazar (McMahon & Quenet 2007). Sur d’autres sites, 11
Les dates, ici et dans tout l’article, sont celles de la chronologie moyenne. Un texte de Mari, envoyé par un fonctionnaire de Nahur en Ida Maras occidental, indique la présence régulière de caravanes et leur arrêt dans la ville à une période antérieure à celle de Zimri-Lim sans qu’on puisse donner une date plus précise (Guichard 2008). Selon J. Eidem 2008, il devait exister dans la ville d’Apum un kârum antérieur à celui de Leilan/Šubat-Enlil, mais la ville n’a pas été identifiée. 12
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un mélange de céramique du type Isin-Larsa et de céramique du Khabur a été mis en évidence, par exemple à Chagar Bazar (Oguchi 2003) mais aussi à Dinkha Tepe (Hamlin 1971 : 124 sq.). J’ai par ailleurs indiqué que, dans la partie occidentale du triangle du Khabur, la céramique qui avait cours à la fin du 3e millénaire annonçait, par son décor de bandes en reservedslip parfois associé à des bandes peintes, la « céramique du Khabur » qui lui succède (Lyonnet 1997). À Mari, le peu de céramique publiée de l’époque des šakkanakkus montre quelques points communs avec celle des sites de Djézireh, en particulier les vases cultuels à motifs appliqués d’animaux, souvent des serpents13, qu’on retrouve aussi sur des formes typiques de la céramique du Khabur comme à T. Rijjim (Kolinski 2000, fig. 28). Pendant toute cette période de la fin du 3e et du tout début du 2e millénaire, la situation politique de la région est inconnue, mais, s’il n’y a aucune évidence administrative (glyptique ou épigraphique) d’un contrôle politique de la région par les royaumes du sud (Oates etal. 2001 : ibid.), du moins de fortes influences sur une partie au moins de la culture matérielle en proviennent. À défaut d’autres preuves, on ne peut que supposer que ces influences sont dues aux relations commerciales entre ces régions, les produits venus du Golfe et de l’Elam allant vers la Mésopotamie du Nord et la Cappadoce grâce au développement du commerce assyrien et du kârum II. On sait d’ailleurs que, au milieu du 19e s., les marchands de Sippar avaient des comptoirs proches l’un de l’autre, à Mari et à Mišlan (voir Charpin 2004 : 133). Il est donc possible que, autour de 1900 en Haute Djézireh, il y ait eu coexistence de poteries d’influences variées, certaines liées au sud-mésopotamien (Isin-Larsa), d’autres annonçant déjà la « céramique du Khabur ». À ce jour, aucun site ne semble avoir joué le rôle de station majeure que T. Leilan, alors abandonné, prendra ensuite14. Si les débuts de la « céramique du Khabur » sont donc encore incertains, il ne fait pas de doute que sa forme dite classique (phase 2) se soit 13 À Mari voir Margueron 2004, Fig. 381 ; à Brak voir Oates etal. 2001, fig. 407 ; à Chagar Bazar voir McMahon & Quenet 2007, pl. 3.28 ; à T. Arbid, secteur SD (www.T.Arbid) ; à T. Taya voir Faivre & Nicolle 2007, pl. I, 4. Ce type de décor est également attesté sur deux exemplaires à Dinkha Tepe (Hamlin 1971, 126 sq.). On le retrouve en Asie centrale (Lyonnet 2001, Lyonnet & Dubova, à paraître), voir fig. 6, 4. 14 Du chantier FS de Brak proviennent une figurine cappadocienne en plomb et un sceau cappadocien (Oates & Oates 1994). De Mohammed Diyab provient un sceau paléo-assyrien (Castel 1990). J. Eidem 2008 mentionne aussi la découverte d’une tablette paléo-assyrienne à T. Arbid mais sa date n’est pas donnée. Enfin, voir aussi supra note 12 à propos de Nahur. Rappelons néanmoins que le kârum de Šubat-Enlil, connu par les textes, n’a pas encore pu être repéré à T. Leilan même.
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développée surtout à partir du règne de Samsi-Addu (1811-1776), le premier souverain amorrite, qui, après avoir conquis Ekallatum et Assur, fit de Šehnâ (Tell Leilan), jusqu’alors abandonnée, la capitale de son éphémère Royaume de Haute-Mésopotamie (1815-1775) sous le nom de Šubat-Enlil (Charpin 1987). D’emblée aussi, il y créa un kârum pour le passage des marchands en route vers la Cappadoce (voir Veenhof 2008 : 140 sq., Charpin 2014 : 73-75). Ce nouveau kârum remplace celui qui existait auparavant probablement non loin de là dans le pays d’Apum, mais Samsi-Addu, par un traité avec Assur, en fait une station particulièrement importante qui, outre l’Anatolie, témoigne aussi de relations avec Sippar, Dilmun et l’Egypte, tandis qu’elle semble aussi avoir régi le commerce régional du Royaume de Haute-Mésopotamie (Eidem 2008). Samsi-Addu fit régner ses deux fils aux deux extrémités du royaume, Išme Dagan à Ekallatum et Yasmah-Addu à Mari, lequel fut plus tard évincé par Zimri-Lim. Il est toutefois important de souligner à nouveau qu’on ne peut pas établir d’équivalence parfaite entre la « céramique du Khabur » et le Royaume de Haute-Mésopotamie, car elle est absente ou rare dans de grandes portions de ce territoire tant à l’ouest, comme la zone de Mari-Terqa, le long de presque tout le cours du Khabur, la vallée du Balikh, qu’à l’est, comme la partie située à l’est du Tigre, toutes zones qui firent pourtant partie du Royaume (Fig. 2). La question se pose donc toujours de comprendre à quoi peut correspondre sa distribution singulière. 3. LE
MONDE IRANIEN
En Iran, dans le Fars, la période qui nous concerne est dénommée « Kaftari » par L. Vanden Berge et a été mise au jour lors de fouilles et prospections, en particulier à Tell-i Malyan, l’ancienne Anšan (Sumner 1974, Petrie etal. 2015). Elle est datée entre ca. 2200 et 1600 av. n. è. et est considérée comme l’âge d’or de l’histoire du royaume (Miroschedji 2003). On ne dispose malheureusement pas d’une bonne publication des formes associées à cette céramique, mais certaines rappellent des formes connues de la céramique du Khabur (Fig. 3). Cette poterie est caractérisée, pour l’essentiel15, par sa couleur crème et son décor peint en brunrouge, composé de bandes horizontales souvent associées à une onde et à d’autres motifs géométriques comme les triangles, les damiers, et les oiseaux (pigeons ? canards ?), rappelant des motifs connus sur la céra15
Elle comprend aussi de la céramique à engobe rouge poli.
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mique du Khabur (Figs. 4 et 5). En général, cependant, le décor est beaucoup plus chargé et couvre presque la totalité du vase. Ce mode de décoration très couvrant est attesté, quoique rare, en Haute Mésopotamie avant l’époque de Samsi-Addu, par exemple à T. Taya (Faivre & Nicolle 2007, pl. VI, 171) mais il est surtout fréquent à Dinkha Tepe, comme l’ont déjà souligné X. Faivre et C. Nicolle (ibid.) (Fig. 5). Même si une grande partie des formes de Dinkha Tepe est bien similaire à celles de la céramique du Khabur, le décor peint du site est différent et de style plus iranien, comme l’avait pressenti C. Hamlin. On retrouve une tendance similaire à Godin III,2 (1900-1600) (Henrickson 2011) même si l’auteur ne fait là aucune allusion à la céramique Kaftari. On notera que c’est de cette région (autour de la Great Khorassan/High Road), à Chogha Gavaneh, que proviennent les tablettes paléo-babyloniennes les plus orientales connues, contemporaines de celles de T. Shemshara, dont on suppose qu’elles attestent la présence d’Ešnunéens dans un lieu-étape sur la route de l’étain (Abdi & Beckman 2007, Guichard 2016), mais nous n’avons pas connaissance de la céramique associée. En Iran, cette céramique peinte Kaftari commence avant la céramique du Khabur et a des antécédents antérieurs, comme l’a bien montré P. de Miroschedji avec l’étude de la poterie de la nécropole de Jalyan datée entre 2500 et 2200 av. n. è. (Miroschedji 1974, 2003). Son origine locale ne fait donc aucun doute. Un point intéressant est que, comme dans le cas de la « céramique du Khabur », on la trouve aussi sur des sites éloignés de sa région d’origine, par exemple à Suse16, à Liyan/Bushir sur la côte persane du Golfe, et sur plusieurs sites de la côte arabe du Golfe jusqu’à Bahrein/Dilmun et à Tell Abraq dans les Emirats17, où elle est essentiellement connue dans des tombes (Potts 200318, Petrie etal. 2015, 2016). On remarquera avec intérêt que la chronologie du matériel extérieur à la zone originelle (Kaftari-related) attesterait d’interactions avec le Golfe jusque vers ca. 1900 (Petrie etal. 2016), donc jusqu’au moment où la céramique du Khabur apparaît dans le nord de la Mésopotamie. 16 Sur ce site, on la trouve essentiellement dans les niveaux datés de la période des sukkalmahs sur les chantiers A et B de la Ville Royale, mais généralement sans décor (voir Petrie etal. 2016). 17 La tombe de T. Abraq est datée des environs de 2000 BC (Potts 2003), voire un peu après. Elle était très riche en matériel funéraire témoignant de contacts avec des régions très lointaines (Mésopotamie, Bahrein/Dilmun, Iran, Baluchistan, Indus et BactrianeMargiane). 18 D. T. Potts (2003) fait néanmoins des réserves sur la réalité des identifications faites à Dilmun car il pourrait y avoir confusion avec une céramique locale assez similaire.
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C’est aussi au cours de cette période qu’apparaît la métallurgie du bronze à Malyan/Anšan (Pigott etal. 2003). Au Nord, comme nous l’avons vu, si on ne peut attester de sa présence réelle dans le centre du Zagros (Godin Tepe) et dans le Nord (Dinkha Tepe) du Zagros, du moins peut-on y voir une certaine influence. Dans le Kerman, probablement l’ancienne Marhaši (Steinkeller 2014), sur le site de Tepe Yahya, la céramique de l’époque porte un décor peint d’onde entre bandes horizontales mais cela peut aussi, au mieux, n’être qu’une influence lointaine de celle du Fars (Potts 2003). J’ai cependant indiqué ailleurs (Lyonnet 2001) que du niveau IVA de ce site provient un petit vase en chlorite de forme similaire à nos vases Kaftari et surtout Khabur (Lamberg-Karlovsky 1988 : 52 et fig. 4 Z) où il est interprété comme représentant la « série récente » du style Interculturel des vases de chlorite. Un vase similaire, en « stéatite », a été trouvé à Gonur Nord, en Margiane (Turkménistan), le plus grand centre connu à ce jour de la civilisation de l’Oxus ou BMAC (Sarianidi 1990, pl. IV, 519) (voir Fig. 3, 11-12). Le développement, la variété des influences observées sur les objets les plus luxueux, et la richesse en général de cette civilisation ne peuvent s’expliquer que par son intense participation au commerce international de l’époque, en particulier en tant que pourvoyeuse de l’étain dont la région regorge même si elle ne l’a que peu utilisé pour ses propres besoins (voir, par exemple, Lyonnet 2005 et Lyonnet & Dubova, à paraître). Sans parler ici de ses relations avec la civilisation harappéenne, les échanges entre cette région d’Asie centrale et le Golfe ont déjà été maintes fois soulignés (voir, par ex., During-Caspers 1994, 1996 ; Potts 1994, 2008) et d’étonnantes similitudes ont aussi été soulignées entre le BMAC et le monde syro-anatolien du point de vue de la glyptique (voir, par ex., Amiet 1978 ; Collon 1987 : 44 impression n° 600 ; Baghestani 1997 : 144 sq.). Un certain nombre de parallèles avec la Haute-Mésopotamie se voient aussi du point de vue de la vaisselle : au vase en pierre mentionné ci-dessus, on ajoutera la présence de vases considérés comme cultuels avec décors incisés et appliqués parmi lesquels des serpents (Sarianidi 1998 : fig. 10)20, et la forte ressemblance, à la fin du BMAC (ca. 18e-16e s. av. n. è.) entre les coupes/bols à paroi cannelée en pâte grise de la « céramique du Khabur » (Fig. 6). On y trouve aussi un cas unique de vase-oiseau sur un des autres sites emblématiques du BMAC (Askarov & Shirinov 1993 : fig. 52, I, voir Fig. 4, 7). 19 20
On trouve une meilleure illustration de ce vase dans Hiebert 1994a : fig. 9.10, 1). Voir supra, note 13.
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4. CONCLUSION Certes, ces comparaisons ne permettent pas d’établir que la « céramique du Khabur » a ses origines dans la céramique Kaftari d’Iran. Du moins leur accordera-t-on un air de famille ou une certaine influence de l’une vers l’autre qui pourrait être due à des contacts, ou à des échanges de produits dans des conteneurs spécifiques, à la circulation de potiers ou encore à des mouvements de populations. Cela ne serait qu’un élément de plus dans la liste des échanges intenses entre les deux régions dont les textes témoignent, en particulier en ce qui concerne le lapis lazuli et l’étain (Joannès 1991, Guichard 1996, Veenhof 2008 : 82-4, Durand 2018). Les publications de P. Amiet (1986) et D. Potts (1999) ont souligné l’importance de l’Elam dans les échanges entre les deux régions, en particulier à l’époque du royaume de Šimaški et des sukkalmahs. Même si cette « céramique du Khabur » commence à apparaître avant le règne de Samsi-Addu, il semble que la politique de conquête qu’il a menée soit concomitante à son développement. On sait que le principal ennemi de ce roi fut la cité-Etat d’Ešnunna où, comme à Suse, convergeaient bon nombre des ressources venant par le plateau iranien, en particulier l’étain, et que c’est dans ces villes qu’allaient s’approvisionner les marchands. À la suite de Veenhof 2008, dans leur étude des Upsand Downs de Kaneš au cours des deux kârum II et Ib, G. Barjamovic et ses collègues (2012), montrent que les grands jours du commerce assyrien, d’après le nombre de tablettes exhumées, se situent entre les années éponymes 80 et 110 du kârum II (soit entre 1890 et 1850) — donc avant Samsi-Addu — et que tout tend à montrer qu’il y a un déclin important au cours du kârum Ib (forte réduction du nombre de tablettes et donc des Assyriens présents sur place, diminution des quantités d’étain importé). Ils remettent néanmoins en cause le point de vue d’un appauvrissement pendant le kârumIb et pensent qu’il s’agit plus d’un effet dû au changement des pratiques commerciales, y compris écrites. On ne peut exclure, néanmoins, qu’il y ait effectivement eu plus de difficultés à ce moment-là pour se procurer de l’étain. Dans un cycle sans fin, cette pénurie aurait pu conduire tous ces souverains à se faire la guerre pour mieux contrôler son occurrence, ce qui ne pouvait qu’accroître leurs besoins pour renouveler leurs armes, un des soucis les plus constants exprimés dans leurs écrits (Charpin 2004 : 284 sq.). Cette pénurie d’étain pouvait avoir de multiples causes : problèmes internes à la zone de production (l’Asie centrale via le BMAC21), ou de circulation par la voie suivie 21
De nouvelles sources en Iran sont en cours d’étude (Pigott, à paraître).
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précédemment — laquelle passait en grande partie au moins par l’Indus/ Meluhha et le Golfe/Magan22 — puisque c’est au 19e s. que commence le déclin de la civilisation harappéenne. Seule une difficulté d’approvisionnement par rapport à la période précédente peut, me semble-t-il, expliquer cette étonnante rivalité entre les différents royaumes de Mésopotamie à laquelle se mêlait aussi Suse, alors au zénith de son pouvoir sous les six derniers sukkalmahs (18e s.) (Miroschedji 2003). Même si ce n’est jamais clairement exprimé dans les textes, l’enjeu de la compétition semble toujours tourner autour de la prise de contrôle des nœuds principaux de distribution à l’est (T. Shemshara23, Ešnunna, Suse) et des routes, soit caravanières depuis la High Road jusqu’à Šubat-Enlil et la Haute Djézireh24, soit maritime, voie qui n’a jamais cessé de fonctionner, via T. Abraq et Bahrein/Dilmun où les Amorrites construisent alors de fabuleux tumulus royaux (Laursen 2017). Ce n’est certainement pas un hasard si l’effondrement du commerce assyrien en Cappadoce est quasi concomitant avec la destruction du pays d’Apum par Samsu-iluna en 1728 (Charpin 1988 : 20) puisqu’il ne perdure encore que quelques années (Veenhof 2008 : 33). Le rôle majeur joué, à cette époque, dans ce commerce par le plateau iranien et en particulier le Fars, alors apparemment en position de force par rapport à Dilmun, est peut-être une des clés pour comprendre les origines de la « céramique du Khabur ». BIBLIOGRAPHIE Abdi K. & G. Beckman, 2007 : « An Early Second Millennium Cuneiform Archive from Chogha Gavaneh, Western Iran », JCS 59, p. 1-52. Amiet P., 1978 : « Antiquités de Bactriane », La Revue du Louvre, Etudes 3, p. 153-164. —— 1986 : L’âgedeséchangesinter-iraniens,3500-1700av.J.-C., Paris. Askarov A. A. & T. S. Shirinov, 1993 : Rannaja gorodskaja kul’tura epokhi bronzyjugaSrednejAzii, Samarkand.
22
T. Abraq est l’unique site du Golfe où l’étain est utilisé à partir de 2200 (Weeks 2007) et les découvertes qui y ont été faites témoignent de liens étroits avec le BMAC, l’Indus, la côte iranienne d’Anšan et Dilmun autour de 2000-1900 (Potts 2000). 23 Les tablettes de T. Shemshara, le site le plus proche de Dinkha Tepe, montrent clairement que le site faisait office d’entrepôt pour l’étain (voir Hamlin 1971, 1974). 24 D. Charpin 2004, 348 rappelle à juste titre l’acharnement contre la Haute Djézireh, depuis Naram-Sin d’Ešnunna en 1818, Samsi-Addu quelques années après lui, Ibal-pi-El II à nouveau d’Ešnunna en 1772, les Elamites en 1765 jusqu’à la destruction de T. Leilan par Samsu-iluna de Babylone en 1728. Voir aussi Durand 2018.
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Fig. 1. Répartition des sites à « céramique du Khabur » dans le Haut-Khabur occidental d’après le matériel de la prospection (d’après Lyonnet et Faivre 2014). Le nombre de tessons et/ou la densité de l’occupation par rapport à la taille du site varient du maximum (1) au minimum (6) ainsi qu’en fonction de l’étude du matériel collecté par B. Lyonnet (nombre de tessons plus importants) ou étudié par X. Faivre (nombre de tessons réduit) : 1- sites à occupation la plus dense (rapport entre le nombre de tessons et la surface du site) selon les deux études ; 2 et 3- sites à occupation dense d’après le matériel étudié par X. Faivre ; 4 et 5- sites à occupation dense d’après le nombre de tessons collectés par B. Lyonnet ; 6- sites ayant livré quelques tessons d’après la collecte de B. Lyonnet.
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Fig. 2. Répartition de la céramique du Khabur par rapport au Royaume de Haute-Mésopotamie sous Samsi-Addu (d’après Faivre et Nicolle 2007. Réalisation V. Chalendar).
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LA « CÉRAMIQUE DU KHABUR »
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Fig. 3. Similitudes dans certaines formes de céramiques « du Khabur », Kaftari et de vases en pierre de sites d’Iran oriental et d’Asie centrale (T. Yahya et Gonur Depe) : 1, Tell el-Rimah (d’après Faivre et Nicolle 2007 : pl. VI, 157) ; 2 et 3, Tell Leilan Temple Level III (d’après Faivre et Nicolle 2007 : pl. VIII, 230, 231) ; 4-6, Tal-e Malyan, Early Kaftari strata (d’après Petrie etal. 2005/2015 : Fig. 3 m/54.m, b/56.b, c/56.c) ; 7, Tal-e Malyan, Middle Kaftari strata (d’après Petrie etal. 2005/2015 : Fig. 4d/56.d) ; 8, T. Mohammed Diyab, Opération 1, niveau 5, bâtiment 4 (d’après Faivre et Nicolle 2007 : pl. X. 334); 9, Tell el-Rimah (d’après Faivre et Nicolle 2007 : pl. XIII, 391) ; 10, Tal-e Malyan, Late Kaftari Strata (d’après Petrie etal. 2005/2015 : Fig.5c/52.c); 11, vase de pierre Tepe Yahya, période (d’après Lamberg-Karlovsky 1988 : Fig. 4 z) ; 12, vase de pierre, Gonur Depe ou Togolok 1 (d’après Hiebert 1994 : Fig. 9.10, 1).
Fig. 4. Décors peints d’oiseaux sur les céramiques « du Khabur », Kaftari et un vase-oiseau d’Asie centrale (Dzharkutan) : 1-3, « céramique du Khabur », premiers motifs d’oiseau (d’après Oguchi 2006 : fig. 1,15-17) ; 4, Dinkha Tepe (d’après Hamlin 1974 : Fig. XII, f) ; 5-6, Tal-e Malyan (d’après Sumner 1974 : fig. 6 b et l) ; 7, Dzharkutan, Ouzbékistan, vase unique (Askarov et Shirinov 1993 : fig. 52, I et Musée de Termez).
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LA « CÉRAMIQUE DU KHABUR »
Fig. 5. Similitudes dans les décors peints des céramiques « du Khabur », de Dinkha T. et Kaftari : 1, Tell Taya, niveau IV pré-Samsi-Addu (d’après Faivre et Nicolle 2007 : pl. VI, 171) ; 2, Dinkha Tepe (d’après Hamlin 1974 : Fig. 12, b) ; 3-5, Tal-e Malyan (d’après Sumner 1974 : fig. 6, e, h, k).
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Fig. 6. Vases à décors appliqués en Haute-Mésopotamie et en Asie centrale : 1-3, Tell Brak (d’après Oates etal. 2001 : fig. 407, 360, 363, 365) ; 4, Togolok 1, tombe 20, Turkménistan (d’après Hiebert 1994 : fig. 4.20).
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Fig. 7. Céramique grise et rouge polie de Haute-Mésopotamie et d’Asie centrale : 1-3, Tell Leilan, Temple Level II (d’après Faivre et Nicolle 2007 : pl. IX, 288, 290, 313) ; 4, T. Mohammed Diyab, Opération 1, niveau 5, maison A (d’après Faivre et Nicolle 2007 : pl. XI, 361) ; 5, Takhirbaj, Turkménistan (d’après Hiebert 1994 : fig. 4.40, 1A3) ; 6, Dzharkutan, Ouzbékistan, vase unique (d’après Askarov et Shirinov 1993 : fig. 70, I.6).
LES ARCHIVES DE TELL MUNBÂQA : LE CAS DE LA MAISON B Lionel MARTI*
La région du Moyen-Euphrate syrien, après la chute de la première dynastie de Babylone est un monde plein de paradoxes, et qui souffre parfois d’un problème de définition1. Située à la confluence de grands ensembles politiques et culturels qui vont tour à tour la contrôler : le vaste ensemble politique hourrite, le Mitanni, les royaumes hittite et assyrien, elle conserve des particularismes forts, qui existaient déjà à l’époque paléo-babylonienne, que l’on peut observer dans les institutions2, faiblesse du pouvoir royal, voire absence de roi, problème de la « démocratie populaire »3, l’usage et la place de l’écrit dans cette région, dont les archives montrent très clairement des disparités avec la culture « babylonienne ». Ainsi pour les textes d’Emar parlait-on de tradition « syrienne », opposée à une tradition « syro-hittite »4. Les fouilles dans *
CNRS, UMR 7192. Cette situation est parfaitement illustrée par le classement des différents sites ayant livrés des tablettes dans cette région dans l’ouvrage d’O. Pedersén, ArchivesandLibraries in the Ancient Near East 1500-300 B.C., Bethesda, 1998. En effet, le Moyen-Euphrate syrien n’y existe pas, et chacun des sites est placé dans une sphère d’influence différente. Ainsi, Tell Munbâqa/Ekalte n’est pas pris en compte car il appartiendrait à la période précédente (p. 15), Tell Hadidi/Azu est considéré comme appartenant à la zone mitanienne et égyptienne (p. 32) tandis que le site Meskene/Emar appartient à la zone hittite (p. 61). 2 Voir par exemple A. Otto, « Archaeological Evidence for Collective Governance along the Upper Syrian Euphrates during the Late and Middle Bronze Age », dans G. Wilhelm (éd.), Organization, Representation, and Symbols of Power in the Ancient NearEast.Proceedingsofthe54thRencontreAssyriologiqueInternationaleatWürzburg 20-25July2008 (= CRRAI 54), Winona Lake, 2012, p. 87-99. 3 Voir par exemple D. E. Fleming, Democracy’sAncientAncestors:MariandEarly CollectiveGovernance, Cambridge, 2004. 4 Cette question a donné lieu à une nombreuse littérature. Voir l’historiographie réunie dans D. E. Fleming & S. Démare-Lafont, « Tablet Terminology at Emar : “Conventional” and “Free Format” », AuOr 27, 2009, p. 19-26 ; ainsi que la nouvelle proposition de typologie des textes d’Emar proposée. Voir aussi V. J. van Exel, « Social Change at Emar : the Influence of the Hittite Occupation on Local Traditions », RA 104, 2010 [2012], p. 67-68 ; M. Rutz, BodiesofKnowledgeinAncientMesopotamia.TheDiviners of Late Bronze Age Emar and Their Tablet Collection, AMD 9, Leiden/Boston, 2013, p. 41. Pour les questions plus générales de chronologie on pourra se reporter à la publication du colloque de Konstanz, L. D’Alfonso, Y. Cohen & D. Sürenhagen (éd.), TheCity of Emar among the Late Bronze Age Empires History, Landscape, and Society. 1
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la région ont livré des lots d’archives dont les publications sont plus ou moins avancées5. Parmi eux, ceux d’Emar occupent une place centrale6, et malgré tout, encore à l’heure actuelle, les réponses aux questions qui paraîtraient fondamentales ne sont pas encore satisfaisantes. Les problèmes de chronologie sont encore très débattus7 et la compréhension du fond culturel local est sujet à débat. Les fouilles de Tell Munbâqa conduites principalement entre 1970 et 1994 ont livré entre 1974 et 1990 le deuxième corpus de cette région en nombre, soit 89 tablettes et fragments de tablettes, publiés en 2001, par W. Mayer8. Ce corpus peut être augmenté de neuf textes. Quatre proviennent de la collection Hirayama9, trois de la collection Rosen10, un Proceedings of the Konstanz Emar Conference, 25.-26.04. 2006, AOAT 349, Münster, 2008 ; S. Démare-Lafont & D. Fleming, « Emar Chronology and Scribal Streams : Cosmopolitanism and Legal Diversity », RA 109, 2015, p. 45-77 et Y. Cohen, « The Scribal Traditions of Late Bronze Age Emar », dans S. Yamada & D. Shibata (éd.), Culturesand Societies in the Middle Euphrates and Habur Areas in the Second Millennium BC-I. Scribal Education and Scribal Traditions, Studia Chaburensia 5, Wiesbaden, 2016, p. 119-131. 5 On trouvera une édition des textes de la région, comprenant Tell Munbâqa, Tell Hadidi, Tell Bazi, Tell al-Qiṭar et Umm el-Marra, à l’exception de ceux d’Emar, dans E. Torrecilla, Late Bronze Age Ekalte. Chronology, Society, and Religion of a Middle EuphratesTown, Saarbrücken, 2014, p. 296-425. 6 La bibliographie sur les textes de l’Euphrate et tout particulièrement celle d’Emar a été réunie dans une série d’articles. Voir B. I. Faist, J.-J. Justel, F. Sakal & J.-P. Vita, « Bibliografía de los estudios di Emar (7) », UF 47, 2016, p. 53-67 dans lequel sont cités les articles antérieurs. 7 Pour une mise au point sur la chronologie absolue de cette région voir en dernier lieu A. Otto (éd.), FromPotterytoChronology :TheMiddleEuphratesRegioninLateBronze Age Syria. Proceedings of the International Workshop in Mainz (Germany), May 5-7, 2012, MAAO 1, Gladbeck, 2018, p. 225-232. 8 W. Mayer, TallMunbâqa-EkalteII.DieTexte, WVDOG 102, Saarbrücken, 2001. Ce corpus a été étudié notamment par E. Torrecilla, LateBronzeAgeEkalte…, 2014. J’ai eu la chance de pouvoir collationner et photographier l’ensemble de ces textes, alors conservés au musée de Raqqa, avec Jean-Marie Durand, entre 2002 et 2008. Qu’il reçoive ici l’expression de ma gratitude. Une réédition complète de ce corpus est en cours de réalisation. 9 HCCT-E 44 = WVDOG 102 90, HCCT-E-45 = WVDOG 102 91, publiés respectivement à l’origine dans A. Tsukimoto, « Akkadian Tablets in the Hirayama Collection (II) », ASJ 13, 1991, p. 296-297 et p. 309-311. D’autres textes de cette même collection ont été rattachés à ceux de Tell Munbâqa après la publication de WVDOG 102. Il s’agit de HCCT-E 43 publié à l’origine dans A. Tsukimoto, ibid., ASJ 13, 1991, p. 292-294, rattaché aux textes de Tell Munbâqa par Y. Cohen, TheScribesandScholarsoftheCity ofEmarintheLateBronzeAge, HSS 59, Winona Lake, 2009, p. 95 et HCCT-E 51, publié à l’origine par A. Tsukimoto, « A Testamentary Document from Emar - Akkadian Tablets in the Hirayama Collection (IV) - », ASJ 16, 1994, p. 231-238, rattaché à ces textes par J. J. Justel, « ASJ 16/51 (=HCCT-E 51), document from Ekalte », NABU 2006/28. 10 Il s’agit de RE 69 = WVDOG 102 92, RE 89 = WVDOG 102 93 et RE 90 = WVDOG 102 94 publiés respectivement à l’origine dans G. Beckman, Texts from the
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d’une collection de textes du Moyen-Euphrate11 et un de provenance inconnue12. Un point intéressant de ce corpus est justement sa mise en relation avec celui d’Emar, les deux sites étant géographiquement, chronologiquement et culturellement très proches. Une partie des sept textes supplémentaires de Tell Munbâqa avait d’ailleurs été mise en relation avec les textes d’Emar jusqu’à ce que la prosopographie permette de les replacer dans ceux de Tell Munbâqa. La question de leur datation fine n’est pas encore totalement résolue. On peut néanmoins considérer qu’ils sont certainement pour la plupart contemporains des plus anciens textes d’Emar13. L’un des grands intérêts des fouilles de Tell Munbâqa est de livrer des petits lots bien identifiés, trouvés insitu, dans des maisons14, ce qui permet d’étudier des archives en contexte, méthodologie que Dominique Charpin a contribué à développer à travers ses nombreuses études et ses
VicinityofEmar,inthecollectionofJonathanRosen, HANE/M II, Padova, 1996, p. 88-89, p. 112-113 et p. 113-114. 11 Il s’agit de ME 140 = WVDOG 102 95 publié à l’origine dans D. Arnaud, « Tablettes de genres divers du Moyen-Euphrate », SMEA 30, 1992, p. 214-216. 12 DO 7747 = WVDOG 102 96 publié à l’origine d’après moulage par E. Frahm, « Eine Feldkaufurkunde aus Munbāqa ? », UF 31, 2000, p. 175-185. Après sa publication dans WVDOG 102, C. Roche a pu consulter l’original et en proposer une nouvelle édition dans C. Roche, « À propos d’un acte juridique du corpus de Tell Munbâqa (moyen Euphrate) », Semitica 51, 2001, p. 133-138. D’autres textes ont été rattachés à ceux de Tell Munbâqa, voir E. Torrecilla, LateBronzeAgeEkalte…, 2014, p. 404-407. 13 La question de la datation des textes de Tell Munbâqa et de leur relation avec les textes d’Emar a elle aussi fait couler beaucoup d’encre. Voir notamment E. Torrecilla, « Members of the Royal Family and Mašrû-ḫamiṣ the Scribe : A Chronological Link between the Archives from Ekalte and Emar », VinculosdeHistoria 4, 2015, p. 177-194. On rappellera que le point d’ancrage, proposé par W. Mayer, pour la chronologie absolue du mystérieux nom d’année du texte WVDOG 102 80 doit être abandonné, comme le proposait déjà C. Wilcke, « AḪ, die ‘Brüder’ von Emar. Untersuchungen zur Schreibtradition am Euphratknie », AuOr 10, 1992, p. 115-150, car il n’est pas possible d’y trouver une référence à Tuthalia. Voir en dernier lieu E. Torrecilla & Y. Cohen, « A Mittani Letter Order from Azu (HAD 8) and Its Implications for the Chronologie and History of the Middle Euphrates Region in the Late Bronze Age », RA 112, 2018, p. 149158, qui proposent un synchronisme entre Azu, Emar et Ekalte. 14 Ainsi 7 textes proviennent de la Maison AK, 2 de la Maison M, 12 de la Maison O, 7 de la Maison C, 14 de la Maison B et 34 de la Maison P. Voir W. Mayer, TallMunbâqa-Ekalte II. Die Texte, WVDOG 102, Saarbrücken, 2001, p. 2. Comme l’a proposé W. Mayer, la Maison P se détache du lot, tant par le nombre de textes qu’elle fournit, par la disparité des archives, qui montre qu’il ne s’agit pas d’une archive familiale, que par sa situation sur l’acropole (W. Mayer, ibid., WVDOG 102, 2001, p. 4-5). On y retrouve en fait surtout des textes confisqués suite au péché d’un chef de famille, phénomène déjà observé à Emar (pour un point sur cette question de péché dans les textes d’Emar et d’Ekalte, voir B. E. Solans, « La “falta” (ḫīṭu) y la confiscación de inmuebles en los textos jurídicos de Emar y Ekalte », AuOr 31, 2013, p. 261-277).
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enseignements et à laquelle il me forma. Il m’est tout particulièrement agréable de lui dédier la présente étude en souvenir de la formation que je lui dois tant dans ses séminaires de l’EPHE, si éclairants, qu’au cours de ma vie de chercheur. Les documents découverts dans la Maison B de Tell Munbâqa, tant par leur nombre que par leur contenu sont parfaitement adaptés à une telle étude. Nous présenterons le contexte archéologique de ces archives, puis l’histoire du patrimoine qu’elles livrent et enfin ce qu’elles nous apprennent du monde extérieur à cette maison. 1. LE CONTEXTE ARCHÉOLOGIQUE DES ARCHIVES La Maison B est une habitation privée qui a livré un des plus importants lots de tablettes du site et dont l’étude permet de reconstituer une partie de son histoire et l’évolution du patrimoine de Pilsu, son chef de famille, et de ses descendants. Cette maison, dont toute la superficie a été dégagée par la fouille, se situe dans le coin sud-ouest de la ville basse, dans la zone dénommée Ibrahims Garten15. Elle est bordée au nord, au sud et à l’est par des rues et est accolée à la Maison AS. Il s’agit d’une bâtisse de forme légèrement trapézoïdale, d’une superficie au sol de plus de 125 m2 16, comportant un vaste espace central rectangulaire (pièce 6) d’environs 50 m2, distribuant de part et d’autre deux lignes de 3 pièces. On notera que l’on entrait dans cette maison par l’angle sud-est et que dans l’angle sud-ouest se trouvaient les premières marches en pierre d’un escalier permettant d’accéder au niveau supérieur du bâtiment. Les textes ont été retrouvés dans trois espaces de cette maison, les pièces 6, 10 et 1117. Dans la pièce 6, en son centre, ont été découverts sur le sol, à proximité d’un vase brisé trois textes (WVDOG 102 56, 57 et 58)18, dans la pièce 11 deux textes ont été retrouvés dans le coin sudouest, sous une poutre carbonisée19. Enfin, on soulignera que la pièce 10, 15 Pour les fouilles de la Maison B on pourra se reporter à D. Machule etal., « Ausgrabungen aus Tall Munbâqa 1984 », MDOG 118, 1986, p. 99-112. 16 Les dimensions données par les fouilleurs sont les suivantes : mur sud : 13,75 m, mur nord : 11,25 m, mur est : 12,50 m et mur ouest : 14 m (cf. D. Machule etal., ibid., MDOG 118, 1986, p. 106). 17 On pourra trouver une rapide présentation dans F. Di Filippo, « Emar Legal Tablets: Archival Practice and Chronology », Colloque Konstanz, AOAT 349, 2008, p. 53-54. 18 D. Machule etal., ibid., MDOG 118, 1986, p. 109. 19 D. Machule etal., ibid., MDOG 118, 1986, p. 112.
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qui est la plus difficile d’accès20 est celle dans laquelle la majorité des textes ont été découverts associés à un riche matériel céramique. Les textes ont été retrouvés soit regroupés dans des vases21, soit à proximité d’un vase22. Ces quatorze documents et quelques fragments comportent des achats de terrains, un testament (texte 54), une location d’homme (texte 52), et trois listes de personnes (53, 59, 60). Les analyses de la répartition spatiale de ces textes (cf. tableau 1) ainsi que celle de leur contenu permettent de tirer quelques conclusions de leur modalité de classement et de conservation. On remarquera que les textes datant de Pilsu ont été retrouvés dans la pièce 6. On pourra donc proposer que le texte 58 devait donc lui aussi dater de ce personnage. Compte tenu du contexte archéologique il est difficile d’en dire plus. On pourra néanmoins se demander si ces trois textes ne provenaient pas du vase à proximité23. La pièce 10 semble, elle, être une pièce dans laquelle étaient archivés des documents. On remarquera que les textes 47-48-49 sont regroupés de manière thématico-chronologique car il s’agit d’une part d’achats de terrain à Ba’laka, la divinité poliade, et aux Anciens de la ville, par le petit-fils de Pilsu, et par la dernière génération des frères de Pilsu24. Le texte WVDOG 102 49 s’avère après vérification être composé de deux ou trois textes différents25. Les textes 50 à 53 regroupent un achat, une liste de personne et une embauche impliquant les fils de Pilsu, tout particulièrement un dénommé Ipṭura. Le texte 54 s’avère être, après collation, le testament de Itâr-Ba’la fils de Pilsu, faisant de Yaṣi-Ba’la, son héritier principal et laissant à ses « petits enfants » (dumu-meš-ia tur), le reste de ses maisons. Ces lectures permettent de proposer que le texte WVDOG 102 55, qui mentionne d’une part ce même Yaṣi-Ba’la, des enfants et des maisons, donc des 20 En effet, on y accédait depuis la pièce 6 par un couloir coudé passant derrière l’escalier de la pièce 9. 21 C’est le cas des textes WVDOG 102 47, 48 et 49 dans le vase 38 et des textes WVDOG 102 50, 51, 52 et 53 dans le vase 41 (D. Machule etal., ibid., MDOG 118, 1986, p. 114). 22 C’est le cas des textes WVDOG 102 54 et 55, qui ont été retrouvés à proximité du vase 29. 23 Il est aussi possible que ces textes proviennent de l’étage, et se soient retrouvés dans cette pièce lors de l’écroulement de la maison. Quoi qu’il en soit, le fait marquant est qu’étant regroupés, ils devaient former à l’origine un ensemble considéré comme cohérent. 24 En effet, les acheteurs dans ce texte sont Itâr-Ba’la et Ba’lî. Si le premier est connu par ailleurs, Ba’lî n’est jusque-là pas connu comme appartenant aux fils de Pilsu. 25 Voir L. Marti, « La notion de humûsum au bronze récent », NABU 2006/91.
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contextes équivalents, soit en fait la partie haute du revers du texte 54. Le fait qu’ils aient été retrouvés côte à côte proches d’un vase va dans ce sens. Ainsi, le testament faisant de Yaṣi-Ba’la le chef de famille a été conservé par ce dernier dont nous savons qu’il est le dernier occupant de cette maison. Tableau 1. Localisation des textes dans la Maison B. Pièce 6 6 6 10 10 10 10 10 10 10 10 10 11 11
Localisation Proche du vase 37 Proche du vase 37 Proche du vase 37 Dans le vase 38 Dans le vase 38 Dans le vase 38 Dans le vase 41 Dans le vase 41 Dans le vase 41 Dans le vase 41 Proche du vase 29 Proche du vase 29 Coin de la pièce Coin de la pièce
Dossier
N°texte
Type
Pilsu Pilsu […] Fils de Pilsu Petit-fils de Pilsu […] Fils de Pilsu Fils de Pilsu Fils de Pilsu? […] Fils de Pilsu [Fils de Pilsu] […] […]
56 57 58 47 48 49 50 51 52 53 54 55 59 60
Achat Achat Achat ? Achat Achat Achat Achat Échange Embauche Liste de personnes Testament Joint au texte 54 Liste de personnes Liste de personnes
2. L’HISTOIRE D’UN PATRIMOINE L’intérêt de cette archive n’est pas simplement de se repartir dans l’espace, mais aussi dans le temps, puisqu’elle couvre au moins trois générations, permettant ainsi de retracer une partie de l’histoire du patrimoine de cette famille. 2.1. LesaffairesdePilsu Les plus anciennes transactions documentées, retrouvées en contexte homogène, dans cette maison impliquent un certain Pilsu, fils de Ba’la-malik. Les deux premières (WVDOG 102 56 et 57) relatent une affaire très compliquée dans laquelle Pilsu rachète à trois frères, qui devaient être dans une situation économique très précaires, leurs parts sur différents terrains. L’affaire est d’autant plus complexe que Pilsu dans le
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second texte, certainement postérieur au premier, est qualifié de « frère » (šeš) des vendeurs ce qui laisserait supposer qu’entre les deux transactions une forme d’adoption ait eu lieu rendant alors Pilsu frère des vendeurs, sans que le document le prouvant n’ait été retrouvé. Le troisième texte n’est qu’un petit fragment dont on ne peut pas faire grand-chose26. 2.2. LesfilsdePilsu Des quatre textes (WVDOG 102 50, 51, 52 et 53) datant des fils de Pilsu deux retiendront notre attention. Il s’agit des textes 50 et 51 qui traitent d’un échange de kirṣitum27, entre Muhra-ahî, le célèbre hazannu28, et Ipṭura, fils de Pilsu. Le premier texte (texte 50) est l’achat d’un terrain appartenant à Yahanni-ilî, fils de Zû-Dagan, par Muhra-ahî. Le second texte (texte 51) est l’échange de ce terrain avec un de même type appartenant à Ipṭura. Lors de cette transaction, un texte est rédigé en en rappelant les conditions (texte 51) et l’ancien propriétaire, Muhra-ahî, fournit son titre de propriété (texte 50) au nouveau propriétaire, Ipṭura, fils de Pilsu, qui conserve et archive conjointement les deux documents. On peut supposer que ce dernier a fourni à Muhra-ahî son propre titre de propriété. On remarquera que le même soin est porté aux descriptions cadastrales dans les deux textes. L’intérêt de la possession de ces deux actes juridiques est de nous permettre d’observer les évolutions cadastrales que le terrain connait (cf. fig. 1). Si la gauche, le devant et l’arrière du terrain conservent les mêmes voisins, on observe une évolution des voisins de droite. Le fils de Yaqûbu semble avoir acheté le kirṣitum de Ialuta29. On remarquera que les fils de Zû-Dagan, pour des raisons que nous ignorons, semblent avoir vendu leur bien, qui se trouvait dans ce terroir.
26 On peut néanmoins se demander puisqu’il mentionne un kirṣitum s’il ne pourrait pas s’agir soit d’une partie de WVDOG 102 57, soit d’un texte en rapport avec cette affaire. 27 Pour ce type de terrain, voir la bibliographie regroupée dans E. Torrecilla, Late BronzeAgeEkalte…, 2014, p. 91-92. On y ajoutera E. J. Pentiuc, WestSemiticVocabulary intheAkkadianTextsfromEmar, HSS 49, Winona Lake, 2001, p. 98-102. 28 Pour ce titre et sa fonction à cette époque, voir L. Marti, « Le hazannu à Mari et sur le Moyen-Euphrate », dans L. Kogan etal. (éd.),CityAdministrationintheAncientNear East, Proceedings of the 53e Rencontre Assyriologique Internationale vol. 2, Winona Lake, 2010, p. 153-170. 29 En lisant WVDOG 102 50 : 4-5 : zag-šaki-ir-ṣi-tum, ša mia-lu*-ú-ta*.
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Fig. 1. Évolution du cadastre du kirṣitum échangé entre Muhra-ahî et Ipṭura.
On constatera avec intérêt que dans la même jarre se trouve un contrat d’embauche (WVDOG 102 52) dans lequel les fils de Pilsu sont anonymement les employeurs30. 2.3. Letestamentd’Itâr-Ba’la Les textes WVDOG 102 54 (cf. fig. 2) et WVDOG 102 55 forment, après collation, le testament de Itâr-Ba’la, fils de Pilsu, qui répartit ses biens entre ses enfants. Bien que dans un piètre état de conservation, il constitue un document important car seul trois autres testaments de ce type sont connus pour Tell Munbâqa31. WVDOG 102 54 2 4 6 8 10
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[Ii-t]ar*-den dumu pí[l*-sú] ⸢i-na⸣ bu-ul-⸢ṭú⸣-ti-š[u] lú-meš ah-hi-šuú-⸢še⸣-r[i°-ib-ma] ⸢ši⸣*-ma-tiša é-š[uù] dumu-m[eš*-šu] ⸢i⸣*-ši-imki-a-ami[q]-b[i] [u]m*-mašu-ú-maa-n[u-u]m-ma ⸢é⸣-tum* gal ha-la Iia*-ṣí*-b[a*-ah-la] [ù] é-há re-he-tum [a-n]a 2 dumu-meš-ia tur [a-šà-há gu]4*-meš usduha-há [ […] ⸢an-na⸣-tum mar-š[i*-tum]
Ils sont présentés dans le texte comme : dumu-meš píl-sú dumu en-ma-lik. Il s’agit des testaments portant comme en-tête : NP fils de NP2, inabulṭuti-šu etc. ; de Ilî-ahî, fils de Adili (WVDOG 102 19, MBQ-T 46) ; de Zû-Anna, fils de Addu-Ba’la (RE 69) ; et de Asda-ahi, fils de Hinnu (ASJ 16, HCCT-E-51). Pour l’appartenance de ce document au corpus de Tell Munbâqa, voir J. J. Justel, NABU 2006/28 et la bibliographie afférente. 31
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Fig. 2. WVDOG 102 54 : face.
À compter de ce jour (décision officielle) : Itâr-Ba‘la, fils de Pilsu, étant encore vivant, a fait entrer ses « frères » et il a décidé le destin de sa maison et de ses enfants en disant : « La grande maison, (c’est) la part de Yaṣi-Ba‘la et les maisons restantes (sont) pour mes deux fils « cadets » (dumu tur) […]. [Les champs], ⸢les bovins⸣ et les ovins […] c’est la propriété de (…) »
Le testament expose ici clairement que Itâr-Ba’la fait de Yaṣi-Ba’la son fils aîné, puisqu’il lui lègue la maison principale (bîtumrabûm), tandis
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que ses autres enfants reçoivent d’autres biens. On notera avec intérêt que les autres enfants ne sont pas nommés. Le fait que ce testament ait été retrouvé dans la maison B montre que la grande maison devait être justement cette Maison B et qu’Itâr-Ba’la est celui des frères qui devait en être le chef de famille. 2.4. Lepetit-filsYaṣi-Ba’la Les volontés de Itâr-Ba’la fils de Pilsu semblent s’être réalisées puisqu’après la mort de ce dernier, nous disposons d’un texte (WVDOG 102 48), dans lequel Yaṣi-Ba’la achète un champ. Il a donc effectivement hérité de la Maison B qui est bien le foyer principal et il semble désormais être le chef de famille. Cet achat nous apprend aussi que si ItârBa’la semble être décédé, certains des autres fils de Pilsu étaient encore vivants puisque le champ acheté jouxte un des leurs. Là encore on notera que ses fils sont anonymes, simplement qualifiés de dumu-meš píl-sú. C’est certainement avec Yaṣi-Ba’la, petit-fils de Pilsu, que l’occupation de la maison cesse. En effet, aucun de ses descendants n’est connus et lui-même n’apparaît pas dans les autres textes de Tell Munbâqa à notre disposition. Ce rapide examen des archives de la Maison B permet de retracer sur au moins 3 générations les activités de la famille de Pilsu, et de dresser l’arbre généalogique suivant sur 4 générations (cf. fig. 3) :
Fig. 3. Arbre généalogique de la famille de Pilsu.
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3. ARCHIVES ET LA
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VIE INSTITUTIONNELLE
3.1. Desarchivesfamiliales ? Pilsu a été présenté comme un grand entrepreneur de la ville d’Ekalte car la Maison B a livré la plus grande archive privée de Tell Munbâqa. L’avis doit être nuancé lorsqu’on en étudie le contenu. En effet, on s’étonnera du faible nombre de transactions retrouvées dans cette archive. Les textes n’en documentent qu’une, voire deux32, sous Pilsu, trois sous ses enfants, le testament d’un de ses fils, et d’une transaction sous son petit-fils, ainsi que deux ou trois textes pouvant se rapporter soit à ce dernier soit au fils de Pilsu33, ce qui représente donc un total de cinq à neuf transactions sur trois générations. La Maison B ayant été fouillée entièrement, on peut supposer que la grande majorité des tablettes conservées dans cette maison34 a été retrouvée, tout particulièrement celles de la pièce 10. Cette relative pauvreté en documents est à remarquer. On aurait pu supposer que les archives les plus anciennes avaient été mises au rebut or, puisque les tablettes concernant Pilsu ont été retrouvées associées dans la pièce principale de la maison, provenant ou non de l’étage, bien que dissociées des autres archives, cela montre qu’elles avaient été à l’origine regroupées pour être conservées. Certains manques doivent être soulignés, notamment les testaments de Ba’la-malik en faveur de Pilsu, et celui de Pilsu en faveur de Itâr-Ba’la, dont on aurait pu supposer qu’ils avaient été conservés avec soin. De même, Itâr-Ba’la, pourtant à un moment chef de famille de la Maison B, comme l’illustre son testament et sa place dans les listes de témoins, n’apparaît que dans une seule transaction et encore associé à son frère Ba’lî. Cela peut paraitre d’autant plus paradoxal que d’autres documents impliquent les « fils de Pilsu » de manière anonyme. Même si l’on considère que le rôle de l’écrit était plus réduit sur les bords de l’Euphrate que dans le sud mésopotamien, on remarquera que lors d’un échange de terre, l’acte de propriété est fourni. Par ailleurs, des documents étaient conservés sur plusieurs générations, ce qui en signale l’importance. On remarquera que la plupart des transactions présentes 32
Si le texte WVDOG 102 58 s’avérait être un achat. Il s’agit du texte WVDOG 102 49 dont on rappellera qu’il s’avère être composé d’au moins deux ou trois tablettes différentes. 34 Cela est d’autant plus net qu’une partie d’entre elles étaient conservées dans des jarres, avec donc des volontés d’archivage et de conservation certaines. Si une partie d’entre elles étaient placées à l’étage, ce qui aurait pu être le cas de celles retrouvées dans la pièce 6, cela pourrait expliquer pour une part leur disparition. 33
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dans cette archive sont complexes, voire non standard, ce qui pourrait expliquer leur mise par écrit et leur souci de conservation. Il existe une autre façon d’expliquer le faible nombre relatif de documents retrouvés dans ces archives. Ces dernières correspondent à la vie de la maison lors de sa dernière occupation par Yaṣi-Ba’la. Il faut donc considérer que tous les documents d’achat retrouvés dans cette maison sont les titres de propriétés qui ont été conservés au fil des successions et des héritages pour les propriétaires de la Maison B et qu’il s’agit donc là du patrimoine de Yaṣi-Ba’la. Les autres titres de propriétés de la famille se trouvant certainement dans le lieu de résidence de leur propriétaire. Le problème de la valeur de l’écrit nous amène naturellement à considérer l’importance des scribes et la place des témoins dans les contrats. 3.2. Lesscribes Les scribes des bords de l’Euphrate35 sont assez mal considérés par les savants actuels. En effet, lors de la lecture d’un texte de Tell Munbâqa, le regard est très rapidement attiré par ce que l’on pourrait considérer être des fautes, des oublis, des particularismes, et une méconnaissance certaine des formulaires. En effet, si un propriétaire lésé devait présenter à un juriste moderne de tels actes de propriété, ils ne seraient pas pris en compte, pour des raisons de vices de forme. On éprouvait néanmoins à l’époque le besoin de rédiger ces actes, et de les conserver. Était précisé généralement dans la liste des témoins le nom du scribe. Des scribes d’Ekalte nous ne savons pas grand-chose36. L’un des intérêts des archives de la Maison B est de nous montrer très clairement que les scribes se succèdent sans coexister dans la rédaction des actes (cf. tableau 2). Ainsi, Hinni-ilî était scribe sous Pilsu et au début des fils de Pilsu, puis Ikûn-Dagan prend sa place, avant d’être remplacé par Maṣru-hamiṣ sous le petit-fils de Pilsu. Il faut donc postuler une fonction de scribe officiel : présent lors de la rédaction des documents, sa charge est unique et il était donc un participant de la vie officielle. Ses fonctions dépassaient le cadre d’une maisonnée car un même scribe peut avoir rédiger des contrats produits dans le
35 Pour une étude sur les scribes d’Emar voir notamment Y. Cohen, TheScribesand ScholarsoftheCityofEmarintheLateBronzeAge, HSS 59, Winona Lake, 2009. 36 Pour un point sur ces personnages, voir Y. Cohen,ibid., HSS 59, 2009, p. 93-97.
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Tableau 2. Succession des scribes documentés par les archives de la Maison B. Scribe Hinnî-ilî […] Hinni-ilî Ikûn-Dagan Ikûn-Dagan Ikûn-Dagan Ikûn-Dagan Maṣru-hamiṣ
Dossier
N° texte
Pilsu Pilsu Fils de Pilsu Fils de Pilsu Fils de Pilsu Fils de Pilsu Fils de Pilsu Petit-fils de Pilsu
56 57 52 50 51 54 55 48
cadre de différentes maisons, comme l’illustre très bien le cas de IkûnDagan, rédacteur d’au moins dix textes, retrouvés dans cinq des maisons du site37. Les caractéristiques de rédaction si spécifiques de ces textes ne viennent certainement pas d’un manque de formation du scribe, car dans ce cas il commettrait toujours les mêmes fautes, mais d’une approche de l’écrit différente qu’en milieu babylonien. Une étude des textes montre bien que le scribe notait avec soin ce qui lui paraissait important, le formulaire n’étant qu’une rédaction idéale où il faisait son choix. 3.3.LaplacedelafamillePilsudanslavieinstitutionnelled’Ekalte Les institutions d’Ekalte telles que les archives nous les illustrent sont multiples sans que nous sachions comment répartir les pouvoirs de chacun. Il y avait le hazannu, un conseil des Anciens, et surtout des gens qui se nommaient « frères »38. Pour enlever toute ambiguïté, lorsque l’on 37 Il s’agit des textes 24 et 26 dans la Maison P ; 37, 39, 40 dans la Maison AK ; 42 dans la Maison M ; 50 et 51 dans la Maison B et 65 et 67 dans la Maison O. Pour ce scribe voir Y. Cohen, ibid., HSS 59, 2009, p. 95. 38 La bibliographie à ce sujet est assez importante. Voir notamment, C. Wilcke, « AḪ, die ‘Brüder’ von Emar. Untersuchungen zur Schreibtradition am Euphratknie », AuOr 10, 1992, p. 115-150 ; N. Bellotto, « I LÚ-MEŠ.aḫ-ḫi-a a Emar », AoF 22, 1995, p. 210-228 ; M. Viano, « Community and Individuals at Emar », AoF 37, 2010, p. 134 ; V. J. van Exel, « Social Change at Emar : the Influence of the Hittite Occupation on Local Traditions », RA 104, 2010 [2012], p. 65-86 ; S. Démare-Lafont, « Les “Frères” en Syrie à l’époque du Bronze récent : Réflexions et hypothèses », CRRAI 54, 2012, p. 129-141 ; E. Torrecilla, LateBronzeAgeEkalte…, 2014, p. 51-57.
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parle de frères de sang dans les textes c’est généralement l’idéogramme sumérien šeš qui est employé, alors que lorsque l’on parle de l’institution, on utilise le plus souvent l’expression lú-meš ah-he39. L’étude de la Maison B permet d’étayer certaines hypothèses concernant ces « frères »40. À Tell Munbâqa lorsqu’une tablette est scellée41, un des sceaux est obligatoirement celui d’un des témoins. Lorsque le sceau des « frères » est apposé sur un contrat, cela indique donc que les témoins sont ceux que l’on appelle les « frères ». Dans de nombreux documents nous voyons Pilsu apparaître comme l’un d’eux. Puis dans d’autres plus récents nous voyons Itâr-Ba’la apparaître, alors que Pilsu n’est plus mentionné. Nous savons que Itâr-Ba’la était le chef de famille de la Maison B puisqu’il a fait hériter la demeure familiale à son fils. Ainsi les « frères », sont tout simplement les chefs de famille des différentes maisons qui siègent lors des transactions. Existait-il une ou plusieurs assemblées de « frères », et les « frères » devaient-ils tous y siéger ? Deux textes de l’archive nous fournissent quelques indications. Il s’agit de l’échange de kirṣitum entre Muhra-ahî et Ipṭura, documenté par les tablettes WVDOG 102 50 et 51, dont la rédaction est distante d’un certain laps de temps. Elles ont toutes deux étés rédigées en présence des « frères », soit de manière explicite comme dans WVDOG 102 5142, soit de manière implicite pour WVDOG 102 5043. L’empreinte de sceau est la même pour les deux tablettes44 ; on peut donc supposer qu’il s’agit des mêmes « frères » ou de la même institution. 39 Cette observation est valable pour Emar et pour Ekalte avec quelques réserves (voir S. Démare-Lafont, « Les “Frères” en Syrie à l’époque du Bronze récent : Réflexions et hypothèses », CRRAI 54, 2012, p. 130 et n. 9. On notera que WVDOG 102 21 a une facture un peu différente des autres textes de Tell Munbâqa, il est possible qu’il ait pu être rédigé hors de la ville. 40 Pour une étude plus approfondie voir L. Marti, « Histoires de famille au ProcheOrient ancien. Quelques cas issus de la documentation de Munbâqa », actes du colloque international Les solidarités familiales dans la production d’idées et des textes 27-28 juin 2018, UNIL, Lausanne (sous presse). 41 La glyptique de Tell Munbâqa a été publiée par P. Werner, Tall Munbāqa. Die Glyptik, WVDOG 108, Saarbrücken, 2004. 42 Où les lignes 2 à 4 précisent « Muhra-ahî fils de Ahiyanni et Ipṭura fils de Pilsu ont fait entrer leurs “frères” ». On ajoutera que le texte est scellé du sceau des « frères ». 43 L’amende en cas de revendication est payée aux « frères » et le texte est scellé au sceau des « frères ». 44 Il s’agit de l’empreinte 4581. Voir P. Werner, TallMunbāqa.DieGlyptik, WVDOG 108, 2004, Tafel 34 et 35, et p. 33. Cette empreinte se retrouve sur de nombreuses tablettes du site.
LES ARCHIVES DE TELL MUNBÂQA: LE CAS DE LA MAISON B
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La comparaison entre les deux listes de témoins (cf. tableau 3) de ces textes montre quelques variantes. Les deux premiers témoins étant les mêmes on peut considérer que le Kâpî de WVDOG 102 50 une forme courte pour Kâpî-Dagan. Dagan-ka45 apparaît en quatrième position dans WVDO-G 102 50 et en septième position dans WVDOG 102 51. Deux personnages, Alla-iti et Elli, n’apparaissent que dans WVDOG 102 50, il doit donc s’agir des frères de la famille du vendeur46. On remarquera que, bien que Muhra-ahî et Ipṭura réunissent leurs frères (ahhê-šunu), il s’agit du même groupe de personnes. Tableau 3. Comparaison des témoins de WVDOG 50 et 51. WVDOG 102 50 d
WVDOG 102 51
[igizi-im-r]i- da-gan⸢dumu⸣ ka-pí [igi iš-bi-de]n dumu aš-di-i [igii-tar-den] dumu pí-il-zu 30 [igi dda-gan-ka dum]ui-ri-ib-dda-gan [igi i]d-⸢di-ra-mu⸣ dumu da-da 32 tr. igi zu-ba-ah-la dumu hi-nu-ud-da 34 igi zu-dda-gan{AN-DA} dumu dda-gan-a-di 36 t. igi al-la-i m[áš*-šu-gíd-gíd] igii-ku-un-dda-gan d[ub-sar] 38 igi él-li dumu dIM-⸢en⸣ t. na4-kišib lú-meš ah-hi 28
igi zi-im-ri-dda-gan dumuka-pí-dda-[ga]n igi iš-bi-den [dumu a]š-di-i 30 igi i-tar-den dumu pí-il-zu igi id-di-ra-mu 32 t. dumu da-da igi zu-ba-ah-la 34 dumu h[i-n]u-ud-da t. igi zu-dda-gandumu dda-gan-a-di 36 igi dda-gan-ka dumu i-ri-ib-dda-gan igi i-ku-un-dda-gandub-sar 38 t. na4-kišib lú-mešah-hi 28
4. CONCLUSION L’étude de ce petit lot d’archives d’un site du Moyen-Euphrate est très instructive pour la vie locale. La connaissance du contexte archéologique de découverte apporte des informations essentielles pour comprendre l’organisation et la logique de classement de l’époque de cette documentation, soigneusement classée et conservée. Les affaires sont ici préservées sur trois générations, soit 45 Forme courte de Dagan-kabar. Pour ce phénomène voir Y. Cohen, « Shortened Names in Emar and Elsewhere », dans I. Singer (éd.), ipamati kistamati pari tumatimis. Luwian and Hittite Studies Presented to J. David Hawkins on the Occasion of His 70th Birthday, Tel Aviv, 2010, p. 32-43. 46 Il est peu probable que ce changement soit lié au changement de voisin entre les deux opérations car dans ce cas la liste de témoin de WVDOG 102 51 aurait dû en comporter de nouveau.
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certainement la durée d’occupation de la Maison B par Pilsu et ses descendants. Le faible nombre de documents retrouvés est peut-être lié à une place de l’écrit différente que dans le monde babylonien contemporain mais aussi certainement au fait qu’ils illustrent l’évolution du patrimoine de la famille dont les archives nous livrent l’état sous son dernier chef, après diverses successions et partages. L’étude des scribes présents dans les actes montre qu’il existait certainement une fonction de scribe officiel compte tenu de leur succession au cours du temps. Une bonne partie des transactions se faisait devant une assemblée composée des chefs de familles, les « frères », ensemble de personnes importantes dans la vie locale. Nous voyons ainsi comment un nombre réduit de documents conservés volontairement permet néanmoins d’illustrer à la fois l’évolution du patrimoine d’une famille au cours du temps et la place qu’elle tenait dans la vie d’une cité du Moyen-Euphrate syrien, aspects illustrant la richesse du corpus de Tell Munbâqa.
EIDESLEISTUNG UND SELBSTVERFLUCHUNG. ÜBERLEGUNGEN ZU KAR 373 (VAT 8719) Stefan M. MAUL*
Im Rechtsleben des Alten Orients kam der Institution des Eides eine bedeutende Rolle zu.1 Sowohl im Vertragsrecht als auch im Rechtsaustrag war er “eines der stärksten Instrumente zur Disziplinierung des Einzelnen”.2 Mit einem promissorischen Eid, bei dem der König oder König und Gott gemeinsam angerufen wurden, besiegelte man das Versprechen, einen Vertrag oder eine Absprache einzuhalten und sich gegebenenfalls der zuständigen Gerichtsbarkeit zu unterwerfen, die dem im Schwur genannten König oder dem (Stadt)gott oblag. Durch einen assertorischen Eid wurde eine Aussage verbindlich vor einer Gottheit bestätigt und in einem Rechtsaustrag am Ende aller notwendigen Ermittlungen zu einem Beweismittel erhoben. Der assertorische Eid, zu dem ein Beklagter im Gerichtsprozeß aufgefordert werden konnte, war ein Reinigungseid, der einen Rechtsstreit als Ganzes beendete und den Richtern ermöglichte, eine Rechtsangelegenheit abzuschließen. Das Ablegen eines solchen Eides wird daher in sumerischer Sprache mit der Wendung n a m - é r i m k u 5 wiedergegeben. Wörtlich bedeutet dies: “Böses Schicksal (das im Fall des Eidbruchs eintritt) abschneiden.”3 Leistete der Beklagte einen solchen Eid, war er “frei”. Schreckte er indes vor dem Eid zurück, kam dies dem Eingeständnis einer *
Universität Heidelberg. Siehe M. San Nicolò, « Eid », in: RlA 2 (1938), 305-315 ; S. Lafont (Hrsg.), Jurer et maudire. Pratiques politiques et usages juridiques du serment dans le Proche-Orient ancien, Méditerranées 10/11, Paris 1997 ; R. Westbrook (Hrsg.), AhistoryofancientNear Easternlaw, Handbuch der Orientalistik Sect. 1/72, Leiden 2003, passim ; W. Sallaberger, « Der Eid im Gerichtsverfahren im neusumerischen Umma », in P. Michalowski (Hrsg.), InthethirddynastyofUr.StudiesinhonorofMarcelSigrist (im folgenden : Fs. Sigrist), Boston, 159-176 ; H. Barta, M. Lang, R. Rollinger (Hrsg.), ProzessrechtundEid.Recht 1
undRechtsfindunginantikenKulturen, Teil 1, Philippika 86, Wiesbaden 2015 jeweils mit weiterführenden Literaturangaben. 2 K. Kleber, « Des Frommen Zuflucht, des Übeltäters Verderben. Der assertorische Eid im Gerichtsprozeß der spätbabylonischen Zeit », in H. Barta, M. Lang, R. Rollinger (Hrsg.), ProzessrechtundEid, Wiesbaden 2015, 119. 3 Siehe W. Sallaberger, Fs. Sigrist, 159.
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Falschaussage gleich, und der Beklagte mußte für die Ansprüche der Gegenpartei haften. In Gerichtsprotokollen und verwandten Texten aus unterschiedlichen Epochen ist mehrfach bezeugt, daß Personen, die gerichtlich zum Eid bestellt worden waren, um ihre Aussagen zu bestätigen, im letzten Augenblick auf dem Weg zur Eidesstätte oder an der Eidesstätte selbst ihre Aussage widerriefen oder aber eine Einigung mit der Gegenpartei herbeiführten, um sich so der eingeforderten Eidesleistung zu entziehen.4 Dies zeigt in aller Deutlichkeit, daß in der Regel die Furcht vor den Folgen eines Meineides ausreichte, um vor Gericht für wahrheitsgemäße Aussagen zu sorgen. Die starke Abschreckungswirkung, die von dem Akt der Eidesleistung ausging, garantierte in der Regel die Unverbrüchlichkeit eines unter Eid abgegebenen Versprechens und verlieh einer eidlichen Erklärung unbedingte Glaubwürdigkeit. Sie machte den Eid nicht allein zu einem höchst wirksamen Beweismittel, sondern auch zu einem effektiven Instrument staatlicher Institutionen, um Geständnisse zu erzwingen und so schnell die rechtliche und soziale Ordnung wiederherzustellen. Obgleich Falschaussage5 und in bestimmten Epochen nachweislich auch der Meineid unter Strafe gestellt waren,6 hatte die starke Scheu vor dem Eid ihre Grundlage vor allem in dem Fluchcharakter, der dem Eid im Alten Orient zu allen Zeiten eigen war.7 Im assertorischen Eid mußte der Schwörende unter Anrufung der Götter in einer bedingten 4
Siehe z. B. San Nicolò, RlA 2, 313 und 315 ; M. Stol, « Wirtschaft und Gesellschaft in altbabylonischer Zeit », in D. Charpin, D. O. Edzard, M. Stol (Hrsg.), Mesopotamien. Die altbabylonische Zeit, Annäherungen 4, OBO 160/4, Fribourg 2004, 661 ; B. Wells, F. R. Magdalene, C. Wunsch, « The assertory oath in Neo-Babylonian and Persian administrative texts », Revue internationale des droits de l’antiquité 57 (2010), 14-15 ; M. Sandowicz, « ‘Fear the oath!’ Stepping back from oath taking in first millennium B.C. Babylonia », Palamedes 6 (2011), 17-36. 5 Siehe M. Stol, « Eine Prozeßurkunde über “falsches Zeugnis” », in D. Charpin, F. Joannès (Hrsg.), Marchands,diplomatesetempereurs.EtudessurlacivilisationmésopotamienneoffertesàPaulGarelli,Paris 1991, 333-340. 6 Siehe G. Ries, « Zur Strafbarkeit des Meineids im Recht des Alten Orients », in V. Beuthien u. a. (Hrsg.), FestschriftfürDieterMedicus, Köln 1999, 457-468 ; K. Kleber, « Zum Meineid und zu seiner Bestrafung in Babylonien », ZAR 13 (2007), 23-38 und W. Sallaberger in: H. Barta u. a. (Hrsg.), ProzessrechtundEid, 190. 7 Siehe dazu M. Sandowicz, Oathsandcurses.AstudyinNeo-andLate-Babylonian legalformulary, AOAT 398, Münster 2012 ; A. M. Kitz, Cursedareyou!ThephenomenologyofcursingincuneiformandHebrewtexts, Winona Lake 2014 und ferner B. Christiansen, SchicksalsbestimmendeKommunikation.Sprachliche,gesellschaftlicheundreligiöseAspektehethitischerFluch-,Segens-undEidesformeln, StBoT 53, Wiesbaden 2012, jeweils mit weiterführenden Literaturangaben.
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Selbstverfluchung für den Fall der Falschaussage fürchterliche Strafen auf sich herabrufen. Diese Strafen zielten auf schwere Schicksalsschläge für den Schwörenden und die Seinen und in der Regel auf den Tod. Die Strafandrohung, die in der Selbstverfluchung lag, ging damit weit über die eines weltlichen Gerichts hinaus. Sie gewann ihre Plausibilität durch die im Alten Orient tief verwurzelte Überzeugung, daß eine eidliche Falschaussage früher oder später zu ökonomischem Mißgeschick, zu Unglück, Krankheit und Tod und damit zu den Strafen führen müsse, die der Schwörende beim Eid auf sich herabgerufen hatte. Zwar sind uns aus dem späten zweiten und vor allem aus dem ersten Jt. v. Chr. zahlreiche Beschreibungen von ursächlichen und symptomatischen Behandlungen bekannt, die die altorientalischen Heiler zur Hand hatten, um die schlimmsten Folgen einer wissentlich oder unwissentlich getätigten eidlichen Falschaussage zu verhindern.8 Die bei einer Eidesleistung gesprochenen Selbstverfluchungen kennen wir indes kaum. Denn in Gerichtsurkunden und -protokollen pflegte man deren Wortlaut nicht eigens zu notieren. Nur ein altbabylonischer Text aus Ur, den der Jubilar in seinem Buch Leclergéd’Ur neu bearbeitet und als einen im Schulunterricht verwendeten Text gedeutet hat,9 bietet hier weitergehende Informationen. In der an den Mondgott gerichteten ausführlichen Bitte, ihm Recht zu verschaffen, schildert dort ein gewisser Kuzzulum, wie er betrogen wurde. Dem zahlungsunfähigen Elali hatte er in einer Notsituation Kredit gewährt, damit dieser seine Schuld bei Dritten begleichen konnte, doch Kuzzulum wartete vergeblich auf eine Rückzahlung. Zum Abschluß eines Rechtsstreits, den Kuzzulum endlich angestrebt hatte, schwor Elali mehrfach 8 Siehe S. M. Maul, « Die ‘Lösung vom Bann’: Überlegungen zu altorientalischen Konzeptionen von Krankheit und Heilkunst », in H. F. J. Horstmanshoff, M. Stol (Hrsg.), Magic and rationality in ancient Near Eastern and Graeco-Roman medicine, Leiden/ Boston 2004, 79-95 ; ders., « Rituale zur Lösung des ‘Banns’ », in B. Janowski, D. Schwemer (Hrsg.), TexteausderUmweltdesAltenTestaments, NF 5 (Texte zur Heilkunde), Gütersloh 2010, 135-146 und ders., Bannlösung(nam-érim-búr-ru-da).DieTherapie eines auf eidliche Falschaussage zurückgeführten Leidens, KAL 10, Wiesbaden 2019 (im Druck). 9 D. Charpin, Le clergé d’Ur au siècle d’Hammurabi, Genève/Paris 1986, 326-329 (UET 6, 402). Eine Neubearbeitung des Textes hat J. Lauinger unter dem Titel « The Curricular Context of an Akkadian Prayer from Old Babylonian Ur (UET 6 402) », in M. Kozuh, W. Henkelman, C. Jones, C. Woods (Hrsg.), Extraction&Control:Studiesin HonorofMatthewW.Stolper, SAOC 68, Chicago 2014, 189-196 vorgelegt. Zu UET 6, 402 siehe auch D. Charpin, La Vie méconnue des temples mésopotamiens, Paris 2017, 73-76. Ein Photo des Textes ist in der CuneiformDigitalLibraryInitiative (CDLI) unter der Signatur P346443 zugänglich.
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öffentlich, seinem Gläubiger und dessen Söhnen “keinerlei Schaden zugefügt” zu haben. Den ersten Eid legte er “in der Erhabenen Pforte, unter der Waffe” des Mondgottes ab.10 Offenbar hatte er den Mut besessen, im Angesicht der Götterwaffe,11 die ihn schlagen sollte, falls er die Unwahrheit sprach, dreist zu lügen. Bei einem weiteren Eid rief Ealali die im Tempel Ekišnuĝal verehrten Götter explizit als seine Zeugen an12 und verfluchte seine eigene Person, obgleich er Vater zweier Kinder war, für den Fall der Falschaussage mit der Forderung, letztendlich ohne jeden Erben dazustehen.13 Ergänzend heißt es im folgenden: “Derjenige, der bei Sîn und Šamaš (falsch) geschworen hat, wird von Aussatz überhäuft, wird verarmen und keinen Erbsohn bekommen.”14 Es bleibt unklar, ob Elali in seiner Selbstverfluchung auch Krankheit und Armut auf sich herabgewünscht hatte. KAR 373 (VAT 8719) Auch im ersten vorchristlichen Jahrtausend war es nicht üblich, in Prozeßurkunden die im Rahmen eines Eides gesprochene Selbstverfluchung schriftlich zu fixieren. Um so bedeutsamer ist daher ein Keilschriftdokument, auf dem in babylonischer Schrift der Wortlaut eines Schwurs zusammen mit einer derartigen Verwünschung festgehalten wurde. Das eigenartig geformte, wohl noch im Altertum gebrannte Tonobjekt (siehe Abb. 1-6) wurde am 20. Februar 1909 gemeinsam mit einigen Schreiberübungen und einer Personenkaufurkunde in den wenigen Resten eines neuassyrischen Wohnhauses entdeckt, auf die man im Suchgraben 10 I (Planquadrat eD10I, 1 m unter der Hügeloberfläche, Mitte) gestoßen war.15 1923 veröffentlichte Erich Ebeling in seinen Keilschrifttextenaus 10 D. Charpin, Leclergé..., 326 (UET 6, 402, 19f.) : i-naKÁ.MAḪ ša-pa-alĝišTUKUL / šata-ra-muit-ma. 11 Zu dem Brauch, vor einer Götterwaffe zu schwören, siehe M. Stol, « Renting the divine weapon as a prebend », in T. Boiy u.a. (Hrsg.), TheancientNearEast,alife! FestschriftKarelVanLerberghe, OLA 220, Leuven 2012, 561-583 mit weiterführender Literatur und S. M. Maul, KAL 10 (im Druck), Text Nr. 81. 12 D. Charpin, Le clergé ..., 327 (UET 6, 402, 28f.) : DIĜIR.E.NE an-nu-tum / lu ši-bu-ú-a-miiq-bi. 13 Ebd., 327 (UET 6, 402, 34f.) : IGI dNANNA IGI dUTU / a-pí-il E-la-lí a-a ib-ši ki-a-amit-ma. 14 Ebd., 327 (UET 6, 402, 36-38) : ta-mi dNANNA ù dUTU / e-ep-qá-ami-ma-al-la/ i-la-pi-inù IBILA ú-lae-ra-aš-ši. 15 Siehe O. Pedersén, ArchivesandlibrariesinthecityofAssur.Asurveyofthematerial from the German excavations, Part II, Uppsala 1986 (im folgenden : ALA II), 84f.
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Assur religiösen Inhalts II eine Autographie des Stückes (KAR 373), ohne dessen eigenartiger Gestaltung weitere Aufmerksamkeit zu schenken. 1951 legte er eine Textbearbeitung vor.16 Seiner dort dargelegten Ansicht, mit VAT 8719 verfüge man über eines der wenigen altorientalischen Zeugnisse für die Praxis der “schwarzen Magie”, wurde schon bald widersprochen.17 Erica Reiner hatte scharfsinnig erkannt, daß der Text “n’est en vérité qu’un serment niant une dette ou l’accusation d’un détournement de fonds. Le serment, comme il est d’usage dans les actes juridiques babyloniens, comporte une malédiction contre la personne qui le prête et contre sa famille s’il est parjure.”18 In VAT 8719 ist dementsprechend der Wortlaut eines Eides festgehalten, den Bābu–aḫa–iddina, der Sohn des Ninurta–nādin–šumi, zum Abschluß eines Rechtsstreites mit einem gewissen Šamaš-balāṭu[(–) ] wohl im Assur-Tempel “beim Leben des Enlil und der Mullissu, (bei dem) des Ninurta und des Nuska ... vor den großen Göttern” abgelegt hatte, um damit ein Beweismittel zu liefern, daß er sich nicht an der Habe seines Prozeßgegners bereichert hatte. Zur Bekräftigung hatte Bābu–aḫa–iddina dabei nicht nur die Auslöschung seines eigenen Lebens, sondern auch die des Lebens seiner Frau, seiner Kinder und aller Nachkommen für den Fall erbeten, daß er die Unwahrheit gesprochen haben sollte. Bābu–aḫa–iddina, der Sohn des Ninurta–nādin–šumi, ist aus keinem weiteren in Assur gefundenen Dokument bekannt. Er könnte jedoch, wie bereits E. Ebeling bemerkt hatte,19 mit jenem Bābu–aḫa–iddina identisch sein, für den in Assur zwei Tontafelamulette angefertigt wurden
(N8. Private house with collection of texts). Bislang wurde nur eine der Schülertafeln veröffentlicht (Ass. 14933 b = VAT 8573 = W. G. Lambert, BabylonianWisdomLiterature, Oxford 1960, Pl. 73). Die in das Jahr 717 v. Chr. datierte Personenkaufurkunde VAT 8717 = Ass. 14933 c (Kauf eines Sklaven durch Urdu–Sîn) wurde von B. Faist in NeuassyrischeRechtsurkundenIII, WVDOG 110, Saarwellingen 2005 und in Alltagstexte ausneuassyrischenArchivenundBibliothekenderStadtAssur, StAT 3, Wiesbaden 2007 als Text Nr. 36 vorgelegt. 16 E. Ebeling, « Ein babylonisches Beispiel schwarzer Magie », OrNS 20 (1951), 167-170. 17 Siehe W. von Soden, JAOS 71 (1951), 268. 18 E. Reiner, « La magie babylonienne », in Le monde du sorcier, Paris 1966, 97 Anm. 10. Die Einordnung des Textes als “an incantation in the form of a letter ... ‘from’ Babu-aḫa-iddina ... to the god Ninurta with the request that the god exterminate the writer and his entire family, since he has taken the share (ḪA.LA) of Šamaš-balaṭu” (so O. Pedersén, ALA II, 84f.) bedeutet demgegenüber einen Rückschritt. 19 E. Ebeling, OrNS 20, 170.
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(KAR 3520 und KAR 12021). Die genauen Fundstellen beider Objekte lassen sich heute leider nicht mehr ermitteln. Sowohl der Sprachstand des Textes als auch der babylonische Schriftduktus sprechen für eine Datierung des Schriftstücks in das ausgehende 8. oder das 7. Jh. v. Chr. Es dürfte somit aus der gleichen Zeit stammen, wie die gemeinsam mit VAT 8719 gefundene Personenkaufurkunde VAT 8717,22 die am 1. Šabāṭu im Eponymat des Ṭāb–šār–Aššur, also im Jahr 717 v. Chr., ausgestellt wurde. Die Frage, warum das tönerne Dokument in babylonischer und nicht etwa, wie zu erwarten wäre, in assyrischer Schrift verfaßt wurde, läßt sich vorerst nicht beantworten. Es ist nicht auszuschließen, daß das für Assur singuläre Schriftstück gar kein Zeugnis unmittelbarer Rechtspraxis darstellt. Es könnte sich auch um eine Art Schreiberübung handeln, in der Eid und Selbstverfluchung eines fiktiven Rechtsfalls festgehalten worden waren, der möglicherweise ursprünglich gar nicht in Assur beheimatet wurde, sondern in babylonischen Landen. Die in dem Text angerufenen Gottheiten könnten nämlich ebensogut die Hauptgötter des Ekur in Nippur sein. VAT 8719, EIN ABBILD
DER
WAFFE DES NINURTA
Die auffällige, für eine Tontafel höchst ungewöhnliche Form des als VAT 8719 inventarisierten Dokuments wurde bislang nicht beachtet. Die Tafel weist die Gestalt einer zweischneidigen 10,4 cm langen und 4,9 cm breiten Speerspitze auf, die von einer verstärkenden, bis zu 26 mm dicken Mittelrippe geprägt ist. Das längliche ‘Klingenblatt’ ist an den Rändern kaum mehr als 1 cm dick. Vorder- und Rückseite der tönernen Speerspitze sind durch die Mittelrippe jeweils in zwei Hälften geteilt. So entstehen insgesamt vier Schriftfelder. Aus einer altbabylonischen Urkunden wissen wir, daß es in Nippur üblich war, Eide in einem Tor des Ninurta-Tempels vor der metallenen 20 Das Amulett VAT 9730 (KAR 35) sollte Bābu–aḫa–iddina Schutz vor Schadenzauber bieten (siehe zu diesem Amulett S. M. Maul, Zukunftsbewältigung, BaF 18, Wiesbaden 1994, 181-185 und T. Abusch, D. Schwemer, Corpus of Mesopotamian anti- witchcraftrituals II, AMD 8/2, Leiden/Boston 2016, 419-426 mit Kollationen auf Pl. 102). 21 Das Amulett VAT 11241 (KAR 120) sollte das Haus des Bābu–aḫa–iddina und dessen Bewohner vor den Folgen unguter Vorzeichen bewahren (siehe zu diesem Amulett S. M. Maul, Zukunftsbewältigung, 185-189). 22 Siehe oben Anm. 15.
EIDESLEISTUNG UND SELBSTVERFLUCHUNG
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Waffe (uruduŠÍTA = kakkum) des Gottes ablegen zu lassen.23 Diese oder eine andere Waffe des Ninurta, die zu dem gleichen Zweck in Nippur im Tempelbereich im “Tor des Heldenhügels” aufgestellt wurde, trug den bezeichnenden Namen “Gnadenloser Sturm”.24 Die Waffe sollte nämlich demjenigen, der vor dem Gott einen Eid abzulegen hatte, allein durch ihre Präsenz die Strafgewalt des Gottes eindrücklich vor Augen führen. Eben diesem Zweck diente ohne Zweifel auch die Gestalt, die man der Tafel VAT 8719 gegeben hatte. Das Schriftstück sollte schon mit seiner Form dem Betrachter vor Augen führen, daß ein Meineid oder eine eidliche Falschaussage notwendigerweise eine schlimme Strafe zur Folge haben würde. Mit großer Wahrscheinlichkeit bildet die in Assur gefundene Tafel eine vermutlich leicht wiederzuerkennende Götterwaffe ab, die dem Ninurta zugeordnet wurde und im Rechtsleben Assurs (oder Nippurs) Verwendung fand. Diese Erkenntnis möge den Jubilar erfreuen! Aus dem spätbabylonischen Ur wurde übrigens ein ganz ähnliches Dokument bekannt.25 Auf der Tontafel in Gestalt der Muštēšir–ḫabli26 genannten Axt des Marduk ist die bedingte Selbstverfluchung festgehalten, die ein gewisser Kudurru vor Zeugen gesprochen hatte : “Du, Muštēšir–ḫabli, bist der große Herr, zu dem Kudurru gekommen ist. Sicher – ich schwöre es – komme ich nicht zu Unrecht; prüfe mein Herz! Andernfalls bedecke meinen Leib mit Bösem, töte meine Gattin, vernichte meine Kinder und lasse mich deine große Strafe, die Wassersucht, die Strafe, die nicht getilgt werden kann, erleiden!”27
Das Dokument in Form einer Axtklinge ist an seiner Unterseite mit einer Reihe von Fingernagelabdrücken versehen.28 Daher ist es nicht 23 Siehe A. Annus, ThegodNinurta, SAACT 14, Helsinki 2002, 83 zu der Urkunde BE 6/2, 58. 24 Siehe dazu A. Annus, ebd., 83f. und außerdem J. N. Postgate, EarlyMesopotamia. Societyandeconomyatthedawnofhistory, London 1992, 98, Text 5.6.Zu der Ninurta-Waffe U d - b a - n u - í l - l a siehe J. S. Cooper, ThereturnofNinurtatoNippur, AnOr 52, Rom 1978, 124 zu Angim 132 ; A. R. George, Babyloniantopographicaltexts, OLA 40, Leuven 1992, 150, Z. 20’. Siehe ferner J. Klein, T. M. Sharlach, « A collection of model court cases from Old Babylonian Nippur (CBS 11324) », ZA97 (2007), 5, Kol. II, 14. 25 M. Streck, « Kudurrus Schwur vor Muštēšir-ḫabli », ZA 83 (1993), 61-65 (UET 4, 171). 26 Der Name bedeutet: “Der den, dem Unrecht geschah, auf rechten Bahnen hält”. 27 Siehe M. Streck, ZA 83, 62-63. Die “Wassersucht” zählt tatsächlich zu den Symptomen, die man der durch eine eidliche Falschaussage verursachten Erkrankung in fortgeschrittenem Stadium zuordnete (siehe dazu S. M. Maul, KAL 10 [im Druck], Text Nr. 4-10, 3 und Text Nr. 79, 77’). 28 Photographien der Tafel UET 4, 171 finden sich in der CuneiformDigitalLibrary Initiative(CDLI) unter der Nummer P414867.
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unwahrscheinlich, daß das Stück tatsächlich einen “im Verlauf eines Prozesses vor Zeugen (Nagelabdrücke!) abgelegten Schwur” dokumentiert und somit dem realen Rechtsleben entstammt. Entsprechendes29 kann auch für VAT 8719 nicht ausgeschlossen werden, obgleich dieses Dokument keinerlei Markierungen eines Zeugen aufweist.30 WORTLAUT VON EID UND SELBSTVERFLUCHUNG DES BĀBU–AḪA–IDDINA 1 2 3 4 5
I.d KÁ–ŠEŠ–MU A I.dMAŠ–na-din–MU a-na niš dMAŠ EN GAL-u ki-a-ami-qab-bium-ma dMAŠ EN GAL-u ú-suḫlìb-bina-piš-tibul-lidu-ú-ku {x} áš-šá-[ta] ḫul-li-iqDUMU.MEŠ kim-tumni-su-tumusa-l[a-tum] MU-šú NUMUN-šú {x} NUNUZ-šúna-an-nab-šú {x}
6 7 8 9
šá I.dKÁ–ŠEŠ–MU A I.dMAŠ–na-din–MU la⸢pi⸣-⸢i⸣ÙĜ.ME[Š] šu-úle-qí-iinaḪA.LA šá I.dUTU–ba-la-ṭ[u(–) ] lu-úSÍG.HI.A lu-úKÙ.BABBAR lu-úpi-ri-in(über Rasur)-du {x} lu-úlu-ur-in-dušámaḫ?-ra-tu{x}
10 11 12
ḪA.LA x [ ] x LA 1 GUR 1 PI ŠE.BAR(über Rasur) a-naKAS[KAL] (Spuren)
(Mittelrippe auf der Vs. des ‘Klingenblatts’)
(linker ‘Klingenrand’ der Vs.)
(Spuren) (Mittelrippe auf der Rs. des ‘Klingenblatts’) (Spuren)
13 14 15 16 17 18 19
niš d+En-lílu dNIN.LÍL dMAŠ u dNuska NAM.ÉRIM lapa-šá-rišáDIĜIR.MEŠ GAL.MEŠ I.d KÁ–ŠEŠ–MU A I.dMAŠ–na-din–MU za-kir ar-nue-net(über Rasur?!)-taḫi-ṭu-a-tagíl-la-a-t[a] šáma-mi-tuman-nit I.dKÁ–ŠEŠ–MU BA.DA IM.RI.A li-iz-bi-il (linker ‘Klingenrand’ der Rs.)
Übersetzung 1f.
Bābu–aḫa–iddina, der Sohn des Ninurta–nādin–šumi, spricht beim Leben des Ninurta, des großen Herrn, folgendermaßen, nämlich so: “Ninurta, großer Herr, reiße heraus mein Herz, mein Leben lösche, töte die Gattin,
3 29
M. Streck, ZA 83 (1993), 65. Das in Dūr-Katlimmu gefundene Tontäfelchen in Form einer Pfeilspitze (siehe K. Radner, DieneuassyrischenTexteausTallŠēḫḤamad, Berlin 2002, 39, Text Nr. 12) ist wohl ein Amulett und der kurze vierzeilige Text apotropäischen Inhalts. 30
EIDESLEISTUNG UND SELBSTVERFLUCHUNG
4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15f.
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richte zugrunde die Kinder, die Familie, das Geschlecht und die Sippe! Vom Namen, vom Samen, vom Sproß (und) vom Nachkommen des Bābu–aḫa–iddina, des Sohnes des Ninurta–nādin–šumi, sei bei den Leuten nie mehr die Rede! (Dies im Fall, daß) er genommen haben sollte vom Anteil des Šamaš–balāṭu[(–) ], sei es Wolle oder Silber oder (nur) einen Granatapfelkern oder einen Granatapfel, von alldem, das entgegengenommen wurde. Der Anteil …[ ]..., 1 Kor, 1 Scheffel Gerste für die Expedition [ ] .....[ ] .....[ ].” Beim Leben des Enlil und der Mullissu, (bei dem) des Ninurta und des Nuska hat Bābu–aḫa–iddina, der Sohn des Ninurta–nādin–šumi, einen (mit Selbstverfluchung verbundenen) nicht mehr zu lösenden Eid vor den großen Göttern abgelegt. Die Schuldenlast, die Sünde, die Verfehlung, das Vergehen, die (von der Transgression) dieses Eides (ausgehen würden), möge Bābu–aḫa–iddina zusammen mit (seiner) Familie tragen.
Kommentar
1
3f. 5f.
7
Der Schreiber der Tafel VAT 8719 hat es an Sorgfalt und Akkuratesse fehlen lassen. Im Schriftbild finden sich zahlreiche Rasuren und nur flüchtig gelöschte Zeichen. An den archaisierenden Schreibungen mit der Femininendung -tum (Z. 4 und Z. 18) ist gleichwohl zu erkennen, daß der Schreiber mit den graphischen Konventionen literarischer Texte vertraut war. Es bleibt unklar, ob die massiven Zerstörungen im Bereich der Zeilen 10-13, die den Wortlaut des Eides enthielten, den Bābu–aḫa– iddina abzulegen hatte, mit Absicht herbeigeführt wurden. Das Zeichen niš, das ohne Zweifel zwischen a-naund dMAŠ steht, hat E. Ebeling in seiner Autographie in KAR 373 versehentlich nicht wiedergegeben. Vgl. die Parallelstelle in dem sehr verwandten Text UET 4, 171, Z. 14: du-kuDAM ḫul-liq/ DUMU.MEŠ (siehe M. Streck, ZA 83, 62). In dem Kolophon der Tafel KAR 252 (VAT 9026), die im Jahr 713 v. Chr. geschrieben wurde, findet sich ein ganz ähnlicher Fluch, der denjenigen treffen soll, der die Tafel “wegträgt” (siehe H. Hunger, BabylonischeundassyrischeKolophone, AOAT 2, Kevelaer 1968, 80, Nr. 236, 4:na-an-nab-šuinapī(KA)nišē(ÙĜ.MEŠ)lu-še-li). Es bleibt unklar, ob am Zeilenende ein weiteres Zeichen folgte. Es ist möglich, daß hier das letzte Glied des Personennamens fehlt. Šamaš–
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8
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balāṭu könnte freilich auch eine Kurzform für einen Namen vom Typ GN–balāṭu–iqbi, GN–balāṭu–ereš, GN–balāṭu–iddina oder für einen Namen wie Itti–Šamaš–balāṭu sein. Es ist auffällig, daß der Name Šamaš–balāṭu(–) im neuassyrischen Assur ansonsten nicht belegt ist. Der von Bābu–aḫa–iddina geleistete Eid dürfte sich auf den Vorwurf beziehen, sich an dem Anteil des Šamaš–balāṭu[(–) ] bereichert zu haben, der diesem aus einem gemeinschaftlich getätigten Handelsgeschäft zustand. Die Bedeutung pirindu = “Granatapfelkern” ist unsicher. Sie wurde von D. Testen in JAOS 123 (2003), 579 vorgeschlagen. Die Beteuerung, “weder Granatapfelkern noch Granatapfel” an sich genommen zu haben, ist vielleicht im übertragenen Sinne zu verstehen und meint dann, daß “nicht das Geringste” veruntreut wurde. Hier war vielleicht von einem sog. ḫarrānu-Geschäft die Rede (dazu siehe K. Radner, « Traders in the Neo-Assyrian Period », in J. G. Dercksen (Hrsg.), TradeandFinanceinAncientMesopotamia, PIHANS 84, Leiden 1999, 101-126 und dies., « Die beiden neuassyrischen Archive », in P. A. Miglus, K. Radner, F. M. Stepniowski (Hrsg.), Ausgrabungen in Assur. Wohnquartiere in der Weststadt, Teil I, WVDOG 152, Wiesbaden 2016, 79-133. Das Gottesdeterminativ in der Zeichenfolge dMAŠ steht über einem kaum gelöschten niš. Eine ähnliche Reihe von Bezeichnungen für Vergehen findet sich in Šurpu, Tafel 2, Z. 189 (siehe E. Reiner, Šurpu.AcollectionofSumerian andAkkadianincantations, AfO Beiheft 11, Graz 1958, 18). Die Pleneschreibung gíl-la-a-t[a] für gillata ist ebenso ungewöhnlich wie die Schreibung ḫi-ṭu-a-ta anstelle des zu erwartenden hiṭīta. In OrNS 20, 169 hat E. Ebeling die Zeichenfolge BA.DA als na-ša(!) umschrieben. Der eindeutige epigraphische Befund verbietet dies jedoch. BA.DA dürfte hier für qadu, “nebst, zusammen mit” stehen. Die Schreibung ist in den Zeichenlisten nicht gebucht und m. W. hier erstmals belegt.
EIDESLEISTUNG UND SELBSTVERFLUCHUNG
Fig. 1. VAT 8719: Vorderseite
Fig. 2. VAT 8719: Rückseite, erstes Schriftfeld
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S.M. MAUL
Fig. 3. VAT 8719: Rückseite, zweites Schriftfeld
Fig. 4. VAT 8719: Rückseite, zweites Schriftfeld mit linkem ‘Klingenrand’
EIDESLEISTUNG UND SELBSTVERFLUCHUNG
Fig. 5. VAT 8719: Oberseite der tönernen ‘Speerspitze’
Fig. 6. VAT 8719: Unterseite der tönernen ‘Speerspitze’
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MEMORIES OF RIM-SIN II Piotr MICHALOWSKI*
Less than a decade after the death of Hammurabi, the Babylonian state faced its most significant crisis: a set of insurgencies against the regime of his son Samsu-iluna that threatened the very foundations of the realm. Rebel leaders took power in the major cities of southern Babylonia and among them the most prominent was someone named Rim-Sin, who probably took on the name of the old monarch of Larsa. For reasons that are difficult to recover, but perhaps indicating allegiance or synergy with Rim-Sin, some of the other rebel kings also acquired names that began with the element rīmum, “wild bull,” as in Rim-Anum, the leader of the uprising in Uruk or Rim-Šara in Umma. But the “false” Rim-Sin, a pretender or samozvanets/samozwaniec, “self-named,” as the Russians or Poles would say, may not have been from Larsa, and although we know very little about him, there are some signs that the conflict between him, his fellow insurgents in other cities and the Babylonian Crown had elements that went beyond economic and military action. The available information on the rebellion is hardly abundant (although unpublished materials will eventually make up for this): some economic documents dated to Rim-Sin II and Iluni, the insurgent leader in Ešnunna, a somewhat larger number from the time of RimAnum of Uruk, several year names, some letters, including the correspondence of Iluni, as well as information embedded in a few inscriptions of the beleaguered Babylonian monarch. The revolt seems to rise from nowhere, and within months most the bigger cities of the realm—Ur, Uruk, Larsa, Girsu, Umma, Nippur, Kazallu, Kutalla, Bad-tibira, etc. had declared their independence. Less than a generation had passed since Hammurabi took over these regions and reformed the social and economic order. The proximate causes of the uprisings are unknown, but it appears that dissatisfaction with Babylonian rule had festered, robust enough to promote such a dangerous revolt although circumstances may have also played a role: the insurgency came at a time of economic,
*
University of Michigan.
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P. MICHALOWSKI
ecological and political crisis that undermined central authority. While Rim-Sin’s rebellion only lasted eighteen months or so, it took some time to pacify other defectors from Babylonian rule such as Iluni of Ešnunna and the long-term consequences of the brutal treatment of Mesopotamian cities had dire consequences for southern Babylonia, where urban life was strongly curtailed for generations, in some places in the immediate aftermath of Samsu-iluna’s counterattacks, in other places some years later.1 On the surface, the political and military changes of allegiance in cities seems to have had little short-term effect: economic activity seems to have proceeded throughout this time, as evidenced by private and organizational documents and schooling continued as well, well documented at Nippur and Ur. More precisely, three dated school exercises, all probably from Larsa, were written during the penultimate month of Rim-Sin II’s control over the city; two of these, probably from the same hand, were inscribed with parts of the LamentationovertheDestruction ofUr.2 We shall never know if irony, foreboding or academic obliviousness played any part in this work—only weeks later Larsa would fall to the Babylonians and the walls of Ur would come tumbling down. Because of the history of discovery and the way in which this uprising was described in later native tradition it has been labeled by modern historians as the Rim-Sin rebellion and to some extent his is apt: the one surviving later native mention of these events speaks only of this one leader.3 All indications are that he quickly became the head of the southern revolt, which he may even have instigated, but more recently Amanda Podany and Dominique Charpin have made us aware that the insurgency spread much further, beyond the boundaries of Babylonia, up the Euphrates to the areas that Hammurabi’s troops had taken over when they conquered the state of Mari.4 As observed, by Charpin, the last documented Samsu-iluna year name from the Euphrates fortress of Haradum, south of Mari, was dated to his sixth year after which it appears that the region, up through Mari to Terqa and beyond no longer
1 Social tensions and the unstable character of most ancient Mesopotamian power structures had many consequences, including frequent insurgencies; see Richardson 2010 and 2015. 2 See already Hallo 1963: 167 n. 8: TRS50 (14.xi) = Šulgi Hymn B, ll. 297-323; YBC 7159 and YBC 4661 = sources Y1 and Y2 in Samet 2014: 57 pl. 28-29. The first has day 18(?) and no month name, the latter was written on 6.xi. 3 Rim-Sin II is mentioned in a fragmentary passage in the ChronicleofAncientKings, known only from a Late Babylonian copy (Glassner 2004: 272-273, rev. 5’). 4 Podany 2002: 34, Charpin 2011: 43-44 and 2013: 35-36.
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recognized the hegemony of Babylon.5 The southern rebellion was brutally put down just a few years later, but the area north of Haradum was never reintegrated into the southern polity even if Samsu-iluna’s armies overran Shehna/Tell Leilan in the Habur region in his twenty-sixth year. At the same time the Sealand kings took control of areas of the deep south and would remain unconquered for the duration of the dynasty founded by Sumu-la-el.6 Thus, the insurgencies against the rule of Babylon were quite extensive and some elements of revolt outlasted the death of the eponymic leader. It is not my intention to summarize once again the sparse available documentation pertaining to this time of strife; this has been ably done by Marten Stol, Dominique Charpin, Annunziata Rositani, Andrea Seri, Harold Vedeler, Seth Richardson, and Odette Boivin, among others.7 Here I will be concerned not so much with the military or strategic details of the conflict with the Babylonian crown as with the way in which these events were depicted in texts from both sides—the rebels and the beleaguered Babylonian Crown—in writings rife with metaphorical language that reveal conflicts over the claims of textual authority and over the validations of an imaginary literary and historical past. I hope to demonstrate that even though the textual information on the events surrounding the rebellions of Rim-Sim II and his contemporaries is fragmentary in the extreme, it is characterized by a consistent heavily loaded use of literary and historical rhetoric to create a language of insurgency and counterinsurgency exploiting received and reinvented traditions in a unique manner. The analysis of the chronology and of certain ideological claims of the insurgents is very much dependent on the reconstruction of the year names of the three leaders, Rim-Anum, Iluni and Rim-Sin II; as far as we know none of the other rebels promulgated their own dating systems. Rim-Sin’s formulae are particularly difficult to reconstruct, but the seemingly complex year name situation among the rebels was not limited to him alone; at one time it appeared likely that there were at least five distinct formulae belonging to Rim-Anum of Uruk, whose reign lasted approximately eighteen months. Rositani was able to reduce these to 5
Charpin 2011: 43. On the Sealand kings, see now Boivin 2018. 7 Stol 1976: 44-58, Rositani 2003: 49-60, Charpin 2004: 337-342, Vedeler 2006: 44-68, Richardson 2010: 15-17, Seri 2013: 27-36, and Boivin 2018: 86-91. 6
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four, with two apparently used side by side,8 but more recently Charpin demonstrated that the latter two were in fact to be reduced to one, resulting in three: a year “0” marked simply “Rim-Anum (became) king” that was used to date tablets from the middle of the eight month of his first year, when he rose to power, a first full official one announcing a debt relief, and a second one used for two or more months before Samsu-iluna defeated the rebel leader of Uruk.9 At least six year names can be attributed to Iluni, the ruler of Ešnunna.10 As generally recognized, at least three year names were promulgated in the name of Rim-Sin II. As I shall attempt to demonstrate below, there were actually four, but the way they were used is difficult to unravel.11 A full discussion of the length and chronology of Rim-Sin’s reign must be postponed until a new Samsu-iluna inscription is made publicly available and the completion of my own work on unpublished documents from his time located in the Yale Babylonian Collection.12 For the purposes of this study, I concentrate mainly on the wording of the formulae. It should be pointed out that none of these as we have them are complete; like the Rim-Anum year names, they were hardly short and were construed in an idiosyncratic form of Sumerian but only abbreviated versions were written at the end of documents. Only the discovery of a year name announcement with the full version of such a formula can provide the full wording.13 The first Rim-Sin II year name, usually referred to as year a, was used only to date documents from the city of Ur; in its fullest but still abbreviated documented form it reads:14 mu dri-im- den.zu lugal uri2ki-ma e 2-mud-kur-ra-ke4 KI.EDIN.ŠE 3 bi2-in-ĝar-ra
The precise meaning of this is hardly clear, in part because the full version was undoubtedly much longer with a final phrase with a main verb, 8
Rositani 2002-2003. Charpin 2014: 125-128. 10 Guichard 2016: 21-27. 11 The fullest discussion of Rim-Sin II’s year names is in Stol 1976: 53-55. 12 The text will be published by W. G. Lambert (posthumously) and M. Weeden (Lambert & Weeden, forthcoming). I am grateful to M. Weeden for making the text available to me and for permission to refer to it. I now learn that a large number of unpublished documents from this reign are housed at Cornell. 13 For such an example of a Rim-Anum year name announcement see Michalowski & Beckman 2002. 14 Stol 1976: 54-55, see also now George 1993: 128 and the discussion in Andersson 2008: 12-13. 9
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but also because what remains is hard to interpret. The identity of the Emudkura is difficult to pin down: in Sumerian literary texts it was used either as a synonym for the Ekišnugal, Nanna’s main temple in Ur, or as the name of the temple precinct that included the temple (Ur-NammaD, NannaI,Inana’sDescent 49, 196).15 Note that in one mss. of NannaI, the two are variants of one another; here and elsewhere, the name Emudkura was used rhetorically as the opposite of a synecdoche.16 A couplet in Inanna’s Descent (49-50=196-197) may be revealing: uri2ki e2-mud-kur-ra-ka e2-kiš-nu-ĝal2 dnanna-še3 ku4-ku4-da-zu-ne In Ur, in the Emudkura, once you have entered Nanna’s Ekišnugal …
The temple name Ekišnugal was ubiquitous in Sumerian literature but Emudkura was hardly known outside of Ur since it appears so rarely; indeed, one student who worked on Inana’sDescentwas unfamiliar with it and wrote an invented name Emudkalama instead.17 I am not aware of any mention of Emudkura in any document, inscription, or in any other year name. One may conclude that the year formula was proposedly construed with recondite literary reference as well as local knowledge in mind. What was meant by KI.EDIN.ŠE3/-še3 is illusive as well; I know of only one other occurrence of such a sign combination as a logogram in a Middle Babylonian solar omen compendium of Old Babylonian origin, and this may have no relevance for the analysis of this year name.18 The fuller version of the year name with KI.EDEN.ŠE3 is known only from four texts, all of available only in hand copy and could not be collated.19 Two other examples of this date formula appear to be abbreviated: one seems to have KI.ŠE320 and another one has the signs KI.ŠE3.ŠE3.21 It has been generally agreed that the last formula of Rim-Sin II, Stol’s year b—actually his solitary year in power—combined two unrelated facts, a victory over an odious enemy, in one instance identified as Kassite, and the king’s elevation to regional hegemony by the mother 15
See Sjöberg 1960: 61-62. Sjöberg 1973: 40. Note also the late references BL 27, 9’ and Smith 11, rev. 1. 17 SRT 53, l. 48. The confusion may come from the mention of e2-muš3-kalam-ma, Inana’s temple in Bad-tibira in l. 8. 18 Rutz 2006: 78, l. 31 and p. 86. 19 UET 5, 128, 214, 411, SJADV, 21. 20 Andersson 2008 no. 1. The transliteration offers KI.EDEN.ŠE3, but this is how I read it from the photograph published therein. 21 MAH 158892, unpublished, but available on CDLI (P. 42881). 16
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goddess in the main temple of the city of Keš. As such, the full name of the year name has been reconstructed in the following manner:22 mu dri-im-den.zu lugal lu2-kur2 lu2-hul-gal2 dnin-mah-e e2 keš3ki temen an ki-bi-da-ta nam-lugal kalam kiš ĝal2-la-še3 gal-bi-ta ba-an-il2-la lu2-kur2 lu2hul-ĝal2 ka-šu-úki kur-ta kur-kur-še3 gaba-bi nu-gi4-a …
with Stol’s admittedly tentative translation: Year: Nin-mah raised Rim-Sin to kingship over all cities in the Keš temple, the temenos of heaven and earth, and the enemy, the evil Kassites, from the barbarous country, who could not be driven back to the mountain(?) …
The problem is that no text actually has this wording, which is a hybrid based on what is known from a single document from Kutalla, discussed below, with this version on the envelope and what seems to be a shorter version on the tablet. Moreover, the composite reconstruction has been expanded by the mention of Kassites from still another unique occurrence on a tablet from Nippur.23 Not only is this thematically perplexing, but the longer account frankly makes little grammatical sense. Admittedly, Old Babylonian year names were written in a manner that is hardly in harmony with our idealized reconstructions of Sumerian grammar, but as reconstructed this one would be particularly convoluted, and the main verb is clearly lacking in the one long version currently known. A closer examination of the distribution of the various forms of this year name reveals patterns that suggest we are dealing with two separate formulae rather than one. To facilitate analysis, I will refer to the two separate events as the Evil Enemy and Keš events; there are many small variants that are of no concern here, but the general formulae seem to be variations on the abbreviated versions: Evil Enemy: mu dri-im-den.zu lugal lu2-kur2 lu2-hul-ĝal2 Keš: mu dri-im-den.zu lugal-e dnin-mah-e e2 keš3ki temen an ki-bi-da-ke4
As noted above, these occur together only on the one Kutalla tablet, otherwise they are never found together, and, indeed, with one other possible exception, were not used in the same city. As far as I am able to ascertain, their distribution can be represented as follows, with the Keš version limited to the north of Sumer:
22
Stol 1976: 54, followed by others. mu ri-im-den.zu ⸢lugal⸣ lu2 hul lu2 hul-ĝal2 ka-šu-úki, see Çiǧ & Kızılyay 1962: 44: 8. 23
MEMORIES OF RIM-SIN II
Evil Enemy Larsa Bad-tibira Kutalla Girsu
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Keš Nippur Isin
But the two exceptions to this pattern require some comment. The Kutalla land purchase document TS 85 was dated by the Evil Enemy formula,24 as were the two other Rim-Sin II tablets known from this city, TS 86 (from the same month xi) and TS 102 (10.ix). The envelope of the former (TS 85a), however, has the hybrid combination of both Evil Enemy and Keš; apparently the scribe who wrote this tablet was aware of the two different names of the year and for some reason decided to combine them in the following manner (the Evil Enemy portion is highlighted in italics): mu dri-im-den.zu lugal lu2-kur2 lu2-hul-gal2 dnin-mah-e e2 keš3ki temen an ki-bi-da-ta nam-lugal kalam kiš ĝal2-la-še3 gal-bi-ta ba-an-il2-la lu2-kur2 lu2hul-ĝal2kur-takur-kur-še3gaba-binu-gi4-a
The use of year names in Kutalla was somewhat unorthodox: as already observed by Arthur Ungnad and François Thureau-Dangin over a century ago, the land sale that is now designated as TS 86 (RSII1.-xi) has an almost identical duplicate in TS 84 (Si20.10.xi), albeit with a higher price and both have different year names.25 The other text that seemingly breaks this distribution pattern is YOS 5, 226, apparently from Larsa. Judging from Grice’s hand copy, this tablet is anomalous as it is only inscribed on one side and registers the day, month (10.ii) and an abbreviated year name without any other content, but it is the Keš version rather than the Evil Enemy one that one would expect from other Larsa documents. Klaus Wagensonner was kind enough to send me a photograph of the tablet and, quite surprisingly, it turns out that this is a complete administrative grain account: the copyist for some reason only rendered the year name at the end of the text. Judging by its contents, it is probably not from Larsa. At Larsa, the last known text dated by Samsu-iluna comes from the eight month of his eighth year (L.76.64, Arnaud 1978: 228, -.x.Si8); the king’s year formulae resume at the very beginning of the tenth year
24 25
For both texts see Charpin 1980: 266-267. Ungnad 1909, Thureau-Dangin 1909: 336 and more recently Charpin 1980: 195.
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(YOS12, 214, 1.i.Si10; TCL 11, 219, 12.ii.Si10).26 This gives Rim-Sin at the most sixteen months in the city; marked by his Evil Enemy formula that is attested there from the second through the end of the twelfth month (YOS5, 226, 10.ii to PSBA 39 no. 21, 26.xii), but there is some uncertainty over how he dated the last months of the year once he took over the city. The majority of the available Rim-Sin II tablets said to be from Larsa cluster in the last months of the year (viii, ix, x), but there are just a few that are dated to earlier such as YOS 5, 228 from month v or YOS 8, 55 from month vii. This would suggest that after Larsa became part of the rebellion, the remaining months of the year were dated by the “Rim-Sin king” formula, but that it was also occasionally used as an abbreviation of the Evil Enemy date in the following year. The situation seems to have been similar in other places although the information available is less copious.27 The use of the “Rim-Sin king” formula would require more detailed study that would range beyond the short reign of one ruler; in the interests of brevity I offer only some preliminary remarks. As observed by Jacob Finkelstein more than half a century ago, Old Babylonian “administrative or economic memoranda of ration expenditures and the like” but not legal texts that entailed the presence of witnesses, were sometimes dated by abbreviated formulae of the type mu RN lugal-e that could be used for any year during a reign; some even omitted year or month names altogether.28 In the case of Rim-Sin II, the matter may be best exemplified by the small remains of an archive of unknown provenience from the time of the rebellion published by Aleksandr Pavlovich Riftin consisting of small memoranda concerning barley, emmer, sesame, dates, and pomegranates. 29 A reexamination of the texts reveals an interesting pattern. The earliest available text from this archive may possibly be no. 85, dated Si7.ix.7; among the remaining ones four are dated, with various abbreviations, to the year mu sa-am-su-i-lu-na (lugal), four to mu (d ) ri -(im)-sin(30) (lugal), marked simply as S and R in the chart below. Thus, the archive spanned the years before the rebellion, from at least as 26 On dated tablets from these years at Larsa see Stol 1976: 57 and Arnaud, Calvet & Huot 1979: 52. 27 For the present, see the information compiled by the entries in the previous footnote; for Ur, see Van de Mieroop 1992: 68-69. 28 Finkelstein 1959: 40, with n. 11; see also Charpin 2014: 125-126 with reference to this practice in the time of Rim-Anum. 29 Riftin 1937, nos. 70-83, 85. This archive was highlighted studied by Stol 1976: 45-46.
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MEMORIES OF RIM-SIN II
early as the middle of Si7 (85), into Si8 (vii), which was marked by the S formula, when new officials were included, who then continued to function when their place of residence joined the insurgency. It is impossible to decisively order the documents: Stol assumed that R formula marked what we are now calling Rim-Sin II year 0, but it is not out of the question that some or all of the four known texts may have come from year 1. The following chart provides a synopsis of the available information; the tablets in the right-hand column, with no year name, may have been written in Si8 or in either of the Rim-Sin II years. Texts with year names 85 72 70 71 73 74 75 76 77
Si7.ix.7 S.vi.1 S.vi.20 S.vi.23 S.vii.1 R.viii.1 R.ix1 R.x.1 R.x.1
Texts without year names
78 79 80 81 82 83
-.vi.15 -.vii.1 -.viii.15 -.viii.25 -ix.5 -.xi.1
To recap, one may venture the hypothesis that the lands that recognized the hegemony of Rim-Sin II utilized four separate year names over less than two years. Most places employed the year name mu dri-im-den.zu lugal(-e), “The year: Rim-Sin king,” to fill out the first year and then as an abbreviated formula, attested in Larsa, Girsu, Ur and possibly elsewhere, although much of this needs to be worked out further. This would be similar to what Rim-Anum was doing in Uruk, as reconstructed by Charpin, and can accordingly be labeled Rim-Sin II year “0.”30 For the next, and only full calendar year of his leadership of the insurgency, three contemporary year names were in use. Stol already observed that the formula concerning the (re)construction of the Emudkura shrine was used only in Ur although he found this troubling.31 Elsewhere, texts were dated by the Evil Enemy and Keš formulae, depending on location. In summary, one would recognize two years marked by four date names:
30 31
Charpin 2014: 129. Stol 1976: 54-55.
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Year 0
Rim-Sin king
Year 1
a: Emudkura (Ur) b: Evil Enemy (Larsa, Bad-tibira, Kutalla, Girsu) c: Keš (Nippur, Isin)
The documentation for all this is not abundant but if the hypothesis holds, the Keš year name can be tentatively reconstructed in the following manner, assuming that it is still incomplete: mu dri-im-den.zu lugal-e dnin-mah-e e2 keš3ki temen an ki-bi-da-ta nam-lugal kalam kiš ĝal2-la-še3 gal-bi-ta ba-an-il2-la Year: King Rim-Sin, having been mightily elevated by divine Ninmah to the kingship of the entirety of the homeland in Keš Temple, the foundation of the heavens and the earth, …
One contemporary letter is often cited in connection with this year (AbB 13, 53): Say to Amurrum-tillati; thus speaks Rim-Sin (dri-im-den.zu): In order to bring light to Yamutbalum (ananamertiYamutbalumšakānim), and to assemble (paḫārum) its dispersed people, the great gods established the foundation of my throne in Keš (ke-eš), the city of my (divine) creatrix (i.e. the mother goddess). Just as the entire country has heard (about this) and rejoiced, come to me and met me, so too must you come and meet me.
This short unique narrative, expressed in high literary style, asserted the insurgent Rim-Sin’s claim of monarchic rule. We have no idea who the recipient was, but it is possible to imagine that similar missives may have gone out to other elites, demanding their presence before the new king of the land who having established his rule in major cities such as Larsa and Ur and having gathered other rebels under his authority was now proclaiming himself king of “the homeland” (kalam), that is as the master of Sumer, in language similar to his expressed in his 1c year name. In the letter, he claimed the throne of his namesake, the grand old king deposed by Hammurabi, by citing Yamutbalum, the old native name of the Larsa kingdom.32 The use of the rare word namertum, a poetic synonym of nūrum, “light,” signaled high diction, but also once again alluded to the older monarch who in an Akkadian “love poem” was described as šamšīni, “our Sunlight,” while one or more of his subjects adopted this epithet as part of his name (Rīm-Sîn-šamšini, “Rim-Sin is our Sunlight”).33 32
On this letter see also Vedeler 2015. YOS 11, 24: i 17, treated most recently in Wasserman 2016: 170-171; for the name d ri-im-den.zu-dutu-ši-nisee Veldhuis 2008: 52-53 w. n. 5 and Owen 2012: 421, l. 6 and 33
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This is in harmony with personal names such as Ḫammurabi-Šamšī, “Hammurabi is my Sunlight,” but also Samsu-iluna-nūr-mātim, “Samsuiluna is the light of the land,” or Rim-Sin/Samsu-iluna/Šarrum-nūrmātīšu,“Rim-Sin/Samsu-iluna/The King is the light of his land,” a pattern that goes back to Ur III/Isin 1 period names such as Šu-Sîn/Išbi- Erra-nūr-mātīšu. Rim-Sin also claims to have “assembled” dispersed peoples. Richardson points to the use of various terms denoting “banding together, assembling, gathering,” etc. within the language of rebellion: “these unmarked verbs point to the residium of what Mesopotamians considered their most primeval and inalienable of political rights — the right to assemble and engage in disputation.”34 While this makes sense in the present context, it is important to note that Charpin has made a convincing argument that the “gathering” idiom signified the promulgation of a debt relief ordinance (mīšarum).35 In view of the poetic tone of this epistle, it is possible that both meanings were invoked here. In the letter and the year name the insurgent invoked names of the old Sumerian mother goddess of Keš, but this city name is hardly ever attested in Old Babylonian texts. The toponym occurs in two personal names: Keš-idinnam and Ur-Keš, in documents always written as ke-eš, as it was in the letter, avoiding the logographic keš3 (ŠU. AN.ŠAR2×GAD.KI), one of the more complex writings of a city name in cuneiform, although with one exception the traditional writing was maintained in the Rim Sin II year name.36 The classic spelling of the city name was well known to elite students, who had to write it down repeatedly as they studied a poem known today as the KešTempleHymn that was one of the components of the “decad,” a collection of ten first connected longer Sumerian texts studied in schooling establishments in most southern Babylonian areas during Old Babylonian times, but also one of the few pieces of Early Dynastic literature to survive into that period.37 453. As noted by Wasserman (p. 173) this is an example of the “plural of ecstasy,” as defined by Shalom Paul 1995. 34 Richardson 2010: 7. 35 Charpin 2014: 126-127. 36 As far as I know, it is written as ke-eš in the year name only in Holma 1914 no. 1. For the former see AbB 4, 41: 8, AbB 14, 173: 1, YOS 15, 84 6, 12, RA 102 (2008), 18: 6; for the latter see JCS 34, 13: 8. On the writings of the city name, see Gragg (1969: 159-160). Michaël Guichard kindly informs me of the name u-bar-ke-eš in CUNES 50-06033: 26, unpublished. 37 Edited by Gragg 1969; a full transliteration based on 82 sources was presented by Delnero 2006: 2173-2238; for an interpretive essay see Wilcke 2006.
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Already by Ur III times Keš was a small place of little significance; indeed, it occurs only in texts from neighboring Irisagrig and is otherwise not mentioned once in any document from elsewhere during this period, although the goddess of the city makes an appearance several times.38 Earlier, Keš had been one of the most important cult centers of Mesopotamia, as it enclosed the temple of the mother goddess, known at the time by various names, most prominently as Ninhursag, Aruru, Nintur, Diĝirmah, or Ninmah and in Akkadian as Belet-ili or Mami.39 Before the third millennium she and her partner Enki were the main deities of Sumer, before the latter was replaced and demoted by a different god, namely Enlil. Her principle cities were Adab and Keš, although the latter was the one with more pan-Mesopotamian recognition. Ur-Namma rebuilt the main temple there, his successor Šulgi traveled there and the Isin king Lipit-Ištar paid homage to the goddess, but what remained of the city seems to have been little more than a small pilgrimage site after the 20th century, if not earlier, and is then only mentioned in the prolog of the Laws of Hammurabi (iii 24-35, Roth: 78-79): bēlum simat ḫaṭṭim u agēm ša ušaklilšu erištum Mama mukīn uṣurātim ša Keš mudeššī mākalī ellūtim ana Nintu “Lord, worthy recipient of the scepter and crown bestowed upon him by the wise goddess Mama, who devised the city plans of Keš, who provides consecrated food offerings for the goddess Nintu.”
There is a very good chance that ancient Keš should be identified with modern Tūlūl al-Baqarat, which lay on the ancient Tigris.40 Excavations conducted on the site have revealed Ur III and earlier levels, but whatever evidence of later occupation may have existed there have been lost to Samsu-iluna’s revenge, erosion and modern looting. The Babylonian ruler did not forget the old mother goddess, however. In his 16th year, Samsu-iluna rebuilt a series of fortresses in northern Babylonia that had originally been renovated and strengthened by his ancestor Sumu-la-El; the first and possibly foremost of these was Dimat-Enlil, which was
38 On first glance, it would seem that the one exception might be the Drehem document Princeton 2, 122: 6 dnin-dar-a ša3 ke-eški, but this section lists disbursals of sheep as offerings to Ningirsu in Girsu and Nanše in Nina and therefore this must be a local rendering of ki-es3-sa2ki, well attested as Nindara’s cult place in Girsu texts. On Keš in Ur III texts from nearby Irisagrig see Viano 2019, who locates it at Tell al-Wilaya. 39 See Krebernik 1993-1997. 40 Lippolis & Viano 2016.
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dedicated to Belet-ili/Mami (Ninmah), perhaps reestablishing the cult from Keš that the king’s armies had desecrated several years earlier.41 Why would Rim-Sin move his base of operations to the dilapidated remains of the old city of Keš and why should he claim divine sanction there, rather than in Nippur, which was apparently in his grasp, seeking the endorsement of the ancient mother goddess rather than the traditional authorization of the god Enlil? The reasons for this may have been multifold. Soon after his first successes, he aspired to be the leader of the whole southern rebellion, even if Uruk and Ešnunna remained beyond his grasp; as already noted above, his Keš year formula states that he was given the “kingship of the homeland (kalam)” and in the unpublished inscription Samsu-iluna that describes the violent end of the rebellion the Babylonian king referred to him as “king/leader of Sumer” (lugal ki-engi-ra).42 Thus, it would appear that his embrace of the old cult center was connected with claims of control of the old traditions of Sumer and Akkad, employing a language that engaged his multifaceted conflict with Samsu-iluna of Babylon that encompassed more than simply economic and military quarrels. Indeed, by associating himself so closely with the goddess who created humanity, Rim-Sin appropriated a divine sanction that was much more cosmologically loaded than the traditional political sanction of Enlil in Nippur, although the invocation of the mother goddess was not by any means meant to downplay the role of Enlil, as will be demonstrated below. In the words of Mary Helms, “access to origins may also be evidenced by establishing associations with outside beings of the cosmological “environment” who embody the potency and authority of origins and with fixed locational settings or situational events that stand firm and immovable in cosmographical space and time and can anchor individuals and groups to firm and unshakable circumstances that supersede the fluid, flexible, shifting, and uncertain world of human interactions in the here-and-now so hazardous to political contenders. In short, aspiring leaders … who establish good relationships with cosmologically defined outside Others, or who appear unshakably connected to geographical places of origins will be accorded positions of leadership 41 On these fortresses and on the location of Dimat-Enlil somewhere between Babylon and Sippar, see Steinkeller 2010. This cult seems to have still been active in the time of Ammiditana (Am6.i.28) as evidenced by the fragmentary evidence of MHET II, 485 rev. 4’-5’ where Dimat-Enlil and dnin.tu are mentioned in tandem. 42 This inscription also provides the names of “kings” of Ur and Larsa, presumably working under Rim-Sin’s command or taking over after his death (Lambert & Weeden, forthcoming).
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and authority.”43 In the case of Rim-Sin II, these associations were also textual, appealing to educated elites who knew of Belet-ili’s hand in the creation of humanity in such texts as the Atrahasis Story, but also of the celebration of the city in the ancient but commonly studied KešTempleHymn, as mentioned above, and of her general childbirth role as the deity who assisted at birth and cut the umbilical cord.44 In Sumerian school literature Nintu was invoked as the mother of kings Ur-Namma and Ur-Ninurta, and as the nurturer of Šulgi and Lipit-Ištar, among others;45 indeed, in the one Sumerian hymn in her honor she was described as the one who gives birth to kings.46 Perhaps most relevant is the line from a hymn that is usually ascribed to Rim-Sin I but may very well have to be reassigned to his rebel namesake:47 d
nin-tu-re u3-tu-za mi-ni-in-⸢hul⸣ nam gal ša-mu-ri-in-[tar]
Nintu rejoiced at your birth and determined a great future for you.
But Nintu’s role was not limited to creating and/or nurturing sovereigns—she also, in one case at least, provided them with political sanction by introducing them, as a protective deity would, to a higher master, in the case of kings to Enlil:48 d
nin-tur5-re šu niĝ2 dim2-ma-ni za-(a)-ra mu-ri-in-bad ubur du10-ga-na ka ma-ra-ni-in-ba ga nam-šul-la mi-ri-⸢in⸣-gu7 … kišib-la2 zi-da-zu ⸢im⸣-ma-an-dab5 ama-zu ⸢dnin-tu⸣-re ⸢e2⸣-kur eš3 ⸢mah⸣-a mi-ni-in-ku4-re-en a-a-zu den-lil2-la2/ra ⸢mu⸣-na-ab-be2 dumu šu gar gi4-zu nam gal tar-mu-ni-ib2 Nintu opened her creative hands for you— She opened your mouth with her nurturing breast and fed you with manly building milk, … She took you by the right hand—mother Nintu Brought you in into the mighty shrine Ekur and addressed Enlil: “Announce a great future for the child, your avenger!”
43
Helms 1998: 74. See Steinkeller 2017: 111-114 for a fuller discussion and additional references. 45 E.g. Ur-Namma C: 24, Šulgi S: 42; Lipit-Ištar A; 29-30, Ur-Ninurta D: 15. 46 Nintur A: 9=12. 47 Rim-Sin H: 3; UET 6/1, 100; see Brisch 2007: 242-243. 48 Lipit-Ištar Hymn D: 5-6, 9-11; Römer 1965: 6-7, based in Ni 9695 (ISET 1, pl. 100) and N 1378 (unp.), courtesy of Jeremiah Peterson. 44
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Thus, by seeking the blessing of the mother goddess in Keš, Rim-Sin did not circumvent the sanction of Enlil but rather attained it in a circumspect manner. But the rebel king may have also had practical strategic reasons for moving his headquarters northwards to a region close to the southern limits of Babylonian control, to an area bordered on its eastern side by newly independent Ešnunna under Iluni and to the northwest by the territory of Mutiabal centered on the town of Kazallu, led by one Daganmailu.49 Iluni, as already noted, proclaimed his own year names and while both Ešnunna and Kazallu were allied on and off with Rim-Sin, the situation seems to have been quite fluid and it would have been to the latter’s advantage to directly control the situation. Moreover, Keš lays close to Maškan-šapir, the secondary capital of the old Larsa Yamutbal polity of Rim-Sin I, and thus his younger namesake could assert his claim to be the rightful inheritor of that kingdom, as he did in the letter cited above. If the few surviving words of Rim-Sin II and Rim-Anum (as expressed in his year names) are but fragmentary vestiges of a broader poetics of insurrection, then the scarce traces of Samsu-iluna’s reactions can be similarly interpreted as tokens of a poetics of counterinsurgency: the manner in which his scribes worded claims of victory offers insight into some of the underlying ideological declarations. This is most vividly apparent in an inscription (Samsu-iluna 7), attested in both Sumerian and Akkadian versions, that commemorated the rebuilding of the city wall of Kiš, an event that was also celebrated in his 24th year name: The year was not half over when he killed Rim-Sin, who had caused Yamutbal to rebel, (and) who had been elevated to the kingship of Larsa. In the land of Kiš he heaped up a burial mound (over him) (damtam išpuk). Twenty-six rebel kings, his foes, he killed; he destroyed all of them. He defeated Iluni, the king of Ešnunna, one who had not heeded his decrees, led him off in a neck-stock, and had his throat cut. He made the totality of the land of Sumer and Akkad be at peace, made the four quarters abide by his decree.50
The Kiš cylinder was written more than a decade after the events it describes and the interpretation of the passage that concerns the southern revolt “est délicate,” to say the least, as noted by Charpin.51 This passage has at times been cited as a reliable unvarnished historical source, but 49 On Daganma-ilu as leader of Mutiabal. i.e. Kazallu, see Leemans 1961: 72 (this is confirmed by the unpublished Samsu-iluna inscription); see also Charpin 2001. 50 Samsu-iluna inscription 7 (E4.3.7.7), Frayne 1990: 92-115. The inscriptions of this king are cited according to Frayne’s numbering (1990: 373-403). 51 Charpin 2004: 340.
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both the tenor and the content of this abbreviated narrative are just not right. The inscription concerns the rebuilding of the city walls of the city and on first glance there is no reason to bring up this particular episode in that specific context. Closer inspection reveals that the text may have been put together with specific generic dictates in mind: there are only a handful of preserved inscriptions of Samsu-iluna but the one commemorating the rebuilding of the city wall of Kiš is typical — others are also thematically bipartite — celebrating both royal military victories over insurgents and large building projects that took place years later. The following chart provides an illustration of how Samsu-iluna inscription 7 conforms, in terms of narrative structure, to a pattern in which commemorations of building activities were paired with claims of military victories that had taken place some years earlier (y = regnal year): Inscription no.
Military Event
3
RS rebellion
4 7 8
RS rebellion RS rebellion pacification of Idamaraz and Warum
y 10
Building Event
wall of Sippar Restoration of Ebabbar 10 wall of Sippar 10 wall of Kiš 16? construction of Dur-Samsu-iluna
y 15 17 15 23 23
The author(s) of the Kiš cylinder inscription sought earlier material and apparently had access to written and/or oral memories of the rebellion but on first glance it may seem that this information was flawed and somewhat confused. The main oddity is that unlike his older namesake Rim-Sin II never claimed the kingship of Larsa as far as we are able to ascertain. Moreover, the language of the inscription, and of other ones of this king, is demonstrably molded on Sargonic and earlier models, as already observed by Jean-Jaques Glassner.52 The custom of creating mass burial mounds for slain enemy troops is well documented in the inscriptions of the Early Dynastic Lagaš rulers and the Agade kings, but not in any later text.53 The word for “mound” used in the Samsu-iluna passage, damtum, is unique in this usage, revealing less than perfect knowledge of earlier customs, but the action seems to be an anachronism or a reinvented tradition. Finally, there is no other evidence for any major battle 52 53
See Glassner 1986: 58-59. Westenholz 1970.
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around the city of Kiš; indeed, the unpublished Samsu-iluna text specifies that the Babylonian king completely destroyed KA2.dNIN.HUR.SAĜ. ĜA2 ki-tuš ri-im-den.zu-na-ke4, “The ‘Gate of Ninhursanga,’ the residence of Rim-Sin,” by then possibly reduced to a pilgrimage site around the old mother goddess temple or to limited occupation just outside the city walls.54 Turning back to the passage in Samsu-iluna 7, rather than seeking to recover specific historical data, it might be more fruitful to imagine that the language of this passage was formed within a poetics that created an illusion of verisimilitude tempered by textual rather than event-oriented reference. Samsu-iluna’s scribes were not merely stating facts; rather, they were working within a generic system that provided a modeling for the style and semantics of royal inscriptions that combined renewal with condemnations of insurgency, in this case exploiting hermeneutical possibilities offered by the cuneiform script in a manner akin to the rhetorical gestures utilized by the chancellery of Rim-Sin himself. Recall that in the Keš year name the mother goddess bestowed on him the “kingship of the totality of the homeland,” in which “totality” is expressed with kiš ĝal2-la, a neologism as far as one can determine, but one that riffed on the double meaning “city of Kiš” and “everything,” consciously alluding to a usage that was already exploited by Sargon and his immediate successors, and on the name of Keš in the same sentence, written in contemporary Akkadian contexts as ki-eš.55 Indeed, it may very well be that there never had been any battle around Kiš at this time and that Rim-Sin II was executed in Keš, that is in Tūlūl al-Baraqat, not far from Maškan-šapir, the secondary capital of the old Larsa kingdom, in the heart of the very Yamutbal that he had claimed to “bring light to,” but these facts were misconstrued or willfully altered by Samsu-iluna’s scribes. The language used here harkens back both to RimSin’s own phraseology but, more importantly, to the written traditions concerning the Old Akkadian king Naram-Sin, who had reigned five centuries earlier, to his inscriptions and later literary reincarnations. The Akkadian forefather also faced massive rebellions and claimed to have defeated them all, snatching defeat out of the jaws of defeat, although not eight times but nine or ten. Rim-Sin made his poetic claims on mastery 54 iii 65-iv 1. Possibly to be understood as Bab-Mami or the like. Note the occurrences of KA2-dla-ta-ra-ak (Bad-tibira?); see, e.g., Seri 2012: 74, and ba-ab i-si-inki (e.g., Rositani 2003: 174 n. 332) in the contemporary Rim-Anum texts. Is it possible that this usage refers to the suburbs around the town entrance? 55 See Maeda 1981 and Michalowski 1993: 87-89.
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and ownership of the ancient literary and historical heritage of Sumer and Akkad but Samsu-iluna went further: his self-representational strategies included not just an invocation of the past but a form of resurrection, as he was presented as nothing less than a new incarnation of Naram-Sin himself.56 The Naram-Sin literary material is part of common knowledge, and here I can only point briefly to the implications of their invocation at the time of the rebellion and in its aftermath. This Old Akkadian king was known to Old Babylonian literati and young students from copies made from his original monuments that still stood in cities such as Nippur and Ur, perhaps even in Mari, and from literary accounts of his reign, some clearly based on the ancient royal inscriptions. Briefly stated, there are two seemingly contrasting portraits of the ancient ruler, who lived more than five centuries before the time of Samsu-iluna: in the CurseofAgade his rash hubris and disregard of divine rights and power brought about the destruction of the kingdom and the end of his dynasty, but in strictly positivistic terms, the information in the Curseconflicted with what students knew from another older composition that they studied — the Sumerian King List, which informed them that Naram-Sin was not the last of his dynasty, but these texts are more than just accounts of histoire événementielle;57 many of the Sumerian literary works studied in school in agglomeration worked together to create dialectic and dialogic interrelationships that instilled a complex view of recursively reinvented ancient Mesopotamian history and tradition.58 During the Old Babylonian period a few students also made copies of old inscriptions that were found on monuments located in the main temples of Nippur, Ur and occasionally elsewhere, most prominently those of the Sargonic kings but of other ancient rulers as well. These are important sources, because few original exemplars of such monuments have survived to this day, although the very choice of material by the copyists created a historiographic filter.59 The Naram-Sin inscriptions are particularly revealing: the monarch claimed to have faced many enemies, both 56 Less certain are other literary echoes of the counterinsurgency. Charpin (2001) has suggested that an Old Babylonian prayer to Marduk found at Sippar that mentions Mutiabal in a broken context may have been composed during the rebellion; see now Oshima 2011: 191, 196. 57 For the Curse see Cooper 1983, for the KingList see Marchesi 2010. 58 On the reinventions of Sumerian literature see, most importantly, Cooper 2010, 2016, Delnero 2016 and Rubio 2016. 59 On these monuments, with attempt at a reconstruction of one example, see Buccellati 1993. The inscriptions are edited in Frayne 1993.
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from outside and within, to have fought nine battles in one year, and to have prevailed in putting down a massive revolt against his rule. We do not know where the Nippur copies were found, but they were certainly not part of the regular school curriculum, as not a single one can be identified among the tablets found in excavated schooling rooms. The Ur copies, all probably made from originals set up in Nanna’s Ekišnugal temple, were all found in a building that the excavator dubbed as No. 7 Quiet St. There have been many discussions of these discoveries and because of the imperfect recording of the finds, some controversies remain.60 Nevertheless, the Ur building was undoubtedly destroyed at the end of the Rim-Sin insurgency when Samsu-iluna’s armies took over the city and inflicted their vengeance as were some or most of the Nippur houses that were used for scribal instruction during this time. It is therefore possible that the majority, if not all of these copies were made during the time of the rebellion, although much the same can be said about many of the Old Babylonian Sumerian school texts found in Nippur. It should be stressed that we have no idea what motivated one or more teachers at Nippur and Ur to promote the copying of ancient inscriptions but it could have been sparked by the intensification of debate over a contested past within the context of the insurgency and even possibly by a sense of foreboding that drove a few prescient individuals to preserve such materials in anticipation of plunder and revenge by Samsu-iluna’s armies that were poised to retake these cities.61 These copies are important to us, but the content of the originals had been known to the ancients for some time and the invocation of Sargon’s grandson as a model of a ruler who had triumphed against external and domestic enemies as the prototypical master of triumphal counterinsurgency went back much earlier. The inscriptions had inspired Akkadian literary compositions that told very similar stories, clearly dependent on the monumental prototypes, and while it is impossible to precisely pinpoint when exactly these may have been composed, there are indications
60 Most recently Brisch 2010: 40, Delnero 2016: 32-36 and Rubio 2016: 250 have discussed the date and contents of this tablet collection and the oppositional role of its literary contexts, including the unique poems concerning Rim-Sin I (or even the possible attribution to Rim-Sin II), perhaps reinterpreted in light of the rebellion, situating these within the general use of Sumerian literature as marker a “southern” Sumerian identity formation. 61 Note, however, that someone copied a Naram-Sin inscription and kept it in the Mari palace decades before the rebellion (Frayne 1993: 154, Naram-Sin 46).
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that they circulated before the time of Samsu-iluna.62 One literary version of the “Great Rebellion” narrative was found in the royal palace in Mari and there can be no doubt that this exemplar must have been inscribed before Hammurabi’s troops took over the city in the Babylonian king’s thirty-second year, some time before his ill-starred son took over the throne.63 But years before this, an early Old Babylonian ruler of Kiš by the name of Ašdu-nijarim “decided to imitate the inscriptions in which Naram-Sin had celebrated the general rebellion of the entire world against him: “when all the four quarters of the world rebelled against me ...”64 Mario Liverani justifiably characterizes his boasts as “rather pathetic and awkward,” but the fact remains that this petty ruler, or his scribe, chose to aggrandize his local quarrels by alluding to knowledge that must have already been generally shared by those who might read such inscriptions. Thus, Naram-Sin emerges as a contested figure that was invoked in various ways as a link with a legitimizing past, as a signifier that could be interpreted by despot and rebel alike. Earlier, in Mari under ŠamšiAddu offerings were made to the shades of the dead kings of Akkad, and in Uruk and Eshnunna kings actually took on the name of Naram-Sin.65 Their purposes were possibly different from those of Samsu-iluna, whose interests were centered on Babylonia and the ancient cultural tradition, primarily the Sumerian written record that served as one of the ideological underpinnings of his rule—his charismatic projection. In the immediate political context, namely the Rim-Sin II uprising, the Naram-Sin example appears particularly apt, as it provided an allegorical model, rooted in ancient lore, that explained and celebrated, in commemorative mode, his trials and tribulations, and his final bloody victory over a confederation of rebellious cities, cities that were in fact the keepers of the cuneiform tradition. Thus, Rim-Sin II alluded to Sargonic royal phraseology, but also expressed his embrace of the reimagined ancient Sumerian tradition that was transmitted in elite schooling. This is where the polysemantic nature of poetry takes a stalwart place in the kaleidoscope of culture: the old texts did not need to be rewritten or replaced, they could simply be read in a different manner. Thus, the CurseofAgade or the letters of 62 The literary compositions concerning the Sargonic kings have been edited by J. G. Westenholz 1997. 63 On this text and its find spot in the Mari palace, see J. G. Westenholz 1997: 231-237. 64 Liverani 1995: 2363. For the text, in two versions inscribed on one clay cone each, see Frayne 1990: 654-656. 65 Birot 1980, von Dassow 2009.
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the Ur III kings could be made to serve the purposes of both the partisans and of enemies of the king of Babylon. All sides kept the Sumerian tradition: it was not a matter of north vs. south, Akkadian vs. Sumerian ethnicity, or of politics of language. Rather, alongside political, economic and military strife, the textual universe provided a commemorative sanction of the reinvented ancient past, anchoring charismatic rule back into history beyond the by now old-fashioned poems from the Ur III dynasty. By the same token, some of those who wrote and taught as well as those who read and learned found that they could utilize this same set of works for oppositional ideas in a struggle over the legitimizing force of the past, as represented by the corpus of texts in a dead language or in archaic script, with all sides making their own claims of ownership. Seen in this light, the dramatic events of the eighteenth and seventeenth centuries, which I have only sketched with the broadest possible strokes, provide the interpretive context for the ephemeral communicative horizon of the literature that these same events preserved for us as tokens of human misery in the wake of the failure of Rim-Sin insurgency. None of this would last, and eventually much of the Sumerian material used in the Old Babylonian schooling would be discarded over time; some, but not all, of the new Babylonian poetry that arose beside it would be adapted to new purposes, and within the continuing recursive reinventions of its own past, Mesopotamian literature would once again be profoundly refashioned for new purposes, new writers and new audiences. BIBLIOGRAPHY Andersson J., 2008: “Some Cuneiform Texts from the Haldar Collection. Two Old Babylonian Contracts”, OrSuec 57, p. 5-22. Arnaud D., 1978: “Larsa: Catalogue des textes et des objets inscrits trouvés au cours de la septième campagne”, Syria 55, p. 225-232. Arnaud D., Calvet Y., & Huot J.-L., 1979: “Ilšu-Ibnišu, orfèvre de l’E.BABBAR de Larsa. La jarre L.76.77 et son contenu”, Syria 56, p. 1-64. Birot M., 1980: “Fragment du rituel de Mari relatif au kispum”, in B. Alster (ed.), DeathinMesopotamia:XXVIeRencontreAssyriologiqueinternationale, Mesopotamia 8, Copenhagen, p. 139-150. Boivin O., 2018: TheFirstDynastyoftheSealandinMesopotamia, SANER 20, Boston/Berlin. Brisch N. M., 2007: TraditionandthePoeticsofInnovation:SumerianCourt LiteratureoftheLarsaDynasty(c.2003–1763BCE), AOAT 339, Münster. —— 2010: “Rebellions and Peripheries in Sumerian Royal Literature”, in S. Richardson (ed.), Rebellions and Peripheries in the Cuneiform World, AOS 91, Ann Arbor (MI), p. 29-45.
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SUMERIAN JUDICIAL PROCEDURES AGAINST TOMB ROBBERS* Manuel MOLINA**
Dominique Charpin’s contribution to Assyriology can hardly be overestimated. He has masterfully worked on an extraordinary variety of topics, among them the history of the ancient city of Ur. His book Le clergé d’Ur au siècle d’Hammurabi (1986) remains a fundamental reference work, and his appointment as epigraphist of the archaeological mission at Ur promises exciting developments. For this reason I hope he will enjoy this “first” I present here on the occasion of his 65th birthday: the oldest written testimony, dated to ca. 2040 BC, on tomb robbers and the procedures undertaken at Ur to judge them. Archaeological excavations in southern Mesopotamia have brought to light a wide variety of graves dated to the third millennium BC. People were buried in cemeteries or beneath the floor of their houses, either in simple earthern pits with the body placed between mats, or in a coffin, in tombs built of brick or stone with one or more chambers.1The grave goods accompanying the body also varied, and included pottery, stone vessels, metal objects, beads, garments, and in the case of high status individuals like those in the royal tombs of Ur, fine jewellery, weapons, musical instruments, etc. Over the centuries, robbers have focused their attention on these graves,2 to such an extent that all too infrequently do modern archaeologists get to unearth richly appointed intact tombs. * This research has been made possible thanks to the financial support granted by the Spanish Ministerio de Economía, Industria y Competitividad through the project FFI201566790-P. The cuneiform tablet BM 110306 is published here by kind permission of the Trustees of the British Museum. I am very grateful to Piotr Steinkeller and Walther Sallaberger for their valuable comments on and suggestions for the manuscript. I also thank Andrés Diego Espinel for the bibliographical information he gave me on tomb robberies in ancient Egypt. It goes without saying that any errors are my responsibility. All the abbreviations used are those of BDTNS (http://bdtns.filol.csic.es). ** CSIC, Madrid. 1 The bibliography on this topic is abundant. A summary account of burial costumes can be found in Vogel 2013. General features of third-millennium burials have been summarized by Pollock 1999: 207-9, Tables 8.3 and 8.4. 2 Particularly well-known for the ancient Near East are the processes against tomb robbers undertaken in Egypt during the New Kingdom period: see especially Peet 1930.
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The impressive finds at the Royal Cemetery of Ur by Leonard Woolley are an outstanding case of well-preserved third-millennium graves in southern Mesopotamia. In contrast, cuneiform texts documenting deliveries of precious objects destined for rich tombs are scarce. The best known tablet is Pre-Sargonic, from Adab, listing funerary gifts for the interment of the temple administrator Billala and his wife Lalla (Foxvog 1980; Gelb/Steinkeller/Whiting 1991: 100-102): it records textiles and precious objects made of wood, copper, bronze, silver and lapis lazuli. Dated to the Ur III period there is also an important text (UET 3 335) recording precious grave goods, identified by Walther Sallaberger (1995). It lists golden objects for the interment of En-agazi-ana, the high-priestess of Nanna at Karzida: a golden crown ( ag a 3 k u 3 -s i g 1 7 ) , a golden pectoral ornament ( g a b a - ĝ a l 2 k u 3 - s i g 1 7 ) , different types of golden vessels ( g a l k u 3 - s i g 1 7 , z a 3 - š e 3 - l a 2 k u 3 - s i g 1 7 ) , a jug for libation ( š u - š a ĝar kun-d u 3 k u 3 - s ig 1 7 ) , and a mirror (m a -š a -l u m k u 3 -s i g 1 7 ). Nevertheless, these records are exceptional, as is the textual information about the graves where people were buried. All in all, however, Sumerian texts record a diversity of terms for tomb, grave or pit. Most frequent is k i- mah , a designation for a tomb that has been studied by Bram Jagersma in the context of the funerary rituals devoted to GemeLamma, high-priestess ( e r e š - d i ĝ i r ) of Ba’u. In his contribution on funerary rituals in ancient Girsu/Lagaš, Jargersma convincingly argued for the difference between k i- a- n aĝ “mortuary chapel” and k i -m a h “underground tomb”. The scarce occurrences of k i -m a h in Ur III texts, all of them from Girsu, concern people connected with the cult:3 – A k i - m a h for Geme-Lamma, high-priestess ( e r e š - d i ĝ i r ) of Ba’u (ASJ 9, p. 325 no. 1; MVN 2 3: rev. ii 3). – A k i - m a h for the wife of Ursaga, brother of the high-priestess ( e r e š d i ĝ i r ) (UNT 26). – A k i - m a h for Nabasag, high-priest ( l u 2 - m a h ) of Ba’u (MVN 12 343). – A k i - m a h and a k i - a - n a ĝ for the high-priestess ( e r e š - d i ĝ i r ) (MTBM 325). – A ki-mah for Ur-Ba’u, son of “the mother of the gods” ( a m a d i ĝ i r r e - n e = Nintu/Ninhursaĝ) (PPAC 5 120). – A k i - m a h for the chief lamentation singer ( g a l a - m a h ) of the city (NSGU 101).
3 Attestations of k i - m a h in Pre-Ur III texts are also rare: one can mention the ReformsofUrukagina (RIME 1.9.9.1: vi 4, ix 26, etc.) and BIN 8 352 (ED IIIb).
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These texts are not very explicit about how and where a ki-mah was built. However, one remarkable detail is given in NSGU 101, a court record mentioning a tomb that was in the garden of the deceased, the chief lamentation singer of the city. Furthermore, a literary description of the building of the ki-mah of Gilgameš, built in the bed of the Euphrates, is provided by the text known as TheDeathofGilgameš (ll. 249-258): Then as soon as the water in the bed of the Euphrates had receded, his tomb was built there from stone. Its walls were built from stone. Its door leaves were installed in the sockets of the entrance. Its bolt and thresholds were hard stone. Its door-pivots were hard stone. They installed its gold beams. Heavy blocks of stone were moved to ... , ... was completely covered with dark soil ... for future days.4
Another term one should also mention is s u r 3 “pit”, the hole in the ground where a grave could be placed. This is also a very uncommon word in third-millenium texts: besides a field in the Girsu/Lagaš province named a-ša 3 sur 3 -ad 7 “field of burial(s)” (ASJ 19, p. 135 no. 12 rev. ii 8, etc), and a few other attestations such as UET 9 204, it occurs in a very important Ur III tablet recording the funeral celebrations in honour of king Šu-Suen (YBC 4190, edited by Sigrist 1999). In this fascinating tablet, offerings related to the preparation and closing up of the king’s grave were recorded. In these passages of the text, some elements of the pit are mentioned (rev. i 20, iv 7-25): the floor of the pit (u š s u r 3 -ra ); the door of the pit ( k a 2 s u r 3 - r a ) ; “the mound at the bolt (?)” ( d u 6 ĝiš-gan-na); and the ladder ( k u n 3 ) to access the pit.5 In the third place, a term for “grave, tomb” in third-millennium texts is e 2 - k i - s a 6 - g a , repeatedly mentioned in the texts presented below. E 2 -ki-sa 6 -ga is here understood as an euphemism (“good place-house”) for e 2 -ki-si 3 -g a “tomb”, well attested in lexical texts: – Assur Practical Vocabulary 789 (AfO 18, p. 334): É.KI.[SÌ].GA = kimāḫu – Diri V 301-304 (MSL 15, p. 178): [x]- u r 3 - r e 6 = É.KI.SÌ.GA = qubūru, ekurru?,šuttatu [x]-⌜x⌝- l a 2 = É.KI.SÌ.GA = laḫtu,ḫaštu
4 English version from ETCSL t.1.8.1.3 (http://etcsl.orinst.ox.ac.uk), which follows the edition by Cavigneaux/al-Rawi 2000: 59 ll. 249-258. 5 I am very grateful to Walther Sallaberger for having put at my disposal his collation of YBC 4190. The transliteration of line rev. i 20, mentioning the floor of the tomb ( u š s u r 3 - r a ) , was omitted in Sigrist’s edition and is here cited after Sallaberger’s collation. 6 ePSD s.v. e’urre restores this line as [ e 2 ] - u r 3 - r e (http://oracc.museum.upenn.edu/ epsd2/sux, accessed December 19th, 2018).
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Other occurrences of e 2 - k i - s i 3 - g a in later Sumerian texts have been discussed by Tsukimoto 1985: 31-33. The use of k i - s a 6 - g a “good place” as an euphemism for k i -s i 3 - g a “(place for) funerary offerings”, was discussed by Hallo/Van Dijk 1968: 55, Attinger 1984: 109 sub 39, and Zgoll 1997: 374; cf. also the dicussion by Ludwig 1990: 209f. The interpretation of e 2 -ki-sa 6 -ga ba-al as “to dig up a grave” is provided concisely in PSD B p. 13 s.v. b a- al 3, where a legal Ur III text edited by E. Sollberger (AOAT 25, p. 444 no. 9) was cited (this text will be discussed below). As Walther Sallaberger points me out (personal communication), e 2 - k i - s a 6 - g a was used in the same euphmeistic way as k i - m a h “exalted place”, a type of expression especially frequent in matters concerning death. To the best of my knowledge, the word e 2 -k i -s a 6 -g a is only attested in two other third-millennium administrative texts, and its interpretation as “grave” allows a new and interesting approach to these documents. In the first place, one should mention OrSP 47-49 377, an Ur III tablet recording the transfer of grave(s) to facilitate the building of the temple of Šara. The erection of the temple of Šara at Umma, a project of national importance, has been discussed by Piotr Steinkeller, whose assumption (2015: 191 and fn. 201) that the project began by the end of Amar-Suen’s reign, is confirmed by our tablet: 1 udu bar su-ga, en-en dŠara2 e2-ki-sa6 bala-a, mu e2 dŠara2 du3-da-še3, ki Nita2-ĝu10-ta, kišib ensi2-ka, mu en Eriduki ba-huĝ 1 sheep without fleece, when the former priests of Šara (and their) tombs were transferred,7 because the temple of Šara was going to be built. From Nitaĝu, sealed by the governor. The year when the priest of Eridu was installed (AS8).
The second text is an Old Akkadian letter, edited by Kienast/Volk 1995: 94 Gir 20. In this document, the expression e 2 -k i -s a 6 b a -a l “to dig up a grave” is used. The verb b a- al means “to dig up”, “to dig out” (PSD B, pp. 10ff. s.v. b a - a l ) ; where applicable, it may have the sense of “recovering something hidden” that was buried (Heimpel 1994: 82). In the context of an interment, as it will be seen in the texts presented below, it denotes the action of digging up a tomb to rob it.
7 Cf. the Ur III text JCS 16 81 HSM 7500, where a building labelled as e n - e n is mentioned. It refers to a complex of funerary chapels built over respective tombs (Steinkeller 2017a: 31 fn. 43). I am obliged to Piotr Steinkeller for having brought this text to my attention.
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The letter records the instructions given by Lugal’a to his agent Allaĝu. He asks him to investigate what his brothers did with their father’s possessions, who presumably took them away from Umma, and who dug up (and obviously robbed) his tomb. Lugal’a asked also Allaĝu to extend his investigation to the house of his father’s servants. The father of Lugal’a, named Urnu, was a merchant, surely a wealthy man who was buried together with several precious objects. This case of reexcavation and removal of objects from the tomb of a relative was probably not very uncommon: on the contrary, as Pollock has suggested, “it may have been part of a more or less accepted practice of reclaiming goods (one’s inheritance?) after a decent interval” (Pollock 1991: 182f., 1999: 215). The letter reads as follows: ⌜Lugal⌝-a2, na-be2-a, Al-la-ĝu10, u3-na-du11, niĝ2-gur11 Ur-nu, dam-gara3-ra, šeš-ĝu10-ne, Ummaki-t[a ...], u3 e2-ki-⌜sa6⌝, Ur-nu, ba-ba-al, ⌜niĝ2⌝-na-me i3-ĝal2-⌜la?⌝, en6-bi he2-tar-e, Al-la-ĝu10, u3-na-du11, e2 arad2-da-na-ka, en6-bi he2-tar-e This is what Lugal-a has said: Tell Allaĝu: My brothers [took away (?)] from Umma the possessions of Urnu, the merchant, and they dug up the grave of Urnu. Tell Allaĝu he should investigate anything that is in there. At the house of his (Urnu’s) servants he should (also) investigate.
Much more organized grave robberies – involving royal soldiers, merchants, and other people – are recorded in two important Ur III tablets from Umma. The first one (BM 110306), so far unpublished, is published in this contribution. The second tablet, differently interpreted by Edmond Sollberger in his edition, was presented in the KramerAnniversaryVolume (AOAT 25, p. 444 no. 9). Both texts deal with the robbery of two tombs of governors, that must have been richly furnished. The gravity of the crimes and the people involved provoked the intervention of the royal authorities, who supervised the inquiries and transferred some (if not all) of the procedures to Ur.8 The interpretation of these texts presents some difficulties, particularly in the case of BM 110306 because of the loss of its right edge. The conciseness of the text and its breaks make it difficult on some occasions to ascertain who is who, but even though not all the contents of the text can 8 The intervention of royal agents in the Umma judicial system has been discussed by Molina 2013. Another important case that involved citizens of Umma and that was tried at Ur by a collegium of judges is SNAT 541, extensively discussed by Steinkeller 2017b: 536-538.
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be fully understood, it is clear that the tablet records the statements of witnesses and defendants involved in the robbery. Text 1 BM 110306 1914-4-4-372 Photo: http://bdtns.filol.csic.es/069246 Measurements: 175×85×30 Undated obv. i
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1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1 2 3 4 5 6
1 A-NI-NI dam-/gara3 ku3 e2-ki-sa6 / ba-al-la Lu2-/dUtu-ka šu ba-an-ti ba-/ab-du11 A-NI-NI Dub-la2-/mah nam-erim2-/bi in-ku5 Lu2-na ku3-sig17 ku3-babbar-bi A-NI-NI šu ba-an-/ti ga-an-ge-en6 / bi2-du11 ka e2-gal-ka / du-da A-bu-ni šu-du8-/a-ni in-gub 1 Lugal-inim-du10-ga e2-ki-sa6 ba-/al-la-a i3-in-tum2 bi2-/du11 1 A-an-na d[am Lugal?]-he2-gal2 ku3-di[m2] 3 gin2 igi-3-ga[l2 ku3-sig17] / 3 ma-na ku3-babb[ar] / u3 3 na4 [...] d Šara2-ba-an-[sa6] / e2-ki-sa6 ba-a[l-la-(a)] in-na-an-šum2 / bi2-du11 1 Lugal-me-a [x (x)] d Šara2-ba-an-s[a6] e2-ki-sa6 ba-a[l-la-(a)] gu2 i7 En-uri3-[gal-(ka)] e2-a-na in-[x (x)] / bi2-d[u11] 1 Lu2-E2-a ⌜e2⌝-[ki]-/sa6 ba-a[l-la] dub-saĝ-t[a x (x)] 1 Nin-a-zu d[am-ni (?)] 1 Geme2-ka[r-...] / nin9-n[a-ni?] Gu-du-d[u e2-ki]-/sa6 ba-a[l-la] gu2-na b[a-... bi2-du11 (?)] [...]-⌜x⌝-/da dam-ni [bi2-du11 (?)] ———————— ĝiri3-ĝen-na [inim?] / Lu2-dUtu en[si2] (PA.T[E.SI]) 1 Ur-Zabalam3[ki] igi dBi[l3-ga-mes] (GIŠ.BI[L2.GA.MES]) / uru MUR7 Ur[i5?ki?] (ŠEŠ.A[B?ki?]) im-ma-ra-a[n-x] / bi2-d[u11]
SUMERIAN JUDICIAL PROCEDURES AGAINST TOMB ROBBERS
ii
7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
699
Ur-Zabal[am3ki] (MUŠ3.U[NUG]) mu-⌜bi⌝-še3 [x x (x)] / ⌜dam⌝-ni [bi2-du11 (?)] 1 Ur-šu-ni[r x x (x)] ezem-nesag m[a2? x (x)]/ki-še3 ĝe[n-na] aga3-us2 lugal [(x x)] / u2-gu ba-an-[de2-(a)] in-[x] Lugal-ĝišgigir-r[e x] / DU b[i2-du11?] 1 Lu2-dNaĝar-[pa-e3?] / nu-banda3 ĜIŠ.⌜x⌝ [(x)] 1 ⁄2 gin2 15 še [ku3-sig17] / ni[ĝ2?-x (...)] e2-dŠ[ara2? (...)] Ur-d⌜Lugal⌝-[banda3]da-[x] in-na-an-šum2 bi2-/du11 Ur-dLugal-banda3da / ba-zah3 1 Peš2-AŠ li-li-ib-/am3 lu2 sa-gaz-kam / bi2-du11 1 Hu-hu-tam geme2 / Zuluhu2 ha-za-num2-ma ki sizkur2-ra e2-/ki-sa6 ba-al-e / bi2-du11 i3-ib2-gub-ba-/⌜am3⌝ bi2-du11 Blank space inim Lu2-na-ta / dab5-ba-me ĝiri3 Lu2-dNanna / sukkal Blank space
Translation It was declared: “A-NINI, the merchant, received the precious metals from the plundered (lit. ‘dug up’) grave of Lu-Utu”. A-NINI took the oath at the Dublamah. i.5-8 Luna declared: “A-NINI received the gold and the silver, I will confirm it”. i.9-10 That (A-NINI) will go to the gate of the palace, Abuni pledged himself. i.11-13 He (Luna) declared: “I will take there Lugal-inimduga, who dug up the grave”. ii.1-4 A’anna, wife of [Lugal?]-hegal, the silversmith, declared: “Šara-bansag, who dug up the grave, gave him (=A-NINI) 31⁄3 shekels of gold, 3 mana of silver, and 3 (beads) of stone-[...]”. ii.5-9 Lugal-me’a, the [...], declared: “Šarabansag, who dug up the grave, at the bank of the Iturungal, in his house (A-NINI’s?), he [...]”. ii.10-11 Lu-Ea, who dug up the grave, from the beginning, [he ...]. ii.12-15 Ninazu, his (Lu-Ea’s?) wi[fe?], Geme-k[ar-...], his sister, (and) Gududu, who dug up the grave, [declared?]: “Onhisneck he [...]”. rev. i.1 ... his wife [declared?]. ———————— rev. i.3 Series [of statements?] (related to) Lu-Utu, the governor: rev. i.4-6 Ur-Zabalam declared: “Before Bil[games], in the city at the back of Ur?, I/he [...] away. rev. i.7-8 Ur-Zabalam, because of this, ..., his wife [declared?] i.1-4
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rev. i.9-13 Ur-šunir, [the ...], [declared?]: “(on the occasion of the) nesaĝ-festival, the b[oat?] going to [...], the royal soldier lost it, he [...]; Lugal-gigir brought? it. rev. i.14-ii.2 Lu-Naĝar-[pa’e?], colonel of ..., declared: “Ur-Lugalbanda gave him (= ?) ½ shekel (and) 15 grains of gold, ..., [from?] the temple of Š[ara?].” rev. ii.3 Ur-Lugalbanda ran away. rev.ii.4-6 Peš-AŠ declared: “he (= Ur-Lugalbanda) is a thief, he is a robber” rev.ii.7-9 Huhutam, slave-girl of Zuluhu, the major, declared: “At the place of the rites (Ur-Lugalbanda?) was digging up the grave”. She declared: “it is him who stood there”. rev.ii.10 By order of Luna, they were seized. rev.ii.11 Under the responsibility of Lu-Nanna, (royal) secretary.
The tablet is divided into two sections. The first begins by recalling a judicial process in which A-NINI, a merchant, had been accused of having received silver and gold from Lu-Utu’s grave. The identification of Lu-Utu raises the first important problem of the text. Lu-Utu is said to be a governor ( e n s i 2 ) in rev. i 3, but no governor with this name is known in Ur III texts. The only possible exception occurs in MVN 16 752: rev. 6-8, which reads: 60.0.0 zi 3 g u r L u 2 - d Ut u e n s i 2 Ĝ i r 2 -s u k i šu ba-ti. The text is dated to the 3rd regnal year of Šu-Suen, when we know that it was Aradĝu, the powerful sukkalmah of the Ur III state, who was in charge of the governorship of the Girsu/Lagaš province. Therefore, as Lu-Utu cannot possibly be the governor of Girsu, a more plausible interpretation of that text would be something like “60 gur of flour: Lu-Utu (on behalf of) the governor of Girsu received.” A good alternative to the identification of Lu-Utu would be the governor of Umma in Sargonic times (RIME 2.11.6 1-2), who was probably contemporaneous with Naram-Suen (Foster 1982: 152-156). Lu-Utu would have been buried in Umma about a century before the robbery recorded in our text was committed. It also involved Umma citizens, and that was the reason why a record of the procedures was kept in the archives of the governor of the Umma province. The whole investigation was made under the general supervision of Lu-Nanna (rev. ii 11), most probably to be identified with the foreman of merchants ( u g u la d am- g ar a 3 : Nik 2 447, NSGU 62). This personage had strong ties to the royal administration (Molina 2013: 137) and his participation in this process should be understood in the light of the implication of other merchants as defendants (A-NINI in this text, and other mechants in Text 2). The designation of Lu-Nanna’s function as ĝiri 3 would also mean that he acted as commisisioner ( m aš k i m ), since ĝ i r i 3 and m a š k i m were functions used in a complementary way in judicial texts (Molina 2013: 127f.; 2014a). In fact, this text brings to
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light two of the main responsibilities of a commisisioner, i.e. the investigation and preparation of the evidence for the trial, and the transport of the accused to court for legal proceedings (Molina 2013: 127; see also Culbertson 2018). The conduct of the inquiry on behalf of the Crown is also confirmed by the fact that an oath was taken by A-NINI at the Dublamah (obv. i 4), which was part of the Ekišnugal complex at Ur. The Dublamah served as a courthouse, probably open to the public, where oaths were taken, and where important judgements were rendered (Steinkeller 1985: 39 fn 1; Polonsky 2002: 822f.); another Ur III text recording an oath taken at the Dublamah is UET 3 45 (NSGU 114). In this context, it is also possible that the gate of the palace ( k a e 2 - g al, obv. i 9), where A-NINI was asked to go, is a reference to the royal palace at Ur. The involvement of the royal administration can also be deduced from Text 2 (rev. i 3’-5’), where the procedures are said to have been attended by the governor, Lu-Nanna and the five city elders, who were subordinate to the military authority (Molina 2013: 136). In these circumstances, it is clear that Luna was also a royal agent commissioned by Lu-Nanna to make some of the investigations and to be responsible for the arrest of the accused (rev. ii 10). The first section of the text concerns A-NINI, a merchant also recorded in RA 49, p. 88 no. 13 (AS 6), and most probably the father of Suen-bāni, a merchant attested in a seal legend of a letter-order (HSAO 16, no. 342, Pl. XXXIX no. 225-226); he was perhaps the same A-NINI who acted as a witness in a case about a marriage agreement (Studies Owen, p. 14 no. 10). According to our text, A-NINI had been accused in a previous judicial process of having received gold and silver taken from Lu-Utu’s grave, but the case was decided in his favour and closed with his declaratory oath at the Dublamah of Ur. Nevertheless, the case was re-opened by Luna, who declared that he would prove the involvement of A-NINI in the robbery. With this purpose, A-NINI was asked to go to the palace (of Ur?) (obv. i 9), and Abuni pledged himself to guarantee his attendance (obv. i 10). The involvement of Abuni in this robbery is obscure, but his name appears again in Text 2 in connection with the robbery of another tomb (see below). To support his version, Luna declared that he would take a certain Lugal-inimduga, one of the grave robbers, to the palace (obv. i 11-13). There then follows a series of statements, partly broken, that would confirm the responsibility of A-NINI. The first one was made by A’anna (obv. ii 1-4), the wife of a silversmith. As will be seen below in Text 2,
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silversmiths were indirectly involved in the robbery and gave evidence concerning the purchase of stolen objects from A-NINI. On this occasion, A’anna declared that Šara-bansag, one of the robbers, gave someone (probably A-NINI) a quantity of gold and silver and stone beads, presumably later sold to her husband. Then comes a broken and unclear statement by a certain Lugal-me’a (obv. ii 5-9), mentioning again Šarabansag, the bank of the Iturungal, and “his house”. The Iturungal (here spelled i 7 E n -u ri 3 -[gal]) was a canal that branched off from the Tigris, downstream of Karkar (Tall Jidr), and flowed south, joining the Euphrates in the vicinity of Uruk (Steinkeller 2001: 23-30, 41-44). As an interpretation of this statement, it can be tentatively suggested that A-NINI’s residence was located on the bank of the Iturungal, within the confines of the Umma province, and that Šarabansag took the gold, the silver and the stone beads to that house. This first section of the tablet ends with one or two more statements, also badly preserved, made by other participants in the grave robbery (obv. ii 10-15), probably testifying against A-NINI. The second part of the text, preceded by a double ruling, is introduced by a problematic expression, also partly preserved (rev. i 3): ĝ i r i 3 ĝen-na [in im ? ] Lu 2 - d U tu en [ s i 2 ] , where the restoration of i n i m is purely speculative. The usual meaning of ĝ i ri 3 -ĝ e n -n a as “journey” (see Molina 2014b: 84) in third-millennium administrative texts, mainly dated to the Old Akkadian period, has to be excluded here. An alternative explanation relies on the secondary meaning of the word as “series, collection”, derived from the steps of a journey (see Civil 1989: 59, with previous literature); in my view, the interpretation of ĝ i ri 3 -ĝ e n -n a as “procedure” in the sense argued by Richardson (2006) does not fit well here. Tentatively, I assume then that a “series” of statements related in some way to the robbery of Lu-Utu’s grave follows, now affecting other people besides A-NINI. The first statement concerns Ur-Zabalam (rev. i 4-8), who seems to have been responsible for something totally unclear to me. It is interesting, nevertheless, that the action was performed “before Gilgameš” (even though only the first two signs of the god’s name are preserved, I cannot see any other possible interpretation), who was the ruler of the shades of the dead, and whose connection with the cult of the dead is amply documented (George 2003: I 124-132). If the proposed restoration of rev. i 5 is correct (i g i d B i [ l 3 - g a - m e s ] u r u MUR7 U r [ i 5 ? k i ? ] “Before Bil[games], in the city at the back of Ur?”), the city mentioned in that line, as Piotr Steinkeller has kindly suggested to me, could be a reference
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to Ennegi (EN.DIM2.GIGki). That place, closely associated with Gilgameš (RIME 3/2.1.1.47), was located in the vicinity of Ur (Steinkeller 1981: 86f.); it was also the city of the god of the underworld (Lambert 1980: 61), where the k i- a- n aĝ of Abī-simtī was built. The next statement (rev. i 9-13), probably made by Ur-šunir, concerned the loss by a royal soldier of a boat going somewhere on the occasion of the nesaĝ-festival. The destination of the boat is not preserved (the sign for boat is also broken and not totally certain), although nesaĝ-offerings are known to have been transported by boat to the temples of Šara in Umma and Ki’an, and to Ur and Nippur (Sallaberger 1993: I 236-245; Cohen 2015: 179-187). I cannot ascertain the relationship of this loss with the grave robbery. The last three testimonies affect Ur-Lugalbanda. According to the first one (rev. i 14 - ii 12), made by Lu-Naĝar-[pa’e?], a member of the military, Lugalbanda gave someone a quantity of gold that could have belonged to the temple of Šara, although this provenance is not certain. In any case he ran away as a result of his action (rev. ii 3), and the accusation of robbery was confirmed by Peš-AŠ (rev. ii 4-6). The latter declared that, in fact, Ur-Lugalbanda was a thief and a robber, using the terms li-li-ib and l u 2 s a -g az . The first of these, so far unattested in third-millennium texts, is a syllabic writing for l i b 4 -l i b 4 (IGI.IGI) = sarrum“thief, plunderer”, attested in Proto-Ea 406 (MSL 14, p. 48) and OB Nippur Diri 114 (MSL 15, p. 16); for l ib 4 - li b 4 , see Sjöberg 1998: 258, Cavigneaux/al-Rawi 2000: 38, Jaques 2006: 42f., and Michalowski 2011: 278. Finally, Huhutam, a female servant of Zuluhu, mayor at the Umma province (see Molina 2013: 135-136), declared that someone, probably Ur-Lugalbanda, was digging up the grave “at the place of the rites” ( k i sizkur 2 -ra) (rev. ii 7-9). This term was perhaps a designation for the ki-a-naĝ or a similar place above the tomb. It is unclear whether this is the same robbery reported in the two preceding statements. The text ends with the instructions given by Luna for the arrest of the defendants, who I assume are at least A-NINI and Ur-Lugalbanda. Part of the background of the case of Lu-Utu’s grave is recorded on the reverse of Text 2, while the obverse records statements on another case of grave robbery not clearly connected to the former. Unfortunately, the tablet was cut in half horizontally in modern times, so important information on the cases is lost.
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Text 2 Sollberger 1976: 444 no. 9 (transliteration, translation) Photo: CDLI P101751 Undated obv. i
1 2 3 4 5 6 7 8
ii
1 2 3 4 5 6 7
rev.
i 1’ 2’ 3’ 4’ 5’ 6’ 7’ 8’ 9’ 10’ 11’ ii
le.ed. i ii
1’ 2’ 3’ 4’ 5’ 6’ 7’ 8’ 1 1
[1] Lugal-za3-e2 [1] Ušumgal [a]ga3-us2 lugal-me [1] Lu2-diĝir-ra [1] Nam-ha-ni ⌜ dam⌝-gara3-me e2-ki-sa6 Lugal-pa-e3 ensi2-ka in-ba-al-eš2 ⌜ ⌝ e2 Nin-tigix(E2.BALAĜ)-ni-[k]a Ba-ba bi2-du11 [...] (restofthecolumnlost,ca.10lines) 1 Lugal-ezem ugula ĝeš2-da-me lu2-inim-ma-še3 im-ta-e3-eš2 u3 Lu2-dEr3-ra niĝir-e u4 e2-ki-sa6 ba-ba-al-la-a A-bu-ni kaskal-a mu-ti-la-am3 bi2-du11 mu niĝ2-da nu-[me-a (?)] / ⌜x-x⌝ [...] (restofthecolumnlost,ca.10lines) [...] (beginningofthecolumnlost,ca.10lines) [...] ———————— igi ensi2-ka-še3 igi Lu2-dNanna sukkal-še3 u3 igi ab-ba uru 5-še3 1 Lugal-ezem ku3-dim2-e 10 gin2 har ku3-sig17 A-NI-NI-še3 in-ši-sa10 bi2-du11 nu-sa10-a A-NI-NI mu lugal-bi in-pa3 1 A-DU.DU ku3-dim2-ma ba-an-šubub niĝ2-na-me nu-zu bi2-du11 [...] (beginningofthecolumnlost,ca.10lines) 1 Ĝiri3-ni-i3-sa6 dam-gara3-a 1 ⁄3 ma-na 3 gin2 ku3-babbar in-da-tuku bi2-du11 ku3-bi in-ni-la2 Ur-mes kas4-kam uru-a mu-de6 mu 3-a e2-ki-sa6 Lu2-dUtu-ka nu-ba-al-e-da 1 ⁄3 [ma]-na ku3-sig17 U[r-ni]ĝarxĝar-ke4 in-[ni-l]a2 bi2-du11 [...] igi ba-saĝ [inim] Lu2-na-ta šu ba-a-[bar?]
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Translation i.1-3
Lugal-za’e (and) Ušumgal: they are royal soldiers. Lu-diĝira (and) Namhani: they are merchants. i.7-8 “They dug up the grave of Lugal-pa’e, the governor”, in the house of Ninebalaĝni, Baba declared. [...] (ca.10lineslost) ii.1-6 [Lu-Erra, ...] (and) Lugal-ezem: they are captains of sixty (men), they came forward as witnesses, and (from among them) Lu-Erra, the herald, declared: “when the grave was dug up, it was the case that Abuni was away on a military expedition”. ii.7 Because without it? ... [...] (ca.20lineslost) ———————— rev. i.3’-8’ Before the governor, before Lu-Nanna, the (royal) secretary, and before the five city elders, Lugal-ezem, the silversmith, declared: “I bought a ten-shekel gold ring from A-NINI”. rev. i.8’-9’ That it was not bought, A-NINI swore by the name of the king. rev. i.10’-11’ A-DUDU dropped (the case of) the goldsmith. He (A-DUDU) declared: “I do not know anything”. [...] (ca.10lineslost) rev. ii.1’-2’ Ĝirini-isag, the merchant, declared: “he (= ?) had a credit of 1⁄3 mana (and) 3 shekels of silver with me”. rev. ii.3’-4’ He paid the silver. It was Urmes, the courier, who brought (the silver) into town. rev. ii.5’-8’ He (Ĝirini-isag) declared: “During three years, when the grave of LuUtu had not yet been dug up, Ur-niĝar paid 1⁄3 manaof gold”. le.ed.i.1 [...] ... le.ed.ii.2-ii.1 By [order of] Luna, they were [released?]. i.4-6
The first case reported on the tablet concerns the robbery of the tomb of a governor called Lugal-pa’e. To the best of my knowledge, there is only one governor with this name, who ruled over Išim-Šulgi towards the end of Šulgi’s reign, and certainly not after Amar-Suen 4. The sequence of the governors of Išim-Šulgi so far attested is the following: L u g a l - p a - e 3 : Šulgi 48 (AUCT 2 281) K u 3 - d Š a r a 2 : Amar-Suen 4 (AUCT 3 253-254) U r - s a 6 - s a 6 - g a : Amar-Suen 7 (PDT 2 1097) A - h u - w a - q a r : Amar-Suen X (PDT 2 959) A - b u - u m - DIĜIR: Ibbi-Suen 2 (Nisaba 15/2 787 and 788) d
Nanna-i 3 -sa 6 and U r - d U tu , also governors of Išim-Šulgi, occur in a text whose year-name is lost (RSO 9, p. 472 P368). They are recorded together with Lugal-pa’e ( e n s i 2 I - š i m - d Š u l - g i k i - m e ) , so the three of them would have had a short rulership over Išim-Šulgi around the end
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of Šulgi’s reign. This and other texts show that Išim-Šulgi fulfilled its bala-obligation concurrently with Ešnunna (Maeda 1992: 151-152), so that town must have been located in the Diyala region. If the governor mentioned in our tablet was in fact the ruler of Išim-Šulgi, we could speculate that he was a native of Umma, where he was buried. According to the statement by Baba (obv. i 1-8), Lugal-pa’e’s grave was robbed (e 2 -ki-sa 6 Lugal-pa-e 3 ensi 2 -ka in-ba-al-eš 2 ) by two royal soldiers (Lugal-za’e and Ušumgal) and two merchants (Lu-diĝira and Namhani). Baba’s statement was made in the house of Nin-tigini, a name otherwise unattested in Ur III times, but well-known under its full form N i n - t i g i x (E2.BALAĜ)- n i - d u 1 0 in Pre-Sargonic Girsu texts for a female lamentation singer (Balke 2017: 351-352). After a lacuna of ca. ten lines, a declaration of members of the military seem to exonerate Abuni from the robbery, because he was away on a military expedition when the grave was dug up (obv. ii 1-6). This is the only link that can be established between the two grave robberies, since it was also Abuni who acted as pledge for A-NINI, the merchant who was accused of having received gold and silver from Lu-Utu’s tomb. The fact that the robbery of Lugal-pa’e’s tomb was committed by two royal soldiers while Abuni was on a military campaign strongly suggests that Abuni was the general of the city of Umma (Steinkeller 2013: 400), and the soldiers responsible for the robbery were his subordinates. Because Abuni is documented as a general of the city of Umma in Amar-Suen 4-6, it is probable that the tomb robberies were committed during those years of Amar-Suen’s reign. The rest of the statements concerning the case of Lugal-pa’e’s grave are lost (ca. twenty lines), and the text resumes, after a double ruling, with declarations now dealing with the robbery of Lu-Utu’s tomb. These are made before the governor of Umma, before Lu-Nanna, and before five city elders (rev. i 3’-5’). The first statement affects A-NINI, who was accused by Lugal-ezem, a silversmith, of having sold him a gold ring (rev. i 6’-8’), presumably from Lu-Utu’s tomb. Nevertheless, A-NINI swore by the name of the king that the sale never took place (rev. i 9’). Although there is a lacuna of ca. ten lines, it appears that A-NINI’s oath and A-DUDU’s declaration that he did not confirm Lugal-ezem’s statement (rev. i 10’-11’) solved the claim in favour of A-NINI. This is deduced from the declaratory oath ( n a m erim 2 ku 5 ) that A-NNI took at the Dublamah, recorded in Text 1, since at Umma, declaratory oaths were taken when the judicial procedures had
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finished and the decision was made (Sallaberger 2008; in p. 160 Sallaberger deals also with rev. i 6’-11’ of this text). A second merchant involved in the robbery of Lu-Utu’s tomb was Ĝirini-isag, whose case is reported after A-NINI’s. As I interpret the statements, it seems that Ĝirini-isag was accused of having gold and silver from Lu-Utu’s tomb. In his declaration, Ĝirini-isag adduces that the silver and the gold he owned came from credits and other payments. It is unclear whether the debtor is always Ur-niĝar, or whether there was someone else mentioned in the preceding broken lines. There is a reference to a loan of 1⁄3 manaand 3 shekels of silver (rev. ii.1’-2’) returned by a certain Urmes (rev. ii.3’-4’), but we do not know whether he was simply the conveyor of the silver or the debtor. In the second place, according to Ĝirini-isag’s version, the large quantity of gold he had, amounting 1⁄3 mana, corresponded to a payment made by Ur-niĝar during a long period of three years, before Lu-Utu’s tomb had been dug up (here mu 3-a e 2 -ki - s a 6 Lu 2 - d U tu - k a n u - b a- a l -e -d a is interpreted as a non-finite clause with an imperfective participle in the locative). The text ends, on the left edge, with two short and partly broken sentences. I cannot give a reasonable interpretation of the first one, i g i ba-saĝ: the meaning of ig i s aĝ “to choose” does not seem to make sense here. The second one is tentatively restored as [i n i m ] L u 2 -n a -t a š u b a - a - [ b a r ? ] “By [order of] Luna, they were [released?]”, on the basis of Text 1 (rev.ii.10: in im Lu 2 - n a- ta da b 5 -b a -m e “By order of Luna, they were seized”) and of the contents of the text. In fact, it seems that the people said to be involved in the robberies were cleared by the procedures recorded in this text. To sum up, these two tablets record the procedures concerning the robberies of the graves where two governors were buried: Lu-Utu, possibly the ruler of Umma in Presargonic times, and Lugal-pa’e, presumably the governor of Išim-Šulgi by the end of Šulgi’s reign. The robberies were most probably committed by the middle of Amar-Suen’s reign (ca. 2040 BC). Because of the gravity of the crimes, the inquiries were conducted under the direct supervision of royal agents. Chronologically, the facts recorded in Text 2 precede those of Text 1. Both records specifically concern the liability of merchants, although other participants in the robberies are mentioned, specially in Text 1. The robbery of Lugal-pa’e’s tomb is recorded in Text 2. The responsibility in the crime of two merchants and two royal soldiers is presented
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as having already been decided, and what seems to be under discussion is the involvement of Abuni, general of the city of Umma, who is said to have been away on a military expedition. Other statements on this robbery are lost in a lacuna of ca. 20 lines. Text 2 records also the implication of two merchants named A-NINI and Ĝirini-isag in robbing Lu-Utu’s tomb. There is no clear relationship between the two robberies, the only discernible connection being the involvement of Abuni. A-NINI faced the accusation of having sold a silver ring to a silversmith, but the charges were finally dropped. It is interesting to note, in this respect, that silversmiths, mentioned as purchasers of stolen objects in Text 1 and 2, seem to have avoided liability for the robbery (cf. Westbrook/Wilcke 1974-77). For his part, Ĝirini-isag claimed that he received his gold and silver from different payments, one of them when the tomb had not yet been plundered. As a consequence of these statements, both A-NINI and Ĝirini-isag were released, and at least the case of A-NINI ended when he took his declaratory oath at the Dublamah in Ur. The case of A-NINI was nevertheless re-opened by Luna, who was also responsible for the first stage of the investigations. In its first section, Text 1 records a series of statements that demonstrated A-NINI’s involvement in the robbery, particularly declarations by direct participants in the robbery or their relatives, among them the wife of a silversmith. The participation of these people in the robbery is presented as a matter already solved. The second section of the text, damaged and of difficult interpretation, records other statements related in some way to the robbery of Lu-Utu’s tomb. All the statements concerned crimes related to sacred places. The text ends with the command given by Luna, the royal agent, to arrest the guilty parties.
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IPRUM,IPṬIRUM ED ALTRE RICHIESTE: UNA LETTERA INEDITA DALLA COLLEZIONE DELL’IRAQ MUSEUM DI BAGHDAD Francesca NEBIOLO*
La documentazione proveniente dalla Diyala, per quanto ricca ed eterogenea, resta in larga parte inedita.. Nel 2004 P. Gentili aveva fornito un catalogo di tavolette provenienti dalla città di Ishchali/Nerebtum e conservati al Museo di Baghdad. Nel 2011, nel corso delle ricerche per la tesi di dottorato ho avuto modo di ottenere le fotografie di alcune di queste tavolette, 271 in totale, tra quelle catalogate da P. Gentili, grazie al sostegno del Prof. C. Reichel e all’autorizzazione dell’allora direttrice del museo, Dr. Amira Eidan2. Tra queste, vi erano anche le foto di una lettera ancora ben conservata, catalogata da P. Gentili come parte dei ritrovamenti dell’Oriental Institute, ma non riconducibile al sito di Ishchali. Quando mi è stato chiesto di partecipare al Mélanges in onore di D. Charpin, mi è sembrato evidente offrire l’edizione di questa lettera paleo-babilonese a colui il quale ha formato tante generazioni di ricercatori all’interpretazione epigrafica e soprattutto storica di questa documentazione. Oltre all’affinità con il lavoro portato avanti nella sua carriera scientifica, colgo l’occasione per offrire un nuovo testo al progetto ARCHIBAB
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ATER presso il Collège de France, per la cattedra “Civilisation mésopotamienne”. Membro dell’UMR 7192, collabora al progetto ARCHIBAB e al progetto EcritUr. 1 IM 31081, 31109, 31134, 31146, 31148, 31152, 31175, 31177, 31215, 31241, 31244, 31245, 31246, 31258, 31259, 31261, 31290, 31304, 31308, 31326, 47028. A queste si aggiungono quattro tavolette senza numero di museo attribuito (due testi legali e due amministrativi) e una seconda tavoletta segnalata con il numero IM 31152. Si tratta di una lettera in un buono stato di conservazione. Da un raffronto con il catalogo e la descrizione data da P. Gentili, si tratta forse uno scambio di numero con la tavoletta IM 31182. Questo lotto di tavolette è in via di studio ed edizione. 2 Colgo l’occasione per ringraziare l’Iraq Museum e l’ex direttrice generale, Dr. Amira Eidan, che nel 2012 ha accettato di fornirmi le fotografie di 25 tavolette provenienti dagli scavi dell’Oriental Institute nel sito di Ishchali. Ringrazio inoltre il Diyala Project dell’Oriental Institute of Chicago ed il direttore del progetto, Dr. C. Reichel, per avermi autorizzato ad utilizzare questi testi per le mie ricerche, permettendomi editarli. Ringrazio infine l’archeologa Dr. Fatma Husain per aver scattato le foto da me richieste.
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che D. Charpin, con tanta tenacia, ha fatto crescere negli ultimi dieci anni, facendolo diventare una realtà imprescindibile della ricerca assiriologica attuale. 1. L’EDIZIONE DEL
TESTO
1.1. Osservazionigenerali La tavoletta di dimensioni 8,5 × 4 × 2,53 è di forma rettangolare ben allungata. Si presenta in un buono stato di conservazione benché l’angolo inferiore destro sia mancante ed il bordo inferiore sia mal conservato rispetto alle altre superfici inscritte. I segni in questo punto sono in parte cancellati o rovinati rendendone più difficile la lettura. Il bordo laterale sinistro è suddiviso in due colonne di testo e riporta, nella sua parte inferiore, il numero d’inventario scritto a penna e ricoperto da una sorta di lacca semitrasparente. Sul recto ed il verso è visibile la griglia di linee per la scrittura. 1.1.1. Strutturaecontenutodeltesto Il testo si può dividere in tre parti, dove la seconda e la terza vengono poi riassunte nelle cinque linee conclusive. La prima sezione inizia subito dopo la benedizione rivolta al destinatario e va dalla linea 6 a linea 15. In questa parte si trasmette al beliya (= il fratello) la richiesta di Ilum-piAya, il solo personaggio citato da Šamuhtum di cui è dato sapere il nome. Dalla linea 16 inizia una seconda sezione (l. 16-23) che riguarda la richiesta della razione che spetta al mittente e che deve essere fornita sui fondi della casa. La terza sezione (l. 24-30), prima della ricapitolazione finale, introduce la questione del pagamento del riscatto richiesto a Šamuhtum e fissato a 5 sicli d’argento dal supervisore che ha in carico il caso. Le linee conclusive (l. 31-35) riepilogano le due richieste fondamentali dal punto di vista del mittente: la razione che le spetta e l’argento per pagare il riscatto.
3 P. Gentili annota delle misure differenti: 6,8 × 3,7. Se lo scarto di tre millimetri nella larghezza può essere un margine ragionevole, i quasi 2 cm in altezza sono una differenza notevole. Facendo fede alle immagini ricevute nel 2012, preferisco mantenere le misure che si possono evincere da esse.
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1.2. IM31215 2 4 6 8 10 12 T.14 16 Rev. 18 20 22 24 26 T. 28 TL.30 32 ii 34 (1-8)
⸢a-nabe-lí-ia⸣ qí-bí-ma um-maša-mu-uh-tum-ma [be]-líùbe-el-ti li-ba-li-ṭú-ka (I)AN.KA-(d)a-a ⸢SANGA⸣ (d)UTU iš-pu-ra-am um-mašu-ú-ma ⸢a⸣-naa-hi-kišu-up-ri-i-ma tu-ma-ra-am li-ša-bi-la-am ⸢1⸣ tu-ma-ra-am šu-⸢bi⸣-la-aš-š[u] ṣí-bu-tam ma-di-iš⸢i⸣-[šu] ip-rišu-b[i-la-am] ù DUMU ši-ip-r[i-ka] šu-up-ra-am-ma ma-ru-uš-tam šabi-ti-im li-pu-šu mi-nu-tam⸢šu-ṣí⸣ bi-ta-tima-sa-hu-ur wa-ak-lu-um ⸢a⸣-naip-ṭe4-ri-ia ús-er-re-ni [id]-di-in [um]-mašu-⸢ú⸣-[ma] [5 S]U KÙ.BABBAR ⸢bi⸣-li-im ip-ri-ia šu-bi-la-am 5 SU ka-a[n-ka-am] ùša-ma-am⸢ma⸣-tim šu-bi-la-am
Al mio signore, così parla Šamuhtum. Che il mio signore e la mia signora ti facciano vivere. Ilum-pi-Aya mi ha scritto in questi termini: (9-11) “Scrivi a tuo fratello affinché mi faccia portare la stoffa/cintura-tumârum.” (12-15) Inviagli la stoffa-tumârum, ne ha una grande necessità.
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(16-18)
Fammi portare la mia razione e inviami (la razione attraverso) un tuo messaggero, (19-21) benché (la cosa) possa mettere in difficoltà la casa. (22-23) Ottieni l’ammontare (di quanto mi spetta). Io passerò in rivista (lett.: farò il giro delle) le proprietà. (24-26) Il supervisore mi fa pressioni per il mio riscatto. (27-30) Egli (= il supervisore) ha sentenziato in questi termini: “Portami 5 sicli d’argento”. (31-35) Fammi portare la mia razione. Fammi portare 5 sicli d’argento o acquista (l’argento) nel paese. Notealtesto4 1) La linea è parzialmente compromessa, ma la restituzione è alquanto plausibile. Nell’epistolario femminile non è inusuale che l’appellativo beliya, “mio signore”, sia utilizzato al posto del nome del destinatario per indicare lo sposo5, il padre o il capo della famiglia. In questo caso, tenendo conto del contenuto della missiva è plausibile che il mittente si rivolga al capo del bîtum,colui il quale ha la possibilità di sbloccare i beni richiesti. 3) Il nome femminile Šamuhtum (lett. “la prosperosa” o “lussureggiante6” < šamhum) è attestato quasi esclusivamente nella regione del Medio Eufrate, soprattutto nelle città di Mari, Sippar (BE 6/1 70 e 119) e nella regione della Diyala (OBTIV 168 (Nerebtum); Edubba 9 3 (Tulul Khattab)). A Sippar si hanno inoltre delle attestazioni di religiose, nadîtum di Šamaš, che portano questo nome (CT 2 41; TCL 1 104). 4) Alla fine della linea, sul bordo destro, si vede distintamente il segno aš. È molto probabile che il redattore della lettera abbia avuto il riflesso di completare la formula di benedizione con aš- (= “per il mio bene”)7. Si tratta di una forma abbreviata di aššumiyaliballiṭuka. L’evidente mancanza di spazio ha reso impossibile completare la struttura formulare. 6) A seguito di una prima lettura AN.KA-(d)a-a (Ilum-pi-Aya), J.-M. Durand mi ha fatto notare che il secondo segno potrebbe essere anche DÙL, dando la forma AN.DÙL-(d)a-a. Seguendo questo suggerimento si nota che la forma AN. DÙL, per quanto presente nell’onomastica dell’epoca, compaia sempre come secondo elemento del nome secondo la struttura ND-AN.DÙL // Ili-AN.DÙL
4 Ringrazio i colleghi dell’équipe d’assiriologia dell’UMR 7192 per lo scambio costante di riflessioni che mi hanno permesso di avanzare al meglio nella lettura dei passaggi più complessi di questa tavoletta. In modo particolare ringrazio il prof. J.-M. Durand per avermi aiutato a chiarificare con i suoi suggerimenti alcuni passaggi problematici del testo. 5 Un esempio di questo utilizzo si ritrova nella corrispondenza tra Iltani e suo marito Haqba-Hammu esaminata più di recente da Langlois 2017 (OBTR 158, p. 108, 188, 247). 6 Stamm 1968, p. 249 b. 7 Per uno studio completo delle formule di benedizione nella documentazione epistolare, vedi: Salonen 1967, StOr 38, soprattutto p. 14-50 per le formule utilizzate nel periodo paleo-babilonese e Dalley 1973, JCS 25, p. 79-88.
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(cfr. Stamm 1968, p. 211). La lettura AN.KA-(d)a-a sembra quindi-preferibile, benché le immagini a disposizione non permettano una lettura certa del segno. La linea continua con un segno usurato e due segni sul bordo laterale che si accavallano con quelli della linea corrispondente sul retro della tavoletta. Si tratta del titolo di Ilum-pi-Aya, SANGA (d)UTU. 9-11) Costruzione del verbo šapârum all’imperativo seguito da ottativo. La stessa struttura si ripete nel corso del testo alle linee 17-21. In questo caso il valore della formula sembra piuttosto di tipo avversativo. La medesima costruzione “imperativo-ottativo” si ritrova anche in AbB 4 156:13-15, OBTR 67:1216 e FM 7 47:57-58, esempi da aggiungere alle attestazioni citate dal CAD/Š/I p. 442s. (OB). 10 e 12) Il termine tumârum fa riferimento a un particolare tipo di stoffa che compare già nel III millennio ed è conosciuto attraverso le liste lessicali8. J.-M. Durand9 analizza questo termine alla luce delle attestazioni nei testi marioti, definendo il tumârum come un indumento arcaico conosciuto soprattutto sotto Yahdun-Lim, che, col tempo, tende a scomparire almeno a Mari. Nel primo millennio il termine è attestato solo all’interno di testi scolastici come la lista lessicale Ura 11 (sez. 3, 9) dove viene inserito tra gli oggetti in pelle e tradotto come un “leather wrap”. Altre attestazioni si ritrovano nel testo scolastico BM 36674 (NB)10 tra gli oggetti in pelle e nella lista lessicale Sm 1670 (NA)11 come tessuto. Attestato generalmente con il determinativo (túg) e talvolta con il determinativo (gú), nell’inventario raccolto nella tavoletta M. 18222, il termine compare dopo una lunga enumerazione di indumenti (túgha-ru-ru, túgBAR.KAR.KAR.RA, túgpar-si-kal-li) e subito prima di un lotto di bande šaBAR.SI.KAL. Da qui l’interpretazione di tumârum come di una sorta di cintura. Dall’analisi di J.-M. Durand si evidenzia l’utilizzo di due soli attributi che accompagnano le attestazioni di questo indumento: LUGUD “corto” e GÍD “lungo”. Questo tipo di prodotto sembra essere originario delle regioni situate più a nord rispetto a Mari e si tratterebbe di un prodotto pregiato d’importazione. La sua scomparsa a Mari non implica che la sua produzione o importazione non sia continuata in altre zone della Mesopotamia. Il termine tumârumè attestato altresì in una lettera proveniente da Ishchali12, inviata da Sin-eribam a suo padre, al quale chiede tra le altre cose di inviargli un tumârum da mandare a Kutha perché sia messo in vendita e pagare cosi una terza persona creditrice del padre. Questo indumento sembra dunque avere un valore commerciale considerevole. 11) La tavoletta presenta una scrittura caratterizzata da una propensione all’utilizzo di segni di tipo CV rispetto a segni pesanti (CVC). Un primo esempio è la 8
AhW p. 1370. Durand 2009, p. 125-126. 10 MSL 9, 195 S15; Gesche 2001, p. 675. 11 Meek 1920, p. 181 e MSL 10, 127 (Ura 19). 12 Greengus 1979, OBTIV 14:4’/8’/14, cfr. Greengus 1986, BiMes 19, p. 16-17; CAD/T p. 470. 9
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forma verbale li-ša-bi-la-am al posto di li-ša-bi-lam. Lo stesso tipo di grafia semplificata si ritrova alla linea 13 (šu-bi-la-am-ma), 20 (bi-ti-im), 24 (wa-ak-lu-um), 35 (šu-bi-la-am-ma). L’utilizzo di grafie più “elementari” nella scelta dei segni è poco frequente, benché si ritrovi comunque sia nell’epistolario privato che reale13. 13) La fine della linea è corrotta. La rottura coinvolge il verbo che ci si attende per completare la costruzione della frase. Rimangono visibili le tracce del segno i-sul quale si propone di ricostruire il verbo išû,così da ritrovare la costruzione ṣibûtam madiš išû, ben attestata nella documentazione paleo-babilonese (Cfr. CAD/M/1 p. 18 (2’)). 16) Cf. l. 31. La forma iprî non esiste (= pl. iprû, CAD/I, p. 166). Nella redazione è stato dimenticato il possessivo -ia presente invece nella forma corretta alla l. 31. 23) Il termine bîtum ha un campo semantico estremamente ampio (= “house, palace, temple, household, estate, property”, cfr. CAD/B p. 282s.) ed il contesto incerto in cui si inserisce non permette di stabilire in maniera certa il suo significato specifico. Una traduzione più ampia che indichi l’insieme delle proprietà della famiglia sembra meglio calzare al contesto.
24) Il testo presenta la forma accadica waklum piuttosto che il più comune sumerogramma UGULA. Il termine accadico, meno usuale, è utilizzato soprattutto nel caso in cui l’incarico di supervisore non definisca un nome di persona o non sia seguito da un complemento di specificazione (cfr. AbB 12 60:36; ARM 1 28:20). Ad ogni modo, ciò non esclude completamente l’uso del sumerogramma UGULA in forma indeterminata (cfr. ARM 1 18:11). Il personaggio nominato sembra svolgere un ruolo di tipo legale nella gestione del riscatto richiesto a Šamuhtum. L’utilizzo alla l. 27 di un verbo a forte connotazione giuridica come dânum, “dare un verdetto, sentenziare” (cfr. CAD/D p. 100 s.) in riferimento ai giudici in fase processuale o nel caso di un contenzioso, può dar luogo a due supposizioni: che si tratti di un wakil dayyânî14, di cui si può solo supporre l’esistenza per quanto concerne i giudici “professionisti”15, oppure che il waklum in questione abbia fatto parte della giuria che ha esaminato il caso e dato il verdetto. Un caso simile si ritrova nella tavoletta BM 16764 (Jursa 1997, p. 135-140) dove il caso di Geme-Asalluhi, imprigionata per i debiti di suo padre, viene giudicato dal supervisore dei mercanti (UGULA DAM.GÀR) e dai giudici di Larsa (DI. KU5.MEŠ UD.UNUki). È altresì possibile che si tratti del UGULA LUKUR, suo diretto supervisore e per questo non presentato con il suo titolo specifico, chiamato a far parte della corte giudicante, come nel processo aperto da Amat-Aya, nadîtum di Šamaš per ottenere il pagamento per l’affitto del suo campo dato in
13 Effettuando una semplice ricerca attraverso ARCHIBAB si può avere un’idea della differenza di utilizzo tra grafie complesse e grafie semplificate: prendendo l’esempio della forma verbale šu-bi-lam si hanno ad oggi (gennaio 2019, nda) 204 attestazioni per la scrittura complessa contro le 14 per la forma šu-bi-la-am. 14 Comunicazione personale di J.-M. Durand. 15 Démare-Lafont 2011, p. 342-343.
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gestione (VS 29 116). In questo caso il contenzioso è esaminato dal capo dei mercanti, dai giudici e dal capo delle nadîtum di Šamaš, Sin-išme[…]. 25) Il possessivo legato a ipṭirum sembra riferirsi alla stessa Šamuhtum17. 26) ús-er-re-ni: ussurum, cf. esêrum. 30) bi-li-im: imp. femminile (< wabâlum). Si tratta della citazione della sentenza resa dal waklum, il quale si rivolge direttamente a Šamuhtum. In questo modo si spiega l’uso della forma femminile impiegata. 33) Rimane sottinteso KÙ.BABBAR presente invece nella prima menzione del prezzo esatto dal waklum (l. 29).
2. COMMENTO AL TESTO 2.1. Unatavolettasconosciuta La tavoletta IM 31215 fa parte della serie di testi inventariati da P. Gentili nel 1999 all’Iraq Museum di Baghdad. Questo catalogo comprende 150 tavolette provenienti principalmente dal sito di Ishchali/Nerebtum. I dati raccolti sono stati pubblicati cinque anni dopo in un articolo18 nel quale l’autore fornisce alcune informazioni sullo stato e la natura dei testi ed in alcuni casi, degli accenni di lettura. Le tavolette in questione corrispondono ad una parte delle centinaia di documenti rinvenuti durante le due stagioni di scavo (1934-35 e 1935-36) effettuate dall’Oriental Institute of Chicago nella regione della Diyala. A margine di questo catalogo P. Gentili inserisce in Appendix 11 tavolette scavate nello stesso periodo, sempre dall’Oriental Institute, provenienti da Khafagia/Tutub e Tell Asmar/Eshnunna. La lettera IM 31215 fa parte di questo piccolo lotto di documenti. Nella descrizione della tavoletta, P. Gentili sottolinea il buono stato di conservazione del testo, confermato poi dalle fotografie scattate dal Dr. Fatma Husain nell’estate del 2012, ed avanza alcuni dubbi riguardanti la sua provenienza. L’Iraq Catalogue attribuisce a questo reperto il numero di cantiere As. 34 T. 33, riconducendolo quindi al sito di Tell Asmar. P. Gentili avanza l’ipotesi di un errore di catalogazione del testo facendo riferimento ad una possibile confusione con la tavoletta IM 31122, ancora inedita, che possiede il numero di cantiere Ish. 34 T. 33. Quest’ultima, 16 17 18
Farber 2005, WO 35 p. 49-51. Per la discussione sul riscatto del debito della nadîtum, vedi sotto §2.3. Gentili 2004, JNES 63/4, p. 257-265.
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proveniente da Ishchali, è stata ritrovata con altre 17 tavolette nel Serai e viene citata da S. Greengus (PIHANS 44 p. 11 nota 41) come relativa a una transazione di grano. In mancanza di prove più stringenti che possano rivelare un errore di catalogazione, si preferisce mantenere l’attuale catalogazione conosciuta. 2.2. Šamuhtum:unanuovanadîtum La lettera non da indicazioni dirette per inquadrare il mittente da un punto di vista sociale o geografico. Nonostante ciò, si possono estrapolare alcune informazioni indirette utili a delineare, per quanto possibile, la figura di Šamuhtum. L’indicazione più importante sul suo status sociale ci viene dalla formula di benedizione scelta. Si tratta di un’espressione utilizzata nella documentazione epistolare delle religiose-nadîtum19. L. Barberon20 ha sottolineato come le formule di benedizione con un richiamo diretto al proprio signore ed alla sua paredra, siano essi nominati in maniera esplicita o in forma indeterminata, sembrano essere un tratto specifico delle nadîtum di Šamaš e Marduk. Le formule utilizzate dalle altre donne consacrate a un culto, siano esse nadîtum di altre divinità21, kulmašîtum,ugbabtum o qadištum, per quanto comportino l’invocazione del dio o la promessa di pregare “maharbêliya”22 in favore del destinatario, non sembrano impiegare la formula di benedizione con l’appellativo bêlîubeltî della coppia divina. La possibilità che la donna si possa inquadrare non soltanto come una religiosa ma più precisamente come una nadîtum, sembra essere concreta. Partendo da questo presupposto, il contenuto del testo permette di avanzare ulteriori ipotesi sullo status di questa religiosa. Partendo dalla prima sezione della lettera vediamo che il testo si rivolge ad un destinatario indeterminato, se si accoglie la restituzione proposta per la prima linea. La citazione della lettera inviatale da 19 Batto 1974, p. 93-107. Per la documentazione epistolare della nadîtum Erišti-Aya, vedi Durand 2000, p. 390-402. 20 Barberon 2012, p. 15. R. Harris ha per primo sottolineato la somiglianza tra le formule di benedizione utilizzate dalle nadîtum di Šamaš e le nadîtum di Marduk (cfr. Harris, 1975, p. 316). Le sue annotazioni sono state riprese da Sommerfeld 1982, p. 114. 21 Come religiose, le nadîtum erano consacrate ad una divinità e molto spesso le si trova associate alla divinità poliade della città. A Sippar sono consacrate a Šamaš, a Marduk le religiose di Babilonia, a Zababa quelle di Kiš, a Ninurta quelle di Nippur, a Nanna quelle di Damrum, a Uraš quelle di Dilbat ed a Nergal quelle di Maškan-šapir. Sulla diffusione delle nadîtum nella Babilonia, soprattutto per quanto riguarda le nadîtum di Marduk, lo studio di riferimento è quello di L. Barberon, 2012, ARCHIBAB 1. 22 Se ne trova esempio in AbB 12 36 e 75.
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Ilum-pi-Aya a proposito della richiesta rivolta al fratello di lei, fa propendere per l’identificazione del bêlum con il fratello di cui si fa menzione. In questo caso sembra che sia proprio il fratello a gestire il patrimonio di famiglia e, di conseguenza, a provvedere per la sorella consacrata alla divinità attraverso i frutti della gestione dei beni a lei attribuiti sotto forma di allocazione inalienabile. La particolare allusione alla gestione dei beni della “casa” che compare nella seconda parte della lettera (l. 19-23) può far pensare in un primo tempo a una presenza reale della donna nella proprietà familiare. Questa ipotesi non contrasta necessariamente con la richiesta delle razioni che le spettano di diritto. La richiesta di razioni è spesso associata a una religiosa reclusa nel chiostro del tempio, ma anche le nadîtumdi Marduk, che godevano di una più ampia libertà, ottenevano dalla famiglia una rendita volta a coprire i loro bisogni personali. Le religiose, al momento della consacrazione dovevano ricevere dal padre una dote per il loro sostentamento oppure una parte dell’eredità i cui benefici si traducevano in razioni corrisposte a cadenza regolare. Questa rendita veniva attribuita anche alle nadîtum di Marduk benché non vivessero recluse e potessero sposarsi, senza però aver diritto di procreare23. Le razioni sono un diritto inalienabile delle religiose che sono particolarmente tutelate a livello giuridico, tanto che se il contratto redatto dal padre non specificava la possibilità da parte della donna di scegliere un proprio erede, alla morte del padre l’eredità della donna ritornava ai fratelli che assumevano l’obbligo di versare le razioni dovute alla religiosa24 fino alla sua morte. La richiesta della razione, quindi, non sembra essere un elemento di discrimine per inquadrare l’esatta situazione della religiosa. Lo status della religiosa resta piuttosto dubbio. L’espressione alla linea 9, “farò il giro delle proprietà”, lascerebbe intendere una certa libertà di movimento incompatibile con la condizione di reclusa propria della maggior parte delle nadîtum conosciute. Se prendiamo alla lettera l’espressione sopra citata, Šamuhtum dovrebbe essere una nadîtum di Marduk, con maggiori libertà di rendersi sulle proprietà di famiglia. Come ricorda L. Barberon25, le richieste di razioni di queste nadîtum hanno toni meno drammatici di quelli delle religiose recluse e questo troverebbe riscontro nei toni diretti usati da 23 24 25
Roth 1997, Law of Hammurabi, §182; Barberon 2012, p. 18. Ibid. §178. Barberon 2012, p. 15.
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Šamuhtum. D’altra parte le religiose votate a Marduk sembrano avere dotazioni molto meno importanti ed un accesso ai beni familiari limitato rispetto alle nadîtum recluse, proprio in relazione alla loro condizione di libertà e possibilità di prendere marito. Nel caso in cui Šamuhtum fosse una religiosa reclusa, un’ipotesi26 verosimile consiste nell’interpretare la frase minûtamšuṣîbîtâtimasahhur come la richiesta di ottenere i documenti contabili (minûtam šuṣî) che registravano l’andamento della rendita dei beni familiari. Allo stesso tempo, l’espressione bîtâtim sahârum, “fare il giro delle proprietà”, sarebbe un’espressione figurata per indicare la revisione dei conti della famiglia appena richiesti e relativi alle rendite dei beni inseriti nell’eredità. In questo modo sarebbe in misura di valutare l’ammontare della propria rendita alla luce della divisione patrimoniale predisposta dal padre ed alle razioni corrisposte fino a quel momento. L’ingerenza diretta nell’attività contabile del patrimonio familiare si inserisce bene nel quadro dipinto dagli archivi delle nadîtum, provenienti soprattutto da Sippar27. Le religiose non si limitavano solo a godere delle rendite delle proprietà familiari ma intervenivano in modo particolarmente attivo nella vita economica della città, attraverso compravendite di beni immobili, prestiti, locazioni ecc…28, benché confinate entro le mura del tempio. 2.3. Unaquestionediriscatto (ipṭirum) A partire dalla l. 24, Šamuhtum formula una richiesta particolare per il suo statuto di religiosa. La donna precisa le pressioni da parte del waklum per il pagamento di 5 sicli d’argento. Questa somma sarebbe da prelevare sui beni della famiglia per saldare un riscatto riferito alla stessa Šamuhtum. La forma ipṭeriya entra direttamente in contrasto con la posizione di questo tipo di religiose che non possono essere private della propria libertà per debiti29. Si tratta di una forma di protezione per le religiose che vivono recluse nel tempio e si estende anche ai loro beni personali di modo che non possano essere trattenuti per debiti nemmeno i loro schiavi30. 26 Ringrazio il prof. J.-M. Durand per avermi suggerito questa ulteriore interpretazione del passaggio in questione. 27 Cfr. Barberon 2012; De Graef 2016, p. 270-295. 28 Harris 1975, p. 302s.; Nakata 2016, p. 255-269; De Graef, ibid. 29 Stol 2012, p. 602-603. 30 A questo proposito si veda la lettera AbB 1 101, citata anche da Stol (2012, p. 603) dove il mittente lamenta il fatto che sia stato trattenuto Liwwira-ana-ilim schiavo di una
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Il possessivo che determina ipṭirum lascia quindi perplessi. La chiave per comprendere il senso della situazione di Šamuhtum risiede nella somma da pagare imposta dal waklum. Cinque sicli d’argento sono infatti una cifra troppo bassa rispetto al normale costo per il riscatto di un prigioniero, stimato da D. Charpin da un minimo di 8 sicli d’argento a salire. D’altra parte, il senso del termine ipṭirum che, nel caso di esseri umani, indica nella maggior parte dei casi il pagamento per la libertà di un prigioniero, può assumere un valore più ampio in ambito giuridico. Nella lettera ARM 14 17+31 con la formula ipṭerišanapištum si indica prezzo da pagare per “riscattare la propria vita”, evitando la pena di morte al condannato32. In questo caso la somma richiesta è pari a 5 mine d’argento, ben più alto di quanto imposto a Šamuhtum. È possibile pensare che nel caso della religiosa si tratti di un riscatto attraverso una compensazione pecuniaria al fine di evitare una punizione corporale dolorosa o mutilante ma non estrema come la pena di morte. Inoltre, la lettera IM 31215 presenta diversi punti che attraverso ARM 14 17+ trovano una nuova chiave di lettura. Come Ili-šakim, il condannato di cui si discute nel testo proveniente dagli archivi di Mari, anche Šamuhtum valuta i beni della casa per trovare l’importo richiesto. In quest’ottica, gli ordini impartiti al destinatario per trovare l’argento, persino acquistandolo nel paese, rispecchiano tutta l’urgenza di questa situazione. È altrettanto possibile che la richiesta dei conti e di fare il giro della proprietà serva non solo a valutare le rendite e le sue razioni personali, ma anche per stabilire quanto si possa impegnare dei beni familiari per coprire i 5 sicli d’argento. Come si vede in ARM 14 17+, l’ammenda, ben più cospicua, viene coperta in parte con l’argento puro (2 mine) e in parte vengono proposti dei beni materiali di valore uguale ad altre 2 mine d’argento. Infine, riprendendo le occorrenze del termine ipṭirum presenti nel CAD/I-J, è possibile avanzare un’ultima ipotesi che merita una riflessione. A pagina 172 2'.b', si ha l’utilizzo di ipṭirum all’interno di una preghiera a Šamaš (AMT pl. 72, 1 r. 28) nella quale si fa menzione di un nadîtum di Šamaš e minaccia un ricorso diretto al re da parte della religiosa stessa per far valere i propri diritti. Questa violazione delle norme sembra percepita come un’affronto al convento stesso. 31 Durand 1998, n° 829. Una riedizione del testo da parte di D. Charpin è disponibile su www.archibab.fr. 32 Charpin 2014, p. 44.
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rituale che comprende il pagamento di una somma d’argento direttamente al dio, come riscatto (kasapipṭêria) sia della persona colpita dal male che di tutta la sua famiglia. Benché si tratti di un testo neo-assiro, ripreso da Ebeling33 e da M.-J. Seux34, la procedura di riscatto davanti al dio potrebbe essere un riflesso, ormai cristallizzato in un testo letterario, di una pratica corrente atta ad ottenere la grazia dalla divinità. Nonostante i testi siano estremamente lontani nel tempo, il fatto che sia una religiosa, colei che per prima prega per le sorti della famiglia, a richiedere con forza l’argento al proprio fratello, apre a congetture allettanti35. È possibile che questa somma non alluda a una pena inflitta a Šamuhtum, ma piuttosto a un’intercessione della religiosa nei confronti del dio a cui è votata, affinché liberi lei stessa (e la sua famiglia?) da una malattia, come nel caso della preghiera sopracitato, o da una colpa morale. In quest’ottica, la richiesta di 5 sicli d’argento da prendere sui beni della famiglia, rimanderebbe a un rituale di riscatto volto a salvaguardare o ripristinare la salute dei parenti più prossimi della religiosa. Non avendo ulteriori attestazioni di questo termine in ambito paleo-babilonese, che possano chiarificarne il senso rispetto al testo IM 31215, mi fermo alla costatazione che l’uso fatto in questo frangente di ipṭirum, sembra andare sempre più verso un’idea di riscatto della persona (e/ o della famiglia) da una qualche punizione, sventura o malattia alla quale si è condannati tanto da una giuria terrena che da un potere divino. L’urgenza crescente nelle parole di Šamuhtum, a partire dal terzo blocco tematico (l. 16) e in modo particolare alle l. 19-21 (maruštamša bitim lipušu), sembra quindi fare da ponte di congiunzione tra le due tematiche principali della lettera, l’iprum et l’ipṭirum. 2.4. Alcunenotesullaredazione Lo studio dell’epistolario femminile36 ha messo in luce una diversificazione nell’accesso alla scrittura a seconda che il mittente sia civile o religioso. All’interno di queste due macro categorie, lo status sociale del mittente incide ulteriormente sulla possibilità, o scelta, di far ricorso ad uno scriba professionista o di redigere personalmente la missiva.
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Ebeling 1955, p. 169. Seux 1976, p. 454-457. 35 Ringrazio la Prof.ssa S. Démare-Lafont per il fortunato scambio di idee che ha aperto a questa nuova ipotesi. 36 Béranger 2018, p. 50-84. 34
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Nel caso della lettera IM 31215 il mittente è un membro del clero, benché il suo status non sia esplicitato nel testo, che gode delle rendite dei beni familiari sotto forma di razioni regolari inviatele dal fratello. Ad una prima analisi paleografica, il testo presenta una grafia con segni ampi, talvolta molto allungati (l. 23) o con elementi distaccati (l. 27: -in). La gestione del testo denota un utilizzo impreciso dello spazio della tavoletta, cosa che produce segni molto distanziati tra loro (l. 21), con un iniziale tentativo di giustificare il testo che viene meno nel verso della tavoletta. Allo stesso tempo vi sono linee che sbordano in maniera importante sul lato destro del supporto (l. 10) portando anche alla sovrapposizione di linee tra il recto ed il verso (l. 6 e 21). Dal punto di vista sintattico, il redattore non utilizza formule retoriche per cambiare l’oggetto del discorso. La lettera si presenta come una successione di ordini o richieste formulati in uno stile privo formule di raccordo tra una sezione e l’altra. L’insieme di queste osservazioni fa propendere all’idea di un testo scritto dalla stessa Šamuhtum, che dimostra un livello di scolarizzazione sufficientemente elevato da redigere una lettera di media lunghezza, utilizzando un bagaglio di segni semplici, nella maggioranza dei casi. I soli segni complessi utilizzati sono -tum (ša-mu-uh-tum), -tam(ṣi-bu-tam,mi-nu-tam, ma-ru-uš-tam), -tim(bi-ta-tim,bi-tim). L’utilizzo di questi segni complessi è riconducibile con buona probabilità a un tratto peculiare della redattrice. Šamuhtum, avendo appreso la grafia standard del proprio nome, sembrerebbe ricordare più facilmente la sequenza -tum/-tam/-tim37 in linea con gli esercizi scribali legati alla lista Tu Ta Ti38. Bisogna sempre ricordare che un individuo che non svolgeva mansioni di scriba, non necessitava di una preparazione scribale completa per poter leggere e scrivere un documento. Secondo D. Charpin39 uno scriba di epoca paleo-babilonese, su una stima di 1000 segni conosciuti dalle liste lessicali da cui circa 600 segni raccolti nei manuali epigrafici, non necessitasse più di 112 segni sillabici e 57 37
TIM 9 85:i 20. Il cursus scribale iniziava con esercizi per acquisire la corretta manualità con il calamo come si vede dalle tavolette che raccolgono liste di cunei semplici: verticali, orizzontali e obliqui. In seguito, si passava alle liste lessicali di base come la serie a-a me-me (Syllable Alphabet B) che comprende una combinazione di due o tre segni per linea. Allo stesso livello del “percorso scolastico primario” attiene la serie Tu Ta Ti che rispondeva a un principio fonetico. Ogni consonante si compone con le tre vocali di base dando luogo a una sequenza in “tripletta” (Charpin 2008, p. 77-82; Veldhuis 2011, p. 68-89 e 2014, § 4 in particolare p. 144-148). 39 Charpin 2008 e Veldhuis 2011. 38
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logogrammi40 per portare a termine le proprie mansioni. Il numero di segni necessari per leggere e scrivere autonomamente i documenti della pratica poteva ridursi a 82 evitando l’utilizzo di sillabe pesanti, come per le sillabe -lam = -la-am (l. 13 e 35) e -lum = -lu-um (l. 24). La stessa propensione a evitare sillabe pesanti si ritrova in una lettera (ARM 10 22) di Šibtu al suo sposo e re di Mari, Zimri-Lim. Si tratta di un testo che potrebbe essere un autografo41 della sposa reale a causa di alcune peculiarità, quali la scelta di sillabe aperte rispetto a sillabe chiuse. Questo si osserva ad esempio nella riga finale della lettera dove si ha la divisione ša-li-im invece di ša-lim. Il testo, estremamente breve e di facile redazione, trova in questa semplificazione nella scelta dei segni un ulteriore elemento che fa pensare a una redazione da parte della stessa regina e non a uno scriba professionista. L’accesso alla scrittura sembra marcare una spinta importante nel secondo millennio. Il numero sempre maggiore di archivi privati risalenti a quest’epoca, anche di notevoli dimensioni, fa supporre un incremento considerevole della diffusione di queste competenze. Questo incremento dell’alfabetizzazione della popolazione ha dato la possibilità di utilizzare autonomamente, se necessario, i documenti della pratica economica e giuridica soprattutto per la gestione dei beni e degli affari in corso senza il ricorso imperativo a scribi professionisti. L’accesso alla scrittura come utilizzo privato tocca anche le donne, come lo dimostrano gli svariati archivi femminili rinvenuti42 ed in particolar modo, la documentazione relativa alle nadîtum di Šamaš, provenienti da Sippar, che gestivano direttamente i propri interessi in modo talvolta anche molto agguerrito. Se il livello d’istruzione non cambiava in base al genere dello studente43, ma piuttosto in base alle necessità e alle finalità dello studente stesso, la lettera di Šamuhtum è perfettamente in linea con questo tipo di alfabetizzazione che potremmo definire “utilitaristica”. Il risultato è una scrittura essenziale nella scelta dei segni, una sintassi diretta, basata su una successione di ordini e priva di strutture avverbiali che facciano da cerniera tra un soggetto di discussione e l’altro.
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Goetze 1947. D. Charpin ha avanzato questa ipotesi a margine della conferenza tenuta da N. Ziegler, “Que savons-nous de Shibtu, la dernière reine de Mari ?” (Séminaire d’Archéologie et d’Épigraphie, département d’Archéologie orientale du Musée du Louvre). 42 Sugli archivi di figure femminili vedi: Lion 2011, p. 90-112, soprattutto p. 104-106; Langlois 2017. 43 Lion, ibid. 41
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3. CONCLUSIONE La lettera IM 31215, nonostante i numerosi interrogativi emersi nel corso dell’analisi, entra di diritto nella documentazione relativa alla corrispondenza di quelle religiose che, per indizi contestuali, sono da inserire nel computo delle nadîtum. La lettera di Šamuhtum è essenzialmente una lista di disposizioni volte alla gestione dei propri interessi economici, nella quale si pone allo stesso livello del suo destinatario. Non vi sono lamentele per la propria situazione, non vi sono richieste imploranti per la propria razione. Come già visto per le nadîtum di Šamaš a Sippar, siamo di fronte a una donna che agisce direttamente nell’economia della società gestendo in prima persona le proprie rendite, con pieno accesso ai conti familiari e che si pone sullo stesso piano del bêliya, al quale si rivolge attraverso ordini diretti sia per ottenere la propria razione che per mettere insieme la somma necessaria a saldare l’ipṭirum. Volendo ricapitolare gli indizi raccolti su questa religiosa, si ottiene la figura di una nadîtum,con grande probabilità legata al culto di Šamaš o di Marduk, che scrive al bêlbîtim a Ešnunna per ottenere la propria razione e l’argento che le necessita, dando indicazioni precise su come ottenerlo. Di fronte a questo quadro, sembra lecito avanzare un’ulteriore speculazione riguardo il luogo di redazione della tavoletta. Se la formula di benedizione utilizzata è un tratto distintivo di un particolare gruppo di nadîtum è possibile che l’origine di questa lettera sia da ricercare piuttosto a Sippar che nella stessa Diyala. In questo caso si tratterebbe di una religiosa parte di una famiglia di mercanti da cui la richiesta al fratello di far portare un bene raro e di un certo valore come il tumarum a Ilum-pi-Aya e il suggerimento di acquistare nel paese l’argento per l’ipṭirum. A questa ipotesi risponde bene anche la menzione del waklum come colui che trasmette la sentenza riguardo alla somma da pagare da parte di Šamuhtum. Infine, il ruolo attivo della donna nella gestione dei beni e nella società economica, sembra corrispondere efficacemente alle caratteristiche proprie delle nadîtum di Marduk. Per quanto frammentaria e dai contorni sfuocati, la religiosa Šamuhtum si presenta come un’altra figura femminile capace di ritagliarsi un ruolo concreto nella struttura familiare e sociale in cui si inserisce.
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BEMERKUNGEN ZUR IDENTITÄT UND ROLLE DES QAJJĀP(ĀN)UMIN § 5/6 DES EDIKTS AMMI-ṢADUQA Hans NEUMANN*
Im Rahmen der sozial- und rechtsgeschichtlichen Forschungen zur altbabylonischen Zeit in Mesopotamien kommt dem Problem der königlichen Erlässe mit ihren spezifischen sozial- und wirtschaftspolitisch intendierten Verordnungen eine besondere Bedeutung zu.1 Bedingt durch die Überlieferungssituation ist es hier vor allem das Edikt des Königs Ammiṣaduqa von Babylon (1646-1626 v. Chr.), das – insbesondere unter Zugrundelegung der Edition und Bearbeitung von F.R. Kraus aus dem Jahr 19842 – mehrfach zu entsprechenden sozial- und rechtshistorischen Untersuchungen geführt hat, und zwar bis in jüngste Zeit.3 Davon ausgehend seien im folgenden einige Bemerkungen zu einem m.E. bislang nicht adäquat gelösten Spezialproblem in der Formulierung des § 5/6 des Edikts Ammi-ṣaduqa (EAṣ) gestattet, die ich dem Jubilar, der im Rahmen seiner umfangreichen und Maßstäbe setzenden Forschungen zur altbabylonischen Zeit4 auch eine Reihe wichtiger Beiträge zum Verständnis der altbabylonischen Edikte veröffentlicht hat,5 als bescheidenen Ausdruck meiner Wertschätzung widme. Der erste Teil des unterschiedlich vollständig durch die Exemplare A (BM 80289) und B (Ni. 632) überlieferten § 5/6 des Ammiṣaduqa-Edikts6 – von F.R. Kraus als zwei gesonderte Bestimmungen geführt und mit entsprechender Paragraphenzählung versehen,7 von S.J. Lieberman jedoch zu Recht als ein zusammenhängender Paragraph *
Universität Münster. Vgl. im Überblick (mit Literatur) Stol 2004, S. 865-867; Attinger 2009-2011. 2 Vgl. Kraus 1984: S. 168-183 (Text) und S. 184-288 (Kommentar), womit die Erstausgabe Kraus 1958 ersetzt wurde. 3 Vgl. zuletzt Wilcke 2018. 4 Verwiesen sei hier beispielhaft (mit den entsprechenden Nachweisen) auf Charpin 2004. 5 Vgl. die Bibliographie bei Attinger 2009-2011, S. 294; darüber hinaus etwa noch Charpin 2010a; 2010b, S. 83-96 und S. 163-167. 6 Vgl. die Umschriften der entsprechenden Textvertreter von EAṣ § 5/6 bei Wilcke 2018, S. 785 Anm. 13; zu den Quellen vgl. die Angaben ebd. S. 782 Anm. 4. 7 Vgl. Kraus 1984, S. 172f. und S. 206f.; ebenso Hallo 2003, S. 362f. 1
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charakterisiert8 – thematisiert die betrügerische, auf Umgehung des Schuldenerlasses gerichtete Verschleierung eines zinspflichtigen Gersteoder Silberdarlehens durch den Gläubiger mittels eines Kauf- oder Verwahrungsvertrages.9 Letzteres erfolgte durch die Ausstellung einer Urkunde über das (fingierte) Kauf- bzw. Verwahrungsgeschäft.10 Die durch Einvernahme von Zeugen bewiesene ‘Zinszahlung’ (= Zinsforderung als Teil des Darlehensvertrages)11 entlarvte den fiktiven Käufer bzw. Hinterleger (Depositor) im Rahmen eines Pränumerationskaufs bzw. Verwahrungsvertrages als realen Gläubiger eines selbständigen Darlehensgeschäftes, das er mittels einer (in betrügerischer Absicht ausgefertigten) Pränumerationskauf- bzw. Verwahrungsurkunde verschleiert hatte.12 Diese Urkunde wurde daraufhin für ungültig erklärt.13 Der zweite Teil von § 5/6 lautet nach den beiden vorliegenden Textzeugen:14 EAṣ A Rs. 21’-24’ l[úq]a-⸢ja⸣-pa-nu-uma-na⌜é⌝ [lúAk-ka-di-i] / [ù] lúA-muur-ri-iš[a...] / [ú]-uli-ša-ás-si⸢i⸣-š[a-ás-si-ma] / ⸢i⸣-ma-a-[at]
8 Vgl. Lieberman 1989, S. 246f.; zustimmend Olivier 1997, S. 15 (hier § 6a+b, da die Präambel als erste selbständige Bestimmung geführt wird); Badamchi 2016, S. 19-21; Wilcke 2018, S. 785 Anm. 13. Dem wird auch hier gefolgt. 9 Und zwar mit Blick auf den in EAṣ § 8 fixierten Ausnahmetatbestand (kommerzielle Darlehen; vgl. Wilcke 2018, S. 787 mit Anm. 17); vgl. dazu zuletzt Pfeifer 2013, S. 15-22; Badamchi 2016, S. 17 mit Anm. 32. 10 EAṣ A Rs. 15’-17’: i-naka-ni-ki-šušaú-še-zi-bu /ta-i-tamú-wa-i-maa-naši-mi-im / ù ma-aṣ-ṣa-ar-tim ú-ša-aš-ṭe4-ru “(und dann) in der gesiegelten Urkunde, die er hat ausfertigen lassen, eine betrügerische Änderung vorgenommen hat und als Kaufpreis oder Depositum hat schreiben lassen”; vgl. Kraus 1984, S. 172f.; Wilcke 2018, S. 785f. Zur Diskussion von ta-i-tamú-wa-i, hier mit “er hat eine betrügerische Änderung vorgenommen” wiedergegeben, vgl. ausführlich Kraus 1979; Charpin 1988 (“qui ... a déguisé le formulaire”); CAD T 301f. s.v. tāwītu(“he ... has made changes”); CAD U and W 411b s.v. wu’û “to act fraudulently”; vgl. auch Pfeifer 2013, S. 15 mit Anm. 61f. 11 Vgl. EAṣ A Rs. 18’f; nach Wilcke 2018, S. 786 Anm. 14 bezieht sich “das Nehmen von Zinsen ... auf den Abschluss des Vertrages, da die Zeugen es bezeugen; das Verfassen der Urkunde erfolgte später mit gegenüber dem mündlichen Vertrag verändertem Wortlaut”. Anders, aber wohl weniger wahrscheinlich, Pfeifer 2013, S. 16, der von einer realen “Urkunden(ver)fälschung” mittels “einer Rasur durch Anfeuchten der Tafel und anschließendem Überschreiben” ausgeht und den Zeugenbeweis “vor einem prozessualen Hintergrund” sieht (ebd. S. 18); vgl auch ebd. S. 128f. 12 Vgl. dazu Kraus 1984, S. 205f. 13 So mit Kraus 1984, S. 173 mit Anm. 309 (“ist hinfällig”); Wilcke 2018, S. 786 (“ist ungültig”) für das im vorliegenden Zusammenhang ergänzte ḫepi “ist zerbrochen”. Das von Finkelstein 1969, S. 49, Lieberman 1989, S. 246 (vgl. auch die daran hängende Interpretation ebd. S. 247) und CAD T 301b an dieser Stelle angenommene iḫḫeppi “wird zerbrochen” ist mit Blick auf EAṣ B I 15’ (= § 3) ṭuppašuḫepi weniger wahrscheinlich; vgl. Kraus 1984, S. 170; Wilcke 2018, S. 784 (“dessen Tontafel ist unwirksam”). 14 Vgl. Kraus 1984, S. 172 und S. 206f.; Wilcke 2018, S. 785 Anm. 13.
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EAṣ B II 23’-26’: [lúqá-ja-pa]-nu-uma-na⸢é⸣ [lúAk-ka-di-i] / [ù] ⸢lú⸣A-muur-ri-i š[a...] / [ú]-uli-ša-⸢as⸣-[sí] / ⸢i⸣-ša-as-sí-mai-ma-a-[at] “Der qajjāpānum wird gegen das Haus [eines Akkaders oder] eines Amurriters, de[m ...],15 keinen Anspruch geltend machen.16 Macht er doch einen Anspruch geltend, (dann) stirbt er.”
Die inhaltliche Deutung dieses Paragraphenteils hängt im wesentlichen von der Klärung der Identität und Rolle des hier agierenden qajjāpānum ab. Nachdem W. von Soden ihn unter dem Lemma qajjipānu(m) fragend zunächst als “Treuhänder“ identifiziert hatte,17 stellte F.R. Kraus dem die richtige Lesung qaj(j)ā/apānum entgegen18 und identifizierte die entsprechende Person “nach dem Zusammenhange” als “Darlehengeber”, als “denjenigen, der etwas ‘auf Borg’ gibt”.19 Dem folgend ist bislang in dem hier auftretenden qajjāpānum in der Regel der Gläubiger gesehen worden,20 der im ersten Teil von § 5/6 als fiktiver Käufer oder Depositor sein zinspflichtiges Gerste- oder Silberdarlehen zu verschleiern versucht hatte. Ohne Zweifel steht der vorliegende Absatz in inhaltlich-logischer Verbindung mit dem ersten Teil. Allerdings stellt sich die Frage, auf welcher Rechtsgrundlage – die gesiegelte Urkunde mit dem fingierten Pränumerationskauf- bzw. Verwahrungsvertrag war ja für ungültig erklärt worden – es der Gläubiger vermocht hätte, seine Ansprüche gegenüber dem
15 Das von den Bearbeitern seit Kraus 1984, S. 207 (im Anschluss an Finkelstein 1969, S. 49) in der Lücke durchgängig ergänzte š[a i-qí-pu-šu] im Sinne von “dem er geborgt hatte” (Kraus 1984, S. 173), “to whom he granted credit” (CAD Š2 160a), “to whom he (feigned to) entrust it (= the grain or silver of § 5)” (Lieberman 1989, S. 247), “for what ever [he had loaned him]” (Olivier 1997, S. 15), “to whom he extended credit” (CAD Q 54b; Hallo 2003, S. 363; Streck 2005, S. 236), “dem er ein Darlehen gewährt hat” (Wilcke 2018, S. 786), ist alles andere als sicher, m.E. sogar eher unwahrscheinlich; s. dazu auch unten Anm. 35. 16 Zu anabītišasû vgl. AHw 1196a “Forderungen, Ansprüche stellen” (gegen jemanden); CAD Š2 160f. “to make a claim”; Badamchi 2016, S. 20. Wilcke 2018, S. 785 Anm. 13 spricht von “Einleitung der Vollstreckung”. 17 AHw 893a; vgl. dem folgend auch Ries 1976-1980, S. 395: “Treuhänder(?) ..., der bestimmte ungültige Forderungen eintrieb”. 18 Vgl. auch Streck 2005, S. 237 mit Anm. 10; Mayer 2017, S. 29. 19 Kraus 1984, S. 208f. 20 Vgl. (in Auswahl) die Übersetzungen “creditor” bzw. “Gläubiger” in CAD Q 54b; Lieberman 1989, S. 247 (“or some successor creditor to whom he transferred the debt”); Olivier 1997, S. 15; Hallo 2003, S. 363; Streck 2005, S. 236; Badamchi 2016, S. 16; Wilcke 2018, S. 786 (“eben dieser Gläubiger”). Unter der Annahme, dass der hier in Rede stehende Teil von § 5/6 als selbständiger Paragraph zu bestimmen wäre, sah Finkelstein 1969, S. 61 in dem qajjāpānum “any kind of creditor”.
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Schuldner (noch) geltend zu machen?21 Er hätte sie in der Konsequenz nicht durchsetzen können.22 Darüber hinaus ist im vorliegenden Fall auch die Terminologie auffällig. Man fragt sich nämlich, warum man ausgerechnet hier das singuläre qajjāpānum als Terminus für den “Darlehensgeber” / “Gläubiger” zur Anwendung gebracht haben soll.23 All dies lässt es möglich erscheinen, dass es sich bei dem qajjāpānum eben doch nicht um den Gläubiger, sondern um eine dritte (in das Vertragsverhältnis involvierte) Person gehandelt hat. Bereits die Bedeutung des Wortes qajjāpānum lässt an eine andere Person als an den Gläubiger denken: Die mit dem Afformativ -ān gebildete Form24 geht auf qajjāpum zurück, das lexikalisch jB mit dem sumerischen Wort ga-ab-gi-na (/gabgi(n)/) geglichen wird.25 Letzteres lässt sich als sumerischen Terminus für den “Garanten” identifizieren,26 so dass es sich bei qajjāpum um die entsprechende akkadische Bezeichnung handeln muss. Als solche steht sie u.a. neben muqippum und (im verbalen Gebrauch)27 den finiten Formen von quppum “garantieren”.28
21 Dass “der Paragraph ... selbstverständlich dem Gläubiger nicht sein einfaches Forderungsrecht” bestreiten sollte (Kraus 1984, S. 209), ist durch die eingetretene Rechtslage (Ungültigkeit der in betrügerischer Absicht ausgefertigten Urkunde) nur schwer vorstellbar. 22 Insofern erscheint mir auch die Auffassung, dass hier “die Einleitung der Vollstreckung (anabītNNšasûm) aus der kraft Gesetzes (aufgrund der Zinsforderung) ungültigen Urkunde ... ein aggravierender Tatbestand” sei (Wilcke 2018, S. 785 Anm. 13), nicht schlüssig zu sein. Gleiches gilt für Badamchi 2016, S. 21, für den “the material element of the crime is complex: forging the document and attempting to collect the debt based on the forged document”. Der Schuldner war gegenüber dem Gläubiger jedoch in jedem Fall geschützt, da diesem für die Durchsetzung seiner Forderungen sowohl privat als auch vor Gericht die rechtlichen Beweismittel fehlten. 23 qajjāpānum ansonsten noch in den mA Gesetzen Tafel K (= VAT 14388; vgl. Weidner 1937-1939, Taf. V; Roth 1995, S. 188), Z. 7, und in dem mB Amarna-Brief EA 7, 67 und 70; vgl. AHw 893a; CAD Q 54b; dazu unten Anm. 33. 24 Die Funktion des Afformativs ist umstritten. Während es nach GAG § 56r “zur Hervorhebung bestimmter, oft individueller Vertreter der durch das Grundwort bezeichneten Art oder Gattung” dient, hat es nach Streck 2005 keine näher identifizierende Bedeutung. Gegen letzteres könnte allerdings durchaus der vorliegende Paragraph des EAṣ sprechen; vgl. unten mit Anm. 33. 25 Izi = išātu V 108 (MSL XIII 164; zu Khorsabad 1932-33, 52, der einzigen Quelle für die vorliegende Zeile, vgl. ebd. 159f.); Hinweis darauf (ausgehend von AHw 893a) im vorliegenden Zusammenhang bereits bei Kraus 1984, S. 208. 26 Zu den verschiedenen sumerischen Ausdrücken bzw. Schreibungen für den “Garanten” vgl. Falkenstein 1956, S. 125; 1957, S. 135; Wilcke 1976-1980, S. 507; Steinkeller 1989, S. 80-83. 27 Vgl. die aAkk Belege bei Wilcke 2007, S. 109 Anm. 344. 28 Vgl. dazu ausführlich (mit Belegen) Steinkeller 1989, S. 82f.; vgl. auch, darauf Bezug nehmend, Selz 1993, S. 30 mit Anm. 9.
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Insbesondere die (sumerische) Rechtsüberlieferung aus der Ur III-Zeit erweist den “Garanten” als denjenigen, “der für die Erfüllung eines Vertrages einsteht und auch nach dessen Erfüllung im Falle einer Vertragsanfechtung aufzutreten hat”.29 Konkret bedeutet dies, dass die jeweiligen Garanten – nachweislich vor allem im Rahmen von Kauf-, Miet- und Darlehensverträgen – für die Verbindlichkeiten des Verkäufers (gegenüber dem Käufer), des Mieters (gegenüber dem Vermieter) und des Schuldners (gegenüber dem Gläubiger) hafteten,30 also dementsprechend (in der Regel durch Eidleistung und mit Siegel) (mit-)verpflichtet waren.31 Für den Fall, dass der Garant – aus welchen Gründen auch immer – anstelle des Hauptverpflichteten durch den Käufer, Vermieter oder Gläubiger tatsächlich zur Erbringung der vereinbarten Leistung herangezogen wurde, hatte der Garant das Recht, im Regress auf den eigentlichen zur Leistungserbringung Verpflichteten (Verkäufer, Mieter, Schuldner) zuzugreifen, um die von ihm erbrachte Leistung erstattet zu bekommen.32 Was für den sumerischen Garanten (/gabgi(n)/ u.ä.) gilt, sollte auch für sein akkadisches Pendent qajjāpum gelten, und damit letztlich auch für den qajjāpānum in EAṣ § 5/6. Das Afformativ -ān charakterisiert den qajjāpum im vorliegenden Paragraphen nämlich als den Garanten in einem “bestimmten Fall, der erwähnten Sache”,33 bezieht sich also auf die hier in Rede stehenden vertragsrechtlichen Umstände. Daraus folgt, dass der zweite Teil von EAṣ § 5/6 die nachrangige Geltendmachung von Ansprüchen seitens des in das Vertragsverhältnis involvierten Garanten 29
Falkenstein 1956, S. 126. Vgl. dazu Wilcke 1976-1980, S. 507 sowie ausführlich Steinkeller 1989, S. 80-92. 31 Vgl. zusammenfassend Steinkeller 1989, S. 89: “The evidence ... offers indisputable proof that in Ur III law the guarantor functioned as an acessory obligor, i.e., an acessory seller in sales, an acessory debtor in loans, etc.”. 32 In Bezug auf den Verkäufer ist dies z.B. durch die Ur III-Urkunde MVN III 219 belegt; vgl. dazu Westbrook & Wilcke 1974-1977, S. 114f.; Steinkeller 1989, S. 85f. und S. 330-332. 33 GAG § 56r. Damit wäre die vorliegende Form inhaltlich abweichend von Streck 2005, S. 236-238 zu interpretieren; vgl. auch Wilcke 2018, S. 786, der die Stelle mit “eben dieser Gläubiger” wiedergibt. Vgl. im vorliegenden Zusammenhang auch die Bemerkungen bei Selz 1993, S. 42f. Ähnlich dürfte wohl auch die Stelle in den mA Gesetzen Taf. K (s. oben Anm. 23), Z. 7 zu beurteilen sein, auch wenn der konkrete inhaltliche Bezug aufgrund des fragmentarischen Erhaltungszustandes der Tafel nicht deutlich wird. Da aber in den Z. 3-6 von qātātu “Bürgschaft” die Rede ist (vgl. Freydank 1994, S. 210f.), ist die Deutung von qa-ja-pa-nu in Z. 7 als “Garant (in der vorliegenden Sache)” durchaus wahrscheinlich. Die mB Belege in EA 7, 67 und 70 (zuletzt Rainey 2015, S. 82-87) werden in CAD Q 54b (im Unterschied zu “creditor, lender” in den aB und mA Belegen) interessanterweise als “deputy” gedeutet. Zu qajjāpānūtumin Omina vgl. ebd. 55a sowie AHw 893a. 30
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gegen den Schuldner bzw. fiktiven Verkäufer oder Verwahrer (Depositar) verbot und bei Zuwiderhandlung die Todesstrafe (für den Garanten) androhte. Da der Garant in der Regel auf Seiten des Verkäufers bzw. Schuldners für die Leistungserbringung garantierte, kann die vorliegende Formulierung nur bedeuten, dass sich der Gläubiger bzw. fiktive Käufer/ Depositor bereits an den ihm gegenüber (mit-)verpflichteten Garanten gehalten hatte und durch Zahlung der Schuld (= fingierter Kaufpreis bzw. Depositum) befriedigt worden ist. Es geht hier also nicht um die Vollstreckung durch den Gläubiger, sondern um die des Garanten, der sich im Regress an den Schuldner (= fiktiver Verkäufer oder Depositar) zu halten suchte.34 Im Vordergrund der vorliegenden Bestimmung stand der unbedingte Schutz des Schuldners vor jeglicher Art von Vollstreckung, und zwar auch für den Fall, dass ein Dritter aufgrund einer (vertraglich festgelegten) Vorleistungspflicht35 durch Regressansprüche an den Schuldner der durch königliche Verfügung festgesetzten Schuldenbefreiung zuwiderhandelte.36 Während der Gläubiger bereits seine Anspruchsrechte gegen den Schuldner durch die staatlicherseits verfügte Ungültigkeit seiner fingierten Kauf- bzw. Verwahrungsurkunde verwirkt hatte, wurden nunmehr nachrangige, sich durch tatsächliche Zahlungen an den Gläubiger ergebende Forderungen des Garanten37 mit der Todesstrafe geahndet. Letzteres ergab sich aus dem Willen des Herrschers, seine Bestimmungen unnachgiebig und unerbittlich durchzusetzen.38
34 Dabei muss offen bleiben, ob sich die zugesagte Garantie auf den (ursprünglichen) Darlehensvertrag oder den fingierten Kauf- oder Verwahrungsvertrag bezog. In beiden Fällen war der Garant (Mit-)Verpflichteter auf seiten des zur Leistungserbringung Verpflichteten. 35 In diesem Zusammenhang kann man vielleicht auch vermuten, dass in den Lücken von EAṣ A Rs. 22’ und B II 24’ eine finite Form von qiāpum D “garantieren” gestanden hat. Dies wäre m.E. wahrscheinlicher als die bisher angenommene Form von qiāpum G “(an)vertrauen, borgen” (vgl. oben Anm. 15). 36 Die Verpflichtung des Garanten gegenüber dem Gläubiger und die damit verbundene mögliche Vorleistung des Garanten an den Gläubiger waren nicht Gegenstand der Verfügung. Da sie den Schuldner zunächst außen vor ließen, waren sie auch nicht strafbar. 37 Diese begründeten faktisch zudem ein neues (wahrscheinlich nicht mehr unter den Schuldenerlass fallendes) Schuldverhältnis. 38 Vgl. dazu Neumann 2012, S. 169.
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LA FORMATION D’UNE CULTURE RÉGIONALE EN DJÉZIREH, LE TÉMOIGNAGE D’UNE TOMBE DE GUERRIER DE LA PÉRIODE AMORRITE Christophe NICOLLE*
Entre 2150-2000 av. J.-C. la région du triangle du Khabour traverse une période de récession de son occupation marquée par l’abandon ou un repli important de nombreuses villes accompagnant une disruption de sa culture régionale. À cet épisode encore mal documenté, succède une phase de réoccupation, elle aussi encore obscure. Elle correspond à un renouvellement important de la population et la mise en place d’un nouveau réseau d’agglomérations. Elle apparaît liée à d’importants mouvements de populations perceptibles dans la Mésopotamie et le Levant. En Mésopotamie, le phénomène est repérable par l’installation de nombreux dynastes portant des noms amorrites. L’arrivée de ce groupe ethnique est considérée tout à la fois comme la cause de l’effondrement des cadres politiques antérieures, de leur renouvellement et de leur revitalisation. L’avancée des recherches et de nouvelles découvertes archéologiques montrent qu’il convient de repenser la place tenue par l’ethnie amorrite dans la phase de recomposition du paysage politique du début du IIe millénaire. De fait, l’influence et le rôle de cette ethnie doivent être considérés en tenant compte de l’existence d’autres ethnies elles aussi présentent dans la région. Il en est notamment de l’ethnie hourrite dont plusieurs dirigeants sont à la tête de différents royaumes durant le dernier tiers du IIIe millénaire. Les ferments et les origines de la nouvelle culture régionale qui se met en place et se développe dans le triangle du Khabour durant la première moitié du IIe millénaire apparaissent ainsi multiples. Ils sont d’autant plus difficiles à saisir. Lors de la dernière campagne de fouille menée en 2010, à Tell Mohammed Diyab, une importante agglomération du Bronze moyen, une intéressante découverte a été faite. Il s’agit d’une tombe dite « de guerrier ». Par les connexions culturelles dont elle témoigne avec le monde levantin comme avec la zone du Nord mésopotamien, elle documente de manière utile la multiplicité des *
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influences culturelles en action dans la composition d’une nouvelle culture régionale en Djézireh pendant la première moitié du IIe millénaire. Le contexte de sa découverte et son contenu permettent d’envisager l’hypothèse qu’il s’agissait de la tombe d’un haut personnage, peut-être celle d’un marchand assyrien. Elle vient en tout cas enrichir le débat sur l’existence et les composantes d’une « koinè amorrite ». 1. LA DESCRIPTION DE
LA TOMBE
5851
La tombe 5851 a été découverte sur le sommet de la butte B où se trouvent concentrés plusieurs bâtiments importants dont un petit palais et plusieurs entrepôts de la période céramique Khabour reconstruits à plusieurs reprises durant les niveaux 6b-8, 7 et 6. À l’emplacement du chantier 6b1, un des quatre chantiers ouverts sur la butte B, les découvertes signalent une occupation marquée par plusieurs ruptures et de nombreuses reconstructions. C’est durant l’une de ces périodes d’abandon à une date encore imprécise, sans doute au début de la période OJZ 22 que se place la construction de la tombe du guerrier (niveau 6b-7) dans les ruines d’un premier niveau d’entrepôts (niveau 6b-8). Bien qu’encore mal datée, sa position stratigraphique est sans équivoque. Le dégagement de sa fosse montre que son creusement a coupé un mur arasé du niveau 6b-8 (M.5656) au moins à partir de la cote de 396,55 m. L’ouverture de la fosse fut par la suite scellée par la construction d’un autre mur (M.4292) d’un entrepôt construit au niveau 6b-6 (période OJZ 2). L’épisode de la tombe se compose d’un ensemble de faits : le creusement d’une fosse (fosse 5761), la construction de la tombe 5851, l’inhumation du défunt, le bouchage de la tombe, le sacrifice d’un équidé et le comblement de la fosse (Fig. 1). De forme rectangulaire (2,70 m × 1,70 m)3 avec une orientation nordest/sud-ouest, la fosse aux parois verticales était remplie d’un limon gris cendreux à faible granulométrie. Le fond de la fosse a été atteint 1,90 m plus bas à la cote de 394,50 m. Elle contenait une tombe rectangulaire en
1
Nicolle 2012. Datation régionale usitée pour la région de la Djézireh ; OldJezirah 2 (= OJZ 2) ca. 1850-1700 av. J.-C. 3 Pour des raisons de sécurité et du fait de la présence au sud d’un mur plus tardif (M.4885) dont la base est constituée de gros blocs de basalte, la fosse n’a pas été complètement dégagée. Sa longueur totale est estimée à 3,10 m. 2
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briques crues (locus 5851) avec une chambre funéraire de 1,20 m estouest et de 1,85 m nord-sud4. Ses parois sont formées par des murs composés d’une rangée de briques crues grises5 plus ou moins bien conservées et disposées sur 6, 7 assises. Des briques orangées de dimensions similaires constituent la partie médiane du mur nord. Elles signalent l’emplacement de l’accès à la tombe, bouché une fois l’inhumation réalisée. La couverture de la chambre funéraire partiellement conservée (avec un sommet à la cote de 395,20 m) à l’extrémité sud était composée de briques crues disposées de chant en « diamant »6. Quelques pierres éparses posées à plat constituent le sol de la chambre funéraire. Dans la partie nord de la fosse, les constructeurs de la tombe avaient laissé un espace libre faisant office de puits d’accès7. L’espace sépulcral contenait les restes d’un individu (5851-S-1) en décubitus latéral droit, jambes repliées et bras fléchis, la tête au sud regardant vers l’est. La présence d’une fine couche de poudre blanche sur ses os signale la présence d’un linceul composé d’une matière organique indéterminée. Dans l’espace sépulcral tout autour du corps plusieurs objets en bronze étaient disposés : une hache fenestrée, deux lances, un poignard, une spatule, deux bols. Il y avait en outre une coupe carénée, un petit bol, une jarre les trois en terre cuite et des restes d’animaux (Fig. 2). Une seconde jarre de type Khabour était calée dans l’espace du puits d’accès sur le côté est de l’entrée de la tombe. La hache fenestrée était posée derrière le dos du mort à côté de deux javelines. Seule sa tête en bronze subsiste ainsi que des restes du manche en bois8. La hache appartient à un type d’arme bien documenté dont la zone principale de diffusion est la façade levantine, des plaines côtières aux vallées de l’Oronte et du Jourdain. Sa période d’utilisation est le Bronze moyen I levantin (2050-1800/1750 av. J.-C.). Si le groupe numériquement le plus important a été retrouvé sur
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Dimensions internes. Dimensions des briques : 40 × 40 × 10 cm. 6 Ou « briques de chant posées sur pointe » selon une typologie des tombes proposées par Ö. Tunca 2012, p. 140, fig. 15. Il s’agit d’un type de tombe que l’on retrouve au Bronze moyen sur d’autres sites de la région comme Tell Arbid ou Tell Chagar Bazar avec des variations dans les profondeurs d’enfouissement et la forme des fosses. 7 D’une largeur de 45-55 cm. 8 La lame de la hache (5851-M-5) est dotée de deux fenestrelles symétriques disposées de part et d’autre de l’axe médian de la lame. Le manche en bois était inséré dans le talon de la lame pourvue d’une douille de section ovale. Il ne subsiste que dans la douille. D’un poids de 270 gr, cette lame a une longueur de 10,7 cm pour une hauteur de 7,3 cm. 5
Fig. 1. La tombe 5851 et son squelette d’équidé.
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Fig. 2. Le matériel de la tombe 5851.
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la côte à Byblos9, neuf d’entre elles ont été retrouvées dans la nécropole de Baghouz sur les rives du moyen Euphrate syrien10. Disposées à proximité de la hache, contre le mur ouest de la tombe, les deux pointes de lance sont de forme similaire. Il s’agit de lances à douille repliée de section circulaire et lame triangulaire, une forme d’emmanchement très répandue au Proche-Orient. Les pointes de lance sont de petites dimensions11, ce qui en fait des lances courtes, des armes de jet, sans doute des javelines. De légères différences notamment dans la longueur des douilles12 et dans la forme des pointes indiquent qu’elles n’ont pas été coulées dans le même moule13. Ce type de pointes de lance est largement répandu à partir de 2000 av. J.-C. à l’ensemble du Levant. Elles restent toutefois relativement rares en Mésopotamie. Un exemplaire similaire est connu à Tell Yelkhi dans la vallée du Hamrin, de plus nombreux dans la moyenne vallée de l’Euphrate syrien principalement à Baghouz14. La quatrième arme découverte dans la tombe est un poignard dont seule subsistait la lame plate triangulaire prolongée de la partie d’emmanchement en bronze retrouvée au niveau de la hanche du squelette15. La partie de l’emmanchement est constituée d’une soie. La grande diffusion de ce type de poignard à soie rend difficile une délimitation spatio-temporelle précise. Un groupe mésopotamien apparaît à la fin de l’époque Isin Larsa ou au début de l’époque paléo-babylonienne16. Des exemples sont connus dans des tombes d’Assur17 et à Tell Abu Husseini18. La tombe de Tell Mohammed Diyab contenait d’autres objets en bronze : une spatule en bronze19 retrouvée à proximité du poignard et
9 La découverte de plusieurs exemplaires en or ou en argent découverts à Byblos dans des dépôts d’offrande et de fondation qui signalent que ce type d’arme pouvait acquérir un statut d’objet de prestige. 10 Gernez 2007, p. 195. 11 5851-M-3 et 6. Elles mesurent 15,2 cm pour un poids de 50 gr chacune et une épaisseur de la pointe de 0,7 cm. 12 Une longueur de douille de 7,4 cm pour 5851-M-6 et de 6,6 cm pour 5851-M-3. 13 Les restes des manches en bois subsistaient dans les douilles avec les rivets de fixation encore en place. 14 Vingt trois exemplaires ont été retrouvés dans la nécropole de Baghouz, cf. Mesnil du Buisson 1948 dans l’inventaire des tombes de la section Z, p. 63-93. 15 5851-M-1. L’ensemble d’une longueur 23,8 cm pour une largeur maximale de 23,8 cm pèse 85 gr. 16 Gernez 2007, p. 450, son type P1b. 17 Haller 1954, tableau 7. 18 Müller-Karpe 2004, p. 1, pl. 12. 19 5851-M-4. D’une longueur de 14,6 cm et d’un poids de 15 gr.
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surtout deux exemplaires d’un même type de bols carénés en bronze20 déposés entre le torse du mort et ses cuisses. Les deux bols ressemblent fortement à une série des petits bols carénés peints en céramique de type Khabour que l’on voit apparaître au début du IIe millénaire et qui disparaissent ensuite assez rapidement21. Outre ces différents armes et objets en bronze qui représentent un total de 750 grammes de bronze, trois céramiques venaient compléter le dépôt funéraire. La première est une coupe à fond annulaire et pâte fine beige dotée d’une curieuse lèvre plate débordante ornée de deux cercles de peinture marron séparés par deux cercles d’incision22. Si le décor peint orangé est caractéristique de la première phase de la période Khabour, la forme de la coupe n’a pour le moment pas de parallèle connu. Au niveau de la main droite du mort il y avait une coupelle en terre cuite noire (5851-TC-3) sans doute façonnée à la main. Elle est elle aussi sans parallèle connu. Dans l’angle nord-est de la tombe, largement détruite par l’effondrement de la voûte de la tombe, il y avait les restes d’une grande jarre globulaire non peinte. Le long de la paroi est de la tombe avait été déposé un morceau de carcasse d’animal en connexion composé de la colonne vertébrale et un membre inférieur23. Une fois la dépose du mort, du matériel funéraire et des offrandes, l’accès à la tombe fut bloqué par des briques jaunes et le puits d’accès comblé. Le remplissage contenait plusieurs tessons khabour peint24. Le comblement de la fosse fut interrompu 40 cm au-dessus de la couverture de la tombe à la cote 395,60 m, le temps de procéder à la dépose d’un petit équidé (5761-A-1). Le squelette en connexion, sans doute celui d’un petit âne, orienté nord-sud, tête vers l’est reposait sur son flanc gauche, les pattes repliées25. Des restes blanchâtres pourraient indiquer la présence lors de son enfouissement d’une natte qui aurait enveloppé et aidé à déposer le corps de l’équidé. Sa position dans la fosse marque sans 20
D’un poids de 140 gr chacun (5851-M-7 et 5851-M-2). Ils sont les fossiles directeurs de la phase I de la Khabur Ware. Voir Baccelli & Manuelli 2008, pl. 3 et Kolinski 2014, fig. 3. 22 Pot 5851-TC-4, d’un diamètre de 17 cm et d’une hauteur de 5,6 cm. 23 Le déclenchement de la guerre civile syrienne peu après la campagne de 2010 n’a pas permis de faire analyser les os par un archéozoologue. 24 Notamment un gros tesson provenant d’une jarre khabour ornée de 4 bandes peintes se retrouva plaqué contre l’angle nord-est extérieur du coffrage de la tombe (5851-TC-1). 25 Les tarses et métatarses des membres inférieurs ainsi qu’une partie de la colonne vertébrale manquaient. Cela peut résulter d’un mauvais état de conservation du squelette de l’animal ou des résultats d’une pratique sacrificielle préférentielle (cf. Wygnanska 2017, fig. 5). 21
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équivoque son association avec l’inhumation de la tombe 5851. La dépouille de l’animal fut ensuite recouverte par la terre du remplissage de la fosse sur une épaisseur de 1 m. On ne sait rien de l’éventuelle superstructure à ce dispositif funéraire. Après un laps de temps, la fosse fut recouverte par la construction de M.4292 puis de M.4885 du niveau 6b-6 (période OJZ 2). Par son mode constructif, la composition de son matériel funéraire et l’agencement des différents éléments qui la composent, la tombe 5851 est une tombe exceptionnelle, un exemple jusqu’alors inédit. Elle témoigne à la fois d’influence de l’oust et de l’adoption de traits culturels locaux. Son matériel céramique (coupelle et jarre peinte et tessons) indique par sa composition et le style de son décor peint une datation de la phase de pleine production de la céramique khabour26, la production céramique régionale27 durant la période OJZ 2 (ca. 18501700 av. J.-C.). Par contre, les bols en bronze et les armes, notamment la hache fenestrée, évoquent une datation de la période OJZ 1 (ca. 2000ca. 1850 av. J.-C.) un peu antérieure. La part importante des armes composant le dépôt funéraire place sans équivoque possible la tombe de la butte B de Tell Mohammed Diyab dans la catégorie des « tombes de guerriers ». Il s’agit d’une pratique funéraire relativement homogène tant du point de vue chronologique, avec la plupart de ses attestions datées entre 2000-1800 av. J.-C., que du point de vue géographique, avec une localisation principalement au Levant mais avec quelques exemplaires attestés en Mésopotamie jusque dans la péninsule arabique28.
26 La phase « céramique Khabour 2 » (= CKH 2) constitue la phase de pleine production de cette céramique, aussi nommée Early Khabur Ware ou Old Babylonian Khabur Ware.Voir Nicolle 2014a pour une présentation plus détaillée de la périodisation régionale, de la céramique et des rythmes de peuplement associés. 27 L’aire de diffusion de cette céramique s’étend d’ouest en est du Khabour au grand Zab. Pour une carte de sa diffusion, voir Nicolle 2014a, fig. 1. 28 Pour un rappel des différentes attestations connues des tombes de guerriers : Oren 1971, Philip 1995 et Garfinkel 2001.
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2. LA
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TRADITION DES TOMBES DE GUERRIERS
L’examen des tombes qui compose la catégorie des tombes de guerriers permet de constater la similitude des exemples et la régularité des déposes. L’archétype d’une tombe de guerrier comprend, outre l’inhumation primaire du défunt, une hache, un poignard et une ou deux lances. Une jarre, une assiette et des offrandes alimentaires principalement carnées viennent généralement compléter le dépôt. Les tombes de guerriers contiennent des armes. Si les tombes de guerriers sont caractérisées par la présence d’armes, elles ne doivent pas être confondues avec les tombes à armes. Ces dernières, beaucoup plus fréquentes chronologiquement et géographiquement, ne contiennent qu’une seule arme. Il s’agit le plus souvent d’un poignard, d’une hache ou d’une lance29. Des tombes de ce type sont connues dès le Bronze moyen I au Levant Sud avec une période d’utilisation importante au BM IIA, que cela soit dans la vallée du Jourdain (Beth Shan, Tel Achov), dans la région du lac de Tibériade (Gesher), dans la vallée de Jezreel (Megiddo), dans la plaine côtière du Levant Nord (Sin el-Fel, Byblos, Tell Arqa, Amrit et Ras Shamra). D’autres exemples sont aussi connus en Syrie intérieure à Hama ou Tell et-Tin dans la région du lac de Homs. Ce mode d’inhumation se répand à partir du Bronze moyen II B/C en Mésopotamie, à Chypre, jusqu’à la région est du delta nilotique (Tell el-Dab’a ou Tell el-Maskhuta)30. Là, le phénomène est lié à l’installation de populations Hyksos. En Mésopotamie, les occurrences sont nettement moins nombreuses. L’exemple offert par les tombes sous tumulus de la nécropole de Baghouz31, sur le Moyen-Euphrate syrien, demeure isolé. Plus à l’est, quelques exemples épars sont signalés dans la vallée du Hamrin32 et dans la plaine de Rania33. Des découvertes isolées d’armes dans des contextes incertains signalent l’existence probable d’autres tombes comme à Assur et Kish34. Au-delà des variations et des évolutions typologiques des armes, de leur composition métallurgique et du matériel céramique associé, le 29
Gernez 2014, p. 48. Philip 1995. 31 Du Mesnil du Buisson 1948. 32 À Tell Yelkhi niveau V daté de la période Isin Larsa, Bergamini 1984, p. 235-236. 33 À Tell Shemshara dans un niveau daté du règne de Samsi-Addu, Læssoe 1963, pl. 12(b). 34 Voir Philip 1995. 30
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principe général qui organise ces tombes signale l’existence d’une pratique commune, issue d’une tradition levantine qui se cristallise durant le dernier tiers du IIIe millénaire. Elle se diffuse ensuite du delta du Nil à la Mésopotamie avant de se dissoudre progressivement dans les sphères culturelles locales, pour disparaître complètement à la fin du Bronze moyen II35. Des interrogations subsistent quant à la valeur à accorder à de telles tombes. S’agissait-il réellement des tombes des membres d’une élite guerrière ? Si les données anthropologiques font souvent défaut, quelques éléments disponibles indiquent que l’on a affaire exclusivement à des inhumations de sexe masculin. Les pourcentages obtenus sur quelques nécropoles levantines du Bronze moyen les mieux conservées et les plus fouillées indiquent qu’environ un homme sur deux était ainsi inhumé36. Même pour les sociétés levantines fortement militarisées de l’âge du Bronze, un tel rapport est trop élevé pour qu’il puisse signaler des individus appartenant à une élite guerrière. De plus, une étude comparative entre les armes trouvées dans ces tombes et celles représentées dans diverses scènes guerrières de Mésopotamie permet de constater qu’elles n’appartiennent pas au même arsenal guerrier. Dans les scènes de guerre, elles se composent de lances, d’arcs, de boucliers et de casques37. Dans les tombes de guerriers, haches, lances et surtout poignards constituent le matériel habituel. Les variantes de l’armement déposé dans les tombes permettent de distinguer différentes valeurs des individus. Il y a d’un côté les armes de soldats et de l’autre des armes, parfois d’apparat, dont la fonction est une valeur essentiellement symbolique et qui sont destinées à souligner la masculinité de certains défunts à travers la valorisation d’un statut idéalisé du guerrier. Ce sont des soldats que l’on retrouve dans certaines tombes royales d’Ur (notamment la tombe royale PG 780) et qui font office de morts d’accompagnement38. Ce sont des individus distingués pour certaines valeurs que l’on retrouve dans des inhumations primaires simples dans les tombes de guerriers.
35 Notons qu’au Dynastique archaïque III, l’inhumation de certains individus associés à plusieurs armes fut déjà pratiquée. La vague des tombes de guerriers de la fin du IIIe millénaire et du Bronze moyen n’a aucune filiation avec ce précédent. 36 Garfinkel 2001, p. 155. Un constat fait dans les nécropoles de Gezer et Rehov où selon le comptage, la moitié des inhumations sont le fait de femmes et un homme sur deux est inhumé dans une tombe de guerrier. Le fait d’inhumer la moitié des hommes avec des armes signale par conséquent qu’il ne peut s’agir des représentants d’une élite guerrière. 37 Rehm 2003, p. 138. 38 Sur la notion de mort d’accompagnement : Testart 2004.
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Les tombes de guerriers ne sont pas les inhumations des membres d’une élite guerrière ou d’une classe sociale de guerriers. Plus certainement elles permettent, grâce à la charge symbolique des armes associées, de caractériser le rang social de certains adultes de sexe masculin. Il s’agit alors de « tombes de rangs » et non pas de « tombes de guerriers ». D’ailleurs, la disparition progressive d’une telle pratique funéraire ne doit pas être mise en relation avec une diminution de la place accordée dans la société aux activités militaires. Au Levant comme en Mésopotamie, le Bronze moyen II n’est en rien plus pacifique que la période précédente39. Dans la représentation sociale des morts, en tout cas en Djézireh, elle correspond à la fin de la prééminence de certains individus au profit d’une famille ou d’un groupe social comme le marque le développement à partir de ce moment des caveaux à inhumations multiples. La diffusion en Mésopotamie au Bronze moyen du modèle de la tombe de guerrier était soupçonnée depuis longtemps, avant même la découverte de l’une de ces tombes, par des découvertes isolées d’armes faites à Kish, Assur et Tell Shemshara et d’autres achetées par des musées, sans indication de provenance40. La zone qui documente le mieux cette pratique funéraire est la vallée du Hamrin. Des fouilles de sauvetage italiennes ont permis la découverte de plusieurs tombes de guerriers à Tell Yelkhi. Certaines d’entre elles pourraient dater de la fin du IIIe millénaire41. La concentration de ces tombes autour d’un bâtiment administratif de l’époque tend à signaler le haut statut du groupe. Dans d’autres nécropoles de la même période (Tell Songor, Tell Hassan ou Tell Abu Husseini) quelques armes sont signalées en faible nombre dans les tombes42. Des rapports préliminaires succincts rendent difficile de déterminer s’il s’agissait de tombes à armes ou de tombes de guerriers. Dans la même région, les fouilles non publiées de Tell el-Seib ont produit d’autres exemples de ce type de tombes du début du IIe millénaire43. L’une d’entre elles était associée à l’inhumation d’un équidé, sans doute un âne44. Les autres attestations de tombes de guerriers en Mésopotamie sont rares. Une est mentionnée à Tell 39
Cohen 2012, p. 312. Philip 1995, p. 146. 41 Fiorina 1985, p. 62-63. 42 Fiorina 1984, fig. 27 ; 1985, p. 63. 43 Pour de courts rapports préliminaires, voir Postgate & Watson 1979 ; Roaf & Postgate 1981. 44 Hannoun 1984, il s’agit de la tombe 9. 40
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Shemshara dans la plaine de Rania45. Dans le triangle du Khabour à Tell Chagar Bazar, une autre contenait une hache similaire à celles découvertes sur plusieurs sites de la vallée du Hamrin, ainsi qu’un poignard et une pointe de lance46. D’autres ne contenaient qu’une arme47. Les contextes de fouille, de conservation et de publication ne permettent pas d’être très précis. Il pourrait s’agir de tombes à armes. Pour la région du triangle du Khabour et l’exemple de Tell Mohammed Diyab, l’élément de comparaison le plus proche géographiquement est celui offert par la nécropole de Baghouz sur le moyen Euphrate syrien où onze tombes de guerriers ont été découvertes sur le mamelon II, constituant 23 % des tombes identifiées48. Malgré des différences dans la composition des tombes (parois en briques crues dans une fosse à Tell Mohammed Diyab, sous tumuli à Baghouz), certaines régularités dans le traitement du corps confirment l’appartenance à une même tradition funéraire composée d’inhumations primaires individuelles. Le mort est placé sur le côté, les jambes pliées. Excepté la présence de mobiliers en bois à Baghouz composés de lits et de tables d’offrande, le reste du matériel funéraire est assez similaire. Il s’agit de haches placées le plus souvent au niveau ou en arrière de la tête et des pointes de lance placées au pied du corps et plus rarement au niveau de la tête. Ces objets constituent la norme dans les armes. Les couteaux sont plus rares. Un seul exemplaire a été retrouvé dans une tombe de Baghouz (tombe Z-122). Les bols, parfois en bois le plus souvent en céramique, constituent une autre dépose habituelle. La découverte de deux bols en bronze dans la tombe 5851 de Tell Mohamed Diyab représente une situation inédite. Jarre ou cruche constituent le dernier élément récurrent du matériel d’une tombe de guerrier. 3. LES TOMBES D’ÉQUIDÉS AU PROCHE-ORIENT L’inhumation du « guerrier » dans la tombe 5851 sur la butte B était associée à celle d’un équidé dont le squelette en connexion a été retrouvé dans la fosse à environ 1 m sous la surface. L’animal, sans doute un petit
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Laessoe 1963, pl. 12b et p. 113. Mallowan 1937, fig. 8. 47 Mallowan 1947, p. 85-86. 48 du Mesnil du Buisson 1948. Sur un corpus de 185 tombes du Bronze moyen plus 47 réutilisées. 25 contenaient des armes soit 10% du total (Philip 1995). 46
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âne, fut probablement tué à proximité et son corps déposé dans la fosse en cours de comblement. Il vient enrichir la liste des tombes d’équidés qui apparaissent dès le milieu du IIIe millénaire en Irak et en Syrie intérieure. Leur nombre connaît une nette augmentation au IIe millénaire. Différents contextes d’enfouissement sont documentés. Il y a des tombes isolées, des tombes découvertes sous des murs, à proximité immédiate ou dans des édifices religieux. L’essentiel de ces tombes se trouve en Syrie-Palestine et en Égypte. Elles peuvent parfois être associées à des tombes humaines. Les squelettes des équidés sont alors retrouvés devant l’entrée, à l’intérieur, en dehors ou sur la tombe. Quels que soient les contextes d’enfouissement, à l’évidence, ces tombes d’équidés signalent que pour le monde des vivants49 comme pour le monde des morts50, ces animaux avaient une valeur et un prestige qui leurs conféraient un statut particulier et une forte charge symbolique51. Les textes viennent confirmer la valeur de ces animaux. Ils y sont souvent associés à des élites52. Ils renseignent aussi sur les différents modes d’utilisation de ces animaux dans des rituels qui ne sont pas exclusifs, principalement des sacrifices. Les équidés peuvent être immolés en l’honneur d’un dieu53, lors de pacte de sang entre groupes, de prestations de serments ou de traités54. Un tel rôle explique la présence de tombes 49 Pour une description du rôle des équidés et de leur valeur socio-économique au Bronze moyen, cf. Michel 2004. 50 Pour des descriptifs de ces attestations : Zarins 1986, Greenfield et al. 2012 et Wygnanska 2012. 51 L’âne, la mule et le mulet n’ont alors pas les valeurs péjoratives (entêtement et stupidité) qu’ils ont de nos jours ; Greenfield etal. 2102, p. 45. 52 Scurlock 2002, p. 392-393. En outre, l’association entre équidés et l’aristo-cratie amorrite transparait clairement dans plusieurs textes des archives de Mari. Par exemple Bahdî-Lîm, gouverneur de Mari écrit au roi Zimri-Lîm pour lui rappeler que pour son retour et son entrée triomphale à Mari (en ZL 4), il ne doit pas monter de chevaux, animaux du Nord. Il doit être sur un nûbalum(une sorte de litière de transport) tiré par des mules ; Durand 1998, p. 484-488. Chevaucher une mule serait plutôt à associer à une symbolique akkadienne ; Lafont 2000, p. 214. Il y aurait deux modes royaux de parade à mettre en relation pour le premier avec les régions occidentales et la sphère culturelle amorrite et pour la seconde avec le monde de l’ouest, de la Mésopotamie et les populations akkadiennes. 53 Des textes ougaritiques mentionnent des sacrifices d’âne fait en l’honneur de Baal ; Way 2010, p. 214. 54 Les animaux souvent mentionnés dans ces sacrifices liés à des rituels d’alliance sont des bœufs, des chèvres, des chiots et des ânons. Voir plusieurs attestations extraites des archives mariotes dans Durand 1997, p. 443-446 ; Charpin 1993, p. 184-186. Le sacrifice d’ânon (ânon d’alliance) est aussi attesté dans le cas d’alliances internationales entre souverains ; Jacquet 2004, p. 44.
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d’équidés dans les temples. Ils apparaissent aussi dans des rites de fondation comme le signalent des découvertes de tombes d’équidés sous des murs ou des temples55. Pour établir et comprendre les différentes fonctions et valeurs que prennent ces animaux et qui varient apparemment selon les contextes sacrificiels, il faudrait pouvoir prendre en compte la variété des races (âne, mule, mulet, onagre, chevaux sauvages ou domestiques). Ce type d’étude est malheureusement encore peu développé. Dans les cas moins fréquents d’association de tombes d’équidés à des rites funéraires, les contextes sont tout aussi variés56 et les quelques exemples connus diffusés sur une vaste aire géographique. Au Levant, les exemples les plus anciens datent du Bronze ancien I57. La pratique est surtout attestée au Bronze ancien III58 et au Bronze moyen II59 jusque dans le delta du Nil60. Toutefois, les exemples connus sont encore peu nombreux et souvent fragmentaires. Le cas illustré par la nécropole d’Umm el-Mara61 dans la plaine du Jabbul reste exceptionnel62. À la suite d’une reformulation des rites funéraires au tournant des IIIe/IIe millénaires, les sacrifices suivis de leurs inhumations d’équidés deviennent plus fréquents. C’est le cas au Bronze moyen sur toute la façade levantine. Le développement et la diffusion de cette pratique d’immolation d’équidés sont souvent associés aux mouvements de populations amorrites, et dans le delta est du Nil, à l’installation de groupes de Hyksos. La
55 Par exemple, dans une fosse associée au temple forteresse in antis de Tel Haror dans le Levant Sud au Bronze Moyen ; Oren 1997, p. 265-266. Il peut aussi arriver qu’il s’agisse d’une mort naturelle et que l’on se soit débarrassé du corps de l’animal. Le cas est attesté à Tell Mohammed Diyab où le squelette d’un âne a été découvert dans une fosse d’époque médio-assyrienne ; Castel 1992, p. 41. 56 La pratique est attestée sur différents sites du Levant, de Mésopotamie, d’Égypte et de la péninsule arabique dès le IIIe millénaire ; Greenfield etal. 2012, p. 26. 57 À Lachish ; Tufnell 1958. 58 Par exemple à Tell es-Sakan (Miroschedji etal. 2001), Tell es-Safi (Greenfield et al. 2012). 59 Tell el-Jemmeh (Wapnish 1997), Tell Haror (Bar-Oz etal. 2013), Jericho (Kenyon 1960, p. 306-308). 60 Principalement Tell el-Dab’a (Bietak 1997, p. 103) et Tell el-Makshuta (Holladay 1997). 61 Nichols & Weber 2006. Des inhumations d’équidés associés à des tombes mais aussi dans des structures architecturales particulières ont été retrouvées à Umm el-Mara dans la nécropole de son élite implantée au cœur de la ville. 62 On ne peut guère mentionner que les découvertes dans des niveaux du IIIe millénaire de restes d’équidés associés à des êtres humains ont été faites sur le Moyen Euphrate voisin dans le WhiteMonument de Tell Banat (Porter 2002) et à Halawa (Orthmann 1981) dans des structures datées du Bronze ancien IV.
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pratique reste encore peu documentée en Mésopotamie63, peut-être du fait de son accroche essentiellement occidentale. Seulement six exemples sont connus en Mésopotamie, dans la vallée du Hamrin64, dans le bassin de Aditha65, en Mésopotamie centrale66 et dans la Djézireh syrienne67. Les contextes d’utilisation des équidés dans les rites funéraires sont de plusieurs ordres. Ils peuvent être le résultat d’une offrande sacrificielle consommable ou non, ou bien être assimilés à un élément du mobilier funéraire. L’équidé peut être considéré comme une ressource carnée, associée à des festins en l’honneur du défunt ou pour nourrir celui-ci dans l’audelà. Une telle interprétation prévaut quand la carcasse de l’animal est incomplète ou qu’elle porte sur ses os des traces de boucherie68. Les équidés sont parfois sacrifiés et enterrés seuls ou avec d’autres animaux. Il s’agit le plus souvent de canidés et de caprinés comme dans un exemple datant de 2250 av. J.-C. de Tell Brak ou un autre du Bronze moyen découvert à Tell Arbid69. S’il est utilisé comme un mobilier funéraire, on le trouve parmi d’autres biens pouvant servir pour la vie après la mort du défunt tout en ayant été un animal indispensable à sa vie quotidienne, au même titre que la nourriture, les habits, les chars ou des serviteurs70. 63
De plus, les ossements des équidés sont souvent fragmentaires et retrouvés désarticulés. 64 À Tell Madhhur, Abu Salabikh, Tell Razuk, Tell Abu Qasim, Tell Ababra, cf. Zarins 1986 pour une présentation générale ; et à Tell es-Seib (Hannoun 1984, p. 70-71). 65 À Tell Ababra (tell E) ; Piesl-Trenkwalder 1981-1982, p. 252. 66 À Tell ed-Der ; Gasche 1989, p. 53. 67 À Tell Arbid, Piatkowska-Malecka & Wygnańska 2012, p. 71, 74 et Wygnańska 2017, p. 151 signalent d’après une communication personnelle de R. Kolinski le cas d’un squelette d’âne déposé sur la couverture de la tombe à ciste (G1/P/37/63-2010). Sur le même site, un autre cas est attesté dans la tombe à puits G7/37/62 (Kolinski 2009) ainsi que dans le puits d’accès d’un caveau contenant les squelettes de quatre humains (G8/ G9-S-37/55-2001). À Tell Mozan, une autre dépose de carcasse complète d’une ânesse est attestée à l’entrée d’une tombe familiale (tombe 37) ; Dohmann-Pfälzner & Pfälzner 2001, p. 129-133. On peut maintenant y ajouter le cas de la tombe 5854 de Tell Mohammed Diyab. 68 C’est le cas à Umm el-Mara (tombes 3 et 4), Schwartz et al. 2006, p. 610-614. D’autres exemples sont attestés particulièrement au Levant comme à Jéricho où, dans une tombe du Bronze moyen I, la moitié du squelette d’un équidé a été retrouvée ; Kenyon 1960, p. 306-309. 69 Tell Brak : Oates et al. 2001, p. 41-50 ; Tell Arbid : Piątkowska-Małecka & Wygnańska 2010. 70 Des équidés associés à des chars ont été retrouvés dans certaines tombes comme à Kish ou Ur. Il s’agit d’animaux d’attelage ou de transport pour accompagner le défunt dans l’au-delà. D’autres exemples dans des tombes moins monumentales sont signalés à Umm el-Marra, Tell Abadra, Tell Halawa, etc.
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Une autre interprétation est envisageable dans le cas de squelette complet de l’animal. Il pourrait s’agir d’animaux ayant servi à conduire le corps du défunt vers sa dernière demeure ou une sorte « d’animaux favoris » liés à la fonction ou au métier qu’exerçait le défunt. Dans le cadre des découvertes faites dans le delta nilotique, il a été émis l’hypothèse qu’il pouvait signaler l’implication du défunt dans les caravanes notoirement associées dans la région à des expéditions minières. Le défunt associé à la dépouille de l’âne aurait été un de ces chefs caravaniers71. La dépose de l’âne signalerait l’appropriation par les membres d’une élite de pratiques ou d’images associées au commandement dans le contexte d’expéditions minières dans le cadre égyptien et sud levantin. En Mésopotamie du Nord, cette forme d’appropriation peut concerner le monde des caravanes de marchands. Les usages n’étant pas exclusifs, on peut envisager conjointement une fonction plus religieuse ou une valeur plus symbolique au sacrifice de l’animal. Dans tous les cas, la dépose d’une carcasse complète ou en connexion d’un équidé et son association avec une tombe humaine est un rite funéraire particulier qui doit être considéré comme un marqueur de prestige72. À l’évidence, l’enterrement, après immolation ou non, d’un équidé (le plus souvent âne et onagre, plus rarement le cheval) était une pratique répandue à l’ensemble de la Mésopotamie et du Levant. La concentration des exemples connus montre que sa pratique relevait principalement de la sphère culturelle ouest-sémitique du Levant et du delta nilotique. Bien qu’elle ait été le fait de populations ou d’ethnies variées (Sumériens, Amorrites, Cananéens, Hyksos, Hourrites), elle ne constituait pas, notamment au Bronze moyen, un rituel funéraire commun. L’âne ou la mule ont dans le monde amorrite de cette époque une valeur symbolique manifeste qui les associe aux personnages de haute naissance. Une telle caractérisation explique le nombre peu élevé de sacrifices connus d’équidés accompagnant des inhumations humaines. Les attestations de tels rituels funéraires associés avec des tombes de guerriers sont encore plus rares. Quelques cas sont connus dans le delta nilotique73, au Levant Sud74, sur
71 L’hypothèse a été développée par M. Bietak (1997), et reprise notamment par G. Philip (2006, p. 238). 72 Schwartz etal. 2006, p. 630-634 ; Vila 2006, p. 117-120 ; Weber 2008, p. 500-514. 73 Comme à Tell el-Maskhouta ; Holladay 1997, p. 195, 223. 74 Exemple à Jéricho, sur quatre inhumations associées à des équidés signalées (Kenyon 1960, p. 306-308), une seule entre dans la catégorie des tombes de guerriers.
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le Moyen-Euphrate75. En Mésopotamie, si le défunt est enterré avec ses armes comme dans une tombe de guerrier, la position des équidés souvent par paire et côte à côte indique qu’il s’agit d’une autre catégorie de tombes, celle des tombes à char76. 4. AUX ORIGINES D’UNE CULTURE RÉGIONALE La tombe 5851 de Tell Mohammed Diyab est un exemple typique de tombe de guerrier, une pratique du début du IIe millénaire qui disparaît vers 1800 av. J.-C. La typologie de son armement témoigne de fortes connexions avec la nécropole de Baghouz sur le moyen Euphrate et d’autres nécropoles du Levant Nord et du Levant Sud du début du Bronze moyen. Son association exceptionnelle avec l’immolation d’un petit équidé signale son insertion dans le monde amorrite où la pratique est fréquente. Le personnage inhumé était un personnage important. Sa richesse est signalée par les objets en bronze qui constituent son matériel funéraire. Ils sont plus abondants que dans la plupart des autres tombes de guerriers. Sa dignité est révélée par l’immolation d’un ânon, un animal alors associé aux personnes de haut rang et aux politiques importants. L’âne peut aussi être considéré comme « un animal favori » lié à la fonction du défunt. On peut donc proposer l’hypothèse qu’il s’agissait d’un marchand ou d’un chef caravanier d’une des nombreuses caravanes de marchands en route pour Kültepe ou de retour vers Assur77. Décédé durant l’un de ces voyages il aurait été enterré lors d’une étape à Tell Mohammed Diyab78 dans le secteur politico-économique du site 75 À Halawa, trois équidés étaient associés à une tombe de guerrier dans laquelle se trouvait aussi une jeune femme. 76 Il en est ainsi dans le bassin du Hamrin à Tell Madhur. une grande tombe à char (tranchée 5G) datée de 2300-2200 av. J.-C. contenant le squelette d’un homme avec ses armes, associé à deux squelettes d’âne et les restes de bois de ce qui pourraient être les vestiges d’un char, similaire à ceux de Kish et d’Ur ; Killick & Roaf 1979. Un cas de figure similaire se retrouve à Tell Razuk (Uch Tepe) dans une tombe de la période akkadienne (vers 2300 av. J.-C). Une grande tombe dite de guerriers contenant dans un loculus un squelette humain et ses armes avec dans la grande chambre le reste du mobilier funéraire et les squelettes de deux ânes disposés en attelage côte à côte (Gibson et al. 1981, p. 73-74). Une telle composition place de fait la tombe dans la catégorie des tombes à char. 77 Pour une description des différentes personnes composant une de ces caravanes : Michel 1992. 78 Tell Mohammed Diyab est sur l’une des principales routes reliant à cette époque Assur, dans la zone de diffusion de la céramique khabour et Kültepe/Kaneš (Kolinski 2014, p. 14 et fig. 1). Une proposition d’identification de ce site avec la ville d’Apum a été faite ; Eidem 2008. Le nom ne se référait pas encore à un pays situé autour de
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alors abandonné79. La mémoire de son lieu de sépulture ne perdura pas. Il fut rapidement recouvert lors de l’installation d’une nouvelle population et de la construction de nouveaux entrepôts à la phase suivante. La pratique d’inhumation des « tombes de guerriers », en fait des tombes de rangs, relève d’un phénomène de représentation social. L’expression du pouvoir du défunt est liée à un prestige personnel exprimé dans une référence à un idéal du guerrier. L’usage est généralisé au Levant Sud, au Levant Nord et à la Mésopotamie depuis le Bronze ancien IV jusqu’à la fin du Bronze moyen. La pratique du sacrifice d’équidés et la charge symbolique accordée aux ânes sont souvent associées au monde culturel amorrite. L’importance accordée à cette espèce animale dépasse cependant largement la sphère d’une éventuelle « koiné amorrite » puisqu’elle est attestée du IIIe millénaire au Ier millénaire et parfois associée à d’autres ethnies linguistiques comme celle des Hourrites80. Il ne s’agit pas d’une pratique exclusivement amorrite. Tout comme ces pratiques, certains éléments de la culture matérielle, comme l’armement, relèvent d’une identité globalisante. Leur distribution révèle un réseau de distribution supra régional irriguant une grande partie du Proche-Orient. Cependant, des régionalismes sont perceptibles dans l’adoption de certains types d’arme. Ils deviennent évidents dans la constitution d’une culture céramique comme celle de la céramique khabour. Il est difficile et peu signifiant de déterminer grâce à sa culture matérielle l’appartenance du mort à l’ethnie amorrite avant tout identifiée comme une communauté linguistique, de plus difficile à cerner81. Dans le même ordre d’idée, la multiplicité des origines perceptibles dans les différents éléments qui constituent la tombe témoigne d’un pluralisme culturel à l’œuvre dans la région en ce début de la période OJZ 2.
Shubat-Enlil. Apum est effectivement mentionnée comme une étape dotée d’un karum dans les textes de Kültepe II (contemporaine de la phase OJZ 1) dans un itinéraire reliant Hahhum à Kaneš. Un sceau-cylindre découvert à Tell Mohammed Diyab de style cappadocien et daté du XIXe siècle a été considéré comme la preuve de ce rôle d’étape pour des caravanes de marchands (Castel 1990, p. 53 et 1992, p. 47). Toutefois, d’autres candidats pour la ville d’Apum sont possibles comme Tell Aid (Eidem 2008, p. 269-270) et l’équivalence avec une autre ville Azamhul a été proposée dès les premières campagnes de fouilles à Tell Mohammed Diyab avec autant d’arguments convaincants (cf. Charpin 1990). 79 Tell Mohammed Diyab a connu durant la période amorrite plusieurs phases de retrait ou d’abandon. Ces discontinuités caractérisent l’occupation de la région, cf. Nicolle 2014b. 80 Way 2010, Silver 2014. 81 Durand 2012.
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Il illustre la variété des flux migratoires en œuvre82 en Djézireh comme ailleurs83. La tombe 5851 doit être considérée pour ce qu’elle est : le témoignage de l’association d’éléments culturels aux origines variées qui va constituer le creuset d’une nouvelle culture régionale dans une région en cours de réoccupation en ce début de IIe millénaire. BIBLIOGRAPHIE Andrae W., 1922 : DieArchaischenIschtar-TempelinAssur, Wissenschaftliche Veröffentlichung der Deutschen Orient-Gesellschaft 39, Osnabrück. Baccelli G. & F. Manuelli, 2008 : « Middle Bronze Khabur Ware from Tell Barri / Kahat », dans J. M. Córdoba etal. (éd.), Proceedingsofthe5th International Congress on the Archaeology of the Ancient Near East, Madrid, April3-82006. Volume I, Madrid, p. 187-205. Bar-Oz G., P. Nashoni, H. Motro & E. Oren, 2013 : « Symbolic Metal Bit and Saddlebag Fastenings in a Middle Bronze Age Donkey Burial », PLOS ONE 8(3), DOI : 10.1371/journal.pone.0058648. Bergamini G., 1984 : « The Excavations in Tell Yelkhi », Sumer 40, p. 224-244. Bietak M., 1997 : « The Center of the Hyksos Rule: Avaris (Tell el-Dab’a) », dans E. D. Oren (éd.), The Hyksos: New Historical and Archaeological Perspectives, University Museum Monograph of Pennsylvania 96, Philadelphie, p. 87-139. Buccellati G., 1992 : « Ebla and the Amorites », Eblaitica 3, p. 83-104. Castel C., 1990 : « Découverte d’un sceau-cylindre paléo-assyrien : Mohammed Diyab, une étape pour les marchands assyriens en route vers la Cappadoce », dans J.-M. Durand (éd.), TellMohammedDiyab,campagnes1987 et1988, Cahiers de NABU 1, Paris, p. 51-58. —— 1992 : « Explorations dans la ville basse de Mohammed Diyab », dans J.-M. Durand (éd.), Recherches en Haute Mésopotamie, Tell Mohammed Diyab,campagnes1990et1991, Mémoires de NABU 2, Paris, p. 39-54. Charpin D. & N. Ziegler, 2003 : MarietleProche-Orientàl’époqueamorrite, Essaid’histoirepolitique, FM V, Mémoires de NABU 6, Paris. Charpin D. 1990 : « Conclusions et perspectives : Tell Mohammed Diyab, une ville du pays d’Apum », dans J.-M. Durand (éd.), TellMohammedDiyab, campagnes1987et1988, Cahiers de NABU 1, Paris, p. 117-122. 82 Rappelons l’hypothèse de la toponymie en miroir proposée par D. Charpin avec des dominations doubles qui seraient le souvenir de la région d’origine de certaines populations. Ainsi, un pays d’Apum est connu dans la région de Damas et un autre dans la région de Tell Leilan ; Charpin 2003, p. 10-12 et 16. Pour autant, la superposition des nombreux mouvements migratoires à cette période empêche d’établir des relations simples entre une population et un lieu d’origine supposé. Trois de ces grandes vagues migratoires ont été identifiées par D. Charpin et N. Ziegler 2003, p. 29-30 ; une première vague migratoire à la fin de la IIIe Dynastie d’Ur, une seconde vers 1900 av. J.-C. et une troisième vers 1830 av. J.-C. 83 Un phénomène similaire se constate dans la vallée du Hamrin.
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OFFICIAL SEAL MOTIFS AT LARSA AND UR IN THE 19TH CENTURY BC Adelheid OTTO*
Seals and sealings are certainly one of the most effective media to get access to behaviours and beliefs of the ancient Near Eastern people. It is therefore a strange fact that many archaeologists are not keen to study these minute but meaningful icons, and that even fewer Assyriologists are fond of deciphering the seal inscriptions on sealings. One reason might be that the work with sealings means studying for hours and hours small clay fragments, which bear only tiny parts of shallow images and cuneiform signs and are often obliterated by deep cuneiform writing or impurities of the clay. Dominique Charpin is exceptional also in this respect, since he has been passionate about deciphering even the faintest traces of seal legends from Mari, Ur and other sites. We share the passion for sealings, and this article is in fact the outcome of his own reading of two very specific seal legends on sealings from Ur which we excavated recently. I dedicate this study to him in deep admiration for his achievements in the field of Near Eastern studies and with infinite thank for his friendship. 1. INTRODUCTION The mentioning of kings’ names allows for the most accurate dating of any material in the Ancient Near East. Seals, which identify their owner as a member of the royal family or apparatus, are our most precious tools for dating purposes. They are even more reliable than seal impressions on dated tablets, since those allow only for a terminusantequem. Therefore, it is of great importance, that the impressions of two seals of servants of Larsa kings have been found recently at Ur. They date to the Isin Larsa- or early Old Babylonian period, more precisely to two specific Larsa kings, one of whom reigned two years only and the other one only nine months. Thus they represent a stroke of luck concerning precisely *
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dated seals. On the one hand, the seals close a gap in our knowledge about official Larsa seals, since one of them is the first known seal of a servant of king Ṣilli-Adad. On the other hand, they give new answers to the question, when the Old Babylonian standard seal motif for the members of the royal apparatus became accepted and replaced the old seal motif which had been perpetuated since the Ur III period. We will pursue this question in the following, by integrating the two seals in the line of the hitherto known seals of servants of the Larsa kings. 2. NEW SEALINGS FROM UR New excavations at Ur have been conducted under the direction of Elizabeth Stone (Stony Brook University NY) since 2015.1 Within this project, a team of LMU Munich conducted a geophysical survey and a smallscale excavation in March-April 2017.2 We excavated partly one early Old Babylonian house, which was situated at the southern end of the South Mound (Fig. 1). This area close to the city wall and maximal distant from Woolley’s areas AH and EM was chosen in order to investigate if a house and its inhabitants near the periphery differed functionally, socially or economically from those in the city center. Only the southern part of the house, comprising eight rooms, was excavated, the northern part was only traced by scraping and is awaiting further excavation. Around 45 sealed labels and tablet cases were found in the house, most of them lying in a heap of waste in Room 5 (Fig. 2 a: the room in the middle). They lay mixed with c. 40 cuneiform tablets, numerous sherds and animal bones (Fig. 2 a-b). Clearly, most of the worthless remains of the house had been thrown away here when the house was abandoned and cleared at the end of phase 3. This indicates a severe break in the history of the house, since the house was massively changed and the floors rised in the following phase 4. The associated cuneiform documents — letters and especially the seal legends, which have been deciphered by Dominique Charpin3 — suggest 1 We thank Elizabeth Stone for the permission to participate in her excavation project at Ur. Our thanks go also to the Vice Minister Dr. Qais Rasheed for permitting our participation. For the new project see Stone & Zimansky 2016. 2 We thank all the members of the team for their enormous efforts, and the Gerda Henkel Stiftung for the financial support. 3 I am very grateful to him for conveying his results to me. We are presently preparing the final publication of all the sealings.
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Fig. 1. Situation of Sîn-nada’s house on the South Mound of Ur and the location of the Ningal temple in the Giparku (Map by B. Einwag).
that the house was inhabited during Phase 3 by a man called Sîn-nada, clearly a member of the local elite. Even his profession is known from his unusually long seal inscription of five lines4: he is named a scribe and the intendant (UGULA É) of the important Ningal temple, which constituted a part of the Giparku in the heart of the sacred area.5 It is 4 The pure length of seal inscription is already a certain indicator for the social position of a seal owner. The basic informations of a seal legend are the name and filiation; if the individual is on duty for the king, he indicates his servantship in a third line. Titles and professions are often indicated if the individual is on duty in the temple. 5 For the identification of the Ningal temple at the Gipar-ku see Woolley & Mallowan 1967, p. 40-63, Heinrich 1982, p. 185-188 and Charpin 1986, p. 192-220.
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Fig. 2a. The partially excavated house of Sîn-nada (March 2017) with findspots of tablets, tablet cases and labels (Map by M. Gruber).
Fig. 2b. A fragment of a tablet case, sealed with Sîn-nada’s second seal, in situ near an animal’s jaw.
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Fig. 3. Photo and drawing of Seal 1 of Sîn-nada (Servant of Sîn-eribam) (Photo by P. Zimansky and drawing of inscription by D. Charpin).
interesting to note that the intendant’s home was far away from EM where many members of the clergy were living, and that his home was situated far away from his „office“, nearly at the opposite end of the city (see Fig. 1). 2.1. ThetwosealsofSîn-nada,intendantoftheNingaltemple Interestingly, the impressions of two different seals of Sîn-nada are attested. Apparently, he owned his first seal (Seal 1), when he was on duty for king Sîn-eribam, and he possessed the second seal (Seal 2), when Ṣilli-Adad reigned for 9 months only. Seal 1 (Fig. 3) is attested only from impressions on a rectangular tablet label.6 The obverse and reverse of the label bore the impression of the seal. However, when the seal was rolled over the label, care was given only to the seal inscription of five lines, not to the seal image. Therefore, only the faint traces of the backside of a suppliant goddess are visible to the right of the inscription case. The seal cylinder must have been at least 2.5 cm high, since the preserved fragment measures 2.2 cm in height. Although the seal image is admittedly not well preserved, the seal motif can be reconstructed with great probability. A suppliant goddess, turning right and depicted to the right of an inscription case, is attested – at least in this period – nearly exclusively in audience scenes, rarely offering 6
Tablet label no. 334, clay with two cord holes, 3.4 × 3.0 × 1.45 cm.
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scenes, in front of the enthroned king or god (see for comparisons Figs. 5 a-d, i, k). The inscription reads: Sîn-nada, son of Igianakezu, scribe, intendant (UGULA É) of the Ningal temple, servant of Sîn-eribam (reading and drawing of the inscription: courtesy of D. Charpin). Since Sîneribam reigned only for two years in 1842-41 (MC), this gives a precise date for this seal. Seal 2 (Fig. 4) is known from 15 envelope fragments. The seal must have been 2.6 cm high with a diameter of 1.3 cm. The image shows the victorious king (or king with the mace) facing the suppliant goddess and an inscription of five lines. The traces of a 2.5 mm wide metal cap, nicely decorated with a fine herringbone pattern, has left traces on several impressions. The inscription reads: Sîn-nada, son of Igianakezu, scribe, UGULA É of the Ningal temple, servant of Ṣilli-Adad (reading and drawing of the inscription: courtesy of D. Charpin).7 King Ṣilli-Adad had reigned for a few months only, when the Amorite Kudur-mabuk conquered Ur and Larsa in 1835 (MC), removed ṢilliAdad and installed his son Warad-Sîn as the new king of Larsa and Ur.8 This gives us on the one hand a very precise date of this seal. On the other hand, it is striking that this seal is the latest dated object within the house, before it was abandoned. Therefore, our hypothesis is, that the political turmoils following the change of regimes had direct impact on Sîn-nada, who belonged to the former king’s apparatus. We suppose that he had to leave his house and perhaps even Ur, before his house was taken over by other people. As we have already seen, Sîn-nada owned first an official seal indicating his service to king Sîn-eribam, and he got a new seal when Ṣilli-Adad ascended the throne. But although the two seals are only 6-7 years distant in time, different scenes are depicted: his first seal must have shown an audience scene to the enthroned king, his second seal showed the victorious king facing the suppliant goddess. Why had he chosen a different motif for his second seal? Was everybody free to choose his favourite seal motif? Were these motifs usual for officials of the kings?
7 During his service for Ṣilli-Adad he was probably involved in the restoration work at the Ningal temple, which is reported in RIME 4, E4.2.12.2 (Frayne 1990, p. 2000-2001). 8 Charpin 2004, p. 107, 116-118, 385-387.
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Fig. 4. Photos and drawing of Seal 2 of Sîn-nada (Servant of Ṣilli-Adad) (Photos by P. Zimansky and drawing of inscription by D. Charpin).
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3. SEALS OF SERVANTS OF LARSA KINGS FROM GUNGUNUM TO RÎM-SÎN Several seals of servants of the Larsa kings or of members of the royal family are known, most of them from their impressions on tablets and labels. They have been dealt with — among others — by Edith Porada (1950), Lamia al-Gailani Werr (1988), and Felix Blocher (1992). For the purpose of this study, most of the hitherto known examples were assembled on Figure 5.9 At least one seal impression has now been known from every king from Gungunum (1932-1906) until Rîm-Sîn I (1822-1763). Thanks to Sîn-nada’s second seal, which fills the gap at the time of ṢilliAdad, only from the time of Sîn-iqīšam (1840-36) there is no seal known so far. Several seals show the audience scene: a worshipper in a long garment, beardless and shaven-headed or wearing a cap, is facing the seated king, seldom a god. Usually the worshipper stands with hands clasped, exceptionally he raises one hand in adoration or offers a kid or a liquid. These seals belong to servants of Gungunum (1932-1906) (Fig. 5 a-c)10, Abi-sarê (1905-1895) (Fig. 5 d-e)11, Sumu-el (1894-1866) (Fig. 5 f-h)12, Nûr-Adad (1965-50) (Fig. 5 i)13, Sîn-iddinam (1849-1843) (Fig. 5 k)14 and our friend Sîn-nada, servant of Sîn-eribam (1842-41) (Fig. 5 l). This motif, however, is not attested on seals of servants or court members after Sîn-eribam. From the time of Ṣilli-Adad (1835) onwards, only the scene of the victorious king facing the suppliant goddess is attested so far on their seals (Fig. 5 n). The seal of king Warad-Sîn (1834-1823) himself — although only fragmentarily preserved — clearly must have shown this image (Fig. 5 o), as does the seal of his servant (Fig. 5 p).15 The seals of Rîm-Sîn’s wife Beltani (Fig. 5 q) and a servant of Rîm-Sîn (Fig. 5 r) also show this motif.16 There has been an intensive discussion for the past 100 years how to interpret this figure, which was so common in the Old Babylonian period, 9 This collection is not complete. Unfortunately, a thorough collection and study of all Mesopotamian servants’ seals is still missing today, although the depicted themes are essential not only for our understanding of the ideological concepts of the regimes. 10 Blocher 1992, Nos. 13-17. 11 Blocher 1992, Nos. 23, 37. 12 Blocher 1992, Nos. 48, 36; Buchanan 1981, No. 753. 13 Porada 1950, Fig. 3. 14 Porada 1950, Fig. 2. 15 Blocher 1992, Nos. 76, 97. 16 Moortgat 1940, No. 322; Buchanan 1981, No. 787.
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mainly but not exclusively on cylinder seals. Since we cannot go into details here, it suffice to say that the total of arguments points to the interpretation of the motif as one of the several manifestations of the king or the royal concept, namely the king, who as the continuously successful conquerer and leader of his troups symbolized the military powerful “victorious king”. The earliest depictions are attested on a seal dating to Bur-Sîn of Isin (1897-76), but the figure seems to have appeared nearly at the same time also in Northern Mesoptamia, as the seal of Zinuba, son of Shakkanakku Iddin-ilum of Mari (c. 1870-50), shows.17 The standardized form – a kilted figure with a brimmed hat, wind-blown hair, holding a weapon in the left hand, seems to have been canonized after 1890 BC. The type goes ultimately back to Naram-Sîn’s victorious image, which is reported e.g. on his famous stele. At Larsa, the standardized form of the victorious king appears for the first time on the seal of a servant of Nûr-Adad (Fig. 5 j).18 Although the figure of the victorious king has been preserved only, it it quite certain that he had been standing opposite the suppliant goddess, since the back of the seated king is not visible close to the inscription case as would be usual in an audience scene. Interestingly, another seal of a servant of the same king Nûr-Adad showed the traditional standard scene of the audience in front of the seated king (Fig. 5 i).19 Also from the time of Sîn-eribam one seal of a servant is known which depicts the victorious king opposite suppliant goddess theme (Fig. 5 m).20 Clearly, servants’ seals showing the audience scene and the victorious king scene appeared side by side under these kings. There is no attestation of the victorious king scene at Larsa earlier than Nûr-Adad. Only one seal of a servant of Sumu-El shows the unique depiction of a king with a brimmed hat and a short kilt (Fig. 5 h). Although the figure resembles the victorious king in many respects, it has a few unusual features such as his right arm which is bent and not hanging down, the tip of his kilt between the legs which is missing, and his beard which is not wind-blown. It seems as if the conventions about how precisely to depict the victorious king had not been fully established by then. Only later it became standardized and quasi frozen in its features
17 For the earliest depiction on a seal of a servant of Bur-Sîn, which has been found at Ur, see Legrain 1951, No. 540. For Zinuba see Durand & Otto 2008. 18 Porada 1950, Fig. 6. 19 Porada 1950, Fig. 3. 20 Al-Gailani 1980, No. 19.
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a b
c
d e
f g
h
i
j
Fig. 5 a-j. Seals of servants of Larsa kings or the royal family (after al-Gailani Werr 1988, Blocher 1992, Buchanan 1981, Moortgat 1940, Porada 1950).
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Fig. 5 k-r. Seals of servants of Larsa kings or the royal family (after al-Gailani Werr 1988, Blocher 1992, Buchanan 1981, Moortgat 1940, Porada 1950).
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and appearance, and became the most typical standard motif for royals and their apparatus throughout the Old Babylonian period. It seems that nearly all the seals of servants of Larsa kings from at least 1930 onwards until at least 1841 bore the motif of the audience scene, while servants’ seals from 1835 onwards show uniquely the victorious king facing the suppliant goddess. There seems to have been a 25 years period of overlapping of the two motifs between 1865 and 1841. If we consider the large range of seal motifs which was available in the early Old Babylonian period even in South Babylonia (e.g. the contest scene, the presentation scene with a leading goddess, offering to or adoration of standing deities, several scenes on a seal etc.21), the limitation of the servants’ seals to two motifs only is striking and cannot be explained by pure chance. More likely there existed the idea of an official seal motif for the king’s servants or for royal bureau seals, as has already been proven for other periods and regions.22 We may therefore conclude that these two scenes were chosen on purpose for the officials who were on duty for the king. 4. CONCLUSIONS There existed specific coats of arms already in the early Old Babylonian period: motifs which were used mainly by officials who were in service of the king or held other high ranking positions. At Larsa this was the traditional audience scene, which was maintained until 1841. From 1865 onwards we see a second motif appear side by side which was later to become the unique coat of arms not only at Larsa, but in whole Lower and Upper Mesopotamia: the victorious king facing the suppliant goddess and thus referring to the king’s piety.23 The usefulness of a coat of arms-like standard seal motif for the royal apparatus is immediately understandable for everyone who has dealt with sealing and seal impressions on tablets and labels today, and this was 21
See Blocher 1992 for an overview. Official seal motifs for servants of the royal court certainly existed in Northern Mesopotamia and Syria from the time of Samsi-Addu onwards (Otto 2000, p. 173-178) and in Assyria from the 9th to 7th century, where the royal office seal (the “royal seal type”), of which dozens of examples were in use in numerous offices, depicted the king stabbing a lion (Herbordt 1992, p. 123-136). 23 In view of the North Mesopotamian model, it appears that also in South Mesopotamian kingdoms high ranking officials’ seals were adorned with a sort of “coat of arms”. 22
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certainly not much different in the second millennium BC: Even if a tiny part of the motif only was visible or if it was impossible to decipher the inscription, the official character of the sealed document became immediately apparent. It functioned like a coat of arms which allowed to distinguish between documents which had been verified by a high official and others which had been issued by other people on duty and therefore facilitated administrative and legal procedures.24 But beyond these utilitarian considerations, there must have been more profound, ideological reasons why the choice of motifs was so restricted, and why the traditional motif was replaced by another motif, which became equally obligatory for officials. The audience motif goes back to the Ur III dynasty, when it was one of the most favored scenes on officials’ seals (Winter 1987). This motif was apparently not changed in the early Larsa period, except for a few stylistic and antiquarian details. Possibly it was maintained on purpose, in order to underline visibly the claim of the Larsa kings to be the rightful heirs of the Ur III empire. Already Edith Porada (1950) had claimed due to seal impressions of the time of Sîn-iddinam of Larsa that the shift from Ur III iconography to Old Babylonian iconography occurred in the middle of the Larsa period only, around 1850 BC. It is impossible to know if this was connected to the rising of the Amorites or if the Amorite kings just resumed already present motifs. But it seems that the Amorite Larsa kings were wise enough not to invent completely new images for their seals, but to maintain the rather modern motif of the victorious king, which had been used by a few servants already before. It is not difficult to imagine why the Amorite newcomers at Larsa and Ur broke with the centuries old Sumerian traditions — which had been perpetuated not only in the coats of arms — and favored the motif of the victorious king, which refers to the powerful Akkadian king Naram-Sîn who had established the largest empire so far in the Near East.
24 This seems to be clear from the study of seals in the North Mesopotamian kingdom of Samsi-Addu (Otto 2004). From the study of the seals which were used in the palace at Tuttul/Tall Bi’a it seems that other people on duty used private seals, even if they served in the royal palace.
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‘DEATH FOR DEFAULT’ REDUX. AKKADIAN FIELD CULTIVATION AND OTHER AKKADIAN CONTRACTS FROM IRI-SAĜRIG1 David I. OWEN*
Dominique Charpin’s numerous contributions to Assyriology encompass the Early Dynastic to the Neo-Babylonian periods. While his major focus has been his penetrating study and interpretation of the Mari corpus and the Old Babylonian period, he occasionally focused his observations also on the Ur III period.2 The following contribution in his honor is presented here with the hope that he will find this topic on the use of Akkadian in the Ur III period of particular interest. LesnombreusescontributionsdeDominiqueCharpinàl’Assyriologie englobent les périodes dynastiques à néo-babylonienne. Bien que son intérêt principal ait été son étude pénétrante et son interprétation du corpusdeMarietdelapériodepaléo-babyloniene,ilaparfoisconcentré sesobservationssurlatroisièmedynastied’Ur.Lacontributionsuivante ensonhonneurestprésentéeiciavecl’espoirqu’iltrouverad’unintérêt particulier ce sujet sur l’utilisation de l’akkadien pendant la troisième dynastied’Ur. * *
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In 1977 I published a Neo-Sumerian loan agreement, written in Sumerian, from Nippur whose unique penalty clause3 for the default of a loan *
Cornell University. I am very grateful to Tohru Ozaki (Shizuoka) and Marcel Sigrist (Strasbourg) for their exceptional generosity to share their forthcoming publications of texts from private collections and to allow me to study and quote these texts in extenso from their CUSAS 40/1-2 (2019). Their tireless efforts to record and publish unprovenanced texts in public and private collections are much appreciated by Assyriologists and, occasionally, even archaeologists. In addition, I wish to thank Aage Westenholz who was kind enough to offer some helpful comments and corrections. 2 E.g., his recent contribution, “Le « mur des Amorrites » à Sumer à la fin du IIIe millénaire av. J.-C. : le premier exemple de mur anti-migrants”, in P. Boucheron (ed.), Migrations,réfugiés,exil, Paris, 2017, p. 61-81. 3 (1.) [40?].0.0. še gur (2.) ki Ba-la-a-ta (3.) A-bí-a-ti (4.) šu ba-ti (5.) iti Du6-kù-ga (6.) u4-30 ba-zal-la (7.) ge4-ge4-dam (8.) tukumx(ŠU.LÁ.TUR) nu-na-áĝ (9.) gaz-da 1
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of barley had no previously published parallel.4 Subsequently, in 2007, I edited another Neo-Sumerian text with translation, this time from Iri-Saĝrig, but written in Akkadian. It contained a similarly severe penalty clause for not fulfilling a contract to plow a field.5 Now, additional texts in Akkadian, with a death penalty clause (Akkadian dâku rather than Sumeria gaz-da), have appeared. They raise, once again, the vexing question as to whether or not such a penalty was ever carried out or was simply a matter of hyperbole the way elaborate curses were appended to later treaties. The publication of the Neo-Sumerian Garšana archives6 revealed that Garšana was a bilingual, Akkadian-Sumerian community where Akkadian was likely the dominant spoken language (Sallaberger’s “AkkadoSumerian bilingualism”).7 However, unlike the Garšana archives, which were written in a quasi-syllabic form of Sumerian influenced by Akkadian, the Iri-Saĝrig archives do not reflect the same level of Akkadian (10.) mu lugal-bi in-pàd (11.) igi lú-limmu lú-kíĝ-gi4-a-lugal-šè (rev. 12.) igi Lú-dgi-gilu-šè (13.) igi U4-da-ga-šè (14.) igi Lugal-pa-è-šè (15.) igi Ur-dNin-tur-ra-šè (16.) šà Nibruki áĝ-e-dam (17.) BLANK SPACE (18.) [m]u en-dInana-unuki-/ga máš-e ì-pàd (CBS 13715, IS 2/-/- [P109326]). Abiata received 12,000 liters of barley from Bala’a to be returnedontheafternoonofthe30thdayofthemonthofDuku.They swore by the name of the king thatif he does not return the barley, he shall be executed.Witnessedbyfour men, royal messengers, (specifically) witnessed by Lu-Gigilu, witnessed by Udaga, witnessedbyLugal-pae,witnessedbyUr-Nintura,theyearthehighpriestofInanaofUruk waschosenbylot. 4 D.I. Owen, “Death for Default,” in M. deJ. Ellis (ed.), EssaysontheAncientNear East in Memory of J.J. Finkelstein (Memoirs of the Connecticut Academy of Arts and Sciences, Vol. 19), 1977, p. 159-162. This elicited Stephen J. Lieberman’s “‘Death for Default’ or Anticipatory Execution,” JCS 30, 1978, p. 91-98, in which the author offered an elaborate rebuttal where he quoted my interpretation (p. 91): “in view of the contractual nature of the text and the special character of the witnesses, I [Owen] have no reason to doubt that the punishment, as specified, would have been carried out,” and where he remarked (p. 92) that “The writer [Lieberman] offers the present note with the hope of preventing tales of such a notorious «penalty clause» from entering into the annals of Mesopotamian legal history.” It seems that such a “notorious ‘penalty clause’ must be entered indeed into the annals of Mesopotamian legal history, although evidence for its imposition remains unconfirmed. Of course the rare, meaning “to beat” (AHw, dâku, s.v. “schlagen”) is a possible alternative interpretation, but it too is not attested as a more “lenient” punishment for the default of a loan or any other text where dâkuis used as the verb for punishment. 5 D.I. Owen, CuneiformTextsPrimarilyfromIri-Saĝrig/Al-ŠarrākīandtheHistoryof theUrIIIPeriod,Vol.2:CatalogueandTexts (= Nisaba 15/2), Bethesda, 2013, p. 244236, no. 505, with translation (republished below, no. 1). 6 D.I. Owen & R.H. Mayr, TheGaršanaArchives, CUSAS 3, Bethesda, 2007. 7 Cf. W. Sallaberger, “Sumerian Language Use at Garšana: On Orthography, Grammar, and Akkado-Sumerian Bilingualism,” in D.I. Owen (ed.), Garšana Studies, CUSAS 6, Bethesda, 2009, p. 335-372.
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influence even though its scribes and most of its attested population bore primarily Semitic names.8 However, new texts from Iri-Saĝrig indicate that it too (as with Nippur9 and the more southern town of Garšana in the Umma district) was a bilingual community whose likely spoken language was also Akkadian,10 a conclusion suggested previously with the publication of letters and contracts in Akkadian from Iri-Saĝrig.11 The following texts, most written almost entirely in syllabic Akkadian,12 are precursors of harvest contracts known from the Old Babylonian period.13 They reveal that the contract formulae and scribal terminology found in comparable Old Babylonian contracts were fully developed already during the Ur III period. They also provide additional examples of a death penalty clause for default. Curiously, most of these texts are dated only to Šu-Suen’s 9th year, and mostly to the 30th day of the summer (5th) month of Ezem-Abi of the Iri-Saĝrig calendar.14 While no Akkadian contracts of this type from the Neo-Sumerian period have appeared until now, they reflect a fully formed, Akkadian scribal tradition the existence of which, in the Neo-Sumerian period, is reflected now in texts both at Iri-Saĝrig and Garšana in addition to those long known from Nippur.
8 For the personal names at Iri-Saĝrig, cf. D.I. Owen etal., CuneiformTextsPrimarily fromIri-Saĝrig/Al-ŠarrākīandtheHistoryoftheUrIIIPeriod,Vol.1:Commentaryand Indexes (= Nisaba 15/1), Bethesda, 2013, p. 464-547, with numerous additions in subsequently published and forthcoming Iri-Saĝrig texts. 9 Cf. H. Sauren, “Untersuchungen zur Schrift- und Lautlehre der neusumerischen Urkunden aus Nippur,” ZA 59, 1969, p. 11-64. 10 Note that verb forms reflect Old Akkadian grammar and script, evident in the use of the Old Akkadian subjunctive with the suffix –na, and the syllabic use of ù for ú and s for š. 11 Noted already in Owen, Nisaba 15/1, 2013, p. 127-128, “The presence of Akkadian contracts and letters at Al-Šarrākī confirms other indications that Akkadian was the likely spoken language of much of the population in this city as it was certainly at the Garšana estate.” 12 For the Ur III Akkadian language reflected in these texts, cf. the exhaustive study of M. Hilgert, AkkadischinderUrIII-Zeit, Münster, 2002. 13 For a discussion of Old Babylonian field lease contracts, cf. I. Nakata, “Economic Activities of nadītum-Women of Šamaš Reflected in the Field Sale Contracts (MHET II/1–6),” SANER 13, 2016, p. 255-269. 14 For the initial reconstruction of the Iri-Saĝrig calendar, cf. D.I. Owen, “The Al- Šarrākī Menology,” Nisaba 15/1, 2013, p. 64-76 followed by revisions in T. Ozaki, “On the Calendar of Urusagrig,” ZA 106, 2016, p. 127-137.
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1. Nisaba 15/2 (2013) 505 (CDLI P453888)15 Date: ŠS 9/Ezem-A-bi/ Sealed tablet Provenance: Iri-Saĝrig 1. 3 (bùr) 1 (èše) gána uru4-a16 2. še-bi 12.0.0. gur 3. ki E-la-nu-id 4. ki-maa-na é-u4-15 5. i-nae-re-ší-im17 6. ù-qá-tá-ù-na!18 7. kìšib E-la-nu-id šabra 8. a-naénsi ù-ba-la-ni(sic!)19 rev. 9. I-dì-dAdad dub-sar 10. ni-iššarrim(LUGAL) it-ma 11. lu i-du-ku-šu-ma20 12. kìšib Puzur4-Ma-ma 13. BLANK SPACE - SEAL 14. iti Ezem-A-bi 15. mu [dŠu]-dSuen lugal~[uri5ki-ma-k]e4 ~ [é-dŠára-ĜEŠ.KÚ]ŠUki-ka ~ [mu]-dù Seal Puzur4-Ma-ma
15 Unfortunately, none of the transliterations of original tablets from private collections provided by Ozaki and Sigrist and discussed in this study was available for collation nor could the transliterations be collated or checked on photos, whereas Nisaba 15/2, 2013, p. 505, was transliterated originally only from photos, no. 8 below was made from the original, now conserved, tablet (photo of tablet below). 16 Aside from these few references at Iri-Saĝrig, the phrases, gána uru4-a, “acreage for plowing” and gána ĝešgaba-tab, “acreage for seeding with a seed-pole,” were attested previously, primarily at Ĝirsu and Umma. Cf. BDTNS/CDLI s.v. 17 erēšu, “to harvest.” According to CAD E, p. 287-288 s.v., where only a-na e-reší-im is cited. No reference to i-nae-re-ší-im is noted. 18 qatû, “to complete, to bring to an end,” CAD Q, p. 182 s.v. 19 abālu, “to bring (a tablet, sealed document, a letter),” CAD A/1, p. 12-13 s.v. Note parallel texts below all write ù-ba-la-na, the Ur III Akkadian subjunctive form. Collation not possible. 20 dâku, “to kill, execute,” CAD D, p. 35ff. s.v. Lieberman’s attempt to impose a less severe interpretation for the well-documented meaning of Sumerian gaz (Akk. dâku) remains unsubstantiated. Note also that the parallel texts all have lui-du-ku-šu-na.
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[dumu U-bar-um] [dam-gar]21 Translation 24 iku (= 21.6 ha) of field for plowing, its (anticipated) barley (yield of) 12 bushels (for each bùr of seed provided) at the place of Ela-nu’’id, so that they will complete the plowing by the 15th day of the month (i.e. the full moon) and deliver the sealed tablet of Ela-nu’’id, the chief administrator, to the governor. The scribe, Iddi-Adad, swore an oath by the name of the king that they shall surely execute him (if he does not fulfill the contract). Sealed by Puzur-Mama the month of the Festival of Abu, the year Šu-Suen, king of Ur, built the Temple of Šara-of-Giša.(Seal of) Puzur-Mama, [son of Ubarum?, the merchant?]. Comments L.3 and 7. E-la-nu-id šabra is attested below in no. 3 and also in Owen, Fs.Milano, no. 12:4 (IS 2/-/- [P479900]). L.10. The Akkadian legal phrase, ni-iš šarrim(LUGAL) it-ma, is found elsewhere in only eight other texts, 4 from Iri-Saĝrig (Owen, Nisaba 15/2, 2013, 819(=1112):5, IS 2/Níĝ-dEn-líl-lá/13 [P388087]; 934:6, IS 3/Ezemd Li9-si4/- [P411990]; 952:5, IS 3/Kir11-si-aka/- [P387997]; and 1055:5, -/-/- [P454204]), 2 from the SI.A-a archive (Oppenheim,AOS 32, 1948, TT01:7, Š 48/-/- [P122921], and Calvot etalii, MVN 8, 1979, 164:5, IS 2/-/- [P115555]), and 1 from the Turam-ili archive (Van De Mieroop, JCS 36, 1986, p. 36, no. 10:9, ŠS 9/-/- [P112195]). Steinkeller, Sale Documents, 1989, 127 (IS 6/-/- [P226108]) was not attributed to any site but, judging from individuals mentioned in the text, some of whom are known from the Iri-Saĝrig sources, it comes likely from a site in the Iri-Saĝrig district. The use of Akkadian legal terminology appears to be limited to texts from these sites and their Akkadian speaking inhabitants. 2. CUSAS 40/2 42 Date: ŠS 9/Ezem-A-bi/30 Sealed tablet Provenance: Iri-Saĝrig (1.) 2 (bùr) gána uru4-a da gu4 21
Restoration of lines 2-3 of the seal impression is uncertain.
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(2.) 2 (bùr) gána uru4-a ĝešgaba-tab22 (3.) še-bi 8.0.0. gur (4.) ki Ilum-ba-ni dub-sar-gu4-15 (5.) ki-maa-na é-u4-15 (6.) i-nae-re-ší-im (7.) ù-qá-tá-ù-ma (8.) kìšib Ilum-ba-ni dub-sar-gu4-15 rev. (9.) a-na énsi ù-ba-la-na (10.)Ku-e-la-ak (11.) ni-iššarrim(LUGAL)it-ma (12.)lui-du-ku-šu-na (13.) kìšib I-nin-ša10(SA)-tu23 (14.) iti Ezem-A-bi u4-30 ba-zal (15.) mu dŠu-dSuen lugal-Uri5ki-ma-ke4 ~ é-dŠára-ĜEŠ.KÚŠUki ~ mu-dù Seal I-nin-ša10(ŠA)-tu dumu Puzur4-dInana Translation 36 iku (= ca. 13 ha) of field for plowing with an ox, 36 iku (= ca. 13 ha) of field for plowing (and seeding) with a wooden seeding-pole, its (anticipated) barley (yield of) 8 gur (= 2400 liters) at the place of Ilum-bani, the scribe 15 oxen, so that they will complete the plowing by the 15th day of the month (i.e. the full moon) and deliver the sealed tablet of Ilum-bani, the scribe 15 oxen, to the governor. Kuelak swore an oath by the name of the king that they shall surely execute him (if he does not fulfill the contract).24 Sealed by Inin-satu on the afternoon of the 30th day of the month of the Festival of Abu, the year Šu-Suen, king of Ur, built the Temple of Šara-of-Giša.(Seal of) Inin-satu, the son of Puzur-Inana. 22 ĝeš
gaba-tab, “a wooden pole used for manual seeding,” ePSDs.v. Note the spelling of the PN with /ša/ in the seal, another example of the sibilant interchange (š/s) in these texts (cf. also notes 16 and 25). 24 This verb form is the Akkadian equivalent of gaz-da in the Nippur text quoted above in note 3. For a much different, if unsubstantiated, analysis and interpretation of the use of the verb gaz in this text, cf. S. Lieberman, loc.cit., note 4 above. 23
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Comments L.4. Ilum-bani dub-sar-gu4-10 occurs in an earlier text, Owen, Nisaba 15/2, 2013, 305:12 (ŠS 4/-/-, P387861). Ilum-bani dub-sar-gu4 (without 10 or 15) occurs in the following year also in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 671:3 (IS 1/-/- [P453997]) where he receives seed for fodder and wages for hired workers at É-duru5-Ar-ši-ah, an otherwise unattested village. 3. CUSAS 40/2 614 Date: ŠS 9/Ezem-A-bi/30 Sealed tablet Provenance: Iri-Saĝrig (1.) 6 (bùr) gána uru4-a ĝešgaba-tab (2.) še-bi 12.0.0. gur (3.) ki E-la-nu-id šabra (4.) ki-maa-na é-u4-15 (5.) i-nae-re-ší-im (6.)ù-qá-tá-ù-ma (7.) kìšib E-la-nu-id šabra (8.) a-na énsi rev. (9.) ù-ba-la-na (10.) A-da-làl dub-sar (11.)ni-iššarrim(LUGAL)it-ma (12.) lui-du-ku-šu-na (13.) (14.) iti Ezem-A-bi u4-30 ba-zal (15.) mu dŠu-dSuen lugal~Uri5ki-ma-ke4 ~ é-dŠára-ĜEŠ.KÚŠUki ~ mu-dù Seal A-da-làl dub-sar dumu Puzur4-dÀš-gi5 Translation 108 iku (= ca. 700 ha) of field for plowing and planting with a wooden seeding-pole, its (anticipated) barley (yield of) 12 bushels (for each bùr of seed provided) at the place of Elanu’id, the chief administrator, so that
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they will complete the plowing by the 15th day of the month (i.e. the full moon) and deliver the sealed tablet of Elanu”id to the governor. Adallal, the scribe, swore an oath by the name of the king that they shall surely execute him (if he does not fulfill the contract). on the afternoon of the 30th day of the month of the Festival of Abu, the year Šu-Suen, king of Ur, built the Temple of Šara-of-Giša. Sealed by Adallal, the scribe,theson of Puzur-Ašgi. Comments L.4. A-da-làl dub-sar is attested also in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 180:vii,9’ (AS 9/vi-xii/- [P453690]), 191:34 (AS 9/-/- [P387866]), 516:2 (ŠS 9/Ezem-dŠul-gi/- [P333779]), 517:9 (ŠS 9/Ezem-dŠul-gi/- [P453896]), 678:3 and seal (IS 1/-/- [P454004]), 826:seal (IS 2/Níĝ-dEn-líl-lá/[P454068]), 918:58 (IS 2/-/- [P411936]), in Diniktum together with Lugal-pa-è dub-sar-lugal, and 933:3 (IS 3/Ezem-dLi9-si4/- [P315387]). 4. CUSAS 40/2 144925 Date: ŠS 9/Ezem-A-bi/30 Sealed tablet Provenance: Iri-Saĝrig (1.) 6 (bùr) gána uru4-a 2 gu4 (2.)Qú-ru-ud-sà (3.) 6 nu-bànda 1 (bùr) gána-ta (4.) á ĝešgaba-tab (5.) ugula Qú-ru-ud-sà nu-bànda (6.) še numun! 24.0.0. gur (7.) ki Kur-bi-la-ak ugula-ta (8.) ki-maa-na é-u4-10+[5] rev. (9.)i-nae-re-ší-im (10.) ù-qá-tá-ù-ma (11.) kìšib Kur-bi-la-ak šabra (12.) a-na énsi ù-ba-la-na (13.) Qú-ru-ud-sà nu-bànda Maš-kán-Pu-sa[ki]26 25 The fragment, CUSAS 40/2 1849 (= no. 7 below), appears to be a duplicate text preserving exactly l. 1-6 of the obverse and l. 9-13 of the reverse. 26 The spelling with /sa/ was attested previously in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 31:28 (AS 7/Gi-si11-ga/30 [P453601], Šu-dNin-Šubur na-gada Maš-kán-Pu-saki]), 302:6 (ŠS 4/-/[P453755]), and once in the SI.A-a archive, Sigrist, Owen & Young, MVN 13, 1984,
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(14.) ni-iššarrim(LUGAL)it-ma (15.) lui-du-ku-šu-na (16.) kìšib Tu-ra-am-ì-lí (17.) iti Ezem-A-bi u4-30 ba-zal (18.) mu dŠu-dSuen lugal-ŠEŠ. ~ABki-ma-ke4 ~ é-dŠára-ĜEŠ.KÚŠUki-ka ~ mu-dù Seal [Tu-ra-am-ì-lí] [. . . .] [. . . .] Translation 108 iku (= ca. 700 ha) of field for plowing with 2 oxen (belonging to?) Qurudsa (for the use of) 6 overseers, each (assigned) 1 bur (of field to receive) wages for plowing (with a) wooden seeding-pole. The foreman was Qurudsa, the overseer. (The total of) barley seed (used) was 24 bushels each at the place of Kurbilak, the foreman, so that they will complete the plowing by the 15th day of the month (i.e. the full moon) and deliver the sealed tablet of Kurbilak, the chief administrator, to the governor. Qurudsa, overseer of Maškan-Puśa, swore an oath by the name of the king that they shall surely execute him (if he does not fulfill the contract). Sealed by Turam-ilion the afternoon of the 30th day of the month of the Festival of Abu, the year Šu-Suen, king of Ur, built the Temple of Šaraof-Giša.(Seal of) [Turam-ili, (scribe?), son of PN]. 5. CUSAS 40/2 1453 Date: ŠS 9/Gi-si11-ga/15? Sealed tablet Provenance: Iri-Saĝrig (1.) 1 (bùr) gána uru4-a ĝešgaba-tab (2.) še-bi 2.0.0. gur 908:2+909:2 (AS 7/-/- [P117678]: šà Maš-kán-Pu-šaki). It is found written with /ša/ in 164:100’ (AS 9/Šu-ĝar-gal/30 [P453681]: lú-Maš-kán-Pu-šaki-me), 244:5 (ŠS 3/ Ezemd Šul-gi/- [P453726]: lú-Maš-kán-Pu-šaki), 415:5 (ŠS 7/Kir11-si-aka/- [P333736]: Bí-bí dumu Be- (lí-. . .) lú-Maš-kán-Pu-šaki), and 194:38 (IS 3/[]/[] [P388033]; ku-ru-ud-sà nu-bànda lú-Maš-kán-Pu-šaki). Note also, Sigrist, SAT 3, 2000, 2035:6 ([]/[]/5 [P145235]: ĝìri Šu-dNin-šubur ù Bu-ga-a lú-Maš-kán-Pu-úski-me). Cf. also notes 16 and 22. The location of Maškan-Puśa remains undetermined.
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(3.) ki Kur-bi-la-ak šabra-ta (4.) ki-maa-na é-u4-15 (5.) i-nae-re-ší-im (6.) ù-qá-tá-ù-ma (7.) kìšib Kur-bi-la-akšabra (8.) a-na PA.TE.[SI] rev. (9.) [ù-ba]-la-[na] (10.) Qú-ru-ud-sà nu-bànda Maš-kán-Pu-[saki] (11.) ni-iššarrim(LUGAL)it-[ma] (12.) lui-du-ku-šu-na (13.) kìšib Še-lí-bu-u[m] (14.) iti Gi-si11-ga u4-10+5? ba-zal (15.) mu dŠu-dSuen lugal~Uri5.ki-ma-ke4 ~ é-d.Šára-ĜEŠ.KÚŠUki-ka ~ mu-dù Seal [Še-lí-bu-um] [. . . .] [. . . .] Translation 18 iku (= ca. 117 ha) of field for plowing for plowing with a wooden seeding pole, its (anticipated) barley (yield of) 2 bushels (for each bùr of seed) at the place of Kurbilak, the foreman, so that they will complete the plowing by the 15th day of the month (i.e. the full moon) and deliver the sealed tablet of Kurbilak, the chief administrator, to the governor. Qurudsa, the foreman of Maškan-Puśa, swore an oath by the name of the king that they shall surely execute him (if he does not fullfil the contract). Sealed by Šelibum on the afternoon of the 30th day of the month of the Festival of Abu, the year Šu-Suen, king of Ur, built the Temple of Šarain-Giša.(Seal of) [Šelibum . . .]. Comments L.10. Qú-ru-ud-sà nu-bànda Maš-kán-Pu-[saki] is attested in Owen, Nisaba 15/2 (2013) 194:38 where he receives barley (IS [3]/[]/[] [P388033]).
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6. CUSAS 40/2 1551 Date: ŠS 9/Ezem-A-bi/30 Sealed tablet Provenance: Iri-Saĝrig (1.) 1 (bùr) gána uru4-a (2.) še-bi 2.0.0. gur (3.) ki I-dì-dNanše ~ šabra (3.) ki-maa-na é-u4-15 (4.) i-nae-re-ší-im (5.)ù-qá-tá-ù-ma (6.) I-dì-dNanše ~ ša[bra] (7.) a-na énsi rev. (8.) ù-ba-la-na (9.) Ib-ni-AN.KA-ma27 (10.) šabra Lú-u1828 (11.) ni-iššarrim(LUGAL)it-ma (12.) lui-du-ku-šu-na (13.) kìšib E-lum-ma-e (14.) iti Ezem-A-bi u4-30 ba-zal (15.) mu dŠu-dSuen lugal~[ŠE]Š.ABki-ma-[ke4] ~ [é-d.Šára-ĜEŠ].KÚŠUki ~ [mu-dù] Seal [E-lum-ma-e] dumu Ku-lu[-a?-ti?]29 27 Possibly to be read as Ib-ni-ṣulūli(AN.DÙL!)-ma, although existing Ur III names follow the pattern Ib-ni-dDN. Cf. CAD Ş 242-243 s.v. ṣulūlu 2. 28 For this name/term, cf. Owen, Nisaba 15/2, 2013, 920:5 (IS 2/-/- [P454119]). Other than these two attestations, it does not occur elsewhere. 29 The possible restoration is based on three attestations of the Iri-Saĝrig royal messenger of this name associated mostly with work at the Ma-ma-šar-ra-at canal, Owen, Nisaba 15/2, 2013, 631:2 (IS 1/Níĝ-e-ga/- [P412081]), 855:10 (IS 2/Níĝ-e-ga/21 [P454083]), and Sigrist, Ontario 2, 2004, 141:5 (IS 1/-/- [P209763]: šà i7-Ma-ma-šar-ra-[at]). Note, however, the seal of another E-lum-ma-e / dub-sar / dumu A-ba-ni in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 1101 (-/Ezem-mah/29 [P454232]), and 427 (ŠS 7/-/- [P453837]), obviously a different individual from the Elummae of this text.
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Translation 18 iku (= ca. 117 ha) of field for plowing with 2 oxen (belonging to?) Qurudsa (for the use of) 6 overseers, each (assigned) its seed being 2 bushels at the place of Iddi-Nanše, the foreman, so that they will complete the plowing by the 15th day of the month (i.e. full moon) and deliver the sealed tablet of Iddi-Nanše, the foreman, to the governor. Ibni-AN. KAma, the foreman, swore an oath by the name of the king that they shall surely execute him (if he does not fullfil the contract). Sealed by Elummaeon the afternoon of the 30th day of the month of the Festival of Abu, the year Šu-Suen, king of Ur, built the Temple of Šara-of-Giša. Sealed by [Elummae] son of Kulu[ati]. Comments L.6. I-dì-dNanše ša[bra] is attested also in Sigrist and Ozaki, CUSAS 40/2 202:8 (ŠS 6 or 8/ĝešapin/-), 243:5 (IS 2/Níĝ-dEn-líl). L.10. Lú-u18 šabra, is found elsewhere only in Iri-Saĝrig, Sigrist and on the unopened envelope, Sigrist and Ozaki, CUSAS 40/2 117:4 and seal (AS 8/-/-): Lú-u18 / dub-sar / dumu Puzur4-me-[a], and Owen, Nisaba 15/2, 2013, 920:5 (IS 2/-/- [P454119]): (3.) 9 udu (4.) kìšib Pi5-ša-ahilum / a-gàr-níĝin (5.) šabra Lú-u18. Other than these three attestations, it does not occur elsewhere unless it is an unlikely abbreviation for the rare name U18-ba-a found in three Ĝirsu messenger texts as, lú-U18-ba-a in Lafont DAS 155:17 (-/ix/16 [P108913]), ra-gaba lú-U18-ba-a, 191:22 (-/ viii/29 [P108940]), and lú-U18-ba-a, Sigrist, Princeton2 1003:13 (-/i/10, P[201210]). 7. CUSAS 40/2 184930 Date: ŠS 9/Ezem-A-bi/30 Sealed tablet Provenance: Iri-Saĝrig (1.) 6 (bùr) gána uru4-a 2 gu4 (2.) Qú-ru-ud-sà (3.) 6 nu-bànda 1 (bùr) gána-ta (4.) á ĝešgaba-tab (5.) ugula Qú-ru-ud-sà nu-bànda (6.) [še nu]mun 24.0.0 gur (7.) [ki Kur-bi-la-ak ugula-ta] 30
A virtual duplicate of a section of CUSAS 40/2 1449 (= no. 4) above.
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(8.) [ki-maa-na é-u4-15] rev. (9.) i-nae-re-ší-im (10.) ù-qá-tá-ù-ma (11.) kìšib Kur-bi-la-ak šabra (12.) a-na énsi ù-ba-la-[na] (13.) Qú-ru-ud-sà nu-bànda Maš-kán-Pu-[saki]31 (14.) [ni-iššarrim(LUGAL)it-ma] (15.) [lui-du-ku-šu-na] (16.) [kìšib Tu-ra-am-ì-lí] (17.) [iti Ezem-A-bi u4-30 ba-zal] (18.) [mu dŠu-dSuen lugal-Uri5ki-ma-ke4] ~ [é-dŠára-ĜEŠ.KÚŠUki-ka] ~ [mu-dù] Seal [Kur-bi-la-ak] [. . . .] [. . . .] Translation 108 iku (= ca. 39 ha) of field for plowing with 2 oxen (belonging to?) Qurudsa (for the use of) 6 overseers, each (assigned) 18 uku (= ca. 6.5 hectares) of field (to receive) wages for plowing (with a) wooden seeding-pole. The foreman was Qurudsa, the overseer. (The total of) barley seed (used) was 24 bushels each at the place of Kurbilak, the foreman, so that they will complete the plowing by the 15th day of the month (i.e. the full moon) and deliver the sealed tablet of Kurbilak, the chief administrator, to the governor. Qurudsa, overseer of Maškan-Puśa, swore an oath by the name of the king that they shall surely execute him (if he does not fullfil the contract). Sealed by Turam-ilion the afternoon of the 30th day of the month of the Festival of Abu, the year Šu-Suen, king of Ur, built the Temple of Šara-of-Giša.Sealed by [Turam-ili, (scribe?), son of PN]. * *
*
31 Qú-ru-ud-sà nu-bànda Maš-kán-Pu-saki occurs also in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 194:21 (IS [3]/[n]/[-] [P388033]).
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The following, recently identified, texts, although not of the same type and date as those presented above, are additional examples of the use of Akkadian at Iri-Saĝrig in contracts dealing with agricultural matters. 8. Akkadian memorandum? Source: CUSAS 40/2 243 Date: IS 2/Níĝ-dEn-líl/13 Not sealed Provenance: Iri-Saĝrig (1.) ki-mai-na é~u4-15 (2.) šim-šè (3.) a-na É-saĝ-da-na (4.) i-me-ĝen-na (5.) I-dì-dNanše ~ šabra rev. (6.) ni-iššarrim(LUGAL) ~ it-ma (7.) BLANK SPACE (8.) iti Níĝ-dEn-líl ~ u4-13 ba-zal (9.) mu en-dInana~[Un]ugaki máš-e ~ ì~pàd Translation As for the temple of the Half Moon, for the spice(s), he shall go to Esaĝdana. Idi-Nanše shall swear an oath (that he shall go). The month of Niĝ-Enlil(a), on the 13th day, the year the priest of Inana of Uruk was chosen by lot. Comments L.4. One might expect an Akkadian verb in this mostly Akkadian text instead of the Sumerian syllabically written i-me-ĝen-na for the frequently written, im-ĝen-na-a (*i.m.e.ĝen.a) at Iri-Saĝrig. Perhaps it is a reflection of the influence of the spoken (and written), Akkadian
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language of the scribe. For a similar use of a Sumerian form in an otherwise Akkadian context, cf. comment to no. 11:18 below. 9. A related receipt for barley32 Source: CUSAS 40/2 562 Date: IS 3/-/Sealed Provenance: Iri-Saĝrig (1.) 13.0.3.5sìla še gur (2.) kìšibIlum-ba-nišeš-énsi (3.)4.2.1. gur (4.) kìšibI-dì-dNanše šabra (5.)2.4.0. gur (6.) kišibPuzur4-Ma-ma (7.) ha-za-núm É-duru5-d.ašAš7-gi4 (8.) ki Tu-ra-am-ì-lí-ta (9.) Tu-ra-am-ì-lí rev. (10.) šu ba-ti (11.) mu dI-bí-dSuen ~ lugal-Uri5ki-ma-ke4 ~ Si-mu-ru-umkimu-hul Seal Tu-ra-am-ì-lí dumuŠu-dNin-šubur dub-sar Translation 3905 liters of barley, certified by Ilum-bani, the brother of the governor (and) 840 liters (of barley), certified by Puzur-Mama, the mayor of the Village of Ašgi, were received from Turam-ili by Turam-ili, the year Ibbi-Suen, king of Ur, raided Simurum. (Sealed by) Turam-ili, son of Šu-Nin-šubur, the scribe.
32 This text is included because of the relationship of the participants to other texts discussed above. For I-dì-dNanše, Ilum-ba-ni, and Puzur4-Ma-ma see Owen, Nisaba 15/2, 2013, 194:ii,6-7, ii,12-13, and rev.i,2 respectively ([IS 3/[]/[] [P388033]).
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Comments L.2. Ilum-ba-niis the latest šeš-énsi attested so far and the only one from the reign of Ibbi-Suen. He occurs also in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 194=P388033:ii,13, attributed to Amar-Suen in BDTNS, but the prosopography of the text, including a missing seal impression of Turam-ili (presumably the same seal found on our text) indicates a later date, perhaps even the same year (IS 3) as the above text. Only a few brothers of governors (šeš-énsi) are attested by name, fewer also by city. Those known by name and city are: Lú-dUtu šeš-énsi-Adabki, Sigrist et alii, AUCT 3, 1988, 31:2-3 (ŠS 7/x/-, Puzriš-Dagan [P104264]), and Sigrist, SAT 2, 2000, 1078:10 (AS 8/-/-, Adab [P144278]); Schneider, OrSp 47-49, 1930, 500:ii,17 and rev.ii,19, A-kal-la šeš-énsi (-/-/-, Umma [P125388]); and Peat, JCS 28, 1976, p. 215, no. 26:5 (Š 43/-/-, Umma [P112049]), Árad šeš-énsi-Ummaki, Ozaki and Sigrist, BPOA 2, 2006, 2641:3 (Š 34/ii/-, Ĝirsu [P208533]), Ur-d[DN] šeš-énsi, Owen, NATN, 1982, 123:6 (Š 40/-/-, Nippur [P120821]), Lú-dNin-šubur šeš-énsi, de Genouillac, ITT 2, 1910, 4090:7 (Š 42/-/-, Ĝirsu [P110990]), Ur-ba-gára šeš-énsi-ke4, Everling, LB 610:ii,26 (-/-/-, Ĝirsu [P210016]). No other references to šeš-énsi are known. L.6-7. Puzur4-Ma-ma ha-za-núm É-duru5-d.ašAš7-gi4 is attested also in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 194:35 (IS [3]/[]/[] [P388033]: ha-za-núm É-duru5-dÀš-gi5), without GN in 643:10 (IS 1/-/- [P453980]), and in the Nippur text (without GN), Owen, NATN, 1982, 326:6 (ŠS 9/Ezem-mah/[P121024]). The only other hazanum mentioned in the Iri-Saĝrig archives is Pi5-ša-ah-ilum ha-za-núm, Owen, Nisaba 15/2, 2013, 643:10 (IS 1/ Šu-ĝar-ra -> Še-kíĝ-ku5/- [P453980]). L.8. kìšib Tu-ra-am-ì-lí dumu Šu-dNin-šubur is attested also in Owen, Nisaba 15, 0194:11 ([IS 3/[]/[] [P388033]). 10. An Ur III Akkadian Contract for an ox-team for agricultural work Source: Nisaba 15/2, 2013, 934 (P11990)33 Date: IS 3/ Ezem-dLi9-si4/Photo: Fig. 1, p. 796 Sealed Provenance: Iri-Saĝrig
33 Note that this is a revised and corrected reading of the tablet based on collations after conservation.
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(1.) 4 i-ni-a-tum (2.) ki dÀš-gi5-illat(KASKAL.KUR)-sú-ta (3.) A-ku-a šu ba-ti (4.) a-na saĝ iti Gi-si11-ga (5.) i-ri-iš (6.) ni-iš šarrim(LUGAL) it-[m]a rev. (7.) igi Ilum-ra-bí (8.) igi Be-be (9.) igi Nu-úr-dAdad (10.) BLANK SPACE - SEAL (11.) iti Ezem-dLi9-si4 (12.) mu dI-bí-dSuen ~ lugal-Uri5ki-ma~ke5 Si-mu-ru-umki (bottom edge) ~ mu-hul Seal A-ku-[a] dumu Gu?-zu?-[x] Translation 4 ox-team services from Ašgi-illlassu, Aku’a received at the beginning of the month of Gisiga for plowing. (Aku’a) swore an oath by the name of the king (in) the month of Ezem-Lisi, the year Ibbi-Suen raided Simurum. (Sealed by) Aku’a son of Gu?-zu?-[x]. Comments L.1. For iniatum, “services for an ox-team for agricultural work,” see CAD I, p. 148 s.v.inītuwhere the earliest attestations cited for the term are from the Old Babylonian period. L.2. On the reading illat for KASKAL.KUR, cf. M. Molina & P. Notizia, “Five Cuneiform Tablets from Private Collections,” in Scrittiinonore di Pietro Mander (Annali 72), 2012, p. 55-77, and previously M. Stol, “Old Babylonian Personal Names,” SEL 8, 1991, 192. Ašgi-illlassu was attested previously in Nisaba 15/2, 2013, 637=P453975:6 (IS 1/ezeman-na/-), 849=P412014:3 (IS 2/kir11-si-aka/-) where he is identified as a gudu4-priest and on his seal, as son of A-na-na-ku. He is also attested on CUSAS 40/2 1275:seal (IS 3/-/-), and on the undated CUSAS 40/2
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1924:10-11 (-/-/-) where he is associated with the É-dÀš-gi5, presumably in his position as a gudu4-priest attested elsewhere. However, there are others with the same name at Iri-Saĝrig who occur in various contexts. 11. An Ur III Akkadian legal declaration CUSAS 40/2 1287 Date: ŠS 7/Ezem dLi9-si4/Not sealed Provenance: Iri-Saĝrig (1.) Puzur4-d.ašaš7-gi4ùnu (2.) ni-iššarrimit-ma (3.) gu4 é-gal (4.) gána-šè lai!(TUR)-re-éš (5.) du6-šè lai!(TUR)-re-éš (6.) gána énsi-šè (7.) lai!(TUR)-re-éš (8.) du6 énsi-šè (9.) lai-dì-éš (10.) gána sahar-šè (11.) lai!(TUR)-re-éš (rev. 12) du6 [sahar]i!(TUR)-re-éš (13.) lai-dì-éš (14.) gána ma-ma-na (15.) lai!(TUR)-re-éš (16.) [du6] ma-ma-na (17.) [la] i-dì-éš (18.) ù i-na šakakim(ĝeš ùr) (19.) lai-ṣa-nu-du (20.) iti Ezem-dLi9-si4 (21.) mu dŠu-dSuen lugal~ Uri5ki-ma-ke4 (22.) ma-daZa-ab-ša-li ~ ki mu-hul Translation Puzur-Ašgi, the cowherd, swore by the king’s name that the palace ox(en) did not seed the field, nor did it seed the tel, nor did it seed the governor’s field, nor did it trample upon the governor’s tel, nor did it seed the soil of the tel, nor did it seed the soil of the Mamana field, nor did it trample
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upon the tel of Mamana; and as for harrowing, they (i.e. the oxen) did not “go around.” (Dated to) the month of the Festival of Lisi, the year Šu-Suen, king of Ur, raided the land of Zabšali. Comments This interpretation follows from the reading of TUR as /i!/. Nevertheless, without collation this cannot be confirmed. Either way, the text appears to be without parallel. If the interpretation is correct, it seems to indicate that Puzur-Ašgi, the cowherd, was defending himself (in court?) against an accusation that he used the palace ox(en) without permission. L.1. Possibly he is the same cowherd who is attested in Owen, Nisaba 15/2, 2013, 32:127 (AS 7/v /30 [P387863]), written there as Puzur4d Àš-gi5 ùnu/udul. The interchange of dÀš-gi5/ d.ašaš7-gi4 is not uncommon in the writing of personal names at Iri-Saĝrig. L.4ff. According to the transliteration in Sigrist and Ozaki, CUSAS 40/2, the TUR is rendered without comment in all four places. I can offer no other interpretation except to understand it either as a scribal, or a repeated transliteration, error for a poorly? written /i/. The spelling with /éš/ is also unusual. Cf. note 16 above. L.18. For ĝeš ùr, Akk. šakāku,“to harrow,”cf. CAD Š/1, p. 114 s.v. It is curious that elsewhere in the text, if indeed the interpretation is correct, the scribe wrote all other verbal forms in Akkadian but retained the common Sumerian verbal equivalent as he did in text no. 8:4 above. L.19. Possibly from iṣ-ṣa-nun-du (*iṣṣanuddu), CAD Ṣ, p. 57b, s.v. ṣādu A, “to prowl around” (suggestion of J.-M. Durand). This would agree broadly with the use of the harrow that is described as drawn chiefly over plowed land to level it, break up clods, root up weeds, etc.
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Fig.1: Text no. 10.
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BIBLIOGRAPHY Charpin D., 2017: “Le « mur des Amorrites » à Sumer à la fin du IIIe millénaire av. J.-C. : le premier exemple de mur anti-migrants,” in P. Boucheron (ed.), Migrations,réfugiés,exil, Paris, p. 61-81. Hilgert M., 2002: AkkadischinderUrIII-Zeit, Münster. Lieberman J., 1978: “‘Death for Default’ or Anticipatory Execution,” JCS 30, p. 91-98. Molina M. & Notizia P., 2012: “Five Cuneiform Tablets from Private Collections,” in ScrittiinonorediPietroMander (Annali72), Naples, p. 55-77. Nakata I., 2016: “Economic Activities of nadītum-Women of Šamaš Reflected in the Field Sale Contracts (MHET II/1–6),” in B. Lion & C. Michel (eds.), TheRoleofWomeninWorkandSocietyintheAncientNearEast, SANER 13, Boston/Berlin, p. 255-269. Owen D.I., 1977: “Death for Default,” in M. deJ. Ellis (ed.), Essays on the AncientNearEastinMemoryofJ.J.Finkelstein, Memoirs of the Connecticut Academy of Arts and Sciences, Vol. 19, Hamden, p. 159-162. —— 2013a: CuneiformTextsPrimarilyfromIri-Saĝrig/Al-ŠarrākīandtheHistory of the Ur III Period, Vol. 2: Catalogue and Texts, Nisaba 15/2, Bethesda. —— 2013b: “The Al-Šarrākī Menology,” in Nisaba 15/1, p. 64-76. Owen D.I. & Mayr R.H., 2007: TheGaršanaArchives, CUSAS 3, Bethesda. Owen D.I. et al., 2013: Cuneiform Texts Primarily from Iri-Saĝrig/Al-Šarrākī and the History of the Ur III Period, Vol. 1: Commentary and Indexes, Nisaba 15/1, Bethesda. Ozaki T., 2016: “On the Calendar of Urusagrig,” ZA 106, p. 127-137. Sallaberger W., 2009: “Sumerian Language Use at Garšana: On Orthography, Grammar, and Akkado-Sumerian Bilingualism,” in D.I. Owen (ed.), GaršanaStudies, CUSAS 6, Bethesda, p. 335-372. Sauren H., 1969: “Untersuchungen zur Schrift- und Lautlehre der neusumerischen Urkunden aus Nippur,” ZA 59, p. 11-64. Stol M., 1991: “Old Babylonian Personal Names,” SEL 8, p. 191-212. Sigrist M. and Ozaki T., 2019: Tablets from the Iri-Saĝrig Archive, Cornell University Studies in Assyriology and Sumerology Vol. 40/1-2, University Park, PA.
THE SUMERIAN 2ND PERSON PRONOUN, AND LATIN AND FRENCH MORPHOPHONEMICS Simo PARPOLA*
The realization that morphophonemic changes known from living languages were operative in Sumerian as well has important implications for understanding the phonology and morphology of this dead language. In light of comparative evidence it is likely, for instance, that the 2nd person agent/object marker of Sumerian, appearing in Late Sumerian as /e/ and in earlier texts as a long vowel, actually is the same pronominal element [s] that was realized as /r/ in the dative infix just discussed and as /z/ in the personal and possessive pronoun. There are other cases of morphophonemic change in the nominal and verbal inflexion of Sumerian. These are briefly discussed below and interpreted phonologically in the light of comparative linguistic evidence, and their relevance for the understanding of Sumerian phonology and grammar is tentatively outlined. I am glad to be able to include this study in a volume honouring Dominique Charpin, whose wide-ranging expertise also includes Sumerian. 1. INTRODUCTION The Sumerian 2nd person singular pronoun za ‘you’ (also written ⟨za-e⟩, ⟨zà-e⟩, ⟨zé⟩ and ⟨zé-e⟩ in 3rd millennium texts)1 is also found in four related grammatical morphemes: the 2nd person singular and plural possessive suffixes {-zu} and {-zune}, the 2nd person plural verb suffix {-(e) nzen}, and the imperative plural suffix {-zen}. In this it parallels the 1st and 2nd person singular pronouns ĝá ‘I’ (also ⟨ĝá-e⟩, ES ⟨mà⟩) and a-ne *
University of Helsinki. See Attinger 2011, who takes the final /-e/ attached to {za}, {zà} and as part of the stem. It is preferable, however, to take it as the agentive case marker {e}, which is also found attached the 1st and 3rd person independent pronouns in sentences with intransitive verbs (see Thomsen 1984, § 39). Comparative evidence (see fn. 5 and p. 11) suggests that the original form of the pronoun was [san/sän]. 1
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‘he/she’ (also ⟨e-ne⟩, ES ⟨èn⟩), which likewise figure as constituents of singular and plural possessive suffixes and personal endings of the verb. Beside za and its suffixed forms, two other 2nd person markers occur in Sumerian, /r/ and /e/. The former, attested since ED III times, occurs only in the 2nd person dative and locative prefixes {-ra-} and {-ri-} of the prefix chain of the verb. The latter, /e/, is attested only in the Late and Post-Sumerian texts of the 2nd and 1st millennium BCE, where it occurs before the comitative and terminative case markers {-da} and {-ši} in the prefix chain of the verb, and as the 2nd person agent/object marker immediately before the verbal stem (see examples in the right-hand column of Table 1). The interpretation of the 2nd person prefixes {-ra-} and {-ri-} has been a matter of debate among Sumerologists, and no universally accepted solution has been presented to date. Poebel (1923, p. 192) explained {-ra-} as going back to original *e-ra, i.e. consisting of the 2nd person marker {e} + the dative case morpheme {-ra} of animate nouns, based on the entry e-šè, e-da, e-ta, e-ra = anakâši‘to you’ in the Neo-Babylonian grammatical text NBGT II, l. 200 ff. (MSL 4, 154). However, he did not take into consideration that the dative case morpheme {-ra} is not used in the corresponding 1st and 3rd person dative prefixes {ma-} and {-na-}, which have to be analyzed as *m+a and *n+a, i.e. the 1st and 3rd person markers {m} and {(a)n} + the locative case morpheme {-a}. Not satisfied with Poebel’s analysis, Falkenstein (1949, p. 200-204 and 1964, p. 45) explained {-ra-} and {-ri-} as *e-r-a and *e-r-e, i.e., as consisting of the 2nd person marker {e} + the locative and directive case morphemes {-a} and {-e}, with /r/ inserted as a « Hiatustilger » between the vowels. Since /r/ is nowhere else found as a glide between two contiguous vowels, Sollberger (1952, p. 103-104) analyzed {-ra-} and {-ri-} as *ra+a and *ra+e, i.e., as consisting of {-ra} as a 2nd person marker followed by the locative and directive markers {-a} and {-e}.2 Similarly, Gragg (1973, p. 84) took the /r/ in {-ra-} and {-ri-} as a 2nd person marker, different from {e}, whereas Krecher (1985, p. 144), followed by Attinger (1993, p. 217-220), analyzed /-ra-/ and /-ri-/ as *er-a and *er-e, suggesting that the original form of the 2nd person marker was *e(r). In his recent descriptive grammar of Sumerian, Jagersma (2010, p. 407-408) 2 En considérant, comme je fais, -ra-a->-ra-comme l’infixe datif Sg.2, et -ra-e-> -re-comme l’infixe terminatif Sg.2, on élude l’embarrassant « Hiatustilger » ... le suffixe datif (animé !) –rasert, dans le complexe verbal, à expliciter l’élément « (2e) personne » des infixes datif et terminatif (p. 103).
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rejects the theories of Gragg and Krecher and reverts to the old explanation of Poebel. Zólyomi (2017, p. 162 and 206) takes the r of /-ra-/ and /-ri-/ as « an alloform of /e/ before vowels ». Curiously enough, nobody has questioned the existence of a 2nd person marker {e} in the prefix chain of classical Sumerian, despite the fact that it is not attested at all before the Old Babylonian period, when Sumerian already was fast becoming an extinct language. Nor has anybody wondered why an additional 2nd person marker would have been needed in the prefix chain, when this was not the case with the 1st and 3rd person markers. The dative prefixes {ma-} ‘to/for me’ and {-na-} ‘to/for him’ are clearly derived from the personal pronouns mà and a-na. The existence of a 2nd person marker {e} in LateSumerian is of course not to be doubted: it was part of the contemporary grammatical theory and orthography, which were taught and put into practice in the Old Babylonian scribal schools. But it has to be kept in mind that the OB grammatical theory dates from a time when Sumerian no longer was a commonly spoken language. There is no guarantee that it correctly describes the language spoken in the 3rd millennium, let alone earlier. As a matter of fact, not only is the 2nd person marker /e/ not attested at all in 3rd millennium texts, but in all contexts where it is supposed to appear according to the theory, the only indication of the presence of a grammatical element is the lengtheningoftheprecedingvowel: Table 1. Attested 2nd person markers in the prefix chain of the verb A. Second person agent/object marker (slot 1 before the verbal stem) Neo-Sumerian texts : long vowel 1. ma-a-du11 ‘you spoke to me’ (Gudea Cyl. A ii 13, B ii 19) 2. gù ba-a-dé ‘you called for it’ (Cyl. A viii 20) 3. zi-šà mu-ši-ì-ĝál ‘you provided life for me’ (Cyl. A iii 13) 4. ĝiskim-ĝu10 ḫa-mu-ù-zu ‘so you may know my sign’ (Cyl. A xii 11)
Late Sumerian texts : /e/ mí ga-e-du11 ‘I will take good care of you’ (TMHC NF 47 4 : 15) na ga-e-ri ‘let me advise you’ (Enmerkar and Lord of Aratta 69) mu-e-sum ‘you have given’ (Gilgameš and Agga 104) za-e in-ga-e-zu ‘you also know’ (PBS 1/2 127 ii 7)
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5. ĝá-ra ḫa-mu-ù-ru ‘may you grant it lú ne-en ba-e-ak-a ‘you, who have to me’ (Cyl. A iii 17) done this to my nest’ (Lugalbanda and Enmerkar 105) 6. mu-zu zà an-na-šè mu-ù-gar ‘you saĝ numun-e-eš ḫé-mu-e-ĝar have established your name to the (EWO 445) end of the world’ (Šulgi X 89) B. Second person comitative and terminative prefix Neo-Sumerian texts 1. šà-bi nu-mu-ù-da-zu ‘I have not learnt its meaning from you’ (Gudea Cyl. A viii 22) 2. ĝá a-na mu-ù-da-zu ‘what have I learnt from you ?’ (Cyl. A ix 4)
Late Sumerian texts nu-e-da-ĝál ‘you haven’t got’ (OBGT III 62)
za-a-da ša-mu-e-da ‘truly (making (decisions) exists with you (only)’ (Šu-ilišu A 20) 3. un-e ḫé-ĝál-la šu ḫé-e!-da-peš-e ‘so dutu igi ḫúl-la ḫé-mu-e-ši-bar-re that people may abundantly ‘may Utu look upon you joyfully’ multiply under you’ (Cyl. A xi 9) (Enmerkar and Lord of Aratta 95) 4. šu ba-a-ši-íb-ti ‘he will accept it mu-e-ši-in-gi4-nam ‘it is he who sent me to you’ (Enmerkar and from you’ (Cyl. A vii 3) Lord of Aratta 176)
2. THE PHONETIC SHAPE PRONOUN
OF THE INDEPENDENT
In order to understand the relationship between the 2nd person independent pronoun and the various 2nd person morphemes discussed above, it is necessary first to reconstruct the phonetic shape of the independent pronoun. As is well known from Akkadian loanwords from Sumerian and the phonetic values of Old Akkadian cuneiform signs, Sumerian ⟨z⟩ corresponds to Akkadian /s/ or /ṣ/.3 Thus the phonetic shape of the independent pronoun /za/ must be reconstructed as [sa] and that of /zé/ as [se].4
3
For /ṣ/ as an affricate [ts] see Meyer-Laurin 2017 and Jagersma 2010, p. 41. Comparative evidence makes it likely that the original form of the pronoun was *san or *sän, see p. 11 below and the EDSL entries 2890. za ‘you’ (Finnic sinä, sińä, sä, sa) and the homophonous 2891. za ‘lapis lazuli, precious stone ; sky blue’ (Finnic sini, sińi, Mordvin seń, säń ‘blue, blue colour’, Koman säŋ ‘stone’) ; syllable-final /n/ was widely 4
THE SUMERIAN 2ND PERSON PRONOUN
803
But ⟨z⟩-graphemes could also be used for writing Akkadian /z/ (the voiced counterpart of /s/). This implies that although Sumerian /z/ was basically pronounced as unvoiced [s], it did have a voiced allophone [z] in sonorous contexts, i.e. in intervocalic position or in contact with sonorous consonants. This allophone had no place in the Sumerian phonological system, and thus in paradigmatic contexts (such as the prefix chain) it became subject to the morphophonemic change [z] > /r/. With /s/ shifted to /r/ in the prefix chain, there is no need to posit a 2nd person marker different from the independent pronoun za for the prefixes {-ra-} and {-ri-}. The change /s/ > [z] > /r/ is a phenomenon well known from many languages with no opposition between between [s] and [z], for example Latin, French and Germanic. 3. RHOTACISM AND THE LOSS OF /S/ IN LATIN, FRENCH, AND SUMERIAN In Latin, « Der stimmlose dentale Spirant s ist im Inlaut zwischen zwei vokalen zunächst stimmhaft geworden und dann in r übergangen. In der sprachwissenschaftlichen Terminologie heißt dieser Vorgang Rhotazismus (abgeleitet von rhō, dem griechichen Namen für den Laut un den Buchstaben r). »5 The examples cited by Niedermann include aeris,flōris,operis,gen. of aes,flōs,opus;erit(fut.) as against est(pres.); gerō,hauriōas against gestus,haustus;herīas againsthesternus,as well as the following statements by Latin grammarians : • In multis verbs, in quo antiqui dicebant s,postea dicunt r ...foedesum [→] foederum,plusima[→] plurima,meliosem[→] meliorem,asenam [→] arenam(Varro, Ling. 7, 26); • nam ut ValesiiFusiiin ValeriosFuriosquevenerunt, ita etiam ... lases, asa[→ lares,ara] fuerunt (Quintilianus, Inst. 1, 4, 13); • spro rlittera saepe antiqui posuerut, ut majosibus,meliosibus,lasibus, fesiis pro majoribus, melioribus, laribus, feriis (Paulus Dioconus, p. 323, 5ff).
elided in Sumerian. For the argument of the present paper, it is irrelevant whether the phonetic shape is reconstructed as [sa/sä] or [san/sän]. 5 Niedermann 1953, p. 103.
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S. PARPOLA
Word-final unvoiced /s/ was frequently dropped already in pre-classical Latin inscriptions, poetry and comedies after a short vowel (see Niedermann 1953, p. 104-106 with many examples).6Syllable-final /s/was lost before voiced consonants, with compensatory lengthening of the preceding consonant: *isdem > īdem,*jūsdex >jūdex, *trēsdecim> trēdecim, *prīsmos> prīmus,cf. prīscus‘old’, etc. (ibid. p. 164-165). Continuing the development in Latin, Old French /s/ was voiced in intervocalic position (e.g., causa>chose[ʃōz])7and regularly lost in Middle French in syllable-final position, with compensatory lengthening of the preceding vowel, e.g.8 Table 2. The loss of syllable-final /s/ with compensatory vowel lengthening in French Latin asinus augustus castellum crescit crispare crusta hostis insula masculum misculare nascit pascit pastus praestus testa vespa
Old French asne aoust chastel croist cresper crouste hoste isle masle mesler naist paist paste prest teste guespe
Modern French âne août châtel croît crêper croût hôte île mâle mêler naît paît pâte prêt tête guêpe
6 In Italian, Latin word-final [s] has disappeared throughout (amicus>amico,caritas >carità,civitas>città,hostis>oste,Moses>Mosè,etc.). 7 Dauzat 1950, p. 65; Regula 1955, p. 112; Fouché 1966, p. 599; Herman 1967, p. 107. 8 Regula 1955, p. 144-145; Herman 1967, p. 107-108.
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805
Word-final /s/ was preserved in Old French but was largely dropped in Middle French, although it is still pronounced in certain words (dix,six, fils,plus) in pausal position and appears as voiced [z] before vowels (six = [si, sis], sixheures [siz œ :r]).9 Word-final /s/ was dropped in classical Sumerian, too, cf. PSum. */ lammas/ → , Akk. lamassu‘protective spirit’,10 and */šukus/ → , Akk. šukūsu ‘food ration’.11 When followed by postpositions beginning with /a/ or /e/, it appears as /r/, as in the 2nd person dative prefixes {-ra-} and {-ri-}; cf. dlàmma-ra-ni ‘his lamassu’, Abisare 1:19; (x royal barley) dlamma-re ‘for the lamassu’, AuOr 17-18 228 39:2; še šuku-rá, VS 14 10 i 2, and še šuku-ra, AAS 37:1; lú šuku-ra-me ‘men receiving rations’, Amherst 17 r. i 17; šuku-ra-ni ‘his food ration’, OTR 252 r i 13; (x barley) šuku-re ur4-a ‘reaped for rations’, SNAT 506:10 and 13.12 Furthermore, the long vowel marking the 2nd person agent and the nd 2 person comitative and terminative prefixes of the verb (see Table 1) perfectly parallels the long vowel resulting from the loss of syllable-final /s/in Latin and French. It can therefore with good reason be assumed that it also resulted from the loss of a syllable-final /s/, representing a pretonic alloform of the 2nd person pronoun {za} = [sa].There is accordingly no need to assume the existence of three separate 2nd person morphemes ({za}, {r}, and {e}) in Sumerian, but all three can be understood as context-bound allomorphs of the same pronoun, {za}. The introduction of the 2nd person morpheme {e} in the OB period probably arose from the inability of the Edubba grammarians to understand the mechanics of the compensatory vowel lengthening in the prefix chain of the verb, and {e}, which may have been abstracted from cases like Table I A 2 and B 3, offered a convenient way of getting around the problem. As the 3rd person agent/object morpheme {-n-} clearly also was a pretonic alloform of the 3rd person pronoun {ane}, the corresponding 1st person morpheme probably derived from the 1st person pronoun {ĝá/mà} and can be reconstructed as *-ŋ-. It has no counterpart in writing and hence was realized as gemination of the initial consonant of the verbal stem. 9
Regula 1955, p. 125; Herman 1967, p. 108. la-am-ma AN.KAL = lamassu,Sb II 174; [la]-mas-su KAL = d.la-mas-su KAL, [la]-am-ma KAL = d.la-am-ma KAL, Ea IV 311-312. 11 šu-ku ŠUK = šu-ku-sú,MSL 9 123:6 (Proto-Ea).Note also the entry 1459. kunigara ‘kingly, royal’ < kuniga(s) in EDSL, p. 209. 12 All examples (also in Tables 1 and 3) from ePSD and Oracc. 10
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4. OTHER CASES
OF IN
MORPHOPHONEMIC CHANGE SUMERIAN
The phonetic change /s/ > [z] > /r/ discussed above is not the only example of morphophonemic change in Sumerian. A number of words ending in /d/ involve a phonetic change analogous to the paradigms of lamma and šuku. When followed by postpositions beginning with /a/ or /e/, their final consonant regularly appears as ⟨r⟩ (written with the sign DU = rá/re6) in PreSargonic texts from Girsu and Lagaš, in contrast to spellings with ⟨d⟩ in Standard Sumerian, see Bauer 1975 and Table 3. Table 3. Words with final /-d/ written with the signs ⟨rá/re6⟩ and ⟨da/dè⟩ Word ba.d- ‘to open’
du6.d ‘mound’
Texts from Girsu and Lagaš šu bad-rá, DP 278 iv 5, etc.
Texts from other sites ki bad-rá, OB Diri Nippur Lu 24 bad-re6-dè, Song of the Hoe 4 bad-da, NATN 566:2 ba-an-di-ni-ib-bad-bad-dè,Lugalbanda in mountain cave 117 du6-du6-rá, Šulgi C 33, X 136 du6-du6-da, Exploits of Ninurta 693 du6-dè, Inanna B 35 du6-ra, AUCT 3 434:2 du6-lá, Proverbs 18:32
enku.d enku-re6, Uruinimgina 4 iii 12 = 5 iii 13 ‘fishery inspector’ gu4.d ‘ox’ gu4-rá, Gudea Cyl Frgt 11 & 12 gu4-ra-ke4, Proverbs 2 gu4-re6 VS 14 2 i 2, 11 i 2 gu4-da-bi-da, Dumuzi-Inanna W 19 gu4-dè, UET 3 787:1 kéš.d ‘to kéš-rá VS 14 5 i 11 and passim kéš-da, HSS 4 5 iii 15 and passim kéš-dè-dè, UET 3 873:4 tie’ ì-kéš-rá-a, Nik. 1 273 r. ii 4 kéš-re6-dè, PDT 1 361:4 kéš-re, Proverbs 1 30 še ku5.da, SLT 12 r. ii 10 ku5.d ‘to še ku5.rá, VS 14 170 i 1 etc. cur’ gána ku5.rá-kam, DP 529 r. ii 3 gána ku5.rá, Farmer’s instructions 59 ì-ku5-dè, TCL 5 6164:7 ì-ku5-re6, Šulgi X 143 mi-ni-in-ku5-re, Ninurta G 104
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pad.r ‘to break’
gána pad-rá, VS 25 61 r. iii 5
sù.d- ‘to be far’
sù-rá-àm, Gudea Cyl Frgt 11:1
sukud ‘to be high, project’
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ninda pad-rá, Proverbs 1:1, 77, 79 ninda pad-pad-rá, Gilgameš, Enkidu and the nether world 3, 7, 15, 293 ninda pad-pad-dè, ibid. 42 ud sù-rá, Šulgi O 45 and passim ud sù-da, Šulgi D 387 and passim ab sù-ud-da, Rim-Sin B 15 ha-ba-ni-ib-sù-ud-dè, Gungunum A 13 sukud-rá, Ibbi-Suen B 39 sukud-da, Ur-Namma F 6 sukud-dè, Proverbs 17.4
Bauer concluded that the Pre-Sargonic spellings pointed to the existence of a previously unrecognized phoneme /dr/ in Old Sumerian, which was later replaced by /d/ or /r/. In addition to words ending in /d/ (ba.d, enku.d, gu4.d, kéš.d, ku5.d, pad, sù.d, and šu.HA.d), he posited the existence of /dr/ also in words showing the alternation d/r in initial position (de6/ri, dù/rú, du7/ru5).13 The existence of this ‘extra’ phoneme was rejected by Black (1990) but has been accepted by most Sumerologists, although there is no agreement about its exact definition. Thomsen (1984, p. 44, § 23) presents it as /dr/; Steinkeller (1987, p. 56-57) accepts Bauer’s /dr/; Krecher (1988, p. 244-245) prefers //; Edzard (2003, p. 18) « tentatively adopts /r^/ », while Jagersma settles for /ř/ « pronounced as [tsh] » (2000 and 2010, p. 43-45). Zólyomi (2017, p. 28) follows Jagersma. Comparative linguistic evidence does not, however, support these interpretations but points to a morphophonemic change similar to /s/ > [z] > /r/. Already Black (1990, p. 117), followed by Veldhuis (1997/98, p. 118), interpreted the change /d/ > /r/ as a « sound change in process (rhotacism) whereby intervocalic /-d-/ became /-r-/ ». Whereas [dr] and [ř] are both very rare as phonemes worldwide14 and the change /r/ > /d/ is phonologically impossible, the opposite change (/d/ > /r/) is well attested in many languages in intervocalic position.15 The underlying mechanism is basically the same as in the rhotacism of /s/, and applies not only the voiced stop /d/ but to the
13 The existence of an initial [ř] in these words was already suggested by von Soden 1959, p. 51-52. 14 /dr/ is attested as a phoneme in Lepcha (a Sino-Tibetan language), where it is an voiced retroflex stop [ɖ] occurring syllable-initially, but not syllable-finally. Voiced retroflex [ɖ] also occurs in Tamil as an allophone of ..., but only in intervocalic position. Czech /ř/ is historically a palatalized /r/ corresponding to Russian /rj/. 15 See https://en.wikipedia.org/wiki/Rhotacism_(sound_change) for Finnish, English and German examples.
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unvoiced stop /t/ and the dental spirant /δ/ as well : in intervocalic position /t/ shifts to [d] and /δ/ to the dental fricative [ð], and both are substituted in repetitive contexts (e.g. at morpheme boundary) by /r/ or /l/. I suggest that the phoneme underlying the change /d/ > /r/ in Sumerian is the dental spirant /δ/, which appears in intervocalic position as /d/, /r/ or /l/ in Uralic languages. The change /δ/ > [ð] > /r, l/ is very common in Uralic languages, for example in Finnish, where it shows up in nominal declension and in dialectal differences from standard Finnish in a way closely paralleling the change /d/ > /r/ in Sumerian (see Table 4). Virtaranta (1958, p. 263) believes that the gradual disappearance of dialectal /l/ resulted from an attempt to imitate the more prestigious coastal dialects, where /δ/ > [ð] had developed into /r/. Table 4. Dialectal differences reflecting the change /d/ > /r, l/ in Finnish Standard Finnish Uralic etymon *käδe ‘hand’ *šejδe ‘demon’ *koδa ‘hut’ *paδa ‘dam, wall’ *śoδa ‘war’ *śüδäme ‘heart’
Nominative
Partitive
Genitive
käsi hiisi kota pato sota sydän
kättä hiittä kotaa patoa sotaa sydäntä
käden hiiden kodan padon sodan sydämen
Dialectal forms kären,kälen hiiren,hiilen kolan paron,palon soran,solan syrän,syläm
Strikingly, all the words put forward as containing the alleged /dr/ phoneme have counterparts in Uralic languages (see Table 5), and all the etyma reconstructed for these words have */δ/ for Sumerian /dr/. This supports the suggestion made above that the alleged /dr/ phoneme actually was the unvoiced dental spirant /δ/, and lends credence to the claim that Sumerian is genetically related to Uralic.
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Table 5. Uralic parallels to words containing the alleged /dr/ phoneme EDSL Entry
Uralic etymon
196. ba, bad ‘to open’
*paδa-, pańδ́a204. bad ‘to open, untie’ *aŋwańδa292. bad.da, bad.rá, bara4 ‘vast, distant’
*aŋwaδa
520. dù-, rú- ‘to make’ 520. du7-, ru5- ‘to butt’
*δoŋe*δȯka-
521. du7-, ru5- ‘to suit’
*δȯke-
522b. du7(.d) ‘perfect’
*δ́ȯkδ́e
579. du6.l/r- ‘mound’
*tewδü
864. gu4, gud ‘ox’
*kwawδ́i
1353. kéš- ‘to tie, bind’
*kwäδ́ä-
1423. ku6, kud ‘fish’ in enku.d ‘fishery inspector’ 1429. kud- ‘to cut, plow’ 1931. pad, pad.rá ‘bite’
*kwaδa
2029. ri(g5)-, de5- ‘to fall’ 2220. sud-, sud.rá- ‘to extend, smooth, go far’
*kwäńδ́ä*paδa *δükä*śuδŕa-
Reflexes in Uralic languages C pača-‘to open’, O pȧtȧ, V pal ‘open’ F avat-,ovāt-,O āŋəta-,āŋəli-‘to open, untie’ F avara,abar,ovàr‘vast, boundless’, U mur‘deep’,O ɒmrȧś,omraś,V oβrà‘deep, wide’ F luo-‘to create, make’ F tökät-,L čoɔkkɒ-,M toka-,Z toj-, H dugF toket-,L čaɔkkɒ-,Z tuj-,O tįj-,V täjF täysi,O tȧϑ,teᴅəŋ,H tele,S tīr ‘full, whole’ F töyry,töyly‘knoll, hill’, S tē̮l ‘mound, hill’ F kuohio‘gelding’, O kowti‘gelded bull’ F köyttä-,L gæcca-‘to tie’, S kura-‘to bind’ F kala,L guolle,C kol,O χuťa,χul, k̔uϑ,k̔uď-,H hal,S k̔uōla‘fish’ F kyntä-‘to plough’, S χaδ́ē-‘to scratch’ F pala,L poδa,C paδraš,U ńań-pįr ‘crumb’ L râvga-, O raχ-,V räγät-‘to fall, collapse’ F suori-‘to extend, smooth, go away’,M sudore-,suďŕa-, U Z suʒ́i-‘to extend, reach’
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5. CONCLUSION This article deals with phonological issues of perhaps little general interest, but I hope it has succeeded in drawing attention to the importance of comparative linguistics and historical phonology in the study of Sumerian. I believe that in studying Sumerian grammar and lexicon one should not stop at Sumerian data alone but also take into consideration the evidence offered by other languages. Phonological processes operative in Sumerian worked in other languages as well, and Sumerian itself was not at all so isolated linguistically as is commonly believed today, as demonstrated by my recent etymological dictionary (EDSL).16 For example, Sumerian za, zé ‘you’ and -zu ‘your’ have parallels not only in Uralic (cf. especially Finnic sa,sä‘you’,sun,-si‘your’) but many other Eurasian languages and language families as well (e.g., Greek σύ,Gothic þu, Turkic sē(n),sän,san,ϑen, Mongolian či,ši, Tungusian si,sī,Kartvelian šen,si,and Afro-Asiatic ta-,tu-).17 These parallels are bits and pieces of a gradually emerging « big picture » that will eventually definetely determine the place of Sumerian among the world’s languages. I feel greatly tempted to continue this study by speculating on the Proto-Sumerian form of the 2nd person pronoun and its relationship to the corresponding forms reconstructed in other protolanguages, but that is not within the scope of the present paper and so must wait for another occasion. BIBLIOGRAPHY Attinger P., 1993: Eléments de linguistique sumérienne : La construction de du11/e/di « dire »,OBO, Fribourg/Göttingen. —— 2011: « Les pronoms personnels indépedentes de la 1re et de la 2e singulier en Sumérien », ZA 101, p. 173-190. Bauer J., 1975: « Zum /dr/-Phonem des Sumerischen », WO8, p. 1-9. Black J., 1990: « The Alleged ‘extra’ Phonemes of Sumerian », RA84, p. 107118. Boisson C., 1989: « Contraintes typologiques sur le système phonologique du sumérien », BulletindelaSociétédeLinguistiquedeParis84/1, p. 201-233. Dauzat A., 1950: Phonétiqueetgrammairehistoriquesdelalanguefrançaise, Paris. Edzard D. O., 2003: SumerianGrammar,HdO I/71, Leiden/Boston.
16 17
Parpola 2016. Cf. EDSL, Part 1, p. 408a.
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LES DIVINITÉS AU FÉMININ – UNE ÉTUDE DES SCEAUX-CYLINDRES MÉSOPOTAMIENS Katia Maria Paim POZZER*
Participer à un hommage académique rendu au Prof. Dominique Charpin est un privilège, d’autant plus qu’à un moment de ma formation professionnelle, j’ai pu profiter de ses enseignements et de sa sagesse. Au début des années 90, j’ai obtenu une bourse du gouvernement brésilien pour faire mon doctorat à Paris, sous la direction du professeur Charpin. C’était la première fois qu’un(e) étudiant(e) brésilien(ne) venait en France présenter une thèse de doctorat sur le thème de l’ancienne Mésopotamie. Cela a été, sans aucun doute, une expérience qui a profondément influencé ma vie, non seulement du point de vue académique et professionnel, mais aussi en tant qu’expérience humaine, en tant qu’étrangère vivant dans une ville qui n’appartenait pas à ma propre histoire et, de ce fait, cela m’a permis de regarder mon pays d’un “autre endroit” et ainsi de mieux comprendre la réalité. Dans ses conférences, D. Charpin nous impressionnait par son érudition et sa compétence, nous encourageait par son enthousiasme pour les découvertes scientifiques du domaine et nous contaminait par son plaisir à lire et interpréter des textes anciens. La fascination pour la Mésopotamie se voyait dans le scintillement du regard... Cela ne s’oublie pas ! Cette passion s’enseigne même. C’est ce que je fais depuis, au Brésil. Je crois qu’être enseignant est l’une des activités les plus nobles et les plus puissantes qu’un être humain puisse accomplir. Nous pouvons contribuer à la transformation de la société et laisser des semences qui, un jour, pourront pousser et porter des fruits. Et Dominique Charpin a planté de nombreuses graines, même dans des lieux lointains et inconnus, comme dans le sud du Brésil, et a laissé de nombreuses marques dans le monde. Ma contribution, dans ces mélanges, se propose d’étudier la représentation des femmes dans les sceaux-cylindres. C’est le résultat d’une recherche initiale intitulée Art,histoireetculturematérielle–uneétude
*
Universidade Federal do Rio Grande do Sul (Instituto de Arte), Brasil.
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dessceaux-cylindresmésopotamiens développée au Laboratoire d’études sur l’antiquité orientale (LEAO), à l’Universidade Federal do Rio Grande do Sul (UFRGS). Cette recherche a pour objectif d’enquêter sur l’iconographie des sceaux-cylindres appartenant aux diverses traditions mésopotamiennes, dans une perspective multidisciplinaire articulant l’histoire de l’art, l’archéologie et l’histoire. La recherche prévoit l’analyse de thèmes tels que les figures anthropomorphes et/ou géométriques, les animaux (réels et imaginaires), la végétation et le paysage, l’architecture, les divinités, la représentation féminine, les symboles et attributs, ainsi que les nombreuses références à des thèmes littéraires. Le sujet des sceaux-cylindres a également été l’un des objets d’étude de D. Charpin. Le présent article fera écho par conséquent à plusieurs de ses œuvres. Les sceaux analysés ici font partie d’une collection, à l’origine privée, la CidCollection, et ont été publiés dans le catalogue A Escrita da História.TheWritingofMemory, 2004. L’histoire de cette collection est frappante. Elle débute par l’initiative d’un grand collectionneur d’art brésilien1, propriétaire d’une fortune personnelle et d’une banque, visant à créer, en 2002, l’Institut Culturel Banco Santos, dans la ville de São Paulo. En 2004, l’Institut a organisé une exposition temporaire intitulée « L’écriture de la mémoire », qui a été saluée par la presse brésilienne comme une référence culturelle dans le pays. Selon Edemar Cid Ferreira (2004, p. 13), président de l’Institut, l’objectif était : « d’apporter à la société une grande variété de documents et les nombreuses mémoires qu’ils constituent. (...) En ce temps de changement du concept de citoyenneté que le Brésil traverse, cette action peut contribuer à la construction d’une société ouverte et démocratique2. »
L’exposition commençait avec des documents préhistoriques, puis des écrits anciens de la Mésopotamie, de l’Égypte, de la vallée de l’Indus, de la Chine, de la Méso-Amérique, de la Phénicie, du Levant, de la Grèce et de Rome. Objets et documents artistiques du monde byzantin, manuscrits enluminés (hébreu, arabe, persan, andalous, livres d’heures), manuscrits éthiopiens, textes du Népal, du Tibet et de l’Inde moghole faisaient partie de cette collection impressionnante. Sans parler des centaines d’objets de l’art occidental moderne et contemporain et d’une documentation unique sur l’histoire du Brésil. 1 En quatre décennies de collectionnisme, des milliers d’objets et de documents provenant de toutes les périodes et de cultures des cinq continents ont été rassemblés. 2 Traduction de l’auteur.
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Les deux dernières pages du catalogue bilingue portugais-anglais (A Escrita da História. The Writing of Memory, 2004) contiennent les images d’un palm-top et d’une tablette cunéiforme, évoquant l’idée de deux supports d’écriture qui contiennent des éléments de continuité et rupture, de la tablette au tablet (Fig. 1 et 2).
Fig. 1. Ordinateur de poche HP IPAQ H2210 11,5 × 1,5 × 1,5 cm, 2004. AEscritadaHistória.TheWriting ofmemory, 2004, p. 444.
Fig. 2. Tablette cunéiforme en argile 12,3 × 5,8 × 2,2 cm 1900-1700 av.-J.C. Babylonie (1er empire). AEscritadaHistória.TheWriting ofmemory, 2004, p. 445.
En plus du magnifique catalogue, un livre académique a également été publié, où des spécialistes de divers domaines ont analysé une partie de la collection de l’exposition (Karnal & Neto 2004). J’ai pu participer à une étude sur l’écriture cunéiforme intitulée « A Palavra de Argila e a Memória da História », lors de l’examen de quelques tablettes et d’objets mésopotamiens (Pozzer 2004). Les activités de l’Institut Culturel Banco Santos ont cessé en 2005, à la suite de la liquidation de la banque Santos, qui avait alors une dette de près d’un milliard de reais3 sans compter que le président avait été 3
Autour de 235 millards d’euros.
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arrêté pour fraude fiscale. La collection d’art, la CidCollection, a été démembrée, une partie a été vendue pour rembourser les dettes tandis que la collection d’antiquités a été donnée au Musée d’archéologie et d’ethnologie de l’Université de São Paulo (MAE-USP), établissement public d’enseignement et de recherche, où elle se trouve actuellement. C’est une collection brésilienne rare qui contient des artefacts de l’ancienne Mésopotamie et peut être vue par les étudiants et autres visiteurs du musée sur le territoire national. Pour rendre hommage au Prof. Dominique Charpin et le remercier de ses graines plantées en Amérique du Sud, je propose l’analyse de quelques-uns de ces objets. 1. UNE RÉFLEXION THÉORIQUE L’histoire visuelle est un domaine d’activité d’une grande valeur stratégique pour la connaissance historique de la société, son organisation, son fonctionnement et sa transformation (Bezerra de Meneses 2005, p. 33). Pour l’histoire, les sources iconographiques et la culture matérielle sont pleines de révélations historiques, à condition qu’elles soient traitées avec les méthodologies appropriées. Les études menées par la nouvelle histoire culturelle ont joué un rôle clé dans l’élévation des images à la catégorie des sources historiques de première importance (Burke 2016). Dans le domaine de l’histoire de l’art on comprend bien que les images véhiculent aussi les conceptions esthétiques, idéologiques, politiques et sociales. Nous savons que la culture matérielle contient certains messages que la langue écrite n’est pas capable de transmettre. La capacité de l’art à représenter des messages en fait un puissant outil de persuasion qu’un groupe peut utiliser. L’art s’attache à la forme que les signes peuvent prendre et aux significations et valeurs qui leur sont attribuées pour reproduire le pouvoir social dominant. L’iconographie révélée par les objets demande une étude spécifique car, dans l’Antiquité, on trouve des textes accompagnés d’images (Amiet 1979, p. 8). Les artistes anciens ont créé un répertoire qui comprend divers types de scènes et de personnages, dont l’identification est riche de significations. Nous comprenons que les images sont des représentations des idéaux, des rêves, des peurs et des croyances d’une époque. Elles constituent donc d’importantes sources historiques qui peuvent être objet d’analyse et d’interprétation historique.
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Les sceaux-cylindres, les plaques d’ivoire sculptées et les briques émaillées étaient les produits les plus importants de la production artistique mésopotamienne. Ils étaient présents en grand nombre dans toutes les cultures du Proche-Orient et ont grandement contribué à la compréhension de ces civilisations. Le sceau-cylindre est apparu au quatrième millénaire avant notre ère et précède l’invention de l’écriture. Il créait des frises infinies avec des motifs de dieux et de héros animés montrant leur forte fonction décorative. À certaines périodes, comme à l’époque sumérienne archaïque, à Akkad, à l’époque paléo-babylonienne et à la période assyrienne, nous trouvons des figures dotées d’un certain naturalisme et pleins de mouvements (Frankfort 1996). Parfois, l’iconographie est accompagnée d’inscriptions contenant le nom du propriétaire, son affiliation et l’indication du dieu de sa dévotion particulière. Les civilisations anciennes nous ont légué d’innombrables témoignages où l’iconographie et le texte sont combinés directement sur le même support, exploitant ainsi l’échange entre communication verbale linguistique et communication visuelle. Pour l’historiographie, dans le passé, texte et image étaient perçus comme des moyens d’expression concurrents, avec une hiérarchie entre eux. De nos jours, il est entendu que le texte et l’image doivent être analysés à partir d’une conception dialogique et interactive, et non pas en hiérarchisant les deux (Muth, Neer, Rouveret & Webb 2012, p. 221). Cette approche interactive s’appuie sur les pratiques du passé juxtaposant des mots et des images. Les anciens croyaient que chaque affirmation pouvait évoquer une image dans l’esprit de chaque spectateur/ auditeur. Il y a donc une différence radicale entre les expériences, la visualité et l’ontologie anciennes et contemporaines de l’image. Les anciens avaient une perception des images très différente de la nôtre, ils ne les voyaient pas comme des images, mais comme des agents ou des êtres divins (Muth, Neer, Rouveret & Webb 2012, p. 230). La discussion sur le statut de la représentation visuelle en Mésopotamie est une question clé de l’histoire de l’art ancien du Proche-Orient. On pense maintenant que la notion de mimesis, de représentation en tant que moyen d’imitation de choses réelles dans le monde, n’est pas suffisante pour comprendre l’art de l’antiquité orientale. Les civilisations de l’Ancien-Orient croyaient au pouvoir des signifiants et à leur statut de partie intégrante du réel (Asher-Greve 2013, p. 359).
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Dans le vocabulaire mésopotamien, il y a un mot akkadien Ṣalmu qui est utilisé pour désigner la représentation et qui peut être traduit par statue, relief, monument, peinture et image (Black, George & Postgate 2000, p. 322). La notion du mot Ṣalmu, en tant que partie d’un système de représentation multidimensionnelle, peut être traduite par image, est expliquée par la relation avec l’écriture cunéiforme, à partir de l’idée de la représentation du signe et de sa place dans le champ du réel (Bahrani 2003). L’écriture cunéiforme est définie comme symbolique car le signifiant (support matériel) est interprété comme rappelant le sens direct (image mentale). Mais chaque signe, parce qu’il a une valeur pictographique et phonétique, a le potentiel d’évoquer d’autres référents (objets) qu’il contient. Irene Winter (2010, p. 80) affirme que l’image est plutôt un code convenu, à médiation culturelle, une représentation idéalisée et non un portrait au sens récent de l’art occidental, en tant que copie de la personne réelle. Ce ne sera jamais une image mimétique d’une personne, mais une certaine représentation naturelle. L’image dans la Mésopotamie ancienne n’est pas considérée comme similaire à une réalité originale présente ailleurs, mais elle contient la réalité en soi (image). La raison pour laquelle cette notion de représentation est possible pour les Assyriens et Babyloniens est que le domaine du réel comprend, par définition, de multiples couches et un système complexe de signes que Bahrani (2003, p. 127) décrit comme « realmetasemiotic » en opposition au métaphysique. 2. L’APPORT MÉTHODOLOGIQUE La sémiotique étudie le processus de signification, c’est-à-dire la production, la codification et la communication des signes. Pour plusieurs auteurs (Saussure 1995 ; Pierce 2000), le signe est cette forme qui substitue un phénomène acoustique ou visuel et le fait dans un univers confiné, de formes complémentaires et qu’il est arbitraire, donc institutionnel et culturel et constitue le degré fondamental des phénomènes formels. La sémiotique repose sur quatre concepts : le signe, qui est une écriture, est une représentation graphique ; l’indice, qui permet au signe de se reproduire éventuellement de manière mimétique ou onomatopoïétique, ou de faire immédiatement référence à un phénomène du monde ; le symbole, qui ouvre au signe une possibilité plus grande, dépend de
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toutes les subjectivités culturelles et historiques, est idiomatique, a la lexicalité et sa lecture ne peut être faite qu’avec les instruments nécessaires, qui sont les différentes significations ; et l’allégorie, dans laquelle les formes esthétiques fournissent des récits (textuels, culturels, oraux, etc.), que sont la source des représentations esthétiques. Ces concepts ont été appropriés par Erwin Panofsky (2007) et incorporés dans l’énoncé de sa méthode d’analyse et d’interprétation iconologique, que nous utiliserons. Toutefois il est nécessaire avoir un degré spécifique de connaissance culturelle pour pouvoir identifier les conventions conformes au prototype de l’image symbolique. Zainab Bahrani (2003, p. 121), qui utilise des concepts formels d’analyse de la sémiotique, affirme que le système de représentation assyrobabylonien est conçu comme une chaîne multidimensionnelle d’apparences possibles, c’est-à-dire que la représentation est comprise comme une partie du réel. Pour les Assyriens et les Babyloniens, le récit verbal et le récit visuel ne sont pas séparés, leur sens est imbriqué, les deux ont une relation d’interdépendance dans le même système symbolique. Ainsi, l’art ancien oriental peut être étudié comme une facette d’un vaste système symbolique. L’analyse des images a été réalisée selon la méthodologie proposée dans les travaux d’Erwin Panofsky (1995, p. 19), dont le postulat divise le processus d’analyse visuelle en iconographie et iconologie et, à des fins didactiques, indique trois opérations distinctes : la description pré-iconographique ; analyse iconographique et interprétation iconologique. Nous comprenons l’iconographie en tant qu’étude du thème ou du sujet, et l’iconologie en tant qu’étude du sens de l’objet. L’iconographie est le thème et la signification des œuvres d’art par opposition à leur forme et l’iconologie est l’étude des icônes ou du symbolisme dans la représentation visuelle. Il est important de souligner que les opérations de recherche (décrites ci-dessous) doivent s’effectuer selon le même processus organique et indivisible (Panofsky 2007, p. 64-65) : 1ère opération : réalisation de la description pré-iconographique, c’està-dire l’énumération des motifs artistiques pour chaque thème. Nous devrions analyser des séries d’images et non des images isolées. Les motifs artistiques sont les formes pures (ligne, couleur, volume) qui représentent des objets naturels (humains, animaux, plantes, maisons, outils, etc.). 2ème opération : réalisation de l’analyse iconographique, c’est-à-dire identification d’images, d’histoires et d’allégories. C’est-à-dire la
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combinaison de motifs artistiques avec des sujets / thèmes et concepts. Les motifs artistiques, porteurs de significations, sont des images et les combinaisons d’images créent des histoires et des allégories. Dans cette étape, ces combinaisons doivent être identifiées, décrites et classées. 3ème opération : réalisation de l’interprétation iconologique, c’est-àdire la découverte et l’interprétation des valeurs symboliques dans les images. L’iconologie est une iconographie qui devient interprétative. Nous devrions nous familiariser avec ce que les auteurs lisaient et savaient à partir de sources littéraires. Panofsky (2007, p. 63) nous avertit que nous devons corriger notre expérience et nos connaissances pour chaque étape, sachant que dans des conditions historiques différentes, les objets et les faits ont été exprimés d’une certaine manière (histoire des styles) ; que les thèmes et les concepts étaient exprimés par des objets et des faits (histoire des types) ; et que les tendances générales et essentielles de l’esprit humain étaient exprimées par des thèmes et des concepts spécifiques (histoire des symboles). 3. LES SCEAUX-CYLINDRES :
OBJETS D’ART
?
L’impression continue du sceau-cylindre avait une fonction narrative, symbolique et décorative. La plupart des représentations sont inspirées de la mythologie, mais nous avons toujours du mal à en interpréter certaines, lorsque nous n’avons pas de textes de référence contemporains. Cependant, il est possible de reconnaître les divinités et de les identifier lorsqu’elles sont accompagnées des attributs que nous connaissons par le biais d’autres documents. À partir de la deuxième moitié du quatrième millénaire avant notre ère, des sceaux ont été imprimés sur les tablettes afin de garantir leur authenticité. Comme son nom l’indique, ces sceaux avaient une forme cylindrique et étaient faits en pierre, céramique, verre, argile cuite, bois, ivoire ou métal. Ils ont été ornés de motifs iconographiques de la mythologie et de la vie quotidienne des Mésopotamiens et représentent une source documentaire importante sur l’histoire de cette civilisation. Le sceau a la particularité d’être associé à la tablette d’argile et à l’écriture cunéiforme, deux éléments essentiels de la civilisation mésopotamienne, dont les inventions ont été réalisées par les Sumériens. Sa principale caractéristique était d’imprimer une marque exclusive sur des
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pièces d’argile utilisées pour sceller des tablettes d’argile, pour sceller les serrures de portes ou de conteneurs, par exemple. Le motif iconographique représenté sur les cylindres était généralement constitué de scènes figuratives et leur utilisation était le signe distinctif d’une classe sociale élevée, telle que rois, scribes, marchands, hommes d’affaires, où chaque motif était unique et immuable. En tant qu’objet, le sceau était porteur de significations, c’était un symbole de pouvoir, d’autorité et de statut social. Les sceaux pouvaient servir d’offrandes votives ou funéraires, de cadeaux aux dieux ou d’amulettes protectrices. Ils ont joué un rôle important dans l’économie et l’administration et ont été témoins de l’influence et de la diffusion de différentes cultures dans le Proche-Orient ancien (Pittman 2006, p. 1589). Henri Frankfort (1995, p. 126) affirme que l’art de la glyptique a connu un déclin au cours de la période d’Akkad, lorsque la diversité des thèmes a été éliminé. L’utilisation d’un canon iconographique plus simple a donné une uniformité esthétique plus pauvre. La soi-disant «scène d’introduction», associée à de nombreux motifs secondaires, a entraîné des compositions confuses, manquant d’équilibre, sans harmonie. L’auteur ajoute que pendant la période d’Isin-Larsa puis de la première dynastie de Babylone, les sceaux-cylindres ont perdu de leur finesse et les inscriptions sont devenues plus importantes. Cette observation a été corroborée par l’analyse de I. Gelb (1977, p. 108), lorsqu’il a proposé d’établir une typologie des sceaux contenant des inscriptions. L’étude des sceaux-cylindres mésopotamiens se montre de plus en plus nécessaire, en regard non seulement de leur iconographie mais aussi de leur légende. Dans son étude des sceaux de l’époque paléo-babylonienne, W. F. Leemans (1982, p. 221) a établi qu’ils pouvaient avoir les fonctions suivantes : 1. indiquer la propriété de quelque chose ; 2. protéger une chose contre des infractions ; 3. certifier la qualité, le poids, la mesure ou le contenu de quelque chose ; 4. identifier le porteur d’un sceau dans le sens 2. ou le signaler comme représentant ; 5. faire connaître le fabricant ou l’expéditeur d’une chose ; 6. confirmer un écrit – contrat, déclaration, lettre, etc. – soit à la place, soit à côté de la signature ; 7. authentifier un écrit, parfois coïncidant avec 6 ; 8. approuver un acte par une personne ou une autorité ; 9. indiquer (prouver) la présence de quelqu’un à un acte.
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Il apparaît donc que le sceau apposé à un contrat avait pour but de l’authentifier. À l’époque d’Isin-Larsa, la plupart des contrats étaient scellés par les témoins, et l’on ne trouve que quelques rares exceptions où le propriétaire du sceau était l’une ou l’autre des parties contractantes, comme c’était l’usage à l’époque d’Ur III. Les sceaux étaient apposés le plus souvent sur l’enveloppe et non sur la tablette, ce qui explique le nombre restreint de ceux qui sont parvenus jusqu’à nous, car on sait que les enveloppes se conservent plus difficilement (Charpin 1985, p. 20). Nous savons également que les sceaux personnels pouvaient être transmis d’une génération à l’autre, et que c’est le fils aîné qui héritait alors du droit d’utiliser le sceau de son père après le décès de celui-ci (Charpin 1990, p. 62). D. Charpin (1990, p. 72), qui, dans son étude des légendes des sceaux-cylindres de diverses familles babyloniennes, s’est intéressé à la signification de la mention « serviteur de tel dieu » (ìr ND) présente dans les sceaux personnels, considère que l’idée de dévotion privée était la plus probable. Par ailleurs, il avance l’hypothèse que les divinités qui figurent sur les sceaux sont non pas paternelles, mais familiales. En fait, s’agissant d’une société patriarcale, où la figure du père s’avère prépondérante au sein de la famille et du reste de la société, la dévotion familiale pourrait s’y confondre avec la dévotion paternelle, ce qui expliquerait aussi la transmission de père en fils des sceaux-cylindres. 4. LA
REPRÉSENTATION FÉMININE
Les études sur l’histoire des femmes ont connu un développement profond au cours des dernières décennies, comme en témoignent les nombreuses recherches et publications qui en ont résulté. Cet élargissement du champ de l’histoire, qui a incorporé le récit des actions des femmes, a eu lieu, non seulement dans les principaux centres de recherche en Europe et aux ÉtatsUnis, mais également en Asie, en Océanie, au Moyen-Orient et en Amérique Latine. Les femmes ne sont pas seulement devenues des « objets d’étude », elles ont également acquis une notoriété dans les universités et les différents établissements d’enseignement et de recherche du monde. Ces changements sont le résultat d’un long processus (inachevé) de luttes pour l’égalité entre hommes et femmes (Bahrani 2001 ; Asher-Greve 2013 ; Lion & Michel 2016 ; Stol 2016, entre autres).
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Déconstruire la vision d’une histoire biologique naturalisée, basée sur une vision universelle du comportement humain, a été la première tâche effectuée dans ce processus. La critique féministe, marquée par la polarisation entre hommes et femmes, a montré que le sexe et le genre sont historiques et culturellement construits et qu’il existe une détermination sociale dans la constitution du discours sur la naturalisation des différences (Soihet 1997, p. 275-296). L’étude de ce thème est encore limitée lorsqu’il se réfère à l’Antiquité orientale, car nous rencontrons des difficultés de deux ordres : spatial et temporel. La distance temporelle qui nous sépare du monde ancien ajoute des difficultés, notre accès à la documentation est parfois très limitée, ce qui nous a conduit à des pratiques de recherche hétérodoxes (et stimulantes), telles que l’interdisciplinarité entre l’histoire, l’archéologie et l’histoire de l’art. Sur le problème de la constitution de l’espace, Edward Said (1978) nous dit que les hommes attribuent des rôles et des significations à des objets, des lieux ou des époques et que ces significations acquièrent une validité objective après que ces attributions se soient produites et qu’il existe une pratique universelle de signification spatiale dichotomique : notre/leur ; civilisé/barbare. L’auteur a levé le voile de la naturalisation de la différence et a exposé l’historicité de la construction de l’espace. La collection intitulée Histoire mondiale de la femme constituait un repère historique dans le domaine des études sur l’histoire de la femme dans le monde antique. Le volume I PréhistoireetAntiquité, 1965, organisé par le classiciste Pierre Grimal qui comptait sur la contribution de Jean Bottéro sur la femme en Mésopotamie est, aujourd’hui encore, considéré comme une enquête à caractère pionnier et innovateur qui a anticipé les œuvres de la troisième génération des Annales après 68 (Burke 1997). Nous devons considérer que la représentation de la femme dans l’art mésopotamien témoigne d’un certain idéal esthétique de beauté ou de féminité plutôt que d’une représentation naturaliste du corps féminin. Autrement dit, bien que le style artistique puisse osciller entre naturalisme et abstraction, ces formes peuvent représenter un idéal esthétique porteur d’un idéal physique. Cependant, comme Schlossman et York (1967, p. 346-348) nous en avertissent, il faut tenir compte de la qualité de l’œuvre, des questions stylistiques, des conventions qui la définissent et du but dans lequel l’objet a été produit.
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5. L’ÉTUDE DES
SCEAUX
5.1. Sceau-cylindreA
Fig. 3. Sceau-cylindre et impression moderne 1900-1600 av. J.-C. Babylonie. Hématite, 2,6cm AEscritadaHistória.TheWritingofmemory, 2004, p. 66.
Ce sceau-cylindre comporte une scène avec quatre personnages. De gauche à droite, nous trouvons un personnage masculin, avec une longue barbe, portant une masse d’arme et vêtu d’une robe courte, les membres inférieurs apparents, montrant des muscles saillants. Devant lui, se présente une divinité féminine, reconnaissable à son diadème à cornes, sa longue robe à franges tout le long du corps. Cette figure a les avant-bras levés dans un geste de supplication. En tête de cette déesse, se tient un autre personnage masculin, barbu, avec un kaukanès constitué de franges dans les finitions du bas ; il offre une chèvre à la divinité principale. Ces trois personnages sont tournés vers la droite, faisant face à une divinité masculine qui les regarde. Cette quatrième figure possède le diadème à cornes, la jambe droite en avant, tandis que son pied repose sur une plate-forme. La divinité tient un cimeterre dans sa main droite. Apparemment, il s’agit du dieu Šamaš, car la figure possède ses attributs et sa gestualité, ainsi que la référence dans l’inscription. Nous pouvons également identifier dans le champ visuel le disque solaire en croix et le croissant lunaire entre l’adorateur avec la chèvre et le dieu. Nous apercevons aussi, entre le donneur et la divinité secondaire, une étoile et une peutêtre un animal. Les trois lignes d’inscriptions sont très peu lisibles car a été ajouté la figure d’un oiseau sur l’inscription, sans qu’on puisse l’identifier :
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za-li-lum DUMU dEN.ZU-id-di-nam ÌR dnè-⸢iri11-gal⸣ Zalilum, Fils de Sîn-iddinam, Serviteur de Nergal.
Ce sceau représente une série d’offrandes au dieu Šamaš. Le personnage qui offre le bouc est probablement le roi et il est accompagné de la déesse Lamma, généralement évoquée comme une déesse qui introduit les fidèles devant les divinités importantes. La quatrième figure reproduite peut être la représentation du roi dans sa tenue de guerrier, portant la masse d’arme. Ascalone (2005, p. 139) souligne qu’une série d’éléments symboliques, tels que le disque solaire avec des rayons sur le croissant de lune, les détails de la robe du roi et la position debout de la divinité sur une plate-forme sont parmi les innovations de la glyptique paléobabylonienne. L’iconographie de ce sceau présente de nombreuses similitudes avec CLS I 9 (BM 126173) publiée par Edith Porada et Dominique Collon (2016, p. 3, planche 5) et suit les caractéristiques de la période paléobabylonienne, en ce qui concerne la composition, les vêtements et les accessoires. 5.2. Sceau-cylindreB
Fig. 4. Sceau-cylindre et impression moderne 1900-1600 av. J.-C. Babylonie. Hematite, 2,6cm AEscritadaHistória.TheWritingofmemory, 2004, p. 66.
Le sceau montre trois personnages dans une scène de culte. De gauche à droite, on voit une déesse, avec le diadème à cornes et un kaukanès
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avec franges. Elle a les avant-bras levés en avant et les mains à la hauteur du visage, un geste de supplication. Devant lui, la figure d’un homme, avec la casquette royale à bords parallèles, son manteau est un peu plus court à l’avant, descendant jusqu’aux genoux pour se terminer en franges. Ses mollets sont visibles et musclés. Il a une longue barbe et porte une masse d’arme dans sa main gauche. Ici nous avons affaire à une représentation classique du roi, avec des aspects virils et guerriers. La déesse et le roi sont tous deux dirigés vers la droite de la scène, fixant la divinité principale qui, sans aucun doute, est Ištar. La déesse est représentée avec ses attributs de guerrière : un sceptre à la main droite et une harpé à la main gauche et, derrière son dos, deux carquois croisés. Elle possède un diadème à cornes, une veste longue avec la jambe droite en avant, dont le pied repose sur un protomé de lion. Elle porte la couronne de cornes, attribut important de la divinité, et se trouve sous un lion, un animal associé à la royauté, avec le symbolisme de la force qui, à son tour, est représenté sur une montagne, un lieu où la déesse habite, faisant allusion au ciel. Le sceau présente des inscriptions, qui, selon la typologie établie par I. J. Gelb (1977, p. 117), est du type personnel (type XII), et se caractérise par la présence de trois lignes, au savoir, le nom du propriétaire, le nom du patronyme et de la divinité familiale. On peut lire : su-ma-ìl DUMU a-bi-iš-mu-um ÌR dAN-MAR.TU Suma-il, Fils de Abiš-mum, Serviteur de An-Amurru.
La mention au dieu Amurru, ainsi que le nom du propriétaire du sceau, font référence à une origine ethnique, les amorrites, issue de la région occidentale de la Mésopotamie (Ziegler 2001, p. 40). 5.3. Sceau-cylindreC Ce sceau représente une divinité masculine assisse sur un trône élevé sur une plate-forme. Il porte le diadème à cornes, un kaukanès et tient ses avant-bras légèrement élevés. Au dessus, on voit le signe du disque solaire avec des rayons sur le croissant de lune symbolisant le dieu Šamaš. Devant lui, une figure masculine, peut-être un prêtre, avec une veste longue et les mains jointes à la hauteur de la ceinture. Et, derrière lui, se trouve une déesse, avec le diadème à cornes, un kaukanès avec franges. Il s’agit probablement de la déesse Lamma, qui apparaît très fréquemment dans les scènes d’adoration ou d’introduction, dans la
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Fig. 5. Sceau-cylindre et impression moderne 1900-1600 av. J.-C. Babylonie. Hématite, 2,8cm AEscritadaHistória.TheWritingofmemory, 2004, p. 67.
glyptique babylonienne. Elle a les avant-bras levés en avant et les mains à la hauteur du visage, en un geste de supplication. Le sceau comporte aussi des inscriptions standards, avec le nom de la personne, le patronyme et le dieu personnel ou familial. Ainsi peut-on lire : ni-id-nu-ša DUMU pu-hi-ya ÌR dMAR.TU Nidnuša, fils de Puhiya, serviteur d’Amurru.
Nous avons à nouveau affaire à des personnes d’origine amorrite, comme indiquée par l’onomastique. On doit souligner que les personnages assis dans des scènes de culte étaient plus communs dans les périodes antérieures. Notons que dans le catalogue (AEscritadaHistória.TheWriting ofMemory, 2004, p. 67), les légendes de sceaux ont été inversés. 5.5. Sceau-cylindreD Dans ce sceau, nous avons, de droite à gauche, un personnage masculin sur une plate-forme, avec le crâne rasé, pouvant identifier un prêtre, dont la main droite tient un sceptre ou un bâton et à droite un seau. L’image publiée est difficile à lire à cause de sa petite taille et du manque de définition. Il n’est pas possible d’identifier ses vêtements, mais on aperçoit qu’il porte une ceinture. Devant ce personnage, il y a une figure féminine, certainement la déesse Lamma, figure féminine protectrice,
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Fig. 6. Sceau-cylindre et impression moderne 1900-1600 av. J.-C. Babylonie. Hématite, 2,5cm AEscritadaHistória.TheWritingofMemory, 2004, p. 67.
portant un diadème à cornes, un kaukanès avec franges et faisant le geste d’adoration. Il est intéressant de noter que la coiffure de la déesse a des boucles. Devant elle, la silhouette d’un homme, avec la casquette royale à bords parallèles, le manteau descendant jusqu’aux pieds, terminée en franges. Il possède une longue barbe et porte une chèvre en guise d’offrande à la divinité principale. La divinité possède le diadème à cornes, a la jambe droite en avant, tandis que son pied repose sur une plate-forme. La divinité tient un cimeterre dans sa main droite. Il s’agit visiblement du dieu Nergal, car la figure possède ses attributs et sa gestualité. La description du catalogue suggère qu’il s’agit de la déesse Ištar, mais nous contestons cette interprétation. Le sexe de la divinité n’est pas clair. De plus, la déesse Ištar est généralement représentée selon le principe de la frontalité, ce qui n’est pas le cas dans ce sceau. Un autre indice est le nom de la déesse Aya composant le patronyme du propriétaire du sceau. Aya est la déesse de la lumière et représente l’épouse de Šamaš, ce qui peut suggérer que la divinité qui reçoit l’offrande est le dieu Šamaš. Nous considérons comme erronée la transcription de ce patronyme proposée dans le catalogue (TheWritingofMemory, 2004, p. 67), lue Lu-Ningal. Les inscriptions sur le sceau vous permettent de lire: d
EN.ZU-da-mi-⸢iq⸣ DUMU ni-dnin-gal Sîn-damiq, Fils de Niaia.
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Comme l’affirme Bahrani (2001, p. 40), le corps n’est pas seulement vu ou construit dans sa spécificité culturelle, il acquiert également un pouvoir de signifier, il devient symbolique, mais, comme d’autres signifiants, il est polysémique. Dans ces quatre sceaux-cylindres, nous avons la représentation de figures féminines, uniquement dans des scènes de rituels religieux. Les images montrent le corps de la femme couvert d’une longue robe ornée. Les cheveux sont attachés, à l’exception du sceau D (Fig. 6), où l’on peut clairement voir les mèches bouclées des cheveux de la déesse. Les gestes de supplication, mis en évidence par le mouvement des avantbras et des mains devant le visage, sont typiques de l’imagerie de pratiques rituelles. Dans tous les sceaux analysés, nous avons la représentation d’une figure divine secondaire, communément identifiée dans la glyptique paléo-babylonienne, comme le déesse Lamma, figure féminine de caractère protecteur, responsable pour l’introduction des prières et des suppliants devant les divinités supérieures (Black & Green 1992, p. 115). Dans le sceau B (Fig. 4), nous observons la figure de la déesse Ištar, considérée comme la plus célèbre de Mésopotamie. Elle qui n’est pas une, mais trois. Cette conception a été construite au cours des siècles à partir d’une fusion de trois divinités différentes : une guerrière presque virile d’origine sémitique, Ištar ; une autre, sumérienne, féminine et patronne de l’amour libre et du sexe, Inanna ; une troisième, identifié à la planète Vénus (Dilbat), étoile du matin et du crépuscule. Sa symbolique numérique était associée au nombre 15, soit la moitié du nombre 30, attribué à son père, le dieu Sîn, dieu de la lune (Ascalone 2006, p. 142). La figure du lion est associée à cette déesse, qui ici repose son pied sur un protomé en forme de lion, lié à son caractère guerrier et divin, puisque le lion symbolise la force, mais aussi la royauté. Combinée à ces figures, il y a la rosace, une fleur, qui est aussi une métaphore de la déesse Ištar (Black & Green 1998, p. 109, 119). L’Ištar du pays d’Akkad est souvent représentée par une figure féminine dotée d’armes, accompagnée d’un lion, exprimant ses aspects guerriers. Le lion était considéré comme l’animal le plus puissant de la nature et, de ce fait, il appartient au symbolisme royal : les métaphores assimilent le monarque à un lion ou à un taureau. Parmi les animaux sauvages, le lion occupe une place particulière dans l’imagerie du ProcheOrient, puisqu’il est le symbole des forces du monde chaotique de la steppe, considéré comme le roi des animaux sauvages.
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La déesse Ištar semble toujours liée au processus de légitimation du pouvoir royal lorsqu’un nouveau souverain monte sur le trône. En échange de sa protection, de nombreuses offrandes lui sont attribuées, comme le suggère le thème du sceau B (Fig. 4). L’iconographie du corps masculin révèle également des éléments symboliques. La visualité de la masculinité est associée à l’anatomie des parties du corps et à la valorisation de la musculature, ou encore aux positions et gestes du corps tels que ceux observés chez les sceaux A, B et D (Fig. 3, 4 et 6). L’association entre les inscriptions et les images, l’échange entre la communication verbale-linguistique et la communication visuelle déjà énoncée peuvent être révélatrice, compris à partir d’une conception dialogique et interactive entre eux et nous aider à identifier les personnages, comme suggéré dans notre lecture du sceau D (Fig. 6). Pour l’histoire de l’art, les sceaux ne montrent pas de scènes réelles, mais plutôt des images médiatisées, qui peuvent constituer un «moyen pour comprendre la construction culturelle et donner accès à l’imaginaire antique» (Breniquet 2016, p. 25). C’est-à-dire que l’iconographie offre un accès au monde symbolique, au-delà de la représentation de la vie quotidienne et des activités économiques. En plus, la représentation féminine correspond à une convention sociale dans laquelle les femmes sont représentées, majoritairement, selon une perspective masculine. Les quatre sceaux, d’un total de six, publiées dans le catalogue AEscritadaMemória.TheWritingofMemory, appartiennent à l’époque paléo-babylonienne, lorsque ces objets ont connu une modification importante. L’iconographie des périodes antérieures, considérée comme très riche, d’une grande variété et d’un raffinement extrême a laissé la place à l’écriture cunéiforme, des somptueux motifs furent abandonnés et des modèles plus simples furent adoptés. La référence aux thèmes littéraires est aussi un facteur permettant de cerner l’identité des propriétaires. Faut-il voir dans leur absence à l’époque paléo-babylonienne, un mépris pour la poésie, dans un moment de renforcement de l’économie privée dans le sud de la Mésopotamie ? Est-ce un témoignage du changement de la finalité des objets, qui, auparavant, étaient liés à la symbolique du prestige social ou intellectuel tandis qu’à présent ils servaient surtout aux besoins économiques, aux affaires ? En tous les cas, les sceaux-cylindres sont des documents historiques et artistiques d’une grande richesse, qui laisse présager un potentiel explicatif de la réalité et qui méritent d’être étudié.
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MISTAKES WERE MADE … ON THE THRONE BASE OF SHALMANESER III OF ASSYRIA Karen RADNER*
I have often met Dominique Charpin by chance. The most unexpected encounter was certainly in winter 2003 in the children’s clothes section of H&M in a shopping mall in Graz (Austria), the most welcome was in front of the Hotel Raghdan in autumn 1997 in Deir ez-Zor (Syria) where I had just started work on the Neo-Assyrian texts from Tell Sheikh Hamad. And in spring 2001, we bumped into each other in the Assyrian gallery of the Iraq Museum, having sneaked away from the conference that celebrated the 5000th anniversary of the invention of writing in Baghdad in order to take in the marvellous treasures on display. I have recently had the chance to visit the Iraq Museum again and offer this short note to Dominique as a small token of my gratitude for his generous support in many different ways over the past decades. It is based on the autopsy of a cuneiform document, which will hopefully please Dominique, one of the outstanding cuneiform epigraphers of our time. The subject of this paper – mistakes made by cuneiform scribes and how we deal with them – was of course chosen in reference to Dominique’s contribution “‚Lies natürlich…‘ À propos des erreurs de scribes dans les lettres de Mari” to the 1995 Festschrift for Wolfram von Soden1. 1. TWO GHOST CITIES IN ŠUBRIA In the early first millennium BC, the tiny kingdom of Šubria was situated in the mountainous regions to the north of the Ṭur Abdin mountains (Assyrian Kašiyari), stretching from the banks of the Tigris in the south and its headwaters in the west to the substantial mountain ranges of the Taurus in the north and in the east. In the south, Šubria bordered onto the Assyrian Empire and in the north onto Urartu – a precarious position between two powerful and always antagonistic neighbours. In 673 BC, * 1
Ludwig-Maximilians-Universität München. Charpin 1995.
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Esarhaddon of Assyria (680-669 BC) annexed Šubria and divided the land into two Assyrian provinces, known after their capital cities as Uppummu and Kullimeri2. The first mention of these cities dates to the reign of Shalmaneser III of Assyria (858-824 BC). Uppummu is attested as “URU.ú-pu-m[e] of Anḫitte, the ruler of Šubria,” in a label identifying a fortified city in the mountains, besieged by the Assyrian army, on a bronze band of the monumental Balawat temple gates3. Both Uppummu and Kullimeri are mentioned together on Shalmaneser’s throne base from the Review Palace (“Fort Shalmaneser”) at Kalḫu (Nimrud). The relevant passage refers to the campaign of 854 BC and concludes the long inscription carved onto the throne base. In the translation of A. Kirk Grayson, who had been unable to check the original when preparing his edition4, it reads as follows: “I marched to the land Šubrû. Anḫitti, the Šubraean, abandoned Ḫasmetu (URU.ḫas-me-tu), his royal city, in order to save his life (and) entered the city Ibumu (URU.i-bu-mu). I confined him to his city. his sons (and) daughters with his tribute”5. When I first dealt with this inscription in 2012 in the context of a study of the buffer states between Assyria and Urartu, I recognized that URU.ibu-mu must stand for Uppummu rather than otherwise unattested *Ibumu. It was just as obvious that URU.ḫas-me-tu did not stand for an equally unknown city *Ḫasmetu but for Kullimeri. The sequence of events required that Anḫitte fled from the advancing Assyrian army from his royal residence Kullimeri to Uppummu where he was then put under siege, as also the Balawat Gate depiction and label have it. At that time, I was entirely prepared to exonerate the mason and assume at least some mistakes made by the modern copyist. Peter Hulin, the original editor of the inscription on the throne base, had published only a hand copy6, and none of the photographs available elsewhere covered the passage in question. To distort the sign kul = NUMUN so that it looks like ḫas = TAR is quite easy, and the sign TU bears sufficient resemblance to RU so that one might mix up the two characters. I therefore suggested the reading URU.kul-me-ru!7. 2
Radner 2008: 63-64 no. 64 (Kullimeri) and no. 66 (Uppumu). Grayson 1996: 144 no. A.0.102.73. 4 Grayson 1996: 102: “It was not necessary to collate the inscriptions although it was possible to collate lines 48-50 (A.0.102.60-62) from the published photos.” 5 Grayson 1996: 104 A.0.102.28 l. 44. 6 Hulin 1963: pl. X (foldout plate between p. 68 and p. 69). 7 Radner 2012: 260. 3
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2. ḪASMETU / KULLIMERI AND IBUMU / UPPUMMU When I was finally able to check the throne base in the Iraq Museum on 21 November 20188, the autopsy confirmed the accuracy of Hulin’s copy: the text has indeed URU.ḫas-me-tu (Fig. 1). Given the frequent pairing of Kullimeri and Uppummu in other Assyrian inscriptions and the tiny size of Šubria, it is entirely inconceivable that there is another royal residence called Ḫasmetu, only attested in the inscription of the throne base. The only explanation is therefore that the stone mason miscopied the cuneiform characters when he carved them onto the throne base. That mistakes were made is already clear from the fact that one is required to add a verb at the end of our passage, the concluding part of the inscription. This verb is missing but necessary to complete the sentence; Grayson therefore amended “I received”, and I agree with him. The mason had miscalculated the available space and ran out: already ma-da-ti-šú“his tribute” is squeezed in a rather inelegant fashion onto the front of the inner elevated area of the throne base (Fig. 2) that is otherwise left empty. There was no room for am-ḫur and he simply left out the word. In light of this, it is easy to argue that URU.ḫas-me-tuis a faulty writing, incised by the mason instead of URU.kul-me-rior URU.kul-me-ra. As none of the extant spellings of Kullimeri ever en-d with the sign -ru I do not assume that an otherwise unattested writing *URU.kul-me-ru was originally intended. There is one exact match for the spelling URU. kul-me-ra9 although writings ending in -ri are otherwise much more common.10
8 I wish to cordially thank Dr Qais Hussein Rasheed, Director of the State Board of Antiquities and Heritage of Iraq and Deputy Minister of Culture of Iraq, for permission to work in the Iraq Museum and to Professor Dr Anmar Abdullilah Fadhil and Professor Dr Laith M. Hussein of the College of Arts, Baghdad University, for arranging my stay in Baghdad. As ever, I am grateful to the Alexander von Humboldt Foundation whose generous funding made this work possible. 9 URU.kul-me-ra: Fales & Postgate 1992: no. 3: i 9’. Also [URU.kul]-⸢im⸣-me-er-ra: Mattila 2002: no. 272: 5’. 10 URU.kul-li-im-me-ri: Leicht 2011: no. 34: 4’; Novotny & Jeffers 2018: no. 3 iv 7, 9; no. 4 iv 4 (broken); no. 6 v 15 (broken), 17 (broken); no. 7 iv 67’ (broken), 69’; Lanfranchi & Parpola 1990: no. 25: 8 (broken); Fales & Postgate 1995: no. 19 r. 5’ (broken). KUR.kul-li-im-me-ri: Novotny & Jeffers 2018: no. 3 iv 7. URU.kul-im-me-ri: Leicht 2011: no. 33, r. iv 6’.
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Fig. 1. URU.ḫas-me-tuon the throne base. Author’s photograph.
In the mason’s defence, we must stress that these mistakes concern the unfamiliar name of a distant city, far away from Kalḫu in the mountains of Anatolia: Kullimeri makes its very first appearance in the Assyrian records in this text. While the signs kul = NUMUN and ḫas = TAR have a fairly close resemblance, the character TU does not match RA or RI very well, and so it is difficult to see this as a casual confusion. Also phonetically, there is no easy way to explain the mistake. However, further along in the passage there is another combination of the signs ME and TU (there read as KU4) in ana URU.i-pu-me KU4-ub “he entered the city Uppummu”. I would therefore argue that the mason by mistake
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Fig. 2. The last word of the inscription squeezed onto the front part of the base (marked by the arrow). Author’s photograph.
skipped ahead in his master copy of the inscription and copied the character after ME correctly, but from the wrong part of the text11. We should also see the otherwise unattested spelling URU.i-pu-mefor Uppummu as an errant writing as all other attestions of the toponym begin with the vowel u. Like Kullimeri, the name is first used in Assyrian texts at that time and would therefore have been unfamiliar to the mason. If the master copy had URU.ú-pu-me (as the name of the city is written also on the label of the Balawat Gate) or URU.up-pu-me12 the confusion between ú- or up- and i- can easily be explained as an oversight, as these signs at least begin with the same combination of wedges. 3. CARVING MISTAKES A recent study by Nathan Morello13 has drawn attention to the fact that on occasion, individual characters or sequences of characters of 11 A similar mistake happened in Ashurnasirpal II’s stele from the Ninurta temple in Kalhu (Grayson 1991: 210 no. 101.1) where the number 700 from line ii 109 was copied also in the next line (instead of 5) after the exact same sequence of signs; see the discussion in Radner 2015: 106. 12 URU.up-pu-me:Leichty 2011: no. 33: i 36, ii 2, 6, 13. Also URU.up-pu-⸢um⸣-[me]: Novotny & Jeffers 2018: no. 4: iv 2 (broken); KUR.up-pu-um-me: Novotny & Jeffers 2018: no. 3: iv 7; no. 6: v 14 (broken); no. 7: iv 67’’ (broken); Kataja & Whiting 1995: no. 2’ (broken). 13 Morello 2016.
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cuneiform inscriptions carved onto monuments commissioned by the kings of the Neo-Assyrian Empire, such as palace wall reliefs or steles, may be positioned very deliberately on the object so that there is a complex semantic interplay with the imagery; the best examples come from the carvings of the throne room of Shalmaneser’s father Ashurnasirpal II (883-859 BC). Our stone mason’s work concerned an object that as the support for the throne of the king was no less important than Ashurnasirpal’s wall decoration and yet, it was executed in a far less subtle way. However, the mason was faced with the challenging task of arranging the lengthy inscription around a complexly shaped, three-dimensional monument that was to be in full view of the Empire. On the whole, the stone mason mastered his task well. But once he had reached the final passage of the inscription he started to make mistakes (Fig. 3). At that point, he had come to the unhappy realisation that he would not have enough room to complete the text in the space that was still available to him. But unfortunately, this last part of the inscription had to be carved into a highly visible spot: into the top of the throne base, along the edge of its front on the right hand side. Starting to cramp the signs together in order to safe space was surely not an option. The king, sitting on the throne, would have had the resulting clumsy sequence of signs in full view, and so would have had anyone who approached the monarch. So the mason simply carried on, but he clearly had lost his nerve and made a series of mistakes. As we have demonstrated, he missed his place in the master copy once, perhaps succumbing to wishful thinking and skipping ahead 14 characters (likely corresponding to a place in the next line in the master text on a clay or wooden tablet), and copied the wrong sign. He also misread two signs and carved similar characters instead. In this way, he mangled the names of two distant places that he had surely never heard or read before. The stone mason must have noticed that he misspelled the name of Kullimeri because he resumed the text in the correct place after the mention of the city. However, there was no subtle way to eradicate the mistake in its highly visible spot on the monument and so he chose to ignore it, presumably hoping that no one else would realise the slip either. The oversight could only have been noticed if one compared the text sign by sign to the master copy. If one did not know Uppummu and Kullimeri, one would never notice the error – unless one was well acquainted with Šubria’s geography. Then one would have certainly balked at encountering places called Ḫasmetu and Ipumu in the course of Shalmaneser’s 854 campaign to the small mountain kingdom.
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Fig. 3. The two misspelled place names and the squeezed last word ma-da-ti-šú(after which am-ḫur should have followed), indicated in a detail of Peter Hulin’s hand copy.
In addition to confirming Peter Hulin’s hand copy of the inscription on Shalmaneser’s throne base from Kalhu this short note aims to draw attention to the fact that carving mistakes like the ones our stone mason made show that such craftsmen were without any doubt literate and able to understand the text they were copying. Rather than introducing mistakes that could easily be avoided if only one could have read the text, our mason’s mistakes are limited to unfamiliar names and crop up in a writing situation where he was working under considerable stress.
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« TU REPRÉSENTERAS PARFAITEMENT LA FORCE DE MON HÉROÏSME ! » LA DIORITE COMME VECTEUR DE L’IDÉOLOGIE ROYALE AU PAYS DE SUMER ET D’AKKAD (IIIe-IIe MILLÉNAIRES AV. J.-C.)* Manon RAMEZ**
Lors de mes premières années d’études d’Histoire à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, au sein de laquelle Dominique Charpin fut professeur de 1988 à 2005, la lecture de Lire et écrire à Babylone1, puis de Hammu-rabi de Babylone2, achevèrent de convaincre l’assyriologue en herbe que j’étais de se consacrer à l’histoire du Proche-Orient ancien et, en particulier, à l’époque amorrite. La couverture de ce dernier ouvrage de référence représentait, selon la coutume lorsque l’on évoque le roi Hammu-rabi, un cliché de son célèbre Code. Lorsque j’entrepris ma thèse sur les artisans et l’artisanat de la pierre aux époques néo-sumérienne et amorrite, Dominique Charpin et Nele Ziegler me confièrent leur étonnement lorsqu’ils apprirent naguère que le CodedeHammu-rabi avait été réalisé en basalte, et non en diorite. Comment, en effet, le chef d’œuvre, en « pierre noire », du plus célèbre roi de la Ière dynastie de Babylone aurait-il pu être fabriqué dans une pierre différente des œuvres non moins célèbres des rois d’Agadé, ou des nombreuses effigies de l’ensi Gudea ? Puisse leur remarque guider la problématique de cet article, offert à Dominique Charpin à l’occasion de son 65e anniversaire. La découverte de la diorite en tant que matière première d’antiques proche-orientaux se produisit de manière synchronique avec celle de Sumer. En 1877, le diplomate puis archéologue E. de Sarzec, alors * Mes sincères remerciements vont à M. Guichard pour son aide précieuse dans la compréhension de difficiles passages en langue sumérienne et pour sa patiente relecture du manuscrit. Malgré son appui, je demeure seule responsable des écueils de la présente étude. ** Doctorante à l’EPHE/PSL sous contrat du LabEx HASTEC (UMR 8210 – ANHIMA). Thèse sous la direction de M. Guichard : « Lesfaiseursd’œuvres ».Savoir etsavoir-fairedesartisansdelapierreprécieuseetdesesimitationsauProche-Orient anciendel’âgeduBronzeàlalumièredessourcescunéiformes. 1 D. Charpin 2008a. 2 D. Charpin 2003.
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vice-consul de France à Bassorah, fut informé par Guillotti, directeur des télégraphes de Bagdad, que plusieurs statues avaient été retrouvées, gisant sur le sol, à proximité du Shaṭṭ al-Ḥayy dans le sud de l’Iraq3. La trouvaille de ces effigies, qui amena E. de Sarzec dans la région, initia les fouilles du site de Tello, l’ancienne Ĝirsu4. Dès 1878, E. de Sarzec revint en France, emportant ces statues afin qu’elles fussent montrées à W. H. Waddington, alors ministre des affaires étrangères, et L. Heuzey, helléniste, conservateur adjoint au Musée du Louvre. Ces derniers remarquèrent alors le caractère inédit de ces artéfacts ; leur matériau d’élaboration suscita, de même, quelques observations et hypothèses préliminaires5. Trois ans après la découverte de la statuaire, E. de Sarzec fit acheter ces œuvres par l’État français6 et, par la même occasion, fit entrer la « Seconde Dynastie de Lagaš » au Louvre, menant par ailleurs à la création du Département des Antiquités Orientales du musée. Certaines œuvres épigraphes éveillèrent particulièrement l’intérêt des assyriologues7, leur proximité en ayant permis un prompt examen par les épigraphistes français, notamment J. Oppert qui identifia le nom du personnage représenté sur les effigies comme l’ensi Gudea8 ou encore F. Thureau-Dangin à qui l’on doit l’editioprinceps des inscriptions9. Si celles-ci permirent d’établir que ces statues, vouées dans l’Antiquité aux divinités vénérées par les gouverneurs de la cité-État de Lagaš, étaient à l’effigie de leurs commanditaires, elles renseignèrent également l’historien sur leur matériau de fabrication et la provenance de ce dernier : ainsi, il était établi que cette pierre noire était de la diorite10, qui n’était 3 Cf. M. Pillet 1958, p. 58. Cette région, délaissée des recherches en raison du climat et des tensions avec les tribus locales, mais aussi des retentissantes découvertes conduites par les consuls français à Mossoul et Babylone au milieu du XIXe siècle, n’intéressait alors que peu les archéologues. 4 Bien qu’E. de Sarzec se soit attribué les mérites de ces découvertes, il semble acontrarioque celles-ci soient dues à Guillotti : cf. respectivement E. de Sarzec 18841912, p. 3-4 et A. Parrot 1948, p. 16. Néanmoins, E. de Sarzec expertisa l’importance manifeste de ces objets, ce qui le mena à entreprendre les fouilles de Tello à ses propres frais : voir M. Pillet 1958, p. 58. 5 Probablement par analogie avec le matériel égyptien, MM. Oppert et Perrot indiquèrent une possible provenance du Sinaï ou encore de la basse Égypte : voir L. Heuzey 1881, p. 234. 6 Cf. M. Pillet 1958, p. 59. 7 L’importance de ces inscriptions unilingues, dans un contexte où la compréhension du sumérien n’en était encore qu’à ses prémices, était manifeste : voir J. Oppert 1881, p. 29. 8 Cf. J. Oppert 1882, p. 123. 9 Cf. F. Thureau-Dangin 1907. 10 Cf. L. Heuzey 1885.
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pas originaire de Mésopotamie mais de l’antique Magan, ouvrant l’horizon géographique des Anciens jusqu’au golfe Persique. Le lien entre archéologie, iconographie et épigraphie était, dès lors, particulièrement sensible. Le rapport entre cette pierre et la fonction royale fut davantage éclairé par les découvertes issues des fouilles de la Délégation de Perse à Suse à la fin du XIXe siècle, qui exhumèrent, au sommet de l’acropole du tell, d’exceptionnels monuments datant de l’Empire d’Agadé comme l’Obélisque (Sb 20) et la Statue deManištūsu (Sb 46) en diorite, ou encore la StèledeNarām-Sîn en calcaire (Sb 4), qui avaient été ravis comme butin de guerre par le souverain élamite Šutruk-nahhunte au XIIe siècle av. J.-C. Les fouilles sous la direction de J. de Morgan livrèrent également le fameux CodedeHammu-rabi11(Sb 8), dont il était alors établi qu’il avait été inscrit sur un bloc de diorite12. Ainsi, une filiation, voire même une tradition, semblait se dessiner entre les souverains d’Agadé (fin du XXIVe-moitié du XXIIe siècle av. J.-C.), ceux de l’époque néo-sumérienne (2112-2004 av. J.-C.) et même ceux de la période amorrite (2004-1595 av. J.-C.) : ces rois avaient alors vraisemblablement choisi la diorite, qui provenait des confins de l’oikoumène, pour la représentation et la glorification matérielles de leurs exploits. Cependant, depuis plusieurs années, il a été montré que le Code de Hammu-rabi n’était pas en diorite, mais qu’il s’agissait d’un monolithe de basalte13, cette dernière roche étant estimée, à l’égard de la documentation cunéiforme et de la perception des Anciens, non précieuse, à la différence manifeste de la diorite14. Par conséquent, comment expliquer l’usage de ce matériau, à cette époque, pour une œuvre aussi majeure ? Si la stèle du Codefut bien réalisée en basalte, comment la célèbre « Tête deHammu-rabi » (Sb 95), qui représente supposément le souverain aux
11 La stèle fut retrouvée en plusieurs morceaux. Ainsi, deux fragments furent dégagés par G. Jéquier près du temple d’Inšušinak en 1901, puis la partie supérieure, qui comportait notamment l’iconographie, fut découverte en 1902 : voir B. André-Salvini 2003, p. 8-9. 12 Le père Scheil, qui contribua à la découverte du monument et qui en fit la toute première édition, désigne l’objet comme un « bloc de diorite » : voir V. Scheil 1902, p. 12. 13 Dans les publications, la confusion entre les deux matières est fréquente pour le CodedeHammu-rabi : en effet, celui-ci est désigné dans les publications tantôt par « diorite », tantôt par « basalte ». Cependant, nul doute ne doit exister sur la matière de la stèle : « [La stèle] est en basalte noir à olivine, parcouru de traces blanches qui forment des veines et lui donnent un éclat vitreux » : voir B. André-Salvini 2003, p. 14. 14 Pour une analyse du caractère précieux de la diorite, cf infra(§ 2).
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traits vieillissants15, pourrait-elle être en diorite, sachant que le Code aurait justement été conçu à la fin de son règne (1792-1750 av. J.-C.) ? Cette différence d’usage, entre la diorite et le basalte, serait-elle due au hasard ? S’agirait-il d’un problème d’approvisionnement ? De quelque changement dans les conventions artisanales à cette époque ? Est-il possible de pousser plus loin l’analyse et de proposer d’autres conjectures ? Car une analyse minutieuse de la documentation, qu’elle soit matérielle ou textuelle, permet de constater une présence, en Mésopotamie, de la diorite de la fin du IVe/début du IIIe au début du IIe millénaire av. J.-C. Cette pierre, qui véhiculait manifestement l’idéologie royale suméro-akkadienne, servait de vecteur à une expression protéiforme de la royauté par sa rareté, ses caractéristiques et ses propriétés, que ses usages autorisent à mettre en lumière. Ce vecteur mena, selon toute vraisemblance, à une forme de « monopole » de la diorite, réservée principalement à l’exaltation du pouvoir royal. Cependant, dans l’état actuel de notre documentation, une disparition de cette roche, au profit du basalte notamment, est à noter : faut-il estimer qu’il ne s’agit que d’une coïncidence ? Si tel n’est pas le cas, comment interpréter ce phénomène ? Ainsi, en trois temps respectivement, cette étude propose de mettre en évidence ces réflexions et paradoxes afin de dresser un essai d’histoire de la diorite en Mésopotamie. 1. LA
DIORITE EN
MÉSOPOTAMIE :
DÉFINITION, MOYENS DE RECONNAISSANCE ET OCCURRENCES
Avant de s’intéresser aux usages et aux caractéristiques de la diorite, il semble opportun de définir tout d’abord cette pierre à partir des documents à notre disposition. Ainsi, dans un premier temps, il convient d’apporter une définition géologique de la diorite puis d’étudier ses moyens de reconnaissance et sa provenance, avant d’élaborer un catalogue succinct des occurrences qui permettra enfin quelques remarques préliminaires.
15 Cette identification, toujours discutée, fut probablement proposée en raison de la célébrité de Hammu-rabi de Babylone, mais aussi parce qu’il a régné plus de quarante ans : voir A. Spycket 1981, p. 245-246. En effet, la représentation d’un souverain aux traits « vieillissants » supposait un roi qui ait régné longtemps : cf. infra (§ 3.3) pour une analyse de l’œuvre.
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1.1. Définition 1.1.1. Descriptionetnaturegéologiques La diorite est une roche plutonique magmatique, tachetée à gros grains, composée majoritairement de silices, comme le feldspath ou le plagioclase, et d’éléments ferromagnésiens comme la hornblende. Son spectre chromatique s’étend du gris foncé au noir16. Elle peut également être composée d’autres minéraux mafiques en plus faible quantité, comme l’olivine ; la présence de cette dernière matière et de silicate pyroxène implique une phase transitoire de la diorite, menant au gabbro17, bien plus pauvre en silice. Les occurrences matérielles relevées en Mésopotamie ancienne imposent de préciser que l’appellation « diorite » est souvent conventionnelle : en effet, de nombreux objets, enregistrés comme « diorite », sont en réalité des gabbros, ou des phases transitoires de la diorite, en raison notamment de cette présence caractéristique d’olivine18 ; de même, lorsque la diorite comprend de gros grains blancs, il s’agit en réalité de granodiorite, en raison d’une grande quantité de quartz dans sa composition. Une des caractéristiques principales de la diorite est d’être une pierre très dure (environ 7 sur l’échelle de Mohs19, mais cela peut varier en fonction de la composition des spécimens), impliquant un travail de sculpture particulièrement ardu de cette roche, à la différence de lithiques plus tendres, comme ceux de la famille des chlorites par exemple.
16 Dans le domaine assyriologique, R. C. Thompson avait donné une définition succincte de la diorite : « Diorite is the name of a family of crystalline, granular seels, consisting essentially of felspar (white) or hornblende (black or dark green), while dolerite is merely a coarse-grained basalt » ; voir R. C. Thompson 1936, p. 163. 17 Le gabbro est également une roche plutonique magmatique sombre à gros grains, mais composée principalement de sulfate pyroxène et souvent d’olivine, ce qui la distingue de la diorite. 18 Cf. P. Yule & G. Ingeborg 2001. 19 L’échelle de Mohs, dénommée en fonction de son inventeur, le minéralogiste allemand Friedrich Mohs, est une échelle qui permet de mesurer la dureté des minéraux. Celle-ci, élaborée en 1812 à partir de 10 minéraux, du talc (extrêmement friable) au diamant (extrêmement dur), permet, par comparaison, de connaître l’indice de dureté d’une roche en fonction de sa capacité à briser l’une ou l’autre. L’émeri, par exemple, est une roche abrasive qui servait manifestement en Mésopotamie d’outil pour travailler et percer les pierres précieuses. Sur la question de l’émeri, voir en dernier lieu les études récentes de K. Simkó 2013, 2014 et 2015.
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S’il fallait évoquer la confusion fréquente entre la diorite, le gabbro et la granodiorite20, il en existe une tout aussi récurrente : celle entre le basalte et la diorite. Cette méprise, que nous avons déjà observée supra pour le Code de Hammu-rabi, est principalement due aux manques d’analyses pétrologiques ; mais elle est également liée au fait que les « pierres noires » soient souvent confondues dans les publications savantes, ce qui rend la situation historiographique complexe et l’analyse des occurrences difficile. La diorite, qui est de loin la « pierre noire » la plus marquante en raison des nombreux exemples de statues royales suméro-akkadiennes, est régulièrement confondue avec d’autres roches21 et il semble que certains objets, pourtant majeurs, furent bien réalisés en basalte et non en diorite comme l’instinct pourrait le laisser présager de prime abord. Si la différence entre le basalte et la diorite est aisément observable sur lame mince par lumière polarisée notamment, il faut préciser qu’elle est bien souvent possible à l’œil nu, en raison notamment des gros grains caractéristiques de la diorite, même s’il ne faut pas nier la présence de cas complexes pour lesquels la question demeure difficile à trancher22. P. R. S. Moorey, dans son importante monographie sur les matières premières et l’artisanat mésopotamiens d’après les données archéologiques, propose une classification de quatre types de roches23. Dans la quatrième et dernière catégorie, il inclut le basalte, la diorite, la dolérite et le granite, soit les pierres noires dures magmatiques et non magmatiques. Il semble alors important d’établir si une telle catégorie, les « pierres noires », existait dans les conceptions savante et artisanale mésopotamiennes et si ces pierres étaient bien différenciées dans la documentation cunéiforme. 1.1.2. Reconnaissancecunéiformedeladiorite Grâce aux statues épigraphes de l’ensi Gudea déjà évoquées supra, dont les inscriptions mentionnent la manière première utilisée pour leur 20 Pour un exemple de l’attribution de « diorite » aux statues ou effigies assimilées de Gudea, voir T. Potts 1999, p. 186-187. 21 Cf. W. Heimpel 1982, p. 65. 22 Cf. M. Stol 1979, p. 85. 23 Il distingue en effet « The calcium-based sedimentary rocks (1) », « The other sedimentary rocks (2) », « The grey-green secondary minerals occurring in metamorphic rocks (3) » et enfin « The opaque grey-green or black igneous and altered igneous rocks (4) » : voir P. R. S. Moorey 1999, p. 22. Une telle classification en quatre groupes est également faite par T. Potts 1999, p. 178.
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fabrication, l’identification de la diorite est assurée depuis la fin du XIXe siècle24 ; pour les mêmes raisons, elle fait l’objet d’un solide consensus entre les spécialistes25. Dans les sources cunéiformes, la diorite26 est principalement désignée par le sumérogramme esi, lui-même précédé du déterminatif préposé aux noms de pierre, na4 (na4esi), plus rarement par son équivalent akkadien, calqué sur le sumérien, ušû(m) (var. e/išû[m])27. Si cette pierre est réputée, dans l’historiographie, comme la « pierre noire » par excellence, il est à noter que le terme esi ne désigne pas, en sumérien, la couleur noire. En effet, cette dernière l’est plutôt par la racine sémitique ṢLM (ṣalāmu(m), « être noir », « devenir noir » ; ṣalmu(m), « noir » ; ṣulmu(m) « noirceur » en akkadien) et, en sumérien, par le sumérogramme ĝe628. Il faut alors remarquer que le signe cunéiforme KAL, qui désigne ce qui est « dur », « fort », « puissant », était justement utilisé pour noter le sumérogramme esi29. Dès lors, il semble que la caractéristique première de cette roche était assurément sa dureté, et non sa couleur, et qu’elle incarnait la pierre dure, la pierre forte par excellence30. Si la diorite est assurément une pierre foncée, l’analyse de la terminologie 24 C’était en tout cas l’avis de G. G. Boson, qui publia le premier article consacré aux pierres dans le RlA : voir G. G. Boson 1932, p. 437. 25 Cf. L. Heuzey 1885, p. 325-330. G. G. Boson, à qui l’on doit la première monographie consacrée aux métaux et pierres dans les textes cunéiformes, indique que la diorite est une « pierre d’importation étrangère », originaire de Magan, qu’il identifie alors avec « l’est de l’Arabie » ; il précise également que P. Haupt, puis J. de Morgan, estimaient que la pierre provenait d’Égypte, ce qu’il critique dans son ouvrage de 1914 : voir G. G. Boson 1914, respectivement p. 12, 17 et 16. Toujours au début du XXe siècle, le père Scheil, dans son édition d’un fragment de liste lexicale accompagnée d’un commentaire philologique sur les pierres, indique également qu’il s’agit de diorite : voir V. Scheil 1918, p. 119. Depuis lors, le débat semble clos et toutes les publications sont au diapason sur cette question, ce qui est loin d’être le cas pour toutes les identifications de pierres. 26 Comme nous l’avons précisé supra, la diorite est ici comprise dans son sens conventionnel ; il semble évident que les gabbros étaient également désignés par le terme esi/ ušû(m) : cf. P. R. S. Moorey 1999, p. 26 et S. Laursen & P. Steinkeller 2017, p. 33. 27 PSD E ; AHw, p. 1442 ; CAD U/W, p. 326. 28 Voir respectivement AHw, p. 1076 et CAD, Ṣ, p. 70-71, puis AHw, p. 1078 et CAD, Ṣ, p. 77-78 et enfin AHw, p. 1110-1111 et CAD Ṣ, p. 240-241 ; PSD G. 29 MesZL n°496 (p. 353) ; aBZL n°176 (p. 69). D’ailleurs, il est à noter que le sumérogramme ĝe6 s’écrit avec le signe MI : cf. MesZL n°681 (p. 398) et aBZL n°346 (p. 137). 30 J. Oppert, qui avait proposé une première analyse des inscriptions des statues de Gudea dès 1881, avait précisément traduit ce terme par « pierre dure » : « Le produit des montagnes de Maggan, la pierredure qui y est cachée dans ses carrières, fut sculptée pour les statues (de Gudea) » (voir J. Oppert 1881, p. 39). Sur la notion de diorite comme « pierre puissante », voir M. Ramez, à paraître dans les actes du colloque Pierres puissantes organisé par Th. Galoppin et C. Guillaume-Pey, aux Presses Universitaires de Liège.
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renseigne que sa dureté, davantage que sa couleur, était un moyen de reconnaissance et de qualité certain de cette roche31. Il est néanmoins à noter que l’inscription de Maništūsu témoigne de l’import de « pierres noires » afin de produire son effigie32 : « 31(Depuis) les montagnes 32de l’autre côté de 33la Mer 34Inférieure, 36il transporta 35leurs pierres noires et 38il les chargea 37par bateaux puis, 39sur les quais 40d’Agadé, 41il (les) amarra. 43Il créa 42sa statue (et la) 43dédia 44à 45 Enlil. »
Ces « pierres noires », qui provenaient manifestement du golfe Persique, pourraient-elle être justement une allusion à la diorite ? La mention de la statue du roi permet d’apporter un argument à cette hypothèse, si l’on compare avec d’autres inscriptions des rois d’Agadé qui mentionnent explicitement la diorite pour cet usage. Toujours par comparaison, la notion de « pierre noire » apparaît dans cette inscription relativement imprécise, tout comme la désignation géographique de sa provenance, qui est également renseignée d’une manière plus claire dans d’autres inscriptions paléo-akkadiennes. S’il existe des occurrences lexicales de « pierre noire », présentes notamment dans la XVIe tablette de la liste Ur5-ra = hubullu, il faut toutefois préciser qu’il s’agit d’une succession de cinq entrées associées à chaque fois à une couleur, et pas d’une classification interne des roches par couleur. Ainsi trouve-t-on successivement na4.babbar (abnupeṣû(m), « pierre blanche »), na4.su4.a (abnusāmu(m), « pierre rouge »), na4.ĝe6 (abnuṣalmu(m), « pierre noire »), na4.sig7.sig7 (abnuarqû(m), « pierre jaune/marron ») et na4.gun3.a (abnu birmu(m), « pierre à motifs »)33, sans que cela implique une classification des roches et des realiade cette liste selon une telle taxinomie. En d’autres termes, ces entrées n’apparaissent pas comme des groupes ou des catégories de classement des roches, mais plutôt comme des qualificatifs possibles — et toutefois minoritaires — des pierres et artéfacts renseignés par la liste, les couleurs 31 On peut faire des remarques analogues sur le bois-esi (ĝišesi), identifié à l’ébène. Si ce bois est effectivement sombre et réputé pour sa couleur, il s’avère qu’il s’agit également d’un bois très dur ; l’analogie entre ces deux matières est, à cet égard, édifiante. Il faut néanmoins signaler qu’il semble que le bois-ušû(m) soit justement identifié à l’ébène par analogie avec la diorite, à cause de l’identification certaine de celle-ci comme étant la pierre-ušû(m) : voir W. Heimpel 1987, p. 56. 32 Pour une édition du texte composite, voir notamment D. R. Frayne 1993, p. 74-77 (RIME 2.1.3.1) : 31sa-dú-e 32a-bar-ti 33ti-a-am-tim 34sá-pil-tim 35na4.na4-sú-nu ĝe6 36i-pulam-ma 37in ma2.ma2 38i-ṣa-na-ma 39in kar-rí* 40ši a-ga-dèki 41èr-ku8-us 42dul3-sú 43ib-ni 44 a-na 45den.lil2 46a mu.ru. 33 Cf. notamment MSL X (B. Landsberger, E. Reiner & M. Civil 1970, p. 10).
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indiquées suivant d’ailleurs toujours le même ordre chromatique dans la littérature savante34 ce qui confère à cet enchaînement un caractère paradigmatique35. De même, il est important de noter qu’il existe plusieurs manières de désigner le basalte. Si le terme na4ad.bar (atbaru(m)) le désigne communément, M. Stol explique ce phénomène en raison du caractère local du basalte, qui permet de nommer cette roche de façon plurielle selon les toponymes qui la caractérisent, comme la « pierre du Gašur » (na4ka.sur. ra, kašurru(m)) ou encore la pierre-šimurrum. M. Stol envisage également la possibilité que la notion de « basalte » soit étrangère à la classification et à la conception géologique des Anciens36. L’exemple des pierres destinées au façonnage de meules permet d’aller dans ce sens37. En tout cas, il est possible d’affirmer que le basalte et la diorite sont bel et bien différenciés, dans la terminologie comme dans leur usage caractéristique et/ou privilégié38. 34 Cf. B. Landsberger 1967, p. 140-145 ; l’auteur désigne cet enchaînement de couleurs comme « die stereotype Farbenreihe » (p. 140). Pour l’emploi des couleurs dans le contexte de la divination, voir en dernier lieu A. Winitzer 2017, p. 347-370, référence qui m’a été signalée par V. Chalendar que je remercie. Plus généralement, sur la notion de couleur au Proche-Orient ancien, voir les travaux récents de Sh. Thavapalan sur le sujet et sa thèse à paraître. 35 « In other words, the ‘paradigmatic sets’ of color that reoccur in the same vertical order in ur5.ra = ḫubullu and other encyclopedic lists do not necessarily tell us what colors Babylonians actually saw in ancient times. […] Presumably in the Old Babylonian Period, the ‘paradigmatic set’ for color (peṣû,ṣalmu, sāmu, birmu and arqu) was adapted from its original context, the older Sumerian word lists, to other genres of Akkadian texts organized by the same list-principle, such as omen texts », Sh. Thavapalan, J. Stenger & C. Snow 2016, p. 200. 36 Cf. M. Stol 1979, p. 85-86. 37 Cf. ibidem, p. 89-93. 38 Il est d’ores et déjà à noter que les basaltes sont maudits dans le Lugal-e, tandis que la diorite est bénie : cf. infra (§ 2). Le Lugal-e est une longue composition de 728 vers qui fut transmise de la fin du IIIe/début du IIe millénaire av. J.-C. jusqu’à l’ère séleucide, à l’origine composée en sumérien, et qui, dès l’époque médio-assyrienne, fut traduite en akkadien, ce qui mena à la transmission d’une œuvre bilingue. Pour une édition composite du texte, voir J. van Dijk 1983 et S. Seminara 2001, et noter la traduction récente due à W. Heimpel & E. Salgues 2015. L’œuvre nous conte comment le dieu Ninurta vainquit le démon Asag et son armée de pierres, progéniture d’Asag lui-même et des Montagnes ; une fois Asag tué, Ninurta fixe le sort de chaque roche en procédant au jugement des lithiques rebelles en fonction de leur allégeance ou non au dieu lors du combat. Le texte nous apprend en effet qu’à la différence des pierres bénies, dont le rôle était manifestement d’exalter la fonction royale, les pierres maudites étaient surtout des pierres-outils. Le caractère précieux/non précieux peut se lire, à notre avis, dans la bénédiction/ malédiction des pierres en fonction de leur utilité dans la société mésopotamienne d’alors : voir M. Ramez à paraître.
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Si une classification de « pierres noires »39, opposée aux « pierres claires » est intéressante, les Anciens n’avaient pas, d’après les rares sources qui commentent les roches à notre disposition, tout à fait ce point de vue. Il est indéniable que la couleur était un élément important de reconnaissance des pierres40 ; cependant, l’étude de la terminologie, mais aussi et surtout de l’usage des roches, témoigne de la multiplicité des approches nécessaires pour espérer des identifications. En effet, les lithiques n’étaient pas tous nommés ni caractérisés en fonction de leur couleur et il semble que d’autres propriétés étaient manifestement tout aussi importantes pour les désigner. Dès lors, il semble surtout que les pierres aient été classées relativement à leur fonction, mais aussi par rapport à leur utilité concrète pour les Anciens41, qui ordonnaient le monde selon une taxinomie sensiblement différente de la nôtre42. 1.1.3. Provenancegéographique La provenance géographique semble, également, avoir été un élément déterminant pour caractériser la diorite : le caractère exogène de cette roche, à la différence du basalte, impose de réfléchir sur la valeur économique de cette matière d’œuvre et du prestige qui l’accompagne, notamment dans la communication politique des rois de Sumer et d’Akkad. Si la diorite n’était pas originaire de Mésopotamie, un tel constat suppose qu’elle provenait de régions lointaines, les Anciens ayant, dès les époques proto-historiques, établi un vaste et complexe réseau d’échanges et de commerce leur permettant d’échanger des matières d’œuvre et objets de luxe43, mais aussi provoqué un certain nombre de conflits pouvant mener au versement de tributs, dont les pierres précieuses faisaient assurément partie. Ces deux réalités sont renseignées tant par les 39 M. Stol note la notion de « pierre noire » en arabe, qui ignore, de fait, la notion de « basalte », excepté pour des termes d’origine étrangère : voir M. Stol 1979, p. 85. 40 Ce constat figure comme un exemple supplémentaire aux difficultés d’indentification des roches à partir de la terminologie, le vocabulaire de la couleur étant particulièrement difficile à percevoir et étroitement lié, justement, à la matière. Le moyen de reconnaissance visuel est, si l’on considère les études philologiques, le plus communément utilisé pour identifier des matériaux. Sur cette question, voir en dernier lieu A. SchusterBrandis 2008, p. 4-8, qui désigne les moyens de reconnaissance suivants : « a) Farbe, b) Muster, c) Härte, d) Transparenz, e) Die Frage von „echt‟ und „falsch‟ ». 41 Cf. M. Ramez à paraître. 42 Cf. K. Simkó 2014, p. 112-113. 43 Une carte, réalisée par M. Sauvage, permet de particulièrement bien apprécier la circulation des matériaux précieux au IIIe millénaire av. J.-C. à la lumière des gisements et des routes commerciales : voir P. Butterlin 2014a, p. 158.
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inscriptions cunéiformes, qui mentionnent ces toponymes, que par l’archéologie, qui renseigne les gisements et attestations matérielles de la diorite. La présence de cette pierre dans les inscriptions royales et leur usage principal, la statuaire, témoignent, en tout cas, du caractère précieux et prestigieux de la diorite comme matière d’œuvre au service du pouvoir. Outre l’inscription de Maništūsu observée supra, d’autres inscriptions indiquent deux provenances différentes pour la diorite. La première, de loin la plus célèbre, est Magan, toponyme identifié avec la péninsule Omanaise, mais qui désignait également plus largement la région côtière située en Iran, au niveau du détroit d’Ormuz, voire même la côte occidentale du Baloutchistan44. À l’époque paléo-akkadienne, cet approvisionnement est renseigné par une inscription du roi Narām-Sîn d’Agadé, qui n’est pas sans rappeler, dans son formulaire, celle de son prédécesseur Maništūsu45 : « […] 20’et 22’il conquit 21’Magan, 23’et 27’il captura 24’Manium, 25’le roi de 26’ Magan. 28’Dans leurs montagnes, 30’il transporta 29’de nombreuses roches en diorite 30’et (les) 34’apporta 31’à 32’Agadé, 33’sa ville ; 34’puis, 36’il créa 35’sa statue. »
L’ensi Gudea de Lagaš, comme cela a déjà été observé précédemment, se targue également d’avoir importé de la diorite de Magan46 : « Depuis le pays de Magan, il importa de la diorite pour créer sa statue. »
Dans une inscription de Rimuš d’Agadé, une autre source d’approvisionnement est citée, le Parahšum (ou Marhaši en sumérien), toujours dans un contexte de victoire militaire47 : « 37La diorite, 38la chlorite? et d’autres pierres (précieuses), 39que j’ai prises, (étaient) 40le butin de choix du 41Paraḫšum. »
44 Voir en dernier lieu l’ouvrage récent de S. Laursen & P. Steinkeller 2017 sur la question, surtout p. 6-7 pour une définition claire du toponyme. 45 Cf. D. R. Frayne 1993, p. 116-118 (RIME 2.1.4.13) : […] 20’ù 21’ma2.ganki 22’saĝ. ĝiš.ra 23’ù 24’ma-ni-um 25’en 26’ma2.ganki 27’šu du8.a 28’in sa-dú-su-nu 29’na4.na4 e-si11-im 30’ i-pu-lam-ma 31’a-na 32’a-ga-dèki 33’iriki-su 34’u-bí-lam-ma 35’dul3-su 36’ib-ni. 46 Plusieurs effigies épigraphes de Gudea mentionnent précisément cette importation en ces termes : na4esi im.ta.e11 alan.na.ni.še3 mu.tu.Il s’agit des statues A, B, C, D, E, F, G, H et Z. Pour une édition de ces inscriptions, voir notamment D. O. Edzard 1997, p. 29-67. 47 Cf. D. R. Frayne 1993, p. 57-58 (RIME 2.1.2.8) : 37esi 38du8.ši.a ù na4.na4 39ša al-qé-ù 40saĝ nam-ra-ak 41pá-ra-ah-šúmki.
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La localisation du Marhaši fait débat depuis quelques années. À la lumière des découvertes faites dans les années 2000 dans la province de Kerman, P. Steinkeller a proposé d’identifier le Marhaši et la civilisation de Jiroft48. Selon l’auteur, ce rapprochement se confirme, entre autres, par la présence de gisements et d’ateliers de chlorite, qu’il identifie avec la pierre-duhšu(m)49. Une autre hypothèse a été récemment formulée par H. P. Frankfort et X. Trembley : ces chercheurs ont conjecturé, dans un article particulièrement fouillé, que le Marhaši correspondait à la région de l’Oxus50. D’après eux, une provenance double de la diorite, à savoir de Magan mais aussi du Marhaši, est envisageable à l’égard des gisements existants du Badakhshan (Afghanistan actuel) qui étaient par ailleurs manifestement en activité à l’époque hellénistique à Aï Khanoum51, même si les auteurs ajoutent qu’il faudrait néanmoins étayer davantage ce constat par des analyses. Cependant, il faut souligner que la thèse de P. Steinkeller fait actuellement consensus chez les spécialistes52. Cette double provenance possible fait alors écho avec un texte littéraire célèbre, le Lugal-e : le jugement de la diorite contient, parmi d’autres informations que nous aborderonsinfra, des indications précieuses sur sa provenance, qui ne sont pas sans rappeler, comme cela a été observé à maintes reprises, les inscriptions de Gudea53 : « 471Depuis le Haut Pays, qu’on t’extraie ! qu’on te mette à disposition ! »
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Depuis le pays de Magan,
Cette double mention peut faire état de deux réalités : soit l’auteur du Lugal-ea précisé la source effective (gisement) et la source d’approvisionnement (comptoir commercial) de la diorite, soit il s’agit de deux provenances tout à fait différentes. B. R. Foster, dans un article récent54, 48
Cf. P. Steinkeller 2006. Cf. ibidem, p. 2-7. Il faut néanmoins signaler que cette identification n’est toujours pas établie avec certitude et que d’autres propositions ont été énoncées, comme la turquoise par exemple. Pour une synthèse sur la chlorite à la lumière des découvertes faites dans le temple d’Ishtar à Mari, voir P. Butterlin 2014b. 50 Cf. H.-P. Frankfort & X. Tremblay 2010. 51 Cf. ibidem, p. 131-132. 52 Cf. récemment P. Butterlin 2014b, p. 183 et M. Guichard à paraître (b). Ce dernier apporte d’ailleurs un argument supplémentaire à la thèse de P. Steinkeller, en soulignant la question de l’exportation de la pierre-duhšu(m) et l’absence de Meluhha (toponyme identifié avec la région de l’Indus) dans les attestations du commerce de cette pierre. M. Guichard propose également dans son article une synthèse des différentes propositions pour l’identification de l’Oxus. 53 471 kur igi.nim.ta he2.mu.e.zi.zi.ne 472 kur ma2.ganki.ta he2.mu.e.ĝa2.ĝa2.ne. 54 Cf. B. R. Foster 2014, p. 53. 49
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a conjecturé que le Haut Pays (ou les Hautes Montagnes) cité dans le Lugal-e puisse être une allusion à la région du Djebel Bishri, gisement bien connu du basalte. Cependant, il faut remarquer que les pierres basaltiques apparaissent précisément dans l’œuvre avant la diorite, qu’elles sont jugées séparément de celle-ci, et qu’elles sont d’ailleurs maudites par Ninurta55. Une autre composition en sumérien non moins célèbre, Enki et Ninhursaĝa56,atteste des contacts commerciaux entre Sumer et de lointaines contrées. Un passage, attesté uniquement dans une version d’Ur (UET 6 1), témoigne de la provenance de certains matériaux précieux, dont la diorite57 : « 51fPuisse le pays de Marhaši 51gvenir devant toi avec 51fdes pierres précieuses (dont) la chlorite ! 51hPuisse le pays de Magan 51it’envoyer 51hdu cuivre robuste, (des matières) très solides comme la diorite, de l’émeri? et la ‟pierre à deux mains” ! »
Ainsi, dans Enki et Ninhursaĝa, Magan est bien spécifiée comme la source d’approvisionnement de la diorite, avec le cuivre (ce qui est également bien attesté58) et les pierres servant aux meules et pilons mortiers, à la différence du Marhaši d’où les Anciens faisaient venir des pierres précieuses comme la chlorite(?), cette dernière affirmation étant également évoquée dans l’inscription de Rimuš vue précédemment. En définitive, si la source principale de la diorite semble bel et bien être Magan d’après la documentation littéraire et les inscriptions royales, la question de la provenance ne saurait être aussi simple qu’il n’y paraît. 55 Après le jugement de l’émeri (na4.u2, litt. la « pierre plante »), Ninurta juge dans le même temps les pierres na4.šu.u (litt. la « pierre (qui est dans) la main ») et na4.ka.šur.ra (litt. « la pierre du Gašur »), chacune étant identifiée aux roches basaltiques. Ensuite viennent les pierres à meules et mortiers (na4saĝ.kal, na4gul.gul et na4saĝ.ĝar, signifiant respectivement littéralement la « pierre à tête forte », la « pierre qui détruit » et la « pierre qui affronte »). Toutes ces pierres sont maudites. Ensuite, seulement, la diorite est jugée par Ninurta et est, d’ailleurs, la toute première pierre à sort positif. Le fait que ces pierres se suivent dans le « Jugement des pierres » par Ninurta ne semble pas être le fruit du hasard ; un tel constat mène à s’interroger sur les logiques de classement présentes dans l’œuvre. 56 Les éditions du texte ont été établies par S. N. Kramer 1945, P. Attinger 1984 et ETCSL (§ 1.1.1. « Enki and Ninhursanga »). Récemment, P. Attinger a proposé une nouvelle édition ainsi qu’une nouvelle traduction du texte, publiées et mises à disposition en ligne : voir P. Attinger 2015. 57 51f kur mar.ha.šiki na4.kal.la na4duh.[šu] 51ggaba hu.mu.ra.ab.[x] 51hkur ma2.ganki urudu niĝ2.kala.ga lirum4.[(ma)] 51ina4esi na4buru3 na4šu.min3 hu.mu.[x]. La numérotation des lignes suit l’analyse de l’œuvre composite due à P. Attinger 2015. La traduction ici proposée se base sur celle de M. Guichard à paraître (b). 58 Cf. S. Laursen & P. Steinkeller 2017, p. 31 et p. 37-38.
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La problématique du commerce « international » et des échanges économiques vers l’Est à cette époque, qui a fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs dizaines d’années, ne semble pas encore fermement résolue. De surcroît, les analyses du matériel en diorite sont encore trop marginales pour permettre d’aller plus loin sur le sujet. 1.2. Lesoccurrencesdeladiorite :sourcesmatériellesettextuelles 1.2.1. Occurrencesmatériellesanépigraphesetépigraphes59 Des époques d’Uruk et/ou de Djemdet Nasr, sont attestés plusieurs objets en diorite provenant de Tello, dont une hache votive (AO 14498) et un élément de parure, désigné comme une perle « en forme de barillet » (AO 15376). La statuaire en diorite, quant à elle, est attestée dès l’époque des Dynasties Archaïques. Les fouilles d’Ur ont exhumé notamment une statue d’Entemena, fils d’Eannatum de Lagaš (IM 5)60, et la statue de Dadailum (BM 119063) ; quant à celles de Tello, elles ont livré deux statues présargoniques : l’une, qui est une partie inférieure d’une effigie d’un personnage vêtu d’un kaunakès (AO 11) et celle de Lupad, notable de la ville d’Umma (AO 3279 + AO 3280 + AO 4494). Dès l’époque d’Agadé, les exemples de statuaire royale se multiplient : nous avons pu mentionner la StatuedeManištūsu (Sb 47), mais il existe également la base de statue et un autre fragment d’une effigie de Narām-Sîn (respectivement Sb 52 et Sb 53) ; il faut aussi évoquer une tête mutilée, qui appartenait probablement à un roi paléo-akkadien indéterminé (AO 14). Après la chute de l’Empire d’Akkad, une profusion d’objets témoigne de l’usage de la diorite pour la statuaire, comme la statue acéphale d’Ur-Baba (AO 9) et les nombreuses effigies datant du règne de son successeur Gudea. Il existait manifestement beaucoup de statues en diorite à l’époque néo-sumérienne, attestées par bon nombre de fragments provenant de la capitale (dont BM 128583 et BM 128584). Il est également intéressant de noter la présence de statues de femmes en diorite (par exemple, BM 115643 ou encore BM 118564). Toujours dans la statuaire féminine, pour l’époque paléo-babylonienne, il faut souligner la présence d’une statue de Enanatuma (CBS 16229), princesse-entum du dieu Nanna à Ur et fille 59 Cette partie n’a pas pour vocation d’établir un catalogue complet des artéfacts en diorite, ce qui nous amènerait trop loin. Il s’agit plutôt de fournir ici une sorte de catalogue représentatif d’occurrences qui permet d’avoir une idée des différents usages de la diorite. 60 Cf. A. Spycket 1981, p. 84.
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d’Išme-Dagan d’Isin. Malgré sa datation controversée, citons la fameuse « TêtedeHammu-rabi » (Sb 95) sur laquelle nous reviendrons plus tard. Un fragment d’une statue de Kurigalzu Ier, retrouvée à Dur-Kurigalzu, pourrait également être en diorite61. Parmi les monuments commémoratifs figurent, par exemple, l’ObélisquedeManištūsu déjà évoqué et plusieurs fragments de stèles d’époque d’Agadé (Sb 2, Sb 3, Sb 45 et Sb 6615), ainsi qu’une évoquant nommément Sargon (Sb 1). Il faut également noter une attestation d’époque paléo-assyrienne, si l’on considère la stèle de victoire attribuée à SamsīAddu Ier (AO 2776). La diorite était également mobilisée pour le façonnage de sceauxcylindres, comme AO 22303 ou encore le sceau d’un serviteur d’un roi d’Akkad (BM 89137). Cette roche servait également à fabriquer des étalons royaux, comme le poids inscrit du roi Šulgi dédié au dieu Nanna (IM 3580) ou encore celui du roi Šū-Sîn (AO 246), d’époque néo-sumérienne. Parmi les ex-votos, sont également attestées des armes votives, telles la masse d’arme de Gudea (AO 262). La question des crapaudines et des vases en « diorite » est relativement complexe, car beaucoup de confusion apparaît dans les publications et les inscriptions ne permettent pas toujours, lorsqu’elles existent, de trancher la question car la matière n’est pas précisée de façon systématique. 1.2.2. Autresoccurrencestextuelles Sources matérielles épigraphes mises à part, d’autres mentions de la diorite apparaissent dans les sources cunéiformes. De différentes natures, celles-ci permettent d’apprécier différents usages de la diorite. 1.2.2.1. Latraditionlexicale Comme cela a déjà été évoqué supra, la diorite est bien attestée dans la tradition lexicale, au moins depuis l’époque paléo-babylonienne jusqu’à l’ère séleucide, en particulier grâce à la liste Ur5-ra = hubullu, dont les premières attestations remontent vraisemblablement à la période paléobabylonienne62 et dont la tradition circula à l’ouest (manuscrits de RasShamra et d’Alalakh par exemple). La diorite est également recensée
61 62
Cf. ibidem, p. 294-295. Cf. N. Veldhuis 2014, p. 149-157.
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dans les listes de signes Ea A = nâqu et Diri = (w)atru63, mais aussi dans d’autres listes et bilingues plus récentes, de l’époque moyenne jusqu’à l’ère séleucide64. 1.2.2.2. Les« inscriptionsroyales »etlescolophons Outre celles précédemment mentionnées, il existe d’autres inscriptions royales attestant textuellement la diorite à l’époque amorrite. Citons l’inscription de Rīm-Sîn-Šala-bāštašu, femme de Rīm-Sîn Ier de Larsa65, qui voua un vase en diorite à la déesse Inanna pour sa vie et celle de sa fille Lirīš-gamlum66 : « 25En façonnant pour elle (Inanna) 22un vase en diorite 23pour offrir de l’eau pure, 24chose qui 26ne fut jamais façonnée 24par aucune reine avant moi. »
Parmi les « inscriptions royales », il existe notamment deux copies néo-babyloniennes d’antiques sur lesquels figurent des colophons mentionnant la matière première de l’objet copié. Le revers de CT 21 14, qui contient la copie d’une inscription de Sîn-kašid et qui provient probablement de Borsippa, précise que la matière du monument sur lequel figurait l’inscription copiée était en diorite67 : « 1Copie d’une stèle en diorite. 2Propriété de l’Ezida. Nabû-balāssu-iqbi, 3 fils de Miṣir-āya, (l’)a écrite. »
Une copie néo-babylonienne d’une inscription de Šar-kali-šarrī est suivie d’un long colophon, rédigé par le lettré Nabû-zēr-līšir, fils de Itti-Mardukbalāṭu. Celui-ci aurait été envoyé à Agadé pour mettre à profit son talent et son expertise scribale, qui consistait à déchiffrer et écrire les caractères monumentaux antiques, dans le but de lire et copier les anciennes inscriptions des rois paléo-akkadiens68. La tablette CBS 16106 témoigne 63 Voir respectivement MSL XIV (M. Civil, M. W. Green & W. G. Lambert 1979) et MSL XV (B. Landsberger, E. Reiner & M. Civil 2004). Pour une analyse de ces deux listes de signes, voir en dernier lieu N. Veldhuis 2014, p. 178-187. 64 Pour un résumé des attestations lexicales, cf. CAD U/W, p. 326. 65 Cf. D. Charpin 2004, p. 251. 66 Cf. D. R. Frayne 1990, p. 303 (RIME 4.2.14.23) : 22dug na4ú-šù 23a.sikil.la šu.tag. ga.še3 24niĝ2 u4.bi.ta nin.igi.du.mu.ne 25ba.ra.an.dim2.ma.a 26u3.mu.dim2. 67 Cf. R. C. Thompson 1905, pl. 13-14 (description du document p. 6, IV.3). Première édition du colophon par H. Hunger 1968, p. 123 (n° 419), corrigée et reprise par D. R. Frayne 1990, p. 453-454 : 10gaba.ri na4.ru2.a šá na4esi 11 nig.ga é-zi-da mag.tin-suiq-bi 12mi-ṣir-a-aiš-ṭur. 68 Cf. F. Joannès 1988.
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d’un estampage d’une inscription de Šar-kali-šarrī, en miroir, impliquant que l’objet initial n’était pas une matrice destinée à être estampée. Celui-ci mentionne une « brique » (agurru) en diorite69 : « 1Impression d’une (inscription sur) une brique en diorite 2de l’asarru pālisūtim, 3que 6Nabu-zēr-līšir, le scribe, a vue 3dans le palais-asarru 4de Narām-Sîn, le roi, 5dans le centre d’Agadé. »
La présence de ces colophons est importante car, en filigrane, il se dessine que nombre d’objets inscrits, aujourd’hui perdus, étaient fabriqués en diorite sans que cela ne soit spécifiquement mentionné dans leurs inscriptions. Ceci est notamment le cas de nombreux objets inscrits, qui ne précisent pas toujours les matières premières nécessaires à leur fabrication. 1.2.2.3. Lesdocumentsadministratifs Des documents administratifs attestant la diorite permettent d’observer un usage multiforme de cette pierre. Plusieurs textes d’Ur III mentionnent la présence de poids en diorite. CUSAS 3 1372, provenant de Ĝaršana et daté du règne d’Ibbi-Sîn, expose un véritable inventaire de 19 poids en diorite, listés de manière croissante, de 1 talent à 1/4 de sicle70. Un autre document, HSS 4 6, plus fragmentaire, peut-être daté du règne de Šū-Sîn, expose de manière analogue un inventaire de poids en diorite71. Un grand récapitulatif d’Ur, 69
Cf. D. R. Frayne 1993, p. 197-198 (RIME 2.1.5.10) : 1zi-i-pa a-gur-ru na4esi 2ša a-sa-ar-rupa-li-su-tim 3šai-nae2.gal a-sa-ar-ru4ša dna-ra-am-den.zu lugal 5i-naqé-er-ba a-ga-dèki 6Iag.še.numun.si.sa2 dub.sar i-mu-ru. Le passage, cité par CAD P, p. 66-67 et CAD Z, p. 87 est relativement difficile en raison de la ligne 2. Une traduction de agurru par « moule » ne ferait, vu l’état de l’inscription en miroir, pas sens. 70 Cf. D. I. Owen, R. H. Mayr & A. Kleinerman 2007, p. 388. Depuis sa première édition, le texte a été revu sur la BDTNS successivement par M. Molina, P. Notizia et J. Arrojeria. Pour le passage qui nous intéresse ici, voir aux lignes 6 à 25 la succession de poids suivante, avec la mention de la matière : 61 na4 1 g[u2] 71 na4 30 ma.na 81 na4 10 ma.n[a] 91 na4 5 ma.na 101 na4 4 ma.na 111 na4 3 ma.na 121 na4 2 ma.na 131 na4 1 ma.na 14 1 na4 2/3 ma.na 151 na4 1/2 ma.na 161 na4 1/3 ma.na 171 na4 10 gin2 181 na4 5 gin2 191 na4 4 gin2 201 na4 3 gin2 211 na4 2 gin2 221 na4 1/2 gin2 231 na4 1/3 gin2 241 na4 igi.4.gal2 25na4. esi.kam. 71 Cf. M. I. Hussey 1915, pl. 11-12. Texte revu sur la BDTNS par M. Molina. Si le passage est plus fragmentaire, la fin de cette liste de poids témoigne également d’une énumération croissante des poids mais ils sont toutefois différents de CUSAS 3 1372 : des lignes 12 à 23, le texte mentionne de manière analogue 17 poids en diorite, jusqu’à la l. 24, plus claire : 241 na4 [esi] 3? gin2 251 na4 [esi] 2 gin2 261 na4 esi 1 gin2 271 na4 esi 1/2 gin2 28 1 na4 esi igi.3.gal2 29na4.bi 17. À la fin du document, après un total pour chaque type d’item, deux lieux sont spécifiés, qu’il est d’ailleurs possible d’interpréter comme des
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UET 3 272, évoque également un ensemble de six poids en diorite72, précédés d’ailleurs par une série de poids en hématite (na4enim.gi.na, šadanu(m)). Un autre texte d’Ur, UET 3 328, daté de la 47e année du règne de Šulgi, évoque une statue en diorite73. Dans le registre de la parure, NISABA 24 21, provenant d’Umma et daté de la 34e année du règne de Šulgi, mentionne une série d’items, dont la lecture demeure incertaine, en pierres précieuses de différentes natures74. Un document de Ĝirsu, AO 13003, malheureusement fragmentaire, enregistre plusieurs pierres, dont deux en diorite75. Enfin, dans un billet administratif de Nippur d’Ur III non daté avec précision, NATN 890, est attesté une sorte de mortier en diorite76. Un objet à fonction similaire est renseigné par YOS 8 107 : ce contrat de location de meule, d’époque paléo-babylonienne, daté de la 47e année du roi Rīm-Sîn Ier de Larsa fait état d’une meule inférieure en diorite77. 1.2.2.4. Lestexteslittéraires Quelques textes littéraires évoquent la diorite, notamment Enki et Ninhursaĝa et le Lugal-edéjà évoqués. En lien avec ce dernier, le genre des
ateliers, dont un de tissage (e2 uš.bar), élément confirmé par la mention de matériel en bois pour fabriquer des étoffes de lin (tug2 gada). 72 Cf. L. Legrain 1937-1947, pl. XXXIV-XXXV. Texte revu sur la BDTNS par M. Molina. Le passage qui nous intéresse est le suivant (rev., col. vii) : 10[šu.niĝin2] 1 na4 esi 1 gu2 11šu.niĝin2 1 na4 10 ma.na 12šu.niĝin2 1 na4 2 ma.na 13šu.niĝin2 1 na4 2/3 ma.na 14 šu.niĝin2 1 na4 1/2 ma.na 15šu.niĝin2 1 na4 1/3 ma.na 16na4esi-x-am3. Noter que les poids indiqués sont différents de ceux en hématite. 73 Cf. ibidem, pl. XL. Texte revu par M. Molina dans BDTNS : 2a2 na4 alan esi. 74 Cf. F. N. H. al-Rawi, F. D’Agostino & J. Taylor 2009, p. 102-103. Texte repris par M. Molina : i.133 niĝ2.KA.UR piriĝ.gun3 i.141 niĝ2.KA.UR dašnan i.153 niĝ2.KA.UR na4ĝiš. nu.gal i.161 niĝ2.KA.UR na4esi. 75 Le texte a été très récemment réédité sur la BDTNS, d’après une copie de H. de Genouillac, par J. Arrojeria et revu par M. Molina : ii.8’2 na4esi dagal ii.9’4 na4esi šu. 76 Cf. D. I. Owen 1982, p. 194. Le texte, qui mentionne divers items, fait allusion à un mortier en diorite : 61 na4esi kum-sum-ka. L’identification de l’objet et la lecture de cette ligne est possible d’après A. Salonen 1965, p. 61, qui m’a été signalée par M. Guichard que je remercie. Plus haut, A. Salonen mentionne un mortier en basalte d’Eannatum ; en réalité, il semble que cet objet votif (bur.sum.gaz) ait été façonné en diorite : cf. D. R. Frayne 2008, p. 174-175. 77 Cf. la copie dans D. E. Faust 1941, pl. XLVII. Le passage a été abondamment cité dans le CAD : cf. CAD A/2, p. 329, CAD E, p. 98, CAD S, p. 337 et CAD Š/3. Le texte mentionne en effet une meule inférieure en diorite, dont le poids n’est pas mentionné, ainsi qu’une meule supérieure en basalte dont le poids est précisé : 11 na4ú-su-ú-umša-pi-il-tum 2 ki.la2 nu.tuku 31 na4sú-ú-um e-li-tum 4ki.la2.bi 17 1/2 ma.na. La précision de la matière pour chaque meule, faisant partie d’une même location, est d’ailleurs un argument supplémentaire confirmant qu’il ne s’agit pas de la même roche.
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hymnes royaux est représenté par l’Hymne à Išme-Dagan A+V78 : ce texte nous informe notamment que le roi de la Ière dynastie d’Isin a fait fabriquer sa statue en diorite destinée à l’E.ninnu de Ninurta. Le Cylindre A de Gudea, qui relate la construction du temple de l’E.ninnu de Ninĝirsu, mentionne la diorite en relation, dans un passage malheureusement très fragmentaire, avec la « pierre à deux mains » (na4šu.min3)79, telles qu’elles sont associées par ailleurs dans EnkietNinhursaĝa (cf. supra). La même idée est relatée dans le Débat entre le Cuivreetl’Argent, dans un passage difficile car également très fragmentaire, qui désigne probablement, avec du basalte et une pierre à meule, une sorte de pilon mortier en diorite80. Toujours relativement à la dureté de la diorite, Gilgamešetlamortqualifie la diorite de « pierre forte »81. 1.3. Analysedesattestations :remarquespréliminaires La diorite, roche magmatique très dure, est attestée non seulement par le matériel épigraphe et anépigraphe, mais également par des documents de la pratique, et aussi des textes littéraires, en passant par la tradition lexicale. Cette roche, manifestement précieuse, provenait de régions lointaines, principalement de Magan soit comme butin de guerre (en particulier à l’époque d’Agadé), soit grâce aux échanges commerciaux. À la lumière de ces nombreuses attestations, il est possible de remarquer une corrélation certaine entre les sources matérielles et les textes cunéiformes autres que les inscriptions sur objets, bien que ceux-ci soient de natures différentes. Les ex-votos inscrits, qu’il s’agisse de statues, d’éléments de parure ou encore de poids, trouvent des liens avec d’autres documents de la pratique : on remarquera alors l’importance des documents administratifs, principalement d’époque néo-sumérienne qui, s’ils sont parfois laconiques, permettent d’apprécier cette réalité dans les documents comptables. Une très grande majorité des documents observés témoigne de l’importance de la diorite dans l’expression de l’idéologie royale suméro-akkadienne.
78
Cet hymne a été édité dans M.-Chr. Ludwig 1990, p. 175. Cf. notamment ETCSL (§ 2.1.7. The Building of Ninĝirsu’s Temple) : 452šu.min3 ud.da.am3 šeg12 mu.na.ab.gi4 453na4esi na4.šu.ke4 […]. 80 Cf. S. N. Kramer 1944, J. van Dijk 1967, A. Cavigneaux & F. N. H. Al-Rawi 2000 et ETCSL (§ 1.8.1.3. The Death of Gilgameš). Bien que difficile, le passage précise, l. 7 : na4 1 šu saĝ.kal na4esi il2.la i3.ĝen. 81 Cf. J. van Dijk 1953, p. 58-64 et ETCSL (§5.3.6. The Debate Between Silver and Copper). Le texte précise en effet (Segment H, l. 11) : […] na4esi na4.kala.ga. 79
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Si ces occurrences ont majoritairement trait au discours des rois, il semble que sa caractéristique de pierre très dure permettait d’autres usages de la diorite, et notamment celui d’outil, tels que les pilons mortiers, ou encore les meules. Si le cadre spatio-temporel recouvert par ces attestations est particulièrement vaste, l’analyse des occurrences textuelles de façon chronologique permet d’ores et déjà de constater que les seules attestations sûres, postérieures à l’époque paléo-babylonienne, sont soit des colophons, soit des occurrences lexicales. L’exposé des attestations permet de mettre en relief plusieurs usages différents de la diorite, même s’il faut remarquer le caractère prééminent de la statuaire. Les effigies, qui ont fait la célébrité de la diorite dans l’historiographie, permettent d’apprécier particulièrement les caractéristiques, propriétés et fonctions de cette roche particulièrement précieuse, qui apparaît comme la « pierre forte » par excellence à l’égard des Anciens.
2. LA
DIORITE,
« PIERRE FORTE » :
CARACTÉRISTIQUES, PROPRIÉTÉS, FONCTIONS
Par sa provenance et ses usages, le caractère précieux de la diorite semble irréfutable, bien qu’un tel constat échappe à nos catégories et systèmes de pensée modernes. Si l’on en croit les occurrences vues précédemment et, en particulier, les inscriptions royales et les textes littéraires, cette pierre entretenait un lien particulier avec le pouvoir royal, qu’il convient d’étudier en abordant tout d’abord la diorite comme pierre inaltérable, puis la diorite comme pierre éternelle et enfin la diorite comme « pierre noire ». 2.1. Ladiorite,pierreinaltérable :unegarantiecontrelesfalsifications Il ne fait aucun doute, comme nous l’avons déjà observé à plusieurs reprises, que la caractéristique principale de la diorite ait été sa dureté exceptionnelle. Dès lors, son usage en tant que poids est intéressant et soulève non seulement le caractère robuste, mais aussi la dimension inaltérable de cette roche. La présence de poids inscrits au nom de rois pose la question des poids-étalons. S’il est difficile d’affirmer que ces artéfacts, qui étaient, semble-t-il, des ex-votos, avaient bel et bien servi dans la pratique en tant
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que poids-étalons82, il semble que leur fonction était probablement destinée à fixer, devant les divinités, une norme. Citons le célèbre poidscanard de Šulgi, voué au dieu Nanna83 : « 1Pour Nanna, 2son roi, 3Šulgi, 4roi fort, 5roi d’Ur, 6roi des quatre régions du monde, 75 mines, 8il a authentifié. »
Deux autres poids inscrits en diorite du roi Šū-Sîn d’Ur (RIME 3.2.1.4.22) et de Bilalama d’Ešnunna (RIME 4.5.3.5) « confirment », « authentifient » (gi.na) respectivement 5 et 10 mines. Dès lors, la fabrication de tels poids, possiblement étalons, si ceux-ci étaient de surcroît « consacrés » dans un temple, implique que celui-ci permette de veiller à ce que cette norme perdure. Il faut néanmoins souligner le rôle fonctionnel des temples qui, comme l’a récemment montré D. Charpin, n’étaient pas seulement des lieux de culte mais aussi des lieux au sein desquels s’exerçaient des activités liées aux responsabilités et attributs de la divinité à laquelle le temple était voué84. En outre, D. Charpin a prouvé que le temple de Kittum, le fils de Šamaš, dieu de la justice, était un bureau des poids et mesures85. Outre la question des poids-étalons, il semble qu’il était fondamental, pour des questions de contrôle, que les poids ne soient ni aisément altérables, ni facilement falsifiables. De même, si les poids servaient naturellement à peser effectivement des matières et/ou des objets, ils devaient manifestement être un moyen de prélèvement immédiat de commissions ou de taxes, ce qui explique probablement pourquoi les poids en pierre retrouvés, lorsqu’ils sont pesés, ne correspondent pas forcément au poids mentionné sur leur inscription d’une part86, et la multiplicité des types de poids en fonction des services tel que cela est perceptible dans les documents de la pratique d’autre part. L’intérêt de l’usage d’une roche caractérisée et connue par sa dureté, comme la diorite, est alors éclairant : si cette roche n’est altérable que par un élément plus dur qu’elle, cela réduisait probablement grandement les possibilités de falsification.
82 Cf. M. A. Powell 1979, p. 72-73. Sur la notion de poids-étalon, voir notamment les actes du colloque L’Homme et la Mesure II. Normes, étalons de mesure et étalonnage, organisé par G. Chambon et L. Marti le 6 décembre 2017, à paraître. 83 Cf. D. R. Frayne 1999, p. 154-155 (RIME 3.2.1.2.52) : 1dnanna 2lugal.a.ni 3dšul.gi 4 nita.kala.ga 5lugal uri5ki.ma 6lugal an.ub.da.limmu2.ba.ke4 5ma.na mu.na.gi.in. 84 Cf. D. Charpin 2017, ouvrage issu de son cours de l’année 2014 au Collège de France. 85 Cf. ibidem, p. 85-106. 86 Cf. M. A. Powell 1979, p. 80-83.
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Nous avons observé supraqu’un texte administratif d’Ur III, UET 3 272, mentionnait des poids en diorite, mais aussi en hématite. Cette réalité est bien illustrée, notamment, par la jarre de l’orfèvre de Larsa87. Dès lors, il est intéressant de noter le lien entre l’hématite et les notions de vérité et de justice. En effet, l’hématite, qui désigne littéralement « la parole vraie » (na4enim.gi.na) était désignée comme « pierre de justice » et était d’ailleurs étroitement liée au dieu Šamaš88 : son utilisation pour des poids, dans le cadre des transactions, impliquant une « juste mesure », est alors tout à fait éclairante89. Par ailleurs, l’usage de l’hématite pour des sceaux-cylindres, dont l’apposition de la matrice sur un document était un gage d’authentification, est également particulièrement signifiant à la lumière du lien avec la justice. Dans le même sens que ce que nous avons observé avec la diorite, il faut noter que l’hématite est aussi une pierre dotée d’une grande dureté. Si des poids en diorite et en hématite coexistaient manifestement à l’époque néo-sumérienne, il faut noter le développement de l’usage de l’hématite qui tend à devenir la pierre la plus courante pour les sceaux-cylindres à l’époque paléo-babylonienne. Si la diorite, en tant que pierre très dure, permettait de prévenir les falsifications, il semble que cette caractéristique ait suscité, entre autres, l’intérêt des rois pour la fabrication de leurs effigies. 2.2. La diorite, pierre éternelle : pérennisation de l’objet et de son inscription Comme cela a déjà été relevé à maintes reprises, la diorite convenait manifestement à la représentation des souverains. Le jugement de la diorite dans le Lugal-e précise en effet cette fonction fondamentale de la roche90 : 87
En dernier lieu, voir la publication des fouilles de l’E.babbar de Larsa : J.-L. Huot 2014, p. 165-167 ; l’hypothèse d’une jarre d’orfèvre est ainsi abandonnée pour le fouilleur au profit « d’une cache de marchand ou de riche personnage » : cf. ibidem, p. 166 ; une telle affirmation avait déjà été évoquée par J. K. Bjorkman 1993. 88 Cf. B. André-Salvini 1999, p. 380. Voir les références rassemblées par l’auteure n. 29, qui cite notamment la série abnušikinšuet le Lugal-e. 89 Cf. K. Simkó 2014, p. 120-122. 90 463 lugal.ĝu10 na4esi im.ma.gub 464ša3.dab5.ba enim gi.ne2.eš zu.ba šir3.re.eš im.mi. ib.be2 465dnin.urta dumu den.lil2.la2.ke4 nam am3.mi-ib2.tar.re 466na4esi me3.zu a.ga.ba kur2. ra 467i.bi2.dugud.gin7! ma.an.du3.u3.nam 468a2 nu.mu.e.zig3 ĝa2.a.ra saĝ nu.mu.e.šum2 469lul. am3 en dili.ni ur.saĝ.ĝa2 470dnin.urta dumu.den.lil2.la2.ra a.ba mu.da.ab.sa2.e im.mi.du11. ga.gin7 471kur igi.nim.ta he2.mu.e.zi.zi.ne 472kur ma2.ganki.ta he2.mu.e.ĝa2.ĝa2.ne 473za.e urudu.niĝ.kala.ga kuš.gin7 u3.me.e.hi 474en.me.en a2.nam.ur.saĝ.ĝa2.ĝu10 šu.gal.bi he2.ni.du7 475 lugal u4.su3.ra2 mu.ni i3.ĝa2.ĝa2.a 476alan.bi u4.ul.li2.a.aš u3.mu.un.dim2.ma 477e2.ninnu e2.giri17.gal.su3.ĝa2 478ki.a.naĝ.ba um.mi.gub.be2 me.te.aš he2.em.ši.ĝal2.
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« 463Mon Roi se présenta devant la diorite. 464Ayant le cœur satisfait, faisant preuve d’éloquence d’une manière assurée, il se mit à chanter ses louanges91. 465 Ninurta, fils d’Enlil, fixa son destin : 466“Ô diorite, ayant détourné ton armée (d’Asag), 467c’est comme une épaisse fumée que tu fis s’élever pour moi ; 468tu ne levas pas ton bras contre moi, tu ne m’affrontas pas. 469Puisque tu as dit : “C’est faux ! Le Seigneur, lui-seul, est mon héros ! 470Qui peut égaler Ninurta, fils d’Enlil ?”, 471depuis le Haut Pays, qu’on t’extraie ! 472 Depuis le pays de Magan, qu’on te mette à disposition ! 473Toi, après avoir étéaucontactdu cuivre robuste, comme du cuir92, 474tu représenteras parfaitement la force de mon héroïsme ! 475Le roi qui établira son nom pour toujours, 476après avoir fait façonner sa statue pour l’éternité, dans l’E.ninnu, la maison qui répand ma luxuriance, 478il devra la dresser dans son ki.a.naĝ. Sois-y appopriée !” »
Ce passage suggère que la diorite, d’abord dans le camp d’Asag, prêta allégeance à Ninurta pendant la bataille contre le démon ; d’ailleurs, il est intéressant de noter qu’il s’agit de la première pierre bénie par Ninurta 91 Deux vers, qui ont posé et posent toujours certains problèmes philologiques, méritent un commentaire : il s’agit des v. 464 et 473. Concernant le v. 464 : si ša3.dab.ba peut signifier littéralement « s’étant mis en colère », une telle traduction ne fait pas sens dans le contexte. En effet, lorsque Ninurta se tourne vers la diorite pour la juger, il sait qu’il va la bénir car non seulement il « chante ses louanges » (šir3.re.eš im.mi.ib.be2), mais son changement de camp en sa faveur est signalé plus loin (l. 466) ; le sens contraire d’« avoir le cœur satisfaisait » semble alors meilleur dans le contexte. La suite de la ligne a également gêné les traducteurs du Lugal-e : pour traduire, je comprends ici gi.ne2.eš comme un adverbe construit sur gi.n (« être stable », « être juste ») qui qualifie enim* (souvent lu KA, mais noter le sens de enim--zu « être éloquent », « faire preuve d’éloquence » : voir P. Attinger 2017, p. 230. D’ailleurs, remarquer le parallélisme gi.ne2.eš / šir3.re.eš. 92 Concernant le v. 473 : il s’agit de loin du passage le plus difficile du jugement de la diorite. Le verbe HI a toujours été compris comme un hapaxlegomenoncar, si ce signe permet des lectures relativement polysémiques, aucune de celles attestées ne semblait convenir. Les éditeurs et commentateurs du passage ont tous estimé, à raison, qu’il s’agissait d’une opération artisanale, dont l’appréciation était toutefois obscure. Il est intéressant de noter, pour éclairer ce vers, que l’usage du cuivre pour le traitement du cuir est très bien attesté, notamment pour le cuir-duhšu(m) : voir les références et le commentaire dans P. Steinkeller 2006, p. 4-5, qui évoque l’obtention du vert-de-gris, un pigment vert destiné en particulier à la coloration du cuir, avec du cuivre. À la lumière de ces attestations, le sens premier de hi, « mélanger », semble possible dans ce passage : dès lors, on peut affirmer qu’il ne s’agit pas ici d’un hapax. Cependant, si ces parallèles sont intéressants pour la compréhension du passage, cela ne règle pas la question de la traduction du verbe en lien avec la diorite. Ainsi, si le taillage, comme cela a été majoritairement proposé faute de trouver un meilleur sens, en lien avec le cuir, semble ici difficile, la notion de « contact » est possible. Une telle comparaison avec une opération liée à l’artisanat du cuir suppose alors un travail de finition : en effet, le texte indique qu’avant que la pierre ne soit fin prête à représenter le roi, il faut certes la sculpter mais également la polir, d’où le sens d’« être au contact de ». Noter également l’usage possible du cuir en finition pour polir, lustrer une pierre. Quoiqu’il en soit, le sens du vers 473 et, notamment, de la comparaison avec le cuir, se trouve éclairé par ces parallèles.
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dans l’œuvre. Le Lugal-enous informe alors qu’une fois la guerre terminée, lorsque Ninurta re/instaure un nouvel ordre du monde, la diorite se doit d’occuper une place de choix et servir le roi. La loyauté de cette roche et ses caractéristiques suppose que la matière brute, une fois travaillée par l’artisan, devient la pierre qui convientparfaitementà la représentation royale, et suggère ainsi sa fonction par excellence. Le Lugal-e trouve également un parallèle intéressant dans l’Hymne à Išme-Dagan A+V, qui relate l’entrée de la statue en diorite, parmi d’autres items, du roi Išme-Dagan d’Isin au temple d’Enlil et évoque par ailleurs un lien entre la statuaire en diorite et Ninurta93 : « 15Ayant fait couler pour le […] de Ninurta, 16j’ai fait dresser pour lui un imposant trône de cuivre à piédestal, 17une statue de cuivre robuste bien proportionnée, 18et une statue en diorite à mon image, 19que j’ai fait entrer dans le temple d’Enlil. »
L’intérêt du texte est de montrer que la statue en diorite est faite à l’image (ulutim2) du roi. Si la notion de portrait est difficile à défendre avec cette simple mention94, elle suppose néanmoins que la statue devait, d’une manière ou d’une autre, être ressemblante ou, au moins, présenter des caractéristiques qui permettaient, outre une éventuelle inscription, de distinguer la personnalité du roi. L’usage préférentiel de la diorite pour cette statuaire royale s’explique notamment par sa capacité à être difficilement altérable95, assurant la pérennisation de l’artéfact et éventuellement de l’inscription qui l’accompagne96. Il semble évident que ces monuments étaient voués à exister pour l’éternité, et l’analyse de la diorite comme pierre essentielle pour le culte funéraire royal ne peut que confirmer cette affirmation97.
93 Cf. M.-Chr. Ludwig 1990, p. 83 et p. 175 et ETCSL (§ 2.5.4.1. A Praise Poem of Išme-Dagan (Išme-Dagan A+V). Segment B, l. 15-19 : 15dnin.urta x […].ra mu.ni.in.de2.a 16urudu gu.za mah ki.galam.ma mu.na.ni.in.gub.ba! 17urudualan urudu.kala.ga me.dim2.ma sig10.ga ulutim2.ĝu10.še3 ak.a 19e2 den.lil2.[la2].ka mi.ni.kur9.ra. Noter également la mention de diorite, en lien avec un sanctuaire Nippur, dans un passage très fragmentaire du Segment D, l. 4’ : na4esi eš3-e nibruki.a. 94 Sur la notion de « portrait », voir l’article à paraître de M. Guichard sur les statues à Mari : M. Guichard à paraître (a). L’auteur, dans son étude, édite notamment une lettre qui mentionne l’importance d’une représentation « ressemblante ». 95 Cf. G. Selz 2001, p. 392. 96 « La gloire du roi se manifeste autant par la grande taille que par le long bulletin de victoire inscrit et par la malédiction contre toute usurpation éventuelle du monument » : cf. A. Spycket 1981, p. 146. 97 Cf. D. Charpin 2008, p. 169-170.
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2.3. Ladiorite,pierrenoire :usageritueletsymbolique Le caractère inaltérable de la diorite, qui permettait une pérennisation de l’objet et de son inscription, peut également expliquer le lien entre cette pierre et la dimension funéraire des œuvres, notamment la statuaire. En effet, le fait que les statues royales devaient être présentes dans le ki.a.naĝ, lieu de libation pour les défunts, met particulièrement en lumière cette fonction. Outre le Lugal-e, la statue B de Gudea apporte des éléments intéressants sur cette question98 : « viii.256La statue 257n’est (faite) ni de métaux précieux, ni de pierres précieuses, 258ni de cuivre, ni d’étain, 259ni de bronze. 260Nul ne (les) utilisa pour ce travail : 261c’est (uniquement) de la diorite. 262Puisse-t-elle demeurer dans le ki.a.naĝ ! 263Par un acte de force, 264nul ne doit la détruire. 265Statue, face à toi, 266c’est Ninĝirsu ! 267La statue 268de Gudea, 269ensi 270de Lagaš, 271 l’homme grâce à qui l’E.ninnu 272de Ninĝirsu 273a été construit, 274nul, depuis l’E.ninnu, 275ne doit l’ôter, 276son inscription 277ne doit l’en effacer ; 278 nul ne doit la détruire. »
Il est possible de remarquer, dans cette inscription, l’insistance de Gudea sur le fait que la statue soit constituée uniquement de diorite, et qu’il ne s’agit pas d’une œuvre composite, comme cela était notamment le cas pour d’autres effigies royales en contextes palatial et cultuel99. D’ailleurs, une des caractéristiques des objets en pierre repose justement sur leur difficulté de réemploi pour d’autres objets100, ce qui n’était pas le cas des statues en métal notamment, dont le recyclage était toujours possible. La diorite convient alors parfaitement à cet usage, probablement parce qu’elle représente, en sa qualité de pierre « forte », le caractère immuable de la roche, qui servira à la représentation d’effigies destinées à exister « pour l’éternité ». Si la diorite sert comme support de l’image, elle est également support d’écriture : le fait que ces effigies aient été fabriquées à partir d’une roche aussi dure que la diorite pouvait être certes un moyen d’éviter les 98 Cf. notamment D. O. Edzard 1997, p. 30-38 (RIME 3/1.1.7.StB), en particulier p. 36. 256alan.e 257u3 ku3.nu za.gin3 nu.ga.am3 258u3 urudu.nu u3 an.na.nu 259zabar.nu 260kiĝ2. ĝa2 lu2 nu.ba.ĝa2.ĝa2 261na4esi-am3 262ki.a.naĝ.e ḫa.ba.gub 263niĝ2.a2.zi.ga.ka 264lu2 nam.mi. gul.e 265alan igi.zu 266dnin.ĝir2.su.ka.kam 267alan.268gu3.de2.a.269ensi2.lagaški.ka 271lu2 e2.ninnu.272dnin.ĝir2.su.ka 273in.du3.a 274lu2 e2.ninnu.ta 275im.ta.ab.e3.e3.a 276mu.sar.ra.bi 277šu ib2. ze.re.a. 99 Voir en dernier lieu l’article de M. Guichard à paraître, pour l’exemple des fabrications d’effigies royales et leurs matériaux, renseignées par les Archives royales de Mari. 100 Cf. C. E. Suter 2000, p. 57.
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falsifications et de prévenir la possible altération de l’objet, est aussi vrai pour l’écrit, garant de l’identité du roi, de ses actions et des instructions laissées pour le culte. Car il s’agit surtout d’une représentation royale dans un contexte précis : celui de l’établissement d’un culte funéraire du roi101, envisagé manifestement de son vivant102. La statue, elle-même, n’était pas un objet inanimé et était indiscutablement estimée comme une entité qui naît (tu.d)103. Ceci pourrait permettre d’expliquer l’absence de statues divines réalisées en pierre104, et notamment en diorite, car peut-être cette matière était-elle destinée à représenter une personnalité mortelle. En ce sens, il semble possible d’affirmer que la représentation des mortels et des divinités ne reposait pas sur les mêmes normes et conventions105, même si les rois pouvaient être divinisés et vénérés de leur vivant. En tout cas, l’inscription de la statue B permet d’apprécier, quoique timidement, la scénographie du culte. Dès lors, elle précise notamment l’emplacement de l’effigie royale, qui devait visiblement se présenter en face de la statue divine. Même si, nous l’avons vu, la couleur noire n’était manifestement pas la caractéristique première de la diorite, il semble que le contraste entre les statues divines, qui étaient composées de métal afin d’incarner leur melammu(m)106, et les statues funéraires des rois en pierres noire devait être saisissant. Si la matière noire absorbe en effet la lumière, il est important de signaler également qu’une fois polie la diorite peut elle-même refléter une certaine lumière. La diorite, grâce à son exceptionnelle dureté, fut utilisée par les souverains de Sumer et d’Akkad pour le façonnage d’objets destinés à demeurer pour l’éternité. Cet usage, particulièrement renseigné pour le IIIe millénaire av. J.-C., semble moins attesté pour la période postérieure, alors que la tradition de création d’effigies royales, comme en attestent les noms d’année, est loin de s’être amenuisée ; il est de même pour l’établissement du culte funéraire des ancêtres. Comment, alors, interpréter un tel constat ? 101
Cf. ibidem, p. 60-61. Cf. I. J. Winter 1992, p. 33. 103 Cf. ibidem, p. 22. 104 Cf. A. Spycket 1968, p. 105 et G. Selz 2001, p. 392-393. 105 Je remercie ici M. Guichard, qui m’a fait part de ses remarques sur une différence entre la représentation du roi et du dieu sur des sceaux-cylindres paléo-babyloniens, en l’occurrence de Mari. 106 Cf. en dernier lieu M. Guichard à paraître et I. J. Winter 2012, p. 160, à la suite d’E. Cassin 1968. 102
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3. ESSAI D’HISTOIRE DE LA DIORITE EN MÉSOPOTAMIE : PERSPECTIVES CHRONOLOGIQUES ET CULTURELLES
Si l’importance de la diorite, par son caractère précieux et ses usages, est irréfutable et le lien de cette pierre avec l’idéologie royale incontestable, il semble qu’elle n’ait pas seulement été l’apanage des monarques sumériens et akkadiens, mais que son utilisation pour la statuaire funéraire ait été diffusée auprès de l’élite. La transmission de cette pratique à des membres de la cour, comme cela est semble-t-il le cas à l’époque de Gudea un usage plus répandu que celui strictement réservé aux rois et une disponibilité certaine de la roche. Néanmoins, malgré une longue tradition, une disparition de cette pierre des sources est remarquable : une lecture plus événementielle de ce paradoxe permet-elle de proposer quelque conjecture ? 3.1. Ladiorite :vecteurdel’idéologieetmonopoleroyal ? Il serait tentant, à la lumière des occurrences et de la symbolique liée à cette roche, de conclure à l’idée d’un monopole royal de la diorite. En effet, son utilisation principale comme matière à fabriquer des statues royales, comme nous l’avons étudié précédemment, pourrait mener à de telles conclusions. Cependant, il semble que la diorite, dans les faits, n’était pas uniquement réservée aux rois. Si elle était étroitement liée, dans la perception des Anciens, à l’idéologie royale, des membres de l’élite pouvaient également faire fabriquer leur effigie en diorite, probablement destinée à leur culte funéraire. En effet, l’analyse des occurrences matérielles de la diorite permet d’affirmer qu’il n’existe pas que des statues royales, mais qu’il existait des statues de notables107. Cette tendance à voir le roi dans chaque exemplaire de la statuaire est liée aux sources textuelles108 qui, comme nous l’avons observé, relatent principalement la situation et le discours des rois. De la même manière, il semble évident que les protagonistes ayant eu la possibilité de se faire représenter, de financer leurs ouvrages et d’intégrer leurs œuvres dans les temples (peut-être même dans le ki.a.naĝ si l’on considère le cas de la diorite) faisaient partie soit de la famille royale, soit de l’entourage du roi, ou encore des protagonistes à haute fonction sociale. 107
Cf. D. Charpin 2008, p. 170. Ce que la tradition assyriologique a coutume de nommer une « inscription royale » dès qu’une inscription mentionne le nom d’un roi, sans qu’elle émane forcément de luimême, tend à brouiller les pistes. 108
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La dédicace très courante, lorsque le notable n’est pas le roi en personne, « pour la vie du roi » permet à l’artéfact d’être un vecteur entre la divinité, le roi et le commanditaire. Dans un tel cas, le roi apparaît comme un véritable intermédiaire entre les divinités et les notables, même s’il semble évident que le financeur de l’objet ne vouait pas exclusivement sa statue pour la « vie du roi », mais aussi et surtout pour la sienne. Si beaucoup d’effigies masculines anépigraphes, que l’on attribue aux ateliers de Lagaš contemporains de Gudea, peuvent laisser un doute quant au fait qu’il s’agisse ou non de l’ensi109, celui-ci ne peut exister à l’égard de la statuaire féminine néo-sumérienne. Nous avons précédemment cité la statue d’Eannatuma, prêtresse-entum du dieu Nanna à Ur110 et fille d’Išme-Dagan d’Isin, qui fut fabriquée en diorite. L’usage de cette roche peut notamment s’expliquer car il s’agit d’une fille de roi et son effigie était d’ailleurs probablement dotée de la même fonction funéraire observable pour les effigies royales. Dès lors, si la diorite était manifestement un vecteur de l’idéologie royale, elle n’était pas uniquement réservée aux souverains. Son caractère précieux et coûteux, lié notamment à sa lointaine provenance, impliquait toutefois un usage presque exclusif de cette roche auprès de l’élite. 3.2. La diorite au début du IIe millénaire av. J.-C. : le constat d’une disparition L’étude des diverses occurrences de la diorite proposée supra permettent de poser la question d’une raréfaction progressive des attestations de la diorite, qu’il s’agisse des sources matérielles ou textuelles. En effet, nous avons notamment observé qu’une écrasante majorité des sources datait du IIIe millénaire av. J.-C., mais qu’il existait toutefois des occurrences du début de la période paléo-babylonienne. Néanmoins, il est possible de constater qu’après le règne de Rīm-Sîn Ier, roi de Larsa, la diorite disparaît de la pratique ; ainsi, les seules attestations postérieures sont garanties par la longue tradition lexicale et par la transmission des textes littéraires jusqu’à l’époque séleucide.
109 D’après CUSAS 17 22 (cf. C. Wilcke 2011), le nombre de statues absolument considérable (857 !) de Gudea suppose, si le texte est fiable, qu’il y ait eu notamment un grand besoin de diorite. 110 D. Charpin a, au printemps 2018, consacré son cours du 6 mai au Giparku d’Ur et à la religion, ce qui l’a mené à commenter cette statue.
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Le fait que la diorite soit encore documentée par la tradition lexicale et les textes littéraires, mais aussi par les deux colophons d’époque néo-babylonienne étudiés infra, permet d’indiquer que la roche était encore connue, au moins dans le cadre de l’apprentissage scribal, bien qu’elle n’apparaisse plus ni dans les inscriptions royales, ni dans des documents comptables. Les nombreuses attestations du bois-esi111, identifié à l’ébène, postérieures à l’époque paléo-babylonienne, permettent d’affirmer que la valeur esi (ušû(m)) pour le signe KAL était, de même, connue et toujours en usage ; il serait alors surprenant que la diorite fût brutalement dénommée différemment dans les sources cunéiformes. Ce constat est appuyé par la documentation matérielle112. S’il est avéré que la statue de Kurigalzu Ier fut bien réalisée en diorite, il s’agirait alors manifestement du tout dernier exemple d’usage de cette pierre. De même, cet usage semble, compte tenu du laps de temps relativement long entre la chute de Larsa et l’établissement des rois kassites, marginal. 3.3. Diorite ou basalte ? Le règne de Hammu-rabi et l’hypothèse commerciale Si cette disparition de la diorite est perceptible tant par l’étude des sources matérielles que des textes cunéiformes de concert, il est aisé de remarquer un usage quasi exclusif du basalte, ou encore du calcaire noir, pour la fabrication de monuments commémoratifs à partir de la fin du règne de Rīm-Sîn Ier de Larsa pendant les IIe et Ier millénaires av. J.-C. Un tel constat mène à s’interroger sur le règne de Hammu-rabi de Babylone. Nous avons déjà évoqué le fait que la « TêtedeHammu-rabi » était, en raison d’arguments stylistiques notamment, manifestement plus ancienne113 ; l’état de la recherche sur ce sujet suppose donc un terminus 111
Cf. CAD U/W, p. 326-329. « L’engouement pour la diorite, la « pierre de Magan », connut sans doute son apogée sous Gudea, mais les rois d’Ur l’apprécièrent également et l’usage n’en faiblit pas en Mésopotamie jusqu’à la fin de la Ière Dynastie de Babylone » : cf. A. Spycket 1981, p. 184. 113 Des arguments stylistiques ont été énoncés, remettant en question la datation de l’œuvre qui serait plus ancienne. L’identification de cette œuvre comme celle de Hammurabi, qui faisait manifestement l’unanimité jusqu’en 1960, laissa dubitative E. Strommenger 1960, p. 84, qui finit par proposer une datation soit de l’époque d’Ur III, soit d’Isin-Larsa, et même une provenance ešnunnéenne de cet artéfact : cf. E. Strommenger & M. Hirmer 1964, p. 86 (n° 149). Voir également E. A. Braun-Holzinger 1991, p. 298, qui suggère qu’il s’agissait d’une œuvre provinciale de l’époque d’Agadé, peut-être d’un fonctionnaire de Maništūsu (corriger C. Suter 2010, p. 328). Pour une identification à Sumû-la-El, ancêtre de Hammu-rabi, par analogie chronologique avec la statuaire du pharaon Sésostris III qui le représente vieillissant, voir B. L. Strommenger 1981/1982, p. 156 ; le 112
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postquem plus ancien que le règne de Hammu-rabi pour cette œuvre. Le présent article cherche justement à montrer l’importance de la matière dans l’analyse de cette œuvre, afin d’apporter des arguments supplémentaires à ces conjonctures. Car, si cette « tête », qui représente un roi aux traits vieillissants, a pu être contemporaine de Hammu-rabi, comment expliquer l’usage du basalte pour le monument commémoratif portant l’inscription du Code ? Un événement important de son règne est relaté dans le nom de la 30e année de son règne, correspondant à l’année 1762114 : « Année où le roi Hammu-rabi, le puissant, bien-aîmé de Marduk, (grâce) à la force imposante des grands dieux, remporta la victoire, depuis la frontière du Marhaši, sur l’armée d’Elam qui avait levé en masse le Subartu, le Gutium, Ešnunna et Malgium ; il renforça les fondations de Sumer et d’Akkad. »
C’était une période de guerre, notamment contre l’Elam, marquée par des offensives répétées initiées par Hammu-rabi115. En raison de l’absence de toute mention du Marhaši dans les textes de la pratique en Babylonie après le règne de Hammu-rabi, H. P. Frankfort et X. Trembley ont conjecturé, à la lumière de la formule du nom de l’année 30, que cette date soit le terminuspostquem des relations commerciales avec le Marhaši, et non le signe d’un effondrement brutal de cette civilisation116. Cette hypothèse ne manque pas d’intérêt pour notre propos à plusieurs égards : si l’on constate, à la lumière des occurrences analysées, une interruption de l’usage de la diorite, sauf de manière tout à fait marginale, à partir du règne de Rīm-Sîn Ier de Larsa, dont la fin du règne, due à la conquête de Hammu-rabi, s’interrompit brutalement en 1763 — car il faut préciser que les noms d’années commémorent précisément un événement particulièrement marquant de l’année précédente —, le caractère synchronique des deux constats est éclairant. D’après l’étude récente de lien avec Sésostris III avait déjà été proposé par E. Porada 1956, p. 123, signalé par B. L. Strommenger, ibidem, p. 155. Plus récemment, B. André-Salvini 2003, p. 17-18, maintient une datation paléo-babylonienne de l’œuvre, mais indique toutefois que cette tête ne représente probablement pas Hammu-rabi lui-même et milite pour une datation haute dans la période ; C. E. Suter, ibidem, p. 327 estime l’œuvre comme datant de l’époque d’Ur III, en signalant une proximité avec le roi Ur-Namma. 114 Cf. M. J. A. Horsnell 1999, p. 139 : mu ha-am-mu-ra-bi lugal.e a2.gal ki.aĝ2.damar. utu.ke4 usu mah diĝir.gal.gal.e.ne ugnim.elamki.ma za3 mar-ha-šiki-ta su.bir4ki gu-ti-umki eš3.nun.naki ù ma2.al.giki nam.dugud.bi im.zi.zi.eš.am3 gar3.dar.a.bi i.ni.in.ĝa2.ra.a suhuš ki.en.gi ki.uri i.ni.in.gi.bi. 115 Cf. D. Charpin 2004, p. 317. 116 Cf. H.-P. Frankfort & X. Tremblay 2010, p. 53.
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S. Laursen et P. Steinkeller, le commerce avec le golfe Persique s’amenuise sensiblement dès la chute de l’Empire d’Ur III117 ; les auteurs relatent en effet la présence d’échanges avec Magan, grâce à des documents administratifs, jusqu’au règne de Šū-ilīšu d’Isin, soit jusqu’à la première partie du XXe siècle av. J.-C.118. Si l’on considère que la diorite provenait du golfe Persique d’une part, et que le commerce s’interrompit manifestement au XXe siècle d’autre part, cela pourrait signifier que les occurrences paléo-babyloniennes anciennes de l’usage de la diorite, de l’époque d’Isin-Larsa, témoignent d’un possible recours au commerce avec l’Elam, ou encore avec le Marhaši. Ces différents éléments et constats posent la question de la guerre comme occasion ou, au contraire, perturbation des échanges économiques. En l’occurrence, il semble que les offensives de Hammu-rabi aient grandement mis en difficulté le commerce avec les grandes puissances orientales. Un tel événement aurait-il pu, dès lors, pousser les rois de la Ière dynastie de Babylone à, par la suite, orienter davantage leur horizon commercial vers l’Ouest ? 4. CONCLUSION La diorite était, sans conteste, une pierre qui servait de vecteur à l’idéologie royale. Une étude de la documentation matérielle et textuelle permet de constater l’importance considérable de cette roche pour les rois de Sumer et d’Akkad, qui l’importaient des confins de l’oikoumène afin qu’elles servent à immortaliser, de manière prestigieuse, la glorification matérielle de leurs exploits, des normes qu’ils établirent, mais aussi de leurs propres représentations afin d’instaurer leur culte pour l’éternité. Cette pierre noire, indubitablement précieuse, était manifestement reconnue pour son exceptionnelle dureté, caractéristique qui garantissait un moyen de défense contre les falsifications, le recyclage et l’altération, en permettant au contraire la pérennisation de leurs œuvres et, plus largement, de celles des notables. Si la diorite semblait essentielle, à l’égard des inscriptions et des textes littéraires, mais aussi des artéfacts retrouvés, pour la communication politique et l’établissement du culte funéraire des rois au IIIe millénaire av. J.-C., sa disparition des sources à partir du début du IIe millénaire devait 117 118
S. Laursen & P. Steinkeller 2017, p. 90-91. Cf. ibidem, p. 92-103.
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être commentée. Dès lors, il semble que les offensives de Hammu-rabi aient sonné le glas, dès la 29e année de son règne, d’un commerce « international » avec le golfe Persique et le Marhaši déjà considérablement affaibli avec la chute de l’Empire d’Ur III, qui garantissait l’approvisionnement de la Mésopotamie en pierres précieuses, dont elle était sensiblement dépourvue. Ces conflits n’apparaissent pas, en l’occurrence, comme une occasion d’échanges, mais comme une forte perturbation des relations commerciales avec l’Est, ce qui mena peut-être progressivement à une orientation différente du commerce vers l’Ouest, notamment à partir de cette période. L’utilisation du basalte, par la suite, puis du calcaire noir, disponibles localement, pour la fabrication de monuments commémoratifs comme le CodedeHammu-rabien témoigne, pourrait alors avoir été un moyen de pallier le manque de diorite. Si cette roche n’était pas, en premier lieu, considérée et reconnue pour sa couleur, l’usage des autres « pierres noires » fait écho à la fonction privilégiée de la diorite comme expression matérielle du pouvoir au crépuscule de Sumer et d’Akkad. LISTE DES aBZL : AHw : BDTNS : CAD : ETCSL : MesZL : PSD :
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SEDUCTRESS OR VICTIM? ANOTHER LOOK AT LAWS OF UR-NAMMA §§6-8 Martha T. ROTH*
The Laws of Ur-Namma (LU), attributed to a king whose reign dates to the twenty-first century BC (r. 2112-2095), has been known to contemporary scholars since the 1954 publication by S.N. Kramer of a tablet housed in the Istanbul Museum and excavated at Nippur (Ni 3191).1 Additional cuneiform inscriptions with all or parts of the composition were published in 1965 (U.7739+) by O. Gurney and S.N. Kramer2; in 1981 (Si. 277) by F. Yıldız3; and in 2011 (MS 2064) by M. Civil.4 Civil’s publication of the latter witness — a cylinder that was probably inscribed during or shortly after the reign of the titular king and that originally consisted of ten columns recording the entire text of the prologue, law provisions, and epilogue — clarified that yet another tablet (UM 55-2171 = 2N-T440), published earlier also by Civil,5 likely belongs to the composition as well. Civil’s 2011 publication of the cylinder MS 2064 provided the occasion for his masterful re-edition of the LU (omitting the prologue): he incorporated all known sources, provided a sophisticated Sumerological analysis of the entire composition, and included important excursuses and insights that help advance our understanding of relevant socio-legal matters. In spite of the problematic status of the cylinder MS 2064 as unprovenanced and probably looted,6 Civil’s 2011 edition is now the preferred *
University of Chicago. S.N. Kramer, “Ur-Nammu Law Code,” Orientalia n.s. 23, 1954, p. 40-48, with additional notes by A. Falkenstein, ibid., p. 49-51. 2 O.R. Gurney & S.N. Kramer, “Two Fragments of Sumerian Laws,” in H.G. Güterbock & T. Jacobsen (ed.),StudiesinHonorofBennoLandsberger, Assyriological Studies 16, Chicago, 1965, p. 13-19. 3 F. Yıdız, “A Tablet of Codex Ur-Nammu from Sippar,” Orientalia n.s. 50, 1981, p. 87-97. 4 M. Civil, “The Law Collection of Ur-Namma,” in A.R. George (ed.), Cuneiform Royal Inscriptions and Related Texts in the Schøyen Collection, CUSAS 17, Bethesda, 2011, p. 221-86. 5 M. Civil, “New Sumerian Law Fragments,” in H.G. Güterbock & T. Jacobsen (ed.), StudiesinHonorofBennoLandsberger, AS 16, Chicago, 1965, p. 1-12. 6 The “Statement of Provenance” included in CUSAS 17 on page viii, also reproduced in all the volumes that publish the cuneiform tablets in the Schøyen Collection as well as 1
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text for all subsequent studies, including the excellent reedition by C. Wilcke.7 The new manuscript, source X (MS 2064), does not preserve the prologue or the first several law provisions of the Ur-Namma composition; it enters as a witness only at the end of LU §7, where the first fragmentary preserved signs of source X column iii parallel securely known portions of the other known sources (in Civil’s sigla,8 N1, U, and S1). In all editions and commentaries to LU §§6-8, beginning with the first publication in 1965 of textual witnesses to these provisions, we have understood the agent in LU §6 to be the seducing man (lu2, resumed in the apodosis as nita) and the agent in §7 to be a woman who acts as
on its website (https://www.schoyencollection.com/about-schoyen-collection/statementon-provenance/history-of-ownership) is wholly unsatisfactory and skirts pertinent legal and ethical issues. Although we are told that “almost” all the tablets come from about twenty older private collections that were assembled over the course of the late-nineteenth through twentieth centuries, no Schøyen tablet is explicitly associated or identified in the CUSAS publications with any of these older private collections. “Other items,” we are told, “were acquired through the auction houses Christie’s and Sotheby’s, where insome cases the names of their former owners were not revealed” (italics added); we are not informed about which tablets were purchased at auction and which were purchased through the acquisition of older collections. The Schøyen Collection’s cuneiform documents were acquired and amassed by the collector from 1988 through 2001 (see https:// www.schoyencollection.com/about-schoyen-collection/history-posterity); of the 20,450 manuscript items in the Schøyen Collection, “6,870 … are from the ancient period, 3,500 BC -- 500 AD [sic]” thus including Egyptian, Greek, Roman material, and we are not informed how many of these 6,870 items are cuneiform tablets. In sum, the Schøyen Collection presents the scholar with a rich but highly problematic resource. At a minimum, the cuneiformists whose expertise and diligence bring these tablets to publication should identify the earlier collection and/or purchase information for each tablet as a pertinent even if insufficient datum. 7 C. Wilcke, “Gesetze in sumerischer Sprache,” in N. Koslova, E. Vizirova & G. Zólyomi (ed.), StudiesinSumerianLanguageandLiterature, Babel und Bibel 8, Winona Lake, 2014, p. 455-616. 8 Civil assigned new sigla to all the sources, following his long-standing practice of deploying sigla to reflect the known or suspected provenance of tablets. Hence what are given as sources A (Ni 3191) and E (UM 55-21-71) in M. T. Roth, LawCollectionsfrom MesopotamiaandAsiaMinor, SBL Writings from the Ancient World 6, Atlanta, 1995; rev. sec. ed. 1997) and in C. Wilcke, “Der Codex Ur-Namma (CU): Versuch einer Rekonstruktion,” in T. Abusch (ed.), Riches Hidden in Secret Places: Ancient Near Eastern StudiesinMemoryofThorkildJacobsen, Winona Lake, IN, 2002, p. 291-333 are Civil’s sources N1 and N2 (from Nippur); source B (not “C” as in Civil, “Law Collection of UrNamma,” p. 222; U 7739+) is his source U (from Ur); sources C (not “B”; Si 277) and D (BM 54722+) are his sources S1 and S2 (from Sippar). His choice of X as the siglum for the unprovenanced MS 2064 serves as a vivid reminder of the vexing problems encountered by today’s scholars when utilizing looted and unprovenanced material. (Note that Civil suggests, on the basis of internal criteria, that the cylinder may come from Umma; see Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 223 and 230-37 passim.)
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a seductress and takes advantage of a man.9 I now argue that we have misunderstood §7 and that it is the man, not the woman, who is the active agent in LU §7. In the following, I first establish the import and translations of certain key terms; place the provisions LU §§6-8 in their immediate context within the composition; examine the internal structure of the provisions; and address the penalty for LU §7 that absolves the man of any offense. For the reader’s convenience for the following discussion, I reproduce here Civil’s 2011 composite text and translation of LU §§6-8.10 §6 tukum-bi dam guruš-a *é nu-gi4-a níg-á-gar-šè lú in-ak *é bí-in-gi4 nitabi ì-gaz-e If a man seduces with guile a betrothed woman not yet married and takes her into (his) household, this man will be killed. §7 tukum-bi dam guruš-a me-te-a-ni-ta lú ba-an-ús úr-ra-na ba-an-ná munus-bi lú ì-gaz-e nita-bi ama-ar-gi4-ni ì-gar If a betrothed girl, on her own initiative, pursues a man (and) sleeps with him, (if) he [sic] (the prospective husband) kills the [sic] woman, he will be set free. §8 tukum-bi gemé lú é nu-gi4-a níg-á-gar-šè lú ì-ak é bí-gi4 lú-bi 5 gín kù ì-lá-e If a man seduces with guile an unmarried slave [sic] and takes her into (his) household, this man will pay five shekels of silver.
1. KEY TERMS The meanings and nuances of specific terms used in these legal provisions need to be clarified at the outset. The women are variously dam (§§6 and 7), munus (§7), and geme2 (§8). The terms applied to the men are guruš (§§6 and 7), lu2 (§§6, 7, and 8), and nita (§§6 and 7). The women are further qualified as a—nu-gi4-a (§§6 and 8) and ni2-te-a-nita (§7). And the offending activities are nig2-a2-gar-še3—ak (§6, 8), a—gi4 (§§6, 8), us2 (§7), and ur2—na2 (§7).
9 Beginning with Gurney & Kramer, “Two Fragments,” p. 13 (where our LU §7 is cited as “§1”); so too in what remains an indispensable study of the sex offenses in these laws, J.J. Finkelstein, “Sex Offenses in Sumerian Laws,” JournaloftheAmericanOrientalSociety 86, 1966, p. 355-72 at p. 369 (where this provision is again cited as §1), etc. 10 Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 246. The “composite” is misleading, as §6, for example, is only attested in source S1; for the full score detailing each source, see Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 237-38 or Wilcke, “Gesetze,” p. 536-37.
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The women. Sumerian does not distinguish grammatical genders, and many terms or concepts that in other languages might be sex-specific are equally applied to men and woman. This is the case with dam, “spouse,” corresponding to Akkadian aššatum “wife” and mutum“husband.” It is not clear at what moment a woman or man fully becomes a “spouse” – whether after an agreement between the parties or their heads-ofhousehold, after a ceremony or ritual, after a gift exchange, after sexual intercourse, or only after a successful childbirth. It is only clear that once a woman is within the category “spouse” she is subject to legal and social considerations with respect to the duties and responsibilities she owes to her new household as well as to her natal household. In these provisions, context and especially the vocabulary of sexual penetration (dam-guruš-a a nu-gi4-a, for which see further below) suggest that the dam has not yet been fully available to her husband for sexual and reproductive purposes. For the moment, it is best to translate dam, without prejudicing our argument, simply as “spouse” or “spouse(-to-be).” The dam in the protasis of §7 is resumed in the apodosis as munus, the standard term for “woman” or “female.” It is not uncommon in the laws for the parties to be identified by different terms in the protasis and apodosis, as we see here for both the male and female actors. Finally, the woman in §7 is labelled geme2, “enslaved woman,” a term applied to women who are enslaved without regard to the degree or nature of her enslavement – whether house born, captured in war, pledged for debt, etc. The men. The dam of §§6 and 7 is, in both instances, in a genitival construction with guruš (Akkadian eṭlum), that is, to a youth or unmarried male, suggesting that in legal contexts, the term may refer to a man of any chronological age whose father is still alive and thus who has not yet set up an independent household. In our present context, I translate that term as “dependent male.” The offender in these provisions is a lu2 (Akkadian awīlum) “man,” or in certain instances without gendered assumptions simply “person.”11 In both §§6 and 7, the lu2 of the protasis is resumed in the apodosis with the term nita, a term that signifies the “other man” in an illicit sexual union, that is, the “non-husband.”12 (Note that the term nita is not used 11 The term may be applied to members of a larger population (of a city, country, work unit, profession, army, etc.) and translated more broadly as “personnel.” It may include female as well as male members of such a group. 12 E.g., Finkelstein, “Sex Offenses,” p. 370 note c.
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— and probably cannot be used — of the man in §8 who engages in sexual activities with an enslaved woman.) The qualifiers applied to the women. The dam-guruš is qualified or further described in §6 (for which recall we have only source S1) as a nu-gi4-a. As Civil meticulously demonstrates,13 the diachronic distribution shows that the older attestation is e2—gi4, literally “turned to (or confined to) the house(hold)”; one late bilingual, SBH 60 No. 31 r. 12f., appropriately uses the term in reference to securing temple artifacts, giving the sense of safeguarding precious commodities.14 The term is later conflated with a—gi4 (naqābum), literally “to introduce/insert semen,” generally understood as “to deflower, to rape” (so CAD N/1 s.v. naqābu) probably by conflation or association with giš—gi4 “to introduce/enter the penis (into the vagina).” Although the Sumerian term does not necessarily presume the violence of rape, it does imply sexual intercourse outside of recognized norms. Thus, the dam-guruš, described using a negated form of the term, is a spouse(-to-be) of a dependent male who, moreover, has not (or not yet, or at least not in this circumstance) engaged in (marital) sexual intercourse. LU §8 — which follows immediately after §6 in our source S1 — uses the same term to qualify the geme2-lu2: she is a man’s enslaved woman who has not yet engaged in sexual intercourse.15 One question to pose here is why the enslaved woman’s virginity or prior sexual activities are relevant: If she had been sexually active before this, would the offense be different?16 Indeed, this provision’s import is that the enslaved woman is her master’s property and the value of that property is diminished by this sex act. In LU §7, the dam-guruš is described not in terms of being (previously) penetrated, but rather as ni2-te-a-ni-ta (variant in source U: mete-ni-ta).17 In the basic nominal chain here, me/ni2-te is followed by the possessive pronoun -ni- (“his/her”) and the ablative/instrumental -ta (“from, by means, out of”). Certainly, in some languages the reflexive pronoun can only be referent to the subject (or agent) of a sentence, and 13
Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 255-56. See CAD P s.v. pehû v. lex. section. 15 Source U comes in here and has the variant e2-nu-gi4-a. 16 See also LE § 31, which also may consider the enslaved woman to have been a virgin, as indicated by the verb naqābum. See H. Neumann, “Prozeßführung im Edubba’a: Zu einigen Aspekten der Aneignung juristischer Kenntnisse im Rahmen des Curriculums babylonischer Schreiberausbildung,” Zeitschrift für Altorientalische und BiblischeRechtsgeschicht10, 2004, p. 71-92, at p. 83f. 17 See Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 257. 14
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moreover, may only be attachable to the closest eligible referent; both of these points support understanding ni2-te-a-ni as marking the dam-guruš as the grammatical agent, and may be a factor behind the translations of earlier editors who assumed the woman to be the aggressor.18 Although the reflexive pronouns in both Akkadian and Sumerian warrant further study,19 even a cursory investigation finds clear examples in which the term is applied not to the agent but to the patient or serves as an emphatic, reinforcing the patient’s autonomy. Some of the clearest examples come from Old Babylonian Akkadian contracts, reflecting a milieu slightly later than but not dissimilar from our LU references. For example: • PN šumšu inaṭēmramaniš[u]PN2 … īguršu “PN2 (agent) hired him, PN (patient) by name, by his own consent” YOS 8 70:1-5 (= Grant Bus Doc 3) • PN itti ramanišu PN2 adi paṭār erēši īgur “PN2 (agent) hired PN (patient), from himself, until the seeding is finished”20 VAS 7 87:1-5 • PN KI NI2.TE.NI PN2 IN.ŠI.IN.ŠAM2 “PN2 (agent) bought PN (patient) from himself” YOS 8 36:1-4 If we accept that ni2-te need not always mark the agent, and if we see the phrase here as both a syntactic parallel and semantic variation to a nu-gi4-a of §§6 and 8 (and also, for example, to dub ka-kešda nu-me-a in LU §11) then we may propose that it is used not adverbially to describe the actions of the dam-guruš (Roth, LawCollections, 17, etc.: “on her own initiative”) but rather adjectivally to describe the status of the damguruš, that is, something like “who acts for herself,” “living on her own,” “dependent on her own resources,” or simply “independent.” That this was not necessarily a positive attribute may be seen in the focus in these provisions on socially unacceptable sexual behaviors. 18 And compare the provision in the Middle Assyrian Laws that has long been referenced as reflecting a comparable circumstance: šummabatulturamanšaanaa’īletattidin “If a maiden gives herself to a man …” (MAL A §56), in Roth, LawCollections, p. 175. 19 For Sumerian, see M. Geller, “Reflexives and Antipassives in Sumerian Verbs,” Orientalian.s. 67, 1998, p. 85-106, with some linguistic bibliography and examples from European languages, concerned with pre-radical /n/ in verbal forms; a study of the independent pronoun or inflected substantive ni2 is not known to me, nor do I know of any systematic study of reflexives in Akkadian. Helpful are E. Doron & M. Rappaport Hovav, “A Unified Approach to Reflexivization in Semitic and Romance,” Brill’s Annual of Afroasiatic Languages and Linguistics 1, 2009, p. 75-105; R. Halevy, “The Hebrew Reflexive Pronoun: A Synchronic and Diachronic Perspective,” Lešonenu:AJournalfor theStudyoftheHebrewLanguageandCognateSubjects 75, 2013, p. 479-93 (in Hebrew). 20 For adipaṭārerēši, CAD P (2005) s.v. paṭāru v. mng. 9b provides a cross-reference to CAD A/1 (1964) s.v. agāru v. mng. 1a-1’, where we find “until the demand ceases”; however, CAD E (1958) made the better decision to cite this and similar references s.v. erēšu B mng. 1a-3’, “to seed …, to cultivate or plant.”
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Furthermore, the parallelism with the sexually intact dam-guruš-a a nu-gi4-a of LU §6 suggests that the dam-guruš-a ni2-te-a-ni-ta in LU §7 was not expected to be a virgin at the time of this sexual encounter. The offending activities. The three provisions under discussion describe each of their pertinent offenses in two parts: the first part describes the offender’s intention or demeanor and the second his actual behavior or performance. In §§6 and 8, the intention is qualified as nig2-a2-gar-še3-ak and the performance as a (var. e2) bi2-in-gi4. In §7, the intention is expressed with the verb us2 and the performance with the compound ur2—na2. The ePSD and ECTL list only three occurrences of a nominalized form (nig2 marking the “thingness”) of a2—gar, literally “to place the arm,” hence something like “to control” (ePSD: “to defeat,” cf. Akkadian dâṣum)21; of the three occurrences, two are the two provisions in Laws of Ur-Namma under discussion and the third is in a passage the hymn “Enlil in the Ekur” (Enlil A). Although the components of the idiom suggest a physical event, the context in the hymn suggests rather a nonphysical threat. The hymn opens with an exaltation of Enlil and his city Nippur. The city, we are told, is a snare for its enemies and a place where abuses of language and speech are abhorred. Our term appears in line 23 and is here left untranslated:22 (18) It (i.e., the city Nippur) cuts short the life of those who speak too mightily. (19) It permits no evil word to be spoken in judgment(?). (20) …, deception, (21) inimical speech, hostility, impropriety, (22) ill-treatment, wickedness, wrongdoing, (23) looking askance(?), nig2-a2-gar, slandering, (24) arrogance, licentious speech(?), egotism, and boasting (25) are abominations not tolerated within the city.
The ePSD and ETCSL translate nig2-a2-gar here as “violence,”23 but the context rather warrants some sort of abusive verbal or non-verbal communication, such as “with threats” or “menacingly.” Civil’s detailed comments on this term draw attention to the nuance of deception24; in 21 See F. Karahashi, “Sumerian Compound Verbs with Body-Part Terms” (University of Chicago PhD dissertation, 2000), p. 76-77. 22 After ETCSL: http://etcsl.orinst.ox.ac.uk/cgi-bin/etcsl.cgi?text=c.4.05.1&display= Crit&charenc=gcirc&lineid=c4051.18#c4051.18 and http://etcsl.orinst.ox.ac.uk/cgi-bin/ etcsl.cgi?text=t.4.05.1&display=Crit&charenc=gcirc&lineid=t4051.p3#t4051.p3 23 See also P. Attinger, “A propos de AK ‘faire’ (II),” ZeitschriftfürAssyriologie 95, 2005, 208-75, at p. 240 5.351. 24 Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 256-57; see also C. Wilcke, “Gesetze,” p. 499-502.
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our LU context, a translation of nig2-a2-gar-še3—ak as “to do an action with threat of physical violence” evokes the sense of verbal intimidation or manipulation. The performance of the offense in §§6 and 8, both of which explicitly qualify the women as a nu-gi4-a (see above), uses the corresponding verbal construction a bi2-in-gi4 (vars. in §8 have e2 bi2-gi4) for the offending behavior. Civil’s translations fail to capture that the qualification applied to the woman and the verb used for the performance of the offense are complementary inflected forms (“woman not yet married … takes her into (his) household” and “unmarried slave … takes her into (his) household”25). It is clearer, if less elegant, to be literal and provide a translation that reflects this pattern of meanings, thus something like “a woman who has not been inseminated26 … he inseminates” or “a woman who has not experienced sexual intercourse … he engages in sexual intercourse with her” or “a woman who is not confined … he confines her.” In § 7 the offender’s intention is conveyed by the common Sumerian term us2, corresponding to a number of common Akkadian verbs, including dâšum (“to trample on, etc.”), emēdum (“to place, to lean on, to impose an obligation, etc.”), redûm (“to drive animals, to pursue a person, to travel, advance toward, etc.”), and šadādum (“to stretch, to tow, to haul, to bear (a burden), etc.”). Since the publication of the first witness to this provision, scholars have understood this clause to indicate that the woman pursues the male (for this sense, see CAD s.v. redû A mng. 1e-2’). But a problem arises with the relation of this verb to the second that expresses the offending activity, the two linked by the copula -ma in source S1: lu2 ba-an-us2-ma ur2-ra-ne2 ba-an-na2. The “widespread idiom”27 ur2-ra-ne2 ba-an-na2, a compound corresponding to Akkadian ina sūnim utūlum, “to lie in/on the lap/bosom,” recurs in these laws at §§11, 12, 14 in reference to non-marital sexual relations; see also CAD U s.v. utūlu usage b. The “lap” in this idiom may be either that of the man or the woman, as the references cited CAD S s.v. sūnu A usage b show, and there is no reason to postulate that this 25
Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 246. Although the verb “inseminate” popularly includes the sense of successful fertilization of the ovum (that is, “to impregnate with semen”) and not simply the primary introduction or injection of seminal fluid, I use it here in the latter sense only. 27 Widespread idioms are metaphorical expressions that appear in multiple languages; see E. Piirainen & J. Balázsi, LexiconofCommonFigurativeUnits:WidespreadIdioms inEuropeandBeyond, Bern, 2016. 26
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euphemism is used here because, for example, the woman rather than the man is the initiator of the sex act. On the other hand, the idiom does not express the idea of defloration or first sexual encounter, as does a/e2—gi4, and may be restricted here to sexual activities between a man and nonvirgin, as may be assumed for the widow and wife of LU §§11 and 14. The first edition by Kramer, in 1965, publishing source U, understood a change in verbal agent: “If the wife … of her own will, followed the man and he lay in her lap” (emphasis added), an understanding followed by Finkelstein in 1966 and returned to by Wilcke in his 2014 study: “Wenn jemandes Ehefrau freiwillig jemandem folgt und er in ihrem Schoße liegt”28; this view may be reinforced by the addition of the copula -ma in source S1. In the intervening half century, other editors took lu2 as the patient of both verbs and understood the verbs to be linked rather than separated by -ma (Roth: “[she] approaches a man and [she] initiates sexual relations with him”; Lafont: “l’épouse … suit un homme et couche dans son giron”; Civil: “[she] pursues a man (and) [she] sleeps with him”).29 I continue to hold to the understanding of the two verbs as linked by the copula and as sharing a single agent, but, as will be demonstrated below, the structure of these provisions lends weight to an interpretation that takes lu2 as the agent of both verbs. Thus, the two-part intention and action expressed in lu2 ba-an-us2-ma ur2-ra-ne2 ba-an-na2 is to be understood as “(If …) a man pursues (or takes control over) her and he lies in her lap.” 2. CONTEXT OF LU §§6-15 Having isolated and established the likely meanings of the key terms, we turn to the context within which the provisions LU §§6-8 are embedded. • LU §§1-3 deal with homicide and other serious violations of the civic order, and I’ve suggested elsewhere that these serve to underscore the king’s (that is, the state authority’s) right to intervene in such cases, removing them from the realm of self-help.30
28 Gurney & Kramer, “Two Fragments,” p. 13; Finkelstein, “Sex Offenses,” p. 369; Wilcke, “Gesetze,” p. 537. 29 Roth, LawCollections, p. 17-18; S. Lafont (Demare), Femmes,DroitetJusticedans l’Antiquité orientale, Göttingen, 1999, p. 467; Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 246. 30 See, e.g., Roth, LawCollections, p. 71-72.
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• The next two provisions, LU §§4 and 5, address sexual relations between slaves — provisions whose concern is with the ownership of children born to such unions. • The laws then pivot on this notion of sexual relations to a longer section, LU §§6-14 (or §§6-15), dealing with breaches or disruptions to normal marital relations. Within this ten-provision section, we find the following situations: — LU §§ 6-8 consider sexual relations between a dam-guruš and a nita, the “spouse(-to-be)-of-a-dependent-male” and the “nonhusband paramour.” §831 provides an altered circumstance to LU §6 that substitutes an enslaved woman for the dam-guruš. — LU §§ 9-11 turn to dissolution by a man of a union with two categories of mates, a “first-ranking wife” (dam-nitadam, var. damPI) (LU §9) and a widow (nu-mu-SU) (LU §10).32 LU §11 provides an altered circumstance (a clarification or exception) to the dissolution of the relationship with the widow by positing that there had been no formal contract. Note that the term used for the sexual relationship between the widow and her second husband is the same as that found in §7. — LU §§12-14 deal with accusations, probably of sexual improprieties, that demand the accused parties be sent to undergo an ordeal by the divine River. LU §12, incompletely preserved, involves a priestess (ereš-dingir) and a non-husband paramour (nita). The 31 It is possible that source S1 – which is the only source extant for LU §6 – preserves a “better” sequence of provisions: S1 iv 76-80 (§6) deals with the defloration of the dam-guruš (for which the violator is killed); S1 iv 81-85 (§8, for which a total of four sources preserve portions) deals with the identical situation but the patient is instead a geme2 lu2; S1 iv 86-92 (§7, again with four sources preserving portions) moves to a new situation in which the dam-guruš is again the patient. Because of this distribution of extant sources, it is misleading to talk about LU §§6 and 7 as a two-part unit, as does, for example, R. Westbrook in “Adultery in Ancient Near Eastern Law,” Revue Biblique 97, 1990, p. 542-80 (republished in B. Wells and F.R. Magdalene (ed.), LawfromtheTigristotheTiber, Winona Lake, 2009, p. 245-87). There, Westbrook speaks of “the structure of the discussion in CU 6-7. Two extremes are considered: a man rapes an inchoately married girl; a married woman seduces an unwitting man” (p. 571 [= p. 276]). 32 Civil conflated and confused the sources for LU §10 in his composite text and translation (p. 247). Source S1 preserves only the protasis before breaking off: tukum-bi nu-mu-SU lu2 in-tuku “If a man takes (in marriage) a widow.” The protasis in sources U and X reads: tukum-bi nu-ma/mu-SU i3-tak4- tak4 “If he (i.e., the lu2 of LU §9) abandons (Civil: ‘divorces’) a widow.” It is possible that source S1 did originally include both actions — “taking” and “abandoning” the widow — but it is not preserved.
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accusation in LU §13, damaged, remains unclear33; it is leveled against a man (lu2) and, I maintain, must be an accusation involving a sexual matter. LU §14 addresses an accusation of illicit sexual activity (again using the same term found in §7) leveled against a woman, here again identified as a dam-guruš.34 — LU §15 is damaged and is restored largely on the basis of LL §29, dealing with a father-in-law who reneges on his commitment to give his daughter in marriage.35 3. INTERNAL STRUCTURE OF THE PROVISIONS With this context in mind, we return to the problematic understanding of LU §7 that takes the woman as the offender by looking at the internal structure of the provisions. Civil, although he did not challenge the traditional understanding by which a betrothed woman seduces a man, aptly noted that the provision “illustrates the ambiguous cross-indexing of the Sumerian pronominal system.”36 Because Sumerian grammar does not mark masculine/feminine but rather animate/inanimate (or personal/ impersonal); because the patient or agent is here unmarked; because word order, although fixed within nominal chains, may vary within a sentence; and because the syntax employed in the law provisions can be telescoped and laconic, it may be helpful to parse the provisions as in the following tables.
33 It is largely because these ten provisions all deal with sexual offenses or marital irregularities that I hold that context demands an accusation of some sexual impropriety, and I reject Kramer’s reading (nam-uš9(?)-zu(?), Kramer, “Ur-Nammu Law Code,” p. 44:271) and translation (“witchcraft(?)”, ibid., p. 48), followed without comment or hesitation by most subsequent commentators; see, e.g., R. Westbrook, in A History of AncientNearEasternLaw vol. 1, Leiden/Boston, 2003, p. 196; C. Wilcke, “Der Codex Ur-Namma (CU), p. 291-333 at 315; Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 247 and 258-59; Wilcke, “Gesetze,” p. 539-40. 34 Civil understood LU §14 to deal with an accusation against the woman’s alleged lover. The earlier interpretations seem to me far more plausible (e.g., Roth, LawCollections, p. 18): the accusation is made against the woman (dam-guruš). There is no basis for the “someone” in Civil’s translation “If a man accuses someone …”; Wilcke, “Codex Ur-Namma,” p. 315 and “Gesetze,” p. 540 recognizes the interpolation in his translation: “Wenn jemand (jemanden) beschuldigt …” 35 For LU §15, see D. DiTullio, NABU 2004/43. 36 Civil, “Law Collection of Ur-Namma,” p. 257.
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Table 1. Grammatical agents and patients in LU §§6-15. Agent LU §6 LU §7 LU §8 LU §9 LU §10 LU §11 LU §12 LU §13 LU §14 LU §15
Patient
lu2 (resumed as nita-bi) lu2 (resumed as nita-bi) lu2 lu2 lu2 lu2 lu2 (resumed as nita-bi) lu2 lu2 lu2
dam-guruš-a dam-guruš-a (resumed as munus-bi) geme2 lú-ú dam-PI-ni nu-mu-SU nu-mu-SU ereš-dingir lu2 dam-guruš-a mi2-us2-sa-tur
It is immediately and obviously clear from Table 1 that by keeping lu2 as the agent in LU §7, we avoid disrupting the flow of the series of provisions. Rather than switching back and forth between the man and woman for the actor/agent, the compiler keeps the focus on the actions of the man. This is so without regard to the word order of the protasis, which regularly pre-poses or foregrounds the patient immediately after tukumbi, “if,” and regularly places the agent immediately before the verb. In fact, in this group of laws, only LU §9, where we find the patient intervening between the agent and verb, appears to violate this pattern; there, however, the patient is marked with a possessive suffix (“his first-ranking wife”), recalling and referencing the agent lu2. The structure of the provision follows the established pattern of this group of laws, as demonstrated in the chart below (Table 2). For further elucidation, I include in Table 2 not only LU §§6-8, but also LU §11 which uses the same verbal form and syntax to describe the sex act that we find in LU §7. For source integrity, Table 2 follows only source S1, the only one to preserve LU §6; source S1 also diverges in the order of the provisions, giving us §§6, 8, then 7. (Source S1 does not preserve §11, given here from source U.) 4. PENALTIES Although not explicitly stated by any editor or commentator, I suspect that the penalty clause in LU §7 that provides for killing the munus and
If patient qualifier / descriptor agent verb (and adverb) indicating offense consequence for the woman consequence for the man lu2 nig2-a2-gar-še3 … in-ak-ma a bi2-in-gi4
5 gin2 ku3-babbar i3-la2-e
nita-bi i3-gaz-e
a nu-gi4-a
tukum-bi geme2 lu2-u3 a nu-gi4-a
LU §8
lu2 nig2-a2-gar-še3 … in-ak-ma a bi2-in-gi4
tukum-bi dam guruš-a
LU §6
LU §11
nita-bi ama-ar-gi4-ni i3-ga2-ga2
ku3 nu-la2-e
tukum-bi ni2-te-a-ni-ta nu-ma-su dub ka-kešda nu-me-a lu2 lu2 ba-an-us2-ma ur2-ra-ne2 ur2-ra-na ba-an-na2 ba-an-na2 munus-bi i3-gaz-e
tukum-bi dam guruš-a
LU §7
Table 2. LU §§6, 8, 7 according to source S1; LU §11 according to source U.
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setting free the nita predisposed earlier scholars to take the woman as the sexual aggressor and as the agent of the first and/or both verbs in the protasis, as outlined above. I suggest here, however, that it is her status or behavior marked by ni2-te that makes the offense a capital one for the woman: the term ni2-te signals her status as independent and her behavior as possibly promiscuous. The idea of her promiscuity — or at least of her non-virginity — also may be indicated by the use of ur2-ra-ne2 ba-an-na2, reinforcing the notion of a woman acting without male oversight. Although she has been “pursued” by the offender, the fact that she was not sexually abstinent was deemed an audacious flaunting of norms and hence punishable. 5. CONCLUSION To summarize and conclude, I maintain that it makes better sense grammatically, syntactically, and socio-legally to see the man as the agent in the protasis of LU §7 — as he is in all these provisions, and as he is in almost every instance of sexual engagement which, as has been observed frequently, can only be expressed in the language (if not also imagined in the culture) as a male-initiated act.37 This conclusion is not affected by the order of the provisions, although it is important to remember that only one manuscript, source S1, is witness to LU §6, and that source S1 presents the provisions in the order §§6, 8, and then 7. The provisions should now be translated as follows, with the revised legal and social implications that may follow from this new understanding. LU §6 If a man (lu2) threatens a spouse-of-a-dependent-male (dam-guruš) who is not inseminated, and he inseminates her ➝ that other-male (nita) shall be killed. LU §8 If a man (lu2) threatens a man’s enslaved woman (geme2-lu2) who is not inseminated, and he inseminates her ➝ he (variant: that man, lu2) shall pay 5 shekels of silver. LU §7 If a man (lu2) pursues a spouse-of-a-dependent-male (dam-guruš) who is out on her own, and he lies in her lap ➝ that woman (munus) shall be killed; that other-male (nita) shall be set free.
37 See Roth, “She will Die By the Iron Dagger: Adultery and Neo-Babylonian Marriage,” JournaloftheEconomicandSocialHistoryoftheOrient31, 1988, p. 186-206 at p. 192-93 with note 15.
WHO IS ELITE? TWO EXEMPLARY CASES FROM EARLY BRONZE AGE SYRO-MESOPOTAMIA Walther SALLABERGER* with the collaboration of Katja KRÖSS1 1. THE PROBLEM: ELITE AS TERM ANCIENT NEAR EASTERN STUDIES
IN
For the author of this article, the introductory question “Who is elite?” is not just rhetorical, but thoroughly concrete and serious. Who belonged to an elite, and who did not? Is it expedient to suggest a division of society into elites and non-elites? The concept of the “elites” appears here and there in the scholarly literature on ancient Syro-Mesopotamia, and one cannot simply ignore it. There, it often reads as if an elite’s features were obvious: Power or social influence, wealth of goods, land ownership, and education are parameters we often encounter here. Even if one agrees on these or similar criteria, it remains unclear which persons *
Ludwig-Maximilians Universität, München. In 2016/17, the ancient historian Katja Kröss led a PhD working group on “Elites” at the Graduate School “Distant Worlds” at the Ludwig-Maximilians-Universität München, in which I was able to participate. Not only did she sift through relevant sociological and anthropological literature, of which only a few works are quoted here, but she also sketched out a theoretically sound approach in an article entitled “Eliten: Theorien und Anwendbarkeit in den Altertumswissenschaften.” (= Kröss in preparation). Our discussions together with the other members of the research group, Ralph Birk, Patrizia Heindl, Henry Heitmann-Gordon, Christoph Fink, Dominik Schenk, Samar Shammas, revealed the feasibility of her approach, and therefore I am most grateful to Katja Kröss that I can already refer to and quote central aspects from her work, although the article has not yet appeared. Beyond that, I benefitted from her remarks and discussions. To Steven J. Garfinkle and Katharina Schmidt I owe detailed comments on an earlier version that led to substantial improvements, and I am grateful to Gebhard Selz and Jason A. Ur for their remarks. Some of their observations and criticisms would deserve a more intensive discussion, but due to the restrictions of space I could not take up all aspects they brought up. They all cannot be blamed for any shortcomings of the article. The contribution also benefited from the collaboration of the Munich students Felix Seifert, who tabulated the data on the participants at Bau’s Festival in spring 2017, and Valeria Minaeva who collected secondary literature on the subject of elites in Ancient Near Eastern Studies at the end of 2018 (of which, obviously, only a small percentage could be cited). 1
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actually belonged to such a group, how large it was, and whether it is justified to speak of an elite as a group. Although elite is an “etic” concept, there must be a real equivalent in a historical situation so that the concept becomes relevant in an analysis. Two case studies will be presented for groups of persons who can be described as “elite” according to common sociological and cultural anthropological understanding of the term (as defined in section 2 below). This procedure of describing elites on the basis of historical examples is also the most direct and least ambiguous approach as the models offered for imagining the basic features of society in Early Bronze Age SyroMesopotamia differ so greatly and often cannot be reconciled. An influential model for Mesopotamia was that “a relatively small, undoubtedly highly urbanized, Babylonian elite” (Adams 1974: 8) faced a broad rural population. “[I]ts [i.e., of a Babylonian town, W.S.] formal institutions were very largely controlled by, and in the main only concerned with, a small, profusely literate, self-conscious, cohesive, combinative, and acquisitive upper stratum of its citizenry.” (Adams 1974: 8).
In this form Adams has drawn a stereotypical picture for ancient Mesopotamia, which has been adopeted by many and often without criticism of the postulated assumptions (and perhaps still is).2 For the Early Dynastic period, however, he assumes a different situation: “There is also no doubt that there were large Early Dynastic temple communities whose “vertical” organization actively involved lower as well as upper strata of the population.” (Adams 1974: 9).
Adams’s scepticism that the scope of these organisations cannot be estimated will, by the way, no longer be defended in the same way today, since there are indications that a large proportion of the population 2 The anthology edited by Hausleiter etal. (2002) shows how firmly the idea of Adams (1974) that an urban elite controls and exploits the rural population is anchored in Ancient Near Eastern Studies. Adams’ model was part of a US American trend in the 1970’s to investigate social leaders. Since then, sociological and anthropological research on elites seem to have had less influence on Near Eastern studies. Scott 2008: 27 describes the situation as follows: “The claim that elite researchers tended to overstate the power and cohesion of elites was unintentionally reinforced by the tendency of sociologists to use the word indiscriminately. At the height of its popularity almost any powerful, advantaged, qualified, privileged, or superior group or category might be described as an elite. The term became one of the most general — and, therefore, one of the most meaningless — terms used in descriptive studies.” For the conclusion of Scott 2008 how to deal with the term see below Section 2.
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belonged to the communal organisations (his “temple communities”) during the period in question, the third millennium BCE (Sallaberger & Pruß 2015; Steinkeller 2017a). Despite such individual references to strong vertical connections between leaders and their clients, the notion of upper and lower classes dominates the discussion, since social complexity per definitionem requires social stratification (e.g., Matthews 2003: 95–96). An upper class, which exercises power, control, and authority, is simply distinguished from the rest of the population: “By ‘common people’ we mean those elements of society who did not belong to dominant and elite groups, who did not live in palaces or highstatus residences, whose daily activities were centred on the practice of child-rearing, agriculture, animal husbandry, and domestic food procurement and processing, with varying additional concerns such as cult, trade and perhaps military service. Common people enabled and shaped the existence of complex societies and empires simply by being there, by having and rearing children, by forming the bulk of the core population, by producing and processing food for all, by serving in armies and garrisons, by labouring on domestic and elite projects of construction, and by receiving, transmuting and opposing elite ideologies imposed from above.” (Matthews 2003: 156).
For the Sargonic period, Foster (2016) draws a similar picture: “The Akkadian elite cultivated traits of their class and individuality in their self-presentation and way of life. Unlike the majority of the population, they were expensively dressed, used cosmetics, and wore jewelry on the head, neck, chest, arms, wrists, fingers, and toes. […] They ate a varied diet […] They attended school, where they received sufficient education to read and write in both Sumerian and Akkadian. Their personal names invoked wealth and, in later times, Naram-Sin was proverbial for his riches. They expected to be obeyed by their inferiors; the rhetoric of men in authority was forceful and assertive.” (Foster 2016: 228).
In such descriptions, the elite corresponds largely to the “leisure class” brilliantly described by Veblen (1899), which is characterized by the delimitation from production (in agriculture, crafts). This upper class or elite also developed a group understanding, for example by distinguishing itself from non-members in festivals (Pollock 2003). However, these and various comparable social models continue to be criticised for an important reason: “These models reconstruct fourth-millennium Mesopotamian society in ways remarkably similar to our own, especially in terms of class, administration and economic motivations.” (Ur 2014: 250).
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Ur (2014) goes in a different direction: “By examining the rich historical record of later Mesopotamian society [i.e., of the middle and late third millennium, W.S.], it is possible to identify an underlying structure that endured for millennia: the household as a structuring metaphor at different scales” (Ur 2014: 259).
In doing so, he follows the model of Schloen (2001). Ur does not examine Early Bronze Age society from the perspective of the leaders and does not presuppose classes, but refers to the interplay of the actors within a “household”. “When conceptualized in terms of the small domestic household, inequality seemed as natural as the hierarchical relationship between a father and his sons.” (Ur 2014: 263).
The contemporary perspective on the entirety of the actors in a society for which Ur (2014) was cited as an example does not, however, exclude the possibility that the leading personalities can be described as elites. Especially in connection with the “household” structures emphasized by Ur (2014) (which I would rather call communal organisations for the third millennium, see Sallaberger & Pruß 2015), the term appears to have utility: “In the Ur III administration high officials could be designated ‘elders’ to distinguish them from common personnel, and surely no tribal remnants can be assumed for that practice. Hence an interpretation of these men as ‘élite’ or ‘high-ranking’ seems more appropriate than as heads of families.” (Van De Mieroop 1997: 124).
The term “elite” thus helps to describe a dominant class in society that distinguishes itself from the non-elite. But what does “elite” mean — in general or in a specific case? And who belonged to an elite? For a fruitful discussion, the first step is to discuss the definition and the common understanding of the concept of elites.
2. THE CONCEPT OF ELITES: DEFINITIONS AND METHODOLOGIES Elites are basically separated from “non-elites” and deliberately used as a general term to avoid more specific forms such as “nobility”. The fact that the term can be used in a number of ways is a prerequisite for its application to ancient Near Eastern evidence.
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“One of the great merits of this concept [i.e. elite], I think, is that it subsumes all sorts of high level groups, including in those contexts where the concept of class would seem inappropriate. Such breadth is also liable to be viewed as an inconvenience however, in so far as bringing together members from disparate sectors entails a certain degree of imprecision” (Daloz 2011: 444).3
The term “elite” can describe various groups of people in everyday language as well as in specialist terminology (e.g., Daloz 2011; Abbink & Salverda 2013). In order to make this vague concept fruitful for the respective object of research, one cannot avoid specification. Starting from the work of Kröss (in preparation), the following points deserve attention for a historical study of elites and are thus fitting for our study as well. 1) and 2) offer a simple definition of “elites”, 3) and 4) their historical positioning:4 1) An elite denotes a group of people, 2) exercising actual power in a field relevant to society as a whole. 3) The historical and social situation as well as the social fields relevant for the analysis must be determined in each case, and 4) emic terms and categories should be considered. Concerning the different aspects: 1) According to all definitions, an elite always comprises a group that distinguishes itself from the rest of the population and from other elites or even counter-elites in the same historical situation. For our context it is crucial that the ruler does not belong to an elite due to this defining criterion of elite as a group, despite the fact that the proximity to the ruler can determine the affiliation of an elite. Whether this group appears homogeneous only from the outside, whether it distinguishes itself by a common habitus (in the sense of Bourdieu), and on the basis of which prerequisites, such as birth or achievement or common origin, it is recruited, has to be considered in each individual case. Additonally, its composition and its internal and external interactions, or the social cohesion in a vertical dimension are topics worth to be studied.5 3 Just like Abbink & Salverda 2013, Daloz (2011) thus opposes the tendency of more recent research (above all Mills, Bourdieu, Hartmann) to expect a single elite. This open position, however, allows greater flexibility in a historical analysis. 4 Here I follow the decisive points of the systematics of Katja Kröss (in preparation, see note 1) and limit myself to a few important aspects in this context. 5 Daloz 2011: 451f discusses eminence vs. proximity of elites interacting with nonelites in a modern democratic context.
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2) What these definitions also have in common is that membership in an elite is tied to power that is actually exercised: “The fundamental starting point must be that, at the very least, the word ‘elite’ should be used only in relation to those groups that have a degree of power.” (Scott 2008: 28) “Elites are small groups of persons who exercise disproportionate power and influence in social domains.” (Higley 2011: 759)6
Concerning the defining criterion of power in Mesopotamia, it also excludes mere personal proximity to the ruler as a sufficient feature for an elite (see below). Power as a means of determining the actions of other people is to be distinguished from expertise (e.g. of the artist), although the variety of a cultural “elite” has been described as well: “It is customary to distinguish between political elites, whose locations in powerful institutions, organizations, and movements enable them to shape or influence political outcomes, often decisively, and cultural elites, who enjoy a high status and influence in nonpolitical spheres such as arts and letters, philanthropy, professions, and civic associations.” (Higley 2011: 759)
It is therefore obvious that the historian must take into account the possible diversity of elites and provide a more precise description in order to arrive at a meaningful analysis. Not only politics and culture, but also the military, the economy, and administration are mentioned as social fields of elites, so that different typologies of elites can be established (e.g. Scott 2008). This pluralistic approach allows us to avoid evaluative categorizations (“dominant” vs. “insignificant”) or to simplify the analysis by assuming a single central elite. It is precisely because in a monarchic system essential aspects of political power accrue to the ruler7 that elites offer a welcome opportunity to analyse further influential segments of the society. The features of an elite group described so far contribute to its visibility. 6 Similarly, e. g., Salverda & Abbink (2013: 3): “an elite is a relatively small group within the societal hierarchy that claims and/or is accorded power, prestige, or command over others on the basis of a number of publicly recognized criteria, and aims to preserve and entrench its status thus equired.” Hartmann (20143 : 89): „Zur Elite zählen […] im Wesentlichen nur diejenigen Personen, die […] in der Lage sind, durch ihre Entscheidungen gesellschaftliche Entwicklungen maßgeblich zu beeinflussen.“ Scott (2008: 28) formulates the definition cited here after his critique of a too wide use of the term “elite” (see above). 7 Kröss (in preparation) already pointed to this decisive aspect with regard to the monarchies in Greece and Rome.
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3) The respective historical situation determines each single parameter decisively. This is at first a matter of time and space, since a Mesopotamian society in the Early Bronze Age functions differently than a Roman or even a modern one. The sector of a society or a state or which social field is analysed may also be relevant. “[E]lites do not exist in isolation but in relation to other people, and they cannot exist or be analyzed outside specific historical, cultural, and societal contexts. Their spatial contexts might be local, regional, national, or transnational. […] [E]lites […] exist […] within networks, webs, or constellations of relations that generate positions for people as elites.” (Schijf 2013: 41).
The diversity of the concept of elites forces the researcher to identify the historical situation and his or her specific perspective.8 Elites, as an element of social structuration, were always subject to traditions as well as changes. The historical situation determined not only which groups of persons could become members of an elite, but even which social fields were considered as relevant (note, e.g., the central social role of agriculture and animal husbandry in Early Mesopotamia). To be elite does not depend on inherent qualities, but on social practice, and therefore the historical communicative and cultural situation has to be taken into account. The different parameters cited in elite research imply that an elite presents itself differently when viewed on the basis of its political agency, its economic dominance, or certain cultural practices and achievements (e.g. buildings, poetry). 4) An essential aspect of the historical situation considered in the respective analysis is the emic representation of the elites. Besides the particular terms (e.g. Neo-Assyrian rabbûtu “the great ones” for the magnates at the royal court), other aspects of representation in their social context, such as certain forms of social practice (at festivals, funerals, etc.), in the use of exquisite or exotic goods, representation in clothing, residence, etc., are to be included as being of equal value. The challenge when dealing with ancient cultures is to evaluate the forms of representation in their historical social context.
8 Keller 2014: «Von zentraler Bedeutung für die Verwendung des Konzeptes ist es, E[lite] als eine histor[ische] Kategorie zu verstehen, d. h. als ein Phänomen, das sich nur auf konkrete Zeithorizonte bezogen, in räumlicher Verortung und unter Berücksichtigung übergeordneter Bezugsgruppen (Stände, Klassen, Schichten) fassen und beschreiben lässt». K. Kröss (p. c.) also refers to Keller 1963: 124f (not seen).
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IN
3. HISTORICAL CONTEXT OF ELITES EARLY BRONZE AGE SYRO-MESOPOTAMIA
This paper discusses the evidence of the Early Bronze Age in SyroMesopotamia, the period of city–states that survived as provinces in the kingdoms of Akkade and Ur III, when a redistributive economy prevailed in communal organisations. The boundaries of the study are determined by the contingency of the sources: temporally by the appearance of relevant archives in the 24th century, spatially by the respective boundaries of the scribal culture; thus in the 24th century Ebla is integrated into the network of regular contacts that reaches from Babylonia (“Kiš”) to Syria. In the time of the city–states, the leading officials are first and foremost to be considered on the level of the state, not of the individual city or settlement. Who can one count among them? Steinkeller has quite precise ideas about “a powerful social group (identified by me [i.e., Steinkeller; W.S.] as the ‘Managerial Class’) that was a characteristic element of the social and political landscape of southern Babylonia since Late Uruk times” (Steinkeller 2017b: 3): “As a distinctive and solidly entrenched social group, the Managerial Class of Babylonia must have had its own political agenda, which probably more often than not was at odds with the politics of the king. As I define it, this group included some of the highest officials of city-states, such as sanga and sabra, the heads of temple households, who wielded enormous power, both economic and political. In some of the smaller city-states and many of the major cities, for example in Isin, Larsa, Keš, Karkar, Zabalam, and Girsu, the sanga in fact was the main administrative official. These functionaries undoubtedly were vested in the preservation of the traditional system of political organization, in which the real power rested with the temple households operating as largely independent and self-sufficient socioeconomic institutions.” (Steinkeller 2017b: 56–57)
The “Managerial Class” as defined by Steinkeller (2017) therefore is constituted of only one person, sometimes a few persons per city–state, so that the usual definitions of an elite as a group can hardly be applied. Slightly larger is the enumeration that Sollberger (1972: 186–188) offers for the Ur III period when discussing the highest officials as the “ruling classes” next to the king, who limit his power: “grand vizier” (sugal7maḫ), “heads of cities” (ensi2), šabra(a temple administrator) and “military governor” or “general” (šagana); loosely he adds the “scribes” (dub-sar) above the “lower-class group” to these offices.
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Garfinkle (2013) describes a slightly larger group as the top level within a city-state: “We can identify three groups of people in the city-states of the Near East, and each group can be precisely positioned by its relationship to the king’s household. Below the king were the officials in charge of the various urban institutions of the state. These were priests, supervisors of granaries, overseers of various agricultural and craft activities, and so on. These officials often directly supervised the work of the dependent laborers who were at the bottom of the system. Between the officials and the dependent laborers was a large group of urban professions and craftsmen, such as merchants, smiths, heralds, wealthier farmers, and others.” (Garfinkle 2013: 109)
Even such a seemingly simple analysis of a city-state’s social stratification can be discussed, and our understanding changes constantly. Thus, the group of “(semi-free) dependent laborers”, often called eren in the documents, are nowadays regarded as the “freemen” of a state (see e.g. also Schrakamp 2014): “[T]he term eren is a general designation of free dependents of the state, who possessed full social, economic, and legal rights. Included in this category was the vast majority of the society, from as high as the members of the royal family down to the ordinary farmers, craftsmen, shepherds, fishermen, etc. (Steinkeller 2017a: 539).
In Steinkeller’s model of society in the 21st century BCE, which is based on emic categories, no ruling class is envisaged below the king. With a total of 3,600 men according to Steinkeller (2017a: 546), the eren group comprised more than a third of the entire urban population of 14,000 to 18,000 people, including about 1,500 “menials” and no more than 1,000 domestic slaves (ibid. 547–548). These few examples from the secondary literature may illustrate the situation: elites are often postulated, but the descriptions differ largely and remain vague. In the following, two exemplary cases for elites in the Early Bronze Age are presented. Both cases are based on a series of documents that cover circles of persons “completely”, so that absences of occupational categories (a profession, office, function) is meaningful. Single records of anecdotal value only are not considered. In both cases, persons at feasting are documented, whereby the role of feasting in social representation in the third millennium is well established (see, e.g., Pollock 2003, Sallaberger 2019). The first case concerns the ruler’s guests, the second one the top social personages at a city festival.
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ExemplaryCase1:TheKing’sGuests The guests hosted by the ruler received gifts, garments, jewels and precious items, and an ointment, and they were served excellent food and drink; for their benefit animals were slaughtered. The transfer of the characteristic goods of the palace was recorded in the administrative documents that stem from palaces. This economic sector of the palace, which concerns the accumulation and utilisation of the ruler’s treasure and wealth as a basis for his political actions, I have described as the “palatial economy”; it is clearly distinct from the subsistence economy of the communal organisations aka “households” (Sallaberger 2013; 2018). The most important palace archive of the Early Bronze Age is that from the Syrian Ebla (24th century BCE), while from Babylonia only parts of comparable archives are known, such as a part of the documents from Girsu under the Gudea dynasty (late 22nd century BCE, edited by Lehmann 2016) or “gift texts” and comparable documents from the Sargonic “Storehouse archive”, which should be associated with the governor (23rd century BCE, Molina 2014: 33–35). As royal archives, the Ur III documents from Puzriš-Dagān (21st century BCE) on treasures, weapons, and shoes (Paoletti 2012) as well as those on animals for slaughter (Sallaberger 2004) offer relevant data. The treasures acquired through taxes, tribute, purchase and trade, booty, or gifts were distributed by the ruler to the most important persons according to his viewpoint. The social practice of royal donations defines the circle of people here. Since one received royal gifts mostly because of his or her respective function or achievement, the documents regularly provide professional names and functional specifications as well as occasions for the gifts. The type of gifts in palace archives (Ebla, PuzrišDagān, Mari), i.e. jewellery, ceremonial weapons or a set of textiles, proves that they were personal gifts and not intended to be passed on to clients. In addition, the documents allow a quantification unique in the ancient world on the basis of the quantities issued. Documents from the palace of Ebla provide a detailed list of all silver issues for an entire year. As an example, the documents of two different years (Ibbi-zikir 5 and 10) are cited (Tables 1, 2), each of which offers about 170 individual entries on the silver expenses of the palace. Two thirds of all these entries concern the gifts of silver to persons. The amounts are relatively small in each individual case, so not two thirds but “only” 48% or 31% of the
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silver, for these two years respectively, is spent in this form. Silver was also expended for purchase of goods (23%, 15%), for the royal palace and representation (14%, 39%), and as donations to gods (11%, 10%; see Tabella 7 in Sallaberger 2018). It should be recalled that a third or half of the total silver expenditure of the palace is given away to persons (see Table 1). Table 1. Percentage of the annual palatial silver expenses given to individuals. MEE 10, 29 year Ibbi-zikir 5 Recipients of silver persons from cities Eblaites on expedition Total foreign policy Royal family Persons in Ebla Total persons in Ebla
entries total in 29 86 m. 20 22 m. 49 108 m. 10 27 m. 54 74 m. 64 100 m.
silver 20 % 5% 25 % 6% 17 % 23 %
MEE 12, 36 year Ibbi-zikir 10 entries 21 39 60 15 39 54
total in 18 m. 37 m. 55 m. 15 m. 38 m. 54 m.
silver 5% 11 % 16 % 4% 11 % 15 %
Note: m. = minas (of 470 grams)
The unique documentation of Ebla, namely that all silver expenses of a year from the palace are recorded in their entirety, also permits the following statement: the ruler did not spend any silver for other projects in the two years, and also the people to whom he gave a silver ring, a disc, or a dagger within a year are listed there without exception. The list of persons obtained in this way can be supplemented by the documentation of the expenditures of garments, as these were a much more frequent gift. Each single transaction was carefully noted in monthly lists, and they reveal the ruler’s politics through gift giving. Gifts implied the ruler’s recognition of a recipient’s person and they acknowledged his or her service. Whereas other rulers were able to reciprocate on the same level with counter-gifts, the palace did not expect the subordinates to provide a material gift, but rather constant loyalty. It is for this very reason that the records of the ruler’s expenses provide a direct testimony of the people who seemed most important to him; and based on the specific documentation of Ebla, we can be sure that there existed no other people who received such royal gifts. A similarly good documentation is available for the expenditure of cattle for slaughter from the royal holdings of the Third Dynasty of Ur
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(21st century BCE). Again, monthly lists of expenditures as well as hundreds of individual documents reveal which persons received royal gifts. Directly comparable with Ebla are the gifts of jewels and precious items as well as shoes, but there are only a little more than one hundred individual documents (mostly with several entries), so that some minor groups of gift recipients could be missed. The documents on animals for slaughter, however, also make it certain for the Ur III period that no important group of recipients of royal gifts is missing (see Table 2). Sallaberger (2004) analysed the 164 documents about the expenditures of animals from an entire year (the year Amar-Suena 4); the list thus obtained was supplemented by a few beneficiaries from other years. Cattle for slaughter represented a high value, and therefore it is to be regarded as one of the prestige goods in Early Bronze Age Mesopotamia, just like jewels or robes. Even more clearly than in the case of the valuables in the palace of Ebla, the kings of Ur used livestock to reward people: almost 40% of all animals went to the “kitchen” to feed mostly military troops, almost 40% to individuals, and about 10% were sacrificed in the temples (Sallaberger 2004: 50 Table 1). Table 2 combines the evidence from these two archives. Table 2. Recipients of precious gifts at the palace of Ebla (24th century BCE) and in the kingdom of Ur (21st century BCE). Archive:
royal family
political key persons
Ebla, palace: textiles, precious metals (based on annual accounts MEE 10, 29 and 12, 36, with additions) royal women:queen (maliktum), queen mother (AMA GAL EN), and others; sons, nurses, attendant (PA4.ŠEŠ) Ibbi-zikir and family
Ur III, PuzrišDagān: treasure and shoes (after Paoletti 2012, ch. 8)
Ur III, PuzrišDagān: animals for slaughter (after Sallaberger 2004: 52–54) royal women: queen royal women: (Abī-simtī), lukur, queen, +lukur; daughters; princes, daughters, her wet-nurses sister; his brother, son; brother of queen; wet-nurses grand vizier grand vizier (sugal7-maḫ), chief (sugal7-maḫ), cupbearer governor (of (zabar-dab5), Irisaŋrig); Amorite governor (ensi2), (mar-du2) Amorite (mar-du2)
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foreign policy
army
communications
merchants administration, crafts
Rulers, elders and other persons from cities; Eblaites on expedition „News“ from the battle-field, victories, conquests commissioner (MAŠKIM), runner (ma-za-lum) etc.
merchants, „(for) delivery of NN“ (ŠU MU.TAKA4 NN) judge (DI.KU5), equerry: keeper of mules (UGULA SURX. KUNGA2); rarely: scribe (DUB.SAR), smith (SIMUG), carpenter (NAGAR)
cultic royal daughter as personnel high priestess; attendant (PA4.ŠEŠ), escort(?) (ŠEŠ.II.IB)
rulers (ensi2), messenger (lu2 kiŋ2-gi4-a), individuals general (šagina), lieutenant (nu-banda3) envoy (sugal7), messenger (lu2 kiŋ2-gi4-a), wagon/ boat drivers (ra2-gaba) merchant (dam-gara3) person for spices (of beer?; lu2-ur3-ra), boatsman (ma2-laḫ5), scribe (dub-sar), cowherd (unu3), fattener (gurušta), controller of herds (na-gada), fuller (LU2.TUG2) high priestesses and some priests
individuals and messengers from numerous cities and countries, Amorites general (šagina); + lieutenant (nu-banda3) envoy (sugal7), wagon/boat drivers (ra2-gaba)
+ merchant (dam-gara3) judge (di-ku5), cook (muḫaldim), person for spices (lu2-ur3-ra) – each with one reference only), + steward (sagi, rarely), fowler (mušen-du3)
High priest(ess) of Inana (en); diviner (maš2-šu-gid2-gid2); + cultpriest (guda4), high-priestess (ereš-diŋir), female attendant (lukur) music, singer of singer (NAR), dancer singer of lamentations (gala), lamentations (gala), entertain- (NE.DI), acrobat(?) (ḪUB2(ki)), twarf (BA. sports: wrestlers ment (female) singer ZA) (nar-(munus)), tigidlu musician, + bear leader (u4-da-tuš)
The overview presented in Table 2 is based on the testimony of hundreds of documents that testify to the expenditure of palace goods to individuals invited by the ruler. Despite certain regional and historical differences, the evidence from Ebla and the kingdom of Ur resemble each other in central aspects. So who is listed?
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A first category of gift recipients are the political representatives of other states, including the vassals, whereby mostly the ruler, sometimes family members, and often also the respective “elders” received gifts. Regarding the recipients within the state, according to the Ebla evidence the family of the ruler is prominently attested including the princes and the “royal women”, his wife, the queen-mother, daughters, and furthermore the wet-nurses and the “attendants” (PA4.ŠEŠ) of the ruler and the queen. The first dignitary at Ebla was the so-called vizier (here Ibbizikir), and his family also received gifts. In these cases, the permanent personal, familiar, or quasi-familiar relationship and obligations were of fundamental importance. Therefore, birth, marriage, festivals, illness, and death offered the occasions for presents to other courts as well as to members of the family or the highest dignitaries of the palace. The administrative personnel of Ebla only rarely received gifts. The overseer of the mules, the precious equids of the ruler’s wagons, the equerry of the period, appears more often. Others, like the cook or the overseer of the storehouse of wool, or craftsmen like smiths or carpenters, received such gifts only occasionally. Employees of the palace received more modest garments, white rather than coloured, but such distributions should be regarded as annual allotments of basic goods instead of gifts (Archi 2018). The exact function of the two judges at Ebla remains unknown. However, “judges” also appear in the Ur III documents as recipients. In the third millennium, acting as a judge was not a profession but a function performed by respected members of the society. Can the gift to the judges thus be seen as a recognition for their service in the society? The judges’ role as intermediaries becomes even more important if one considers the fact that an early Mesopotamian ruler was always evaluated according to his performance of justice. The interest of the court in prestige goods can also be observed in the quite frequent gifts to their suppliers at the court of Ebla. Among others, we meet deliveries of delicacies like birds, some vegetables, or wine and grapes. Messengers form a prominent group who delivered goods and/or news. At their arrival or their departure they received gifts. Thus the palace obliged its informants, because such news was valuable: the ruler obtained knowledge of the events at other courts, or the outcome of battles and sieges, and was thus enabled to reach political decisions. Military matters played an important role; in this area, presents included gifts to
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the victorious leader in the battlefield and presents for news from battles or even for the decapitated head of the hostile ruler. One would therefore also expect gifts for the highest members of the army. Because they are not apparent at first sight, they may hide behind some personal names, and we may have misunderstood some occupational titles. Surprisingly, Ebla’s religious personnel are not among the first recipients of gifts. The “attendants” (PA4.ŠEŠ) of gods and the ŠEŠ.II.IB, who care for the divine statues, were holders of a cultic office, often for a restricted period, and often they came from a royal background. The last group of recipients of gifts were the musicians: the singers with their Sumerian names who in large part came from Mari, and the dancers and acrobats who primarily came from the distant city of Nagar. An impressively parallel picture can be obtained from the treasure archive of Puzriš-Dagān from the Ur III period (Paoletti 2012). The royal family, including the royal women, the wet nurse, the military commanders, sometimes rulers of cities and of foreign regions, merchants or suppliers of stones and copper, and messengers and envoys received presents, mostly silver rings. Occasionally, some prominent members of the administration appeared, basically those who dealt with animals. Persons in music and sports appear as well. The evidence of the main archive of Puzriš-Dagān on the distribution of animals for slaughter confirms this distribution (Sallaberger 2004). The recipients of royal gifts were, as said before, those members of the society whom the ruler was obliging. The narrow circle of the family and the highest dignitaries must be the base and centre of every social foundation of power in Early Bronze Age Syro-Mesopotamia. The central importance of the army in the exertion of power becomes clear in all palace archives. Compared to the army, the priesthood is only rarely attested. Members of occupations listed here for Ebla (in Table 2) more often worked in the palace, and not in the temple. Apparently the king was not interested in obliging the highest priests with the bribe of precious goods. Also the governors (ensi2) in the service of the Ur III king or managers of estates and of temples (saŋŋa,šabra, etc.) can hardly be found in these records, and these are precisely the officials who dispose of economic goods and power over persons. Interestingly, they appear as wealthy suppliers of animals in the documents issued by the royal livestock administration of Puzriš-Dagān, an indication of their active role in the state as contributors (Sallaberger 2004: 57–58), but they hardly ever received
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gifts from the ruler.9 This group corresponds quite well to the managerial class so designated by Steinkeller (2017b). Because scribes are called “elite” by many modern researchers (while in ancient Mesopotamia they belonged rather to the craftsmen in an emic view), their absence is also to be mentioned. Which of the king’s guests of Table 2 can be seen as “elite” in the sense defined above? The people at the service of the palace, such as the nurses, enjoyed proximity to the royal family; and the specialists, such as singers and dancers, had considerable expertise; but neither possessed power, so they should be excluded. Thus, an Early Bronze Age elite at a royal court was composed of the following groups, whereby the findings of Ebla and the IIIrd Dynasty of Ur coincide to a large extent in an impressive way: – Royal family: the queen (above all) and some royal wives and princes; they all also act independently in influential positions – Foreign political delegates: rulers and their families as well as elders – Military: the generals and other individuals who may receive gifts for outstanding achievements – Political functions: grand vizier, judges – Communications: envoys, messengers, drivers, dealers – Priesthood: isolated priestesses and priests of high standing – Administration: individual administrators mainly of palace goods The ceremonial banquets at the palace, during which the royal gifts were distributed, provided a communicative space in which group memberships could be established. In addition, some categories overlapped in certain individuals; for example, royal daughters were married to befriended rulers or leading military officers or served as high priestesses themselves, and princes may have been generals or military governors. The grand vizier fulfilled an important political task by acting as the ruler’s right hand, who was responsible for the army and all personnel matters in the country. The economic elite of the merchants and the administrators of palace goods (e.g., the equerry at Ebla) had less power but regularly visited the court. A central role was played by the envoys, messengers, drivers, and traders, who often travelled on behalf of the ruler on missions regarding foreign policy or administration, thereby 9 This shows impressively that a mere activity of persons in royal or state affairs, as recorded in documents from Puzriš-Dagān, is not sufficient to determine an elite of royal guests. Methodically, it is crucial to pay close attention to the role of people in social practice (see Sallaberger 2004; 2013).
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representing the ruler’s authority. In the 24th to the 21st centuries BCE, envoys carried out diplomacy directly, because letters did not yet serve political exchange. How were the elite members of the court recruited? On the one hand by birth as the royal children, and on the other hand by achievement and prestige, if one considers, e.g., the elders of cities or the remuneration for military achievements; and even among the princes the most capable had to prove themselves. The strong presence of the envoys in these circles, who acted as representatives of their masters, cannot be overemphasized.10 Royal weddings or visits to state festivals were probably the most important occasions on which representatives of this group gathered in large numbers around the ruler. Such meetings probably contributed essentially to a successful face-to-face politics at that time, both in foreign and domestic policy. ExemplaryCase2:TheDignitariesataStateFestival The second category of exceptional documentary evidence for an elite in the third millennium stems from the southern city of Girsu in the 24th century BCE. Girsu served as the capital of the “city–state” of Lagaš that included other larger cities such as Lagaš and Niŋen as well as several other settlements. The documents concern a city festival in honour of the goddess Bau, wife of the city-god Ninŋirsu, which was largely organised by the organisation of the ruler’s wife, the “female quarter” (e2-munus). Thanks to the approximately 1,700 preserved documents from this organisation, we are better informed about this feast than that of any other of the period. I would have liked to compare Bau’s Festival with an Ur III example, but I could not find a dossier of a similar quality.11 At the annual festival of Bau, all members of the female quarter, which was led by the wife of the city ruler, received festival donations. The men with maintenance fields got an allocation of the precious grain emmer, and on the main festival day, all members of the Emunus consumed bread with 10 The family background of such messengers and envoys has never, to my knowledge, been investigated on a larger scale. 11 The beer and bread distributions from the Inana Temple of Nippur, which document the hosting of guests at the Inana Festival in the 6th month, could be compared as a parallel source; see Zettler 1992: 191–195. However, it is not the tops of society who are guests here, but representatives of various professions or musicians. For the guests at the main festivals of Ur and Nippur in the documents from Puzriš-Dagān it might be possible to obtain an appropriate documentation.
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fish or vegetables, beer, and oil for anointing. Even the neighbours received a festive gift. In addition to these local people, guests arrived at the festival. The documents distinguish between two groups: the “acquaintances of the ruler” and the recipients of “holy milk and holy malt”. “Acquaintances of the ruler” is the designation of people12 to whom the Lady of Lagash distributed at Bau’s Festival a high variety of foodstuffs — barley, emmer wheat, dates, apples, ghee, and cheese — partly in large quantities (Table 3). Perhaps the persons consumed the rich gifts together with their menial staff, or they brought a portion home.13 Table 3. Group known as “acquaintances of the ruler” at Bau’s festivals; evidence of DP 134 (year 3+x of Lugalanda). 3 9
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high priestess of Bau with two of her people 9 women of ruling family, known elsewhere as “the sisters of the ruler” (DP 127 i 1–ii 11), including the mother of the Lady, the mother of the temple lord of Nanše family members(?): Munussa, (princess, with her companion) Gankikuga; Aya’enratum (prince, with his companion) Ninemušše; Kitušlu, son of Musub (the sister of the Lady, thus the Lady’s nephew) wives of 4 officials in city-state and one wife of an Elamite: – Ninuma, wife of Gubi (former temple-lord of Ninmarki, BIN 8 351) – wife of Enabzuatum, overseer of troops – wife of the charmer (isib) of Ninŋirsu – Meniŋarta, wife of chief scribe – wife of Niŋduba, Elamite wives of producers: – wife of Ur-Mesandu, tanner – wife of [...], overseer at wool-place officials from temples or cities: – Aya’agrigzi, temple lord of Ninmarki – Subur-Bawu, singer of lamentations – Ur-Ninŋirsu, (“palace elder” (ab-bae2-gal) of Bagara (of Ninŋirsu at Lagaš) – Šatar, “lord” (temple lord) of the palace
12 The designation results from the combination of emmer expenses at Bau’s Festival to “the acquaintances of the city-ruler” (lu2 su-a ensi2-ka-ke4-ne; DP 161 i 3, probably year Urukagina 2) with the list of persons in DP 225, a text comparable with our example text of Table 3, where exactly the same amount of emmer is booked. The term of an “acquaintance” (of the ruler’s wife) is used for some persons known from our example text in other documents (VS 25, 19 and VS 25, 54). 13 Texts: DP 127 (Lugalanda „0“), Nik 1 53 (Lugalanda 1), RTC 61 (Lugalanda 2?), DP 134 (Lugalanda 3+x). Is it due to Urukagina’s reforms that this group no longer appears under his government at Bau’s Festival? However, a coincidence of preservation cannot be ruled out.
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various overseers – Subur, captain (nu-banda3, chief official of Emunus organisation) – Urdu, overseer of herds (of the Emunus organisation) – Adda, assistant of herdsmen (gab2-kas4; received beer in palace VS 14, 176) – Urbiše (“overseer of the menials”, gallu2 DUN-a VS 25, 22 i) producers, craftsmen: – Ayadiŋirŋu, of oil vessels – En-Nanšeki’aŋ, cook (included in “various people” as term for prominent persons, DP 181; VS 25 34) – Alla, ropemaker/knotter (tu9-du8; his wife received a sheep for her birth-giving, DP 219) – Ešela, stone worker – Igiga (a craftsman?) musicians: 4 people of the holy kettledrum, 2 singers unclear: Enŋirinisi (position unclear, person of importance); Ur-Bau (unknown); small ... (KU.KU) and large ... (KU.KU)
47 Note: Individuals marked in bold re-appear among the recipients of “holy milk and holy malt” in the central ceremony, see Table 4)
These 47 people, the “acquaintances” of the ruler (Table 3), included such different people as the “High Priestess of the Bau” (probably the lady herself), musicians, temple lords and their wives, and craftsmen. With regard to a determination as elite, what was said above about the gift recipients of the palace must also be repeated here. In general, power and social influence define an elite, while other groups also appear here; these include, first, those who contributed to the feasting, such as the musicians and probably also the craftsmen, and second, for instance, the women from the family of the ruler, who were close to him, without any discernible further influence. The category of “acquaintances” of the city ruler is thus inconsistent, and the respective lists cannot define an elite of a city-state. As with the court society of the Ebla palace, here too personal proximity to the ruler does not only apply to the politically, socially, culturally, or economically powerful. Conversely, these documents from Girsu (Table 3) as well as from Ebla (Table 2) provide excellent evidence of different court societies in Early Dynastic times. The group of more than 40 people (Table 4) who received the exquisite donation of “holy milk and holy malt”, in a unique rite at Bau’s Festival, presents itself quite differently. Even the ritual framework makes these people the most important participants of the festival, because they were served by the leading officials of the female quarter (led by Eniggal) and
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by the most personal entourage of the lady (such as chambermaids or cupbearers). As the wife of the city god stood in the centre of Bau’s Festival, the women of the state’s most important office bearers received the gifts. Only rarely did the men themselves come (probably as substitutes for their wives). The primary role of men in society (not in the festival performance) is clear from the fact that they are identified by name and occupation in the texts, while women usually remain anonymous. As examples, I have selected the last text of Lugalanda and the first of Urukagina from a series of five documents from a period of six years (Table 4).14 Table 4. Overview of recipients of “holy milk and holy malt” in a central ceremony of Bau’s Festival (texts DP 132, year 5 of Lugalanda 5; DP 133, year 1 of Urukagina). L5
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of Nanše of Nanše of Nanše of Nanše
+ + – –
+ + +15 +
of Ninmarki of Ninmarki of Ninmarki of Ninmarki of Ninŋirsu of Ninŋirsu of Ninŋirsu of Ninŋirsu
+ + – – + + + +
+ + + + + + – –
+ – +
+ + +
Representatives of three main temples wife of wife of wife of wife of wife of wife of wife of wife of wife of wife of wife of wife of
temple lord (saŋŋa) field surveyor (lu2-eše2-gid2) chief scribe (dub-sar-maḫ) chief singer of lamentations (gala-maḫ) temple lord captain (nu-banda3) chief scribe chief singer of lamentations captain chief herdsman (šuš3) chief scribe field surveyor
Temple lords of deities, temples, and cities wife of wife of wife of
temple lord temple lord temple lord
of Dumuzi of Ŋatumdu of Ḫendursaŋ
14 VS 14, 173 (Lugalanda 4/1), DP 226 (Lugalanda 4/2), DP 132 (Lugalanda 5), (no texts from Lugalanda 6 and Urukagina ensi year), DP 133 (Urukagina 1), TSA 5 (Urukagina 2). On this group of texts see the summary of Selz 1995: 73–78. 15 Corresponds to chief scribe of Niŋen in L5?
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wife of wife of wife of –– wife of wife of wife of wife of wife of –– wife of wife of wife of
temple lord temple lord temple lord temple lord temple lord temple lord temple lord temple lord temple lord temple lord (Lugal-dalla) temple lord temple lord temple lord (saŋŋaniŋ2)
of Inana of Nindara of Ningublaga of Abzu temple of Bagara temple of DUG.RU temple of Ebabbar temple of Šagepada temple of (city) Pa’enku of (city) Pasira of (city) Urtur of (city) Urub “of things”
+ + + – – + + – – + – + –
+ + + + + – + + + + + + +
+ + + +
+ + –16 –
+ + + – + + +
– – + + – + +
+
+
+ +
+17 +
Officials of cities –– wife of –– wife of
chief singer of lamentations chief singer of lamentations chief singer of lamentations chief scribe
of Girsu of Lagas of Niŋen of Lagas
Officials of ruler, female quarter and children wife of wife of wife of wife of –– –– wife of
chief merchant (Ur-Emuš) comander (gal-uŋ3, Il) chief herdsman (Amar-izim) chief merchant (Ur-Emuš) chief merchant (Ur-Emuš) chief herdsman (Urdu) captain (Ur-igiamaše)
of the ruler of the ruler of the ruler of the ruler of female quarter of female quarter (of the children)
Various occupations wife of wife of wife of
16 17
chief seafearing merchant (gaeš3ga-maḫ) chief herald (niŋir-maḫ, Zaŋu) herald (niŋir, Lala)
Corresponds to chief scribe of Nanše in U1? Without name in U1.
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wives of four commanders: Enabzuatum, Urki, Irika Ur-Ninŋirsu wife of commander of the large boats (gal-uŋ3 ma2 gal-gal) wife of chief envoy (sugal7-maḫ) wife of chief scribe (Lugal-šudude) wife of accountant (saŋ-du5) wife of ploughman (engar, Lu-Bau) –– ploughman (Ur-dam) wife of ploughman (Lugalkur) wife of field surveyor (Lugalkur) wife of leader of plough team (saŋ-apin, Aiagirizal) wife of oxen driver (gud-laḫ5, Ur-Bau) wife of foreman of granary (ka-kuru13) wife of sailor wife of ensigal (a title)
4 + +18 –
1 – + +
+ –
+ +
+ + + – –
– + – + +
– + + –
+ + + +
+ – +
– + –
individuals
L5
U1
12 16 6 4 20
8 9 6 4 14
10 15 4 2 15
3
2
1
Only mentioned by name wives of Egalesi Bau-amadari –– Mašgura Summary:
Representatives of three main temples Temple lords of deities, temples, and cities Officials of ruler, female quarter and children Officials of cities Various occupations Only mentioned by name
Total individuals attested in both years Note: L5 = Luganda year 5; U1 = Urukagina year 1
18
Without title in L5.
61 28=
43
47
65%
60%
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More than elsewhere, the social texture of the city-state becomes clear in the composition of this group of special guests (Table 4). The 43 or 47 people represent the most important offices of the city-state. The temple lords (saŋŋa) of gods and cities were an important group, to which communal organisations of several hundred workers were subordinate, so that each of them represented a total of one or two thousand inhabitants. People were also subject to the commanders (gal-uŋ3) and the captains.19 Prominent professions such as chief scribe, accountant, and chief singer of lamentations fulfilled important tasks for society (in administration or at funerals). Economically significant were the chief merchant Ur-Emuš or selected representatives of various professions. I consider it important that a herd administrator, a ploughman, or a cattle leader also belonged to a city-state’s elite. They were individual representatives of an entire professional group, and the importance of agricultural production must also be assessed against the technical background of the Early Bronze Age. Among the elite who were honoured in a special rite at Bau’s Festival, the military as well as the ruling family were missing; only very few people overlap with the “acquaintances” of the city ruler (marked in Table 3). Who belonged to the elite, however, changed with the transition to a new ruler. When Urukagina took office, he carried out far-reaching reforms on taxation and the control of arable land, which were accompanied by a renaming of communal organisations after gods. This is reflected in the fact that under Urukagina considerably more temple lords appeared as the guests’ husbands than under Lugalanda. Individuals were also exchanged in other ways, but two thirds of those previously honoured remained in this group. During each reign, the composition of the group remained quite stable. As already noted, the goddess’s festival focused on the wives of the office holders. The social ties that were established among the dignitaries of the city-state were thus enormously strengthened when their families via their wives were involved in a personal relationship. Only for Bau’s Festival do sources exist enumerating individual festival participants, but we know that this was only one of eight equally ranked festivals in the city-state, at which more or less the same circle of persons must have stood in the centre of attention.
19 In a similar list hypothesized for another festival elsewhere, the Female Quarter would be represented by its captain Eniggal.
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4. DISCUSSION For our project to identify an elite in a particular historical situation it was crucial not to anecdotally adduce individual sources or only to list individuals appearing in certain groups of documents in any role, but to select a documentation that is complete to the extent that a lack of certain persons or groups among an elite is relevant and cannot be explained by the state of the source material. Both exemplary cases were situated in the context of feasting, because banquets and festivals offered an occasion to select people, namely a) the political elite at the festive banquets in the palace (Table 2) and b) the administrative-economic or social elite of the city-state at the annual festival of the goddess Bau (Table 4). In both cases, significantly less than 1 percent, perhaps only one or a few per thousand of the population, were present: in Presargonic Girsu, some 40 people from perhaps some tens of thousands of inhabitants of the city-state participated;20 in the case of Ebla, entire towns were represented only by their leaders and a handful of elders. In both cases people were selected for their competence and power in a social field — for example in the military, politics, the organisation of people, the administration of goods, and trade — but by being invited into the circle of festival participants their influence beyond that was obvious. In both cases, this influence affected the entire state, no longer a single city or organisation, so it was a state elite in each case. Due to the political circumstances, a certain fluctuation of persons is to be noticed everywhere. On account of their relevance to the state and their involvement in foreign policy, the two groups of elites thus contribute decisively to the social cohesion of a state, without such a task having to be ascribed primarily to the ruler.21 The consistent and historically comprehensible selection of dignitaries in all groups examined (guests of the ruler in Ebla and Puzriš-Dagān, Bau’s Festival in Girsu) also shows that
20 This rather low estimate is based on the number of communal organisations and the calculation that the female quarter (Emunus) provided for about 1,500 to 2,000 people; see Sallaberger 2019. This does not take into account the fact that, according to the known figures, Ninŋirsu’s organisation was twenty times as large as Bau’s, the Emunus. 21 As emphasized above in Section 2, the study of elites allows an analysis of the social groups below the ruler; essential is the function of feastings to represent, transmit, negotiate and confirm the social order (see generally Dietler & Hayden 2001). The study by Steinkeller (2017) on his “Managerial Class” or that by Garfinkle (2015) on the connectivity of the persons featuring in the documents from Puzriš-Dagān form other approaches to do justice to the significance of these social groups.
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the ruler or his wife did not invite their guests only on the basis of purely personal preferences.22 Both elite groups can claim the criterion of “visibility”, as these individuals appeared at festive occasions which were also attended by other people. The royal gifts distinguished the recipients outside the palace (Sallaberger 2018), and perhaps the “holy milk and holy malt” served as a recognizable marker as well. On the basis of the extraordinary documentation, two different groups of persons can thus be identified who represented a state elite and for whom the usual criteria cited for an elite apply. However, the two groups differ fundamentally from each other. Thus the administrators (apart from those of the palace goods), the leading officials (such as accountant, field surveyor), and the top officials of the communal organisations are absent from the palace both in Ebla and in the Ur III period. These social leaders, however, met at an urban festival. The people in the palace do not include members of the producers active in agricultural or craft production.23 At the religious festival, on the other hand, representatives of the whole society took part, most noteworthy also representatives of the economically central fields of agriculture and livestock breeding. With the differences between the two groups, similarities are all the more striking. For example, merchants are represented both at the royal court and prominently at the religious festival; some of them therefore circulated in the court, but their activities also covered the communal organisations. Since only the chief merchant is mentioned at Bau’s Festival, the social embedding of his subordinate merchants does not seem to have been limited to the circle of an elite. At the religious festival of the goddess, women participated for their husbands, the leading persons in the city-state (Table 4). The queen or princesses, on the other hand, are attested as independent actors; at the royal court they received precious gifts, and accordingly they appeared with their own names and titles (Tables 1 and 2). Thus, without further indications, the representation of women at festivals in images (Otto 2016) does not indicate which of the two groups the women could belong to.
22 However, some of the “acquaintances” of the city-ruler (Table 3) may well have been chosen on the basis of personal preferences. 23 T. Veblen’s (1899) designation of this group as “leisure class” is ambiguous, since it naturally includes people from the military, diplomats, etc., who take on important functions in society; Veblen’s central issue is differentiation from the producers.
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These two concrete examples of elites in the Early Bronze Age also represent two social fields. The elite in the palace, distinguished by its proximity to the ruler, with the grand vizier, the military, and the envoys, as well as the representatives of the cities, defines in particular the agenda of foreign policy, including warfare. This corresponds to the royal sector in the Ur III period. To classify the role of precious gifts, I refer only to the observations of Pierre Bourdieu (1990: 183ff), according to which it is economically expensive, but in a less institutionally determined rule unavoidable, to bind a certain circle of society personally to the ruler through gifts — a perspective very applicable for ancient Mesopotamia. The percentage of the ruler’s expenditure on individual persons described here as elite is 30% and 50% of the total respectively in Ebla, 40% in Puzriš-Dagān. This enormous amount of expenditure on silver or cattle for slaughter most clearly indicates the relevance of these individuals to the state. Here I confined myself to indicating their activities by their respective official titles alone and not elaborate these further. The administrative-economic or social elite of the city–state from the second exemplary case (Table 4) then represents the so-called “institutional economy” as it has been labeled by Steinkeller (2017a and more often), the subsistence economy with its obligatory participation in longdistance trade, whereby most of the working people belonged to communal organisations and also lived in the same city or city quarter (Sallaberger & Pruß 2015). Steinkeller (2017b) called the highest representatives of these organisations the “managerial class”, but the example of Bau’s Festival proves that this group also included the administrators of smaller towns and shrines as well as various officials and representatives of occupations in agriculture. This internal social elite represented the cities and communal organisations of the entire city-state, and if their solidarity was strengthened by the regular participation in festivals, this also strengthened the resilience of the social order and the communal economy to survive in times of political crisis. Who is elite? The two exemplary cases show that conclusive answers are hardly possible without more information and more precise definitions. Depending on the context, two different groups of people with only a few overlaps prove to be elites: the military and foreign policy elite at the palace and the administrative-economic or social elite of the city-state at the religious festival. But the offices and occupations mentioned in these two cases also indicate which persons we should not expect a priori under an elite in the
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third millennium: priests are by far not as prominent as often suspected; likewise scribes or even “scholars” are missing.24 And both lists demonstrate another point quite clearly: an occupation alone tells very little about the social position of an individual of this occupation. The urban elite included merchants, chief herdsman, cattle guides, and ploughmen, but these were always a few selected persons. So it is completely wrong to conclude that “ploughmen” generally were elite, but two selected ploughmen were members of the social elite at Bau’s Festival. The two exemplary cases may offer a definite idea of who belonged to an elite that may prove helpful for future work on elites or the society of Early Bronze Age Syro-Mesopotamia. At the same time, the strong differences between the two lists may encourage describing and defining the term “elite” according to its specific historical context and to the scholar’s analytical perspective. BIBLIOGRAPHY Abbink J. & T. Salverda (eds.), 2013: Theanthropologyofelites.Power,culture, andthecomplexitiesofdistinction, New York. Adams R. McC., 1974: “The Mesopotamian social landscape: a view from the frontier”, in Reconstructing complex societies: an archaeological colloquium, BASOR Suppl. 20, p. 1–20. Archi A., 2018: Administrativetexts:allotmentsofclothingforthepalacepersonnel(ArchiveL.2769), Archivi Reali di Ebla Testi 20, Wiesbaden. Bourdieu P., 1990: The logicofpractice, Stanford, CA [Engl. translation of Le senspratique, Paris 1980]. Daloz J.-P., 2011: “The distinction of social and political elites”, Comparative Sociology10, p. 443–455. Dietler M. & B. Hayden (eds.), 2001: Feasts:archaeologicalandethnographic experienceonfood,politics,andpower, Washington. Foster B. R., 2016: TheageofAgade:InventingempireinancientMesopotamia, London/New York. Garfinkle S. J., 2013: “City-states of the ancient Near East”, in P. Fibiger Bang & W. Scheidel (eds.), TheOxfordhandbookofthestateintheancientNear EastandMediterranean, Oxford, p. 94–119.
24 A statement such as “scribes and scholars belonged to the social elite” (Pearce 1995: 2265) cannot be confirmed for this period.
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VILE THREAT: THE RHETORIC OF A MARITAL SPAT Jack M. SASSON*
A letter from the Rimaḥ archives has intrigued me for many years now, perhaps a tad longer than the many decades of friendship and collegiality that have bonded me to the recipient of these mélanges, Dominique Charpin. The letter is by no means neglected in the literature, the latest comments on it coming from Dominique’s prize-winning advisee, AnneIsabelle Langlois, in her seminal study of the archives of Iltani of Karana/ Qaṭṭara (2017a-b).1 The letter includes a threat to do bodily harm to a spouse, and in commenting on it, I lightly review a category of opportunist language by which Mari era writers sought to alter the behavior of others. I offer these pages to Dominique, a colleague and friend of many generations, in the hope that such investigations may bridge the consciousness gap that separates us from the cultures we study. A historian and a philologist of unimpeachable scholarly probity, Dominique may be bemused by my tribute; nevertheless, let him also be amused by this odd sortie into a fraction of the archives he has mastered for many decades. I have learned from him for all these decades and, gods willing, I hope to continue to do so for years to come. 1. ILTANI The letter that engages me is one of two authored by Iltani that remain in the Rimaḥ archives. Iltani was a princess, daughter of King SamuAddu and sister of King Asqur-Addu of Karana. At one point, she was given as bride to Ḫaqba-ḫammu, a diviner, so likely also a close adviser to the king. Eventually, she bore him at least one son (Re’um-ili), perhaps
*
243 Hales Wood Rd, Chapel Hill, NC 27517. In referring to the Rimaḥ archives, I cite Langlois’ recent edition which itself has relied on Dalley’s editioprinceps (1976) as well as on the comments of many reviewers. I readily acknowledge consulting Langlois’ good pages on the life and activity of Iltani and her circles. 1
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also a daughter (Belessunu).2 On reaching power, Ḫaqba-ḫammu likely resided in Karana while Iltani lived in another palace, this one in Qaṭṭara.3 From there, she generated a fine dossier through her communications with bureaucrats, family members, and rulers, among whom most prominently, her husband. Correspondents reacting to her requests or making their own entreaties cite her commonly in that dossier, often with deference if not also fawningly. Yet, we have just two of the letters she authored, presumably because they addressed folks who had no reason to archive them in Qaṭṭara. In one of these letters (OBTR 156), she asks her husband to help her gather harvesters on land she owns in two villages. As it happens, we have a note (OBTR 157) that shows him acceding to her wish. The other letter is OBTR 158. 2. THE LETTER Iltani opens OBTR 158 by citing her husband’s accusation, “My lord wrote this to me about releasing the cattle, sheep, and donkeys of Tazabru: ‘If you do not release the cattle, sheep, and donkeys, I will cut you up into 12 pieces!’ (This is) what my lord wrote to me (ll. 5-10).” His allegation avoids specifics, mentioning categories of hoofed animals owners normally assigned to keepers for long distance grazing.4 They belonged to Tazabru, a man unknown from elsewhere, but evidently one of means. The charge implies that Iltani has seized them opportunistically and so needed a husband’s intimidation to set things right. Assuming that Iltani is quoting Ḫaqba-ḫammu accurately—not always a reliable 2 The pattern of binding major officials to the throne was known in the period, as evidenced by the marriages of some of Zimri-Lim’s sisters and daughters. Zimri-Lim had many daughters to marry off, some to vassals, thus generating a nice body of jeremiads and encomiums for those lucky or otherwise. A few of the princesses, as well as a couple of sisters, were married to high officials: see Ziegler 1999: 59-69 and 211-12 for her comments on FM 4 33, as well as Lafont 1987. Among Zimri-Lim’s siblings, Yamama, daughter of Yaḫdun-Lim, married the diviner Asqudum, probably when the latter was working for Išme-Dagan, son of Samsi-Addu. A fraction of his dossier is in FMA: 168-72. 3 Another wife of Ḫaqba-ḫammu, Yatar-Aya, lived with him in Karana, caring for that palace. One can argue for either as the principal spouse—see Langlois 2017a: 73-74; but I attribute primacy to the spouse whose proximity to the ruler gave her a better chance to produce an heir. Whether or not Ḫaqba-ḫammu was a “king” is thoroughly discussed by Langlois (2017a: 96-106). Babylon certainly kept him on a short leash; but for those under his control, he was effectively the ruler. 4 Horses came from the West with rulers offering them as prized gifts. Pork was raised in modest numbers (Langlois 2017a: 189-91).
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conjecture given what we know from Mari exchanges5—Ḫaqba-ḫammu’s threat (ana12-šuanakkiski) was at once explicit yet ambiguous. Because it addressed a woman who displayed a tendency toward apprehension, it was sure to make its mark.6 In Akkadian, while there are many verbs to express mutilating specific parts of the body (baqāmum for hair, ḫepûmand palāsum [D] for ears, šaḫātum for skin, and so forth), the verb nakāsum (G for one individual; D for many, including animals) applies most frequently to severing crucial organs, normally with mortal consequences. What to do with Ḫaqbaḫammu’s reference to the suffix attached to the number 12 (*šinšerīšu) is at issue. Treating it as a multiplicative, Stol translates (2016: 510), “I shall cut you down twelve times.”7 This menace is certainly terrifying; but it also requires repeated resurrections for suffering Iltani as well turning the deed into a Sisyphean burden for her husband. However, as with most others who have translated this phrase, I regard the suffix as partitive, the preposition ana delimiting the numbers of segments to which Iltani’s body (here: -ki) is to be cut.8 Hence, the above translation. Iltani was clearly riled by the threat, for she frames her defense with a (quasi verbatim) repeat of the phrase (ll. 11-14; 27-28), “(about what my lord wrote to me), why did my lord write (to me) about the ending of my life—ammīnimbēlīšalabalāṭīya{ayyâšim}išpuram?”9 For me, Ḫaqba-ḫammu’s threat raise three issues: itslanguage;itsrhetoric; its message.
5 In Mari epistolary, the quotation of an original passage need not meet our standards of accuracy; simply rehearsing its content will suffice, provided no detail is willfully distorted or enhanced; see my comments in Sasson 2002. 6 As displayed in OBTR 20 and 147, on which see Langlois 2017a: 108-109. 7 This notion is normally construed with (q)adi preceding a numeral (with ta.àm or –(i)šu). 8 The construction is pretty standard see ARM 1 7 [LAPO 16: 187]: 9-10 (diverse timber) anašalāšīšulizūzū. 9 The idiom la balāṭum implies at least brutal misery if not also abrupt cessation of life, CAD B 51. Dalley (1976: 130) refers to ARM 5 4 [LAPO 16: 20]: 9-10, in which Yasmaḫ-Addu complains about a man he accuses of being an intriguer with acid tongue, “in the past this man had plotted my demise (šalabalāṭīyalúidbub)…” I cite these three other examples: 1. In A.1246 (Ziegler 2016: 118-26), our own Ḫaqba-ḫammu defends himself to ZimriLim when accused of conniving with Išme-Dagan (ll. 16-17), “By having the letter sent to me, my lord has marked my demise (šalabalāṭiyabēlīišpuram).” 2. With characteristic chutzpah, Ṣidqi-epuḫ complains to Zimri-Lim, “Now, (treating me) as one who has disobeyed, my lord has posted me notice of my demise (ṭuppamša labalāṭiya…yâtibēlīušābilam)” ARM 16 27: 23-25; see Reculeau 2018: 30-33. 3. An individual claiming to be Zimri-Lim’s nephew, is said to be so imprudent as to utter “a word endangering his life” (awātumšalabalāṭišuinapīšuittaṣi) ARM 27 162: 17.
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2.1. Language When reviewing the editio pinceps, Anbar (1978: 212) commented tersely on the language of Ḫaqba-ḫammu’s brutal threat, “Cette menace rappelle Jd. 19, 29.” In a sordid incident detailed in the BookofJudges, an un-named Levite is making his way back home after retrieving an errant concubine (ʼiššâ pîlegeš, likely a “secondary wife”; simply “wife” according to Josephus). They stop in Gibeah, a town in Benjamin. When set upon by debauched townsmen, the Levite (or his host) surrenders the concubine to the abuse of the mob. Reaching his home with the woman’s body (corpse, according to the LXX), the Levite “picked up the knife, took hold of his concubine and, hacking her to the bones into twelve parts, he scattered her in every territory/border in Israel” (Judges 19: 29). This was a one man’s decision, with no threat or warning precipitating it. Since antiquity, practically every phrase in this horrid drama has been debated or massaged—from the relationship between the man and his pîlegeš to the bodily condition of the woman when carved into twelve parts. It does not help that on rehearsing the events (20: 4-7), the Levite gives a slanted account of the earlier narrative. Here, suffice it to note that by its callousness, the act successfully inspired awe and revulsion, turning Israel against Benjamin, the tribe that protected the miscreants.10 Partitioning into twelve parts does advance a consistent conceit of Hebrew historiographers about its origins and persistence as a confederacy of twelve tribes, even if that number is not evident in Judges (as hardly anywhere else but in Pentateuchal and Chronicles lore).11 The verb (D of nātaḥ, “to carve”) and the noun (nētaḥ, “a cut of meat”) have to do with the slaughter of animals. A great Judges exegete (Moore 1895: 400, n.*) argued for dismemberment at the joints of the limbs (3 segments 10 Many commentators (already Wallis 1952) alleged a “parallel” in ARM 2 48 (LAPO 17 559 = FMA: 226). Frustrated by the nomads’ lack of cooperation, palace majordomo Baḫdi-Lim advises the king to parade among them the head of a decapitated criminal. The intent is to shock—Israel into angry retaliation, in Mari, into fearful obedience—but it remains a matter of speculation whether Zimri-Lim followed this advice. A similar empty threat is at ARM 3 73 (LAPO 18 1067 = FMA: 227-28). 11 Saul distributed segments (how many not stated) of a dismembered ox, threatening to do the same to the cattle of those who do not support his call to battle the Ammonites (1 Sam 11: 5-11). Coincidental or ironic, when he issued the challenge Saul was at Gibeah, the site of the outrage against the concubine. Of interest too (if only because of its symbolism) is the tale of the prophet Ahijah of Shiloh who tears the robe of Jeroboam b. Nebat into twelve pieces, allocating ten pieces to the future founder of Kingdom Israel (1 Kings 11: 29-39).
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from each arm and leg), “the head and trunk not included.” A tangy comment, for sure; but I pick up on it just the same. Because Ḫaqba-ḫammu’s letter had a bovine context, I might imagine that his ghastly threat likewise is suggestive of butchering animals. One problem is that (as far as I can tell) the dismemberment of animal carcasses for either consumption or sacrifice hardly achieved standardization anywhere in the ancient world.12 Turning to human mutilation for a possible inspiration is likewise difficult to maintain. The head must certainly be a major component as, whether in triumph or to inspire fear, the shuttling of human skulls remains a sorry constant, even into our own days (Dolce 2018). Literary and artistic evidence for grizzly display of human parts include the hands, feet, skin, tongue, male organs, and the like.13 Still, I can scarcely pretend to know the specific libretto Ḫaqba-ḫammu had in mind for his spouse’s dismemberment. Given his culture’s powerful attachment to sexagesimal reckoning, I might have him turn numerical or cosmic when conjuring his wife’s dismembered body: her head, her torso, and 4 + 6 limb segments, depending on what we deem to be the more likely choice of jointing. Beyond that lurid thought, no guarded scholar would want to venture. 2.2. Rhetoric In English, the relevant vocabulary for forcing one’s will on another is broad, generally arranged by whether the threat is relatively mild (to “admonish “reprove”) or intentionally harsh (to “censure,” “rebuke”); whether it is expressed privately (to “reproach”) or publicly (to “reprimand”). Beyond such interchanges that may or may not hint of retaliation, we also meet with “warning” and “threat,” terms that signal an escalation of consequences. As far as I can tell, we do not have a developed equivalent vocabulary in Mari Akkadian. The few nouns that we might bring to the fore tend to mutate depending on the contexts. Among them, we might cite šipṭum, which is mostly about royals declarations 12 For Egypt, see Ikram 1995: 113-44. An equivalent study for Mesopotamia is highly desirable, but more difficult, given the lack of equivalent artistic evidence as richly documented in Egypt. Assyrian reliefs do give us some details on dismemberment of fallen enemy. Listings for parts and organs of animals and humans are in Hallo 2001 (with bibliography) and Holma 1911. 13 Diverse accounts, with different emphases in Talalay 2004; Richardson 2007; Minunno 2008; Villard 2008. My (light) inspection of physiognomic as well as the medical texts revealed attention to diverse parts of the human anatomy but they are hardly recorded in an orderly catalog; see Böck 2010; Geller 2010; Popović 2007: 69-118.
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that bear serious consequences for contraveners; however, when invoked by an official, it may simply mean to speak toughly, threateningly.14 Similarly, tukkum may shift in accent from “rumor” to “warning,” with the verbs nadûm, “to cast,” and šemûm, “to hear,” controlling the difference.15 This lack of correspondence notwithstanding, we may nevertheless extract cultural insights from contexts. Mari era archives stem largely from palaces and, as such, the scolding they propagate range from (mild) reproach/reprimands aimed at recalcitrant officers to dire declarations forecasting catastrophic destruction on rebellious vassals or problematic allies.16 Exchanges developed around military confrontations have their share of bellicose phrasings. Similarly, documents that preserve treaties as well as those with (copies of) monumental or foundation inscriptions will rely on curses to launch devastation upon willful infractions.17 Warnings by the gods via prophecies and dreams implicitly contain penalties for trespass or dismissal.18 Limiting here the inquiry to notes exchanged among political or bureaucratic colleagues and family members, we might cull a broad repertoire of menaces: 2.2.1. Gripes Gripes come readily to bureaucrats, often invoking or dragging rulers into their frays as potential punisher. Thus, a brief note from La’um to YasmaḫAddu (ARM 26 4 = FMA: 168-69) accuses Asqudum of slandering him (among many others); “no one is safe in his hands,” he writes, promising 14 An early list of usage is in Charpin 1991: 16-17. Based on their theme vowels, Durand (1998: 425) distinguishes between verbal roots with different theme vowels: one with i= “to govern,” the other with a/u = “to threaten.” 15 Kupper 1951: 120-25. The CAD lists a tukku B, “oppression, coercion,” with a tukkānu (rather than tukkātu) as plural. The lack of clear etymology complicates certainty about such a differentiation. 16 For convenient examples, see FMA: 183-84. Threats are natural to diplomacy, especially when seeking to force submission. They are also frequently featured in the Mari letters, where fear of enemy attacks keep all concerned (suzerains, vassals, citizens, diviners) à la qui-vive as well as resorting to feverish writing for help (A.649 = LAPO 17 592). 17 As in A.361 (LAPO 16 292). We have several treaties from Tell-Leilan (Šubat-Enlil/ Šeḫna), mostly dating a generation after the fall of Mari; see Eidem 2011: 310-433. Credit for the death of an enemy under unusual circumstances is commonly given to the gods, as in this brief note posted by Zimri-Lim to one of his generals (ARM 13 97 = LAPO 311), “Atamrum (of Andariq), for whom I have done so much good, he has treated me badly. Repaying all that is good with evil, he had set himself for (more) evil. God has brought him to justice. Be happy.” 18 The motif is intrinsic to the genre, but a parade example is Addu-duri’s dream (ARM 26 237 [ARM 10 50] = LAPO 18 1094 [FMA: 285-86]).
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details on a later occasion.19 Occasionally, the complaints may produce the desired effect.20 In our case, however, Asqudum’s come-uppance had to await divine interference.21 Gripes need not be explicit for them to make their point. Vassals in particular are prone to veiled threats, when complaining about lacking protection or receiving needed aid. None is as straightforward as the litany of failures that Ibal-Addu of Ašlakka communicated his suzerain, Zimri-Lim, each ending on the refrain, “Who has grasped the hem of your lord and saved himself?”22 Interesting manifestations of the same originate in rivalry that is natural to court officials.23 In one case (ARM 14 48 = LAPO 17 651 = FMA: 59-60), Yasim-Sumu, the palace’s chief accountant and estate manager, and Yaqqim-Addu, governor of Saggaratum province, are locked in battle of will. In Yaqqim-Addu’s rehearsal of recent events, it would seem that before undertaking an operation that included provincial commoners (muškēnū), the king had absolved them from providing oxen for palace threshing. Yasim-Sumu had heard the king’s directive, yet he likely needed an infusion of labor to complete his threshing assignment. He therefore demands that Yaqqim-Addu procures the needed oxen, a request that is refused. Not giving up, Yasim-Sumu continues, “I am herewith sending a letter to the king about assigning the oxen of commoners to thresh the palace’s threshing-grounds. If you are about to deliver the oxen of the commoners so they can thresh the palace’s grain, send back to me the letter that I have sent to the king. Otherwise, if you are not delivering the oxen, my letter should be transmitted to the king.” In effect, Yasim-Sumu is corseting Yaqqim-Addu into either fulfilling his demand or forwarding a letter that undoubtedly would pin blame on Yaqqim-Addu for failing to assist. What is delicious here is that Yaqqim-Addu sensed the vacuity of the threat. Not only would he not halt Yasim-Sumu’s letter from reaching 19 I have collected many such accusations elsewhere (Sasson 2012, citing Durand and others). 20 As in OBTR 163 (= Langlois 2017b: 166-67): 5-12, an official writes Iltani of Qaṭṭara, “No sooner did I write my Lady, my Lady’s servant got scared. He collected a band (of workers) at the threshing ground and within a couple of days we finished winnowing all the grain at the threshing floor.” 21 Reported on ARM 14 4 (= LAPO 18 1019; FMA: 335). Asqudum, whose best moments will come in Zimri-Lim’s days, left us a career that is nicely rehearsed in Charpin 2011. He found many opportunities to generate clients as well as enemies. 22 A.3194 cited from Guichard 1999: 28-29 (see FMA: 77-78). Many comments on the context are in Guichard 2011. 23 A rich harvest of (implied) threats launched by administrators includes invoking or dragging the kings into their mêlées as a potential punisher; see Sasson 2012.
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the king, he also attaches his own version of events, in which his rival is practically contriving for the king to break his own pledge to the commoners. I am certain that on learning of Yaqqim-Addu’s plan, YasimSumu feverishly drafted a justification.24 With a king who seems highly tolerant of bureaucratic squabbles, this particular contest of wills needed not end here. 2.2.2. Reprimands Depending on the severity of the perceived offense, it might suffice for individuals to lecture their correspondents about their past failings, likely hinting that discipline may be forthcoming. Such occasions are most common when there is a manifest imbalance of power between the correspondents. Familiar are the exchanges among Samsi-Addu and his sons; yet because they were maintained by scribes and they echoed among the king’s advisers, they cannot be deemed private. The great king berated his son for failures on each and all his conducts in governing Mari, linking them to humiliating metaphors of physical immaturity and sharpening their sting through contrasts with his older brother’s military prowess. Yasmah-Addu offered detailed responses.25 Yet their repetition in several letters in the archives suggests that the perceived flaw persisted; but it also intimates that the bite did not measure up to the bark. 24 Although they lived miles apart, these two officials likely had occasions to cross paths during their bureaucratic rise; they were certainly aware of each other’s personality. Several postings display the imperious side of Yasim-Sumu when ordering underlings. In A.367 (unpublished, cited from Charpin 2015: 38), he needed only to suggest omniscience, “There must be regularly for me tablets of yours giving me news of the palace and of its workshops. Indeed, from your tablet you had sent to me I have learnt of people being sent away. In fact, I was informed even before your tablet reached me!” Similar approach in ARM 13 53 (= LAPO 16 66 = FMA: 152). 25 The letters are assembled as LAPO 16 1 (ARM 1 52), 2 (ARM 1 28), 35 (ARM 1 6). Yasmaḫ-Addu’s response (LAPO 16 34 [ARM 1 108] and 36 [ARM 1 113]) fully display how hurtful were the barbs. I cite an extract from the last in FMA: 23-24, “About matters that Daddy wrote to me, ‘Now you—how long must we keep on guiding you? Are you still a kid and not a grown up? Is there no hair on your cheek? How much longer will you not take charge of your house?’ This is certainly what Daddy wrote me on a couple of occasions. Am I really not able to take charge of my house and earn respect? … Furthermore, Daddy wrote to me, ‘Can you not observe your brother, who leads vast armies? Yet you cannot take charge of your palace and house!’ This is what Daddy wrote to me.” It could not have helped his self-esteem (nor stabilized his sense of inadequacy) that the allegedly perfect brother (Išme-Dagan) salted the wounds by offering Yasmah-Addu unsolicited advice. That “advisors” appointed by his father surrounded the young king only provoked Yasmaḫ-Addu to act impulsively and foolishly when seeking to replace or contravene them. The drama is worthy of a good movie script.
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As far as Yasmaḫ-Addu was concerned, his father may have been an insensitive clod; but he was not necessarily dangerous. Still, despite the onslaught of repeated shortcomings, Yasmaḫ-Addu was never at a risk of losing his throne, even when scolded for seriously endangering an alliance his father had orchestrated by mistreating a bride from Qatna (A.2548 = LAPO 18 1010; FMA: 105). In fact, Yasmah-Addu never lost his seat of power as long as his father lived. 2.2.3. Warnings Warnings are gloved reprimandsin which the consequences of perceived offenses remain vague, so likely to enhance anxiety by forcing memory of previous punishment.26 The presumption is that precedents for the retaliation existed and were manifest to the recipient. A succinct example comes from the Rimaḥ archives when Ḫaqba-ḫammu of Karana writes an obviously recalcitrant official in a nearby town (OBTR 94), “I have written you (at least) 5 times, ‘release the recruits; don’t claim (them).’ Yet, you persist on claiming these men. Now, on listening to this tablet of mine, release these men and do not claim them. You must know the penalty I will impose on you at one time.”27 Somewhat similar in tone are penalties that are implied rather than specifically stated.28 From the Leilan archives comes a couple of illustrations. Angered when his missives went unanswered, Yamṣi-ḫatnu of Kaḫat ends a note to his boorish “brother,” Till-abnu of Šeḫna, “Since you do not send me a reply to my tablet, there can be no meaningful exchange between us. You can just tell me and I will no longer write to you” (RATL 75: 37-42; FMA: 102-103). The menace is not particularly 26 A good amount of the angry missives a ruler posted to underlings, carried threat of punishment. None was as white hot as A.1285 (LAPO 16 136; see FMA: 154-55) in which Zimri-Lim scathingly berated Mukannišum about a garment he wished prepared for a public convocation. See LAPO 16 133 to 135 for the likely thread of the discussion. 27 The implication is that he will not warn him again. Admittedly, there is a problem in how to render “1-šu” in the phrase 1-šuarnam (emmidka): Dalley 1976: 80 (“[If you do] once [more]”); Langlois 2017b: 97 (“je t’infligerai la [prochaine] fois !”); Groneberg 1979: 268, “… ich dich einmal (doch) bestrafen werde!” Elsewhere (OBTR 90), Ḫaqbaḫammu imposes a penalty of 2 minas on an individual who did not release (?) another. On penalties imposed, see Langlois 2017b: 250-51. 28 In fact, when rulers issue orders to officials, only occasionally is the penalty for infraction explicit. As example, when Zimri-Lim gives strict orders on the control of river traffic (likely during hostilities), he warns Mukannišum and his aides, “I shall hear of the matter of the raft that you are releasing, and for every raft that you are releasing, I shall have you pay a mana of silver. Do not be negligent over this matter” (ARM 18 7 = LAPO 18 909; see FMA: 61).
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fearsome; yet, because earlier in the same letter Yamṣi-ḫatnu had invoked sacred oaths, the expectation was for some form of divine retribution. More striking in this regard is another Leilan example because it appeals to the recent past as a portent of certain degradation. Ea-Malik (likely a priest and/or diviner) writes Till-Abnu: “In the past, before he could ascend his throne, Mutiya kept on making the following vow, ‘If I were to ascend my throne, I shall donate silver, gold, cups of silver, cups of gold, and skillful maids to Belet-Nagar, my Lady!’ This is what he kept on vowing. (Yet) when this man did ascend his throne, he totally ignored the goddess and did not even visit her once! You are the one the goddess has touched with her finger, and you have indeed ascended the throne of your father’s house… You must grant—and not withhold— whatever is the need of the goddess….” (RATL 28; see FMA: 240). The three named personalities are known; but how they chronologically dovetail into each other remains murky.29 The letter gives information that is not yet affirmed by the records: Mutiya (formally Mutu-abiḫ) had a brutal fall and his contemporaries drew a lesson from it, intimating that neglecting divinity is bound to have repercussion. Ea-Malik certainly believed it, and in warning Till-abnu about honoring the goddess, he is giving him no room for excuses.30 How Ea-Malik profited by it all is not clear to me. 2.2.4. Hollowthreats Hollow threats come in a variety of flavors, a veritable smorgasbord of alerts, warnings, or the like, forecasting the direst consequences to offenders; yet it is not always clear to what degree either their promoters or recipients took them literally. Two notes with such instances come from Kibri-Dagan, governor of Terqa, frustrated by his inability to control tribal elements. In ARM 2 92 (LAPO 17 681; FMA: 128), he threatens death on any Yaminite leader who lets nomads escape the king’s control. Yet, he advances a more lenient (rather than harsher!) punishment for similar infraction by members of his security patrol (bazaḫātum). Similarly, Kibri-Dagan proposed to burn those who plot or even listen to 29 When Mutiya (Mutu-Abiḫ) ruled at Šeḫna, Ea-Malik addressed him as his “servant” while Till-Abnu had lesser power at Šurnat. Nonetheless, he had standing at Šeḫna and eventually ruled it. See Eidem 2011: 44-59 as well as his 2008: 267-75; 287-89. Comments by Charpin 2014, especially at 146-49. 30 Mutiya’s fall from grace is likely collaborated by a follower of Till-abnu who gloats that Mutiya, who threatened his frontiers, went to his fate. He credits two divinities for letting Till-abnu on a golden throne (RATL 128).
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false or scandalous information (ARM 3 73 = LAPO 18 1067; FMA: 227-28). My notion is that these and other examples of verbal intimidations certainly wished to sharpen the seriousness of intent;31 yet I doubt that they were to be taken at face value. While slave owners and group leaders could impose extreme corporeal punishment or major faults (as in ARM 26 434; see Durand 2002), the execution of criminals, or traitors was a royal prerogative, even if its actual implementation (in contrast to its advocacy) is hardly documented in our archives.32 If officials were not free to impose capital punishment on their own authority, it would seem also that rulers also do not arbitrarily do the same. Thus, when a king asks officers to dispose secretly of an individual, they seem to find ways do deflect out the order.33 Variations on threats that lacked teeth are many, but not always transparently so. Some are rhetorical, if not also literary.34 I have treated as such a famous war declaration Yarim-Lim of Yamḫad was purported to have sent to Yašub-yaḫad, a (still unattested) Transtigridian king, zillions
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For example, ARM 3 73 (LAPO 18 1067; see FMA: 227-28). S. Lafont (1997) nicely discusses these matters. There, she features A.1947 in which the merḫûm Ibal-pi-El stopped a man intent on impaling a servant caught escaping with two women. The man, however, did blind his victim, apparently without penalty. Lafont also cites A.637 (117 n. 33) in which an official (a vassal?) asks the king to give him authority to execute captive criminals. Perhaps relevant here is A.2822+: 51-63 (Guichard 2014: 94-104), in which a vassal manages to have a mob kill an alleged traitor to ZimriLim, refusing to do the deed himself. Exceptional seems to be FM 6 4 (S. Lafont 2002; see FMA: 148-49) in which Lanasum, resident-commissioner (ḫazannum) for Zimri-Lim in Tuttul, takes it upon himself to contravene his king’s order and strangles captured caravan robbers. Lanasum’s tenure in Tuttul was problematic and he may not have kept his post for long; nonetheless, his move towards summary execution startles. Escapees from military or work conscriptions seem to receive the harshest punishment when caught. Still, I cannot easily explain how Kibri-Dagan could plan to impale such a person, togetherwithhisfamily(ARM 13 108 = LAPO 18 1080; see FMA: 127 n.17)? Elsewhere, escapees are merely shackled and publically displayed (ARM 6 35 = LAPO 17 569; see FMA: 208). 33 When ordered to “make disappear” Yarim-Dagan (possibly the bearer of scandalous news), Kibri-Dagan claims not to locate a place in which to dispose of him; ARM 13 107 (LAPO 18 1069; FMA: 228-29). Kibri-Dagan may have feared responsibility with the murder of the man should reversal of fortunes (or of sentiments) overtake his king. He thus postpones its fulfillment, giving Zimri-Lim a chance to reconsider. See also the closing paragraph of ARM 26 199 (new edition in Durand 2012), in which Sammetar (governor of Terqa) buys time when ordered to decapitate an individual by shifting the topic to the fate of the latter’s family. When Samsi-Addu orders the jailing of an individual beyond the knowledge of others (ARM 1 57 = LAPO 18 1076; see FMA: 228), we are likely dealing with an unfortunate keltum, a claimant to the throne being kept in case of future use. Political murders, some more grizzly than others, were hardly rare in the Mari age. 34 Admittedly, this categorization depends on internal inspection of ensuing events. 32
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of kilometers away.35 I imagine the same (with less certainly, though) for the coeval ultimatums the king of Elam posted to Babylon and to Larsa, using formulaically the same language, “Among troops of yours that I saw/keep hearing about, if just one person is in opposition, I will turn and head your way” (ARM 26 362: 8-10/22-23).36 Equally rhetorical is Yarim-Lim of Yamḫad’s ultimatum to the elders of Imar, “The Yaminite kings must not stay in Imar. Expel them! From now on, they must not remain here. Should these men try once more to enter Imar, Zimri-Lim and I will war against you” (FM 7 7: 32-40). This may have been a genuine warning when issued; but when Yarim-Lim cites it to ZimriLim’s envoy Dariš-libur, the ostensible fugitives had already left Imar. In fact, in a subsequent update on events (FM 7 8), Dariš-libur simply skips over this part of the interview. 2.2.5. Suicideasthreat Reporting from Ilanṣura to Zimri-Lim, the diplomat Yamṣum writes: “Now, my lord’s daughter, Kiru, who lives here, had said, ‘write to my lord, Ḫaya-sumu has never cared for me.’ Now she says, ‘Since my lord (= her father or her husband) cares nothing about me, either a woman kills herself or she jumps from the roof.’ Kiru said this forcefully.”37 Stol (2007) has collected a fair number of “to jump from the roof,” and while the phrase may not have become a metaphor for “committing suicide,” it certainly refers to a relatively public way to do oneself harm. Because Kiru found several mouthpieces to carry her dire message back to Mari, believing her threat or not, the king eventually did seek to retrieve her. The end of the story remains unclearly charted; but it could not have ended well for the princess. On several other occasions in which Mari princesses reported marital discord, we do not find expressly suicidal language, although Princess Inib-šarri, miserably unhappy as a widowed bride to conniving Ibal-Addu 35
A.1314 (LAPO 16 251). Latest discussion at Sasson 2014: 686-90. FMA: 183-84 (1st line of 2nd paragraph should read, “In the same way that the vizier of Elam wrote to Hammurabi, he wrote the following to Rim-Sin (of Larsa…”). 37 ARM 26 304: 37-46. The melodramatic saga that pitted to sisters (Kiru and Šimatum) who vied for primacy in the same husband’s court is too well-known to restage here. Significant portion of the dossier is in LAPO 18, p. 426-47. A briefer compilation is in FMA: 111-16, both with bibliography. The warning is repeated in ARM 10 33 (LAPO 18 1230), “My life is ebbing away in constantly listening to Šimatum’s words. If my lord does not fetch me back to Mari, I shall grasp my nose (i.e., “take my resolve”) and jump from the roof.” 36
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of Ašlakka, comes close to becoming unhinged, “Having now entered Ašlakka, I am facing even more misery. Ibal-Addu’s wife is now the reigning queen; it is this woman who continually receives the donations of Ašlakka and of other towns. As for me, she/he has set me in a corner and has had me grasp my cheeks in hand as if a fool. He regularly takes his meals and drinks in the presence of the woman, his wife” (ARM 10 74: 10-26 = LAPO 18 1242; see FMA: 116).38 One princess who actually might have made an attempt on her own life is Beltum (or whatever her personal name may have been) of Qatna, the neglected wife of YasmaḫAddu. Stol (2007) renders entries in a dream oracle that I paraphrase as follows: “[If a dreamer is greeted by a dead person,] he will die by a collapsing wall; [if a dead person kisses him or is kissed by him,] he will die from sun-heat; [if he bites a dead person,] he will die by jumping from the roof.”39 The implication is that exposing oneself to a hot sun was one avenue to end one’s life. Miserable in her new home, Beltum reportedly ventured out to into the mid-day sun to dance (or to perform calisthenics). Naturally she became severely ill; but alas for her, she apparently recovered (ARM 26 136), her future not exactly rosy.40 2.3. Message With few references that reflect on datable political events in the region, the chronology of Iltani’s epistolary dossier is vague at best. Nonetheless, it would be unreasonable to assume that OBTR 158, in which Ḫaqba-ḫammu communicated his nasty threat, was the last missive she penned. I expect that the two continued to correspond long afterwards. In fact, there are (at least) two caveats to consider: One is that Ḫaqba-ḫammu was known to wield veiled threats (see above on OBTR 94) as well as hyperbolic sentiments. Langlois (2017b: 37-38) cites a letter he sent to Zimri-Lim (A.1246; see Ziegler 2016, cited 38
Her story is nicely told in Guichard 2009 and reprised (in English) in his 2013. He is citing from Oppenheim 1956: 328. 40 The letter describing her misadventure is ARM 26 298 (FMA: 105-106). It has received many comments; see Charpin 2012: 78. I do not share the (plausible) opinion that she morphed into Dam-ḫuraṣi, one of Zimri-Lim’s wives; see Durand 2000: 295-30; Sasson 2010. The act of suicide has not gathered much scribal attention beyond philosophical treatises (“Dialogue of Pessimism”) and the boasts of first millennium kings; see Worthington 2010. It is surprisingly well-attested in the Hebrew Bible, but the instances in cuneiform and Hebrew literatures shrink significantly if one excludes self-inflicted death when leaders are about to fall into enemy hands (as in the case of Saul) or are to be publically executed (as in the case of Samson); see Dietrich 2008. 39
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above), in which he offers this quasi-oath (ll. 29’-30’), “(If accusation could ever be substantiated), may I be slashed midriff with a saw (ina šiššārimqablilišrimū).” The other caveat is the obvious playfulness displayed in some of the exchanges between husband and wife, in particular the nicely teasing note that Ḫaqba-ḫammu posted Iltani (OBTR 58). With characteristic banter, he threatens to punish those who have neglected her festivities.41 There is reason, therefore, to locate Ḫaqba-ḫammu’s nasty OBTR 158 tirade in the Hollowthreats category. Yet there is cause for further consideration, mostly because OBTR 158 was kept in Rimaḥ, so apparently in Iltani’s possession, when it should have been in Karana, with Ḫaqba-ḫammu. Here are three possible scenarios: 1. Theletterwasacopy. Such a procedure is certainly known, especially as it concerns legal documentation. Yet, we might ask: what was so crucial about its contents that a copy needed to be kept in Iltani’s personal archive? Certainly, Iltani felt innocent from the charge that she kept Tazabru’s animals, claiming that in fact his own shepherds had marched them into her own land. Iltani does indeed invoke oath language, “May my lord impose punishment on me, had I taken any of the cattle and sheep” (ll. 22-24). But did she need to preserve a copy of such an assertion when it could be used against her? 2. Theletterwasreturned. Either Ḫaqba-ḫammu brought it back on one of his trips to Qaṭṭara or had it returned by messenger together with his reply. (We keep in mind that, unlike Zimri-Lim who brought his correspondence back to Mari, Ḫaqba-ḫammu likely had Karana as center for his chancellery and archives.) This solution is applicable to the other Iltani letter from Rimaḥ, for not only do we have OBTR 156, with its petition for help in harvesting, but we also have Ḫaqbaḫammu’s reaction (OBTR 157). Not impossible; but where is his answer to OBTR 158? 3. Theletterwasnotposted, possibly because of its unseemly whining or because of its potential chutzpadik (impudent) quality (Langlois 2017b: 37-38). Several examples of letters in the Mari archives
41 The fourfold repeat within a dozen brief lines of the crucial phrase da’ātam (la) šâlum underscore the whimsical nature of the note. It is possible that Ḫaqba-ḫammu is referring to religious occasions, for which he does indeed come to Qaṭṭara (OBTR 58, 64).
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that, for diverse reasons, were not delivered might support such a suggestion.42 Still, we also know that tablets could be recycled for their valuable clay. 3. REFLECTION One may defend any of the just-mentioned possible avenues, but let me opt for the last, with a reason complementary to the two suggested above. OBTR 158 must certainly have had a prequel for, in defending herself, Iltani writes (ll. 16-19), “Yesterday, I told my lord, ‘For a while now, his own shepherds have kept his cattle and sheep that he is grazing in Yašibatum (Iltani’s land).’ This is what I told my lord.” It would appear that just one day earlier Iltani actually had defended herself orally (qabûm) to her husband, claiming that Tazabru’s shepherds had entered her own land, or had charged one of her servants to do so, the same. Ḫaqba-ḫammu had simply to urge Tazabru to remove the animals where they should not have been. Iltani offers her pledge before making a potentially sarcastic suggestion, “Would I, without my lord’s permission, lay hand to take anything?” Iltani was a princess, a daughter and sister of kings before she became the wife of an erstwhile diviner who attained whatever we might decide was his present status as a Babylon pawn. Her underlings and correspondents treated her with all the protocol (if not also sycophancy) reported in the Mari letters when addressing Zimri-Lim, but hardly the same for any of his wives or daughters.43 The language of the day did indeed require Iltani to speak to her husband as a bēlum, “lord,” deploying all the subservient rhetoric attached to it. In fact, with all due deference to the more prestigious deployment of power, I wonder if their relationship is not paralleled by a decaffeinated version of what obtained in the “The Kingdom of Upper Mesopotamia” (as termed by the Mari team). After conquering a vast territory, Samsi-Addu assigned portions of it to two sons, granting one more autonomous control than the other. Each of the sons had independence of movement, but there was always the potential of being overruled or having to act on an imposed decision. 42 43
6-39.
Brief list of unposted Zimri-Lim letters in Guichard 2002: 117. See Langlois’s many-layered review of the rhetoric used by correspondents 2017b:
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When Iltani received the indelicate threat from her husband, she had a missive (OBTR 158) ready to send, faulting her husband for bringing up a matter she thought was settled orally just a day earlier. She decided against ordering its posting, likely for the same reason that Zimri-Lim decided to retain the jeremiad he had intended for his father-in-law and suzerain, Yarim-Lim of Yamḫad.44 It was simply beneath Zimri-Lim’s dignity as a sovereign ruler to whimper so demeaningly, even when addressing a suzerain. Iltani may have felt the same. She decided to let this breach of their understanding go by, in the expectation that her husband already had all the information needed to resolve the matter. For Iltani, no less than for Zimri-Lim, retaining the letter was emblematic of resolve, defiance, integrity. I am speculating of course. Just the same, I am pleased to entertain Dominique with this brief entry into a marital spat that probably had many more volleys in its future. BIBLIOGRAPHY Anbar M., 1978: Review of S. Dalley, C. B. F. Walker & J. D. Hawkins, The OldBabylonianTabletsfromTellalRimah (Hertford, 1976), in BiOr35, p. 208-217. Böck B., 2010: “Physiognomy in Ancient Mesopotamia and Beyond: From Practice to Handbook,” in A. Annus (ed.), DivinationandInterpretationof SignsintheAncientWorld, OIS 6, Chicago, p. 199-224. Charpin D., 1991: “Les mots du pouvoir dans les archives royales de Mari (XVIIIème siècle av. J. C.),” CahiersduCentreGustaveGlotz 2, p. 3-17. —— 2011: “Patron and Client: Zimri-Lim and Asqudum the Diviner,” in K. Radner & E. Robson (eds.), The Oxford Handbook of Cuneiform Culture, Oxford, p. 248-269. —— 2012: “‘Temple-palais’ et chapelles palatiales en Syrie aux troisième et deuxième millénaires av. J.-C.,” RA 106 [Festschrift P. Matthiae], p. 73-82. —— 2014: “Chroniques bibliographiques 15. Le royaume d’Uruk et le pays d’Apum, deux voisins de Babylone vaincus par Samsu-Iluna,” RA 108, p. 121-160. —— 2015: “To Write or Not to Write. The Duty of Informing the King in the Amorite Near East (20th–17th Centuries BC),” in S. Prochazka, L. Reinfandt & S. Tost (eds.), Official Epistolography and the Language(s) of Power. ProceedingsoftheFirstInternationalConferenceoftheResearchNetwork
44 ARM 28 16 (LAPO 18 857; FMA: 81-82). See also A.1101 (LAPO 16 230; FMA 81 n. 150), in which counsellor Sammetar sought to coach Zimri-Lim on how to address Yarim-Lim.
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THE GODS OF ṬABETU DURING THE MIDDLE ASSYRIAN PERIOD AND THEIR GENEALOGY Daisuke SHIBATA*
The excavations at Tell Taban and Tell Bderi revealed textual and archaeological material that exposed a key aspect of the transitioning local polities, society and culture of the middle and lower Habur region, which was sometimes directly ruled by and at other times placed under the hegemony of various great powers through the 2nd millennium B.C. The discovery raised the issue of the local history of a city that was buried in the ruins of Tell Taban. It was called Ṭabatum during the Old Babylonian period and Ṭabetu during the Middle Assyrian period. This city had already been known, especially in the Old Babylonian sources from Mari, as one of the cities in the middle Habur region that was ruled by Mari during the reign of Zimri-Lim. As the new material reveals, the city was placed under the hegemony of a kingdom, the so-called Land of Ḫana, which was founded by Yapaḫ-Sumuabi during the late 18th century B.C., after the Mari suffered defeat at the hands of Hammurabi of Babylon.1 Then, from the 13th century B.C. to the early 11th century B.C., the city became the capital of a small local kingdom called the Land of Māri, which was ruled by a dynasty of local rulers, who called themselves the kings of the Land of Māri (see fig. 1). The local kingdom was semiautonomous as it acknowledged the sovereignty of the Assyrian state. In the present article, I review the attestations of the deities mentioned in the Middle Assyrian material from Tell Taban and its vicinity. The aim is to elucidate which deities were worshipped in the local cult of Ṭabetu during the period of the local kingdom of the Land of Māri. Then, I examine when and how the cults of the deities, Adad and Marduk, were introduced to the city. * I am heartily grateful to DGAM, Tell Taban Archaeological Project and Professor Hirotoshi Numoto for entrusting me with the textual material from Tell Taban. This study was supported by JSPS KAKENHI Grant Number 16KK0022. 1 On Yapaḫ-Sumuabi, who was probably closely related to the royal family of Mari and had taken asylum in the Kingdom of Yamḫad, see the contribution by S. Yamada in the present volume and the literature cited there.
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Fig. 1. Kings of the Land of Māri
It would be an honour for me to dedicate this small study of ‘the gods of Mari’ to Professor Dominique Charpin, even though it deals, not with those of the Great Mari in the Middle Euphrates, but those of a small Māri in the Ḫabur. 1. THE DEITIES MENTIONED IN BLESSING AND CURSE FORMULAE IN THE BUILDING INSCRIPTIONS
The local rulers of Tabetu commissioned inscriptions to commemorate their building activities, and those inscriptions provide information about the city’s deities. Such information can be classified into two types: 1. invocations of certain deities in blessing and curse formulae, and 2. sanctuaries of certain deities, the (re)building of which is commemorated in the inscriptions. First, I will summarise the former. The sanctuaries will be treated in section 2. An important clue to elucidate the deities that were worshipped in this city is found in a blessing formula attested in the following inscriptions:2 2 A completely preserved exemplar of this cylinder-inscription, which is now kept in the collection of Mr. David Sofer in London, TR 109, was published by R. Zadok (2017), to whom I am grateful for showing me his manuscript before its publication. I was able to collate the exemplar in his collection and improve my reading of it, thanks to Mr. Sofer’s
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A cylinder inscription of Aššur-ketta-lēšir II (TR 109 and dups.), 8–11 (8)
É.GAL MAN-ti-ia É DINGIR.MEŠ-ni-ia KÁ.GAL GAL-ta šá pa-na (9) a-nani-ṣar-teùmi-TAR-teKUR.MEŠ-ialuáš-ku-nu (10) dIŠKURu dAMAR. UTU* d30 dUTU ù diš-tar DINGIR.MEŠ EN.MEŠ-ia DÚR-ut uruDÙG.GAbe-te (11)a-naaḫ-ratU4.MEŠlik-tar-ra-bu-ni-maa-nala-le-eTIla-áš-be
(For) my royal palace, the temple of my gods (and) the main city-gate, which I had previously built to defend and … of my lands, may Adad and Marduk, Sîn, Šamaš and Ištar, the gods, my lords, who reside in the city of Ṭabetu, consistently bless me forever, so that I may be sated with the fullness of life.
The same or a similar blessing formula is probably attested in another inscription by the same local ruler.3 It is worth mentioning that the blessing formula refers to Adad, Marduk, Sîn, Šamaš and Ištar, designating them as ‘the gods, my lords, who reside in the city of Ṭabetu’ (ilānu bēlū’aāšibūtṬābete). In other words, they are labelled as ‘the deities of Ṭabetu’. A comparable situation is observed in formulaic blessings and curses, which are attested in the latter half of several cylinder-inscriptions. Namely, there are formulae for blessings for future rulers, who will take care of the inscription, and for curses against those who will replace the inscription with a new one. The formula for a blessing reads as follows: DINGIR.MEŠ GAL šá uruDÙG.GA-be-teik-ri-be-šú ŠE.GA-šú ‘may the great gods of Ṭabetu accept his (i.e. the future ruler’s) prayers’ (Maul 1992, 26, 15).4 Although the blessing formula does not mention which deities are regarded as ‘the great gods of Ṭabetu’ (ilānurabûtušaṬābete), a formula for a curse against future rulers follows the blessing formula and does mention divine names: (17) dIŠKUR d30 dUTU ù dAMAR.UTU DINGIR.MEŠ GAL šá AN-eù KI-ti (18) NUMUN.MEŠ-šúu MU.MEŠ-šú i+naKUR Alu-ḫal-li-qu ‘may Adad, Sîn, Šamaš and Marduk, the great gods of heaven and earth, banish his seeds and descendants from the land
kind invitation. I will publish a new edition of the inscription, along with further duplicates. 3 Maul 2005, no. 4, 7–8: (7) [dIŠKUR?u? dA]MAR.UTU* d30 dUTU (8) [u? diš-tar? … ]. 4 See also Maul 2005, no. 4, 14. The blessing formula has some further variable expressions. E.g. DINGIR.MEŠ GAL šá uruDÙG.GA-be-te BALA.MEŠ-šú lu-ri-i-ku, ‘may the great gods of Ṭabetu lengthen his reign’ (TR 109, 18 and dups.); [DINGIR.MEŠ GALšá uruDÙG.GA-be-tebi-ib-l]a?-te(?)lìb-be-šúú-šá-ak-šá-du-šú‘may [the great gods of Ṭabetu] let him achieve his heart’s [desi]re’ (Tab T06-19, 8′).
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of Māri’ (Maul 1992, 27, 17f.).5 Considering the fact that the blessing and the curse formulae are almost always referred to as a pair, it seems safe to suppose that ‘the great gods of Ṭabetu’ in the blessing formula refer to Adad, Sîn, Šamaš and Marduk, who are mentioned as ‘the great gods of heaven and earth’ (ilānu rabûtu ša šamê u erṣeti) in the curse formula. The list of deities is almost identical to those mentioned in the blessing formula, except for the omission of Ištar. Alongside the blessing and curse formulae invocating ‘the deities of Ṭabetu’, the building inscriptions attest several other blessing formulae that refer to further deities. The aforementioned inscription of Aššurketta-lēšir II (TR 109 and dups.) also bears a blessing formula mentioning Nuska and Ninurta: (12) i+na qí-bit dnuska u dMAŠ DINGIR.MEŠ GAL SUḪUŠ*-at gišGU.ZA MAN-te-ia (13) i+na URU-ia uruDÙG.GAbe-te a-na ṣa-at U4.MEŠ lu-šar!?(ŠID?)-šid-du(?) ‘By the command of Nuska and Ninurta, may the great gods firmlyestablish the foundation of my royal throne in my city, the city of Ṭabetu, for all eternity’ (TR 109, 12f. and dups.). Furthermore, cylinder inscriptions often bear a formulaic blessing for the foundation and parapet of newly (re-)built architecture: uš-še-šúdEN. KI ù de-nun-na-ku ÁG-mu ga-ba-dip-pi-šú d30 ù dUTU PAP-ru ‘May Ea and Anunnakkū love its foundation, may Sîn and Šamaš guard its parapet’ (Mau 1992, 24f., 10).6 Ea and Anunnakkū (often written as Enunnakkū), who have a chthonic character, are asked to bless the foundation, the subterranean bottom of the building. Whereas, Sîn and Šamaš, the moon and the sun in the sky, are invocated to bless the parapet, the top of the building. A fragmental exemplar, Maul 2005, no. 3, bears a variation of the blessing formula, which seems to invocate Anu, the god of heaven, and Anunnakkū (in line 5) to bless the foundation.
5 There are a few variations of the members of the invocated deities. One variation of the curse formula, which is attested in the inscription of Aššur-ketta-lēšir II, TR 109 and dups., 19f., invocates only Sîn and Marduk. Whereas, another variation, which is only fragmentarily preserved in Tab T06-19, 9′–11′ and probably also Tab T09-1, 4′f., possibly refers to Adad, Marduk, Sîn, Šamaš and Ištar. The fragment Tab T06-19, 9′–11′ maintains the names of ‘Adad and Marduk’ (dIŠKUR u dAMAR.UTU*), which is followed by a large lacuna. One can probably restore Sîn, Šamaš and Ištar to the lacuna, paralleling it to the above-mentioned blessing formula from the cylinder (TR 109 and dups.). 6 The formulaic blessings are shared by most of the building inscriptions written on clay cylinders: Maul 2005, no. 2, 4f.; Tab T07-6, 4f.; Tab T09-5, 5f.; Tab T09-6, 1′; Maul 2005, no. 3, 5f.; Tab T07-4, 10f.; Maul 2005, no. 4, 6f.; Tab T06-19, 4′; Tab T07-7, 3′; Tab T10-1, 3′.
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Thus far, the local rulers’ inscriptions attest the blessing and curse formulae, which invocate Adad, Marduk, Sîn, Šamaš, Ištar, Nuska, Ninurta, Ea, Anunnakkū and Anu. Even if these invocations alone are not strong enough proof that they were worshipped in this city, one can surmise that at least ‘the deities of Ṭabetu’ mentioned in the formulaic blessings and curses were members of the locally worshipped deities. Indeed, attestations of these deities’ sanctuaries, which will be summarised below, strongly suggest that the deities (perhaps all of them) mentioned in the blessing and curse formulae were worshipped in Ṭabetu.
2. THE COMMEMORATION
OF THE (RE)BUILDING
OF SANCTUARIES IN INSCRIPTIONS
2.1. ThetempleofAdad The local rulers’ commissioned inscriptions tell of their involvement in the (re)building of sanctuaries (temples/shrines) in the city of Ṭabetu. Due to the fragmentary nature of most exemplars, it is not always clear which deity’s sanctuary is commemorated in an inscription, although those of Adad and Gula have been distinguishable thus far. At least three different inscriptions commemorate the rebuilding of Adad’s sanctuary. The oldest attestation is found in a short inscription, written on bricks, which was commissioned by Adad-bēl-gabbe I, son of Zumiya, grandson of Akit-Teššub (Tab T08-14 and dups. [Shibata 2011, 167–169]). The inscription commemorates the rebuilding of the courtyard of Adad’s temple or part of it: (4) e-n[u-ma … ] tar-ba-a[ṣ] (5) ⸢É⸣ dIŠKUR e-n[u]-ḫu-maa-⸢na-ku⸣ ú-⸢di⸣-[iš], ‘wh[en … ( … of)] the courtyard [of the tem]ple of Adad became dilapidated, I restor[ed (it/them)]’ (ll. 4f.). First, the inscription strongly suggests that the ‘temple’ of Adad was not a shrine, that is, a room in a building, but indeed a temple, an entire building with its own courtyard. The exact chronological postulation of the reign of the local ruler, Adad-bēl-gabbe I, who commissioned the inscription, remains unsolved. However, the names of his father and grandfather, Zumiya and Akit-Teššub, which are Hurrian (Shibata 2011, 171–174) reveals that he reigned over this local kingdom sometime during the early or middle 13th century B.C. He can be ascribed to the early (first or second?) generation of the local rulers after the Assyrian conquest of the Ḫabur-region. Therefore, we can safely speculate that the
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temple of Adad, whose partial rebuilding is commemorated here, was built before the Assyrian conquest. Furthermore, the inscription calls Adad as ‘lord of Ṭabetu’ (EN uru⸢DÙG⸣.GA-ti) (Tab T08-14 and dups., 1), revealing that the city-god of Ṭabetu was none other than Adad. This issue will be discussed below in section 6.1. The temple of Adad is also mentioned in a fragment of a cylinderinscription (Maul 2005, no. 9), which bears the words, É d⸢IŠKUR⸣, ‘temple of Adad’ (l. 3′) and É EN-šú, ‘temple of his lord’ (l. 4′). The local ruler who commissioned this inscription also re-built the temple or part of it, though the context remains unclear. The cylinder is so fragmentary that it is unknown to which local ruler the inscription is ascribed; that said, the ductus of the signs used in the cylinder suggests the cylinder dates to the 12th century B.C. Another inscription, which is preserved on at least two exemplars of clay nails, offers a further attestation for the temple of this god: É 10 [PN šarmātMāri ú-d]i-iš, ‘[PN, king of the land of Māri, res]tored the temple of Adad’ (Maul 2005, nos. 64 || 65). Unfortunately, the name of the local ruler, who commissioned this short inscription, is not preserved in either of the exemplars. There is a slight possibility that it was Mannu-lū-yāʼu since that local ruler left several inscriptions commemorating the rebuilding of a temple, probably that of Adad, including a relatively short inscription written on clay-nails (Maul 2005, no. 58 and dups.), as discussed below. The excavations at Tell Taban produced more inscription fragments commemorating the (re)building of deities’ sanctuaries. Unfortunately, the divine names have not been preserved, although most of them apparently concern the temple of Adad. A fragment of a cylinder-inscription (Maul 2005, no. 3), which was commissioned by a son, or perhaps a grandson, of Mannu-lū-yāʼu, sometime during the 12th century B.C., deals with the rebuilding of a sanctuary for a masculine deity, probably the temple of Adad.7 Its partially preserved first line can be restored: 7 The name of the local ruler, who commissioned the inscription, is lost in lacunae, though the name of Mannu-lū-yāʼu is preserved in the indication of his filiation (Maul 2005, no. 3, ll. 3 and 1′). Maul (2005, 29) proposed to restore Adad-bēl-gabbe III (at that time II′)/Adad-bēl-apli/Mannu-lū-yāʼu. However, in the meantime, it became clear that Adad-bēl-gabbe III, a son of Adad-bēl-apli, was not a grandson of Mannu-lū-yāʼu, but a grandson of Etel-pī-Adad, a brother of Mannu-lū-yāʼu (Shibata 2011, 178; Shibata and Yamada 2009, 101 and 106 with fn. 69). There is a slight possibility to restore Adadapla-iddina as the name of this son of Mannu-lū-yāʼu in line 3 ([m.dIŠKUR/10-A/IBILASUM-n]a?(?) MAN KUR A DUMU ma-nu-lu-ia-e). A local ruler of Ṭabetu by the name of Adad-apla-iddina is found in a list of tributes from Nineveh, BM 122635+122642, rev.
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[e-nu-maÉ dIŠKUR EN (or a-ši-ib)] uruDÙG.GA-be-te EN-ia, ‘[At that time (/when) the temple of Adad, the lord (/dweller)] of Ṭabetu, my lord, (became dilapidated)’. The epithet, ‘my lord’, is suitable for the city-god, Adad.8 It is also worth noting that the inscription refers to māḫāzMāri, the ‘cultic place of Māri’, which probably means the temple of Adad, though its context is not well preserved (Maul 2005, no. 3, 7). Besides this fragment, another very small fragment of a cylinder, Tab T07-9, most likely bears an inscription that is very similar to this one. Its beginning is only partially preserved and perhaps can be restored same way: [e-nu-ma É dIŠKUR EN (or a-ši-ib) uruDÙG.GA-be-te E]N-⸢ia⸣. It remains unclear, however, whether the fragment bears a duplicate of, or merely a partial parallel to, Maul 2005, no. 3. Furthermore, a fragment of a clay nail, Maul 2005, no. 58, bears an inscription, which is very similar to the inscription on the clay nails that referred to the temple of Adad (Maul 2005, nos. 64 || 65). The inscription commemorates Mannu-lū-yāʼu’s rebuilding of a sanctuary, also perhaps the temple of Adad: ⸢É⸣ [10/dIŠKUR? … mma-nu-lu]-ia-⸢ú⸣ MAN KUR A.A ⸢ú⸣-di-iš, ‘[Manu-lū]-yāʼu, king of the land of Māri, restored the temple of [Adad, …]’. Meanwhile, there are two other small fragments of clay nails, Tab T08-4 ([É 10/dIŠKUR? … mma-nu-lu-ia]-⸢ú⸣ MAN KUR ⸢A⸣ [ú-di-iš]) and Tab T09-8 ([É10/dIŠKUR? … mma-nu]-lu-ia-ú MAN KUR A ú-[di-iš]) that seem to duplicate this inscription.9 As Stefan Maul previously suggested, the lacuna has space for more signs to be restored. It is expected to say, the title ‘lord of Ṭabetu’ (bēlṬābete) or perhaps ‘dweller of the land of (/Mount) Maʼanu’ (āšib (māt) Maʼani) follow the divine name.10 2.2. ThetempleofGula In addition to the temple of Adad, a sanctuary (probably a proper temple) for the goddess Gula is referred to in an inscription that was probably i′ 7′ (Millard 1970, pls. XXXIII and XXXIV) [ ] x ⸢AN.NA⸣.MEŠ m.dIŠKUR-IBILASUM-na uruDÙG.GA-a-ia,‘[ ] of tin. Adad-apla-iddina, Ṭabetean’. He is not yet attested in the textual material from Tell Taban and its vicinity. On the list, see also Shibata 2012, 492f. 8 One may also restore the name of Adad before the word, ‘hero’ (qu-ra-di), preserved in the colophon part of the inscription, treating the word as an epithet of Adad, as has been proposed by Maul (Maul 2005, no. 3, 2′). 9 Another small fragment of an inscribed clay nail, Tab T08-5, possibly bears the same inscription. 10 On the latter possibility, see below in section 6.1.
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commissioned by Adad-bēl-apli during the 12th century B.C. It is only partially remaining on a fragment of a cylinder, Maul 2005, no. 2.11 Its beginning (ll. 1f.), only the right end of which is preserved, mentions: (1) [e-nu-ma (?) … ša (or ina?) …] MAḪ (read: é-gal]-maḫ?) BÁRA ra-⸢as⸣-bišá uruDÙG.GA-ba-te (2) [ … -m]a? lu-nu-⸢ḫu⸣ , ‘[When … of/ in … ], exalted (or Egal]maḫ?), a terrific shrine in Ṭabetu, [ … th]en, became dilapidated’. Furthermore, the name of Gula is preserved in line 5, although its context is not clear: […] x e-nu-ma dgu-laNIN ⸢GAL⸣t[u? x x ], ‘[…] … when (/at that time) Gula, the great lady, […]’. As Maul suggested, the inscription evidently deals with Gula’s sanctuary in Ṭabetu. Apparently, the inscription commemorates the rebuilding of a part of it, as indicated by the genitive form of the adjective rasbi, syllabically written. In the first line, the word parakku most probably refers, in this case, not to a cultic dais but a shrine, which likely stands in apposition to the goddess’s sanctuary in Ṭabetu.12 The sign MAḪ might be part of the sanctuary’s ceremonial name, as with Egalmaḫ, which is known as the ceremonial name of the temples of Gula in several cities in Mesopotamia (George 1993, nos. 318–323), as proposed by Maul (2005, 25). It seems likelier that this goddess’s sanctuary was a proper building rather than a singular room, or at least part of a building complex. It should be designated a temple, because its inscription bears the formulaic blessing for the foundation of a newly re-built piece of architecture and probably also for its parapet (Maul 2005, no. 2, 4f.). 2.3. ÉAKI Attestations are not restricted to the sanctuaries of certain deities. One short inscription, written on a clay nail (Maul 2005, no. 70), testifies to the rebuilding of a sanctuary, which is spelled É A KI: ⸢e-nu-ma⸣ É A KI šaa-bu-iama-ḫe-tue-p[u-šue-na-ḫu/aḫ(?) (…) PN MAN KUR A luú-di-iš], ‘When (/At that time) the house of A KI, which my forefathers had bu[ilt, became dilapidated, (thus) PN, the king of the Land of Māri restored (it)]’.13 Meanwhile, further exemplars of fragmental clay nails have been found, whose inscriptions probably duplicate this one: 11 Though the name of Adad-bēl-apli is lost in the lacunae, the names of his father and grandfather are preserved in line 3, which is restored as follows: [Adad-bēl-aplišarmāt Māri mār me-tel-K]A-10 MAN KUR A-ma DUMU 10-EN-gab-be MAN KUR m[a-ri(ma)]. Cf. Shibata 2011, 178; Shibata and Yamada 2009, 101 and 106 with fn. 69. 12 The word parakku is also attested to in a small fragment of a cylinder inscription of Mannu-lū-yāʼu, Tab T05B-48, 2′. 13 This is not a fragment of a vessel, but of a clay nail, pace Maul 2005, 81.
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Tab T08-6 (⸢e-nu⸣-ma É A KI […]) and Tab T08-8 (⸢e⸣-[nu-ma …] lu ú-⸢di⸣-[i]š). The signs É A KI might be read as éa-qí, designating āqi, a variant of ēqi, which has been recognised in material from Aššur, as proposed by Stefan Maul (2005, 81 with fn. 209).14 2.4. Unidentifiedsanctuaries A fragment of a cylinder-inscription, Tab T05B-48, commissioned by Mannu-lū-yāʼu, and that of another inscription, Tab T07-6, dating to the 12th century B.C., judged by its ductus, also bear inscriptions that commemorate the (re)building of sanctuaries. The identification of those sanctuaries remains unclear.15 3. DEITIES MENTIONED IN ARCHIVAL
DOCUMENTS
3.1. Alistofallocatedsheep(TabT05A-617+) A list of allocated sheep, which, unfortunately, is only partially preserved in fragments of a clay tablet, includes sheep that were sacrificed to several deities in the local city. Tab T05A-617+618+619+620(+)621(+)622 (fig. 2 [photograph]) Fragment Tab T05A-617+618+619+620(+)621 Obv. 1′ 2′ 3′ 4′ 5′ 6′
14
[n] x [ša ŠU PN1] [i+]na U4 ⸢4?⸣.KÁM ⸢ki? m?⸣x [ i-⸢li-ka⸣-ni
]
1 U8 ⸢ša ŠU⸣ mma-ki-r[i] a-nanap-[t]e-né ⸢ta-ad⸣-n[a-at] i+na U4 ⸢6?⸣.KÁM
On ēqi see Meinhold 2009, 156–160. Another fragment of a cylinder, Maul 2005, no. 4, commissioned by Aššur-kettalēšir II, probably does not treat the (re)building of a sanctuary, pace Maul. The inscription written on the fragment apparently deals with the reinforcement of a city-wall of Ṭabetu. The inscription is very similar to another inscription by the same local ruler, Tab T07-4 (Shibata and Yamada 2009, 91–97), that commemorates his reinforcing ‘the wall of the upper city of Ṭabetu’ (BÀD ša kir6-⸢ḫi⸣ šá uru!DÙG.GA-be-te) (Tab T07-4, 2). Part of the colophon of Maul 2005, no. 4, 18, which Maul restores as [bītDN ša uruDÙ]G.GAbe-te, ‘[the house of DN of Ṭ]ābetu’, would be better restored as [BÀD (ša kir6-ḫi) ša uru DÙ]G.GA-be-te , ‘[the wall (of the upper city) of Ṭ]ābetu’, or similar. 15
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7′ 8′
⸢1⸣ U8 ⸢ša⸣ ŠU mi-ia-⸢zu⸣-x(-x) [i+na] ⸢U4 7?.KÁM⸣ i+na É d⸢IŠKUR⸣
9′ B.E. 10′
[n x] x ⸢ša ŠU⸣ mma-ki-ri [i+na U4] ⸢n.KÁM i+na⸣ IGI d⸢iš8?-tár?⸣
11′ Rev. 12′
[n x (x) ša Š]U ⸢mma⸣-ki-ri [i+na U4 n.KÁM i+na] É dAMAR.UTU
13′ 14′ 15′ 16′
[n x (x) ša ŠU mm]a-⸢ki⸣-ri [i+na U4 n.KÁM i+na] ⸢É⸣ dgu-la [n x ša ŠU m.dIŠ]KUR-SUM-⸢NUMUN(/MU?)⸣ [i+na U4 n.KÁM] ⸢i+na É⸣ dU.GUR
17′ 18′
[n x (x) ša Š]U m⸢an?⸣-ba-di [i+na U4 n.KÁM i]+na ⸢IGI d30⸣
19′ 20′
[n x (x) ša Š]U mma-k[i-ri] [i+na U4 n.KÁM] ⸢i+na⸣ [É(/IGI) DN] (broken)
Fragment Tab T05A-622 1′′ [i+na U4 n.KÁMi+na] É dU[TU?] (broken)
(1′-3′) [n] … [in the charge of PN1], [o]n the 4th day, when [PN2] came. (4′-6′)1 ewe, in the charge of Makir[i], was giv[en] for the meal, on the 6th day. (7′-8′)1 ewe, in the charge of Yazu…, [on the] 7th day, in the temple of Adad. (9′-10′)[n] …, in the charge of Makiri, [on the] n-th [day], in front of Ištar. (11′-12′)[n …, in the] charge of Makiri, [on the n-th day in] the temple of Marduk. (13′-16′)[n …, in the charge of M]akiri, [on the n-th day in] the temple of Gula. (15′-16′)[n …, in the charge of Ad] ad-nādin-zēri(/šumi), [on the n-th day] in the temple of Nergal. (17′-18′)[n …, in the char]ge of Anbadi, [on the n-th day], in front of Sîn. (19′-20′)[n …, in the char]ge of Mak[iri], [on the n-th day], in [the temple (/front) of DN] (1′′) [on the n-th day, in] the temple of Ša[maš]
Philologicalnotes The tablet was broken into small fragments when I saw it in the National Museum of Damascus. Four fragments were joined and two more had been identified as belonging to the same tablet, although the upper part of the tablet is lost. The fragment Tab T05A-621 can obviously be located as lines 16′–20′. It is difficult to determine where the fragment Tab T05A-622 is located, but it may be at the end of line 20′.
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Fig. 2. Tab T05A-617+618+619+620(+)621(+)622. ©Tell Taban Archaeological Project
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The date formula is not preserved. The document is probably from the latter half of the 13th century B.C., based on its sign forms, especially the signs LI (l. 3′) and ŠA (ll. 4′ and 7′), which bear three verticals. On the peculiar forms of the signs LI and ŠA, see Shibata 2016, 105–110. The document is comparable with three lists of allocated sheep and goats, mostly used as offerings to deities, from the M 8 archive of Aššur, MARV 1, no. 2 (ed. Meinhold 2009, no. 17); MARV 2, no. 29 (ed. Meinhold 2009, no. 18); MARV 3, no. 75 (ed. Meinhold 2009, no. 19). Comparable texts, documenting the disbursements of sheep, are also found in the archives from Atmannu (Ismail and Postgate 2008, nos. 7, 8, 10 and 11) and Ṭabetu (Tab T05A-609 [Shibata 2017]). 2′f.: Compare the similar remarks concerning the occasions of the disbursement of sheep in Ismail and Postgate 2008, no. 8, 1f. (ki-iLUGAL (2) A KU ú-kai-la-ni ‘when the king held the…’); 5–7 (ki-i LUGAL (6) iš-tu urusu?-gi (7) a-na uru šu-ḫi-saḫi-tu-ra-ni ‘when the king returned from Sugi to Šuḫisaḫ’); and Tab T05A-609, 16–18 (Shibata 2017, 491–495) (⸢ki⸣-i LUGAL i+na uruku-⸢li⸣-išḫi-na (17) a-na uruga-ar-ga-mi-si (18) e-ti-qu-ni ‘when the king passed through Kulišḫina(š) to Carchemish’). 4′ and 7′: The form of the sign U8 is a little peculiar.
(l. 4′)
(l. 7′) Nevertheless, the comparable variations of the sign are attested in e. g. BATSH 9, no. 4, 27; no. 20, 21′; no. 28, 1; no. 44, rev. 1′; Ismail and Postgate 2008, no. 4, 1. Ewes were not usually killed for food and offerings, because of their importance, associated with milk and reproduction. However, it is sporadically attested that ewes were used for food and offerings. For instance, Tell Sabi Abyad T98119, 3 (courtesy of F. Wiggermann; suggestion of J. Llop). Furthermore, many attestations are found in documents from the first Sealand dynasty, CUSAS 9 (e.g. no. 18, 1; no. 25, passim; no. 26, passim; no. 26A, passim; no. 27, 2; no. 29, passim; no. 29A, 1; no. 30, 1; no. 31, 1; no. 32, 1; no. 35, 1; no. 36, 1; no. 38, 1; no. 39, 4; no. 40, passim; no. 41, passim; no. 42, 1; no. 44, passim; no. 45, passim; no. 46, 1; no. 47, 2; no. 48, 2; no. 49, 1; no. 52, 2; no. 54, passim; no. 56, passim; no. 57, passim). 15′: Note that no dividing line seems to have been written before this section. 16′–20’: The fragment Tab T05A-621 is located. 20′: The fragment Tab T05A-622 could be located.
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The document’s fragmental condition may present an obstacleto disclosing the concrete occasion from which it was issued. However, the document still demonstrates that Adad, Marduk, Gula, Nergal, Sîn and, perhaps, Ištar and Šamaš received offerings on certain days, respectively, in Ṭabetu.16 In other words, these deities were indeed worshipped in Ṭabetu during the Middle Assyrian period.17 3.2.AlettertoLabe’tu(TabT05A-14) Furthermore, a sanctuary of Sebettu is attested in one of the letters sent to a royal woman in the local palace, whose name is Labeʼtu.18 A letter to Labeʼtu (Tab T05A-14) (figs. 3 [hand-copy] and 4 [photograph]) Obv.
1 2
a-na fla-be-x ⸢NIN-ia⸣ tup-pímmu-KAR-DINGIR ⸢ÌR⸣-ki
3 4
ul-ta-ka-ina-na ⸢di⸣-na-an NIN-iaat-ta-lak
5 6 7 8
1 BÁN Ì DÙG.GA ša NIN-ti e-ri-šu-ú-⸢ni⸣ lu-še-bi-la a-na É dIMIN.BI
16 The document has no notice, about which city the sacrifices had been made; nonetheless, we can safely presume that the document, which was written in the city of Ṭabetu, recorded the sacrifices to this city’s sanctuaries. 17 Furthermore, it is worth mentioning that the offerings for Adad, Marduk, Gula and Nergal were given in their ‘temples’ (inabētDN), while those for Sîn and, perhaps, Ištar were made in front of them (inapan(ē) DN). The difference in expressions possibly suggests that the former had proper sanctuaries, while the latter did not (worshipped somehow in part of a building). On the prepositional phrase ana/inapan(ē) in the Middle Assyrian, see de Ridder 2018, 314–317, § 465–468. Note that anapan(ē) denotes offerings for deities (ana pan(ē) DN) in the documents from Aššur (MARV 1, no. 2; MARV 2, no. 29; MARV 3, no. 75; see also MARV 6, no. 76, a list of oil allocated as offerings for deities) and Atmannu (Ismail and Postgate 2008, no. 7, 7), although inapan(ē) is not attested in these documents. 18 On Labeʼtu, see Shibata 2015, 145. She was likely active around the reigns of the Assyrian kings who followed Tukultī-Ninurta I and presumably also during the very last years of Tukultī-Ninurta I’s reign.
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Fig. 3.
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Fig. 4. Tab T05A-14. ©Tell Taban Archaeological Project
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B.E. Rev.
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9 10 11 12 13 14 15
šai-na-ṣu-ru-ki-ni ⸢e-ra-ab⸣ [Ì] ⸢DÙG.GA⸣ [la-á]š-šu [iš-tuor sim.(?) gi] š?GIGIR a-na ⸢UGU⸣ N[IN]-⸢ia⸣ al-tap-rara-qu-⸢te-ia!?⸣ laa-tu-ú-ra
16
(vacat) U4 6.KÁM
(1–4)
To Labe[’tu], my lady. The tablet of Mušēzib-ilu, your servant. I bow and go as a substitute for my lady! (5–15) Let me deliver 1 sūtu of fine oil, which my lady requested. It (= oil) will (surely) enter into the temple of Sebettu, who protects you. (But) the fine [oil] is [not] there. I hereby write (this message) to my lady [by(?)] chariot (-delivery). I will not return empty-handed. (16) th 6 day.
Philologicalnotes 1: The spelling of the name of Labeʼtu requires caution. Otherwise, her name is spelled as fla-be-eʼ-te (in genitive) (e. g., Tab T05A-134, 1 [Shibata 2015, 140–144]). The trace of the sign following fla-be- seems to match neither the ‘aleph sign’ nor the sign TE. Is it permissible to emendate the reading of the sign as fla-be-te!, regarding the last sign as a badly written TE? 10: The subject of the verb form errab can designate the present form of the first person singular or the third person masculine singular. It should be interpreted as the oil (šamnu) rather than the first person singular, i.e. the sender of the letter, Mušēzib-ilu, because that would mean that the oil will surely reach the sanctuary of Sebettu. 13: For my provisional restoration, see a comparable sentence in a text from Ḫarbe (1) u4-maiš-tu gišGIGIR (2) šatu-uṣ-ṣa-a-an-ni (3) še-bi-la-šu, ‘Today, send him to me by the chariot which comes to me!’ (Jakob 2009, no. 32, 1–3). 15: The context indicates that laa-tu-ú-ra should be interpreted as the present form with ventive, i.e. lāaturra, ‘I will not return’. The plene writing of a vowel before and after a geminated consonant is commonly attested in the Middle Assyrian. See de Ridder 2018, 71f., §§ 111–112. As suggested by de Ridder, the use of plene writing in these cases was merely orthographic rather than phonetic. Evidently, Labeʼtu had requested her servant, Mušēzib-ilu, to deliver 1 sūtu of fine oil for a sanctuary of Sebettu. Nevertheless, since no fine oil was available
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to Mušēzib-ilu at that time, he tried to excuse himself and promised to accomplish the task. It is interesting to note that Sebettu is qualified as ‘who protects you (i.e. Labeʼtu)’ (ša inaṣṣurukini) in line 9, which may suggest a special, close relationship between Sebettu and Labeʼtu (perhaps as her personal god). It is unclear whether the ‘sanctuary’ of Sebettu was a proper building or merely a room.
3.3. Thepenaltyforlitigationinalegalconveyance(TabT05A-43) There is a legal conveyance documenting a transaction by a local ruler, Adad-bēl-gabbe II, Tab T05A-43, which is dated by the eponymate of Adad-bān-kala in the early 12th century B.C. The conveyance bears a penalty for litigation requiring the dedication of six women to Adad.19 Tab T05A-43 (Shibata 2019, no. 1), 16–21 16 17 18 19 20 21
tu-a-ru⸢ù⸣d[a-ba-bu] la-áš-šu⸢ša⸣de-[na] ùda-ba-⸢ba⸣ [ubtaʼʼeʼuni] 6 MUNUS.MEŠ ⸢a-na dIŠKUR⸣ x x (x x) ⸢li-di⸣-in de-na ùda-ba-balu-ú [lāiṣabbat(?)] (16–17)
There is no resiling or liti[gation]. (18–21) Someone who [seeks] a law[suit] or litigation shall dedicate six women to Adad … [He] shall [not begin] either law-suit or litigation.
The penalty probably means that the women were to be dedicated to the temple of Adad in Ṭabetu. The sign dIŠKUR is followed by unreadable traces of some signs. It seems likely that the title ‘lord of Ṭabetu’ (bēlṬābete) or perhaps ‘dweller of the land of (/Mount) Maʼanu’ (āšib (māt)Maʼani), or its variation, could be restored to this badly damaged part.20
19 Shibata 2019, no. 1. The eponymate of Adad-bān-kala is presumably placed in the reign of Aššur-nērārī III (1192–1187). See Freydank 2016, 17f., 20, 23 and 131. 20 On the latter possibility, see below in section 6.1.
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4. THEOPHORIC ELEMENTS IN THE
NAMES
OF THE LOCAL RULERS
Thus far, the attested theophoric elements in the local rulers’ names include Adad,21 Aššur,22 Enlil,23 Nergal24 and Teššub (see fig. 1).25 It is reasonable that Adad, the city-god of Ṭabetu, is by far the most often used among the local rulers’ names. Also, the Hurrian storm god, Teššub, in Akīt-Teššub can safely be counted among them, for Teššub was syncretically identified with Adad. We can also surmise that Adad was also worshipped under the name of Teššub in this city, before the Assyrian conquest, during the period of Mittanian rule.26 Nergal, who received offerings in his sanctuary according to the abovementioned list of allocated sheep (Tab T05A-617+), certainly held a place in the cult of Ṭabetu. However, one must also note that he is not included in ‘the deities of Ṭabetu’, invocated in the blessing and curse formulae (see above section 1.). Unlike Adad and Nergal, the choice of Aššur for a theophoric element probably did not derive from the local cult. It is well-known that, unlike other major deities, Aššur had his sanctuary only in the city of Aššur. He was too closely connected with the location of his cult in the city of Aššur, probably the cliff towering over the Tigris at the north-eastern corner of the city, where the temple of Aššur was built, as suggested by Maul (2017, 339–342). Indeed, so far, his local sanctuary in Ṭabetu has not been attested. Rather, I suspect that the choice of Aššur in the royal name was motivated by the ‘Assyrianisation’ of the local dynasty.27 This is probably also the case for Enlil, in Enlil-šar-ilāni, since the theological syncretism between Enlil and Aššur was already well established in the Middle Assyrian period (e.g. Maul 2017, 342–344).
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In Adad-bēl-apli, Adad-bēl-gabbe (I, II and III), Adad-apla-iddina and Etel-pī-Adad. In Aššur-ketta/ī-lēšir (I and II). 23 In Enlil-šar-ilāni. 24 In Rīš-Nergal. 25 In Akit-Teššub. 26 Compare the case of the storm god of Kaḫat, who was presumably called Addu during the Old Babylonian period, Teššub in the Mittanian period, and Adad in the Middle Assyrian period. On the storm god of Kaḫat, see Schwemer 2001, 273 and 461f. 27 On the ‘Assyrianisation’ of the local dynasty, see Shibata 2011, 172–174; Shibata 2012. 22
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5. LOCAL DEITIES IN ṬABETU We have reviewed the material with the aim of elucidating which deities were worshipped in the local cult of Ṭabetu. The results are summarised in the following table: Blessing and The Theophoric Other A list of A letter Penalty curse by ‘the rebuilding elements in blessing allocated to for deities of of the royal formulae sheep Labeʼtu litigation Ṭabetu’ sanctuaries names Adad Anu Anunnakkū Aššur Ea Enlil Gula Ištar Marduk Nergal Ninurta Nuska Sebettu Sîn Šamaš Teššub
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Obviously, the deities mentioned in the list of allocated sheep and the letter to Labeʼtu were indeed worshipped in Ṭabetu. It is remarkable that these deities, designated as ‘the deities of Ṭabetu’ in the blessing and curse formulae in the building inscriptions, were indeed worshipped in the local cult of Ṭabetu. At least, Adad, and probably also Gula, had their own temples. Other worshipped deities must have also had their own sort of sanctuary, where they received offerings, and they were possibly proper temples. Of course, it can be presumed that other deities were worshipped but, by mere chance, have not been attested in the material thus far.
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6. GENEALOGY OF THE LOCAL DEITIES IN ṬABETU It is noteworthy that the local deities identified so far are, at least ostensibly, typical Babylonian gods. The deities, like Samnuḫa of Šadikannni or Salmānu of Dūr-Katlimmu, are not attested in the local cult of Ṭabetu. It is justifiable to ponder when, how and why the local cult of Ṭabetu began worshipping these deities. Those questions are difficult to answer for most of those deities due to the lack of material. Here, I will discuss only the circumstances surrounding Adad and Marduk. 6.1. AdadofMa’anu The abovementioned inscription of Adad-bēl-gabbe I calls Adad as d IŠKUR a-ši-ib KUR ma-a-⸢ni⸣ EN uru⸢DÙG⸣.GA-ti, ‘Adad, dweller of the land of (/Mount) Maʼanu, lord of Ṭabetu’ and ⸢dIŠKUR⸣ a-ši-ib KUR ma-a-⸢ni⸣ E[N?-ia(?)], ‘Adad, dweller of the land of (/Mount) Maʼanu, [my] lo[rd]’ (Tab T08-14 and dups., ll. 1 and 6 [Shibata 2011]). The title, ‘lord of Ṭabetu’, clearly reveals that Adad was the city-god of Ṭabetu. As indicated above, Adad is at the head of the deities of Ṭabetu invoked in the blessing and curse formulae. The penalty for litigation in the legal conveyance requires the dedication of six women to the temple of Adad. By far, Adad is the most mentioned theophoric element in the local rulers’ names. Most probably, this is because he was the city-god. Furthermore, evidently, the Adad worshipped in Ṭabetu was a local manifestation of the deity, called ‘Adad, the dweller of the land of (/Mount) Maʼanu’, that is, Adad of the land of (/Mount) Maʼanu (Shibata 2011, 175–178). Even if other Middle Assyrian materials from the land of Māri, referring to the Adad worshipped in Ṭabetu, call him merely Adad, we are permitted to identify Adad in Ṭabetu with this particular local manifestation. Maʼanu is obviously a Middle Assyrian form of the Old Babylonian Maḫanum, as discussed below. However, it is unclear what Ma’anu concretely designates during the Middle Assyrian period. The sign KUR of KUR ma-a-ni is to be understood as either a logogram designating māt (statusconstructus of mātu, ‘land’) or the determinative for the name of a mountain. In other words, the geographical name designates either a region, ‘the land of Maʼanu’, or a mountain, ‘Mount Maʼanu’. Maʼanu is also attested in a personal name, Iddin-Maʼani, which appears in Middle Assyrian archival documents from Tell Taban. In this personal name, Maʼanu metonymically designates the manifestation
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of Adad.28 Furthermore, a nisbe-type personal name, Ma’(a)nāyu (spelled ma-aʼ/’a-na-yu-ú in the nominative, mma-aʼ/’a-na-ye-e in the genitive), attested in contemporary texts from Aššur, possibly derives from the gentilic form of one and the same toponym.29 The city-god of the Middle Assyrian Ṭabetu surely descended from Addu of Maḫanum (AddušaMaḫanim), which is known by its various attestations, especially in Old Babylonian documents from Mari. It is underpinned by an Old Babylonian royal land grant from Tell Taban, Tab T06-4, dating to the late 18th century B.C., whose oath formula mentions Addu of Maḫanum, along with Dagān and Iṣi-Sumuabi, the overlord: ni-iš dda-gan dIŠKUR ma-ḫa-ni (27) ù i-ṣi-su-mu-a-bi i-ku-ul ‘he ate an oath by Dagān, Addu of Maḫanum and Iṣi-Sumuabi’ (Yamada 2008, 51, ll. 26f.). J.-M. Durand has thematised Maḫanum and Addu of Maḫanum in several articles (esp. 2004, 139–145 and 2011). Let me summarise the sources and relevant issues. Maḫanum is mainly attested in Old Babylonian administrative documents and letters from Mari;30 it is also m
28 m 10-MU-SUM-na DUMU mSUM-ma-a-ni ‘Adad-šuma-iddina, son of Iddin-Maʼani’ (Tab T05A-158, 1f. || Tab T05A-159, 2); m10-ú-TI.LA DUMU SUM-ma-a-ni ‘Adaduballiṭ, son of Iddin-maʼani’ (Tab T05A-380, 1). It is not to be overlooked, that the toponym is here spelled as ma-a-ni ending with the vowel i. Was the vowel i of maʼani, which should represent the case ending of the genitive, not regarded as such in Ṭabetu, for some reason? 29 Saporetti 1970, 305f.; Nashef 1982, 340; Cancik-Kirschbaum & Hess 2016, 87f. sub Maʼanu. A suggestion from C. Hess. 30 The name of the 10th (9′th) regnal year of Zimri-Lim (Charpin & Ziegler 2003, 258) MU zi-im-ri-li-im gišGU.ZA GAL a-na dIŠKUR šama-ḫa-nimú-še-lu-ú, ‘Year in which Zimri-Lim dedicated a great throne to Addu of Maḫanum’; Administrative documents: ARM 21, no. 292, 4; dIŠKUR ša ma-ḫa-nim qí-iš-ti-d[ma]-ma, ‘(throne of?) Addu of Maḫanum, (in charge of) Qīšti-Mama’; ARM 25, no. 284, 3f. iḫ-zi ša giš[GU.ZA] (4) ša d IŠKUR šama-ḫa-ni, ‘plating for the [throne] of Addu of Maḫanum’; ARM 7, no. 105, 3 (partially restored); ša a-sà-ak-ki-[im] (3) ša dIŠKUR ša m[a-ḫa-ni-im(ki) (?)], ‘that of temple property of Addu of M[aḫanum (?)]’; FM 10, no. 38, 5; (4) [i-nu-ma… ] (5) [i-na] ma-ḫa-ni-im (6) [i-q]a-ab-bu-ú (7) [i]-na-ad-di-in, ‘[when …] tells (him) in Maḫanum, he shall pay (100 sheep for sugāgūtu)’; Letters: A.808, 5–7 (Durand 2011, 160) (5) aš-šum giš GU.ZAša dIŠKUR a-nama-ḫa-nim (6)šu-li-imùe-le-šube-lí (7)iš-pu-ra-am, ‘My lord wrote me as to dedicating the throne of Addu to Maḫanum and his “ascending”’; A.861, 3f. (Durand 1988, 84; Durand 2011, 162; Schwemer 2001, 304) (3) dIŠKUR šama-ḫa-nim U4 7.KAM un-qa-tim (4) wa-ša-ba-ami-ri-ša-an-ni, ‘Addu of Maḫanum demanded me to stay (in) the “rings” (for) seven days’; A.988, 45–47 (Durand 2004, 140 with fn. 171, 141 with fn. 174 and 172) ḪA.NA.MEŠ(46)a-naU4 15.KAM wa-ar-ḫi-iman-ni-impu-uḫ-rata-am (47)a-nama-ḫa-nimar-gu-um, ‘I claimed the Ḫaneans (to hold) an assembly in the 15th day of this month in Maḫanum’; A.1005, 37f. (Durand 2004, 141 with fn. 173; Durand 2011, 159) (37)ša-né-emu4-um-šuḪA.NA.MEŠ(38)i-nama-ḫa-nima-na dIŠKUR i-na-aq-qí, ‘(On) its next day, the Ḫaneans dedicate offerings to Addu in Maḫanum’; A.1191, 4f. (Durand 1988, 492; Durand 2011, 159; Schwemer 2001, 303) i-nama-ḫa-nim
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mentioned in texts from southern Mesopotamia during the late Old Babylonian period.31 Apparently, Maḫanum was a type of ‘base’ for the nomadic Ḫaneans (‘Bedouins’) who belonged to the Sim’alite tribe. They gathered together in Maḫanum to hold assemblies32 and at one point, they made a sortie, based out of Maḫanum.33 The sources from the late Old Babylonian period reveal that the ‘men of Maḫanum’ were recruited as guardsmen in the southern Mesopotamian cities.34 For the following reasons, J.M. Durand has proposed that Maḫanum designated an encampment of nomads rather than a proper toponym (Durand 2004, 139–145, esp. 144f.; 2011, 157–163): First, its location appears to have moved several times, judged by the geographical contexts of letters that refer to it.35 Second, the word seems to be related to other Semitic words that LÚ.MEŠ ḪA.[N]A ka-lu-šu-n[u] (5) ip-ḫu-ur-ma, ‘The whole Ḫaneans assembled in Maḫanum’; A.2434, 32′f. (Guichard 2009, 112–115, no. 4) ⸢a⸣-na-ku a-la-am ri-qa-am ma-ḫa-na-am (33′) [a-na-ṣa]-⸢ar⸣(?), ‘I [willprotec]t the empty city, Maḫanum’; A.2470, 35–37 (Durand 2004, 141 with fn. 176; Durand 2011, 163) (35) i-nu-ma a-la-k[u i-na] qa-ṣé-[e-ma] (36) ki-maa-nama-ḫa-nim-maa-la-ku ⸢a?⸣-[na ku]rmu-úr-di (37) pa-ni-iaa-šaak-ka-[a]n, ‘When I go [on] the steppe, I set my face toward Mount Murdi, as I go to Maḫanum’; A.3030, 5′–8′ (Durand 2004, 140 with fn. 170) (5′) tup-pí an-né-e-em i-na ma-ḫa-nim (6′) a-na ṣe-er be-lí-ia ú-ša-bi-lam (7′) ù ḪA.NA.MEŠ i-na ma-la-ḫa-timki (8′) [i]-pa-aḫ-ḫu-ur, ‘I sent this tablet to my lord in Maḫanum. Then, the Ḫaneans will assemble in Malaḫatum’; A.3101, 13–17 (Durand 2011, 161) (13) ḫa-da-anpu-ḫu-ur-tim (14)[i-n] a É dIŠKUR šama-ḫa-nimki (15) [i-na]re-eš ITI.KAMan-ni-im (16)[i]-naÉ-it dIŠKUR U4 ⸢7⸣.KAM (17) [u]n-qí-inúš-ša-ab, ‘(It is) the time of the assembly in the temple of Addu of Maḫanum. [In] the beginning of this month, I will stay (in) the “rings” in the temple of Addu (for) 7 days’; A.4262, 28–33 (Durand 2004, 142) (28) ú-u[mtup-p]ía[n-n]é-em (29) i-nama-ḫa-nimki a-naṣe-[er] (30) be-lí-iaú-ša-bi-[lam] (31) iš-tuma-ḫa-nimki a-nanawe-[im] (32) šana-ḫa-liaš-šumḫu-ur-pá(BA)-tim (33) ša ḪA.NA.MEŠ a-al-la-ak, ‘On the da[y when] I sent this [tab]let to my lord in Maḫanum, I go from Maḫanum to the pasturage at the wadi due to the tents of the Ḫaneans’. 31 AbB 1, no. 2, 17 || AbB 7, no. 49, 3′ || AbB 7, no. 50, 18 || AbB 10, no. 150, 18 || CTMMA 1, no. 69, 9 LÚ ma-ḫa-nim (var. ma-ḫa-num, ma-a-nim)i-na BÀD laú-ur-ra-ad (var. -dam, -da), ‘The men of Maḫanum shall not descend from the city-wall’; CUSAS 29, no. 162 12 ⸢LÚ ma-ḫa-nu⸣ HI.GARki, ‘12 (dagger for) the men of Maḫanum (of/in) Damrum’; CUSAS 29, no. 163 12 LÚ? ma?-ḫa-nu HI.GARki NÍG.ŠU DINGIR-šu-ib-ni⸢šu⸣, ‘12 (dagger for) the men of Maḫanum (of/in) Damrum, property of Ilšu-ibnīšu’. 32 A.988, 45–51 (Durand 2004, 140 with fn. 174); A.1191, esp. 4f. and 12 (Durand 1988, 492); A.3101, 3–17 (Durand 2011, 161). 33 A.988, 45–51 (Durand 2004, 140 with fn. 174). 34 The letters from Ammi-ṣaduqa of Babylon inform of men of Maḫanum, who guarded on the city-wall of Sippar Yaḫrurum (AbB 1, no. 2; AbB 7, no. 49; AbB 7, no. 50; AbB 10, no. 150; see also CTMMA 1, no. 69). On the issue see Charpin 2001. Furthermore, two documents from Dūr-Abi-ešuḫ dating to the 5th regnal year of Ammi-ditana (CUSAS 29, nos. 162 and 163) record weapons for the men of Maḫanum alongside those for other soldiers. 35 A.2470, one of the letters sent by Ašmaṭ which refer to Maḫanum, indicates its location somewhere south of Mount Sinjar, as Ašmaṭ directed toward Mount Murdi
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mean an ‘encampment’, such as the Hebrew maḥǎneh. Finally, Maḫanum only rarely takes the determinative of a place (ki).36 It is apparent that the Middle Assyrian word Maʼanu derives from the Old Babylonian Maḫanum, but it remains unclear whether both designate the same entity. The Middle Assyrian Maʼanu could be a certain place, such as a town or mountain, or, conversely, it could be a vague region whose name comes from the cultural memory of nomads. Along with Maḫanum, a deity called Addu of Maḫanum is attested in several texts from Mari during the reign of Zimri-Lim. The deity was indeed worshipped by the Ḫaneans in Maḫanum, as clearly indicated by a letter from Ḫali-ḫadun (A.1005, 35–38)37 and a letter from Ašmaṭ (A.1191, esp. 4–7).38 The temple of Addu in Maḫanum is attested by another letter from Ašmaṭ (A.3101) as well.39 The cult of Addu in Maḫanum played an important role for Zimri-Lim. As commemorated in the year name of his 10th (9′th) regnal year, he dedicated a throne to the deity.40 Ašmaṭ was asked to dedicate offerings to Addu in his temple in Maḫanum on behalf of Zimri-Lim.41 Addu of Maḫanum appears to
(modern Djebel Djeribe), so that he went to Maḫanum (A.2470, 36f. quoted in Durand 2004, 141 with fn. 176). Whereas, three letters sent by Ḫali-ḫadun, A.3030, A.1005 and A.988 (quoted in Durand 2004, 140f.), which belong to his correspondence to Zimri-Lim dating to the early reign of Zimri-Lim at the time of the invasion by Ešnunna according to Durand, rather imply its location in somewhere west of the upper Habur region, since the letters treat this region (cf. Durand 2004, 141). 36 The letters from Mari presented by Durand imply indeed that the location of Maḫanum moved. However, I still hesitate to regard Maḫanum as a common noun designating encampment, because there is no attestation of Maḫanum attached with a pronominal possessive suffix or qualified by another noun and adjective. Furthermore, Maḫanum does take the determinative of place in some cases, i.e. A.3101, 3–17 (Durand 2011, 161) and A.4262, 29 and 31 (Durand 2004, 142). I wonder if Maḫanum might have been a particular encampment of the Ḫaneans belonging to the Sim’al-tribe. 37 Quoted in Durand 2004, 141 with fn. 173 and 2011, 159. 38 Quoted in Durand 1988, 492. See also Schwemer 2001, 303 and Durand 2011, 159. 39 A.3101, 3–17 (Durand 2011, 161). A series of his letters, A.3101, A.861 (Durand 1988, 84) and A.252 (Durand 2011, 161f.), treats an event in the temple of Addu in Maḫanum. By the ‘will’ of Addu, which was probably indicated by a divination (perhaps the ominously sudden rain shower reported in A.1191, 5?), Ašmaṭ stayed for seven days in ‘rings’ (unqātum) provided inside the temple and dedicated offerings to Addu for ZimriLim when he left. 40 That he dedicated a throne to the deity is testified by a letter from Ibâl-pī-El, the merḫûm of Yabasa branch, A.808, 4–9. See Durand 2011, 160. A throne for Addu of Maḫanum is also mentioned in two administrative documents from Mari (ARM 25, no. 284, ll. 3f.; ARM 21, no. 292, l. 4), although it is not clear if they deal with the same throne. 41 A.252, 5–14 (Durand 2011, 161f.). See also A.1191, 6f. (Durand 1988, 492).
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have been counted as one of the important deities who were worshipped by the Sim’alite-tribe.42 It continues to be difficult to determine exactly when Addu of Maḫanum began to be worshipped in the city of Ṭabatum. It must have been sometime in the Old Babylonian period, presumably during or perhaps just after the reign of Zimri-Lim, for Maḫanum is not attested in any texts before his reign and the abovementioned document, Tab T06-4, with the curse formula referring to Addu of Maḫanum, suggests that this deity was already worshipped during the reign of Iṣi-Sumuabi in the late 18th century B.C. It is safe to posit that some Ḫaneans of the Sim’alite tribe, who were also based in Ṭabatum, brought the worship of this deity into Ṭabatum. Possibly, the god might have been enshrined in Ṭabatum by a clan led by Ḫammutar, who apparently began to settle in this city in the middle of the reign of Zimri-Lim, although there are other possible scenarios as well.43 In any case, thereafter, Addu of Maḫanum began being worshipped as the city-god of Ṭabatum/Ṭabetu and had a temple built in his honour in the city. A lack of sources makes it unclear whether the cult of this deity in Maḫanum might itself have existed after the reign of Zimri-Lim. 6.2. Marduk Marduk is the city-god of Babylon. His local cult in Middle Assyrian Ṭabetu has attracted significant notice. One might speculate that the cult of Marduk derived from Assyria. It is true that the cult of Marduk was introduced to the city of Aššur in the 14th century B.C., probably during the reign of Aššur-uballiṭ I, and its presence continued until the
42 Durand (2011, 160) proposes that Addu of Maḫanum was worshipped in particular by the Yabasa branch of the Sim’alite tribe. 43 As documented by FM 10, no. 53, a man of Ṭabatum by the name of Ḫammutar, apparently a sugāgu of Ṭabatum, paid sugāgūtum-tax to the government of Mari in the 12th regnal year of Zimri-Lim. It indicates that his clan, who belonged to the Sim’alitetribe, began to settle in Ṭabatum at that time (Ziegler 2011a, 7). On the system of the sugāgūtum-tax, see Marti 2008, 10–17. He was succeeded as sugāgum of Ṭabatum by a man named Yasḫadum, as revealed by ARM 27, 107, 3–19 (Marti 2008, 11; Ziegler 2011a, 7f.). As for the period before the settlement of Hammutar’s clan, N. Zielger (2011b) indicates that Ṭabatum was governed by a steward named Iddin-Dagān dispatched from Mari, at the beginning of the Zimri-Lim’s reign. Based on a statement in a letter, Tab T05B-43, 13f., Yamada suggests that Ṭabatum continued to be settled by the population of the Sim’alite-tribe during the late 18th century B.C., acknowledging the supremacy of Iṣi-Sumuabi. See his contribution in this volume.
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1st millennium B.C.44 Furthermore, the kings of the land of Māri and their government adopted various ‘strategies’ from the Assyrian royal family and state, such as royal names, scribal practices, eponyms, royal graves, and so on, which probably profited the small kingdom, granting its survival (Shibata 2011, 2012 and 2017). I doubt, though, whether the ‘foreign’ cult of Marduk, with its Babylonian origins, belonged to such ‘strategies’. Therefore, it seems less likely that the cult of Marduk was brought from Aššur into Ṭabetu. In her study of the ideological discourse of the building inscriptions of Aššur-ketta-lēšir II, B. Pongratz-Leisten (2011, 119) suggested the mention of Marduk in his inscriptions may be better explained on the basis of the earlier Babylonian control of the region. I am in favour of her proposal. However, one may take another step forward from this proposal and conjecture that the cult of Marduk had been introduced in Ṭabatum/ Ṭabetu during the late Old Babylonian period when the city was, based on circumstantial evidence, possibly placed under the supremacy of Babylon. Although we have no evidence available from Ṭabatum/Ṭabetu itself, a clue is found in Terqa. The cult of Marduk was apparently 44 As indicated by researchers (George 1988, 31–35; Menzel 1981, 77–79; Wiggermann 2008, 203–205), the city of Aššur already had a sanctuary of Marduk during the Middle Assyrian period. The sanctuary of Marduk in Aššur, with its gate, called ‘Marduk Gate’ (bābMarduk), is first attested in the reign of Aššur-uballiṭ I. It may have been built during his reign. An inscription by a Babylonian scholar named Marduk-nādin-aḫḫē, who served Aššur-uballiṭ I, mentions his house was built ‘in the shadow of the temple of Marduk’ (inaGISSU É dAMAR.UTU) (Wiggermann 2008, Text 1 [BM 96947], 5). A document, which is dated in in the eponymate of Aššur-kēna-īde during the reign of Aššuruballiṭ I, records the loan contract of a certain Urad-Šerū’a, who was designated a ‘sāḫiru (peddler or doorkeeper) at Marduk-Gate’ (sa-ḫi-ri ša KÁ dAMAR.UTU) (Aynard and Durand 1980, no. 3 [AO 19229], 5–7; cf. Jakob 2003, 230–32; Wiggermann 2008, 203f.). Marduk-Gate is also mentioned later in a document from the eponymate of MušallimAdad, during the reign of Tukultī-Ninurta I (George 1988, 31 [BM 30211], 3). A late Middle Assyrian offering list, KAV, no. 78, which seems to stem from the reign of Shalmaneser II (1031–1020), also mentions the sanctuary of Marduk (line 23; ed. Menzel, 1981, T 23f., Nr. 21). As demonstrated by George (1988, 31–35), the sanctuary of Marduk was closely associated with the sanctuaries of Amurru and Gula in Aššur. The three sanctuaries were probably either adjacent to each other or part of the same building complex. However, less is known about the festivals of Marduk in Aššur during the period. Offerings for Marduk are briefly mentioned in the Middle Assyrian Royal Coronation ritual together with those for other Babylonian deities, such as Zarpanītu and Tašmētu (SAA 20, no. 7, iv 1). A well-known Middle Assyrian ritual text, VAT 16435 (Köcher 1952), contains instructions for a ritual of Marduk, including a procession in company with a statue of Marduk. Nonetheless, it is unclear if the text really concerns a ritual in the city of Aššur. Rather, the ritual, which has much in common with the New Year Festival of Babylon, probably deals with the ritual in Babylon, as suggested by George (2000, 262f., fn. 17) and Pongratz-Leisten (2015, 384–386).
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introduced to Terqa during the period of Babylonian rule in the 17th century B.C. Then, Marduk continued to be worshipped locally in Terqa, even after the retreat of Babylon. As O. Rouault highlighted, an archive unearthed in Tell Ashara (Terqa) during the 12th season of its excavations in 1989 revealed the Babylonian influence over the city of Terqa.45 Evidently, Terqa was under the sovereignty, or supremacy, of Babylon at least during the reigns of Ammiṣaduqa and Samsu-ditana, as suggested by two legal conveyances included in the archive, TQ12-13 and TQ12-18 (Rouault 1992, 253f.). It is noteworthy that both documents invocate Marduk, the city-god of the overlords, in their oath formulae (Rouault 1992, 253f.).46 Remarkably, Marduk continued to be mentioned in texts from Terqa, after Babylon was felled by the Hittite raid and released Terqa from its hegemony. Several legal conveyances issued during the reigns of local kings, ZimriLim, Kuari and Ya’usa, bear oath formulae, which invoke Marduk together with other gods, such as Alammuš.47 Furthermore, Marduk is attested in documents from the reign of Qīš-Addu, who apparently 45 The archive, kept in two jars, is mostly still unpublished. According to preliminary reports by O. Rouault (1992), it consists of around thirty-five tablets and fragments, which chronologically stretch from the reign of King Ammi-ṣaduqa of Babylon to the late second millennium B.C. The chronological order of the local kings and their exact dating remain a matter of dispute. The issue is beyond the scope of the present article. See most recently Yamada 2011a and Podany 2014. 46 Marduk is already mentioned in an inscription of a seal, ‘servant of Marduk’ (ÌR dAMAR.UTU), impressed on a royal land grant of a local king, Ammi-madar, whose reign preceded Ammi-ṣaduqa’s rule over Terqa, probably his own royal seal (VAT 6685 = Podany 2002, no. 9; cf. Podany 2014, 56; on the chronological position of Ammi-madar see Yamada 2011a, 77). 47 A document from the reign of Zimri-Lim (TQ 12-20) refers to Marduk, Adad and Alammuš (Almuš) (Rouault 1992, 251 with fn. 21). The last god spelled here al-mu-uš (Rouault 1992, 251, fn. 21) is, safely, Alammuš, who is known as a vizier of Sîn in later sources and probably had a chthonic character, as indicated by other spellings with the logogram, dLÀL, used in documents from the same archive (on Alammuš see Simons 2016 and 2017; Richter 2004, 445–447). Marduk and Alammuš are invoked for an oath also in documents from the reign of Kuari (TQ12-7, TQ12-8, TQ12-12, TQ12-22 and TQ12-23) (Rouault 1992, 252). Šamaš, Adad, Marduk, Alammuš and Anunītum are invoked in an oath in TQ12-4, a document from the reign of Yaʼusa, who appears to have ruled Terqa, while acknowledging the supremacy of an overlord named Ḫanaya (Rouault 1992, 253). Strictly speaking, the goddess Anunītum (Ištar-anunītum), who was worshipped in the city of Akkade and other cities in southern Mesopotamia, cannot be called a pure Babylonian goddess, since her local cult is also evidenced in the cities of Middle Euphrates, including Mari during the Old Babylonian period (Gödecken 1973, 141–163; Meinhold 2009, esp. 178f. with older literature on this goddess). In fact, Anunītum was already worshipped in Terqa during the reign of Zimri-Lim, as suggested by ARM 23, no. 264, 9, a list of sheep sacrificed in the whole temples in Terqa, when Zimri-Lim visited the city (see Lafont 1987, 381 and 384; Durand 2008, 264f.; Jacquet 2011, 106). It must be mentioned that
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acknowledged the supremacy of Mittanian kings, Saitarna (= Šuttarna), Parrattarna and Sausadatra (= Sauštatar), presumably around the first half of the fifteenth century B.C.48 The documents still mention Šamaš, Adad (Addu), Marduk, Alammuš and Anunītum in their oath formulae.49 A legal conveyance, TQ 12-6, the photograph of which is published by Rouault and Masseti-Rouault (1993, 338), is noteworthy. The document bears an oath invoking Šamaš, Adad, Marduk, Alammuš, Anunītum, the Mittanian overlord Sausadatra (= Sauštatar) and the local king Qīš-Addu (ll. 22–24 = rev. 1–3). It treats the transfer of a field, which is designated as belonging to Šamaš, Adad, Marduk, Alammuš, Anunītum, Sausadatra and Qīš-Addu (ll. 5–9).50 Moreover, the document was impressed with the divine seals of Adad and Marduk, together with the seals of the local king Qīš-Addu and a certain Siniya, perhaps his father,51 as revealed by the sealing by-scripts. This document, TQ 12-6, suggests that the invocation of Marduk in the oath formulae should not be regarded as the remains of an old custom of documentation. It strongly indicates the existence of a certain institution relating to Marduk in Terqa, namely a local temple.52 the documents issued during the reigns of the local kings and kept in the archive from the 12th season also include those bearing oath formulae that invoke local deities. 48 Saitarna (TQ 12, 19; on the reading sa-i-tar-na instead of pa-i-tar-na see Rouault 2004, 57); Parrattarna (TQ 12, 9; TQ 12, 10; TQ 12, 15; TQ 12, 16; spelled with pa-ratar-na or pa-ri-tar-na); Sausadatra (TQ 12, 6; TQ 12, 21). See Rouault 1992, 254; Rouault 2004, 56f.; Podany 2014, 54f. Yamada (2011, 75) proposed to identify the three Mittanian overlords as Šuttarna I, Parrattarna I and Sauštatar I, respectively, and to assign Mittanian rule to Qīš-Addu in a period around the first half of the fifteenth century B.C. The designation of the name, Qīš-Addu, is merely conventional. The theophoric element of his name, written logographically dIŠKUR, is better read as Adad in the statusabsolutus, i.e. Qīš-Adad. 49 See Rouault 1992, 254; Rouault 2004, 56f. See also Podany 2014, 66f. However, according to Rouault (1992, 254 and 2004, 57), one of the two documents, which date to the time of Parrattarna’s suzerainty and record the same transaction, invokes the traditional local deities Šamaš, Dagān and Itur-Mēr in its oath formula (the excavation number is not given; perhaps TQ 12-10 or TQ 12-15?). 50 See Charpin 2002, 78, fn. 121. Comparable real estate, which belongs to several deities and kings, are also attested in other Ḫana-type documents dating to the mid-2nd millennium B.C. and probably stem from Terqa. AO 2673 (Podany 2002, no. 10), from the reign of Išar-Lim, deals with a house belonging to Šamaš, Dagān, Itur-Mēr and King Išar-Lim (ll. 7–10), who are also invocated in the oath formula (ll. 18–20). AO 20162 (Podany 2002, no. 12), from the reign of Isiḫ-Dagān, deals with a field belonging to Enlil, Adad and King Isiḫ-Dagān (obv. 6). Its oath formula is, unfortunately, lost to breakage. 51 See Podany 2014, 63f. Podany suggests that at the time, possibly Sinniya was the king of Ḫana and Qīš-Addu was a local governor, perhaps, of Terqa. 52 So far, Marduk is not yet attested in documents issued in the reigns of the kings of Iddin-Kakka dynasty, which is chronologically positioned after Qīš-Addu, according to
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I wonder if the Babylonian kings also ruled Ṭabatum/Ṭabetu during the late Old Babylonian period and the cult of Marduk, which might have been introduced to the city, was taken over by the locals until the Middle Assyrian period. Alternatively, the cult of Babylon might have been brought into Ṭabetu following the conquest of the city by Samsuiluna, or perhaps by way of possible Kassite influence during the middle of the 2nd millennium B.C.53 6.3. Introductionandinheritanceofthenewcults The cult of Addu of Maḫanum, worshipped by the Ḫaneans in his temple in Maḫanum, was apparently introduced in Ṭabatum/Ṭabetu sometime in the Old Babylonian period, presumably during or just after the reign of Zimri-Lim. The cult of this deity, who was then worshipped as the citygod, was passed down over generations and lasted longer than four hundred years. It is still very speculative that the cult of Marduk was introduced in the late Old Babylonian period under the possible suzerainty of Babylon. However, it is very likely that the cult of this city-god of Babylon was introduced to this local city through the Babylonian influence. Here we can observe the gradual development of a local cult tradition through the introduction of new cults and the subsequent inheritance of them.54 In this article, I reviewed the local cult of the deities in Ṭabetu analyses by Yamada (2011, 75–77) and Podany (2014, esp. 62f.); it is probably dated around the second half of the 15th century to the middle of the 14th century. 53 So far, we have no textual evidence as to the situation of Ṭabatum/Ṭabetu following the sack of this city in the late 18th century B.C., which was probably caused by the army of Samsuiluna in his 22nd or 27th regnal year, according to Charpin (2011, 59). Nevertheless, the results of the excavations at Tell Taban imply a continuous inhabitation of the city until the Middle Assyrian period without substantial gaps. The forms of the pottery (especially beakers and goblets) unearthed in the layers between the Old Babylonian period and the Middle Assyrian period exhibit gradual changes through the ages with no great gaps between them (Numoto, Shibata & Yamada 2013). Furthermore, it is suggestive that the city was governed under the hegemony of Aḫuni, king of the land of Ḫana, around the turn of the 15th to the 14th century B.C., as indicated by an adoption contract impressed with his royal seal and found in Tell Taban (Tab T09-47; see Yamada 2011a). 54 As for the other deities, there is a slight possibility that Šamaš was already worshipped in Ṭabatum during the late 18th century B.C. That particular importance was accorded to Šamaš in Ṭabetu and surrounding regions during the late 18th century B.C. is revealed by greeting formulae in the openings of Old Babylonian letters from Tell Taban, which refer to Šamaš, e.g. ‘May Šamaš and Dagān keep you in good health’ (Šamaš u Dagānliballiṭūka) (with variations; Tab T05B-44, Tab T06-9, 10, 11, 12+14, 13 and 16. Cf. Yamada 2011b, 153). Furthermore, that some residents of Ṭabatum were involved in the cult of Šamaš during the late 18th century B.C. is suggested by a text (Tab T05B-39) concerning a rotation of the pudûm-offering for Šamaš (published in Yamada 2011b). The pudûm-offering belongs to a type of offering whose material, namely various foodstuffs
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during the Middle Assyrian period. What has been revealed in the material from Tell Taban and its vicinity is the result of just such a development, or perhaps better designated, an ‘accumulation’ of the local cultic tradition. ABBREVIATIONS AbB 1 = Kraus 1964; AbB 7 = Kraus 1977; AbB 10 = Kraus 1985; ARM 7 = Bottéro 1957; ARM 21 = Durand 1983; ARM 23 = Bardet et al. 1984; ARM 25 = Limet 1986; ARM 27 = Birot 1993; BATSH 9 = Röllig 2008; CTMMA 1 = Spar 1988; CUSAS 9 = Dalley 2009; CUSAS 29 = Abraham and Van Lerberghe 2017; FM 10 = Marti 2008; KAV = Schroeder 1920; MARV 1 = Freydank 1976; MARV 2 = Freydank 1982; MARV 3 = Freydank 1994; MARV 6 = Freydank and Feller 2005; SAA 20 = Parpola 2017
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TEXTS, ART AND ARCHAEOLOGY: AN ARCHAIC PLAQUE FROM MARI AND THE SUMERIAN BIRTH-GODDESS NINHURSAG Piotr STEINKELLER* 1. INTRODUCTORY REMARKS This study,1 which I happily offer as a tribute to the exquisite scholarship of Dominique Charpin, addresses the question of the relationship between texts and images as it existed in ancient Mesopotamia. The issue at hand is whether, and if so, how Mesopotamian literary sources are reflected in art. To cite a comparative example, to the students of ancient Greek literature and art such a connection is so obvious and natural that it requires little if any comment. From the archaic age on Greek art is replete with images that draw directly on mythological stories, be they oral or preserved in a written form. In ancient Mesopotamia, by contrast, the situation is quite different. It is very rare indeed that one is able to detect a nexus between a pictorial representation and a specific written source. The best known instances of such matches involve cylinder seals dating to the Sargonic period (ca. 2300 BC), some of which depict specific mythological stories that are otherwise documented in later literary sources.2 Among those, the clearest case involves the seals depicting a male figure carried by an eagle into the sky.3 Since this group invariably hovers over a shepherd’s compound, it is clear that we find here an allusion to the Old Babylonian and later tale about Etana, the shepherd and the last ruler of the First Dynasty of Kiš, who, allegedly, accomplished a similar feat in his search after the Plant of Life. In the absence of any indication that there existed a written version of the “Etana Story” in the *
Harvard University. The original version of this study was presented, under the title “Text and Image in Ancient Mesopotamia: The Case of the Sumerian Birth Goddesses,” at the meeting “Picture and Text: Visualization and Knowledge in the Evolution of Culture,” The 19th International Workshop on the History and Philosophy of Science, Van Leer Jerusalem Institute, November 22-25, 2004. This unpublished paper is cited by Asher-Greve and Westenholz 2013: 139. 2 See Steinkeller 1992. 3 Ibid. 248-256. 1
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Sargonic period, one may be fully confident that these images had been inspired by an oral story about a human flight into the sky (possibly involving Etana). We may presume that this oral tale also had independently given rise, probably in Old Babylonian times, to the written narrative. When one considers the historical context of literacy and text production in Mesopotamia — particularly in the early periods — it is logical to assume that, in the majority of instances when the two can be linked together, there is no direct genetic relationship between the image and the text. Rather, as in the case of the Etana images and the “Etana Story,” they both derive independently from an unknown oral source. Moreover, it would seem that, in Mesopotamia, images and texts rarely, if ever, interacted with one another — by which I mean images having been inspired by texts and vice versa. Likely instances of images that are dependent on written sources are the Old Babylonian and later representations of two episodes appearing in the Akkadian “Gilgameš Epic” and the various related Sumerian stories: the capture of Humbaba by Gilgameš and Enkidu, and the slaughter by Gilgameš and Enkidu of the Bull of Heaven.4 Since the earliest texts recording these episodes likewise date to Old Babylonian times (with some of them perhaps going back to the Ur III period), the images in question were plausibly produced by the individuals familiar with the written tales about Gilgameš. However, even in this case we cannot be completely certain, since these representations could alternatively have been inspired by the oral tradition about Gilgameš’s exploits, which undoubtedly had existed by that time. A more convincing case of such a nexus perhaps is a Neo-Assyrian relief from Ninurta’s temple at Nimrud (Kalhu), which depicts a male deity pursuing a bird-like monster.5 This relief almost certainly is an illustration of the “Anzu Story,” which had enjoyed great popularity in Assyria during the Neo-Assyrian period. As emphasized earlier, direct matches between images and texts are in general rare in Mesopotamia. Considerably more common are instances where an image hints at the existence of a related mythological story, whose existence, however, is not documented textually. Among such cases we may cite various motifs appearing on Sargonic cylinder seals6; and the Old Babylonian plaque from Khafajah depicting the execution of 4 5 6
Lambert 1987. Frankfort 1954: 163 fig. 188. Steinkeller 1992: 257-272.
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a captive one-eyed monster by a male war god.7 While no written account of this mythological conflict survives, thanks to an Old Babylonian omen its protagonists may be identified as Nergal and the Cyclops (igitelû).8 So much for general considerations. I will now try to illustrate the Mesopotamian predicament with a concrete example, which pertains to the early Sumerian birth goddesses. Here I will focus on one especially interesting and unusual iconographic source. I would even go so far as to suggest that this is one of the most visually sophisticated images that survive from ancient Mesopotamia. 2.1. THE ARCHAIC PLAQUE FROM MARI The object in question is a large alabaster plaque, which was excavated in 1997 at Mari, in a temple dedicated to the Sumerian birth-goddess Ninhursag. See fig. 1. The plaque measures 35.7 cm in height and 18.5 cm in width. Its thickness varies from 1.5 to 1.8 cm. Only one side of it is decorated. The decoration was incised into the plaque and then filled in with bitumen. The plaque had been broken in antiquity into three pieces, and was subsequently repaired with bitumen.9 The plaque was found in the lowest level of Ninhursag’s temple (Temple IV), in an area designated by the excavators as “Le Lieu Très Saint.” This area contained several deposits, one of which was a small favissa (IX B 46 NO 51), situated in the northwest corner of the area in question. It was in this favissa that the plaque, together with various other objects, was unearthed.10 According to Margueron’s dating of Temple IV, this structure belongs to the phase “Ville II,” that is, roughly the ED III-Sargonic periods (ca. 2500-2200 BC). However, since the plaque was an ancient relic already at the time of its deposition (as shown by its ancient repairs), its date must be earlier than “Ville II.” For this reason, Margueron dated the plaque tentatively to the phase “Ville I” (= ED I period, ca.
7
Frankfort 1954: 113 fig. 122. George 2012. As shown by the Sargonic (or Pre-Sargonic) cylinder seal Boehmer 1965: pl. 25 284, this oral tale about Nergal and the Cyclops had much earlier origins. 9 Margueron 2004: 113; 2007: 123. The plaque is registered as IX B 46 NO 39 = TH 97.154. 10 See in detail Beyer and Jean-Marie 2007. For a complete list of the objects found in the favissa, see ibid. 108-111. 8
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Fig. 1. Mari plaque. After Collins 2003: 163.
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2900-2800 BC), when, apparently, the city of Mari was founded.11 But, as I will suggest later, the date of the plaque may actually be even earlier. While not supported by any direct evidence, the attribution of Temple IV to the cult of Ninhursag appears to be virtually certain, based on the fact that the superimposed temple of levels II and III,12 which dates to ca. 2,000 BC, is specifically identified, by the inscribed foundation deposits buried in that structure, as belonging to Ninhursag, the Sumerian birth goddess.13 The existence of the cult of Ninhurag at Mari is amply demonstrated by the šakkanakku period and Old Babylonian offering lists and other types of administrative records from that site.14 Her name also figures in the šakkanakku and Old Babylonian god lists stemming from Mari.15 While Ninhursag does not appear in the extant Pre-Sargonic sources from Mari, one finds a mention in them of the goddess Belet-Nagar, “Mistress of Nagar,”16 who was the chief deity of the city of Nagar (modern Tell Brak) in the Khabur region, and probably one of the most important deities worshipped in that entire geographical area. Although the exact character of Belet-Nagar is unknown, there are strong indications that she was identical with Ninhursag.17 If so, we would need to conclude that, in Pre-Sargonic Mari, Ninhursag was worshipped under the name of Belet-Nagar. Both as concerns its form and iconography, the plaque lacks clear parallels, except for four fragments of alabaster/gypsum plaques from Assur.18 See fig. 2. All four of them are much smaller than the Mari 11 See Margueron 2004: 113: “… un objet daté de l’époque de Ninive V, donc de le Ville I”; 2007: 131-133; 2014: 141. Margueron’s attribution of the plaque to the Ninevite V period assumes that its iconography is related to the imagery found on Ninevite V ceramics. See also below n. 26 and n. 78. 12 Temple III constitutes simply the foundations of Temple II, both sharing the same date. 13 See Dossin 1940: 153; Gelb and Kienast 1990: 362-363 MŠ 8: Ni-wa-ar-Me-er ŠAGINA Ma-ríki E2 dNin-hur-sag ib-ni. 14 Limet 1976: 168 (several mentions of e2 dNin-hur-sag); Feliu 2003: 90-94. 15 Durand 1985: 162 T.518 and T.519. 16 d NIN-Na-gar3 (Charpin 1987: 115 no. 20 ii 4); Cavigneaux 2014: 338 no. 28 ii 2. For Belet-Nagar in Old Babylonian times, see Guichard 1994: 269-272; 1995; 1997; Sasson 1997; Eidem 2008; 2011. Belet-Nagar (dBe-la-at-Na-gar3) is also mentioned in the Ur III sources from Puzriš-Dagan, invariably in association with Išhara (Sallaberger 1993: 46, 205). 17 For a detailed discussion of this issue, see below. 18 Andrae 1938: 69-70 and fig. 31a, b, c, and d; Margueron 2007: 130-131 and fig. 5. Unfortunately, save for Andrae’s very sketchy drawings, these fragments were never properly published. In the following discussion, I refer to these pieces as Fragments a, b, c, and d respectively.
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Fig. 2. Fragments of alabaster plaques from Assur. After Andrae 1938: 70 fig. 31 a-d.
plaque. As far as one can tell, they are also of inferior artistic quality. While their iconography shows definitive affinity with that of the Mari plaque, the fragmentary preservation of these objects makes it impossible to judge their relationship to the plaque in a fully meaningful way. Also, since these pieces were found out of archeological context, their date is uncertain. The visual similarities between these pieces and the Mari plaque are noted in section 2.2. below, which studies the plaque’s iconography. In this connection, one also needs to note the fragment of an alabaster plaque found in the temple of Ištar at Mari.19 The stratigraphy (and therefore also the date) of this piece is uncertain. All that survives of the original design is one circular “eye.” This “eye” is strikingly similar to the ones appearing on the plaque from the Ninhursag temple: in both instances, the “eye” is composed of concentric circles, which are ringed on the outside by right-leaning “rays.” This feature lends the “eye” a sun-like appearance. Whether this fragment was identical with the Ninhursag plaque (as surmised by Margueron),20 is of course impossible to tell. But its presence at Mari is significant for the reconstruction of the historical background of the plaque. I will return to this question later.21 19
Margueron 2007: 124, 127 and fig. 3. At any rate, in its original condition this object must have been much smaller than the Ninhursag plaque. This is indicated by the fact that the “eye” depicted on this piece is roughly half the size of those appearing on the latter object (Margueron 2007: 124). 21 Margueron cites additionally as possible comparanda two other artifacts, from Tell Brak and Rad Shaqrah respectively (Margueron 2007: 129-130 and fig. 4 a and b). 20
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2.2. PLAQUE’S ICONOGRAPHY The most extensive study of the iconography of the plaque to date is Margueron 2007: 124, 127-128.22 While very detailed, this treatment is somewhat mechanical, since Margueron analyzes the component elements of the image and the possible comparanda in isolation from one another, without trying to offer an explanation of the plaque’s overall iconographic and ideological significance.23 Importantly, however, he concludes (albeit tentatively) that the plaque depicts a deity.24 While agreeing in the main with the individual points of Margueron’s analysis, in the following I offer a slightly different interpretation of the plaque’s iconography. This interpretation is more holistic, in that, rather than seeing the plaque an assemblage of largely unrelated graphic elements, it attempts to explain it as a highly logical and extremely sophisticated whole. As part of this procedure, I invoke various textual and art historical data stemming from southern Babylonia and dating mainly to the third millennium BC. The objective of my analysis will be to show that the plaque indeed depicts a divinity, who, in all likelihood, is to be identified as Ninhursag — or some other closely related birth-goddess. It hardly needs saying that the Mari plaque is an extraordinary piece of art. Its large size alone makes it quite unique among the surviving repertoire of early Mesopotamian art. But what makes this object truly special and unique (at least in my view) is the fact that it combines, within in a single image, three separate and quite different representations, which, in the manner of classic examples of illusionary or trompel’œil art, are superimposed on or painted into one another. And that
However, the images depicted on these pieces are not sufficiently similar to those of the Mari plaque to give them serious consideration. More recently, Schuhmacher 2013 brought attention to the chalcolithic slate slabs from the Iberian Peninsula, which show similar large human eyes in association with alternating triangles and zigzag-like decoration (but no animals). See ibid. 11 fig. 2. But the similarity between these artifacts and the plaque must be accidental (though, at the same time, one cannot exclude the possibility that all this iconography ultimately derives from some common Neolithic images and religious beliefs). A similar attempt to connect the plaque with the art of the Iberian Peninsula and other outside, non-Mesopotamian regions is Dittmann 2010. 22 This study expands on Margueron 2004: 113-114. A brief discussion of the plaque’s iconography had earlier been offered by Collins 2003. More recently, it was studied by Schuhmacher 2013: 7-8 and Asher-Greve and Westenholz 2013: 138-139. 23 Cf. Margueron 2004: 113: “Si chacun des symboles pris isolément est relativement compréhensible, leur juxtaposition sur un même support pose quelques problèmes d’interprétation.” 24 Margueron 2007: 134.
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multiplicity operates not only on the visual, but also on the conceptual level, in that each of those representations reflects a different — or perhaps more correctly — an alternative, perception of the divine. Here I note parenthetically that the compositional principle employed by the plaque finds a close parallel in the paintings of the sixteenth century Milanese artist Giuseppe Arcimboldo, where objects and natural elements, such as vegetables, flowers, fishes, books and so on, are so arranged and meshed with one another as to form human faces and even whole human figures. For one example of these têtes composées, see fig. 3. With some justification, Arcimboldo is considered to be a precursor of surrealism in painting, and, in fact, modern surrealist oeuvre offers numerous examples of similar compositions. I will cite later one such example, which is particularly relevant here. 2.2.1. Woman’sFace The most obvious reading of the stele is that it depicts a human face, without any doubt that of a woman. We discern — with no difficulty whatsoever — the strikingly large eyes, the triangle-like mouth, and the nose, which flares up into the robust, bushy eyebrows. Once the outlines of a face have been identified, it becomes clear that the two rows of alternating triangles with hatch lines at the top of the stele represent either a hairdo or some type of a head covering. Correspondingly, the identical rows of hatch lines at the stele’s bottom must be explained as the neck. Or, alternatively, they could represent an elaborate necklace. Similar representations of a female face appear on Fragments a, b, and c from Assur. The resemblance is particularly close in the case of Fragment c, which shows a nearly identical eye, composed of concentric circles ringed by “rays.” Fragments a and b have a similar nose, which likewise is crowned by bushy eyebrows. In all three instances, the “face” is topped with a row of alternating triangles or scratch lines. 2.2.2. NakedFemaleBody No less unmistakably, the stele may also be analyzed as the representation of a naked female body — a female torso, to be exact. When the image is viewed in this way, the earlier “mouth” metastasizes into — or actually turns out to be — a pubic triangle, while the “eyes” turn into breasts. And, finally, the end of the nose — or the nostrils — becomes a navel. This reading of the image cannot but bring to mind René
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Fig. 3. Giuseppe Arcimboldo’s “The Greengrocer.” After Wikimedia Commons.
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Fig. 4. René Magritte’s “The Rape.” After www.wikiart.org.
Magritte’s famous painting “The Rape.” See fig. 4. The resemblance between the two is uncanny. Now, the fact that the plaque was discovered in an area dedicated and sacred to the birth-goddess Ninhursag, which, as I already noted, is strongly indicated by the later archaeological contexts, suggests that the face depicted on the plaque is that of Ninhursag herself. This hypothesis is corroborated by the fact that the image shows also a naked female body. Since the vulva and breasts, which are given great prominence in the image, are universal symbols of fertility (and of birth goddesses as well), an obvious connection with Ninhursag — or at least some type of a mother-goddess — is thus established.25
25 A contrary position on this issue is taken by Beyer and Jean-Marie 2007: 118, who confidently conclude that: “Rien permet de considérer que ces dépôts puissent être représentatifs de pratiques spécifiques au temple de la déesse Ninhursag. Aucun objet retrouvé ne peut en effet être considéré comme ayant un rapport, de près ou de loin, avec la déesse, et avec ce qu’elle pouvait représenter aux yeux de ses fidèles.”
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2.2.3. NaturalLandscape However, the visual and conceptual complexity of the image does not become exhausted here, since the plaque lends itself to yet another reading. And this perhaps is the most interesting aspect of the plaque. The goddess’s face — or her naked body — assumes the form of a natural landscape. It is at this level of interpretation that the relationship between the visual and the written is most obvious — and easiest to be meaningfully explored. I submit that what that natural landscape consists of is a plateau bordered on by two mountain ranges. As one can discern rather clearly, the plateau is none other the goddesses’ face (which, as we have established before, is the same as her body), while the mountain ranges are the double rows of alternating crosshatched triangles (or zigzag lines) at the top and the bottom of the image that we earlier analyzed as the goddess’s hair and neck respectively. This manner of representing mountains is common on early Mesopotamian painted ceramics, especially the socalled “Scarlet Ware,” which often uses alternating triangles or zigzags as a way of framing the images of wild animals and plants.26 It appears fairly certain that such scenes are intended to depict mountain landscapes. And, as we shall see later (pp. 26-27), a similar convention of depicting mountain ranges was employed during the later stages of Mesopotamian art. On the lower part of the “plateau” = face, immediately below the goddess’s nose, there is a group of ten standing stags,27 divided into two rows (six stags in the upper row and four in the lower one). The upper row shows in addition two trees or bushes, on which the animals seem to be
26 See Delougaz 1952: pl. 9 Kh. VI 69, Kh. IX 164, and Kh. IX 100, pl. 11 Ag. 35:1032; pl. 15 Kh. 150, pl. 55 b, c, d, and e; etc. Similar designs appear on Ninevite V ceramics. See the following note. 27 Margueron 2007: 127 interprets them as “bouquetins,” i.e., ibexes. However, the zigzag-like appendages worn by these animals clearly represent antlers. By contrast, the backward-curving horns of the ibex (Capraibex) have a completely different appearance. One may surmise that the animal in question is the Mesopotamian fallow deer (Sumerian šeg9-bar), whose antlers have a very distinctive shape. See Steinkeller 1995: 50, 63 notes 25-28. Here note that Schuhmacher 2013: 8 interprets these animals, without any hesitation, as “stags replete with antlers.” The same zigzag antlers are borne by the animals depicted on two unprovenanced jars (probably of Ninevite V type) published by Margueron 1968: 83-86 and fig. 4, pl. XII; 1970: 25-29 and figs. 1 and 2, as well as on the Scarlet Ware ceramics (see the following note). Nb: identical depictions of stags appear already on the Samarra ceramics (Strommenger 1962: fig. I/2).
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feeding.28 In front of the stags forming the lower row, there are five much smaller animals, which probably represent birds.29 The whole group is centered around the triangle which we earlier identified as a mouth = vulva. Beyond these obvious readings, further identifications of natural elements on the plaque are possible. Conceivably, the mouth = pubic triangle represents a pond or a lake. If so, the small animals shown in the lower register might be drinking from it. Further, it is possible that the nose and the eyebrows are to be interpreted as a large tree. Finally, the two concentric circles, which we have earlier explained as eyes and breasts, may stand for stars. Alternatively, they could represent a reduplicated sun. If these objects are stars, then the image would acquire yet another symbolic dimension, since, in Mesopotamian art, the star or rosette symbolized gods and the divine power more generally. Similar natural elements appear on the Assur plaques. The top parts of Fragments a, b, and c are crowned with the bands of hatch lines that are vaguely comparable to the “mountain ranges” of the Mari plaque. A similar band of hatch lines is shown on the bottom of Fragment d. In addition, the lower part of Fragment d depicts what originally must have been two animals facing one another, with an enigmatic round object between them. The preserved animal on the left part of the fragment is clearly horned, but it is impossible to determine its identity. On Fragment c, immediately below two eyes, there are visible top parts of what may be two horned animal heads,30 but this far from certain. 2.2.3.1. TheMountainRange The fact that the image may be “read” as the representation of a mountain landscape is highly important for our interpretation of the plaque’s overall significance, for mountains are otherwise known to have been the domain of Ninhursag. Most fundamentally, this is reflected in the goddess’s very name, which means “Lady of the mountain range(s),” a Sumerian genitival construction composed of nin, “lady, mistress,” and
28 A closely similar scene appears on a Scarlet Ware jar from Khafajah (Delougaz 1952: pl. 14 Kh. IX 60), which shows, in the central panel, four horned animals feeding on a tree. One of them (top right) may actually be, because of the shape of its “horns,” a stag. 29 The animals are so schematically drawn that it is impossible to determine their exact nature. Conceivably, these could even be the deer’s young. 30 So Margueron 2007: 130.
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hur-sag, “mountain range or ranges,”31 followed by the genitive suffix –ak. As it happens, the ancients understood Ninhursag’s name precisely in the same way. Of this we know from the etiology of Ninhursag’s name given in the Sumerian poem “The Exploits of Ninurta,” which dates to ca. 1800 BC. This composition narrates the exploits of the Nippur wargod Ninurta, a son Enlil and Ninhursag.32 According to this account, following his conquest of the mountainous territories to the northwest of Babylonia, Ninurta slaughtered their stony leaders (various rocks and stones) and heaped up their bodies under a burial mound. He then dedicated the burial mound to his mother — until then known as Nin-mah, “Great Lady” — who henceforth assumes the name of Ninhursag.33 This is described in the following passage, in which Ninurta addresses his mother: ur-sag-me-en gu-ru-um gar-ra-ga2 / gu-ru-un gar-ra-mu [hur-s]ag mu-bi he2em = qar-ra-da-ku inagu-ru-un-nišaag-ru-nu hur-sag mu-bi he2-em za-e nin-bi he2-me-en = KUR-ú[lušu]m-šúat-tilu be-let-su (…) munus zi (d)nin hur-sag ki sikil I am a hero! Let the name of the burial mound I have heaped up be “Mountain Range”! May its name be “Mountain Range”! And may you be its “Mistress”! (…) O faithful woman, “Mistress of the Mountain Range,” a virgin place! (“The Exploits of Ninurta” lines 393-394, 408)34
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For this meaning of hur-sag, see in detail Steinkeller 2007: 223-230. Sumerian religious sources identify Ninhursag both as Enlil’s wife and sister. It appears that this discrepancy arose from the fact that Ninhursag had been the original “spouse” of Enlil. As Ninhursag was subsequently replaced in this position by Ninlil (an artificial deity created as a counterpart of Enlil), her status was consequently downgraded to that of Enlil’s eldest sister (nin9-gal). See Steinkeller 1999: 114 n. 36. 33 Earlier in this composition Ninhursag is referred to as dNin-mah (lines 369, 388, and 391). Note also her alternative designations dMah (line 407), dNin-tu (line 409) and dAru-ru nin9-gal dEn-lil2-la2 (line 413). 34 The tradition that the Mother Goddess resided in the distant mountain ranges survives in later sources: kurSi-mir-ri-a ubān(ŠU.SI) šadî(KUR)i rabītu(GAL)tu ša ki-ma še-lu-utšu-kur-rizaq-pat-ma eli(UGU) ˙ur-šá-a-nišu-bat dBe-let-DINGIR.MEŠ šá-qa-at re-e-ši, “Mount Simirria, the peak of a great mountain, which is as sharply pointed as a lance, and rises above the mountain range where Belet-ili dwells” (“Sargon’s 8th Campaign” line 18 = TCL 3 18); kur hu[r-sag] = šu-bat dNin-mah (Emar VI/1 Msk. 74115 obv. ii 26’; kur hur-sag = šu-bat dBe-let-DINGIR.MEŠ (Hh. XXII 3 = MSL 11 23 + von Weiher Uruk III no. 114 i 3); nin dA-ru-ru e2 Keš3ki-a hur-sag ki sikil-la u3-tud-da dNin-tu ama mah kur-kur-ra-[ka] hur-sag ki sikil-la u3-tud-da (“Nintur A” lines 1-4). 32
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But Ninhursag was not just the mistress of mountain ranges; she was mountainrangesthemselves. The identity between the goddess and that particular element of natural environment is made explicit by lines 12-29 of the Sumerian composition “Disputation between Summer and Winter,” which describe the creation of the summer and winter seasons: hur-sag gal-gal-la giš3 bi2-in-dug4 kur-re ha-la ba-an-sum E2-me-eš En-te-en he2-gal2 zi kalam-ma šag4-ga mu-ni-in-ri d En-lil2-le ki giš3 dug4-ga-ni am-gim ur5 im-ša4 hur-sag-e ud ki-bi-še3 nam-zal gi6 haš4 nam-mi-ib-dug4 E2-me-eš En-te-en i3-he-nun-na-gim šu nam-ta-ab-us2 am gal-gim temen-na hur-sag-ga2-ka u2 sikil mu-un-ku2-e šag4-tum2-šag4-tum2 hur-sag-ga2-ka gu2 mu-un-peš-peš-e d En-lil2-le E2-me-eš En-te-en-bi-da nam am3-mi-ib3-tar-re (…) En-te-en-e gaba hur-sag-ga2-ta a eštubku6 nam-he2 zi kalam-ma šu-še3 im-ma-ab-la2 id2 Idigna id2Buranun-bi-da gud gal-gim gir3-bi nam-mi-in-gub gan2-ne2 gana2 zi-de3 dEn-lil2-la2-ka šu ba-ni-in-ba-ba With the exceedingly great Mountain Range (= Ninhursag) he copulated, the Mountain (= Enlil)35 allotted (his) share (to her). He ejaculated into (her) womb (the seed of) Summer and Winter, the abundance and life of the Land. As Enlil was copulating with the Earth (= Ninhursag), he roared like a wild bull. The Mountain Range was spending days at that place; (one) night she (finally) opened her loins. She consequently bore (lit: she let them go forth) Summer and Winter as smoothly as with fine oil. As if they were great wild bulls, she was feeding them with pure plants on the mountain plateaus, she was growing them fat on the mountain meadows. Enlil now determines the destiny of Summer and Winter. (…) Down from the Mountain Range Winter guided with (his) hand spring floods, the abundance and life of the land. He set his feet upon the Tigris and Euphrates like a great bull, he released them into the fields, the true fields of Enlil.
As this etiology shows, the Sumerians believed that the appearance of the summer and winter seasons resulted from a sexual act between Enlil (kur)
35 As is made clear by the grammar and the context, kur denotes here Enlil, whose primary image is kur-gal, “great mountain,” and whose residence is called E2-kur, “House, Mountain.” For this interpretation and translation, see already Steinkeller 2007: 229-230.
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and Ninhursag (hur-sag).36 The underlying logic of this explanation apparently was that the intercourse between these two aspects of natural environment — the male and vertical Enlil and the female and horizontal Ninhursag — led to the rise of the flood waters of the Tigris and the Euphrates in the mountains, a regular calendrical event that lends distinctive character to the winter, and sets it apart from the summer.37 That Ninhursag is mountain range(s) is stated — even more emphatically — in the temple hymns of Gudea of Lagaš, where Ningirsu, the local avatar of Ninurta, is described in the following terms: d
Nin-gi[r3-su] a zi dEn-l[il2-la2] hur-sag-e tud-da maš2-lulim-e ga zi ku2-a
Ningirsu, the legitimate seed of Enl[il], given birth by the Mountain Range, fed with genuine milk by the hind (= female deer). (Gudea Cylinder Fragments 8+3+5+4, iv’ 2’-4’ = Edzard 1997: 102-103)38
It goes without saying that, in these epithets, the “mountain range” refers to Ninhursag. And, as we will see momentarily, so do the “hind” (see below). First, however, we need to consider the question of the hur-sag a bit more closely. To begin with, there is iconographic evidence that securely connects Ninhursag with mountain ranges. Two items stand out here in particular: (1) An ED III Lagaš limestone plaque from Girsu (modern Tello).39 See fig. 5. The plaque depicts a seated goddess (left), who is being libated by a standing naked male priest (right). The scene is set on top of a horizontal mountain range, which forms a solid rectangle, within which there 36 This mythologem possibly finds reflection in the topography and terminology of the E2-kur complex in Nippur. One of the chief architectural elements of the E2-kur was the structure called Hur-sag-galam-ma, the great stepped staircase leading up to the temple tower. See Steinkeller 2007: 227-229. It is likely that the whole complex was viewed as a fusion of two divine aspects: the horizontal/female aspect of Ninhursag = hur-sag (galam-ma); and the vertical/male aspect of Enlil = kur(-gal). For Hur-sag-galam-ma, see further “The Exploits of Ninurta” line 125, where Ninurta claims to be its master (cited below n. 38), and Gudea Cylinder Fragments 8+3+5+4, iv’ 2’-4’ = Edzard 1997: 102-103 (cited below). 37 There existed a related mythologem, which ascribed the designation ama hursag-ga2-ke4, “mother of mountain ranges,” to the Tigris itself, here appearing under its alternative (poetic?) name id2-Hal-hal-la. See George 2016: 61. 38 Similar images of Ningirsu/Ninurta appear in other sources as well: u3-tu-ud-da hur-sag-ga2 u3-mu-un-e E2-ninnu (CT 15 11 line 3 = VAS 2 2 iii 25); hur-sag-ta/a e3-a = [šáina] KUR-iir-bu-ú, “(Ninurta) who came forth from the mountain range(s) (Sumerian) / who grew up in the mountains (Akkadian)” (“Ninurta’s Return” line 3); hur-sag galamma en-me-en, “I am the master of the stepped mountain range(s)” (ibid. line 125). 39 Parrot 1962: 132 fig. 161B (Musée du Louvre, AO 276).
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Fig. 5. Plaque depicting Ninhursag. Pre-Sargonic, Tello. After Parrot 1960: 132 fig. 161 B.
are drawn, in parallel lines, scale-like mountain peaks. This schematic manner of representing mountain ranges is typical of early Mesopotamian art.40 The mountain range extends vertically along the left side of the plaque, forming a seat on which the goddess is resting. Given the Girsu provenance of this piece, the identification of the seated deity as Ninhursag is beyond doubt.41 (2) An inscribed Sargonic lapis-lazuli cylinder seal of unknown provenance.42 See fig. 6. The seal depicts a seated goddess (left). She is approached by a lesser goddess, who introduces to her two female worshippers. As on the Girsu plaque, the goddess sits on top of a mountain (range), which, however, in this case is much more plastically rendered. It is also much shorter, extending only as far as the goddess’s feet. In addition, a single mountain (or a mountain peak) is depicted on top of the goddess’s divine crown. These attributes firmly identify the seated goddess as Ninhursag. A further confirmation of this may be sought in the fact that the owner of the seal (named Daguna) was a wet-nurse, 40 Good examples here are the Sargonic cylinder seal Boehmer 1965: pl. 32 no. 377 and the so-called “Burney Plaque” (Old Babylonian). 41 Cf. Winter 1985: 15 “… where the mountain scales upon which the female figure sits are a clue to her Sumerian name … the goddess Ninhursag.” Ninhursag counted as Ningirsu’s mother, and her veneration at Girsu and Lagaš is amply documented. For other Pre-Sargonic depictions of Ninhursag from Girsu/Lagaš, see below. 42 Nougayrol 1960: 210 fig. 3; Muscarella 1981: 89-90 no. 46. For the reading of the seal inscription, see Steinkeller 1988.
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Fig. 6. Cylinder seal of Daguna. Sargonic, provenance unknown. After Merhav 1987: 24.
suggesting this woman’s professional connection with the cult of the mother-goddess (whose supreme manifestation was Ninhursag).43 Additional light on the identification of Ninhursag with mountain ranges is thrown by the beginning eleven lines of the Sumerian composition “Ewe and Grain.” This passage, which is of great interest for the Sumerian concepts of the creation of the universe, reads as follows: hur-sag an ki-bi-da-ke4 ud An-ne2 dA-nun-na im-tud-de3-eš-a-ba mu dEzina2 nu-ub-da-tud-da-aš nu-ub-da-an-sig7-ga (…) mu dEzina2-dKu3-su3 dU8-bi-da-ke4 d A-nun-na dingir gal-gal-e-ne nu-mu-un-zu-uš-am3 When An created the Anunakene gods on the mountain range of heaven and earth — since he had not (yet) created Grain and made it green (…) — (at that time) the Anunakene, the great gods, did not (yet) know the names of Grain-Kusu and Sheep.
As suggested by this author,44 in this passage hur-sag denotes a huge mountainous barrier separating the sky from the earth. This, in fact, is 43 It appears that Daguna is actually depicted on the seal. She is probably the woman whom the lesser goddess leads by her hand. The woman behind, who wears the same exotic hairdo as Daguna and holds a bucket in her left hand, probably also was a wet-nurse. 44 Steinkeller 2007: 230.
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the expected context of the creation of the gods, which, as other literary compositions tell us, occurred following the original separation of heaven and earth. It is likely that this primeval mountain range is referred to in a passage (unfortunately broken) from Gudea’s cylinders: hur-sag galam-ma-gim an ki-a bad-bad-e, “like the stepped mountain range separating heaven from earth” (Gudea Cylinder Fragments 8+3+5+4, iv’ 2’-4’ = Edzard 1997: 102-103). These data may have bearing on the precise meaning of Ninhursag’s name. Although written sources consistently associate Ninhursag with the mountains situated to the northwest of the Mesopotamian floodplain, at the same time it is somewhat strange that the principal birth-goddess of Babylonia should have had her home in the periphery. Ancient birthgoddesses were — as a rule it seems — intimately connected with the local environment; very often they represented — and were identical with — the body of a village or town.45 Because of this, one should seriously consider, I think, that the hur-sag of Ninhursag’s name is in fact the mountain range of primeval creation. If so, it would follow then that, when An created the gods, he did it on — or actually of — the body of Ninhursag. This would be consistent with the tradition, preserved in other Mesopotamian sources, that Ninhursag/Ninmah was the creatrix of all the gods. While entertaining this belief, however, the ancients seem to have simultaneously imagined this primeval mountain range to be a real place, which lay somewhere within the northwestern mountains of Iraq. Here one should recall the beginning lines of “The Disputation between Summer and Winter” I cited earlier, where the creation of seasons is — in agreement with the real facts of Iraq’s climate — attributed to the rise of flood waters in the mountains during winter. More specifically, this 45 This is characteristic of the village goddesses of present-day India: “Theologically the village goddess predates the village. She created it. As its center and source she is often associated with a ‘navel stone’ located somewhere in the village. (…) This may suggest that her body is the village itself, that she is rooted in the soil of the village. The village and the villagers might be understood as living within or upon the body of the village goddess” (Kinsley 1986: 198-199). This was true of Sumerian birth-goddesses as well. Thus, Gatumdug, the primeval goddess of Lagaš, is described as ama Lagaški, “mother of Lagaš” (Frayne 2008: 225 En-metena 21:2; Gudea Cylinder A xx 17; Statue B viii 55; Statue F i 2; etc.); ama Lagaški ki gar-ra, “mother who had founded Lagaš” (Gudea Cylinder A iii 3), and kalam-ma ti-la, “the one who lives in the Land” (Gudea Cylinder A iii 1). Similarly, Ninhursag is termed nin uru-da mu2-a, “mistress who had grown together with the City (i.e., Girsu)” (Gudea Statue A i 3), and Ninura is called ama tud-da Ummaki, “birth mother of Umma” (Biggs 1973: 27 2H-T25 iii 4).
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phenomenon is explained as the outcome of a sexual act between the mountain peak — the male element or Enlil — and the mountain range — the female element or Ninhursag. 2.2.3.2. TheDeer Another common literary image of Ninhursag is the deer,46 which, as we have seen earlier, is afforded a prominent place on the Mari plaque. The connection between the goddess and the deer was of precisely the same nature as that existing between her and the mountain ranges: rather than being simply Ninhursag’s animal companion or symbol, the deer was Ninhursag herself.47 This is clear from the Gudea passage I have cited earlier, in which Ningirsu is said to be “the true seed of Enl[il], given birth by the mountain ranges, fed with genuine milk by the hind.”48 That the “hind” signifies here Ninhursag is confirmed by another Gudea passage: uz3 kug uz3 ga nag maš2-lulim ama dNin-gir2-su-ka i3 ga-bi eš3 E2-ninnu-a muš nu-tum2-da That the holy she-goats, the milking she-goats, and the hind of Ningirsu’s mother (or: the hind who are Ningirsu’s mother) may not cease to bring their fat and milk into the Eninnu. (Gudea Cylinder B x 4-6)49
In this connection, one needs to recall the fact that the rulers of Lagaš, beginning with E-anatum of Pre-Sargonic times and ending with PuzurMama, a post-Sargonic “king” (lugal) of Lagaš, claimed to have been — symbolically, of course — “nourished by Ninhursag with (her) genuine milk” (ga zi ku2-a dNin-hur-sag(-ka)-ke4).50 In the light of the Gudea passages just cited — and the iconographic evidence I am going to
46 The existence of a nexus between Ninhursag and the deer was noted by other scholars. See, e.g., Heimpel 1972/1975: 420; Selz 2010: 194-195. 47 In the same way as the dog is Gula, the lioness is Inana/Ištar (when appearing in her martial form), and the lion headed eagle is Ningirsu/Ninurta. 48 Gudea Fragments 8+3+5+4 iv’ 3’-4’. 49 Elsewhere in Gudea inscriptions, the “milk of hinds” (ga maš2-lulim) is identified as one of Ningirsu’s regular victuals (Cylinder B vii 5-8). 50 See Steible 1983: 202; Frayne 1993: 271-272 Puzur-Mama 1 ii 7’-8’. This epithet was also used by Lugal-zagesi of Uruk (Frayne 2008: 433-437 Lugal-zagesi i 28-29). See also Frayne 2008: 126-1140 E-anatum 1 iv 27-29, where E-anatum is said “to have been suckled by Ninhursag with her true breasts/teats”: dNin-hur-sag-ke4 ubur zi-da-ni [mu-na-la2].
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discuss shortly — it becomes quite clear that, in this particular epithet, Ninhursag must have been conceived of as a female deer. The idea that rulers were (metaphorically) suckled by goddesses survived into the first millennium. In the composition known as “Dialogue between Assurbanipal and Nabu,” Nabu addresses the king in the following words: la-ku-uat-ta mAššur-bani-apliáš-ba-kainabur-ki dŠar-rat-Ninuaki er-bizi-zi-e-šáinapi-kašak-na2te-en-ni-iq2ta-ḫal-lípanapa-ni-ka You were a baby, Assurbanipal, when you sat on the knees of the Queen of Ninua, Her four teats are placed in your mouth; two you suck; two you milk to your face.51
The mention of the Queen of Ninua’s fourteats is striking, for it immediately recalls the fact that this anatomical feature is characteristic of ruminants, such as cattle, sheep, goats, and deer. Therefore, it is clear that an animal aspect of the goddess is invoked here. Is that animal a cow?52 Or should we suspect that, as in the examples quoted earlier, a hind is meant? Since the Queen of Ninua was an avatar of Ištar, in this instance any direct connection with Ninhursag appears impossible. Still, it is likely that this image does ultimately derive from Ninhursag’s mythology, especially since the origins of the Queen of Ninua must have been complex, and certainly rooted in the “northern” realities. Ninhursag is associated with the deer, as well as with other animals typical of mountain environments, also in a hymn glorifying the temple of Ninhursag at Keš, the main center of her cult. In lines 47-49 of that composition,53 the Keš temple is given the following characterization: e2 an-še3 alim ki-še3 lu-lim e2 an-še3 šeg9-bar ki-še3 dara3-maš e2 an-še3 šeg9-bar-gim gun3-a ki-še3 dara3-maš sig7-ga Temple (is) a bison towards its top, a red deer towards its bottom, a fallow deer54 towards its top, a wild goat towards its bottom, a spotted fallow deer towards its top, a beautiful wild goat towards its bottom.”55 51
Livingstone 1989: 33-35 no. 13 rev. 7-8. As suggested by CAD Z 149b (under zīzu). 53 For the most recent edition, see Wilcke 2006. 54 For this identification of šeg9-bar, see Steinkeller 1995: 50. 55 In “Temple Hymns” line 92, the same temple is said to be “the great Mountain Range which was engendered by incantations” (hur-sag gal mu13-mu13-ta ri-a), where the Mountain Range probably is Ninhursag herself. The mention of “incantations” in this 52
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This animal imagery could be purely metaphorical. More likely, however, it describes the actual (outside) decoration of the temple,56 a parallel for which may be sought in the representations of stags on the façade of Ninhursag’s temple in Tell Obeid (see below). Finally, we may cite lines 404-405 of “The Exploits of Ninurta,” which explicitly link Ninhursag with mountain quadrupeds: kur-[re] maš-anše ha-ra-ab-lu-e hur-sag-e nig2-ur2-limmu-e numun ha-ra-ni-ib-i-i (Ninurta speaking:) May the mountains multiply wild cattle for you (i.e., Ninhursag)! May the four-legged beasts bring forth offspring for you in the mountain ranges!
Apart from these textual data, the connection between Ninhursag and the deer is reflected also in art, though in a less direct way. Thus, there survive a number of Pre-Sargonic images in which the deer (or, alternatively, gazelles and ibexes) are juxtaposed with the lion-headed eagle (IM-dugud aka Anzu), who was the alter-ego of Ningirsu/Ninurta. Since the latter counted as Ninhursag’s son, one may be confident that, in these representations, the deer/gazelles/ibexes signify the goddess. Particularly important here is the frieze from the temple of Ninhursag in Tell Obeid (ancient Nutur), which depicts IM-dugud standing over two stags. See fig. 7. Since this sculpture was a centerpiece of Ninhursag’s own temple, its pairing of the stags with IM-dugud (rather than with the usual lions, which reference Ningirsu/Ninurta’s martial aspect) must be intentional, with the stags standing for the goddess.57 A similar scene appears on the base of a votive statue from Tell Asmar.58 See fig. 8. Cut in relief, it shows a lion-headed eagle flanked by two reclining horned animals (ibexes or deer), which are feeding on plants. This scene is clearly meant to show a natural landscape, which is not unlike that appearing on the Mari plaque.
context brings to mind the sign KEŠ3 (used to write the name of Ninhursag’s city), which, in its original form, is a combination of EN2, “incantation,” and ŠAG4, “womb.” See Steinkeller 2002: 254 n. 27. This writing likely refers to Ninhursag and her connection with birthing activities. 56 So Wilcke 2006: 216. 57 Some scholars wondered about the significance of the deer in the frieze. See, e.g., Roaf 1990: 86: “Why the temple was decorated with a lion-headed eagle and two stags is not known.” 58 Frankfort 1939: 13-16, pl. 6 A; Jacobsen 1989.
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Fig. 7. Frieze from Ninhursag’s temple in Tell Obeid. Pre-Sargonic. After Wikimedia Commons.
Fig. 8. Base of a worshipper’s statue. Pre-Sargonic, Tell Asmar. After Jacobsen 1989: pl. 22.
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Fig. 9. Mace-head depicting IMdugud. Pre-Sargonic, provenance unknown. Nationalmuseet, Copenhagen. a. After Frankfort 1935: 108 fig. 4; b. photo courtesy of Nationalmuseet, Copenhagen.
A related image is sculpted on a stone mace-head (possibly from Girsu or Lagaš).59 It depicts a lion-headed eagle, repeated four times, who, in each instance, grasps with his outstretched “hands” a pair of gazelles.60 See fig. 9. The mace-head is surmounted by the image of an uncoiled seven-headed serpent, who menaces the eagle. We recognize here one of the chief adversaries of Ningirsu/Ninurta; a combat between this creature and the god is depicted on at least two other pieces of third millennium art.61 Lastly, we should cite here the celebrated silver vase of En-metena.62 This object is decorated with four interlocked depictions of IM-dugud standing over other animals: a pair of lions (twice), a pair of stags, and a pair of ibexes. See fig. 10. The whole group is so arranged that the lions touch the heads of the stags and the ibexes with their mouths; it appears that, rather than attacking them, they are licking them in a friendly fashion. In this connection, it should be noted that the unusually close and intimate bond that existed between Ninhursag and her son Ningirsu/ Ninurta is reflected not only in texts but also in art. One thinks here 59
Frankfort 1935: 105-108 and figs. 1-4. The gesture appears to be protective rather than aggressive. 61 A Pre-Sargonic plaque in the Bible Lands Museum Jerusalem (Merhav 1987: 16 BLMJ 2051) and an Old Akkadian seal (Boehmer 1965: pl. 25 fig. 292). 62 De Sarzec 1884-1912: pls. 43 and 44bis; Frankfort 1935: 110, 119 fig. 16. 60
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Fig. 10. Silver vase of En-metena. Pre-Sargonic, Tello. After Frankfort 1935: 119 fig. 16.
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particularly of the “Stele of the Vultures,” which, on the so-called “divine side,” shows Ninhursag standing behind Ningirsu.63 The identification of this figure as Ninhursag is assured by the fact that there is a head of IM-dugud drawn within the goddess’s crown. The same feature, which obviously references Ninigirsu/Ninurta as Ninhursag’s son, appears also in the representation of a seated goddess on an inscribed Lagaš bowl made of stone.64 Because of this, the goddess in question needs to be identified as Ninhursag.65 3. INTERPRETATION It is time now to make some sense of these diverse data. As I see it, the most interesting point that has emerged from the preceding discussion is the remarkable agreement between the iconography of the Mari plaque and the image of Ninhursag as given in third millennium and later sources (both textual and iconographic). Since the latter are considerably later than the plaque, one needs to conclude that the tradition about Ninhursag was not only immensely ancient but also remarkably durable and uniform. That tradition appears to have been nearly exclusively oral, even during the second half of the third millennium, when the first mentions of Ninhursag appear in written sources, and when we can discern her also in art. While one may be confident that the Mari plaque depicts Ninhursag (or some other, closely related birth-goddess), it is extremely difficult to offer a more incisive historical evaluation of this issue, primarily because of the many uncertainties surrounding the plaque. First of all, there is the question of its date. Since the plaque had been a precious heirloom already at the time of its original deposition,66 it follows that its date must be earlier than the archaeological context in which it was excavated, that 63 See Winter 1985: 14-15. Behind the goddess, there stands a standard (šu-nir) topped with a bird. The bird in question undoubtedly is a raven or crow (šir-burmušen), the totemic symbol of Lagaš. Here note that, in E. Simpson’s drawing in Winter 1985: 13 fig. 3, the bird’s head is that of IM-dugud. However, as clearly shown by the photographs and other drawings (see, e.g., De Sarzec 1884-1912: XL Fragment B2, pl. 4 B; Zervos 1935: 106), the head is distinctly different. 64 Parrot 1962: 138 fig. 167B; Frayne 2008: 228-229 En-metena 25. Although this inscription has traditionally been attributed to En-metena, the surviving text does not offer any certain clues to that effect. 65 Against Frayne 2008: 228, who thinks that it is Inana. 66 See above p. 979-980.
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Fig. 11. “Eye Idol” from Mari. After Beyer and Jean-Marie 2007: 116 fig. 24.15.
is, “Ville II” (= ED III-Sargonic). This conclusion finds further support in the fact that one of the deposits from the “Lieu Très Saint” of Ninhursag’s temple contained a small “eye idol” made of green alabaster.67 See fig. 11. Such artifacts,68 which almost certainly depict worshippers, and constitute, therefore, an earlier version of the later orant figures (such as survive from Tell Chuera, Mari, and the Diyala Region),69 are known primarily from the site Tell Brak in the Khabur region, where more than
67 See Breyer and Jean-Marie 2007: 113 no. 15 IX B 45 no. 18 (TH 97.162), 116 fig. 24.15. The deposit containing this object was imbedded in the southeastern wall of the “Lieu Très Saint.” See also Margueron 2007: 132. 68 Properly speaking, the Mari specimen is a “spectacle idol.” According to the current archaeological practice, the name “eye idol” is reserved for a solid flat object terminating in a “head” with incised two human eyes. By contrast, “spectacle idol” describes a similar object terminating in two hollow loops or rings. However, since both types have a very similar appearance, this distinction seems to be artificial, with “spectacle idols” being merely a simplified version of “eye idols.” Although some scholars speculated that the “eye idols” developed from the “spectacle idols,” this hypothesis carries little conviction, since both types appear concurrently in archaeological record, as, e.g., at Tell Brak. See Mallowan 1947: pls. 25-26, 51. 69 For this obvious explanation, see now in detail Bielińska 2016. In my view, that these are worshippers is shown conclusively by the examples depicting two (or even three) individuals, which naturally represent families. For the examples, see Mallowan 1947: pl. 51; Lloyd 1984: 84 fig. 47.
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300 individual pieces and thousands of fragments were excavated, mainly in the late Middle Uruk levels (ca. 3500-3400 BC).70 Identical (or closely similar) objects are documented at various other northern Mesopotamian sites, most notably, at Tepe Gawra,71 Hamoukar,72 and Haçinebi Tepe in southeast Turkey.73 Since all of these finds uniformly belong to the Uruk period, with some of them (such as the ones from Tell Brak) being as early as Middle Northern Uruk (or LC 3), the “eye idols” almost certainly represent a native northern Mesopotamian phenomenon. This is confirmed by the fact that, save for some isolated examples (which probably are intrusive materials),74 no comparable objects are known from the contemporaneous southern Mesopotamian sites. Since the Mari “eye idol” predates the founding of Mari by at least a couple of centuries, it is logical to surmise that this object had been brought to Mari (by its founders?) from one of the northern Mesopotamian sites as a treasured ancient heirloom. Accordingly, one may conjecture that the plaque too belongs to the Uruk period,75 and that it is intrusive at Mari.76 A strikingly similar case is documented at Khafajah on the Diyala river, where, in the sanctuary of the so-called “Sin Temple IV” (Q 42-24), dating to the ED I period,77 two “eye idols” made of stone were excavated78. Importantly, in this instance too the “idols” were associated with a precious Late Uruk / Jemdet Nasr artifact: a stone bowl inlaid with
70 The overwhelming majority of them came from the lower level of the Eye Temple, known as the “Grey Eye-Temple.” See Mallowan 1947: 33; Emberling 2002: 86; Oates 2004: 15-16, 21 and n. 9. 71 Tobler 1950: 84, 171-173, pls. 52b, 86 fig. a, 104 fig. 23, 156-157 figs. 59-67. 72 Gibson et al. 2002: 17. 73 Stein 2012: 138 fig. 8, 140. 74 Andrae 1933: 33-34 and fig. 45 reports single specimens of “eye idiols” from Ur, Kiš, and Tell Asmar, and two such objects from Tello (as well as one from Tell Billa near Tepe Gawra), all in the collection of the Iraq Museum, Baghdad. The presence of these objects in the south is best explained by assuming that, like the Mari and Khafajah examples, they were acquired in antiquity as heirlooms or curiosa from northern Mesopotamian sites. 75 Here it is not insignificant that the deposits buried in the “Lieu Très Saint” contained various other objects whose date precedes that of “Ville II.” See Beyer and JeanMarie 2007: 119. 76 If so, the plaque found in the temple of Ištar at Mari (see above) would likely be a foreign object as well. 77 For the date of Sin Temple IV, see, most recently, Marchesi and Marchetti 2011: 21. 78 Delougaz and Lloyd 1942: 28-29 and fig. 8 Kh. VI 242-243, 140. These objects are remarkably similar to the Mari specimen. Like that object, they too are technically “spectacle idols.” See above n. 68.
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mother-of-pearl and colored stone.79 There can be little doubt that these three objects are ancient heirlooms, which had been deposited in the Khafajah shrine to imbue it with sacredness. While the two “eye idols” had likely come from some northern Mesopotamian temple, the inlaid bowl had probably originated in Babylonia. Another potential datum for dating the plaque is the fact that, as noted earlier, the Scarlet Ware and Ninevite V ceramics show similar representations of animals within mountainous landscapes.80 However, the temporal parameters of these two wares (Jemdet Nasr through Early Dynastic) are too broad to provide any certainty in this matter. Moreover, similar images were depicted on pottery already during the fourth millennium (e.g., on the Samarra, Sialk I, and archaic Susa wares). But, if our plaque was brought to Mari as a relic, what had been its ultimate origin? As discussed earlier, the few iconographic parallels we have for the plaque are all from Assur. On the other hand, there is nothing in this image that would suggest any connection with Late Uruk art. Chances are, therefore, that it had originated, like the Mari “eye idol,” at one of the northern Mesopotamian sites. And, because of its relative proximity to Mari, the site of Tell Brak (ancient Nagar), would appear to be the most likely candidate here. As already mentioned (see above), in later times (ED III – Old Babylonian periods), Nagar was an acknowledged center of the cult of the goddess Belet-Nagar, “Lady of Nagar.” That deity, in all probability, was identical with Ninhursag. Our primary evidence here is the mention, found in an Ur III text from Puzriš-Dagan, of a priest of Ninhursag, named Nawar-šen, who was a native of Nawar.81 Since it is now conclusively known that Nawar is an alternative form of Nagar’s name,82 this datum establishes that Nagar/Nawar was a center of Ninhursag’s cult. Further indication of the identity between these two goddesses may be provided by the Old Babylonian treaties from Tell Leilan (ancient Šehna);
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Ibid. 29-30 and fig. 30 Kh. VI 373, 141. As noted earlier, Margueron used such Ninevite V examples as evidence for dating the Mari plaque to the ED I period. 81 Na-wa-ar-še-en guda2 dNin-hur-sag-ga2 lu2 Na-wa-arki ud Na-wa-arki-ta i3-im-e-reeš2-ša-a (Genouillac Trouvaille 83:8-10; Amar-Suen 5/viii). 82 With Nawar probably being the Semitic (or Hurrian?) designation of the toponym in question. See Guichard 1997: 334-337; Eidem 2011: 32-33. A slight complication is presented the fact that there was another place called Nawar in the Khabur region. That other Nawar appears to have been situated to the north of Tell Brak, and may have been identical with the place called Nawali. See Eidem 2011: 32. 80
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more specifically, by the list of deities invoked in these documents.83 The list is hierarchical, in that it begins with the heads of the SumeroAkkadian pantheon (An, Enlil, and Dagan), continuing then with the other most important gods (Sin, Šamaš, Adad, Aššur, and Nergal). It names Belet-Nagar next, who is then followed by Ea, Ištar, Ninkarak, and Išhara.84 The absence of Ninhursag in this listing is striking, since Ninhursag/Belet-ili is traditionally included among the chief deities (usually seven) of the pantheon.85 A likely inference, therefore, is that BeletNagar stands here for Ninhursag (especially since she cannot be a form of Ištar/Inana, who is listed separately). Be that as it may, however, there is suggestive independent evidence that a goddess of some type was worshipped at Tell Brak already in prehistoric times. She may even have been the chief deity venerated there. The “Grey Eye-Temple,” where the majority of the “eye idols” was excavated, yielded also four alabaster female heads.86 The most spectacular of these sculptures has perforations near its top, indicating that the head originally carried a hairdo or a crown. See fig. 12. In all probability, these are depictions of goddesses — perhaps even the same goddess. If this supposition is correct, these sculptures, as dating to the late Middle Uruk period,87 are the earliest surviving representations of deities in Mesopotamia.88 While Tell Brak is the main candidate for the provenance of the plaque, Assur, as the source of the only comparanda available for this object, needs to be considered in this connection as well. But then, if the plaque was brought to Mari from some northern locality, how to account for all its unmistakably Sumerian (and therefore southern Babylonian) textual points of reference? One possible 83
Eidem 2011: 329-330. Eidem 2011: 328, terms these deities “international,” which, in my view, is incorrect. 85 Note that Belet-Nagar is also invoked in the curses appended to the Hurrian inscription of Tišatal of Urkeš (Tell Mozan), which commemorates the construction of Nergal’s temple at Urkeš (Wilhelm 1998). The sequence of the deities listed there is Lubadaga (Nupatik), dNIN-Na-gar3ki, Šimika/Šamagan and Adad/Teššup. 86 Mallowan 1947: 44, 91-93 and pls. 1-2. The markedly non-Mesopotamian (“northern”) character of these sculptures was noted by Mallowan 1947: 43 and, subsequently, by Hansen 2001. Cf. also Emberling 2002: 87. 87 The precise date of these heads is somewhat uncertain, however, since they were found in the trenches that the ancient robbers had dug into the “Grey Eye-Temple” (Mallowan 1947: 92-93). Therefore, they could be later than the “eye idols.” 88 Otherwise, the oldest known images of deities are those of Inana from Late Uruk Babylonia. See Steinkeller 2017: 84-94. 84
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Fig. 12. Female head from Tell Brak. Late fourth millennium BC. After Reade 2000: 33 fig. 28.
explanation is that the persona of Ninhursag, the Sumerian birth-goddess and the mistress of mountain ranges, is a conflation of two, originally different deities: a southern birth-goddess and a northern goddess of similar character who in addition was venerated as a mountain deity.89 To offer a more specific scenario, this would mean that some type of a southern birth-goddess (such as Ninmah or Nintu) acquired her “mountain” aspect through a contact and subsequent syncretism with a northern fertility goddess possessing mountainous characteristics (the original Belet-Nagar?). As a result of these developments, that southern deity became, eventually, Ninhursag. Theoretically, such a development could have taken place sometime during the Middle and Late Uruk periods, 89 The phenomenon of mountain deities (and equally, of deities connected with waterways and specific geographical points) is typical of northern Mesopotamian pantheons (whether Semitic or otherwise). Characteristically, no native Sumerian deities (with the notable exception of Enlil, whose origins were likely Semitic) are ever identified with mountains, rivers, towns, and other types of geographical loci.
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when Tell Brak and northern Mesopotamia more generally were impacted by the Uruk expansion, which brought into those regions significant numbers of southerners (i.e., Sumerians). 4. FINAL THOUGHTS There is no denying that the case presented here is a highly hypothetical one. This notwithstanding, I believe that this study has succeeded in conveying at least one point with absolute certainty: the history of Mesopotamian religion and mythology — particularly as it concerns its formative stages — must have been exceedingly complex. My personal feeling is that, already in pre-historic times, there existed one huge cultural koiné, which extended from Afghanistan to the Mediterranean, that is, the area now commonly referred to as Middle Asia. Within that complex, religious concepts and mythological motifs continuously circulated among different cultures, being then adopted and reworked by individual societies to fit their own particular thought systems and individual psychological needs. And there are many documented cases of such “wandering” mythologems. One such example concerns the Sargonic cylinder seals with the “Etana” motif, to which I referred at the very beginning of this study. While these seals conclusively demonstrate the existence, in Sargonic Mesopotamia, of some oral story that described an earthling’s flight to heaven, there is evidence suggesting that similar stories were known, during the same timeframe, in other parts of Middle Asia as well. Our main datum here is a cylinder seal from southeastern Iran, of roughly the same date, which depicts, among the typical Iranian mythological motifs, a human carried by an eagle.90 Is this simply a case of iconographic borrowing, made by an Iranian artist who had been familiar with the Mesopotamian “Etana” seals? Or does this seal demonstrate the existence of a separate Iranian tale about the human flight into heaven that, conceivably, had even given the rise to the Mesopotamian myth? The second possibility should possibly be favored, since, quite amazingly, an identical air-born figure appears on an Iranian artifact at least one millennium younger, the celebrated Hasanlu bowl. This veritable compendium of Middle Asian mythology includes, apart from various motifs of clearly non-Mesopotamian nature, also a representation of 90
Porada 1964: 90-93, pl. 1 A.
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Gilgameš and Enkidu vanquishing Humbaba. But, with the present state of our knowledge, these questions cannot be answered — or even adequately ascertained. There is one more exceedingly important point about the Mari plaque that should be mentioned here, however briefly — and this relates to its significance for the history of representing the divine in ancient Mesopotamia. Until quite recently, it was common among Assyriologists and archaeologists to think that the history of divine representations in Mesopotamia was an evolutionary, three-step development. Allegedly, that development began with the symbolic or aniconic representations, progressing then through the stages of zoolatry and anthropomorphism. Although this theory finds fewer and fewer adherents today (as it does not rest on any hard evidence), the issue has not yet been fully settled. Hence the importance of the Mari stele, which, as we have seen earlier, seamlessly and masterfully combines in one image all three modes of representation: symbolic, zoomorphic, and anthropomorphic. No less significant in this connection is the great antiquity of the plaque, which demonstrates that the three ways of depicting the divine existed — and even more importantly, co-existed — as early as the end of the prehistoric age — and very likely even much earlier. ADDENDUM It was only after the ms of this contribution had been submitted to the editors that I realized that the imagery of the Mari plaque finds also parallels at the Late Neolithic sites of Neveh Yam and Ha-Gosherim on the Carmel coast in Israel (Galili et al. 2016). These two sites yielded animal bones incised with the representations of human eyes, pubis, and natural landscapes (a gazelle feeding on a tree and mountains interspersed with trees) (ibid. figs. 2, 3, and 8). I submit that this evidence corroborates my contention (see above p. 11 n. 21 and “Final Thoughts”) that the plaque employs motifs that had been widely known and used in the Near East since prehistoric times. While these motifs had been common, it is evident, in my view, that the anonymous author of the plaque had recombined them in a strikingly innovative way, creating thereby an entirely novel, as well as a highly sophisticated visual message.
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OLD BABYLONIAN KIŠDĀTUM, “WHAT ONE MAY GET” Marten STOL*
This contribution will discuss the word kišdātumas attested in Old Babylonian texts. We begin with the two dictionaries, looking under the singular kišittu(m). AHw 491a, 1. Plural: “Erlangtes, (nicht durch Kauf) Zugefallenes” (translated in CDA as “acquisitions (other than by purchase)”; CAD K 453a, 4: kišdātu “acquisition, asset” (OA, OB). 1. OLD ASSYRIAN The word is also attested in Old Assyrian and was discussed in the dissertation of K.R. Veenhof. In a recent book he translated the word in context as “what accrues (to me/to us)”, without comments, once noting that what accrues could be positive or negative (on no. 68a: 15).1 He showed that the verb kašādumhad two meanings: 1) that money “accrues to” someone; 2) that costs, expenses are incurred.2 An example of (1) is ikšudī-maalqe“(it) accrued to me and I received (it)” (KSS 186 I 600: 15), of (2) it is mētum 6 kutānī ikšudam “I was charged 6 kutānum-textiles per hundred”.3 In Old Assyrian kišdātum can be a benefit from an inheritance (see below), which fits the verb kašādumin this passage in a letter: “The silver that accrued to you (…) when receiving a share of my father’s estate (šabītabijatazuzzu).”4 *
Vrije Universiteit, Amsterdam. K.R. Veenhof, AspectsofOldAssyriantradeanditsterminology, 1972, p. 416 f.; the new book:KültepeTabletleri VIII, 2017, nos. 6: 7, 68a: 15, 81: 30 (“account”), 223: 6, 267: 18. 2 K.R. Veenhof, Aspects…, 1972, p. 413. 3 AKT 3 61: 10, with J.G. Dercksen, OldAssyrianInstitutions, 2004, p. 174 (n. 472). 4 CCT 4 49b: 19-23, with K.R. Veenhof, Aspects, 1972, p. 413; C. Michel, Correspondance des marchands de Kaniš au début du IIe millénaire av. J.-C., 2001, p. 336 no. 233. 1
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Unusual but precious for us is this passage in an Old Assyrian text on the expenses of a marriage, to be paid by the brothers. One brother says: “Our sister is grown now. Come, (as to) silver as much as will be spent, either let the three of us put (it) together according to our k.(anakišdātini), or let us borrow the silver on interest from a merchant’s house, so that we can pay all expenses and marry our sister to a husband”.5
The brothers, having no silver, preferred to borrow it. They propose that, later on, all of it will be paid back “from the silver of our father’s house”. If this does not succeed, the brothers guarantee payments “according to their k.” (ana kišdātim izuzzum) (35-37). In this text, k. seems to refer to an income expected later. B. Kienast: “Der Vater ist gestorben, die Erbteilung aber noch nicht abgeschlossen; die drei Söhne sind also ‘ungeteilte’ Brüder.”
This refers to an undivided inheritance (indivision), well known from Old Babylonian, and studied by D. Charpin in his Archivesfamiliales, 1982, p. 111, 174-176. Here we learn that the undivided share can be named kišdātum in Old Assyrian. 2. OLD BABYLONIAN We now turn to the Old Babylonian evidence. (1) Simplest is a litigation about lost oxen: they were found (kašādumN, line 7) in the hands of Ibni-Marduk with two other men, the authorities told them to give restitution for the oxen, and in the end one ox is qualified as kišdātIbni-Marduk, “found” by this person (23).6 (2) A letter speaks of še’umkašittumùiniātalpījašarqātuminaqātišuù inaqātimārī-šuikkaššadū, “pinched barley and stolen allotments for my 5
S. Çeçen, ArchivumAnatolicum 1, 1995, p. 56 no. 4: 5-12, with K. Hecker, TUAT NF 1, 2004, p. 55f.; B. Kienast, DasaltassyrischeEherecht, 2015, p. 166-169, with p. 84. Concerning the same issue is the text S. Çeçen, ArchivumAnatolicum 2, 1996, p. 19-21. 6 TCL 1 164, VAB 5 309. Note that R. Westbrook and C. Wilcke complicate matters by emending ki-iš-[d]a-at into ki-iš-ša-at; AfO 25, 1974-77, p. 119 note 36 — Several persons mentioned in the text are known as dealing with oxen: Ibni-Marduk, son of Sîn-eribam (4): BDHP 32: 2-3 (sells a calf); Emaḫtila (5): CatalogueoftheBabylonian TextsintheBritishMuseum III, 2006, p. 58, BM 17039: 1 (kaparrūtum), and AbB 7 147: 8; Ilima-abi, son of Ilšu-abušu, witness (26): CT 4 17a: 3 (sipa). For the witnesses, see R. Harris, AncientSippar, 1975, p. 107 n. 131 — Read in line 2: Ilšu-ibni PA.PA šaerén Šar-rum-la-baki; not mentioned by K. de Graef, AulaOrientalis 20, 2002, p. 62.
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oxen are found in his and his sons’ hands”, K.R. Veenhof, AbB 14 54: 6-8 [with a few modifications], cf. iniātalpījakašittuminaqātišuikkašdāma, “pinched allotments for my oxen were found in his hand” (13 f.). The barley is meant for the workers during the plowing season. In another letter we read: “We have seen them stealing the barley.”7
What is the meaning of the word in other contexts? We begin with situations in the context of a family. 2.1. Propertymadeavailablebyamothertoherson(s) (3) ARM 10 90: 18; in a letter from Mari, written by Atrakatum, sister of Zimri-Lim, married to the foreign chief Sumu-dabi. “Because I respect my lord’s order, I have paid 6 silver shekels, k. of the sons who live with me. The remainder (is) 4 silver shekels. (Iddin-Sîn) could come here and resolve the matter with Mut-Bisir’s sons.”8
“My lord” here is both a “king” and her husband. The money is the k. of her sons, a situation which fits the Sippar texts to be discussed (4, 6). Note that the total of the monies claimed is ten shekels: does this refer to marital gifts reserved for the marriages of her sons? Anyhow, she is forced to pay this sum. J.M. Sasson in JESHO: “A woman of some standing, struggling to survive despite successive legal reverses. In the first instance, this woman had to pay a monetary judgment by dipping into her sons’ inheritance.”
(4) K. van Lerberghe, OLA 21 no. 65: 4. In a group of three texts from Sippar we meet Annum-piša and his brother Ipiq-Antum.9 Their mother Mazurātum, later a widow, must have been a powerful character. The tablet according to which Annum-piša was to be the sole heir of 7 CAD K 289b, kašittuB, referring to B. Landsberger, ZDMG 69, 1915, p. 528, “(entwendetes und) erwischtes Gut”. New is this reference: “As if chasing after stolen goods” (kīmakašittim), thus A.R. George, CUSAS 36 145: 13. In a broken context ka-ši-tim; AbB 3 70: 19-23 (CAD). A discussion by J.-M. Durand, LAPO 17, 1998, p. 647, n. a. 8 L. 16-21: ananašpartibēlijaaplaḫma6 gín kù.babber ki-iš7-da-atdumu.meš-jaša ittijawašbūašqulšapeltum 4 gín kù.babbar lillikammaittidumu-meš Mut-Bisirlisniq. J.-M. Durand, LAPO 18, 2000, p. 375 no. 1185, note d); J.M. Sasson, FromtheMari Archives, 2015, p. 216 (whom we followed). “Sons” had already been suggested by J.M. Sasson in JESHO 20, 1977, p. 91; sons from her earlier marriage? Atrakatum: see J.-M. Durand; also M. Birot, ARM 27, 1993, p. 43 note j to no. 2: 35. 9 M. Stol, “Die Übernahme eines Nachlasses”, AOF 24, 1997, p. 68-74 — The third text in the group, CT 8 9a, is not discussed here. G.Th. Ferwerda collated the text and suggested to read in line 21 uš-pé-el, cf. pūḫumin line 8.
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Mazurātum’s daughter (a “nun”), was lost, and now she and her husband gave it to him and his brother, Ipiq-Antum, who is mentioned first(!); the lost tablet was then declared invalid (CT 45 25; Hammu-rabi 31). Our much later tablet (Samsu-iluna 10) states that the share (ḫa-la) of Mazurātum (now a widow) had been the k.of Annum-piša who had supported her (nadānumGtn).10 Did he never marry? Note that the kišdātum is admininistered by a widow. Then, Annum-piša agreed that the daughter of his brother Ipiq-Antum (anadîtumof Šamaš) take over the care of his mother; the expenses that he had made were refunded to him (9-17). The last lines suggest that after the (grand)mother’s death all her possessions were to go to the nadîtum (24 ff.).11 Clearly, Annum-piša was childless, without heirs. Turning to kišdātum: the original arrangement was that the inheritance of Mazurātum was in the possession of her son who used it to support his mother in her old age. He did not use it as a bride-price. (5) VAS 8 26: 15 (VAB 5 64), cf. YOS 15 74.12 This much discussed text, records simply what had happened; witnesses follow. It begins with forty shekels of silver, a large amount which was owed by a couple to their creditor, Nūr-Šamaš; possibly the still unpaid part of a larger debt (Restschuld).13 The wife Bēlessunu had been abducted (sepûmD) to the city Malgium by a certain Iddin-Ea, but the creditor seized him in Babylon “because of” his deed. Then another man guaranteed that Iddin-Ea will present the woman within one month: “Sîn-iqišam, son of Kunija, had assumed guarantee for Iddin-Ea — (the) k. of Bēlessunu — for (ana) 24 shekels of silver, for one month, but Iddin-Ea did not bring the woman at (this) deadline, and Sîn-iqišam was forced to pay (uštašqil) (the) 24 shekels of silver to Nūr-Šamaš [the creditor].”
10 Lines 2-8: mimmaannîmx x[…]ḫa-la Mazurātumdam Nidnušaki-is-da-at[sic] Annum-pišadumu NidnušaananudunnêmugimrīšaAnnum-pišaanaMazurātumummišu ittaddinu. 11 D. Charpin sees as background to the text an “adoption de la nadîtum Bêletum par Mazuratum”; RA 85, 1991, p. 91a (in his review of OLA 21). 12 YOS 15 74 looks like the case: so D. Charpin, RA 109, 2015, p. 175 (top). Dated to Sîn-muballiṭ 9, whereas VAS 8 26 is dated to year 7. VAS 8 26 states that a guarantor was forced to pay; five witnesses (without their father’s names) follow (no oath). It is possible that this statement was used later, during a litigation in year 9. 13 Formula: (silver) ša eli Ilum-gāmil u Bēlessunu dam-a-ni iršû; as interpreted by M. Stol, “The Old Babylonian ‘I Owe You’”, in Silver,MoneyandCredit.ATributeto RobartusJ.vanderSpek, 2016, p. 23-37.
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End of the statement. Witnesses.14 My explanation: The husband in the couple is no longer alive and his wife Bēlessunu is responsible for half of the debt.15 She has to pay half of the debt, 20 shekels, plus interest (so G. Ries). She is expected to acquire money, her kišdātum.Iddin-Ea attempts to hide her in Malgium trying to save her from financial disaster — he may belong to her family or may even be an adopted son. Sîn-iqišam guarantees to present IddinEa and the woman, implying her kišdātum. This money possibly was meant for her son, as we saw in Old Assyrian. (6) OLA 21 no. 95: 20. A litigation from Sippar was initiated by (the) three children of Enlil-nāṣir claiming property from the descendants of Warad-Sîn with the statement (20-21): “The kišdātumof Enlil-nāṣir, our father, […] the excess in the family property (watartibītabīni), which we are entitled to take (šaleqēni), is in your hands.”
The word kišdātumis not repeated in lines 31-33 (nor in 48): “The judges saw that the excess in the family property is not in the hands of Warad-Sîn.”
The k. was not essential for their verdict.16 14 Notes on this translation: line 13. The father of Sîn-iqišam has the name Kù-ni-ja, not Ḫanija. – 15. kišdātBēlessunu is an apposition to Iddin-Ea (Kraus). Translations: “Festnahme der B.” (Schorr), “Ergreifung der B.” (Koschaker), “das Eintreffen der B.” (Landsberger). They must have had in mind the singular kišittum. M. Schorr, VAB 5 p. 98, suggested to correct the word as ki-iš-ša!-atB.(“Zwangsarbeit”)which has been accepted ever since, by R. Harris, R. Westbrook, C. Wilcke, S. Lafont. – 17. il-le-e-mamust be an error for ilqe-ma, as has been suggested by many scholars. Contra G. Ries, ZA 71, 1981, p. 83 f., elûm cannot mean “to increase”; that would be uṣṣab, in other periods irabbi. His idea that the amount is half of the principal, augmented with interest, is attractive. – 23. Verb šaqālumŠt (passive), with F.R. Kraus, KöniglicheVerfügungeninaltbabylonischerZeit, 1984, p. 269 n. 420, “wurde D zu zahlen gezwungen”. – Lit.: firstly P. Koschaker, Babylonisch-assyrischesBürgschaftsrecht:einBeitragzur LehrevonSchuldundHaftung, 1911, p. 20-23; lastly S. Lafont, “Enlèvement et séquestration à l’époque paléo-babylonienne”, FM VI, 2002, p. 69-88, esp. 75, no. 8, and 85 f. With earlier lit.; add B. Landsberger, ZA 43, 1936, p. 315 n. 4; F. Kraus, Verfügungen, 1984, p. 269; C. Wilcke in V. Haas, AußenseiterundRandgruppen, 1992, p. 60, 74 n. 64. 15 Which means that solidarity among both debtors (inašalmuukēnu)did not apply. 16 Edited by G. Voet & K. van Lerberghe, “A Long Lasting Life”, in DUMU-E2-DUBBA-A. Studies in Honor of Åke W. Sjöberg, 1989, p. 526. They supply [ù] “and” at the beginning of line 21. G. Suurmeijer suggested to supply [ša] = “of”; here “which is”;
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At the beginning of the text, the total estate inherited by Warad-Sîn, son of Sîn-māgir, is described in great detail. The second item is a house in the cloister that Lamassī had given to her mother [sic] as inheritance and which the mother (later) gave to Warad-Sîn, her son, as inheritance (3-7). The following items are two fields, a house, slaves, “which Inbuša the kulmašītum-woman, daughter of Abum-waqar, had given to Warad-Sîn, son of Sîn-māgir, her ‘brother’, (as) her inheritance” (8-17). The claimants must have been family and one (Ibbi-Enlil) was a neighbour of Inbuša.17 The judges established that the inheritance-tablet (ṭuppi aplūtim) recording what Bēlessunu gave to Lamassī and what Lamassī gave to Warad-Sîn, her son, as an inheritance, and the partition-tablet (ṭuppi ḫa-la) of Inbuša the kulmašītum-woman, daughter of Abum-waqar, (recording) that she had the power to give as much of her inheritance as she liked (malalibbišamaṣiat, 28), states that she gave it to Warad-Sîn, son of Sîn-māgir, her “brother” (25-29). G. Suurmeijer rightfully suggests that the fact that Inbuša had the right to “do as she pleases” (28) “played a role in the judges’ decision to reject the claim” (240). It is possible that the litigants saw in this unusual situation an opening to intervene with their claim. Note that here, again, an inheritance goes through female hands. In text (3), discussed above, kišdātum possibly was the money reserved for unmarried sons by their mother. In text (4) kišdātum referred to money reserved for the son of a widow who could dispose of it as he wished. In this text (6) nadîtum-women are associated with it. (7-8) L. Dekiere, MHET II/2 182: 3 and CT 2 45: 3 = MHET II/2 183: 3, Tablet. During the years Hammu-rabi 1-15 Šamaš-bēl-ili, son of Ṣilli-Šamaš (at Sippar), is known to us as a seller of houses. The buyers were in particular Nidnuša, son of Warad-Wēr, and, later on, his daughter Mannaši, a nadîtum. The two sales to Nidnuša are known to us from
G. Suurmeijer, PropertytransferwithinthefamilyinOldBabylonianSippar I, diss. Universiteit Gent, 2014, p. 356. Full discussion of this text in “The Abum-waqar family”, ibidem, p. 237-240, with family tree (p. 239); cf. p. 354-357. He relates the text to CT 8 16a = MHET II/1 106 and reads in OLA 21 95: 12 dEN.ZU!-is-sú, as in MHET II/1 106: 11; p. 238. note 878. 17 G. Suurmeijer, Property transfer, 2014, p. 357, with note 55. Note that the word “brother” can stand for “nephew”.
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litigations initiated by the seller Šamaš-bēl-ili, the one possibly about the price (2 gín ú-zi-bu-šu),18the other possibly about the size of the house (verb sanāquD “to check”) (MHET II/2 149). The daughter of Nidnuša, Mannaši, bought two unbuilt house plots (é ki-gál) from Šamaš-bēl-ili (CT 47 34, -.X Hamm. 14). Less than a year later she bought from him: “the exit of a house (é mūṣûm), the kišdātumof Šamaš-bēl-ili, adjacent to the house of Sîn-nāṣir, son of Ennam-Sîn, and the house of Mār-Baja; its first front side: the house of Mannaši, its second front side: Broad Street” (MHET II/2 182:1-7; -.VIII Hamm. 15).
One month later the seller Šamaš-bēl-ili filed a complaint to her (ragāmum) “about 3 1/3 SAR, 7 shekels [house], together with 1 1/3 cubits, front side, e[xit], the kisdātum[sic] of Šamaš-bēl-ili” (no neighbours are mentioned here) (CT 2 45 = MHET II/2 183, Tablet, with Case) (-.IX Hamm. 15).19 The judges (of the king, so MHET 183 Case 6) checked the house, and established that indeed the property conveyed was “12 shekels house less” than had been agreed upon in the (earlier) sale contract, but clearly a settlement had been reached by giving an equivalent plot. The description of the equivalent plot as warkatum šupālum is exactly that of the second plot bought earlier in CT 47 34: 4-5.20 “Because Šamaš-bēl-ili had again filed a complaint against M. (aššum Š. ituru-ma ana M. irgumu), the judges imposed a punishment on him.” (16-19)
Finally, the sister of this Šamaš-bēl-ili, the kulmašītumTarbi-Annunîtum, sells a house to Mannaši (CT 47 23; -.X Hamm. 14), the neighbours are Šamaš-nāṣir and Nidnuša (undoubtedly the father of Mannaši). 18 CT 6 49a = MHET II/2 140; verb baqārum. S. Greengus, JAOS 121, 2001, p. 265a: “Read uṣṣibūšu, they (the judges) added 2 shekels silver for him (as compensation)”. 19 Remarks on MHET II/2 183 were made by R. Harris, AncientSippar, 1975, p. 25; E. Woestenburg, AfO 44-45, 1997-98, p. 352b. Collated by G.Th. Ferwerda. 20 There is one problem: the tablet CT 47 34 (Hamm. 14) adds as neighbouring place unequivocally (da) i-zi-ib-tim “adjacent to an abandoned area”(?), signs which we can reconstruct on the Case, 34a: 5, when emending all signs (seemingly “Šamaš-bēl-ili”!). One year later, in MHET II/2 183: 14 (and Case), we see instead da é I-bi-Zi-za-na “adjacent to the house of Ibbi-Zizana (the son of Rabbija)”. The witness in line 43 and 182, Case rev. 15, is Ibbi-Zizana, the son of Šamaš-nāṣir, and both must be the same person — I see in Rabbija the name of his ancestor; more examples in M. Stol, Mesopotamien. DiealtbabylonischeZeit, OBO 160/4, 2004, p. 705 f., “Der Ahnherr”. Another example of an ancestor could be: PN and PN2, the sons of Sîn-iqišam, the “son” of Ra-i-bu-um, MHET II/1 54: 5, cf. 9: 10 f.
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One gets the impression that the seller was forced to sell real estate (because of financial problems?) and desparately tried to rescind the contracts, time and again. The judges knew this and remitted the last case to the royal judges, and again his claims were rejected. The punishment was imposed because he had come back.21 This happened in particular when a “document (promising) not to sue” (ṭuppi la ragāmim) had been issued.22 Who was Šamaš-bēl-ili? R. Harris in AncientSippar, 1975, p. 25: “It should be noted that in each instance in which he sells, Šamaš-bēl-ili receives above average prices.”
One person with this name is mentioned in a letter by the international trader Erib-Sîn (CT 6 19b = AbB 2 107: 23; time of Sîn-muballiṭ and Hammu-rabi; R. Harris, RA 70, 1976, p. 149 f.), another Š. is a witness in a text dated to Hamm. 40 (K. van Lerberghe, OLP 25, 1994, p. 19 no. 5: 17) — as to Mannaši, only once a woman with this name is associated with the cloister (AbB 5 217: 3).23 In all sale contracts most buyers are close neighbours of the seller: Mannaši (MHET II/2 182: 6; buyer: see above), Mār-ša-Baja (CT 8 48b: 3, MHET II/2 149: 2, 152: 2, 4, 182: 5; buyer in CT 6 36b, Hamm. 4), Nidnuša (CT 6 36b: 2, CT 47 34: 2, 6; MHET II/2 152: 8; buyer in MHET II/2 140, 149, Hamm. 1 and 7). Uncertain: Lamassi (MHET II/2 152: 7, cf. 34, daughter of Nanna-kiag; buyer: 321, daughter of Warad-Wēr). Warad-Wēr and Nidnuša are named as the father of Li-ba-tum, CT 47 23: 28 vs. 23a: 31. In fact, Warad-Wēr must be his grandfather. More neighbours: Sîn-nāṣir (MHET II/2 182: 4), Šamaš-bēl-ili (MHET II/2 152: 3; seller: see above), Šamaš-nāṣir (CT 47 23: 2, 34: 5), Tarbi-Annunîtum, MHET II/2 152: 6, cf. 33; seller: CT 47 23), Warad-Wēr (CT 8 48b: 2). The remaining buyers are Ramatum, daughter of Nanna-kiag, sister of Lamassī (MHET II/2 152), and Ribatum, daughter of Ḫāninum (CT 8 48b; sister of Šamaš-tappašu, 24, MHET II/2 140:22). 21 J. Hengstl: “In den altbab. Prozeßurkunden arnumist eine Strafe, welche Richter jemandem auferlegen, der unberechtigt Ansprüche erhoben hat”; WdO 11, 1980, p. 26. 22 A new example is found in a litigation published by K.R. Veenhof, “An Old Babylonian Lawsuit on the Property of a Priestess”, in FestschriftKarelvanLerberghe, 2012, 628: 36 where “the judges of Babylon” had rendered a verdict deeademre(K.R. Veenhof, p. 637 f., following E. Dombradi). 23 L. Barberon, Les religieuses et le culte de Marduk dans le royaume de Babylone, 2012, p. 155, seems to assume that the first witness in CT 2 45 = MHETII/2 183 is a judge of the king. But all three are known as judges from Sippar; M. Stol, GazingontheDeep. StudiesinHonorofTzviAbusch, 2010, p. 269-270, 271 (Sîn-eribam, Narām-ilišu, Būr-Sîn, lines 30-32).
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It is clear that the houses or plots sold by Šamaš-bēl-ili are found within one limited space in the city and close to his house; the most telling description is MHET II/2 152: 1-8 (= CT 6 45). One of his houses, that with an exit, must be located here and it is qualified as his kišdātum (MHET II/2 182, 183; another house with an exit is CT 6 36b). It could very well be the house that was left to him by his parents. At the end of the last and central text MHET II/2 183 (= CT 2 45) follows the highly interesting clausula that neither he, nor his wife Ṣarpanitum-ummī, his daughters Bēletija, nadîtum of Šamaš, and Taddin-Nunu, kulmašītum, “his children”, will file a complaint against Mannaši and her “brothers”. The name of his wife sounds like that of a nadîtum of Marduk, which fits with the presence of a kulmašītum.24 Only women are mentioned, and with religious functions, at that. Did he not have sons? We observed the same in the case of Annum-piša (4). (9) MHET II/3 393:22.25 A nun had bequeathed fields to her three nieces, among whom was the daughter of Sîn-māgir, but had not yet confirmed this in a written document — and she died. Sîn-māgir pitied the three women (including his daughter), because their field (5 iku for each one) was not sufficient to provide them with food (anakurummatišinaīṣ). He decided to “feed” (ṣâdumD) his daughter by himself and “in his goodness” he gave the other two women “5 iku field of(?) Sîn-māgir, the k. of his daughter (ki-⌜iš⌝-da-at ⌜ma⌝-[ar]-⌜ti⌝-šu)” (lines 21-24). Clearly, he could dispose of his daughter’s kišdātumas long as he lived — as could the mother in the Mari letter (text 3). The text continues by stating that the father Sîn-māgir will give to his daughter 7 iku of field and a house in the cloister, “from the (inheritance) share of the sister of her father”. Did Sîn-māgir not have sons? (10) Not the word kišdātumbut the verb kašādumis mentioned in MHET II/1 89: 7. A field, “as much as one (heir’s) (kīma[iš]-⸢te⸣-en), the share of (zitti) Išme’-ilum [elsewhere Ismaḫ-El], her father, as much as will get to her (malaikaššadašši)”, plus (any) movable property (to be) acquired
24 L. Barberon, Les religieuses, 2012, p. 24, is overcautious in hesitating. The kulmašītum is mentioned there on p. 72 no. 16. 25 Summarized by E. Woestenburg, AfO 44-45, 1997-98, p. 354, M. Stol, Thecareof theelderlyintheAncientNearEast, 1998, p. 98f. (correct there “Keep(?)” into: “is not enough” [i-iṣ, with Greengus]), and (independently) by S. Greeengus, JAOS 121, 2001, p. 264a.
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(rašûm) by her, his daughter Šallūrtum gives to Amat-Šamaš, nadîtum, her daughter, “in her lifetime”.26 That field, named zi-tiIsmaḫ-El, once had been sold and was redeemed later from the wife of the buyer, by Namija and his wife Šallūrtum (MHET II/1 41).27 We observe that Šallūrtum is the heir but only in the future she gets full possession. Meanwhile, she has the right to give it to an (adopted) daughter. The unusual addition “in her lifetime” may imply that possessing the kišdātum can be reconsidered, or annulled, when the benefactor suddenly dies. (11) MHET II/5 674: 5. Only obscure remains, at the beginning of this broken legal text, ki-iš-da-at-tim [sic] iš-ta!-mu-ú, about two fields; “they have bougth the k.” Excursus: kišdātum and ḫa-la (zittum) M. Tanret noted that in text 19 (CT 4 11a) ḫa-la “inheritance” is distinguished from k.; FestschriftKarelvanLerberghe, 2012, p. 594 n. 5 (“own acquisitions”). Similarly MHET II/2 226: 2, 14. In MHET II/1 53: 9 one is inclined to read: (fields) [ḫa-la] ù kišdātiša. Cf. G. Suurmeijer, Propertytransfers, p. 464.
2.2. Sharesincommercialenterprises A second context within which we come across kišdātumare commercial enterprises (tappûtum). There, the word seems to refer to an expected share in the profits and in such a context “brother” often stands for “business partner”. There are three forms of this partnership, the one in commerce, the other in the cultivation of a field, the third in a collegium of priests.
26 Kīmaištēnis attested in a limited number of passages. Here it must be a shortened version of kīmaaplim/mārimištēnknown from legal texts, like Codex Hammurabi; see CAD I/J 275b (2’). It also refers to one of the partners in an enterprise, as is clear from MDP 28 426: 11-14, ina nēmelišunu kīma ištēn PN ikkal, cited in CAD I/J 277b (top). CAD U/W p. 6a may have been inspired by that passage by translating kīmaištēnubānī luṣṣub in a letter as “let me share in the wealth (lit., let me suck my finger) as one partner” (UET 5 8: 13-14, cf. 17-18). The other OB passages for kīmaištēnare J. Eidem, Theroyal archivesfromTellLeilan, PIHANS 117, 2011, p. 190 no. 115: 7, A.R. George, TheBabylonianGilgameshEpic II, 2003, 180 col. vi 234 (= Gilg. P VI 27), AbB 3 33: 18, with R. Frankena, SLB IV, 1958, p. 106, and CUSAS 8 21: 8 (kīmaištēnušanîm). 27 For the entire story, see G. Suurmeijer, Propertytransfer, 2014, p. 317-322, “The Ili-ḫamād-family”.
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2.2.1. Incommercialventures (12) TCL 10 78: 26. A list of deliveries, computed in silver, received by the well-known merchant Mannija from Larsa. The list ends with two totals, the first a large sum named ì-gál-la, “what is available”, the second “the price of sesame, šak.Mannija”, so the sum he is expected to cash later.28 (13) BM 80365 (Hammu-rabi), copy and transliteration by G.Th. Ferwerda, reproduced in the Appendix. Partners had invested (aḫum mala aḫim ištapkūanagerrim?[…], 9-11)and judges passed a verdict (13). Anatum and Nannatum a-wi-lum a-na ki!-iš-da!-t[i-šu-n]u [k]ù-babbar-am i-pulu!-ú-maa-ḫu-uma-naa-ḫi-imú-uli-ra-ag-gu-um (25-29). 2.2.2. Inagriculture (14) YOS 13 335:19.29 A rental “for partnership” of a large iškāru-field (18 iku) of Warad-Marduk, son of Šamaš-bāni, by three persons, including Warad-Marduk. This additional clausula at the end: “Warad-Marduk has received 3 shekels of silver from the yield of the field, together with 1 shekel of silver, his k.”(qadum1 gín kù-babbar ki-iš-da-ti-šu, 17-20).30 (15) Kh.S. Isma’el, TelulKhattab, 2007, p. 31 f., no. 8: 7. Šarrum-Adad and Kubbulum are partners (šutapû) in three fields; then follows: “In the k.of Kubbulum; Kubbulum and Nīšu-īnišu, nadîtum, are partners (šutapû) — for the fodder of the oxen, the sowing-seed (anaše-ba gu4-ḫi-a še-numun).”31
28
Mannija: W.F. Leemans, TheOldBabylonianmerchant, 1950, p. 51-53. More financial terms in his archive: šiliptiM.inakīsim, TCL 10 86: 22 f., 88: 24 f., cf. 94: 24; ana nadānimiqbi, 104: 7-9, 108: 6-9, 127: 6 f.; ananadānimleqûm, 106: 9-10. 29 For YOS 13 335; see F. Pomponio, Icontrattidiaffittodeicampiperlacoltivazione dicerealipubblicatiinYOS13, 1978, p. 72 f.; R. Pientka, DiespätaltbabylonischeZeit, Imgula 2/2, 1998, p. 354 no. 183. Warad-Marduk: also in E. Szlechter, TJA, 1963, p. 78 f. UMM G 51, where he and his (biological) brother Gimillum rent a field from a dub-sarzag-ga, at the order of two high-ranking persons in Kiš. They are named bēlūpiḫatim; cf. W.R. Mayer, Or NS 80, 2011, p. 346. See also R. Pientka Imgula 2/1, 1998, p. 136 n. 703. 30 Such a prepayment was named teqrubātum; see M. Stol, “Renting the divine weapon as a prebend”, in FestschriftKarelvanLerberghe, 2012, p. 575 (bottom). New references for the verb qerēbum D meaning “to make an advance payment” are AbB 9 119 rev. 9, CUSAS 36 98: 9, and TLB I 213: 18. 31 Kh.S. Isma’el, OldBabyloniancuneiformtextsfromthelowerDiyalaregion.Telul Khattab, 2007, p. 31 f., no. 8 = ZeitschriftfürOrient-Archäologie 1, 2008, Plate 8, a.
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(16) D. Arnaud, BBVOT 1 no. 92: 5, 12; in the sections lines 4-10 and 11-19 (tappûtum, 13). Lines 4-5: More than 15 kor of barley, an interest-bearing loan (ḫubullu), k.of Lu-Iškura. Line 12: barley, ḫubulli?, k.of Ibni-Marduk, “his brother”. Both men are known as sons of Ili-usātī. In 11-19 they trade in large amounts of barley.32 (17) BM 108887 rev. 3 (copy Irene Plantholt Sibbing). In this letter a man who is going to dredge a canal (takkirum) writes to his supervisor: “You have assigned to me 18 iku of earth. Let the weapon of Marduk be set up, and establish for me by the weapon of Marduk the (quantity) of the earth, my k., so that I can remove (it).”33
Here, von Soden’s “(nicht durch Kauf) Zugefallenes” fits to some extent — but note that he only expects to get his share of earth. 2.2.3. Partnersincollegia (18) S.E. Richardson, TLOB 65: 6. The “journey of the weapon” of a god was hired by members of a collegium of gudapsûm-priests. They derived an income from performing this prebend.34 The “journey of the weapon of the god Šamaš” during the barley harvest was hired by two priests, one of whom is known from similar texts.35 There are two lessors and the “journey” is qualified as their k. (kišdāt PN1 u PN2). The text differs in no respect from the other Journey texts. (19) CT 4 11a. Here the prebend involves the baking trough (nēpîtum), by brothers used in a cult, whose “inheritance” (aplūtum) was received by Nidnat-Sîn, son of Mār-Baja.36 The brothers of Nidnat-Sîn paid him for 3 troughs and received them as their k.(3 nepiātumkišdātišunuilqû). 32
M. Stol, Mesopotamien, 2004, p. 722-726. BM 108887 obv. 13 – rev. 4, partially cited in Festschrift Karel van Lerberghe, 2012, p. 565 n. 14. The first line quoted (obv. 13): 1 bùr saḫar-ḫi-a te-si-ḫa-an-n[i]. 34 M. Stol in Festschrift Karel van Lerberghe, 2012, p. 561-583. The text discussed here is mentioned on p. 568, no. 8. 35 Iddin-Marduk, in CT 4 18c: 5 (no title), 23c: 6, BM 78393: 5 (the son of Ipiq-Antum). 36 VAB 5 no. 193 (outdated). A prebend: G. van Driel, Elusive Silver, 2002, p. 108 n. 58 (seen by F. van Koppen), cf. mušākilūtumusirašūtum in CBS 414; G. van Driel, p. 33 n. 2, 109 n. 60. The first two witnesses are gudapsûm-priests (29-30). — “Utensils” used for one prebend (numāt 1 ninda): VAS 7 149: 12; cf. the numātum in the temple 33
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2.3. Financialcontexts (20) MHET II/4 471 rev. 2, 6.37 “Half a mina of silver […], the k. of Ilšu-[ibnišu], was received by Ilšuibnišu, ‘from the hand’ of Ipiq-Annunîtum, [his brother]. Ten shekels, from (šà) half a mina, the k.of Abum-waqar …, was received by Abum-waqar, ‘from the hand’ of Ipiq-Annunîtum, his brother.”
This procedure was based on promises (= guaranty) by the palace, see obv. 7-9. This passage, although in broken context, is most welcome in that the k. here is an expected amount which indeed was cashed later, fully or partially. (21) Di 837: 18, from the Ur-Utu archive (Sippar).38 The father of four sons had died but he had not paid the rental of a field, six shekels of silver. Ur-Utu and his three brothers accept their responsibility and each of them is willing to pay 1 1/2 shekel. The three will pay their share via the money market: “They will pay 4 1/2 shekels to the holder of the debt-note [ana nāši kanīkišu].”
But the following is said of Ur-Utu, the principal heir (17-19): “After 1 1/2 shekel of silver out of (šà) the 6 shekels of silver, the k. of Ur-Utu, their brother, has been deducted.”
This text originates from his archive and wishes to state that he pays in another way. Here the Old Assyrian alternative meaning of kašādum, kišdātum fits: Ur-Utu is confronted with an obligation to pay. (22) D. Arnaud, BBVOT 1 no. 91: 6. Five shekels of silver, from eleven shekels, which Sîn-išmeanni promised (to pay) because of (aššum) Irsigar and Awil-Mišarum: the k.of Ir-sigar, son of Ibni-ilum, was delivered by [I]r-sigar, son of Ibni-ilum, and received by Ibni-Marduk […].39 inventories CT 45 109, DCS 115, SLB I(1) 2: 24. For ninda “prebend”, see this author in a forthcoming Festschrift (where this reference is missing). 37 Collations by E. Woestenburg, AfO 44-45, 1997-98, p. 355b. 38 M. Tanret, “Of Wills and Bills… On Inherited Debts in the Ur-Utu Archive”, in FestschriftKarelvanLerberghe, 2012, p. 591-595. 39 Seal impressions: G. Colbow, RA 86, 1992, p. 138 f., e. Remarks were made by R. Pientka, Imgula 2/1, 1998, p. 84 (the date Amd 34), 2, p. 410 (from Dilbat); F. van Koppen, “Redeeming a Father’s Seal”, in Festschrift C.B.F. Walker, 2002, p. 159 with note 20 (from Sippar!). Awil-Mišarum and Ilšu-ibni PA.PA (4, 11) may also be attested in CT 45 51: 9, 15 (Amd 34).
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(24) D. Arnaud, BBVOT 1 no. 109: 6, 14. Large amounts of silver, often a part of (šà-ba) a larger sum: kišdātPN. (25) TCL 1 161: 3. Six shekels, from (šà) 10 shekels, k.of Ilum-ḫabil, delivered by Iddin-Nabium, received by Pirḫi-Amurrum, the judge. Cf. TCL 1 163, 3 1/2 shekels of silver, remainder of the silver of PirḫiAmurrum, judge, which “stood in the hand” of Ilum-ḫabil.40 2.4. Moneytobepaidtoinstitutions (26) CT 45 38: 4. (…), the silver value of nine ma-a[š-x …] [a merchandise?], part of (šà) 5 minas of sil[ver …]. In year 37 of Samsu-iluna: “For the king … […], k.of Ipiq-Annunītum, until the Palace [will require(?)] to bring (the merchandise), (which was) given to Mār-Araḫtum, thecollector (mušaddinum)”41
After a ruling details follow. There, in the only readable line 8, the detail is: [… š]aigi-sá ša-pí-irSippiršaitu a[b-è-a …] (of year 37).42 If my reconstruction is correct, Ipiq-Annunitum owes the silver to the palace. (27) MHET II/5 656 col. , 10’. About a field of the merchant Mannašu who had died without leaving kin (“his hearth was extinguished”), but who owed “gold as the impost of the harbour of SipparAmnānum” (guškin nēmettumšakar Sippir-Amnānumšainamu Abiešuḫ, year “o”). “As to the k. of merchant Mannašu, one collector (1 mušaddin guškin) urged (esērum) the harbour of Sippar-Amnānum to pay the gold, and in order to satisfy the palace (anaapālé-gal), the general Ilum-damiq bought (the field) from (ki, coll.) judge Sîn-iddinam.”
And bought from many more persons; col. , and also the harbour of Sippar-Amnānum; MHET II/5 656 col. 2: 1-14, col. follows.43 40 R. Harris, AncientSippar, 1975, p. 112 n. 153; 141 and n. 102. Cf. “from the hand” of PN in MHET II/4 471 rev., see (20). 41 L. 1-5: [… ki-i]š-da-at Ipiq-Annunītum adi é-gal ba-ba-[lam irrešu?] [a-n]a MārAraḫtummušaddiniminnad[nu …]. 42 M. Stol, Mesopotamien, 2004, p. 773 n. 910. Note mušaddin igi-sá in BE 6/1 69, line 13, and K. van Lerberghe, OLP 24, 1993, p. 37 no. 5: 14. 43 R. Harris, AncientSippar, 1975, p. 59 (n. 12) (= BM 78254). I gratefully followed the reconstruction by F. van Koppen, FestschriftWalker, p. 168, on this section.
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Summary by F. van Koppen: “A forced liquidation of the field of a deceased merchant sold by a number of judges, other prominent citizens and the kārum of Sippir-Amnānum to Ilum-damiq in order to remedy the deceased’s tax arrears [= kišdātum].”
This is similar to the Old Assyrian usage in that the debt has already been incurred. (28) J.-M. Durand, ARM 26/1 319 no. 154-bis. Said of a city: “Let the city [satisfy/pay] according to [its] k.”44
(29) F. Joannès, Ḫaradum II, 2006, p. 76 no. 24: 20, 30. Business between the cities Ḫarrādum and Jablija, on the Euphrates: “We transported upstream the barley, their k.,but they did not satisfy/pay us” (20 f.); “The barley, your k.[…]” (30).
(30) S.M. Maul, Florilegiummarianum II, 1994, p. 34 no. 10: 11. In this and two related letters the problem is whether or not to requisition privates (muškēnum) to assist the palace in threshing the harvested barley. “The cows of the palace that … and(?) shall thresh the k.of their houses.”
S. Maul: “Die Kühe des Palastes, die i[n ? ... sind], werden das ihrem Haushalt zugefallene (Getreide) (durch Zertrampeln) dreschen.”
His translation of k. follows W. von Soden, AHw. The line remains obscure. The “houses” point to private households and the k.could refer to the cows. Note that the three letters discuss threshing by oxen, not cows — with this exception.45 (31) Finally, we draw the reader’s attention to the word kusudātumin an OB contract from Terqa.46 In this litigation about a field, in the verdict, reference is made to “the tablets of” these k.: 44
ālumkīmaki-ìš-da-t[i-šulīpul]. Another exception are the cows in ARMT 14 48: 12, 17. J.-M. Durand collated the passages and saw instead munus-ḫá, “women”, suggesting a “plaisanterie”; LAPO 17, 1998, p. 358 notes 47, 49, with p. 360. The copy of our text offers áb-ḫá (p. 34). – The third text is ARM 6 23. 46 O. Rouault, TerqaFinalReports,no.2. Lestextesdessaisons5à9, 2011, p. 44, Terqa 8-5; J.M. Sasson, FromtheMariArchives, 2015, p. 216. 45
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(11) [ṭu]p-pa-tim šaku-su-da-timi-ba-nu-ú(12)i-nabi-timùa-šà-šu(13) i-ba-n[u]- ⸢x⸣k[i]-ma(or: [šu]m-ma)bi-ta-amšaku-su-da-tim(14)⸢ù⸣ṭú?ub-bu ib-qú-ru bi-sú ⌜x⌝ (15) Ja-ar-i-pi-im dumu I-din-dI-túr-Me-er (16) ka-ši-id
If we may connect this word with kišdātum (note the by-form kisdātum, in texts 4 and 8), it could be that here the status of the house and field was determined. The verbal form ibannû in line 11 could be related to banû, “to create”, meaning 4, “to devise a plan, to create a situation” (CAD B, p. 89); in this case by assigning to it the status of a kišdātum; in writing (inaṭuppātim). Lines 13-14 are problematic. Lines 14-16 seem to conclude that house and field are not yet Jar’ipipim’s permanent property — he is expecting to get his house, as the active participle(?) at the end says (kāšid).47 APPENDIX BM 80365 (text 13), copy and transliteration by the late G.Th. Ferwerda (1957-2016). obv. 1 [……] x x (x) [x x x]-lu?-ma d[ub-p]u-umlara-[ga-mi-im…] šaa-naé dEN-Z[U]-i-[din-nam…] pd nanna-in!-du8 ù[a-na-tum] 5 dumu-me a-wi-il-dutu i!-z[i-bu? x x] x dub-pu-umša10 1/2 ma-[na k]ù-babbar-i[m] šaṣíl-lí-diškur dumu 30-[r]e?-me?-[ni?] ù30-i-din-namma-r[u]! a-ḫu-umma-laa-ḫ[i-i]m 10 iš-ta-ap-ku-ú-[ma] a-nage-er-x […] i-nabi-ri x […] x edge di-ku5-meš wa-ar!-k[a-tamip-r]u-sú x x (x) x [x] x (x) x 47 “Die (seltene) Verwendung des Stativs in futurischen Sätzen”, W. von Soden, Ergänzungsheft zum Grundriss der akkadischen Grammatik, 1969, p. 16 § 77d, with N.J.C. Kouwenberg, The Akkadian Verb and its Semitic Background, 2010, p. 164; K.A. Metzler, TemporainaltbabylonischenliterarischenTexten, 2002, p. 189-191 (“Stativ”). Add “I will reach (kašdākki) you within ten days”, AbB2 135: 4.
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[…] x x x x x x […] x a-na-tum/a-we-lum rev. [… ma-l]aa-ḫi-im! iš-ta-ap-ku [i-mu-r]u-ú-ma [dub-pa-a]mšu-a-tii-na UD-KI[B]-⸢NUNki⸣ p d [ E]N-[ZU]-ga-mila-naqá-ta-tim 20 p a-n[a]-t[um] ù dnanna-tum id-di-nu u4-um kù-babbar-umšapi4 dub-pí-im ⸢šu-a-ti⸣ i-naa-ḫi-timib-ba-aš-šu-ú [0] p a-na-tumù dnanna-[tum] 25 a-wi-luma-naki!-iš-da!-t[i-šu-n]u [k]ù-babbar-ami-pu-lu!-ú-ma[sic] [a-ḫ]uma-naa-ḫi-im [ú-u]li-ra-ag-gu-um 30 [mu] du[tu] dmarduk pḫa-am-mu-r[a]-bi [ù ur]ukiUD-KIB-NUNki it-mu-ú u.e. [igi] x x x x (x) lú-dutu [igi …dum]u dutu-ILLAT-s[ú] l.e. i [igi im-gu]r-30 [igi …] x x x x [igi ….] x x x x x l.e. ii igi 3-ga-mil igi ṣil-lí-x x x l.e. iii itu šu x a mu …. (damaged signs)
GIMIL-MARDUK UNE CARRIÈRE DE JUGE OU UN JUGE DE CARRIÈRE ? Michel TANRET*
C’est un plaisir que de pouvoir offrir ces quelques pages à Dominique Charpin, grand Assyriologue, dont les travaux ont illuminé d’innombrables facettes de la Mésopotamie ancienne et ont mis en valeur cette civilisation souvent encore trop méconnue. Un des nombreux sujets qu’il a traités dans différentes études est le droit mésopotamien. C’est dans ce cadre que nous lui présentons ici quelques données et réflexions sur quelques juges sippariotes paléo-babyloniens. 1. UNE FOIS JUGE, TOUJOURS JUGE ? Si plusieurs auteurs ont récemment traité du système juridique PaléoBabylonien (Dombradi 1996, Lafont 2000, Charpin 2000 et 2004, Stol 2004), peu d’attention a été vouée à des juges individuels et leur carrière. Harris remarque (1975, 117) que les juges attestés dans les documents d’avant Ḫammu-rabi n’apparaissent chacun qu’une seule fois et elle se demande s’ils n’étaient donc appointés que ad hoc. Cette affirmation n’est plus compatible avec la documentation actuelle, plusieurs juges d’avant Ḫammu-rabi étant documentés plus d’une fois1 ; la raison principale de leur fréquence réduite serait plutôt à chercher dans le nombre relativement réduit de documents de cette période qui nous sont parvenus2. À partir du règne de Ḫammu-rabi Harris (ibidem) constate que les *
Université de Gand. Entre autres les juges suivants : Ḫillum, juge de Babylone dans CT 6, 47a (Sa 8) et BDHP 22 (Sa 11) ; Išme-Adad, fils de Elali-waqar dans MHET 17 (Sle) et CT 2, 50 (Sa 12), sans mention de son titre : CT 4, 26b (Sa) et MHET 6 (Im) ; Shamshija (= Utu-mansum), fils de Sîn-iddinam également dans MHET 17 (Sle), CT 2, 50 (Sa 12) et CT 48, 14 (Sa 13). 2 Dans notre base de données sur Sippar nous comptons à ce jour 448 documents datés d’avant Ḫammu-rabi, contre 3847 du début de son règne à la fin de celui de Samsu-ditana. 1
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juges pouvaient être nommés à vie, qu’ils participaient à l’administration de la ville avec la guilde des marchands (le kārum) et représentaient la ville vis-à-vis du roi. Dombradi (1996, 224) est plus prudente. Elle cite l’exemple de Utu-šumundib (qu’elle lit Šamaššumundib) qui porte aussi son titre de juge quand il est actif dans un contrat privé et elle en conclut que si le titre était aussi porté en-dehors des activités purement juridiques, c’est qu’il appartenait vraiment à la personne pour une plus longue période. Elle n’exclut cependant pas que certains juges aient été plutôt temporaires. La question se pose donc de savoir si une personne pouvait, pendant un temps plus ou moins limité, poursuivre une carrière de juge, s’il y avait des juges de carrière ou si les deux possibilités existaient de pair. Si nous voulons commencer à en savoir plus sur ce point important, un juge bien documenté fournirait une bonne base pour une étude de cas. Comme nous le verrons dans les pages qui suivent, Gimil-Marduk, fils de Ṣilli-Šamaš nous offre une telle opportunité.
2. GIMIL-MARDUK ET
SA FAMILLE
Dans l’ouvrage de référence sur la période paléo-Babylonienne, M. Stol traite de la famille de Ṣilli-Šamaš, père du juge Gimil-Marduk (D. Charpin, M. Stol & D. O. Edzard, 2000, 718 sqq.). Il renvoie à la statuette en cuivre, vouée par ce dernier pour la vie du roi Ammi-ṣaduqa à Šamaš de l’Edikuda, temple qui se situe à Sippar-Amnānum. Ceci et d’autres indications situent Gimil-Marduk dans cette ville plutôt que dans Sippar-Jaḫrūrum. E. Sollberger avait publié et commenté l’inscription sur cette statuette (1969). Grâce à ces auteurs il est possible de reconstituer une partie de cette famille, qui comportait au moins deux juges. Elagagedel’arbregénéalogique Stol suit Sollberger (1969, 91) qui avait déjà proposé que GimilMarduk avait un fils juge et une fille prêtresse-nadītum. Selon Sollberger le fils était Ibni-Adad et la fille, Bēlessunu. Sollberger mentionne encore le père de Ṣilli-Šamaš, Aḫu-waqar. Comme il le remarque lui-même, l’addition du père de Ṣilli-Šamaš ainsi que des enfants de Gimil-Marduk repose uniquement sur l’homonymie. Que savons-nous de ces personnes ? Ṣilli-Šamaš, fils de Aḫum-waqar, est attesté (en tant que témoin, sauf une fois dans un collectif de juges
GIMIL-MARDUK
1033
– CT 47, 24) dans sept textes. À part un texte sans date, ils sont tous datés sous Ḫammu-rabi et quatre d’entre eux ont des noms d’année de Ḫa3 14 à 214. Si nous pouvons donc supposer qu’il y avait un Ṣilli-Šamaš, juge, sans doute fils de Aḫum-waqar attesté dans la première moitié du règne de Ḫammu-rabi, il y a cependant de sérieux obstacles chronologiques à son identification avec le père de Gimil-Marduk. Nous savons que Gimil-Marduk a vécu au moins jusqu’en Aṣ 17. Pour être le fils de Ṣilli-Šamaš fils de Aḫum-waqar il devrait être né au plus tard à la fin du règne de Ḫammu-rabi. Non moins de 120 ans séparent fin Ḫammu-rabi de Aṣ 17. Même pour une époque où la pollution atmosphérique devait être bien moindre que maintenant, cela relèverait quand même du miracle. Ṣilli-Šamaš, fils de Aḫum-waqar ne peut donc avoir été le père de notre Gimil-Marduk. Il s’agit d’un homonyme. Qu’en est-il alors des enfants de Gimil-Marduk : le juge Ibni-Adad et Bēlessunu ? Un Ibni-Adad, fils de Gimil-Marduk, est attesté sans titre dans deux ventes, à chaque fois comme avant-dernier témoin : en Ae « m » (CT 8, 27a) et en Aṣ 18 (BE 6/1, 105). Il n’y a aucune indication qu’il s’agirait deux fois de la même personne. Comme notre GimilMarduk n’est attesté qu’à partir de Ad 28, il est peu probable que l’IbniAdad, attesté sous Ae, soit son fils. Chronologiquement l’Ibni-Adad de Aṣ 18 (sans titre) pourrait l’être mais il n’y a aucune indication dans ce sens alors qu’il y a bon nombre d’autres Gimil-Marduk attestés sous Ad et Aṣ. Il y a bien un juge Ibni-Adad, bien attesté sous Abi-ešuḫ et au début du règne d’Ammi-ditana5, mais il est le fils de Sîn-iddinam selon quatre de ses attestations6. Il semblerait donc que notre Gimil-Marduk 3 Pour les dates nous abrégeons les noms des rois de la dynastie de Babylone comme suit : Sîn-muballiṭ = Sm ; Ḫammu-rabi = Ḫa ; Samsu-iluna = Si ; Abi-ešuḫ = Ae ; Ammi-ditana = Ad ; Ammi-ṣaduqa =Aṣ ; Samsu-ditana = Sd. 4 CT 47, 22 (Ḫa 14) ; CT 47, 24a (Ha 14 sans patronyme mais dans une liste de juges) ; Di 695 (Ḫa 19) ; Di 1074 (Ḫa 21) ; MHET 135 (serment par Ḫa) ; PBS 8/2, 231 (s.d.) ; MHET 332 (Ḫa année cassée). Jusqu’à présent nous ne connaissons pas de sceau à légende de ce Ṣilli-Šamaš mais nous retrouvons son kišib sur un même sceau anépigraphe (sur CT 47, 24a, CT 47, 22 et MHET 135). 5 CT 45, 119 (Ae daté par le serment) ; Rositani 2011, 28 (Ad 2 – sans titre) ; CT 45, 46 (Ad 6) ; BBVOT 1, 102 (Ad 6) ; MHET 478 (Ad 7) ; CT 48, 84 (Ad 8) ; CT 8, 36c (Ad 8 - ce texte l’établit comme juge à Sippar-Jaḫrurum); TLOB 17 (Ad 13) ; TLOB 17a (Ad 16) ; TLOB 18 (Ad 19) ; TLOB 19 (Ad 21) et CT 45, 54 (Ad nom d’année perdu). 6 CT 45, 119 (Ae), 2011, 28 (Ad 2) ; CT 45, 46 (Ad 6) et BBVOT 1, 102 (Ad 6). Il utilise le sceau de son père sur CT 45, 46. Un personnage se présente devant une figure (divinité ?) assise sur un trône, derrière cette figure il y a une légende encadrée : Sîniddinam / dumu Nūr-Šamaš / ìr ša Adad, qui nous donne donc aussi le nom de son grandpère, excluant tout lien avec Gimil-Marduk et sa famille. Le même sceau est utilisé par son frère Sîn-māgir an Aṣ 1 et 2. Pour un dessin et une description, voir Al-Gailani-Werr
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n’ait pas eu de fils Ibni-Adad et que cette hypothèse qui ne reposait que sur l’homonymie ou sur la présence du titre de juge ne doit plus être retenue. Comme il apparaîtra de la suite de notre étude, Gimil-Marduk a bien eu un fils juge, mais il s’agit de Ipiq-ilīšu. Quant à sa fille présumée, du nom de Bēlessunu, prêtresse-nadītum de Šamaš, elle est mentionnée dans un seul texte (CT 45, 50) daté d’Ad 24, quatre ans avant la première attestation de son père présumé. Nous ne pouvons donc exclure qu’il s’agit de la fille de notre Gimil-Marduk mais il n’y a aucune autre indication dans ce sens, au contraire, ce ne sont pas les personnes appelées Gimil-Marduk qui manquent : nous en avons compté quatorze différentes de Abi-ešuḫ à Samsu-ditana. L’identification est donc trop incertaine pour être retenue. Gimil-Marduk a un frère Atanaḫ-ili, attesté de Ad 37 à Aṣ 177, « charpentier » (nagar dans un seul texte : CT 48, 76 daté Aṣ 17) avec des connections militaires (Harris 1975, 117) mais aussi en relation avec des groupes de nomades non-sémitiques (Stol dans D. Charpin, M. Stol & D. O. Edzard 2000, pp. 719-20). Gimil-Marduk lui-même est attesté également dans un seul texte comme « charpentier » (nagar, dans Di 2062 daté Ad 22). Sa nièce Ṣiḫti-lumur, fille d’Atanaḫ-ili, est connue par un texte relatif à son mariage. Tout cela donne la généalogie suivante : Ṣilli-Šamaš s.d.
Gimil-Marduk nagar/di.kud (Ad 28-Aṣ 17)
Atanaḫ-ili nagar (Ad 37-Aṣ 17)
Ipiq-ilīšū di.kud (Aṣ 11-16)
Ṣihti-lumur šugītum (Aṣ 12)
×
Mušnada
Ae-Ad
Zimer-Šamaš
Ad-Aṣ
Warad-Ulmaššītum (Aṣ 12)
Aṣ
Maintenant que nous avons élagué l’arbre généalogique nous pouvons examiner le cas de Gimil-Marduk lui-même. 1988, n° 251b et Colbow 2002, sceau 95.5. Sur ce sceau voir aussi mon article Decorum Divinum à paraître prochainement dans un volume d’hommages. 7 Di 1211 (Ad 37) ; PBS 8/2, 252 (Aṣ 12) ; CT 2, 32 (Aṣ 17) ; CT 48, 76 (Aṣ 17) ; MHET 579 (date perdue Aṣ).
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GIMIL-MARDUK
3. GIMIL-MARDUK :
AVANT, PENDANT ET APRÈS
Stol (dans D. Charpin, M. Stol & D. O. Edzard 2000, p. 718) remarque qu’il est attesté assez souvent8. En effet, non moins de 23 textes le mentionnent, sur une période de 32 ans, de Ad 22 à Aṣ 17. Contrairement à beaucoup de juges, Gimil-Marduk est attesté un certain nombre de fois sans titre. Qui plus est, ces attestations sans titre se partagent en deux groupes : un avant et un après celles avec titre, comme le montre la liste chronologique de ses attestations9 : Tableau 1. Les attestations de Gimil-Marduk. Titre nagar – – – – – – – – –
Fonction débiteur témoin 6 sur 10 témoin 7 sur 12 témoin 5 sur 8 bailleur+11 témoin 5 sur 6 témoin 5 sur 9 témoin 7 sur 13 débiteur débiteur+12
Date Ad 22/3/12 Ad 28/8/6 Ad 28/10/[ ] Ad 29?/1/6 Ad 31/8/28 Ad 31/12/30 Ad 34/9/22 Ad 34/12/26 Ad 35/9/25 Ad 37/8/10
Genre Prêt certificat10 vente vente bail de champ Dot vente mariage Prêt Prêt
Référence Di 2062 Di 2094 Di 1801 BE 6/1, 88 MHET 495 BE 6/1, 84 MHET 895 CT 8, 2a Di 1072 Di 1211
8 La référence à Gimil-Marduk di.kud dans CT 45, 121 :25 citée dans OBO 160/4, p. 719 note 562 n’est pas à retenir : le texte dont la date est cassée doit être situé sous le règne de Samsu-iluna au plus tôt, puisque l’acheteuse Erišti-Aja, fille de Lu-Iškura et prêtresse-nadītum vivait à cette époque (MHET 882, Si 36 ; 884 Si et BM 97126 où il apparaît que Lu-Iškura est šapir aga.uš.meš ainsi que BM 97019). Il doit donc s’agir d’un autre Gimil-Marduk juge (pourquoi pas un ancêtre ?). Stol 2002, 737-8 date ce texte sous Abi-ešuḫ. 9 Dans tous ces textes il est précisé que Gimil-Marduk est le fils de Ṣilli-Šamaš, sauf dans BE 6/1, 104. Neuf de ces attestations avaient déjà été réunies par Sollberger (1969, 91 notes 9 et 10). 10 Lorsqu’un bien immobilier était vendu, le vendeur devait procurer à l’acheteur tous les documents relatifs aux transmissions (ventes, héritages, échanges) antérieures de ce bien. Il arrivait qu’un des documents à fournir soit introuvable, on rédigeait alors un document comportant une copie des éléments utiles de l’acte de vente ainsi qu’une énumération des documents fournis ainsi qu’une description du ou des documents manquants. C’est un tel document que nous appelons un certificat. 11 Il est bailleur avec Ilšu-ibni ugula gidri. 12 Il emprunte ensemble avec son frère Atanaḫ-ili. Il s’agit d’un emprunt ‘anausātim’, le créditeur est Inana-mansum grand lamentateur d’Annunitum.
1036 di.kud di.kud di.kud
M. TANRET
Aṣ 3/7/18 Aṣ 3/11/19 Aṣ 4/2/11
bail de champ avance sur achat certificat
CT 8, 3b OLA 21, 30 Di 686
di.kud di.kud di.kud di.kud di.kud di.kud di.kud –
témoin 2 sur 5 créditeur témoin 4 sur 11, voisin, vendeur voisin témoin 1 sur 7 témoin 3 sur 4 témoin 1 sur 2 responsable (gìr) témoin 2 sur 10 témoin 4 sur 11 témoin 4 sur 9
Aṣ 4/5/7 Aṣ 5(+x)/[] Aṣ 5/9/10 Aṣ 6/1/26 Aṣ 6/6/27 Aṣ 7/2/10 Aṣ 8/10/24? Aṣ 12/5/613
bail de champ vente bail de champ bail de champ inventaire Vente achat de maison Marriage
– –
témoin 2 sur 4 bailleur+14
Aṣ 17/2/03 (Aṣ ± 17)
bail de champ bail de champ
Di 691 CT 45, 62 CT 8, 11b MHET 509 BE 6/1, 104 Di 1431 VAS 29, 14 PBS 8/2, 252 CT 2, 32 MHET 579
3.1. Avant La première attestation de Gimil-Marduk date de Ad 22 et le nomme ‘nagar’ « charpentier », le même titre que nous retrouvons chez son frère Atanaḫ-ili, 33 ans plus tard. En fait, ce frère ne nous est connu que par des textes où apparaît aussi Gimil-Marduk, sauf le dernier, CT 48, 76, daté Aṣ 17/12/30 où il apparaît seul. Ce dernier texte est daté après le dernier texte où Gimil-Marduk est mentionné et c’est le seul où Atanaḫ-ili a le titre de nagar, “charpentier”. Il n’apparaît avec cette profession qu’une seule fois car dès son attestation suivante, six ans plus tard il n’a plus cette qualification. En effet, de Ad 28 à 37 certainement, Gimil-Marduk est témoin, bailleur ou débiteur d’un prêt mais ne porte jamais le titre de juge. L’état de la documentation nous induirait donc à penser que les deux frères ont successivement exercé cette profession et que même lorsque le premier frère (l’aîné) est devenu juge, le second frère n’a repris le titre que lorsque le premier disparaît (de la documentation). Quoi qu’il en soit, pendant au moins neuf ans Gimil-Marduk, fils de Ṣilli-Šamaš apparaît sans titre. 13 La publication PBS 8/2 date ce texte de Aṣ 5. R. Pientka corrige à raison en Aṣ 12 (1998, 111 note 544). 14 Il est second locataire du champ, le premier est Abdu-Ištara sugagu.
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3.2. Pendant :juge De Aṣ 3 à Aṣ 8 Gimil-Marduk est toujours mentionné comme juge, quel que soit le rôle qu’il joue dans les textes. Comme le texte suivant, où il n’a plus de titre, date de Aṣ 12, il aurait pu être juge jusqu’au début de Aṣ 12. On pourrait encore ajouter au plus deux années au début, ce qui ferait une carrière de 10 ans et quelques mois au maximum, le minimum serait de 5 ans. 3.3. Après :retouràlafamille ? Les trois derniers textes, où le titre de juge n’est plus ajouté, datent de Aṣ 12 à 17 et ont un point commun15 : ce sont des documents relatifs à sa famille. PBS 8/2, 252 est la liste d’habits et de mobilier donnés à Ṣiḫti-lumur, prêtresse-šugītum fille d’Atanaḫ-ili fils de Ṣilli-Šamaš et donc nièce de Gimil-Marduk, lorsque celle-ci est entrée dans la maison de Zimer-Šamaš comme épouse du fils de celui-ci, Warad-Ulmaššītum. Gimil-Marduk, fils de Ṣilli-Šamaš est le quatrième témoin. Le septième témoin est Rīšija, fils de Širiga, qui, lui, est pourvu du titre de juge. L’absence du titre chez Gimil-Marduk est donc significative. CT 2, 32 est un bail de champ. Le champ appartient à Rīš-Marduk, fils de Mār-ūm-ešrê16 et est loué par lui-même et Abdu-Ištara, cheik (sugāgu). Le propriétaire est représenté par17 Atanaḫ-ili, fils de Ṣilli-Šamaš et donc frère de notre Gimil-Marduk. Atanaḫ-ili est premier témoin, GimilMarduk second18. MHET 579 est également une location de champ, du même propriétaire, loué aussi par Abdu-Ištara, cheik (sugāgu) et Gimil-Marduk, fils de Ṣilli-Šamaš. Son frère Atanaḫ-ili est le premier témoin. Il s’agit deux fois de champs de 3 iku, situés près du cours d’eau Irnina, au nord des Sippar. Comme la description est quelque peu différente nous ne pouvons affirmer qu’il s’agit du même champ.
15 Ces textes ont été commentés par M. Stol (dans D. Charpin, M. Stol & D. O. Edzard 2000, 719). 16 Il y a un général (ugula MAR.TU) de ce nom bien attesté de Ad 37 (Di 1073) à Aṣ 16 (BAP 117). 17 Voir Tanret & Janssen 1992, 64-65. 18 Il est remarquable que chacun d’entre eux soit ‘dumu Ṣilli-Šamaš’ au lieu que les deux noms soient suivis par ‘dumu.meš Ṣilli-Šamaš’.
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Il semble normal que Gimil-Marduk soit témoin dans des textes concernant sa nièce ou son frère. MHET 579 montre que, même à la fin de sa vie (ou du moins lors de sa dernière attestation) il loue encore un champ. Force est de conclure qu’à un certain moment Gimil-Marduk cesse d’être juge, ce qui ne l’empêche pas de continuer à être socialement et économiquement actif. 3.4. Avant,pendantetaprès :lessceaux Gimil-Marduk utilise plusieurs sceaux et il est intéressant d’observer la succession de ceux-ci en rapport avec sa carrière. En tout nous avons pu trouver dix documents sur lesquels il a déroulé un sceau : Avant Tableau 2. Les sceaux utilisés par Gimil-Marduk avant qu’il ne soit juge. Texte Di 2062 BE 6/1, 84 MHET 895 CT 8, 2a Di 1072
Date Ad 22/3/12 Ad 31/12/30 Ad 34/9/22 Ad 34/12/26 Ad 35/9/25
Titre nagar -
Sceau Figuratif avec annotation Figuratif avec annotation légende légende Figuratif avec annotation
Avant que sa carrière de juge ne commence il utilise d’abord (en Ad 22 et en Ad 31) des sceaux figuratifs19 auquel il ajoute un ‘kišib’, une annotation indiquant qu’il s’agit d’un sceau employé par lui. Trois ans plus tard nous trouvons, sur deux documents à trois mois d’intervalle, le premier sceau avec une légende à son nom. La figuration n’est pas conservée mais la légende encadrée est claire : gi-mil-ᵈmarduk dumu ṣíl-lí-ᵈutu ìr ištar-ṣa-ar-ba-[at]
Gimil-Marduk fils de Ṣilli-Šamaš serviteur de Ištar de Ṣarbat
19 Le déroulement sur Di 2062 ne montre qu’une partie d’une figure debout, le bras levé. Sur BE 6/1, 84 et Di 1072 on voit encore des parties de différentes figures mais il est impossible de savoir si toutes ces impressions ont été faites avec un même sceau ou des sceaux différents.
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GIMIL-MARDUK
Etonnamment, neuf mois plus tard il emploie à nouveau un sceau figuratif avec annotation à son nom. Malheureusement il reste trop peu de l’impression des sceaux figuratifs pour savoir s’il s’agit d’un même sceau ou de plusieurs. Pendant Un même20 sceau à légende encadrée vers laquelle se tourne un orant est déroulé sur quatre documents : Tableau 3. Les sceaux utilisés par Gimil-Marduk juge. Texte Di 686 MHET 509 Di 1431 VAS 29, 14
Date Aṣ 4/2/11 Aṣ 6/1/26 Aṣ 7/2/10 Aṣ 8/10/24
Titre dans le texte di.kud di.kud di.kud di.kud
Le premier document où il est désigné comme juge et sur lequel nous avons trouvé son sceau date de Aṣ 4. Les deux documents, datés de Aṣ 3, où il a déjà ce titre n’ont pas livré son sceau. La légende est la suivante : gi-mil-ᵈmarduk dumu ṣíl-lí-ᵈutu ìr am-mi-di-ta-na.ke
Gimil-Marduk fils de Ṣilli-Šamaš serviteur de Ammi-ditana
Le fait que ce sceau exprime son allégeance au roi précédent est remarquable mais pas exceptionnel. Cela signifie que ce sceau avait été confectionné sous le règne de Ammi-ditana et que Gimil-Marduk a continué à l’employer, au moins au début du règne de Ammi-ṣaduqa. Nous avions déjà observé une telle pratique chez les šangû de Šamaš (Tanret 2009, 215) où cela pouvait s’étendre sur 5 années ou plus. Dans le cas présent cette pratique aurait duré jusqu’en Aṣ 8 au moins. Comme en Ad 35 il utilise encore un sceau figuratif, il est probable que ce nouveau sceau date de Ad 36 ou 37. Le fait que la troisième ligne du sceau passe d’une déesse, Ištar de Ṣarbat, au roi n’est pas étonnant et est certainement à mettre en relation avec son titre de juge. En effet, si ce titre n’est pratiquement jamais repris 20 Même si la 3e ligne de la légende est cassée sur MHET 509 et VAS 29, 14, la disposition des signes restants est identique à ceux de Di 686 et Di 1431, ce qui n’est pas le cas pour le déroulement sur MHET 579.
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sur le sceau21, bon nombre de personnes avec le titre de juge certainement sous Ammi-ditana et Ammi-ṣaduqa, dont nous avons un sceau, offrent leur allégeance au roi en se déclarant son serviteur sur la troisième ligne de la légende de leur sceau. La raison pour laquelle Gimil-Marduk a commandé ce nouveau sceau est donc liée à l’obtention du titre de juge. Ce titre aurait été acquis déjà au cours des deux dernières années du règne de Ammi-ditana. Après Tableau 4. Les sceaux utilisés par Gimil-Marduk après avoir été juge. Texte MHET 579
Date Aṣ 17/2/3
Titre —
Sceau légende
Sur ce texte Gimil-Marduk a déroulé son nouveau sceau à légende encadrée (sans la figuration) : gi-mil-ᵈmarduk dumu ṣíl-lí-ᵈutu ìr […]
Gimil-Marduk fils de Ṣilli-Šamaš serviteur de […]
Même si le contenu des deux premières lignes est identique à celui du sceau précédent, l’agencement des signes est clairement différent. Il s’agit donc d’un autre sceau. La raison pour laquelle Gimil-Marduk a commandé un nouveau sceau est sans doute qu’il voulait exprimer son allégeance au nouveau roi en faisant graver à la troisième ligne de la légende, maintenant cassée, le nom du roi Ammi-ṣaduqa. Nous n’avons ce nouveau sceau que sur un document daté de Aṣ 17, mais nous pouvons supposer qu’il était déjà en usage bien avant, après Aṣ 8. 3.5. L’irrésistiblemontéedeGimil-Marduk La place de Gimil-Marduk dans les listes de témoins est révélatrice de l’évolution de sa position sociale. Le tableau ci-dessus avait déjà montré qu’en tant que juge il occupait généralement une place plus élevée dans la liste des témoins. Un regard plus poussé sur les listes des quatorze textes dans lesquels il est témoin permet d’apporter des précisions à cet égard : 21 Nous connaissons, à ce jour, deux exceptions : le sceau de Ilšu-ibni, fils de Šamašbani et celui de Sîn-nādin-šumi, fils de Awīl-Šamaš (cfr. infra 6. Les sceaux des juges).
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Tableau 5. L’ordre des témoins dans les textes où Gimil-Marduk est témoin. Le fond gris indique la présence du titre di.kud. Ammi-ditana Groupe 1
Ammi-ṣaduqa
28 28 29 34 34 36 3
3
4
1
1
1
Ipiq-Annunītum dumu Sîn-iddinam Ibni-Adad ugula dam.gàr Ibni-Šamaš máš.šu.gíd.gíd Ibni-Marduk dumu Nuratum
1
1
5
5
6
1
7
8
1
1
2 2 3
1
Groupe 2 1 2
2
3
3
CT 8, 3b
4
1
3
1
2
4 VAS 29, 14
2
6
Di 1431
5
4
MHET 509
7
5
CT 8, 11b
5
3
CT 45, 62
5
OLA 21, 30
7
BE 6/1, 84
7
CT 8, 2a
6
MHET 895
4
BE 6/1, 88
4
2
Di 686
1
Di 1801
Di 2094
Sîn-šeme di.kud dumu 1 Ili-iddinam Nanna-mansum di.kud dumu Ipiq-Annunītum Iddin-Ea di.kud dumu Ibni-Šamaš Sîn-išmeanni dumu Ibni-Marduk Sîn-iddinam di.kud dumu Utu-mansum Gimil-Marduk dumu 6 Ṣilli-Šamaš
3.5.1.Lesdeuxgroupes Parmi ces textes on peut discerner deux groupes. Le premier est constitué de personnes importantes, figurant toujours au haut de la liste comme Ipiq-Annunītum fils de Sîn-iddinam, le chef des marchands (ugula dam. gàr) Ibni-Adad, le devin (máš.šu.gíd.gíd) Ibni-Šamaš ou encore IbniMarduk, fils de Nūratum. Le second groupe, celui qui nous intéresse ici, est constitué de six personnes qui ont cette particularité qu’ils sont tous juges ou, comme Sîn-išmeanni, Sîn-iddinam et Gimil-Marduk, le deviennent au fil des ans. Suivent alors d’autres témoins qui ne nous intéressent pas ici.
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3.5.2. Lesecondgroupe Les juges (et juges inspe) du second groupe offrent des points de comparaison intéressants avec Gimil-Marduk. a. Sîn-šeme,juge,filsdeIli-iddinam Il n’est attesté que trois fois, dans les textes datés en Ad 28 et 29 donnés dans notre tableau. Ce sont, sans doute par hasard, des textes où nous trouvons aussi Gimil-Marduk. Sîn-šeme est toujours pourvu du titre de juge et, dans les trois cas, comme il n’y a personne du premier groupe, il est le premier témoin. Dans les trois cas il est le seul juge dans la liste des témoins. Sîn-išmeanni et Gimil-Marduk y apparaissent mais sans titre, donc pas encore juges et bien plus bas dans la liste. Nous avons un déroulement de son sceau en Ad 29 (BE 6/1, 88) dont seule la légende encadrée est visible : ᵈEN.ZU-še-me dumu ì-lí-i-din-nam ìr am-mi-di-ta-[na.ke4]
Sîn-šeme fils de Ili-iddinam serviteur de Ammi-ditana
b. Nanna-mansum,juge,filsdeIpiq-Annunītum Il est attesté quatorze fois22, une fois sous Ammi-ditana puis de Aṣ 3 à Aṣ 16 et porte toujours le titre de juge. Sa carrière est donc au moins de dix-sept ans. Comme son attestation sous Ammi-ditana (CT 45, 54) ne comporte pas de nom d’année, il est impossible de calculer la longueur maximale de sa carrière avec précision. La prosopographie permet de situer ce texte dans la première quinzaine d’années d’Ammi-ditana23, ce qui donne une longueur de carrière maximale entre 53 (si nous comptons tout Ammi-ditana) et 38 ans (si nous comptons à partir d’Ad 15). Dans notre tableau il occupe la seconde place parce qu’il y a dans ces textes toujours quelqu’un du premier groupe, Ipiq-Annunītum, fils de Sîn-iddinam. Lorsque d’autres juges se joignent à lui, il les précède. C’est le cas de Iddin-Ea et Gimil-Marduk. 22 R. Pientka 1998 p. 202, n° 84 en cite huit : AbB 7, 88 (PB tardif) ; CT 45, 54 (date perdue mais Ad 1-14) ; BE 6/1, 94* (Aṣ 3) ; OLA 21, 30 (Aṣ 3) ; CT 8, 3a* (Aṣ 11) ; MHET I, 4* (A 11) ; BAP 42 (Aṣ 14) ; BAP 107 (Aṣ 16), auxquelles on peut ajouter Di 686* (Aṣ 4) ; Di 1693* (Aṣ 5) ; Di 1197* (Aṣ 11) ; BE 6/1, 95* (Aṣ 13) ; Di 947 (Aṣ 13) et MHET 546 (Aṣ 16). Nous avons ajouté un astérisque aux références mentionnant le patronyme. 23 Les personnes datables de ce texte sont : Marduk-lamassašu (attesté de Ad 1 à 14), et les juges Warad-ilīšu (Ae-Ad 8), Ibni-Adad (également) et Ilšu-ibni (Ae aa – Ad sans nom d’année).
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Son sceau imprimé sur 12 documents, datés de Aṣ 4 à 1624 comporte une Lamma orientée vers la gauche (avec un vase comme élément de remplissage) vers une légende encadrée : ᵈnanna-ma.[an.sum] dumu i-pí-iq-an-[nu-ni-tum] ìr am-mi-di-ta-[na.]ke4
Nanna-mansum fils de Ipiq-Annunītum serviteur de Ammi-ditana
Il est remarquable que jusqu’en Aṣ 16, il ait utilisé ce même sceau avec une dévotion au roi précédent, Ammi-ditana. c. Iddin-Ea,juge,filsdeIbni-Šamaš 25 Il est attesté vingt-trois fois26, deux fois sans titre en Ad 33 (PBS 8/2, 225) et Ad 36 (BE 6/1, 87) mais de Ad 37 à Aṣ 14, sa dernière attestation, il porte toujours le titre de juge. Sa carrière de juge a donc duré quinze ans, d’après les attestations que nous avons. Avant cela il est attesté pendant quatre ans sans titre. Il a un sceau comportant une orante27 à gauche dirigée vers une légende : i-din-ᵈé.a dumu ib-ni-ᵈutu ìr am-mi-di-ta-[na.ke4]
Iddin-Ea fils de Ibni-Šamaš serviteur de Ammi-ditana
Ce sceau est connu par un déroulement sur BM 78518 et Di 686 (non publiés), tous deux datés en Aṣ 4 ainsi que sur VAS 29, 14 daté de Aṣ 8 (sceau d pl. 9, déroulement partiel mais nom de roi lisible). L’exemple de Nanna-mansum, ci-dessus, a montré que l’avènement d’un nouveau roi n’impliquait pas nécessairement un changement de (légende de) sceau 24 Dessin dans Colbow 2002 aux nos 296.5 et 354.2. Impressions de ce sceau sur Di 686 (Aṣ 4) ; VAS 29, 14 (Aṣ 8) ; CT 8, 3a (Aṣ 11) ; Di 1197 (Aṣ 11) ; Di 706 (Aṣ 12) ; BM 97250 (Aṣ 13) ; Di 947 (Aṣ 13) ; Di 837 (Aṣ 13) ; Di 973 (Aṣ 13) ; MHET 546 (Aṣ 16) ; BAP 107 (Aṣ 16) ; Van Lerberghe-Voet 1994, 159sqq. (Aṣ 16). 25 Woestenburg 1993, 429 apud texte 40 ajoute que les juges Iddin-Ea et Ipqu-Annunītum fils de Ibni–Šamaš sont impliqués dans la distribution de rations d’orge et qu’ils participent au commerce palatial de la laine. 26 Pientka, 1998 p. 497 n° 505 (l’index renvoie à 508) donne 10 références. Les 23 textes sont : PBS 8/2, 225 (Ad 33) ; BE 6/1, 87 (Ad 36) ; BE 6/1, 86 (Ad 37) ; BE 6/2, 115 (Ad 37) ; YOS 13, 4 (Ad 37) ; BE 6/2, 116 (Ad 37) ; Rositani 2011, n°39 and 40 (tous deux Ad 37) ; OLA 21, 47 (Aṣ 2) ; BE 6/2, 119 (Aṣ 2) ; ARDēr 45 (Aṣ 3) ; BE 6/2, 120 (Aṣ 4) ; Di 686 (Aṣ 4) ; BM 78518 (Aṣ 4) ; PBS 8/2, 219 (Aṣ 4 contra Pientka 1998, 500) ; MHET 509 (Aṣ 6) ; BE 6/2, 124 (Aṣ 6 avec peut-être un frère Kubburum) ; BE 6/2, 126 (Aṣ 7) ; VAS 29, 14 (Aṣ 8) ; TLOB 79 (Aṣ 10) ; OLA 21, 40 (Aṣ 14) ; MHET 558 (Aṣ nom d’année cassé) ; Di 437 (s.d.). 27 Une Lamma selon Klengel 2002, p. 54 ; selon Colbow 2002, 238.1 il s’agit d’une « weibliche Gestalt in Breitrandkappe, Fabelgewand und handhaltung der Lamma. »
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avec une dévotion au nouveau souverain, contrairement à l’usage des šangû de Šamaš (Tanret 2009, p. 214-15). Cependant, il utilise le sceau de son frère Ipqu-Annunītum, sur OLA 21, 40 daté de Aṣ 14 (cfrinfra) pourvu d’une dévotion à Ammi-ṣaduqa. La raison peut être tout simplement la perte de son propre sceau ou alors quand même la volonté d’utiliser un sceau voué au nouveau roi ? Dans notre corpus Iddin-Ea apparaît deux fois, toujours après Nanna-mansum, juge en première position, une fois avant Gimil-Marduk, juge et une fois avant Gimil-Marduk, Sîn-išmeanni et Sîn-iddinam, tous juges. Iddin-Ea fait partie d’une famille de juges : son grand-père, son père et son frère portent le même titre et peut-être même son arrière grand-père : Šamaš-tillassu di.kud ? Šamaš-nāṣir di.kud Ibni-Šamaš di.kud
Iddin-Ea di.kud
Ipiq-Annunītum di.kud
c’. Ibni-Šamaš, juge, fils de Šamaš-nāṣir et père de Iddin-Ea et IpquAnnunītum,juges Il est attesté huit fois, de Ad 3 à Ad 3228. En Ad 3 et 4 il n’a pas encore le titre mais à partir de Ad 20 il est toujours di.kud. Cela ferait donc une carrière entre treize et vingt-huit ans. Il faut remarquer que ses deux fils, Iddin-Ea et Ipiq-Annunītum commencent à apparaître dans notre documentation un an après la dernière attestation de leur père. Nous avons un déroulement de son sceau (sur Di 674 daté de Ad 20) avec un orant à gauche, faisant face à une légende encadrée : 28 BAP 19 (Ad 3) ; CT 33, 33 (Ad 4) ; Di 674 (Ad 20) ; BE 6/1, 74 (Ad 28) ; YOS 13, 374 (Ad 31) ; Di 2129 et 2163 (Ad 32) ; Di 1791 (Ad nom d’année cassé).
GIMIL-MARDUK
ib-ni-ᵈutu dumu ᵈutu-na-ṣí-ir ìr ᵈnin.[si4].an.na
1045
Ibni-Šamaš fils de Šamaš-nāṣir serviteur de Ninsiana
Nous pouvons probablement remonter plus haut encore. Dans trois textes nous avons un Šamaš-nāṣir, juge, fils de Šamaš-tillassu. Comme ils sont datés Si 36 (Di 1173), Ae « h » (= 8 ? CT 47, 69) et Ae « n » (= 14 ? BM 80344), tous scellés avec le même sceau29, il est possible qu’il s’agisse du grand-père de Iddin-Ea et Ipiq-Annunītum. Non seulement les dates le permettent, mais la troisième ligne de l’inscription du sceau pourrait également être une indication dans ce sens puisque sur le sceau de son fils présumé Ibni-Šamaš celui-ci se déclare serviteur de la déesse Ninsiana et que le père est serviteur de Nin[siana ?]. Ce serait là encore un exemple de dévotion familiale. Remarquons que sous Abi-ešuḫ et au début de Ammi-ditana ces deux juges ont préféré une allégeance à une divinité familiale plutôt qu’au roi. Il est peut-être possible de remonter encore plus loin. Nous avons une référence unique à un Šamaš-tillassu, juge, malheureusement sans patronyme, dans un texte daté de Ḫa 39 (TCL I, 104). S’il s’agit du même que le Šamaš-tillassu mentionné dans BDHP 65 (Ḫa, daté par le serment) comme témoin après le chef des juges (ugula di.kud) Ilšu-bāni, il serait le frère de Akšak-iddinam et le fils de Itti-Enlil-qinni, le chef des marchands. Il pourrait donc s’agir ici d’une famille importante comptant des juges dans quatre générations successives. S’il s’agit d’une même famille, on peut remarquer que, bien qu’ils soient fils de juge, aussi bien Ibni-Šamaš que son fils Iddin-Ea ne reprennent pas le titre dès le début de leur vie active, documentée dans les textes. d. Sîn-išmeanni,juge,filsdeIbni-Marduk Ce personnage nous est bien connu par la généalogie de sa famille donnée dans MHET I, 4 (à compléter avec l’inédit Di 1197), daté en Aṣ 11 qui nous permet de remonter jusqu’à son ancêtre Sîn-erībam, cinq générations plus tôt. Ce qui nous intéresse ici c’est qu’aucun de ces ancêtres n’est juge, ni ses trois cousins directs, ni ses deux cousins issus de germain. Une autre indication est qu’en tant que personne socialement importante il est à la tête de sa génération : il est mentionné en premier, 29 Il s’agit d’un sceau sur lequel trois lignes d’inscription : ᵈutu-na-ṣí-[ir] / dumu ᵈututillat-[sú] / ìr ᵈnin.[...] sont gravées entre les figures.
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avec son titre, et lorsque la situation est résumée c’est son nom seul qui est donné comme représentant sa génération. En tant que juge (et aîné ?) il est le primusinterpares. Il est attesté 28 fois30, sur une durée de 33 ans, de Ad 20 à Aṣ 16. De Ad 20 à Ad 37, donc pendant 18 ans, il ne porte jamais de titre. Pendant quatorze ans, de Aṣ 3 jusqu’à Aṣ 16 il est toujours pourvu du titre de juge31. Il utilise d’abord un sceau à dévotion divine, dont nous avons une impression sur neuf documents32 datés de Ad 20 à Aṣ 4. La partie figurative n’est pas conservée mais la légende encadrée de probablement 4 lignes donne : ᵈEN.ZU-iš-me-[an-ni] dumu ib-ni-ᵈmarduk ìr ᵈNIN[…]
Sîn-išmeanni fils de Ibni-Marduk serviteur de NIN…
Ensuite il utilise un sceau33 avec dévotion royale de Aṣ 7 à 16 retrouvé sur huit documents34. Les déroulements montrent un orant/une Lamma se tournant vers la droite, vers la légende encadrée : ᵈEN.ZU-iš-me-an-ni dumu ib-ni-ᵈmarduk ìr am-mi-ṣa-du-qá.ke4
Sîn-išmeanni fils de Ibni-Marduk serviteur de Ammi-ṣaduqa
Le changement de sceau (et de dévotion) ne coïncide pas avec l’adoption du titre de juge mais il est tout aussi possible que c’est le changement de roi qui a provoqué l’usage d’un nouveau sceau. Dans les listes de témoins il précède à chaque fois Gimil-Marduk, aussi longtemps qu’ils ne sont pas encore juges. Gimil-Marduk devient 30 Di 690 (Ad 20) ; Di 674 (Ad 20) ; BE 6/1 ; 88 (Ad 29) ; Di 675 (Ad 32) s; Di 2129 (Ad 32) ; Di 2163 (Ad 32) ; MHET 895 (Ad 34) ; CT 8, 2a (Ad 34) ; Di 1977 (Ad 36) ; Di 1226 (Ad 36) ; Di 1779 (Ad 37) ; Di 1256 (Aṣ 3) ; Di 1622 (Aṣ 3) ; Di 686 (Aṣ 4) ; BM 78708 (Aṣ 6) ; Di 1431 (Aṣ 7) ; VAS 29, 14 (Aṣ 8) ; CT 8, 3a (Aṣ 11) ; MHET I, 4 (Aṣ 11) ; Di 1197 (Aṣ 11) ; BE 6/1, 99 (Aṣ 12) ; Di 1646 (Aṣ 12) ; Di 706 (Aṣ 12) ; Di 947 (Aṣ 13) ; BE 6/1, 95 (Aṣ 13) ; BAP 42 (Aṣ 14) ; Van Lerberghe-Voet 1994, 159sqq. (AṢ 16) = BAP 107 (Aṣ 16). 31 Il y a deux exceptions : dans Di 686 (Aṣ 4/2) il ne porte pas de titre et est le septième témoin après un groupe de juges (voir notre tableau 5) ; dans Di 1197 (Aṣ 11) son titre n’est pas mentionné mais ce n’est pas vraiment une anomalie : le passage de Di 1197 dans lequel Sîn-išmeanni est cité est en fait un résumé d’un autre document, Di 259 (Aṣ 11). Dans cet original, le titre est bien présent. Son absence est donc due au caractère de résumé de ce passage dans Di 1197. 32 Di 690 (Ad 20) ; Di 674 (Ad 20) ; Di 2163 (Ad 32) ; CT 8, 2a (Ad 34) ; Di 686 (Aṣ 4). 33 Colbow 2002, n° 297.6. 34 Di 1431 (Aṣ 7) ; VAS 29, 14 (Aṣ 8) ; CT 8, 3a (Aṣ 11) ; Di 1197 (Aṣ 11) ; Di 706 (Aṣ 12) ; Di 947 (Aṣ 13) ; Van Lerberghe-Voet 1994, 159sqq. (AṢ 16) = BAP 107 (Aṣ 16).
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juge avant lui et le précède alors, non seulement lorsque Sîn-imeanni n’est pas encore juge mais aussi lorsqu’il aura finalement aussi ce titre. On voit très bien comment l’ancienneté donne la préséance. e. Sîn-iddinam,juge,filsdeIškur-mansum Il est attesté dans 14 documents35. Il est juge de Aṣ 7 à Aṣ 18 au moins. Dans les trois textes datés en Sd 12 il reçoit de la part du Palais de l’argent en rapport avec l’obligation ilkum de moutons pour les offrandes régulières (udu šu.gi.na). Dans ces trois textes il n’a pas de titre. Le texte où il est attesté pour la première fois est le même où Sîn-išmeanni est juge pour la première fois. L’ordre semble pourtant bien établi : Sînišmeanni est témoin avant Sîn-iddinam. Nous connaissons trois sceaux employés par ce Sîn-iddinam. Le premier document où il est attesté, Di 1431, daté de Aṣ 7, porte l’empreinte d’un sceau avec un orant/Lamma se tournant vers la droite, vers la légende encadrée : ᵈEN.ZU-i-din-nam dumu ᵈiškur-ma.an.sum ìr ᵈiškur
Sîn-iddinam fils de Iškur-mansum serviteur de Adad
Dès l’année suivante, en Aṣ 8, il commence à employer un autre sceau avec des figures mais sans légende36. Le fait que c’est bien lui qui emploie ce sceau est assuré par une annotation avec son nom. Nous avons ce second sceau sur huit tablettes, de Aṣ 8 à Sd 1237. Comme il est déjà juge en Aṣ 7 ce n’est pas l’acquisition du titre qui a provoqué le changement de sceau, à moins de supposer qu’il venait d’être nommé et n’avait pas encore eu l’occasion de changer de sceau en Aṣ 7. Un fait remarquable est qu’à deux occasions : en Aṣ 11 (CT 6, 6) et Aṣ [probablement 18] (VAS 29, 15) donc au beau milieu de son utilisation du
35 Di 1431 (Aṣ 7) ; VAS 29, 14 (Aṣ 8) ; Di 608 (Aṣ 11) ; CT 6, 6 (Aṣ 11) ; BE 6/1, 95 (Aṣ 13) ; Di 1735 (Aṣ 14) ; TLOB 67 (Aṣ 15) ; MHET 546 (Aṣ 16) ; VAS 29, 15 is Aṣ 18 ou plus tard comme l’année Aṣ 18 est mentionnée dans le texte ; Di 1415 et Di 879 sont Aṣ post Aṣ 5 comme Ur-utu est mentionné. VAS 29, 116, 117 et 125 (tous Sd 12). 36 Pour le dessin, voir Colbow 2002, n° 354.3. Un orant en robe courte avec ceinture, sa main gauche levée au niveau du visage, est orienté vers une divinité debout, en kaunakès, main droite levée ; un roi portant un animal sacrificiel se tourne vers une divinité (Šamaš) qui a un pied sur un animal et tient un objet (une scie ?). Entre ces figures des éléments de remplissage : une gazelle couchée, un adorant nu agenouillé et un astre. 37 VAS 29, 14 (Aṣ 8) ; Di 1735 (Aṣ 14) ; MHET 546 (Aṣ 16) ; Di 1415 et Di 879 (Aṣ post 5) ; VAS 29, 116, 117 et 125 (tous trois Sd 12).
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sceau précédent, il est juge mais utilise un autre sceau38, avec un personnage à la masse tourné vers la droite, vers une légende encadrée : ᵈEN.ZU-i-din-nam dumu ᵈiškur-ma.an.sum ìr am-mi-ṣa-du-qá.ke4
Sîn-iddinam fils de Iškur-mansum serviteur de Ammi-ṣaduqa
Il est fort improbable qu’il s’agisse dans ces deux cas d’un autre Sîn-iddinam, aussi juge et aussi fils d’un Iškur-mansum et ayant été actif en même temps… Nous n’avons pas d’explication pour ce changement occasionnel de sceau. En Sd 12 il emploie à nouveau son sceau sans légende. Un de ces textes (VAS 29, 117) ajoute un titre à son nom : enku Sippar, receveur des impôts de Sippar. Dans quelle mesure ce changement constitue une promotion ou non reste à examiner. 3.6. Lefils :Ipiq-ilīšu,juge,filsdeGimil-Marduk Comme on le voit dans l’arbre généalogique de la famille, le fils de Gimil-Marduk, Ipiq-ilīšu, sera juge après lui. Pour Ipiq-ilīšu aussi, les textes dans lesquels il figure comme témoin nous montrent sa position vis-à-vis des autres juges : Tableau 6. La position de Ipiq-ilīšu dans les listes de témoins.
38 39 40
3 4
3 4 5
1 2 3 4
1 2 3 4
BAP 24
BAP 10740
2 3 4 5
2
16
BE 6/1, 99
1
Ammi-ṣaduqa 11 12 14 1 2 1
Di 119739
11
CT 8, 3a
Groupe 1 Ibni-Sîn gal.ukkin.na Ibni-Sîn dumu Sîn-iddinam Ibni-Adad ugula dam.gàr Groupe 2 Nanna-mansum di.kud dumu Ipiq-Annunītum Sîn-išmeanni dumu Ibni-Marduk Ipiq-Annunītum di.kud dumu Ibni-Šamaš Ipiq-ilīšu dumu Gimil-Marduk
Pour le dessin, voir Colbow 2002 n° 354.3 Un certificat, avec la même liste de témoins de l’acte de vente (Di 2094) auquel il réfère. Publié avec traduction et commentaire par K. Van Lerberghe & G. Voet 1994.
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3.6.1. Lepremiergroupe Les membres du premier groupe ont changé avec le temps, sauf le prévôt des marchands Ibni-Adad. Ibni-Sîn, fils de Sîn-iddinam, a remplacé son frère Ipiq-Annunītum et Ibni-Sîn chef de l’assemblée (gal.ukkin.na) apparaît dans un des textes. 3.6.2. Lesecondgroupe :lesnouveauxvenus Dans le second groupe, Nanna-mansum, juge, continue d’occuper la position de tête. Sîn-išmeanni est également présent, toujours comme juge maintenant, toujours après Nanna-mansum. Deux nouveaux juges sont apparus : Ipiq-ilīšu, le fils de Gimil-Marduk et Ipiq-Annunītum, le frère de Iddin-Ea. a. Ipiq-Annunītum,juge,filsdeIbni-Šamaš Il est attesté 32 fois41. De Ad 33 à Aṣ 9 (11 attestations) il ne porte pas de titre mais à partir de Aṣ 11 à Aṣ 18 il est toujours juge (21 attestations). Il est donc documenté pendant quatorze ans sans titre de juge. Il porte ensuite ce titre au moins pendant huit ans, au plus pendant neuf ans, d’après les attestations que nous avons. Il est le frère de Iddin-Ea, juge de Ad 37 à Aṣ 14. Les deux frères étaient donc juges pendant une même période mais notre documentation ne les montre jamais dans un même texte42. Dans notre corpus il apparaît après les juges Nanna-mansum et Sînišmeanni dans le second groupe.
41
Di 2112 (Ad 33) ; BBVOT 1, 132 (Aṣ 4) ; Di 1693 (Aṣ 5) ; OLA 21, 83 (Aṣ 5) ; BBVOT 1, 131 (Aṣ 5) ; OLA 21, 46 (Aṣ 6) ; Di 1838 (Aṣ année non préservée mais entre Aṣ 5 et 9 parce qu’il n’est pas encore juge et le texte mentionne Ur-Utu) ; Di 1431 (Aṣ 7) ; PBS 8/2, 241 (Aṣ 7) ; TLOB 28 (Aṣ 7) ; Rositani 2011, 42 ; Di 1197 (Aṣ 11) ; MHET I, 4 (Aṣ 11) ; CT 8, 3a (Aṣ 11) ; BE 6/1, 99 (Aṣ 12) ; MHET 325 (Aṣ 12 ou 15 contra le Catalogue du British Museum et MHET mais avec Woestenburg 1997, 353) ; Di 947 (Aṣ 13) ; OLA 21, 71 (Aṣ 13) ; BE 6/1, 95 (Aṣ 13) ; Rositani 2011, 50 (Aṣ 13) ; TLOB 81a (Aṣ 13) ; OLA 21, 41 (Aṣ 13) ; MHET 907 (Aṣ 14) ; BAP 42 (Aṣ 14) ; Di 1735 (Aṣ 14) ; Rositani 2011, 54 (Aṣ 15) ; MHET 546 (Aṣ 16) ; BAP 107 (Aṣ 16) ; Van Lerberghe & Voet 1994, 159sqq. (Aṣ 16) ; BBVOT 1, 140 (Aṣ 16) ; CT 48, 76 (Aṣ 17) ; Anbar 1975, 113-115 (Aṣ 18). 42 Ils sont tous deux impliqués dans le commerce de la laine du Palais : Iddin-Ea en OLA 21, 47 (Aṣ 2) et Ipiq-Annunītum en BBVOT 1, 132 (Aṣ 4).
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Nous avons une impression de son sceau sur sept documents datés de Aṣ 11 à 1643 montrant une Lamma dirigée vers une légende de trois lignes encadrées : ip-qú-an-nu-ni-tum dumu ib-ni-ᵈutu ìr am-mi-ṣa-du-qá.[ke4]
Ipqu-Annunītum fils de Ibni-Šamaš serviteur de Ammi-ṣaduqa
Le déroulement du sceau révèle la présence d’une calotte métallique à décor granulé, peut-être en or. Comme il était déjà actif sous le roi précédent on peut supposer qu’il avait alors un autre sceau. Nous avons indiqué plus haut que son sceau est utilisé une fois, en Aṣ 14, par son frère Iddin-Ea, juge comme lui. b. Ipiq-ilīšu,juge,filsdeGimil-Marduk Il est moins bien attesté que son père, quand même encore 13 fois, de Aṣ 11 à Aṣ 1644. Dans toutes ces attestations il porte le titre de juge. La dernière attestation du père est datée de Aṣ 17, ce qui fait que père et fils sont attestés tous deux entre Aṣ 11 et 16, mais alors que le père n’est plus mentionné comme juge après Aṣ 8 (dans notre documentation), la première attestation du fils date de Aṣ 11. Ils ne sont donc jamais juges en même temps. Ipiq-ilīšu utilise trois sceaux dans une succession remarquable. Sur CT 8, 3a, daté de Aṣ 11/6a/23 il utilise un sceau avec un orant à gauche se tournant vers la légende encadrée à droite45. L’impression comporte des traces de granulation : SIG-ì-lí-[šu] dumu gi-mil-ᵈ⸢marduk⸣ ìr am-mi-ṣa-du-⸢qá⸣.[ke4]
Ipiq-ilīšu fils de Gimil-Marduk serviteur de Ammi-ṣaduqa
Étonnamment, quatre mois plus tard il n’utilise plus ce sceau mais reprend un sceau que son père avait utilisé jusqu’au moins Aṣ 8. En effet, en Aṣ 11/11/22 (Di 1197, Di 259) il utilise le sceau de son père avec la
43 CT 8, 3a (Aṣ 11) ; Di 1197 (Aṣ 11) ; OLA 21, 71 (Aṣ 13), BM 78444 (Aṣ 14) et OLA 21, 40 (Aṣ 14) où le sceau est utilisé par son frère Iddin-Ea ; BAP 107 (Aṣ 16) ; Van Lerberghe & Voet 1994, 159sqq. (Aṣ 16). Pour le dessin, voir Colbow 2002, n° 296.7 44 CT 8, 3a (Aṣ 11) ; MHET I, 4 (Aṣ 11) ; Di 1197 (Aṣ 11) ; BE 6/1, 99 (Aṣ 12); OLA 21, 61 (Aṣ 13) ; BAP 42 (Aṣ 14); BAP 107 (Aṣ 16) = Van Lerberghe & Voet 1994, 159 sqq ; MHET 560 (Aṣ nom d’année cassé) et dans quatre lettres sans date (AbB XII, 2, 3, 7 et 72). 45 Pour le dessin, voir Colbow 2002, n° 296.8.
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dévotion à Ammi-ditana. Cela nous porte à supposer qu’à ce moment-là, le père avait déjà son nouveau sceau, avec la dévotion à Ammi-ṣaduqa. En Aṣ 16 (BAP 107 = Van Lerberghe & Voet 1994, 159sqq) il utilise un sceau avec une légende vouée à Nabû46 : ᵈAK nun.⸢sag⸣ dub.dub ur4.⸢ra⸣ na.sag6.ga.⸢x⸣ ip-qú-ì-lí-šu ìr ní.tuku.zu
Nabû, le grand prince qui détient les tablettes qui […] la grâce divine Ipiq-ilīšu le serviteur qui te révère
4. L’ORDRE DES JUGES DANS LES LISTES DE TÉMOINS Comme on a pu s’en rendre compte dans les tableaux donnés plus haut, l’ordre dans le second groupe, celui des juges, est fixe mais évolue dans le temps. Au début, Sîn-šeme est seul juge dans trois textes (Ad 28 et 29). Ensuite Nanna-mansum prend la première place parmi les juges, à partir de Aṣ 3. Dans tous les collèges de juges, aussi en-dehors de notre corpus, il est toujours le premier parmi ses pairs. Il est attesté comme juge depuis Ammi-ditana mais nous n’avons pas de nom d’année. Iddin-Ea est juge à partir de Ad 37 (l’année d’avant il n’a pas encore le titre) et les deux fois où il apparaît dans notre corpus, il suit Nannamansum. Nous en déduisons qu’il est donc le second plus ancien avec le titre dans ‘notre’ groupe. Cela signifierait que Nanna-mansum devait être juge avant Ad 37. Gimil-Marduk, suit Iddin-Ea et, en effet, il est le troisième plus ancien : il est attesté comme juge depuis Aṣ 3 donc après Iddin-Ea qui est juge depuis Ad 37. Comme Gimil-Marduk est attesté en Ad 36 sans le titre puis en Aṣ 3 et qu’il devrait avoir moins d’ancienneté que Iddin-Ea, il a dû l’obtenir au plus tôt en Aṣ 1. Sîn-išmeanni est encore sans titre en Aṣ 4 mais est juge en Aṣ 7. Il a donc encore moins d’ancienneté que Gimil-Marduk et, en effet, vient après lui dans les listes de témoins. Sîn-iddinam est le dernier de la série. Attesté comme juge à partir de Aṣ 7, tout comme Sîn-išmeanni, il le suit cependant dans les deux textes qui le mentionnent. Nous supposons donc que Sîn-išmeanni devait avoir
46
Publié par Van Lerberghe & Voet (1994, 163-164).
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un peu plus d’ancienneté, ce qui est possible : il pourrait être juge depuis Aṣ 5 au plus tôt. Lorsque le fils de Gimil-Marduk devient juge il siège dans un collège modifié. Sîn-iddinam n’y apparaît plus et Iddin-Ea y est remplacé par son frère Ipiq-Annunītum. Il est intéressant d’observer le rang qu’occupent ces nouveaux venus. Nanna-mansum reste en place mais Ipiq-Annunītum ne reprend pas la seconde place de son frère Iddin-Ea. Il se situe après Sîn-išmeanni, qui continue come Nanna-mansum et monte donc d’une place. Ipiq-Annunītum vient après lui et Ipiq-ilīšū, fils de Gimil-Marduk occupe la dernière place. Pour ces deux derniers on peut supposer que c’est encore l’ancienneté qui joue. Ipiq-Annunītum est attesté jusqu’en Aṣ 7 sans titre et comme juge en Aṣ 11 seulement. Il pourrait donc sans problème avoir obtenu le titre plus tôt. Pour Ipiq-ilīšu nous n’avons que des textes à partir de Aṣ 11. Il semble possible d’avancer l’hypothèse que l’ancienneté détermine la place dans la liste des témoins reflétant sans doute aussi le prestige social. Cette ancienneté semble aussi être plus forte que la filiation : les fils de juges se retrouvent derrière des juges que leurs pères avaient précédés. 5. LA
CARRIÈRE
Si nous reprenons les données rassemblées ci-dessus concernant les différents juges nous pouvons constituer le tableau suivant : Ordre
sans titre (avant)
Att.
Att.
Sîn-šeme
0
–
3
Nanna-mansum
0
–
14
Iddin-Ea
2
21
Ibni-Šamaš
2
Gimil-Marduk
10
Ad 33 – Ad 36 = 4 ans Ad 3 - 4 = 2 ans Ad 22 – Ad 37 = 16 ans
6 10
Attestations comme juge Ad 28 – 29 = 2 ans Ad – Aṣ16 = min. 17 ans max. 38 à 53 ans Ad 37 – Aṣ 14 = 15 ans Ad 20 – 32 = de 13 à 28 ans Aṣ 3 – 8 = de 6 à 13 ans + 3 sans titre Aṣ 12-17= 6 ans
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GIMIL-MARDUK
Sîn-išmeanni
13
14
0
Ad 20 – Aṣ 4 = 22 ans –
Sîn-iddinam
Ipiq-ilīšu
0
–
13
Ipiq-Annunītum
11
Ad 33 – Aṣ 9 = 14 ans
21
14
Aṣ 7 – 16 = de 10 à 12 ans Aṣ 7 – 18 = 12 ans + 3 sans titre Sd 12 Aṣ 11 – 16 = 6 ans Aṣ 11 – 18 = de 8 à 11 ans
6. LES SCEAUX DES JUGES Comme nous venons de le voir, les sceaux des juges traités ici ont des légendes à trois lignes donnant leur nom, patronyme et dévotion. Cette dernière est pratiquement toujours vouée au roi, ce qui n’est pas du tout inhabituel dans cette période. Devons-nous y lire un rattachement particulier de la fonction de juge au Palais ? Il ne nous semble pas justifié de conclure que c’était le roi qui nommait les juges, comme le fait R. Harris. Si l’usage peut avoir procédé de la volonté d’une dynastie en perte de vitesse, l’opposé est tout aussi vrai : les élites locales dont faisaient partie les juges avaient tout avantage à entretenir de bons contacts avec la couronne qui les employait dans le commerce palatial, e.a. de la laine, générant des profits aussi pour eux. En dehors des sceaux cités ci-dessus nous avons encore une dizaine de sceaux de juges, tous à légende mais sans le titre de juge. Ce titre n’est qu’exceptionnellement gravé sur le sceau. Nous n’en connaissons que deux exemples. Le premier est Ilšu-ibni fils de Šamaš-bāni47 qui a un sceau dont la légende encadrée est : Ilšu-ib[ni]/ di.[kud]/dumu Šamaš[bāni]/ ìr Ammidi[tana] (VAS 29, 50 et 52 datés de Ad 23 et 25 et 25). Le second est Sîn-nādin-šumi fils de Awīl-Šamaš48 qui a un sceau avec une légende inscrite entre les figures : Sîn-nādin-sumi/ di.kud/[dumu] Awīl-Šamaš/ ìr Abie[šuḫ], (Di 1547 daté de Ae « m »). 47 Ilšu-ibni, juge, n’apparaît que dans trois textes datés sous Abi-ešuḫ et Ammi-ditana dont un mentionne aussi son patronyme (BE 6/1, 76 daté Ae « aa »; CT 45, 54 daté Ad et MHET 479 également daté Ad et mentionnant Šamaš-bāni). 48 Sîn-nādin-šumi, juge, fils de Awīl-Šamaš est mieux attesté, nous le trouvons dans huit textes dont six datés sous Abi-ešuḫ et deux au début de Ammi-ditana (MHET 887 et Di 2035 datés Ae « m » ; MHET 888 daté Ae « n » ; CT 47, 71 daté Ae « q » ; BE 6/1, 76 daté Ae « aa », CT 45, 119 daté Ae ; VS 13, 1 daté Ad 3 (sans patronyme) et BE 6/1, 119 daté Ad 4).
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Il ne semble pas y avoir de raison apparente dans notre documentation textuelle qui justifie la mention du titre sur le sceau pour ces deux juges spécifiquement. Le fait qu’en général le titre de juge n’est pas repris dans la légende du sceau concorde bien avec le concept d’une fonction qui n’était pas nécessairement acquise au début de la vie active et qui pouvait aussi se terminer avant la fin des activités de la personne. La plupart d’entre les juges auraient donc déjà eu un sceau avant l’obtention du titre et ne considéraient pas qu’il était nécessaire de changer de sceau afin de marquer cet événement. 7. LA
TRANSMISSION DU TITRE
Si les textes nous livrent le nom de juges (avec titre) ainsi que le nom de leur père et que nous trouvons des juges (avec titre) chronologiquement quelque peu antérieurs avec le même nom que le père il est tentant de conclure qu’il s’agit d’un père et de son fils, tous deux juges, mais, à défaut de textes donnant des informations généalogiques sur plusieurs générations, il n’y a pas de moyen d’en être sûr. Un critère que nous pouvons ajouter est que le père et le fils, s’ils sont tous deux juges, le sont toujours consécutivement. Le cas de Gimil-Marduk et son fils est clair sur ce point : le fils ne porte le titre de juge que lorsque le père ne le porte plus. Dans les trois cas où le père avait le titre, nous avons vu que deux fils ne le reprennent pas immédiatement mais sont actifs dans les textes pendant 2 et 4 ans respectivement en tant que témoin ou partie prenante de diverses sortes de contrats avant de devenir juges. Pour Gimil-Marduk et son fils Ipiq-ilīšu, la situation est différente : le fils n’est jamais attesté sans son titre. Entre les deux il y a moins de trois ans, ce qui est une période assez courte, mais du même ordre de grandeur que celle des deux autres fils de juges. Certaines familles ont un père puis un fils avec le titre, et, peut-être même un grand-père. D’autres familles, comme celle de Sîn-išmeanni, ne semblent avoir eu qu’un juge sur cinq générations. 8. CONCLUSIONS Avons-nous une réponse à la question posée dans notre sous-titre : carrière de juge ou juge de carrière ? Sur base des quelques cas examinés
GIMIL-MARDUK
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ici, situés dans la seconde moitié de la dynastie de Babylone, des éléments de réponse se dessinent. Le fait que cinq des neuf juges traités ici ont une vie active avant de devenir juge (et que pour les quatre autres cela ne peut être exclu) est significatif. En effet, pour la plupart des autres professions et titres, la vie active commence avec l’obtention de la fonction. On fait un apprentissage puis on commence à exercer son métier. La différence s’explique si nous considérons que les juges sont choisis parmi les représentants des grandes familles sippariotes avec une certaine expérience de la vie sociale et économique. Ce n’est pas un hasard si la guilde des marchands, le kārum, est aussi représentée dans le traitement des affaires de justice. Eux aussi représentent les grandes familles. Il est évident que ce n’est pas à des jeunes sans expérience qu’on va confier la tâche de trancher dans des conflits sociaux ou économiques. Une maturité basée sur des années d’expérience de la vie active est indispensable. Cela implique aussi, à notre sens, qu’une formation spécifique n’était pas nécessaire, endehors, sans doute, d’un apprentissage de base de l’écriture et des écrits, destinée à un certain nombre de fils de bourgeois en général, comme nous l’avions proposé pour Ur-Utu, grand lamentateur de la déesse Annunītum (Tanret 2002). Ce sont donc des bourgeois sippariotes qui font, à un certain moment de leur vie, une carrière de juge. Nous avons pu constater qu’ils le restent pendant des années. Avec les quelques informations dont nous disposons il n’est pas possible d’avancer une durée moyenne d’une telle carrière et sans doute il n’y avait pas de terme fixé à l’avance. Dans le cas de Gimil-Marduk nous avons trois phases : avant d’être juge, pendant et après. Cela nous permet de calculer qu’il a pu être juge de huit à treize ans. Une durée entre dix et quinze ans semblerait convenir pour la plupart des autres juges aussi, mais il faudrait bien sûr élargir le calcul pour englober tous les juges connus avant de pouvoir affirmer quelque chose. Dans notre documentation un père et un fils ne sont jamais juges en même temps (comme le montre l’exemple de Gimil-Marduk et son fils) mais non plus deux frères (exemple de Iddin-Ea et Ipiq-Annunītum). La raison pourrait être que si les juges sont choisis dans les grandes familles, on désire éviter qu’une famille ait trop d’influence. Quant à la hiérarchie (informelle) dans les collèges de juges nous avons vu que l’ancienneté jouait un rôle déterminant. Dans un autre dossier, celui des personnes exerçant une fonction dans le temple de Šamaš à Sippar au début de la dynastie de Ḫammu-rabi, nous avions pu constater que l’ancienneté jouait un rôle important pour le statut social, tel qu’il
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M. TANRET
est reflété dans la position dans les listes de témoins (Tanret & Suurmeijer 2011). Ce même mécanisme joue un même rôle ici, transcendant la tradition familiale. Finalement et en général, il est intéressant de noter que les juges sont témoins dans toutes sortes de textes autres que des procès et leur présence dans ces cas ne semble pas avoir une valeur différente de celle d’autres personnes des strates supérieures de la société, avec ou sans titres. En d’autres termes, la présence d’une juge dans la liste des témoins ne rend pas le texte plus ‘juridique’. BIBLIOGRAPHIE Les éditions de textes sont abrégées selon l’usage assyriologique courant. Charpin D., M. Stol & D. O. Edzard, 2000 : TheOldBabylonianPeriod, OBO 160/4, Fribourg/Göttingen. Charpin D., 2000 : « Lettres et procès paléo-babyloniens », in F. Joannès (éd.), RendrelajusticeenMésopotamie, Paris, p. 69-111. Colbow G., 2002 : TraditionundNeubeginn.EineausführlicheBearbeitungder spätbabylonischenAbrollungenausSipparundihresBeitragszurGlyptik derKassiten, München/Wien. Dombradi E., 1996 : Die Darstellung des Rechtsaustrags in den altbabylonischenProzessurkunden.HalbbandI:DieGestaltungderaltbabylonischen Prozessurkunden der altbabylonische Zivilprozess (= FAOS 20/1), Halbband II: Appendix : Die Organe der Rechtsprechung – Anmerkingen – Excurse–Indices (= FAOS 20/2), Stuttgart. Harris R., 1961 : « On the Process of Secularisation under Hammurapi »,JCS 15, p. 17-120. —— 1975 : AncientSippar.ADemographicStudyofanOld-BabylonianCity (1894-1595B.C.),Istanbul. Joannès F. (éd.), 2000 : RendrelajusticeenMésopotamie, Paris. Klengel H. & E. Klengel-Brandt, 2002 : Spät-altbabylonischenTontafelnTexte undeSiegelabrollungen, VAS 29, Mainz am Rhein. Pientka R., 1998 : Die spätaltbabylonische Zeit. Abiešuḫ bis Samsuditana. Quellen,Jahresdaten,Geschichte, Teil 1, Teil 2, Imgula 2, Münster. Lafont S., 2000 : « Considérations sur la pratique judiciaire en Mésopotamie », in F. Joannès (éd.), RendrelajusticeenMésopotamie, Paris, p. 15-34. Rositani A., 2011 : HarvestTextsintheBritishMuseum, Supplemento n°1 alla Rivista degli Studi Orientali, Nuova Serie vol. LXXXII, Pisa/Roma. Sollberger E., 1969 : « Old-Babylonian Worshipper Figurines », Iraq 31, p. 90-93. Stol M., 2002 : « Personen um den König in altbabylonischer Zeit », in O. Loretz, K. A. Metzler, H. Schaudig (éds.), ExMesopotamiaetSyriaLux. Festschrift für Manfried Dietrich zu seinem 65. Geburtstag, AOAT 281, p. 735-758.
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Tanret M., 2002 : PerAsperaadAstra.L’apprentissageducunéiformeàSippar- Amnānumpendantlapériodepaléobabyloniennetardive, MHE III, vol. I, tome 2, Gent. —— 2009 : TheSealoftheSanga, Cuneiform Monographs 40, Leiden/Boston. Tanret M. & G. Suurmeijer, 2011 : « Officials of the Šamaš Temple of Sippar as Contract Witnesses in the Old Babylonian Period », ZA101/1, p. 78-112. Van Lerberghe K. & G. Voet, 1994 : « An Old Babylonian Clone », in H. Gasche, M. Tanret, C. Janssen & A. Degraeve (éds.), Cinquante-deux réflexions sur le Proche-Orient ancien offertes en hommage à Léon De Meyer(MHEO 2), Louvain, p. 159-168. Woestenburg E., 1993 : CR de K. Van Lerberghe, in collaboration with M. Stol and G. Voet, OldBabylonianLegalandAdministrativeTextsfromPhiladelphia (OLA 21), Leuven, 1986, in BiOr 50, p. 426-433.
L’ADORANT DE LARSA AU LOUVRE Ariane THOMAS*
Dans la cour du Collège de France, on passe forcément autour de la statue de Jean-François Champollion. Formé au Collège avant d’y occuper bien plus tard la chaire d’égyptologie pour une courte année avant de mourir en 1832, Champollion fut aussi conservateur des collections égyptiennes au musée du Louvre à partir de 1826. À l’image de l’éminentissime égyptologue qui accueille tous et toutes au Collège, de nombreux orientalistes ont aussi cheminé entre le Collège de France et le musée du Louvre. Depuis le Louvre où j’ai l’honneur de travailler, je voudrais dédier ce modeste texte à Dominique Charpin professeur au Collège de France qui y a repris le flambeau de la tradition assyriologique française et d’une certaine histoire partagée entre le Collège de France et le Louvre, ne serait-ce qu’en tant que directeur de la Revue d’Assyriologie, mais aussi organisateur de la Rencontre assyriologique cette année à Paris et plus encore sans doute en tant que spécialiste s’il en est de Mari ou du Code de Hammurabi, ou encore fouilleur de Larsa, qui font tous la gloire de la collection du Louvre… C’est enfin aussi un ami du musée, qui suivit les cours de Marie-Thérèse Barrelet, proche collaboratrice d’André Parrot au Louvre, et qui alla même rencontrer Pierre Amiet à ses débuts pour quelques conseils avant de prendre le chemin de l’assyriologie sur lequel il n’oublie jamais de faire parler les objets aux côtés des tablettes pour mieux connaître l’ancienne Mésopotamie. Le musée du Louvre conserve bien des œuvres auxquelles s’est intéressé Dominique Charpin mais un ex-voto appelé « l’adorant de Larsa » est particulièrement emblématique de quelques-uns de ses travaux. Daté de l’époque amorrite ou paléo-babylonienne de laquelle il a si bien fait revivre des pans oubliés, cet objet est en effet une œuvre d’art en même temps qu’un document inscrit, rattaché à la fois aux royaumes de Larsa et de Babylone, autour de la personnalité de Hammurabi.
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Musée du Louvre, Paris.
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1. UNE OFFRANDE À LARSA ? HISTOIRE MODERNE D’UN OBJET ANTIQUE Cet objet (fig. 1) aurait été trouvé au début des années 1930 – peut-être précisément entre le printemps et l’été 1931 – sur le site moderne de Tell Senkheré, dans la partie méridionale de l’actuel Irak. On savait alors déjà que cet immense site, vaste de près de 200 hectares, recouvrait l’antique ville de Larsa. Cette identification avait été permise dès le milieu du XIXe siècle lorsque le Britannique William Loftus y avait retrouvé des briques néo-babyloniennes inscrites au nom de cette ville antique occupée pendant au moins 3000 ans. Il en avait rapporté plusieurs objets aujourd’hui au British Museum1. Bien plus tard en 1903, l’Allemand Walter Andrae fit à son tour des repérages sur le site de Larsa. Mais il fallut attendre près d’un siècle pour que le site fasse l’objet de véritables fouilles, initiées en 1933 par André Parrot pour le compte du musée du Louvre. Ainsi, comme d’autres dans la région, ce site gigantesque est longtemps resté sans protection tout en étant connu au moins par les locaux, les savants et les antiquaires. C’est dans ce contexte que le site de Larsa fut exploré de manière clandestine car illégale, au vu de la règlementation des antiquités établie à partir de 1884 par le pouvoir ottoman auquel était soumis ce territoire jusqu’en 1919. Cette zone fut alors déclarée indépendante de l’empire agonisant pour passer presque aussitôt sous mandat britannique, qui poursuivit la mise en place d’une direction des antiquités chargée notamment de leur protection. Mais comme le déploraient déjà à la fin du XIXe siècle les fouilleurs de Tello, situé à quelques kilomètres de Larsa, « des tentatives de fouilles clandestines se produisaient presque chaque nuit » laissant de « nombreux trous irrégulièrement creusés, comme des terriers »2 alors même qu’ils étaient présents.Sachant le site de Larsa jamais encore fouillé et donc inoccupé, ne serait-ce que momentanément par des équipes de fouilles, celui-ci a d’autant plus aisément fait l’objet d’explorations clandestines, comme le soulignait en 1934 André Parrot, alors qu’il venait d’y mener la première campagne de fouilles officielle au printemps 1933 : « la ville 1 British Museum, inv. 1851.0101.263 (anneau en alliage cuivreux), 1856.0903.238 (spatule en alliage cuivreux), 91909 (plaquette en terre cuite), 91118 (?), 90263, 90721 (?), 90135, 90115, 90695 (tablettes, briques et cylindre inscrits en argile et pierre). 2 Heuzey 1884, p. 439, 443. Il raconte notamment que « Dans la nuit du 3 mars, (…) une bande de 40 Arabes attaque le tell et blesse l’un des gardiens » puis que « après trois jours, l’agression se renouvelle ; les assaillants cette fois sont au nombre de 150, un veilleur est tué, huit autres sont blessés. »
L’ADORANT DE LARSA AU LOUVRE
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Fig. 1. Statuette dite « l’adorant de Larsa », alliage cuivreux et or, H. 19,6 ; L. 14,8 ; ép. 17 cm ; Larsa, achat David 1932, Musée du Louvre, département des Antiquités orientales, inv. AO 15704 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux.
n’avait jamais été fouillée scientifiquement, mais elle fut mise en coupe réglée par des pillards clandestins qui firent les plus grands ravages, au cours de l’été 1931. »3 Plus tard, Parrot précisa que dès le « printemps 1931, plusieurs tribus étaient à l’œuvre et le pillage prit une telle ampleur que le Service des Antiquités employa les grands moyens : la Royal Air Force envoya plusieurs avions et leur apparition amena la dispersion des démolisseurs. Le site fut alors gardé officiellement et, en théorie, préservé de toute nouvelle atteinte. D’énormes ravages avaient été commis et, à notre arrivée, en février 1933, le territoire de la ville nous apparut comme s’il venait d’être pilonné par des milliers d’obus pendant plusieurs mois. »4 3 4
Parrot 1934, p. 258-259. Parrot 1946, p. 361-362.
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Il est vrai qu’à l’époque, on envisageait déjà pleinement l’importance de cette ville dans l’antiquité, que ce soit au travers des documents et objets rapportés de Larsa, depuis les explorations de Loftus ou via des recherches clandestines, ou bien encore par les nombreux monuments évoquant Larsa trouvés ailleurs en Mésopotamie. C’est ainsi qu’avant la moindre fouille sur ce site, Thureau-Dangin avait pu publier en 1918 une liste des rois de Larsa qu’il avait communiquée à l’académie des Inscriptions et Belles-Lettres dès 1914, à l’occasion de quoi il rappelait que l’« (…) on commence à connaître une troisième collection qui semble provenir des fouilles clandestines faites à Senkereh, c’est-à-dire sur l’emplacement de Larsa. Depuis un certain nombre d’années on voit passer entre les mains des intermédiaires, des tablettes de cette provenance. »5 En fait, il y aurait une histoire des fouilles clandestines à démêler en s’appuyant sur les monuments apparus sur le marché des antiquités et, pour certains, publiés dans les ouvrages et articles qui ont fait connaître l’importance antique de Larsa, avant qu’elle ne soit fouillée proprement dite. Dès 1896, le père Scheil publiait une « lettre trouvée de nos jours à Larsa »6. Ce premier article fut suivi par plusieurs publications de textes relatifs à Larsa en France et aux États-Unis, édités avant, pendant et après la première guerre mondiale7. Les clandestins avaient donc une assez bonne idée des richesses archéologiques potentielles de Larsa par le biais des publications scientifiques d’objets et surtout de tablettes cunéiformes, eux-mêmes souvent issus de pillages sur le site. Ceci a au moins abouti à la mise en place de fouilles programmées dans la durée sur le site de Larsa. Ainsi, en avril 1932, alors que le Louvre cherchait un autre site à explorer scientifiquement en Irak et après avoir tout d’abord songé à Umma, voisine du site de Tello fouillé pendant vingt campagnes, l’idée est née que « le plus intéressant serait celui de Larsa où était le culte du dieu solaire Shamash et où l’on a toute chance de trouver des textes extrêmement importants »8. Le 30 juin 1932, René Dussaud en charge du département des Antiquités orientales du musée du Louvre annonce que « le gouvernement de l’Irak accorde aux Musées nationaux la concession des fouilles de l’ancienne Larsa (Senkereh) où M. Parrot se 5 Thureau-Dangin 1918, p. 2. Cet article concerne un prisme (Musée du Louvre, AO 7025) acheté auprès de l’antiquaire Elias Géjou. 6 Scheil 1896, p. 41. 7 Price 1904 ; Thureau-Dangin 1909 ; Chiera 1914 ; Lutz 1917 ; Thureau-Dangin 1918 ; Scheil 1918 ; Grice 1919 ; Charles 1926, 1927 et 1931 ; Lutz 1931. 8 Archives du conseil des musées nationaux, séance du 28 avril 1932.
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rendra avec le matériel de Tello après une dernière fouille effectuée à Tello. »9 Il est intéressant de noter que c’est à ce même moment en juin 1932 que Dussaud achète à M. David (hôtel Montpensier 12 rue Richelieu) une tablette et une coquille chien de mer pour un total de 1000 francs10. On est tenté de penser que c’est à cette occasion et alors même que le musée s’intéressait de près au site de Larsa, que René Dussaud fut amené à proposer une acquisition, auprès de ce même vendeur, d’œuvres dites provenir de Larsa, quelques quatre mois plus tard en octobre 1932. Les archives des musées nationaux rapportent ainsi le projet d’achat important « d’un ensemble de trois bronzes sur piédestal orné de bas-relief, formant un ex-voto : personnage un genou à terre, groupe de trois bouquetins dressés et bélier. Le prix demandé ayant été de 30 000 dollars, M. Dussaud a écarté le bélier qui, par sa conservation, était la pièce la plus coûteuse, et non la plus intéressante et a pu ramener le prix des deux autres pièces à 10 000 dollars (….). Cet ensemble est très important du point de vue de l’art et de l’archéologie ; il a été trouvé à Larsa »11. Quelques jours plus tard, le conseil des musées nationaux ayant voté en faveur de cette acquisition pour une somme de « 200 000 frs minimum 250 000 frs maximum (…), les pièces ont pu être acquises, grâce à M. Dussaud (…) 220 000 frs. »12 David, avait déjà vendu plusieurs objets et tablettes au Louvre depuis 191013. Dans une lettre conservée aux archives du musée du Louvre relative à une autre acquisition, et datée du 27 décembre 1911, David, résidant alors 1 rue Godot de Mauroy, évoque « son père à Bagdad ». Comme Elias Géjou, un autre antiquaire bien connu du Louvre, Elias I. Salomon David (1891-1969) avait semble-t-il de la famille en Iraq où il put constituer de fabuleuses collections, vendant aussi bien au Louvre qu’au British Museum, au Vorderasiatisches Museum ou encore au Metropolitan Museum of Arts de New York, sachant qu’au moment de la 2nde guerre mondiale, il s’était installé aux
9
Archives du conseil des musées nationaux, séance du 30 juin 1932. Archives des musées nationaux, série B 6_145 (7 juillet 1932) ; Musée du Louvre, inv. AO 15539 et AO 15540. 11 Archives du conseil des musées nationaux, séance du 13 octobre 1932. 12 Archives du conseil des musées nationaux, séance du 27 octobre 1932. 13 Musée du Louvre, inv. AO 4699-4700, AO 4706, AO 4754-4755, 4798-4800, 56465659, 5679, 5681-5684, 6160, 6641, 6678-6683, 6974, 7265-7266, 8813-8816, 8842-8848, 10867, 10919, 10921-10922, 11120-11153 en plus de AO 17504 et AO 17505 qui correspondent à l’adorant de Larsa et au support aux bouquetins. 10
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États-Unis, où eut lieu récemment une vente du reste de sa collection, jusqu’alors conservée en l’état par ses héritiers14. En 1932, David avait donc proposé à René Dussaud quatre objets réputés provenir de Larsa et portant effectivement pour deux d’entre eux des inscriptions qui semblaient le confirmer. Pour des questions de coût, Dussaud n’en acquit que deux dont celui qui devait prendre le titre de « l’adorant de Larsa » (fig. 1) et le support aux trois bouquetins (fig. 2)15, laissant de côté un bélier couché aujourd’hui dans une collection privée aux États-Unis16, et un vase en cristal de roche bordé d’or et d’argent, inscrit d’une prière au dieu Amurru pour la vie du roi Rim-Sin de Larsa (fig. 3). Proposé par Elias David à l’Oriental Institute sans plus de succès qu’auprès du Louvre sans doute en raison de son prix, ce vase précieux est ensuite entré dans les collections du marquis de Ganay et de son épouse la comtesse Berthe de Béhague puis de Georges Ortiz en 198717. Selon une hypothèse vraisemblable pour ces quatre objets qui fonctionnaient peut-être ensemble à l’origine, l’adorant de Larsa aurait été offert dans l’un des sanctuaires de la ville. Il s’agit en effet d’un ex-voto. Parce qu’il est voué au dieu Amurru, cet objet – et peut-être les trois autres pièces – aurait pu être dédié dans le temple de ce dieu à Larsa18. Sachant que ce sanctuaire n’est pas localisé à l’heure actuelle à Larsa, ceci pose alors la question des secteurs explorés clandestinement, plus particulièrement au printemps-été 1931 au cours duquel le site aurait été pillé intensément d’après André Parrot que nous avons cité plus haut, ce qui précède immédiatement l’apparition des objets proposés par l’antiquaire David. Or on sait seulement que les fouilles officielles ultérieures n’ont jamais détecté un temple dédié à Amurru, ce qui laisse penser que les clandestins auraient pillé d’autres secteurs ou que l’adorant de Larsa provienne d’ailleurs. En dehors de tombes nombreuses, André Parrot en 1933 (une campagne) et 1967 (deux campagnes), puis Jean-Claude 14 Vente Christies à New York (New York), décembre 2014 : https://www.christies. com/features/The-Elias-S-David-Collection-5650-1.aspx (consulté le 15 janvier 2019). 15 Musée du Louvre, inv. AO 15705 ; André-Salvini 2008, p. 78, n°33. 16 André-Salvini 2008, p. 78, n°32. Cet objet est passé dans la collection Guennol du musée de Brooklyn (Rubin 1975, p. 68-71) avant d’entrer dans une autre collection particulière. 17 Le comte de Ganay est mort en 1948, huit ans après son épouse. Né à Paris d’un père bolivien, Georges Ortiz (1927-2013). L’objet est toujours dans la collection Ortiz : https://www.georgeortiz.com/objects/near-east/017-small-jar-with-inscription-babylon (consulté le 15 janvier 2019) ; pour l’inscription, Frayne 1990, p. 305-306 (Rīm-Sîn I E4.2.14.2004). 18 Ebeling 1932, p. 103.
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Fig. 2. Support ; alliage cuivreux, or et argent ; L. 14,8 ; ép. 17 cm ; Larsa, achat David 1932, Musée du Louvre, département des Antiquités orientales, inv. AO 15705 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux.
Fig. 3. Bélier ; alliage cuivreux et or ; H. 12,2 ; ép. 5,6 cm ; Larsa ; collection privée. Vase inscrit ; cristal de roche, or et argent ; H. 8,5 cm ; Larsa, collection Ortiz © Caroline Florimont Musée du Louvre.
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Margueron (deux campagnes) et enfin Jean-Louis Huot entre 1974 et 1989, date à laquelle l’Irak fit face à un embargo et fut fermé aux missions étrangères, se sont concentrés sur le palais amorrite du roi NurAdad et sur le complexe de l’Ebabbar, le grand temple du dieu soleil Shamash. Peu avant l’arrêt des recherches, la mission française avait entamé des fouilles dans d’autres secteurs au nord-est du site et y avaient découvert un petit « palais » d’époque sumérienne dit « B33 » mais aussi de grandes demeures privées d’époque amorrite. Ces résidences vastes d’environ 500 m² — allant jusqu’à plus de 1000 m² —rappellent la richesse de la ville à l’époque amorrite, lorsqu’une forme d’aristocratie d’affaire prospérait si l’on en croit les textes cunéiformes19 et notamment les nombreux contrats retrouvés. Parce que l’adorant de Larsa est dédié par un homme qui devait appartenir à cette caste des grands possédants de Larsa, pour avoir commandité un ex-voto si précieux, on peut également se demander s’il n’aurait pu être dédié au sein même de l’une de ces grandes maisons. Le vase en cristal étant dédié par un autre de ces nobles personnages, les pillards auraient pu visiter plusieurs résidences. Parce que les quatre pièces proposées par Elias David au Louvre formaient un ensemble d’ex-votos précieux, on a également envisagé qu’ils aient été trouvés par les clandestins dans un atelier où ils seraient restés sans être consacrés20. Mais cela paraît peu probable pour l’ensemble des quatre objets proposés par David, compte tenu de leurs dates différentes21. 2. QUI ÉTAIT L’ADORANT
DE
LARSA ?
L’adorant de Larsa est d’abord une statuette représentant un homme se tenant à demi-agenouillé, le genou gauche en avant, le genou droit reposant sur le sol avec la jambe en arrière et le pied exagérément replié. Le torse bien droit, il regarde face à lui, le bras gauche ramené contre sa taille et le bras droit levé devant lui, en un geste de prière, de dévotion, 19
Charpin 2003a. Aruz, Benzel & Evans 2008, p. 21. 21 Étant donné qu’au moins le vase en cristal de roche date du règne de Rim-Sin de Larsa, précédent celui de Hammurabi de Babylone à qui est dédié au moins l’adorant, cette hypothèse concernant un dépôt d’atelier impliquerait que le premier n’ait jamais été consacré, peut-être en raison de la défaite du vieux souverain, mais aussi que l’adorant de Larsa n’ait pas non plus été voué au conquérant, peut-être en raison de l’âge du dédicant comme nous le verrons. 20
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Fig. 4. Plaquette avec figure masculine ; terre cuite ; L. 5 , l. 4,7 ; ép. 1,3 cm ; Larsa, fouilles Parrot 1933 ; Musée du Louvre, département des Antiquités orientales, inv. AO 16949 © Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Raphaël Chipault.
de respect et d’attention à la divinité, connu aussi bien par les images que par les textes contemporains qui le désignent sous le terme šu-illaou niš qâti. Si l’on se réfère à de célèbres monuments comme la stèle du Code de Hammurabi22,, aussi bien qu’à une plaquette d’argile trouvée à Larsa (fig. 4)23, sur lesquels on voit le roi faire ce geste, on remarque qu’il lève 22
André-Salvini 2008, p. 36. Barrelet 1968, pl. LIV, 570 = Musée du Louvre, 16949. On le voit également sur une figurine provenant de Kish (Barrelet 1968, pl. LX, 634 = musée du Louvre, AO 10405). 23
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la main droite ouverte, sans en replier les doigts, tandis que l’adorant de Larsa lève son index, les autres doigts étant repliés. On ignore si cette spécificité résulte d’une particularité locale à Larsa ou d’une influence étrangère24. Mais il convient de rappeler qu’avant d’être restaurée au Louvre par M. André25, la main était dans un état particulièrement délabré et détachée de la statuette lors de son achat, sans doute cassée en voulant retirer l’épaisse gangue de corrosion qui recouvrait ces objets26. On ne saurait donc être tout à fait certain de la position initiale de la main. Les pieds nus — peut-être parce qu’il est en prière —, il porte un vêtement mi-long, vraisemblablement drapé, bordé de festons visibles aux genoux et aux avant-bras. Cet habit couvre tout son torse27 contrairement à une variante de ce vêtement mi-long, drapé de manière asymétrique pour dégager l’épaule et le bras droits. Ces habits mi-longs sont plus souvent portés par des personnages combattants ou déjà victorieux28, tandis que l’on voit surtout des costumes longs tombant aux chevilles de personnages en prière, tel Hammurabi sur la stèle du Code29. Toutefois, bien que plus rares, des images à peu près contemporaines montrent un vêtement mi-long richement bordé de festons porté par le meneur présumé royal d’un cortège cérémoniel conduisant un taureau au sacrifice sur une peinture de Mari30. On repère des bracelets à ses poignets, apparemment de simples mais relativement larges anneaux, semble-t-il comparables à ceux retrouvés en fouilles à Larsa même et fabriqués en alliage cuivreux, en argent ou en or31. Avec son vêtement et plus encore son couvre-chef, ses bracelets 24
Porada 1964, p. 161. Contenau 1947, p. 2128. 26 Dussaud 1933, p. 1. 27 Comme sur une plaquette en terre cuite provenant de Larsa dont le bas est malheureusement perdu (Barrelet 1968, pl. LIV, 568 et 569 = Musée du Louvre, inv. AO 16926 et AO 16952). 28 Voir par exemple André-Salvini 2008, p. 68, n°23 (stèle dite « de Mardin ») ou sur des sceaux et plaquettes en terre cuite, notamment en provenance de Larsa (par exemple musée du Louvre, AO 6411, AO 16909). 29 Ou par exemple à Larsa, musée du Louvre, inv. AO 8219, AO 16910, AO 16911, AO 16926. 30 André-Salvini 2008, p. 72, n°27. Il pourrait figurer aussi sur une plaquette en terre cuite malheureusement incomplète (Barrelet 1968, pl. LX, 642 = Musée du Louvre, inv. AO 10410). 31 Musée du Louvre, inv. AO 16874-77, AO 16881, SH024254 = numéro de fouilles L.365), AO 28398, AO 28407. On connait également des colliers en perles de faïence (Musée du Louvre, SH083101 = L172, AO 16904, AO 16992, AO 16998, AO 16999 et des anneaux AO 16993-16994, AO 28411) ou de pierres semi-précieuses comme la cornaline et le lapis-lazuli (Musée du Louvre, inv. AO 16899-16903, AO 16997). 25
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marquent le statut social élevé de cet homme en prière. En l’état de conservation en surface, sachant que bien des détails ont pu être perdus lors du nettoyage de la gangue de corrosion évoquée plus haut, on ne saurait repérer de collier ou pendentif, pourtant présent sur les quelques statues comparables (fig. 5), pas plus que des boucles d’oreilles ou qu’une bague à ses doigts bien que l’on en connaisse des exemples conservés à Larsa32. L’adorant de Larsa porte un large bonnet uni à rebord, quelque peu déformé par l’oxydation, qui semble relever du type du bonnet circulaire à bord ou bandeau épais qui caractérise alors le souverain en Mésopotamie depuis les derniers siècles du 3e millénaire avant J.-C. Le visage, la barbe et les mains de cet homme sont plaqués d’une mince feuille d’or qui y recouvre l’alliage cuivreux naturel dont est fait l’adorant. Avec son couvre-chef, le fait que son visage soit plaqué d’or a été interprété comme la marque d’un statut royal, les figures de souverains et de divinités étant souvent plaquées d’or ou d’argent. Mais contrastant avec son bonnet apparemment royal, l’adorant de Larsa porte la barbe courte, quand les rois et les grands dieux la portent longue sur les monuments actuellement connus, quels que soient leur taille et leur matériau. Néanmoins, deux plaquettes d’argile trouvées à Larsa33 montrent une image assez rare, identifiée comme étant la déesse Ishtar sous son aspect guerrier, ce qui explique qu’elle soit pourvue d’une barbe, laquelle est courte et très comparable à celle de l’adorant de Larsa. En outre, une plaquette trouvée à Larsa et supposée représenter Gilgamesh mettant à mort Humbaba montre le souverain légendaire d’Uruk doté d’une barbe courte comparable34. Par ailleurs, une tête d’homme provenant d’Ischali et malheureusement endommagée porte une semblable barbe courte et ce qui pourrait être un bonnet à rebord35 ; c’est assurément le cas d’une autre tête d’homme provenant de Bismaya36. Outre sa barbe bien courte par rapport à la plupart des représentations connues de souverains, la position de l’adorant de Larsa est assez rare, surtout pour un roi. Si l’on connaît relativement bien le geste de la main levée en prière — quoique pas avec un index levé —, cette position à demi-agenouillée est davantage connue pour les divinités de rang 32 Musée du Louvre, inv. AO 16878-80, AO 16883-88, AO 16894-96, AO 28399, AO 28406, AO 28408. 33 Musée du Louvre, inv. AO 22558-AO 22559. 34 Thomas 2016, p. 277, n°327. 35 Schlossman 1981, p. 164, fig. 35-37. 36 Schlossman 1981, p. 165, fig. 38-39.
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mineur et génies bienfaisants, au moins depuis l’époque d’Akkad37, ou bien au contraire pour les vaincus soumis, depuis l’époque sumérienne38 et peut-être dès l’époque d’Uruk39. Toutefois à l’époque amorrite40, quelques statuettes figurent un homme dans cette position, ce qu’Edmond Sollberger a souligné le premier41. Deux statuettes aujourd’hui conservées au British Museum (fig. 5), respectivement en terre cuite et en alliage cuivreux, montrent également un homme le genou gauche en avant tandis que le droit repose au sol42. En revanche, ils ne portent pas le bonnet à bord, semblent long vêtus et, pour l’exemplaire en métal qui l’a conservé, le bras droit, comme le gauche, est replié le long du torse et non levé en avant. On note en outre que tous deux portent un pendentif autour du cou bien visible. On peut ajouter à ce corpus, des sceauxcylindres d’époque amorrite montrant également une figure semblable à demi-agenouillée (fig. 6 et 7)43. Parmi eux un sceau-cylindre (fig. 6) 37 Voir notamment Aruz 2003, p. 195, fig. 58, p. 217, n°145 ; Moortgat 1969, n°160 ; Frankfort 1939, pl. 17c ; Delaporte 1920, pl. 72-5, 73-1. On connait aussi des figures de porteurs d’offrandes ainsi à demi-agenouillés qui pourraient être des orants mais qui pourraient aussi être soit des divinités mineures, soit des vaincus tributaires (Orthmann 1875, n°36a). Des monuments néo-sumériens montrent des dieux importants d’après leur tiare à multiples cornes se tenant ainsi à demi-agenouillé pour ficher un clou de fondation dans le sol, que ce soit dans le royaume de Lagash ou à Suse sous le règne presque contemporain de Puzur-Inshushinak (Orthmann 1975, n°107, 109). 38 Orthmann 1975, n°37b (passe-guides avec scène d’allégeance), n°62 (base de la statue d’Ur-Ningirsu II de Lagash). 39 Moortgat 1969, n°1-5 et peut-être 6-7 (mais ils semblent plutôt avoir les deux genoux fléchis) ; Delaporte 1920, pl. 69-7 et 9 (mais ils semblent agenouillés dans leur jupe selon un motif bien connu sur le plateau iranien mais également présent en BasseMésopotamie à l’époque proto-urbaine ; Delaporte 1920, pl. 69-1 à 6). 40 En dehors de cette période qui est aussi celle de l’adorant de Larsa, de rares exemples plus tardifs figurent un roi ainsi agenouillé, notamment le souverain assyrien TukultiNinurta I dans une attitude comparable, agenouillé en prière, la main droite levée, l’index en avant (Thomas 2016, n°426). 41 Une troisième statuette en métal figure un homme sur un socle pourvue à l’avant d’une cupule très comparable au socle de l’adorant de Larsa (Porada 1964). Mais outre qu’il est nu laissant voir un corps très émacié, cet homme se tient assis sur son séant, les deux genoux repliés devant son torse sur lesquels reposent ces coudes, les deux mains rapportées de part et d’autre de ses joues, le long de sa tête imberbe et crâné rasé. 42 Sollberger 1969, p. 93. British Museum, inv. BM 134962 et 117886. 43 Voir British Museum, inv. 129536 (Collon 1986, pl. XLI, n°583) ; Oriental Institute of Chicago, inv. A 17004 (Frankfort 1939, pl. XXVIII-c) sur lequel on remarque deux personnages à demi-agenouillée, l’un se trouvant sur un socle, le visage très stylisé animalisé et l’autre levant aussi un bras, face au socle ; musée du Louvre, inv. AO 6182 (Delaporte 1920, pl. 82-4). Dussaud 1933, p. 2, note 4, cite en comparaison un sceaucylindre conservé à la Bibliothèque nationale de France mais la référence donnée ne correspond malheureusement pas. Par ailleurs Porada 1964, p. 161, note 4, évoque un sceau-cylindre d’époque akkadienne montrant un personnage ainsi agenouillé, offrant une statuette au dieu soleil (MémoiresdelamissionarchéologiquedePerse, vol. XXV, Paris,
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Fig. 5. Statuettes d’hommes ; alliage cuivreux et terre cuite ; H. 7,6 et 15 cm ; Achat Mocatta 1926 et Ninive, Budge 1889 ; British Museum, inv. BM 117886 et 134962 © Caroline Florimont Musée du Louvre.
Fig. 6. Sceau-cylindre ; stéatite ; D. 1,1 ; H. 2,3 cm ; Musée du Louvre, département des Antiquités orientales, inv. AO 6182 © Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Christian Larrieu.
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Fig. 7. Sceaux-cylindres ; hématite et serpentine ; D. 2 et 1,8 cm ; Oriental Institute of Chicago, inv. A17004 et British Museum, inv. BM 129536 © Caroline Florimont Musée du Louvre.
retient particulièrement notre attention : sur ce qui semble être un socle, peut-être comme la base de l’adorant de Larsa, un homme se tient à demi-agenouillé, la main droite levée devant lui ; il porte un vêtement mi-long et un bonnet dont il est difficile de discerner les détails. Ainsi, il apparaît remarquablement semblable à l’adorant de Larsa. Le sceaucylindre représente cet homme sur un socle, ce qui pourrait indiquer qu’il s’agit d’une statuette dans le sanctuaire duquel est accomplie la cérémonie à laquelle participe le souverain face à une déesse Lama. Mais ceci ne répond pas à la question longtemps débattue de l’identité de l’homme représenté ainsi sur un socle, pas plus que celle de l’adorant de Larsa figuré à l’identique. Certes le socle de l’adorant de Larsa porte une inscription de treize lignes en sumérien mais celle-ci ne permet pas de l’identifier assurément : « À Amurrum, son dieu, pour la vie de Hammu-rabi, roi de Babylone, et pour sa propre vie, Lu-Nanna, [titre], fils de Sin-le’i, a façonné une statuette en cuivre (en attitude) de suppliant, le visage plaqué d’or, et la lui a vouée pour (qu’elle représente) son serviteur. »44 Cette dédicace donne au moins la date du monument qui doit avoir été dédié après la prise du royaume de Larsa par Hammurabi en 1763 et avant sa mort en 1750 avant J.-C. Lorsque l’adorant de Larsa fut connu après son entrée dans les collections du musée du Louvre, la question de son identité resta d’abord ouverte, celui-ci étant seulement décrit comme « un homme » sans plus 1934, p. 232, fig. 82-3). Elle rappelle aussi que cette position agenouillée dans un contexte religieux est plus fréquente sur des sceaux syriens au début du 2e millénaire. 44 Charpin 2003a, p. 117 (voir sinon Frayne 1990, p. 360, Ḫammu-rāpi E4.3.6.2002).
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de précision dans les premières publications de l’œuvre45, et ce jusqu’à l’article approfondi d’Edmond Sollberger cité plus haut, qui rapprochait notamment l’adorant de Larsa d’une tablette portant copie du texte d’une « statue de cuivre en suppliant, agenouillé, son visage est plaqué d’argent, la main à la bouche en prière »46, vouée par le juge Gimil-Marduk au roi Ammiṣaduqa de Babylone, quatrième successeur de Hammurabi. De même, Rim-Sin de Larsa, Samsu-Iluna, Abi-Eshuh, Ammi-Ditana de Babylone ont chacun nommé une de leurs années de règne de l’introduction de leur statue de prière dans un temple et Zimri-Lim de Mari mentionnait dans une lettre sa statue en prière devant le dieu Amurru47. Mais Sollberger concluait que l’adorant de Larsa, comme les deux autres statuettes qu’il publiait en comparaison (fig. 5), devait représenter des personnes importantes mais pas le roi lui-même, ajoutant qu’il devait s’agir des hommes ayant dédié les statuettes suivant leurs inscriptions48. Ainsi, Sollberger republiera l’inscription de l’adorant de Larsa deux ans plus tard en proposant de restituer la formule « (…) Lu-Nanna (…) a fait (…) une statue (…) pour (qu’elle représente) son serviteur »49. Mais une dizaine d’années plus tard, la question de savoir si l’adorant de Larsa représentait le dédicant ou le souverain restait ouverte, comme le soulignait Agnès Spycket. Celle-ci mettait en avant les nombreuses inscriptions de souverains amorrites relatives à la réalisation de leurs effigies en prière et le placage en or plaidant pour une statue royale, tout en concluant qu’il eut alors été plus normal que l’objet soit envoyé à son roi à Babylone, ce qui laisse plutôt penser que la statuette était à l’effigie du dédicant50. En revanche en 1982, l’adorant de Larsa était exposé au GrandPalais à Paris et publié comme « représentant probablement Hammurabi »51. À peu près au même moment, Eva Braun-Holzinger estimait au contraire que l’adorant de Larsa ne saurait représenter de souverain au vu de l’habit court qui ne correspond ni à la tenue courte portée au combat, ni au vêtement long plus cérémoniel, mais aussi de la barbe courte marquant assurément selon elle une personnalité non royale, sans compter la formulation de l’inscription qui indiquerait que la statuette figure bien le 45 Zervos 1935, p. 242 ; Rutten 1935, p. 261-B ; Parrot 1960, p. 284-285, fig. 349 ; cat. exp. Paris, 1966, n°X. 46 Sollberger 1969, p. 90-93 (traduit en français dans Spycket 1981, p. 247). 47 Sollberger 1969, p. 93, note 21 ; Spycket 1981, p. 247. 48 Sollberger 1969, p. 93. 49 Sollberger & Kupper 1971, p. 219. 50 Spycket 1981, p. 247. Elle mentionne aussi la statue en or en prière d’un certain Danutahaz dans le temple de Tišpak à Ešnunna au temps du roi Ibal-pi el II. 51 André-Leicknam & Ziegler 1982, p. 228, n°170.
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serviteur du roi, c’est-à-dire le dédicant52. En 2008, l’adorant de Larsa est apparu dans deux expositions à Paris et à New York, où il fut présenté comme une image du roi Hammurabi ou bien du dédicant ayant adopté une mise quasi-royale marquée par son chapeau et le placage en or de son visage et de ses mains53. Exposé en 2016 dans la galerie du Temps au Louvre-Lens, il fut ainsi associé à l’exposition temporaire tenue à proximité et publié dans son catalogue comme une probable image du roi Hammurabi54. Toutefois, en approfondissant l’étude de cette œuvre pour ce recueil, il nous semble qu’une autre piste peut être envisagée. Le vêtement mi-long couvrant les deux épaules n’est pas très habituel sur un roi mais ne saurait exclure qu’il puisse s’agir du souverain, de même que sa barbe courte ou son attitude, bien que très exceptionnels. C’est plutôt l’ensemble qui forme un tout étrange où contrastent notamment une barbe courte avec un couvre-chef, qui même déformé évoque plus qu’un autre, le bonnet royal de l’époque. C’est certainement pourquoi on a pu proposer qu’il s’agisse du dédicant dans une mise quelque peu royale. Il est vrai que pour avoir offert ce précieux ex-voto pour la vie de son nouveau souverain, Lu-Nanna devait appartenir à l’une des grandes familles de riches notables de Larsa, bien que l’inscription lacunaire ne nous renseigne pas sur ses activités. Résidant dans d’immenses maisons presque comme des palais sus-citées, certaines familles de Larsa étaient presque aussi puissantes que le roi et lui furent des alliés importants après sa conquête du royaume, au détriment du vieux Rim-Sin de Larsa, détrôné par Hammurabi en 1763 avant J.-C. Tandis que RimSin et ses fils étaient emmenés à Babylone, Lu-Nanna aurait voué cette œuvre pour la vie du nouveau souverain, auquel il manifestait ainsi son ralliement. Il suivait en cela une tradition remontant à l’époque sumérienne selon laquelle des personnages du royaume appartenant à la classe des possédants offraient de précieux objets pour la vie de leur roi, pour garantir la prospérité du royaume et gagner une faveur. Mais si cet ex-voto était en quelque sorte une œuvre de courtisan, l’adorant de Larsa ne saurait représenter Lu-Nanna grimé en roi. En revanche, Lu-Nanna aurait pu faire représenter le souverain dans une sorte de portrait idéal d’adorant. Mais ce pourrait aussi être une figure d’ancêtre royal, à qui étaient rendus des cultes et voués des statues à l’époque amorrite, par
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Braun-Holzinger 1984, p. 54. André-Salvini 2008, p. 77 ; Aruz, Benzel & Evans 2008, p. 21. Thomas 2016, p. 145.
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exemple à Mari dans la tribune 66 de la salle du trône55. Il convient peutêtre aussi de repérer cet ancêtre royal sur les sceaux-cylindres déjà cités (fig. 6 et 7) montrant une figure semblable à l’adorant de Larsa sur un socle, aux côtés d’un homme debout représentant vraisemblablement le souverain régnant en prière. Alors que Hammurabi venait de détrôner Rim-Sin de Larsa et sa dynastie, il aurait été assez significatif qu’un notable de Larsa voue pour la vie de son nouveau roi, un ex-voto à l’image idéale d’un ancêtre royal en prière devant Amurru, justement le dieu des ancêtres amorrites, commun à Hammurabi autant qu’à RimSin de Larsa. Cet ex-voto aurait alors souligné le dévouement de Lu-Nanna envers son nouveau souverain, tout en rappelant qu’au fond, ce dernier était amorrite lui-aussi… En quelque sorte, sous l’égide fédératrice d’Amurru, les choses et notamment les affaires prospères des notables privés de Larsa pouvaient alors continuer sous le règne de Hammurabi sans rupture, ni redistribution des richesses amassées comme ce fut en effet le cas ainsi que l’a montré Dominique Charpin56. Pour mieux unifier les royaumes qu’il avait soumis, Hammurabi se déclara d’ailleurs « roi de toute le pays amorrite » après avoir vaincu non seulement Larsa mais Mari et Eshnunna. 3. UN
CHEF D’ŒUVRE DE LA MÉTALLURGIE À
VESTIGE D’UN ENSEMBLE VOTIF ENTRE
2
ET
LARSA, 3D ?
L’adorant de Larsa n’est pas qu’une statuette en ronde-bosse. Celle-ci est fixée par trois tenons sur un socle creux, couvert d’inscription et d’un bas-relief en deux dimensions. Or, l’adorant en trois dimensions se comprend mieux grâce à l’image en deux-dimensions sur les deux longs côtés du socle légèrement trapézoïdal (fig. 1). À la droite de l’adorant, ce qui semble son double en deux dimensions se tient exactement à l’identique à demi-agenouillée, la main droite levée devant un dieu trônant sur un siège assez spécifique57 qui doit représenter Amurru, plutôt qu’Ea58 dont il est parfois considéré comme le fils. À droite de l’adorant, sur l’autre long côté, un bélier couché serait alors l’animal avatar d’Amurru, le dieu 55 La fameuse peinture de l’Investiture, également dans le palais de Mari, pourrait aussi représenter un ancêtre royal divinisé à l’arrière de la déesse Ishtar et d’une déesse Lama (Thomas 2016, p. 203). 56 Charpin 2003b ; voir aussi Fiette 2018. 57 Porada 1964, p. 162. 58 Dussaud 1933, p. 7.
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des tribus amorrites précédemment nomades et notamment pastorales, avant qu’elles ne prennent le pouvoir dans les principaux royaumes de Mésopotamie. On retrouve d’ailleurs le bélier au pied d’Amurru sur plusieurs représentations de l’époque, que ce soit sur des sceaux-cylindres ou sur une statuette en métal59. Derrière ce bélier, démarre la dédicace à Amurru qui s’achève à l’arrière du dieu trônant. Une vasque à l’avant du socle devait servir à l’offrande de parfum agréable au dieu. Le tout a été fondu à la cire perdue dans un alliage naturel de cuivre, enrichi de lapis-lazuli et d’une pierre blanche et translucide pour les yeux, dont seul subsiste le gauche, ainsi que d’une fine feuille d’or plaquée sur le visage et les mains. Cette très belle réalisation pose aussi la question de l’existence d’un atelier spécialisé dans la fabrication d’exvotos précieux pour le roi lui-même, ou pour sa vie sur commande de puissants personnages du royaume. De fait, le site de Larsa a livré plusieurs témoins d’une métallurgie maîtrisée dans des ateliers travaillant remarquablement le cuivre, l’or et l’argent60. Et il n’est pas exclu que Lu-Nanna, le dédicant de l’adorant de Larsa ait joué un rôle particulier dans le commerce de ces précieux ex-votos. Un rapprochement a en effet été proposé avec une lettre du roi amorrite Kudur-Mabuk, père de Rim-Sin de Larsa, demandant l’envoi à Ur d’orfèvres pour recouvrir d’or une statue en alliage cuivreux de la grande prêtresse du dieu lune Nanna (probablement la sœur de Rim-Sin)61. Cette lettre est en effet adressée à un certain Lu-Nanna, sachant que celui-ci aurait alors été très âgé à l’avènement de Hammurabi. S’il s’agit bien du même personnage, il aurait alors pu jouer un rôle important dans les affaires assurément prospères de ces ateliers de fabrication d’objets votifs précieux. Mais l’on peut aussi se demander si l’adorant de Larsa a été la seule offrande de Lu-Nanna. De fait, si l’on considère qu’il adopte un mode de représentation entre deux et trois dimensions, il ne représente que l’adorant lui-même en ronde-bosse et en relief. Certes, le dieu trônant pourrait 59 Delaporte 1920, pl. 78, n°28, 79, n°2, 19, pl. 81, n°18 par exemple ; André-Salvini 2008, p. 81, n°35 (Oriental Institute of Chicago, inv. OIM A 7119, trouvée sous la surface du tell Ischali, cette statuette d’un dieu à quatre faces, le pied sur un bélier, pourrait représenter Amurru). 60 Dès les premières fouilles de Parrot en 1933, le site a livré notamment dans la zone sud-est des vestiges probables d’atelier, en particulier des lingots d’argent (Musée du Louvre, inv. AO 16889-AO 16891), ainsi que des jarres contenant des débris en métal destinés sans doute à être refondus, bien avant la découverte de la jarre de l’orfèvre au sein de l’Ebabbar (Arnaud, Calvet & Huot 1979). 61 Figulla & Martin 1953, n°75 (cité par Spycket 1982, p. 247-248) ; André-Salvini 2008, p. 77.
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bien évoquer la statue de culte – inconnue à ce jour – si l’œuvre a été dédiée dans un temple. Le bélier couché de l’autre côté du socle de l’adorant pourrait en tout cas correspondre à la statuette de bélier couché proposée par l’antiquaire David en même temps que l’adorant et réputée trouvée à Larsa également (fig. 3). Ce bélier à la gueule plaquée d’or, ayant encore un œil incrusté de coquille et de lapis-lazuli, n’a malheureusement pas conservé grand-chose de son socle creux lui aussi et qui devait porter sa dédicace, et peut-être une petite vasque également. On peut seulement restituer le nom de Martu et la mention « roi de Larsa » auquel cet ex-voto devait être dédié. Il n’est donc pas exclu que cet objet62 ou un autre semblable ait fonctionné avec l’adorant de Larsa pour incarner ensemble en deux et trois dimensions un adorant face au dieu Amurru et son bélier. Un groupe votif a pu être voué en plusieurs temps, avant et après la conquête de Larsa par Hammurabi. Peut-être faut-il associer à cet ensemble le support d’offrandes porté par trois bouquetins acheté à David au même moment (fig. 2). Malgré son inscription illisible, cet objet précieux, plaqué d’argent sur les faces des déesses encadrant une vasque et incrusté de lapis-lazuli subsistant dans l’œil droit d’un des bouquetins, aurait pu être dédié à Amurru. En effet, ce dernier pouvait également être associé aux bouquetins, qui rappelaient aussi les régions montagneuses d’où venait assurément la dynastie de Rim-Sin de Larsa, le nom de son père Kudur-Mabuk évoquant d’ailleurs leurs origines élamites à l’est de la plaine mésopotamienne. Pour finir, le quatrième objet proposé par David en 1932 était lui aussi voué à Amurru (fig. 3). Ce vase en cristal de roche, richement orné d’une lèvre en or et d’une base cerclée d’argent, était dédié à Amurru pour la vie de Rim-Sin de Larsa et par Šep-Sin, fils d’Ipquša, un médecin. S’ils n’ont pas tous été voués par la même personne au même moment, ces quatre objets auraient tous été de précieux ex-votos pour Amurru. Ils pourraient donc provenir du temple de ce dieu à Larsa, dont ils devaient constituer le trésor avant, pendant et après la conquête de la ville par Hammurabi de Babylone. Lu-Nanna avait peut-être commencé à dédier le bélier au roi de Larsa, vraisemblablement Rim-Sin, avant de compléter ce groupe votif avec la dédicace de l’adorant à Hammurabi, toujours pour Amurru, le dieu de leurs ancêtres communs.
62 André-Salvini 2008, p. 78, n°32 publie cet objet comme provenant de Tell Sifr, à 14 km de Larsa, bien que cela ne soit pas mentionné dans les archives au moment du projet d’acquisition dans les années 1930.
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4. CONCLUSION Ayant repris la chaire d’assyriologie du Collège de France créée en 1874, soit vingt-sept ans après l’ouverture au Louvre du premier musée assyrien et sept ans avant la création officielle du département des antiquités orientales du Louvre, suite à la redécouverte des antiquités sumériennes de Tello, Dominique Charpin l’a intitulée chaire de « civilisation mésopotamienne » comme pour mieux réconcilier l’archéologie et l’assyriologie avec leur objet d’étude commun, à savoir (re)découvrir toujours un peu plus la ou plutôt les civilisations épanouies autant qu’éteintes sur ce territoire que l’on appelle l’antique Mésopotamie, entre le Tigre et l’Euphrate pour les puristes, là où l’on trouve le site de Larsa, mais aussi, selon une acceptation bien plus large du terme, jusqu’au Moyen-Euphrate syrien et au moins et jusqu’aux piémonts orientaux des Zagros qui mènent au plateau iranien. Il reste encore beaucoup à apprendre sur cette antiquité mésopotamienne comme le montre l’étude de l’adorant de Larsa, une œuvre qui n’a pas livré tous ses secrets bien que très célèbre et maintes fois publiée depuis sa réapparition il y a près de 90 ans.
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L’ADORANT DE LARSA AU LOUVRE
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A. THOMAS
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ITUR-ASDU OF RIVER SILAKKU. A CONTRIBUTION TO THE KINGSHIP OF HAMMURABI OF BABYLON Frans VAN KOPPEN*
“There is no king who is strong on his own” — Featuring in numerous books and articles, Itur-Asdu’s letter may well be the most celebrated of all the Mari texts, and for good reason: the text offers what seems to be a satellite image of the Near Eastern political landscape, conjuring up a lucid diagram of the geopolitical balance of power. But is this reading justified? After all, Itur-Asdu did not set out to write a political analysis of his times for posterity’s sake, but uttered these words to an assembly of kings in order to sell the merits of some still unknown proposition, then proudly recording his cunning rhetoric in his surviving report. We shall have to wait for its full publication to find out what point it was he was trying to bring across. I guess what he wanted to convey was that not everyone can be equal, or, in his words: “Ten to fifteen kings follow Hammurabi of Babylon, as many follow Rim-Sin of Larsa, as many follow Ibal-pi-El of Ešnunna and as many follow Amut-pi-El of Qatna. But twenty kings follow Yarim-Lim of Yamhad” (Guichard 2003: 204) — the implication for his royal audience being that it would be only right and proper that his own master, Zimri-Lim of Mari, outranks them all. If Itur-Asdu’s image of near-perfect symmetry serves a didactic purpose, then how realistic is it? For sure, coalitions of “vassals” around “overlords” are well attested in Upper Mesopotamia of his age, but what about Hammurabi’s Babylonia? The total lack of evidence for the existence of such power relations there led the leading specialist of Old Babylonian history to ask himself this question: “Quels peuvent être ces ‘dix ou quinze rois (qui) suivent Hammu-rabi, le sire de Babylone’?” (Charpin 2004: 209). The pages that follow deal with his question, spending some time with another Itur-Asdu as we go along.1
*
Ludwig-Maximilians-Universität, München. Thanks are due to the Trustees of the British Museum for permission to study material in the collection of the museum. 1
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1. AN
OATH BY ITUR-ASDU
A well-preserved case tablet from the Sippar collection of the British Museum yields a new name for the corpus of Old Babylonian royalty: Itur-Asdu, a contemporary of Hammurabi of Babylon. 1.1.Thetext Innertablet(BM80113=89-10-14,651A)(7.1×4.5×2.6cm) I
qur-ru-du-um 2 dumu ip-qu-ša 3 10 gín 〈〈kù-babbar ip〉〉 kù-babbar 4 a-na ip-ṭì-ri-šu 5 a-nasí-ia 6 dumu aš-di-ia 7 ì-lá-e 8 u4-kúr-šè sí-ia 9 ù dumumeš-šu 10 Iqur-ru-du-um 11 ú-ul i-ba-qà-ru 12 mu ha-am-mu-ra-bi 13 ù i-túr-aš-du-um 14 in-IGI.DI-da 15 igi ib-ni-diškur (over erasure) 16 igi še-le-bu-um (over erasure) 17 igi mi-lí-ištar 18 igi ha-pí-ru-um (over erasure) 19 igi lú-dmar-tu 20 iti bárazag-gar 21 mu en ka-〈aš〉-bar ⸢an⸣-ki Case(BM80114=89-10-14,651B)(9.1×5.9×3.8cm) I
qur-ru-du-um 2 dumu ip-qú-ša 3 Isí-ia-tum 4 dumu aš-di-ia 5 ib-qú-ur-šuú-ma 6 10 gín kù-babbar ip-ṭì-ri-šu 7 ì-lá-e 8 Isí-ia-⸢tum⸣ 9 ù dumu-ni-meš⸢šu⸣ 10 Iqur-ru-du-um 11 ú-ul i-ba-qú-ru 12 mu dutu dmarduk 13 mu haam-[m]u-ra-[b]i 14 ùi-túr-⸢aš-du⸣-um 15 in-pà-⸢da-meš⸣ 16 igi ib-ni-diškur 17 dumu la-ma-ša 18 igi še-le-bu-um 19 dumu nu-úr-ku-bi 20 igi mi-lí-ištar 21 dumu dsuen-i-di-iš 22 igi ṭà-ab-šár-ì-lí lú ka-zal-[l]i 23 igi ib-ni-é-a dumu dna-bi-um-ma-lik 24 igi a-pil-diškur 25 dumu nu-úrištar 〈〈bar an-ki〉〉 26 igi lú-dmar-tu dub-sar 27 iti bára-zag-[gar] 28 mu en ka--ba[r a]n-ki Seals: 1) sí-ia-tum / dumu aš-di-ia / arad dmar-tu 2) mi-lí-[ištar] / dumu d suen-i-[di-iš] / arad d[..] 3) Anepigraphic: king with a mace faces a supplicant goddess; between them a goat-fish. 4) Anepigraphic: priest holding cup and pail faces a bull-man carrying an animal offering; behind the latter a goddess facing right. 5) ib-ni-diškur / dumu la-ma-ša / [..] 6) še-le-bu-um / [dumu n]u-úr-ku-bi / arad dmar-tu Innertablet: Qurrudum son of Ipquša has paid ten shekels of silver for his ransom to Siyya son of Ašdiya. (That) for all time Siyya and his sons will not raise claims on Qurrudum, they have sworn with an oath by Hammurabi and Itur-Asdu.
BM 80113 (89-10-14, 651A), 7.1 × 4.5 × 2.6 cm
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BM 80114 (89-10-14, 651B), 9.1 × 5.9 × 3.8 cm
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Seals on BM 80114
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In the presence of Ibni-Adad, Šelebum, Ṣilli-Ištar, Hāpirum (and) Awīl-Amurrum. First month of the year “Lord decision-maker of heaven and earth” (Hammurabi year 5). Case: Siyyatum son of Ašdiya raised claims on Qurrudum son of Ipquša and he (Qurrudum) paid his ransom of ten shekels of silver. (That) Siyyatum and his sons will not raise claims on Qurrudum, they have sworn with an oath by Šamaš, Marduk, Hammurabi and Itur-Asdu. In the presence of Ibni-Adad son of Lamaša, Šelebum son of NūrKubi, Ṣilli-Ištar son of Sîn-īdiš, Ṭāb-šār-ilī the man from Kazallu, Ibni-Ea son of Nabium-mālik, Apil-Adad son of Nūr-Ištar (and) Awīl-Amurrum the scribe. First month of the year “Lord decision-maker of heaven and earth” (Hammurabi year 5). T 3:
The scribe set out to write 10 gín kasapipṭirišu in a single line but then decided upon the wording 10 gín kaspam ana ipṭirišu, for which he needed two lines. He therefore wrote kù-babbar again at the end of the line but forgot to erase the three preceding signs. C/T 11: Case and inner tablet use the verb baqāru in different vocalic classes. In early Old Babylonian texts baqāru follows the u-class pattern (CAD 12 [2005] 130 s.v. paqāru v. and also YOS 14 161: 10 and RA 54 39 no. 41: 15) as well as the a/u-pattern (e. g. i-ba-qá-ar in BM 16499: 6 [time of Sumu-la-El]) but the present tense ibaqqur disappears afterwards. The synonym ragāmu underwent the same change in the same period of time. T 14: The scribe wrote by mistake IGI.DI instead of pà (IGI.RU). The Sumerian verbal form is singular on the inner tablet and plural on the case but the translation assumes that both writings stand for an Akkadian verbal form in the plural. C 22: That the toponym ka-zal-luki was pronounced Kazalluk is shown by variant writings (Durand/Charpin 2004: 103); a variant Kazalluh is also attested (Emar 6/4 559 version 1: 70’: íd ka-zal-luh = (íd) ka-saal-lu-uh). However, the adjective form Kazallû is found in YOS 8 93: 11 (PN ka-zal-lu-ú) and may appear here as well. C 25: Behind this line appear signs that belong to a partially erased year name formula; it would seem that the scribe at first wrote a date over two lines (month and year) below line 23 but erased them to add two more witnesses and then repeated the date on the upper edge.
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1.2 Interpretationofthetext The document records a solemn renunciation of all claims on the part of Siyyatum (inner tablet: Siyya) and his heirs against Qurrudum. The presence of the sealing of Siyyatum confirms that the tablet was issued in favour of Qurrudum, who will have kept it as a defence against future claims. The introduction of the text explains what motivated the settlement: Qurrudum has paid silver to Siyyatum for the purpose of his “ransom” (ipṭiru). Only the envelope refers to a conflict which was thereby resolved: “Siyyatum raised claims on Qurrudum”, identifying plaintiff and opponent who is at the same time also the object of the dispute.2 That the conflict related to the person of the defendant, and not to any contested property that the scribe failed to mention, is corroborated by the possessive suffix (“his ransom”), which logically refers to Qurrudum, the aforementioned payer. If Siyyatum was exercising a right upon Qurrudum which the latter paid off with ten shekels of silver, what then was the nature of his claim? There are two indications in the text that would support a hypothesis: the envelope’s opening statement that “Siyyatum raised claims on Qurrudum,” showing that Qurrudum was initially not under the authority of Siyyatum, and the use of ipṭiru, nomen actionis of paṭāru, a verb which in Old Babylonian texts principally relates to the re-purchase of property sold under duress or to the release of prisoners. The first piece of evidence excludes a scenario of Qurrudum being a debt slave or prisoner regaining his freedom, while the second disagrees with a situation of a creditor and his debtor settling a contractual debt. Both indications, however, fit a ransom paid in lieu of a sanction imposed by a court of law. In ancient Near Eastern law the victim held the right to revenge upon the criminal (often in the form of enslavement) but waived this right when accepting a ransom from the culprit (Westbrook 1996). In this interpretation Siyyatum (or a member of his family) would have been
2 The sequence Qurrudum Siyyatum ibquršu represents type E.b/2A of table 3 in Dombradi 1996: 1.45: object – plaintiff – ibqur. According to the same table, the opponent (in the accusative governed by baqāru) is never mentioned before the plaintiff, whereas the object of the dispute (another accusative governed by baqāru), if mentioned, can appear at the beginning of the clause: Qurrudum thus occupies the syntactical slot reserved for the object of the dispute.
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harmed by Qurrudum (or any of his relatives), whereupon Siyyatum successfully confronted Qurrudum in court, leading to a conviction of the latter. Both parties then agreed on a financial settlement, allowing Qurrudum to escape revenge by paying ransom and compensating Siyyatum for damages suffered. The document captures the settlement by recording the amount of ransom and the solemn promise of the victim to reprieve his offender. The most striking aspect of the text is the double oath, involving two rulers, Hammurabi and Itur-Asdu, alongside the gods Šamaš and Marduk. Swearing an oath in ancient Mesopotamia meant invoking the agency of the king of the land and of its deities to guarantee the oath taker’s honesty and integrity in the matter. Legal records may or may not set down the names of the gods who had been called upon in the oath — as seen here, where they appear in the outer tablet but not in the inner one — but always record that the king’s name had been invoked: for this purpose the anonymous “king’s name” (mu lugal-bi), which had been standard in legal texts since early times, in the course of the Old Babylonian period gave way to the custom of naming the king. What is unusual about the present text is that not one, but two royal names are given. This double oath is not without parallels, which are known to involve both kin (father and son) as well as non-kin couples and appear with some frequency under the earliest kings of the Dynasty of Babylon. Double oaths are sporadically attested as late as the reign of Hammurabi, after which they disappear from the Babylonian form book. At that time, and before, they also feature in Larsa texts (see below), were common in Mari (Charpin 2011: 48-51), and afterwards were perpetuated outside Babylonia, occurring, for example, in Terqa texts of post-Samsuiluna date (Rouault 1992). The historical implications of this oath will be discussed in the next section. The acquisition context indicates that the tablet was unearthed at Tell ed-Der or Abu Habbah, the sites of the ancient double town of Sippar on either side of the Euphrates (Kalla 1999: 210). However, this fact does not guarantee that the text also had been written there, as neither party, nor the witnesses, can yet be tied to the established Sippar prosopography; perhaps the transaction was concluded elsewhere and the tablet brought to Sippar. The presence of Šamaš and Marduk in the oath at least indicates that this had happened on Babylonian soil, most likely somewhere in the northern part of the kingdom; Babylon or its vicinity can be ruled out as a provenance on account of the fact that Šamaš precedes Marduk.
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2. KING ITUR-ASDU Two facts about Itur-Asdu follow from the above document. First, that he enjoyed royal status — because in Mesopotamia the only human who could be invoked in the oath was the king, sometimes together with his co-reigning father or son, or with a ruler from another royal house, but never in the company of an uncrowned head. Second, that he ruled in the period of the early years of Hammurabi of Babylon. What has not been answered yet is where he reigned, or who he was. The practice of co-regency, though rare, was practised in early second millennium BC Mesopotamia.3 The idea was that a prince be invested with kingship over a part of the kingdom while his father retained final authority over the whole dominion. The textbook example is the threeking realm of Samsi-Addu, where his two sons ruled over separate regions while their father governed supreme from the centre (Charpin/ Ziegler 2003: 80-82). A territorial division of authority features elsewhere too: Sin-iddinam appears as joint ruler with his father Nur-Adad in the eastern part of the kingdom of Larsa (Charpin 2004: 104) and Sabium presided over Sippar while his father Sumu-la-El was king of Babylon (Charpin 2004: 93-94). Common to these instances is that the name of the father preceded that of the son in the oath clause of contracts issued in the domain of the junior king.4 Yet it is most unlikely that Itur-Asdu was the crown-prince of Hammurabi. The fact that the latter was still a young man when the document was written (he ruled for 38 years afterwards) makes this idea improbable, and the absence of any other evidence for a co-regent in his long and well-documented reign does not support it either. It follows that the alternative — that Itur-Asdu was a king from a different royal house — carries the greater likelihood. 3 Co-regency must be set apart from the practice of appointing the crown-prince as the governor of a city (Hallo 1991: 378-380). The main difference between a princely domain and co-rulership is the status of the co-regent as king (with appropriate title) and his prerogative to be invoked in the oath, two attributes that do not apply to the crown-prince. 4 In this respect the kingdom of Larsa under Warad-Sin and Rim-Sin, at the time when their father Kudur-mabuk was alive, forms an exception. The superior position of Kudurmabuk is unmistakable but he was rarely acknowledged in oaths, and then only with his name following that of his son (YOS 5 127; NBC 10448 [ref. Z. Földi]). In this respect his position differs markedly from that Samsi-Addu (who always precedes his son), presumably because Kudur-mabuk was, formally speaking, no “king” (Steinkeller 2004: 35-36). Note in this context that an alleged double oath by the brothers Warad-Sîn and Rim-Sin in TCL 10 22 (Wu/Dalley 1990: 161) has been eliminated by Charpin (2004: 257 n. 1319).
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The historical significance of joint oaths by kings of different dynasties was discussed most comprehensively by Wu and Dalley (1990), who challenged the traditional view that oath-taking invoking rulers of different states indicate the subordinate status of one king (“vassal”) towards the other (“overlord”). In their view, the association of two kings in an oath implies no more and no less than that the two powers recognized each other and were on friendly terms, but is by itself inadequate to reveal any ranking in precedence between them. The reason why more than one ruler was invoked should be elucidated on a case-by-case basis, and the one example so far known from the reign of Hammurabi is useful for the interpretation of the present document. BE 6/1 26 concerns a court case held in Babylon over the investments of a deceased trader between his widow and his foreign business partner. Both parties swear to refrain from further litigation and the oath formula mentions Marduk and Hammurabi — typical for the city of Babylon — as well as king Samsi-Addu, in all likelihood the lord of the foreign disputant, but certainly neither the sovereign, nor the subject of the king of Babylon. It shows that, when taking the oath, each party was expected to invoke the name of their own master, resulting in an oath formula with two kings for contracts between subjects from different realms. For the present document this means that either Qurrudum or Siyyatum considered Itur-Asdu his lord. This is as much as the new source can tell us about king Itur-Asdu. Fortunately, there is a fair chance that he might already be known from another document where, however, his royal status is less apparent. This is an inscribed limestone stele that has been in the British Museum since 1882 and which, according to its inscription, was dedicated to the goddess Ašratum for “the life of Hammurabi” by one “Itur-Asdu, rabiānu of River Silakku, son of Šubā-ilān”.5 The stone was part of the inventory of the Ebabbar temple in the first millennium BC (Walker/Collon 1980: 101-102) but presumably was first set up at some unidentified chapel of Ašratum (or her husband Amurrum). The stele depicts a royal figure of striking similarity to the image of Hammurabi at the top of his law-code stele; its execution was taken by some art historians as an indication for an earlier date than that of the latter monument (Börker-Klähn 1982: 13). In order to consider whether both texts might indeed allude to one and the same individual, the date of the monument and the status of its donor need to be discussed in some more detail. 5 i-túr-aš-d[u-um] ra-bi-a-an íds[í-lá-ku] dumu šu-ba-diŋir-di[ŋir] (RIME.4.3.6.2001: 14-16, brackets in line 15 amended).
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In the inscription, Hammurabi receives just a single epithet: “king of the Amorites” (lugal mar-tu) — his identification with the king of Babylon resting ultimately on the close resemblance of the alongside image to Hammurabi’s Louvre stele. Itur-Asdu’s monument is often dated to the last quarter of his reign in consequence of Stol’s discovery (1976: 84-85) that an expanded version of this title (lugal da-ga-an kur mar-tu, “king of the entire Amorite land”) was first adopted after the conquests of Hammurabi’s early fourth decade of rule. Stol tacitly assumed that the title “king of the Amorites” cannot be separated chronologically from the datable longer form, hence the stele’s late dating. But this dating criterion has been invalidated by an impression of Hammurabi’s seal from the palace of Mari, where lugal mar-tu appears amongst the king’s titles (Charpin 2001: 28). Given that the sealing must predate the aforementioned conquests (or at least their closing stages), it now appears that Hammurabi’s original title was that of “king of the Amorites”, which was broadened to “king of the entire Amorite land” later in his reign. In the light of these considerations, the stele of Itur-Asdu must be dated before the fourth decade of Hammurabi, but has no terminus post quem within his reign. Itur-Asdu’s title has been examined by Stol (1976: 83-85) and Seri (2005: 67-69) in the context of their discussions of the term rabiānu. Both authors agree that this designation applies to two different groups of people in Old Babylonian sources — to rulers, particularly in combination with the name of an ethnic group (“sheikh”), and to urban administrators (“mayor”) — but differ in their understanding of the relationship between them. For Stol, “the translation ‘burgomaster’ can be applied when the settlement headed by the rabiānu is sedentary” (1976: 73), whereas Seri doubts that the office of rabiānu was of nomadic origin and maintains that the title represents two distinct and unrelated institutions. With regard to the “rabiānu of River Silakku”, Seri observes that Itur-Asdu’s inscription does not provide sufficient information to appreciate the character of his office, and points out that no further evidence supporting the existence of an office of “rabiānu of the river” (or of a particular river) is available; for these reasons, “rabiānu of River Silakku” was not assigned to either of her two categories. Some new facts allow to examine the question afresh. To begin with, the name Silakku is now and again used in Old Babylonian sources in a wider sense than simply that of a watercourse. The fact that Silakku can identify people shows that it had lent its name to a region and its
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inhabitants,6 while the presence of “troops of River Silakku” in the Babylonian army under Abiešuh indicates that a separate corpse was named after — and presumably recruited from — that region.7 It is important to point out that both practices are quite unusual with hydronyms,8 which suggests that River Silakku formed a distinct entity within the Babylonian state, and as such may have enjoyed a measure of self-rule at some point. The second argument connects Itur-Asdu’s status with the iconography of his stele, an aspect not taken into consideration by Seri. The stele shows a male figure in a pose of adoration whose long beard and turban (“Breitrandkappe”) reveal his royal rank. Some authors have hence identified the image as depicting Hammurabi, the beneficiary of Itur-Asdu’s piety (Boese 1973: 24; Braun-Holzinger 2007: 147). Such interpretation, however, falls afoul of the inner logic of a votive offering, the primary purpose of which was to commemorate the donor.9 The dilemma is easily resolved by accepting that a “rabiānu of River Silakku” could be depicted with royal attributes. While these considerations alone are perhaps not sufficient to establish whether Itur-Asdu of the stele was a ruler or an urban administrator, the fact that now an oath by a person of the same name in the same period of time has come to light may be enough to tip the balance in favour of the first alternative: rabiānu, “sheikh”, of River Silakku is then the man in charge of a polity named after its main watercourse.10 The title can 6 PN ídsí-la-ku (ARRIM 7 41 no. 37: iii 2) ; note also má-ì-dub ídsí-la-ku, a “cargo ship of Silakku” (Nisaba 4 II 12: 2), the significance of which lies in the fact that cargo ships commonly receive a place name as an attribute (see the attestations collected in CAD 11/2 [1980] 70 s.v. našpaku A 5e), but are never qualified by the name of a river; this suggests that here, too, Silakku refers to an organisation rather than a hydronym. 7 éren um-ma-tim ídsí-la-ku (CUSAS 29 2: 4); PN éren ídsí-la-ku (SC 3218/1: 2; compare 3218/4: 4). 8 A close parallel to PN ídsí-la-ku (note 6) is the collective label lú ídidigna-ia-ah-rurum, “men from Yahrurum-Tigris” (AbB 6 221: 7-8 ; cf. a-wi-le-e ídi-di-ig-la-i, “Tigridean men” AbB 5 166: r. 9), where the attribute shows that some political entity is at issue. See also the note 10. 9 “Bei diesen seit frühdynastischer Zeit üblichen Bitten läßt sich, da wo es nachprüfbar ist, in der Regel der Bittende, nicht der Begünstigte darstellen” (Börker-Klähn 1982: 166). 10 Evidence for another polity named after a river and headed by a rabiānu is actually on hand in a document that was appreciated by Seri (2005: 68) as evidence for the town mayor only. According to AbB 13 109, the rabiānu of Tigris Bank (ra-bi-a-an g[ú] íd idig[na]) is in charge of multiple rabiānu dealing directly with their towns. Whereas the latter clearly fit Seri’s category of urban authorities, the former (whom Seri erroneously lumped together with the latter) outranks them and operates as a provincial administrator. This rabiānu of Tigris Bank takes orders from a Babylonian official, so clearly is no autonomous ruler, but appears to be in control of an administrative entity exceeding the
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thus be put in the same league as the rabiān mar-tu, “sheikh of the Amorites”, and other combinations of rabiānu with names of specific ethnic groups or territories, all designating “kings”. 3. THE SILAKKU RIVER Itur-Asdu’s realm shared its name with a hydronym in the northern part of the Mesopotamian alluvium. The position of this watercourse in the landscape is not readily apparent from the available evidence (summarized by Stol 2010) but a far northern location — at the head of alluvial plain, north of the course of the now-extinct Irnina river and north-west of modern city of Baghdad — was put forward by De Graef (2002). In the following the evidence for the Silakku will be reviewed in support of a more central location. Two towns are said to be situated on the banks of the Silakku: IškunMarduk and Dur-Ammiditana. The first is located on this river according to Ammiditana’s year names 32 and 33, commemorating the king’s building of the site. As the toponym features in older texts, Ammiditana did not found a new town but developed an existing settlement. Three of these texts, written in Lagaba in the first decade of Samsuiluna’s reign, document the regular conveyance of commodities between Iškun-Marduk and Lagaba, a town located on the Euphrates near the junction where the Arahtum (flowing towards Babylon) branched off from the Kish Branch of the Euphrates.11 Perhaps this means that the two places were close. Iškun-Marduk furthermore appears in two letters which, however, are not particularly helpful to determine its position.12 Dur-Ammiditana on the Silakku is mentioned in the 16th year name of Ammiditana. It is one of two towns of the same name featuring in year level of towns. In view of the evidence assembled in note 8, it does not seem far-fetched to consider his title an heirloom from the time when Tigris Bank was politically autonomous. Tigris Bank of AbB 13 109 was located downstream, near “the sea” (a-ab-ba, RA 85 19 no. 8: 8, pertaining to the same Babylonian official), so should be kept separate from the more northern realm of the same name (for which see Ziegler 2002: 221). 11 For the location of Lagaba see Tammuz 1996. The references to Iškun-Marduk in Lagaba texts are: NBC 8663: 3.13 (textiles), NBC 8764: 3 (geese) and NBC 8826: 3 (oxen), all published in transliteration in Tammuz 1993. 12 AbB 1 10: 24 and 14 179: 7. The first letter dates to the reign of Samsuiluna (because Ilī-iqīšam šu-i of line 7 also appears in TLB 1 287: 3 [Si 19]) and mentions the town of Zamirī (line 15; also mentioned in AbB 1 43: 7, another letter from the same file). Zamirī may have been situated between Sippar and Babylon (following AbB 1 117: 5), which would put it in the general area of Lagaba.
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names of this king, the other being Dur-Ammiditana on the bank of the Mê-Enlil (year names 35 and 36). Dur-Ammiditana appears with some frequency in texts from Sippar, and is referred to once, in an official communication, as “Dur-Ammiditana at the mouth of the Silakku”,13 suggesting that the other references (AbB 6 14: LeE 1’; 191: 13; 7 94: 15; see also note 13) equally relate to the town on the Silakku, rather than the more distant Dur-Ammiditana of the Mê-Enlil, a waterway which can be firmly located between Kiš and Nippur (Gasche [e.a.] 2002: 541-542 and map 1). Another reference to Dur-Ammiditana of the Silakku might be available in a bilingual inscription of Ammiditana relating to the building of “Dur-Ammiditana on the Sarbit river”.14 This watercourse does not occur elsewhere outside of the lexical lists,15 but it has been suggested that it might be an alternative name for the Silakku (Kutscher 1989: 103 n. 3; Frayne 1991: 407-408), an idea that gains traction from an Old Babylonian land register according to which a field named after the Silakku laid within the territory of the town of Sarbatum,16 a toponym that seems related to Sarbit.17 The bilingual inscription situates DurAmmiditana to the east and west of the Sarbit, while AbB 12 83 (above) puts it at the intake (pû) of the Silakku: together this points to a settlement straddling a north-to-south waterway at the spot where it branched off from a so-far nameless main artery flowing west to east.
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AbB 12 83: 5-6: bàd-am-mi-di-ta-naki ša pí-i ídsí-lá-kum. This is a letter of UtulIštar to Sîn-nādin-šumi, known from other texts as a diviner (bārû) and son of Šamaš-bāni, whose centre of activities was at Dur-Ammiditana (mentioned in JCSSS 2 89: 11 and JCSSS 2 91: 4). His senior colleague was the diviner Rīš-Marduk, who may have been a resident of Kullizum (according to his loan contract with repayment stipulated i-na kar šà-gu4ki, BM 97822: 9); whether this has implications for the proximity of these towns is not immediately clear. 14 RIME4.3.9.2: 26’-30’: bàd-am-mi-di-ta-naki-a / gú ídSAR-bi-it-ka-ta / ki dutu-è-a-ta / [k]i-dutu-šú-a-bi-da-ta / x-ne-ni-dím = bàd-am-mi-di-ta-naki / inpu-ut ídSAR-bi-it / inṣi-it d utu-ši / ine-reb dutu-ši / ab-ni, “I created Dur-Ammiditana on the Sarbit river to the east and west”. 15 íd SAR-BAT (MSL 11 40: 16); ídSAR-bi-it (Emar 6/4 559 version 2: 22’, two lines down from ídsí-lá-kum in line 20’). 16 MHET 2/6 894: III 27-IV 4 contains a description of field plots in the territory of Sarbatum (šà er-ṣe-et ZAR-ba-tumki), some of which located in a-gàr ú-sal ídsí-lá-kum. 17 The quality of the sibilant seems to resist a connection between ídSAR-bi-it and ZARba-tumki (also attested in the spelling ZA-ar-ba-tum) but the writings can be harmonized as ídsar-bi-it, respectively sar6-ba-tumki and sà-ar-ba-tum. I hope to discuss this question elsewhere in more detail in relation to the divine name Ištar- SAR-ba-at / Ištar-ZA-ar-ba-at.
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Other texts connect the Silakku with the wider area of Babylon: the banks of the Silakku is where large cattle belonging to a Dilbat farmer were sent to graze (YOS 13 28); the sale of royal land bordering on the Silakku (CT 45 121: Charpin 2018: 117-118) was approved by the urban authorities of Kiš,18 with the probable implication that the area was not too far removed from that town. Obviously, if the Silakku traversed the alluvium at the latitude of Babylon — as follows from these last references — then it would be impossible for the same watercourse to be situated also north of the Irnina, as proposed by De Graef: between these points lie multiple barriers in the form of the levees deposited by streams running west to east, the most massive of which, Gasche’s “Levée X”, now generally identified as the old Main Branch of the Euphrates. The way out of this incongruity is by reassessing the evidence for the alleged Silakku north of the Irnina presented by De Graef (2002: 167), which, upon inspection, all relates to a watercourse written íd7-sìla-ta, the “Seven-Litres-Each” river. The latter should then be dissociated from the Silakku and be taken as an entirely separate hydronym,19 which can indeed be localised north of the Irnina (Tanret 1998: 105-112). With none of the other attestations for the Silakku supporting any specific position,20 the preceding evidence should be given due weight for a hypothesis about the river’s location. It would then appear that the Silakku took a north-south course, reaching as far south as the latitude of Babylon. Upstream it ran relatively near to Sippar, because the aforementioned land register (note 16), largely concerned with plot allocations in the “district” (erṣet) of Sippar-Amnanum between Euphrates and Irnina, also deals with land in the district of Sarbatum, some of which named after the Silakku flood-meadow (ušallu). Rather than situating Sarbatum to the north of the district of Sippar-Amnanum — as was done by De 18 After ten witnesses recruited from the circle of court grandees follow local dignitaries representing the community of the property in question. The name of the first local witness, Kiš-iddinam (so!) the governor (egir), points to the city of Kiš, and this link can indeed be confirmed with the help of the next witness, Lu-Asalluhi the Overseer of the Merchants, because he is the father of Sin-išmeanni who later on held that same office at Kiš (Pientka 1998: 200 no. 58; that the older Overseer of the Merchants and the father of Sin-išmeanni are one and the same follows from VS 29 3: 21 in combination with seal 3). 19 The identification Silakku = íd7-sìla-ta was suggested by M. Tanret (apud De Graef 2002: 167 note 55) but is to my knowledge not supported by any concrete evidence; the fact that Silakku is once written ídsìla-kum (Emar 6/4, 559 version 1: 55’) does not constitute proof. 20 Scheil SFS 133 Si 287: 3; MHET 2/1 19: 2 (i-na 〈A 〉.ENGUR* sí-la-ku, coll.).
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Graef — it seems more appropriate to locate it to the east of it, towards the Main Branch of the Euphrates downstream of Sippar. The topography of the plain then dictates that the Silakku departed from the right bank of this Euphrates branch, taking a southernly course. The nameless main channel near Dur-Ammiditana, reconstructed above with the help of Ammiditana’s bilingual inscription, was hence the Euphrates (old Main Branch, to be exact). It makes sense to find a stronghold like DurAmmiditana guarding the intake of one of the distributaries of the Euphrates opening up into the Babylonian heartland; conceivably, the town of Sarbatum, fortified long before by Sin-muballiṭ (year name 1), once protected the very same junction. 4. KINGS AND SHEIKHS If the contract and the monument refer to one and the same Itur-Asdu, then his royal status seems obvious enough: his subjects swear the oath in his name, he is depicted as a king, and holds a title that can be explained as the description of a ruler, “sheikh of River Silakku”. Yet his inscription also reveals that his autonomy was curtailed by the presence of a superior ruler in nearby Babylon, whose status is expressed in his title of “king of the Amorites.” So, may we still consider Itur-Asdu a “king”? According to Kraus (1974: 236-237), the title of šarru was not essential for being a king in early second millennium BC Mesopotamia. In the opinion of Seri (2002: 55-66), this also holds true for those who called themselves “sheikhs” (rabiānu) of the Amorites or of specific tribal groups. Nevertheless, it makes sense not to measure all “sheikhs” by the same standard. Rulers like Zabaya or Abi-sare receive the title “sheikh of the Amorites” (rabiān mar-tu) alongside others, such as “mighty king” or “king of Larsa” (Abi-sare only), and can be considered sovereign rulers on this and other grounds. Then there are “sheikhs” who left nothing more than brief inscriptions, containing no other titles, and whose status cannot readily be ascertained for lack of extraneous evidence. Between these two extremes we now encounter a “sheikh of River Silakku” who held certain royal prerogatives but whose autonomy appears to have fallen short of full sovereignty: his subjects swear in his name, yet he publicly professes allegiance to the king of Babylon. The oathtaking praxis suggests that there was an old royal tradition at River Silakku — perhaps Itur-Asdu belonged to a local dynasty of which
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otherwise nothing is known. Nonetheless, the autonomy of his realm was being eroded in his days, and the image presented in his stele seems more apposite to his actual situation: that he governed River Silakku at the behest of the king of Babylon. The single epithet selected by Itur-Asdu to honour his overlord was imbued with special meaning. “King of the Amorites” (lugal mar-tu) occurs once more in a very similar context: the (unpublished) seal legend of a man (whose name is broken), a “[sh]eikh [of …]”, expressing allegiance to a king (most likely again Hammurabi), “roi de l’Ouest” (Stol 1976: 85 n. 55). The choice for this designation evidently is a function of the status of Itur-Asdu and his colleague (Stol 1976: 85), for it would seem that, in addressing the king of Babylon in these terms, they honoured his claim to authority over men of their own rank. A “king of the Amorites” was therefore a master of “sheikhs”, whether they be “sheikhs of the Amorites”,21 or “sheikhs” of particular tribes or regions. “King of the Amorites” does not feature in any of Hammurabi’s own inscriptions, but is part of what can be considered his most intimate statement of self-representation: the legend of his seal, where he is described “king of the Amorites, son of Sin-muballiṭ (and) his heir, king of Akkad(?)”.22 This selection of titles is surprising: a legitimate succession of Sin-muballiṭ is also emphasised in royal inscriptions, but the two other appellations are unique to the seal. Given how rare “king of the Amorites” is in royal inscriptions, its modification into “king of the entire Amorite land”, and then its sudden prominence in Hammurabi’s fourth decade of rule, surely is significant for those who appreciate that “a change in titles of a Mesopotamian king really means something” (van Driel 1969: 78). The long form is one of the innovations in Babylonian royal epithets during the years after the conquest of Larsa, when also the traditional southern sobriquets “king of Sumer and Akkad” (taken over from Larsa) and “king of the Four Quarters” (out of use since the Third Dynasty of Ur) were added. “King of the entire Amorite land” makes a first appearance in inscriptions dating to his 35th year, and Stol (1976: 84-85 n. 54), in an attempt to connect it with a particular historical situation, looked for events reported during, and immediately prior to, this year for an explanation. It seems, however, 21 In analogy to the position of the abuAmurrim, “father of the Amorites”, as elaborated by Steinkeller: “a sheikh of the highest ranking who controlled several rabiānus” (2004: 35 n. 41). 22 (.. /) x [..] / [lu]gal mar-t[u] / dumu dsuen-mu-ba-lí-i[ṭ] / ibila-ni / lugal ki-u[ri] (Charpin 2001: 26-28).
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that a different rationale for the inclusion of the title should be considered. The inscriptions of the 35th year celebrate the restoration of the temple of the war-god Zababa at Kiš (RIME.4.3.6.8-9); “king of the entire Amorite land” occurs again in an inscription from the temple of Meslamtaea at Kutha, another warlike deity, dating to his 39th year (RIME.4.3.6.11), and also appears in a fragmentary inscription with a description of the military triumphs of Hammurabi (RIME.4.3.6.10). Its martial connotations are thus unmistakable, which fits the pattern that the title does not occur in inscriptions that make no reference to victory, or address deities with no martial qualities, including those that unequivocally date to the period after his 35th year (e.g. RIME.4.3.6.12). All this points to the conclusion that the title is associated with Hammurabi’s achievements as a warrior, and as such was included whenever the subject matter of the inscription, or the character of the receiving deity, would require emphasizing this aspect of kingship. Because it does not appear in a victory inscription from his 31st or 32nd year (RIME.4.3.6.4),23 the title was most likely coined a short time later, perhaps in the next year, once the series of campaigns that toppled competing dynastic houses had culminated in the conquest of Mari. Despite their similarity in words, the meaning of the title “king of the entire Amorite land” was radically different from what it meant to be a “king of the Amorites”. In the latter capacity Hammurabi was a powerful ruler to whom tribal chiefs owed obedience, but in his incarnation of “king of the entire Amorite land” he claimed sole sovereignty over the entire Amorite world, so to speak: tribal leaders here no longer mattered. Well before laying claim to this grandiose title, their role in the administration of the Babylonian kingdom had been in decline: rabiānu “sheikhs” are typical for early Old Babylonian history and disappear from the picture in Hammurabi’s early years (Seri 2005: 73). By placing the oath before the stele, the evidence for Itur-Asdu can also be arranged in such a way that it illustrates a weakening of the royal status on the part of tribal chiefs as they were being drawn more closely into the structures of the Babylonian state. Hereditary tribal leadership would soon be a thing of the past, and before long appointed caretakers took their place,
23 In RIME 4, this fragmentary text is dated to year 31 because the theme of reliance on An and Enlil (lines 12-15) recurs in the name of Hammurabi’s 31st year. Another indication is the prominent epithet of “heroic king” (lugal ur-saŋ, line 3) that is mirrored in his 32nd year name.
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in the way of government that Hammurabi favoured for his new-founded realm of the “entire Amorite land”, in imitation of Samsi-Addu’s grand experiment, little over a decade before. 5. CONCLUSION When the other Itur-Asdu, servant of Zimri-Lim, wrote the letter with which this chapter began, Itur-Asdu of River Silakku presumably was no longer around.24 By then the processes that Harris (1968) has described as a “centralization of the realm” were gaining momentum in Hammurabi’s kingdom, and while its territorial expansion still lay in the future, beyond it the first rumblings of the upheavals ahead could be felt. So, in this context, what to make of “ten to fifteen kings who follow Hammurabi of Babylon”? Such an image was quite believable for Itur-Asdu’s audience of kings, all active partakers in the frenzied manoeuvring for power that had taken hold of Upper Mesopotamia in their days. They were accustomed to the idea of petty kings following the lead of more powerful ones in order to accomplish common objectives, simply because there were so many of them around (Guichard 2003: 203-206). No matter how large or small their domains, all had been eager to declare themselves “king” (šarru) when the death of Samsi-Addu, less than a decade before, provided such opportunity: as soon as his centrally administered realm began to buckle, a plethora of pretenders had come forward to claim their ancestral stakes. But Hammurabi’s realm was not in thrall to recent ruptures and his nation not breaking new grounds. The Babylonian condition at this point in time thus differed markedly from the northern one. For example, and most strikingly, whereas Zimri-Lim had to put up with ambitious Benjaminite kings in the major towns just outside of his city of Mari, Hammurabi could count on staunch urban support — because fiscal and religious institutions and their rewards had long promoted close links between towns and the political centre, leaving no incentive for local leaders to cling to the ideal of self-governance. The degree of integration with the centre may well have varied from place to place, and it is 24 The identification of Itur-Asdu of the stele with Zimri-Lim’s servant (first proposed by Sollberger/Kupper 1971: 85) has been widely received (e.g. Collon 1995: 101 no. 79), but is not supported by any evidence (Stol 1976: 85). If the seal legend ARMT 26/1, p. 4 n. 4 really belongs to the latter, then the idea can be put to rest once and for all.
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possible that regions in the periphery — or those of a more rural nature — retained a taste for autonomy. Itur-Asdu of River Silakku may well speak of one such area. Yet, notwithstanding his king-like attributes, IturAsdu is not referred to as “king” (šarru) but as “sheikh” (rabiānu) — as can be expected, because in Babylonia the first term was only reluctantly used for any human being other than the head of state.25 The divergence in Zimri-Lim’s realm is, again, revealing, where the Benjaminite town lords got away with being “kings”, notwithstanding the palace’s halfhearted attempts to brand them in more servile terms.26 Itur-Asdu’s image of Hammurabi with his retinue of kings would have been more apt several decades before, in the early years of his reign, when a nobility of rabiānu “sheikhs” still played a part in managing his affairs. Now, in his third decade of rule, that was a thing of the past and, looking around, it is hard to see where Itur-Asdu’s “ten to fifteen kings” should be coming from. Are we to think of sovereign principalities located between Babylon and its neighbours of equal rank — should such have existed in any significant number27 — whose rulers considered Hammurabi their senior ally? Or did Itur-Asdu make allowance for Babylon’s growing influence in Samsi-Addu’s erstwhile domain, and in his count include Atamrum and his coterie from the Sinjar region? Though possible, a more satisfying answer should look at the matter differently.28 Itur-Asdu’s picture was tailored for his audience, turning a local state of affairs into a universal template. That his schema actually did not fit each and every corner of his canvas did not harm the force of his argument, but does put a limit on the value of his testimony when considering the political history of any other region than Upper Mesopotamia. We may gather from his letter that Itur-Asdu considered a number of powerful kings to be of equal rank, but should stop looking for whom he marshalled in evidence — those “ten to fifteen kings who follow Hammurabi of Babylon” never were there in the first place.
25 At least until Samsuiluna’s reign, whose attribution of royal status to his rebels (šarrī hammā᾿ī, RIME 4.3.7.7: 101) marks a departure from the convention (Kraus 1974: 237). 26 By applying the term sugāgu, “mayor“, to the Yaminite kings (Charpin 2007: 171). 27 There is very little evidence for the existence of such polities: the best-known case is Rapiqum, but the status of its ruler is ambiguous (Charpin 1999). 28 Charpin has come to the same view (2004: 299 n. 1577: “la projection de la situation du royaume de Mari”), indirectly answering his own question posed elsewhere in the same work.
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ABIEŠUḪ’S YEAR FOUR Karel VAN LERBERGHE*
While preparing the CUSAS volumes on Dūr-Abiešuḫ1 at the initiative of our friend and colleague David Owen, I was struck by an obscure tablet in the Cornell collection (CUNES 51-03-306).2 The tablet was hardly readable due to the flattened reverse. The better-preserved obverse of the tablet was definitely written in Sumerian. On the opposite side, Akkadian words could be recognized. Since the tablet was clearly bilingual and its contents of an unusual genre, it was most intriguing to me. I therefore asked Hendrik Hameeuw, who was recording the Dūr-Abiešuḫ tablets, to scan the tablet. The results were remarkable, and it turned out that the text contained parts of various Old Babylonian year-names in Sumerian as well as in Akkadian. Thanks to Dominique Charpin’s incredible database ‘ARCHIBAB’, I was able to transliterate the greater part of the Sumerian version of our text. Starting from the Sumerian, the Akkadian part slowly became understandable. ‘ARCHIBAB’ is a major gift to the community of Assyriologists working on Old Babylonian, freely accessible to younger and older colleagues. It is the result of Dominique’s lifelong research in Assyriology and will be a lasting testament to his extraordinary scholarship. 1. THE
CONTENTS
Marten Stol, who was asked to commend on a draft, suggested that the text might refer to the ritual of the sacred marriage taking place in the Ziggurat as mentioned in line ten of the Akkadian version of our text. This passage reminded him of a reference by king Aššurbanipal to the ritual taking place in the cell of the Ziggurat: “A bed of sissoo-wood, *
University of Leuven. Abraham & Van Lerberghe 2017; Van Lerberghe & Voet 2009. 2 I would like to thank David Owen for stimulating our research on the Cornell tablets, I am grateful to Marten Stol for comments on a draft and to Hendrik Hameeuw for scanning the here published tablet. 1
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a durable sort of wool, that is overlaid with … gold and decorated with exquisite precious stones, I skillfully set up an elaborate bed for the Lord and my Mistress, for conducting the sacred marriage, for making love. In Kaḫilisu, the bedroom of Zarpanitum, which is sprinkled with sensuality, I placed (it)”.3 2. A ‘PROMULGATION’
TABLET?
‘Promulgation’ tablets are supposed to be a type of document giving a full version of a year-name in Sumerian, sometimes accompanied by an Akkadian translation. These documents would be written by the central authority and sent to local dignitaries providing them with the official new year-name. Malcolm Horsnell has published fourteen Old Babylonian promulgation tablets. Piotr Michalowski and Gary Beckman have added a new one to this corpus.4 When I commenced deciphering our tablet, I was convinced that it was a ’Promulgation’ tablet for Abiešuḫ’s year ‘e’ containing a long, full version of the year-name in Sumerian with a translation in Akkadian. Upon further study, however, serious questions were raised since our text has features that are not compatible with those typical of promulgation tablets. These are: 1) the preserved exemplars are between six and ten lines of text; 2) they are all written on ‘landscape-oriented’ tablets; 3) there should be no difference between the Sumerian and the Akkadian versions since they were intended to inform the officials about the full new year-name. What about our text? In comparison with these features of ‘Promulgation’ texts, the following discrepancies are noticed: 1) our text has twenty-six lines in the Sumerian version and twenty-three in the Akkadian one; 2) the text is not written on a ‘landscape-oriented’ tablet but on a traditional ‘portrait-oriented’ one with a height of ca. 11 cm. and a width of ca. 6 cm; 3) several alterations occur between the Sumerian and the Akkadian texts. 3 4
Stol 2016. Horsnell 1999 II; Michalowski & Beckman 2012.
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The beginning of our tablet refers to the year Abiešuḫ ‘e’, recently identified as Abiešuḫ 4 by Frans van Koppen (2012). The first half of that year is reconstructed by Malcolm Horsnell as follows: mu a-bi-e-šu-uḫ lugal.e giš aš.te bara2 zà ús.sa.ke4.ne ì.maḫ.eš.àm gišná.ki.na gišesi.ga.da.a me?.a. Lines one to three of the Sumerian version of our text are in accordance with the beginning of the year-name Abiešuḫ 4: ⸢mu⸣ a-bi-e-šu-uḫ lugal.e giš ⸢aš.te⸣ bara2 zà ús.sa.ke4.ne ì.maḫ.eš.a gišná.ki.ná ⸢giš⸣[esi].bi.da.a. The second part of Horsnell’s reconstruction has the following wording: alan.a.ni kù.sig17.ga.ke4 nam.en.na.ni íb.te.ga … This is reminiscent of our line 16: alan.a.ni ⸢kù.GI⸣.ga.ke4 nam.nun.na.[[na]] íb.sè.ga. These four lines out of twenty-six are the same in the two texts: the yearname and our tablet. All other lines have no parallel at all. The new Cornell text is still enigmatic, and it is evident that there are still several interpretive and philological problems. This enigmatic text requires further analysis, and the proposed edition must be viewed as preliminary. I am sure that Dominique Charpin will enjoy reading and interpreting our enigmatic text. Stol’s suggestion that the tablet may refer to the sacred marriage ritual should be taken into account, and King Abiešuḫ — just as did King Aššurbanipal many centuries later — may have prepared the cell of the E.babbar to give an opportunity to the gods to share a bed and to conduct the sacred marriage and may have named the fourth year of his reign after this important event. 2.1. Sumerianversion CUNES 51-03-306 obverse 1
mu a-bi-e-šu-uḫ lugal.e ⸢aš.te⸣ bara2 zà ús.sa.ke4.ne ì.maḫ.eš.a giš ná.ki.ná ⸢giš⸣[esi].bi.da.a kù.GI.ḫuš.a na4.a ⸢na4⸣⸢nír⸣ igi ì.šid.eš.a [še].er.ka.an in.ne.da.dè.eš.a [alan.a.ni].gal ní.ḫuš.bi in.ne.da.ri.eš.a [ … … …]x[še.er].⸢zi⸣.gim ì.mul.mul.lu.ne.a [… … … … … giš]mes A.KAL.dè? ù giššim dup.ra.an [… … … … … …] ⸢ra⸣ an.na.ke4 NE A [… … … … … … ] ⸢TUM⸣.ta.an.dar ḫu.nu.ús.a [… … … … … … sag?] ⸢é⸣.babbar.ra ⸢in⸣.ne.íl?.a [… … … … … … … …] ⸢x⸣ íb.ak.eš.a giš
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[… … … … ……nam.dingir]. ⸢ra⸣.ka ba.ab.du7.uš.a ⸢alan.a.ni⸣ [… … … … ]. ⸢šè⸣ ì.kal.kal.la.a ⸢ù⸣ igi.du ⸢x⸣ ⸢íb⸣.si.a máš. ⸢igi.du8⸣.a alan.a.ni ⸢kù.GI⸣.ga.ke4 nam.nun.na.[[na]] íb.sè.ga giš gu. ⸢za⸣ nam.en.na in.ne.da.ri.a urudu alan.alan.a.ni máš.kadra.a gaba.ne.ne.a ⸢in⸣.ne.da.an.tab.bi.eš.a ⸢ù⸣ urudualan. ⸢alan⸣.a.ni silim.ma.ni.šè šu.ba.⸢na⸣ mú.mú.ne.a [in].ne.en.dím.dím.àm [u4 da]. ⸢rí⸣.šè ⸢dutu ù da-a⸣ bal.a.na á in.⸢da.gál⸣.eš.a [šà kur.ku].da.na ⸢sá⸣ ⸢in⸣.na.ra.ab.bé.ne.a (erasure) [nam.ti.la].a.ni.šè ⸢a⸣ ⸢mu⸣.un.ne.ši.in.ne.en.ru.a [é.babbar.ra].⸢a⸣.ta me.te.⸢a.aš⸣ in.ne.en.⸢gar.gar.ra⸣ [asilal].lá.a mi.ni.in.si.a
Translation 1
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The year in which Abi-ešuḫ, the king fashioned (l.21) armchair-dais-thrones which are magnificent and a bed of ebony wood adorned (l.5) with red gold, (precious) stone, eye-ḫulalu stone which are assigned (and) a big statue of himself endowed with terror which are flaring up (in radiance) as the sunlight (… … … … … … … … … ) in exquisite mes-wood and scenting juniper (………………………………) (… … … … … … … … … … … … ) (… … … … … … … … … … … … …) carried into the E.babbar (… … … … … … … … … … … … …) which they made (statues … … … … … … … … … … ) made suitable for the divinity (and) a statue of himself ( … … … … … … ) which are expensive and as a leader (of troops) holding a lamb as a gift a golden statue of himself imbued with princeliness a throne endowed with lordliness copper statues of himself clasping an offering lamb against his breast
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and copper statues of himself invoking blessings for his well being (verb in l. 2) which made Šamaš and Aja establish forever his powerful reign (and) which made him attain his heart’s desire (he) made votive offerings for his well being (and) placed the ornaments in the E.babbar-temple (and) filled (the E.babbar temple) with joy
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Comments l.2 gišaš.te bara2 zà ús.sa.ke4. This phrase has been discussed by Horsnell5 as a ‘unitary idea’. He considers the phrase to refer to ‘thrones for daises in the form of armchairs’ and creates the new expression: ‘armchair-dais-thrones’. Pientka who has discussed the year-name before translated it with ‘erhöhte Lehnsessel’.6 l.3 giš[es]i.bi.da.a. The traces for the sign ‘esi’ are not clear at all but ‘esi’ is required here in view of its translation in the Akkadian version as ûšûm. bi.da.a. I prefer this reading to ga.da.a which Horsnell proposes.7 By making use of ARCHIBAB it is clear that bi.da.a occurs in the year-name Samsuditana 5 (YOS 13: 529 l.26) as a variant of bi.da.(a).aš and bi.da. ke4. l.4 na4.a. The sign ‘a’ is obvious. It also occurs in the year-name Ammiṣaduqa 17 + b (18)8 according to the promulgation tablet ‘k’9 but there the stone is qualified by suḫ.suḫ.a.bi.ta. l.5 še.er.ka.an. In his introduction to the ‘Sumerische Königshymnen der Isin-Zeit’10 has attestations for še.er.ka.an in combination with du11, dù and di. Our passage with dè is known to P. Attinger.11 l.6 At the beginning of line 6 there seems to be not enough room for alan.a.ni on the copy. However, collation of the tablet in the summer of 2018 has shown that traces of several signs still remain in the damaged left-hand side. l.15 igi.du. occurs in the year-name Ammiditana 26: mu am-mi-di-tana lugal.e alan.a.ni igi.du eren2 ka.kéš.da.(ke4) This year is translated by 5
Horsnell 1999 II, Pientka 1998 I. 7 Horsnell 1999 II, 8 Horsnell 1999 II, 9 Horsnell 1999 II, 10 Römer 1965. 11 Attinger 1993.
p. 246.
6
p. 246. p. 350 sub 5659 266RSv. p. 158.
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M. Horsnell12 as ‘The year in which Ammiditana, the king, (brought/ made) a copper statue of himself (as) leader (of) a contingent of soldiers’. igi.du ‘leader’ does not seem to fit within the context of our tablet. l.16 íb.sè.ga. The tablet makes no clear distinction between the signs ‘sè’ and ‘te’. I prefer the rendering ‘sè.ga’ to Horsnell’s ‘te.ga’.13 The latter ‘te.ga’ meaning ‘to come near to, to go …’ is understood by him thusly: ‘the verb is translated by “resembled” since to bring something near to another object can be understood figuratively to mean “to cause (something) to resemble (something else)”. Another occurrence of íb.sè. ga is CUSAS 8, 54 ll. 8 and 23: un.téš.a ka.téš.a íb.ta.an.sè.ga (Ammiṣaduqa year 2). l.26 asilal.lá.a mi.ni.in.si.a. asilal has been reconstructed here based on its translation in the Akkadian version as ri-iš-tamú-ma-al-lu-ú. 2.2. Akkadianversion CUNES 51-03-306 reverse 1
⸢ša⸣-at-tumšaa-bi-e-šu-uḫšar-rum gu.za-a-at pa-ra-akne-me-diṣi-ra-tim ùma-ja-la-⸢at⸣ i-ši-im ša kù.GI ru-ša-amùab-nam ⸢a-qar-tam⸣ [ib]-nu-ú dam?-qá-atṣú-⸢úḫ⸣-ḫu-⸢ut⸣ ki-ma u4-mi i-na ⸢ša⸣-⸢ru⸣-riit-ta-na-an-pa-ḫa a-⸢mu⸣-utme-si-imùda-ap-ra-nim šai-na ⸢kù⸣.GI bu-un-nu-ú di-a-⸢at⸣ kù.GI ùdi-a-at kù.babbar ⸢su⸣-ul-lu-ú a-našu-ub-timel-le-timšaqé-re-⸢eb⸣ zi-iq-qú-ur-ra-tim wa-ás-mu šu-ku-tamta-⸢ak⸣-pí-tam ⸢túg sík?⸣ aš-la-le-⸢e⸣ wa-aq-ra šae-li [ … … … … ] ⸢šu⸣-tu-ru ………… [ša] gišgu.za be-⸢el⸣-timra-mu-ú [ṣa]-⸢al⸣-mi-šušapu-ḫa-ad [ṭa-t]i-imṭa-am-ḫu [ù] ṣa-⸢al⸣-mi-šušaa-naba-[la-ti-šu] i-ka-ar-ra-bu ⸢ib⸣-nu-ú-ma ⸢ša⸣ dutu ù da-ari-i-⸢e⸣pa-le-e-[šu] ⸢ú⸣-ša-ak-ši-dui-zi-im-ti-šu
giš
5 10 15
20 12 13
Horsnell 1999 II, p. 306. Horsnell 1999 II, p. 246-247 and n. 28.
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a-naba-la-ṭi-šuiš-ru-ku-šu-nu-ši-im ⸢i⸣-[na] ⸢é⸣.babbar.ra a-naṣí-ru-timiš-ta-ak-ka-nu ⸢ri⸣-iš-tamú-ma-al-lu-ú
Translation 1
The year in which Abiešuḫ, the king, fashioned thrones, a dais (on) a splendid platform and a rolling bed of ebony wood (adorned with) red gold and precious stone propitious (and) enjoyable which are flaring up in radiance as the sunlight an exquisite item in mes-wood and juniper beautified with gold a platform (adorned) with gold and a platform (adorned) with silver forpraying suitable for the holy dwelling in the middle of the Ziggurat jewelry, a ‘kidney shaped’ bead, a garment hem? (and) valuable expensive fabric which are surpassing the … … …………… … who are occupying the Mistress’s throne he fashioned (l.18) a statue of himself clasping a lamb at his breast as a gift and a statue of himself invoking blessings for his well being which made Šamaš and Aja attain to herd his reign he bestowed on them his desire for his well being they were placed in the E.babbar temple to excel (and) they filled (the E.babbar temple) with joy
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Comments l.3 majjaltum. This word has been discussed by J.-M. Durand in ARMT 21 n°258: 16, 20 where he suggests that it refers to a ‘litière à roues’: ‘a rolling bed’ or ‘a mobile bed’.14 l.6 i-naša-ru-ri: ‘in radiance, brilliance’ this passage in the Akkadian version led to the suggested reconstruction of line 7 of the Sumerian side: [še.er.z]i.gim. 14
More information is given by the same author in Durand 1988, p. 123 n. 20.
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l.7 a-mu-ut. Although the signs are clearly written the word remains obscure. Can it refer to amūtum CAD A/2 p. 97, ‘a precious metal’ known from Old Assyrian texts? In our text it may very well be a very precious item, though not of metal. l.12aš-la-le-ecf. ašilalû. Jean-Marie Durand has studied this word in his contribution to the Fs. Garelli15 where he suggests that it may refer to luxury gifts (‘une fourniture de luxe’). Dominique Charpin has reviewed all occurrences of the word in ARCHIBAB under the text A.3696 (the contribution by Durand to the Garelli Fs.) and comes to the conclusion that it might refer to precious cloths (‘étoffes précieuses ou fourrures’) in certain contexts. Dominique further proposes that, in contradiction to the two dictionaries who consider the word to be a ‘loan’ from Sumerian asilal, it might have passed from a semitic dialect into Sumerian. l.12 ta-ak-pí-tam is most probably a variant of tukpītum according to the CAD T p. 459: ‘a kidney-shaped bead’ occurring in Old Babylonian as well as in Mari texts. BIBLIOGRAPHY Abraham K. & K. Van Lerberghe, 2017: ALateOldBabylonianTempleArchive fromDūr-Abiešuḫ,TheSequel, CUSAS 29, Bethesda. Attinger P., 1993: Éléments de linguistique sumérienne: la construction de du11/e/di‘dire’, Freiburg, p. 683-688. Charpin D., ARCHIBAB: www.archibab.fr Durand J.-M., 1991: “Précurseurs syriens aux protocoles néo-assyriens”, in D. Charpin & F. Joannès (ed.), Marchands,diplomatesetempereurs, Études surlacivilisationmésopotamienneoffertesàPaulGarelli, Paris, p. 18-19. —— 1988: ArchivesRoyalesdeMari26/I, Paris. Horsnell M., 1999 II: TheYear-NamesoftheFirstDynastyofBabylon, Hamilton, p. 149-172. Koppen F. van, 2012: “Abiešuḫ, Elam and Ashurbanipal: New Evidence from Old Babylonian Sippar”, in K. De Graef & J. Tavernier (ed.), Susa and Elam, MDP 58, Leiden, p. 377-379. Michalowski P. & G. Beckman, 2012:“The Promulgation of the Name of the Third Year of Rim-Anum of Uruk”, in T. Boiy et al. (ed.), The Ancient NearEast,ALife ! (Fs. K. Van Lerberghe), OLA 220, Leuven, p. 425-433. Pientka R., 1998 I: DieSpätaltbabylonischeZeit, Münster, p. 30. Römer W. H. Ph., 1965: SumerischeKönigshymnenderIsin-Zeit, Leiden, p. 61 n. 118. Stol M., 2016: WomenintheAncientNearEast, Boston, p. 655. Van Lerberghe K. & G. Voet, 2009: A Late Old Babylonian Temple Archive fromDūr-Abiešuḫ, CUSAS 8, Bethesda. 15
Durand 1991.
WORD STUDIES: UR III AND ePSD2 Niek VELDHUIS*
This article in honor of Dominique Charpin deals with relatively rare words in the Ur III corpus. The study of the Ur III vocabulary has changed fundamentally with the availability of online editions in CDLI (http://cdli.ucla.edu), BDTNS (http://bdtns.filol.csic.es), and now in ePSD2 (http://oracc.org/epsd2/admin/u3adm/pager). Online resources play an important role in widening access to broad areas of Assyriological problems. Dominique has played a significant role in that development through Archibab (http://www.archibab.fr). The following lines are written in the spirit of Archibab and are the result of an attempt to align Ur III data with the electronic Pennsylvania Sumerian Dictionary. 1. EQUIPMENT FOR CHARIOTS BM 110172, recently published as Nisaba 26 26 (CDLI P376035; BDTNS 069122), is an account of expenditures for the equipment of the chariot of Ur-Lisi, ensi of Umma, and the chariot of the god Šara. The tablet joins a number of other Ur III texts that enumerate similar expenses and provides an opportunity to discuss some chariot-related vocabulary. The passage of interest (o 15 – r 3) reads as follows: 15. 16. 17. r 1. 2. 3.
4 ša3-la2-tum 4 še-er-ga-ba-na 2 tug2-du8-a ŋešgu-za 2 ze2-eb 4 ad-tab 4 mar-PAP
4 curtains(?) 4 canopy cloths 2 braided seat cushions 2 bridles 4 harnesses 4?
The words tug2-du8-a (braiding) and ad-tab (harness, or part of the harness) are well known and well attested. The other words will be discussed here in sequence; in addition I will briefly discuss the words maš/maš2 (part of a wheel) and mu-dul10 (draft pole). *
University of California at Berkeley.
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N. VELDHUIS
1.1. ša3-la2-tum=curtain The word ša3-la-tum (line 15) frequently appears in chariot texts – always in pairs.1 In one case (UET 3, 1498 r. iii 17; CDLI P137823; BDTNS 011803) the text explicitly refers to a pair (e2-ba-an) of ša3-la2-tum: 1 tug2-du8-a ša3-la2-tum ŋešgigir lugal e2-ba-an “A pair of braided šalatum for the royal chariot.”
In some cases the word is explicitly designated as a textile (tug2 ša3-la2tum). Somewhat puzzling is the following passage from TUT 132 (CDLI P135705; BDTNS 000482): r5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13.
1 tug2 sa kušummu3 sag10 1. tug2 saŋ-šu4 7 tug2 ib2-la2 7 tug2 zibx(TUM) 2 tug2 ša3-la2-tum 6 tug2 ša3-ra ša3-la2-tum 3 tug2-du8-a ŋešgu-za 12 tug2 sa kušummu3 3 tug2 AN.E2.KU6 erin2
1 textile string for a quality water skin 1 turban 7 belts 7 reins (see below) 2 curtains 6 linings/upholstery 3 braided seat cushions 12 textile strings for water skins 3…
The numbers suggest that this is a delivery for a single chariot or wagon (the text is not explicit) with three seats. Each seat has 1 cushion, two linings (ša3-ra) for the ša3-la2-tum, 4 “strings” for water skins (in addition to the one string mentioned in line 5) and one AN.E2.KU6 (the word also appears in UET 3, 1498 r iii 2; TÉL 296 and may be related to li-e2 in Nisaba 15 488 and 569 and to li-e2-HA in MVN 7 351). The passage pushes the question of what ša3-la2-tum means to the question of the semantics of ša3-ra. The latter word is well known for the lining of a box or basket.2 In the Old Babylonian and later lexical tradition it is written šag4(ša3)-ra-ah, rendered in bilingual versions as ša libbi nadû. Since there are three ša3-ra ša3-la2-tum for each seat, a meaning “upholstery” seems to fit the context: one for the left, one for the right, and one for the back. 1.2. še-er-ga-ba-na Although the writing of this word in Nisaba 26, 26 is unique so far, the lexeme has been known for a long time, read šer7-du8-na (with spelling 1 2
See CAD šallatum B and Waetzoldt 2011, p. 431 n. 88. See Van de Mieroop 1987, p. 151.
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WORD STUDIES: UR III AND ePSD2
variants). The entry in Nisaba 26, 26 now shows that the correct reading is šer7-gaba-na. The word is attested in Pre-Sargonic Lagaš, in Ur III, and in the Old Babylonian literary text Ninurta’sReturn (or Angim).3 The full range of spellings known today is: šer7-gaba-na ŋeš še 3šer7-gaba-na ŋeš šer7-gaba-na gaba-an-na še-er-ga-ba-na še-er-gaba-na
DP 482 VS 25, 75; VS 27, 26 DP 479 Nisaba 15, 488 and 569 Nisaba 26, 26 Angim 56
ED3b Ur III O.B.
The word almost certainly also appears in ITT 5, 6875 line 1 (Ur III). The copy suggests a reading ŋešin-gaba-ri (thus CDLI P111582 and BDTNS 005728) but that does not yield sense. The text deals with equipment for a chariot and shares vocabulary with Nisaba 26, 26 and other such texts (ad-tab; mar-PAP). Since most of the items in ITT 5, 6875 are made of wool (siki) it is tempting to read siki! še-er!-gaba-an!-n[a] — but the text needs collation. Since ŋeššer7-gaba-na (ED3b) refers to an object made of wood, it has been interpreted as part of the beam (Civil, followed by Owen and by ETCSL in the translation of Angim), or as a word for the frame (Steinkeller). The Ur III references in Nisaba 15 and 26 (and ITT 5, 6875?), however, list še-er-gaba-an-na/še-er-ga-ba-na among objects made of wool. In most cases šer7-gaba-na comes in pairs: two per wagon or chariot (the only apparent exception is ITT 5, 6875). Since the object may be made of wood or (in the more luxury version) of wool, it presumably is part of the canopy.4 1.3. ze2-eb=bridle The word zib2 for reins or bridle is well known from second and first millennium Sumerian. The spelling ze2-eb in Nisaba 26, 26 is unique, as far as I know. Similar texts from the period include an item written TUM, EGIR, or EGIRxGAN2tenû (KWU732). In modern sign lists, ZIB2 is usually described NINDA2xEŠ, but in third millennium and Old Babylonian orthography the sign belongs to the TUM/EGIR group.5 The lemma 3 Previous discussions of the word include Civil 1968, p. 13; Cooper 1978, p. 110; Littauer, Crouwel, and Steinkeller 1990, p. 22; and Owen 2013, p. 411. 4 Note that it cannot be identified with gaba-ŋal2 (discussed by Arkhipov 2012a, p. 7-8), because both terms appear in Nisaba 15 488 and 569. 5 See Civil 1983, p. 563 and Veldhuis 2014, p. 127.
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is found twice in ITT 2, 869 (CDLI P110739; BDTNS 001933; preceded by 2 ad-tab, 2 mar-PAP, and 2 ša3-la2-tum): o 4. r 1.
1(diš) zibx(KWU732) 1(diš) tug2-du8-a zibx(EGIR) ŋešgigir
one rein one braided chariot rein
Other attestations (all of them unrecognized so far) include ITT 5, 6875 (discussed above; read line 2: siki! zibx(TUM) siki? ud5); ITT 5, 6895 (2 zibx(TUM) ŋešgigir); PPAC 5 460 (1 tug2 zibx(TUM); between marPAP and ša3-la2-tum); Nisaba 15 488 and 569 (discussed above: 2 zibx (TUM) tug2-du8-a siki-gi). For a different interpretation of TUM, see Civil 2008, p. 142. 1.4. mar-PAP The word mar-PAP only appears in the context of equipment for chariots. The object is made of wool or cloth (tug2 mar-PAP, siki mar-PAP, or mar-PAP siki-gi). The number of mar-PAP is always even and usually equals the number of harnesses (ad-tab). In two cases, however, the number of mar_PAP is double the number of harnesses (Nisaba 15 488 and 569). The seven references known to me do not do much to further clarify the meaning of the word (ViOr 8/1 29; ITT 5 6875; ITT 2 869; PPAC 5 460; Nisaba 15 488 and 569; and Nisaba 26 26 – most of these texts already discussed above). 1.5. maš Not related to Nisaba 26 26 – but closely related to the topic of wagons and chariots, is the word maš, which appears in RB 86 241 (= PPAC 4 291; CDLI: P128071; BDTNS: 22610) in an inventory of (mostly wooden) objects available in the house of Kuli the šabra: r.2 3.
16 32
ŋeš ŋeš
ka umbin maš umbin
The word maš, as part of a wheel, was discussed by H. Waetzoldt (suggesting the meaning “hub” of a wheel)6, and (independently) by V. Bartash.7 Both Waetzoldt and Vitali realized that Ura 5 98, read giš-bar-umbinmar-gid2-da = ka-na-sar-ru in MSL 6 14 should be read ŋešmaš umbin mar-gid2-da. The word most likely also appears in MVN 1 233 o 1: ŋeš
6 7
maš2 za-ha-num2
Waetzoldt 2006, p. 216. Bartash 2017, p. 191.
WORD STUDIES: UR III AND ePSD2
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Unfortunately, the word za-ha-num2 (discussed by W. Heimpel8) is of unclear semantics. Other items in MVN 1 233, however (umbin, “wheel”; za-ra, “pivot”) make it likely that ŋešmaš2 here is a part of a wheel. The writing ŋešmaš2 umbin is known from an Old Babylonian lexical text from Isin9 (DCCLT P459216), where it appears in the sections gigir (chariot), and mar-gid2-da (cart). The unprovenanced prism KM 89542 (DCCLT P235262), which is closely aligned with the Isin text (Veldhuis 1997 260), has those same entries, adding ŋešmaš2 umbin gag-sal4. In the Emar lexical tradition one may suspect this same lemma behind the entry MUD umbin-na = ka-na-ṣi-rum (Msk 74209a r iv 28; DCCLT P271911), where MUD may well be an ancient or modern mistake for maš2, and ka-na-ṣi-rum represents kanasarru. 1.6. mu-dul10=draftpole The word ma-dul10(BU) = “draft pole” appears in ED IIIb and Sargonic texts.10 The Ur III spelling of the word is mu-dul10, usually read mu-gid2 by modern editors. The following attestations are known to me: 1 urudahar saŋ mu-dul10 MVN 5 155 o iii 19 and PPAC 5, 460 o 3
1 copper ring for the head of the pole
1 urudahar mu-dul10 keš2 CST 570 o 3 (SAT 2 624 o 1 and Nisaba 26 103 r I 4’)
1 copper (ring) attached to adraft pole
2 ŋešmu-dul10 še-du10 TÉL 118a o 14
2 draft poles of juniper wood
1 ŋešgigir sag10 mu-dul10 gam-ma šu-du7-a Syracuse 489 r 14
1 luxurious chariot with a curved draft pole, ready
ŋeš
(oil) to be applied to the chariot of Šara with draft pole
gigir mu-dul10-ma dšara2-ke4 ak
UTI 4 2615 o 2
8
Heimpel 2009, p. 209. Wilcke 2018, text 154. Professor Wilcke generously made the Isin lexical texts available to me more than twenty years before they appeared in print, allowing me to use them in my dissertation (Veldhuis 1997) and in my work for DCCLT. 10 Most recently discussed by Civil 2008, p. 108 ; see also Molina, Milone, & AlmagroGorbea 2014, p. 194. 9
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The relevant lines in SAT 2 624 and Nisaba 26 103 are identical to the line in CST 570, except for the sign HAR, reading 1 uruda mu-dul10 keš2. That this is an abbreviated writing for the ring of the pole (rather than a copper pole) is clear from the respective weights: CST 570 Nisaba 26 103 SAT 2 624
½ mana 1 giŋ ½ mana 7 giŋ ½ mana
The numbers are roughly comparable; a weight of around one pound cannot be enough for a draft pole, but makes sense for a ring attached to such a pole. 2. TOOLS 2.1. ŋešer-gu-gu-umand urudma-az-la2-gum2 Akkadian argugu is a wooden agricultural implement about which preciously little is known. It is now attested in the form ŋešer-gu-gu-um in Nisaba 15 656 (CDLI P387913; BDTNS 173202) r 3: six old broken ergugum. Although this new attestation does not add much to our understanding of the word, it is intriguing because the lexeme was mostly known from lexical lists, where the Sumerian equivalence is listed as ŋeš sahar-gid2.11 The earliest attestation so far was in an unprovenanced Old Babylonian Diri version (MSL 15 63 23’). A similar case is urudma-az-la2-gum2 which appears a single time in BPOA 1 280 (CDLI P206615; BDTNS 057218) r i 5 with other expenditures of metals and metal objects. The word was read urudama-az-la2-lum by previous editors – a common problem with words ending in –LUM. Akkadian mazlagum is known only from Old Assyrian texts, where it has been interpreted as a fork or hook (see CAD mazlagu with literature). 2.2.gul-an=kullānu The word gul-an (also urudgul-an) appears multiple times in PPAC 5 265 (CDLI P317051; BDTNS 039119), for instance (o 3-8): 3. 4. 5. 11
1 urudbulug4 gul-an ur-dba-ba6 10 urudbulug4 gul-an
With variants; see Veldhuis 1997, p. 121-122.
WORD STUDIES: UR III AND ePSD2
6. 7. 8.
1119
ur-dutu 1 urudbulug4 tur 1 gul-an tur ur-dba-ba6 min
Each bulug4 (drill or chisel) is accompanied by a gul-an and a single small gul-an matches a small bulug4. That the word is equivalent to Akkadian kullānu is made likely by the Old Babylonian lexical text BM 85983 (DCCLT P24785712), where it is similarly associated with bulug (r iii 4-5): bulug bur bulug mu-sar
kul-lu-nu MIN
The entry bulug bur is not very helpful, but bulug mu-sar must mean: chisel for writing (in stone). Akkadian kullānu was discussed most recently by Arkhipov, mainly based on the Mari attestations, suggesting that it may designate an “âme de martelage” — or indeed another metallurgical tool.13 The current attestations refer more in the direction of a chisel or a similar tool. Since, as Arkhipov notes, the word is likely attested in a partly broken Old Akkadian text from Nippur14 (OSP 2 32 r. 6; CDLI P216183), its appearance in Ur III is not entirely surprising. In first millennium Ura 12 (http://oracc.org/dcclt/Q000087 Seg. 1 174 and Seg.2 33’) the word is written kul-an or kul-la-an. Two issues around this word need to be discussed. First, the vocalization kullunu in the Old Babylonian lexical text is unexpected. All other attestations in various periods of cuneiform have /a/ in the second syllable. I do not have an explanation for this phenomenon. Second, the spelling gul-an in PPAC 5, 265 is unusual as well. Akkadian words in Ur III Sumerian administrative texts are almost always written with the nominative ending and with mimation, as in the cases of ŋešer-gu-gu-um and urudma-az-la2-gum2, above. The AN in gul-an may thus be understood as a playful writing, reading gul-anum — similar to (but not quite as intricate as) the writing LU2.SU for ši-maški.15 This confirms (if such were necessary) that the scribes who compiled long and monotonous lists of expenditures and income were well aware of the creative possibilities of cuneiform — in particular where Akkadian and Sumerian intersected. 12 13 14 15
See Veldhuis 2017. Arkhipov 2012, p. 135. See Durand 1993, p. 381-382. Steinkeller 1988.
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N. VELDHUIS
3. UR III IN THE
ELECTRONIC PSD
The above is a somewhat random selection from the harvest of aligning the Ur III corpus with the electronic Pennsylvania Sumerian Dictionary (ePSD2: http://oracc.org/epsd2), built by Steve Tinney. The ePSD2 project does not edit Ur III texts itself, but rather builds on the corpus assembled by Bob Englund’s CDLI (http://cdli.ucla.edu). The ePSD2 UrIII corpus is lemmatized and has all the search capabilities of ORACC, including searching for sign sequences16, searching for lemmas (either directly in the search box or through the glossary), searching by metadata, or some combination of the above.17 As in all ORACC projects, a text page provides links to glossary items and to the relevant CDLI page where photographs and/or line drawings may be found, if available. The ePSD2 Ur III glossary and text editions are found at http://oracc.org/ epsd2/admin/u3adm. The Ur III vocabulary is integrated with the main ePSD2 glossary (http://oracc.org/epsd2), where the user will also find the vocabulary from lexical texts (from DCCLT), literary texts (from ETCSL), royal inscriptions, model contracts (form OBMC), first millennium bilinguals (from BLMS), and administrative texts from various periods (mostly derived from CDLI). Among these, the Ur III corpus is by far the largest in terms of number of texts and number of words. The first edition of PSD (2006) included the vocabulary of the Ur III texts that were edited in CDLI by that time. The lemmatization process was performed automatically, by comparing the editions with a list of words and word forms that had been compiled by ePSD staff. This process found many correct matches, but also resulted in large numbers of errors. For instance, the phrase ga2-da nu-me-a (without me) was lemmatized under da [cvve] (compound verb verbal element), that belongs to the expression ma2 da (to idle a boat18). Unfortunately, such mismatches were not rare, which limited the usability of the first edition of ePSD for reading Ur III documents. In planning for ePSD2 it was deemed necessary, therefore, to edit and hand correct the results of the automatic lemmatization. This is a time 16 One can search for sign sequences by using the s: prefix and separating signs with ~. Thus “s:szu~se3~ga” will find šu se3-ga as well as šu-se3-ga, šu-si3-ga, šu-sig10-ga, šu-šum2 ga, etc. 17 Boolean “and” and “or” can be used in the search box, as in “s:šu~se3~ga and !cat Umma”. For more on ORACC search, see http://oracc.museum.upenn.edu/doc/search/ searchingcorpora/index.html. 18 See Steinkeller 2001, p. 62 and Heimpel 2011.
WORD STUDIES: UR III AND ePSD2
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consuming (but most interesting) process, the first iteration of which will, according to schedule, be completed fall 2019. The corrections and adjustments are not only applied to the ePSD2 glossary, but also to the text base in order to align as much as possible corpus and glossary. The process starts not from the text edition, but from the glossary. Forms that have been linked to a particular lemma are checked; unlikely and impossible forms are removed and/or reassigned to their proper lexemes. The constant back-and-forth between glossary and text edition also allows the lexicographer to find words that have not been matched by the automatic lemmatization to any lemma. In practice, there may be a variety of reasons why a word received a bad match or no match at all. A very common issue is the problem of word separation. The sequence šu se3-ga19 is considered a two-word expression in ePSD20 because na4kinkin šu se3-ga (millstone with muller) stands in opposition to na4kinkin šu nu-tuku (millstone without muller) in multiple administrative documents. In the CDLI editions one may find both šu se3-ga and šu-se3-ga. Or, to cite another example, the word katab-ba (lid) appears in the original CDLI editions as both ka tab-ba and ka-tab-ba. Such minor differences are of little importance for understanding the text or for using its data in historical studies. It is a main headache, however, for the lexicographer, because a word form is defined by surrounding spaces. In the case of šu-se3-ga the ePSD2 lemmatizer will simply not be able to assign that form to any lemma.21 In the case of ka tab-ba the lemmatization software will identify ka with the word for “mouth” and tab-ba with the word for “double,” leading to bad results. Tokenization of Sumerian nouns and noun phrases is, of course, an unsolved (and perhaps unsolvable) problem. ePSD2 thus does not intent to answer that question in principle, but to provide a list of lemmas that can be used as a standard – a provisional standard if need be. Standardizing word separation is thus one major aspect of the editorial process. A second common source for non-matching (or badly matching) words are simple reading errors. These may be errors in sign reading (all instances of {gesz}mer in CDLI have to be read ŋešhašhur) or in index number (read munu4(PAP.PAP) instead of munu3). Such minor errors are impossible to avoid in a large corpus that has been put together by many 19
See Civil 2006, p. 132. That is, the expression is lemmatized under šu[hand]; sig[put]; and šu siga[upper millstone]. 21 And the lexicographer may be tempted to create a new lemma. Duplicates resulting from such inconsistencies are very hard to avoid and to weed out. 20
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individual scholars. They are also very hard to track down because all the sign readings are valid readings in themselves (validation software that checks sign readings only will not notice such errors). The lemmatization process will flag such items as unlemmatizable or will show them as very uncommon spellings that may need another look — thus providing an additional feed-back loop for the raw editions. With word division and reading errors taken care of, unlemmatized forms may be either names or “new” word forms. For the time being, proper nouns (including personal names, god names, city names, and month names) are excluded from consideration — not because they are not important (they obviously are) but because the glossary has been prioritized. If a form is considered “new” it can either be a new spelling (or new morphological form) of a listed lemma or an altogether new word (that is, a lemma that has not yet been listed in ePSD2). The process, described here in its bare outlines, is resulting in a more reliable and more standardized Ur III corpus that can be consulted online or can be used computationally. The corpus has not been created from nothing, but rather builds on the very significant work already done in the context of CDLI. In turn, the ePSD2 Ur III data are made available in JSON (JavaScript Object Notation) format at http://build-oracc. museum.upenn.edu/json/epsd2-admin-u3adm.zip. This file includes the transliterations, lemmatizations, metadata, and indexes of the entire project (updated with every new build) that can be used for computational text analysis purposes. The semantic analysis of the Ur III glossary in ePSD2 is fairly shallow and much work remains to be done in that area. It is hoped that the spirit of open-access data, pioneered by CDLI, BDTNS, and ORACC, will inspire such work with tools that today we may not even be able to imagine. ACKNOWLEDGEMENTS The ePSD2 Ur III corpus derives from the CDLI corpus and is updated when new relevant transliterations are added to CDLI. Updates to existing CDLI transliterations currently cannot be taken into consideration. The CDLI corpus is favored over the BDTNS corpus because the CDLI transliteration standard is much closer to that of ORACC/ePSD2 and because ORACC employs the CDLI text IDs (P numbers). It is a pleasure to acknowledge that Manuel Molina’s BDTNS is routinely consulted to great effect for problematic words and lines.
WORD STUDIES: UR III AND ePSD2
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Another essential source for ePSD2/Ur III is the glossary of Ur III terms put together by Bram Jagersma and Remco de Maaijer. This work was never formally published but was made available to interested scholars with characteristic generosity. The version that I use is dated January 1996 and is titled LSD (presumably for Late Sumerian Dictionary).
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MESOPOTAMIAN UNDERWEAR AND UNDERGARMENTS Nathan WASSERMAN* To Dominique Charpin, the master of Old Babylonian micro and macro – with deep appreciation and friendship.
The indecent topic of this paper originates from Ištar’s Descent to the Netherworld. When passing through the seven gates of Kurnugi, the goddess, as is well known, is stripped entirely of her regalia. The last item to be removed of her is ṣubātbālti (l. 60), after which she is presumably naked.1 Symmetrically, on her way up from the realm of the dead (l. 119), it is again ṣubātbālti which is returned to her first. What is the article of clothing called ṣubātbālti? This is our first question. 1. WHAT IS
ṢUBĀT BĀLTI?
CAD B 144a, s.v. baštu, c) translates ṣubāt bālti as “beautiful dress”, following the firm opinion that “the word baštudoes not denote sexual parts or sexual power” but “a positive quality such as dignity (in action and looks), decorum” (ibid.). Reiner, unsurprisingly, takes the same path: “the sumptuous garment from her body” (Reiner 1985, 40), and similarly Müller (1994, 763): “Prachtgewand”, as well as Dalley (1989, 157; 1997, 382), who independently reached the same translation: “the *
The Hebrew University of Jerusalem. The text does not state openly that the goddess is naked, but after Ištar is stripped of the ṣubātbālti, Ereškigal is ordering Namtar to send sixty different diseases unto her body. This procedure hints that at this point she is naked. The Sum. version of the myth (ID 21, 109, 160) tells that Inanna was wearing túgpàla nam-nin-a “a sumptuous garment, befitting her ladyship”. Akk. lexical texts render túgpàla as tēdīqbēlti (CAD T 322 lex. sec.). The author of the Akk. version opted, therefore against the technical translation, preferring to present the goddess’ apparel differently (contra Steinert 2012, 435–436: “Wegen der parallele zwischen ṣubātbālti, das Sumerisches tug2-pala3 „Herrschergewand“ wiedergibt, ist die Übersetzung „Prachtgewand“ zutreffend, auch wenn es jeweils der letzte Gegenstand ist, den die Göttin ablegen muß und danach nackt vorzustellen ist”). My point is simple: the Sum. and the Akk. versions of the myths are not parallels! 1
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proud garment of her body”. Lapinkivi (2010, 30), the most recent translation of the text, remains ambiguous: “the garment of dignity of her body”. In her comprehensive discussion of human existential terms, Steinert (2012, 434–435) treats also the term bāštu and ṣubātbālti. She defines the latter in general lines with the CAD: “Prachtgewand, Würdenkleid” (Steinert 2012, 436). This path of translation continues directly from Freedman 1972, the first systematic treatment of the term (“robe of splendor”). But AHw 112a, s.v. bāštu,takes a different position. For von Soden ṣubātbālti is “Schamtuch”, i.e. a cloth worn immediately on the (lower part of the) body, a sort of underwear, taking into consideration, presumably, the Semitic cognates of bāštu: Heb. “ בשתshame, disgrace” and “ מבושיםhuman genitalia”. Foster (2005, 501) sided with von Soden, translating ṣubātbālti as “loincloth”, and so do Shifra and Klein (1996, 371) in their Hebrew translation of the myth: כסות הערוה אשר לבשׂרה “the genitalia-cover of her body”. In support of the understanding that bāštum designates primarily private parts comes the triangle-shaped lead object from the temple of Ištar in Assur, in the form of the female sex organ. The inscription on this votive object presents itself curtly as bāštum (TÉŠ).2 The Semitic etymology of the word and the self-referential designation on the OA votive object strongly suggest that the meaning of bāštum as “dignity, pride” has developed secondarily from its primary denotation “sexual parts”, in a result of a semantic extrapolation: only by hiding one’s private parts (bāštum), one preserves one’s dignity (bāštum).3 This semantic extension is also apparent in a MA incantation to alleviate a difficult birth: ulsāqat 2 “When Sargon was ruler of Assur, Ḫattitum, the wife of Enna-Dagan, dedicated (this) to the Ištar of Assur. For the life of her husband, for her (own) life and for the life of her child(ren) she brought in the téš” (trans. Stol 2016, 54, with previous bibliography). 3 This semantic process can be compared to sūnu “a lap garment” which evolved from the body part “lap” (Malul 1986, 27 n. 43). The two cases, however, are not identical: although both bāštum and sūnuwere originally body parts, only bāštum acquired an abstract meaning, while sūnu added another concrete meaning, a term for a specific dress (for which see below). An interesting parallel to the semantic process whereby Akk. bāštu “sexual parts / shame” turned to mean “pride, dignity” is found in the late Heb. euphemistic term ‘House of the chair of dignity’ for… public toilets. The origin of this term is the Mishnaic ( בית כסא של כבודMishna, Tamid 1, 1). The Mishna explains: “And that was its dignity: If he (the young priest) found it locked he knew that it was occupied, if it was open he knew that it was vacant”. The semantic process, therefore, is: a location where one risks losing one’s dignity → a location where dignity counts most → location of dignity.
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irassasappuḫūkulūlūša puṣūnīulpaṣṣunatbūltaultīšu“her (the birthing woman’s) breast is not secured, her headbands are unattached, she wears no veils, has no dignity”.4 Being naked, it appears, results directly in having no būštu/būltu (a variant of bāštum, cf. CAD B 352a, s.v. buštu, 2). ṣubātbālti, to my mind, is therefore not a sumptuous garment, or a proud garment, or a garment of dignity, but an undergarment. In Gilg. XI 258 ṣubāt bālti is mentioned side by side with another article of clothing: tēdīqīlūlabišṣubātbāltišu. George (2003, 721) took tēdīqu as an apposition to ṣubāt bālti, translating: “Let him be clad in a royal robe, the attire befitting his dignity”.5 But the context hints at another possibility. In XI 253–256 Ūta-napišti asks Ur-šanabi the sailor to lead Gilgameš to a washtub, removes the pelts he was wearing and washes his hair and entire body, in order to prepare him for his return to civilization, his hometown Uruk. Thus, in this case as well, ṣubātbālti is concomitant with the state of being naked. It cannot be ruled out that Gilgameš was wearing the royal garment directly on his naked body as implied by George’s translation, but accepting that ṣubāt bālti means undergarment, it is no less possible, and in my mind more likely, that Gilgameš had two layers of clothes: ṣubātbāltion his body, and over it the royal tēdīqu. I suggest translating this line: “let him be clad in a royal robe over his undergarment”.6 Another case where ṣubātbālti is found in collocation with a different article of clothing is found in a first mill. bilingual proverb: [l ú -k ù -z u túg-x-(x) n]a-gá-aḫ ⸢x⸣ im [túg-níg-da]ra4 múd an-mu4 : nanduqeršuṣubātbālti nu᾿ûulāpdāmilabiš.7 Triggered by the contrast between eršu “wise man” and nu᾿û “fool, thug”, Lambert (BWL 232) proposed: “the wise man is girded with a loin-cloth, the fool is clad in a scarlet cloak”. CAD U/W 71a, s.v. ulāpum “rag, bandage”, proposed a different understanding of this contrastive aphorism: “the wise man is clad in a festive garment, the lout wears a bloody rag”.8 In her analysis of the proverb Steinert (2012, 434 n. 116) put forward that two conceptual contrasts are at work here: clean/white (ṣubātbālti) vs. sullied/red 4
Lambert 1969, 31–32, pl. VI, l. 44–45. Trans. differs. Similarly, Freedman (1972, 92): “robe of splendor”, Hecker (1994, 737): “als Bekleidung trug er ein Prachtgewand”, Maul (2008, 149): “er war mit einem Königsmantel bekleidet, einem Gewand (das) seiner Würde (entspricht)”, and Steinert (2012, 433): “einen Königsmantel soll er tragen, ein Gewand, (das) seiner Würde (entspricht)!” 6 Cf. AHw 112a, s.v. bāštu, 1. 7 The Sum. text is restored with CAD N/2, 356b, s.v. nû᾿u, lex. sec. 8 So already CAD E 314b, s.v. eršu B, c. 5
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(ulāp dāmi). Although this may well be the case (considering the Egalkurra incantation treated below), what is important, however, is that ṣubātbālti is connected also here to one’s nakedness, namely the aphorism, even if built on contrastive features, highlights the shared unfortunate fate of the wise and the fool: albeit of different social status, both wear similar ragged clothes. Consequently, I translate: “the wise man is clad in a loincloth, the lout wears a bloody rag”. The last passage with ṣubāt bālti to be examined comes from an Egalkurra text, an SB incantation aiming to ensure a welcoming reception for a person entering the palace: [ṣu]bātbāltiraksākunēbeḫu(túgÍB.LÁ) tabarri(SÍG.ḪÉ.ME.DA) raksā qablāya(MÚRU.MEŠ-a) amranni bēl(EN) tibâ išqanni.9 Steinert (2012, 434), who first drew attention to this passage which is not listed in the dictionaries, translated “Ich habe ein Gewand angelegt, das Würde verleiht, ein Gürtel von roter Wolle ist um meine Hüften gelegt. Sieh mich an, Herr, erhebe dich und küsse mich!”. The verb rakāsum, however, is not used for wearing clothes in general, but is used specifically for girding oneself, esp. in collocation with qablu (CAD R 97, s.v. rakāsu, 3e), which leads me to “I am girded with loincloth; my hips are girded with a red wool sash, etc.”. Although the exact nature of ṣubātbāltiremains unclear, two points can be reckoned from this passage: ṣubātbālti is an article of clothing put directly on the mid-body and, as in the previous passages, it is mentioned in combination with other habiliments. I maintain that the speaker in this Egalkurra text is not proclaiming to wear a ‘proud garment’, but rather that he is declaring that he is about to enter the center of power wearing special clothes around his most vulnerable part, his genitalia and abdomen — an underwear and a sash, respectively — bolstering thus his self-assurance and making him less prone to intimidation by the authorities. To complete the discussion of ṣubāt bāš/lti, a lexical survey of the different terms constructed with ṣubātum is in order.In his study of textiles and clothing in the Mari documents, Durand (2009, 96–113) listed no less than 33 kinds of ṣubātum (many more are found in post-OB texts). Examining this rich terminology, one notices that the components, which grammatically depend on ṣubātum and qualify it,can be divided into the following semantic fields: quality (ṣ. kabtum, ṣ. damqum/ ṭābum,10 ṣ. bitrûm “heavy dress”, “good-quality dress”, “a dress of 9 10
LKA 105 obv. 15–16 // KAR 237 16–17. AbB 14, 9: 5’.
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a superior kind”); material (ṣubātkaplurmim“dress (made of) ostrich plums feathers”); color (ṣ. sāmum, ṣ. ṣalmum “red dress”, “black dress”); place of origin, or ethnic style (ṣ.gublāyum, ṣ.šubarûm “a dress from Byblos, “Subarean dress”);11 manner of dressing (ṣ. ša muḫḫi “dress of the upper part”). In later periods qualifications of purpose (ṣubātnēpeše“a dress for a ritual”, ṣubātparakki “a dress for a throne/ shrine”12) and of body parts are also attested (ṣubātqabli“a dress for the mid-body”, ṣubātrēši “a dress for the head”,13 ṣubātḫalli“a dress for the crotch”14). In this plethora of qualifying terms, only rarely one finds abstract nouns in genitive (e.g. ṣubātum ša šarrūtim).15 The assumed “garment of dignity”, “proud garment” suggested for ṣubāt bālti is therefore very doubtful.16 Summing up this part, the sources discussed tell that ṣubāt bālti — attested, so far, only in SB literary texts — was a garment worn directly on the naked body, allowing one to keep one’s decency by covering one’s genitals.17 Therefore, ṣubāt bālti is an undergarment, more 11
More examples from OA documents in Michel & Veenhof 2010, 218–224 and from Mari in Beaugeard 2010, 285. 12 CT 40 9 Rm. 136: 14 (SB Alu), cited in CAD Š/2, 89b, s.v. šarru, 1b, 2’a’. 13 AHw 1107b, s.v. ṣubātu, 4. 14 AHw 312b, s.v. ḫallu I, 1b; and see below. 15 For the OA references, see Michel & Veenhof 2010, 242. 16 It is for that reason, I believe, that George (2003, 721) tried to avoid a straight forward rendering of ṣubātbālti and offered the more explicatory translation “attire befitting his dignity” for Gilg. XI 258. 17 It is in this direction that the lexical entry OB Lú B ii 29 l ú t é š š u K A - r a = ša bu-uš-tamḫa-al-pushould be interpreted, namely as “one whose private parts are covered” (and not as CAD B 352a 2: “clad in dignity”). The sequence OB Lú 65–70 (MSL 12, 159–160 with additions from DCCLT) presents well the semantic range of buštum: l ú t é š t u k u = šabuštamīšû “one who has dignity” l ú t é š n u - t u k u = šabuštamlāīšû “one who has no dignity” ⸢ l ú t é š ⸣ t u k u - t u k u = bayyašû “decent person” l ú t é š n u - z u = ša[buš]tamlāīdû “shameless person” ⸢ l ú ḫ u l n u ⸣ - t u k u = šaina[lumnim]lāi-ba-aš-šum “person who has no evil” l ú t é š š u K A - r a = šabuštamḫa-⸢al-pu⸣ “one whose private parts are covered” l ú d ù b g u r u m = wāšibum “one who sits” (l ú d ù b b a d = pētibirkim “one who runs fast” MSL 12, 159: 69) l ú d ù b ⸢ l a ḫ 4 - l a ḫ 4 - e ⸣ = mubabbilum“acrobat” l ú d ù b a ⸢ a k ⸣ = kalṣum“feeble, lit. one who lets his knees dribble urine” Starting with people qualified as having, and not having, dignity (i.e. the abstract meaning of buštum), it continues with people qualified by the activity of their knees and legs: kāmisum, wāšibum, (pētibirkim), mubabbilum, kalṣum. The transition point is l ú t é š š u K A - r a = ša buštamḫalpu “one whose private parts are covered” (not “one who is covered with blushes” as suggested in DCCLT). That ša buštamḫalpu means “having one’s private parts covered” is supported by the lexical entry naḫlaptu ūri “garment (covering) the pudenda” (for which see discussion below).
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concretely a dress covering the private parts – not “proud garment” or the like. I know no direct textual testimony answering the question of whether this undergarment was normally worn by itself, or whether another, outer garment was obligatorily worn over it. I find it difficult to imagine a luxurious robe for a king or a god(dess), a robe whose cleaning and maintaining were difficult and challenging,18 worn directly on the nude body — but this cannot be disproved. An indirect indication supporting the notion that wearing a single garment was not considered lordly is found, again, in Inanna’sDescent. When the goddess instructs Ninšubur what to do after she has vanished in the underworld, he is told to assume a downcast appearance and look for help from other gods. He is to lacerate his body and, like a pauper, clothe himself “in a single garment” (ID 39).19 There is some circumstantial, certainly non-conclusive, evidence that sumptuous garments were meant to be worn over undergarments. In the list of vestments of Ištar of Lagaba, a section titled terdītum eššetum ana pišannim “new addition to the chest (of vestments)” contained 2 tuqnātum-garments followed by 2 raqqātum(túg SAL.LA ḫá ),20 a sequence which seems to indicate that the goddess received two tuqnugarments21 with their accompanying pair of fine raqqatum-undergarments, namely, two sets of clothing.22 Another indirect evidence which tells that some undergarment was worn under palatial robes comes from a cylinder of Nabopolassar. Joining, ceremonially, the workers laboring in the reconstruction of the temple of Marduk, he describes himself, as following: “I bowed my neck to my lord Marduk. I rolled up my garment, my royal robe (kišādam lū ukanniš lubāram tēdiq šarrūtiya lū aknunma), and carried on my head bricks and earth…”.23 It is possible that the king of Babylon will expose his thighs in public? Hardly. It seems more plausible that Ištar, when descending to Kurnugi, and Gilgameš upon his final return to Uruk, and Nabopolassar when bending over the mud bricks with his builders, were not wearing only one article
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Wasserman 2013. m u - l u n u - t u k u - g i n 7 t ú g d i l i - a m u r 1 0 - m a - a b ETSCL c.1.4.1. 20 Leemans 1952, 2, 34–36. For more cases of raqqatum-garments serving as votive gifts for a god (Assur, Ilabrat), see Michel & Veenhof 2010, 239. 21 The tuqnu-garment is attested only in lexical texts and in the apparel of Ištar of Lagaba (CAD T 481a s.v. tuqnu B). 22 The hesitant suggestion of Leemans (1952, 17) to read t ú g S A L . L A ḫ á as ṣubātūri/ biṣṣūri does not hold — see Durand 2009, 90. 23 Napl Cyl. C 31/1 ii 51– iii 1 = Da Riva 2013, 85 and 89. 19
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of clothing, but that under their majestic garments they also had a some undergarment, what I believe is ṣubātbālti.24 The form of ṣubāt bālti is unknown. The likeliest possibility in my eyes is that it resembled a loose, thigh-length tunic-like dress, mainly because the basic meaning of ṣubātum is a rectangular piece of cloth. Still, it cannot be excluded that ṣubāt bālti was a bikini-like loincloth enveloping one’s hips and genitalia. This less-than-likely possibility could be deduced if we allow into the discussion a non-Mesopotamian textile item, the celebrated underwear from Tutankhamun’s grave (Fig. 1). This item made of high quality linen resembles in shape the leaden votive object from Assur which explicitly refers to itself as bāštum (Fig. 2). But this somewhat tempting cross-cultural comparison is weak and unconvincing.25 So much for ṣubātbālti. In the following I present other terms (listed alphabetically) which might designate underwear or undergarments.26 2. OTHER TERMS FOR
UNDERWEAR
AND UNDERGARMENTS IN
AKKADIAN
dīdū (CAD D 135b–136a; AHw: 169a): “undergarment covering one’s private parts (Malul 1986, 27–28). Durand (2009, 33) summarizes the evidence from Mari and Emar, stating that “… enlever le dîdû[…] rend
24 A more satisfactory indication that it was common to wear an outer garment over an undergarment comes from Old Assyrian Kaneš. In a marriage contract (kt 94/ 141: 9–10) it is stipulated that should the wife act wrongly she will be stripped off of her ṣubātum and naḫlaptum (Michel & Veenhof 2010, 236). Iconographical evidence shows that at least in some cases Ištar was dressed with undergarment and an outer, luxurious garment (see Fig. 3), as did other divine and semi-divine creatures (Fig. 4, 5). 25 For one thing, the votive object from Assur represents female genitalia, whereas Tutankhamun’s underwear was probably most likely for a man, i.e., Tutankhamun himself. With regard to female underclothes, it should be noted that “… the separation of women’s legs, even by a single layer of fabric, was thought for many centuries to be obscene and unholy… [W]omen wore underskirts, and stockings gartered around the knee, but no close coverings over the thighs, belly, or behind… Female acrobats and dancers wore underpants while performing, of course, throughout the history of the theatre. They were a feature of theatrical life that doubtless only strengthened the association between the stage and sexual depravity in the public imagination… [I]n the early nineteenth century prepubescent girls wore pantalets, but respectable women did not… [U]nderdrawers became a respectable accessory, finally a conventional necessity, only after 1850” (Hollander 1993, 133). 26 See Waetzoldt 1980–1983, 21 § 7d.
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Fig. 1. The linen underwear from Tutankhamun’s grave (Reeves 1990, 156).
Fig. 3. Stela of Ištar from Til Barsip (after Amiet 1980, 128–129 no. 46).
Fig. 2. The bāštum lead-made votive object from the temple of Ištar in Assur (Andrae 1922, 107, no. 156).
Fig. 4. A blessing genius from Nimrud (after Amiet 1980, 405 no. 596).
Fig. 5. A hero holding a lion from Dūr-šarrukīn (after Amiet 1980, 407, no. 604).
la femme entièrement nue. Dîdû signifie donc « sous-vêtement »”.27 This term is found in a locusclassicus: when Šamḫatis about to seduce Enkidu, she takes off her dīdu, after which she is naked (OB Gilg. I 188 = George 2003, 548: urtammiŠamḫatdīdaša). Another case of dīdu(sg.) in OB (or MB?) literary text is found in Ištar-Louvre i 51–52 (Streck & 27 A legal case from Emar clearly shows that dīdu/ū is the minimal article of clothing worn by a woman, probably her underwear, see Durand 1989; and 2012, 25: “slip”.
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Wasserman 2018): di-idka-ba-at-tiuz-na-anna-an-sú-kaim◦-ma◦!-tim◦ ša-ka-ante-ni-impa-da-nuta-at◦-ta-ás-ḫu-⸢ruku-um-ma⸣ Iš8-⸢tár⸣ “The underwear for the mid-body, (that) the ears are torn out(?) in the land (as customary for fornication), providing a change (of clothes), the path, going back and forth — are yours, Ištar”. This difficult passage connects dīdkabatti with (unlawful) feminine behavior, related to the cult of Ištar, but does not explicate the exact nature of the dīdu. edappatu, edapu (t ú g š u - s u - u b ): attested in lexical lists which relate it to Sum. tú g šu - s u - u b (borrowed to Akkadian as šusuppu/šušippu, cf. below). For CAD E 22a, s.v. *edapu, it is “a fringed, or a sash-like garment”, but Malul (1986, 30 n. 67) convincingly shows that it was some kind of a “lap-garment”. Durand (2009, 131) suggests connecting edappatuto OB uṭba, a common term for a textile artifact in Mari. ḫallupu (AHw 313a), see below under šupālītu. (ḫ)ulāpu (túg níg-dará): CAD U/W 71a–72a defines this piece of textile as “rag, bandage”, while AHw 1408a proposed “eine (schmutzige) Binde”. The term is attested in different lexical lists (where it is equated with sūnu, see CAD U/W 71a, s.v. ulāpu, lex. sec.), in administrative texts (from the Ur III28 and OB29 periods onwards), in omens and rituals, as well as in SB literary texts. In some cases, (ḫ)ulāpuis connected with dirt and blood, which led some scholars to assume it designates sanitary towels for menstruating women (for a sharp critique of this approach from gender perspective, see Garcia-Ventura 2013). Whether a loincloth or specific sanitary towel, (ḫ)ulāpuwas a piece of textile wrapped around one’s mid-body or genitals. iltappu(iltepītu, altapūtu): attested in a synonym list as equivalent of naḫlaptu ūri “garment (covering) the pudenda” (cf. Malul 1986, 29).30 kannu (tú g ní g - d ár a- ú š - a): attested only in lexical texts — a band made of different materials (copper, rope, textile), put on different body parts (hands, hair, waist). Specifically, when relating to women, kannu was a term for a menstruating bandage (AHw 438a, s.v. kannu II, 1, cf. sagû below). kindabašše/sse (previously read ḫurdabašše, AHw: 480a, CAD K 384b): a word of probably foreign origin, attested in the MA Harem edicts.31 Its connection to nudity is made clear by the opening of the 28
Kang 1973, 306. Goddeeris 2016, 291–292 [no. 205]: 6, 15, 16; ref. courtesy M. Stol. 30 Malku-šarru (Hrůša 2010: 416) VI 123: ⸢ìl?⸣-ti-pi-ti = na-aḫ-lap-tú ú-ri (STT 2, 393: r ii 1). 31 See Stol 2016, 514–517 esp. 516; Gaspa 2017, 75–76, with earlier literature. 29
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decree: “[If] a woman of the palace has bared her shoulders and is not covered with (even) a kindabašše-garment”…, and from the punishment imposed on the person who dared looking at the naked woman of the harem, and the compensation which the one who denounced him is about to receive: “The eyewitness who denounces him shall take his clothing; and as for him, they shall tie (only) sackcloth (sāgu) around his waist”.32 kirimmu (š u - k a l ): the dictionaries (CAD K 406a–b; AHw 484a) define it as a hugging position of the arms expressing intimacy and protection. Malul (1986, 27–28), however, expands its meaning also to an “undergarment covering one’s private parts”. Kogan & Militarev (2002, 314–316)33 have shown that kirimmu served originally as a term for human genitalia, from which it developed secondarily to designate an article of clothing covering these particular parts (as in the case of sūnu, see below). In a well-known passage, OB Gilg. I 180, kirimmū is paralleled with dīdū (OB Gilg. I 188: Šamḫat rummî kirimmīki // urtammi Šamḫatdīdaša), supporting thus the idea that kirimmu/ū, as dīdū, was an item worn directly over women’s naked body. An OB letter from Ebla, where kirimmu is preceded by the determinative t ú g confirms this assumption.34 muk/qru: attested in a synonym list as corresponding to sūnu “loin, lap”, followed by riksu “binding” (also equated with sūnu).35 In another list this lemma is followed by ešû and [a]tû equated with māzaḫu “sash”.36 Based on this lexical data, one imagines a long, strap-like loincloth (CAD M/2, 188a: “(a loincloth)”; AHw 670b: “ein Lendentuch”). naḫlaptu ūri: “garment (covering) the pudenda”, glosses different clothing articles in synonym lists.37 To the best of my knowledge, naḫlaptu ūri is not found in administrative or epistolary texts. Its absence from everyday texts proves it was a scholarly explanatory term.
32
Roth 1997, 206. See also Farber 2014, 213–214; both refs. courtesy M. Stol. 34 t ú g ki-ri-im-ma-kašurriṭmakubbitanni “tear to strips your undergarment and show me respect” (Kupper 1980, 49: 4–7). An omen from Susa (šummašaḫītuūlidmakí-ri-imma-šànašât “if a sow gives birth and carries a k.” (MDP 57, 221: 7, cf. 230 ad line) is difficult and remains inconclusive (both refs. courtesy M. Stol). 35 CT 18, pl. 11-14, K 00169 + K 13658 (CT 18, pl. 11-14): r i 5–11 (DCCLT sub Synonym list šaššu = huraṣu). 36 CT 14, pl. 27, K 04377 + (part of P346011) (CT 18, pl. 19 (K 04377); CT 14, pl. 27 (K 08827); 2R 29, 5 (K 04380): r i’ 3’–6’ (DCCLT sub Synonym list An). 37 Malku-šarru (Hrůša 2010, 416) VI 124–127. 33
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nasis/štu (misištu, nasiḫtu38): attested in synonym lists and explicated as naḫlaptu ūri.39 Of the above terms, only nasistum (in the pl. form nasisātum) is known out of lexical lists, in OA documents (CAD N/2, 28a), where their function is not specified (Veenhof 1972, 179 and Michel & Veenhof 2010, 236). These terms are undoubtedly related to nasīsu (see below). nasīsu ša/šu iškī40: attested in two Mari documents from the time of Yaḫdun-līm and from OA records. As nasis/štu is explained as naḫlaptu ūri, it is very likely that nasīsu ša iškī refers to loincloth covering the male sexual organs (lit. testicles), perhaps a sort of slip (so Durand 2009, 79). sagû: attested once in Malku-šarru as a synonym of qablu “waist, mid-body”.41 Based on a commentary to a medical text which reads sagu-u // damu a[rda]tu // SA [// d]a-mu // GI ardatu, Malul (1986, 28) regards it as a “sanitary bandage for women” (so also AHw 1003a, s.v. sagû II: “Monatsbinde der Frau”, and CDA 310b: “menstrual towel?”). CAD S 27a, s.v. sagû B, refuses to see it as a clothing article, translating “flow of blood(?)”. A confusingly similar (or identical?) lemma is sāgu – probably a worker’s apron (AHw 1003a, s.v. sāgu I “Arbeitsschurz”) – attested in MA and NA texts. sūnu (ÚR): attested in quite a number of OB and OA administrative and epistolary records. Based on second mill. documentation, mostly from Mari, Durand (2009: 94–95) concludes that sūnu was a term for different kinds of a detachable hem, or a braid trim. Malul (1986, 26–27 n. 43) interprets the data differently: meaning originally “lap”, sūnu gained secondarily the meaning “a lap garment, loincloth”.42 In later periods, the term sūnu was applied also to different kinds of bandages (Zawadzki 2006, 104–105).
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AHw 745a s.v.nasis/štu considers nasiḫtu a mistake. Malku-šarru (Hrůša 2010, 416) VI 125 na-si-iš-tum = (MIN) na-aḫ-lap-tú (MIN) ú-ri (CT 18 pl. 11-12, DT 58: o ii 7’); An VII 221 (Hrůša ibid.) na-si-iḫ-tum = (MIN) na-aḫ-lap-tú (MIN) ú-ri-e (CT 18 pl. 11–14, K 169+: o ii 88’); Malku-šarru (Hrůša ibid.) VI 125 ⸢mi?⸣-si-iš-tú = (MIN) na-aḫ-lap-tú (MIN) ú-ri (STT 2, 393: r ii 3). 40 In CAD N/2, 28a, s.v. *nasīsu, correct LAM.KI “GN(?) to iš11-ki. 41 Malku-šarru (Hrůša 2010, 427) VIII 152. 42 The semantic leap, from body parts to articles of clothing covering these parts, was extensively discussed by Malul (1986, 29 and passim), and see the discussion of kirimmu above. Similar tendency is easily found today: e.g. “body”, a close-fitting one-piece garment for the torso, or “leggie”, tightly-fitting pants-like garments worn over the legs typically by women, or “waist”, an article of clothing worn on women’s waist. More examples are at hand. 39
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ṣubāt ḫalli: “cloth for a (female’s) crotch” is mentioned in a late gynecological treatise. A woman “…has been given to eat plants of hatred to eat (and) much fluid runs from her vagina”. In order to shorten her ailment, the healer is advised to mix different vegetal substances and tie fifteen (knots) in a loincloth (t ú g ḫ á ḫalli). Although not said explicitly, it was probably meant that the ṣubāt ḫalli was absorbed with the mixture and wrapped around the woman’s genitals. The passage ends with the comment “if you insert (them) one by one into her vagina, the fluid should stop”.43 ṣubat sūni:“garment of a person’s intimate parts”44 (Malul 1986, 29; for a different opinion, see Zawadzki 2006, 104–105). ṣubātu ša ḫurdate: “cloth of the female genitals” is attested only in the Practical Vocabulary of Assur.45 The following line has the enigmatic ṣubātu ša tāluk ṣerri “cloth of the advancement of the snake” which could be a euphemistic designation for an underwear worn by a man. Be it as it may, unlike the non-conclusive ṣubātqabli“a dress for the midbody” and ṣubātḫalli“a dress of the upper thigh”, ṣubātušaḫurdate is self-explicatory, and though unknown from daily-life texts, there can be no doubt that it designates some kind of an underwear for women. šitru: an OA textile artifact which in lexical lists is connected to šuppulu.46 This caused CAD Š/3, 134b, to suggest it might be an undergarment. The fact that šitru is found at least twice in association with other garments (ṣubātum and naḫlaptum) strengthens the feeling that “this must be a set of clothes” (Michel & Veenhof 2010, 243), namely that šitruwas worn under these other garments. šupālītu (t ú g k i- ta): an undergarment, as its name tells. First used in EA, šupālītu continues to be used in NA and NB administrative texts (CAD Š/3, 314a–b; AHw 1278b, s.v. šupālû, 3). In NA records, šupālītu ḫallupu/ḫalluptu refers to a military equipment, maybe “armoured tunic” (CDA 102). Gaspa (2017, 66) expands: “… [šupālītu ḫalluptu] was a sort of felt armour… [of which] black and white types were known… [T]his garment could be associated with straps or girdles… probably to be identified with the shirts with crossed straps and waist-belt worn by Assyrian soldiers”. In other places in his study Gaspa (2017, 61; 67
43
BAM 237 (= KAR 194) iv 29–32, see Scurlock 2014, 577, 581. ARM 5 5: 9. 45 Landsberger & Gurney 1957–1958, 331, l. 283. 46 tu-un TÙN = šup-pu-lu, ši-[it-ru] A VIII/1 (MSL 14, 492): 126 f., with comm. šu-pu-ul-tum // ši-it-ri A VIII/1 Comm. 10 (MSL 14, 495). 44
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Fig. 6. Sumerian soldiers from the Standard of Ur (after Amiet 1980, 128–129 no. 46).
n. 324; 79 n. 548; 80) defines šupālītu ḫalluptu as “reinforced undergarments”.47 šus/šuppu, šus/šippu, sasuppu(t ú g š u - s u - u b ): a Sum. loanword, well attested in OB Mari documents, in Nuzi, EA, and in NA times. The material gathered in CAD Š/3, 376a–b and in Durand (2009, 118–119) shows that the šus/šuppuwas a towel or handkerchief used for hands, or a large serviette placed on the lap, or on the knees. Malul (1986, 30 n. 67) argued, unconvincingly in my opinion, that šus/šuppuwas “some type of loincloth, probably be even used as a tablecloth around one’s loins” (see also Malul 1989, 275–278). t úg k u r-ra (kanzu?)48: in NA and NB documents, this item of clothing is often mentioned together with šir᾿am, a military jerkin. Thus, similarly to šupālītu (see above), t ú g k u r - r a served as an undergarment (Malatacca 2017, 117). This list of items, all somehow related to underwear and undergarments, can be summarized in two tables, as follows:
47 Two layers of clothes are found already on the Standard of Ur, where the Sumerian soldiers clearly wear a lower skirt-like dress, and over it – a heavy mantle, probably some kind of armor (see Fig. 6). 48 For the Akkadian reading of this term, see Malatacca 2017, 108–109.
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short skirt, briefs, or diaper-like loincloths
hygienic bands (ḫ)ulāpu ?
edappatu
kannu
muk/qru
sagû ṣubātḫalli ?
dīdū dīdkabatti kirimmu
tunics or skirt-like under armors šupālītu
šupālītu ḫalluptu nasīsušaiškī kindabašše/sse túg-kur-ra sūnu ṣubātbālti ṣubatsūni ṣubātuša ḫurdate
Lexical lists OA OB
(ḫ)ulāpu kannu šitru
MA
ṣubātuša ḫurdate
NA NB SB
tunics or skirt-like underclothes
edappatu (ḫ)ulāpu iltappu muk/qru naḫlaptu ūri nasis/štu sagû
Everyday texts
Medical texts
nasis/štu sūnu šitru dīdū (ḫ)ulāpu nasīsušaiškī sūnu šus/šuppu ṣubatsūni kindabašše/sse šupālītu šus/šuppu t úg-kur-ra ḫallupu šupālītu t úg-kur-ra (ḫ)ulāpu
unclear shape & function ḫallupu (ḫ)ulāpu iltappu naḫlaptu ūri nasis/štu šitru šus/šuppu
Literary texts
dīdū dīdkabatti kirimmu
ṣubātḫalli
(ḫ)ulāpu ṣubātbālti
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The picture gained from the two tables is complex: 1. There is no one basic term for underwear and undergarments in Akkadian. Each period has its typical terms. There are items which appear exclusively in certain context (women in a harem; military gear), or in specific use (during menstruation or for gynecological reasons). 2. The exact form of most of these terms, especially those registered in lexical lists, remains unclear, but some sub-categories can be distinguished: (a) loincloths (wrapped diaper-like, or worn as briefs), (b) tunics or short skirts (worn alone,49 or as underclothes under regular Fig. 7. The vase garments or military apparel). bearer from Tell 3. There are two distinctive groups of Agrab (after Amiet terms, one of entries appearing in lexical 1980, 366 no. 299). lists, the other of items mentioned in everyday or technical texts; the two groups are usually not overlapping (but cf. (ḫ)ulāpuand šitru). 4. Only one term, ṣubātḫalli, is found in medical texts. 5. Only one term, dīdū, is found both in everyday texts and in literary texts (of the earlier periods). 6. In later literary texts, ṣubātbālti predominates, but (ḫ)ulāpuis attested. The two terms, however, refer to different underclothes. In light of the above, one may conclude that wearing underwear or undergarments in ancient Mesopotamia was neither the norm nor a customary behavior. As argumentumexsilentio this should be taken cautiously, but it is hard to deny that if wearing underclothes had been an obligatory or even a common practice, more evidence would be available. A comparative quick look to other cultures and other periods might prove helpful at this point.
49 E.g., similarly to the short skirt worn by the vase bearer from Tell Agrab (c. 2700 BCE) — see Fig. 7.
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3. UNDERWEAR AND UNDERGARMENTS IN ANCIENT ROME AND IN LATE ANTIQUITY JEWISH COMMUNITIES A (philological) look under Roman vestments reveals a similarly complicated situation as in Mesopotamian texts, namely, different terms — the form of which is not always clear — appear in different contexts and in different periods.50 In her succinct “Roman Underwear Revisited”, Olson (2003, 201) stresses first that — as in the present paper — “we will define ‘underwear’… as garments worn by the Romans under their tunics; the term is not (anachronistically) restricted to briefs or shorts worn as underclothes”. Summing up her short discussion, Olson states: “… it seems there were a number of different vestments the Romans could wear under their tunics. Some were worn mainly by actors, slaves, workers, eccentrics, or athletes (the subligar or subligaculum); others by girls or brides (the supparus), some by those sensitive to cold weather or prone to ill health (feminalia/fasceola; tibiale; thorax, capitium). Nightwear (likely similar in form to an undertunic) is mentioned; most women wore a strophium or breastband. But there is no evidence that Romans who were not athletes, actors, or workers wore any kind of briefs or shorts as underclothes, and the normal underwear for men and women seems to have been some form of undertunic (the indusium, or subucula)” (Olson 2003, 210). Yet, one should not get the wrong impression that wearing underclothes was exceptional or peculiar. Classical sources provide various examples of people avoiding the exposure of their genitals in order to maintain their dignity, even in the harshest of situations. Suetonius (Divus Iulius 82) describes Caesar’s last moments in the senate: “When he saw that he was beset on every side by drawn daggers, he muffled his head in his robe, and at the same time drew down its lap to his feet with his left hand, in order to fall more decently, with the lower part of his body also covered”.51 More than two centuries later, on March 7, 203 AD, Vibia Perpetua and her servant Felicitas, two Christian women, were sentenced to death in the amphitheater of Carthage. When the stage manager of the public martyrdom decided that they would be sent to their execution naked, the (pagan) audience was shocked to such an extent that it disturbed the event and the women were clothed with long tunics. 50
Croom 2000, 39–40, 93–96. Rolfe 1970, vol. 1, 111. Another version is found in Valerius Maximus, see Olson 2002, 206. 51
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When a cow gored Perpetua’s thigh, it is said that she managed to cover her legs with the remains of the torn tunic and asked for a hair pin to arrange her hair before completing her passio.52 This complex picture is not irrelevant for us, for in Rome, as in ancient Mesopotamia, different sorts of underwear and undergarments could be worn, but there was no one generic term for this article of clothing. In Rome, as in Mesopotamia (and indeed, in many other societies), public nakedness was considered shameful and offensive, yet wearing underwear or undergarment depended on the circumstances, the social status or the special needs of the person, and was not regarded as a standard, almost obligatory behavior, which it is considered nowadays. Turning to Rabbinic sources, one finds a similar lexical setting: although there is a rich nomenclature for clothes worn by Jews in Late Antiquity Babylonia and Palestine,53 no single general term for underwear is known,54 and different items for underwear and undergarments are attested — אפיקרסין, חמוצתא, סדין, כותונת, חלוק,שק. Judging from the sources, the form of these different undergarments was generally that of a tunic of a varying length.55 However, unlike Romans and ancient Mesopotamians, Jewish rabbis, at least according to the Babylonian Talmud, were expected to wear two full-length layers: an undergarment and an outer garment: “R. Johanan asked R. Bana᾿ah how [long] the undergarment ( )חלוקof a scholar [should be]. He replied: So long that his flesh should not be visible underneath it. How [long should] the upper garment of a scholar ([ )טליתbe]? — So long that not more than a handbreadth of his undergarment should be visible underneath” (b.BabaBatra 57b).56 This testimony, nonetheless, should not be understood as expressing the regular dress code of the period, but as a special prohibition imposed on the members of scholarly circles ()תלמידי חכמים, an obligation that exceeded the common custom. As such, it only proves that in Jewish communities in Late Antiquity, similarly to ancient Mesopotamia and Rome, different sorts of underwear and undergarments were known, but only optionally worn, according to will and need. The Talmudic passage cited above supplies, however, an important caveat: when worn, underwear would have been in most cases hidden — as is still normal today. 52
Métraux 2008, 271–273. Roussin 1994. 54 Krauss 1910, 161: “… für die Unterkleider ein zusammenfassender Name fehlt”. 55 Krauss 1910, 161–165. 56 The translation follows the classic Soncino edition edited by Epstein (1961), with modifications. 53
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This, perhaps banal statement, may explain: (a) the paucity of direct textual and iconographic indications for the regular wearing of underclothes,57 and (b) the overemphasized evidence for special use of these articles of clothing, as part of a military gear (šupālītu ḫallupu; tú g kur-ra), dress typical of a harem (kindabašše/sse), or an item used by acrobats and women having their period (kannu). BIBLIOGRAPHY Amiet P., 1980: ArtoftheAncientNearEast, New York. Andrae W., 1922: DiearchaischenIschtar-TempelinAssur, WVDOG 39, Leipzig. Beaugeard A.-C., 2010: “Les textiles du Moyen-Euphrate à l’époque paléobabylonienne d’après un ouvrage récent”, in C. Michel & M. L. Nosch (eds.), TextileTerminologiesintheAncientNearEastandMediterranean fromtheThirdtotheFirstmillenniaBC, Oxford, p. 283–289. Croom A. T., 2000: RomanClothingandFashion,Stroud (Gloucestershire). Da Riva R., 2013: TheInscriptionsofNabopolassar,Amēl-MardukandNeriglissar, SANER 3, Boston/Berlin. Dalley S., 1989: MythsfromMesopotamia:Creation,theFlood,Gilgameshand Others, Oxford. —— 1997: “The Descent of Ishtar to the Underworld”, in W. W. Hallo (ed.), The Context of Scripture, I: Canonical Compositions from the Biblical World, Leiden, p. 381–384. Durand J.-M., 1989: “Minima emariotica”, NABU 1989/55. —— 2009: LanomenclaturedeshabitsetdestextilesdanslestextesdeMari: MatériauxpourleDictionnairedeBabyloniendeParis,1, ARM 30, Paris. —— 2012: “Esclaves punis”, in J.-M. Durand et al. (eds.), Lafauteetsapunitiondanslessociétésorientales, PIPOAC 1, Leuven, p. 23–52. Epstein I. (ed.), 1961: The Babylonian Talmud Translated into English with Notes,GlossaryandIndices, London. Ewing E., 1972: Underwear:AHistory, New York. Farber W., 2014: Lamaštu.AnEditionoftheCanonicalSeriesofLamaštuIncantationsandRitualsandRelatedTextsfromtheSecondandFirstMillennia B.C., MS 17, Winona Lake (In.). Foster B. R., 2005: Before the Muses: An Anthology of Akkadian Literature, 3rd ed., Bethesda (Md.). Freedman, D., 1972: “ṣubāt bāšti: A Robe of Splendor”, JANES 4, 91–95. Garcia-Ventura A., 2013: “Sanitary towels in Ur III administrative texts?”, AuOr 31, p. 235–248.
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TWO DOSSIERS OF BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT FROM THE AREA OF YAHRURUM ŠAPLÛM Michaela WESZELI*
Although the material on boats and the shipping trade is rich in Mesopotamia, we have no private archive of a boat owner to date to show the trade from their side. But it seems only natural that some professional boat owner or entrepreneur should have made his living by renting out his boats. An individual calling only one boat his own might not have kept an archive. On the other hand, boats were not cheap, whoever owned even one small wooden boat of five kurru must have been in money and therefore might have kept the more important texts and contracts of his trade. Since A. Leo Oppenheim published his seminal book on lease contracts in 1936 − he had eight boat rental contracts at his disposal −1 the number of Old Babylonian boat rental contracts has constantly risen. M. Stol could already use 27 contracts for his study of “Schiffsmiete” in RlA82 and the author’s PhD thesis (2002) contains again 32 contracts.3 However, only a small number of these boat owners turn up in more than one contract or other boat-related text, e.g., Balamunamhe4 or Šamašbāri,5 and at least Balamunamhe’s main business interest lay elsewhere. The publication of CUSAS 156 changed this situation a bit to the better. In this volume some Old Babylonian texts turn out to belong with texts housed in the Yale Babylonian Collection, the Iraq Museum and the Louvre. They form two small dossiers of such boat owners which we want to present here to the Jubilaras donumnatalicum.7 *
Universität Wien. Oppenheim 1936; see also Lautner 1936. 2 Stol 1994: 167-174, § 2b. 3 To date we know of 45 boat rental contracts. 4 TCL 10, 74; YOS 8, 2; other texts are YOS 8, 53. 170 (boat of Ṣilli-Ištar); see for his archive Van de Mieroop 1987 and p. 22 on boats, Dyckhoff 1998 and 1999. 5 YOS 12, 115 and 119; Šamaš-bari is not known to me from elsewhere. 6 Gadotti & Sigrist 2011. 7 The tablets from Yale are published by courtesy of the Yale Babylonian Collection; I thank Benjamin Foster and Ulla Kasten for making them available. I want to thank Elisabeth E. Payne especially who made the first photographs of the Yale tablets for me 1
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1. THE CORPUS – A
VERY BRIEF INTRODUCTION
The texts belong to the archives from Yahrurum šaplûm, an area that lies south of Babylon and is defined vaguely by the cities Kiš, Marad and Dilbat.8 These archives may originate, according to van Koppen 2004, 35ff., from a city called Pī-Kasî, modern Abu Antiq. They fall into two groups, an earlier one, up to Samsuiluna 10 (Archives A) and a later one from the last two decades of Samsuiluna’s reign (Archives B).9 They concern mainly the royal date gardens in this area. Our dossiers fall into the latter period. Frans van Koppen already linked the two boat rental contracts TIM 5, 57 and 59 prosopographically10 via TCL 1, 141 to the text group of Lipit-Ea, a PA.PA, son of Mār-erṣetim, that constitutes a separate or sub-group within the later group of the archives from Yahrurum šaplûm.11 Lipit-Ea and his colleagues deal with the land of higher military personnel.12 We were therefore able to link the other texts of our two dossiers to this group. As van Koppen has already discussed, the texts from the later part of Samsuiluna’s reign show “some characteristics of private archives” (2004, 35). So do our dossiers. Upliyatum and Ibbatum rent out boats in their own name, but persons that we know from the Lipit-Ea archive turn up in both dossiers. Some do not only link the dossiers with the Lipit-Ea group but also link both dossiers to each other (Ea-tūram, Sîn-išmēanni). The bigger dossier of the two with seven to eight texts belongs to a man called Upliyatum. He rents out boats, once with a partner but otherwise on his own, and is obviously involved in the transport business. He has a wife who is attested in a loan contract and a letter. The second and smaller dossier with currently four texts belongs to a certain Ibbatum. He too owns and rents out small boats. These two men come from a similar social background − their texts were found in the same institutional and helped making my stay in ‘Babylon’ in 2013 comfortable in every way. Thanks go also to Klaus Wagensonner who made many more photographs of these and other tablets without which my studies would have been a lot more painful. I also want to thank Anna Kurmangaliev for patiently answering my questions about seals. Last but not least I am indebted to M. Stol for reading through the manuscript as regards content and to C.B.F. Walker who on very short notice did the same to correct my English. I want to thank them both cordially. 8 For this identification, see Leemans 1958, 1401 and Charpin 1981, 527f. 9 See Charpin 1981, 519. 10 Erra-nāṣir, Ea-tūram, Inbi-ilišu. 11 See for the archive of Lipit-Ea Landsberger 1967, 58-59, Renger 1982 and van Koppen 2004, 49. 12 Van Koppen 2004, 46.
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
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environment, to which they may have belonged too − and do their business in a similar economic stratum (mostly with boats up to 10 kurru capacity). Both dossiers date to the third decade of Samsuiluna’s reign and, though private in nature, show institutional links. Apart from their being boat owners’ dossiers that show similar business ventures, the texts also give us a new clause, equivalent in content to stipulations we know so far only from the Neo-Babylonian period. The three texts from Yale have been copied by the author in 2013 and will be edited here for the first time. The texts from CUSAS 15 will be re-edited.13 2. DOSSIER 1 – THE DOSSIER OF UPLIYATUM For the first dossier whose principal protagonist is a man with the rare name of Upliyatum seven texts can securely be assembled; in addition we try to link an eighth. The texts are housed in different collections and museums, in the Iraq Museum, Baghdad (TIM 5), the Paterson Museum (YOS 15, 92), in the Yale Babylonian Collection (YBC 12069), and the C.A. Kroch Library, Cornell University (CUSAS 15),14 and one, if it belongs hereto, in the Louvre (TCL 1, 132). Seven of these texts are published, one is hitherto unpublished. They are the contracts TIM 5, 59 (10. VIII. 25 Sams); YBC 12069 (10. X. 26 Sams); CUSAS 15, 83 (7. [x]. 27 Sams) and CUSAS 15, 119 ([x]. 1. [x] Sam[s]); the letters YOS 15, 55 = CUSAS 15, 24 and YOS 15, 57 = CUSAS 15, 42; as well as a loan contract of Upliyatum’s wife Ahātum, YOS 15, 92 (6. III. 2615 Sams). The name of our protagonist, Upliyatum, is not very flattering and therefore generally not very popular or widely spread. It is mostly written up-li-a-tum, but the writing up-la-tum and ú-up-li-a-tum(not for our protagonist) do also occur. It seems to derive from the noun uplum “(head) louse” to which the diminutive or hypocoristic suffix(es) -(i)yatum was/ (were) affixed.16 Personal names derived from animals are well known,17
13
See so far the reviews of Stol 2013 and Charpin 2015. The CUSAS texts have already been mentioned by Stol 2013, 428 ad no. 24 and Charpin 2015, 182 (except no. 42). 15 See below, the commentary to YOS, 15, 92: 17. 16 See Stamm 1939, 113 and Kobayashi 1979. 17 See for a list Stamm 1939, 253-255. 14
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but are normally chosen more carefully,18 although Piršaˀum, “flea”, is of a similar quality. On the other hand, the name may not describe the character of its owner, but refer to his shortness, like “Floh” (flea) in German. Or, one wonders if our Upliyatum might not rather be connected to uplētum “late crop” and uppultum “late arrival”, derived from the root apālum „to be late“. It would better explain the orthography with double initial vowel19 in YOS 12, 13: 13. 2.1. ThecaseofTCL1,132 The name Upliyatum is not often attested, therefore when it turns up in a text of Samsuiluna’s reign the text may belong to our dossier. The court protocol TCL 1, 132, dating to Samsuiluna’s 10th regnal year, mentions one Upliyatum (Iup-li-a-tum), son of Sîn-māgir, and his brother Rabimilikšu. They belong to a group of seven elders (šu.gi = šību) who are called to witness in the matter of a bovine that a certain Igmil-Sîn entrusted to Pirhum. This protocol is said to originate in Sippar, but does it?20 We cannot be sure since the tablets do not come from a regular dig. Furthermore, some of the TCL 1 texts in the Louvre belong to the Yahrurum šaplûm texts. If TCL 1, 132 is ascribed correctly to our dossier, this memorandum would give us the name of Upliyatum’s father, Sîn-māgir, which the contracts do not and an earlier ‘history’. The content, to be sure, is alien to Upliyatum’s later interests, but, since he acts as an elder, this would be no objection to his identification. Also, if the tablet were indeed to stem from Sippar, would this be a hindrance to identifying him as the dossier holder? Between the memorandum and the first boat text (TIM 5, 59) lies a gap of 15 years in which many things could have happened. On the one hand, Upliyatum could have been in contact with other business men than boat owners and gardeners while acting as elder in Sippar, on the other hand he could have built his boat business later in his life and/or moved from Sippar to the area of Yahrurum šaplûm. The reason that the ‘private’ texts date to his later career and only this one memorandum is of an earlier date, might be that Upliyatum deemed it important and therefore kept it, or that TCL 1, 132 was part of an 18 On the other hand, see the saying in BWL 220: 28, where a friend is allegedly called “good louse”, if the reconstruction is correct. 19 See Kouwenberg 2003/2004. 20 Schorr 1913, no. 312; Harris 1975 (see index); Woestenburg & Ferwerda 1997 in their Index of personal names of Old Babylonian Sippar; as well as Dombradi 1996 (TCL 1, 132 = Si 75, see her Index) count the text among the Sippar tablets. M. Stol put a question mark to it (per e-mail, 23rd of November, 2018).
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institutional archive in contrast to the later ‘private’ one. As said above, Upliyatum is a seldom used personal name. Apart from the one attestation in TCL 1, 132, all the names written up-li-a-tum belong to the same person. A person who might corroborate the link of TCL 1, 132 to the dossier is the scribe Sîn-iddinam. He wrote and sealed two of Upliyatum’s contracts, CUSAS 15, 83 and YBC 12069. His father’s name reads Sînma-[...] in the seal impressions and we want to add -gir/-gi-ir in the lacuna. If this were correct, he could be Upliyatum’s (and Rabi-milikšu’s) brother. Furthermore, on the reverse of YBC 12069 a space of two lines is blank of inscription but has two seal impressions. The one on the left hand side is Sin-iddinam’s; this can be deduced from the traces of his personal name in the first line. The seal impression on the right hand side shows only the beginning of the father’s name (line 2) and the beginning of the third line (“servant of Nergal”). It seems to be another impression of Sîn-iddinam’s seal. Would this make sense? Did Sîn-iddinam impress his seal twice in this space where we normally find impressions of two different seals? Could it be that Upliyatum, for once, impressed his own seal here?21 If our theory is correct, line two and three of the seals could be identical. Line one of the right hand impression cannot be deciphered as this line is heavily abraded. But, if this restoration is correct, Sîniddinam would indeed be Upliyatum’s brother, and he would link TCL 1, 132 firmly to our dossier. 2.2. Theothertexts Another Upliyatum, this time written ú-up-li-a-tum (l. 13), is listed as witness in a delivery contract, YOS 12, 13 (10. V. 1 Sams). Apart from the peculiar orthography of the personal name with a double initial vowel, the text originates in Larsa and belongs to “Archive E6” of Pirḫum (Charpin 1981, 532). Furthermore, it dates to Samsuiluna’s first year and the other individuals are not known in our dossier. Our Upliyatum does not come from Larsa. We, therefore, do not include YOS 12, 13 in the dossier. CUSAS 15, 83 and 119 as well as YBC 12069 are boat rental contracts where Upliyatum rents out his boats to different individuals. In TIM 5, 59 Upliyatum rents out two boats of 30 kurrucapacity with his partner
21
We have not a single, identifiable seal impression from Upliyatum.
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Ea-tūram.22 The two boats are by far the biggest in these two dossiers, where boats are normally not bigger than 5 to 10 kurru. While Ea-tūram is his own ‘bargeman’ (rakkābu),23 Upliyatum does not handle boats himself, but hands this job to Sîn-aham-iddinam, who is also known to work in this capacity for Upliyatum from CUSAS 15, 83: 9. The texts do not tell us anything about Sîn-aham-iddinam’s status, he may be Upliyatum’s employee or slave. Another person that turns up more than once in this dossier is the scribe Sîn-iddinam, son of Sîn-ma[gir?], see above. This leaves us several possibilities to interpret his position: either he worked, like Sîn-aham-iddinam, regularly for Upliyatum, because he was by experience well trusted (and Upliyatum’s brother), or he worked as scribe at the harbour (on his own or for the above-mentioned institution) and wrote therefore also private documents, or both. The other contractual texts do not name a scribe (TIM 5, 59; CUSAS 15, 119; YOS 15, 92 names not even witnesses). Sin-iddinam is not mentioned in Ibbatum’s dossier. The letters YOS 15, 55 = CUSAS 15, 24 and YOS 15, 57 = CUSAS 15, 42 are both concerned with the business of shipping. YOS 15, 55 is written to Upliyatum by Sîn-išmēanni asking him again for a boat to transport 10 kurru of dates to Babylon. Upliyatum failed to send a boat in the past. He was making excuses by saying that it was, until then, not ready and coated (adīniulpehiat), whereby Sîn-išmēanni obviously lost a business opportunity, according to the latter’s complaint (ṣibûtam tušahṭīanni,24 l. 8f.). He suspects Upliyatum not to be completely honest and instructs him not to hold back (a boat) and not to be negligent concerning the instructions. He also orders him to take the rent for the boat according to the weight of the freight (idīšapībiltimleqe, l. 16f.).25 If Sîn-išmēanni instructs Upliyatum to “take” the rent for the boat, this means that a) Sîn-išmēanni seems, against an obvious disagreement, to be in a certain confidential ‘relationship’ with Upliyatum and ‘banks’ with him, which further suggests that b) Sîn-išmēanni and Upliyatum regularly do business with one another.
22 Mentioned maybe also in Ibbatum’s dossier as witness, TIM 5, 57: 14, if he is indeed the same person. 23 See below, the commentary toTIM 5, 59: 18. 24 Lit. “You caused me to miss (my chance to realize) my wish.” 25 See below, the commentary to the text.
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2.3. Ahātum,thewife The letter YOS 15, 57 = CUSAS 15, 42 is at first glance not a certain candidate for the dossier,26 although it fits from the point of view of content – it concerns transport and payment of boatmen; the sender’s name is written up-la-tum(-ma) instead of the usual up-li-a-tum, which may be due to a shift of stress on account of the appended -ma. Uplâtum writes this letter ana a-ha-ti-ia. ahātiya can be interpreted in several ways: Upliyatum could be addressing his sister, then ahātiya would be a noun with possessive suffix of the first person singular genitive, “my sister”. Or, he could be addressing a female person with the name Ahātum, then we would have to explain the appended -iyaas a hypocoristic or diminutive suffix27 or again as possessive suffix in the sense of endearment, “my Ahātum”. A third posssibility would be that Upliyatum is addressing a woman of equal status.28 A loan contract, YOS 15, 92, helps to clarify this conundrum. Here Ahātum (Ia-ha-tum), who is expressedly stated to be the wife of Upliyatum, borrows two pānum of barley from a certain Bettetum. The balance of probability would indicate that in both texts Upliyatum/Uplâtum and Ahātum/Ahātiya are the same husband and wife.29 The letter YOS 15, 57 was therefore written by Upliyatum not to his sister, but to his wife Ahātum, whom he fondly addresses as “my Ahātum”, although he berates her for neither coming to him nor taking delivery of barley. Furthermore, he states that he has paid the rent of the boatmen. YOS 15, 57, therefore, belongs securely to our dossier. 2.4. Anewclause:whentherenterexceedsthetermoflease The boat rental contracts of Upliyatum acquaint us with a legal clause that was up to now only known from Neo-Babylonian boat rental
26
Ascribed to Upliyatum already by Stol 2013, 428, ad No. 24. Stamm 1939, 113. 246 point 4; but cf. Kobayashi 1979, 12f. and Streck 2000, 349f. § 5.73. 28 In Neo-Babylonian letters kinship terminology is used in the capitatio benevolentiae: father, brother, sister, son, daughter and mother, master and mistress; see Hackl, Jursa and Schmidl 2014, 17ff. Some of these are also known in older letter corpora, see CAD A, 172f. s.v.aḫātu A. 2. “Sister” was used to address women of equal status in the Old Babylonian period, but seldom; see Sallaberger 1999, 62f. 29 Of course we cannot rule out that Upliyatum had a wife called Ahātum and a sister to whom he addressed a business letter. 27
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contracts.30 Although the intent is the same, to regulate rent payment for lease periods that deviate from those fixed in the contract, the wording of the phrases differs. The two Old Babylonian clauses appear in the contracts CUSAS 15, 83: 13-15 and 119: 13-14 and read as follows:31 e-li ud.20.kam ú-ˀa4!-ra-ku! ‟If they prolong (the lease) beyond 20 days, …” (CUSAS 15, 83: 13), wa-ar-ki ud.4.kam ú-ˀa4!-ra-ku! ‟If they prolong (the lease) after 4 days, …” (CUSAS 15, 119: 13).
The main clause then states the new rent in each case, which took effect immediately on the first day after the end of the regular hire period (20 and four days respectively). The new rent is given per day(?) and is higher than in the regular rental period. The renters have to pay 10 qa (per day)instead of 6 qa in CUSAS 15, 119 and 15 qa(per day) instead of 0.04 qa in CUSAS 15, 83. In the latter the hire for the boat is extremely low and the hire for the bargeman was probably included, so that the new rent is high but not prohibitively so (see the commentary to the text). While the two clauses in Upliyatum’s contracts only consider the possibility that the renter exceeds the lease period agreed upon, NeoBabylonian contracts also address the possibility that the boat is returned earlier than foreseen.32 In this case, the full rent has to be paid. If the boat is needed longer than contracted, the rent is to be paid according to the fixed rent (akî iti-šu etc.). There are three variant phrases to regulate this scenario, I) one with the verb tabālu: x ūmēittabal ..., “If he takes out the boat for x days, ....”,33 and II) one with the verb etēqu or watāru: ša alla arhi ittequ / ūmē mala alla arhi itteru, “as many (days) he or it transgresses beyond the month,34 ...”, and III) one with the verb namarkû:35...inapani (renter) immerekkû“... stays with the renter”.36
30 But see Stol 1994, 164 for such clauses in two hiring contracts for persons (CT 48, 95 and VS 8, 59). 31 These clauses were misread by the editors; see the text editions below. 32 The Neo-Babylonian clause addresses longer and shorter periods than contracted: Civil 1976, 26; YOS 7, 148; only a shorter period: TMH 2/3, 34; only a longer period than contracted: AnOr8, 40; RIAA 283; Zadok 1995, no. 1. 33 tabālu: Civil 1976, 26: 11-13; YOS 7, 148: 5-8; TMH 2/3, 34: 8-10. 34 etēqu: AnOr 8, 40: 11f.; watāru: Zadok 1995, no. 1: 9-11. 35 namarkû: RIAA 283: 18-21. 36 See Weszeli 2002, Chapter 2.3.1.1.1.2 clause 3 for a detailed discussion.
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2.5. TherentalfeesoftheUpliyatumandIbbatumdossiers M. Stol is correct when he remarks that “Die Mietpreise liegen weit auseinander” (1994, 168). However, these two dossiers are a homogeneous group of texts from a short period of eight years (Sams 20-27), which come from the same area and belong to the same archives. We can therefore try and find out a rate of rent per kurru capacity of the boat per day. The only text that gives us all the data is TIM 5, 57, where the rate is 0,75 qa per one kurruper day of rent. If we apply this rate to the other texts, we find that it fits very well, and we are able to tentatively restore the capacity of the hired boats and the hire rate in the other contracts and corroborate the rental period in CUSAS 15, 119; see Table 1 below. In CUSAS 15, 83, the rent for the boat is astonishingly low, which might indicate that bargeman and boat are seen as a unit. (Numbers in round brackets are calculated on the basis of TIM 5, 57; Upliyatum’s texts are in bold print, Ibbatum’s in regular).
1 × 10
1 × [(7-8)]
1 × 10 1×7
1×5
2×5
CUSAS 15, 119
TIM 5, 57 YBC 12240
CUSAS 15, 176
NBC 10376
2 boats × 30 kurru 1 × [(6-7)]
CUSAS 15, 83
YBC 12069
TIM 5, 59
Capacity in kurru
9.23 uṭṭetu
9 uṭṭetu
(4 qa per boat)
2/3 šiqlu
1.5 šiqlu
20[+4? qa]
1[+1?] months; rent for 1 month
− (3 days?)
7.5 qa
extensionofterm: 10 qa
6 qa
0.75 qa+ 0.4 qa = 1.15 qa extensionofterm: 15qa
5 qa
−
450 qa
24 qa
150 qa sūtu of Ea 15 qabargeman + 8 qa boat = 23 qa sūtu of Marduk
−
Rent
2 months 40 days; rent for 13 days
1 month; rent for ⸢4⸣ [d]ays
20 days
1 month
−
Period
Rent per boat per day
Rent for boat is very low.
Rent is already paid.
Commentary
If 1 kurru= 1 1.3 uṭṭetu šiqlu, the rent (= ca. 0.8 qa?) would correspond to 14.77 qa. If 1 kurru= 1 1.8 uṭṭetu šiqlu, the rent (= ca. 0.8 qa?) here would correspond to 15.3 qa. (0.8 qa)
0.75 qa
(0.85-0.75 qa)
0.75 qa+ 0.04qa = 0.79 qa
(0.8 qa)
−
Rent per 1 kurru capacity perday
Table 1. Rental rates per day and per kurru capacity of the boat per day.
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2.6. TheTextsofdossier1 1. TCL 1, 132: 6. XI. 10 Sams I am-ma-tumdumu a-bi-i-din-nam Obv. 1. I.d utu-is-sú dumu dutu-ha-zir 2. I a-bu-um-wa-qar dumu bi-gu 3. I a-an-ga-a dumu ga-ri-su 4. I up-li-a-tum dumu den.zu-ma-gir 5. I ra-bi-mi-li-ik-šu dumu den.zu-ma-gir 6. I a-pil-ì-lí-šu a.zu gu4hi.a 7. 8. 7 érinhi.a šu.gi 9. šaa-namu-du-ti-šu-nu 10. aš-šum gu4 il-li-ku-nim 11. igi den.zu-ma-lik dumu ṣil-lí-ì-lí I in-bu dumu dnin.urta-mu-ba-lí-iṭ 12. I li-pi-it-dištar dumu ša-dtir-an-na 13. I še-ep-den.zu dumu a-hi-um-mi-ša 14. I a-wi-il-dištar dumu den.zu-be-el-ì-lí 15. I ì-lí-a-ta-mar šeš.a.ni 16. I dingir-ha-bil dumu nu-rum 17. 18. i-nama-ha-arši-bian-nu-tim I ig-mil-den.zu gu4 19. 20. a-napir-hu-umip-qí-id 21. na-di-na-nušaa-naig-mil-den.zui-di-nu 22. ùpir-hu-umub-ta-ar-ru-ma 23. a-ša-ari-bu-úr-ruin-na-di-in One line blank iti zíz.a ud 6.kam 24. 25. musa-am-su-i-lu-na lugal 26. ugnim i-da-ma-ra-aṣ All three seals are on the left edge: d A) 1. en.zu-ma-[li]k 2. dumu ṣi-lí-dingir 3. ìr diškur B)
1. 2. 3.
am-ma-tum dumu a-bi-i-din-nam ⸢ìr d⸣[...]
Sîn-ma[li]k son of Ṣilli-ili servant of Adad Ammatum son of Abī-iddinam servant of [...]
1156 C)
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1. 2. 3.
d
utu-[is-sú] dumu dutu-ha-z[i]-ir [ì]r dnè-er[i11-g]al
Šamaš-[issû] Šamaš-hāzir servant of Nergal
Commentary 3:
21-23:
For the father’s name written BI-GU the dictionaries offer various possibilities of interpretation: pigû a musical instrument, pigû a plant (Uruanna III 422f.), peqqu or peqû „colocynth“, but not one is frequently documented or used as a personal name. For the meaning of line 23, I follow AHw. p. 108, s.v. bâru(m) III, where a meaning for the basic stem is given that differs a bit from the one in CAD B, s.v. bâru A (see p. 127 for our lines). As soon as a confirmation as to the seller (nādinānu) and the person to whom the bovine was entrusted was made, the bovine could have been handed over to the rightful owner, Igmil-Sîn, if it would have been present. But neither the seller nor Pirhum nor the bovine were present – at least so we understand these lines. “Where it turns up (ašariburru) ...”: this means that the bovine is not available at the time of the ascertaining of the truth about it, or it was stolen, as Schorr suggested (with a question mark, VAB 5, p. 4501). CAD translates ašar iburru as “to whomever it will have been proved (to belong to)”. Very freely put, but also possible. However, a question remains: what happened to the seller, why is his name not given?
Translation 1-10
Ammatum, son of Abī-iddinam; Šamaš-issû, son of Šamaš-hāzir; Abum-waqar, son of Bi-gu; A-an-ga-a, son of Ga-ri-su; Upliyatum, son of Sîn-māgir; Rabi-milikšu, son of Sîn-māgir; Apil-ilīšu, cattle doctor – seven elders, who came here for their knowledge about cattle/the bovine. 11-17 Before Sîn-malik, son of Ṣilli-ili; Inbu, son of Ninurta-muballiṭ; Lipit-Ištar, son of Ša-Manzât; Šēp-Sîn, son of Ahi-ummiša; Awīl-Ištar, son of Sîn-bēl-ilī; Ilī-ātamar, his brother; Ilī-habil, son of Nūrum. 18-20 In front of theses witnesses, Igmil-Sîn entrusted the bovine to Pirhum. 21-23 (As soon as) the one who handed (it) over (i.e. sold it) to Igmil-Sîn and Pirhum are proven (to be who they are or have done what they have done), it (= the bovine) will be given where it turns up. (Date)
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1157
2. TIM 5, 59: 10. VIII. 25 Sams Obv.
Lo.e.
Rev.
U.e.
Seal:
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24.
2 má.30.gur má é-a-tu-ra ùup-li-a-tim Id amar.utu-na-ṣi-ir dumu šu-ì-lí-šu a-na zú.lum ù giš kud gišimmar ṣé-nim a-nagi-ir-ri ká.dingir.raki in.hun á.bi-šu-nu ma-ah!-ru i-na ká.dingir.raki a-naṣi-ib-tim iz-za-aza-dikaa-ra-ah-tim! ú!-ša-la-am Id en.zu-a-ha-am-i-din-nam ùé-a-tu-ra-am ra-ka-bu igi ⸢a⸣-⸢wi⸣⸢-il⸣-diš8-tár igi i-⸢bi?⸣-[...] iti apin.du8.a ud.10.kam mu sa-am-su-i-lu-nalugal.e ⸢urudu!alan!⸣ gištukul sìg(PA).⸢ge⸣[ ⸢IGI?⸣[
1. 2.
] ⸢ŠA/TA UŠ/RI?⸣[ ] RI? DINGIR[
giš
Commentary Seal: 1: Read maybe ta-ri?-... for Tarīb(at)um, although the horizontal wedge is very low? A Taribum as well as a Tarībatum are known in the archives. 2: 7: 10:
Ea-tūram is also known from TCL 1, 141, and he acts as witness in Ibbatum’s dossier, too, TIM 5, 57: 14. Translation according to Stol, 1994, 168, “Dattelstämme”. Boats are typically feminine in the Old Babylonian period, although exceptions occur (Tammuz 1996, 21: 12. 14. 17 or ARMT 26/1, 260: 47ff. in Mari); -šunu therefore refers to the two boats.
1158 12-15: 14: 16-18:
18:
20: 22f.:
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The renter is responsible for the safeguard of the boats in all respects, not the bargemen, who have not been mentioned yet. Text shows the sign I instead of TIM at the end of the line. Sîn-aham-iddinam is sailing one boat for Upliyatum as he does in CUSAS 15, 83 (l. 9). This means he is working for Upliyatum at least twice in two years, Sams 25 and 27. No hire is mentioned here nor in CUSAS 15, 83, so we presume he is a dependent or unfree person. Upliyatum, it seems, does not sail his own boats in contrast to his partner Ea-tūram, with whom he co-owns the two boats, and who is the bargeman of the second one. One bargeman for each 30 kurru boat seems to be sufficient. This fits well with the information we gather from other texts, see Weszeli (in press). rakkābum is a designation of an occupation or function, deriving from the root rkb, and means “a person who steers a boat”. Whereas malāhum is the usual word, rakkābum is but rarely used, see Weszeli 2002 § 1.3.1.1.2. We are not certain that the designations are synonyms. To distinguish one from the other we translate rakkābum as “bargeman”, one who can steer but isn’t necessarily a professional boatman or sailor, malāhum. A person of the name Ibbi-Šamaš is attested in NBC 10376: 5; see below, Ibbatum’s dossier. This seems to be the year name for year 25 (see van Koppen 2004, p. 49ff.), although it is hard to read; only gištukul is clear on the copy.
Translation 1-9
Marduk-nāṣir, son of Šu-ilīšu, has rented two boats of 30 kurru capacity, boats belonging to Ea-tūram and Upliyatum, for transporting dates and date palm timber for a business trip to Babylon. 10-11 They have received their rent. 12-15 He (the renter) will stand in for seizure (of the boats) in Babylon; he (the renter) will bring (the boats again) safely to the mouth of the Arahtum. 16-18 Sîn-aham-iddinam and Ea-tūram are the bargeman. (Witnesses, Date) 3. YBC 12069: 10. X. 26 Sams l × h × d = 4.7 × 6.5 × 2.4 cm Copy: Fig. 1 Obv.
1. 2. 3.
1 [má ca. 6-7.gur] má ⸢up-li⸣-a-ti[m] ki up-li-a-tim
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Fig. 1. YBC 12069.
1159
1160
Lo.e. Rev.
U.e.
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4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 2 lines 15. 16. 17.
lugal.má.e.ke4 i-din-dza-ba4-ba4 a-naiti.1.k[a]m in.hun á iti.1.kam 2 (pi) 3(b) še gišbán d⸢é⸣-a ì.ága.⸢e⸣ ⸢x⸣[ [ [ ]x x[ ]x i[gi] a-hu-ni igi ⸢d⸣en.zu-i-din-namdub.sar blank (with two seal impressions) iti ⸢ab.è⸣ ud.10.kam mu [sa]-am-su-i-lu-na luga[l.e] hur.sag.gal kur mar.tu I
Commentary Seal: There are impressions of the inscription of one seal only all over the tablet: on the obverse as well as on the reverse in two columns, the right and the left edges and the lower edge. On the reverse, before the date formular, there was some space left where two impressions are found, but from what can be made out they might stem from a single seal, that of the scribe. More probable would be that we have seal impressions from two different seals, that of the scribe (left side) and maybe that of Upliyatum, who may be Sîn-iddinam’s brother (right side); see § 2.1 for this possibility. The scribe’s seal impressions are also found on CUSAS 15, 83, which he also wrote. The first line of the right hand impression lies directly under the dividing line, the first line of the right hand impression runs across the dividing line and is abraded. The inscriptions on YBC 12069 reads as follows: Sîn-[iddinam] 1. [(I)]⸢d⸣en.zu-[i-din-nam] [son of] Sîn-mā[gir?] 2. [dumu d]en.zu-ma-[gir/gi-ir] [servant of] Ner[gal] 3. [ìr d]nè-er[i11-gal] 1: 7: 10-12:
14:
See § 2.5 above. After á we would expect bi, á.bi “its rent”, and there is an appropriate, slightly abraded space for the sign, but there is clearly no BI written. In these lines we have to expect either the transgression clause, cf. CUSAS 15, 83: 13-15, written by the same scribe, or the return clause, cf. CUSAS 15, 119: 9-11. For his seal inscription see above.
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
1161
Translation 1-6
Iddin-Zababa has rented one [boat of ca. 6-7 kurru capacity], the boat of Upliyatum, from Upliyatum, the owner of the boat, for a month. 7-9 For its rent for one month, he will weigh out 2 pānu 3 sūtu of barley with the sūtu-measure of Ea. 10-12 [...] (Witnesses, Date) 4. CUSAS 15, 83: 7. [x]. 27 [Sam]s Obv.
Lo.e.
Rev.
U.e.
1. [1] má.10.gur 2. [má] up-li-a-tum 3. [ki] up-li-a-tum 4. [lugal] má.e.ke4 5. [I]e-ṭi-rum 6. [ù (I)]ba-ši-dingir 7. [a-n]a kaskal ud.20.kam 8. in.hunmeš Id 9. en.zu-a-ha-am-i-din-namra-ka-ab-ša 10. 1(b) 5 sìla še.ta.à[m!] 11. 8 sìla še á má giš bán damar.utu 12. 13. e-li ud.20.kam ú-ˀa4!-ra-ku! 14. 1?(b) 5!? ⸢sìla⸣.ta i-di má ⸢x⸣ 15. [ù? ra?-ka?-b]i? ì.ága.emeš 16. [igi ...]-lu-mur má.lah5 17. [igi den.zu]-i-din-namdub.sar Blank space of about three lines (with one seal impression) 18. [iti...] ud.7.kam 19. [mu sa-am-su-i]-lu-nalugal.e 20. [níg].babbar sískur.re
Commentary The seal impressions were not copied in the edition, but a photo is to be found on CDLI, no. P270712. Traces of the impressions are seen on the upper and left edge, but are difficult to interpret. They seem to be impressions of one seal only, namely that of the scribe Sîn-iddinam, as in YBC 12069. A study of the original is necessary to confirm this. The inscription that can be made out on the photo reads as follows: Sîn-[iddinam] 1. [(I)]den.zu-i-d[in-nam] [son of] Sîn-mā[gir?] 2. [dumu] den.zu-⸢ma⸣-[gir?/gi-ir?] [ser]vant of Nergal 3. [ì]r dnè.eri11.gal
1162 9: 10: 13-15:
14: 15:
17: 20:
M. WESZELI
Sîn-aham-iddinam, rakkābu, is Upliyatum’s man. He serves Upliyatum in the same function in the contract TIM 5, 59 (Sams 25), see above. It may be possible to squeeze a AN at the end of the line to restore A.AN = àm. This clause lays down the rate of payment in case the boat is not returned at the date agreed upon; see above § 2.4 and below ad CUSAS 15, 119: 13f. The verb at the end of l. 13 must be a D stem of arāku, uˀarrak, meaning „to prolong the rental period“; see AHw. p. 64, D 2b. The copy shows without doubt the sign KU at the end, here and on CUSAS 15, 119: 13. See also Tanret 2012, 589: 9,37 where the verb urruku is used with the same meaning. A debt of silver was only paid in part. The debtor, who “had prolonged (ú-ri-ku) the (fixed period of the) sealed tablet (ka-ni-kam),” will pay the rest of it within the month. After má two horizontal wedges (‘TAB’) are seen and touching the last sign of l. 9 of the obverse, which runs over the edge onto the reverse. One would expect here also payment for the bargeman Sîn-aham-iddinam since it is also given for the regular rental period. We might therefore restore [ù níg.ba]-ni “and his rations” or, maybe better, [ùra-kab]i “and for the bargman”. If only the rent for the boat was meant here, the amount to be paid upon transgression would be far higher than that for the regular rental period given in l. 11: 8 qa. On the other hand, if the rent for boat and bargeman are given, it amounts to less in the transgression period than in the regular period. The scribe Sîn-iddinam also wrote YBC 12096 (l. 14). The year is Sams 27, not 7 (Charpin 2015, 182).
Translation 1-8
Ēṭirum and Baši-ilum have rented one boat of 10 kurru capacity, the boat of Upliyatum, from Upliyatum, the owner of the boat, for a business trip for (the duration of) 20 days. 9-12 Sîn-aham-iddinam is the bargeman (for) 0;0.1.5 kurru of barley; 0;0.0.8 kurru of barley measured with the sūtu of Marduk is the rent of the boat. 13-15 If they extend the rental period beyond 20 days, they will weigh out 0;0.1.⸢5!?⸣ kurru each (day) as the rent of the boat [and? the bargem]an?. (Witnesses, Date) 5. CUSAS 15, 119: [x]. I. [x] Sams Obv.
37
1. 2.
1 giš
giš
má 2+[ca. 5-6 gur] má up-l[i-a-tu]m
Reference M. Stol.
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
Lo.e. Rev.
1163
3. ki! u[p-li-a-tum] 4. lu[gal má.e.ke4] I d [ nin-urta-dingir (?) dumu ...]-⸢ú?⸣ 5. 6. a-na ⸢iti.⸣[1?.kam i]n.hun 7. á.bi u[d].⸢4⸣.k[am] 8. 2(b) 4 sìla [še] ì!.ága!.e! giš 9. má ša-li-im-ta-am 10. a-nakarbe-li-ša Id nin-urta-dingir 11. 12. ú-ta-a-ar 13. wa-ar-ki ud.4.kam ú-ˀa4!-ra-ku! 14. 1(b) še.ta.àm ì.ága.e 15. igi ar-ši-⸢a!?⸣-hu!-um! 16. igi da-da-a One half line blank iti bára.zag.gar [ud.x.kam] 17. 18. mu sa!-am!-s[u 19. mu[
Commentary The tablet was sealed with two different seals, but the traces are very faint on the tablet and the photopraphs on CDLI, no. P270738 are not ideal to study the impressions. Interestingly and contrary to the other tablets, we find pictorial remains of impressions on A) the left edge, the upper edge (these two are probably from the same seal) and on B) the left hand, lower corner of the reverse. A) shows an adorant in front of an unclear object, B) an adorant looking to the left at another figure, a god(dess), between them, at the level of the heads, three drill holes (two above one single one).38 We cannot discern much more. One can also make out very faint traces of impressions of seal inscriptions on the obverse and reverse. 1: See § 2.5 above. 5. 11: The renter was under normal circumstances expected to return the boat to its owner in person. As the name of the renter is already given in the rental clause at the beginning of the contract, it should not be, and normally is not, mentioned again in the return clause. Therefore, the explicit mention of Ninurta-il as the one who returns the boat may indicate that he was not the renter of the boat and a different name
38 See Collon 1986, no. 211 as a comparison, or 388 (one above two drill holes); see also Moortgat 1940, no. 295.
1164
6f.:
13f.:
15:
18:
M. WESZELI
must be restored in l. 5, where at the end of l. 5, on the right edge, the sign Ú can be seen on the photo. There is room enough in this line for the (short) name of the renter’s father to fit in. The actual rental period seems to have been four days, see the transgression clause in l. 13f., and indeed traces of “ud.4.[kam]” can still be seen in l. 7 on the photo. However, in l. 6 the sign ITI, not UD, is clearly visible. This is unusual, but also seen in one text of Ibbatum’s dossier, YBC 12240: the rental period is given as 40 days (iti.40.kam), but the payment is fixed for 13 days only (see below). This might be because the respective renters were planning their trips for 4 and 13 days respectively. Here, in CUSAS 15, 119, the owner also gives the rent per day if the boat is taken for longer than four days. While the rent is 6 qaper day if hired only for four days, the rent mounts to 10 qa (per day) if the boat is needed longer; then, obviously, the monthly rate has to be paid. For the verb see above the commentary to CUSAS 15, 83 ad 13-15, for the clause see the discussion, § 2.4. If the hirer extends the rental period by more than four days, he has to pay 1 sūtu of barley per day. The contractual rate is 0;0.2.4 kurru per month, i.e. 0.8 qa per day. Charpin 2015, 182 suggested a clause for interest for default (“une clause d’intérêt moratoire”) if the boat is not returned at the fixed date, but did not give a reading for the verb. On the photo the head of a vertical wedge is seen, which might fit the upper right wedge of the sign A. The second part of the witness’s name therefore is ahum, i.e. Arši-ahum. For the king’s name, see the photo of the tablet: this correction was already made by Charpin 2015, 182141.
Translation 1-6
[Ninurta-il(?), son of ...]u has rented one boat of 2+[ ca. 5-6 kurru capacity], the boat of Upl[iyatum], from U[pliyatum], the owner of the boat, for [one m]onth. 7-8 For its rent for fo[ur d]ays, he will weigh out 0;0.2.4 kurru of barley. 9-11 Ninurta-il will return the boat intact to the harbour of its owner. 13-14 If he extends (the rental period) beyond four days, he will weigh out 1 sūtu per (day). (Witnesses, Date) 6. YOS 15, 55 = CUSAS 15, 24 Obv. 1. a-naup-li-a-tum 2. qí-bí-ma 3. um-ma den-zu-iš-me-a-ni-ma d utu li-ba-al-li-iṭ-⸢ka⸣ 4.
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
Lo.e. Rev.
U.e.
5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17.
1165
ṣi-bu-tamar-ši-ma a-namá aš-pu-ra-kum-ma um-maat-ta-maa-di-niú-ulpé-hi-a-at ṣi-bu-ti tu-ša-ah-ṭi-a-an-ni i-na-an-naaš-tap-ra-kum mái-di-im-ma 10 gur zú.⸢lum⸣ a-na ká.dingir.raki li-ib-lulata-ka-la a-našaaš-pu-ra-kum latu-uš-ta-a i-dišaka bi!-il!-tim le-qé-e
Commentary Photo: CUSAS 15, Plate VII and CDLI, no. P270658. 16f.:
We would propose to read here šapībiltim as copied by Goetze. The signs BI and IL are very clear on the photo. The whole phrase idīša pī biltim leqe can then be translated as “take the rent in accordance with the weight/load”. This avoids the emendation and is preferable in this context, where the sender asks Upliyatum for a boat to transport 10 kurru of dates. This confirms (again) that the rent for boats in everyday life is set depending on weight of the freight, in contrast to the boat rental contracts where rent corresponds to the lease period as the weight is already given with the description of the boat. For an emendation to šapīṣimdatim, see CUSAS 15, p. 26 fn. 1, citing M. Stol, and Charpin 2015, 179.
Translation 1-4
To Upliyatum, say the following from Sîn-išmēanni: “Šamaš may keep you alive! 5-9 I had a business opportunity (lit. “I had needs/a wish”), and I wrote to you for a boat, but you (said), “It is not covered with bitumen yet.” You therefore caused me to miss (my chance to realize) my business opportunity (lit. “wish”). 10-13 Now I have written to you (again), give (me) a boat so that they can bring 10 kurru of dates to Babylon. Do not hold (it?) back! 14-15 Concerning what I have written to you, do not be negligent! 16-17 Take the rent in accordance with the weight!”
1166
M. WESZELI
7. YOS 15, 57 = CUSAS 15, 42 Obv.
Lo.e. Rev.
U.e.
L.e.
1. a-naa-ha-ti-ia 2. qí-bí-ma 3. ⸢um⸣-maup-la-tum-ma 4. [d]utu li-ba-al-li-iṭ-ki⸣ 5. ⸢a-na ud.3.kam a-da-nam 6. aq-bi-a-ki-im-ma 7. ⸢ú-ul⸣ ta-al-li-ki-im-ma 8. [še]-eú-ulta-am-hu-ri 9. [x⸣qú-up!(text: UD)-pa-tum 1 line blank 10. [x x (x)] x x dšu-bu-la 11. [x]-⸢aK-Ku 12. ⸢1+ (pi)⸣ še 3 sìlai-dima-la-hi 13. at-ta-di-in 14. iš-ti-a-atqú-up!-pa?-tum? 15. na-ak!(text: KA)-ra-at 16. še-umia-ú-um-ma 17. [p]í-qá-atka-at-tumul 18. ⸢i⸣-qá-ab-bi 19. [(x)] x i-nage-er-ri-⸢šu?⸣ 20. [x] AH TE MA HI GAB x/HA? Ú x 21. le-qé-e 22. 4/⸢6/8⸣ (?) gín ⸢kù⸣.babbara-na itiše.kin.⸢tar] 23. ...
Commentary Photo: CUSAS 15, Plate X and CDLI, no. P270674. 5f.: 9. 14:
15:
This must mean that he gave her a deadline of three days. The word meant here might be quppatum “chest”, “Kasten”; see Veenhof, NABU 2012/28 sub 57: 14. A quppatum is used for barley: VS 16, 65: 10; see AHw. s.v. Read nakrata stative, 3rd pers. sg. fem., fitting the fem. noun quppatum. Although an adjective nakkaru is attested once (YOS 10, 33 v 29), KA is certainly a mistake for the sign AK, i.e. na-ak!-ra-at. Such ‘inverted readings’ turn up in the texts. In lack of another OldBabylonian example, cf. Deller 1962, 188ff. on CV-signs for VC-signs
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
16-18:
19-23:
1167
and Reiner 1982 on LIŠ for šil in Neo-Assyrian. See also two curious instances in one and the same Neo-Babylonian letter; YOS 21, 149: 15, LAM for mal in ú-LAM-lu-kafor ú-mal!-lu-ka, andl. 25 AD for da in lu-še-AD for lu-še-da!, as well as Jursa 1999, 218 BM 42630+: 14, ÁŠ for ŠÁ in ú-ÁŠ-bi-ˀ. See Veenhof, NABU 2012/28 sub 57: 14, he reads ⸢i⸣-qá-ab-bi, but who is “he”, the person(?) in line 10? Could ⸢a⸣- be read at the beginning instead of ⸢i⸣-? Even with the photo these lines are difficult to read, particularly lines 20 and 22-23.
Translation 1-4
To my Ahātum, say the following from Uplâtum: Šamaš may keep you alive! 5-8 I have set you a period of time (deadline?) of three days, but neither did you come nor did you receive/take over the barley. 9-11 ] x chest(s) [x x ] x-Šubula ... 12-13 0;1+.0.3 kurru of barley, rent of the boatmen, I have given. 14-18 One chest is appropriated. The barley is mine. He will/shall (certainly) not say, “Maybe it is yours.” 19-21 x on his way ... take ... 22-23 4/⸣6/8 (?)⸣ šiqluof silver for Addaru ... 8. YOS 15, 92: 6. III. 26? Sams Obv.
Lo.e.
Rev.
U.e.
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15.
2 pi še ki be-et-te-tum 1 a-ha-tum dam up-li-a-tum šu ba.an.ti ud buru14 še.giš.ì a-nakarib!(UR)-ba-aš-šu-ú še.giš.ì ì.ága.e šum-ma še⸣.giš.ì ⸢la⸣ i-pu-uš ud buru14-[š]a ⸢še⸣ ù máš.bi ì.lá.e iti sig4.a ud.6.kam
1168
M. WESZELI
16. 17.
mu sa-am-su-i-lu-na lugal.[e] hur.sag GÁ ⸢x⸣ ⸢ŠU RI ⸢x⸣
Commentary According to the index of YOS 15, the tablet is housed in the Paterson Museum (M12), Paterson, New Jersey; a photo was not available. 10f.: 17:
For epēšum with this meaning, see CAD E, 208 s.v. adebūru. The year name is difficult to read, and the signs HUR and SAG are the only sure ones in line 17. Four year names of Samsuiluna mention hur. sag: years 8, 26, 36 and 37, but only the abbreviated year name of year 26 starts with hur.sag. Year 8 could also be a possibility (see Veenhof, YOS 15, p. 18 and ARCHIBAB). If this text belongs to this dossier, for which we would argue, year 26 would fit perfectly and would be the obvious choice: all the later texts of that dossier are from the second half of the third decade of Samsuiluna’s reign. On the other hand, if this text was from year 8, the early date could corroborate the inclusion of TCL 1, 132, which is from the 10th regnal year.
Translation 1-5
Ahātum, wife of Upliyatum, received 2 pānu of barley from Bettetum. 6-14 At the harvest time of sesame, she will pay sesame at the current rate prevailing. If sesame will not have been harvested (by then), she will pay on the day of its harvest barley and its interest. (Date) 3. DOSSIER 2 – THE DOSSIER OF IBBATUM The dossier of Ibbatum consists so far of four boat rental contracts (and maybe one letter, AbB 2, 98): TIM 5, 57 (10. II. 20 Sams), YBC 12240 (20. X. 24 Sams), CUSAS 15, 176 (1. XI. 27 Sams) and NBC 10376 ([… Sams]). Ibbatum, like Upliyatum, is a proprietor of small boats of 5, 7 and 10 kurru capacity, which he rents out to different renters. The contracts span a period of nearly eight years. The dossier is linked to the archives from Yahrurum šaplûm, in particular to the text group of LipitEa via TIM 5, 57, see the introduction, § 1.
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
1169
3.1.OtherTexts? The letter AbB 2, 9839 mentions a boatman called Ibbatum. The sender of this letter writes that a merchant Utlatum,40 son of Qīš-Nunu, has rented the boat of the boatman Ibbatum (in Sippar) to transport bricks to Babylon (Ibbatum is never called a boatman (malāhum) in our contracts). Ibbatum does not work his boat himself, but stays at the same place as the writer of the letter, in Sippar. The latter intends to send Ibbatum to the addressee to bring the boat from Babylon to Sippar and applies to the addressee’s magnanimity (kīma rabûtika) to release the boat (from the contract?), give it to Ibbatum and send it upstream. The letter may possibly belong to the dossier, although the origin is unclear as the tablet was purchased.41 The sender is staying in Sippar as he writes the text (l. 19), the addressee probably in Babylon. The text itself is a letter order, the usual introductory formular is missing, and the text gets straight to the core of the matter. Another boatman called Ibbatum occurs in Van Lerberghe 1986, 67: 27, where a merchant, also called Ibbatum, occurs in line 5. It is a text about beer rations from Ammiṣaduqa’s 17th regnal year. This text does not fit our corpus neither prosopographicaly nor chronologically, the text, therefore, does not belong to the dossier. 3.2. TheTextsofdossier2 1. TIM 5, 57: 10. II. 20 Sams Obv.
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Lo.e. seal
1 má.10.gur má ib-ba-tum ki ib-ba-tum lugal gišmá.ke4 Id ìr-ra-na-ṣi-ir a-na iti.2.kam in.hun á.bi iti.2.k[am] giš
39 = CT 4, 32b; I thank Jon Taylor of the British Museum for sending me photos of the tablet. 40 For this personal name, see also Van Lerberghe 1986, 79: 3 and 100: 6, both from Ammiṣaduqa’s reign. 41 See for the history of collection Bu. 88-5-12 Leichty, Finkelstein and Walker 1988, xiv-xvii.
1170 Rev.
M. WESZELI
9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19.
1 (gur) 2 (pi) 3(b) še.gur ì.ága.e [giš]má ša-lim-ta-am a-na kar be-lí-ša gur.ru.dam igi é-a-tu-ra-am igi ba-la?/DA?/aš-da-[(x) x]-tim igi é-a-⸢šar?⸣-rum? iti gu4.si.sá ud.10.kam! mu sa-am-su-i-lu-na! lugal sag.kal kur nu še.ga
The seal impression is either of the first (Ea-tūram) or the third (Ea-[ša]r-rum) witness. 1. é-a-[ Ea-[ [son of] Sîn-[ 2. [dumu] den.zu-[ [servant of] Nin[3. [ìr d]nin[. Commentary 9: 15:
Read instead of 3(b) maybe only 2(b). We have no idea for this name. Is the second sign only one sign, LA or DA, or two signs, AŠ and DA?
Translation 1-7
Erra-nāṣir has rented one boat of 10 kurru capacity, the boat of Ibbatum, from Ibbatum, the owner of the boat, for two months. 8-10 For its rent for two months, he will weigh out 1;2.3.0 kurru of barley. 11-13 The boat is to be returned intact to the harbour of its owner. (Witnesses, Date) 2. YBC 12240: 20. X. 24 Sams l × h × d = 4.1 × 6.3/6.7 × 2 cm Copy: Fig. 2 Obv.
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.
giš
má 7.gur⸣ má ib-ba-tum⸣ ki ib-ba-tum lugal gišmá.ke4 I a-wi-il-dna-⸢bi-um⸣ a-na ka.kešd[a-ša?] a-na iti 40.kam giš
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
Fig. 2. YBC 12240.
1171
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Lo.e. Rev.
U.e.
M. WESZELI
8. 9. 10. 1’. 2’. 3’. 4’. 5’. 6’. 7’. 8’. 9’. 10’. 11’.
in.hun á.bi ud.13!?.kam ⸢2/3⸣ gín [kù.babbar ì.lá.e] [...] [...] [...] x x [...] [x x] ma ⸢i?⸣ na? ⸢x x⸣ ti [x x] x x [x x] á?.b[i]?[ [giš]má ša-li-[i]m[-ta]m ⸢a-na⸣ kar be-li-ša ⸢ú⸣-ta-ar igi ša-ar-iš8-tár dumu ma-nu-um-ki-ma-⸢d⸣[u]tu iti ab.è ud.20.kam mu bàd kiš⸢ki⸣
Commentary Only traces of seal impressions are still visible on the tablet. They are parts of a seal inscription (left and upper edge), but also traces of depictions can be made out (right arm and shoulder on the obverse). However, neither is the scene recognizable nor can a name be read, nor whether the impressions are from one or more than one seal. The inscription on the left edge: 1: […], 2: […] x […], 3: ⸢ìr⸣ ⸢d?⸣[…]. The contract originates from the north of Babylonia. The contract uses ka.kešda (kiṣrum) in the hiring clause, which unfortunately does not help in identifying the tablet’s place of origin. Nevertheless, cf. BM 79152, a tablet from Sippar that uses the Akkadian equivalent kiṣrum. They are the only two boat rental contracts that use this term, which is normally applied in house rental contracts or contracts for the hire of persons; see Stol 1994, 163. 7-9: In l. 7 iti.40.kam “a forty-day month”, i.e. a month and ten days, is unusual. What we find, though, is 1 iti 30.kam (“30-day month”, YOS 12, 119: 13), iti.1.kam ud.15.kam (YOS 12, 478: 8), iti.2.kam ud.3.kam (BA 5/4, 15: 8). In l. 9 the rent is given for 13 days. Although the number 13 in l. 9 is not certain, the surface is abraded, the remaining traces cannot be read as 40. The rent is, therefore, with 0.67 šiqlufor 13 days (or 2.05 šiqlu for 40 days), higher than in other contracts of Samsuiluna’s reign that give the rent in silver, cf. YOS 12, 478 (0.67 šiqlu for 1 month 15 days – 10 kurru boat); CUSAS 15, 176 (1.5 šiqlu for 1 month including a scribe? – 5 kurru boat); Ungnad 1925, 97, U1 (1.67 šiqlu for 21[+x] days – 10 kurru boat);42 see also § 2.5 above. 42
Stol 1994, 168 reads 24 and rounds to 30 days (last paragraph § 2b.4).
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1173
Translation 1-8
Awīl-Nabium has rented one boat of seven kurru capacity, the boat of Ibbatum, from Ibbatum, the owner of the boat, for [...] as (its) rent for one month of 40 days. 9-10 For its rent for 13! days, [he will pay] 2/3 of a šiqlu of silver. […] Rev. 6’-7’ He will return the boat intact to the harbour of its owner. (Witness, Date) 3. CUSAS 15, 176: 1. XI. 27 Sams Obv.
Lo.e. Rev.
U.e.
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.
giš
má.5.gur má ib-ba-tum ki ib-ba-tum lugal gišmá.ke4 Id en.zu-iš-me-a-an-ni dumu dumu-er-ṣe-tim a-na iti.1⸢+1!⸣.kam in.hun á.bi iti.1.kam qá!-d[u-(um) dub].sar 1 1/2 gín [kù.babba]r ì.lá.e igi ip-qú-na-bi-um igi in-bi-⸢ì⸣-lí-⸢šu⸣ igi dumu-a-ra-ah-tum iti zíz.a ud.1.kam mu sa-am-su-i-lu-na lugal.e níg.babbar sískur
1
giš
Commentary Seal impressions of one seal only, namely that of the first witness, are found on the obverse in two columns and on the right and left and upper edges and read: Ip-qú-dx[…], dumu dutu x […], ìr d[...]. A photo of the tablet and the seal impressions can be found on CDLI, no. P270792. 5-6: Given this obviously tightly woven community, we would like to identify the renter of the boat here with Sîn-išmēanni who wrote the indignant letter YOS 15, 55 = CUSAS 15, 24 to Upliyatum. Could he be a brother of Lipit-Ea the PA.PA, son of Mār-erṣetim? 7: After the “1” faint traces of another vertical wedge can be seen on the photograph, so the boat was probably rented out for two months rather than one.
1174 13:
M. WESZELI
See for the collation and reading of this personal name ARCHIBAB s.v. CUSAS 15, 176. Although Nabûm seems to be written without a determinative d on the tablet, it is discernible in the seal inscription.
Translation 1-8
Sîn-išmēanni, son of Mār-erṣetim, has hired one boat of five kurru capacity, the boat of Ibbatum, from Ibbatum, the owner of the boat, for the duration of one (or ⸢two⸣) month(s). 9-12 For its hire for a month, including [a scri]be?, he will pay 1.5 šiqlu of [sil]ver. (Witnesses, Date) 4. NBC 10376: [20-27 Sams] l × h × b = 4.2 × 5.3 × 2.2 cm Copy: Fig. 3 Obv.
Lo.e. Rev.
U.e.
1. 2 má 5.gur.t[a] 2. máhi.a ib-ba-tum 3. ki ib-ba-t[um] 4. lugal.má.e.meš I i-bi-dutu 5. 6. ⸢dumu] a-pil-ì-lí-šu 7. ⸢ù⸣ [(I)]ì-lí-ba-ni dumu-š[u] 8. in.hunmeš 9. 2 mámeš ⸢ša⸣-[al-ma(-a)]-tim 10. a-naka-a[rbēliši]-na 11. ú-[tarrū ...] 12. ⸢2⸣(b) x [... ì.ága.e]meš 13. i[gi ...] The rest of the inscription, about four to five lines, is lost. 1’. [...] 2’. [...] ⸢x⸣ ⸢x (x)⸣
Commentary Seal: A cylinder seal impression is to be seen on the obverse in three columns and on the lower and the left edges. On the latter the scene is impressed twice: an adorant is standing in front of a god, sitting on a throne, adorned with a flounced garment (“Falbelgewand”) and holding a small vessel or bowl on the tips of his fingers. The drawing here is a composite drawing. The impression on the left edge is complemented by the traces seen on the obverse. The impressions show no inscription.
BOAT OWNERS AND HIRERS OF SMALL WATERCRAFT
Fig. 3. NBC 10376.
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1176
M. WESZELI
There is no indication of the duration of the rental contract. The rental fee was probably given in the return clause in line 12, the missing verb was restored accordingly; a part of the plural indicator meš is still visible. 5-7: 9-12:
Three generations of a family are mentioned here: Ibbi-Šamaš, son of Apil-ilīšu, and his son Ilī-bānī. With l. 9 starts the well-known return clause, with the payment clause in line 12, if restored and interpreted correctly. However, it is odd that the payment of the rent should be mentioned after the return clause in these texts, although this is known from contracts from the south of Babylonia.
Translation 1-8
Ibbi-Šamaš, son of Apil-ilīšu, and Ilī-bānî, his son, have rented two boats of 5 kurru capacity each, the boats of Ibbatum, from Ibbatum, the owner of the boats. 9-11 They [will return] the two boats inta[ct] to the harbour of [their owner]. 12 ⸢2⸣ sūtu? [...] they [will pay (for rent)]. (W[itnesses], [Date]) 4. PROSOPOGRAPHY TCL 1, 141 is included in the prosopography, because it is the link between our two dossiers and the Lipit-Ea archives. Texts belonging to Upliyatum’s dossier are in bold, those belonging to Ibbatum’s are in normal font; TCL 1, 141 is in italics. The following abbreviations are used: br. = brother; f. = father; h. = husband; p = protagonist; s. = son; w = witness PersonalNames A-an-ga-a, s. Ga-ri-su: TCL 1, 132: 4 (šu.gi, Sams 10) Abī-iddinam, f. Ammatum: TCL, 132: 1 (Sams 10) Abum-waqar, s. Bi-gu: TCL 1, 132: 3 (šu.gi, Sams 10) Ahātum (Ahātiya): YOS 15, 57 = CUSAS 15, 42: 1 (p. addressee, letter) Ahātum, wife of Upliyatum: YOS 15, 92: 3 (p, debtor, Sams 26?) Ahi-ummiša, f. Šēp-Sîn: TCL, 132: 14 (Sams 10) Ahūni: YBC 12069: 13 (w, Sams 26) Ammatum, s. Abī-iddinam: TCL 1, 132: 1 (šu.gi, Sams 10), seal B (servant of [...]) Amurru-bani: TCL1,141: 14 (w, Sams 22) and seal (servant of Amurru) Apil-ilīšu, f. Ibbi-Šamaš: NBC 10376: 6 ([...]) Apil-ilīšu: TCL 1, 132: 7 (cattle doctor (a.zu gu4hi.a); šu.gi, Sams 10)
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Arši-ahum: CUSAS 15, 119: 15 (w, Sams []) Awīl-Nabium: YBC 12240: 5 (p, renter, Sams 24) Awīl-Ištar, s. Sîn-bēl-ilī, br. Ilī-ātamar: TCL 1, 132: 15 (w, Sams 10) Awīl-Ištar: TIM 5, 59: 19 (w, Sams 25) Ba-la/da/aš-da-[x-x]-tim: TIM 5, 57: 15 (w, Sams 20) Baši-ilum: CUSAS 15, 83: 6 (p, Sams 27) Bettetum: YOS 15, 92: 2 (p, creditor, Sams 26?) Bi-gu, f. Abum-waqar: TCL, 132: 3 (Sams 10) Dādaya: CUSAS 15, 119: 16 (w, Sams []) Ea-šarrum?: TIM: 57: 16 (w, Sams 20) Ea-tūram: TCL1,141: 16 (w, Sams 22); TIM 5, 57: 14 (w, Sams 20); Ea-tūram: TIM 5, 59: 2 (boat owner). 17 (p, bargeman (rakkābu), Sams 25) Ea-..., s. Sîn-[...]: TIM 5, 57: seal (servant of Nin[...], Sams 20) Erra-nāṣir: TIM 5, 57: 5; TCL1,141: 16 (w, Sams 22) Ēṭirum: CUSAS 15, 83: 5 (p, Sams 27) Ga-ri-su, f. A-an-ga-a: TCL, 132: 4 (Sams 10) Inbi-ilīšu: CUSAS 15, 176: 14; TCL1,141: 17 (w, Sams 22) Ibbatum: CUSAS 15, 176: 2. 3 (p, boat owner, Sams 27); NBC 10376: 2. 3 (p, boat owner, [...]); TIM 5, 57: 2. 3 (p, boat owner Sams 20); YBC 12240: 2. 3 (p, boat owner, Sams 24) Ibbi-Šamaš, s. Apil-ilīšu, f. Ilī-bānī: NBC 10376: 5 (p, renter, [...]) Ibbi-[...]: TIM 5, 59: 20 (w, Sams 25) Iddin-Zababa: YBC 12069: 5 (p, Sams 26) Igmil-Sîn TCL 1, 132: 19. 21 (p, Sams 10) Ilī-ātamar, s. Sîn-bēl-ilī, br. Awīl-Ištar: TCL 1, 132: 16 (w, Sams 10) Ilī-bānī, s. Ibbi-Šamaš: NBC 10376: 7 (p, renter, [...]) Ilī-habil, s. Nūrum: TCL 1, 132: 17 (w, Sams 10) Inbu, s. Ninurta-muballiṭ: TCL 1, 132: 12 (w, Sams 10) Ipqu-Nabium: CUSAS 15, 176: 14 (w, Sams 27); s. Šamaš-[...]: CUSAS 15, 176: seal (servant of [...]) Lipit-Ištar, s. Ša-Manzât (dtir-an-na): TCL 1, 132: 13 (w, Sams 10) Mannum-kīma-Šamaš, f. Šār-Ištar: YBC 12240: 9’ (Sams 24) Mār-Arahtum: CUSAS 15, 176: 15 (w, Sams 27) Mār-erṣetim, f. Sîn-išmēanni: CUSAS 15, 176: 13 (w, Sams 27) Marduk-nāṣir, s. Šu-ilišu: TIM 5, 59: 4f. (Sams 25) Ninurta-il, s. [...]u: CUSAS 15, 119: (5). 11 (p, returns boat/renter?, Sams []) Ninurta-muballiṭ, f. Inbu: TCL, 132: 12 (Sams 10) Nūrum, f. Ilī-habil: TCL, 132: 17 (Sams 10) Pirhum TCL 1, 132: 20. 22 (p, Sams 10) Rabi-milikšu, s. Sîn-māgir: TCL 1, 132: 6 (šu.gi, Sams 10) Sîn-aham-iddinam: CUSAS 15, 83: 9 (bargeman (rakkābu), p, Sams 27); TIM 5, 59: 16 (bargeman (rakkābu), Sams 25) Sîn-bēl-ilī, f. Awīl-Ištar: TCL, 132: 15 (Sams 10); (f. Ilī-ātamar): TCL, 132: 16 (Sams 10) Sîn-iddinam: CUSAS 15, 83: 17 (scribe, w, Sams 27), s. Sîn-mā[gir?] seal (servant of Nergal); YBC 12069: 14 (scribe, w, Sams 26), s. Sîn-mā[gir?] seal (servant of Nergal) Sîn-išmēanni, s. Mār-erṣetim: CUSAS 15, 176: 5 (p, renter, Sams 27)
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M. WESZELI
Sîn-išmēanni: YOS 15, 55 = CUSAS 15, 24: 3 (p, writer, letter) Sîn-māgir, f. Rabi-milikšu: TCL 1, 132: 6 (Sams 10) Sîn-mā[gir?], f. Sîn-iddinam: CUSAS 15, 83: seal (Sams 27); YBC 12069: seal (Sams 26); Sîn-māgir, f. Upliyatum: TCL 1, 132: 5 (Sams 10) Sîn-malik, s. Ṣilli-ili: TCL 1, 132: 11 (w, Sams 10), seal A (servant of Adad) Ṣilli-ili, f. Sîn-malik: TCL, 132: 11 (Sams 10) Ša-Manzât, f. Lipit-Ištar: TCL, 132: 13 (Sams 10) Šamaš-hāzir, f. Šamaš-issû: TCL, 132: 2 (Sams 10) Šamaš-issû, s. Šamaš-hāzir: TCL 1, 132: 2 (šu.gi, Sams 10), seal C (servant of Nergal) Šamaš-[...], f. Ipqu-Nabium: CUSAS 15, 176: seal (Sams 27) Šār-Ištar, s. Mannum-kīma-Šamaš: YBC 12240: 8’ (w, Sams 24) Šēp-Adad: TCL1,141: 7 (p, Sams 22) Šēp-Sîn, s. Ahi-ummiša: TCL 1, 132: 14 (w, Sams 10) Tarībum, s. Ilī-tukultī: TCL1,141: 7 (Sams 22) and seal Tari[b(at)um]?, s. ]x x [: TIM 5, 59 seal? (Sams 25) Upliyatum: CUSAS 15, 83: 2. 3 (p, boat owner, Sams 27); CUSAS 15, 119: 2. 3 (p, boat owner, Sams []); TIM 5, 59: 3 (p, boat owner, Sams 25); YBC 12069: 2. 3 (p, boat owner, Sams 26); YOS 15, 55 = CUSAS 15, 24: 1 (p, addressee, letter); h. Ahātum: YOS 15, 92: 4 (Sams 26?) Upliyatum, s. Sîn-māgir: TCL 1, 132: 5 (šu.gi, Sams 10) Uplâtum (Upliyatum): YOS 15, 57 = CUSAS 15, 42: 3 (p, writer, letter) ...bi-Šahan: TCL1,141: 2 (Sams 22) ...-lūmur: CUSAS 15, 83: 16 (boatman, má.lah5, w, Sams ...-Šubula (PN?) YOS 15, 57 = CUSAS 15, 42: 10 (p, mentioned, letter) ...]u (f. Ninurta-il?): CUSAS 15, 119: 5 (p, renter(?) or f. of renter?, Sams [])
Personalgodsmentionedinsealsonly Adad: TCL 1, 132 seal A (Sîn-malik) Nergal: TCL 1, 132 seal C (Šamaš-issû); YBC 12069 (Sîn-iddinam); CUSAS 15, 83 (Sîn-iddinam) Nin[...]:TIM 5, 57 (Ea-[...]) [...]: TCL 1, 132: seal B (Ammatum) [...]: YBC 12240 ([...]) [...]: CUSAS 15, 176 (Ipqu[-Nabium])
GeographicalNames Babylon: TIM 5, 59: 8. 12; YOS 15, 55 = CUSAS 15, 24: 12 Arahtum, in ka A.: TIM 5, 59: 14
Measurements,sūtuvessels sūtu of Ea: YBC 12069: 8 sūtu of Marduk: CUSAS 15, 83: 12
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1179
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MARI HURR. NR. 8 Gernot WILHELM*
Trotz der großen Verbreitung hurritischer Personennamen im obermesopotamischen und nordsyrischen Raum der Mittleren Bronzezeit ist die Zahl der bekannten hurritischen Texte aus diesem Zeitraum sehr gering. Außer einem Täfelchen mit einem Beschwörungstext aus Tuttul (Tall Bī῾a)1 und dem Fragment einer Tafel unklaren Inhalts aus Tigunanum2, sind dies sechs Tafeln aus Mari3. Mit Ausnahme von Mari hurr. 7+6 handelt es sich um Beschwörungen. Es darf als Zeichen der Verbreitung und des Ansehens hurritischer Beschwörungen gewertet werden, dass die in Tuttul gefundene Beschwörungstafel ein Duplikat der Tafel Mari hurr. 4 ist und dass Beschwörungen in hurritischer Sprache sogar in Babylonien niedergeschrieben wurden, wobei die traditionsgeschichtliche Herkunft aber noch unklar ist4. Den sechs Tafeln aus Mari kann eine weitere stark fragmentierte Tafel als Mari hurr. 8 hinzugefügt werden, auf die Jean-Marie Durand den Verf. während eines Forschungsaufenthalts im Rahmen eines binationalen Kooperationsprojekts 1997 aufmerksam gemacht und zu ihrer Edition *
Julius-Maximilians-Universität Würzburg. M. Krebernik, TallBi‛a/Tuttul–II.DiealtorientalischenSchriftfunde (Ausgrabungen in Tall Bi‛a/Tuttul, ed. E. Strommenger & K. Kohlmeyer, Band II), Saarbrücken, 2001, S. 157-159, Abzeichnung: Tafel 49, Nr. 379 (Beschwörung gegen gergiššum). 2 M. Salvini, TheḪabiruPrismofKingTunip-TeššupofTikunani, Documenta Asiana, ed. M. Salvini, Vol. III, Rom, 1996, S. 123-126 (mit Kopie und Photo). 3 Erstedition (mit Abzeichnungen): Mari hurr. 1-6: F. Thureau-Dangin, “Tablettes ḫurrites provenant de Mâri”, RA 36, 1939, S. 1-28; s. dazu M. L. Khačikyan, Drevnij Vostok 2, 1976, S. 251-264 (Mari hurr. 1-5); M. Giorgieri, “Hurritisch tōb/v- ‘beschwören‘”, SMEA 44/1, 2002, S. 67-82 (S. 68-71: Mari hurr. 1; S. 71-75: Mari hurr. 2); Mari hurr. 7: E. Laroche, “Fragment hourrite provenant de Mâri”, RA 51, 1957, S. 104106. A. Cavigneaux erkannte, dass die Fragmente Mari hurr. 7 und 6 direkt aneinanderschließen; für eine Edition s. M. Salvini, “Un texte hourrite nommant Zimrilim”, RA 82, 1988, S. 59-69 (mit Abzeichnung und Photo); J. Catsanicos, “Les fragments hourrites de Mari”, N.A.B.U. 1989/2, S. 27-28; I. Wegner, “Überlegungen zur zeitlichen Einordnung und geographischen Herkunft des hurritischen Mari-Briefes 7+6”, AoF 31, 2004, S. 101104 (mit weiterer Lit.). 4 D. Prechel & Th. Richter, “Abrakadabra oder Althurritisch. Betrachtungen zu einigen altbabylonischen Beschwörungen”, in Th. Richter, D. Prechel & J. Klinger (Hrsg.), Kulturgeschichten.AltorientalistischeStudienfürVolkertHaaszum65.Geburtstag, Saarbrücken, 2001, S. 333-371. 1
1182
G. WILHELM
eingeladen hat5. Die hier vorgelegte Kopie der Tafel ist damals entstanden. Die Erwartung, dem Text auf dem Hintergrund hurritologischer Fortschritte mehr Erkenntnisse abgewinnen zu können, als seinerzeit erzielt werden konnten, hat die Edition verzögert und sich gleichwohl nicht erfüllt. Wenn ich den Text dennoch nun in der Festschrift für einen Gelehrten präsentiere, der die Mari-Forschung und darüber hinaus auch die Assyriologie insgesamt in bewunderungswürdiger Weise vorangebracht hat, tue ich dies in der Hoffnung, dass er den „guten Willen lobt, auch wenn die Kräfte fehlen“. Die Maße des Fragments sind: Breite 48 mm, Höhe 82 mm, Dicke 33 mm. Die ursprüngliche Breite dürfte ca. 49 mm gewesen sein. Die Rückseite ist, abgesehen von der ersten Zeile, die die Beschriftung des unteren Randes fortsetzt, unbeschrieben. Auch bei den Tafeln Mari hurr. 1 und 2 ist die Rückseite weitgehend unbeschrieben. Vs.
u.Rd. Rs.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
pu-lu-kiir-ri-ni pí-i[š?tu-ri-in-na k[ii-šu-um [ [(x-)š]u-dazu-zi-t[i!? [ḫ]a-šu-la-appa-⸢šu⸣-x[ [š]i? [x]-da-an-naš[a [x]-ul-la [ [ḫ]u-ši-ia [ [ḫ]u-WA-[ nu-wa-an-x[ i-ru[(-) ú-ri-x[ ú-ru-di-x[ [a]ḫ-ri-a-ma x[
Angesichts der Tatsache, dass einige der fremdsprachigen Beschwörungen aus Babylonien sich entgegen ursprünglicher Annahme als nicht hurritisch herausgestellt haben6, ist zunächst der Nachweis zu erbringen, 5 J.-M. Durand & M. Guichard, “Les rituels de Mari”, in D. Charpin & J.-M. Durand, Florilegium marianum III. Recueil d’études à la mémoire de Marie-Thérèse Barrelet, Mémoires de N.A.B.U. 4, Paris, 1997, S. 22, Anm. 24. – Die gleichermaßen produktive wie kollegiale und freundschaftliche Atmosphäre in der Rue de la Perle ist mir unvergessen. 6 J. van Dijk, “Fremdsprachige Beschwörungstexte in der südmesopotamischen literarischen Überlieferung”, in H.-J. Nissen & J. Renger,MesopotamienundseineNachbarn, CRRAI XXV, BBVO 1, Berlin, 1982, S. 97-110. D. Prechel & Th. Richter, “Abrakadabra oder Althurritisch” (s. oben Anm. 4).
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dass die vorliegende Tafel tatsächlich in hurritischer Sprache abgefasst ist. Am deutlichsten ist dies in Z. 5 zu erkennen: [ḫ]a-šu-la-ab kann folgendermaßen segmentiert werden: ḫaž=o(=)l=a=b (Wurzel ḫaž-). Hier ergeben sich allerdings zahlreiche Probleme. Seit 1992 wissen wir, dass es zwei (fast) gleichlautende Wurzeln ḫaž-/ ḫāž- mit ganz unterschiedlicher Bedeutung gibt: „hören“ vs. „salben“7. Die Bedeutung „hören“ ist aus dem Mittani-Brief bekannt; dort wird diese Wurzel nie plene geschrieben, anders als die Wurzel ḫāž- „salben“, die in hurritischen Ritualtexten aus Ḫattuša gut bezeugt ist und dort zumeist, aber nicht immer plene geschrieben wird. Im Mittani-Brief erscheint diese Wurzel nur in dem Nomen ḫāž=ri „Öl“, das dort in beiden Belegen plene geschrieben ist. Die Wurzelerweiterung -ol- ist anderweitig weder für ḫaž- „hören“ noch für ḫāž- „salben“ gut bezeugt. Im Falle der in Ḫattuša häufig belegten Wendung ḫāž=ar=āiḫa-a-šu-le-e-eš„er/sie/es möge mit Öl gesalbt sein“ liegt nicht das Suffix -ol- vor, sondern eine Abfolge von -o- (resultativ in Modalformen) und -l=e=ž (Modalkomplex)8. Die Form ḫaž=o(=)l=a=b darf wohl als weiterer Beleg für Modalformen mit dem Suffix -b betrachtet werden, wie sie in der hurritisch-hethitischen Bilingue KBo 32.15 vorkommen und dort mit hethitischen Imperativen übersetzt sind: ḫaž=až=i(=)l=a=b (ḫa-ša-ši-la-ab), heth.: Imperativ ištamaš=mu „höre mich!“) KBo 32.15 iv/iii 13; ar=o(=) l=i=b (a-ru-li-ib), heth.: Imperativ manijaḫ„gib weg!“) KBo 32.15 iv/ iii 5. Die letztere Form findet sich auch im Kešši-Epos KUB 47.8 (= ChS I/8, 33) iv? 2. Die beiden Formen sind problematisch, weil das Suffix -b als Nicht-Ergativ-Markierung im Indikativ gut bezeugt ist, nicht aber im Modalbereich. Zur Erklärung wurden verschiedene Vorschläge unterbreitet: E. Neu erwägt, dass -b hier eine „emphatische Partikel“ sei9. V. Haas und I. Wegner erklären die Endung -a=b als -av (-aw, Suffix der 1. Ps. Sg. Ergativ)10. M. Giorgieri nimmt für die Form auf -a=b ebenfalls eine Ergativform an, liest aber UM statt AB und gewinnt dadurch das Patiens (-m Pronomen 2. Ps. Sg. Absolutiv), das von der Ergativform vorausgesetzt wird. Die Form a-ru-li-ib hält er für einen Fehler statt intendiertem
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G. Wilhelm, KleineBeiträgezumHurritischen, StBoT 64, Wiesbaden, 2018, S. 218f. Cf. zuletzt D. R. M. Campbell, MoodandModalityinHurrian, Winona Lake, 2015, S. 106-146. 9 E. Neu, DashurritischeEposderFreilassungI, StBoT 32, Wiesbaden, 1996, S. 347. 10 V. Haas & I. Wegner, “Literarische und grammatikalische Betrachtungen zu einer hurritischen Dichtung”, OLZ 92, 1997, S. 453f. 8
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a-ru-li-im (Imperativ 2. Ps. Sg. auf -m(ma)11. D. Campbell knüpft an die von Haas und Wegner vorgeschlagene Deutung an und bietet durch Annahme einer Aktantenvertauschung eine Erklärung dafür, dass der hethitische Übersetzer die Ergativform durch einen Imperativ übersetzt habe12. In dieser Interpretation steht der Gottesname mit Titulatur nicht im Vokativ, sondern im Absolutiv. Diskurslogisch ist diese Lösung nicht befriedigend, da „Ich höre Teššob …“ – so legt der Text nahe – Megis erste Worte nach Betreten des Tempels wären und er außerdem von dem Gott in der 3. Ps. sprechen würde. In letzterer Hinsicht ist Giorgieris Lösung besser, da Megi hier den Gott in der 2. Ps. anspricht. In beiden Fällen wären Megis Worte aber nicht die Antwort auf eine unmittelbar zuvor erfolgte Gottesrede, sondern nähme Bezug auf Teššobs früheren Bescheid, der der Auseinandersetzung in der Ältestenversammlung vorausging. Jedenfalls wäre eine Anrufung der Gottheit mit der Bitte um Gehör plausibler. Dies war sicherlich für Haas und Wegner der Grund, „hören“ interpretierend als „gehorchen“ zu übersetzen. Einen Abschluss hat die Diskussion meines Erachtens noch nicht gefunden. So ist in der Form ḫaž=až=i(=)l=a=b von allen genannten Autoren eine Wurzelerweiterung -il- angesetzt worden, für die die neueren Grammatiken jedoch keine Belege liefern, mit Ausnahme der von I. Wegner und M. Giorgieri unter -il+an- bzw. -il=an- registrierten Verbalform a-li-la-nu-um KBo 32.15 iv 913. Auch ist es auffällig, dass in den genannten Formen die angeblichen Wurzelerweiterungen -il- und -ol- aus jeweils einem der beiden Vokale, die im Modalbereich ein paradigmatisches Oppositionspaar bilden (i : o), und -l- bestehen, das ebenfalls eine zentrale Funktion im Modalbereich hat. Damit ist noch keine neue Interpretation gewonnen, vielleicht aber eine Anregung, die Diskussion weiterzuführen. Im Rahmen des vorliegenden Aufsatzes sollte nur gezeigt werden, dass die Form [ḫ]a-šu-la-ab hurritische Parallelen hat und zu der Wurzel ḫaž- „hören“ gestellt werden kann. Die Beschriftung der Tafeln Mari hurr. 1, 2, 4 und teilweise auch 5 weist nicht nur Links-, sondern weithin auch Rechtsbündigkeit auf, wobei sich öfter größere Spatien ergeben. Wenn eine Zeile mehr als ein Wort umfasst, sind diese Spatien, soweit erkennbar, stets Worttrenner. 11 M. Giorgieri, “Kleine Beiträge zur hurritisch-hethitischen Bilingue aus Boǧazköy”, in J. Fincke (Hrsg.), FestschriftGernotWilhelm, Dresden, 2010, S. 148. 12 D. R. M. Campbell, MoodandModalityinHurrian, Winona Lake, 2015, S. 47-49. 13 I. Wegner, EinführungindiehurritischeSprache,2.überarbeiteteAuflage, Wiesbaden, 2007, S. 89; M. Giorgieri, “Zu den sogenannten Wurzelerweiterungen des Hurritischen. Allgemeine Probleme und Einzelfälle”, in L. Kogan etal. (Hrsg.), Languagein theAncientNearEast, CRRAI 53, Vol. 1 Part 1-2, Winona Lake, 2010, S. 941.
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Dies ist in Mari hurr. 8 nicht der Fall. Soweit Spatien vorhanden sind, sind sie überwiegend sehr schmal, so dass die Segmentierung der Wörter schwierig ist. Auch ist nicht immer ohne weiteres klar, ob ein Spatium worttrennend ist oder nicht: In Z. 1 folgt auf pu-lu-ki-ir ein Spatium. Ein wortauslautendes -r ist bei hurritischen Wörtern allerdings äußerst selten14. Das folgende RI kann nicht wortanlautend sein, eine Lesung tal entfällt wohl wegen des folgenden ni, da dieses nach den Beispielen šal=li („Tochter“) und el=li („Schwester“) assimiliert werden müsste. Plausibler ist es, die Worttrennung hinter pu-lu-kivorzunehmen. pul- ist als Wurzel bezeugt15, die Bedeutung ist allerdings unbekannt. Für eine Wurzelerweiterung -o/ur- liegen ein sicherer und einige mögliche Belege vor16. Diese Segmentierung führt zu einem Nomen irri, das selten, aber doch vereinzelt als Namenselement bezeugt ist17. Die anschließende Zeichenfolge -ni-bi- könnte als Relator und Genitivsuffix (~ -ne=ve-) gedeutet werden, dies ist aber unwahrscheinlich, weil das Genitivsuffix in den Beschwörungen aus Mari sonst mit WA geschrieben wird. Daher ist es wahrscheinlicher, ni zu dem vorausgehenden Wort zu ziehen, also irrini anzusetzen, und pí-i[š- einem dritten Wort zuzuordnen. In Z. 2 könnte tu-ri-in-na als Absolutiv Sg. (turi „Mann“) mit dem enklitischen Pronomen der 3. Ps. Sg. -nna bestimmt werden. Wahrscheinlicher ist eine Deutung nach der Parallele d]u-u-ri-in-na KBo 17.94 (= ChS I/5, 77) iii 13’ (zu turi „unten“) in einem Ritual zur Beschwörung der Götter der Unterwelt. S. Görke (ed.), hethiter.net/: CTH 449.1.3 übersetzt die Form mit „als untere“ (bezogen auf Allani), analysiert demnach turi=nn(i)=a (Assoziativ-Äquativ). In Z. 3 ist i-šu-um vielleicht als ergativische Verbalform der 3. Ps. Sg. von einer semantisch noch nicht sicher gedeuteten Wurzel iž- zu bestimmen (iž=o=m)18.
14 Ein r-Stamm ist in den vorliegenden hurritischen Grammatiken nicht genannt. Ein seltenes Beispiel ist das Theonym Nēġar (dni-e-ḫa-ar, dni-ḫa-a-ar), s. B. van Gessel, OnomasticonoftheHittitePantheon,PartOne, HdO 33/1, Leiden, 1998, S. 333. 15 Th. Richter, BibliographischesGlossardesHurritischen, Wiesbaden, 2012, S. 324. 16 D. Prechel & Th. Richter, “Abrakadabra oder Althurritisch” (s. oben Anm. 4), S. 354 Anm. 113. Die beiden Autoren sehen die Wurzelerweiterung -o/ur- auch in der Wurzelerweiterung der Reziprozität -ugār-. 17 Th. Richter, VorarbeitenzueinemhurritischenNamenbuch,ErsterTeil, Wiesbaden, 2016, S. 401. 18 Für die einschlägige Forschungsliteratur s. Th. Richter, BibliographischesGlossar desHurritischen, Wiesbaden, 2012, S. 102.
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Z. 4: Falls am Anfang der Zeile š]u- leicht eingerückt ist und kein kurzes Zeichen vorausgeht, liegt das Personalpronomen der 1. Ps. Sg. im Direktiv auf -da vor („zu mir“). zu-zi-t[i!? ist eine Ableitung von der Wurzel suz-, die in einer hurritischen Glosse des aus Amurru stammenden Briefes EA 170 begegnet (zu-zi-lama-an) und dort den akkadischen Ausdruck u pānī-šunu ṣabat „meet with them“ glossiert19. Die lange akzeptierte Gleichung mit akk. ṣabātu„ergreifen, nehmen“ ist durch W. L. Morans Übersetzung des Ausdrucks mit „to meet, face to face“ hinfällig geworden. Die grammatische Erklärung der Glosse zeigt, dass hier eine recht genaue Umsetzung des akkadischen Ausdrucks vorliegt: suz=i (Imperativ), -lla- (enklitisches Pronomen der 3. Ps. Pl.), mān(?) (Konnektivum)20. Ob es sich im Kontext der Beschwörung um dieselbe Wurzel handelt, muss natürlich offenbleiben (bei Wurzeln der üblichen Struktur CVC mit graphischem u-Vokal sind stets vier Optionen möglich: o/u/ō/ū). Auch wenn das dritte Zeichen von zu-zi-t[i!? richtig gelesen ist, bleibt es zweifelhaft, ob hier eine Bildung auf -idi vorliegt, da der Text das stimmhafte Allophon in Z. 14 mit -di- wiedergibt. Z. 6 bietet wohl nur ein einziges Zeichen. ši kann als šī „Auge“ oder als Imperativ eines Verbs bestimmt werden, für das Verf. die Bedeutung „bestaunen“ angesetzt hat21. Es kann auch nicht ausgeschlossen werden, dass das Althurritische eine Entsprechung zu dem urartäischen Verb ši- „bringen“ besaß. Z. 8 enthält mit -lla wohl das enklitische Pronomen der 3. Ps. Pl. Z. 9: ḫuž=i=a Präs. 3. Ps. Sg. Ergativ zu ḫuž- „binden“? Z. 14: Negativform auf -ud- zu ur- „vorkommen, existieren“ oder ūr- „wünschen“? Z. 15: Wohl aġr=i=a=ma Präs. 3. Ps. Sg. zu aġr- „räuchern“, mit Negativsuffix oder Konnektivum.
19 W. L. Moran, The Amarna Letters, Baltimore/London, 1992, S. 257f. So auch A. F. Rainey, TheEl-AmarnaCorrespondence, HdO 110, Leiden, 2014, S. 832f. 20 Für frühere Bezugnahmen auf die Glosse s. D. R. M. Campbell, MoodandModality, S. 39 mit Anm. 17. 21 G. Wilhelm, Kleine Beiträge zum Hurritischen, StBoT 64, Wiesbaden, 2018, S. 429f. mit Anm. 5. Der Sachverhalt ist bei Th. Richter, BibliographischesGlossardes Hurritischen, S. 366, versehentlich stark verkürzt dargestellt.
SIM’ALITES AT ṬABATUM AND THE ORIGIN OF THE KINGDOM OF THE “LAND OF HANA” Shigeo YAMADA*
The study of the Old Babylonian texts, history and culture was a totally new research field for me before I started studying the Old Babylonian texts from Tell Taban in 2006. Since the first meeting with Dominique Charpin at Philadelphia in 2007, I had the privilege of spending precious time with him, as well as other French specialists of the Mari texts, in which he continuously offered the most profitable and useful advice to me. This article is a small token of my gratitude for his kind assistance and warm friendship. The texts related to the so called kingdom of the “Land of Hana,” established in the Middle Euphrates in the late Old Babylonian period, were first systematically studied by A. Podany (2002). Since then, with the publication of additional texts, information about this kingdom has gradually increased. Particularly, several texts originating from Hirbet edDeniye (Harradum) and Tell Taban (Ṭabatum/Ṭabetu) shed new light on the early stage of that kingdom, decades after the fall of the Mari kingdom of Zimri-Lim in the same region by the advance of Hammurabi of Babylon.1 There is still no evidence, however, that indicates the name of this kingdom in its early stage, i.e., the Early Hana Period according to the terminology proposed by Podany 2002. Nevertheless, it is possible that the kings of the Early Hana Period called themselves “the king of the Land of Hana (šarmātHana),” just as the later kings who ruled the same kingdom, including Sinia, Išar-Lim, Iggid-Lim, Isih-Dagan, Ahuni, * University of Tsukuba. I would like to thank Amanda Podany who generously made available the draft of her forthcoming paper and offered valuable comments on this paper. I am also grateful to Walther Sallaberger, Daisuke Shibata, and Masamichi Yamada, who gave me useful advice on several issues discussed in this paper. This study is financially supported by the Japanese Grants-in-Aid for Scientific Research (MEXT KAKENHI 24101007 and 16H01948). 1 Hirbet-ed-Deniye: Joannès 2006 (Harradum). Tell Taban: Shibata 2009; Shibata & Yamada 2009, esp. p. 89–91; Yamada 2008; Yamada 2011a; Yamada 2011b; Yamada 2016; and Yamada forthcoming.
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and Hammurapi, did in the 15th–14th centuries BC.2 In this article, I will review the available evidence to examine the circumstances of the foundation of the kingdom, while considering its dynastic origin. 1. CHRONOLOGICAL SETTING The first three kings of the Early Hana Period, Yapah-Sum[u-abu], IṣiSumu-abu, and Yadih-abu, are attested as the king (LUGAL) in several contracts from Terqa.3 The chronological order of their reigns is considerably certain based on the prosopographical data given in the documents assigned to their reigns, as Dominique Charpin compellingly argued.4 Furthermore, the total length of the three kings’ reigns was estimated on the same basis to have been a period of 20 to 30 years,5 and it can safely be synchronized with the reign of Samsu-iluna, son of Hammurabi of Babylon, based on several pieces of evidence, direct or circumstantial. Most notably, the name of Samsu-iluna’s 28th year commemorates his defeat of Yadih-abu, reading: “the year in which Samsu-iluna the king, by the command of Enlil, by the wisdom and strength given by Marduk, crushed like a mountain with his terrifying šita-weapon and his mace, the 2 The royal title šar māt Hana is attested in reasonably readable writing for the following kings: Sinia: LUGAL K[UR?] ha-n[a] (seal of Qīš-Addu TQ 12-6; see Podany 2014, p. 65–66; Qīš-Addu, son of Sinia is probably not a king but a governor, as Podany suggested [ibid.]; this dismisses the previous view regarding Qīš-Addu as king [Rouault 1992, p. 254 and 2004, p. 56; Charpin 2002, p. 78; Yamada 2011a, p. 69]), Išar-Lim: LUGAL KUR ha-n[a] (seal of Podany 2002, text 1); Iggid-Lim: [L]UGAL KUR ha-[na] (seal of Podany 2002, text 11); Isih-Dagan: [LUGAL KUR ha]-na (seal of Podany, text 12), LUGAL KUR [ha]-na (seal impression on an unpublished royal grant in a private collection [communication Walter Sallaberger]); Ahuni: ⸢LUGAL KUR ha⸣-na (Yamada 2011a, p. 67–69; Hammurapi: LUGAL KUR ha-na(seal of Podany 2002, texts 14 and 16). For more details about the royal seals in the Early and Middle Hana texts, see the elaborate study of Podany 2014, p. 58–67. For the dating of 15th–14th centuries BC for those kings, see Podany 2014, p. 68, and Podany forthcoming. Podany also assumes (forthcoming, n. 1) that the kingdom was called “the Land of Hana” from the beginning of the Early Hana kingdom, noting a number of points, including: (1) the region was known as “Mari and the land of Hana” with the Mari kings; (2) Yapah-Sumu-abu was called UGULA Hana in a tablet from Alalakh before he became the king of Hana; (3) the Middle Hana kings seem to have consciously emulated the earlier kings who had ruled in the same region, using the old gods in their oaths, taking archaic royal names, and maintaining ancient legal practices. I follow this view in all the points. 3 Yapah-Sum[u-abu] (Rouault 1984, text 8: 20), Iṣi-Sumu-abu (ibid., text 9: 19), Yadih-abu (ibid., texts 1: 20, 41; 2: 15, 39, and passim). 4 Charpin 2002, p. 64 with n. 23. 5 Podany 2002, p. 37.
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hostile kings Yadih-abum and Mutihuršan.”6 Whether or not Samusuiluna’s aggression caused the end of Yadih-abu’s reign, it was probably only a raid, since Terqa continued functioning as the center of the independent Middle Euphrates kingdom, and the subsequent local kings, including Zimri-Lim, Kaštiliašu, Šunuhru-Ammu, and Ammi-madar, ruled the city and its surroundings independently.7 The historical circumstances of the foundation of the Early Hana kingdom are unattested in any documentation. Nevertheless, the kingdom was most probably founded during the period of the broad rebellion of the major cities in Babylonia and its surroundings that broke out against Samsu-iluna in his Year 8 and continued for a few subsequent years, as Podany and Charpin have suggested.8 Accordingly, the reigns of Yadihabu’s predecessors, Yapah-Sumu-abu and Iṣi-Sumu-abu, must be assigned to the period between Samsu-iluna’s Year 8 and the above-mentioned year of the defeat of Yadih-abu, i.e., Samsu-iluna’s Year 28.9 2. LETTER TAB T05B-43 A new piece of evidence that sheds light on the origin of the Early Hana kingdom is found in a letter from Tell Taban (Tab T05B-43). It is a letter sent from the king Iṣi-Sumu-abu to Yasim-Mahar, the mayor or sugāgum representing the local society of Ṭabatum (Tell Taban). The letter reads, as follows:10 obv. 1 2 3 4 5 6
a-naia-si-im-ma-har qí-bí-ma um-mai-ṣi-su-mu-a-bi-ma a-na URU.KI sa-la-hi-⸢im⸣ ⸢ù⸣ ma-aṣ-ṣa-ra-tim ni-dia-hi-imlata-ra-aš-ši ba-lumzu-uk-ki-imùka-pa-di-im
6 CDLI: https://cdli.ucla.edu/tools/yearnames/HTML/T12K7.htm [checked on November, 2018]). 7 For Zimri-Lim’s chronological position preceding the others, see below n. 22. 8 Podany 2002, p. 34; Charpin 2004, p. 336–342. 9 The number of attested year names are at least two for Iṣi-sumu-abu (Tab T05-4 [Yamada 2008 and 2012]; Tab T05B-39 [Yamada 2011b]), and eight for Yadih-abu (for references, see Yamada 2012, p. 597 n. 27). 10 The letter with its entire text is published with photo, hand copy, transliteration, translation, and notes in Yamada forthcoming.
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7 sa-la-hu-umlauṣ-ṣí-i 8 sa-la-hu-umšu-úba-lumzu-u[k-ki-i]m 9 ùka-pa-di-i-im 10 uṣ-ṣi-i-ma 11 ùhi-ṭú-umi-naURU.KI šu-a-t[u] 12 ib-ba-aš-ši-ma 13 ki-maka-talu-úa-ia-ab 14 DUMU si-im-a-al rev. 15 [x] xx […] 16 [U]D tup-pi LUGAL ⸢il-li-ka⸣-ak-⸢kum⸣ 17 it-tiLÚ.MEŠ ah-hi-šu 18 a-nazi-mi-šu-úri-de-e-šu (remainder left out) “(1–3) Say to Yasīm-Mahar. Thus says Iṣi-Sumu-abu. (4–5) Do not procrastinate about the city, the flock (salahum), and the watch posts. (6–7) Without the purification rite and omen-consultation, the flock should not go out. (8–14) If the flock goes out without the purification rite and omenconsultation, and damage occurs to that city, it will be as if you are an enemy of the Sim’alites. (15) ….. (16–18) On the day when a tablet of the king reaches you, conduct it (the flock) with its “brothers” according to it (the instruction of the tablet).” (Remainder left out)
As I have discussed elsewhere (Yamada forthcoming), the king commanded the mayor here to take continuous care of the city, the flock (salahum) that belonged to its urban unit and often moved outward for pasture, as well as the watch posts located outside of the walled main body of the city.11 Then, the letter tells: if the flock goes out without the necessary ritual and divination, and any damage occurred to the city, “it will be as if you are an enemy of the Sim’alites (kīmakâtalūayyābmār Sim’al).” This reference to the Sim’alites implicates that the family of the king Iṣi-Sumu-abu belonged to the Sim’alite tribe, similar to the family of Zimri-Lim of Mari.12 Furthermore, Ṭabatum is known to have paid the sugāgūtum-tax to Zimri-Lim of Mari, and thus was probably settled 11 I have discussed (Yamada forthcoming) that the word sal(a)hum, which was often interpreted as the irrigated suburban area outside the walled city, is actually the flock of animals and people, as J. Eidem first noted (Eidem 1991). I have also pointed out that the word originates from the Amorite-Akkadian root of šlh meaning “to send, set free out” and in a passive sense, means “one sent free out (of the city).” 12 For the Sim’alite tribal origin of Zimri-Lim’s family, see Durand & Charpin 1986, esp. p. 150–152; Anbar 1996; Durand 2004, esp. p. 116 and 184–187.
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by the Sim’alite population of that time, as L. Marti argued (2008, p. 12–17; cf. Ziegler 2011, p. 7).13 Moreover, the letter may suggest that the Sim’alite occupation of Ṭabatum had continued up to this time. This new information may encourage us to review the historical circumstances hidden behind the common tribal origin of Zimri-Lim and Iṣi-Sumu-abu, while examining how much had changed or continued between the regimes of those two Simi’alite kingdoms. 3. YAPAH-SUMU-ABU IN A DEED
FROM
ALALAKH
Another intriguing piece of evidence that may become a bridge between the family of Zimri-Lim and the Early Hana kingdom is a deed found from Stratum VII of Alalakh (Wiseman 1953, no. 56 = Dietrich & Loretz 2004, p. 104–107, no. 22.05). The deed refers to Yapah-Sumu-abu with his title the “overseer of Hana (UGULA ha-na),” as one of the witnesses. Several scholars proposed the possibility to identify this person with “the king Yapah-Sum[u-abu] (LUGAL ia-pa-ah-su-m[u-a-bi]),” the first king of the Early Hana kingdom referred to in a contract included in the Puzurum archive of Terqa (Rouault 1984, no. 8: 20) and restoring his name as such.14 The identification may indicate, as Podany has most carefully argued (Podany 2002, p. 32–34), that Yapah-Sumu-abu was a Hanaean leader who escaped from the Middle Euphrates region before the attack of Hammurabi15 and that he took asylum in the kingdom of Yamhad before he returned to the region to establish the Early Hana kingdom. This article will reexamine this hypothesis. The deed of Alalakh includes the purchase of several entire towns near Alalakh, including Šallun, Tarmanne, and Amakwan, as well as some lands found in other towns: Halba, Ure and Erirambi. These lands were 13 As L. Marti has clarified, the sugāgūtum was a one-time tax in animals paid by tribal leaders specifically when they settled newly acquired lands in the time of Zimri-Lim (Marti 2008, p. 10–19). According to Marti, it was actually paid in installments over a number of years but was still different from the usual annual tax (biltum). See also Yamada 2012, p. 598–599 concerning the sugāgūtum tax paid from Ṭabatum to Zimri-Lim. 14 O. Rouault and G. Buccellati first suggested that Yapah-Sum[u-x] of Rouault 1984, no. 8: 20 may be identical with Yapah-Sumu-abu, a Hanaean leader (UGULA Ha-na) found as a witness of the land conveyance from Alalakh (Wiseman 1953, no. 56: 47) (Rouault 1984, p. xvii, 4 and 46). This was followed by Podany (2002, p. 32–34) and Charpin (2002, p. 65) among others. 15 For the extension of Hammurabi’s advance to the mouth of the Balih river, see Stol 1976, p. 40 and Charpin & Ziegler 2003, p. 244–245 with n. 707.
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sold by a certain Labbina to Irpa-Addu, who is probably identical to his namesake who assumes the title of “chief merchant (UGULA DAM. GÁR.MEŠ)” in other documents from Alalakh (Wiseman 1953, no. 57: 3; ibid., no. 77: 16 = Dietrich & Loretz 2004, p. 131–132, no. 23.02). The purchase was made for a great amount of silver (3,080 sheqels) and goods, including barley, fodder, oil, wine, garments, textiles, and leather products, with the additional condition that Irpa-Addu gives Labbina the permission to use a specific size of fields, as well as an annual supply of goods throughout the latter’s lifetime. Reflecting the scale of the deal, the contract has been concluded with witnesses of high status, in which Yapah-Sumu-abu was included. The list (ll. 43–51) reads: 43 44 45 46 47 48 49 50 51
IGI ab-⸢ba⸣-AN LUGAL IGI ia-ri-im-li-ima-hi LUGAL IGI ki-li-ku-ni SUKKAL IGI zi-im-ri-sa-masDUB.SAR IGI ia-pa-ah-su-mu-a-bi UGULA ha-na IGI am-mu-sa-ma DI.KUD IGI a-ia-na-bi-il-la UGULA GIŠ.ŠUKUR IGI ni-wi-ri-a-du ⸢ù⸣ IGI ir-pa-dIŠKUR
Abban (or Abba’el) the king (LUGAL), leading the list of witnesses, is certainly the king of Yamhad, son of Hammurabi and grandson of YarimLim.16 Yarim-Lim’s death and the accession of his son Hammurabi must have taken place in Zimri-Lim’s Year 10, since a reference to YarimLim’s burial is found in a document from Mari dated to that year (ARM 25 = Limet 1986, no. 17: 3).17 According to the established MariBabylon synchronism (Charpin & Ziegler 2003, p. 262), this is Year 28 of Hammurabi of Babylon (1765 BC). Furthermore, Mutia and TillAbnû, two kings from Tell Leilan who reigned in the eponym of Habilkēnu (1749/48) and those of Amur-Ištar (1748/47) and Ipqu-Ištar (1747/46 BC), respectively (Eidem 2011, p. 11), were contemporaries of Hammurabi of Yamhad, as confirmed by the correspondence between them (Eidem 2011, p. 16, 70–72 and 94–95 with letters 1–4 and 23). These combined pieces of evidence suggest that Hammurabi of Yamhad must have outlived Hammurabi of Babylon (1792–1750),18 and that 16
Klengel 1992, p. 60–61; Zeeb 2001, p. 89–101. As discussed by Villard 1986, p. 410 n. 165, and Charpin 2001, p. 52–53, no. 53; cf. Charpin & Ziegler 2003, p. 229 n. 550. 18 As Zeeb has already suggested (2001, p. 102). 17
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Abban, son of Hammurabi of Yamhad, succeeded his father’s throne in all probability during the early years of the reign of Samsu-iluna, son and successor of Hammurabi of Babylon.19 Therefore, the deed under discussion should date to the early part of Samsu-iluna’s reign. This conclusion is well in accordance with the proposed identification of Yapah-Sumuabu, the UGULA Hana, with the first king of the Early Hana kingdom. The second witness, Yarim-Lim “brother of the king,” is the person to whom king Abban entrusted the rule of the city of Alalakh (Klengel 1992, p. 60–61; Zeeb 2001, p. 2–102). Moreover, the following witnesses, including the vizier (sukkalu), judge, and chief-lance-bearer, seem to have been the magnates of the kingdom of Yamhad or the city of Alalakh. The importance of the contract is evidenced not only in these prominent people but also in the magnitude of the deal. Thus, YapahSumu-abu, being placed in the fifth position in the witness list, should have been a personage of significance. His title UGULA ha-nais unattested anywhere else. Nevertheless, the term UGULA may mean a person in charge of a specific unit of people (soldiers, workers, merchants, officials, etc.), lands (fields, city, district, etc.) or tribes (CAD A/I under aklu). It is probable that he was the leader of Hana as a foreign tribal group, no matter what political or military role those people had in the kingdom of Yamhad. The fundamental study of Durand & Charpin 1986 demonstrated that the term Hana was applied in the Mari letters to the semi-nomadic people who had some relations, positive or negative, with the regime of the Mari kingdom, denoting either Yaminites or Sim’alites. After further studies of the term by a number of scholars,20 it appears now that Hana is a tribal-geographic term denoting a branch of the Amorite people living mainly in Upper Mesopotamia, and that it is the larger ancestral tribal entity embracing a number of sub-tribes, Yaminites, Sim’alites, as well as some others. The term then probably started being used secondarily to mean the semi-nomadic pastoralists as against the city dwellers, or specifically the Sim’alites as the tribe of the ruling family of the Mari kingdom, in contrast to the Yaminites.21 Regarding the last use of the term, 19 The synchronism between Abban and Samsu-iluna may also be supported by a letter of unknown provenance sent to Abban (a[b-ba]-an) from Samsu-iluna (AbB 7, no. 1) (cf. Klengel 1992, p. 60–61; Zeeb 2001, p. 102–103). 20 Streck 2000, p. 49–53; Heimpel 2003, p. 34–36; Durand 2004; Anbar 2005; Guichard 2011; Ziegler & Langlois 2016, p. 119 and 309 with bibliography cited there. 21 Durand & Charpin 1986, p. 150–155; Streck 2000, p. 49–50; Heimpel 2003, p. 34–36.
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M. Guichard (2011, p. 500) assumed that the majority of people called Hana(eans) in Mari texts were actually Sim’alites. Accordingly, the title UGULA Hana was possibly given to the leader of the narrow sense of Hana, i.e., Sim’alites, who were in close relations with the family of Zimri-Lim. In this connection, it should be noted that one of the Early Hana kings who ruled the same local kingdom centered on Terqa was named Zimri-Lim, apparently commemorating Zimri-Lim, king of Mari.22 The name element “Sumu-abu,” applied to the names of the two earliest kings of the Early Hana period, Yapah-Sumu-abu and Iṣi-Sumu-abu, was once regarded as referring to the founder of the first dynasty of Babylon and implying Babylonian political influence over the Early Hana kingdom (Rouault 2000, p. 267; cf. Podany 2002, p. 34). This view, however, should be dismissed, since it appears now that Sumu-abum was not the founder of the first dynasty of Babylon, but an Amorite tribal and military leader who led a number of other Amorite rulers, including Sumu-la-el, the actual first king of Babylon.23 The names Yapah-Sumuabu and Iṣi-Sumu-abu, just may mean “the name/descendant of the father shines/comes out,” or less likely might perhaps have commemorated the old historical figure Sumu-abum.24
22 For Zimri-Lim of Terqa attested in still unpublished tablets found at Terqa, see Rouault 1992, p. 251 with n. 19; Rouault 1995, p. 102; Rouault 2000, p. 267; and now, Rouault 2017, which includes several most important pieces of information about those unpublished tablets (TQ 12–17, TQ 12-20, TQ 12-11): (1) the father-son royal succession of three generations, Yadi(h)-abu – Zimri-Lim – Kasapan; (2) the oath formula by Šamaš, Marduk, Almuš, and the king Zimri-Lim in one of the documents (TQ 12-17), but the oath with Šamaš, Dagan, Itur-Mēr, and the king (Zimri-Lim or Kasapan) in the other two (TQ 12-20 and TQ 12-11); (3) TQ 12-11 (grant by Zimri-Lim) refers to the scribe Sîn-nādinšumi, who is apparently identical to the namesake mentioned in Rouault 1984, no. 6 (Yadih-abu): 48, thus defending Rouault’s identification of Yadi(h)-abu, father of ZimriLim (attested in the unpublished text TQ 12-11), with Yadih-abu, the contemporary of Samsu-iluna, well attested in the Puzurum archive (Rouault 1984). These points may dismiss the separation of two Yadi(h)-abus, one in the Early Hana Period and the other in the Middle Hana Period, as proposed by Podany (2002, p. 43) and followed by Charpin (2002, p. 70) and myself (Yamada 2011a, p. 76–77). If one should follow Rouault, it would appear that Zimri-Lim and Kasapan are to be regarded as kings of the Early Hana kingdom just after Zimri-Lim’s father, Yadih-abu. As for the revival of the Mari royal names, it is also notable that there was a king called Iggid-Lim, the practical namesake of Yaggid-Lim, father of Yahdun-Lim, of Mari, later in the Middle Hana period (Podany 2002, p. 63–64 and 126–129 [text 11]). 23 Charpin 2004, p. 80–86; Goddeeris 2002, p. 319–325; and recently de Boer 2018. 24 de Boer 2018, p. 54; cf. Gelb 1980, p. 22 (JP’ “to shine” JṢ’/WṢ’ “to go out”); Streck 2000, p. 191 (Ia-pa-ah-su-mu-a-bi Yaypa‘-śumu’abi “Aufgestrahlt ist Śumu’abi”), and p. 156 (’Iṣī-nabû“Ershiene ist Nabû”).
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4. THE ROYAL
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TITLES
A further insight into the tribal-dynastic identity of the old and new Middle Euphrates kingdoms, i.e., those of Mari and “Hana,” may be gained from the royal titles of the kings of Mari, who chronologically preceded Yapah-Sumu-abu “UGULA Hana” of Alalakh Stratum VII and the later kings who assumed the title “LUGAL KUR Hana.” The titles of the two kings of Mari, Yahdun-Lim and Zimri-Lim, are attested as follows (assembled already in Charpin 2011, p. 46–47): Yahdun-Lim: LUGAL ma-ri.KI tu-ut-ul.KI ùma-atha-na (RIME E4.6.8.1 [cone]: 3–5); LUGAL ma-ri.[KI] ùma-atha-na (RIME 4, E.4.6.8.2 [brick]: 19); LUGAL ma-ri.[KI] ù ma-at DUMU si-im-[a-al] (RIME 4, E.4.6.8.6 [impression of a seal of Nagiha[…], daughter of Zimri-Lim]: 3); lu[gal ma-ri.ki kur dumu-me[š] si-im-⸢a⸣-[al …] ha-na.ki (Cavigneaux & Colonna d’Istria 2009, p. 53 and 68, TH00-T68 [school text fragment, in Sumerian]). Zimri-Lim: LUGAL ma-ri.KI ùma-(a-)atha-na.KI(RIME 4, E4.6.12.3: 3-425 [building inscription]); E4.6.12.4: 6–7, E4.6.12.5: 4–5, E4.6.12.6: 4–5 (three different seal impressions).26
These titles apparently reflect the kings’ rule over the city of Mari and its extensive surrounding area in which the people of Hana were dominant. Among the Hanaeans, Sim’alites obviously occupied the central political position, as suggested by the title of Yahdun-Lim, in which DUMU (.MEŠ) Sim’al appears, while replacing or juxtaposing with Hana(KI).27 In my view, the term Hana does not always mean the nomads or Bedouins (see above), but it may have meant the population group united by tribal connections, the origin of which had been semi-nomadic but some of whom settled in towns to live a sedentary life. It is understandable therefore that the rulers of the Early Hana kingdom assumed the title “the king of the land of Hana,” referring to the land traditionally controlled by such a people of Hana, without mentioning the name of the lost capital of Mari. Thus, I believe that the royal title “the king of the land of Hana,” attested so far only for the later rulers (see above), was borne already by the founder of the kingdom, Yapah-Sumu-abu, and his successors.28 25 There is no place to restore [tu-ut-tu-ul.KI] after ma-ri.KI in the end of l. 3, as Charpin & Ziegler pointed out (2003, p. 182 n. 90; also Charpin 2011, p. 45). 26 For the same title attested in treaties, see further Charpin 2011, p. 45. 27 Cf. Kupper 1957, p. 30; Durand & Charpin 1986, p. 154–155; recently, Charpin 2011, p. 46. 28 This is also the opinion of A. Podany, who assumes for now that the kingdom was already called Hana for the Early Period, enumerating several reasons (Podany forthcoming, n. 1; see above n. 2 of the present article).
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5. SIMILARITIES BETWEEN THE KINGDOM OF MARI AND THE EARLY HANA KINGDOM IN ADMINISTRATION AND CULTURE
Aside from the similarity of the geographical location and the tribal relations of the kingdom of Mari and those of the Early Hana kingdom, there are a number of notable affiliations between the two kingdoms in administrative-legal and religious-cultural viewpoints, as Charpin has most extensively discussed (2011, esp. p. 53–56). It is important now to review those affinities and consider their historical implications. 5.1. Administrativeorganizationwithšāpiṭumandsugāgum In the sphere of the kingdom of Mari, provinces were each ruled by a provincial governor called šāpiṭum (see Lion 2001), and a mayor, termed sugāgum (see Marti 2008), was nominated from the local society of each of the cities to take responsibility for its administration. These terms for administrative positions are peculiarly different from the traditional Babylonian terms for the provincial governor and the mayor, i.e., šāpirum and rabiānum.Moreover, the šāpiṭum and sugāgumare notably found in the witness lists of several legal documents from the realm of the Early Hana kingdom (Charpin 2011, p. 53). šāpiṭum: Charpin (ibid.) has enumerated the attestation of šāpiṭum at Terqa, Harradum, and Ṭabatum in the realm of the Early Hana kingdom: i-ba-alpí-DINGIR ša-pi-ṭum (Rouault 1984, no. 3: 30) from Terqa, issued under Yadih-abu (l. 3); hi-iṣ-ni-dda-ganša-pi-ṭì (Rouault 1984, no. 5: 24 [Terqa]) issued under Yadih-abu (l. 5); [m]na-ap-sú-na-dIŠKUR ša-pí-ṭum (Joannès 2006, no. 23: 3 [Harradum]) in Year 6 of Samsu-iluna (so already Charpin, op. cit., rather than Year 7 of Ammi-ditana as given in the editioprinceps); m su-mu-ha-am-mi ša-pí-iṭ ⸢URU.qa⸣-ṭú-na-an.KI (Yamada 2010, Tab T064: 30 [Ṭabatum]) issued under Iṣi-Sumu-abu (ll. 21 and 43). sugāgum: bi-na-i[š8-tá]rsu-ga-gu (Rouault 1984, no. 9: 23 [Terqa]), issued under Iṣi-Sumu-abi (l. 19). Charpin noted that the term sugāgum was used at Harradum under the rule of Zimri-Lim of Mari, as well as previously under that of the upper Mesopotamian kingdom, whereas the term rabiānum was used later under the influence of Babylon, particularly in Year 26 of Samsu-iluna (ll. 25 and 52–54) and during the reign of Abi-ešuh (no. 29: 2f., no. 30: 1, 5, 11, 26 and 27 [Year 18 of Abi-ešuh (ll. 30–32)]) (Charpin 2010; Charpin 2011, p. 53). As I have argued (Yamada 2008 and 2012), the circumstantial evidence suggests that Yasim-Mahar of Ṭabatum was a sugāgum nominated from the local society of Ṭabatum. A further new piece of evidence is a fragmentary letter from Tell Taban (Tab T06-3 + Tab T06-17 [unpublished]), which was likely sent from the king Iṣi-Sumu-abi
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to Yasim-Mahar.29 The letter refers to sugāgī(pl.), apparently emphasizing the importance of the sugāgum’s duty in the towns located in the border districts of the kingdom, such as Ṭabatum. It reads: LÚ.su-ga-gi i-naap-pí pa-ṭim aš-ta-na-ak-ka-an “I set continuously sugāgū in the tip of the border area” (ll. 37–38). Ṭabatum was a town of importance on the northern frontier of the kingdom of Mari in the reign of Zimri-Lim (Ziegler 2011, p. 7–8), and it was probably in a similar political position for the king of the Early Hana kingdom.
5.2. Deitiesintheoathformulaoflegaldocuments The most striking point of continuity found in the legal documents of Mari and those of the Early Hana kingdom is the persistent inclusion of Itur-Mer in the oath formula, the phenomenon noted and discussed by I. Nakata (2011), as well as by D. Charpin (2011, p. 48–50).30 Charpin assembled a list of documents from Terqa that include Dagan, Itur-Mer, and the king (Yapah-Sumu-abu [Rouault 1984, no. 8: 18–20], or IṣiSumu-abu [Rouault 1984, no. 9; 18–19]) in the oath formulae, as well as those including Šamaš, Dagan, Itur-Mer, and the king (Yadih-abu [Rouault 1984, no. 1: 19–20; no. 2: 14–15; no. 3: 24–25; no. 4E: 22–23; no. 5: 15–16; no. 6: 27–29], Kaštiliašu [Podany 2002, text 1: 26–28; text 2: 26–28; text 3: 21–23; Rouault 1984, no. 10: 5’–6’], and Ammi-madar [Podany 2002, text 9: 34–36]). We must add to this list of the documents referring to the same divine trio, Šamaš, Dagan and IturMer, Zimri-Lim and Kasapan, who now appear likely to have been the immediate successors of Yadih-abu, according to the new data revealed by Rouault (2017; see above n. 22). Dagan is, in all probability, the supreme deity of the whole region along the Middle Euphrates (ah purattim) and its surroundings, and Itur-Mer is the lord of the city of Mari, as Nakata most persuasively demonstrated (2011, esp. p. 130–132; also Charpin 2011, p. 50). The exceptional combination of Dagan and Addumahani, attested in the royal land grant issued by Iṣi-sumu-abu and found in Ṭabatum (Yamada 2008; revised in Yamada 2012, p. 593–594, ll. 26–27), may best be regarded as the pair composed of the chief god 29 The beginning of the letter reads, including the names of addressees and a sender, as follows: [a-naia-si-im]-ma-har [DN-id-di]-nam [ùwa-ši-bu-ut URU.tà-b]a-tim.KI [qibí]-ma [um-mai-ṣi-su-mu-a]-bu-ma“[To Yasīm]-Mahar […-iddi]nam [and the residents of Ṭab]atum, thus [says] [Iṣi-Sum-a]bu(ll. 1–5). 30 Other continuous elements in the legal documents, such as punishment with smearing hot asphalt and providing a particular kind of belt (nēbehum), are also found, as Charpin noted (2011, p. 54–55).
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of the entire region of the Middle Euphrates and the local god worshiped by the people residing in and around Ṭabatum, either nomad or sedentary.31 Whether the chief city god of Terqa was Dagan or Ikrub-El,32 it is curious that Itur-Mer, the city god of Mari, continued to appear in the oath-formula of the Early Hana documents after the decline of Mari. To explain this phenomenon, some scholars supposed that a segment of the Mari royal administration fled to Terqa (Charpin & Ziegler 2003, p. 245; Nakata 2011, p. 135) or that Mari maintained its status as the capital even after its destruction by Hammarabi’s force (Charpin 2011, p. 51). One may wonder, however, whether the worship of Itur-Mer could have been preserved with the Sim’alite families, which presumably fled from Mari to seek asylum in the realm of Yamhad (Aleppo) and then returned to their homeland to revive their kingdom there, including the worship of Itur-Mer. 5.3. Calendarandfestivals The tablet discovered at Tell Taban (Tab T05B-39), dating to the reign of Iṣi-Sumu-abu and recording the monthly rotation for a job for the pudûm ritual, revealed eleven month names used in the Early Hana kingdom: Hibirtum, dIGI.KUR (probably read Hubur), Kinūnum, Dagān, Lilliyātum, Bēlet-bīri, Kiṣkiṣṣum, Ebūrum,Urāhum,Malkānu, Lahhum) (Yamada 2008 and 2012). These month names follow the fifth to twelfth and then the first to the third months of the standard calendar used in Old Babylonian Mari (1. Urāhum, 2. Malkānum, 3. Lahhum, 4. Abum, 5. Hibirtum, 6. Hubur/dIGI.KUR, 7. Kinūnum, 8. Dagān, 9. Lilliyātum, 10. Bēlet-bīri, 11. Kiṣkiṣṣum, 12. Ebūrum).33 An almost identical set of month names is known from Terqa in the Early Hana period (Malkānu, Lahhum, dIGI.KUR.RA, Kinūnum, Lilliyātum, Bēlet-bīri, Kiṣkiṣṣum, Ebūrum), particularly in the reigns of Yadih-abu, Kaštiliašu, ŠunuhruAmmu, and Ammi-madar.34 Furthermore, the month Lilliyātum is attested
31 Yamada 2011b, p. 139. I hesitate to follow Charpin’s view to regard Dagan and Addu-mahani as representing the sedentary population of the Middle-Euphrates (ahpurattim) and the nomads (mātHana), respectively, acutely contrasting the sedentary and the nomads (Beduins) with each other (Charpin 2011, p. 51). 32 For discussion, see Nakata 2011, esp. p. 129 with n. 5 with bibliography cited there. 33 For the Mari calendar, see Jacquet 2008, p. 406–407. 34 For evidence, see Podany 2002, p. 17 and 210, with the additions noted in Yamada 2011a, p. 73–74 and Yamada 2011b, p. 146, note to Table 1.
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in a text from Harradum, written during the reign of Iṣi-Sumu-abu.35 Thus, as I have already discussed elsewhere,36 one and the same calendar was used, and apparently the same festivals related to each month were conducted, along the Middle Euphrates and the Lower Habur in the reign of Zimri-Lim of Mari and the Early Hana period. Note, however, the calendar system used at Harradum shifted from the Mari calendar to the standard Babylonian calendar, apparently as a result of Babylonian control of this fortress city by Samsu-iluna around his 25–26 year.37 Nevertheless, it is evident that the Mari calendar was continuously used under the independent realm of the Early Hana kingdom at Terqa under IṣiSumu-abu and his successors, except for the periods when Terqa was temporally swallowed by the realm of Babylon.38 One may assume that entirely the same, or quite a similar, calendar was normally used at Ṭabatum during the Early Hana kingdom, though the evidence is scarce so far concerning the period after the reign of Yadih-abu.39 This brings us to believe that the Mari calendar system was adopted from the beginning of the Early Hana kingdom with the reign of its founder Yapah-Sumu-abu.
35
Joannès 2006, 63 no. 16: 16 (ITI li-li-ia-t[im]) and 18 (MU i-ṣí-su-mu-a-bi). Yamada 2011b, p. 140–146 (read “Eleven month names” for “Ten month names” in p. 145, l. 3). Cf. also Charpin 2011, p. 55. 37 Joannès 2006, no. 2, with Year 26 of Samsu-iluna. For the historical circumstances, see the discussion by Charpin 2011, p. 59. 38 The region came under stronger Babylonian influence in the time of Ammi-ṣaduqa and Samsu-ditana, and the Babylonian calendar was probably adopted there. For discussion, see Yamada 2011a, p. 69–77 Part 4. Now, Rouault (2017) added fresh data that the Babylonian month of Ayyaru is attested in a contract issued under the king Zimri-Lim of Terqa (TQ 12-17); this was presumably due to the Babylonian influence just after Samsuiluna’s victory over Yadih-abu in Year 28 (see above), if one follows Rouault’s chronology. For Zimri-Lim of Terqa, son of Yadih-abu, see above n. 22. 39 Ṭabatum was under the rule of Ahuni, king of the land of Hana, from around the end of the 15th century BC to the beginning of the 14th century BC, as suggested by the adoption contract (Tab T09-47) sealed by his royal seal and found from Tell Taban (Yamada 2011a). Thus, the city was probably continuously, though with possible interruptions, under the political and cultural influence of the kingdom of the land of Hana, more than 200 years from the foundation of this kingdom onwards (ibid.). Note also the persistence of this calendar at Ṭabatum/Ṭabetu until the Middle Assyrian period, studied by Shibata (2010). 36
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Table: Month names attested from Mari, Terqa, and Ṭabatum40 Mari Urāhu(m) Malkānu(m) Lahhu(m) Abu(m) Hibirtu(m) Hubur (dIGI.KUR) Kinūnu(m) d Dagān Lilliyātu(m) d Bēlet-bīri Kiṣkiṣṣu(m) Ebūru(m)
Terqa
Ṭabatum
Malkānu(m) Lahhu(m)
Urāhu(m) Malkānu(m) Lahhu(m)
d
d
IGI.KUR.RA Kinūnu(m) Lilliyātu(m) Bēlet-bīri Kiṣkiṣṣu(m) Ebūru(m)
d
Hibir(tum) IGI.KUR Kinūnu(m) d Dagān Lilliyātu(m) d Bēlet-bīri Kiṣkiṣṣu(m) Ebūru(m)
Pagrû(m)
5.4. Maricapacitymeasure Another tradition of Mari that continued into the Early Hana kingdom is the use of the capacity measure A.GÀR (= 10 GUR = 1,200 qûm; thus, 1 GUR = 120 qûm as against the standard Babylonian system of 1 GUR = 300 qûm).41 The use of A.GÀR = ugārum ‘irrigation district’ as a measure is a distinctive lexical feature detected in the texts from Mari, Tuttul, and Terqa, as well as Ṭabatum in the Old Babylonian period.42 In this connection, G. Chambon has revealed in the letter corpus of Mari that four different systems of capacity measures were in use in the region at the time of Zimri-Lim, i.e. (1) the “donkey load (ANŠE)” system, used in the regions of the Balih area, Upper Jazirah to Ekallatum; (2) the 40 The table is a reproduction of Yamada 2011b, p. 146 Table 1. The month Pagrû(m) attested in a text from Terqa (Rouault 1984, no. 6: 49: ITI pá-ag-re-e [Yadih-abu]) probably belonged to a secondary series of calendar months, and likely was named after a ritual performed in that month. For more details about the duality of the calendar at Ṭabatum/ Ṭabetu, see Yamada 2011b, 146, note to Table 1 and our forthcoming article: D. Shibata & Sh. Yamada, “Calendars and festivals of Ṭabatum/ Ṭabetu and its surroundings in the second millennium BC.” 41 As Charpin already noted (Charpin 2011, p. 55); cf. Yamada 2011b, p. 140. 42 For the use of A.GÀR = ugārum ‘irrigation district’ as a capacity measure in Mari and its vicinity, see Chambon 2006, p. 102–103; Chambon 2016, p. 18–20.
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parīsum system, in northwestern Syria; (3) the A.GÀR system, in Mari’s surroundings; (4) the GUR (= 300 qûm)system, in southern Mesopotamia.43 Furthermore, Chambon convincingly argued that the officials borrowed the distinct measurement system used in the area where they were working at that time, understanding the various regional terms for measurement dealing with the goods moving between different regions.44 The evidence for the use of A.GÀR= 10 GUR = 1,200 qûm in the Middle Euphrates and Lower Habur area under the rule of the Early Hana kingdom is given here:45 Terqa: Rouault 1984, no. 6 (contract [Yadih-abu]), l. 16: 50 A.GÀR ŠE Podany 2002, text 6 (contract [Šunuhru-Ammu]), l. 5: 2 A.GÀR ŠE Podany 2002, text 7 (contract [Šunuhru-Ammu]), l. 5: 1 A.GÀR 8 GUR ŠE Rouault 2011, passim: See ibid., p. 88, index 6.6 (A.GÀR). Harradum: Joannès 2006, no. 96, l. 1: 1 A.GÀR 1 [GUR] ŠE (Ammi-ditana) Joannès 2006, no. 104, ll. 1, 4 and 6: 3 A.GÀR 4 GUR ŠE.GUR, ⸢7⸣ A.GÀR, 10 A.GÀR 4 GUR ŠE.GUR (Ammi-ṣaduqa)46 Ṭabatum:47 Tab T06-9 (unpublished letter of a certain Bina-Ištar), r. 11: 1 A.GÀR ŠE Tab T07-3 (ration list from the reign of Yadih-abu [Shibata & Yamada 2009, p. 89–91]), r. 20: ⸢40 A.GÀR⸣ 3 GUR ŠE
43 Chambon 2011, p. 104–108; Chambon 2014, p. 251–254; and Chambon 2016, p. 18–20. 44 Chambon 2011, p. 108; Chambon 2014, p. 255–256. 45 Largely reproduced here from Charpin 2011, p. 55 and Yamada 2011b, p. 140, but with some modification and additional notes. 46 Charpin (2011, p. 55) noted that the interest of 0,0.4 ŠE for 1 GUR of barley given in the text from Harradum with a year name of Iṣi-Sumu-abi (Joannès 2006, no. 16) must reflect the system of 1 GUR = 120 qûm, according to the usual rate of interest, i.e., c. 33%. The capacity measures given in Joannès 2006, no. 50: 16,0.5 ŠE GUR (ration) and 74,0.0 ŠE GUR in no. 24: 9 (letter from the reign of Ammi-ditana), both noted by Charpin (ibid.), may have followed the usual southern Mesopotamian system of 1 GUR = 300 qûm. This may reflect the political belonging of Harradum to the realm of Babylon at the moment of the document’s production. 47 In spite of the continuous local use of the Mari capacity measurements at Ṭabatum, the standard conversion table of southern Babylonia (1 GUR = 300 qûm) was used for scribal training (Yamada 2016, p. 54–60). This is apparently due to the strong influence of the south Mesopotamian pedagogical tradition, which had been standardized and diffused from southern Babylonia to Jezirah and Syria. As Chambon demonstrated in his studies, the practical local system of measure was often different from the pedagogical scribal traditions that were highly uniform across Mesopotamia in the Old Babylonian period (see Chambon 2016 with the bibliography cited there).
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6. CONCLUSION The variety of evidence examined above confirms the striking similarities with respect to the administrative and cultural milieus between ZimriLim’s kingdom of Mari and the Early Hana kingdom. The similarities may imply a close connection between the royal families of those kingdoms, which shared the same Sim’alite tribal origin, and ruled quite a similar extension of realm along the Middle Euphrates and Lower Habur. It is apparent that the demographic structure and cultural traditions established in the area under the Mari kingdom were not severely changed by the Babylonian interregnum by Hammurabi and Samsu-iluna, but largely continued into the Sim’alite kingdom of the Early Hana period. It is known that Zimri-Lim of Mari took Šibtu for his wife from Aleppo, and when Mari was placed under the rule of Samsi-Addu’s Upper Mesopotamian Kingdom, he escaped to the realm of the kingdom of Aleppo seeking asylum there (Charpin & Ziegler 2003, p. 175–179). A similar diplomatic move was likely chosen by some members of ZimriLim’s family later when the region was brought under the Babylonian dominion; Yapah-Sumu-abu, a leader of the Sim’alite or Hanaean troop, took flight into the kingdom of Aleppo to wait for his future revival of the Sim’alite kingdom. This scenario still should remain only a speculation to be proven by direct evidence that will hopefully come up.48 The hypothetical scenario, however, could be taken more seriously than before. BIBLIOGRAPHY Abbreviations follow those of M. P. Streck (ed.), Reallexikon der Assyriologie undVorderasiatischenArchäologie, vol. 14. Berlin, 2014-16: IIIff. Anbar M., 1996: “L’origine tribale de Zimri-Lim. Roi de Mari,” in Ö. Tunca & D. Deheselle (eds.), Tablettes et images aux pays de Sumer et d’Akkad. MélangesoffertsàMonsieurH.Limet, Liège, p. 7–10. 48 A tantalizingly ambiguous evidence is the seal of Iṣi-Sumu-abu, which must be impressed on the tablet of the royal grant found from Tell Taban (Tab T06-4), as noted by the by-script NA4 LUGAL on the left margin of the tablet; Editions (old and revised): Yamada 2008 and Yamada 2012; Photo: Numoto 2008, p. 13–14 pls. 1–2. The details of the impression placed over the cuneiform inscription on the face of the tablet are hardly recognizable, although it must include his title!
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MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA. INTHRONISATION, TEMPELSCHÖPFUNG UND STADTGRÜNDUNG IM ALTBABYLONISCHEN LIED AUF BAZI Annette ZGOLL* unter Mitarbeit von Bénédicte CUPERLY1
Das Lied auf Bazi lässt die Performanz eines mythischen Stoffes als rituelle Aufführung eines Dramas greifbar werden. Es geht dabei um die Inthronisation des bislang kaum bekannten, im obermesopotamischen Raum verehrten Gottes Bazi und um das Auffinden seines Kultortes. Der Mythos ist zentraler Kern eines Stadtgründungs- und Tempelweihfestes, wo Hexer und Bluttäter getötet und Feinde aufgespießt werden, bevor die Gemeinschaft der „reinen Leute“ die Thronbesteigung ihres Gottes feiern kann. 1. DAS LIED AUF BAZI: FORSCHUNGSGESCHICHTE, FASZINATION, FRAGEN 1.1. Das„LiedaufBazi“–StandderForschung Bazi ist eine rätselhafte Figur, die in zwei Texten aus Mesopotamien mit dem Westen assoziiert wurde: Als König von Mari erscheint dieser Bazi in der Sumerischen Königsliste und in der „Ballade des héros du temps * 1
Universität Göttingen.
Dieser Beitrag hat eine längere Entstehungsgeschichte. Vorversionen entstanden im Rahmen eines Seminars an der Universität Göttingen im Sommersemester 2012, bei einem Vortrag im Collegium Mythologicum Göttingen, Herbst 2012 (http://www.unigoettingen.de/de/433412.html) und bei einem Vortrag an der Universität Jena im Sommer 2013. Basis für diese Arbeiten war die Edition von Andrew George 2009. Wichtige Anregungen verdanke ich dem Austausch mit Gösta Gabriel, Martin Ganter, Brit Kärger, Manfred Krebernik, Martin Worthington und Christian Zgoll. Die endgültige Bearbeitung wurde möglich im Kontext der DFG-Forschungsgruppe 2064 STRATA (http://www.unigoettingen.de/de/556429.html): Literaturrecherchen, lektorierende Überarbeitung und interessante Hinweise stammen von Bénédicte Cuperly, die finanzielle Förderung von der Deutschen Forschungsgemeinschaft. Schließlich hat die minutiöse Lektüre von Nele Ziegler Schreibfehler eliminiert und die Lesbarkeit erhöht. Ihnen allen gilt mein herzlicher Dank!
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jadis“.2 Anhand von Manuskripten aus Larsa und Nippur konnte Y. Cohen 2012 zeigen, dass es sich in diesen Texten nicht um lokale westliche Schreibertraditionen handelt, sondern um eine Überlieferung, die auch im südlichen Mesopotamiens verbreitet war. 2009 hat A.R. George den ersten Einblick in eine einheimische Mythologie eines Gottes mit dem Namen Bazi ermöglicht durch seine Edition eines Liedes auf Bazi (MS 2758).3 Auf dieser Edition basieren die Übersetzungen von M.P. Streck innerhalb des SEAL-Projektes4 und von Zgoll 2015.5 In diesem Lied auf Bazi wird deutlich, dass es eine Kultgemeinschaft im Westen gibt, die diesen Bazi verehrt hat. Es lässt sich bislang nicht sicher entscheiden, ob beide Figuren, der Gott und der König als eine einzige Gestalt aufzufassen sind (erwogen von Frahm 2018, 279f). Ganz unabhängig davon bietet das Lied auf Bazi eine Möglichkeit, einen Einblick zu erhalten in die faszinierende Welt des westlichen Mesopotamien, ihre mythische Überlieferung und ihre religiöse Praxis, eine Welt, die uns durch die Forschungsarbeiten von D. Charpin und seinem Team in vielfältiger Weise erschlossen worden ist. 1.2. FaszinationdesTextes Das Lied auf den Gott Bazi befindet sich auf einer Tontafel, die 56 Zeilen und eine Text-Unterschrift enthält. Dieser Text ist in vielfacher Hinsicht faszinierend: Auf der Schriftebene fallen viele Plene-Schreibungen auf, die sich u.a. auch bei Naturlängen finden.6 Sprachlich lassen sich in diesem offensichtlich altbabylonischen Text einige westsemitische Einflüsse entdecken wie eine häufige Erstpositionierung des Prädikates im Satz7 oder lexematische Besonderheiten wie die Verwendung des Wortes šēru anstatt zamāru für „Lied“.8 Diese sprachlichen Eigenarten verweisen auf 2
Y. Cohen 2012, auch mit S.146. George 2009. 4 Vgl. https://hudd.huji.ac.il/ArtlidHomepage.aspx, dort als Nr. 1.1.12.1 (Abrufe am 28.11.2012 und 11.12.2018). 5 An diese Übersetzung (gedruckt als Zgoll 2015), die Streck durch den Vortrag von Zgoll am 4. Juli 2013 in Jena bekannt wurde, wurde auch SEAL vorab schon angepasst. 6 Vgl. George 2009, 5. 7 Vgl. z.B. Z.10, 12, 13, 16, 20, 21, 23, 42. Für die Erstpositionierung des Prädikates als Merkmal der westsemitischen Sprachen, vgl. Izre’el 1991, 349 und Seminara 1998, 604f. 8 Vgl. Z.15, vermutlich auch Z.58, wo es mit George 2009 zu ergänzen ist. Für šērum „Lied“ als typisch für das westliche Mesopotamien, aber z.B. auch Susa vor der neubabylonischen Zeit, vgl. AHw 1219 sub šēru(m) III und CAD Š/2 335, sub šēru B. 3
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den geographischen Kontext, den A.R. George für diesen Text rekonstruiert hat, auf den syrischen Raum.9 Zugleich verweist er aber darauf, dass in den Schreibungen von Sibilanten und der Wahl des Schriftzeichens PI für die Silbenwerte /pi/ und /pe/ südbabylonische Schreibeigentümlichkeiten zu finden sind.10 In poetisch-formaler Hinsicht ist das Lied auf Bazi in Couplets und Viererversgruppen poetisch strukturiert.11 Auch unter literaturwissenschaftlicher und (religions)historischer Perspektive ist dieses Lied eine außergewöhnliche Quelle. Es enthält das erste Zeugnis eines Mythos für den bislang praktisch unbekannten Gott Bazi. Dieser wird im Text zu nichts Geringerem als zum „König der Götter“ erhoben und erhält einen Kultort (Z.6ff).12 Es könnte lohnend sein, das „Bazi-Lied“ mit Quellen zum Aufstieg des israelitischen Gottes JHWH und zum Aufkommen seines Kultes zu vergleichen. Auch die Träger des Bazi-Kultes scheinen eine kleine Kultgemeinschaft westlich von Mesopotamien zu sein.13 Bazis Kultort schließlich besitzt besondere Eigenarten, insofern er auf einem Berg liegt — aus der Perspektive Israels würde man von einem „Höhenkult“ sprechen — und mit der Unterwelt in Verbindung zu stehen scheint. Das Lied trägt eine für seine situative Verortung wichtige Unterschrift, der zufolge es gesungen wird, wenn „die Leute hinaufziehen“ (Z.58f); da die Aussage präsentisch formuliert ist, lässt sich mit George 2009, 14 auf ein vermutlich jährlich wiederkehrendes Ereignis schließen.
9 George 2009, 12: „The Syrian mise-en-scène is confirmed by the protagonist’s home, which is identified as ša-aš-ša-a-ar ù ba-ša-a-ar šadi’amma „the mountain Šaššār and Bašār“ (l. 16). […] These two mountains are also paired in a list of mountains that appears in the lexical text Urra XXII and in a lipšur-litany […]. The list explains them both as „the mountain of the Amorites” […].“ 10 George 2009, 5. 11 George 2009, 2. 12 Mit George 2009, 1 ist hier eine thematische Nähe zu Enūmaeliš zu konstatieren, auch wenn der Unterschied zwischen den Protagonisten kaum größer sein könnte. 13 Eine alternative Hypothese entwickelt jetzt Frahm 2018: Bazi wäre mit dem Westen zwar ursprünglich verbunden und immer wieder assoziert, vor allem aber sei seine Verehrung Teil der Volksreligion. Deshalb sei bislang so wenig von ihm bekannt (Frahm 2018, 283). Er vergleicht Bazi mit Pazuzu, der ebenfalls in den Texten (Ritualen) kaum vorkommt, stark mit dem Westen assoziert ist, und als Dämon bzw. Gottheit für die Bevölkerung offenbar besonders wichtig war (viele Bilder / Amulette). Dagegen ist das Lied auf Bazi innerhalb eines Festes für einen Tempel verankert, entstammt also einem offiziellen Kult.
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1.3. AnliegendesBeitrages:DemTextundseinenRätselnweiteraufder Spur Einigen Rätseln, die der Text weiterhin aufgibt, will der folgende Beitrag nachgehen. (1) Der Spannungsbogen, dass Bazi das Königtum unter den Göttern erhalten soll und sein Auftrag, auf Erden Gerechtigkeit herzustellen, scheint nicht zu einem Ende geführt zu werden.14 Wird also Bazi gar nicht zu einem König der Götter? Kommt er der ihm zugedachten Aufgabe, auf Erden Gerechtigkeit zu schaffen, gar nicht nach? Dieser Frage wird Abschnitt 4 nachgehen. (2) In den Kontext dieser Frage gehört auch die Rolle weiterer Gottheiten und die Erwähnung von Hexerei und Bluttaten im Lied (Abschnitt 3). (3) Enki verspricht dem Bazi in „Liedern der Offenbarung“ zwei Berge als Kultort. Unklar bleibt, wieso danach singulär von einer geliebten Person die Rede ist (Z.17)15 und welcher „König“ über all das informiert werden soll (Z.18a). Davon handeln die Abschnitte 4.3 bis 4.5. (4) A.R. George beobachtet, dass es Hinweise auf eine aktive Teilnahme der Zuhörerschaft des Liedes gibt.16 Dies wird sich weiter erhärten, insofern sich rituelle Handlungen, die parallel zu diesem Lied durchgeführt wurden, rekonstruieren lassen (vgl. Abschnitte 5 und 6). Auch eine Selbstbezeichnung derjenigen, die das Fest durchführen, lässt sich erkennen (Abschnitt 3.3). 1.4. MethodischerZugang:AnalysevonZeitebenenundSprechhaltungen Das Lied auf Bazi zeigt sich durch verschiedene Zeit-Ebenen gestaltet, die den Text deutlich gliedern und in Kombination mit weiteren Beobachtungen wie Sprechhaltungen und Akteuren einen Einblick in seine situative Verortung, d.h. die Aufführungspraxis, geben können. Von dieser Analyse der sprachlichen Gestaltung des Textes ausgehend lassen sich die benannten Herausforderungen des Textes angehen.
14 Vgl. George 2009, 1: „Neither topic recurs in the extant remainder of the composition, as these themes give way to other concerns“. 15 „enigmatic comment“, George 2009, 3a. 16 „The poem engages the audience, first by asking a question, lāeli (41), and then by an invitation to imagine the place in their minds“, außerdem durch den Imperativ amur in Z.43 (George 2009, 4).
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2. VON
DEN
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ZEITEBENEN ZUR TEXTUR DES LIEDES
Der Aufbau des Liedes ist klar gegliedert. Die einzelnen Abschnitte lassen sich auf Basis der Zeitbezüge17 in folgender Weise abgrenzen und charakterisieren: Tabelle: Zeitebenen und Textur des Liedes Zeilen 1-5
Gestaltung der Aussagen Nominal
Zeitebene
Zeitlos hymnisch 6-23 Verbalformen: Rückblick Präteritum, Perfekt (mit Einschub 18f) 24-45 Verbalformen: Stativ, Gegenwart Präsens, Imperativ
Sprechhaltung Rituelle Rede Mythisch-narrative Schilderung Gegenwärtiges Ritual
46-54: fragmentarisch, mir unklar 55-57 Präteritum
Rückblick
Mythisch-narrative Schilderung; als Schicksalsbestimmung? Ausrichtung auf die Zukunft?
2.1. DerzeitloshymnischeAnfang(Z.1-5) Das Lied auf Bazi beginnt hymnisch, d.h. mit rituellem Sprechen, einen Preis auf den Gott Bazi, der in Form von nominalen Ausdrücken ohne festgelegte zeitliche Verankerung gestaltet ist (Z.1-4). Der stativische Satz Z.5 ist eine typische Schwellenzeile,18 insofern er einerseits noch nominal gestaltet ist, andererseits in verschiedener Hinsicht zum direkt anschließenden Rückblick wie zur danach folgenden Gegenwartsschilderung überleitet.19 Der Gottesname könnte in der Lücke von Z.1 oder Z.2 17 Wörtliche Rede innerhalb von narrativem Kontext ist diesem untergeordnet und ist daher für die Auswertung nicht gesondert auszuwerten. 18 Zum Begriff vgl. Zgoll 2003, 74 und 258. 19 Der Preis des Gottesnamens durch Nennung im Apsû gehört inhaltlich zum zeitlos wirkenden Preis am Anfang. Semantisch passt die Aussage, dass der Name im Apsû genannt ist, hervorragend zur direkt folgenden Aussage, dass Enki, der ja Herr des Apsû ist, Bazi zum König der Götter erhöht hat. Formal ist die Zeile, insofern sie mit Stativ gebildet ist, verbunden mit den stativisch formulierten Aussagen in Teil III mit Gegenwartsbezug, also mit den Zeilen 24 und 30, die über das Haus handeln. Die Aussage über den Apsû, den Wohnort und Tempel des Enki, wird hier analog zu den Aussagen über den Tempel des Bazi gestaltet.
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das erste Mal erwähnt sein.20 Diese anfänglichen Zeilen lassen sich hypothetisch von einem Chor gesungen denken: 1
wāšib⸢am/ne (x)x⸣ ni[m...] kazzumbukurEnki ... [...]
2
3
ilumbāri tenēšētim mūdelibbimzāwânimuīšarim
4
5
inaqerebApsînabišumšu
Der Bewohner von ..., der Widder, der Sprössling des ⸢Enki⸣, ... [... Bazi?] der Gott, der die Menschheit prüft, der das feindliche und das aufrichtige Herz kennt, inmitten des Apsû ist genannt sein Name!
2.2. NarrativerRückblick(Z.6-23mitEinschubZ.18-19 21) Der zweite Teil enthält einen in Präteritum- und Perfektformen22 gestalteten Rückblick auf die Bestimmung und Ausgestaltung von Bazis Kultort (Z.6-23).23 Es handelt sich um eine mythische Erzählung, die ganz knapp in Dialogform ausgestaltet ist. Inhaltlich geht es diesem Mythos um die Erhöhung des Gottes Bazi zum Götterherrscher und die Entstehung seines Kultortes.24 Dieser Mythos entbehrt vordergründig der üblichen Dramatik. Denn Enki verspricht dem Bazi, er werde ihn, wenn er älter geworden sei, zum König der Götter erhöhen. 6
šarrūtišilīEnkiiššišu
7
šīblūšarrātiinailīma
Zum Königtum über die Götter hat Enki ihn erhöht (mit den Worten): „Werde alt (d.h. gewichtig und erhaben)! (Dann) sollst du König sein, und zwar unter den Göttern!“
Kein Wort von irgendwelchen heroischen Heldentaten. Erst später im Text wird gezeigt, dass Bazi offenbar mehrere Feinde besiegt hat (Z.37f). Viel zentraler erscheint in diesem Abschnitt aber das Problem, dass Bazi keinen Kultort hat. Er klagt in Z.12-12a:
20
Vgl. entsprechend George 2009, 1. Vgl. dazu unten sub 4.4. 22 Wörtliche Rede nicht mitgerechnet, vgl. Anm. 17. 23 Er gliedert sich in drei Sprechhandlungen deren Einleitungen jeweils eine Zeile länger werden (Z.6, Z.9-10, Z.13-15) und anschließende Aktionen des Bazi. 24 Das Thema ist z.B. aus Enūma eliš gut bekannt. Ein Vergleich beider Texte und insbesondere der mytischen Erzählstoffe (vgl. C. Zgoll 2019) ist Desiderat. 21
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
1215
12
ṣabt[ū(ma)]uhhuzūparakkū
Beset[zt und] allesamt belegt sind die Kultsitze, 12a [šawašb]ūAnunnakūilūrabbûtum [wo] die Anunakkū [wohn]en, die großen Götter.“
Die Suche nach dem Tempel stellt dann auch einen großen Spannungsbogen dar, der im Entstehen des Tempels seinen Zielpunkt finden wird (Z.24ff). Durch Lieder der Offenbarungen (šērītaklimātim) schenkt Enki ihm einen Berg: 15
anaBazi Enkiabūšušērī taklimātimītawušum 16 addikkumŠaššāruBašār šadiamma
Zu Bazi, zu ihm sprach Enki, sein Vater, Lieder der Offenbarungen: „Ich gebe dir hiermit Šaššār und Bašār, den Berg.25
Bazi hält überall danach Ausschau (20f) und als er ihn ganz in der Nähe gefunden hat (lārūqšum Z.22), schlägt er den Berg. Damit öffnet er die Erde bzw. die Unterwelt (23) und das scheint die nötige Voraussetzung für seinen Tempel zu sein. Direkt im Anschluss heißt es, das Haus sei erbaut (Z.24)! – Zwischengeschaltet sind in diesem Abschnitt die Zeilen 18f.26 Die genaue Analyse wird zeigen, dass hier schon kultische Gegenwart (wie im folgenden Teil) in den narrativen Rückblick hineinwirkt. 2.3. KultischeGegenwart(Z.24-45ff 27) Mit dem Ausruf bītum bani „Das Haus ist gebaut!“ setzt mit Z.24 ein umfangreicher dritter Teil ein: 24
bītumbanimûuba´ûnim
„Das Haus (= der Tempel) ist gebaut! Wasser kommen hervor!“
25
inaqerebmêšubanibīssu
26
libnātumuqnumdalātumebbum
Inmitten seiner (= des Hauses) Wasser ist sein (= Bazis) Haus gebaut! Die Ziegel sind Lapislazuli, die Türen sind das Glänzend-Reine. Die Schwellen sind von Gold. Schlangen sind die Torpfosten der Türen.
27
askuppātumšahurāṣimbašmū šukûšadaltim
25 26
Erläuterungen zur Übersetzung finden sich in der Bilingue im Anhang.
Präziser ausgedrückt handelt es sich um Z.18 Ende, Z.18a und Z.19. Eine genauere Bestimmung, wo dieser Abschnitt endet, ist mir wegen des fragmentarischen Zustandes des letzten Zeilendutzends nicht möglich. 27
1216
A. ZGOLL
Dieser Teil III ist von Stativen, Präsensformen, Imperativen und Nominalsätzen geprägt: Hier geht es um gegenwärtige rituelle Rede und rituelle Handlungen. Die narrative Ausgestaltung des Mythos wird hier im Kult auf eine Weise gegenwärtig gemacht,28 wie sie für das Fest der Tempelweihe passt: 30
bītummalitašēlātim
Das Haus ist voller Zeremonien des (festlichen) Jubels!
Die für die Analyse ausreichend gut erhaltenen Z.24-4529 zeigen eine fein ausgestaltete Mikrostruktur, die sich als Angelpunkt für die Interpretation des Textes erweisen wird. Hier lassen sich verschiedene Rituale rekonstruieren. Die folgenden Zeilen sind nur fragmentarisch erhalten. 2.4. DerBlickindieZukunft(Z.55-57) Die noch erkennbaren Bezüge auf eine Schicksalsbestimmung (im Präteritum) am Ende des Textes Z.55-57 verweisen inhaltlich in die Zukunft. 55
anabēl...[...išī]mšīmtam
56
ušīmtam [anabīt]išu
Für den Herrn von / über ... hat er (= Enki) das Schicksal [bestim]mt und das Schicksal [für] dessen [Haus?].
2.5. DieUnterschriftderTafel(Z.58-59) Eine Text-Unterschrift zeigt, dass dieser Text als Lied zu verstehen ist, das an einem bestimmten Tag gesungen wird: 58
⸢šīr⸣[Ba]zišainūmaṣābū inaūm(i) [...]illûizzammaru
59
28
Liedauf [Ba]zi, das, wenn die Leute am Tag [von ...] hinaufkommen, gesungen wird.
Vgl. A. Zgoll / C. Zgoll i.V. Das Ende von Teil III lässt sich wegen der Beschädigungen des Tafelendes nicht genau bestimmen, doch scheint Z.45 jedenfalls noch dazu zu gehören (während die Z.5556 vermutlich einen neuen Abschnitt enthalten). 29
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
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3. RÄTSEL UM ŠAMAŠ, ŠAKKAN UND DIE ORDALFLUSSGOTTHEIT 3.1. SprachlicheAnalysederZ.32-33:DieRollevonŠamaš,Šakkanund derOrdalflussgottheit Im Kontext der Zeitebenen- und Prädikaten-Analyse ergibt sich ein Zugang für die schwer verständlichen Z.32-33, dessen komplexe Herleitung hier zum ersten Mal vorgestellt werden kann.30 Die ersten Bearbeitungen gingen davon aus, dass hier die Gottheit Šakkan neben Šamaš und Ordalflussgottheit als Verursacher von Übel genannt werden und dass Šakkan sogar getötet wird.31 Ungewöhnlich daran sind zwei Dinge: Zum einen, dass ausgerechnet die göttlichen Schützer des Rechts, Šamaš und die Ordalflussgottheit, hier mit Unrecht wie Zauberei attribuiert würden; zum anderen wäre es im vorliegenden Kontext erstaunlich, wenn hier eine Gottheit erschlagen werden sollte. Sieht man die beiden Zeilen im Kontext des Abschnittes mit Gegenwartsbezug, der durch Stative, Nominalsätze und Präsentia geprägt ist – eine Präsensform folgt direkt in Z.34 — so wird eine alternative Möglichkeit der Interpretation deutlich: Versteht man nērma in Z.32 nicht als Stativ, sondern als betonten Imperativ, ergibt sich eine Anrede an den Gott Šakkan: nērma dŠakkan „Erschlage doch, (o Gott) Šakkan!“. Das fehlende Objekt findet sich in der elliptischen Genitiv-Konstruktion ohne Bezugswort ša rušê „(denjenigen) der Hexerei“. Šakkan soll also den erschlagen, der mit Hexerei irgendetwas zu tun hat. Die Genitiv-Verbindung bewirkt Ausweitung, die Ellipse eine Generalisierung: Die Aussage zielt darauf, jedes mögliche Wesen, das irgendetwas mit Hexerei zu tun hat oder gehabt haben mag, auszulöschen. 32
nērmaŠakkanšarušê
„Erschlage doch, o Šakkan, den mit Hexerei!“
Analog dazu lässt sich die folgende Z.33 dŠamaššadāmi dNārurabītu32 šakišpi anschließen: Der Sonnengott Šamaš und die Ordalflussgottheit werden hier entsprechend angesprochen wie Šakkan in der Vorzeile. Es 30
Die daraus resultierende Übersetzung findet sich schon in Zgoll 2015. So noch in der Übersetzung von SEAL 2012 : „Slain was Šakkan of witchcraft, Šamaš of blood (and) the great Id of sorcery were in a row.“ Die Übersetzung ist nach meinem Vortrag über das Bazi-Lied vom 4.7.2013 an der Universität Jena von M.P. Streck an meine Deutung angepasst worden (vgl. Anm. 5). 32 Vgl. dazu 3.6. 31
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A. ZGOLL
handelt sich um eine Aufzählung derjenigen Gottheiten, von denen jede einzelne das durch den Imperativ nērma geforderte Töten durchführen soll:33 33
ŠamaššadāmīNārurabītuša kišpi ...
(Erschlage doch) o Šamaš, den mit Bluttaten, o Große Ordalflussgöttin,34 den mit Zauberei! ...
Die Gottheiten werden imperativisch, d.h. auf die stärkste mögliche Weise gedrängt, alle Verursacher von Bösem, von Zauberei, Bluttaten oder Hexerei aus der Welt zu schaffen. Die drei Götter sollen unbedingt handeln. Die Wahl der intensiven Sprache zielt darauf, die Götter als Garanten zu nehmen, dass solche Grässlichkeiten aus dem Umfeld des Gottes Bazi verschwinden. Durch das Eliminierungs-Ritual soll der neue Tempel frei von zerstörerischen Mächten sein. 3.2. DasAufstellenvonFigurenimEliminierungs-Ritual Z.33 hält noch eine weitere Herausforderung bereit. Unter dem Ende der Zeile finden sich in kleiner Schriftart drei Zeichen eingetragen: sà-daru[-um].35 Der Infinitiv sadāru(m) „wiederholt tun“, „ordentlich aufstellen“ muss hier mit A.R. George als Glosse aufzufassen sein. Das Verbum kann verwendet werden, wenn Dinge im Ritual in einer Reihe aufgestellt werden.36 So etwas kann auch hier vorliegen. Grammatikalisch muss es sich um eine Form des von W.R. Mayer sogenannten „heischenden Infinitivs“ handeln, der bislang in „verkürzten jB Rezepten statt des heischenden Prs.“ begegnet.37 Welche Objekte hier in eine Reihe zu stellen sind, wird nicht gesagt. Es muss also ganz selbstverständlich gewesen sein. Vor dem Hintergrund anderer Abwehr- bzw. 33 nērma wird nur einmal geschrieben, ist aber auf drei Sätze zu beziehen; analog ist z.B. lā in Z.39 und Z.41 nur 1× geschrieben, aber auf zwei Verbalformen zu beziehen. 34 Vgl. Abschnitt 3.6. 35 Da ich die Form als Infinitiv auffasse, ergänze ich das Zeichen -um. Platz genug ist auf der Tafel vorhanden. 36 CAD S, 13f s.v. sadāru 3 a nennt verschiedene Belege dafür, z.B. aus einem namburbi-Ritual: [x KI].NE.MEŠ ta-sad-dir-ma GIŠ.MA.NU … teṣên – „(x) Räuchergefäße stellst du in einer Reihe auf und mit manu-Holz ... füllst du (sie)“. 37 Mayer / von Soden 31995, 252, § 150. M. Worthington verweist mich auf entsprechende Formen im Medizinischen Vademecum in BAM 1. Für das 2. Jt. sind solche Formen offenbar bislang nicht bekannt. Könnte es sich möglicherweise um einen westsemitischen Einfluss handeln? Der Absolute Infinitiv des Hebräischen kann analog verwendet werden, vgl. Gesenius 281983, 360 § 113 z-bb zum Inf. abs. für den nachdrücklichen Imperativ oder Jussiv.
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
1219
Eliminierungs-Rituale38 ist davon auszugehen, dass hier rituelle Figuren gemeint sind, in welchen sich partizipatorisch die Übeltäter manifestieren. Sicherlich sind diese Figuren im kultischen Vollzug während dieser Worte zu vernichten. Die Zeilen 32-33 lesen sich damit insgesamt wie folgt, wobei die gewählte Anordnung die Parallel-Struktur verdeutlicht: nērma Šakkanšarušê Šamaššadāmī Nārurabītušakišpi eingerückt in kleinerer Schrift
sadārum
„Erschlage doch, o Šakkan, den mit Hexerei, o Šamaš, den mit Bluttaten, o Große Ordalflussgottheit, den mit Zauberei! Glossierung in kleinerer Schrift: In Reihe zu stellen!
Menschen, an deren Händen Blut klebt, und solche, denen man bösartige rituelle Praktiken gegen andere, also „zauberische“ Machenschaften vorwirft, sollen den neuen Tempel und die Gemeinschaft derjenigen, die ihren Gott feiern, nicht entweihen können. Vor dem eigentlichen Höhepunkt des Festes, der Inthronisation, sollen sie erschlagen werden.39 3.3. DieKultgemeinschaftder„reinenLeute“ Das Ganze bestätigt sich durch die nachfolgende Zeile 34, die sich als Konsequenz aus den besprochenen Zeilen 32-33 ergibt: 34
ellētimnišīibêl
Über die reinen Leute herrscht er!
Wenn sämtliche Menschen, die man der Hexerei, der Bluttaten und der Zauberei für schuldig hält, getötet sind, dann bleiben nur die ellētimnišī, die „reinen Leute“,40 d.h. die Gerechtfertigten übrig. Die Gruppe, die hier in den Blick kommt, bezeichnet sich in Folge dieses Rituals als rein, d.h. als in der Lage, mit dem Gott bzw. den Göttern in einen guten, d.h. segensvollen Kontakt zu treten. In der Bezeichnung „reine Menschen“ lässt sich demnach die Selbst-Bezeichnung derer greifen, die das Ritual 38 Solche Abwehrrituale können sich gegen üble Traum(-Omenanzeiger), Hexer, Totengeister oder Dämonen richten; vgl. bspw. Scurlock 1988, 32 und 64. 39 Vgl. das babylonische Neujahrfest im 1. Jt., wo Nabû am 6. Tag Statuen zerstört. Siehe Linssen 2004, 80 und Zgoll 2007, 44f. 40 Vgl. die Ausführungen von George 1990 zu einem Kalender-Kommentar aus dem 1. Jt. (OECT 11, 69 + 70): wenn Ninurta „in Wut“ den Tempel Ešumeša betritt, dann müssen die „kultisch unreinen Frauen“ den Tempel verlassen.
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A. ZGOLL
mit dem Lied des Bazi durchführen, also der Kultgemeinschaft. In der Unterschrift des Textes wird noch etwas mehr zu dieser Gruppe zu erfahren sein (vgl. Abschnitt 4). 3.4. DasVerhältnisvonBazizuŠamaš,ŠakkanundderOrdalflussgottheit Der Gott Bazi war innerhalb des preisenden Hymnus zu Beginn des Textes als bāritenēšētim „Prüfer der Menschheit“ (Z.3) und als Kenner des menschlichen Inneren gerühmt worden, der das „feindliche“ vom „aufrichtigen“ Herzen unterscheiden kann, mūde libbim zāwânim u īšarim (Z.4). Zu einer solchen prüfenden Rechtsinstanz passt es gut, dass auch innerhalb der Rituale Recht und Unrecht geschieden werden. Während Bazi die judikative Instanz darstellt, werden die drei anderen Götter als ausführende Instanzen tätig, bilden also die exekutiven Mächte. 3.5. ŠakkanalsexekutiveMachtundUnterweltsgottheit Bei Šamaš und der Ordalflussgottheit passt diese Aufgabe genau zu dem Profil, das sich auf Basis anderer Texte von ihnen erstellen lässt. Mag Šamaš sonst auch für judikative Funktionen stehen, als Unterweltsgänger kommt ihm, analog zur Ordalflussgottheit, immer auch eine exekutive Rolle zu.41 Was aber verbindet Šakkan mit diesen beiden und führt ihn in diesen Kontext? Šakkan ist eine Gottheit, die wie Bazi besonders mit dem Westen zu verbinden ist, bzw. gerade dort besondere Verehrung erfährt. Wie seine Beinamen zeigen, ist er ein Gott verschiedener Tiere, u.a. der Herdentiere und der Gras fressenden Tiere; wie der Gott Martu ist er ein Gott der rituellen Reinigung.42 Dieser reinigende Aspekt passt gut in den hier vorliegenden Kontext. Dass Šakkan überdies einen deutlichen Bezug zur Unterwelt hat, macht das Szenario perfekt; denn auch die Ordalflussgottheit und der Sonnengott sind „Persönlichkeiten“, die eine Unterwelts-affine Komponente haben.43 Im sumerischen Epos Gilgamešs Tod Text N3 // Z.170ff wird Šakkan in seiner Namensform Sumukkan44 in einer langen Liste von Persönlichkeiten genannt, für welche der tote Gilgameš Geschenke mitbringen soll:
41
Vgl. Zgoll 2014. šatēlilti, vgl. An = Anušaamēli 101, Wiggermann 2011-2013. 43 Beide können den Durchgang zur Unterwelt ermöglichen (Šamaš als Psychopompos etc., vgl. Zgoll 2014) oder erzwingen (die Ordalflussgottheit). 44 Wiggermann 2011-2013 vermutet, dass diese Namensform die Emesal-Form sein könnte. 42
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
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„Während der Palast, der Anweisungen erhalten hatte, sich inmitten von Uruk ... an seinem (= Gilgameš´s) Ort um seinetwillen niedergelegt hatte, breitete Gilgameš, der Sohn der Nin-sumun, für Ereškigal seine(!) Audienzgeschenke aus. Für Namtar breitete er sein(!) Geschenk aus. Für Dimmeku breitete er etwas, das man bestaunt, aus. Für (den Torwächter) Bitti breitete er seine(!) Geschenke aus. Für Ninĝešzida und Dumuzi breitete er seine(!) Geschenke aus. Für (die Urgötter) Enki (und) Ninki, Enmul (und) Ninmul, für En-du-kuga (und) Nin-du-kuga, für En-da-šurima (und) Nin-da-šurima, für En-mu-utula (und) En-men-šara, für die (Mütter und Väter =) Vorfahren Enlils für(?) Šul-pa´e, den Herrn der Tafel, für(?) Sumukkan (und) Nin-hursaĝa für(?) die Anuna vom Heiligen Hügel, (für?) die großen Fürsten vom Heiligen Hügel für die verstorbenen en-Priester, für die verstorbenen lagal-Priester, .........................45 [breitete er] Geschenke [aus].“46
Auch dem Gilgameš-Epos 7:202-204 zufolge thront Šakkan neben Etana47 bei Ereš-ki-gal im Totenreich. Offenbar gehört Šakkan dort zu den Entscheidungsträgern. All das erklärt bestens, dass er im Tempel des Bazi eine wesentliche Funktion innehat: Seine Nähe zu den Tieren verbindet ihn mit Bazi selbst, der als „Widder“ apostrophiert wird und seine Funktion als Entscheidungsträger und Persönlichkeit auch innerhalb der Unterwelt machen ihn besonders passend in einem Ritual, welches Übeltäter aus dem Leben in den Tod schicken soll. Funktional hat dieses Ritual reinigende Funktion; die durch das Ritual gereinigte Gemeinschaft versteht sich als die Gemeinschaft der „Reinen“. 3.6. Die Ordalflussgottheit als essentieller Teil des Tempels von Bazi unddessenGemahlin Eine weitere Frage bleibt in diesem Zusammenhang noch zu bedenken: Šamaš und Šakkan befinden sich laut Z.31 in der Zella (bīt papāhim) bzw. im „Haus“ (bītum) des Bazi. Die Gottheit des Ordalflusses hingegen wird gar nicht eingeführt. Warum? Wenn der numinose Ordalfluss 45
Hier werden noch weitere Priester genannt. Die Übersetzung von Zgoll basiert auf der Edition von Cavigneaux / Al-Rawi 2000. 47 Wird Šakkan hier als verstorbener Herrscher wie Etana aufgefasst? Es könnte zur Logik des Textes passen; denn zuvor sind die verstorbenen Priester genannt, so dass mit Z.202 zwei bekannte Herrscher angeschlossen sein könnten. 46
1222
A. ZGOLL
unter den anwesenden Gottheiten nicht eigens erwähnt wird, kann das nur daran liegen, dass er längst eingeführt ist.48 Und tatsächlich: Die Wasser von Z.24-25, die den Tempel umgeben und zugleich, laut 29a, inmitten des Tempels sind,49 werden mit 29a als ganz besondere Wasser gekennzeichnet, die halb Leben, halb Tod sind. Eine perfekte Umschreibung für eine Ordalflussgottheit! Diese Gottheit gehört zentral zum Tempel des Bazi und prägt seinen Tempel, was natürlich all jenen, die diesen Text verwenden, bestens bekannt ist.50 Viel spricht dafür, dass diese mächtige Gottheit als weibliche Gottheit aufgefasst wird, identisch oder analog zu derjenigen, die in einem in Löseritualen evozierten Mythos um Hilfe angefleht wird und als Erschafferin von allem (banât kal[āma]), als Richterin (dīnītenēšētitadinnīattī) und als rechte Leiterin (šūšurūmûki) vorgestellt wird.51 Nach anderen Quellen kommt sie als uranfängliche Flussgöttin am östlichen Horizont, der Nahtstelle zwischen Unterwelt, Erde und Himmel aus der Tiefe.52 Ihr Name lautet „Große Flussgöttin“, d Idrabītum oder dNārurabītu.53 Aus der Tatsache, dass die Anwesenheit der Großen Flussgöttin im Tempel des Bazi als selbstverständlich angesehen wurde und dass es neben Bazi als König ganz selbstverständlich auch eine Königin gibt (vgl. Z.18f und dazu 4.3 und 4.4), lässt noch eine weitere Schlussfolgerung zu: diese Ordalflussgöttin wird im Kult des Bazi als Gemahlin und Königin verehrt. 4. DIE INTHRONISATION DES GOTTES BAZI UND DIE FEIERNDE KULTGEMEINSCHAFT 4.1. DieAkklamationBazisalsHerrscher:Z.31-38a Das Eliminierungsritual (siehe Abschnitt 3) und sein direkter Kontext zeigt eine klare Verteilung verschiedener Nominal- und Verbalformen. 48 Deutung von Anja Piller innerhalb des Lektürekurses an der Universität Göttingen im Sommersemester 2012. 49 Quellen in Tempeln sind auch an anderer Stelle bezeugt, vgl. bspw. Durand 2008, 290f und das Folgende. 50 Woods 2009, 220 verweist auch auf die Našše-Hymne Z.130f: „the river of ordeal in the house of Nanše cleanses a person.” 51 Sm 1704 + 80-7-19, 18, Rs. 1-19, Maul 1994, 287-290. 52 Vgl. Woods 2009, 220: „the primeval river, „creatrix of everything,” was believed to originate on the eastern horizon” und „this river possesed that other characteristic of the horizon, judging, for it is also known by the name Idlurugu, river of the ordeal, the river that returns the verdicts of the Apsû”. 53 Vgl. van Soldt 2003-2005, 124f sub § 3. – Bekannt ist auch eine männliche Form dieser Gottheit, vgl. die Schreibung dI7 ra-bi bei Durand 2008, 292.
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1223
Auf die Ritual-Handlungen von Z.32-33 folgt als Konsequenz, dass Bazi nun — Präsens — über reine Menschen herrscht (Z.34). Mit dem Präsens wird hier die aktuell-gegenwärtige Interaktion zwischen Bazi und diesen Menschen, seiner Kultgemeinschaft, beschrieben. Die nächstfolgende Präsens-Form in Z.38a schließt an diese aktuell stattfindende Interaktion zwischen den Menschen und ihrem Gott direkt an: 38a
šinamaikannušāšēpišu
Sie (= die Leute), ja sie werfen sich nieder zu seinen Füßen!
Auch hier geht es um eine Interaktion zwischen der Gottheit Bazi und den Menschen. Z.34 und Z.38a sind wie zwei Seiten derselben Medaille. Zeigt Z.34 Bazi als Herrscher über die reinen Menschen, so führt Z.38a diese Menschen als Untertanen von Bazi vor, die sich vor ihrem Herrscher zu Boden werfen. Die Parallele geht aber noch weiter: So wie Z.34 die Folge aus Z.32-33 darstellt, so erscheint auch Z.38a nicht als pure Wiederholung von Z.34, sondern als Ergebnis bedeutungsvoller Zeilen. Direkt davor, in Z.35-38, findet sich eine Anrufung des Bazi. Sie ist syntaktisch analog zum Beginn des Textes54 in nominalen Anrufungen, also hymnisch formuliert. Das Epitheton kazzum „Widder“, schon in Z.2 eingeführt und offensichtlich typisch für Bazi, eröffnet die drei hymnisch-preisenden Zeilen. Im folgenden Ausruf ammašarrum „Siehe, der König“ (Z.36) wird dann die Erfüllung dessen greifbar, was im Dialog zwischen Enki und Bazi im mythischen (zweiten) Teil des Liedes angekündigt worden war: lū šarrāti ina ilīma „Du mögest König sein und zwar unter den Göttern!“ (Z.7) hatte Enki dem Bazi zugesprochen, als er ihn zum Königtum unter den Göttern erhöht hatte (Z.6). Jetzt, in Z.3537, wird diese Bestimmung Realität: 34
ellētimnišīibêl
35
kazzumetellumšaālišu
36
ammašarrumbēlparakkī
37
eddamqarnīnmunakkipnakrūtīšu
Über die reinen Leute herrscht er (= Bazi) (jetzt)! „Der Widder, der Edle seiner Stadt! Siehe, der König! Der Herr der Kultsitze! Mit zwei scharfen Hörnern, der Niederstoßer seiner Feinde!
54 War der Hymnus am Textbeginn noch voller Preis für die Genealogie des Bazi als Sprössling von Enki und für seine Eigenschaften als mächtiger Prüfer der Menschheit (Z.2-4), so geht es nun um sein Königtum.
1224 38
A. ZGOLL
inaqarnīšumalkīnākirīunakkip
38a
šinamaikannušāšēpīšu
Mit seinen zwei Hörnern hat er die feindlichen Fürsten aufgespießt!“ Sie (= die Leute) werfen sich nieder zu seinen Füßen!
Diese hymnische Ausrufung ist nichts anderes als die Akklamation Bazis zum Herrscher. Beim Ruf „Siehe, der König“ wird man sich vorstellen, dass der göttliche König in irgendeiner Weise vor seinen Anhängern erscheint. In diesem Kontext wird nun die mythische Großtat des Bazi, die ihn „alt“, d.h. mächtig gemacht hat (Z.7) und durch welche er seine „Mannhaftigkeit“ bewiesen hatte (Z.9) rückblickend nachgetragen und gepriesen. Auch diese Zeilen lassen sich gut ergänzt um eine rituelle Performanz vorstellen: es passt perfekt ins Gesamtbild, wenn man parallel zu diesen rühmenden Ausrufen Figuren von aufgespießten Feinden gezeigt hat. Mit diesem Ausruf „Siehe, der König“ und dem Gesang, den man sich stellvertretend von einem Chor oder von der gesamten „Kultgemeinde“ der „reinen Leute“ (Z.34) gesungen vorstellen kann, wird die Inthronisation vollzogen. Passend dazu werfen sich alle Feiernden vor dem König zu Boden und bringen so ihre Anerkennung in Wort (Akklamation) und Tat (Proskynese) zum Ausdruck. Die Titulatur umfasst neben dem allgemeinen Königstitel explizit auch die Macht über den von Bazi eingeforderten (Z.11-12a) und neu erworbenen (18, 21, 22, 24ff) Wirkungsbereich: Er ist nun etellum ša ālišu „der Edle seiner Stadt“ undbēlparakkī „der Herr der Kultsitze“ (Z.3536). In der Sicht des Mythos ist zugleich mit dem Tempel und dem Königtum auch die Stadt des Bazi entstanden; indem er durch seinen Schlag auf den Berg den Tempel als Kultsitz geschaffen hat (Z.23), hat er auch die Stadt, das nötige Umland für den Tempel, gegründet.55 Dass Bazi ein idealer Beschützer seiner neuen Wirkungsstätte ist, zeigen die Zeilen 37-38: Er, der Ziegenbock, der mit seinen scharfen Hörnern seine Feinde niederstreckt, er hat, wie es hier kurz rückblickend heißt, mit seinen beiden Hörnern die feindlichen Fürsten aufgespießt! Als Teil der Ausrufung zum König wird die Feindesvernichtung vorausgesetzt und knapp gepriesen; gut vorstellbar, dass das Resultat in Form von 55 Stadt und Kultort sind zwei Seiten derselben Sache, insofern die Stadt als Umland des Tempels aufgefasst wird bzw. umgekehrt der Tempel als Zentrum der Stadt (vgl. Zgoll 2012, 26-28). Vergleichsweise kann man an das deutsche Wort „Gutshof“ denken, was einerseits das Gebäude im Zentrum meint, andererseits sämtliche Ländereien, die zu diesem Gutshof gehören. Vgl. auch Gabriel 2014, 160, 194, 201 und Westenholz 1998, 51, die vom „continuing sense of communion between the city and the temple“ spricht.
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
1225
durchbohrten Feindes-Figuren dem Volk gezeigt wird.56 Die Proskynese des Volkes huldigt damit dem neuen Herrscher und verehrt ihn zugleich als seinen mächtigen Beschützer. Der Verlauf des Textes zeigt damit eine klare Abfolge der Handlungen von Gottheiten, die einerseits im Vollzug (Vernichtung der „inneren Gefahr“ durch Hexer und Bluttäter, 31-33), andererseits im Resultat (Vernichtung der „äußeren Gefahr“ durch Feinde, 37-38) erlebbar werden. Beides ist Voraussetzung für die Inthronisation des Bazi als Herrscher über sein Volk bzw. die Huldigung des Herrschers durch sein Volk: Tabelle: Struktur des Eliminierungs-und des Inthronisations-Rituals 31-33 Nominalsatz + Imperativ
34 Präsens
Abwehr-Ritual: Tötung innerer Feinde (Hexer, Bluttäter, Zauberer) durch Šakkan, Šamaš und Ordalflussgöttin
Folge: Bazi herrscht über reine Menschen
35-38 Nominale Anrufungen inkl. Rückblick im Präteritum EinsetzungsRitual: Akklamation des Bazi als König über Stadt und Tempel (inkl. Rückblick auf AbwehrRitual mit Tötung äußerer Feinde)
38a Präsens
Folge: Menschen huldigen Bazi als ihrem König durch Proskynese
4.2. Die Inthronisation: Rituelles Zentrum im Gesamt des Liedes auf Bazi Die Z.31-38a enthüllen sich damit als rituelles Zentrum des gesamten Liedes. Was am Anfang des Textes vermisst wird, findet hier sein Ziel. Der Hymnus Z.1-5 stimmt schon auf die Akklamation des Königs ein, ohne sie jedoch inhaltlich vorwegzunehmen, der mythisch-narrative Teil Z.6-23 führt in einem großen Spannungsbogen vom fehlenden Königtum ohne städtisches Kultzentrum und ohne Kultstätte zur Erfüllung durch Königtum, Stadt und Tempel. – Betrachtet man die Strukturierung des gesamten Liedes (insoweit verständlich), so zeigen sich die Rituale in Z.31-38a als zentral:
56 „Feinde“ sind hier im Unterschied zu den Leuten mit Hexerei etc. nicht mögliche Angehörige der eigenen Gruppe, sondern stehen für Bedrohung von außen.
(mit Einschub, siehe 4.4) Wie Bazi Königtum und Kultort erhalten hat.
Bazi
Rückblick
Hymnischer Preis auf Bazi
Bazi
Zeitlos
Gegenwart
Tempel
Preis des Tempels = Teil und Voraussetzung der Inthronisation Bazis
Stative + Nominalsätze
24-30
Gegenwart
Nach Eliminierungsritualen Akklamation Bazis als König = Inthronisation Bazi
Imperative + Nominale Anrufungen + Präs.
31-38a
Gegenwart
Tempel
Schätze des Tempels; er verbindet Unterwelt und Himmel
Stative (inkl. Prät. + Präs.)
39-45
?
?
?
?
46-53
Zukunft
Bazi und Tempel
Schicksalsbestimmung des EnkifürBazi undseinHaus57
Narrative Schilderung
54-56
Alternativ könnte man erwägen, dass Bazi für seine Stadt und sein Land eine Schicksalsentscheidung trifft. Doch wird Enki schon in Z.14 als Herr über die Schicksale bezeichnet. Auch die Formulierung von Z.55 anabēl...[...išī]mšīmtam– „für den Herrn von/über ... hat er das Schicksal bestimmt“ deutet darauf hin, dass hier nochmals Enki für Bazi aktiv wird.
57
Narrativdialogische Schilderung
6-23
Nominale Anrufungen (+ ein Stativ)
1-5
1226 A. ZGOLL
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
1227
Dem Herzstück des Liedes in 31-38a, wo sich Sprache und Handlung im Ritual aufs Engste verflochten zeigen, geht eine Vorbereitung voraus: Das Königtum wird schon vor der Akklamation Bazis als Herrscher an zwei Stellen vorbereitet (Z.6-7 und Z.18a-19). Da hiermit auch ein weiteres sprachliches und inhaltliches Problem verbunden ist, lohnt sich eine genauere Analyse. 4.3. ProleptischeVorwegnahmendesKönigtumsvonBazi Eine erste Ankündigung des Königtums für Bazi erfolgt im narrativen Rückblick Z.6-7: 6
šarrūtišilī dEnkiiššišu
7
šīblūšarrātiinailīma
Zum Königtum über die Götter hat Enki ihn erhöht: „Werde alt (d.h. gewichtig und erhaben)! (Dann) sollst du König sein, und zwar unter den Göttern!“
Mit Betonung (-ma), durch den poetischen Terminativ-Adverbial und durch die chiastische Wiederholung šarrūtišilī–lūšarrātiinailīma wird die hohe Bedeutung des Themas klar: „Zum Königtum über die Götter“ — „Du mögest König sein und zwar unter den Göttern!“. Zeile 6, die zum ersten Mal vom Königtum spricht, ist eine Prolepse, die überschriftartig den Zielpunkt des Liedes schon vorwegnimmt, der dann in Z.36 erreicht werden wird:
58
36
amma58šarrumbēlparakkī
36
Siehe, der König, der Herr der Kultsitze,
Vgl. Kouwenberg 2012. Auf Altassyrisch kann amma (sehr oft a-ma geschrieben, siehe Bsp. 79 und folgende) etwas wie das französische „voici“ bedeuten, selbst wenn diese Verwendung („noun presentative”) relativ selten ist: „As counterpart of OB anumma, OA amma is used in much the same way, although it also has a wider use, less closely bound up with the second person. As a noun presentative, it is fairly rare; two standard instances and one in a question”. „However, it was already identified by J. Lewy: ‘[Amma] begleitet die Geste, mit der der Redende auf einen von ihm gebrachten Gegenstand (oder eine Person, die er vorstellt) hinweist’ (Eisser / Lewy 1935, 188 ad p. 291; see also J. Lewy 1938, 86–87).“ (Kouwenberg 2012, 46, Anm.72.) In Anm. 71 verweist Kouwenberg auf die vorliegende Stelle im Lied auf Bazi und vermerkt: „The appearance of amma in Old Babylonian is hard to reconcile with all other evidence on the distribution of the deictic bases. Does it mean that Babylonian once had amma instead of or alongside anumma (cf. the etymology of anumma suggested in §3)? The absence of all traces of a pronoun ammûm and locational adverbs starting with amm- strongly militates against this.”
1228
A. ZGOLL
Davor findet sich mit Z.18Ende-18a-19 noch eine weitere Stelle, die dieser Akklamation vorangestellt ist. 18Ende
rakbî 18a šūlima wuddimaanšarrim 19elletim šarratimmārtiAnim
„lass doch Boten emporsteigen und übereigne doch (den Kultsitz) dem König (und) der strahlenden Königin, der Tochter des Anum!“
Als Empfänger des Kultsitzes muss zwingend Bazi gemeint sein, auf dessen Königtum der gesamte Text zustrebt59, die „Königin“ muss seine Gemahlin, die Große Flussgöttin meinen (vgl. 3.6). Das Ganze erscheint, wie schon Z.6, als Vorausgriff. Im kultischen Kontext finden sich solche vorausgreifenden Prolepsen öfters. Sie fügen sich organisch ins Geschehen ein. Denn für die feiernde Kult-Gemeinschaft ist Bazi ja längst schon ihr König, auch wenn das Ritual und der Kronzeugen-Text das einstmalige Geschehen, wie er zum König wurde, wieder neu inszenieren und aktualisieren. Umgekehrt sichert das Ritual seinen Zielpunkt durch die Prolepsen teleologisch ab. Was man erreichen will, das wird schon zu anfangs als erreichbar und als längst schon erreicht in den Blick genommen. 4.4. EinrituellerEinschubinnerhalbdermythischenNarrationinZ.18-19 Zu klären steht noch die Frage, wer hier spricht. Der direkte Kontext enthält eine Rede des Enki an Bazi (Z.13-18). 13
issaqaršummālikilīabūšu
14
wāšibApsîbēlšīmātim
15
anaBaziEnkiabūšušērī taklimātimītawušum 16 addikkumŠaššāruBašār šadiamma 17a ajjamānšatara´´amuma 17b šūmaīde
Es sprach nun zu ihm der Ratgeber der Götter, sein Vater, der Bewohner des Apsû, der Herr über die Schicksale, zu Bazi, zu ihm sprach Enki, sein Vater, Lieder der Offenbarungen: „Ich gebe dir hiermit Šaššār und Bašār, den Berg. Welcher (Berg) wäre es denn (sonst), den du wirklich möchtest?“ „Genau der ist es (den ich möchte)! Ich kenne (ihn)!
59 Vgl. šarrūtiš „zum Königtum“ (Z.6), šarrāti „du wirst König sein“ (Z.7) und šarrum „König!“ (Z.36), die alle auf Bazi zu beziehen sind.
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
1229
18
aš-Šaššāruṣṣiparakkuana Kultsitz hervorkommen, zum .“
Die anschließende direkte Anrede, „lass doch Boten emporsteigen und übereigne doch (den Kultsitz) dem König (und) der strahlenden Königin, der Tochter des Anum!“ kann nicht aus dem Mund des Enki kommen.60 Diese Aufforderung ist vielmehr an Enki gerichtet. Im Unterschied zur Götterrede ist sie nicht eingeleitet. Vergleichbar ist die nicht eingeleitete Rede in Z.32 mit dem Imperativ nērma: 32
nērmaŠakkanšarušê
„Erschlage doch, o (Gott) Šakkan, den mit Hexerei ...!“
Beide nicht eingeleiteten Aufforderungen sind imperativisch formuliert. Die Imperative sind durch suffigiertes -ma in ihrer Dringlichkeit verstärkt.61 18Ende
rakbî 18a šūlimawuddimaan šarrim
„Lass doch Boten emporsteigen (und) übereigne (den Kultsitz) dem König ...!“
Zu erwägen ist, ob derselbe Sprecher, der in Z.32-33 die Götter Šakkan, Šamaš und Ordalflussgottheit anspricht, auch für die Anrede des Enki in Z.18Ende-18a-19 verantwortlich sein kann. Da diese Person die Gottheiten mittels imperativischer Formen zum Handeln auffordert, wird man nicht fehlgehen, wenn man hier eine priesterliche Gestalt vermutet. Und tatsächlich, wenn man annimmt, dass ein solcher Priester (oder eine Priesterin) wie in Z.32-33 auch hier schon rituell in die Narration eingreift, um den Gott Enki zu drängen, dass er dem König Bazi und seiner Gemahlin sein Geschenk zukommen lassen soll, dann ergeben die Zeilen einen Sinn. Sie drängen den Gott Enki, dass er sein Orakel, dass am Šaššār und Bašār ein Kultsitz für Bazi entstehen wird, möglichst bald Wirklichkeit werden lassen soll. Und mehr noch, sie intendieren einen öffentlichen Rahmen für dieses Geschehen, welches Stadtgründung, Tempelschöpfung und Inthronisation des Bazi in einem ist (vgl. 4.5).
60 Da Enki hier in Z.16-17, ebenso wie schon in Z.7, den Bazi direkt, in der 2. Ps. anspricht, an der fraglichen Stelle Z.18Ende-18a-19 hingegen auf Bazi in der 3. Ps. Bezug genommen wird, muss hier eine andere Sprechsituation vorliegen. 61 Beide Zeilen werden überdies mit Enjambement parallel weitergeführt.
1230
A. ZGOLL
4.5. DieöffentlicheÜbereignungdesKultsitzes Wieso aber wird manches direkt zwischen den Göttern besprochen, während anderes durch Boten übermittelt werden muss? Die Antwort lässt sich in der Wichtigkeit des Geschehens suchen. Je wichtiger ein Geschehen ist, besonders wenn es sich um etwas eminent Wichtiges für eine Gruppe handelt, desto eher ist eine Öffentlichkeit vonnöten, gerade wenn es sich um eine Neuerung handelt. Ein neuer Kultort oder eine Krönung können nicht in einem „Privatgespräch“ „im stillen Kämmerchen“ ausgehandelt werden. Daher liegt in dieser Aufteilung zwischen dem GötterGespräch und der öffentlichen Übereignung des Kultsitzes eine grundlegend wichtige Absicherung. Es handelt sich um einen inhaltlich notwendigen Teil des Prozedere! Das Königtum und seine räumliche Verankerung an einem Tempel ist der große Zielpunkt des gesamten Festes und seines Rituals, von dem wir Teile im vorliegenden Text greifen können. Die Erzählebene von Z.18 bringt eine Art von Objektivierung, welche die Zusage Enkis bestätigt. Die rituelle Ebene mit der Einschaltung von mehreren Boten hebt das Vorangehende auf eine offizielle, gesellschaftlich relevante und nicht mehr umkehrbare Ebene: Durch die Boten wird die Übereignung von Bazis Kultort der Welt offenbar, wird „publiziert“. 5. MYTHOS IN FORM EINER DRAMATISCHEN AUFFÜHRUNG IN KULTISCHEM KONTEXT Der Bogen von der dialogisch gestalteten Erzählung am Textanfang zum Ritual in der Textmitte beschreibt eine Entwicklung, die inhaltlich typisch ist für mesopotamische Mythen über die Schöpfung und über deren Ausfaltung. Es ist die Situation des Noch-Nicht — kein Königtum, keine Stadt, kein Tempel — die am Anfang steht und die nun, im rituellen Akt, überwunden wird. Einen solchen Bogen beschreiben viele Schöpfungstexte, die häufig ebenfalls als Teil eines Rituals überliefert sind.62 Und hier zeigt sich etwas Besonderes: Der mythische Stoff ist an seinem Zielpunkt gerade nicht narrativ ausformuliert, sondern erscheint selbst in rituelle Worte und Handlungen umgesetzt. Die Entdeckung, dass auch im narrativ geschilderten Teil eine rituelle Aufforderung eingebaut 62 Zur Verortung von Schöpfungsmythen vgl. die Göttinger Doktorarbeit von K. Maiwald; zur Konkretisierung und Vergegenwärtigung von Mythen in Ritualen vgl. A. Zgoll / C. Zgoll i.V..
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
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ist, lässt sogar noch einen Schritt weiter gehen. Das deutet darauf hin, dass dieses Bazi-Lied in einem großen Kultfest als Ganzes rituell aufgeführt wurde. Man geht vermutlich nicht fehl, wenn man sich vorstellt, dass die Gottheiten durch verschiedene Sprecher zu Gehör gebracht wurden, dass es eine Art von Erzähler, einen hymnisch-preisenden Chor und eine Art von Priester gab, der die Gottheiten in direkten Aufforderungen zum Handeln drängte. Dass das alles formal nicht als bloßes Sprechen mit verteilten Rollen ablief, zeigen die unmittelbar (durch Glosse) und mittelbar zu rekonstruierenden Handlungen: „Hexer“, „Bluttäter“ und „Zauberer“ werden hingerichtet — vermutlich in Form von rituell-figürlichen Exekutionen, die ja gerade aufgrund ihrer rituellen Form umfassend gedacht sind — und „feindliche Fürsten“ wurden „aufgespießt“ auf den Hörnern des Gottes dem Volk vorgeführt. Und das Volk wirft sich vor seinem Gott zu Boden. All das deutet auf ein packendes Geschehen, bei dem alle Feiernden beteiligt sind. Mythos zeigt sich hier ausgestaltet in dramatischer Form, als Drama, das im kultischen Kontext stattfindet. Hieraus können sich interessante Impulse auch für die Erforschung der Ursprünge der griechischen Tragödie im Dionysos-Kult ergeben. Dass das Lied in einem Kultfest (siehe Abschnitt 6) aufgeführt wurde, ist Ausdruck seiner kollektiven Bedeutsamkeit. Die vorfindliche Welt wird als Ergebnis der Handlungen göttlicher Protagonisten gefeiert. Die Gruppe der ellētum nišū, der Leute, die sich als reine Anhänger ihres Gottes verstehen, feiern die Inthronisation ihres Gottes, indem sie die Geschichte seines Aufstieges erzählen. In ihrem Singen und Handeln aktivieren sie die vielfältigen Angebote, die der mythische Stoff bietet: Angebote der Erklärung, Bewertung und Bewältigung von Leben und Welt. Der Kult(ort) des Gottes wird als Ergebnis göttlicher Eigenschaften und Taten erklärt, er wird als positive Verankerung der eigenen Gruppe (der „Reinen“) bewertet und vielfältige Aspekte der verkündeten Botschaft wie etwa die kultisch aktivierte Abwehr von Bedrohung im Inneren (Hexerei etc.) wie von außen (feindliche Fürsten) können helfen, das eigene Leben positiv anzupacken und damit zu bewältigen.
MIT
6. EIN KULT-DRAMA FÜR EIN TEMPELWEIHFEST STADTGRÜNDUNG, TEMPEL-SCHÖPFUNG UND KÖNIGSKRÖNUNG
Mit diesen Überlegungen lässt sich nun die situative Verortung des Liedes auf Bazi rekonstruieren: Die Abschnitte mit ritueller, hymnischpreisender Rede und die Abschnitte mit rituellen Handlungen lassen
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A. ZGOLL
erkennen, dass es sich hier um ein Lied im Kontext eines Kultfestes handeln muss. Die Unterschrift des Textes bestätigt das: 58
⸢šīr⸣[Ba]zišainūmaṣābū
59
inaūm(i) [...] illûizzammaru
Lied auf den (Gott) [Ba]zi, das, wenn die Leute am Tag [von ...] hinaufkommen, gesungen wird.
Der in der Unterschrift angegebene Zeitpunkt lässt sich mit George 2009 verstehen als jährlicher Termin,63 bei dem alle Leute beisammen waren, eben auch die, die sonst beim Arbeitseinsatz waren. Der Inhalt des Textes, die „Schöpfung“ des Tempels und sein Preis, in welchem die Eigenschaften des Tempels diesem zugeschrieben und damit festgeschrieben werden, zeigen den Anlass dieses Kultfestes: Es handelt sich um ein Tempelweihfest, das zu einem festen Zeitpunkt, vermutlich einmal im Jahr,64 gefeiert wurde. Dieses Fest verfolgt grundsätzlich drei große Anliegen: Es geht um das Hervorbringen des Tempels und seiner Wirkmacht. Dieser Tempel ist Kern einer Stadt, d.h. es geht zugleich um Stadtgründung. Schließlich geht es darum, den Tempel- bzw. Stadtbesitzer, den Gott Bazi, als König auszurufen und in seinem Königtum zu bestätigen. Zugespitzt könnte man sagen, es geht um eine Tempel/Stadt-Schöpfung und um eine Königs-Schöpfung. Beides bedingt sich gegenseitig:65 Die Stadt mit dem Tempel bildet die Ländereien mit dem Palast für den Gott; hier im Tempel, dem Gottes-Palast, steht der Thron (parakkum) für die Inthronisation des Gottes bereit. Stadtgründungsmythos,66 Tempelgründung und Königskrönung sind hier, in diesem Fest, ineinander verwoben. Das „BaziLied“ bildet mit seinen erzählenden Passagen und den rituellen Rufen und Handlungen den integralen Bestandteil dieses Tempelweihfestes, es formt den Mythos in einer Weise aus, dass die feiernde Gemeinschaft hier Identität finden kann und soziale Integration gestiftet wird. 63 George 2009, 1: „According to the tablet’s subscript, the poem was sung on a particular day during the year; its performance seems therefore to have been an annual event“. 64 Vgl. M.E. Cohen 2015, 389-392. – B. Cuperly verweist auf das ähnlich angelegte Fest Ninurtas im neubabylonischen Nippur, wie es sich aufgrund von OECT 11, 69 + 70, S. 26-33 rekonstruieren lässt (vgl. auch George 1990, 157f. und Sallaberger 1999, 291). Hier finden sich vergleichbare mythische Hyleme (vgl. C. Zgoll 2019): Ninurta zieht in die Berge und kämpft gegen Feinde. Ninurta besiegt die Feinde. Ninurta kehrt nach Nippur zurück. Enlil freut sich. Enlil erhöht Ninurta. Ninurta zieht in seinen Tempel Ešumeša ein. – Wahrscheinlich ist der Einzug in den Tempel hier ebenfalls als erste Besitznahme dieses Tempels aufgefasst worden. 65 Vgl. Anm. 55. 66 Zur Wichtigkeit von Stadtgründungsmythen vgl. Westenholz 2001 und exemplarisch für den griechischen Raum Scheer 1993 und Kühr 2006.
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
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7. ANHANG: BILINGUE DES TEXTES Die Bestimmung der Sprecher ist Ergebnis der vorangehenden Ausführungen. (Chor:) 1
wa-a-ši-ib ⸢am/ne⸣ (-x)-x⸣ ni[m …] wāšib ⸢am/ne (x) x⸣ ni[m ...] 2 [k]a-az-zum bu-ku-ur d⸢En-ki⸣ x [… dBa-zi?] kazzumbukurEnki ... [... Bazi?] 3d i-lum ba-a-ri te-né-še20-e-⸢tim⸣ ilumbāri tenēšētim 4 mu-⸢ú⸣-de li-ib-bi-im za-wa-nim ù i-ša-ri-im mūdelibbimzāwânimuīšarim 5 ⸢i-na qé-re⸣-eb ZU.AB na-bi šum-šu inaqerebApsînabišumšu
Der Bewohner von ..., der Widder, der Sprössling des ⸢Enki⸣, ..[... Bazi?] der Gott, der die Menschheit prüft, der das feindliche und das aufrichtige Herz kennt, inmitten des Apsû ist genannt sein Name!
(Erzähler:) 6 šar-ru-ti-iš di-li dEn-ki iš-ši-i-šu šarrūtišilīEnkiiššišu 7 ši-i-ib lu-ú šar-ra-a-ti67 i-na i-li-i-ma šīblūšarrātiinailīma
Zum Königtum über die Götter hat Enki ihn erhöht (mit den Worten): „Werde alt (d.h. gewichtig und erhaben)! (Dann) sollst du König sein, und zwar unter den Göttern!“68
(Musikalisches und / oder mimisches Intermezzo?)69 (Erzähler:) 8 be-el di-i-in ma-a-tim e-li-iš ù ša-ap-li-iš bēldīnmātimelišušapliš 9 iš-tu eṭ-lu-ú-ta-am im-la-a i-da-a-šu ištueṭlūtamimlâidāšu
Der Herr über den Rechtsspruch für das Land, oben (im Norden) und unten (im Süden) – nachdem seine Arme männlichkraftvoll geworden waren,70
67 Für -āti als Stativ-Endung 2.Sg.m im Altbablyonischen vgl. George 2009 ad Z.7 und Streck 2014, § 201. 68 Diese Rede Enkis wird ohne Redeeinleitung zitiert; dies kann seinen Grund darin haben, dass sie Teil des „Erzähler“-Parts ist. 69 Der Handlungsfortschritt macht an dieser Stelle einen großen Sprung. Dies könnte durch ein Intermezzo verdeutlicht sein, welches zeigt, dass Bazi „alt“, d.h. mächtig wird, und seine Mannhaftigkeit beweist, indem er seine Feinde besiegt (vgl. Z.37f). 70 Wörtlich: „nachdem seine Arme voll geworden waren von Männlichkeit“.
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A. ZGOLL
10 is-sà-qar a-na a-bi-i-šu dEn-ki issaqaranaabišuEnki
da sprach er zu seinem Vater Enki:
(Bazi-Sänger:) 11
a-bi ma-a-ḫa-a-za-am a-li a-ša-ak-ka-an abīmāhāzamaliašakkan 11a ka-az-za-⸢am im-me⸣-[er]-⸢tam⸣ a-li uš-ra-ab-ba kazzamimmertamaliušrabba 12 ṣa-ab-t[u-(ma)] úḫ-⸢ḫu⸣-zu pa-ra-ak-ku ṣabt[ū(ma)]uhhuzūparakkū 12a [ša wa-aš-b]u dA.NUN.NA i-lu ra-bu-ú-tum [šawašb]ūAnunnakūilūrabbûtum
„Mein Vater! Ein Kultzentrum – wo kann ich das errichten? Widder und Schaf – wo kann ich sie groß werden lassen? Beset[zt und] allesamt belegt sind die Kultsitze, [wo] die Anunakkū [wohn]en, die großen Götter.“
(Erzähler:) 13
[i]s-sà-q[ar-šu]m ma-a-li-ik ì-lí a-bu-ú-⸢šu⸣ [i]ssaq[aršu]mmālikilīabūšu 14 wa-a-ši-⸢ib⸣ ZU.AB be-el ši-i-ma-atim wāšibApsîbēlšīmātim 15 a-na dBa-zi dEn-ki a-bu-šu še-e-ri ta-ak-li-ma-a-tim i-ta-wu-ú-šum anaBaziEnkiabūšušērītaklimātim ītawušum72
Es sprach nun71 zu ihm der Ratgeber der Götter, sein Vater, der Bewohner des Apsû, der Herr über die Schicksale, zu Bazi, zu ihm sprach Enki, sein Vater, Lieder der Offenbarungen:
(Enki-Sänger:) 16
ad-[d]i-ik-kum Ša-aš-ša-a-ar ù „Ich gebe dir hiermit Šaššār und Ba-ša-a-ar ša-di-a-am-ma Bašār, den Berg.73 ad[d]ikkumŠaššāruBašāršadiamma
71
Wiedergabe des Perfekts als Folgeform, vgl. Streck 2014, § 180. Die Pleneschreibung von /u/ in i-ta-wu-ú-šumkann auf gelängten Auslautvokal (so Streck 2014, § 251) oder auf Betonung deuten. 73 Es handelt sich dabei um einen Berg (šadiam, Z.17 zur Form vgl. George 2009) mit den zwei Namen Šaššār und Bašār. Gemeint ist ein Gebirge oder Berg mit zwei Gipfeln. 72
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
17a a-a-ma-a-an ša ta-ra-a-a-mu-ú-ma ajjamānšatara´´amuma
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Welcher (Berg) wäre es denn (sonst), den du wirklich möchtest?“74
(Bazi-Sänger:) 17b
šu-ú-ma i-de-e šūmaīde
„Genau der ist es (den ich möchte)! Ich kenne (ihn)!“75
(Enki-Sänger:) 18
aš-[š]a-aš-ša-a-ar ú-ṣi pa-ra-ak-ku „Zum Šaššār wird ein Kultsitz a-na → hervorkommen, zum → (Priester:) 18Ende
RÁ.GABAmeš 18a šu-ú-li-i-ma wu-di-ma an šar-ri-im 18Ende rakbî 18a šūlimawuddimaan šarrim77
„Lass doch Boten emporsteigen (und kennzeichne =) übereigne78 doch (den Kultsitz) dem König.79
74 Das Lexem ajjamannu deute ich als Kombination aus ajju („welche Sache“) + mannu westsemitisch „was“. Die Intensivierung der Aussage ergibt sich aus der Partikel -ma, die betonend an die Verbalform angehängt ist; wörtlich „was du wirklich liebst“. 75 Hier liegt eine rhetorische Frage vor, wörtlich „Kenne ich (ihn) ?“ (Hinweis M. Worthington). Hinter der Gabe des Berges verbirgt sich die Erfüllung aller Wünsche des Bazi, denn damit ist zugleich der ersehnte Kultsitz (parakku), verbunden, wie er in der folgenden Z.18 dann versprochen wird. – Dass in Z.17b Bazi spricht, ist eine Idee von Karl Hecker. Alternativ könnte man die Zeile als Kommentar eines Erzählers verstehen: „Genau er (Bazi) kennt (ihn)!“ 76 anarakbî, „für die Boten“ erscheint als Abschluss der Zeile sinnlos. A.R. George hat das Problem elegant gelöst mit der Annahme einer Ellipse bzw. eines vergessenen Wortes; er ergänzt nach ana das Wort „als „ und zieht rakbî als Enjambement zur nächsten Zeile. Man kann erwägen, die Ergänzung der Ellipse etwas zu modifzieren, so dass sich die Inkonzinnität zwischen Z.16 und Z.18 in eine Parallelität umwandeln lässt. Hier folge ich einem Ergänzungsvorschlag von C. Zgoll: Da in Z.16 Enki dem Bazi ein Bergland mit zwei Bergen oder einen Berg mit zwei Spitzen gibt, die als Šaššār und Bašār bezeichnet werden, so ist auch hier ein Bezug auf beide Teil-Berge oder Berg-Teile eine semantisch befriedigende Lösung. 77 Die Schreibungen auf vorliegender Tafel ist sind nicht überall konsistent : Während an(a) in der Vorzeile Z.18 vor /š/-Laut zu aš assimiliert (aš-Šaššār), wird hier in Z.18a nicht assimiliert (anšarrim). Für weitere inkonsistente Schreibungen vgl. George 2009, 5. 78 Für (w)uddûm mit ana bzw. Dativ vgl. AHw 1454ff sub (w)adûm D 5 „für jmd. k[ennzeichnen], zuteilen, zuweisen“ mit Objekten wie Felder, Länder(eien), Kultsitze (māḫāzu), Anteile. 79 Hier schaltet sich jemand (eine Person des Kults, z.B. ein Priester) ins Geschehen ein und fordert Enki auf, aus dem Apsû heraus Boten hinaufzuschicken, damit dem neuen König Bazi und seiner Gemahlin ihr Eigentum öffentlich übergeben wird, vgl. Abschitt 4.5.
1236
A. ZGOLL
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el-le-tim šar-ra-tim ma-a-ar-ti a-nim elletimšarratimmārtiAnim
(und) der strahlenden Königin, der Tochter des Anum!“
(Erzähler:) 20
it-ta-as-ḫa-ar ša-di-a-am ki-i šar-ra-a-tim ittasharšadiamkīšarrātim 21 iṭ-ṭù-ul a-lam la ki-šup-pa-šu iṭṭulālamlākišuppâšu
Er (= Bazi) begann nun, überall nach dem Berg zu suchen80 – wie nach Königinnen81 – er (blickte prüfend =) hielt Ausschau nach der Stadt, nach dem Nicht-Brachliegenden, das ihm (gehören würde).82
(Intermezzo, welches die Suche darstellt?) (Chor:) 22 a-lum-ma la ru-ú-uq-šum da-an-ni-iš ālummalārūqšumdanniš
„Da ist die Stadt! Sie ist ihm (= Bazi) nicht sehr fern!“
(Erzähler:) 23 im-ḫa-aṣ ša-di-a-am er-ṣe-ta-am uš-pe-el-ki imhaṣšadiamerṣetamušpelki
Er (= Bazi) schlug den Berg, die Erde (= Unterwelt) öffnete er.
(Priester oder Chor:) 24
bi-i-tum [b]a-ni mu-ú ú-ba-ú-nim bītum[b]animûuba´´ûnim 25 i-na qé-re-eb me-e-šu ba-ni bi-i-is-sú inaqerebmêšubanibīssu 80
„Das Haus (= der Tempel) ist gebaut! Wasser kommen hervor! Inmitten seiner (= des Hauses) Wasser ist sein (= Bazis) Haus gebaut!
So mit einem Vorschlag von Martin Worthington. Spielt die Aussage auf den Kontext einer Brautschau an? Der Plural erklärt sich entweder als Bezug auf die beiden Gipfel des Berges oder lässt sich wegen dem doppeltem Bezug des in Mittelposition zwischen zwei Aussagen gestellten Apokoinu verstehen: Bazi sucht nach dem Berg und er sucht nach der Stadt, also nach zwei Größen. Alternativ können Pleneschreibungen in diesem Text auf Akzent deuten, dann Singular „wie nach einer Königin“ (so erwägt Gösta Gabriel). 82 Die Idee, diese Aussage auf die Zukunft zu beziehen, verdanke ich Anja Piller: Gemeint ist eine zukünftige Stadt, die der Gott hier schon vorwegnehmend in einer Schau sieht. Diese These kann die sonst merkwürdige doppelte Verneinung erklären: „das nicht nicht Bebaute“ meint hier „das nicht mehr nicht Bebaute“. 81
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
26 li-ib-na-a-tum na4ZA.GÌN da-la-a-tum eb-bu-um libnātumuqnumdalātumebbum 27 as-ku-pa!-a-tum ša KÙ.GI ba-aš-mumuš.meš šu-ku-ú ša gišIG askuppātumšahurāṣimbašmūšukû šadaltim 28 ḫa-ar ṣi-pa-sú qé-e di-ba-a-⸢šu⸣ hārṣippassuqêdibā-šu
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Die Ziegel sind Lapislazuli, die Türen sind das Glänzend-Reine.83 Die Schwellen sind von Gold. Schlangen sind die Torpfosten der Türen. 84
EinEselshengst ist sein (= des Torpfostens) Zapfen, Kupfer sind seine beiden Türblatt-Beschläge.85 Ein toter Gott hält den Riegel. Die Torwächter86 sind der Tod.
29 DINGIR BA!.UG7 ú-ka-al gišSAG. KUL Ì.DU8meš mu-ú-tum ilummītumukālsikkūramatûmūtum 29a i-na qé-re-eb bi-ti-i-šu Inmitten seines Hauses kreuzen sich ib-ba-la-ka-tu mu-ú mi-iš-lum die Wasser. Eine Hälfte ist Leben, ba-la-ṭù(-)mi-iš-lum mu-ú-t eine Hälfte ist Tod.“ inaqerebbītišuibbalakkatūmû mišlumbalāṭumišlummūtum
(Chor:) 30
bi-i-tum ma-li ta-še-la-a-tim bītummalitašēlātim
Das Haus ist voller Zeremonien des (festlichen) Jubels!
(Intermezzo? Der festliche Jubel könnte instrumental, vokal, mimisch etc. zum Ausdruck gebracht werden.) (Erzähler:) 31
i-na E2 PA4.PAḪ dUTU i-na É Šákkan inabītpapāhim dŠamašinabītim Šakkan d
In der Zella ist Šamaš, im Haus Šakkan:
83 Wäre die Aussage adjektivisch gemeint, müsste pluralisch formuliert werden. Daher kann ebbum mit George 2009 auf ein kostbares Edelmetall zu beziehen sein. Da in der Folgezeile Gold genannt wird, könnte hier Silber gemeint sein. 84 Was bedeutet ḫa-ar hier? Wäre denkbar: „Ein Eselshengst (ḫâr) ist sein (= des Türpfostens) Zapfen“? Für „auserlesen“ würde man ḫīr anstelle von ḫār erwarten. 85 Vgl. George 2009, 9. 86 Gösta Gabriel erwägt, ob MEŠ hier als Sumerogramm-Anzeiger gemeint ist, vgl. Worthington 2012, 284-287, dann: „Der Torwächter ist der Tod.“ Andererseits erscheint die Kombination aus Pluralwort und singularischer Identifikation parallel zu den Materialangaben in den vorangehenden Zeilen 26-28.
1238
A. ZGOLL
(Priester:) 32 né-e-er-ma dŠákkan ša ru-še-e nērma dŠakkanšarušê 33a d UTU ša da-mi dI7 GAL ša ki-iš-pi ŠamaššadāmīNārurabītu87šakišpi
33b Glosse in kleinerer Schrift: {Rasur} sà-da-ru[-um] sadāru[m]
Erschlage doch, o Šakkan, den mit Hexerei, (erschlage doch,) o Šamaš, den mit Bluttaten, (erschlage doch,) o Große Ordalflussgöttin, den mit Zauberei! Glosse: In Reihe zu stellen!
(Intermezzo, angezeigt durch die Glosse in 33b: Jemand stellt (Figuren der) Hexer, Bluttäter und Zauberer auf. Diese werden rituell erschlagen.) (Erzähler:) 34
el-le-e-tim ni-ši i-bé-e-el ellētimnišīibêl
Über die reinen Leute herrscht er (= Bazi) (jetzt)!
(Chor; parallel besteigt Bazi seinen Thron und man führt die besiegten Feinde vor:) 35
ka-az-zum e-te-el-lum ša a-li-i-šu kazzumetellumšaālišu 36 a-ma šar-rum be-el pa-ra-ak-ki ammašarrumbēlparakkī 37 e-ed-dam qá-ar-ni-i-in mu-na-ak-kiip na-ak-ru-ti-i-šu eddamqarnīnmunakkipnakrūtīšu 38 i-na qar-ni-⸢i⸣-šu ma-al-ki na-a-ki-ri ú-na-ak-ki-ip {Rasur} inaqarnīšumalkīnākirīunakkip
Der Widder! Der Edle seiner Stadt! Siehe, der König! Der Herr der Kultsitze! Mit zwei scharfen Hörnern, der Niederstoßer seiner Feinde! Mit seinen Hörnern hat er die feindlichen Fürsten88 aufgespießt!
(Erzähler; parallel Proskynese der Kultgemeinschaft vor dem thronenden Gott:) 38a
ši-na-ma i-ka-an-nu-ša še-e-pi-šu šinamaikannušāšēpīšu
Sie (= die Leute) werfen sich nieder zu seinen Füßen!
87 Mit Kraus 1976, 293-297 gehe ich hier nicht von einem echten Vokativ („Anruf“), sondern von einer „Anrede“, formal Nominativ, aus. 88 Mit substantivischer Konstruktion des Partizips: „die Fürsten, die Feinde“.
MYTHOS ALS RITUELL AUFGEFÜHRTES DRAMA
1239
(Chor; parallel könnte jemand auf die entsprechenden Personen und Teile des Tempels deuten:) 39
la ra-bi-a-at ki-it-mu-ra-⸢at šu⸣-pa-as-sú lārabiâtkitmuratšupassu 40 ti-i-ru ti-a-me-tim ti-i-ru-ú-šu tīrutiāmētimtīrūšu 41 ki-bi-ir-šu la ⸢e⸣-li ša-ni-in ša-di-a-am kibiršulāelišaninšadiam 42 ú-ša-ap-li-iš er-ṣe-tam ù ša-me-e i-mi-id ušaplišerṣetamušamêīmid 43
a-mu-ur du-un-[ni]-i-šu e-⸢li⸣-iš-ša-qí-a-⸢am⸣-ma amurdunnīšueliš(i)ššaqiamma
Ist etwa nicht groß und (mit Schätzen) angefüllt sein Wohnsitz? Höflinge der Meere sind seine (= Bazis) Höflinge. Ist sein (= des Hauses) Rand nicht hoch, kommt es (nicht) gleich einem Berg? Er (= Bazi) hat (es = Haus) eine Bresche in die Erde (=Unterwelt) schlagen lassen und hat es an den Himmel gelehnt. Sieh seine Befestigungen, oben ist es erhöht worden.“
DiefolgendenZeilen44-57sindfragmentarischodermirunverständlich (Z.44). Es könnte davon die Rede sein, dass der Gott, also wohl Bazi etwas mit „seiner Beschwörung“ (tûšu) macht; alternativ könnte dort auchvoneinerPlattformfürseinenThrondieRedesein(Z.54).DievorletztenZeilendeutenaufeineSchicksalsbestimmung,alsoaufeinepositiveZukunft: 55
a-na be-el x x x [ x i-ši-i]m ši-i-im-ta-am anabēl...[...išī]mšīmtam 56 ù ši-⸢i-im-ta-am⸣ [a-na bi-ti?90]-⸢i?⸣šu ušīmtam[anabit]išu?
Für den Herrn von / über ... hat er (= Enki89) das Schicksal bestimmt und das Schicksal [für] dessen [Haus?].
Textunterschrift: 58 ⸢ši?⸣-[i?]-⸢ir?⸣91 [dBa]- ⸢zi⸣ ša i-nu-ú-ma ÉRINhá ⸢šīr⸣[Ba]zišainūmaṣābū 59 [i-na] UD [x (x) x] i-il-lu- iz-za-am-ma-ru [ina]ūm(i) [...] illûizzammaru
89 90 91
Lied auf [Ba]zi, das, wenn die Leute
[am] Tag [von ...] hinaufkommen, gesungen wird.
Enki ist in diesem Lied der „Herr über die Schicksale“, vgl. Z.14. Für die Schreibung bi-ti-i-šu vgl. Z.29a, vgl. auch ak-ru-ti-i-šu in Z.37. So mit George 2009.
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A. ZGOLL
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A. ZGOLL
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LA QADIŠTUM DÉPOUILLÉE Nele ZIEGLER*
Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’expliquer à Dominique pourquoi je participe aux Mélanges qui lui sont offerts lors de la 65e RencontreAssyriologique Internationale. J’ai rencontré Dominique une première fois lorsqu’il préparait une autre RencontreAssyriologique. Ce fut la 38e, en 1991. Hermann Hunger, à qui j’avais parlé de mon souhait de passer une année à Paris pour y étudier l’Assyriologie avait écrit une lettre de recommandation et pour préparer mon séjour je passais une semaine à Paris en juin 1991. Or, bien que chargé des derniers préparatifs de la Rencontre Assyriologique et bien que le laboratoire de la rue de la Perle donnait alors l’impression d’une ruche, Dominique avait pris le temps de me recevoir, me parler, me décrire les démarches administratives à entreprendre et de faire tout le nécessaire pour mon inscription à l’université Paris I (Sorbonne). Je pense que je ne suis pas la seule à pouvoir témoigner de la disponibilité réelle de Dominique et de son envie d’être au service des autres. C’est avec ce même sens du service qu’il a lancé la base de données Archibab. Il ne s’agissait pas d’un instrument conçu d’abord pour servir ses propres recherches, mais avant tout d’un outil mis à la disposition de la communauté scientifique pour aider celle-ci à se retrouver dans les méandres des textes paléo-babyloniens et de la très vaste bibliographie. Plus de 34 000 textes sont à ce jour entièrement publiés, commentés, étudiés — et combien dorment encore dans les musées et collections ? Je souhaite ajouter à leur nombre deux inédits de Mari en espérant qu’ils trouveront par la suite bon accueil dans la base Archibab. Ces deux textes ont en commun de jeter une lumière sur les conditions matérielles et juridiques des femmes consacrées-qadištum1.
*
UMR 7192, CNRS, Paris. Je remercie J.-M. Durand de m’avoir cédé ces deux textes dont il avait déjà préparé l’édition. Il connaissait mon intérêt pour les femmes de l’époque paléo-babylonienne. 1
1244
N. ZIEGLER
LES FEMMES
CONSACRÉES-QADIšTUM
Les deux documents publiés ci-dessous donnent des aperçus très précieux sur la vie des femmes désignées comme qadištum dans le royaume de Mari au XVIIIe siècle av. J.-C. Cette catégorie de personnes a été commentée de manière très détaillée par M. Stol qui traduit qadištum par « holy women »2 ; nous utiliserons l’expression « femme consacrée »3. Décrites en Babylonie par l’idéogramme NU.GIG4, elles furent désignées en akkadien qadištum et parfois, dans la documentation mariote, qaššatum. Ces termes sont dérivés de la racine QDŠ « consacrer »5. J. Renger avait présenté la documentation connue jusqu’en 1967 et, concernant la qadištum, résumait ainsi6 : « Sie war einem Gott geweiht, worauf der Name qadištum hindeutet. Sie lebte im allgemeinen unabhängig vom Tempel, wirkte als Amme und konnte verheiratet sein. In altbabylonischer Zeit gab es – soweit wir sehen – qadšātum in Sippar, Kiš, Dilbat, Nippur und Larsa. Eine spezielle Verbindung zum Ištarkult läßt sich nicht nachweisen. Lediglich zwei Belege nennen eine qadištum in Bezug zu einem Gott : nu-gig-dAdad und nu-gig-an-na7. Für die von der Serie anaittišuvorausgesetzte, einer Prostituierten ähnliche Stellung geben die Urkunden sonst keinen Anhaltspunkt. Daß die Tätigkeit der qadištum (…) Bezug zum Sexuellen hatte, geht noch aus einer Beschwörung hervor. Dadurch konnte sie – ohne verheiratet zu sein – Mutter werden.
2
M. Stol, WomenintheAncientNearEast, Boston/Berlin, 2016, p. 608-611. Aux femmes nadîtum correspond particulièrement bien la traduction « religieuse ». L. Barberon, Archibab 1. LesreligieusesetlecultedeMardukdansleroyaumedeBabylone, Mémoires de NABU 14, Paris, 2012 présente une étude approfondie des religieuses et femmes consacrées de l’époque paléo-babylonienne en général, prêtant une attention particulière à celles vouées à Marduk. Elle y réunit les données concernant les femmes nadîtum, ugbabtum, qadištumetc. des différentes villes de Babylonie. Voir particulièrement les remarques sur les qadištum de Babylone (p. 44), Dilbat (p. 50), Kiš (p. 58), Lagaba (p. 59-60) et Sippar (p. 78-81) ; voir aussi p. 107-108. 4 Pour l’interprétation de ce terme, voir A. Zgoll, « Inanna als nugig », ZA 87, 1997, p. 181-195. 5 Les deux principaux dictionnaires donnent les renseignements suivants : AHw 891b s.v. qadištu(m) « aB Māri auch qaššatum (ug. qdšt, he. qedēšā), F. zu ¶qaššu; qašdatu) ‘Reine, Geweihte’, eine Frauenklasse. (…) WZ : NU.GIG. » CAD Q 48-50 s.v. qadištu « pl. qašdātu, written syll. and NU.GIG, cf. qadāšu “(a woman of a special status)”. » 6 J. Renger, « Untersuchungen zum Priestertum in der altbabylonischen Zeit. 1. Teil », ZA 58, 1967, p. 110-188, spécialement p. 179-184, citation des p. 183-184. 7 Voir ci-dessous n. 15 pour une qadištum du royaume de Mari vouée à Annunitum et attestée par ARM X 59. 3
LA QADIŠTUM DÉPOUILLÉE
1245
Malgré le nombre de documents relativement important, la vie des femmes consacrées qadištum reste dans l’ombre. Nous savons qu’elles furent généralement consacrées8 par leur père (voir A.1186 : 9-10) durant leur enfance (A.1186 : 9, MUNUS.TUR). Elles étaient alors pourvues d’une dot (cf. A.1186 : 11, unqum, nihlatum). Hammurabi prévoyait dans son code le cas d’une femme consacrée restée sans dot. La traduction de ce paragraphe a connu quelques difficultés9. Ainsi A. Finet traduisit-il10 : « Si un père a consacré au dieu (sa fille comme prêtresse) nadītum,qadištumou kulmašītum et (s’)il ne lui a pas donné de dot, après que le père sera allé au destin, les biens de la maison paternelle elle recevra en partage un tiers de sa part d’héritage, et, sa vie durant, elle en jouira ; sa succession (reviendra) exclusivement à ses frères. »
Il commentait ce paragraphe au même endroit : « Faute d’avoir reçu une dot à leur entrée en religion, la nadītum, la qadištum et la kulmašītum reçoivent en usufruit, à la mort du père, un tiers de part d’héritier. Pour la qadištum et la kulmašītum, le fait qu’elles exercent leur ministère d’hiérodules en partie pour leur profit personnel explique peut-être cette portion congrue. »
Dans son commentaire, A. Finet essaya de justifier sa compréhension du passage. Traduisant le passage du code Hammurabi col. xxxviii 70
IGI.3.GÁL IBILA-ša 71 i-za-az-ma
par « elle recevra en partage un tiers de sa part d’héritage »
la décision de Hammurabi ne paraît ni équilibrée ni juste. Pour expliquer pourquoi un tiers seulement serait donné à la femme consacrée, A. Finet révèle, sans s’attarder à plus de commentaire, qu’il s’imagine la qadištum comme une sorte de prostituée sacrée, une hiérodule11. 8 Pour le rôle religieux des femmes qadištum/NU.GIG, voir plus récemment W. Sallaberger & F. Huber Vulliet, « Priester. A. I. Mesopotamien », RlA 10, Berlin/New York, 2003-2005, p. 617-640, spécialement p. 633b. 9 Code Hammurabi §181 col. xxxviii (rev. xv)60 šum-maa-bu-um 61 LUKUR NU.GIG 62 ùlu NU.MAŠ 63 a-na DINGIR iš-ši-ma 64 še-ri-ik-tam 65 laiš-ru-uk-ši-im 66 wa-ar-kaa-bu-um 67 a-na ši-im-tim 68 it-ta-al-ku 69 i-na NÍG.GA É A.BA 70 IGI.3.GÁL IBILA-ša 71 i-zaaz-ma 72 a-diba-al-ṭa-at 73 i-ik-ka-al 74 wa-ar-ka-sà 75 šaah-hi-ša-ma. 10 A. Finet, Le code de Hammurabi, LAPO 6, Paris, 1973 (3e éd. 1998), p. 105. La traduction de R. Borger, TUATI/1, p. 67 est similaire. 11 Cette compréhension est présente dès les origines de l’assyriologie et la traduction hiérodule figure dans les traductions françaises plus anciennes. Pour cela, voir simplement
1246
N. ZIEGLER
Or, une meilleure interprétation me semble avoir été proposée par M. Roth qui traduit12 : « If a father dedicates (his daughter) to the deity as a nadītu, a qadištu, or a kulmašītu but does not award to her a dowry, after the father goes to his fate she shall take her one-third share from the property of the paternal estate as her inheritance, and as long as she lives she shall enjoy its use ; her estate belongs only to her brothers. »
Par ailleurs concernant la part d’héritage, soit un tiers de l’ensemble des biens paternels, réservée en usufruit à la femme consacrée, elle commentait13 : « That is, not the preferential (double) inheritance share of a primary heir, but the single share of any other heir. The terminology derives from the paradigmatic case of two heirs in which the estate is devided into three parts. »
Nous venons donc de voir que les qadištum étaient vouées par leur père, normalement pourvues d’une dot. En l’absence de dot, elles avaient l’usufruit d’une bonne part de l’héritage fraternel. Elles disposaient d’une maison (M.5703 : 5’ passim), d’une domesticité (A.1186 : 5 passim, Ka’alan), de bétail (A.1186 : 11, 1 bœuf, 11 moutons) et certainement d’autres biens encore. Les qadištum étaient d’un rang social bien reconnu et protégé. Les administrateurs du royaume se préoccupaient des droits de ces femmes contre les prévarications de ceux qui espéraient pouvoir profiter des faiblesses d’une orpheline (A.1186). Le rang de ces femmes était celui de femmes libres (awîltum) (A.1186 : 40), elles jouissaient d’un statut équivalent à celui des épouses principales des chefs de famille14. Les activités des qadištum demeurent discutées. Nous avons souligné qu’une traduction par « hiérodule » ou l’interprétation selon laquelle cette femme vivait de la prostitution semblent inappropriées. Néanmoins, A. Zgoll, ZA 87, 1997, p. 181 n. 4 qui énumère les différentes traductions de NU.GIG. L’identification d’une qadištum avec une prostituée est désormais abandonnée, voir ex.gr. J. Cooper, « Prostitution », RlA 11, 2006-2008, p. 12-21, spécialement p. 18b « evidence remains ambiguous ». M. Stol, Women…, 2016 n’en fait même plus mention. 12 M. Roth, Law Collections from Mesopotamia and Asia Minor, WAW 6, Atlanta, 1995, p. 118. 13 M. Roth, WAW 6, p. 141 n. 38. On observera par ailleurs que cette compréhension juridique correspond également aux dispositions du Code de Lipit-Ištar § 22 – voir M. Roth, WAW 6, p. 30 – qui fait de la religieuse ugbabtum, nadîtum ou qadištum une héritière à parts égales avec ses frères. 14 Voir ci-dessous pour les serments de femmes du royaume de Mari.
LA QADIŠTUM DÉPOUILLÉE
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on ne peut pas passer sous silence le fragment M.5703, édité ci-dessous, qui montre que des étrangers pouvaient « entrer » dans la demeure d’une qadištum ; elle avait par ailleurs la possibilité de les en chasser. L’auteur non identifié de la lettre ne semble pas jeter un discrédit ou un jugement moral sur cette femme — comme si le fait même qu’un homme entrât dans la maison de la femme consacrée lui paraissait normal — mais il n’attache de l’importance qu’aux aspects pécuniers de l’affaire. Cette même préoccupation ressort de deux autres lettres de Mari mentionnant des qadištum. L’une d’elles, malheureusement incomplète, de la reinemère Addu-duri, semble concerner l’argent d’un marchand babylonien à Saggaratum15 : « On a ramené cet homme avec la servante qu’il avait embauchée. C’est une femme consacrée d’Annunitum16, elle est Sima’lite ; l’homme est du Suhum. »
Une autre activité revient assez régulièrement dans la documentation provenant principalement du sud de la Mésopotamie : elle est en lien avec l’allaitement d’enfants et parfois des fonctions de sage-femme, étudié particulièrement par M. Stol17. Ce dernier avait constaté18 : « A class of priestesses, the qadištu, seems to have had the special task of wet-nurse. We quote these lines from an Old Babylonian letter : “Let him provide for the (baby) boy right here. If you like this, let me look for a qadištu so that she may suckle him19”. »
M. Stol suppose que les femmes consacrées n’étaient pas elles-mêmes impliquées dans l’allaitement de bébés, mais qu’elles pouvaient gérer de réelles entreprises employant des nourrices. Il écrit au même endroit : « Did a qadištu feed the babies herself? We have the impression that she rather manages the wet-nurses in her service. Nevertheless the lines in
15 ARM X 59 (= LAPO 18 1104) : 1’ [LÚ šu]-a-tuit-ti 2’ na-ap-ṭá-ar-ti-šu 3’ ú-te-runim míqa-di-iš-tum 4’ ša an-[nu]-ni-t[im] MUNUS.TUR si-im-a-al 5’ LÚ š[a] sú*-hi*⸢ma⸣*. Les collations sont de J.-M. Durand, LAPO 18, p. 286. On remarquera que la lettre FM VIII 32 : 36 mentionne également une femme consacrée en rapport avec une affaire d’argent. 16 On ajoutera cette attestation aux autres évoquant le rattachement d’une femme consacrée à une divinité particulière, voir ci-dessus la citation de J. Renger et la référence n. 8. 17 M. Stol, BirthinBabyloniaandtheBible.ItsMediterraneanSetting, CM 14, Groningue, 2000, passim. Voir aussi L. Barberon, Archibab 1, p. 50 n. 250 et p. 81 à propos de AbB 1 6. 18 M. Stol, CM 14, p. 186. 19 AbB 7 130 : rev. 6-11.
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the Old Babylonian letter say that she suckles the baby. The same is true on the level of myth. The dreaded female demon Lamaštu feeds babies with deadly milk and in that capacity she is said to be “the qadištu among her divine brothers; Daughter of Anu”. »
Quelques textes administratifs du royaume de Mari donnent un aperçu concernant la proportion que ces femmes représentaient dans la société. Il s’agit d’une série de textes enregistrant les serments que des femmes ont dû prêter en l’année ZL 10 et qui a été commentée par M. Bonechi 1996. Ces textes n’énumèrent évidemment pas toutes les femmes vivant dans le royaume de Mari mais mentionnent les maîtresses de maison. Ces femmes sont généralement décrites comme épouses (GEME2 « servante ») d’un homme. Quelques unes étaient veuves (almattum) ou femmes consacrées (qaššatum), très rares sont celles qui ne bénéficient d’aucune description. Malheureusement les textes de ce dossier sont restés majoritairement inédits. Je n’évoquerai ici que deux documents concernant des serments prêtés par des femmes du district de Terqa : ARM XXIII 236 énumère 59 femmes de quatre localités du district de Terqa20 à avoir prêté serment le 9/…/ZL 10 à Guru-ilim. Ces femmes sont majoritairement décrites comme épouses d’un homme, quatre étaient veuves (almattum) et quatre autres, des femmes consacrées (qaššatum) – ce qui représente presque 7% des femmes21. Le texte ARM IX 29122 énumère 219 femmes du district de Terqa23. 189 d’entre elles ont conservé l’espace du texte consacré à leur description. 144 femmes étaient des épouses (≈ 76%), 24 étaient veuves (≈ 13%), seulement trois n’ont pas de précision (≈ 1,6%) et 18 étaient des femmes consacrées (≈ 9,5%).
20 Il s’agit de Zurubban, Hišamta, Himmaran et Hanna. Pour les toponymes, voir N. Ziegler & A.-I. Langlois, LaHaute-MésopotamieauIIemillénaireav.J.-C.Lestoponymesdestextespaléo-babyloniens, MTT I/1, Paris, 2016, s.v. 21 Sur un total de 59 femmes, les 4 qaššatum (2 de Hišamta et 2 de Hanna) représentent 6.78% – même pourcentage pour les 4 veuves. 22 ARM IX 291 a été réédité avec photo par L. Marti, « Chroniques du MoyenEuphrate 4. Relecture de ARM IX 291 », RA 99, 2005, p. 111-122. 23 18 femmes de Zarri-Rabbiyum, 128 de Ya’il, 33 de Nara, 7 de Tillazibim, 33 de Nihad.
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LA QADIŠTUM DÉPOUILLÉE
Lieu Zarri-Rabiyum Ya’il Nara Tillazibim Nihad Total % sur 189 femmes
Total GEME2 almattum qaššatum 18 128 33* 7 33* 219
15 68 24 6 31 144 76,19%
1 14 6 1 2 24 12,7%
2 14 2 0 0 18 9,52%
(sans […] précision) 0 3 0 0 0 3 1,59%
– 29 1 – – 30
Ce pourcentage de femmes consacrées est relativement important : on peut, en ne prenant que ces deux textes comme base de l’estimation, supposer que dans les villages et petites villes du royaume de Mari, 5 à 10% des maisonnées étaient gérées par des femmes consacrées. On attendra la publication du dossier complet pour vérifier cette estimation. A.1186 Yarim-Addu demande au roi de rendre la justice à une femme consacrée-qadištum. Celle-ci avait un différend avec un certain Iddin-ma-ilum concernant son esclave Ka’alan. Yarim-Addu souligne que cet esclave appartenait réellement à la qadištum.
2 4 6 8 10 12 14
a-nabe-lí-⸢ia⸣ qí-bí-ma um-maia-ri-⸢im⸣-dIŠKUR ÌR-ka-a-ma aš-šumka-a-la-an šabe-líiš-pu-ra-am um-ma-mi 1 LÚ.TUR-kait-ti-šu l[i-i]l-li-kam ⸢a⸣-[wi-l]umšu ÌR-du-umša munusqa-di-iš-tim i-n[u-m]a MUNUS.TUR qa{x}-di{x}-iš{x}-tama-bu-ša ú-qa-di-šu-ši ùa-na munusqa-di-iš-timiš-šu-ši ki-maun-qí-šaùki-mani-ih-la-ti-[š]a I ka-a-la-an a-naqí-iš-ti-šana-di-i[n] a-wi-lumšu-ú{x} ÌR-du-um ú-ul DUMU a-w[i-l]im i-nu-mabe-el-šua-bu MUNUS.TUR i-mu-tu I i-din{x}-ma-DINGIR{x}ú-sà-ri-ir-šu-ma
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Fig. 1. A.1186 face et tranche inférieure (montage F. Nebiolo).
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Fig. 2. A.1186 revers et tranche supérieure (montage F. Nebiolo).
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1252 16 18 T. 20 R.22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 T. 42
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um-ma-mi al-kama-nama-ru-timlu-pí-i[l-k]a it-ba-lam-maba-ši-it munusbe-el-ti-šu 1 GU4 11 UDU.HI.A 2 A.GÀR ŠE a-nai{x}-din-ma{x}-DINGIR Ika-a-la-an ⸢i⸣-di-init-ti-maba{x}-ši-it{x} [be-el-ti-š]ui-ku-nu-[š]um [ṭup?-pí? up?-pu?]-li-šuiš-ṭú-ur-ma [ú-še-ṣ]í-šu KASKAL.A i-la-ak MU[NUS it-t]a?-la-ak{x}-ma ⸢iṣ-ba⸣-as-sú-maha-ab-ta-kui-si um-maši-ma ÌR-diat-ta li-il-li-kamšai-naqa-ti-ia i-ki-mu-ka ùi-din-ma-DINGIR il-li-kam-ma {x} iṣ-ba-as-sú um-mašu-ma IBILA-riat-ta a-nama-ru-timú-pí-il-ka ùa-na-kuke-emaq-bi-šum um-maa-na-ku-ma na-ṭú-ma ÌR{x} munusqa-di-iš{x x}-tim la DUMU a-wi-lima-nama-ru-[t]im ú-up-pa-lu! an-ni-tama-n[a] i-din-ma-DINGIR aq-bi i-na-an-naa-nu-um-maa-naṣe-erbe-lí-ia aṭ-ṭà-ar-da-aš-šu [be]-lía-nadi-ni-šuli-qú-ul-ma ⸢munus⸣a-wi-il-tum munusqa-di-iš-tum lai-[ha]-ab-ba-al a-wi-l[um ÌR-d]u-umú-ul DUMU{x} a-wi-lim
Dis à mon seigneur : ainsi (parle) Yarim-Addu, ton serviteur. Au sujet de Ka’alan, concernant lequel mon seigneur m’a écrit en ces termes : 6-7 « Que ton serviteur vienne avec lui ! » 8 Cet homme est esclave d’une femme consacrée-qadištum. 9-12 Lorsque son père avait consacré la jeune fille-qadištum et (lorsqu’)il l’avait vouée pour être qadištum, en guise de sa dot (unqum « anneau ») et son héritage inaliénable, Ka’alan (lui) fut donné comme étant son cadeau. 13 Cet homme est un esclave. Il n’est pas le fils d’un homme libre. 14-16 Lorsque son maître, le père de la jeune fille mourut, Iddin-ma-ilum le trompait (en disant) : 16 « Viens! Je veux t’adopter comme fils ! » 17-20 Il emporta (alors) les biens de sa maîtresse — (ce furent) 1 bœuf, 11 moutons et 2 kôr de grain que Ka’alan livra à Iddin-ma-ilum. 5-6
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20-21
Avec le fait qu’il lui attribua durablement les biens de sa [maîtresse], 22 il (Iddin-ma-ilum) rédigea [un document] concernant son [adop]tion 23 et le [fit sor]tir. Il allait partir en voyage. 24 Lafem[mesemit] en route, 25 le saisit et cria : « On m’a fait du tort ! ». 26 Elle, de dire : « Tu es mon esclave ! 27-28 Que vienne celui qui t’a ôté de mon autorité ! » 28-30 Iddin-ma-ilum vint et le saisit en disant : 30-31 « Tu est mon fils héritier ! Je t’ai adopté pour être (mon) fils. » 32-33 Mais moi, je lui parlai ainsi : 33-36 « Est-ce convenable que l’on adopte l’esclave d’une femme consacrée-qadištum, (qui) n’est pas fils d’homme libre, pour fils ? » Voilà ce que je disais à Iddin-ma-ilum. 37-38 À présent je viens de l’envoyer chez mon seigneur. 39 Que mon seigneur réfléchisse pour son jugement. 40-41 La dame, la femme consacrée-qadištum, ne doit pas être lésée ! 42-43 L’homme est [un es]clave, ce n’est pas le fils d’un homme libre. Notebibliographique Les l. 9-10 ont été citées par D. Charpin, « Compte rendu du CAD volume Q (1982) », AfO 36/37, 1989/90, p. 92-106, spécialement p. 94a. Une traduction de la lettre, sans édition, se trouve dans J.-M. Durand, « La religion amorrite en Syrie à l’époque des archives de Mari », OLA 162/1, 2008, p. 161-703, spécialement p. 408. Elle a été adaptée en anglais par J. M. Sasson, From the Mari archives, 2015, Winona Lake, p. 265 et citée par passages suivis de commentaires par M. Stol,Women…, p. 610-611. Commentaire L’auteur de la lettre ne respecte pas toujours l’ordre habituel des mots. Les exemples les plus flagrants sont les phrases l. 17 et 27-28 avec les verbes anticipés (l. 17 itbalam-mabašîtbêltišu ; l. 27-28 lillikamšainaqâtiyaîkimuka). Par ailleurs, on observe que l’auteur de cette lettre place le sujet de la phrase souvent, et sans motivation particulière, après l’objet direct ou indirect : voir simplement la longue phrase relative l. 7-10 dans laquelle le sujet (abuša) est placé après l’objet direct ainsi que les l. 17-20 où le sujet (Ka’alan) est placé après l’objet indirect (et aussi direct si l’énumération des biens de la qadištum doit être interprété ainsi). Pour d’autres maladresses, voir ci-dessous le commentaire aux l. 8, 30 et 42. 1) Notre lettre date plus probablement de l’époque de Zimri-Lim pour plusieurs raisons : Ka’alan et Iddin-ma-ilum sont connus pour cette période, mais c’est avant tout l’affaire traitée qui me fait penser que le destinataire est Zimri-Lim. À l’époque de Yasmah-Addu, une affaire juridique de ce genre aurait
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vraisemblablement été portée à l’attention de Samsi-Addu et non de Yasmah-Addu. 3) Plusieurs personnages portaient le nom de Yarim-Addu voir ARM XVI/1, p. 225-226. Si la lettre date en effet de l’époque de Zimri-Lim, un homme de ce nom se détache des autres : ce fut l’envoyé au royaume de Babylone et pour lequel on peut renvoyer à D. Charpin, ARM XXVI/2, p. 139-186. Ce YarimAddu était l’auteur des lettres ARM XXVI/2 361-365, 365-bis, 366-375, il est par ailleurs mentionné dans FM II 121 : 10’. Pour ses homonymes contemporains, voir ibid.n. 2. Un sugâgum de Ganibatum est attesté par ARM III 35 : 9 (= LAPO 18 1036), un homme de Hurban par ARM XXVI/1 36 : 7. Il n’y a pas d’élément permettant d’identifier plus précisément l’auteur de notre lettre avec l’un des homonymes connus. 5) Ce nom, porté par de nombreux individus, est fréquemment attesté. Il est habituellement écrit KA-A-LA-AN mais la question se pose de savoir s’il faut lire phonétiquement Ka’alan ou l’interpréter comme un nom du genre Ka’alailum en transcrivant ka-a-la-DINGIR. Cette dernière solution est régulièrement avancée à cause de graphies phonétiques d’un nom écrit ka-la-lum/-lim. J.-M. Durand pensait avoir trouvé une preuve en faveur de l’unification des graphies. Pour ARM XXVI/1 29 : 10’, voir son commentaire dans ARM XXVI/1, p. 162 n. b, où un ka-la-lim pourraît être identique à un homme dont le nom est noté ka-a-la-AN dans d’autres textes. Cette proposition ne représente néanmoins pas une certitude et, par ailleurs, il faut souligner qu’aucune attestation actuellement connue ne donne ka-a-la-lum, tandis que ka-a-la-AN est toujours écrit avec ce signe A supplémentaire. Cela me fait supposer que nous avons affaire à deux noms différents. M. P. Streck, AOAT 271/1, 2000, p. 241 répertorie le nom « Kahlān ». D’origine amorrite, il s’agirait d’un dérivé de kahlu « Macht » = « pouvoir, puissance » (ibid. p. 101). M. P. Streck ne commente pas les noms translittérés ka-la-lum/-lim. 8, 30) Le pronom personnel autonome šû est noté deux fois simplement šu au lieu de la graphie plus habituelle šu-ú et c’est d’ailleurs sous cette forme qu’on le retrouve à la l. 13). Les graphies sans la voyelle supplémentaire ne sont pas légion. Dans le corpus de Mari j’ai trouvé grâce à la base Archibab A.358 (Arkhipov RA 103, p. 31-33) : 1’’ ; A.2052+ (Durand RA 105, p. 182-187) : 41 ; ARM X 52 : 15 ; ARM XIV 106 : 22’ ; ARM XXVI/1 154-bis : 35 ; ARM XXVI/2 416 : 35 ; ARM XXVII 51 : 3’ ; Charpin MARI 7 5 : 17, 13’ alors que pour la graphie šu-ú Archibab énumère 537 attestations (consultation février 2019). 11) unqum CAD U/W 168 « as part of the dowry, marriage gift, peculium » traduit un exemple « ring money ». Manifestement on avait compris que l’argent était donné sous forme d’un bijou — c’est d’ailleurs ainsi que le traduisent J. M. Sasson, FMA, p. 265 « K. was given to her as her collar (unqum) and as her inheritance (niḫlatum) » ou M. Stol, Women…, p. 610 « instead of her finger ring (unqu) and her legacy (niḫlatu) ». Ce dernier commenteibidem « The holy
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woman would usually have received a ring and a legacy. » Or, l’exemple présent indique clairement que l’emploi figuré d’unqum existait déjà au XVIIIe siècle av. J.-C. — c’est la raison pour laquelle je le traduis « dot ». 11) À l’époque de la rédaction du AHw, il n’y avait pas encore d’attestation du mot nihlatum. Le mot sous la forme neḫlatum était répertorié uniquement s.v. naḫālu(m) parce qu’il s’agit d’un dérivé de ce verbe. Ce dernier est traduit AHw 712b « übereignen » et le lien avec les langues ouest-sémitiques est mis en évidence : « kan. Fw. ug. nḥl erben, he. als Besitz bekommen, ar. asa. zueignen, geben ». Le CAD N/2, 219 a renseigné l’entrée s.v. niḫlatu et connaît deux références ; il renvoie également à l’article de A. Malamat, JAOS 82, p. 147-150 et s.v. naḫālu (CAD N/1, 126a) à D. O. Edzard, ZA 56, p. 146. Archibab donne actuellement six références supplémentaires pour le mot nihlatum : A.3297+ (Ziegler CRRAI 46, p. 96-99) : 32 ; ARM I 91 : 6’’ ; ARM III 36 : 8 ; ARM XXVI/2 443 : 6, 2’ ; ARM XXVIII : 99 : 11, 19 ; FM VII 39 : 20 ; FM VII 40 : 3, 4’ ; Dietrich & Loretz UF 36 20.01 // 20.01A [BM 131449 = ATT 39/113 // BM 131449-bis = ATT 39/113b] : Tablette 8. J.-M. Durand, LAPO 16, p. 505 ; LAPO 17, p. 452 et LAPO 18, p. 184 a commenté ce terme, qui désigne le « patrimoine propre ». Ce genre de patrimoine était distingué des biens mis à disposition e.a. d’un fonctionnaire pour lui assurer un certain train de vie durant l’exercice de ses fonctions mais qui revenaient après le décès du fonctionnaire à la couronne. 15, 28) Des individus appelés Iddin-ma-ilum sont relativement peu connus : un homme d’Urbat est attesté par FM X 67 : 1 ; 77 : i 33’ ; 81 : i 1’ et 86 : iv 19. Un homme de Šakka par ARM XXI 11 : 17. Par ailleurs, on trouve ce nom dans ARM XXIV 222 : 10’ et 229 : ii 1. 15) surrurum est bien attesté avec le sens de « mentir à qqn., tromper qqn ». Voir les dictionnaires CAD S 174-175, « to cheat, to make false claims, to contest », AHw 1029 « betrügen, (be)lügen », avec des traductions des exemples « belügen, hintergehen, abstreiten ». Un cas assez proche du nôtre et employant le même verbe est rapporté dans les Lois d’Ešnunna § 33. Une esclave utilise une procédure frauduleuse (surrurum) pour faire de son enfant, né esclave, un enfant libre. Voir pour cela M. Roth, WAW 6, p. 64. 16, 36) uppulum est un dénominatif du mot « aplum » et signifie « faire (de quelqu’un) son fils-héritier », par simplicité j’ai traduit « adopter ». Ce mot est déjà répertorié par l’AHw s.v. apālu(m) II D : « Denominatif v. ¶aplu: zum Erben einsetzen, cf. KH XV r. 17 einen anderen ulú-up-pa-al ». Il s’agit du CH § 178 qui réglemente les droits et devoirs entre une religieuse et ses frères après la mort du père. En l’absence d’une spécification particulière, cette religieuse n’a pas le droit de faire hériter de ses biens quelqu’un d’autre que ses frères. A. Finet, LAPO6, p. 104 traduit la fin du § 178 (col. XXXVIII 14 a-na KÙ.BABBAR 15 ú-ul i-na-ad-di-in 16 ša-ni-a-am 17 ú-ulú-up-pa-al 18 ap-lu-sà 19 šaah-hi-ša-ma « elle ne pourra pas les vendre (scil. les biens fonciers énumérés). Elle ne pourra prendre personne d’autre pour héritier : son héritage (reviendra) exclusivement
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à ses frères. ». La traduction d’uppulum correspond ici au sens proposé« faire (de quelqu’un) son fils-héritier », « prendre pour héritier ». 22) La restitution n’est pas certaine. J.-M. Durand, OLA 162, p. 408 avait traduit les l. 20-22 « Afin que le bien de sa maîtresse lui soit assuré, ayant écrit son nom dessus, (…) » restituant la l. 22 [šum-šue]-li-šuiš-ṭú-ur-ma. Je n’ai pas voulu suivre cette proposition car bašîtum est féminin. J’ai cherché par ailleurs à quoi le verbe šaṭârum pourrait faire allusion et c’est cela qui a motivé ma proposition. Elle reste incertaine. 24) Je ne trouve pas de restitution satisfaisante, la traduction est adsensum. Le verbe est à l’inaccompli, mais doit vraisemblablement être corrigé en subjonctif. Cette ligne est écrite sur des ratures qui pourraient témoigner des hésitations du rédacteur et expliquer l’origine de la faute. 25) L’exclamation « habtâku » suivi du verbe šasûm semble correspondre à notre procédure de dépôt de plainte. Le fait que l’exclamation habtâku était une formule est ici clairement démontré par sa position assez rigide et artificielle ; je suppose que le sujet des trois verbes est la femme consacrée-qadištum : sin[ništumitta]lak-maiṣbassu-ma « habtâku »issiummašîma : «…» = « La fem[me se mit] en route, le saisit et cria : “On m’a fait du tort !”. Elle, de dire : “…” ». L’expression a été étudiée et commentée plus amplement par F. Joannès, ARM XXVI/2, p. 299, note e) au texte ARM XXVI/2 416 : « Une traduction littérale “Je suis pillé !” ne rendant pas forcément compte de la rupture de rythme introduite à l’intérieur de la phrase par ce passage au discours direct, la traduction proposée (suivant une suggestion de J.-M. Durand) : “Quel scandale !”, semble mieux rendre compte de cette particularité syntaxique. L’emploi constant de la première personne du permansif traduit l’aspect figé qu’a pris cette expression en akkadien. » Archibab permet d’ajouter au nombre d’attestations réunies par F. Joannès celles d’ARM XXVII 76 : 28 ; ARM XXVIII 65 : 24 ainsi que d’AUCT 4 89 : 5’. La prophétie d’Addu d’Alep à Zimri-Lim rapportée par une lettre de Nur-Sin, FM VII 38 : 6’-11’ est particulièrement intéressante24 : « Écoute cette seule parole de moi : Lorsque quelqu’un qui aura un procès en appellera à toi en te disant : “On m’a fait du tort !”, tiens-toi debout et rends-lui jugement ; réponds-lui droitement. Voilà ce que je désire de toi. » Cette lettre montre que l’exclamation « habtâku » entraîne logiquement l’action en justice — qui arrive en dernière instance devant le roi. Pour ce texte et cette thématique, voir D. Charpin, Syria Sup. 2/1, p. 407-420, spécialement p. 416-417. 27) Verbatim « main ». 24 FM VII 38 : 6’ [a]-wa-tiiš7-te-etši-me 7’ i-nu-mama-am-ma-anšadi-nim 8’ i-ša-assé-ek- um-ma-[a]-mi 9’ h[a-ab-t]a-kui-zi-iz-madi-in-šudi-in 10’ [i-ša]-ri-iša-p[uul-šu] 11’ [an]-ni-tam ša it-ti-kae-[er-ri-šu]. Traduction de J.-M. Durand.
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41) Il n’y a pas place dans la cassure pour i-[ih-ha]-ab-ba-al ; je l’interprète néanmoins comme un syst. IV puisque awîltum et qadištum sont au nominatif. 42) La négation ûl est très rare en fin de ligne.
M.5703 Fragment inférieur d’une lettre. Son auteur n’a pas été identifié. Après un procès, une qadištum prête serment concernant les biens d’un homme qu’elle avait hébergé dans sa maison avant de l’en chasser.
2’ 4’ T.6’ 8’ R. 10’ 12’ 14’
(…) i-napa-ni-tim LÚ ⸢ù⸣ [MUNUS] a-wa-ti-šu-numa-ah-ri-i[aiš-ku-nu] LÚ su-ga-guù LÚ DAM.[G]ÀR.M[EŠ] úš-bu-madi-in-šu-nui-di-nu LÚ šu-úa-na É munusqa-di-iš7-tim i-ru-ub ùpí-qa-ataš-šum MUNUS i-na É-ti-ša ú-da-ap-pí-ru-šu LÚ šu-úi-naṣú-ur-ri-šu ma-da-ame-li MUNUS [i]-⸢ši?-ma?⸣ i-la-ak MUNUS ši-i a-naba-ši-it LÚ ša-a-[t]u IGI DINGIR-limdan-nimni-iš DINGIR [i-za-k]a-ar-/š[u-um] [ṣi-d]i-is-sàšae-li LÚi-[ši]-⸢ma⸣ [i?-le?]-eq-qé […] (Cassure de la moitié de la tablette.)
(…) 1’-2’ Auparavant l’homme et [la femme ont exposé] leur affaire devant moi. 3’-4’ Le cheikh et les marchands siégèrent et ils jugèrent leur cas. 5’-6’ Cet homme est entré dans la demeure de la femme consacrée-qadištum. 7’-8’ C’est peut-être parce que la femme l’avait chassé de sa maison 9’-11’ que l’homme dans son esprit a conçu beaucoup (de grief) contre la femme en s’en allant ! 11’-13’ Cette femme lui prêtera un serment par un dieu puissant concernant les possessions de cet homme. 14’-15’ [Elle pren]dra ses (f.) [pro]visions que l’hommeluidoit (…) Commentaire La tablette pourrait éventuellement traiter de la même affaire que celle mentionnée dans la lettre d’Addu-duri, ARM X 59 (= LAPO 18 1104). Cette dernière concerne les biens d’un marchand à Saggaratum. La tablette est cassée dans sa partie inférieure ; M.5703 n’est certainement pas son joint. 9’) Je comprends ṣurrum comme AHw 1114b § 2 « Herz, Gemüt ». 14’-15’) Les restitutions sont très hypothétiques.
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Fig. 3. M.5703 (montage F. Nebiolo).
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TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
V
Bibliographie de Dominique Charpin . . . . . . . . . . . . . . .
VII
ABDALLAH, F., Dynasties du Yamhad (Halab = Alep) . . . . . . ALEXANDROV, B., Posing a Question in Akkadian: Wh- and Other Interrogatives in Old Babylonian Letters. . . . . . . . . . . ARKHIPOV, I., Ittum « signe » et ittum « moment » en paléobabylonien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ATTINGER, P., Našše A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . BÉRANGER, M., Du signe à l’enveloppe. L’enseignement du genre épistolaire à l’époque amorrite d’après un nouveau modèle de lettre scolaire avec enveloppe . . . . . . . . . . . . . . BEYER, D., Une empreinte de sceau-cylindre du palais de Mari . CANCIK-KIRSCHBAUM, E., DGU4-DUMU-DUTU in Assur in mittelassyrischer Zeit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CAUBET, A. & YON, M., Importation asiatique en Grèce mycénienne. La « CombatAgate » de Pylos . . . . . . . . . . . CHALENDAR, V., Un serment dur à avaler, les manifestations pathologiques du serment. . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHAMBON, G. & GUICHARD, M., Le monde en tableaux (I) : une étude des tablettes-registres de la grande fête d’Eštar à Mari . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . COHEN, Y., Forging an Empire: The Land of Aštata According to the Šattiwaza Treaty (CTH 51) and Additional Sources. . . COUSIN, L., Entre Ur et Eridu : réflexions autour d’une brique d’Amar-Sin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . DE BOER, R., Pīhatni-ipiq, an official in the service of king Sumu-El of Larsa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . DELNERO, P., Sound and Meaning in Sumerian Cultic Laments . DÉMARE-LAFONT, S., Équité et légalité à Emar . . . . . . . . . . DURAND, J.-M., Un joint dans les textes de Mari . . . . . . . . .
1 13 47 79
125 169 175 189 203
225 279 299 307 315 357 373
1262
TABLE DES MATIÈRES
FIETTE, B., Des bateaux pour Babylone . . . . . . . . . . . . . . FLEMING, D., Only the maš’artu-Priestess Speaks: The Emar Installation Rites in Scribal Context . . . . . . . . . . . . . . . FOSTER, B., Language Study and the Beginnings of the Collège de France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . HEESSEL, N., Träum was Schönes! . . . . . . . . . . . . . . . . HUOT, J.-L., Le mystère des remparts de Larsa. . . . . . . . . . JACQUET, A. & RECULEAU, H., Tablettes paléo-babyloniennes de la collection R. F. Harper conservées à l’Oriental Institute de l’Université de Chicago . . . . . . . . . . . . . . . . . . JOANNÈS, F., « Mettez-vous en quête de ce sceau ! » . . . . . . JURSA, M., A ‘Prisoner Text’ from Birmingham . . . . . . . . . LACAMBRE, D., Samsī-Addu et la constitution de son empire : nouvelles données. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LANGLOIS, A.-I., Quelques ânes en plus… . . . . . . . . . . . . LAUINGER, J., Contribution to a Diplomatics of the Amarna Letters from the Levant: « la mise en page » . . . . . . . . . . LION, B., Mariages et archives dans le Royaume d’Arraphe . . . LYONNET, B., La « céramique du Khabur » et ses relations orientales : les routes de l’étain . . . . . . . . . . . . . . . . . . MARTI, L., Les archives de Tell Munbâqa : le cas de la maison B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MAUL, S., Eidesleistung und Selbstverfluchung. Überlegungen zu KAR 373 (VAT 8719) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MICHALOWSKI, P., Memories of Rim-Sin II . . . . . . . . . . . . MOLINA, M., Sumerian Judicial Procedures against Tomb Robbers NEBIOLO, F., Iprum,ipṭirum ed altre richieste: una lettera inedita dalla collezione dell’Iraq Museum di Baghdad . . . . . . . NEUMANN, H., Bemerkungen zur Identität und Rolle des qajjāp(ān)umin § 5/6 des Edikts Ammi-ṣaduqa. . . . . . . NICOLLE, C., La formation d’une culture régionale en Djézireh, le témoignage d’une tombe de guerrier de la période amorrite OTTO, A., Official Seal Motifs at Larsa and Ur in the 19th Century BC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . OWEN, D., ‘Death for Default’ Redux. Akkadian Field Cultivation and Other Akkadian Contracts from Iri-Saĝrig . . . . . . .
383 401 425 441 455
469 491 507 513 545 563 583 613 639 655 669 693 713 731 739 763 777
TABLE DES MATIÈRES
PARPOLA, S., The Sumerian 2nd Person Pronoun, and Latin and French Morphophonemics . . . . . . . . . . . . . . . . . . POZZER, K., Les divinités au féminin – une étude des sceauxcylindres mésopotamiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RADNER, K., Mistakes were Made … on the Throne base of Shalmaneser III of Assyria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RAMEZ, M., « Tu représenteras parfaitement la force de mon héroïsme ! » La diorite comme vecteur de l’idéologie royale au pays de Sumer et d’Akkad (IIIe-IIe millénaires av. J.-C.) ROTH, M., Seductress or Victim? Another Look at Laws of Ur-Namma §§6-8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SALLABERGER, W., Who Is Elite? Two Exemplary Cases from Early Bronze Age Syro-Mesopotamia . . . . . . . . . . . . SASSON, J., Vile Threat: The Rhetoric of a Marital Spat . . . . . SHIBATA, D., The Gods of Ṭabetu during the Middle Assyrian Period and their Genealogy. . . . . . . . . . . . . . . . . . STEINKELLER, P., Texts, Art and Archaeology: An Archaic Plaque from Mari and the Sumerian Birth-Goddess Ninhursag . . . STOL, M., Old Babylonian kišdātum, “what one may get”. . . . TANRET, M., Gimil-Marduk. Une carrière de juge ou un juge de carrière ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . THOMAS, A., L’adorant de Larsa au Louvre. . . . . . . . . . . . VAN KOPPEN, F., Itur-Asdu of River Silakku. A Contribution to the Kingship of Hammurabi of Babylon . . . . . . . . . . . VAN LERBERGHE, K., Abiešuḫ’s Year Four . . . . . . . . . . . . VELDHUIS, N., Word Studies: Ur III and ePSD2 . . . . . . . . . WASSERMAN, N., Mesopotamian Underwear and Undergarments WESZELI, M., Two Dossiers of Boat Owners and Hirers of Small Watercraft from the Area of Yahrurum šaplûm . . . . . . . WILHELM, G., Mari hurr. Nr. 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . YAMADA, S., Sim’alites at Ṭabatum and the Origin of the Kingdom of the “Land of Hana” . . . . . . . . . . . . . . . . . ZGOLL, A., Mythos als rituell aufgeführtes Drama. Inthronisation, Tempelschöpfung und Stadtgründung im altbabylonischen Lied auf Bazi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ZIEGLER, N., La qadištum dépouillée . . . . . . . . . . . . . . .
1263
799 813 833
841 879 893 923 943 977 1013 1031 1059 1081 1103 1113 1125 1145 1181 1189
1209 1243
Crédit photo : Antoine Jacquet, UMR 7192 Paris.