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French Pages 138 [124] Year 2010
Dessine-moi la Guinée !
Etudes Africaines Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions
Mohamed Tétémadi BANGOURA, Dominique BANGOURA, Gouvernance et réforme du secteur de la sécurité en Guinée, Défis démocratiques et de refondation, 2010. Jacques MPIA BEKINA, L'évangélisation du Mai-Ndombe. Histoire, difficultés présentes et inculturation, 2010. Marie Pascaline Josiane MBARGA, La construction sociale de la ménopause, 2010. Hervé Pascal NDONGO, Microfinance et développement des pays de la CEMAC, 2010. Ferdinand MAYEGA, L'Avenir de l'Afrique. La diaspora intellectuelle interpellée, 2010. Kengne FODOUOP, Le Cameroun : autopsie d'une exception plurielle en Afrique, 2010. Joseph ITOUA, Institution traditionnelle Otwere chez les Mbosi, 2010. OIFDD, Guide des valeurs de la démocratie, 2010. Ingrid Alice NGOUNOU, Internet et la presse en ligne au Cameroun, 2010. Romuald LIKIBI, L'Union africaine face à la problématique migratoire, 2010. Mbeng TATAW ZOUEU, L'unification du droit de la famille au Cameroun, 2010. Paul KOFFI KOFFI, Houphouët et les mutations politiques en Côte d'Ivoire. 1980-1993, 2010. Wilson-André NDOMBET, Développement et savoirs au Gabon. De 1960 à nos jours, 2010. Etanislas NGODI, L'Afrique centrale face à la convoitise des puissances. De la conférence de Berlin à la crise de la région des Grands Lacs, 2010.
Bali De Yeimbérein
Dessine-moi la Guinée !
Du même auteur
Guinée : derrière le rideau de… cocotiers (La troisième opportunité), Éditions des Écrivains, 2003 Le Baya, « Encres noires », L’Harmattan, 2005
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-296-12454-7 EAN : 9782296124547
A SAMORY TOURE ! (Le «Vercingétorix» guinéen)
PROLOGUE
«…L’énoncé des conditions précédentes suffit pour démontrer que la Guinée est susceptible de s’y conformer rapidement sans trop de grandes difficultés. Il y a cependant certains facteurs défavorables. D’abord la Guinée manque de certaines matières premières nécessaires au bon fonctionnement d’une industrie lourde, en particulier des silicates, carbonates de chaux et le charbon qui sont indispensables à la métallurgie et aux cimenteries. Toutefois elle peut les recevoir facilement depuis les territoires voisins, par voie maritime ou terrestre: -le ciment1 de Dakar, -le charbon du Nigeria, -les hydrocarbures2 depuis l’Amérique à travers les zones de l’Atlantique qui seront les plus sûres… «…Les Américains nous en ont offert l’exemple dans leur grand «Combinat fer-charbon des grands lacs» suivis, vingt ans plus tard, par les soviétiques dans leur « Combinat de l’Oural et la Sibérie ». C’est aujourd’hui au tour de l’Afrique, continent du 20ème siècle… ….Sa réalisation exige, dans nos territoires africains français, à la fois le concours des initiatives privées en hommes, en capitaux et l’intervention d’une autorité supérieure qui coordonne et oriente pour veiller à ce que tous les éléments de cet immense puzzle soient mis en place à leur heure et avec les moyens adéquats. On conçoit aisément qu’il soit inutile d’installer de puissantes centrales hydro-électriques dans notre Guinée s’il n’y a pas, au moment où elles commenceront à débiter une non moins puissante industrie lourde capable d’en absorber la production d’une part; d’autre part de la même manière il n’est 1 Depuis cette époque (1949) entre autres matières premières, par exemple un important gisement de carbonate de chaux a été mis au jour dans la préfecture de Mali au nord du pays (N. D. A.) 2 De même d’importantes réserves d’hydrocarbures et du gaz auraient entre temps été mises à jour au large des côtes guinéennes…
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pas possible de monter des usines d’électrométallurgie pour l’Aluminium si elles ne peuvent compter, quand elles démarreront, sur la fourniture du courant à bon marché provenant des eaux de nos montagnes. Ainsi tout se tient. Il y a interdépendance, dans le temps et l’espace, des objectifs poursuivis, des activités à mettre en place et des moyens à y appliquer: économie et stratégie, équipements et industries de transformations, initiatives privées et intervention de l’Etat doivent jouer chacun son rôle à leur juste place. C’est une belle carte qui peut être jouée et gagnée par la clarté et l’intelligence française alliées à la volonté d’évolution de nos populations africaines L’heure est donc venue pour tous les responsables d’y consacrer toute leur énergie, car une chance inespérée de cet ordre risque de ne pas se représenter deux fois…». * * * L’ultime phrase de conclusion qui clôt le Rapport intitulé « L’AVENIR DE LA GUINEE » de Mr Roland Pré (un ancien Gouverneur du Territoire colonial de Guinée) est si prégnante dans le contexte de l’actuelle République de Guinée qu’il était nécessaire voire indispensable d’en rappeler les dernières et prémonitoires lignes en guise d’entrée en matière. En effet ce Rapport a été lu par l’ex-Gouverneur le 18 Octobre 19491 à l’ouverture du Conseil Général de la Guinée même si le minutieux et titanesque travail de collecte et synthèse effectué en amont remonte, on le devine aisément, à la fin de la seconde guerre mondiale. 63 pages terribles pour les deux premiers présidents qui se sont succédé à la tête de ce pays si richement doté par la nature. 63 pages accablantes pour l’intelligentsia de la Guinée de 1958 à nos jours, cerveaux et intelligences entrain de prouver à suffisance que parfois il ne sert à rien de disposer des meilleures expertises, plus brillants cerveaux, plus performants esprits, formations les plus prestigieuses du monde ou encore le «meilleur de la réflexion» s’ils n’ont pour finalités que: -coups tordus, 1
Coïncidence historique, c’était aussi le jour du 43ème anniversaire d’un certain…Félix Houphouët-Boigny (N. D. A.)
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-trahisons, -machiavélismes de toutes sortes,… 63 pages accusatrices aussi pour nos acteurs économiques, notre administration, notre société civile et à plus forte raison nos institutions supposées républicaines et même jusqu’à nos paysans - qui ne sont pas en reste - gangrenés il est vrai par les mœurs les plus tordues et dévoyées, jusqu’à une descente aux enfers personnifiée par nos religieux qui, au lieu de donner les bons exemples, enfoncent tous les clous de la perdition sur le peuple le plus exténué de la planète… Bref, entre les premiers responsables de la Guinée indépendante qui n’ont pas su ou pu, par ignorance de ce précieux document, en tirer le meilleur d’une part et, d’autre part, les suivants - avec à leur tête le second président Lansana Conté - qui ont joué les fossoyeurs de la Guinée, il n’y aura sans doute jamais assez de larmes pour se consoler de la disparition de la Guinée. Car il s’agit bien de naufrage, corps et biens, d’une nation. La Guinée n’existe plus que par son nom. Physiquement elle se voit encore sur les cartes et autres planisphères; mais il s’agit assurément d’une coquille vide, d’un corps sans vie, comme de la peau d’un reptile après sa desquamation, sa mue…Et ce n’est sûrement pas son actuelle descente aux enfers (Barbaries du désormais tristement célèbre 28 Septembre 2009, tentative d’assassinat de Dadis Camara le président autoproclamé, une atmosphère d’insécurité sans précédent…) de ces années 20082010 qui va arranger les choses. Pourtant des dizaines de responsables, des centaines de cadres ou parfois de simples citoyens - penseurs, écrivains, intelligentsia constituée tant à l’intérieur qu’à l’étranger, femmes et hommes aspirant au meilleur pour leur pays et jusqu’à des enfants parfois qui mettent en comparaison les pays occidentaux qui les abritent avec celui d’origine - des milliers de guinéens donc ont tracé tous les contours et croquis possibles et imaginables de cette Guinée qui, à défaut d’être par exemple comparée à une Corée du Sud partie quasiment sur les mêmes bases, serait à tout le moins mise sur le même pied d’égalité qu’une Côte d’Ivoire voisine au temps de la splendeur et du «miracle» de cette dernière… Alors l’auteur va faire comme si… 11
Il va dessiner cette Guinée que ses dix millions (sûrement quinze aujourd’hui avec les familles de sa diaspora) de ressortissants attendent depuis plus d’un demi-siècle maintenant. * * * Après de longues décennies de réflexion et de nombreux échanges - avec des amis, compatriotes, africains, relations, voire parfois de simples inconnus croisés au hasard d’échanges dus à un long exil - l’heure est venue de donner aux guinéennes et aux guinéens une bonne copie «GUINEE». Il va s’agir d’ériger définitivement cette Guinée de millions d’aspirations, quêtes, envies, rêves, attentes et espoirs…mais aussi, après tant d’occasions ratées, du dernier bon choix de société pour ce pays. Il va falloir surtout simultanément pointer des actes parfois sciemment posés par une minorité de guinéens en vue d’occulter, voire rejeter des opinions et choix de société de la majorité de leurs compatriotes, faisant ainsi patiner ce pays depuis tant d’années dans le non-développement et le confinement des dits guinéens dans une position d’otages invisibles et une mendicité sociale, économique, politique et culturelle sans précédant. Ce n’est pourtant pas faute de potentialités. Les statistiques de ces dernières années nous ont apporté la preuve des nombreuses carences et dérives qui ont, peu à peu, conduit la République de Guinée à flirter depuis bientôt quarante ans avec le Cinquième Monde après le Tiers et le Quart (mis à part dix ans environ de bonus de la période post coloniale). Tout futur responsable issu du scrutin du 27 Juin 2010 soucieux du bien être de la quasi-totalité des guinéens aura à disposition un «outil» (plan de développement) immédiatement exploitable, pour qu’enfin il dispose d’éléments concrets concourant à la réhabilitation d’un non-pays. Le temps est enfin venu, pour les Guinéennes et les Guinéens, de s’extraire de ce véritable gouffre dans lequel les
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ont successivement plongés Sékou Touré puis, aujourd’hui, Lansana Conté1 ses deux premiers présidents. * * * Un peu d’Histoire pour planter le décor et éclairer ceux qui ignoreraient encore la Guinée. En forme d’un juteux et succulent croissant aux…fer, bauxite, diamant, or, cobalt, uranium, platine, pétrole, gaz, pyrite (sulfure de fer), chromite, manganèse, colombo-tantalite, plomb, zinc, cuivre…et surtout terre d’une exceptionnelle prédisposition à la chose agricole, successivement limitée à partir de l’océan Atlantique par la Guinée-Bissau, le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone, la République de Guinée - appelée aussi Guinée-Conakry - avec 245.857 km2 et un massif montagneux en écharpe N.O.-S.E., se caractérise surtout par quatre régions naturelles distinctes. Géographiquement en zone tropicale pour une grande partie et subéquatoriale dans le sud-est, la Guinée a un climat tropical soudanien marqué par deux saisons (sèche et pluvieuse). Les températures y varient d’environ 10 à 40°C avec tout de même des minimas descendant parfois à 4°C entre Décembre et Février à Labé notamment. Ses quatre régions ont donc, grosso modo, chacune des ethnies et langues distinctes avec, au passage, une densité moyenne 29hbts / km2 pour une population officiellement estimée à environ 10 millions d’âmes, mais en vérité 15 aujourd’hui, dix en Guinée même et…cinq à l’extérieur (voire plus quand on considère que, comme l’auteur, le guinéen à l’extérieur a fondé une famille variant de 4 à 7 voire 10 membres): -Les Soussous en Basse Guinée occupent toute la côte du pays et sont surtout agriculteurs et pêcheurs. -Les Peulhs sont installés en Moyenne Guinée dans le massif du Foutah-Djallon et essentiellement des éleveurs. -Les Malinkés sont installés en Haute Guinée et exercent traditionnellement dans le secteur du commerce. -Enfin les Kissis partagent la Guinée Forestière avec les Tômas, les Guerzés et pratiquent l’agriculture. 1
Comme le premier jet datait de 2007, Dadis n’était pas encore…
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Environ 85% des Guinéens sont musulmans, 5% des chrétiens et des animistes pour le reste. La langue officielle demeure le français qui cohabite avec celles du pays. La Guinée se prêterait bien à une exploitation touristique susceptible, vu ses potentialités, de se le disputer au secteur minier omnipotent pour le moment tant les nombreux sites rivalisent de beauté, magnificence, attirance, originalité et facilité d’aménagements…. Irrigué par plus de mille deux cents cours d’eau qui lui octroient un penchant quasi naturel pour la chose agricole, ce pays fut jadis le grenier de l’Afrique de l’ouest que l’exMétropole avait voulu doubler d’eldorado minier voire le premier vivier métallurgique du continent noir, excepté peut être l’Afrique du Sud. Mais, en 1958, l’indépendance y a mis un coup d’arrêt… Ancienne colonie française donc, la Guinée accède, à l’issue d’un référendum proposé un certain…28 Septembre 1958, à l’indépendance le 2 Octobre de la même année. Elle fut dirigée par Monsieur Sékou Touré qui a, en refusant à ses compatriotes ce qui lui avait valu brimades et même emprisonnement, c'est-àdire la Démocratie et une contradiction constructive, petit à petit, transformé son régime en une dictature qui n’a pris fin qu’avec sa mort le 26 Mars 1984. Ce n’était pourtant pas faute d’opportunités ni occasions de mettre tout de suite la nouvelle république sur les bons rails du développement. Rappelons-le en effet, un ancien gouverneur de ce pays doté comme aucun autre sur tous les plans, à commencer par les sols et sous-sols, Roland Pré car il s’agit de lui, dont les attributs de gouverneur ont été doublés de relents d’amitié pour son territoire, Roland Pré donc avait, involontairement mais littéralement, «mâché» le travail de schéma de développement pour tout responsable qui se serait révélé en Guinée plus tard. Il avait mis en projection tout ce qui participerait à tirer le meilleur de la Guinée…d’abord au bénéfice de la Métropole tout de même s’entendait à l’époque. Et comme ladite Métropole n’a pas pu en profiter, cette inestimable feuille de route avant l’heure, cet inespéré support de développement (un précédent) n’a pas, loin s’en faut, profité à la Guinée non plus…A présent ce document est en grande partie obsolète. Le Monde et la vie eux ne s’arrêtent pas… 14
Une semaine donc après le décès (26 Mars) du premier président guinéen, des militaires prennent le pouvoir le 3 Avril 1984 et suscitent une liesse et un espoir rarement atteints en Afrique ces cinquante dernières années… …Vingt six ans plus tard pour le premier et 24 pour le second (la Guinée a fêté son cinquantenaire le 2 Octobre 2008), ce sont le bilan et l’état des lieux qui amènent à faire des propositions concrètes qui pourraient relancer de manière sûre et pérenne la machine guinéenne. La Guinée n’est aujourd’hui qu’un amoncellement, un regroupement, un tas de personnes qui n’ont en commun que cette pulsion, cette envie, cette irrépressible inclination, cette obsession à fondre sur la charogne qu’est devenu un reste de territoire pour le dépecer comme lors d’une curée qui rappelle furieusement les hyènes de Sangala1… * * * Depuis la disparition en 1984 du premier régime moult témoignages, écrits, débats, rencontres, assises, réunions, séminaires, colloques et Sommets ont été faits, initiés et organisés pour: -faire un état des lieux -constater les dégâts causés par le Premier Régime -mesurer ses conséquences en termes d’oppression et de terreur dont ont été victimes la quasi-totalité des guinéens (Ne parle-t-on pas de plus de 50.000 morts…). -s’appesantir sur les innombrables séquelles sur la société et l’administration qui ont précédé l’ère Conté -dresser, depuis l’avènement du Deuxième Régime en 1984, les carences, échecs et bilans des divers mandats de M. Lansana Conté. -proposer tout et parfois son contraire quant à un redressement de la situation catastrophique. -y aller chacun de ses conseils occultes ou officiels, suggestions, recommandations - dont celles de nombreuses institutions internationales - pour sortir la Guinée du gouffre
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Région du nord de la Guinée infestée jusqu’il n’y a si longtemps de hordes de ces dangereux prédateurs (N.D.A.)
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-mobiliser d’incommensurables énergies et ressources humaines afin d’aider les nombreux responsables qui se sont succédés au pouvoir en Guinée. -déverser enfin, par centaines voire milliers de milliards de francs guinéens, des moyens financiers sur ce pays afin d’accompagner ces nombreuses initiatives. Il est donc inutile de revenir en détail sur cette partie de l’histoire de la Guinée. Toutefois, un expatrié étranger, très au fait des carrières administratives ou politiques de la plupart des cadres africains francophones, observe qu’une fois leurs études terminées, ces derniers font dans la quasi-totalité tout le contraire d’engagements pris durant leur cycle supérieur de servir au mieux leurs pays respectifs une fois de retour… Cet interlocuteur ajoute même que ces cadres n’ont aucune excuse de mal gouvernance pour avoir reçu des formations à une gestion qui leur aurait permis, dans la mesure du respect d’une certaine déontologie, d’administrer au mieux leurs pays…même si ceux de référence ne sont pas non plus exempts de reproches. Après ce rapide repérage, revenons à la République de Guinée. Le 8 Novembre 1964 reste pour l’auteur une date et un tournant aussi marquants et décisifs dans l’histoire de la Guinée que ceux du 28 Septembre (Référendum pour rester ou non dans la Communauté Française) et 2 Octobre 1958 (Indépendance du pays) ou encore le désormais tristement célèbre 22 Janvier 2007 (nième massacre de la population par une frange il est vrai de l’Armée censée la protéger). Pour la petite histoire, rappelons juste que c’est ce 8 Novembre 1964 donc que l’ex-président Sékou Touré, aux fins louables il est vrai d’endiguer et juguler une spéculation et une activité libérale qui commençaient à l’irriter sérieusement et faire de l’ombre à son régime, a donc voulu prendre les devants - et reprendre la main - en décrétant une Loi Cadre qui se révéla, in fine, complètement contreproductive. Grosso modo, cette Loi interdisait à tout commerçant d’exercer, faute de paiement d’une caution de 30.000.000,00FG, somme exorbitante pour l’époque…
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En effet en lieu et place des résultats escomptés, le Régime d’une part et à la fois les tenants de l’activité économique et la population de l’autre (dommages collatéraux) s’embarquèrent dans l’escalade, sorte de «vis-sans-fin»1 que constitue un brasde-fer dont les principales conséquences furent entre autres : -l’avènement d’une mentalité dévastatrice (culte de la médiocrité et promotions de vassaux à l’aune de leurs éloges) de l’impunité, la corruption, du clientélisme, l’a. b. s. ou abus de biens sociaux. -fouler aux pieds des valeurs ancestrales comme la bonne éducation, la morale et le civisme… -l’absence de vertus comme le travail, l’effort ni aucune forme de conscientisation… -les responsables du pays étant loin d’avoir donné les premiers les bons exemples… -le triste et révoltant sentiment qu’il ne sert finalement à rien d’être allé à l’Ecole (Pardon, pardon aux Enseignants2 qui se tuent à la tâche pour des formations qui n’ont pas de prix servant à faire émerger des cerveaux, des expertises et des compétences!) si c’est pour que nos dirigeants et responsables nous précipitent tout droit vers les murs du chaos, de la désolation et une perpétuelle remise en question de la moindre velléité de développement. -se dire que les africains doivent probablement (tout en espérant bien sûr ardemment le contraire…) être spécifiquement affectés d’une tare logée quelque part dans les gênes du noir de cette partie du monde pour ne pas accabler ceux d’ailleurs. -le déversement depuis l’Afrique, par millions depuis des décennies, de pauvres hères sur les rivages supposés prospères (!) d’un Occident qui se révèle finalement, au bout d’odyssées infernales, plus inhospitalier que les régions de départ… * * * Ce préambule posé, attachons-nous à recentrer la démarche sur le sujet guinéen. Pour motiver et argumenter le projet, quelques éléments de réflexion.
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Vis dont le filetage est, comme son nom l’indique, sans issue.
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L’auteur a été professeur de Maths en Côte d’Ivoire…
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Après la période de désespoir et d’abattement dus à la dictature et l’absence de toute alternative au régime de feu Sékou Touré, l’avènement de la 2ème République fut l’occasion de l’éclosion d’un florilège d’idées, initiatives, suggestions, conseils, recommandations et directives en vue du redressement de la catastrophique situation qui fut découverte. Le constat est là, vingt quatre ans plus tard, du nouvel échec. Echec d’autant plus cuisant qu’il est observé à l’issue du précédent naufrage connu de tous. Les nouveaux dirigeants connaissaient l’héritage. Pointons quelques domaines où l’inadmissible se le dispute au révoltant: -la fourniture de l’eau1 -la fourniture de l’électricité -le réseau du téléphone2 Il semble que la République de Guinée soit le seul état souverain au monde où la population n’ait accès ni à l’eau potable, ni à l’électricité, ou un réseau de téléphone basique… Sans aucune moquerie même dans certains pays déstabilisés par des guerres on dispose du minimum vital. Lors des tristes événements de Janvier et Février 2007, le cinglant démenti a été apporté à la face des «Cassandre» (qui voyaient déjà le pays céder à l’appel des scissions et des gâchettes…) que les guinéens savent, quand les circonstances l’exigent, refuser de tomber dans les grotesques pièges de l’instrumentalisation, la manipulation, l’ethnocentrisme, le régionalisme et tous leurs sous-entendus. Ils ont - importance capitale - réalisé qu’ils n’ont en réalité qu’un et unique ennemi commun: celui (ou ceux) qui incarne(nt) l’oppression, la dictature, l’injustice, la confiscation de leurs bonheur et avenir ou ceux qui devraient être qualifiés de preneurs d’otages invisibles (ignorés du reste du monde). Car il y a un préalable à toutes les idées émises ici: le départ inconditionnel du Président Lansana Conté et la disparition de l’Hydre de Guinée qu’il a engendrée… Contrairement au mythique monstre à sept têtes des marécages du Péloponnèse en Grèce, l’Hydre guinéenne dispose elle de centaines de milliers de têtes toutes plus néfastes 1 2
Il est tombé, en 1965, 5.000mm d’eau sur Conakry en Juillet Août. Impossibilité de se joindre d’un quartier à l’autre de la capitale
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les unes que les autres pour le pays et qui ont la particularité de repousser…tant que Lansana Conté est là... On a en effet été à un doigt d’une transformation à la malienne. Mais nous connaissons tous l’adage «De la coupe aux…lèvres». Gageons toutefois que ce n’est que partie (hélas…sanglante?) remise. De nombreux indicateurs laissent en effet présumer que sous la cendre et les fumerolles, les braises sont encore incandescentes. Au moindre souffle l’embrasement qui guette peut se reproduire. Sous ces apparences-là le volcan peut se réveiller et alors son éruption sera aussi dévastatrice qu’imprévisible… Et tout cela, toute cette situation, parce que : -les deux premiers Régimes ont généré en Guinée une paupérisation aux proportions inédites. -certains responsables ont, dans la gabegie, l’incurie et l’incompétence, provoqué l’absence de services de base dont le côté élémentaire n’a d’égal que les incommensurables désagréments causés au quotidien. -le déficit de droit qui a provoqué l’avènement d’une race de guinéens dont les fortunes mal acquises sont affichées ostentatoirement, dans l’impunité, un enrichissement galopant, souvent des mêmes, le tout sous les yeux de compatriotes qui, désormais, n’attendent que la moindre étincelle pour tout dévaster sur leur passage - en particulier les biens supposés appartenir aux dignitaires du Régime. Lors d’un ultime périple sur le continent africain, un ancien président américain, Georges W. Bush, avait «contourné» la Guinée dont il savait pertinemment qu’elle était sourde à la Démocratie, la Bonne Gouvernance et l’Etat de droit… Real-economy oblige, ces mêmes U. S. A. ne s’étaient pas privés et ne se privent toujours pas d’exploiter la bauxite de la même Guinée despotique, oppressive et dictatoriale, ce depuis le début des années ’60 (via la Compagnie Harvey Aluminium d’abord puis Alcoa aujourd’hui,…), même si la S. B. M1 française le faisait déjà depuis l’époque coloniale. * * * 1
Société des Bauxites du Midi, entreprise française (NDA).
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La plupart des activités économiques du pays gravitent autour de l’actuelle capitale guinéenne. Vous objecterez qu’il en est quasiment de même partout ailleurs au monde. Soit. Mais on en a vu à la fois les inconvénients et les faiblesses (Concentration de la quasi-totalité des activités économiques, centralisation à outrance de l’Etat et injustice territoriale entre autres). Et c’est une des tares des pays émergeants et en voie de développement de ne pas savoir - ou pouvoir - anticiper sur leurs avenirs car forts des leçons qu’ils sont censés tirer des destins administratifs du Nord. Les remises en questions et changements de politique y sont pourtant aujourd’hui légions et la quasi totalité des pays développés cherchent désespérément à : -lutter contre vents et marées pour des relocalisations tous azimuts -revenir par exemple à des reforestations -restaurer de leur faune et flore -recourir parfois à de véritables artifices (reboisement ciblé, réhabilitation planifiée d’environnements défigurés, création de lacs et Bois là où il n’y en avait pas1…) -se préoccuper de l’effet de serre et ses nombreuses conséquences, voire parfois quelques unes de leurs incidences irréversibles. -édicter des Lois allant dans le sens d’un illusoire retour à certaines valeurs…ancestrales. Cela fait penser à deux peuples qui se croisent sur un chemin (celui de la vie tout court), le premier cherchant désespérément à revenir sur des acquis perdus, le second marchant béatement et aveuglément sur les traces semées de maladresses, malfaçons, erreurs et fourvoiements de son prédécesseur… Tout n’est bien entendu pas négatif et mauvais en Occident. Mais c’est aux pays du Sud de faire preuve de discernement, clairvoyance, esprit visionnaire et anticipation pour tirer les meilleurs partis des expériences du Nord.
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Création d’une brousse - ici un Bois - à Villeneuve-la Garenne (92) en région parisienne.
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Chapitre premier
HERITAGES…
Sékou Touré, leur premier président, avait confisqué la politique du choix de société idoine pour les Guinéens et Lansana Conté, leur second dirigeant, sabordé lui l’économie de ce choix de société. De par son ignorance (un minimum d’études supérieures devrait être requis, ne serait-ce que pour comprendre la généralité des dossiers que l’on soumet à votre attention…), son acculturation, délibérément laissé dans l’ignorance du monde extérieur par le Premier Régime, il est d’abord pris en otage par un entourage uniquement intéressé par la perspective de gains rapides et mirobolants. Il évolue ensuite au sein d’un peuple pétri dans l’analphabétisme, l’obscurantisme et la fatalité, le tout enrobé d’une religion qui endoctrine à (mauvais) dessein. Tous ces ingrédients nous ont révélé, le 3 Avril 1984, un Président obsolète avant même son entrée en fonction. Il a été littéralement poussé dans le dos sur les scènes guinéenne et internationale à un moment et dans des circonstances où ces mêmes guinéens se disaient «Quel qu’il soit, pourvu qu’il nous change de la Dictature!». Ajoutons-y, à la décharge il est vrai de ses initiateurs, le bénéfice de l’état de grâce qui suit tout putsch déposant un régime despotique. L’auteur l’avait écrit1 précédemment : quand on sait d’où revient la Guinée, au pays du négatif, zéro c’est beaucoup… Comme les guinéens d’alors n’avaient aucun repère, du coup, par rapport au néant, au chaos et au plus grand
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« GUINEE: derrière le rideau de…cocotiers », Edit. Des Ecrivains.
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dénuement, la moindre amélioration et la plus petite avancée sont ressenties comme des plus et des acquis. Après cette description, hâtive il est vrai, du Président Lansana Conté , il est temps de prendre date. * * * Parmi les préalables, le départ1 de Lansana Conté du pouvoir est une clause non négociable. Tant que cet homme sera à la tête de la Guinée celle-ci restera embourbée et engluée dans les ornières du non développement et tous les actes posés par n’importe quel gouvernement - actuel ou à venir sous sa mandature - sont d’avance voués à un patent échec. Et qui dit départ de Conté, signifie aussitôt effondrement de son Hydre, nourrie et entretenue depuis un quart de siècle maintenant. Une Hydre dont les premières têtes demeurent l’entourage familial, proches, hommes ou femmes de main et de paille, réseaux (népotisme) qu’ils ont eu le temps de tisser à travers la Guinée et à l’étranger avec la terrible bénédiction de certains pays complices. Mais alors quel événement, quel choc, quel cataclysme, quel phénomène vont susciter un …changement, sans effusion de sang de préférence, en Guinée aussi? Quel bouleversement va se faire, va s’effectuer, va avoir lieu qui parvienne à conscientiser les guinéens au scrupuleux respect de ces véritables Edits pour un avenir meilleur? Certaines pistes de réflexion sont bien entendu esquissées dans les pages suivantes. Mais l’Afrique aussi réserve ses surprises à l’Histoire. Convenons en effet qu’aucun pronostiqueur, aucun parieur au monde n’aurait prédit: -qu’un Nelson Mandela passerait (comme un certain Kwame N’Krumah au Ghana dans les années 57) de la prison à…un fauteuil nettement plus confortable de Président de la République sud africaine, le tout assorti de la grandeur d’âme d’un pardon historique envers ses anciens geôliers). -qu’un Sékou Touré serait mort ce 26 Mars 1984 (à seulement 62 ans pour un président censé être très suivi médicalement) puis, une semaine à peine plus tard, surviendrait 1
Pour l’Histoire et la postérité…
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un régime qui devait nous changer d’une éprouvante dictature…pour s’avérer pire (en gâchis économique surtout) un quart de siècle plus tard. -qu’un coup d’état viendrait enrayer la paisible marche d’une Côte d’Ivoire apparemment stable même si des difficultés pointaient déjà leur nez depuis des années. -qu’on en viendrait à des images moyenâgeuses dans les Grands Lacs en Afrique centrale ou, plus près de nous, au Kenya. -qu’un Ould Val se révélerait pour sauver les Mauritaniens d’un Ould Taya oppresseur1… -que le Mali connaitrait ce destin-ci depuis ce mémorable 26 mars 1991 quand un certain ATT (Amadou Toumany Touré) a mis un salvateur coup d’arrêt à la descente aux enfers qu’avait jusqu’alors connue ce pays sous la férule de l’ex-président dictateur Moussa Traoré.
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Même si le fantasme de la caverne d’Ali Baba (ici Hydrocarbures) a, et pour longtemps, tout compromis dans ce pays…
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Chapitre 2
LA CORRUPTION
La plupart des maux actuels de nos sociétés sont arrivées par elle. Telle une source, la naissance d’un phénomène, un commencement, un début de calamité ou les prémices du plus destructeur des processus, la corruption est entrée dans les cinquante trois Etats de l’Afrique et, peu à peu, gagné tous ses secteurs d’activité. Ses effets sont bien entendu plus dévastateurs sur le plus déshérité des continents. Il est vrai que les conséquences sont plus ténues sur des ensembles aux P.I.B. ou P.N.B. très élevés. On ressent en effet moins les incidences et manques-à-gagner économiques et financiers de malversations ou prévarications sur la masse monétaire ou en termes de croissance des Etats du Nord. A la manière d’une irrigation, à l’instar de cette hémoglobine si vitale pour le corps humain mais par ce côté néfaste et pernicieux d’une insidieuse maladie telle que le cancer, la tuberculose et le sida réunis, cette véritable pandémie est entrée dans les mœurs africaines et a provoqué plus de ravages que toutes ces pathologies connues. A ce sujet, on peut même se permettre de créer le mot «hisdémie» pour «historique pandémie», celle du millénaire, afin de désigner celle qui affecte les économies du dernier des continents. Il est inutile de revenir sur l’état des lieux, la situation et les innombrables incidences que la corruption a sur l’économie de la Guinée. A cause d’elle, le pays a été littéralement laminé, dévasté et réduit à néant. Elle a sapé tous les vecteurs qui auraient contribué à jeter les bases d’un pays normal, basique. La Guinée n’est même plus un Smic d’Etat.
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Il y a donc lieu d’ajouter au départ inconditionnel de l’actuel président, l’éradication, la réduction à néant de la corruption. Il est vital de la bouter hors des consciences guinéennes. Elle doit être expurgée du pays.
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Chapitre 3
L’ARMEE
N’y allons pas par quatre chemins: en Afrique, sur ses cinquante trois Etats, il est plus aisé et rapide de citer ceux où les armées sont républicaines et réellement indépendantes du pouvoir que ceux où la Grande Muette est vassalisée, inféodée, assujettie ou instrumentalisée par le dirigeant en place…et ses descendances ou proches. Par comparaison, il ne viendrait en effet à l’idée d’aucun membre de l’armée britannique, celle de la petite Principauté de Monaco, de Norvège ou de Suède (qui sont pourtant des monarchies) de se muer en garde prétorienne du monarque, encore moins de prendre (parfois dans la douleur et le sang) le pouvoir dans les pays cités plus haut. A plus forte raison dans les vielles cultures démocratiques comme la France, l’Allemagne, le Canada ou les Etats-Unis d’Amérique. Même en Corée du Sud, pays comparable, historiquement et dans la datation politique, à notre continent par son récent parcours démocratique, il serait aujourd’hui ardu voire impossible de recourir à ces méthodes d’un autre âge. Pour le cas guinéen toutefois, la clé du saut démocratique passera par cette clarification. Que peut en effet un parlementaire imbu de ses Lois, Amendements, Voix et Propositions, en vue par exemple d’un vrai scrutin dans la transparence, un vote libre face à un homme ou groupe d’hommes lourdement armés et prêts à mourir pour la seule défense d’importants intérêts mal acquis, avantages arrachés, volés et pris par la force avec la précieuse aide d’une armée vassalisée ? Que peut une main vide, une main en quête d’aliments, d’un peu de liberté, d’un peu d’aisance sociale, bref d’un peu de vie 27
face à une Kalachnikov, un Beretta, une mitrailleuse lourde, un barrage et à plus forte raison un tank ou un char? Que peut un groupe de femmes, 0.enfants, hommes, jeunes et vieux désarmés et démunis, délibérément laissés dans une paupérisation indicible, dans une situation où ce groupe n’a qu’une et unique préoccupation (comment survivre, comment refuser de mourir ?), groupe abandonné dans le dénuement face à des baïonnettes, crosses, gaz lacrymogène, ratonnades ou coups de poings de personnes formées à toutes les formes de brutalité, au corps à corps et aux sports de combat ? Que peut tout un peuple laissé en marge du Monde, en marge de tout développement (tel ce témoignage entendu sur une radio au sujet d’un oncle obstinément resté persuadé que son neveu de parisien est parmi les hommes les plus fortunés mais pingres et avares de la planète pour disposer, à travers la capitale française, de «malles personnelles» - distributeurs automatiques de billets - et qui peut à loisir en «sortir» autant d’argent qu’il veut mais refuse d’en donner ou partager avec ses parents paysans restés en Guinée1) sciemment retardé afin de n’en pas subir quelque contradiction que ce soit ? Que peut enfin un peuple oublié face à quelques dizaines d’individus qui ont littéralement confisqué tout ce qui participe à lui assurer un avenir ? L’auteur revoit encore en pensée des slogans, des chansons «engagées» qui galvanisaient les foules dans les années ’50-60. Il faudrait un jour expliquer la supposée spontanéité et la vitesse à laquelle ces chansons fusaient et se propageaient à travers les villes de Guinée. Celle-ci a connu une organisation à la soviétique. On apprend très vite dans ce domaine-là du «grand-frère» qu’on a su si bien et si vite singer pour les besoins de la cause… Sans aller jusqu’à écrire que le chef de l’Etat a mis en place une armée-bis (Milice), force est de reconnaître qu’une frange plus puissamment armée de la Grande Muette s’est systématiquement rangée derrière son supérieur hiérarchique. Ce dernier, en retour, s’est toujours évertué à donner des miettes à la Grande Muette, pour la museler afin qu’elle porte si bien son nom et demeure perpétuellement tenue en laisse même 1
Authentique
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si, de temps en temps, ça grogne (et parfois plus) dans ses rangs. D’ailleurs l’actuel chef de l’Etat et certains membres du staff dirigeant de l’armée traînent une «casserole» (arriérés de soldes, à l’issue de conventions et promesses) de près de 70.000.000,00€, casserole qui était, petit à petit, entrain de se muer en Epée de Damoclès. L’armée guinéenne est caractérisée par une indiscipline et une désorganisation sans commune mesure. Elle paraît tellement démunie que l’auteur est toujours étreint par la tristesse, la honte et l’humiliation devant les spectacles que ses membres offrent dans les rues de la capitale (« Que doivent penser les expatriés et autres étrangers vivant en Guinée ? »). Ajoutons un recrutement effectué sur des critères très éloignés de tout ce participe à coopter de futurs bons soldats… L’actuel président a réussi et gagné son pari de détourner son Armée (en l’armant à minima, l’affamant et la paupérisant entre autres) de l’essentiel de sa vocation première : -aide au développement, -sécurité, -aide et assistance aux Institutions… Pour preuve, elle a encore tiré sur son peuple en Janvier et Février 2007, peu sont par exemple voués à des travaux de pistes rurales ou de désenclavement et l’insécurité y est sans doute l’une des plus notoires du continent voire du monde. Pis, sa totale absence quand vient l’heure d’assister les Institutions en matière de lutte contre l’impunité et les trafics en tous genres. Evidemment quand vous confiez l’objet d’un vol au…voleur ou (selon les contes africains) la viande à Bouky-l’hyène1, on devine tout de suite l’issue d’une telle consignation… Aussi important sinon plus que la manipulation citée plus haut, ce sont l’assistance (Dernier exemple en date les précieux et décisifs renseignements fournis à l’armée tchadienne récemment face à sa rébellion), l’encadrement, la formation et le suivi des armées africaines francophones par certains pays
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Léopold Sédar Senghor qui, dans son ouvrage «Leuk-le-lièvre», pointe, via cet animal, des défauts tels que la cupidité, la gourmandise et la stupidité…
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occidentaux qui aident ainsi au maintien de régimes à seule fin de pérenniser leurs propres intérêts… Mais cet Occident ne se doute pas (déficit d’esprit visionnaire ?) que, comme un juste retour des choses, plus d’un demi-siècle plus tard, pour ne pas avoir pris en compte tous les aspects de sa mainmise sur ses ex-colonies, il se voit aujourd’hui obligé de pérenniser l’escalade infernale qui oppose ses marionnettes à lui à plusieurs centaines de millions d’habitants, tous Etats africains confondus. A quelques cas isolés près, dans aucune de ces anciennes colonies en effet ne règne une atmosphère de quiétude, de stabilité durable ou de havre de paix pouvant, sur le très long terme, participer à l’avènement de démocraties immuables. C’est un secret de Polichinelle mais dont on ne parle quasiment jamais dans une salle de classe ou de conférence en Occident: -A quelques exceptions près, la France par exemple produitelle une seule tonne de Fer, Aluminium, Cuivre, Cobalt, Manganèse, d’Uranium, de Phosphate, Plomb, Platine ou de Nickel…et à plus forte raison la moindre goute de Pétrole ou le moindre centimètre cube de Gaz dans l’hexagone en dehors de menus forages confidentiels observés ici et là? Le premier de la série de préalables à la réussite du projet ici proposé passe par la refondation, la neutralité et l’indéfectible dévouement de cette armée à la Guinée et au peuple guinéen d’abord. …Ah! Si seulement on pouvait, par magie transposer les cas mauritanien1 ou malien en République de Guinée ?
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Hélas les mauvais tics se rappellent à nous, prouvant que l’auteur était allé trop vite en besogne…
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Chapitre 4
L’ETAT DE DROIT
Sans Etat on ne peut parler de pays: de Lapalissade! Les fondateurs d’un Etat posent des actes qui créent un environnement où tous les acteurs, tous ceux qui ont accepté cette formation décident, en commun, d’en respecter intégralement toutes les Lois qui en émaneraient ultérieurement. A l’instar d’une entreprise, ses actionnaires - le peuple - en acceptent les règles, toutes les règles édictées à l’occasion de cette constitution. Des sanctions, s’il y en a, demeurent les mêmes pour tous. C’est d’ailleurs ici l’occasion de s’élever contre une forme de discrimination judiciaire quand on voit, dans certains pays, des prisons «VIP» pour certains et des cachots pour d’autres lorsque les premiers sont condamnés pour des délits dont les préjudices peuvent être estimés parfois à des millions d’euros, comme si les droits d’un Député, d’un Ministre, d’un capitaine d’industrie ou un Chef d’Etat étaient plus importants que ceux d’un simple citoyen…dont ils ont par ailleurs dilapidé les impôts parfois. Alors que, par ses devoirs, ses responsabilités, par les postes qu’il occupe et souvent par l’énormité des préjudices causés, cet acteur majeur de la vie de la Nation est mille fois plus responsable devant la Loi… Une grave maladie est entrain de se répandre de manière foudroyante en Occident. Si l’on n’y prend pas garde, cette véritable endémie va causer des dégâts irréparables au sein des générations futures : l’incivisme ou encore la promotion de bêtises en dogmes et références…. Prenons date et gageons que les errements financiers d’un certain trader ayant couté environ 5MDS € à une banque (en 2008) vont bientôt susciter un film. 31
De même à la fin des années ’70, un jeune Français qui avait, en Inde, assassiné un couple et écopé sur place de la peine de mort, commuée plus tard en prison à vie, n’a dû son élargissement qu’à l’intervention du Président de la République d’alors. Avant même d’être libéré et renvoyé dans son pays d’origine, son avocat, qui avait là senti la très bonne affaire, s’est littéralement jeté sur lui et aussitôt pressé son client d’écrire son odyssée. Témoignage qui connut un immense succès littéraire…mais surtout beaucoup d’argent pour le prévenu et son avocat. Des personnes commettent des crimes parmi les plus odieux, s’adonnent à des actes inqualifiables (pédophilie par exemple), sont les acteurs de barbaries dignes du Nazisme (torture du pauvre Ilan à Bagneux en région parisienne il y a quelques années), rivalisent avec les pires psychopathes de la planète (des élèves et lycéens tireurs supposés fous) quand ils ne sont pas de manière induite responsables du licenciement de milliers d’employés (effets pervers et autres dégâts collatéraux de traders immatures). Des personnes commettent donc d’importants crimes et au lieu que ces graves fautes soient dénoncées et fustigées par la société (aux premiers rangs de laquelle les politiques et les médias) pour prémunir les plus jeunes contre des tentations de dérives aux conséquences parfois irréparables, non, cette même société porte aux nues ces travers, ces mauvais penchants et autres dérives, assimilant littéralement ces derniers à des exemples à suivre. Et l’opinion s’étonne par après d’effets induits… Tout Etat est encadré par des garde-fous au-delà desquels c’est la porte ouverte à l’inadmissible et l’intolérable. D’où l’impérieuse nécessité, quand sont édictées des mesures de punition pour tous, de leur scrupuleux respect. Dans aucun pays la loi de la jungle n’a permis l’émergence d’un environnement fait de paix, stabilité, justice et équité. De même fouler aux pieds ce qui réglemente l’administration n’a jamais produit un espace fait d’efficacité, rentabilité et égalité. Aucun investisseur potentiel et sérieux n’ira (on ne parle pas ici de requins qui, par exemple, rôdent et pillent l’actuelle R. D. C. - République Démocratique du Congo - même si c’est au 32
prix d’énormes risques, mortels parfois) aucun investisseur crédible donc n’ira poser ses valises et billets de banque en Guinée dans la mesure où il connaît les risques encourus sur place de spoliation, gruge, tromperie. Il est donc indispensable que les autorités (à venir) permettent un retour vrai, sûr et définitif de l’état de droit et du respect de la chose écrite et signée dans la continuité de l’Etat. Bien entendu des vautours continueront d’aller arracher des lambeaux de contrats en Guinée. Mais ils le feront comme par le passé, en prenant donc toutes leurs précautions pour ne jamais s’établir (minimum d’infrastructures) ou investir durablement dans le pays, ce qui constitue le pire des scénarios dans la perspective de velléité d’un essor économique… Que ceux qui ont la décision (Décrets, Arrêtés, Décisions, Ordres, Visas, Simples Notes de services…) des affaires en Guinée se le tiennent pour écrit. Toutefois rien ne résiste à l’usure du temps. De même l’état de droit aura toujours le dernier mot face à certains maux de nos sociétés comme l’impunité, l’injustice et l’anarchie.
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Chapitre 5
LA MONNAIE «…Il n’y a qu’en Guinée que… -La Guinée est le seul pays au monde où… -De tous les pays du globe c’est le seul… -La Guinée reste l’unique cas…» Etc… Ces terribles phrases semblent coller comme de la glue à la Guinée. Affublée à raison depuis des années de ce triste préambule pour tout ce qui touche désormais à ses aspects politique, social, culturel et économique, elle avance dans un chaos et une gabegie qu’aucun autre pays n’a connus à ce jour. Mais s’il faut pointer avec insistance un domaine de cette marche hasardeuse, au jugé, hésitante et incertaine, c’est bien celui de sa politique monétaire. Le 1er Mars 1960, dans une volonté et une démarche qui partaient alors des meilleurs sentiments - assurer l’indépendance économique et la souveraineté entre autres - la République de Guinée bat le franc guinéen sa propre monnaie et tente de s’affranchir de la tutelle du Colon et son Franc C.F.A1., dont ce dernier a jeté la chape sur toutes ses ex-colonies2. Le Franc guinéen, établi au départ sur un taux de parité assez avantageux, entame alors sur vingt six ans une descente aux enfers qui a nom dévaluation, assortie d’une inflation que les autorités du Premier Régime n’ont jamais osé avouer. Même si la France aura été pour beaucoup dans l’échec de cette volonté guinéenne de s’affranchir (Vu de France c’est de 1
Communauté Financière d’Afrique
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L’actuelle ministre française de l’Economie était d’ailleurs ces temps-ci à un Sommet des argentiers africains de la Zone CFA…
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bonne guerre…) pour se muer à la fin en une monnaie de singe repoussée de tous. Avec l’avènement du Second Régime en 1984, sur certains conseils, on créé, ce 6 janvier 1986, le nouveau franc guinéen en lieu et place du Sily qui avait, en 1972, supplanté l’ancien franc guinéen. Parti sur un taux approximatif de 25FG pour 1,00FF cette année là, le franc guinéen s’échange aujourd’hui (2007) à 1€ / 6.600,00FG après avoir flirté, il y a cinq ans à peine, avec 9.000,00 voire un peu plus à des occasions comme le Pèlerinage à la Mecque… Des journalistes d’une radio mondiale ont même fait l’expérience d’un change entre 22h30 et minuit dans un véritable boui-boui pompeusement appelé «Wall Street» dans un des sombres quartiers de Conakry. Des profiteurs, des spéculateurs et opportunistes de tous poils saisissent là des occasions de s’enrichir gratuitement au détriment surtout de la Banque Centrale de la République de Guinée ou BCRG (et donc, processus jamais expliqué à qui de droit, des contribuables). Le long de certains axes routiers de la capitale, à certains coins de rues, à proximité des marchés ou ailleurs, des supposés cambistes s’inventent des compétences de changeurs occasionnels et offrent leurs services (!) à toute personne désireuse de s’éviter les inconvénients d’un change officiel trop fastidieux, contraignant et parfois défavorable. Ces pratiques d’un autre âge et environnement se font en toute impunité et « légalité », au vu et au su de tout le monde, quelques dignitaires voyant même là des occasions d’utiliser des femmes ou hommes de paille, amassant au passage des sommes conséquentes. C’est par contre la croix et la bannière pour un opérateur économique désirant acquérir des biens (d’équipements, fournitures quelconques, produits finis ou manufacturés) à l’étranger de trouver les devises nécessaires à ses transactions. Entre dépôts de garanties, paiements sûrs et crédibles auprès de fournisseurs extérieurs échaudés qui connaissent très bien la mauvaise réputation des milieux d’affaire guinéens, insolvabilité de certains commerçants et les méandres
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délibérément rendus complexes de tout processus de change, les affres ne se comptent plus… Depuis la naissance du franc (1960), du Sily (1972) puis du nouveau franc guinéen (1986) l’inconvertibilité de ces successives monnaies est restée notoire…même si par contre, pour des raisons assez recevables (la bauxite et l’alumine guinéennes se vendent en dollars américains), ces différentes monnaies sont pourtant demeurés convertibles vis-à-vis de celle de l’Oncle Sam. Dans la sous région dépendant du franc CFA, les quatre pays que sont le Nigeria, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée ont décidé, il y a quelques années (de concert bien entendu avec ceux de la zone CFA) d’un retour dans ce giron, via une zone intermédiaire dite Zone Monétaire Ouest Africaine (ZMOA). Toute cette procédure constitue en réalité une perte de temps, de moyens et une nouvelle occasion d’enrichir des faussaires, quelques mafias locales constituées de prévaricateurs de ces pays pré-CFA, d’entretenir des meutes de spéculateurs, véritables prête-noms ou sociétés-écrans de dirigeants de ces quatre Etats qui continuent ainsi de s’enrichir à très bon compte… Un important mouvement d’épuration et assainissement a dû accompagner, pour certains pays, leur retour (Mali) ou entrée (Guinée-Bissau) dans cette zone CFA des années ‘80. Tout spécialiste d’économie évaluerait le pour et le contre, les avantages et les inconvénients, les avancées et les écueils d’une décision si capitale pour son pays. N’eût donc été cette absurde et cupide volonté de se voiler la face et ne penser qu’à des intérêts vénaux, la part des choses serait vite faite et force serait de reconnaître et accepter la primauté sous régionale (puis, dans quelques années, continentale). On cerne tout de suite les nombreux avantages de ce poumon régulateur de l’économie guinéenne, garant d’une stabilité monétaire à même d’assurer des échanges de plus en plus importants avec les autres partenaires au développement. C’est aussi et surtout une forme d’incitation à une injection incommensurable de devises de la diaspora et, enfin, un gage sérieux et sûr face à tout investisseur désireux de venir en Guinée, gage assorti d’assurances et garanties qu’il aura un 37
environnement de droit des affaires autrement plus transparent et incitateur. C’est ensuite couper l’herbe (plus aucune possibilité de spéculer) sous les sacoches et pieds de tous ces prédateurs qui pompent impunément les moyens de l’Etat, réduisant ce dernier à un fantôme accusé de chronique déficience. Enfin, au même titre que l’avènement du Swahili, cette politique monétaire là reflétera une réelle volonté de la Guinée d’une prochaine intégration africaine… Cette politique monétaire, jusque là délibérément menée pour les seuls intérêts d’une caste, aura participé à: -la ruine du pays, pour avoir provoqué, entre autres effets, l’absence d’investisseurs complètement échaudés et fâchés pour de bon avec les pépinières d’entreprises en devenir mais vouées à rester des serpents de mer là où la Guinée aurait largement pu servir de locomotive ne serait-ce que pour la sous-région. -un déficit criant d’échanges réellement importants. -un véritable désert sur la scène économique internationale en termes de circulation monétaire…sauf lorsqu’il s’agit de fuite de capitaux. -la condamnation de toute action tournée vers l’activité économique de base comme les commerces traditionnels. -l’effritement, l’émiettement puis la quasi disparition, au fil des ans, d’un zeste de pouvoir d’achat (surtout des fonctionnaires) toujours malmené par une inflation débridée. -l’étouffement, par ricochet et induction, de toute initiative visant a une création d’entreprises. -la hausse toujours vertigineuse d’un chômage inavouable tant son réel taux se révélerait insupportable. * * * On nous objectera que la mémorable et terrible dévaluation du CFA, en Février 1994, a laissé un amer arrière goût de marché de dupes entre le Nord (France surtout) et le Sud. Les effets de cette mesure auraient été certes contreproductifs eu égard aux résultats et bénéfices escomptés. De nombreux pays n’ont en effet pas récolté les bonus espérés. Plusieurs économies se sont retrouvées plus grippées qu’avant cette date. Certains argentiers d’Afrique de l’ouest ont même
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avancé qu’il y a eu tromperie sur la volonté de recherche d’un judicieux taux de parité monétaire. Nonobstant ces objections, c’est aux membres de la CEDEAO (Afrique de l’ouest) d’un côté, de ceux de la CEMAC (Afrique Centrale) d’autre part d’assumer le destin de cette partie du continent pour son véritable début d’indépendance économique (monnaie continentale) qui induit un vrai début de souveraineté. De surcroît la Guinée ne peut absolument pas, tel un locataire, déménager son territoire par rapport à ceux de ses voisins limitrophes, encore moins les quatorze autres pays de la sous région. Ils sont donc condamnés, à l’instar de tous les sous-ensembles, à une cohabitation la plus bénéfique possible pour tous. Alors, si l’on ne peut faire sans…
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Chapitre 6
LES VOIES DE COMMUNICATIONS
A l’aube de la Deuxième République, on se souvient que l’unanimité s’était faite autour d’une phrase récurrente: tout était prioritaire et à…faire simultanément.. Plus d’un quart de siècle plus tard, force est de reconnaître qu’un bon développement, en vue d’une redistribution la plus exhaustive possible des marchés, pour la création d’un maximum de zones d’activités (sources d’emplois) pour permettre des choix de vie territoriaux, accélérer les échanges économiques (d’abord endogènes puis ouest africains…) et multiplier ainsi les opportunités de créations de richesses, le vrai «nerf du développement» passe par des routes, des voies de communication. Et les meilleures qui soient, de préférence. Ces axes autorisent par exemple une plus rapide évacuation des denrées alimentaires produites dans les régions et provinces vers la capitale, dans une efficiente interconnexion nationale d’abord, puis sous régionale ensuite… Ce sont aussi des couloirs de déplacement de la population d’un point à l’autre du territoire, le plus aisément et le plus vite possible. C’est le libre choix de se fixer où bon vous semble, la possibilité de joindre n’importe quelle autre zone du pays, n’importe quel gouvernorat, préfecture ou ville avec aisance et gain de temps. Quelle serait la réaction d’un n’zérékoréka1 (résidant à environ 900 km au sud-est de la capitale) désireux d’acheminer ses deux cents têtes de bœufs, qui réalise que sa ville est désormais, mettons, à six heures de Conakry au lieu de plusieurs…jours actuellement ? 1
Habitant de la ville de N’Zérékoré
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Quel serait l’avis d’un bokéka (habitant de Boké à 350 km au nord de Conakry) lesté de plusieurs tonnes de maïs, s’il découvrait qu’il est possible de les mettre lui et sa production à seulement une heure et demie de la capitale au lieu d’une demi journée actuellement, voire plus? Quelle serait la réaction d’un siguirika (habitant de Siguiri au nord-est à près de huit cents bornes de Conakry) pressé d’écouler sa production de, mettons, riz, mil ou toute autre denrée si on lui affirmait qu’il peut rallier sa ville depuis l’actuelle capitale en…six heures et demie au lieu de deux jours voire plus actuellement? Ne devine-t-on pas l’avis d’un habitant de Gaoual ou de Koundara, à la frontière du Sénégal, s’il lui était avancé l’argument selon lequel sa ville (où il a produit plusieurs tonnes, mettons, de pomme de terre) peut être mise à seulement deux heures et demie de Conakry ? Les exemples peuvent être ainsi déclinés à l’envie qui démontrent ce «raccourcissement» du temps par la seule magie d’une…autoroute ou une voie ferrée à grande vitesse. A titre de témoignage, l’auteur a emmené sa mère, venue en visite en France en 1983, saluer des beaux-parents à Evreux, une ville située à un peu plus de cent kilomètres de Paris. Par l’autoroute A13, et en ne tenant compte que de l’unique usage de l’autoroute, ils mirent un peu plus de trois quarts d’heure (Rappelons que les radars n’existaient pas encore). Bien sûr, la maman eût largement le temps d’observer cette grande voie de communication (deux fois trois voies, avec terre-plein central ou une chicane parfois, sens unique de circulation de part et d’autre et donc, à priori, risque quasi nul de «croiser » frontalement un autre usager, pas une secousse, pas l’ombre d’un nid de poule, encore moins de marre d’eau, bref une autoroute exécutée selon les règles de l’art, avec tous les panneaux d’indication que la maman scrutait avec une attention particulière). Rappelons au passage que cette femme était analphabète. Au retour elle demanda simplement: -Quelle distance avons-nous parcourue, mon fils ? -Un peu plus de105 kilomètres. -Et combien de temps avons-nous mis pour le faire ? -Approximativement 50 minutes.
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Les deux réponses furent successivement ponctuées d’un simple «Ah!» entendu mais pensif. Puis, tout de suite après : -Tu te souviens qu’en 1957-58, quand ton père avait des véhicules de transport, ces derniers mettaient quasiment une journée pour couvrir la distance Yeimbérein - Labé, deux agglomérations distantes de seulement 74 km1? L’auteur s’en souvenait d’autant plus que, durant les périodes de vacances et congés, il accompagnait volontiers l’un des chauffeurs dans ce qui reste pour lui une rigolote odyssée de plusieurs jours…Même si, en 2002, il mit près de trois heures pour couvrir la même distance (axe toujours pas bitumé mais qu’une entreprise marocaine de TP grattait cette année-là). Il faut écrire qu’hormis les cinquante kilomètres de Conakry la capitale et l’axe qui mène cette même capitale à Boké (en 2002 et c’est le chemin qui mène au village natal du…Président de la République) le pays reste un environnement privilégié pour un Paris-Dakar de rêve…en dépit d’efforts certains. Les enfants d’un compatriote qui avaient accompagné leur père en Guinée à l’occasion d’un décès en famille se rendirent jusqu’au hameau d’origine de ce dernier. A leur retour, comme eux seuls en ont le secret et avec la spontanéité qu’on leur connaît, les enfants lancèrent à leur père : -Papa, avoue-le, la Guinée c’est comme…Köh-Lanta2 non ? En guise de conclusion, pour en revenir à la mère de l’auteur, celle-ci remarqua en secouant plusieurs fois la tête : -Quels gains et bénéfices dans de nombreux domaines, en commençant par ceux du temps et du confort !...Ces facteurs doivent probablement expliquer en partie la longévité des blancs, non? Mais combien ont dû coûter ces réalisations? Sur le coup l’auteur ne voulut par entrer dans de fastidieux détails pour expliquer les incidences de telles réalisations (avantages et inconvénients). Il y a, dans le cas de la Guinée, un choix dont l’issue ne prête à aucune confusion, du moins dans l’état actuel de son développement. En effet, c’est l’un des rares pays sinon le seul
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Authentique Voyage effectué en 2007 (N. D. A.)
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pays au monde où il n’y a plus du tout de ligne de chemin de fer à usage public et commercial. C’est l’un des indicateurs de l’état de délabrement avancé de son économie même si tout le monde n’imagine pas le coût d’un kilomètre de chemin de fer.1 En second lieu l’unique ligne qui, depuis le début du vingtième siècle, reliait Conakry, à l’ouest et chef-lieu du territoire colonial, à la ville de Kankan (à 660 km à l’est) n’existe tout simplement plus, un des parents de l’actuel Chef de l’état ayant fini d’en arracher les voies (fer) pour les refourguer à des Chinois par exemple. Troisièmement enfin faut-il faire remarquer que la dite ligne fut exécutée sous la terrible contrainte des travaux forcés, sur plus de dix ans…aucune funeste comptabilité ne permettant de dénombrer les morts qui ont jalonné ce pharaonique travail à seule fin d’évacuer avant tout et d’abord des matières premières vers l’ex-Métropole. Remarquons enfin qu’il est impossible d’emmener des lignes de chemins de fer partout et sur les mêmes distances que des routes et autoroutes. La comparaison ne souffre donc aucune hésitation quant à un choix. Sauf si des experts nous en apportaient la preuve du contraire… A l’aube de la Deuxième République, tout avait été mené de concert dans les différents départements ministériels afin de n’en léser aucun, ce qui partait il est vrai d’une volonté d’équité. Les gouvernements successifs avaient essayé d’écoper de tous les côtés afin de maintenir le bateau Guinée en équilibre pour en harmoniser les avancées secteur par secteur. Un quart de siècle pourtant plus tard force est de constater qu’en réalité un secteur aurait dû primer, même légèrement, sur tous les autres. En fait, comparé à un corps humain, on imagine aisément le vital rôle des vaisseaux sanguins pour drainer cette hémoglobine sans laquelle il n’y aurait pas de vie tout court. De la même manière, dans un pays, un secteur doit jouer le même rôle-clé: celui des voies de communication.
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Entre 1 et 24 M€ selon bien entendu la géographie des lieux.
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Chapitre 7
L’EMPLOI
Tout marché - et plus encore quand il est endogène - doit être comparé à un gâteau. Oui, un énorme gâteau qui se matérialiserait bien entendu sous forme de parts dudit marché1 Son importance, sa quantification ne seront mesurables qu’à l’aune de sa capacité de participation à la création de richesses. Comme dans tout échange, des femmes et des hommes gravitent autour de ce marché (passations et contrats) afin de troquer des parts (de travail ou autre) contre rémunérations, ces dernières pouvant prendre de multiples formes, sous tendues par la loi de l’Offre et la Demande. Plus grand sera ce gâteau, meilleures seront les chances d’un partage qui lèse le moins de candidats à l’échange possible. Inversement, plus réduit sera ce gâteau, plus il va aiguiser des appétits, susciter des convoitises, concurrences voire disputes, ces dernières pouvant aller en se durcissant pour parfois, hélas, se muer en des antagonismes, mortels dans certaines circonstances… L’auteur, pour y avoir longtemps vécu et donc observé le phénomène, aime bien comparer les destins de la Guinée d’un côté et, de l’autre, la Côte d’Ivoire voisine. En effet, sur la période allant de 1960 à 1978, cette Côte d’Ivoire a vécu un boum économique qualifié naguère, on s’en souvient, de «Miracle Ivoirien». Le plein emploi était omniprésent. Une certaine stabilité politique était prégnante. On pouvait donc pointer les rares, véritables et néfastes antagonismes sur les doigts d’une main.
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Ne parle-t-on pas justement de parts de…gâteau ?
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Le président d’alors tentait de satisfaire le maximum de ses concitoyens et même, au-delà, les nombreux étrangers venus là échanger leurs compétences, forces et expertises contre contrats et/ou rémunérations. Bref, il y en avait pour la quasi-totalité des partenaires au développement de ce pays. Dans sa volonté d’harmoniser ce développement, l’exprésident Félix Houphouët-Boigny1 n’a pas voulu laisser sur les bas-côtés quelque région de son pays que ce soit (le projet SODESUCRE par exemple pour désenclaver le Nord…) même s’il a été parfois fourvoyé à la fois par certains de ses cadres d’une part, certains occidentaux d’autre part… Puis surviennent une récession, un premier choc pétrolier mondial, sa disparition, l’implosion de l’Union Soviétique et le pain béni que constitue l’ouverture de l’Europe de l’est (pas besoin ici, pour le Nord, de créer des infrastructures industrielles, mais juste des réhabilitations et surtout avoir tout loisir d’imposer ses vues, son dictat économique et son avance technique et technologique à cette même partie de l’Europe si opportunément bienvenue) Cette ouverture détourne complètement les attentions de l’Occident de l’Afrique…tout en pompant, massivement comme toujours, les matières premières de lad même Afrique pour ses vitaux besoins. La Côte d’Ivoire n’échappe pas à la règle et, de Charybde en Scylla, est allée de chaos en désastre… Pendant ce temps où en est la Guinée voisine? Hé bien nulle part. Car celle-ci n’a même pas eu le temps de poser les actes de sa vie post indépendance…ou d’esquisser un début de commencement d’émergence de la zone d’extrême pauvreté. Engluée dans les hurlements et vociférations de slogans aussi creux que le fond et la base de son économie, sa population est prise en otage par le Premier Régime. Ce dernier est conscient que son unique survie réside dans la propagande, l’oppression, la dictature, le musèlement, par tous les moyens et y compris la tuerie, de tout ce qui peut, de près ou de loin, se révéler une forme, ou une autre, d’opposition. Mise en «arrêt sur image» la Guinée part en vrille. 1
L’auteur a, entre autres, été Secrétaire Particulier d’un ex-chef d’Etat à la Présidence de la République en Côte d’Ivoire.
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Pétrifiée dans un refus d’épanouissement par son premier dirigeant, le pays dérive tel un énorme «TITANIK» ou un «DJOLA» de 10.000.000 de passagers pour, petit à petit, sombrer, oublié du reste du monde. C’est le 5ème Monde. Transparent, Inexistant…sauf pour de grands trusts miniers et quelques prédateurs. …Et puis ces 26 Mars puis 3 Avril 1984. Après la mort du dictateur, survient l’Armée dont on pense au départ qu’elle va nous changer radicalement des errements du passé…pour faire le très, très amer constat, un quart de siècle plus tard, que le pire était à venir. Dans le domaine du travail et de l’emploi, retenons que Lansana Conté n’a pas pris les bonnes dispositions et fait preuve d’un laxisme sans précédent. Il a joué la carte de la facilité, faussant les règles du jeu administratif et en oubliant de faire respecter les lois les plus élémentaires en matière par exemple de droit des affaires, droit du travail, droit pénal, droit civil, etc… Le président a créé un environnement, un espace et un cadre de non droit dans lesquels n’importe qui peut, en toute impunité, faire n’importe quoi. Par sa gestion il a provoqué un tel rétrécissement de la texture du travail et de l’emploi qu’il n’y a aucune opportunité de générer des entités offrant aux guinéens des pépinières où l’on ressente la sécurité de l’emploi et même où l’on trouve d’abord des emplois tout court. Pour un pays d’environ dix millions d’habitants, il y avait, dans les années ’90, seulement un peu plus de quatre vingt dix mille fonctionnaires, un secteur privé larvaire qui se cherchait dans un marécage d’affairisme de façade. D’ailleurs la Banque Mondiale avait même fait chuter ce nombre de fonctionnaires à 55.000 en 1991… Les citoyens n’ayant rien à se mettre sous la mallette et la dent, tout le monde tente, avec plus ou moins de succès éphémère, de gruger tout le monde, le temps que l’autre partie réalise le forfait pour aussitôt se venger par tous les moyens, et y compris les plus illégaux dans un total déficit de droit et justice. Que n’entend-on pas par dizaines de milliers, des guinéens et des expatriés se lamenter sur place, en Afrique puis en Occident 47
et, à présent, en Asie, en Amérique latine, d’avoir été victimes d’escroqueries dans le meilleur des cas ou d’avoir même été, dans des cas extrêmes il est vrai, violentés après une parodie de justice pour des préjudices pouvant parfois atteindre des millions d’euros? Le bouche à oreille fonctionnant parfois plus vite qu’internet, d’éventuels investisseurs ont vite fait de vous retourner un sourire amusé en vous promettant de vous recontacter quand vous leur soumettez un quelconque projet, si bien ficelé soit-il, en direction de la Guinée… L’autre erreur consistant à cantonner le milieu des affaires à la seule agglomération de Conakry est un stratagème dont les conséquences restent incalculables et l’important manque à gagner pour la province inestimable. Des dizaines de milliers - voire des millions depuis l’indépendance - de demandeurs d’emplois se déversent depuis cinquante ans sur les trottoirs de la main d’œuvre, en marge d’un environnement où trois mots (et ils sont émis de la bouche d’une fille de quinze ans !) qualifient avec une justesse inouïe l’actuelle situation administrative guinéenne: égoïsme, avidité et cupidité. On pourrait y ajouter un déficit d’esprit visionnaire et de patriotisme d’autre part… Certains guinéens devraient pourtant comprendre qu’ils ont plutôt intérêt à la création du maximum d’emplois, à susciter un cadre où l’on dispose de biais, de canevas pour réduire de manière significative les disparités sociales en donnant au plus grand nombre du travail (et donc du pouvoir d’achat durable) pour n’en pas faire entre autres des parasites ou de futurs potentiels émeutiers. Le travail c’est on l’a dit l’accès à un pouvoir d’achat, c’est la formidable et inestimable possibilité d’envisager l’avenir avec tous ses sous entendus, c’est éviter de se retrouver accroché à vie aux basques d’un parent qui, souvent en Afrique demeure le seul actif (obligé donc de voler dans les caisses de l’Etat pour subvenir aux besoins de plusieurs dizaines de personnes oisives autour), c’est aussi le gage d’être l’objet de respect et considération autour, c’est la perspective de fonder un foyer avec tous ses corollaires (mariage, logement, repas, école, déplacements, habillement, etc…).
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Le travail devrait surtout être enfin ce devoir irremplaçable, pour tous ceux qui en ont la possibilité, de rendre à l’Etat son dû - impôts, contributions directes et indirectes, taxes - pour son essence même, sa fonction régalienne, c'est-à-dire ce bien commun qui rend en retour des services et prestations à ses fondateurs, les citoyens… Ce sont ces boucles qui se bouclent, ce peuple travaillant et faisant son devoir (payer ses impôts) vis-à-vis de l’Etat qui, avec ces recettes-là, comble en retour les attentes de ses citoyens par des services.
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Chapitre 8
L’ETAT
« «…-Nous n’avons pas d’eau depuis bientôt vingt ans ! C’est une honte ! -Nous manquons d’électricité depuis 1980 dans le quartier ! C’est intolérable ! -Il n’y a qu’en Guinée où tenter d’appeler - dans la capitale même - un usager résidant dans le quartier de Camayenne à partir de celui de Donka (à moins d’un kilomètre de là) relève de gageure ! Scandaleux ! -Attends ! Il y a pire : faute d’une vraie interconnexion, il faut en Guinée acquérir autant de puces (jusqu’à cinq) qu’il y a d’opérateurs téléphoniques1. -Cela va bientôt faire deux ans que je ne suis pas entré en contact avec ma mère qui réside dans le village de Tougnifîly (dans la région de Boké). Et comme je n’ai pas de moyens de m’y rendre depuis Montréal, je ronge mon frein en espérant la première occasion d’aller la voir au moins une dernière fois car je viens d’apprendre qu’elle serait gravement malade…A l’ère de communications quasi gratuites en Occident! Inique! -Je viens de faire six jours pour rallier la capitale Conakry depuis N’Zérékoré, gouvernorat et centre névralgique de toute la Guinée Profonde, grenier du pays par ailleurs, mais distante de seulement quelques 900 km de là…! -Nous attendons depuis des lustres que l’on nous sorte de terre cette fameuse Ecole primaire promise depuis trois décennies. On ne voit toujours rien venir. Révoltant !... » ». * * * 1
En 2010 : Areeba, Cellecom, Intercel, Orange et Sotelgui (N. D. A.)
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Des interpellations comme celles d’avant à l’endroit de l’Etat guinéen ne se comptent plus et on pourrait en citer comme ça à volonté des récriminations, plaintes et doléances de millions de guinéens en attente de prestations qui leur sont pourtant normalement dues… Occulté pour cause de musèlement, dictature et oppression durant la Première République, c’est désormais le leitmotiv d’innombrables citoyens. Il ne passe pratiquement pas une semaine sans qu’un guinéen n’ait quelque chose à reprocher à la République, à l’Etat, à la Nation, à cette entité censée être constituée par et pour dix millions de citoyens «actionnairesassociés». Les habitants d’un pays ne coexistent et vivent en harmonie que quand ils ont un (ou des) dénominateur(s) commun(s), un projet de société commun… Ces derniers prennent bien sûr de multiples formes, à commencer par celles du drapeau, l’hymne national et du Président de la République… Or, l’une des conséquences les plus malheureuses des successifs mandats de Sékou Touré puis Lansana Conté aura été l’avènement d’une…Macédoine de Guinéens. Autant en effet la balkanisation n’a aussi malheureusement et tristement porté son épithète qu’en ces temps troublés de cette région d’Europe centrale, autant la République de Guinée n’a porté, depuis 1964, en son sein de telles disparités et divergences d’intérêts. Le sentiment dominant, pour toute personne qui se retrouve aujourd’hui ici, c’est celui que chacun se démène, se débat pour sa propre survie. Chacun use des subterfuges les plus machiavéliques pour tirer des subsides, si petits soient-ils, de la moindre opportunité, peu importe au détriment de qui et jusqu’à ses proches parfois. Chacun se tient l’implacable raisonnement qu’il n’y a rien à attendre d’un ensemble qui n’existe plus. Chacun a désormais conscience que ce tronc commun, cet espace d’environ 246.000 km2 qui aurait dû servir de creuset aux dix millions de personnes qui habitent là, est devenu virtuel. Chacun a pris conscience avec amertume, impuissance et résignation, que c’est lui et lui seul qui doit se substituer à «ça»
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(l’Etat) pour s’offrir des prestations qu’il attend d’un…Etat justement. Mais personne, aucun guinéen ne se pose plus avant la question de savoir comment on en est venu là. Comment en est-on arrivé là? Comment est-on parvenu à cette situation où des millions de personnes habitent un taudis sans toit, sans murs, sans rien? Comment est survenue cette situation caractérisée par un endroit composé juste d’une sorte de terre battue, sans enclos ni barrières, sans aucune protection, sans ce ciment qui lie les choses pour en faire un tout? Comment enfin des femmes et des hommes; censés partager un destin commun, mis en commun leurs moyens, leurs savoirs, leur générosité, leur gentillesse, leur sens de l’union, leur sens de la solidarité et l’hospitalité, comment donc ces mêmes personnes se retrouvent-elles aujourd’hui dans une promiscuité, telles des autos tamponneuses livrées à elles-mêmes, des billes folles qui roulent dans tous les sens, de façon aléatoire, inopinée et hasardeuse, n’ayant en commun que le mot Rien? Parce que ces personnes ont simplement occulté, effacé puis détruit, anéanti leur propre maison: la GUINEE. Pourquoi n’entend-on alors jamais quiconque en Guinée ajouter à ses récriminations : -Pourtant je paie mes impôts! Pourtant je m’acquitte correctement de mes contributions et autres taxes! -Pourtant, j’arrive tous les jours à 8 heures précises à mon bureau, y travaille réellement et en repars à 16 heures ou parfois plus tard si nécessaire! -Bon an mal an j’ai pourtant toujours consciencieusement effectué mon travail! -Pourtant quand vient le moment de lever correctement les impôts et taxes, en tant qu’agent je le fais avec zèle et efficacité en versant intégralement et scrupuleusement au Trésor son dû! -Et pourtant je respecte tous les critères et codes de déontologie lors de la passation du moindre marché sous mon autorité…! -Et pourtant nous exécutons, selon les règles de l’art, tous les travaux par exemple de bitumage d’un tronçon donné ou de telle route sans aucun détournement!
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-Et pourtant nous allouons les réelles enveloppes budgétaires consacrées aux projets d’Ecoles, Dispensaires, Hôpitaux, Centres de santé… -Nous soignons, dans nos centres hospitaliers, avec la conscience professionnelle qu’exigent notre métier et sa déontologie, nous soignons donc tout patient de façon égalitaire… A croire qu’ici tout y va pour le mieux et dans le meilleur des mondes. A croire qu’en Guinée tout est fait pour apporter chaque jour le sang neuf dont a besoin cet édifice commun. Car il s’agit, on l’aura deviné, de l’Etat, cette machine à l’efficacité de laquelle, ses rouages bien huilés et son meilleur fonctionnement tout le peuple est censé s’activer de sa base à son sommet. Il s’agit de cette termitière censée abriter les dix millions de pensionnaires mobilisés et attelés à sa constitution, son entretien et sa pérennité afin qu’en retour elle protège ses occupants et leur apporte toutes les prestations attendues. Et pourtant ce sont ses propres habitants qui sont les premiers à la vider, ses propres pensionnaires qui sont ses premiers prédateurs, ses supposés fondateurs qui, loin d’assurer sa force et sa forme, le saignent à blanc. Situation qui arrange pourtant bien des personnes physiques ou morales - en Guinée, à commencer par les cadres. Certes c’est du pain béni pour certains, pour que perdurent les privilèges, se pérennisent les avantages et prérogatives, permettant de voler, détourner et abuser des biens de l’Etat thésaurisés là à bien d’autres fins. Tiré dans tous les sens depuis de nombreuses décades par ses propres citoyens, l’Etat guinéen a volé en éclats depuis belle lurette et s’est retrouvé dans les poches de ses administrés, chaque guinéen devenant du coup une parcelle, un lambeau d’Etat. La population s’est donc muée en dix millions de nano-Etats, s’autofinançant à l’aide des fruits de vols commis sur la «personne » de l’Etat, le système des vases communicants n’ayant jamais aussi bien porté son nom. Toutefois le plus dramatique reste que le Président de la République est le premier fossoyeur du pays qui n’hésite pas à confondre par exemple la Banque Centrale de la République de 54
Guinée avec sa cagnotte personnelle, venant y puiser quand et ce que bon lui semble. Quelle réaction attendre alors de ses administrés quant à une certaine morale vis-à-vis de la chose et des deniers publics ? D’autant plus que le chef de l’Etat avait, en 1984 lors de son arrivée au pouvoir, pris date avec ses concitoyens (archives de la Radio et la Télévision faisant foi) de ce que toute forme d’enrichissement de leur part relèverait de détournement pur et simple. Il devient vital de privatiser à nouveau: -La S.E.G. (Eaux) -E.D.G. (Electricité) -SO.TEL.GUI. (Télécoms). Ces privatisations devraient être le fruit de conventions assorties d’une clause inédite : même entièrement privatisées (en lieu et place de sociétés mixtes qui sont souvent la porte ouverte à toutes sortes de dérapages ou prétexte à des chantages administratifs) ces entreprises se doivent de verser 25% de leurs bénéfices à l’Etat sachant leur extrême rentabilité. C’est l’assurance d’une part que des fonctionnaires véreux ne viendront pas impunément s’immiscer dans leur gestion et, d’autre part, le gage qu’on les laissera tranquillement gérer leur entreprise en toute légalité. Faute, par ailleurs, de versement desdits dividendes à l’Etat, la société en question sera purement et simplement rétrocédée sans indemnisation à l’Etat. Si en cours d’activité elle apportait les preuves du moindre harcèlement administratif, judiciaire, policier ou autre, les contrevenants s’exposeraient aux sanctions les plus sévères. Aménagé à l’époque coloniale (et notamment le tout-àl’égout) le réseau de distribution d’eau potable est sans doute le plus obsolète de la planète aujourd’hui. A cause du déficit d’eau, la ville de Conakry, on l’a déjà écrit, reste l’une des plus insalubres du monde. Au chapitre de l’insalubrité toujours, ici aussi de véritables vandales s’adonnent à un trafic autour de la gestion des immondices de l’agglomération, feignant un nettoyage de façade qui laisse les habitants de la capitale dans un environnement caractérisé par les odeurs nauséabondes, une hygiène d’un autre âge. En fin d’année 2007, une radio 55
internationale venue sur place faire une émission n’a pu que constater cet état de fait. Faute d’alternative, les conakrykas détiennent le triste record mondial de bidons jaunes de ravitaillement en eau potable par agglomération… Pour l’électricité, faudra-t-il, comme au Mali en 1991, en venir à brûler certains criminels économiques pour stopper la saignée? Faudra-t-il traumatiser ces personnes qui, sans vergogne ni scrupule, inconscientes ou pas des conséquences de leurs actes, écument cette institution? Ce n’est pas sûr. Toutefois, les circonstances dictent de faire montre d’une fermeté qui frise l’abus de pouvoir quand vient le moment d’expurger le vers du fruit dans le cadre d’un réel redressement de la situation désastreuse de cette institution. C’est à ces prix-là que l’Etat retrouvera une situation où elle disposera d’entreprises rentables Faute de quoi le cercle vicieux demeurera: non paiement des dus, pas de prestations à la population en retour, caisses de l’Etat vides, Etat Zéro (salaires ridicules et inefficients sur fond d’inflation indicible), fonctionnaires insolvables et fragiles face à la corruption. Corruption qui entraîne un budget dérisoire, ce qui induit toutes sortes de déficits. Et la boucle est bouclée. Même scénario évidemment dans tous les autres secteurs, comme par exemple les P. T. T. On pointe particulièrement ces trois domaines parce qu’ils sont vitaux pour l’Economie d’un pays. Les guinéens ont donc nécessairement intérêt à accepter un jeu duquel tout le monde sortirait gagnant. Le secret de la réussite du projet réside dans l’acceptation, par les guinéens, de toutes les règles du jeu.
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Chapitre 9
L’EFFET DOMINO
Le Ministère de la Santé Publique sera l’un des premiers à profiter des effets induits d’un des meilleurs réseaux routiers du continent: -par l’acheminement de médicaments, matériel médical et personnels de santé. -la construction de dispensaires, centres de santé, hôpitaux et - enfin! - autres C.H.U. en province (gouvernorats de Kankan, Labé et N’Zérékoré). -la diligence dans les interventions auprès des malades sur toute l’étendue du territoire (A titre de témoignage, en 2007, un médecin a eu une attaque cardiaque à Labé (à environ 450 km au nord-est de Conakry) et n’a dû la vie qu’à la présence d’esprit de parents fortunés, instruits et surtout la promptitude d’une épouse depuis la France…). -l’accès aux populations désormais désenclavées grandement facilité, l’assurance d’une meilleure prévention d’endémies ou fléaux dévastateurs simplement par la faute de voies de communication inadéquates ou dépassées. -l’assurance, en cas d’installation ou de création de centres de soins, de la proximité de ces infrastructures-là pour mieux suivre et entretenir lesdits centres. Même scénario bien entendu dans les autres départements ministériels où l’effet «domino» se ressentira durablement. La volonté n’a pas manqué, chez certains responsables, de prendre des initiatives (creuser des puits) tant dans l’agglomération de l’actuelle capitale qu’en province ; mais les insuffisances ont hélas vite pris le pas sur ces initiatives. Quant au long terme, on ne l’imagine pas.
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L’obsolescence, la vétusté et la dangerosité des installations actuelles d’une part, la médiocrité et les errements de gestion de ces deux départements (Eau & Electricité) si vitaux d’autre part, obligent à prendre des mesures chocs visant à la meilleure fourniture possible de ces services à la population. L’autre effet bénéfique grandement apprécié des conakrykas résultera de la Décentralisation. En effet le gain de temps incitera forcément de nombreux habitants qui à retourner dans leurs régions d’origine, qui à aller implanter des sociétés dans les gouvernorats de leur choix en bénéficiant au passage de réductions substantielles de charges et impôts, qui enfin à exploiter par exemple des sites touristiques jusque là inaccessibles par simple manque d’infrastructures routières adéquates,… Ces déménagements ou délocalisations, ces redistributions géographiques soulageront durablement la capitale et permettront de revoir de fond en comble le schéma directeur d’urbanisation de celle dont le surnom jadis de Perle de l’Afrique n’était pas galvaudé il y a soixante ans à peine.
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Chapitre 10
L’AGRICULTURE
Dans un extrait du Rapport cité en début d’ouvrage, le schéma de développement de la Guinée établi à l’issue de la seconde guerre mondiale par l’ancien Gouverneur Roland Pré laissait entrevoir les rares et exceptionnelles potentialités guinéennes en matière agricole entre autres. C’est très simple, il était tout bonnement question que le territoire guinéen remplaçât à terme, à lui seul, l’équivalent de toute la production de riz de l’Indochine pour devenir par ailleurs le grenier à riz de toute l’Afrique française1. C’est dire si des possibilités d’exploitation du sol guinéen sont avérées. Passons les innombrables plans successifs découlant de la volonté des deux premiers régimes ayant, sincèrement ou pas, voulu actionner les leviers de l’essor de la Guinée par ce biais. Aucun résultat tangible à ce jour. Essentiellement à cause des détournements d’intentions et possibilités voire détournements parfois des ressources humaines affectées à ces tâches et objectifs. Par la faute d’un dumping, de spéculation, tous les efforts des paysans et agriculteurs ont été anéantis et sont restés morts nés ou ont avorté faute de vrai suivi, d’encadrement sérieux et une commune volonté quand ce ne furent pas de simples sabotages endogènes. L’inorganisation, une absence de réglementation ont provoqué des couacs et des ratées qui n’ont d’égal que les budgets titanesques engloutis dans les successifs projets. D’où la nécessité encore une fois de débarrasser le pays des prédateurs et saboteurs qui fragilisent ses actions. Tant que des 1
Les ex-Afrique Occidentale et Equatoriale françaises
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hauts fonctionnaires véreux et sans scrupule voleront dans les caisses de l’Etat tout en s’adonnant à des actes de nature à compromettre des plans, si bien concoctés soient-ils, aucune initiative viable ne verra le jour dans ce département et la Guinée demeurera l’éternel Tonneau des Danaïdes. Tant que des chefs de service, de petits commis de bureau voire d’obscurs rouages de l’administration auront pour implacable raisonnement et logique le vol, le détournement, l’inconscience professionnelle et le manque total de respect à l’endroit des deniers de l’Etat, la Guinée restera confinée dans les limbes du Sixième Continent. Un homme nouveau doit se révéler en Guinée. En fait, en lieu et place d’un nouveau, c’est un troisième homme, après les deux premiers générés par les ex-présidents Sékou Touré et Lansana Conté, c’est un troisième homme donc qui doit survenir en Guinée. Le secteur agricole, si certains guinéens le voulaient, serait sans doute le plus grand pourvoyeur d’emplois du pays ou, à tout le moins, au même plan que le minier. De vastes plaines cultivables, irrigables, exploitables, sont là qui n’attendent que le bon vouloir de responsables arcboutés à des postes extrêmement lucratifs et juteux pour leurs poches et celles de quelques complices. Des bas-fonds, de nombreuses vallées, des étendues de terre à perte de vue, propres à une mise en valeur ne demandant souvent que peu d’efforts ou d’expertise sont à portée de houes, dabas, charrues, engins motorisés plus sophistiqués parfois, de véritables exploitations agricoles voire des industries entières, pouvant, pour certaines, être tournées vers l’exportation. Toutes ces entités n’attendent qu’une volonté: celle de citoyens soucieux de doter le pays de règles intangibles, respectées de tous, au service de tous pour une agriculture qui jadis faisait bien des envieux dans la sous-région et même ailleurs… Israël s’était bien, en 1948, retrouvé installé sur une terre ingrate qu’il a pu, un demi-siècle plus tard, rendre hospitalière voire transformée en mère nourricière. Tout à l’honneur des premiers dirigeants et responsables de l’Etat hébreu dont un certain Ben Gourion.
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Chapitre 11
LE TOURISME
« « …-C’est où déjà, cette Guinée dont vous me parlez ? Ah oui, c’est la Nouvelle Guinée Papouasie ? Non ? Ah bon ? -La Guinée Equatoriale alors? Ah! Toujours pas la bonne réponse ? -S’agirait-il peut-être de la Guinée Bissau ? Un court instant de silence gêné, puis on décide d’écourter les affres de cet interlocuteur qu’on voudrait bien inciter à venir visiter la Guinée en lui apportant les précisions et en complétant ses connaissances en matière d’Histoire Géographie de cette partie de l’Afrique. Mais dès les premières réponses c’est, de sa part, immédiatement la douche froide, sous forme de nombreuses interrogations teintées d’appréhension. -Ah, oui; c’est là où il y a eu ces tristes et malheureux événements? Mais, attendez ! C’est aussi chez vous qu’il y avait ce dictateur qui a été supplanté par un drôle de militaire non? Et puis, ça me revient à présent, attendez ! C’est là aussi que règne une grande insécurité non ? On imagine sans peine la commisération, la gêne et l’air contrit du citoyen vantant la Guinée. Cette dernière demeure en effet l’exception de territoire où le tourisme, le vrai, ne soit pas organisé et développé. De bonnes, voire d’excellentes voies de communication participeraient à mieux découvrir un pays, ses us et coutumes de même que sa population…toutes choses qui, encore une fois, militent en faveur de la création de bonnes routes. Ceci posé, revenons à notre tourisme. L’avènement, en Mars 2007, du Gouvernement de transition de l’ex-premier ministre M. Lansana Kouyaté avait été 61
l’opportunité d’inciter d’éventuels touristes à réaliser qu’il existe d’autres contrées à visiter en Afrique que les sempiternels Kenya, Réserves d’Afrique du Sud, Djerba la douce, ou les incontournables Pyramides d’Egypte sans bien sûr que ces derniers ne déméritent… Relevons le plus important et le plus central concernant un touriste. Par essence voila une espèce d’humain - l’une des plus protégées du globe - qui veut que des conditions draconiennes soient remplies pour que vous ayez des chances de la croiser dans vos plus jolies contrées ou sur vos chemins, ou qu’elle participe à gonfler l’escarcelle de votre Trésor Public. Aux premiers rangs de ces conditions, il lui faut: -la stabilité -la paix -la quiétude -l’accueil sans faille et la réactivité voire l’anticipation sur ses moindres désirs, envies et souhaits… -la disponibilité et la sociabilité -des prestations & services à l’envie -une infrastructure routière efficiente à défaut de bons aéroports et/ou compagnies aériennes crédibles, sûres, régulières et pérennes. -le smic des tracasseries administratives mondiales -des offres multiples et variées en matière de curiosités touristiques, détentes, loisirs, enrichissements de toutes sortes…. -des conditions optimum de sécurité sanitaire (au cas où…). -l’opportunité, et c’est peut être le plus capital, de faire, in fine, fonctionner le bouche à oreille (le vécu étant l’une des meilleures publicités)… Même si les pires détracteurs de la Guinée lui reconnaissent de disposer sur son territoire de quelques sites à faire pâlir d’envie des endroits comme Honolulu, South Beach, Venise, Nassau et Las Vegas réunies ou des endroits aussi paradisiaques que l’île de Bali, force est de reconnaître aussi que cela relèvera d’une gageure de trouver les prétextes pour inciter cette catégorie d’étrangers à une ruée vers la carte postale guinéenne.
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Chapitre 12
CHANGEMENT…DE GRE OU DE FORCE
Tout Etat a besoin de bons dirigeants. Sauf cas de régimes d’exceptions ce sont les civils qui sont aux rennes de la presque totalité des Nations. Un jeu quasi universel veut que les peuples fondent des organes pour les représenter (partis politiques). A ces derniers d’élire en leur sein un leader chargé de mener une lutte démocratique pour émerger après une émulation - vote - à l’issue de laquelle ce dirigeant devient, par exemple pour ce fauteuil si convoité, Président de la République…hors monarchies bien entendu. * * * Jusqu’au 22 Janvier 2007, la République de Guinée a subi les conséquences des errements et sautes d’humeurs de deux dirigeants qui l’ont ballotée au gré de leurs intérêts personnels, familiaux enrobés de ceux d’opportunistes et quelques intérêts extérieurs qui, quoi qu’on en dise, tiennent par leurs harpons de nombreux pays du Sud comme la Guinée depuis plus d’un demi siècle voire plus… Jusqu’à cette date en effet le peuple de ce pays a été effrayé, mis en coupe réglée, muselé et délibérément laissé en marge de toute forme de vie. C’en est à se demander si la Guinée a un jour possédé des mines dont certaines sont exploitées depuis le début du vingtième siècle… Quelque chose de capital a pourtant eu lieu ce 22 Janvier 2007. Quelque chose d’historique. Un tournant majeur a été pris par le peuple ce jour-là. Mais à quel prix? Telle une muette loi de la nature, comme pour respecter une inéluctable dialectique, à la manière d’un énorme récipient de 246.000 km3, le vase guinéen a débordé. 63
Le réceptacle guinéen a lui aussi eu son trop plein. Et le déversement a ravagé sa population et certaines de ses infrastructures. Mais il faudra surtout insister sur le bilan humain. En effet une vie humaine ne se vend pas sur un étal de commerçant ou dans un rayon de supermarché. Nul n’a encore trouvé la recette pour faire à ses côtés l’œuvre de Dieu. Personne ne peut donc quantifier le prix de ce qui reste sans prix… Cent quatre-vingt-trois victimes, deux cent cinquante, mille voire deux mille…Nul ne saura avec certitude le nombre de tués, exécutés, massacrés et assassinés ou victimes de viols lors de ces tristes événements. Et dire que c’est pour avoir juste voulu exprimer leurs sentiments, leurs avis, leurs aspirations à des choix de société, leurs différences ou leurs pensées. Ce très triste bilan ne s’imaginerait jamais dans les vraies démocraties où le simple fait de martyriser un animal, oui un animal (pas une personne) peut vous valoir prison… On a été à quelques microns d’un changement historique et majeur en Guinée…avant que le chef de l’Etat ne sorte de sa hotte le recours à des mercenaires bissau-guinéens d’une part et surtout l’imparable carton rouge de l’Etat de Siège d’autre part. Est-ce qu’une victoire du peuple aurait résidé dans un jusqu’au-boutisme suicidaire? Est-ce qu’un entêtement et une logique de ténacité et détermination sans faille dans une G.T.I. (Grève Totale Illimitée) auraient permis cette transformation ? L’auteur en doute pour sa part. Connaissant la réelle situation de la Guinée, fort des spécificités de son pays désormais englué, empêtré, pris dans la nasse de la démagogie, la corruption, le népotisme, de véritables mafias, dans un environnement d’affairisme, clientélisme et magouille, une seule chose peut apporter une métamorphose ici. Il n’y a qu’un choc et un traumatisme majeur qui peuvent susciter une révolution, une véritable mutation sociale en Guinée. Alors une des deux situations suivantes va survenir en Guinée : 1-Ou, en premier lieu, lors d’événements sanglants semblables à ceux de Janvier et Février 2007 les personnes 64
ayant jusqu’alors trompé ce pays sont démasquées sans distinction d’origines ethnique, raciale, religieuse ou régionale, démasquées donc, jugées puis punies de manière à en faire des exemples historiques. 2-Ou l’un des proches1 collaborateurs de Lansana Conté prend, à l’instar d’un ATT (Amadou Toumany Touré) au Mali ou un Ould Val en Mauritanie, prend donc le pourvoir et le restitue régulièrement, démocratiquement au peuple via des élections qu’il supervise éventuellement lui-même. . L’auteur, on le remarquera, n’a pas écrit il ou…elle, car c’est le signe que les femmes sont encore à des années lumières d’émerger pour pénétrer l’autel toujours inexpugnable des «machos»…avant l’ère espérée d’une authentique démocratie. L’avantage de cette seconde alternative réside dans le fait que nul ne se fera justice, l’Armée garantissant à des institutions ad hoc le soin d’exercer ce droit… Lansana Conté aura-t-il assez de clairvoyance et présence d’esprit pour prévenir ce risque en anticipant un congé de son poste de Président? En dépit de ce qu’on lui prête un caractère de têtu, obstiné, borné, voire suicidaire, des proches avisées, à la fois dans son entourage familial et immédiat, des conseillers officiels ou occultes, auront-ils l’inspiration pour lui prodiguer intelligemment des conseils de désistement opportun? Seul l’avenir nous acquittera… Toutefois ces écrits auront au moins le mérite de prévenir l’opinion guinéenne et internationale sur l’épée de Damoclès qui pèse sur le régime actuel et, par ricochet, sur sa population en cas de nouveaux événements dramatiques regrettables2. Il faut aussi interpréter ces observations comme des avertissements à l’endroit de l’Occident qui est toujours prompt à bondir sur le premier soulèvement populaire survenu, la moindre guerre, le moindre affrontement endogène propre aux pays africains pour hurler Haro! ...Occident qui s’indigne par après de comportements décadents, barbares et précambriens voire dignes de l’ère du néandertalien alors que c’est le même qui nous donne les 1 2
Je ne m’étais finalement pas bercé d’illusions !!! (N.D.A.) Prémonition quand tu nous tiens (lignes écrites en fin 2007) !
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moyens de notre destruction (via les divisions, corruptions, instrumentalisations, tentations, privilèges et armements).
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Chapitre 13
CONAKRY l’ex-Perle
Aucune capitale ne ressemble à une autre. Chacune a sa spécificité et ses caractéristiques propres, son cachet particulier. Jusqu’en 1970 approximativement, Conakry (dont le surnom de Perle de l’Afrique n’était alors pas galvaudé) Conakry donc avait gardé la particularité vis-à-vis de la quasi-totalité des autres villes du pays, d’être en bord de mer, mais aussi de disposer, chose rare, d’un site constitué en grande partie d’une corniche qui ceinture tout Khaloum, l’ex-centre-ville1. Spécifiquement, il faut d’abord souligner que contrairement à une agglomération traditionnelle continentale, Conakry n’est pas enclavée, mais part plutôt de l’océan vers le continent. A l’instar d’un gigantesque A majuscule horizontal de 50km de long surmonté d’un tout aussi énorme point, la ville se cantonnait, à l’époque coloniale, uniquement aux trois ou quatre kilomètres de la presqu’île de Khaloum2 matérialisée donc par le gros point décrit plus haut. L’administration française avait immédiatement saisi quels exceptionnels partis et avantages elle pouvait tirer de cette spécificité territoriale. Elle s’était donc ingéniée à urbaniser cet endroit à la manière d’un petit Manhattan, réalisant les axes routiers à angle droit et bitumant toutes ces voies. Du moins était-ce le constat de l’auteur à son arrivée, au secondaire en
1 « Tâ-kouï », centre ville en Soussou c'est-à-dire l’agglomération de khaloum, par opposition à la banlieue ; elle fut appelée aussi durant quelques années Conakry-1 2 Ile, du mot Soussou «khâloumoui», même si c’est devenu la presqu’île qu’on connaît aujourd’hui après un remblai (NDA).
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1960, dans ce qui s’appelait alors le Centre d’Apprentissage de Conakry1. Revenons donc à cette fameuse corniche pour remarquer qu’elle ceinture littéralement toute cette partie de Conakry, lui donnant son cachet hors du commun. Et reconnaissons aux colons au moins le mérite de cette initiative, l’occasion d’aménager…une corniche faite de balustres sur près d’une dizaine de kilomètres afin sans doute de permettre à quiconque en a le temps et les moyens, de profiter de la brise marine. En même temps que cette inédite corniche, des squares furent aménagés et fleuris (exemple le Square LE MOAL à la pointe de la corniche sud qui jouxte l’actuel Hôpital Ignace Deen (ex-Hôpital Ballay du nom d’un ancien Gouverneur du territoire). Un grand jardin fut longtemps, en face de l’ancien Palais de la Présidence de la République, le lieu de prédilection d’amoureux et promeneurs en mal d’espaces verts avant sa disparition puis son intégration aujourd’hui, dans l’enceinte de l’actuel ancien nouveau palais de la Présidence, même si, pour des raisons de sécurité (on n’est jamais à l’abri d’un coup d’Etat par ici, alors que retranché et reclus dans un camp militaire et parmi ses soldats, les risques semblent mineurs voire nuls…) l’actuel Président vit… au camp militaire « SAMORY TOURE », camp érigé au sein du véritable cul-de-sac que constitue la commune de Khaloum, bastion inexpugnable... Tous ceux qui ont connu Conakry durant ces années-là s’accorderont pour affirmer que c’était une des plus mignonnes et coquettes villes qui soient et donc surnommée à juste titre «Perle de l’Afrique». Sans être énorme ni d’une encombrante densité, loin de connaître toute insalubrité, à des centaines de lieues de toute forme d’insécurité, entretenue à l’année, son tout-à-l’égout d’une rare efficacité en dépit d’une exceptionnelle et dévastatrice pluviométrie, Conakry resta cette ville longtemps secrètement enviée dans la sous-région…jusqu’au débarquement du 22 Novembre 1970 (tentative de libération du
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Devenu Collège Technique de Conakry, puis d’Enseignement révolutionnaire) (NDA)
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«C.E.R-14 Mai» (Centre
fils d’un haut dignitaire portugais fait prisonnier par des indépendantiste bissau-guinéens et séquestré à Conakry). Jusqu’à cette date en effet le premier président du pays s’était plus ou moins préoccupé de l’administration de la capitale. Pour accueillir par exemple ses pairs ou à l’occasion de quelques rares manifestations internationales, il faisait l’effort d’assainissement, d’embellissement (peinture à la chaux du bas des nombreux manguiers de la ville par exemple) et décoration (drapeaux et fanions aux couleurs du pays de l’hôte de marque)… Mais l’assassinat d’une part du Président J. F. Kennedy à Dallas au Texas avait choqué Sékou Touré et conduit celui-ci à fermer la partie arrière du Palais, interdisant là toute circulation depuis le Port jusqu’au niveau de l’Hôtel de l’Indépendance, aujourd’hui G.H.I.-NOVOTEL. D’autre part, il fit formellement interdire toute occupation au-delà du troisième des quinze étages du bâtiment « La Paternelle », premier immeuble de grande hauteur (I G H) d’Afrique subsaharienne (début des années 50), immeuble qui surplombait trop dangereusement son palais1… Avec le durcissement de son régime, Sékou Touré s’était déjà tourné depuis plusieurs années vers d’autres préoccupations, accaparé désormais par le sauvetage de son fauteuil de dictateur. Délaissée alors comme une première épouse, Conakry commença à se détériorer et se scléroser. De décrépitude en déliquescence, de dégénérescence en descente aux enfers, la ville partit, petit à petit, en vrille pour tomber dans une situation de chose décatie indicible dont le côté pitoyable et miséreux n’a d’égal que la négligence, l’inconscience et l’irresponsabilité de ceux qui en ont eu justement…la responsabilité et l’administration en charge. A cette gestion chaotique, calamiteuse et jalonnée de malversations, s’ajoutent depuis de nombreuses années le choléra désormais récurrent, le paludisme, la fièvre jaune, l’insécurité, la négligence puis l’oubli de tout ce qui touche, de
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L’attentat de Dallas était désormais dans tous les esprits…Au passage, les étages en question sont toujours inhabités depuis.
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près ou de loin, à l’avenir de cette ville que désormais chacun fuit, faute d’alternative. L’auteur milite d’ailleurs pour délocaliser la capitale administrative de Conakry vers…DABOLA au centre géographique du pays. Naturellement cette délocalisation vient aussi renforcer une forme de justice administrative. Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer une carte du pays… Aujourd’hui on parle de Mondialisation et Globalisation deux mots qui induisent une plus dense et vitale internationalisation des échanges. Si les autorités guinéennes veulent s’accrocher à ces nouveaux trains, si elles ne veulent pas manquer la troisième occasion - après 1958 et 1984 - d’un véritable démarrage économique, c’est le moment. Ne finissons pas ce chapitre sur la capitale actuelle sans évoquer le réchauffement climatique. Venu donc en 1960 à Conakry, l’auteur se souvient que l’agglomération était quasiment invisible d’avion tant elle était ombragée par une luxuriante végétation. La ville avait jadis été l’objet d’un reboisement, une floraison (en essences comme des acacias) dans une réelle administration verte avant l’heure, d’abord par la Colonie puis, au début des années ’60, par les nouvelles autorités guinéennes... Ceci explique-t-il cela? Autant au début des années 60 les deux saisons (sèche et pluvieuse) tropicales étaient tranchées et les températures assez clémentes en fin d’année notamment, autant, depuis une bonne dizaine d’années et sans discontinuer, des températures caniculaires sont désormais observées ici (à titre d’exemple ces 43°C de ce mois de Décembre 2008). Seraient-ce des signes que quelque chose se passe dans le monde? Serait-ce le signal d’un dérèglement s’opérant qui risque, si l’on n’y prend pas garde, de se révéler irréversible pour nos descendants…? Ces signes nous commandent en tous cas de méditer et anticiper sur l’avenir pour ne pas compromettre celui de nos enfants… Qui sait, assistera-t-on à une prochaine inversion des climats entre Nord et Sud? Idée saugrenue? N’en riez surtout pas.
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N’a-t-on pas, selon ce qu’ont affirmé à l’époque plusieurs parents sur place, cru avoir vu, en 1990 des sortes de gelées matinales dans le massif du Foutah-Djallon ? N’a-t-on pas vécu les températures parmi les plus basses de Guinée ce 19 Janvier 2009 dans la préfecture de Mali1? Ou encore que pense-t-on de la neige qui s’est longtemps fait désirer à Vancouver au Canada (!) à l’occasion des derniers Jeux d’hiver 2010 au moment où, par exemple en France, on approchait certains records de baisses de températures ? Pour mémoire on a subi une inédite neige et des chutes de grêlons dans un village du Kenya, en Afrique, durant l’année 2008…Certaines images sont encore dans toutes les têtes…
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Cheptel décimé, productions agricoles anéanties…
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Chapitre 14
OBLIGATION DE PROSPERITE
Dès leur accession au pouvoir, certains dirigeants semblent soudain frappés de cécité, autisme ou surdité. Nonobstant certains modes d’élections foulant aux pieds les règles de base démocratiques, ces dirigeants sont-ils conscients qu’un bilan sera fait et un diagnostic posé à l’issue de leurs mandats, à un moment ou un autre, ne serait-ce que lors de consultations qu’ils organisent fut-ce parfois pour la galerie ? Et quand bien même ils se refusent à livrer à leurs peuples lesdits bilans, les administrés ont eux leurs propres critères d’appréciation, basés notamment sur le quotidien, le réel, le vécu. Et ce quotidien est souvent fait: -du prix de la première denrée de base du pays (voire du monde), en l’occurrence le riz. -le litre d’huile -le kg de tomate concentrée ou fraiche -la simple baguette désormais -le tarif du moindre trajet, urbain (se rendre au travail, mariage, obsèques, baptême, us et coutumes comme les très importantes salutations familiales) et à plus forte raison interurbain. -habiller, nourrir toute la famille (voire plus) et assurer les frais scolaires. -assurer d’éventuelles études - pour les plus fortunés aux enfants à l’étranger. -tenter d’épargner pour pouvoir un jour faire construire une maison sans devoir en passer par le vol des deniers publics ou autrui (Mission quasi impossible).
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-espérer thésauriser une cagnotte, un capital destiné à la constitution, par exemple, d’entreprise… Ces obligations en dépenses, assez budgétivores en passant, ne comprennent même pas, on le voit, une seule rubrique vouée à des loisirs. C’est qu’en Guinée, on ajoute une base inédite à la fameuse Pyramide de Maslow (celle des besoins) base qui fait qu’ici on pense d’abord à refuser de mourir. Une fois l’instinct de conservation assuré, il est alors possible d’envisager de survivre. .Pour vivre, c’est une autre histoire, une autre étape de cette véritable course de handicaps. Il n’y a en effet nulle part en Guinée d’infrastructures vouées: -au ludique -à la villégiature -à la distraction notamment des plus petits (hormis un semblant de jardin d’enfants appelé « 2 Octobre », à la lisière de l’esplanade du Palais du Peuple, unique et même bâtiment suranné faisant office, depuis les années 65, à la fois d’Hémicycle et Palais multi usages pour toutes sortes de manifestations…). -à la simple promenade (en dehors des quelques centaines de mètres de trottoirs au sein du très huppé quartier de la Cité des Nations jouxtant le NOVOEL-Grand Hôtel de l’Indépendance dans la commune de Khaloum). La promesse est une dette. Les dirigeants du pays ont donc obligation de ces prestations qui enrobent leurs citoyens du cocon du développement dans l’objectif de la prospérité…
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Chapitre 15
LA JEUNESSE
François Mitterrand un ancien président français avait déclaré: «Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort». Elle est l’avenir de tout pays. Partout au monde les responsables (Hommes politiques, dirigeants, décideurs, managers, parlementaires, capitanes d’industries et chefs d’entreprises) sont unanimes à clamer qu’il faut vitalement compter avec elle. Elle est incontournable dès qu’il s’agit de se projeter dans le futur d’une nation… Si l’on considère l’évolution de l’humanité, son renouvellement va de lui-même. Il s’inscrit dans la justification même, la raison d’être du maintien de cette chaîne immuable. Il en va, par delà la simple réponse à une volonté de transition, de la survie de l’espèce. Du coup et dans la même perspective, dans l’optique d’une quête du meilleur pour son entourage direct, quel parent ne voudrait pas du meilleur avenir qui soit pour ses enfants ? Avec des apports en matière d’apprentissage de plus en plus pointus et relevés, certains hommes ont vite découvert que le cours de leur évolution est caractérisé par cette quête incessante d’une qualité toujours améliorée de leurs modes de vie, leurs conditions d’existence, ce qui suppose une formation en adéquation. Pour eux mais aussi pour leurs descendances cela va de soi… Tout dirigeant a donc le devoir d’apporter à cette jeunesse toutes les réponses - et les bonnes de préférence - en vue d’une meilleure mutation. D’où le constat des nombreuses confrontations entre ces héritiers et ceux qui tiennent leur destin entre leurs décrets, 75
arrêtés, signatures et autres sésames, observation qui commande de prendre du recul. En Guinée, l’avenir de la jeunesse est resté jusqu’à présent très compromis. Il fait penser à des starting-blocks auxquels seraient restés scotchés ces jeunes coureurs guinéens d’un autre genre alors que leurs concurrents d’ailleurs au monde auraient pris de bons départs depuis des décades. Mis à part le retard pris et qui s’est accumulé depuis maintenant un demi-siècle, un enseignement embryonnaire et de piètre qualité, l’abandon pur et simple de ce « donner un savoir indispensable », tous ces facteurs ont eu pour conséquence finale une Ecole qui se cherche aujourd’hui. Nous verrons alors que quelques unes des initiatives énoncées plus loin pourraient créer de nombreuses opportunités de formations débouchant sur des diplômes valorisants avec la perspective pour ces jeunes, soit de créations d’emplois nombreux, soit, pour les plus entreprenants en tous cas, de constitutions de sociétés et donc à terme de richesses. A titre de comparaison, la France, éternelle référence pour l’Afrique francophone, a dépensé pour l’année 2009 et au titre de l’Enseignement et la Recherche - donc essentiellement pour l’avenir de sa jeunesse - 85,4 milliards d’euros, montant représentant 20% des 420 MDS€ qu’elle aura quasiment assurés en termes de dépenses budgétaires… C’est une enveloppe qui vient, par priorité, juste derrière le premier poste de dépenses de l’Etat, à savoir les Collectivités Territoriales qui ont absorbé environ 87,5 milliards d’euros. C’est dire si les dirigeants de ce pays se préoccupent de cette frange de leur population inexorablement appelée à leur succéder un jour et pour laquelle tout est donc mobilisé. A des cas isolés près la Guinée dispose quasiment depuis l’indépendance des mêmes universités et grandes écoles si tant est qu’on puisse qualifier ces établissements d’Universités (A titre d’exemple, à Kankan les étudiants dormaient, quand ils en trouvaient, dans des…cases, en 2008, à même des matelas à terre !). Il faudrait demander au Président Lansana Conté - qui fête ce 3 Avril 2008, sa 24ème année de pouvoir - comment peut-il traiter ainsi les enfants des autres?
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Il serait enfin tout simplement indécent, au moment où des centaines de personnes ont perdu la vie pour avoir seulement exprimé un simple désir de choix de vie, au moment où l’on ne parle même pas pour certains de zéro$ / jour, de parler de cinquantenaire d’indépendance. Ce serait pure provocation, au moment où c’est l’un des rares pays au monde où il n’y a pas de vrais services de base, au moment où une récession indicible frappe les guinéens les plus démunis et les plus fragiles, au moment où ce pays est en réalité dernier au classement de l’I. D. H.1, au lieu de s’atteler à la résolution effective de ses maux, certains dirigeants du pays ont l’intention de commémorer un cinquantenaire2 d’indépendance… Quel cinquantenaire?
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Indice du Développement Humain, si, en Guinée, on tenait compte de vraies statistiques
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Commémoration qui eut quand même lieu et fut l’occasion de détournements de plusieurs milliards de FG…
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Chapitre 16
BILAN D’ETAPE
On reproche beaucoup aux africains de ne pas lire ni s’informer. Evidemment encore faut-il en avoir les moyens financiers entre autres à cette époque où la moindre des choses a un coût. Une décisive étape est entrain de s’ouvrir dans l’histoire de la Guinée avec la première authentique élection du pays depuis son indépendance en 1958. Un moment crucial, à marque sans doute en lettres d’or serties de diamants sur les tablettes de son éphéméride, se fait jour en ce 27 Juin 2010 prochain dans le paysage politique de la Guinée. Sur ce même plan politique pourtant on fustige assez souvent les opposants et autres contradicteurs de se cantonner dans la véhémente critique, l’anathème ou de stériles invectives dès qu’il s’agit de poser un quelconque diagnostic sur la gestion de ceux qui nous ont par le passé gouverné, à savoir Sékou Touré et Lansana Conté. Plus largement même, depuis des années, les candidats ont été très nombreux à faire venir sur des places publiques puis critiquer ceux qui tentent, sincèrement ou pas, de conduire les destins des 53 pays du continent. Très rarement les instigateurs de ces blâmes ont, en lieu et place, proposé des alternatives ou choix de vie…Encore moins par le biais d’écrits. En attendant et pour permettre une recherche de solutions appropriées dans l’objectif du changement espéré dans ce pays, il est demandé aux guinéennes et guinéens qui ont, sciemment ou pas, accaparé à leur unique profit des moyens de l’Etat, de: -prendre conscience du préjudice et du tort qu’ils se font et causent à leurs compatriotes. 79
-mesurer l’étroitesse du marché guinéen en grande partie imputable à l’absence d’investisseurs (dont les principaux acteurs restent échaudés il est vrai à la simple idée de venir s’engager durablement en Guinée). -se mettre une fois pour toutes au service de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions. -accepter, quoi qu’il leur en coûte, un meilleur partage des fruits de la croissance, si croissance il y a. Car en lieu et place de milliardaires là où il n’en devrait pas exister, du moins pour le moment et dans l’état actuel de l’Afrique, une meilleure répartition des salaires, des revenus (pouvoirs d’achat) est sans conteste le gage d’un environnement de stabilité durable. -faire l’effort d’imaginer un avenir commun à tous les guinéens, où qu’ils résident, car un pays sans rien en commun, sans avenir commun, sans destin commun, ce sont des divergences d’intérêts et donc une poudrière en devenir. Donnons enfin à la méditation du lecteur ce parallèle entre une fable et le destin actuel de la Guinée. « …Pour un âne volé deux hommes se battaient. L’un le voulait vendre, l’autre le voulait garder…Nous connaissons ce préambule d’une des Fables de La Fontaine. De même pour le premier pays ouest africain d’expression française indépendant, ses dirigeants se disputaient qui le ruinèrent. Les uns, par déni de démocratie, la force et la dictature, le voulaient garder pour de bon sous coupe réglée, les autres, par ignorance, cupidité, égoïsme, le voulaient fossoyer. Les deux groupes vidèrent tant et si bien la Guinée de son sang, ses valeurs, ses potentialités, ses cadres et ressources humaines, la sabordèrent si durablement qu’elle en devint un non-pays. Dotée comme si Dieu y avait effectué ses seules heures supplémentaires afin de lui octroyer les meilleures dispositions naturelles (sols) et surnaturelles (sous-sols), elle fut malgré tout saccagée et en devint comme pestiférée et maudite, engluée dans des difficultés que même des zones de conflits et guerres ne lui envieraient pas Survint alors un troisième groupe de femmes et d’hommes uniquement soulevés par leurs intérêts égoïstes. Ce groupe se saisit de la Guinée et la pilla tant et si bien qu’elle en devint
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inexistante et fut laissée, durant des années, en marge du Monde» ». Après le coup de semonce de 2007, devant l’autisme et la cécité du régime de Lansana Conté1, la pire des récidives - aux proportions insoupçonnées - lui pend au nez. Au besoin mentez-vous, mais ne le faites jamais au peuple. Car, tôt ou tard, ce dernier finira par s’en apercevoir. Et alors gare aux conséquences…
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Texte laissé tel quel pour la postérité (N.D.A.)
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Chapitre 17
…2030: LE BON DESSIN (LE PREMIER LION D’AFRIQUE)
Abdou piaffe d’impatience. Il ne tient plus en place. Il en est à quasiment vouloir décoller de son fauteuil. Plus en effet le moment fatidique de la découverte approche plus son adrénaline monte. Selon l’annonce faite il y a un moment déjà par leur commandant de bord ils vont, dans quelques minutes, atterrir à l’aéroport international «SAMORY TOURE-1» - familièrement appelé aussi ST-1 - de Dabola la nouvelle capitale administrative du pays depuis maintenant une dizaine d’années… Par son hublot, l’homme tente de jeter un œil intéressé sous l’appareil d’Air Guinée Intercontinental. Mais il ne voit pour l’instant qu’un paysage monotone, une succession de moutonnements d’un vert profond régulier avec toutefois, depuis un bon moment déjà, une grosse veine blanchâtre à l’horizon. Bientôt une très large tache plus claire se fait jour devant eux. Au fur et à mesure de l’approche et la perte d’altitude de l’aéronef, une mégalopole grandit et se matérialise sous ses yeux ébahis. Vraisemblablement, selon la position du soleil, l’appareil semble se diriger vers le nord-est… Prise dans un vaste cercle d’environ - à vue d’œil selon lui six à sept kilomètres de diamètre, ceinturée par un…véritable Périphérique (comme on le lui avait souvent raconté) une grande agglomération s’est matérialisée et de laquelle partent, via de vrais échangeurs, quatre autoroutes à 2 X 3 voies qui, selon les quatre points cardinaux, vont respectivement se perdre au lointain vers l’est, le nord, l’ouest et le sud…. 83
L’homme sait, toujours par ses parents, que Dabola compte approximativement aujourd’hui cinq à six millions d’âmes. L’avion se penche sur un côté, élevant le sien et l’empêchant d’y voir plus. Ils amorcent la série de virages qui doit les amener vers l’axe de la piste d’atterrissage dévolue à leur vol. L’appareil bascule de nouveau sur leur côté et, durant de longues minutes ils survolent une autoroute suivie comme sa petite soeur de ce qui semble une nationale ou départementale à 2 fois deux voies. Puis c’est l’aéroport proprement dit qui apparaît. Abdou pousse alors un long sifflement admiratif. Les yeux écarquillés il ne perd plus une miette du spectacle qui s’étale sous eux. Et il comprend le rengorgement et la fierté de ses parents et compatriotes qui, depuis si longtemps, l’assommaient littéralement de propos tous plus dithyrambiques les uns que les autres sur les mutations opérées ces vingt dernières années en Guinée. …De forme décagonale et surmonté d’un gigantesque dôme à moitié vitré au sommet duquel flotte un manche à air rouge et blanc, l’aéroport a été conçu d’après le plan retenu d’un Cabinet d’architecture guinéo-canadien à l’issue d’une âpre émulation entre confrères concepteurs. Surnommé à juste titre «La Pieuvre», l’imposant polygone de 200m de diamètre est flanqué de dix tentacules satellites en éléments vitrés et en forme de grands V très évasés. Longs d’environ trois cents mètres chacun, ils sont constitués de boyaux rectangulaires entièrement vitrés donc, sur pilotis, climatisés et conçus pour accueillir les nombreux passagers arrivant des quatre coins du monde par milliers chaque jour. Il faut dire que depuis onze ans la Guinée est le nouvel Eldorado d’Afrique Un dernier tour de survol et l’énorme Airbus A380 s’aligne, se pose sans effort sur la longue piste puis, après les manœuvres d’usage, vient justement se coller, sur le tarmac, à l’un des tentacules. Abdou se lève, s’étire, baille à se décrocher la mâchoire puis, comme les autres voyageurs, ouvre sa soute au-dessus de sa tête, descend ses bagages et entre dans la longue file, en direction des différentes sorties d’un des trente appareils de la compagnie nationale. 84
Abdou, toujours grâce à ses parents, sait aussi que l’actuel président Guinéka1 a fait passer des contrats équitables entre son pays et les deux mastodontes de l’industrie aéronautique que sont Boeing et Airbus dont la Guinée a acquis quinze avions de chaque. Mais aussi et surtout, le dirigeant guinéen a réussi le tour de force d’imposer en contrepartie à ses vendeurs l’installation, au sein du technopôle qu’est devenue la nouvelle ville de Tafougöl2 - en lointaine banlieue de Dabola et désormais zone d’excellence technologique notoirement connue dans le monde entier - l’installation donc de deux sites de montage et assemblage de pièces d’avions des deux marques. Un pont aérien assure d’ailleurs les ravitaillements respectifs des usines de Seattle aux USA et Toulouse en France. Abdou n’a bien sûr pas compté mais ils sont plusieurs centaines de passagers, avec toutefois une majorité d’occidentaux que la Guinée attire désormais. En haut de l’énorme tentacule transparent, il découvre l’aire principale de l’aérogare et un fourmillement incessant de camions, bus, cars et véhicules des pompiers venus veiller sur leur atterrissage… C’est un très long tapis métallique roulant qui les amène à un vaste espace carré et vitré où bientôt commencent à arriver leurs nombreux bagages. Abdou récupère bientôt les siens et reprend, côté opposé à leur entrée et via un nouveau tapis roulant, le chemin de la douane et la police des frontières qu’il aperçoit devant lui. Ils arrivent bientôt à de jolies cabines marron et en partie vitrées derrière lesquelles veillent des sous-officiers. Les passagers sont bientôt devant les dits bureaux. Là, une fois pris dans la longue file, il avance sagement puis, à son tour, se prête aux habituelles questions: -Avez-vous quelque chose à déclarer Monsieur ? En secouant la tête il rétorque aux trois douaniers impeccablement vêtus de bleu foncé. -Non, rien du tout !
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Habitant guinéen. Pris ici dans le sens de Un Guinéen (N. D. A.) Forger, en Peulh. Imaginaire (N. D. A.)
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Quelques mètres plus loin, une policière et son collègue l’attendent. La première prend son passeport, l’examine minutieusement puis y appose un coup de tampon. D’un signe de la main ponctué d’un hochement de tête, elle lui indique la sortie: -Bon séjour en Guinée, Monsieur ! -Merci Madame. Et bonne journée à vous. -Merci ! Sans se retourner sur les passagers suivants, Abdou pousse son caddie lesté de ses trois valises et deux mallettes avec, dans l’une, son micro-ordinateur portable. Il croise un groupe d’une demi-douzaine de soldats lourdement armés dont trois tiennent en laisse des chiens policiers. Abdou se retrouve sous le dôme aperçu quelques minutes plus tôt depuis l’avion. Il n’y a eu nulle bousculade, personne n’a tenté de lui soustraire ses bagages. Il règne une atmosphère de grande quiétude teintée d’une organisation à faire pâlir de jalousie les plus grands aéroports du globe. Ils sont pourtant plusieurs centaines de personnes, hommes et femmes, enfants et moins jeunes, à se croiser dans tous les sens. Il se dirige vers un énorme portique bleu d’environ trois mètres de haut et au-dessus duquel il y a une large pancarte avec le mot « SORTIE PASSAGERS» écrit en blanc et en plusieurs langues qui semble les attendre. A l’extérieur de l’aérogare, même sentiment d’ordre, d’organisation mais aussi et surtout de propreté inouïe alentour. Pas une saleté. Encore moins des immondices. Aucun papier ou une ordure ne traîne. Des poubelles dont la couleur verte incite inconsciemment à une forme d’écologie responsable sont installées tous les trente mètres. Abdou est littéralement sous le charme. Et pour cause: il est parti de la Guinée il y a déjà vingt ans. Au cours de ce même mois de Juin, il fête d’ailleurs son anniversaire, événement qu’il a voulu faire coïncider avec ce voyage au pays d’origine de ses parents… Mais surtout, échéance historique, le 11 Juin prochain précisément - soit sept jours seulement avant son anniversaire c’est le début d’une compétition qu’il attend et espère depuis sa tendre jeunesse : la coupe du monde de football organisée pour la seconde fois sur le continent africain… 86
En se retournant, il découvre, sur le fronton de l’immense aérogare un panneau de vingt bons mètres sur quatre portant une inscription sans commentaires, qui explique cet environnement inédit et bien des attitudes, mentalités et comportements actuels de ses compatriotes : « Guinée: pays des Hommes Honnêtes » Ca grouille partout. Mais ce grouillement s’effectue dans un ordre et une discipline par le passé inconnus des guinéens. On se serait cru dans le hall d’une gare d’un pays d’Occident ou dans les locaux de l’ONU à New York tant les nationalités sont multiples qui se croisent et échangent dans toutes les langues. A quelques dizaines de mètres de lui, des diplomates japonais sont justement en conciliabule avec des officiels guinéens venus les accueillir. Auprès d’eux d’ailleurs se trouvent des tout-terrains japonais immaculés avec chauffeurs à bord qui attendent. Et sous les yeux écarquillés d’Abdou, c’est un de ses compatriotes qui traduit en…japonais pour les visiteurs de l’Empire du Soleil Levant. Un vaste parking entièrement clos d’un grillage vert permet, via de nombreux signaux, à des centaines de véhicules d’entrer et sortir dans une discipline et une fluidité inédites pour celui qui aurait, il y a à peine vingt ans, entreprit de se dépêtrer du casse-tête des anciennes infrastructures aéroportuaires de G’Bessia-Conakry au sein de l’ancienne capitale administrative à 450km plus à l’ouest.… Lui aussi est attendu car il aperçoit immédiatement quelques visages familiers dans l’énorme cohue. Certains parents l’ont aussi vu et lui font d’ailleurs quelques signes de la main ponctués de sourires. A la manière d’un boomerang, les images des différentes péripéties du vote historique de 2010 à la base de cette véritable révolution lui reviennent…
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Chapitre 18
…LA GUINEE S’EST REVEILLEE !
Il s’en est passé en effet des événements depuis ce 27 Décembre 20101. En deuxième année de fac, Abdou avait insisté auprès de ses parents pour passer, cette année-là, les fêtes de fin d’année à Conakry. C’est, question climat, la meilleure période de l’année ici. Ni boue, ni poussière, peu de moustiques, pas trop de chaleur mais loin de toute fraicheur non plus, bref un temps idéal, avec une mer toujours à plus de 27°C…et, cerise sur le gâteau, à l’occasion des 24 et 31 Décembre, des moments cultes pour « accompagner les amis chrétiens » dans les cérémonies qui commémorent Noël et la St Sylvestre, même si la quasitotalité du pays est d’obédience musulmane. L’essentiel est de festoyer. Sa seule crainte avait été que cette période de festivités avait coïncidé avec les premières vraies élections législatives (29 Novembre) et présidentielles les 132 et (en cas de second tour) 27 Décembre 2010… En dépit de propos alarmistes de détracteurs de tous poils, les choses s’étaient finalement déroulées mieux qu’espéré. A l’issue de la première vraie et authentique élection présidentielle de son histoire, la Guinée avait plébiscité Monsieur Sèindè3, le candidat arrivé largement en tête avec, il faut le reconnaître, une solide expérience et des arguments qui
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Première mouture du livre en 2007 Elle restait fixée au 27 Juin 2010 (N. D. A.) 3 Machin, Chose ou Truc en Soussou, mot pris ici pour Monsieur Quiconque (N. D. A.). 2
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avaient su, dans la transparence, convaincre une écrasante majorité de ses compatriotes. Très vite le chef de l’Etat avait joint les actes aux promesses et il s’était donc attelé en quelques années à : -enraciner, définitivement et de manière irréversible, la Démocratie en Guinée. -mettre en chantier, avec le concours et l’assistance de plusieurs organismes d’appui, la refondation de l’Armée qui s’est soldée, sept ans plus tard, par l’avènement d’une des meilleures d’Afrique… -la constitution d’authentiques contre pouvoirs vis-à-vis de l’Exécutif avec respectivement une Assemblée Nationale, un Sénat et une Cour Suprême redoutables d’efficacité le tout dans le respect d’un Etat de droit, désormais cité en exemple. -l’avènement d’une nouvelle génération de femmes et d’hommes politiques dont la compétence, l’intégrité et l’expérience se le disputent aux nombreux actes expressifs d’un patriotisme clairvoyant et visionnaire. Ce fut une ère inédite ponctuée par un second septennat à l’issue duquel une nouvelle élection avait porté au pouvoir, en cette année 2024, le président Guinéka qui a vu à son tour sa première mandature favorablement couronnée d’une seconde qui s’achève en 2038. Président conscient à son tour qu’il s’agit là de son second et ultime mandat. C’est d’ailleurs à l’issue d’un simple premier tour, que le président Guinéka avait été réélu. Son score sans appel de 69%, validé par tous les observateurs, avait même amené son malheureux adversaire à le féliciter le soir même du scrutin. Dès les premiers mois de son mandat, le président Guinéka avait mis à son tour ses promesses à exécution puis réalisé au fur et à mesure ce qu’il avait déclaré. Parmi les premières mesures phares qu’il prend et qui étaient contenues dans ses promesses électorales: -ériger la préfecture de Dabola en capitale administrative avec un budget spécial et un schéma d’urbanisation très spécifique et rigoureux suivi par lui-même. -la construction de deux gigantesques digues nord et sud le long de l’agglomération de Conakry, ce qui a eu pour conséquence de libérer quasiment plus du double de la superficie de la mégalopole. 90
-la passation, au titre de Grands Travaux, de plusieurs dizaines de marchés supplémentaires «sûrs et transparents» avec la Chine, le Brésil, la Corée du Sud, l’Inde, le Canada, l’Espagne, la France, la Suisse, les Etats Unis, l’Australie et le Venezuela dans les domaines de la Bauxite, l’Aluminium, le fer, le pétrole, l’Uranium, les énergies (avec priorité à la solaire inépuisable ici, l’électrique, l’éolienne, l’hydroélectrique, les renouvelables, etc…), le Platine, le Nickel, le Cobalt, le Calcaire, le diamant, l’or, le marbre et le granit en plus d’autres secteurs moindres… -La mise en chantier, sous la surveillance d’experts nationaux et étrangers, de nombreuses usines réellement viables et pérennes, de vraies voies de communications dans un plan de maillage efficient du territoire selon une synergie soigneusement étudiée. -la construction à Dabola de deux aéroports internationaux, «Samory Touré1» (ST1) à usage commercial au nord-est de la capitale et «Samory Touré-2» ou ST2 pour les visites officielles au sud-ouest. -la création de la C. P. C. E. (Cellule de Prospective pour le Commerce Extérieur) dont Guinéka est le premier « V.R.P »… -la réhabilitation de nombreux pans de l’Economie du pays. -un assainissement sans précédent a été effectué au sein du secteur économique qui a vu l’émergence de nouvelles Chambres du Commerce et de l’Industrie, un pôle d’activité efficient, la constitution de nombreuses entreprises dans les 33 préfectures du pays et les 5 communes de l’ancienne capitale Conakry… -trois types de lignes de chemins de fer ont été négociés et mis en chantier: 1-En premier lieu quatre lignes de «A.G.V1» reliant: -Dabola et Boké via Conakry. -Dabola et Siguiri via Kankan -Dabola et N’Zérékoré via Fraranah Kissidougou -Dabola et Mali via Labé.
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Autorail à Grande Vitesse (par référence à la fois à nos anciens autorails coloniaux et au TGV)
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2-En second lieu une série de doubles lignes de transports de passagers et marchandises, dotées du dernier modernisme, partent toutes de Dabola vers: -N’Zérékoré via Faranah Macenta Guéckédou, -Conakry par l’ex-unique ligne héritée de la colonisation -Youkounkoun via Mali -Boké via Conakry, -enfin Siguiri via Kankan (en vue d’une future interconnexion avec Bamako au Mali, mettant ainsi cette capitale à moins de 4 heures de Dabola et six heures et demie de Conakry). -Et des tronçons : -Labé Gaoual via Tianguel-Bôry, -Labé Siguiri via Dinguiraye, -N’Zérékoré à Kankan via Beyla… 3-Troisièmement enfin, une série de lignes industrielles pour l’évacuation des carrières et autres sites miniers de l’intérieur du pays vers l’autre port minier et commercial de Benty au sud-ouest du pays… De nombreux chantiers sont aussi menés de front comme des Ecoles Nationales des Arts & métiers (E.N.A.M.), la création en partenariat avec l’ENA français d’une Ecole similaire à Dalaba sur un site aménagé de la façon la plus optimale, des Centres de formation d’où émergent à présent les adjoints techniques, les ouvriers hautement qualifiés (O. H. Q.), tous ces «liants» qui servent désormais d’interfaces entre les cadres et les ouvriers. Le nouveau président s’est aussi entouré, une première en Guinée, d’une Cellule d’aide à la gouvernance appelée «GUINEE GOUVERNANCE-3000», familièrement surnommée « GG3 »… Guinéka a donc et à son tour mené à loisir la politique de profonde mutation qu’il avait promise à ses administrés. Dix sept ans après - avec les trois ans de l’ère Sèindè - la Guinée est devenue le premier exportateur mondial dans les domaines : -du Riz -de l’Huile de palme qualité Premium dont une importante quantité sert à alimenter par ailleurs cinq usines de production
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de Palmuran1 (trois en Guinée maritime et deux en Guinée Forestière). -de Bauxite et l’Aluminium -du Fer (devenu très stratégique). -Deuxième mondial derrière le Canada mais devant le Niger désormais pour l’Uranium. -Cinquième de la planète pour le Diamant, derrière le Botswana, le Canada, l’Afrique du Sud et la Russie ce, après les dernières mises à jour des placers de Djalbital2… De même le pays figure désormais parmi les cinq premiers producteurs d’Or, de pétrole et gaz d’Afrique, parmi les dix premiers pour le marbre industriel, le Platine (Gisements du mont Kakoulima non loin de Conakry et mis à jour il y a juste onze ans), de même que le Nickel et la Chromite. La ville de Beyla est devenue le second centre de négoce diamantifère du Monde derrière Anvers. Dans une ville modernisée, on recense les agences et filiales de grands Trusts comme De Beers, Anglo Gold Ashanti ou encore B. C. D. C., le tout nouveau conglomérat «Botswana & Canadian Diamond Consortium3», N°2 mondial derrière De Beers… De nombreuses unités métallurgiques ont poussé dans la région du port de Benty dont deux aciéries, la troisième usine d’Aluminium après celles de Sangarédi en Basse Guinée et celle de la capitale administrative Dabola. Il y a eu, dans la foulée, l’édification de la nouvelle ville de Benty-2, appelée aussi Cité Partagée, à l’urbanisme innovant pour ses matériaux d’habitat à économie d’énergie, une cité du 21ème siècle qui attire les architectes et urbanistes du monde entier venus là s’inspirer de ses nombreuses avancées et ses concepts ou encore ses styles architecturaux avant-gardistes. Plusieurs usines de transformation de bois - précieux ou non - ont vu le jour à N’Zérékoré et Macenta. A côté de ces unités de production, des dizaines de magasins de meubles de renommée mondiale ont désormais pignon sur rue ici et
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Combinaison de palmiste et carburant. Imaginaire bien entendu (N. D. A.) 2 3
Brillance sans égale en Peulh. Localité imaginaire (N. D. A.). Imaginaire (N. D. A.)
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exportent aux quatre coins du globe des meubles estampillés «Made in Guinée»… Cette dernière est entrée de plain-pied dans l’ère du plein emploi. Effet induit de ce nouvel Eldorado, des milliers d’étrangers frappent à sa porte. Ils sont toutefois très peu d’élus tant les conditions d’admission sont draconiennes d’une part, la place réservée aux emplois non occupés par les nationaux réduite à peau de chagrin d’autre part, phénomène dû au retour massif de millions de guinéens et leurs familles. C’est aussi le secteur des sports qui occupe une place de choix. En cette année 20301, c’est en effet à la Guinée qu’échoit le redoutable honneur d’organiser la Coupe du Monde de football. Le pays s’est doté des moyens ad hoc. Ses efforts sont à l’aune du bilan socioéconomique. C’est, sur le continent et après l’Afrique du Sud en 2010, la seconde fois dans les annales du sport roi.
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Date authentique dans le calendrier. Mais de la…coupe aux lèvres…
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Chapitre 19
AUTRES PROSPECTIVES
Voici donc, après celles évoquées plus haut, quelques autres visions permettant, peut être, une fois réalisées, d’exploiter et tirer profit des réserves insoupçonnées et de certaines spécificités de la Guinée. Le fait d’avoir sciemment occulté certains ministères ne signifie en rien leur moindre importance. L’auteur souhaite tout simplement que cette démarche suscitera de futurs débats, d’abord entre compatriotes, puis avec tous ceux, et il les espère nombreux, qui y voient et y trouvent, à un titre ou un autre, un intérêt. * * * PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE Initiée par son P.HA.R.E. - Parti de l’Harmonie, du Renouveau et de l’Equité - la formation arrivée au pouvoir à l’issue des dernières consultations, le président Guinéka a tout de suite donné le ton quant au respect de ses engagements de candidat. Sur la lancée et les acquis de son prédécesseur il a initié deux véritables dogmes:
-Economie Partagée Tous les dividendes issus des différentes exploitations énergétiques, minières et agricoles - avec, par exemple, de justes et transparentes locations d’immenses terres à des Etats sous formes de coopératives exploitées conjointement par des nationaux et les ressortissants de ces pays associés (avec bénéfices répartis à égalité) locations dites «gagnants-gagnants» 95
- et utilisées de façon rationnelle, responsable, ont permis l’exécution de plans dont l’opinion internationale salue aujourd’hui les excellents résultats. La Guinée est à l’origine de l’adoption, au cours d’un sommet qui a réuni à Dabola, la quasi-totalité des chefs d’Etats de la planète, à l’origine de l’adoption donc de : LA CHARTE DE DABOLA qui entérine entre autres : -une règlementation (ponctuée même par la résolution 1789 de l’ONU) en matière de Transferts de Technologie entre Nord et Sud afin d’éviter tout dumping technique et technologique avec un Nord lésé in fine. -la réduction des effets indésirables sur les économies du Nord (délocalisations avec leurs cortèges de licenciements…). -Prospérité Durable: Avec le concours des meilleurs experts guinéens, aidés de quelques références mondiales en la matière, une véritable feuille de route a été mise au point principalement au Ministère du Plan. Moins de quinze ans plus tard la Guinée, à défaut de rattraper l’énorme retard accusé entre 1950-2010, a su mettre les bouchées doubles et combler certains déficits. D’importantes mesures ont été prises et mises en application. Au premier rang de ces dernières la réhabilitation de toutes les excavations et autres véritables canyons à ciel ouvert laissés jusqu’il n’y a pas si longtemps encore en friche et en jachère, participant même quelque part au dérèglement climatique. Des campagnes de reboisement sont entreprises, par une replantation par exemple d’essences en adéquation avec des objectifs précis et un retour progressif à une stabilisation d’un climat longtemps perturbé par ces déforestations occasionnelles. Le président Guinéka fait désormais partie des chefs d’Etat les plus sollicités de la planète. Et son efficacité à résoudre des conflits et son rôle de conciliateur, facilitateur ou médiateur, selon les circonstances, lui ont même valu, le 8 Octobre 2029 jour de remise dudit - le NOBEL de la Paix. La stabilité politique et les performances en termes de macroéconomie de la Guinée sont désormais citées en exemple, voire enseignées dans certaines universités.
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L’ancien président Sèindè a rejoint, comme stipulé dans la nouvelle Constitution, l’éminent CONSEIL DES SAGES de 14 membres (organe purement consultatif mais très écouté dès lors qu’il s’agit de sujets sensibles ou relatifs à l’avenir du pays). L’exemplarité d’une authentique alternance démocratique prouve qu’on peut ici aussi désormais parler de vrai « locataire » du Palais du Nïmba1 celui de la Présidence de la République. Revenons toutefois à la fonction présidentielle proprement dite pour signaler qu’il a été créé un CENTRE GUINEEN DE PROSPECTIVE (C. G. P.) chargé, comme son nom l’indique, d’imaginer et animer: -la problématique du meilleur essor socioéconomique pour les prochaines décades voire le siècle à venir. -les solutions pour y parvenir. Principal artisan de l’initiative, avec trois autres de ses pairs africains, Guinéka a fait adopter une autre Charte pour que soit érigé un…CENTRE AFRICAIN DE PROSPECTIVE (C. A. P.) à BRIA la capitale fédérale continentale. Mais de tous, le premier sujet de fierté de Guinéka reste qu’aujourd’hui son pays est, avec l’Afrique du Sud, l’un des deux seuls membres permanents du redoutable Conseil de Sécurité de l’O. N. U. * * * PRIMATURE -Chef du Gouvernement, la Première Ministre Mme Kâridjö2 a, en plus de ses fonctions habituelles, été spécialement investie par le Président pour imaginer et exécuter une politique d’immigration - intégration inédite. Madame Kâridjö, elle-même longtemps exilée au Canada, s’est donc inspirée de sa longue expérience. Elle a ainsi initié : -une politique d’urbanisation évitant toute exclusion ou ghettoïsation d’étrangers. Les arrivants sont ainsi littéralement
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Du nom du plus haut sommet montagneux de la Guinée Un Tel ou Une telle, en Peulh (N. D. A.)
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et de manière la plus harmonieuse possible, intégrés, fondus dans leur nouvel environnement d’accueil.1 -les célèbres Journées Nationales du Carrefour qui, le premier Samedi de chaque mois, réunissent dans les quartiers les différentes communautés vivant là dans une osmose et un melting-pot qui ont, depuis des années, fait école…. -l’organisation, tous les semestres, respectivement en Juin et Décembre, des « RENCONTRES AVEC LES SAGES », à tour de rôle dans les capitales de régions constituées de Conakry, Labé, Kankan et N’Zérékoré, afin d’écouter les observations et éventuelles recommandations des PLUS VIEUX et VIEILLES dont la longue observation des choses de la vie est un acquis inestimable. * * * MINISTERE DE L’INTERIEUR & DE LA DECENTRALISATION Des prisons modèles ou de Haute Sécurité ont été édifiées dans les villes de : -Dabola, -Conakry, -Labé, -Kankan, -N’Zérékoré. En effet, entre les nombreux délinquants économiques, narcotrafiquants, prisonniers de droit commun, hauts fonctionnaires véreux dont pas moins de neuf anciens ministres et même cinq anciens Premiers Ministres depuis l’indépendance en 1958, hommes d’affaires nationaux et étrangers, trois femmes anciennes chefs d’organisations mafieuses, anciens officiers et sous-officiers arrêtés pour trafic d’influence et d’armes, bandits des grands chemins, ex-coupeurs de routes, petits malfrats et autres frappes de seconde zone de mafias locales, les clients n’ont pas manqué pour faire édifier ces cachots à travers tout le pays pour de les abriter.
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L’auteur salue l’inédite intégration de 165.000 burundais en Tanzanie en cette année 2010. Tout à l’honneur, pour une fois, de l’Afrique.
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Le président Guinéka ayant, au prix d’un combat de trois longues années, réussi à faire abolir la peine de mort en Guinée, s’est toutefois félicité d’avoir fait, par contre, adopter la perpétuité sans aucune peine de sûreté par la même occasion… * * * MINISTERE DE L’ENFANCE & DESAFFAIRES SOCIALES Issu de la cagnotte des Fonds Souverains, un budget est alloué à toutes les femmes et selon une Loi qui stipule qu’au titre d’Allocations Compensatoires Sociales (A. C. S.): -toute femme dotée d’un Contrat à Durée Indéterminé ou C. D. I. reçoive, durant les 5 ans qui suivent sa période d’accouchement, le taux plein de son salaire, indépendamment de toutes ses autres allocations. -75% de ses revenus pour celles qui disposent d’un Contrat à Durée Déterminée ou C. D. D. au moment de l’accouchement. -50% du S.M.I.P1., pour toutes celles qui sont inactives. -La M. E. M. E. (Mesures d’Equité en Milieu d’Entreprises) une autorité de veille, directement rattachée à la Présidence de la République, est créée qui scrute et sanctionne, en cas de manquements, toute injustice salariale à l’endroit des femmes dans le milieu du travail… * * * MINISTERE DU TOURISME & DE L’ECONOMIE PARTAGEE -Plus aucune région du pays n’est enclavée. Il y a désormais des Directions Régionales du Tourisme efficientes qui exercent dans les cinq gouvernorats. -Trente sept millions de visiteurs se pressent désormais chaque année en Guinée rien que pour se délecter entre autres de la gigantesque statue de «L’AFRICAIN», sorte de monumental Colosse de Rhodes noir représentant un esclave debout et rompant ses chaînes (qui font simultanément office de « piliers » de soutènement - pour sa stabilisation donc - à cette immense superstructure). 1
Salaire Minimum Interprofessionnel de Prospérité
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Edifiée sur Tamara l’une des cinq Iles de Loos au large de Conakry, conçue pour résister à des vents pouvant atteindre 350km/h et haut de trois cents soixante mètres environ, la statue dispose d’un corps creux vitré par endroits et contenant : -deux restaurants panoramiques, -une corniche vitrée couverte le long de ses bras qui se joignent - sur plus de cent mètres de circonférence - autour d’une torche symbolisant la liberté d’environ vingt bons mètres de diamètre. -une demi douzaine de longues-vues et puissantes jumelles au sommet de la torche permettant là aux touristes de balayer sa baie et l’agglomération de Conakry. Aux côtés de ce géant un complexe touristique - hôtels, plages, parcours (pédestres et pistes cyclables), tennis, piscines - permet d’y séjourner après avoir été débarqué par des bateaux-mouches depuis le port de plaisance aménagé dans le quartier de Boulbinet à Conakry. Des représentations de l’Office guinéen du tourisme fleurissent désormais à travers le globe et des publicités ventent les mérites de ce pays à la carte de visite désormais incitative. A ces prestations, la Guinée ajoute désormais les inédites «Pistes de guîragöl»1 sur les flancs de certaines montagnes non loin de l’agglomération de Dalaba dans le massif du FoutahDjallon, pistes qui attirent des touristes par centaines de milliers durant les six mois de saison sèche. Sorte de «Ski sur herbe artificielle» c’est un sport qui fait fureur et attire, par milliers, des assoiffés de nouvelles sensations fortes. Dépaysement, repos, régénérescence (sources thermales à proximité) et explosion d’adrénaline garantis. De nombreuses autres curiosités attendent les visiteurs désormais en Guinée, avec parmi elles : -les immenses Grottes de Gaïgui, à moins de cinq kilomètres au sud-ouest de la sous-préfecture de Yeimbérein dans le nord du pays. -la piscine naturelle que fait un cours d’eau à Mouslânyâ, tout juste à l’entrée de la préfecture de Boké à l’ouest du pays… A ces plus, s’ajoutent les traditionnelles autres curiosités plus connues du pays comme : 1
Littéralement pistes de glissade sur herbe (N. D. A.)
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-le Chien qui fume à Bondabon dans la préfecture de Dubréka où, à flanc de montagne, se découpe comme une gueule de l’animal cité plus haut dont le museau semble émettre une vapeur fumante non loin d’une piscine naturelle que fait le cours d’eau issu justement des escarpements du Chien… -plus à l’ouest du pays, les inénarrables plages de Bel Air puis, plus au nord encore, celles de Marara et Sobaney à la frontière de la Guinée Bissau voisine, à la lisière de l’île d’Alcatraz au paysage intact. -le Fortin de Boké qui date de Napoléon 3, souvenir d’un passé inoubliable. -le Voile de la mariée, près de Kindia à 130km de la capitale économique, où vous attendent d’impressionnantes chutes dont la majesté n’a d’égal que les douceurs de vivre qui émanent de son environnement luxuriant. A découvrir également dans le cadre du climat quasi tempéré parfois du massif du Foutah Djallon. -la ville carrefour de Mamou qui se prête accessoirement à des safaris -les thermes de Dalaba ville évoquée plus haut -les fameuses chutes de Kinkon près de la ville de Pita -celles (chutes) de Sala ou encore la Cascade de Sârékali au sortir de la préfecture de Labé sur la route de Mali -la source (à Kobikoro non loin de Faranah) du second fleuve le plus connu du continent, le Niger qu’on ne présente plus. -la célèbre Moquée de Dinguiraye, -les grandioses Fêtes des Mares de Kouroussa (au début de la saison des pluies) ponctuées de danses sacrées dont la célèbre et mystérieuse Dondombâ -les irrésistibles plages du Milo (précurseur du Niger) dans la ville de Kankan -les historiques tatas du Vercingétorix guinéen, Samory Touré, à Kérouané et plus loin les chutes (30m de hauteur tout de même) de Guigbè à 7km de là, ou celles de Kamarati près de Banankörö la cité des pierres précieuses. Citons aussi d’autres curiosités touristiques comme: -à Siguiri au nord-est, le très impressionnant Sössö Bala, balafon sacré de Balla Fassèkè (griot du célèbrissime roi Soumahoro Kanté, un des plus grands souverains que l’Afrique 101
Noire eût comptés), ou encore son Fort de Galiéni édifié vers 1889 de même que ce qui fait l’essence de cette préfecture à savoir son exploitation millénaire d’or… -les vestiges de la ville de Niani, ancienne capitale de l’Empire du Mali, plus grand royaume médiéval que l’Afrique de l’ouest ait connu… -la préfecture de Beyla et ses environs où l’on peut s’émerveiller des chutes d’Hongbèla et Brikoïdou, la fameuse grotte de Sidikidou ou encore les cornes du mont Foye dans la ville de Gbessola puis le pic de Sinkö. -l’impressionnant pont de lianes tressées de Macenta, précisément sur le fleuve Diani où l’on profite du micro climat de Sérédou non loin de là. -aller à la rencontre des peuples de la forêt sacrée de la ville de N’Zérékoré, en découvrant les nombreux trésors de son musée et son centre artisanal. -sans oublier l’incontournable sommet de la Guinée, le Mont Nîmba (1.752m) dans la préfecture de Lola, au cœur d’une forêt sacrée là aussi, dans un environnement protégé pour cause d’une faune et une flore rarissimes et inestimables, classées « patrimoine mondial de l’UNESCO »: (chimpanzés géants, crapauds vivipares), -le Pont naturel sur la rivière Cavaly -l’aquarium naturel de poissons sacrés de Gogota -la Grotte blindée de Kéoulenta. -Plus au nord, au sommet du massif du Mont Loura dans la préfecture de Mali, la Dame de Mali justement, une femme taillée à même la roche à l’instar des célèbres visages de présidents des Rocheuses aux USA, dame attirant des dizaines de milliers de visiteurs annuels qui viennent là s’extasier devant une œuvre dont les villageois restent eux convaincus que ce sont des Djînnâdjis - diables - qui auraient taillé cette forme quasi humaine si haut et sans assises pour le faire, au-dessus c’est vrai d’un vide de 1.515 mètres tout de même... Ce ministère dispute désormais la première place aux deux autres poids lourds que sont d’une part celui des mines et, d’autre part, le département de l’agriculture et des ressources animales pour les plus importantes rentrées de devises.
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Cette liste est loin d’être exhaustive, la Guinée réservant bien d’autres curiosités, sites et choses à découvrir à commencer par la notoire hospitalité de ses habitants. De nombreux circuits permettent désormais de palier ces lacunes du passé. * * * MINISTERE DE LA QUIETUDE NATIONALE A présent complètement refondue, l’Armée guinéenne est citée aujourd’hui en exemple sur le continent et est même désormais la plus sollicitée dès qu’il s’agit d’intégrer une mission des Casques Bleus des forces de l’ONU. A côté de nombreux travaux d’intérêt public, gardienne de la sécurité et la quiétude de ses ressortissants, elle a dépêché dix mille de ses membres pour constituer la future Armée Africaine qui subit actuellement, dans une garnison de Bria en Centrafrique, capitale fédérale donc du continent, des stages d’intégration: -au futur corps de défense continental. -une maîtrise du Swahili. -nombreux travaux de génie civil et rural Le président Guinéka, pour marquer le caractère non agressif de son armée et signifier à ses voisins la vocation première de ladite, l’a tout simplement débaptisée afin de prouver à son peuple que désormais son Armée assure d’abord et avant tout sa quiétude ad vitam aeternam… * * * MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES & INTEGRATION De concert avec son voisin de l’éducation nationale, suivi rigoureux de la meilleure expansion possible du Swahili pour achever d’en faire, au bout d’un quart de siècle, la langue officielle africaine. Le président Guinéka, ce n’est un secret pour personne, en a fait son cheval de bataille. Cet objectif restant sa priorité absolue, l’homme, qui parle lui-même couramment le swahili, est convaincu qu’à tout le moins si ce n’est la meilleure, elle reste l’une des voies de l’intégration africaine. 103
* * * MINISTERE DU PLAN & DE LA COOPERATION Sur la base de PLANS bien ficelés et en synergie avec le collègue des Affaires Etrangères, c’est l’une des priorités de ce département que d’accompagner, avec les moyens colossaux mis à disposition, d’accompagner donc tout le continent dans sa mutation culturelle et scolaire sous tendue par l’apprentissage du Swahili.. L’O. N. U. l’a d’ailleurs compris qui a voté, il y a sept ans, un budget de 2,3 milliards d’euros (soit juste le double en afri, la nouvelle monnaie africaine) à cette fin. Les initiatives, en termes de partenariats, pour des aides bilatérales et multilatérales ne sont pas en reste et les succès rencontrés couronnent les nombreuses actions du département. Enfin, à l’initiative du ministre de tutelle, les membres de l’ancienne O. I. F. (Organisation Internationale de la Francophonie) ont adopté, lors d’un Sommet de ladite et à l’unanimité, que cette prestigieuse institution soit désormais appelée (en tant qu’ensemble qui parle et partage le français), LE FRANCEMBLE Un terme générique qui recouvre : -D’une part le mot FRANCE, -D’autre part la notion d’ENSEMBLE avec plus de cinquante autres Etats à travers le globe. Par ailleurs, ses membres ont convenu qu’il est plus aisé d’user de ce mot, à l’instar d’un certain…COMMONWELTH. * * * MINISTERE DE LA CONSTRUCTION & DE L’URBANISME Après le transfert, il y a déjà une dizaine d’année, de la capitale administrative de Conakry vers Dabola mais aussi comme cela s’est vu dans de nombreux pays (Brésil, Nigeria, Etats-Unis, Suisse, de nouveau en Allemagne…) Conakry a gardé sa spécificité à la fois de Port principal (aux côtés de celui de Benty plus au sud sur le même littoral) et a surtout bénéficié d’un nouveau schéma directeur d’aménagement et
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d’urbanisation afin, à défaut de lui rendre son lustre d’antan, à tout le moins d’en refaire une grande métropole attrayante… En effet depuis la limite sud des infrastructures de l’aéroport international de G’bessia-Conakry et jusqu’à la lisière de la préfecture de Coyah - à 50 km de là tout de même - une vaste étendue de terre marécageuse se trouvait là, de plusieurs centaines voire milliers d’hectares, plongée dans la mangrove. Comme l’avait fait en son temps un certain Général Charles De Gaulle en France pour la région de l’Hérault, le long du littoral méditerranéen dans les années ’60, on a ici, au titre de Grands Travaux, successivement: -édifié un important mur d’enceinte de grande largeur et plusieurs kilomètres de long pour d’abord enfermer puis assécher - à la manière des polders de Hollande - les eaux qui avaient été emprisonnées là (ce qui prit plusieurs mois). Dans un second temps on déversa du granit le long dudit mur (comme ce fut le cas au début des années 60 sur la corniche nord à proximité du Port et à hauteur du NOVOTEL-G.H.I., Grand Hôtel de l’Indépendance). Cela a pour conséquence de combattre durablement les ravages de l’océan. -remblayé cette immense surface pour en obtenir un espace viabilisé avec un tout à l’égout exécuté selon les règles de l’art. -fait appel, par après, à une Société de Promotion Immobilière notoirement connue pour sa crédibilité qui a carrément édifié là une ville nouvelle. Ville nouvelle qui a même été agrémentée d’une plage artificielle. -agrémentée à l’instar de Nice, le long du littoral donc, d’une «Promenade Universelle» bordée de résidences et commerces de prestige, avec interdiction de construire quoi que ce soit audelà de cette corniche côté mer, garantissant ainsi un libre accès de tous à l’océan et à la brise marine qui y souffle à l’année… -greffé autour de cette réalisation tout ce qui fait une ville nouvelle, à savoir des écoles, une mairie, plusieurs Palais des Congrès et Conférences, des commerces et activités nautiques, une marina, etc… -fait nommer cette nouvelle commune PANORAMER ! Les nouvelles autorités n’en sont pourtant pas restées là. En effet, devant l’immense succès rencontré par cette opération immobilière sans précédent en Guinée, à l’instar de deux figures symétriques par rapport à un axe imaginaire matérialisé 105
par la RN1 qui fend Conakry en deux, la zone décrite côté sud a exactement son pendant côté nord, avec même l’avantage ici d’un moindre effort de remblaiement. En effet après les communes de Nöngö puis Lambandji donc, une véritable vallée s’étalait là, quotidiennement prise puis abandonnée par l’océan: il s’agit de la Baie de Sangaréyah. Il fallut malgré tout en passer ici aussi par la pharaonique digue de rétention de plusieurs kilomètres de long flanquée de ses immenses rochers de granit. Deux villes nouvelles symétriques (PANORAMER et YIREDÎ1) furent donc édifiées qui furent à l’origine de créations d’emplois par dizaines de milliers, aménagements qui ont vu le quasi doublement de la population de Conakry et surtout l’avènement de nouvelles communes, villes nouvelles, nouveaux quartiers résidentiels, espaces de promenade, villégiature et/ou de loisirs. * * * MINISTERE DE LA CULTURE -Création du «CARNAVAL DE CONAKRY» dont l’exceptionnelle corniche réaménagée, restaurée, réhabilitée et enrichie de nouveaux atours (espaces verts et floraisons ad hoc, trottoirs et espaces piétions mieux intégrés à cet environnement, etc…) sert d’écrin et cadre, faisant de cette manifestation-ci une digne concurrente de celle qu’on ne présente plus, la fête des cariocas2, au Brésil. -Initiation de la Journée Mondiale des RESISTANTS AFRICAINS commémorant les Abd El Kader, Samory Touré, Patrice Lumumba, Oun Gnö-bè3, Barthélémy Boganda, Thomas Sankara4, bref ces leaders qui ont violemment payé de leurs vies la plus noble des luttes, c'est-à-dire l’émancipation de leurs concitoyens… * * * 1
Petite localité, en Soussou (N. D. A.)
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Habitants de Rio de Janeiro 3 Merci de prononcer comme écrit 4
Et bien d’autres leaders comme ceux de Madagascar lors des douloureux événements de 1947 (N. D. A.)
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MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES, BANQUES & ASSURANCES -1,00 afri côte 0,50€ à la nouvelle Bourse de Dabola, l’une des plus importantes désormais d’Afrique avec celle de Johannesburg. La Guinée a, sur vingt ans, multiplié par cent ses volumes d’échanges alors même que le continent représente aujourd’hui 14,9% des volumes mondiaux, très loin des confidentiels 2,5% des années 2007…. De même le pays dispose d’un Fond Souverain estimé à 716 milliards d’afris (358MDS €) placés, pour partie, avec de substantiels intérêts ou dispatchés dans certains départements ministériels selon une budgétisation fignolée en Conseil Extraordinaire des Ministres. Son surnom de «Suisse Africaine» n’est désormais plus galvaudé. En effet, à la similitude géographique, est venu s’ajouter le 20ème P. I. B. du monde - 21.505,00$ - juste derrière celui des Emirats Arabes Unis1 (19ème), devant tout de même Singapour (21.429,00$), à cinq longueurs derrière la France, même si c’est encore très loin du 3ème mondial (la Suisse et ses 36.828,00$) …C’est malgré tout loin devant l’ex-premier africain, les Seychelles avec leurs 7.625,00$... Autre signe qui, de surcroît, ne trompe pas, ce sont désormais les occidentaux qui se pressent par dizaines de milliers chaque année aux portiques des deux aéroports internationaux de Dabola et Conakry pour monnayer leurs compétences et expertises en goûtant simultanément aux nouvelles joies de vivre de ce Pays Entrant2. * * * MININISTERE DE L’AGRICULTURE & DES RESSOURCES ANIMALES Communément appelé aussi M.A.R.A. pour Ministère de l’Agriculture & des Ressources Animales, c’est ce département qui - avec celui de la Défense - aura subit les plus importantes mutations en termes de modernisation, réhabilitation et véritable refondation. 1 2
Classement 2002 Imaginaire. Pays quasi développé, juste au-dessus des Emergeants (N.D.A.).
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En plus de la promotion de la race N’Damâ (l’une des meilleures au monde pour sa légendaire résistance à la mouche tsé-tsé qui ravage bien des cheptels sur le continent) on a introduit, avec un retentissant succès, l’élevage, dans les pâturages des hauteurs clémentes et douces du Foutah-Djallon, et principalement dans la région de Dalaba, l’élevage donc de…rênes. Rênes dont la consommation intérieure et une substantielle exportation profitent au budget de l’Etat. On expérimente maintenant, dans la foulée et à grande échelle, l’élevage d’autruches dans la région de Beyla connue pour ses formidables dispositions aux activités agropastorales. Bien entendu la Basse Guinée reste aujourd’hui le premier grenier à riz de la planète participant largement à la première et très enviée place du pays. De même la raffinerie de palmurant, dans la ville de Tinkilintâ au sein de la même région côtière, fournit de nombreux pays en ce nouveau biodiesel propre et bon marché. Toujours sur le plan de l’écologie, le président Guinéka visite personnellement les contrés en reboisement avec une essence spécifique permettant de restituer à la nature sa biodiversité antérieure… Deux usines de production de flocons de patates douces et pommes de terre fonctionnent désormais respectivement à Mali et à Pita. L’Institut National d’Agronomie de Foulayah a été réhabilité et complètement refondu. Modernisé et travaillant en étroite collaboration avec des Instituts de plusieurs pays, ce Centre a vu la recherche puis la découverte, après le NERICA1, du NOURIGUI2, une toute nouvelle génération de riz qu’il est possible de récolter quatre voire cinq fois par an. Enfin de vastes plaines près de Gaoual et Koundara sont, pour moitié, investies par des champs de blé afin de compenser des déficits céréaliers survenus en Occident suite à une surenchère ayant mobilisé une grande partie du secteur de l’agro-industrie vers la production de betterave (les biocarburants) au Nord.
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New Rice of Africa Nouveau Riz de Guinée. Imaginaire (N. D. A.)
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* * * MINISTERE DE L’EMPLOIS & DU DEVELOPPEMENT PARTAGE -132.500 emplois ont été créés sur quatorze ans en respectant une certaine synergie et, avec plus ou moins de bonheur il faut en convenir, une certaine harmonie quant à une répartition la plus judicieuse possible des zones de pépinières d’emplois. -Cinq marques automobiles, dont deux coréennes, ont réalisé une demi-dizaine de joint-ventures avec la Guinée et implanté ici des usines de leurs marques respectives, profitant ainsi du nouveau savoir-faire de nombreux ouvriers hautement qualifiés (O. H. Q.) et cadres formés en Occident et ailleurs. Les usines implantées ici exécutent il faut le préciser des parts de travaux et taches complémentaires et non supplémentaires par rapport à celles programmées dans les pays de départ… -Grâce à ce Transfert de Technologies responsable les zones de départ et d’arrivée de cette collaboration technique tirent les mêmes bénéfices, sans pertes d’emplois donc chez le donneur d’ordre, prévenant ainsi tout risque de retour de bâton tel que subi il y a moins d’un quart de siècle avec l’historique dépression de 2008-2009. Des leçons ont été retenues et des actions menées à présent dans l’objectif d’un réel et authentique accompagnement de l’Afrique. Encouragé par le constat qu’en Corée du Sud personne ne connaissait, il y a trente ans à peine, des conglomérats, entreprises et grands groupes comme Hyundai, Kia Motors, L.G., Samsung, Monsieur Guinéka, le second président de l’ère démocratique guinéenne, a donc réussi à faire implanter un peu partout sur le territoire plusieurs autres unités de fabrique ou montage, qui de moteurs, qui de boîtes de vitesses, qui encore de véhicules de tourisme tout court quand il ne s’agit pas de matériel agricole ou de T. P., matériel d’ailleurs utilisé en grande majorité sur place… Plusieurs mesures d’accompagnement ont été prises pour aider et parfois assister simplement les fonctionnaires. Citons parmi elles : -Les paiements des salaires de tous les agents de l’Etat par virements sécurisés. 109
-De multiples services liés aux offres de crédits à la consommation extrêmement encadrés pour prévenir les dérapages observés ailleurs dans le monde, dérapages et abus ayant provoqué un insupportable surendettement de ménages. -Des incitations à de nombreux modes d’épargne et de mutualisation… * * *
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE C’est, il est vrai, le troisième secteur qui a bénéficié des appuis et largesses de l’Etat, tout le monde ayant été sensibilisé à la vitale fonction de prévention et soins des hommes… -Quatre S. H. U. - Super Hôpitaux Universitaires - ont été érigés, deux respectivement, à Dabola et Conakry. -32 C. H. U. de dernière génération ont également été construits dans les préfectures du pays. -Un Hôpital Militaire digne de celui du Val de Grâce à Paris a été érigé à Kankan pour le plus grand bien de l’Armée qui en a la primauté d’usage. -Une vraie synergie s’opère désormais entre Centres hospitaliers, Centres de recherches, pôles de compétences universitaires, interventions opératoires à distance, grâce aux nombreuses avancées technologiques observées ici et là, remises à niveaux suivies et régulières des personnels du corps médical, échanges d’expériences ici et là, etc… Signe enfin que la santé publique guinéenne est parmi les plus performantes du globe, les choses se sont inversés et ce sont les quatre grands S. H. U. du pays qui, aujourd’hui, refusent des étrangers… * * * MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE -Du C. P. au C.M.2 désormais et à l’instar des 52 autres pays du continent, le Swahili est enseigné avec succès. -De Grandes Ecoles prestigieuses telles que H. E. C.-Guinée (Hautes Etudes Commerciales) et une E. I. M. (Ecole Internationale du Management) ont été construites dans un
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cadre exceptionnel à Dalaba pour permettre aux étudiants de donner le meilleur d’eux-mêmes. -De même des Ecoles Nationales (E.N. d’Administration et E. N. des Mines à N’Zérékoré, E. N. de la Magistrature à Siguiri, E. N. du Tourisme à Forécariah, E. N. Sup. des T.P. à Labé, Institut National de Médecine Vétérinaire à Beyla, E. N. du Bâtiment à Mali, E. N. des Métiers du Bois à Macenta,…) sont désormais fonctionnelles à travers le pays. Trois grandes facultés de mandarin, hindi et portugais sont désormais installées respectivement à Mali dans le nord, Faramoriah dans le sud et enfin Mandiana complètement à l’est du pays, des centres universitaires qui refusent du monde tant leur réputation a franchi les frontières de la Guinée voire du continent… Toutefois l’herbe est désormais plus verte en Guinée qu’ailleurs en Afrique voire dans de nombreux pays développés. La présence d’un Centre de Recherche Nucléaire (à flanc de montagne dans la préfecture de Kissidougou), un Laboratoire de montage de pièces de satellites (dans des silos blindés souterrains quelque part dans la banlieue de la capitale Dabola et classé Z. S. D. ou Zone Sensible de Défense) et un important Centre de formation de Services Spéciaux (toujours dans la proche banlieue de Dabola) ne sont pas étrangers à ce fulgurant succès.
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Chapitre 20
AUTRES PROSPECTIVES (suite)
MINISTERE DES MINES, DE L’ENERGIE & DE L’ENVIRONNEMENT En plus de toutes les unités industrielles citées plus haut, il y a maintenant en Guinée : -Une aciérie à N’Zérékoré qui tourne à plein régime et emploie directement environ 3.955 personnes qualifiées (et formées sur place). En termes d’énergie, avec une puissance installée de 108 Mtep1, le pays en exporte 36. Les principales solutions de production retenues restent : -l’énergie solaire thermique, -l’énergie solaire thermodynamique, -l’énergie photovoltaïque -l’énergie éolienne -l’énergie hydroélectrique (qui, à elle seule, fournit 9600MW/H par an) -le terminal méthanier de Kamsar, -la raffinerie de pétrole de Forécariah Ainsi un recensement restitue les données suivantes : -Plusieurs barrages hydroélectriques permettent à la Guinée de se suffire et exporter une part de son énergie dans de nombreux pays voisins. -Les Comptoirs Internationaux de pierres précieuses (Or de Siguiri et Diamant de Guékédou et Beyla) travaillent à présent en synergie avec ceux d’Anvers et Rotterdam. -Réhabilitées et restaurées des usines de Thé (à Macenta), Qinquina (à Sérédou) et d’Essences & Parfums (à Labé) ont 1
Millions de tonnes équivalent pétrole (N. D. A.)
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créé de nombreux emplois, servant aujourd’hui de pépinières et zones de fournitures de grands noms du luxe mondial. -Est actuellement en construction une usine d’enrichissement d’Uranium appauvri dans la préfecture uranifère de Guékédou. L’A. NA. VE. M (Agence Nationale de Veille Minière) une cellule spéciale veille : -au processus de passation de tout marché dans le domaine minier donc, -aux quantités de matières premières exportées, -à la meilleure réhabilitation possible de certaines anciennes carrières laissées jusqu’alors béantes et en souffrance environnementale pour une reconstitution de la faune et la flore. -à toutes rentrées de devises du secteur au Trésor Public. -l’affectation (selon des procédures et modalités proposées par le ou les ministres concernés et discutées dans la transparence) l’affectation donc des huit à dix milliards d’afris (soit 4 à 5MDS€) engendrés par le secteur chaque année… De même la Guinée tire désormais près d’une demi-dizaine de milliards d’afris issus de la revente de son excédent d’électricité à la plupart des pays voisins. * * * MINISTERE DES INFRASTRUCTURES & DES EQUIPEMENTS La Guinée se présente, on l’a dit, un peu comme une Suisse de 246.000km2 environ, avec, en son milieu et en diagonale, le massif du Foutah Djallon, obstacle important - mais non infranchissable - et rédhibitoire face à toute réalisation d’un bon réseau routier. L’intérêt général avait commandé d’échanger, écouter, observer, faire savoir, communiquer, montrer et faire partager une longue expérience et une idée juste des avancées de pays mieux équipés et dotés que la Guinée en matière de voies de communications ultra modernes. Entre une décision de l’Etat de construire les dites voies (autoroutes), l’établissement d’une bande d’environ 30 mètres ou plus de large sur des milliers de kilomètres dans le paysage d’un territoire, la concertation avec les populations et autorités locales (du bien fondé du projet), le respect de l’environnement (développement durable donc désormais), les enquêtes de toutes 114
sortes en vue notamment d’une déclaration d’utilité publique…, le chemin fut long et semé d’écueils administratifs, sociaux, économiques, politiques, techniques, technologiques, fonciers, régionaux et surtout…financiers. Le massif du Foutah Djallon donc, en plein centre du territoire guinéen, fut passé. Les études et, à plus forte raison, l’exécution des ces Grands Travaux furent menées à leur terme sans trop de difficultés techniques. Mais, plus que ce projet, le terrible écueil de prévarications ou détournements de fonds resta une sorte de mille Everest à franchir pour les autorités guinéennes affectées à cette immense tâche. Mais là aussi, contre toute attente, devant l’exemplarité des sanctions, avec l’incarcération d’un des propres beaux fils du chef de l’Etat (coupable de détournements pour un préjudice estimé à deux millions d’afris), la neutralité du chef de l’Etat fit immédiatement comprendre à tous les guinéens que la Loi ne souffrirait aucune exception…En passant la manne volée fut retrouvée et restituée au Trésor et le parent coupable prit trente ans de prison ferme…qu’il continue d’ailleurs toujours de purger neuf ans après. Pour en revenir aux Grands Travaux, les acteurs s’interdirent tout esprit étriqué, partisan, sectaire ou uniquement tourné vers les avantages de sa région, sa contrée, son département ou encore son gouvernorat, le schéma suivant fut exécuté : -8 grands chantiers furent confiés à des entreprises dont la réputation, l’expertise et le professionnalisme en matière de routes et autoroutes ne souffraient aucune critique 1-Un premier chantier relia Boké1 à Coyah (350 km). 2-Un second Siguiri à Kankan (140 km). 3-Un troisième N’Zérékoré à Dabola, via Faranah (655 km). 4-Un quatrième Mali à Mamou via Labé (environ 22O km). 5-Un cinquième Benty à Coyah via Forécariah (100 km). 6-Un sixième N’Zérékoré à Kankan via Kérouané (400 km). 7-Un septième Dabola à Dinguiraye (120 km). 8-Un huitième Kindia et Koundara via Télimélé (53O km) Soit, à peu près, un total de 2.515 km d’autoroutes… Au titre de Routes Express (RE) ou nationales (RN), constituées de 2 X 2 voies, furent exécutées reliant: 1
Pour toutes les villes se reporter à la carte (N. D. A.)
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-Mamou - Faranah (200 km). -Kissidougou - Kankan (200 km). -Dinguiraye - Siguiri (510 km). -Télimélé - Pita (380 km). -Boké - Gaoual (190 km). -Télimélé - Ouassou via Fria (14O km). 7-Tougué - Dalaba via kankalabé et Bôdiè (180 km). -Dabola - Tougué via Dinguiraye (390 km). Soit un total de RN d’environ 2.190 km. . On se félicita en pensant aux gouffres qui avaient jadis englouti des milliards de dollars américains depuis l’indépendance, dans les innombrables «Projets Routiers» n’ayant finalement servi qu’à enrichir certains pour laisser finalement aux citoyens guinéens des semblants de routes… Deuxième sujet de satisfaction, les nationales se sont finalement révélées un travail de doublement du tracé existant avec, de temps en temps, quelques aménagements spécifiques tout de même par-ci par-là. En moyenne, il fallut environ neuf millions d’euros (9.M€) pour financer le bitumage correct d’un kilomètre d’autoroute à 2 X 3 voies. En Guinée il en fallut, pour les 2.515 km, vingt trois milliards d’euros (23.Mds€), compte tenu de certains dérapages budgétaires, dus en grande partie à des ouvrages de franchissement ayant joué les trouble-budgets. A ces 23 Mds€, s’ajouta le coût des nationales de 2.190 kilomètres, soit un peu plus de la moitié de l’enveloppe des autoroutes, de l’ordre donc de 15 Mds€. Compte tenu de l’escarcelle guinéenne en matière de ressources, au premier rang desquelles la bauxite, le fer, le pétrole (…et du gaz), le manganèse, le granit, l’or, le diamant, l’uranium…et les différentes énergies, on fit un véritable TROC, sans toutefois que cette problématique ne fut posée en simples termes d’arithmétique basique. La République de Guinée disposant, outre les 2/3 des réserves mondiales de bauxite, de grandes réserves de fer situées dans le mont Simandou au sud-est (environ une vingtaine de milliards de tonnes, à haute teneur en minerai) l’Etat négocia et obtint un contrat d’un coût de 40 Mds€ pour l’exploitation de ses importants gisements de Fer et Bauxite sur deux sites respectivement situés tout près de Lola (Fer) et à 116
proximité de la capitale administrative Dabola (bauxite). Ce deal du siècle se fit en plusieurs phases : 1-La Guinée céda donc à la Chine1 les sites cités plus haut pour la somme de 40Mds€. Sous le contrôle d’experts de Guinée et de Chine, l’exploitation conclue sur un certain nombre d’années (en fonction de critères bien établis et à l’issue d’un protocole bien ficelé pour les parties). 2-La République de Chine versa, dans un fond souverain ouvert sur un compte étranger et selon des procédures définies, versa donc cette somme. Somme qui n’est débloquée qu’avec une demi-dizaine de signatures complétant celle du Président de la République de Guinée et à l’issue d’un Conseil des Ministres extraordinaire radiotélévisé - pour la transparence - à l’intension de la population. Ce débat fut expliqué et explicité dans toutes les langues du pays… 3-La Guinée passa des contrats relatifs aux différents projets cités plus haut du réseau (autoroutes et nationales) prévu à travers le pays. Cette passation de marchés publics (Appels d’offres et Adjudications) se fit d’ailleurs…en public. 4-Une fois les prestataires choisis, les décaissements se firent selon les règles internationales habituelles d’achèvement de tranches de travaux. Et c’est là qu’entrèrent en ligne de compte à la fois une surveillance de tous les instants de l’exécution rigoureuse des travaux, toutes les parties censées connaître les conséquences de malfaçons constatées ou éventuelles pénalités de retard… 5-Plusieurs entreprises d’entretien compétentes et dotées du matériel ad hoc furent mises en place (Direction Nationale et Directions Régionales de l’Equipement suivirent) le long de ces grands axes routiers à l’année pour en assurer l’entretien, la viabilité, la pérennité et le bon usage. 6-Tous les ans, quatre Cabinets d’audit privés étrangers assurèrent le contrôle de la bonne exécution à la fois des travaux et l’entretien de ces axes…avant l’arrivée des dites dépenses sur les bureaux de la Cour des Comptes. Les travaux furent exécutés en un peu plus de six ans. Mais le résultat fut sans commune mesure avec ce que la Guinée 1
Il pourrait aussi s’agir de l’Inde, du Brésil, de la Corée du Sud ou tout autre géant en devenir (N. D. A.)
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avait connu par le passé en matière de voies de communications. En fait il fallait parler de révolution. Le pays passa tout simplement du Moyen-âge au 21ème sicle, devenant du coup le premier d’Afrique en matière de réseau autoroutier. L’usage de l’Autoroute fut gratuit les six premiers mois, puis payant par après. Tous les usagers jouèrent le jeu, sensibilisés qu’ils furent du bon usage qui serait fait de la manne issue de ces péages. Le retour sur investissement s’avéra juste et se fit dans les délais escomptés, même si l’Etat n’avait pas (et ce fut là le côté astucieux de l’opération) directement contribué au financement de départ. Avec l’avènement d’une troisième, voire une quatrième génération de jeunes très bien formés et informés, non issus d’un milieu de prévarication, complètement étrangers à certaines pesanteurs sociales handicapantes du passé, employés à bon escient, ces derniers apportèrent l’éclatante preuve, en ces années 2030, de l’existence d’un exceptionnel vivier de dirigeants, professionnels et acteurs de la naissance aujourd’hui d’une Guinée et, par ricochet, d’une Afrique qui comptent à présent sur l’échiquier mondial. * * * De même furent recensés, mais de manière non exhaustive, les avantages et inconvénients de ces importantes réalisations. -Pour les écueils, on fut c’est vrai tout de suite étreint par la crainte et l’appréhension à l’idée des conséquences des gaz à effet de serre. En effet si, aujourd’hui, de grands bénéfices sont tirés de ces grands axes routiers - aisance, gain de temps et d’argent entre autres - le parc automobile qui naquit de ces réalisations fut sans commune mesure avec celui de 2008. Les tonnes de CO2 émises à l’occasion furent importantes en dépit du retrait pur et simple de toutes les carcasses de voitures qui, trente ans auparavant, encombraient encore le pays, le tout allié à de vraies formations à l’obtention du permis de conduire… -Le déboisement qui accompagna ces grands travaux eut sûrement une durable incidence sur l’environnement en général, la faune et la flore en particulier.
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-Elle s’accompagna comme toujours d’une série d’injustices quant à des zones qui furent lésées par ces choix de tracés routiers et autoroutiers. -Par ignorance, déficit d’informations et de sensibilisation, inconsciemment ou pas, des négligences furent constatées. -Des maladies jusqu’alors quasi confidentielles en Guinée (certains types de cancers notamment comme celui de la thyroïde…) apparurent qui nécessitèrent la création d’unités de soins appropriées mais coûteuses. -En dépit de rigueur, d’un contrôle de tous les instants, ces réalisations faussèrent bien des budgets financiers, participant à des dérèglements coûteux. -Ces projets, susceptibles par ailleurs de saper le fondement même de traditions ancestrales en imposant une modernité à tout va et aux effets pervers, se révélèrent moins déstabilisants. Quant aux notables avantages : -Il y eut d’abord et avant tout la création de dizaines de milliers d’emplois dans toutes les régions du pays. -l’aménagement du territoire grâce à ce gigantesque projet de Grands Travaux, avec notamment un Centre National du Réseau Routier (CN2R), véritable centre nerveux de cet écheveau, depuis la capitale Dabola. -la pérennité de ces innombrables emplois liés à l’entretien quotidien de ces importants axes routiers. -l’incidence sur les échanges et notamment les activités économiques par : -un meilleur écoulement de denrées, au premier rang desquelles les périssables. -l’incitation, pour certains acteurs économiques, de simples citoyens, des partenaires et même des étrangers, à aller s’installer en province, ce qui, en passant, participa grandement à freiner le casse-tête de l’exode rural. Ce fut pour les nombreux guinéens établis à l’étranger le retour au pays pour y participer à la création d’entreprises et à l’aménagement du territoire. Dans le cadre de la politique africaine d’échanges internationaux et d’intégration, certaines autoroutes et nationales se muèrent simultanément en grands axes transrégionaux qui participèrent au désenclavement de certains Etats continentaux. 119
-ce fut aussi l’occasion, dans une volonté de développement harmonieux de la Guinée, de décentraliser certains départements de l’administration et permettre ainsi une véritable régénérescence de la province. -On évita l’amoncellement, suite aux frustrations, attentes non satisfaites, déceptions, on évita donc la montée d’aigreurs, haines, poudrières et extrémismes incontrôlables. -on put mener à son terme une judicieuse implantation de véritables pôles industriels partout dans le pays et l’entrée de ce dernier dans l’ère d’une certaine forme de mondialisation. -Benty a reçu tous les aménagements faisant d’elle une préfecture moderne dotée d’une très intéressante Zone Franche et second port minier et en eau profonde du pays. -De même un port de plaisance et touristique a vu le jour à Boulbinet un quartier de Conakry pour, entre autres, acheminer les milliers de visiteurs quotidiens qui se ruent désormais sur les îles de Loos, en particulier la statue géante de l’«AFRICAIN» et son circuit touristique. -A l’instar des bateaux-mouches qui sillonnent donc quotidiennement l’océan entre les îles de Loos et Conakry, la société d’économie mixte «MILO BATEAUX EXPRESS», exploite à plus de six cents kilomètres de là et pour le plus grand bonheur des habitants, riverains et autres nostalgiques, le tronçon fluvial navigable et naguère très rentable, situé entre Kankan et Bamako au Mali via Siguiri. -Véritable révolution, l’Autorail à Grande Vitesse a notoirement raccourci les distances interurbaines, mettant désormais la préfecture qui en était la plus éloignée, N’Zérékoré, à seulement deux heures de la capitale administrative Dabola et un peu plus de cinq de Conakry… -La Guinée dispose donc désormais de près de 3.000 km d’autoroutes et quasiment autant de nationales. -Panoramer et Yirédî, deux zones résidentielles aménagées symétriquement, en lieu et place des anciennes zones marécageuses jusque là inexploitées au nord et au sud de Conakry, ont connu un retentissant succès. Deux corniches, semblables (aux plages près…) en cela à la Croisette à Nice en France ou à l’indicible baie d’Ipanema à Rio, font à l’année le bonheur de millions de promeneurs, touristes, riverains voire de simples provinciaux attirés par les deux villes nouvelles. 120
Chapitre 21
AUTRES PROSPECTIVES (suite & fin)
MINISTERE DES POSTES & TELECOMMUNICATIONS 1 -Deux grands opérateurs téléphoniques se partagent désormais un marché de la téléphonie (fixe et surtout mobile) aux côtés de TELGUI l’opérateur d’Etat qui a lui repris une franche et fructueuse collaboration avec France Télécom. Et pour cause, il a été expliqué, dès son accession à la magistrature suprême, au président Guinéka - qui le savait d’ailleurs - que la quasi-totalité des prestataires de service en matière de téléphonie des pays émergeants qui proposaient leurs services de collaboration à la Guinée, la plupart donc de ces derniers demandaient à…France Télécom de les aider à venir aider la même Guinée… -De même deux antennes relais de radiotélévision ont été érigées respectivement à Dalaba (1425m sur le Mont Tînka) et près de Lola (Mont Nîmba avec ses 1752m) qui permettent désormais non seulement la totale couverture du territoire, mais en font bénéficier (bon vecteur d’intégration sous régionale entre autres) de nombreux ressortissants de pays limitrophes. -Un autre sujet de fierté des guinéens est de pouvoir opérer des transferts d’argent via la Poste, signe fort et tangible s’il en est de la crédibilité de cette nouvelle institution. * * *
1
A titre de comparaison la France, qui compte près de 65 millions d’habitants, n’en avait que quatre seulement en 2008 (N. D. A.)
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MINISTERE DU CONTROLE D’ETAT -L’Etat justement a repris et nationalisé, parfois au sortir de simples contrôles ou de patents constats de prévarications, l’Etat a donc nationalisé et rendu de nouveau rentables et pourvoyeuses par ailleurs de dizaines de milliers d’emplois des entreprises qui avaient par le passé été «privatisées» entre amis voire entre parents ou anciens dignitaires. -Une authentique Cour des Comptes veille désormais sur le bon usage de l’argent des contribuables. Lors d’un débat public radiotélévisé, tout ressortissant guinéen, soit sur place, soit à partir de l’étranger ou encore par le biais d’internet, peut suivre les débats en toute transparence. -Les Audits opérés au sein de nombreux départements ministériels ont permis le retour en quelques années, dans les caisses du Trésor Public, de 825,00 MDS d’afris, manne en grande partie allouée aujourd’hui au financement de multiples projets. Une autre partie de cette somme est d’ailleurs affectée à la correcte et juste indemnisation : -de victimes de calamités naturelles…avérées -de toutes celles (victimes) qui ont pu être recensées au titre de personnes tuées (ou, le cas échéant, leurs ayant-droits), spoliées, assassinées, embastillées, torturées, violées ou ayant subi un quelconque préjudice de 1958, date de son indépendance, aux massacres du désormais tristement célèbre 28 Septembre 2009. Il a d’autre part été mis sur pied une sorte de bureau d’INCORRUPTIBLES appelé T.A.M.I.S. ou Tamisage Administratif et Managérial pour Investigations des Services. Les autorités ont pour ce faire procédé à une campagne en plusieurs phases. -Au sein de ce service T.A.M.I.S., une première équipe, composée de milliers d’agents, s’est répandue sur toute l’étendue du territoire et lentement, doucement, en usant des langues vernaculaires appuyées de sketches, au besoin de pièces de théâtre, par le biais de la dérision voire l’autodérision, une première équipe a donc expliqué et explicité dans ses moindres détails la définition de la corruption (mécanismes visibles ou occultes, processus d’implantation et de propagation,…) et ses
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(très graves et souvent irréversibles) incidences sur le tissu social, économique et culturel du pays. -Une seconde équipe a eu pour tâche de sensibiliser sur les sanctions auxquelles s’exposent tous ceux qui auraient été confondus. Cette équipe insista sur le caractère équitable des peines de même que son exemplarité dans le scrupuleux respect du Droit. -Une troisième équipe joua le rôle de Cellule de Veille pour, d’une part animer la prévention et, en second lieu, donner au ministre de tutelle des Indicateurs de dérives éventuelles constatées dans un service ou un autre, un département ministériel ou un autre. Aujourd’hui la Guinée se targue de figurer à la flatteuse onzième place du pays le moins corrompu du globe. * * * MINISTERE DE LA JEUNESSE & DES LOISIRS -La gigantesque Bibliothèque Nationale « M’BALIA CAMARA1 » compte désormais parmi les plus achalandées du continent. -Outre le Stade érigé à Nöngö et appelé NELSON MANDELA2 et après le premier, celui du 28 Septembre, un troisième d’une capacité de 70.000 places - STADE DE GUINEE - a vu le jour dans la commune de Dabompa, à l’est de la ville de Conakry. -Deux stades de 80.000 et 75.000 places l’ont déjà été à Dabola auxquels ont été ajoutés six grands complexes sportifs pluridisciplinaires. -Grâce au quasi plein emploi, les jeunes diplômés arrivant sur le marché du travail trouvent tout de suite preneurs. En synergie avec les ministères concernés (Education, Formation Professionnelle, Recherche Scientifique…) le Patronat guinéen a mis en place l’A.C.C.E.S (Agence de Création du Cadre d’accès aux Emplois & Services) qui facilite, comme son nom l’indique, l’arrivée des jeunes sur le marché du travail. -Des parcs d’attractions géants ont été aménagés dans les banlieues de Dabola, Conakry, Kankan, N’Zérékoré et Labé qui 1
Une des martyrs de l’Indépendance
2
Simple suggestion bien entendu (N. D. A.)
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accueillent chaque année désormais des centaines de milliers de personnes dont les jeunes bien entendu. -De nombreux opérateurs économiques mettent désormais à la disposition de cette même jeunesse d’autres lieux de loisirs et détente (Esplanades pour des concerts géants en haute banlieue des deux mégapoles que sont Dabola et Conakry, Musées, Centres océanographiques, Cinémas, Théâtres, Salles de concerts, Bibliothèques, Centres de Conférences, Restaurants ad hoc, de nombreuses manifestations sportives et artistiques, toutes choses encadrées malgré tout par une réglementation très rigoureuse. Grâce à un réseau routier qui s’y prête très bien, le « Târagöl1 » de Guinée vient désormais en sixième position en termes de notoriété mondiale après les incontournables : -Tour de France, -Giro d’Italie, -Vuelta espagnole -Paris - Roubais -Paris - Nice -Le taux de délinquance est un des cinq plus bas observés d’Afrique et celui de réussite scolaire parmi les plus enviables. De même des stèles ont été érigées à certains endroits dans des villes du pays à la mémoire des nombreuses victimes fauchées dans la fleur de l’âge ou qui ont payé de leurs jeunes existences des errances dues aux régimes qui ont précédé l’ère d’une vraie démocratie. Parmi ces victimes, désormais le peuple de Guinée n’oubliera plus : -Yaguine & Fodé, moins de onze ans, retrouvés morts dans le train d’atterrissage d’un avion en Belgique. -Amadou, fauché par dix-neuf balles d’armes de policiers trop zélés, pour s’être tout simplement trouvé au mauvais endroit et au mauvais moment à New York aux USA… Toutefois c’est l’organisation, pour la seconde fois sur le continent africain, de la Coupe du Monde de football qui focalise tout et y compris le peuple guinéen d’abord. Jamais la Guinée n’avait connu une telle surchauffe d’activité et surtout une mobilisation aussi monstrueuse, sur tous les plans à commencer bien entendu par le domaine économique. 1
Faire le pourtour de…, en peul (N. D .A.).
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La jeunesse a bien sût été la première à être mise à contribution. Et les emplois n’ont pas manqué pour : -édifier les sept stades devant accueillir les différents matchs…et être rentabilisés par après au même titre que toutes les autres infrastructures sorties de terre à cette inestimable occasion. -organiser l’accueil des centaines de milliers de touristes et fans qui vont séjourner pendant ces semaines ici… -s’assurer de l’ordre, la sécurité (aux côtés des forces de l’ordre habituelles) le bien-être et l’offre de distractions annexes, le déplacement de certains, éventuel hébergement chez l’habitant, etc… -fournir - essentiel - le maximum de renseignements (et les bons de préférence) ou indications que ne manqueront pas de demander les étrangers à cette occasion. * * * SECRETARIAT ETAT AUX ECHANGES -Une usine de pneumatiques (filiale d’un groupe américain) a vu le jour à Kissidougou. -Une dernière usine de fabrique de Boîtes de vitesse s’est implantée à Gaoual qui achemine, via une toute nouvelle ligne de chemin de fer utilisée aussi par un groupe minier, qui achemine donc ses produits finis depuis les gisements de bauxite d’Ayé-Koyé près de là vers le port minier de Kamsar pour l’exportation. -Trois zones de stockage de palmistes ont été aménagées respectivement à Guékédou, Kindia et Ouassou. -L’usine LEBECIMENT s.e.m. de la préfecture de Mali couvre désormais les besoins de tout l’ouest africain et a même vocation à compenser parfois certains déficits en ciment de quelques pays du Nord… La société ARDOISES DE GUINEE qui exploite la carrière de Labé exporte ses produits non seulement dans la sous-région, , mais répond aussi désormais aux besoins de nombreux pays étrangers du Nord, d’Asie et d’Amérique latine. * * *
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SECRETARIAT D’ETAT AUX MEDIAS et N. T. I. C.1 -Un authentique C. S. A. (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) supervise désormais correctement le monde de la Communication en général, ceux de la télévision, la radio et la presse écrite en particulier. Au titre des télévisions d’Etat, on compte de nouveaux venus comme : -G. T.-1 (Guinée Télévision Chaîne publique N° 1) -G. T.-2 ( = = Deuxième Chaîne) -G. T.-3 ( = = Troisième Chaîne) -Trois chaînes privées : -S.M.I. (Sphère Mondiale de l’Image), -REGARDS TELEVISION -T.T.I. (Top Télé Internationale). -De nouvelles radios privées dont -365-FM, -SUD-SUD FM, -T-B FM2. -De même le paysage des quotidiens a vu l’arrivée de nouveaux titres: -BALAFON INTERNATIONNAL, -DUNIA, -LE PORTE-PLUME, -LE NOUVEAU PAPIER… La formation et la compétence des femmes et hommes de médias se ressent sur la qualité rédactionnelle des articles donnés à la lecture et la réflexion des citoyens. L’école de formation supérieure de Journalisme de Mandiana n’y est sans doute pas étrangère. Dans tous les établissements scolaires et y compris jusque dans les hameaux les plus reculés les jeunes ont tous désormais accès aux outils les plus récents et toutes dernières technologies de communications. * * *
1 2
Nouvelles Technologies de l’Information & Communication Imaginaire. Aux initiales, mettons, de Touré & Barry (N. D. A.)
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SECRETARIAT D’ETAT AUX AFFAIRES RELIGIEUSES Lors de son discours présidentiel refondateur du 8 Octobre 2021, le président Guinéka n’y est pas allé par quatre chemins. Il a purement et simplement dissout ce département. Pour bien marquer le coup, rompre avec les vieux tics du demi-siècle passé et signifier si besoin était la 0.vraie, nette et irréversible séparation des pouvoirs, le Président de la République a fermement invité les Religieux - Imams et Archevêque - à ne plus s’immiscer dans les Affaires de l’Etat, sous quelque forme et à quelque niveau que ce soit… Cette historique décision présidentielle laisse par ailleurs tout loisir aux deux principales obédiences pour prêcher où et comme bon leur semble, pourvu qu’elles ne viennent pas opportunément empiéter sur les plates-bandes de l’Etat.
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EPILOGUE
Cette rédaction a jusqu’à présent consisté à donner au lecteur matière à réflexion sur : -les nombreux espoirs, pour toutes les guinéennes et tous les guinéens, de créer dans leurs imaginaires un pays dont les traits de caractères dominants ont pour noms Démocratie, Etat de Droit, Stabilité, Prospérité et Economie Durable Partagée. -l’imagination puis la réalisation, au service de tous, de cet environnement où quasiment pas un guinéen ne serait lésé ou laissé sur les trottoirs d’un essor économique et social que chacun voudrait pérenne et le meilleur possible. -les garants de l’intemporalité des attributs d’une telle Nation. L’auteur pour sa part y pense depuis son exil, encouragé en cela par ce si long séjour à l’étranger, l’observation des avancées et services offerts à leurs citoyens par les pays d’accueil au premier rang desquels ceux dits développés, comme par exemple la simple vue de l’autoroute littéralement encastrée à flanc de montagne et qui surplombe la commune de Montreux en Suisse. Si ce furent quarante six ans d’attentes (depuis ce 8 Novembre 1964), de rêves, d’espoirs, ce furent aussi et surtout : -quarante six ans d’inquiétudes, oppressions et tourments de toutes sortes… -quarante six ans de fièvres diverses, nuits agitées, peuplées de quelques cauchemars parfois… -quarante six ans de sentiments mitigés (abandonné par son pays, par sa mère patrie, pas d’ambassade ni de consulat, aucune représentation de quelque nature que ce soit et donc à la merci d’exactions par exemple), extrême fragilité à l’occasion du moindre événement - guerres, conflits, recherche de boucs émissaires, soulèvements et émeutes - le sentiment d’une errance sans fin, d’être un peuple sans attache… 129
-quarante six ans de galère (difficultés par exemple à poursuivre ou achever des études supérieures pour des diplômes que l’on mettrait plus tard au service de son pays…). -quarante six ans de jalousie positive aussi (envier gentiment autrui en se disant qu’on pourrait et devrait profiter des mêmes prérogatives, la pénible observation de considérations dont d’autres ressortissants à l’étranger sont les objets, sans même aller jusqu’aux égards réservés aux Occidentaux par rapport à soi). -quarante six ans enfin de comparaisons : -Là-bas (En Occident) la fourniture de choses comme l’électricité, l’eau, le téléphone, le plein de carburant et la délivrance du moindre papier (En France par exemple où ceci a été observé, les cartes électorales parviennent quasi automatiquement à l’année, via la poste, au domicile du citoyen en toute quiétude) vont d’elles-mêmes et tombent sous le sens, ici on s’éclaire encore par exemple à la lampe-tempête…quand on en dispose. -Là-bas en une minute on acquiert un sac de riz de la meilleure qualité possible, ici on en est encore - le douloureux, harassant et ingrat boulot de nos femmes, mères et soeurs - à piler ce dernier dans des mortiers… -Là-bas (en France par exemple) le citoyen n’a que l’embarras du choix entre un bus (tant dans le secteur public que privé), un métro, un R. E. R. (Réseau Express Régional sorte de métro de grandes banlieues), un train, un TER (Train Express Régional), un tram, un T. G. V. qu’on ne présente plus, un taxi, ici on se bat comme des chiffonniers et y compris avec des femmes (qui sont souvent lestées, pour certaines, d’un bébé en plus de sacs, baluchons ou animaux domestiques) pour espérer avoir la chance de se trouver debout à bord d’un hypothétique…cercueil roulant des années 50. -Là-bas un système scolaire efficient et pérenne veille aux meilleures formations de la poule aux œufs d’or de la Nation à savoir sa jeunesse, assurant à celle-ci les conditions optimales d’études, d’épanouissement et de débouchés demain, ici des bambins viennent dans des salles poussiéreuses munis d’escabeaux quand ce ne sont pas de simples petits meubles faits de bric et de broc, portés par des fillettes et des garçonnets faméliques, malnutris dont l’unique obsession demeure avant 130
tout et d’abord d’aller vite donner un coup de main à des parents confinés depuis des lustres dans des travaux champêtres tournés exclusivement vers la survie de la famille... -Là-bas, les Etats se targuent d’être prestataires de service, ici ces derniers sont partis en congés indéterminés (parfois avec la masse salariale de fictifs fonctionnaires)… -Là-bas l’Occident ne veut pas de nous mais juste de nos forces, notre éventuelle expertise ou notre compétence quand ces dernières n’empiètent pas sur leurs avantages et acquis, ici on ne veut pas plus de nous mais plutôt des fruits, juste les fruits de nos labeurs et notre sueur que nous leur octroyons bon an mal an…fruits obtenus à la suite d’efforts1 qu’ils sont loin de soupçonner ou imaginer… A l’aube du 27 Juin 2010, date de la première authentique consultation électorale de l’histoire de la Guinée, il était du devoir de l’auteur de faire cet effort de vision de société. * * * Il fallait s’exercer au très difficile métier d’architecte, au périlleux exercice de dessinateur projeteur pour proposer - avec son œillère à lui - une société guinéenne s’approchant le mieux des longues, très longues attentes du peuple. Une vision de société qui tienne compte des potentialités de la Guinée - au premier rang desquelles ses remarquables Ressources Humaines - et la perspective d’une exploitation rationnelle, responsable mais optimale des dites. L’auteur s’est départi de tout ce qui, de près ou de loin, pouvait concourir à compromettre le meilleur reflet sociétal de cette Guinée symbolisant un dénominateur commun. Evidemment cet ouvrage est aussi un prétexte à débats et échanges, entre guinéens d’abord, puis avec tout contradicteur désireux d’un enrichissement mutuel et participer à mettre au service de ce pays les meilleures idées pour sa naissance. Que de futurs responsables guinéens, dont notre prochain vrai Président de la République, se saisissent et fassent leurs le contenu du présent sera la preuve que l’ouvrage ne sera pas sorti en vain et demeurera la première satisfaction de l’auteur. Si par ailleurs la France, oui la France, partenaire incontournable de toujours, accepte de revenir réellement 1
Les immigrés maliens des Foyers SONACOTRA (en France) par exemple
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accompagner de nouveau (après la période 1945 - 1955) la Guinée dans un partenariat sincère en cette période charnière pour cette dernière, alors notre pays disposera d’atouts autrement plus solides pour la réalisation de cette seconde feuille de route de son histoire. Cela restera la seconde source de satisfaction de l’auteur. Quinze millions de dessins guinéens ont jusqu’à présent été, d’abord imaginés puis esquissés, mais sont toujours demeurées dans les têtes ou de fictifs cartons, des serpents de mer c'est-àdire des rêves jusqu’ici inaccessibles… L’un au moins de ces quinze millions de croquis est désormais une réalité, même si c’est encore sur le papier. Un ancien gouverneur de la Guinée nous en avait fait un inédit croquis. Mais le pays n’avait pas su tirer profit de ce quasi providentiel et inestimable plan de développement. Pour la première fois et en toute humilité un guinéen rend une copie à la fois des aspirations de ces 15 millions de personnes désireuses, avec une avidité qui n’a sans doute d’égal que la longue attente, personnes désireuses donc d’édifier cette fondation commune qui a pour nom GUINEE. Et l’originalité de cette démarche réside dans le fait que cette copie-ci prend non seulement en compte une proposition de schéma de développement, mais il y ajoute un projet de société, ce que n’avait pas fait l’ex-Gouverneur Roland Pré. A la décharge de ce dernier toutefois et en replaçant les choses et événements dans leurs contextes et époques respectifs ses desseins à lui et ceux des guinéens aujourd’hui n’étaient et ne sont pas les mêmes. Toutefois l’objectif est lui resté le même: édifier un pays voué à jouer un rôle majeur d’Etat qui compte, voire devenir une des locomotives du continent africain, toutes régions confondues. Puisse enfin cette copie-ci servir à cette fin ! Achevé le 2 octobre 20071
1
Plus quelques mises à jour.
132
ANNEXES
-Superficie : -Population (en millions): -Capitale…actuelle : -Capitale projetée :
245.857 km2 10 (ou 15 voire 17) Conakry DABOLA
Frontières Terrestres : = Maritimes :
3.399 km 320 km
P. I. B. : (2008) P. I. B. par habitant (2009) : Taux de croissance (2008) : Principal Pays Importateur : Principal Pays d’exportation :
4.454 MDS $ 439,70$ 4,4% Chine 9,6% (2008) Inde 28,9% (2008)
-Espérance de vie Hommes (environ) : = = Femmes =
Taux de croissance de la population : Taux de mortalité (environ) ; Taux de mortalité infantile : Taux de natalité : Taux de fécondité :
Lignes téléphoniques (2004) : Téléphones portables (2005) : Utilisateurs d’internet (2002): Routes : 133
= 57 ans (2009) = 51 ans (2009)
2,37 (2003) 38 / 1000 65 / 1000 43 / 1000 6 enfants / Femme
40.000 2.460.000 (environ) 15.000 31.000 km (600 bitumées)
Voies ferrées (Trusts miniers) : Voies navigables : Aéroports (5 pistes goudronnées):
1.086 km 1.300 km 15 (2001)
Taux de change (Janvier 2010) pour 1,00€ : B. C. R. G. : 7.500,00 GNF Marché parallèle (Réalité) : 9.000,00 GNF
Part Dépenses militaires dans le P.I.B. (2006) : Part Dépenses Education = = (2005) Taux de scolarisation (Primaire) en 2006 :
1,70% 1,60% 51,00%
Fonctionnaires (environ en 2009) Population active agricole (2004) : Part du P. I. B. agricole (2004) :
94.424 82,31% 23,90%
Production céréales (milliers de tonnes) : Terres arables (superficie émergée) :
Production de viande (
=
=
134
):
1.142 4,5%
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TABLE DES MATIERES
Prologue......................................................................................9 Chapitre 1er : Héritages .............................................................21 Chapitre 2 : La corruption ......................................................25 Chapitre 3 : L’armée...............................................................27 Chapitre 4 : L’Etat de droit.....................................................31 Chapitre 5 : La monnaie ........................................................35 Chapitre 6 : Les voies de communications .............................41 Chapitre 7 : L’emploi .............................................................45 Chapitre 8 : L’Etat ..................................................................51 Chapitre 9 : L’effet domino ....................................................57 Chapitre 10 : L’agriculture .......................................................59 Chapitre 11 : Le tourisme .........................................................61 Chapitre 12 : Changement… de gré ou de force.......................63 Chapitre 13 : Conakry L’ex-perle ............................................67 Chapitre 14 : Obligation de prospérité .....................................73 Chapitre 15 : La jeunesse .........................................................75 Chapitre 16 : Bilan d’étape.......................................................79 Chapitre 17 : 2030: Le bon dessin (1er Lion d’Afrique) ...........83 Chapitre 18 : La Guinée s’est réveillée ! ..................................89 Chapitre 19 : Autres prospectives.............................................95 Chapitre 20 : Autres prospectives (suite) ...............................113 Chapitre 21 : Autres prospectives (suite & fin) ......................121 Epilogue..................................................................................129 Annexes ..................................................................................133 135
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