Atlas linguistique de Centrafrique (ALC)


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Atlas linguistique de Centrafrique (ALC)

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1

UUBI

Atlas Linguistique de Centrafrique

ALC

Inventaire préliminaire

Atlas Linguistique de l'Afrique Centrale Alac

CERDOTOLA

Cf W'J-oi

ATLAS LINGUISTIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE

SITUATION LINGUISTIQUE EN AFRIQUE CENTRALE INVENTAIRE PRELIMINAIRE

LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

AGENCE DE COOPERATION CULTURELLE ET TECHNIQUE (ACCT) EGALITE, COMPLEMENTARITE, SOLIDARITE L'Agence de Coopération Culturelle et Technique, organisation internationale créée à Niamey en 1970, rassemble des pays liés par l'usage commun de la langue française à des fins de coopération dans les domaines de l'éducation, des sciences et des techniques et, plus généralement, dans tout ce qui concourt au développement des Etats Membres et au rapprochement des peuples.

PAYS MEMBRES

Belgique, Bénin, Burundi, Canada, Comores, Congo, Centrafrique, Côte d'ivoire, Djibouti, France, Gabon, Guinée, Haiti, Haute-Volta, la Dominique, Liban, Luxem­ bourg, Mali, Ile Maurice, Monaco, Niger, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo, Tunisie, Vanuatu, Viêt-Nam, Zaire.

ETATS ASSOCIES

Cameroun, Egypte, Guinée-Bissau, Laos, Maroc, Mauritanie, Sainte-Lucie.

GOUVERNEMENTS PARTICIPANTS

Nouveau-Brunswick, Québec.

Les opinions exprimées ainsi que les orthographes des noms propres figurant dans le présent document n'engagent que les auteurs et nullement la position officielle et la responsabilité de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique.

© ACCT — CERDOTOLA — Equipe Nationale Centrafricaine — 1984

ATLAS LINGUISTIQUE

DE L'AFRIQUE CENTRALE (ALAC) ATLAS LINGUISTIQUE DE CENTRAFRIQUE (ALC)

SITUATION LINGUISTIQUE EN AFRIQUE CENTRALE

INVENTAIRE PRELIMINAIRE

LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

CERDOTOLA Centre Régional de Recherche et de Documentation sur les Tra­ ditions orales et pour le Dévelop­ pement des langues africaines Yaoundé

Equipe Nationale Centrafricaine 1984

ATLAS LINGUISTIQUE D’AFRIQUE CENTRALE

CENTRAFRIQUE

EQUIPE NATIONALE

Coordonnateur General : Pierre SAMMY-MACKFOY

Responsable scientifique : SENHOUELE Mathieu

Membres :

Linguiste

- Mme WENEZOUI Martine

Sociolinguiste

- MM. NGOUANDJI-TANGA Gabriel

Géographe

KRENEZOU Jacques

Enquêteur

GRIANDO André

Enquêteur

PENEL Jean-Dominique FEIDANGAMOKOI Patrice

Enquêteur

KONZEGUE-KOYANGUE Crépin

Enquêteur

ENDJIANDJI Jacob

Enquêteur

BOYD Raymond

Linguiste

LOUMA Casimir

Enquêteur

NGAIGUENDE Auguste

Enquêteur

NBRINGA Maxime

Géographe

COORDINATION ALAC (CARTOGRAPHIE)

: BRETON Roland

Géographe

-1 -

SOMMAIRE avant propos

introduction

Section 1

: INVENTAIRE DES LANGUES

1-1 Présentation

1-2 Liste des langues

1-3 Commentaires

Section 2 : ETAT DE LA RECHERCHE SUR LES LANGUES 2-1 Recherche linguistique 2-2 Recherche sociolinguistique

2-3 Bibliographie

Section 3 : TABLEAUX DE CLASSIFICATION ET CARTES DE LOCALISATION

Section 4 : INDEX ALPHABETIQUE

AVANT- PROPOS En Décembre 1976, l'Agence de Coopération Culturelle et Technique réunissait à Yaoundé (Cameroun) une Conférence internationale sur le thème de la Promotion des langues nationales. Occasion significative pour l'ensemble des pavs membres d'enqaqer un dialogue nouveau dans le domaine de la coopération linguistique, cette réunion aboutissait à la constitution de réseaux régionaux de recherche et de collaboration scientifique et à la définition de projets internationaux d'étude et de promotion des langues nationales africaines. Adoptés l'année suivante par la Conférence générale de l'Agence, ces projets deve­ naient ainsi le noyau d'un programme de coopération linguistique homogène et structu­ ré. Il s'agissait des projets : — Atlas linguistique de l'Afrique centrale ; — Lexiques thématiques de l'Afrique centrale ; — Atlas et études sociolinguistiques des Etats du Conseil de l'Entente ; — Promotion des langues manding et peul. Mise en place des équipes nationales et adoption d'une méthodologie scientifique commune furent les premières étapes d'un travail conjoint qui devait se poursuivre durant cinq années. C'est ainsi que sous la coordination scientifique du Cameroun et dans le cadre institutionnel du CERDOTOLA (Centre régional de Recherche et de Documentation sur les Traditions orales et pour le développement des Langues africaines), le projet d'Atlas linguistique de l'Afrique centrale fut engagé dès l'année 1978 dans huit pays : Tchad, Centrafrique, Cameroun, Gabon, Congo, Zai’re, Rwanda et Burundi. Chaque année, les différentes équipes nationales se rencontrèrent pour échanger leurs expé­ riences dans la réalisation des tâches prévues et coordonner leur action pour les douze mois à venir. A Cotonou d'abord, Brazzaville, Bangui, Yaoundé et Bujumbura ensui­ te, les maftres d'œuvre de ce qui doit devenir pour chacun des pays concernés un ouvrage de référence essentiel et un guide en matière d'aménagement linguistique, se sont mis à l'école l'un de l'autre et ont su définir progressivement les étapes et les moyens indispensables. Parallèlement au travail scientifique qui se réalisait dans les pays, l'Agence de Coopération Culturelle et Technique s'est ainsi employée à assis­ ter en permanence chacune des équipes nationales et à multiplier les occasions de rencontre et de perfectionnement. La collection qui a débuté à la fin de l'année 1983 présente les résultats de la première phase du projet, à savoir les inventaires préliminaires par pays. Les mois qui viennent verront la publication progressive des travaux de chaque pays constituant ensemble l'Atlas linguistique de l'Afrique centrale. En mettant à la disposition des spécialistes et des responsables des politiques sociales et éducatives des Etats ces instruments de réflexion et d'action, l'Agence de Coopération Culturelle et Technique vise un double but : permettre aux réalités lin­ guistiques et sociolinguistiques d' Afrique centrale d'être connues et appréciées dans l'objectivité, et favoriser le développement de politiques d'aménagement linguistique sûres et efficaces. Sûres, elles pourront l'être en prenant pour appui le relevé exact des langues nationales, leur identification et leur degré d'extension. Efficaces, elles le seront en tirant les leçons de cet inventaire pour une planification linguistique de l'enseignement qui s'inscrive dans la réalité des faits vécus. Nous pensons que cette collection d'atlas linguistiques de l'Afrique centrale pourra rencontrer ces deux objectifs tant par la qualité des informations recueillies et traitées, que par la prise de conscience nouvelle du rôle des langues nationales d'Afrique dont elle témoigne. Au-delà, c'est en fait le droit à l'éducation pour tous et le développement de tout l'homme qui est ici en cause.

- 10 -

Par une action qui se veut engagée pour la promotion des langues nationales et leur insertion harmonieuse dans les systèmes éducatifs, l'Agence espère avoir parti­ cipé positivement à ce développement. Elle exprime à chacun des membres des équi­ pes nationales du projet ses vives félicitations et veut espérer que ce travail connaftra les applications concrètes qu'il mérite et permet.

Agence de Coopération Culturelle et Technique programme de coopération linguistique

INTRODUCTION

''Situation linguistique en Afrique Centrale, inventaire préliminaire : ^République Centrafricaine" est le premier volume de l'Atlas lin­ guistique du Centrafrique qui constitue lui-même la section centra­ fricaine de l'Atlas linguistique d'Afrique Centrale (ALAC). Il s'agit de la mise en forme et de l'intégration en un volu­

me unique d'un recensement des travaux existants et de leurs acquis, complétés par les résultats des premières enquêtes linguistiques et sociolinguistiques qui ont pu être menées sur le terrain.

Cet inventaire permet de faire ressortir la situation linguis­ tique complexe de la République Centrafricaine dont il présente un ta­ bleau d'ensemble, et il donne au lecteur la possibilité d'avoir un mi­ nimum d'informations sur l'identité, la classification et la localisa­ tion des langues parlées en Centrafrique ainsi que sur les travaux linguistiques dont elles ont fait l'objet.

La première section renferme l'inventaire des langues propre­ ment dit sous la forme d'une liste ordonnée, chaque langue recevant un numéro de code permettant de la repérer de façon commode tout au long de cet ouvrage. Cette liste est assortie d'un certain nombre

de commentaires qui viennent, si besoin est, préciser l'identité, la localisation ou la situation sociolinguistique de la langue ou de ses divisions dialectales majeures. La seconde partie fait le point sur l'état actuel de la re­ cherche sur les langues et contient la bibliographie. La troisième section regroupe les tableaux de classification et les cartes. Les premiers présentent de façon synoptique les rela­ tions de parenté génétique qui unissent les langues de la RCA en

ensembles hiérarchisés : groupes de langues, branches, familles et Phylums. Quant aux cartes, elles viennent préciser, à des échelles diverses selon le degré de différenciation linguistique des aires concernées, la localisation géographique des groupes humains qui em­ ploient ces langues à titre maternel.

Enfin; la dernière section est un index alphabétique qui re­ prend tous les glossonymes (noms de langues, de dialectes ou de parlers) et ethnonymes, qu’.'l s'agisse d'appellations propres (dénomina­ tions utilisées par les ɪoeuteurs eux-mêmes) ou d'autres appellations

(données par l'administration, les populations voisines, etc). Cet index est conçu pour permettre au lecteur, à partir d'une information de départ donnée de retrouver dans les diverses parties de l'ouvrage les autres informations pertinentes, qu'elles soient ethno-glossonymiques, classificatoires, géographiques ou bibliographiques.

Bangui, Juin 1983

- 13 -

SECTION 1 INVENTAIRE DES LANGUES

15 —

1-1 ~ PRESENTATION

Cette section constitue l'inventaire des langues proprement dit : on va y trouver la liste ordonnée de toutes les langues parlées en Centrafrique. Cette liste est présentée selon les conventions mises au point

parla coordination du projet ALAC, aussi nous permettrons-nous de renvoyer le lecteur à l'exposé détaillé de la problèmatique et des so­ lutions retenues tel qu'il apparaît dans la section camerounaise de l'ALAC. On ne reprendra ici que ce qui est spécifique à la Centrafrique.

Pour faciliter les renvois aux diverses parties de l'ouvrage, un numéro de code a été attribué à chaque langue. Il s'agit d'un numé­ ro à trois chiffres qu'on a voulu rendre porteur d'une information tout à la fois géographique et classificatoire.

a) le chiffre initial renvoie à l'appartenance à un ensemble de langues génétiquement liées : ainsi 1 et 2 sont réservés aux deux familles nilo-saharien-

nes présentes en RCA 3 renvoie à l'ensemble bantou, etc.

Le 0 initial fait exception à la règle : il ne renvoie à aucune unité génétique ou géographique : il sert à coder trois langues de statut très particulier en RCA.

b) Le chiffre des dizaines et celui des unités dénotent des

subdivisions ou des langues particulières à l'intérieur de l'ensemble que dénote le chiffre des centaines, et ce de

la façon suivante : - si la différence de code ne porte que sur le chiffre des unités, cela signifie que les langues codées (deux ou

plusieurs) sont très étroitement apparentées, c'est-àdire que tout en étant des langues distinctes et non

- 16 -

point des dialectes d'une même langue, elles sont de par leurs ressemblances lexicales et grammaticales suf­ fisamment proches pour que l'apprentissage de l'une par un locuteur de l'autre soit à tout le moins grandement facilité ;

- si la différence de code porte sur le chiffre des dizai­

nes cela signifie que les langues concernées ne sont pas au sein du groupe qui est le leur, particulièrement appa­ rentées .

ex : le gbaya [511] et le manja [512] sont entre eux très étroitement apparentés mais sont l'un et l'autre nettement plus distant du sere [541] ou du sango

[520]. Il est évident que, dans certains cas, il pourra être difficile de trancher entre deux solutions : A et B sont deux dialectes d'une même langue et doivent donc figurer sous un même code, ou bien, A et B sont deux langues étroitement apparentées mais distinctes, auxquelles il

conviendra donc d'affecter deux codes ne différant que par leur dernier chiffre. La réponse ne pourra venir que d'études ultérieures, intégrant tout à la fois des élé­ ments linguistiques et sociolinguistiques. C'est en ce

sens qu'il est important de se souvenir que ce que nous présentons aujourd'hui n'est qu'un inventaire prélimi­ naire .

La liste des langues est présentée suivant l'ordre croissant des numéraux de code. Si l'on excepte les langues à zéro initial, les autres séries de codes ou groupement de séries constituent des ensembles génétiques en même temps que des aires géographiques continues, à quelques encla­ ves près. On parlera ainsi de : - la "zone” 1-2 (langues nilo-sahariennes, frange nord du ter­ ritoire en bordure du Tchad et du Soudan)

17 -

- la "zone" 3 (langues bantoues, pointe sud-ouest du pays et rives de la Lobaye)

- la "zone" 4 (langues adamawa, angle nord-ouest du pays) - la "zone" 5 (langues oubanguiennes, le reste du territoire,

c’est-à-dire une bande centrale et massive courant d'ouest en est). Chacune de ces "zones" fait l’objet d'une brève introduction

qui se place avant la liste proprement dite des langues qu'elle ren­ ferme. Rappelons que dans cette liste seules reçoivent un numéro de code ce que nous avons identifié (sur la base de l'intercompréhension) comme des langues distinctes. Chacune de ces "unités-langues" est fractionnée le plus souvent en dialectes, dont les noms apparaissent précédés d'un tiret. Les commentaires qui viennent le cas échéant apporter quel­ ques précisions sur telles ou telles langues sont regroupés à la fin de cette section, eux aussi rangés par ordre croissant des numéros de code des langues concernées.

- 19 -

1-2 - LISTE DES LANGUES

-21 -

Langues codées 0..

a) Introduction Nous avons codé avec un zéro initial trois langues qui, à plu­

sieurs titres, se distinguent nettement des autres langues parlées en RCA. Il s'agit de l'arabe [010], du hausa [020] et du fulfulde [030].

Ces trois langues ont en commun d'être, en Afrique, des langues

de grande extension, mais de n'être présentes en RCA que très marginale­ ment . Elles sont aussi les seules représentantes de leurs familles respectives : - l'arabe est la seule langue sémitique de RCA

- le hausa est la seule langue tchadique de RCA - le fulfulde est la seule langue ouest-atlantique de RCA.

Enfin l'usage populaire tend à confondre les locuteurs de ces langues sous l'appellation impropre de "Haoussa" sur la base de leur religion : ce sont les "islamisés".

b) Liste [010]

arabe

[020]

hausa

(= haoussa < aut., adm. = hawsa

[030]

< aut. anglophones)

fulfulde

(= Ful6e = peul < aut. francophones, adm.

= peulh < aut. anciens = fula < aut. anglophones)

mbororo (= bororo)

-22

Zone 1-2 : les langues nilo-sahariennes

a) Introduction Sont regroupées sous les codes 1.. et 2.. toutes les langues de RCA qui appartiennent au phylum nilo-saharien. Géographiquement l'aire d'extension de ces langues forme une frange quasi-continue le

long des frontières nord du pays. Ce sont évidemment des groupes de langues qui sont représentés majoritairement au Tchad et au Soudan et qui ne font qu'effleurer le territoire centrafricain en des régions de surcroît assez faiblement peuplées. Des quatre phylums de Greenberg, c'est probablement le nilo-

saharien dont l'unité est la moins fermement établie. Et même si nous en acceptons l'existence, il convient de souligner que les distances linguistiques et temporelles qui séparent les différentes familles qui la composent doivent être très grandes. Deux de ces familles sont représentées en RCA : la famille MABA (par une seule langue : le runga et la famille CHARI-NIL par plusieurs langues qui appartiennent toutes à l'ensemble Sara-bongo-baguirmien. C'est pour tenir compte du fait qu'il y a probablement une distance généalogique aussi grande sinon plus grande entre le runga et les autres langues du même phylum qu'entre, disons, le fulfulde et les langues oubanguiennes que nous avons choisi de coder le runga en 1.. et les langues sara-bongo-

baguirmiennes en 2..

23 -

b) Liste

[1001

runga

[ 21 1 ]

binga

[212]

yulu

[2131

yamegi

[214]

kara

(= Gula du Lac Mamoun [215]

biri

(= viri = gbiri de Zémio) [2161

kpara

(= kpala = gbaya = kreish, kresh)

[2201

sara

- kaba (= kabba

= kaba de Paoua

= kaba-sud < Dalby) - dagba (- daba de Goré) - mbay

(= mbay de Moîssala = mbay-est < Dalby)

- vale - ngam

(= ngama)

< aut.)

-24-

[230]

ruto ruto

(= rito = luto) nduka (= vangba)

- 25

Zone 3 : les langues bantoues

a) Introduction Sont regroupées sous le code 3.. toutes les langues bantoues

de RCA.

Le groupe bantou est le seul représentant de la famille bénouécongo en Centrafrique ; encore n'y compte-t-on qu'une dizaine de lan­ gues qui sont, à l'exception du porno, toutes parlées majoritairement hors des frontières nationales, soit au Cameroun, soit au Congo, soit au Zaïre.

Leur extension géographique se limite à cette portion méridio­ nale du territoire qui s'enfonce comme un coin entre le Cameroun et le Congo et aux rives de la Lobaye (avec, mais cela reste à vérifier, deux enclaves résiduelles à l'angle sud-est du pays). Pour reprendre la classification zonale de Guthrie, référence

habituelle des bantouistes, la RCA serait touchée par la frange est de la zone A (groupe A80 et A 90), le nord de la zone C (groupes ngando et ngundi) et peut-être deux ilôts à rattacher, géographiquement du moins, à la zone D. Ajoutons que la plupart de ces langues sont peu connues et qu'il y aurait grand intérêt à déterminer avec plus de précisions leurs relations avec le reste du domaine bantou.

— 26 —

b) Liste

[ 3001

mpo

- bijuki (= bidjori

< Dalby)

- mpiemo (= mbimu = bimu)

[311]

kako (= kaka < adm., aut. = yaka)

[ 312]

pomo

[ 321 ]

ngando - ngando - kota

[ 322 ]

mbat i (=isongo = issongo) - bolemba - mbati de Mbaîki

- bwaka - bonzio [ 330]

mbomitaba (= mbomotaba = bamitaba < aut.)

[ 340]

pande

- pande

(= njeli) - bobongo (= bukongo = bogongo = ngili)

[ 350]

ngondi

(= ngundi < aut. = ngondi-ouest < Dalby)

- 27

[ 360]

aka (= pygmée de Mongoumba = pygmée de la Lobaye ]

[ 370]

bobangi

[ 380]

kari

[ 390]

bodo

28

Zone 4 : les langues adamawa

a) Introduction

Nous entrons à partir du code 4.., et pour ne plus la quitter, dans la famille des langues adamawa-oubanguiennes. C'est cette famille de langues qui rassemble l'immense majorité des variétés linguistiques en usage en RCA ; mais ces parlers et dialectes se regroupent en un nombre bien moins important de "langues" distinctes. Son aire d'exten­ sion recouvre les quatre cinquièmes du territoire, ne laissant empiéter les autres familles qu'à la périphérie comme on l'a vu à propos des lan­ gues nilo-sahariennes et bantoues. En nombre de locuteurs maternels elle rassemble la grande majorité des populations. Enfin, le sango,

qui est d'usage véhiculaire sur la quasi-totalité du territoire, fait aussi partie de cette famille.

La famille se divise en deux branches, la branche adamawa et la branche oubanguienne. Nous réservons le code 4.. aux parlers de la branche adamawa. Ils sont peu nombreux en RCA (et selon le critère de l'intercompréhension, ils appartiennent à une seule et même langue), cette branche étant surtout implantée, comme le suggère sa dénomination sur le plateau de l'Adamaoua et dans ses abords immédiats, donc au

Cameroun, au Nigéria et marginalement au Tchad. Greenberg fractionne la branche adamawa en quatorze groupes

coordonnés, ce qui n'est de toute évidence qu'une hypothèse minimale en l'état actuel des connaissances, peu développées, concernant cet ensemble de langues. En RCA la situation classificatoire est cependant très claire puisque n'est représenté qu'un seul groupe - celui qui

dans l'énumération de Greenberg porte le numéro six - et que, de sur­ croît toutes les variétés linguistiques sont si étroitement apparen­ tées, que nous sommes conduits à les considérer comme autant de dia­

lectes d'une même langue.

- 29 -

b) Liste

t4OO3

pana - pana, pondo - mbum, gonge - tali, kare

— 30 —

Zone 5 : les langues oubanguiennes

a) Introduction La branche oubanguienne est de loin l'embranchement linguis­

tique le plus représenté en RCA, à la fois en nombre de langues dis­ tinctes - nous en comptons dix-huit_en nombre de locuteurs et en ex­

tension géographique. Inversement c'est en RCA que se situe l'aire d'extension principale de la branche, même si elle déborde de façon plus ou moins marquée sur le territoire de chacun des états limitro­ phes. Notons cependant, pour dissiper une illusion d'optique fréquen­ te, qu'il se parle plus de langues "non-oubanguiennes" en Centrafrique (les listes ci-dessus en totalisent vingt-cinq) que de langues ouban­ guiennes (nous en compterons dix-huit, dont certaines, il est vrai, sont fragmentées en nombreux dialectes, telles le gbaya et les langues banda.

Les classifications les plus récentes, fondées sur les recher­

ches du LP 3-121 du CNRS répartissent les langues oubanguiennes en cinq groupes : - occidental (groupe gbaya-ngbandi-monjombo-sere) - central (groupe banda) - méridional (groupe zande)

- sud-oriental (groupe amadi) - sud-central (groupe mondunga)

Seuls

les trois premiers sont représentés en RCA, mais ce

sont les plus diversifiés et les plus importants en extension.

-31 -

[511]

gbaya

(= baya

< aut. anciens)

- kara - bokodo

(= bogoto = bokoto)

- lay - gbaya de Borro

(= gbaya de Bossangoa = gbeya) - bianda

- buli (= gbaya de Batouri)

- bokare (= bwakare) - suma

- gbanu - budigri

- gbagiri - gbaya de Boda - gbaya de Mboundja

- 32 -

[512]

manj a (= manza = manj ia = mandjia)

- manj a - ngbaka-manja

- ngbaka-minagende - ali

- fiofi

(= mbofi = boffi

< aut.)

[513]

bangando - ngombe (= ngombe-kaka < adm.)

[520]

sango - ngbandi

(= sango riverain) - yakoma - sango (standard)

[531]

ngbaka-maBo

[ 532 ]

monj ombo (= monzombo < aut.)

[533]

gbanzili-kolaka

(= gbanziri-buraka

[ 541]

sere

< Dalby)

[5421

yaka - yaka

- ganzi

[ 550]

ngondi-est

[561]

nd i

(CZbanda > voisins non "banda")

- nd i - ka

- ngola (= ngura) - mbiyi

(= mbi) - maraba

(= moruba