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French Pages 487 [491] Year 2010
Revue de l'Orient Chrétien (1896-1946)
Revue de l'Orient Chrétien (1896-1946)
Volume 20 Edited by
René Graffìn
gorgias press 2010
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1
ISBN 978-1-60724-759-3
Printed in the United States of America
REVUE DE
L'ORIENT CHRETIEN DIRIGÉE P a r R . G R A F F I N e t F, NAU
DEUXIEME
SÉRIE
Tome X (XX)
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES : BARSAUMA, 'ABDIN, TALIA,
ABRAHAM YARET ASIA,
DE
LA H A U T E
L'ALEXANDRIN, PANTALEON,
M O N T A G N E , S I M E O N DE
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(1) Voyez ROC., 1913, p. '¿70, 379; 191-1, p. 113, '¿78, 414. (2) Manuscrit du British Museum, Add. 12174, fol. 411 , écrit en 1197.
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REVUE DE L ' O R I E N T
CHRÉTIEN.
Ensuite, histoire des belles actions de saint Mar Jacques, moine solitaire, égyptien et reclus (1). Puisque nous nous sommes adonnés à écrire de n o m b r e u x discours, avec le secours des saints et l'appui de la grâce de Notre-Seigneur JésusChrist... Après la mort de Constantin, e m p e r e u r fidèle, fils de Constantin, e m p e r e u r fidèle et victorieux, et le décès de Mar Eusèbe de Césarée, chef des évèques, et de tous les évêques qui étaient avec lui; alors r é g n a Julien, l ' e n n e m i de la vérité. Il y avait à la porte d'Alexandrie la Grande u n petit m o n a s t è r e où il y avait cinq moines solitaires; le p r e m i e r était le bienheureux Jacques, puis Marc, Elisée, Joseph et Isaïe.
Quand ils apprennent les mesures prises par Julien contre les chrétiens, ils songent à s'enfuir. Ils consultent le Seigneur et un ange leur dit d'aller au désert. j^t-i^n-aî^x
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11 y avait u n e voie désertique qui conduisait d'Alexandrie à Mârîà, le chemin était d'environ cinq jours. Au milieu de ce désert, il y avait u n e tour construite par u n moine n o m m é Gabriel, dont la h a u t e u r dépassait trente coudées, et il l'avait n o m m é e « la tour des reclus ». La porte était au milieu et, lorsqu'un homme voulait y monter, (Gabriel) lui jetait u n e (1) Cf. P. 0., X, 86, 112, 131 (au 18 septembre).
RÉSUMÉ
DE
MONOGRAPHIES
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SYRIAQUES.
échelle et l'introduisait ainsi. Comme des caravanes passaient par cette route déserte et qu'il n'y avait pas d'eau, elles creusèrent trois puits aux environs de cette tour pour abreuver les hommes et les troupeaux. Lorsque les bienheureux eurent quitté leur monastère et marché durant trois jours et trois nuits dans cette solitude, ils arrivèrent près de la tour et s'assirent.
Gabriel leur jette l'échelle et les fait monter près de lui. II leur montre le tombeau qu'il s'est creusé et leur dit qu'ils sont envoyés pour l'enterrer. Il m e u r t . Ils restent là trois a n s , ils boivent l'eau du puits et le lait des animaux sauvages qui venaient boire sans se nuire entre eux. Il passait aussi des caravanes (nw), mais ils n'en acceptaient que ce qui servait aux saints mystères. Un jour ils ont le désir de voir u n saint homme d'Alexandrie nommé Moyse et aussitôt Satan prend la i'orme de Moyse et vient les trouver. Il leur dit : yo^oot
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Si vous étiez vraiment des moines, vous ne m e demanderiez pas ainsi, parce que les œuvres du moine le font voler en un instant d'une extrémité à l'autre de la terre. Maintenant, si vous êtes des moines, levez-vous pour aller où vous voulez.
Satan s'informe de ce qu'ils font, leur apprend quels p s a u mes ils doivent réciter, et ils {'écoutent dans l'espoir d'arriver aussi à pouvoir voler. Jacques s'aperçoit qu'ils ont eu affaire au tentateur et il le dit aux frères. Satan vient et dit qu'il va leur montrer tout ce qu'il y a de beau au monde : « Voici que je vous amène Mar Cosme ( i ^ . ^ ) patriarche d'Egypte, et tout son concile (u»o>ajjaro) avec lui » (1). (1) Des idées analogues avaient cours chez les moines euchites d'Edesse, voir Philoxène, lettre à Patricius, éditée et traduite par M«' Rahmani, Studia syriaca, IV, 1908 et 1909. Cette lettre a été traduite en grec et éditée parmi les œuvres d'Isaac deNinive, Leipzig, 1770, p. 540. — Le premier patriarche égyptien
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REVUE DE L'ORIENT CHRÉTIEN.
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Et il commença à faire passer u n e illusion devant eux et ils virent le désert et les patriarches et les évoques revêtus de leurs habits avec leurs ornements et leurs mitres, devant des tables chargées de tous les mets délicats de l'univers, et des disciples et lin peuple nombreux les servaient.
Le patriarche prend la parole. Ils font'un. signe cle croix et tout disparaît. D'autres visions suivent : un roi et sa cour, des animaux effrayants; des femmes; des mets; des fleuves; des arbres; la mer; des poissons; des chars; des animaux monstrueux; les hommes repoussants qu'Alexandre a vaincus dans le nord. Jacques ramène les moines à leurs anciennes pratiques de prière et ils sont deux ans sans revoir le clcmon. Un ange ordonne alors à Jacques d'aller à Amid. Il quitte ses compagnons et part. Il marche sur la mer et voit un navire, il y entre et demande aux matelots où ils vont. Ils lui répondent qu'ils vont à Tarse et un 'vent violent les porte aussitôt dans cette ville. Il y avait là un jeune homme jeté hors de la ville parce qu'il souffrait d'un ulcère fétide; Jacques le guérit. Le jeune homme se nommait Antoine (^-m), il se joint à lui. Quand ils arrivent à Amid, le chef de cette ville, un romain nommé Anthime ( ^ q ^ m ) , qui était parent ( o d e l'empereur fidèle Théodose, avait un fils possédé du démon qui errait dans les villages et les montagnes. Jacques et Antoine le rencontrent, le guérissent et le conduisent à Amid. Anthime les reçoit; ils font de nombreux prodiges. du nom de Cosme semble avoir vécu vers 727, cf. Fabricius, Bibl. graeca, t. IX, p. 499, ce qui donne un terminus a quo pour la rédaction de la présente histoire.
RÉSUMÉ
DE
MONOGRAPHIES
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RÉSUMÉ
DE M O N O G R A P H I E S
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SYRIAQUES.
qui était très riche et n'avait qu'une nommé Gousan fille unique. Celle-ci s'éprend de Halâ et lui demande de la prendre pour femme. Il résiste à toutes ses instances. Elle a commerce avec un serviteur de son père, elle conçoit un fils qu'elle cherche à. faire périr, mais elle n'y réussit pas. Elle l'enfante et dit qu'il est de Halâ. Le père emmène ses serviteurs pour mettre à mort les solitaires. Tout le monde se réunit, y compris le chef [ ^ t ) Rufus (^^oi) et l'évèque Benjamin. Jacques prend l'enfant et l'adjure de parler. Celui-ci dit à son grandpère : « Ta fille a dormi avec Décius ton serviteur et c'est de lui que je suis. » L'enfant révèle encore l'endroit où se trouve caché l'argent que la fille a volé et donné à Décius. «ot
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Le chef Rufus ordonna d'amener la jeune fille et Décius et il les fit jeter dans une citerne vide qui était au-dessus du monastère et on les lapida avec de grosses pierres et on la nomme « citerne de Décius » jusqu'aujourd'hui. On chassa Gousan du village et il descendit dans la plaine qui est au nord et il y construisit un village et il y demeura.
La renommée de Jacques se répandit partout. Halâ fit vœu de ne plus jamais parler à une femme. Il quitta son maître et bâtit un monastère qu'on nomme jusqu'aujourd'hui monastère de Mar Halâ. Après avoir été reclus pendant trente-deux ans, Jacques tomba malade. Il fit ses recommandations à Daniel, puis -« sortit et s'assit sur la porte de sa cellule selon sa coutume de chaque jour »; il adressa la parole à la foule qui s'était réunie; il demanda à Dieu de bénir quiconque prierait, veillerait et prendrait une bénédiction de ses os ^ Il mourut le 20 Elul (septembre) l'an 732 d'Alexandre (421). On le veille trois jours et trois nuits et on l'enterre dans le
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REVUE
DE
L'ORIENT
CHRÉTIEN.
temple. Il opère des prodiges, on apporte des présents et Daniel en profite pour embellir le monastère. .JK^>o»QLioo
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Lorsque le bienheureux Daniel vit que les dons et les présents étaient nombreux, il commença à orner le monastère, il y fit de nombreuses constructions et lui acquit de nombreux biens : des serviteurs, des servantes, des bêtes de somme, des ânes, des brebis, des bœufs innombrables. 11 y mit avant sa mort cent frères pour porter les fardeaux ; il y planta de nombreuses vignes, et le monastère s'enrichit beaucoup et sa renommée se répandit; il acquit de nombreux villages, et beaucoup de prodiges eurent lieu par les mains de saint Mar Daniel. ... Que Dieu, par les prières et les supplications de tous les saints, fasse régner la paix et le salut par tout le monde ainsi que dans les églises et dans ses saints monastères. Que cela ait lieu en perfection, par les prières de tous les saints. Amen... Fin de V histoire de saint Mar Jacques le reclus. Que sa prière soit avec nous. Amen.
RÉSUMÉ
VI.
—
DE M O N O G R A P H I E S
HISTOIRE QUI
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Ensuite histoire — c'est-à-dire martyre — de saint Mar Romanus l'illustre, et de l'enfant qui fut martyrisé avec lui. Aux j o u r s de l ' e m p e r e u r Dioclétien et de son g e n d r e Maximien, l ' é p a r (1) Add. ms. 12174, énorme manuscrit écrit en 119?, au monastère de Barsauma près de Mélitène, sous la direction de Michel le Syrien, fol. 299\ — Romanus figure au 18 novembre dans la plupart des calendriers syriens, cf. P. 0-, X, p. 148, au mot Romanus. — Il figure aussi à cette date dans le martyrologe romain.
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DE
L'ORIENT
CHRÉTIEN.
que (gouverneur d'Antioche) se nommait Asclépiade et voulait entrer à l'église et persécuter les chrétiens. Le bienheureux Romanus commença par faire des recommandations aux fils de l'église et aux sous-diacres qui se tenaient aux portes, et il leur dit : « Levons-nous et soyons fermes, comme des hommes courageux, et ne permettons par que l'éparque Asclépiade entre à l'église. » Lorsque l'éparque Asclépiade l'apprit, il commanda aussitôt d'amener Romanus devant lui ; il s'assit sur son tribunal et il fit comparaître Romanus. La cohorte dit : « Voici Romanus. » L'éparque Asclépiade dit à Romanus : «Mauvais coupable, quelle était ta mauvaise .pensée quand tu as donné ces ordres à l'église? » Romanus dit : « l i n e convient pas que tu entres dans l'église du Christ, non parce que le temple du Seigneur serait souillé, mais de crainte que, dans ton audace, tu ne tentes de faire quelque chose d'inconvenant dans le temple du Seigneur. »
Ils discutent longuement, puis Romanus dit de faire venir un enfant et de lui demander quelle est la vérité; il fera ce que l'enfant dira. On amène un enfant pris sur la place publique. L'enfant dit qu'il faut adorer Celui qui a créé le ciel et la terre par le moyen de son fils unique. Sa mère, qui était chrétienne, le lui avait appris. On torture l'enfant ainsi que Romanus, on les mène en prison et le juge ordonne d'allumer un feu pour brûler Romanus, mais la pluie éteint le feu. On tue l'enfant, on fait venir de force le médecin Ariston (yc^aoii) pour couper la langue de Romanus; celui-ci n'en continue pas moins à parier. Le juge reproche à Ariston de n'avoir pas coupé la langue à l'intérieur. Le médecin répond qu'il l'a fait et qu'un homme ordinaire serait déjà mort. Il le montre en coupant de la même manière la langue d'un porc qui meurt aussitôt. Le juge annonce tout cela à Maximien qui ordonne d'étrangler Romanus en prison ; ce qu'on fait. ^—.tJiJk^ • j - m . i J ^ J L i o K i ^ r o a i i o o i J j l s q ^ I i^!
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Desinit : Le couronnement du bienheureux Romanus eut lieu le 18 du second Tichri (novembre) ; des hommes justes l'enterrèrent en secret. Que sa prière soit avec nous. Amen.
RÉSUMÉ
DE
MONOGRAPHIES
15
SYRIAQUES.
Fin de l'histoire de saint Mar Romanus. Que sa prière nous soit un mur dans les deux mondes.
VII.
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HISTOIRE
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Ensuite, histoire du saint aux belles actions : Mar Taliâ. Que sa prière soit avec nous. Incipit : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, une nature, une essence, un vrai Dieu non créé et non fait En l'an 732 (421) dans la ville de Cyr, au pays de Syrie (Scham) où régna le roi David, il y avait un homme nommé Sabelliâ; sa femme se nommait Schafirâ (belle), et tous deux craignaient Dieu.
Us n'avaient pas cl'enfant et en demandaient un au temple du martyr Mar Talil Après cinquante-deux ans, ils ont un fils et une révélation leur apprend qu'à l'âge de deux ans il tuera les rois impies et détruira leurs idoles. On le nomme Taliâ, et les parents racontent cette vision. 01V-»;
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Le bruit en arriva au gouverneur Alexandre, qui arrêta Taliâ et ses parents, et les conduisit à la ville de Djebel (Byblos) qui est sur le rivage de la mer.
On emprisonne les parents et on mène l'enfant devant le (1) Ms. add. 12174, écrit en 1197, fol. 426 à 430. Taliâ signifie « enfant ».
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DE
L'ORIENT
CHRÉTIEN.
juge; aussitôt soixante idoles, qui étaient clans un grand temple, tombent. Le juge et l'enfant dialoguent. On jette Taliâ clans une fournaise et aussitôt la fournaise et la maison sont remplis d'eau. Le juge lui dit : « Tu es un magicien ! » Taliâ fait semblant de vouloir sacrifier aux dieux; on l'annonce partout, on se réunit, et Taliâ fait tomber les idoles et elles se réduisent en poudre. Le juge l'envoie en prison et fait lapider ses parents. Les portes de la prison s'ouvrent, et Taliâ en sort pour aller braver le juge jusque clans sa chambre à coucher. On constate que les portes n'ont pas été ouvertes et le juge ordonne de scier Taliâ en trois morceaux. On le jette en dehors de la ville. Des pêcheurs le trouvent et disent : «N'est-ce pas celui-là que le juge a fait scier aujourd'hui? » Ils se convertissent; ils se nommaient Lîqôs (j>»mA) et Malîs On les conduit au juge. Dès leur entrée, le juge est aveuglé. On va chercher cles médecins à Tarse {^^>••4) et à Antioche qui ne peuvent le guérir. On torture encore Taliâ en vain. On coupe la tète des deux pêcheurs et on jette leurs corps clans la mer le 7 du mois de Ab. On prépare de nouvelles tortures pour Taliâ; il prédit que tous les pays qui l'honoreront seront bénis par Dieu. On lui donne six coups d'épée du côté droit et six du côté gauche. Il meurt, et on jette ses os hors de la ville ; mais un fidèle nommé Hakimâ les porte chez lui, clans la ville nommée Rômaniâ il bâtit 1111 temple en l'honneur du saint. Taliâ fut couronné le 8 ab; ses os sont conservés jusqu'aujourd'hui dans la ville de Romania. JK-ooio
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Fin de Vhistoire de saint Mcir Taliâ, martyr illustre, et de ce qu'on peut écrire de ses souffrances. Que, par ses prières, quiconque lira ce livre trouve miséricorde. Amen.
RÉSUMÉ
VIII.
JUO.\
DE MONOGRAPHIES
—
HISTOIRE
DE M A R A S I A
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Ensuite, histoire du saint, du solitaire parfait et ascète revêtu de Dieu. Mar Asia. Que sa prière soit avec nous. Seigneur, bénis(-nous). Incipit : Mes frères, venez louanger le maitre cles louanges, celui qui t créé le inonde dans sa Providence Mar Asia était d'illustre famille. Ses parents habitaient la grande ville à'Elipidia. Il était renommé près de l'empereur Théodose, l'empereui fidèle et grand et craignant Dieu Son père se nommait Panthèros e' sa m è r e Gorgonia; et ils étaient justes devant Dieu.
Ils n'avaient pas d'enfant; ils ont enfin l'idée d'aller « prier au saint temple de Mar Jean-Baptiste ». Ils s'y rendenl avec des dons et des présents, sont bien reçus par « le saint qui faisait le service dans ce temple » et adressent de longues prières à saint Jean-Baptiste, pendant trois jours, puis ils retournent à leur ville. Ils ont un fils et veulent le porter à (l) Ms. du Britisli Muséum, add. 12174, écrit eu 1197, fol. 78". — Ce nom signifie « médecin ». — Cf. P. 0., X, p. 53, 64, 93, 108, 128 (au 15 octobrej. Sa légende a des traits de celle de saint Alexis et de saint Paul de Thèbes. En tout cas, il est inexact qu'Asia soit Pantaléon (Pantaléémon) comme le porte un texte syriaque, ibid., p. 64, note 21. Nous le montrerons en résumant plus loin la légende cle Pantaléon. La légende d'Asia (le médecin) est de tournure syrienne ; celle de Pantaléon est grecque. OHIENT CHRÉTIEN.
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nouveau au temple de saint Jean-Baptiste pour lui donner le signe du baptême et le sceau du ¡¿ûpov. Un anachorète du mont Sinaï, nommé Marc, reçoit l'ordre, par révélation, d'aller lui donner la paix et de le nommer Asia, parce qu'il fera beaucoup de guéri sons. Il s'instruit. Quand il a quinze ans, on lui choisit pour femme, suivant l'ordre de l'Église, la fille d'un éparque; elle se nommait Oronia ()-«>•()• Le Saint-Esprit se révèle alors à lui sous forme de feu ardent, et il quitte -la maison de ses parents, vêtu de soie, ceint d'une ceinture d'or ornée de pierres précieuses. Il descend au rivage de la mer et demande à la traverser. A la vue de son costume, le nautonier ( i ^ ) le prend pour un fils de roi. Il donne son vêtement pour prix du passage. Ils vont vers Jérusalem. Ses parents viennent le réclamer, mais le nautonier, comme il en a reçu l'ordre, dit qu'il ne l'a pas vu. Asia prie à l'endroit où le Christ avait été crucifié et prend l'habit monacal. Il passe là cinq mois. ¡O .j,&v.it.iy£> jîSJiaoj ^-rfXo}.^ JJ|.iOÔ
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Il parcourait ces saints lieux et il y priait. Il alla encore où (le Seigneur) bénit les sept pains, et il alla à cette chambre élevée (cénacle) où Notre-Seigneur fit le repas (la Cène) avec ses disciples. Après qu'il eut prié dans tous ces lieux, il voulut en partir pour aller au mont Sinaï et prier à l'endroit où la gloire du Seigneur était descendue sur la montagne.
Il vient à un monastère où il y a dix frères, y reste quelque temps, puis veut aller au désert. Il va alors au Sinaï et y trouve une caverne clans laquelle demeurait un bienheureux nommé Mar Dimit -p») que des lions venaient servir. Ils prient ensemble et Asia y demeure dix jours; puis il va se faire une habitation clans un trou (muu> ^ à une parasange de Dimit. Il demeure dix ans sur cette montagne, et Dimit l'appelle alors pour qu'il l'enterre après sa mort. Il n'avait pas d'outil,
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES
SYRIAQUES.
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mais les deux lions qui venaient constamment près de Mar Dimit arrivèrent à la caverne, se lamentèrent et creusèrent une fosse. Asia veille Dimit pendant trois jours et l'enterre. Les démons viennent le tenter. Il demeure encore quinze ans en cet endroit. Il se rend ensuite à un village n o m m é e (Sanclaq). Sa renommée s'était d'ailleurs répandue tout autour du Sinaï. On le reçoit avec joie. Les habitants avaient subi la grêle et le chef du village était mauvais. Asia le reprend et il se fait chrétien. Il va àla ville nommée Apamée(u*=^°i). L'évêque de cette ville le reçoit volontiers. Il y avait un temple d'idoles avec 170 prêtres. Asia prie, et le temple brûle; il baptise les prêtres des idoles et leur famille, soit près de 500 personnes. Il se dirige vers Antioche. En route, il guérit un aveugle et d'autres malades dans le village de Gandris ( . « u ^ l . Près d'un autre village il guérit un jeune homme qui demeurait constamment dans le cimetière. Il rencontre un messager du roi des Perses qui allait conclure la paix avec l'empereur .des Romains. Le messager tombe comme mort. Asia bénit du baume (P-U.), le met dans de l'eau, oint le messager et le guérit. Celui-ci raconte tout cela au roi des Perses dont le fils, nommé Hormizda (i.^îoo,), avait reçu de nombreuses blessures. Les Perses conduisent Hormizda près d'Asia. Tout le pays ¿'Antioche s'effraie, mais le saint empêche les guerres et il guérit le jeune homme avec du mis dans l'eau dont il l'oint ensuite. Il ne veut rien accepter, « sinon une pomme d'or et un vêtement ( r i>oj~), et il les envoya pour qu'ils fussent sur la table de vie (l'autel), à Jérusalem ». Asia circula au pays et'Antioche G-è^O- Une femme avait bu du vin et, pendant qu'elle dormait, un serpent lui était entré dans la bouche. Le saint lui fait boire de l'eau dans laquelle il avait mis du baume et le serpent sort. Dans un autre pays (I*IJ) nommé Tagra (i^), un animal causait des ravages. Asia dit aux habitants de faire une croix avec l'eau mélangée de du côté par où vient l'animal. Ils le font et trouvent le monstre déchiré de bout en bout. Il guérit une femme hydropique, en lui faisant boire de l'eau mélangée de
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DE
L'ORIENT
CHRÉTIEN.
Il forme ensuite le projet de se rendre au pays éloigné de (Qloclia), qui était alors dévasté et désert. On n'y trouvait que cles moines qui y avaient de grands couvents. Il y demeura longtemps; puis l'empereur fidèle Théodose le fit appeler à l'occasion de sa fille qui était possédée du démon (1). Quand ils viennent au pays des Romains, à une ville nommée Nicomédie, on lui apporte cles malades de tout genre qu'il guérit. Il se remet en route. L'empereur et toute la ville sortent au-devant de lui. Il guérit la jeune fille. L'empereur et l'impératrice veulent le retenir, mais il s'embarque et regagne son monastère. Il y demeure un mois, et la ville d'Antioche se rejouit ainsi que tous les pays des environs. Il fait ses dernières recommandations et m e u r t . . . J - . i j .. 0 . - ^ . 0 )
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RÉSUMÉ
IX.
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(6) M. à m. : ayant commencé. (7) Texte : Lire : l / ^ X . (8) Texte : hfi-I •J.VGao-, Lire : '¡xt\:l-Wi°oo-.
(9) M. à m. : se lient debout pour. (10) hii-i-mT+'f» signifie examiner soigneusement. (11) M. à m. : tout.
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REVUE
DE
L'ORIENT
CHRÉTIEN.
Lorsque les Lévites eurent péché, c o m m e les autres e n f a n t s d ' I s r a ë l , et e u r e n t adoré les idoles (1), le Seigneur se f â c h a contre eux et (F. 74 v° b) voulut les anéantir d ' u n seul coup. Il a p p a r u t à Moïse. Il descendit vers eux et leur dit : Que chacun prenne son épëe et tue (2) (son) voisin (3) ! C'est ainsi qu'il leur o r d o n n a , parce qu'ils avaient souillé le r è g l e m e n t du tabernacle qu'il leur avait d o n n é à exécuter sur la t e r r e . C'est le tabernacle dans lequel il a habité avec les h o m m e s . 7. Lfi D É C A L O G U E . — En effet, il a écrit en lui les dix paroles de j u s t i c e , de ses m a i n s saintes. La p r e m i è r e de toutes (les paroles qu'il) a dites (est) : Honore et aime le Seigneur, ton Dieu, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence. (F. 75 r° a) Aime ton prochain comme toi-même. Honore le sabbat du Seigneur, Ion Dieu. Ne tue pas d'âme. Ne va pas vers la femme d'un homme. Ne vole pas. Ne sois pas faux témoin. Ne parjure pas le nom du Seigneur. Ne fornique pas. Ne désire pas le bien de ton prochain : (le bien) que ton prochain a acquis vraiment (4). 8. CANONS PÉNITENTIELS. — Au sujet de l'amour des h o m m e s vous avez la science. Donnez (aux pécheurs) la pénitence (5), selon (ce) qu'ils ont fait. Que la f e m m e qui a u r a épousé deux f r è r e s soit excommuniée (6), et que l'homme aussi qui aura épousé d e u x s œ u r s (7) soit e x c o m m u n i é ! (F. 75 r° b) (8) (Que la f e m m e ) qui se sera m o n t r é e jalouse et q u e (celle qui) a u r a r e n d u odieux ses (9) p è r e et m è r e (soient soumises à la p é n i t e n c e ) ! A celle-ci et à celle-là on r e m e t t r a (10) (leur p é c h é , si) elles ont fait pénitence. (Le pécheur) sait (11) qu'on lui r e m e t t r a la pénitence, afin qu'il r e n t r e (12) (dans la c o m m u n i o n de l'Église). 9 . V I R G I N I T É , FIANÇAILLES ET MARIAGE. — Enseigne aux vierges qui n'ont pas épousé de g a r d e r l e u r virginité comme la pupille de l'œil. Que l'homme forme son fils et que la f e m m e forme (13) sa fille! Qu'ils ne plai(1) désigne les idoles sculptées. (2) Lire ,-'l-A au lieu de ,e - ( s ) t o [ p G
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LES M S S .
ÉTHIOPIENS
DE M.
É.
83
DELORME.
le Seigneur prit un peu de poussière. Il lui clit : « Croîs et multiplie-toi. » Elle crût et se multiplia, sur la pensée que pensa le Seigneur. c ) L ' É L É M E N T DU V E N T .
(F. 35 r° b, in fine)
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s Trflf.JWMbC •• b ÏV-il s tofrg- : ô * ')I7-ÏÙ : M : ilrfV'/f* : A i* •• K r h # Lorsque les anges regardèrent les miroirs (qui se trouvaient) dans leurs ma ins et virent le nom (clu, Seigneur) trin (et) saint inscrit (et) gravé en eux, ils exultèrent, se réjouirent et dirent : « Saint est le Seigneur, un. Saint est le Fils, un. Saint est VEsprit-Saint, un. » Ils élevèrent leur voix, en une allégresse extrême (3). Or ceci eut lieu à la troisième heure clu premier jour saint. 4 , Q U A T R I È M E H E U R E ( f o l . 3 8 r ° a à f o l . 3 8 r° b ) . L ' E s p r i t - S a i n t revêt les C h é r u b i n s .
(1) M. à m. : type. (2) SI. à m. : le trône du Seigneur. (3) M. à m. : dans l'allégresse extrêmement.
86
REVUE a)
DE
L'ORIENT
CHRÉTIEN.
INCIPIT.
(F. 38 r° a, in meclio) ojJîôSÎ s ¿m'U.ti :
• hA(lfia*>- '
AÎ1.4-ÎIA i (1) WTfchl - hô.iVH' ---En Saint revêtit les Chérubins qui sont remplis B)
outre, l'Espritd'yeux...
DESINIT.
(F. 38 r° b, in initio) A i " • hih-ï':
mh'/ • 'IVM-
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¿-i\ù:i- • K9°ù
-¡: Ceci eut lieu et la quatrième
heure du premier
jour. 5. CINQUIÈME HEURE (fol. 38 r° b). L'Esprit-Saint revêt les Séraphins. — Morceau cité in
ex-
tenso, à titre de spécimen. (F. 3S r° b, in initio)
: ^¿M *• fy-H-tl •
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: A'(\ frUU'W' ! 'fiC/Ç'"t !
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mhùtt
: àù'l-^r ath'V/-f-0°~ : SiKVH:»'«»-
! -tlCW-ï
i m/M' •> h ifiV.- l* ••
'ilC'/Ç'l- : iii'fli* î (2) h^ llVi'd»- 3 a>ot>?t'eh,;H
: hùft i © A f l »
: fhA-û/r ! iltm • / » f c f l : fril/h. : ( ¡ H u h f ' V •• ¿ S M ivyAhâ- •• 'hn.ti s'h'in.kihhj:
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: ailAh, ! ïrjÇ : iD£tï£-ir. • (S) : mWi : foan'll : TH-" ï l\'>Th Ûnr> ••
7\'J"ùà'î' i En outre, VEsprit-Saint revêtit les anges : tous les Séraphins de leurs vêtements de lumière, les ceignit de leurs ceintures de lumière et mit les bâtons de lumière dans leurs mains et les miroirs aussi. Lorsque les Séraphins regardèrent le nom (du Seigneur) trin, ils glorifièrent, exul(1) L a lettre i . est en surcharge.
(2) Dit.tologie. (3) Ris. : ?.Ù '
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GRÉBAUT.
LA DISCUSSION D'UN MOINE ANTHROPOMORPHITE AUDIEN AVEC LE PATRIARCHE THÉOPHILE D'ALEXANDRIE EN
L'ANNÉE
399.
Il est raconté dans la vie d'Aphou, contenue dans le Papyrus III du Musée Égyptien de Turin (1), que ce moine descendit un j o u r à Alexandrie, après avoir entendu lire la lettre festale du patriarche Théophile, pour inviter celui-ci à inspecter l'orthodoxie. Comme l'a reconnu Revillout, l'épisode se rattache à la controverse bien connue de l'anthropomorphisme qui divisa l'Eglise d'Égypte aux environs de l'an 400. Il nous a paru bon de revenir sur ce document dont on n'a fait que signaler rapidement l'importance, parce que ce texte, qui revêt un caractère particulier de précision et de vérité, apporte à l'historien des détails inattendus et indubitablement authentiques : il fait surgir à la lumière de l'histoire dans la personne d'Aphou un dernier survivant de cette forme primitive de l'hérésie anthropomorphite, l'audianisine; il ajoute aux dires des historiens grecs et latins des précisions nouvelles, tant sur les circonstances qui entourèrent la conversion de Théophile que sur les idées de l'archevêque à la veille de cette conversion; il livre enfin la synthèse la plus élevée qui soit encore connue de l'hérésie anthropomorphite. Le papyrus du musée de Turin qui a conservé l'histoire d'Aphou appartenait à la collection de Drovetti, ancien consul (1) La partie du papyrus qui contient la vie d'Aphou a été publiée une première fois en 1883, mais sans traduction, par R E V I L L O U T , La vie du bienheureux Aphou, évêque de Pemdjé (Oxyrinque), dans la Revue Êgyptologique, t. 111, p. 27 sq. En 1885, Francesco Rossi en donna une nouvelle édition accompagnée d'une traduction italienne : Rossi, Trascrizione di tre manoscritti copti del Museo egizio di Torino, Memorie della R. Accademia delle Scienze di Torino, Série II, t. XXXVII. Nous suivons dans le fragment publié ci-dessous le texte còpte établi par F. Rossi, en tenant compte de la restitution d'un passage mutilé indiquée par 0 . V O N L E M M , Koptische Miscellen. XLIV zur Vita des h. Aphu Bulletin de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, VI6 série, t. II, 1908, p. 596-598.
DISCUSSION
D'UN
MOINE
AUDIEN
AVEC
THÉOPHILE
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général de France en Egypte (1). Il comporte trente et un feuillets, non paginés, écrits en belle onciale de six millimètres de hauteur. Envoyé d'Egypte à Turin dans une caisse avec les autres papyrus de la m ê m e collection, il arriva, comme du reste tout le précieux envoi, en fort mauvais état; mais l'illustre Peyron sut réparer le désastre, réunit les f r a g m e n t s de papyrus, les colla sur papier transparent et divisa le tout en sept codices, suivant le contenu des f r a g m e n t s . La vie d'Aphou fut ainsi classée dans le Papyrus III, entre un panégyrique de saint Jean-Baptiste et des actes de la martyre lierai (2), avec lesquels elle n'a du reste aucune relation. Aucun renseignement n'a été publié sur la provenance du papyrus ni sur sa date. Quoi q u ' i l - e n soit, le papyrus porte en lui-même un cachet indubitable d'historicité qui en fait un document de premier ordre pour l'histoire de l'anthropomorphisme : tandis que l'exposé des idées débattues concorde dans les .détails les plus minutieux avec ce que révèlent les historiens ecclésiastiques de la controverse, l'auteur du récit ignore la controverse elle-même : il a perdu la clé de ce qu'il rapporte si exactement et cette exactitude aveugle prouve qu'il met en oeuvre un document fort bien renseigné, peut être même le procès-verbal de quelque notaire épiscopal qui assista à l'entretien d'Aphou avec l'archevêque Théophile (3). Aphou était originaire de Pemdjé (Oxyrrhinkhos), en HauteÉgypte (4). Cette ville, située sur le Bahr-Yousouf, était alors (I) Rossi, Trascriziune cli alcuni testi copli, Mem. délia R. Accademia delle Scienze di T o r i n o , Série II, t. XXXVI, p. 89. ('¿) PEYRON, Lexicon coplicum, pp. xxv-xxvt. (3) L ' a u t e u r du p a p y r u s , s'il c o n n a î t le f a i t matériel de la descente d'Aphou à Alexandrie, en i g n o r e la p o r t é e : il ne se doute pas que son b i e n h e u r e u x va d é f e n d r e u n e thèse h é r é t i q u e ; il n e s o u p ç o n n e pas toute l'ampleur de la discussion et la r é d u i t à u n e q u e s t i o n privée d'exégèse; il n e c o n n a î t pas la f o r m e concrète et populaire de la controverse, la question de savoir si, oui ou non, Dieu a des pieds et des m a i n s ; il i g n o r e les qualificatifs d'« origênistes » et d'« a n t h r o p o m o r p h i t e s » que les m o i n e s s'envoyaient si volontiers à la tète l'un de l ' a u t r e . Dans ces c o n d i t i o n s les détails qu'il d o n n e , s'ils r e p o r t e n t v r a i m e n t au sein d e cette discussion a n t h r o p o m o r p h i t e tombée d a n s l'oubli, p o r t e n t p a r le fait m ê m e l e u r cachet d ' a u t h e n t i c i t é : le scribe n e les eût pas inventés p u i s qu'il n e les c o m p r e n d plus, et s'il les r e p r o d u i t avec une exactitude aussi f r a p pante, c'est que nécessairement il s'est d o c u m e n t é à u n e source a n c i e n n e et bien i n f o r m é e . (4) Le p e r s o n n a g e d'Aphou n'est p a s u n i n c o n n u d a n s la l i t t é r a t u r e p a t r i s -
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le siège d'un évêché et elle possédait de très nombreux couvents, comme le raconte l'Itinéraire des pèlerins de 394, traduit par Rufin(l). De l'enfance d'Aphou le papyrus ne dit rien; il se contente de décrire en une phrase son adolescence : « Il avait d'aborcl été sous la direction d'hommes distingués et croyants (svurràç) qui formaient quelques élèves à la vie de disciples ([¿aôvjT^ç) des Apôtres (à oç) et il suivit ( â v a u T p é œ e i v Y.cni) leur vie ((3ioç) austère (o-sjj.vg«;). Mais lorsque ceux-ci se furent endormis, il resta seul, ne connaissant qu'un frère qui apprenait avec lai le moyen d'aller au ciel (2) ». C'est alors qu'Aphou se retira au désert : il y resta jusqu'au seuil de la vieillesse, vivant avec les buffles, comme le raconte complaisamment le papyrus. Aphou ne descendait à la ville qu'une fois l'an, pour entendre la lettre pascale, et, comme il entrait à l'église « en habit de campagnard (%aymô T
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v) de Dieu, — entendant par « cette faiblesse » nous autres qui la portons (oopcfv), nous autres hommes. Or lorsque le bienheureux Aphou entendit cela, il fut rempli [page. 7) du Saint Esprit et il partit (à*oo-/||j.Eîv) pour la ville d'Alexandrie, portant (çop'Eïv) une vieille tunique. L e bienheureux Apa Aphou se tint trois jours à la porte de l'évéché (s-rriay.or.iov), mais personne ne l'introduisit, car on regardait cet homme (1) Nous ne transcrivons pas régulièrement les mots grecs qui ne présentent aucun intérêt et qui se répètent souvent comme fj.axV) de Dieu, — ou (f\) d'un lépreux, ou d'un boiteux, ou (vj) d'un aveugle? L e bienheureux Apa Aphou répondit : Si tu profères de telles paroles, tu seras dans le cas de (page 11) t'inscrire en faux contre Celui qui a dit : Créons l'homme à ( x a r t i ) notre ressemblance et à notre image (stV.t&v). L'archevêque r é p o n d i t : Jamais de la v i e ! ( p ) févoiTo - ) mais (aXkâ) j e pense qu'Adam seul fut créé à sa ressemblance et à son image (sixwv). Quant aux enfants qu'il engendra après lui, ils ne furent pas la ressemblance de Dieu. Apa Aphou répondit : Et pourtant (m\ ju}*) quand Dieu a conclu alliance ( S i a e ^ ) avec Noé après le déluge (xa-ax).u(î(j.o'ç) il lui dit : Quiconque répandra le sang d'un homme, le sien sera versé à sa place, car l'homme a été créé à l'image (eîxcov) de Dieu. L'archevêque dit : Je crains de dire de l'homme, sujet à la maladie et à la (page 12) fatigue, qu'il porte (çopeïv) l'image du Dieu impassible (àratfijjç) et simple (eôtsX^î). Puisque l'homme s'assoit en société et se fait servir (ratpacxsuàÇeiv), comment concevras-tu Dieu avec la lumière véritable que personne ne peut approcher? Apa Aphou lui dit : Mais si tu dis cela; on dira du corps (aSpa) du Christ que nous recevons que ce n'est ( ! ) Mot à mot : « d'un Éthiopien ».
DISCUSSION D'UN MOINE AUDIEN AVEC THÉOPHILE D'ALEX. ouoq
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pas lui. Car les juifs diront : Comment se fait-il que tu reçoives du pain que la terre a produit et que l'on a cuit avec labeur, et qu'après cela tu croies en le recevant que c'est le corps (aSiij.a) du Seigneur? L'archevêque lui dit : Ce n'est pas de cette façon. Car c'est vraiment (àXrjOSç) du pain quand nous ne l'avons pas encore placé sur l'autel (8uac«atriptov) : lorsque nous le plaçons sur l'autel et que nous (page 13) invoquons (lww«Xitv) Dieu sur eux, le pain devient corps (affila) du Christ et le calice devient sang, selon qu'il a dit à ses disciples (¡xœOvjrifç) : Prenez el manges, car c'est mon corps (a ¿op. a) et mon sang, — et alors nous croyons. Apa Aphou lui dit : De m ê m e qu'il est nécessaire (àvaymtoy) de croire (ztarsûstv) ceci, il est nécessaire de croire son autorité (â?ouoia) : l'homme a été créé A la ressemblance et à l'image (EÎ/.iiv) de Lieu. Car Celui qui a dit : Je suis le Pain vivant descendu du ciel, est aussi Celui qui a dit : Quiconque répandra le sang d'un homme, le sien sera répandu à sa place, car l'homme a été crée à l'image ( e t x < i v ) de Dieu. Quant à la gloire de la grandeur (^'£00;) de Dieu, {page 14) qu'il est impossible que quelqu'un voie à cause de sa lumière
incompréhensible, et quant à la faiblesse et à l'imperfection
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CHRÉTIEN.
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MÉLANGES.
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II
LEQUEL DES IBN AL-'ASSAL EST L'AUTEUR DU NOMOCANON? Les Ibn al-'Assal vivaient au Caire au xm e siècle, époque où (1) « Écrivit àÉdesse, jusqu'à la mort de Tibère, en 14 livres. » Michel, Chronique, II, 356. — Il n'est pas impossible que Qoura ait donné Gouria dans le résumé arménien, bien que ce dernier soit censé avoir écrit jusqu'à Héraclius, ibid., I, 2. (2) « Daniel, fils de Moïse, du Tour 'Abdin, écrivit des récits qui imitent l'histoire ecclésiastique. » Michel, Chronique, II, 358. (3) Sur Thanimuz ou Adonis voir Dictionnaire de la Bible, par F. Vigouroux, t. V, 2144.
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Et dejmis Théodose le Jeune jusqu'à Justinien l'Ancien. Jean, p r ê t r e d'Antioche, qui est n o m m é Glybo ; Théodore, lecteur l'église de Constantinople; Zaeharie, évêque de Mélitène; Qoura Batna (1); Jean d'Asie et Daniel du Tour 'Abdiu (2). Fin de ces choses.
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II
LEQUEL DES IBN AL-'ASSAL EST L'AUTEUR DU NOMOCANON? Les Ibn al-'Assal vivaient au Caire au xm e siècle, époque où (1) « Écrivit àÉdesse, jusqu'à la mort de Tibère, en 14 livres. » Michel, Chronique, II, 356. — Il n'est pas impossible que Qoura ait donné Gouria dans le résumé arménien, bien que ce dernier soit censé avoir écrit jusqu'à Héraclius, ibid., I, 2. (2) « Daniel, fils de Moïse, du Tour 'Abdin, écrivit des récits qui imitent l'histoire ecclésiastique. » Michel, Chronique, II, 358. (3) Sur Thanimuz ou Adonis voir Dictionnaire de la Bible, par F. Vigouroux, t. V, 2144.
MELANGES.
la littérature arabe chrétienne était florissante en Égypte. Les écrits qu'ils nous ont laissés ont mis très haut leur réputation dans l'histoire de cette littérature. C'étaient trois frères : AlAs'sad Abou'l-Farag, Abou-Ishaq et As-Safi Abou'l-Fadâ'el Ibn al-'Assal. (Le P. Malon, Mélanges de la Faculté orientale de Beyrouth, an. 1906, p. 122). Le triste état de l'Église copte sous le patriarcat de Cyrille III (1235-1243) provoqua une réforme dans cette Église. De là, entre autres conséquences de cette réforme, la célèbre collection de Canons (Nomocanon), compilée par Ibn al-'Assal. D'aucuns, tels le grand J. S. Assemani (1), Et. Assemani (2) et Zotenberg (3), attribuent cette collection à AbouIshaq Ibn al-'Assal. D'autres, tel le savant orientaliste Ign. Guidi, l'attribuent à son frère Al-'Assad (4). Certains, enfin, comme le R. P. Malon (5) et M. le baron de Slane (6), désignent As-Safî Ibn al-'Assal comme auteur de cette compilation. La dernière opinion, à ce qu'il nous semble, est la seule vraie. Elle se trouve être étayée de bons documents historiques. En effet, 1°) nous avons vu à la Bibliothèque Vaticane un exemplaire de ce Nomocanon, daté de l'an 1050 clés Martyrs (1334 de l'ère chrétienne) (7), où nous lisons : Nous commençons avec l'aide et Vassistance cle Dieu à copier la collection de canons, que le Cheikh et le chef Vertueux, le docte et le travailleur A S - S A F Î IBN A L - ' A S S A L eut soin de compiler. 2°) Le célèbre écrivain copte Abou'I-Barakat, connu sous le nom d'Ibn Kibr et qui vivait au xive siècle, fait, dans son livre intitulé ¡ ^ . ^ t i^lklt ^ L ^ (le flambeau des ténèbres et l'explication du Ministère [ecclésiastique]), rémunération des titres du Nomocanon en question et témoigne que l'auteur en est A S - S A F Î Ibn al-'Assal (8). Ajoutez qu'Ibn Kibr avait quatre(1) Cf. une note écrite cle sa propre main au c o m m e n c e m e n t du Cod. Ms. Vat. Arab. 151 de la Vaticane. (2) Bibl. Med. Laur. et Pal. cod. Mss. Or. cat., pp. 98-100; cf. aussi A. Mai : Scriptorum Veterum nova colleclio, t. IV, p. 283. (3) Cat. des Mss. Syr. de la Bibl. Nat. de Paris, p. 171, n" 225. (4) Fetha Nagast Ctraduction italienne), 1" page de. l'Introduction, • (S) L. c. (6) Cat. des Mss. arab. d e l à Bibl. Nat. de Paris, n . 245. (7) Mss. Vat. arab. 492. (8) Mss. de la Vaticane, Vat. arab. 623, pp. 181-182 et 238.
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v i n g t - d i x a n s lorsqu'il m o u r u t en 1079 d e s m a r t y r s (1363 l'ère
chrétienne),
et son
extrême, je dirais
témoignage
décisive,
attendu
sera d'une
de
importance
qu'il devient
à tout
le
m o i n s c o n t e m p o r a i n d e s c o n t e m p o r a i n s cl'Ibn a l - ' A s s a i .
P. DIB.
III LES MIRACLES DU SAINT ENFANT CYRIAQUE
(Suite) (1)
TEXTE
suite) -YhTV,ih : MUbà s © A ^ - f t : «feC Ù