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French Pages 4 [6] Year 2002
La Miséricorde divine Ultime planche de Salut Nicolas JOURNÉ
■ Dimanche de la Miséricorde
■ Vénération de VImage ■ Chapelet ■ Heure de la Miséricorde ■ Diffusion du message
sainte Faustine de
■Jésus, j'ai confiance en Toi !
Préface du
Saint-Paul ÉDITIONS RELIGIEUSES
Père M.-D. PHILIPPE
LA MISERICORDE DIVINE Ultime planche de salut Le Dimanche de la Fête de la Miséricorde la Vénération de l’Image le Chapelet l’heure de la Miséricorde et la propagation du culte de la Miséricorde
* Présentation par Nicolas JOURNÉ
Préface du Père M.-D. PHILIPPE o. p. Fondateur de la Congrégation St Jean
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[2e édition] Saint-Paul Editions Religieuses 82, rue Bonaparte 75006 PARIS
PRÉFACE
ainte Faustine s’inscrit dans la grande tradition des saints et saintes qui, depuis l’Évangile de saint Jean, ont proclamé l’infinie Miséricorde du Cœur de Jésus. Ce petit livre, rédigé par Nicolas Journé, qui a si bien compris l’importance de ce mystère, nous rappelle le désir ardent de sainte Faustine de nous aider à pénétrer ce mystère et à en vivre ; il nous communique le plan d’une retrai te qui pourra nous aider à entrer plus profondément dans les désirs du Cœur de Jésus.
S
Toute la vie de sainte Faustine a bien été cela, et cette vie toute consacrée à la Miséricorde du Cœur de Jésus nous révèle ce qu’il y a de plus divin dans l’Évangile de saint Jean, l’Évangile de la Miséricorde et de l’amour divin.
Il y a un passage de cet Évangile que saint Augustin aime beaucoup ; c’est au chapitre 8, lorsque Jésus se retrouve seul devant la femme adultère. Cette pauvre femme, en effet, était condamnée, au nom de la Loi, à être lapidée. Devant l’obstination des scribes et des Pharisiens qui l’entouraient, Jésus avait déclaré : « Que celui
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qui est sans péché lui jette le premier une pier re ». Et voilà que tous s’étaient retirés les uns après
les autres... Alors Jésus, resté seul face à cette pauvre femme, lui pardonne : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus ». Saint Augustin voit, dans cette présence
miséricordieuse de Jésus à cette pauvre femme pécheresse, un résumé de tout l’Évangile. Les hommes, si facilement, demeurent dans la Loi ! Il faut à tout prix que la loi soit exécutée. Jésus n’abolit pas la Loi mais vient nous apporter la miséricorde ; il se sert du péché pour aller plus loin dans l’amour. Il ne regarde pas en premier lieu la Loi ; c’est la personne qu’il aime en premier lieu, et il l’aime pour elle, et parce qu’il l’aime il se sert de sa faiblesse pour lui pardonner. Il ne rejette pas la Loi mais la dépasse en aimant la personne et en lui faisant reconnaître qu’elle a mal agi et qu’elle peut réparer en agissant dorénavant d’une manière plus profonde, plus vraie.
Et n’oublions pas ce que saint Luc nous rapporte de la crucifixion. Quand on souffre à en mourir on est, généralement, tout entier saisi par sa propre souffrance, on est comme replié sur elle, et on devient prisonnier de sa propre souffrance. Ce qui est étonnant, et infiniment merveilleux, c’est de voir Jésus crucifié, près de mourir, être tout attentif à la souffrance de celui qui est crucifié avec lui. Loin de s’arrêter à sa propre souffrance, Jésus cru cifié promet, à cet homme qui s’est tourné vers lui,
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de le prendre tout à lui : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui, avec moi, tu seras en Paradis » (Le
23, 43). Le Christ le prend avec lui pour lui donner son propre bonheur. C’est précisément cela qui nous montre le carac tère divin de cet acte de miséricorde. Il ne s’agit pas seulement de pardonner au «bon larron» toutes ses bêtises, tous ses crimes ; Jésus veut l’élever, le surélever à sa propre hauteur : « Tu seras avec moi », autrement dit tu vivras de ce qui est mon propre bonheur. Et cette élévation divine voir Dieu « tel qu’il est» (1 Jn 3, 2) - se fait gra tuitement, par pure miséricorde. Le bon larron n’a pas besoin de s’y préparer par des actes vertueux : c’est « Aujourd’hui »\ C’est une victoire sur le temps. L’amour miséricordieux dépasse le temps. La Miséricorde de Dieu peut brûler le temps, ce qui nous montre comment elle peut mettre la toutepuissance de Dieu au service de son amour.
Et quand la Miséricorde de Dieu ne brûle pas le temps comme pour le bon larron, elle le brûle « sacramentellement». Voilà bien le mystère de l’Eucharistie. Celle-ci n’est-elle pas, sacramentel lement - c’est-à-dire comme un signe divin efjicace (qui réalise ce qu’il signifie) - le bonheur du Ciel, la possession de Dieu ? Il nous est donné réellement, d’une manière cachée, voilée, et par là il nous promet qu’un jour il nous sera donné face à face, en pleine lumière.
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L’Eucharistie est le sacrement de la plus grande Miséricorde ; il nous transmet la hâte miséricor dieuse de Jésus pour nous. Malgré nos faiblesses, nos infirmités, Jésus se donne à nous dans chaque Eucharistie en nous disant: «Aujourd’hui tu es avec moi en Paradis». Ce don demeure un don pour la route, il est passager, mais en même temps il est total et il nous permet de continuer la route vers le face à face. Ce mystère de l’Eucharistie est donc, sur la terre, la réalisation la plus parfaite de la Miséricorde du Christ. Il est tout entier ordonné à la vision béatifique ; en lui-même il demeure un signe relatif à la gloire du Ciel, et par lui tous les actes de miséricorde de Jésus sont ordonnés à la gloire du Ciel. Sainte Faustine avait bien saisi la grandeur de cette Miséricorde du Christ. Elle en a vécu et elle nous aide à en vivre. Et, comme le dit magnifique ment le Saint Père dans son Message pour la paix du 1er janvier 2002 : « suivant l’enseignement et l’exemple de Jésus, les chrétiens sont convaincus que faire preuve de miséricorde signifie vivre plei nement la vérité de notre vie». Nous pouvons et nous devons être miséricordieux parce que nous avons bénéficié de la Miséricorde d’un Dieu qui est Amour miséricordieux (Cf. : 1 Jn 4, 7-12). Fr. Marie-Dominique Philippe o. p.
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