Miscellanea Giovanni Mercati. Storia ecclesiastica. Diritto [Vol. 5]
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STUDI E TESTI 125

MISCELLANEA GIOVANNI MERCATI V olume V.

STORIA ECCLESIASTICA - DIRITTO

CITTÀ DEL VATICANO

BIBLIOTECA APOSTOLICA VATICANA MCMXLVI

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MISCELLANEA GIOVANNI MERCATI PUBBLICATA

SOTTO

SUA S A N T IT À I N O C C A S IO N E

GLI

AUSPICI

DI

PIO X II

D E L L ’ O T T A N T E S IM O

N A T A L IZ I O

D E LL’E.MO CARDINALE BIBLIOTECARIO E ARCHIVISTA D I S A N T A R O M A N A C H IE S A

V olum e

V.

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STUDI E TESTI 125

MISCELLANEA GIOVANNI MERCATI V olume V.

STORIA ECCLESIASTICA - DIRITTO

CITTÀ DEL VATICANO BIBLIOTECA APOSTOLICA VATICANA MCMXLVI

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R IST A M PA A N A ST A T IC A 1973

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I N D I C E

Ze ille r , J acques (Directeur à l ’École des Hautes Études, Paris). Nouvelles remarques sur les persécutions contre les chrétiens aux deux premiers siècles. (A propos d’un article de la Revue d’histoire ecclésiastique)......................Pag.

1-6

F ranchi de ’ Cav alie r i , P io (Scrittore onorario della Biblio­ teca Vaticana). I dieci martiri di Greta..........................

7-40

Cumont, F ranz (Paris). Cierges et lampes sur les tombeaux. .

41-47

Schuster, I ldefonso, Card. (Arciv. di Milano). La più antica rappresentazione di sanVAmbrogio (con 4 ta v o le ).............

48-60

Jerphanion , Guillaume de , S. I. (Prof, à l’Université SaintJoseph, Beyrouth). Un curieux chapiteau du Baptiste au Musée de Lyon (avec 4 planches)..................................

61-68

P eeters , P aul , S. X. (Bollandiste, Bruxelles). Observations sur la vie syriaque de Mar Aba, catholicos de l’Église Perse (540-552) ........................................................................

69-112

A ndrieu , M ichel (Chanoine, Prof, à l’Université de Stras­ bourg). L ’origine du titre de Cardinal..............................113-144 P aschini, P io (Rettore del Pont. Ateneo Lateranense). Le origini della chiesa di Ceneda.............................................145-159 B erto lini , Ottorino (Prof, della Università di Roma). I l primo « periurium » di A stolfo........................................

160-205

P icotti, Giovanni B attista (Prof, della Università di Pisa). I vescovi pisani del secolo i x .........................................

206-217

B orino, Giovanni B attista , Salesiano (Scrittore della Bi­ blioteca Vaticana). Quando e dove si fece monaco Ild e-. brando ......................................................................... . 218-262

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vi

INDICE

Mercati, A ngelo (Prefetto dell’Archivio Segreto Vaticano). Le pergamene di M e lf i........................................ Pag. 263-323 D ondaine , A ntoine , O. P. (Institut historique Dominicain, Borne). Les actes du concile albigeois de Saint-Félix de Cara m a n ........................................................................ 321-355 V ajs, J osef (Prof. dell’Università di Praga). I l canone del più antico messale croato glagolitico del secolo x/r . . . .

356-362

L eccikotti, T ommaso, O. S. B. (Abbazia di Montecassino). Contributo alla storia liturgica della Congregazione di S. Giu­ stina. I l suo « Missale monasticum » ..............................

363-375

Un episodio dell’as­ sedio di Scutari (an. 1474) da una sottoscrizione storica del Cod. Vat. Lat. 11453...................................................... 376-381

CARUSI, E nrico ( f l l dicembre 1945).

Marinescu , Constantin , (Directeur de l’École Roumaine en France, Fontenay aux Boses [Seine]). L ’île de Rhodes au x r e siècle et l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem d’après des documents inédits....................................................... 382-401 L e tu r ia , P edro, S. I. (Catedrât ico de la Pont. Universi dad Gregoriana, Borna). La buia del Patronato de las Indias espanolas que falla en cl Archivo Vaticano........................

402-426

T acchi V en tu ri , P ietro , S. I. (Borna). Una lettera autografa del beato Pietro Fabro......................................................

427-431

Pou

y M arti , J osé Ma r ia , O. F. M. (Borna). La Universidad de Lovaina y los Habsburgos espanoles............................

432-450

Callae y , F rédégand , O. F. M. Cap. (Borne). La physionomie spirituelle de Fabio Chigi (Alexandre V II) d'après sa cor­ respondance avec le P. Charles d’Arenberg, Fr. Mineur Capucin...........................................................................

451-476

Grisar , J oseph, S. I. (Prof, an der Gregorianischen Universitàt, Bom). Zur Religionstatistik Furopas gegen Ende des 17. Jahrhunderts.............................................................

477-523

P aoli, U go E nrico (Prof, della Università di Firenze). La le­ gittima aferesi della epiMcros nel diritto a t t i c o .............

524-538

D e Sanctis , Gaetano (Prof. dell’Università di Borna). La lex tribunicia prim a..............................................................

539-544

B iccobono, Salvatore (Prof, emerito dell’Università di Borna) Interpretatio duplex (fr. 2 D. de transationibus I I , 15) . .

545-568

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INDICE

VII

W enger, L eopold (Uni versit atsprofessor, Wien). Ueber die ersten Beruhrungen des Christentums mit dem rômischen Redite.................................................................... Pag. 569-607 K uttner , Stephan (Professor an der Catholic University of America, Washington, D. C.). Johannes Teutonicus, das vierie Lateran Jconzil und die Compilatio quarta................. 608-634 L e TOUT, P ier Silverio (Poma). Antestare et defendere. . .

635-615

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J A C Q U E S Z E IL L E R

NOUVELLES REMARQUES SUR LES PERSECUTIONS CONTRE LES CHRETIENS AUX DEUX PREMIERS SIECLES À PROPOS D’U N A R T IC L E DE L A R E V U E D ’H IS T O IR E EC C LÉSIASTIQ U E

Le R. Père Dieu a publié dans la Reçue d’Histoire ecclésiastique, 1942, t. X X X V III, n. 1-2, p. 5-30, sous le titre La persécution au I I e siècle. Un édit fantôme, un fort intéressant article, où il a cherché à démontrer, contre Callewaert, Duchesne et moi-même, sans parler d’autres, que les chrétiens n’ont pas été poursuivis du­ rant les deux premiers siècles en vertu d’ une loi spéciale, qui re­ monterait à Néron et qui proscrivait la profession même de chris­ tianisme. Cette thèse, quelque ingénieux que soient les arguments par les­ quels le P. Dieu s’est efforcé de la défendre, ne me paraissant pas correspondre avec la réalité des faits tels que nous pouvons les connaître, il m’a semblé utile d’y apporter une réponse. Dans un court article écrit pour les Mélanges publiés en l ’ hon­ neur de M. le chanoine De Meyer, directeur de la Revue déHistoire ecclésiastique} j ’ai essayé de mettre en lumière combien le caractère sporadique et intermittent de la persécution, de Néron à Marc-Aurèle, où le P. Dieu voit un des meilleurs arguments en faveur de sa thèse, s’explique bien au contraire si l ’on admet le principe de la prohibition édictée par Néron et appliquée selon les règles d’inter­ prétation données par Trajan dans son célèbre reserit à Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie. Mais cette brève note est loin d’ épuiser le sujet. I l ne le sera pas encore ici. Je crois bon du moins de présenter encore un cer­ tain nombre d’ observations de nature à corroborer l ’explication à Miscellanea G. M ercati. V.

1

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ο

Miscellanea Giovanni M ercati . Y .

laquelle je reste d’autant plus fidèle que certaines des raisons don­ nées par le P. Dieu pour la rejeter me paraissent, encore une fois, bien plutôt faites pour renforcer une conviction opposée à· la sienne. Le P. Dieu groupe les difficultés, selon lui a peu près insur­ montables, contre la théorie d’ une prohibition légale du christia­ nisme par édit impérial sous trois chefs principaux. «N ou s constatons, écrit-il,1 que les poursuites exercées contre les chrétiens revêtent un caractère local et occasionnel. Comment expliquer cela, si c’est le pouvoir suprême qui, par des édits spé­ ciaux, prend l ’initiative de l ’action judiciaire? C’est un bloc très lourd que les tenants des lois d’exception doivent écarter de leur chemin. Or, ils ne paraissent guère se soucier de cette question». Cette critique est tout à fait singulière, alors qu’ il ressort si. nettement de la thèse de la loi d’exception néronienne interprétée par Trajan dans son reserit à Pline que, faisant des dénonciations individuelles le point de départ de l ’action judiciaire contre les chrétiens, elle ne pouvait entraîner que des poursuites en ordre dispersé, variables avec les circonstances : c’ est ce que tendait à mettre en lumière la note précitée insérée aux Mélanges T)c Meyer. Mais le P. Dieu s'étonne aussi du silence, « le silence étonnant ». dit-il,23 4 qu’auraient gardé tous les écrivains anciens sur ces pré­ tendus édits impériaux. C’est l ’ objection qui, ici encore, apparaît déconcertante, puisque ce sont précisément les écrivains des premiers siècles qui nous ap­ prennent que la condamnation du christianisme fut l ’œuvre des volontés impériales. Méliton de Sardes, vers 170, dans son Apologie adressée à MarcAurèle, lui rappelait que Néron et Domitien avaient proclamé cri­ minelle la profession de christianisme : Nero et Domitianus ... religionem nostram criminari studuerunt. ;i Peut-on être plus*clair? Tertullien, dans son A pologétique, parle 1 des leges qui punissent

1 Art. cit., p. 14.

2 P. 11. 3 E d it. O. K irsch , E n ch irid io n fontium h istoria e ecclesiasticae antiquae, F ri-

bourg-en-Brisgaii, 1914, N os 63-64. 4 Ch. IV .

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J. Z e ille r , Nouvelles remarques sur les persécutions contre les chrétiens

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les chrétiens et en fait remonter a la responsabilité à Néron, conti­ nué par Domitien. Tl écrit encore dans le même livre : °

Permansit erasis omnibus hoc solum institutum neronianum. hit, dans VAd Nationes égalementd il dit τοννομα λαβών τής άνθυπατιανής αρχής την εξουσίαν eV τηι των Κρητών νήσωι και το παράνομον πρόσταγμα, μέλλων άφιεροΐν το τ fjs Τύχης τέμενος επί ίέρέως των ειδώλων Αμφηρίστου, προσεκαλεΐτο έγγράφως ττάνταε τους o’iKoûvTas την χώραν παραγενομένους την ευωχίαν έπιτελέσαι τού δομηθέντος οίκου, είδότας to u s παρακούοντας κεφαλικην τιμωρίαν έξειν καί ιο τα προσόντα aÙTois τώι ταμείωι προσοικειοϋσθαι. 3. Συνελθόντων τοίνυν σχεδόν πάντων των οίκούντων την νήσον κα έπιτελουμένης πανδήμου εορτής, οί άγιοι μάρτυρες εκ μέσου τού πλήθους έινέκραγον λέγοντες ' Πλανάσθε, ώ άνθρωποι, προς ολίγον άπατώμενοΓ ύπομείνατε τον καιρόν τούτον, ότι Χριστός έστι βασιλεύων των αιώνων 15 καί όψεσθε την δόξαν αυτού μετ’ ολίγον ύμίν στεργομένην. 2άνανήφωμεν ούν καί στώμεν ' δείξωμεν διά τής ημών ανδρείας την τών μη δντων θεών ασθένειαν. 3ό δε άνθύπατος Πλατίμαιος, άπηνής μεν τον τρόπον, αμεί­ λικτος δε την προαίρεσιν, is αυτό το πράγμα διέξεισιν, άκούσας έκέλευσεν αυτούς έκ τού δήμου άρπαγέντας έν τώι μέσωι στήναι. 4καί προσάγονται 20 οί προρρηθέντες άγιοι συλληφθέντες, πέντε μεν έξ αυτής τής μητροπόλεως Γορτύνης, οί είσιν θεόδουλos Σατορνΐλος Εύπορος Γ ·.λάσιος Εύνικιανός, έκ τού άνωτέρου μέρους τής αύτής πόλεως τού λεγομένου Ερμαίου' από δε Κνόσου Ζωτικός, «7το δε Λεοβένης Πόμπιος καί έκ τού Πανόρμου Αγαθο­ ί πάσα τύχη (τύχηι Ο) H O P ; hiiuria del. Papadop. Equidem v ix dubito scri­ bendum esse πάσαν τύχην lioim ullaque post, τύχην desiderari (ν. p. 10) | ei ns H O P ; seribend. ei (S é ) ns | om. μη O [ .‘1 κτιζόμενων (κτηζ. H ) asterisco notat Papadop.; collicias κτιζόμενων (οίκων) j 4 πλατίμαιος Ο; πλατιμέος Ρ; κλατήμεος Η ( V. supra ρ. 11)1 ό της ΟΡ; την της Η | άνθυπατιανής ΟΡ; ύπατικής Η ; scribend. fors, άνθυπατικής \ την έξ. ΟΡ; τών κριτών έξ. Η | Οίη. έν τηι τών Κ. νήσωι Η | 6 άφιεροΐν ΟΡ; άφιεροΰν Η | τό τής Η · εις τη τής Ο Ρ | τύχης Ο; τΰχεως Η; ψυχής Ρ | Αμφηρίστου scripsi; άμφερίστως Ρ: μαρανφηρ ιστόν Η (ν. sup .'a ρ. 12, η. 20) | om. το τής — ’ Αμφηρίστου Ο | 9 δομηθέντος Ο; είρημένου Η | 10 ταμείωι ΟΡ; ταμίει Η. 11 om. σχεδόν πάντων Ο | οίκούντων: οίκούντων σχεδόν πάσαν Ο | 12 πανδήμου Ο; πανδήμης Ρ ; πανδημικής Η | 13 πλανάσθε Ο Ρ; η πλανάσθαι Η { ολίγον.’ ολίγων Η | ì 1 εστιν Ρ | τών αιώνων Ο; τον αιώνα Ρ; τών αιώνα Η; εις τον αιώνα coni. Papadop. | i V στεργομένην ΟΡ; στρεφομένην Η | 16 δείξωμεν ΟΡ; καί δ. Η | 17 πλατίμαιος Ο; πλατιμέος Ρ; κλατήμεως Η | άπεινής Ο | 17-18 άμήλικτος Ο | αυτό το πράγμα Ο Ρ; αΰτώ το πράγματι Η [ 21 Γορτύνης: γορτοίνης Η | 22 om. άνωτέρου Η | λεγομένου Ο Ρ; γένους Η | έρμαιου Ο; έρμέου H P | 23 κνόσου Ο Ρ Η ; Κνωσσοΰ Papadop.; debility puto, Κνωσού | Λεοβένης scripsi; λεωβαίνης Ο; λεσβένης Ρ; όβίνης Η | πόμπιος ΟΡ; πόν­ τιο ί Η .

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P. F ranchi de’ Cavalieri , I dieci martiri di Creta

Trous, έκ δè τής Κυδωνιάς Βασίλείδης και άπό τού

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Ηρακλείου Εύάρεστos.

3o\)s θεασάμενος, ούκ eis κολακείαν ουδέ φιλάνθρωπον λόγον έτράπη, ούδε το κοινόν οη τούτο προσετρέψατο, καθάπερ οί λοιποί πάντες, eis το μιαροφαγήσαι ' α λ λ ά ποιεΐ μεν aÙ T o ù s α ν τ ί εκκλησίας οίκήσαι το δεσμωτήριον, πάσαν δε μηχανήν και παν βασανιστήριον όργανον έκέλευσεν eis ■< την ύστεραίαν παρασκευάζεσθαι, άπειλήι ταραξαι έλπίσας t u s των άγιων φυχάς. 6καί επί πλείσταε ήμεpas παριστάμενοι τώι βήματι τού άνθυτΓάτου άνεκρίνοντο, διαφόρου αίκισμοιε στρεβλοΰμενοι, σπουδήι δε των κατ εκείνον τον καιρόν άκμαΐρντων Ελλήνων καί συγχωρήσεως τού δικαστού περιήγοντο μεν κακουχούμενοι καθ’ έκαστον των εν τήι πόλει ιερών, έλκόμενοι βίαι επί ιο τούς βωμουε σπένδειν τε καί μιαροφαγείν. 7εφερον δε καί επί ήμεpas όλας τριάκοντα τον άριθμόν t o u s από τού δημώδον5 όχλου έμπαιγ/ious, τυπτόμενοι, λιθολευστούμενοι, έμπτυόμενοι, κοπρίαις παττόμενοι ' καί τοιαΰτα πάσχοντε5 ύπέμενον. 4. Τήι δε προ δέκα καλανδών Ίαννουαρίων προκαθεσθεis ò ωμότατος ir, άρχωV , πλήρης ών θυμού και πικρίας, έκελευσε παραστήναι t o u s άγιους έν τώι βήματι. 2καί δή προσάγονται μέν τής φυλακής oi δεσμώται, κάμνοντες, firs εκείνος έδόκει, εύσχημονούντες δε καί T a is φυχαίς άγαλλόμενοι, φαιδρώι τε τώι προσώπωι, μόνην όρώντες την προς το θειον ελπίδα ’ και γάρ οπτασία t i s aÙTOÎs έγεγόνει καλοΰσα ι rpós σωτηρίαν. 3ο δή και *) πλέον πεπιστευκότες, θαρσαλέοι τε καί χαίροντες κατείλήφασι τό δικαστήριον. 4 πληρωσάντων γάρ αυτών έν τώι δεσμωτηρίωι Tas συνήθεις βύχάς καί μικρόν t o u s οφθαλμούς έπικαμμυσάντων eis ύπνον, παραστάς aÙTOÎs νεανίας λευχειμονών έβόησεν ’ Εγγύς τό στάδιον, ό στέφανος τής διφθαρσίας έτοιμος. 5εσπέρας δε βαθείας γεναμένης εύξάμενοι τώι θεώι δί όλου £>*I 1 Κυδωνιάς: κυδον. H O P | βασίλείδης HO: βασιλίδης Ρ | ήρακλήου Η; ήρακλέους Ο; ϊφακλέου Ρ; cori'. Papadop. | 2 o i l s OP; o ils riras Η | λόγον: γνώμην Η | 4 tîjs έκκλ. I I | I παν βασανιστήριον όργανον ΟΡ; πάσαν βασανιστήριον οργάνων (όργάνωσιν colli. Papadop.) Η I 6 ύστεραίαν Ο Ρ; υστέραν Η | ταράξαι έλπίσας ΟΡ, έλπ. ταρ. Η | 8 διαφόροις ΟΡ; κα'ι δ. Η | αίκισμοΐς (ήσαν) Papadop. | 9 συγχωρήσεως (συγχωρίσ. Η ) H O P : (διά > σνγχ. Papadop.; an (σ υ ν ) σΛ \ 11 orti, τε Ρ | om. δε post εφερον Η | 11-12 ήμέρας ó \ a s τριάκοντα κατά τον άριθμόν Ρ; ημ. όλ. τόΐ' άριθμόν τριάκοντα (των αριθμών Η ) HO qui tamen oui. o X a s | 12 t o v s από OP; κα'ι πλβίω. των T e ναόν t o v s άπο Η; κα'ι πλβίω των re νβωκόρων (κ α ι} t o v s dirò coni. Papadop. | 13 om. λιθολβνστονμβνοι H. 15 πpO K aO ead e'is H P ; K a O e a d e is 0 | 16 e K eX eva ev H | 17 7τ ρ ο σ ά γ ο ν τ α ι p e v OP; π ρ ο ά γ ω ν τ β Η I 17-18 K a p v ov T e s p e v H | 18 eK tivos H; e K e ivo is OP | β ν σ χ η ρ ο ν ο ν ν τ β ε scripsi; λ β υ χ 6 ΐρ ο ν ο ν ν τ € 5 (Χ β ν χ η μ . Ρ ) OP; Χ β ν σ χ η μ . Η | Olii. Be Η |20 δ δ η : ω δη Η | 21 θ α ρ σ α Χ α Ϊ ο ι Ο Ρ | κ α τ€ ΐΧ η φ α α η ν Η | 23 δ π ικ α ρ ρ ν σ ά ν τ ω ν Ο; δ π ικ α ρ ν σ . Ρ; έ τ τ ιρ ν σ \ Η | 24 vea~ via s Χ € ν χ € ΐρ ο ν ώ ν (Χ € ν χ η ρ . Ρ ) Ο Ρ; veàviŒ Kos X e iι σ χ η μ ω ν Η | om. 6 Η Papadop. | om. Trjs Η Papadop. | 24-25 post ά φ θ α ρ σ -Îas Papadop. add. v p îv sine idonea causa, opinor I 25 7 6 vajueV»js P : y e v o p . HO.

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Miscellanea Giovassi M ercati. V.

κρατύνω τούτοις τον επί τήι θεοσεβείαι λογισμόν, ησύχασαν ήδέως. 2 *6 ό ce των δλων έφορος Ιησού s Χριστοί μίαν γνώμην τούτοις όχουσι μίαν ôxfnv eis εικασίαν τον μέλλοντος έξαπέστειλεν. 7έδόκουν Se κατ αυτό άμφότεροι νηος έπιβεβηκέναι iivos virò -πνευμάτων άτακτων έν μέσωι πελάγει χειμα8 ζομένης, συνεχώς κατά των πλευρών έκ της τών ανέμων βίας προσρηγνυμένου τού κύματος eis τε την τρόπιν καί όσα συνέχει την όλκάδα, και άλλων τε έιλλαχηι προσρηγνυμένων και τών μεν eis το κλυδώνιον καταδυο­ μένων, ετέρων δε προς τους σκοπέλους δίκην ιχθύων περιπειρομένων, μόνους δε εαυτούς έθεώρουν ύπό της τού κυβερνήτου τέχνης σωζομένους, έσθήτα λαμπρόν περικειμένους καί προσβάντας δρει καλώι τε καί προς αυτόν τον ουρανόν άνατεινομένωι. 8τούτο γοΰν κατ’ αυτό θεασάμενοι, τής νυκτοs διελθούσης άφνω διηγέρθησαν, θάτερος θατέρωι ώς άγνοοΰντες την οπτα­ σίαν διηγήσασθαι βουλόμενοι. 9ώς δε την τού θεού χάριν ΐσην έπ’ άμφοτέροις φανεΐσαν ήισθοντο, χρηστός εχοντες τάς ελπίδας περί του ΐδ μέλλοντος, έπί πρόσωπον πεοόντες ύμνον τώι Χριστώι περί τής όφεως άνέπεμπον. 10καί προσευχομένων αύτών παρέστησαν οι την φρουράν διά φροντίδος εχοντες, φάσκοντες έπιζητεΐν τον ανθύπατον τούς έν τήι φυλακήι. 5. Κελεύσαντος δέ τού άνθυπάτου άποδυθήναι μεν αυτούς τών χιτων σκων, ήκειν δε γυμνούς παρά τώι βήματι, ουδέ μόνον μικρούς ράκεαι κα-0 λύπτόντας τον σώματος τα άναγκαΐα μέρη, πολλοϋ τε θορύβου παρά τών Ελλήνων γινομένου προς το ώς πονηρόν καταλύεσθαι θρησκείαν, ούκ έταράχθησαν τών ευλαβών εκείνων καί θεοφιλών άνδρών αί φυχαί, είστήκεισαν δε προς το κρείττον άφορώντες καί την εκείθεν ελπίδα περιμένοντες

2 ίχουσιν H P | post δφιν add. τούτοις Η | 3 εικασίαν Papadop.; είκεσΐαν Η; Ικε­ σίαν OP I δε ΟΡ; γάρ Η | κατ ’ αυτό ΟΡ; καταύτών Η; κατά τ ’ αυτό scrips. P a p a ­ d o p ., sine necessitate, opinor | 4 νηός έπιβεβηκέναι t i v o s OP; έπιβ. νηός om. tìvos Η I ττελαγει P ; πέλαγους H O | 6 τρόπιν Ο; τρόπην H P | συνέχει την όλκάδα ΟΡ; συνέχειν την όλκάδα πέφυκεν Η | 7 άλλαχή ΟΡ; αλλαχού Η | οιη. καί των μέν eìs το κλυδώνιον καταδυομένων ΟΡ [ 8 tocs σκοπέλους ΟΡ; toîs σκοπέλοις Η | 9 om. δέ Η | 10 περικει­ μένους Ρ ; περιπεβλημένονς Η ; om. Ο | καλώ ΟΡ; καλώς Η | om. αυτόν Η | 11 άνατεινομένωι scripsi; άνατεινομενουβ H O P Papadop. | κατ’ αυτό Η; κατ’ αύτώ ΟΡ; κατα τ ’ «ΰ τό Papadop. | 12 om. διελθούσης H P [ θατέρωι: θατέρου Η | om. ώς Η | άγνοουντεβ H O P ; άγνοοΰντος Papadop. | 13 βουλόμενοι H O P ; βουλύμενος Papadop. | 14 φανίσαν ε'ΐθοντο Η I 14-15 τάς περί τοΰ μέλλοντος ελπίδας Η | 15 ύμνον τώ χριστώ περ'ι της όφεως άνέπεμπον Ο; ύμνον τινά τώ χ. άνέπ. Η; ύμνουν τον χριστόν της όφεως τοιαΰτα άνέπεμ­ πον P I 16 καί ΟΡ; τοιαΰτα δε Η | παρέστησαν ΟΡ; ΐσως παρήσαν Η | 17 om. τους Γ. 18 άποδυθήναι ΟΡ; περιδυθηναι Η | αυτούς τών χιτωνίσκων ΟΡ; αυτών τούς χ ιτω νισκους κελεύει Η | 19 ήκειν: είκην Η | παρά τώ βήματι Ο Ρ; επί τό βήμα Η [ ούδε μό­ νον Ο Ρ; την έδώ μόνην Η | ράκκεσιν Ρ | 20 τοΰ σώματος τα αναγκαία μέρη Ο; om. H P | 21 γινομένου ΟΡ; γενομ. Η ] 21-22 ούκ έταράχθησαν ΟΡ; ούκεταράχθημεν ούδέίς Η | 22 om. αί φυχαί Η | 23 om. έκείθεν Η.

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P. F rantiti ηκ’ Cavalikri , I dieci martiri di Creta

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μόνην, ολίγα πεφροντικότεε τήε èv άνθρώποιε σωτήριέ. 2 στενήε δε λοιπόν ενταύθα rfjs ερωτήσεωε γινομενηε τι πρότερον βούλοιντο, μιαροφαγείν καί θύειν είδώλois, π ειθόμενοι τ oîs βασιλικούs προστάγμασιν, η παραντά κολά­ σει καί τιμώpiai ύποβάλλεσθαι, ώε ούκ ονσηε περί τούτον ovëepiâs άναβολήε, ενταύθα λοιπόν ό φβρώννμοε θεόοονλοε, καί γάρ ήν αυτών πρεσβύ- r. τεροε καί τηι τιμηι προήκων, άνατείναε μετά παρρησίαε την χεΐρα κα'ι κατασείσαε τοΐε δχλοιε παύσαι τον θόρυβον, ήιτησε βραχύ λόγον τον άρχοντα, τού δε μόλιε ένδόντοε εφη ό θεόοονλοε ' 3 Μηδείε, ώ παρόντεε, είε δειλίαν ήμάε έλπίσοι καταστήσαι θορύβου κα'ι ταραχήε έμπλήσαε το δικαστήριον, μηδε τώι πολυτρόπωι των κολαστηρίων οργάνων πλήθει καθαί- ίο ρειν νόμιζετω τιε το πράε το θειον ημών φρόνημα, μηδε τοσοΰτον ασθε­ νήσοιμεν rets φυχάε, μηδε πάθοιμεν τοΐε περιεστώσιν ημών εθνεσι τα παραπλήσια, οι παριδόντεε τον τών δλων δημιουργόν, τον ποιήσαντα τον ούρανον καί την γην, τον διακοσμήσαντα τοΐε στοιχείοιε τα σνμπαντα, τον έπιθέντα τάξιν τοΐε ότάκτοιε, τον τήι χορείοι τών άστρων ποικίλαντα ir, τον ουρανόν, τον ήλιον τε καί σελήνην έγκαταστήσαντα τοΐε δλοιε, επί λίθουε κα'ι ξύλα καί τάε τοιαύταε υλαε καταφεΰγειν τολμάτε, ών όράτε δημιουργούs ού θαυμαστούε τιναε καί λογάδαε, άλλα τουε εύτελεΐε τών άνθρώπων καί χειροτεχναε. 4ήμεΐε δε, οΐε λιτότηε βίου, οΐε άρετή συντροφοε, οΐε εγκράτεια διά σπουδήε, καταφρονήσομεν τών εύτελών εκείνων «» κα'ι γηΐνων, ε’ιδότεε άνθρώπων ταϋτα παίγνια, Χρίστον καταγγελλοντεε* κα'ι τοΐε ουσιν άξίοιε τούτον εύαγγελιζόμενοι. 6. Ταϋτα όκούσαε εταράχθη μεν ό δήμοε άπαε, εξεκαίετο δε ό πικροε άνθύπατοε. 2καί τα μεν πρώτα κατά τοϋ στόματοε κελεύει μαστίζεσθαι τουε άγίουε ' τών δε λεγόντων μίαν καί την αυτήν εχειν πίστιν θεοδούλον 2-"> * Cf. Colos., 1, 28.*1 2 οιη. γινομενηε Η | τ ί πρότερον Ο; 7τρότερον Ρ ; πότερον Η | βονλοιντο Ο; βού­ λονται (-- ε Η ) H P I 3 GITI. toTs O P | 4 τιμωρία OP; τημωρίαιε Η | ύποβαλεσθαι Papadi)]}. I 5 φερώνυμοε οντοε Η | αυτών πρεσβύτεροε ΟΡ; αύτόε πρεσβύτηε Η | 6 τηι τιμηι ΟΡ; τιμηε Η Papadop. |προείκον Η; προσήκων ΟΡ | 7 toÎs οχλοιε ΟΡ; τον ο^λον Η | ητησεν Ρ | βραχύ sic H O P Papadop. | 8 6 Θεόδ. HO; θεόδ. P | ώ ΟΡ; ω οι Η PapadoT). I 9 εμπλησαε H O P ; εμπλησασθαι Papadop. | 10 τώ ι πολυτρόπωι Ο; το πολντροΊτονΙΤΡ I κολαστηρίων ΟΡ; δικαστηρίων Η | πλιίθει ( - θη Ρ ) ΟΡ; πληθοε Η |καθαιρεΊν Ο | 12 οαι. ημών Η | εθνεσιν H P | 14 ουρανόν o d i . τον H P | 15 ποικίλλαντα Ρ | 16 τον ηλιόν τ€ καί ΟΡ; τον τον ήλιον και την Η | 17 όράτε ΟΡ; όρ. και Η | 19 λειτότηε Ο | 20 κατα­ φρονησομεν Η; καταφρονήσωμεν ΟΡ | 21 Χ ριστόν: χ. δε Ή. J καταγγελλοντεε ΟΡ; καταγγελλομεν Η | 22 εύαγγελιζόμενοι ΟΡ; εύαγγελιζόμεθα Η. 23-24 ό πικροε άνθύπατοε ΟΡ; ο άνθ. πικρώε Η | 24 στόματοε ΟΡ; σώματοε Η J 25 τουε άγίουε: exspectes τον άγιον |πίστιν Θεοδούλου ΟΡ; Θεοδούλον πίστην Η; θεοδούλωι πίστιν Papadop. If ] ι ρ ο ΐ ΐ n n ρ η

Π

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V

3

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34

Miscellanea Giovanni M ercati. V.

και κοινόν είναι τον παρ αύτού είρημένον λόγον, και -πάντων o'is έξ evòs στόματος νμνολογούντων τον Κύριον, πυρ αύτοΐς άναρτήσας KeXeòei κατά των πλευρών προσάγεσθαι και τούτο δεινόν καί νπέρδεινον ’ άλλα καί τριχών ύφάσμασι μετά πλείστου à\òs προστρίβεσθαι κελεύει τώι σώματι. 5 3οϊ δε τοσοΰτον άπεσχον τοΰ κολακεύειν, ή ένόμιζον δεινά πεπονθε'ναι, ibs και ifraXpoîs καί ώιδαΐς τ aïs προς το θειον, èvòs άρχομενον θεοδονΧου, πάντες ϋπήκουον ' ήν δε ούδεν άλλο το παρ' αυτών λεγόμενον η τούτο ’ Μακάριοι οι νπομείναντες πάντες, ήτοίμασται γάρ αύτοΐς ό παράδεισος αφθαρσίας' μακράν άσεβών οίκισθήσονται, εν ειρήνηι κατασκηνώσουσιν, 1,1 δικαίων χοροί s αύλισθήσονται. 4 θεάσασθε του s παρεστώτας ύμΐν, άπιστοι, καταφρονεΐν μεν των οίκτρών τούτων κελεύοντας, άκολονθείν δε π pòs άγαθήν ελπίδα καί βΐον εύδαίμονα και ζωήν άφθαρσΐαν εχονσαν. 5ταΰτα των άγιων είπόντων, ό ανθύπατος Πλατίμαιος έφη * Ανόητοι, ούδεπω ήισθησθε των βασάνων; 6οί άγιοι μάρτυρες ειπον" A i παρά σοϋ βάσανοι is καί τοΰ συμπεπΧανημένου σοι όχλου ήμΐν χαρά καί άγαΧΧίασις γέγονε, τοσαύταις ήμέραις εύωχουμένοις εν αύταΐς. 7ό ανθύπατος εφη * A i μεν πρότερον ήμέραι έδοξαν ύμΐν, ως φάτε, ευωχία ' νΰν δε όφεσθε δύναμιν ών (λοιδορήσατε θεών. 8 οί άγιοι μάρτυρες ειπον' Ούκ είσίν θεοί λίθινοι καί ξύλινοι, καν χρυσώι καί άργύρωι τούτους περιχρίετε' άλλα δαίμονες i" ε’ισιν οί έμπαίζοντες ύμΐν προσέχειν ύληι νεκράι καί άψύχωι. 9 ό άνθύπατος εφη' Ούκ εστιν ύλη νεκρά ' ή ούχ όράτε τούς παρεστώτας σοφούς, οίτινες πεπεισμένοι είσίν την τοΰ μεγάλου Διος δύναμιν καί τής μητρός τών θεών κατά τε την πόλιν ταύτην καί πάντα τα εν αύτήι ιερά, ώς και αυτοί έθεάσασθε οίαις θυσίαις καί οίοις άναθήμασιν έφί έκάστην κοσμούνται, ύπο *5 τοσούτων γεραιρόμενοι; 10οί μάρτυρες ειπον' Καλώς ειπας μέγα θεόν τον Δία. Ούτοι o i παρεστώτές σοι λογάδες τών Όλλήνων, οΐς σύ μαρτυρείς*1 7 ] παρ' αύτοΰ είρημένον ΟΡ; ε’ιρημ. π. αύτ. II | 2 κύριον ΟΡ; θεόν Η | 2-3 κελεύει κατά τών πλευρών Ο Ρ; κατά τ. πλ. κελ. Η | 3 και τούτο Ο Ρ; καί ού τούτο Η ; καί ού τούτο μόνον) Papadop. | κα'ι ύπέρδεινον Ρ ; καί υτrep δεινού Ο; καίπερ ον δινόν Η | 4 ύφασμασιν H P I 5 άπεσχον ΟΡ; άπέσχοντο Η |τού ΟΡ; το Η | ένόμιζον Ο Ρ; νομίζειν Η | 6 «s ΟΡ; ώ στε Η | 8 ο! ύπομείναντες πάντεε Ο Ρ; οιπομείναντεε πάντα Η | om. ò ante παράδ. P I 9-10 έν ειρήνηι— αύλισθήσονται om. HO | 10 θεάσασθαι, om. τ ουε, Η |ύμΐν Γ : ήμΐν HO I 11 τούτων Ο Ρ; τ. βασανιστηρίων Η | 12 εύδαίμονα: εύδ. τον Papadop. | ζωήν αφθαρσίαν εχουσαν ΟΡ; ζωήν αφθαρσίας έχοντα Η | 13 ταύτα ΟΡ; κα'ι τ. Η |πλατίμαιοε Ο; πλατιμέοε Ρ ; κλατήμεοε Η | ανόητοι Ο; ανόσιοι H P | 14 ήσθησθε Ρ ; ήσθεσθε H P I σοι Η ; σου Ο Ρ | γεγονεν H P | 10 εύωχουμένοις Ο; εύωχουμέναις Ρ ; ευωχούμενων I I | 17 πρότερον H P ; πρότεραι Ο | 18 om. άγιοι Η | Olii, θεο'ι Η | 19 καν ΟΡ; καί Η | περι­ χρίετε Ρ ; περιχρείετε Ο; περ'ιχρήετε Η | 20 om. οί Η | olii, προσέχειν Η | 22-23 om. καί τής — πόλιν ταύτην Η | 23 αύτήι ζτή ι πόλει) Papadop. | 2Ά-24 αύτοί έθεάσασθε H P ; αύτοΐς θεάσασθαι Ο |24 οϊοιε HO; ois Ρ |άναθήμασιν {οί θεοί) Papadop. |om. έφ ’ έκάστην Η 2.) μέχα Ο: /ιε'γαν H P | 20 τον δία ΟΡ: τών δίαν Η | σοι Ο Ρ; οι Η | oîs Ο Ρ; ους Η ·

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P. F ranchi de’ Cavalieri, I dieci m artiri di Creta

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(bs σοφοί s, άπόγονοι τον Aiòs τυγχάνουσιν, άνθρωπον γενομενου θνητόν καί ασελγέστατοι;, κατά Μίνωα καί 'Ραδάμανθυν, καί αύτο'ι δε τον Κρητών εθνουε τυγχάνοντεε, ών έδόκει ό Zevs βασίλεύειν. 11 ’ίσμεν αυτού τ às πρά­ ξεις καί Tas π avovpyias, δι ων μεταμορφούμενοε πολλάε yvvaÎKas ηχρείωσεν, θυγατέρας άλλοτρίων διέφθειρε, παρά φύσιν άρρητα επαιδομάνησε καί a τούτων χείρον a έτυράννησεν. 12τούτον τ às πράζε^ ζηλώσαντες ούτοι καί t o Î s ópoiois ήττημένοι, ον t o p τάφον ίσμεν εν τώι πλησίον ημών δρει, ήδέως καί εικότως τον Αία προς τ às έαντών ήδονάς θεόν μύγαν άναγορεύουσιν. 7. Τούτα άκούσαντες οί των Ελλήνων σοφοί συν τώι δημωι άθρόωε ώρμησαν κράζοντεε’ ’Ανθύπατε, 80s ημίν εξουσίαν αύτοχείρως χρησασθαι ω t o î s άσεβεστάτois το ύ τοι, ούτως β λασφημησασιν ets t o p μύγα θεόν Αία. 2ό δε άνθύπατοε κατασείσας τηι χειρί έφη ' O s άτονούσηε τη s άνθνπαTiKrjs τάξεω5 oi δχλοι έπιχειροΰσι κατά τών άνδραποδεστάτων τούτων. 3 θνμοϋ δε πλησθείε καί ώσπερ θηρ âypios κατά τών του θεού μαρτύρων όρμήσας, έκελευσε τ oîs δορυφόροι ύφ’ εν to u s δέκα παρασκευάσαι ' 4καί ia ô s μεν άναρτηθε'ις t o î s δνυξι Tas σάρκας συν t o î s νεύροις διεσχίζετο, os δε ξύλοις καί λίθοιε Tas πλευράς συν τ oîs ό στ éois διετιτρώσκετο, os δε ράβδοις μαστιζόμενος κατεξαίνετο, ετεροε δε ύπό δύο κεντυριώνων τοίχωι καί σ τύ λ ο ι προσ ρηγνύμενος έκαρτέρει. 5καί ην ίδεΐν εν εκείνηι τηι ημέραι την Γόρτυναίων μητρόπολιν συστρέφομενην επί το αυτό, δέκα άθλητών 20 διαφόρους αγώνας θεωρούντων και επί τούτοις γεγηθότων, ότι οί διαφέροντεε τών Χριστιανών τοιαϋτα πάσχουσιν. 6άλλ’ όμως εκείνοι μεν έταράσσοντο, are δη ύπό δαιμόνων έλαυνόμενοι καί επί τ aïs οίμωγαΪς τών άγιων άθλητών χαίροντεε' ή δε του θεοΰ xâpis εστεφάνοι to u s άγιους. 8. Όθεν πάλιν ό δήμος έβόα ' "θχομεν ο ήιτησαμεν, εκορεσθημεν δέκα1 *3 1 σοφοΐς H O P ; σοφούς Papadop. | απόγονοι του διάς τυγχάνουσιν Ο Ρ; ά. τυγχάνουσιν τ. θ. Η j 2 μίνωα H O (ex μίνωavi); μήνοαν P J ραοάμανθυν ΟΡ; ραδάμανθον Η | 3 ων ύδόκει Ο Ρ; οSs εδώκει Η ; οΰς εδωκεν Papadop. j 4 δι' ων Ο Ρ; διω Η ; διό P a p a ­ dop. I 5 διύφθειpev Ρ | άλλοτρίων Ο Ρ; άλλοτρίας Η ! παρά Ο Ρ; τα π. Η | άρρητα ΟΡ; άριστα Η; âppeva Papadop. |έπεδωμάνισεν Η j 6 τούτων ΟΡ; τα τ. Η | ύτυράννησε Ο | 7 ου Ο Ρ: ου και Η | ίσμεν ΟΡ; είσμαι Η | 7-8 ήδύως κα'ι Η ; οιή. καί ΟΡ \ 8 om. τον Δία Ο I θεόν μύγαν Ρ; μ. θ. Η ; om. θεόν Ο. 10 αύτοχείρως ΟΡ; αυτοχειρία Η | 11 άσεβεστάτοις Ο Ρ; άσεβύσιν Η | ούτως Ο; ούτω Ρ; t o îs ούτως Η | βλασφημήσασιν corr. Papadop.; βλασφημησάντων ΟΡ: βλασψημήσαντας Η |μέγα Ο; μύγαν Η ; μύγιστον Ρ | 12 τηι χειρ'ι ΟΡ; την χεΐρα Η | 13 έπιχειροΰσι Ο Ρ; ύγχειροϋσινΗ | 14 θυμοΰ δε Ο Ρ; ό δε θυμοΰ Η \ άγριος θηρ Η | 15 ύκύλευσεν Η | 16 ονυζιν Ρ I 16-17 om. διεσχίζετο — όστύοις Ρ | 18 κεντυριώνων H P ; κεντυριόνων Ο | 19 στύλλοις Ο | 20 μητρόπολιν ΟΡ; πόλην Η | συνστρεφομύνην Ο | 21 γεγηθότων ( - ώτων Η) HO; γεγηθότας Ρ I 22 τοιαΰτα ΟΧ ταΰτα Ο |om. εκείνοι μεν Η I 22 άτε δη Ο Ρ ; άνεδη Η; άνύδην Papadop. | οίμογαΐς (ύμογ. Η ) H O | 24 εστεφάνοι ΟΡ; ύστεφάνου Η. 25 έβόα ό ό. Η I ήτήσαμεν ΟΡ; ετήσομεν Η I ύκορύσθημεν Η .

Om.

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Miscellanea G iovanni M ercati . V .

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μωρών στρέβλας επί rò avrò θεωρήσαντες έν piai ροπήΓ Aipe τούς μωρούς, a l p e τ ου s άθ έ ου s' * μη φείοου των Χριστιανοί/s εαυτούς άποκαλούντων' ποιεί κελευσθεν virò τον αύτοκράτορος ' τούτοις eva θάνατον, ένα τάφον άπόφαινε, 2ούκ είδότες οί άληθώς μωροί, ότι οί μεν άγιοι διά 5 των το ιόντων δοκιμαστηρίων την αληθή φιλοσοφίαν έπιδείκνυνται καί δια τού ττροσκαίρου θανάτου eis άίδιον ζωήν μετασχηματίζονται, οΰτοι δε, èàv έπιμείνωσι τήι πλάνηι, κόλασιν αιώνιον καί άιδην καί τάρταρον μετά δαι­ μόνων κληρονομήσουσιν. 3τοι/των δε σνντελουμένων, ύ κήρυξ έβόα ' Φείσασθε εαυτών, άνόητοι ' ποιήσατε το κελευσθεν ύπο τού βασιλέως ' θύσατε

1(1 τ oîs

θεοίs ' μεταλάβετε

των

θυσιών.

4τότε οί άγιοι μάρτυρες λαβόντες

τού λέγεIV εξουσίαν, ojsεξ èvòs στόματος όπεκρίθησαν ' Χριστιανοί έσμεν ' ού πει θόμεθα θυειν νεκροίς καί άφύχοις θεοίs ' υπέρ θεού ζώντos έτοι­ μοί έσμεν άποθανείν, καί τούτο κεκρίκαμεν καν μύρια τοιαϋτα ποιήσητε, εγνώκαμεν γαρ δια θανάτου την αληθινήν ζωήν κομίσασθαι. 5έπιβοησάν-

15 των δε πάλιν των ό^λων πανδημεί, μή μενειν επί αύτων των άγιων μαρτύρων τοσοντον είπόντων

πολύ τούς άθεους καί ώς

Ώρα λοιπόν ημάς

ehnevai καί πληροΐν το προστεταγμένον ύπο τού Δεσπότου, πίκραν καί μίαν άπόφασιν εκφέρει ό άνθύπατος Πλατίμαιος είπών ' 6Τούς άπειθήσαντas έως τέλους τήι τού αύτοκράτορος κελεύσει,

20 δια

τούτους

έν μιάι ροπήι τήν

ξίφους τιμωρίαν ύποστήναι προσέταξα. "Εξωθεν δε τής πόλεως άπαχθέντες eis το καλούμενου μέχρι τού



2

ϋ

νϋν ’ Αλώνιον — άνωτέρω δε τούτο μικρόν τυγχάνει τής πόλεως — τον τής νίκης στέφανον άναδησάμενοι, τής κατά των δαιμόνων καί των τούτοις υπηρετών, έν τοΐς άλλοις άπασιν όμοφυχήσαντες, έν τούτωι μόνον φιλονεικίαν έσχον προς εαυτούς, τις πρότερος το τής άρετής στάδιον δραμών άγωνίσηται τήν άνταγώνιστον άναδήσασθαι νίκην. 2ένταύθα δή λοιπόν ό * Martyr, s. Polyc., 9, 2. 1 θεωρήσαντες έν (ou i. έν Ο ) μιάι ροπήι O P ; èv μια ριπή θεάσαντες Η ; έν μιάι ροπήι θεάσασθαι P a p a p o d . | οιη . αιρετούς μωρούς H P | 2 φείδι Η | των χριστιανούς P H ; roes

χ. Ο I άποκάλούντων Η ; άποκαληνντας O P | 4 άπόφαινε Ρ ; άπόφεινε Η; άπόφηνε 0 ; an άποφήναά j 6 om . τού Η | οντοι ΟΡ; αυτοί I I | 7 έπιμείνωσιν I I | 8 κληρονομήσωσιν Η | 12 θύειν ΟΡ; θυσίαν Η | 06oîs ΟΡ; 06oîs προσενέχκαι Η | 13 τοιαΰτα ΟΡ; τοσαύτα Η | 14 αληθινήν ΟΡ; αληθώς Η | 15 πανδημήι Ο [ έπι πολύ Ο Ρ; έπιπολλόί Η j 16 ωρα Ρ: δρα Ο; άρα Η | 17 cimerai ΟΡ; èTrierai Η | πληροΐν ΟΡ; πληρούν Η | ύπο ΟΡ; παρά Η j πίκραν ΟΡ; μηκράν Η ] 18 πλατίμαιος Ο; πλατιμέος Ρ ; κλατείμεως Η | 19 έμιά Η. 21 εξωθεν Ρ; εξω O H | 21-22 μέχρι τοΰ νΰν αλώνιον ΟΡ; αΧόνιον μέχρι καί νΰν Η | 22 άνωτέρωι Ο | 22-23 τον στέφ . της ν. Η | 23 άναδησάμενοι H P ; άνεδήσαντο Ο | 24 υπη­ ρετών ΟΡ; νπηρετοΰντων Η | 24-25 φειλονικίαν Η | εαυτούς ΟΡ; αυτούς Η | πρότερος ΟΡ; πρότερον Η | 20 άχωνίσηται την άναχώνιστον άναδήσασθαι (άναδησάμενος Ο) νίκην ΟΡ; άναδήσιται τήν άνταχώνιστον (άναντα-γώνιστον colli. Papadop.) ν. II δή Ο; δε Ρ; OIH. Η.

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P. F ranchi

de’

Ca v alie r i , 1 dieci martiri di Creta

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άγιώτατοε QeóSouXos λύει μεν αυτών την φίλονεικίαν, ευχήν δε κοινήν avTOts πληρώσασι κελεύει παραχωρεΐν των πρωτείων τώι βουλομενωι ε’ιπών '

θαρρείτε, άδελφοί, eis τον αύτόν άπελευσόμεθα τόπον ' πάσιν ό aùròs ήτοίμασται ' ού πρυλαβόντοΞ τα άθλα, δικαιοε δε eis κόλπον5 άπελεύσεται δικαίων. 3συναινεσαντεϊ δε t o î s eipppévois àBpr’m s ώιδήν άναπέμπουσι τώι θεώι, μικρόν έπισχεΐν to u s δηpious άζιώσαντε^ ' θ ύ λ ο γ η τ ό κ Ki' ipios, ôs

ού κ ε δωκ εν

ή pas

eis

Θήρ αν

τ ο ΐ s ό δ ον σ ιν α ύ τ ών , *

3

καί

τον ψαλμον αύτόν άπαντα τού θεοδούλου καταλέγοντοε, τών δε ετέρων ύπακουόντων.

res

4ταΰτα

είπôvres οι άγιοι συν πολλήι τήι προθυμίαι στάν-

άμα, επί τον τόπον προσηύξαντο ούτω5 ' Κ ύ ρ ι ε ό Q e ò s ό π α ν -

ιο

τ ο κρ ά τ ωρ, ό τ ο υ ε ύ λ ο γ η τ ο ύ καί ά γ α π η τ ο ΰ π a ι δ ό s σ ο υ Ι η σ ο ύ Χ ρ ι σ τ ο ύ π α τ ή ρ , δ ι ’ ου τ η ν έ π ί γ ν ω σ ι ν ε ί λή φ a μεν, ό Q e ò s ά γ γ έλων καί δ υ ν άμε ων π avTÒs y é v o v s τ ών δι καί ων, ο ! λ ο γ ού μέν

σε,

ότι

ήξίωσα5

καί iraVi/s / cτ ί 'σ eωs καί ζώσιν ενώπιον σ ο υ ' εύ-

àpâs

τ fis

i j pépas

καί

lïjpas

is

τ αύ τη s , τ ο ύ λα βε ΐν ή pas μ έ ρ ο s έν ά ρ ι θ μώι τ ώ ν μ α ρ τ ύ ρ ω ν σ ο υ , έν τώι π ο τ η ρ ί ω ι τ ο ύ Χ ρ ι σ τ ο ύ σ ο υ eis άνά σ τ ά σ ι ν ζ ωή s αι ωνί ου ψ υ χ ή s τ ε καί σ ώ μ α τ ο 5 , έν ά φ θ α ρ σ ί α ι π ν ε ύ paTOs άγ ί ο υ ' έν o i s π ρ ο σ δ ε χ θ ε ί η μ ε ν έν ώπι ό ν σ ο υ σ ή μ ε ρ ο ν έν θυσί αι π ι ό ν ι καί π ρ ο σ δ ε κ τ ή ι ,

καθώί

ή τ ο ί μα σ a s , π ρ ο φ α -

-ίο

V ε ρω σ as ή μι ν καί έ κ πλ η ρώ σ as

συ ό ά ψ ε υ δ ή s καί άλη θ ιν ò s θ εό s' και διά τ ο ύ τ ο καί π ε ρ ί π ά ν τ ω ν σ ε αίν ού μεν, σε δ ο ξ ο -

λ ο γ ού με ν ' 5Κύριε, φεΐσαι τών δούλων σου, δέξαι καθάρσιον το ήμέτερον αίμα υπέρ πατρίδθ5 και τών οίκούντων έν αύτήι, όπωε καί αυτοί πιστεύσουσιν έπιστρέχΙ/avTes έπί σε διά τ ο ύ έπ ου ρ α ν ίου άρ χ ιε ρ έ ωε Ι η σ ο ύ ir, Χ ρ ι σ τ ο ύ τ ο ύ ά γ α π η τ ο ΰ σ ο υ παι δ 05, μεθ ού συν Πνεύματι άγίωι δόξα, τιμή καί KpaTOs νΰν καί άεί καί eis tous amicas τών αιώνων, άμήν. * Ps. 123, 6: νν. Κύριε ο Oeòs ο παντοκράτωρ - σε δοξολογούμεν: δια του επουρανίου - τταιδόε (linn. 10-23; 25-26) descripta eunt ex Martyr, e. Polyc. 14, 1 sqq.*2 5 1 φηλονικηαν Η [ 2 avroîs πληρώσασι Ο; avrovs ( —oîs Ρ ) πληρώσαντας H P | τών πρωτείων O P; τον πρώτον Η; τον πρώτον (τό π ο ν ) Papadop. | οίη. τώ ι Η j 4 άθΧα ΟΡ; έπαθλα Η | 5 συναινεσαντεΞ ΟΡ; συνεσαντεε Η | άναπεμπουσιν H P | 8 αύτόν Ρ; τούτον Η; Οίη. Ο I οίη. του | 9-10 στάντεε ΟΡ; τταντεβ Η | 11 ευλογημένου Ο Ρ; ευλογητού Η | οίη. σου I I P | 12 ante έπίγνωσιν exe. περί σου; ν. Polyc. M artyr. 14, 1 | 15-16 κα\ τηε ώραε τ. Η; ταύτηε καί ώραε Ο Ρ | 16 λαμβεΐν Η | 18 ζωηε αιωνίου Ο Ρ; αιώνιον Η | φυχηε τε (οίη. τε Η ) II P ; om. Ο | 20 προσδεχθη Η | 21 οίη. κα\ άληθινόε Η | 22 κα\ διά ΟΡ: διά Η |περί H O P ; προ Papadop. | 22-23 δοξολογουμεν' κύριε φεΐσαι ΟΡ: δοξάζωμεν' κα\ φεισάμενοε Η j 24 ύπερ Η Ρ Ο ; ύπερ (τ η ε ) Papadop. [ οίκούντων ΟΡ: κατοικούντων I I j 21-25 πίστεύσουσιν επιστρεφαντεε ΟΡ; πιστεύσαντεβ επιστρεφωσιν I I | 25 επ\ ΟΡ; eis I I | 27 κα\ κράτοε ΟΡ; κρ. I I |οίη. τών αιώνων Ρ.

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Miscellanea Giovanni M ercati. Y.

38

10. την

Α ν α π ε μ ψ ά ν τ ω ν δε α υ τ ώ ν τ ο άμήν καί π λ η ρ ω σ ά ν τ ω ν

εύ χ ή ν , * ό âyios... συν πολλήι τηι προθυμίαι τ ois δημίου

εκελεύετο ποιείν το προστεταγμένον. τελευτήν συνέβαινεν άπασχόλείσθαι

r,

2εν

to u s

τταρ-

όσωι δε περί την των πρώτων

ύπηρέταΒ τού διαβόλου, έν ό γ ίωι

φ ι λ ή μ α τ ι ά σ π a σ ά με ν ο s * * ό μ α κ ά ρ ι θύποροε άφιδων eis τον όχλον, μίαν τ iva των αύτοϋ συγγενΐδων παρεστώσαν, πίστιν άκριβώε ένδεδυμένην καί σωφροσύνηs μεστήν ovrws γυναίκα, τηι χ€ΐρί προσκαλεσάμενος δίδωσι αύτήι τον δακτύλιον, or εΐχεν εν τηι χειρί, καί το άγιον εύαγγέλιον όπερ έτύγχανεν επί τώι τραχήλωι φορών, iva το γεγραμμένον πληρωθήι, μη βλη-

ιο

θηναι τ α ά γ ι α

to

Î s κυσ ίν '

***

ούδε γάρ ταφήι άξιωθήναι προσεδόκουν.

3περίεστι

δε μέχρι τού νϋν το τίμιον εύαγγέλιον έν τώι μετά ταϋτα κτισθέντι άγίωι ναώι, ένθα τον τηε άφθαρσίαε στέφανον όνεδήσαντο. 4νπαναχωρησάντων δετών στρατιωτών, ο'ι πράε γένοε περιλειφθέντεε περιστείλαντε5 τα τίμια λείψανα των άγιων μαρτύρων, κηδείαε ήξίωσαν έν αύτώι τώι τόπωι. 15

11·

Πολλών τοίνυν έπιστρεψάντων προε Κύριον καί βουληθέντων την

θρασύτητα τού άνθυπάτου καταλϋσαι, δεηθέντεε μετ ' ολίγον Βαλλεριανοΰ καί Γάλλον τών βασιλέων, έλαβον τηι πατρίδι την τηε ήγεμονίαε αρχήν. 2χρό­ νου δε μικρόν ύστερον, εξηκοστού έτονε διαδραμόντοε, ειρήνηε πολιτευσαμένηε καί του θεού λοιπόν έφιδόντοε την ήμετέραν θρησκείαν, Παΰλοε ό 20

άγιώτατοε έπίσκοποε τηε κατά Γορτύνηε άγιωτάτηε έκκλησίαε, ώι τοσαύτη πίστιε ύπήρχεν, ώε τόνε άκαθάρτουε τών δαιμόνων αίσθομένουε τού όνόματοε αυτού νποχωρεΐν καί βασανιζομένουε λέγειν τ αληθή... άφικόμενοε γάρ διά ταύτην την συλλογήν τών άγιων λειψάνων έπι την βασιλεύουσαν * Martyr, s. Polyc., 15, 1. Matth., 7, 6.*2 0

** Of. Ro., 16, 16; 1 Petr., 5, 14.

*** Cf.

2 ò âyios O P; οί άχιώτατοι H: post âyios hiatum significavi, excidisse vid. θεόδουλοε I 2-3 παρεκελεύετο OP; παρεκελενοντο Η | 3-4 τών πρώτων τελευτήν ΟΡ; τών πατέρων τελείωσιν Η [ 4 άποσχολείσθαι Ρ | 5 άσπασάμενοε Η ; άσπασάμενοι εαυτόνs ΟΡ. seribeud. fors, άσπασάμενοε αντουε |άφιδων ΟΡ; άπιδών Η [ 6 Οίη. αύτοΰ Η | παρ­ εστώσαν Ρ ; παρατηρήσαε ( - ίσαε Η ) H O | 7 χειρ'ι αυτού Η | 10 κυσ'ι Ο | 11 περίεστιν Ρ I μέχρι κα'ι Η | 12 στέφανον όνεδήσαντο ΟΡ; άνεδήσατο στέφ . Η | 14 οίη. τ ί ­ μια Η J ήζίωσαν έν αύτώι τώ ι τόπωι ΟΡ; κατηξίωσαν έπ’ αύτοΰ του τόπον Η. 16 βαλλεριανοΰ ΟΡ; βαλεριανώ Η J 17 γαλλου ΟΡ; ya\ω Η; debuit, Γαλλιηνοΰ \ τών βασιλέων Ο Ρ; τοίε βασίλεύσιν Η j pyspovslas Ο; η"/εμων!αε Η | 17-18 χρόνον δε μικρόν ύστερον ΟΡ: χρόνω δε ύστερον μικρώ Η [ 18 om. έτονε Ο | 19 έφιδόντοε ΟΡ; έπιδ. Η | 20 om. έπίσκοποε Η | έκκλησίαε (έπίσκοποε έχένετο) Papadop. | 21 τών δαιμόνων Ο Ρ; δαίμοναε Η | 22 post τάληθή (τά «λ. Η ) alqd excidisse conicias, sed ν. ρ. 17 I 23 διά ταύτην την συλλοχήν ΟΡ; διά το την συλλοχήν Η ; διά το (ποιήσασθαι τήν σνλλ. Papadop. | λειψάνων ΟΡ; λημψ. Η ; post λειψάνων Papadop. alqd deside­ rari existim at sine aequa causa.

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P. F ranchi

de’

Ca v alie r i , I dieci martiri di Creta

39

' Ρώμην, 7rpò τού έγγίσαι τηι πόλει κατάδηλος έγένετο óaTis ήν, ούκ άπαγyetXavTÔs rivos τα κατ ’ αυτόν άνθρωπον, άλλα δαίμουοε έξειπόντοε την ém­ ir τασία ν Παύλου. 3 ην yàp rivos τούνομα Ά π ριγγίου των πρώτων 'Ρώμης θνγάτηρ άκαθάρτωι δαίμονι κρατούμενη, ijns μόνον α’ισθομένη προσπεπλευκέναι Παύλον άνεβόησεν ήκειν τον έκβάλλοντα το δαιμόνων. 4 καί ενθυε μεν ■προ rfjs έπιστασία5 έκαθαρίσθη, τοσούτον ópoXoyrjaavros τού oaipovos, Παύλον είναι αίτιον τούτον. 5 εκ τούτου δόζηε περιδραμούση5 περί την πόλιν και χρημάτων αύτώι πολλών προσαγομένων, δέχεται μεν ούδεν ό άγιώTUTOs επίσκοπος, μετατεθηναι δε τα λείψανα των άγιων μαρτύρων αίτεΐται καί λαμβάνει ταύτην την δωρεάν σπουδήι των κατά την 'Ρώμην λογάδων παρά τού avTOKpàropos, καθ ’ ον καιρόν καί ό τ ι pios aravpòs άνεδείκνντο. 12. ’ GΧθων δε επί το Κρητών εθνοε και έπ ισ ras επί τώι είρημενωι Άλωνίωι μετά πλήθους άνδρών Χριστιανών καί τινων έ ζ αυτών ενρεθεντων εν τηι άθλήσει τών άγιων, ών τα ονόματα γεγραπται έν t o î s ούp a v o is καί άναφερεται έν τηι τιμίαι αυτών έορτηι, καί την έπικειμένην γην τ oîs άγίοιε άνασκάψαε, ευρίσκει ώς έν δρόσωι τα σώματα τών άγιων μαρτύρων, άλώβητα καί άκέραια προστάγματι θεού φυλαχθέντα, 2ά δη καί μετέστησεν έν τώι τη s πόλεωε κοιμητηρίωι, eV ώι μέχρι τού νύν κατά την ημέραν, e’v ηι πεπόνθασιν, υπέρ rfjs ευχαριστίας αυτών καί rfjs π pbs θεόν πίστεωε κρατείται καί έπιτελεΐται ή τοιαύτη εορτή ' 3 e^ovTes γάρ την μνήμην τών άγιων τούτων κατά πάσαν έπαρχίαν άγουσιν, έπι το αυτό πάντες συνερ­ χόμενοι καί εύχαΐ5 καί Xirais το θεΐον εξευμενιζόμενοι χαίρουσιν, ότι ούκ άπέτυχον τών ίκανώς έχόντων πρεσβεύειν υπέρ πατρίδας καί έθνουε καί γένους, άλλήλουε συγκαλοϋντεε και πέμποντεε μερίδαε t o îs πλησίον και κατά πάσαν έκκλησίαν ευωχούμενοι καί πανηγυρίζοντεε φαλμοΐε και ύμνοις

λ

w



ά1 2

1 'Ρώμην (άνέστρεψε, κα'Υ} Papadop. [ 2 τα κατ’ αυτόν (αυτών Ρ ) ανθρώπου ΟΡ: τα κατά τών άνθρώποίν Η ; τα κατά τον άνθρωπον Papadop. [ 3 Οίη. τοννορα Η | άπρινχίου Η [ ρώμη s Ο Ρ: κατά την ρώμην Η | 4 άκαθάρτω δαίμονι ΟΡ; ακαθάρτου δαίpovos Η : (υ π ό ) ά. δ. Papadop. [ προσπεπλευκέναι ΟΡ; πεπλευκ. Η [ 5 πανλον ΟΡ; ::ανλω Η | άνεβόησεν Ο Ρ; έβόήσεν Η | om. τον Η | το δαιμόνων Ο Ρ; τον δαίμονα I I | 0 έκαθαρίσθη Ο; έκαθαιρίσθη (— ερίσθη Η ) H P [ τοσοΰτον ζμόνον> Papadop. j 7 έκ τούτον δέ Η j 8 OHI. αύτώι Ο Ρ [ 9-10 αίτεΐται καί Ο: ητησατο κ. Ρ ; aìri;oris Η j I I αύ~ τοκράτοροε ΟΡ; αύτ. Κωνσταντίνου τον ρεγάλου βασιλέως κα'ι Κωνσταντίνου (Papadop. sine necessitate corr. κ. Κωνσταντίου) II. 12 eirì τώ ι ΟΡ; έν τώ I I | 13 άλονίω Η | άνδρών χριστιανών καί τινων έξ αύτών εϋρεθέντων Ο; άνδρών, τών δέ χριστιανών τινων κα'ι έ ζ αύτών ενρεθεντων Ρ : άνδρών τών τό τε χ. τινων δέ κα'ι έξ αύτών (Papadop. add. τών) εύρ. Η | 14 ών 0 ; ών τινων H P j γέγραττταί ΟΡ; άναγέχραπτε Η j 15 άναφερεται ( άναφαίρ. Ο) ΟΡ; άναφέρονται Η j 16-17 αλώβητα Ο Ρ ; άλ. δέ l i I 18 μέχρι του νΰν Ο Ρ; μ. καί του παρόντος Η [ 22 om. κα'ι ante εύχαΐς H O I 24 μερίδας Ο Ρ; μερίδα Η [ om. κα'ι ante κατά 0 j 25 ευωχούμενοι Η: ευχόμενοι ΟΡ.

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Miscellanea G iovanni M ercati. V.

40

καί Miêaîs πνευματικαΐε, μελετώντεε καί αυτοί ομολογείν καί καρτερειν τώι υπέρ αυτών πειτονθότι Σωτήρι, όληι δυνάμει

to u s

άπατεώνας αιρετικούς,

ϋποι δ ' αν μάθωσι προσπελάσαντας τήι νήσωι, ώε λύκους άπο -ποίμνης νιώκοντεε, άτε δη πεπεισμένοι ώε ακέραιον την ορθόδοξον πίστιν κατέχουσι, καθώς παρέλαβον από του άγιου άποστύλου Παύλου έπιδημήσαντοε τηι νήσωι καί όντως γρόψοντος προς τον άγιον Τίτον ' άπέλιπόν

σε

έν Κρ ήτ ηι ,

καί κ α τ α σ τ ή σ η ι ς διεταξάμην.

κατά

* 4ούτοε

iv a

τα

λείποντα

Τούτου

χάριν

έπιδιορθώσηι,

ίγ ο'λ i υ π ρ ε σ β ν τ έ ρ ο υ ς , ώ s εγώ σ οι

γάρ ό θειότατος άνήρ Τίτος γέγονεν πρώτος

επίσκοπος τής έν τηι Γορτύνηι μητροπόλει άγιωτάτης εκκλησίας, χειροτονήσας και αύτοε έν τε Κνώσωι καί Χερονήσωι, ' Ιεραπύτνηι καί ’ θλευθέρνηι, Λάππηι καί Κυδωνίαι, Καντάνωι καί Κισάμωι ταίς πόλεσιν επισκόπους ' ού γένοιτο πάντας ημάς γενέσθαι μιμητός και έκαστον έν τώι ίδίωι τάγματι τον καλόν αγώνα άγωνίσασθαι καί τον δρόμον τελέσαι καί την πίστιν τηρήσαι καί κομίσασθαι τον τής δικαιοσύνης άμαράντινον στέφανον Χριστώι

Ιησού τ ώι κυρίωι ημών, μεθ ’ ού τ ώι Πατρί συν

τ ώι

**

έν

άγίωι Πνεύ-

ματι δόξα, κράτος εις τούς αιώνας τών αιώνων, άμήν.

* Tit., 1, 5.

** Of. 2 Tini., 4, 1C; 1 Pet., ο, 4.

] οΐπ. ùnêaîs πνβυματικαΪΞ Ο j 2 πβπονθότι OP; αποθανόντι Η j άπαταιώναε H O P | όπου Η I 3 μάθωσιν H P ] 4 κατέχονσιν H P | επιδημησαντοθ ΟΡ; άποδημ. Η | ourws OP: οντω Η I 7 άπέλιπόν H P ; όπελειπον Ο J 8 πρβσβυτέρουε Ο Ρ; επίσκοπο vs και πρβσβ. Η | 0 Οίη. yèyovev πρώτοε Ο | 10 rrjs έν yoprvvt) μητροπόλη ayιότάτηε έκκλησίαε Η ; έν τηι ^/ορτύνη ^ορτύνηε Ο) μητρ. αγίωταττ; βκκλησίαι κατασταθόίε (οηΐ. κατ. P ) OP | 11 κνώσω Ρ ; κνόσωι Ο; κνόσσω Η ] χβρονησω ΟΡ; χβρσονίσσωι Η ; χβρσονησωι Papadop. ] ìepaπντνηι Ο; ιβρπύτνη P ;ïepâ πυτνη Η | έλβνθέρνηι ΟΡ; λβνθέρνηι Η j 12 λάππη Ρ; λάπηι Ο: λάμπη Η | κυδονία OH (qui addit πόλεων άρχαίων); κυδωνβια Ρ | καντανώ Ρ ; καττάνωι Ο: καντάμω Η | κησάμωι Ο; κησαμώ Ρ : κισσάμω τών νεοστί yevoμέvωv πόλεων Η | 13 μιμητάε yevéadai Ο | 14-15 οίη. και την π ίσ τ ιν — στέφανον Η j 16-17 peO’ ο ν —■δόξα KpaTos Ο Ρ: ό η δόξα κα'ι το κράτοε II.

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F R A N Z CUMONT

CIERGES ET LAMPES SUR LES TOMBEAUX L ’on a conservé en Italie la coutume d’allumer une lampe sur les tombeaux et aucune manifestation de la piété envers des parents défunts n’est plus émouvante que le spectacle de ces cimetières i l ­ luminés A l ’intention des âmes des trépassés. De même dans la Grèce moderne l ’ usage a persisté d’entretenir sur la sépulture un luminaire, sans laisser s’ éteindre pendant un temps déterminé cette «veilleuse perpétuelle» (το ακοίμητο κανδήλι).'1 2 Mais cette pratique n'a pas été admise sans hésitation par l'autorité ecclésiastique. Tant que le paganisme n’ eut pas perdu sa puissance, la coutume d’allumer des cierges sur les tombes parut être une superstition dangereuse, comme rappelant une pratique païenne, et elle ne fut tolérée ou même recommandée par l ’ Eglise qu’après que tout ris­ que d’ une interprétation suspecte eût disparu.* Nous avons sur la longue répugnance des évêques à sanctionner cet usage le témoigna­ ge décisif d’ un canon du concile d ’ Elvire (Illiberis en Bétiquei vers l ’an 300 ap. .1 ' « Cereos per diem placuit in coemeterio non incendi; inquietandi enim sanctorum spiritus non sunt». Ce texte a provoqué de nombreux commentaires,3*5 mais peut-être n’a-t-on point aperçu clairement pourquoi le fait d’allumer le jour des cier­ ges dans un cimetière pouvait troubler le repos ( i n q u i e t a r e ) des 1 Cf. R ao u l R ochette, Mém. Acmi, inner., 2° série, t. X III, 1938, pp. 563-571 ; M arquardt-M a u , Privatlehen 2, pp. 307 ss.; E it r e m , Opferritus und Voropfer der Griechen, Christiania, 1915, pp. 142 ss.; 153 ss. 2 Cf. P a u l C o l l a r i , Bull, corr. lu ll., 1931, LV, p. 66; L awson , Modern Greek Folklore, 1910, pp. 508 ss., E it r e m , op. cit., p. 142. 3 Doni C abrol et L eclercq, n id . archétti, olir., s. v. «C ie r g e s » (I I I , p. 1613), ef. T h . K i .au ,ser, D ie Cathedra ini Totenenlt, Münster, 1927, pp. 127 ss., p. 131, n. 24. ' Mansi , t. I I , col. 11, canon 34. 5 C f. D e i .ehaye , L es légendes hagiographiques, pp. 169 ss. ; Doni C arrol, 1. e.

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Miscellanea Giovanni M ercati. Y.

chrétiens défunts.0 Pour en comprendre le motif il faut préciser les idées qu’éveillait cette λυχναψία à l ’époque païenne, et nous com­ mencerons par réunis ici les témoignages épigraphiques qui en font mention sous ses formes diverses. Voici, donc, sauf omission, la liste complète des inscriptions grecques et latines prescrivant de faire brûler des cierges ou lampes sur les tombeaux. Comme on le verra, elles sont très exceptionnelles dans la foule des milliers d ’épi­ taphes qui remplissent les Corpus, mais elles suffisent, à prouver la grande extension de cet usage dans diverses régions de l ’empire : a) O rient . - CIG, 3028 = B. C. H., 1895, XIX, p. 556 (d’après une copie fautive de Fontrier). Le texte a été restitué plus correc­ tement par Louis Robert, 7le vue de philologie, 1943, X V II, p. 191. n. 10 (Apateira près d’ Ephèse) Inscr. gravée sur un sarcophage. Fondation funéraire ... καθιερωσεν δηνάρια πεντακόσια επί τώ γενέσθαι διττό τοώ γεινομε'νου τόκου οινοποσίαν και KppióXovs καί στεφά(νονε) (δη­ ναρίων) ι ποιησονσιν δε την εύωχίαν μηνόε Ποσίειδεώνος) η’άπι(όντοε). h) J. K eil, Oesterr. Jahreshefte, XX VI, 1930 Beibl. p. 12 (Ephèse), sur un sarcophage. Le revenu, 120 deniers, d’ une fondation doit être employé à distribuer un denier à cent personnes καί τα λοι­ πά (δηνάρια) κ'ίσ (σ'/τεφάνους καί κηριόΧουε. c) I t a l ie . - Bücheler, C. E. 1508 = V I 30099, tin du i r siècle (Rome) : « U t possit tibi plurimos per annos / cum sertis dare iusta que dicavit / et semper vigilet lucerna nardo ». d) C IL V I 10248 = Dessau 8366 : « Ita ut ex reditu eius insulae quodannis die natalis sui et (rosationis et violae et parentalib(us) / memoriam sui, sacrificis quater in annum factis, celebrent et prae­ terea omnib(us) k(alendis), nonis, idibus suis qfiibusq(ue) men­ sib u s) lucerna lucens sibi ponatur incenso imposito ». e) C. E. 1308 = C IL X, 633; Dessau 8132 (Salerne) : « Have Septima, sit tibi terra levis. / quisque huic tumulo possuit ardente(m ) lucernam, / illius cineres aurea terra tegat». /) C IL X I, 1420 = Dessau, 139, I. 24 (Pise). Commémoration an­ nuelle des petits-fils d’Auguste: « S i qui privatim velint manibus eius inferias mitter [e, neve quis] amplius uno cereo, unave face coronave mittat ». g) C IL 2596 = Dessau 8368 (Montalcino). Legs: « ut gens eos (denarios) in usu / ris dent, et die n (ostro) festo / sollemne oleum 0 Tour le sens de inquietare, cf. Digeste, XI, 7. 39: « D iv i fratres admonuerunt (par un transfert dans un autre sépulcre).

ne iustae sepulturae traditum, id est terra conditum corpus inquietetur»

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F . Ci; mont. Cierges et lampes sur les tombeaux

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in / lucerna, quam dedi, / elle! p(roprio) ex usuris praestetur diis) i(nferis) M(anibus) ». h) A frique. - Testamentum Restituti O IL V I I. I, 9052 (Au· zia) : « U t statuam meam et uxoris meme terge [at et unguat] et co­ ron [et et cer]eos I I accendat». i) E spagne . - C IL I I , 2102 (Ossigi) : «Rogam us, parentes pientissimi. collegae; ...ut huius manibus (de leur pile) lucerna quotidiana ex ratione public (a) vestra poni [placeat]. j) Nous joignons à ces inscriptions le testament de Maevia d'après le Digeste, XL, 1, 44 (Modestinus libro decimo responsorum) : « Saccus servus meus et Eutychia et Irene ancillae meae omnes sub hac condicione liberi sunto, ut monumento alternis men­ sibus lucernam accendant et sollemnia mortis peragant ». Les deux inscriptions suivantes ne sont pas funéraires : C IL X 5849 (Ferentinum) : [« D i] vidi iussit X II kal. Octobr(es), die nata­ lis sui, [decurioni]bus et X viris... sportulas, item populo fieri [epulum] et pueris nuces spargi, die s. s. et (facta? il)luminatione. C IL X 7016 (Catane) : « Annia Zosima votum lucernam ». Au témoignage des inscriptions il faut ajouter celui des mo­ numents figurés. Sur le bas-relief des Haterii quatre hautes tor­ ches brûlent aux angles de la couche, où repose la morte, tandis qu’au pied et au chevet du lit une lampe est allumée sur un can­ délabre. Rushford dans son commentaire de ce monument a réuni d’autres représentations de ce luminaire funèbre.7 La plus ancienne inscription, où l ’offrande d’un cierge soit men­ tionnée, paraît être celle des cenatophia Pisana (/). C’est à l ’époque d’ Auguste que nous reporte aussi un passage de Suétone où, à pro­ pos d’un séjour de l ’empereur dans l ’île de Caprée il raconte ce qui suit (Aug. 98) : « Magasbae ante annum defuncti tumulum cum e tricliniis animadvertisset et magna turba multisque lumini­ bus frequentari, versum compositum pro tempore clare pronun­ tiavit : κτίστου êè τύμβον είσορώ ττυρούμενον ». C’est l ’exemple le plus ancien qu’on puisse citer, au moins en Occident, d’ un anni­ versaire célébré en portant un luminaire sur la tombe. Il ne s’agit donc pas ici d ’un vieil usage romain, mais d’ une pratique qui s’est introduite relativement tard dans le monde latin. C’est ce que con­ firme un examen plus attentif de la série de nos inscriptions. 7 R ushford, Funeral lights in Roman sépulcral monuments, dans Journal of Romam Studies, 1015, V, pp. 150-164. Cf. Samtkr. CJehvrt, Hochzeit und Tod, pp. 76 ss.

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Miscellanea Giovanni M ercati. Y .

On constate que l ’acte rituel d'allumer des cierges ou des lam­ pes est souvent joint à l ’ offrande de fleurs ou de couronnes (« , h. f , h) ou qu’il se combine avec des fumigations à l ’aide d'aromates, encens (d) ou nard (c). Mais si l ’ on étudie le développement du culte funéraire chez les Hellènes et les Italiques, on s'aperçoit que ces trois formes de la dévotion envers les trépassés n’appartiennent pas au vieux fonds aryen des peuples indo-européens, comme les banquets funèbres célébrés à certaines dates fixes, les aspersions de sang, les libations de vin ou de lait, mais que ces pratiques ont été empruntées à une date assez récente aux peuples orientaux.* Pour l ’ emploi des parfums Pline nous fournit des indications très précises : c’ est seulement à l ’époque hellénistique, quand Pome entra en contact avec la Syrie, que le luxe des parfums se dévelop­ pa dans pa dans la vie sociale comme pour les funérailles.0 L ’ Egypte surtout, où la λνχναψία a toujours occupé une place importante dans le culte des dieux comme dans celui des morts, paraît avoir influé sur l ’ usage de faire brûler des lampes sur les tombes, lors­ qu’il se répandit en Occident.8 10 9 En élargissant ainsi notre champ d’ observation, nous pourrons mieux nous rendre compte des croyances séculaires qui s’attachè­ rent successivement à ce rite mortuaire et favorisèrent sa diffusion dans le monde. Aux esprits des morts, habitant la morne obscurité de la tombe, rien n’était plus indispensable que la lumière. Pour la leur fournir on avait coutume de placer à côté d’ eux, dans leur sombre demeure, des lampes, que les fouilleurs ont retrouvé en quantité innombrable dans une foule de nécropoles du monde an­ cien. I l n’ était pas nécessaire que les lampes déposées dans le sé­ pulcre fussent allumées. Leur seule présence suffisait à dissiper les ténèbres dans cette demeure des ombres où tout n’était qu’apparence et illusion. Comme d’ autres objets du mobilier funéraire, ces petits vaisseaux d’argile sont parfois inutilisables : ce sont de pseudo-lampes, dépourvues de tout orifice pour y introduire l ’ huile. 8 J’ai étudié l ’emploi funéraire des fleurs et couronnes dans une communica­ tion, encore inédite, faite à l ’Académie des Inscriptions ( Comptes rendus, 1944, p. 496). Je reprends l ’ensemble de la question (lampes, fleurs, aromates) dans un volume qui est sous presse. 9 Cf. P l in e , H. N., X III, 1, S; X III, 3, 24; X II, 18, 82ss. 10 Sur la λυχναψία (ou Χυχνοκαΐα, L iddell et Scott, s . v .) en Egypte et ailleurs cf. R tisch , Realenc. Suppl. V II, s. v. « Lychnapsia », col. 420-423; W. O tto, Priester and Tempel, 1908, t. I, p. 10, p. 29, p. 293; Louis R obert, Rev. de philologie, LX IX , 1923, p. 191 n. 8 et notre Egypte des Astrologues, p. 129.

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F. Cu mont, Cierges et lampes sur les tombeaux

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mais à des eïêwXa, à des fantômes vaporeux qui n’ont plus de l ’hom­ me que la forme, il suffit, pour y voir clair, d’un simulacre de lu­ m inaire.11 Toutefois de même que les offrandes d’aliments et de fleurs doi­ vent, après les funérailles, être renouvelées périodiquement à l ’ex­ térieur de la tornite, refermée sur les restes du défunt, comme pour donner à celui une assurance répétée contre les risques d’ un anéan­ tissement total, de même on y fera luire une lampe ou des cierges. On aimait à y faire briller perpétuellement cette flamme,12 ou si l ’on ne pouvait l ’entretenir constamment, on la rallumait à certains jours déterminés.131 * La conception primitive, toute matérielle, resta 6 5 la conviction qu’on continuait à fournir au mort une clarté, que celle du jour ne lui apportait plus, et cette croyance naïve a persisté jus­ que dans le folklore moderne.1'1 Mais dès une époque reculée des idées mystiques et symboliques furent attachées à cet acte religieux et lui donnèrent une signifi­ cation plus haute. Suivant la croyance vulgaire, des démons mal­ faisants hantent la surface de la terre, quand l ’obscurité de la nuit y étend ses voiles, et ils sont mis en fuite par les premiers rayons du jour naissant.13 De là est née la croyance qu’une lumière artifi­ cielle écarte, elle aussi, les esprits maléfiques et protège contre leurs entreprises. On trouve en Egypte dès le Moyen-Empire, exprimée 11 Ces faits ont déjà été mis en lumière et appuyés d’exemples que l ’on pour­ rait aujourd'hui multiplier à l ’infini, dans le Mémoire de Raoul Rochettes cité plus haut (note 1), pp. 563, 566 ss. 13 Inser. r : « Seni lier vigilet lucerna n ardo» inscr. i: «Lucerna quotidiana»; ef. P étrone, 111 (épisode de la matrone d’Ephèse) : «A n cilla, quotiescumque defe­ cerat, positum in monumento lumen renovabat ». 13 Inscr. a, fi, d, f, g, h, j. 11 Cf. S eyrig , Revue hist, des religions, 1928, X C V III, p. 276 : « D ’après M. Rhomaios, sa grand-mère lui recommandait, quand elle ne serait plus, de v i­ siter sa tombe avec un cierge, qu’elle aurait plaisir à voir. Car en Grèce les morts ne perçoivent pas la clarté du jour, et seule la lumière sacrée des cierges peut illuminer leur triste existence. Aussi ne laisse-t-on pas consumer entièrement les cierges des funérailles de façon à pouvoir déposer leurs restes avec les morts dans le tombeau ». Cf. Cou.art et L awson cités note 1. 15 Cet antagonisme entre la lumière et les esprits des ténèbres a surtout été formulée avec netteté pour le dualisme mazdéen, cf. Comptes rendus Acad. Inscr., 1912, pp. 288 ss., S amter , Gelmrt, Hoclizeit uud Tod, pp. 76 ss. 16 Cf. E r m an , Zeitsch rift f a r Aeggptische Sprache, XX, 164 ss. et D ü m ic h e n , ibid., XXI, pp. 11 ss. qui cite notamment un texte du tombeau de Petamenap; « D ie Flamme ftir deinen Kâ, ô Osiris... Schiitzend ist der Flamme in deinem Innern und gliinzend an deinem Haupte. Sie vviihlt aus ihren Schütz fiir dieh, sie macht niederfallen dir, deine Feinde a lle ».

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Miscellanea Giovanni M ercati. V.

la conviction que cette lumière est une protection contre les en­ nemis qui menacent le m ort·16 Pour le même motif, à Rome, lors­ qu’on expose le cadavre dans la maison, on allumera des torches op des cierges auprès de la couche où il repose.17 C’est peutêtre aussi pour obtenir une protection contre des puissances hosti­ les que le convoi funèbre est accompagné, même en plein jour, de porteurs de torches18 et la même intention prophylactique pour­ rait suffire à expliquer la présence d ’ un luminaire autour du tombeau. Toutefois un autre symbolisme, plus subtil, a donné une signi­ fication eschatologique à la flamme entretenue sur la sépulture. T,a lumière de l ’ aurore ne chasse pas seulement les esprits des ténèbres, son retour ramène à l ’ aube l ’activité sur la terre ; elle tire les êtres animés de l ’ engourdissement du sommeil, elle réveille de même les morts que paralyse la torpeur d ’ une existence amoindrie.19 Déjà les vieux textes égyptiens affirment explicitement que la flamme qu’ on fa it luire pour le défunt, assure la survivance de son esprit et lui confère une immortalité divine.20 Ce mysticisme fut indéfini­ ment développé par les théologiens du paganisme.21 Dans la célé­

1! R tjshford, 1. c. (supra n. 7), p. 149, rappelle que le même usage a persisté jusqu’au moyen âge. Ainsi, lorsque le corps de Constantin, enfermé dans un cer­ cueil d’or, fut porté a Constantinople, il y fut exposé dans une salle du palais sur un haut catafalque entouré de candélabres d’or (E usèbe, Vita Const., IV , 66). ,s Primitivement, c’est un fa it bien connu, les funérailles, à Rome comme en Grèce, avaient lieu la nuit et il est naturel qu’on se soit servi de torches pour éclairer le convoi ; cf. Servitis , En., X I, 142 ss. etc. Les textes ont d é jà été réunis et interprétés par Godefroid dans son commentaire du Code Théodosien (IX , 17, 5, éd. R itter t. I I I , p. 156), mais les torches furent conservées quand s’établit l ’usage des enterrements diurnes et il semble qu’on ait cru qu’elles écartaient du cortège les mauvais esprits. Cf. Sam ter , op. cit., pp. 77 ss., p. 71 n. 4; Realencyclop., s. v. «L u c e rn a », col. 1588, 2 9 ss. E itr e m , op. cit., p. 133. 19 P rudence , Cathem., Hymne 1, 29 ss., I I , 37 ss. Cf. Comptes rendu Ae. Insor., 1942, p. 288.

20 C f les articles cités supra n. 16, en particulier le texte traduit par D ü m ic h e n (p. 14) : « Wenn man ihm zuriistet diese Flamme, dann w ird er nieht untergehen ewiglich, es w ird sein Geist leben immerda r. Es macht gedeihen diese Flamme diesen Seligen, gleichwie den Osiris, so dass er schaut die Gotter, die Seligen und die Todten... ». Dans la tombe de Tout-Ankh-Ammon on a trouvé quatre torchères de bronze et or en forme de croix ansée, « le signe de vie » de la religion égyp­ tienne. De petits récipients contenaient l ’huile où flottait une mèche comme dans les veilleuses de nos aïeux. Cf. H oward C arter, I, pi. LXXV, et C apart , Tout-AnkliAmon, Bruxelles, 1943, fig. 50. 21 L e développement du symbolisme de la lumière à l’époque gréco-romaine a été étudié à l ’aide d ’une documentation étendue par G i i x i s W etter , Φώε (S k rifte r

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P . C umont , Cierges et lampes sur les tombeaux

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bration des mystères une clarté brillante, qui éclaire l ’ obscurité du tclesterion, est l ’acte suprème qui précède, pour l ’initié, la révéla­ tion parfaite. E lle devient dans les spéculations des éxegètes la sagesse qui assure le salut. Illumination a gardé en français une double acception, matérielle et spirituelle. Principe de vie, la lu­ mière rend l ’homme impérissable et le divinise. Toute cette symbolique qui, durant des siècles fut un thème â variation infinies, explique l ’ importance attachée à ces veilleuses chétives dont on entretenait la lueur à proximité des morts, car lorsqu’agit la magie sympathique, de petites causes peuvent pro­ duire de grands effets. L ’ombre des défunts est selon la croyance vulgaire douée d ’ une vitalité affaiblie qui doit être constamment revigorée par des o f­ frandes. Pour la tirer de sa torpeur, l ’ éveiller de son sommeil,22 l ’ on recourt à l ’action puissante d’ une flamme sacrée. Si l ’on se remé­ more l ’action persistante de ces vieilles croyances dans la religion vulgaire on comprendra le motif et la portée de l ’interdiction pro­ noncée par le concile d ’ Elvire. Le repos des trépassés, qui dorment dans une sépulture chrétienne en attendant le jour de la resurrec­ tion, ne doit pas être troublé par une pratique que tend à les ra­ mener temporairement à l ’ agitation de leur vie terrestre. Mais lorsqu’après la déchéance de l ’idolâtrie la coutume populaire eut cessé d ’ être réprouvée comme une superstition païenne, l ’ Eglise trouva dans l ’antique symbolisme de la lumière, assimilée à la vie, un mode d’interprétation qui se conciliait avec la religion nouvelle et la lampe funéraire devint l ’emblème de la clarté éternelle où re­ vivront les âmes bienheureuses.23

humanist. Samfundct, Upsala, 1917). Sur la relation établie entre la lumière et la vie, dans l ’hermétisme, cf. pp. 52 ss. 22 Ε γγηεμ (p. 155) rapproche de cette superstition un passage sur papyrus de Paris (1411), où il est dit à propos de la torche des Erinnyes î/ru^às καμόντων égeye!ρονσι irvpl. 23 Cf. Dom C abrol, D iet., s. v. «C ie rg e s », t. I I I , 1615; s. v. «Candélabres», t. I I , 1836; Realenc., s. v. « Lucerna », col. 1587, 3 ss. ; R ushford , 1 c., 161 s. — Cf. P l u t ., Quaest. rom., 75.

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A L F R E D O IL D E F O N S O Card. S C H U S T E R

LA PIÜ ANTICA RAPPRESENTAZIONE DI SANT AMBROGIO Dopo aver decifrato anni or sono sul giornale L ’Ita lia due super­ stiti pannèlli delle porte lignee che s. Ambrogio fece eseguire per la sua basilica, quest’oggi ritorno sul così detto sarcofago di Stilicone nella basilica di Sant’ Ambrogio, e più propriamente su d’ una scena che i suoi più recenti illustratori, il W ilpert ed il Von Schoenebeck, hanno lasciato come indecifrata ed anonima. I milanesi conoscono già tutti l ’importanza di questo maraviglioso sarcofago con scene bibliche che, lavorato a Milano sotto l ’ispirazione — dicono — di sant’ Ambrogio, avrebbe poi servito di modello e di prototipo a tutta una serie di sculture cristiane del medesimo genere.I I I nostro sarcofago ambrosiano appartiene a quella fam iglia di avelli marmorei, che ora convenzionalmente chiamano i « sarcofagi dalle porte ivrhane ». Infatti, su tutti e quattro i lati, lo sfondo della scena è regolarmente costituito dalla rappresentazione delle mura turrite della Gerusalemme apocalittica, innanzi alle quali sfila la teoria gloriosa degli Apostoli. « Te gloriosus Apostolorum chorus », come canta Nice ta di Remesiana nel suo inno : Te Deum. A Milano questo sfondo della Gerusalemme apocalittica coi do­ dici Apostoli, noi lo ritroviamo altresì sui musaici del consignatorium Laurenziano. Meglio che riconoscervi l ’ispirazione personale di sant’Ambrogio, io vorrei piuttosto far osservare che tali cicli scritturali nel iv secolo erano ormai comuni a tutte le grandi chiese del mondo romano. L ’arte paleocristiana s’ispirava allora e dipen-

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I. Schuster , L a più antica rappresentazione di sant’Am brogio

deva dalla liturgia e catechesi ecclesiastica, che era quasi identica dappertutto. Illustriamo brevemente le scene rappresentate sul sarcofago am­ brosiano. Sulla faccia principale distinguiamo la ben nota scena della « Traditio Legis », con Cristo che, salendo al cielo, è in atto di consegnare al suo primo vicario, Pietro, il rotolo della divina legge. Insieme con san Pietro, sono pure rappresentati, sei per parte, gli altri Apostoli, mentre i due committenti del sarcofago, ormai de­ funti, si prostrano a baciare i piedi al Salvatore, quasi in atto di domandare pietà « in die illa tremenda iu d icii » (tav. 1). Sul lato posteriore, viene rappresentata come la conclusione della « Missio Apostolorum », missione nel tempo : incomincia l ’ eter­ nità, e g li Apostoli vengono perciò associati al Cristo nell’atto di giudicare il mondo (tav. 2). Infatti, nel Vangelo Cristo loro ripromise che a suo tempo si sa­ rebbero assisi sopra altrettanti troni, per giudicare le dodici tribù d ’ Israele. Sul nostro sarcofago noi dunque li osserviamo seduti a destra ed a sinistra del divin Giudice, col rotolo del Vangelo in ma­ no, perchè è giusta quel codice che il mondo dovrà essere giudicato. Sul fronte del coperchio, nel clipeo centrale sono rappresentati i coniugi defunti. Lo sposo, a sinistra, deve essere qualche alto uffi­ ciale del Governo, perchè sulla corazza indossa la consueta lacerna fermata con una fibula sull’ omero destro, mentre colla sinistra sor­ regge aperti i dittici della sua dignità. A destra ed a sinistra del clipeo sostenuto da due genietti, os­ serviamo due interessanti scene bibliche, poste quasi una di fronte a ll’ altra. A destra, i soldati caldei stanno per trarre in arresto uno dei tre fanciulli di Babilonia perchè questo, sostenuto dalla Fede in una stella che gli brilla sul capo, rifiutasi d’ adorare l ’idolo aureo di Nabucodonosor, elevato su d’ unà colonnina tortile nel campo di Babilonia. A questa scena fa riscontro, dall’altra parte, l ’ adorazione evan­ gelica dei Magi, cui la medesima stella, ben nota ai Caldei, guida a Betlemme : « Lumen requirunt lumine », come canta Sedulio. L ’ una e l ’ altra scena vogliono esprimere la conversione del mon­ do pagano alla Fede cristiana. Canta perciò ancor oggi la liturgia Miscellanea G. M ercati. V·.

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Miscellanea Giovanni M ercati. Y.

ambrosiana in un celebre inno mariano che, se pure non è di sant’ Ambrogio, deriva tuttavia dal suo ambiente : Sic Magi ab ortu solis Per syderis indicium, Portantes typum gentium, Primi obtulerunt munera. Quel « portantes typum gentium » è puro stile di sant’Ambrogio. Sul fianco laterale sinistro sono rappresentati dapprima, Elia che nell’ascendere al cielo trasmette ad Eliseo il pallio perchè ne erediti altresì la missione profetica; vengono poi Adamo ed Èva presso l ’albero fatale; quindi Noè nell’ arca galleggiante sulle ac­ que del Diluvio, e finalmente Mosè che sale il monte Sinai a ricevere dalla mano del Signore, sporgentesi dalle nubi, il volume della Legge. In alto, sul fianco sinistro del coperchio, noi vediamo in culla Gesù Infante, senza i consueti suoi santi genitori, ma semplicemente in mezzo al bove ed a ll’asinelio, accovacciati ai suoi piedi. Anche qui si riconosce facilmente il pensiero di sant’Amprogio : Presepe iam fulget tuum ... novumque lumen ingerit (tav. 3). Passiamo ora al fianco opposto del sarcofago. V i si distinguono tre diverse rappresentazioni, nettamente divise fra di loro. La prima a sinistra riproduce Àbramo nel consueto atto di sacrificare Isacco, che ormai colle mani legate dietro il dorso, collocato sull’ara del sa­ crificio, altro più non si attende che il colpo fatale. In sua vece, sarà sacrificato un capro, le cui corna osserviamo impigliate tra i rami d’ un albero. I l posto centrale del quadro marmoreo è occupato da un perso­ naggio barbuto, dai capelli crespi, rivestito di tunica e pallio, come regolarmente gli Apostoli ed i Santi. Circonda il suo capo, quasi un nimbo, l ’arco maggiore d’ una delle porte principali della città apo­ calittica, precisamente come sui due lati principali del sarcofago, quel posto centrale l ’occupa Cristo (tav. 4). Evidentemente, noi ci troviamo innanzi a qualche gran santo locale, particolarmente venerato nella Basilica ambrosiana, ed al quale l ’artista ha concesso quel posto di preeminenza sotto l ’arco maggiore, fra il patriarca Abramo ed i tre personaggi rappresentati nella scena a destra.

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I. Schuster , La pin antica rappresentazione di sant’Ambrogio

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Intanto, noto subito che il santo barbato che occupa questo po­ sto principale del quadro, sta a sè : non costituisce una scena, ma è un ritratto. Mentre infatti i tre personaggi della scena a sinistra sono romanamente sbarbati e si lasciano incorniciare la fronte dal­ la frangetta dei capelli, come si usava a Roma, il personaggio cen­ trale manifesta invece tipo marcatamente orientale : capelli crespi e barba corta. Qual santo sarà mai? Procediamo dapprima per esclusione. Tra i santi del Martirologio Milanese, bisogna subito scartare quelli che fanno regolarmente parte d’ un inseparabile b i­ nomio, quali Protasio e Gervasio, Fazario e Celso, Fabore e F e ­ lice, ecc. Bisogna ritrovare un martire che era venerato singolarmente, perchè anche la sua tomba presso la Basilica ambrosiana non era . 99 Toutes ces localités doivent être cherchées, sur la rive gauche du Tigre, dans le voi­ sinage de la ruine célèbre chez les archéologues sous le nom de Tàq-i Hosrau, « l ’Arc de Khosrau ». Ce monument, chef d’œuvre de l ’ar'·’ Voir ci-dessus, pp. 89-94. 55 § 28, B edj a n , p. 254.

97 Parqinâ signifierait littéralement : « canal de décharge, émissaire, égout », &c. Mais le contexte invite à supposer que ce mot perse avait à Ctésiphon tout au moins le sens qu’il a gardé dans l ’a r m é n i e n C f . H übsch m ann , Armenische Grommatile, p. 228, n. 531. 98 Nous retrouvons donc ici, dans un rôle à peu près identique, les deux mêmes magistrats qu’on a vus â l’œuvre au § 21. Voir ci-dessus, pp. 89-90. ” B edjan , p. 255.

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P. P eeters, Sur la vie syriaque de M àr Abâ

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chitecture sassanide, est généralement considéré comme un reste authentique du palais de Khosrau AnôSarvân.100 Au nord du qua­ drilatère formé par les murailles encore debout, s’étend un terrain délimité par des restes de clôture, que les auteurs arabes désignent sous le nom d’Asjânabar ou d'Asjânbar, 101 sous lequel on croit re­ connaître un terme iranien comme *aspanbar ou *aspanvar, « parc à chevaux ». C’est dans ce quartier que nous n’hésiterions pas à re­ chercher l ’église d'Asfânïr, jCUJ, dans laquelle, au dire de 'Amr et de Saliba,102 s’était réuni le synode schismatique qui élut, on s’en souvient, le catholicos ÎTarsès, en opposition au médecin Elisée, le candidat de la cour.103 L e nom d’Asfânïr, qui ne rime à rien de connu, peut se lire

Asfânbar, au prix d’une correction à

peine sensible. On signale aussi aux environs, mais sans le raccorder aux points saillants du panorama, un Bostân al-Kisra, «Jardin de Khosrau » . 104 Tout l ’ensemble compris dans le proche horizon formait appa­ remment, autour du palais royal, un domaine de plaisance, où se trouvait une réserve de gibier à poil et à plume. Nous n’avons aucune compétence pour en dresser le plan. Mais tout lecteur possédant un sens littéraire tant soit peu averti reconnaîtra que notre nar­ rateur suit par la pensée, sur un terrain qui lui est familier, les per­ sonnages de son récit. On ne peut que regretter l’oubli où les archéo­ logues ont laissé un texte si digne d’attention. Les mages firent donc savoir à Mâr Abâ qu’ils avaient à lui parler au Beth Sephre. A peine y fut-il entré qu’on referma la porte, et il se trouva prisonnier. Ses ennemis qui le tenaient enfin, se déchaî­ nèrent contre lui avec des cris de mort. L e l’extérieur, ses compa­ gnons purent se rendre compte qu’il était tombé dans un piège et croyaient sa dernière heure arrivée. Mais fort heureusement, un haut dignitaire, témoin du tour que prenait l ’incident, eut le courage d’aller en hâte demander audience au roi et lui représenta qu’il serait contraire à toute raison politique d’ulcérer la population chrétienne par de tels excès de violence. Khosrau ne se fit pas prier

‘“° Sur tout ceci, nous nous bornerons délibérément à renvoyer le lecteur à l ’article déjà cité d’OscAR R euther , Antiquity, décembre 1929, pp. 434-51. 101 R euther , ibid., p. 438. 102 Ed. Gismondi, p. 48, ligne 17. '“2 Ci-dessus, i). 84. 104 R euther , loc. cit., p. 438.

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Miscellanea Giovanni M ercati. Λ7.

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pour céder à ce conseil de modération, et, de nouveau, « en homme bienveillant qu’il était», 'μ> «g re ffie r» ou «ch an celier». Ecartant le doute avoué pai la traduction d’O. Braun, M. C hristensen prend Azâdsadh pour le nom d ’un grand mobed, inconnu d’ailleurs (L 'Ir a n sons les klassanides, p. 113). Mais cette inter­ prétation semble exclue à la fois par la syntaxe de la phrase et par le rôle prêté ici à ce dignitaire. On serait tenté de lire azdâsar et de risquer (prudemment!) la traduction: «p rem ier informateur, admoniteur» ou quelque chose d’approchant, 111 § 34, B edjan , p. 262. ivi „ B edjan , loc. cit. On remarquera l ’insistance de ce refrain. L e nar­ rateur a visiblement de bonnes raisons pour y tenir.

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Miscellanea Giovanni M ercati. Y.

Pasâ, dans l’est du P a rs.113 L à se produisit un coup de théâtre inattendu, qui nous est décrit comme un vrai miracle de la toutepuissance divine. Khosrau, qui, on s’en souvient, avait donné, l ’année précédente, l ’ordre d’enlever les chaînes du catholicos, s’émut de pitié sur le sort du vénérable captif et envoya un de ses officiers le débarrasser immédiatement de ses fers. Au vrai, il ne fallut peut-être pas moins qu’un concours providentiel de circon­ stances pour que Khosrau s’aperçût qu’on s’était joué de lui. I l parla cette fois sur le ton qu’il fallait pour être obéi, à la grande joie de toute la population chrétienne. L ’intention du roi était que Mâr Abâ prît quelques jours de repos avant de repartir pour sa ville épiscopale. L e malheur voulut que, juste à ce moment, arri­ vât la nouvelle qu’un soulèvement avait éclaté dans le Khouzistan ou Beth Houzàie. Ko tre narrateur s’empresse d’ajouter que cette révolte s’était tramée dans les milieux infidèles. Mais cela dit, il tourne court, comme s’il avait hâte de quitter ce sujet scabreux. Tout le monde a pourtant compris qu’il faisait allusion à la révolte d’AuôSazâd. Ceux qui le liront avec attention comprendront de même qu’il n’en pouvait parler qu’à mots couverts. Cet AnôSazâd (ou AnôSakzâd) était le fils aîné de Khosrau, mauvais drôle que son père, en punition d’une insigne polissonnerie, avait exclu de la succession au trône et relégué en Susiane. En cette année 551, précisément, le bruit ayant couru que le roi était mort, il s’était mis en tête de reprendre par un coup de force son rang héréditaire et avait provoqué un soulèvement dans Beth Lapât (Gond-i Sapor).114 AnôSazâd était né d’une mère chrétienne. C’était une bien mince raison de compter que par piété filiale, ce fils dénaturé, favoriserait la religion maternelle. Mais que de rêves politiques ont germé de moins que cela! A Beth Lapât, des chrétiens se laissèrent gagner à la. cause de l ’usurpateur. I l n’y a de doute que sur leur nombre.

113 I I ne semble pas qu’en cette année, Khosrau ait pris part personnellement à la campagne en Lazique (cf. B u r ï , H istory o f the later Roman Em pire, t. II, pp. 116-117). A cette date, il devait néanmoins être assez éloigné de sa capitale, pour que le bruit de sa mort ait pu courir en Beth Houzaïe et y faire des dupes (voir ci-après). Basil est une autre des localités qui prétendaient à l ’hon­ neur d’être le berceau de Zoroastre. Elle est plus authentiquement connue par le rôle qui lui échut dans la révolution niazdakite (Art. Christensen, Le règne du ro i Rateaci I er et le communisme mazdakite, dans D et E gl. Danske Videnskabernes Selskab. Historisk-filologiske Meddelelser, t. IX, 6 (1925), p. 41; N ôldeke, Oeschichte der Verser und Araber, p. 154. 114 N ôldeke, Deschichte der Verser und Araber, pp. 241, 467-474.

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P. P ketkbs, Sur la vie syriaque de M âr Abâ

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Cet acte de folie mettait une arme empoisonnée aux mains des enne­ mis de Mâr Abâ. Gracié de la veille, voilà comment il répondait à la clémence du roi. Un mot de lui aurait suffi pour tenir son troupeau dans le devoir. Bien n’était plus vrai, sauf cette perfidie d’oublier volontairement que le tout-puissant catholicos n’avait plus paru à Beth Lâpât depuis près de dix ans que ses accusateurs le tenaient en exil et dans les fers. A vrai dire, « le bienveillant Khosrau » aurait dû faire par lui-même cette réflexion. Mais selon l ’habitude des autocrates quand leur personne est en jeu, il n’écouta que le pre­ mier mouvement de sa surprise et de sa fureur, et ordonna sur-lechamp d’arrêter de nouveau le catholicos à peine libéré. Enchaîné à un soldat de police, Mâr Abâ fut amené au quartier général115 pour y entendre sa condamnation. Khosrau la lui fit signifier par son aide-de-camp Dezâdago, Dans ce nom, chacun reconnaîtra, avec O. Braun, celui du courtisan que nous avons vu chargé d’une mission de ce genre en une précédente occa­ sion. 116 Déclaré coupable d’avoir enhardi la révolte des chrétiens du Beth Houzàïe, et, par surcroît d’avoir bravé l’autorité royale, en envoyant dans les provinces des évêques et des prêtres qu’il s’était permis d’ordonner pendant sa captivité117 il serait le lende­ main aveuglé et jeté dans une basse-fosse, où il achèverait de périr. Devant cet arrêt brutal, qui n’apportait aucun fait nouveau, sinon la calomnie qui en était l ’occasion, Mâr Abâ fut à la hauteur du danger. Son panégyriste lui met sur les lèvres une tirade élo­ quente, qui n’eût probablement porté remède à rien. Ce qui paraît plus probable, c’est qu’entre le messager royal et le condamné, il y eut un échange de vues confidentiel, qui se prêtait mal à être mis en style hagiographique. Le thème en est assez indiqué par le déroulement de cette dernière péripétie. L e 'pasâniqa — tel est le titre qui lui est donné cette fois 118 — retourna chez le roi pour lui rendre compte de sa mission. Quand Khosrau l’eut entendu, sa colère tomba comme par enchantement. Earrukhdâd Hormizdâd fils de Zâdago, qui décidément ressemble de plus en plus à Phérogdathès, fut renvoyé avec une réponse conçue dans des ter1177 I îedjàn , p. 2fi4; voir ci-dessus, p. 94. 116 § 27; ci-dessus, p. 104. 117 II semble bien que les deux chefs d’accusation se rejoignaient. Les mages auront persuadé à Khosrau que les évêques ordonnés par Mâr Abâ dans sa prison étaient en réalité des émissaires politiques. 111 Voir ci-dessus, pp. 90-91.

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ÌOS

Miscellanea Giovanni M ercati. V.

mes tout à fait conciliants et gracieux: Le catho­ licos écrirait aux chrétiens du Beth Houzâïe pour les engager à rentrer dans le devoir, en les avertissant que les rebelles impéni­ tents seraient passés par les armes sans merci, qu’ils fussent mages, juifs ou chrétiens. Les mobeds, qui avaient joué du grand ascendam exercé par Mûr Abâ sur son peuple, étaient de nouveau pris à leur piège. On admirera cette malice d’avoir glissé ici cette mention des mazdéens et des juifs, dont le catholicos n’avait pas à répondre. Mais le biographe ne voulait ni ne pouvait avoir l ’air d’admettre que le gros des rebelles appartenait à son Église. A peine le pasàniqà s’était-il retiré, que Mâr Abâ se mit à rédiger son mandement. Khosrau, qui sans doute se savait gré de sa propre sagesse, en marqua aussitôt sa satisfaction en donnant l ’ordre de faire tom­ ber, définitivement cette fois, les chaînes du prisonnier. E t quand, peu de jours après, il repartit pour sa capitale, le catholicos prit à sa suite le chemin du retour. Rentré à Ctésiphon, le roi y v it arriver un prêtre chrétien député par le khwadaï des Hephthalites. I l venait lui demander de faire sacrer par le patriarche de l ’ Église perse un évêque pour la nation hephthalite. Cette ambassade confirma le roi dans l ’idée que Mâr Abâ et son peuple étaient une puissance à laquelle il convenait de faire une place dans les calculs de sa politique. Khosrau ne voulait aucun bien aux Hephthalites, qu’il se promettait bien d’abattre à la première occasion. Mais pour le moment, il ne v it que des avan­ tages à leur donner satisfaction. Mâr Abâ reçut donc la permis­ sion, c’est-à-dire l’ordre, de rentrer chez lui et de conférer la consé­ cration épiscopale au prêtre envoyé par le chef barbare. C’était la première fois que le catholicos reparaissait dans sa cathédrale depuis de longues années. Sa rentrée triomphale y donna lieu à un délire universel de joie et d’enthousiasme, que le biographe décrit avec l ’accent ému d’un témoin qui en avait gardé l ’impression toute vive. Mais cette cérémonie ne fut qu’un intermède. Khosrau avait hâte d’en finir avec la révolte des provinces du sud. Par son ordre, le catholicos dut se remettre en route pour la Susiane. I l y acheva l ’œuvre d’apaisement commencée par la lettre pastorale qu’il avait écrite de Pasâi. L e biographe, bien décidé à ne pas nommer Anôâazâd, évite de s’étendre sur l’épisode final de sa piteuse échauffourée. Mais les historiens arabes, Tabari et autres, mieux informés ou plus sincères que Procope, savent que Khosrau ménagea son

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P. P eeters, Sur la vie syriaque de M âr Abâ

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fils rebelle. Au lieu de la peine capitale, à laquelle bien peu de ses pareils auraient échappé, il se contenta de lui faire brûler les cils et les paupières, assez pour le défigurer et lui ôter la possibilité d’ac­ céder au trône. L e monarque avait gardé un faible pour ce garne­ ment, et notre hagiographe avait sujet de croire qu’il lui déplairait fort en touchant sans précaution à ces souvenirs pénibles.119 Au retour de sa mission, Mâr Abâ alla se présenter au roi. Il reçut de lui l ’autorisation de se choisir un domicile à sa convenance. L'officier de police préposé à sa garde veillerait à l ’y conduire eu toute sécurité. Le catholicos alla se fixer près de l ’église de Beth ^larqos.120 Dans cette retraite, son zèle trouva encore à s’exercer utilement sur les visiteurs qui se pressaient à sa porte, désireux de s'édifier auprès du glorieux confesseur de la foi. De ce nombre furent lies Arabes de Hira, venus à la cour, avec leur prince al-Mundir, pour présenter leurs hommages au grand roi, leur suzerain. Mâr Abâ réussit à en arracher plusieurs à l ’hérésie monophysite. Mais ses jours étaient comptés. Les longues rigueurs de son exil et de sa captivité avaient usé ses forces. I l fut frappé de paralysie.121 Le sachant en danger, le roi lui envoya ses médecins. Khosrau eut 'à son service une assez large variété de ces hommes de l’art. Le plus célèbre fut le Syrien Uranius, qu’il n’employait pas uniquement au soin de sa santé.122 Après ce charlatan, on cite comme l’un des guérisseurs qui jouirent de la confiance royale le trop célèbre Joseph, dont il plut à Khosrau de faire le successeur de Mâr Abâ. Put-il de ceux que le roi envoya au chevet du vénérable malade? C’est

119 Son silence confirme donc le jugement de Noldeke sur le reproche de dureté que certains historiens ont fa it à Khosrau à propos de ces incidents. On ne per­ dra pas de vue qu’il est pour nous le témoin le plus rapproché des événements. 120 O’est à la porte de cette église que Samtâ, fils de Iazdin, qui était empri­ sonné à Ctésiphon, sous l ’inculpation d’avoir voulu usurper le trône de Siroï, fils de Khosrau II, fut crucifié par ordre du général perse Ferrouhân, à l’avènement d’Ardasir I I I , en 62S ( Chronica minora, ed. I. Gu id i , Corpus scriptorum Christia­ norum orientalium, Scriptores syri, ser. 3, t. IV , pp. 29-30). I l faudrait donc la chercher aux proches environs de la prison d’Ktat, appelé Grovandahan, qui était située à Ctésiphon, près de la citadelle de Kokhé, où se trouvait aussi l’église métropolitaine (B edjan, p. 630; cf. Analecta Bollandiana, t. L X II, p. 112, note 5). 121 L e texte d it: « d ’un mal causé par l ’excès d’a rid ité », p - .. ^ | | ^ M ^ ( B edjan, p. 270) : expression biblique qu’ il n’y a aucune raison de vouloir corriger; cf. Ioh. 5, 3 ; Matth., 12, 10 ; Mc·., 3, 3 ; Le., 6, 6, al. 122 A gathias , II , 28-32, éd. N iebuhr , pp. 127-36. Sur le personnel médical de Khosrau, la Chronique de Sé’ert et d’autres auteurs racontent des histoires qui montrent tout au moins le genre de réputation dont ce monde jouissait.

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encore un de ces détails sur lesquels le biographe a dû glisser, si, comme on a lieu de le croire, il écrivait sous le pontificat du catho­ licos Joseph (552-567). Mais la médecine n’y pouvait plus rien. Mâr Abâ expira le second vendredi du carême qui suivit son dernier voyage en Susiane.123 Ses funérailles donnèrent à ses ennemis une dernière occasion d’essayer contre lui leur malveillance impuissante. Mort, l ’indomp­ table catholicos continuait de leur porter ombrage. Sur tout le par­ cours du cortège funèbre, de la résidence patriarcale à la cathé­ drale de K okh é,124 une foule impétueuse se bousculait pour appro­ cher du cercueil et y faire toucher des objets qu’elle se partageait comme des reliques. Les mages, irrités de cette manifestation, ten­ tèrent une manœuvre, comme pour reprendre possession de la dé­ pouillé de leur ancien coreligionnaire. Ils prétendirent empêcher qu’elle fût, sans l ’autorisation du roi, inhumée au rite chrétien. D ’après la loi mazdéenne, le cadavre devait être exposé aux oiseaux rapaces et aux bêtes de proie; l ’hagiographe traduit: «je té aux chiens ». Mais la foule chrétienne prit une attitude menaçante et annonça que le sang coulerait si d’autres mains que les siennes touchaient au corps du saint. Pour sa part, elle ne s’en priva pas. Dans ce tumulte, le carosse funèbre125 fut mis en pièces que les dévots se disputèrent. A la cathédrale, le cercueil demeura exposé, nuit et jour, durant une semaine. Des provinces voisines, les fidèles accoururent pour saluer une dernière fois les restes sacrés de leur pasteur et rappor­ ter chez eux des linges et des vêtements sanctifiés par leur contact. Cette affluence ne laissa pas d’inquiéter le roi et le grand mobed, qui se prirent à douter si c’était vraiment Mâr Abâ qui était l ’objet de ces démonstrations. Ils envoyèrent des témoins qualifiés pour s’en assurer. Après que ceux-ci eurent procédé à leurs constatations, le cercueil, placé sur un autre brancard, fut transporté en grand appareil, à travers la ville jusqu’au monastère de Séleucie. Le juge et les mages envoyés en observation, furent emportés, semble-t-il, par le flot irrésistible de ce cortège et durent marcher avec les chré­ 123 En Tannée 503 des Grecs (Synoüicon Orientale, p. 353). L a date précise de son décès est donc : 2S février 552. 124 La distance ne peut avoir été bien considérable. Voir ci-dessus, p. 109. 125 talmudique: β β β π , en arménien H übschmann , Armenisciu Grammatik, p. 140, n. 190. L e texte imprimé porte ici et plus loin par fausse lecture de la lettre initiale, la même que plus haut, note 45.

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P. P eeters, Sur la vie syriaque de M âr Abâ

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tiens devant le char funèbre.126 Le rapport qu’ils s’en furent ensuite présenter aux autorités perses ne put manquer de certifier que le corps de Mâr Abâ n’avait pas quitté la capitale. Qu’on nous per­ mette de prendre texte de l ’attestation du biographe, qui est formel sur ce point, pour placer ici une observation d’une portée plus géné­ rale. Si les trop longues et pourtant trop rapides observations qui précèdent n’ont pas tout à fait manqué leur but, elles auront montré que la vie syriaque de Mâr Abâ est l’œuvre d’un contemporain, écrivant de science personnelle ou sur la foi de témoins sincères, quoique tenus comme lui-même à la circonspection. La véracité foncière de son récit est indéniable, et elle éclate jusque dans le coloris fantaisiste d’un épisode, où la vérité impossible à dire est dissimulée sous un voile de fiction, plus qu’à demi conventionnel.127 Parce que cette biographie retrace, sans d’ailleurs abuser de l ’empois essentiel au style hagiographique, la carrière et les épreu­ ves d’un grand homme d’ Église, aucun critique loyal ne se croira autorisé à méconnaître que la trame historique y est aussi solide que dans les meilleures pages d’un Procope ou d’un Agathias. On peut essayer de la compléter par des données reprises à d’autres sources; mais il est contraire à toute bonne méthode de la dénaturer en la combinant avec des assertions qu’on ne peut y raccorder sans l’accuser de mensonge. Or c’est l ’erreur où l ’on tombe en ajoutant au dernier épisode qu’on vient de lire la remarque que, selon d’au­ tres, Mâr Abâ aurait été inhumé à Hïra. I l faudrait, au préalable, se prononcer sur le point de savoir si ces autres ont la moindre qualité pour être entendus. Cette question se laisse d’autant moins es quiver qu’elle porte bien au-delà du détail qui est directement en cause. Ce qui est arrivé est d’une évidence qui saute aux yeux. Moins d’un siècle après la mort de Mâr Abâ, l ’Iraq et la Mésopotamie perse avaient passé sous la domination arabe. Pour les chrétiens du royaume lakhmide, la conquête musulmane était, à plusieurs égards, une émancipation. Appartenant à la race des nouveaux maîtres et par­ lant leur langue, ils prenaient de ce chef dans l ’ Église perse une importance dont ils ne jouissaient pas sous la domination sassanide. Ils la firent valoir. On suit le progrès de leurs prétentions, jusque dans la littérature arabe profane de la période abbasside. Sans ouvrir 126 Voir ci-dessus, note 125. 127 Voir ci-dessus, pp. SC-84.

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Mi seellanea Giovanni M ercati. V.

ici une nouvelle recherche étrangère à notre sujet, nous pouvons saisir au passage l ’occasion (l’observer comment l ’ Église lakhmide s’y est prise pour annexer certains souvenirs glorieux. Hïra a com­ mencé par revendiquer, contre le monastère de Séleucie mentionné par la biographie syriaque, l’honneur de posséder le tombeau de Mâr Abâ. Sa dépouille y aurait été transportée par son disciple Qiyoura,128 lequel aurait aussi fondé une école dans cette v ille .129 Le compilateur de la Chronique de Sé'ert, qui se fait l’écho de cette double prétention, dit avoir lu un panégyrique de Mâr A b â ,130 où. il était rapporté que le saint avait reçu la consécration épiscopale à Hïra et que (pour cette raison, sans doute), il l ’avait, dans son testament, choisie pour le lieu de sa dernière demeure. Mâri ben Sulaïmân, qui n’a pas recueilli ces dires ou en a reconnu l ’ina­ nité, n’en avance pas moins, contrairement à l ’affirmation expresse de notre anonyme syrien, que Mâr Abâ aurait été baptisé à H ïra .131 'Amr et Salïba s’en tiennent à dire qu’il y est m ort.132 A travers ces hésitations et ces incohérences, serpente comme un trait continu une tendance persistante à grandir les services des Arabes chré­ tiens du royaume lakhmide en réduisant d’autant l ’ancienne pré­ dominance des Églises araméennes qui prenaient leur mot d’ordre à l ’ École de N isibe.133 Dans ces falsifications qui, délibérément, sans raison ni prétexte valable, ont substitué une légende posthume de Mâr Abâ à son histoire vraie, comment se défendre de voir l ’un des effets de la rivalité ethnique qui nécessairement a mis aux prises les provinces arabes ou arabisées de l ’empire perse avec celles où le vieux fond de la culture syriaque s’est maintenu plus longtemps? Ce n’est pas en Perse seulement qu’on a vu la tradition locale et l ’archéologie se mettre au service d’ambitions toutes neuves. Quand il se présente un cas bien clair de ce métamorphisme historique, il est toujours instructif de l ’étudier.

128 C hronique de S é'e rt, loc. cit., p. 170; M ari éd. G ism o .n di , p. 4.7; A mr S a i .ie a , p. 24.

et

129 Chronique de Sé'ert, p. 171. 130 Par le catholicos Josué bar Noun (ibid., p. 170). Oe personnage sera diffi­ cile à repérer dans le L ivre de la Tour. 131 Bd. G is m o n d i , p. 44. 132 Ibid., p. 24. 133 O’est à cette combinaison aussi que paraît se raccorder l’affirmation que Mâr Abâ aurait fondé une école à Ctésiplion.

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M IC H E L A N D R IE U

L’ORIGINE DU TITRE DE CARDINAL DANS L’EGLISE ROMAINE

De nombreuses études ont été consacrées aux cardinaux, à leur origine et à leur histoire 1. Néanmoins la raison qui a fait choisir le mot cardinalis, pour désigner les premiers dignitaires de l ’Église romaine, demeure obscure. I l est évident que cardinalis vient de cardo, dont les sens les plus communs sont axe, pôle, gond. Hinschius rappelle qu’au figuré cardo signifie aussi point essentiel, élément principal (Hauptpunkt, Hauptsache), et c’est pourquoi, dit-il, une église épiscopale, point central du diocèse, pouvait être appelée cardo. Dès lors, un clerc était cardinal s’il appartenait à un cardo, c’est-à-dire à une église principale, et s’il y occupait un rang élevé2. Phillips avait déjà donné un peu moins clairement, une explication analogue : un cardinalis est un clerc appartenant à un cardo, c’ est-à-dire à l ’évêque ou à la cathedra épiscopale dans les diocèses ordinaires, au pape ou à la basilique du Latran dans l ’Église romaine. Celle-ci est particulièrement justifiée à avoir des cardinaux, puisqu’elle est le cardo des autres É glises3. Sàgmüller reprend à peu près les mêmes idées : on a voulu désigner par le mot cardinalis un clerc attaché à une église principale ou à la cathé1 On trouvera une abondante bibliographie dans I ’. I I ix s c h iu s , Uns Kirclionrccht der Katholiken und Protestatiteli, t. I, Berlin, 1869, p. 309, ou dans les Regesta Pontificion Romanorum de 1’. F. K ehk, Italia Pontificia, vol. I. Berolini, 1900, pp. 1-2. - 11 suffira ici de renvoyer à G. P h i l l i p s , Kirchenrecht, t. V I, Regensburg, 1S64, pp. 65-296; Hix'scmus, op. cit., pp. 309-373; J. B. Sà g m ü l l e r , D ie Thdtigkeit und Stellung der Cardinale Ms Papst Bonifae V I I I , Freiburg i. Breisgau, 1896 ; Hans-Walter K l e w it z , D ie Entstehung des Kardinalkollegiums, dans la Zeitschrift der Kuvigny Stiftung fü r Eechtsgeschichte, LX IX , Kanonistische Abteilung, vol. XXV. Weimar, 1936, pp. 115-221. - H in s o h iu s , op. cit., pp. 314-315, 319-320. 3 P h i l l i p s , op. cit., pp. 44-45, 47, 120, 172-173. Miscellanea G. M ercati. V.

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Miscellanea Giovanni M ercati. V.

drale, qui est le cardo des églises du diocèse ; à Koine, les prêtres cardinaux sont ceux qui président aux titu li cardinales, c’est-à-dire aux églises relevant immédiatement du Pape, lequel est le cardo ecclesiae κατ' έξοχην'1. Pour Μ. Klewitz, qui suit Hinschius, les sept évêques suburbicaires furent appelés episcopi cardinales parce qu’ ils occupaient le premier rang parmi le clergé de l'église principale (Haupthirche) qu’ était la basilique du Latran. Par analogie, on qualifia de «ca rd in a u x» les prêtres qui, dans des conditions sem­ blables, furent affectés par groupes de sept4 5 aux quatre autres gran­ des basiliques de la cité apostolique6. I l me semble que toutes ces définitions sont quelque peu sys­ tématiques et ne s’inspirent pas assez des témoignages les plus an­ ciens. Elles ont en outre le tort de supposer que le sens du mot car­ dinalis, établi dès le début avec précision, demeura constant dans la suite. Peut-être ne sera-t-il pas inutile de parcourir une fois en­ core la série des textes. Je me bornerai ici, sauf de rares exceptions, à ceux qui sont d ’origine romaine et qui peuvent nous éclairer sur l'emploi que l ’ on fit à Rome du terme en question, jusqu'au temps où il prit sa signification définitive. Vers la fin du vc siècle, Gélase I ,(492-496) enjoint à l ’ évêque Oélestin d’ordonner prêtre le diacre Julien, pour une église d’ un dio­ cèse voisin, dans les Abruzzes. Là Célestin n’ était pas chez lui et le pape lui rappelle qu’ il accomplira cet acte juridictionnel en qua­ lité d’ évêque délégué et non d’ évêque cardinal : sciturus eam, [=-Ιι

luogo san Tiziano è proclamato vescovo : in ogni modo non avrebbe mai potuto essere vescovo di Ceneda. Come dunque un tal corpo si trovava a Ceneda? A rispondere ci pensò la leggenda.28 Nella parte interpolata del documento carolingio dei 794 si legge : « Ecclesiam sancti Floriani, qui primo Opiterginae civitatis eius­ dem episcopi iura gloriosissime regebat ». L ’interpolazione non fu fatta prima della line del secolo decimo e riguarda la chiesa di san Floriano non lungi da Ceneda ; ma evi­ dentemente essa non era eretta in onore di questo supposto vescovo di Opitergio, ma del noto martire di Laureacum nel Norico, il culto del quale ebbe diffusione nei territori montuosi della Venezia orientale. Con questo presunto vescovo opitergino la leggenda ci presenta una piccola serie di vescovi opi tergini, completamente ignota alla storia : san Floriano, san Tiziano, san Magno. I l primo dopo avere governato per qualche tempo la chiesa opitergina pensò di allon­ tanarsene, per intraprendere un altro apostolato ; gli fu successola' in Opitergio san Tiziano che governò questa chiesa sin verso il G3'_\ (piando ebbe per successore san Magno. Durante il suo governo sa­ rebbe avvenuto l ’assalto di Rotari : san Magno senza attenderlo si era ritirato in Eraclea (Cittanova nell’ Estuario) e non ritornò più in Opitergio, come non vi ritornò gran parte della popolazione che rimase ad abitare la nuova sede. I l corpo di san Tiziano era rimasto in Opitergio ; ma i suoi « pa­ rentes vel propinqui» vollero togliere quel corpo dal sarcofago dove stava sepolto, e deludendo la vigilanza dei custodi lo rapirono e lo portarono su di una barca per collocarlo altrove. Accortisi in tempo gli Opitergini, raggiunsero i rapitori e subito nacque con tesa con loro sul luogo dove doveva essere deposto il sacro corpo e fu deciso di farne arbitro il divino volere, lasciandolo sulla barca in mezzo a ll’acqua ch’era quella del fiume Livenza. Perchè propria­ mente quei ((parentes et propinqui» si fossero diretti verso il Li-

” T u tto quello che riguarda la leggenda è stato raccolto con grande, cura dal sacerdote A ngelo Maschietto In due pubblicazioni : San Tiziano vescovo di Oderzo, patrono della città e diocesi di Ceneda, cenni intorno alla sua vita ed ai suoi tem pi, O derzo. G. B. B ianchi, 1932. p. 107, in-8°; S. Magno, vescovo di Oderzo e di Flraclea, patrono secondario della città e archidiocesi di Venezia e della diocesi di Oeneda, la sua v ita, i. suoi tem pi (secolo v ii), Oderzo, G. B. B ianchi, 1933 p. 183, in-8».

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M is c e lla n e a

G iovanni M ercati.

V.

l enza e con quali propositi la leggenda non dice ; in ogni modo la navicella prese a risalire a ritroso il corso del fiume, finché giunse a Settimo (oggi Portobuitole). luogo che, come abbiamo veduto, costituì la prima donazione sovrana in favore della chiesa di Ceneda; e si spiega, per conseguenza, il motivo per cui la leggenda ne fece memoria. Giunto a Settimo il sacro corpo fu deposto in un’isola in mezzo al fiume ; per farlo arrivare sino a Ceneda, come voleva la leggenda, non era possibile proseguire più oltre a ritroso lungo il Livenza e fu necessario ricorrere ad un nuovo miracolo. Avvertita in sogno da superno intervento, sopravvenne una don­ na che insieme con un suo figlio conduceva un carretto al quale era aggiogata una vacca col suo vitello·30 Sul carretto fu deposto il sacro corpo e le due bestie furono lasciate libere di dirigersi dove volessero, e le reliquie così condotte giunsero a Ceneda, dove un cittadino, la cui figlia era stata prodigiosamente liberata dal de­ monio. offrì il terreno per la loro sepoltura. Ognun vede che un racconto di questo genere non ha nulla di ori­ ginario e non è che una variante di tanti altri racconti analoghi condotti sullo stesso tema. Ohe il primo autore per far giungere le reliquie da Opitergio a Ceneda abbia loro fatto fare una diversione sino a Settimo riesce strano ; ma forse egli volle includere una tradizione locale o rendere più animato il racconto accrescendone gli episodi. Piuttosto sorge spontanea una domanda : che ne sappiamo di questo san Tiziano? Oltre la leggenda ne parlano solo i magri cenni contenuti nei documenti già citati, i quali non dicono che fosse vescovo. Quanto alla leggenda poi, essa non ci è conservata in nessun codice antico ed è narrata diffusamente nelle lezioni dell'antico breviario in uso nella chiesa di Ceneda sino al 1606. Un breve transunto ne fece Pietro de Natalibus nel suo Catalogus san c to n i»! et gestorum eorum.31 Questa documentazione è tutt’altro chi* confortante; non si può tuttavia escludere l'esistenza di un oscuro personaggio locale venerato per tradizione attestata con sicurezza sul principio del secolo x. Con san Magno entriamo nel ciclo delle leggende veneziane ed in particolare con quelle che riguardano l ’origine delle città e delle

30 L a derivazione da I Regum . V I , 10 sgg. è evid en te; bisognerebbe poter pre­ cisare se si tra tti da d erivazione d iretta o attraverso altra fonte. 31 C fr. M aschietto . S a n T iz ia n o cit., p. 02 sgg.. 04.

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P. P aschi ni , Le origini della chiesa di Ceneda

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chiese dell’ Estuario veneto. Si tratta precisamente dell’origine di Cittanova, chiamata anche Eraclea. A questo proposito il diacono Giovanni che scrisse nei primi anni del secolo x i, si spiccia in poche parole dicendo che i Veneziani ristabilirono (quando ?) Eraclea «c iv ita s magnopere constructa sed vetustate consumpta... Post­ quam autem Opitergina civitas a Eothari capta est, episcopus illius civitatis auctoritate Severiani papae hanc Eraclianam petere ibi que suam sedem confirmare voluit » .32 Come si vede, egli non fa cenno nè di san Tiziano, nè di san Magno. Nulla dice di più nem­ meno la famigerata Cronaca Altinate, la quale tuttavia parla della sede opitergina ora come trasferita a Cittanova, ora ad Equilio.3'' Con qualche maggior particolare espone il fatto il grande cro­ nista Andrea Dandolo che scriveva nella prima metà del secolo xiv. Dopo avere accennato alla distruzione di Opitergio per opera di R o­ tari, egli continua : « Tunc Magnus vir sanctus et loci catholicus episcopus cum devota plebe ad contigua maritima veniens, civita tem sibi construxit, quam sub imperatoris nomine Heracliam v o ­ cavit ... et auctoritate Severini papae et Primogenii patriarchae et collaudatione plebis, in eadem urbe sedem suam perpetuo locavit » .31 Realmente i dati cronologici coincidono : papa Severino ponti­ ficò per pochi mesi nel 640 ed in quel momento Primigenio era pa­ triarca a Grado. Continua poi il Dandolo : « Hic Magnus Heraclia nae civitatis episcopus, vir eximiae sanctitatis, clero et populo iani in eadem urbe multipliciter aucto et suis monitis roborato in fide catholica, in sua ecclesia quievit in pace ». A ltri sviluppi della leggenda dovuti probabilmente al trasporto delle reliquie di san M a­ gno a Venezia nel secolo x m non interessano per la nostra ricerca. Se prescindiamo da queste notizie dei cronisti veneziani che sono molto soggette a cauzione, vien fatto di ripetere la domanda che ci siamo fatta sopra a proposito dei territori subalpini soggetti alla 3 4

33 G. Mo.vricoLo, Cronache veneziane antichissime, Rom a, 1890, p. 64. L o stesso asserisce il cosidetto Chronicon Cradense, ibid., p. 46. 33 C fr. R . C essi, Origo civitatum Ita lie seu Venetiorum, Rom a. 1933, p. 44 e 76; 170 e 172. Secondo il Cessi (ib. p. x x m ) il Chronicon Altinate fu composto poco o ltre il 1081 ed accresciuto poi m an mano. 34 A ndreae D anditli Chronica, lib. V I . cap. V I I , par. 9 ; R . I . S.2, to. X II , parte I , p. 95. I l D andolo (ib .) attribuisce a questo tem ilo anche il trasferim en to d ella sede d i A itin o a T o rc ello per opera d e l vescovo Paolo. Come al suo solito, per questi an tichi tem pi, e g li non fece che riem pire, con particolari com binati alla m eglio, quanto aveva trovato nelle povere cronache che aveva sottomano. C fr. R . Cessi, Venezia ducale, I , Le origini, P adova, 1927, p. 223.

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Miscellanea Giovanni M ercati. V .

diocesi di Opitergio : a chi ubbidivano nel campo spirituale le po­ polazioni dell’ Estuario soggette ai Bizantini? Evidentemente un superiore ecclesiastico ci doveva essere ; e precisamente quel Be­ nenato che nel 680 ci viene indicato come vescovo Opitergino e che ad Opitergio certamente non risiedeva.··*·’ Mentre dunque la tradizione Cenedese del trasferimento della sede episcopale di Opitergio a Ceneda non poteva che fare appello ad un trasporto di reliquie, la tradizione veneziana, assai più ragio­ nevolmente, fece appello ad un rifugio cercato dal vescovo di Opi­ tergio entro i confini del suo territorio, in un luogo più sicuro e che non doveva più abbandonare. È curioso che questa tradizione abbia trascurato il fatto della presenza in territorio bizantino (Eraelea) di Benenato vescovo di Opitergio nel 680 ; ma il nome di que­ sto vescovo era consegnato nelle sottoscrizioni ad una lettera di coi si dovette perdere la memoria. La preoccupazione di spiegare come e perchè mai esistesse un vescovo ad Eraclea fece che si ricorresse a san Magno costretto ad allontanarsi da Opitergio causa l ’invasione di Rotari ; quella di Grimoaldo non fu presa in considerazione, forse perchè pareva tardiva ; mentre fu proprio essa che decise l ’abban­ dono definitivo di Opitergio da parte di quella popolazione che non volle rassegnarsi a subire la dominazione barbarica. Sicché, concludendo, il vescovado di Ceneda è di fondazione lon­ gobarda, e la sua origine è dovuta al fatto che la città era la sede di un ducato.36 Quanto al tempo della fondazione, è certo posteriore alla distruzione di Opitergio per opera di Grimoaldo. I l falso do­ cumento del 743 l ’attribuisce a Liutprando, il re cattolico che lasciò larga rinomanza tradizionale ; crederei invece che la si debba at­ tribuire al periodo in cui era ancora acceso nella Venezia mediter­ ranea lo scisma dei tre C apitoli; quando essendo interrotti i rap­ porti con Roma, si doveva ritenere legittimo il provvedere ai biso­ gni ecclesiastici di propria autorità ; per conseguenza nella seconda “ A ltre tta n to si dovrebbe d ire del vescovado A ltin a te ; ma il suo te rrito rio si estendeva i>oeo o nulla nel dom inio longobardo, circondato com ’era d a l te rrito rio di T re v is o e di Padova. *· D el ducato si ha m em oria anche nel documento d ella fondazione d el mona­ stero d i Sesto al Reghena (m aggio 781): «c a s a s in P.elluno iudìciaria Cenetense ». I j . Schiappaiìelij , Cori, diplom. longobardo, Rom a, 1933, to. I I , p. 105. N e l capito­ lare Olonnense d el m aggio 825, a proposito d e ll’ordinam ento d elle scuole nel regno italico, si stabilisce fr a l ’ altro che debbano accorrere a Vicenza « d e P a ta vls, d e T a rvis io , d e F eltris , d e Ceneda, de A sylo ; reliquae civitates Forum Julium ad s to ­ lam con ven ian t». M. G. H. Capital. Regum Graneorum, ed. A . R oretins, 1881, p. 327.

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! ’ . Ι ’ λ μ . η ι .\ί , L e o r i g i n i d e lla c h ie s a d i O e n e d a

1 5 ‘J

metà . 498: «concessit (Carolus rex Francorum) ... siimi lque et universum exarcliatum Ila renna ntium. sicut antiquitus erat ». 82 L ib . P o n t., nn. 254-256; S te p h a n iis I I , capp. X L V II - L I , pp. 454 sg.; C od. C a ­ r o l.. η. I I , od. cit., a n. 3, p. 505, rr. 29 sg. e 35 sg. ; p. 506, n. 17, pp. 515 sg. 83 P e r

il

significato

geografico

d e ll’espressione

« exarchatus

R avennae » :

P. K ehr, D ic sog en a n n te K a r o lin g is c h e S c h e n k u n g von 771, in H is t. Z e its c h r ., L X X , 1893, pp. 401 n. 2; 420 e n. 1 ; I d., O dii. G e l A n z ., 1895, p. 710; E. C aspar, P ip p in cit., a n. 36, p. 63, n. 4, 71, 123-149.

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0 . B ertolini, I l primo « periurium » di A stolfo verso la Chiesa

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zia pontificia commettere la grave imprudenza, di rivolgere ad un uomo come Astolfo esplicite richieste di una tale portata, quando Roma, per la sua stessa salvezza, doveva ancora contare unica­ mente sulle proprie forze. I l biografo scriveva 84 nei primi anni del pontificato di Paolo I, quando le ulteriori rivendicazioni territoriali poste da Stefano I I , e solo in parte soddisfatte da Desiderio, forma­ vano ufficialmente la questione del giorno. È dunque da ritenere che egli abbia qui anticipato l ’affermazione palese di un pensiero poli­ tico, che se già nel 753 poteva essere segretamente accarezzato nei circoli dirigenti romani, sarebbe stato apertamente formulato sol­ tanto più tardi, in condizioni ben diversamente più favorevoli. Più modesta portata dovettero in realtà avere le reiterate richie­ ste del papa ad Astolfo, in quanto più probabilmente si limitavano, da una parte, a sondare le possibilità di un eventuale ritorno al modus vivendi uscito dal convegno di Pavia del 743 fra Zaccaria e Liutprando — e sarebbe stato già molto — ; dall’ altro, a solleci­ tare il rispetto del ducato romano, secondo il pactum stipulato dal re col diacono Paolo e col primicerio Ambrogio, nell’attesa che l ’esito delle trattative in corso a Bisanzio, e dei passi, da Stefano I I contemporaneamente avviati in Francia, chiarissero la situazione. Pur ridotto a tale più modesta portata, l ’interessamento del papa in favore anche delle popolazioni delle terre già occupate era di per se stesso un fatto, che non poteva non riuscire sgradito ad Astolfo. Questi, quando si aggiunsero anche le notizie più o meno precise sul frequente scambio, rimasto più o meno segreto, di messi, tra Roma ed il regno dei Franchi, dovette, se non altro, intravvedere che l ’attività politica di Stefano I I si andava orientando in una direzione ben gravida di pericoli per tutti i suoi piani di conquista già attuati ed ancora da attuare. Era naturale che concepisse nuovi sospetti, e s’accendesse di nuovo malcontento contro il papa. Tutto spiega perchè egli, a quanto afferma il biografo,85 inten1 / 8,1 C f. n. 57. 85 L ib . P o n t., nn. 236 sg. ; S te p h a n iis I I , capp. X V I- X V II, pp. 444 sg. : « Et dum va lid e ab eodem Langobardorum rege civitates et provincia ista Romanorum opprim erentur, subito coniunxit missus iam fati regis Francorum , nomine T ro ttigangus abbas, per quem m isit in responsis omnem voluntatem ac petitionem prae­ d ic ti sanctissim i papae adim plere. E t postmodum alius missus fa m ilia ris eius co­ niunxit, ea ipsa adnuntians. Cumque a Langobardis, u t praelatum est, antiqua R o ­ m ana urbs et castra universa distringerentur, ita etiam ut Ciccanense castellum , quod colonorum sanctae D ei ecclesiae existebat, usurparet, ilic o a reg ia urbe co­ niu nxit Iohannis im perialis silentiarius cum missis ipsius sanctissim i pontificis,

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Miscellanea G iovanni M ercati. V.

sificò appunto in coincidenza con l'arrivo delle due missioni franche la pressione, cui da mesi interi sottoponeva il ducato romano, e la rese sempre più pesante, inasprendola al punto da sferrare il primo attacco, che assumesse il carattere non di una semplice scorreria di predoni, ma di una vera e propria azione di guerra : i Longo­ bardi s'impadronirono del castellum di Cercano. Posto sul Sacco, ad una ventina di chilometri ad ovest della sua continenza nel la ri, presso il quale correva il confine col ducato di Benevento, il castellum sbarrava le provenienze da quest'ultimo lun­ go la via Latina, che portava direttamente a Poma, e che già quarant’anni prima aveva percorso il duca Gisulfo I quando, invasa la Campania romana, si era spinto fin quasi sotto le mura di Poma.80 I l colpo di mano era stato certo compiuto da truppe bene­ ventane, ma non certo per una iniziativa autonoma della reggente Scauniperga, bensì per ordine del re. Poteva essere indizio che Astolfo si stava preparando ad un’offensiva generale contro il ter­ ritorio romano da tutte le direzioni e con tutte le forze del suo re­ gno, compresi i contingenti dei ducati di Spoleto e di Benevento. La perdita di Cercano apriva quindi una breccia pericolosa nel set­ tore meridionale del sistema difensivo di Roma, mentre quelli set­ tentrionale ed orientale potevano essere alla loro volta attaccati da un momento all'altro in qualcuno dei loro capisaldi.**87 Ceccano inol­ tre, precisa il biografo, era « castellum, quod colonorum sanctae Dei ecclesiae existebat ». Faceva dunque parte delle proprietà fon­ diarie del patrimonium S. P e tri : la sua occupazione era un colpo meditatamente diretto da Astolfo ad offendere insieme il prestigio e gli interessi economici della Chiesa di Roma. deferens seeum et quem d eportaveran t iniqui Langobardorum regis missum, simul et iussionem im perialem in qua inerat insertum ad Langobardorum regem eundem sanctissimum papam esse properaturum , ob recipiendum R avennantium urbem et civitates ei pertinentes ». 88 L ib . P o n t ., n. 166; Io h a n n e s V I , cap. II, p. 383. 87 P e r il racconto particolareggiato di un’offensiva generale di A s to lfo contro R om a in questo periodo dato d a l monaco B enedetto d i S. An drea presso il Soratte, ved i n. 14. I dubbi espressi in proposito trovan o conferm a nel b iog ra fo d i Ste­ fano I I , il quale — e non è così tardo scrittore, ma contemporaneo degli a vven i­ m enti — si lim ita ad afferm are che « antiqua Rom ana urbs et universa castra » erano talm ente stretti dai Longobardi, che costoro giunsero a l punto d ’im padro­ nirsi, contro il buon d iritto, di Ceccano. L ’occupazione d i questo o a s le llu m è dun­ que il solo fa tto particolare, che il b iogra fo può addurre a prova e ad esem pio d e ll’ulteriore intensificarsi della pressione longobarda. Se a ltr i fa t t i del genere, ed anche più gra vi, quali racconta il monaco sorattense, fossero allora realm ente accaduti, il b iog ra fo a veva troppo interesse a ricord arli, perchè ne tacesse.

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0. B kktouni, Il primo « penuriam » di A stolfo verso la Chiesa

199

La partenza da Roma dello tre missioni imperiale, regia e pa­ pale, aveva avuto luogo alla line del 752 ; subito dopo di essa 88 si era avuto un succedersi incessante di minacce contro i Romani da parte di Astolfo, e di preghiere ad Astolfo da parte di Stefano I I . Solo dopo aver constatato l ’inutilità delle sue insistenze il papa si era deciso al primo passo presso Pipino. Si deve dunque ammettere che la missione segreta affidata al pellegrino era avvenuta al più presto nella primavera del 753.89 1topo il messaggio affidato al pellegrino il papa « nec cessavit dirigens ut suos hic ipse Francorum rex mitteret missos, per quos ad se eum accersire fecisset». Soltanto in seguito a tutte queste sol­ lecitazioni Pipino si era risolto a mandare l ’abate Droctegang. Ste­ fano I l aveva rinviato l ’abate, con la sua replica al re ed il suo ap­ pello ai duchi franchi; era seguito l ’invio a Roma del «fa m ilia r is » di Pipino. La distanza fra Roma ed i vari luoghi della Francia, in cui di volta in volta si poteva trovare il re, richiedeva un viaggio di non meno di un mese a ll’ incirca. Appare dunque evidente che l'arrivo nella Città Eterna delle due missioni franche era potuto av­ venire al più presto nell7esta te : quella di Droctegang a ll’ incirca nel giugno ; quella del « fam iliaris » a ll’incirca nel luglio.90 Contempo­ raneo, o di poco posteriore al loro arrivo fu l ’inasprirsi della pres­ sione longobarda culminata con la presa di Ceccano : questa dunque non può aver avuto luogo che nell’agosto, o, al più presto, nel luglio a ll’incirca del 753.91 88 T/ib. P o n t , cit., a note 59 e 6(>. I l biografo, per introdurre, dopo a v e r detto d ella partenza delle tre m issioni da Rom a, la n otizia d elle m inacce r iv o lte da A s to lfo ai Rom ani, usa la locuzione « in ter haee » ; m a con essa intende evid en te­ m ente stab ilire una contem poraneità non con la partenza stessa, bensì con lo svol­ g ers i d elle tra tta tiv e a B isanzio durante la prim a m età del 753. 8” Non è fu or di luogo pensare che Stefano I I , per assicurarsi le m aggiori pro­ b a b ilità di fa r giungere a destinazione il suo messaggio, abbia atteso una d elle epoche, in cui il m ovimento dei pellegrin aggi d ire tti a R om a e di ritorno da Rom a era più intenso, e quindi m eno agevole i l con trollo d elle autorità longobarde sul singoli pellegrin i in transito nei te rrito ri del regno (per il rigo re del controllo, si vedano le severe norme che lo disciplinavano già a l tempo di Rachi : R atchis , L e ­ v e *. cap. 13, ed. F r. B l u h m e cit., a n. 5, pp. 192 sg.; cf. A h is x u l f i L e g e s , cap. 5, p. 197). Specialm ente indicata poteva apparire la settim ana pasquale. N e l 753 l ’asqua fu il 25 m a rzo : se l ’ipotesi colpisce nel segno, il p ellegrino scelto dal papa com e suo agente segreto avrebbe lasciato R om a n e ll’ultim a settim ana d el m arzo 753. *“ B. Oelsììer, J a h r b iic h e r des fr a n k is c h e n R e ie ìie s u n te r K o n ig P ip p in , Dunclcer u. Hum blot, 1871, p. 121, n. 3, per la cronologia di alcuni di questi a vven i­ m enti d el 753, fino a lla partenza d el papa da R om a per P a v ia e per la F ran cia, propone date assai vicin e a quelle, cui portano le considerazioni da noi esposte.

B1 Of. n. 99.

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200

Miscellanea G iovanni M ercati. Y.

La data getta una vivida luce sulle circostanze in cui dovette svolgersi la solenne processione dell’Acheropita, e sul significato di alcuni particolari del rito, descritto dal biografo, comprenden­ dolo tra le varie provvidenze di carattere spirituale e religioso in ­ tese a ritemprare in un più fervido slancio di fede gli animi dei R o­ mani, che Stefano I I aveva disposto, sempre secondo il biografo, quando Astolfo aveva minacciato di passarli tutti a fai di spada, se non si fossero assoggettati al suo dominio.02 Se al fatto materiale, che la descrizione precede nella biografia la notizia del messaggio segretamente affidato al pellegrino, si vo­ lesse attribuire valore d ’indicazione cronologica, si dovrebbe rite­ nere la processione avvenuta nei primi mesi del 753.03 Ma il bio­ grafo presenta il trasporto della veneratissima immagine come un rito celebrato secondo il solito — « solite procedens (hisdem san­ ctissimus papa) in letama cum saeratissima imagine domini Dei et salvatoris nostri Iesu Christi quae Acheropsita nuncupatur » — . Dalle descrizioni particolareggiate, che se ne hanno per i secoli ixx i i / 4 risulta che appunto il trasporto dell’ A chero pi ta costituiva la nota saliente della processione la quale, partendo dalla piazza della basilica Lateranense la sera del 14 agosto, vigilia della festa dell’A s­ sunta, si protraeva lungo l ’intera notte, e giunta la mattina del 15 alla basilica di S. Maria ad Praesepe, qui si scioglieva, dopo che il papa aveva celebrato la messa ed impartita alla folla la benedizione apostolica. La festa e la processione dell’Assunta erano state istituite da9 3 2 92 U h . Pont., n. 233 ; Stephaniis I I , cap. X I, p. 443 : et In una vero dierum cum m ulta h u m ilitate solite procedens in letan ia cum sacratissim a im agine dom ini D ei et salvatoris nostri Iesu Christi quae acheropsita nuncupatur, simulque et cum ea a lia m ulta m ysteria eiciens, proprio um ero ipsam sanctam im aginem cum reliquis sacerdotibus hisdem sanctissimus papa gestans, nudisque pedibus tam ipse quam universa plebs incedentes, in ecclesia sanctae D e i genetricis quae ad Praesepem nun­ cupatur, posita in omnium capitibus populorum cinere, eum m axim o ululatu per­ gentes, m isericordissim um dominum Deum nostrum depraecati sunt; alligans connectensque adorande cruci dom ini D ei nostri pactum scilicet illum quem nefandus re x Langobardorum d is ru p e ra t». 93 C f. L . D uchesne, Le Liber Pontificalis, I I , 1892, p. 135, nota 10 a lla v ita di Leone IV , il quale osserva che il posto, in cui la processione è m enzionata nella biografia di Stefan o I I , sembra convenire o con la festa del 2 febbraio (P u rifica ­ zione di M a ria ) o del 25 m arzo (Annunciazione). 91 D escrizione per il tempo di Leone I V (847-855): Lib. Pont., nn. 503-504; Leo I I I I , capp. X V III- X IX , ed. cit., I I , 1S92, p. 110; cf. p. 135, n. 10. P e r le altre descrizioni : C. Cecchelli, I l tesoro del Laterano, I I I ; L ’Acheropita, in Dedalo, V I I , 1926-27, pp. 295-319.

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0 . B ertolixi, I l primo « periurium » di A stolfo verso la Chiesa

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Sergio I (6S7-701).93 Secondo ogni probabilità tìn dal principio, co­ munque certo da tempo molto anteriore al 753, vi si portava VAclicropita. Dato il rigore proprio della Chiesa di Roma nelPattenersi · a una tradizione liturgica, quando si sia affermata, un trasporto so­ lenne, al principio dell'anno, della veneratissima immagine dalla ba­ silica lateranense a S. Maria ad Pracscpe, e quindi fra le due cinese,1 che formavano i termini estremi dell’ itinerario percorso nella notte sul 15 agosto, con la stessa immagine, dalla processione dell’Assunta, sarebbe stata una tale innovazione, che il biografo non avreb­ be certo parlato come di rito celebrato « come il solito » .96 I l fatto materiale del punto scelto dal biografo per collocarvi la sua descrizione va dunque spiegato unicamente nel senso che egli, in questa parte del racconto, non considerò tanto l ’effettiva succes­ sione degli avvenimenti; quanto l ’affinità delle notizie. Gli venne perciò naturale di descrivere il rito dell'Acheropita là, dove enu­ merava, raccogliendole in un solo complesso, le varie provvidenze spirituali disposte dal papa nel periodo in cui più fitte si addensa­ vano sul cielo di Roma le nubi foriere di tempesta. Nessuna diffi­ coltà per ammettere che la processione di cui ci parla, sia appunto quella avvenuta anche nel 753, come di norma, per la festa dell’As­ sunzione. I particolari nuovi del rito, quale risulta dalla descrizione del biografo, consistono, da un lato, nel fatto che Stefano I I in persona si era voluto unire con i sacerdotes nel sottoporre le proprie spalle al peso del portatorium , su cui era collocata l ’immagine del Reden­ tore, per così lungo tragitto ; dall’altro, nel fatto che, per ordine del papa, alla croce07 fosse legato il documento che conteneva il 0 6 5

05 H i ) . P o n t ., n. 103; S e rg iu s , cap. X IV , p. 370. C f. le note d el D uchesne alle v ite di Sergio, p. 381, n. 43, di S tefan o I I , p. 457, n. 14, e d i Leone IV , cit., a note 93 e 94. 06 O f. lo studio del Cecchelli e le note del D uchesne cit. alle note precedenti. Anche il D uchesne, nella nota cit. a lla v ita di Leon e IV , finisce col propendere per la data del 15 agosto. D e llo stesso av v is o è il Cecchelli. 37 D iverse croci erano portate nelle processioni solenni. I l p a c tu m fu eviden­ tem ente legato non ad una delle sette croci stazionali, che, in corrispondenza d elle sette region i ecclesiastiche, in cui era divisa Rom a, venivano recate dagli s ta u r o f o r i prim a del clero; ma a lla croce, che, n e ll’ordine del sacro corteo, seguiva i vescovi, i presbiteri e i suddiaconi, e precedeva im m ediatam ente il papa e i diaconi. A d essa se ne sarebbe aggiu nta una seconda, d a l tempo di Leon e I I I (795-816), regalata da Carlom agno, con la preghiera che nelle processioni anch’essa precedesse il papa. Leone I I I accolse in un suo c o n s titu tu m la preghiera. Queste due croci erano portate da suddiaconi. Of. L ib . P o n t ., n. 378 ; L e o I I I , cap. X X V,

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Miscellanea G iovanni M ercati. V.

testo del pactum stipulato l ’anno precedente da Astolfo col diacono Paolo e col primicerio Ambrogio. A testimonio dello spergiuro im ­ putato al « nefandus rex Langobardorum » s’invocava così lo stesso Redentore, che sulla Croce s’era immolato per l ’eterna salvezza delΓ umanità, e del quale la sacra effigie raffigurata sulla veneratissima immagine « acheropita », confermava nei cuori dei Romani la fede, che l ’aiuto divino non sarebbe venuto meno. Nello stesso tempo il papa, mettendo direttamente sotto gli occhi della moltitudine dei devoti il patto giurato da Astolfo, come prova manifesta della col­ pa commessa dal re nell’infrangerlo, ravvivava in essi lo sdegno contro il fedifrago, e tutti richiamava alla gravità del momento. In una sua allocuzione93 Stefano I I aveva esortato tutti i ceti sociali della cittadinanza ad unirsi con lui nell’implorare, « pro de­ lictorum nostrorum mole », la clemenza del Signore, ed aveva ag­ giunto : (( et ipse noster erit adiutor, liberabitque nos a persequen­ tium manibus ». L ’intera cittadinanza si era allora raccolta, e tutti, » lacrimis fusis omnipotentem dominum Deum nostrum depraecati sunt ». Di nuovo nella processione ùe\VAcheropita l ’immensa turba che seguiva Stefano I I implorava il « misericordissimum Deum nostrum ». La cenere sparsa « in omnium capitibus populorum » di­ ceva tutto il profondo spirito di penitenza che animava queste implo­ razioni ; e la massa dei fedeli, i quali, senza tregua, lungo il per­ corso lo elevavano al cielo, era scossa da una tale esaltazione collet­ tiva di fervore religioso, che le voci, nel salire ai toni più alti, si confondevano insieme, suonando come unico, altissimo ululato, « cum maximo ululatu pergentes, misericordissimum Deum no­ strum depraecati sunt ». Uno stato di commozione tanto generale ed intenso si può bene spiegare solo se si metta in rapporto con un fatto recente, che, per la sua particolare gravità, dovesse apparire il preludio di un im ­ minente pericolo mortale. Sembra difficile dubitare che questo fatto recente non fosse appunto la caduta di Ceccano, che apriva al ne­ ed. cit., I l , p. 8; nn. 502 e 510; L e o I I I I , capp. X V II e X X V II I, pp. 110 e 112 sg. ; e le note d e ll’ed itore a pp. 38, n. 37, 135, n. 9 e 136, n. 16. 38 Uh. P o n t ., n. 233; H tepU anus I I , cap. X, pp. 442 sg. : «a n te fa tu s sanctis­ simus pater, congregato universo Rom ano coetu, ta lite r eos paterno am ore ammonuit, inquiens : ' Quaeso vos, filii karissim i, pro nostrorum delictorum m ole H o­ m ini imploremus clem entiam e t ipse noster e rit adiutor, liberabitque nos sua p re­ videntissim a m isericordia a persequentium manibus ’ . Cuius salu tiferis ammonitionibus cunctus oboediens populus, con gregati unianim iter, omnes lacrim is fusis om ni­ potentem dominum Ileu m nostrum d epraecati sunt ».

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0. B ertolini,

I l p r i m o « p e r iu r iu m »

d i A s t o l f o v e r s o l a C h ie s a

203

mico secolare una delle principali vie di accesso a Roma, e susci­ tava l ’angosciosa attesa di un prossimo attacco generale ed a fondo di tutte le forze longobarde. Vedemmo che la presa dell’ importante caposaldo della via Latina va posta all'incirca nell’agosto, o, al più presto, nel luglio 753. Se la presa era avvenuta tra la fine del luglio ed il principio dell’agosto, e se il rito dell’Acheropita de­ scritto dal biografo di Stefano I I ebbe luogo, come non sembra si possa dubitare, secondo il solito per la festa dell’Assunta, esso fu celebrato sotto l ’impressione immediata della grave n otizia." A ciò s'attaglia in pieno lo stato di esaltazione collettiva, che risalta dal racconto. S’attaglia soprattutto il particolare eloquente che Ste­ fano I I avesse voluto far portare nella processione, « alligans con-

8" Diciannove anni più tardi, nel 772, al tempo di Adriano I, in un altro pe­ riodo di acuta tensione fra Roma e Pavia, un colpo di mano su Bieda, uno dei capisaldi a difesa dalle provenienze della Tuscia longobarda, fu compiuto dalle (ruppe di Desiderio nella stagione del raccolto — « dum ipsi Blerani in fiducia pacis cui recolligendas proprias segetes... egrederentur» — , e quindi in piena estate; Lib. Pont., η. 303: Hadrianus, cap. X V III, pp. 491 sg. A ltri elementi confermano a far ritenere la presa di Ceccano avvenuta alla fine del luglio od al principio del­ l'agosto 753. I l biografo (loc. cit., a n. 85) afferma che subito dopo, « ilic o » , giun­ sero a Roma, di ritorno da Bisanzio, la legazione papale e l’ambasceria longobarda colà inviate rispettivamente da Stefano I I e da Astolfo (cf. p. 22), insieme col silentiarius Giovanni, latore demordine dell’imperatore al papa di recarsi a Pavia, per trattare in suo nome col re, e farsene riconsegnare Ravenna, e le città da questa dipendenti. Immediatamente, « de praesenti », Stefano I I spedì un suo messo ad Astolfo, per chiedergli il rilascio di un salvacondotto. I l messo era ap­ pena ritornato, che subito — « ipsoque (misso) reverso, extemplo » — arrivò a Roma anche la missione franca, condotta dal vescovo di Metz, Chrodegang, e dal duca Autchar, i quali portavano il tanto desiderato invito ufficiale di Pipino a Ste­ fano II , perchè si recasse da lui in Francia. Essi trovarono il papa « iam paratum... ad praedictum Langobardorum regem properandum, pro recolligendis dominicis per­ ditis ovibus» (L ib . Pont., n. 237; Stephaniis I I , capp. X V II-X V III, pp. 444sg.). Ste­ fano I I parti da Roma per il lungo viaggio, che lo avrebbe prima messo di fronte ad Astolfo a Pavia, e poi condotto oltre le Alpi, nel cuore d ell’inverno, per raggiungere Pipino, la domenica 14 ottobre 753 (Lib. Pont., n.238; Stephaniis II , cap. XIX, p. 445). A l messo incaricato di ottenere il rilascio del salvacondotto dovettero occorrere, per l ’andata e il ritorno da Pavia, una ventina di giorni all’ incirca (cf. n. 40) Se Chrode­ gang e Autchar trovarono Stefano I I già pronto a partire, tuttavia la contemporanea presenza di tante missioni —- imperiale, regia, franca, e, di più, quella papale re­ duce anch’essa da Bisanzio — non potè non determinare una serie di prese di con­ tatto reciproche, col papa, con le altre autorità ecclesiastiche e laiche di Roma, allo scopo di discutere i vari aspetti del complesso problema, e giungere alle ne­ cessarie intese, in vista della estrema importanza politica del compito, che il capo della Chiesa si accingeva ad assolvere. Appare dunque evidente che, per l ’arrivo del silentiarius Giovanni e dei suoi compagni di viaggio, bisogna risalire a parec­ chie settimane prima del 14 ottobre, e quindi alla fine di agosto od al principio di settembre. Ciò concorda assai bene così con la data proposta per la presa di Cee-

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204

M is c e lla n e a

Giovanni M ercati.

V.

nectensque adorande cruci domini Dei n ostri», anche il pactum stipulato da Astolfo. Ben più delle vessazioni economiche e delle scorrerie predatrici poteva essere considerato patente violazione degli impegni giurati il primo atto di vera guerra ordinato contro il territorio romano da Astolfo, e giustificare perciò, a documento tangibile della sua malafede, l ’ esposizione solenne agli occhi del­ l'intero popolo di Roma, ed al cospetto di Dio, giudice supremo ed il simbolico legame con la Croce, del ((pactum... illum quem nefandus rex Langobardorum disruperat ». L ’accusa di ((periurium » che, lanciata contro Astolfo già al momento del suo brusco ritorno dallo spirito conciliativo, mostrato nelle trattative con Paolo e con Ambrogio, ad un atteggiamento di ostilità, ci può sem­ brare un giudizio personale del biografo e di coloro con cui stava a contatto nei circoli lateranensi, riceveva così una conferma pub­ blica, ufficiale e solenne da parte dello stesso papà. I l colpo di mano su Ceccano aveva dato a Stefano I I , se ancora ne sentiva bisogno, la prova definitiva che fin dal principio Astolfo si era proposto, come vero scopo ultimo della sua politica in Italia, la conquista di Rom a; e che non era stato sincero nel giurare r i­ spetto a ll’indipendenza ed a ll’integrità territoriale del ducato ro­ mano. Questa diffidenza aveva indotto il papa ad ostacolare subito i tentativi del re longobardo di venire ad un accordo con l ’ Impero. Ciò aveva senza dubbio suscitato in Astolfo quei sospetti, che ve­ demmo essere stati fra i motivi, per i quali egli si era indotto a rea­ gire con atti in contrasto palese, sempre più grave ed evidente, con le promesse giurate, finché, con la presa di Ceccano, aveva offerto al papa giustificato motivo di denunciarlo pubblicamente, ed in una solenne cerimonia religiosa, come spergiuro. Ma non è meno certo che, comunque Stefano I I si fosse comportato negli approcci tentati per una pace con l ’ Impero da Astolfo, costui non avrebbe mai agito altrimenti. Questo del 752-753 sarebbe stato soltanto il suo primo (( periurium » verso la Chiesa di Roma. N el 755-756, in circostanze ben diverse, per condurre a termine la sua marcia su Roma, Astolfo non avrebbe esitato a venir meno ad altri impegni e ad infrangere altri giuramenti : gii impegni assunti con la prima pace di Pavia, ed i giuramenti prestati, oltre che a Stefano I I ed ai Romani, anche

cano, come con la celebrazione della processione dell’Aoheropita alla sua epoca normale dell’Assunta. L ’Oelsner (clt. a n. 90) propone l’I settembre per il ritorno dei legati papali da Bisanzio, e Γ1 ottobre per l’arrivo di Ghrodegang e di Autehar.

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0. Bebtolixi, Il i)rimo « periurium » di Astolfo verso la Chiesa

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a Pipino ed ai Franchi ; e colpevole di spergiuro lo avrebbero procla­ mato anche i Franchi.100 Gli è che con Astolfo e con Stefano I I si era ormai iniziato fra Roma ed i re longobardi il duello finale per la vita e per la morte di una delle due parti in lotta. Astolfo aveva gettato il guanto di sfida, che Stefano aveva raccolto con la stessa intima decisione del­ l ’avversario, di portare la partita sino alle sue estreme conseguenze. Probabilmente soltanto la morte, che ghermì Astolfo nel dicembre 756 mentre lo si sospettava di meditare un terzo spergiuro,101 e spen­ se Stefano I I nell’aprile 757,102 impedì che si avesse già con loro e con Pipino l ’epilogo vissuto, diciotto anni dopo, da Desiderio, da Adriano I e da Carlomagno.

lu“ Lit). Pont., n. 240; Stephanas I I , eapp. X X X V II-X LI, p. 4ól : «s o lite in periurii reatum infidelis ille Aistulfus, Langobardorum rex incidens, quod iureiurando promisit reddere distulit. ...non solum quia ea quae promiserat minime adimplevit, sed etiam generalem faciens motionem cum universo regni sui Lango­ bardorum populo, contra hanc Romanam advenit urbem... ». Chronic, quae dic. F redeoarii Scholastici: Coni, tertia, cap. 3S. ed. eit., a n. 26, p. 185: «Aistulfus rex Langobardorum fidem suam, quod contra rege Pippino promiserat, peccatis la ­ cientibus, fefellit. Iterum ad Romam cum exercitu suo veniens...» Ann. M ott, priores, ad a. 755, ed. B. D e S im s o n , Script. Rer. Oerm., 1905, p. 48 : « Heistulfus rex Langobardorum fidem, quam Pippino regi promiserat, fefellit et cum exercitu Romanos fines invadens, etiam Urbem ipsam obsedit». L e stesse parole nel Chron. Moissiao., ed. G. H. P ertz, Μ. G., Script., I, 1826, p. 294. Ann. Regni Franc., ad a. 756, ed. Ur. K urze , Script. Her. Germ., 1895, p. 14: «D u m prospexisset Pippinus rex, ab Haistulfo Langobardorum rege ea non esse vera, quod antea promi­ serat de iustitiis sancti Petri... ». Ann. qui dic. Einhardi, ad a. 756, ed. ibid., p. 15 : « Heistulfus rex Langobardorum, quamquam anno superiore obsides dedisset et de reddenda sanctae Romanae ecclesiae iustitia tam se quam optimates suos iureiurando obstrinxisset, nihil de promissis opere complevit ». 101 Cod. Carol., n. 11, ed. cit.,' a n. 3, pp. 505 sg. In Francia si disse, che la morte aveva colto Astolfo mentre si preparava a commettere un altro spergiuro ancora, violando anche la seconda pace di Pavia. Ann. Regni Frane., loc. cit. : « cupiebat supradictus Haistulfus nefandus rex mentiri, quae antea pollicitus fue­ rat, obsides dulgere ( = «abbandonare alla loro s o rte »; vedi R . M eissner , Diligere, in Zeitschr. f. (leni. A ltertum u. deut. L iti., L I I , 1910, pp. 90-96), sacramenta inrum pere»; Ann. qui die. Einlt., loc. c it.: «H eistu lfu s ... cum meditaretur, quo­ modo sua promissa non tam impleret, quam dolose ea, quae impleta fuerant, conmutaret... ». 102 Lih. Pont., n. 256; Stephaniis I I , e. L I I I , p. 456: Stefano I I fu sepolto in S. Pietro il 26 aprile 757.

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G IO V A N N I

B A T T IS T A

P IC O T T I

I VESCOVI PISAN I DEL SECOLO IX

La serie dei vescovi pisani del secolo i x e dell’inizio del x è data dagli studiosi in modo stranamente diverso. L ’ Ughelli, nella prima edizione d ell’Ita lia sacra, aveva enume­ rato Giovanni I I , Platone I, Giovanni I I I , « Biurgius » o « Bingus », Zenobio, Giovanni I Y , Platone I I , Giovanni V , Ardingo, Teodo­ rico; e fu seguito dal M artini.1 Ma il Tronci, in un codice dell’A r ­ chivio arcivescovile di Pisa e nelle Memorie istoriohe della città aveva allungato la serie già lunga : Giovanni I I , Platone I , Giovan­ ni I I I , Platone I I , Bingo o Biusgo, Zenobio, Giovanni I Y , Plato­ ne I I I , Giovanni V, Ardingo, Teodorico ; e a lui si attennero gli editori veneziani dell’ Ughelli.2 I l Dempster restrinse la serie alcun poco, a Giovanni I I , Platone I, Biusgo, Zenobio, Giovanni I I I , Platone I I , Giovanni IV , Ardingo, Teodorico ; il Grandi la ridusse a Giovanni I I , Platone, Giovanni I I I , Teodorico.3 Ma l ’ Orlendi la estese di nuovo, a Giovanni I I , Platone I, Giovanni I I I , Zenobio, Bingo o Biurgo, Giovanni IV , Platone I I , Giovanni V , Teodorico ; e di nuovo la abbreviò il Muratori, a Platone, Giovanni I I , Giovan­ ni I I I , Giovanni IV , Teodorico, rimanendo incerto sull’identità dei

1 F. U g h e l l i , Jtalia sacra, to. I l i , Roma, Tani, 1647, coll. 401-2; G. M a r t in i , Theatrum basilicae Pisanae, Roma, De Rubeis, 1705, p. 157. 2 P. T ronci, Memorie isteriche della città di Pisa, Livorno, Bonfiglio, 1682, p. 6. I l codice del Tronci è, non numerato, nell’Archivio arcivescovile di Pisa, e con­ tiene notizie sui vescovi di Pisa, con un elenco dei documenti, che li riguardano ; cf. N. C atureg i .1, L ’Archivio arcivescovile di Pisa, nell’ Arch. stor. ìtal., ser. V II. voi. 18, 1932, pp. 87-88; U g h e l l i , Venezia, Coleti, 1718, to. I l i , pp. 351-52. 3 T. D em pster , De E tru ria regali, to. I I , Firenze, Tartini e Franchi, 1723, p. 263; G. G r a n d i , Epistola de Pandectis, ed. altera, Firenze, Tartini e Franchi, 1727, p. 115.

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(i. B. PicoTTi, I vescovi pisani del see. ix

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tre Giovanni; il Mattei, pisano, diede Reghinardo, Platone I, Gio­ vanni I I I , Giovanni I Y , Platone I I , Giovanni V, Teodorico.45 Dei più recenti, il Cappelletti, il Sainati e il Gains consentirono col Mattei ; 3 lo Zuechelli, venerando arciprete della Primaziale pisana, diede Rachinardo, Giovanni I I I , Platone I, Giovanni I Y . Giovanni Y , Platone I I , Giovanni V I, Teodorico ; 6 e a lui si atten­ ne, o forse fu egli stesso, il compilatore d ell’elenco scolpito in una lapide nel palazzo arcivescovile, dove però non è compreso nel i x se­ colo Rachinardo. In fine, il benemerito editore del Regesto delia Chiesa di Pisa, mons. Natale Caturegli, enumerò, in un suo articolo sulla cronologia pisana, Platone, Giovanni, Platone, Giovanni, P la ­ tone, Giovanni, Teodorico, la quale serie risulta anche dalle date, ch’egli ha apposte ai documenti compresi nei Regesto.7 Come si vede, la variazione non è piccola ; vi è chi enumera ben undici vescovi e chi li riduce a quattro; chi trova due vescovi di nome Giovanni e chi quattro, chi un Platone e chi tre. Della singo­ lare divergenza, che non so se trovi riscontro in altra diocesi, sono in colpa certi documenti dell’ età carolingia, posseduti dall’Archivio arcivescovile di Pisa, per i quali fu già viva polemica fra gli stu­ diosi del secolo x v m ; poiché ciascuno diede ad essi datazione d i­ versa, ne risultò naturalmente diversa la serie dei vescovi, che in quelli erano ricordati. Certe mie indagini sulla cronologia dei docu­ menti pisani mi hanno dato modo, se non m’inganno, di assegnare a quelle pergamene una datazione esatta.8 E credo quindi possibile, sulla scorta di esse e di altri documenti e notizie, ricostruire la

4 F. O r lend i , Orbis sacer et profanus, parte I I , vol. I I , Firenze, Paperini, 1732, p. 928 sgg. ; L. A. M uratori, Antiquitates Italicae, voi. I l l , p. 1017 sgg. ; A. F. M attei , Ecclesiae Pisanae historia, Lucca, Venturini, 1768, vol. I, p. 132 sgg. 5 G. C a p p e l l e t t i , Le Chiese d’Ita lia , vol. X V I, Venezia, Antonelli, 1861, p. 228; G. S alv ati , D iario sacro pisano, 3a ed., Torino, Salesiana, 1898, p. 268 sg.; G a m s , Series episcoporum, p. 761. 6 N. ZuccHELLi, Cronotassi dei vescovi e arcivescovi di Pisa·, Pisa, OrsoliniProsperi, 1907, pp. x, 18 sgg. 7 N. C a t u r e g li , Due note pisane, nel Bollettino storico pisano, V i l i , 1939,

p. 102 sgg. ; Regesto della Chiesa di Pisa, in Regesta chartarum Italiae, Roma, 1938, Ρ· 9 sgg. 8 Non posso qui esporre le prove delle datazioni da me proposte, e mi devo con­ tentare d ’indicare le date, che i documenti hanno nei lavori più recenti, la Cronotassi dello Zuechelli e il Regesto del Caturegli, e quelle che risultano dalle mie r i­ cerche, rimandando il lettore cortese alle mie Osservazioni sulla datazione dei do­ cumenti privati pisani anteriori al secolo X I I , negli Annali della Scuola N orm ale Superiore di Pisa, Lettere, storia e filosofia, fase. I- I I del 1946.

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M is c e lla n e a

Giovanni M ercati.

T.

serie dei vescovi pisani di quell’età in modo diverso da tutti quelli seguiti finora. A lla fine del secolo v ili, il 5 giugno 796, teneva la sede pisana Raghinardo 9 « vocatus episcopus sancte Ecclesie Pisane civitatis » : Γ epiteto « vocatus » dimostra ch’ egli era allora vescovo eletto, non consacrato.10 In quel giorno egli sedeva in giudizio, insieme con tri* scabini, presente un diacono, alcuni preti, suddiaconi, chierici e altri assai, sopra una causa fra il vicedomino dell’episcopato e tre fratelli, che questi rivendicava come servi della cattedrale di S. M a­ ria : le prove testimoniali non erano però assunte dal vescovo, nè era proferita o sottoscritta la sentenza da lui, ma dai tre scabini. Non riterrei che si trattasse qui di un giudizio di magistratura ern ie,11 perchè la frase « Dum resedisse Raghinardus... et nos in simul » dimostra, a parer mio, che il capo del collegio giudicante era il vescovo ; dei tre scabini, poi, uno era diacono, un altro chie­ rico e almeno questi ed il terzo, ma probabilmente anche il primo, erano « locipositi » della Chiesa pisana e avevano quindi la fun­ zione di rendere giustizia per lei ; 12 al giudizio non partecipava

9 II nome del vescovo appare nei documenti lucchesi sotto la forma « Bachinardo », nell’unico documento pisano « Baghinardo » : mi attengo alia seconda. 10 II documento è nell’Archivio arcivescovile di Pisa, al n. 11; fu pubblicato dal M uratori, Antiq. Ita l., I l i , 1015, e V, 312, da F. B r u n e t t i , Codice diplomatico to­ scano, par. I I , to. I, Firenze, Allegrini e Mazzoni, 1833, n. X LV, p. 308; da J. F ic k e r , Forschungen zar Reichs- und RechtsgescMchte, I V Bd., Innsbruck, Wagner, 1874, n. 3, p. 4; riprodotto fotograficamente e dato in edizione diplomatica da N. C a t u r e o li , Le carte pisane del secolo V i l i , nel B allettino dell’Archivio paleografico ita ­ liano, vol. X II, fase. 1, 1943, tav. 14; cf. anche B. H übner , Oerichtsurkunden der Frankischen Zeit, I I Abth., in Zeitschrift der Savigny-Stiftung f iir Rechtsgeschichte, X IV Bd., Weimar, 1893, n. 665; e Regesto pisano, n. 14, p. 6sgg. Biporte, per chia­ rezza di quanto è detto qui, la parte iniziale del testo: «D u m resedisse Baghinardus in [D ei] nomine vocatus episcopus sancte Ecclesie Pisane civitatis et nos in simul Petrus diaconus, Fiducia clericus locipositi...] sancte Ecclesie huius Pisane civitatis adque et Dondo idem scabino de Pisa, ubi aderant etc. ». 11 Vedi in contrario E. M ayer, Italienische Verfassungsgeschichte, Leipzig, Bohme, 1909, I I T h „ p. 334 e n. 14. 12 Dondo è detto, sull’inizio del giudicato, « idem scabino », con riferimento al diacono e al chierico, nominati prima di lui, e con evidente identificazione dell’uffi­ cio di scabino con quello di « locipositus Ecclesie », che non sappiamo con certezza se fosse tenuto dal solo chierico, o, com’è probabile, anche dal diacono, non essendo certa l ’integrazione della parola mutilata «lociposit... » in «locipositu s», o non piuttosto in «lo c ip o s iti». Nel seguito del testo, i tre giudicanti sono detti costantemente « scabini », pur con i titoli, spettanti ai primi due, di diacono e chierico. Con questi soli titoli firmano Pietro e Fiducia ; e v ’è poi il « signum manus Dondi locissi», cioè « lociservatoris» o, più facilmente, «lo c ip o s iti». Mi sembra chiaro ch ’essi ripetano il loro diritto a giudicare dall’ufficio ecclesiastico. Sulle attribn-

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P icotti,

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nessuno scabino, o giudice, che non avesse ufficio derivante dalla Chiesa. Piuttosto quell’ occultarsi completo di Raghinardo dietro alla figura dei tre assistenti potrebbe far pensare che a quel vescovo non consacrato non fosse attribuita la pienezza della giurisdizione.13 Raghinardo era ancora « vocatus episcopus » nella fase iniziale di un processo canonico, intentato contro un prete Alpulo, a cui era fatta accusa di aver rapito una monaca, secondo ci riferiscono due documenti lucchesi, del luglio 803 e dell’aprile 813;14 ignoriamo però quando il processo fosse cominciato. D agli stessi documenti sappiamo che Raghinardo non osò pronunziare sentenza contro il prete e attese che fosse con lui il vescovo di Lucca Giovanni, il quale venne con i suoi sacerdoti nel territorio della diocesi pisana a dedi­ care ertini, 1837, n. 211, p. 123), altre volte sembrano laici e ministri della giustizia civile (cf. un docuemento del novembre 805, ivi. n. 397, p. 239); di «lo c ip o s iti» del vescovo si ha notizia più tardi (844, 852, 859, in Mem. e doc., IV , 2, nn. 27 e 33, pp. 37 e 45; V, 2, n. 748, p. 450); ma sembrano qui funzionari amministrativi, a cui possono essere pagati i censi dovuti al vescovo. 13 L o deduco anche dall’esitazione di lui nel pronunziare un giudizio nel pro­ cesso canonico, di cui dirò fra poco. Of. pure le osservazioni di S. M ochi Onory, Ricerche sui poteri c iv ili dei vescovi nelle città umbre durante l'alto medioevo, Bo­ logna, Zanichelli, 1930, pp. 123-24. 14 Documenti dell’Archivio arcivescovile di Lucca n. 325 ( + P 71) e n. 401 (* G 23), pubblicati in Antiq. Ita l., V, 918 e 919 e in Mem. e doc., V, 2, nn. 309 e 385, pp. 182 e 231; il primo anche in Mem. e doc., IV , 2, Append., n. 6, p. 8. Nel secondo documento, che riporta integralmente il primo, la frase « ad presenti a Kachinardi vocati episcopi » è completa, nel primo è lacunosa, ma si può integrare con certezza : « A d presentia Ra[chinardi vo]cati episcopi». 15 L a basilica è detta infatti «bassilica Racliinardi episcopi ». Pappiana fu poi — e forse era già allora — corte comitale e marchionale ; v i dimorarono imperatori e vi stette a lungo la contessa Matilde (cf. R epetti, Dizionario geografico... della Toscana, vol. IV , p. 56) ; la chiesa attuale conserva tracce di costruzioni più antiche. Miscellanea G. M ercati. Y.

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mente non oltre il luglio dell’801, nel quale mese il vescovo Gio­ vanni era morto.16 Sulle ragioni poi di quel ritardo alla consacra­ zione di Raghinardo non è possibile fare alcuna ipotesi ; ma la sua esitazione a giudicare il prete, l ’autorizzazione papale al vescovo di Lucca di consacrare una chiesa fuori di diocesi, la posizione subordinata, in cui, secondo i documenti, apparisce in questo mo­ mento Raghinardo di fronte al suo confratello lucchese, lasciano supporre che la condizione di lui non fosse canonicamente ben de­ finita. Raghinardo viveva ancora almeno nell’agosto dell’800, poiché un suo (( brevis scriptum » fu diretto al vescovo di Lucca Iacopo, succeduto a Giovanni non prima del 27 luglio di quest’anno : nel­ l ’annunzio, che di questo breve dà il vescovo lucchese, egli è detto « veneravilis... Pisane Ecclesie episcopus», il che fa pensare che egli, quando lo scrisse, fosse consacrato e nella pienezza de’ suoi poteri episcopali. È pure assai probabile che fosse vivo anche nel luglio 803, quando il vescovo Iacopo fece leggere in Lucca il « bre­ vis scriptum » e, ricordata la causa precedente, pronunziò sentenza di scomunica nei confronti del prete, che aveva riassunto abusiva­ mente le funzioni sacerdotali in Lucca e ottenuto dal re Pippino una (( sacram iussionem » di revisione del processo. N el documento, infatti, mentre il vescovo di Lucca Giovanni è detto « bone memo­ rie », Raghinardo, che vi è nominato più volte, non ha mai questo epiteto.171 8E nemmeno siamo certi che fosse morto nell’aprile 813, quando il vescovo Iacopo, insieme con altri giudici, confermò la sentenza contro quel prete irrequieto, che aveva ottenuto, per mezzo di un e missus » di Carlo Magno, da Bonifacio conte di Lucca ls una seconda revisione della sua causa. Nella nuova sentenza, fuori della parte che riferisce testualmente il giudicato dell’803, Raghi­ nardo è ricordato una sola volta, insieme col vescovo Giovanni ; ma 16 Giovanni appare nei documenti lucchesi come vescovo fra il 16 gennaio 7S3 e il 27 luglio 800 (M em . e doc., V, 2, nn. ISO e 291, pp. I l i e 171) ; nel luglio 801 era vescovo Iacopo (ivi, IV , 2, n. 1, p. 3). A. F alce, La formazione della marca di T u ­ scia, Firenze, libr. ed. fiorentina, 1930, p. 202, ritiene che il primo processo contro Alpulo sia stato fra il 797 e l ’800. 17 Si noti specialmente la frase : « Qui omnes — i preti convenuti alla consa­ crazione — unanimiter recordati sunt dicentes : Ibidem fuimus cum bone memorie Iohanne episcopo in Pappianula quando ipsa bassilica Eachinardi episcopi dedica­ vit; ibidem ante Kaehinardum et dn. Iohanne episcopum et nos veniens Alpulus presbiter etc. ». 18 Bonifacio I appare la prima volta come conte di Lucca fra Γ810 e Γ812 : F alce, pp. 62, 194 sgg.

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G. B .

P icotti,

I v e s c o v i p is a n i d e l sec.

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non appare se il « bone memorie » riguardi anche lui o Giovanni soltanto.1 *1 39 Una «chartula convenientiae», di cui è autore giuridico il ve­ scovo Platone, è assegnata nel Regesto pisano al 30 aprile SOI ; ma, a parer mio, è da riportare a ll’876.20 Nè un vescovo Giovanni è r i­ cordato il 1S maggio 802, o nell’ottobre 803, come parrebbe da una concessione di libello e da una permuta, attribuite a quei giorni, poiché la prima carta è dell’877, la seconda dell’883.21 N è un altro Platone teneva la sede pisana nel marzo 823, come farebbero cre­ dere due documenti del Regesto, ebe sono invece dell’868.22 Prim o successore di Raghinardo appare quindi dai documenti Giovanni, terzo di questo nome fra i vescovi pisani a noi noti,23 che ci è ricordato la prima volta fra i presenti al concilio romano del novembre 826 ; 24 ma non possiamo essere certi che fra i due non sedesse altro vescovo. Giovanni è anche autore di una « chartula convenientiae » del dicembre 827·25 E poiché un terzo Platone, che 13 Nelle Mem. e doc., V, n. 385, p. 231, si legge «ip se Alpulus... a b. mm. Iobanne Episc. et Rachinardo Pisanae Eeel. Epise. » ; la pergamena, come è ora, d à : «ip se Alpulus... [m]emorie Iobanne episcopo et Rachinardo Pisane Ecclesie episcopo ». 20 Arch, arciv. di Pisa, perg. n. 12; Antiq. Hai., I l i , 1017 ; Reg. pisano, n. 15, p. 9. Ea carta è redatta nell’anno primo d ell’impero di Carlo, «po[stquam lta ]lia ingressus est », nell’indizione IX : Carlo imperatore non è qui Carlo Magno, ma Carlo il Calvo. 21 Arch, arciv. di Pisa, nn. 13 e 11; Antiq. H al., I l i , 1035 e 1037; Reg. pisano, nn. 16 e 17, p. 9. I l primo documento è del I I anno d ell’impero di Carlo « postquam Ita lia ingressus est », indizione X; e Carlo 6 anche qui il Calvo. Il secondo è del­ l ’anno I I I di un Carlo imperatore, quello che ebbe poi nome di Grosso; l ’indizioue non è leggibile. 22 Arch, arciv. di Pisa, nn. 21 e 22; Antiq. Ita l., I l i , 1021 e 1023; Reg. pisano, nn. 21 e 22, pp. 11 e 12. L ’imperatore Ludovico, ricordato in questi documenti, nei quali l ’indicazione d ell’anno del regno è incompleta od erronea, non è Ludovico il Pio, ma Ludovico II . I l primo documento citato dallo Z u c c h e ll i (p. 19), sulla scorta del T ronci (n. 189), a proposito di questo Platone, con la data dell’821, è da iden­ tificare col primo dei documenti ora indicati. 23 II primo è della fine del secolo v, il secondo appare nel 730 e nel 748 : C a t u r e g li , Due note, pp. 100-2. 2J C. B aronjo, Annales ecclesiastici, 826, I, nell’ed. di Lucca, Venturini, 1743, to. X IV , p. 97 ; G. D. M a n s i , Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, to. X IV , Venezia, Zatta, 1769, col. 1000. Due documenti dell’804 e due dell’816, ri­ cordati dal T ronci (nn. 325, 326, 311, 324) e dallo Z u c c h e l l i (p. 18), sono, i primi due dell’883 e 877, gli altri del 902. 23 Arch, arciv. di Pisa, n. 23; Antiq. Ita l., I l i , 1023. I l documento è dell’827, non dell’828 (cf. Reg. pisano, n. 23, p. 12), come si rileva dall’anno X IV di Ludo­ vico e V I di Lotario e dall’indizione V I. Lo Z u c c h e l l i (p. 20), lo riferisce prima all’827, e subito dopo, seguendo il T ronci (n. 330), a ll’800.

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Miscellanea Giovanni M ercati. Y.

avrebbe pontificato nell’829 o nell’832, non risulta se non da un documento assegnato a una di queste date, ma che è, a mio giudizio, dell’865,26 nulla impedisce di identificare questo vescovo Giovanni con quel Giovanni vescovo di Pisa, che, secondo il Liber pontificalis. ebbe parte nel concilio romano della primavera dell’844;27 il ve­ scovo pisano è posto qui dopo Ambrogio vescovo di Lucca, eletto fra il giugno e il dicembre dell’843,28 ma non se ne può trarre a l­ cuna conclusione rispetto al tempo, in cui quegli era salito alla sede pisana, perchè l ’elenco dei vescovi è redatto nel Liber pontifi­ calis in ordine geografico, non di anzianità.29 Nel concilio il vescovo di Pisa fu tra quelli che si schierarono contro la validità dell’ ele­ zione a papa di Sergio I I ; e questo lascerebbe supporre ch’egli sì trovasse in particolari relazioni di amicizia o dipendenza con Lu­ dovico I I , che in quell’oscura vicenda romana s’era posto risoluta­ mente contro Sergio. E il fatto può recare meraviglia, perchè, a giudicare almeno dal sistema di datazione dei documenti privati, a Pisa, come a Lucca, il cui vescovo era pure presente al concilio, non si tenne alcun conto della coronazione di Ludovico a re, che questi ottenne poco appresso da Sergio I I , riconciliato con lui, o forse gli impose, e si considerò come unico sovrano l ’imperatore Lo­ tario, nè si riconobbe quale regnante Ludovico, se non quando, nell’850, egli ebbe da Leone I V la corona imperiale.3" Ma sarebbe azzardato trarre da così lieve indizio qualsiasi conclusione sulla posizione del vescovo nella città. Un vescovo Giovanni fa in Calci nel gennaio 847 concessioni di beni da lavorare, e altre terre concede con un documento rogato in Pisa nell’ottobre 848.31 E ancora un Giovanni è presente a un giu­ dicato del papa Leone I Y e dell’ imperatore Ludovico I I su una lun20 II documento, che è nella pergamena 24 dell’Arch, arciv. di Pisa, ha nel T roxci (n. 280) e nello Z u ccheixi (p. 29) la data dell’829, nel R ea. pisa no in. 24, p. 13) dell’882. 11 testamento dell’arcidiacono Liutperto, scritto dal vescovo Gio­ vanni e pubblicato in A n tiq . l i a i . , I l i , 1025, con la data dell’842, è del 17 feb­ braio o 13 marzo 748 (C atubeglt, L e c a rte pisa n e, tav. 5; R e g . p isa n o, n. 5, p. 4) e si riferisce perciò al vescovo Giovanni II. 27 L ib e r p o n tific a lis , ed. L . D uchesne, to. II, Paris, Thorin, 1892, p. 80. 28 II 12 giugno 843 era ancora vescovo di Lucca Berengario (Meni, e doc., V, 2, n. 587, p. 351); il 15 dicembre siede Ambrogio (ivi, n. 593, p. 354). 22 D uch esne , in L ib . p o n t if . cit., p. lOd, n. 9. 30 Si vedano le mie O s s e rv a z io n i, sopra citate. 31 Arch, arciv. di Pisa, nn. 2800 e 00; R e g . p isa n o, nn. 25 e 26, pp. 13 e 14; il secondo documento è pubblicato in A n tiq . I t a l . , I l i , 1027, e ricordato dallo ZucCHEI.LI, p. 20.

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G. B.

P xcotti,

I

vescovi pisani del sec. ιχ

213

ga contesa fra i vescovi di Siena e di Arezzo, che fu variamente da­ tato, dall’853, o, con m igliori ragioni, dall’aprile 850 ; se pure è autentico il documento, che parve al Lusini « di grandissimo pre­ gio », ma al Besta, che lo ha sottoposto ad analisi assai penetrante, sembra così gravemente sospetto da essere per lo meno prudente il prescinderne.32 Del resto, pure ammettendo l ’autenticità del do­ cumento, non ne verrebbe, come parve al Mattei e allo Zucchelli. che il vescovo di Pisa Giovanni fosse da distinguere da quello che sedeva prima dell’844, perchè sottoscrive dopo vescovi eletti non avanti a quest’anno.333 4Anche senza porre la questione generale del­ l ’ ordine delle sottoscrizioni in simili documenti, si può osservare che in quello in parola i vescovi non sono ricordati e non firmano secondo l ’anzianità, e l ’ordine loro è diverso nelle varie edizioni del documento, e in quella del Pasqui differisce anche dal testo alle sottoscrizioni, nelle quali il nome di Giovanni appare subito dopo quelli del papa e di un No tin go « episcopus Parisii » e prima di tutti gli altri. Giovanni, vescovo di Pisa, è nominato da Ludovico I I « missus » imperiale, insieme col marchese di Toscana Adalberto e col « vassus » Gausberto, a ricercare i beni della Chiesa di Lucca, secondo la preghiera del vescovo Geremia ; e siede con quelli in giudizio nella corte ducale di Lucca, nell’aprile 853.31 I I mandato conferito al ve­ scovo pisano dalPimperatore parrebbe attestare che fossero cordiali i rapporti fra i due ; e potrebbe essere un indizio che questo Gio­ vanni fosse quello stesso che aveva partecipato al concilio romano dell’844. In fine, il vescovo Gicrvanni concede in Pisa un livello nell’aprile

32 II giudicato è attribuito all’853 dal M uratori, A n tiq . H a l., V I, 3S9, e da U. P as q u i , D o c u m e n ti p e r la s to r ia d e lla c it t à d i A re z z o n e l M e d io e v o , voi. I (in D o c u m e n ti d i S to r ia ita lia n a , X I), Firenze, Vieusseux, 1899, n. 37, p. 50; a ll’850 da J affé-L oewenfeld , n. 331, dal H ì I bner, n. 744, p. 37 ; da P. F. K ehh, I t a li a p o n t i­ fic ia , I I I , p. 148, n. 10. Vedi in proposito V. L u s i n i , I c o n fin i s t o r ic i d el v escova d o d i S ie n a , in B u lle t t in o senese d i s to r ia p a tr ia , V II, 1900, p. 68 sgg.; E. B esta , I l d ir it t o ro m a n o n e lla co n te sa tr a i v e s c o v i d i S ie n a e d i A re z z o , nell’Arcft. s to r. ita l., ser. V, voi. 37, 1906, p. 83 sgg. Nella stessa pergamena, del principio del secolo x m , che contiene copia del documento, è una bolla di papa Costantino, sulla stessa contesa, indubbiamente apocrifa ( P asq ui , 1. c.). 33 M atte i , pp. 142-43; Z u c c h e l l i , p. 21. 34 M e m . e d oc., V, 2, n. 698, p. 418; H übner , nn. 754, 755, p. 40; A. H ofmeister , M a rlc y ra fe n u n d M a r k g r a fs c h a ft in i Ita lis c h e n K o n ig r e ic h in d e r Z e i t v o n K a r l d o n fìro s s e n 6is a u f O tto den O ro s se n , in M i t t h e il. d. In s t it u t s f i i r o s te rr. G e s ch ich ts f o r s c h ., V I I Ergzbd., 2 H eft, 1906, p. 334 e 335 n. 2.

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214

Miscellanea Giovanni M ercati. V.

dell'855,33* ed è ricordato in un placito convocato dai « missi » di Ludovico I I , nel quale la sentenza su una lite fra l ’avvocato del­ l'episcopio e due coniugi pisani è pronunziata, il 23 marzo 858, da un « gastaldio », due scabini e due vicedomini, insieme col vescovo, che tuttavia non sembra investito di speciale giurisdizione, con ap­ parente regresso rispetto ai poteri attribuiti nel 796 al suo prede­ cessore Raghinardo.36 Se tutti i documenti ricordati si riferiscono allo stesso vescovo Giovanni, come è probabile, questi avrebbe tenuto la sede pisana almeno dall’ 826 a ll’858 : dei vescovi, che oltre al Platone, di cui si è detto, ne interromperebbero l ’ episcopato, un Biusgo, o altro nome somigliante, non appare nelle carte pisane a noi note, e non so donde sia uscito ; 37 e, quanto a Zenobio. si scambiò, in carte da­ tate bene dal Caturegli al 949, il regno di Lotario figliuolo di Ugo di Provenza, durante il quale pontificò in Pisa il vescovo Zenobio, col regno del carolingio imperatore Lotario.38 Anche il fatto che documenti di pochi decenni più ta r d i39 indichino prima del vescovo Platone un Giovanni senza distinguerlo da un omonimo suo imme­ diato predecessore, fa pensare che, avanti a Platone, non fosse stato che un solo Giovanni, senza che tuttavia sia possibile escludere del tutto la successione di due, o anche più vescovi del medesimo nome. Platone, solo dell’esotico nome fra i vescovi pisani, è ricordato

33 Arch, arciv. di Pisa, n. 2747. La pergamena è assai guasta ; e sono quindi incomplete le indicazioni cronologiche : il C a tu r eg li (Reg. pisano, n. 27, n. 16) ha felicemente restituito Panno ; il mese credo sia l ’aprile, perchè il notaio e scattino Gregorio non usa indicare il giorno (cf. Reg. pisano, n. 25, p. 13) e non è quindi probabile che, nel documento, all’« [a p ]re lis » precedesse: « ... kal. » ed esso si possa assegnare alla seconda metà di marzo. 33 II placito fu pubblicato dal G randi, op. cit., η. II, p. 110; e in Antiq. Ita l., I l i , 1033; cf. H übner , n. 760, p. 42. Manca nell’Archivio arcivescovile di Pisa la pergamena 27 che lo conteneva ; il C atu r eg li non lo registra. Sulla decadenza dei poteri vescovili cf. M ochi O nory, p. 120 sgg. Si avverta poi che non appartengono a questo vescovo tre documenti dell’Arch. arciv. di Pisa (nn. 18, 17, 26), che nel Regesto (nn. 28-30, pp. 15-16) hanno la data 10 marzo, 18 maggio, 16 giugno 857, ma sono rogati nell’ anno I I dell’impero di Ludovico di Provenza, e perciò nel 902; lo Z u c c h e ll i ricorda il primo di essi due volte, a ll’SlO e all’S57 (pp. 18 e 21), il se­ condo all’816 (p. 18). 37 II T ronci, Meni., p. 6, lo ricorda come vescovo n e ll’837, m a non cita alcun documento. 38 V ed i Reg. pisano, nn. 44 e 45, pp. 25 e 26; e cf. O rlendi, p. 932, e M a t t o , p. 136.

33 Si veda più innanzi, alla nota 50.

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G. B. P i cotti, I vescovi pisani del sec. ιχ

215

la prima volta nel maggio 8G5, in una concessione rogata in Pisa,40 e altre terre concede nel marzo 80S con documenti redatti in Calci ed in Pisa.41 Ed è certamente lo stesso Platone, che in un mandato di Ludovico I I , inserito in un giudicato lucchese del 18 dicembre 871, è nominato, con Oschisio vescovo di Pistoia, con Andrea vescovo eletto di Firenze, col marchese Adalberto di Tuscia e due altri vas­ salli imperiali, « missus » dell’imperatore per rendere giustizia al vescovo Gherardo e a ll’avvocato della Chiesa di Lucca nel ricupero dei beni mobili e immobili di questa Chiesa. E gli non siede però nel giudizio, che è pronunziato dal vescovo Oschisio insieme con altri.42 Ancora il 30 aprile 87G, in Pisa, il vescovo Platone cede a lavorare terre dell’episcopio.4·'1 Ma il 18 maggio 877 è vescovo di Pisa un altro Giovanni, il quale, come sappiamo da una notizia redatta in Lucca quel giorno, ha concesso in livello una casa e una corte.44 Lo stesso Giovanni, il 21 maggio e nell’ottobre 883, si trova nella i, ai e. 08 (ib id .), ancora prim a d e ll’ordinazione, che praeteritam electionem eru­ cis et purpurae resumptione firmavit.

53 Vedi j). 25,7,

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1’ Hi

Miscellanea G iovanni M ercati. V.

L ’imperatore Enrico I I I si era fatto dare dai Romani — quando era venuto a Roma nel 1046-1047 ed aveva deposto Gregorio V I e fatto eleggere Clemente I I — il titolo di patrizio dei R o m a n i;S1 e con questo il diritto, per usare l ’espressione di Pier Damiani, di avere « in electione semper ordinandi Pontificis principatum » , 8·"’ cioè nell’elezione papale la parte « principale » : l ’elezione fatta princi­ palmente, il che vuol dire di fatto, ad dus nutum. Sono ancora pa­ role di Pier Damiani, il quale si compiaceva che, per l ’opera spie­ gata da Enrico I I I contro la simonia, hoc sibi (Henrico imperatori) non ingrata divina dispensatio con tu lit, t/uod plerisque decessori­ bus suis catenas non concessit, ut videlicet ad dus nutum sancta Romana ecclesia nunc ordinetur ac praeter eius auctoritatem apostoUcae Redi nemo prorsus eligat sacerdotem.80 Restava sempre certo un’elezione del clero e del popolo di Roma, ma. di fronte al peso della potenza imperiale, per quel titolo anche giuridicamente autorizzata, di principale che era, passata ad essere puramente postuma cerimonia formale. Tra i molti, pur santissime persone, che avevano allora approvato una tale inversione di cose, in ragione della sperata estirpazione della simonia — tra i quali con Pier Da­ miani ricorderò qui Odilone abate di Cluny,87 di cui ancora dovrò parlare — pochi furono quelli che ne giudicarono, con l ’anormalità canonica, il grande pericolo, e tra questi certo bisogna porre il de­ posto per accusa di simonia ma buon papa Gregorio V I e il suo cap­ pellano Ildebrando. Di quel diritto, alla morte di Clemente I I (9 ot­ tobre 1047), Enrico I I I già aveva fatto pieno uso, eleggendo Dainaso I I. Ora, a Worms, fece altrettanto, eleggendo Brunone vescovo di Toul. Gli stessi legati dei Romani, venuti a domandare a lui un papa, riconsacravano, a nome del clero e del popolo di Roma, quel diritto. I vescovi che erano là attorno all’ imperatore erano dei semplici consiglieri per la scelta della persona, che quel di­ ritto preminente gli riconoscevano. Così anche lo stesso Brunone*8 0

81 Su ciò vedi B orino , op. eit., p. 354, dove sono citate le fonti. D a m ., Disceptatio si/nodalis (M fH l., Libelli, I, 80): Heinrions impe­ rator factus est patricius Romanorum, a quitus etiam accepit in electione semper ordinandi Pontifiais principatum. Questo parole sono poste in bocca al «R egiu s advo­ catu s»; ma Pier Damiani, in quanto attestano quel fatto, non le contraddice. 80 P etrus Da m ., Liber gratissimus, c. 38 (M G H ., Libelli, I, 71). ” .Totsaum s mon. Oluniacon.. Epitaphium et miracula Odilonis abb. Giuntaceli., capitolo aggiuntivo ed. da E. Sackur in Neues Arehiv, 1889, XV, 119. ss F etuus

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(ΐ. I!. ϋυκιχο. (^minilo ο dove si Γ(’(·(' ìuoiiu·.» ! I insegne fossero stille |Mietute dai legati

lioimmi si può dedurre dal contesto. ‘JG WlliEKTUS, op. eit., II, p. 4S7.

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Miscellanea G iovanni Μκιη νπ. A'.

2o«

berto, che segna l ’atto di umiltà del vestire l ’abito di pellegrino, avrebbe a maggior ragione — egli che riteneva Leone IX esser vera­ mente papa — segnato quello di non aver assunto le insegne che gli erano state aggiudicate. Nelle sue parole è implicito che Leo­ ne IX dopo l ’elezione di Worms aveva assunto e poi depose, per prender l ’abito di pellegrino, quelle insegne che si portavano iurta apostolicorum morem. E se noi incontriamo altre testimonianze (Bonizone di Sutri e Ottoni* di Frisinga) che esplicitamente dicono che le aveva assunte, per poi deporle, non c’è ragione di non credere. Però dalle parole di Wiberto parrebbe che Leone IX vesti l ’abito di pellegrino subito, e spontaneamente, a Toni. Non dunque a Besan­ çon, in seguito al colloquio con Ildebrando. Ma \Vriberto, nella sua narrazione del viaggio di Leone IX a Borna, tace altre cose ben cer­ te : rincontro con Ildebrando, l ’ obbiezione da questo fatta, con la soddisfazione avuta, e il ritorno di Ildebrando a Borna con Leone IX. N el suo qui incompleto racconto noi possiamo dunque ritenere che egli abbia anche omesso di dire più precisamente, con la sua espres­ sione sommaria, il luogo preciso e l ’ occasione in cui assunse quel­ l ’ abito : a Besançon, ancora sul principio del viaggio, in seguito a ll’incontro con Ildebrando, che ancor più aveva richiamato l ’a t­ tenzione del nuovo papa sull’ importanza preminente dell’ elezione canonica di Borna : come narra Bonizone, il quale per l ’incontro e per il resto è confortato e assicurato dalla concorde testimonianza di Brunone di Segni, e gli possiamo credere anche nel suo partico­ lare delle insegne deposte. Quanto poi al particolare della notizia che Ildebrando veniva, monaco di Clunv, con l ’abate di Cluny, c’è qualche cosa che impe­ disca di crederla? La difficoltà che in quel momento non c’era un abate a Cluny, mentre Bonizone dice che andò con l ’abate (senza tuttavia farne il nome), è, a mio avviso, soltanto apparente. L ’abate Odilone era morto nella notte tra il 31 dicembre 1018 e il 1° gennaio 1049, a Souvigny, nel Bourbonnais.97 I l priore Ugo era andato in Ger­ mania per trattare con l ’imperatore del monastero di Payerne : e mentre si trovava in questo monastero, nel cantone di Vaud, in dio­ cesi di Losanna, aveva ricevuto la notizia della morte di Odilone.9S5 7

57 S a c k un, op. o it., I I , 2U7. ,s nn.DKBERTTTs ep. Genoma lien.. V ila TTut/oiiis alili. Cluniaccn., c. 3 (M ione , P L ,

c n ix , 862).

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(i. lì. Burino, Quando o dove si foco monaco Ildebrando

ii-VI

Leone IX era partito da Toni il 27 dicem bre." Di tutto il suo viaggio fino a Roma, oltre la fermata di Besançon, di cui discutiamo, sappiamo solo che passò per Aosta e poi, in Italia, al guado di un fiume detto «T e r r o n e ».100 N u ll’altro sappiamo, se fu affrettato o no. e con quali prevedute o non prevedute tappe. Solo sappiamo poi che il papa fu intronizzato, a Roma, il 12 febbraio.101 Stando così le cose, nel silenzio delle fonti, mancando ogni altra indicazione sui movimenti di Ugo — eccetto la notazione che quando arrivò a Clune trovò i monaci piangenti e li consolò 102 — resta aperta ogni possi­ bilità per l ’incontro di lui con Leone. IX, insieme con Ildebrando. Ed è cosa vana fare supposizioni di possibilità o meno, con calcoli di chilometri e di tempo, se sia andato prima a Souvigny o a Cluny, e poi a B esançon;10·1 perchè tra le possibilità c’è anche quella, sebbene non sia l ’ unica immaginabile, che egli — che era stato alla corte dell’ imperatore e poteva ben conoscere i particolari dell’ ele­ zione e dell’andare a Roma — si sia incontrato con Leone IX a Besançon venendo da Payerne, avendo già con sè Ildebrando. Per Ugo, che inaspettatamente veniva a trovarsi alla direzione del grande monastero, era naturale l ’interesse di profittare dell’ occa­ sione di incontrarsi col nuovo papa; come per Leone IX, che da molti anni partecipava allo spirito di riform a religiosa dei grandi monasteri di Francia e di Lorena e in particolare di Cluny,104 do­ veva esser naturale il desiderio di sentir notizie della morte del­ l ’abate Odilone, famoso per la sua operosità e santità in tutto il mondo cristiano. Proprio poco tempo prima, egli aveva fatto un sogno, presago del papato, in cui vedeva una donna (la Chiesa) ridotta in stato deforme, che egli col segno della croce restitui­ va ad ammirabile bellezza ; e poi l ’abate Odilone dirgli : « Beato sei tu, che l ’ hai liberata dalla m o rte ».105 Certamente Ugo non era

09 A x s e l m u s mon. Remen., op. cit.. p. 11 1.

W ibertus, op. cit., I I , 2, p. 487 s.

101 .Taffé-L oewenfeld, Regesta Pont. Rom., 102 H ildebeiìtus ep. Cenomonen., 1. c.

I, 5150.

>03 ya rie supposizioni sui movimenti di Ugo fecero R. L eumann , op. cit., p. 77 s., e L ’ H u i i .i .if.r , op. cit., p. 45; ef. S ackur , op. cit., II , 302, n. 4. Sackur . op. cit., II, 131 ss. Un parente di Leone IX, chierico, di nome Λ1Uerone. che allora accompagnò il papa a Roma, era stato «fa m ilia rissim o» dcll'abate Odilone: J otsat.dus mon. Cluniacen., Epitaphium et miracula Odilonis ahi). Cluniacvn., I. 17 (ilO H ., SS., XV. S14); P etrus D am ., Vita s. Odilonis abb. Clu1duce». (M ione , VT,.. CXT.IV. 914). W ibkrtus, op. cit., l i , 1, 1». 480.

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2 ‘ »2

M is ce lla n e a G

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V.

allora ancora abate, essendo stato eletto solo pili tardi, il 20 feb­ braio, e consacrato dall’arcivescovo di Besançon il 22 seguente.1"6 .Ma, quando, alcuni decenni dopo, si raccontava che Ildebrando era andato incontro a Leone IX con Ugo di Clune, potevano dire e dice­ vano naturalmente: «andò incontro a Leone IX con Ugo abate di Cluny », che era il notissimo e famoso e tuttora vivente abate di Cium·, senza preoccuparsi di distinguere che veramente in quel preciso momento, per non molti giorni, non era ancora abate di Clu­ ny, ma soltanto superiore «a d interim » per il suo titolo di priore (io stesso, meni re scrivo, mi avvedo di dire Leone IX, quando, prima dell’elezione del clero e popolo di Roma, che allora imponevano il nome, non era ancora veramente Leone IX) ; e (piindi Bonizone, rife­ rendo quel che aveva sentito, poteva naturalmente scrivere: andò con l ’abate di Cluny. Più seria parrebbe invece l'osservazione che mai Gregorio VI I nelle sue lettere ricorda di essere stato monaco di Cluny, pure avendone scritte parecchie e all'abate Ugo e ai monaci di quel mo­ nastero : lettere molto affettuose, nelle (piali sarebbe stato natu­ rale ricordare di essere stato con loro nel loro monastero ; e dalla parte di Cluny, dai varii cronisti e biografi, come non è detto del fatto di Besancon, mai è detto che Ildebrando sia stato monaco loro confratello, neanche quando si narra che, legato papale, visitò il monastero. La difficoltà appare grave, ma è solo un argomento 311

Et quia predictus dominus episcopus Melfiensis predicta privilegia petiit a nobis autenticaci et in publicam formam transcribi sua asse­ rens interesse, ad ipsius domini episcopi petitionem privilegia iipsa, nullo diminuto, addito vel mutato in eis, autenticata fueruntmmet trans­ cripta in presene publicum instrumentum exinde factum per manus mei predicti Gualterii publici Melfie notarii signo meo solito mei predicti iudicis et nostrorum subscriptorum testium subscriptionibus roborata, anno, mense, die et indictione predictis. Ego FranciscusdeComestabulis qui supra Melfie iudex. Ego Conradus de Rigimoendo ad hoc interfui, Ego notarius Nicolaus de Conrado ad hoc interfui. Ego Bartholomeus de Grosse interfui. Iacobus hic veri medicus vult testis haberi. 22 Ego notarius Leonardos de Thesauro. Ego Gregorius Orlando me subscripsi. Ego Tuffio Totallis testis sum. Pergamena di em. 54,5. - L a scrittura è della stessa mano di I, 15 e I, 17, che porta la data del 1554.

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*1

I, 1 - Bolla originale di Pasquale I I del 1101 : è il doc. I I . I, 2 - Copia della precedente bolla, nella quale, poiché consunti e « propter antiquitatem non possunt legi », sono lasciati degli spazi vuoti, riempiti più tardi, il notaio Antonello de Cassandra appone

La congregazione benedettina « de Unitate seu de Observantia », sorta nel secolo x v a S. Giustina di Padova e chiamata poi (1504) Cassinese, rappresenta, pur nel suo naturalmente limitato ambito, uria delle più notevoli manifestazioni riform atrici pre tridentine e segna un momento interessante per lo svolgimento della vita religiosa è, in particolare, della costituzione monastica. Non sono quindi p rivi d’interesse sia lo studio della sua organizzazione sia quello delle sue attività.1 Una delle prime e più importanti questioni che la nuova con­ gregazione si trovò a dover sistemare fu naturalmente l ’ ufficiatura divina e subito a questa rivolsero le loro cure i capitoli generali.2 I l secondo di essi, quello del 1425, stabiliva infatti : « Commis­ sum est patri nostro abbati S. Iu stin e3 ut faciat memoriale uni­ versarum cerimoniarum, quod examinabitur in capitulo futuri an n i...». E quello del 1428: «P r im o quod circa divinum officium fiat unum memoriale quod sit uniforme in omnibus locis nostris,

1 N essun o di A .

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l it u r g ia

p r im a e d iz io n e d e i c a n ti,

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n e l 15C6:

Spigolature cassinesi. Cantilene monastiche del 1506,

riana,

(1906), col. 515-534. A r i a

V

c o n g re g a z io n e .

s ta m p a t a p u r e in

dal

S o lo G iu n t i

Rassegna Grego­

s te ss a e p o c a s i r if e r is c e lo s tu d io d e l m e d e sim o

Spigolature cassinesi. Le assoluzioni dei D ef unti (sec. X V I), in Rassegna Gregoriana, I V (1905), col. 501-514. 3 L e c ita z io n i d e i d e c re ti son to lte d a T . L e c c i s o t t i , Congregationis S. Justinae de Padua O. S. B. Ordinationes Capitulorum generalium, v o li. 2, M o n te c a s au to re :

sin o, 1939. 3 L u d o v ic o B a r b o , fo n d a t o r e d e lla c o n g re g a z io n e , f vesco v o d i T r e v is o n e l 1443.

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364

Miscellanea Giovanni M ercati. Y .

tam in capitulis..., ita quod predicta omnia ordinentur iuxta morem antiquum monasticum cum rubricis tamen Romane curie insertis pro modo monastico, prout videbitur hiis quibus hoc committitur ». E dei 1433 : « Item quod videatur in quibus differunt psalterium S. Iustine et psalterium S. Benedicti,4 et in quibus differunt adhereant psalterio Cartusiensi; et hoc committitur priori S. Iustine aut priori S. Benedicti ». In particolare, del messale si occuparono i capitoli del 1428 : « Item quod missa conventualis in monasteriis nostris dicatur se­ cundum missale monasticum, quod rubricetur in omnibus secun­ dum curiam », e dei 1451 : « Item ordinatum fuit per suprascriptos patres quod corrigatur missale secundum ordinem monasticum et secundum breviarium antedictum, servatis tamen rubricis secundum curiam, salvo quod in die parasceve ante Crucis adorationem serve­ tur modus descriptus manu recolende memorie, quondam venera­ bilis patris nostri d. Lodovici Barbo et confirmatus; per ordinatio­ nem generalis cap itu li». D i questa correzione poi, come di quella delle lezioni del breviario, erano incaricati d. Giacomo da Asti, priore di S. Benedetto di Polirone, e d. Marziale di S. Giustina, iï quale doveva inoltre provvedere a tutto il resto del breviario. Come si vede, anche nell’organizzazione dell’ Optts D ei vien te­ nuto conto dei nuovi tempi e delle tendenze che si son venute facendo strada nella Chiesa e nell’ordine monastico. Se infatti la divisione del salterio è ancora mantenuta quale l ’ aveva stabilita san Bene­ detto nel suo cursus/ gli altri elementi, testi e cerimonie, che v i si aggiungono a formare l ’ ufficiatura, si procura di porli più in ar­ monia con gli usi dell’ epoca. In tal modo si vennero formando i riti della nuova congregazione e ne restarono stabiliti il breviario e il messale. Questi rimasero in uso fino a ll’ epoca di Paolo Y , quando tutti i benedettini adottarono il messale romano, edito per ordine di san P io V , conservando il proprio calendario e le messe parti­ colari dei loro santi, e sistemarono definitivamente il breviario,, che mantenne la divisione del salterio fatta da san Benedetto, nella forma che venne ricevuta fino ai nostri giorni da quasi tutte le con­ gregazioni.

4

S i t r a t t a d e l c e le b re m o n a s te ro d i

S.

B en ed etto de

Padolirone o

P o l ir o n e

p re s s o M a n t o v a ( S . B e n e d e tto P o ). *

Reg.,

d i m u t a r la

c. V I I I - X V I I I . È n o to p e rò c h e S a n B e n e d e t t o la s c ia v a li b e r a fa c o lt à (c . X V I I I ) .

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T. L eccisotti, Il «M issale monasticum» della Congr. di S. Giustina

N

o te

365

b ib l io g r a f ic h e

Sia il breviario che il messale eli S. Giustina ebbero varie edi­ zioni tipografiche. Ma, mentre del primo se ne trovano che rimon­ tano alla fine del secolo xv, il più antico esemplare a stampa del se­ condo, impresso sontuosamente in-folio, su pergamena, a Venezia da Lucantonio Giunta, è del 1506 (aprile 18), quando già la con­ gregazione aveva assunto come nome principale quello di cassinese. Forse l ’ uso più frequente e personale del breviario richiese presto una maggiore disponibilità di copie, mentre per la celebrazione delle Messe bastavano ancora gli esemplari manoscritti in dotazione alle chiese. A quella del 1506 seguirono presto altre edizioni. Già nel se­ guente anno 1507 (aprile 16), lo stesso Giunta dava di nuovo il mes­ sale « diligentissime revisum correctum et emendatum ac m argi­ nalibus concordantiis per fratrem albertum castellanum venetum decoratum » ,6 in un formato manuale. Anche manuale è l ’ edizione del 1515 (aprile 3), sempre a cura del Giunta, « divi Georgii maioris auspiciis diligentissime revisum correctum et emendatum ac mar­ ginalibus concordantiis decoratum ». Seguiva nel 1526 (luglio 1.8) un’ edizione in-folio dello stesso editore e nel 1580 una pure in-folio, e sempre a Venezia, ma edita da Domenico Nicolini « ex decreto Generalium Comitiorum et Regiminis » e curata da D. Benedetto Guidi.7 Mentre le quattro edizioni giuntine sono ignorate dal Bandini,8 tanto esse quanto quella del Nicolino sono descritte da Weale-

6 Anche

i l m e s s a le

« s tu d io s is s im e

r e v is u m

d o m e n ic a n a e d it o d a l c o rre c tu m

et

im a g in ib u s a c d iv in e s c r ip t u r e e t s a c r o r u m tu m e t te m p o ru m c o n g ru e n tia m o r n a t u m q u e : q u o s e t ia m ro m a n a m

e c c le sia m

ac

d o c to ru m

n e l 1506 e r a per

eundem

sta to m u lt is

a u c t o r it a t ib u s a d

a c c o m m o d a tis, m u lt ip lic it e r in s ig n itu m

in m is s a li e iu s d e m

p o s u it a d

G iu n t a

e m e n d a tu m ,

s a c e rd o tu m

im p re s s io n is se c u n d u m

da

lui

fr ig iis

f e s t iv it a ­ d e c o ra tu m

s a c ro s a n c ta m

c o n so la tio n e m ... » . L e illu s t r a z io n i

p e rò

d e l m e s s a le d i S. G iu s t in a d e l 1506 son o p e r lo p iù d iv e r s e e p a r r e b b e q u in d i d a e s c lu d e r s i p e r q u e ll’e d iz io n e i l co n corso d i f r a A lb e r t o . E g l i d a i s u o i g e n e r a li G io a c ­ c h in o T o r r i a n i e V in c e n z o B a n d e l l i e r a s ta to in c a r ic a t o d i c u r a r e le e d iz io n i, s p e ­ c ia lm e n te d e i

l i b r i e c c le sia stic i.

C fr.

Q u etil -Echard, Scriptores Ord. Praed.,

II,

I ’a r ig i, 1721, p. 48.

1 E r a v e n e zia n o d i n a sc ita e m on aco d i S. G io r g io M a g g io re . M o r ì nel 1500 a b a te d i S. N ic o lò a l L id o d i V e n e zia . L a sua a t t i v i t à le t t e r a r ia è d e s c r itta d a M. A r m e l l in i , Bibliotheca Benedictino-Casinensis, I , A s s is i, 1731, pp. 97-98. “ A. M.

B andini , Iuntarum Ti/pographiae annales,

v o li. 2, L u c c a , 1791.

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.'•66

Miscellanea Giovanni M ercati. V.

Bohatta9 a cui rimando. Ma agli esemplari ivi elencati altri, natu­ ralmente, sono da aggiungere. A d es. dell’edizione del 1506 esiste una copia anche alla Biblioteca Apostolica Vaticana, mutila del­ l ’ ultima pagina, e proveniente quasi certamente dal monastero di S. Paolo di Borna; così infatti inducono a pensare i nomi dei Ss. Innocenti, Timoteo e Giuliano, aggiunti a penna nelle orazioni della messa « in honorem sanctorum quorum corpora habentur » (p. 227”) e « A cunctis» (p. 228”). 10 D ell’ edizione del 1507 altri due esemplari sono a Montecassino e a S. Paolo di Borna ; di quella del 1515, pure a Montecassino, a S. Paolo, alla Oasanatense e alla V a ­ ticana, proveniente quest’ultima dai libri del cardinal De Zelada; alla Vaticana pure uno del 1580 del fondo Barberini. Tutte queste edizioni sono ornate da copiose xilografie ; partico­ larmente belle quelle del 1506 su pergamena. Alcune hanno un ca­ rattere decisamente monastico, sebbene non sempre corrispondano fedelmente al testo che decorano. In quest’ esame liturgico prenderemo come base l ’ edizione primi­ tiva del 1506, notando, se del caso, qualche variante o aggiunta delle altre posteriori, ad esclusione di quella del 1526 di cui non ho potuto vedere alcun esemplare. Calendario (pp. 2-7, nn.) Premessa a p. l b nn., ossia a ll’interno del frontespizio, la ta­ vola del (( computus festorum mobilium », si inizia il calendario. Il rito, secondo un uso molto comune, si divideva in : 1) duplex maius per le feste principali ; 2) duplex m inus; 3) semiduplex ; 4) X I I le­ ctionum ; 5) commemoratio. A quest’ ultimo grado sono ridotte, nella grande maggioranza, le feste dei santi, sì che il calendario risulta di un’ estrema sem­ plicità. Esso è seguito a p. 8 nn. dalla Tabula dell’ indice, cui tengon dietro le B

u b r ic h e

(pp. 9-10 nn.)

Oltre alla distinzione delle feste nel modo detto sopra, è da no­ tare il Gloria infarcito per le messe della B. Vergine, nella forma

9 J.

LXXIV,

W

eale

-H . B

o h atta

,

Catalogus missalium ritus latini ab a. M.

L o n d r a . Q n a r lt c h . 1928. nn . 1688, 1689, 1690, 1692.

10 I I lo ro cu lto è t u tt o r a p r o p r io d e lla b a s ilic a O stie n se.

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CCCC.

T. L eccisotti , I l «M issale monasticum» della Congr. di S. Giustina

367

che sarà poi riportata nell'Ordì na rio : « ... Domine... testi d ir iste Spiritus et alme orplianorum parudite ... patris Prim ogenitus ma­ rie virginis m atris... deprecationem nostram: ad marie gloriam ... sanctus: mariani sanctificans·... dominus: marium gubernans... at­ ti ss imus : mariam coronans ... ». Come nel J[issale Curiae.'1 la benedizione tinaie non mancava mai. Mentre la forinola ordinaria era : « In unitate sancti spiritus benedicat, vos pater et filius n, nelle messe dei defunti assumeva l ’altra : « Iesus diristus, qui est vita vivorum et resurrectio mor­ tuorum, benedicat vos in secula secutorum ». ISTelle messe votive di 8. Pietro e di S. Benedetto si ometteva l ’ orazione A cunctis. I l colore dei paramenti era violaceo dalla settuagesima alla do­ menica di passione, poi nero tino al sabato santo, eccettuate natu­ ralmente le eventuali feste. A lle benedizioni delle palme e delle can­ dele, bianco; bianco pure alle benedizioni del sabato santo, viola­ ceo o celeste alle profezie, bianco alla messa dello stesso giorno. Anche nella vigilia di Pentecoste, violaceo o celeste durante le pro­ fezie, rosso alla messa. Le immagini degli altari si velavano già dalla settuagesima, ma il giovedì santo venivano temporaneamente scoperte dall’ introito al G lo ria ; definitivamente poi al Gloria del sabato santo. Ri copri­ vano parimenti, ad eccezione delle feste, in avvento. La palla dell’altare veniva coperta nei giorni feriali, eccetto che da Pasqua alla Trinità ; scoperta nelle domeniche e nelle feste ; nella vigilia di Pentecoste la si ricopriva fino al Gloria. Segue alle rubriche generali YOrdo ad faciendam aquam bene­ dictam con il rito dell'aspersione (p. 10 nn.). A questo punto i due messali manuali, del 1507 e 1515, hanno alcune pagine con le preci di apparecchio e ringraziamento al divin sacrifìcio. Le prime, di carattere decisamente monastico, prendono il celebrante a ll’uscio della sua cella e lo accompagnano fino ai piedi dell’altare; di queste preghiere devozionali entrano a far parte anche i salmi e gli oremus che per lo stesso scopo si trovano1

11

Missale Curine è d a te n e rs i p re s e n te la fo n d a m e n t a le Missale Romanum Mediolani, VPH, vo l. I , T e x t , L o n d r a , 1899; A . W i l s o n ) Indices, L o n d r a , 1907 ( H . B . S ., X V I I e X X X I I I ) . D i g r a n d e p e rò a n c h e il Missale secundum Curiam, V e n e z ia , 1499, che il W i ls o n

Per

op era di R . L v o l. I I

(H .

in te re ss e è

i c o n fr o n ti co l

ip p e

,

n on cita.

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Miscellanea Giovanni M ercati. V .

368

nell’odierno messale. Invece solo a questi salmi e oremus si limitano le seconde, per il ringraziamento. Quindi con l ’invocazione : « In nomine domini nostri icsu ehrìsti in cipit missale monasticum secundum ritu m et morem mona­ chorum congregationis casinensis alias sancte instine » (p. 1"). P

r o p r io

d e l

t e m p o

(p. l a-153a)

Ciclo natalizio. Difforme dall’ uso della Curia, che è poi quello odierno, è la scelta di alcuni testi liturgici dell’ Avvento e specialmente delle pericope evangeliche. È adottata invece l ’altra disposi­ zione, anch’essa molto diffusa, che ha fra i suoi seguaci il rito di Sarum ,12 quello domenicano,13 quello di Aquileia o patriarchino14 e l ’autorità di Durando con il suo Rationale. 15 Quale sia per S. Giustina la ragione di una tale preferenza non saprei dire. Certo una prima, ma superficiale osservazione potrebbe farla ritenere una derivazione di Aquileia. Data la diffusione di tale rito nella regione veneta, luogo di origine della congregazione, parrebbe che la scelta fosse stata suggerita quasi naturalmente, anche per la poca opportunità di allontanarsi da consuetudini d if­ fuse e ben radicate fra quelle popolazioni. In realtà, non solo la d if­ fusione del rito d’Aquileia, a sua volta, secondo alcuni, tributario dei monasteri benedettini,16 non era tale da esercitare un influsso preponderante, ma il rito patriarchino non fu seguito in cose di ben maggiore importanza e diffusione, quali ad esempio l ’ordinario della Messa, quasi tutti i riti della settimana santa ecc. Non resterebbe, a mio parere, che riferirsi ad una corrente preesistente in una parte d e ll’ ordine monastico e giunta a S. Giustina per vie che ora ci sfuggono. Passando ad esaminare i particolari, troviamo nella I domenica d i Avvento il Vangelo preso da S. Matteo, XXI, 1-9 : « Quum appro12 J. W . 13 I

I .EGG, The Sarum Missal,

O x f o r d , C la r e n d o n , 1916.

D o m e n ic a n i si c o n fo r m a ro n o in ciò a l r it o r o m a n o p e r d e c isio n e d e l C a ­

p ito lo g e n e r a le

d e l 1601 e

il

p rim o

m e s s a le e d it o

seco n d o

q u e ste

d is p o s iz io n i

è

d e l 1604. 14 J . F . B e r n . M . D e R u b e i s , De Vetustis Uturgicis aliisque sacris ritibus, qui vigebant olirti in aliquibus Foroiuliensis provinciae Ecclesiis in Dissertationes duae... altera, V e n e z ia , O c c h i, 1754, p p . 161-472. 15 G . D u r a n d u s , Rationale divinorum officiorum , lib . V I . 16 È q u a n t o s o s t i e n e G . V a l e n e i s u o i r i p e t u t i s t u d i i n Rassegna Gregoriana,

1905 e sgg.

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T. L eccisotti, I l « Missale monasticum » della Congr. di S. Giustina

369

pinquasset... in nomine dom ini», che nel messale romano è usato alla benedizione delle Palme. Se iv i ha un significato storico, Du­ rando ne mostra invece il mistico significato per l ’attribuzione alla I domenica d ’Avvento. La I I domenica riporta il passo di S. Luca, XXI, 25-33 : « E ru n t signa... non transibunt », che nel messale romano è assegnato alla I domenica d ’Avvento. La domenica I I I , con il versetto salmodico dell’ introito : « E t pax dei que exuperat... vestras », ha di diverso l ’ epistola, dalla I ai Co­ rinti, IV , 1-5 : . 583 sgg. 2 S. R omanin , Storia documentata di Venezia, vol. IV , Venezia, 1855, p. 369-370. 3 L ’ambasciatore Antonio Contarmi era per questo scopo a Cracovia; il Con­ tarmi sperava erroneamente nell’appoggio di un illustre fiorentino, segretario e uomo di fiducia di Casimiro IV Iagellone, Filippo Buonaccorsi detto Callimaco, oriundo di S. Gimignano. I l Buonaccorsi venne anche a Venezia e a Roma per conto del suo signore, in competizione con Mattia Corvino di Ungheria. L e lotte degli stati cattolici nell’Oriente europeo formavano allora, come sempre, il giuoco della Turchia : è interessante l ’opera del Buonaccorsi, scritta in elegante latino, intorno a questi avvenimenti De his quae a Venetis tentata sunt Persis ac Tartaris contra Tureos movendis. Per il Buonaccorsi cf. G. D alla S anta, D i Callimaco Espe­ diente (Filippo Buonaccorsi) in Polonia e di una sua proposta alla repubblica di Venezia nel l.j95, in Nuovo A rchivio Veneto, Nuova serie, vol. XXVI, 1913, pp. 134-161 (e idem, Callimaco Esperiente, ibid., vol. X X V III, 1914, 437 sg.), che riferisce con ampiezza d ’informazioni i disparati giudizi sull’opera del Buonaccorsi.

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E. Carusi, Un episodio dell’assedio di Scutari (an. 1474)

377

I l M alizierò,4 contemporaneo agli avvenimenti, assicura che i 2500 uomini difensori di Scutari avevano viveri e munizioni in gran quantità, sì da resistere per un anno. F allito l ’estremo tentativo di forza rinnovato da parte dei turchi il 28 luglio, il pascià si ritirò contentandosi di causare i maggiori danni possibili nel territorio albanese. Qualche giorno dopo, verso i primi di agosto, Piero Mocenigo, capitano generale dell’ armata veneta, potè cercare riposo e ristoro nella stessa Venezia.5* L ’eroico difensore Antonio Loredan mandava al senato notizie sul valore dei suoi soldati e sulla vittoria finale con una lettera « la qual per esser piena de cose meravegliose, ha commosso l ’animo nostro a diversi affetti », co­ me rispondeva il senato,5 che continuava : « Ma consolati da in ­ credibile allegrezza per la conservazione de tanti amorevoli servi­ tori nostri, homeni valentissimi ; ringraziemo Ί signor Dio che ne habbi preservato essa città con tanti fidelissimi nostri, le persone et vite dei quali non ne son manco care, che la istessa città. Della per­ sona vostra diremo queste poche parole : havete, Antonio, superato tutti li meriti delli progenitori vostri, che sono stati quanti può esser quelli di cadaun’altra nobile famiglia nostra ; et (piando ben volessimo commemorar tutti li fatti grandi, le vittorie et li trionfi delli maggiori cittadini nostri al· Urìie condita fin questo giorno, siamo certi che non trovaressimo operazion alcuna di tanta difficultà, di tanti pericoli et di tanta grandezza ». Quali aiuti diede Sisto IV alla repubblica nella guerra turca durante il 1474? I l G uglielm otti7 dopo aver riassunti i fatti del­ l ’ anno precedente narra che Sisto I V turbato dai dissidi fra le po­ tenze cristiane, offeso dai Veneziani, non vedendo gli effetti pro­ porzionati alla speranza lasciò il fastidio di quella guerra finché non fu riscosso dagli avvenimenti di Rodi e di Otranto. Abbando­ nato infatti dal cardinal Carata il comando della fiotta pontificia, il successore Lorenzo Zane veneto, arcivescovo di Spalato, quasi nulla potè fare, dopo la disfatta di Usunhassan, e le permanenti

4 Annali veneti dall’anno l.i57 al 1500 del senatore D omenico M a lip ie r o ordi­ nati ed abbreviati dal senatore Francesco Longo con prefazione e annotazioni di A gostino S agredo, etc., in A rchivio storico italiano, serie I, voi. 7, parte prim a. 1843, p. 97.

5 D. M alipiero , cit., pp. 97-99. “ La lettera del senato ha la data del 30 agosto e rispondeva n H '«a v is o » del Mocenigo dell’l l agosto. M a l ip ie r o , op. cit., pp. 100 sgg. 7 Storia della marina pontificia, vol. I I , Roma, ISSO, p. 383.

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Miscellanea G iovanni M ebcati. V.

insanabili discordie dei principi italiani ed europei non avevano certo contribuito alla difesa di Catta, ricchissimo possedimento ge­ novese in Crimea, che cadde nelle mani dei turchi. Peggiori diven­ nero dopo le condizioni dei cristiani nell’ Oriente, sì da giustificare la facile profezia dell’Ammanati intorno ad avvenimenti più gravi non scongiurati in tempo « per non avere riconosciuto prima la via della nostra salute » ; tremenda infatti fu l ’invasione musulmana nell’ autunno del 1477, negli stessi domini della repubblica veneta.8 Una fonte insperata ci fa conoscere che Sisto I V non s’infastidì effettivamente di quella guerra,9 ma vi contribuì nel modo che potè (( non cum parvis muneribus » e per mezzo di un commissario, il suo cubiculario apostolico Silvestro Daziari, veneto, che godeva la fidu­ cia anche del re -di Napoli Ferdinando d ’Aragona. Ecco il documento : C od . V a t . la t , 11453, f . 43 1474. In

B a r o li tra n scrip si'. E p yro

c iv ita s

S c u ta re n s is

o p p u g n a re tu r, S istu s I I I I n etu m ,

c u b ic u la riu m

V e n e to r u m

a

T u rc h ie

a c r it e r

dum

P o n t . M a x . m e S ilv e s tru m de D a t ia r iis V e ­

a p o s to lic u m ,

ad

illa s

p a rte s

n on

cu m

p a rv is

m u n erib u s co m m issa riu m suum d e s t in a v it , 1 du m qu e re g is F e r d in a n d i m a n d a to in A p u le a rem fr u m e n ta r ia m e x p e d ir e m ,2 n actu s o c tio h un c tr a n s c r ip s i lib e llu m B a r o li. In d e n a v im con scen den s, a liis o n e r a r iis se­ q u en tib u s, v e n tis m a x im is a g ita tu s , ta n d e m p o s t duos e t d ecem d ies in

L y r ic u m

sosqu e,

tr a n s fr e ta v i, ge n te s illa s p o p u lo s q u e p en e fr a c to s , re p u l

re lig io n e m

o p in io n e m

C h ris tia n a m

d efe n d e n te s

ad

eo ru m

sa lu tem

suam

c o n firm a v i. A n n o d o m in i 1474.

Chi sia stato Silvestro Daziari cubiculario e commissario ponti­ ficio nel 1474 ce lo dice il V ia n e lli10 che lo ricorda nato a Vene­ zia, parrocchiano e poi diacono di S. Pantaleone, priore di S. Mar1 destinavit in parte corr., forse voleva scrivere designavit, restano avanzi di g. 2 Era stato scritto res frumentaria expediretur, ricorretto di prima mano.

8 L . P astor, Storia dei papi, versione di A. Mercati, Ko'ma, 1911, vol. I I , M>. 451, 492-495. 9 La parola è dei Guglielmotti, v. più sopra. 10 Nuova serie de’ vescovi dì Malamocco e di C'hioggìa, parte seconda, Venezia, 1790, pp. 72-75, cf. la u. 13 sg.

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E. Carusi , Un ricordo dell’assedio di Scutari (an. 34/4)

379

co di Loreo, canonico di Chioggia (7 ottobre 3.457), pritna della sua ordinazione sacerdotale (24 sett. 1463). Fu eletto vescovo nel 1480,11 e il V ia n e lli12 ci racconta die due anni dopo dovette soste­ nere davanti al nunzio una lite contro certa Caterina servente del suo predecessore ; mentre un’altra causa per pensione aveva contro il vescovo di Famagosta, allora Francesco M arcello.131 4 I l Vianelli non sa trovare notizie per confermare l ’affermazione della sua fonte circa i frutti spirituali promossi dal Daziari in sette anni di vescovado. Forse la permanenza a Chioggia non fu assidua : troviamo il Daziari a Roma nel concistoro del 20 dicembre 1484,11 e a Roma morì nel gennaio 1487 ; il 27 di quel mese, nella chiesa di S. Salvatore in Lauro, si fecero i funerali descritti dal mae­ stro delle cerimonie pontificie, che ci dà anche i nomi dei pre­ senti, cioè i fam igliari di tre cardinali : di S. Marco, di S. Clemente e di S. Angelo, oltre tre vescovi e due altri vescovi eletti, un protonotario e pochi curiali; l ’elogio funebre fu recitato da un padre domenicano.15 A lla notizia della morte i parenti di lui corsero nella sede vesco­ vile di Chioggia asportando quello che poterono, sicché il succes­ sore, Bernardino Veniero, ne lasciò forte lamentela nel libro dei suoi ricordi.16 Che cosa abbia fatto in curia il Daziari non m’è dato di accer­ tare; 17 i nomi dei personaggi registrati nei documenti che lo riguar-

11 L a d ata è con ferm ata d a ll’EtiBEi.. H ierarchia catholica m. ae., I l , ed. a l­ tera, p. 131; V. anche U ohelt .i , t. V, 1353.

n Op. cit., p. 74. 13 La lite per una pensione di 60 fiorini d’oro di camera a carico del vescovo di Famagosta e da questo non pagata si trascinava da un pezzo e fu composta a Itoma nel 1481, 14 giugno, per atto pubblico steso dal notaio Gaspare Biondo, in Arch. Vat., arm. 34, voi. 12, fol. 193-195; artefici della transazione furono l ’amba­ sciatore veneto a Iloma Zaccaria Barbaro e altri comuni amici, e testimoni del­ l'atto Lorenzo patriarca di Antiochia, il protonotario apostolico Giovanni de la Siega e Giovanni Oddi, dottor fisico di l ’adova. 14 .1. B urckardi Lib er notarum, ed. E. F e l in i nella nuova ed. del M uratori, ]{R . I I . 88., vol. X X X II, par. I, Accessiones nov., Città di Castello, 1908, p. 99. 13 B ubckardi, op. cit., pp. 179-1S0. 16 V ia n e l l i G., op. cit., pp. 75, 77.

17 Non ricorre il suo nome nell’opera dell’Hofmann, e nello schedario del Garampi (Arch. Vat.. Indici, vol. 552, sub an. 1480) si trova registrato solo fra i cubicu­ lari. N ell’Archivio Vat., Obi. et sol., voi. 83, f. 92v (vecchia numerazione LXV verso) si ricorda reiezione a vescovo di Chioggia avvenuta il 23 gennaio 1480; il papa « suo proprio motu providit ecclesie Clugiensi de persona venerabilis patris doni. Silvestri da Datiariis cub. s. s.tiJ » ; la morte è registrata ibid.. >f. 135v (vecchia numerazione

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Miscellanea Giovanni M ebcati. V .

dano sono principalmente veneti; certo egli non fu estraneo al movimento di cultura umanistica che a Roma aveva cospicui rap­ presentanti, e il suo amore per gli studi è rivelato appunto dalla nota su riportata. Essa infatti chiude la trascrizione dei due libri degli Economici di Aristotele tradotti da Leonardo Bruni.18 La bella scrittura uma­ nistica che arieggia la lettera italica fissata nelle stampe di Aldo Manuzio si distende per tutti i fogli del fascicolo comprendente le carte 32-43 ; ma allo stesso Daziari si può attribuire anche la tra­ scrizione delle carte seguenti dove le lettere prendono forme più erette e larghe. L ’uso disinvolto e sicuro di nessi e abbreviazioni

OVI verso) « Die lune XXII1I dicti [ianuarii an. 1487] idem S. D. N. ad relatio­ nem Emi Dui Card. S. Angeli providit ecclesie Clugiensi per obitum bo. me. Silve­ stri ultimi episcopi apud se defuncti vacanti, de persona E.di p. d. Angeli ». 18 , ed. in A ristotelis Op,, voi. I l l , Venetiis, apud Iuntas, M DL, 160 sgg. Ma non soltanto questo testo è contenuto nel nostro codice Vaticano di cui darò a suo tempo la descrizione particolareggiata. Soltanto per maggiore intelligenza del lettore dirò che materialmente esso è composto di sei fascicoli irregolari ; i fogli sono numerati di recente a macchina nei margini infe­ riori esterni ; una vecchia numerazione con numeri romani si ritrova nei ff. 1 ( I ) ; 16 (X V I) ; 32 (X X X II); 45 (X L V ) ; 58 (L V II1 ); 65 (L X V I) ; 70 (L X X I). Si possono distinguere mani differenti nei ff. 1-10, 16-30, 32-59, 60-61, 65-69, 70, quasi tutte del see. xv, una del xvi (ff. 60-61). I l codice dunque fu preparato in pre­ cedenza in modo sommario, e poi trascritto, sicché son rimasti fogli bianchi, per es. ff. 11-15 ; e v i è qualche aggiunta posteriore come nel f. 70. Poche e sobrie le ornamentazioni, come le iniziali nei fogli 1, 16, 65 sgg. ; i t i­ toli, quando si trovano, sono in inchiostro azzurro o rosso e così pure le lettere maiuscole. Per il contenuto basta al nostro scopo indicarlo sommariamente : M. T. Cice­ ronis De somno Scipionis (f. 1-10) ; L eonardi A retini Contra versutos hypocritas in vectiva (f. 16-30) ; Economicae A ristotelis Traductio (f. 32-43); C. Sexti E u ffi R e­ rum gestarum populi romani ad Valentinianum Caesarem Augustum (f. 45-58) ; (A n ­ norum computatio> (f. 58v-59) ; Romanae urbis prim ordia quam brevissime descripta a Leonisio Ioanne de Perusa Dialogorum libro secundo (f. 60-61) ; Libellus de ori­ gine situque et qualitate Romane urbis (f. 05-69); (f. 70); Isidoro Ispalense, estratto dal libro V delle Etimologie sopra al­ cuni legislatori (f. 70 verso). Note di possesso si leggono nel margine superiore del f . 1 : « E x Libris Antonii Cabogç Khagusini » (sue note scritte nel 1583 a f. 58v, 59; forse il medesimo che fu rettore di Kagusa prima del 1582, secondo un documento ed. da J. R adonic in Zbornik za istoriju , jezik i knjizevnost srpskog naroda, sez. I l i , voi. V i l i , Belgrado, 1938, p. 441 e ef. 634); e piti sotto s ’intravede la solita nota dei libri del Mureto « [Catal. inser.] ex bibl M u reti», raschiata accuratamente. I l codice dunque restò qualche tempo a Ragusa e attraverso la biblioteca del Mureto passò, come altri si­ mili, in quella parte della biblioteca del Collegio Romano che rimase in possesso dei padri Gesuiti finché non entrò nella Vaticana sotto Pio X.

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E. Carusi , Un ricordo dell’assedio di Scutari (an. 1474)

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tradisce nel copista l ’abitudine della lettura dei codici a lui fa ­ m iliari forse più che non i primi libri stampati, che Federico di IJrbino non volle nella sua biblioteca. Solo la passione dello studio può spiegare come il Daziari, oc­ cupato a raccogliere vettovaglie e rifornimenti per i suoi concitta­ dini assediati a Scutari, abbia voluto riempire i suoi ozi forzati di Barletta con la trascrizione di testi classici. Ma dovette interrom­ perla quando, finito il carico prefisso, alla testa del convoglio di navi da trasporto, sbarcò in Albania per dare soccorsi materiali e parole d’ incoraggiamento a quei popoli destinati ad essere sì lun­ gamente oppressi dal terrore dei nemici del Cristianesimo.

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C O N S T A N T IN M A R IN E S C U

L ’ÎLE DE RHODES AU XVe SIÈCLE ET LORDRE DE SAINT-JEAN DE JERUSALEM D’APRÈS DES DOCUMENTS INEDITS La présente étude n’est que le résumé très succinct d’un travail dont plusieurs chapitres ont trait à l ’ histoire de l ’ ordre de SaintJean dans la première moitié du x v c siècle. Cet exposé est basé principalement sur un nombre assez considé­ rable de documents inédits découverts jadis par moi dans les A r ­ chives de la Couronne d’Aragon de Barcelone.

Le rôle de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem est trop bien connu pour qu’il soit nécessaire que j ’ v insiste de nouveau. Tout ce que je pourrais en dire c ’est qu’ à partir de leur installation à Rhodes, au début du XIVe siècle, les Hospitaliers possédèrent une île qui était par sa position un point stratégique très important, en même temps qu’ un marché admirable. Aussi faudra-t-il considérer, du moins pendant la période qui nous préoccupe, non seulement les exploits militaires des chevaliers, mais aussi le rôle joué par Rhodes dans la vie économique de l ’ époque. Bien que l ’ordre de Saint-Jean fût composé de sept puis de huit « langues », c’ est-à-dire de sept ou huit nations, il faut le considérer comme un ordre m ilitaire français, tant par le nombre des « lan­ gues» originaires du pays de saint Louis (France, Provence, A u ­ vergne), que par l ’esprit qui y dominait , grâce aux grands maîtres, pour la plupart des Français.

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C. M arinescu , L ’île de Rhodes et l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

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En effet, entre 1310, date de l ’installation des Hospitaliers à Bhodes, et la mort de Philibert de N ail lac, en 1421, sur neuf chefs de l ’ordre, huit furent des Français. Cette suprématie française fut maintenue jusqu’ à l ’époque dont je suis en train de m'occuper. L ’élection, en 1421, d’un Catalan, Antoine de Fluvià, ancien lieutenant de Philibert de Naillac, comme grand maître, marque le début d’ une ère nouvelle dans la vie de l ’ordre de Saint-Jean. Les possessions les plus nombreuses, les plus riches, des Hospi­ taliers se trouvaient à cette époque dans la Péninsule Ibérique : Ja châtellenie d’ Emposta fournissait des frères très vaillants, p o s s é ­ dant une connaissance approfondie des mers du Levant, sillonnées par les navires de leurs compatriotes, pirates ou paisibles mar­ chands, dont les noms, inconnus jusqu’au présent, reviennent à chaque instant dans les registres des Archives de la Couronne d’Aragon. L ’ élection d ’Antoine de Fluvià est donc la preuve de l ’importance acquise dans la vie de l'ordre par les frères d'origine ibérique. Nous les verrons essayer à plusieurs reprises, lors des chapitres généraux, dé combattre la suprématie détenue pendant des siècles par les Hospitaliers français. Ils étaient soutenus dans leurs efforts par les marchands et les banquiers catalans qui habitaient dans l ’île. à côté des banquiers de Florence,1 de Montpellier et de N a r­ bonne2 et qui, à plusieurs reprises, furent sollicités d’avancer des sommes d’ argent au Trésor de l ’ordre en détresse. Du reste, parmi les marchands qui approvisionnaient Ehodes il faut citer le roi d’ Aragon lui même, Alfonse V, qui vendit assez souvent du blé de Sicile aux Hospitaliers.3 Mais l ’ île était devenue à la même époque un véritable repaire de pirates catalans, parmi lesquels on trouve aussi, assez souvent, des frères de l ’ordre. La présence de ces pirates dans les eaux de Ehodes devint tellement inquiétante, surtout pour les Musulmans, qu’au moment où Jean de Lastic, grand maître entre 1437 et 1151, traita la paix avec les Turcs ottomans et avec le Soudan d’ Egypte.

1 Còme de Médicis représentait les intérêts financiers de l’ordre en Occident. ,T. Bosio, D e ll'Is to ria della sacra Religione et illustrissima M ilitia di San Giovanni (iierosolim itano, Rome, 1594-1602 (3 parties en deux volumes), II, p. 181. W. H eïd , H istoire du commerce du Levant au Moyen-Age (trad, française par Furcy Raynaud), Leipzig, 1885-1886 12 vol.), I I , p. 292. 3 Archivo de la Corona de Aragon (abrégé par la suite : A .C.A.). registre 2689, f. 184'\-185 ; reg. 2693, f. 115-117; reg. 2655, f. 155M56 ; reg. 2798, f. 182M83L

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Miscellanea Giovanni M ercati. V .

il se vit obligé de promettre qu’il défendrait à ces hôtes encom­ brants l ’accès des îles appartenant à l ’ ordre.4 Si l ’ on pense, d’autre part, au fait que le lieutenant du grand maître Jean de Lastic fut, jusqu’en 1444, un Catalan, Jean de Vilagut,5 châtelain d ’ Emposta, et qu’il s’en est fallu de peu pour que son successeur ne fût le prieur de Catalogne, Raphaël Çaplana,6 on com­ prendra aisément pourquoi l ’influence ibérique était devenue si puis­ sante à Rhodes dans la première moitié du x v e siècle. Cette emprise fut rendue encore plus sensible par la présence à Naples, dont le roi Alfonse V s’ était emparé en 1442, d’ un grand nombre d’ Hospitaliers catalans, employés par leur souverain dans l ’armée de terre, sur la flotte, dans différentes missions diplomatiques, surtout en Orient.7 Le commandeur de Barcelone, par exemple, le frère Jean Barateli, s’était signalé dans la guerre qui avait amené la victoire d’Alfonse V contre René d’Anjou, prétendant au trône de Naples.8*Ce fut un Hospitalier également, Bérenger de Fontcuberta, qui fut envoyé en ambassade auprès du duc de Milan en 1437,® ce fut un autre Hos­ pitalier encore, ÇJalceran Torella, qui eut à remplir une mission très importante en Morée, en 1456, auprès du despote Démétrius Paléologue.1® Mais il faut mentionner tout particulièrement un autre cheva­ lier de Rhodes, le Catalan Jean Claver, admirable connaisseur de l ’ Orient et qui fut nommé, en 1456, vice-roi dans le Levant, en récompense des services rendus à son suzerain à Rhodes, en Crète, en Albanie et en Morée.11 Si l ’on ajoute à tout ce que nous venons de dire la qualité de protecteur de l ’ordre, assumée par Alfonse Y d ’Aragon et exprimée

* M arino Sanudo, Vite de’ ducili di Venezia (M uratori, Rerum italic, script., t. X X II), Milan, 1733, col. 119; Bosio, II , pp. 67, 8S, 178; K aïnaldus , Annales eccle­ siastici, an. 1450, n° 15. 5 Bosio, II , p. 164; A. C. A., reg. 2653, f. 60-61. 0 A. O. A., reg. 2656, f. 26-27. 7 N. I orga, Notes et extraits pour servir à l’histoire des croisades au X V e siè­ cle, I I , Paris, 1899, pp. 40, 44; A. C. A., reg. 2660, f. 155’ ; reg. 2533, f. 9; reg. 2690, f. 160-161; reg. 2699, f. 135-137; reg. 2698, f. 107; reg. 2656, f. 94. « A. C. A., reg. 2618, f. 58. 0 I orga, Notes, I I , p. 37. '° A. G. A., reg. 2699, f. 206’ -208’ . 11 A. C. A., reg. 2653, f. 98’ -lC0; reg. 2655, f. 108’ -110’ ; reg. 2542, f. 185’ reg. 2549, f. 182; reg. 2551, f. 139’ ; reg. 2556, f. 67’ -68; reg. 2661, f. 97’ ; ci. F r a n ­ c e s c o C e r o n e , La politica orientale di Alfonso di Aragona ( Archivio Storico per le prov. napolet., X X V It, 1902), pp. 840-843, 849-852.

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(J. M akjnksuu , Ij’ î Ic de Rhodes et l ’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

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dans do nombreux documents émanant de sa chancellerie,12 on com­ prendra pourquoi on peut considérer l ’ ordre de Saint-Jean de Jé­ rusalem comme étant, à l ’époque dont il est question, sous une forte influence ibérique. C’est, pour ces mêmes motifs, que la ville de Rhodes, telle qu’ elle se présente à nos yeux aujourd’ hui, ressemble à une ville catalane du x v e siècle, comme l ’a si bien mon­ tré M. Albert Gabriel dans ses beaux travaux sur l ’île des Hos­ pitaliers.13 V;

*

>f

C’ est sous les magistères d’Antoine de Pluvia, de Jean de Lastic et de Jacques de M illy que l ’influence ibérique à Rhodes s’accentua d ’une manière toute particulière, grâce aussi à la pré­ sence sur le trône d’Aragon et, plus tard, sur celui de Naples, d ’ un souverain tel qu’Alfonse le Magnanime. Dès 1426 celui-ci crut pouvoir mettre une flotte à la· dispo­ sition de l ’ ordre de Saint-Jean, menacé par les Sarrasins d’E gyp ­ te. Mais, à la suite des protestations élevées par Gênes qui craignait pour le sort de la Corse et de ses colonies dans le Levant, le grand maître dut renoncer à cette aide, non sans avoir eu un conflit assez grave avec le roi qui entendait être payé pour les services promis.14 Cependant, si l ’île fut sauvée de l ’attaque imminente des Sarra­ sins c’est encore par Alfonse d’Aragon qui réussit en 1429, ou bien en 1430, à conclure la paix avec le Soudan Bars-bâï.15*Mais comme le traité ne fut pas respecté par le souverain musulman, le roi d’A ra ­ gon commença à songer â une vaste croisade dirigée contre tous les états arabes de la Méditerranée, croisade à laquelle devaient par­ ticiper le pape, l ’empereur Sigismond et d’autres princes chrétiens et, en premier lieu, le grand maître Antoine de Fluvià. Dans ces projets, Rhodes devait servir comme base d’ opérations à la flotte que le souverain aragonais voulait envoyer dans le Levant.18 Mais tous ces plans n’aboutirent pas à cause des affaires d’ Ita ­

12 A. C. A., reg. 2653, f. 99T-100. 13 La cité de Rhodes, 1310-1522. Topographie, architecture m ilitaire, Paris, 1921; La cité de Rhodes, 1310-1522. Architecture civile et religieuse, Paris, 1923, passim. 11 Bosio, II , pp. 143-144. 13 A C. A., reg. 2521, f. 100.

“ A. (' A., reg. 2693. f. 116-117.

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Miscellanea Giovanni M euoati. V.

lie qui retinrent l ’ambitieux monarque dans la péninsule. En effet, juste en 1433, le pape, l ’empereur, V enise, Florence et Milan venaient de conclure une alliance dont le but était de chasser d’ Ita­ lie Alfonse Y . 17 Mais comme l ’année suivante mourait .son rival au trône de Naples, Louis d’Anjou, le roi d’ Aragon reprit ses projets et s’adressa de nouveau au grand maître, en lui promettant l ’envoi d’ une flotte à Rhodes.18 C’ était le moment où, par suite de la menace sarrasine, le pape Eugène I Y lançait des appels en faveur de l ’ ordre et préparait des galères destinées à la défense de l ’île.19 Mais de nouveau l ’ imbroglio italien empêcha le protecteur attitré de l ’ or­ dre dé Saint-Jean, Alfonse Y , de l ’aider effectivement. Le 5 août 1.435 la flotte génoise au service du duc de Milan livrait la bataille de Ponza aux Aragonais. Le roi fut fait prisonnier et tous ses pro­ jets concernant l ’ Orient s’écroulèrent, du moins pour quelque temps. En tout cas, Gênes considérait à ce moment l ’ ordre de SaintJean comme étant l ’allié du roi d’Aragon et ne lui épargnait pas les menaces.20 L ’ élection, en 1437, de Jean de Lastic comme grand maître, ne changea rien aux relations de Rhodes avec Alfonse V, malgré la nationalité du nouveau chef de l ’ordre. Le Soudan Djaqmaq pensait renouveler à Rhodes le coup qui avait permis aux Mamelouks d’écraser en 1426 l ’ armée chypriote à Chiérokitia et d’ emmener le roi Janus prisonnier en Egypte. Aussi conclut-il avec le sultan Mourad I I une alliance dirigée contre l ’ ordre de Saint-Jean,21 malgré tous les efforts déployés par le grand maître pour prolonger la trêve que les chevaliers avaient établie précédemment avec les Turcs Osmanlis. Cette fois-ci, en 144Ò, une flotte de Djaqmaq composée de dix-

17 A. de B okarull y B rooa, H istoria critica (civil y eclesidstica) de Catalunya, Barcelone, 1876-1878 (9 vol.), V, p. 424; F. S o l d e v i l a , H istoria de Catalunya, Bar­ celone, 1934-1935 (3 vol.), I I , p. 53. “ A. O. A., reg. 2688, f. 185VL86. ,,J S. P a u l i , Codice diplomatico del sacro m ilitare ordine Gerosolimitano, oggi di Multa, Lucques, 1733-1737 (2 vol.), I I , pp. 118, 119-120. ·"“ G. ZuiiiTA, Anales de la Corona de Ara yon, IV , 1. X V III, p. 230; Bosio, II, pp. 151-152; B ofarui.l , V, p. 454; Soldevila, I I , pp. 54-55; N. I orga, Notes et extraits, I, Paris, 1899, pp. 32-37, 577-578; C. Ciroii.A, Storia delle signorie italiane dal 1318 al 1580, Milan, 1881, p. 400; N. F. F araglia, Storia della lotta tra Alfonso V d’Aragona e Renato il’Angìò, Lanciano, 190S, pp. 32-37. 21 G. W e il , Qeschichte d ir islamitischen Vólker von Mohammed Ms sur Zeit des Sultan Selim, Stuttgart, 1868, pp. 451 et suiv,

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(J. M akinuscu , J/île de Rhodes et l ’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

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neuf galères attaquait l ’île de Castelorizzo appartenant aux Hospi­ taliers et apparaissait à l ’ automne devant Rhodes. Mais l ’attitude courageuse des galères de l ’ ordre obligea la flotte sarrasine à éviter le combat et à se retirer vers Chypre où elle pilla les possessions des Hospitaliers et, finalement, à rentrer en Egypte. S’attendant à une nouvelle attaque, Lastic fit réparer les murailles de la ville de Rhodes, apporta du blé de Rouille et de Sicile, convoqua au siè­ ge de l ’ ordre tous les frères capables de porter les armes et, enfin, conclut une alliance avec l ’empereur byzantin Jean Υ Ι Π Palèo logue. D ’autre part, Alfonse d’Aragon intervenait en faveur des Hospitaliers auprès des Pères rassemblés à Bâle et déclarait pu­ bliquement qu’il avait pris l ’ordre sous sa protection et, pour en donner une preuve visible, il exemptait de tout impôt les biens que les chevaliers possédaient dans ses royaumes, afin qu’ils pussent trouver les moyens de se défendre contre les Infidèles.22 En tout cas, au moment où les menaces sarrasines recommencèrent, le grand maître s’adressa au pape et au roi d’ Aragon en leur demandant des secours.23 Mais le rôle des Aragonais et des Catalans à Rhodes devait de venir plus important encore après 1442, date de l ’installation de leur souverain à Naples. Au moment où fut livrée la fameuse bataille de Varna, en 1444, la flotte du Soudan se présentait de nouveau devant Rhodes. Cette fois-ci les chevaliers avaient pris les mesures nécessaires. Le pape, craignant une attaque de l ’Italie par les Mamelouks, préparait une flotte qui devait aller secourir l ’île de Rhodes. Une autre flotte pontificale allait combattre les Turcs Osmanlis. Des efforts com­ binés de ces deux escadres et de l ’armée de terre que le cardinal Cesarini était en train de rassembler en Hongrie, Eugène I V espé­ rait, non seulement le refoulement des Musulmans établis en Europe et en Egypte, mais aussi la conquête de la Terre Sainte.24 A l ’appel que le pape fit retentir à travers le monde chrétien seul répondit le duc Philippe de Bourgogne qui envoya à Rhodes quelques galères dont le rôle dans la défense de P île a été décrit par

32 Bosio, I I , pp. 156, 157, 158-160; P a u l i , I I , pp. 120, 121-123; A. C. A., reg 2521, f. 17V-1S, 21*-22, 23-24. 23 Bosio, I I , p. 160. -4 R aynaldtjs, an. 1444, n° 10; an. 1445 (reete 1444), n°» 18-19; of. P a u l i , II, pp. 125, 126-128.

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Miscellanea Giovanni M ercati. V.

N. Iorga dans une belle étude intitulée : Les aventures « sarrauines » des Français de Bourgogne au X V e siècle.25 *

*

*

Le roi d’Aragon, retenu, comme d’ habitude, par ses affaires d’Italie et montrant pour la croisade un zèle qui était loin d’égaler celui du duc Philippe, ne participa guère à la défense de Rhodes en 1444. I l ordonna cependant aux Catalans naviguant dans le Levant d’approvisionner Pile des chevaliers.26 D ’autre part, le grand maître prit en solde huit galères étrangères dont quatre appartenaient à des corsaires catalans et une cinquième à un Sicilien, donc toujours à un vassal du roi d’Aragon.27 Je n’insiste pas sur les détails de cette attaque de 1444. On peut les trouver dans l ’ étude citée de N. Iorga et dans une communication que M. L. Nicolau d’ Ohver fit au Congrès des Etudes Byzantines de Belgrade.28 Qu’il me suffise de dire qu’ après un siège de plus d’ un mois, les Sarrasins durent s’incliner devant la vaillance des équipages hospitaliers, bourgui­ gnons et catalans. En septembre les Mamelouks se retirèrent, exac­ tement comme en 1440. Le seul résultat positif de cette expédition fut la destruction du château de Castelorizzo.29 I l sera reconstruit sous peu par les Aragonais. Comme un retour offensif des Sarrasins était toujours à crain­ dre, l ’ énergique grand maître prit de nouvelles mesures. Son lieu­ tenant, Jean de Vilagut, châtelain d’ Emposta, fut nommé ((visi­ teur » de l ’ ordre en Espagne où il devait recueillir une annate votée par l ’assemblée générale. D ’autre part, un marchand catalan de Rhodes, un certain Michel Ros, procurait dix mille ducats à Jean de Lastic. Mais la galère sur laquelle se trouvait Vilagut fit nau­ frage dans les eaux de Malte et le châtelain disparut avec tout l ’équipage.30 25 Mélanges d’H istoire Générale, publiés par O. M arinusoü, I, Cluj, 1927, 1)1). 9-56. 20 A. C. A., reg. 2523. f. 99. 27 Bosio, I I , p. 164. 28 Un témoignage catalan du siège de Rhodes en ./.}{■{■ Bstndis' Universitatis Catalans, X II, n° 2, Barcelone, 1927, pp. 376-387. 28 J. de W aurin , Recueil des croniques et anchiennes istories de la Grant liretaigne, etc., V, Londres, 1891, pp. 34, 36-38; Bosio, I I , p. 162; I orga, Notes et extraits, I I I , pp. 141, n. 1, 144. 185-186 et η. 1 de la dernière page ; et. h. N icoi.au ü'O i .wer, Un témoignage catalan. " B osio, II, p, 104 (B. appelle le châtelain — mais à tort — J. de V ilaraout ),

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C. M arinescu , L ’île de Rhodes et l ’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

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Les interventions du pape auprès de Venise en faveur de Rhodes n'eurent aucun succès à cause des craintes de la Seigneurie pour son commerce avec l ’ Egypte. Par contre, Gênes permit A un Hospitalier d’acheter chez elle des galères, malgré la guerre qu’elle menait à ce moment contre Alfonse V .31 Après la mort tragique de Jean de Vilagut, le grand maître nomma son neveu Guillaume de Lastic lieutenant de l ’ ordre de Saint-Jean, en dépit des interventions du roi Alfonse en faveur du prieur de Catalogne, Raphaël Çaplana, et l ’envoya immédiatement en Espagne afin de procurer de l ’argent au Trésor de Rhodes. Tl allait d’abord à Barcelone pour y vendre des pierres précieuses et une croix en or et, puis, soutenu par Alfonse V, il essayait dé mettre en gage les biens de l ’ordre de Saint-Jean se trouvant en Aragon et en Catalogne, afin de recueillir les fonds nécessaires à la défense de l ’île. Mais, comme Guillaume de Lastic se heurta A. toutes sortes de difficultés,32 le grand maître se vit obligé de traiter la paix avec les Infidèles. Les pourparlers furent entamés sous l ’égide du protecteur de Rhodes, le roi d’Aragon, avec lequel le sultan désirait vivre en bons termes. Mais, pour des motifs qui nous restent inconnus, le grand maître, chargé par Alfonse V de traiter en son nom ,33 ne réussit pas à obtenir une paix complète. En effet, le roi d’Aragon ne fut pas compris dans le traité respec­ tif. Ce fut Jean de Lastic seul qui le signa en 1445. La même année le grand maître se réconcilia- également avec le Soudan. Une galère de l'argentier de Charles V I I de France, le fameux Jacques Cœur, transporta l ’ ambassadeur de l ’ ordre de Saint-Jean à Alexandrie et, après la signature du traité, ramena d’ Egypte des prisonniers chrétiens.34 Cette attitude pacifique envers les Musulmans fu t imitée l ’année suivante par Venise qui conclut la paix avec le jeune Mohamed I I . 35 Alfonse V renouvela, sur les prières du grand maître, la tentative de faire la paix avec les Turcs et les Mamelouks, par l ’ intermédiaire d'un Hospitalier catalan, Raymond Jou.36 Le roi demanda tout d'abord aux deux souverains musulmans de s’abstenir à l ’avenir

31 I orga,

Notes et extraits, I I I , pp- 144, 184-1S5, 202 et n. 1. 32 Bosio, I I , pp. 165-166, 166-167, 171; A. C. A., reg. 2531, f. 57-59. 60-61. 33 A. C. A., reg. 2690, f. 168-169; reg. 2698, f. 99v-100. 3* S a n u d o , c o l . 1119; B o s i o , I I , p p . 167-168. 35 X, I orga, Oeschirhte des osmanischen Reiches, Gotha, 1908, I, p. 446. 33 A, C. A., reg. 2656, f. 20^-27.

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Miscellanea Giovanni M in cati. V.

de toute tentative contre ses protégés, le roi de Chypre et le grand maître de Rhodes. Au Soudan Djaqmaq, en particulier, il transmet­ tait des propositions d'ordre commerciar qui ne nous intéressent guère ici et, chose importante, il lui demandait de renoncer au tribut que devait lui payer tous les ans le roi de Chypre depuis la malheureuse bataille de Chiérokitia.37 C’étaient des conditions de vainqueur qui ne parvinrent même pas jusqu’à Djaqmaq, lequel était en train de préparer une expédi­ tion contre Chypre. Effrayé par cette menace, le roi Jean I I de Lu­ signan envoya à Naples et à Rome une ambassade dont la consé­ quence fut une intervention du roi aragonais auprès du Soudan en faveur du petit royaume pris sous sa protection.38 C’était le moment où l ’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, écrasé par de cruels embarras d’argent, était de plus déchiré par l ’ hostilité des prieurs envers le grand maître à cause d’ une annate votée quel­ que temps auparavant. Comme, lors d’ un chapitre général convo­ qué à Rome en 144G, ils avaient demandé au pape la nomination d’ un coadjuteur auprès de Jean de Lastic, accusé de gaspillage, Alfonse Y se vit obligé d’ intervenir auprès du Saint-Siège en faveur de son protégé et d’ordonner aux frères catalans et aragonais se trou­ vant à Rome de repousser cette proposition qu’ il considérait comme nuisible aux intérêts de l ’ ordre. Plus encore, il empêcha le pape d’ en­ voyer une commission d’enquête à Rhodes, comme l ’avaient deman­ dé les prieurs. Le Souverain Pontife se contenta de la publication d’ une bulle de remontrances à laquelle Lastic répondit en prouvant que, loin d’avoir gaspillé l ’argent du Trésor, il l ’ avait employé à la défense de Rhodes lors· des dernières guerres avec le Soudan.39 Enfin, à l ’automne de 1448, la paix entre Alfonse Y et Djaqmaq était rétablie, grâce à l ’intervention du grand maître. Elle était destinée à favoriser le commerce catalan à Alexandrie et à accorder un répit à l ’ordre de Saint-Jean, appauvri par tant de combats.403 * 1

31 Λ. C.A., reg. 2653, f. 123'-124. 33 A. C.A., reg. 2537, f. 017-63; reg. 2654, f. 135; reg. 2538, f. 122'’. 35 A. O.A., reg. 2653, f. 98'’-101; « osto, IX, pp. 174-176. *· A. de Οα γμ α ν ϊ de Μονραι,αιτ, Memorias historicas sobre ta marina, comorcio U artes de la antigua ciudad de Barcelona, 4 vol., Madrid, 1779-1792, I I . pp. 275-276; A. O. A., reg. 254], f. 18; reg. 2545, f. 100-101; reg. 2617. f. 124*-]26; reg. 2542, f. 98.

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C. M arinescu , L ’ île de Rhodes et l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

*

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·*

C'est pour trouver les moyens nécessaires à l ’existence de Rho­ des que le lieutenant du grand maître, Guillaume de Lastic, par­ tit encore une fois pour l ’ Occident, en 1447.41 Un chapitre gé­ néral fut convoqué dans le même but, en 144S, juste au moment où le pape Nicolas Y ordonnait aux Hospitaliers d’attaqnér les Turcs et de les contraindre à devenir chrétiens.424 3 Les ambassadeurs qui apportèrent à Rome, en 1450, les décisions du chapitre général, passèrent d’abord à la Cour de Naples, d ’où Alfonso Y fit des interventions auprès du pape en faveur de Rho­ des. 45* Les difficultés matérielles que l ’ ordre avait à surmonter étaient tellement sérieuses qu’on décida de ne plus accepter de nouveaux frères et que — mesure tout à fait révolutionnaire — on passa l ’ad­ ministration du Trésor du ((couvent» de Rhodes aux mains de Jean de Lastic, pour une période de trois ans.44 Pour relever l ’ordre de sa détresse financière, le pape lui accor­ ila, à l'occasion du Jubilé de 1451, les revenus de certaines indul­ gences.4'’ Eu même temps des procureurs du grand maître venaient recueillir de l ’argent dans les possessions espagnoles des Hospita­ liers, comme d'habitude.4S *

*

Cette profonde détresse empêchait, sans aucun doute, les Hos­ pitaliers de remplir leur mission historique, c’est-à-dire d’attaquer les Musulmans ou, au moins, de barrer le chemin au Ilot islamique qui devenait toujours plus menaçant. Ce fut leur protecteur attitré, le roi Alfonse d ’ Aragon, qui es­ saya de les remplacer dans ce rôle, en envoyant successivement trois (lottes dans le Levant, entre 1450 et 1453. Les deux premières furent 41 F r. K ayser, Papst Nicolaus T7. (IJJ5-1J55) un A das Vordringen der Türken (Historisclies Jahrlruch (1er Oorres Gesellsch., V I, München, 1885). p. 216 et n. 5; I orc.a, Notes et extraits, I I , p. 424. 42 A. C. A., reg. reg. 2617, f. 134-136; K ayser, pp. 216-217. 43 A. C. A., reg. 2545, f. 180c 44 Bosio, I I , pp. 178, 179, 180, 181. 43 K ayser, p. 217 et n. 3. 4* A. C. A., reg. 2542, f. 174’ -177.

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Miscellanea Giovanni M ercati. V.

commandées par l ’amiral fameux que fut le Catalan Bernard de Yilam ari. Les dix galères composant la première de ces flottes partaient pour l ’ Orient en 1450, au printemps.47 C’ était une véritable expédi­ tion de croisade destinée à renouveler les exploits d’un Boucicaut, mais qui échoua, parce que le grand maître, qui entretenait de bon­ nes relations avec les Turcs et le Soudan,484 9ne put point permettre à l ’amiral catalan de vendre à Rhodes le butin fait sur les Musul­ mans. Aussi Vilam ari dut-il rentrer à Naples vers la fin de l ’année,1” après avoir, grâce à l ’appui des galères des Hospitaliers, empêché l ’émir de Scandelore de débarquer à Chypre.50* Une nouvelle expédition, dirigée par le même amiral catalan, partait vers le Levant l ’année suivante, après que le pape eût, sur les prières du roi de Naples, relevé Jean de Lastic du serment prêté lors de la conclusion de la paix avec le Soudan.31 Grâce aux re­ gistres des archives de Barcelone, j ’ai pu reconstituer en détail l ’action de cette flotte qui resta dans les mers du Levant jus­ qu’ en 1453. Je ne retracerai ici que les grandes lignes de cette expédition, pour autant qu’ elle peut intéresser le sujet de la présente étude. Afin de constituer pour ses galères une base navale indépendante, le roi d’Aragon demanda au pape Nicolas V et obtint la petite île de Castelorizzo, appartenant aux Hospitaliers. On se rappelle que, lors de l ’attaque de 1444, les Mamelouks l ’avaient occupée et en avait détruit le château. Les habitants s’étaient dispersés dans les îles voisines. Ce fut afin de la faire repeupler et d’empêcher les Sar­ rasins de s’y installer et, de la sorte, mettre en danger Rhodes et Chypre, que le pape se "hâta d’accéder à la demande du souverain napolitain.52 Au début de 1451 le capitaine-général était déjà dans le Levant

47 A. C. A., reg. 2545. f. 170. 48 En 1445, en automne, Lastic avait conclu la paix avec le souverain mame­ louk. Santjdo, coi. 3110 ; of. Bosio, I I , pp. 167-168. 49 A. C. A., reg. 2658, f. 56v ; cf. C erone, t. X X V II, p. 455 (renvois et date fautifs) ; I orga, Notes et extraits, II, p. 479 (date fautive). 50 B osio, II, pp. 179, 180; L. de M as L atrie, h ’île de Chypre. Sa situation pré­ sente et ses souvenirs du Moyen Age. Paris, 1879, p. 336; Eu. M iklosich -M üller , Acta et diplomata yraeca res yraecas italastjue illustrantia, I I I , p. 284, 285. 41 A. C. A., reg. 2658, f. 60v-61, 62»; I oroa, Notes et extraits, II, pp. 440, 441. " A. C. A., reg. 2658, f. 60; I îa ïn a i .dus, an. 1450, n" 17; P a u l i , II, p. 130; K aiser , p. 218 et n. 2.

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C. M arixescît , L ’île de Rhodes et l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

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où il commença sans tarder les attaques contre les Musulmans. Sa base d’opération et d’approvisionnement était Rhodes 53*5 7où il pou­ 6 vait faire appel aux marchands catalans établis dans l ’île. -Te citerai parmi ceux-ci un certain Macia T im e s qui avança souvent de l ’ar­ gent à Yilam ari, lui procura du blé pour les équipages, informa régulièrement le roi d’Aragon des exploits de sa flotte et fournit des fonds pour la construction du château (pie le capitaine-général fa i­ sait bâtir à Castelorizzo,51 château qui, selon les instructions du roi. devait être appelé « Castel Alfonsi».™ Mais l ’occupation de Castelorizzo provoqua de vives protestations de la part de Jean de La stic, lequel voyait, à juste raison, dans cet acte une usurpation.·’0 Cependant toutes ses interventions auprès de Yilamari restèrent vaines. Malgré toutes sortes de difficultés, l ’amiral fit bâtir un château puissant dont les ruines sont encore visibles. Conformément aux ordres de son souverain, il lit mettre sur ses murs les armes d’Aragon.07

Cependant, la présence de la flotte royale dans le Levant causait d ’autres ennuis encore ù l ’ordre de Saint-Jean. Le plus souvent l ’ île était ravitaillée par les navires turcs qui apportaient des vivres d’Asie Mineure. La chasse que donnaient à ces vaisseaux les galères de Yilam ari les obligea, par la suite, d’ éviter le port de Rhodes. Aussi le grand maître se vit-il obligé de prier son protecteur de dé­ limiter, autour de l ’île, une zone dans laquelle les vaisseaux turcs pourraient circuler librement et d’ interdire à l ’amiral de vendre, à Rhodes même, les captifs musulmans et le butin fait sur le littoral de l ’Asie Mineure.58 La vie de l ’ordre fut troublée, plus profondément encore, par d’autres conséquences de la présence de la flotte royale dans le Levant. En effet, sur la demande d’Alfonse Y , le pape avait permis 53 A. C. A., rag. 2058, f. «2»; ci'. M d ., f. 147'-14S. 31 A. O. A., reg. 2655. f. 176, 177’'-178; reg. 2659, f. 161. 33 A. C. A., reg. 2614, f. 188; reg. 2655, f. 158M54, 155, 176T-178’'; reg. 2659, f. 82; reg. 2601, f. 159v-161v. 56 A. C. A., reg. 2655, f. 153^-154»; reg. 2939, f. l.W-132; Bosio, II, p. 180; cl. P a u l i , II , pp. 500, 548. 57 A. O. C., reg. 2798, f. 77-78. “ Ά . C. A., reg. 2618, f. US»-116»; ef. reg. 2547, £. 158.

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Miscellanea Giovanni M ercati. V.

aux Hospitaliers de combattre sur les galères de Yilam ari sans de­ mander l ’avis du grand maître. Cette mesure donna lieu à des actes d'indiscipline contre lesquels le souverain aragonais lui-même dut réagir ne permettant plus l ’accès de ces navires qu’aux seuls che­ valiers désignés par Jean de Las tic.59 Au cours de l ’ été de 1451 Bernard de Vilam ari renouvela les exploits de Jean de Brienne et de Pierre I er de Chypre et s’attaqua au littoral égyptien, afin de prévenir l ’ expédition que le Soudan préparait contre Castelorizzo, poussé, semble-t-il, par Moham­ med I I , le futur conquérant de Constantinople. 8a flotte pénétra dans la Mensalé (à l ’est de Damiette) et in ­ cendia plusieurs navires des Mamelouks. I l n’accepta nue trêve avec le Soudan qu’ à la suite de l ’ intervention d’un favori catalan du souverain musulman, un certain Ga-lip Bipoli. Sur son chemin de retour, Yilam ari attaqua les côtes de la Syrie et brilla les navires du Grand Caraman dans le port récem­ ment aménagé de Stalamour (Anamour).60 Utilisant Castelorizzo comme base d’,opérations, il rendit presque impossibles les rela­ tions commerciales par mer entre la Syrie et l ’Asie Mineure. D ’au­ tre part, il assura de la sorte la tranquillité de Rhodes et de Chypre, Sa flotte devint tellement redoutable que les Turcs et le grand Ca­ raman essayèrent d’acheter la paix à Yilam ari par l ’entremise de l ’émir de Scandelore. Ayant suffisamment terrorisé les Musulmans, Alfonse Y croyait que le moment était favorable pour arriver à des relations pacifi­ ques avec Mohammed I I , avec Ibrahim Beg, de Caramanie, et, en­ fin. avec le Soudan d’ Egypte.®1 Le rétablissement des relations nor­ males avec ces chefs musulmans pouvait être très utile au com­ merce catalan dans le Levant — les marchands de Barcelone n'ap­ prouvaient pas toujours ces entreprises guerrières 62 — , au royaume de Chypre et aux Hospitaliers de Rhodes. Mais, pour des motifs, que nous ignorons, le roi ne réussit pas à conclure la paix. Aussi la flotte aragonaise resta-t-elle encore long­ temps dans les eaux du Levant. Ce ne fut qu’au début de 1453, alors que la capitale byzantine S9 A. C. A., reg. 2547, f. 158; reg. 2618, f. 11S'-I19. ec Z urita , t. IV , p. 155. C1 Z urit a , ibid. (Z. considère, à tort, tous ces exploits de Vilam ari comme avant eu lieu en 1467) ; cf. A. O. A., reg. 2661, f. 35V-36T. ** C a pm a ny , I I , pp. 233-235; IV , p. 241.

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C. M abixesctt,· L ’île de Rhodes et: l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

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allait subir l'assaut final, que le roi fit revenir à Naples les galères qui avaient combattu en Orient près de deux ans et demi/'3 11 allait les employer dans la guerre qu'il était en train de faire, allié avec Venise, contre Florence et Milan.*4 -» » » Fn revenant auprès de son maître, Vilamari laissait derrière lui quelque chose de bien réel : l'organisation militaire de Castelorizzo, base navale et point de repère des expéditions futures. L'ordre de Rhodes ne pouvait que gagner au voisinage d'une garnison catalane envoyée par un souverain qui avait à sa disposi­ tion une des (loties les plus considérables de la Méditerranée.

Fn mai 1.4Ü3 Constantinople succombait sous les coups du jeune conquérant Mohammed TI. Dès que la capitale byzantine fut tom­ bée entre ses mains, il ne tarda pas à demander au grand maître de Rhodes un tribut de 2000 ducats, sous la menace, en cas de refus, d’annuler le traité de paix qu'on avait conclu quelques an­ nées auparavant.65 Jean de Lastic essaya de montrer au sultan que l ’ île apparte­ nait au pape et qu’il ne pourrait jamais lui payer de tribut. Sachant à l ’avance ce qui allait suivre, le grand maître prit sans tarder des mesures pour continuer la réparation des fortifications, fit des ap­ provisionnements, convoqua le chapitre général et demanda des secours au pape Nicolas V, par l'intermédiaire du Catalan Bernard de Montaliu, qui avait participé à la défense de Constantinople·66 Un Hospitalier anglais allait se présenter au roi Henri V I dans le même but.67 Dans une lettre adressée au grand prieur d’Auvergne, Jacques de M illv, qui devait succéder sous peu à Jean de Lastic, le grand*0 5

C3 A. O. A., reg. 2798, f. 77-78; reg. 2059, f. lil'\ M Cipo lla , pp. 482, 483; S. R omanin , Storia documentata di Venezia, I I e écl.. Venise, 1913, t. IV , pp. 222-223. 05 Iiosio, II , p. 182; Fn. M iklosicit et .T. M üller , Acta et diplomata pmeca ras praeeas italaSQue illustrantia. I I I . pp. 286-287. " Homo, l i , pp. 184-185. F a l l i , I I , pp. 134-136; cl. ib id ., p. 550.

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Miscellanea G iovanni M ercati. V.

maître faisait l ’iiistofique des évènements qui s’étaient déroulés en Orient après la chute de Constantinople : tributs imposés par le sultan à Ohio, à Lesbos, au despote Brankovic de Serbie, à l ’empe­ reur de Trébizonde et à la colonie génoise de Catta. Le roi de Chypre avait, dû envoyer des ambassadeurs à la Cour turque. En dépit de la paix conclue entre cette dernière et Rhodes, le sultan avait ré­ clamé le payement d’un tribut. S’ attendant à une attaque prochaine à la suite de son refus, le grand maître invitait Jacques de M illy d’accourir à la défense de l ’île, à la tête des frères dé la langue d’ Auvergne.68 Le chef de l ’ordre s’était adressé aussi au roi de France, seigneur d’ un nombre considérable d’ Hospitaliers. Son appel ne resta pas sans écho. Des sommes d’argent, quelques centaines de soldats et même des canons partaient pour Rhodes en 1454. Des frères de la langue de France quittaient l ’ Occident en même temps pour aller défendre leur île.69 Pour sa part, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, avait fait don à l ’ordre de quatre bombardes, l ’année même de la chute de Constantinople.70 Nous connaissons déjà l ’ importance de l ’ élément ibérique dans la composition de l ’ordre de Saint-Jean, le rôle joué par les Catalans dans la vie politique, guerrière et économique de l ’île et l ’intérêt que le roi Alfonse V ne cessait de montrer aux Hospitaliers dont, à maintes reprises, il se proclamait le pro­ tecteur.71 Ce furent donc ses possessions ibériques qui fournirent des res sources considérables.*1 0

“ P a u l i , II, pp. 131-132 (fausse d a t e : la lettre est du m o i s de janvier 1454 et non pas de 1453. Elle est citée aussi par Bosio, I I , pp. 185-1S6). 00 M a t h i e u d ’ E s c o u c i i ï , Chronique, éd. G. du Fresne de Beaucourt, 5 tomes, Paris, 1863-1864, I I , pp. 266-267. 10 A. G a b r i e l , La cité de Rhodes. 1810-1523. Topographie, architecture m ili­ taire, Paris, 1921, p. 79. !1 En voici quelques preuves : Dans un ordre transmis, en 1447, à des Catalans qui avaient attaqué et pillé des possessions de l ’ordre de Saint-Jean, le roi pré­ cisait : «... [el] dit orde, al quai nos portam gran devocio e tenim en nostra proteccio... » A. C. A., reg. 2536. f. 178T-179. En 1451, dans une lettre concernant la Sei­ gneurie, Alfonse V disait: «... considerat que tenim aquella Religio en proteccio nostra...» «n os som deffenedor de aquella R e lig io ». A. C. A., reg. 2547, f. 107v108. Le 13 juillet 1453 il proclamait, d ’une manière plus nette encore : « nos qui dictam Religionem inter alios catholicos orbis principes sub nostra tutela et proteecione tenemus...» A. C. A., reg. 2553, f. 12.

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C. M arinescu , L ’île de Rhodes et l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

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Depuis des dizaines d’années la situation financière des H os­ pitaliers était très précaire. On avait déjà essayé d’y remédier de­ puis le pontificat d’ Eugène I V (1431-1447), mais sans résultat. Les chapitres généraux convoqués en 1433, en 1446 et, après la mort «l’Eugène IV , en 1449, n’amenant aucune amélioration, le pape N i­ colas V avait décidé, en mars 1450, que tous les revenus de l ’ordre allaient être déposés dans la caisse des sociétés des Pazzi et de J a­ copo de’ Mozzi, marchands florentins auprès de la Cour de Rome. Vers la fin de la même année, le pape disposa que toutes les sommes dues au Trésor commun de Rhodes devaient être adminis­ trées par Còme de Médicis.72 Cependant, l ’année suivante les fi­ nances de l ’ordre furent confiées aux soins du grand maître, ce qui n’était jamais arrivé auparavant.73* I l semble que ces mesures révolutionnaires ne suffirent pas pour parer aux difficultés financières des chevaliers, puisque, en février 1454, Jean de Lastic se voyait obligé d’ envoyer le frère catalan Jean Ram recueillir en Aragon 30.000 florins d’ or afin de payer les dettes contractées auparavant par l ’ ordre de Saint-Jean. Pour se procurer cette somme, le pape et le grand maître lui permettaient d’engager même les biens des Hospitaliers.71 De son côté, le roi d’ Aragon, afin de faciliter l ’approvisionne­ ment de Rhodes en vivres importés des possessions de l ’émir de Caraman, renouvelait et élargissait les clauses d’ un sauf-conduit plus ancien, accordé à ce seigneur turc, qui pouvait craindre les méfaits des Catalans naviguant dans ces parages.73

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*

*

Le 19 mai 1454 Jean de Lastic mourait. Quelques jours plus tard on élit à sa place le prieur d’Auvergne, Jacques de M illy. Ce ne fut qu’au mois d’août que ce dernier arriva de France où il se trouvait au moment de la mort de son prédécesseur.76 73 G . Z i p p e l , Ricordi romani dei cavalieri di Rodi ( Archivio della R. Società di Storia Patria, X L IV , Rome, 1921), pp. 180-182. 73 B o r i o , I I , p. 180. 71 A. O. A., reg. 2618, f. 179V-180T; reg. 2622, f. 130. 73 A. C. A., reg. 262(1, f. 62MB. Bosio, II, pp. ISO, 187-1SS,

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Miscellanea Giovanni M iokuatî. V.

Aussitôt après la disparition de La stic,, on avait envoyé à la Cour du protecteur attitré des Hospitaliers, à Alfonse d’Aragon, le chevalier Giovanni Battista Caraffa,77 afin de solliciter son appui dans ces moments difficiles. Le roi s’engagea de donner tout son concours à l ’ île menacée.7 *7S 1 Au moment où tous les efforts devaient être tendus vers la lutte contre le sultan, l ’ ordre, en dehors des difficultés que nous venons d’énumérer, devait subir encore l ’hostilité de Venise. Voici pourquoi : l ’ancien amiral de Rhodes, le frère vénitien Francesco Quirini, avait reçu la permission, avant le siège de l ’île par les Sarrasins, en 1444, de traiter la paix avec le Soudan, pour une partie des possessions des Hospitaliers.79 Pour des motifs que les sources connues jusqu’ ici ne nous livrent pas entièrement, il avait été passé en jugement, condamné à mort et, finalement exé­ cuté. Le doge procéda, sans tarder, à des représailles: il ordonna aux Vénitiens qui habitaient Rhodes de quitter l ’ île avec leurs fa ­ milles, il interdit ensuite l ’accès des territoires de la Seigneurie aux habitants se trouvant sous la domination des Hospitaliers. A un certain moment la situation devint si tendue qu’ on put craindre qu’ une guerre pourrait éclater entre l ’ordre et la ville de saint Marc. En sa qualité de protecteur de Rhodes, Alfonse V intervint par deux fois auprès du doge, tout d’ abord en juillet 1452, ensuite vers la fin de l ’ année 1454. Le souverain aragonais lui rappelait que le danger turc était devenu tellement redoutable, surtout après la chute de Constanti­ nople, qu’il était du devoir de la Seigneurie non seulement de re­ noncer aux représailles dirigées contre les Hospitaliers, mais d’imi­ ter l ’ exemple du pape Calixte I I I et de leur venir plutôt en aide.s" L ’ inimitié de Venise rendait la situation de Rhodes si pénible (pie le roi d ’Angleterre, Henri V I, dut intervenir, lui-aussi, dans le môme sens, auprès du doge, en 1454.81

71 Caraffa fut tué plus lard, on 1480, lors du siège de Rhodes par les 'Pures I ’ osjo, I I , p. 341. 78 A. C. A., reg. 2600, f. 127. ,,J Bosio, I I , p. 162. 80 Lors de l’Intervention du 13 juillet 1453, le roi d’Aragon s’adressa aussi au pape Nicolas V et aux cardinaux leur demandant l ’intercession en faveur de Rho­ des. A. C. A., reg. 2523, f. 11, 13-14; reg. 2557, f. 22. “ P a u l i , II , pp. 132-133.

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C. M arine so U, L ’île do Rhodes el l'ordre de Saiiil-Jeaii de Jérusalem

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Telle était la situation de l ’ ordre de Saint-Jean au moment où. monta sur le siège de saint Pierre le pape Calixte I I I , un vieillard d’ une farouche énergie qui tentera de rallumer le vieil enthousiasme de la chrétienté occidentale, en Axant un seul but à son bref pontibeat : la croisade. Sous la menace continuelle du sultan, Jacques de M illy avait dépêché en 1455 une ambassade à Naples, d'où elle devait se diriger vers Rome. En automne le roi demandait à Calixte I I I de confirmer les grâces et privilèges dont avait joui jusqu’alors l ’ ordre des H os­ pitaliers et le priait de permettre au grand maître de conférer, luimême, les comnianderies vacantes, afin d’empêcher les frères, en quête d’ un protecteur, d’abandonner Rhodes·82 Prêt à aider l ’ilo menacée à nouveau, Alfonse Y suggérait au pape d’accorder à l'o r ­ dre les revenus intégraux recueillis en Angleterre à l ’occasion du •Jubilé (Nicolas Y n’en avait cédé que la m oitié).83 L ’ambassade, qui comprenait le prieur de France, le prieur de l ’ église de Saint-Jean de Jérusalem et le frère catalan, Jean de Cardona, allait ensuite toucher les sommes dues à l ’ ordre dans les possessions ibériques d’Alfonse Y , toujours en vue des mesures à prendre afin de résister au siège qu’on sentait imminent.84 Vers la fin de 1455 un autre envoyé du grand maître partait de Naples à Rome, muni d’ une lettre de recommandation du roi d’Aragon.85 La série des ambassadeurs de Jacques de M illy vers l ’ Occident ne cessera d’augmenter au cours de l ’année 1456. La mission la plus importante, sans doute, échut à Pierre d ’Aubusson, futur grand maître de Rhodes, lequel devait attirer l ’attention des princes (l’ Occident sur les dangers qui menaçaient l ’île et procurer de l ’a r­ gent et des armes. Au printemps il était à Naples. Alfonse Y le recommandait à sa femme, la reine Marie, au roi Jean de Navarre, au prince Char­ les de Viana et, enfin, aux rois de Castille et du Portugal. D ’Aubus­ son allait recueillir dans ces pays les arrérages dus au Trésor de 82 A. 8:1 A. 84 A. is A.

.Memorial de las copias de bulas*4 45 Texto completo en F. F i ï a , S. I., Prim eros anos del episcopado en America, en lio le tin de la Real Academia de la H istoria, 20 (1892), pp. 292-295. 44 Como decimos en nota 63, el rey mando por Eeal Cédula del 23 de junio de 1509 que se recogieeen todos los originales de los privilegioe y bulas de la Corona de Castilla y Leon y se pusiesen en un archivo que mandaba hacer en la V illa de Valladolid. De aqui nuestra suposieldn. " F r . R odriguez M a r ik , Quia histôrica y descriptiva de los archives, bihliotecas y museos arqueológicos de P spana... publicada bajo la direcciôn de — . Secciôn de Archives : archives históricos, Madrid, 1919, p. 3Î5 ss. t‘ Ibid., p. 150. *" Ibid., pp. 159-161

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Miscellanea Giovanni M ercati. V .

de Patronazgos y otras cosas perpetuas concedidas por los Sumos Pontifices a los Reyes de Castilla, de que no ay originales en el ar­ chivo de Simancas. » 50 En estas listas se ponen como ausentes los originales de las bulas de Inocencio V i l i con el reconocimiento de Patronato de Granada, de Alejandro V I con la concesión de los diezmos de Indias, y de la nuestra «d e Julio I I del Patronazgo de las Indias ». Son de especial interés las notas autógrafas de Ayala. A la buia de Granada anota « Saberse sy està ally » [es decir en Granada mismo]. A las otras dos de Indias les pone al margen un nombre expresivo: « Luyando ». Ochoa de Luyando fue el subsecretario del Consejo de Indias hasta el 1570, ano de su muerte. 51 Por tanto, el inventario es anterior a esa fech a,525 3y prueba que por entonces el originai de ambas bulas continuaba en la Secretarla del Consejo de Indias. L a nota marginai se repite en una copia casi literal de este primer inventario pero hecha con mejor letra. También alii escribe el archivero frente a la mención de las dos bulas: « Luyando ». Gracias a sus tenaces gestiones, Ayala fue consiguiendo los di­ plomas auténticos que le interesaban. Un tercer inventario, anterior por todas las trazas a 1580, 63 empieza con esta advertencia hecha a la buia del Patronazgo de Granada, Canaria y Puerto Beal: « ay original y copia en el libro ». Y en efecto, tanto el original corno la copia del libro se conservan aun hoy dia en Simancas.54 En cambio, las otras dos bulas de Indias no lie van en ese inventario nota alguna,

50 Arch, de Simancas. Sección « Inventario^ ». I n v e n to r ia s de D ie g o de Ayala. Oliando el autor de estas lineas los consultò en 1927, no estaban numerados estos inventarios. 31 En una consulta del Consejo de Indias del 14 de diciembre de 1556, se escribe : « Ochoa de Luyando, que sirve de ofieial en este Consejo, el cual en las ausencias dei secretario Sàmano, de v e in te anos a esta p a rte , sirve en su lugar ». Y poco después : « sirve aqui 24 anos ». Texto en E rnest S chafer , D e r k tin ig lic h e s p a n is e le o b e rs te I n d i e n r a t ..., I, Hamburg, 1936, p. 64, nota 17. - E l autor anade en pp. 141-142 : « I n den Anfangsjahren Philipps I I , hatte, unter Francisco de Erase [que era el primer secretario], der Titularsekretar Ochoa de Luyando die gesamte innere Büroarbeit geleistet. Als beide fast gleichzeitig im Jahre 1570 starben»... etc. 53 Este resultado concuerda con la afirmacidn de la O u i a de R odriguez M a r in , p. 159, que el inventario se hizo hacia 1567. 53 Lleva el titulo : « Memorias de las bulas de Patronazgos concedidos en favor de los reyes de Castilla de que no hay originales en el archivo ». De ser posterior a 1580, no apareeerian en este inventario corno ausentes del archivo las bulas de los diezmos y del Patronato de Indias, toda vez que en aquel ano estaban en él los ori­ ginales. Cf. infra nota 55. 11 Del original cf. supra nota 9. L a copia està en el libro ofieial de traslados de que hablamos luego enseguida pârrafo IV , n. 1.

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lo que inclina a creer que aun después de la muerte de Luyando seguian en la secretaria del Consejo de Indias. Pero en 1580 estaban ciertamente recuperadas en manos de Ayala·. He aqui la Cédula Real de Felipe I I que lo testifica: « Don Phelipe por gracia de Bios R ey de Castilla ... de las Indias, islas y tierra firme del Mar Ocèano ... a vos Diego de Ayala, nuestro secretario, a cuyo cargo estân los papeles de nuestros archivos de Simaneas. Porque para cosas de nuestro servicio conbiene que se bea en el nuestro Consejo de las Indias un traslado de una bulla dada por el Papa Alexandro,, el ano de mill y quinientos y uno, en que ooncediô a los Reyes nuestros antecesores los diezmos de las nuestras Indias; y otro traslado de otra bulla dada por el Papa Julio se­ gando, ano de m ill y quinientos y oeho en que les concedici el patronazgo de las Iglesias de las dichas Indias, que ambas estân en esos archivos. Luego corno biéredes esta nuestra carta, faréis sacar los dichos traslados signados, y los embiaréis a dicho Consejo sin dilación ni poner en elio impedimento alguno. Dado en Madrid, A 23 Abril de mill y quinientos y ochenta anos. El Dr. Gômez de Santillân, El licenciado Antonio Enrriquez de Padilla, el licenciado Don Diego de Zûniga, E l Dr. Lope de Yaillo. Yo, Juan de Ledesma, Escribano de Câmara de su Magestad Cathólica la fize escrivir por su Mandado, con acuerdo de los del su Consejo Real de las Indias ». 55 \ Que Ayala cumplió enseguida con el encargo y que por tanto los originales estaban efectivamente en Simaneas, lo muestra la nota que se puso al reverso de la cédula: « £8 1580. Provision del Consejo de las Indias por do se imbiô traslado de las dos bullas de Papa A le­ xandro V I, ano de 1501, y Julio 2°, ano de 1508, sobre los diezmos y patronazgo de las Indias ». Mientras vivieron Ayala ( f 1594) y Felipe I I ( f 1598), no puede pensarse que saliesen de Simaneas aquellos ni otros originales de bulas, pues la correspondencia del monarca con su fiel archivero muestra que trabajaron ambos incansablemente por reunir y retener en aquel archivo todos los papeles de E stado.56 Pero con el siglo χ ν ιι 5 3

53 Arch, de Simaneas. Expedientes de Buscas, lib. I, fol. 135. st En la instrucción del 24 de agosto de 1588 sobre el archivo de Simaneas deefa Felipe I I : « El dicho secretario Diego de Ayala, segün hemos sido informados, tiene dada muy bueim orden en la composicitm y ornato de nuestras escrituras particu­ lares perteneeientes ... al derecho de nuestro Patronazgo... Las dichas escrituras originales tocantes... a nuestro Patronazgo, queremos y es nuestra vo lu rLad que

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comenzó para Simancas una època de desorden interno y de « sacas » de documentos que le fueron fatales. *57 E l hecho es que el original de la buia del Patronato indiano no figura ya en el inventario que el comisionado regio Antonio de Hoyos compilò en 1630 por orden de Felipe IY : 58 y eso que en él se halla anotado puntualmente el original de la buia del Patronato de Granada. 59 Por una interesante alusión de Solórzano Pereira, puede deducirse fundadamente que babia vuelto al archivo del Consejo mismo de Indias en Ma­ drid. 60 Es de sentirse, pues desde entonces (1639-1642) perdemos toda traza del original. En 1781 decretò Carlos I I I que se formase en Se­ villa el Archivo General de Indias, y para cumplir esa orden salieron de Simancas dos grandes convoyés de documentos americanos: uno de 11 carros el 20 de setiembre de 1785, y otro de 13 el 21 del mismo mes. 61 A ll! iban los originales de las bulas de donación y muchos otros de la erección de las diócesis hispanoamerioanas, los cuales se conservan aun hoy en la Casa Lonja de Sevilla; pero no podia ir el de la buia del Patronato, por no hallarse ya en Simancas. Tam­ poco parece que se la incluyera en otros envios hechos en 1785 y 1786 desde Madrid por el Consejo mismo de Indias. 62 Han sido, al menos, infructuosas tanto nuestras bùsquedas corno las del director del archivo de Sevilla Don Cristobal Bermudez Piata. Que tampoco se ha hallado ese original entre los diplomas que quedaron en Si­ mancas, lo tenemos ya dicho anteriormente.

q u ed en y p e rm a n e z ca n en u n cu b o de d ich a f o r t a le z a donde al presente estân»... ete.

En R odriguez M a r in , p. 345, nn. 2° y 3°. Cf. también p. 158 s. 57 Ibid., pp. 151 ss., 166 ss. 59 Ibid., p. 152; y ademés J u l ia n P az , A r c h iv o g e n e ra l de S im a n ca s. C a tà lo g o Γ : P a tr o n a to (834-lSôl), p. 7. 59 « Inventario de los papeles de Estado tocantes al Patronazgo Real de Su Magestad que hay en los Reales Archivos de Simancas ». En P az , o b r. c it ., p. 427, tocaria estar a nuestra buia entre los nûmeros 3368 y 3369. '° Dice, en efecto, Solorzano, D e In d ia r u m J u re , II , Lyon, 1672, p. 509: « Dubi­ tari non potest quod bullae quae in dictis schedulis [regiis] referuntur vere et realiter intervenerint; quae in r e g io a r c h iv io S u p r e m i S e n a tu s I n d ia r u m o r ig in a lit e r asservantur, et praesertim illa I u l i i I I a n n o 1508 »... etc. Es obvio suponer que alude al archivo existente en la sede dei Consejo, y no al lejano de Simancas, bien que fuera también entonces el archivo oficial de Indias. Sin embargo, la cosa quedaria incierta si no tuviéramos el otro dato de la falta en Simancas de aquel ori­ ginal, segün Hoyos. 91 Cf. en R odriguez M a r in , obr. cit., pp. 376-377, 386 (Esta parte es de T orres L anzas ).

β! Ibid., p. 386.

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I Y - Las copias fidedignas E l R ey Católico Don Fernando dio el 23 de junio de 1509 en Valladolid una Beai Cédula, en la que ademâs de mandar recoger y juntar en esa ciudad todas las bulas y demâs documentos pertenecientes a la Corona Real, ordenaba sacar copia autenticada de ellos, y guardarlas cuidadosamente en la Real Caneilleria de Granada. *63 Si las copias se enviaron a Granada, no sabriamos decirlo. Lo que si nos consta es que por aquellos anos se hizo un libro oficial de traslados de las bulas anteriores a Carlos Y (1518-1557), y que mâs tarde lo hallo el archivero de Simancas Diego de Ayala en el arca misma en que se conservaban los originales de aquellos y otros documentos. Consta asi por otro inventario hecho en tiempo suyo, que lleva el siguiente titulo: « tabla de las bulas y breves que estân en un libro encuadernado que se sacó del arca del Archivo donde estân las escrituras pertenecientes a la Corona Real destos Reinos originalmente ».64 Sigue la lista en la que aparece « otra buia del Papa Julio sobre el Patronazgo de las islas del mar ocèano ». 1. Por fortuna este libro copiai antiguo se conserva aun hoy dia en el archivo de Simancas. 65 Tràtase de un tomo en folio menor con pastas de pergamino deterioradas por la humedad. Por esa razón el titulo se lee solo en parte: «2 ° Copias de Bulas ... [despachadas?] a los Reyes de ... [Castilla y Leon]. Libro 1° este ... Leg[ajo]? ». A l reverso de la pasta hay pegados trozos de papel en los que se ven algunos restos del indice de documentos que llevaba el libro. Este consta de cuadernillos de diversos tamanos y letras, que debieron de encuadernarse posteriormente, recibiendo entonces la numeración seguida d e -folios 1-183 que ahora llevan, aunque dejando sin numerar varias paginas en blanco. De esos cuadernillos el mâs an­ tiguo, a juzgar por la letra, es el que va ahora senalado con los folios 149Γ-167Γ. 66 En él precisamente, en los folios 166 r, 166v y 167 r està la copia de la buia del Patronato de Indias, que es la mâs mo­ derna de todo el volumen.

63 Ibid., p. 148 donde esta el texto de la Cédula. 61 Arch, de Simancas. Inventarios antiguos, legajo 82, fol. 32. 63 Ibid. Patronato Real. Libros ite copias n. S.}. 06 La filigrana del papel de este c-uadernillo es una media luna, mientras que en los demâs es una mano abierta con una estrella encima.

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La prueba de que es éste el libro que se sacó del area de las escrituras de la Corona, la tenemos en su conformidad con las listas del inventario de que acabamos de hablar. Una nueva confìrmación de su carâcter oficial la dan las numerosas notas marginales de Ayala y de otros archiveros, advirtiendo si se trata de privilegio temporal o perpetuo, si hay o no hay original etc. Asi a la buia del Patronato de Granada (fol. 71r) se anota: « no hay originai ». Lo que prueba que esa nota es anterior al rescate del original de que hablamos an­ teriormente. La buia del Patronato de Indias lleva al margen izquierdo la nota: « perpectua », y a la derecha de letra al parecer de Ayala: « sacada Yuy° », que por comparación con lo dicho en el parrafo tercero de los inventarios, creemos quiere decir «sacada [por] Luyando », el subsecretario del Consejo de Indias. *67 Sea lo que fuere de este ùltimo punto discutible, es evidente que nos hallamos ante una copia oficial y muy cercana al original. E l amanuense (corno se vera en el aparato critico) comete ciertos errores erasos, aunque fa ­ ciles de remediar, como el omitir « servorum » en la fòrmula « servus servorum Dei », escribir « ratibus » en vez de « ritibus » etc.; pero en los pasajes tipicos y dificiles se atiene evidentemente al original que le servia de modelo. Este texto constituye, por ende, una base segura para la edición critica. 2. En tiempos ya de Felipe I I se hizo por mandato del monarca un Bulario manuscrite» de magnifica letra que se conserva también en Simancas con carâcter oficial. En su tomo 28° fol. 363v-365, halla­ mos reproducida la buia del Patronato de Indias. E l cotejo con la copia primitiva prueba que el traslado se sacó de ésta, no del ori­ ginai, toda vez que omite el « servorum », dice « ratibus etc.; lo que hace suponer que la copia se hizo antes de que Ayala lograra recuperar el originai. Para ciertos detalles, sobre todo el de « N o ­ vum Spagnole nomen », tiene esta copia algùn valor. 3. E l lector recordarâ còrno Diego de Ayala hizo sacar en 1580 por mandado del B ey una copia signada del original, y la envié en efecto al Consejo de Indias. En el archivo de Sevilla, 68 hay una transcripción manuscrita con la peculiaridad de ir precedida (corno lo habia mandado el E ey) por la copia de la buia de los diezmos de Indias, otorgada en 1501 por Alejandro Y I. Si esta copia estuviese «signada», segun la orden del monarca, se podria afirmar que es t7 Cf. supra nota 51.

“* Arch. Gen. de Indias. Real Patronato, I, 1, 1, n. 8.

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el traslado de 1580. Pero como no lo està, habremos de decir que es probablemente copia de aquella copia. 6 89 De todos modos, ha tenido fortuna pues la reprodujeron la Colección de documentes inédites de Indias, 70 el P. Pita 71 y la reciente traducción castellana de B o ­ berto Leyillier. 72 El texto no presenta algunos de los errores erasos de los traslados de Simancas, pero introduce el otro mucho mas grave de cambiar « novum Spagnole nomen » en « Novam Hispa­ niam nomen », error que parece ha de atribuirse a una mala lectura involuntaria dei original en el copista nrsmo de Simancas. Este error reaparece, no solo en la copia de Sevilla, sino en las otras dos fami­ lias de textos impresos que nos quedan afin por enumerar. 4. La petición ofleial del traslado de la buia, hecha por el Consejo de Indias en 1580, parece que tenia por objeto el preparar la edición de una colección o recopilación de las Cédulas reales dirigidas a las Indias, que Felipe I I deseaba imprimir para ayudar al buen gobierno de los virreyes, Audiendas y gobernadores de aquel vastisimo Imperio. Y a en 1563 habia hecho en México un primer ensayo en esa dirección, con permiso del B ey aunque sin caracter ofìcial, el oidor de la Audiencia de Nueva Espana, Vasco de Puga. 73 Su « Cedulario » lleva una introducción en la que se copian la buia de Alejandro V I de donación de las Indias y el testamento de Isabel la Católica. 74 En 1570 mandò Felipe I I se compusiera en el Consejo un Cedulario ofìcial mas completo, que se fue efectivamente prepa­

68 Ese argumento es mas importante que el que podria tomarse de las citas que se liacen al pie de esta copia a la obra de Soiórzano, pues dichas citas èstóni anadidas posteriormente. L a primera està al margen de la primera cara y dice : « Solórzano, t. 2°, lib. 3°, cap. 1°, n. 7 ». L a segunda va en la ultima cara escrita de la co­ pia, y reza: « T r a e esta buia de Julio 2» Soiórzano de Indiarum Iure t. 2°, lib. 3°, cap. 2, n. 10 ». 70 C o le c c ió n de d ocu m e n te s in é d ito s r e la tiv o s a l d e s c u b rim ie n to ... de las poses io n e s espa fiola s en A m e r ic a y O c e a n ia ..., voi. 34, Madrid, ISSO, pp. 25-29. El edi­

tor A n t . M. F abié comentó la buia en la segunda serie de esta colección, voi. 5, Madrid, 1890, p. i .x x ix ss. 71 Eu B o le t in de la B e a i A c a d e m ia de la H is to r ia , 20 (1892), pp. 279-282. 72 R ob. L evillier , O rg a n iz a c ió n de la Ig le s ia y O rd en es re lig io s a s en e l V ir r e in a to d el P e r ù e n e l s ig lo X V I , I I , Madrid, 1919, p. 38-40. 73 Lo dice él mismo en su obra : P r o v is io n e s , C éd u la s e In s tru c c io n e s de S u M a je s ta d desde e l a n o 1525..., México, 1563, fol. 2-3, de que bay un esemplar sin portada en la B ib lio t e c a N a c io n a l de Madrid. Segùn F abié , C o le c c ió n de d ocu m e n te s in e d i­ to s ... U lt r a m a r , voi. 5, Madrid, 1890, p. V, antes que Puga preparo una obra sernejan te el fiscal de México Antonio Maldonado, al favor del cual se despachó ya en 1556 el permiso de estampa. 71 P uga , ibid., fol. 4-5. Miscellanea G. M ercati. Y.

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M is c e lla n e a

Giovanni M ercati. Y .

rando hasta 1593, ano en que empezó su impresión. 757 6Por razones que ignoramos,78 vino ésta a suspenderse, y solo tres anos mas tarde imprimici toda la obra Diego de Encinas en cuatro volumenes, hoy muy raros.77 En el primero de ellos hay un preambulo parecido al de Vasco de Puga, pero que presenta la novedad de reproducir, entre la buia de donación y el testamento de Isabel la Católica, el traslado de nuestra buia del Patronato de Ind’ as. 78 También en este texto (que es el primero impreso que conocemos) han desaparecido los errores de las copias de Simancas, lo que prueba que el traslado no se saeô de ellas; presenta en cambio otros mas graves, corno el « iTovam Hispa­ niam nomen » y el de la fecha « millesimo quingentesimo octogessimo » en vez de octavo, es decir 1580 en vez de 1508. Corno recuerda Veitia y Linaje, 79 esta obra fue bastante usada, sobre todo hasta que en 1628 imprimiô Rodrigo de Aguiar 80 una nueva Becopilación. Por el texto de Encinas fue consiguientemente conocida en los Virreinatos de América la buia del Patronato, y de ella la tomo (cosa todavia mâs importante) el cèlebre jurisconsulto Solórzano Pereira. Solórzano, en efecto, en vez de trascribir el originai de la buia, existente 75 F abié, obr. cit., p. vi. Esta orden de Felipe I I del ano 1570 parece està relacionada con la composición de las Ordencmzas para el Consejo de Indiae aprobadas por Felipe I I en 1571. Cf. E. Schaper, obr. clt. en nota 51, p. 157 es., 164; José de la P ena C amara, E l manuscrite llamado « Gobemación Espiritual y Temporal de las Indiasi) y su verdadero lugar en la H istoria de la « Recopilacìón » [de Indias], ex­ tracto de la Revista de H istoria de América, México, 1941, pp. 12, 41, etc. 76 No nos extrafiaria que el punto haya sido aclarado por alguno de los varios bistoriadores que (como loe dos citados en nota anterior en Sevilla y José Torre Itevello en Buenos Aires), vienen estudiando las recopilaciones de Leyes de Indias que en la segunda parte del siglo xvi y en la primera del χνιι fueron preparando la Recopilación oficial de 1680. Pero la guerra nos ha impedido seguir en Roma estas publicaciones. 77 Vimos un esemplar en la Biblioteca Nacional de Madrid, R. 4300: Lib ro p ri­ mero de provisiones, cédulas, capitulos de ordenanzas, instrucciones y cartas libradas y despachadas on diversos tiempos por sus Magestades de los Benores Reyes Catôlicos Don Fernando y Dona Isabel, y Emperador Don Carlos de gloriosa memoria y Dona Juana su madre, y Católico Rey Don Felipe ... : tocantes al buen gobierno de las Indias y administraciôn de justicia en ellas. En Madrid en la imprenta Rea], MDXOVI. 7e Obr. cit., I, fol. 33-34. 78 En su obra Horte de la Contrataciôn de Indias, citado por F abié, obr. cit., p. VI.

80 Recopilacìón general de las Leyes de Indias, Madrid, 1628. Se basa, corno es sabido, en los trabajos de Diego de Zorrilla. Cf. José T orre R evello, Noticias históricas sobre la Recopilacìón de Indias, Buenos Aires, 1929, pp. 16-17, donde se hallarà ulterior bibliografia.

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P . de

L eturia,

L a b u ia d e l

patronato

d e la s I n d i a s e s p a n o la s

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en 1639 (corno vimos que él mismo testifica) en el archivo del Consejo de Indias, se contentò con copiar el texto de Encinas, sin omitir sus graves deslices de « Novam Hispaniam » y « octogessimo » . 81 A este texto, cien veces citado posteriormente, se refìrieron luego tanto los archiveros de Sevilla como los confeccionadores del ficheroïndice Garampi en Eoma. 82 5. E l Consejo de Indias no se contentò con estos traslados impresos en obras voluminosas. En la segunda mitad del siglo χ ν ιι (no sabriamos precisar mas la fecha) hizo imprimar otro texto en un hoja volante, de la que hemos visto un ejemplar en el Archivo de Indias 83 y otro en la biblioteca de la Academia de la Historia en Madrid. 84 Este texto es mejor que el de Encinas-Solórzano, corno se ve por la corrección de la fecha, pero conserva aun la grave falta de « Novam Hispaniam nomen ». Parece que Pedro Frasso reprodujo esta copia en su conocida obra sobre el Patronato de In d ias.85 De él lo tornò el P. Francisco Javier Hernâez en su bulario de América y Filipinas. 86 Y - Nuestra edición critica Consta por lo dicho que una edición critica de la buia de Julio I I ha de basarse ante todo en el traslado antìquisimo y oficial de Simancas, basta ahora inèdito. Por eso lo reproducimos con la posible exactitud conservando la grafia caracteristica, incluso el corte y

11 De Indiarum I u r e ..., t. I I , lib. I l l , cap. 2, n. 10. Sobre esta obra, que por su Regalismo aun hoy dia està en el Indice de libroe prohibidos «donec corrigatur», cf. J . T orre R evei.i .o, Ensayo biogràfico sobre Juan de Solórzano Pereira, Buenos Aires, 1929, p. 17 ss. Esperamos publicar otros documentes de interés sobre su inclusión en el Indice Romano. 82 Cf. supra notas 14 y 69. 83 Arch. Gen. Indias, 72, 2, 22. H oja doble impresa sin pie de imprenta ni fecha. A l reverso està escrito : « + Para los caps. près. Vi». 84 Biblioteca de la Academia de la H istoria de Madrid, Colección Mufioz, t. 75, fol. 241-242. Es como la de Sevilla y lleva escrito al reverso: « D iv[ersos] A m [erìc]a . Buia del Patronazgo ». 15 P edro F rasso, Tractatus de Regio Patronatu ac aliis nonnullis Regaliis Re­ gibus Catholicis in Indiarum Occidentalium Im perio pertinentibus. Matriti, 1677, cap. 1, η. 22. De Frasso parece sacar su traducción castellana el P . M atias G omez Z amora , Ο. Ρ., Regio Patronato espanol e Indiano, Madrid, 1897, pp. 301-304, pero omite la firma y el registro. Digase lo mismo de D ucas A yarragaray, La Iglesia en América y la dominación espanola, Buenos Aires, 1920, pp. 162-164. 86 F. .1. H erstaez, S. I., Colección de bulas, breves y otros documentas relativos a la Iglesia de América y Filipinas, I, Bruselas, 1879, pp. 24-25.

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M is c e lla n e a

G iovanni M ercati.

V.

separation de las lineas. Pero para corregir las evidentes distracciones del copista, usamos las très variedades de copias nacidas entre los consejeros y oficiales del Consejo de Indias en los siglos x v i y xvn, y editadas ya todas ellas. He aqui el cuadro de las siglas S Copia ofloial de Simancas, Patronato Real, Libros de copias n. 34 fol. 166r-167r. Inèdita, anterior a 1563 y probablemente a 1517. Cf. supra par. I V n. 1. S2 Copia oflcial de Simancas en el bulario manuserito becho en tiempo de Felipe II. Inèdita. Simancas Bulario tom. 28 fol. 364-365. Cf. supra ibid. η. 2. F . Copia editada por F i t a en el Boletin de la Real Academia de la Historia 20 (1892) 279-281. Reproduce el texto manuserito existente en el Archivo general de Indias de Sevilla I, 1, r. 8, publicado en 1880 en la Colecciôn de documentes inéditos de Ame­ rica y Oceania vol. 34 (Madrid 1880) pp. 25-29. Cf. supra ibid. n. 3. S-P. Trasudo impreso de S o l o r z a n o P e r e i r a , De Indiarum lu re2 (Lyon 1672) I I, pp. 509-510. Esta tornado del Cedulario de U n ­ cinas 1596, el cual parece que se basaba en la copia enviada en 1580 desde Simancas al Consejo de Indias. Cf. supra ibid. n. 4. H. Texto publicado por F. J. H e r n a e z S. I., Colecciôn de bulas, breves y ottos documentes relativos a la Iglesia de America y P i ­ lipinas I (Bruselas 1879) pp. 24-25. E l texto proviene de P e d r o F r a s s o , De Regio Patronatu Indiarum (1672) cap. 1, el cual pa­ rece lo tomo de la copia impresa poco antes por el Consejo de Indias en boja volante. Cf. supra ibid. η. 5. Para comodidad del lector, modernizamos la puntuación, con­ servando en lo demas la ortografia originai, incluso la j por i.

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P . de

C LX V I

B

L eturia,

u l l a

L a b u ia d e l p a t r o n a t o d e la s I n d i a s e s p a ü o la s

c o n c e s io n is

j t ie is

M A R IS

perpectua 2

p a t r o n a t u s

j n s u l a r u m

421

1

OCCEANJ

sacada Y u y °3

13 4 5 f Julius episcopus seruus seniorum Dei, ad perpetuam rei memoriam. Vniuersaljs ecclesje regimjnj diujna dispositione licet inmeriti pré­ sidentes, illa presertim Catholicis Kegibus ljbenter concedjmus per que eis decus et ho10 nor accrescat ac eorumdem terrarum Begnj statuj et securitati opportune consulatur. Sane cum paucis ante temporibus carissi­ mus in Christo filius noster ferdjnandus, Aragonum et Sicilie Bex illustris, et clare 15 memorie helisabeth, Castelle et Legionjs Begina, diutino maurorum iugo ex hispanja eiecto, in occeanum penetrantes ignotis etiam terris salutiferum crucis vexillum jntulissent, vt scilicet, quantum in se fuit, 20 verbum illud ratum facerent: in omnem terram exiujt sonus eorum; subiugassentque sub axe ignoto et jnsulas et loca plurima, et inter ce­ teras maxjmi precij et populatissimam vnam 1. concesionis, 8 prius conseclonis // S3 Bulla del Papa Julio I I sobre el Pa tronazgo de las islas del mar Ocèano, dada ano del Senor 1508. 5. Servus, S y 8 2 omittunt servorum. 10. eorumdem, F , 8 -P et H earumdem // regni, H regum 14. et, 8 repetit bis et // clare, S prius chare 16. diutino, H diuturno 17. eiecto, 8 et 82 erecto

1 E l titulo es del copista regio e indica la antigiiedad de la copia, pues habla (corno la buia misma) de Islas, no de Tierra firme y Continente. 2 De otra mano y tinta, pero también antiguas. Se opone a « temporal » Que aparece al margen de otras bulas del libro. 3 De mano posterior, diversa del copista de la buia y también del que puso « perpectua ». Aunque la V de la ùltima palabra esté claramente trazada, no creemos pueda leerse V IIJ °, corno lo apuntamos en 1927, pues las tìltimas letras son eviden­ temente uy°. Corno esta terminacién recurre en los inventories de Ayala en el nom­ bre Lu y[an d]o (que era el subsecretario y archivera de Indias, cf. supra nota 51), nos inclinamos a creer que se quiso esçribir también aqui su nombre. Asi resulta­ rla el sentido : la. buia original « sacada [por] Luyando ». * Este nümero 13 es el del orden de las bulas copiadas en el cuadernillo nuis pequeno y antiguo del librò. Cf. supra texto correspondiente a notas 65-66.

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M is c e lla n e a

G iovanni M ercati. Y.

illique nouum Spagnole nomen 3 *5* jmposujsent. Nos 25 in ea, ut falsis et pernitiosis ritibus extirpatis vera religio plantetur, ad eorum Eegis et Begine preces instantissimas, vnam metropolitanam Hayguacensem et duas cathédrales, videlicet Maguensem et Baynuonensem ecclesias cum summa christianj nominis 30 gloria erexjmus. Et ne animj nova fide jnbuti, si pium aliquod oppus aggrederentur in construendis ecclesijs aut loccis pijs, illud in tali parte jnsule huiusmodi facerent unde aut religioni Christianae ibidem recens nate 35 aut temporali Begum domjnio preiuditium aliquod afferri posset; 8 aecepimusque 7 quod prefatus Eerdinandus Bex, qui etiam Castelle et Legionjs Begnorum huiusmodi gubernator generaljs existit; 8 ac carissima in Christo filia nostra joanna eorumdem 40 Begnorum regina ac ipsius ferdinandi Begis nata, eis 9 quod nulla ecclesia, monasteria aut locus 24. novum, »9 correctum ex novam // Spagnole, S2 Spagnellae // novuin Spa­ gnole nomen, F , S P et H Novam Hispaniam nomen. 25. ritibus, S et S2 ratibus // extirpatis, S2 extirpate 26-27. Regine, S Regina 28. Hayguacensem, F Ayguacen; S -P Ayguacem; Η Ayguacensem // Magueuensem, F et S-P Maguen. 29. Baynuonensem, F et S-P Bajunen; H Bajunensem 32. construendis, H instruendis 34. religioni, »9 et H religiosi // recens nate, S-P et H recenti 35. dominio, S2 domino 36. quod, S et S2 omittunt 41. eis, S habet ad marginem signum + , fortasse ad notandum aliquid deesse. Cf. tamen annotationem 9 in hunc locum // monasteria, S et >92 monasterii

3 Nótese el aparato critico en aste sitio, y cf. supra nota 12. ‘ El P. F ita sugiere que.entre posset y aecepimusque debiô de existir en el ori­ ginal : cavendum accepimus o algo semejante. Cierto que el sentido seria mas claro, y se explicaria mejor la copulativa dei accepimusqae que sigue. Pero en ningün texto conocido bay rastro de tales palabras. 7 Sonarla mas conforme al estilo de los diplomas: acceptoque. jD iria asi el ori­ ginal, como nos sugiere Mons. Angelo Mercati ? Todas las copias, empezando por S, dicen : aecepimusque. 9 Término exacto, toda vez que Fernando era Rey da Aragón, pero solo R e­ gente en Castilla. Lo fue desde la muerte de su esposa Isabel (1504) hasta ia venida de Felipe I (1505) ; y después de la muerte de éste, desde 1507 hasta la propria muerte 1516. 9 Nótese el aparato critico a la linea 41. F ita créé que entre « eis » y « quod » olvidó el copista algunas palabras, y sugiere esta lectura: «e is [concedi summopere cupiunt] quod » e tc .... Cierto que el sentido seria mâs claro, quedando ademds a

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P. de L etueia ,

L a b u ia d e l p a t r o n a t o d e la s I n d i a s e s p a fio la s

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O L X V Iv pius tam in predictis iam adquisitis quam // alijs adqujrendjs jnsulis et locis absque eorumdem Ferdinand j Begis et Johanne Begine ac Ee45 gum Castelle et Legionis pro tempore existentium consensu erigi aut fundari possint; et cum expediat eidem Begi ecclesijs et monasterijs prefatis personas fidas et gratas et acceptas preesse, jus patronatus et presentandj personas 50 ydoneas tam ad metropoljtanam quam alias cathé­ drales ecclesias erectas et pro tempore erigen­ das, et alia quecumque beneficia ecclesiastica infra annum a die illorum vacationjs computandum; et ad inferiora beneficia Ordjnarijs locorum, 55 et in euentu quod prefacti [sic] ordjnarij infra decem djes absque legitima causa instituere recusarent, qujcumque alius episcopus ad eorum requisitionem presentatimi huiusmodi instituere possit, concedj sumopere cupiunt. ÎTos, attendentes 60 premise insule et predictorum Eegnorum, cu­ ius Beges apostolice Sedi deuoti et fideles semper fuerunt, decori et venustati ac se­ curitati cedere, ad magnam instantiam quam

42. 50. quam 53. 55. 57. 58. 60. 62. 63.

quam, S repetit quam initio fol. versi. ad i? videtur cancellasse ad, et alia manu additum dein esse post verbum a die, S videtur cancellasse in eventu, S2 in eventum recusarent, S -P recusarint; H recusaverint // ad eorum, S2 ad communem possit, S prius possint premise, 82 praemissa decori ac, S -P et H decori et ad, F et

salvo la gramâtlca. Pero las palabras « concedi summopere cupiunt » se hallan expresamente al fin de todo el largo periodo en lin. 59, y rigen no solo las clâusulas mâs cercanas, sino aun esta lejana, corno sucede otras veces en el eomplicado estilo de la Curia de las bulas del siglo xvi. No parece por tanto necesario suplir nada, ni arguir de distraccidn a los copistes. Menos que la sugerencla de F ita pueden aceptarse las versiones de L evillier y Gômez Zamora. E l primero, obr. cit., I I , p. 39 tra ­ duce: