Maisons individuelles 9783034615044, 9783764376369

Vollständig überarbeitet und erweitert: der erfolgreiche Band über Einfamilienhäuser La maison individuelle reste la f

171 22 84MB

French Pages [194] Year 2006

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Table of contents :
Maisons individuelles: mythes et réalités
Individuelles et durables - Les maisons individuelles d'aujourd'hui
Petite maison avec jardin
Classement des projets par matériaux
Villa sur le lac de Starnberg, Allemagne
Maison double à Munich, Allemagne
Maison d'été avec atelier à Vejby, Danemark
Maison en Nouvelle-Écosse, Canada
Maison près de New York, États-Unis
Maison à Toronto, Canada
Maison à Kawasaki, Japon
Maison de week-end près de Tokyo, Japon
Maison de week-end en Australie
Maison à Munster, Allemagne
Maison à Vienne-Hernals, Autriche
Maison à Almelo, Pays-Bas
Maison à Osaka, Japon
Maison à Tokyo, Japon
Maison près de Lugano, Suisse
Maison à Li Curt, Suisse
Maison à Munich, Allemagne
Maison à Erfurt, Allemagne
Maison en Italie
Maison à Berlin, Allemagne
Maison à Moledo, Portugal
Architectes
Auteurs
Bibliographie
Sources iconographiques
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Maisons individuelles
 9783034615044, 9783764376369

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Maisons individuelles 2e édition augmentée

Christian Schittich

(Sous la direction de)

Birkhäuser Birkhäuser Edition Edition Detail Detail

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Maisons individuelles 2e édition augmentée Christian Schittich (dir.) avec des articles de Rüdiger Krisch Gert Kähler

Edition DETAIL – Institut für internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG Munich Birkhäuser – Verlag für Architektur Bâle . Boston . Berlin

Directeur de la publication: Christian Schittich Chefs de projet: Ingrid Geisel, Andrea Wiegelmann Collaborateurs pour la rédaction: Kathrin Draeger, Alexander Felix, Astrid Donnert, Cordula Rau Dessins: Kathrin Draeger, Marion Griese, Emese Köszegi, Andrea Saiko, Martin Hemmel, Norbert Graeser PAO: Peter Gensmantel, Andrea Linke, Roswitha Siegler, Simone Soesters Traduction: Xavier Bélorgey Lectorat: André Perret, Ingeborg Seimetz Cet ouvrage est une coopération des Edition DETAIL – Institut für internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG et Birkhäuser – Publishers for Architecture

Information bibliographique de la Bibliothèque Allemande La Bibliothèque Allemande est dépositaire de cette publication dans sa bibliographie nationale; les données bibliographiques détaillées peuvent être consultées sur http://dnb.ddb.de

© 2006 Institut für internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG, Boîte postale 33 06 60, D-80066 Munich, www.detail.de et Birkhäuser – Publishers for Architecture, Boîte postale 133, CH-4010 Bâle, Suisse, www.birkhauser.ch Les droits d’auteur de cet ouvrage sont protégés. Ces droits concernent la protection du texte, de l’illustration et de la traduction. Ils portent aussi sur l’interdiction de réédition, de conférence, de reproduction d’illustrations ou de tableaux, d’émissions radiodiffusées, de microfilmage ou de tout autre dérivé de reproduction ainsi que sur l’interdiction de divulgation, même partielle, par procédé informatisé. La reproduction de cet ouvrage, dans son intégralité ou par extraits, est liée, même en cas d’exception et par quelque procédé que ce soit aux dispositions légales établies par la Loi fédérale sur les droits d’auteur. Elle est en principe payante. Toute violation de ces droits sera pénalisée selon les dispositions de la Loi fédérale sur les droits d’auteur.

Imprimé sur papier sans acide, obtenu à partir d’une pâte blanchie sans composé chloré (TCF∞). Imprimé en Allemagne Reproduction: Karl Dörfel Reproduktions-GmbH, Munich Impression et reliure: Kösel GmbH & Co. KG, Altusried-Krugzell

ISBN 10: 3-7643-7636-8 ISBN 13: 978-3-7643-7636-9 987654321

Sommaire

Maisons individuelles: mythes et réalités Christian Schittich

8

Individuelles et durables – Les maisons individuelles d’aujourd‘hui Rüdiger Krisch

12

Petite maison avec jardin Gert Kähler

28

Classement des projets par matériaux

42

Villa sur le lac de Starnberg, Allemagne Fink + Jocher, Munich

44

Maison double à Munich, Allemagne Werner Bäuerle, Constance

52

Maison d’été avec atelier à Vejby, Danemark Henning Larsens Tegnestue A/S, Copenhague

60

Maison en Nouvelle-Écosse, Canada Brian MacKay-Lyons, Halifax

66

Maison près de New York, États-Unis SR+T, Sislian Rothstein et Joel E. Towers, New York

72

Maison à Toronto, Canada Shim • Sutcliffe Architects, Toronto

78

Maison à Kawasaki, Japon Kazunari Sakamoto, Tokyo

84

Maison de week-end près de Tokyo, Japon Office of Ryue Nishizawa, Tokyo

92

Maison de week-end en Australie Sean Godsell, Melbourne

98

Maison à Munster, Allemagne Gabriele Andreae, Münster • Ulrich Kötter, Münster

104

Maison à Vienne-Hernals, Autriche Henke und Schreieck Architekten, Vienne

112

Maison à Almelo, Pays-Bas Dirk Jan Postel, Kraaijvanger • Urbis, Rotterdam

120

Maison à Osaka, Japon Tadao Ando Architect & Associates, Tokyo

128

Maison à Tokyo, Japon Toyo Ito & Associates, Architects, Tokyo

134

Maison près de Lugano, Suisse Giraudi Wettstein Architekten, Lugano

140

Maison à Li Curt, Suisse Conradin Clavuot, Chur avec Norbert Mathis, Chur

146

Maison à Munich, Allemagne Thomas M. Hammer et Doris Schmid-Hammer, Munich

152

Maison à Erfurt, Allemagne Silvia Britz, Erfurt

160

Maison en Italie Döring Dahmen Joeressen, Dusseldorf

166

Maison à Berlin, Allemagne David Chipperfield, Londres/Berlin

172

Maison à Moledo, Portugal Eduardo Souto de Moura, Porto

178

Architectes

184

Auteurs

190

Bibliographie

191

Sources iconographiques

192

Maisons individuelles: mythe et réalité Christian Schittich

Des arguments rationnels seuls ne suffisent pas à expliquer le mythe de la maison individuelle. Malgré les éternelles critiques des écologistes ou des urbanistes, la maison, entourée de son jardin, demeure la forme d’habitat préférée – le rêve de tout maître d’ouvrage. Qu’importent les critiques de gaspillage d’espaces vierges ou de ressources, de frais de raccordement et d’augmentation de la circulation qui en découlent, face aux besoins humains essentiels qui sont apparemment en contradiction avec les valeurs transmises depuis des centenaires et avec nos désirs enfouis? Depuis la hutte primitive, la première forme d’habitation, la maison individuelle représente le toit protecteur, le désir d’espace privé, de propriété d’une parcelle de terre. Elle est aussi l’expression d’un statut symbolique et de la liberté personnelle et individuelle. C’est entre ses quatre murs que l’on peut faire et laisser faire ce que l’on veut et que les différentes formes d’expression personnelle peuvent se réaliser. Mais comment sommes-nous éloignés, dans la réalité, de cette individualité sans cesse recherchée? Les lotissements qui débordent par monts et par vaux dans le paysage ne véhiculent-ils pas tous la même image de banalité. «Maisons de rêve», ces maisons toutes pareilles avec leurs décrochés et leurs bow-windows, leurs petits carreaux autocollants et leurs cheminées en béton peint en rouge? Il est difficile de discerner la participation de bons professionnels dans ces réalisations – un fait établi par les statistiques de l’ordre des architectes: plus de 80 % des maisons individuelles en Allemagne sont construites sans architecte; et le chiffre doit être similaire dans la majorité des pays européens. Dans aucun autre domaine de la construction le rôle des architectes n’est aussi faible. D’un autre côté, c’est justement la maison individuelle qui semble être le type architectural représentant le mieux l’histoire de l’architecture du 20e siècle. Que serait-elle sans les villas de Frank Lloyd Wright, de Mies van der Rohe ou de Le Corbusier? Sans les réalisations, si personnelles, de Buckminster Fuller, de Craig Ellwood ou de Charles et Ray Eames, sans les premières maisons de Richard Meier, Botta ou Ando (voir page 28 ff.)? Depuis le début du Mouvement Moderne, de nombreux progrès, conceptuels et constructifs, sont liés à la maison individuelle, celle-ci se prêtant parfaitement, avec son programme, à une analyse architecturale théorique. La maison individuelle comme projet La maison privée est toujours, aujourd’hui, un thème auquel presque tous les architectes se confrontent, et souvent en début de carrière: construite pour des parents ou des amis,

c’est souvent l’occasion d’une première réalisation personnelle. Ce programme l’accompagne et reste fascinant malgré toutes ses contradictions et la complexité des études par rapport au montant des honoraires. La conception et la construction d’une maison individuelle restent maîtrisables, par rapport à d’autres projets dont les contraintes sont toujours plus complexes. Le concepteur peut s’occuper luimême de tous les détails, du soubassement jusqu’au toit. Il donne la possibilité, comme aucun autre grand projet, d’expérimenter, de modifier les conceptions spatiales courantes, de tester des méthodes de construction. Mais le thème est aussi intéressant parce que chaque architecte peut se mettre dans la peau de l’utilisateur puisqu’il pratique lui-même l’acte d’habiter, de sa propre expérience – une évidence que l’on ne retrouve pas dans tous les programmes. Quelles sont donc les raisons qui poussent un maître d’ouvrage à confier le projet de sa maison à un architecte? Comme la majorité, il pourrait simplement acheter une maison à un promoteur ou choisir une maison préfabriquée pour avoir dès le début, sans forcer son imagination – à l’aide de catalogues et pavillons témoins – une image exacte de ce qui sera construit. En faisant appel à un architecte, non seulement il doit se confronter à lui et à ses idées, mais probablement aussi, après, à ses voisins. L’expérience le prouve: dès que des maisons contemporaines de qualité se distinguent dans l’uniformité ambiante, les conflits sont programmés. Les premiers soupçons de différence se transforment vite en problèmes quand un bâtiment excite, en plus, l’intérêt du monde spécialisé quand la presse et les photographes débarquent sur le site. Et là, que l’inhabituel représente, dans sa forme, une solution vraiment individuelle ou qu’il prenne les traits d’une intégration contemporaine, voire qu’il renoue, retenu, avec les formes architecturales présentes sur le site n’a plus aucune importance. En effet, la divergence entre le goût établi du maître d’ouvrage et celui de l’architecte n’apparaît jamais aussi clairement que dans le logement. Nulle part ailleurs les gens sont aussi conservateurs. Une contradiction difficilement explicable de notre époque s’exprime dans le fait que très peu de personnes peuvent accepter une organisation contemporaine de leur maison. Ce sont les mêmes qui veulent le dernier cri pour le design de leur voiture ou de leur chaîne stéréo qui installent dans leur foyer, le plus rustique possible, tout naturellement la télévision par satellite, un ordinateur, des cellules solaires sur le toit et un régulateur thermostatique qui permet de commander par téléphone portable le chauffage, l’arrosage du jardin ou de contrôler 9

l’ouverture des stores. Qu’est-ce qui décide donc un maître d’ouvrage à faire appel à un architecte? Des intérêts culturels ou un souhait particulier? L’espoir d’économiser les coûts de la construction et d’avoir finalement une maison sur mesure? – Différentes raisons tendent à faire confiance à un professionnel pour construire une maison. D’un autre côté, un architecte a aussi besoin d’un maître d’ouvrage courageux et ouvert pour obtenir le meilleur résultat. De nombreux classiques de l’histoire de l’architecture le prouvent. Il est pourtant bien rare qu’un maître d’ouvrage prêt à s’endetter pour sa maison, souvent une vie entière, accorde à son architecte suffisamment de confiance. Le plus souvent, au contraire, il arrive avec des visions toutes faites – basées sur le goût domestique banal ambiant – et n’engage l’architecte que pour les mettre sur le papier et gérer les procédures avec l’administration et les entreprises. Il n’est donc pas étonnant que beaucoup des maisons dont on parle dans les milieux spécialisés (et c’est aussi le cas de quelques exemples présentés dans ce livre) soient conçues et construites par des architectes pour eux-mêmes. Ils sont en effet, dans ce cas relativement libres et, à part l’administration, personne d’autre n’a son mot à dire.

des trajets et permettre à l’un des parents d’être à plein temps avec la famille; phénomène qui devrait prendre de l’ampleur dans le futur. Les modifications du quotidien professionnel, liées aux nouvelles technologies (p. ex. le travail à domicile grâce à Internet), ont été la condition de base. Des formes d’organisation de maisons individuelles semblables se sont cristallisées dans les pays du monde aux standards comparables – malgré les différences culturelles et climatiques. C’est ainsi que la maison, couramment conçue par les architectes, a deux étages, un plan relativement ouvert au rez-de-chaussée et des pièces plus fermées et individualisées à l’étage. Évidemment tout est conçu en fonction des besoins des habitants, même si ces besoins changent pendant la vie: les enfants déménagent, les couples se séparent, des grands parents vieillissant arrivent … De la même manière, le quotidien normal ne peut pas être réduit à quelques fonctions génériques comme faire la cuisine, manger ou dormir. Pour compliquer le tout, la durée de vie d’une maison individuelle dépasse plusieurs générations. Et déjà des héritiers directs peuvent avoir d’autres souhaits ou réaliser leurs propres projets. Cela plaide en faveur des solutions ouvertes et flexibles …

Organisation et plan En dépit des évolutions techniques et des bouleversements sociaux, le programme de base de la maison individuelle a peu changé au cours des 50 dernières années. Seules la taille des pièces où le nombre de mètres carrés par personne ont augmenté. La maison est encore et toujours conçue pour le modèle de la petite famille, même si celle-ci tend à disparaître (voir p. 12 ff.). De plus en plus de maisons individuelles typiques sont habitées par des colocataires, des personnes sans enfant, souvent par des couples à doubles revenus et même par des célibataires. Ce sont justement les deux dernières catégories qui peuvent financer une maison de bonne dimension, plus facilement qu’une famille de cinq personnes qui aurait besoin de plus d’espace.

Tous les exemples présentés dans cet ouvrage sont caractérisés par leur définition formelle moderne et contemporaine. À partir de là, ils réagissent de façon volontaire à leur environnement, en s’y insérant ou en contrastant clairement. Certains ignorent leur voisinage ou s’en protégent. L’un des exemples est le projet de Tadao Ando pour la famille Nomi à Osaka (voir p. 128 ff.) représentatif d’une organisation réussie et riche en plan sur une surface très réduite. Dans l’ensemble, les maisons présentées font la démonstration qu’une architecture adaptée à son époque n’est synonyme ni d’un matériau spécifique, ni d’une forme de toit prédéfinie.

On a prêté attention, dans le choix des exemples présentés à la diversité des plans et des formes d’organisation: c’est ainsi que l’on trouve, à côté des maisons modestes ou plus grandes, des projets qui ne sont pas utilisés comme des maisons de famille au sens classique du terme, même si les définitions ou les limites ne sont pas toujours évidentes. D’autres exemples intègrent un logement supplémentaire pour une grand-mère ou un espace de travail. C’est justement le bureau dans la maison qui peut aider à limiter l’importance 10

Construction et matériaux Éviter les désordres constructifs est seulement un des objectifs d’une planification maîtrisée jusqu’aux détails. L’influence sur la forme est aussi décisive: les détails de construction ont une conséquence déterminante sur l’apparence d’une maison; ils déterminent sa force d’expression et son caractère. L’objectif de ce livre est de montrer comment il est possible de mener à bien une idée grâce à des détails clairs et bien conçus, comment des volumes peuvent être articulés et des façades organisées. Ou comment, avec une économie de détails, il est possible d’atteindre une expression réduite, mais peut-être de plus grande étendue. Tous les matériaux

primaires essentiels sont représentés, à égalité, dans les exemples: bois, acier, béton et maçonneries de brique. Chacun de ces matériaux a des qualités spécifiques qui permettent d’obtenir différentes formes d’expression. Le choix de tel ou tel matériau est marqué par des préoccupations formelles tout autant que fonctionnelles (par exemple la flexibilité des ossatures). À partir de là, les liens avec des traditions régionales ou la disponibilité de tel matériau à tel endroit peuvent aussi avoir leur importance. Aucun matériau n’est, au départ, meilleur ou moins bon qu’un autre, seules les caractéristiques sont différentes. Les architectes ont quand même leurs préférences. C’est ainsi qu’en ce moment on trouve de nombreuses maisons intéressantes en bois. À côté, le béton (apparent) et l’acier sont toujours très appréciés. En revanche, les projets en maçonnerie enduite semblent connaître leur purgatoire. En Europe occidentale, cette tendance est contradictoire avec la ligne générale puisque la plupart des maisons individuelles sont encore et toujours construites en brique. Y aurait-il donc des détails spécifiques pour les maisons individuelles? La réponse est négative. Un détail constructif ne dépend pas du type de programme. Il existe par contre des solutions spéciales qui se cristallisent et qui reviennent, tout particulièrement dans les projets de maisons ou de logement. C’est valable pour des détails de façade précis (au droit des fenêtres, les volets coulissants, les rives de toitures)ainsi que pour des aménagements intérieurs. Les dessins constructifs sont pensés dans ce livre pour répondre d’abord aux attentes conceptuelles et ne sont pas directement applicables à l’exécution. Chaque ouvrage a ses propres contraintes engendrant des solutions individuelles. C’est particulièrement vrai quand il s’agit d’un exemple d’un pays avec d’autres conditions climatiques, une autre culture, d’autres standards ou normes. Quoi qu’il en soit, les comparaisons à l’échelle internationale sont particulièrement intéressantes. Voir, par exemple, comment un problème analogue est résolu ailleurs peut permettre de réfléchir à sa propre position et peut-être de pouvoir se libérer de mécanismes établis. Toutes les illustrations ont été spécialement mises au point et retravaillées pour cette nouvelle publication – d’une part pour atteindre une lisibilité parfaite et pour dispenser toutes les informations essentielles qui ne sont pas toujours contenues dans les plans d’éxécution. Une attention particulière a été apportée pour ne pas présenter des détails isolés mais plutôt des coupes complètes, avec tous les points importants. Certains projets ont déjà été publiés dans la revue Detail sous

1.2

d’autres points de vue. Ils sont présentés ici sous un nouveau jour pour la compréhension duquel aussi bien les textes que les dessins ont été retravaillés et complétés. Cette édition, la seconde, de «Maisons individuelles – partis, conceptions, constructions» a été retravaillée et complétée par d’autres exemples de réalisations actuelles. Nous en avons profité pour nous rapprocher davantage de la pratique, c’est la raison pour laquelle Rüdiger Krisch a aussi, entre autres, réécrit son article «Individuelle et durable – La maison individuelle contemporaine» en le retravaillant pour en faire un fil conducteur du projet (voir p. 12 ff.). L’important succès de la première édition, vendue dans le monde entier, traduite dans plusieurs langues, a conduit l’éditeur et les rédacteurs à répondre, avec cette nouvelle édition, à la demande et à l’actualité ininterrompue du sujet.

1.1 1.2

Maison traditionnelle à Takayama, Préfecture de Gifu, Japon Maison près de Munich, 2003; Architectes: 03 München

11

12

Individuelles et durables – Les maisons individuelles d’aujourd’hui Rüdiger Krisch

Des bonshommes, des arbres – et des maisons. Déjà les automatismes des enfants, quand ils dessinent pour la première fois, sont des indicateurs de la signification de la maison dans notre système de valeur. La langue française comprend de nombreuses expressions dérivées du mot maison, qui rappellent cet attachement en s’y référant dans un sens large: «à la maison», maîtresse de maison (ou maître de maison), maisonnée, ménage. Le rêve de la maison semble inscrit très profondément dans notre conscience – il serait sinon difficile d’expliquer que, depuis des siècles, la maison individuelle est la forme de logement préférée même si – ou peut-être justement parce que – pour beaucoup de personnes interrogées la réalisation d’un tel projet demeure complètement irréaliste. Il est étonnant de voir avec quelle lenteur quelques rêves ou quelques désirs mais aussi comment quelques réalités évoluent, toutes dans l’ignorance absolue des changements de société. L’organisation fonctionnelle du logement moyen ne suit les conditions liées aux nouvelles fonctions ou aux nouvelles formes de vie qu’avec un retard énorme et son esthétique de base reste étonnamment constante depuis des siècles. Il est facile d’expliquer ce qui semble contradictoire: la sociologie confirme l’hypothèse que les gens considèrent leur sphère privée comme un bastion contre l’inhospitalité du monde et son évolution rapide et incontrôlable. Le logement est le lieu du privé dont tous et chacun pour soi peuvent décider de la forme et de l’évolution. Et quand même le monde est devenu si imprévisible, c’est au moins notre «chez-soi» qui doit pouvoir rester comme on en a l’habitude.1 Gert Kähler appelle cela, dans son essai, le «désir d’un monde intact».2 C’est pour ce sentiment de sécurité que beaucoup de personnes luttent pour être propriétaires. D’un côté, le grand nombre de plans d’épargne logement en est une confirmation, ils permettent de mettre de côté d’importantes sommes d’argent pour exaucer le rêve de la maison, d’un autre côté, l’intérêt important des médias pour la construction ou la rénovation de maisons confirme aussi l’attention du grand public. De surcroît, l’immobilier est aussi considéré traditionnellement comme un placement financier sûr, permettant d’assurer partiellement la garantie de confort financier au troisième âge. Notions L’anglais usuel a un seul mot pour deux notions assez lointaines en français, «vivre» et «habiter»: «to live». Habiter est beaucoup plus qu’une activité, parmi tant d’autres, pratiquée par l’homme pendant la journée. Là aussi le langage sert d’in-

dice: dans la racine «Wunian» (qui donne le «wohnen» allemand, habiter) il y a la signification «être protégé». Ce n’est pas un hasard que la frontière la plus acérée de notre société soit tracée entre les «habitants» et les sans domicile fixe. Habiter est un besoin fondamental. La protection de la sphère privée fait partie de la Déclaration Internationale des Droits de l’Homme, et est inscrite à la Constitution Allemande.3 Cela montre l’estime sociale accordée à l’épanouissement privé de chacun. Elle est là aussi pour protéger l’espace sur lequel chacun a une influence d’une profondeur qui n’est pas accordée à la plupart, ailleurs, dans leur vie, ni dans l’espace public, encore moins dans le monde du travail. L’image d’indépendance de la maison symbolise cet espace d’influence. Le jardin définit, en tant que surface de mise à distance, les limites et les représente sans malentendu possible. Cette frontière spatiale permet aussi de différencier le «mien» du «tien», ce qui est d’une importance capitale pour la maison comme représentation de la propriété. Jusqu’à encore quelques années, «foyer» était encore synonyme de famille. La famille de base, constituée d’un couple parents et de ses enfants est toujours la forme de vie en communauté la plus répandue. Jusqu’au 19e siècle, la forme de foyer courante était la famille au sens large au sein de laquelle plusieurs branches et toutes les générations vivaient sous le même toit en organisant ensemble le quotidien, avec différents degrés de dépendance réciproque. L’activité rémunératrice de la plupart des personnes n’était pas dissociée de l’espace du foyer, la limite claire entre travail et vie privée n’existait pas encore. Employés, apprentis et invités faisaient partie du foyer. C’est seulement avec l’industrialisation et avec les changements de structure profonds des activités professionnelles que la grande famille s’est divisée en regroupements, normaux aujourd’hui, de différentes petites familles à deux générations dont le centre vital dépend du lieu de travail. En parallèle à ce développement, le rôle du père devient celui de gagneur d’argent, hors de la maison, et celui de la mère celui de «femme au foyer». Actuellement, le monde subit une transformation dont l’ampleur peut être comparée à celle de la révolution industrielle. Un aspect particulièrement important pour l’habitat est la libéralisation de la société et des formes de vie individuelles. Aujourd’hui, différentes formes de vie et d’habitat communautaire coexistent presque à égalité, le modèle qui constituait, autrefois, une norme, celui de la famille classique n’est plus qu’un modèle parmi d’autres. Chacun peut choisir relative2.1

Maison à Berlin, 2000; Becher + Rottkamp Architectes

13

2.2

ment librement parmi différentes formes de vie et d’habitat. La plupart des gens accumulent dans leur biographie d’habitant4 des expériences dans différentes constellations: l’enfance dans la famille classique, les études en colocation, le début de la vie professionnelle célibataire, différents partenaires sans gestion véritable d’un ménage en commun avant de fonder sa propre famille qui ne reste pas toujours intacte jusqu’à la vieillesse. Cela conduit à une érosion de la famille classique en différentes unités encore plus petites, des couples sans enfant vivant séparés ou dans un logement commun, jusqu’aux parents célibataires ou personnes seules. La plupart de ces formes de vie commune a toujours existé mais, selon les statistiques, moins fréquemment. Ce qui est remarquable, c’est l’augmentation de ces formes de vie tout comme celle de leur acceptance sociale. En Suisse et en Allemagne, par exemple, un tiers des foyers est constitué d’une personne seule et dans certaines grandes villes le taux peut atteindre 50 %.5 A côté de cela, la modification du marché du logement est contrainte par l’évolution démographique. La population est de plus en plus âgée et rien ne laisse percevoir la fin du processus de vieillissement. Cela va probablement conduire à une augmentation des petits foyers et renforcer les demandes en logements faciles à entretenir et accessibles sans limites aux personnes à mobilité réduite. D’un autre côté, le démontage des réseaux sociaux et l’augmentation des contraintes liées à l’activité professionnelle pourraient avoir pour conséquence un manque de temps et de ressources pouvant favoriser la reformation de foyers plus grands: la création de diverses formes d’habitat en commun ou de rapprochements d’intérêt, de groupes d’amis ou de générations avec l’objectif de mieux répartir les tâches liées au foyer, comme par exemple la garde des enfants, indiquent bien cette direction. Bien que sa signification statistique soit encore réduite et son efficacité débattue, l’économie du logement va devoir s’adapter, avec de nouvelles offres, à des demandes qui évoluent. Même les maisons individuelles ne sont plus seulement demandées aujourd’hui par des familles au sens traditionnel du terme. Stratégies

2.3

14

Comme pour tout autre projet il faut aussi pour la maison individuelle analyser trois aspects fondamentaux: primo, les données du terrain, sa situation, son orientation et sa typographie, secundo les contraintes spécifiques du maître d’ouvrage comme le profil de l’utilisateur, le programme spatial et l’enveloppe budgétaire. Enfin, et tertio les exigences formelles autant du maître d’ouvrage que du concepteur. C’est en répondant à ces différents aspects que les décisions nécessaires, quant au type du bâtiment, à ses matériaux et à sa construction, seront prises tout au long de sa conception. Suivent des précisions sur les différents modules qui participent à la construction d’une maison, sur les critères qui doivent entrer en ligne de compte lors de la conception et su r les différentes réponses proposées dans les exemples. Il est possible, en tant que maître d’ouvrage, de présenter à son architecte deux types d’objectifs qui seront décrits comme le programme spatial ou, pour simplifier, comme un scénario. Un programme de pièces est défini par la liste des pièces que la maison doit contenir. Il s’oriente en général étroitement aux expériences d’habitat du commanditaire en les décrivant et en constituant ainsi une base utile pour le

projet. Par contre, un tel programme répète souvent des situations connues, avec leurs défauts, et conduit rarement à une véritable amélioration de la situation de vie et d’habitat. On peut, cependant, avec un scénario réfléchir à l’utilisation future de la maison etc. sans penser seulement à l’ordonnance des pièces. Dans ce cas, il est préférable d’envisager plusieurs scénarios – le quotidien avec et sans enfant, les fêtes, les saisons – et de vérifier leurs effets sur la vie. Les concepteurs sensibles peuvent, à partir de là, mettre au point un plan dépassant largement les habitudes acquises jusquelà. Usages et modules Avant d’aborder les critères de conception de maisons contemporaines, il est bon de jeter un coup d’∞il attentif sur les différents modules qui constituent habituellement une maison individuelle.6 «Habiter» en tant que tel est une activité différente de «manger», «travailler» ou «dormir», c’est le résultat et le prolongement progressif du temps libre, non nécessaire à une activité rémunérée ou au travail ménager. Ce que nous appelons aujourd’hui séjour et que nous définissons souvent comme le centre du logement a eu quelques précurseurs. Dans la villa ou la demeure à la campagne, ancêtres de la maison individuelle actuelle, on trouvait plusieurs pièces de séjour, en plus du salon, ayant chacune leur propre statut: fumoir, bibliothèque, plus rarement le salon de madame et évidemment la salle à manger indépendante. Que toutes ces pièces soient aujourd’hui comprises en une seule, montre d’un côté les diminutions de surface opérées, pour des raisons économiques, et d’un autre la simplification du protocole au quotidien. La pièce de séjour a été prise ces dernières décennies dans un cercle vicieux: alors que sa signification de représentation reste importante, la fonction de communication s’affaiblit. C’est lié en partie aux modifications des loisirs et à l’importance des médias: alors que la radio a pu s’intégrer dans l’ameublement, sans trop de bouleversement, la télévision crée un nouveau point de focus dans le séjour, extérieur au logement. Même le canapé est désormais utilisé moins pour s’asseoir et converser, les uns en face des autres, que pour s’aligner les uns à côté des autres, tournés vers le téléviseur intégré dans des placards sur les murs.7 Le coin repas comme endroit pour manger a toujours été le point central de l’habitat, avant même que l’habitation en tant que telle n’existe. Tous les membres d’un foyer se retrouvaient régulièrement pour les repas et les échanges nécessaires entre chacun se faisaient à cette occasion. Cette fonction de base du repas se perd toujours plus ces derniers temps avec l’augmentation de l’individualisation des membres de la famille et les différences d’horaires dans le déroulement du quotidien de chacun. Les repas dans la cuisine ont été assez peu populaires jusqu’à il y a peu de temps puisque même au sein de la maison la distinction stricte entre loisirs et travail (domestique) s’est imposée. Dans ce contexte, la cuisine est passée du centre de la maison et de la vie du foyer au second plan. Elle a même subi les transformations les plus importantes dans l’évolution des typologies de plan. Elle était sans aucun doute, jusqu’à 2.2 2.3 2.4

l’apparition de la maison individuelle bourgeoise, le point central – la double signification du mot foyer n’étant pas un hasard. Au Moyen Âge la cuisine était, la plupart du temps, la seule pièce chauffée, et les tâches ménagères avaient beaucoup plus d’importance au cours d’une vie qu’aujourd’hui. C’est seulement avec la demeure privée de la haute bourgeoisie que la cuisine disparaît du centre de la vie de famille pour être reléguée, avec la domesticité, dans une aile distincte. En échange, une atmosphère confortable est créée dans les espaces de séjour où le travail ménager n’a plus sa place. Cette tendance s’applique finalement aussi au logement familial moyen: la cuisine comme lieu du travail ménager se déplace en périphérie du logement, réduite à sa fonction primitive minimum de préparation des repas. La cuisine dite de Francfort de l’architecte Grete Schütte-Lihotzky (voir ill. 2.2) est certainement impressionnante dans son optimisation ergonomique mais exprime la perte progressive de l’importance de la cuisine dans le plan du logement.8 On observe cette évolution jusqu’à aujourd’hui, même dans les grandes maisons. Beaucoup de signes montrent que la cuisine devrait, dans le futur, retrouver sa place centrale. L’une des raisons de ce changement est liée au changement de répartition des tâches dans la famille et la société: avec la parité qui fait de la femme l’égale de l’homme au travail, les tâches ménagères ont tendance à se répartir sur tous les membres du foyer, c’est ainsi que la cuisine, en tant que pièce de l’économie domestique, redevient le lieu de rencontre de la famille. On observe en plus, dans la génération qui peut acheter aujourd’hui une maison, une tendance à un mode de vie moins formel: prendre ses repas dans la cuisine se refait, même avec des invités et même quand la vaisselle sale traîne aux yeux de tous ou que les odeurs de cuisine planent encore. Une expression comme cuisine-séjour, qui définit la zone de la cuisine proprement dite avec assez de place pour une grande table, utilisée dans le jargon des marchands immobiliers montre clairement le lien des fonctions. Dans de nombreuses familles, ce type de cuisine remplace déjà la pièce 2.4

La «Cuisine de Francfort», Grete Schütte-Lihotzky, 1923 Plans, maison à Benediktbeuren, 1997; Fink + Jocher Maison à Benediktbeuren, 1997; Fink + Jocher

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de séjour traditionnelle comme espace familial. Par contre, l’apparition de la salle de bains est relativement récente dans l’histoire de l’architecture. Le lavoir et les goguenots sont d’abord passés de l’extérieur vers la cave, les cuvettes de toilette et les pots de chambre ont ensuite suivi dans les chambres. Les salles de bains sont apparues aux étages avec l’eau courante, à proximité pratique des pièces de séjour et des chambres. Ces cabinets de toilette étaient d’abord à l’image des cuisines fonctionnelles mises au point en même temps, aux surfaces et en fonction minimum et relégués en périphérie des plans. On observe depuis seulement environ 20 ans un nouveau tournant dans leur importance, la fonction de la salle de bains, lieu d’hygiène nécessaire, évolue à celle d’une pièce pour le soin du corps, avec souvent un espace de fitness attenant, voire même intégré. Avec l’augmentation de la valorisation du corps, les grandes baignoires ou autres whirlpools pouvant accueillir toute la famille et divers appareils de culturisme prennent place dans la salle de bains de l’utilisateur ambitieux. Cela ne conduit pas seulement à l’augmentation des surfaces mais aussi à renforcer la valeur de la salle de bains. On ne parle pas au hasard de «salle-de-bains-séjour». Aujourd’hui, d’après les agents immobilier, leurs dimensions et équipements constituent des critères qualitatifs importants sur le marché du logement. La pièce individuelle (la chambre) constitue l’endroit où chaque personne peut se retirer au sein de la sphère privée collective de la maison. Depuis que les logements sont chauffés dans leur intégralité, les chambres à coucher peuvent être aussi exploitées entièrement pour des activités diurnes. L’évolution de la société semble indiquer que l’individualisation des styles de vie et des emplois du temps des membres des foyers devrait encore augmenter – les zones pour se retirer, clairement définies et séparées, seront donc encore plus importantes. Les pièces individuelles constituent pour ainsi dire un «logement dans le logement» et doivent en conséquence répondre à cette nécessité. Pour être utilisées pleinement, la taille des chambres est importante et doit permettre, en plus du sommeil, d’avoir un espace de travail, de détente et assez de place pour jouer. Aux États-Unis, un pays connu pour la fréquence des déménagements, un placard intégré, comprenant des rayonnages et une penderie, fait partie de l’équipement standard de toute chambre. Cela simplifie les déménagements fréquents puisque aucun meuble, ou seulement des petites armoires, ne doit être transporté. La dissociation entre monde du travail et temps libre est une notion relativement nouvelle et fait suite à l’industrialisation. Avant, dans la plupart des maisons, les lieux de travail, des repas et du sommeil étaient les mêmes, les loisirs au sens actuel du terme n’existaient pas. C’est seulement depuis le déplacement du travail en usine, atelier ou bureau que les conditions pour le développement de la sphère privée ou de l’intimité sont réunies dans le logement.9 On observe cependant depuis quelque temps un changement: après des décennies de distinction spatiale claire, le travail revient un peu dans la maison privée. Jusqu’à présent, il serait exagéré de parler d’une tendance – la différence habituelle entre monde du travail et vie privée est encore trop ancrée dans nos modes de vie. Il faut cependant reconnaître qu’un nombre en constante augmentation de personnes actives accomplissent leur activité professionnelle, au moins partiellement, chez elles.10 Ce n’est pas toujours volontaire, comme 16

lors de l’accumulation des tâches ménagères familiales et professionnelles. Pour de nombreux foyers, c’est le seul moyen de gérer les différences temporelles des emplois du temps de la famille. Cela a des conséquences pour le logement. Une pièce supplémentaire, «home-office» est la meilleure solution. Elle répond aux mêmes conditions de dimension, d’organisation et d’aménagement que les autres pièces individuelles – qui doivent aussi, dans le cas des chambres d’enfant scolarisé, satisfaire les besoins d’une pièce de travail. L’autre extrême est celui d’une zone de travail intégrée au séjour, voire même aux espaces privés du logement ou superposés à ceux-ci. Le développement perpétuel des nouveaux médias favorise cela, l’ordinateur familial ne servant plus seulement à la communication ou au travail mais se transformant en outil de jeux. Le jardin autour de la maison est un espace extérieur privé. Il devrait être conçu selon les mêmes critères – dont la liste suit – que ceux avec lesquels la maison a été conçue, d’un côté espace tampon protégeant de la rue et zone-seuil permettant des contacts informels avec les voisins; d’un autre côté, tourné vers les pièces d’habitation il doit être une zone de séjour et de loisir pour la vie de famille. L’espace du jardin côté rue doit permettre d’accueillir, en plus, suffisamment d’objets utilitaires, de la voiture aux vélos, aux jeux et au matériel de jardin, jusqu’à la poubelle. Enfin, il ne faut pas oublier, lors de l’achat d’un terrain, qu’un jardin demande beaucoup d’entretien pouvant devenir difficile à assurer en vieillissant. Critères Nous allons décrire plus précisément dans les lignes qui suivent quelques aspects dont il faut tenir compte lors du projet et de la planification d’une maison. Orientation Jusqu’aux années 20 du siècle dernier, les points cardinaux n’ont joué qu’un rôle secondaire dans l’orientation des maisons individuelles. L’aménagement des pièces de séjour était plus important – autant que possible sur rue. Les architectes du Mouvement Moderne ont remplacé ce dogme par un autre: l’orientation des pièces d’habitation vers le soleil. C’est ainsi que, dès le départ, l’orientation des bâtiments et donc des pièces de séjour a été sujet à discussion: certains architectes favorisaient l’organisation des volumes dans la direction est-ouest pour orienter les logements exclusivement au sud et avoir le plus longtemps possible le soleil dans les pièces d’habitation. D’autres favorisaient une organisation nord-sud des volumes et ainsi une orientation est-ouest des pièces pour pouvoir non seulement avoir des plans mieux éclairés avec l’ensoleillement équilibré sur les deux côtés mais en plus, des bâtiments plus profonds.11 Aujourd’hui, nous prenons en compte dans la plupart des cas et dès le départ, en ce qui concerne les décisions de l’orientation des volumes, soit la disposition du terrain et les réglementations d’urbanisme, soit les obligations du plan d’occupation des sols. L’orientation prend souvent trop d’importance par rapport à d’autres aspects, positifs ou négatifs, d’une maison ou d’une parcelle: quand on peut profiter d’une belle vue au nord, il est difficile de n’ouvrir les pièces d’habitation qu’au sud. De plus, lors des jours chauds d’été une terrasse ombragée orientée à l’est ou au nord sera un lieu de séjour des plus prisés. C’est

pour ces raisons qu’il est important d’être conscient en préliminaire d’un projet, des avantages et des inconvénients de chaque point cardinal, de formuler ses propres préférences et d’organiser en conséquence les espaces prévus. En général, le sud est considéré comme la meilleure orientation pour les pièces de séjour, parce que ce sont les pièces au sud qui profitent le plus longtemps du soleil direct. Par contre, cet ensoleillement optimal est limité aux heures autour de midi; les matins et les soirs, les côtés sud ne sont pas encore ou plus ensoleillés directement. Donc, de fait, les aspects positifs du sud ne sont valables que pour les pièces véritablement utilisées pendant la journée. Celui qui utilise en conséquence de sa vie professionnelle, sa maison plutôt les matins et soirs préférera l’ensoleillement des matins ou soirs au puissant soleil du sud à midi. Les pièces sud se prêtent, pour leur utilisation faite par les familles, particulièrement bien au pièces de séjour et aux chambres d’enfant. Dans ce cas, les protections visuelles et solaires prennent beaucoup d’importance, d’autant plus que l’ensoleillement de midi en été peut vite conduire à la surchauffe des pièces ou créer en hiver des éblouissements non souhaités. Comme en Europe occidentale le soleil de midi est relativement haut en été (env. 60° à la latitude de Dortmund)12 on peut obtenir une bonne protection solaire avec d’importants débords de toiture. Les protections d’éblouissement d’hiver peuvent être assurées par des rideaux intérieurs. Les côtés nord sont seulement touchés directement par le soleil en plein été, pendant les semaines qui précédent et suivent le solstice d’été, tôt le matin et tard le soir. En revanche, il ne faut pas s’attendre, la plus grande partie de l’année, a avoir un ensoleillement direct dans la maison venant du nord. Les protections solaires sont donc inutiles et les écrans protecteurs assez peu importants. Les galeries ou les musées qui ne peuvent exposer des ∞uvres d’art qu’avec un éclairage indirect en tirent parti. Dans les maisons, il est préférable que les pièces comme les bibliothèques ne soient pas directement exposées à la lumière du soleil. L’orientation peut aussi être bonne pour les pièces de travail ou les cuisines, autant de pièces ou l’éclairage du soleil direct n’est pas forcément souhaité. Après s’être levé à l’est et avant son coucher à l’ouest, le soleil est assez bas dans le ciel. Ses rayons touchent la terre presque à l’horizontale et peuvent ainsi pénétrer profondément dans les pièces par les fenêtres. La lumière matinale n’a pas encore la force du soleil de midi, les protections solaires à l’est servent donc moins à éviter les surchauffes de l’été qu’à occulter la luminosité indésirée (dans les chambres et chambres d’enfant p. ex.). Par contre, on a souvent tendance à sous-estimer la force du soleil du soir. Il était autrefois indiscutable que les chambres soient orientées à l’est pour que le soleil matinal réveille les gens, les pièces de séjour, en revanche, étaient à l’ouest puisque l’on en profitait l’aprèsmidi et le soir. C’est toujours fondamentalement valable aujourd’hui, même s’il peut être sensé et intéressant de casser cette convention pour des fonctions spécifiques. Quand la fonction de chacune des pièces de séjour individuelles n’est pas totalement définie par sa taille, sa disposition ou son installation, il est possible de modifier ultérieurement son attribution. Un autre aspect qui – quand il existe – peut jouer un rôle

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2.5

Maison Kolig sur le lac Ossiacher, Carinthie, 1977; Manfred Kovatsch

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important dans la conception d’une maison individuelle est la vue. La maison à Moledo (voir p. 178 ff.) est un projet qui dépend en premier lieu de la qualité du terrain et de la mise en scène dans la maison, par une grande surface vitrée, de la vue exceptionnelle. Il peut être aussi intéressant d’encadrer la vue volontairement dans une fenêtre et de choisir ainsi de se concentrer sur des vues singulières. Topographie De nombreux maîtres d’ouvrage préfèrent les terrains les plus plats possibles – parce qu’il leur paraît plus simple d’y imaginer une maison. Les terrains en pente sont en revanche considérés comme plus limités dans leur utilisation et techniquement plus difficiles à construire. Ce sont des a priori regrettables si l’on ne veut pas construire une maison de catalogue: les difficultés constructives sont presque toujours faciles à surmonter et relever le défi d’un terrain en pente conduit souvent à des solutions particulièrement intéressantes. Les terrains en pente ne facilitent pas seulement des vues au-dessus des maisons voisines, celles-ci peuvent aussi être exploitées à l’intérieur. Un exemple – même si dans ce cas il n’y a pas de voisins – est la maison de Moledo, au Portugal (voir p. 178 ff.) avec sa vue sur l’océan Atlantique dont on peut profiter de toutes les pièces, côté vallée, par la façade entièrement vitrée. De tels terrains permettent d’obtenir des paysages intérieurs très diversifiés. Un autre avantage des maisons sur terrains en pente, tient aussi au fait qu’elles permettent des accès sur le jardin – et ainsi l’utilisation des espaces libres privés sur le terrain– pas seulement à partir d’un seul étage mais à plusieurs niveaux. Un exemple marquant est celui de la maison à Vienne-Hernals (voir p. 112 ff.) où la maison s’ouvre sur des terrasses de plein pied non seulement au sud, côté vallée, mais aussi au nord, côté montagne, sur deux niveaux sinon totalement indépendants. Une situation en pente peut aussi faciliter la création de deux entrées indépendantes, soit pour un logement de gardien, soit pour un logement individuel (p. ex. pour un enfant adulte) avec des espaces partiellement indépendants. Un redécoupage ultérieur de la maison en plusieurs foyers sera ainsi possible.

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Construction Les caractéristiques du terrain et les intentions formelles à l’intérieur ont des conséquences sur une autre décision importante devant être prise très vite dans le processus de conception: le choix d’un système ou d’un matériau de structure. Il est fondamental de faire la différence entre les constructions massives, en maçonnerie ou en béton armé par exemple et les structures en ossature, bois ou acier, et toutes les variantes qui en découlent. Le bois est le seul matériau structurel courant qui soit autorégénérateur, dont l’exploitation est neutre en émission de CO2 et dont la transformation en matériau constructif nécessite peu d’énergie. De plus, le bois est encore largement disponible dans la plupart des régions d’Europe occidentale. Les matériaux les plus divers dérivés du bois ne sont pas seulement utiles dans les structures mais dans bien d’autres domaines de la construction.13 Un autre avantage du bois, du point de vue écologique, est lié au fait que les éléments peuvent être préfabriqués en atelier, en même temps et parallèlement au gros-∞uvre ce qui permet de réduire nettement

la durée du chantier (voir ill. 2.6). Dans le cas des structures porteuses en bois, on différencie deux principes: la construction d’ossatures et celle de panneaux. Le bois se prête particulièrement bien à des utilisations sous forme d’éléments de construction linéaires (poutres, planches) et en ossature porteuse en poteaux et poutres. La construction en ossature est en Europe occidentale une méthode traditionnelle de traitement du bois comme le montrent les nombreuses maisons en pan de bois des villages ou des villes, presque intactes depuis le Moyen-Âge. Par leur constitution d’éléments linéaires relativement minces les liaisons entre les plans, les coupes et les façades sont minimales dans les structures en ossature. Cela permet des dispositions de pièces assez libres, comme celles de la maison de week-end près de Tokyo le montrent de façon exemplaire (voir p. 92 ff.) tout comme une grande liberté pour la composition de l’enveloppe comme le prouvent, entre autres, la maison à Allensbach (ill. 2.7, 2.8) et la maison double à Munich (voir p. 152 ff.). Il faut par contre souligner que les constructions en charpenterie traditionnelle demandent une conception exacte de la structure qui sera partiellement visible et une mise en ∞uvre plus longue, comparée à celle des systèmes de panneaux. Dans les systèmes de panneaux, les murs, les planchers et les toits sont préfabriqués, en grands éléments, en atelier avec même, souvent, une finition des surfaces comprenant les fenêtres et des éléments d’installation. Les panneaux arrivent complets sur le chantier où ils n’ont plus qu’à être mis en place et reliés les uns aux autres. Quand la conception et la réalisation des éléments ont été précises, la mise en ∞uvre est généralement rapide et sans problème. Les constructions en panneaux, comme elles sont constituées d’éléments qui se raidissent entre eux, ne disposent pas des mêmes libertés de composition en plan que les constructions à ossature. La maison de jardin à Meckenbeuren et la villa à Toronto (voir p. 78 f.) prouvent malgré tout que la liberté d’organisation reste importante même avec ce système de construction. De nombreuses maisons exemplaires du 20e siècle ont des ossatures d’acier – p. ex. la maison-atelier de Charles et Ray Eames à Pacific Palisades près de Los Angeles. Aujourd’hui, cette méthode de construction est démodée pour des petites maisons; c’est lié d’une part à l’augmentation du prix de l’acier et d’autre part à la complexité de la conception d’ouvrages en acier. Comme il est compliqué et coûteux de le souder sur le chantier puis de le traiter contre la rouille, l’acier en matériau porteur s’utilise de préférence, pour les maisons individuelles, en ossatures vissées.14 Celles-ci doivent être conçues et réalisées très précisément étant donné le peu de tolérance accordée à la construction métallique et, en plus, elles induisent aussi d’importantes contraintes quant à l’exactitude de la mise en ∞uvre (au droit des fondations p. ex.). Sinon l’ossature métallique a les mêmes avantages que l’ossature bois, surtout en ce qui concerne la liberté de conception des plans et des enveloppes qui ne sont limités, grâce à l’importante capacité porteuse de l’acier, que par peu de poteaux et poutres relativement fins. Les maisons présentées dans ce livre p. 52 ff., 92 ff., 104 ff., 112 ff., 120 ff. sont conçues avec des ossatures porteuses en acier et bois combinées selon différentes méthodes constructives. La construction massive repose sur un principe totalement différent, il est question chez nous principalement de maçonnerie. En général des parois massives, le plus souvent reliées aux angles, reprennent le poids des dalles et des toitures situées au-dessus. Les ouvertures des portes, des fenêtres,

les passages pour la ventilation sont intégrés dans les murs et franchis par des linteaux qui assurent la répartition des charges. En règle générale, les bâtiments en maçonnerie de pierre in-situ nécessitent des durées de chantier assez longues. Ce n’est donc pas un hasard si ces dernières années des modules de maçonnerie plus grands sont apparus sur le marché, ils sont mis en ∞uvre avec des outils mécaniques, à cause de leur poids propre plus important, mais permettent de réduire la durée des chantiers. Les murs en maçonnerie peuvent aussi être largement préfabriqués. Par contre, ce procédé atteint vite les limites liées au poids propre important des éléments de construction. Les maisons en maçonnerie sont construites à partir de parois constructives et définies en conséquence dès le départ, aussi bien par la composition de leurs espaces que dans leur apparence extérieure. Les exemples présentés dans le livre, à Munich, Erfurt et Berlin (voir p. 152 ff., p. 160 ff., p. 172 ff.) montrent clairement que de grandes libertés de composition se cachent encore dans ce type d’ouvrage.15 Le béton est un matériau qui peut être formé librement, grâce à son procédé de fabrication, en trois dimensions. Les structures porteuses en béton sont toujours coulées (soit in-situ, sur le chantier, ou dans une usine de préfabrication) et peuvent – comme les structures en bois – être organisées en ossature ou en structure faite d’éléments plans.16 C’est souvent des formes composites qui sont mises en ∞uvre dans les maisons individuelles, on peut les définir comme des structures spatiales constituées de voiles et d’éléments linéaires. Tout est presque possible avec le béton: de la maison coulée comme un monolithe de Tadao Ando à Osaka (voir p. 128 ff.) en passant par celle de Toyo Ito à Tokyo (voir p. 134 ff.) conçue constructivement comme un château de cartes, jusqu’aux façades perforées de la maison près de Lugano (voir p. 140 ff.) qui auraient pu être construites, dans une forme analogue, en maçonnerie. Grâce à la mise en ∞uvre d’éléments préfabriqués, on peut non seulement réduire la durée de chantier mais travailler plus facilement des surfaces de béton de qualité, mieux contrôlables dans leur exécution en atelier. Dans ce cas, il faut absolument prévoir dès les esquisses le calepinage et l’expression des joints, précisions nécessaires pour la conception et la réalisation d’éléments préfabriqués; on voit cela par exemple dans la maison près de New York (voir p. 72 ff.). En revanche, des modifications ultérieures seront très compliquées dans tous les ouvrages en béton. À la différence du Japon, il reste pratiquement toujours impossible en Europe occidentale – malgré de nouvelles tentatives de l’industrie du béton, particulièrement en Suisse – de réaliser des maisons avec les murs extérieurs monolithiques en béton armé répondant au réglementations en vigueur de l’isolation thermique. Les murs en béton extérieurs doivent en conséquence être recouverts d’une couche d’isolant, elle-même recouverte d’un habillage résistant aux intempéries (enduit, panneaux de façade, tuiles entre autres). Pour pouvoir utiliser le mur porteur comme une masse thermique constructive, conservant le chaud ou le froid, l’épaisseur isolante doit être hors de l’épaisseur porteuse. Ce type de composition multicouche doit être mis au point parfaitement pour éviter les désordres. Pour réaliser une enveloppe de bâtiment extérieure en béton apparent, la seule

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Construction de logement modulaire, montage en atelier, livraison et mise en ∞uvre des cellules d’habitation sur le chantier

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solution consiste à mettre en œuvre un dispositif exceptionnel et compliqué avec un noyau isolant et le moins possible de ponts thermiques. Les murs monolithiques en béton léger sont une exception, qu’il est cependant toujours rare de rencontrer.17

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Technique domestique Minimiser les pertes de chaleur via l’enveloppe du bâtiment et grâce à un isolant efficace est aujourd’hui fortement recommandé, pas seulement pour respecter les réglementations en vigueur, mais aussi à cause de l’épuisement programmé des ressources fossiles, qui s’exprime dans leurs prix en augmentation continue. Les pertes de chaleur ont des conséquences sur le dimensionnement de l’installation de chauffage et sur la répartition de chaleur dans la maison. Dans les maisons équipées de chauffage conventionnel la chaleur est transmise, la plupart du temps, dans les espaces par des radiateurs ou des convecteurs. Le chauffage au sol peut participer au confort d’une pièce mais réagit de manière molle, c’est-à-dire temporairement décalée par rapport à la commande et est plus coûteux dans sa mise en ∞uvre. Avec une baisse des besoins de chaleur les systèmes de chauffage à air chaud redeviennent intéressants, ils nécessitent par contre un réseau de gaines complexe pour répartir l’air, dont l’entretien est problématique pour être maintenu sain. Tous les éléments de chauffage cités, mais surtout les radiateurs conventionnels, doivent être prévus assez tôt dans le projet pour que leur disposition ne gène pas l’utilisation future et l’ameublement des pièces. C’est aussi valable pour les équipements en câble autant pour l’électricité que pour les médias (télécommunication, radio, télévision etc.). La densité et la qualité des installations électriques et médias n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Cela a des conséquences pour le rendement des installations et pour le nombre et la disposition des prises électriques ou des branchements divers. Là aussi, il est souhaitable d’envisager des variations dans les fonctions et les aménagements des pièces dès les premières esquisses et de concevoir les installations permettant une distribution judicieuse du courant et des médias. Les médias de communication jouent un rôle toujours plus important. Une prise téléphonique, donnant aussi accès à Internet, fait partie aujourd’hui de l’équipement de base des cuisines et chambres d’enfant. Par contre, il est possible que les besoins en installations pour les médias diminuent à nouveau grâce au développement de réseaux sans fil. Il est aujourd’hui très difficile de prévoir précisément ces évolutions tout comme les effets annoncés depuis longtemps du regroupement du téléphone, de la télévision et d’Internet en un médium centralisé. Il est donc nécessaire pendant le projet de consulter régulièrement des spécialistes de ces questions. Alors que les câbles pour l’électricité et les médias ont des sections réduites dans les petits bâtiments d’habitation, on sous-estime souvent la place prise par les installations de chauffage, ventilation et surtout par celle de la distribution d’eau. Même si les tuyauteries d’arrivée d’eau sont assez fines, une évacuation de WC fait en revanche 10 cm de diamètre et doit être posée en pente et non à l’horizontale. C’est ainsi que les installations de tuyaux seront plus efficaces avec le moins de gaines possible, pas trop éloignées pour parcourir le moins de distances à l’horizontale. Les pièces humides doivent donc être regroupées et, dans les maisons à plusieurs étages, si possible superposées. Dans les salles de

bains, les appareils sanitaires doivent être rassemblés sur un ou, au plus, deux murs. Il s’avère finalement souhaitable de ne pas trop économiser sur la taille des salles de bains: vu l’augmentation de la valorisation des soins corporels et du «wellness» au quotidien, il est possible que des fonctions supplémentaires s’y développent encore. Il n’y a pas d’autre pièce dans la maison qui dépende autant, dans son utilisation, de préférences personnelles que la cuisine. C’est pour cela qu’il est difficile de formuler des conseils génériques pour sa conception. À part quelques contraintes fondamentales comme, là aussi, le regroupement intelligent des installations sanitaires et la disposition des plans de travail en quantité suffisante (en gros: 1,2–1,5 mètre linéaire par membre du foyer), l’organisation et les aspects formels de la cuisine devraient être conçus individuellement, à l’issu d’un dialogue entre l’architecte et le maître d’ouvrage. Un complément fonctionnel très utile est constitué d’une part par un cellier distinct et d’autre part par une pièce polyvalente-buanderie souvent située dans la cave. Une pièce particulière s’est développée à partir de là, en Amérique du Nord: la dite «mud room», combinant buanderie, dressing room, entrée informelle et salle de jeux pour les enfants.

2.8

Protection acoustique et solaire La protection contre les nuisances sonores de la circulation peut être assurée en grande partie dans la conception des plans avec, par exemple, l’orientation des pièces de séjour à l’écart des rues et des constructions voisines. Si cela n’est pas suffisant, il faudra éventuellement avoir recours à des moyens constructifs, comme les fenêtres isolantes associées à ventilations à entrées et sorties d’air mécanisées. Le thème de la protection visuelle et solaire est compliqué: il faut ici soupeser les aspects de la lumière du soleil bienvenus en hiver et les inconvénients non voulus, les surchauffes en été ou les regards des voisins, qui peuvent être contrôlés par des protections réglables (ill. 2.7). Alors qu’il est possible de faire écran aux vues et à l’éblouissement du soleil horizontal d’hiver à l’aide de rideaux intérieurs, la protection contre les surchauffes estivales nécessite des éléments constructifs en dehors de la fenêtre. On trouve dans ce livre des exemples de tous les systèmes possibles, des volets roulants aux volets coulissants et aux marquises en textile, en passant par les stores à lamelles (voir p. 78 ff., 112 ff., 120 ff., 160 ff.). Le choix entre ces différents systèmes dépend fortement de l’attention accordée au confort d’utilisation (contrôle par l’intérieur ou par l’extérieur, fonctionnement manuel ou motorisé etc.) et a une influence décisive sur le caractère de la maison tout au long de la journée et des saisons. Même si les réglementations juridiques en matière de protection acoustique dans les logements sont peu exigeantes, il ne faut pas sous-estimer ce sujet. Il s’avère judicieux de concevoir aussi efficacement que possible la dissociation phonique des espaces de séjour communs et des espaces individuels, pour limiter les risques de gênes acoustiques mutuels. Cela n’améliore pas seulement la qualité de vie de chacun mais allège aussi une redivision éventuelle ultérieure du logement en plusieurs appartements. On obtient l’isolation acoustique dans la construction massive grâce à des éléments constructifs lourds avec une masse assurant une pro2.7 2.8

Protection solaire réglable, maison à Allensbach, 1998; Schaudt Architectes Plans, maison à Allensbach, 1998; Schaudt Architectes

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tection phonique efficace. À partir de là, il existe aussi pour les systèmes de cloisons sèches, les structures en bois ou en métal des dispositifs multicouches qui permettent d’atteindre des taux d’isolation acoustique satisfaisants. Il n’est pas souhaitable, dans l’éventualité de la revente, de faire des économies sur l’isolation phonique.

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Flexibilité Statistiquement, les maisons individuelles ont une durée de vie de plusieurs générations – il est donc évident qu’il n’est pas suffisant qu’elles répondent uniquement aux besoins des premiers habitants quand ils emménagent. Même au cours d’un seul cycle fonctionnel les conditions changent au gré des changements dans la famille: départ des enfants, arrivée de grands-parents ou notre propre vieillissement. À partir de là, la durabilité d’un parti est liée et dépend de l’adaptabilité de la structure aux besoins des utilisateurs à venir, dont l’identité et le type de foyer ne sont pas encore connus. Il faudrait pouvoir, à partir de là, accepter les conséquences du fait que ce sont les typologies les plus fonctionnelles, les plus flexibles ou variables possibles, mais aussi neutres et pas trop personnalisées qui sont plus nécessaires que jamais.18 Ce dernier aspect est contradictoire avec la volonté de nombreux maîtres d’ouvrage de définir le plus exactement possible leur maison en fonction de leurs propres besoins. Les ambitions techniques et formelles augmentent, quand on veut obtenir de la flexibilité grâce à des éléments mobiles et selon des rythmes courts, au sein d’un logement aux dimensions prédéfinies. Un exemple particulièrement signifiant de l’histoire de l’architecture est la maison Schröder à Utrecht de Gerrit Rietveld dont l’étage peut se transformer en un tour de main, grâce à des parois coulissantes, d’une seule grande pièce de séjour en quatre chambres individuelles (cf. plans p. 33). Depuis quelques années, la thématique des pièces transformables est à nouveau abordée par les architectes, dans des débats, des projets, des articles et même dans quelques réalisations. Le japonais Shigeru Ban fait la démonstration dans sa maison près de Tokyo (voir ill. 2.9), en utilisant des meubles hauts sur roulements constituant les éléments mobiles d’un espace au demeurant plutôt neutre, que des pièces modulables peuvent avoir de grandes qualités esthétiques et fonctionnelles. Tous les partis de mobilité éphémère ont cependant en commun un problème récurrent: le confort acoustique intérieur. Les meubles comme séparateurs d’espace et les cloisons amovibles nécessitent de l’espace en haut et en bas pour leurs mouvements et peuvent donc difficilement protéger mieux des bruits qu’un rideau. Même les murs mobiles, se déplaçant sur des rails fixes, présentent des capacités d’isolement phonique nettement inférieures à celles des murs conventionnels. Toute personne ayant déjà demandé à un adolescent de baisser le niveau de sa musique peut comprendre les conséquences que cela peut avoir pour la paix familiale. Les maisons construites à l’économie et libres dans leurs aménagements intérieurs, pour répondre aux besoins et aux souhaits des utilisateurs, constituent une seconde possibilité. Les bâtiments qui s’y prêtent particulièrement bien sont ceux qui disposent d’une ossature porteuse n’apparaîssant à l’intérieur que sous forme de poteaux. Entre ces poteaux, il est possible de réaliser, avec des meubles ou des cloisons légères, des logements répartis librement avec des plans au choix, du loft entièrement ouvert, jusqu’à l’appartement conventionnel avec ses pièces individuelles.

Les pièces au fonctionnement neutre ne répondent pas à la flexibilité au sens strict du terme, mais offrent un cadre intéressant pour les évolutions de la communauté domestique. Une raison importante de l’attrait durable des appartements bourgeois cossus du début du 20e siècle vient de la qualité de leur pièces individuelles, lesquelles ne sont jamais prédestinées à telle ou telle fonction, ni dans leur organisation ni dans leur taille ou leurs installations. Elles constituent pour les membres d’une famille, en tant que pièces individuelles, des logements dans le logement et permettent, en plus de dormir, d’avoir assez de place pour travailler, pour se détendre et pour bouger. Dans l’usage, ces qualités nécessitent des pièces d’au moins 14 m2, un plan assez proche du carré, un bon éclairage naturel et des installations techniques bien pensées. Il est possible, sur une telle surface, de mettre en place aussi bien une chambre de parents classique avec un grand lit et des placards qu’une chambre d’enfant meublée en conséquence ou équipée d’un espace de travail moderne. Ce parti est, depuis quelques temps, à nouveau actuel dans les maisons individuelles comme le montre par exemple la maison à Allensbach de Schaudt Architectes.

au droit des passages entre intérieur et extérieur, aux portes d’entrées, de terrasses etc. inévitablement à une augmentation de la complexité technique liée aux étanchéités. Les premières et dernières marches d’escalier ainsi que les nez de chaque marche doivent être clairement visibles pour les malvoyants, aussi bien à la descente qu’en montée. C’est réalisable, par exemple, avec des contrastes de matériaux et il est même possible, si ce n’est pas compatible avec le parti formel, de compléter le dispositif plus tard, en cas de besoin. Il est important de veiller dès la conception à la sécurité des mains-courantes; un escalier utilisé fréquemment doit présenter au moins sur un côté une lisse ou permettre d’en être équipé ultérieurement. Une personne qui veut être certaine que la maison reste utilisable dans le cas d’une diminution des mouvements due à la vieillesse, à la maladie ou à un accident conçoit l’installation éventuelle d’un monte-escalier ou d’un ascenseur. Nécessitant dans le dernier cas de prévoir dans le plan une trémie suffisante pour permettre de desservir tous les niveaux de la maison. Cette gaine peut être utilisée, jusqu’à l’installation de l’ascenseur, en surface de rangement.

Accessibilité (aux personnes handicapées) L’accessibilité des logements est un aspect important pour en assurer le fonctionnement et la valeur à long terme. Au vu de la crise économique en Allemagne et de l’évolution démographique évoquée plus haut, avec les personnes âgées en constante augmentation, nous n’allons pas seulement vouloir rester dans notre logement privé jusqu’à un âge avancé mais nous allons aussi le devoir. Il est donc décisif que les logements puissent être pleinement utilisables pour les personnes âgées, malades ou handicapées. Cela induit, particulièrement pour les maisons sur plusieurs niveaux, une condition particulière et conduit aussi bien dans les installations techniques que dans les pièces fonctionnelles comme les salles de bains et les cuisines à des contraintes supplémentaires et donc à des surcoûts non négligeables. Il existe en Allemagne deux normes incontournables pour l’accessibilité des ouvrages (DIN 18024 pour les bâtiments publics, DIN 18025 pour le logement) qui n’en feront bientôt qu’une (DIN 18030). La Norme 18025, toujours valable, fixe dans sa première partie les dispositions pour l’accessibilité des logements aux fauteuils roulants, la deuxième partie est consacrée au logement sans obstacle dans sa globalité. Les documents concernant le respect de cette norme, d’un point de vue juridique, sont disponibles auprès des ordres des architectes et des ministères fédéraux compétents sous forme de brochures19 dans lesquelles sont aussi répertoriées les réglementations exactes concernant l’accessibilité aux fauteuils roulants dans les salles de bains et cuisines. Les architectes sont compétents dans ces domaines et doivent conseiller leurs maîtres d’ouvrage. Par contre, on ne pourra – particulièrement dans le cas des maisons individuelles à plusieurs niveaux – que rarement appliquer les normes dans tous leurs aspects individuels, pour des raisons de place ou de coût. Quoiqu’il en soit, certains aspects de la construction sans obstacle doivent pouvoir être respectés aussi dans les projets de maisons individuelles «normales». C’est ainsi qu’éviter les seuils ou les petites marches n’est pas seulement indispensable pour les fauteuils roulants ou autres appareils d’aide, mais aussi pour éviter les dangers de trébuchement. C’est en général facile à réaliser, dans la conception des plans, dans la maison, mais cela conduit par contre,

Économie Concevoir et construire des ouvrages économiques et durables a toujours été et est important. Aujourd’hui, à une époque où nous vivons la fin des ressources naturelles mais aussi les limites de nos propres budgets, c’est de plus en plus une nécessité. Quand on prend au sérieux les coûts d’une construction économe, il ne faut pas seulement prendre en compte les coûts de production, il faut aussi intégrer dans la facture globale les coûts des cycles de fonctionnement. Les premières positions de faiblesse dans l’économie d’une maison apparaissent très vite, au début de la conception, lors de l’implantation du volume et de la conception des plans. Ce qui est sensé s’avère la plupart du temps économique – à partir de là, certains aspects déjà abordés réapparaissent ici. L’enveloppe du bâtiment constitue par ses besoins en densité, isolation thermique, protection solaire etc. un élément particulièrement onéreux du budget de la maison. C’est la raison pour laquelle les volumes simples dans une géométrie claire sont presque toujours moins chers en mise en ∞uvre et en entretien que les volumes complexes et morcelés avec des avancées et des retraits, des rajouts en toitures ou des entailles. À l’intérieur, les plans aux géométries claires avec des limites spatiales linéaires sont plus économiques. Des murs porteurs superposés aux étages, des dalles portant dans les mêmes directions avec des portées raisonnables, qui soient aussi indépendantes des matériaux choisis, constituent les conditions d’une structure économique. La répartition des sanitaires devrait aussi se faire en fonction du meilleur rendement des implantations des canalisations (voir p. 21, ill. 2.8.). À partir de là, la durabilité d’un projet est aussi liée au fait que la maison puisse être utilisée de différentes façons et s’adapter à des conditions changeantes. Au plus tard au moment de la vente, ce ne sont plus les souhaits du maître d’ouvrage qui sont au premier plan, mais leur valorisation aux yeux d’acheteurs potentiels. Et comme avoir sa propre maison 2.9

Des meubles mobiles définissent les zones de la pièce principale et servent en même temps d’espaces pour se retirer, maison près de Tokyo, 2000; Shigeru Ban Architects

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constitue pour la plupart des familles le plus grand investissement, il ne faut pas sous-estimer cet aspect dans la conception. Un aspect important, dans ce contexte, est constitué par les pièces sans fonction définie, évoquées plus haut, qui offrent des possibilités diverses à d’autres constellations familiales pour habiter une maison. La même chose est valable pour les choix des matériaux: ce n’est pas pour rien qu’il existe des surfaces neutres standards, comme les carrelages blancs classiques. L’intégration de tels standards constructifs, même sous nos latitudes, constitue une façon utile de se préparer aux changements de logement plus fréquents dans une société toujours plus mobile. La situation de l’entrée et les circulations intérieures sont particulièrement importantes, ces deux aspects pouvant permettre à une maison d’être habitée par différentes personnes sans liens familiaux ou au besoin de diviser la maison en plusieurs appartements. Comme on l’a déjà mentionné, le choix de la structure porteuse a une influence directe sur la flexibilité du plan et donc sur ses possibilités d’adaptation à long terme. De la même façon, le choix des matériaux intérieurs, mais surtout de l’enveloppe a déjà une influence à court et moyen terme sur la valeur d’un bâtiment. C’est pour cela que chaque matériau choisi ne doit pas l’être seulement en fonction des coûts directs mais prendre en compte la durabilité – dans le sens d’une esthétique du durable.20 Il est en effet possible d’économiser à long terme des frais importants grâce à un investissement de départ plus important. Il ne s’agit pas dans ce cas uniquement de la durabilité absolue d’un matériau mais aussi de ses propres caractéristiques de vieillissement. Alors qu’une façade en bois peint, comme celle de la maison de Toronto (voir p.78 ff.) doit être régulièrement repeinte, un habillage en bois laissé naturel, avec une essence s’y prêtant, changera de couleur dans le temps sans s’abîmer, après les premières intempéries, mais en se patinant noblement. C’est ce qui a dû se produire dans les cas des maisons de Henning Larsen et Mackay-Lyons (voir p. 60 ff. et p. 66 ff.). Écologie A l’heure du rationnement des matières premières et de l’augmentation des coûts, il est clair que l’écologie constitue un aspect de plus en plus important dans l’économie du projet architectural.21 C’est lié d’une part au fait que de nombreuses mesures évoquées, pour concevoir économiquement, sont aussi pertinentes du point de vue écologique – il suffit de penser aux volumes simples dont les surfaces comparées à celles de volumes complexes sont réduites et ne se contentent pas de maintenir bas les coûts de mise en ∞uvre mais aussi les pertes de chaleur. Une construction économique doit aussi prendre en compte les coûts d’exploitation au sein desquels les coûts de fonctionnement, c’est-à-dire d’énergie et d’entretien, jouent un rôle décisif. Entre-temps, on maîtrise de nombreux principes fondamentaux de la construction écologique: chaque matériau a son propre bilan écologique qui découle, entre autres, de la consommation d’énergie nécessaire pour sa production à partir de la matière première, de sa transformation et de son transport.22 Les matériaux renouvelables sont préférables – à condition qu’ils soient acquis puis transformés de façon intelligente, sans parcourir de distances trop grandes. Des nombreux résultats d’études effectuées par la recherche sur les matériaux de construction ont montré, au cours des décennies passées, que certains matériaux ou leurs déchets pouvaient causer des troubles de santé. Cela a eu et a des 24

conséquences importantes sur la construction: les matériaux qui ne trouvaient autrefois un emploi que dans le domaine marginal des «maisons écolos» sont désormais génériques. De nombreuses publications à ce sujet permettent de comparer, pour parvenir à faire de bons choix.23 Il faut prendre, dès les premisses du projet, des décisions qui influencent la consommation en énergie future d’un ouvrage. À côté des volumes de bâtiment déjà évoqués, il s’agit surtout de leur implantation au soleil, de la conception de l’enveloppe, de son isolation, des rapports entre éléments ouverts et fermés et de la capacité du bâti à pouvoir stocker la chaleur pour la redistribuer de façon contrôlée. On considère en général que les façades orientées à l’ouest et à l’est, mais aussi tout particulièrement au sud, doivent avoir un taux plus important d’éléments transparents ou translucides pour exploiter l’énergie solaire qui rayonne aussi en hiver que les façades nord, pour lesquelles la capacité isolante des matériaux est au premier plan. En même temps, il est indispensable de prévoir des protections solaires extérieures des surfaces vitrées, pour éviter les surchauffes l’été. Les serres en simple vitrage, qui font souvent un tampon thermique devant les pièces de séjour sont désormais largement dépassées par l’évolution des technologies verrières et de façade. Par contre, ce qui reste important pour l’utilisation de l’énergie du soleil sont les masses d’inertie thermique dans le bâtiment qui permettent d’absorber la chaleur du soleil pour la redistribuer plus tard, quand elle est nécessaire. C’est un argument important au profit de la construction massive en maçonnerie et béton, mais cela peut aussi être obtenu, grâce à des mesures spécifiques constructives, dans les ouvrages en bois ou acier. Les possibilités de mise en ∞uvre de composants architecturaux techniques d’exploitation active d’énergies régénératrices pourraient donner lieu à un article, voire même un livre – et pas seulement parce que les instruments et les installations connaissent des développements technologiques très rapides. C’est pour cette raison que nous nous contenterons d’exposer ici quelques mesures fondamentales et de renvoyer à la littérature spécialisée compétente.24 Toutes les sortes de collecteurs (collecteurs d’eau chaude, éléments photovoltaïques de production de courant) doivent être orientées de préférence au sud, c’est là qu’ils peuvent atteindre leurs meilleurs taux de rendement. Grâce au rendement en perpétuelle augmentation des collecteurs, une orientation sudouest, voire même ouest, reste intéressante si celle-ci est plus appropriée à la parcelle ou au projet. Au vu des importantes contraintes imposées par la réglementation thermique, qui ne peuvent être respectées que par des épaisseurs d’enveloppe très importantes, la construction d’une ventilation mécanique à arrivée et sortie d’air s’avère souhaitable aussi dans les maisons individuelles et pas seulement pour la physique de la construction ou l’écologie, mais aussi du point de vue économique. Une installation avec entrée et sortie d’air centralisées favorise une planification intelligente de la ventilation et des circuits de ventilation mais peut aussi, grâce au préchauffement ou au refroidissement des apports d’air, dans un échangeur thermique central, améliorer le climat des pièces et minimiser les pertes de chaleur dues à la ventilation. Une telle installation aura un plein rendement, surtout en hiver et n’est pas contradictoire avec la ventilation par les fenêtres, hors période de chauffage. Il est absolument nécessaire de se faire conseiller par des architectes ainsi que par des ingénieurs chauffagistes climati-

ciens ou par des conseillers en énergie pour élaborer un parti architectural écologique. Par contre, chaque maître d’ouvrage devrait être conscient que même une maison à consommation très basse, voire nulle, n’est pas forcément un modèle écologique quand elle force ses habitants à effectuer d’importants trajets en voiture pour se rendre au travail ou conduire les enfants à l’école. Et dans ce domaine il est essentiel, lors de la décision pour un lieu et une forme de vie de garder en vue un bilan complet intégrant ressources et énergies. Typologie Il y a différentes manières d’organiser et répartir les espaces et les fonctions dans une maison individuelle. Pour en donner un aperçu, ce livre présente différents types de plans, leurs zones fonctionnelles, leurs avantages et leurs inconvénients décrits, puis illustrés par des réalisations. Les plans monoorientés sont aussi décrits comme «maison chemin de fer», leur pièces étant les unes à la suite des autres, comme les wagons d’un train. Ce type se prête à des maisons relativement petites, au programme simple, utilisées par peu de personnes ou seulement temporairement. Les exemples de plan monoorientés présentés dans ce livre ne sont pas ceux de maisons individuelles mais plutôt d’extensions de maisons existantes – comme dans le cas de la maison d’été à Vejby (voir p. 60 f). On a à faire à un plan semi-monoorienté quand toutes les pièces de séjour d’une maison sont orientées dans la même direction, sur un dit «côté séjour». Normalement, ce sont seulement les couloirs, et les pièces secondaires, salles de bains et cuisines, qui s’ouvrent sur l’autre côté des plans semimono orientés. Ils se prêtent particulièrement bien à des terrains qui présentent soit des qualités exceptionnelles sur un côté – une belle vue p. ex. – ou qui ont un côté particulièrement désavantageux, à cause de nuisances de la circulation. La disposition des pièces sur un seul côté permet d’exploiter de façon optimale des qualités et de se protéger de l’autre côté des aspects négatifs d’un terrain. Par contre, l’ensoleillement direct des surfaces habitables est limité en conséquence à certaines heures du jour. De plus, le type de plan semi-monoorienté ne se prête qu’à des profondeurs de maisons assez réduites et induit des bâtiments en longueur qui se prêtent d’un côté particulièrement bien à des terrains eux aussi en longueur mais pour lesquels, par contre, le rapport de l’enveloppe, relativement importante, à la surface utile revient assez cher. Comme pour ce livre aucune maison construite sur un terrain bruyant n’a été choisie, les particularités d’une maison avec un plan orienté d’un seul côté seront décrites à partir d’un projet qui exploite de façon optimale une seule face d’habitation: dans sa maison à Moledo (voir p. 178 ff.), Eduardo Souto de Moura a organisé la zone de séjour et toutes les chambres sur un terrain en pente orienté à l’ouest et tourné vers une vue remarquable sur la mer. Seul un long couloir s’étire du côté est et donne sur la pente rocheuse du terrain, par de grandes baies vitrées. La typologie du plan à double orientation avec un couloir central desservant les pièces, orientées dans deux directions opposées, est souvent reprise dans le logement. Elle se

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2.10 Schémas de plans multidirectionnels (monoorienté et semi-monoorienté, bisorienté et triorienté) 2.11 Maison à Ratisbonne, 1979; Thomas Herzog

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prête parfaitement à des ouvrages orientés est-ouest et est utilisée pour des volumes relativement profonds, le soleil bas du matin et du soir entrant facilement et profondément dans les pièces. Un désavantage de cette typologie est dû au fait que les couloirs centraux ne sont généralement pas éclairés naturellement et donc moins attractifs. Cela peut s’améliorer avec un bon traitement du plan ou être entièrement évité, comme dans la maison jumelle à Munich de Werner Bäuerle (voir p. 52 ff.). Un cas particulier, rarement réalisé, est le dit plan triorienté. Il est question d’une troisième zone de séjour entre les pièces d’habitation situées des deux côtés longs de la maison. Cette zone intermédiaire est desservie normalement des deux côtés par un couloir, éclairée et ensoleillée sur le petit côté de la maison. Les plans triorientés se prêtent à de grandes maisons de profondeurs inhabituelles. Le seul exemple de ce type rare, présenté ici, est la maison en longueur, à Munster, de Gabriele Andreae et Ulrich Kötter (voir p. 104 ff.), sur sa parcelle généreuse, dans un très grand parc. Enfin, il y a tous les plans omnidirectionnels orientés soit dans toutes les directions, sur un terrain vierge, ou retournés sur eux-mêmes et introvertis. L’architecte japonais Ryue Nishizawa a choisi cette solution pour sa maison de week-end près de Tokyo (voir p. 92 ff.). La surface habitable enveloppe différentes cours intérieures intégrées dans le volume quadratique du bâtiment en orientant la maison sur elle-même. C’est aussi une manière de faire disparaître un environnement inintéressant. De telles maisons à cour ou en L peuvent être facilement regroupées pour obtenir des densités importantes. Dans ce cas, elles ne doivent pas dépasser deux niveaux, sinon l’ensoleillement des cours n’est plus assuré. En plus du jardin individuel, c’est aussi souvent le nombre d’étages qui différencie la maison des autres formes de logement. C’est ce qui se dessine dans l’analyse tridimensionnelle des qualités spécifiques aux maisons. C’est lié d’une part au traitement formel des éléments de distribution et d’autre part aux liens verticaux établis entre les différentes zones de séjour, par des vides, des galeries, des courettes ou des demi-niveaux, entre autres éléments de composition. Conclusion Les particularités de chaque projet sont naturellement aussi diverses que les différentes données du terrain, du programme et du budget; que les nombreuses personnes qui participent aux projets, avec leurs besoins et leurs préférences, et dépendent aussi d’une bonne part de chance. C’est bien ainsi – finalement sa propre maison individuelle donne au maître d’ouvrage l’opportunité de réaliser son rêve en matière de logement. Ce processus demande engagement et compétence et du temps. Il ne faudrait, autant que possible, jamais se laisser mettre sous la pression du temps, ni pour le choix des différents intervenants, ni pour la mise au point en profondeur du programme ou sa mise en ∞uvre. Les partenaires compétents de ce processus sont l’architecte et les concepteurs spécialisés, ils doivent tous être choisis avec soin. Une bonne équipe de projet trouvera aussi l’équilibre juste entre l’individualité mentionnée plus haut et une qualité universelle tout aussi nécessaire qui doit assurer le fonctionnement et donc la valeur à long terme de la maison. En effet, votre future maison doit absolument avoir ces deux qualités. Elle doit être individuelle et durable.

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Notes 1 Andritzky, Michael: «Balance zwischen Heim und Welt – Wohnweisen und Lebensstile von 1945 bis heute». In: Flagge, Ingeborg (dir.): Geschichte des Wohnens, tome 5. Stuttgart 1999 2 Kähler, Gert: «Petite maison avec jardin». Dans ce livre, voir p. 28 ff. 3 L’article 13 de la Constitution allemande assure la protection de la souveraineté de l’habitation privée. 4 La notion de biographie de l’habité et quelques exemples sur ce thème sont à trouver dans l’article de Margret Tränkle: «Neue Wohnhorizonte – Wohnalltag und Haushalt seit 1945 in der Bundesrepublik». In: Flagge, Ingeborg (dir.): Geschichte des Wohnens, tome 5. Stuttgart 1999 5 Pour plus d’information sur ce thème voir: Häussermann, Hartmut: «Neue Haushalte – Wohnformen zwischen Individualisierung und Vergemeinschaftung – Neue Lebensstile – Neue Haushaltstypen». In: Neue Wohnformen. Stuttgart / Berlin; Cologne 1999; et Katrin Zapf: «Haushaltsstrukturen und Wohnverhältnisse». In: Flagge, Ingeborg (dir.): Geschichte des Wohnens, tome 5. Stuttgart 1999; ainsi que le site Web de l’Institut fédéral de statistique (www.destatis.de) 6 Pour compléter on trouve un historique très complet de l’évolution de la maison individuelle et des idées qui la sous-tendent dans le livre de Witold Rybczynski: Home – A short history of an idea. New York 1986 (édition allemande: Wohnen. Munich 1987) 7 L’article de Martin Warnkes «Zur Situation der Couchecke» est un résumé aussi parlant qu’amusant sur l’évolution de la pièce de séjour. In: Habermas, Jürgen (dir.): Stichworte zur geistigen Situation der Zeit, tome 2. Francfort-sur-le-Main 1979 8 Le designer Otl Aicher a rassemblé un petit historique sur la culture de la cuisine et des repas et de nombreuses indications très utiles pour la conception des cuisines dans: Die Küche zum Kochen – Das Ende einer Architekturdoktrin. Munich 1982 9 À propos de la naissance de la sphère privée dans le logement et de ses différentes nuances voir: Häussermann, Hartmut: «Für sich sein». In: Schneider, Romana; Nerdinger, Winfried; Wang, Wilfried (dir.): Architektur im 20. Jahrhundert – Deutschland. Munich; Francfort-sur-leMain 2000 10 Terence Riley propose une explication détaillée de cette évolution et quelques thèses provocatrices pour son extrapolation dans son catalogue d’exposition The Un-Private House. New York 1999 11 Des informations plus précises sur ce débat sont à trouver dans le chapitre «Wohngrundriss und Orientierung» de l’ouvrage de référence de Faller, Peter: Der Wohngrundriss. Ludwigsburg/Stuttgart 2002 12 Pours les diagrammes d’ensoleillement voir: Neufert, Ernst: Bauentwurfslehre. Braunschweig; Wiesbaden 2005. Geraldine Notthoff propose un compte rendu très clair du thème ensoleillement et énergie: Sonne /Energiegehalt und Strahlung auf die Erde. voir: www.architektur.tu-darmstadt.de 13 Natterer, Winter, Herzog, Schweitzer, Volz: Holzbauatlas. Munich 2003 Hugues, Steiger, Weber: DETAIL Praxis – Holzbau. Munich 2004 Informations complémentaires: Service d’informations bois (www.informationsdienst-holz.de) 14 Schulitz, Sobek, Habermann: Stahlbau Atlas. Cologne 1999 Informations complémentaires: Syndicat de la construction en acier (www.stahlbau-verband.de) 15 Belz, Gösele, Jenisch, Pohl, Reichert: Mauerwerk Atlas. Munich 1991 Informations complémentaires: Deutsche Gesellschaft für Mauerwerksbau e.V. (www.dgfm.de) 16 Kind-Barkauskas, Kaushen, Polónyi, Brandt: Beton Atlas. Munich 2001 Informations complémentaires: Bundesverband der Deutschen Zementindustrie (www.bdzement.de) 17 Voir maison à Chur de Patrick Gartmann. In: Schittich, Christian (dir.): Im Detail – Einfach Bauen. Munich/ Bâle 2005 18 Un débat très riche sur cette thématique, au sujet de la construction du logement en général, est proposé par l’article suivant de l’auteur: Krisch, Rüdiger: «flexibel - variabel - disponibel». In: Der Architekt – Zeitschrift des Bundes Deutscher Architekten BDA, numéro 10/2002 19 p. ex. Barrierefreies Bauen 1: Barrierefreie Wohnungen – Leitfaden für Architekten, Fachingenieure und Bauherren zur DIN 18025, Teil 1 und 2, Vergleichende Betrachtungen und Erläuterungen. Publié par la Direction supérieure de la construction au sein du Ministère de l’intérieur de Bavière, par le Ministère bavarois du travail et de l’ordre social, de la famille, de la femme et de la santé et la Chambre des architectes bavarois. Munich 1992. Cette brochure est aussi à télécharger sur Internet au format pdf: www.byak-barrierefrei.de

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Pour une théorie approfondissant cette thématique voir: Lampugnani, Vittorio Magnago: Die Modernität des Dauerhaften – Essays zu Stadt, Architektur und Design. Berlin 1995 Detlef Glücklich a publié un compte rendu actuel sur le thème: Ökologisches Bauen. Munich 2005 L’Institut-Wuppertal a forgé pour cela la notion de «sac-à-dos écologique» et formulé ses critères d’un point de vue scientifique, voir: www.wupperinst.org; et in: Von Weizsäcker, Ernst Ulrich; Hunter, Amory B.; Lovins, L. Hunter: Faktor Vier – Doppelter Wohlstand – halbierter Naturverbrauch. Munich 1995 Tout spécialement en ce qui concerne l’écologie des matériaux de construction voir: Häfele, Gottfried; Oed, Wolfgang; Sambeth, Burkhard (dir.): Baustoffe und Ökologie – Bewertungskriterien für Architekten. Tubingen/Berlin 1996 Schittich, Christian (dir.): En Detail – Architecture solaire. Munich / Bâle 2003

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2.12 Maisons à atrium,1931; Ludwig Mies van der Rohe 2.13 Maison à Munich, 2002; Christof Wallner

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Petite maison avec jardin Gert Kähler

«Ce que j’aimerais le plus serait de voir chaque ouvrier dans sa propre petite maison, avec un joli jardin, avoir, après le travail, aussi un peu de plaisir à la vie.» Paul von Hindenburg «Quelles promesses ne lui a-t-on pas faites (au petit homme modeste): le pays d’Utopia, l’État communiste pour le futur, la nouvelle Jérusalem, et même les lointaines planètes. Mais lui, il n’a toujours voulu qu’une seule chose: une maison avec jardin.» Gilbert Keith Chesterton

Du plutôt conservateur Paul von Hindenburg, qui la veut pour ses anciens employés, ses anciens soldats, jusqu’aux moins sérieux Gilbert Keith Chesterton, créateur de «Pater Brown», ou Wolfgang Müller et Wolfgang Neuß, qui chantent, déguisés en méchants brigands, les joies de la vie bourgeoise dans le restaurant «im Spessart» («Ah, ça serait bien / une petite maison avec jardin»): tout le monde la veut, pour soimême ou pour d’autres; et aujourd’hui encore d’un commun accord avec 80 pour cent de la population. Pour tous ceuxlà, la quadrature du cercle (du foyer) existe: 80 pour cent sont contents de leur appartement (en location), 80 pour cent veulent déménager dans une maison individuelle. C’est la villa, devenue au cours du siècle dernier la maison individuelle isolée, vite résumée à ses nombreuses hypothèques, qui s’approche apparemment toujours le plus de l’idéal de logement. Et pourtant, lorsqu’elles y habitent, de nombreuses personnes sont prêtes à reconnaître s’être trompées. Dans les faits, la vie en ville a encore ses avantages. Il est au moins possible de deviner la réponse à la question de savoir pourquoi c’est comme ça: on veut notre indépendance et notre intimité vis-à-vis des voisins (est-ce que les aboiements du chien du voisin seront plus facile à supporter que la musique trop forte à travers le plancher d’un immeuble?). Et on veut notre «chez soi» – qu’il appartienne à la banque ou non. Souhait finalement très compréhensible, qui a quelque chose à voir avec la quête instinctive de la caverne primitive. «La maison à la campagne est suffisamment spacieuse pour remplir sa fonction et son entretien n’est pas coûteux. On est d’abord accueilli par un hall simple, sans être pauvre, qui donne ensuite sur une colonnade en forme de D qui dessine une cour, petite mais très jolie. Face à la colonnade, dans l’axe, on trouve une belle pièce de réception et, à côté, une salle à manger parfaitement aménagée … Cette pièce est ouverte de tous les côtés, par des doubles portes ou des fenêtres, aussi hautes que les portes et qui permettent d’avoir des vues des deux côtés et devant, pour ainsi dire sur trois mers. À l’arrière, on voit la pièce de réception, la colonnade, la cour, à nouveau la colonnade puis, au delà de l’avant-corps de la maison, les forêts et les montagnes au loin.» C’est ainsi que Pline le jeune décrit sa «villa idéale» dont on ne connaît pas de plan, si bien que ce texte donne à des générations d’historiens de l’architecture et d’amateurs l’occasion de l’inventer, d’après le texte. La première phrase, qui définit toute maison individuelle dans son essence, est la plus importante: elle doit être assez grande pour remplir sa fonction et possible à payer. Les besoins et la conception de Pline ne sont certainement pas

différents de ceux d’aujourd’hui; par contre, à son époque, seuls les Romains priviligiés pouvaient se permettre d’avoir une villa. Aujourd’hui ce bien-être s’est démocratisé. Les deux critères évoqués sont des conditions pour la construction, mais ils ne posent pas la question du «comment», la question de l’architecture. Pourquoi certains construisent des boîtes austères et d’autres, avec les mêmes moyens financiers, des petits châteaux baroques? Il suffit de se promener aujourd’hui dans un de ces quartiers neufs, un peu cotté, pour voir les différences. Elles ne se situent pas dans le nombre des pièces ou dans les budgets mais plutôt dans l’attitude architectonique. Et l’on peut partir du principe qu’elle est voulue par le maître d’ouvrage, sinon il aurait fait appel à un autre architecte. C’est là que le maître d’ouvrage et sa famille se présentent. Avec un projet ils parlent d’eux-même et expriment quelque chose qui doit l’être aux yeux de la société. Au dix-neuvième siècle, la villa se trouve idéalement en banlieue, c’est-à-dire qu’elle se distingue du lieu de travail en ville. C’est l’une des caractéristiques de l’habitat des couches supérieures: on abandonne les liens étroits entre travail et habitat au profit d’une idylle hors la ville. Celle-ci est inhospitalière, infectée, sale, mauvaise pour la santé, bruyante et l’on y est inévitablement confronté, en tant que bourgeois, au prolétariat. La villa fait donc partie intégrante d’une société qui veut marquer sa différence. Les différences de qualité de vie vont s’accuser (elles étaient déjà visibles autrefois entre l’aristocratie et la bourgeoisie; par contre pas si importantes au sein de la bourgeoisie qu’entre les classes supérieures de la bourgeoisie et le nouveau quatrième état, le prolétariat qui, par sa quantité atteignant environ 50 pour cent de la population, révèle une nouvelle qualité sociale). Mais les différences vont plus loin: au c∞ur même de la ville en tant que fonction sociale et au c∞ur du logement en tant que fonction d’habitation (la villa a des pièces exactement définies tout comme l’appartement bourgeois en location à l’étage). La distinction s’effectue, en plus, aussi au sein des mêmes milieux sociaux au niveau de l’auto-représentation. C’est à partir de là que voient le jour, au milieu du 19e siècle, deux types de «maisons individuelles détachées», qui correspondent à différents âges de la vie, la villa et la maison de campagne. D’un côté la villa, comme un «petit château», veut être un

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Maison à Yirrkala, Australie, 1994; Glenn Murcutt

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ouvrage représentatif, la plus grande, la Villa Hügel de la famille Krupp à Essen compte pas moins de 229 pièces et 8100 m2 de surface habitable, dans un parc à perte de vue. La bourgeoisie, l’entrepreneur qui a réussi au cours de ce siècle, grâce à ses découvertes et à ses affaires audacieuses se positionne au même rang que l’aristocrate. Sûr de lui, parfois tape-à-l’∞il il cherche à affirmer sa position dans la société. Mais il se retire aussi, en construisant sa villa dans la nature, dans une nouvelle intériorité, dans un paysage idéal en dehors de la ville, voire même contre la ville. La saleté, le bruit et le prolétariat doivent être maintenus à distance de sa propre famille, ce qui fait aussi que la femme du foyer bourgeois est condamnée au destin de «veuve verte», elle doit s’occuper du ménage avec l’aide du personnel et élèver les enfants. L’écriture des formes est empruntée à l’histoire de la «grande architecture». Des façades symmétriques, corps de logis central ou portique, colonnes, frontons, tours d’angle rappellent en général des modèles de la Renaissance ou du Baroque même si rien n’est moins clair en plan. Il faut répondre à toutes les fonctions différentes et ce n’est pas aussi simple que dans la Rotonda de Palladio qui n’était finalement qu’une «petite maison de week-end». C’est là qu’Hermann Muthesius a la tâche plus facile pour sa maison dans la campagne berlinoise, pas parce que les fonctions sont moins différenciées, mais parce que le plan ne doit s’adapter à aucun ordre prédéfini grâce à la composition volontairement asymétrique de la maison. Et quand la symétrie des volumes, comme dans la maison Freudenberg à Berlin, est encore une fois véritablement abordée comme thème, elle peut au moins s’assouplir dans le détail. La maison de campagne est, elle aussi, hors de la grande ville, elle lui tourne même démonstrativement le dos. De façon différente que pour la villa, il n’est pas question pour le maître d’ouvrage d’une forme de représentation, c’est plutôt presque l’expression d’un style de vie réformé: le lien avec les formes simples du Moyen Âge – pans de bois et artisanat au lieu de colonnes et frontons – montre d’un côté le refus de la représentation et d’un autre côté le retour à une nouvelle intériorité, le besoin d’une vie plus simple qui n’est plus trop facile dans les grandes villes. Ce n’est plus le produit de masse industriel qui est demandé, mais c’est l’artisanat dans les objets comme dans l’architecture qui est voulu et Muthesius ou Riemerschmid l’offrent: «Autour de 1800», le titre du livre de Paul Mebes, en constitue la solution programmatique. Mais on retrouve aussi l’envie de réaliser quelque chose de définitivement individuel, sur mesure pour une personne ou une famille, chez des architectes comme Olbrich et van de Velde, dans l’∞uvre totale du Jugendstil ou de la Sécession. La maison présentée par Joseph Maria Olbrich en 1908 à l’Exposition Annuelle de Hesse est d’autant plus exceptionnelle. Cette exposition d’arts et métiers, qui présentait quelques années plus tôt la «colonie d’artistes de Darmstadt» avec des bâtiments bourgeois d’Olbrich et Behrens présente cette fois une «colonie de petits logements» avec la «maison d’ouvriers Opel» conçue par Olbrich et sponsorisée par le constructeur automobile Opel. La maison sur une petite surface au sol d’environ 50 m2 avec son toit à forte pente est presque intemporelle, on ne peut lire que sur quelques décorations que l’on ne se situe pas dans les années 30 ou 50 mais bien encore avant la première guerre mondiale. En cela, le plan est plus moderne que de nombreux plans aujourd’hui: après un premier espace don30

nant accès à l’escalier et à la cuisine, on entre dans une pièce de séjour, comme une «salle», dans laquelle une zone de repos, un coin repas et un espace de travail se mélangent et où l’éclairage identique des deux côtés souligne la flexibilité des divisions possibles. Les deux chambres de l’étage sont aussi dans le même esprit, elles sont équipées d’une grande porte coulissante qui peut permettre d’en faire (presque) une seule grande pièce. Cependant ou vraisemblablement: c’est justement là que l’on voit le caractère de la maison ouvrière (et pas, par exemple, dans l’absence de salle de bains, puisque les ouvriers se lavent si volontiers dans la cuisine!). Olbrich cherche, de façon très différente que dans ses maisons bourgeoises, un type propre mais apparemment pas parce qu’une maison ouvrière ne doit pas coûter trop cher (dans le cas d’une exposition cela n’a pas trop d’importance) mais parce que la «masse» ouvrière peut être hébergée au mieux dans des maisons produites en masse. Ce qui s’exprime ici, c’est la maison bourgeoise individualisée contre la maison ouvrière en série. Cette attitude n’est pas systématique. L’idéologie sociale, qui consiste à individualiser les travailleurs fait front contre elle – pas seulement dans la typologie de la maison, mais surtout dans le fait que l’on puisse seulement leur accorder une maison et un terrain. Ils iront, comme ça, moins souvent à leurs horribles réunions de partis et deviendront plutôt des petits bourgeois cultivant des choux. Même la grande dispute à l’occasion des séminaires du Werkbund de 1914, au cours desquels la querelle entre Muthesius et van de Velde à propos de la typologisation ou du produit industrialisé est rapportée, reflète des visions fondamentalement opposées (c’est-à-dire pas seulement au sujet de la maison ouvrière). La question est de savoir si la société de masse moderne a besoin d’un produit de masse adapté ou s’il faut plutôt maintenir l’apparence de l’artisanat. Une question avec une portée essentielle, qui marque encore, jusqu’à aujourd’hui, la construction de la maison individuelle, jusque dans ses derniers recoins: la brique artisanale produite machinellement, la maison individuelle en série. C’est pour cela que nous allons consacrer une grande place au début de l’évolution de la maison individuelle comme produit de masse: les questions sont toujours les mêmes aujourd’hui. C’est aussi valable pour la forme d’habitat à l’intérieur de la maison. Ce qu’Olbrich signifie dans sa maison ouvrière, apparaît déjà de façon beaucoup plus impressionante dans la Robie House de Chicago par Frank Lloyd Wright. Cela sera poursuivi par Mies van der Rohe, Le Corbusier, Gerrit Rietveld ou Adolf Loos: le développement du plan libre, du continuum spatial libre et dynamique. La Robie House à Chicago de Frank Lloyd Wright (1908–10): la maison pour un fabricant de bicyclettes est l’apothéose de la période dite «des maisons de la prairie» de l’architecte et de leur idéologie de «famille de colons dans l’ouest sauvage» – aucune d’entre elles n’est véritablement construite dans la prairie. Elles sont l’équivalent de la maison dans la campagne berlinoise, c’est-à-dire l’expression d’une nostalgie de la simplicité, de la famille autour de la cheminée, du sentiment de protection sous un toit à faible pente: le journal d’Henry David Thoreau, «Walden, or life in the woods» comme référence philosophique. Ces maisons, et la Robie House à leur sommet, constituent aussi une étape essentielle sur la voie de la «libération du plan du joug de la pièce» – et ainsi un

pas vers la libération de la société, exprimée dans l’architecture et en particulier dans les plans de la maison. Deux rectangles allongés sont décalés l’un par rapport à l’autre, l’un est voué à l’habiter, l’autre aux services et comprend aussi deux chambres de «servantes», comme le notifie la traduction allemande d’époque. Une entrée modeste est située entre les deux, elle dessert la partie habitation en son centre, autour de la cheminée et de l’escalier. L’aile d’habitation s’organise autour de la puissante cheminée qui divise le rectangle en deux parties inégales – chambre d’enfant et salle de billard au rez-de-chaussée, salon et salle à manger sans limite véritable à l’étage. L’aile d’habitation, ainsi organisée, est complétée par une troisième partie sur laquelle elle s’ouvre entièrement, la terrasse, en pleine nature, dans la nouvelle, ancienne liberté reconquise, seulement limitée un peu par la rue qui passe devant la maison. On le voit: il est question dans cette maison de l’énoncé d’un programme. On ne peut pas assez débattre autour de «la maison individuelle», quand celle-ci doit gagner en signification architecturale, aux seuls niveaux des fonctions ou de la pratique. Elle exprime beaucoup plus des formes de vie qui ont souvent un caractère utopique. Mais c’est ce qui rend excitant de s’y intéresser. L’exposition des réalisations de Wright en 1910 à Berlin et la fameuse publication de ses projets chez Wasmuth font connaître ses réalisations en Europe aussi. 1910 – c’est aussi l’année au cours de laquelle une (fausse) légende fait croire que Le Corbusier, Mies van der Rohe et Gropius travaillent ensemble dans l’agence de Peter Behrens. L’influence de Wright est évidente chez eux et le mieux visible dans le travail de Mies van der Rohe. Dans «la maison de campagne en brique» de 1923, un projet idéal sans site, la cheminée est le n∞ud autour duquel la suite des pièces se développe vers l’extérieur, dans le paysage, toujours plus ouverte et plus «libre». La pièce traditionnelle, comme une boîte fermée, est dissoute, l’homme, la famille, ne vivent plus dans la caverne, retournés sur euxmêmes contre la nature, ils s’émancipent, s’aventurent en égal dans le paysage qui les entoure et se l’approprient. Cette continuité est mise en ∞uvre pratiquement dans la villa Tugendhat de Brno (1928 –30) mais, en même temps domptée par le fait que, d’un côté, le niveau séjour s’ouvre complètement – le mur de verre donnant sur le jardin s’enfonce dans le sol – d’un autre côté, le véritable lien avec le jardin est «détruit» par le soubassement; on ne peut s’enfoncer dans la nature qu’en empruntant un escalier qui est aussi une séparation. Les projets de Mies des années suivantes, pour des maisons à cour, soulignent la dialectique entre séparation et ouverture encore plus fortement, par le fait qu’en tant que maisons à cour, elles s’ouvrent vers l’intérieur et se referment hermétiquement vers l’extérieur. La tension entre intérieur et extérieur est un point polémique des architectes du Mouvement Moderne des années 20, un autre est la flexibilité dans l’utilisation des pièces, le troisième enfin est l’extension de l’ouverture dans la troisième dimension. Dans la maison Schröder, de Gerrit Rietveld à Utrecht (1924), qui est aussi très significativement liée au nom de son maître d’ouvrage, qui a mis au point avec Rietveld les éléments essentiels du projet, il y a aussi un «noyau» autour duquel les pièces se

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Maison d’ouvrier Opel à Darmstadt, 1908; Joseph Maria Olbrich Maison en brique, projet, 1923; Ludwig Mies van der Rohe Maison Robie à Chicago, Ill., 1908 –10; Frank Lloyd Wright

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développent. Cette fois-ci ce n’est pas la cheminée, mais un escalier. Le niveau haut peut être utilisé, autour de l’escalier, dans de nombreuses variantes, avec des cloisons escamotables ou coulissantes: divisé en quatre pièces indépendantes pour madame Schröder et ses 4 enfants ou comme un niveau de séjour commun. Ce qui ressemble au premier abord à une solution seulement fonctionnelle signifie en fait beaucoup plus, il est question d’un véritable expression de vie. Il ne s’agit pas du tout d’une solution fonctionnelle, proposer la nuit une possibilité de repli pour chacun des membres de la famille et le jour une vie communautaire en famille (ou l’inverse!); la diversité et le raffinement des transformations spatiales signifient davantage que la cellule d’habitation fermée – dans les deux sens du terme! – est dissoute par la nouvelle ouverture des formes de vie, par quelque chose de «provisoire» – au sens positif – dans lequel l’ouverture est comprise à l’encontre de tout ce qui est à venir. En même temps, la dissolution du plan dans la maison Schröder correspond à la façade dont le caractère traditionnel de mur enfermant est abandonné au profit d’un équilibre de lignes horizontales et verticales et de surfaces (soulignées de couleurs primaires). L’image traditionnelle de la maison est abandonnée au profit d’un nouveau tout maintenu en équilibre, comme en lévitation.

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D’autres aspects de la maison moderne apparaissent dans les villas de Le Corbusier. D’un côté, c’est le coup de semonce pour la fonctionnalité de la maison, d’un autre la «conquète de l’air», l’extension du continuum spatial dans la troisième dimension poussée à l’extrème chez Adolf Loos. La villa Stein à Garches (Le Corbusier, 1927) aux environs de Paris est, vue de l’extérieur, une étude pour symétrie et proportion – allant jusqu’à nécessiter la transformation radicale du terrain pour que l’escalier, qui suit la diagonale de l’élévation aboutisse au bon endroit. C’est aussi une réflexion sur les thèmes historiques de la villa et de la maison de campagne, même si les points de référence sont à rechercher bien avant le début du siècle (à la Renaissance comme le note Colin Rowe). Mais là, il faut d’abord analyser le plan qui surprend par quelques formes inhabituelles – et qui ne reflète pas ses démélés avec les liens historiques mais justement avec une question d’actualité à l’époque, celle de la fonction. Les wagons-restaurants, couchettes de train ou les cabines de paquebot deviennent dans les années 20 les modèles d’organisation fonctionnelle du «logement pour l’existence minimum». Il reste surprenant que pour une villa bourgeoise, comme la villa Stein, qui n’est pas du tout contrainte à la minimisation des surfaces, ce thème soit traité de façon architectonique. Mais quand on suit le plan à travers les différents niveaux, on se rend compte à quel point et avec une quelle force la représentation de la fonctionnalité marque le projet. Au rez-de-chaussée, le plan se présente d’abord comme un simple L enveloppant un espace de séjour différencié. Mais le principe de l’angle droit est abandonné dès l’entrée à cause de l’agitation, lors de l’arrivée d’un hôte et de son accueil par le majordome ou la maîtresse de maison, qui nécessite l’arrondi dans le mur de l’entrée (quitte à se sentir un peu à l’étroit dans les toilettes d’invités). On monte vers l’étage noble par l’escalier dont le mur du fond se rabat en un geste d’invite, une sorte de «sésame ouvre-toi» en donnant dans le salon. On atteint, à l’étage du dessus, le couloir desservant les chambres, qui a nécessité un élargissement

pour que les allers et venues des 5 portes et de l’accès supplémentaire ne soient pas menacés de collisions. Enfin, au dernier étage, un mur enlace souplement une baignoire –«form follows fonction» – (et domine ainsi la forme de la terrasse). Le tout – et ce n’est pas une énumération complète quand on analyse le plan en détail – renvoit, dans l’apparente logique des plans et du renversement des espaces servis et servants qui s’ensuit, non pas à la fonctionnalité du projet de Le Corbusier mais à sa représentation. La question architectonique n’est pas de savoir comment organiser l’espace le plus pratique ou le plus fonctionnel, mais plutôt comment exprimer cela de façon architectonique. Ce n’est en aucun cas un critère négatif. Bien au contraire c’est la question autour de laquelle tout tourne en architecture ou dans l’art en général: ce n’est pas ce qui est, mais plutôt ce qui est représenté qui touche les sens (si c’était autrement, les cités de RDA seraient de la grande architecture, parce qu’elles montrent seulement ce qui est). Ce qui est le plus marquant dans le cas de la villa Stein, mais aussi dans d’autres maisons des années 20, est que Le Corbusier montre, à l’ère du travail à la chaîne, de la machine, que la question du fonctionnel est un thème contemporain de l’architecture – rien de plus. Et rien de moins. «Il pleut dans le salon, il pleut sur la rampe et le mur du garage est complètement humide. Il pleut aussi dans ma salle de bains qui est inondée à chaque averse»1, écrit en 1937 le maître d’ouvrage arthritique de la villa Savoye à Poissy, près de Paris, à son architecte (Le Corbusier, 1929– 31). Il se plaint – avec beaucoup de patience! – pratiquement depuis la réception du chantier, de désordres importants; il n’a vécu que quelques mois lui-même dans ce qui est peutêtre la villa la plus connue du 20e siècle. Doit-on pour autant la démolir et la considérer comme une erreur de l’architecture réalisée (comme la tour d’Einstein d’Erich Mendelsohn) ou comme un égarement de la modernité? Ou bien faut-il la conserver pour la montrer comme exemple à ne pas suivre aux générations futures? Pour les critiques et les théoriciens il est facile de répondre à cette question, ce ne sont pas eux qui habitent la villa. Mais à quoi sert la maison la plus célèbre – et il n’est pas seulement question des bâtiments d’habitation (!) – des architectes les plus renommés, quand ils ne sont pas utilisables? La solution de la villa Savoye, son utilisation actuelle en musée est certainement rédemptrice dans le cas de cette maison, mais n’est pas toujours possible; la question attend donc toujours une réponse définitive. Pourquoi justement cette maison est-elle devenue si célèbre? Elle est analysée par tous les historiens de l’architecture qui s’intéressent au Mouvement Moderne avec de nombreuses découvertes sur son mode de fonctionnement et ses liens à l’histoire. Pour moi, le fond de la question semble être qu’elle appartient aux quelques bâtiments, au cours d’un siècle,

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Plan du rez-de-chaussée, villa Tugendhat, Brno, 1928 – 30; Ludwig Mies van der Rohe 3.6 Villa Tugendhat, Brno, 1928–30; Ludwig Mies van der Rohe 3.7 Maison Schröder, Utrecht, 1924; Gerrit Rietveld 3.8 Plan du 1er étage, variante ouverte, maison Schröder, Utrecht, 1924; Gerrit Rietveld 3.9 Plan du 2e étage, variante fermée, maison Schröder, Utrecht, 1924; Gerrit Rietveld 3.10 Espace intérieur 1er étage, variante ouverte, maison Schröder, Utrecht, 1924; Gerrit Rietveld

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capables de résumer architectoniquement «l’état d’esprit de l’époque». À l’apogée de l’époque héroïque du Mouvement Moderne et au moment, où tout est remis en cause par les conditions économiques, bouleversées par la crise économique internationale de 1929, la villa représente autant l’apothéose exceptionnelle d’une époque que son tombé de rideau, après Le Corbusier ne construira plus jamais une de ces «villas blanches». La «situation spirituelle de l’époque» se présente dans une architecture qui anticipe un nouvel homme, avec lui une utopie, une «architecture de l’espoir» (A. M. Vogt; en cela M. Savoye et son arthrite ne sont vraiment pas les occupants idéaux). C’est l’homme de la deuxième révolution industrielle (Le Corbusier) qui transperce véritablement les entraves du volume spatial traditionnel grâce à la rampe qui traverse tous les étages. C’est lui qui ne vit la nature que comme un tableau, comme quelque chose de distant (les vues de la toiture-terrasse vers l’extérieur sont cadrées par les baies; le rez-de-jardin est laissé aux domestiques et aux véhicules). Toute la maison, conçue comme un manifeste en contrepoint de la villa Rotonda palladienne, décolle comme un vaisseau spatial (Hans Sedlmayr) tombé sur terre ou croise comme un paquebot vers un avenir meilleur – dans les deux cas, il ne s’agit pas d’un élément qui sort de la terre mais plutôt d’un objet en mouvement, de quelque chose qui «n’est pas de ce monde». La «conquête de la troisième dimension» sera la plus conséquente – avec des dispositions plus que conventionnelles des pièces individuelles – dans le «raumplan» d’Adolf Loos. Mais elle est aussi appréhendable chez Le Corbusier dans les combinaisons de pièces basses et de séjours plus hauts avec des galeries, que l’on retrouve dans plusieurs bâtiments, jusqu’à l’Unité d’habitation de Marseille (1949–52) ou dans la villa Savoye où elles sont accompagnées de la rampe. «En donnant à chaque pièce seulement la hauteur dont elle a besoin, on arrive à construire de façon économique», 2 c’est ainsi que Loos défend sa maison sur la Michaelerplatz dans sa brillante conférence 1911 tenue devant 2000 personnes à Vienne. Son argumentation pour donner à chaque pièce une hauteur de plafond différente, selon sa fonction, reste sur le plan de la pratique. Quoiqu’il en soit, il confère plus tard des ambitions plus élevées à la signification de son invention (comme il le pense); c’est ainsi qu’il en est dans un article de 1927: «J’aurais eu quelque chose à présenter [au Weissenhof de Stuttgart 1927; note de l’auteur], à savoir la solution de la composition d’une salle de séjour en volume, et non en surface, comme on le fait jusqu’à maintenenant étage sur étage. J’aurais pu épargner à l’humanité beaucoup de temps et de travail dans son évolution grâce à cette invention»3 – l’assurance de Loos n’a pas souffert, d’autant plus qu’il a pu réaliser ses idées dans quelques bâtiments. La maison Müller à Prague (1928–30) est un bon exemple – une villa sur un terrain en pente dominant la ville, détaillée avec élégance dans l’expression des matériaux, la composition des plus complexes des espaces intérieurs avec différentes hauteurs de pièces, pouvant être reliées aux niveaux supérieurs par différents escaliers qui permettent en même temps différents parcours à travers la maison, le tout est assemblé avec une façade symétrique, vue de l’extérieur – d’une extrème complexité et d’un grand raffinement. C’est aussi très compliqué. Quand on regarde les coupes, on se rend compte que les dalles d’étage ne sont pas continues mais qu’elles n’ont pas, non plus, de différences de niveau

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trop prononcées, comme on pourrait d’abord le penser; une analyse plus poussée montre qu’il y a véritablement des vides dans certains planchers qui prouvent que le raumplan a besoin, par endroit, d’être un peu aidé. Bon, cela n’est pas vraiment important; ce qui l’est, ce sont les conséquences sur l’espace qui comme chez Le Corbusier ou chez Mies van der Rohe, même si c’est avec d’autres moyens architectoniques – n’apparaissent qu’en même temps que les mouvements des observateurs et des habitants. Une «architecture du mouvement» n’est pas une découverte du 20e siècle, des chemins de procession antiques jusqu’aux montées d’escalier monumentales baroque, le mouvement a toujours été un élément essentiel de l’expérience architectonique. Mais là – et c’est l’enrichissement de la modernité – le mouvement s’applique aux suites de pièces d’une maison d’habitation, il devient l’expression d’un nouvel art de vivre, qui ne se contente pas de demeurer dans sa boîte spatiale. Et il y a encore une chose qui est valable pour les architectes cités, comme pour le Mouvement Moderne en général, même si c’est rarement réalisé et que cela demeure le plus souvent au stade du plan. C’est le lien entre les trouvailles spatiales, la complexité et l’idée sociale de l’égalité pour tous. Loos reprend entre les deux guerres (1923), dans un projet pour un ensemble de logements municipaux et sociaux de masse, dans les faubourgs de Vienne, des éléments de son raumplan. Le Corbusier reprend dans un croquis la Villa Savoye et construit dans les environs de Bordeaux un lotissement alternatif pour des ouvriers. C’est pourtant dans l’immeuble locatif de Mies van der Rohe au Weissenhof de Stuttgart, que l’utilisation des principes spatiaux du Mouvement Moderne éclate le plus (Stuttgart 1927); il prouve dans un appartement de base, équipé d’une cuisine et d’une salle de bains, qu’il est possible d’aménager le reste de la surface de façon conventionnelle, avec des pièces-boîtes ou en plan libre – la villa des classes supérieures et le logement de masse des couches populaires (comme on les appelait autrefois) sont bien de tailles différentes, mais par contre, à la différence d’autrefois, ils ne sont pas seulement traités architectoniquement de la même manière – ce qui est déjà bien suffisant – mais chacun a la possibilité de choisir son mode de vie; le conseiller municipal de Berlin Martin Wagner4 le formule ainsi: «Dans l’architecture moderne il n’y a plus de pièce pour exposer la richesse ou la pauvreté de chacun».

sens où auraient pu se créer des étincelles architectoniques à partir de l’opposition elle-même; elle est par contre toujours présente: le logement de toute classe dirigeante à tout moment constitue toujours une partie de la vision architecturale universelle, alors que celui des classes inférieures ne représente rien – pas même de l’architecture. C’est le plus clairement lisible dans l’opposition entre le temple, considéré comme la «maison des dieux», d’une part et le quartier des masses d’autre part (où l’on peut vérifier qu’il ne s’agit pas d’une observation de lutte des classes, puisque dans ce cas c’est l’ensemble de la population qui était «dominé»!). Mais, encore dans une maison palladienne, la Rotonda en particulier, ou dans le château du prince de l’époque Baroque on retrouve l’opposition: la représentation sociale a besoin justement du château vers lequel tous les chemins conduisent pour légitimer le prince dans sa position, comparable à celle de Dieu. Ou bien comme l’architecte de la Renaissance Filarète évoque sans détour: «Il faut encore parler des ouvrages privés. Ils seront de trois types de dimension et de genre, en fonction de leur rang: les palais pour les personnes de noble extraction, les logements pour le peuple et pour le toutvenant des artisans et enfin pour les êtres de basse extraction et les pauvres. Nous ne citons les derniers que parce qu’ils ne coûtent presque pas d’argent ou de savoir-faire.»5 Cette opposition se perd à un moment précis de l’histoire, c’est-à-dire là où la démocratie de masse moderne commence: les architectes ne peuvent pas résoudre le problème, ceux qui ont le moins d’atout ont toujours moins d’atout que les autres, mais leur hébergement devient un sujet pour l’architecture et, comme on l’a vu, avec les mêmes ambitions que celles que l’on a pour les logements de «ceux qui gagnent le plus» – la «villa Savoye pour tous!». Les maisons individuelles de la bourgeoisie et les maisons ouvrières types qui pouvaient encore être perçues à Darmstadt, sur la Mathildenhöhe, comme des oppositions entre les classes sociales, commencent, au même moment et en d’autres lieux, à se dissoudre. L’autosuffisance du Deutsche Werkbund et de ses protecteurs correspond bien au fait que – dans leur conception de l’espace des plus conservatives – les maisons d’un Heinrich Tessenow ne différencient pas vraiment le «bourgeois» du «petit bourgeois» au niveau duquel peut même

La contradiction, l’opposition entre «le logement des dominants» et celui des «dominés» n’a cependant jamais constitué, dans la perspective historique, un thème architectural au

3.11 à 3.14 3e étage jusqu’au rez-de-chaussée, villa Stein, Garches, 1927; Le Corbusier 3.15 Villa Stein, Garches, 1927; Le Corbusier 3.16 Villa Savoye, Poissy, 1929 – 31; Le Corbusier 3.17 Villa Savoye, croquis; Le Corbusier

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être relevée la classe ouvrière. On voudrait même sincèrement pouvoir voir «chaque ouvrier dans sa petite maison, avec un joli jardin, pour qu’il puisse avoir, après le travail, aussi un peu de plaisir à la vie» – personne n’a encore jamais pensé apparemment que le travailleur puisse connaître aussi un peu de joie de vivre pendant le travail… En regardant les préoccupations d’avant et après la première guerre mondiale, pour dépasser les inégalités de classes dans l’architecture du logement, on ne peut qu’arriver à la conclusion que les efforts n’ont pas été couronnés de succès surtout et de façon remarquable dans le cas de la clientèle visée, en tout cas au regard du noyau architectonique représenté. Ce que nous avons affirmé pour Le Corbusier, Loos ou Mies van der Rohe, une architecture qui, selon un mot de Mies van der Rohe, «serait l’expression essentielle de notre civilisation» (du point de vue que se fait le Mouvement Moderne de l’humanité), nous n’avons pas su le réaliser dans la pratique sur une base large – et quand cela a été le cas, ce n’est pas compris par les habitants ou même refusé. Le lotissement Henri Frugès à Pessac près de Bordeaux (1924–26), construit par Le Corbusier pour des ouvriers, de beaux containers de paquebots qui – avec le maestro lui-même comme capitaine – naviguent vers un avenir meilleur, seront défigurés au cours du temps tout comme la cité Praunheim de Francfort (1926–29) d’Ernst May et Herbert Boehm. Dans la plupart des cas et sur l’importante production de constructions nouvelles en Allemagne pendant les années 20, les séquences spatiales, le mouvement, les jeux sur les niveaux ne jouent absolument aucun rôle, au lieu de ça le logement de masse n’est qu’une addition simpliste de pièces cubiques de chaque côté d’un couloir – un type déjà mis au point lors des réformes des logements d’avant-guerre. La seule chose qui est véritablement neuve dans leur arrangement est le principe suivi par un groupe d’architectes modernes d’opposer, pour un grand espace de séjour, plusieurs petites «cellules» ou «cabines» conçues pour dormir au lieu d’augmenter, comme le conseille Bruno Taut, avec plusieurs pièces de même taille, les possibilités de choix individuel. «Plan libre»? «Architecture du mouvement»? Non, merci! Il est important de souligner cela parce que, jusqu’à aujourd’hui, une nouvelle «société de classes» s’exprime par là: le «Moderne» est toujours accepté par une couche spécifique de la population qui y voit sa forme de vie reflétée, mais c’est une couche qui ne se laisse pas définir clairement par l’argent (et encore moins par une appartenance de classe qui n’existe plus). Par contre, ce ne sont pas les revenus les plus bas qui appartiennent à cette couche mais bien les autres, ceux qui disposent d’une certaine prospérité. Leur habitat – reflété dans les résidences urbaines actuelles ou dans les villas urbaines – montre cependant les mêmes principes de disposition de pièces plutôt simples, définis par des pièces elles-mêmes définies par des fonctions, comme celles du logement social. Dans l’architecture de la maison individuelle, les «classes» ne sont plus définies par leurs biens ou leurs revenus mais plutôt par leur style de vie! L’opposition, même si elle n’a jamais vraiment été abordée en tant que telle, reste très intéressante: après la seconde guerre mondiale, quand, même aux États-Unis, la préoccupation de la construction du logement social, dans le sillon du «New Deal» de Roosevelt, fait objet de sujet de société, Mies van der Rohe construit la maison Farnsworth (Plano, Ill., 1949–51). Au même moment, on réalise aux environs de New York 17 500 maisons individuelles identiques dans un lotisse-

ment construit par un architecte et promoteur immobilier dont le nom deviendra même synonyme de ce type de banlieues: Levittown (Levitt & Sons, 1947–52). Les maisons sont économiques, standardisées, conçues de façon rationnelle aussi bien en plan que dans leur mise en ∞uvre (les artisans constituent des équipes spécialisées qui passent d’un chantier à l’autre ce qui permet de construire 36 maisons identiques par jour, de 70 m2 utiles et toujours du même type6) et transformables. Il n’est pas seulement possible d’aménager les combles; au cours des années chacun peut réaménager, à l’occasion de travaux d’entretiens, sa maison comme bon lui semble. Aujourd’hui, la cité n’est plus uniforme – ce qui à l’époque de la construction, comme une grande partie des habitants du début étaient des soldats en retour de la guerre, avait son propre côté ironique – mais représente bien la diversité américaine haute en couleur. Levittown est un projet aidé par l’État grâce à des crédits intéressants, permettant à chacun (ou plus justement à chaque Blanc) de réaliser son rêve de «petite maison avec jardin». Cela permet à une couche de la société de franchir le pas de la propre maison sur sa parcelle de terre ce qu’elle ne pouvait pas se permettre avant. Le projet est un succès auprès des clients pour qui la maison individuelle dans son jardinet semble être la forme d’habitation sur mesure. Par contre, la maison Farnsworth est construite par Mies van der Rohe pour une amie et, malgré tous les efforts de l’architecte, imaginable selon des critères généraux seulement comme un objet solitaire (on imagine 17 500 maisons Farnsworth les unes à côté des autres, transformées de façon individuelle au cours des années et appropriées par leurs habitants!). C’est la maison la plus radicale de l’architecture moderne: deux dalles d’acier tendues entre des poteaux – et c’est presque tout. La nécessité dicte le besoin d’un mur, pour séparer l’intérieur et l’extérieur, qui soit entièrement transparent. La véritable limite spatiale est, en fait, assurée par les arbres autour de la maison – nous «devons essayer de faire communier la nature, les maisons et les hommes en une unité supérieure»7 pense l’architecte et dans une formule presque identique Le Corbusier demande l’«Unité de l’homme, de la nature et de l’espace».8 Quelle personne ose, seule – la maison a été conçue pour une femme seule – vivre (et dormir!) dans une maison construite en pleine nature, sans protection, séparée de l’extérieur seulement par une barrière invisible? Quand Philip Johnson construit sa version de la maison de verre, il s’installe pour dormir dans un cube entièrement fermé! Il n’est pas question de protection réelle mais plutôt de la conscience de se (re)présenter dans la nature presque nu – la «communion absolue entre la nature et l’homme». C’est tellement audacieux, tellement radical qu’il n’est pas étonnant qu’une telle modernité ne puisse jamais ou rarement être appliquée au logement de masse ou bien qu’alors elle se confronte à la vision la plus souvent petite bourgeoise des utilisateurs – la liberté dans sa forme la plus radicale constitue aujourd’hui encore un véritable défi. C’est le défi du Mouvement Moderne, et de quelques personnalités elles aussi «modernes» pour qui quelques architectes ont déjà construit, en anticipant, les maisons adéquates. On peut fortement douter que quelques personnes soient véritablement parvenues à les accepter comme l’expression adéquate de leur mode de vie. Cela ne signifie en aucun cas l’échec de la modernité. Au contraire: nous pouvons aujourd’hui la reconnaître, d’après ces réalisations, dans sa radicalité, à

son échelle et à la mesure de ses ambitions. En contrepoint à l’absolutisme de Mies van der Rohe, mais toujours dans le cadre de la modernité architectonique, la Maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright (Bear Run, PA, 1936) ou la villa Mairea de Alvar Aalto (Noormarkku, Finlande, 1937–39) symbolisent et sont de bons exemples de la confrontation romantique avec la nature. Ici, il n’est pas question d’atteindre le plus d’abstraction possible sous forme d’un contrepoint absolu avec la nature, pour recréer un tout, mais l’homme se crée des liens, par son architecture, à la nature; dans la maison de Wright, la falaise brute pénètre au sens propre la maison et s’y intègre en devenant le sol du salon. Ce n’est pas une question de forme dite «organique»; ce n’est pas le problème de rond = naturel et orthogonal = rationel; l’organisation de la Maison sur la cascade est entièrement basée sur l’angle droit. Et les plans blancs au-dessus de la cascade sont à lire comme des formes volontairement non-naturelles. Il faut s’aider d’une comparaison de bateaux pour saisir la différence entre cette maison et la Farnsworth – la Maison sur la cascade serait un voilier se pliant aux forces de la nature pour les dépasser; la maison Farnsworth, par contre, plutôt un paquebot affrontant en force la nature en devant finalement s’y soustraire. Il est donc bien question de deux grands thèmes qui agitent le Mouvement Moderne au début du 20e siècle et qui sont lisibles dans la maison individuelle: le débat entre la nature et les faits de l’homme, à l’ère de l’augmentation de la main mise sur la nature par l’industrialisation et la guerre. D’autre part la question de l’expression, dans l’architecture, de la «masse»; à l’heure de la démocratie de masse – la «couche dirigeante» n’a plus lieu d’être, donc plus d’architecture dominante, comme celle dont il était question, à juste titre, dans la citation de Filarète. Les deux thèmes continueront d’être abordés dans la construction de maisons individuelles au cours de la seconde moitié du siècle, mais ne seront pas traités de façon véritablement nouvelle. C’est pourquoi seuls quelques exemples suffisent. À première vue, la maison Dymaxion de Richard Buckminster Fuller et les idées mises au point par Christopher Alexander et formulées dans son «Pattern language» n’ont pas grandchose à faire ensemble: le bâtiment rond, très technique, qui peut être construit n’importe où et la maison, conçue à partir des contraintes propres à chaque site, qui prend en compte et applique la forme première de l’habitation humaine. Il ne faut en aucun cas chercher des parallèles forcée, puisque chacune des réalisations part de conditions totalement différentes. C’est seulement dans la radicalité de la pensée que se trouvent les points communs et dans l’hypothèse de base de chacun des projets, rompant avec les préoccupations traditionnelles de l’architecture. C’est la raison pour laquelle les deux partis demeurent étrangers au sein de l’architecture. Leurs architectes sont des marginaux parce que leurs hypothèses conceptuelles ne se soucient pas des aspects formels mais formulent plutôt des solutions radicales aux conditions existentielles humaines. Fuller parvient, en respectant les paramètres de réduction des coûts, de production de masse, de montage et démon-

3.18 Intérieur, maison Müller, Prague, 1928–30; Adolf Loos 3.19 Coupe, maison Müller, Prague, 1928–30; Adolf Loos 3.20 Cité Henri Frugés, Pessac près de Bordeaux, 1924–26; Le Corbusier

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tage rapide, d’orientation flexible et surtout de tolérance environnementale la meilleure possible, à concevoir une maison en rupture avec toutes les conceptions formelles de la maison au 20e siècle, mais obéissant aux principes immanents beaucoup mieux que les maisons d’architectes qui les retransposent formellement. Qu’en cela il revient finalement à des formes de maisons traditionnelles, comme celle de la yourte asiatique, montre combien, dans l’habitation, des conditions qui demeurent, ont aussi pour conséquence des résultats équivalents sans empêcher pour autant l’évolution technique. Ceci est aussi valable pour le travail de Christopher Alexander. Les livres comme «Pattern language» ou «The timeless way of building»9 agissent presque – jusque dans leur impression en petits caractères – comme des bibles de la construction; même la diction rappelle celle des Dix Commandements, même si dans «Pattern language» il est question de 253 «commandements» («oriente à l’est les parties du logement dans lesquelles les gens dorment…»10). La moelle du travail présenté dans cet ouvrage est une analyse fondamentale et radicale de ce qui demeure constant dans l’être humain et dans son habitation et comment on peut l’appliquer à l’architecture. Il ne s’agit donc pas de «formes» ou d’exemples de «conception», mais bien de quelque chose d’aussi simple que «vivre». Le détour en faveur des aspects fondamentaux est nécessaire, particulièrement dans une analyse de la construction de maisons parce que l’histoire de la construction s’intéresse normalement, avant tout, à la forme. Il est indiscutable que cela est aussi important, mais la maison individuelle reflète, d’une façon différente des autres types d’architecture, justement aussi une forme de vie et pas seulement une architecture. Tout autant l’expression formelle d’une maison que son organisation intérieure – on ne peut pas séparer les deux, quand il s’agit d’architecture de qualité – témoignent des gens qui l’habitent et qui l’ont choisie. Elles disent donc aussi quelque chose d’ordre général, sur le contexte historique de la construction. Cette généralité peut amener, à la fin du siècle, à une tendance qui augmente de simplification, à un retour au fondamental, qui peut être décrit comme «vrai» et qui se présente sous des facettes les plus diverses: comme un retour stylistique à des «formes éternelles», comme une préférence à des formes de constructions artisanales accomplies ou alors aussi comme une redécouverte de la signification des espaces simples – même si une séparation analytique de chaque partie individuelle est des plus douteuses, les nuances sont très diverses. De l’autre côté, on trouve une tendance à la banalité construite qui est effrayante, puisque la maison individuelle n’y est vue que comme le signal de son propre rôle dans la société. La maison de Mario Botta à Riva San Vitale au Tessin (1971– 1973) est quelque chose comme l’étincelle initiale pour une construction qui s’oriente à un parti sévère – même formellement – contre la soupe tout à l’avenant d’un lotissement qui menace de déborder en tout sens – un risque qui existe partout aujourd’hui et pas seulement dans le Tessin. «Travailleurs, le parti socialiste veut vous retirer vos villas au Tessin!» caricature Klaus Staeck, sur une affiche, l’urbanisation d’un paysage, ayant sa propre tradition artisanale et des formes d’architecture caractéristiques, due en grande part à de riches Allemands.

Botta a su les reprendre et les réinterpréter dans de nouvelles formes. Sa maison à Riva San Vitale est d’abord seulement une «tour», une forme connue dans les montagnes; l’entrée est complètement dissociée de la maison proprement dite, à laquelle on accède par le haut, par une passerelle métallique jusqu’à parvenir au niveau de séjour à rez-de-chaussée. Les parpaings de béton gris caractéristiques, devenus célèbres grâce à Botta, montrent dans la façon démonstrative de leur calepinage artisanal et précis la volonté de retourner en arrière, par rapport aux villas de nouveaux riches, pour retouver quelque chose de vrai qui puisse être transmis aux habitants. C’est dans cela que cette architecture, marquée par Le Corbusier et Louis I. Kahn, est absolument contemporaine, malgré la nouvelle monumentalité qui l’habite. De la même façon, la maison Douglas à Harbour Springs, Mich., de Richard Meier (1973) est construite sur une pente. En arrivant de la voie d’accès on l’atteint aussi par le haut. Sa typologie est cependant très différente: la passerelle et la maison forment un ensemble, un paquebot qui est amarré sur la terre ferme et desservi par son «gangway». Meier reprend l’écriture formelle de Le Corbusier des années 20 – pas comme Botta qui évoque plutôt celle des dernières années. Par contre, la symbolique du paquebot n’est plus connotée, comme pendant les années 20, «architecture de l’espoir»; dans les années 70 le paquebot signifie seulement le bâteau de croisière. La différence entre la villa Savoye et la maison de vacances sur le lac Michigan est la même que celle entre un marin professionnel et Hans Albers. Ce qui n’est pas bien sûr un jugement négatif pour Hans Albers. Puisque nous en sommes à cette comparaison – seulement partiellement correcte – la maison individuelle à Brühl de Heinz Bienefeld (achevée en 1997) correspond à un vieux gréement qui navigue dans une barque en bois. Ces bateaux sont des petits chefs-d’∞uvre d’artisanat de qualité: avec leur coque, chef-d’∞uvre d’architecture navale, jusqu’à l’étrave retroussée ils peuvent aussi parfaitement affronter la haute mer. Et chaque détail a été peaufiné au cours des siècles de construction navale jusqu’à être tout simplement aussi parfait que possible – comme un marteau ou une cuillère. Les maisons de Bienefeld ont la même qualité – leurs maîtres d’ouvrage ont même dû attendre presque aussi longtemps que pour la réalisation d’un bâteau. Le produit qu’ils ont alors reçu est une bonne excuse, quoique – non: parce que c’est tellement simple (d’ailleurs peut-être aussi simple que la maison Farnsworth même si l’expression est absolument autre). Le plan de la maison à Brühl est des plus simples: le corps massif contient les pièces d’habitation du rez-de-chaussée vers le haut, organisées symétriquement, en haut les chambres d’enfants et sous les combles la suite parentale. Un hall vitré en avancée fait office d’entrée; c’est ainsi que l’escalier au niveau haut se retrouve dans un espace intermédiaire entre intérieur et extérieur. Le hall se prolonge dans le toit et est séparé du corps de bâtiment massif. On obtient ainsi, à partir d’un plan simple, un dialogue entre espaces fermés et espaces ouverts. Les pièces d’habitation propre-

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3.21 Maison Farnsworth, Plano, Ill., 1949–51; Ludwig Mies van der Rohe 3.22 Plan et élévation, maison Farnsworth, Plano, Ill., 1949–51; Ludwig Mies van der Rohe 3.23 Villa Mairea, Noormarkku, Finlande, 1937–39; Alvar Aalto 3.24 Intérieur, maison Dymaxion, 1940–41; Richard Buckminster Fuller 3.25 Maison Dymaxion, 1940–41; Richard Buckminster Fuller

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ment dites sont conséquemment fermées, demeurent des «cavernes», les circulations et les espaces de transition vers l’extérieur et vers le haut sont ouvertement interprétés en harmonie en accord avec le caractère de glissement. «Les besoins fonctionnels sont traités en tant que tels et interprétés comme des ornements ou même mis en scène avec beaucoup de soin comme le détournement d’une catastrophe. Travailler de cette façon est incomparable»11, écrit avec raison un critique; pas moins de 1200 plans pour une maison individuelle témoignent de cette aspiration à un bâtiment parfait, inactuelle aujourd’hui. Tadao Ando se comporte de façon comparable avec les maisons d’habitation, dans un contexte culturel, par contre, complètement différent. Toute personne qui a déjà passé la main sur l’un de ses bétons bruts de décoffrage sent qu’il ne s’agit pas avec ce matériau d’un produit industriel vite fait, mais qu’il est bien question, avant toute chose, de perfection artisanale. Les maisons d’Ando, qui sont d’abord assez étrangères pour la mentalité européenne, se définissent d’abord par la grande diversité de leurs organisations intérieures dans des contextes spatials assez étroits. Elles se protègent de l’extérieur en rayonnant un calme exceptionnel (comme dans les bâtiments de Kazuo Shinohara) qui représente de façon architectonique une vraie concentration sur l’essentiel. Quand des villes comme Tokyo ou Osaka constituent l’extérieur des maisons, on comprend la nécessité de cette «recollection». La maison Horstkotte (1993) de Hansjörg Göritz à Hanovre propose un autre type de protection. Contre le désert des lotissements de maisons individuelles habituels, au milieu duquel la maison est construite, il construit sa propre «ville» avec un espace public – avec une charpente ouverte qui semble seulement posée sur le mur de façade et qui a l’air ainsi presque provisoire – et les pièces protectrices et fermées en U autour de la place du marché sur deux niveaux. Une «ville dans la ville» pour une famille qui peut être vue comme la reproduction en plus petit de la société. Et une réduction aux matériaux, à l’éclairage et aux modulations des deux par le déplacement de la lumière. La caractéristique commune d’une architecture de la «nouvelle simplicité», comme on peut l’analyser tout particulièrement dans la maison individuelle, est certainement liée à un rapport volontaire avec la question du propre logement. C’est construire pour une clientèle particulière, plutôt aisée qui (comme déjà la bourgeoisie, autour de 1900, qui se retirait dans une maison de campagne de Muthesius) veut se distinguer d’un type de fonctionnement (culturel) ne produisant, avec beaucoup de bruit et une surenchère d’offres, qu’une cacophonie – aussi d’ordre esthétique. Ce type d’ascèse induit la condition préalable que l’on puisse «tout» se permettre, mais que l’on puisse aussi volontairement s’en passer. Le slogan «aussi simple que possible, quel que soit le prix» reste juste malgré son ironie. La maison Rudin d’Herzog & de Meuron (Leymen, France, 1998) constitue une sorte d’«apothéose du simple» – une maison en quelques traits – une précieuse curiosité architecturale: construite sur un terrain en pente qu’elle ignore, une dalle de béton horizontale sur laquelle la maison, elle aussi entièrement en béton apparent, est posée, 4 murs et un toit à deux pentes dans lesquels les fenêtres sont découpées comme à l’emporte-pièce. C’est la forme la plus radicale de retour aux archétypes. Retour à la simplicité: peu importe que l’accent du projet soit porté sur les aspects constructifs d’un bâtiment en bois, profitant des technologies actuelles, ou bien sur des questions

d’économies d’énergie au sens le plus large possible (autant que l’on puisse parler d’économies d’énergie dans le cas d’une maison individuelle!) ou encore sur des plans, les plus simples possibles – dans tout retour à l’archaïque, au traditionnel, on ne peut pas éviter le fait qu’il s’agit bien de maisons d’aujourd’hui. Et un grand nombre revient à la forme traditionnelle de la maison: un parallélépipède avec un toit à deux pentes. Qu’il s’agisse, dans ce cas seulement, d’une tendance isolée parmi les nombreuses qui font l’architecture des maisons individuelles, on peut voir, en se promenant à travers les lotissements, des villas sur catalogue ou des maisons qui ont été plus ou moins construites sans architecte. Les accessoires des grandes surfaces de bricolage sont peut-être la preuve du mauvais goût (même si la définition du «mauvais» goût n’est pas mesurable avec un étalon objectif mais est plutôt une question de majorité). Ils expriment par contre une nostalgie des plus sérieuses pour ce qui est déjà connu et qui s’impose lentement, en Allemagne aussi comme un «nouveau traditionnalisme», une sorte de «Plinius redivivus». On n’a pas besoin de trouver belle la nouvelle architecture de maisons classicistes. Mais son maître d’ouvrage est mû par le même souhait de protection que celui de la «nouvelle simplicité»: le désir de simplicité, de clarté, de familier, que l’on pense connaître «depuis toujours». C’est le désir d’un monde parfait. Qu’est-ce qui est faux là-dedans?

Notes 1 Cité d’après: Benton, T. J.: Le Corbusiers Paris der Villen. Stuttgart 1984, p. 203 2 Cité d’après: Worbs, D.: «Der Raumplan im Wohnungsbau von Adolf Loos». In: Akademie der Künste (dir.): Adolf Loos 1870 –1933. Raumplan-Wohnungsbau. Berlin 1984, p. 65 3 op. cit., p. 174 4 Wagner, M.: «Zivilisation, Kultur, Kunst». In: Wohnungswirtschaft 20 –21/26, p. 168 5 Filarète; cité d’après: Germann, G.: Einführung in die Geschichte der Architekturtheorie. Darmstadt 1980, p. 76 6 Informations sur Levittown extraites de: Krisch, R.:« ... in die Jahre gekommen: Levittown auf Long Island». In: db numéro 10/1998, p. 124 ff. 7 Mies van der Rohe en 1958 dans un entretien avec Chr. NorbergSchulz; cité d’après: Tegethoff, W.: Mies van der Rohe. Die Villen und Landhausprojekte. Essen 1981, p. 130 8 Le Corbusier: Grundfragen des Städtebaus. Stuttgart 1945, p. 11 9 Alexander, Chr.: A Pattern Language. New York 1977 (en allemand: Eine Mustersprache. Vienne 1995); et: du même auteur: A Timeless Way of Building. New York 1979 10 op. cit., p. 714 d. édition allemande 11 Bachmann, W.: «Einfamilienhaus in Brühl. Heinz Bienefeld». In: Baumeister numéro 11/1997, p. 23

3.27

3.28

3.26 Maison Koshino, Ashiya, Japon, 1979–81; Tadao Ando 3.27 Maison Rudin, Leymen, France, 1998; Herzog & de Meuron 3.28 Maison à Riva San Vitale, Tessin, 1971–73; Mario Botta

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Classement des projets par matériaux

Bois

Acier

Page 44 Villa sur le lac de Starnberg bois/acier/verre

Page 104 Maison à Munster acier/bois/verre

Page 52 Maison double à Munich bois/verre

Page 112 Maison à Vienne-Hernals acier/bois/verre

Page 60 Maison d’été à Vejby bois/verre

Page 120 Maison à Almelo acier/bois/verre

Page 66 Maison en Nouvelle-Écosse bois/verre Page 72 Maison près de New York bois/béton préfabriqué/verre Page 78 Maison à Toronto bois Page 84 Maison à Kawasaki bois/verre Page 92 Maison de week-end près de Tokyo bois/tôle acier ondulée/verre Page 98 Maison de week-end en Australie bois/verre 42

Béton

Maçonnerie

Page 128 Maison à Osaka béton brut de décoffrage/verre

Page 146 Maison à Li Curt maçonnerie enduite/béton

Page 134 Maison à Tokyo béton brut de décoffrage/verre

Page 152 Maison à Munich maçonnerie enduite

Page 140 Maison près de Lugano béton/maçonnerie enduite

Page 160 Maison à Erfurt maçonnerie enduite Page 166 Maison en Italie maçonnerie apparente/pierre Page 172 Maison à Berlin maçonnerie apparente/béton Page 178 Maison à Moledo maçonnerie de pierre/béton/verre

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Villa sur le lac de Starnberg Architectes: Fink + Jocher, Munich

Plan masse échelle 1:1000 Système statique de l’encorbellement

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Depuis le début du 19e siècle, les rives du lac de Starnberg appartiennent aux quartiers de villas classiques en Allemagne. Le terrain est voisin d’un parc paysagé qui s’étend jusqu’à l’extrémité sud du lac. Conformément aux modèles historiques des environs, la maison, d’environ 400 m2, a été construite comme un solitaire au milieu de la parcelle. Comme les deux bureaux et le logement indépendant du rez-de-chaussée, la partie habitation, au niveau haut, est desservie par le passage couvert situé au centre du bâtiment. La volonté du maître d’ouvrage a pu être respectée en plaçant les pièces d’habitation principales à l’étage: la famille de 5 personnes peut jouir – en dépit des nombreux promeneurs autour du lac – de suffisamment de privauté et, en même temps, des meilleures vues sur le paysage alentour. Les zones de séjour et de repas sont presque entièrement vitrées – les regards portent sans encombre sur le parc et sur le lac. La structure primaire de la maison – une ossature en bois – est lisible en façade. Des éléments de mur fixes en panneaux triplis de mélèze assurent le contreventement des grands portiques en mélèze massif. Les murs, par leur mode de fabrication compact, ont une meilleure statique que des voiles. La façade en bois est lasurée avec un pigment foncé qui permet d’obtenir une couleur rappelant celle de l’ébène. Pour éviter l’écueil d’un «climat de baraque» peu confortable, on a utilisé un isolant en fibre de cellulose qui a une meilleure capacité d’absorption de la chaleur que les matériaux synthétiques et qui permet d’obtenir ainsi une excellente tenue thermique de l’enveloppe. L’isolation acoustique des dalles séparatrices des logements réalisée est bien supérieure à la norme allemande. Il a fallu, au regard du double porte-à-faux de l’étage, veiller à maintenir au minimum les flexions de la structure, pour pouvoir mettre en ∞uvre sans risque de désordres les grandes fenêtres coulissantes. Une poutre relevée en toiture, posée comme une balançoire sur la cloison de la salle à manger, porte la partie est de l’étage, en encorbellement de 5 mètres.

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Coupes Plans Échelle 1:400

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chambre salle de bains/WC séjour cuisine repas rangement bureau piscine

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Coupe horizontale Coupe verticale Échelle 1:20

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1 constitution de la toiture: monocouche d’humus 70 mm feutre protecteur, drainant, filtrant 20 mm double lé de bitume, résistant aux racines isolant en pente 20 – 80 mm lé de bitume, panneau OSB 25 mm isolant fibres de cellulose 200 mm entre les poutres de plancher 120/200 mm pare-vapeur, rail sur ressort 27 mm 2≈ panneau de plâtre 12,5 mm 2 structure mélèze massif 71/250 mm 3 constitution du mur: panneau triplis mélèze, lasuré 21 mm lattes 50 mm, coupe-vent panneau aggloméré tendre 20 mm isolant fibres de cellulose 200 mm entre les montants en bois 60/200 mm contreplaqué 12 mm pare-vapeur panneau de plâtre 12,5 mm 4 plancher séparateur: parquet industriel chêne 22 mm chappe chauffante armée 75 mm feuille ouverte à la diffusion isolant acoustique 30 mm panneau de fibres de bois 8 mm sable/gravier 50 mm feuille ouverte à la diffusion panneau bois haute densité 119 mm rail sur ressort 27 mm panneau de plâtre 12,5 mm 5 menuiserie mélèze 68 mm 6 persienne panneau triplis mélèze 30 mm 7 structure sapin massif 120/60 mm 8 constitution du sol: parquet industriel chêne 22 mm chape chauffante 75 mm feuille ouverte à la diffusion isolant acoustique 30 mm pare-vapeur, panneau OSB 25 mm isolant fibres de cellulose 220 mm entre poutres de plancher 120/220 mm pare-vapeur rail sur ressort 27 mm panneau de plâtre 12,5 mm

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Détails coupes Échelle 1:20

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1 mur intérieur côté séjour, avec isolation acoustique renforcée: panneau de plâtre cartonné 12,5 mm rail sur ressort 27 mm, pour l’isolation acoustique contreplaqué 12 mm isolant fibres de cellulose 120 mm entre les montants en bois 60/120 mm 2≈ panneau de plâtre cartonné 12,5 mm 2 façade de tiroir avec mécanisme d’ouverture par poussoir, chêne massif collé, laqué blanc 20 mm 3 chêne massif collé, laqué blanc 20 mm 4 mécanisme d’ouverture totale du panneau sur roulement, galvanisé 5 éclairage indirect tube 6 étagère: chêne massif collé, laqué blanc 15 mm 7 constitution du sol: parquet industriel chêne 22 mm chape chauffante 75 mm feuille ouverte à la diffusion isolation acoustique 30 mm pare-vapeur sur panneau OSB 25 mm isolant thermique fibres de cellulose 220 mm entre les poutres du plancher 120/220 mm pare-vapeur, rail sur ressort 27 mm panneau de plâtre cartonné 12,5 mm

Maison double à Munich Architecte: Werner Bäuerle, Constance

Plan de situation Échelle 1:2000 Coupe Plan des combles Plan du niveau haut Plan du rez-de-chaussée Échelle 1:250 1 2 3 4 5

séjour/salle à manger bureau chambre vide suite parentale

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Une parcelle de rêve: un terrain comme un petit parc, très dense, planté de vieux hêtres, dans un quartier résidentiel aux portes de Munich. Le projet de ces maisons jumelles a été un véritable défi pour l’architecte. Les contraintes imposées par la protection des arbres ne se contentaient pas de restreindre l’espace constructible mais limitaient aussi très fortement l’emprise du chantier. C’est pour cela que l’implantation et la construction du bâtiment ont nécessité une approche subtile. On est parvenu à régler le problème du manque d’espace par un volume compact de trois niveaux réalisé en bois, matériau nécessitant peu de place sur le chantier. Les poteaux et les poutres ont pu être transportés sans problème entre les arbres. Ils forment l’ossature porteuse de la maison sur une trame de deux mètres; des panneaux triplis de 5 centimètres d’épaisseur assurent le contreventement horizontal. La construction de la façade est faite en avant des poteaux et permet, au besoin, une alternance entre les panneaux de bois et les éléments vitrés. La demeure se présente aux visiteurs comme un élément d’une image complète dans laquelle le naturel des arbres correspond au bois de la construction. La symétrie rigoureuse de la façade nord, avec ses quelques fenêtres étroites et les éléments verticaux en mélèze, est estompée par les irrégularités organiques de la végétation. En opposition avec le caractère fermé de la façade sur rue, la maison s’ouvre au sud par de grands éléments vitrés toute hauteur, sur le jardin. Une des caractéristiques typiques de l’ossature est constituée par les croisillons en acier hors de la façade et par les remplissages proprement dits, soulignés par des vitrages colorés. Le pignon est aussi constitué d’un élément de façade en encorbellement entièrement vitré. Les parties vitrées des pignons sont différenciées dans leurs fonctions et constituées d’ouvrants, d’éléments fixes et de fenêtres à lamelles qui assurent une ventilation adaptée. L’ouverture vers l’extérieur est renforcée dans la composition du plan. On trouve au rez-de-chaussée un espace de séjour et de repas continu qui donne sur deux terrasses. Seul le premier étage est divisé en trois chambres de même grandeur. Quant aux combles, ils rappellent un peu un atelier avec leur grande façade vitrée ouvrant sur une terrasse ouverte. C’est à partir de là qu’un escalier d’acier filigrane conduit au studio vitré sur trois côtés. La façade des combles est en retrait du côté du jardin et laisse suffisamment de place sous le toit en appentis pour une terrasse et un balcon plus étroit. En haut, dans les frondaisons, les terrasses offrent aux habitants de la maison, une fois encore, une oasis de forêt en pleine ville.

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Détails courants structure Échelle 1:20

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A Jonction poteau/poutre continue unilatérale B Jonction poteau/poutre continue unilatérale avec connecteur du balcon et des contreventements C Intersection poteau/poutre continue D Pied du poteau

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1 2 3 4 5

poteau lamellé-collé 120/120 mm poutre continue lamellé-collé 120/220 mm connecteur acier 237/214/8 mm connecteur acier 114/650/8 mm connecteur acier 114/220/8 mm soudé à une platine 200/200/10 mm 6 perforation Ø 12 mm

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assemblage par goujon acier 115/12 mm A

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Détails coupe aa Échelle 1:20

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1 fixation de la gouttière, plat acier 5/30 mm 2 panneau composite aluminium 4 mm 3 constitution de la toiture: gravier 16/32 mm étanchéité lé plastique feutre séparateur volige, dans les zones visibles panneau triplis 19 mm isolant thermique en pente chevron 120/180 mm, dans le même plan bois nervuré 60/160 mm, entre isolant thermique 160 mm pare-vapeur feuille composite aluminium panneau triplis 19 mm 4 constitution de la toiture: panneau ondulés aluminium 55/177/0,8 mm lé d’étanchéité volige, dans les zones visibles panneau triplis 19 mm bois nervuré 80/160 mm, entre isolant thermique 160 mm pare-vapeur feuille PE panneau triplis 19 mm chevron lamellé-collé 120/220 mm 5 constitution du mur: bardage horizontal mélèze 40/40 mm lattes lasurées noires 24/48 mm papier coupe-vent noir panneau de fibres de bois 22 mm isolant thermique 147 mm pare-vapeur feuille PE plâtre cartonné 12,5 mm 6 constitution du sol: plancher hêtre 20 mm (s-d-b: linoléum sur support bois 19 mm) solivage 60/60 mm flottant entre isolant thermique 60 mm isolant acoustique 25/20 mm panneau multiplis 50 mm poutre lamellé-collé 120/220 mm 7 poteau lamellé-collé 120/120 mm 8 béton armé étanche 9 profil acier ∑ 50/100/8 mm perforé 10 main courante profil acier ∑ 40/60 mm 11 bardage horizontal mélèze 40/40 mm 12 montant 2 profils acier ∑ 20/40 mm 13 profil acier ‰ 50/100 mm 14 profil acier ‰ 25/50 mm 15 2 profils acier ∑30/50 mm 16 2 profils acier ∑30/45 mm 17 main-courante acier inoxydable Ø 26 mm 18 verre coloré 19 caillebottis métallique, support EPDM /APTK 20 tube comprimé Ø 52 mm 21 contreventement barre acier Ø 16 mm 22 plancher 40/90 mm sur support 23 profil acier ÅPE 100

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Détail de la liaison entre le toit et la cloison Coupe horizontale de détail Échelle 1:20 2,4,5,7 cf. page 57 24 isolant thermique laine minérale 25 lé d’étanchéité résistant au feu 26 descente d’eau pluviale Ø 80 mm 27 plâtre cartonné 12,5 mm 28 isolation thermique 107,5 mm 29 plâtre cartonné 2≈ 15 mm 30 isolant thermique laine minérale 40 mm

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Maison d’été avec atelier à Vejby Architecte: Henning Larsens Tegnestue A/S, Copenhague

La maison d’été est située dans le paysage exceptionnel de la côte nord de Seeland, la plus grande île du Danemark. Elle offre à des artistes une retraite, loin des soucis quotidiens, pour leur permettre de mener à bien de nouveaux projets. Le maître d’ouvrage, un galeriste, a commandé à l’architecte un bâtiment d’environ 100 m2 spécialement conçu à cette fin et d’y intégrer un atelier qui puisse être éventuellement dissocié des autres espaces. La simple maison en bois a été construite sur un terrain relativement haut pour le Danemark – 55 m au-dessus du niveau de la mer – ses façades sont aveugles au nord et vitrées au sud. Des éléments constitués de lamelles dominent la façade ouest et ils peuvent être ouverts vers le haut à l’aide de bielles à gaz comprimé. Ils servent en position relevée de protection solaire pour l’importante terrasse. La maison consiste en une grande pièce de 5,4 mètres de large par 16,4 m de long qui abrite en son centre un cube contenant la salle de bains, une niche pour la cuisine et une cheminée. Un éclairage zénithal permet à la lumière d’éclairer l’intérieur du noyau central. En cas de besoin, des portes coulissantes intégrées au cube peuvent être déployées pour diviser la pièce unique en 4 zones différentes: une entrée, un séjour, une cuisine et l’atelier. Des portiques en bois alignés assez étroitement constituent la structure porteuse de la maison toute en longueur. Des croisillons d’acier externes et le noyau en maçonnerie servent d’éléments de raidissage. Alors que le plafond et les habillages des murs sont en panneaux de contreplaqué de bouleau, c’est du mélèze qui est utilisé pour le plancher et pour tous les espaces extérieurs. Exposé aux intempéries, il prendra une patine argentée qui s’harmonisera parfaitement avec l’épais tapis de fougère sur le terrain.

a Plan Coupes Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6

entrée salle de bains séjour cuisine atelier terrasse

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Coupe Échelle 1:20 1 constitution de la toiture: étanchéité double lé de bitume habillage étanche 30 mm laine minérale 200 – 300 mm entre les poutres 25/30 mm pare-vapeur panneau contreplaqué bouleau 19 mm 2 constitution du mur: habillage mélèze rainures et languettes 19/56 mm vide d’air 50 mm / lattes 50/50 mm papier coupe-vent laine minérale 150 mm entre traverses/ montants en bois 50 /150 mm pare-vapeur laine minérale 50 mm entre les lattes 50/50 mm panneau contreplaqué bouleau 19 mm 3 constitution du sol: plancher mélèze rainures et languettes 27/167 mm lattes 50/50 mm sur support PVC couche séparatrice dalle béton armé 100 mm remplissage en béton expansé 200 mm 4 console pour un écran (prévu) panneau contreplaqué bouleau 50/210 mm 5 porte extérieure mélèze avec vitrage isolant 6 constitution de la terrasse: plancher mélèze 27/167 mm sur poutres 50/100 mm

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Coupes sur les éléments à lamelles Échelle 1:20

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1 protection solaire, réglable: cadre en profils ∑ acier inoxydable 50/50 mm lamelles de mélèze 70/25 mm 2 vitrage fixe 3 porte coulissante mélèze, vitrage isolant 4 poteau bois 120/200 mm 5 rail guide acier inoxydable 6 profil acier ‰ 140/70 mm 7 bielle à gaz comprimé

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Maison en Nouvelle-Écosse Architecte: Brian MacKay-Lyons, Halifax

Les deux maisons, la principale et celle des invités, occupent une langue de terre clairsemée de vieux arbres, de la côte est du Canada, et offrent à leurs utilisateurs des vues panoramiques grandioses sur l’arrière-pays et sur la mer. Les deux volumes anguleux qui se font face réinterprètent un type d’architecture rural traditionnel. Les toits plats, inclinés l’un vers l’autre, délimitent une cour que deux murs en béton bas protègent des vents. Alors que le bâtiment le plus petit est à la disposition d’invités, les 180 m2 de la maison principale abritent les espaces de séjour et de travail du propriétaire. Encadrée sur trois côtés par de hautes fenêtres, la grande pièce de séjour, comprenant aussi la cuisine, s’ouvre sur l’espace extérieur protégé et sur les environs. La partie arrière, plus fermée, organisée sur deux niveaux, abrite, au niveau de l’entrée, une chambre et un bureau ainsi qu’une salle de bains et, en plus, au sous-sol, un sauna, une salle de gymnastique et un atelier de photographie. Dans la maison d’invités, la dite «grange» sert de remise et l’appartement des hôtes, situé à l’arrière, est organisé sur deux niveaux. Les matériaux utilisés sont typiques dans la région. Les bâtiments ont une structure bois avec des contreventements apparents en acier. La peau extérieure en bardeaux souligne le caractère monolithique des volumes. Posé en 4 épaisseurs, le cèdre résiste à l’humidité maritime du climat et acquiert avec le temps une patine gris argenté qui se rapproche du ton des menuiseries en aluminium anodisé. Les toits en appentis, relativement plats, ont une couverture en tôle de métal à joints relevés. Les sols de béton poli dominent les intérieurs, les extérieurs sont quant à eux caractérisés par les decks continus en sapin hemlock. Tous les aménagements, comme la longue cuisine intégrée et les nombreux rayonnages, sont réalisés en érable clair. En dépit de son aspect simple, cet ensemble d’habitation développe un caractère étonnamment complexe. Selon les éclairages, les bâtiments se fondent dans le paysage ou apparaissent comme des volumes encastrés dans la côte vallonnée.

Coupe Plans Échelle 1:400

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séjour/cuisine chambre bureau entrée salle de bains

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terrasse studio photo sauna grange/réserve studio d’invités

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Coupe longitudinale sur la maison

échelle 1:20

1 constitution de la toiture: couverture en tôle à plis debout étanchéité lé de bitume isolant thermique 200 mm pare-vapeur panneau contreplaqué 12,5 mm chevron pin 50/250 mm frisage hemlock rainures et languettes 19 mm 2 constitution du mur: 4≈ bardage en cèdre blanc 12 mm vide ventilé étanchéité lé de bitume panneau contreplaqué 12,5 mm poutre en bois 50/150 mm, entre isolant laine minérale 150 mm pare-vapeur, plâtre cartonné 12,5 mm 3 vitrage isolant dans menuiserie aluminium 4 constitution du sol rez-de-chaussée: chape chauffante 50 mm panneau contreplaqué 19 mm poutre bois 50/250 mm entre isolant thermique laine minérale 250 mm lattes 50/100 mm, pare-vapeur contre-lattes 25/50 mm, plâtre cartonné 12,5 mm 5 constitution du mur sous-sol: isolant périphérique 65 mm étanchéité lé de plastique béton armé 200 mm structure en bois 50/100 mm, entre isolant thermique laine minérale 100 mm pare-vapeur, plâtre cartonné 12,5 mm 6 constitution du sol du sous-sol: dalle béton armé avec chape chauffante 100 mm étanchéité lé de plastique isolant périphérique 60 mm gravier 150 mm 7 poteau bois 150/150 mm 8 constitution du sol de la terrasse: caillebottis pin 25/150 mm, sur bois nervuré 50/200 mm

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Coupe transversale sur la maison principale Coupe horizontale Échelle 1:20 1 constitution de la toiture de la terrasse: couverture en tôle à joints debout étanchéité lé de bitume panneau contreplaqué 12,5 mm bois nervuré pin 50/200 mm panneau contreplaqué 12,5 mm chevron pin 50/250 mm frisage hemlock rainures et languettes 19 mm 2 constitution du mur: béton armé 200 mm support bois 50/75 mm entre isolant thermique 65 mm pare-vapeur, plâtre cartonné 12,5 mm 3 constitution du sol: chape chauffante 50 mm, béton armé 100 mm pare-vapeur étanchéité périphérique 65 mm, gravier 150 mm 4 vitrage isolant dans menuiserie aluminium 5 plan de travail érable, contrecollé 38 mm 6 placard bas façade érable 19 mm 7 chauffage électrique 8 poteau isolé tube acier | 100/100/6 mm, capotage aluminium

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Maison près de New York Architectes: SR+T, Sislian Rothstein and Joel E. Towers, New York

Cette maison, occupée à l’année, se trouve entre des maisons de vacances rudimentaires, habitées souvent seulement les mois d’été, construites autour du lac Ballston, dans l’État de New York. La topographie marquante du lieu – un terrain boisé qui descend, à l’ouest, vers le lac – a été décisive pour la conception de la maison. Les architectes ont mis au point le plan linéaire d’est en ouest, à partir de la voie d’accès jusqu’au lac. Deux murs parallèles et décalés, en éléments de béton préfabriqués sablés, constituent du côté nord l’épine dorsale massive du volume. Ils protègent la maison des vents du nord et l’ancrent au sol. En opposition, la maison s’ouvre avec des matériaux plus légers, du verre et du bois, sur le paysage alentour. Cette ouverture est particulièrement sensible de l’intérieur. Dès l’entrée, entre les murs en béton du côté nord, les visiteurs sont accueillis par une vue sur le lac à travers la façade vitrée du séjour. Le plan ouvert est conçu de telle façon que toutes les pièces à l’étage aient un lien visuel avec le lac Ballston. Dans le coin repas, le mur extérieur fait une entorse à la structure linéaire pour élargir la vue sur le lac. Le mur en biais de la salle de bains se plie aussi au jeu des liens visuels et permet de jouir du panorama sur le lac à partir des chambres, à travers tout l’étage. La façade vitrée généreuse du séjour ne se contente pas de faire vivre le paysage dans la maison. Elle intègre aussi le balcon dans la zone de séjour. Une impression optique renforcée par le grand débord de toiture. Une ouverture dans le toit, au-dessus du bassin d’eau chaude intégré à la terrasse, permet de profiter directement de la lumière du soleil et de pouvoir se baigner, la nuit, sous les étoiles.

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Plan de situation Échelle 1:1000 Élévation nord Plan de l’étage Plan du rez-de-chaussée Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6 7 8 9

entrée balcon séjour cuisine repas chambre chaufferie salle de sport garage

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Coupes Échelle 1:20 1 rive de toiture tôle aluminium 2 ouverture de ventilation avec moustiquaire 3 sabot de la poutre 4 poutre en lamellé-collé 5 constitution de la toiture: étanchéité panneau isolant 12,5 mm panneau contreplaqué 12,5 mm poutrelle TJI h = 350 mm (âme OSB, membrure bois composite type «lamibois») entre isolant thermique pare-vapeur support de lattes 25/100 mm plâtre cartonné 16 mm 6 lamelles de bois fixes 7 constitution du sol du balcon: plancher à rainures et languettes 25 mm support lattes 50/100 mm lé d’étanchéité panneau isolant 12,5 mm panneau contreplaqué 12,5 mm poutre 50/250 mm en pente lattes de réglage vertical 50/100 mm entre, isolant thermique plâtre cartonné ignifugé 16 mm 8 constitution du mur: habillage cèdre 25 mm, papier coupe-vent panneau contreplaqué 12,5 mm traverse en bois 50/150 mm entre, isolant thermique pare-vapeur plâtre cartonné 16 mm 9 constitution du sol intérieur: revêtement en bois dur 19 mm panneau contreplaqué 19 mm poutrelle TJI h = 350 mm, vide isolé au-dessus de la cave pare-vapeur plâtre cartonné ignifugé 16 mm 10 marches et contremarches en bois dur 11 constitution du mur: pièce préfabriquée en béton sablé 180 mm panneau isolant thermique 43 mm traverse en bois 50/100 mm entre, isolant thermique pare-vapeur panneau de plâtre cartonné 16 mm 12 poutres à fleur 2≈ 50/300 mm goujonnées dans des fourreaux bétonnés inoxydables 13 tôle acier profil en V 152/152/203/10 mm, bétonnée dans les éléments de mur 14 platine acier 203/305/13 mm, bétonnée dans la fondation 15 patte de fixation 125/125 mm soudée avec 13 et 14

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Maison à Toronto Architectes: Shim • Sutcliffe Architects, Toronto

Cette maison de ville du nord-est de Toronto a été conçue sur mesure pour se plier au mode de vie de ses habitants. Une stricte hiérarchie des espaces a été mise au point avec le maître d’ouvrage pour répondre aux priorités fonctionnelles du quotidien. La répartition, les dimensions et les hauteurs des pièces ont donc été définies selon leur position dans cette «hiérarchie». Le lieu central de la maison est la grande pièce de travail à l’étage dans laquelle se trouve aussi la bibliothèque. Là, l’esprit «loft» du volume, avec son importante hauteur sous plafond, souligne l’atmosphère studieuse et rappelle en même temps les plateaux industriels typiques à Toronto. Les rayonnages nécessaires pour ranger l’importante collection de livres ont aussi été conçus par l’architecte, comme des éléments importants de la définition de l’espace. La zone domestique de la maison de ville, la cuisine en particulier, semble s’inspirer, dans ses dimensions plus intimes et ses hauteurs sous plafond limitées à 2,30 m, du cottage rural canadien traditionnel. L’organisation des pièces entre elles est compacte et presque sans couloir: l’entrée de la maison conduit directement dans la grande cuisine. Un escalier ouvert sur les deux étages conduit, à partir de là, à la pièce de travail. Grâce à ce lien spatial sans démarcation, ce n’est pas seulement la surface habitable qui est utilisée de façon effective mais les correspondances et appartenances mutuelles des deux lieux de vie sont aussi renforcées. De l’extérieur, le bâtiment de 5,20 mètres de large et 10,60 mètres de long dénote, par la géométrie de sa façade en bois, dans le voisinage. Après l’incendie de Toronto, en 1849, il fallait, jusqu’à seulement quelques années, construire les murs extérieurs des maisons en pierre ou en brique. Cette maison est l’une des premières en ossature bois de ce type en ville. La façade protégée par un enduit rouge est constituée, en plus d’un habillage de planches posées à l’horizontal, en majorité de panneaux de contreplaqué dont les joints sont étanchés au silicone puis recouvert de baguettes. Il a fallu mettre en ∞uvre sur la façade de côté des panneaux composites contreplaqué ciment F 120 pour respecter les normes de sécurité incendie.

Plan de situation Échelle 1:1500 Élévation sud Coupe Plan de l’étage Plan du rez-de-chaussée Échelle 1:250

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Détails de façade Coupe horizontale et verticale Échelle 1:10 3 4 5

1 constitution de la toiture: bardeaux bituminés lé d’étanchéité panneau contreplaqué 12,7 mm 2 constitution du mur: habillage de la façade, contreplaqué pin Douglas 12,7 mm lattes verticales lé d’étanchéité ouvert à la diffusion sur coffrage bois isolant fibres de verre

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Détail d’angle A Habillage contreplaqué

tasseau bois 51/152 mm pare-vapeur film plastique revêtement plâtre cartonné vitrage fixe revêtement de sol érable habillage de façade frisage pin 25/102 mm profil d’angle cornière acier ∑ 76/76/3 mm profil d’angle bois plein | 19/19 mm couvre-joint vertical entre les panneaux couvre-joint horizontal entre les panneaux

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Détail d’angle B Habillage frisage pin

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Coupe sur l’étagère Échelle 1:10 1 chant en bois massif 2 baguette bois massif 19 mm, horizontale et verticale 3 panneau MDF plaqué érable monté sur tasseaux 4 planche érable 19/89 mm

5 panneau MDF 19 mm 6 rond Ø 9,5 mm acier inoxydable 7 pied de l’étagère tube rond Ø 27 mm avec un fourreau soudé sur une platine 8 plancher érable 9 plâtre cartonné

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Maison à Kawasaki Architecte: Kazunari Sakamoto, Tokyo

C’est dans le quartier résidentiel typique Kawasaki, dans l’agglomération de Tokyo, désordonné et dense, bâti de maisons basses que l’architecte a construit sa propre maison, peu spectaculaire au premier coup d’∞il et sur un terrain en pente orienté nord-est. Le plan remplit presque entièrement la parcelle polygonale au coin de deux rues ce qui produit une forme de bâtiment sans façades parallèles. Les murs de soubassement, recouverts de pierre, sont autant une façon de créer un lien avec le voisinage que de traiter l’attache de la maison dans la pente de la rue. Un seul espace occupe toute la maison, en se décomposant en grands plateaux et en définissant en même temps différentes zones fonctionnelles. L’architecte parvient, par l’utilisation conséquente du volume anguleux et continu, à créer une atmosphère particulière ainsi qu’un excellent confort domestique. On entre dans la maison par un porche découpé dans son volume et partiellement couvert qui sert aussi de place de stationnement. Les emmarchements plats qui vont en diminuant s’élèvent jusqu’à la terrasse. À l’intérieur, ces marches montent de la zone d’entrée vers la pièce de séjour et de travail, à l’étage, ouverte par de nombreuses portes et fenêtres coulissantes. De la même manière, la pièce se développe de l’entrée en passant devant la salle de bains, vers la cuisine située derrière, une grande pièce à vivre qui s’ouvre sur un tout petit jardin japonais latéral. Les murs intérieurs et les planchers ainsi que les nombreuses étagères sont réalisés en tilleul japonais non traité ce qui leur permet de bien vieillir en se transformant. Des meubles anciens, avec les traces de leur usage, et les nombreuses collections du maître d’ouvrage mettent de la vie dans les intérieurs – la lecture du temps qui passe est pour lui un thème très important. La toiture de forme irrégulière est posée sur la charpente en bois qui franchit les portées de l’étage, sans poteaux porteurs intermédiaires, au-dessus du niveau de soubassement en béton armé. L’orientation du toit dans un autre sens que le plan suit des raisons pragmatiques: des collecteurs solaires permettent de chauffer la maison en approvisionnant le chauffage au sol. Les panneaux solaires rectangulaires de taille prédéterminée sont fixés sur les poutres et orientés exactement au sud. Ils constituent, par l’addition de leurs formes, la surface de toiture principale pendant que de nombreuses surfaces de toiture légèrement inclinées viennent compléter les rives de cette véritable toiture paysagée. Plan masse échelle 1:750 Axonométrie sans échelle

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«Je crois que l’espace qui constitue notre environnement ne devrait pas faire partie d’un système trop fortement fixé, il devrait être plus libre, ouvert, et dissous.» (Kazunari Sakamoto)

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Plans Coupes Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6 7

porche entrée salle de bains tatamis cuisine jardin pièce de séjour et bureau 8 terrasse

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1 constitution de la toiture: tôle revêtue de teflon 0,4 mm étanchéité lé de bitume panneau ignifuge 12 mm tissage de fibres Aramid panneau contreplaqué 12 mm isolant thermique, laine de verre 50 mm entre chevron de bois 38/286 mm isolant thermique, laine de verre 100 mm lattes en bois 30/30 mm contreplaqué 5,5 mm avec placage tilleul japonais 4 mm 2 panneau solaire collecteur d’air

3 fenêtre coulissante vitrage isolant dans menuiserie aluminium 4 montants et traverses bois 2≈ 38/286 mm 5 sol de l’étage: revêtement dalles de liège 5 mm contreplaqué 15 mm poutre en bois 38/235 mm plâtre cartonné 9,5 mm 6 constitution du mur: panneau fibre-ciment 15 mm vide ventilé 40 mm poteau bois 90/180 mm pare-vapeur, isolant thermique,

laine de verre 50 mm, pare-vapeur contreplaqué 12 mm avec placage tilleul japonais 4 mm 7 sol du rez-de-chaussée: revêtement dalles de liège 5 mm contreplaqué 12 mm aggloméré 20 mm double plancher pour chauffage à air pulsé 193 mm masse thermique, pièce préfabriquée béton 100 mm isolant polystyrène 300 mm dalle béton armé 150 mm isolation périphérique pare-vapeur

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couche de propreté gravier placard intégré contreplaqué 12 mm avec placage tilleul japonais 4 mm tatamis 55 mm sol de la terrasse: béton armé 210 –180 mm isolant thermique, polyuréthane 25 mm plâtre cartonné 9,5 mm tuff 140 mm vide ventilé, pare-vapeur isolation périphérique béton armé 220 mm

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Coupe longitudinale Échelle 1:50

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Maison de week-end près de Tokyo Architectes: Office of Ryue Nishizawa, Tokyo

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Cette maison de week-end dépaysante, un lieu de calme et de repos, est située dans une région boisée pas trop loin de Tokyo. L’architecte devait donner au bâtiment les qualités spatiales d’un petit musée pour créer l’ambiance adéquate à la présentation de collections privées. La façade du volume, habillée de tôle ondulée galvanisée, est maintenue très fermée pour des raisons de sécurité. On pourrait donc penser que la maison est construite sans lien avec la nature alentour. On retrouve au contraire à l’intérieur de cette «galerie habitée» les motifs de la forêt dans la composition des pièces. Des poteaux en bois, simples et élancés, sont organisés en une trame carrée dense de 2,4 m par 2,4 m; ils constituent la structure de base de la maison et permettent le libre aménagement du plan. Trois cours intérieures de tailles différentes séparent les espaces privés de l’espace commun. Elles organisent l’intérieur avec leurs éléments de verre toute hauteur en laissant paraître l’espace comme une seule grande pièce. Seul le bloc des sanitaires est construit avec des cloisons fixes alors que la cuisine est seulement définie par un plan de travail intégrant les appareils. Les patios rompent la fermeture du volume en faisant entrer l’air et la lumière dans le bâtiment de 13 ≈ 13 mètres. Leurs limites extérieures sont constituées de panneaux de tôle ondulée, semi-transparente et perforée qui peuvent s’ouvrir très largement en dégageant la vue sur les forêts voisines. Les ouvertures en toiture des cours plantées sont couvertes de lamelles de bois. La lumière tombe à l’intérieur de la maison en créant des motifs graphiques de lignes étroites. Les plantes des patios semblent pousser au milieu de l’espace ce qui crée à l’intérieur du bâtiment, avec ses ombres portées si marquantes, des petites clairières ressemblant à celles de forêts. Ce motif se répète à l’infini dans les éléments de verre et les plafonds brillants, les nombreux poteaux de bois sont optiquement multipliés et rallongés dans les surfaces réfléchissantes. Selon la position du soleil, la perception de ses limites véritables, rigoureusement géométriques, se perd dans les jeux de réflexions.

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Plan masse Échelle 1:2000 Coupe aa • Plan Échelle 1:250 Coupe bb Échelle 1:100

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séjour salon pièce privée pièce traditionnelle japonaise 5 cour intérieure

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dd Coupe verticale cc • Coupe horizontale dd Détails échelle 1:10 1 constitution du toit: lé d’étanchéité 2 mm isolant mousse 30 mm panneau de fibres de bois 4 mm lé de bitume panneau contreplaqué 12 mm vide ventilé isolant thermique 100 mm lattes 30/60 mm

plâtre cartonné 9,5 mm, enduit 2 lamelles de bois 38/184 mm 3 constitution du mur: tôle acier galvanisée h = 12 mm lattes 10/30 mm lé d’étanchéité panneau contreplaqué 9 mm isolant laine de verre 50 mm entre les poteaux bois 50/50 mm panneau contreplaqué 9 mm placage fin sur plâtre cartonné 9,5 mm

4 poteau bois 80/80 mm 5 porte coulissante: verre flotté 8 mm menuiserie aluminium 6 vitrage fixe: verre flotté 10 mm dans profil aluminium fi 25/50/3 mm 7 rigole pour reprendre l’eau de condensation 8 profil plat acier 4,5/70 mm 9 porte vers la cour: tôle acier perforée 1,6 mm châssis bois 45/100 mm tôle acier ondulée perforée galvanisée h = 12 mm

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Maison de week-end en Australie Architecte: Sean Godsell, Melbourne

La maison de week-end est construite sur la côte sud australienne, au milieu d’un paysage démesuré. La grande structure porteuse de 30 x 7,2 m, en acier oxydé, est posée à côté d’une dune de sable. Cette ossature reste visible à l’intérieur de la maison et sert de support pour le plan de l’enveloppe étanche à l’eau. Le toit et la façade, qui sont traités comme deux éléments architecturaux égaux, sont constitués de grandes surfaces vitrées. Le cube de verre assez simple est enveloppé, à distance, par une seconde couche qui constitue un rideau filigrane de lamelles de bois, brutes de sciage. Cette épaisseur filtre autant la lumière que les vues vers l’intérieur ou l’extérieur. Des côtés nord et sud, c’est une véranda couverte entre l’enveloppe et le noyau intérieur qui prolonge le grand espace intérieur vers le dehors. Les surfaces vitrées et les éléments rabattables de la façade à lamelles peuvent être entièrement ouverts dans ces zones. Les limites entre l’intérieur et l’extérieur sont alors totalement effacées. Le programme spatial est aussi simple que la géométrie de la maison: il se limite à un séjour, une chambre, une bibliothèque et les terrasses en avancées. Le séjour sur deux niveaux s’ouvre au rez-dechaussée par un front latéral entièrement vitré, du côté soleil, au nord. La partie basse de la paroi vitrée peut être rabattue comme la porte d’un garage et coulisser vers le haut. Le principe de «la maison dans la maison» se répète avec la chambre, suspendue dans un cube fermé, dans le séjour central. Du jarrah, un bois indigène, a été choisi pour les lamelles, il permet d’obtenir, grâce à sa dureté, des sections particulièrement fines. C’est ainsi que, selon les angles de vue, l’enveloppe extérieure semble presque transparente. Les variations de position du soleil créent à l’intérieur et à l’extérieur des effets lumineux particulièrement riches. Les liens entre les éléments d’architecture asiatique et européenne soulignent la singularité du lieu: l’architecte reprend un élément de l’architecture japonaise traditionnelle avec la véranda intégrée à la maison; la pièce de séjour représente la «pièce solaire» fréquente dans les maisons australiennes.

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Coupes • Plans Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

parking cour entrée salle de bains chambre à coucher bibliothèque cuisine séjour véranda terrasse

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Coupe horizontale Coupe verticale Échelle 1:20

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lamelle en jarrah brut de sciage 35/10 mm tube acier galvanisé | 30/30 verre trempé 10 mm tube acier prépatiné ¡ 150/100 verre de sécurité feuilleté 8 mm constitution du mur de la chambre: plâtre cartonné 10 mm isolant thermique laine de verre 70 mm entre les montants de bois 90/45 mm plâtre cartonné 10 mm profil acier HEB 300 constitution du sol: plancher frêne collé 70/19 mm béton armé 100 mm gravier constitution du sol de la terrasse: planches pin 70/19 mm lattes béton armé 80 mm gravier constitution du mur: tôle acier prépatinée 1,2 mm lattes 25/40 mm bloc de béton creux 390/190/90 mm lattes 25/40 mm tôle acier prépatinée 1,2 mm

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Maison à Munster Architectes: Gabriele Andreae, Munster Ulrich Kötter, Munster

La maison de l’architecte s’étire en longueur, entièrement au sud avec la vue sur les arbres anciens du terrain. On comprend le désir d’une atmosphère claire, orientée sur le jardin en regardant la façade sud, avec ses nombreux éléments vitrés. Presque toutes les pièces principales sont orientées de ce côté et ont un accès direct sur le jardin. Les portes vitrées, les éléments de fenêtre toute hauteur et les rangées de lamelles de verre orientables laissent entrer beaucoup d’air et de lumière à l’intérieur. Le débord de toiture et le balcon du premier étage, sur tout le côté sud, protègent les pièces du surplus d’ensoleillement en été. Les jeux des différents matériaux dans la structure et en façade constituent un mode de composition essentiel. Une ossature de poteaux filigranes et de poutres en acier constitue la structure de base de la maison alors que les poteaux et les traverses de la façade sont en bois. À côté des différents éléments de verre, ce sont les panneaux de façade en contreplaqué de mélèze qui assurent le remplissage de chaque travée de façade. L’isolation thermique des surfaces de bois se trouve dans un cadre en bois, parfaitement adapté, habillé sur l’intérieur par des panneaux de plâtre cartonné. Des profils vissés en aluminium soulignent la composition de la façade et protègent la construction à montants et traverses des intempéries. Le bâtiment est en fait constitué de deux parties reliées par un espace intermédiaire recouvert d’une verrière: au lieu d’une cave, on trouve derrière la maison principale un bâtiment d’intendance sur un niveau qui regroupe un atelier, une buanderie et une chambre d’ami. Tout comme la façade, le plan de la maison est marqué par son ouverture. L’ossature en acier permet une conception des plans libre et indépendante des murs porteurs. De grandes portes coulissantes et des passages sans portes assurent les transitions fluides entre les pièces en offrant aux habitants un sentiment de générosité spatiale.

Plan masse Échelle 1:1500 Plan du rez-de-chaussée Plan de l’étage Élévation ouest Élévation nord Coupe Échelle 1:400 1 atelier 2 invités 3 bureau

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4 repas 5 séjour 6 chambre

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Coupe verticale bb Détails échelle 1:20 Légendes cf. page 108

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Détails coupe verticale cc Détails de principe coupes horizontales: Porte, angle vitré Angle fermé Échelle 1:20 1 panneau ondulé aluminium 18/76 mm 2 chevron lamellé-collé 60/240 – 50 mm avec couvertine tôle de zinc, treille tube aluminium Ø 33 mm 3 poutre longitudinale externe profil acier ÅPB 100 4 poteau ÅPB 100 avec platine de base 5 poutre longitudinale interne ÅPB 140 6 poteau ÅPB 140 7 montants/traverses lamellé-collé 55/120 mm, peint en blanc 8 couvre-joint profil aluminium fi 20/55/20 mm anodisé 9 lamelles de verre orientables, verre isolant dans profils aluminium 10 dalle béton armé 120 mm enduite sur poutre transversale ÅPB 140 11 planches de mélèze 38/90 mm imprégnées et lasurées 12 poutre acier 2≈ ∑ 30/60 mm 13 vitrage isolant fixe 14 constitution du remplissage: panneau sandwich 35 mm constitué de 2 panneaux contreplaqués avec noyau en mousse isolante-étanche, résistant à la condensation, plaqué de mélèze à l’extérieur feuille coupe-vent isolant en mousse dure 60 mm pare-vapeur plâtre cartonné 2≈ 12,5 mm 15 pavés de basalte sur lit de gravier fin 16 tôle aluminium clipsée 17 panneau drainant mousse dure 18 goutte pendante aluminium anodisé 19 coffrage aggloméré, étanche, plaqué mélèze 20 sous-face du bow-window: aggloméré étanche, enduit, peint en blanc, vissé de façon invisible sur un support en bois avec un isolant thermique intermédiaire 21 poteau double en allège 22 profil d’angle ∑ 30/30 mm, aluminium anodisé, collé

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Maison à Vienne-Hernals Architectes: Henke und Schreieck Architekten, Vienne

Cette maison familiale est située sur une étroite parcelle en pente à Vienne-Hernals, un quartier où c’est encore le vert des jardins qui définit l’atmosphère. Un ancien verger au nord du terrain et la vue vers la ville, côté sud, ont conduit à réaliser un volume qui s’ouvre entièrement dans les deux directions. Le site, très en pente, est terrassé à l’aide de murs de soutènement et la différence de niveau permet un accès direct au jardin à partir des deux étages de la maison. De la rue, un escalier extérieur conduit, le long du garage construit dans la pente, vers l’entrée haute, du côté est du bâtiment. On atteint à partir de la circulation intérieure les chambres d’enfants orientées au sud, les pièces de service en sous-sol et l’étage supérieur grâce à un autre escalier. La montée d’escalier, avec son éclairage zénithal, sépare la bibliothèque et le séjour de la cuisine et de la chambre des parents. Un placard de la hauteur de la pièce délimite la zone sommeil et permet de créer des zones dans le plan ouvert. Toutes les pièces principales disposent d’un accès direct dehors. Une grande terrasse est située devant la cuisine, du côté du verger; le séjour s’ouvre, quant à lui, du côté sud sur un petit balcon en acier filigrane qui fait toute la largeur de la maison. L’encorbellement du balcon avec sa structure en simples profilés expose la structure de la maison, constituée essentiellement d’une ossature en acier. Au rez-de-chaussée, des bandes vitrées horizontales continues soulignent sous le plancher la légèreté de la structure en rendant lisible la dissociation statique du mur et du plancher. Les façades comme les aménagements intérieurs sont caractérisés par le matériau bois. Les modifications de teinte dues à son vieillissement sont voulues. C’est la raison pour laquelle aussi bien les revêtements de planches des terrasses que les panneaux de façade des côtés longs sont réalisés en mélèze non traité.

Plan masse Échelle 1:1000 Élévation est Plan du rez-de-chaussée Plan de l’étage Coupes Échelle 1:250 1 2 3 4 5

enfants chambre bibliothèque cuisine séjour

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11 Structure en acier Échelle 1:250 Détails coupes verticales et horizontales Échelle 1:20

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profil acier HEB 160 profil acier HEB 180 profil acier ‰ 160 profil acier HEA 160 tube acier | 100/100/6,3 mm rond acier Ø 12 mm tube acier | 100/100/5 mm tube acier | 120/120/5 mm poteau acier Ø 90/2 mm tube acier Ø 60/2 mm renfort du profil ‰ servant au montage d’un store façade aluminium avec éléments oscillo-coulissants constitution de la toiture: plantation extensive lé de bitume élastomère double couche, lé supérieur résistant aux racines isolant thermique mousse dure en pente pare-vapeur contreplaqué bouleau lamellé-collé 100/180 mm sur poutre acier HEB 180 vissé constitution du plancher: parquet chêne 20 mm chape 60 mm couche séparatrice isolant acoustique 30 mm pare-vapeur panneau bois dérivé 25 mm bois massif 140/220 mm lattes contreplaqué bouleau 22 mm caillebottis mélèze nature 80/30 mm panneau de façade triplis mélèze nature tube de descente d’eau pluviale

9

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Maison à Almelo Architectes: Dirk Jan Postel, Kraaijvanger • Urbis, Rotterdam

La façade «publique» de cette maison individuelle d’Almelo, aux Pays-Bas, se présente comme un volume fermé avec une surface lisse et opaque ne donnant aucun indice de sa vie intérieure. La limite entre l’espace privé et les jeux d’ouverture et de fermeture de la façade sont liés principalement aux matériaux employés. Trois côtés du bâtiment sont enveloppés d’une peau en verre émaillé. À quelques centimètres d’intervalle, la peau de verre recouvre la paroi extérieure et ses baies en créant, dans l’espace intermédiaire, un vide ventilé constituant une épaisseur supplémentaire thermiquement isolante. C’est uniquement devant la zone d’entrée couverte qu’une ouverture quadratique vient briser le caractère fermé de la façade. De jour, les panneaux de verre n’apparaissent absolument pas transparents. Ils semblent opaques, c’est dû à la fine trame de points imprimée sur laquelle les arbres et les bâtiments voisins se reflètent. Le soir, l’effet s’inverse et les fenêtres de la peau intérieure deviennent visibles et apparaissent grâce à la lumière de l’espace intérieur. Du côté sud de la maison, le côté jardin privé, c’est une toute autre composition, ouverte et volontaire, de la façade qui se présente. Les surfaces de murs sont habillées de cèdre teinté rouge; la trame constructive du mur extérieur détermine son caractère. Le volume compact du bâtiment est, de ce côté, adouci par un jardin d’hiver en avancée dont la structure en acier, avec ses éléments de verre coulissants presque sans menuiserie, paraît légère et filigrane. À l’intérieur, une grande pièce de séjour et salle à manger domine le rez-de-chaussée. L’organisation de l’étage avec les espaces privatifs est plus morcelée et suit l’organisation des poteaux d’acier. Les poteaux galvanisés restent visibles, comme des éléments définissant l’espace entre les surfaces en bouleau claires. L’architecte a pu réaliser cette maison aux allures d’objet dans un lotissement neuf constitué principalement de maisons, libre de contraintes formelles ou spatiales.

Plan masse Échelle 1:2000 Plan du rez-de-chaussée Plan de l’étage Coupe Échelle 1:250

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garage buanderie véranda entrée séjour/salle à manger cuisine chambre

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Détails coupe verticale

échelle 1:10

1 couvertine aluminium 2 cornière acier galvanisée ∑ 40/40/4 mm 3 tasseau bois 80/98 mm 4 lé d’étanchéité sur isolant en pente 5 frisage en cèdre rouge, avec vide ventilé 17 mm 6 couvertine d’acier, galvanisé, plié 2 mm 7 profil d’attique tôle acier pliée 8 mm 8 coulissage acier inoxydable fixation ponctuelle 9 poteau acier galvanisé | 60/6,3 mm 10 poteau acier galvanisé |140/4 mm

11 vitrage fixe verre trempé 8 mm 12 élément coulissant verre trempé 8 mm avec profils de protection des angles, en aluminium, collés 13 porte coulissante avec vitrage isolant dans menuiserie en pin 14 vitrage isolant dans menuiserie fixe 15 soubassement en pierre 16 profil-guide en plastique 17 fixation du verre, plat acier inoxydable vissé 50/60/3 mm 18 écarteur acier inoxydable Å = 60 mm 19 cornière acier soudée 200/100/15 mm avec doublage en plat acier 10/200 mm

20 constitution du mur: verre trempé imprimé blanc 6 mm vide ventilé 44 mm dalle de fibre-ciment 3 mm isolant laine de roche 100 mm entre les poteaux bois 120/38 mm pare-vapeur plâtre cartonné 12,5 mm lattes 33 mm panneau multiplex bouleau verni 12 mm 21 ébrasement panneau multiplex, pin peint 15 mm 22 menuiserie bois avec vitrage isolant 23 support cornière acier 24 bande de gravier sur terre végétale 25 soubassement en parpaings de béton 26 système de dalle surélevé

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Coupe horizontale

échelle 1:10

1 habillage en cèdre rouge avec vide ventilé 17 mm 2 vitrage fixe opaque verre feuilleté de sécurité constitué de verre trempé 2≈ 5 mm avec un double film PVB, collés au silicone 3 tôle aluminium anodisée, pliée 4 mm 4 poteau acier galvanisé | 60/6,3 mm 5 élément coulissant verre trempé 8 mm avec profils de protection des angles, en aluminium, collés 6 vitrage fixe joints au silicone verre trempé 8 mm 7 panneau aluminium anodisé 3 mm avec isolant mousse dure contrecollé 30 mm 8 profil de maintient aluminium anodisé fi 30/30/3 mm, 9 poteau acier galvanisé | 140/4 mm 10 menuiserie en bois fixe avec vitrage isolant 11 maintient du verre plat acier inoxydable vissé 50/60/3 mm 12 écarteur acier inoxydable 13 constitution du mur: verre trempé 6 mm imprimé blanc vide ventilé 44 mm panneau de fibre-ciment 3 mm isolant en laine de roche 100 mm entre les poteaux en bois 120/38 mm pare-vapeur plâtre cartonné 12,5 mm lattes 33 mm panneaux multiplex bouleau verni 12 mm 14 profil acier ∑ 40/170 mm 15 ébrasement panneaux multiplex pin, peint 15 mm 16 verre isolant 17 profil aluminium anodisé ∑ 40/40/4 mm

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Maison à Osaka Architectes: Tadao Ando Architect & Associates, Tokyo

Cette maison, pour un couple et une grand-mère, a été construite dans un quartier central d’Osaka, encore marqué par ses maisons en bois traditionnelles avec des toits de tuiles. La parcelle est close de tous les côtés par des murs en béton de la hauteur de la maison qui protègent aussi l’espace privé. La seule ouverture est la simple porte sur la rue. À partir de là on arrive d’abord dans une petite cour, puis à l’étage supérieur qui abrite le séjour et le coin repas donnant sur un toit-terrasse. Un autre escalier extérieur, à l’autre extrémité de la cour, conduit aux chambres calmes situées en contrebas dans lesquelles la lumière ne pénètre que filtrée. Les cours intérieures situées devant chaque chambre dégagent une impression de générosité spatiale inattendue dans une parcelle si petite. Comme les chambres s’ouvrent dans les directions différentes, elles sont protégées des regards et constituent, chacune, des espaces indépendants. Il est aussi possible d’accéder directement à la chambre de la grand-mère par la cour d’entrée. La conception qui paraît simple mais qui est en fait très singulière est basée, en ce qui concerne les cheminements par les cours et les escaliers, sur la résolution de contraintes purement fonctionnelles. Elle tend à créer une véritable diversité spatiale, à effacer les limites entre «extérieur» et «intérieur», mais aussi à renouer avec l’expérience de la nature, généralement très secondaire en ville. L’action directe du vent, du soleil, de la pluie et même quelquefois de la neige ainsi que les variations des heures et des saisons forcent les habitants à adopter un style de vie particulier. Le contraste entre les murs de béton apparents austères et les plantations, volontairement restreintes, des cours a été exploité consciemment par l’architecte pour augmenter l’expression sensuelle des deux éléments.

Plan de situation Échelle 1:1500 Coupe Plan de toiture Plan de l’étage Plan du rez-de-chaussée Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6

cour intérieure chambre rangement vide terrasse séjour/salle à manger

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1 Coupe bb et cc Échelle 1:50

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1 constitution de la toiture: chape de ciment avec joints, ép. = 50 mm sur le toit ép. = 75 mm sur la terrasse lé d’étanchéité bitume dalle béton surface lissée 2 planche de pin ép. = 24 mm 3 menuiserie acier 4 béton apparent, verni étanche

3

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Maison à Tokyo Architecte: Toyo Ito & Associates, Architectes, Tokyo

Plan de situation Échelle 1:1500 Élévation est Élévation sud Plan du rez-de-chaussée Plan de l’étage Coupes Échelle 1:250

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Cette maison permet de vivre et travailler sous un même toit, dans un quartier résidentiel en plein c∞ur de Tokyo. Conçue pour un couple de stylistes, avec un fils, les limites entre la vie professionnelle et privée sont volontairement abolies. La façade sur rue du bâtiment, avec ses vitrages en verre dépoli, ne permet pas de deviner la nature du programme. Un garage se cache derrière la façade sévèrement géométrique et au-dessus un atelier, l’«atelier à penser» des maîtres de maison. L’entrée se trouve sur le côté long du bâtiment; à partir de là, un hall ouvert sur l’étage supérieur distribue les différentes pièces. C’est au rez-de-chaussée, avec les chambres, que se trouvent les espaces les plus petits et les plus privés alors que le niveau supérieur est seulement organisé en zones par des éléments coulissants toute hauteur qui peuvent être ouverts largement et dégagent la vue sur tout l’étage. Le mode de vie des habitants se reflète dans les passages fluides entre l’atelier et les espaces d’habitation; pour eux, activité professionnelle et vie privée sont indissociables. L’espace de séjour et repas est, à la différence de l’atelier tourné vers l’intérieur, conçu avec une fenêtre panoramique qui s’ouvre sur le jardin voisin. Le toit-terrasse accessible du niveau haut par un escalier extérieur permet d’avoir une autre vue panoramique et de s’asseoir dehors. La structure primaire de la maison est constituée de trois portiques en béton de différentes longueurs. Les murs en béton sont doublés, à l’intérieur, de plâtre cartonné. L’architecte a établi des différences entre les fonctions par le choix des matériaux qui constituent les parois amovibles: les chambres sont séparées par des panneaux de bois, des élé1 chambre ments coulissants en verre acrylique soulignent, au niveau 2 entrée 3 chambre enfant haut, les transparences spatiales. C’est aussi le langage de l’architecture traditionnelle japonaise qui est évoqué dans ces 4 garage 5 séjour éléments et réinterprété dans de nouvelles matières. 6 7 8 9

vide passerelle atelier 1 atelier 2

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Coupe sur la façade Échelle 1:50 Détails Échelle 1:10

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1 verre flotté 6 mm recouvert à l’extérieur d’un film translucide 2 profil plat ¡ 3/40 mm aluminium 3 cornière ∑ 15/15/3 mm aluminium 4 suspente Ø 8 mm 5 bois latté 40/160 mm 6 sol: plancher chêne 15 mm aggloméré 20 mm 7 habillage du mur: plâtre cartonné 12,5 mm isolant 15 mm 8 tôle acier 6 mm 9 tôle acier 9 mm

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toutes les pièces en acier vernies avec une résine de synthèse

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Élément coulissant Coupe • Élévations Échelle 1:20 1 2 3 4 5 6 7 8

profil plat aluminium 2 mm profil sapin massif verre acrylique 3 mm profilé verre acrylique 2 mm blanc laiteux translucide bouton Ø 30 mm acier inoxydable profil plat 2 mm acier inoxydable rail supérieur rail inférieur pour roulements, en forme de V

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Escalier Axonométrie 1 volée tôle profilée 2 barre acier Ø 16 mm 3 main-courante et montant de garde-corps 2 barres acier Ø 13 mm 4 tôle acier 50/90/6 mm

tous les éléments en acier sont galvanisés

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Maison près de Lugano Architectes: Giraudi Wettstein Architekten, Lugano

Le corps de bâtiment, de forme rigoureuse, comme une sculpture blanche, est posé dans le paysage du Tessin dont les particularités topographiques ont fortement influencé la conception de la maison. L’orientation du bâtiment, les dispositions des murs et les positions des fenêtres instaurent des liens directs avec les environs. La bâtisse en longueur est perpendiculaire aux lignes d’altitude du terrain, ses pignons sont orientés vers les montagnes des deux côtés de la vallée. C’est à partir de l’intérieur que l’essentiel des liens entre le volume et son environnement se noue. Au niveau haut, où se trouve l’entrée, on accède en passant par un vestibule aux espaces d’habitation ouverts, surélevés de quelques marches et soulignés par une hauteur sous plafond plus importante, lisible aussi de l’extérieur. C’est à partir de là que les liens visuels s’expriment le mieux, grâce aux fenêtres qui encadrent les points topographiques les plus marquants en soulignant le caractère pictural. Les grandes fenêtres des pignons du niveau supérieur établissent des liens avec les massifs montagneux alors que les plus petites ouvertures mettent en scène le clocher du village ou le châtaigner planté à proximité. Du côté ouest, le mur de la maison fait un écart par rapport à la forme rectangulaire de la maison pour ouvrir la vue sur les cimes de la chaîne de montagne située en face. À l’intérieur, la rugosité de la structure en béton est dominante et contraste avec les surfaces lisses des placards intégrés peints en gris et jaune. Le meuble central de 12 mètres de long divise et organise le plan en longueur. À l’étage du dessus, le meuble sert de garde-corps et de cloison par rapport à la montée d’escalier ouverte; au rez-de-chaussée, il tient seulement lieu de mur. Les portes des chambres et des espaces secondaires sont découpées comme des sas à travers le meuble. Le placard assure aussi aux deux étages le rangement des objets quotidiens et permet donc de réduire le nombre des meubles dans les pièces.

Plan masse Échelle 1:1000 Coupes Plan du niveau bas Plan du niveau haut Échelle 1:250

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buanderie chaufferie chambre entrée cuisine séjour bureau

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1 Coupes horizontale et verticale Échelle 1:20

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1 couvertine tôle acier inox 2 constitution de la toiture: gravier 20 mm sable 30 mm lé d’étanchéité isolant thermique 100 mm pare-vapeur enduit en pente dalle béton armé 200 mm enduit intérieur 3 élément de béton préfabriqué 4 store 5 constitution du mur: enduit extérieur 20 mm

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maçonnerie 120 mm isolant thermique 80 mm avec pare-vapeur béton armé 200 mm planche de chêne 30 mm béton apparent surface calepinée planche de chêne 20 mm constitution du sol: parquet chêne chape 70 mm couche séparatrice isolant acoustique 20 mm dalle béton armé 200 mm joint silicone panneau drainant isolation contre l’humidité

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Élément de placard Coupes échelle 1:50 1 panneaux MDF laquéx en gris et jaune

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Maison à Li Curt Architecte: Conradin Clavuot, Chur avec Norbert Mathis, Chur

Cette maison, dans la vallée de Puschla dans le canton des Grisons, est conçue dans la retenue, simple et sans fioriture, comme un ancien objet fonctionnel du quotidien. La vallée, située à quelques 300 mètres au-dessus de la mer, est cernée de montagnes atteignant 4000 mètres d’altitude et caractérisée par son climat humide et souvent venteux. Pour faire face aux conditions météorologiques on a toujours construit assez densément. Le plan d’occupation des sols du nouveau lotissement de Li Curt apparaît donc plutôt atypique. Les maisons individuelles détachées ne respectent plus la structure du village. C’est en réaction à ces distances entre les maisons, désormais possibles, que les architectes de cette maison se référent à une typologie qui fait ses preuves depuis longtemps dans la région: le volume simple en matériaux massifs. Un mur de clôture est relié à la maison dont la partie arrière est encastrée, au niveau bas, dans la montagne. Les matériaux reprennent les couleurs des environs et soulignent encore l’attachement au sol du bâtiment. L’enduit rustique confère au mur en maçonnerie de briques une surface vivante et sensuelle. L’organisation des fenêtres dans la façade dépend d’une trame; comme quelques pans de mur sont restés aveugles, on a l’impression d’être en présence d’une façade traditionnelle. Des cadres plats soulignent les ouvertures dans lesquelles les fenêtres de bois sont placées en profondeur, à l’abri de la pluie. Les architectes ont organisé les pièces d’habitation, aux trois niveaux comme trois pièces uniques, autour de l’escalier central. Les aménagements en bois contrastent avec la lourde massivité de l’enveloppe de la maison. Les planchers portent sur des retombées de poutres, d’un mur à l’autre de la maison, sans points porteurs intermédiaires. Les aménagements, traités comme des meubles, créent des zones dans les plans, constituent des niches et abritent les fonctions des salles de bains et cuisine. Les intérieurs de la maison sont laissés autant que possible dans leur état brut: les murs sont enduits, sans peinture, les surfaces de bois grossièrement rabotées et les solides planchers caractérisent les atmosphères. Un seul détail de fenêtre, très soigneusement réalisé, attire l’attention dans l’ensemble des aménagements plutôt simples: une planche fixée au-dessus des fenêtres qui permet d’intégrer un éclairage et des rideaux.

Plan de situation Échelle 1:4000 Coupe perspective Sans échelle

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Coupes • Plans Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6 7 8

séjour cuisine repas cellier / cave chambre salle de bains entrée travail

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Coupe verticale sur l’entrée Échelle 1:10 1 gravier granulométrie 15 – 30 mm, lavé 50 mm couche séparatrice 5 mm lé de bitume double épaisseur 10 mm volige sapin 25 mm lattes 60/60 mm sous-couche en lé isolation thermique laine de roche 120 mm avec lattes croisées 2≈ 60/60 mm pare-vapeur 2 mm élément de dalle en brique 210 mm enduit de base chaux ciment 15 mm 2 couvertine cuivre 6 mm 3 panneau triplis sapin 27 mm 4 constitution du mur: enduit à l’ancienne 20 mm briques perforées 247/365/238 mm enduit de base chaux-ciment 15 mm 5 plancher sapin massif 27 mm lattes 30 mm lattes 40 mm feutre séparateur 8 mm dalle en bois lamellé-collé 120 mm retombée de poutre béton armé 390 mm 6 profil acier fi 150/65/7 mm 7 appui de fenêtre mélèze massif, 40/220 mm avec éclairage 8 porte d’entrée vitrage isolant dans menuiserie en mélèze massif 76/70 mm 9 enduit isolant 10 caillebottis en bois en lattes, de mélèze massif 25/35 mm 11 asphalte 180 mm lé de bitume double épaisseur 10 mm mousse de verre 120 mm dalle béton armé 250 mm

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Maison à Munich Architectes: Thomas M. Hammer et Doris Schmid-Hammer, Munich

La pensée déterminante pour la conception de cet ensemble de deux maisons a été de permettre aux deux maîtres d’ouvrage – deux frères – de vivre ensemble, dans un lien décontracté leur laissant assez d’espace pour mener à bien leur propre conception de vie. Les deux bâtiments sont reliés sur la rue par un haut mur de clôture. Une couverture continue constitue une sorte de parvis devant les entrées et les portails de la façade. Le style de vie de chaque frère est lisible surtout dans la composition des plans. Ainsi, le bâtiment partiellement en bois est conçu pour les besoins d’une vie en colocation: la cuisine-séjour constitue le c∞ur commun de la maison et chaque habitant dispose d’une pièce de séjour et de travail de taille identique. Dans la maison en maçonnerie de briques avec un enduit blanc presque tout le rez-de-chaussée est occupé par la zone de séjour et repas. Les différentes pièces privatives sont à l’étage ou dans les combles et servent, en fonction de la taille de la famille, de chambre, chambre d’enfant ou bureau. L’intelligence du plan permet d’obtenir, malgré les tailles des pièces réduites, des suites spatiales intéressantes, avec des vues traversantes ou cadrées sur l’extérieur. Les traitements judicieux de la lumière soulignent ces effets.

Plan de situation Échelle 1:2000 Coupe • Plans Rez-de-chaussée Étage Combles Échelle 1:400

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Coupe en travers • Coupe en long Détails échelle 1:20 1 constitution du mur: lattes de mélèze 30/50 mm ventilation / lattes 24 mm contreplaqué étanche peint en noir (mélasse de bois) papier coupe-vent doublage 24 mm isolant cellulose 160 mm pare-vapeur panneau léger composite laine de bois magnésite 24 mm panneau fibre-ciment 2 ≈ 10 mm 2 constitution de la toiture: couverture tôle de zinc lé de bitume double volige 24 mm vide ventilé 100 mm

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entre les chevrons 100/100 mm panneau de fibres tendres, bituminé 19 mm isolant cellulose 220 mm entre les pannes 120/220 mm coffrage 24 mm panneau fibre-ciment 2≈ 10 mm entre, pare-vapeur maçonnerie brique perforée 12 –1,0 –12 format étroit, 365 mm garde corps: grillage soudé dans châssis en ∑ 40/40/4 mm panneau aggloméré lié au ciment soubassement: enduit au ciment sur primaire mousse de verre barrière d’étanchéité mélèze massif 50 mm

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Détails portail d’entrée Échelle 1:10

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1 plat acier 80/6 mm 2 châssis soudé constitué de profils acier creux | 50/50/4 mm 3 élément en bois 40/54 mm servant à la fixation de 4 4 panneau BFU bouleau 13 mm 5 bouton de porte acier inoxydable

pour la serrure profil acier creux galvanisé Ø 22 mm profil acier ∑ 35/75/5 mm profil acier ∑ 75/100/5 mm tasseau mélèze 50/97 mm profil acier ∑ 50/75/5 mm rail fi pour roulement en plastique sur plat acier 12 protection de l’angle profil ∑ aluminium 6 7 8 9 10 11

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Détails de la porte d’entrée Échelle 1:10

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profil d’enduit châssis 50/100 mm panneau contreplaqué isolant en fibre de coco couvre-joint aluminium petit bois de fenêtre 50/80 mm vitrage isolant dormant 85/100 mm porte d’entrée ép. = 76 mm:

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contreplaqué pare-vapeur châssis en bois massif entre, panneau de fibre de bois contreplaqué panneau léger fibre de bois grille de propreté profils plats aluminium 80/5 mm plié + 30/5 mm projecteur halogène couvertine tôle acier inox vitrage de sécurité feuilleté 8 mm

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Détail de l’escalier Échelle 1:10 1 recouvrement du garde-corps panneau Multiplex 36 mm 2 profil d’enduit 3 enduit 4 bandes de mousse 5 marche chêne 40 mm 6 vis de réglage M10 7 isolant fibre de coco

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Maison à Erfurt Architecte: Silvia Britz, Erfurt

Les maîtres d’ouvrage, un couple de libraires, voulaient construire une maison sur leur terrain à Erfurt, simple et bien équipée, avec une atmosphère ouverte pour la famille et assez de place pour beaucoup de livres. L’architecte a su trouver, avec un parti de retenue, une forme construite répondant à tous ces souhaits. Un volume compact avec une simple façade enduite perforée a vu le jour sur la parcelle en longueur, plantée d’arbres fruitiers déjà grands. Quelques petites ouvertures de fenêtre s’orientent au nord et à l’est du côté de la rue, alors que des grandes portes-fenêtres vitrées ouvrent les espaces intérieurs du côté du jardin. Les éléments coulissants en mélèze sont particulièrement dominants dans la façade, ils assurent la protection nécessaire contre le soleil et soulignent optiquement le rythme des portesfenêtres. Afin de maintenir bas les coûts de la construction, le projet s’est concentré sur l’essentiel: on s’est passé d’une cave et d’un éventuel aménagement des combles, avec le toit à faible pente. Une large avancée de toit périphérique protège les murs des intempéries et confère à la maison son caractère des pays du sud. Les intérieurs respectent la volonté des habitants d’ouverture spatiale. Après le sas d’entrée, on parvient à une entrée qui donne directement à la cuisine-séjour. Des portes battantes ou coulissantes de taille généreuse, le long des murs extérieurs, assurent l’interpénétration fluide des espaces. On atteint le séjour à partir du coin repas, puis la bibliothèque pour laquelle une partie du plancher est en creux dans le sol, pour obtenir plus de hauteur pour les rayonnages. La zone centrale ouverte autour de l’escalier qui s’élargit vers le haut relie les deux niveaux. Cette galerie qui dessert les chambres offre aussi de la place pour les livres et permet une communication avec le coin repas.

Plan de situation Échelle 1:2000 Coupe Plan du rez-de-chaussée Plan de l’étage Échelle 1:250

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vestibule local technique cellier repas/cuisine

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séjour bureau/bibliothèque chambre d’enfant chambre des parents

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Détail coupe horizontale sur l’angle Détails coupe verticale Échelle 1:20

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1 constitution du mur: habillage mélèze 24/40 mm lattes, vide ventilé 24 mm feutre, noir isolant thermique 60 mm maçonnerie 240 mm enduit plâtre double épaisseur 12–15 mm 2 contreplaqué 24 mm 3 constitution de la toiture: couverture tôle de zinc volige 24 mm chevron 50/160 mm vide isolant thermique 160 mm pare-vapeur dalle creuse béton précontraint 165 mm 4 potence contreplaqué 75/180 mm, fixée sur le chevron par une patte d’acier 5 poutre 100/180 mm 6 garde-corps: plat acier galvanisé 40/4 mm, main-courante mélèze 7 volet coulissant: cadre cornière acier ∑ 40/60/4 mm remplissage planches de mélèze 20/60 mm 8 caillebottis en planches de mélèze sur solives 100/140 mm 9 constitution du mur: enduit léger double épaisseur feutré 20 mm maçonnerie 365 mm, brique perforée 8 – 0,6 –12 format étroit enduit à la chaux double épaisseur 12–15 mm 10 vitrage isolant 4 + 16 + 4 mm, verre intérieur mat 11 panneau triplis 26 mm 12 constitution du mur et de la porte: panneaux plaqués sur châssis bois massif, panneau isolant avec pare-vapeur, à l’extérieur rainures fraisées ép. = 5 mm, prof. = 3 – 4 mm

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Maison en Italie Architectes: Döring Dahmen Joeressen, Dusseldorf Wolfgang Döring, Michael Dahmen, Elmar Joeressen

Ce simple volume géométrique est posé dans le paysage doucement vallonné du Latium, son caractère est marqué par les murs en blocs de pierre qui ressemblent à des fortifications. Les formes tendres et organiques des oliviers, récemment plantés, contrastent comme des sculptures devant l’architecture dépouillée. Le bâtiment de deux étages est construit sur le domaine d’une exploitation agricole à laquelle appartiennent d’autres bâtiments de service, des granges ou des logements pour le personnel. La composition se réfère à la construction traditionnelle dans la région, avec ses murs en pierre, ses toitures à faibles pentes et ses pignons aveugles. Le plan est basé sur une trame de 5,40 ≈ 5,40 m. Les longueurs et largeurs du bâtiment sont imposées par les terrassements du terrain. À l’arrière, le bâti s’enfonce légèrement dans la pente. En dépit de la simplicité de la maison, des qualités spatiales différentes sont créées, comme la cour sur deux niveaux et les terrasses. L’entrée principale s’effectue du côté vallée, au niveau bas. On peut atteindre, en traversant une petite cour qui sert d’entrée en plein air, le bureau et les pièces de travail. On trouve aussi, sur le côté, un petit logement d’invités. L’étage haut abrite les espaces d’habitation avec un accès de plein pied à la terrasse. La cuisine, la pièce de séjour en longueur, une salle de bains et une chambre s’organisent en équerre autour de la terrasse. La construction, résistant aux tremblements de terre, est constituée d’une ossature en béton armé avec des remplissages en briques et une paroi en blocs de tuff taillés avec précision. La masse thermique de la maçonnerie, seulement interrompue par quelques percements bien dimensionné, évite la surchauffe des pièces en été et le refroidissement rapide en hiver. Plan masse Échelle 1:1000 Plans Échelle 1:400 1 2 3 4 5 6 7 8 9

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hall invités cour bureau cave cuisine séjour chambre terrasse

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Coupes

échelle 1:400

Coupe horizontale échelle 1:20 Coupes verticales échelle 1:20 1 constitution de la toiture: tuile latte de bois 50/30 mm contre latte 50/30 mm sous-couche en lé isolant, résistant à la compression 80 mm pare-vapeur nervures béton entre, dalles de brique servant de coffrage perdu enduit de plafond 20 mm 2 constitution du mur: maçonnerie apparente tuff 215 mm vide ventilé 60 mm isolant thermique 80 mm maçonnerie de brique 300 mm avec enduit intérieur 20 mm 3 constitution du sol: dalles «basaltino», grises 665/665/40 mm sur lit de mortier 20 mm couche séparatrice chape chauffante 70 mm couche séparatrice isolant acoustique 50 mm 4 élément isolant thermique, porteur 5 constitution de la terrasse: dalles «basaltino», grises 665/665/50 mm, surélevées lé d’étanchéité isolant, résistant à la compression en pente 6 porte-fenêtre en chêne avec vitrage isolant 7 couronnement du mur tôle de zinc, pliée

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Maison à Berlin Architectes: David Chipperfield, Londres/Berlin

Plan de situation Échelle 1:4000

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L’architecte a construit cette maison, qui fait référence à des modèles de l’architecture moderne primitive, dans un quartier résidentiel huppé du sud-ouest de Berlin: la précision géométrique du langage des formes cite des ouvrages en briques comme, par exemple, les maisons Lange et Esters de Mies van der Rohe à Krefeld. De la rue, la maison apparaît comme un bloc impénétrable. En regardant mieux, on arrive à reconstituer le volume de trois étages à partir des différents cubes. Assemblés à partir des différentes parties d’un programme domestique très complexe, ils prennent aussi en compte les espaces extérieurs qu’ils intègrent intimement. Les pièces sont proportionnées avec soin autant dans leur matérialité que dans leurs dimensions et ne sont pas seulement définies par leurs fonctions. Malgré la division en pièces individuelles, les traitements des vues donnent une impression de fluidité aux suites de pièce. On atteint l’entrée et le grand séjour du rez-de-chaussée, à partir du niveau de la rue, par un escalier maçonné à pente assez faible. Les pièces se regroupent en angle autour d’une cour fermée orientée au sud. De plus, le salon de 3,70 mètres de hauteur s’ouvre sur une terrasse par des baies coulissantes vitrées toute hauteur. Un escalier à double volée au centre de la maison conduit dans un noyau fermé vers le haut, il est éclairé naturellement par un lanterneau en toiture. L’étage abrite les espaces privés des maîtres d’ouvrage, quant aux chambres d’amis, elles sont regroupées au sous-sol autour de la piscine qui s’ouvre, à son tour, par des baies coulissantes à l’ouest et à l’est. La structure de la maison est en béton armé; les briques réalisées artisanalement de l’avant-mur constituent cependant un élément essentiel de la maison. Chaque brique diffère et fait partie d’un appareillage précis. La texture vivante qui en résulte, les surfaces rugueuses et les tonalités chaudes et changeantes de la maçonnerie apparente créent un contraste tendu avec les grandes baies vitrées serties dans des profils d’acier.

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Plans Échelle 1:250

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1 Coupe Façade sur le jardin Échelle 1:20 Coupes Échelle 1:400

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3 1 couverture de l’attique cuivre 2 constitution de la toiture: gravier 40 mm, couche séparatrice lé de bitume, double épaisseur 10 mm isolant thermique polystyrène 160 mm béton armé 200 mm, enduit chaux lisse 20 mm 3 pièce préfabriquée brique-béton 4 porte coulissante verre isolant, menuiserie acier 5 constitution de l’allège: avant-mur en briques artisanales 115 mm isolant laine minérale 70 mm béton armé 350 mm isolant laine minérale 22 mm avant-mur en briques artisanales, coupées 52 mm 6 garde-corps du balcon plat acier 80/25 mm 7 constitution du sol du balcon: pierre 30 mm, lit de mortier 20 – 30 mm enduit ciment 60 mm lé bitume de séparation, double épaisseur isolant thermique polystyrène 100 mm couche séparatrice, béton armé 200 mm 8 constitution du sol de l’étage: plancher 25 mm, feuille PE, chappe chauffante 70 mm isolant acoustique 25 mm couche de répartition isolante 30 mm béton armé 180 mm, plâtre cartonné 12,5 mm 9 constitution du sol du rez-de-chaussée: plancher 25 mm, feuille PE, chappe chauffante 70 mm isolant acoustique 25 mm couche de répartition isolante 30 mm béton armé 380 mm, plâtre cartonné 12,5 mm 10 constitution du sol de la terrasse: caillebottis bois 22 mm, lattes 60 mm fondation linéaire (entre gravier) 170 mm protection 8 mm isolant thermique polystyrène 100 mm lé de bitume, double épaisseur béton armé 200 mm

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Maison à Moledo Architecte: Eduardo Souto de Moura, Porto

La «casa Moledo» s’inscrit dans une colline en terrasse à partir de laquelle le panorama s’ouvre, au loin, sur l’Océan atlantique. La maison a été construite au cours d’un processus formel étalé sur six ans, en étroite collaboration avec le maître d’ouvrage. C’est le caractère du site, marqué par les terrasses et leurs vieux murs de soutènement irréguliers, qui a été à l’origine du projet. L’architecte a modifié les pentes du terrain, mais a conservé le caractère initial du lieu. Il a implanté la maison elle-même de façon à ce qu’elle semble s’effacer dans la pente. Le toit plat, avec sa cheminée minimale et son petit édicule de ventilation constitue, comme une plate-forme volontairement artificielle, la seule trace évidente de la présence de la maison. La façade orientée sur la mer se fond dans le mur de soutènement comme si elle en était une partie vitrée. On entre par cette façade en pénétrant directement dans le séjour de belle taille, dominé par la présence du bois à côté d’un mur en granite. Un couloir qui s’étire sur toute la façade arrière de la maison distribue les chambres alignées l’une derrière l’autre. Là aussi, la façade est entièrement vitrée et donne sur un espace extérieur étroit qui sépare la maison de la paroi rocheuse. On voit que la maison n’est pas construite dans la pente mais qu’elle est posée devant celle-ci. Le naturel de la roche est mis en scène en opposition à l’artificialité de la construction et en même temps intégré à l’architecture. Grâce à la hauteur de la façade en verre, la paroi rocheuse brute constitue la limite optique de l’espace intérieur. La nature vierge, le paysage aménagé et enfin l’architecture elle-même sont les trois éléments qui définissent le projet.

Axonométrie Coupe Élévation ouest Plan Échelle 1:250

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Détails, coupe horizontale et verticale Échelle 1:20 1 constitution de la toiture: revêtement béton poreux (type tennis) empierrement couche drainante 10 mm isolant thermique 30 mm lé d’étanchéité couche de répartition béton léger en pente dalle béton armé enduite 2 profil de rive acier inox ∑ 40/40/5 mm 3 vitrification 4 vitrage isolant 8 + vide 8 + 6 mm dans menuiserie bois coulissante 5 store textile 6 vitrage isolant dans menuiserie en profils acier-inox 7 sol bois sur lattes

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Architectes

Villa sur le lac de Starnberg, Allemagne

Maison double à Munich, Allemagne

Maîtrise d’ouvrage: privée Architectes: Fink + Jocher, Munich Collaborateurs: Elfriede Friedrich, Katrin Möller, Peter Scheller Ingénieur structure: Bernhard Behringer, Munich Année de construction: 2001

Maîtrise d’ouvrage: Eva et Theo Peter Architecte: Werner Bäuerle, Bäuerle • Lüttin, Constance Collaborateurs: Gunther Braun, Katja Pochert, Biggy Gittel Ingénieur structure: Ingenieurbüro H. Fischer, Bad Endorf Année de construction: 1997

[email protected] www.fink-jocher.de

[email protected] Thomas Jocher Né en 1952 à Benediktbeuern; diplôme à la TU Munich en 1980; 1984–90 conseiller scientifique à l’Institut d’urbanisme et d’aménagement du territoire de la TU Munich; professeur en 1991; depuis 1991 agence avec Dietrich Fink à Munich; depuis 1997 professeur à l’Université de Stuttgart; 2004 professeur invité à l’Université Tongji de Shanghai. Dietrich Fink Né en 1958 à Burgau; diplôme à la TU Munich en 1984; 1988 conseiller scientifique à l’Institut d’urbanisme et d’aménagement du territoire de la TU Munich; depuis 1991 agence avec Thomas Jocher à Munich; 1998 professeur invité à la TU Munich; depuis 1999 professeur à la TU Berlin.

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Werner Bäuerle Né en 1958 à Furtwangen; 1985 diplôme à la FH Constance; depuis 1989 libéral; de 1992 à 1997 enseigne à la FH Constance; depuis 2003 professeur en remplacement à la FH Kaiserslautern.

Maison d’été avec atelier à Vejby, Danemark

Maison en Nouvelle-Écosse, Canada

Maison près de New York, États-Unis

Maison à Toronto, Canada

Maîtrise d’ouvrage: Mikael Andersen Architecte: Henning Larsens Tegnestue A/S, Copenhague Collaborateurs: Peer T. Jeppesen, Anders Park, Claus Simonsen Ingénieur structure: Anders Christensen, Lyngby Année de construction: 1999

Maîtrise d’ouvrage: Withheld Architecte: Brian MacKay-Lyons, Halifax Collaborateurs: Talbot Sweetapple; Chad Jamieson, Melanie Hayne, Geoff Miller Ingénieur structure: Campbell Comeau Engineering, Halifax Année de construction: 2004

Maîtrise d’ouvrage: Darlene et William F. Ross Architectes: SR +T Architects, New York/Berlin Karla Maria Sislian Rothstein, Joel E. Towers Collaborateurs: John Amatruda, Salvatore Perry Ingénieur structure: Dennis Tanczos, Latham NY Année de construction: 1995–1997

Maîtrise d’ouvrage: Robert G. Hill, Toronto Architectes: Shim • Sutcliffe Architects, Toronto Collaborateurs: Donald Chong Ingénieur structure: Ned Onen, Toronto Année de construction: 1994

[email protected] www.hlt.dk Henning Larsen Né en 1925; diplôme en 1950 à la Royal Academy of Fine Arts; 1951– 52 AA School of Architecture à Londres et au M.I.T. School of Architecture à Boston; 1968 – 95 professeur à la Royal Academy of Fine Arts de Copenhague; 1967 professeur à l’école d’architecture de Trondheim; professeur invité au Danemark et aux ÉtatsUnis; nombreux prix et distinctions.

[email protected] www.mlsarchitects.ca Brian MacKay-Lyons Né en 1954 à Arcadia, Canada; Diplômé d’architecture en 1978 de l’University of Nova Scotia, puis Master en Architecture et d’Urban Design à l’University of California, Los Angeles; 1985 création de Brian MacKay-Lyons Architecture Urban Design à Halifax; Professeur à la Dalhousie University d’Halifax; fréquement professeur invité aux États-Unis.

[email protected] www.srtarchitects.com Karla Maria Sislian Rothstein Née en 1966 en Virginie; Master of Architecture à la Columbia University; cofondatrice de SR +T, 1993; professeur assistante à la Columbia University depuis 1997. Joel E. Towers Né en 1965 à New York; Master of Architecture à la Columbia University; cofondateur de SR +T, 1993; professeur assistant à la Columbia University depuis 2000.

[email protected] www.shim-sutcliffe.com Brigitte Shim Née en 1958 à Kingston, Jamaïque; diplomée d’Environmental Studies en 1980 et en architecture en 1983 à l’University of Waterloo; professeur invitée à l’Harvard University, á l’University of Oregon et à l’University of Pennsylvania; depuis 1988 Associate Professor à l’University of Toronto; 1997 creation de l’agence Shim • Sutcliffe Architects. Howard Sutcliffe Né en 1958 à Mirfield, RoyaumeUni; diplomé d’Environmental Studies en 1980 et d’architecture en 1983 à l’University of Waterloo; 1997 création de l’agence Shim • Sutcliffe Architects.

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Maison à Kawasaki, Japon

Maison de week-end près de Tokyo, Japon

Maison de week-end en Australie

Maison à Munster, Allemagne

Maîtrise d’ouvrage: Kazunari Sakamoto Architecte: Kazunari Sakamoto Collaborateurs: Mikiko Terauchi, Makoto Adachi Ingénieur structure: Kanebako Structural Engineers Année de construction: 1999

Maîtrise d’ouvrage: privée Architectes: Office of Ryue Nishizawa, Tokyo Ryue Nishizawa, Kimihiko Okada Ingénieur structure: Structured Environment, Tokyo Année de construction: 1998

Maîtrise d’ouvrage: privée Architecte: Sean Godsell, Melbourne Ingénieur structure: Felicetti PTY LTD, Melbourne Année de construction: 2001

Maîtrise d’ouvrage: Gabriele Andreae Architectes: Gabriele Andreae (projet et mise en ∞uvre), avec Ulrich Kötter (mise en ∞uvre), Munster Collaborateurs: Peter Heumann, Martin Hagspihl Ingénieur structure: Horz + Ladewig, Cologne Année de construction: 1996

[email protected] [email protected] www.arch.titech.ac.jp Kazunari Sakamoto Né en 1943 à Tokyo; 1966 diplomé du Tokyo Institute of Technology; 1971 professeur, enseigne à la Musashino Arts University; professeur assistant à la Musashino Arts University et au Tokyo Institute of Technology; depuis 1991 Professeur au Tokyo Institute of Technology; nombreuses distinctions.

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Ryue Nishizawa Né en 1966 à Tokyo; 1990 Master of Architecture à la Yokohama National University; depuis 1995 collaboration avec Kazuyo Sejima; fondation de sa propre agence Office of Ryue Nishizawa en 1997; enseignant invité à la Yokohama National University, à la Nihon University et au Hiroshima Institute of Technology; 2001 professeur assistant à la Yokohama National University.

[email protected] www.seangodsell.com Sean Godsell Né en 1960 à Melbourne; 1984 diplôme à l’University of Melbourne; 1994 création de Sean Godsell Architects; 1999 Master of Architecture à la RMIT University de Melbourne; professeur invité à l’University of Melbourne et à la RMIT University; nombreuses distinctions.

Gabriele Andreae Née en 1951 à Cologne; 1978 diplôme à la TH Darmstadt; de 1980 à 1981 assistente à la TH Darmstadt; depuis 1981 indépendante. Ulrich Kötter Né en 1955 à Bielefeld; 1985 diplôme à la FH Munster; création de sa propre agence d’architecture en 1990; de 1991 à 1997 enseigne à la FH Munster.

Maison à Vienne-Hernals, Autriche

Maison à Almelo, Pays-Bas

Maison à Osaka, Japon

Maison à Tokyo, Japon

Maîtrise d’ouvrage: privée Architectes: Henke und Schreieck Architekten, Vienne Marta Schreieck, Dieter Henke Collaborateur: Rudolf Seidl Ingénieur structure: Gmeiner und Haferl, Vienne Année de construction: 1997

Maîtrise d’ouvrage: Famille A.T.M. van der Meulen Architectes: Dirk Jan Postel, Kraaijvanger • Urbis, Bureau voor architectuur en stads-ontwerp, Rotterdam Collaborateur: Nick Marks Ingénieur structure: ABT, Velp Année de construction: 1997

Maîtrise d’ouvrage: Famille Nomi Architecte: Tadao Ando Architect & Associates, Osaka Tadao Ando, Takaaki Mizutani, Saiko Kosugi Ingénieur structure: Ascoral Engineering Associates, Osaka Année de construction: 1996

Maîtrise d’ouvrage: privée Architectes: Toyo Ito & Associates, Architects, Tokyo Collaborateurs: Takeo Higashi, Kaori Shikichi Ingénieur structure: Structural Design Office Oak, Tokyo Année de construction: 1999

[email protected] Marta Schreieck Née en 1954 à Innsbruck; 1981 diplôme à l’Akademie der Bildenden Künste de Vienne; 1993 enseigne à l’Université d’Innsbruck; 1995 professeur invitée à l’Akademie der Bildenden Künste de Vienne; 2004 commissaire de la 9e Biennale d’architecture de Venise; 2005 membre de l’Akademie der Künste de Berlin. Dieter Henke Né en 1952 à Kössen; 1980 diplôme à l’Akademie der Bildenden Künste de Vienne; de 1981 à 1982 assistant à l’Institut für Städtebau de l’Akademie der Bildenden Künste de Vienne.

[email protected] www.kraaijvangerurbis.nl Dirk Jan Postel Né en 1957; diplômé en 1986 à l’Université technique de Delft; depuis 1992 partenariat au sein de Kraaijvanger • Urbis, agence d’architecture et urbanisme.

[email protected] [email protected] www.andotadao.org Tadao Ando Né en 1941 à Osaka; de 1962 à 1969 formation autodidacte en architecture; 1969 fondation de l’agence Tadao Ando Architect & Associates; professeur invité à la Yale University 1987, à la Columbia University 1988 et à la Harvard University en 1990; depuis 1997 professeur à la Tokyo University; professeur émérite dans de nombreuses universités, nombreux prix et distinctions, entre autres, en 1995, le prix Pritzker d’architecture.

Toyo Ito Né en 1941; diplôme en 1965 à la Tokyo University; création de son agence d’architecture Urban Robot en 1971; depuis 1979 Toyo Ito & Associates, Architects; 1991 professeur invité à la Columbia University, New York; professeur émérite à l’University of North London; nombreux prix et distinctions.

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Maison près de Lugano, Suisse

Maison à Li Curt, Suisse

Maison à Munich, Allemagne

Maison à Erfurt, Allemagne

Maîtrise d’ouvrage: Daniela et Maurizio di Paola Architectes: Giraudi Wettstein Architekten ETH/ BSA/SIA, Lugano Sandra Giraudi, Felix Wettstein Collaboratrice: Monica Delmenico Ingénieur structure: Grignoli + Muttoni, Lugano Année de construction: 1997

Maîtrise d’ouvrage: Sandra et Moreno Raselli-Kalt Architecte: Conradin Clavuot, Chur Collaborateurs: Norbert Mathis, Flurin Camenisch, Claudia Clavuot-Merz Direction du chantier: Andrea Vassella Ingénieurs: Edy Toscano AG, Marco Passini, Poschiavo Année de construction: 2002

Maîtrise d’ouvrage: Norbert et Klaus Weigl Architectes: Thomas M. Hammer et Doris Schmid-Hammer, Munich Collaborateurs: Timo Jeskanen, Manfred Weihermann Ingénieur structure: Behringer + Müller, Munich Année de construction: 1997

Maîtrise d’ouvrage: Cornelia et Michael John Architecte: Silvia Britz, Erfurt Ingénieur structure: Staupendahl & Partner, Weimar Année de construction: 1999

[email protected] www.Architekten-bsa.ch

[email protected] [email protected]

Sandra Giraudi Née en 1962 à Vevey; 1989 diplôme à l’ETH Zurich; 1989 –90 et 1992– 96 assistante à l’ETH Zurich; depuis 1992 indépendante; fonde Giraudi Wettstein Architekten avec Felix Wettstein en 1995 à Lugano; depuis 2003 enseigne à l’Accademia di Architettura de Mendrisio. Felix Wettstein Né en 1962 à Zurich; 1988 diplôme à l’ETH Zurich; collaborateur d’Andreas Stöcklin; Assistant à l’ETH Zurich 1990 – 96; 1997 enseigne à l’ETH Zurich; depuis 1995 agence d’architecture avec Sandra Giraudi à Lugano.

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Conradin Clavuot Né en 1962 à Davos; 1988 diplôme à l’ETH Zurich; 1988 fonde sa propre agence d’architecture; enseignant invité à l’ETH Zurich.

Doris Schmid-Hammer Née en 1959 à Munich; 1984 diplôme à la TU Munich; concours d’État pour accéder à la fonction publique 1987; enseignante. Thomas M. Hammer Né en 1955 à Werneck; 1984 diplôme à la TU Munich; depuis 1985 agence d’architecture libérale; entre 1985 – 88 assistant à l’Akademie der Bildenden Künste de Munich; 1989 – 92 assistant à la TU Munich; enseignant.

[email protected] www.britz-architekten.de Silvia Britz Née en 1965 à Meiningen; 1990 diplôme à la HAB (aujourd’hui Bauhaus-Universität) de Weimar; agence d’architecture libérale depuis 1998.

Maison en Italie

Maison à Berlin, Allemagne

Maison à Moledo, Portugal

Maîtrise d’ouvrage: privée Architectes: Döring Dahmen Joeressen, Wolfgang Döring, Michael Dahmann, Elmar Joeressen Dusseldorf Ingénieur structure: Giorgio Marziali Acquapendente Prov. Viterbo Année de construction: 1997

Maîtrise d’ouvrage: privée Architecte: David Chipperfield Architects Londres/Berlin Architecte d’opération: M. J. Zielinski Ingénieurs structure: René Becker, Gotthard Gonsior Installations techniques: Büro Fitz: Hans Jürgen Fitz Année de construction: 1997

Maîtrise d’ouvrage: António Reis Architecte: Eduardo Souto de Moura, Porto Collaborateurs: Manuela Lara, Pedro Reis, Nuno Rodrigues Pereira Ingénieur structure: José Adriano Cardoso Année de construction: 1998

[email protected] www.davidchipperfield.co.uk

Eduardo Souto de Moura Né en 1952 à Porto; 1980 diplôme à l’ESBAP de Porto; création de son agence d’architecture en 1980; professeur invité à Paris-Belleville, Harvard, Dublin, Zurich et Lausanne.

[email protected] www.ddj.de Wolfgang Döring Né en 1934 à Berlin-Dahlem; diplôme à la TU Karlsruhe; 1964 création de l’agence d’architecture Wolfgang Döring; depuis 1973 professeur à la RWTH Aix-la-Chapelle; 1992 professeur invité à la Tokyo University; 1996 création de l’agence Döring Dahmen Joeressen Architekten. Michael Dahmen Né en 1962 à Aix-la-Chapelle; études à la TU Berlin; 1991 diplôme à la RWTH Aix-la-Chapelle; 1996 création de l’agence Döring Dahmen Joeressen Architekten.

David Chipperfield Né en 1953 à Londres; diplômé en 1977; 1984 création de l’agence David Chipperfield Architects; 1998 création de sa dépendance berlinoise; actuellement professeur invité à l’University of Arts de Londres; professeur invité aux États-Unis, en Autriche, Italie, Royaume-Uni, Allemagne et Suisse; nombreuses distinctions dont, en 1999, la Médaille d’or HeinrichTessenow.

[email protected]

Elmar Joeressen Né en 1963 à Mönchengladbach; 1990 diplôme à la RWTH Aix-laChapelle; 1996 création de l’agence Döring Dahmen Joeressen Architekten.

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Auteurs Christian Schittich (directeur de la publication) Né en 1956 Études d’architecture à l’Université technique de Munich, suivies de 7 années d’expériences en agence d’architecture, auteur de nombreuses publications; entre en 1991 au sein de la rédaction de DETAIL, revue d’architecture et de détails de construction, en est l’un des rédacteurs permanents depuis 1992, et depuis 1998 rédacteur en chef; auteur et directeur de la publication de nombreux articles et ouvrages spécialisés en architecture.

Rüdiger Krisch Né en 1966 Études d‘architecture et d’urbanisme à l’Université de Stuttgart et à la Columbia University, New York, 1993–98 travaille en agence d’architecture à New York et Munich, 1998 –2003 assistant scientifique à l’Université de Stuttgart, institut «Logement et projet», depuis 1998 architecte et urbaniste à Tubingen, 2005–2006 enseigne à l’Université de Stuttgart; auteur de nombreuses publications depuis 1991.

Gert Kähler Né en 1942 Études d’architecture à l’Université technique de Berlin, 7 ans d’expérience en agence, assistant à l’Université de Hanovre, doctorat en 1981, professeur en 1985, souvent professeur ou enseignant invité, journaliste et scientifique indépendant depuis 1988; nombreuses publications sur le thème de l’architecture au 20e siècle.

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Bibliographie Maisons individuelles Architektenkammer Hessen, Toyka, Rolf (dir.), Wohn-Häuser Beispiele und Hintergründe, Hambourg 1999

JA. The Japan Architect, «Dimensions of the Urban House», 1999/34

Rössler, Hannes (dir.), Minihäuser Japan, Salzbourg 2002

Hugues, T./ Steiger, L./ Weber, J., DETAIL Praxis: Holzbau, Munich 2001

JA. The Japan Architect, «small», 2001/43

Arch+. Zeitschrift für Architektur und Städtebau, «Wohnen zur Disposition», 1996/134 –135

Sack, Manfred/Hintze, Bettina, Die besten Einfamilienhäuser, Munich 2005

Hugues, T./ Steiger, L./ Weber, J., DETAIL Praxis: Naturwerkstein, Munich 2002

JA. The Japan Architect, «Space in Detail V; For Houses» 2005/58

Salazar, Jaime/Gausa, Manuel, Single-Family Housing. The Private Domain, Bâle/Boston/Berlin 2005

Jackson, Neil, The Modern Steel House, Londres 1996

a + u. Architecture and Urbanism, «The House», 2000/371 Barreneche, Raul, Modern House 3, Londres 2005 Broto, Carles, Einfamilienhäuser International, Munich 1998 Broto, Carles (dir.), New Houses, Barcelone 1999 Detail. Revue d’architecture et de détails de construction, «Detail Konzept Wohnungsbau», 2002/3 Doubilet, Susan/Boles Daralice, American House Now: Contemporary Architectural Directions, New York 2002 Doubilet, Susan/Boles Daralice, European House Now: Contemporary Architectural Directions, New York 1999 Faller, Peter, Der Wohngrundriss, Cologne 2002 Flagge, Ingeborg (dir.), Von 1945 bis heute: Aufbau – Neubau – Umbau Geschichte des Wohnens, tome 5, Stuttgart 1999

Kähler, Gert (dir.), 1918–1945: Reform – Reaktion – Zerstörung Geschichte des Wohnens, tome 4, Stuttgart 1996

Sudjic, D., The Twentieth-Century House, Glasgow 1999

Kammerer, Hans, Wohnen und Wohlstand, Stuttgart 1994

Schneider, Friederike (dir.), Grundrissatlas, Bâle/Boston/Berlin 2004

Kirsch, Karin, Die neue Wohnung und das alte Japan, Stuttgart 1996

Tamborini, Susanne, Living in a Small Space, Stuttgart/Londres 2000

Krieger, Jan, Das kleine Haus – eine Typologie The Little House – a Typology, Sulgen 1995 Lederer, Arno/Hintze, Bettina, Die besten Einfamilienhäuser, Munich 2004 Lederer, Arno / Ragnarsdóttir, Jórunn, Wohnen Heute – Housing Today, Stuttgart/Zurich 1999 Meyer-Bohe, Walter, Atlas Gebäudegrundrisse, tome 1, Stuttgart 2002 Ojeda, O. R., Amerikanische Einfamilienhäuser: Innovation in Entwurf und Gestaltung, Cologne 1998

Welsh, John, Das moderne Haus, Berlin 1995 Zabalbeascoa, Anatxu, Houses of the Century, Barcelone 1998 Zabalbeascoa, Anatxu, das haus des architekten, Stuttgart/Zurich 1995

Construction Busse, H.-B. v./ Waubke, N.V./ Grimme, R. / Mertins, J., Atlas Flache Dächer, Munich/Bâle 1992

OMA Rem Koolhaas, Living, Vivre, Leben, Bâle/Boston/Berlin 1999

Hegger, M. /Auch-Schwelk, V.s / Fuchs, M. / Rosenkranz, T., Baustoffatlas, Munich/Bâle 2005

Inions, Cynthia, Wohnen in einem Raum, Cologne 2000

Reiners, Holger, Die besten Einfamilienhäuser, Munich 2001

Herzog, T./ Krippner, R. /Lang, W., Fassadenatlas, Munich/Bâle 2004

Isphording, Stephan, Häuser am Hang, Munich 2000

Riley, Terence, The Un-Private House, New York 2002

Hugues, T. /Greilich, K./ Peter, C., DETAIL Praxis: Großformatige Ziegel, München 2003

Kind-Barkauskas, F./ Kauhsen, B./ Polónyi, S./ Brandt, J., Beton Atlas, Munich/Bâle 2001 Kinold, Klaus, Neues Bauen in Kalksandstein 1969–1994, Munich 1994 Natterer, J./Herzog, Th./ Volz, M., Holzbau Atlas Zwei, Munich/Bâle 1999 Pfeifer, G./Ramcke, R./ Achtziger, J./ Zilch, K., Mauerwerk Atlas, Munich/Bâle 2001 Pfeifer, G./Liebers, A./Reiners, H., Der neue Holzbau, Munich 2000 Reichel, A./Hochberg, A./Köpke, C., DETAIL Praxis: Putze, Farben, Beschichtungen, Munich 2004 Schittich, C. / Staib, G./ Balkow, D./ Schuler, M./Sobek, W., Glasbau Atlas, Munich/Bâle 1998 Schulitz, H. C./ Sobek, W./ Habermann, K. J., Stahlbau Atlas, Munich/Bâle 1999 Schunck, E./Oster, H.-J./ Finke, Th. /Jenisch, R., Dach Atlas, Munich/Bâle 2002 Ulrike Brandi LICHT DETAIL Praxis: Tageslicht Kunstlicht, Munich 2005

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Sources iconographiques Les auteurs et l’éditeur remercient tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de cet ouvrage par le prêt de documents graphiques, les permissions de reproduction ou par tout autre renseignement. Tous les dessins ont été spécialement réalisés pour cette publication. Les photos dont les auteurs ne sont pas spécifiquement mentionnés proviennent des archives des architectes ou de celles de la revue Detail. Malgré des recherches intensives, certaines photographies ou illustrations n’ont pas pu être attribuées à leurs auteurs respectifs dont les droits demeurent cependant protégés. Nous les prions de prendre contact avec nous.

Les photographes, archives d’images et agences: • Ambroz, Miroslav, Brno: 3.6 • Architectural Association/ Yerbury, F. R.: 3.15 • Awad, Michael, ARCH / PHOTO, Toronto: p. 78, 81, 83 • Bäuerle, Werner, Constance: p. 57 • Blunck, Reiner, Tubingen: 2.5, 2.7, 3.1 • Bracht, Gabriele, Munster: p. 109 haut • Buckminster Fuller Archiv, Sebastopol Ca.: 3.24, 3.25 • Carter, Earl, St. Kilda, p. 99 –103 • Clavuot, Conradin, Chur: p. 148 • Döring Dahmen Jöressen, Dusseldorf: p. 166 • Dow, James, Edmonton: p. 82 • Evans, Steven, Toronto: p. 66 – 69, 71, 79 • Feiner, Ralph, Malans: p.141–145, 147, 149 –151 • Ferreira Alves, Luis, Porto: p. 179 –183 • Giraudi + Wettstein, Lugano: p. 140 • Hedrich-Blessing, HB –19312–A, Courtesy of Chicago Historical Society: 3.4 • Heinrich, Michael, Munich: 2.13 • Henke + Schreieck, Vienne: p. 117 • Hielscher, Volker, Klettbach près d’Erfurt: p. 160 –165 • Hill, Robert G., Toronto: p. 80 • Hirai, Hiroyuki, Tokyo: 2.9 • Homma, Takashi, Tokyo: p. 90 – 91

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• Jocher, Thomas, Munich: 2.4 • Kanebako, Yoshiharu, Tokyo: p. 89 • Kinold, Klaus, Munich: 3.16, 3.28 • Koepke, Henning, Munich: p. 152 –156, 158 –159 • Lindhe, Jens, Copenhague: p. 60 – 65 • Madlener, Thomas, Munich: 3.20 • Meisen, Manos, Dusseldorf: p. 167–168, 170 –171 • Müller, Stefan, Berlin: p. 173 –174, 175 haut, 176 –177 • Müller-Naumann, Stefan, Munich: p. 53 – 55, 58 – 59 • Ohashi, Tomio, Tokyo: p. 85, 88 haut • Oudsten, Frank den, Amsterdam: 3.7, 3.10 • Richters, Christian, Munster: p. 105 –107, 109 bas, 110, 121–127, 172, 175 bas • Rocheleau, Paul, Richmond: 3.21 • Rosenberg, Simone, Munich: 1.2, p. 45 – 51 • Rothstein + Towers, New York: p. 72–77 • Schenkirz, Richard, Ratisbonne: 2.11 • Schittich, Christian, Munich: 1.1, p. 157 • Shinkenchiku-Sha, Tokyo: p. 86 – 87, 88 milieu + bas, 93 – 97, 128 –133, 135 –139 • Spiluttini, Margherita, Vienne: 3.27, p. 113 –115, 118 –119 • Stecha, Pavel, Cernosice: 3.18 • Träskelin, Rauno, Helsinki: 3.23 • VG Bild-Kunst, Bonn: 3.3, 3.5 – 3.6, 3.11– 3.14, 3.17– 3.19, 3.21– 3.22 • Zanetta, Alo, Vacallo: 3.28

Livres et périodiques: • Aicher, Otl, Die Küche zum Kochen, Berlin 1994, p. 13: 2.2 • Blaser, Werner, Mies van der Rohe, Bâle 1997, p. 51: 2.12 • dal Co, Francesco, Tadao Ando, Complete Works, Londres: 3.26 • Latham, I., Joseph Maria Olbrich, Stuttgart 1981, p. 112: 3.2

Clichés en noir et blanc en introduction des articles et des rubriques: • p. 8; maison traditionnelle à Takayama, préfecture de Gifu, Japon

• p. 12; maison à Berlin; Becher + Rottkamp Architekten, Berlin • p. 29; maison à Yirrkala, Australie; Glenn Murcutt, Sidney

Photographie de la jaquette: Maison sur le lac de Starnberg, Allemagne Architectes: Fink + Jocher Architekten, Munich Photo: Simone Rosenberg, Munich