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French Pages [436] Year 1949
L'HÉRITAGE D'EUSÈBE
LITTÉRAIRE D'ÉMÈSE
ÉTUDE CRITIQUE ET HISTORIQUE TEXTES
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Université de Louvain Institut Orientaliste
Universiteit Instituut voor
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BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉON Volume
L'HÉRITAGE
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24
LITTÉRAIRE
D'ÉMÈSE
DEUSÉBE ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
RESTES PAR
EN
DO YPEAERE
Dr. en Théologie Licencié en Philologie et Histoire orientales
LOUVAIN
BUREAUX DU MUSÉON 7, Mont
Saint-Antoine
1949
Se
AVANT-PROPOS
à
Malgré les grands et heureux progrès que la Patrologie a faits à l’époque moderne, elle laisse toujours subsister, dans l’histoire de l’antiquité chrétienne, un nombre considérable de problèmes de toute sorte. Aïnsi, nous ne pouvons pas encore saisir dans toute la clarté désirable l’évolution de la doctrine trinitaire et christologique au cours du IV° siècle et, en particulier, le développement du dogme trinitaire entre les années 330 et 360 présente encore pour nous plus d’une obscurité. De nouvelles lumières à ce sujet seraient, sans doute, fournies par la connaissance exacte de l’enseignement d’Eusèbe d’Émèse. En effet, cet évêque fut un écrivain fécond, dont l’activité littéraire se situe précisément entre les deux dates susmentionnées. En outre, il semble avoir appartenu à ce parti moyen, qui groupait alors la plupart des évêques orientaux et exerça une influence notable sur la vie et la pensée ecclésiastiques du temps. Pour travailler avec sécurité et succès à retracer la doctrine d’un vieil auteur, il faut évidemment connaître ses écrits encore existants, en disposer dans une édition sûre et commode. Nous avons étudié tout d’abord l’authenticité des dix-sept opuscules renfermés, sous le nom de notre Eusèbe, dans un manuscrit de la Bibliothèque de la ville de Troyes; l’édition de ces discours suivra, espérons-le, à bref délai. Mais on risque de fausser la pensée d’un auteur si l’on tire sa doctrine d’une
VI
AVANT-PROPOS
série seulement de ses œuvres en laissant de côté les autres. Une étude d’ensemble sur l’héritage littéraire d’Eusèbe est d’une absolue nécessité. Afin d’accomplir convenablement cette tâche préalable, nous nous sommes vu obligé de retracer d’abord la vie d’Eusèbe et de chercher comment sa production littéraire se présentait aux écrivains anciens, qui ont pu prendre un contact direct avec elle. Tel est l’objet de la première partie du présent travail. La deuxième partie commence la réalisation du deuxième point de notre programme, la publication des textes. Nous nous bornerons ici à donner un recueil des textes conservés en grec, en syriaque et en arménien, c’est-à-dire, dans les monuments des littératures orientales. Aux textes syriaques et arméniens, nous avons ajouté des traductions, qui sont des essais provisoires, dont le but principal est de mettre ces textes à la disposition des travailleurs et de les soumettre à leurs recherches et à leurs efforts. En réalité, ces fragments orientaux présentent des obscurités, des incertitudes, — augmentées encore par le fait que ce n’est pas du syriaque ou de l’arménien original, mais du syriaque ou dé l’arménien de traduction, — qui en rendent la traduction fort malaisée. À propos de nos versions latines, il y a lieu de faire remarquer encore, que nous avons tâché de rapprocher leur vocabulaire de celui des opuscules latins, en particulier de ceux qu’on peut lire dans le manuscrit 523 de Troyes. L'édition des textes sauvés en version latine, les
plus nombreux et les plus étendus, fera l’objet d’une autre publication. Cela fait, nous pourrons aborder l'étude et l’exposé
de la doctrine d’Eusèbe. On comprendra que le manque
AVANT-PROPOS
VII
d’édition critique et complète de l’œuvre de l’Émésénien, autant que les limites assignées au présent travail, nous ait obligé à remettre à plus tard ce couronnement de notre tâche. En terminant cette dissertation, nous sommes heureux d'exprimer notre profonde gratitude à Monseigneur J. Lebon. Non content de nous initier à la Patrologie grecque et orientale, il nous céda le sujet de cette étude, nous guida avec sa longue expérience, et nous encouragea sans cesse par sa bienveillance. Nos remerciements vont aussi aux maîtres savants de l’Institut Orientaliste et à tous ceux qui se sont intéressés à ce travail ou qui nous ont aidé à l’achever. Qu'il nous soit permis de citer en particulier le R. P. Damien Van den Eynde, Rome; le Professeur M. Richard, Lille; Mr Robert P. Blake, Newport-U. $. A.: le R.P. Henri de Riedmatten, Fribourg-Suisse; mais surtout le savant Méchitariste viennois, le R.P. N. Akinian, qui nous fit bénéficier largement de ses connaissances patristiques. Louvain, le 4 octobre 1948.
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1914;
bfbunr y.
6 DoivE », THÉODORET, Eranistès, Dial. III, PG, t. LXXXIII,
col. 312; Haeret. fab. comp., Introduction, loc cit., col. 340; 1, I, ce. 26, ibid., col. 382,
72 & EdoéGros Ô ÉmxAnOeis ’Epuonvôs », SOCRATE, op. et loc. cit. col. 197; « Evdoé6ros à énuxAñv ’Eueonvôc », SOZOMÈNE, op. et loc. cit., col. 1045. T8 QNato verso il 295 da una rica famiglia d’Emesa in Siria, studio a Edessa » dit M. NicoLo, Eusebio di Emesa, art. dans Enciclopedia italiana di
scienze, lettere ed arti, t. XIV, p. 648, b, Treves, 1932.
ÉTUDE
CRITIQUE ÉT HISTORIQUE
63
dicée, ami et premier biographe d’Eusèbe, sont trop explicites, pour qu’on puisse se permettre d’en douter : Eusèbe est né à Édesse 74, En Mésopotamie, ajoute Socrate, pour éviter la confusion entre les différentes villes du même nom 5. Sozomène situe la ville en Osrhoène, ce qui est exact, puisque les Édesséniens ont appelé de ce nom le petit royaume, dont leur ville était la capitale depuis 137 avant Jésus-Christ. C’est même le nom syrien de la ville ou peut-être celui de son premier roi qui occasiona la formation du vocable grec #6. Toutefois, du point de vue de la nomenclature administrative romaine, la précision de Sozomène est un anachronisme, Ce n’est qu’un demi-siècle après la naissance d’Eusèbe que le nom d’Osrhoène fera son entrée dans le langage officiel, lorsque Constance fera de la région d’Édesse une province séparée de la province de Mésopotamie proprement dite 77. Eusèbe d’Émèse est done originaire de ce Proche-Orient, pont entre deux cultures, trait d’union entre deux grandes civilisations en compétition, chaudière de races et de religions aussi agitée que les Balkans de nos jours.
Si le lieu d’origine d’Eusèbe permet peu de doutes, la date de sa naissance ne se peut indiquer qu’approximativement. En effet, la
première date qu’on connaisse avec une certaine exactitude dans la vie d’Eusèbe est celle de 330. C’est la date probable de la déposition d’Eustathe d’Antioche, le moment aussi de l’arrivée de notre Eusèbe dans la ville patriarcale syrienne, ou du moins, la date à laquelle il est déjà à Antioche. À ce moment, notre auteur a fait des études à Édesse, à Scythopolis et à Césarée. Il vient perfectionner ses connaissances, scripturaires sans doute, à Antioche. Il sera bientôt candidat au sacerdoce ou à l’épiscopat. Après quelques années, en 74 & Bnoi…. ds Eln EdoéBios x Toy edraroddv ts ëv Mecoxotauig Edéons xatToyéuEvOs » voir SOCRATE, loc. ciît., col. 197. 7% Voir par exemple PAULy-Wissowa, 3e édit., X Haïbbd, col. 1933-1938, Stuttgart, 1905; on y trouve énumérées trois villes du nom d’Édesse : Édesse de Macédoine, d’Osrhoène et de Syrie.
76 «,m4ré primus urbis Edessae rex, $@4Qré nomen tum»;
voir PAYNE
SMITH,
Thesaurus
urbis inde deduc-
syriacus, t. I, col. 371.
77 Pour indiquer la ville, le gree n’a jamais employé le terme Ourchoi; on s’est tenu à l’usage de la colonie macédonienne, transportée dans la ville
aux temps des Séleucides : d’après le nom de la capitale de Macédoine, on d’’Eôeooo ; ce nom persistera pendant touto la période gréco-byzantine.
appela la ville colonisée du nom
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D'EUSÈBE D’ÉMÉSE
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341, il sera désigné pour remplacer, sur le siège d’Alexandrie, saint Athanase déposé à Tyr en 335, et l’intrus eusébien Pistos, devenu trop importun. En outre, en 347, Eusèbe est à l’apogée de sa carrière comme écrivain et comme orateur; en même temps, il est encore assez jeune pour accompagner l’empereur Constance en expédition contre les Perses. De toutes ces dates T5, on peut déduire
qu’Eusèbe serait né vers 800 "®. À ce moment la ville d'Édesse et le pays d’Osrhoène étaient sous la domination romaine. À partir de 64 avant Jésus-Christ, le royaume édessénien avait été successivement sous l’empire des Romains, des Arméniens et des Parthes. En 116, sous Trajan, les Romains l’avaient emporté sur leurs rivaux. Pour deux siècles Édesse devient colonie romaine et métropole de la Mésopotamie $, Jusqu'à Constance, comme nous venons de le dire, son territoire fut incorporé à la province de Mésopotamie. Vers 300, l’état vassal de Rome avait déjà toute une histoire chrétienne. Par des Antiochiens, le christianisme s’implanta à Édesse, vers le milieu du deuxième siècle. Tout de suite, il y prit fermement pied. En 190, l’Osrhoène tient un synode provincial, qui réunit dix-huit évêques et qui s’occupe de la lutte pascale $t. Bientôt la dynastie abgaréenne se fera chrétienne. Au troisième siècle, Édesse devient un point de départ et un centre pour la christianisation de la Syrie orientale, avec le syriaque comme langue ecclésiastique. La Veitus syra, probablement et la Peshitto y verront le jour. A Édesse le christianisme s’affermira si fortement, que, pour les villes d’avant Constantin, le pourcentage de chrétiens y était probablement le plus élevé : vers 313, la moitié de la population aurait été chrétienne, et le christianisme, la religion la plus répandue #. Au quatrième siècle, le tombeau de saint Thomas apôtre y est particuT8 Pour
plus de détails, pour l’interprétation
des faits et des dates men-
tionnées dans ce paragraphe, voir plus loin dans notre biographie. 79 On optera plutôt pour la fin du IIIe siècle que pour le début du IVe, 80 Voir les monnaies du temps : « Met. Kok. Me[oomotauioc] "Edeoc ».
81 Voir EusèBe De CÉSaRéE, H.E. 1. V, e. 23, édit. É., SomwarTz, t. II, 1, Leïpzig, 1903, p. 490, Ce concile est reconnu
comme
authentique par C. J.
HEreLe-H.
LECLERCQ, Hist. des Conc., t. I, 1, p. 150-151. 82 Voir A. HARNACK, Geschichte der Mission und Ausbreitung
tums in den 1924.
ersten
drei Jahrhunderten,
4e édit,
Ile vol,
des Christenp. 682, Leipzig,
ÊTUDÉ CRITIQUE ET HISTORIQUE
65 lièrement vénéré 5; les apocryphes, qui ont su tromper la critique d’un Eusèbe de Césarée, y sont probablement pour beaucoup 5. Quant à l’administration ecclésiastique, Édesse était une métro-
pole, relevant du patriarcat d’Antioche #5, Du point de vue des doc-
trines, le gnosticisme y était dès le deuxième siècle en compétition
assez forte avec le christianisme pur. Le courant gnosti que scienti-
fique de Valentin et de Marcion eut de l’influence chez les Syriens ; le courant vulgaire, plus mythologique et plus magique, connut aussi une large diffusion parmi eux %. La gnose un peu particulière de Bardesane a des adeptes parmi les plus riches et les mieux éclairés; les hymnes de Bardesane et de son fils Harmonius sont toujours chantées, à Édesse, en plein quatrième siècle 8”; elles ne périront que sous les coups de saint Éphrem. C’est dans ce milieu politique et religieux qu’Eusèbe a vu le jour. Il appartenait à une famille notable, patricienne, pour ne pas dire noble ou riche #8; à une famille chrétienne aussi, car l’historien Socrate note, que l’enfant reçut une éducation chrétienne #, Or, il n’est pas dans les mœurs des milieux à religio n mixte et à oppositions vives soutenues par des persécutions, de confier les enfants au parti adverse, fort sans doute, maïs toujour s sous la menace de persécutions sanglantes. L'enfance d’Eusèbe permet déjà de prévoir le futur exégète: les saintes Écritures sont mises entre les mains du garçonn et %. On 88 Voir RUFIN, H.E., 1. IIL, c. 5, PL, t. XXI, col. 513; JEAN CHRYSOSTO ME,
Hom.
XXVI
in Hebraeos, no 2, PG, t. LXIII, col. 179.
84 Voir H.E., 1 I, ce. 13, édit. eit., t, I, p, 82-86.
85 Voir R. DEVREESSE, Le patriarcat d’Antioche depuis jusqu’à la conquête arabe, p. 290 sv., Paris, 1945,
la paix de l’Église
86 Voir L. CERFAUX, Gnose préchrétienne et biblique, art. dans DBS, col. 689 sv., Paris, 1938. 87 Eusèbe d’Émèse appartenait par sa naissance à la classe aisée d’Édesse ; on ne s’étonnera pas d’entendre un écho de ce qu’il à entendu pendant sa jeunesse. Voir ci-dessous, p. 104*,
88 «noi yàg [T'ebgyioc]. dc ein EdoéBroc èx T@v EÜTOUTQUIGV... HUTHYOUEVOS »,
voir SOCRATE, H.E., PG, t. LXVII,
col. 197; SOZOMÈNE, H.E., PG, t. LXVII,
col. 1045, est plus explicite : « 6ç Tù puèv Yévoc…. EUROTQIÔNS ÜTNQYEV ». Sous l’influence de SOCRATE (@ç Ein), nous adoucissons le terme «noble» en «notable », 89 «x véus te fluwxlas Ta iegà add l'oéuuuca », voir SOCRATE, op. et loc.
cit, 90 Voir
la note
précédente,
—
Du
récit de Socrate
il suit que
le jeune 6
66
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D'EUSÈBE D'ÉMÈSÉ
a nettement l'impression que l’enseignement sacré, reçu par le jeuné Eusèbe, n’est pas la catéchèse improvisée des villes provinciales.
Sozomène insinue l’existence d’une éducation suivie et ordonnée ?1. Une église développée et nombreuse, expansive, missionaire pour les peuples environnants, aux prises avec des sectes voisines, a senti le besoin d’études plus approfondies; elle a trouvé les moyens d’y satisfaire. Suivant les habitudes de l’Église primitive et ayant les Juifs et les marcionites comme compétiteurs, elle a mis la Bible à la base de son enseignement ??. Eusèbe a done suivi les cours de l’école édessénienne, école épiscopale sans doute, car partout l’enseignement chrétien, non seulement pour les catéchumènes, mais aussi pour les fidèles formés, était encore entre les mains des évêques. Même les clercs inférieurs et les laïcs qui sont devenus des maîtres et chefs d’écoles, comme Clément d'Alexandrie, Origène, et plus tard Diodore de Tarse, ont professé sous les auspices des évêques. Les sources ne nous livrent pas le nom du ou des maîtres du jeune Eusèbe. Faut-il en conclure, comme le fait Augusti*% que ce fut probablement un hérétique? Nous ne le pensons pas. Les noms des membres du personnel enseignant ordinaire restent facilement dans l’obscurité. Et même une sommité locale, qui aurait trouvé place dans la mémoire reconnaissante d’'Eusèbe et dans l’encomium de Georges, a pu paraître insignifiante aux yeux de Socrate : de là, peut-être, l’omission du nom dans son écrit. Même la personnalité d’un évêque, comme Konnas ou Shahad, qui gouvernèrent l’église d’Édesse pendant la jeunesse d’Eusèbe %#, a pu paraître à Socrate trop terne pour méri-
Eusèbe s’occupa des Écritures avant d’apprendre le grec. La prise de contact avec la Bible se fit donc assurément sur une version syriaque. Plus tard, dans ses commentaires exégétiques, Eusèbe aimera à se référer au texte syriaque;
voir 91 92 aux
p. 98*, 102*-106*, 109*-117*, etc, Op. et loc. cit. :«èx véou DE xard xérouov É0os Toùc iegoc éxuaBœv Aoyouc». Rappelons-nous, du témoignage de l’antiquité, qu’Eusèbe-écrivain s’opposa Juifs et aux marcionites. Une influence persistante de sa jeunesse?
98 In
Euscbiwm
Emesenum
annotationes
historicae,
PG,
t. LXXXVI,
col.
469,
%4 Konnas commença la construction de la grande église d’Édesse ; Shahad, son successeur, acheva le bâtiment principal; Aïtaloho, avec l’appui d'Hélène, y ajouta le chœur. Voir MICHEL LE SYRIEN, Chronique, édit. J.-B. CHABOT, t. Il, p. 246, b, Paris, 1901,
ÉTUDE CRITIQUE ET HISTORIQUE
67
ter une citation. Rappelons-nous sa conception particulière de l’his-
toire ecclésiastique. Socrate parle encore d’un enseignement littéraire grec, dont Eusèbe, à Édesse, aurait eu l’occasion de jouir %, Il est possible que l’église d’Édesse, pour s’assimiler plus facile ment les richesses de la littérature gréco-romaine, se soit donné la peine d’instruire ses meilleurs élèves dans la langue grecque. Il est possible aussi que les parents d’Eusèbe, à cause de leur positi on dans la ville hellénisée, aient astreint leur enfant à une forma tion que nous appellerions classique. Formation occasionnelle, semble-t-il, qui, elle, ne Suppose pas l’existence d’une école : les sources disent que c’est un où que ce sont des maîtres de passage, qui eurent le Jeune Eusèbe comme disciple %, Cette formation lui a laissé, au moins, un goût profond pour les lettres profanes grecques 7 : saint Jérôm e louera l’écrivain Eusèbe pour ses connaissances littéraires, qu’il appelle supérieures à celles de son adepte, Diodore de Tarse ‘5, lequel , par sa naissance, était dans des conditions beaucoup plus favora bles pour s’approprier la formation dans les lettres grecques. Nous ignorons la corrélation qu’il put y avoir entre ces études du grec et le départ du jeune homme pour la Palestine, départ qui sera définitif; en d’autres termes nous ne savons pas si Eusèbe a étudié le grec pour pouvoir quitter sa patrie ou en vue de son départ. Peut-être le jeune Eusèbe, déjà fort en connaissances scripturaires, a-t-il senti croître, en apprenant la langue passe-partout de l’Asie Mineure entière, son désir d’aller voir la Terre Sainte ou les villes où la science biblique était plus vaste encore que chez lui. Nous ne pouvons à ce sujet émettre que des hypothèses. Il n’appert pas non plus qu'Eusèbe serait parti sur les instances de son évêque. On pourrait imaginer que le chef spirituel 95 Op. et loc, cit.:
«elra tù Elvov
émônunonvte ToudEUT ». 96 SOZOMÈNE
évOdOE ».
parle au pluriel;
moudevbels 1$ tnvixoura tÿ Edéon
voir op. et
loc. cit.:
« Bwdaoxékois
toïc
97 Nous verrons plus loin qu’Eusèbe fait allusion à Homère, Odyssée, XIX, 433. Voir ci-dessous, p. 95*. Comme commentateur de la Bible, il comparera non seulement le texte hébraïque et syriaque, maïs aussi les recensions des Septante, de Symmaque et d’Aquila; voir nos Tables; probablement dès ce moment de sa vie, il s’est mis à la lecture des Septante. 98 Voir HERDING, c. 119, p. 62.
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L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D'EUSÈBE D'ÉMESE
d’'Édesse, remarquant les talents du jeune homme, l’aurait envoyé chez des collègues plus compétents que lui, dans l'intention de lui faire jouer plus tard, dans l’église d’Édesse, un rôle de premier
plan. Eusèbe va partir pour ne plus revoir sa ville natale, sinon peut-être en passant. Un mandat épiscopal semble exclu. Sinon,
Aitaloho, l’évêque édessénien du moment du départ *, n’a pas obtenu ce qu’il a cherché : Eusèbe séjournera presque continuellement dans les parages du bassin méditerranéen 19. 2, Eusèbe à Scythopohs
et à Césarée.
Le phénomène est de tous les siècles : les hommes épris des Écritures sont tentés de visiter la Palestine. C’est le cas de notre Eusèbe,
semble-t-il. Il se rend à Scythopolis, puis à Césarée 101, Les dates restent un peu dans le vague. Toutefois nous avons quelques points de repère. Comme terminus ante quem des deux séjours, on a l’année 330 : au moment de la déposition d’Eusthate notre auteur est à Antioche, après avoir quitté ses maîtres de Scythopolis et de Césarée, comme nous le verrons. Comme terme post quem, nous devons prendre, semble-t-il, l’ordination épiscopale de Patrophile à Scythopolis et d’Eusèbe à Césarée. De l’ordination de ce dernier, nous ne pouvons pas tirer grand'’chose : elle a eu lieu peu après la paix constantinienne. Le cas se pose plus favorablement pour Patrophile : Eusèbe d’'Émèse est arrivé chez lui avant de se rendre à Césarée; or, Patrophile fut consacré, — nous le savons avec plus ou moins de certitude, — peu avant le concile de
Nicée; 325 est donc la date la plus ancienne qu’on puisse admettre pour l’arrivée de notre Eusèbe en Palestine. Peut-être l’évêque édessénien, Aïtaloho, a-t-il été impressionné, à Nicée, par l’érudition. de l’historien césaréen et de Patrophile, qui lui apparaissaient comme les hommes les plus érudits du patriarcat d’Antioche 1%, C’est ce qui 99 Aitaloho, évêque d’Édesse, fut présent au concile de Nicée; voir par exemple la Chronique d’Édesse, édit. B.0., t. I, p, 384; nous verrons tout à l’heure qu'Eusèbe est parti vers l’époque du grand concile, 100 Il fera bien un voyage en Perse, comme nous verrons plus loin. 101 C’est la succession des faits d’après SOCRATE, loc. cit., col. 197; SOZOMÈNE, au contraire, parle en premier lieu d’Eusèbe de Césarée; loc. cit.
col. 1045; nous pensons que cet historien byzantin a changé l’ordre des faits : Eusèbe de Césarée est mieux connu que l’évêque de Scythopolis. 102 Pour la présence des trois évêques au concile de Nicée, voir MaANsi, LL ND:1095
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
69
occasionna le conseil, donné au jeune Eusèbe, de se rendre chez eux. Le choix de ces maîtres pèsera sur toute la vie d’Eusèbe, mais beaucoup plus encore, semble-t-il, sur la mémoire posthume de l’écrivain. L’arianisme assez franc de Patrophile est bien connu. La position antinicéenne d’Eusèbe de Césarée ne l’est pas moins. Les accointances avec ces maîtres vaudront au disciple l’offre du siège patriarcal d'Alexandrie, mais lui vaudront aussi l’accusation séculaire d’arianisme. Voyons d’un peu plus près l'influence que ces hommes ont pu exercer sur la carrière et sur les idées de leur élève. Ce sont surtout des leçons d’Écriture Sainte qu’'Eusèbe est allé prendre à Scythopolis et à Césarée : le texte de Socrate est très explicite 1%, Patrophile l’initia à l’exégèse allégorisante des Alexandrins ; Eusèbe de Pamphile, lui aussi, aime les allégories d’Origène, mais il étaye ses interprétations sur une connaissance approfondie des langues bibliques et sur la critique textuelle. En outre, il possède une science topographique de la Palestine vraiment extraordinaire, et une vaste érudition historique. Il poursuit les traditions des Alexandrins, mais se rapproche de celles d’Antioche. Par quelques fragments exégétiques, conservés dans des chaînes, nous savons qu’Eusèbe d’Émèse possédait l’hébreu; il aura commencé l’étude de cette langue auprès de son maître à Césarée; elle n’a pas dû demander trop d’effort au jeune syrien, déjà bilingue,
d’Édesse 104, Bientôt notre Eusèbe ira à Antioche et à Alexandrie. Il ne reniera pas son grand maître; il établira ses exégèses sur les recensions hébraïques, grecques et syriaques; bien que préférant la signification littérale des textes, les allégories ne lui répugneront pas tout à fait, pourvu qu’elles soient imposées par le texte sacré 1%. les hexaples de la bibliothèque césaréenne et le côté positif de l’enseignement eusébien l’ont influencé plus profondément que les explications, parfois fantaisistes, des Alexandrins. Est-ce la tournure positive de l’esprit de notre Eusèbe, qui l’a fait pencher vers le littéralisme? Est-ce la constatation que, dans le domaine dogmati108 Loc. cit., col. 197 :. « tékos xd Ilargoæpihou xai Evos6iou to eo ñounvedün Bu6Aiu ». 104 Voir notre deuxième partie, p. 98%, 102*-106*, 109*-115*. 105 Voir en particulier T. 523, opuscule XI, De Arbore Fici, où notre auteur
expose brièvement
ses principes exégétiques;
voir surtout f. 83, rb-vb,
70
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
que, le symbolisme mène à tout? ou est-ce qu'Eusèbe a subi, une fois parti de Césarée, des influences qui ont neutralisé la tendance allécorisante du maître? On ne peut dépasser les hypothèses. Au début du quatrième siècle, la dogmatique n’est encore, en grande partie, qu’un commentaire sur la Bible. Il est donc assez naturel que certains cours d’exégèse soient devenus des exposés dogmatiques, surtout lorsqu'il s’agissait de textes largement discutés entre Nicéens et Antinicéens. C’est alors que notre Eusèbe «suça le venin de l’arianisme » 16; disons plutôt qu'il entendit à Césarée un origénisme, parfois atténué, parfois poussé par Théognoste et Piérius 17, et qu’il entendit à Scythopolis un arianisme plus franc; Eusèbe de Césarée, ami plutôt de l’histoire que de la pensée théologique progressive, illustre sa doctrine par des faits, dont l’auteur pense qu'ils appartiennent à la tradition ecclésiastique, et il évite les spéculations philosophico-théologiques et toute terminologie qu’il considère comme néologisme. D’après saint Jérôme, Eusèbe d’Émèse, lui aussi, s’adonne à la méthode historique 8 et l’analyse de l’œuvre authentique n’a-t-elle pas démontré que notre auteur évite les termes théologiques techniques? Ayant eu l’historien de Césarée comme maître vénéré, Eusèbe d’Émèse nouera facilement des relations avec Acace de Césarée, dont probablement il a été le condisciple; il sera facilement présenté à Eusèbe de Nicomédie, syrien lui aussi, et au palestinien Narcisse de Néronias ; enfin il entrera facilement en contact avec toute la pléiade d’évêques orientaux, d’accord avec Eusèbe de Césarée dans leur opposition au concile de Nicée, et il aura facilement accès à la cour impériale, toujours travaillée par ces intrigants. 3. Premier séjour à Antioche.
En 330 au plus tard, Eusèbe se dirige vers Antioche 1%. Georges de Laodicée a omis de nous entretenir des motifs, qui ont 106 Voir L. $. LE NAIN DE TILLEMONT, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, t. VIII, p. 34, Bruxelles, 1732,
107 Piérius est le maître immédiat d’Eusèbe de Césarée. Sur Piérius et Théognoste, maîtres de l’école d'Alexandrie, voir les anciens témoignages relatifs
à Didyme, PG, t. XXXIX, col. 229.
108 Voir De viris inlustribus, chap. 91, loc. cit. 109 D’après SOCRATE, loc. cit., col. 197, Eusèbe
vient d’arriver à la ville patriarcale, lorsque survient la déposition d’Eustathe : « uetà todro Ôë émôn-
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CRITIQUE
ET
HISTORIQUE
71
en la ville syrienne. Il est bien probable
que l’amour des Écritures décida l’édessénien à se rendre dans la ville patriarcale, À Antioche, en effet, demeurait toujours le souvenir de saint Paul, de saint Pierre et de saint Jean 119, de la Didachè, de saint Ignace... Mais, surtout, les traditions de critique biblique et d’exégèse de Lucien y étaient vivantes. Pour Eusèbe, encore une fois, le souci de la doctrine a été secondaire. D'ailleurs, à ce moment de sa vie, après une éducation théologique reçue chez Patrophile et Eusèbe de Pamphile, un rapprochement avec les Nicéens n’était guère probable chez lui. Nous voyons notre Eusèbe arriver à Antioche sous l’épiscopat de l’orthodoxe extrême Eustathe. Mais, par Lucien au subordinatianisme rationaliste, la ville est la vraie patrie de l’arianisme. La déposition d’Eustathe est imminente : les deux maîtres d’Eusèbe d'Émèse y auront leur part. Un arianisme mitigé régnera à Antioche pour des années : on y aura successivement comme patriarche: Paulin de Tyr (300), Eulalius (330/331-332/333). Euphronius (332/ 33-333/84), Flacille ou Placite (335-343)... A côté d’eux, il y a, il est vrai, un groupe de Nicéens fervents, guidé par le prêtre Paulin ; mais ce parti ne parviendra pas à ramener Eustathe déposé et Paulin ne vaincra ses adversaires que vers 362, lorsqu'il devient patriarche à son tour. Et ce n’est nullement dans ce groupe orthodoxe, mais bien dans l’entourage d’Euphronius et de Placite que nous retrouvons notre Eusèbel11, On sent déjà les effets de son éducation. Les premiers temps de son séjour à Antioche furent assez troublés. La déposition d’Eustathe, sous l’accusation de sabellianisme 1, causa parmi les chrétiens un conflit assez grave, qui faillit dégénérer en révolution. Les uns exigeaient le retour d’Eustathe; les autres se prononçaient pour Eusèbe de Césarée. Celui-ci refusa de devenir patriarche d’Antioche; la crainte des soldats, une lettre de l’empereur et l'élection d’'Euphronius firent le reste #5. Voir T. 523, opuscule XIII, De Apostolis et Fide liber primus, f. 104 ra : vos enim Petrus, forte et loannes... Cum venerit Petrus, inquit, Antiochiam. venit Petrus ad vos et Paulus apud vos. Voir SOCRATE, loc. cit., col. 197 et 200; SOZoMÈNE, loc. cit., col. 1045. 112 SOCRATE, loc. cit, col. 144-145; col. 197; à la colonne 145 l’historien suggère qu'il y aurait eu pour la déposition d’Eustathe d’autres raisons. que celle indiquée par Georges (le sabellianisme). 118 Voir SOCRATE, loc. cit., col. 144-145,
110 Apud Ergo 111
72
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE
D’ÉMÈSE
D’EUSÈBE
Jusqu'à présent, Eusèbe d’'Émèse n’a été partout qu’un étudiant de passage. Ni Patrophile, ni Eusèbe de Césarée n’ont songé à le retenir chez eux ou à l’ordonner prêtre. Sous Euphronius cette carrière d'étudiant semble vouloir prendre fin. Brillant élève du populaire Eusèbe de Pamphile, le jeune homme est admis parmi les confidents du patriarche. Celui-ci a l'intention de faire de lui un de ses prêtres 114, Mais Eusèbe, ayant été témoin de la vie ecclésiastique à Antioche, prend peur. Pour couper court à toute velléité semblable de la part d’Euphronius, il s’enfuit à Alexandrie ; le promoteur importun ne reverra plus le candidat réfractaire.
4, Eusèbe à Alexandrie. Nous sommes vers 333, lorsqu’Eusèbe arrive en cette ville patriarcale. Il y restera au moins deux ans 5. Profitant de l’occasion, il y apprit ou il y pratiqua la philosophie. C’est la version de Socrate 116; suivant Sozomène il y fréquenta les philosophes et il y pratiqua les sciences 117, Vu la vie antérieure d’Eusèbe et sa carrière postérieure, on n’imagine guère qu'il aurait suivi, à Alexandrie, les cours d’écoles profanes. On dira plutôt, que le jeune homme fréquentait l’école philosophique chrétienne. Il s’appropriait les richesses platoniciennes de Clément et d’Origène et leur courant d'idées; il cherchait à consolider philosophiquement la doctrine déjà acquise; il faisait siennes les habitudes alexandrines de penser, qui amalgament, en matière d’exégèse biblique, l’historicisme et le symbolisme, mais avec prédominance en faveur de ce dernier 118, A ne lire que Socrate, on n’en viendrait pas à la conclusion qu’Eusèbe est aller étudier, en la métropole égyptienne, les mathé114 Voir SOCRATE, loc. cit., col. 197 :
& pebyovré
ve riv iepooëmv
», et
SOzOMÈNE, loc. cit., col. 1045 : «æetyov Ôë iepüofou ». 115 Euphronius est patriarche en 332/33-333/34; Placite, sous l’épiscopat duquel Eusèbe est revenu, est certainement installé en 335. La nouvelle de son élection n’est pas parvenue à Alexandrie en un jour.
116 Loc. cit., col. 200 : «xdxet aBetv Tà puiécopa ». 117 Loc. cît., col. 1045 : « dœpixero eis ’AheËdvÔgetav, œpouroas * xai Tà éxelvov Goxn0els ualquara ».
œiaooépois
118 Voir G, BARDy, Pour l’histoire de l’École 4 Alexandrie, et Penser, 2e série, p. 80, Paris, 1943, 119 Loc. cit,
rois Tôe
art. dans Vivre
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
73
“matiques. Son expression Q(uadety) rà pAécopa » indique bien la philosophie, et encore cette science précisément en opposition avec les sciences rhétoriques et mathématiques 12. Mais la philosophie du
quatrième siècle, même chrétienne, s’adjoint facilement les mathématiques. Le terme de Sozomène « Ta êxetvov [oécopov] äoumdeis
uaduata » 121 peut inclure ces sciences, et en outre, l'accusation d’astrologie, lancée plus tard, à Émèse, contre notre Eusèbe, a dû se fonder sur quelque chose. Par contre, nous ne trouvons dans les textes aucune raison valable, pour admettre que notre auteur soit entré en contact, à Alexandrie, avec les ascètes 122. Sozomène, grand ami des anachorètes, aurait certainement relaté ce détail. Qu’Eusèbe se soit occupé de mathématiques n’exelut évidemment pas qu’il se soit intéressé aux sciences ecclésiastiques. Un homme ayant ses antécédents et ses talents, s’est occupé naturellement des questions dogmatiques, posées et résolues à Alexandrie. On ne s'étonne nullement de voir apparaître, dans les écrits d’Eusèbe, des éléments théologiques et exégétiques de couleur alexandrine 1%. 5. Deuxième séjour à Antioche, jusqu’au concile des Encénies. Les Alexandrins ne sont pas parvenus à acclimater Eusèbe chez eux, ni à faire de lui un Nicéen; il est même possible que le nicéisme des Égyptiens ait décidé l’Émésénien à quitter le pays : cette doctrine s’oppose à presque tout ce qu’il a entendu jeune homme. Pourtant il gardera une certaine sympathie pour le pays du Nil, ou si l’on veut, pour l'Égypte chrétienne : il louera le courage que les Égyptiens ont montré pendant les persécutions 12*; 120 Voir A. BAILLY,
Dictionnaire
grec-français,
p. 2080, a, Paris,
(s. d.).
L'’antiquité a vu dans le « philosophe », l’ami de la sagesse, au sens moral du mot:
voir
2e édit., t. nommé «le 1742. C’est 1931. Est-ce
A. LALANDE,
Vocabulaire
technique
et critique
de
la Philosophie,
IT, p. 583, Paris, 1938. SIXTE DE SIENNE dit qu'Eusèbe est surphilosophe»; voir Bibliotheca sancta, livre IV, p. 364, Naples, ce que fait Suipas, Lexicon, édit. A. ADLER, t. II, p, 647, Leipzig, là une interprétation de Socrate?
121 Loc. cit, Voir A. BAILLY, op. cit., p, 1215, sous c. 122 Ceci contre WILMART, p. 245, note 2; mais, il est vrai, Eusèbe manifeste des tendances ascétiques dans les opuseules VI et VII du T. 523. 123 Voir, par exemple, les fragments dans l’Eranistès.
124 Voir l’opuscule X, qui est un discours prononcé en présence de deux personnages, probablement des évêques, égyptiens; lire en particulier £, 78rb-vb
du T.6848,
74
L'HÉRITAGE
LITTÉRAIRE D’EUSÈBE
D’ÉMÈSE
devant un auditoire composé de gens venus de différentes villes, qui ont vu les miracles des Apôtres et qui en ont conservé le souvenir sans le mettre par écrit, il glorifiera la ferveur des chrétiens d'Égypte 1#; pendant ses sermons il se rappelera des traits hagiographiques, qu’il tient d'Alexandrie 126, A Antioche, nous retrouvons Eusèbe chez le patriarche Placite 127, depuis 335 successeur d’'Euphronius. Le nouvel élu, lui aussi, est un arien mitigé : au concile de Tyr, avec les Eusèbe, Patrophile de Scythopolis, Georges de Laodicée, ete., il déposa saint Athanase 8, et Eusèbe de Césarée lui dédia son deuxième ouvrage contre Marcel 1%, Ce Placite est du reste un personnage assez terne, à ce qu’il semble. Les historiens byzantins, Socrate et Sozomène, ne disent pas expressément qu'Eusèbe aurait exercé une fonction ecclésiastique pendant ce séjour en Syrie occidentale. Cependant le récit de Sozomène nous impose d’admettre cette conclusion : au concile des Encénies, Eusèbe de Nicomédie propose à notre Eusèbe d’accepter le patriarcat d'Alexandrie censé vacant. La raison de ce choix? Eusèbe d’Émèse est bon administrateur et très éloquent #0. Il aurait donc, à Antioche, ou bien desservi une paroisse, ou bien aidé le patriarche dans la direction du diocèse, ou bien encore il y aurait dirigé une école. C’est peut-être en sa qualité de fonctionnaire ou d’orateur qu’il a assisté au concile dit des Encénies. — Dès lors, on peut admettre qu’'Eusèbe a composé certaines de ses œuvres avant 340. D'ailleurs, le discours IV, Adversus Sabellium, du T. 523, suppose un orateur qui possède déjà une certaine pratique. Mais avons-nous encore des ouvrages d’Eusèbe antérieure à 340? Certains de ses travaux exégétiques, peut-être? Il aura eu, à Antioche, beaucoup plus de moyens et de loisirs pour comparer les différentes recensions de la Bible. L’opuscule XII du T. 523 fut-il écrit pendant cette période? En 125 Voir ibid., f. 78 va. 126 Voir l’opuscule VI, De Martyribus, édit. WILMART, p. 279-282, 127 Voir SOCRATE, loc. cit., col. 200. 128 Voir Manst, t. II, p. 1125. 129 Voir la lettre qu’on lit dans la PG, t. XXIV, col. 824-825; cette lettre est une sorte de conclusion des deux «livres» Contra Marcellum, et en même
temps elle dédie De theologia ecclesiastica contra Marcellum à Flacille. 130 SozoMÈNE, loc. cit., col. 1045 : « Geto yÜQ aÙTov Ed LA ToMTEvOUEVOY Hal AÉVELV XQUTLOTOV OVTO.., »,
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
75
l’admettant, on s’expliquerait plus facilement la structure méthodique de la pièce, qui tranche nettement sur le désordre des autres discours. Ne serait-ce pas là un cours d’exégèse ? L’opuseule VI du T. 523 est très probablement un discours fait à Antioche, et le discours XIII, De Apostolis et Fide liber primus, est certainement prononcé en cette ville. Mais à quel moment ?L’opuscule VI, De Martyribus, manque de données chronologiques, qui permettraient d’indiquer la date de composition. Le discours XIII est plus riche sous ce rapport. L'auteur y laisse entendre que l’église locale passe par une période de crise 1%1; mais, à partir de 330 jusqu’à la mort d’Eusèbe, il y a toujours eu schisme à Antioche. L’opuscule décrit plusieurs fois et abondamment le paganisme, d’où est sorti son auditoire 1%; il suppose que le souvenir des persécutions est encore vivant; il insinue même qu’il y a des persécutions à ce moment 1%, Mais tout celà peut convenir à toute la période de 330 à 360 : les chrétiens issus du paganisme étaient nombreux ; les gens de la génération d’Eusèbe ont connu personnellement, pendant leur jeunesse les méfaits d’un Dioclétien et d’un Licinius; durant toute la seconde moitié de la vie de notre auteur, il y a eu, en Perse, des persécutions, tantôt sanglantes, tantôt latentes. Un écrit, qui a certainement vu le jour pendant le deuxième séjour d’Eusèbe à Antioche, c’est le IV® opuscule du T. 523 ou le II° de la collection de Sirmond 154, Ce discours a été prononcé, non pas au concile des Encénies, comme le croyait Thilo #5, mais à Césarée, et bien peu avant le synode en question. Nous voulons bien qu’au début du concile des Encénies, on ait fait l'éloge d’Eusèbe de Césarée : c’est la première grande réunion des évêques antiochiens après la mort de l’historien 6, Mais cet éloge ne peut pas être l’opuscule IV du T. 523. Même si l’on ne possédait de la pièce que la recension de la collection Sirmond, cette conclusion s’imposerait déjà. En effet, d’après le texte de la recension susdite, 131 Voir le T.523,
f. 104 rb.
132 Voir f. 94 va; f. 98 va; f. 99 ra; £. 100 ra-vb; f. 102 va-103 rb; £. 103 vb; f. 104 ra.
133 Voir f. 94va;
134 Voir T.523,
surtout f. 103 ra-va. f. 32 ra-38ra; PG, t. XXIV,
col. 1059-1070.
135 Voir op. cit., p. 76-78. 136 Eusèbe
de
Césarée
mourut
probablement
BABDENHEWER, op. cit., t. III, p. 242,
le
30
mai
339.
Voir
©,
7G
L'HÉRITAGE
LITTÉRAIRE
D’EUSÈBE
D’ÉMÈSE
qui est d’accord en celà avec celle du T. 523, l’orateur s’adresse à ses auditeurs comme à des égaux sinon comme à des inférieurs : il les appelle «frères » et leur recommande instamment de s’abstenir des discussions théologiques 17. Tout celà se conçoit de la part d’un prêtre qui harangue le peuple césaréen, mais il est inimaginable qu’un prêtre parle ainsi devant les évêques du patriarcat d’Antioche et devant l’empereur. Or, au début du concile des Encénies, notre Eusèbe ne possède nullement la dignité épiscopale, puisque nous lisons, à la fin des canons du concile, la souscription d’Anatolius d’Émèse 8, On dira, peut-être, que notre Eusèbe a pu prononcer le discours au concile plus tard, lorsqu'il est déjà élu évêque d’Émèse. Celà aussi est peu vraisemblable : on ne recommande pas à ses électeurs de ne pas être des pirates! Eusèbe, qui veut éviter les dissensions, n’a pas commencé son épiscopat par se brouiller avec ses collègues. On ne peut pas supposer non plus que le discours a été prononcé à Antioche, pendant le concile des Encénies, mais en l’absence des évêques : le discours suppose que l’auditoire a fréquemment entendu le personnage dont on fait l'éloge 1%?, Eusèbe de Césarée n’aimait pas les déplacements, qui le séparaient de ses chers parchemins; on ne possède pas de preuve qu’il se soit rendu fréquemment dans la capitale syrienne. Depuis qu’on a retrouvé le manuscrit de Troyes, le problème s’est éclairci. Par la recension du T 523, — et ici elle est préférable à celle du recueil Sirmond, — nous savons que ce discours a été prononcé devant l’église même du défunt 1#, Notre Eusèbe a donc fait un petit voyage d’Antioche à Césarée. Mais à quel moment, avant ou après le concile? On doit opter pour la période de 339 à 341, entre la mort du maître et le synode d’Antioche, et voici pourquoi : l’éloge funèbre, surtout à l’endroit où le personnage a vécu, ne se fait pas des années après la mort du héros; pendant les premiers 137 Voir fratres non christianus, bellatores. 188 Voir
par exemple PG, loc. cit, col. 1070 B : « Haec fratres et in his semper nomina, sed res. Christianus enim verus, frater sit. Verus verus est enim Christus. Fratres, fratres, nolite esse piratae, nolite Nolite quaerere eum quo litigetis, sed quem salvetis... ». MANSi, t. II, col. 1307.
139 Voir PG, t. XXIV, col. 1063 B; col. 1067 D. 140 Voir ibid., col. 1068 B; maïs le T, 528, f. 37 ra lit:
« pro hac ecclesia » à la place de «pro Ecclesiis », et un peu plus loin «in hac ecclesia Dei» au lieu de «in Ecclesia Dei »,
ÉTUDE CRITIQUE ET HISTORIQUE
71
* mois qui suivirent le concile, Eusèbe d’'Émèse aura été pris par les occupations et les difficultés, de telle façon qu'il n’aura pas trouvé le loisir de se rendre à Césarée 141, Concluons cette section : il est plus que probable qu’Eusèbe d’Emèse commença sa carrière d’écrivain et d’orateur avant sa promotion à l’épiscopat; pourtant, à l'exception de l’opuscule IV du T. 523, nous ne pouvons pas indiquer les ouvrages qui se rapporteraient à cette période de sa vie. Autre conclusion : Flacille, en donnant à Eusèbe l’occasion de montrer ses talents, a posé indirectement la candidature de son protégé à quelque siège épiscopal.
B. Eusèbe
à partir de sa promotion
épiscopale.
On traitera ici des nominations successives d’Eusèbe, de ses relations avec les Éméséniens, de son activité interdiocésaine, de ses rapports avec la cour impériale et enfin de sa mort. 1. Eusèbe
et ses élections.
À peine élevé au siège de Constantinople, l’intrigant collucianiste, Eusèbe de Nicomédie, vient à Antioche. Nous sommes à la fin de 340. Le jour de l’Épiphanie de l’année suivante, Eusèbe consacrera l’église dorée, construite en forme de rotonde, de la métropole syrienne. Cette église, que Constance venait d’achever, avait été commencée dix ans auparavant par Constantin le Grand 1#2. A l’occasion de cette dédicace, il se réunit naturellement un synode, sous la présidence d’Eusèbe de Nicomédie #. Concile important pour la vie d’Eusèbe d’'Émèse, car, d’après les récits de Socrate et de Sozomène, il y est nommé évêque d'Alexandrie, puis, sur le refus qu’il oppose, évêque d’Émèse 1##, Parlons-en un peu plus longuement, d’autant plus que ce synode pose quelques problèmes d’ordre historique. 141 Voir plus loin, p. 83-86. 142 Voir par exemple Chronicon Miscellaneum, édit. du CSCO, Scriptores Syri, t. IV, 3, p. 102; PHILOSTORGE, H.EÆ., édit. J. BiDez-J. PARMENTIER,
p. 214, Leipzig, 1898. 143 Voir par exemple THÉOPHANE, Chronographie, a.m. 5823, PG, t. CVIII, col. 132. 144 Voir SOCRATE, loc. cit., col. 200; SOZOMÈNE, loc. cit., col. 1045,
79
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’'EUSÈBE D'ÉMÈSE Certains auteurs ont pensé qu'il y eut deux conciles des Encé-
nies 1#, un concile orthodoxe de 90 ou de 97 membres {#6, puis un conciliabule eusébien, formé après le départ de la majorité orthodoxe, par trente-quatre évêques restés sur place. Le premier, le vrai concile, a publié les vingt-cinq canons devenus célèbres et trois formules dogmatiques. Le conciliabule, de son côté, confirma la déposition d’Athanase, pourvut à sa succession en désignant Eusèbe d’Émèse et puis Grégoire de Cappadoce, et promulgua encore une formule dogmatique, la quatrième.
D'autres, explicitement 7 ou implicitement, admettent l’existence de deux conciles antiochiens tout à fait distincts : le premier, en date de 339 ou 340, expédie Grégoire à Alexandrie; le second, le concile des Encénies, porte les vingt-cinq canons et émet les formules dogmatiques. Une troisième série d’auteurs n’admet qu’un seul concile. Parmi ceux-ci on compte Mansi 1#? et Hefele-Leclereq 15°. En tâchant d’expliquer également les faits secondaires et en admettant une donnée de la tradition syrienne, nous pensons qu'il faut en venir à une quatrième explication, d’ailleurs bien proche de la troisième. On doit partir de quelques faits certains. Si l’on se base sur un contemporain des faits, saint Athanase 151, et, secondairement, sur Socrate et Sozomène 2, on doit admettre que le concile d’Antioche, dit des Encénies, constitué de 90 ou 97 membres et auteur des quatre formules dogmatiques, fut célébré la cinquième année de Constance, pendant le consulat de Marcellin et de Probin, la quatorzième indiction. Ceci donne comme termes post et ante quem, 145 Voir C. J. HEFELE-H. LECLERCQ, Histoire des Conciles, t. I, II, p. 702, Paris, 1907. 146 Le nombre de 90 est attesté par ATHANASE, De Synodis, no 25, PG, t. XXIIT, col. 725 et par SOCRATE, loc. cit., col. 196. Par contre, HILAIRE, De Synodis, PL, t. X, col. 502 et SOZOMÈNE, loc. cit., col. 1041 ont 97. 147 Aïnsi WILMART, p. 245, note 8. 148 Voir G. BARDY, par J. R. PALANQUE,
dans De la paix constantinienne à la mort de Théodose G. BARDY, P. DE LABRIOLLE (Histoire de l’Église de
A. FLICHE-V. MARTIN, t. IIL), p. 117-121, [Paris], 1936. 149 Voir t. II, col. 1305-1306. 150 Voir op. cit., p. 702 sv. 151 Voir De Synodis cité supra, n. 146. 152 Voir loc, cit.
ÉTUDE CRITIQUE ÉT HISTORIQUE
79
“en l’année 341, le 22 mai et le premier septembre. D'autre part, on sait par le Chronicon miscellaneum que la dédicace se fit le jour de l’Épiphanie, sans doute de la même année 341, puisqu'il y a une relation entre la solennité et le concile. Ensuite, Grégoire de Cappadoce, qui est envoyé à Alexandrie
après le refus d’Eusèbe,
entre
dans la capitale égyptienne le 22 mars 15%, Or, les évêques qui ont nommé Grégoire, en ont appelé à un canon rédigé récemment par eux et qui paraît être le douzième des vingt-cinq canons, connus comme étant l’œuvre des trente-quatre saints Pères du concile des Encénies 154, La succession des événements revient done à ceci : le jour de l’Épiphanie 341, trente-trois évêques du patriarcat d’Antioche célèbrent avec Eusèbe de Nicomédie la dédicace de l’église dorée d’Antioche, en présence de Constance; après cela, les évêques présents, parmi lesquels se trouve Anatolius d’'Émèse 1%, rédigent les fameux canons 156, Se basant sur le douzième canon, ils maintiennent la déposition d’Athanase, prononcée par le concile de Tyr, en 335 157, Ils nomment Eusèbe d’Émèse pour succéder au patriarche déposé. Eusèbe, présent à Antioche, refuse. On choisit alors Grégoire, qui, après son acceptation, est consacré et expédié en Égypte : il arrivera à Alexandrie le 22 mars. Voulant encore traiter de questions dogmatiques, mais s’estimant trop peu nombreux, les évêques réunis à Antioche mandent à d’autres évêques de se joindre à eux, après les fêtes de Pâques. Quelques-uns de ceux qui ont assisté aux premières sessions et qui peuvent se permettre le voyage, rentrent chez eux, pour revenir avec les nouveaux invités. Après le 22 mai,
il y a une nouvelle série de sessions. Les présents sont maintenant au nombre de 90 ou un peu plus; quelques-uns ne sont pas du patriarcat d’Antioche 158, Réunissant des évêques de toute nuance, 153 Voir saint ATHANASE,
Historia
Arianorum
ad Monachos,
no 9-10, PG,
XXV, col. 704-705, 154 Voir MaANSi, t, II, col. 1307 sv., où l’on trouve les souscriptions et les canons. On peut lire le 12e canon dans C. KIRCH, Enchiridion Fontium Historiae antiquae, 5e édit., p. 303, Fribourg en B., 1941. 155 Voir Mansi, t. II, col. 1307. 156 Voir ibid. col. 1307 sv.
157 Après la déposition de Tyr, Athanase fut envoyé à Trèves. Le 17 juin 337 Constantin II lui permit le retour à Alexandrie. Certains de l’appui de Con-
stance, les Eusébiens se vengeront maintenant 158 Voir HEFELE-LECLERCQ,
loc. cit, p. 707,
de ce succès,
80
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D'EUSÈBE D’ÉMÈSE
le concile promulgue, toujours en présence de l’empereur, quatre formules dogmatiques. Puisque, d’une part, les sources insinuent qu'Eusèbe est envoyé à Émèse par ou pendant le concile des Encénies, et puisque, d’autre part, la présence d’Anatolius d’Émèse n’est plus attestée 15%, on peut conclure qu'Eusèbe devint évêque de la ville libanaise pendant la deuxième série de sessions, d’autant plus que Sozomène dit expressément qu’Eusèbe était d’accord avec les décrets du concile 160, Notre Eusèbe est donc deux fois désigné pour l’épiscopat : une première fois pour Alexandrie, puis pour Émèse. Au point de vue du droit canonique, le premier choix se justifie difficilement. Il appartenait aux Alexandrins de désigner leur patriarche; en outre, saint Athanase vit toujours. Mais, du moment que les Eusébiens ont convenu d’imposer un évêque, on conçoit qu'ils aient pensé à notre Eusèbe. Il a été élève du grand historien de Césarée, qui vient de mourir; il est disciple de Patrophile de Scythopolis, condisciple d’Acace de Césarée et ami de Flacille, trois évêques présents au synode. En outre, il a fait des études à Alexandrie et connait done les circonstances locales 161; et enfin, Eusèbe de Nicomédie a pris connaissance de ses talents oratoires et administratifs. Oui, Eusèbe d’Émèse connaissait Alexandrie; il la connaissait même trop bien. Il ne s’attribue aucune chance d’y réussir, mais bien celle de s’attirer la haine de ses sujets. L’amour pour Athanase est trop enraciné dans les cœurs des Alexandrins 162, On ne recevra pas le candidat du parti adverse. Le refus d’une charge honorable, charge offerte en présence de l’empereur 1%, par les grandes étoiles du monde ecclésiastique oriental, atteste une volonté et un bon sens =
159 Ayant succédé à Sylvain pendant l: persécution de Maximin Daza, Anatolius devait être, vers 340, bien avancé en âge. Peut-être succomba-t-1l aux fatigues du voyage. 160 Voir loc. cit., col. 1048. 161 Ceci à été capital aux yeux des électeurs : le deuxième candidat, Grégoire, était, lui aussi, alexandrin par ses études. 162 Voir SOCRATE, loc. cit, col. 200. Dans sa Chronographie, THÉOPHANE confond le refus d’Eusèbe avec les difficultés qu’il rencontrera plus tard à Émèse : selon cet historien, Eusèbe ne devint pas évêque d'Alexandrie, parce qu’on ne voulut pas l’y recevoir, quoiqu” (xaixeo) il fût sabellien; voir PG,
t. CVIII, col. 132. 163 Eusèbe n’est pas nommé par l’empereur, comme l’écrit MOURRET, Histoire générale de l’Église. Les Pères de l’Église, nouvelle édit., p. 98, Paris, 1928.
ÉTUDE
CRITIQUE
ET
HISTORIQUE
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très fermes. Mais c’est surtout l’offre que la postérité retiendra ; c’est le choix qu’elle fera peser sur la mémoire d’Eusèbe. La deuxième élection de notre auteur est celle qui le désigne pour le siège d’Émèse. Elle aussi est le fait du concile d’Antioche, semble6-11 184 Émèse 16 est une ville située dans la large plaine de l’Oronte, en Syrie
centrale, à peu près à un kilomètre du fleuve. Au moment de la nomination d’Eusèbe, la ville, métr opole et colonie romaine, appartenait au patriarcat d’Antioche et à la province de Phénicie seconde. Comme de nos jours 166, la ville était bien peuplée, et, à la différence de ce qui se passe actuelleme nt, les environs, le triangle Antioche-Aleppo-Émèse, l’étaient aussi. Les villages n'étaient souvent qu’à vingt minutes de distance les uns des autres. On y voyait de beaux édifices à deux étages, de jolies églises ATeides inscriptions chrétiennes, surtout sur basalte, la pierre de la région. Le modeste évêché de la ville libanaise était encore bien jeune et peu développé. La paganisme avait connu, dans l’Émès e du troisième siècle, de trop beaux Jours, pour céder facilement le pas au christianisme, En effet, les empereurs de la dynastie dite africaine, et parmi eux Élagabal surtout, — ce fils du grand-prêtre d’Émèse, — avaient comblé de privilèges la ville et son culte de Gabal. Sous 164 & GAX êxet uèv dQuhooL… xeupivor à is Tv ’Exuonvüv moûiv ». voir SOCRATE, loc. cit. ; SOZOMÈNE est plus clair encore: « énitoéret or L'ony6Quos Thv téiv AleËavôgéov, adroc SE trv "Euéons ’ExxAnoiav »; voir loc. cit. col.
1045. Même si l’on refuse d’admettre, qu’Eusèbe aurait été nommé évêque d’Émèse par le concile des Encénies, on ne retardera pas trop sa nomination. En effet, Flacille disparaît en 343 et vers 347 (voir plus loin) Eusèbe, comme évêque d’'Émèse, est en pleine activité littéraire. 165 72 (hems ou hmes) (voir PAYNE SMITH, Thesaurus Syriacus, t. I, eol.
1307), 2,
hims, prononciation hôms;
*’Eueoo, "Euoa,
“Exucoc ; pendant la
période byzantine aussi xÉuY. Hémisa, Emisa, Emésa; .fd' hum ; la prononciation française est dérivée de la prononciation latine vulgaire Emësa. Pour indiquer
la ville actuelle, les Français disent Homs. 166 Actuellement la ville compte environs 50.000 habitants, dont 1500 chrétiens, la plupart grecs-orthodoxes. Voir Hims, art. dans EI, t. IL, p. 328-329,
Leyde-Paris, 1922 (M. SoBERHEIM).
167 Voir C, DE CLERCQ, Les Églises réunies de l’Orient, (B.C.S.R.), p. 58, P. 105-106, Paris, [1934]. On y lira aussi que la ville est actuellement encore le siège épiscopal d’un diocèse melkite (avec 5500 fidèles) et d’un diocèse catho-
lique de Syriens unis (avee 3500 fidèles),
82
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
les Sévères les Éméséniens
pouvaient
être fiers : leur culte avait
envahi l’empire entier ; la représentation émésénienne de Gabal, — une pierre noire tombée du ciel et image du soleil, — Élagabal l'avait fait venir à Rome 1%, Le premier évêque d’Émèse que l’on connait, Silvain, périt sous Maximin Daza dans l’amphithéâtre de sa ville épiscopale. Nous appelons Silvain premier évêque d’Émèse ; c’est déjà trop dire, car Eusèbe de Césarée le nomme tv Gui tv "Eioav éxxinoiwv Éxioxomos 15°. Les païens fanatiques ne permettent pas qu’on organise une église chrétienne dans leur viile. Anatolius, successeur de Silvain et prédécesseur immédiat de notre Eusèbe, est le premier évêque qui s’installe à Émèse 17, Mais la vie ecclésiastique y reste précaire : sous Julien les deux sanctuaires qu'ils possèdent sont enlevés aux chrétiens : l’église probablement bâtie par notre Eusèbe, devient temple de Dionysos et la vieille chapelle d’Anatolius est brûlée 171. Il n’est donc pas tellement étrange que le patriarche ou le concile d’Antioche nomme encore, sans élection préalable, un évêque pour la ville libanaise. On choisit Eusèbe. C’est l’homme indiqué, semble-t-il. Il connaît le syriaque et le grec. Sa douceur comme administrateur ménagera la susceptibilité des païens. Descendant d’une famille notable
d’Édesse, il aura de l'influence sur l’altière noblesse locale 172, Son éloquence sera une apologie puissante du christianisme.
168 Voir
DURUY,
Histoire
de Rome,
t. VI, passim,
Paris,
1883.
Ce sont
surtout les femmes dans la dynastie qui sont d’Émèse : Julia Domna, épouse de Septime Sévère et mère de Caracalla; Julia Maesa et Julia Soaemias, grand’mère et mère d’Élagabal; Julia Mammaea, mère d'Alexandre Sévère.
169 Voir H.E., livre VII, chap. 13, édit.
É. ScHwarTz,
t. Il, 2, Leipzig,
1908, p. 772. 170 Voir MaANSt, t. II, col. 694 et col. 1307. 171 Voir THÉOPHANE, Chronographie, a.m. 5853, PG, t. CVIII, col. 157; THÉODORET, parlant des temps de Julien, mentionne, lui aussi, l’église récente d’Émèse (veoôuntos); voir H. E., livre III, chap. 7, PG, col. 1093, — Que les Éméséniens fussent peu instruits, cela ressort des fragments d’une lettre
d’ÉPHREM, conservée par le ms.861
(add. 17.193), 230, du British Museum.
L'auteur doit encore dire que les baptisés n’ont pas besoin de circoncision. Ha Le néoplatonicien Jamblique se prévalut de descendre de la race royale
d’Emèse,
ÉTUDE
CRITIQUÉ
ET HISTORIQUE
83
2. Eusèbe et les Éméséniens.
_ Le nouvel évêque, part-il à regret "%, ou bien dans l’espoir de trouver enfin la paix 14? Nous l’ignorons. Ce qui est sûr, c’est que l’épiscopat d’Eusèbe s’annonce très mal. Nommé et sacré à Antioche, Eusèbe se présente à Émèse, mais ses sujets s’insurgent contre son installation. Ils se moque nt de lui. Un évêque qui pratique les mathématiques 151 Un évêque qui s'occupe d’astronomie apotélesmatique 176, disons d’astrologie ! Est-ce une accusation d’amour de la science profane 177, de sorcellerie 8, de magie 1, d’opposition aux manichéens 1809 Est-ce plaisanterie à propos des origines d’Eusèbe 181, ou une accusati on de
trop grande condescendance
envers les païens de l’endroit à propos
du culte solaire? Différentes hypothèses ont été proposées. Tenonsnous-en aux textes et aux faits. Eusèbe s’est occupé, à Alexandrie en particulier, de philosophie : Socrate, Sozomène et Suidas nous l’attestent. Socrate dit que les Éméséniens se moquent de lui comme cultivant les mathématiques; suivant Sozomène, ils raillent leur nouvel évêque comme pratiquant «l'astronomie dans sa partie apotélesmatique », done comme s’occupant de l’art de déduire de la situation des étoiles et des planètes les événements futurs, en particulier le sort de l’homme. Mais Sozomène, n’interprète-t-il pas déjà Socrate et Georges de Laodicée? La relation, qui a toujours existé entre mathématiques et astronomie, comme entre mère et fille, s’est développée énormément pendant la période gréco-romaine. Il y avait des chaldéens de carrefour, de vrais astrologues: il y avait aussi des praticiens experts àÀ manier les chiffres et les figures 178 Voir F. H. KRUEGER, Æusèbe die, t. XVI, p. 852, b, Paris, s. d.
d’Émèse,
art. dans La grande Encyclopé-
174 Voir L. S. LE NAIN DE TILLEMONT, op. cit., t. VIII, p. 34, Bruxelles, 1732, 175 Voir SOCRATE, loc. cit., col. 200. 176 Voir SOZOMÈNE, H.EÆ., loc. cit., col. 1048.
177 Voir l’art. Eusebius von Emesa, dans L.T.K., t. III, Fribourg, 1931. +
178 Voir l’art. sur Eusèbe d’Émèse dans Encyclopedia Britannica, 14e édit. . VIII, p. 893, Londres, 1929. 179 Voir W. CAVE, Scriptorum ecclesiasticorum Historia litteraria, t. LD:
207, Londres, 1688. 180 Voir WILMART, p. 245. L'’art, de L.T.K. dont nous venons de parler, rapporte ces attaques à la deuxième accusation, celle de sabellianisme, 181 Voir WILMART, ibid.
84
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
géométriques. Ces derniers réclamaient le titre de mathématiciens 182. La langue officielle oppose l’art de la géométrie, comme d'intérêt public, à l’art mathématique, comme condamnable et absolument interdit 1%, Ces faits rendent intelligibles l’interprétation de Sozomène. Eusèbe s’est employé aussi à combattre les manichéens 154, Mais était-ce déjà avant son arrivée à Émèse? Le plus prudent, dans l’interprétation de cette première accusation, c’est d'admettre que les membres de l’église d’'Émèse, pour la plupart des villageois des alentours, piqués déjà par l’imposition d’un évêque, se sont opposés à l’introduction d’un homme de science, trop frotté d’hellénisme. Eusèbe, en effet, a dû savoir que le christianisme, aux prises avec le paganisme, se prononçait en principe contre l’astrologie et les dieux stellaires, et que les Pères condamnent fréquemment la magie noire. Il a dû connaître sinon Tertullien 15, du moins Ignace d’Antioche, Eusèbe de Césarée 156, Il ne semble pas qu'Eusèbe ait prêté en quelque manière le flanc à l’accusation d’astrologie, si cette accusation a existé 187, La situation du nouvel évêque s’avère grave. Eusèbe, ennemi des difficultés, prend la fuite. Il se rend à Laodicée chez son futur biographe Georges, évêque de la ville 188. Pourquoi à Laodicée, et non, par exemple, à Aréthuse, ville toute proche? Peut-être parce qu’Eusèbe avait l'intention de se rendre à 182 Voir A.
BoucHÉ-LECLERCQ,
L'’astrologie
dans
le
monde
romain,
art.
Revue Historique (ou tiré à part), p. 18, Paris, 1897. 188 Voir Codex Lustiniani, IX, 18, 2, reprenant une loi de Dioclétien de l’an 294, et IX, 18, 5 qui reprend celle de Constance, de 357; cfr édit. KRÜGER. 184 D’après THÉODORET, Haeret. fab. comp., livre I, chap. 26, PG, t. LXXXIII, col. 381-382. 185 De idololatria, no 9, édit F. OEHLER, p. 39-41, Leipzig, 1854. 186 TGNACE, Ep. ad Ephesios, no 19, PG, t. V, col. 660; EUSÈBE DE CÉSARÉE, Praéparatio evangelica, livre VI, chap. 10, PG, t. XXI, col. 464 et sv. 187 A. BOUCHÉ-LECLERCQ, art. cit. p. 51, exagère manifestement lorsqu'il prétend qu’Eusèbe, sur l’autorité d ’Origène, acceptait les doctrines de l’astrologie et les pratiquait, et que, pour ce fait, il fut déposé, par la suite, de son siège. Si on parvenait à démontrer que certains textes authentiques de notre auteur datent d’avant 341, on pourrait rejeter encore avec plus de force cette interprétation insoutenable, Leur auteur n’a aucun culte pour le soleil, la lune et les étoiles, bien au contraire!
188 Voir SOCRATE, loc. cit., col. 200; SOZOMÈNE,
loc. cit., col, 1045,
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
85 Antioche, par la voie maritime. Laodicée est alors la premiè re ville sur son chemin. Peut-être aussi parce que Georges lui est mieux connu, lui est plus favorable 1%, ou parce que Georges, lui aussi philosophe, comprendra mieux la situation. Georges trouve à propos d'accompagner le malheureux refugié à Antioche 1%, De 1à Eusèbe retournera à Émèse, mais cette fois, sur les instances de Georges, il n’ira pas sans compagnie, comme quelques semaines auparavant. C’est le patriarche lui-même, accompagné de Narcisse de Néronias, un arien de vieille roche, qui installera l’évêque 1°1, Eusèbe n’est pas à la fin des ses déboires. Il a dû subir, à Émèse, une nouvelle accusation : celle d’être sabellien cette fois. Quant au moment de cette nouvelle épreuve, il est diversement assigné. D'après Socrate, l'accusation est déposée lorsqu’Eusèbe arrive la deuxième fois en la ville 1%, et donc devant le patriarche d’Antioche. Suivant Sozomène, c’est plutôt à la fin de la carrière épiscopale d’Eusèbe, lorsqu'il est allé en Perse et lorsqu'il a fait des miracles 193. Le récit de Socrate, bien que tout à fait dépourvu de commentaire, est peut-être le plus vrai. Il invoque, dans le contexte, l'autorité de Georges. Alors l'accusation fut déposée par la gauche du parti moyen, laquelle a trouvé la position doctrinale d’Eusèbe trop proche du nicéisme pur {#, Sozomène, lui, donne quelques raisons, qui doivent indiquer l’inanité du reproche: c’est un jeu d’envieux, qui ne 189 SOZOMÈNE, loc. cit, dit : CAADEV eig Auodlxerav nods l'ebpyiov Toy êvDade Énioxonov émirMmôerov Ovra » étant un ami ou lui étant favorable. 190 Voir SOCRATE, loc. cit.; Cave a tort de penser qu’Eusèbe temps; voir W. CAVE, op. cit., p. 207. 191 Voir SOCRATE, loc. cit.
192 Voir
SOCRATE,
y resta long-
4bid. : QmdAuwv te épi dnoueivou, ds Tù Zubelliou poo-
vodvra Ovro. ». Nous nous appuyons seulement sur le texte et non sur le contexte. En effet, on pourrait comprendre la phrase suivante comme ayant trait à l’avènement d’Eusèbe : comme Georges, Socrate a déerit alors plus longuement comment notre auteur est devenu évêque; mais le terme Cxotaotüoiw » peut se traduire aussi par Qaction de ramener à l’état normal » et alors il s’agirait de la méthode suivie par Eusèbe dans la gestion de son diocèse, après les premières difficultés.
193 194 portée contre
Voir plus loin, p. 98. L’accusation de sabellianisme contre les nicéens est fréquente. Elle fut contre Eustathe, Marcel d’Ancyre et ses amis, contre Denis d'Alexandrie, Athanase et d’autres auteurs du IVe siècle,
86
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE
D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
supportent pas qu'Eusèbe soit favorisé par l’empereur, qu’il soit tellement vertueux que Dieu opère des miracles par lui; puis, Eusèbe était d’accord avec les évêques réunis à Antioche en 341, et il n’était donc nullement nicéen ou sabellien 1%. Au reste, sur la vie d’Eusèbe à Émèse nous avons peu de détails. Mais que l’évêque ait abdiqué après ces difficultés, qu’il soit retourné définitivement à Antioche, qu’il y ait été alors le maître de Diodore de Tarse 1%, ou qu’il ait abdiqué après son séjour en
Perse pour mener une vie de savant à Antioche, rien de celà n’est appuyé par les textes. Ni Socrate, ni Sozomène, ni Jérôme ne parlent de déposition ou d’abdication. Serait-ce pour ne pas déshonorer l’évêque? Ce serait aussi le déshonorer que de le nommer toujours «évêque d’Émèse» ou «l’émésénien », alors qu'il n’aurait pas occupé, ou durant peu de jours seulement, le siège épiscopal de cette ville. Le fait qu’Eusèbe a été le maître de Diodore de Tarse ne nous ramène pas forcément après 341. En effet, dès 343-344 Diodore, avec un certain Flavien, laïc lui aussi, est à la tête de l’opposition contre les patriarches trop arianisants (Étienne I, 343-344) ou trop complaisants (Léonce l’Eunuque, 344-358) 197; Diodore devait donc être déjà depuis quelque temps à Antioche et puisqu'il prend publiquement position contre les autorités établies, il a dépassé à ce moment la période de sa formation. Il est vrai qu’Eusèbe a accompagné Constance pendant ses campagnes contres les Perses. Mais il y avait encore d’autres évêques voyageurs. Parmi les arianisants de notre période, il y a Eusèbe de Nicomédie, Ursace, Valens. Ils restent
titulaires de leurs évêchés. Il ne semble done pas qu'Eusèbe ait abdiqué pendant la période des guerres persiques, qui va jusqu’à 390, car alors, attaché à l’empereur, il l’aurait accompagné en Occident pendant les éxpéditions qui suivirent la mort de Constant et 195 Voir SOZOMÈNE, loc. cit. col. 1048. Inutile de faire remarquer que les auteurs des articles sur Eusèbe dans Enciclopedia italiana, t. XIV, p. 648, b,
et dans Enciclopedia Universal ilustrada, t. XXII, p. 1438, se trompent en disant qu'Eusèbe a été accusé d’arianisme, alors que les sources parlent clairement de sabellianisme. 196 C’est l'interprétation donnée par les articles sur notre auteur dans WINKLER PRINS, Algemeene Encyclopedie, t. VII, p. 286, b, et dans Encyclopedia Britannica, 14e édit., vol. VII Sp 893 /0b.
197 Voir C. KARALEVSKY, art, Antioche, dans DHGE, t. III, col. 572, Paris,
1924,
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
87
“qui tendaient à l’unification de l’empire. Eusèbe est enseveli à Antioche 8, c’est bien certain, mais il ne serait pas le seul évêque mort au cours d’un voyage. Le fait qu’'Eusèbe est resté, du moins durant un certain temps, évêque d’Émèse une fois admis, on doit en conclure que c’est dans cette ville que notre auteur est parvenu à l'apogée de son activité littéraire et oratoire. Jérôme note à l’an dix de Constance, — pratiquement donc à la période entre le 22 mai 347 et le 22 mai 348, — qu'Eusèbe d’Émèse, porte-enseigne de l’arianisme, composa de nombreux écrits de toute sorte, ou écrivit sur des matières diverses et multiples 1%, Évidemment, celà ne veut pas dire que tout a été composé cette année-là, ni que tous les discours qu’il doit y avoir parmi ces nombreux écrits ont été prononcés à Émèse. Dans ce contexte, il n’est pas hors de propos, je pense, de décrire la personnalité d’Eusèbe, telle qu’elle nous apparaît d’après ses ouvrages authentiques 2. Pour cette description, nous devons nous baser sur les écrits, dont nous savons, avec plus ou moins de certitude qu’ils sont composés entre 341 et la mort de l’auteur. Entrent donc en ligne de compte : l’opuscule III du T.523, composé après 341; l’opuscule XIII, qui fut écrit vers 351; et les discours I et II, composés probablement après 353, le II° après le 1201, Comme la psychologie présupposée par les autres écrits est sensiblement la même, nous pouvons prendre toute l’œuvre authentique comme base de notre description. Et puisque certains opuscules n’ont pas été écrits par Eusèbe, mais notés par un tachygraphe 22, nous sommes en mesure d’y saisir le caractère de l’auteur dans toute sa spontanéité. Eusèbe est avant tout un homme de bons sens. Qu'il parle éthique, qu'il traite de la «foi», la question trinitaire, qu’il explique des textes scripturaires, c’est toujours le bon sens qui parle. Quelques exemples ?% : certains hommes n’admettent pas le libre arbitre; mais 198 D’après
JÉRÔME,
De viris inlustribus,
chap. 91, édit. G. HERDING,
p. 54.
199 Voir JÉRÔME, Chronique, édit. R. HELM, p. 236, Leipzig, 1913. 200 Rappelons-nous ce que nous avons dit au début de notre biographie, propos des œuvres dont nous n’avons pas encore démontré l’authenticité. 201 202 203 tions. dans
à
Voir BUYTAERT, respectivement p. 84, 56, 39-40, 46-47. Voir par exemple l’opuscule I du T.523, f, 7 ra. Pour ne pas surcharger ces pages, nous serons ici assez sobres de citaD'ailleurs on trouvera beaucoup plus d'illustrations de nos affirmations notre article de la R.H.E,
88
L'HÉRITAGE
LITTÉRAIRE
D’EUSÈBE
D’ÉMÈSE
l’impudique rougit de ses actes et le voleur ne veut pas qu’on l’appelle par son nom : preuve qu’ils sont responsables de leur activité, qu’ils n’admettent pas que leurs actes sont le fait de la nature 24, Il y en à qui veulent identifier le Fils avec le Père; mais interrogez n’importe quel enfant et demandez-lui d'indiquer son père : il ne se montrera pas lui-même, mais bien celui qui l’a engendré; d’ailleurs le Fils, d’après les Évangiles, a prié le Père, Il l’a remercié; on ne se prie, on ne se remercie pas soi-même 2%. Le bon sens est le grand principe exégétique d’Eusèbe d’Émèse. Ne parlons pas pour l’instant des fragments conservés par les chaînes exégétiques. Les opuscules du T. 523 illustrent assez éloquemment notre thèse. Comme nous l’avons déjà dit, Eusèbe expose ses principes d’exégèse au commencement de l’opuscule XI, De Arbore Fici. Il veut tenir compte de ce qui a été dit par les Pères, ses devanciers, mais il ne se bornera pas à répéter leurs interprétations 26, Il se plaint de ce qu’on à trop habitué les fidèles aux allégories ; pour lui il ne les rejettera pas toutes, mais il ne les admettra pas indistinctement. Les rejeter toutes ne se justifie pas, parce que saint Paul allégorise et les paraboles sont des allégories 27, On admettra les allégories qui sont imposées par le texte même, mais toutes les autres ne sont pas, d’après Eusèbe, une nourriture forte. A propos d’un texte biblique on peut dire des choses vraies, mais qui ne sont pas de l’exégèse du texte. C’est le cas des allégories non imposées par le texte sacré, mais exposées par les auteurs à propos d’un texte biblique 2%. Les allégories nous oppriment, elles nous donnent l’impression que l’Écriture pose des questions obscures 2%. La bonne méthode, c’est de voir ce que dit le texte, à la lumière de ce qui précède et suit, c’est de chercher la solution naturelle, comme le dit Eusèbe. Autrement, on imite un homme enchaîné, qui veut, sans doute, la délivrance, mais non l'enlèvement ordinaire des 204 Voir T.523, f, 5 va-vb.
205 Voir T. 523, opuse. IV, PG, t. XXIV, 206 Voir T. 528, f. 83 rb.
col. 1067 A.
207 Voir f. 83 va, en haut.
208 Voir f. 83 vb; après avoir rappelé une allégorie de Jérémie que les auteurs interprètent comme ayant trait à la religion, Eusèbe ajoute : «non eiciamus, quia quod dictum est, est verum; sed annotamus quia hoc verum
ab Teremia
in illo loco non
209 Voir f, 84 va,
est positum »,
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
85
“chaînes ; ou encore, on suit l’exemple d’un reclus, qui ne chercherait pas la porte pour sortir de la prison, mais une autre issue 2%. Ces principes ne sont certes pas mauvais. Voyons la pratique de l’auteur. Il connait non seulement ses devanciers chrétiens, mais aussi l’exégèse juive 2, Mais il est rare qu’il invoque ou cite les auteurs 211, Les allégories ou interprétations symbolistes sont très rares, juste assez nombreuses pour constater que l’auteur a étudié à Césarée et à Alexandrie 22, Le littéralisme triomphe partout. En outre, Eusèbe recourt fréquemment à un choix judicieux d’endroits parallèles. Une autre qualité d’Eusèbe, et qui va de pair avec la précédente, c’est qu'il est un esprit positif, analytique. Nulle part on ne rencontre de déductions qui aïllent au delà de celles du sens commun. Il a de l’attention pour les détails. Il aime à mettre en lumière toutes les facettes d’une idée ou d’un fait. Par contre, et c’est là le défaut de sa qualité, on ne rencontre pas chez lui de synthèses. Il s'exprime volontiers en des phrases brèves et nerveuses; il aime les exclamations et les interrogations. Mais ceci s'explique aussi par le fait que l’Émésénien est un orateur-né. Ce procédé d’interroger l’auditoire et de s’adresser directement à lui, soutient l’attention. Ces interpellations aux auditeurs se font fréquemment à
la deuxième personne du singulier : chacun en particulier doit s’intéresser à ce qui est dit. Eusèbe attire encore l’attention par la teneur dramatique de son exposé. Dans l’explication de textes bibliques, par exemple, ce procédé revient constamment : les personnes se parlent, les choses sont personnifiées. L'auteur se montre deux fois psychologue : il analyse bien l’état intérieur des personnages décrits et il sait prendre son auditoire. Pourtant, son esprit analytique le conduit parfois trop loin : les énumérations finissent par lasser, les détails font parfois presque oublier l’essentiel, les répétitions fatiguent. Eusèbe se montre aussi un bon pasteur : non seulement, en bon orateur, il constate pendant ses discours les réactions de son auditoire, mais dans les sermons suivants, il revient sur les discussions, 209 Voir f. 84 va.
210 Voir f. 90 vb et f. 93 vb-94 ra. 211 Voir f. 94ra : «dixerunt enim quidam patres... ». 212 Voir par exemple f. 68 vb. Le vocabulaire d’Eusèbe seripturaires;
dès lors on trouve un certain nombre
ne sont pas des interprétations symbolistes,
est pétri de termes d’accomodations, mais qui
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L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
qui ont fait suite à ses exposés. En outre, il consent à traiter d’un sujet indiqué par quelqu'un de l’auditoire 213. Un grand souci de l’Émésénien a toujours été, semble-t-il, d'éviter les discussions. Il répète à satiété qu’il ne les aime pas. Il demande instamment à son auditoire de s’abstenir de cette perte de temps. L'église n’est pas un cirque et ceux qui s’y réunissent ne peuvent pas être des mimes ?“; ne soyons pas des pirates, qui enlèvent des fidèles à l’Église par des discussions 215. Ce souci explique, pensonsnous, l’omission presque totale de noms propres. Les opuscules combattent les pauliniens, les marcionites, les gnostiques, les novatiens, les ariens purs, les nicéens probablement, les Juifs et les païens, mais ce sont ces deux dernières catégories seulement qui sont nommées. Comme noms de personnes combattues, on ne trouve que : Paul de là-bas 216, qui doit être Paul de Samosate, et un « Galate », qui est probablement Marcel d’Ancyre 217. Comme noms de personne approuvées, il n’y en a pas, même pas celui d'Eusèbe de Césarée dans l’opuseule IV. Ce souci nous explique aussi, nous l’avons déjà dit, l’absence de termes vraiment techniques, fait très étrange puisque le problème traité par le recueil presque en entier est le mystère de la Trinité : même les opuscules IV et XIII, qui font l’éloge respectivement d’Eusèbe de Césarée et des apôtres Pierre, Paul et Jean, sont avant tout des écrits trinitaires. Par suite de ce souci d’Eusèbe d'Émèse d'éviter les discussions, il sera toujours extrêmement difficile, sinon impossible, d'indiquer avec précision, l’idée exaete de l’auteur sur ce problème fondamental. En effet, on est sûr 218 Pendant qu’Eusèbe prononçait le discours I, l’assistance s’est montrée ennuyée à un moment donné; voir f. 7 ra; pendant l’opuscule IT certains hommes
se sont montrés nous
savons
impatients,
que certaines
voir f. 20 vb; par le même
personnes
ont été indignées
discours
(f. 21 vb),
d’un discours précédent
(probablement l’opuseule I); le discours XI est prononcé à la demande d’un fidèle, d’après le début de l’opuscule, f. 82 vb-83 ra. 214 Voir f, 112ra (circensium ludrica); f. 95 va; PG, t. XXIV, col. 1066, C; col. 1068, D (non ut in circo, sed ut in ecclesia). 215 Voir PG, loc. cit. col. 1070. 216 Voir les fragments de Théodoret, dans notre Deuxième Partie, p. d15*; lo T.523, f. 10 va lit: «Paulus qui inde ». 217 Voir PG, loc. cit. col. 1054: «non nos, sed qui ausus est Galata »; le copiste du T. 523, un homme peu instruit (voir BUYTAERT, p. 6) lit catad au lieu de Galata; aussi le correcteur a-t-il ajouté en marge r[ecognos cendum], Voir f, 28 vb,
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
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d’avance qu’Eusèbe n’a pas voulu livrer sa pensée entière. Lorsqu'on lira ses œuvres authentiques à la lumière de certains faits de sa vie, on sera tenté de classer Eusèbe dans l’aile gauche du parti moyen, tout proche des ariens; par contre lorsqu'on pensera à une autre série d’événements, on le placera plutôt à l’aile droite, très près des nicéens. Il a été l’élève de Patrophile de Scythopolis et d'Eusèbe de Césarée, l’ami de Georges de Laodicée, de Flacille, de Narcisse de Néronias, de l’empereur Constance, d’Acace de Césarée. Tout celà fait soupconner qu'Eusèbe d’Émèse professait un arianisme plus franc que ses écrits ne le font entendre. Par contre, il a refusé de supplanter saint Athanase, il n’est jamais présent aux conciles arianisants qui suivent le concile des Encénies; il ne parle pas de la doctrine de Nicée, mais il attaque les formules de l’arianisme pur. Ceci est plutôt en faveur d’une position très modérée, plus éloignée de l’arianisme pur que du nicéisme ?1$, Eusèbe d’Émèse est, sur le terrain de la morale, plutôt sévère : on n'obtient le pardon du péché que très difficilement; celui qui a sacrifié aux idoles étant déjà chrétien, est sauvé par le martyre; celui qui a volé, en donnant ses biens aux pauvres; celui qui a fait tomber un frère dans l’hérisie, se sauve en retirant quelqu'un de l’erreur; le persécuteur obtient le salut en prêchant la vérité, ete. 219, L'auteur a, en outre, une conception particulière de la hiérarchie des vertus, qui s'explique, je pense, par le fait qu'Eusèbe est un intellectuel : au dessus de la chasteté, de la justice, des œuvres de miséricorde, il place la possession de la vérité, de la vraie foi; en particulier, la prédication de la vérité est très estimée 7”. 3. Action
interdiocésaine.
Nulle part, dans les souscriptions des conciles du temps, le nom d’Eusèbe d’Émèse n’est conservé. On ne voit l’évêque émésénien ni à Sardique (343), ni aux conciles de Sirmium (347, 351, 357, 358), ni aux synodes d’Antioche (357, 358). Non qu'Eusèbe ait eu peur 218 Du point de vue de la terminologie, l’opuscule le plus avancé est encore l’opuseule V, De Imagine, qui contient aussi l’hapax legomenon « monarchia ». 219 Voir par exemple l’opuseule I, T.523, f. 6°!5 rb-va. 220 Voir l’opuscule I, f. 10 va-b (— le dernier fragment de l’Eranistès et ce qui suit immédiatement); l’opuseule IV, PG, t. XXIV, col, 1059 B-C,
92
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
des voyages! A l’occasion il prêchera à Beyrout 221, à Antioche 22, à Jérusalem ?#; il accompagnera l’empereur en expédition contre les Perses; il viendra mourir à Antioche. Mais, esprit modéré, ennemi des controverses et des positions tranchées, il aime à rester tranquillement à l'écart, pour travailler à ses exégèses et à ses sermons. Il ne se déplacera que lorsqu'on fera appel à son éloquence, lorsqu'il voudra compléter ses connaissances bibliques, lorsque le patriarche ou l’empereur l’exigeront. 4. Eusèbe
et l’empereur Constance.
Le règne de Constance est caractérisé par de multiples campagnes contre les Perses, contre le fougueux Sapor. Les années 338 à 350 et 357-360 retiendront l’empereur constamment au front de l’Euphrate. Constance n’interrompra ses combats que sous la pression d’une force majeure et à regret. Pendant quelques-unes de ces expé-
ditions Eusèbe
est dans la suite impériale 224,
Comme raison de cette « faveur », d’aucuns ont proposé de reconnaître en Eusèbe un astrologue. C’est une combinaison plus ou moins habile de l’accusation portée contre notre auteur à Émèse, de ses miracles et du fait qu’il a obtenu la faveur impériale. Il est vrai que la dynastie constantinienne ne manque pas d’être superstitieuse, mais, en somme, la loi de Dioclétien contre les «mathématiques » existe toujours et, en 357, Constance lui-même promulguera une loi analogue 2%. Je crois plutôt qu’il faut chercher une relation entre l’activité littéraire d’Eusèbe et son départ pour la Perse en compagnie de Constance. Saint Jérôme rapporte qu’Eusèbe d’'Émèse est au sommet de cette activité à l’an dix de Constance, et immédiatement après, il parle des guerres persiques 2*%, Peut-être s’inspire-t-il de dossiers 221 Voir les fragments conservés par Philoxène, dans notre Deuxième Partie, p. 33*-34*; 71%, 222 Voir plus haut. 228 Voir le texte arménien à la p. 44* de notre Deuxième Partie. 224 Voir SOORATE, loc. cit., col. 200 et SOZOMÈNE, loc. cit., col. 1048. Il s’en suit qu’on exagère, lorsqu'on dit qu’Eusèbe accompagna l’empereur pendant une expédition persique (voir M. NicoLo, art. cit., p. 648, b) ou pendant toutes les expéditions (voir W. CAVE, op. cit. p. 207). 225 Voir le Codex Iustiniani, cité plus haut, p. 84, 226 Voir Chronique, cité plus haut,
ÉTUDE CRITIQUE ET HISTORIQUE
93
‘impériaux. Eusèbe, par sa science, aura le soin des divertissements du souverain; par son éloquence, il encouragera l'entourage de Constance; mais surtout, Eusèbe connaît le syriaque, la langue de la contrée, et le pays lui-même. Quant à la chronologie de ces voyages, à supposer qu’Eusèbe soit nommé évêque en 341227 et que son installation mouvementée et la pacification de son diocèse nous amènent à 342, il faut choisir entre 342-350 et 357-360. Si l’on admet qu’il y a une relation entre les faits rapportés par la Chronique de Jérôme, on ne retiendra de la première série de guerres que les années 347-350. L’évêque aurait alors participé aux expéditions malheureuses, qui ont connu la défaite romaine à Singara, le siège de Nisibe et la perte de Bizarde et d’Amida. Ce sont les années les plus noires de cette guerre 25, Eusèbe n’a pas suivi l’empereur en Occident, semble-t-il. Constance quitte l’Orient en 350, pour combattre l’usurpateur Maxence, qui à fait disparaître en Occident la dynastie constantinienne. Les sources ne parlent pas d’un séjour d’Eusèbe en Europe : elles disent seulement qu’il accompagna l’empereur durant des expédi-
tions contre les barbares 2. Or, en Occident, ce sont des guerres entre Romains ; elles aboutiront à l’unification de l’empire en faveur de Constance. A partir de 357 l’empereur est de nouveau sur le front euphratésien. Peut-être notre Eusèbe y est-il aussi. Les deux historiens byzantins mentionnent que l’évêque libanais opéra des choses prodigieuses, des miracles ?%, pendant ces campagnes. Les détails manquent. A prendre à la lettre le texte de Socrate, il y aurait fait des choses étranges, étonnantes; done, peutêtre d’ordre naturel. Chez Sozomène, il n’y a pas de doute, il s’agit de vrais miracles. Notons enfin que ce séjour forcé d’Eusèbe dans son pays natal explique en partie l’absence de notre auteur de certains synodes; 227 Puisque, d’après les sources, Eusèbe s’en va seulement après son ordination épiscopale, on rejettera la date de 338, proposée par l’écrivain de l’article Eusebio de Emesa, dans ÆEnciclopedia Universal Ilustrada, t. XXII, p. 1438, Barcelone, [1924]. 228 Voir JÉRÔME, Chronique, loc. cit.
229 SOCRATE,
loc. cit, dit:
«ëni toùs Bag6dgous », SOZOMÈNE,
loc. cit.
explique, non sans raison : € fvixa Iégoous ». 230 Voir SOCRATE, loc. cit, : Q TEQUOTIL ÊV TOis YEQO aÙToÙ ÉVÉVETO » et SOZOMÈNE, loc. cit, : « &éyero yüg moAAd ôv aùrod Oauuarovgyñoor Tù Betov »:
94
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
nous pensons en particulier, aux synodes de Sirmium et 358 et à celui d’Antioche en 358.
en 347, 357
5. Mort d’'Eusèbe.
Par saint Jérôme nous savons avec certitude qu’Eusèbe fut enseveli à Antioche 21, C’est tâtonner dans l’obscurité que de dater d’une manière précise le décès. Il est certain qu’Eusèbe n’était plus à la fin de 861 : il est mort sous Constance 21, qui disparaît lui-même vers la fin de 361%; le premier biographe d’Eusèbe, Georges de Laodicée, est mort en 360-361 23, Comme terme ante quem absolument certain, on doit done admettre l’année 361. Faut-il remonter encore plus haut? En septembre 309, au concile de Séleucie, on trouve un Paul évêque d’Émèse 2%, Si Eusèbe n’est pas déposé ou n’a pas abdiqué, il doit être mort. Or, ni une déposition, ni une abdication ne sont appuyées par les textes. Eusèbe est donc décédé au plus tard au printemps de 359. Comme il est peu probable qu’il soit venu à Antioche pour y parler à l’arien Eudoxe de Germanicie, on admettra qu’il y séjourna en compagnie de l’empereur, qui, lors des campagnes en Perse, venait fréquemment dans la métropole syrienne. Si l’on voulait retenir, — mais sans preuves, — l’abdication, admise par exemple à l’occasion de la nouvelle série d’expéditions en Perse (357), on pourrait admettre qu’Eusèbe aurait vécu jusqu’en 360 et serait mort dans les circonstances qu’on vient d’exposer.
Certains auteurs ont pensé qu’Eusèbe fut compté parmi les saints #5, On invoque « certains » martyrologes anciens. On le trou-
verait mentionné à la date du 14 août. Ce sont là des erreurs, Les martyrologes, synaxaires, ménologes publiés, même orientau x, ne soufflent mot d’un saint Eusèbe d’'Émèse #6. Le saint Eusèbe, vénéré au 14 août est un Eusèbe martyrisé en Syrie avec Fortuné, Titulus
281 Voir JÉRÔME, De viris int. chap. 91, loc. cit. 232 Voir SOCRATE, HE. livre II, chap. 47, PG, t. LXVII, col. 365. 233 À partir de cette date, on perd toute trace de l’évêque laodicéen, qui, depuis 358, est au centre de l’activité antieunomienne, 234 Voir Mansi, t. III, col. 321. 25 Voir par exemple l’article Eusebio de Emesa, dans Enciclopedia Universal Ilustrada, loc. cit. 236 Voir au t. X, de la P.,0,
ÉTUDE CRITIQUE ET HISTORIQUE
95
et Conditor #7, mais rien ne prouve qu'Eusèbe d'Émèse a été martyrisé; rien ne prouve non plus que Constance ait mis à mort un de ses arianisants favoris, ni que Sapor ait eu l’occasion de martyriser un évêque de l’entourage de son adversaire. Aux temps de Julien, Eusèbe n’est plus. D'ailleurs on ne comprendrait pas pourquoi Jérôme dirait simplement : «il est mort sous Constance », alors qu’il serait mort martyr.
L'erreur des auteurs s’explique plus ou moins. Eusèbe aurait fait des miracles; Sozomène loue sa vertu; les écrivains médiévaux, citant ses écrits pseudépigraphiques l’appellent volontiers «le très saint Père » #8; le Sceau de la foi arménien le cite parmi nos Pères orthodoxes et inspirés par le Saint-Esprit #°, les lemmes arméniens le nomment «le bienheureux Eusèbe l’Émésénien» 2#; enfin, on notera la traduction latine qu’on trouve dans Migne : « Existimabat (Eusèbe de Nicomédie) enim illum (Eusèbe d’Émèse) utpote eximia sanctitate et summa eloquentia praeditum » ce qui doit rendre le
texte de Sozomène : @eto yüo adrov ed dla moltevOuevov xai Aéyetv xodriotov Üvro 21. Une erreur en amène facilement une autre.
CONCLUSIONS Nous avons rédigé notre biographie en vue de la solution de certaines questions littéraires. Voici quelques conclusions de notre « Vie», qui peuvent présenter une certaine utilité sous ce rapport. La langue maternelle d’'Eusèbe était le syriaque édessénien, mais dès sa jeunesse notre auteur apprit le grec et, avant de devenir écrivain, il perfectionna sa connaissance de cette langue par de longs séjours dans quatre villes hellénisées. La formation scientifique du jeune homme a été, avant tout, exégétique. Il n’est pas attesté qu’'Eusèbe aurait eu des contacts avec des nicéens. Il a eu des rapports avec quelques ariens purs, mais des relations amicales seulement avec des arianisants : Euphronius, Flacille, Georges de Lao237 Voir AA.SS., Aug., t. III, p. 143, Paris-Rome, 1867. 238 Voir par exemple GUITMOND D’AVERSA, De corpore et sanguine Domini
libri III, livre III, PL, t. CXLIX, col. 1484, 239 Voir édit. K. TEer-MEKEBRTTSCHIAN, p. 1, Etschmiadsin, 240 Cfr infra, p. 39*, 44*, 61*, 64%, 241 Loc, cît., col. 1045,
1914.
06
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
dicée et il a été favorisé par l’empereur arianisant Constance. Même à l’égard de ceux-ci, il a montré une certaine indépendance. Les périodes de production littéraire doivent être situées entre le retour d’Alexandrie à Antioche et le concile des Encénies, entre la pacification du diocèse d’Émèse et le départ de l’évêque pour la Perse, entre son retour du front euphratésien et son nouveau départ ou sa mort.
CHAPITRE ATTRIBUTIONS
II
À EUSÈBE
D’ÉMÈSE
Les psychologues ultra-modernes souscrivent-ils au précepte qui veut que, pour s’assurer le plus de chances d’achever efficacement le programme qu’on s’est proposé, on doit commencer par le moins compliqué? Pour la présente étude, nous trouvons cette règle assez pratique. Le moins compliqué : il existe des écrits, — parmi ceux qui entrent dans le cadre de notre travail, — dont on sait ou dont on sent de prime abord qu’ils doivent être d’Eusèbe d’Émèse ou qu’ils sont certainement authentiques. Les examiner les premiers offre le double avantage de multiplier les termes de comparaison et, d'autre part d’alléger le bagage. Ce triage nous munira bien, peutêtre, pour l’examen des cas plus compliqués : il est possible que, par le moyen des écrits reconnus ainsi comme authentiques, on obtienne les ressources nécessaires pour trancher les questions plus difficiles. On commencera donc par le De Transfiguratione arménien et la collection de Sirmond, pour autant que celle-ci n’ait pas encore été analysée; on assignera la dernière place aux fragments exégétiques. *k rx
Cependant, avant de commencer l'étude proprement dite, il convient de délimiter le champ des recherches, en éliminant les écrits soit imaginaires, soit certainement inauthentiques. 1. Le juif deux fois converti, Sixte de Sienne, dans un ouvrage relativement court, mais très dense, sa Bibliotheca sancta, parle à deux reprises d’Eusèbe d’Émèse 1, au livre quatre, qui étudie tous les commentateurs de la Bible. Helléniste et hébraïsant instruit, Sixte était à même de le faire convenablement. Traitant d’Eusèbe de Césarée, il fait cette remarque, que la vie du grand historien fut 1 L’editio princeps est de Venise, Naples, 1742, Voir t. I, p. 363-364.
1566.
Nous
avons
employé
l’édition
de
98
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSÉ
écrite par Acace de Césarée et par Eusèbe d'Émèse 2. — On connait l'existence d’une Vie composée par Acace $, mais celle d’Eusèbe d’Émèse? Dom Wilmart semble insinuer une relation entre cette Vie et l’opuscule II de la collection publiée par Sirmond. Le rapport nous semble peu vraisemblable. En effet, on doit supposer que Sixte connut un ms. contenant cet opuscule sous le nom de notre Eusèbe. Or, jusqu’à présent on n’a que le T. 523, retrouvé seulement il y a trente ans, qui vérifie ce cas. Dato non concesso que Sixte a vu un codex similaire, il a dû lire le discours et constater que ce n’est pas une Vie, ni même un panégyrique au sens ordinaire du mot. Eusèbe d’Émèse s’en excuse 5. Donc, ou bien la Vie d’Eusèbe de Césarée par son disciple émésénien, existant en Italie au XVI siècle et inconnue pour le reste, est perdue, ou bien Sixte s’est trompé. La dernière hypothèse est la plus vraisemblable. 2. Peu d’années avant la publication de Sixte de Sienne, un autre dominicain a mis au jour 145 homélies De Tempore et de Sanctisf, les attribuant à Eusèbe d'Émèse. Bien que ces homélies combattent par exemple le pélagianisme et citent Grégoire le Grand, — ce qui exclut la possibilité d’authenticité émésénienne, — on a dû attendre presque un siècle entier, pour se rendre compte de cette énorme erreur : les homélies se lisent textuellement parmi les œuvres de saint Bruno de Segni; Marchesi, l’éditeur de ces dernières, se base pour cette attribution, sur les mss de Rome et du Mont-Cassin, sur Pierre Diacre ?, etc.8. 2 Loc. cît., p. 363 : «cuius vitam literis mandarunt Acacius, …, et Eusebius Emesenus episcopus ». 3 Voir SOCRATE, loc. cit, col. 192. 4 Voir WILMART, p. 247, note 4. Pour
XXIV,
le texte
de l’opuseule,
voir PG, t.
col. 1059-1070.
5 Loc. cit., col. 1068 B.
6 Divi EUSEBIT episcopi EMISENI homiüliae de Tempore et de Sanctis, Paris, 1554 (l’éditeur ne se nomme pas). 7 Voir Chronicon Casinense, dans Monum. germ. hist, Scriptores, t. VII, p. 776. 8 MARCHRSI, $. BRUNONIS ASTENSIS opera, Venise, 1651; la PL, t. CLXIV- CLXV, reproduit l’édition de B. BRUNI, Rome, 1780-1791. La Max. Biblioth. vet. Patrum, t. VI, p. 686-822, Lyon, 1677, reprend l’édition de Paris, mais sous le titre « Eïusdem Eusebii [Gallicani] seu alterius ipsius coaetanei, Homiliae in Evangelia totius anni»; mais l’éditeur note que, d’après les mss du Mont-Cassin et de Rome et d’après Pierre Diacre, ces homélies semblent être de Bruno d’Asti; voir ibid., p. 686; pas de renvoi à Marchesi,
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
99
3. Plus récemment les deux écrits du jeune Athanase, Oratio contra gentes et Oratio de incarnatione Verbi, ont été attribués à notre Eusèbe par J. Dräseke, mais ce savant n’a rencontré que l’opposition unanime ?, F. C. Conybeare a considéré Eusèbe d’Émèse comme auteur des ouvrages Contra Marcellum et De ecclesiastica Theologia d’Eusèbe de Césarée. L’auteur anglais n’a obtenu d’autre résultat que celui de J. Dräseke pour les écrits athanasiens 10. $ Pour J. DRAESEKE aussi bien que pour ses contradicteurs, voir O, BARDENHEWER, op. cit. t. III, p. 52-53 et W,. von CHRIST, W. SCHMID, O. STAEHLIN, Geschichte der griechischen Literatur, 6e édit., t. II, 2, p. 1377, note 4; Munich, 1924, 10 Voir O. BARDENHEWER, op. cit., t. III, p. 259. — Comme nous connaissons certaines personnes qui doutent toujours de l’authenticité des écrits en question, nous avons relu les ouvrages à la lumière de l’œuvre authentiquement émésénienne. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que le Contra Marcellum et le De ecclesiastica Theologia ne peuvent pas être d’Eusèbe d’Émèse,
ARTICLE
I
LE SERMON ARMÉNIEN SUR LA TRANSFIGURATION DU CHRIST On s’étonnera peut-être de nous voir commencer par un opuscule inconnu jusqu’à présent. On verra tout à l’heure que notre choix se justifie 1, Le De Transfiguratione arménien est conservé par deux, ou si l’on veut, par trois mss : le ms. arménien 110 de la Bibliothèque Nationale de Paris ?, qui doit être du douzième siècle ;le ms. 78 du Musée d’Érivan, daté de 1202; et le ms. 228 des Méchitaristes de Venise, copie du précédent, faite en 18473. Le ms. parisien attribue la pièce à «Saint Eusèbe, évêque»; les deux autres à «Sévérien d’Émèse, évêque », par conséquent à Sévérien de Gabala. | Nous avons signalé dans notre étude sur l’authenticité des discours contenus dans le T. 523, qu’Eusèbe parle fréquemment de la Transfiguration, en particulier pour démontrer la divinité du Christ, par les paroles du Père prononcées à cette occasion 4 Il n’était donc pas impossible qu’Eusèbe eût consacré un sermon entier à ce miracle, d’autant plus que, d’après saint Jérôme, l’Émésénien a composé un nombre élevé de brèves homélies sur les Évangiles 5. Par conséquent, nonobstant le lemme tronqué «Saint Eusèbe» et le 1 On peut lire le texte arménien établi d’après les mss de Paris et de Venise (et de Troyes), ci-dessous, p. 39*-43*, Le texte latin, qui est celui du T. 523 corrigé d’après l’arménien, se lit p. 75*-78*, Nous avons ajouté aux textes les numéros, qui seront ceux de notre édition du ms. de Troyes. — Il convient de
signaler, que le texte arménien ne constitue qu’un dix-huitième du discours latin complet. Voir le T. 523, f. 11 rb-24 va. 2 Voir f. 468 r-469 v 3 Cfr F. MACLER, Catalogue des mss arméniens, p. 52. 8 Je n’ai pas le texte d’Érivan, mais bien sa copie vénétienne : ms. 228,
f. 176 r-v. —
Pour ce dernier ms. voir B. SARGHISSIAN, Catalogue, t, II, p, 452,
4 Voir BUYTAëRT, p. 44 (op. Il); p. 52 (op. XIV); p. 67 (op. V); p. 71 (op. VIII); etc. 5 De viris int, édit. HERDING, p. 54,
p, 54-55 (op, XIII);
ÉTUDE
CRITIQUE
ET HISTORIQUE
101
lemme divergent « Sévérien d’Émèse », nous avions le droit de penser à notre auteur. En réalité, le De Transfiguratione se compose de deux extraits de l’opuscule II, De Filio, conservé en latin par
le T.523. Un compilateur de « D'un plunfip, choix de sermons»
a
tiré de l’opuscule en question deux passages qui décrivent la transfiguration; sans façon il les a joints et il les a dotés d’un titre approprié. Comme l’authenticité du discours complet est suffisamment démontréef, celle de la pièce arménienne l’est du même coup. On ne peut pas faire valoir contre la provenance eusébienne ni de l’opuscule De Filio, ni de ses deux fragments De Transfiguratione, que ceux-ci se lisent aussi sous le nom de Sévérien d’Émèse. C’est un des nombreux cas de confusion entre deux auteurs qui sont dits «d’Émèse » dans la tradition arménienne. En latin, l’homonymie du nom propre a fait que des œuvres d’Eusèbe d’Émèse nous sont parvenues sous le nom de son maître, Eusèbe de Césarée T; en arménien, l’addition aux noms d’Eusèbe et de Sévérien nous a joué des tours 8. On ne doit pas voir là le jeu d’un faussaire, qui aurait voulu nous tromper. On ne veut pas exclure le cas d’un copiste, qui se soit cru plus sage que le modèle à transcrire; mais l’erreur ou les divergences s'expliquent aussi d’une manière plus simple encore. Comme
dans
le lemme
« Epurubqn ju brubpfr Eôbunc
bupuknunuf
»
il y avait quatre mots consécutifs, commençant par un é, une haplographie comme celle du codex Hom. 3 de Venise, qui saute le mot « Eusèbe » ?, était toujours possible; le copiste suivant, voulant suppléer l’omission, avait le choix entre les deux Éméséniens. Autre possibilité : fréquemment le rubriciste était différent du copiste. Celui-ci laissait alors dans son texte un espace libre pour le rubri-
6 BUYTAERT, 7 BUYTAERT,
p. 40-46. p. 81; voir
aussi
ci-dessous,
les opuscules
de la collection
de
Sirmond. 8 Voir ci-dessous p. 117 : les homélies d’Aucher, 9 Voir SEVERIANI seu SEBERIANI Gabalorum episcopi emesensis Homipar ailleurs (voir ci428-429; p. XIV, Hom. AUCHER, B. J. per translatae liae…
dessous, p. 117), nous savons que ce sermon est d’Eusèbe d’Émèse; pratiquement, J. B. Aucher a ajouté au lemme le nom de Sévérien, alors que c'était celui d’Eusèbe
copiste,
qui était tombé.
L'erreur
de l’éditeur
était
possible
aussi
chez
un
102
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D’ÉMÈSE
ciste, quitte à indiquer rapidement. ce que l’autre devait écrire en
caractères ornementaux. fiait
pour
lui
«
uppnjh
S'il écrivait bcubph
Qu.k.bf.bu.»,
Eébunz
ce qui signi-
Eupu4nunuf
»,
il suf-
fisait que le rubriciste ne remarquât pas le point après la première
lettre, pour obtenir
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.[1] i1m27
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Bp, Va. (III, 51]. * Cfr IX Cor., VIIx, 9. PRCPPACE AID Ter ° De facto HAB., TITI, 9. SOÉTAIS SES RO: PSACIS ele © Forsan MICH., v, 2 et sic in citatione error, paulo superius, explicaretur; forsan DAN., vilr, 13-14 (cefr MIT, xxVI, 64).
[3]. 1 Rubrica œ,x Bp, Va. [4]. 1 Rubrica
AU
* Mint Va; Mi
Bp. Va.
2
Bp.
[IV]. 1 Rubrica fragmenti primi Bp, Va.
[1]. 1 mal Bp; dal
Va.
[2]. 1 Rubrica ol, à Bp, Va.
on \
Bp;
on
re \ Va.
TEXTES
35*
[V] QAWATI
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[VI] AËST raias
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[VIT] li rise ,madvre
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.[1]
e10 “els:
Bp, Va. [VI
1]. * Lo. 1, 1, 2; dein II Tim. 1, 9.
[VI]. 1 Rubrica
[2]. 1 Rubrica
primi fragmenti
œls
P Io., XVII, 24; Eph., I, 4.
Bp, Va.
Bp, Va.
[81. 1 Rubrica ut in [2].
2 Sade
Va.
[4]. 1 Rubrica ut in [2].
[VI]. 1 Zn edit. textus Bp, NAU al, s sione
autem
2 Textus statim
etiam
huius
caetera
ut rubricam
tantum ut rubricam
habet
fragm.
fragmentum
[VII]. 1 Zubrica
om. Va, qui, omittens seq. legit.
fragmenti
primi Bp;
om.
et quidem etiam
Va.
ponit; in ver-
recte, cum Bp, Va. rubricam fragmenti seq.,
L'HÉRITAGE LITTÉRAIRE D’EUSÈBE D'ÉMÈSE
26*
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+ "vale
[VIII] + | f, 134 we wT ésons
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dul vis
ar som
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+ oui
1 [IX] : ÉmA e \
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: 97 ? FARNMAT
mages
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10i
WAWATT
durisde
[…..]
Bp, Va; Em (= IX). [2]. * Cfr Act., vit, 52-56. [4]. * Lo. vix, 11-17; MT. [2]. 1 Rubrica
œl x
[8]. 1 Rübrica
ut in [2].
Bp, Va.
[4]. 1 Rubrica ut in [21]. \
2 œ aa)
2 FÉEIT
2 résse
SN
+=
Bp.
Bp.
Bp
3 rées$
Bp.
Va.
[VIII]. 1 Rubrica Bp, Va.
[IX]. 1 Cfr supra, p. 123. AA
1x, 28-26 cum parall.; Io., xt, 1-44.
nMAr.
2 Cfr supra, p. 34*, L 2.
2 Post
FAR amiAnr Bm add. : Mamara
TEXTES
5m
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RRNIN
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* [X] [Crtatio cuiusdam operis Eusebi Emeseni]
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BB] =°X).
[IX]. * Cfr MTT., xxvI, ERIC Er, e25
dl cum
parall
? MTT, vi, 13; LC. xI, 4.
[X]. 1 Cfr supra p. 33-34, 123, n. 3, ubi agitur de epistula Iacobi Edessemi XTIIa.
TEXTUS
ARMENTACE
[I] Uppn jy
Grubpk}
Pe
Cd'kune
Eajfuknunuh
Jeyre4Epyne
[8].
[....]
Junhney C7
2
#nfubqur
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[9].
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ex
criticus
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recensione
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T,
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ibidem:
Textum
L
Pe,
corpus
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T.
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Ui.
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add.
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£-
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Post Shunÿ.
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EF, d'unup
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Ywuykp
Ywyyk Ui; et praecedat te Dominus in corpore
est, videtur
ïigitur ascenderit
veteri testamento
est
deduxit
RSviTtus
T;
T;
75*.
Grukpk
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carnem
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p.
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—
Filio….
legens
8 judbhwuh
Ui;
(9) pur Cum
[2]. De
immutatus
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Pe; &e ur. eswg
et ascendat
inscribitur
ponit dump
T
Ui;
et pane
Pe
etiam
infra,
U'ppn ju
libelli..
non
videsis
lect.
marginales
(Er);
Ui, sed
aut
variae
Numeri
Pe.
[9]. 1 (7 d'uuep
Shunÿÿ
Ui
aqua
5 2727
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constat;
latinum
etc.
De
ŒEusebii Emeseni
8 ns...
voluerit.
habebitur.
opusculum
in
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Ui
T
—
Dominus
L
et
Gdkune
[8]. 1 né...
4 21
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codiîcis
qe:
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autem
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2 MTT.,
xvi,
b Cfr MTrT., 21
cum
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TDlunpou... Smpngus De L 8e L 8. binpnqu be Je Vi ke fe b QLk 8. L Gnémuu£u Pe; adsint autem et
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P., I. et I. tres et
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T.
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Shngh Ve; 4h... khkybgeny fi bngh L k ünpnyu Vi; ut per eos, qui
sunt ex veteri et novo, ecclesiae effulgeant Ui; In monte igitur erat Dominus
Pe,
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T.
T.
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T.
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et add.
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(altera vice ponitur
ostensio
in marg.)
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T.
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passionem Pe; Er: T.
T. 16 h d. se Pe; b épéupuinug d. discipuli T. 17 eorum animas T. 18 EL g: 9: gueuhulj ur. Ui; per id regnum, quod eis ostendit in
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de passione.
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7 Ephushgl Vi tune
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4 Is, I, 2.
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5 fre 5e bep Le
et quantus,
efficerentur
ita tamen
ut illis erat
(lect. orig. efficirentur),
Si UE possibile,
cum
audirent
enim dignitate, passio terrere iam non poterat;
ignorata
autem dignitate, periculum passio nominis (lege potius passionis nomen)
effere-
bat T.
[10]. 1 U'foud fhhn fe pe ue Ui;
Unigenitus
Iacobus
add.
et Ioannes
Uïi.
bone
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itaque Dominus
horum
T.
2 Quid
5 npgh
Uï; om.
deb.
hominum;
T.
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Filius hic. Non
T.
T.
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Elias, Petrus,
clamabat
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hominum,
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Moyses,
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ns h 4. np Pe; non unus ex istis, sed hic;
assistunt, sed meus
carissimus T.
in montem;
E Uïi.
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Ui; wjhmyku T.
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ana dupe Lun wwe uuu puis Sutqupurbs cépnhEEugu kphebqng guengis* Sefuphan jneunju : Dupin un pepe ponc but, jp fuur dépny ohupn {bu fe quiunbui dupéumnpn buubEs jupuugki es n$ Ep lu afenng [EL pun ÉCART AULE(ET): * Deut., xVIn, 18; MTT., xINI, 57 cum parall.; xvI, 14 cum parall.; xxt, 11, 46; La, vit, 16, 39; xtx, 83; xxIv, 19; Jo. 1v, 19, 44; vi, 14; VI, 40, 52; 1x, 17; Act. 11, 80; 101, 22, 23; vit, 37. CPE EDR, DUAL IV, 10. 8 Jo., 111, 16, 18; I Io., 1v, 9.
[17]. * Cfr I Tim., vi, 16.
16 fr me 4: ph. Pe, Ui; unde et res ipsa negotium non confitetur T. IT win &+ E m.Pe, Ui; istic autem cara appellatio T. 18 hpph ue me Pe, Ui; firmatur veritas T. 19.,, é& m+ Æ Pe, Ui; neque enim Dominus Filius
4ES
20
né
qui est praemitt. T,
om.
Ui.
[17]. 1 £% ay. Pe, Ui;
quepneffbu £ que
ur D Ui.
21
LL
om.
2 wumnemd sed
Deus
natus
Ui; virtuti assumpsit T.
ffbut
Pe 1, Ui; virtus
Ep UT
Ui:
22
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y. Pe, Ui; Dei T.
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3 puruyh we nihil indiget,
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8 mbbybugt
9 quencqu Pe. 10 @mhqh + jneun ju: nobis ob fulgores quos ferre non (ferre non in ras. T 1) possumus, suceursio (lect. orig. sucursio) nubis sub sole mensurat lumen T. 11 V'up fu Pe; autem add. T. 12 bep om. T. ÿ ep Vi 4 cup ff Pe. 15 he. Yupuugki Pe, Ui; si enim Possimus videre quis est T. 16 , é*-- by Pe, Ui; opus non fuerat ut esset Le 17 pu Urs ci Pe.
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AE CA
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d'u préfère y bang : 4°
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loups gb quil ospr fie d'aupréfimg aug Vi; claritatem eius immensam, ideo supponit (lect. orig. supponet) nubem ut possimus intueri (lect. orig. intuere) radios mensuratos T. 20 Gusbquupunbfi ue fn. Vi; Subqpupuenk fu us,
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Pe;
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greuwenpaefé
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etsi in gloria
transfiguratus est in monte, fulget eius et corpus : quod illi, columnae et petrae ferre non potuerunt. Claritatem enim corporis eius ferre non potuerunt apostoli
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nune ob eminentiam gloriae, quae eum elaritate corporis eius apparuit, summi illi apostoli, dum ferre non possent, obdormierunt. Si ergo istam eius mensuram gloriae (lect. orig. gloriam; lege forsan mensuratam gloriam) ferre summi non potuerunt apostoli, putas quia debuit ad nos sine corpore venire is qui capi non poterat? Assumpsit itaque corpus ob misericordiam; assumpsit ut nos misereretur T. Post fhky: Pe add.: L egfdequur fr d'&y espépupaefakunfpi
bepnde ab grce dunmpuñlse wunmneuSrefbui Gap: n£ EE Gupuueun fé Ep dunuapbqng k dEUge wyy Juut JEëwpbns apbecfhibe dép que Pret unbqë. wpduth wpup qfbg fununpés ce Sngbqbhugu quupi (9e quunegh) quéweng uunneudnefffet bep: Juuu ab Le
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[6]. * Cfr Gen., xLIV,
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pèv érara véov npocé6ahhev &pobpas ». 1 Cfr not. sequentem.
[1]. 1 Rubrica Ebce6eiov ëmoxomov ’Euéons Br, (Bs); Edoe6iov N, (Eusebius Emesenus L). 2 Gnreiru Ue praemittit byhgfh, wuk, preumenpp fr Suunennefdhuh kphhhg (=yEevn0hrocav, gnoi, goorñpes Èv T® oTepeouaTITOÙ oObpavoü' nempe Gen, I, 14). 3 xaTOTEpOV * fr hkphny (= x4Tw) Uc. 4 Ôpépov Toéxovoiv à.‘ gphfdwquh nrhhqfh (— dpépous Exovoiv) Uc.
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L'HÉRITAGE
LITTÉRAIRE
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&v TOÛE TOHÔÈ nv Ôgürepov *. Xwpis dE ToëTwv pouEv Étepov * Tivà TGV àorowv *, pnôë eiç” duos àqixvoëpeva”, Évix ÔE* Ô1à mhelbvwv ÉTOv qaivôueva Ÿ. Ei à éxivetro à oëpavds Ÿ Gxivnra Tadra Eywv * xai èv ÉQUTG
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Br, N, Uc; (cfr L, Pr); (Bs). HPTos., x, 12;
1% qhocégois N; yE(Ëctiv) add. Uc. 20 änoà1doùs : muwnk (didw61) Uc. 4 ve N,Te Br. 22 morodoôa creüdwv : mb L éweumungniepumuk} hincfdiupg£ (= àvéxeiv xai moroÿO cnedde1) Uc. 23 xaTahauravonévnv Br, # xarahanBavopévnv … hpéoas: agp JÉphunch onph Sul JÉgrh = à xarù Tpiéxovra hpépas npocépxeroi T& TÉÀY) Uc. 25 mheladas dE: np (= où) Ue 26 1 Érou dAoxAhpou Uc. 27 Épevev à.° np ahgupd Guyhn L (= adtTà àxivnra Épevev xai) Uc. 28 XIVOUUEVA Q. *
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fecit populum per Iordanem et Iericho atque Hai subvertit ac praelium eum quinque regibus commisit atque in fugam vertit hostes, quando sol cursum festinans vesperam superinduxit victoriaeque consummationem non praebuit vincentibus neque universum superatorum exeidium, dicit lesus : «&stet sol», — et non
coelum qui eum movit. Similiter et quoad lunam) Uc.
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[2]. 1 Rubrica EdceBiov ëmoxérov Br, (Bs), Ebot6iov ’Euions Mn, Edoe6iov N. 2 ÔÈ om. Br. 8 Pr add. Tù É6paixdv. ÉUTIS add. Pr. 5 axous Br. 6 a«idépos Br, Mn, N; &épos Pr,
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(num. 2).
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Gen. 1
[2]. * Znrnpara xai Adoas eis Thv Déveciv xai Thv "Efayoynv, L TI, quaest.
IIL.
[3]. * Cfr Gen., 1, 13-14. AY
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[4. Gen., II, 9]1.
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Br; N (n. 3); Pr (n. 4 — 311, num. 6); (Bs: n. 4).
col. 161, B4-D1);
Uc (n. 4 —
THORNIAN,
p. 310-
[41]. * Cfr Gen., 11, 22-28,
9 r@ ÉT1, ÔnAGV N. [4]. 1 Rubrica Edoefiov LES
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