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French Pages [161] Year 2006
BAR S1531 2006 TCHÉRÉMISSINOFF
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien et ses zones d’influences Yaramila Tchérémissinoff
LES SEPULTURES SIMPLES ET PLURIELLES
BAR International Series 1531 2006 B A R
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien et ses zones d’influences Yaramila Tchérémissinoff
BAR International Series 1531 2006
ISBN 9781841719658 paperback ISBN 9781407329871 e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781841719658 A catalogue record for this book is available from the British Library
BAR
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Préface Ce volume est l’aboutissement du mémoire de diplôme présenté par Yaramila Tchérémissinoff à l’EHESS de Toulouse en l’an 2000. Cette nouvelle livraison atteste bien le dynamisme des travaux relatifs à l’évolution des cultures de la fin du Néolithique à l’âge du Bronze ancien en France et notamment dans un grand quart Sud-Est du pays. S’il ne s’agit pas à l’évidence d’un intérêt récent des chercheurs qui oeuvrent sur ces périodes, on constatera toutefois que ces travaux se placent parmi toute une série d’opérations conduites depuis une dizaine d’années et qui ont amené à un remodelage total des sources documentaires et des points de vue. On doit reconnaître dans ce renouveau le rôle très certainement amplificateur qu’a pu constituer le 117e congrès du CTHS qui s’est déroulé à Clermont-Ferrand en 1992 - édité en 1996 - consacré aux Cultures et sociétés du Bronze ancien en Europe. Les questions liées à l’interprétation des manifestations rangées sous le vocable de Campaniforme, qui ont bénéficié d’une sérieuse actualisation lors du colloque de Riva del Garda en 1998, représentent également une source puissante de motivation et d’inspiration. Il est remarquable que soient désormais mobilisées dans les études des cultures de ces périodes différentes composantes culturelles, architecture de l’habitat, occupation du sol, bases économiques, culture matérielle, réservoirs symboliques et enfin configurations funéraires. C’est ce dernier champ que s’est attachée à défricher l’auteure et qu’elle nous propose de parcourir. Elle est servie en cela par une très solide pratique de l’anthropologie de terrain, cultivée à la faveur d’interventions dans différentes régions, qui lui permettent une lecture analytique du fonctionnement des sépultures. Cette étude d’archéologie funéraire se fixe plus particulièrement comme objectif de traiter de l’évolution des différentes formes d’expressions funéraires non collectives du Campaniforme et du Bronze ancien du Bassin rhodanien français par une révision critique des données relatives à plus d’une quarantaine de cas et par la confrontation aux sources de ses domaines d’influence. La démarche suivie conduit à croiser différents paramètres, parmi lesquels le caractère individuel ou pluri-individuel des dépôts, l’identification anthropologique et culturelle des sujets, l’architecture des tombes et leur fonctionnement, la position chronologique fine des cas traités occupent une place primordiale. Cette approche se place dans la double problématique générale du devenir des traits culturels campaniformes et de la part des composantes régionales et orientales, éventuellement transculturelles, qui pourraient contribuer à l’examen des conditions de mise en place et à la définition des cultures du Bronze ancien. La présence dans le Sud-Est de sujets aux traits morphologiques nouveaux, les brachycrânes planoccipitaux rapportés à la phase ancienne de l’âge du Bronze, apporte encore une dimension supplémentaire à cette perspective ethno-historique et à la question de « l’humanité » campaniforme. L’un des enjeux était le traitement par un même filtre d’une documentation très hétérogène en regard des modalités très variables de lecture du terrain. Le résultat qui se dégage est patent, avec en premier lieu une mise en ordre chronologique et géographique des données. L’analyse révèle ensuite que les sépultures en fosse dans des caissons en matières périssables calés par des amas de pierres sont particulièrement attestées dans le haut bassin rhodanien, vraisemblablement inspirés par leur développement en domaine culturel oriental. Tandis que le Midi affectionne les structures en dalles de pierres, on doit constater à l’inverse et d’un point de vue plus général la rareté des tombes en pleine terre. Si les sépultures plurielles sont fréquentes dans la phase récente du Bronze ancien en domaine rhodanien, éventuellement en rapport avec la présence des coffres multidallés, il demeure malaisé de dégager d’éventuels héritages pour les tombes individuelles à partir du substrat de la fin du Néolithique peu documenté. Dans le Midi, l’un des apports de cette publication est de bien mettre en évidence l’expression d’une plus forte individualité au Néolithique final que caractérisent plusieurs observations. Cette singularisation ne connaît finalement pas de saut quantitatif significatif au Bronze ancien, la part de l’influx Campaniforme devant être fortement relativisée. Il est possible par ailleurs de considérer les coffres dallés comme la persistance d’expressions antérieures. Les 1
sépultures plurielles - à caractère familial - se révèleraient être une modalité transitoire issue de la partition de contextes collectifs, mais relevant elles-aussi de cette tendance générale à l’individualisation. Nous disposons désormais avec ce volume d’un solide catalogue des sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien et le Midi qui permet à la communauté scientifique de disposer désormais d’une documentation auparavant dispersée ou inédite. Mais l’essentiel réside dans les propositions livrées à l’issue d’une analyse pertinente. Elles constituent autant de points d’une problématique dont on sait que Yaramila Tchérémissinoff contribue toujours et de manière volontaire à l’enrichissement. Joël Vital, UMR 5594 du CNRS, Dijon-Valence
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien et ses zones d’influences
Préface
p.1
Résumé
p.5
Introduction Présentation du domaine d'étude Cadre culturel Les sépultures, problématique
p.7
Déroulement de l’étude Démarche limites et objectifs
p.11
Résultats Les caractères typologiques Les caractères par zones Les caractères par phases
p.12
Comparaisons Le processus de « réindividualisation » des sépultures au Néolithique final
p.16
Les sépultures du Bronze ancien des domaines d’influences Analyses des données par zones géographiques Observations générales
p.19
Interprétation Le poids culturel du Néolithique final L’expression des domaines d’influences Les modalités de changements Caractérisations des expressions rhodaniennes
p.28
Conclusion
p.32
Bibliographie ANNEXE I ANNEXE II ANNEXE III Translation in English (extracts) Übersetzung auf Deutsch (Auszüge) Traduzione in Italiano (estratti) Remerciements
p.34 p.49 p.87 p.97 p.123 p.133 p.145 p.155
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Résumé La présente publication est le fruit d’un important bilan documentaire réalisé à l’occasion d’un Mémoire de Diplôme soutenu à l’EHESS de Toulouse en septembre 2000. Ce travail concerne le recensement des modes funéraires « noncollectifs » du Campaniforme et du Bronze ancien du Bassin rhodanien français et ses domaines d’influence. Il a pour objectif d’en caractériser les différentes expressions et d’apprécier la réalité d’un retour tranché vers la sépulture individuelle. En effet, la présence de sépultures dites « simples » dans les Cultures du Néolithique final et la continuité d’utilisation de sépultures collectives durant le Bronze ancien, induisent, de fait, la complexité du phénomène. De plus, le retour à la sépulture individuelle se trouve couramment associé aux « campaniformes », or il n’existe pas, pour l’instant, de « standard architectural » dans le Sud-Est. Il ressort essentiellement de ce travail, que la déstructuration des ensembles collectifs ne s’inscrit pas dans des schémas simplificateurs, au regard de la grande variété des expressions funéraires du Bronze ancien du Bassin rhodanien et de la multiplicité de leurs origines. Abstract This paper summarises a doctorate that extensively reviewed current literature and was presented at the Toulouse EHESS in September 2000. It is a survey of «individual» Beaker culture and Early Bronze Age burial methods in the French section of the Rhône basin and its sphere of influence. It aims to characterise the various forms and assess the relevance of a clear return to individual graves. Indeed, the presence of so-called individual graves in late Neolithic cultures and the continuation of the use of collective graves during the early Bronze Age is in itself an indication of the complexity of the phenomenon. Furthermore, the return to individual graves is frequently associated with Beaker culture features; moreover, so far, no «architectural standard» has been recognised for south-eastern France. In view of the wide variety of early Bronze Age burial forms in the Rhône basin and the multiplicity of their origins, it is impossible to classify the collective units into basic groups. Zusammenfassung Die vorliegende Publikation ist das Ergebnis einer umfassenden dokumentarischen Bilanz, die im Rahmen einer Diplomarbeit zusammengestellt wurde, die im September 2000 von der EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) in Toulouse angenommen wurde. Thema dieser Arbeit ist eine Bestandsaufnahme der „nichtkollektiven“ Bestattungssitten der Glockenbecher- und Frühbronzezeit im französischen Rhonebecken und den benachbarten Kulturregionen. Ziel war es, die verschiedenen Bestattungsformen zu charakterisieren und die Realität eines eindeutigen Zurück zum Einzelgrab zu bewerten. Denn das Auftreten von sogenannten „Einzel“gräbern in den endneolithischen Kulturen und der Fortbestand der Kollektivbestattungen während der Frühbronzezeit verdeutlichen in der Tat die Vielschichtigkeit des Phänomens. Ausserdem wird die Rückkehr zum Einzelgrab gängigerweise mit den „Glockenbechern“ in Verbindung gebracht, jedoch existiert bis jetzt keine „Standardarchitektur“ in Südostfrankreich. Aus dieser Arbeit geht hauptsächlich hervor, dass die Auflösung der Kollektivgräber sich nicht in vereinfachte Schemata pressen lässt, wenn man die grosse Bandbreite der frühbronzezeitlichen Bestattungssitten im Rhonebecken und die Mannigfaltigkeit ihrer Ursprünge berücksichtigt. Riassunto La presente pubblicazione è il risultato di un importante rendiconto realizzato in occasione di una Tesi di Diploma sostenuta all’EHESS di Tolosa nel mese di settembre 2000. Questa ricerca riguarda l’inventario delle usanze funerarie « non-collettive » del Campaniforme e del Bronzo antico nel Bacino del Rodano francese e i suoi ambiti di influenza. Essa ha come obiettivo caratterizzarne le diverse espressioni e constatare un netto ritorno alla sepoltura individuale. Infatti, la presenza di sepolture dette « semplici » nelle Culture del Neolitico finale e la continuità di utilizzo delle sepolture collettive durante il Bronzo antico, comportano, di fatto, la complessità del fenomeno. Inoltre, il ritorno alla sepoltura individuale si trova solitamente associato ai « campaniformi », anche se non esiste, finora, uno « standard architettonico » nel Sud-Est. Da questa ricerca si evince fondamentalmente che la destrutturazione degli insiemi collettivi non si inserisce in schemii, rispetto alla grande varietà delle espressioni funerarie del Bronzo antico del Bacino del Rodano e alla molteciplità delle loro origini. 5
INTRODUCTION
pouvant répondre à la définition d’un ensemble funéraire. Ceci dans le but d’écarter le critère de simultanéité induit par l’utilisation du terme « multiple » et d’éviter l’emploi du terme « familial », trop interprétatif. Le choix du nombre d’individus maximum retenu pour le catalogue, moins de dix, correspond à un choix arbitraire. Il est en effet malaisé dans le cas d’une gestion en milieu ouvert d’observer à quel stade d’évolution la sépulture a été abandonnée. En outre, ce chiffre ne se base sur aucune donnée ethnologique.
Présentation du domaine d’étude Ce travail est issu d’un Mémoire de Diplôme soutenu à l’EHESS de Toulouse (Centre d’Anthropologie des Sociétés Rurales – UMR 8555 du CNRS) en septembre 2000. Il a été dirigé par M. le Professeur Jean Guilaine et réalisé sous la tutelle de M. Joël Vital (UMR 5594 du CNRS). Cette étude, qui a déjà fait l’objet de trois articles synthétiques (Tchérémissinoff 2003 ; 2004 ; Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004), a été beaucoup reprise et actualisée dans le cadre de la présente publication. C’est la fouille d’un petit ensemble funéraire du Campaniforme - Bronze ancien dans le Vaucluse (Les Juillieras, Lemercier et al. 1998 ; Lemercier, Tchérémissinoff 2002) qui a initié ce travail dont l’objectif était le recensement des différentes formes d’expressions funéraires de type « non-collectif » du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien. Il concerne globalement les régions administratives de RhôneAlpes, de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et du Languedoc oriental, soit un petit Sud-est. Son élaboration s’appuie sur des problématiques concernant l’émergence et l’identité du Bronze ancien dans ce domaine et se calque sur les scénarios développés par l’étude de la culture matérielle. Ainsi, il recèle une large part comparative également orientée en direction des zones ayant influé sur son développement, ceci en vue de caractériser les faits sépulcraux susceptibles de marquer les aspects archaïsants, spécifiques ou transculturels. Le domaine d’étude choisi, l’archéologie funéraire, fait pleinement référence aux méthodes relevant de « l’anthropologie de terrain », initiées et développées par Henri Duday (Duday 1978 ; 1990 ; 1995). Bien sûr cette démarche analytique nécessite une série d’observations qui ne peuvent s’effectuer en dehors du terrain, mais certaines sépultures récemment fouillées ont bénéficié de ce type d’observation. Comme elles ont fait l’objet d’une interprétation relative à l’architecture fonctionnelle (Leclerc 1990, p.18 et 37 ; 1997), leur intégration dans un catalogue, puis dans un chapitre comparatif, nécessitait forcément une relecture critique des sources documentaires. Concernant le titre de la publication, la notion de « sépultures plurielles » (Chambon 2000, p. 271) a été préférée à celle de « contenant plusieurs individus » (Gutherz 1995, p. 394), plus longues. Elle est entendue comme incluant l’ensemble des sépultures de plus d’un individu, de caractère « non-collectif », c’est-à-dire ne
Cadre culturel Le présent chapitre n’a évidemment pas l’ambition d’aborder de manière exhaustive l’état des connaissances sur le Campaniforme et le Bronze ancien…Néanmoins, notre travail s’inscrivant dans les schémas « historiques » proposés dans le cadre de leur étude, l’évocation des problématiques est naturellement requise. Les changements culturels observables à partir du milieu du IIIème millénaire sont très complexes dans le Sud-Est de la France et malgré de nombreux nouveaux travaux abordant différents angles de la question (Besse 2003 ; Lemercier 2002a ; Guilaine et al. 2001 ; Salanova 2000a ; Vital 2001), il demeure très difficile d’y définir le « phénomène » Campaniforme et son rôle dans la formation du Bronze ancien. Anciennement attribué à de vastes mouvements de populations (Courtin 1974 ; Gallay 1988a, p.6), il correspond tout d’abord à la diffusion et à l’appropriation rapide dans un domaine très étendu (presque toute l’Europe occidentale) d’un thème décoratif particulier (des bandes hachurées alternées) réalisé sur un type de « gobelets » ou de vase à profil en « S », « le standard » (Salanova 2000a). A ce « standard » sont parfois associés d’autres marqueurs (poignards, armatures, « brassards » d’archers), le tout étant surtout destiné au monde funéraire (Clarke 1970 ; Gallay 1988a ; 1996 ; Harrison 1986 ; Salanova 1998 ; 2000a ; 2000b ; 2002 ; 2004). Son origine est encore très discutée, car elle s’exprime à travers des réseaux d’échanges dynamiques, pluridirectionnels et variables (Salanova 2000a, p. 185 et 193 ; 2002). De plus, la réappropriation du thème décoratif par les groupes locaux semble presque concomitante. Depuis les années 70, la Basse vallée du Rhin demeurait la zone d’origine privilégiée des vases standardisés, au regard de leur grande ressemblance technique et décorative avec ceux de la culture Cordée et de leur ancienneté présumée (Gallay 1988a ; 2001, p. 45 et 57 ; Lanting, Van Der Waals 1976). Cette origine 7
Yaramila Tchérémissinoff
a été revue, notamment vu le rôle prépondérant tenu par la façade atlantique de l’Europe dans la dynamique de diffusion des vases standardisés et elle est actuellement localisée dans le domaine ibérique (estuaire du Tage), où ces vases sont les plus représenté (Salanova 2000a , p. 185 ; 2002, p. 162 et 163 ; 2004, p. 185). Pour le Sud de la France, tous les travaux ont été basés sur le découpage stylistique évolutif réalisé par Jean Guilaine (Guilaine 1967 ; 1976 ; 1984). Selon cette classification, les composantes anciennes du Campaniforme (« International » et « Maritime » - cette dernière correspondant au « Standard » de Laure Salanova) sont diffusées du Nord au Sud et d’Est en Ouest à travers le couloir rhodanien qui occupe une place centrale dans le cadre de cette genèse (Gallay 1986). Le Midi voit alors le développement rapide d’un type décoratif mixte qualifié d’« Épimaritime » (Treinen-Claustre 1989 ; D’Anna 1995, p. 325, Lemercier 1998, p. 369). Cette appropriation des thèmes, qui s’accompagne d’une diversification des formes, se serait déroulée aux alentours de -2500. Elle se recomposerait vers -2400 dans le cadre d’un processus qui voit alors à travers la complexification des décors et la multiplication des supports l’émergence d’authentiques régionalisations stylistiques. C’est aussi le développement d’une véritable vaisselle domestique non-décorée, dite « commune », individualisable des grands ensembles néolithiques, qui va désormais permettre de définir le Campaniforme en tant qu’entité culturelle « autonome » (Besse 1996a ; 1996b, p. 33 à 35 ; 2003 ; Gallay 1988a). A la fin de la période, vers -2200, on assiste au redéploiement d’un style, nommé « barbelé », réalisé sur de nouveaux supports, dont les techniques décoratives particulières sont peut-être issues du Nord (Salanova 2000, p. 179) ou du Sud-Est de l’Europe (Lemercier 2002a, p. 242 ; Vital 2004). La diachronie entre types standardisés et régionaux fait aussi l’objet d’une révision. Ceci car les dates fiables manquent en vue de réaliser une sériation évolutive (Salanova 2000, p. 162 à 171) et que l’échelle temporelle se resserre. De plus, à de très rares exceptions, ces vases sont facturés sur place, au sein des cultures locales (Convertini 1998, p.211). Pour Laure Salanova (Salanova 1997, p. 262 et 263 ; 2000, p. 173 à 176), les différents thèmes stylistiques relèvent probablement d’une codification interne liée aux statuts mêmes des sites. Ainsi, les vases du standard se retrouvent-ils presque exclusivement dans les sépultures collectives (Salanova 2000, p. 173). En effet, si on remarque des associations maritimes / chalcolithiques ou maritimes / régionaux en contexte domestique (Lemercier 2004, p.232), ils
s’excluent au sein des grands ensembles (Guilaine et al. 2001, p.234 et 259). Pourtant, les vases à décors régionalisés semblent tout de même très bien représentés dans les sépultures collectives méridionales (Guilaine et al. 2001, p. 247 à 249) et la périodisation de Jean Guilaine paraît encore conserver une certaine réalité en zone méridionale (Lemercier 2003 ; 2004, p. 227). Quoi qu’il en soit, le petit nombre de vases standardisés découverts jusqu’à aujourd’hui en Provence et dans le couloir rhodanien, comparativement au domaine atlantique, et surtout l’absence de types septentrionaux (Guilaine et al. 2001 ; Lemercier 2004, p. 233) indiquent qu’il faut peut-être modérer le rôle de cet axe dans le cadre des premières diffusions stylistiques et surtout l’inverser (Lemercier 2002b, p.637 ; 2004, p. 235 et 237). En effet, les styles les plus couramment recensés relèvent bien d’appropriations régionales et pourraient être liés à un redéploiement thématique en bordure méditerranéenne, d’Ouest en Est et du Sud au Nord (Salanova 2000, p.186 et 192). A ce propos, Olivier Lemercier (Lemercier 2002b, p.637 ; 2004, p. 235 et 237), relève d’ailleurs les fortes influences de la péninsule ibérique à travers les jalons pyrénéens et languedociens dans le cadre de la constitution du Campaniforme rhodano-provençal. Concernant la céramique dite « commune », ses composantes méridionales les plus anciennes seraient peut-être tout de même à rechercher dans les domaines centre-européens (Besse 1996a, p.178 ; 1996b, p. 34 ; Gallay 2001, p. 47 à 50 ), et leur diffusion liée au couloir rhodanien (réseau de diffusion 3, Gallay 1988a, p.8 ; 2001, p. 47). Marie Besse (Besse 2003) individualise un « large domaine méridional » qui couvre les 2/3 de notre territoire administratif et presque toute l’Italie du Nord, à travers la reconnaissance récurrente de types non-décorés n’ayant pas d’ascendances locales et de différents types « secondaires ». La reconnaissance de cette nouvelle entité et sa genèse lui permet de revisiter le concept de complexe rhodano-rhénan définit par Alain Gallay (Gallay 1986 ; 1988a), en l’occurrence d’infirmer son « autonomie culturelle » (Besse 2003, p. 171 à 176), même s’il conserve probablement un rôle important dans l’expansion de ce complexe. A ce propos, Alain Gallay (Gallay 1988a, p.8 ; 1996 ; 1997, p.17 ; 2001, p.47), qui se réfère en cela aux travaux de Roland Menk (Menk 1979, cf. infra chap. I.3), propose qu’elle puisse être liée, tout au moins partiellement, aux déplacements de petits groupes humains, ce qui est depuis couramment repris sous différentes formes pour l’ensemble du (des) développement(s) campaniforme(s). 8
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
Si on admet généralement que les faciès régionaux et la céramique commune du Campaniforme se présentent comme des substrats privilégiés d’émergence du Bronze ancien, la nature de leur impact reste à préciser (Besse 1996a, p.178 ; 1996b, p. 34 et 35 ; 2003, p. 175 ; Gallay 1996, p. 231, Lemercier 1998, p. 375 ; Vital 1996, p. 328 ; Vital et al. 1999, 237 et 238 ; Voruz 1996, p.102). Notamment parce que les courants d’influences orientaux et méridionaux vont continuer à se superposer dans le Bassin rhodanien. Ce qui complexifie encore l’approche, c’est que les différentes expressions campaniformes ne se sont pas substituées absolument partout aux expressions des groupes du Néolithique final (D’Anna 1995, p. 315 et 325 ; Gascò 1993, p.223 et 224 ; Voruz 1996, p.132). Ce constat s’exprime par la proximité de nombreuses formes céramiques, ou même stylistiques fontbouïsses/ campaniformes (Giligny, Salanova 1997) et la présence continue d’éléments de parure pour le Sud du Bassin rhodanien jusque dans le Bronze ancien (Gutherz 1995, p. 386, 388 et 389 ; Lemercier 2002b ; Vital 1996 p. 325). Ainsi, les décors de type « barbelé », également qualifiés « d’épicampaniformes » (environ -2200 à -1900), sontils fréquemment exécutés sur des vases résultant d’une évolution locale (Gutherz 1995, p.382 ; Lemercier 1998, p. 377), alors même que ces thèmes et ces techniques semblent issus des courants nord, ou centre-orientaux et méridionaux qui empruntent la vallée du Rhône et traversent les Alpes italiennes (Lemercier 2002b, p ; 637 ; Vital 2004). Par contre, la succession campaniforme / Bronze ancien semble plus tranchée dans les portions hautes et moyennes de la vallée du Rhône (Vital 1993, p.266 ; 1996, p.329) et se révèle aussi par la rareté des transferts techniques avec le Néolithique final (Vital 2001, p.716 et 717). Au contact de nouveaux courants septentrionaux qui prennent leurs origines dans le cours du Danube (Culture d’Unetiče) et se répandent à travers le Plateau suisse, la Haute et Moyenne vallée du Rhin, la Bavière et le Sud des Alpes (Bocquet, Vital 1989 ; David-Elbiali 2000 ; p.309 ; Vital 1993 ; à paraîtrea ; Vital et al. 1999, p. 238), le mobilier va progressivement s’enrichir d’apports italiques et d’objets métalliques. C’est alors que les influences valaisannes, et plus généralement alpines, deviennent le mieux perceptibles, que vont disparaître les décors « barbelés » en zone méridionale aux environ de -1900 (Gutherz 1995, p.389 et 390 ; Vital, à paraître) et que se situe l’essentiel des éléments de ce qui a été nommé la « Culture du Rhône » (Bailloud 1966 ; Gallay 1976 ; 1996 ; Voruz 1996, p. 103), dénomination désormais obsolète au regard de la complexité de la formation et de la variabilité
d’expression « des » Bronze ancien de la Moyenne et Basse vallée du Rhône (Gutherz 1995 p.375, 380, et 389 ; Vital 1996 p.325 et 332 ; à paraîtrea ; Voruz 1996, p. 104 et 132). Concernant le découpage de cette période, il semble impossible pour l’instant d’aller au-delà de la bi-partition « à barbelés » / « à apports septentrionaux et alpins » (Gutherz 1995, p.389 ; Vital 1996, p.330) Enfin, l’échelle temporelle couvrant le Bronze ancien demeure incertaine par rapport à la fiabilité des dates et de leurs contextes (Lichardus-Itten 1999, p.567 ; Voruz 1996), mais également, nous l’avons brièvement évoqué, à travers sa définition même. On s’accorde actuellement pour faire démarrer le Bronze ancien « rhodanien » autours de – 2100 (« à barbelé »), la charnière de sa seconde phase ( « à apports septentrionaux et alpins ») étant comprise entre -1800 et -1600. Pour résumer, les différentes questions inhérentes à la formation du Bronze ancien rhodanien concernent : - l’appréciation du poids des Cultures du Néolithique final - l’évaluation de l’apport du Campaniforme et de ses expressions régionales - l’identification d’expressions du Bronze ancien et de sa partition chronologique - et l’appréciation de l’impact des influences issues d’autres aires culturelles. Les sépultures, problématique Durant le IIIème millénaire les ensembles collectifs, très majoritairement représentés, vont côtoyer d’autres types de sépultures. Ainsi, au sud de la vallée du Rhône, de nombreuses sépultures individuelles sont désormais recensées, notamment dans la plaine de l’Hérault (cf. infra chap. IV.1). Au nord de la vallée, le bilan est plus mitigé, mais quelques exemples sont également connus. Joël Vital (Vital 1993) indique que les sépultures de la fin du Néolithique et du Bronze ancien de Rhône-Alpes sont très ... « ancrées régionalement », alors que les sépultures individuelles de la première phase du Bronze ancien renvoient à des expressions plus septentrionales. A contrario, l’origine des sépultures méridionales en caisson ne semble pas clairement établie (Vital 1993, p. 267 ; 1996, p.332), puisqu’on évoque couramment une nouvelle spécificité architecturale (Gutherz 1995, p. 394), également influencée par le nord de la vallée du Rhône (cf. infra). 9
Yaramila Tchérémissinoff
Le déterminisme du substrat des Cultures du Néolithique final transparaît à travers la continuité d’utilisation, voire peut-être la création (Gutherz 1995, p.394) de sépultures collectives durant le Bronze ancien (Guilaine 1967, p.96, Gutherz 1995, p.385, 393 et 394 ; Mahieu 1992, p.76 ; Vital 1993, p.261), ce dernier aspect demeurant discuté pour la Provence (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). Pourtant, même si c’est clairement au sein des sépultures collectives qu’a été récolté l’essentiel des vases caractéristiques et du mobilier apparenté (Guilaine et al. 2001, p. 248 ; Lemercier 1998, p. 372 ; Salanova 1998 ; Salanova 2000, p. 176) et que l’on n’observe aucune redistribution géographique en fonction de la présence de ce mobilier (Guilaine et al. 2001, p. 250), le Campaniforme reste traditionnellement considéré comme à l’origine de la « réindividualisation » du mode sépulcral. Le fait que des sujets aux traits morphologiques nouveaux (les fameux brachycrânes planoccipitaux) fassent leur apparition dans le cadre de son développement y contribue largement. Ils ont tout d’abord été identifiés dans le complexe campaniforme oriental, et au nord de la vallée du Rhône (réseau 3, Gallay 1988a, p.8 ; 2001, p. 47 ; Menk 1979). Cette « humanité campaniforme » décrite par Roland Menk (Menk 1979), dont l’origine serait à rechercher en Europe centrale, ne se mélange pas aux substrats centre-européens tels que celui du domaine cordé. Son impact serait partout décelable mais s’éclipserait au Bronze ancien (Menk 1979, p. 280). Pour Jocelyne Desideri et Suzanne Eades (Desideri, Eades 2004, p. 99 à 109), qui ont repris ces aspects anthropomorphologiques (caractères métriques et scopiques du crâne) pour le Néolithique de la Suisse occidentale dans le cadre de leurs travaux universitaires, les constats sont les suivants: ce sont des individus très différents des populations locales (assez stables), mais aussi très différents entre-eux, qui vont réoccuper la nécropole du Petit-Chasseur au Campaniforme (MVI/2, MXI). De cette constatation découlent trois scénarios possibles. Le premier concerne la venue d’étrangers qui se seraient partiellement substitués à la population antérieure, en une ou plusieurs vagues successives. La deuxième proposition touche à une variabilité intra-populationelle couplée à une évolution du rituel funéraire, sur des critères de recrutement sociaux ou familiaux nouveaux. Le troisième scénario consiste en une combinaison des deux modèles précédents, à savoir l’intégration de quelques étrangers, associée à une sélection des défunts. Les auteures choisissent de ne pas trancher entre ces propositions, en l’absence de
données plus fines que celles permettant de discerner les évolutions à l’échelle des populations et non des individus (Desideri, Eades 2004, p. 107). Ces individus « différents » sont également présents dans notre zone d’étude où l’on en recense une vingtaine. Selon Henri Duday et Bruno Boulestin qui ont repris les séries de la Basse vallée du Rhône et de la vallée de la Garonne (Duday 1992 ; Duday, Boulestin, 2000, à paraître), la soudaineté de la manifestation et l’importance de la variation morphologique écarteraient, pour ces régions, l’éventualité d’une modification intra-populationelle. Il s’agit donc probablement d’individus intrusifs, mais les contextes archéologiques de la Basse vallée du Rhône (en l’occurrence surtout des milieux ouverts utilisés durant de longues périodes), renverraient plutôt au Bronze ancien qu’au Campaniforme. Selon ces auteurs, ces individus disparaîtraient, ou se dissolveraient assez rapidement, au sein du Bronze moyen. Dans le cadre de travaux plus anciens et d’une vision monolithique de la « Culture du Rhône » (Gallay 1996 ; Vital 1996), la découverte de 5 crânes caractéristiques au sein des fameux coffres dallés du Gard (Les Angles, Canteperdrix, Gigondas) avait été propice en vue d’établir une ascendance entre ces coffres méridionaux et les petits coffres simples du Petit-Chasseur tel que le MIII ou le MVII (Bocksberger 1978 ; Gallay 1989), ce qui fût fait à de nombreuses reprises. Cependant, plus d’un tiers des crânes étudiables proviennent bien de sépultures collectives ou plurielles en grotte, comme celle des Andres à Beaucaire (Arnal 1967, p. 37 à 43). Par ailleurs, aucun coffre dallé méridional ne peut être vraiment rattaché au Campaniforme. Ainsi, le fameux coffre de Canteperdrix (Nicolas 1886, p. 45 à 54) intègrerait même plutôt la toute fin du Bronze ancien pour Joël Vital qui a récemment revu le mobilier. En dehors du débat portant sur ces populations, l’évidente constatation de la présence de sépultures individuelles dans les Cultures du Néolithique final pré et péricampaniforme, ainsi que la continuité d’utilisation de sépultures collectives durant le Bronze ancien incite à s’interroger sur l’impact réel du Campaniforme dans ce « retour » à la sépulture individuelle. En conséquence : - Est-il vraiment possible d’évaluer l’importance réelle du phénomène campaniforme dans la « réindividualisation » du mode sépulcral ? - Cette modification s’exprime-t-elle en terme de rupture (à travers la définition d’éléments architecturaux et fonctionnels spécifiques) ? 10
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
- Quels sont les caractères relevant de traditions plus anciennes ou provenant d’autres aires culturelles pour les sépultures du Bronze ancien ? - Quels développements régionaux est-il possible de mettre en évidence ?
En raison des problèmes d’attributions chronologiques et de définitions culturelles, le choix s’est porté sur une tripartition dans le cadre de l’analyse. Ainsi, le Campaniforme est-il présenté comme indifférencié, les sépultures campaniformes demeurant peu nombreuses et se rapportant presque toutes aux expressions régionalisées du Campaniforme. Concernant la phase « épicampaniforme » à décors barbelés, elle est incluse dans la dénomination « première phase du Bronze ancien », des données récentes semblant résolument désigner ce style comme l’un des marqueurs de cette phase dans la vallée du Rhône. La dénomination « seconde phase du Bronze ancien » concerne, elle, pour cette zone géographique, l’essentiel des marqueurs septentrionaux et alpins. En l’absence de mobilier, les dates disponibles ont été retenues bien que, la plupart du temps, l’incertitude demeure quant à leur signification au regard des plages temporelles couvertes. Le bilan proposé porte sur quarante neuf sépultures. Il ne s’agit pas d’une documentation idéale. De nombreuses rubriques demeurent souvent vierges, ce qui entrave tout traitement statistique sur une série aussi faible. Cependant, la méconnaissance du type de documentation disponible constituait justement l’un des intérêts de ce travail et des sépultures récemment fouillées apportent un éclairage nouveau. Cette documentation s’est finalement avérée suffisante en vue d’appréhender une réflexion en terme de tendances et de nombreux particularismes se sont aussi révélés intéressants. Dans l’objectif de tenter d’individualiser des manifestations relevant de traditions plus anciennes, un travail de comparaison, a été effectué avec des sépultures simples et plurielles du Néolithique final dans le Sud-Est. Dans ce cadre, quelques exemples de réindividualisation au sein de sépultures collectives ont également été retenus. La troisième étape est orientée vers un travail de comparaison avec des documents provenant d’un cadre de compréhension plus large. Les régions administratives retenues sont le Jura, l’Auvergne et le Languedoc occidental. Au-delà, un regard est également porté à travers les réseaux d’influences, en direction de la Suisse centrale et nord-orientale (Aar-Rhône), du Sud de l’Allemagne (Singen, Straubing, Adleberg), de l’Autriche (Unetiče, Wieselburg) et de l’Italie du Nord (avec le orientaux I et la culture de Polada orientaux II - orientaux, Vital 2004). La documentation réunie pour l’étape comparative large n’a pas l’ambition d’être exhaustive. Les sépultures intégrées concernent avant tout des sites éponymes ou
Pour le domaine funéraire, ces questions se cristallisant beaucoup autour des sépultures individuelles, leur « nouvel essor » a donc été placé au centre de la problématique. Néanmoins, les sépultures plurielles ont aussi été retenues, dans la mesure où elles sont susceptibles de présenter des expressions transitoires ou de traduire des hésitations. Malheureusement, les sépultures collectives ont été exclues, car le travail se serait avéré trop important dans le cadre d’un Mémoire de diplôme. Il aurait pourtant été intéressant de connaître précisément leur poids de représentation, qui demeure très important au sein du Bronze ancien, voir écrasant dans certaines régions comme la Provence (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). DEROULEMENT DE L’ETUDE Démarche, limites et objectifs Quatre étapes ont été retenues pour aborder cette recherche : - un inventaire des documents publiés relatifs aux sépultures simples ou plurielles dans le Bassin rhodanien - le recoupement des informations dégagées - un travail de comparaison avec des sépultures simples et plurielles du Néolithique final dans un petit Sud-Est, accompagné par l’évocation de quelques exemples de « sectorisation » au sein de sépultures collectives - et enfin un travail de comparaison avec des documents provenant d’un cadre de compréhension plus large pour le Bronze ancien en direction, notamment, du Centre, du Jura et au-delà, à travers les réseaux d’influences de la Suisse (Culture de Aar-Rhône), du Sud de l’Allemagne (Cultures de Singen, Straubing et Adlerberg), de l’Autriche (Cultures d’Unetiče et de Wieselburg) et de l’Italie du nord (Polada). Afin d’aborder la première étape, un catalogue a été constitué pour les sépultures simples ou plurielles dans le Bassin rhodanien. Les sépultures ont été saisies sous forme de « fiches » qui se trouvent annexées (ANNEXEI). 11
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majeurs reflétant déjà des tendances de leurs propres cadres culturels, ce qui n’a pas empêché l’extraction de particularismes intéressants. Le fond documentaire constitué pour le catalogue, ANNEXE I, ainsi que ceux des deux étapes comparatives (diachronique du cadre géographique ANNEXE II et synchronique en direction des domaines d’influence ANNEXE III), se trouvent intégralement annexés, dans la mesure où ils sont tous référencés. Ceci car il nous a semblé important que la documentation réunie soit accessible.
Caractères typologiques Les coffres dallés Pour la première phase du Bronze ancien, le coffre des Gouberts (PC9), celui de Bellevue aux Angles (LO2), qui contenait trois adultes et celui de Colombel (LO4), qui est peu documenté, constituent les références les plus fréquemment mentionnées pour ce type d’architecture. On peut également évoquer la sépulture 1 et peut-être la sépulture 6 des Juillièras (PC10) ainsi que le coffre de Pech Laurier (LO10). En revanche, il semble que le coffre de Canteperdrix (LO3), qui contenait les restes d’un adulte, ait livré du mobilier clairement attribuable à la seconde phase du Bronze ancien. C’est d’ailleurs à cette phase qu’a aussi été attribué le coffre dallé aérien ou semi-aérien qui est implanté dans le tumulus d’un monument du Néolithique récent du site de Château Blanc (PC6). On relève également des aménagements dallés dans le couloir de certains dolmens. Ainsi, le couloir du dolmen de la Roquevignière (LO6) a livré un coffre sommaire recelant un adulte et un enfant mort en période périnatale. Un espace pour le dépôt d’un adulte et d’un enfant a aussi été ménagé dans le couloir du dolmen 2 du Devois (LO8). Des coffres ont été également implantés dans les « tours » de l’enceinte d’un habitat fortifié du Néolithique final au Lebous (LO7). La tombe 6 de ce site, attribuée au Bronze ancien-moyen, était formée de trois dalles disposées sur chant. Les coffres 1 et 4 étaient constitués de blocs hétérogènes, évoquant peut-être une architecture mixte. Il s’agit pour les quatre sépultures de structures aériennes ou semi-aériennes, dont certaines étaient signalées par un tertre empierré. Des coffres dallés au sein de cavités ont été observés à plusieurs reprises. A la grotte des Andres (LO1), le dépôt de trois adultes, peut-être attribuable à la première phase du Bronze ancien, était sommairement protégé par trois dalles. Mais un véritable coffre sous abri, qui contenait un adulte, est mentionné pour la grotte de Rascassoles (LO5). Dans cette catégorie, pour la seconde phase du Bronze ancien, on peut aussi citer la ciste de l’hypogée du Perpétairi (RA9) et le coffre de la grotte des Balmes (RA12). Le petit coffre du Perpétairi était formé de deux dalles longitudinales et de deux dalles transversales engagées. Il était implanté dans une couche scellant une occupation funéraire collective antérieure et renfermait un jeune adulte. A la grotte de la Balmes, le coffre était formé par au moins trois petites dalles et contenait les restes d’un adulte. Ces coffres forment l’essentiel des structures aériennes
RESULTATS Face aux problèmes d’attribution déjà évoqués nous avons décidé de présenter les différents aspects architecturaux toutes phases confondues, avant de les redistribuer par phases.
Liste des sites RA1 : La Carrière Brunet à Ambérieu-en-Bugey (01). RA2 : Grotte du Pic à Songieu (01). RA3 : Le Recourbe à Château-Gaillard (01. RA4 : Grotte du Gardon à Ambérieu-en-Bugey (01). RA5 : Tumulus de Clairefond ou de Serre-d’Aurouze à Soyons (07). RA6 : Grotte de la Beaume-Sourde à Francillon (26). RA7 : Faille de Chastelas à Chauzon (07). RA8 : Chabrillan Saint-Martin 3 (26). RA9 : Abri du Perpétairi à Mollans (26). RA10 : Les Allinges-sur-Aviet (74). RA11 : Grotte B de l’Echaillon à Saint Quentin sur Isère (38). RA12 : Grotte de la Balme à Sollières-Sardières (73). RA13 : Le Châtelard au Mollard à Bourg Saint-Maurice (73). PC1 : Le Fare à Forcalquier (04). PC2 : Grotte murée à Montpezat (04). PC3 : Tholos 2 de Sainte-Anne à Saint-Vallier (06). PC4 : Tumulus des Passages au Plan Bousquet (06). PC5 : Les Barres à Eyguières (13). PC6 : Château Blanc à Ventabren (13). PC7 : Grotte des Aiguilles au Col des Tourettes (05). PC8 : Tumulus du Gendarme au Plan d’Aups (83). PC9 : Les Gouberts à Gigondas (84). PC10 : Les Juillieras (84). LO1 : Grotte des Andres à Beaucaire (30). LO2 : Bellevue aux Angles à Villeneuve les Avignons (30). LO3 : Canteperdrix à Beaucaire (30). LO4 : Colombel à Laudun (30). LO5 : Grotte de Rascassoles (30). LO6 : La Roquevignières à Saint-Laurent-la-Vernède (30). LO7 : Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34). LO8 : Dolmen 2 du Devois à Viols-le-Fort (34). LO9 : Saint-Jean-de-Cuculle à Saint-Mathieu-de-Treviers (34). LO10 : Pech Laurier à Quarante (34).
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
ou semi-aériennes, à l’exception probable de certaines architectures mixtes.
tertre sédimenté. Cette même conception a été relevée aux Allinges-sur-Aviet (RA10), mais le tertre était empierré. C’est à ce type d’architecture que l’on peut peut-être rattacher la sépulture n°1 du Châtelard (RA13). Ces contenants mixtes sont pour l’instant les mieux représentés en dehors des coffres dallés. Les seuls exemples de coffres, ou contenants simples en matière périssable rigide, demeurent les sépultures du site des Juillieras (PC10), attribuables à la première phase du Bronze ancien. L’une de ces sépultures (St.25), présentait un entourage ovalaire de galets pouvant constituer l’assise d’un tertre disparu.
Coffres et « brachycrânes » Les trois coffres dallés méridionaux qui concernaient des défunts « brachycrânes », Bellevue aux Angles (LO2), Les Gouberts à Gigondas (PC9) et Canteperdrix à Beaucaire (LO3) appartiennent lisiblement à des phases distinctes, puisque la ciste de Gigondas se rapporte à une phase ancienne du Bronze ancien, alors que la sépulture de Bellevue a livré du mobilier attribuable à une expression très évoluée de cette période. La présence de ces individus paraît même encore plus diluée dans le temps, puisque la sépulture de la Fare à Forcalquier (PC1), attribuable à une phase ancienne du Campaniforme, concerne également un défunt aux caractères crâniens caractéristiques (information orale Olivier Lemercier). Enfin, cette dernière tombe n’est pas un coffre et on retrouve aussi ces individus dans des sépultures plurielles ou collectives en grotte, telle que celle des Andres (LO1) et de l’abri Coutelier à Grillon en Vaucluse (Vital et al., en prépapration). En conséquence, la présence de ces individus relèvent probablement de plusieurs « intrusions » distinctes, échelonnées dans le temps et ne se sur-imprime pas à une option architecturale et/ou fonctionnelle déterminée.
Les sépultures en pleine terre Ces sépultures semblent pratiquement absentes pour les périodes considérées. La seule avérée est la sépulture multiple n°128 du site de Chabrillan (RA8) qui réemploie une fosse domestique. Les dépôts en milieu ouvert : les cavités Il est peut-être possible d’apparenter à cette catégorie la sépulture Campaniforme de La Fare (PCI) au regard de son caractère hypogéïque. Mais sa structure de marquage ainsi que son accès, lui-même signalé, l’apparente peutêtre aussi à un dolmen et il faut noter, à ce propos, que l’individu est nettement décentré. Pour le Campaniforme, on peut encore citer la sépulture de Montpezat (PC2) qui est implantée au sein d’un habitat sub-contemporain sous abri, mais l’espace funéraire est ici indéniablement clos. Au sein de la seconde phase du Bronze ancien, ces sépultures sont par contre très bien représentées au sein de cavités qui ont généralement fait l’objet d’occupations antérieures. C’est le cas de la grotte du Pic (RA2), où seule une zone a livré du mobilier Bronze ancien. Dans ce cas, les dotations en mobilier semblent vraiment individuelles et elles concernent des enfants (zone III). Pour cette même grotte, une niche naturelle a même délimité de manière étroite le dépôt et la dotation de l’un d’entre eux. On peut éventuellement parler de « zonations » et il n’est pas impossible, pour la première phase, que des délimitations matérialisées ou symboliques concernant un, ou quelques individus, aient été beaucoup plus fréquentes. C’est le cas de la Grotte Chabessière à Lussas en Ardèche, de la cavité du col des Tourettes dans les Hautes-Alpes et d’autres sépultures de type collectif qui se trouvent intégrées dans le chapitre comparatif (ANNEXE II). Pour la grotte B de l’Echaillon (RA11), qui contenait quatre individus au minimum, aucune occupation antérieure n’est par contre mentionnée.
Les coffres mixtes et en matériaux périssables La sépulture de la Fare (PC1) se trouvait fermée et protégée par un plancher en bois et il n’est pas impossible que le corps ait été enveloppé par un matériau souple. Il s’agit du seul exemple avéré, mais cette sépulture demeure particulière car elle peut aussi être assimilée à un hypogée et aussi peut-être à un dolmen (cf. infra). Bien que cela soit rarement vérifiable, on peut tout de même sérieusement envisager la présence d’infrastructures dégradées au sein des tumulus, ou autre sépultures multidallées campaniformes. A ce titre, il est fort envisageable que le nourrisson de la sépulture de Montpezat (PC2) ait été contenu dans une première « enveloppe », rigide ou semi-rigide, qui l’isolait des « lauzes » de couverture. Pour la seconde phase du Bronze ancien, par contre, les architectures mixtes sont fréquemment avérées. Au Recourbe à Château-Gaillard (RA3), la conception est la suivante : suite au creusement d’une large fosse oblongue, un coffre, probablement en bois, est installé dans le tiers central. L’espace laissé vide entre ce coffre et la paroi de la fosse est alors comblé par des galets ou des pierres de toutes formes qui servent d’assises à l’édification d’un 13
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Dans cette catégorie, on peut aussi évoquer les sépultures « en faille » (diaclase), comme celles de Chauzon (RA7) ou de Saint-Jean-de-Cuculle (LO9), mais leur fonctionnement s’apparente d’avantage à celle de sépultures confinées. La même remarque s’applique évidemment aux coffres dallés sous cavité, dont le fonctionnement ne peut être assimilé à celui d’un milieu ouvert, mais pourrait être considéré comme matérialisant un stade ultime des délimitations en contexte collectif sous cavité.
des Passages (PC4), d’un diamètre d’environ 20 m ; le tumulus du Gendarme (PC8), composé de terre et de pierres d’un diamètre d’environ 6 m ; le tumulus mixte de la Fare (PC1) et enfin le petit tertre composé de dallettes calcaires et de tessons de Montpezat (PC2). Concernant cette sépulture, il est même très probable que le bloc d’effondrement contigu participait fortement à sa signalisation. Pour la première phase du Bronze ancien nous n’avons pas d’exemples probants, mais pour la seconde phase, le coffre sous cavité du Perpétairi (RA9) était ceint par des galets et recouvert de pierres plates ; le coffre de Canteperdrix (LO3) était signalé par de nombreux blocs et les sépultures 1 et 4 du Lebous (LO7) étaient recouvertes par des tertres empierrés. On peut également citer les sépultures du Recourbe (RA3) et le grand tumulus sédimenté (2,6 m) de la sépulture des Allingessur-Aviets (RA10). Dans cette catégorie, il nous semble incontestable que les structures, sites, ou ensembles mégalithiques réoccupés par des sépultures du Bronze ancien (les Juillieras PC10, Château Blanc PC6, le Lebous LO7) contribuent à une signalisation forte de ces dernières.
Les regroupements Dans le domaine concerné aucune véritable nécropole n’a été mise au jour et les regroupements en cellules sont extrêmement rares. Pour la partie médio-rhodanienne, on peut mentionner les sépultures de Chabrillan (RA8) qui intègrent une aire domestique de plaine. Plus au sud, on pense évidemment à l’ensemble des Juillieras (PC10, 9 sépultures, 13 individus), qui s’organise autour et se sur-imprime, à une occupation funéraire mégalithique du Néolithique récent. Pour la zone septentrionale, on peut évoquer le Recourbe à Château-Gaillard (RA3), même si le mobilier est rare et les dates très étalées. Car ces sépultures présentent un type architectural très homogène, les individus une forte « parenté » et des rapports spatiaux étroits. On peut concrètement y déceler un bi-phasage (recoupement de la sépulture A 9901), mais son échelonnement sur plusieurs siècles paraît difficilement probant au regard de cette grande homogénéité. Il s’agit d’un site de plaine, à l’instar du site des Juillieras et de Chabrillan (RA8). Ces trois ensembles pourraient constituer des « cellules » de nécropoles plus importantes. Concernant les dolmens, qui n’ont pu être retenus dans le cadre de ce travail, ils nous semblent d’emblée pouvoir être assimilés à des ensembles, puisqu’ils évoquent des nécropoles à contenant unique. Les sépultures plurielles renvoient quant à elles d’avantage à une étape d’éclatement de ces ensembles. Ceci est aussi le cas des sectorisations sous cavités, telles que celles de la zone III de la grotte du Pic (RA2), de la grotte B de l’Echaillon (RA11), de la grotte des Andres (LO1), voire les sépultures en failles de Chauzon (RA7) et de Saint-Jean-de-Cuculle (LO9).
Les réoccupations ou sites mixtes Concernant les sites mixtes, on peut à nouveau citer les sépultures campaniformes de La Fare (PC1), située au sein d’un habitat ceinturé contemporain ou subcontemporain de plein air et celle de Montpezat (PC2), implantée au sein d’un espace domestique, qui semblent cumuler presque tous les caractères retenus. Le tumulus de Sainte-Anne (PC3) par contre, est intégré au sein d’un ensemble funéraire mégalithique exclusif, probablement contemporain. Pour la première phase du Bronze ancien, ces deux contextes sont pareillement recensés. Ainsi, les sépultures des Juillieras (PC10) jouxtent aussi une aire domestique contemporaine et réoccupent un site à vocation funéraire plus ancien. Les sépultures de Château Blanc (PC6) intègrent un ensemble mégalithique antérieur, de même que celles de la Roquevignière (LO6). Les sépultures de Chabrilland (RA8), quant à elles, se trouvent incluses au sein d’un espace domestique et en occupent même des fosses. Les réoccupations les plus fréquentes recensées pour l’instant sont celles des cavités sépulcrales, notamment, pour les plus lisibles, la sépulture de la Grotte du Pic (RA2), la ciste du Perpétairi (RA9) et celle de la grotte des Balmes (RA12), qui succède aussi à une occupation domestique.
Les structures de signalisation Les structures de signalisation les plus lisibles concernent les sépultures campaniformes telles que : le tumulus de Clairefond (RA5), composé de lœss et recouvert de pierres sèches (10 m par 6 m) ; le tumulus 2 de SainteAnne (PC3), d’un diamètre d’environ 10 m ; le tumulus 14
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Les sépultures situées dans l’enceinte fortifiée du Lebous (L07), assez particulières dans cet énoncé, évoquent peut-être d’avantage les réoccupations de sites funéraires mégalithiques, voire de réimplantation en dolmen comme celle du Devois (LO8).
Recourbe (RA3) qui occupe le remplissage latéral d’une autre sépulture. Au Juillieras (PC10), le décentrement du dépôt de l’enfant de la sépulture 1, au sein d’un coffre par ailleurs surdimensionné, soulève tout de même une réelle interrogation concernant la programmation de cette sépulture, ce qui est aussi nettement le cas pour la sépulture de la Fare (PC1).
Les sépultures plurielles Ces sépultures associent très souvent des adultes à des enfants. Pour la première phase du Bronze ancien, la sépulture 128 de Chabrilland (RA8) associe étroitement une femme et deux enfants, probablement déposés simultanément dans un espace qui a été directement comblé. Au Juillieras (PC10) la sépulture 6, concernait deux enfants et la sépulture 21 quatre enfants et un adulte. Le caractère simultané ou différé des dépôts n’a pu être précisé. En cavité, les associations sont fréquentes comme à la grotte des Andres (LO1), à la grotte du Pic (RA2) ou encore à la grotte B de l’Echaillon (RA11). Il pourrait ici d’avantage s’agir de sectorisation en contexte collectif mais une différenciation entre ce terme et celui de regroupement est peu signifiante. Les sépultures plurielles sont fréquentes à la seconde phase du Bronze ancien. Au Recourbe (RA3), la sépulture A9313 a livré les os d’un « très » jeune enfant, qui reposaient parmi les fragments d’un vase situé à hauteur des jambes d’un adulte, probablement une femme. Le caractère simultané de ce dépôt ne peut être apprécié, de même que celui des Allinges-sur-Aviet (RA10), qui associe deux individus. Ceci est également le cas de la sépulture de Château Blanc (PC6), qui concernait un jeune adulte et un enfant, puisqu’il s’agit d’un coffre lithique aérien qui est demeuré très accessible en vue d’associations ultérieures. Il a été implanté dans le tumulus d’un monument mégalithique. Ceci l’apparente au coffre situé dans le couloir du dolmen de la Roquevignière (LO6), abritant un adulte et un nourrisson, et ainsi qu’à l’espace ménagé pour le dépôt d’un adulte et d’un enfant dans le couloir du dolmen 2 du Devois (LO8). Ces deux exemples évoquent aussi les sectorisations sous cavités.
Les caractères par zones Le Bassin rhodanien septentrional Les seuls coffres dallés de type « ciste » relevés dans la portion haute du Bassin rhodanien, sont deux coffres sous cavités de la seconde phase du Bronze ancien (Perpétairi RA9 et Grotte de la Balme RA12). D’ailleurs, l’un d’entre eux, malgré sa localisation « administrative », doit être considéré comme appartenant au corpus méridional (RA9). Les structures mixtes (enveloppes associant bois et pierres) sont par contre bien documentées dans cette zone. Ces dernières sont toutes situées sur des sites de plaine et signalées par des tertres. Plusieurs de ces sépultures font par ailleurs l’objet d’un regroupement (Le Recourbe RA3). Concernant les structures de marquage, elles sont plutôt formées par des tertres sédimentés (RA3 et Les Allinges-sur-Aviet RA10). Les sépultures « septentrionales » du Bronze ancien se retrouvent sur des sites spécifiques, au sein d’un habitat sub-contemporain et, le plus souvent, en position de réoccupation sous cavité. Le Bassin rhodanien méridional Les coffres dallés de type « ciste » sont beaucoup plus présents dans la zone méridionale, ceci sur toute la durée du Bronze ancien. Ils se retrouvent dans de multiples situations : de façon isolée, au sein de regroupements, en réoccupation de sites ou de structures mégalithiques, dans un habitat ou au sein d’une cavité. Des coffres multidallés, associant probablement matériau putrescible et pierres, peuvent aussi être mentionnés comme celui du Lebous (LO7), ainsi que les coffres en matériau périssable des Juillieras (PC10). Les sépultures de ce site font d’ailleurs l’objet d’un regroupement de caractère nécropolaire, qui est le seul recensé sur cette aire. L’unique sépulture en pleine terre avérée demeure pour l’instant la structure 128 de Chabrillan (RA 8), qui intègre une aire domestique. Concernant les sépultures plurielles, elles se retrouvent au sein des réoccupations de sites mégalithiques, sans qu’il
Les manipulations (dépôts secondaires, réductions, prélèvements…) Ces manipulations ne sont pas bien perceptibles. Ainsi au Juillieras (PC10) l’état de conservation des sépultures 6 et 21 ne permet pas de trancher sur le caractère simultané ou différé des associations. A Château Blanc (PC6), c’est la nature de l’architecture et de l’espace de décomposition qui nous prive de ces informations. En fait, l’exemple le plus lisible concerne l’individu de la sépulture 9100a du 15
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soit possible d’observer s’il s’agit de dépôts simultanés ou échelonnés dans le temps. Les structures de signalisation se résument ici aux petits tertres empierrés de Canteperdrix (LO3), du Lebous (LO7) et de la structure 25 des Juillieras (PC 10).
en période périnatale. Il s’agit de dépôts primaires en position fléchie, dans des orientations est/ouest et ouest/ est, axe préférentiel durant la première phase du Bronze ancien. L’un des enfants est peut-être contenu dans une fosse simple (PC5), mais l’autre repose dans une fosse lisiblement architecturée (Montpezat PC2). Cette sépulture a même fait l’objet d’une structure de signalisation qui se trouve renforcée par le bloc d’effondrement contre lequel elle a été implantée. Le mobilier accompagnant ce jeune enfant est, par ailleurs, impressionnant, tant par le nombre que par la qualité des objets. Ce qui unit ces deux sépultures est aussi leurs implantations au sein d’un espace domestique.
Les caractères par phases Les sépultures campaniformes De sépultures simples ou apparentées à mobilier campaniforme, l’inventaire n’en a révélé qu’une dizaine. Ce mobilier est donc extrêmement rare au sein des sépultures individuelles. De plus, peu d’entre-elles livre des données exploitables. Par ailleurs, une seule peut-être attribuée à une expression « ancienne » du Campaniforme. Sept de ces huit sépultures se situent au sein ou à proximité d’environnements accidentés, elles sont toutes de type mégalithique et clairement signalées. Les dépôts sont effectués dans des enveloppes rigides de type coffre, en dalles ou en bois, et peut-être associant ces matériaux. Les chambres ainsi formées renferment des adultes, sont closes ou condamnées et surmontées d’un « tumulus ». Ces sépultures peuvent être isolées ou contenues dans un ensemble funéraire probablement contemporain, comme la sépulture de Sainte-Anne à Saint-Vallier (PC3). Ce « tumulus » renfermait d’ailleurs plus d’un individu, de même que la sépulture des Passages (PC4), qui est d’ailleurs peut-être un dolmen. La sépulture de La Fare à Forcalquier (PC1) ne s’inscrit pas dans ce schéma, même si elle possède une structure de signalisation de type tumulaire. Il s’agit, en effet, d’une structure enterrée : une grande fosse de caractère hypogéïque. Ceci constitue tout de même un caractère archaïsant et quelques éléments soulèvent le problème de son fonctionnement, de sa vocation, soit : - le décentrement de l’individu au sein de la fosse - l’élaboration d’un système de couverture complexe ménageant une chambre vide - et la présence d’un accès dans la paroi sud (sudest), fermé par un monolithe pouvant constituer son marquage. Cette structure contenait un adulte, probablement un homme, disposé en semi-flexion dans un axe nord/sud, tête au nord. Il était doté d’offrandes, de même que les autres sépultures citées pour lesquelles l’association mobilier/parure est constante. Les deux sépultures d’enfants qui livrent quelques données exploitables sont celles des Barres (PC5) et de Montpezat (PC2), qui concernent des enfants morts
Les sépultures de la première phase du Bronze ancien Concernant les traits les plus directement perceptibles pour cette phase, les lignes sont les suivantes. Le nombre de sépultures individuelles semble augmenter, mais plus d’un tiers de notre corpus concerne, en fait, des sépultures plurielles. Ces dernières contiennent essentiellement des dépôts primaires, mais le caractère simultané de ces derniers n’est pas évident (Bellevue aux Angles LO2, Les Juillieras PC10/St.1, St.6, St.21). L’effectif est actuellement composé pour plus de moitié par des sépultures d’enfants, qui semblent bénéficier du même type d’aménagement que les adultes qu’ils côtoient ou auxquels ils sont associés (Chabrillan RA8). Les positions fléchies demeurent largement majoritaires, mais on observe tout de même deux semi-flexions et une extension (RA8/S128). Pour les axes de dépôt, on note la prédominance de l’axe ouest/est, tête à l’ouest, puis est/ouest, tête à l’est. Les axes nord/sud et sud/nord, avec une variante nord-est/sud-ouest, sont tout de même très bien représentés (pour environ 1/3 des documents exploitables). Cette variation concerne également des sépultures issues de mêmes ensembles (Les Juillièras PC10, Chabrillan RA8). Concernant les architectures, les corps étaient systématiquement placés dans une enveloppe ou sous une protection, à l’exception d’une seule sépulture en « pleine terre » (RA8/S128). Il s’agit pour certains de contenants enterrés en matériau périssable de type rigide, probablement du bois que nous avons regroupé sous l’appellation coffre, mais dont les réalités peuvent être plus complexes. On relève par ailleurs 6 ou 7 coffres dallés ou multidallés semi-aériens (Les Gouberts PC9, PC10/S1, S6 ?, Bellevue-aux Angles LO2, Colombel LO4, Rascassoles LO5, et Pech Laurier LO10), dont l’un au moins à fait l’objet d’une structure de signalisation (PC 9) et un autre était implanté au sein d’une cavité (LO5) . 16
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
Les trois sépultures de Chabrillan (RA8) jouxtent une aire domestique. Au Juillieras (PC10), certaines structures fossoyées évoquent aussi la proximité d’un habitat, mais il s’agit aussi de la seule association de sépultures individuelles s’apparentant à une nécropole, en l’occurrence un petit ensemble ou cellule d’un ensemble plus vaste qui s’organise autour et se sur-imprime à une aire funéraire mégalithique. Le mobilier est pratiquement absent de ces sépultures. Seuls trois ou quatre coffres dallés en recèlent avec des éléments de parure (Les Gouberts PC9, Les Andres LO1, Colombel LO4 et Rascassoles LO5), ainsi que la sépulture de jeune enfant des Juillieras (PC10, St. 4/14). Enfin, il faut relever que toutes les sépultures de la première phase du Bronze ancien sont pour l’instant recensées dans la zone méridionale ou moyenne du Bassin rhodanien.
Cuculle LO9), et dans des coffres sous cavités (Perpétairi RA9, Les Allinges-sur-Aviet RA10). Environ un tiers des sépultures se situent au sein d’environnements accidentés. Il s’agit le plus souvent de sépultures en cavité ou en faille, mais on note aussi deux coffres multidallés de plein air (RA10, Le Châtelard RA13), ainsi que le dolmen du Devois (LO8). Contrairement à la phase précédente, la répartition des structures entre les zones septentrionale et méridionale semble plus équilibrée. COMPARAISONS Le processus de ré-individualisation des sépultures au Néolithique Concernant les données relatives aux sépultures individuelles ou apparentées, il se confirme tout d’abord qu’elles demeurent très bien représentées à la fin du Néolithique (cf. ANNEXE II). Bien sûr, certaines sont probablement chasséennes, mais il est difficile de croire en une diachronie systématique entre occupations domestiques et sépultures. Un inventaire est désormais entrepris pour l’Hérault, dans le cadre d’un groupe de travail intégré au PCR « Espace rural et occupation du sol de la région nîmoise de la Préhistoire récente à l’époque moderne » (Breuil et al. 2003), et des tombes se trouvent maintenant datées. On en recense plus d’une cinquantaine dans la littérature (sans compter les sépultures doubles), et nous pensons que ce chiffre pourrait être doublé pour la seule plaine languedocienne, où les vastes sites fontbuxiens livrent systématiquement des sépultures (Jallot 1994, p.64 ; Breuil et al. 2003). Dans cette région d’ailleurs, il ne fait aucun doute qu’elles sont bien plus nombreuses que les sépultures individuelles du Bronze ancien. Il est intéressant de relever à ce propos que le mobilier campaniforme est absent des sépultures et des établissements des plaines languedociennes, soit sur la zone centrale de la Culture fontbouïsse (Guilaine et al. 2001, p. 250 et 259). A tel point, qu’on peut même se demander si cette forte présence de sépultures individuelles ne constitue pas l’un des marqueurs d’une résistance au phénomène Campaniforme (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). Concernant les découvertes récentes, on peut évoquer les neuf sépultures du site de la ZAC St-Paul/Les Molles à Manduel (Gard), fouillé sous la direction de Jean-Yves Breuil (Breuil 2000 ; Breuil et al. 2003, 248 à 250) et différents sites des travaux de la Zac Esplanade
Les sépultures de la seconde phase du Bronze ancien Pour cette phase, les sépultures plurielles représentent actuellement la moitié de notre effectif. C’est dans ce type de sépultures que se retrouvent les enfants, qui sont systématiquement associés à des adultes. Nous avons peu d’informations concernant les dispositions, mais aucune extension ne semble avoir été relevée. L’axe d’orientation préférentielle demeure est/ouest, tête à l’est ou ouest/est, tête à l’ouest avec un bon équilibre de la variation nordest/sud-ouest et nord-ouest/sud-est. Deux orientations sud/nord et nord/sud ont aussi été mentionnées. A l’exception d’une seule sépulture, un dépôt secondaire, tous les corps ont été placés au sein d’espaces confinés, pour près de moitié au sein de coffres multidallés semiaériens. Au moins un tiers des fosses architecturées se trouvait signalé par des tertres sédimentés ou empierrés. L’un des deux coffres dallés implantés au sein de cavités (Perpétairi RA9) était lui aussi clairement signalé. Ces cavités faisaient toutes l’objet d’occupations antérieures et une sépulture en coffre dallé a été implantée dans un tertre mégalithique du Néolithique récent (Château Blanc PC6), qui participait à sa signalisation. Deux regroupements peuvent être relevés dans ce corpus, Le Recourbe (RA3) et Le Lebous (LO7), mais la stricte contemporanéité des sépultures demeure sujette à caution. Le mobilier et la parure sont peu représentés et, lorsqu’ils le sont, ils sont généralement associés. Ce mobilier a été récolté : dans des sépultures sous cavités, notamment en dotation clairement individuelle pour un jeune enfant (Grotte du Pic RA2), au sein des coffres dallés et multidallés (Canteperdrix LO3, LO7, Saint-Jean-de17
Yaramila Tchérémissinoff
Sud (Breuil et al. 2003, p. 244 et 245) qui ont livré une douzaine de sépultures. Il s’agit d’individus disposés en position fléchie et majoritairement dépourvus de système de protection. Ces sépultures ont généralement été installées dans des fosses détournées de leur vocation domestique ou simplement abandonnées, le mobilier en est absent. Quant à d’autres types architecturaux, ils concernent les environnements plus calcaires. Ainsi, on peut évoquer la sépulture « hypogéïque » de Souvignargues (Gard), qui jouxte un habitat des garrigues de type Cambous. Elle associait deux individus au sein d’une fosse réemployée, présentant un caractère hypogéïque et dotée d’un accès permanent (Jallet 2000). Lorsque les sépultures méridionales contiennent du mobilier, l’association outils-parures est presque constante. La plus richement dotée est, au sein de l’inventaire, la sépulture mégalithique du Mourredu-Diable, dans le Vaucluse (Duprat 1916), l’un des fameux « tholos » provençaux. Il s’agit probablement d’un dolmen, ce qui est aussi le cas de la sépulture de la Bouissière à Cabasse dans le Var (Bérard 1954). Cette dernière a accueilli les restes d’un enfant, également accompagné d’un très beau mobilier individuel, dont le dépôt a été effectué dans un recreusement bien délimité. Pour la majorité des monuments, anciennement fouillés ou très dégradés, la distinction entre dolmen et coffre dallé est souvent malaisée, mais cette dernière option est connue. Ainsi, au titre des découvertes récentes on peut citer le petit coffre fouillé dans la commune de Narbonne (Aude, De Labriffe et al., à paraître). Il contenait un jeune adulte « richement doté » en pièces de parure. Sinon, au moins une sépulture individuelle en grotte peut être signalée dans l’Hérault. Il s’agit d’une sépulture d’adulte clairement architecturée : le coffre multidallé aérien ou semi-aérien de la grotte de Resplandy à SaintPons-de-Thomières (Rodriguez 1992). Cette option est aussi recensée en domaine alpin et péri-alpin, mais la documentation y est, pour l’instant, moins fournie (moins d’un quart des sépultures reconnues). Ainsi, on observe des coffres dallés, dans la grotte de Chazelle en Ardèche (Combier, Nikitine 1973), qui contenaient les restes d’un « nourrisson », à l’instar de la sépulture de la Buisse en Isère (Fauveau, Jourdan 1938 ; Gély 1991, p. 131), peut-être un coffre mixte contenant un adulte dans la grotte du Chef à Vallon-Pont-d’Arc en Ardèche (Roudil 1965) et dans la grotte du Cost à Buisles-Baronnies, Drôme (Vignard 1961), qui contenait deux adultes. Une mention particulière tout de même pour l’un de ces dépôts (sépulture n°1 de la grotte du Cost), qui
a livré une pendeloque arciforme. Les coffres ont aussi été observés sur les sites de plein air, comme à la CroixTombée dans l’Ain (Chalard, Chalard 1983) ou, sur le site plus connu de Fontaine-le-Puits à Moutiers en Savoie (Müller 1909 ; Rey 1999). Concernant les positions et orientations, on remarque que les positions fléchies sont logiquement majoritaires, mais que l’on relève au moins un exemple d’une véritable position en extension (grotte du Chef). Pour les orientations, les préférences est/ouest et nord/ sud ne semblent pas pouvoir être départagées et ne correspondent pas, non plus, à une option architecturale particulière. Les « sectorisations » en contexte collectif demeurent sujettes à caution au regard des documents. Mais l’évocation de manifestations d’individualité et de partition à travers quelques exemples, permet de nuancer un peu les schémas préétablis. Elles concernent pour l’instant presque exclusivement des sépultures sous cavités, où elles ont peut-être été plus faciles à observer. Ceci, car dans les exemples retenus, la configuration naturelle a souvent été exploitée en vue de délimiter des espaces funéraires. Il en va ainsi à la nécropole des Racles à Saint-Paul-de-Varces, en Isère (Boquet 1963 ; Gély 1991 p. 136 et 137), à l’aven Jaques Giraud, en Ardèche, (Héritier 1987, p. 9 à 13), ou encore au col des Tourettes, dans les Hautes-Alpes (Courtin 1986, p. 478 et 479 ; Muret 1987, p. 103 à 109). Cependant, des espaces peuvent avoir été clairement architecturés, comme à la grotte de la Marane, dans les Bouches-duRhône (Cotte 1924 ; Courtin 1974, p.166 et 235) à la grotte de la Lave, dans le Vaucluse (Courtin 1974, p. 166 et 257), ou dans les galeries de la Vigne du Cade, en pays gardois (Bordreuil 1985, p. 27 ; Peyrolles et al.1959, p. 525 à 531). Cette dernière cavité recelait des caissons multidallés contenant plusieurs individus, des adultes et des enfants. Toujours au sein des grottes, certaines manifestations ne paraissent pas constituer de véritables ensembles « collectifs ». Elles s’apparentent sans doute aux « sectorisations » évoquées et demeurent, comme elles, sujettes à caution : il s’agit de cavités ne contenant que quelques individus. Les exemples sélectionnés recèlent de deux à six individus et de fréquentes associations adultes-enfants. Aucun des espaces ne paraît ici architecturés. Pour ces sépultures, les dotations en mobilier (outil et parure) peuvent être assez importantes et paraissent parfois concerner individuellement des enfants. L’association d’adultes et d’enfants est également connue sur des sites 18
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
de plein air, notamment pour la fosse à organisation complexe du Chemin de Dassargues à Lunel dans l’Hérault (Garnotel, Jallot 1993 ; Garnotel 1994).
et se développent globalement dans un axe nord sud, sur environ 3,5 kilomètres. Les espacements entre les tombes varient de 10 mètres à 1 kilomètre environ. Les dix sépultures concernées ont toujours fait l’objet de réemplois et de réaménagements et, au sein des amas de blocs, de terre, d’os brûlés et non-brûlés décrits par M. Piroutet, il est malaisé de reconnaître combien de défunts « anciens » contient la sépulture, car les dépôts pluriels sont fréquents. La plupart du temps, le premier dépôt est centré. Il concerne un adulte qui a été disposé de façon allongée sur le dos, dans la faille du rocher ou sur un dallage de fond et protégé par des dalles plus ou moins nombreuses pouvant constituer le reliquat d’un coffre multidallé. Parfois, d’autres défunts ont été déposés dans ce coffre, ou autour, les positions fléchies sont rares. Les orientations sont majoritairement ouest/est, puis nordouest/sud-est. Concernant les architectures, les diamètres des tumulus, constitués de pierres, mais aussi de terre, sont parfois supérieurs à 15 m, mais les édifications initiales sont généralement plus petites (6 à 7 m) que les amas visibles, qui correspondent en fait aux recharges protohistoriques. Le mobilier se compose d’objets métalliques tel que poignards et épingles (probablement attribué sur la base de distinctions sexuelles), qui évoquent les cultures de Aar-Rhône et de Singen, ainsi que d’armatures en silex et de quelques parures en ambre et en os. Ces différents éléments étaient sans doute portés par les défunts, comme le suggère leur position en rapport aux squelettes (poignards au niveau du bassin, épingles sur le thorax), mais on relève aussi parfois la présence de tessons et d’éclats de silex, d’interprétation plus délicate. Dans un rayon d’une dizaine de kilomètres au nord, d’autres petits ensembles tumulaires parsèment le plateau des Salins (environ 650 m d’altitude), autour de trois petits habitats fortifiés. Dans l’une de ces tombes, un objet en or a été récolté.
LES SEPULTURES DU BRONZE ANCIEN DES DOMAINES D’INFLUENCES Analyse des données par zones géographiques Les sépultures de ce chapitre ont été saisies afin d’en extraire facilement les informations. Il ne s’agissait pas de former un catalogue, mais d’une simple commodité de travail que nous avons choisi d’annexer (ANNEXE III). Le Languedoc-Roussillon La seule sépulture que nous ayons recensée pour cette période concerne un Bronze ancien plutôt évolué. Les autres documents parcourus, issus des ensembles collectifs, recelaient un mobilier pouvant être attribué à la fin du Néolithique. Il s’agit d’un coffre dallé situé à Salses (PyrénéesOrientales) qui contenait quatre adultes et un enfant. Il s’apparente à un dolmen de plan trapézoïdal, mais recelait un mobilier typologiquement très homogène (Claustre 1997, p. 29 et 30). Le Jura La majorité des sépultures jurassiennes concerne un Bronze ancien plutôt évolué. Il s’agit, pour l’essentiel, de structures tumulaires empierrées de grandes dimensions et regroupées en de petites nécropoles. Lors de la rédaction du diplôme à l’origine de ce manuscrit, il n’existait pas de publication synthétique postérieure à celle de M. Piroutet (Piroutet 1934) concernant les tumulus jurassiens. Depuis, un important travail documentaire (Piningre, Ganard 2004) permet de mieux appréhender les fameux ensembles salinois et leur contexte culturel.
Il faut encore mentionner qu’à l’exception des individus issus des tombes MVI/2 et MXI du Petit-Chasseur (chap. I.3 ; ANNEXE III), cette région de comparaison est la seule où des morphologies « brachycrânes » sont signalées (2 individus, tumulus 3 et 7 des Moidons).
Les deux ensembles emblématiques sont ceux du Bois de Parançot et des Moidons. Les occupations funéraires de ces lieux-dits couvrent presque tout l’Âge du Bronze et l’Âge du Fer. Les sépultures les plus anciennes se rapportent à un Bronze ancien dont le mobilier métallique, assez abondant, concerne des expressions déjà assez évoluées (Bz A2). Mais la présence, ou la persistance, de quelques marqueurs plus anciens, pose la question de la construction de certaines tombes à la première phase du Bronze ancien. Ces « deux » ensembles sont mitoyens
Dans les plaines, on connaît aussi quelques tombes. Elles se rapportent également à la seconde phase du Bronze ancien et des ensembles protohistoriques leur ont succédé. Les architectures semblent moins monumentales, mais il est difficile d’appréhender les effets de l’érosion. Ainsi à Verzé (Saône-et-Loire), quatre sépultures étaient regroupées. Seule l’une d’entre elles était entourée d’un 19
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dispositif de blocs de différentes dimensions sur plusieurs étages. Elles concernent des adultes, dont trois avaient été réunis dans la même tombe. Les positions qui ont pu être restituées étaient semi-fléchies. Les dépôts étaient orientés dans des axes sud-ouest/nord-est (4) et nord-est/ sud-ouest (1). Le mobilier était abondant : grandes jarres à cordons ; tasses ; perles cylindriques à perforations simples, doubles ou en « V » et armature à pédoncule et ailerons. Le mobilier en bronze n’était représenté que par une alêne losangique (Barthélémy 1976, p. 106 à 108). Une autre sépulture triple, probablement une « pleineterre » a été fouillée en plaine dans cette région (Choisey à l’Ormoy, Boës, Simonin 1998, p. 9 à 12). Les positions étaient ici nettement fléchies, dans des axes nord/sud ou sud/nord.
d’un tertre empierré débordant de manière importante, mais peu élevé. Ce type d’architecture concerne aussi bien les adultes que les enfants. Les individus étaient disposés sur le côté droit ou gauche, membres fléchis ou semi-fléchis, dans un axe est/ouest ou ouest/est, relevant probablement d’une distinction sexuée (Loison 2003, p. 18 à 39). Si les enfants semblent avoir bénéficié du même traitement que les adultes il n’en est pas de même pour les individus morts en période périnatale. Ces derniers étaient déposés dans de grandes jarres, ce qui est également le cas sur le site de la Roche-Blanche (Loison 2003, p. 40). Les offrandes sont plus importantes dans les tombes de Chantemerle, notamment au niveau des éléments en bronze (poignard, épingles…), ces dernières pièces étant absentes à Dallet-Machal. Les très nombreuses « perturbations » observables sur les os pourraient donc constituer l’indice de violations consécutives à l’abandon du site. Néanmoins, plusieurs sépultures concernaient plus d’un individu, dont certains ont fait l’objet de prélèvements intentionnels partiels, de réductions, de dépôts en un ou plusieurs temps, complets ou partiels évoquant les pratiques observées dans les ensembles collectifs. D’autres sépultures fouillées dans cette région sont également situées à proximité d’habitats ou réoccupent des fosses dont la fonction domestique a été détournée. C’est le cas à Orcet-le-Tourteix (Loison 2003, p. 10 à 18.) ainsi qu’à Pont-du-Château (Loison 2003, p.51 à 54) où une sépulture assez particulière attribuable à la première phase du Bronze ancien a été découverte. La fosse était aménagée de manière très complexe. Un adulte (probablement une femme) et un enfant ont tout d’abord été disposés simultanément « face à face ». Le système de fermeture a été par la suite soigneusement réaménagé, suite à l’adjonction d’un (du ?) jeune enfant. De manière générale, pour les autres sépultures recensées, les associations de défunts sont fréquentes. Les individus sont disposés dans des positions fléchies ou semi-fléchies sur le côté droit ou gauche. L’axe d’orientation le plus couramment observé est ouest/est ou est/ouest. Les corps sont systématiquement déposés au sein de dispositifs plus ou moins élaborés, dont le plus répandu est le coffre mixte multidallé signalé par un petit tertre. A l’exception des sépultures « anciennes », la dotation en mobilier est généralement pauvre (quelques alênes losangiques en bronze à Dallet-Machal).
L’Auvergne Un inventaire des sépultures du Bronze ancien de cette région a été effectué par Gilles Loison dans le cadre d’un Mémoire de diplôme sur le Bronze ancien d’Auvergne à l’EHESS de Toulouse, et a fait l’objet d’une publication (Loison 2003). La documentation est essentiellement issue des fouilles menées par l’auteur dans le département du Puy-de-Dôme. Cette importante documentation s’est encore nouvellement enrichie d’une grande nécropole (Vermeulen 2002 ; Vermeulen, Cabezuelo, Lisfranc, à paraître). L’Auvergne a livré les deux seules « nécropoles » connues en France : celle de Dallet-Machal (Loison 2003, p. 18 à 39) et celle de Chantemerle (Vermeulen 2002 ; Vermeulen, Cabezuelo, Lisfranc, à paraître). La nécropole de Chantemerle (83 défunts, 72 sépultures) est peut-être la plus ancienne. Sa spécificité est d’avoir livré 7 enclos palissadés de 8 à 16 m de diamètre, peutêtre quelques sépultures en « pleine-terre et surtout de constituer une occupation funéraire exclusive. La nécropole de Dallet-Machal (26 sépultures), qui est attribuable à la seconde du Bronze ancien, s’organisait en périphérie d’un habitat contemporain. Sinon, les deux ensembles présentent les mêmes caractères. Le type architectural dominant relève d’une architecture mixte : suite au creusement d’une large fosse, un coffre en matériau périssable rigide était installé dans le tiers central. Après le dépôt du coffre et donc après la disposition du défunt, l’espace laissé vide entre la paroi et le bord de creusement était alors comblé par un appareillage massif ou plus léger, constitué de dalles ou de blocs hétérogènes. Une couverture dallée scellait le coffre et constituait alors, avec l’entourage, l’assise
La Suisse occidentale Presque tout l’important corpus suisse de sépultures simples ou apparentées concerne des sépultures de la 20
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
seconde phase du Bronze ancien. Les seules sépultures renvoyant à des expressions anciennes de la période, ont été fouillées dans la Haute vallée du Rhône sur le site exceptionnel du Petit-Chasseur, en Valais (Bocksberger O.-J. 1978, p. 1 à 85 ; Gallay 1986, p. 132 à 242 ; Gallay 1988b, p. 56 et 57 ; Gallay 1989 ; Gallay 1995, 170 à 175 ; Gallay, Chaix 1984, p. 103 à 114). Cette nécropole mégalithique, dont l’occupation s’étend du Néolithique récent au Bronze ancien, est très célèbre pour ses dolmens à podiums triangulaires et ses stèles gravées. Les seuls autres exemples connus concernent un autre ensemble alpin situé dans le val d’Aoste, dont les périodes de fréquentations sont strictement identiques (cf. infra).
direction du nord-est. Le mobilier, dont le jeune enfant était dépourvu, était exclusivement métallique. Il se composait de haches spatules, de pendeloques, d’épingles, d’anneaux spiralés et d’un poignard. L’architecture de ces quatre sépultures était élaborée de la même façon. Il s’agissait de larges creusements oblongs, dont les fonds étaient dallés. Suite à l’installation du coffre contenant le défunt, les parois et le plateau étaient alors également comblés et recouverts de dalles. Ce type de dispositif architectural (sépultures multidallées, ou à bordures empierrées parfois massives, contenant un coffre rigide en matériau périssable) est le plus couramment observé en Suisse à la seconde phase du Bronze ancien. On peut citer les sépultures en plaine de Posieux (Ramseyer 1990, p. 136 et 137), celle d’Enney (Peissard, Pittard 1916, p. 252 à 261), celle de Saint-Martin (Peissard 1941) et un très bel exemple plus récemment mis au jour à Vufflens (Mariéthoz 1998, p. 392). Il s’agissait d’une fosse profonde contenant un coffre en matériau périssable rigide, ceint par deux lignes longitudinales de blocs. Cette sépulture concernait un homme et une femme, disposés simultanément « têtebêche » comme à Saint-Martin (Peissard 1941), dans un axe est/ouest. Cette sépulture était signalée par un important tumulus empierré qui recouvrait aussi deux autres sépultures individuelles. Deux autres sépultures multidallées étaient implantées à proximité, l’une concernait un seul défunt, l’autre plusieurs. Certaines sépultures, cependant, ne possèdent pas ce type d’appareil mais des systèmes plus modestes. C’est le cas des sépultures formant l’ensemble situé dans les contreforts alpins d’Ollon à Saint-Triphon (Kaenel et al. 1984, p. 56 à 65) où les individus sont contenus dans une seule enveloppe rigide en matériau périssable. C’est aussi le cas des sépultures de Collombey-Muraz (Honneger 1994-1995, p. 53 à 66 ; Sauter 1985, p. 17 à 42), dans la Haute vallée du Rhône, qui constitue le plus important ensemble de sépultures individuelles actuellement fouillé en Suisse pour la seconde phase du Bronze ancien. Sur les treize sépultures découvertes, seule une sépulture a révélé un important dispositif de blocage. Ce site a aussi livré une sépulture contenant deux adultes dont le dépôt a été échelonné dans le temps. Les restes du premier individu perturbés lors de l’installation de l’autre défunt, avaient fait l’objet d’une reconstitution anatomique approximative.
Les sépultures de la transition du Campaniforme évolué/Bronze ancien se présentaient sous la forme de petits coffres rectangulaires, dallés, couverts et aériens, n’ayant pas d’accès permanents. Il est possible que certains aient été marqués par des petits cairns. Les parois étaient parfois composées de stèles gravées réemployées. Les dalles transversales étaient engagées et les débordements des dalles longitudinales formaient de petites « antennes ». Tous ces coffres contenaient plus d’un individu (de deux à sept), et une femme et trois enfants ont fait l’objet de dépôts individualisés. La femme était disposée dans l’angle nord-est de la chambre d’un dolmen plus ancien en cours de comblement, suite à l’aménagement d’un accès dans la table de couverture. Elle reposait sur le côté droit, membres fléchis, dans une orientation nord-ouest/sud-est, tête au nord-ouest. Cette disposition était identique pour un jeune enfant disposé entre les antennes de ce même dolmen. L’espace avait été fermé par l’adjonction d’une nouvelle dalle, formant une ciste dite « adventice ». Un autre enfant avait fait l’objet du même aménagement à l’arrière d’un autre dolmen. Durant cette phase, la chambre d’un troisième dolmen a également accueilli le dépôt d’un enfant mort en période périnatale. Il reposait en extension dans une orientation sud-est/nord-ouest, tête au sud-est, sur un aménagement dallé contre le montant ouest. Pour la femme et le jeune enfant, le mobilier se composait de parures, d’épingles et de pendeloques en bronze et en os. A la dernière phase du Bronze ancien (BAIV), quatre sépultures ont été implantées, alors que les monuments étaient presque complètement masqués par les sédiments. Il s’agit de sépultures individuelles concernant trois adultes et un jeune enfant. Tous les individus ont été déposés sur le dos, membres en extension, et les orientations sont strictement les mêmes : nord-est/sud-ouest, tête en
Sinon les généralités sont les suivantes. Les sépultures simples sont environ six fois plus nombreuses que les sépultures plurielles. Les positions en extension sur le 21
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dos sont majoritaires ainsi que les axes d’orientation nord-est/sud-ouest et sud-est/nord ouest. Les variations concernent la légère semi-flexion des membres inférieurs et l’orientation est/ouest ou ouest/est. Le mobilier est presque exclusivement constitué par des objets en bronze: poignards, diadèmes, épingles, anneaux spiralés, pendeloques, haches. La dotation des différents objets semble basée sur des critères sexuels, tout comme les variations des axes de dispositions.
jarres de stockage, qui concernent surtout les très jeunes enfants. Au sein des différents schémas, la nécropole mégalithique de Saint-Martin-de-Corléans dans le Val d’Aoste (Mezzena 1996, p. 102 à 126 ; 1997, p. 64 à 138 ; Molo Mezzena 1997, p. 139 à 148) tient une place très particulière, au même titre que celle du Petit-Chasseur, qu’elle rappelle en tout point. La phase 4 de cette nécropole s’apparente à la phase 5 du Petit Chasseur, les phases 6 étant sensiblement équivalentes. Cependant, de nombreuses dates semblent incohérentes. Nous avons aussi été gênée par l’absence d’informations relatives à l’anthropologie dans les publications, et notamment du décompte des individus pour le choix des documents, plusieurs sépultures s’apparentant clairement à de petits dolmens. Les sépultures attribuables ou réoccupées au Campaniforme évolué / transition Bronze ancien sont au nombre de quatre ou cinq : les tombes IV, V, VI et VII. Deux d’entre-elles étaient des coffres rectangulaires dallés semi-aériens constitués, ou partiellement constitués de stèles gravées réemployées. Ils présentaient des dimensions plus importantes que ceux du Petit-Chasseur. L’un de ces coffres ne contenait qu’un seul individu, mais il n’est pas impossible qu’il ait été muni d’un accès au sud-est à l’instar d’un autre coffre, dont le podium (en « fer à cheval ») l’apparente lisiblement à un dolmen. Les deux autres sépultures sont des grands coffres multidallés, dont les éléments étaient probablement retenus par une enveloppe interne rigide en matériau périssable. L’un de ces coffres était ceint d’une couronne massive de blocs. Les bordures interne et externe de cette couronne étaient soigneusement parementées. Le parement externe offrait un plan sub-circulaire, alors que le parement interne délimitait un plan plutôt quadrangulaire. L’axe de la sépulture épousait l’une des diagonales de ce quadrilatère, ses bordures transversales jouxtant les angles est et ouest. Ce mur présentait une largeur d’environ 1,5 m, pour un développement externe d’environ 7 m de diamètre. Cette sépulture a (curieusement) livré des dates plutôt récentes, intégrant un Bronze ancien évolué. Les sépultures attribuables ou réoccupées à la première phase du Bronze ancien (BAI), sont au nombre de deux ou trois (I - II SE - III). Deux d’entre-elles sont également de grands coffres dallés semi-aériens, partiellement constitués de stèles réemployées. Ces coffres ne possédaient pas d’accès permanents et étaient pris dans de petits podiums ovalaires en blocs et en dalles. Comme au Petit-Chasseur, les antennes du chevet de l’un des dolmens avaient été
La Suisse nord orientale Pour la Suisse nord orientale, les sépultures appartiennent aussi majoritairement à des expressions évoluées du Bronze ancien. Elles présentent les caractères architecturaux évoqués plus haut. Elles comportaient des bordures empierrées souvent massives présentant des effets de parois internes qui laissent peu de doute sur la présence initiale d’un coffre rigide en matériau périssable. Le seul regroupement nécropolaire avéré est celui de Thun-Wiler (Hafner, Suter 1998, p. 387 à 395). Les dispositions des individus, les orientations et les dotations mobilières, sont du même type que celles des tombes plus occidentales. Deux sépultures doubles ont livrés des individus disposés « tête-bêche » à l’instar des structures de Vufflens (Mariéthoz 1998, p. 392) et de Saint-Martin (Peissard 1941). Il s’agit de la sépulture d’Einigen, en basse montagne (Grütter 1980, p. 82 à 88) et de celle de Donath, dans le Massif alpin (Rychner 1988, p. 74). L’Italie du nord Comme pour la vallée du Rhône, deux entités géographiques se côtoient, celle, accidentée, des étroites vallées alpines, où des sépultures collectives en grottes continuent d’être utilisées (par exemple en Emilie Romagne), où de petites cavités sont nouvellement occupées (dans le Trentin) et où des coffres lithiques prolongent les manifestations mégalithiques (dans le Val d’Aoste). Et celle des plaines, encore mal explorée, où les fosses simples, mais surtout architecturées (plaine vénitienne) s’organisent sur le principe des grandes nécropoles « énéolithiques » telle que celle de Remedello. Le Trentino, et plus particulièrement l’étroite vallée de l’Adige, qui s’enfonce dans les Alpes, se distingue en Italie du nord par son grand nombre de sépultures (environ 1/3 de l’inventaire de F. Nicolis (Nicolis 2004). Il s’agit de sépultures plurielles dans de petites cavités (« grotticelle »). Par ailleurs, cette région se distingue également par le rite particulier de dépôts dans de grandes 22
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
fermées en « ciste adventice ». Le mobilier récolté au sein de ces sépultures était varié : du mobilier de « tradition » néolithique et campaniforme (armatures de flèches tranchantes, grattoirs en silex, pendentif arciforme, boutons en os à perforations en « V ») et du mobilier du Bronze ancien (poignard à lame triangulaire, épingle en bronze de type « Singen » et vase polada). Le site a également été réoccupé à la seconde phase du Bronze ancien (BAIV, transition Bronze moyen). Les deux sépultures concernées présentaient strictement la même conception que celles du Petit-Chasseur. Suite au creusement de fosses oblongues assez larges et à l’aménagement d’un dallage de fond, un coffre en bois était déposé dans le tiers central du creusement. Une fois la mise en place et la fermeture du coffre accomplies (et donc le dépôt du corps), l’espace laissé vide entre les parois était comblé par des dalles et blocs de toutes formes. Cet appareil, ainsi que les dalles scellant le coffre, servaient alors d’assises à un petit tertre plat de plan ovalaire. Ces deux sépultures contenaient probablement une femme et un homme disposés en extension dans un axe est/ouest. Le mobilier se composait de nombreuses pièces en bronze: bracelets spiralés, épingle et pendeloques.
à la base desquels ont été déposés deux adultes de façon un peu fléchie sur le côté gauche. Ils ont été recouverts par des empierrements, qui recelaient également les restes désorganisés d’autres défunts et des jarres sépulcrales. L’une d’entre elle, qui servait de sépulture à un périnatal, était localisée à l’aplomb et en contact avec le crâne de l’un des adultes. Dans le cadre de cet inventaire, et concernant les espaces individualisés, la sépulture de Vela Valbusa (Fasani 1990 ; Nicolis 1996, p. 340) tient une place particulière car il s’agit de la structure la plus ostentatoire. Elle recelait les restes perturbés d’un adulte gracile qui reposait peut-être initialement sur le dos, membres inférieurs en extension, dans une orientation nord-ouest/sud-est, tête au nord-ouest. Ce dépôt était parallèle et proche de la paroi naturelle, qui constituait au sud l’une des délimitations longitudinales. L’individu reposait sur un dallage irrégulier composé de grandes dalles espacées, très chauffées et denses en scories cuivreuses, qui était peut-être à l’origine un four de fusion pour le cuivre. Ce défunt était également entouré d’un important dispositif ovalaire formé par l’apport de gros blocs. Ce dispositif, dont les dimensions externes étaient de 3 m par 1,5 m, formait l’assise périphérique d’un empierrement de gros blocs. Par ailleurs, le défunt était accompagné d’un beau mobilier composé de 251 éléments de parure.
Pour le domaine alpin encore, la vallée de l’Adige a livré l’essentiel d’une documentation originale pour la première phase du Bronze ancien. Il s’agit de sépultures plurielles qui occupent des failles et des petits abris au pied de parois rocheuses. On y observe des modes de gestion proches de ceux des sépultures collectives, dépôts perturbés, partiels, prélèvements, réductions. Des dépôts (simples ou pluriels) sont cependant fréquemment individualisés par des bordures irrégulières et aussi recouverts de pierres. La plus importante particularité des ces ensembles est composée par des jarres d’origine domestique (stokage d’eau ou de denrées). Ces contenants concernent surtout les périnataux et nourrissons, mais aussi des enfants plus grands et même des adultes, très partiellement représentés (un crâne, une côte, quelques os). Cette configuration se retrouve par exemple sur la nécropole de Romagnano Loc dans le Trentin (Bagolini et al. 1985, p. 277 à 281 ; Nicolis 1996, p. 340 ; 2004, p. 125 à 129 ; Perini 1975, p. 295 à 310), qui concernait majoritairement des enfants ou de Riparo 3 (Nicolis 1996, p. 340 ; 2004, p. 129 à 132) où l’on retrouve les différents traits, qui sont parfois étroitement associés. C’est le cas aussi à Borgonuevo di Mezzocorona (Nicolis 1996, p. 340 à 342 ; 2004 p. 127 à 129), où deux tombes associent même tous ces critères. Il s’agit d’espaces individualisés
Lors de la réalisation de ce mémoire, la seule sépulture de plaine disponible dans la littérature était celle de Selvis située dans la plaine vénitienne (Nicolis 1996, p. 342), dont la conception, une bordure empierrée ceignant un coffre en matériau périssable, la disposition du défunt, sur le dos en extension et le mobilier métallique, évoquent les tombes 1 et 2 de Saint-Martin-de-Corléans et plus généralement les tombes de plaine de la fin du Bronze ancien (BAIV) de la Suisse occidentale (PetitChasseur, Ollon, Enney…). Depuis, une tombe sous tumulus empierré a été découverte à quelques kilomètres de celle de Selvis (Pras, Sant’Osvaldo, Nicolis 2004, p. 117 et 118), mais, surtout, la plaine du Pô a livré 2 ensembles de plein air qui se rapportent à des phases un peu plus anciennes. Il s’agit de petits ensembles de 9 (Valserà di Gazzo Veronese, Salzani 1998-1999, p. 63 à 75 ; 2001, p. 69 à 82 ; Nicolis 2004, p. 113 à 115) et 20 sépultures (Sorbara di Asola, Mantova, Baioni 2000, p. 41 à 90 ; Nicolis 2004, p. 115 à 117), qui sont sans doute les cellules de nécropoles plus étendues. Il s’agit de sépultures individuelles, qui semblent majoritairement concerner des adultes. Les positions sont semi-fléchies, les orientations sont variables à Valserà, et à dominante 23
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sud/nord (et nord/sud) à Sorbara. Les tombes sont décrites comme « en fosses simples », mais la largesse et le plan quadrangulaire des fosses de Valserà plaident pour la présence, tout au moins partielle, de coffres en matériau périssable. De nombreuses tombes d’adultes contenaient du mobilier, et notamment des éléments métalliques d’obédience danubienne.
poignards semblent réservés aux hommes, mais les éléments de parure concernent tous les défunts. Les trente quatre sépultures de la nécropole de Remseck, groupe d’Adleberg (Krause 1987 ; Krause 1988a), présentent de très fortes analogies (positions et architectures) avec les groupes de Singen et Straubing. Les corps étaient également disposés sur le côté droit et tête au nord pour les hommes, sur le côté gauche et tête au sud pour les femmes. Bien qu’il soit impossible de le vérifier, cette partition semblait également respectée pour les enfants. L’une de ces sépultures était assez particulière. Elle concernait quatre individus, deux adultes, probablement une femme et un homme, ainsi que deux enfants. L’adulte robuste, disposé le premier, semblait avoir fait l’objet d’une réduction lors de l’installation de l’autre adulte. Pour ce domaine encore, les sépultures du groupe du Neckar (Krause 1988a ; Krause 1988b) se démarquent par la monumentalité de certains de leurs tertres et bordures empierrées. Ces sépultures, qui sont regroupées en petites unités, présentent des similitudes avec le groupe danubien d’Aunjetitz (Unétice). Elles abritent en effet fréquemment plusieurs individus (jusqu’à six), des adultes, des enfants ou des adultes et des enfants. Les dispositions étaient toutes fléchies, mais les orientations ne semblaient pas codifiées. La nécropole éponyme du groupe de Straubing (Hundt 1958 ; Ruckedeschel 1978) est située sur le cours du Danube. Il s’agit de l’ensemble le plus oriental de ce domaine. Il recelait 36 sépultures du Bronze ancien, mais avec les groupes apparentés, il compose le premier effectif en nombre. Les excavations étaient rectangulaires ou oblongues et renfermaient des coffres rigides en matériau périssable. Ces derniers étaient parfois bordés d’un entourage de blocs sur toute la hauteur de la fosse, ainsi que d’une importante couverture empierrée débordante. Il s’agit principalement de sépultures individuelles. Les défunts reposaient sur le côté, ou sur le dos, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs semi-fléchis ou, plus rarement entendus. Les axes de dépôt variaient le plus souvent de sud-ouest/ nord-est, pour les femmes, et de nord-est/sud-ouest pour les hommes. A l’instar de Singen, la codification des positions est sexuée, ce qui est aussi le cas du mobilier. Il est exclusivement composé d’objets en bronze et se compose d’épingles, de torques, de bracelets et de diadèmes pour les femmes, de poignards, de haches et d’épingles pour les hommes.
L’Allemagne du sud Les ensembles culturels du Bronze ancien présents dans le Sud de l’Allemagne apparaissent peut-être assez haut dans la chronologie, de façon sub-contemporaine aux groupes « barbelés » méridionaux. Mais ces ensembles ont été essentiellement caractérisés sur la base des documents funéraires et la fiabilité des dates 14C se trouvent aujourd’hui contestées (échantillon, corrélation aux données archéologiques et mobilière, Lichardus-Itten 1999, p. 566 et 5671). Les sépultures sont le plus souvent regroupées en de vastes nécropoles, dont les occupations s’échelonnent du Néolithique final à la fin du Bronze ancien. Les deux grands groupes individualisés dans ce domaine, sont les groupes de Singen et de Straubing. La nécropole éponyme de Singen (Krause 1988b ; Krause 1988c), recelait 95 sépultures réparties dans trois ou quatre « ensembles » (peut-être diachroniques). Ces ensembles comportaient eux-mêmes de cinq à quinze unités formant des cellules internes. Pour ces sépultures individuelles, les creusements étaient larges (voir très larges), de plans quadrangulaires ou oblongs. Ils renfermaient des coffres en matériau périssable rigide (du bois). Les coffres étaient légèrement surélevés par de grandes dalles, ou plus simplement par quatre petits éléments et ceints par des bordures de pierres de toutes formes ou des dalles verticalisées. Ces bordures pouvaient être massives ou parfois plutôt symboliques. Des dalles plates recouvraient ces appareils, mais les sépultures étant arasées, on ne pouvait observer de véritables tertres. Les dispositions correspondaient à des positions latérales, droites ou gauches, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs fléchis, ou plus souvent semi-fléchis. Les axes de dépôts variaient de la façon suivante : nord/sud, tête au nord et côté gauche pour les hommes ; sud/nord, tête au sud et côté droit et pour les femmes. Les variantes sont nord-est/sud-ouest et sud-ouest/nord-est. Pour les femmes le mobilier se compose d’épingles à tête en rame décorées ; d’épingles de type Horkheim ; d’épingles à disque ; de torques ; de « diadèmes » ; de bracelets spiralés et d’alênes. Les 24
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
décalée. Les corps étaient disposés parallèlement, mais également « tête-bêche ». Les sépultures du groupe d’Aunjetitz (Unétice), tiennent une place particulière dans le corpus danubien. Ces sépultures sont réunies en petites unités (Lauermann 1992, p. 183 à 200 ; Neugebauer 1994). Elles réoccupent de grandes fosses circulaires ou tronconiques, dont la fonction initiale a probablement été détournée. Ces fosses ne semblent pas architecturées et pour certains documents, il s’agit indéniablement de sépultures en « pleine-terre ». Elles recelaient le plus souvent deux, trois ou quatre individus, dont les dépôts étaient lisiblement simultanés. Ces sépultures multiples associaient des enfants, ou des adultes et des enfants (associations de caractère familial). Les individus étaient disposés de manière variée : parallèlement, face à face ou de façon rayonnante. Les positions étaient également diverses (sur le côté, sur le dos ou sur le ventre). Cependant, les membres étaient systématiquement fléchis, voir hyper-fléchis (contentions très lisibles sur certains). Les positions étendues étaient rares, le mobilier métallique et céramique fréquent. La nécropole de Hainburg (Neugebauer 1994), qui appartient au groupe de Wieselburger, se situe sur le cours du Danube à la fin de la chaîne des petites Carpates. Il s’agit de l’ensemble le plus oriental cité ici. Ses sépultures sont très proches de celles de Gemeinlebarn. Néanmoins, la présence de quelques bordures empierrées n’est pas sans évoquer les sépultures des sites de Singen et de Straubing. La présence de véritables sépultures en « pleine terre » constitue aussi l’un des particularismes de cette nécropole.
L’Autriche (domaine danubien) Les groupes culturels danubiens sont les plus anciens et les plus lointains pris en compte dans le chapitre comparatif. A l’instar de l’Allemagne du sud, ces groupes ont essentiellement été caractérisés à partir de documents funéraires. Le groupe d’ Unterwölbling est le mieux représenté avec plus de 450 sépultures. La nécropole F de Gemeinlebarn (Berthemes 1989 ; Neugebauer 1988 ; Neugebauer 1991), dont l’occupation remonte au moins au Campaniforme, recelait à elle seule 258 sépultures attribuables au Bronze ancien. Ces sépultures étaient réunies en cellules comportant environ de dix à quatre-vingt unités. Les fosses se présentaient sous la forme de creusements quadrangulaires ou oblongs. Beaucoup recelaient encore des éléments de bois conservés, révélant des coffres dans ce matériau. Ces sépultures contenaient aussi bien des adultes que de nombreux enfants, mais répartis dans des secteurs distincts. Il existait cependant des associations d’adultes et d’enfants au sein des mêmes creusements. Les individus reposaient sur le côté, ou sur le dos, membres fléchis ou hyper-fléchis. De nombreux indices plaident parfois même en faveur de contentions et seuls deux individus présentaient des positions étendues. Les différences de latéralité se calquaient sur les différences d’orientation, soit : nord/sud ou sud/nord, tête au nord, côté gauche pour les hommes et tête au sud, côté droit pour les femmes. Le choix du mobilier métallique relevait aussi d’une distinction sexuée. Outre le mobilier en bronze, on relève la présence de céramiques, fréquemment situées au pied des individus et parfois dans des logettes ménagées à cet effet. Dans de très nombreuses sépultures, les os étaient complètement perturbés. L’auteur (Neugebauer 1988), impute ces bouleversements au pillage du mobilier métallique. Cependant, certaines sépultures contenaient deux individus dont seuls les restes de l’un d’entre eux étaient déconnectés. Pour ces cas, les bouleversements pourraient donc tout aussi bien relever de perturbations occasionnées lors de l’installation du second individu, voire d’une véritable réduction ou encore d’un dépôt secondaire (Neugebauer 1988, planche 29, p. 117) et figure 28, infra). La nécropole de Franzhausen (Neugebauer 1994) est également attribuable au groupe d’Unterwölbling. Sa plus ancienne occupation remonte au Néolithique final, puis a perduré durant le Campaniforme. Ces sépultures sont très proches de celles de Gemeinlebarn. Elles associaient parfois deux individus, déposés de façon simultanée ou
Observations générales Pour l’ensemble du domaine de comparaison, les véritables coffres dallés de type « ciste » sont rares. Les sites sur lesquels ils sont recensés, sont les sites alpins du Petit-Chasseur et de Saint-Martin-de-Corléans. Ils concernent la première phase du Bronze ancien et se superposent à des occupations mégalithiques antérieures. Le coffre multidallé mixte, par contre, constitue sans conteste l’option architecturale la plus fréquemment observée. Dans les domaines danubien et rhénan, cette architecture présente probablement les dates les plus anciennes. Il s’agit, pour rappel, de creusements larges de plan sub-quadrangulaire ou oblong, au sein desquels sont disposés des coffres en bois. Suite à l’installation de ce coffre, et donc du défunt, l’espace laissé libre au sein du creusement est alors comblé par des blocs qui servent fréquemment d’assise à un tertre empierré. 25
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Ces dispositifs peuvent être assez sommaires comme pour de nombreuses sépultures de la nécropole de Singen, massifs, comme pour certaines sépultures du groupe de Straubing, voire monumentaux pour les sépultures du groupe du Neckar. Par ailleurs, les petits podiums qui englobent les « cistes » de la nécropole de Saint-Martin-de-Corléans sont susceptibles de constituer l’ascendance de cette conception dans le domaine norditalique (Vela Valbusa, Selvis). En dehors des domaines danubien et rhénan, les coffres multidallés mixtes sont tous rattachables à des expressions évoluées du Bronze ancien. Ils se retrouvent dans toutes les autres régions géographiques considérées et y sont d’ailleurs, les mieux représentés. Il peut s’agir de structures massives et signalées par des tertres empierrés : en Suisse nordorientale (Donath, Einigen, Hilterfingen, Thun-Wiler) ; sur le Plateau suisse (Posieux, Saint-Martin et surtout Vufflens) ; en Auvergne (Dallet-Machal) et peuvent constituer de véritables structures tumulaires pour les ensembles jurassiens (Bois de Parançot). Il peut également s’agir de compositions plus légères, surmontées de tertres empierrés ou sédimentés en Suisse occidentale (Ollon, Vufflens, Collombey), dans les Alpes suisses et italiennes (Petit-Chasseur, Saint-Martin-de-Corléans), dans le Jura (Verzé), ou encore en Auvergne (Dallet-Machal, Chantemerle).
empierrées). Plus près du Bassin rhodanien, on peut citer la sépulture jurassienne de l’Ormoy et celle d’Orcet-leTourteix en Auvergne, qui semblent se rapporter à la première phase du Bronze ancien. Les grands regroupements nécropolaires n’existent à ce jour qu’en domaine danubien et rhénan. Ils sont néanmoins tous formés par des « cellules » distinctes regroupant environ de dix à plus de quatre-vingt unités (Gemeinlebarn), ou d’environ cinq à une quinzaine d’unités (Singen). Les autres regroupements recensés, sont moins importants (Remseck), voir bien plus réduits, ce qui est aussi peut-être conditionné par les surfaces qui ont pu être appréhendées lors des fouilles (il pourrait s’agir de « cellules » appartenant à des ensembles bien plus vastes). On peut citer les petits ensembles unéticiens, ceux du groupe du Neckar, ou pour la première phase du Bronze ancien, ceux de Valserà et Sorbara, dans la plaine du Pô, ainsi que ceux des sites alpins du Petit-Chasseur et de Saint-Martin-de-Corléans. Pour la seconde phase du Bronze ancien, ces deux derniers sites présentent aussi des associations de sépultures. En domaine italique, les regroupements à caractère nécropolaire sont également présents dans les cavités alpines (vallée de l’Adige). Dans ce milieu particulier, les unités sont physiquement matérialisées sous forme de petits coffres multidallés (Romagnano Loc, Riparo 3). Ils contiennent le plus souvent plusieurs individus et peuvent s’apparenter à des sectorisations, équivalentes aux cellules des nécropoles de plein air. La majorité des petits ensembles de la seconde phase du Bronze ancien en Suisse paraît plutôt, dans l’état des connaissances, implantée sur des sites de plaines ou de plateaux (Ollon, Vufflens, Barmaz), ce qui est également le cas dans le Jura (Bois de parançot, Moidons, Verzé) ou en Auvergne (Dallet-Machal, Chantemerle). Pour rappel, certains de ces petits regroupements pourraient constituer les cellules d’ensembles plus importants, mais aussi l’éclatement de ces ensembles sur un territoire plus vaste. Ainsi, par exemple, les deux sépultures de Einigen (l’une simple, l’autre double), la sépulture simple d’Hilterfingen et le regroupement de Thun-Wiler (neuf sépultures simples) se côtoient-t-ils sur les rives du même lac, deux de ces sites n’étant distants que de trois kilomètres. On remarque aussi qu’il est très fréquent, pour toute la période considérée sur l’ensemble des domaines, que différentes conceptions architecturales se côtoient au sein de regroupements cohérents et parfois à l’intérieur d’une même cellule. Ainsi on rencontre : des coffres multidallés de conception massive ou légère à Singen ou Dallet-Machal ; des coffres simples en bois et des coffres multidallés à Straubing, Barmaz ou Ollon ; des
Les coffres en matériau périssable (du bois, lorsque cela est vérifiable) sont également bien représentés. Pour la première phase du Bronze ancien, ils constituent l’essentiel des contenants observés sur les nécropoles danubiennes de Gemeinlebarn et de Hainburg, sur la nécropole rhénane de Straubing, ainsi que, plus récemment, sur la Plaine du Pô (Sorbara, Valserà). Pour la seconde phase du Bronze ancien, cette simple conception s’observe sur les ensembles suisses de CollombeyMuraz, d’Ollon, de Vufflens, ainsi que sur la nécropole jurassienne de Verzé. Les véritables sépultures en « pleine terre » demeurent très rares. Pour les groupes unéticiens cependant, elles semblent constituer un véritable marqueur. Ces sépultures, qui associent très fréquemment plusieurs individus, sont regroupées en petites unités et réoccupent des fosses dont la fonction initiale était probablement domestique. A ce particularisme s’ajoute l’extrême variabilité des dispositions et orientations recensées. Toujours en domaine danubien, on relève des sépultures en « pleine terre » sur le site du Hainburg. Cependant, la fonction des creusements est spécifiquement sépulcrale et ce type côtoie d’autres conceptions architecturales (bordures 26
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coffres multidallés, des coffres simples et des sépultures en « pleine-terre » à Hainburg ou à Vufflens. La plupart des sites évoqués ont spécifiquement une vocation funéraire. Le réemploi de structures domestiques a toutefois été attesté pour les sépultures du groupe d’Unétice, et plus près de notre sujet, à Orcet-le-Tourteix et Pont-du-Château en Auvergne. Dans cette dernière région, la nécropole de Dallet-Machal est constituée de petites cellules, dont les unités se distribuent autour d’un habitat probablement contemporain. Sur les deux grands ensembles danubiens et rhénans de Gemeinlebarn, Franzhausen et Singen, la vocation funéraire exclusive du lieu a perduré depuis le Néolithique final. Ce cas de figure est le même sur les deux nécropoles mégalithiques alpines où les cistes du Bronze ancien I évoquent sans conteste les chambres des monuments antérieurs et où d’autres sépultures de conception différentes seront réimplantées plus tardivement. Les sépultures plurielles, extrêmement bien représentées, se retrouvent sur pratiquement tous les sites mentionnés. En domaine danubien, on pense naturellement aux sépultures du groupe d’Unétice au sein desquelles les défunts sont disposés simultanément et les espaces directement colmatés. Ces sépultures associent fréquemment des enfants entre eux, ou des adultes et des enfants, cette dernière association étant très répandue. On la retrouve dans les coffres en bois de Gemeinlebarn et dans les coffres multidallés des sépultures des groupes de d’Adleberg et du Neckar. Par contre, il est probable pour ces derniers exemples que les dépôts aient été, en tous cas pour certains, échelonnés dans le temps. Les adjonctions ont en effet parfois entraîné des bouleversements lisibles et le caractère secondaire de certaines est indiscutable, car les représentations osseuses peuvent être très symboliques et de petits espaces avoir été réaménagé au sein des creusements (Gemeinlebarn). Ailleurs, on peut bien sûr évoquer la majorité des cistes du Petit-Chasseur qui évoquent la tradition dolménique du site, mais concernent un nombre d’individus moindre que les monuments antérieurs. En domaine nord-italique, les nécropoles sous cavités de la seconde phase du Bronze ancien ont presque systématiquement révélé ces associations. Elles sont limitées par des petits coffres multidallés, exploitent la configuration de la grotte ou associent les deux conceptions (Borgonuovo di Mezzocorona). Ici, les individus morts en période périnatale sont disposés dans des vases, vases par la suite agencés au sein d’un second contenant où reposent parfois des adultes. Ce traitement particulier, très bien observé à Romagnano Loc, a été également relevé en Auvergne à la Roche-Blanche, à
Orcet et à Dallet-Machal. Ce dernier site présente par ailleurs quelques sépultures (coffres multidallés signalés par des tertres empierrés) qui contenaient plusieurs individus (adultes, et adultes et enfants), dont les dépôts ont été lisiblement échelonnés dans le temps (apports secondaires ayant entraîné des bouleversements osseux ou des remaniements de structures). Les grands tumuli empierrés jurassiens renfermaient eux aussi plusieurs individus, des adultes, mais disposés dans des espaces distincts, à la différence des sépultures plus modestes de Verzé et de Choisey. Les sites de plaine et de Basse montagne en Suisse, ont révélé à plusieurs reprises des coffres multidallés associant deux adultes disposés « tête-bêche », ce qui a aussi été relevé pour le groupe d’Unterwöbling. Il semble s’agir de dépôts simultanés concernant : une femme et un homme à Vufflens et SaintMartin ; deux adultes et deux enfants à Donath ; d’une adulte et d’un enfant, disposé entre les jambes du premier, dans une orientation inverse à Einigen. La plupart des sites mentionnés sont des sites de plaine, de vallée ou de basse montagne. Les exceptions concernent les nécropoles mégalithiques et sous cavités, ainsi que plus curieusement, les sépultures multidallées de Suisse orientale et le regroupement en coffre de Barmaz. Nous terminerons ce chapitre par quelques remarques concernant les dispositions et orientations des défunts ainsi que leurs dotations mobilières. Pour les groupes de la culture d’Unétice, la mise en évidence de codifications demeure malaisée, les dispositions et orientations étant extrêmement variables (positions étendues ou fléchies, sur le côté, sur le dos ou sur le ventre). On peut toutefois noter pour ces sépultures plurielles, que le souci d’un agencement symétrique est constant. Cette préoccupation se retrouve d’ailleurs sur la sépulture complexe de Pontdu-Château en Auvergne. Pour les autres ensembles danubiens et rhénans, les positions et orientations sont rigoureusement codifiées. A Gemeinlebarn, les positions sont fléchies, voir hyper-fléchies, sur le côté gauche, tête au nord pour les hommes, sur le côté droit, tête au sud pour les femmes. Ces orientations sont les mêmes pour le groupe de Singen, mais les corps présentent des semiflexions très proches de l’extension et des variations d’axe nord-ouest/sud-est pour les hommes et sud-ouest/nordouest pour les femmes. Cette dernière option est la plus fréquemment observable à Straubing, mais les membres sont davantage fléchis. Dans les sépultures de ces deux sites, la dotation en mobilier, presque exclusivement métallique, est constante pour les adultes. Ce mobilier est clairement sexué, les poignards étant exclusivement réservés aux hommes. Pour les groupes d’Unterwöbling 27
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et surtout d’Unétice, la céramique est nettement plus présente, alors que les pièces métalliques sont presque absentes. Ailleurs, les documents étant rares et/ (ou) anciens, on ne peut que se limiter à indiquer que les axes nord-ouest /sud-est (ou sud-est/nord-ouest) se retrouvent sur les trois sépultures individuelles du Bronze ancien I du Petit-Chasseur, ainsi que sur les sépultures italiques de Vela Valbusa et Selvis. A Valserà il n’y a pas de dominante concernant les orientations et à Sorbara, la dominante est sud/nord ou nord/sud. Ces sépultures comportent par ailleurs un mobilier composite (objets en bronze, mais aussi parures et outils de tradition néolithique) et l’un des enfants est également doté. Pour la seconde phase du Bronze ancien, les sépultures suisses présentent préférentiellement un axe nord-est/sud-ouest (ou sud-ouest /nord-est), puis est/ouest (ou ouest/est). Les positions en extension sont très largement majoritaires, parfois les membres peuvent être très légèrement fléchis, mais aucune position contractée n’a pu être remarquée. Le mobilier métallique est le mieux représenté dans ces sépultures et son attribution relève également d’une distinction sexuée. Les sépultures de Vufflens recelaient un mobilier plus composite (armature pédonculée, alêne, gobelets, parures, épingle et poignard en bronze) qui les rapproche encore davantage des grandes sépultures tumulaires du Jura, pour lesquelles les positions en extension sont également les plus fréquentes. En Auvergne, les positions sont fléchies ou semi-fléchies, l’axe préférentiel ouest/est (ou est/ouest) et le mobilier presque absent.
soient de véritables dolmens, cette confusion étant peut-être induite par l’absence de chambre attendue, soit: des orthostates et un entablement dallé. Or, pour la charnière chronologique concernée, les corps étaient très certainement protégés par des enveloppes rigides. Et les chambres multidallées, si elles demeurent rares, sont tout de même déjà bien répertoriées en Provence occidentale (Sauzade 1998, p. 130 et 131). Ainsi, la nécropole mégalithique de Château Blanc à Ventabren (Hasler et al. 1998 ; 2002) a-t-elle livré des chambres appareillées en lauzes, dont une surtout évoque un dolmen provençal. A propos des sépultures tumulaires qui nous occupent, il est très possible qu’à la différence des véritables dolmens, elles aient été conçues comme closes. Cependant, la différenciation entre cette programmation ou la condamnation d’un accès demeure compliquée. C’est le cas pour la sépulture de la Fare, dont le seuil était marqué par un monolithe distinct. Les autres particularités architecturales de cette structure étant son caractère hypogéïque et son implantation au sein d’un habitat sub-contemporain (ce qui est peut-être aussi le cas de sa « petite sœur » de Montpezat). Cette option n’est pas inconnue, puisque qu’on la recense sur des sites fontbuxiens, mais les expressions architecturales semblent plus modestes. Il est vrai que la disposition de l’individu masculin de la Fare, côté gauche, tête au nord, pourrait bien évoquer les sépultures du Campaniforme oriental (Benz et al. 1998, p. 305 à 314). Cependant, cet axe a été relevé sur d’autres sépultures, sans que le moindre élément campaniforme n’ait pu y être remarqué, par exemple à Lunel, à la grotte du Chef en Ardèche, ou encore à Fontaine-le-Puits. A ce propos, aucun des « tumulus » retenus ne contient exclusivement du mobilier campaniforme et une des structures de notre inventaire, la sépulture de SaintAnne, est d’ailleurs intégrée au sein d’une nécropole néolithique.
Enfin, les brachycrânes planoccipitaux signalés dans les comparaisons, restent bien évidemment ceux des monuments MVI/2 et MXI du Petit-Chasseur (chap.I.3 et ANNEXE III), ainsi que le dernier défunt de la ciste d’Ayent (tombe 1 ANNEXE III), qui pourrait appartenir à ce même horizon campaniforme récent. Deux autres défunts de ce « type » sont également mentionnés dans des tumulus de la nécropole des Moidons dans le Jura, mais ils se rapportent plutôt à un contexte évolué du Bronze ancien.
L’implantation en cavité ne constitue pas non plus une originalité. Il faut tout de même relever qu’à Montpezat, la grotte n’avait pas accueilli d’autres défunts. Et, si des coffres multidallés sont mentionnés dans des grottes sépulcrales, la majorité concerne plusieurs individus, et ils semblent plutôt former des délimitations artificielles ou naturelles (associant adultes et enfants) au sein de véritables sépultures collectives. Les rares exemples de vrais espaces individualisés concernent l’adulte de la grotte de Resplandy dans l’Hérault, les deux adultes de la grotte du Cost à Buis-les-Baronnies, dans la Drôme et le coffre dallé de la grotte de Chazelle, en Ardèche.
INTERPRETATION Le poids culturel du Néolithique final En premier lieu, l’ascendance mégalithique des sépultures recelant du mobilier campaniforme est indiscutable pour tout le domaine rhodanien. Il est d’ailleurs vraisemblable que plusieurs d’entre-elles 28
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
Ce dernier est assez sommaire et contenait les restes d’un « nourrisson », comme celui de la Buisse en Isère. Cette sépulture évoque celle de Montpezat, mais celleci est enterrée et ostensiblement signalée, ce qui la rapproche des structures tumulaires en général et surtout de celle de la Fare. Pour le Bronze ancien, la grotte du Pic, dans l’Ain, a aussi livré les restes d’un jeune enfant (Cartonnet 1984 ; Gély 1991). Il était simplement disposé dans une niche naturelle, mais il se trouvait « masqué » (ou signalé) par un bloc et contenait également un très beau mobilier individuel. Il pourrait s’agir ici d’avantage d’une « sectorisation » que d’une véritable sépulture individuelle, car il y d’autres défunts dans la cavité, mais la distinction relève d’un exercice de style.
mégalithiques (Juillieras, Ventabren, Devois). Cependant, ces manifestations peuvent être aussi bien interprétées en terme de continuité, qu’en terme de réappropriation et donc de rupture. L’expression des domaines d’influences Départager dans les multiples expressions funéraires du Bronze ancien rhodanien ce qui relèverait d’influences issues d’autres aires culturelles est également complexe. Ceci notamment parce que les groupes de la première phase du Bronze ancien demeurent eux-mêmes très inféodés à leurs propres substrats. Ainsi, les cistes alpines qui contiennent plusieurs individus des sites du Petit-Chasseur et de Saint-Martin-de-Corléans, évoquentelles, au même titre que nos coffres dallés méridionaux, l’enterrement et la fermeture progressive des chambres dolméniques : soit une évolution parallèle sur des substrats distincts. Pour les domaines orientaux, la rupture avec les expressions collectives s’est effectuée bien plus haut, en amont même de la culture cordée2. En Bohême et dans l’Est de l’Allemagne, les sépultures simples constituaient en effet déjà la norme au sein de la première moitié du IIIème millénaire (Lichardus, Lichardus-Itten 1985, p.448 à 456 ; Benz, Strahm, Willigen 1998, p. 305 à 314). Plusieurs types d’architecture se côtoyaient, mais les fameux coffres multidallés surmontés par des tertres sédimentés plutôt volumineux prédominaient.
Durant le Bronze ancien, la persistance des expressions antérieures nous semble encore manifeste. Pour la zone septentrionale, elle se traduit à notre avis par l’absence de sépultures simples ou plurielles sur les sites de plein air pour la phase ancienne de notre corpus. Ceci peut bien sûr être imputé, comme d’ailleurs pour l’ensemble des données d’un si petit effectif, aux aléas des découvertes et de leur pertinence, mais pourrait également trouver une part de son explication dans un autre constat : la bonne représentation des sépultures en cavité pour la seconde phase du Bronze ancien au nord du Bassin rhodanien (1/3 de l’effectif). Ce rapport pourrait même s’avérer plus important, car les cavités faisant généralement l’objet d’occupations antérieures, il est logique d’envisager que les manifestations particulières aient été difficiles à discerner, si elles s’inscrivaient dans le prolongement d’une sépulture collective. Pour l’aire médio-rhodanienne et surtout méridionale, la persistance des expressions antérieures se relève avec éloquence sur les coffres dallés, parfois même surmontés de petits tertres empierrés, qui sont présent jusque dans le Bronze moyen (Château Blanc). Certes, les accès sont clos et les structures s’enterrent progressivement, mais les petits dolmens ou coffres sont bien recensés, par exemple en Ardèche et des sépultures simples en coffres dallés ont également été relevées pour le Néolithique final ; ceci sans qu’aucun marqueur spécifiquement campaniforme n’ait pu être mis en évidence. Cette ascendance se trouve corrélée par l’implantation préférentielle de ces coffres sur les zones à fort substrat dolménique, que l’on peut aisément transposer à la bonne représentation des sépultures en cavité au sein des reliefs alpins. Concernant ce thème, on peut rappeler que certaines sépultures simples ou plurielles du Bronze ancien réoccupent parfois des sites ou des monuments
La seconde phase du Bronze ancien voit indéniablement cette architecture se répandre sur une aire géographique très vaste en des expressions plus modestes. Elle pourrait éventuellement s’être développée en parallèle sur plusieurs terrain, mais nous pensons qu’une telle représentation sur une aire s’étendant du cours du Danube jusqu’à la plaine de la Saône voire peut-être à nos Basses côtes atlantiques (sépultures de Cramchambau : Barbier, Pichon, à paraître), ceci dans une fourchette d’environ deux siècles, évoque tout de même un phénomène de mode. Cette architecture est la mieux représentée en Suisse pour le groupe Aar-Rhône. Les positions y sont strictement étendues, à l’instar de la majorité des sépultures tumulaires jurassiennes. Cette conception a également été relevée avec une grande fréquence en Auvergne par Gilles Loison, notamment sur la nécropole de Dallet-Machal. Dans les Alpes italiennes, c’est sans surprise que les cavités demeurent fréquentées, mais en y intégrant aussi des coffres multidallés. Ceci avec l’intéressant particularisme d’avoir livré un très grand nombre d’individus morts en période périnatale disposés 29
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dans des jarres, fait également observé en Auvergne. En domaine rhodanien, ce type d’architecture n’est présent que dans la zone septentrionale à la seconde phase du Bronze ancien. Deux de ces sépultures sont localisées dans une topographie accidentée, cependant les sépultures constituées en ensembles sur le site du Recourbe sont implantées en plaine. Comme la majorité des exemples retenus elles pourraient donc constituer une cellule d’une nécropole étendue. On peut relever, de plus, que la semi-flexion observée sur les membres des individus les rapprochent des sépultures de Singen, mais la présence d’un individu mort en période périnatale probablement contenu dans un vase et associé à un adulte dénote peut-être aussi une influence nord-italique issue des Alpes proches. S’ils ne sont ni dallés, ni multidallés, pratiquement tous les exemples plaident en faveur de contenants rigides. Les véritables sépultures en « pleine terre » sont rares et à l’exception du site du Hainburg (un site mixte) toutes ont la particularité d’avoir été implantées dans des fosses dont la fonction première était domestique. Elles concernent d’autre part plusieurs individus, des enfants, des adultes ou des enfants entre eux, sont regroupées en de petites unités et le souci d’un agencement symétrique des défunts est constant. Les sépultures les plus anciennes sont rattachables au groupe oriental d’Unetiče et on en retrouve, pour rappel, quelques-unes en Auvergne. Dans le domaine qui nous intéresse, les sépultures médio-rhodaniennes du site de Chabrillan sont pour l’instant les seuls exemples recensés, mais ils s’intègrent admirablement dans les conceptions retenues (Blaizot, Rimbault, à paraître). Il s’agit d’un petit ensemble, réparti au sein d’un habitat dont les fosses ont été exploitées à des fins sépulcrales. Les orientations (1x s/n, 1x n/s, 3x o/e), ainsi que les dispositions (hyper-flexions, flexions et extensions) ne semblent pas codifiées. Une de ces structures concerne trois défunts, une femme et deux enfants, qui ont été déposés au sein d’un espace par la suite directement colmaté. On remarque qu’ils ont bien été agencés symétriquement : adulte centré et enfants le jouxtant parallèlement de part et d’autre. Dans les domaines de comparaison, les sépultures plurielles sont aussi extrêmement fréquentes, ainsi que les associations adultes-enfants et enfants-enfants. Pour la phase ancienne, ces associations sont assez logiques dans les cistes des ensembles alpins, mais plus étranges pour les groupes orientaux. En effet, les sépultures du groupe du Neckar associent jusqu’à six individus sous des tertres empierrés monumentaux et les grandes nécropoles, parfois deux dépôts différés dans le temps
ayant entraînés des manipulations. Nous pensons que la fréquence de ce phénomène révèle autre chose que des opportunismes ou des velléités de pillage systématique. S’il reste possible qu’il ne s’agisse pas de véritables programmations, l’architecture étant conçue comme close, voire enterrée, ces gestes pourraient néanmoins trahir une hésitation du comportement funéraire, relevant d’une tradition de gestion des caveaux à plus long terme. Dans un Bronze ancien plus évolué, on retrouve ces traits sur le tumulus de Vufflens sur le Plateau suisse, sur la nécropole auvergnate de Dallet-Machal, sur les ensembles tumulaires du Jura et en domaine rhodanien sur l’une des sépultures de l’ensemble du Recourbe : comme si ces traits accompagnaient en quelque sorte l’expansion des coffres mixtes multidallés. Dans le Bassin rhodanien, la majorité des orientations est déjà bien recensée en amont dans leurs propres aires culturelles. Les variations d’axe nord-est/sud-ouest, ou nord-ouest/sud-est, plus présentes lors de la seconde phase du Bronze ancien dans l’aire septentrionale, pourraient néanmoins encore souligner les influences rhénanes. Les modalités de changements S’il n’est pas exclu qu’un véritable type architectural « campaniforme » existe, aujourd’hui, aucun des traits retenus n’est exclusif. Ce qui parait pertinent, par contre, est la récurrence de leur articulation, soit : - la signalisation forte de la sépulture ou du lieu - la manifestation d’une plus forte individualité - la protection et la fermeture des espaces. Tous ces traits semblent donc bien participer à l’expression d’une plus forte individualité et la présence de ce mobilier particulier n’est donc pas étranger à cette manifestation. Cependant, en Bassin rhodanien, l’étude des sépultures simples ne semble pas constituer le meilleur biais pour la mettre en évidence. Bien sûr, nous nous heurtons toujours à des problèmes d’articulation temporelle et de définitions culturelles, mais il est certain que sur certaines zones, comme dans la plaine de l’Hérault en plein domaine fontbuxien, les sépultures individuelles étaient plus nombreuses à la fin du Néolithique qu’au Bronze ancien. Ceci constitue probablement un fait particulier dans le cadre de l’appréhension linéaire d’une évolution locale, qui n’est tout de même peut-être pas tout à fait étrangère au développement du Campaniforme : c’est-à-dire en matérialisant une forme d’opposition davantage qu’une 30
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
Caractérisations des expressions funéraires du Bronze ancien rhodanien
acculturation. Finalement, le nombre de sépultures simples ne semble sensiblement augmenter qu’en moyenne et Haute vallée du Rhône à la seconde phase du Bronze ancien et encore, il s’agit plus d’espaces individualisés que de sépultures simples : plus d’un tiers de notre corpus révélant des sépultures plurielles. Celles-ci concernent de deux à cinq individus (des adultes associés à des enfants) et ne peuvent donc pas s’apparenter à des sépultures collectives. Ces associations pourraient par contre en constituer les cellules « extraites » et désigner un stade de transition comparable en certains points au phénomène qui a vu la multiplication des individus au sein des sépultures de la seconde partie du Néolithique moyen.
En effet, la très forte représentation des sépultures plurielles (des adultes et des enfants et des enfants entre eux) constitue bien une nouvelle caractéristique. Les variations d’expressions architecturales démontrent, à notre avis, sa forte relation au substrat tout en induisant le morcellement des ensembles collectifs à travers des découpages de caractères familiaux. Ainsi, pour mémoire, elle s’observe dans les coffres fermés (enterrés ou semi-aériens) des plaines méridionales et au sein des cavités dans les massifs alpins. Ces « sectorisations » matérialisées, s’observent également dans d’autres types de structures, s’inscrivant probablement dans l’évolution logique de cette tendance à signaler, dissocier, ceindre et clore. En zone méridionale par exemple, les enveloppes rigides en matériau périssable du site des Juillieras pourraient par exemple constituer l’expression ultime des chambres dallées aériennes antérieurement présentes sur ce lieu. D’ailleurs, au titre de la signalisation, il convient évidemment de mentionner le caractère mégalithique lui-même, c’est-à-dire de l’architecture des coffres, fussent-ils de petite taille, mais aussi des lieux et/ou des structures réoccupées. En domaine alpin, les coffres dallés individuels de la seconde phase du Bronze ancien pourraient marquer un des stades terminaux du processus de sectorisation au sein des cavités. Cette évolution, qui constitue une autre caractéristique, présente de fortes similitudes, comme cela a déjà été mentionné, avec les expressions augurant la sépulture collective. Outre le caractère pluri-individuel de ces sépultures les corrélations concernent également l’architecture tels que les coffres dallés déjà mentionnés ou la présence d’enveloppes rigides au sein des fosses dans la fin du Chasséen. L’une des véritables oppositions par contre, est peut-être le caractère plus fréquemment différé des dépôts dans les sépultures du Bronze ancien. Car si l’état de conservation des structures et les milieux de décomposition ne nous ont en effet pas autorisée à préciser ce fait pour le domaine concerné (Les Juillieras, Château Blanc, La Roquevignière…) de nombreux documents comparatifs plaident pour cette option. Les enveloppes que nous avons qualifiées de « mixtes » (associant matériau périssable rigide et multidallage ou empierrement), constituent également un caractère intéressant car elles allient en effet plusieurs tendances : - elles présentent un caractère post-mégalithique qui marque une transition entre coffre dallé et enveloppe rigide simple
La fouille fine des sépultures collectives elles-mêmes, révèle souvent des partitions matérialisées ou symboliques (dotation mobilière, exploitation de la topographie naturelle, conditionnement de l’espace en rapport aux premiers défunts). Bien que ce thème vaste et complexe ne puisse être qu’effleuré ici, il est souvent difficile de distinguer ce qui relève de la gestion des cadavres et de la sectorisation réelle des individus (traitement des cadavres – espace technique / conservation des restes – espace sépulcral, Leclerc 1997, p. 400), mais quelques exemples explicites ont incité des auteurs à qualifier certaines d’entre-elles de « tombes nécropoles » (Boujot 1996, P. 338), « d’espaces individualisés » (Salanova 1998, p.322) ou « d’inhumations individualisées » (Chambon 2000, p.273). Sans entrer plus avant dans cette discussion, beaucoup se demandent actuellement si les manifestations d’individualité n’ont pas leurs racines au sein même des sépultures collectives, voire dans les expressions sub-mégalithiques et multiples antérieures (Guilaine (Dir.) 1998). Philippe Chambon (Chambon 2003), a récemment mis en avant la complexité et la multiplicité des procédures qui pouvaient s’observer au sein des sépultures collectives. Il relève aussi, pour les dernières périodes de fréquentation, la plus grande fréquence des divisions spatiales, l’éclatement des ensembles, des structures aux investissement plus modestes, ainsi que des gestions à plus court terme qui concernent un nombre également plus restreint d’individus (Chambon 2003, p. 331 à 339).
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- elles évoquent en de moindres proportions les sépultures tumulaires recelant du mobilier campaniforme - et elles révèlent aussi, dans les plaines septentrionales, l’adoption d’un mode sépulcral présent à grande échelle à la fin du Bronze ancien.
dans la vallée du Rhône durant un Campaniforme plutôt ancien (sépulture de la Fare), un Campaniforme plutôt évolué (Petit-Chasseur, réseau 3, Abri Coutelier), au début ou à la fin du Bronze ancien (Grotte des Andres, coffre de Canteperdrix), ou encore qu’ils fassent partie de plusieurs mouvements populationnels distincts, ils ne semblent pas à l’origine d’un bouleversement radical des habitudes funéraires. Ils sont aussi présents dans les ensembles collectifs, et semblent très bien s’accommoder des différentes expressions, clairement issues d’une évolution sur place et pour lesquelles aucune modification brutale n’est pour l’instant perceptible au Campaniforme. En effet, les changements perceptibles s’expriment à travers :
En effet, les coffres multidallés septentrionaux, semblent plus s’inspirer de l’aboutissement d’une démarche menée antérieurement et en un autre lieu, que d’une « tradition campaniforme locale », au regard de sa grande ressemblance avec les expressions rhénanes. Cette architecture s’accompagne d’ailleurs d’une plus grande fréquence d’orientation dans les axes nord-est/sudouest, ou nord-ouest/sud-est. Au sud, les axes est/ouest continuent de dominer. Ces deux dernières orientations étant très équilibrées, on peut sans trop de risque supposer qu’elles relèvent d’une distinction sexuée. Cette variation d’orientation concerne également de nombreux enfants de notre corpus, qui, sans que cela puisse être vérifiable, pourraient également être soumis à cette différenciation. L’axe nord/sud (et sud/nord) est également présent jusqu’à la fin de la période. Déjà appliquée antérieurement, son observation n’est donc pas corrélable à la présence de mobilier campaniforme. Durant tout le Bronze ancien, le mobilier est rare. L’association entre mobilier et parure demeure exclusivement liée à des contextes ou des choix architecturaux dérivant des substrats du Néolithique final : coffres dallés méridionaux, cavité ou coffres dallés sous cavité alpins. Rappelons qu’un jeune enfant, à la grotte du Pic était individuellement « richement » doté.
- la forte représentation des sépultures pluriindividuelles - une importante fréquentation des sépultures en cavité dans les zones alpines (exclusive pour la première phase du Bronze ancien, elle recèle encore au moins un tiers des espaces individualisés durant la seconde phase) - l’occupation, ou la réoccupation, de sites mégalithiques en zone plus méridionale - et la perduration des coffres dallés ou multidallés jusque dans le Bronze moyen. Certes, les accès sont, ou semblent clos, et les structures s’enterrent progressivement, mais les petits dolmens et coffres sont déjà présents au sein du Néolithique final et ne recèlent pas de marqueur campaniforme particulier. Cette ascendance se trouve corrélée par l’implantation préférentielle de ces coffres sur les zones à fort substrat dolménique, que l’on peut transposer à la bonne représentation des sépultures en cavité au sein des reliefs. Nous pensons aussi que les enveloppes rigides en matériau périssable, par exemple au Juillieras, constituent peut-être l’ultime expression des chambres dallées aériennes antérieures. De la même façon qu’en cavité, les coffres dallés individuels marquent sans doute un des stades terminaux du processus de sectorisation au sein des cavités, par exemple dans l’abri du Perpétairi dans la Drôme. Concernant les enveloppes « mixtes », c’est à dire associant matériau périssable rigide et multidallage ou empierrement, suspectées pour plusieurs « tumulus », elles paraissent tout de même associer plusieurs caractères de manière nouvelle, car elles :
CONCLUSION Les expressions funéraires du Bronze ancien sont multiples dans ce grand domaine à la géographie variée qu’est le Bassin rhodanien. Préalablement limitée par l’état documentaire, l’analyse des différents faits et surtout l’évaluation de leur pertinence ne sont pas évidentes. Ceci parce que les tendances masquent parfois des étapes importantes ou des choix individuels déterminants et que, de plus, des gestes semblables peuvent impliquer des motivations ou des significations opposées. La question concernant le rôle éventuel d’une population exogène dans le processus évoqué ne peut être abordée en l’état. Si l’évocation de cette problématique demeure requise (chap. I.3), elle ne paraît pas fondamentale pour la compréhension de l’évolution et des expressions sépulcrales dans cette charnière temporelle. En effet, que ces individus de type « brachycrânes » apparaissent 32
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
- présentent un trait post-mégalithique qui marque une transition entre coffre dallé et enveloppe rigide simple - évoquent les sépultures tumulaires recelant du mobilier campaniforme - et révèlent aussi, dans les plaines septentrionales, l’adoption d’un mode sépulcral présent à grande échelle à la fin du Bronze ancien.
l’association d’adultes et d’enfants (ou d’enfants entre eux) plaide bien pour le caractère familial de ces associations. Elles prolongent les manifestations de la fin du Néolithique et s’expriment au sein d’une multitude d’expressions, dans ce grand domaine à la géographie très variée. Ce trait révèle des compromis codifiés entre des traditions et de nouvelles règles, et c’est la prise en charge de ces modalités qui pourrait finalement être plus « individuelle » que les sépultures elles-mêmes.
En l’occurrence, elles pourraient donc constituer l’un des paliers de cette tendance à dissocier, ceindre, clore et signaler. A ce titre, il nous semble vraiment que la sépulture de Montpezat demeure l’exemple emblématique de ce propos, car elle concerne un très jeune enfant richement doté. Pourtant il s’avère que le mobilier est rare dans les sépultures pouvant marquer l’achèvement de ce processus en domaine rhodanien3.
Notes 1
Cette auteure exprime par ailleurs les mêmes réserves concernant le
Bronze ancien I du Petit-Chasseur. 2
Une sépulture cordée contenant douze individus (série de dépôts
multiples échelonnés) a néanmoins récemment été fouillée dans le canton d’Argovie en Suisse (Bleuer et al. 1999, p. 114 à 122). Cette structure est par ailleurs formée d’un contenant rigide en bois rectangulaire, possède un système de blocage et était probablement surmontée d’une structure de signalisation associant bois et terre.
Mais les manifestations d’une plus forte individualité, en fait, sont plus généralement perceptibles à travers les procédures d’éclatement des ensembles collectifs et il convient encore une fois d’insister sur ce point : le nombre de sépultures individuelles ne semble finalement pas s’accroître à l’aube et au sein même du Bronze ancien. Plus d’un tiers des sépultures inventoriées contient en fait plusieurs individus : de deux à cinq (souvent des adultes associés à des enfants). Nous les percevons comme des cellules ou partitions extraites des contextes collectifs, que nous qualifierons, à défaut, de « transitoires », bien qu’elles soient certainement codifiées. En plaine, ces expressions évoquent parfois celles du Néolithique moyen (sub-mégalithisme, multiplication des individus au sein des mêmes contenants…), mais il s’agit plus d’un effet miroir que d’une filiation, car ces procédures relèvent d’idées opposées. En l’occurrence, il s’agit pour le Bronze ancien d’un phénomène de dislocation des sépultures collectives et/ou familiale, qui ne se trouve pas finalisé avant la toute fin de la période. Dans le cadre d’une observation plus large, on remarque que l’hésitation à clore définitivement les sépultures au Bronze ancien est nettement plus marquée. Les inhumants n’ont parfois pas hésité, en effet, à démonter et recomposer des tertres monumentaux afin d’adjoindre d’autres individus à la sépulture initiale. Cependant, il pourrait aussi s’agir de réelles codifications, induisant l’absence d’un choix fonctionnel. Ce caractère, qui touche à l’association des individus dans le temps, trouve son pendant dans le phénomène de sectorisation au sein des cavités. Il traduit très probablement le passage à une gestion plus « individuelle » des « caveaux ». D’ailleurs,
3
J.-P. Demoule (Demoule 1993), interprète ce fait (par le biais de
recoupement à plus grande échelle), non comme la marque d’une régression économique, mais comme matérialisant une forme de résistance à la montée des pouvoirs individuels, dans le cadre d’une théorie anthropologique sur l’oscillation des stratifications sociales pour l’Europe protohistorique.
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Vicherd (G.), Gisclon (J.-L.), Simon (C.), Billard (M.) 1994 - Les restes humains de la nécropole protohistorique du « Recourbe » à Château-Gaillard (Ain), Paléobios, vol.10, n°1-2-3, p. 1 - 65. Vignard (M.) 1961 - Quelques aspects du Chalcolithique et du Néolithique tardif de la Drôme, OGAM, tome 13, fasc.3/4, p. 393 – 409. Vital (J.) 1993 - Mutations culturelles / mutations techno-économiques à la fin du Néolithique et au début du Bronze ancien dans la vallée du Rhône, in : Mordant (C.), Richard (G.) (Dir.), L’habitat et l’occupation du sol à l’Âge du Bronze en Europe, Colloque International de Lons-Le-Saunier, 16 - 19 mai 1990, Paris, éd. CTHS, p.259 - 268 Vital (J.) 1996 - Etat des travaux sur l’Âge du Bronze ancien médio-rhodanien, in : Mordant (C.), Gaiffe (O.) (Dir.), Cultures et sociétés du Bronze ancien en Europe, Fondements culturels, techniques, économiques et sociaux des débuts de l’Âge du Bronze, Actes du 117e Congrès National des Sociétés Historiques et Scientifiques, Clermont-Ferrand 27 - 29 octobre 1992, éd. CTHS, Paris, p. 325 - 338. Vital (J.) 2001 - Séquences à céramiques campaniformes dans la moyenne vallée du Rhône (France). Implications et perspectives, in : Nicolis (F.) (Dir.), Bell Beakers Today. Pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe, Actes du Colloque international Riva del Garda (Italie) du 11 au 16 May 1998, Trento, vol.1,. Vital (J.) 2004- Du Néolithique final au Bronze final dans le Sud-est de la France : 2200 – 1300 av. J.-C, Cypsela, XV, p. 11 – 38. Vital (J.) à paraître - Genèse et futur du Bronze ancien dans le sud-est de la France : évidence, intérêt et contrainte du document céramique, Productions céramiques épicampaniformes, Actes de la Table Ronde du LAPMO, Réunion de travail n°2 de l’Association Archéologie et Gobelets, le 6 mars 1998 à Aix-en-Provence. Vital (J.), Brochier (J.-L.), Durand (J.), Prost (D.), Reynier (P.), Rimbault (S.) 1999 - Roynac le Serre 1 (Drôme) : une nouvelle séquence holocène en Valdaine et ses occupations des Âges des métaux, Bulletin de la Société Préhistorique Française, tome 96, n°2 , p. 225 - 240. Vital (J.), Castellar (P.), Duday (H.), Tchérémissinoff (Y.), en preparation - La grotte Coutelier à Grillon (Vaucluse) : une sépulture plurielle en grotte au Bronze ancien, en préparation. Vitri (S.) 1981 – Selvis di Remanzacco (Udine), Aquileia Nostra, 52, p. 240 – 241. Voruz (J.-L.) 1996 - Chronologie absolue de l’âge du Bronze ancien et moyen, in : Mordant (C.), Gaiffe (O.) (Dir.), Cultures et sociétés du Bronze ancien en Europe, Fondements culturels, techniques, économiques et sociaux des débuts de l’Âge du Bronze, Actes du 117e Congrès National des Sociétés Historiques et Scientifiques, Clermont-Ferrand 27 - 29 octobre 1992, éd. CTHS, Paris, p. 97 - 164.
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ANNEXE I Les rubriques du catalogue 1- N°. Le « N° » mentionné en haut de chaque fiche renvoie à la position du site sur la carte et aux tableaux récapitulatifs. Il ne s’agit en aucun cas d’une démarche de hiérarchisation des gisements. Les astérisques qui suivent les numéros concernent le nombre de sépultures par site. 2- Site. Cette rubrique comprend le lieu-dit, la commune, le(s) nom(s) du(es) fouilleur(s) et l’(les) année(s) durant laquelle (lesquelles) la fouille a été effectuée. 3- Bibliographie. Les références, auteur(s), année, pages, renvoient à la bibliographie générale. 4- Attribution chronologique. Majoritairement basées sur des datations relatives, les attributions ont été distribuées en trois phases (cf. chap. II.1). Lorsque qu’elles sont disponibles, les dates 14C ont été calibrées avec le logiciel « OxCal » (Atmospheric data from Stuiver et al. (1998); OxCal v3.9 Bronk Ramsey (2003); cub r:4 sd:12 prob usp[chron]). 5- Contexte topographique. Cette rubrique fait référence aux choix de l’environnement visuel (plaine, relief, massif), ainsi qu’à la dichotomie : site spécialisé (funéraire) ou mixte (habitat), sur laquelle se sur-impriment des précisions telles que : en grotte, en cavité etc... 6- Architecture visible. Cette rubrique fait référence à l’architecture directement observable (description morphologique). Les mentions qui figurent en italique renvoient aux caractères retenus en vue de l’analyse et sont récapitulés au sein des tableaux. 7- Individu(s). Cette rubrique contient des informations telles que l’âge des immatures, le sexe des adultes et le nombre minimum d’individus, ainsi que les indications concernant leur morphologie crânienne lorsque celles-ci sont disponibles. Les informations relatives à la paléopathologie, trop lacunaires, ont été écartées de cette rubrique. 8- Observations ostéologiques. Cette rubrique fait référence à la disposition des défunts et concerne plus largement la taphonomie et donc l’analyse fonctionnelle. 9- Offrandes, mobilier. Cette rubrique ne contient pas de description détaillée du mobilier, il s’agit plus d’y faire apparaître son « importance » et sa nature. Liste des sites RA1 : La Carrière Brunet à Ambérieu-en-Bugey (01). RA2 : Grotte du Pic à Songieu (01). RA3 : Le Recourbe à Château-Gaillard (01. RA4 : Grotte du Gardon à Ambérieu-en-Bugey (01). RA5 : Tumulus de Clairefond ou de Serre-d’Aurouze à Soyons (07). RA6 : Grotte de la Beaume-Sourde à Francillon (26). RA7 : Faille de Chastelas à Chauzon (07). RA8 : Chabrillan Saint-Martin 3 (26). RA9 : Abri du Perpétairi à Mollans (26). RA10 : Les Allinges-sur-Aviet (74). RA11 : Grotte B de l’Echaillon à Saint Quentin sur Isère (38). RA12 : Grotte de la Balme à Sollières-Sardières (73). RA13 : Le Châtelard au Mollard à Bourg Saint-Maurice (73). PC1 : Le Fare à Forcalquier (04). PC2 : Grotte murée à Montpezat (04). PC3 : Tholos 2 de Sainte-Anne à Saint-Vallier (06). PC4 : Tumulus des Passages au Plan Bousquet (06). PC5 : Les Barres à Eyguières (13). PC6 : Château Blanc à Château Blanc (13). PC7 : Grotte des Aiguilles au Col des Tourettes (05). PC8 : Tumulus du Gendarme au Plan d’Aups (83).
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PC9 : Les Gouberts à Gigondas (84). PC10 : Les Juillieras (84). LO1 : Grotte des Andres à Beaucaire (30). LO2 : Bellevue aux Angles à Villeneuve les Avignons (30). LO3 : Canteperdrix à Beaucaire (30). LO4 : Colombel à Laudun (30). LO5 : Grotte de Rascassoles (30). LO6 : La Roquevignières à Saint-Laurent-la-Vernède (30). LO7 : Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34). LO8 : Dolmen 2 du Devois à Viols-le-Fort (34). LO9 : Saint-Jean-de-Cuculle à Saint-Mathieu-de-Treviers (34). LO10 : Pech Laurier à Quarante (34).
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LO11 : Alignan du vent au Chemin du Peyne (34).
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> 500 m > 1100 m
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Fig. 1 : Localisation des sépultures du catalogue (Annexe I).
50
100 km
> 1500 m
Infographie du fond de plan : C. Manen
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
RHÔNE-ALPES N° : RA1* SITE : La Carrière Brunet à Ambérieu-en-Bugey (01) ; Fouille Vicherd G., 1970. BIBLIOGRAPHIE : - Gély 1991, p. 17. - Gisclon, in : Vicherd et al. 1994, p. 22 et 23. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Bronze ancien ou Bronze moyen ? C sur os (Ly 4600) 3445 ± 120 BP : -2150 à -1450 (95,4 %)
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CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Cette sépulture est située à l’est de la nécropole de Château-Gaillard, dans la plaine de l’Ain. ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Il s’agit d’une sépulture en fosse. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Elle contenait un adulte âgé de sexe probablement féminin (stature d’environ 1,51m, calvarium ovoïde et mésocéphale probable). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie. Cet adulte reposait en position fléchie. OFFRANDES, MOBILIER : Sans N° : RA2*** SITE : Grotte du Pic à Songieu (01) ; Fouille Tournier J., 1905, Mortbontemps 1950, puis Cartonnet M., de 1982 à 1986. BIBLIOGRAPHIE : - Cartonnet rapports de 1982 à 1986. - Cartonnet 1984, p. 43 à 45. - Chirol 1985. - Combier 1985. - Gély B. 1991, p.44, fig. 39 à 48. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien pour la zone III (Cette zone recelait des épingles « rhodaniennes »). C (Ly 3586) 3510 ± 180 BP : - 2400 à – 1400 (95,4%)
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L’attribution est la même pour la sépulture individuelle en niche d’un jeune enfant (cf. infra). CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief (massifs). Les deux accès de cette grotte s’ouvrent au sud, à 680 m d’altitude. Elle comporte des aménagements funéraires du Néolithique final, Bronze ancien et moyen, et a aussi été occupée ponctuellement durant l’Âge du Fer et le Moyen Âge. ARCHITECTURE VISIBLE : Cavité. La zone qui nous intéresse, était localisée dans la portion moyenne de la galerie principale. Elle se situait à environ 2 et 3 mètres des zones I et II qui ont été fouillées en 1982. Les dépôts de la zone III ont été perturbés par le ruissellement privant les fouilleurs d’informations concernant leur relation avec les zones I et II. Ces deux zones ont en effet fourni des dates très flottantes ainsi qu’un mobilier peu caractéristique. La zone I recelait les restes de deux adultes (S 8 et S 9). Les os du jeune adulte S 8 présentaient des connexions autorisant une restitution de la position. Le dépôt s’effectuait dans un axe ouest/est (légèrement nord-ouest/sud-est, tête à l’ouest). Le corps reposait sur le dos, crâne en vue antérieur. La mandibule qui s’était affaissée se présentait en vue supéro-antérieure. Le membre supérieur gauche, en adduction, était hyper-fléchi, parallèlement à l’axe longitudinal (épiphyses distales du radius et de l’ulna gauche reposant sur l’articulation de l’épaule gauche). La zone II contenait les restes de 12 individus au minimum. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. La zone III contenait les restes perturbés de 5 individus au minimum, dont 4 enfants. OFFRANDES, MOBILIER :
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- 1 épingle arquée à tête enroulée en bronze ; - 1 épingle en bronze à tête tréflée dont les lobes sont décorés d’un pointillé linéaire vertical (l’un des lobes est percé) ; - 1 épingle en bronze à palette losangique (tête en « rame ») et sommet enroulé ; - 1 petite pendeloque ; - 18 perles en test ; - 3 lamelles en silex ; - 1 pointe de flèche à pédoncule et ailerons courts ; - divers éclats de silex. La pendeloque, les perles (parfois alignées), les lamelles, les éclats, la pointe de flèche ainsi que l’épingle à palette losangique, étaient « associés » à deux enfants d’environ 10 ans (S 15, S 16L). Une épingle arquée et une épingle à tête tréflée avaient été découvertes dans cette zone en 1950. La sépulture individuelle de jeune enfant Cet individu a été découvert dans une niche de la salle B (non située sur le plan général), fouillée en 1985. ARCHITECTURE VISIBLE : Dépôt effectué dans une niche de la paroi, masquée à l’est (accès à la salle) par un énorme bloc. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Un jeune enfant d’environ 3 à 5 ans. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Milieu ouvert et espace confiné. Dépôt perturbé. OFFRANDES, MOBILIER : - 18 perles discoïdes en calcaire blanc ; - 1 disque en perle de coquillage ; - des fragments d’un même vase. Le mobilier était mélangé aux restes osseux, mais le vase reposait plus loin dans le fond de la niche.
Perle Céramique
0
5m
0,5m
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N
Fig. 2 : La tombe d’enfant de la Grotte du Pic à Songieu (Ain), d’après Gély 1991, fig. 47 et 48.
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N° : RA3*** SITE : Le Recourbe à Château-Gaillard (01) ; Fouille Vicherd G., de 1984 à 1987. BIBLIOGRAPHIE : - Vicherd et al. 1994, p. 1 à 65. - Gély 1991, p. 20 à 24 ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Diverses ? Sépulture A9100b, Néolithique final ? (Ly 4606) 4137 ± 81 BP : - 2890 à 2490 (95,4%). Sépulture A 9901, Néolithique final ou première phase du Bronze ancien ? (Ly 4601) 3760 ± 76 BP : - 2460 à 1950 (95,4%). Sépulture A 9100a, Seconde phase du Bronze ancien ? (Ly 4605) 3530 ± 80 BP : - 2130 à – 1680 (95,4%). Sépulture A 9313 Seconde phase du Bronze ancien - Bronze moyen ? (Ly 4602) 3376 ± 74 BP : - 1880 à -1510 (95,4%). Sépulture A 236 Seconde phase du Bronze ancien - Bronze moyen ? (Ly 4604) 3349 ± 108 BP : - 1950 à -1400 (95,4%). CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Il s’agit d’un site de plaine installé sur une terrasse dominant d’une quinzaine de mètres les Brottaux de l’Ain. Il a livré différents enclos et sépultures protohistoriques, ainsi que des sépultures laténiennes et gallo-romaines. Les sépultures de la fin du Néolithique étaient au nombre de six. Elles étaient réparties sur environ 1000 m2 et concernaient sept individus. Leur analyse a été rendue difficile par l’importante érosion du site ainsi que la grande acidité du sol (le seul enfant, un jeune enfant d’environ 1 ans - A 9313 -, n’est représenté que par quelques dents). La sépulture de la carrière Brunet, décrite plus haut (RA1), indique que ces sépultures font peut-être parties d’un vaste ensemble. Les trois adultes étudiables présentent des ressemblances d’ordre morphologique. Ainsi les individus A 9100b (Néolithique final), A 9901 (Néolithique final-Bronze ancien) et A 9313 (Bronze ancien-moyen), ont tous trois un crâne à voûte élevée et une face robuste. A 9100b et A 9313 possèdent une forme de crâne similaire qui s’apparente à celle observée en général sur les populations du Néolithique final et les individus A 9901 et A 9313 ont presque le même module de crâne. De plus, les associations sépulcrales telles que la superposition de A 236 sur A 9901 ou la présence en position secondaire de A 9100a dans le creusement de A 9100b (?) incite les auteurs à s’interroger sur une éventuelle continuité d’utilisation du lieu par une même lignée ou clan (Gisclon, in : Vicherd et al. 1994, p. 25). En conséquence, les sépultures du Néolithique final (A 9901 et A 9100b) feront également l’objet d’une description succincte. Elles présentent de plus de très grandes ressemblances architecturales entre-elles et avec les sépultures du Bronze ancien-moyen, ainsi que des rapports spatiaux étroits. La sépulture A 9100a ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Les restes de l’individu correspondant à cette sépulture (9100A) ont été retrouvés dans le remplissage latéral de la sépulture A 9100b (?). Une fosse contiguë, A 9700, contenait aussi des fragments de mandibule. Pour G. Vicherd (Vicherd et al. 1994, p. 1), cette structure constituait peut-être la sépulture primaire de l’individu 9100A. Elle se situait au sud-est du groupe, à l’intérieur d’un grand enclos circulaire de 46 m de diamètre, peut-être postérieur. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Il s’agit d’un adulte de sexe probablement masculin, d’un âge compris entre 30 à 60 ans et d’une stature d’environ 1,75 m (Gisclon in : Vicherd et al. 1994, p. 18 et 19). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Sépulture secondaire. OFFRANDES, MOBILIER : Sans. La sépulture A 9313 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée, probablement signalée. Cette sépulture a été implantée à environ 20 mètres au sud-est des sépultures A9901 / A 236. Un impressionnant dispositif de galets de toutes tailles comblait la fosse d’une dimension d’environ 2,8 m par 1,8 m. Le fond était irrégulièrement dallé. INDIVIDU (S) : Sépulture plurielle. Elle contenait les restes d’un adulte de sexe probablement féminin, d’un âge compris entre 23 et 30 ans. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position semi-fléchie, espace confiné. Cet individu reposait sur le côté droit dans un axe sud-est/nord-ouest, tête au sud-est et face en direction du nord-est. Le membre
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supérieur droit était semi-fléchi, le membre supérieur gauche fléchi et les membres inférieurs semi-fléchis sur le côté droit. Quelques dents d’un jeune enfant d’environ 1 an ont été récoltées par tamisage, ainsi que deux fragments d’un même vase. Ces restes ont été localisés à hauteur des jambes de l’individu où deux galets indiquaient peut-être un aménagement. Les os étaient très fragmentés, notamment le crâne, et les déplacements nombreux. L’effondrement du membre inférieur gauche est significatif. L’épiphyse distale du fémur était engagée sous le quart distal du fémur hétérolatéral. L’articulation du genou était totalement disjointe et le tibia reposait en appui sur le tibia droit, 30 cm plus bas. Ce mouvement est peut-être imputable à un effondrement des jambes dans le surcreusement délimité par les deux galets, induisant la présence d’un espace vide dans cette zone. De plus, les effets de paroi rectangulaires sont tellement visibles sur les éléments de comblement que la présence d’un coffre est ici indiscutable. OFFRANDES, MOBILIER : Avec les tessons, deux éclats de silex ont également été découverts dans cette tombe, sur le sternum et à proximité du pelvis de cet adulte.
N
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1m
Fig. 3 : La sépulture 9313 du Recourbe à Château-Gaillard (Ain), d’après Vicherd et al. 1994, fig. 4.
La sépulture A 236 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Cette sépulture a été implantée dans un tertre sédimenté de la sépulture A 9901, perpendiculairement à cette dernière. Une importante bordure composée de galets ceignait là encore le dépôt. Le fond était irrégulièrement dallé. INDIVIDU (S) : Sépulture individuelle. Cette sépulture recelait les restes d’un adulte de sexe probablement masculin, d’un âge compris entre 30 et 60 ans. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position semi- fléchie, espace confiné. Cet individu était disposé sur le dos, légèrement déporté sur le côté droit, dans un axe est/ouest, tête à l’ouest. Les os étaient abîmés et de nombreux éléments manquaient, comme le crâne, les os des membres supérieurs et les deux fémurs. Le membre inférieur droit était semi-fléchi et le membre inférieur gauche fléchi. Un effet de délinéation très marqué sur les galets de la bordure sud indique la présence initiale d’un coffre, probablement en bois. OFFRANDES, MOBILIER : Sans. Les sépultures du Néolithique Final La sépulture A 9100b se situait à l’intérieur d’un grand enclos circulaire de 46 m de diamètre, peut-être postérieur. Il s’agissait d’une fosse ovale de 2,3 m par 1,8 m, partiellement comblée de galets et de pierres de dimensions variables. Cette sépulture contenait les restes d’un adulte de sexe probablement masculin et d’un âge compris entre 25 et 30 ans. Il était disposé sur le côté gauche, dans un axe est/ouest, tête à l’est, face en direction du sud. Ses membres supérieurs et inférieurs étaient hyper-fléchis. De nombreuses dislocations induisant une décomposition en espace confiné étaient observables notamment au niveau des articulations
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des deux coudes. De plus, deux effets de délinéation, perpendiculaires entre eux étaient visibles sur les galets de comblement au sud et à l’ouest. Ces observations indiquent manifestement la présence initiale d’un coffre. Les restes de l’individu A 9100a (?) ont été retrouvés dans le remplissage latéral de cette sépulture. La sépulture A9901 a été entamée par l’installation de la sépulture du Bronze moyen A 236. Il s’agissait d’une fosse ovale d’environ 2,75 m par 1,6 m. Son remplissage recelait quelques pierres et galets de dimensions hétérogènes, principalement localisés dans le quart sud-est du creusement. La partie centrale du fond de fosse était dallée de façon irrégulière. Le caractère superficiel de creusement de la sépulture A 236, qui n’a pas perturbé le dépôt sous-jacent, plaide en faveur de la présence initiale d’un tertre sédimenté. Cette sépulture contenait les restes d’un adulte robuste de sexe probablement masculin. Il reposait sur le ventre, mais était légèrement déporté sur le côté gauche, dans un axe sud/nord, tête au sud. Le membre supérieur gauche était semi-fléchi, le membre supérieur droit, en adduction, était hyper-fléchi, radius et ulna parallèles à l’humérus. Le membre inférieur gauche était fléchi sur le côté gauche et le membre inférieur droit était très légèrement fléchi. La position des éléments du pied droit indique que ce dernier se trouvait en situation de flexion dorsale maximum. Le crâne, la mandibule et le rachis cervical avaient subi d’importantes dislocations. Le crâne avait effectué une rotation complète sur lui-même. La mandibule se situait à hauteur de l’articulation de l’épaule droite et l’atlas reposait au centre de ses deux branches montantes. Des vertèbres cervicales et thoraciques entouraient ces éléments, ainsi que l’humérus gauche. D’importantes segmentations étaient par ailleurs visibles sur l’ensemble du rachis qui s’était affaissé dans le volume initial du thorax. Les déplacements observables sont de grande amplitude et concernent des pièces importantes du squelette, comme le crâne et la mandibule. Si ces déplacements s’effectuent souvent en dehors du volume initial du corps, ils semblent cependant limités autour du squelette. Le mouvement du crâne induit, à notre avis, que ce dernier était légèrement surélevé par la contention d’un élément encore présent lors de la dislocation du rachis cervical. De même, la flexion dorsale du pied droit est peut être liée à un effet de butée. Ces observations évoquent la présence initiale d’une enveloppe souple ou semi-rigide autour du corps. L’observation à la fouille d’un remplissage de nature différente dans le tiers longitudinal central de la fosse et d’un cordon de galet de part et d’autre du squelette, indique par ailleurs que le corps reposait aussi au sein d’un contenant rigide. REMARQUE(S) : Les sépultures décrites présentaient toutes la même architecture : suite au creusement d’une fosse ovale, un coffre en bois était déposé dans le tiers central parfois sur un dallage irrégulier. Une fois l’installation et la fermeture du coffre (et donc le dépôt du corps), l’espace laissé vide entre les parois du creusement était alors comblé par des galets et pierres pouvant servir d’assise à un tertre sédimenté (implantation de la sépulture A236). Si les positions et orientations de dépôt ne semblent à priori pas codifiées, l’observation d’une telle homogénéité dans le mode architectural renvoie peut-être à un problème d’attribution, par ailleurs également soulevé à notre sens par l’observation des ressemblances morphologiques, des associations et des relations spatiales. N° : RA 4* SITE : Grotte du Gardon, à Ambérieu-en-Bugey (01) ; fouille J.-L. Voruz de 1985 à 1998. BIBLIOGRAPHIE : - Chiquet et al., à paraître, p. 20 et 21 ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme régional. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE: Relief. Grotte s’ouvrant dans une falaise à 373 m d’altitude. ARCHITECTURE VISIBLE : Cavité, milieu ouvert. Foyer situé à l’avant du porche. INDIVIDU (S) : Sépulture ? Secondaire ? Quelques restes crâniens appartenant à un adulte. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Crémation partielle? Ces os étaient brûlés. OFFRANDES, MOBILIER : Le foyer a livré quelques tessons comportant des décors campaniformes de type rhodano-provençal.
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N° : RA5* SITE : Tumulus de Clairefond ou de Serre-d’Aurouze à Soyons (07) ; Sondage, Lepic (?) et Saunier de Lubac J., fouille Blanc A. 1958. BIBLIOGRAPHIE : - Arnal, Blanc 1959, p.145 à 161. - Blanc 1958, p. 52 à 54. - Combier 1959, p. 212, fig. 28. - Combier, Thévenot 1959, p.391 à 396, 2 fig. - Gély 1991, p.88, fig. 113. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme régional. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plateau. Situé sur un plateau à 230 m d’altitude. ARCHITECTURE VISIBLE : Structure aérienne ou semi-aérienne, signalée. Cette sépulture était abîmée par des fouilles anciennes. Elle se situait dans un tumulus composé de lœss, recouvert d’un niveau de pierres sèches d’une épaisseur d’environ 0,4 m et présentant un plan elliptique de 10 m par 6 m. La chambre était limitée par deux petites dalles dressées et un niveau de pierres sèches formait la couverture. INDIVIDU (S) : Sépulture simple ? La chambre contenait les restes d’un adulte robuste. Quelques fragments de crâne, de grands os longs et des côtes ont été extraits du niveau de pierres sèches formant la couverture. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné probable. Cet adulte était disposé en position fléchie. OFFRANDE(S), MOBILIER : - 1 pointe de flèche ou de poignard cassé ; - 2 vases (1 bol et 1 gobelet) campaniformes à fond ombiliqué ; - 1 poignard en cuivre à soie étroite, courte et lancéolée de type Ciempozuelo, (« près de la tête »). Le reste du mobilier a été récolté hors stratigraphie. Il se situait dans les dix premiers centimètres du remplissage sur une surface d’environ 1 m2 : - 1 grande lame en silex ; - 1 perle en argent natif. N° : RA6 SITE : Grotte de Baume-sourde à Francillon (26) ; fouille Blanc A., 1956. BIBLIOGRAPHIE : - Arnal, Blanc 1959, p.145 à 161. - Blanc 1957, p.120 à 124. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme régional. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Cette grotte s’ouvre sur la pente nord d’une colline surplombant le lit du Roubion près du village de Saou. (Pas d’autres informations). INDIVIDU (S) : Sépulture collective ? N° : RA7* SITE : Faille de Chastelas à Chauzon (07) ; Fouille Montjardin R., 1970. BIBLIOGRAPHIE : - Gély 1991, p. 59, fig. 69. - Montjardin. 1985-1986, p. 22 et 23 ; 1996. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien.
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CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. ARCHITECTURE VISIBLE : Sépulture en « faille » (diaclase). Sépulture en faille étroite, située à l’avant d’une petite cavité concrétionnée. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus ? Elle recelait les restes d’au moins un adulte. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Les os récoltés concernaient quelques dents, deux patellas, des os du carpe, des os du tarse ainsi que des phalanges des mains et des pieds. OFFRANDES, MOBILIER : Des fragments de deux ou trois vases étaient associés aux os : un fond plat ; 1 fragment de col évasé avec cordon à quelques centimètres sous le bord ; 1 fragment de carène avec cordon triangulaire ; 1 fragment de panse avec un cordon triangulaire. N° : RA8*** SITE : Chabrillan à Saint-Martin 3 (26), fouille Rimbault S., 1996. BIBLIOGRAPHIE : - Blaizot, Rimbault, à paraître (p. 8). ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Sépultures et habitat du Bronze ancien (première phase). CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Sépultures localisées sur la rive gauche de la Basse vallée de la Drôme au pied d’un versant, au sein d’une aire domestique peut-être contemporaine. La sépulture fosse 25 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Cette sépulture réutilisait une fosse domestique (silo de volume tronconique), d’une ouverture circulaire d’environ 1 m Ø, d’un diamètre maximal de 1,5 m Ø, et d’une profondeur conservée de 0,8 m. Le dépôt se situait au sein du remplissage et le comblement sous-jacent, hétérogène, contenait de nombreux tessons. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette fosse recelait un enfant d’un âge compris entre 6 et 9 ans (âge statural). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Cet individu reposait sur le dos, membre supérieur gauche et membres inférieurs semi-fléchis, dans un axe globalement sud/nord, tête au sud. Il était disposé près de la paroi ouest. Le corps épousait initialement sa courbure, articulations des genoux et de l’épaule gauche jouxtant le bord. Plusieurs éléments avaient migrés hors du volume corporel, trahissant une décomposition en espace confiné. A une vingtaine de mètres au sud-est, une fosse contenait les restes d’un jeune suidé en connexions anatomiques. OFFRANDES, MOBILIER : Sans. La sépulture fosse 128 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Cette sépulture réemployait une fosse domestique d’ouverture circulaire et de profil tronconique (diamètre 0,9 m, diamètre maximal 1,5 m). Les dépôts se situaient à proximité du fond de la fosse dont la surface était jonchée de tessons « posés à plat », peut-être issus d’un premier comblement détritique. INDIVIDU (S) : Sépulture multiple. Cette fosse contenait trois individus. Un adulte (1) de sexe probablement féminin, un enfant d’un âge compris entre 2 et 4 ans (2), et un enfant (3) d’un âge compris entre 6 et 8 ans (âge statural). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Positions fléchies, espace colmaté. Il s’agissait de dépôts simultanés. L’adulte a été disposé en premier, sur le dos, membre supérieur droit fléchi, membre supérieur gauche légèrement semi-fléchi et membres inférieurs fléchis sur le côté gauche. L’enfant (2) reposait sur le membre supérieur gauche de l’adulte. Sa position correspondait à un décubitus latéral gauche, membres fléchis. L’autre enfant (3), dont le tibia gauche était en contact direct sur les éléments des pieds de l’adulte, était disposé sur le dos, membre supérieur gauche fléchi, membres inférieurs en extension.
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L’adulte était situé dans la partie nord-est de la fosse, côté droit jouxtant l’axe médian. Les deux enfants l’encadraient (2 au nord, contre le bord de fosse, 3 sur le côté gauche contre l’axe médian) dans un axe similaire soit ouest/est (légèrement sud-ouest/nord-est), tête à l’ouest. L’analyse taphonomique a révélé une décomposition en espace colmaté. OFFRANDES, MOBILIER : Des vases fracturés reposant sur le fond constituaient probablement les reliquats d’un rejet détritique antérieur. La sépulture fosse 130 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Cette sépulture réutilisait également une fosse domestique d’ouverture circulaire et de profil sub-cylindrique (diamètre environ 1 m, profondeur conservée 0,4 m). Le dépôt se situait dans un petit surcreusement effectué dans le fond. Le comblement sus-jacent, complexe, contenait de la céramique et des charbons de bois. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette fosse recelait un jeune enfant d’un âge compris entre 2 et 4 ans (âge dentaire). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Cet individu a été disposé en position accroupie déportée sur le côté gauche dans un axe nord/sud, tête au nord. Plusieurs éléments se trouvaient déplacés en dehors du volume corporel, renvoyant à une décomposition en espace confiné. Cette fosse était localisée à environ 5 m à l’est (légèrement nord-est) de la fosse 128 et à plus de 50 m à l’est de la fosse 25. OFFRANDES, MOBILIER : ? Présence d’un hémi-thorax de capriné à environ 0,1 m au-dessus du dépôt. REMARQUE(S) : Ces dépôts étaient pratiqués dans des fosses vides ou presque vide. Deux des dépôts ont fait l’objet d’une protection au sein d’une enveloppe rigide ou semi-rigide en matériau périssable. Ces trois sépultures offraient des dispositions chaque fois différentes (position des corps, orientation), mais toutes sont situées au sein de fosses domestiques dont l’utilisation détournée était peut-être néanmoins codifiée. N° : RA9* SITE : Abri du Perpétairi à Mollans-sur-Ouvèze (26) ; fouille Catelan A. et Catelan L., autour de 1913. BIBLIOGRAPHIE : - Catelan, Catelan 1914, p. 673 à 676. - Courtin 1961, p. 192 à 204. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien ? CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Cet abri a été créé artificiellement. Il s’agit donc d’un petit hypogée qui a fait l’objet d’occupations funéraires au cours du Néolithique final et du Campaniforme. Il présentait une largeur de 7 m, une profondeur 6,5 m et une hauteur d’environ 3 m. Au regard de sa localisation, cette sépulture peut être considérée comme appartenant au corpus méridional. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé signalé, sous cavité. Un petit coffre ou ciste était implanté dans l’éboulis scellant la dernière utilisation collective. Il était ceint par des galets et recouvert par de petites pierres plates. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Il contenait un « jeune adulte robuste ». OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Cet individu était disposé sur le dos, membres probablement fléchis, dans une orientation ouest/est, tête à l’ouest. OFFRANDES, MOBILIER : A proximité directe du coffre se trouvait une petite « marmite » grossière, à profil caréné et anses horizontales.
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Fig. 4 : Plan schématique de l’abri du Perpétairi à Mollans (Drôme), d’après Vignard 1961 (sur description de l’inventeur), fig. 2, p. 395.
N° : RA10* SITE : Les Allinges-sur-aviet (74) ; Fouille, Groupe archéologique de Thonon, 1982. BIBLIOGRAPHIE : - Gély 1991, p. 168, fig. 237 - Groupe de Recherche Archéologiques de Thonon 1982, p. 227. - Oberkampf 1984, p. 12 et 13. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE: Relief. Cette sépulture était située dans la rupture de pente du plateau morainique « sur Aviet », à 598 m d’altitude. ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée signalée. Elle était implantée dans une fosse comblée par de la terre cendreuse et des blocs. Certains de ces blocs « s’appuyaient » contre le bord de fosse. Ce remplissage formait un tumulus ovalaire d’environ 2,6 m de diamètre. Il renfermait une sépulture rectangulaire d’une dimension de 2,5 m par 0,9 m, dont l’orientation longitudinale était nord-ouest/sud-est. Le fond était irrégulièrement dallé de roches métamorphiques. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Cette sépulture contenait les restes très mal conservés de deux individus (adultes ?) au minimum. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné, réduction ? Les os des membres étaient « groupés » (?) à côté du dallage (?) OFFRANDE(S), MOBILIER : Exclusivement métallique, le mobilier se composait : - d’un collier formé de 3 pendeloques et 4 tubes situés sous une mandibule, à proximité d’une calotte crânienne ; - d’une hache-spatule à douille, recueillie à proximité de cette même calotte ; - d’une dizaine d’épingles rassemblées en faisceau parallèlement à la hache ; - et d’un poignard en bronze à deux rivets, récolté plus haut que les autres objets. N°: RA11* SITE : Abri sous roche ou grotte B de l’Echaillon à Saint-Quentin-sur-Isère (38) ; Fouille Flusin G., Müller H., 1903. Etude Billard M. BIBLIOGRAPHIE : Inédit, rens. M. Billard à B. Gély - Gély 1991, p. 138. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief.
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Cet abri de 5 m de long, de 2 m de large et de 4 m de haut, s’ouvrait à 30 m au-dessus de la plaine, sur la rive gauche de l’Isère. ARCHITECTURE VISIBLE : Cavité. Sépulture en cavité. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Cette sépulture a livré les restes de quatre adultes au minimum. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Milieu ouvert. Les restes osseux étaient fragmentés et calcités. Certains grands os longs portaient des marques de cassures fraîches. Les crânes, les côtes, les vertèbres et les os de petites tailles étaient sous représentés. OFFRANDES, MOBILIER : - des fragments de plusieurs vases de la fin du Bronze ancien ; - 1 épingle en bronze à tête sphérique perforée ; - 1 éclat de silex ; - et de la faune (ovicapridé, bovidé et poisson). N° : RA12* SITE : Grotte de la Balme ou des Balmes à Sollières-Sardières (73) ; Fouille Chemin R. de 1973 à 1976, Bennamour P. entre 1980 et 1990, Vital J. en 1994. BIBLIOGRAPHIE : - Bennamour 1984. - Boquet, Lagrand 1976 - Combier 1977, p. 661 et 662. - Gély 1991, p. 166. - (et J. Vital, informations orales). ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien pour la sépulture en coffre de la salle II. C (LY 7510) 3395 ± 41 BP : - 1870 à – 1520 (95, 4%).
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CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief (massifs). Grotte à plan complexe s’ouvrant à 1350 m d’altitude, dont l’occupation s’étend du Néolithique moyen au second âge du Fer. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé sous cavité. Sépulture en coffre formé de trois petites dalles. La structure a été abîmée et le contenu dispersé. INDIVIDU (S) : Ce coffre contenait un adulte de sexe probablement masculin. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Le squelette n’était représenté que par : une mandibule ; des dents ; des vertèbres ; une côte; un coxal gauche et les fémurs. Ces pièces se trouvaient dispersées dans un rayon de quatre mètres. OFFRANDES, MOBILIER: Sans. N° : RA13* SITE : Le Châtelard au Mollard à Bourg-Saint-Maurice (73) ; Fouille, Ougier - Simonin P., et les membres de la Société d’Archéologie d’Aime, de 1984 à 1988. BIBLIOGRAPHIE : - Gély 1991, p. 157. - Ougier - Simonin, rapports 1984, 1986 et 1988. - Ougier - Simonin 1988, p. 33 à 45. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien -Bronze moyen pour la sépulture n°1 ? C (Ly 4591) 3350 ± 120 BP : - 1950 à – 1300 (95,4%).
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CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief (massifs). Petit groupe de 9 sépultures diachroniques situées sur un éperon rocheux à 880 m d’altitude. Quatre ensembles chronologiques se distinguent :
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1 - Sépultures n°3 et n°5, historique indéterminé ; 2 - IVème et VIIème siècles de notre ère (4 sépultures) ; 3 - Sépultures n° 2 et n°4, protohistorique indéterminé ; 4 - Sépulture n°1, Bronze ancien (incomplètement fouillée par manque de temps). ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre multidallé semi-aérien. Cette sépulture était constituée par de nombreuses dalles. Ses éléments de couverture ont été déplacés. Elle était contiguë à la sépulture n°2, plaquée contre l’une de ses dalles sud. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus ? Elle contenait les restes d’au moins un adulte. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné probable. Les os, qui ne présentaient pas de connexion, ont peut-être été perturbés lors de l’installation de l’autre individu (individu n°2). Les fémurs, les tibias, les humérus et un ulna étaient groupés en faisceau dans un axe est/ouest. L’individu déposé en premier aurait fait l’objet d’une sépulture secondaire partielle lors de l’installation du deuxième individu. Cette hypothèse se base sur l’observation d’os surnuméraires dans le coffre contigu. OFFRANDES, MOBILIER : Sans REMARQUE(S) : L’observation du plan ne permet pas vraiment de différencier les deux structures. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’une sépulture secondaire partielle, ou d’une sépulture contenant deux individus, dont l’un aurait fait l’objet d’une réduction. Il faut aussi noter que le coffre n°4 offre une même architecture et une orientation similaire à celle de l’individu n°2, soit : est/ouest, tête à l’est.
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Fig. 5 : La sépulture du Châtelard à Bourg-Saint-Maurice (Savoie), d’après Gély 1991, fig. 225.
PROVENCE - ALPES - CÔTE D’AZUR N° : PC1* SITE : La Fare à Forcalquier (04) ; Fouille Müller A., Lemercier O. 1992, anthropologie Bouville C., CNRS Marseille. BIBLIOGRAPHIE : - Lemercier 1997-1998, p. 35. - Müller, Lemercier 1994, p. 187 à 189. - Lemercier et al., 2004. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme.
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C(LY 6551) 4210 ± 100 BP : - 3100 à – 2450 (95,4%).
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CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Sépulture située à l’intérieur des enceintes d’un site d’habitat fortifié sur éperon rocheux, contemporain ou sub-contemporain (RhôneOuvèze). ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée signalée. Il s’agissait d’une grande fosse ovalaire de 3 m par 2 m et d’une profondeur de 0,9 m. A l’ouest du creusement, un petit muret avait été effectué afin de rattraper le niveau du rocher. Au sud, ce muret était interrompu par un accès, une légère marche. L’analyse du remplissage a permis de restituer une structure de fermeture et de signalisation élaborée. Celle-ci consistait en une sorte de plancher (plafond), recouvert par un tumulus. Ce tumulus était formé par le sédiment issu du creusement et recouvert de pierres. Un monolithe (1,5 m par 0,6 m par 0,4 m) fermait initialement l’accès de la chambre. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette chambre contenait un homme, d’environ 30/35 ans. Il présentait une stature d’environ 1,7 m, et une morphologie crânienne de « type » brachycéphale (information orale, Olivier Lemercier). Un fragment de silex (1 à 2 mm) était inclus dans le bord postérieur de la petite cavité sigmoïde de l’ulna gauche. La crête rétrosigmoïdienne bordant ce corps étranger avait légèrement proliféré. Ce corps résulterait d’une projection et ses séquelles ont entraîné une ankylose du coude. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. L’individu était déposé dans un axe nord/sud (tête au nord) sur le fond de la fosse, de manière décentrée contre la paroi ouest, en décubitus dorso-latéral gauche, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs semi-fléchis. Les déplacements observables sur les os étaient peu nombreux et de faible amplitude, ils concernaient essentiellement les vertèbres cervicales et les éléments des pieds. C’est la présence d’une enveloppe souple et/ou des infiltrations issues de l’accès, qui semblent avoir permis le très bon maintien des relations anatomique, alors que la chambre est restées « longtemps » vide de sédiment. OFFRANDE(S), MOBILIER : - 1 poignard en cuivre à forte teneur en arsenic et nickel, muni d’une languette et comportant un trou ainsi que quatre encoches. Cette pièce était située derrière la tête du défunt ; - 1 vase de type gobelet a profil en « S », à carène prononcée et entièrement couvert de motifs de style mixte international/maritime ; - 3 vases de type gobelet carénés à fond aplati avec éléments de préhension sur la carène (groupe Rhône-Ouvèze). Ces trois vases étaient initialement disposés sur une banquette aménagée au pied du défunt, à la verticale du couloir d’accès. Sous la pression du sédiment, deux d’entre eux ont basculé en direction du fond ; - 1 petite bobine en os (bouton, labret ?) ; - 1 fragment de bois de cerf, situé contre le bord est du creusement ; - offrandes putrescibles possible.
Fig. 6 : La sépulture de La Fare à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), d’après Müller, Lemercier 1994, p.187, fig. 1 et 2
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N° : PC2* SITE : Grotte murée à Montpezat (04) ; Fouille Courtin J. 1959. BIBLIOGRAPHIE : - Courtin 1962, p. 248 à 256. - Courtin 1967, p. 27 à 29. - Courtin 1974, p. 266, 294 et 295, fig. 125 et 126. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme régional. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Cette sépulture était implantée au sein d’un espace domestique sub-contemporain, dans une cavité dominant une plaine. ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée signalée sous cavité. Il s’agit d’une fosse dont le fond était dallé de pierres plates. Le creusement était limité au sud par un gros bloc effondré. La structure de couverture était composée de lauzes de calcaire local et de grands tessons de céramique sommairement agencés qui formaient un petit tertre. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette sépulture concernait un enfant mort en période périnatale. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. L’individu reposait sur les dallettes du fond, dans une position mentionnée comme un décubitus latéral droit (les os semblent avoir été mobilisés), dans une orientation est/ouest, tête à l’est. OFFRANDE(S), MOBILIER : - 1 petit bol galbé à fond rond ombiliqué et décor estampé ; - 1 pendeloque arciforme en coquille ; - 2 dentales ; - 1 petite hache polie en pierre verte ; - 1 boule d’ocre rouge ; - 2 lames de silex blond non retouchées provenant du même nucleus et se raccordant l’une à l’autre.
Fig. 7 : A gauche, le profil de la sépulture campaniforme de la Grotte Murée à Montpezat (Alpes-de-Haute-Provence), d’après Courtin 1974, fig. 125, p. 328. Fig. 8 : A droite, la sépulture,d’après Mahieu 1992, fig. 3, p. 49.
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N° : PC3* (****) SITE : Tholos 2 de Sainte-Anne à Saint Vallier, près de Grasse (06) ; Fouille Bottin C. autour de 1885. BIBLIOGRAPHIE : - Bottin 1885, p. 426 à 442. - Cotte 1924, - Goby 1906, p. 382 à 406. - Courtin 1974, p. 226, 227, 266, 268 et 298. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme régional pour la tombe n°2. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief (massifs). Ensemble de cinq sépultures à « tholos » (tumulus empierrés) alignées le long d’une crête. Tholos 1 : une chambre ovale en « fer à cheval » sous tumulus rond, couloir ouvert à l’est, qui recelait un seul individu accompagné de mobilier. Tholos 3 : une chambre ovale sous tumulus rond à couloir ouvert à l’ouest. Cette sépulture contenait entre autre un bracelet en métal (?). Tholos 4 : une chambre ovale en « fer à cheval » sous tumulus rond, ouvert au nord-ouest. Cette sépulture contenait quatre individus au minimum, des os brûlés et du mobilier. Tholos 5 : une chambre ovale avec pierre de chevet à l’est sous tumulus rond. Cette sépulture contenait un seul individu disposé tête à l’ouest et accompagné de mobilier. Le tholos 2 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure aérienne signalée. Cette sépulture était située sous un tumulus rond de 10 m de diamètre. La chambre de plan carré (1,8 m de côtés), était formée par des gros blocs irréguliers. Le couloir, qui présentait une largeur de 0,7 m, ouvrait à l’ouest. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Cette structure contenait les restes d’au moins deux individus. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné probable. Les individus étaient disposés « tête-bêche ». OFFRANDES, MOBILIER : - 2 lames de silex ; - 4 vases, dont deux gobelets campaniformes à fond plat (décor en « échelles couchées », triangles hachurés et quadrillages). N° : PC4* SITE : Tumulus des Passages à Plan Bousquet près de Saint-Cézaire (06) ; fouille Bottin C. vers 1885. BIBLIOGRAPHIE : - Bottin 1885. - Cotte 1924. - Courtin 1974, p. 225. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief (massifs). ARCHITECTURE VISIBLE : Structure aérienne signalée. Cette sépulture était contenue dans un tumulus de 20 mètres de diamètre. Le fouilleur ne mentionne pas de chambre aménagée. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Elle contenait les restes de six individus au minimum. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Ces individus reposaient au centre du « Galgal » (tumulus). OFFRANDES, MOBILIER : - 2 vases, « dont l’un décoré avec une finesse et un goût très délicat » ; - 1 pendeloque en coquille d’huître ; 64
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- des dentales. REMARQUE(S) : La présence d’un coffre est très probable. N° : PC5* SITE : Les Barres à Eyguières (13) ; Fouille Barge - Mahieu H., anthropologie Mahieu E. BIBLIOGRAPHIE : - Barge, Claustre 1997-1998, p. 29. - Mahieu 1992, p. 74 à 79. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Cette sépulture a été découverte au sein d’un habitat de plein air du Néolithique final (Fontbouïsse). ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Elle se présentait sous la forme d’une petite fosse implantée à proximité d’un mur à double parement. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette sépulture concernait un enfant mort en période périnatale. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Le dépôt s’orientait dans un axe ouest/est, tête à l’ouest. OFFRANDE(S), MOBILIER : - des « vestiges » campaniformes ; - 1 fragment de gobelet situé à proximité du squelette. REMARQUE(S) : D’autres individus ou restes d’individus morts en période périnatale ont été observés sur ce site. Deux autres individus ont aussi été attribués au Campaniforme. N° : PC6 * SITE : Château Blanc à Ventabren (13), fouille Hasler A., 1995, anthropologie Richier A. BIBLIOGRAPHIE : - Hasler et al. 1998, p. 403 à 414. - Hasler et al. 2002, p. 227 à 238. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien ou Bronze moyen pour la sépulture 3006. C (ETH 15262) 3305 ± 55 BP : - 1740 à – 1440 (95,4%).
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CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Nécropole tumulaire et mégalithique du Néolithique récent, sépulture collective du Néolithique final, habitat de la seconde phase du Bronze ancien et sépulture de la seconde phase du Bronze ancien ou Bronze moyen. Cet ensemble était localisé au débouché d’un système de vallon sur un cône alluvial. Il se situait au pied du versant méridional du plateau du Ponteils, dans le prolongement de la chaîne de La Fare. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé semi-aérien. La sépulture 3006 Il s’agissait d’un coffre formé par quatre dalles sur chant, dont le fond était composé d’une dalle unique. Il présentait des dimensions internes d’environ 1 m par 0,5 m. Ce coffre était implanté à l’intérieur d’un tertre (tertre III) limité par une couronne de blocs, qui présentait un diamètre sub-circulaire de 15 à 17 m. La sépulture centrale (3010), architecturée de pierres sèches, et le tertre sont attribuables au Néolithique récent. La sépulture 3006 recoupait la sépulture centrale au sud-ouest. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Cette sépulture contenait les restes de deux individus : un jeune adulte (15 ans ± 36 mois) et un enfant (5 ans ± 12 mois). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Le jeune adulte reposait sur le dos, membres inférieurs fléchis sur le côté gauche, dans une orientation nord/sud, tête au nord. La position de l’enfant n’a pu être restituée, les os étant extrêmement dégradés. OFFRANDES, MOBILIER : Sans
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N° : PC7 * SITE : Grotte des Aiguilles au Col des Tourettes à Montmorin (05), fouille Muret A. de 1980 à 1987. BIBLIOGRAPHIE : - Courtin 1986, p. 478 à 479. - Muret 1987, p.103 à 109. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien ?* CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE: Relief (massifs). Cavités ouvrant dans une falaise à 1120 m d’altitude, à proximité d’un habitat et d’une nécropole du Néolithique final. ARCHITECTURE VISIBLE : Cavité. Il s’agit d’un boyau sub-horizontal très étroit (« n’atteignant jamais le mètre »), qui longe une diaclase. Les sépultures du Bronze ancien se situent à l’entrée de cette cavité (peut-être réaménagée) sur environ 4 m. Les 7 m suivants concernaient les dépôts du Néolithique final. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Il est fait mention de « quelques » individus. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Milieu ouvert. L’une des positions est décrite comme étant en connexion et position fléchie. OFFRANDES, MOBILIER : - plusieurs pointes de flèche, dont certaines denticulées ; - quelques perles en ambre ; - des épingles à tête enroulée en bronze*; - 1 fragment de tôle en bronze ; - des pendeloques en dent de suidé ; - quelques fragments d’un vase de tradition campaniforme *; - des tessons attribuables au Bronze ancien. N° : PC8* SITE : Tumulus du Gendarme à Plan d’Aups (83), Fouille : Courtin J., Palun Y., Tardieu J. BIBLIOGRAPHIE : - Courtin 1974, p. 166, 213, 266 et 310. - Courtin, Palun 1963, p. 145 à 157. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme régional. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief (massifs). ARCHITECTURE VISIBLE : Structure aérienne signalée. Cette sépulture était contenue dans un tumulus de plan circulaire d’un diamètre de 5 à 6 m. Il était composé de terre et de pierres de « blocailles », sans structure interne (?), à l’instar du tumulus de Soyons. INDIVIDU (S) : Cette sépulture contenait les restes d’un individu minimum*. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné probable. Le dépôt à été perturbé par des « inhumations » de l’Âge du Fer*. Une flèche foliacée était fichée dans la face antérieure de l’un des fémurs. OFFRANDE(S), MOBILIER : - 1 gobelet campaniforme à fond plat (fragmenté, décoré au peigne de losanges hachurés, et de bandes hachurées disposées en chevrons de style portugais) ; - 1 défense de suidé ; - 1 fragment de flèche foliacée fichée dans la face antérieure d’un fémur.
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N° : PC9* SITE : Les Gouberts aux Blaches à Gigondas (84) ; Fouille Sauzade G., Bretagne P. 1987. BIBLIOGRAPHIE : - Bretagne, Sauzane 1989. - Gutherz 1995, p. 394, fig. 13. - Sauzade, Bretagne 1987. - Sauzade, Vital 2000, p. 67 à 72. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Ce coffre était situé dans la plaine qui s’étend entre l’Ouvèze et les Dentelles de Montmirail, à 1 km au nord-ouest de Gigondas. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé ou semi-aérien. Il s’agit d’une ciste de plan sub-rectangulaire (légèrement trapézoïdal), composée de 5 dalles massives en grès disposées sur chant (+ 1 élément de renfort dans l’angle sud-ouest) et implantées dans une fosse oblongue de 2,5 m par 2 m et environ 0,6 m de profondeur (hauteur sous couverture de la chambre). Les grands côtés du coffre étaient orientés dans un axe nord/sud. Ses dimensions internes maximales étaient 0,95 m par 0,55 m, pour 0,6 m de hauteur. La dalle de couverture n’était plus en place, mais l’empreinte laissée par les orthostates a permis son replacement. Elle débordait largement à l’ouest. Ses dimensions maximales étaient de 1,9 m par 0,9 m et son épaisseur d’environ 0,15 m. L’espace entre les bords de fosse et les parois du coffre avait été partiellement comblé par un apport des blocs et des dalles de diverses dimensions (de 0,1 à 0,3 m). La dalle de couverture était aussi en appui partiel sur ce comblement pouvant peut-être servir d’assise à un tumulus. Des dallettes avait été glissées sous certains orthostates en vue de les surélever et de les stabiliser. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Ce coffre contenait les os très abîmés d’un adulte, probablement un homme, brachycrâne de 1,65 m. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Cet individu reposait sur le côté gauche, membres inférieurs hyper-fléchis (genoux ramenés au niveau du thorax), dans une orientation nord/sud ou sud/nord.
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Coffre vu de l'est
Coffre vu du nord Fig. 9 : Le coffre des Gouberts à Gigondas (Vaucluse), d’après Sauzade, Bretagne 1987, fig. 10 et 11.
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OFFRANDE(S), MOBILIER : - 1 épingle en bronze à tête aplatie décorée d’incisions géométriques et sommet enroulé de forme losangique (près du crâne, contre la dalle ouest) ; - 1 armature de flèche triangulaire à retouches bifaciales, pédoncule et ailerons (dans l’angle sud-est du coffre). REMARQUE(S) : Autour de la ciste, plusieurs structures empierrées comportant quelques éclats de silex et des tessons d’obédiance chasséenne sont mentionnées par les auteurs. Par ailleurs, une seconde sépulture a été découverte dans une parcelle adjacente (Bretagne, Sauzade 1989). Elle concerne deux défunts disposés dans une fosse sans architecture apparente. Le moblier, qui se compose d’une alène en cuivre à section carrée et de dentales, renvoie au Chalcolithique au sens large. N° : PC10********* SITE : Les Juillieras à Mondragon (84) ; Fouille Lemercier O., Anthropologie « de terrain » Tchérémissinoff Y., Anthropologie biologique Düh P. Détermination du sexe des adultes, méthode de J. Bruzek (Bruzek 1991). Détermination de l’âge des immatures, schéma du degré de calcification des germes dentaires de D.-H. Ubelaker (Ubelaker 1978) et en l’absence des dents, dimension des grands os longs de (). Sundick (Sundick 1978). Détermination de la stature, selon la méthode de (). Stewart (Stewart 1948). Etude ostéologique, mensurations et indices selon la nomenclature de R. Martin et K. Saller (Martin, Saller 1957) et G. Olivier (Olivier 1951). BIBLIOGRAPHIE : - Lemercier et al. 1998, p. 359 à 368. - Lemercier, Tchérémissinoff, avec la coll. de Pelissier. 2002, p. 61 à 66. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien (épicampaniforme). Les os étant trop pauvres en collagène, nous n’avons pu les faire dater. Date AMS sur charbon prélevé dans une fosse contiguë présentant la même insertion stratigraphique : C (AA 31697) 3635 ± 60 BP : - 2200 à – 1770 (95,4%).
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CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Ce site, très érodé, était localisé sur la rive gauche de la vallée du Rhône, à la hauteur de la confluence de l’Ardèche, sur la commune de Mondragon. Il a été implanté à égale distance (environ 3 km) du fleuve et des collines de Mondragon. Plusieurs occupations ont été mises au jour sur plus de 350 m2 : - Néolithique récent, à travers la présence d’un petit dolmen ou grand coffre mégalithique dallé (St. 8) ; d’une dalle inclinée d’environ 1 m de côté, implantée dans une fosse (peut-être en relation avec la St. 8) ; d’un monument (St. 100) situé au sud-ouest qui présente des similitudes avec la St. 8 et enfin diverses petites structures fossoyées. - Le Néolithique final, marqué par la présence de deux fosses. - Le Campaniforme-Bronze ancien (Campaniforme « à barbelé »), à travers la présence d’un sol archéologique d’environ 350 m2 ; de nombreuses fosses de diverses dimensions et surtout par un petit ensemble funéraire (9 sépultures, 13 individus, attribué par insertion stratigraphique) situé en marge de ces vestiges d’occupation domestique. - Le Bronze final, par une structure de combustion de type « four polynésien ».
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Fig. 10 : La petite nécropole du site des Juillieras (Mondragon, Vaucluse), d’après Lemercier et al. 1998.
La sépulture st. 1 ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé enterré ou semi-aérien. Cette sépulture était matérialisée par la présence d’un certain nombre de dalles ou fragments de dalles correspondant à un caisson (1,2 m par 0,6 m), un calage de blocs et une trace probable de la fosse d’implantation. Cette sépulture, par son insertion stratigraphique, est peut-être un peu postérieure aux autres sépultures. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Elle contenait les restes d’un jeune enfant d’environ 3 - 4 ans. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Le corps reposait sur le côté gauche, dans un axe est/ouest, tête à l’est, face en direction du sud. Les membres supérieurs et inférieurs étaient fléchis. Les connexions étaient dans l’ensemble préservées, mais de faibles disjonctions étaient observables notamment au niveau des articulations des coudes et des genoux. REMARQUE(S) : Il est intéressant de constater que ce jeune enfant n’occupait pas une position centrale dans un caisson qui semble par ailleurs surdimensionné. Dans le cadre de cet ensemble, dont deux sépultures sur neuf contiennent plus d’un individu, cette observation incite à s’interroger sur la programmation initiale de cette sépulture.
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La sépulture st. 6 ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé ? Seules quelques dallettes calcaires marquent l’extension de cette sépulture au sud-est. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Elle contenait les restes de deux enfants : individu A, environ 6 ans ; individu B, environ 9 - 10 ans. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Les dépôts s’organisaient dans un axe ouest/est, crâne de l’individu A à l’est et crâne de l’individu B à l’ouest. L’individu B a été disposé le premier. Il reposait sur le côté droit, tête à l’est, face en direction du sud-est. Le membre supérieur droit se présentait en extension (légère semi-flexion), le membre supérieur gauche était fléchi et les membres inférieurs hyper-fléchis. Les relations de l’épaule gauche, du coude droit et des deux genoux étaient défaites. Il n’est pas possible de restituer la position de l’individu A qui n’est représentée que par le crâne (à l’ouest du dépôt, face en direction du sud-ouest) et des fragments de grands os longs. Le fémur gauche reposait en contact direct sur des os des membres inférieurs de l’autre individu, perpendiculairement à l’axe longitudinal de ces derniers. Des fragments des deux humérus, ainsi que de radius et d’ulnas, étaient groupés « en faisceaux » au sud-est de la sépulture. REMARQUE(S) : Dépôts primaires perturbés (éventuellement déposés « tête-bêche »), ou sépultures mixtes associant dépôt primaire et secondaire. La « sépulture » st. 8 C ARCHITECTURE VISIBLE : Ce dépôt n’était représenté que par la mandibule d’un individu mort en période périnatale. Elle se situait au centre du monument st. 8 (petit dolmen ou grand coffre mégalithique dallé du Néolithique récent), dans la partie supérieure du remplissage. Une dalle d’environ 0,3 m par 0,1 m recouvrait partiellement ce dépôt. La sépulture st. 21 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Cette sépulture était située près de l’angle sud-est de la St. 8. Au regard de sa localisation et en l’absence de dates, il n’est pas possible d’écarter tout à fait que ses os puissent être issus du monument contigu. Aucune limite d’excavation n’est perceptible. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. La structure 21 concernait cinq individus au minimum, quatre enfants et un adulte. Individu A : quelques dents et des diaphyses fragmentaires du membre supérieur droit appartenant à un enfant d’environ 6 - 7 ans. Individu B : quelques dents appartenant à un enfant d’environ 7 ans. Individu C : quelques dents et fragments de crâne appartenant à un adulte. Individu D : quelques dents appartenant à un enfant d’environ 4 - 5 ans. Individu E : représenté par des grands os longs appartenant à un enfant d’environ 10 - 12 ans. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Dépôt primaire perturbé ou dépôt secondaire. Le crâne de l’individu A reposait à l’extrémité méridionale du dépôt. Il se présentait (par les positions réciproques des dents) en vue latérale gauche, face en direction du nord. A proximité, dans un axe nord/sud, des fragments de diaphyses des os du membre supérieur droit pouvant lui appartenir étaient réunis « en faisceaux ». Au sud-est du dépôt, quelques dents de l’individu B se trouvaient groupées. La position du crâne n’a pu être restituée. Au nord-est, les dents de l’adulte individu C étaient associées à quelques fragments de crâne. La position de celui-ci n’a pu être restituée. Les vestiges dentaires appartenant à l’individu D n’ont pas été observés lors de la fouille. Les positions réciproques de certains os de l’individu E présentent un intérêt particulier. Un humérus droit (n°32), orienté dans un axe nord-est/sud-ouest, se présentait en vue antéro-médiale. Son épiphyse distale était engagée sous la partie moyenne de la diaphyse de l’humérus gauche (n°35). Les quatre os des deux avant-bras (n°27,28,29 et 31) étaient parallèles entre eux. Ils reposaient perpendiculairement à l’humérus droit. Quelques fragments de côtes étaient contigus à cet ensemble. Le fémur droit (n°47), le fémur gauche (n°48), et le tibia droit (n°52), présentaient également un effet de parallélisme qui s’organisait dans un axe nord-ouest/sud-est. Quelques fragments d’un ilion (n°34 et 51) se trouvaient en contact direct sur le quart distal du fémur droit. Dans le cas d’un décubitus latéral droit, membres supérieurs et inférieurs fléchis, certains de ces os longs occuperaient une situation
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proche de leurs positions primaires. En effet, l’humérus, le radius et l’ulna droit présenteraient une connexion lâche au niveau de l’articulation du coude. Par ailleurs, la partie proximale du fémur homolatéral était orientée en direction du sud-est, à proximité des fragments d’ilion. Lors de la fouille, les os décrits avaient été attribués à l’individu C, dont le crâne se situe dans une position logique à cet ensemble. L’étude métrique a rejeté cette hypothèse en fournissant un indice métrique trop faible pour appartenir à un adulte gracile (étude P. Düh). REMARQUE(S) : Comme déjà mentionné, il est impossible, vu la très mauvaise conservation et la faible représentation des os, de trancher entre une sépulture primaire ou secondaire (peut-être issue de la St. 8). L’observation du maintien des relations décrites pour l’individu E demeure néanmoins troublante. En effet, il est envisageable dans le cas de prélèvements intentionnels effectués par faisceaux sur des membres fléchis, d’observer dans une véritable sépulture secondaire de fausses connexions anatomiques (connexions fictives, Duday, in : Joussaume et al. 1987, p. 65). Cependant, la cohérence de la situation de certains os concernant des membres différents et le fait que le membre supérieur droit ne présente pas d’hyper-flexion constituent peut-être des arguments en faveur d’une sépulture primaire perturbée. Néanmoins, d’autres cas de figures plus complexes, tel qu’une sépulture mixte associant dépôts primaires et secondaires, peuvent aussi être évoqués. La sépulture St. 22 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Aucune limite d’excavation n’est certaine. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette sépulture contenait les restes d’un adulte de sexe probablement féminin (les coxaux sont très abîmés), dont le crâne est de « type Chamaecrâne ». OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Ce dépôt s’organisait dans un axe nord/sud (légèrement nord-ouest/sud-est), crâne au nord, face en direction du sud-ouest. L’individu reposait en décubitus dorso-latéral droit, membre supérieur droit en extension, membre supérieur gauche fléchi et membres inférieurs hyper-fléchis. Les connexions étaient dans l’ensemble préservées. Cependant, la position très antérieure des cervicales hautes indiquait une légère rotation différée du crâne, et on observait de faibles disjonctions au niveau des articulations des deux coudes et de la symphyse pubienne. Il faut également souligner que l’hyper-flexion des membres est probablement imputable à un tassement du corps, le fond présentant un léger pendage dans cette direction. La sépulture St. 24 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Aucune limite d’excavation n’est certaine. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette sépulture contenait les restes d’un enfant d’environ 8 - 9 ans. Stature (d’après Stewart 1948), environ 1,33 à 1,36 m. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. L’individu reposait sur le côté droit, membre supérieur droit fléchi, membres inférieurs hyper-fléchis. Ce dépôt s’organisait dans un axe ouest/est, tête à l’ouest, face en direction du sud-ouest. D’importants déplacements étaient observables. Les relations anatomiques entre les os du membre supérieur gauche, des vertèbres, des côtes, de la ceinture du membre supérieur, ainsi que de l’articulation du genou gauche, n’étaient pas préservées. Les relations de la hanche, du coude et du genou droit, n’étaient que légèrement disjointes. La sépulture St. 25 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée, signalée? La fosse de cette sépulture était matérialisée par la présence d’une couronne de galets obblongue (1,4 m par 0,8 m). Leur dimension variait de 0,15 m à 0,5 m. INDIVIDU (S) : Cette sépulture contenait les restes d’un enfant d’environ 6 ans. Stature (d’après Stewart 1948), environ 1,19 m. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Cet individu reposait sur le côté gauche, membres supérieurs et inférieurs fléchis, dans un axe est/ouest, tête à l’est, face en direction du
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sud. Les quarts distaux des diaphyses du radius et de l’ulna droit étaient engagés sous la partie proximale de l’humérus gauche. Les relations anatomiques étaient bien préservées, mais les os de l’avant-bras gauche avaient migrés à proximité de la face de l’individu. Le crâne avait légèrement basculé sur sa gauche, l’atlas et l’axis se présentant en vue antéro-latérale droite. La sépulture St. 27 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. La fosse de cette sépulture perforait le dallage du monument St. 8 dans son quart sud-ouest. Ses dimensions paraissent très contraignantes (0,9 m par 0,4 m env.) INDIVIDU (S) : Cette sépulture contenait les restes d’un enfant d’environ 8 - 9 ans. Stature (d’après Stewart 1948), environ 1,36 à 1,39 m. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné ? Cet individu reposait sur le côté droit, membres supérieurs et inférieurs hyper-fléchis dans un axe ouest/est, tête à l’ouest, face en direction du sud. Les connexions étaient dans l’ensemble maintenues, mais de petites disjonctions ont néanmoins été observées aux niveaux des articulations du coude droit et des deux genoux. Par ailleurs, des effets de contraintes imputables aux faibles dimensions de la fosse étaient visibles au niveau des jambes et du crâne de l’individu. L’état de conservation des os et les contraintes de temps nous ayant obligés au prélèvement du crâne « dans la motte », nous avons été privés d’informations concernant les cervicales hautes. La « sépulture » Carré K4 / 14 ARCHITECTURE VISIBLE : Structure enterrée. Aucune limite d’excavation n’est perceptible. INDIVIDU (S) : Cette sépulture contenait le crâne et quelques côtes appartenant à un enfant d’environ 12 - 18 mois. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Ce crâne apparaissait en vue latérale gauche, face orientée en direction du sud. A proximité directe vers l’est, quelques fragments de côtes se présentaient parallèlement les unes aux autres (orientation ouest/est?) OFFRANDES, MOBILIER : Un petit fragment de nacre a été retrouvé en contact sur les fragments costaux. SYNTHESE : Sur les neuf sépultures fouillées, deux contenaient plus d’un individu. La structure 6, qui associait deux enfants et la structure 21, qui associait quatre enfants et un adulte. Cet ensemble sépulcral comprend essentiellement des immatures. Un minimum de quatorze individus a été recensé, huit enfants, trois jeunes enfants et un individu mort en période périnatale. Seules deux sépultures, proches l’une de l’autre, contenaient chacune un adulte. L’état de conservation des os était très mauvais. Les éléments costaux et rachidiens, les os des mains, des pieds, ainsi que les épiphyses sont souvent détruites. Par ailleurs le faible temps de fouille et l’extrême compacité du limon encaissant a rendu les dégagements très ardus. Il était très difficile dans ces conditions, pour certains dépôts très abîmés, de trancher entre des sépultures primaires perturbées, secondaires vraies ou mixtes (St. 6 et 21). En l’absence de dates (collagène insuffisant), l’attribution de certains ensembles osseux demeurera par ailleurs incertaine. En effet, des « vidanges » intentionnelles partielles, antérieures ou contemporaines à la destruction du monument st. 8, ne peuvent être complètement écartées (St.21). De même, il reste possible que deux crânes d’adultes situés dans l’angle sud-est du monument 8 et sous numérotés St. 3, appartiennent à un dépôt postérieur à son utilisation. L’orientation des dépôts variait entre un axe ouest/est, tête à l’ouest (St.6, 24 et 27) et est/ouest, tête à l’est (St. 1 et 25), pour les sépultures contenant des enfants et des jeunes enfants. L’adulte probablement féminin de la St. 22, est par contre orienté dans un axe nord /sud (nord-ouest/sud-est). Les six positions qui ont pu être restituées présentaient peu de variations. Les individus reposaient tous sur le côté, droit (St. 6, 24 et 27) ou gauche (St. 1 et 25) suivant l’axe d’orientation. L’adulte de la sépulture St. 22 reposait en revanche d’avantage en position dorso-latérale (membres inférieurs fléchis sur le côté droit). Les membres supérieurs étaient globalement fléchis ou semi-fléchis, les
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membres inférieurs fléchis ou hyper-fléchis. Concernant l’architecture, tous les squelettes sans exception présentaient des disjonctions articulaires et des déplacements d’os de moyenne ou de grande amplitude en dehors du volume corporel. Ces déplacements, qui concernent également des grands os longs, induisent que les décompositions se sont déroulées dans des espaces confinés. L’hyper-flexion observable sur les membres inférieurs de deux individus (st. 22 et 24) est d’ailleurs probablement imputable à un affaissement progressif du corps en direction de ces membres bloqués (très faible pendage du fond de fosse). A ce propos, le fond généralement très plat des fosses (à l’exclusion de la St. 27) plaide plutôt en faveur de la présence initiale de coffres ou coffrage, au détriment d’une architecture minimaliste du type plateau débordant. D’ailleurs un coffre dallé est attesté pour la st.1 et les fragments de dalles jouxtant la st.6 pourraient constituer les restes d’un coffre dans ce matériau ou d’un système de blocage. C’est ce milieu de décomposition couplé à la mauvaise conservation des os et des architectures, qui nous prive malheureusement d’indices sur le caractère différé ou simultané des dépôts des structures 6 et 21. LANGUEDOC ORIENTAL N° : LO1*** SITE : La grotte des Andres à Beaucaire (30) ; Fouille orientaux J. et la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaucaire, 1960. BIBLIOGRAPHIE : - orientaux 1967, p. 37 à 43. - Riquet 1967, p. 43 à 49. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien ? CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Grotte sépulcrale en boyau de faible hauteur, située au pied d’une falaise et dominant une plaine. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé ? Sous cavité. Le dépôt funéraire était installé juste après le seuil d’entrée dans une loge sur la gauche située à environ 1 m en contrebas. Trois dalles disposées intentionnellement semblaient « protéger » ce dépôt et de nombreux galets roulés ont également été observés à sa proximité. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Cette sépulture contenait les restes de trois individus au minimum : - 1 adulte robuste (proto-nordique peut-être métissé brachycrâne, à forte mesocrânie) ; - 1 adulte robuste (brachycrâne planoccipital) ; - 1 adulte robuste (brachycrâne). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné probable. Dépôt bouleversé. OFFRANDES, MOBILIER : La céramique était abondante (10 formes minimum), mais souvent très fragmentée. Ont été récoltés : - un vase avec anse à bouton de type Polada ; - une urne biconique de type rhodanienne ; - un fragment de céramique campaniforme ; - quelques éléments de type fontbouïsse. Cette sépulture comportait également : - un grattoir en silex à larges retouches ; - deux éclats ; - et une alêne en bronze à section ronde. N° : LO2* SITE : Bellevue aux Angles à Villeneuve-lès-Avignon (30) ; Fouille Roudil J.-L., 1963. BIBLIOGRAPHIE : - Charles 1971, p.196 à 217. - Gutherz 1995, p. 394
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- Roudil 1964, p. 280 à 281, fig. 5. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien ? CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé semi-aérien. Cette sépulture consistait en un coffre rectangulaire de construction « soignée », d’une dimension de 1,1 m par 0,65 m. Il était formé par deux dalles calcaires pour ses parois longitudinales et par deux dalles de grès pour ses parois transversales. Une dalle de grès couvrait ce coffre orienté est/ouest ou ouest/est. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. 3 Individus (hyper-brachycéphales) : - sujet n°1, adulte robuste (hyper-brachycrâne de type alpinoïde et alpino-dinaroïde), - sujet n°2, adulte robuste (brachycrâne de type brachyoïde, alpino-dinaroïde), - sujet n°3, adulte (sous-dolichoïde). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. Le sujet n°1, reposait en position fléchie sur le côté droit, tête à l’ouest, face en direction du sud. Sur la photo « fig. 5 » publiée par J.-L. Roudil (Roudil 1964, p. 5), seuls sont visibles : des éléments de la calvaria ; la mandibule, en vue postéro-inférieure ; l’atlas, en vue inférieure, situé sous le corps de la mandibule ; le membre supérieur droit, hyper-fléchi, dont les os (humérus, radius, ulna) en vue antérieure et la scapula droite. Concernant ce membre, la relation réciproque de ses éléments, la connexion globalement préservée de l’articulation du coude et le maintien strict de la relation de l’épaule, indiquent que ces éléments étaient probablement proches de leur position initiale. Les situations de la mandibule et de l’atlas évoquent peut-être, une bascule différée du crâne en direction du sud. Le sujet n°2. Les os appartenant à cet individu, des grands os longs brisés et des fragments de crâne, ont été récoltés à l’extérieur du coffre, sur la dalle de couverture ou dans un angle (?). L’auteur, (Roudil 1964, p.281) pense qu’ils pourraient correspondre à un dépôt initial, qui s’est trouvé déplacé lors de l’installation du sujet n°1. Le sujet n°3 n’est représenté que par quelques fragments de crâne, situés « au pied » de l’individu n°1. OFFRANDES, MOBILIER : Sans.
Fig. 11 : L’un des squelettes du coffre de Bellevue aux Angles à Villeneuve-lès-Avignon (Gard), d’après Roudil 1964, fig. 5, p. 280.
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N° : LO3* SITE : Canteperdrix ou Chanteperdrix à Beaucaire (30) ; Fouille Sabatier J., Favier (?) autour de 1885, restitution Nicolas H. d’après indications orales et observation du coffre. BIBLIOGRAPHIE : - Charles 1971, p.196 à 217. - Gutherz 1995, p. 394 - Nicolas 1886, p. 45 à 54. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Sépulture implantée dans une plaine vallonnée. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé semi-aérien signalé. Il s’agit d’un coffre constitué par quatre dalles mollassiques. Il comportait une couverture débordante ainsi qu’une dalle de fond. L’adjonction de gros blocs sur la dalle de couverture formait un petit tertre. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette sépulture contenait les restes d’un adulte robuste (de « type » brachycéphale planoccipital). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Il reposait sur le côté droit, membres supérieur et inférieur droit fléchis, membres supérieur et inférieur gauches semi-fléchis dans une orientation est/ouest, tête à l’est.
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Fig. 12 : A droite, la sépulture de Chanteperdrix ou Canteperdrix à Beaucaire (Gard), d’après Nicolas 1886, fig. 12 et 13, p.47.
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Fig. 13 : A gauche, la sépulture de Chanteperdrix ou Canteperdrix à Beaucaire (Gard), d’après Charles 1971, fig. 2, p.199. Curieusement, le vase, qui évoque un vase « poladien » stylisé, n’est plus représenté sur cette recomposition schématique (du schéma précédent), mais il reste pourtant décrit dans le texte.
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OFFRANDE(S), MOBILIER : - 1 pichet à carène vive et anse coudée, à hauteur du crâne, peut-être localisé dans l’angle nord-est. - 1 une épingle en bronze à tête globulaire creuse perforée ; - 1 une lame de poignard denticulée en bronze à deux rivets. N° : LO4* SITE : Colombel à Laudun (30) ; Fouille Carrière G. BIBLIOGRAPHIE : - Carrière 1892, p. 59 à 62 (Publication disparue, citée par X. Gutherz 1995). - Gutherz 1995, p. 394. - Raymond 1900. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien ? CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé semi-aérien. Ce coffre était formé par des dalles brutes. Des pierres plates recouvraient le squelette qui reposait sur un sol dallé. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Il s’agit à priori d’une sépulture simple d’adulte. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Pas d’informations concernant la disposition du défunt. OFFRANDES, MOBILIER : - un poignard en bronze ou en cuivre à deux rivets et décor de filet ; - un « brassard d’archer » en grès à double perforation et section épaisse. N° : LO5* SITE : Grotte de Rascassoles, près de Saint-Hyppolite-du-Fort (30). BIBLIOGRAPHIE : - Charles 1971, p.196 à 198. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien ? CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé sous abri. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Ce coffre concernait un adulte (« sous - dolichocrâne, méditerranéen ancien »). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Pas d’informations concernant la disposition du défunt. OFFRANDES, MOBILIER : Sans. N° : LO6* SITE : La Roquevignière à Saint-Laurent-la-Vernède près de Bagnols-sur-Cèze (30) ; Fouille, Vaton J. autour de 1970. BIBLIOGRAPHIE : - Bordreuil 1985, p. 32. - Gutherz 1975, p. 51. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : ? Cette sépulture qui s’apparente à un dolmen, appartient peut-être au groupe de Fontbouïsse. Cependant, X. Gutherz pense que : « Le style de la tombe et la position du corps placeraient cette sépulture dans une phase tardive, peut-être au Bronze ancien, étant donné sa ressemblance avec les tombes similaires de la Haute vallée du Rhône » (Gutherz 1975, p.51). CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Structure située au centre d’un habitat fontbuxien parmi des blocs rocheux. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé semi-aérien.
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Il s’agit d’un coffre sommaire formé de quatre dalles de grès local. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Ce coffre contenait un adulte gracile, ainsi qu’un enfant mort en période périnatale qui n’est représenté que par quelques os. Depuis 1975, d’autres « inhumations » ont été découvertes dans le carloïde de ce dolmen (?). OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. L’adulte était disposé en position fléchie. OFFRANDES, MOBILIER : Sans. HERAULT N° : LO7***** SITE : Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34) ; Fouille orientaux J. avec le concours de Martin - Granel H., Tamain G., Prades H., Bailloud G., Treinen-Claustre F., Robert A., de 1956 à 1961. BIBLIOGRAPHIE : - orientaux 1973, p.131 à 193. - orientaux, Martin Granel 1961, p.571 à 582. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien – Bronze moyen (sépultures B 1, B 4 et B 6). CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Habitat fortifié de Plaine. Ce site recelait cinq sépultures, dont trois peuvent être attribuées à la fin du Bronze ancien ou au Bronze moyen. Les deux autres font aussi l’objet d’une présentation au regard de leur grande ressemblance architecturale. Elles sont toutes implantées dans, ou contre les « tours » d’une fortification fontbuxienne. Cette occupation se situait à une altitude de 135 m, sur une petite crête calcaire au sommet arrondi. Elle dominait de façon stratégique deux importantes voies de passage. Aucune occupation domestique (du site ou extérieure) ne peut être associée à ces sépultures, dont les défunts sont décrits comme appartenant aux « vainqueurs du château chalcolithique ». Un autre ensemble sépulcral sub-contemporain (Saint-Clément, orientaux, Martin Granel 1950) est visible depuis le site. Nous n’avons pas trouvé de documentation le concernant. La tombe B1 Cette sépulture était implantée dans le couloir de la tour T1. ARCHITECTURE VISIBLE : Structure aérienne ou semi-aérienne signalée. La présence de cette sépulture était marquée par un tumulus rectangulaire d’une dimension de 8 m par 4 m et d’une hauteur conservée de 0,8 m. La bordure méridionale était la moins rectiligne. Ce tumulus était composé de terre et de pierres hétérométriques. Les blocs les plus importants en constituaient l’assise. Parmi ces éléments, une pierre comportant une cupule de 6 cm de diamètre a été récoltée. Une dalle de 1,1 m par 0,6 m et 0,1 m qui formait peut-être la couverture reposait à proximité. Les parois orientale et occidentale du couloir de la tour délimitaient la chambre sépulcrale. Certains blocs avaient été déplacés vers l’intérieur afin d’en réduire la dimension. Sa partie sud était détruite. Les remparts entourant le tumulus ont été démontés « pour bien isoler le monument funéraire » : le marquer. Cette impression se trouvait renforcée par l’observation d’un aménagement particulier dans le dallage soigneux qui constituait le fond (de la chambre ?, de la tour ?). Il s’agissait de trois calages évoquant l’érection d’un poteau, mais surtout de la présence de deux stèles antérieures, défigurées et réimplantées à proximité de la tombe. INDIVIDU (S) : Pas d’informations. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné. Ne demeuraient que quelques fragments osseux, dont une diaphyse de tibia. OFFRANDE(S), MOBILIER : - 1 poignard de bronze à quatre rivets de forme ovoïde et section losangique ; - 1 tête d’épingle à tête sphérique perforée ; - 3 tessons, 2 éléments avec impressions digitées directement sous le bord et 1 élément avec cordon horizontal digité a proximité du bord.
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Yaramila Tchérémissinoff
La tombe B3 Cette sépulture était implantée devant la tour T 3, à l’intérieur du rempart (?) ARCHITECTURE VISIBLE : Cette structure avait été complètement détruite par l’implantation d’un tumulus hallstattien et son contenu dispersé. INDIVIDU (S) : Pas d’informations. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Certains grands os longs, mal conservés, étaient « regroupés en fagots » au nord de la tour, dans les ruines du rempart. OFFRANDE(S), MOBILIER : Un fragment de vase biconique à col évasé, orné de triangles opposés du style « Saint-Vérédème », a été récolté à proximité des os. Quelques fragments du même type de céramique ont été trouvés à l’intérieur du rempart, ainsi que des éléments qui comportrent des cordons digités et un grattoir en « sabot de cheval ». REMARQUE(S) : Les os ayant été déplacés, peut-être étaient-ils facilement préhensiles. La tombe B4 Cette sépulture était implantée dans la tour T 4. ARCHITECTURE VISIBLE : Structure aérienne ? Signalée. Cette structure était signalée par un tumulus empierré. Le coffre n’a pas été repéré (coffre multidallé ?) INDIVIDU (S) : Pas d’informations. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Seuls quelques fragments dentaires et des petits os ont été récoltés au tamisage. OFFRANDE(S), MOBILIER : - 4 perles rondes découpées dans des tests de cardium ; - 1 (2 fragments) bracelet « ouvert » en bronze à section en « D », de 4 mm de diamètre et orné de trois traits incisés aux extrémités. La tombe B5 Cette sépulture était implantée devant le couloir de la tour T 5. ARCHITECTURE VISIBLE : Structure semi-aérienne signalée? Le tertre a été abîmé par l’occupation romaine et le contenu de la sépulture vidé. Il s’agissait d’un coffre constitué de dalles hétérométriques, dont l’axe longitudinal était nord-ouest/sud-est. Sa surface interne était de 1,5 m par 0,9 m, pour une profondeur d’environ 0,6 m. Les interstices laissés vides lors de l’agencement des dalles ont été comblés par des pierres. Le fond du coffre était soigneusement dallé. INDIVIDU (S) :
N
Pas d’informations. OFFRANDE(S), MOBILIER : Sans.
1m
0
Fig. 14 : La sépulture B 5 du Lebous à Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault), d’après Arnal 1973 , p. 179, fig. 49.
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
La tombe B6 Cette sépulture a été implantée dans les fondations nord de la tour T 6, à l’extérieur de l’enceinte. ARCHITECTURE VISIBLE : coffre dallé semi-aérien. Il ne demeurait de ce coffre que trois dalles disposées sur chant. Sa dimension restituée était de 1 m par 0,8 m. Il était orienté longitudinalement dans un axe nord/sud. INDIVIDU (S) : Sépulture anciennement abîmée. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Espace confiné probable. Seuls quelques restes dentaires et esquilles ont été récoltés. OFFRANDE(S), MOBILIER : Un vase fragmenté de pâte grise était présent dans cette sépulture. Il comportait une anse à bouton poladien et un décor de style « SaintVérédémien » sous la rupture de panse. Il s’agissait d’une frise de double chevrons, encadrée par deux doubles lignes. Ce mobilier était fragmenté et dispersé autour de la sépulture. N° : LO8** SITE : Dolmen 2 du Devois de Rambion à Viols-le-Fort (34), fouille orientaux J. 1953, puis Jallot L., Paoli M., Escalon G. 1986. BIBLIOGRAPHIE : - Gutherz 1986, p. 371. - Montjardin 1996, p. 366. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Site dominant la plaine de l’Hérault. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre aérien. Sépulture aménagée (coffre ?) dans le couloir d’accès du dolmen à proximité de la chambre. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Elle recelait deux individus incomplets, dont un enfant. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : milieu ouvert ou espace confiné probable. OFFRANDES, MOBILIER : - 1 épingle à tête globulaire perforée. N° : LO9**** SITE : Saint-Jean-De-Cuculle près de Saint-Mathieu-de-Treviers (34) ; Fouille orientaux J., Baudou J. Rambier H., Jeanjean L., 1942. BIBLIOGRAPHIE : - orientaux, Baudou 1965, p. 192 à 195, fig. 1 et 2. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Seconde phase du Bronze ancien - Bronze moyen. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Cette sépulture était implantée dans la diaclase d’un rocher dominant la plaine de l’Hérault à environ 3 km du site du Lebous. Au pied de ce rocher, de la céramique « rhodanienne » et « Saint-Vérédème » a été récoltée. ARCHITECTURE VISIBLE : Sépulture en faille. Cette sépulture a été implantée dans une faille verticale dont la profondeur totale n’a pu être mesurée. Ce creusement (?) présentait une ouverture de section « fusiforme » d’une longueur de 1 m par 0,75 m. Cette ouverture était recouverte par deux dalles dont les dimensions respectives étaient de 1 m par 0,7 m et 0,1 m et 0,75 m par 0,6 m et 0,2 m. Ces dalles ne se chevauchaient pas et la partie la plus large de l’ouverture n’était pas couverte. Les premiers 1,9 m de la faille étaient vides de sédiment. Puis sur 0,5 m d’épaisseur, le remplissage était formé d’un niveau de cailloutis. Sur 0,5 m, des blocs plus importants constituaient la base d’un éboulis. Un fragment de dalle, ayant peut-être chuté du système de couverture, a été dégagé dans cet éboulis. A environ 3 m de profondeur, et sur une épaisseur de 1,3 m, le comblement était composé de terre et de pierres. Le mobilier, les os humains ainsi que la faune, se trouvaient dans ce niveau dont les derniers 0,5 m étaient stériles.
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Yaramila Tchérémissinoff
Le décapage a été stoppé à une profondeur de 4,2 m par la présence d’une dalle. INDIVIDU (S) : Plusieurs individus. Cette sépulture contenait les restes de quatre individus minimum, dont au moins un enfant. OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Pas d’informations. OFFRANDES, MOBILIER : Un seul vase et de la faune (mouton, bœuf, lièvre /ou lapin, peut-être cerf) ont été récoltés. Le vase, très fragmenté, comportait deux anses plates, des impressions digitées sur le bord et sur un cordon entourant le tiers supérieur de la panse et reliant la base des deux anses. N° : LO10* SITE : Pech Laurier à Quarante (34), découverte Ambert P. 1981. BIBLIOGRAPHIE : - Ambert 1982-1983. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Première phase du Bronze ancien ? Cette sépulture a précédemment été attribuée à la période chasséenne,*il n’est pas exclu que cette tombe ait fait l’objet d’un réemploi. CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Plaine. Cette sépulture « isolée » était implantée vers la base du versant sud-est du Pech Laurier. ARCHITECTURE VISIBLE : Coffre dallé ou multidallé semi-aérien. Il s’agissait d’un coffre multidallé d’une dimension de 0,95 m par 0,46 m (dimensions internes 0,9 m par 0,4 m). Ses bordures nord et sud étaient empierrées (appareillage en pierres sèches, calages?) et la paroi ouest était formée par une dalle unique. INDIVIDU (S) : Sépulture simple. Cette sépulture contenait les restes d’un adulte (?) OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : Position fléchie, espace confiné. L’individu était disposé en position fléchie, dans un axe sud/nord, tête au sud. OFFRANDES, MOBILIER : Le mobilier était regroupé autours du crâne, auquel de nombreux éléments adhéraient encore en bandes parallèles. - 180 perles plates en test de coquillage ; - 2 coquillages (une cérithe et une colombelle usée) ; - 2 alênes losangiques en Bronze (*information orale de MM. J. Guilaine et J. Vaquer). N° : LO11* SITE : Alignan du vent au Chemin du Peyne (34), fouille Ambert P., Esperou J.-L. 1980. BIBLIOGRAPHIE : - Guilaine et al., 2001, p. 249 - Roudil 1982, p. 448 et 449. ATTRIBUTION CHRONOLOGIQUE : Campaniforme. C (TUC 20951) : 4060 ± 65 BP : - 2880 à – 2460 (95,4%).
14
CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE : Relief. Domine la plaine de l’Hérault. ARCHITECTURE VISIBLE : Sépulture remaniée anciennement. INDIVIDU (S) : OBSERVATIONS OSTEOLOGIQUES : OFFRANDES, MOBILIER : - quelques tessons récoltés dans un labour.
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
Récapitulatif par phases
Campaniforme RA4 : Grotte du Gardon à Ambérieu-en-Bugey (01). RA5 : Tumulus de Clairefond ou de Serre-d’Aurouze à Soyons (07). RA6 : Grotte de la Beaume-Sourde à Francillon (26). PC1 : Le Fare à Forcalquier (04). PC2 : Grotte murée à Montpezat (04). PC3 : Tholos 2 de Sainte-Anne à Saint-Vallier (06). PC4 : Tumulus des Passages au Plan Bousquet (06). PC5 : Les Barres à Eyguières (13). PC8 : Tumulus du Gendarme au Plan d’Aups (83). LO11 : Alignan du vent au Chemin du Peyne (34). Première phase du Bronze ancien. RA8 : Chabrillan Saint-Martin 3 (26), st.25. RA8 : Chabrillan Saint-Martin 3 (26), st.128. RA8 : Chabrillan Saint-Martin 3 (26), st.130. PC9 : Les Gouberts à Gigondas (84). PC10 : Les Juillieras (84), st. 1. PC10: Les Juillieras (84), st. 6. PC10: Les Juillieras (84), st. 21. PC10: Les Juillieras (84), st. 22. PC10: Les Juillieras (84), st. 24. PC10: Les Juillieras (84), st. 25. PC10: Les Juillieras (84), st. 27. PC10: Les Juillieras (84), st. K4/14. LO1 : Grotte des Andres à Beaucaire (30). LO2 : Bellevue aux Angles à Villeneuve les Avignons (30). LO4 : Colombel à Laudun (30). LO5 : Grotte de Rascassoles (30). LO6 : La Roquevignières à Saint-Laurent-la-Vernède (30). LO10 : Pech Laurier à Quarante (34). Seconde phase du Bronze ancien. RA1 : La Carrière Brunet à Ambérieu-en-Bugey (01). RA2 : Grotte du Pic à Songieu (01). RA2: Grotte du Pic à Songieu (01), sép. Individuelle. RA3 : Le Recourbe à Château-Gaillard (01), sép. 9100a. RA3: Le Recourbe à Château-Gaillard (01), sép. 9313. RA3: Le Recourbe à Château-Gaillard (01), sép. A236. RA7 : Faille de Chastelas à Chauzon (07). RA9 : Abri du Perpétairi à Mollans (26). RA10 : Les Allinges-sur-Aviet (74). RA11 : Grotte B de l’Echaillon à Saint Quentin sur Isère (38). RA12 : Grotte de la Balme à Sollières-Sardières (73). RA13 : Le Châtelard au Mollard à Bourg Saint-Maurice (73). PC6 : Château Blanc à Ventabren (13). LO3 : Canteperdrix à Beaucaire (30). LO7 : Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34), sép. B1. LO7: Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34), sép. B3. LO7: Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34), sép. B4. LO7: Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34), sép. B5. LO7: Le Lebous à Saint-Mathieu-de-Treviers (34), sép. B6. LO8 : Dolmen 2 du Devois à Viols-le-Fort (34). LO9 : Saint-Jean-de-Cuculle à Saint-Mathieu-de-Treviers (34). 81
Yaramila Tchérémissinoff
Campaniforme
Site et n° Sép. simple
RA4 RA5 PC1 PC2 PC3 PC4 PC5 PC8 *
?
*
*
*
*
*
Sép. plurielle Dép.primaire(s) Secondaire(s)
*
*
*
*
*
?
*
?
*
ou réduction(s) ?
Dép. mixte(s) Adulte(s)
1
1
1
2
6?
1
Enfant(s) 1
Néo.
1
Extension ou semi-flexion *
Flexion
*
*
?
n/s e/o
Orientation
o/e
St. Aérienne
?
?
?
?
semi-aérienne
*
*
*
*
St. Enterrée
*
Fosse
*
Coffre en bois
?
Multidallé
*
*
*
*
* *
? *
?
?
? ?
Dallé Cavité
*
* ?
St. ouverte St. fermée
*
St. signalée
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Esp. colmaté *
Esp. Confiné Milieu ouvert
* *
Plaine Relief
*
Parure
*
?
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*
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*
*
*
*
Habitat Mobilier
?
*
82
* ? *
* *
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
Première phase du Bronze ancien
Site et n° Sép. simple Sép. plurielle Dép.primaire(s) Secondaire(s) ou réduction(s) Dép. mixte(s) Adulte(s) Enfant(s) Néo. Extension ou semi-flexion Flexion Orientation Aérienne ou semi-aérienne St. Enterrée Fosse Coffre en bois Multidallé Dallé Cavité St. ouverte St. fermée St. signalée Esp. colmaté Esp. Confiné Milieu ouvert Plaine Relief Habitat Mobilier Parure
RA8 RA8 RA8 PC9 * *
1 * s/n
*
* * *
* * *
*
* n/s
* e/o
* o/e
* n/s
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?
?
*
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* ? ?
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?
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*
1
* n/s
* *
*
*
*
*?
*?
*?
PC10 PC10 PC10 LO1 LO2 LO4 LO5 LO10
Sép. simple Sép. plurielle
?
1
* o/e
Secondaire(s) ou réduction(s) Dép. mixte(s) Adulte(s) Enfant(s) Néo. Extension ou semi-flexion Flexion Orientation Aérienne ou semi-aérienne St. Enterrée Fosse Coffre en bois Multidallé Dallé Cavité St. ouverte St. fermée St. signalée Esp. colmaté Esp. Confiné Milieu ouvert Plaine Relief Habitat Mobilier Parure
*
*
* *
* *
Site et n°
*
2
* * * o/e
*
* ?
1
1
* *
PC10 PC10 PC10 *
? 1 4
1 2
*
*
*
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* *
* *
* ?
* ?
3 1
1
1
* e/o
* o/e
o/e
*
*
*
?
?
*
?
?
*
1
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*
* 3
1
* s/n
e/o *
*
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? *
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* *
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? ? *
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* ?
* ?
* ?
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*
Seconde phase du Bronze ancien
Site et n° Sép. simple Sép. plurielle Dép.primaire(s) Secondaire(s) ou réduction(s) Dép. mixte(s) Adulte(s) Enfant(s) Néo. Extension ou semi-flexion Flexion Orientation Aérienne ou semi-aérienne St. Enterrée Fosse Coffre en bois Multidallé Ciste Cavité St. ouverte St. fermée St. signalée Esp. colmaté Esp. Confiné Milieu ouvert Plaine Relief Habitat Mobilier Parure
RA2 RA2 * * ?
1 4
*
RA3 * *
1
Site et n°
RA3 RA9 RA10 RA11 RA 12 * * * * * * ? ? ? * 1
1
2
* o/e
no/se
4
Sép. simple Sép. plurielle
1
*
* *
* *
*
*
? * * *
* * *
Aérienne ou semi-aérienne St. Enterrée Fosse Coffre en bois Multidallé Ciste Cavité St. ouverte St. fermée St. signalée Esp. colmaté Esp. Confiné Milieu ouvert Plaine Relief Habitat Mobilier Parure
*
* *
* ? *
*
* *
* *
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* * * ? *
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*
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* *
* *
*
* * *
Secondaire(s) ou réduction(s) Dép. mixte(s) Adulte(s) 1 Enfant(s) 1 Néo. Extension ou semi-flexion Flexion * Orientation n/s
1
e/o
PC6 LO3 LO7 LO7 LO7 LO8 LO9
* *
83
*
*
?
?
?
*
1
* e/o *
*
* ?
* ?
1 1
3 1
so/ ne *
n/s *
*
*
? *
? *
? *
*
* * ?
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* (*)
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* *
Yaramila Tchérémissinoff
Récapitulatif des dates disponibles R_Date ETH15262 : 3305±55BP (PC6) 68.2% probability 1680BC ( 4.4%) 1670BC 1660BC ( 2.3%) 1650BC 1640BC (61.4%) 1520BC 95.4% probability 1740BC ( 2.9%) 1710BC 1700BC (92.5%) 1440BC R_Date LY4591 : 3350±120BP (RA13) 68.2% probability 1860BC ( 2.4%) 1840BC 1780BC (65.8%) 1490BC 95.4% probability 1950BC (95.4%) 1300BC R_Date LY4604 : 3349±108BP (RA3/A236) 68.2% probability 1770BC (68.2%) 1510BC 95.4% probability 1950BC (95.4%) 1400BC R_Date LY4602 : 3376±74BP (RA3/9313) 68.2% probability 1750BC (56.1%) 1580BC 1570BC (12.1%) 1520BC 95.4% probability 1880BC (95.4%) 1510BC R_Date LY7510 : 3395±41BP (RA12) 68.2% probability 1750BC (68.2%) 1620BC 95.4% probability 1870BC ( 3.2%) 1840BC 1780BC (92.2%) 1520BC R_Date LY4600 : 3445±120BP (RA1) 68.2% probability 1920BC (68.2%) 1600BC 95.4% probability 2150BC (95.4%) 1450BC R_Date LY3586 : 3510±180BP (RA2) 68.2% probability 2150BC (68.2%) 1600BC 95.4% probability 2400BC (95.4%) 1400BC R_Date LY4605 : 3530±80BP (RA3/9100a) 68.2% probability 1950BC (68.2%) 1740BC 95.4% probability 2130BC ( 2.7%) 2080BC 2050BC (92.7%) 1680BC R_Date AA31697 : 3635±60BP (PC10) 68.2% probability 2130BC (15.3%) 2080BC 2050BC (52.9%) 1910BC 95.4% probability 2200BC ( 2.6%) 2160BC 2150BC (89.8%) 1870BC 1850BC ( 1.8%) 1810BC 1800BC ( 1.2%) 1770BC R_Date LY4601 : 3760±76BP (RA3/9101) 68.2% probability 2290BC (51.6%) 2110BC 2100BC (16.6%) 2030BC 95.4% probability 2460BC (95.4%) 1950BC R_Date TUC20951 : 4060±65BP (LO11) 68.2% probability 2840BC ( 7.0%) 2810BC 2670BC (61.2%) 2470BC 95.4% probability 2880BC (14.0%) 2800BC 2790BC (81.4%) 2460BC
84
Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
R_Date LY4606 : 4137±81BP (RA3/9100b) 68.2% probability 2880BC (19.5%) 2800BC 2790BC (44.7%) 2620BC 2610BC ( 4.0%) 2580BC 95.4% probability 2890BC (95.4%) 2490BC R_Date LY6551 : 4210±100BP (PC1) 68.2% probability 2910BC (18.8%) 2830BC 2820BC (43.6%) 2660BC 2650BC ( 5.8%) 2620BC 95.4% probability 3100BC (95.4%) 2450BC
INFORM : References - Atmospheric data from Stuiver et al. (1998); OxCal v3.9 Bronk Ramsey (2003); cub r:4 sd:12 prob usp[chron]
Tableau de calibration
ETH15262 3305+55BP LY4591 3305+120BP LY4604 3349+108BP LY4602 3376+74BP LY7510 3395+41BP LY4600 3445+120BP LY3586 3510+180BP LY4605 3530+80BP AA31697 3635+60BP LY4601 3760+76BP TUC20951 4210+100BP LY4606 4137+81BP LY6551 4210+100BP 4000CalBC
3000CalBC
2000CalBC
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1000CalBC
ANNEXE II LES SEPULTURES SIMPLES OU PLURIELLES DU NEOLITHIQUE FINAL PERI-CAMPANIFORME Ce qui englobe ici le terme de Néolithique final, correspond à la période d’utilisation préférentielle du mode sépulcral collectif à partir d’enviton – 3000, sans autre appréciation culturelle. Son adoption est antérieure aux premières manifestations du Campaniforme et ne fait que s’estomper très progressivement au Bronze ancien puisqu’elle perdure encore parfois dans le Bronze moyen du Sud-est de la France. Le plus souvent, les dépôts échelonnés parfois pendants des siècles au sein d’espaces ouverts, régulièrement remaniés et exposés aux agressions naturelles, demeurent-ils indifférenciables les uns des autres, ce qui leur a souvent valu d’être considérés comme homogènes, postulat désormais plus que nuancé par les travaux récents sur ce thème (cf. chap. VI). Les documents présentés plus bas concernent justement plusieurs sépultures collectives qui ont livrés des indices évidents de différenciations entre individus, ou groupe d’individus, par le biais de limites symboliques ou/et matérielles. Ces différentiations peuvent bien sûr renvoyer à des modifications de gestions dans le temps, car la plupart des sites retenus ont aussi livré du mobilier du Campaniforme et du Bronze ancien. Mais ces partitions révèlent aussi indéniablement des différences de statuts entre individus ou groupe d’individus, sans pouvoir en préciser la nature (hiérarchique, clanique, familial, fonctionnel...). Les exemples inclus dans ce chapitre n’ont pas été choisis suite à un inventaire exhaustif. Il s’agit simplement d’évoquer les manifestations « d’individualité » et de « partitions » à travers quelques exemples, car ce thème vaste et complexe n’est pas l’objet de ce travail. Pourtant son évocation demeure indispensable en vue de nuancer les schémas et de mieux appréhender la dynamique de « réindividualisation » du mode sépulcral. Dans le même objectif, quelques sépultures plurielles et individuelles sont également décrites dans ce chapitre, dont l’analyse est portée au chapitre IV.1. LES ZONATIONS MATERIALISEE EN CONTEXTE COLLECTIF Bassin rhodanien septentrional A Lussas (Ardèche), l’aven Jaques ou Chabessière contenait les restes de 21 individus dont 13 enfants. La plupart de ces dépôts sont attribuables à la culture de Fontbouïsse, mais six d’entre eux sont peut-être à rattacher au Bronze ancien-moyen (présence de mobilier caractéristique à proximité des restes). La sépulture la plus ancienne était aménagée entre des blocs formant le sol d’une petite salle. Les autres dépôts paraissaient également limités par une série de blocs. Ils formaient une limite diagonale entre l’entrée et une petite salle (sorte « d’antichambre »). Contre ces blocs, au nord de « l’antichambre », 8 individus (6 adultes, 1 adolescent et 1 enfant) avaient été déposés. L’un des adultes reposait à la base et au centre du dépôt, sur le côté droit, membres fléchis, dans un axe sud/nord, tête au sud (Gély 1991, p. 67 à 70 ; Héritier 1987, p.9 à 13 ; Saumade 1987). La nécropole des Racles à Saint-Paul-de-Varces (Isère) était constituée d’au moins 2 « cellules » distantes d’environ 15 m. Elles étaient implantées et délimitées par les blocs d’un éboulis stabilisé (Boquet 1961 ; Boquet 1963 ; Gély 1991 p. 136 à 137). Bassin rhodanien méridional La grotte de la Baume des Maures à La Garde-Freinet (Var), s’ouvre sur le versant ouest d’un vallon. Elle a été anciennement pillée et ses déblais contenaient une grande quantité d’ossements. La fouille que J. Joubert a entreprise en 1965 et 1966 dans cette cavité de 2 m par 6 m, a révélé dix petites « tombelles » contenant des os brûlés. Selon cet auteur, elles étaient délimitées par des dalles ou pierres en gneiss et en schiste. Ces dalles étaient disposées sur chant et les fonds étaient également multidallés. Des sépultures à étages sont fréquemment évoquées. Ces sépultures contenaient généralement plus d’un individu, associant des enfants entre-eux ou des adultes et des enfants (ossements brûlés ?) Trois de ces aménagements, dont l’un contenait un enfant, ont livré du mobilier en place : flèches foliacées ou à bord denticulé ; grattoir ; perles…(Joubert 1967, p. 44 à 61). La cavité a fait l’objet d’une opération complémentaire conduite par P. Hameau (Hameau 2001). Elle confirme l’attribution du niveau sépulcral, mais quelques éléments semblent se rapporter au Bronze ancien. Une nouvelle « tombelle » a été fouillée à cette occasion et il semble que cette appellation doit être modérée. En effet, cette structure correspond à un amas d’ossements très brûlés (2 individus). Ce dépôt est limité par une dalle, mais dont on ne peut étayer l’agencement volontaire. Par contre, l’auteur rapporte que ces os sont enrobés dans un sédiment qui diffère du niveau (infiltrations ?)
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Il est fait mention pour la grotte de la Marane, à Châteauneuf-Les-Martigues (Bouches-du-Rhône), d’un coffrage grossier de 1,5 m par 2 m et de « tombelles » limitées par des dalles reposant sur chant (Cotte 1924 ; Courtin 1974, p.166 et 235). Dans la grotte de la Lave à Saint-Saturnin d’Apt (Vaucluse), des dépôts étaient limités par des caissons de petites dalles verticales (Courtin 1974, p. 166 et 257). Les galeries et puits artificiels de la vigne du Cade à Salinelles (Gard) recelaient quatre zones de dépôt. En surface, une fosse bordée de pierres sèches contenait les restes de 5 individus au minimum, présentant des connexions (1), qui recouvraient partiellement un autre individu en position fortement contractée (2). Les restes perturbés de sept individus minimum ont été retrouvés dans une galerie (3) débouchant sur un puits fermé par une dalle, dans lequel reposaient 2,5 m plus bas les restes de six individus dont un enfant (4). Les corps, fléchis, étaient disposés de façon rayonnante (?) et les crânes étaient parfois entourés par de petites dalles. Le mobilier accompagnant ces dépôts était constitué par de la céramique de type fontbouïsse, de la parure, dont un élément en cuivre, et des restes fauniques (Bordreuil 1985, p. 27 ; Peyrolles et al. 1959, p. 525 à 531, fig. 1 et 3). Le site du col des Tourettes à Montmorin (Hautes-Alpes) recelait une nécropole en pied de falaise ainsi qu’une sépulture collective en cavité (Grotte des Aiguilles). Elle était associée à un habitat stratifié situé à une centaine de mètres. La nécropole est située au pied de la paroi. Il est fait mention d’un monument mégalithique détruit (dolmen ?), les autres os semblant reposer dans des poches (?) distinctes. Pour la grotte, un boyau sub-horizontal « n’atteignant jamais le mètre », longeait une diaclase. Il contenait plusieurs (?) individus attribués au Campaniforme ou au Bronze ancien. Ils étaient localisés à l’entrée sur environ 4 m de développement et les 7 autres mètres concernaient la sépulture néolithique. Les squelettes, en connexions et positions fléchies, étaient accompagnés d’un abondant mobilier constitué par : des pointes de flèches, dont certaines denticulées ; des perles en ambre ; des épingles en bronze à têtes enroulées ; des pendeloques en dents de suidé ; les fragments d’un vase de type rhodano-provençal et un autre du Bronze ancien (Courtin 1986, p. 478 et 479 ; Muret 1987, p. 103 à 109). LES SEPULTURES PLURIELLES Bassin rhodanien septentrional La grotte de Lesvaux à la Balme de Silligny (Haute-Savoie) contenait les restes de 6 individus distants les uns des autres (Gély 1991, p. 175 à 177 ; Ginestet et al. 1987). La grotte du Vent à Berrias et Casteljau (Ardèche) a livré les restes de 6 individus, dont un enfant d’environ 12 ans. Ils se situaient dans une galerie très étroite d’environ 4 m de développement, ouvrant sur une salle contenant d’autres os. Son accès se trouvait « fermé » par un gros bloc de plusieurs tonnes (effondrement?), en arrière duquel reposait un crâne. Il était également limité au sein de la galerie par de petits blocs, en avant desquels reposait un autre crâne. Le mobilier était formé de deux éclats de silex, de tessons de céramique « peu décorés » et de faune domestique (Gély 1991, p.51, fig. 52 ; L’Homme 1987, p. 72 et 73). Bassin rhodanien méridional La grotte du Repaire I à Roquebrune (Alpes-Maritimes) recelait 4 « inhumations » alignées (parallèlement ?), dans un axe est/ouest, têtes à l’est, avec du mobilier (cinq outils en silex, une aiguille en os, une fusaïole, un vase « chalcolithique », des tessons du Bronze ancien ainsi que de nombreux restes fauniques (Courtin 1974, p. 221). La grotte de la Montade à Marseille-Plan-de-Cuques (Bouches-du-Rhône) a livré les restes de 6 individus, dont deux « jeunes » enfants déposés dans un puits exigu de trois mètres de profondeur, situé au fond d’un petit boyau. Le mobilier se composait d’une lame en silex, d’une petite hache en pierre verte, d’une coquille percée et de 62 perles discoïdes en test (Courtin 1974, p. 239 ; Romieu, Daumas, Ferraud, 1951). La nécropole mégalithique de Château Blanc à Ventabren (Bouches-du-Rhône), a livré 5 grands tertres (11 à 17 m de diam.), à bordures mégalithiques avec logettes à offrandes et stèles du Néolithique récent et final. Ils enserraient des sépultures centrales appareillées en Lauzes, qui s’apparentent à des dolmens, mais qui n’en possèdent pas encore vraiment le fonctionnement puisqu’elles ne concernent qu’un petit nombre d’individus, voir un seul défunt dans au moins trois cas. Ainsi, le monument qui évoque le plus un dolmen provençal, (la chambre du tertre IVa) concernait moins de 10 défunts. Il était implanté au-dessus d’une sépulture simple (cf. infra) et suite à sa destruction, il a été partiellement réagencé pour accueillir le dépôt de trois défunts (durant le Néolithique final probablement). La chambre IVa se rapporte au Néolithique récent, de même que la sépulture « fondatrice » du tertre I, qui ne concerne que deux individus, un enfant et un jeune enfant accompagnés de mobilier (collier en perles
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calaires, un coquillage perforé, deux armatures perçantes en silex et une petite pierre ronde en calcaire) (Hasler et al. 1998, p. 403 à 414 ; 2002, p. 228 à 238). L’hypogée d’Aiguèze (Gard), un puits d’environ 1,7 m de profondeur et 0,9 m de diamètre, recelait le squelette d’un seul individu. Il était accompagné par des tessons grossiers, des éclats de silex et des éléments charbonneux (Bordreuil 1985, p. 29). Dans les galeries de la Roquette à Saint-Hilaire de Brethmas (Gard), les restes de trois adultes et d’un enfant (?) ont été recueillis avec un abondant mobilier constitué : d’une hache plate ; d’alênes ; de perles biconiques et annulaires, en cuivre et en plomb ; d’un poinçon en os et des pointes de flèche en silex (Bordreuil 1985, p. 29). L’hypogée du Devois de l’Etang à Tresque (Gard) contenait les restes de deux adultes. Les corps avaient été disposés sur le côté, membres fortement contractés. D’autres crânes (?) se trouvaient regroupés avec de la faune, des éléments de parure et de la céramique (Bordreuil 1985, p. 30). La sépulture de Souvignargues le Pouget 1 (Gard), recelait deux individus (adultes ?) déposés simultanément. Ils reposaient sur un niveau de blocs et de mobilier à la base d’une structure de stockage de 1,4 m de diamètre. Un accès parementé avec des dalles calcaires (long. 1,7 m) avait été aménagé au nord-est dans le cadre de la réaffectation sépulcrale. Cette « tombe circulaire » jouxte un habitat fontbuxien type Cambous (Jallet 2000). La grotte de La Parra à Roquemaure (Gard) contenait les restes de moins de 10 individus. Les os étaient tous de petite taille, certains étaient brûlés. Les auteurs se demandent si ces restes ne constitueraient pas les reliquats d’une vidange. Le mobilier (céramique, parure), renvoie à la fin du Néolithique (Petitot, Raux 2002, p. 255 à 260). La sépulture de la Petrole à Lunel (Hérault). Il s’agissait d’un creusement de plan oblong (2 m par 1,2 m), peut-être d’origine domestique. Il était bordé d’un muret de pierres sèches et on y relevait deux remplissages distincts. Chronologiquement, le premier niveau contenait des os désorganisés. Certains segments anatomiques présentaient encore des relations articulaires (réceptacle de vidange ?) Ce niveau était surmonté par une séquence d’environ 0,5 m qui recelait des os épars et quelques tessons. Il est possible que les parois de la fosse aient été élargies sur tout l’étage inférieur. Le sommet de ce dernier était recouvert par un dallage qui constituait le fond du second état sépulcral. Il a livré les restes de six individus, quatre adultes et deux enfants, déposés simultanément, mais en deux étapes distinctes. Lors de la première étape, les défunts étaient disposés sur le ventre, tête au sud, lors de la seconde, en position fléchie sur le côté droit tête à l’est. Tous les membres étaient très fortement contractés. Les quelques tessons diagnostics récoltés se rapportent au Fontbouïsse (Garnotel, Jallot 1993 ; Garnotel 1994). La grotte de la Victoire à Gigean (Hérault) a livré les restes de deux individus : un adulte et un enfant. Ils se situaient dans l’un de ses boyaux étroits et étaient accompagnés d’une palette de schiste noir perforée et d’une plaque en os à perforations périphériques (Montjardin 1996, p. 366). La grotte des Dentales à Mérindol (Vaucluse) a livré les restes de quatre adultes et deux enfants, accompagnés d’un abondant mobilier : une lame de silex ; deux pointes de flèche ; deux griffes d’aigle percées ; trente trois rondelles calibrées en stéatite ; des perles discoïdes et 370 dentales (Courtin 1974, p. 256 ; Gagnière 1927, p. 187 à 194). LES SEPULTURES INDIVIDUELLES Bassin rhodanien septentrional La grotte sépulcrale de Cost à Buis-les-Baronnies (Drôme) recelait une cellule séparée d’un dépôt collectif par un muret de refend dans son tiers oriental. Cette cellule contenait les restes de deux individus superposés et séparés par un niveau de dalles ou dallettes. Le premier dépôt, sépulture n°2, concernait un jeune adulte. Le second « étage », sépulture n°1, concernait aussi un jeune adulte, luimême recouvert par un dallage. Le mobilier découvert dans ce « caisson double » contrastait avec celui récolté dans le reste de la cavité, un abondant mobilier céramique se rapportant au Campaniforme régional. La sépulture n°1 a livré deux pointes de flèche et deux haches polies ainsi que de nombreux éléments de parure : 20 perles en os, calcite et en pierre ; 1 pendeloque « corniforme » ; 2 dents de canidé percées et 1 coquille perforée). Une armature ainsi qu’une lame (?), formaient le mobilier de la sépulture n°2 (Vignard 1961, p. 394 à 396).
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Fig. 15 : Plan schématique de l’Abri de Cost à Buis-les-Baronnies (Drôme), d’après Vignard 1961 (sur description de l’inventeur), fig. 1, p. 395.
La sépulture de La croix-Tombée à Pérouges (Ain) était située sur la basse terrasse du Rhône à 205 m d’altitude. Il s’agissait d’une sépulture en coffre (matériau périssable) contenant les restes d’un adulte. Il reposait sur le dos, membres supérieurs en extension, dans une orientation est/ouest, tête à l’est. Le mobilier était constitué de trois lames de silex « enfermées dans une poche d’ocre » et déposées à proximité du membre supérieur droit de l’individu. Une datation 14C (sur os?) a fourni la date suivante : (LY278) 4060 ± 100 BP : -2900 à – 2300 (95,4%) (Chalard, Chalard 1983, p. 6 ; Gély 1991, p.36).
Tombe du IIIe ou IVe S
Fosse 1er S
N 1m
0
Fig. 16 : La sépulture de la Croix-Tombée à Pérouges (Ain) d’après Gély 1991, fig. 33.
Les deux sépultures individuelles du Recourbe à Château-Gaillard (Ain), attribuées au Néolithique final, ont déjà été présentées au sein du catalogue, au regard de leur grande ressemblance architecturale avec les sépultures du Bronze ancien-moyen. La sépulture A 9100b se situait à l’intérieur d’un grand enclos circulaire de 46 m de diamètre, peut-être postérieur. Il s’agissait d’une fosse ovale, de 2,3 m par 1,8 m, partiellement comblée de galets et de pierres de dimensions variables. Cette sépulture contenait les
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restes d’un adulte de sexe probablement masculin. Il était disposé sur le côté gauche, dans un axe est/ouest, tête à l’est, face en direction du sud. Ses membres supérieurs et inférieurs étaient hyper-fléchis. De nombreuses dislocations renvoient à une décomposition en espace confiné et deux effets de délinéation, perpendiculaires entre-eux, étaient visibles sur les galets de comblement sud et ouest. Ces observations indiquent manifestement la présence initiale d’un coffre ou coffrage en matériau périssable rigide, probablement en bois. La sépulture A9901 a été entamée par l’installation d’une sépulture du Bronze ancien-moyen. Il s’agissait d’une fosse ovale d’environ 2,75 m par 1,6 m. Son remplissage recelait quelques pierres et galets de toutes formes, principalement localisés dans le quart sud-est du creusement. La partie centrale du fond de fosse était dallée de façon irrégulière et un tertre sédimenté signalait le dépôt. Cette sépulture contenait les restes d’un adulte robuste de sexe probablement masculin. Il reposait sur le ventre, légèrement déporté sur le côté gauche, dans un axe sud/nord, tête au sud. Le membre supérieur gauche était semi-fléchi, le membre supérieur droit, en adduction, hyper-fléchi, radius et ulna parallèles à l’humérus. Le membre inférieur gauche était fléchi sur le côté gauche et le membre inférieur droit était très légèrement fléchi. Les déplacements observables sont importants et concernent des pièces volumineuses, comme le crâne et la mandibule. Si ces déplacements s’effectuent souvent en dehors du volume corporel, ils semblent cependant limités autour du squelette. Plusieurs observations évoquent la présence initiale d’une enveloppe souple ou semi-rigide autour du corps. L’observation à la fouille d’un remplissage de nature différente dans le tiers longitudinal central de la fosse et d’un cordon de galet de part et d’autre du squelette, indique par ailleurs que le corps reposait également au sein d’un contenant rigide (Vicherd et al., 1994, p. 1 à 65). Les restes fragmentés et brûlés d’un enfant de 4 à huit 8 ans (?) ont été récoltés par tamisage à la grotte de la Buisse (Isère). Ces os étaient accompagnés d’un important mobilier : une pendeloque en jayet ; 39 perles en calcaire, stéatite, roche verte et noire ; 61 perles plates en test de dentales ; trois tessons campaniformes appartenant à deux vases ; trois pointes de flèche à pédoncule ; une lame en silex et des éclats (Fauveau, Jourdan 1938 ; Gély 1991, p. 131) La grotte du Chef à Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche) recelait les restes d’un adulte déposé dans la partie coudée d’une petite galerie « en baïonnette ». Il reposait sur le dos, membres en extension dans un axe sud/nord, tête au sud (vers l’entrée), face en direction de l’est. Il était recouvert par un mince dallage et un beau mobilier l’accompagnait : 3 pointes de flèche foliacées ; 2 perles en tonnelet, dont 1 en cuivre et 1 poignard en silex blond du Grand Pressigny. Ce poignard était localisé près des os de l’avant-bras droit, à hauteur du pelvis, avec les pointes de flèche (Gély 1991, p.88, fig. 114 ; Roudil 1965, p. 173 à 175).
N 0
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Fig.17: Le squelette de la Grotte du Chef à Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche), d’après Roudil 1965, fig.12.
Aux Saults, à Banne (Ardèche), une sépulture individuelle en faille était accompagnée par deux alênes en cuivre (Bordreuil 1985, p. 24). La grotte Chazelle (ou de la Baume) à Saint-André-de-Cruzière (Ardèche) a livré les os d’un nourrisson (?) qui reposaient sur le fond d’une fosse d’environ 1 m de diamètre et d’une profondeur de 0,4 m. Cette fosse était limitée par trois blocs bruts, recouverte, comme l’ensemble de la couche dans laquelle elle a été implantée, par des plaquettes calcaires (Combier, Nikitine 1973 ; Gély 1991, p. 74).
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Les sépultures individuelles de Fontaine-le-Puits à Moutiers (Savoie) étaient au nombre de trois. La sépulture A est sans conteste la plus intéressante. La description de la position du squelette et de la situation réciproque de ce dernier avec le mobilier a été effectuée sur la base d’un schéma de H. Müller (Müller 1909). Ce schéma fait suite à une reconstitution de A. Blanc, juste après la fouille qu’il a menée sur les membres inférieurs. La situation exacte des membres et des pièces, surtout dans la portion supérieure du squelette, est donc sujette à caution. Une relecture critique de ces données et une analyse fine du mobilier ont été récemment entreprises par P.-J. Rey (Rey 1999) dans le cadre de son Mémoire de Maîtrise. La sépulture A contenait les restes d’un adulte qui reposait sur une grande dalle sur son côté gauche. Le dépôt s’organisait dans un axe est/ouest, tête à l’est, face en direction du sud. Le membre supérieur gauche était hyper-fléchi, éléments de la main situés à proximité de la mandibule. Le membre supérieur droit demeurait probablement en extension. Les deux membres inférieurs étaient semi-fléchis. Le mobilier était impressionnant : 36 pointes de flèche, dont 1 située en arrière du crâne, 3 à hauteur du pelvis, 32 regroupées de part et d’autre des membres inférieurs à proximité des pieds, 22 au sud et 10 au nord (2 carquois) ; 2 haches polies et une hache plate en cuivre reposant parallèlement, en arrière de l’articulation du coude gauche ; 12 lames de silex, situées à proximité du pelvis ; 2 défenses de suidé prélevées sur les os de la jambe droite ; 1 poignard en cuivre à cinq rivets ; 1 poinçon en cuivre à section rectangulaire emmanché dans un andouiller de cerf comportant une perforation ; 1 pendeloque en coquille marine à perforation conique située en avant de l’abdomen et une pendeloque en cuivre (? objet allongé, pointu à section rectangulaire et base recourbée) déposée parallèlement aux os de l’avant-bras droit. A proximité de cette sépulture, quelques tessons et un bloc de minerai noir auraient aussi été recueillis. La sépulture B se situait à quatre ou cinq mètres à l’ouest de la sépulture A. Il s’agissait d’une structure en coffre dallé (?) composée de trois grandes dalles et renforcée dans son angle nord-ouest par deux petites dalles. Cette sépulture contenait les restes incomplets de deux individus, un adulte et un enfant, disposés dans un axe nord/sud (têtes au nord). L’adulte reposait peut-être sur le dos, membres supérieurs en adduction.
N C foyer
B
A
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Fig. 18 : La tombe A et les sépultures de Fontaine Le Puits (Savoie), d’après Müller 1910, fig. 1 et 2.
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Le mobilier, moins important que celui de la sépulture A, comportait : 1 hache polie située au sud du coffre ; 1 grande lame de silex rubané située à proximité du pelvis de l’adulte ; 1 pointe de flèche massive, située au niveau de la ceinture des membres supérieurs de l’adulte ; 1 pendeloque en test de coquille marine à perforation unique, située dans l’angle nord-ouest du caisson ; 1 fragment de lame et 1 petit grattoir en silex. La sépulture C, qui était localisée à deux ou trois mètres au nord de la sépulture A, n’a bénéficié que d’observations succinctes. Aucune architecture visible n’a été notée et il est juste fait mention d’un adulte disposé sur le dos, dans une orientation ouest/est, tête à l’ouest (Combier 1976 ; Gély 1991, p.160 et 161 ; Müller 1909 ; Rey 1999, p.310 à 343). D’autres éléments mobiliers semblent avoir été récoltés dans cette zone (Rey 1999, p.320). La présence initiale d’autres sépultures n’est donc pas à écarter. Concernant l’attribution chronologique et les comparaisons, le mobilier contenu dans la sépulture A évoque clairement les assemblages observés au sein de la nécropole éponyme de Remedello (Boquet 1997, p. 50 et 51 ; Vital 1993, p.267) qui recelait nombre de sépultures en tous points similaires. P.-J. Rey (Rey 1999, p. 334 à 336), bien qu’il indique que les principales catégories d’objet présentes dans la sépulture A relèvent du rituel Remedello, souligne cependant que ce dernier n’est pas complètement respecté au niveau des associations, car il intègre des influences issues des contextes collectifs méridionaux (Ferrière, Fontbouïsse). Il note d’autre part que la hache en cuivre pourrait révéler une parenté avec un Campaniforme évolué nord italique. L’orientation du défunt plaiderait également pour cette attribution plus récente, de même que le coffrage de la tombe B qui renverrait au Bronze ancien. Nous nous permettons d’écarter cette attribution pour son intégration au sein du catalogue pour plusieurs raisons. En premier lieu, nous constatons, avec l’auteur (Rey 1999, p.334), l’absence d’armatures à ailerons et pédoncule ou de tout autre mobilier spécifique ou apparenté. La hache plate en cuivre n’a par ailleurs rien de spécifiquement campaniforme et les périodisations effectuées à Remedello sont constamment remises en cause. En second lieu, nous pensons qu’aucun élément morphologique de ces sépultures ne peut étayer cette hypothèse. En effet, le coffrage ainsi que l’orientation est/ouest renvoient à notre avis d’avantage aux expressions funéraires chamblandes du Néolithique moyen II en domaine alpin. Seule, avec réserve, l’orientation nord/sud de la sépulture B pourraient éventuellement évoquer un Campaniforme ancien d’ascendance orientale. Bassin rhodanien méridional La nécropole mégalithique de Château Blanc à Ventabren (Bouches-du-Rhône, cf. supra), a livré 5 grands tertres (11 à 17 m Ø), à bordures mégalithiques avec logettes à offrandes et stèles du Néolithique récent et final. Ils enserraient des sépultures centrales appareillées en Lauzes, qui s’apparentent à des dolmens, mais qui n’en possèdent pas encore le fonctionnement puisqu’elles ne concernent qu’un petit nombre d’individus, voir un seul défunt dans au moins trois cas, il s’agit de trois adultes. L’un d’entre eux (sépulture 3065), a été déposé dans une tombe « ovale » en lauzes, contre la sépulture double d’enfants 3185, au centre du tertre I. Le second, constitue le dépôt « fondateur » du tertre IVa, il était contenu dans une fosse simple, une céramique avait été déposée près de sa tête. Le troisième a été disposé sur le dos dans une tombe « ovale » en Lauzes au centre du tertre V, avec un éclat et une armature perçante en silex. Toutes ces sépultures semblent se rapporter au Néolithique récent (Hasler et al. 1998, p. 403 à 414 ; 2002, p. 228 à 238). A Cabasse dans le Var, le dolmen de la Bouissière contenait dans son angle sud-ouest le dépôt d’un enfant d’environ 11 ans. Cet individu avait été disposé dans une fosse de 0,45 m de diamètre, creusée postérieurement aux derniers dépôts. Un abondant mobilier accompagnait ce dépôt : 20 armatures de tous types ; 3 lames ; 5 perles, dont 1 perle annulaire en serpentine bleue ; 1 poinçon et 1 défense de suidé (Bérard 1954, p. 281 à 288, fig. 1 à 4 ; Bérard 1955, p. 666 et 667 ; Courtin 1974, p. 243).
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Fig. 19 : L’espace sépulcral individualisé du dolmen de La Bouissière à Cabasse (Var), d’après Bérard 1954, p. 284, fig. 4.
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Le Tholos du Mourre-du-Diable au Thor (Vaucluse). Il s’agissait d’une construction hexagonale en encorbellement (« fausses voûtes ») de 2,5 m de hauteur qui était recouverte d’une butte circulaire (sédimentée ?) de 30 m de diamètre. Ce tumulus possédait un accès permanent sous la forme d’un couloir d’une hauteur de 1,8 m et d’une largeur de 0,75 cm. Un adulte reposait au sein de la chambre, sur une grande dalle. Le mobilier était impressionnant : 10 haches polies en jadéite ; 60 perles en os ; une douzaine de pointes de flèche pédonculées tranchantes (?) et des tessons (Courtin 1974, p.258 ; Cotte 1924 ; Duprat 1916 ; Sauzade 1983, p. 227 et 228). La trentaine de « tombes plates » découvertes sur le site d’habitat fontbuxien, puis campaniforme, du Moulin Villard à Caissargues (Gard) tiennent une place particulière dans cet énoncé. Il s’agirait, en effet, du seul véritable regroupement nécropolaire à sépultures individuelles attribuées à la Culture Fontbouïsse. De fait, cette attribution demeure discutée. Ceci car la datation 14C s’est révélée impossible et que le rare mobilier d’accompagnement est ubiquiste (parures et un outil en os). On n’observe, de plus, aucun recoupement entre ces sépultures et les autres structures. Par ailleurs, plusieurs dépôts de chiens ont été découverts et ceux-ci accompagnent fréquemment les sépultures en fosse du Chasséen méridional, période également représentée sur le site. Au nombre de 27, les sépultures, simples ou doubles, étaient réparties en cinq cellules principales. Les individus étaient déposés en position contractée, dans des fosses peu profondes, probablement creusées à cet égard. Deux tombes font l’objet d’agencements lithiques, l’une comportait les vestiges d’un petit coffre, l’autre, était formée d’une grande dalle, callée par de plus petits blocs, contre laquelle reposait un enfant (Freitas, Jallot, Sénépart 1992 ; Breuil et al. 2003, p. 259 et 260). L’habitat fontbuxien de la ZAC St-Paul / Les Molles à Manduel (Gard), proche de celui du Moulin Villard, a livré 9 sépultures individuelles, concernant des adultes et des enfants. Pour les trois sépultures fouillées, deux sont des « pleines terres », le troisième dépôt ayant été réalisé en espace confiné. Les défunts reposent sur le dos ou sur le côté droit. Les strcutures sont d’origines domestiques (fosses ou fossé d’enceinte), les individus ont été déposés sur les fonds ou dans les comblements. Des galets se trouvent parfois associés aux défunts, soit comme éléments de blocage (1 cas) soit comme éléments de signalisation (2 cas) (Breuil 2000, p. 75 et 76 ; Breuil et al. 2003, p. 248). Les occupations domestiques de la ZAC Esplanade sud à Nîmes (Gard) ont livré une douzaine de sépultures en fosses (Breuil et al. 2003). Près de Nîmes, encore, une succession de plusieurs sépultures plurielles et individuelles très particulières, voire inédites, a été mise au jour sous la direction de Anne Hasler (Inrap). L’habitat fontbuxien de la Peyrouse ouest à Marguerittes (Gard) est contenu dans une enceinte. Dans cet espace plusieurs tombes en fosses ont été découvertes. Deux dépôts sont un peu particuliers. L’un d’entre eux a été réalisé sous le dallage de fond d’une fosse rubéfiée qui est peut-être un four à chaux, l’autre est un dépôt pluriel, en plusieurs temps, associant dans la même fosse sépultures primaire et secondaire, vases brisés, buchrânes incomplets de Bovinés (Breuil et al. 2003, p. 247 et 260) Le site de plein air de la ZAC de la Condamine à Vauvert (Gard) a livré trois sépultures, dont l’une double. Elles étaient implantées dans de grandes fosses domestiques (Bazile, Escalon, Piskorz 2003, p. 328). Le village de plaine fontbuxien de Villevieille (Gard) a livré des restes humains en contexte domestique. Les restes épars de l’un d’entre eux (phalanges, crâne, vertèbres) reposaient sur le sol de la cabane n°6 parmi des restes fauniques. Cette cabane de plan rectangulaire était la plus grande du village. Dans son fond, plusieurs pointes de flèches groupées et une lame de poignard en cuivre ont également été récoltés. La cabane n°7 recelait une sépulture à incinération en fosse étroite, entourée par trois dalles et une pierre inclinée (calages ?) Quelques éléments de faune, du silex et de la céramique ont aussi été récoltés avec les restes humains (Louis, Peyrolle, orientaux 1947, p. 235 à 257). L’habitat fontbouxien de Cambous (Hérault), a livré les restes d’un individu mort en période périnatale qui ont été recueillis parmi les très nombreux fragments d’une marmite hémisphérique dans laquelle ils étaient sans doute contenus. La très bonne représentation des os de cet individu (en plus des éléments crâniens et des grands os longs, des éléments vertébraux et les petits os des extrémités sont également présents) tranche avec les treize autres fragments dispersés sur le site. Cette sépulture était localisée dans un locus entre deux maisons (Bordreuil 1985, p. 31 et 32 ; Canet, Poulain, Roudil 1978, p. 173 et 174). Au sud de la ville de Narbonne (Aude), un coffre dallé a été récemment fouillé dans le cadre d’une évaluation archéologique. Très abîmé, il était matérialisé par la présence de 3 orthostates en calcaire et pésentait une largeur de 0,55 m. Cette sépulture concernait un adolescent ou un jeune adulte disposé dans une orientation sud-ouest/nord-est, dont les restes très incomplets étaient aussi très mal conservés. Le mobilier était essentiellement constitué d’une cinquantaine d’éléments de parure : un collier de perles discoïdes en dolomite et cylindriques à renflement médian en calcite. Il était complété d’une bille en pierre non polie et d’une lame de silex non retouchée (De Labriffe et al. à paraître).
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Sur le site de Saint-Pons-de-Mauchiens à Roquemengarde (Hérault), un habitat sur éperon, une sépulture contenant un adulte a été mise au jour. Cet individu reposait en position fléchie, mais sa relation avec l’occupation n’est pas clairement établie (Gutherz 1986, p.368 et 369). La grotte de Resplandy à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault), site éponyme du Saintponien, a livré une sépulture individuelle ainsi qu’un aménagement particulier qui contenait le crâne d’un enfant. La sépulture recelait les restes d’un adulte, probablement une femme, déposée sur le côté membres fléchis. Le crâne était appuyé contre la paroi de la cavité et deux murettes ceignaient ce dépôt qui ne semblait pas disposé dans un creusement. Le mobilier d’accompagnement se composait d’une lame de silex blanc à section trapézoïdale ; d’un micro-grattoir en silex blanc ; de deux éclats dans ce même silex ; de cinq poinçons sur métacarpiens d’ovicaprin et tibias de lièvre ; d’un humérus de lièvre perforé ; de trois défenses de suidé perforées ; de deux valves de cardium perforées ; de trois perles plates en stéatite et d’une perle biconique en lignite. Le crâne d’un enfant présentant une déformation marquée (?), reposait dans une petite fosse d’environ 0,5 m2, fermée par une dalle. Il était accompagné d’une lame de poignard en cuivre à lame asymétrique, de six perles rondes en cuivre et d’une alêne en cuivre à section carrée (Rodriguez 1968, p. 734 et 735 ; Rodriguez 1992, p. 179 à 181). La petite occupation domestique du site de Montfrin (Gard) a livré une sépulture simple. Il s’agit vraisemblablement d’un homme, qui a été disposé en position fléchie sur le côté gauche au fond d’une grande fosse oblongue très irrégulière à l’aplomb (?) d’un empierrement. Ce défunt semble s’être décomposé dans un espace colmaté et aucun mobilier ne l’accompagnait (Noret 2002, p. 305 à 314). La grotte de l’Olivier aux Adrets-de-l’Estérel (Var) a livré, outre de très nombreux os humains désorganisés, une incinération primaire étonnante. Le squelette se présentait sur le dos, membres supérieurs légèrement semi-fléchis, membres inférieurs hyper-fléchis (cuisses ramenées contre l’abdomen). Malgré l’impressionnante fragmentation thermique des os, les connexions étaient parfaitement conservées même pour les petits os des extrémités. Ce maintien exceptionnel implique probablement la présence de solides contentions lors de la crémation, et peut-être même la présence d’un dispositif de protection ultérieur. Signalons encore que ce squelette était appuyé contre une paroi sur laquelle des figures anthropomorphes tracées en rouge ont été relevées (Courtin 1984, p. 399 et 400). Dans le Vaucluse, le site de Mourre du tendre à Courthézon a livré une sépulture simple en fosse. Il s’agissait d’une fosse étroite et profonde, sur le fond de laquelle reposait un individu adulte, probablement une femme. Elle était disposée sur le dos, membres supérieurs écartés (?) et membres inférieurs fortement fléchis. La partie supérieure du remplissage était formée par un apport de blocs de molasse. Il faut tout de même souligner qu’à l’instar de la sépulture de Carreiroux à Saint-Apolis de Fontenille dans l’Hérault (Grimal, orientaux 1966), cette structure relève peut-être d’une attribution chasséenne. Cette incertitude concerne également des sépultures simples du Vaucluse telles que la sépulture de la Balance près d’Avignon, qui était signalée par une dalle verticalisée et contenait un adulte robuste auquel était associé un impressionnant mobilier formé de 4700 éléments de parure (coquillages perforés et perles en test), celle de l’Ilot P, également près d’Avignon ou encore celle du Grès près d’Orange (Vaucluse). Cette sépulture contenait les restes d’un adulte gracile disposé sur le côté, membres fléchis, dans une grande fosse cylindrique d’un diamètre d’environ 1,5 m. Six blocs de grès formaient sa couverture ainsi que sa signalisation (Sauzade 1983, p. 128, 155, 157, 198 et 199). Comme mentionné dans le catalogue (ANNEXE I), le site Les Gouberts à Gigondas (Vaucluse) a livré une autre sépulture, dont l’attribution est Chalcolithique au sens large (Bretagne, Sauzade 1989). Elle se présentait sous la forme d’une excavation de plan ovalaire de 0,85 m par 0,45 m, dont l’orientation longitudinale était est/ouest. Sa profondeur était conservée sur environ 0,25 m, le fond était plat et régulier. La portion supérieure du comblement consistait en un amoncellement de blocs hétérométriques. La portion inférieure du remplissage, qui scellait les ossements, était formée d’un limon à peine plus foncé que celui de l’encaissant. Cette sépulture concernait deux adultes. Les os du premier défunt, essentiellement représentés par le crâne et les grands os longs, avaient été repoussés contre la paroi occidentale de la fosse afin de ménager un espace pour un autre dépôt. Le second défunt, dont ne subsistaient aussi que des éléments du crâne et les diaphyses de grands os longs, reposait sur le côté droit, membres hyper-fléchis, face en direction du nord, dans une orientation est/ouest. Le mobilier d’accompagnement était constitué d’une alêne en cuivre, de plusieurs coquillages (cypréa, dentales) et d’un éclat de silex gris, répartis de part et d’autre de la ceinture du membre supérieur du dernier défunt. Ces offrandes renvoient à une attribution au Chalcolithique ou au Bronze ancien, sur laquelle il n’est pas possible de trancher définitivement en l’absence de dates. A ce propos, une demande d’aide à la préparation de publication a récemment été déposée par nos soins (en 2003) afin de dater et publier cette sépulture, en collaboration avec Patrick Bretagne et Joël Vital, aucune suite n’a été donnée à cette demande aujourd’hui (août 2005).
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Enfin, des sépultures individuelles sont également signalées sur les sites d’habitats fonbuxiens des Martins à Roussillon (Vaucluse), des Fabrys à Bonnieux (Vaucluse), du Moulin Villard à Caissargues (Gard) (D’Anna 1995 ; Gutherz 1990, p. 244) et du Puech Haut à Paulhan (Hérault) (Carozza, à paraître).
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ANNEXE III COMPARAISONS SYNCHRONIQUES DANS UN CADRE DE COMPREHENSION PLUS LARGE Les informations concernant les sépultures utilisées pour le travail de comparaison ont été saisies afin d’en extraire facilement les informations nécessaires à notre recherche. Il ne s’agissait pas de former un catalogue, mais d’une simple commodité de travail. Ces informations étant retranscrites, nous avons finalement choisi de les présenter dans la mesure où elles peuvent servir d’orientations bibliographiques pour d’autres travaux. Cependant, nous n’avons pas recherché l’exhaustivité. Les articles retenus concernent avant tout des sites éponymes ou majeurs reflétant déjà des tendances dans leurs propres cadres culturels, bien qu’ils présentent parfois des particularismes moins connus. La précision des descriptions est, de plus, très inégale. Les descriptions de certaines sépultures sont plus finement détaillées que d’autres, issues de documents plus anciens ou écrits en langue étrangère. Par ailleurs, les travaux synthétiques récents sont rares ou principalement axés sur la culture matérielle (où dominent les classements architecturaux simplifiés). Nous avons systématiquement tenté de trouver les publications originales pour tenter d’aborder le fonctionnement des tombes. A l’inverse, si les attributions culturelles ou les phasages sont reportés, les références au mobilier se limitent à un inventaire non descriptif. LE LANGUEDOC-ROUSSILLON, LE JURA, L’AUVERGNE Le Languedoc - Roussillon La seule sépulture que nous ayons trouvée pour cette période concerne un Bronze ancien plutôt évolué. Les autres documents parcourus recelaient un mobilier pouvant être attribué à la fin du Néolithique. Dolmen de l’Oliva d’en David à Salses (Pyrénées-Orientales). Seconde phase du Bronze ancien. Fouille Boquenet V. 1994 – 1995. Claustre 1997, p. 29 et 30. Cette sépulture était constituée par un coffre semi-aérien de plan trapézoïdal, dont trois dalles étaient encore visibles. La chambre présentait des dimensions internes d’environ 1 m par 1,5 m. Elle était orientée dans un axe nord/sud et contenait les restes de cinq individus minimum, quatre adultes et un enfant. Le mobilier du Bronze ancien était très homogène et se composait notamment d’une tasse carénée. Le Jura Lors de la rédaction du diplôme à l’origine de ce manuscrit, il n’existait pas de publication synthétique postérieure à celle de M. Piroutet (Piroutet 1934) concernant les tumulus jurassiens. Depuis, un important travail documentaire (Piningre, Ganard 2004) permet de mieux appréhender les fameux ensembles salinois dans leur contexte culturel. Les deux ensembles emblématiques sont ceux du Bois de Parançot et des Moidons. Les occupations funéraires de ces lieux-dits couvrent presque tout l’Âge du Bronze et l’Âge du Fer. Les sépultures se rapportent à un Bronze ancien aux expressions déjà assez évoluées (Bz A2, par le mobilier métallique). Mais la présence, ou la persistance, de quelques marqueurs plus anciens, pose la question d’une construction de certaines tombes à la première phase du Bronze ancien. Ces ensembles sont proches et se développent globalement dans un axe nord sud, sur environ 3,5 kilomètres. Les espacements entre les tombes varient de 10 mètres à 1 kilomètre environ. Les sépultures ont toutes fait l’objet de réemplois et de réaménagements complexes et il est difficile d’y phaser les multiples dépôts. La plupart du temps, le premier dépôt est centré. Il concerne un adulte qui a été disposé de façon allongée sur le dos, dans la faille du rocher ou sur un dallage de fond, et recouvert par un dispositif de dalles plus ou moins massif. Parfois, d’autres défunts ont été déposés dans cet espace, mais surtout autour. Les authentiques positions fléchies sont rares. Les orientations sont majoritairement ouest/est, puis nord-ouest/sud-est. Concernant les architectures, les diamètres des tumulus, constitués de pierres, mais aussi de terre, sont parfois supérieurs à 15 m, mais les édifications initiales sont généralement plus petites (6 à 7 m) que les amas visibles, qui correspondent en fait à des recharges postérieures (protohistoriques). Le mobilier se compose d’objets métalliques tels que poignards et épingles (probablement sur la base de critères sexuels), qui évoquent les cultures de Aar-Rhône et de Singen, ainsi que d’armatures en silex et de quelques parures en ambre et en os. Ces différents éléments
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étaient sans doute portés par les défunts, comme le suggère leur position en rapport aux squelettes (poignards au niveau du bassin, épingles sur le thorax), mais certaines tombes ont aussi livré des éclats de silex et/ou de céramiques, d’interprétation plus délicate. Dans un rayon d’une dizaine de kilomètres au nord, d’autres petits ensembles tumulaires parsèment le plateau des Salins (environ 650 m), autour de trois petits habitats fortifiés. Dans l’une de ces tombes enfin, un objet en or a été récolté. Dans les plaines, on connaît aussi quelques tombes. Elles se rapportent également à la seconde phase du Bronze ancien et des ensembles protohistoriques leur ont succédé. Les architectures semblent moins monumentales, mais il est difficile d’appréhender les effets de l’érosion. Les tumulus du Bois de Parançot Piroutet 1934, 400 à 405 Piningre, Ganard, avec la coll. de Barral, Boës 2004, p. 203 à 223. Tumulus n°5 du Bois de Parançot Etabli sur une pente douce, ce tumulus était également formé de blocs. Il présentait un diamètre d’environ 10 m pour une hauteur conservée d’environ 1 m. Au Hallstatt un second tertre à été ajouté, il renfermait « un véritable charnier ». La tombe primaire recelait les restes de trois individus attribués au Bronze ancien. Le dépôt central était très perturbé. Il contenait quelques os d’un adulte, des éclats de silex et des charbons. A deux mètres à l’ouest de cette zone centrale, un autre individu adulte reposait sur le dos, membres en extension. Ce dépôt s’orientait dans un axe sud-est/nord-ouest, tête au sud-est. Il reposait sur un dallage et était contraint par un agencement de dalles verticalisées et recouvert de pierres plates. C’est à un mètre à l’est de la zone centrale qu’a été localisé le squelette du troisième adulte. Il reposait sur le côté, membres fléchis, dans un axe nord/sud, tête au nord. Ce dépôt a été effectué sur un dallage et deux longues dalles verticales l’encadraient longitudinalement. De nombreux charbons de bois ont été observés parmi les os et une épingle à tête enroulée a été prélevée au niveau du thorax. Des tessons, des éclats de silex et des restes fauniques d’animaux domestiques (bœuf, porc, chien, chèvre et mouton) ont également été prélevés à la base du tumulus. Tumulus n° 13 du bois de Parançot Ce tumulus de forme allongée (étirée dans un axe nord-ouest/sud-est), était uniquement composé de pierres. Il mesurait environ 17 m par 10 m, pour une hauteur conservée d’environ 1,6 m. Cette sépulture contenait les restes de trois individus attribués au Bronze ancien. Une tombelle du Hallstatt était implantée dans la partie supérieure du tumulus. Le premier individu, un adulte robuste, reposait sur le dos, membres en extension. Ce dépôt s’orientait dans un axe nord-ouest/sud-est, tête au nord-ouest. Il était entouré par des dallettes verticalisées. Une petite épingle en bronze à tête en palette a été retrouvée à hauteur du thorax et un poignard triangulaire en bronze à deux rivets reposait sur la ceinture pelvienne. Un autre individu, un jeune adulte gracile, reposait contre le premier dans une orientation similaire, mais en position fléchie. Une épingle en bronze gravée à tête tréflée reposait à hauteur de ses cervicales et une alêne losangique en bronze a été prélevée au-dessus de son crâne. Plus haut au nord-est, à environ 1,5 m, un troisième individu reposait sur le dos, membres en extension, dans une orientation similaire. Deux éclats de silex retouchés étaient situés contre son membre inférieur droit et un tesson comportant un mamelon a également été récolté aux pieds de cet individu. La nécropole tumulaire de la forêt domaniale des Moidons Pirouet 1934, p. 405 à 416. Piningre, Ganard, avec la coll. de Barral, Boës 2004, p. 203 à 223. Tumulus n°3 Ce tumulus d’un diamètre d’environ 13 m et d’une hauteur conservée d’environ 2 m, était essentiellement constitué par des blocs, pour beaucoup issus d’une « recharge » au premier âge du Fer. La première sépulture, édifiée sur une aire d’environ 5 m de diamètre concernait un adulte « robuste fortement brachycéphale » allongé sur le dos au-dessous de grosses dalles. De nombreuses pierres brûlées, charbons et os humains brûlés jouxtaient le dépôt, ainsi qu’un fragment de lame en silex. Le mobilier funéraire se composait
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d’un poignard en bronze « porté à la taille ». A une quarantaine de centimètres plus au nord, un autre défunt avait été disposé de manière fléchie et délimité par des dalles. Tumulus n°6 Ce tumulus d’un diamètre d’environ 10 m et d’une hauteur conservée d’environ 1m, était essentiellement constitué par des blocs. Il ne contenait pas de sépulture centrale et les dépôts étaient concentrés dans sa moitié orientale. A un mètre du centre, un jeune adulte reposait sur le dos, membres en extension, dans un axe nord-ouest/sud-est, tête au nord-ouest. Il était encadré par un coffrage de dalles verticalisées. A quatre mètres au nord, un autre adulte reposait dans une même structure. Cet individu était disposé sur le dos, membres en extension, dans un axe ouest/est, tête à l’ouest. Le mobilier était constitué d’un racloir en silex, situé sur la droite du crâne, d’un éclat retouché, d’une épingle en bronze à tête tréflée située sur le thorax, et de quelques tessons. Dans le même espace (?), un autre adulte robuste était déjà présent lors de ce dépôt. Mais ses restes étaient peu nombreux et bouleversés. Il reposait dans un axe sud/nord, tête au sud et l’un de ses membres supérieurs était fléchi. Tumulus n°7 Ce tumulus d’un diamètre d’environ 14 m et d’une hauteur conservée d’environ 1,5 m, était essentiellement constitué par de la terre. Le premier défunt, un adulte « nettement brachycépahle », était disposé sur le dos de manière allongée, au-dessus d’un dallage et sous un dispositif de dalles « en batière ». Des pierres brûlées et charbons jouxtaient le dépôt, dont le mobilier funéraire était formé de différentes parures en ambre, de plusieurs épingles de types variés, de tubes spiralés en bronze et d’un bouton à perforation en « V ». Des restes osseux d’au moins un autre individu étaient également contre ce dépôt. Tumulus n°15 Ce tumulus d’un diamètre d’environ 10 m et d’une hauteur conservée d’environ 0,8 m, était essentiellement constitué par des pierres. Il renfermait un défunt principal, un adulte, allongé sur le dos dans un axe est/ouest à composante sud-est/nord-ouest, entre deux bancs rocheux. Des os connectés des membres inférieurs d’un deuxième défunt reposaient à l’aplomb de la portion supérieure du premier dépôt, comme si on avait ajouté un défunt « tête bêche », et un troisième adulte, disposé presque dans l’axe du premier, avait la tête un peu à côté de ses pieds. Quelques dents d’un enfant sont aussi signalées et les dépôts étaient limités par des dalles. Le mobilier funéraire se compose de tessons de céramique, d’éclats de silex et d’une épingle en bronze. Tumulus n°18 Ce tumulus d’un diamètre d’environ 16 m et d’une hauteur conservée d’environ 1,2 m, était essentiellement constitué de pierres. Il renfermait des « débris osseux regroupés » avec une épingles en bronze. Une autre (?) sépulture du tumulus est signalée comme ancienne, mais elle comporte des traces de fer. Tumulus du Bois de Sery Ce grand tumulus empierré, d’une dizaine de mètres de diamètre et d’une hauteur d’environ un mètre, faisait partie d’un petit ensemble. Il contenait un individu en position allongée, dans une orientation sud-est/nord-ouest. Le mobilier était composé d’un poignard court en cuivre à lame triangulaire, d’une épingle en bronze à tête tréflée et d’un vase dont les fragments ont été retrouvés autour du crâne. Une sépulture d’enfant jouxtait ce dépôt au sud-ouest. Un autre individu a été dégagé par la suite dans la partie centrale de ce tumulus. Il reposait en extension dans une orientation sud-ouest/ nord-est. Le crâne était ceint par trois dalles verticalisées. Une autre pierre verticale était également visible au pied et un muret entourait la portion supérieure du squelette. Les membres inférieurs étaient engagés entre les lèvres du rocher et entourés par des dallettes posées de chant. Dans une logette aménagée en arrière du crâne, se trouvaient les éléments d’un petit vase caréné à anses plates et fond plat. Un amas de pierres ayant subi l’action du feu et de nombreux charbons étaient groupés dans le centre du tumulus.
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Tumulus de Louaitiaux à Champagne Ce tumulus a livré les restes d’un adulte, disposé sur le dos, membres en extension. Cette sépulture comportait un poignard en bronze à lame triangulaire et deux rivets. Deux autres individus disposés en position fléchie étaient également présents. Chacun d’eux était accompagné d’une épingle en bronze, l’une à tête conique perforée, l’autre à col perforé. La sépulture triple de Choisey à l’Ormoy (Jura) Boës, Simonin, à paraître p. 9 à 12. Cette sépulture localisée en plaine qui concernait trois adultes, a livré une date qui couvre toute la seconde moitié du Bronze ancien (ETH 15201 – 1930 à – 1600 (95.4%), Piningre, Ganard 2004, p. 218). Un petit fossé ceignait la tombe, qui était décentrée. Le lieu a été réoccupé par une nécropole du début de l’Âge du Bronze. Les positions réciproques correspondaient à : -
un décubitus dorsal membres en extension pour l’individu central, dont le dépôt s’organisait dans un axe sud/nord (tête au sud) ;
-
un décubitus latéral gauche, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs hyper-fléchis, dans un axe sud/nord (tête au nord), pour l’individu déposé à l’ouest de la fosse (sur la gauche de l’individu central) ;
-
un décubitus latéral gauche, membres fléchis, dans un axe nord/sud (tête au nord), pour l’individu déposé à l’est de la fosse (sur la droite de l’individu central).
Des déplacements ont été observés sur des grands os longs. Cependant, l’inégalité du fond de fosse (individu central déposé plus bas) plaiderait pour une fosse unique et incite les fouilleurs à pencher pour une décomposition en espace colmaté. Nécropole de Verzé (Saône et Loire 71), Première phase du Bronze ancien ? Fouille du Groupement Archéologique du Mâconnais, dir. Barthélémy D. de 1959 à 1969. Barthélémy 1976, p. 106 à 108. Trois sépultures attribuées au Bronze ancien ont été découvertes parmi de nombreuses autres tombes des premier et second âges du Fer: les tombes II, V et XI. La tombe II Cette sépulture contenait les restes très abîmés d’un adulte. Le corps reposait sur le dos, membres en extension, dans une orientation sud-ouest/nord-est. Le creusement était étroit mais peu contraignant. Un entourage formé de grands blocs ceignait cette fosse. Le mobilier était constitué : d’une tasse monoansée à carène basse et fond rond disposée aux pieds de l’individu peut-être dans une logette ménagée à cet effet ; d’un vase caréné à fond plat comportant une anse munie d’un bouton de type « Polada », déposé contre la tête de l’individu ; d’un vase globulaire bas à fond plat et anses opposées, situé sur l’abdomen de l’individu et d’une pointe de flèche en silex à ailerons et pédoncule, située à hauteur du pelvis de l’individu. Cette sépulture contenait aussi de nombreux objets de parure situés à proximité des membres inférieurs : colombellae perforées ; 6 perles discoïdes en test de coquillage à simples et doubles perforations ; 10 boutons coniques à perforation en « V » et 1 perle ronde en jadéite et simple perforation. La tombe V Les os de l’individu contenu dans cette sépulture étaient extrêmement fragmentés. Leur répartition indique que l’extension du corps était probable et que son orientation était similaire à celle de l’individu de la tombe II. Le mobilier était constitué : d’une grande jarre à fond plat munie d’un cordon lisse sous le bord et d’un cordon lisse médian avec deux languettes de préhension, située à la tête ; d’une tasse monoansée à carène basse et fond rond, située au niveau de la zone des pieds ; d’un vase globulaire bas à anses opposées et mamelon médian et d’une alêne losangique en bronze. La tombe VI Cette sépulture était complètement dégradée et seul l’emplacement du crâne a été clairement localisé. Dans sa proximité ont été récoltés : 1 fragment de roche polie ; 1 tesson comportant des cannelures horizontales et 1 petit élément cuivreux en forme de demi-lune. La tombe XI Cette sépulture contenait les restes de trois adultes au minimum. Le premier individu disposé présentait peut-être une légère semi-
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flexion des membres inférieurs. Son dépôt s’orientait dans un axe est/ouest, tête à l’est. L’autre individu, disposé dans un axe sud-ouest/ nord-est (tête au sud-ouest), présentait aussi une légère semi-flexion des membres inférieurs. La présence du troisième individu était matérialisée par un crâne, déposé sur le socle rocheux à hauteur des jambes du deuxième individu. C’est à proximité de ce crâne qu’a été prélevée une grande jarre à fond plat, munie de deux cordons digités horizontaux sous le bord et au 2/3 de la hauteur. Sur ce cordon médian se fixe une languette de préhension et un cordon vertical digité s’attache à cet élément pour rejoindre le cordon supérieur. Deux autres vases ont également été récoltés : un petit vase à carène médiane et un vase à carène haute et fond plat. A l’instar des tumuli jurassiens, du mobilier appartenant à la transition Bronze ancien-moyen se trouve ici associé à des éléments qui pourraient être attribués au Néolithique final. L’Auvergne Un inventaire des sépultures du Bronze ancien de cette région a récemment été effectué par Gilles Loison dans le cadre d’un Mémoire de diplôme sur le Bronze ancien d’Auvergne à l’EHESS de Toulouse, qui a fait l’objet d’une publication (Loison 2003). La documentation est essentiellement issue des fouilles menées par l’auteur dans le département du Puy-de-Dôme. Cette documentation s’est néanmoins récemment enrichie d’une nouvelle nécropole, la Nécropole de Chantemerle, encore inédite (Vermeulen 2002 ; Vermeulen, Cabezuelo, Lisfranc, à paraître), qui fait l’objet d’une évocation succincte. Pont-du-Château à Chazal (Puy-de-Dôme). Première phase du Bronze ancien. Fouille Loison G. Loison 2003, p. 51. Sépulture située au sein d’un petit habitat de plaine localisé au nord d’une butte calcaire. Cette tombe, « structure 19 », contenait les restes de trois individus, un adulte de sexe probablement féminin, un enfant et un jeune enfant. L’individu adulte et l’enfant ont été déposés « simultanément ». Ils se faisaient face, semblant se regarder. Ils ont tous deux été disposés sur le côté, gauche pour l’adulte, droit pour l’enfant, membres supérieurs et inférieurs fléchis. Ils reposaient dans une fosse subcirculaire (légèrement oblongue) d’environ 1 m de diamètre, dans un axe est/ouest, tête à l’est. Une réouverture et des aménagements ont par la suite été entrepris afin de déposer un troisième individu, le jeune enfant. Très partiellement représenté, il se situait dans la partie nord-ouest de la fosse. Son crâne reposait sur les os du pelvis de l’adulte. La réouverture et la réorganisation de cet espace, induit qu’il était vide de sédiment entre les deux phases d’utilisation. Par ailleurs, un amas de pierres et de tessons matérialisait la sépulture. Cet aménagement présentait une inclinaison marquée en direction du centre de la fosse, indiquant la disparition d’un volume interne. Les offrandes et le mobilier étaient constitués d’un crâne d’auroch, ayant probablement servi de parement latéral (installé ou réinstallé lors du dépôt du troisième individu), ainsi que de nombreuses perles de formes variées, en os, en calcaire ou en jais. Des coupes présentant des décors de tradition campaniforme et des coquillages perforés ont également été récoltés à proximité du rachis cervical de l’enfant. La Roche-Blanche-Régnat (Puy-de Dôme). Seconde phase du Bronze ancien. Fouille Tourlonias D. et Leguet D. Loison 2003, p. 40. Deux sépultures ont été découvertes au sein de cette petite aire domestique, elles concernent un enfant mort en période périnatale et une femme. L’enfant était contenu dans un vase, sans doute initialement clos déposé dans une fosse (domestique ?). La portion supérieure de son comblement a livré un crâne d’adulte. La femme (jeune) reposait au sein du comblement d’une fosse contiguë (silo ?), en position fléchie sur le côté droit, dans une orientation est/ouest. Orcet-le-Tourteix (Puy-de-Dôme). Seconde phase du Bronze ancien. Fouille Loison G. Loison 2003, p. 10 à 18. Cette sépulture (tombe 1) se situait au sein d’une aire domestique contemporaine ou sub-contemporaine, localisée au sud de la plaine vallonnée de la Limagne. Le creusement se présentait sous la forme d’une fosse-silo de plan circulaire d’un diamètre de 1,1 m pour une profondeur conservée d’environ 0,3 m.
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Elle avait été anciennement remaniée et contenait les restes d’un jeune adulte, probablement une femme. Elle reposait sur le ventre, membres supérieurs fléchis en abduction, membres inférieurs fléchis sur le côté gauche, dans un axe nord-ouest/sud-est, tête au nordouest, face contre terre. Une jarre était peut-être associée à ce dépôt. Ce dépôt primaire semble avoir été légèrement remanié, ce qui induit une accessibilité post-décompositionelle des restes (espace confiné). Dallet-Machal (Puy-de-Dôme). Seconde phase du Bronze ancien. Fouille Loison G. Loison 2003, p. 18 à 39. Nécropole jouxtant et intégrant un vaste espace villageois d’une surface estimée à environ 10 héctares, localisé sur la moyenne terrasse de l’Allier. Au nombre de 30, les sépultures sont plutôt situées en marge et fréquemment regroupées en de petits ensembles correspondants peut-être à des unités domestiques. Il s’agissait de la plus importante nécropole à tombes individualisées découverte en France pour le Bronze ancien avant la fouille du site de Chantemerle (cf. infra). Sur ces 30 sépultures, seuls quelques individus avaient été disposés dans de simples fosses. La grande majorité des défunts, adultes et immatures, avait bénéficié de sépultures architecturées. Suite au creusement d’une large fosse et parfois à l’installation d’un dallage de fond constitué de dalles ou de dallettes appareillées, un coffre en matériau périssable était installé dans le tiers central. Une fois le coffre et l’individu disposés, l’espace laissé vide entre ses parois et le bord de fosse était alors comblé par un appareillage massif constitué de blocs hétérogènes. Une couverture de dalles scellait le coffre et constituait, avec l’entourage, l’assise d’un tertre débordant peu élevé. Les individus étaient disposés en décubitus latéral droit ou gauche, membres fléchis ou semi-fléchis, dans un axe est/ouest, ou ouest/est, relevant peut-être d’une distinction sexuée. Les enfants et jeunes enfants avaient bénéficié du même traitement, mais il n’en était pas de même pour les individus morts en période périnatale. Ces derniers étaient disposés dans de grandes jarres, parfois couchées dans de petits coffres sommairement dallés. Le mobilier était pratiquement absent des tombes (quelques alênes en bronze). De très nombreuses manipulations étaient observables sur les os et pourraient constituer l’indice de violations consécutives à l’abandon du site. Néanmoins, plusieurs sépultures concernaient les restes de plus d’un individu. Ces restes pouvaient avoir fait l’objet de prélèvements intentionnels partiels, de réductions, de dépôts en un ou plusieurs temps, complets ou partiels. De plus, des précautions particulières ont été relevées sur des tertres ou des sépultures lors de leur recomposition. Ces manipulations, qui rappellent celles observables dans les ensembles collectifs, pourraient donc s’inscrire dans de véritables programmations.
Fig. 20 : Une sépulture de la nécropole de Dallet-Machal (Auvergne), dessin d’après photo, Y. Tchérémissinoff.
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Chantemerle à Gerzat (Puy-de-Dôme). Première et seconde phase du Bronze ancien Fouille Vermeulen C. 2001. Vermeulen 2002. Vermeulen, Cabezuelo, Lisfranc, à paraître. Cette nécropole exclusive, est actuellement le plus important ensemble de tombes individualisées pour le Bronze ancien découvert en France. Elle a été fouillée sur toute son extension*. Elle se développe d’est en ouest, avec une plus forte densité de tombes dans sa partie orientale et on relève aussi un petit groupe à l’extrémité sud-ouest* du décapage. La nécropole concernait 83 défunts, des adultes et des enfants, répartis dans 72 sépultures. Huit d’entre-elles associent de 2 à 3 individus, déposés de manière simultanée ou différée. On observe également au moins une réintervention de type « réduction » et quelques os surnuméraires sont parfois associés à des dépôts primaires. L’architecture correspond pour partie à celle de DalletMachal, soit creusement plus ou moins large, fonds dallés, présence de coffres en matériau périssable enserrés par des empierrements parfois surmontés de petits tertres. D’autres sépultures se limitaient à de simples contenants en matériau périssable de type coffre et d’autres ne recelaient même aucune forme d’architecture. Certaines étaient surmontées par des structures légères (présence de trou de poteau) et on relève la présence d’au moins deux nourrissons disposés dans des vases de stockage. L’élément le plus nouveau consiste indéniablement en la présence de 7 enclos palissadés, qui fonde peut-être la nécropole. Ils présentent des diamètres de 8 à 16 m, l’un d’eux est oblong à sub-quadrangulaire. Pour ce dernier la sépulture se trouve décalée vers l’ouest, pour les autres enclos les sépultures sont clairement centrées. Certaines tombes sont implantées dans leurs fossés, d’autres les recoupent. Il ne semble pas y avoir de regroupements spatiaux par type d’architecture. D’ailleurs, les auteurs précisent à propos de l’architecture, qu’elle paraît plus relever d’un cas particulier que d’une véritable procédure. Pourtant, les spécificités sont nombreuses. Ainsi, les sépultures en enclos sont plutôt masculines, celles dans les fossés plutôt féminines et les sépultures architecturées concernent majoritairement des adultes. Les positions sont fléchies, à l’exclusion des défunts des enclos qui reposent en extension. Les orientations différentielles est/ouest ou ouest/est relèvent visiblement d’une distinction sexuelle. Un mobilier diversifié (céramique, industrie osseuse, parures en coquillage et mobilier cuivreux : poignards, épingles, alênes) se retrouve dans plus d’un quart des tombes. Les alênes concernent exclusivement les femmes, les céramiques préférentiellement les enfants et les armes se retrouvent dans les tombes d’adultes. LA SUISSE OCCIDENTALE ET NORD-ORIENTALE Concernant la Suisse occidentale, il existe deux travaux synthétiques récents sur le Bronze ancien, celui d’Albert Hafner (Hafner 1995), en langue allemande et de Mireille David-Elbiali (David-Elbiali 2000), en français. Comme mentionné en introduction du chapitre, nous avons néanmoins privilégié l’étude des publications originales, afin de récolter le plus d’informations relatives au fonctionnement des sépultures. A ce propos, les importantes monographies des fouilles du site du Petit-Chasseur à Sion (Bocksberger 1978 ; Gallay 1989 ; Gallay, Chaix 1984) permettent aisément cette démarche. En Suisse, le mobilier métallique abonde, ce qui permet aux auteurs d’effectuer des sériations typo-chronologiques affinées, comme c’est le cas pour le Sud de l’Allemagne. Néanmoins, cette démarche demeurant impossible pour le bassin rhodanien français, nous avons reporté la bipartition chronologique retenue par ailleurs. Les sépultures représentent environ 1/3 du corpus des sites du Bronze ancien en Suisse (David-Elbiali 2000, p. 275). La grande majorité de ces dernières, à l’exception du Petit-Chasseur, appartiennent à des faciès évolués du Bronze ancien. La Suisse occidentale Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse). Nécropole mégalithique dont l’occupation s’étend du Néolithique récent à la fin du Bronze ancien. Fouille Bocksberger O.-J. de 1961 à 1969, puis Gallay A. de 1968 à 1973. Bocksberger 1978 I et II, p. 1 à 85. Gallay 1986, p. 240. Gallay 1988b, p. 56 à 57. Gallay 1989. Gallay 1995, p. 170 à 175 Gallay, Chaix 1984, p. 103 à 114.
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Phase 4 : MVI/2, MXI. Campaniforme Même si ces deux monuments n’entrent pas dans le cadre chronologique du corpus comparatif, leur évocation est tout de même requise concernant la problématique touchant à l’existence d’une « humanité campaniforme ». En effet, ils se trouvent même à l’origine de la réflexion menée en Suisse sur ce thème, encore actuellement (Desideri, Eades 2004), puisqu’ils ont livré vingt individus dont la morphologie crânienne tranche nettement avec celle des populations présentes antérieurement sur le site (cf. chap. I.3).
N Perforation de l'accès secondaire
Amoncellement bloquant l'accès initial
Mobilier Monument initilal
Ciste "adventice"
0
1m
Fig. 21 : La sépulture MXI du site du Petit-Chasseur (Valais, Suisse), durant la première phase du Bronze ancien, d’après Gallay, Chaix 1984.
Phase 5 : M II, M III, M VII, M VIII, M IX et MX. Campaniforme/première phase du Bronze ancien. Petits coffres semi-aériens, sans accès permanent, souvent constitués de stèles ou fragments de stèles en réemploi. M II. Cette ciste aérienne ne possédait pas d’accès permanent. Elle était formée de quatre dalles, dont au moins deux étaient des fragments de stèles réutilisés. Elles ménageaient un espace interne de 0,8 m par 0,7 m. Les dalles longitudinales étaient orientées dans un axe nord/sud. La dalle de couverture n’était plus en place. Cette sépulture n’a livré que quelques os trahissant la présence de deux individus minimum : un adulte et un enfant. La position réciproque des os appartenant à l’adulte indiquait qu’il devait reposer en position fortement contractée, sur le côté droit, tête au nord. M III (Analogie avec M IX et MX, pas d’antennes, pas d’accès, Campaniforme évolué). Ce coffre rectangulaire était formé de quatre dalles, dont une stèle réemployée au nord. La dalle de couverture n’a pu être observée. La chambre présentait des dimensions de 1 m par 0, 65 m et un dallage superficiel constituait son fond. Cette ciste contenait les restes de 7 individus au minimum (2 jeunes enfants, 3 enfants et 2 adultes). Quelques fragments osseux étaient brûlés. Le mobilier, qui a été récolté à l’extérieur de la chambre, se composait essentiellement de tessons décorés au peigne. Cette sépulture a été abandonnée, puis violée au Bronze ancien I et les os regroupés à l’extérieur contre la dalle nord. 104
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M VII et M VIII. Ces deux cistes aériennes à antennes étaient dépourvues d’accès horizontaux. Les dalles de leurs parois étaient constituées par des stèles réemployées. La ciste M VIII contenait les restes de deux adultes minimum, mais les deux sépultures ont été violées au Bronze ancien I et III (une dent lactéale reposait sur une dalle de fond). La ciste M VII n’a livré aucun os et des traces d’ustion étaient peut-être liées à une autre violation. Le mobilier attribuable au fonctionnement se composait de tessons décorés à la cordelette et au peigne, de trois lunules, d’éclats de silex, de quartz et de colombellae. A la fin du Bronze ancien des jarres ont été disposées dans la sépulture M VII.
N
0
1m
Fig. 22 : Les coffres MVII et MVIII du Petit-Chasseur (Valais, Suisse), d’après Gallay 1989, p. 139.
M IX. Ce petit coffre rectangulaire était initialement formé de quatre dalles, dalles transversales engagées. Une petite stèle pratiquement complète composait sa paroi orientale, et une stèle non décorée sa paroi septentrionale. La dalle de couverture, gisait à côté du coffre. Des dallettes évoquaient la présence initiale d’un cairn. Ce coffre recelait deux niveaux de dépôt : un ensemble inférieur qui contenait les restes de cinq jeunes enfants, dont un nourrisson et un ensemble supérieur qui contenait les restes de 2 adultes minimum. Certains os localisés en position supérieure étaient brûlés. Le dépôt du dernier enfant, qui a perturbé les ossements déjà présents, se situerait à l’articulation Campaniforme - Bronze ancien. Un adulte, appartenant également à l’ensemble supérieur, présentait une position très lisible. Le corps reposait en position dorsolatérale gauche, membre supérieur gauche en extension (avant-bras en pronation), membres inférieurs fléchis, dans un axe sud-est/nordouest, tête au sud-est. Le mobilier lié à cet ensemble se composait de treize colombellae perforées et d’une épingle en os. Il pourrait être intrusif. Au Bronze ancien I et II, des prélèvements d’os ont été effectués dans ce coffre et un tertre érigé sur sa ruine. M X (Campaniforme évolué). Cette ciste aérienne était formée par quatre dalles et sa couverture était encore en place. La dimension interne de la chambre était d’environ 0,7 m par 0,5 m. Le mobilier se composait d’une dentale. Vers la fin du Bronze ancien, cette sépulture a été violée (BA III). Au Bronze ancien IV des jarres ont été déposées, la couverture remise en place et recouverte d’un tertre.
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Phase 6 : M II, MV. (Première phase du Bronze ancien (BAI)). M V (Campaniforme, fin de la phase I). Dolmen constitué par cinq dalles, dont quatre au moins sont des stèles réutilisées. Il contenait les restes d’un enfant déposé en position fléchie. Au Bronze ancien I-II, peu après la violation de la sépulture accompagnée d’une combustion partielle, un enfant mort en période périnatale a été déposé contre la dalle ouest. Il reposait sur le dos, membres supérieurs en adduction et hyper-flexion, membres inférieurs très légèrement semi-fléchis, dans un axe sud-est/nord-ouest, tête au sud-est. Trois dallettes avaient été disposées entre lui et le fond de la chambre, la plus importante étant localisée sous la tête. Ce dolmen sera par la suite à nouveau « violé » vers la fin du Bronze ancien et des jarres déposées à l’extérieur, contre la dalle sud. Cette dernière étape est également matérialisée par son recouvrement partiel par le tertre condamnant le MX (BA IV). M VI (Dolmen Campaniforme). Une petite ciste adventice a été adjointe à ce monument au Bronze ancien I. Elle était composée par des fragments de stèles et contenait les restes d’un enfant. Cette sépulture a également fait l’objet de dépôts tardifs de jarres (Bronze ancien IV) au-dessus de l’entrée et à l’est de la ciste adventice. M XI (Dolmen Campaniforme). Une petite ciste adventice a été adjointe à ce monument au Bronze ancien I. Située au sud entre les deux antennes du dolmen, elle était également composée par des fragments de stèles. Contre la paroi ouest, une autre petite ciste a également été implantée. Cette sépulture, MXIII, contenait les restes d’un enfant d’environ 3 - 4 ans. Il reposait probablement sur le côté droit dans un axe nord-ouest/sud-est, tête au nord-est. Le mobilier accompagnant ce dépôt était constitué de deux épingles en os, d’un dentale et de perles en vertèbres de poisson. A cette période une ouverture a également été pratiquée dans l’angle nord-est dans la dalle de couverture. Cet accès a permis le dépôt d’un adulte, probablement une femme. Elle avait été disposée contre la paroi orientale, sur le côté droit, dans un axe nord-ouest/sudest, tête au nord-est. Le mobilier accompagnant ce dépôt était composé d’une épingle en bronze de type Singen, d’un tube en tôle, de pendentifs en dents de suidé, d’un coquillage et de deux jarres. Par la suite, de nombreuses jarres furent déposées dans ce dolmen, dix en tout. L’édification d’un tertre au Bronze ancien IV clos définitivement la fréquentation du monument. Phase 9 : Tombe 1 à 4. Seconde phase du Bronze ancien (BAIV). Alors que les tertres de l’occupation ancienne ont presque disparu, quatre nouvelles sépultures sont implantées. Il s’agit pour la première fois de structures enterrées. La tombe 1 a été implantée directement dans le podium de dolmen M VI. Cette sépulture contenait les restes d’un jeune adulte, probablement un homme. Il reposait sur le dos, membres supérieurs et inférieurs en extension, dans un axe nord-est/sud-ouest, tête au nord-est. Un dallage, composé de cinq dalles fragmentaires disposées transversalement tapissait le fond de cette fosse oblongue, étroite et peu profonde. Trois dalles se situaient sous les membres inférieurs, une sous la charnière lombaire, l’autre sous la ceinture des membres supérieurs et le crâne. Un dispositif formé par de gros blocs ceinturait le squelette longitudinalement de part et d’autre. Une couverture formée par des dalles et dallettes de dimensions variables, couvrait cette sépulture. Le mobilier, exclusivement en bronze, se composait : d’une hache spatule, située sous le crâne ; de deux épingles, respectivement situées sur les portions proximales des humérus gauche et droit et de deux tubes, situés sur l’articulation de l’épaule droite. La tombe 2 a été implantée à proximité du muret de soubassement ouest du dolmen M VI. Cette sépulture contenait les restes très mal conservés d’un adulte. Il reposait sur le dos, membres supérieurs et inférieurs en extension, dans une orientation nord-est/sud-ouest, tête au nord-est. Un dallage, constitué par une trentaine de dalles sommairement appareillées tapissait le fond horizontal d’une fosse ovale et étroite. Un dispositif irrégulier constitué de dalles et de pierres ceinturait le squelette. En arrière du crâne, ces dalles étaient pratiquement verticales. Le mobilier, exclusivement en bronze, se composait d’une épingle située au niveau de l’épaule droite et de trois anneaux spiralés situés à hauteur des éléments cervicaux. La tombe 3 contenait les restes d’un jeune adulte, probablement un homme. Il reposait sur le dos, membres en extension, dans une orientation nord-est/sud-ouest, tête au nord-est. Le fond de la fosse, ovale et étroite, était entièrement et soigneusement aménagé par une trentaine de dalles en schiste. Un appareillage, également soigné, jouxtait longitudinalement de part et d’autre le squelette. Deux effets de paroi étaient très lisibles sur ce dispositif. Cette sépulture était recouverte par de grandes dalles transversales, placées sur deux niveaux. Le mobilier se composait : d’une hache spatule en bronze, située transversalement sous la base du crâne ; de nombreux éléments d’un collier, de 6 pendeloques en bronze à anneau terminal ; de 10 petites perles cylindriques en résine ; de trois tubes spiralés en bronze ; de cinq tubes en tôle et d’une dent d’ours perforée. Ces éléments étaient disposés aux alentours du cou de l’individu. Etaient également présents : deux poignards en bronze, situés parallèlement à l’axe longitudinal sur les hémi-thorax droit et gauche et enfin, deux épingles
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situées transversalement, sur les scapulas droite et gauche. La tombe 4 contenait les restes d’un enfant d’environ 3-4 ans. Il reposait probablement sur le dos, dans une orientation nord-est/sudouest, tête au nord-est. Des dalles constituaient un dispositif de fond et un entourage similaire à ceux des tombes 1 et 3. Un dispositif de couverture, soigneusement appareillé sur deux niveaux scellait également cette sépulture qui ne recelait pas de mobilier.
N
0
0,5m
Fig. 23 : La sépulture 1 du site du Petit-Chasseur (Valais, Suisse), d’après Bocksberger 1978, pl. 33.
Toujours à Sion, à environ 2 km, trois tombes strictement identiques à celle de la phase 9 du Petit-Chasseur ont été fouillées au lieu-dit Sous-le-Scex. Elles présentaient les mêmes orientations, conceptions, matériaux et dispositions. L’une d’elle a livré un riche mobilier en bronze (épingles, torque, spirales, pendeloques), qui relève du même phasage chronologique (fouille Brunier C. et Pugin C. 1985, David-Elbiali 2000, p. 277). Concernant le Petit-Chasseur encore, ce site est le seul sur lequel le contexte a permis une attribution au Campaniforme-Bronze ancien de petits coffres lithiques de type ciste. Il existe bien d’autres cistes ayant livré du mobilier caractéristique, néanmoins ce type d’architecture étant fort répandu au Néolithique moyen (cistes « chamblandes »), les interprétations s’orientent majoritairement en terme de réemploi, ou d’usage prolongé, ce qui est le cas pour les sépultures d’Ayent. Zampon-Noale, à Ayent. Première phase du Bronze ancien Fouille Corboud P. 1974. Corboud 1986, p. 270 à 272. La fouille concernait deux coffres de type ciste découverts fortuitement sur le versant abrupt d’une vallée valaisanne. Ils faisaient peut-être partie d’un ensemble plus important. La tombe 1 Cette sépulture, très abîmée par les terrassements, contenait les restes d’au moins un adulte, peut-être un homme, dont le crâne est de caractère « nettement brachycéphale ». Il reposait dans un coffre de 1,27 par 0,8 m, sa position n’a pu être restituée. Le mobilier se composait d’une petite tasse monoansée à fond rond. La tombe 2 Cette sépulture contenait les restes d’un seul adulte, probablement masculin, fléchi sur le côté gauche, tête au nord. Cette dernière reposait sur une dalle, surélevée par une autre dalle. Ce coffre (1,25 m par 0,6 m) ne contenait aucun mobilier. Des os appartenant à un autre défunt ont aussi été découverts à l’extérieur, contre la dalle méridionale du coffre. Ces derniers sont interprétés comme résultant de la violation de la ciste, qui est attribué au Néolithique moyen.
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Ollon à Saint-Triphon, Le Lessus (Vaud, Suisse). Seconde phase du Bronze ancien (BAIII et IV). Fouille Bocksberger J.-O. 1959, Tombe C1 et Kaenel G., 1960 et de 1971 à 1979. Bocksberger 1964. Kaenel, Curdy, Zwahlen 1984, p. 56 à 65. Simon 1984, p. 113 à 117. Petit ensemble localisé dans les contreforts alpins. La tombe C1 Cette sépulture contenait les restes d’un adulte gracile. Il reposait sur le dos, membres en extension, dans un axe sud-est/nord-ouest, tête au sud-est. Cinq blocs ceignaient le squelette et constituaient probablement le blocage d’un coffre disparu, d’ailleurs le crâne avait basculé vers l’arrière. Le mobilier se composait d’une torque, d’un diadème et d’une épingle en bronze. La tombe En la Porte La fosse de cette sépulture était oblongue et ses parois verticales. Elle était orientée dans un axe nord-est/sud-ouest. Seuls quelques fragments de crâne demeuraient au nord-est. Le mobilier se composait d’une hache, d’un poignard et d’une épingle en bronze (mobilier masculin). La tombe 7 Cette sépulture, anciennement abîmée, ne comportait pas d’aménagement visible. Elle concernait un adulte, dont le dépôt s’organisait dans un axe nord-est/sud-ouest, tête au nord-est. Cet individu, peu représenté, reposait probablement sur le dos, membres inférieurs en extension. Les tombes 1 et 1A Les restes perturbés de deux individus étaient dispersés sur une longueur de cinq mètres dans un axe nord-est/sud-ouest. La position réciproque du crâne, et d’une scapula droite (T1), indiquerait un dépôt initial dans un axe nord-est/sud-ouest. Aucun aménagement n’a pu être observé. Le mobilier de cette sépulture était composé : d’une épingle en bronze, située sur la scapula droite ; d’un anneau spiralé en bronze, situé sous le crâne et d’un anneau en bronze, dans la région cervicale. Une autre épingle ainsi qu’un second anneau spiralé ont été découverts à proximité de ce même crâne. La tombe 2 Cette sépulture contenait les restes d’un adulte robuste. Il reposait sur le dos, membres supérieurs en adduction, membres inférieurs en extension. Ce dépôt s’organisait dans un axe est/ouest, tête à l’est. L’architecture se présentait sous la forme d’une large fosse de plan sub-rectangulaire au fond irrégulier. Un important dispositif de blocage, formé par des pierres de toutes tailles, était conservé sur une hauteur de 0,2 à 0,3 m. Il présentait des effets de paroi qui ne laissent que peu de doute sur la présence initiale d’un coffre occupant le tiers central de la fosse. Le mobilier était constitué d’une épingle en bronze, située au-dessus de l’articulation de l’épaule gauche et de deux anneaux spiralés, situés de part et d’autre du crâne. Ollon, Derrière-la-Roche (Vaud, Suisse). Bocksberger 1964, p. 86. Rychner 1988, p. 74. Mention de cistes contenants des individus en position fléchie « selon la tradition néolithique ». Vufflens-la-Ville, en Sency (Vaud, Suisse). Seconde phase du Bronze ancien - Bronze moyen. Fouille Mariéthoz F., Moinat P. 1994 et 1996. Mariéthoz 1998, p. 392. Cette sépulture était implantée au sommet d’une colline localisée en plaine et signalée par un tumulus empierré. Au centre, une fosse profonde recelait un coffre, ou coffrage en bois, entouré par deux lignes de blocs. Ce coffre contenait deux individus, une femme et un homme, déposés simultanément tête-bêche, membres en extension ou semi-flexion. La femme, qui a été disposée la première, présentait une orientation est/ouest, tête à l’ouest. Le mobilier était constitué d’une alêne en bronze, d’un petit gobelet à cordon orthogonal (déposé sous la bordure de pierre) et d’une pointe de flèche à pédoncule. Deux « inhumations simples » étaient également présentes sous le tertre, dont une dans un coffre monoxyle. Elles concernaient des
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adultes de sexe masculin accompagnés de mobilier : 1 poignard en bronze à deux rivets ; 1 fragment d’épingle en bronze ; 1 petit gobelet pour l’un et une pointe de flèche à pédoncule en silex pour l’autre. Une troisième sépulture simple qui concernait un homme a été implantée en périphérie, et une grande fosse multidallée recelait les restes de six individus, quatre femmes et deux adolescents déposés successivement. Ces restes étaient bouleversés, peut-être par le pillage ancien du mobilier en bronze, mais la sépulture contenait encore : 1 tasse non décorée, 80 perles en ambre, 2 coquillages et 4 dents perforées. Saint-Martin (Fribourg, Suisse). Seconde phase du Bronze ancien ? Peissard 1941. Rychner 1988, p. 74. Cette sépulture localisée en plaine était « appareillée de pierres sèches » et contenait deux adultes. Ils étaient disposés parallèlement et « tête-bêche ». Le mobilier se composait de deux haches, de deux poignards et de deux épingles. Enney, Le Bugnon (Fribourg). Seconde phase du Bronze ancien. Fouille Peissard M.1915. Peissard, Pittard 1916, p. 252 à 261. Cette sépulture localisée en plaine contenait les restes d’un adulte robuste, dont le corps avait été déposé sur le dos, membres en extension, dans un axe sud-ouest/nord-est (tête au sud-ouest). Dans le tiers distal, les jambes étaient croisées sur une dalle de grande dimension. Les articulations des deux coudes se trouvaient également en appui sur deux dallettes. Une bordure rectangulaire de pierres limitait ce dépôt qui rappelle les sépultures observées à Ollon. Les éléments du crâne et du thorax étaient « écrasés » par le poids d’un dispositif de gros blocs soigneusement agencés. Ce dispositif formait un tertre de plan quadrangulaire. Le mobilier se composait : de 2 épingles situées parallèlement sous le pariétal droit ; d’une épingle, située sous les éléments cervicaux ; d’une épingle et d’un petit tube, situés sur l’articulation de l’épaule gauche ; d’un poignard avec un manche en os, situé sous la clavicule gauche et d’une hache, située sous le fémur droit.
N Fig. 24 : La tombe d’Enney (Fribourg, Suisse), d’après Peissard, Pittard 1916, p.255, fig. 1.
Posieux, Bois-de-Châtillon (Fribourg). Seconde phase du Bronze ancien. Fouille Ramseyer D. 1989. Ramseyer 1990, p. 136 et 137. Ramseyer 1992a, p. 116. Ramseyer 1992b, p. 62. Cette sépulture était localisée au sommet d’une petite butte naturelle. Elle contenait les restes d’un adulte, probablement un homme. Cet individu reposait sur le dos, membres supérieurs et inférieurs en extension. Ce dépôt, qui s’orientait dans un axe sud-ouest/nord-est (tête au sud-ouest), a été effectué dans une large fosse ovale. Un impressionnant dispositif, constitué de galets morainiques de toutes
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tailles, comblait la fosse longitudinalement de part et d’autre du squelette, sur une hauteur conservée de 0,3 m. Deux grandes dalles rectangulaires se situaient sous l’individu, à l’emplacement de la tête et des pieds. Une autre dalle, de plus grande dimension, s’était effondrée sur le thorax. Le mobilier se composait d’une épingle en bronze à tête plate enroulée, située obliquement entre les deux clavicules. Collombey-Muraz à Barmaz (Valais, Suisse). Seconde phase du Bronze ancien (BAIII-IV). Barmaz I, fouille Bossard H. 1900, 2 sép. (1/2), puis fouille Sauter M.- R. 1947, 1948 et 1950, 9 sép. Barmaz II, fouille Honneger M., 1991, 1992 et 1993, 4 sép. Bocksberger 1964. Gallay 1986, p. 190 et 191. Honneger 1994-1995, p. 53 à 66. Rychner 1988, p. 73 et 72. Sauter 1985, p. 17 à 32. Cet ensemble, qui est le plus important de Suisse pour la seconde phase du Bronze ancien, était localisé dans la Haute vallée du Rhône et réoccupait une aire funéraire du Néolithique moyen II (tombes en ciste). Lors des campagnes de fouilles effectuées par M.-R. Sauter (1947, 1948 et 1950), neuf adultes ont été dégagés. Ces individus étaient distribués dans sept sépultures, deux d’entre-elles associant deux individus : les individus 25 et 26 et les individus 22 et 23. Les adultes 25 et 26 se superposaient. L’individu 25 avait été déposé sur l’individu 26. Le second individu se trouvait décalé en direction de l’est. Sa ceinture pelvienne était située à hauteur de la ceinture des membres supérieurs du premier individu, dont le crâne a été replacé à côté de celui du second individu. Les dépôts des adultes 22 et 23 étaient contigus et parallèles. M. Honneger signale à propos de cette sépulture, que l’individu 23 a fait l’objet d’une reconstitution anatomique approximative et qu’il s’agit sans doute d’un dépôt en deux temps : la sépulture initiale ayant peut-être été perturbée à l’occasion du dépôt de l’individu n° 22. Les positions et les orientations offrent peu de variations. Les corps reposaient systématiquement sur le dos, membres supérieurs en extension ou très légère semi-flexion, membres inférieurs en extension. Les axes de dépôt étaient est/ouest, tête à l’est, avec une variante sud-est/nord-ouest, tête au sud-est. Dans tous les cas, des déplacements caractéristiques de décomposition en espace vide renvoient à la présence initiale de coffres en matériau périssable (rigide, du bois probablement). Quatre nouvelles sépultures du Bronze ancien ont été fouillées sur ce site lors des campagnes effectuées par M. Honneger en 1991, 1992 et 1993. Numérotées 50, 51, 53 et 54, elles contiennent chacune un individu : - n° 50, un individu adulte âgé probablement féminin ; - n° 51, un jeune enfant d’environ 1 ou 2 ans ; - n° 53, un individu adulte ; - n° 54, un enfant d’environ 6 ans. Les architectures, les positions et les orientations sont similaires à celles des sépultures précédemment décrites. Cependant, un bloc fiché verticalement au pied de l’individu n° 50 constituait la seule structure de marquage mise en évidence sur ce site. Par ailleurs, l’observation d’importants charbons au contact des os étaye définitivement la présence initiale de coffres. Un important dispositif de blocage empierré a également été mis en évidence sur une autre tombe (n° 51). Concernant le mobilier, la moitié des individus en est dotée. On trouve pour l’ensemble des sépultures : 1 hache à rebord en bronze ; 1 poignard en bronze ; 6 épingles, situées au niveau des articulations des épaules ; 2 anneaux spiralés en bronze, situés sous ou à côté des crânes de deux individus et 3 perles dans la même sépulture. La Suisse nord orientale Donath (Grisons, Suisse). Seconde phase du Bronze ancien ? Rychner 1988, p. 74. Ce site alpin recelait deux sépultures doubles. La première concernait deux adultes, l’autre deux enfants dans la même situation, à savoir « l’un sur l’autre » et « tête-bêche » (les orientations ne sont pas mentionnées).
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La fosse associant les deux adultes était « soigneusement empierrée » et les deux individus reposaient en sur le dos, membres en extension. Spiez à Einigen (Berne, Suisse). Seconde phase du Bronze ancien. Grütter 1980, p. 82 à 88. Rychner 1988, p. 74. Ce site a livré deux sépultures proches l’une de l’autre. Une sépulture simple qui contenait un adulte, la sépulture 1 et une sépulture associant un adulte et un enfant, la sépulture 2. La sépulture 1, contenait les restes d’un adulte robuste, déposé sur le dos, membres en extension, dans un axe est/ouest, tête à l’est. L’architecture se présentait sous la forme d’un large creusement oblong dans lequel a été déposé un coffre, de bois probablement. Suite à l’installation de ce coffre, le creusement a été comblé par un important dispositif de blocs. Deux effets de paroi sont d’ailleurs très visibles sur les limites longitudinales internes de cet appareil. Ce comblement a servi d’assise pour l’aménagement d’un tertre plat. Le mobilier se composait d’un poignard en bronze, d’un poignard en silex et de trois épingles en bronze. La sépulture 2 présentait une architecture similaire, mais le dépôt s’organisait dans un axe sensiblement différent, soit : nord-est/sudouest. L’adulte robuste était déposé sur le dos, membres en extension, tête au nord-est. L’enfant était disposé entre les membres inférieurs de l’adulte dans une position similaire, mais une orientation inverse (tête au sud-ouest). Le mobilier se composait d’une hache, d’un poignard et de deux épingles. Hilterfingen, Im Aebnit (Berne, Suisse). Seconde phase du Bronze ancien. Grütter 1980, p. 85 à 88. Cette sépulture contenait les restes d’un adulte robuste. Il reposait sur le dos, membres supérieurs et inférieurs en extension, dans une orientation est/ouest, tête à l’est. L’architecture se présentait sous la forme d’un large creusement comblé par un imposant dispositif composé de galets. Au pied du défunt, on notait la présence d’un important effet de paroi. Le mobilier se composait d’un poignard en bronze, déposé parallèlement à l’axe longitudinal sur les os de l’avant-bras gauche, et d’une épingle qui reposait au niveau des éléments cervicaux. Thun-Wiler (Berne, Suisse). Hafner, Suter 1998, p. 387 à 395. Ensemble de 9 sépultures comportant des bordures empierrées massives. Les individus reposaient en extension, dans un axe sud-ouest/ nord-est, tête au sud-ouest, ou nord/sud pour les tombes 1 et 2. Ces trois derniers sites localisés sur les contreforts alpins, occupaient les rives septentrionales d’un même lac (lac de Thun). Deux d’entre eux (Thun-Wiler et Hilterfingen) n’étaient distant que de trois kilomètres environ. Sur la rive sud, il est également fait mention de trois tombes, présentant le même type d’architecture. Cependant, pour l’une d’entre-elle, sa petite dimension (0,8 par 0,6 m) induit qu’elle était destinée à un enfant ou à un adulte en position fléchie (Elbiali 2000, p. 276). L’ITALIE DU NORD Les articles synthétiques sur les rites funéraires de l’Italie du Nord ne sont pas très nombreux (Mezzena 1997 ; Nicolis 1996 ; Perini 1971 ; 1975). Le plus récent, et sans doute le plus complet, est celui publié par Franco Nicolis dans les Actes des rencontres 2001 de Sion (Nicolis 2004). Comme pour la vallée du Rhône, deux entités géographiques se côtoient, celle, accidentée, des étroites vallées alpines, où des sépultures collectives en grottes continuent d’être utilisées (par exemple en Emilie Romagne), où de petites cavité sont nouvellement occupées (dans le Trentin) et recèlent des tombes en jarres, et où des coffres lithiques prolongent les manifestations mégalithiques (dans le Val d’Aoste) ; Et celle des plaines, encore mal explorée où les fosses simples, mais surtout architecturées (plaine vénitienne), s’organisent sur le principe de la grande nécropole « énéolithiques » de « Remedello ».
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Saint-Martin-de-Corléans (Aoste). Nécropole mégalithique dont l’occupation s’étend du Néolithique récent à la fin du Bronze ancien. Mezzena 1996, p. 102 à 125 ; 1997, p. 64 à 138. Molo Mezzena 1997, p. 139 à 148. Cet ensemble s’apparente de façon frappante à la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (cf. supra), avec lequel, il tient probablement une place très à part dans le corpus. Les phases chronologiques représentées, les modalités architecturales et fonctionnelles sont identiques. Malheureusement, les publications ne présentent aucune indication concernant les défunts et notamment sur leur nombre. Ainsi, il est très envisageable que plusieurs sépultures de la phase 4, qui se rapportent au Campaniforme récent, soient de véritables dolmens. Phase 4 (5) : (env. -2300 -2100). T II - IV - V - IV - VII. Phase 5 (6) : (env. -2100 -2000). T I - II SE - III. Phase 4. Campaniforme – première phase du Bronze ancien. T II. Erigée au Campaniforme ancien, cette tombe contenait des objets de parure en bronze de type Singen. T V. Construit avec des fragments de stèles réutilisées (montant sud-est), ce coffre était aérien (ou semi-aérien). Sa chambre présentait une dimension de 1, 55 m par 1, 25 m et son fond était dallé. Ce monument était entouré d’un « podium » en « fer à cheval » d’environ 4,2 m par 4,3 m. T VII. (Présence d’éléments campaniformes). Construit avec des stèles réutilisées, ce grand coffre de 4,35 m par 2,1 m était enterré. Il était orienté dans un axe nord-ouest/sud-est, accès orienté au sud-est. La fosse d’implantation était rectangulaire, son fond irrégulièrement dallé. Les parois étaient constituées de nombreuses dalles fragmentaires, probablement initialement maintenues par une structure interne en matériau périssable. T VI. (Campaniforme évolué). Ce grand coffre semi-aérien était implanté dans un axe d’orientation nord-ouest/sud-est. Il ne contenait qu’un seul individu. Cette sépulture était parallèle et contiguë à la chambre du monument TV. T IV. (Présence d’éléments campaniforme évolués). Attribuée à la phase 4, cette sépulture a néanmoins livré des dates évoquant plutôt la seconde moitié du Bronze ancien. Cette structure enterrée sans accès permanent était orientée dans un axe est/ouest. Elle était constituée par des dalles et dallettes verticalisées, ceinturant probablement un coffre interne en bois. Ce dernier reposait sur des dalles sommairement agencées. Un mur entourait cette tombe. D’une largeur d’environ 1,5 m, son développement externe présentait un diamètre de 7 m. Il était formé par des blocs et des dalles hétérométriques, mais soigneusement parementés. Son parement externe présentait un plan sub-circulaire, alors que son parement interne délimitait un plan plutôt quadrangulaire. L’axe de la sépulture épousait l’une des diagonales du quadrilatère interne, ses bordures transversales jouxtant les angles est et ouest. Phase 5. Première phase du Bronze ancien (BA I). T I. Ce grand coffre aérien ou semi-aérien, de 3 m par 1 m, ne possédait pas d’accès permanent. Il était formé de stèles réutilisées, complètes pour les deux montants longitudinaux. Une autre stèle complète formait le fond. La chambre de plan trapézoïdal présentait une orientation est/ouest, légèrement nord-est/sud-ouest. Elle était ceinte d’un podium ovalaire, les assises remplissant probablement une fonction de blocage pour le coffre. Ce podium était constitué de pierres, dalles et dallettes de toutes dimensions. La dalle de couverture, encore en place, comportait de très nombreuses petites cupules. Le mobilier était composé d’un vase de type Polada, situé dans l’angle nord-est, d’armatures tranchantes et de grattoirs en silex (absence d’indications relatives à l’anthropologie, mais mention d’os brûlés recouvrant les dépôts). T II SE. Cette sépulture se situait entre les antennes du dolmen T II qui formaient ses montants transversaux. Fermée par une stèle réutilisée, son axe longitudinal était orienté nord-est/sud-ouest. Le fond était irrégulièrement dallé. Il est fait mention d’une crémation à la base du dépôt, d’un poignard à lame triangulaire et d’une grande épingle en bronze. T III. Ce grand coffre de 3 m par 1 m, présentait un plan rectangulaire. Il ne possédait pas d’accès permanent et était implanté dans un axe nord-ouest/sud-est, à l’angle sud-ouest du podium triangulaire de T II. Uniquement formé de stèles réutilisées (complètes pour les montants longitudinaux), ce coffre était ceint par un podium ovalaire dont les assises formaient probablement sa structure de maintien. Le mobilier était constitué : d’un vase de type Polada (anse sphéroïdique, décorée au peigne) situé à l’est de la sépulture ; d’armatures tranchantes ; de grattoirs en silex (industrie microlithique) ; d’un pendentif arciforme perforé en coquillage et de boutons en os a perforation en « V ».
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Les tombes 1 et 2. Seconde phase du Bronze ancien (BA IV). Molo Mezzana 1997, p. 139 à 148. Ces deux sépultures étaient localisées à 300 m à l’ouest de l’aire mégalithique au lieu-dit Corso volontari del Sangue. Elles présentaient le même type d’architecture que les quatre sépultures du Bronze ancien IV (phase 9) du site du Petit-Chasseur (Valais, Suisse). Suite au creusement de fosses oblongues larges (2,5 m par 1,4 m environ) et à l’aménagement d’un dallage, un coffre en bois était déposé dans le tiers central du creusement. Une fois la mise en place et la fermeture du coffre (et donc le dépôt du corps), l’espace laissé vide entre les parois était comblé par des blocs hétérométriques. Ces blocs, ainsi que des dalles scellant la couverture du coffre, servaient alors d’assises à un tertre ovalaire plat. Ces sépultures contenaient probablement une femme (T1) et un homme (T2) disposés en extension dans un axe est/ouest. Le mobilier de ces sépultures se composait, pour la tombe 1 : de trois bracelets spiralés ; d’une épingle spatuliforme, située à proximité du crâne. Et pour la tombe 2 : de trois bracelets spiralés ; de deux pendeloques à anneau terminal et d’une pendeloque trilobée, située à proximité du crâne. A une centaine de mètres au sud-est de l’aire mégalithique, au lieu-dit Corso Europa, une sépulture d’un type proche de celui du monument TIV a été découverte. Elle offrait des aspects transitoires entre les sépultures du Bronze ancien I et celles du Bronze ancien IV. Il s’agissait d’un grand coffre dallé attribuable au Bronze ancien I. Il était entouré d’un mur sub-circulaire de tradition mégalithique. Ce mur, dont seul un quart du parement subsiste, présentait un rayon maximal d’environ 2,7 m. Cette sépulture contenait un adulte déposé sur le dos, probablement en extension. Ce dépôt s’organisait dans un axe est/ouest (tête ?), aucun mobilier n’accompagnait le défunt. Vela Valbusa (Trentino). Première phase du Bronze ancien. Fasani 1990, p. 165 à 181. Nicolis 1996, p. 340 ; 2004, p. 132 et 133. Cette sépulture a probablement été implantée au-dessus des restes d’un four de fusion chalcolithique (présence de nombreuses scories). Elle recelait les restes perturbés d’un adulte gracile. Le corps reposait initialement sur le dos, membres inférieurs en extension, dans une orientation nord-ouest/sud-est, tête au nord-ouest. Ce dépôt était parallèle et proche de la paroi qui constituait une de ses délimitations longitudinales au sud. L’individu reposait sur un dallage irrégulier et espacé, composé de grandes dalles. Il était également entouré d’un important dispositif ovalaire constitué de gros blocs. Ce dispositif, dont les dimensions externes sont de 3 m par 1,5 m, constituait l’assise périphérique d’un tumulus ovale, composé lui aussi de gros blocs. Le squelette (décrit comme celui d’une jeune femme), n’était représenté que par des os de grande taille, dont certains étaient altérés par le feu. Le mobilier se composait de 251 éléments de parure : perles cylindriques en os ; en cuivre ; en ambre ; pendeloques tubulaires en calcaire ; en os travaillé ; en bronze enroulé ; canines perforées, d’ours, de canidé, de cerfs, et éléments en pierre et cristal de roche. Deux vases de type Polada (Polada archaïque, identiques à ceux de Romagnano Loc) reposaient à proximité directe de la paroi rocheuse, réciproquement à l’ouest et à l’est dans la chambre. Un troisième vase était aussi déposé à l’extérieur du parement oriental, dans un aménagement de pierres sub-circulaires d’environ deux mètres de diamètre qui jouxtait la sépulture. Trois autres vases et deux creusets étaient associés à l’occupation antérieure. Romagnano Loc, secteurs III et IV (Nogarole di Mezzolombardo, Trentino). Permière phase du Bronze ancien ? Fouille Perini R, 1970 ? Bagolini et al. 1985, p. 277 à 281. Broglio, Perini 1996, p. 102 à 118. Nicolis 1996, p. 340 ; 2004, p. 125 à 129. Perini 1971, p. 7 à 106 ; 1975, p. 295 à 310. Cette petite nécropole sous abri contenait majoritairement des enfants, de jeunes enfants et des enfants morts en période périnatale. L’espace sépulcral occupait une surface d’environ 6 m2, qui s’étirait contre une paroi rocheuse, sous son surplomb. Trois niveaux funéraires du Bronze ancien ont été reconnus. La plupart des dépôts sont individuels. Ceux des adultes et des enfants les plus « grands » ont été réalisés à même le sol, ou bien dans de légères excavations. Ils se trouvaient limités et recouverts par de grandes pierres. Les restes étaient assez perturbés, comme s’ils avaient été accessibles longtemps.
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Les très jeunes enfants (périnataux et nourrissons) avaient fait l’objet de sépultures particulières. Il étaient contenus dans de grands jarres de stockage, elles mêmes bordées de blocs et recouvertes de petites accumulations. Dans au moins un cas, une jarre contenait un dépôt secondaire partiel : le crâne d’un enfant d’environ 4 – 5 ans. Dans un autre secteur de la nécropole, le secteur II, le crâne d’un adulte (décrit comme féminin ?) était pris dans une accumulation de blocs avec un abondant mobilier d’accompagnement (22 segment de dentalium, 2 canines perforées, 3 canines de suidé perforées, 2 pendeloques en os, 1 phalange perforée, 1 petit vase et 1 anneau en os et divers autres objets).
Etat 2
Etat 1
Etat 3
N 0
1m
Fig. 25 : Les trois états de Romagnano Loc III (Trentino), d’après Perini 1975.
1m
a
0
b
Fig. 26 : Deux profils du comblement de Romagnano Loc III (Trentino), d’après Perini 1975.
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Borgonuovo di Mezzocorona (Trentino). Première phase du Bronze ancien ? Nicolis 1996, p. 340 à 342 ; 2004, p. 127 à 129. Ce petit ensemble funéraire était localisé à flan de paroi dans un « boyau » d’une trentaine de mètres. Trois portions ont été définies, une portion orientale, une portion centrale et une portion occidentale. Parmi ces secteurs, une dizaine d’espaces individualisés ont été distingués. On y trouve des jarres vides (« tombes » 1 et 2, secteur oriental) ; une tombe en jarre associant 2 périnataux (tombe 4, secteur occidental), dont quelques os semblent altérés par le feu ; au-dessus, le crâne d’un nourrisson avec des os partiellemnt brûlés d’adulte (tombe 3) ; une sépulture plurielle dans une anfractuosité qui associe deux adultes et deux jeunes (?) installés au-dessus de la couverture d’une autre tombe (tombe 8) ; une sépulture plurielle (tombe 8), qui recelait les restes désorganisés de 3 adultes et 2 immatures. La partie la plus interne (proche de la paroi), a accueilli le regroupement de trois crânes, dont l’un possédait encore sa mandibule. Enfin, les tombes 10 et 14 associent tous ces différents traits. Deux adultes ont été agencés contre la paroi, pas très loin l’un de l’autre. Ils sont tous deux disposé un peu sur le côté gauche, membres fléchis et étaient recouverts d’une accumulation de blocs. Chacune de ces accumulations contenait un vase funéraire. L’un d’entre-eux, qui contenait un nouveau-né, était localisé à l’aplomb du crâne (T10 ?) en contact avec lui. L’autre était localisé plus vers le bas du squelette. Il semble par ailleurs qu’il y avait des restes appartenant à d’autres individus dans les empierrements des tombes 10 et 14. Riparo 3 (Mezzolombardo-Nogarole (Trentino). Première phase du Bronze ancien. Nicolis 1996, p. 340 ; 2004, p. 129 à 132. Ce site présente globalement les mêmes particularités que celles des sites de l’Adige tel que Borgonuovo. Il s’agit de 3 anfractuosités ouvertes du sud au nord (1 à 3) contre une paroi, occupées ponctuellement depuis le Néolithique ancien. La première occupation sépulcrale se rapporte au Chalcolithique avec une sépulture d’adulte bordée et recouverte par des pierres. Le Bronze ancien concerne surtout l’abri n°3. Au fond de cette anfractuosité, à moins d’un mètre de distance, deux tombes en jarres étaient implantées contre la paroi. L’une, écrasée parmi des blocs, contenait les restes d’un « immature » et quelques os de faune (t III), l’autre (t II), était disposée au contact des os d’un adulte, dont le crâne avait été prélevé (t V). Le tout était surplombé d’amas de pierres, de restes de différents vases, de charbons et de quelques os brûlés. Au centre de l’abri, à moins d’un mètre au nord de ces deux dépôts, une jarre avait été déposée horizontalement entre deux grands blocs (tombe I). Elle ne contenait qu’une côte humaine. Encore plus au nord, à « l’entrée », un jeune enfant avait été disposé de manière fléchie dans une petite fosse (T IV). Au fond de cette faille à l’est (?), une toute petite cavité (tombe 5 ?) a livré un squelette d’adulte, les restes d’un grand vase, ainsi que les os désorganisés se rapportant à des défunts variés. Riparo del Santuaro (Lasino, Trentino). Seconde phase du Bronze ancien ? Nicolis 1996, p. 340 ; 2004, p. 134. Ensemble regroupant des enfants morts en période périnatale disposés en position fœtale dans des vases tronconiques. Ils étaient enfouis et protégés par de petits tumuli empierrés. Parfois les jarres contenaient les restes d’enfants plus grands, mais très partiellement représentés, dans le cadre de dépôts secondaires et même un crâne d’adulte. Caverna dell’ Acqua o del Morto (caverne del Filanese, Liguria). Seconde phase du Bronze ancien. Del Lucchese, Ricci 1987, p. 169 à 174. Nicolis 2004, p. 122 à 124. Sépultures en grotte côtoyant un habitat (contemporain?) Les restes de trois individus, deux nourrissons et un adulte gracile, reposaient sur un aménagement horizontal composé de pierres. Cet aménagement était disposé dans une niche au fond de la grotte. L’auteur indique qu’il ne s’agissait pas de dépôts simultanés et les os de l’un des défunts étaient altérés par la chaleur (par un feu rituel établi à l’occasion du dépôt des deux enfants). Un important mobilier accompagnait ces défunts : 200 perles cylindriques en calcite et autre matériau ; 7 coquilles marines perforées ; 1 pendentif trapézoïdal en pierre verte ; 1 pendentif en écaille de tortue ; 11 éléments de tubes spiralés en bronze ; 2 alênes en bronze et 1 épingle en bronze à tête discoïde. Selvis di Remanzacco (Udine, plaine vénitienne). Seconde phase du Bronze ancien ? Nicolis 1996, p. 342 ; 2004, p. 117. Vitri 1981, p. 240 et 241. Cette sépulture était implantée dans une large fosse de forme oblongue. Elle était comblée par de très nombreuses petites pierres.
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Des effets de délinéation étaient bien visibles sur ces pierres, longitudinalement de part et d’autre du squelette, induisant ainsi la présence d’un coffre en matériau périssable dans le tiers central du creusement. Elle était par ailleurs recouverte (ou enserrée ?) d’un tumulus « massif », composé de terre et de « tout venant » (?) d’un diamètre de 20 m et d’une hauteur conservée de 2,4 m. Cette structure imposante recelait les restes d’un jeune adulte déposé sur le dos, membres en extension, dans un axe sud-est/nord-ouest, tête au sud-est, sur et sous un lit de tessons (?) Le mobilier se composait d’un poignard en bronze à lame triangulaire et base arrondie et d’une pièce lithique (pendaglio). Pras, Sant’Osvaldo (Udine, plaine vénitienne). Seconde phase du Bronze ancien ? Nicolis 2004, p. 117 et 118. En 2002, une autre tombe sous tumulus a été découverte à quelques kilomètres de la précédente. Il s’agit d’un amoncellement de cailloux plus modeste, de 5 m de diamètre et de 0,7 m de hauteur. Il renfermait, ou recouvrait, une chambre quadrangulaire (coffre). Le défunt était un adulte masculin, déposé de manière fléchie sur le côté droit, mains sous, ou au-dessous, de la tête. (Le résultat de la datation radiocarbone réalisée sur l’une des pièces du squelette couvre presque toute l’échelle temporelle du Bronze ancien). Valserà di Gazzo Veronese (Udine, plaine vénitienne). Première phase du Bronze ancien. Salzani 1998 – 1999, p. 63 à 75 ; 2001 ; p. 69 à 82. Nicolis 2004, p. 113 à 115. Ce petit ensemble funéraire, probablement la cellule d’un ensemble plus grand (cf. infra), a été récemment fouillé à quelques kilomètres du cours actuel du Pô. Il se rapporte à la culture de Polada (BA II) et se compose de 5 tombes (10, 11,15, 17 et 18), qui concernent des adultes, probablement masculins (?) et un enfant. Les orientations sont chaque fois différentes et les positions semi-fléchies sur le côté gauche sont dominantes (3 sur 4). Les mains se trouvent par ailleurs systématiquement localisées devant la face. A l’exception de la tombe 15, les fosses sont toutes larges et quadrangulaires, elles renfermaient donc peut-être des coffres en matériau périssable, ce qui semble avoir été établi pour la tombe 11. Toutes les tombes d’adultes avaient du mobilier (céramique, pendentifs spiralés en bronze et épingles en bronze d’obédience danubienne). Durant les années 2000 et 2001, 4 nouvelles tombes (23, 24, 26 et 29) ont été découvertes à 150 m au sud-ouest de ce groupe. Une attribution un peu plus ancienne (BA I) a été proposée pour ces nouvelles tombes, sur la base d’élément mobilier (un poignard et une armature). Les tombes sont décrites comme des fosses « simples », les positions sont fléchies ou semi-fléchies et les mains sont aussi localisées devant la face. Pour ce groupe, la composante ouest/est est dominante pour l’orientation. Sorbara di Asola, Mantova (Lombardie ?) Première phase du Bronze ancien. Baioni 2000, p. 41 – 90. Nicolis 2004, p. 115 à 117. Cette portion de nécropole a également été découverte récemment dans la plaine du Pô, près du fleuve Chiese. Elle a livré 19 (ou 20) sépultures en fosse dite « simples », qui concernent des adultes des deux sexes et des enfants. Elles se décomposent en deux ou trois cellules de 4 à 10 tombes, séparées par 10 à 20 m, chaque tombe étant généralement distante d’environ 5 m de l’une de son groupe. Deux d’entre-elles sont distantes de plus de 20 m à l’est, mais la surface intermédiaire a été abîmée par un décapage. Les positions sont fléchies, mains disposées devant la face. La composante d’orientation dominante est sud/nord (pour un individu déposé sur le côté droit) et nord/sud (pour un individu déposé sur le côté gauche, selon le sexe donc), avec quelques variations inférieures à 45°. Seules 5 tombes contenaient du mobilier, il se compose de coquillages perforés, de perles discoïdes et cylindriques en test et en os, ainsi que de quelques pièces en bronze (pendeloques en spirales, épingles simples ou à tête enroulée, anneaux à extrémités enroulées). Nécropole de Remedello (Brescia, Lombardia). (Pour information). Colini 1902, p. 28 - 32. De Marinis, Pedrotti 1997, p. 247 à 300. L’occupation de cette grande nécropole éponyme, qui concerne le Néolithique récent, final et le Campaniforme, s’étend sur plus de huit siècles. En 1997, de nouvelles dates ont été publiées, plaçant deux sépultures dans le Bronze ancien-moyen : la sépulture 78, (ETH 12193) 3595 ± 55 BP : - 2140 à – 1770 (95.4%) (ETH 12186) 3485 ± 50 BP : - 1940 à – 1680 (95.4%)
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
la sépulture 83 (ETH 12187) 3445 ± 55 BP : - 1920 à – 1610 (95.4%). Cependant, une autre date effectuée sur la sépulture 83 fournit un écart d’environ cinq siècles, rendant cette attribution peu fiable (De Marinis, Pedrotti 1997, p. 286). L’AllEMAGNE DU SUD Les trois premiers groupes, énoncés ci-dessous, sont localisés entre la vallée du Rhin et du Neckar, à proximité des premiers contreforts jurassiens (Jura Souabe). Le groupe de Straubing est, quant à lui, situé à proximité du cours du Danube, dans la région la plus orientale de ce domaine. Le groupe du Neckar. Première phase du Bronze ancien (Reinecke A1).
N
Krause 1987, p. 17.
1m
0
Fig. 27 : Une sépulture du groupe du Neckar (Gäfelden-Tailfingen), d’après (Becker, Krause, Kromer 1989, fig. 5, p. 436.
Krause 1988a, p. 57 à 61. Krause 1988b, p. 111 à 139. Ce groupe a été individualisé par le biais de son mobilier, dont l’attribution aux défunts ne semble pas toujours codifiée. Sur le plan architectural, il se démarque par la « monumentalité » de certaines sépultures dallées et par le nombre d’individus, déposés en position fléchie, qu’elles peuvent abriter (jusqu’à 6 individus). A l’exception de la nécropole de Remseck-Aldingen, ces sépultures sont réunies en petites unités. Les positions et orientations ne semblent pas codifiées en fonction du sexe. Les sites appartenant à ce groupe sont les suivants : Weinstadt - Endersbach, Remseck-Hochberg, Gerlingen et Gäufelden Tailfingen.
Le site de Gerlingen (Kreis Ludwisburg) a livré trois monuments abritant chacun quatre adultes de sexe probablement masculin. Ils reposaient en position fléchie sur le côté droit. Le site de Gäufelden-Tailfingen (Kreis Böblingen) a livré deux monuments associant chacun deux adultes, une femme et un homme. 117
Yaramila Tchérémissinoff
Les positions étaient systématiquement « fléchies » sur le côté droit et ces sépultures contenaient du mobilier. Le site de Remseck-Hochberg (Kreis Ludwisburg) a révélé un monument funéraire dallé. Il contenait les restes d’un adulte, probablement un homme, associés à deux « petits » enfants. Ce monument était recouvert d’un tertre et recelait du mobilier. Le groupe d’Adleberg. Première phase du Bronze ancien. Nécropole de Remseck-Aldingen « Halden II » (Kreis Ludwigsburg). Cette nécropole présente des analogies, relatives à l’architecture et aux dispositions, avec le groupe de Singen. Krause 1988a, p. 57 à 61. Krause 1988b, p. 111 à 139. La nécropole, qui a été fouillée intégralement, a livré 34 sépultures et 37 individus. Deux types d’architectures étaient globalement observables : - le premier type concernait des fosses au creusement profond dans le fond desquelles des pierres avaient été installées à la tête et aux pieds des individus afin de « bloquer » le dépôt d’un cercueil probablement monoxyle. Une fois ce coffre (et donc le défunt) installé, l’espace laissé vide, entre ce dernier et les parois de creusement était alors comblé par des pierres formant une couronne et servant d’assise à un tertre. - le second type correspondait à des creusements moins profonds, dans lesquels seules quelques pierres de blocage ont été observées, mais beaucoup de sépultures étaient arasées par les labours. Les individus étaient systématiquement déposés en position fléchie, sur le côté droit et tête au nord pour les hommes, sur le côté gauche et tête au sud pour les femmes. Bien qu’il soit impossible de le vérifier, cette partition semblait également respectée pour les enfants. Le mobilier, qui n’était présent que dans quelques sépultures, se composait essentiellement d’éléments en bronze. La sépulture 26 de cette nécropole contenait les restes de quatre individus, deux adultes, probablement masculin et féminin et deux enfants. L’adulte robuste, déposé le premier, semblait avoir fait l’objet d’une réduction lors de l’installation du second individu.
N
Fig. 28 : Une sépulture du groupe d’Adleberg (Remseck-Aldingen), d’après Krause 1988a, p. 60, fig. 40.
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
Le groupe de Singen. Première phase du Bronze ancien. La nécropole éponyme de Singen am Hohentwiel (Hegau Kreis Konstanz). Krause 1988b, p. 111 à 139. Krause 1988c. Cette nécropole contenait 95 sépultures réparties en 3 ou 4 groupes (peut-être diachroniques), eux-mêmes subdivisés en « cellules » de 5 à 15 sépultures. Des creusements larges (voire très larges) quadrangulaires ou oblongs renfermaient des coffres en matériau périssable rigide (du bois probablement). Ils étaient légèrement surélevés par de grandes dalles, ou plus simplement par quatre pierres, et ceints par des bordures constituées de pierres hétérométriques ou de dalles verticalisées. Ces bordures pouvaient être massives, ou parfois plutôt symboliques. Des dalles plates recouvraient ces appareils, mais les sépultures étant arasées, on ne pouvait observer de véritables tertres. Les positions correspondaient majoritairement à des décubitus latéraux, droits ou gauches, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs fléchis, ou plus souvent semi-fléchis. Les axes de dépôts variaient, ainsi que les positions, de la façon suivante : nord/sud, tête au nord et côté gauche pour les hommes ; sud/nord, tête au sud et côté droit et pour les femmes. Le mobilier se composait pour les femmes : d’épingles à tête en rame décorées ; d’épingles de type Horkheim ; d’épingles à disque ; de torques ; de « diadèmes » ; de bracelets spiralés et d’alênes. Pour les hommes : de poignards. Les parures concernaient les individus des deux sexes.
N
1m
0
Fig. 29 : Une sépulture du groupe de Singen (Singen, Allemagne), d’après Krause 1988c, p. 325, fig. 183.
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Le groupe de Straubing. Première phase du Bronze ancien. La nécropole éponyme de Straubing (Südbayern) Hundt 1958. Ruckedeschel 1978 (autres sépultures du groupe de Straubing). Les fosses consistent en des creusements larges de plans rectangulaires ou oblongus. Elles renfermaient des coffres rigides en matériau périssable et quelques-unes possédaient une bordure empierrée sur toute la hauteur de la fosse, ainsi qu’une importante couverture débordante. Il s’agissait principalement de sépultures individuelles. Les individus reposaient sur le côté, ou sur le dos, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs semi-fléchis ou, plus rarement étendus. Les axes de dépôt variaient le plus souvent de sud-ouest/nord-est, pour les femmes, et de nord-est/sud-ouest pour les hommes. L’AUTRICHE (domaine danubien) A l’exception de la nécropole de Hainburg, tous les sites mentionnés pour ce domaine se côtoient dans un rayon d’une centaine de kilomètres sur la plaine danubienne de la Basse-Autriche. Le groupe d’ Unterwölbling. Nécropole de Gemeinlebarn Berthemes 1989. Neugebauer 1988. Neugebauer 1991. Nécropole recelant 258 sépultures plus ou moins bien conservées, attribuables pour l’essentiel à la première phase du Bronze ancien I (présence de sépultures campaniformes).
Fig.30 : Une sépulture du groupe d’Unterwölbling (Gemeinlebarn, Autriche), d’après Neugebauer 1988, p. 117, fig. 29.
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien
La Nécropole F Les fosses étaient quadrangulaires ou oblongues. Beaucoup recelaient encore du bois ou des traces de bois, révélant des coffres dans ce matériau. Ces sépultures contenaient aussi bien des adultes que des enfants, mais dans des secteurs distincts. Les individus reposaient sur le côté droit ou gauche, membres fléchis ou hyper-fléchis. De nombreux éléments plaidaient en faveur de contentions et seuls deux individus présentaient des positions étendues. La différence de latéralité se calquait sur les différences d’orientation de ces dépôts, soit : nord/sud ou sud/nord, tête au nord pour les hommes et têtes au sud pour les femmes. Le choix du rare mobilier métallique relevait de la même distinction sexuée. Dans de très nombreuses sépultures, les os étaient complètement bouleversés, ce qui a été imputé par l’auteur (Neugebauer 1988) au pillage du mobilier métallique. Cependant certaines sépultures contenaient deux individus, dont les restes de l’un d’entre eux étaient perturbés. Dans ce cas, ces bouleversements pourraient relever d’une réduction ou d’une véritable sépulture secondaire (Neugebauer 1988, planche p. 117). Les sépultures d’enfants sont par ailleurs nombreuses et on relève dans certains cas des sépultures associant des adultes et des enfants. Le mobilier céramique était fréquemment situé aux pieds ou sous ces derniers, parfois dans des logettes (excroissances) ménagées à cet effet. Nécropole de Franzhausen I et II, groupe de Unterwölbling. Neugebauer 1994. Nécropole contenant plus de 200 sépultures dont l’occupation s’étend du Néolithique final à la première phase du Bronze ancien I, l’occupation la plus importante. Ces sépultures sont très proches de celles de Gemeinlebarn. Elles associent parfois deux individus, déposés de façon simultanée ou décalée. Les corps peuvent avoir été déposés parallèlement, mais également « tête-bêche ». Le groupe de Aunjetitz (Unétice). Sépultures de Fels am Wagram et de Schleinbach Lauermann 1992, p. 183 à 200. Neugebauer 1994. Les sépultures appartenant à ce groupe sont réunies en petites unités. Elles sont implantées dans des fosses circulaires de grande dimension qui ne semblent pas architecturées (fosses d’origine domestique ?). Pour certains documents, il s‘agit indéniablement de sépultures en « pleine-terre ».
N Fig. 31 : Une sépulture multiple du groupe d’Unetiče (Schleinbach, Autriche), d’après Neugebauer 1994, p. 116, fig. 60.
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Elles recelaient fréquemment deux, trois ou quatre individus (Schleinbach, Stoizendorf), dont les dépôts étaient lisiblement simultanés. Ces sépultures multiples associaient des enfants, ou des adultes et des enfants (sépultures à caractère familial). Les dépôts s’organisaient de manière variée : parallèlement (Stoizendorf) ; face à face (Unterhautzenthal) ou de façon rayonnante (Schleinbach). Les positions étaient également diverses (sur le côté, sur le dos et sur le ventre). Mais les membres étaient systématiquement fléchis, voir hyper-fléchis (contentions très lisibles pour certains). Les positions étendues étaient rares. Le mobilier (métallique et céramique) était fréquent dans ces sépultures. Les sites rattaché à ce groupe sont les suivants : Stillfried-Auhagen ; Unterhautzenthal ; Stoizendorf ; Hollabrunn-Steinfeld. Le groupe de Wieselburger. La nécropole de Hainburg. Neugebauer 1994. La nécropole de Hainburg se situe sur le cours du Danube à la fin de la chaîne des petites Carpates. Il s’agit de l’ensemble le plus oriental cité pour ce domaine. Ses sépultures sont très proches de celles de Gemeinlebarn. Néanmoins, la présence de quelques bordures empierrées n’est pas sans évoquer les sépultures des sites de Singen et Straubing. La présence de véritables sépultures en « pleine terre » constitue également l’un des particularismes de cette nécropole.
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Translation in English (extracts)
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Beaker culture and Early Bronze Age individual and plural graves in the Rhône basin
Preface
p.1
Abstract
p.5
Introduction
p.7
Scope Cultural context Graves, discussion Study sequence Methodology and objectives
p.11
Data Typological characteristics Area characteristics Phase characteristics
p.12
Comparisons Late Neolithic grave “ re-individualisation “ process
p.16
Early Bronze Age graves, spheres of influence Data analysis per geographical area General observations
p.19
Analysis Late Neolithic cultural identity Spheres of influence Modalities of change Early Bronze Age Rhône basin, classification of burial forms
p.28
p.32
Conclusion Bibliography APPENDIX I APPENDIX II APPENDIX III Translation in English (extracts) Aknowledgements
p.34 p.49 p.87 p.97 p.123 p.155
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Beaker culture and Early Bronze Age individual and plural graves in the Rhône basin
for the catalogue, less than ten, is actually arbitrary. In the context of an open environment it is very difficult to determine the evolutionary stage at which the burial place was abandoned. Furthermore, the number is not based on any ethnological data.
INTRODUCTION Scope This paper is a summary of a doctorate presented at the Toulouse EHESS (Rural Society Anthropology Centre – CNRS, UMR 8555) in September 2000. It was directed by Professor J. Guilaine and supervised by Joël Vital (CNRS, UMR 5594). It is a thoroughly re-worked and updated version of the original doctorate that has already given rise to three articles (Tchérémissinoff 2003; 2004; Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). The doctorate centred on the excavation of a small burial site dating from the Beaker culture - early Bronze Age in Vaucluse («Les Juillieras», Lemercier et al. 1998; Lemercier, Tchérémissinoff 2002). It set out to make an inventory of the various forms of Beaker culture - early Bronze Age «non-collective» graves in the Rhône basin. The area corresponds roughly to south-eastern France, essentially covering the Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Cote d’Azur and eastern Languedoc administrative regions. The study examines issues relating to the development of an early Bronze Age identity in this area and applies scenarios derived from knowledge of the material culture. Thus, it is mainly comparative and strives to highlight areas that influenced the development of the said identity. This was carried out with the aim of characterising burial features liable to identify specific or trans-cultural archaic aspects. Funerary archaeology, the scope selected, makes full use of field anthropology methods as initiated and developed by Henri Duday (Duday 1978; 1990; 1995). Of course such an analytical approach requires a series of observations made in the field and some of the recently excavated graves have provided relevant data. The burials were interpreted in the light of functional architecture (Leclerc 1990, p. 18 and 37; 1997), incorporated in the catalogue and then in a comparative chapter; a critical review of the documentary sources was then made. As concerns the title, the notion of «plural graves» (Chambon 2000, p. 271) was considered more suitable than the notion of graves «containing several individuals» (Gutherz 1995, p. 394). The term is taken to cover graves with more than one individual but that are not collective, that is, that do not fit the definition of a funerary complex. This was motivated by the wish both to exclude the criterion of simultaneity associated with the term «multiple» and avoid using the term «familial» considered too interpretive. The choice of the maximum number of individuals chosen
Graves - discussion During the IIIrd millennium collective units make up the majority but other types of burial are also found. South of the Rhône valley, numerous individual graves have been inventoried, in particular in the Hérault plain (see below IV.1). To the north of the valley, though individual graves are less common, there are some well-known examples. Joël Vital (Vital 1993) stated that Rhône-Alpes late Neolithic graves occur in definite regional clusters, whereas individual graves in the first phase of the early Bronze Age show characteristics that link them with more northerly forms. On the other hand, the origin of the southern chamber burials is difficult to establish (Vital 1993, p. 267; 1996, p. 332) since a specific new architectural feature is regularly evoked (Gutherz 1995, p. 394) but there is also the influence of the northern section of the Rhône valley (see below). Determinism of late Neolithic cultural substrata can be seen in the continued use, or possibly the creation (Gutherz 1995, p. 394) of collective graves in the early Bronze Age (Guilaine 1967, p. 96; Gutherz 1995, p. 385, 393, 394, Mahieu 1992, p. 76, Vital 1990, p. 261), although in the case of Provence this aspect is subject to controversy (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). However, even though most of the characteristic pots and related grave goods have definitely been collected from collective graves (Guilaine et al. 2001, p. 248; Lemercier 1998, p. 372; Salanova 1998; Salanova 2000, p. 176) and the presence of these grave goods does not justify any geographical redistribution (Guilaine et al. 2001, p. 250), Beaker culture is traditionally considered to lie at the origin of the «re-individualisation» of burial methods. The fact that people with «new» morphological features (the notorious brachycephalic skull) appear in the context of the development of this re-individualisation reinforces the theory. They were initially identified in the eastern Beaker culture complex and to the north of the Rhône valley (réseau 3, Gallay 1988a , p. 8; 2001, p. 47; Menk 1979). These «Beaker culture people» described by Roland Menk (Menk 1979), whose origin seems to lie in Central Europe, do not mingle with central European substrata such as the Corded Ware complex. The impact of the Beaker culture was wide-ranging but it seems it 125
Yaramila Tchérémissinoff
faded out in the early Bronze Age (Menk 1979, p. 280). Jocelyne Desideri and Suzanne Eades (Desideri, Eades 2004, p. 99 to 109) studied these anthropomorphological aspects for western Switzerland at university level and came to the following conclusions. The «new» people were very different to earlier populations and were particularly stable; they re-occupied the «Petit-Chasseur» necropolis during the Beaker culture period and were also noticeably heterogeneous (MVI/2, MXI). Three scenarios can be derived from these observations. The first relates to the arrival of a foreign population that displaced an earlier population, either in part or in full, and that came in two or more successive waves. The second scenario is concerned with the evolution of funerary ritual that may have initiated a selection based on new social or familial criteria. The third scenario involves a combination of the two previous models, that is, the partial integration of some newcomers, associated with a selection of the dead. In view of the fact that the available data relate to the evolution of populations and do not allow speculation at the level of individuals, Desideri and Eades prefer not to emphasize any of the three scenarios as being definitive. These «different» individuals feature in our study area, there are some twenty of them in the inventory. According to Henri Duday and Bruno Boulestin who have reviewed the collections from the lower Rhône valley and the Garonne valley (Duday 1992; Duday, Boulestin, 2000, forthcoming) the abruptness of their arrival and the extent of morphological variation would seem to eliminate the possibility of intra-population modification. These people were probably interlopers. However, with regard to the archaeological contexts, it seems they appeared in the lower Rhône valley during the early Bronze Age, then either disappeared or became fully integrated during the middle Bronze Age. Previously, within the context of a study of Rhône culture monoliths (Gallay 1996; Vital 1996; forthcoming a), the discovery of 5 characteristic skulls within the famous Gard chamber tombs (Les Angles, Canteperdrix, Gigondas) was a lucky find in terms of establishing the ancestry between the southern chambers and the small single chambers at Petit-Chasseur such as MIII or MVII (Bocksberger 1978; Gallay 1989) and this has been remarked on many times. Nevertheless, over one third of the skulls appropriate to this study come from burial caves and the horizons of the early Bronze Age, for instance, the Andres cave at Beaucaire (Arnal 1967, p. 37 to 43). Moreover, it is not possible clearly to associate any of the southern chamber tombs with Beaker culture. Thus, according to Joël Vital, who recently reviewed them, the grave goods from the Canteperdrix tomb (Nicolas 1886,
p. 45 to 54) should be assigned to the extreme end of the early Bronze Age. Aside from the debate on these populations, the clear evidence of the presence of individual graves in pre and peri Beaker cultures of the late Neolithic, together with the continued use of collective graves during the early Bronze Age leads us to question the true impact of Beaker culture in the «return» to individual graves. Indeed: - Is it really possible to assess the actual importance of the Beaker culture phenomenon in the «re-individualisation» of burial methods? - Can the modification be interpreted as a break (through the definition of specific architectural and functional elements)? - What early Bronze Age burial characteristics can be related to previous traditions or identified as deriving from other cultural spheres? - What regional developments can be pinpointed? - Can they be transposed to the Beaker culture groups identified in the Rhône valley? These are the questions that are raised by the return of individual graves; the phenomenon would seem to indicate social and ideological changes. It is the crux of the discussion. However, plural graves are also discussed; they could be relevant in the sense that they might be a transient expression or designate hesitation. Unfortunately, collective graves have been excluded, it was not possible to include them within the framework of a doctorate. It would, however, have been useful to know the percentage of burials they represent for the period, the figure is definitely high in the early Bronze Age, in some regions, such as Provence, this form of burial is by far the most frequent (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). STUDY SEQUENCE Methodology and objectives The research comprises four stages: - inventory of published documents relating to single or plural graves in the Rhône basin; - crosschecking the data collected, - comparison with late Neolithic single graves in a core region of south-eastern France, together with some examples of compartmentalisation in collective graves, - and, finally, comparison with documents from a wider 126
Beaker culture and Early Bronze Age individual and plural graves in the Rhône basin
early Bronze Age catchment area, taking in the Centre of France, the Jura region and beyond, taking into account spheres of influence, i.e. Switzerland (Aar-Rhône culture), southern Germany (Singen, Straubing and Adlerberg cultures), Austria (Unetice and Wieselburg cultures) and northern Italy (Polada).
The megalithic ancestry of burials with Beaker culture ware is entirely clear throughout the Rhône basin. It is likely that several of these were actually dolmens, the confusion being due to the absence of chamber, or of orthostats and a stone slab roof. In the chronological period concerned, corpses were certainly protected by a rigid covering. Though rare, several stone slab chambers have been recorded in western Provence (Sauzade 1998, p. 130 and 131). The Château Blanc megalithic necropolis at Ventabren (Hasler et al. 1998; 2002) has some chambers lined with lauzes (flags) and one of these is highly reminiscent of a Provencal dolmen. On the subject of tumuli burials, it is entirely feasible that they were initially designed to be sealed, unlike true dolmen forms. However, it is difficult to differentiate between this original plan and the sealing off of access. The latter is the case with the Fare burial (Muller, Lemercier 1994, p. 187 to 189; Lemercier 1997, p. 35) and its threshold was marked by a monolith. Two other specific architectural characteristics distinguish this burial: the fact that it is a hypogeum and its location within sub-contemporaneous habitat (this may also be the case for its ‘sister’ Montpezat burial (Courtin 1962, p. 248 to 256; 1967, p. 27 to 29; 1974, p. 266, 294 and 295, fig. 125 and 126). This is not the only occurrence of such an option since the ‘fontbuxien’ sites (Valène-Hortus, Hérault) also display these particularities although the architectural features are more subdued. It is true that the layout of the La Fare male skeleton, lying on its left side, skull northwards may recall eastern Beaker culture burials (Benz et al. 1998, p. 305 to 314). However, this axis has been recorded for other burials without any Beaker culture element, for example at Lunel (Garnotel, Jallot 1993, p. 108-109; Garnotel 1994, p. 127), the Chef cave in Ardèche (Gély 1991, p. 88, fig. 114; Roudil 1965, p. 173 to 175) and Fontaine-le-Puits in Savoy (Müller 1909; Rey 1999). On this point, none of the «tumuli» studied contained Beaker culture grave goods exclusive of any other type and one of the structures in our inventory, the Saint-Anne burial in Alpes-Maritimes (Courtin 1974, p. 226, 227, 266, 268 and 298) is actually part of a small necropolis. Burial within a cavity is not an original aspect, either. It should be noted that at Montpezat in Ardèche (Courtin 1962, p; 248 to 256; 1967, p. 27 to 29; 1974, p. 266, 294 and 295, fig. 125 and 126), the cave had not harboured any other corpses. Although some burial caves had multiple stone slab chambers, most were concerned with several skeletons, and it seems that the slabs were used to mark out separations, either artificial or natural (associating adults
ANALYSIS Late Neolithic cultural identity It seems evident to us that earlier expressions remain clear throughout the early Bronze Age. In the northern area, this shows itself in the absence of individual or plural graves in open air sites for the oldest phase of our research corpus. Obviously, this may be assigned to the randomness of discoveries and their relevance – and this applies to all the data derived from such a reduced sample – however, another observation may hold a partial explanation. To the north of the Rhône basin cavity burials account for 1/3 of known burials in the second phase of the early Bronze Age. The ratio could prove to be even higher since cavities were generally re-used and it is logical to assume that particular burial forms are difficult to discern within the framework of a long term perspective. In relation to the mid-section of the Rhône valley and particularly the southern end, the persistence of earlier burial forms can be clearly read in the chamber tombs, sometimes topped by small cairns, that occurred right into the middle Bronze Age (Château Blanc in the Bouches-du-Rhône (Hasler et al. 1998, p. 403 to 414; 2002, p. 228 to 238)). Admittedly, accesses were closed off and the structures went progressively underground, but late Neolithic small dolmens or chambers feature clearly in the record, for instance in Ardèche, and individual burial in chamber tombs has also been recorded without it having been possible to pinpoint any specific Beaker culture marker. The preferential location of these chambers in areas with strong dolmen substrata correlates this ancestry and it is easy to match this observation with the noticeable presence of cavity burials in the Alps. On this theme, it is useful to recall that some early Bronze Age individual or plural burials actually re-use megalithic sites or monuments (Les Juillieras in Vaucluse, Lemercier et al. 1998, p. 359 to 368; Lemercier, Tchérémissinoff, with Pelissier coll. 2002, p. 61 to 66). Nevertheless, such phenomena may just as easily be interpreted in terms of continuity as of re-appropriation, therefore it may not be a question of a break with tradition.
127
Yaramila Tchérémissinoff
and children) within collective graves. The adult skeleton in the Resplandy cave in Hérault (Rodriguez 1968, p. 734 and 735; 1992, p. 179 to 181), the two adults in the Cost cave at Buis-les-Baronnies in Drôme (Vignard 1961) and the paved chamber in the Chazelle cave in Ardèche (Combier, Nikitine 1973; Gély 1991, p. 74) are the very few examples of true individualised space recorded. The Chazelle chamber was rudimentary and contained the remains of an «infant», as did the la Buisse grave in Isère. The latter burial is similar to the one at Montpezat, except that the Montpezat grave is underground and clearly marked, which makes it reminiscent of tumuli burials in general and particularly of the la Fare grave. The early Bronze Age Pic cave in Ain also contained the remains of a young child (Cartonnet 1984; Gély 1991). It had been placed in a natural niche but was «masked» or marked by a flag and also contained a specific offering. This may be more a case of compartmentalisation rather than an actual individual burial since there were other skeletons in the cave, but hypothesis rules at this point.
in parallel over several areas. However we believe that such a representation over an area stretching from the Danube to the Saône river plains and possibly as far as the French southern Atlantic coast (Cramchambau graves (Barbier, Pichon 1998, forthcoming)) all within a period of roughly two hundred years points to a trend. It is the Aar-Rhône group that best represents this architecture in Switzerland. As for most Jura tumuli burials positions are widely extensive. Gilles Loison has recorded the same outline a great many times in Auvergne, particularly in the Dallet-Machal necropolis (Loison 1994, p. 76 and 77; 2003, p. 18 to 39). In the Italian Alps it is not surprising that caves continued to be used and stone slab tombs were sometimes built therein. A great number of perinatal skeletons in earthenware jars (Perini 1975; Nicolis 2004) have been found in these burial sites and this is specific to the region although similar jar burials have been found in Auvergne and possibly in the Danube river valley. In the Rhône basin, second phase early Bronze Age stone slab chamber tombs have only been found in the northern section. Two such are located in hilly areas, although the Recourbe grave complex in Ain (Vicherd et al. 1994) lies on a plain. Like most of the examples in the inventory they could represent a cell within an extensive necropolis. Moreover, the fact that the long bones were in semiflexion suggests a connection with the Singen burials (Krause 1988b, p. 111 to 139; 1988c). Where they are not chambered or stone slab constructed, practically all the burial examples argue in favour of a rigid container. With the exception of the Hainburg site (a mixed site where burials were found in association with living areas (Neugebauer 1994)) trues burial mounds in the open are rare. Several skeletons were found, children, adults, or children alone, grouped in small units and symmetrically arranged – the latter point being systematic. The oldest burials can be identified with the Unetice eastern group and, as a reminder, we point out that there are a few such burials in Auvergne. Within our study area, so far, the Chabrillan site burials (Blaizot, Rimbault 1998, forthcoming) in the mid-section of the Rhône valley are the only inventoried examples and they most clearly comply with the stated hypotheses. These burials form a small unit, distributed within a living area in which the ditches were used as graves. The orientation of the skeletons (1 x s/n, 1 x n/s, 3 x w/e) and their disposition (hyper-flexion, flexion and extension) do not appear codified. One such structure held three skeletons, one female and two children, deposited in a space that was then sealed off. They were symmetrically arranged,
Spheres of influence Determining aspects that show the influence of other cultural spheres among the many early Bronze Age Rhône valley funerary forms is a complex matter since first phase early Bronze Age groups were particularly embedded in their particular substrata. For instance, Petit-Chasseur Alpine cists that held more than one skeleton (Bocksberger 1978 I and II, p. 1 to 85; Gallay 1986, p. 240; 1988b, p. 56 to 57; 1989; 1995, p. 170 to 175; Gallay, Chaix 1984, p. 103 to 114) and those of Saint-Martin-de-Corléans (Mezzena 1996, p. 102 to 125; 1997, p. 64 to 138; Molo Mezzena 1997, p. 139 to 148) reflect the process of underground locating and progressive closure of dolmen chambers. The same process occurred with our southern chamber tombs and may be qualified as the parallel evolution of separate substrata. In eastern domains, the break from collective expression occurred considerably earlier, even before Corded Ware culture1. In Bohemia and eastern Germany, single burial was already standard in the second half of the IVth Millennium (Lichardus, Lichardus-Itten 1985, p. 448 to 456; Benz, Strahm, Willigen 1998, p. 305 to 314). There were various types of architecture, but the famous stone slab tombs topped by smaller or larger sedimentary mounds were particularly common. Albeit in more modest forms, this architecture certainly spread over a wider geographical area during the second phase of the early Bronze Age. It may have developed 128
Beaker culture and Early Bronze Age individual and plural graves in the Rhône basin
adult at centre with a child on either side. In the fields used for comparative purposes, plural graves occur very frequently and present the following combinations: adults and children or children alone. Where the oldest phase is concerned, these combinations appear logical for the cists in the Alpine units, but less so for the eastern groups. Indeed, the Neckar group burials (Krause 1988a, p. 57 to 61; 1988b, p. 111 to 139) present up to six skeletons beneath monumental cairns and the large necropolises sometimes reveal two levels of inhumation made at different times and having incurred manipulation. We consider that the frequency of this phenomenon indicates more than mere opportunist behaviour or evidence of systematic pillage. Although these facts may not describe a programme as such, because the architecture is designed as closed, or even underground it seems that such features could betray hesitation or uncertainty in the management of various graves. Later in the early Bronze Age, these features appear in the Vufflens tumulus on the Swiss plateau (Mariethoz 1998), in the Dallet-Machal necropolis in Auvergne, in the Jura tumuli and, in the Rhône basin, in one of the burials at the Recourbe unit: the said features appear to have accompanied the expansion of mixed stone slab chamber tombs. In the Rhône basin, most orientations have been accurately recorded in the context of the relevant cultural sphere. North-east/south-west, or north-west/south-east axis variations that are more noticeable in the northerly area during the second phase of the early Bronze Age could reflect Rhineland influences.
in the Herault plain, in the ‘fontbuxien’ (Valène-Hortus) sector, single graves were more common at the end of the Neolithic than during the early Bronze Age. This probably represents a specific occurrence within the framework of the linear progression of a local mutation that was probably related to the development of Beaker culture, that is, representing some form of resistance rather than straightforward acculturation. Finally, the number of single burials only increased noticeably in the mid and northern Rhône valley during the second phase of the early Bronze Age. Moreover, it is more a question of individualised burial spaces than of single burials as such: more than a third of our inventory concerns plural graves. The latter involve between two and five skeletons (adults associated with children) and therefore cannot be considered collective graves. Such associations could represent «extracted» cells and indicate a transitional stage that may be compared in part with the phenomenon whereby more individuals were buried within the graves of the second part of the mid-Neolithic, for instance, in the «Chamblande» area. Careful excavation of the collective graves often reveals partitions, either actual or symbolic (grave goods, use of natural declivities, sectioning of space around the first corpses buried). This wide-ranging and complex theme can only be touched on here, however, it is often difficult to distinguish between questions relating to corpse management and actual compartmentalisation of individuals (treatment of corpses – technical space/ conservation of remains – grave space, Leclerc 1997, p. 400). A few specific examples have led authors to qualify some among the collective graves as «necropolis-tombs» (Boujot 1996, p. 338), «individualised spaces» (Salanova 1998, p. 322) or «individualised burials» (Chambon 2000, p. 273). Currently, a number of prehistorians suspect the forms of individuality may actually have originated from collective graves, or even in the earlier manifold burial forms, sub-megalithic or otherwise (in: Guilaine (Dir.) 1998). Philippe Chambon (Chambon 2002) has recently stressed the complexity and variety of procedures to be found within collective graves. For the latest periods, he has pointed out the increased frequency of spatial divisions, the breaking up of units and structures in favour of more modest investment forms, shorter-term management strategies involving more restricted numbers of individuals (Chambon 2002, p. 331 to 339).
Modalities of change It is doubtful whether a true Beaker culture architectural type exists, moreover, none of the features retained may be considered exclusive. On the other hand, the recurrent combination of features is relevant, that is: -
clear marking of the tomb or burial place, manifestation of increased individuality, protection and closure of the burial space.
Each of these features contributes to the expression of a greater individuality and the presence of beaker ware is part of the phenomenon. However, in the Rhône basin, the study of single graves does not seem to be the best method for Beaker culture identification. Obviously, our study encountered difficulties related to temporal articulation and cultural definition, nevertheless, it seems highly likely that in certain areas, for instance,
Early Bronze Age Rhône basin – classification of burial 129
Yaramila Tchérémissinoff
forms
children are also subjected to this variation in orientation and it may be that they were also separated according to gender, although this is impossible to prove. The north/ south axis (and south/north) is also present through to the end of the period. This orientation had already been recorded, together with the east/west axis, although it was not possible to correlate these features with the presence of Beaker culture grave goods. Grave goods are rare throughout the early Bronze Age. The association between grave goods and jewellery is exclusively related to contexts or architectural choices deriving from late Neolithic substrata: southern paved chambers, Alpine cave cavity or paved chambers. As a reminder, the Pic cave in Ain revealed the skeleton of a young child buried with specific ornaments (Cartonnet 1984, p. 43 to 45; Gély 1991, p. 44).
The very frequent occurrence of plural graves (adults and children, or children alone), is clearly a new characteristic. In our opinion, variations of architectural expression indicate its strong connection with the substrata while leading to the breaking up of collective units. As a reminder, plural graves are found in the closed chambers (underground or semi-exposed) of the southern plains and within cavities in the Alps. Such cases of «compartmentalisation» can also be found in other types of structure and probably lie within the context of the progress of the logical tendency to mark, dissociate, surround and close off. For example, in the southern area, we consider that the Juillieras site perishable rigid coverings could be the ultimate expression of the above-ground paved chambers that had existed here beforehand. Furthermore, as concerns marking, the megalithic character of the graves should clearly be pointed out, that is the architecture of the chambers, even though small, and also of the reoccupied structures and/or sites. In the Alps, the individual paved chambers of the second phase of the early Bronze Age could mark one of the terminal stages of the compartmentalisation process within the cavities. This progression, itself a further characteristic, harbours similarities with expressions leading to the grouping of the dead (see above). Coverings we have termed «mixed» (associating rigid perishable materials and stone slabs or a cairn) also represent an interesting characteristic and can be seen to embody several tendencies: -
-
CONCLUSION The Rhône basin is a vast area with varied geographical features and its early Bronze Age burials display multiple forms. Analysis of the various features and, in particular, assessing their relevance is difficult and is restricted, moreover, by the available documentation. Discernible trends may mask important stages or specific individual choices, furthermore, similar expressions can imply diametrically opposite motivations or significance. The issue of the possible role of an exogenous population in the process defined cannot be discussed as it stands. Although it is necessary to raise the issue (section I.3), it does not seem essential for understanding the evolution of burial forms and their expression within the transition period defined. Indeed, whether these «brachycephalic»-type people appear in rather old Beaker culture (la Fare burial), in fairly late Beaker culture («Petit-Chasseur» réseau 3, Desideri, Eades 2004, p. 99 to 109; Galley 1988a, p. 8; Menk 1979; Simon 1997-1998, p. 71), or at the end of the early Bronze Age (Andres cave, Canteperdrix burial, Duday, Boulestin 2000, forthcoming) or as part of several separate population movements, they do not appear to have been responsible for a drastic upheaval of funerary practices. They also occur in the collective units and appear to have adapted successfully to the various expressions that obviously derived from local progress and for which no outstanding modification can be pinpointed to the Beaker culture period. The gradualness of the changes recorded can be perceived through:
they are a post-megalithic characteristic marking a transition between paved chamber and a simple rigid enclosure, they hark to some extent to tumuli graves with Beaker culture grave goods, in the northern plains, they indicate the adoption of a burial method that was widely present at the end of the early Bronze Age.
In view of their striking resemblance to Rhineland forms, the northern stone slab chamber tombs seem to refer more to the outcome of an earlier strategy implemented elsewhere than to a «local Beaker culture tradition.» These tombs reveal a higher frequency of north-east/ south-west, or north-west/south-east axis orientations. In the south, the east/west axes continued uppermost. Since these axes are particularly well balanced, it is possible to surmise they reveal a gender-based distinction. Numerous
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the high representation of plural graves, high level of cavity burials in Alpine areas
Beaker culture and Early Bronze Age individual and plural graves in the Rhône basin
(exclusive to the first phase of the early Bronze Age, this still accounted for at least 1/3rd of the individualised spaces during the second phase), - occupation, or re-occupation, of megalithic sites in more southerly areas, - persistence of paved or stone slab chambers through to the middle Bronze Age. Accesses were closed, or appear so, and the structures went progressively below ground but small dolmens and chambers were already in use during the late Neolithic and do not reveal any particular Beaker culture markers. This ancestry is correlated by the preferential location of these chambers in areas with high dolmen substrata, and this may be transposed to the noticeable presence of cavity burials in mountainous areas. We further consider that the perishable rigid coverings as for instance at Juillieras (Lemercier et al. 1998, Lemercier, Tchérémissinoff, forthcoming), may represent the ultimate expression of the earlier above-ground paved chambers. In the same way as for cave burials, individual paved chambers doubtless denote one of the final stages in the compartmentalisation process within cavities, as for instance at the Perpétairi shelter in Drôme (Catelan, Catelan 1914; Courtin 1961). As concerns the «mixed» coverings, that is, those associating rigid perishable materials and stone slabs or cairns, suspected in the case of several «tumuli», it seems they associate a number of characters in a novel way, since they: -
-
later stages. More than a third of the recorded burials contained several skeletons: from two to five (often adults in association with children). We consider them to be cells or partitions removed from the collective context and qualify them as «transient» phenomena, despite the fact that they are certainly coded. In plains, these expressions are sometimes reminiscent of the middle Neolithic (sub-megalithic aspect, multiplication of individuals within the same containers, etc.), but this is more a mirror effect than a question of filiation since opposing ideas underlie these procedures. In fact, in the early Bronze Age this is a dislocation phenomenon that was only finalised at the very end of the period. In a wider context, it is noticeable that hesitation in definitively closing early Bronze Age graves had become more marked. In order to add new individuals to the initial grave, early Bronze Age people sometimes did not balk at dismantling and re-assembling monumental cairns. Nevertheless, this could indicate codification proper possibly inferring the absence of functional choice. This characteristic touches on the association of individuals over time and is matched by the phenomenon of compartmentalisation within cavities. It most probably indicates the switchover to more «individual» management of «vaults.» Furthermore, the association of adults and children (or children in isolation) is an argument in favour of a familial relation. Late Neolithic tendencies were extended and find expression in a high variety of forms in this wide sector with its extensive geography. This feature reveals codified compromises between traditions and new rules and it is the management of these modalities that could show a more «individual» aspect than the graves themselves.
represent a post-megalithic feature marking a transition between paved chamber and plain rigid covering, evoke tumuli with Beaker culture grave goods, also reveal, in the northern plains, the adoption of a burial method that was widely used at the end of the early Bronze Age.
Translation : Tiziana Fiorito, Alexandra Kingdon
It seems they could represent a plateau level in the tendency to dissociate, surround, close off and mark. On this point, we really consider that the Monpezat grave is the archetypical example, since it concerns a very young child with considerable grave goods. Nevertheless, grave goods are rare in the burials that could signal the completion of this process in the Rhône basin2. In fact, evidence of greater individuality is more generally detectable in the procedures for breaking down collective units and it is necessary to stress this again: the number of individual graves does not appear to grow noticeably either at the start of the early Bronze Age or during its 131
Yaramila Tchérémissinoff
Footnotes 1
A Corded Ware grave containing 12 skeletons (series of multiple burials
at intervals) has however recently been excavated in Argovie canton in Switzerland (Bleuer et al. 1999, p. 114 to 122). The structure comprises a rectangular wooden container, has a blocking system and was probably topped by a marking structure associating wood and soil. 2
By means of wide-scale cross-checking, J-P. Demoule (Demoule 1993)
has interpreted this fact as materialising a form of resistance to the rise of individual power and not as a sign of economic regression. His interpretation appears within the framework of an anthropology theory on the oscillation of social stratification in protohistorical Europe.
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Übersetzung auf Deutsch (Auszüge)
133
Die Einzel- und Mehrfachbestattungen der Glockenbecher- und Frühbronzezeit im Rhonebecken und ihre kulturellen Bezüge
Vorwort
p.1
Zusammenfassung
p.5
Einleitung Beschreibung der Untersuchungsproblematik Der kulturelle Rahmen Die Gräber, Problemstellung
p.7
Vorgehensweise Arbeitsweise und Zielsetzung
p.11
Funddaten Die typologischen Merkmale Merkmalanalyse nach geographischen Zonen Merkmalanalyse nach chronologischen Phasen
p.12
Vergleiche Der “Reindividualisierungsprozess” der endneolithischen Bestattungen
p.16
Die frühbronzezeitlichen Bestattungen der benachbarten Kulturregionen Datenauswertung nach geographischen Zonen Allgemeine Beobachtungen
p.19
Interpretation Der Kulturelle Einfluss des Endneolithikums Die Bezüge zu angrenzenden Kulturregionen Die Modalitäten des Wandels der Bestattungssitten Charakterisierung der frühbronzezeitlichen Bestattungssitten im Rhonebecken
p.28
p.32
Schlussfolgerung Literaturverzeichnis ANHANG I ANHANG II ANHANG III Übersetzung auf Deutsch (Auszüge) Danksagungen
p.34 p.49 p.87 p.97 p.133 p.155
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Die Einzel- und Mehrfachbestattungen der Glockenbecher- und Frühbronzezeit im Rhonebecken Bezüge
In Bezug auf den Titel der Publikation wurde der Begriff „Mehrfachgräber“ (Chambon 2000, S. 271) dem längeren Begriff „mehrere Individuen enthaltend“ (Gutherz 1995, S. 394) vorgezogen. Unter diesem Begriff verstehen wir alle Gräber, die mehr als eine Bestattung enthalten, aber einen „nicht-kollektiven“ Charakter besitzen, d. h. die nicht der Definition eines Kollektivgrabes entsprechen. Dies auch im Hinblick darauf, das Kriterium der Gleichzeitigkeit, das durch die Verwendung des Begriffes „vielfach“ induziert wird, auszugrenzen und die Verwendung des zu geprägten Begriffes „Familiengrab“ zu vermeiden. Die Bestimmung einer Höchstzahl von Individuen, die für den Katalog mit weniger als zehn festgelegt wurde, ist eine willkürliche Grenze. Es erweist sich tatsächlich als schwierig bei Dolmen oder Grotten zu beobachten, in welchem Entwicklungsstadium das Grab aufgegeben wurde. Darüberhinaus stützt sich diese Zahl nicht auf ethnologische Angaben.
EINLEITUNG Beschreibung der Untersuchungsproblematik Diese Arbeit geht aus einer Diplomarbeit hervor, die von der EHESS Toulouse (Centre d’Anthropologie des Sociétés Rurales – UMR 8555 des CNRS) im September 2000 angenommen wurde. Sie wurde unter der Leitung von Prof. Dr. Jean Guilaine und unter der Betreuung von Dr. Joel Vital (UMR 5594 des CNRS) durchgeführt. Für die vorliegende Publikation ist diese Untersuchung, die bereits in drei zusammenfassenden Artikeln vorgestellt wurde, gründlich überarbeitet und auf den aktuellen Stand gebracht worden (Tchérémissinoff 2003; 2004; Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). Ausgehend von der Ausgrabung einer kleinen glockenbecher- bis frühbronzezeitlichen Gräbergruppe im Departement Vaucluse („Les Juillieras“, Lemercier et al. 1998; Lemercier, Tchérémissinoff 2002) war die Bestandsaufnahme der verschiedenen Bestattungsformen des „nicht-kollektiven“ Typs der Glockenbecherund der Frühbronzezeit im Rhonebecken Thema der Arbeit. Das Untersuchungsgebiet umfasst insgesamt die Verwaltungsgebiete Rhône-Alpes, ProvenceAlpes-Côte-d’Azur und das östliche Languedoc, also einen grossen Teil Südostfrankreichs. Die Auswertung berücksichtigt die Problematik des Beginns der Frühbronzezeit und ihrer Identität in diesem Gebiet und geht von den Modellen aus, die durch die Untersuchung der materiellen Kultur aufgestellt wurden. So beinhaltet diese Arbeit einen bedeutenden vergleichenden Teil unter Einbeziehung der Kulturräume, die ihre Entwicklung beeinflusst haben. Darin eingebunden werden die Bestattungssitten, die sich dazu eignen, archaisierende, spezifische oder transkulturelle Aspekte hervorzuheben. Das ausgewählte Untersuchungsgebiet, die Gräberarchäologie, berücksichtigt vollständig die Methoden der „Feldanthropologie“, die von H. Duday eingeführt und entwickelt wurden (Duday 1978; 1990; 1995). Diese analytische Methode setzt zwar eine Reihe von Befundbeobachtungen voraus, die sich nur während der Ausgrabung durchführen lassen, aber bei einigen unlängst freigelegten Gräbern konnte diese Art von Befundbeobachtung gewährleistet werden. Da sie Gegenstand einer Interpretation im Zusammenhang mit der funktionalen Architektur waren (Leclerc 1990, S. 18 und 37; 1997), erforderte ihre Auflistung in einem Katalog und im vergleichenden Kapitel zwangsläufig eine kritische Aufarbeitung der dokumentarischen Quellen.
Die Gräber, Problemstellung Im Verlauf des 3. Jahrtausends treten die vorherrschenden Kollektivgräber zunehmend zusammen mit anderen Gräbertypen auf. So sind neuerdings im südlichen Abschnitt des Rhonetals, besonders in der Héraultebene zahlreiche Einzelgräber erfasst worden (siehe unten Kap. IV.1). Für den nördlichen Bereich des Tales ist die Bilanz eher abgeschwächt, aber auch hier können einige Beispiele angeführt werden. Joël Vital (Vital 1993) weist darauf hin, dass die endneolithischen Gräber des Verwaltungsgebietes Rhone-Alpes „….regional sehr verankert“ sind, während die Einzelgräber der ersten Phase der Frühbronzezeit eher auf nördliche Einflüsse schliessen lassen. Im Gegensatz dazu scheint der Ursprung der südlichen Steinkistengräber nicht klar erschlossen (Vital 1993, S. 267; 1996, S. 332), da man häufig eine neue architektonische Eigentümlichkeit in Betracht zieht (Gutherz 1995, S. 394), die aber gleichzeitig vom nördlichen Abschnitt des Rhonetals beeinflusst ist (siehe unten). Inwieweit das Substrat der endneolithischen Kulturen determinierend ist, lässt sich an der Belegungskontinuität beziehungsweise vielleicht auch der Neuerrichtung (Gutherz 1995, S. 394) von Kollektivgräbern während der Frühbronzezeit festhalten (Guilaine 1967, S. 96; Gutherz 1995, S. 385, 393, 394; Mahieu 1992, S. 76; Vital 1990, S. 261), wobei letzterer Aspekt für die Provence in Frage gestellt bleibt (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). Auch wenn die Mehrzahl der Keramiken mit charakteristischen Merkmalen sowie das 135
Yaramila Tchérémissinoff
daran angeschlossene Fundmaterial zweifelsohne in den Kollektivgräbern gefunden wurde (Guilaine et al. 2001, S.248; Lemercier 1998, S. 372; Salanova 1998; Salanova 2000; S. 176), und auch wenn man ausgehend von diesem Fundmaterial keine geographische Überlagerung mit den Einzelbestattungen beobachten kann (Guilaine et al. 2001, S. 250), werden die Glockenbecher traditionell als Auslöser für die „Reindividualisierung“ der Bestattungssitten betrachtet. Die Tatsache, dass Menschen mit neuen morphologischen Zügen (die bekannten planoccipitalen Steilköpfe) im Rahmen dieser Entwicklung auftreten, trägt dazu entscheidend bei. Sie wurden zunächst für den östlichen Glockenbecherkomplex und im oberen Rhonetal identifiziert (réseau 3, Gallay 1988 a, S. 8; 2001, S. 47; Menk 1979). Diese von Roland Menk beschriebene „Glockenbecherbevölkerung“ (Menk 1979), deren Ursprung in Zentraleuropa zu erwarten sei, vermischt sich nicht mit den mitteleuropäischen Substraten wie dem der Schnurkeramik. Sein Einfluss sei überall feststellbar, würde aber mit der Frühbronzezeit verschwinden (Menk 1979, S. 280). Jocelyne Desideri und Suzanne Eades, die diese anthropomorphologischen Aspekte in ihren Universitätsarbeiten für die Westschweiz wieder aufgegriffen haben (Desideri, Eades 2004, S. 99109), kommen zu folgenden Ergebnissen: bei der Wiederbelegung der Nekropole des „Petit Chasseur“ in der Glockenbecherzeit handelt sich um Individuen, die sich sehr stark von den vorausgehenden, als sehr stabil erscheinenden Bevölkerungsgruppen unterscheiden, aber die auch untereinander sehr verschieden sind (MVI/2, MXI). Aus dieser Feststellung ergeben sich drei Modellvorschläge. Der erste wäre das Auftreten von Fremden, die die vorausgehende Bevölkerung in zwei oder mehreren aufeinanderfolgenden Schüben ganz oder teilweise ersetzen. Der zweite Vorschlag zieht einen Wandel der Grabriten in Betracht, wobei die Auswahl der Individuen auf neuen sozialen oder familiären Kriterien beruht. Das dritte Modell schlägt eine Kombination beider Modelle vor, d.h. eine teilweise Eingliederung von einigen Zuwanderern verbunden mit einer Auswahl der Verstorbenen. Die Autorinnen ziehen es vor, keinem der drei Modelle den Vorrang zu geben, da die zur Verfügung stehenden Funddaten es nur erlauben, die Entwicklung auf der Ebene von Gruppen, nicht aber auf der Ebene von Individuen wahrzunehmen (Desideri, Eades 2004, S. 107). Diese „andersartigen“ Individuen sind auch in unserem Untersuchungsgebiet vorhanden, wo etwa zwanzig
Fälle aufgelistet wurden. Nach den Untersuchungen von Henri Duday und Bruno Boulestin, die die Serien des unteren Rhone- und des Garonnetals neu aufgenommen haben, würden das plötzliche Auftreten und die bedeutende morphologische Variation die Möglichkeit einer Modifikation innerhalb der ansässigen Bevölkerungsgruppe ausschliessen. Es handelt sich also wahrscheinlich um Zuwanderer. Aber im Hinblick auf die archäologischen Zusammenhänge würden diese im unteren Rhonetal eher in der Frühbronzezeit auftreten und dann während der Mittelbronzezeit verschwinden oder sich auflösen. Forschungsgeschichtlich betrachtet war die Entdeckung von fünf charakteristischen Schädeln in den bekannten Steinplattengräbern des Departement Gard (Les Angles, Chanteperdrix, Gigondas) im Rahmen einer monolithischen Einschätzung der Rhonekultur (Gallay 1996; Vital 1996; im Druck a) willkommen, um eine Verbindung zwischen diesen südlichen Steinkisten und den kleinen einfachen Steinkisten des Petit Chasseur wie MIII oder MVII (Bocksberger 1978; Gallay 1989) zu schaffen, was auch wiederholt geschah. Mehr als ein Drittel der untersuchbaren Schädel stammt jedoch aus Bestattungshöhlen und aus Schichten der Frühbronzezeit wie zum Beispiel in der Grotte des Andres bei Beaucaire (Arnal 1967, S. 37-43). Darüberhinaus kann keine der südlichen Steinkisten wirklich den Glockenbechern zugewiesen werden. Nach Ansicht von Joël Vital, der das Material unlängst neu begutachtet hat, wäre so das Fundmaterial der bekannten Steinkiste von Chanteperdrix (Nicolas 1886, S. 45 bis 54) eher an das Ende der Frühbronzezeit zu datieren. Abgesehen von der Debatte zu den Bevölkerungsgruppen gibt die eindeutige Feststellung des Auftretens von Einzelgräbern in den endneolithischen Kulturen vor und während der Glockenbecherzeit sowie die Belegungskontinuität von Kollektivgräbern während der Frühbronzezeit Anlass, die Frage nach dem tatsächlichen Einfluss der Glockenbecher bei diesem Zurück zum Einzelgrab zu stellen. In der Tat: - Ist es wirklich möglich, die tatsächliche Bedeutung des Glockenbecherphänomens bei der Reindividualisierung der Bestattungssitten einzuschätzen? - Äussert sich dieser Wandel als Bruch (aufgrund der architektonischen und funktionell-spezifischen Elemente)? - Welche Merkmale der frühbronzezeitlichen Gräber können älteren Traditionen zugewiesen werden oder entstammen anderen Kulturregionen? Welche regionalen Entwicklungen können 136
Die Einzel- und Mehrfachbestattungen der Glockenbecher- und Frühbronzezeit im Rhonebecken Bezüge
herausgearbeitet werden? - Sind diese auf die im Rhonetal identifizierten Glockenbechergruppen übertragbar?
ältere Phase des Katalogs durch das Fehlen von Einfachoder Mehrfachbestattungen in den Freilandfundstellen. Dies kann, wie übrigens die gesamten Daten eines so kleinen Ensembles, den Entdeckungszufällen und den Fundumständen zugeschrieben werden, aber teilweise könnte sich eine Erklärung in einem anderen Umstand finden: die starke Verbreitung von Höhlengräbern in der zweiten Phase der Frühbronzezeit im Norden des Rhonebeckens (1/3 der Gesamtentdeckungen). Dieses Verhältnis könnte sich als noch bedeutender herausstellen, da die Höhlen oft vorher belegt waren. Es liegt daher nahe, in Betracht zu ziehen, dass einzelne Belegungen bei einer langandauernden Nutzung nur schwer zu unterscheiden sind. Für den mittleren und vor allem den südlichen Rhoneabschnitt lässt sich das Fortbestehen älterer Bestattungssitten vorrangig an den Steinplattenkisten erkennen, die manchmal von kleinen Hügeln mit Steinpackungen bedeckt werden und die bis in die mittlere Bronzezeit anzutreffen sind (Château Blanc, Departement Bouches-du-Rhône (Hasler et al. 1998, S. 403-414; 2002, S. 228-238)). Die Zugänge sind zwar verschlossen und die Bauten vererden zunehmend, aber die kleinen Dolmen und Steinkisten sind gut bekannt, zum Beispiel in der Ardèche, auch konnten Einzelbestattungen in Steinplattenkisten ebenfalls für das Endneolithikum aufgenommen werden, ohne dass irgendein spezifisch glockenbecherzeitliches Element hätte bemerkt werden können. Dieser Zusammenhang wird zusätzlich durch die bevorzugte Verbreitung dieser Steinkisten in Gebieten mit starkem Dolmensubstrat unterstrichen, die man im Alpengebiet leicht auf die Verbreitung von Gräbern in Höhlen übertragen kann. In Bezug auf diesen Aspekt kann angeführt werden, dass bei manchen Einzel- oder Mehrfachbestattungen der Frühbronzezeit bisweilen die Begräbnisplätze oder die Megalithanlagen selbst wiederbenutzt werden (Les Juilleras (Departement Vaucluse), Lemercier et al. 1998, S. 359-368; Lemercier, Tchérémissinoff, mit Beitrag von Pelissier, 2002, S. 61-66). Diese Bestattungsweisen können sowohl als Kontinuität, im Sinne von Wiederaneignung aber auch als Bruch interpretiert werden.
Diese Fragen werden in Bezug auf die Einzelgräber aufgegriffen, deren Aufschwung soziale und ideologische Veränderungen anzuzeigen scheint. Demzufolge steht dieses Phänomen im Zentrum der Problemstellung. Neben den Einzelbestattungen wurden jedoch auch die Mehrfachbestattungen berücksichtigt, da sie Übergangsformen oder Unsicherheiten innerhalb der Bestattungsbräuche zum Ausdruck bringen könnten. Leider wurden die Kollektivgräber von der Untersuchung ausgeschlossen, da dies den Rahmen einer Diplomarbeit gesprengt hätte. Es wäre jedoch interessant gewesen zu untersuchen in welchem Verhältnis sie vertreten sind, da ihre Anzahl während der Frühbronzezeit bedeutend bleibt und in manchen Gebieten wie der Provence vorherrschend ist (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). VORGEHENSWEISE Arbeitsweise und Zielsetzung Die vorliegende Forschungsarbeit wurde in vier Etappen gegliedert: - Erstellung eines Katalogs der veröffentlichten Arbeiten zu den Einzel- und Mehrfachbestattungen im Rhonebecken; - Vernetzung der so gewonnenen Informationen; - Vergleich mit den Einzelgräbern des Endneolithikums eines grossen Teils Südostfrankreichs, unter Einbeziehung einiger Beispiele räumlich abgegrenzter Einzelbestattungen innerhalb der Kollektivgräber; - und schliesslich, im Rahmen einer weiter gefassten Analyse der Frühbronzezeit, der Vergleich mit den Befundüberlieferungen zunächst in den Gebieten des Zentralmassivs, des Juras und darüberhinaus der benachbarten Kulturregionen der Schweiz (Aar-RhoneKultur), Südwestdeutschlands (Kulturgruppen Singen, Straubing und Adlerberg), Österreichs (Aunjetitzer und Wieselburger Kultur) und Norditaliens (Polada). INTERPRETATION
Die Verbindung zu den Megalithanlagen ist für die Gräber mit Glockenbecherelementen des gesamten Rhonetals ebenfalls unbestreitbar. Es ist ausserdem wahrscheinlich, dass es sich bei mehreren von ihnen um wirkliche Dolmen handelt, wobei die Verwirrung vielleicht dadurch ausgelöst wird, dass die zu erwartetende Grabkammer, d. h. Orthostaten und eine Plattenabdeckung fehlen.
Der kulturelle Einfluss des Endneolithikums Während der Frühbronzezeit scheint uns das Fortbestehen vorausgehender Bestattungsformen offensichtlich. Für das nördliche Arbeitsgebiet äussert sich dies für die 137
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Für die zur Frage stehende Übergangsperiode waren die Körper jedoch mit sehr grosser Sicherheit durch ein Behältnis geschützt. Und die Steinplattenkammern sind, auch wenn sie selten bleiben, in der Westprovence bereits gut erfasst (Sauzade 1998, S. 130 und 131). So wurden in der Megalithnekropole von Château Blanc bei Ventabren (Hasler et al. 1998; 2002) mit Steinplatten abgedeckte Kammern aufgenommen, von denen eine an die provenzalischen Dolmen erinnert. Im Zusammenhang mit den Hügelgräbern, die uns beschäftigen, ist es durchaus möglich, dass sie im Gegensatz zu den wirklichen Dolmen als geschlossen konzipiert waren. Die Unterscheidung zwischen dieser geplanten Verschliessung und dem tatsächlichen Verschluss eines Zugangs bleibt schwierig. Dies ist für das Grab von La Fare der Fall (Müller, Lemercier 1994, S. 187-189; Lemercier 1997, S. 35), bei dem der Zugang durch einen unterschiedlichen Monolithen gekennzeichnet war. Die weiteren architektonischen Eigenheiten dieser Anlage sind sein hypogäischer Charakter und seine Errichtung innerhalb einer mehr oder weniger gleichzeitigen Siedlung (was auch bei seiner „kleinen Schwester“ von Montpezat der Fall sein könnte (Courtin 1962, S. 248-256; 1967, S. 2729; 1974, S. 266, 294 und 295, Abb. 125 und 126). Diese Möglichkeit ist nicht unbekannt, da sie bereits für Fontbuisse-Siedlungen erfasst wurde, für die die architektonischen Anlagen aber bescheidener ausfallen. Es ist richtig, dass die Totenlage des männlichen Individuums von La Fare in linker Seitenlage mit Schädel im Norden durchaus gut den Gräbern der östlichen Glockenbechergruppen entspricht (Benz et al. 1998, S. 305-314). Diese Orientierung wurde jedoch auch bei anderen Gräbern festgestellt, ohne dass dabei auch nur das geringste Glockenbecherelement bemerkt worden wäre, zum Beispiel in Lunel (Garnotel, Jallot 1993, S. 108-109; Garnotel 1994, S. 127), in der Grotte du Chef in der Ardèche (Gély 1991, S. 88, Abb. 114; Roudil 1965, S. 173-175) oder auch in Fontaine-le-Puits in Savoyen (Müller 1909; Rey 1999). Dazu sei bemerkt, dass keiner der aufgenommenen „Tumuli“ ausschliesslich glockenbecherzeitliches Material enthält; eine der Grabanlagen unseres Inventars, das Grab von SainteAnne im Departement Alpes-Maritimes (Courtin 1974, S. 226, 227, 266, 268 und 298), ist übrigens Bestandteil eines kleineren Gräberfeldes. Die Belegung von Höhlen ist ebenfalls keine Besonderheit. Es ist jedoch anzumerken, dass die Höhle von Montpézat in der Ardèche (Courtin 1962, S. 248256; 1967,S. 27-29; 1974, S. 266, 294 und 295, Abb. 125 und 126) keine weiteren Bestattungen enthielt. Und,
auch wenn Steinplattenkisten in den Bestattungshöhlen erwähnt werden, sind meistens mehrere Individuen betroffen; sie scheinen eher künstliche oder natürliche Abgrenzungen (die Erwachsene und Kinder assoziieren) innerhalb der Kollektivgräber als solche darzustellen. Die seltenen Beispiele für individuelle Raumabgrenzungen betreffen den Erwachsenen der Grotte de Resplandy im Departement Hérault (Rodriguez 1968, S. 734 und 735; 1992, S. 179-181), die zwei Erwachsenen der Grotte du Cost bei Buis-les-Baronnies in der Drôme (Vignard 1961) und die Steinplattenkiste der Grotte de Chazelle in der Ardèche (Combier, Nikitine 1973; Gély 1991, S. 74). Letztere ist recht einfach konstruiert und enthielt die Überreste eines „Säuglings“, ebenso wie die Steinkiste von La Buisse (Isère). Dieses Grab erinnert an dasjenige von Montpézat, mit der Ausnahme, dass dieses in die Erde eingetieft und oberirdisch eindeutig gekennzeichnet war, was es den Hügelgräbern im allgemeinen und dem Grab von La Fare im besonderen nahe bringt. Für die Frühbronzezeit hat die Grotte du Pic (Ain) ebenfalls die Reste eines Kleinkindes erbracht (Cartonnet 1984; Gély 1991). Es war einfach in einer natürlichen Nische beigesetzt, wurde aber durch einen Steinblock „verdeckt“ (oder gekennzeichnet) und enthielt auch eine individuelle Beigabe. Es könnte sich hier eher um eine „Abgrenzung“ als um ein Einzelgrab handeln, da weitere Individuen in der Höhle beigesetzt wurden, aber diese Unterscheidung kommt einer Stilübung gleich. Die Bestattungssitten der angrenzenden Kulturregionen Es ist kein leichtes Unterfangen, die vielfältigen Bestattungssitten der Frühbronzezeit des Rhonetals nach den aus anderen Kulturräumen stammenden Einflüssen aufzuschlüsseln, da die Gruppen der ersten Phase der Frühbronzezeit sich selber sehr ungebunden gegenüber ihren jeweiligen Substraten verhalten. So erinnern die alpinen Steinkisten der Fundstellen Petit Chasseur (Bocksberger 1978 I und II, S. 1-85; Gallay 1986, S. 240; 1988 b, S. 56-57; 1989; 1995, S. 170-175; Gallay, Chaix 1984, S. 103-114) und Saint-Martin-deCorléans (Mezzena 1996, S. 102-125; 1997, S. 64-138; Molo, Mezzena 1997, S. 139-148) gleichermassen wie unsere südlichen Steinkisten an das Eingraben und den fortschreitenden Verschluss der Dolmenkammern: d.h. eine parallele Entwicklung auf unterschiedlichen Grundlagen. Für die östlichen Gebiete hat der Bruch mit den kollektiven Bestattungssitten bereits viel früher, sogar vor dem Auftreten der Schnurkeramik stattgefunden1. In Böhmen und in Ostdeutschland sind die Einzelgräber 138
Die Einzel- und Mehrfachbestattungen der Glockenbecher- und Frühbronzezeit im Rhonebecken Bezüge
in der Tat bereits in der zweiten Hälfte des vierten Jahrtausends die Regel (Lichardus, Lichardus-Itten 1985, S. 448-456; Benz, Strahm, Willingen 1998, S. 305-314). Mehrere Architekturtypen bestehen gleichzeitig, aber die bekannten Steinplattenkisten mit aufgeschüttetem, mehr oder weniger umfangreichem Hügel sind sehr häufig.
sind, wobei Wert auf eine symmetrische Anordnung der Verstorbenen gelegt wird. Die ältesten Gräber können der Ostgruppe der Aunjetitzer Kultur zugewiesen werden und es sei daran erinnert, dass mehrere Beispiele für diesen Gräbertyp in der Auvergne gefunden wurden. In unserem Arbeitsgebiet sind die Gräber von Chabrillan (Blaizot, Rimbault 1998, im Druck) im mittleren Rhonetal im Moment die einzigen dokumentierten Beispiele, die sich jedoch sehr gut in das erwähnte Konzept einpassen. Es handelt sich um eine kleine Gruppe, die innerhalb einer Siedlung in zu Bestattungszwecken umfunktionierten Gruben verteilt ist. Die Orientierungen ( 1 x S/N, 1 x N/S, 3 x W/O) sowie die Totenhaltung (extremer Hocker, Hocker und gestreckte Rückenlage) scheinen nicht festgelegt zu sein. Eine der Strukturen enthielt drei Tote, eine Frau und zwei Kinder, die in einem Einbau, der sofort verschlossen wurde, bestattet wurden. Man kann beobachten, dass sie in symmetrischer Anordnung niedergelegt wurden: die Erwachsene in der Mitte und ein Kind an jeder Seite. Im Vergleichsgebiet sind die Mehrfachbestattungen ebenfalls sehr häufig, wie auch die Verbindungen Erwachsene-Kinder und Kinder untereinander. Für die ältere Phase sind diese Gruppierungen in den Steinkisten der alpinen Gruppen geläufig, aber für die östlichen Gruppen eher ungewohnt. Tatsächlich sind in den Gräbern der Neckargruppe bis zu sechs Individuen unter grossen Steinsetzungen bestattet und in den grossen Nekropolen folgen zeitlich manchmal zwei Niederlegungen aufeinander, wobei Verlegungen auftreten. Möglicherweise sind in Anbetracht der Häufigkeit dieses Phänomens andere Erklärungen als nur Grabzerstörung oder systematischer Grabraub zu berücksichtigen. Auch wenn es möglich ist, dass es sich nicht um vorprogrammierte Gesten handelt, da die Architektur der Gräber als geschlossen, sogar unterirdisch konzipiert war, so könnten diese doch Ausdruck eines Zögerns bei der Behandlung mancher Gräber sein. In der entwickelteren Frühbronzezeit findet man diese Züge bei dem Tumulus von Vufflens im Schweizer Mittelland wieder (Mariethoz 1998), in dem Gräberfeld von DalletMarchal in der Auvergne, bei den Hügelgräbergruppen im Jura und im Rhonegebiet bei einem der Gräber der Gruppe von Recourbe: als wenn diese Züge in gewisser Weise die Verbreitung der „gemischten“ Steinplattenkisten begleiten würden. Im Rhonebecken ist die Mehrzahl der Totenlagen bereits innerhalb der eigenen endneolithischen Kulturräume gut dokumentiert. Die Lagevariationen N-O/S-W oder NW/S-O, die in der zweiten Phase der Frühbronzezeit im
In der zweiten Phase der Frühbronzezeit lässt sich die Verbreitung dieses Architekturtyps in bescheidenerer Ausstattung in einem weiter gefassten geographischen Gebiet verfolgen. Er könnte sich parallel in mehreren Gebieten entwickelt haben, möglicherweise kommt eine solche Verbreitung in einem Gebiet, das sich von der Donauachse bis zur Saône, vielleicht sogar bis die Atlantikküste erstreckt (Gräber von Cramchambau (Barbier, Pichon 1998, im Druck), und dies innerhalb von etwa zwei Jahrhunderten, einer Modeerscheinung gleich. Diese Architektur ist in der Schweiz am besten für die Aar-Rhone-Gruppe belegt. Die Totenlage ist ausschliesslich gestreckt, wie dies auch bei der Mehrzahl der Grabhügel im Jura der Fall ist. Dieses Konzept wurde von Gilles Loison mit steigender Häufigkeit auch in der Auvergne, insbesondere in der Nekropole von DalletMarchal (Loison 1994, S. 76-77; 2003, 18-39) belegt. In den italienischen Alpen werden die Höhlen erwartungsgemäss weiterbelegt, indem aber dort auch Steinplattenkisten errichtet werden. Eine interessante Besonderheit ist die sehr grosse Anzahl von in der perinatalen Periode verstorbenen Säuglingen, die in Tongefässen beigesetzt wurden (Perini 1975 ; Nicolis 2004), eine Befundbeobachtung, die ebenfalls in der Auvergne und vielleicht im Donautal gemacht wurde. Im Rhonegebiet sind die Steinplattenkisten in der zweiten Phase der Frühbronzezeit nur in der nördlichen Zone vertreten. Zwei dieser Gräber befinden sich in höheren Lagen, während die Gräber von Recourbe im Departement Ain (Vicherd et al. 1994) in Gruppen in der Talebene angelegt sind. Ausserdem ist darauf hinzuweisen, dass die halbangewinkelte Stellung der Extremitäten der Individuen an die Gräber von Singen erinnert (Krause 1988 b, S. 111-139; 1988 c). Auch wenn sie weder mit Steinplatten noch mit Steinsetzungen ausgestattet sind, sprechen fast alle Strukturen für Grabeinbauten. Wirkliche Erdbestattungen sind selten, mit Ausnahme der Fundstelle Hainburg (ein gemischter Fundplatz (Neugebauer 1994)), an dem Siedlungsraum und Bestattungsplatz miteinander verbunden sind. Diese Gräber enthalten andererseits mehrere Individuen, Kinder und Erwachsene oder Kinder untereinander, die in kleinen Einheiten gruppiert 139
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nördlichen Gebiet vertreten sind, könnten allenfalls noch rheinische Einflüsse unterstreichen.
Die detaillierte Ausgrabung der Kollektivgräber selbst, lässt oft materielle oder symbolische Abgrenzungen zu Tage treten (Beigaben, Ausnützung der natürlichen topographischen Gegebenheiten, Anlage des Bestattungsraumes mit Rücksicht auf die Vorgängerbestattungen). Obwohl dieses weitgefasste und komplexe Thema hier nur angerissen werden kann, ist es oft schwierig zu unterscheiden, welche Geste der Niederlegung der Körper und der tatsächlichen Abgrenzung der Individuen zueinander zugewiesen werden kann (Behandlung der Leichen – funktioneller Raum/Erhaltung der Totenreste – sepulkraler Raum, Leclerc 1997, S. 400), aber einige eindeutige Beispiele haben einige Autoren zu Bezeichnungen wie „Nekropolengräber“ (Boujot 1996, S. 338), „individualisierte Zonen“ (Salanova 1998, S. 322) oder „individualisierte Bestattungen“ (Chambon 2000, S. 273) veranlasst. Ohne näher auf diese Diskussion eingehen zu wollen, wird von vielen Autoren heute die Frage gestellt, ob diese Äusserungen von Individualität nicht ihre Wurzeln in den Kollektivgräbern selbst besitzen, beziehungsweise in der Vielfalt der vorausgehenden, vor-megalithzeitlichen Bestattungssitten (in : Guilaine (Dir.) 1998). Philippe Chambon (Chambon 2002) hat kürzlich die Komplexität und die Vielfältigkeit der Beisetzungsriten, die innerhalb der Kollektivgräber beobachtet werden konnten, vorgelegt. Für die letzten Belegungsphasen zeigt er eine steigende Häufigkeit an räumlichen Unterteilungen, Aufspaltungen der Gruppen, Grabbauten mit weniger Aufwand sowie eine Verwaltung über kürzere Zeiträume auf, die nur eine begrenzte Anzahl von Individuen betrifft (Chambon 2002, 331-339).
Die Modalitäten des Wandels der Bestattungssitten Auch wenn es nicht ausgeschlossen ist, dass ein eigener Glockenbecher-Architekturtyp existiert, so ist heute keines der herausgearbeiteten Merkmale ausschliesslich. Was jedoch dagegen stichhaltig erscheint ist die wiederholt auftretende Verknüpfung verschiedener Merkmale, d.h.: - die deutliche Kennzeichnung des Grabes oder des Bestattungsplatzes; - das Auftreten einer stärkeren Individualität; - der Schutz und der Verschluss des Grabes. Alle diese Merkmale tragen zum Ausdruck einer stärkeren Individualität bei und das Vorkommen von besonderen Beigaben ist bei dieser Bestattungsweise nicht ungewöhnlich. Aber im Rhonebecken scheint die Untersuchung der Einzelgräber nicht das beste Mittel zu sein, um dies herauszustellen. Sicher stossen wir uns immer noch an dem Problem der chronologischen Abfolgen und der kulturellen Definitionen, es ist aber trotzdem sehr wahrscheinlich, dass in manchen Gebieten, wie in der Héraultebene, mitten im Verbreitungsgebiet des Fontbuisse, die Einzelgräber im Endneolithikum zahlreicher sind als in der Frühbronzezeit. Im Rahmen einer linearen Einschätzung der lokalen Entwicklung stellt dies möglicherweise eine besondere Tatsache dar, die jedoch vielleicht für die Entwicklung der Glockenbecher nicht ungewöhnlich ist: dies bedeutet, dass eher eine Art Opposition als eine Akkulturation zum Ausdruck gebracht wird. Schlussendlich scheint die Anzahl der Einzelgräber nur im mittleren und oberen Rhoneabschnitt in der zweiten Phase der Frühbronzezeit leicht anzusteigen und noch dazu handelt es sich eher um individuelle Raumabgrenzungen als um Einzelgräber; mehr als ein Drittel des Katalogs wird durch die Mehrfachbestattungen abgedeckt. Diese enthalten zwei bis fünf Individuen (Erwachsene mit Kindern) und können folglich nicht zu den Kollektivgräbern gezählt werden. Diese Kombinationen könnten jedoch eigene Gruppierungen innerhalb der Kollektivgräber darstellen und ein Übergangsstadium kennzeichnen, das in mehreren Gesichtspunkten mit dem Phänomen vergleichbar ist, das den Anstieg der Individuenanzahl in den Gräbern der zweiten Hälfte des Jungneolithikums, z. B. der Chamblandes-Gräber charakterisiert.
Charakterisierung der frühbronzezeitlichen Bestattungssitten im Rhonegebiet Die sehr starke Verbreitung von Mehrfachbestattungen (Erwachsene, Erwachsene und Kinder oder Kinder untereinander) stellt tatsächlich ein neues Merkmal dar. Die Variabilität der architektonischen Strukturen ist vielleicht ein Beweis für einen starken Bezug zum Substrat, während sie gleichzeitig eine Auflösung des Kollektivensembles mit sich zieht. So lässt sie sich in den geschlossenen Steinkisten (in die Erde eingetieft oder halb-oberirdisch angelegt) der südfranzösischen Ebenen und in den Höhlen des alpinen Massivs feststellen. Diese gekennzeichneten „Abgrenzungen“ lassen sich auch für andere Grabtypen beobachten und reihen sich vermutlich in eine logische Entwicklung dieser Tendenz, zu kennzeichnen, abzugrenzen, zu umgrenzen und zu 140
Die Einzel- und Mehrfachbestattungen der Glockenbecher- und Frühbronzezeit im Rhonebecken Bezüge
verschliessen ein. Für den südfranzösischen Bereich ist zu vermuten, dass zum Beispiel die Grabkammern aus vergänglichem Material der Fundstelle von Juilleras die letzte Entwicklungsstufe der oberirdischen Steinplattenkammern, die zuvor an diesem Ort errichtet worden waren, darstellen könnten. Darüber hinaus sei bemerkt, dass der megalithische Charakter an sich, d.h. die Steinkistenarchitektur, auch wenn sie von kleiner Grösse ist, berücksichtigt werden muss, aber auch die wiederbenutzten Begräbnisplätze und/oder Grabanlagen. Im Alpenraum könnten die individuellen Steinkisten der zweiten Phase der Frühbronzezeit einen Schlussabschnitt des Abgrenzungsprozesses innerhalb der Höhlen vertreten. Diese Entwicklung, die ein weiteres Merkmal darstellt, besitzt starke Ähnlichkeiten mit den Bestattungssitten, die auf eine Gruppierung der Verstorbenen hindeuten (siehe oben). Die Strukturen, die hier als „gemischt“ bezeichnet werden (Verbindung von hartem vergänglichem Material und Plattensetzungen oder Steinpackungen) sind ebenfalls ein interessantes Charakteristikum, da sie mehrere Tendenzen zusammenfassen:
gebracht werden. Während der gesamten Frühbronzezeit sind Beigaben selten. Die Assoziierung von Beigaben und Trachtbestandteilen bleibt ausschliesslich an Kontexte und Grabtypen gebunden, die aus dem endneolithischen Substrat hervorgehen : südliche Steinplattenkisten, Höhlen oder Steinplattenkisten im alpinen Bereich. Es sei daran erinnert, dass in der Grotte du Pic (Departement Ain (Cartonnet 1984, S. 43-45 ; Gély 1991, S. 44) ein Kleinkind damit individuell ausgestattet war. SCHLUSSFOLGERUNG Die Bestattungssitten der Frühbronzezeit sind in dem grossen Gebiet mit abwechslungsreicher Geographie, das das Rhonebecken darstellt, vielfältig. Von Anfang an durch die Quellenlage begrenzt, ist die Analyse der verschiedenen Befundbeobachtungen und vor allem die Beurteilung ihrer Beständigkeit nicht einfach. Dies wird dadurch bedingt, dass Tendenzen manchmal wichtige Entwicklungsschritte oder individuelle Entscheidungen verdecken und ähnlichen Riten gegensätzliche Motivationen oder Bedeutungen zugrunde liegen. Die Frage nach der möglichen Rolle einer von aussen eindringenden Bevölkerungsgruppe in dem angedeuteten Entwicklungsprozess kann beim jetzigen Forschungsstand nicht gelöst werden. Auch wenn die Behandlung dieser Problematik erforderlich bleibt, so ist sie doch für das Verständnis der Entwicklung und der Bestattungssitten während dieser Übergangsperiode im Rhonebecken nicht grundlegend. Tatsächlich scheinen diese Individuen, ob sie in der frühen Glockenbecherzeit (Grab von La Fare), während der Frühbronzezeit (Gigondas), ganz am Ende dieser Periode (Canteperdrix, siehe Kapitel) auftreten oder ob sie Bestandteil mehrerer Schübe unterschiedlicher Bevölkerungsgruppen sind, nicht der Auslöser für einen radikalen Wandel der Bestattungsbräuche zu sein. Sicher sind sie in den Steinplattenkisten vertreten, aber die Mehrzahl unter ihnen ist in den Kollektivgräbern beigelegt (Duday, Boulestin 2000 ; im Druck), wie in demjenigen der Grotte des Andres. Sie passen sich demnach sehr gut an die verschiedenen Bestattungssitten an, die deutlich aus einer lokalen Entwicklung hervorgehen und für die zur Zeit keine brutale Änderung mit dem Auftreten der Glockenbecher erkennbar ist. Diese lokale Entwicklung äussert sich durch:
- Sie zeigen einen postmegalithischen Charakter, der den Übergang zwischen Steinkisten und einfachen Grabkammern kennzeichnet; - Sie erinnern in geringerer Hinsicht an die Hügelgräber mit glockenbecherzeitlichem Fundmaterial; - Und sie zeigen auch, in den nördlichen Ebenen, die Übernahme einer Bestattungssitte, die am Ende der Frühbronzezeit weit verbreitet ist. Die nördlichen Steinplattenkisten scheinen tatsächlich eher das Ergebnis eines vorausgehenden und andernorts erfolgten Vorgangs zu sein als dasjenige einer lokalen Glockenbechertradition, wenn man die grosse Ähnlichkeit mit den rheinischen Bestattungssitten berücksichtigt. Dieser Entwicklungsprozess wird ausserdem von einer höheren Anzahl an N-O/S-W oder N-W/S-OAusrichtungen begleitet. Da diese Orientierungen sehr gleichgewichtig verteilt sind, kann man ohne Risiko davon ausgehen, dass sie geschlechtsdifferenzierend sind. Diese Lagevariationen betreffen auch zahlreiche Kinder, die, ohne dass dies bewiesen werden könnte, der gleichen Unterscheidung unterliegen. Die Nord-SüdAchse (und Süd-Nord-Achse) sind ebenfalls bis zum Ende der Periode vertreten. Diese Orientierung wurde bereits ebenso beobachtet wie die Ost-West-Achse, aber diese Beobachtung konnte nicht mit dem Vorhandensein von glockenbecherzeitlichem Material in Verbindung
- einen starken Anteil an Mehrfach- und/oder Einzelbestattungen; - eine bevorzugte Nutzung der Höhlengräber in den 141
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alpinen Gebieten (ausschliesslich vorherrschend für die erste Phase der Frühbronzezeit); - die Belegung oder Wiederbelegung der Megalithanlagen weiter im Süden; - und das Fortleben der Steinplattenkisten bis in die mittlere Bronzezeit.
wurden, auf, die wir in Ermangelung eines besseren Terminus als „Übergangsgruppen“ bezeichnen. In der Ebene erinnern die Bestattungssitten manchmal an diejenigen des Jungneolithikums (Vorstadium der Megalithanlagen, Zunahme der Individuen innerhalb eines Grabeinbaus …), allerdings handelt es sich mehr um einen Spiegeleffekt als um eine Ableitung, denn diese Verhaltensweisen entspringen gegensätzlichen Ideen in Bezug auf den Bestattungsritus. Im vorliegenden Fall handelt es sich für die Frühbronzezeit um ein Phänomen der Herauslösung, die erst am Ende dieser Periode abgeschlossen ist.
Sicher, die Zugänge sind verschlossen und die Bauten vererden zunehmend, aber die kleinen Steinkisten und Dolmen bestehen bereits im Endneolithikum und enthalten kein besonderes Glockenbechermerkmal. Diese Beobachtung lässt sich mit der bevorzugten Errichtung dieser Steinkisten in Gebieten mit starkem Dolmensubstrat in Verbindung bringen, die man auf die gute Verbreitung dieser Gräber in Höhlen innerhalb der Berggebiete übertragen kann. Es ist anzunehmen, dass die Grabeinbauten aus vergänglichem Material, zum Beispiel in Juilleras (Lemercier et al. 1998 ; Lemercier, Tchérémissinoff 2002), vielleicht das letzte Entwicklungsstadium der vorangehenden oberirdischen Steinplattenkisten sind. Gleichermassen stellen die individuellen Steinkisten in den Höhlen eine Endphase der Abgrenzungsvorgänge innerhalb der Höhlen dar, zum Beispiel im Abri du Perpétairi in der Drôme (Catelan, Catelan 1914 ; Courtin 1961). In Bezug auf die „gemischten“ Grabeinbauten, die hartes, vergängliches Material und Steinplattensetzungen oder Steinpackungen verbinden, was für mehrere „Tumuli“ vermutet werden kann, scheinen sie doch so mehrere Merkmale auf neue Art und Weise zu vereinigen. Sie könnten so einen der Entwicklungsschritte dieser Tendenz, abzugrenzen, zu umgrenzen, zu verschliessen und zu kennzeichnen, darstellen. Unter diesem Aspekt bleibt das Grab von Montpézat ganz offensichtlich das Standardbeispiel dieser Problematik, da es ein Kleinkind mit reichen Beigaben betrifft. Dennoch zeigt sich, dass Beigaben in den Gräbern, die das Ende dieser Entwicklung im Rhonegebiet kennzeichnen, selten sind2.
Im Rahmen einer weiter gefassten Befundbeobachtung, kann man bemerken, dass das Zögern, die Gräber definitiv zu verschliessen, in der Frühbronzezeit viel deutlicher vertreten ist. Die Bestatter zögerten bisweilen nicht, die monumentalen Steinsetzungen abzubauen und wiederaufzubauen, um weitere Individuen in dem Erstgrab niederzulegen. Aber es könnte sich auch um festgelegte Bestattungsriten handeln, die nicht funktionell gebunden sind. Dieses Merkmal, das die Gruppierung von Individuen im Lauf der Zeit betrifft, lässt sich auch für die Abgrenzungen innerhalb der Bestattungsgrotten identifizieren. Es übermittelt sehr wahrscheinlich den Übergang zu einer individuelleren Verwaltung der „Familiengräber“. Darüberhinaus spricht die Verbindung von Erwachsenen und Kindern (oder Kindern untereinander) für den familiären Charakter dieser Gruppierungen. Sie setzen die Bestattungssitten des Endneolithikums fort und entwickeln sich innerhalb einer grossen Bandbreite von Bestattungsbräuchen. Dieser Charakterzug lässt festgelegte Kompromisse zwischen Traditionen und neuen Regeln zu Tage treten, und dabei könnte die Übernahme dieser Modalitäten schlussendlich individueller ausfallen als die Bestattungen an sich. Übersetzung : Karoline Mazurié de Keroualin
Aber der Ausdruck einer stärkeren Individualität lässt sich auch mittels der Aufspaltungsprozesse der Kollektivensembles erkennen; es sei nochmals auf diesen Punkt hingewiesen: die Anzahl der Einzelgräber scheint schlussendlich am Beginn und während der Frühbronzezeit nicht wirklich zuzunehmen, an manchen Fundstellen könnte sogar das Gegenteil der Fall sein. Mehr als ein Drittel der aufgenommenen Gräber enthalten in der Tat mehrere Individuen: zwei bis fünf (oft Erwachsene mit Kindern). Wir fassen sie als Zellen oder Teile, die aus den kollektiven Kontexten herausgenommen 142
Die Einzel- und Mehrfachbestattungen der Glockenbecher- und Frühbronzezeit im Rhonebecken Bezüge
(Footnotes) 1
Ein schnurkeramisches Grab mit zwölf Individuen (eine Reihe von
mehreren
aufeinanderfolgenden
Niederlegungen)
konnte
jedoch
neuerdings im Kanton Aargau in der Schweiz untersucht werden (Bleuer et al. 1999, S. 114-122). Dieser Grabbau enthielt eine rechteckige Holzkammer und war vermutlich von einem Grabhügel bedeckt. 2
J.-P. Demoule (Demoule 1993) interpretiert diese Fundbeobachtung
(mittels
umfangreicher
Datenauswertung)
im
Rahmen
einer
anthropologischen Theorie zu den Schwankungen der sozialen Schichtungen im frühgeschichtlichen Europa nicht nur als Zeichen eines wirtschaftlichen Rückgangs, sondern als Ausdruck einer Art Opposition gegenüber dem Anstieg individueller Macht.
143
Traduzione in Italiano (estratti)
145
Le sepolture semplici e plurime del Campaniforme e del Bronzo antico nel bacino del Rodano e gli ambiti di influenza.
Prefazio
p.1
Riassunto
p.5 p.7
Introduzione Presentazione del contesto di studio Contesto culturale Le sepolture, problematica Articolazione dello studio Metodologia e obiettivi
p.11
Dati Gli aspetti tipologici Gli aspetti per zona Gli aspetti per fase
p.12
Confronti Il processo di « reindividualizzazione » delle sepolture nel Neolitico finale
p.16
Le sepolture del Bronzo antico negli ambiti di influenza Analisi dei dati per zone geografiche Osservazioni generali
p.19
Analisi Il valore culturale del Neolitico finale L’espressione degli ambiti di influenza Le modalità dei cambiamenti Caratterizzazione degli aspetti funerari del Bacino del Rodano
p.28
p.32
Conclusione
p.34
Bibliografia APPENDICE I APPENDICE II APPENDICE III Traduzione in Italiano (estratti) Ringraziamenti
p.49 p.87 p.97 p.145 p.155
146
Le sepolture semplici e plurime del Campaniforme e del Bronzo antico nel bacino del Rodano
INTRODUZIONE
più di un individuo, a carattere « non collettivo », in quanto non corrispondenti alla definizione di complesso funerario. Questo con lo scopo di escludere il criterio di simultaneità indotto dall’uso del termine « multiplo » e di evitare l’impiego del termine « familiare », considerato troppo interpretativo. La scelta del numero di individui massimo preso in considerazione per il catalogo, meno di dieci, corrisponde ad una scelta arbitraria. Risulta infatti difficile, nel caso di gestione in luoghi aperti, osservare a quale stadio di evoluzione la sepoltura è stata abbandonata. Inoltre, questa cifra non si basa su alcun dato etnologico.
Presentazione del contesto di studio Questo lavoro deriva da una Tesi di Diploma sostenuto all’EHESS di Tolosa (Centro d’Antropologia delle Società Rurali) nel mese di settembre 2000, è stato diretto dal Professor Jean Guilaine e curato da Joël Vital (UMR 5594 del CNRS). Tale studio, già oggetto di tre articoli sintetici (Tchérémissinoff 2003 ; 2004 ; Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004), è stato accuratamente revisionato e attualizzato in occasione della presente pubblicazione. Lo scavo di un piccolo complesso funerario del Campaniforme – Bronzo antico in Vaucluse (« Les Juillieras », Lemercier et al. 1998 ; Lemercier, Tchérémissinoff 2002) ha inaugurato questo lavoro, il cui obiettivo prevedeva l’inventario delle diverse forme di espressioni funerarie di tipo « non-collettivo » del Campaniforme e del Bronzo antico nel Bacino del Rodano. Riguarda complessivamente le regioni amministrative del Rodano-Alpi, Provenza-Alpi-Costa Azzurra e Linguadoca orientale, corrispondente alla parte sud-orientale della Francia. La sua elaborazione si basa sulle problematiche che riguardano la comparsa e l’identità del Bronzo antico in questo ambito e si fonda sulla metodologia sviluppata per lo studio della cultura materiale. In tal senso, riguarda una vasta parte comparativa orientata verso le zone che hanno influenzato il suo sviluppo, tutto ciò con lo scopo di caratterizzare gli aspetti sepolcrali in grado di rivelare i tratti arcaicizzanti, specifici o transculturali. Il contesto di studio scelto, l’archeologia funeraria, si riferisce interamente ai metodi che derivano da « l’antropologia da campo », inaugurata e sviluppata da Henri Duday (Duday 1978 ; 1990 ; 1995). Sicuramente questo approccio analitico necessita di una serie di osservazioni che non possono essere effettuate lontane dal campo, ma alcune sepolture recentemente scavate hanno beneficiato di questo tipo di constatazione. Poichè esse sono state oggetto di un’interpretazione relativa all’architettura funzionale (Leclerc 1990, p.18 e 37 ; 1997), il loro inserimento in un catalogo, e in seguito in un capitolo comparativo, necessitava obbligatoriamente di una rilettura critica delle fonti bibliografiche. Riguardo al titolo della pubblicazione, la definizione di « sepolture plurime » (Chambon 2000, p. 271) è stata preferita a quella di «contenente più individui » (Gutherz 1995, p. 394), più lunga. Con questa definizione si intende il gruppo di sepolture contenenti
Le sepolture, problematica Durante il III millennio i complessi funerari, molto frequenti, sono associati ad altri tipi di sepolture. A sud della valle del Rodano, numerose sepolture individuali sono ormai inventariate, in particolare nella pianura dell’Hérault (cf. infra cap. IV.1). A nord della valle, l’inventario è più scarso, ma si conoscono comunque alcuni esempi. Joël Vital (Vital 1993) indica che le sepolture del Neolitico finale del Rodano-Alpi sono molto ... «contestualizzate regionalmente », mentre le sepolture individuali della prima fase del Bronzo antico rimandano ad aspetti più settentrionali. Al contrario, l’origine delle sepolture in cista meridionali non sembra chiaramente risolta (Vital 1993, p. 267 ; 1996, p.332), poiché si evoca costantemente una nuova specificità architettonica (Gutherz 1995, p. 394), ma risulta ugualmente influenzata dal nord della valle del Rodano (cf. infra). Il determinismo del substrato delle Culture del Neolitico finale si rivela attraverso la continuità di utilizzo e forse anche la costituzione (Gutherz 1995, p.394), di sepolture collettive durante il Bronzo antico (Guilaine 1967, p.96; Gutherz 1995, p.385, 393, 394, Mahieu 1992, p.76, Vital 1990, p.261), quest’ultimo aspetto discusso per la Provenza (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). Pertanto, anche se la maggior parte dei vasi caratteristici e del corredo di riferimento è stata chiaramente individuata nell’ambito delle sepolture collettive (Guilaine et al. 2001, p. 248 ; Lemercier 1998, p. 372 ; Salanova 1998 ; Salanova 2000, p. 176) e che non si osserva nessuna ridistribuzione geografica in funzione della presenza di questo corredo (Guilaine et al. 2001, p. 250), il Campaniforme rimane tradizionalmente considerato come all’origine della « reindividualizzazio ne » del mondo sepolcrale. Nell’ambito del suo sviluppo la comparsa di soggetti dai tratti morfologici nuovi 147
Yaramila Tchérémissinoff
(i famosi brachicrani planoccipitali) vi contribuisce ampiamente. Essi sono stati inizialmente identificati nel complesso campaniforme orientale e a nord della valle del Rodano (area 3, Gallay 1988a, p.8 ; 2001, p. 47 ; Menk 1979). Questa « umanità campaniforme » descritta da Roland Menk (Menk 1979), la cui origine andrebbe cercata in Europa centrale, non si confonde con i substrati centro-europei, quali quello del complesso cordato. Il suo impatto sarebbe rivelabile ovunque ma si eclisserebbe durante il Bronzo antico (Menk 1979, p. 280). Jocelyne Desideri e Suzanne Eades (Desideri, Eades 2004, p. 99 a 109) hanno ripreso questi aspetti antropomorfologici per la Svizzera occidentale nell’ambito delle loro ricerche universitarie, fornendo i seguenti risultati: si tratta di individui molto diversi dalle popolazioni precedenti, molto solidi, che rioccuperanno la necropoli del « Petit-Chasseur » durante il Campaniforme, ma anche molto differenti tra loro (MVI/2, MXI). Da questa constatazione derivano tre scenari possibili: il primo, riguarda l’arrivo di stranieri che si sarebbero sostituiti o parzialmente sostituiti alla popolazione precedente, in due o più ondate successive; la seconda proposta, riguarda l’evoluzione del rituale funerario, che avrebbe potuto dar vita ad una selezione basata su criteri sociali o familiari nuovi; la terza ipotesi consiste in una combinazione dei due modelli precedenti, ossia l’integrazione parziale di qualche straniero, associata ad una selezione dei defunti. Le autrici preferiscono non avvalorare nessuna di queste ipotesi, data l’assenza di dati più precisi di quelli che permettono di distinguere le evoluzioni nell’ambito delle popolazioni e non degli individui (Desideri, Eades 2004, p. 107). Questi individui « diversi » sono allo stesso modo presenti nei nostri contesti di studio, dove ne sono stati inventariati circa venti. Secondo Henri Duday e Bruno Boulestin, che hanno revisionato le collezioni della Bassa valle del Rodano e della valle della Garonna (Duday 1992 ; Duday, Boulestin, 2000, in corso di stampa), la repentinità della manifestazione e l’importanza della variazione morfologica escluderebbe nello stesso tempo l’eventualità di un cambiamento all’interno della popolazione stessa. Si tratta dunque probabilmente di individui estranei.Tuttavia, rispetto ai contesti archeologici, nella Bassa valle del Rodano comparirebbero nel Bronzo antico, per poi scomparire o dissolversi durante il Bronzo medio. Precedentemente, nell’ambito di un approccio più limitato della Cultura del Rodano (Gallay 1996 ; Vital
1996 ; in corso di stampaa), la scoperta di 5 crani caratteristici all’interno delle famose casse lastricate del Gard (Les Angles, Canteperdrix, Gigondas) contribuì a stabilire un’affinità, constatata più volte, tra queste casse meridionali e le piccole casse semplici del Petit-Chasseur, quali la MIII o la MVII (Bocksberger 1978 ; Gallay 1989). Tuttavia, più di un terzo dei crani analizzabili provengono anche dalle grotte sepolcrali e dagli orizzonti del Bronzo antico, ad esempio la grotta di Andres a Beaucaire (Arnal 1967, p. 37 a 43). D’altronde, nessuna cassa lastricata meridionale può essere veramente collegata al Campaniforme. Allo stesso modo, il corredo della celebre cassa di Canteperdrix (Nicolas 1886, p. 45 a 54) si inserirebbe per Joël Vital, che ne ha recentemente rivisto il corredo verso la fine del Bronzo antico. Oltre alla discussione riguardante queste popolazioni, l’evidente constatazione della presenza di sepolture individuali nelle Culture del Neolitico finale pre e pericampaniforme, così come la continuità di utilizzo delle sepolture collettive durante il Bronzo antico, incita a interrogarsi sull’impatto reale del Campaniforme in questo « ritorno » alla sepoltura individuale. Infatti : - E’ veramente possibile valutare l’importanza reale del fenomeno campaniforme nella « reindividualizzazione » dell’usanza sepolcrale ? - Questo cambiamento si esprime in termini di rottura (attraverso la definizione di elementi architettonici e funzionali specifici) ? - Quali sono gli aspetti rilevanti delle tradizioni più antiche o provenienti da altre aree culturali per le sepolture del Bronzo antico ? - Quali sviluppi regionali è possibile evidenziare ? Ed essi sono trasferibili ai gruppi campaniformi identificati nella valle del Rodano ? Queste domande si articolano attorno alle sepolture individuali, il cui nuovo sviluppo sembra evidenziare dei cambiamenti sociali e ideologici. Per questo motivo, tale fenomeno è stato collocato al centro della problematica. Tuttavia, oltre alle sepolture individuali, sono state considerate anche le sepolture plurime, nella misura in cui sembrano presentare caratteristiche transitorie o esprimere incertezze. Sfortunatamente, sono state escluse le sepolture collettive, in quanto il lavoro si sarebbe rivelato notevole per una tesi di diploma. Sarebbe stato comunque interessante conoscere con precisione la loro rappresentatività, che rimane molto 148
Le sepolture semplici e plurime del Campaniforme e del Bronzo antico nel bacino del Rodano
la cui soglia era caratterizzata da un monolite distinto. Le altre caratteristiche architettoniche di questa struttura erano il suo carattere ipogeico e il suo insediamento nei pressi di un abitato sub-contemporaneo (che potrebbe essere il caso della sua “sorellina” di Montpezat (Courtin 1962, p. 248 a 256 ; 1967, p. 27 a 29 ; 1974, p. 266, 294 e 295, fig. 125 e 126). Questa possibilità non è isolata, poiché è documentata su alcuni siti fontbuxiani, dove tuttavia le espressioni architettoniche sembrano più modeste. La disposizione dell’individuo maschile della Fare, lato sinistro, testa a nord, potrebbe richiamare le sepolture del Campaniforme orientale (Benz et al. 1998, p. 305 a 314). Tuttavia, questa disposizione è stata individuata in altre sepolture, senza che sia stato notato il minimo elemento campaniforme, per esempio a Lunel (Garnotel, Jallot 1993, p. 108 – 109 ; Garnotel 1994, p.127), alla grotta du Chef in Ardèche (Gély 1991, p.88, fig. 114 ; Roudil 1965, p. 173 a 175), o ancora a Fontaine-lePuits in Savoia (Müller 1909 ; Rey 1999). A questo proposito nessuno dei “tumuli” considerati contiene esclusivamente corredo campaniforme e una delle strutture del nostro inventario, la sepoltura di SaintAnne nelle Alpi Marittime (Courtin 1974, p. 226, 227, 266, 268 e 298), risulta d’altronde inserita all’interno di una piccola necropoli.
importante all’interno del Bronzo antico, addirittura esclusiva in certe regioni come la Provenza (Lemercier, Pelissier, Tchérémissinoff 2004). ARTICOLAZIONE DELLO STUDIO Procedimento, limiti e obiettivi Per affrontare questa ricerca, sono state percorse quattro tappe : - Un inventario delle pubblicazioni edite relative alle sepolture semplici o plurime nel Bacino del Rodano ; - La revisione delle informazioni individuate. - Un lavoro di confronto con le sepolture semplici del Neolitico finale nel Sud-Est, accompagnato dall’evocazione di alcuni esempi di « settorizzazione » all’interno delle sepolture collettive. - E infine un lavoro di confronto con le testimonianze provenienti da un contesto di comprensione più largo per il Bronzo antico, in particolare verso le regioni centrali, il Jura e oltre, attraverso le reti di influenza, verso la Svizzera (Cultura di Aar-Rhône), il Sud della Germania (Culture di Singen, Straubing e Adlerberg), l’Austria (Culture d’Unetiče e di Wieselburg) e l’Italia del nord (Polada). INTERPRETAZIONE
L’insediamento in cavità non costituisce più un’originalità. Bisogna tuttavia notare che a Montpezat nell’Ardèche (Courtin 1962, p. 248 a 256 ; 1967, p. 27 a 29 ; 1974, p. 266, 294 e 295, fig. 125 e 126), la grotta non aveva accolto altri defunti. La maggior parte delle casse multilastricate citate nelle grotte sepolcrali riguarda più individui e sembra formare una d elimitazione artificiale o naturale (che associa adulti e bambini) all’interno di vere e proprie sepolture collettive. I rari esempi di veri spazi individualizzati riguardano l’adulto della grotta di Resplandy nell’Hérault (Rodriguez 1968, p. 734 e 735 ; 1992, p. 179 a 181), i due adulti della grotta di Cost a Buis-les-Baronnies nella Drôme (Vignard 1961), e la cassa lastricata della grotta di Chazelle, in Ardèche (Combier, Nikitine 1973 ; Gély 1991, p. 74). Quest’ultima è molto sommaria e conteneva i resti di un « lattante », come quello della Buisse in Isère. Questa sepoltura ricorda quella di Montpezat, ma quest’ultima è interrata o palesemente segnalata, caratteristica che la avvicina alle sepolture tumulari in generale e soprattutto a quella della Fare. Per il Bronzo antico, la grotta del Pic, nell’Ain, ha restituito i resti di un giovane bambino (Cartonnet 1984 ; Gély 1991), semplicemente disposto
Il valore culturale del Neolitico finale La derivazione megalitica delle sepolture che conservano corredo campaniforme è nello stesso modo indiscutibile per tutta l’area rodanense. Risulta d’altronde verosimile che alcune di esse siano dei veri e propri dolmen, interpretazione erronea data dall’assenza della camera prevista, oppure degli ortostati con una trabeazione lastricata. Per l’arco cronologico considerato, i corpi erano quasi sicuramente protetti da rivestimenti rigidi. E le camere multilastricate, se risultano rare, sono comunque già ben documentate in Provenza occidentale (Sauzade 1998, p. 130 e 131). Ugualmente, la necropoli megalitica di Château Blanc a Ventabren (Hasler et al. 1998 ; 2002) ha restituito camere costituite da muri a secco, delle quali soprattutto una richiama un dolmen provenzale. Le sepolture tumulari che ci riguardano, a differenza dei veri e propri dolmen, probabilmente sono state concepite come chiuse. Tuttavia, la differenziazione tra questo intento e la negazione di un accesso risulta difficoltosa. E’ il caso della sepoltura della Fare (Muller, Lemercier 1994, p. 187 a 189 ; Lemercier 1997, p. 35), 149
Yaramila Tchérémissinoff
in una nicchia naturale, ma si trova « nascosto » (o segnalato) da un masso e conteneva un corredo individuale. In questo caso potrebbe trattarsi del privilegio di una « settorizzazione » o di una vera e propria sepoltura individuale, visto che ci sono altri defunti nella cavità, ma la distinzione dimostra un esercizio di stile.
L’espressione degli ambiti di influenza L’identificazione dell’ influenza di altre aree culturali nelle molteplici espressioni funerarie del Bronzo antico rodanense risulta complessa, in quanto i gruppi della prima fase del Bronzo antico rimangono molto correlati al loro rispettivo substrato. Infatti le ciste alpine che contengono più individui dei siti del Petit- Chasseur (Bocksberger 1978 I e II, p. 1 a 85 ; Gallay 1986, p. 240 ; 1988b, p. 56 a 57 ; 1989 ; 1995, p. 170 a 175 ; Gallay, Chaix 1984, p. 103 a 114), e di Saint-Martinde-Corléans (Mezzena 1996, p. 102 a 125 ; 1997, p. 64 a 138 ; Molo Mezzena 1997, p. 139 a 148) richiamano, allo stesso modo che i nostri sarcofagi lastricati meridionali, l’interramento e la chiusura progressiva delle camere domeniche, e un’evoluzione parallela su substrati diversi. Per le aree orientali, la rottura con le espressioni collettive si effettua molto prima, a monte della stessa cultura cordata1. In Boemia e nell’Est della Germania, le sepolture semplici costituivano già uno standard nell’ambito della seconda metà del IV millennio (Lichardus, Lichardus-Itten 1985, p.448 a 456 ; Benz, Strahm, Willigen 1998, p. 305 a 314). Convivevano diversi tipi di architetture, ma i famosi sarcofagi multilastricati sormontati da tumuli sedimentati più o meno voluminosi sono molto frequenti.
Durante il Bronzo antico, sembrano ancora persistere gli aspetti precedenti. Nella zona settentrionale, durante la fase antica del contesto preso in esame, si nota l’assenza di sepolture semplici o plurime nei siti all’aria aperta. Questo fatto, come per quanto riguarda l’insieme dei dati di un piccolo quantitativo, può essere sicuramente imputato a scoperte occasionali e alla loro pertinenza, ma potrebbe essere spiegato con la buona rappresentatività di sepolture in cavità per la seconda fase del Bronzo antico a nord del Bacino del Rodano (1/3 dell’intero quantitativo). Questo rapporto potrebbe nello stesso tempo rivelarsi più importante, in quanto, poiché le cavità sono state occupate precedentemente, risulta logico pensare che le manifestazioni particolari siano state difficili da distinguere nel quadro di una gestione a lungo termine. Per quanto riguarda l’area medio-rodanense e soprattutto meridionale, la persistenza delle espressioni precedenti si nota con evidenza sulle casse lastricate, talvolta anche ricoperte da piccoli tumuli di pietre, presenti fino al Bronzo medio (Château Blanc nelle Bocche del Rodano (Hasler et al. 1998, p. 403 a 414 ; 2002, p. 228 a 238). Senza dubbio gli ingressi sono chiusi e le strutture si interrano progressivamente, ma i piccoli dolmen o le casse sono ben documentati, ad esempio in Ardèche, così come le sepolture semplici in casse lastricate sono state ugualmente individuate nel Neolitico finale; questo senza che alcun carattere specificatamente campaniforme sia stato messo in evidenza. Questa provenienza è correlata all’installazione preferenziale di queste casse nelle zone caratterizzate da un forte substrato dolmenico, che si può tranquillamente collegare alla buona rappresentatività delle sepolture in cavità nell’ambito dei rilievi alpini. Riguardo a questa tematica, si può ricordare che alcune sepolture semplici o plurime del Bronzo antico talvolta rioccupano siti o monumenti megaliti (Les Juillieras in Vaucluse, Lemercier et al. 1998, p. 359 a 368 ; Lemercier, Tchérémissinoff, con la coll. di Pelissier. 2002, p. 61 a 66). Tuttavia, queste manifestazioni possono essere anche interpretate sia in termine di continuità, sia in termine di riappropriazione e quindi di rottura.
La seconda fase del Bronzo antico assiste innegabilmente alla diffusione di questa architettura su un’area geografica più estesa e in aspetti più modesti. Potrebbe eventualmente essersi sviluppata parallelamente su diverse zone, ma noi pensiamo che una tale rappresentazione, su un’area che si estende dal corso del Danubio fino alla pianura della Saône e forse fino alle nostre basse coste atlantiche (sepolture di Cramchambau (Barbier, Pichon 1998, in corso di stampa) in un arco cronologico di circa due secoli, evoca immediatamente un fenomeno di “moda”. Questa architettura è quella meglio rappresentata in Svizzera per il gruppo AarRhône. Le posizioni vi sono strettamente diffuse, sull’esempio della maggior parte delle sepolture tumulari giurassiane. Questa concezione è stata nello stesso modo individuata con grande frequenza in Auvergne da Gilles Loison, in particolare nella necropoli di Dallet-Machal (Loison 1994, p. 76 e 77 ; 2003, p. 18 a 39). Nelle Alpi italiane le cavità rimangono frequenti, ma vi si integrano i sarcofagi multilastricati. Con l’interessante particolarità di aver restituito un grande quantitativo di individui morti in età neonatale disposti nelle giare (Perini 1975 ; Nicolis 2004), fatto ugualmente osservato 150
Le sepolture semplici e plurime del Campaniforme e del Bronzo antico nel bacino del Rodano
in Auvergne e forse nella Valle del Danubio. In area rodanense, i sarcofagi multilastricati sono esclusivamente presenti nella zona settentrionale durante la seconda fase del Bronzo antico. Due di queste sepolture sono localizzate in una topografia varia, tuttavia le sepolture di Recourbe nell’Ain (Vicherd et al. 1994) costituite da insiemi, sono collocate in pianura. Come la maggior parte degli esempi considerati, esse potrebbero quindi costituire una cellula di una necropoli estesa. Si può constatare, inoltre, che la semi-flessione osservata sugli arti degli individui la avvicinano alle sepolture di Singen (Krause 1988b, p. 111 a 139 ; 1988c). Se non sono multilastricati né lastricati, praticamente tutti gli esempi sono costituiti da contenitori rigidi. Le vere e proprie sepolture “completamente interrate” sono rare, fatta eccezione per il sito di Hainburg (un sito misto, (Neugebauer 1994)) che associa spazio domestico e funerario. Queste ultime riguardano d’altronde più individui: bambini, adulti, adulti o bambini insieme sono raggruppati in piccole unità dove risulta costante una particolare attenzione per la disposizione simmetrica dei defunti. Le sepolture più antiche sono correlabili al gruppo orientale di Unetiče, ma è possibile trovarne qualcuna in Auvergne. Nella zona che ci interessa, le sepolture del medio Rodano del sito di Chabrillan (Blaizot, Rimbault 1998, in corso di stampa) sono al momento i soli esempi documentati che si integrano perfettamente a quelli già presi in considerazione. Si tratta di un piccolo insieme, distribuito all’interno di un abitato, i cui fossati sono stati sfruttati a scopo sepolcrale. Gli orientamenti (1x s/n, 1x n/s, 3x o/e), così come le disposizioni (iper-flessione, flessione e estensione) non sembrano standardizzati. Una di queste strutture riguarda tre defunti, una donna e due bambini, che sono stati deposti all’interno di uno spazio in seguito immediatamente colmato. Si nota che essi sono stati disposti in maniera perfettamente simmetrica: l’adulto al centro con i due bambini disposti ai lati. Nelle aree di confronto, le sepolture plurime sono estremamente frequenti, così come le associazioni adulti-bambini e bambini. Per la fase antica, queste associazioni sono abbastanza evidenti nelle ciste dei siti alpini, ma più anomale per i gruppi orientali. In effetti, le sepolture del gruppo di Neckar (Krause 1988a, p. 57 a 61 ; 1988b, p. 111 a 139) associano tumuli monumentali in pietra contenenti fino a sei individui e grandi necropoli: si tratta talvolta di due depositi differenziati nel tempo che hanno riportato delle manipolazioni. Si pensa che la frequenza di questo fenomeno non riveli un sentimento di opportunismo o di velleità di saccheggio
sistematico. Se rimane possibile che non si tratti di vere e proprie programmazioni, essendo l’architettura concepita come chiusa, o addirittura interrata, questi gesti potrebbero perlomeno dimostrare alcune incertezze nella gestione di certe tombe. In un periodo più avanzato del Bronzo antico, questi aspetti si ritrovano nei tumuli di Vufflens nel Plateau svizzero (Mariethoz 1998), nella necropoli auvergnese di Dallet-Machal, nei siti tumulari del Jura e nella regione del Rodano in una delle sepolture dell’insieme di Recourbe : come se questi aspetti accompagnassero in qualche modo la diffusione delle casse multilastricate. Nel bacino del Rodano, la maggior parte degli orientamenti è già ben documentata in ciascuna area culturale di appartenenza. Le variazioni d’asse nordest/sud-ovest, o nord-ovest/sud-est, maggiormente rappresentata durante la seconda fase del Bronzo antico nell’area settentrionale, potrebbero tuttavia ancora sottolineare le influenze della regione del Reno. Le modalità di cambiamento Se non si esclude che un vero e proprio tipo architettonico « campaniforme » esista, attualmente nessuno degli aspetti presi in considerazione risulta esclusivo. Sembrerebbe invece pertinente l’associazione ricorrente dei differenti aspetti, ossia : - l’evidente segnalazione delle sepolture o del luogo di sepoltura; - la manifestazione di un’individualità più forte; - la protezione e la chiusura degli spazi. Tutti questi aspetti sembrano contribuire fortemente alla manifestazione di un’individualità maggiore e la presenza di questo particolare corredo non ne risulta quindi estranea. Tuttavia, nel bacino rodanense, lo studio delle sepolture semplici non sembrerebbe costituire la miglior testimonianza per la sua individuazione. Sicuramente, ci scontriamo sempre con alcuni problemi di articolazione temporale e di definizione culturale, ma rimane comunque probabile che in alcune zone come nella pianura dell’Hérault, in piena area fontbuxiana, le sepolture individuali fossero più numerose alla fine del Neolitico che durante il Bronzo antico. Questo costituisce probabilmente un fatto particolare nel quadro di una comprensione lineare di un’evoluzione locale, che non è forse completamente estraneo allo sviluppo del Campaniforme : cioè materializzando una forma di opposizione piuttosto che una acculturazione. 151
Yaramila Tchérémissinoff
Infine, il numero di sepolture semplici sembra aumentare minimamente nell’alta valle del Rodano durante la seconda fase del Bronzo antico e inoltre si tratta maggiormente di spazi individualizzati che di sepolture semplici: più di un terzo della nostra collezione ha rivelato sepolture plurime. Queste riguardavano da due a cinque (adulti associati a bambini) e non potevano dunque avvicinarsi alle sepolture collettive. Queste associazioni potrebbero invece costituirne le cellule “estratte” e rappresentare uno stadio di transizione paragonabile in certi punti al fenomeno che ha interessato la moltiplicazione degli individui all’interno delle sepolture della seconda parte del Neolitico medio, per esempio in area « chamblande ».
nuova caratteristica. Le variazioni delle caratteristiche architettoniche mostrano, a nostro avviso, la loro evidente relazione con il substrato originario, inducendo il frazionamento degli insiemi collettivi. A titolo informativo, esse si individuano nei sarcofagi chiusi (sepolti o in parte all’aperto) delle pianure meridionali e all’interno delle grotte dei massicci alpini. Queste «settorizzazioni» materializzate, si osservano nello stesso modo in altri tipi di strutture, rientrando probabilmente nell’evoluzione logica di questa tendenza a segnalare, dissociare, circondare e racchiudere. Nella zona meridionale, ad esempio, si pensa che i rivestimenti rigidi in materiale deperibile del sito di Juillieras potrebbero costituire l’espressione finale delle camere lastricate all’aperto già presenti in questa zona. D’altronde, a scopo di segnalazione, bisogna anche rilevare lo stesso carattere megalitico, ovvero l’architettura dei sarcofagi, anche di piccola taglia, ma anche luoghi e/o strutture ri-occupate.. Nella regione alpina, i sarcofagi lastricati individuali della seconda fase del Bronzo antico potrebbero indicare lo stadio terminale del processo di settorizzazione all’interno delle grotte. Questa evoluzione, che costituisce un’altra caratteristica, presenta evidenti similitudini con gli aspetti che indicano il raggruppamento dei defunti (cf. supra). I rivestimenti che abbiamo definito «misti» (che associano materiale deperibile rigido e multilastricato o copertura di pietre) costituiscono allo stesso modo un aspetto interessante, in quanto combinano diverse tendenze:
Lo scavo dettagliato delle stesse sepolture collettive rivela spesso delle suddivisioni materializzate o simboliche (datazione corredo, sfruttamento della topografia naturale, condizionamento dello spazio in rapporto ai primi defunti). Anche se in questa sede tale tematica vasta e complessa può essere solamente sfiorata, risulta spesso difficile distinguere ciò che dimostra la gestione dei defunti e la settorizzazione reale degli individui (trattamento dei defunti– spazio tecnico / conservazione dei resti – spazio sepolcrale, Leclerc 1997, p. 400), ma qualche esempio esplicito ha spinto degli autori a definire alcune di esse « tombe necropoli » (Boujot 1996, p. 338), « spazi individualizzati» (Salanova 1998, p.322) o « inumazioni individualizzate» (Chambon 2000, p.273). Senza soffermarsi ancora su questa tematica, molti si chiedono attualmente se le manifestazioni di individualità non hanno le loro radici all’interno stesso delle sepolture collettive, ovvero nelle espressioni sub-megalitiche e multiple precedenti (in : Guilaine (Dir.) 1998). Philippe Chambon (Chambon 2002) ha recentemente messo in evidenza la complessità e la varietà dei processi che potevano essere osservati all’interno delle sepolture collettive, notando anche, per gli ultimi periodi di frequentazione, la maggior frequenza di divisioni spaziali, lo sconvolgimento degli insiemi, delle strutture con investimenti più modesti, le gestioni a più corto termine e che riguardano un numero più limitato di individui (Chambon 2002, p. 331 a 339).
- presentano un aspetto post-megalitico che evidenzia una transizione tra sarcofago lastricato e rivestimento rigido semplice ; - evocano in proporzione minore le sepolture tumulari conservanti corredo campaniforme ; - e rivelano anche, nelle pianure settentrionali, l’adozione di un’usanza sepolcrale presente su larga scala alla fine del Bronzo antico. In realtà, i sarcofagi multilastricati settentrionali, sembrerebbero ispirarsi maggiormente all’esito di un processo svolto in precedenza e in un altro luogo piuttosto che ad una «tradizione campaniforme locale», riguardo alla grande somiglianza con le espressioni renane. Essa si accompagna d’altronde ad una maggior frequenza di orientamento nell’asse nord-est/sud-ovest, o nord-ovest/sud-est, mentre a sud, gli assi est/ovest continuano a dominare. Si può supporre senza troppi
Caratterizzazione degli aspetti funerari del Bronzo antico del Bacino del Rodano In effetti, la forte rappresentazione di sepolture plurime (adulti e bambini e bambini tra loro), costituisce una 152
Le sepolture semplici e plurime del Campaniforme e del Bronzo antico nel bacino del Rodano
rischi che questi due ultimi orientamenti, essendo molto equilibrati, rivelano la distinzione dei sessi. Questa variazione di orientamento riguarda numerosi bambini, che, anche se ciò non può esser verificato, potrebbero essere ugualmente soggetti a questa distinzione. L’asse nord/sud (e sud/nord) risulta ugualmente presente fino alla fine del periodo. Questo orientamento era già stato individuato, così come l’asse est/ovest, senza alcuna osservazione correlabile alla presenza di corredo campaniforme. Durante tutto il Bronzo antico, il corredo è raro. L’associazione tra corredo e ornamento risulta esclusivamente legata a contesti o scelte architettoniche derivanti dal substrato del Neolitico finale: sarcofagi lastricati meridionali, grotte o sarcofagi lastricati sotto grotte alpine. Ricordiamo che un piccolo bambino, alla grotta du Pic (nell’Ain (Cartonnet 1984, p. 43 a 45 ; Gély 1991, p.44) ne era riccamente fornito.
sostanziale. La mitezza dei cambiamenti percettibili si esprime attraverso : - la notevole rappresentazione delle sepolture pluriindividuali ; - un’importante frequentazione delle sepolture in grotta nelle zone alpine (esclusiva per la prima fase del Bronzo antico, essa interessa ancora almeno 1/3 degli spazi individualizzati durante la seconda fase) ; - l’occupazione, o la ri-occupazione, dei siti megalitici nella zona più meridionale ; - e la persistenza dei sarcofagi lastricati o multi-lastricati fino al Bronzo medio. Certamente gli accessi sono o sembrano chiusi e le strutture si interrano progressivamente, ma i piccoli dolmen e i sarcofagi sono già presenti nel Neolitico finale e non rivelano particolari caratteri campaniformi. Questa provenienza si trova correlata per l’introduzione preferenziale di tali sarcofagi nelle zone a forte substrato dolmenico, che si può paragonare alla buona rappresentazione delle sepolture in grotta nei rilievi. Pensiamo inoltre che i rivestimenti rigidi in materiale deperibile, ad esempio a Juillieras (Lemercier et al. 1998, Lemercier, Tchérémissinoff, in corso di stampa), costituiscono forse l’ultima manifestazione delle camere lastricate all’aperto di epoca precedente. Nello stesso modo che nelle grotte, i sarcofagi lastricati individuali evidenziano senza dubbio uno degli stadi terminali del processo di settorizzazione all’interno delle grotte, ad esempio nel riparo del Perpétairi nella Drôme (Catelan, Catelan 1914 ; Courtin 1961). Riguardo ai rivestimenti « misti », che cioè associano materiale deperibile rigido e multilastricato o rivestimento di pietre, sospettati per diversi «tumuli », essi sembrano ugualmente associare diversi aspetti in modo nuovo, in quanto:
CONCLUSIONI In una zona geograficamente varia qual è il Bacino del Rodano, gli aspetti funerari del Bronzo antico sono multipli. Innanzi tutto, a causa di una limitata documentazione, l’analisi dei differenti aspetti e soprattutto la valutazione della loro pertinenza non è evidente. Questo perché le tendenze celano talvolta tappe importanti o scelte individuali determinanti e che, inoltre, alcuni gesti apparenti possono implicare motivazioni o significati opposti. La questione riguardante l’eventuale ruolo di una popolazione esogena nel processo citato precedentemente non può essere affrontato. Se l’evocazione di questa problematica rimane aperta (cap. I.3), essa non sembrerebbe fondamentale per la comprensione dell’evoluzione e degli aspetti sepolcrali in questa zona. In effetti, sia che questi individui di tipo « brachicrani» compaiano in un Campaniforme piuttosto antico (sepoltura de la Fare), in un Campaniforme evoluto (« Petit-Chasseur » zona 3, Desideri, Eades 2004, p. 99 a 109 ; Gallay 1988a, p.8 ; Menk 1979 ; Simon 1997-1998, p. 71) o alla fine del Bronzo antico (grotta des Andres, sepoltura di Canteperdrix, Duday, Boulestin 2000, in corso di stampa), sia che facciano parte di movimenti di popolazioni distinti, essi non sembrano essere all’origine di uno sconvolgimento radicale delle abitudini funerarie. Essi sono anche presenti negli insiemi collettivi, e sembra che si adattino a differenti aspetti, chiaramente sorti da un’evoluzione in loco che non hanno provocato all’interno del Campaniforme nessuna modifica
- presentano un aspetto post-megalitico che segna una transizione tra sarcofago lastricato e rivestimento rigido semplice ; - evocano le sepolture tumulari che conservano corredo campaniforme ; - e rivelano anche, nelle pianure settentrionali, l’adozione di un’usanza sepolcrale presente su larga scala alla fine del Bronzo antico. Essi potrebbero quindi costituire una delle tappe di questa tendenza a dissociare, recintare, racchiudere e segnalare. A questo proposito, ci sembra che la sepoltura 153
Yaramila Tchérémissinoff
di Montpezat risulti un esempio emblematico, in quanto interessa un bambino molto piccolo riccamente decorato. Pertanto si evince che il corredo è raro nelle sepolture che possono evidenziare il compimento di questo processo in area rodanense2.
Note 1
Una sepoltura cordata contenente dodici individui (serie dei depositi
multipli ripartiti) è stata tuttavia scavata di recente nel cantone d’Argovia in Svizzera (Bleuer et al. 1999, p. 114 a 122). Questa struttura è formata da un contenitore rettangolare rigido in legno, possiede un sistema di bloccaggio ed era probabilmente sormontata da una struttura
Le manifestazioni di un’individualità più forte, in realtà, sono più facilmente individuabili attraverso le procedure di rottura degli insiemi collettivi e risulta necessario insistere ancora una volta su questo punto : il numero di sepolture individuali non sembra affatto realmente aumentare all’inizio e durante il Bronzo antico. Più di un terzo delle sepolture inventariate contiene in realtà più individui : da due a cinque (spesso adulti associati a bambini) : li riteniamo “cellule” o suddivisioni estratte da contesti collettivi, che qualificheremo, in mancanza di « transitori », nonostante siano sicuramente codificate. In pianura, queste espressioni richiamano talvolta quelle del Neolitico medio (sub-megalitismo, moltiplicazione degli individui all’interno degli stessi contenitori…), ma si tratta più di un effetto specchio che di una derivazione, in quanto queste procedure rivelano idee opposte. All’occorrenza, si tratta per il Bronzo antico, di un fenomeno di dispersione non è finalizzato almeno fino al termine del periodo stesso. Nell’ambito di un’osservazione più ampia, si nota che l’esitazione a chiudere definitivamente le sepolture nel Bronzo antico è più accentuata. I seppellitori non esitavano talvolta a smontare e ricomporre i tumuli monumentali per aggiungere altri individui alla sepoltura iniziale. Tuttavia, si potrebbe trattare anche di vere e proprie codificazioni, in quanto inducono all’assenza di una scelta funzionale. Questa caratteristica, che riguarda l’associazione di individui nel tempo, trova riscontro nel fenomeno di settorizzazione all’interno delle grotte, traducendo probabilmente il passaggio ad una gestione più « individuale » delle « cripte ». D’altronde, l’associazione di adulti e bambini (o di bambini tra di loro) evidenzia il carattere familiare di queste combinazioni. Esse prolungano le manifestazioni della fine del Neolitico e si esprimono nell’ambito di una grande varietà di aspetti in questa area geograficamente varia. Questa caratteristica rivela i compromessi codificati tra tradizioni e nuove regole e manifesta l’assimilazione di queste modalità che potrebbero alla fine essere più « individuali » delle sepolture stesse.
di segnalazione che associava legno e terra. 2
J.-P. Demoule (Demoule 1993), interpreta questo fatto (in occasione
di una verifica su più ampia scala), non come la dimostrazione di una regressione economica, ma come la materializzazione di una forma di resistenza all’ascesa dei poteri individuali, nell’ambito di una teoria antropologica sull’oscillazione delle stratificazioni sociali nell’Europa protostorica.
Traduzione : Francesca Crepaldi
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Remerciements Je remercie vivement M. Jean Guilaine, directeur du Diplôme, pour ses encouragements et pour l’intérêt qu’il a porté à ce travail. Je tiens à exprimer ma gratitude à M. Joël Vital, tuteur de ce travail, pour sa disponibilité, son soutien, ainsi que l’amitié qu’il m’a témoignée tout au long de sa réalisation. Merci infiniment aux différents relecteurs de parties du diplôme, Olivier Lemercier, Claire Manen, Nadia Allegri, Philippe Sabatier. Je remercie également très chaleureusement Karoline Müller–Mazurié de Kéroualin, pour son aide concernant la compréhension des articles en langue allemande, ainsi que pour la traduction du grand résumé. Pour la traduction du grand résumé en langue anglaise, thank you à Tiziana Fiorito et Alexandra Kingdon, pour la traduction du grand résumé en langue italienne, grazie mille à Francesca Crepaldi. Merci encore à Vanessa Léa, pour son éclairage sur certains articles en italien. Merci également à Mmes Marie-Noëlle Lahouze Davaud et Marie Besse pour m’avoir aidé à naviguer au sein de la bibliothèque du Département d’Anthropologie de l’Université de Genève. Avec une pensée particulière pour M. Chrsitian Simon, qui a toujours répondu à mes questions avec une grande gentillesse. Merci beaucoup à Sabine Puech pour avoir « infographié » des illustrations de qualités très inégales et pour le maquettage du manuscrit, merci pour sa patience. Concernant cette mise en forme ainsi que la reprise du texte, je remercie aussi la Direction Scientifique de l’Inrap pour la mise à disposition de détachements internes. Enfin, j’adresse un remerciement particulier à Véra Tchérémissinoff, ma maman, pour ses relectures, ses encouragements, ainsi que pour m’avoir transmis son intérêt pour «l’Histoire ancienne».
A TOUS, MOULT REMERCIEMENTS CHALEUREUX !
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Les sépultures simples et plurielles du Campaniforme et du Bronze ancien dans le Bassin rhodanien et ses zones d’influences
Résumé La présente publication est le fruit d’un important bilan documentaire réalisé à l’occasion d’un Mémoire de Diplôme soutenu à l’EHESS de Toulouse en septembre 2000. Ce travail concerne le recensement des modes funéraires « noncollectifs » du Campaniforme et du Bronze ancien du Bassin rhodanien français et ses domaines d’influence. Il a pour objectif d’en caractériser les différentes expressions et d’apprécier la réalité d’un retour tranché vers la sépulture individuelle. En effet, la présence de sépultures dites « simples » dans les Cultures du Néolithique final et la continuité d’utilisation de sépultures collectives durant le Bronze ancien, induisent, de fait, la complexité du phénomène. De plus, le retour à la sépulture individuelle se trouve couramment associé aux « campaniformes », or il n’existe pas, pour l’instant, de « standard architectural » dans le Sud-Est de la France. Il ressort essentiellement de ce travail, que la déstructuration des ensembles collectifs ne s’inscrit pas dans des schémas simplificateurs, au regard de la grande variété des expressions funéraires du Bronze ancien du Bassin rhodanien et de la multiplicité de leurs origines.