La repetition: Etude linguistique et rhétorique 9783111590196, 3484521996, 9783484521995


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French Pages 299 [300] Year 1985

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Table of contents :
Table des matières
Préambule
Première partie: La répétition
Chapitre 1. Bref aperçu de la fortune de la répétition au cours du temps
Chapitre 2. Quelques tentatives de classement intéressantes
Chapitre 3. La Terminologie
Chapitre 4. Inventaire des différentes modalités de répétition relevées par la rhétorique traditionnelle
Chapitre 5. Choix des critères et méthode d’analyse
Deuxième partie: La répétition à la lumière de la recherche contemporaine
Chapitre 1. Délimitation du phénomène
Chapitre 2. Nouvel inventaire des faits de répétition et essai de classement
Bibliographie
Liste des principales abréviations
Index des Termes Grecs
Index des Termes Latins
Index des Termes Francais
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La repetition: Etude linguistique et rhétorique
 9783111590196, 3484521996, 9783484521995

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BEIHEFTE Z U R ZEITSCHRIFT FÜR ROMANISCHE PHILOLOGIE BEGRÜNDET VON GUSTAV GRÖBER FORTGEFÜHRT VON WALTHER VON WARTBURG HERAUSGEGEBEN VON KURT BALDINGER

Band 199

Madeleine Frédéric

LA REPETITION Etude linguistique et rhétorique

MAX N I E M E Y E R V E R L A G T Ü B I N G E N 1985

La publication de cet ouvrage a été encouragée par une intervention de: la Fondation Universitaire de Belgique, le Ministère de l'Education nationale de Belgique (secteur francophone), la Communauté française de Belgique.

CIP-Kurztitelaufnahme der Deutschen Bibliothek Frédéric, Madeleine: La répétition : etude linguist, et rhétor. Madeleine Frédéric. - Tübingen : Niemeyer, 1985.(Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie ; Bd. 199) NE: Zeitschrift für romanische Philologie / Beihefte ISBN 3-484-52199-6

ISSN 0084-5396

© Max Niemeyer Verlag Tübingen 1985 Alle Rechte vorbehalten. Ohne Genehmigung des Verlages ist es nicht gestattet, dieses Buch oder Teile daraus auf photomechanischem Wege zu vervielfältigen. Printed in Germany. •Satz und Druck: Sulzberg-Druck GmbH, Sulzberg im Allgäu Einband: Heinrich Koch Tübingen.

Je tiens à remercier ici toutes les personnes qui m'ont permis de mener à bien cette étude. Je songe tout spécialement à mes directeurs de thèse: MM. Albert Henry et Marc Wilmet, et à l'appui - tant scientifique que moral - qu'ils m'ont apporté au cours de l'élaboration de ce travail. Mes remerciements vont également aux autres membres de mon jury: Mme Eisa Galle-Dehennin, Mlle Madeleine Defrenne, MM. Albert Mingelgrün et Peter Wunderli, ainsi qu'à M. Max Wajskop.Directeur de l'Institut de Phonétique de l'Université libre de Bruxelles, dont les conseils m'ont été d'une aide précieuse. Ma reconnaissance toute particulière va à M. Kurt Baldinger qui a eu la gentillesse d'accueillir le présent ouvrage dans la collection des «Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie». Je remercie également le Fonds National de la Recherche Scientifique pour l'aide financière qu'il m'a apportée tout au long de mes années de thèse. Qu'à ces remerciements soient encore associés tous ceux qui, par leurs conseils, leur amitié, leur soutien m'ont redonné courage dans les moments de doute: Christian, mes parents, Claire, François, Serge, Marianne, Anne ...

V

Table des matières

PREAMBULE

XIII

PREMIERE PARTIE: LA REPETITION VUE PAR LA RHETORIQUE TRADITIONNELLE . . .

1

Chapitre 1 : Bref aperçu de la fortune de la répétition au cours du temps

3

Chapitre 2: Quelques tentatives de classement intéressantes

6

Chapitre 3 : La terminologie

22

Chapitre 4: Inventaire des différentes modalités de répétition relevées par la rhétorique traditionnelle

27

REMARQUES PRELIMINAIRES

27

A. REPETITION DE PHONEMES

28

a) Parenté phonique seule 1) Répétition du ou des mêmes phonèmes au début ou à l'intérieur de plusieurs mots: 28. 2) Termes présentant des flexions semblables: 28. 3) Termes présentant des terminaisons semblables: 30. 4) L'assonance et la rime: 32. 5) Termes présentant une parenté phonique qui dépasse celle que l'on rencontre dans les figures précédentes, mais qui n'atteint cependant pas la totalité du corps phonique: 35. 6) Termes présentant une composition phonique identique: 37. b) Parenté phonique s'accompagnant d'une parenté sémantique 7) Répétition d'un terme avec variation de la flexion: 39. 8) «Emploi successif de différents mots qui viennent d'une même racine» : 42.

28

B. REPETITION DE MOTS

43

a) Avec modification du contenu sémantique 9) Jeu sur la polysémie du terme répété: 44. 10) Jeu sur le sens propre et sur un sens figuré du terme repris (non encore lexicalisé): 45. 11) Pseudo-répétition d'un même mot ou jeu sur l'homonymie: 46. b) Sans modification du contenu sémantique 12) Répétition d'un seul mot: 46. 13) Répétition de plusieurs mots: 46.

43

39

46

VII

14) 15) 16) 17) 18) 19) 20) 21) 22) 23) 24) 25) 26) 27) 28) 29) 30) 31) 32)

33) 34) 35) 36)

Répétition en contact immédiat (.. .XX...): 46. Répétition en contact interrompu (.. .X.. .X...): 47. Répétition en contact immédiat ou en contact interrompu: 47. Répétition au début d'un membre de ce qui constituait la fin du membre précédent (.. .X/X...): 48. Figure précédente plus étendue (.. .X/X.. .Y/Y.. .Z): 48. Répétition à la fin d'un membre du ou des termes qui en constituaient le début (X...X): 51. Répétition du ou des premiers termes d'un membre au début du ou des membres suivants (X.. ./X...): 52. Répétition du ou des derniers termes d'un membre à la fin du ou des membres suivants (.. .X/...X): 53. Convergence des figures 20 et 21 (X.. .Y/X.. .Y): 54. Répétition de deux termes s'accompagnant d'une dissociation de ces derniers (XY.../X.../Y...): 55. Répétition au milieu d'un membre d'un ou de plusieurs mots qui en constituaient le début: 55. Répétition à la fin d'un membre du ou des termes qui en constituaient le milieu: 56. Répétition des termes se trouvant au milieu d'un même membre: 56. Mélange de plusieurs figures (πλοκή): 57. «Repetition au commencement et au meillieu»: 57. «Répétition par refrain»: 57. «Repetition meslée, reduplication»: 58. Répétition de plusieurs mots dans le même ordre: 59. Répétition dans laquelle l'ordre des termes n'est pas respecté (sans modification du contenu sémantique: 59 - avec modification du contenu sémantique: 59). Définition à partir des effets de la reprise: 60. Définition à partir des causes: 61. Définition à partir des causes et de la place: 62. Définition à partir de facteurs stylistiques et de l'effet: 63.

C. REPETITION D'UN T Y P E D E CONSTRUCTION SYNTAXIQUE ET D'UN NOMBRE DE SYLLABES

64

37) Enoncés présentant un type de construction syntaxique et un nombre de syllabes semblables: 64 38) Enoncés présentant un type de construction syntaxique et un nombre de syllabes identiques: 64 D. ELARGISSEMENT D E LA CATEGORIE PRECEDENTE: REPETITION D'UN TYPE DE CONSTRUCTION SYNTAXIQUE ET D'UN NOMBRE DE SYLLABES S'ACCOMPAGNANT D'UNE PARENTE PHONIQUE

65

39) · Elargissement de la figure 37, · Elargissement de la figure 38: 65. E. REPETITION D'UN CONTENU SEMANTIQUE REALISEE AU MOYEN DE MOTS DIFFERENTS 40) 41) 42) 43) VIII

«Synonymie»: 65. Distinction de Phoïbammon entre ταυτολογία et επιμονή: 68. Pléonasme: 68. Tautologie: 70.

65

F. RAPPEL DE CE QUI PRECEDE FAISANT SUITE A UN DEVELOPPEMENT, A UNE DIGRESSION (-44)

71

G. CONVERGENCE DES FIGURES PRECEDENTES

72

Tableau 1

74

Chapitre 5: Choix des critères et méthode d'analyse

75

Conclusions

78

DEUXIEME PARTIE: LA REPETITION A LA LUMIERE DE LA RECHERCHE CONTEMPORAINE

81

Chapitre 1: Délimitation du phénomène

83

LA REDONDANCE

84

L'ANAPHORE GRAMMATICALE

86

«LE LOUP, IL A MANGE L'AGNEAU»

95

LES REPETITIONS INVOLONTAIRES

102

A. REPETITIONS PATHOLOGIQUES

102

— Réponse en écho: 103. - Echolalie: 103. - Contamination: 104. Persévération: 105. - Entraînement verbal: 105. - Palilalie: 105. (Palilalie aphone: 105. - Paligraphie: 105). - Itération: 105. - Bégaiement: 106. B. REPETITIONS NON PATHOLOGIQUES

107

LES REPETITIONS DU TYPE «(ET) ALORS... (ET) ALORS...»

108

LE PLEONASME

109

- Pléonasme vicieux: 111. - Pléonasme étymologique ou pléonasme diachronique: 111. - Pléonasme éclairant: 111. — Pléonasme d'insistance: 112. - Epithète de nature ou pléonasme focalisant: 113. LA TAUTOLOGIE

116

a) Première acception: 118. - b) Seconde acception: 120. Chapitre 2: Nouvel inventaire des faits de répétition et essai de classement

125

I. LES REPETITIONS INVOLONTAIRES

125

II. LES REPETITIONS INCONSCIENTES

125

III. LES REPETITIONS LEXICALISEES

127

IV. LES REPETITIONS DUES A UNE VOLONTE DELIBEREE DE LA PART DU LOCUTEUR

127

CLASSIFICATION DES DIVERSES REPETITIONS A EFFETS POSSIBLES (REPETITIONS DELIBEREES)

129 IX

A. REPETITION FORMELLE 1. R é p é t i t i o n g r a p h i q u e et r é p é t i t i o n t y p o g r a p h i q u e

130 130

- Répétition graphique: 130. (Un graphème: 130. - Plusieurs graphèmes: 130. - Rime pour l'oeil: 131). - Répétition typographique: 131. (d'une majuscule: 131. - d'une expression typographiquement différenciée: 132. - d'un blanc typographique: 132). 2.

Répétition phonique

133

- Allitération: 133. - Assonance: 134. - Rime: 135. - Rime inversée ou renversée: 136. - Contre-assonance: 137. - Répétition paronymique: 137. -simple: 137.-doublée d'un lien sémantique: 138. ( · exploitation d'une même famille sémantique: 138. · exploitation d'une même famille sémantique et/ou étymologique: 138: (a) cas simple: 138, (b) actants/circonstants internes paronymiques: 138, (c) polyptote: 139). - Anagrammes: 139. - Répétition homonymique: 141 (A. Homonymes homophones: 141. B. Homonymes homographes: 142. C. Homonymes homophones et homographes: 142 e.a. actants/circonstants internes homonymiques: 143). Passage de la reprise paronymique à lien étymologique et sémantique à la reprise lexicale pure: - Actant/circonstant interne et polyptote paronymiques: 143. - Actant/circonstant interne homonymique: 143. - Polyptote polysémique: 145.-Polyptote focalisant: 145.-Répétition lexicale polysémique: 146.Répétition lexicale focalisante: 147; e.a. tautologie: 148. - Répétition lexicale pure: 152. 3.

Répétition lexicale

143

155

• d'un terme unique: 155 · d'un syntagme: 155 · d'une proposition: 155 • d'une phrase: 155 · d'un groupe de phrases: 155. • Répétition lexicale immédiate: 156 · à l'initiale du groupe rythmique/syntaxique: 157 · en finale: 157 · à l'intérieur: 157. •Répétition lexicale pseudo-immédiate: 157. • Répétition lexicale différée: 158 - Distribution répétitive: 158. - Répétition lexicale isorythmique: 159. - Répétition encadrante: 160. — Anaphore: 160. - Epiphore: 160. - Refrain: 160. - Répétition avec connexion: 161. - Répétition avec dissociation: 162.

4.

Répétition syntaxique

163

- Cas simple: 163. - Correspondance terme à terme: 163. - Moules syntaxiques en chiasme: 163. - Moules syntaxiques tronqués: 164. 5.

Répétition suprasegmentale

164

- Répétition syllabique: 165. - Réapparition à intervalles réguliers de la pause: 170. — Répétition accentuelle: 173. - Retour d'une même durée: 174. - Répétition d'un même niveau d'intensité: 176. - Répétition de la hauteur mélodique: 177. - Répétition du timbre: 178. - Répétition du débit syllabique: 178. Convergence (a) Répétition suprasegmentale + répétition typographique: 179 (RépétiX

178

(b) (c) (d) (e)

tion volumique: 179 - Répétition de signes typographiques indices d'un schéma mélodique particulier: 180). Répétition syllabique + un ou plusieurs autres types de répétition formelle: 181. Métavocable: 182. Antimétabole: 183. Poèmes à forme fixe: 184 (Sonnet: 184 - Rondeau: 186).

B. REPETITION SEMANTIQUE

188

1. R é p é t i t i o n s y n o n y m i q u e

188

- Répétition par exploitation de la synonymie linguistique: 188. - Répétition par exploitation de la synonymie situationnelle: 190, (a) Synonymie situationnelle: 191 (premier type: 191, deuxième type: 191, troisième type: 191), (b) Répétition synonymique par exploitation de la synonymie situationnelle: 192.

2. R é p é t i t i o n f o n d é e sur la s u p e r p o s i t i o n de sens . . . .

196

(A) Superposition de sens par variation connotative - Répétition fondée sur la superposition de sens linguistique: 197, (a) Superposition de sens linguistique: 197, (b) Répétition fondée sur la superposition de sens linguistique: 197. - Répétition fondée sur la superposition de sens situationnelle: 197, (a) Superposition de sens situationnelle: 197, (b) Répétition fondée sur la superposition de sens situationnelle: 199 e. a. répétition tropique: 201.

196

(B) Superposition de sens par variation dénotative - Pléonasme: 204. - Série groupant des unités en gradation: 205. — Actants/circonstants internes: 205. - Répétition métasémémique: 206. Certains jeux sur l'étymologie: 207. - Répétition antonymique: 208. - Superposition de sens réduite à la présence d'un seul sème commun: 209. Enumération et série homologique: 210.

203

(C) Superposition de sens par variation dénotative et connotative

210

3. R é p é t i t i o n t h é m a t i q u e (a) (b) (c) (d)

211

Thèmes mineurs: 212. Thèmes moyens: 212. Thème majeur: 214. «Chant profond»: 215.

4. Mise en abyme

216

Icône topologique: 217. Icône diagrammatique: 217. Icône métaphorique: 217.

Convergence

217

C. REPETITION MORPHO-SEMANTIQUE

218

Répétition affixale

218 XI

(a) Retour d'un même affixe: 218. (b) Présence d'affixes synonymes: 219.

CONVERGENCE

221

Tableau 2

228

Conclusions

231

BIBLIOGRAPHIE

247

LISTE DES PRINCIPALES ABREVIATIONS

269

INDEX

272

XII

Préambule

Cette étude trouve sa source dans une constatation au départ purement empirique: la répétition dans le langage poétique (au sens large) fait office de révélateur de l'épaisseur du texte; grâce à elle, il devient possible de cerner de façon très précise les divers réseaux qui s'interpénétrent et les effets de sens qui peuvent se dégager. Une étude théorique est cependant très vite apparue comme un préalable indispensable à toute analyse stylistique; d'autant qu'il y a là un important manque à combler: en effet, bien que depuis l'Antiquité la répétition dans le langage ait fait l'objet de très nombreuses recherches, jamais les auteurs de traités ne se sont attachés à livrer de ce phénomène une étude générale: la répétition chez eux n'était pas étudiée pour elle-même, mais en fonction de critères qui lui étaient extérieurs; ce n'est donc qu'exceptionnellement qu'ils ont procédé à des regroupements de l'une ou l'autre figure de répétition. Il ne faudrait cependant pas tirer argument de cette absence d'une étude générale de la répétition pour se détourner de la rhétorique traditionnelle. Bien au contraire, l'investigation rhétorique apparaît de toute première importance, non seulement parce que c'est la rhétorique qui a régi l'art d'écrire et en certaines circonstances de parler, depuis l'Antiquité et pendant de nombreux siècles; mais surtout parce que l'on constate très rapidement que bon nombre de faits de répétition du langage ont déjà été inventoriés par elle. La première partie de la recherche visera donc à restituer l'apport de la tradition rhétorique 1 . Je donne à l'expression rhétorique traditionnelle (on trouvera aussi rhétorique classique dans le même sens) le sens qu'attribue R. Barthes à l'expression ancienne

rhétorique·.

La rhétorique dont il sera question ici est ce métalangage (dont le langage-objet fut le «discours») qui a régné en Occident du Ve siècle avant J. C. au XIXe siècle après J. C. On ne s'occupera pas d'expériences plus lointaines (Inde, Islam), et en ce qui concerne l'Occident lui-même, on s'en tiendra à Athènes, Rome et la France 2 .

1

2

Le lecteur ne doit pas s'attendre à trouver, dans cette première partie, un historique complet et détaillé des études de la répétition dans la tradition rhétorique; je me propose seulement d'opérer un rapide survol de cette tradition, en choisissant quelques traités parmi les plus significatifs de chaque époque. Barthes (R.), L'ancienne rhétorique. Aide-Mémoire, dans Communications, 16, 1970, pp. 1 7 2 - 2 2 9 . XIII

Ces expressions laissent supposer l'existence d'une nouvelle rhétorique, d'une rhétorique «moderne» qui aurait relayé l'ancienne et dans laquelle on pourrait peut-être trouver de nouvelles réflexions sur la répétition. Celle-ci existe et, comme l'ont montré R. Barthes et G. Genette, les préoccupations mais non l'esprit - de la rhétorique traditionnelle se retrouvent maintenant chez les écrivains: principalement les poètes (Baudelaire, Mallarmé, Valéry, Paulhan .. ,)3. Pour l'époque contemporaine, c'est donc vers ceux-ci qu'il convient de se tourner par priorité; aussi la poésie constituera-t-elle le terrain d'investigation principal de la seconde partie. D'autant qu'elle occupe dans la littérature un statut tout particulier: Valéry, par exemple, la considérait comme la littérature «réduite à l'essentiel de son principe actif» et qu'en outre, la répétition semble y jouer un rôle prépondérant comme l'ont fait apparaître les travaux de R. Jakobson, S. Levin et N. Ruwet, notamment. Les poètes choisis l'ont été parce qu'ils s'inscrivent dans un mouvement visant à libérer la poésie de la versification traditionnelle, soit en l'allégeant: notamment par le recours à des mètres impairs (Verlaine), par la distribution de la rime ou de tout autre rappel phonique à l'intérieur du vers (Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Valéry ...), par le jeu de la césure (rendue mobile ou supprimée) ou du e caduc (tantôt compté, tantôt non), etc.; soit en la délaissant pour d'autres formes: le verset, par exemple (Claudel, Segalen, Saint-John Perse ...). Le lecteur ne sera cependant pas long à remarquer que la poésie de Saint-John Perse a été pour moi le plus important réservoir d'exemples. Il n'y a à cela qu'une seule raison: c'est au travers de son oeuvre qu'étudiante, j'ai découvert toute l'importance de la répétition dans le langage poétique 4 . Ces premières investigations, d'ordre poétique, ont été complétées par diverses investigations théoriques - notamment par la consultation d'ouvrages de linguistique, de sémantique, de poétique, de stylistique - et par quelques brèves 3

Cf. Barthes (R.), L'ancienne rhétorique. Aide-Mémoire, dans Communications, 16, 1970, p. 194: «[Le mot rhétorique] reçoit parfois encore des contenus originaux, des interprétations personnelles venus d'écrivains, non de rhéteurs (Baudelaire et la rhétorique profonde, Valéry, Paulhan)». - Genette (G.), Rhétorique et enseignement, dans Figures II: «Dans la conscience littéraire générale, l'esprit de la rhétorique traditionnelle est mort, on le sait bien, dès le début du XIXe siècle, avec l'avènement du romantisme et la naissance - conjointe d'une conception historique de la littérature» (p. 24). «[La rhétorique ancienne] a-telle pour autant disparu de notre culture? Non, sans doute, car au moment même où la situation rhétorique s'occultait dans l'enseignement, on la voyait réapparaître, sous une nouvelle forme, dans la littérature elle-même, en tant que celle-ci, avec Mallarmé, Proust, Valéry, Blanchot, s'efforçait de prendre en charge la réflexion sur elle-même, retrouvant par une voie inattendue la coïncidence des fonctions critique et poétique: en un sens, notre littérature actuelle, en ce qu'elle a de plus profond, et malgré son anti-rhétorisme de principe (son terrorisme, dirait Paulhan), est tout entière une rhétorique, puisqu'elle est à la fois littérature et discours sur la littérature. La situation rhétorique n'a donc fait que se déplacer.» (pp. 4 1 - 4 2 ) .

4

Cf. Frédéric (M.), La répétition et ses structures dans AMERS de Saint-John Perse, mémoire de licence, Université Libre de Bruxelles, année académique 1 9 7 4 - 1 9 7 5 .

XIV

incursions dans le domaine romanesque (tant français, le Nouveau Roman par exemple, que latino-américain, avec des auteurs comme Borges et Cortázar); l'analyse a pu ainsi être élargie à d'autres types de discours que celui de la poésie: discours narratif, texte publicitaire, langage familier, ou même domaine des troubles du langage. *

L'étude, pourtant, est loin de se prétendre exhaustive, même si la partie contemporaine couvre un champ nettement plus large que celui embrassé par la rhétorique traditionnelle. Ce sont précisément les deux correctifs évoqués précédemment qui soulèvent la question d'un élargissement éventuel de cette étude. Les incursions dans le domaine narratif ont fait rapidement apparaître que la répétition semble revêtir des formes propres dans le récit - la mise en abyme, notamment - tout comme elle le fait dans la poésie au travers de formes comme la rime et l'assonance, par exemple; on voit ainsi s'ouvrir un large champ de recherches qui, parce qu'il suppose une connaissance approfondie des mécanismes de fonctionnement romanesques, n'a pu être exploré que superficiellement dans le cadre de cette étude déjà fort vaste en soi. D'autre part, la lecture d'ouvrages théoriques aura fait entrevoir l'intérêt d'une étude semblable dans le domaine du discours publicitaire, de la presse, et l'on pourrait encore compléter: dans celui du discours politique, du théâtre, etc. Ces études - tout comme celle du récit - n'ont pu être qu'effleurées dans les pages qui suivent, dans la mesure où elles supposaient des connaissances approfondies dans chacun de ces domaines, sous peine de verser dans l'étude touche-à-tout et superficielle; mais aussi parce qu'elles dépassaient largement mon propos initial qui était, rappelons-le, de rassembler en une même étude diverses modalités de répétition du langage dispersées jusqu'ici. De cette introduction il ressort donc que la présente étude ne constitue nullement un point d'aboutissement, mais au contraire un point de départ qui devrait mener à un polyptyque, attendu depuis fort longtemps, où cet examen de la répétition dans le langage (spontané et élaboré - avec option plutôt poétique) côtoierait celui de la répétition dans le domaine narratif, dans le domaine théâtral, dans le discours publicitaire, dans le discours politique, dans la presse, etc. — examen auquel les pages qui suivent pourraient peut-être servir de base. Un dernier point avant de clore cette introduction: ceci ne constitue pas une étude approfondie de la répétition dans le langage (on aura déjà pu s'en convaincre par ce qui précède), mais un inventaire et une mise au point des différentes modalités de répétition du langage. Il est donc inutile de chercher dans cet ouvrage une description complète et détaillée de la répartition des rimes en rimes riches, pauvres, léonines; plates, suivies; etc. Il ne sera pas question non plus d'examiner la question de la pertinence ou non de la théorie des anagrammes de Saussure (pas plus pour le domaine du latin que pour celui du français). Je ne prétends pas davantage résoudre les questions fort délicates de la tautologie, de l'homonymie, de la polysémie, de la synonymie, de la métaphore, métonymie, synecdoque et al. La première étape était de resituer ces faits de disXV

cours dans la perspective d'une étude générale de la répétition dans le langage; dans un second temps, on pourra se soucier de nuancer, de perfectionner l'analyse. En définitive, ce qui est proposé ici, outre un inventaire qui se voudrait le plus systématique et le plus complet possible, c'est une mise au point de diverses données touchant à la répétition et un certain nombre de pistes de recherche. Il faut donc voir dans les pages qui suivent un essai de synthèse qui appelle nécessairement d'autres recherches parallèles et/ou complémentaires. Avril 1981.

XVI

Première partie: La répétition vue par la rhétorique traditionnelle

Chapitre 1 Bref aperçu de la fortune de la répétition au cours du temps

Jusqu'au XVIe siècle, l'importance des figures de mots, en général, et celle des figures touchant à la répétition, en particulier, est indéniable. Les figures de mots font l'objet de tous les traités; il n'y a pas que des auteurs connus qui en parlent: l'auteur de la Rhétorique à Alexandre, celui de la Rhétorique à Herennius, Cicéron, Quintilien, Bède le Vénérable, Matthieu de Vendôme, Gervais de Melkley, Scaliger ... - même Mélanchton s'intéresse au sujet - mais elles figurent aussi chez les auteurs mineurs, aussi bien grecs que latins. Dans l'Antiquité, les figures de mots sont d'un usage si courant que lorsque Cicéron les passe en revue dans YOrator et dans le De oratore, il ne juge même pas utile d'en donner des définitions ou des exemples. La justification qu'il donne de sa démarche, dans le De oratore \ prouve d'ailleurs à suffisance le caractère bien connu des figures dont il parle: - Quae quidem te, Crasse, video, inquit Cotta, quod nota esse nobis putes, sine definitionibus et sine exemplis effudisse. - Ego vero, inquit Crassus, ne ilia quidem quae supra dixi nova vobis esse arbitrabar, sed voluntati vestrum omnium parui.

Au XHIe siècle encore, dans son Laborintus, Evrard l'Allemand se contente de donner des exemples de chaque figure, sans fournir ni le terme technique servant à la désigner, ni sa définition 2 . A partir du XVIIe siècle, par contre, l'enthousiasme des auteurs de traités n'est plus aussi absolu. Un auteur comme Soarez consacre tout un chapitre à l'usage des figures de mots 3 ; il insiste sur le fait qu'il faut en user avec réserve: les figures doivent être peu nombreuses, variées et adaptées «à l'endroit, à la personne, au moment». Chez Lamy, le statut des figures est ambivalent, suivant que l'on se trouve en présence des figures de discours «qu'on emploie pour le combat» ou de celles «dont on orne le discours pour le divertissement» 4 . Les premières, qui sont en relation étroite avec les passions ou, plus précisément, qui en sont l'expression, qui en constituent le langage spécifique, sont utiles et nécessaires pour trois raisons: elles permettent de faire une peinture exacte de

1 2

3 4

Cie., De oratore, III, p. 166. Evrard l'Allemand, Laborintus in Farai: ν. 4 4 1 - 5 2 0 (figures de mots); pour les figures de répétition: v. 4 4 3 - 4 4 9 , 4 7 1 - 4 7 8 , 4 8 5 - 4 8 6 , 5 0 1 - 5 0 4 . Soarez, chap. XXIX, pp. 1 2 4 - 1 2 5 . Lamy, p. 203.

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la passion à laquelle on est soumis, par cette peinture elles nous attirent la sympathie de ceux qui nous entourent et, enfin, elles offrent à l'homme le moyen de se défendre 5 . Par contre les secondes, celles qui servent à orner le discours, n'ont pas de valeur en elles-mêmes; mal utilisées, elles rendent le discours artificiel. C'est pourquoi seuls les auteurs médiocres les recherchent, alors que les bons auteurs s'efforcent de les éviter. Lamy reconnaît pourtant que ces figures «sont belles quand elles ne sont pas recherchées» et que, notamment, «il y a des repetitions figurées qui sont naturelles et élegantes» 6 . Au XVIIIe siècle, Crevier, Demandre et Thiébault présentent les diverses figures de répétition sans émettre de réserves; ils s'inscrivent ainsi dans la ligne qui va de l'Antiquité jusqu'au XVIe siècle. Par contre, lorsque Blair, dans son Cours de Rhétorique et de Belles-Lettres, passe la répétition sous silence, il laisse prévoir un changement d'attitude à l'égard de la figure. Au XIXe siècle, en effet, deux tendances opposées se font sentir. Le climat général semble être celui d'un certain mépris ou, tout au moins, d'une certaine méfiance à l'égard des figures de répétition et, en général, des figures de mots. Dans son Cours complet de Rhétorique, Amar ne donne en tout et pour tout qu'un seul exemple de répétition emprunté à Virgile et accompagné de sa traduction française 7 . Il le fait suivre de ce commentaire: Telle est la différence des langues, que, malgré les efforts et le talent rare du traducteur, cette répétition pleine de charme et de sensibilité dans le latin, n'est plus en françois qu'une recherche froidement élégante, un tour précieux et maniéré.

Et c'est tout ce que l'auteur nous dira de la répétition 8 . On le voit, j'exagérais à peine tout à l'heure en parlant de mépris ... Géruzez, dans son Cours de Littérature, aborde la question de la répétition au chapitre de Y Elocution. En moins de deux pages, il liquide le sujet 9 , classant les exemples non d'après le type de répétition (les diverses figures de répétition distinguées ordinairement par la rhétorique sont ici complètement passées sous silence), mais d'après le type de passion qui est à l'origine de la reprise. Pas un mot concernant la nature des éléments touchés ou les modalités de la répétition. Aucune analyse de l'environnement. Quant à l'étude des effets et des causes de la reprise, elle est réduite à sa plus simple expression. Géruzez revient à différentes figures touchant à la répétition dans son étude des figures «qui se rapportent à l'harmonie des mots et des phrases», mais ici encore l'analyse est expédiée en deux temps trois mou-

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Lamy, pp. 1 0 8 - 1 1 4 . Parmi ce premier type de figures, on retrouve certaines figures de répétition: cf. Lamy, pp. 1 1 9 - 1 2 1 . Lamy, pp. 2 0 8 - 2 0 9 . Amar (J. Α.), Cours Complet de Rhétorique, Paris, 1811, 2e éd., p. 65. Elle n'est plus mentionnée qu'à la fin de l'ouvrage (Amar, p. 426): «On reproche au style de la Bible (...) ses répétitions: il y en a bien plus dans Homère, et on les y admire quelquefois». Géruzez (E), Cours de Littérature, Paris, J. Delalain, 1852, 9e éd., pp. 1 6 0 - 1 6 1 .

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vements 1 0 . Baron, dans son ouvrage intitulé De la Rhétorique, juge qu'il est «inutile de s'arrêter à la répétition, ni d'en énumérer toutes les variétés indiquées par les rhéteurs» 1 1 . On croit pouvoir se consoler dans le reste de l'exposé, puisqu'il nous annonce l'étude «des répétitions qui échappent involontairement»; peut-être s'agit-il d'un type de répétition que n'ont pas vu les auteurs précédents: la répétition qui échappe involontairement à une personne en proie à une vive émotion. En fait, il n'en est rien et l'on retrouve un lieu commun qui remonte à la rhétorique antique: la répétition en tant que défaut de style que l'écrivain doit éviter soigneusement. Puis l'auteur nous dit quelques mots de la répétition sémantique (expolition, synonymie), de la gradation-climax et enfin, du pléonasme12. Peu de choses, on le voit, dans ce vaste traité, du moins en ce qui concerne la répétition et l'on semble devoir se confirmer dans la pensée qu'elle est en train de perdre de son importance en tant que figure de rhétorique. Mais on trouve pourtant une exception, et d'importance, en la personne de Fontanier, qui s'inscrit en faux par rapport à ses contemporains en accordant aux diverses figures touchant à la répétition une réelle valeur, même s'il émet quelques réserves à l'égard des figures d'élocution par consonance. Il apparaît un peu comme un paradoxe: à une époque où la tendance générale va à considérer les figures de répétition comme des figures mineures, voire comme des puérilités de style, Fontanier leur consacre, on le verra, l'étude la plus riche et la plus fouillée de toutes celles que j'ai eu l'occasion d'examiner depuis l'Antiquité. On en arrive ainsi à cette situation vraiment étonnante, que les figures de répétition, connues et appréciées par tous les auteurs de l'Antiquité, du Moyen Age et de la Renaissance, ne trouvent leur consécration la plus totale qu'au XIXe siècle, à l'époque où la presque totalité des auteurs de traités proclament leur déclin (déclin qui est loin d'être une réalité, si l'on considère l'extraordinaire diversité des figures de répétition qui se rencontrent dans la poésie de la fin du XIXe siècle et dans celle du XXe).

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Géruzez, p. 172: il ne fournit d'exemples que pour laparonomase et ne nous dit pas un mot du sort de Yhomoeoptote et de Vhomoeotéleute en français. " Baron (Α.), De la Rhétorique ou de la composition oratoire et littéraire, Bruxelles, 1849, p. 417. 12 Baron, pp. 4 1 7 - 4 2 1 .

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Chapitre 2 Quelques tentatives de classement intéressantes

Alors que chez la majorité des auteurs examinés, les différentes modalités concrètes de la répétition sont disséminées à travers l'oeuvre, d'autres, par contre, ont procédé à un regroupement de tout ou partie de celles-ci à l'intérieur d'un même passage. Aquila Romanus, Martianus Capella et Bède le Vénérable opèrent un regroupement implicite (dans la mesure où aucun d'eux ne fournit la moindre justification de sa démarche) des figures de répétition à l'intérieur d'une rubrique consacrée aux figures de mots en général 1 . L'exposé des deux premiers offre un ordre de présentation et une terminologie rigoureusement identiques, mais aussi une parenté indéniable dans le libellé des définitions et les exemples donnés. Cet exposé s'organise comme suit: deux figures affectant la construction de la phrase ainsi que le nombre de syllabes (ΐσόκωλον, πάρισον), trois figures basées sur la ressemblance phonique (όμοιόπτωτον, όμοιοτέλευτον, παρονομασία), différents cas de répétition d'un même mot: répétition s'accompagnant d'une modification du contenu sémantique (πλοκή) ou non (παλιλλογία, επανάληψις, άναδίπλωσις, προσαπόδοσις, έπαναφορά, άντιστροφή, συμπλοκή) ou encore répétition d'un même mot accompagnée d'une modification de la composition phonique (πολύπτωτον), deux types de répétition de nature sémantique (συνωνυμία, ταυτολογία), puis l'on revient à une figure basée sur la répétition d'un même mot: le κλίμαξ. Il y a donc une certaine logique, malgré le retour en arrière opéré en fin d'exposé. Bède le Vénérable commence son analyse par l'examen de quelques cas de répétition d'un même mot (anadiplosis, anafora, epanalepsis, epizeuxis), la poursuit par celui de la répétition de termes phoniquement proches (paronomasia), passe ensuite à une répétition essentiellement sémantique (schesis onomaton2, pour en revenir aussitôt à des figures phoniques (parhomoeon, homoeoteleuton, homoeoptoton, polyptoton), les trois premières étant proches de 'Aquila, Halm, pp. 2 2 - 3 7 et particulièrement: 3 0 - 3 5 ; - Mart. Cap., Halm, pp. 4 4 9 - 4 9 2 et partie.: 4 8 0 - 4 8 2 ; - Beda, Halm, pp. 6 0 7 - 6 1 8 et partie.: 6 0 9 - 6 1 1 . 2 La parenté phonique qui apparaît dans le dernier exemple est extérieure à la figure. Dans la définition on trouve, en effet, en toutes lettres l'expression «diverso sono»; le propre de la figure est donc la parenté de seng. En fait, bien que l'auteur ne le précise pas, cet exemple n'est autre qu'un cas de convergence entre schesis onomaton, parhomoeon et homoeoteleuton.

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la paronomasia, la dernière de la répétition d'un même mot. On assiste donc, ici encore, à un retour en arrière en fin d'exposé. Rappelons toutefois qu'aucun de ces trois auteurs ne cherche à justifier le regroupement opéré, ni même ne signale qu'il s'agit d'autant de réalisations concrètes d'une figure unique: la répétition. Il est intéressant de constater que l'influence de Bède le Vénérable se fait encore sentir au Xlle siècle notamment, chez Matthieu de Vendôme, qui lui emprunte sa terminologie et son classement, du moins en partie. L'exposé de Matthieu de Vendôme 3 s'écarte, en effet, de celui de Bède sur un point important: celui du schesisonomaton, défini non plus comme une répétition sémantique, mais comme une figure reposant sur l'exploitation de la parenté phonique. Dès lors, l'exposé s'organise comme suit: l'auteur examine d'abord différents cas de répétition de mots (anaphora, epanalensis, anadiplosis, epizeusis), puis il passe à la répétition de sons (paronomasia, paranomeon, scesisonomaton, omoetholeuton, polipteton). L'exposé obéit donc à une logique interne beaucoup plus stricte que celui de Bède, puisque l'auteur y opère un regroupement entre les diverses répétitions phoniques. Mais, ici encore, on est obligé de constater l'absence de toute justification et de tout commentaire. Signalons au passage qu'il manque pourtant à cet exposé la figure de la methalemsis ou clemax, rangée, assez singulièrement au nombre des tropes 4 . On peut également se demander s'il était vraiment nécessaire de distinguer le paranomeon en tant que «figura» 5 et en tant que «vitium»6. *

Dans le livre IX de l'Institution Oratoire, Quintilien envisage différents cas de répétition de mots, dans la section qu'il consacre auxfigurae per adiectionem1. Le choix même de l'expression «verba geminantur» et la décision d'envisager ces différentes figures en un même endroit laisseraient croire que Quintilien a vu dans la répétition un genre regroupant plusieurs espèces de figures. Mais, en fait, l'intuition qu'il a eue de l'unité de ce phénomène n'est que partielle. En effet, dans son examen il mêle des éléments distincts: l'expression «verba geminantur» recouvre différentes figures qui relèvent bel et bien de la répétition8, mais ensuite Quintilien passe sans transition à l'examen de l'accumulation9; or si la répétition (geminatio, repetitio) et l'accumulation (coacervatio, congeries) apparaissent bien comme des figurae per adiectionem, la seconde ne rejoint la première que si les termes accumulés sont unis par une quelconque 3 4 5 6 7 8

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M. de Vend., Farai, pp. 1 0 6 - 1 9 3 . M. de Vend., Farai, pp. 1 7 6 - 1 7 7 . Envisagé au paragraphe 10, M. de Vend., Farai, pp. 1 6 9 - 1 7 0 . Paragraphe 16, M. de Vend., Farai, p. 171. Quint., pp. 460ss. Reprise de termes avec ou sans modification du contenu sémantique, répétition de termes s'accompagnant d'une altération phonique, simple reprise d'un contenu sémantique réalisée au travers de termes différents présentant ou non une parenté phonique. Quint., pp. 4 7 2 - 4 7 4 .

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parenté: phonique, lexicale, syntaxique ou sémantique 1 0 . Il peut donc y avoir convergence entre l'accumulation et la répétition, mais en soi ces figures n'ont rien à voir l'une avec l'autre; le deuxième exemple (Mulier, tyranni saeva crudelitas...) montre d'ailleurs que Yaccumulation peut fort bien exister sans la répétition. Dans la suite du passage, Quintilien revient à une figure qui se rattache nettement à la répétition: la gradatio ou κλΐμαξ. Il mêle donc, dans son analyse, deux types de figures, qui, s'ils relèvent bien tous deux des figuraeper adiectionem, n'en présentent pas moins des mécanismes radicalement différents, que Quintilien n'a distingués ni par des commentaires, ni même par l'organisation interne de son exposé. Si l'on s'en tient uniquement aux figures qui relèvent de la répétition, on ne voit d'ailleurs pas nettement le critère qui préside à leur classement: il semble que l'exposé démarre sur différents cas de répétition d'un même mot, puis Quintilien passe à l'examen du πολύπτωτον (répétition d'un même mot, mais modification de sa composition phonique), il revient ensuite à la répétition d'un même mot: «Sed sensus quoque toti, quemadmodum coeperunt, desinunt» et «Interim sententia quidem repeti tur, sed non eodem verborum ordine» 1 1 , la quitte pour l'examen de la συνωνυμία et de quelques exemples de répétition sémantique, pour y revenir avec l'étude de la gradatio. Peut-être aurait-il été plus simple d'envisager en bloc les différents cas de répétition d'un même mot. Quelques pages plus loin 12 , Quintilien examine un troisième genre de figures: celui qui repose sur la ressemblance, l'identité ou l'opposition des mots. Dès les premiers exemples, on s'interroge: quelle différence y a-t-il entre le premier exemple: Mulier omnium rerum imperita, in omnibus rebus infelix et les exemples de la première section: Magnus est dicendi labor, magna res et Pater hic tuus? patrem nunc appellas? patris tuifilius es13? ou même entre l'exemple: Quae lex privatis hominibus esse lex non videbaturu et l'exemple: Principum dignitas erat paene par, non par fortasse eorum qui sequebanturl5? Mais l'élément le plus significatif est sans doute le fait que Quintilien recourt au même exemple Ab Ht, excessit, erupit, evasit pour illustrer une figure de la première section 16 et une de la troisième 17 . Toutes ces interférences ne se justifieraient pas si ces deux sections étaient vraiment très différentes. Autre indice de

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C'est le cas de l'exemple 1, Perturbatio istum mentis ...: parenté sémantique accompagnée d'une reprise lexicale (répétition de et)\ de l'exemple 3, Sed grave Nereidum numen ...: répétition de sed·, et de l'exemple 4, Quaero ab inimicis ...: parenté phonique unissant deux groupuscules sémantiques. " Quint., p. 468. 12 Quint., pp. 4 8 4 - 4 9 6 . 13 Quint., p. 466. L'exemple de la troisième section aparaît lui aussi comme un exemple de πολύπτωτον. 14 Quint., p. 484. 15 Quint., pp. 4 6 4 - 4 6 6 . 16 Quint., p. 470. 17 Quint., p. 490.

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ce recoupement entre la première et la troisième section: l'utilisation, dans cette dernière, du terme geminatio (rappelons que la première section s'ouvrait par l'expression «verba geminantur»): «Quibus exemplis sum in aliud usus, sed in uno εμφασις est et geminatio» 1 8 . De tout ceci, il ressort que Quintilien a bien regroupé différentes modalités de la répétition, mais les a regroupées en deux sections distinctes sans voir que celles-ci se rejoignaient sur plusieurs points. Il reste donc trop collé au niveau concret et ne procède pas assez à des comparaisons entre les diverses modalités étudiées, ce qui l'aurait amené à rapprocher les sections un et trois, qui fonctionnent de la même manière même si leurs constituants (et encore, pas tous) sont différents. En outre, une comparaison entre Yaccumulation et la répétition lui aurait révélé, par contre, qu'il se trouvait en présence de deux mécanismes distincts par leur fonctionnement. En fait, Quintilien a eu l'intuition de la parenté existant entre certaines figures, ce qui explique qu'il les regroupe en quelques sections; mais le manque de systématisation lui donne une vision trop étroite de cette parenté, ce qui entraîne des redites dans la troisième section. Toutefois, ce qui est intéressant chez lui, c'est qu'une même expression, «verba geminantur» soit appliquée à des modalités qui, chez d'autres, sont dissociées et qu'au niveau d'ensemble des modalités de la répétition, l'éparpillement qui apparaît chez bon nombre d'auteurs de l'Antiquité cède le pas à une concentration de celles-ci en deux sections. S'il n'est pas parvenu à fondre ces deux sections en un ensemble unitaire: celui des figures de répétition, c'est parce qu'il n'étudie pas la répétition en soi, mais en fonction de critères extérieurs qui l'amènent précisément à scinder l'ensemble en deux. L'oeuvre de Quintilien joue un rôle considérable dans l'histoire de la rhétorique; son influence se fait encore sentir au XVIIe siècle notamment, chez un auteur comme Cyprien Soarez. L'organisation interne de l'exposé de Soarez doit en effet beaucoup à celui de Quintilien 19 ; ce n'est donc certes pas son originalité qui fait son intérêt, mais plutôt le fait que son auteur a réussi la synthèse des points les plus intéressants de l'exposé de Quintilien. Il lui emprunte la subdivision des «figurae verborum» en trois grandes catégories: «per adiectionem, detractionem, similitudinem» 20 ; mais à l'intérieur de chacune d'elles, le désordre qui apparaissait chez Quintilien fait place à la clarté et à l'homogénéité.

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Quint., p. 484. Au même titre, d'ailleurs, que l'essentiel de l'exposé: la plupart des modalités de reprise examinées par Soarez figurent chez Quintilien; mais, surtout, Soarez lui a pratiquement emprunté tous ses exemples. Par contre, la disposition interne de chaque section rappellerait plutôt celle de la Rhetorica ad Herennium (paragraphes distincts comprenant le nom de la figure, sa définition et les exemples, alors que chez Quintilien la division en paragraphes fait place à un exposé continu); l'auteur de la Rhetorica ad Herennium commence d'ailleurs, lui aussi, son exposé par l'examen successif de la repetitio, de la conversio et de la complexio (les termes techniques sont les mêmes chez Soarez). Soarez, p. 112.

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La première section regroupe différents cas de répétition d'un même mot 21 , la troisième débute par l'examen de diverses figures touchant à la répétition: annominatio, similiter cadens, similiter desinens, compar; entre les deux sections, aucune interférence, nul retour en arrière. L'essai d'abstraction, de systématisation, esquissé par Quintilien est ici pleinement réussi. Dommage que l'auteur ne se soit pas expliqué sur l'organisation interne des différentes sections, qu'il ne nous ait pas fourni les critères présidant à son classement: l'organisation de l'exposé est très stricte, mais elle reste à un niveau purement implicite (répétition de mêmes mots, répétition de mêmes sons, répétition d'un même nombre de syllabes et même - comme le montrent les exemples - d'un même type de construction syntaxique). Au chapitre des figures d'élocution par déduction22, Fontanier passe en revue différentes espèces de répétition de mots, ainsi que la synonymie; tandis que les diverses espèces de répétition phonique sont à chercher au chapitre des figures d'élocution par consonance23. Une scission est ainsi opérée, une nouvelle fois, au sein du phénomène de la répétition. Cette division n'est pas sans rappeler celle de Quintilien (figurae per adiectionem vs figures reposant sur la ressemblance, l'identité ou l'opposition des mots), même si les hésitations et les retours en arrière de celui-ci sont absents de l'étude de Fontanier. Ici encore, la répétition n'est pas étudiée en elle-même, mais par le biais d'un critère qui lui est extérieur. C'est ce qui explique que Fontanier mette sur un pied d'égalité la répétition de mêmes mots et la synonymie, qui apparaît comme la répétition d'un même contenu sémantique, mais aussi une figure comme la gradation, qu'il définit indépendamment de la répétition 24 ; alors que les figures d'élocution par consonance, qui apparaissent comme autant d'exemples de répétition de mêmes sons, restent à l'écart. En fait, chez lui comme chez presque tous les auteurs, la répétition est limitée à la répétition de mots, à l'exclusion de la répétition de sons et même, dans une certaine mesure de la synonymie. Bien sûr, l'examen de cette dernière suit celui de la répétition, mais Fontanier n'insiste pas assez sur le fait qu'il s'agit d'une autre espèce de répétition: celle d'un même contenu sémantique.

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Seule fausse note: l'examen de \asynonymia; bien sûr, il s'agit d'une «figura per adiectionem», au même titre que les autres; mais comme elle consiste en une reprise du signifié (sans répétition du signifiant), elle aurait fort bien pu venir en fin de section, à la suite de l'analyse des différentes figures reposant sur une reprise du signifié mais aussi du signifiant. A ce niveau, l'auteur aurait pu établir une distinction entre reprise totale du signifiant et du signifié (la répétition d'un même mot sous ses différentes formes: repetitio, conversio, conduplicatio, etc.), reprise totale du signifiant mais pas du signifié («continenter unum verbum non in eadem sententia ponitur»: Soarez, p. 114) et reprise s'accompagnant d'une modification du signifiant (la traducilo telle qu'il la définit, pp. 1 1 5 - 1 1 6 ) .

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Font., pp. 3 2 9 - 3 3 6 . Font., pp. 3 4 4 - 3 5 3 . a . infra, figure 18.

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D'autres faiblesses apparaissent encore, au sein de la catégorie des figures d'élocution par consonance. Fontanier n'établit pas une distinction assez nette entre l'assonance et la rime (consonance plus étendue dans la seconde que dans la première). Sous le terme antanaclase, il range des figures fort différentes - il le reconnaît d'ailleurs lui-même 25 : le premier exemple et la dernière série apparaissent comme autant de cas de répétition d'un même mot s'accompagnant d'une modification du contenu sémantique (jeu sur la polysémie du terme ou sur l'alternance entre sens propre et sens figuré), tandis que dans les autres, il s'agit tout simplement de l'homonymie; du moins Fontanier, à la différence de beaucoup d'auteurs, reconnaît-il que dans ce dernier cas, il ne s'agit pas d'un même mot, mais de «mots qui ne se ressemblent que pour la forme». En outre, au sein de cette catégorie, il n'établit pas d'échelle qui refléterait précisément le degré de consonance de chaque figure: celui-ci croît, en effet, au fur et à mesure que l'on passe de l'allitération et de l'assonance à la rime, à la paronomase et enfin à l'homonymie, où la consonance est totale; tandis que dans des figures comme l'antanaclase (au sens étroit, c'est-à-dire celui de la répétition d'un même mot s'accompagnant d'un jeu sur la polysémie du terme ou sur l'alternance entre sens propre et sens figuré), la dérivation et le polyptote, un autre facteur vient s'ajouter, qui était absent des figures précédentes: le facteur sémantique. Au sein de ces trois dernières figures, on pourrait établir le classement suivant: - reprise partielle du corps phonique (d'où consonance partielle comparable à celle que l'on trouve dans la paronomase) mais aussi du corps sémantique. A ce stade apparaît une distinction interne entre la dérivation, qui voit la rencontre de mots différents mais de même origine, et le polyptote qui marque au contraire une sorte de morcellement, d'éclatement d'un noyau central en différentes parcelles (cas, genres, nombres, personnes, temps et modes), - reprise totale du corps phonique (d'où consonance totale semblable à celle que l'on rencontre dans l'homonymie) mais accompagnée d'un jeu sur la polysémie du terme repris ou sur l'alternance entre sens propre et sens figuré: antanaclase au sens étroit. Mais le chapitre des figures d'élocution par consonance a cependant le mérite d'offrir un inventaire assez complet de ces figures, puisqu' on y retrouve l'allitération, l'assonance, la paronomase, l'homonymie, la dérivation, le polyptote et l'antanaclase. *

Dans le passage qu'il consacre à la παρίσωσις 26 , Hermogène regroupe quelques-unes des figures touchant à la répétition, tandis que d'autres sont isolées dans l'exposé.

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Font., p. 349; cf. aussi infra, fig. 6, 9, 10 et 11. Herrn., Id., Sp II, pp. 3 3 3 - 3 3 7 .

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Il distingue différents types de parisoses: - les παρισώσεις κατά τας συλλαβάς qui recouvrent les παρισώσεις κατ' άρχάς 27 et les παρισώσεις κατά το τέλος 28 — et les παρισώσεις κατά κώλον (...) άπαν regroupant les κατά κώλον επαναφοραί 29 ,1'άντιστροφή 30 et les κατά κόμμα παρισώσεις 31 . On est loin de la démarche empirique adoptée par de nombreux auteurs. L'effort d'abstraction se marque non seulement dans cet essai de systématisation des figures, mais aussi dans les comparaisons qu'Hermogène opère entre les modalités rencontrées, ί'έπαναφορά, nous dit-il, est en même temps une παρίσωσις κατ' άρχάς, alors que cette dernière n'est pas encore une επαναφορά: dans Γέπαναφορά, il y a reprise du terme initial (des termes initiaux); tandis que dans la παρίσωσις κατ' άρχάς, il n'y a répétition que de la syllabe initiale (dans l'exemple II, des deux syllabes initiales). Toute επαναφορά est donc, en même temps, une παρίσωσις κατ' άρχάς, car elle voit la reprise totale du premier terme et donc, notamment, de sa ou ses syllabes initiales; alors que la παρίσωσις κατ' άρχάς n'est pas encore une επαναφορά car les constituants de la répétition se distinguent encore par les syllabes autres que la ou les syllabes initiales. Ou encore: ce qui distingue Γεπαναφορά et 1'άντιστροφή, c'est la place de l'élément répété (au début dans l'une, à la fin dans l'autre); mais ce qui les rapproche, c'est précisément le genre de rapport qu'elles établissent avec la παρίσωσις κατά τάς συλλαβάς correspondante: la différence entre επαναφορά et παρίσωσις κατ' άρχάς (reprise du terme initial et donc, entre autres, de sa ou ses syllabes initiales vs. reprise de la ou des syllabes initiales, mais pas des autres) est comparable à celle qui existe entre άντιστροφή et παρίσωσις κατά το τέλος (reprise du terme final et donc, entre autres, de sa ou ses syllabes finales vs. reprise de la ou des syllabes finales, mais pas des autres). L'essai de systématisation touche encore deux autres figures: Γέπαναστροφή 32 et le κλιμακωτόν 33 . Hermogène constate que, comme c'était déjà le 27

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- exemples de παρισώσεις κατ' άρχάς: ex. I προσήκει προΰΰμως ex. II Παυσανίου δε παυσαμένου, διδάσκουσι γάρ με 'ίσα λέγειν οί σοφοί. (Sp. II. p. 335) - παρισώσεις κατά το τέλος: ex. III tri τ ε πόλει βοηθεϊν ο'ίεται δεΐν και δίκην ύπερ αϋτοϋ λαβείν (Sp. II. p. 335) - κατά κώλον έπαναφοραί: ex. IV μέχρι τούτου Λασθένης φίλος ώνομάζετο Φιλίππου, εως προϋδωκεν Ό λ υ ν θ ο ν . μέχρι τούτου Τιμόλαος, εως άπώλεσε Θήβας. (Sp. II. p. 335) - άντιστροφή: ex. V πράττεται τι των ίιμίν δοκουντων συμφέρειν; άφωνος Αισχίνης, άντέκρουσέ τι και γέγονεν οίον ούκ εδει; πάρεστιν Αισχίνης. (Sp. II, p. 336) - κατά κόμμα παρισώσεις: ex. VI ταξιάρχους παρ' ϋμών, ιππάρχους παρ' υμών. (Sp. II, p. 336) Herrn., Id., Sp. II, p. 336. Herrn., Id., Sp. II, p. 337.

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cas pour la παρίσωσις, Γέπαναστροφή touche aussi bien des mots 3 4 que des syllabes 35 . En outre, en comparant cette figure avec le κλιμακωτόν, il arrive à la conclusion que ces deux figures sont très proches, dans la mesure où la seconde n'est jamais qu'une έπαναστροφή plus étendue. De l'un à l'autre de ces deux types de figures (les différentes παρισώσεις et le couple έπαναστροφή - κλιμακωτόν), on voit se dessiner la ligne générale de la démarche: contrairement à de nombreux auteurs qui prennent en considération la nature des éléments touchés par la reprise (répétition de mots, de sons, etc.), Hermogène met avant tout l'accent sur la place de celle-ci (répétition en début de membre, répétition à la finale, répétition recouvrant tout le membre ou encore, répétition au début du deuxième membre de ce qui constituait la fin du membre précédent). Ensuite seulement, il s'intéresse à la nature de l'élément touché (syllabe ou mot). Il en vient ainsi à rapprocher des modalités qui sont, en général, nettement dissociées dans les autres traités. Seuls échappent à ce regroupement 1'ίσόκωλον 36 et le πολυπτωτον 37 . Mais si Hermogène ne parvient pas à établir un mode d'organisation recouvrant toutes les modalités de répétition examinées, son exposé n'en obéit pas moins à une logique beaucoup plus stricte que celle que l'on rencontrait, par exemple, chez Quintilien. A la suite d'Hermogène, un auteur anonyme reprend le même classement. Il ne s'agit pas d'un plagiat; l'auteur avoue lui-même qu'il connaît l'oeuvre d'Hermogène, comme le montre le titre de l'un de ses paragraphes: Τοΰ αύτοΰ περί τών της διανοίας σχημάτων καθ' Ερμογένη 3 8 . En outre, le libellé des deux exposés est différent et si l'auteur du traité reprend la plupart des exemples d'Hermogène, il en ajoute cependant de nouveaux 39 . L e classement étant semblable à celui d'Hermogène, je renvoie le lecteur à ce dernier. Remarquons simplement que, à la différence d'Hermogène, l'auteur ne procède pas à la comparaison entre έπαναφορά et παρίσωσις κατ' αρχάς, ni

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35

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- έπαναστροφή touchant des mots: ex. VII où γαρ δήπου Κτησιφώντα μεν δύναται διώκειν δι ' έμέ, έμέ δε είπερ έξελεγχειν ένόμιζεν αυτόν, ούκ άν έγράψατο. - έπαναστροφή touchant des syllabes: ex. VIII Σαμία μία ναύς ex. IX αύτίκα βοή ήν Herrn., Id., Sp. II, pp. 3 3 7 - 3 3 8 . Herrn., Id., Sp. II, p. 338 Anon. 1, Sp. III, p. 143. Parmi les exemples fournis par Hermogène, je n'ai retenu que ceux qui étaient communs aux deux exposés. Les références, pour notre anonyme, sont les suivantes: ex. I et II d'Hermogène : Anon. 1, Sp., Ill, p. 131 ex. III : Anon. 1, Sp., III, p. 132 ex. IV : Anon. 1, Sp., Ill, p. 131 ex. V et VI : Anon. 1, Sp., Ill, p. 132 ex. VII, V i l i et IX : Anon. 1, Sp., Ill, p. 133.

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même entre επαναφορά et αντιστροφή. En ce qui concerne Γάναστροφή 40 , il ne dit pas explicitement que cette figure peut recouvrir des mots, mais aussi des syllabes; cependant, les exemples qu'il fournit illustrent ces deux cas. A ces quelques différences près, les remarques qui ont été faites à propos de l'exposé d'Hermogène valent pour celui-ci. Notons que chez cet auteur, comme chez Hermogène, le πολύπτωτον 41 et Γίσόκωλόν 42 échappent au regroupement. *

L'une des tentatives de classement les plus intéressantes pour la période antique est celle de Phoïbammon. Dans la rubrique qu'il consacre à l'étude du πλεονασμός 43 , il passe en revue différentes espèces de répétition: on y trouve aussi bien la répétition en tant que figure (άναδίπλωσις, επαναφορά, παρονομασία, pour ne citer que trois figures qui sont envisagées dans tous les traités de rhétorique), que la répétition imposée par un élément extérieur (c'est le cas de Γέπανάληψις, définie comme le rappel de ce qui précède faisant suite à une digression, à un développement) ou même, que la répétition dépourvue de toute possibilité d'effets stylistiques (la ταυτολογία est présentée, dans la rhétorique antique, comme un défaut de style). Or ces trois espèces sont généralement dissociées nettement l'une de l'autre: chez Quintilien, par exemple, la ταυτολογία-επανάληψις est envisagée au livre VIII 44 , alors que les diverses modalités de répétition de mots («verba geminantur») sont examinées au livre IX 45 . L'étude de Phoïbammon présente donc un double intérêt: le fait qu'il envisage la répétition en un même passage de l'oeuvre semble montrer qu'il voyait en elle un genre recouvrant plusieurs espèces; mais en outre, il s'élève d'un degré dans l'analyse abstraite, en dépassant la simple répétition en tant que figure et en considérant en bloc toutes les espèces de répétition. Dommage qu'il n'insiste pas sur la différence de statut existant entre ces différents types, qu'il mêle d'ailleurs constamment dans l'analyse: rien dès lors, ni un commentaire, ni même l'ordre de présentation ne permet de les distinguer. Mais ce que l'on peut surtout regretter, c'est qu'il n'explique pas pourquoi il a pris l'initiative de rapprocher des types ordinairement dissociés puisque, ce faisant, il s'inscrivait en marge des autres auteurs de l'Antiquité et semblait amorcer une étude générale de la répétition. En fait, on reste à un niveau implicite d'abstraction. Il semble qu'il s'agisse chez lui d'un effort conscient résultant d'une certaine intuition, mais rien ne permet de l'affirmer puisque l'auteur ne nous fournit aucune explication de sa démarche.

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Anón. 1, Sp. Ill, p. 133. Anón. 1, Sp. Ill, pp. 1 3 8 - 1 3 9 . Anón. 1, Sp. Ill, p. 155. Phoïb., Sp. Ill, pp. 4 6 - 4 8 . Quint., p. 238. Quint., pp. 4 6 0 - 4 7 8 ; cf. supra.

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Il n'en reste pas moins que Phoïbammon est le seul auteur de l'Antiquité à avoir envisagé la répétition en un seul et même passage de son oeuvre et à avoir étendu l'acception du terme à des phénomènes de reprise qui ne constituent pas à proprement parler des figures. Au XVIIIe siècle, on trouve un essai intéressant dans le Traité du style de Thiébault. La répétition y est traitée à la suite de deux figures qui en sont fort proches: le pléonasme46 et Yexpolition. Thiébault range sous le terme de répétition47 différentes modalités de reprise de mots; certaines: la conduplication, Yanaphore et Yépistrophe font l'objet de presque tous les traités de rhétorique; par contre, la répétition en symétrie n'a été relevée avant lui que par Crevier 48 et quant à la répétition par refrain, Thiébault est le premier de nos auteurs à la mettre en lumière. Mais son originalité ne s'arrête pas là: parmi les types de répétition, il cite encore, mais sans s'y attarder, les «répétitions où l'on se borne à redire les mêmes choses sous des termes différents» (cette espèce «peut être renvoyée à Yexpolition») «ou à représenter le même mot, pour éviter une équivoque ou un sens obscur» 49 («répétition purement grammaticale»). Ainsi l'on voit se préciser et se compléter encore le tableau esquissé par Phoïbammon: comme lui, Thiébault regroupe en un même passage pléonasme, répétition de mots et répétition sémantique; mais il y ajoute la répétition grammaticale, qui avait échappé à Phoïbammon. Son classement marque ainsi un degré de plus dans l'essai de systématisation de l'étude de la répétition, puisqu'il y envisage aussi bien la répétition en tant que figure de rhétorique (conduplication, anaphore, épistrophe, conjonction, expolition), que des types de reprise que l'on pourrait appeler mixtes (le pléonasme et Yexpolition ne sont pas, par nature, appelés à des fins stylistiques), ou même qu'une répétition de type utilitaire («répétition purement grammaticale»). Seule la paronomase échappe à ce classement 50 . Autre essai de classement intéressant: celui qui apparaît dans un traité supplémentaire consacré aux Tours, ou Figures de Pensées51 et dans lequel Thiébault s'efforce de classer les figures d'après leur rôle. On retrouve certaines figures touchant à la répétition parmi les «figures qui servent plus spécialement à mettre nos pensées dans un jour plus lumineux» (synonymie)52, les «figures qui servent spécialement à mettre plus de délicatesse dans nos pensées (paronomase)53 et les «figures qui servent spécialement à augmenter la force et l'énergie de nos pensées» (répétition, anaphore, épistrophe, pléonasme)54. En fait, ce classement, pour original qu'il soit, ne se justifie 46 47 48 49 50 51 52 53 54

Voir plus loin (fig. 42) les différents types de pléonasme Thiébault, I, pp. 1 2 8 - 1 3 2 . a . infra, fig. 32. Thiébault, I, pp. 1 3 1 - 1 3 2 . Thiébault, II, p. 346. Thiébault, II, pp. 3 2 9 - 3 7 0 . Thiébault, II, pp. 3 3 5 - 3 3 6 . Thiébault, II, pp. 3 3 7 - 3 3 8 . Thiébault, II, pp. 3 5 5 - 3 5 6 .

distingués par Thiébault.

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pas vraiment: que signifient les expressions «figures qui servent plus spécialement à mettre nos pensées dans un jour plus lumineux» ou «à mettre plus de délicatesse dans nos pensées»? Rares sont (du moins, il me semble) les auteurs qui cherchent à développer dans leurs écrits des pensées obscures ou grossières et quand bien même il faudrait, pour atteindre à la clarté et à la délicatesse de pensée, recourir à certaines figures particulières (ce qui revient à limiter sérieusement le style, qui repose à mes yeux sur la convergence de multiples éléments), pourquoi la synonymie ou la paronomase conviendraient-elles mieux que Yanaphore ou Vépistrophe, par exemple? Et réciproquement, la synonymie ne sert-elle pas également «à augmenter la force et l'énergie de nos pensées», même si elle le fait d'une manière plus discrète, moins immédiatement perceptible que la répétition, par exemple? Qui plus est, dans son entreprise Thiébault oublie un fait essentiel: c'est que la forme est toujours à la disposition du sens et n'est jamais porteuse, en elle-même, d'une signification particulière. Elle constitue en fait un moule dans lequel viennent se couler des contenus sémantiques qui peuvent être fort différents. Aussi le rôle joué par telle figure dans tel contexte ne sera-t-il pas nécessairement le même que celui qu'elle jouera dans tel autre. Il n'empêche que, après avoir recouru au classement traditionnel pour nous présenter la répétition, Thiébault aura du moins eu le mérite d'essayer de nous offrir un classement original, même s'il reste très fragile. *

Au XlIIe siècle, une tentative particulièrement intéressante est celle de Gervais de Melkley. Sous le terme d'eufonomaton, il regroupe différentes figures reposant sur la répétition tantôt de lettres ou de syllabes, tantôt de termes 55 . La définition même du terme â'eufonomaton nous entraîne d'ailleurs d'emblée dans la sphère de la répétition: «Eufonomaton est consonantia orationis que constitit in similitudine sive idemptitate replicata tum literarum, tum sillabarum, tum etiam dictionem». La répétition de lettres et de syllabes comprend plusieurs espèces, distinguées par la place de l'élément répété. Ce dernier peut se trouver au début ou au milieu de différents termes; plusieurs sous-espèces se dessinent alors: - Yannominatio ou répétition d'une lettre ou d'une syllabe située tantôt au début de différents mots: ex.: Fronduit in piano platanus tantôt au milieu: ex: Non convallibus sed trivallis tantôt encore au début d'un mot et au milieu de l'autre: ex: Non gena sed ingenio fronduit Ulixes 55

G. de M., Gräbener, pp. 10-20.

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- le paronomeon ou répétition de la même lettre ou de la même syllabe au début de trois termes placés en succession immédiate: ex.: Sole serena suo - le polyptote ou annominatio obtenue à partir de l'infléchissement d'un terme: ex.: Jam clipeus clipeis, umbone repellitur umbo Ense minax ensis, pede pes et cuspide cuspis - une annominatio obtenue en recourant à un terme dont la syllabe initiale est identique à la syllabe finale du terme précédent: ex.: illa latet L'élément repris peut également se situer à la fin de différents mots; ici aussi on voit apparaître plusieurs sous-espèces: - la consonando simple, constituée par la simple identité de la voyelle finale: ex.: meis ait - la consonantia constituée de l'identité de la voyelle finale et de tout ce qui suit: ex.: venit, ait - la leonitas ou consonantia des deux dernières syllabes: ex.: Heu quam terribilis iudex immobilis elle engendre deux couleurs de rhétorique: le similiter cadens et le similiter desinens, - la paronomasia, présentée comme un type de leonitas-, le terme n'est pas défini, mais l'exemple montre l'identité de termes bisyllabiques réalisée à la première lettre près: ex.: Hic sapit, ille capit; hic docet, ille nocet; Acer est hic, ille sacer; hic malus, ille salus. C'est encore le critère de la place qui permet de distinguer les différentes espèces de répétition de mots: - la répétition du terme initial ou repetitio, - la répétition du terme final ou conversio, - la répétition du terme initial et du terme final ou complexio-, aucun exemple ne nous est fourni pour ces trois figures. Viennent ensuite deux couleurs de rhétorique mixtes: - la traductio, qui apparaît • soit comme la reprise d'un terme accompagnée d'une modification casuelle; elle touche alors à Y annominatio: ex.: Utraque mihi placet, utramque diligo, de utraque cogito • soit comme la reprise intégrale d'un terme mais doublée d'une modification du contenu sémantique; elle est alors voisine de la répétition de mots: ex.: Celestes ora da Christo pectus et ora. Omni sic hora celestis queritur ora. - la gradatio-metalempsis, qui peut être obtenue • par infléchissement du terme précédent vers un autre cas: 17

ex.: Ira movet litem, lis prelia, prelia mortem, Mors lacrimas, lacrime numina, numen opem. ou vers une autre partie du discours: ex.: Sic solatur amor: urunt solatia, lenit Ustio, lenimen angit et angor alit elle rejoint alors l'annominatio; • par la reprise pure et simple de ce terme: ex.: Venit et invenit, invenit et addidit arma; Addidit et rabies tota Robertus erat. elle est alors proche de la répétition de mots. On le voit, Gervais de Melkley examine en un seul et même passage différentes figures touchant à la répétition. Il s'inscrit ainsi dans la lignée de Phoïbammon et, dans une moindre mesure, dans celle de Quintilien. Toutefois, le progrès par rapport à ces deux auteurs est très net, l'inventaire des figures de répétition étant d'une part beaucoup plus complet que celui de Phoïbammon et d'autre part beaucoup plus homogène que celui de Quintilien; Gervais de Melkley parvient, en effet, à envisager ensemble la répétition de mots et la répétition de sons, dissociées chez Quintilien comme chez bon nombre d'auteurs. Mais son apport se situe aussi au niveau des critères présidant au classement. Une première distribution est établie sur la base des éléments mis en cause; on voit ainsi se dégager la répétition de sons, la répétition de mots et deux types de reprise participant à la fois des deux répétitions précédentes: la traducilo et la gradatio. Un deuxième critère de classement est fourni par la place des éléments répétés: répétition de l'élément initial et répétition de l'élément final sont communes à la répétition de sons et à la répétition de mots. A cela s'ajoutent encore la reprise de l'élément central, dans le cas de la répétition de sons, et la reprise conjuguée de l'élément initial et de l'élément final, dans le cas de la répétition de mots. L'étendue de la reprise a également son importance, puisque c'est elle qui permet de définir le paronomeon et qui distingue la consonantia simple, la consonantia constituée de l'identité de la voyelle finale et de tout ce qui suit, et la consonantia reposant sur l'identité des deux syllabes finales. Enfin, l'étendue de la reprise paraît également régir la paronomasia. Un dernier type de critère intervient dans l'examen des couleurs de rhétorique mixtes que sont la traducilo et la gradatio: la modalité de la répétition; une reprise totale du constituant phonique rapproche ces deux couleurs de la répétition de mots 56 , tandis qu'une reprise partielle les entraîne dans la sphère de Γannominatio51. 56

57

Cf. ci-dessus: second exemple illustrant la traductio + dernier exemple illustrant la gradatio. Cf. ci-dessus: premier exemple de traductio + premier et deuxième exemples de gradatio.

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Notons cependant que trois modalités de répétition échappent à ce regroupement : la prius dicti repetitio, la conduplicatio et Yinterpretatio. Envisagées lors de l'étude de la coadunatio dictionum, elles sont regroupées sous le terme générique de reiterano58. Si les mêmes critères (place et cause de la reprise) président à la distinction des deux premières, il n'en va pas de même de la troisième, qui est définie à partir de la modalité de la reprise (répétition réalisée à l'aide de termes différents). L'homogénéité des critères de classement est ainsi rompue, non seulement au niveau particulier de la reiteratio, mais à celui de la répétition en général. Si l'auteur avait pris en considération non la cause de la reprise, mais la nature des éléments touchés, il aurait pu ranger les deux premières modalités parmi les autres répétitions de mots, définies, rappelons-le, elles aussi, dans un deuxième temps par la place de la reprise. Uinterpretatio serait alors apparue comme une troisième grande espèce de reprise, au même titre que la répétition de sons et que la répétition de mots: la répétition d'un contenu sémantique réalisée au travers de mots différents. Mais il n'en reste pas moins que Gervais de Melkley apparaît comme un auteur de toute première importance par l'effort de systématisation très net qu'il tente dans son analyse et qui se traduit par le souci de concentrer en un même passage l'examen de la répétition et de respecter, dans celui-ci, une certaine homogénéité de critères. Pour le XVIe siècle, retenons l'analyse de Scaliger, qui est particulièrement intéressante parce qu'on se trouve en présence d'un exposé obéissant à une structuration très nette, mais surtout étant donné le choix des critères. Le classement de Scaliger59 peut être schématisé comme suit: Verba accipiunt figuram: I. ex sua natura (essentia) si ponuntur — eadem voce et significatione: άναδίπλωσις έπανάληψις επαναφορά παλιλογια ταυτότης αναφορά επάνοδος έπαναστροφή αντιστροφή συμπλοκή κλΐμαξ significatione tantum: 58 59

συνωνυμία

G. de Μ., Gräbener, pp. 3 8 - 4 0 . Seal., pp. 4 5 4 - 4 5 5 , 4 5 6 - 4 6 2 et 4 6 9 - 4 7 0 . Ν. Β.: Ce schéma ne prétend pas restituer intégralement le classement de Scaliger; il n'en retient que les éléments qui concernent les figures de répétition. 19

- similia: II. secundum quantitatem: III. secundum qualitatem:

παρονομασία πάρισον όμοιοτέλευτον όμοιόπτωτον

Parmi les critères présidant au classement, un premier est fourni, on le voit, par la modalité de la reprise: Scaliger distingue répétition totale («eadem verba») et répétition partielle («similia verba»). Au sein de la répétition totale intervient un nouveau critère: l'élément sur lequel porte la reprise; il permet de distinguer la reprise d'un simple contenu sémantique de la répétition d'un même mot et de son contenu sémantique. A l'intérieur de cette dernière catégorie, différentes figures de répétition sont alors distinguées sur base de la place de la reprise (άναδίπλωσις, έπανάληψις, etc.). Ce classement présente cependant un point faible: parmi les critères qu'il utilise, Scaliger ne définit pas celui de la qualitas et l'on ne voit pas très bien le rapport qui existe entre ce critère et des figures telles que 1'όμοιοτέλευτον et Γόμοιόπτωτον. Mais l'exposé de Scaliger n'en comporte pas moins beaucoup de points extrêmement intéressants. L'auteur y envisage en bloc les diverses figures de répétition basées sur la reprise intégrale d'un mot. Il souligne la différence, mais aussi la ressemblance qui existe entre elles et la συνωνυμία: dans chaque cas il y a répétition d'un contenu sémantique, mais dans l'un des deux seulement celle-ci se double d'une reprise du signifiant. En rapprochant les répétitions de mots et la παρονομασία, il s'écarte de la tradition et s'inscrit dans la lignée de Gervais de Melkley. Enfin, les différents blocs de figures qui se dégagent de son classement trouvent une justification dans la réalité: les diverses répétitions d'un même mot, la συνωνυμία, le πάρισον et le couple όμοιοτέλευτον - όμοιόπτωτον sont, en effet, des modalités de répétition nettement distinctes l'une de l'autre. L'isolation de ces quatre blocs rejoint d'ailleurs une tendance générale qui se dessine au travers de toute la rhétorique traditionnelle et qui va à prendre en considération l'élément sur lequel porte la reprise. En effet, alors qu'à première vue il semble qu'il n'y ait pas beaucoup de points communs entre tous les classements étudiés jusqu'ici (en dehors des affinités que l'on a pu déceler entre des auteurs comme Aquila Romanus et Martianus Capella, Bède le Vénérable et Matthieu de Vendôme; Quintilien, Soarez et Fontanier; Hermogène et un auteur anonyme; Phoïbammon et Thiébault dans son premier classement; et enfin, Gervais de Melkley et Scaliger), chez bon nombre d'auteurs pourtant on assiste à un regroupement entre: - répétitions de mêmes mots (rappelons-nous l'expression utilisée par Quintilien: «verba geminantur»), tantôt sans, tantôt avec modification du contenu sémantique; - répétitions de sons, tantôt avec, tantôt sans parenté sémantique; - répétitions d'un nombre de syllabes et d'un type de construction syntaxique; 20

- et enfin, répétitions d'un même contenu sémantique réalisées au travers de mots différents. Cette tendance se manifeste chez Scaliger (deuxième critère de classement), mais aussi chez Aquila Romanus, Martianus Capella, Bède le Vénérable, Matthieu de Vendôme, Quintilien, Soarez, Fontanier et Gervais de Melkley.

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Chapitre 3 La Terminologie

Nous venons de voir, dans le chapitre précédent, que le classement opéré entre les différentes sortes de répétition relevées par un auteur ne trouvait qu'occasionnellement son correspondant chez un autre auteur 1 . Mais le manque d'accord entre auteurs se traduit également au niveau de la terminologie: ou bien une même modalité de reprise reçoit plusieurs appellations différentes selon les auteurs, ou bien un même terme technique recouvre en fait des modalités de répétition différentes. *

Qu'une même modalité de répétition est désignée par plusieurs termes techniques différents, l'exposé de ces diverses modalités le montrera assez nettement 2 . Parfois l'éventail des termes est assez réduit et l'on assiste à un certain rapprochement entre auteurs sur tel ou tel terme particulier. Pour désigner, par exemple, la répétition d'un même mot au début de plusieurs membres (X .. ./X ...), la plupart des auteurs de l'Antiquité recourent au terme grec επαναφορά (ou encore: άναφορά, français: anaphore). Après la Rhetorica ad Herennium, il sera relayé par le terme latin repetido (français: répétition)3, qui fait d'ailleurs double emploi avec celui d ' è n a v a q ^ à chez trois auteurs: Aquila Romanus, l'anonyme du Carmen de figuris vel schematibus et Scaliger. Seul Rutilius Lupus recourt à une expression originale: επιβολή. Un autre exemple de cette rencontre entre les auteurs est fourni par la répétition de mots du type ... X/X ... Y/Y ... Z 4 , désignée le plus souvent sous le nom de κλϊμαξ (κλιμακωτόν) ou encore gradatio (gradatus, français: gradation). Seuls se distinguent Rutilius Lupus (επιπλοκή), Martianus Capella (ascensus, ce terme fait d'ailleurs double emploi avec celui de κλϊμαξ chez Aquila Romanus) et Fontanier (il donne à cette figure le nom de concaténation, terme qui servait déjà de doublet - sous sa forme latine concatenatio - au terme de 1

2 3 4

II suffit, pour s'en convaincre, de comparer le petit nombre d'auteurs figurant au chapitre précédent avec ceux qui apparaissent dans le chapitre 4: seuls onze des auteurs étudiés ont pu être retenus; et encore, en dehors de la tendance générale évoquée en fin de chapitre, la correspondance ne s'établit jamais qu'entre deux ou trois auteurs maximum. Cf. infra, chapitre 4. a . infra, fig. 20. α . infra, fig. 18.

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κλϊμαξ chez Scaliger; tandis que la gradation est définie indépendamment de la répétition). Mais dans d'autres cas, l'éventail des termes est assez large et aucun d'eux ne s'impose. C'est le cas, entre autres, de la répétition en début de membre du terme qui constituait la fin du précédent (... X/X ...) 5 . Les auteurs se partagent entre trois appellations différentes: επαναστροφή (άναστροφή), έπαναδίπλωσις (άναδίπλωσις, français: anadiplose), παλιλλογία. Un autre exemple est fourni par la répétition en fin de membre du terme qui en constituait le début (X ... X) 6 . Parmi les auteurs qui examinent cette figure, certains l'évoquent sans lui attribuer de terme technique particulier; quant aux autres ils usent d'appellations diverses: κύκλος, προσαπόδοοις — redditio (redditio orationis), έπαναδίπλωσις — inclusio, epanalepsis (epanalensis), conduplicatio. Rappelons que le lecteur pourra compléter ces quelques exemples de concurrence entre termes techniques différents en se reportant à l'exposé des diverses modalités de répétition rencontrées. *

A l'inverse, il arrive qu'une même appellation recouvre en réalité des modalités de reprise parfois fort différentes. La παλιλλογία peut apparaître comme la répétition d'un même mot en contact immédiat (... XX ...); c'est le cas de Bède le Vénérable, chez qui le terme est doublé par celui â'épizeuxis1. Chez Alexandre le Rhéteur, elle apparaît comme la répétition d'un même mot en contact immédiat ou non 8 . A côté du terme παλιλλογία, on trouve aussi ceux d ' à v a ô ^ c o o i ç et d'ênavô^T|i|>iç9. Quant à Aquila Romanus et Martianus Capella, ils ne prennent en considération que le nombre de termes touchés par la reprise (répétition d'un seul mot), sans s'intéresser à la place de celle-ci10. Tantôt encore la παλιλλογία apparaît comme la répétition en début de membre du mot qui terminait le membre précédent (... X/X ...) C'est le cas chez Zonaios, chez un anonyme, chez Julius Rufinianus - chez qui le terme fait double emploi avec celui de regressio — et chez Scaliger11. 5 6 7

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11

α . infra, fig. 17. α . infra, fig. 19. Beda, Halm, p. 609. Alex., Sp. III, pp. 1 9 - 2 0 . Alex., Sp. III, p. 29. Aquila Romanus (Aquila, Halm, p. 31) et Martianus Capella (Mart. Cap., Halm, p. 481) opposent la παλιλλογία (répétition d'un mot) à Γέπανάληψις (répétition de plusieurs mots), sans préciser s'il s'agit d'une répétition en contact immédiat ou non. Mais les exemples qui illustrent la παλιλλογία contiennent une répétition en contact immédiat; l'acception du terme par ces deux auteurs semblerait donc proche de celle de Bède le Vénérable. a . infra, fig. 17.

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Le terme έπανάληψις est finalement chargé plus encore d'acceptions différentes. Quintilien l'oppose à la ταυτολογία: Γέπανάληψις est une ταυτολογία cessant d'être un défaut de style pour devenir une figure 12 . Dans le traité intitulé Schemata dianoeas quae ad rhetores pertinent, par contre, ces deux figures ne sont plus dissociées mais assimilées13; l'auteur donne comme exemple celui qui illustrait la ταυτολογία chez Quintilien. Aquila Romanus 14 et Martianus Capella 15 l'opposent, en tant que répétition de plusieurs mots, à la παλιλλογία (répétition d'un seul mot, comme nous venons de le voir). Alexandre le Rhéteur la présente comme une répétition de mêmes mots en contact immédiat ou non (j'ai signalé, à propos de la παλιλλογία, que les termes παλιλλογία, έπανάληψις et άναδίπλωσις coexistaient chez lui), alors que chez Scaliger elle désigne uniquement la répétition de mêmes mots en contact interrompu 16 . Ailleurs encore: chez Bède le Vénérable, Matthieu de Vendôme et Fabri, elle apparaît comme la répétition en fin d'énoncé du mot qui en constituait le début (X ... X) 17 . Une autre ligne d'approche est suivie par des auteurs comme Georgios Choeroboscos et Rutilius Lupus: prenant en considération non plus la place de la reprise mais ses effets, ils présentent Γέπανάληψις comme une répétition d'insistance 18 . D'autres enfin: Phoïbammon, Zonaios et un anonyme, la définissent comme le rappel de ce qui précède faisant suite à un développement, à une digres19 sion . La polysémie de chacun des deux termes examinés ci-dessus laisse déjà clairement voir la confusion qui règne au niveau de la terminologie. Une comparaison entre les deux le montrera encore plus nettement. Chez Alexandre le Rhéteur, παλιλλογία et έπανάληψις sont des termes synonymes, puisque tous deux désignent la répétition, en contact immédiat ou non, d'un même mot 20 . Chez Aquila Romanus 21 et Martianus Capella 22 , par contre, ces termes sont très nettement des antonymes: Γέπανάληψις s'oppose, en tant que répétition de plusieurs mots, à la παλιλλογία, qui ne met en cause qu'un seul terme. 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

Quint., VIII, p. 238. Schern, dian., Halm, p. 76: ταυτολογία Aquila, Halm, pp. 3 1 - 3 2 . Mart. Cap., Halm, p. 481. Seal., p. 456. α . infra, fig. 19. α . infra, fig. 33. α . infra, fig. 44. Alex., Sp. Ill, p. 29. Aquila, Halm, pp. 3 1 - 3 2 . Mart. Cap., Halm, p. 481.

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epanalepsis.

Mais la confusion devient incohérence lorsqu'elle se manifeste chez un même auteur: chez Thiébault le terme d'épistrophe est synonyme tantôt de celui de complexion - il désigne alors une «espece de retour, dans lequel on répété le même mot ou les mesmes mots, à la suite de plusieurs phrases, soit que ces mots en fassent partie, soit qu'ils y servent de réponse» 23 ; tantôt des termes concession et consentement — dans ce cas, il désigne une figure étrangère à la répétition 24 . En définitive pourtant, c'est encore le terme de repetitio (français: répétition) lui-même qui reçoit le plus grand nombre d'acceptions différentes, car bien souvent un auteur s'en sert pour désigner tout à la fois un genre de répétition mais aussi, à l'intérieur de ce genre, une espèce particulière de reprise ou même, souvent, plusieurs espèces différentes. Chez Gervais de Melkley, la repetitio au sens large englobe trois figures: la repetitio au sens étroit (type X ... /X ...), la conversio (type ... X/ .. .X) et la complexio (type X ... Y/X ... Y) 25 ; tandis que laprius dicti repetitio désigne une reprise de type ... X/X .. , 26 . Le terme apparaît aussi à diverses reprises chez Jean de Garlande. Le terme seul désigne tantôt une reprise de type X ... /X ... 2 7 , tantôt une répétition en contact immédiat (... XX ...) ou en contact interrompu (... X ... X .. ,) 28 . Mais on trouve aussi l'expression repetitio afine ou conversio, qui désigne une reprise de type ... X/ ... X 29 . Mélanchton range sous ce terme la reprise à l'initiale (X ... /X ...), la répétition en finale (... X/ ... X), la reprise de type X ... X et la répétition en contact immédiat ( . . . X X ...) 30 . Chez Fabri, repetition est un terme générique recouvrant plusieurs espèces: la repetition «au commencement de plusieurs clauses», «au commencement et au meillieu», «au commencement et a la fin», «a la fin et au commencement», «a la fin, moyen et commencement», «a la fin tant seulement» 31 . Lamy range sous ce terme encore un plus grand nombre de figures. On y trouve aussi bien la répétition des «mêmes mots» que celle des «mêmes choses en differens termes» 32 . La répétition des «mêmes mots» recouvre à son tour différentes espèces: la répétition d'un terme avec ou sans modification de son contenu sémantique, la reprise à l'initiale (X ... /X ...), la répétition de type X ... X, celle de type ... X/X ..., ou encore celle de typeX ... ! ... X, la répétition

23 24 25 26 27 28 29 30 31 32

Thiébault, I, p. 129. Thiébault, II, p. 348. G. de M., Gräbener, p. 18. G. de M., Gräbener, p. 38. J. de Garl., Lawler, pp. 20 et 112. J. de Garl., Lawler, p. 176. J. de Garl., Lawler, p. 112. Mél., p. 475. Fabri, I, pp. 1 6 0 - 1 6 1 . Lamy, p. 120.

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au milieu des membres d'une phrase, la reprise du même mot dans toutes les parties du discours, la répétition s'accompagnant d'une inversion dans l'ordre des termes ou d'une modification du terme répété 33 et même la convergence de différents types de reprise. Et Lamy de conclure «Les Rheteurs donnent à ces différentes figures, qui sont des especes de repetition, des noms particuliers: il n'est pas necessaire de s'en charger la memoire» 34 . Ces quelques exemples suffisent à montrer l'extraordinaire polysémie du terme 35 . *

L'entreprise consistant à présenter les différentes modalités de répétition relevées par la rhétorique traditionnelle semble donc assez difficile à mener à bien, étant donné le manque d'accord qui règne non seulement au niveau du classement opéré entre ces modalités, mais encore à celui de la terminologie l'incohérence de la terminologie apparaissant entre les différents auteurs, mais parfois aussi chez un même auteur. Il paraît dès lors plus simple de présenter ces diverses modalités en se ralliant à la tendance générale décelée lors de l'examen de différents classements, et qui allait à prendre en considération la nature de l'élément touché par la reprise. Rappelons que l'on voyait ainsi se dégager les grandes catégories suivantes: la répétition des mêmes mots, tantôt sans tantôt avec modification du contenu sémantique; la reprise phonique s'accompagnant ou non d'une parenté sémantique; la reprise d'un nombre de syllabes et d'un type de construction syntaxique; et enfin, la répétition d'un même sens réalisée à l'aide de mots différents.

33 34 35

Modification de nature phonique, dans les exemples invoqués (Lamy, pp. 206-207). Lamy, pp. 203-207. Cf. encore: Crevier, II, p. 126; Dem., II, pp. 3 2 3 - 3 2 4 et Font., pp. 329-332.

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Chapitre 4 Inventaire des différentes modalités de répétition relevées par la rhétorique traditionnelle

Remarques préliminaires Le libellé des définitions différant d'un auteur à l'autre et la terminologie étant, nous l'avons vu, assez flottante, je me bornerai à présenter les diverses figures de répétition en adoptant une formule passe-partout capable de jouer le rôle de dénominateur commun entre les différentes définitions rencontrées, j'illustrerai chaque figure à l'aide d'exemples (dans la mesure des possibilités, je donnerai un exemple tiré d'un traité écrit en grec, d'un traité écrit en latin et d'un traité écrit en français) et je fournirai ensuite la liste des différentes appellations données à la figure. Les exemples seront numérotés parce qu'il arrive qu'un même exemple se retrouve dans plusieurs traités pour illustrer des modalités de répétition tantôt semblables, tantôt différentes. Dans ce cas, je ne répéterai pas l'exemple, mais je me contenterai d'indiquer le numéro qu'il portait lors de sa première apparition. Certains auteurs distinguent typographiquement les constituants de la répétition, d'autres non. Je reproduis chaque exemple tel que je l'ai trouvé dans le traité consulté, quitte à fournir l'une ou l'autre indication quand il est difficile de déceler la répétition en l'absence d'une distinction typographique. Le classement adopté dans les pages suivantes aura pour critère de base la nature des éléments touchés par la reprise, éléments classés en fonction de leur degré d'extension syntagmatique, du moins en ce qui concerne les diverses figures de répétition à dominante formelle: on examinera successivement la répétition de phonèmes, la répétition de lexèmes et la répétition d'un type de construction syntaxique (entre autres). En ce qui concerne les figures de répétition à dominante sémantique, le classement adopté reflète quant à lui l'attitude générale de la rhétorique qui limitait cette espèce à une seule figure; cette dernière, qui ouvre à ce titre l'inventaire des figures de répétition sémantique, sera néanmoins suivie par l'une ou l'autre figure qui, tantôt gravite autour d'elle, tantôt en est écartée et voit même son statut de figure mis en doute par certains auteurs.

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A . Répétition d e p h o n è m e s a) Parenté phonique seule 1. Répétition du ou des mêmes phonèmes au début ou à l'intérieur de plusieurs mots: ex. 1 : Benediximus vobis de domo domini: deus dominus, et inluxit nobis. (Halm, p. 610) ex. 2: Pour qui sont ces serpens qui sifflent sur vos têtes? ... (Font., p. 345). Tous les auteurs définissent cette figure comme la répétition d'une même lettre ou d'une même syllabe au début ou à l'intérieur de plusieurs mots. On voit tout de suite le caractère beaucoup trop étroit de cette définition: le terme lettre semble, en effet, limiter la figure au domaine de l'écrit; or l'exemple 1, notamment, est tiré d'un psaume, c'est-à-dire d'un type d'oeuvre destiné à être lu à haute voix et relevant dès lors beaucoup plus du domaine de l'oral que de l'écrit. Beda, Halm, p. 610: parhomoeon ; — M. de Vend., Farai, pp. 169—170: paranomeon\ — G. de M., Gräbener, p. 12: paronomeon·, - J. de Garl., Lawler, p. 120. Jean de Garlande distingue: — Yannominacio in similitudine principii: ex. 3: Quid me sic mordet, quare sic cogitât, et quo Felle nocet? Feci que mala, quemue cidi? et — Yannominacio in litteris inicialibus: ex. 4: Donari debent socio dignissima dona Cui dare dignetur premia digna Deus. — Fabri, II, p. 128: paranomeon; — Encycl., t. 2, p. 204: allitération, pas d'exemple; - Font., pp. 345-346: allitération, parachrèse. Fontanier ne précise pas la place de la reprise, l'acception du terme est ainsi élargie, puisque la figure cesse d'être limitée à une reprise à l'initiale: ex. 5: D'une subite horreur ses cheveux se hérissent... 2. Termes présentant des flexions semblables: ex. 6: ex.7: ex. 8:

ex. 9: 28

Άλκανόρόν θ ' Άλίον τε Νοήμονα τε Πρύτανίν τε. (Sp., III, p. 97) την δε διεπράθομέν τε και ήγομεν ένθάδε πάντα. (Sp., III, p. 98) Ac primùm, quanta innocentia debent esse imperatores! quanta deinde omnibus in rebus temperantia! quanta felicitate! quanto ingenio! quanta humanitate! (Soarez, pp. 120-121) Ηune ego non diligam? non admirer?

non omni ratione defendendum putem? (Soarez, p. 121 et Font., p. 350, note 1) ex. 10: «Son pere le hayt, sa mere le mauldit, son frere le chasse» (Fabri, I, p. 170). Le terme deflexion est préférable à celui de cas, qui semblerait limiter la figure aux seuls substantifs, alors que le grec πτώσις peut se traduire aussi bien par «cas (...) d'un nom, autre que le nominatif» que par «temps d'un verbe, autre que le présent» ou par «mode d'un verbe» (cf. diet. Bailly, v°: πτώσις, εως). Et de fait, les exemples 6, 8 et 10 (cf. infra, la portée exacte du terme en français) présentent des substantifs de même cas, tandis que les exemples 7 et 9 offrent des verbes de même temps, mais aussi de même personne grammaticale. Alex., Sp. Ill, p. 36: όμοιόπτωτον; - Tib., Sp. III, p. 74: όμοιόπτωτον (envisagé dans la section consacrée à la παρίσωσις); — Herod., Sp. III, p. 97: όμοιόπτωτον; - Zon., Sp. Ill, p. 169: όμοιόπτωτον; — Anon. 2, Sp. III, p. 186: όμοιόπτωτον; - Rhet. ad Her., p. 200: similiter cadens; - Cie., Orator, p. 408 «cum similiter (...) cadunt verba», pas d'exemple; - Cie., De oratore, III, p. 164, «[illa] quae cadunt similiter», pas d'exemple; - Quint., pp. 490-492: όμοιόπτωτον; - Rutil., Halm, pp. 18-19: όμοιόπτωτον; - Aquila, Halm, p. 30: όμοιόπτωτον, simile casibus; — Carm., Halm, p. 67: όμοιόπτωτον, aequeclinatum·, - Mart. Cap., Halm, pp. 480-481: όμοιόπτωτον, simile casibus;-Beàa, Halm, p. 610: homoeoptoton·,-M. de Vend., Farai, pp. 170-171: chez lui, les expressions verba similiter cadentia et omoetholeuton sont synonymes; - G. de V., Summa, Farai, p. 322: similitude cadens·, - G. de M., Gräbener, p. 17: similiter cadens·, — J. de Garl., Lawler, p. 116: similiter cadens in casibus similibus\ - Mél., p. 476: similiter cadens, όμοιόπτωτον; - Fabri, I, pp. 169-170: consonance, semblable cadence, La définition que donne Fabri de la consonance, semblable cadence est intéressante car elle montre le sort de la figure en français: «Consonance ou semblable cadence, se fait quant la fin des deulx dernieres sillabes de diuerses propositions sont quasi leonines ou leoninees». ex. 11: «Qui ayme iustice, il hayt malice et se garde de malefice» «(...) Et ceste maniere de parler différé a rithme, pource que semblable mesure de sillabes n'est point gardee. Et aussi il se peut faire au commencement des lignes» (ex. 10) «et au commencement et a la fin de la ligne»: ex. 12: «Les bons amys secourent au besoing, aussi les ennemis l'en doibt guetter de loing». De ce texte, on peut tirer les conclusions suivantes: — la notion de cas a complètement disparu de la définition, - la frontière, déjà très fragile, qui existait entre όμοιόπτωτον et όμοιοτέλευτον semble disparaître complètement ici (c'était déjà le cas chez Matthieu de Vendôme qui faisait de ces deux termes des synonymes). D'une part, on ne trouve dans l'ouvrage de Fabri que l'expression semblable cadence, alors que nulle part il n'est fait mention d'une semblable désinence; d'autre part, cette expression englobe des exemples très différents: dans l'exemple 11, la pa29

renté phonique est chaque fois située en fin de proposition, ce qui est précisément le cas dans Γόμοιοτέλευτον, similiter desinens. Dans l'exemple 10, par contre, la parenté phonique est très nettement située au début de chaque proposition; cette circonstance jointe au fait que les trois substantifs soient tous des sujets fait de cet exemple un cas très net ά'όμοιόπτωτον, similiter cadens. Enfin, dans l'exemple 12, la parenté phonique recouvre aussi bien le début que la fin des propositions, ce qui ferait de cet exemple un cas de convergence entre όμοιόπτωτον et όμοιοτέλευτον, - Seal., pp. 469-470: όμοιόπτωτον, similiter cadens-, - Soarez, pp. 120-121: similiter cadens, homoioptoton ; - Dumarsais, p. 289: similiter cadens ; - Encycl., t. 23, p. 417: homoctoptoton, similiter cadens; cf. aussi t. 36, v° rhétorique, p. 737: homoeophoton; cf. encore Suppl., t. 4, p. 673: similiter cadens; — Font., p. 350: homoioploton, similiter cadens (Font., p. 350, note 1). Du sort de la figure en français, Fontanier nous dit: «L'Homoioploton ne peut guère convenir à la langue française qui n'a point de cas». Dès lors, on ne sera pas surpris s'il ne nous en fournit que des exemples latins (reportés d'ailleurs en note; l'un d'eux est l'exemple 9 cité précédemment), - Géruzez, p. 172: homoeoptote, il le définit comme «la similitude des chutes» (ce qui n'est jamais qu'une traduction littérale du terme), mais n'en donne pas d'exemple. Avant de passer à l'examen de la figure suivante, il faut tout de même signaler que, si les auteurs de traités ont coutume d'associer όμοιόπτωτον et όμοιοτέλευτον, ces deux figures n'en diffèrent pas moins sur un point essentiel: alors que la seconde est par nature une figure de répétition phonique, il n'en va pas de même de la première, qui peut se doubler ou non d'une reprise phonique. Ce dernier cas est illustré notamment par les exemples 6 (Γόμοιόπτωτον va de pair avec une répétition phonique dans le cas de 'Άλκανδρόν-Άλίον, mais pas dans la série: Άλίον-Νοημονά-Πρύτανίν), 8 (l'avant-dernier constituant: quanto ingenio est laissé à l'écart de la reprise phonique quanta innocentia — quanta temperantia et quanta felicitate — quanta humanitate) et 9 (il n'y a pas de lien phonique entre diligam, admirer et putem). Toutefois, cette autonomie de Γόμοιόπτωτον par rapport à la répétition phonique disparaîtra totalement dans la définition de Fabri: «... semblable cadence se faict quant la fin des deulx dernieres sillabes de diuerses propositions sont quasi leonines ou leoninees».

3. Termes présentant des terminaisons semblables ex. 13: Χριστός γεννάται, δοξάσατε, Χριστός εξ ουρανών, άπαντησατε (Sp. III, p. 185) ex. 14: Ut eius semper voluntatibus non modo dues assenserint, sodi obtemperarint, hostes obedierint, sed etiam venti, tempestatesqúe obsecundarint. (Soarez, p. 121, et Font., p. 350, note 1). 30

La limite entre cette figure-ci et la précédente est très imprécise: certains exemples sont ambigus (ils peuvent illustrer aussi bien une figure que l'autre), les définitions souvent peu claires et la terminologie assez flottante (cf. les cas de Matthieu de Vendôme et de Fabri évoqués ci-dessus). Pour établir une distinction entre les deux figures, je me suis basée sur l'étymologie des termes: — όμοιόπτωτον: de όμοιος, ος, ov, «pareil, semblable» et πτώσις, εως, dont nous avons vu la signification précédemment. - όμοιοτέλευτον: de όμοιος, ος, ov et τελευτή, ής, «achèvement, fin (...) extrémité d'une chose» 1 . Je me suis également appuyée sur les quelques définitions qui tenaient compte, précisément, de l'étymologie du terme et étaient en accord avec les exemples donnés. Il s'agit notamment de la définition suivante, donnée par Quintilien (Quint., pp.488-492): «Similium fere quadruplex ratio est (...). Tertium est, quod in eosdem casus cadit, όμοιόπτωτον dicitur. Sed ñeque, quod finem habet similem, utique in eundem venit finem όμοιόπτωτον; quia όμοιόπτωτον est tantum casu simile, etiamsi dissimilia sint quae declinentur; nec tantum in fine deprehenditur, sed respondentibus vel primis inter se vel mediis vel extremis vel etiam permutatis his, ut media primis et summa mediis accommodentur, et quocumque modo accommodari potest». Herrn., Id., Sp. II, p. 335: pas de terme technique particulier, la figure est rangée sous le terme παρίσωσις; — Alex., Sp. III, pp. 3 5 - 3 6 : όμοιοτέλευτον; Tib., Sp. III, p. 74: όμοιοτέλευτον (envisagé dans la section consacrée à la παρίσωσις); - Herod., Sp. III, p. 98: όμοιοκατάληκτον; - Anon. 1, Sp. III, pp. 131-132: όμοιοτέλευτον (sous-espèce de la παρίσωσις); — Zon., Sp. III, p. 169: όμοιοτέλευτον; - Anon. 2, Sp. III, p. 185: όμοιοτέλευτον, όμοιοκατάληκτον; - Demetr., Sp. III, p. 267: όμοιοτέλευτον; - Rhet. ad Her., p. 200: similiter desinens; — Cie., Orator, p.408: «cum similiter (...) verba (...) desinunt», pas d'exemple; - Cie., De oratore, III, p. 164: «illa quae similiter desinunt», pas d'exemple; - Quint., pp. 490-494: όμοιοτέλευτον; - Rutil., Halm, p. 19: όμοιοτέλευτον; - Aquila, Halm, p. 30: όμοιοτέλευτον, simile determinatione\ - Carm., Halm, p. 67: όμοιοτέλευτον, confine-, - Mart. Cap., Halm, p. 481: όμοιοτέλευτον, simili modo determinatum, pas d'exemple; — Beda, Halm, p. 610: homoeoteleuton, similis terminatio, L'acception du terme est légèrement différente chez Bède, du moins en ce qui concerne la place de la parenté phonique: «quotiens media et postrema [c'est moi qui souligne] versus sive sententiae, simili syllaba finiuntur»: ex. 15: Melius est videre quod cupias quam desiderare quod nescias. 1

Etymologie établie à l'aide du dictionnaire Bailly. - Cf aussi, Encycl., t. 23, p. 418, v° homoioteleuton: «Le mot est formé du grec ομος, pareil et du verbe τελεω, définio, je termine: terminaison pareille». 31

— M. de Vend., Farai, p. 170: omoetholeuton (synonyme de verba similiter cadentia, comme signalé plus haut); - G. de V., Summa, Farai, p. 323: similitudo desinens·,- G. de M., Gräbener, p. 17: similiter desinens; — J. de Garl., Lawler, pp. 116 et 174: similiter desinens·,- Mél., p. 476: similiter desinens, όμοιοτέλευτον; - Seal., pp. 469-470: όμοιοτέλευτον, similiter desinens·, - Soarez, p. 121: similiter desinens·, — Dumarsais, pp. 289-290: similiter desinens·, — Encycl., t. 23, p. 418: homoioteleuton ; cf. aussi t. 36, v° rhétorique, p. 737: homoeoteleuton; cf. encore Suppl., t. 4, p. 673: similiter desinens, Du sort de la figure en français, Y Encyclopédie nous dit: «Elle n'avoit lieu que dans la prose chez les anciens, et elle y formoit un agrément. Les modernes l'ont bannie de la leur, comme un défaut; et au contraire, ils l'ont introduite dans leur poésie; au moins quelques critiques pensent-ils trouver des traces de la rime dans Yhomoïoteleuton des Grecs et des Latins, qui n'étoit autre chose qu'une consonnance de phrase» (Encycl., t. 23, p. 418); — Font., p. 350: homoioteleuton, similiter desinens. Fontanier examine, lui aussi, le sort de la figure en français: «L'Homoioteleuton, qui revient à-peu-près à la rime, y est de nécessité indispensable dans la poésie. Mais on ne l'y tolère point dans la prose, à moins qu'il ne s'agisse de quelque phrase populaire et à proverbe», ex. 16: Quand il fait beau, prends ton manteau; quand il pleut, prends-le si tu veux. «et autres semblables. Il peut aussi, à la rigueur, y avoir entrée dans une phrase à sentence, et, qui plus est, il peut alors quelquefois, suivant Beauzée, y produire le même agrément qu'en latin, s'il sert à rendre sensible un parallélisme d'idées, à caractériser la symétrie des différens membres du discours», ex. 17: Qu'il est difficile de se tenir dans les bornes de la VERITE, quand on n'est pas dans celles de la CHARITE! «Cependant je croirais que ce n'est pas dans le style de la haute éloquence qu'on peut s'en permettre l'usage». — Géruzez, p. 172: homoeotéleute, il définit le terme ou, plus exactement, le traduit à l'aide de l'expression «similitude des désinences» et n'en fournit aucun exemple.

4. L'assonance et la rime: ex. 18: Tout conspire à la fois à troubler mon REPOS, (rime) Et c'est encore ici le moindre de mes MAUX et Encycl., t. 37, p. 39)

(Dem., II, p. 332

L'assonance: — Dem., I, p. 154: «ASSONANCE. Est un terme usité en Rhétorique et dans la poétique, pour signifier la propriété qu'ont certains mots de se terminer par le même son, sans néanmoins faire ce que nous appelons rime. L'asso32

nance est un défaut que les bons Ecrivains françois ont soin d'éviter en prose.» Demandre ne nous fournit pas d'exemple de cette figure. - Encycl., t. 3, p. 778, l'exposé rejoint en partie celui de Demandre: «ASSON A N C E , terme usité en Rhétorique et dans la Poétique, pour signifier la propriété qu'ont certains mots de se terminer par le même son, sans néanmoins faire ce que nous appelions proprement rime. L'assonance qui est ordinairement un défaut dans la langue angloise et que les bons écrivains François ont soin d'éviter en prose, formoit une espece d'agrément et d'élégance dans la langue latine, comme dans ces membres de phrase, militem, exercitum ordinavit, aciem lustravit. Les Latins appelloient ces sortes de chute similiter desinentia, et leurs rhéteurs en ont fait une figure de mots. Les Grecs ont aussi connu et emploié les assonances sous le titre d'c^oioxéXEDxa.» - Font., pp. 3 4 9 - 3 5 1 : «ASSONANCE. Ce qui fait VAssonance, c'est la même terminaison ou la même chute de différens membres d'une phrase ou d'une période. La même terminaison s'appelle en grec Homoioteleuton, et la même chute Homoioploton». La rime: - Crevier, II, p. 140: «Rime: Ici, nous éxaminons la symmétrie méchanique des mots qui se regardent: symmétrie, dont le mérite propre est de plaire à l'esprit par une distribution agréable, et quelquefois à l'oreille par la ressemblance des sons qui se répondent. Ce dernier agrément est celui de la rime dans notre poésie: et une preuve qu'il n'est point de caprice, mais puisé dans la nature, c'est que les Latins, qui ne la connoissoient point dans leurs vers, la recherchoient souvent dans leur prose. Parmi nous la poésie a un privilège exclusif pour la rime. La rime est dans notre langue un des caractères constitutifs du vers, qui sans elle ne seroit pas assez distingué de la prose: et c'est sans doute pour cette raison que notre prose évite la rime et la proscrit. Ainsi une Rhétorique Françoise ne doit parler de la symmétrie qu'autant qu'elle plaît à l'oeil et à l'esprit.» - Dem., II, pp. 3 3 1 - 3 4 5 (l'exposé est assez long, je n'en retiens ici que ce qui concerne la définition de la figure, son origine, et sa valeur en français sans m'attarder à la question de la répartition des rimes en rimes masculines, féminines, riches, suffisantes, suivies, etc.): «RIME. La rime n'est autre chose qu'un même son placé à la fin des mots qui terminent les vers: mais ces mots doivent être différents, au moins quant à la signification»: ex. 18: cité précédemment ex. 19: Tel que vous me voyez, Monsieur, ici PRESENT, M'a d'un fort grand soufflet fait un petit PRESENT. Demandre signale que tous ne sont pas d'accord pour reconnaître les vertus de la rime en poésie. Pour ceux qui mettent ces vertus en doute, «la rime a contre elle jusqu'à son origine: si elle étoit un agrément, est-il vraisemblable que les anciens Grecs et Romains si soigneux d'orner leur Langue de tout ce qui pouvoit l'embellir, et si libres de la plier à leur gré, l'eussent négligée? 33

Est-il croyable que ces Peuples grossiers et barbares de qui nous l'avons reçue, ces destructeurs farouches des Arts et des Sciences, qui inonderent l'Europe vers le dixième siècle, aient eu seuls le bonheur et le talent de la trouver?» - Encycl., t. 37, p. 38: «RIME: La rime n'est autre chose qu'un même son placé à la fin des mots qui terminent les vers: mais ces mots doivent être différens, au moins quant à la signification. On a beaucoup discuté si la rime est une source de beautés ou de défauts dans les vers. Les uns prétendent que c'est une pratique barbare qui entraîne avec elle une monotonie insoutenable, les autres n'y trouvent qu'une consonance qui charme l'oreille, & qui est assez variée, non seulement par le mélange des rimes masculines & féminines, mais aussi par le grand nombre des différens sons que la langue nous fournit pour les unes & pour les autres. Selon les premiers, la rime a contr'elle jusqu'à son origine: si elle étoit un agrément, est-il vraisemblable que les anciens Grecs & Romains si soigneux d'orner leur langue de tout ce qui pouvoit l'embellir, & si libres de la plier à leur gré, l'eussent négligée? Est-il croyable que ces peuples grossiers & barbares de qui nous l'avons reçue, ces destructeurs farouches des arts & des sciences, qui inonderent l'Europe vers le dixieme siecle, aient eu seuls le bonheur & le talent de la trouver? Selon les seconds, quelque soit l'origine de la rime, les beautés qu'elle fournit ne pourroient être contrebalancées que par la monotonie. Les Italiens & les Espagnols n'ayant presque point de terminaisons qui ne finissent par une voyelle proprement dite, seront, si l'on veut, dans le cas du reproche; mais les mots françois finissant souvent par ces mêmes voyelles modifiées & diversifiées par les différentes consonnes, nous avons de ce côté-là une richesse qui empêche cette chûte monotone qu'on voudroit nous reprocher.» - Font., pp. 350-351: rime: «UHomoioteleuton, qui revient-à-peu-près à la rime, y [dans la langue française] est de nécessité indispensable dans la poésie. Mais on ne l'y tolère point dans la prose,» si ce n'est dans certaines conditions qui ont été précisées lors de l'examen de 1'όμοιοτέλευτον: ex. 16 et 17, cités précédemment. Que conclure de tout ceci? a) Rapport de ces deux figures entre elles: chez Demandre et dans l'Encyclopédie, les termes assonance et rime s'opposent, tandis que chez Fontainier, assonance est un terme générique recouvrant Yhomoioploton, qui ne joue plus de rôle en français, et Vhomoioteleuton, «qui revient à-peu-près à la rime» (plus loin, il nous dit encore: «l'espèce d'Assonance en question, la rime ...»). b) Filiation de ces deux figures par rapport à l'Antiquité: - l'assonance: selon Fontanier, l'assonance recouvre l'homoioteleuton et l'homoioploton. - la rime: selon Crevier, les Latins l'utilisaient en prose, mais pas en poésie: malheureusement, il ne nous fournit pas le terme latin correspondant au 34

français rime. Demandre semble dire, par contre, que la rime était étrangère aux Grecs et aux Latins et qu'elle ne serait qu'une création assez tardive. Fontanier déclare qu'elle «revient-à-peu-près» à l'homoioteleuton, mais quelle est la valeur exacte de cet «à-peu-près»? Il doit y avoir une différence entre les deux figures puisque Fontanier ne peut les assimiler entièrement, mais en quoi consiste-t-elle exactement? - la situation n'est guère plus claire dans l'Encyclopédie: à l'article assonance, les auteurs nous disent que celle-ci correspond au similiter desinens — όμοιοτέλευτον; pourtant, à l'article homoioteleuton (figure précédente), on se souvient qu'ils mettaient ce dernier en rapport avec la rime: «au moins quelques critiques pensent-ils trouver des traces de la rime dans l'homoioteleuton des Grecs et des Latins.» Dès lors, que faut-il conclure: quelle est exactement la nature des rapports qu'entretiennent l'assonance et la rime avec l'homoioteleuton? d'autre part, qu'est devenu l'homoioptoton en français? d'autant que les auteurs ne reviennent plus sur la question de la filiation à l'article rime et que l'exemple latin qu'ils fournissent à l'article assonance: militem, exercitum ordinavit, aciem lustravit marque en fait la rencontre de l'homoioteleuton et de l'homoioptoton. c) Valeur de ces figures en français: - Seuls Demandre et les auteurs de l'Encyclopédie évoquent la valeur de l'assonance en français: elle doit, nous disent-ils, être évitée en prose. - La rime retient davantage l'attention des auteurs. Selon Crevier et Fontanier, elle est essentielle à la poésie; Demandre, pourtant, avoue que tous ne s'accordent pas à reconnaître ses mérites en poésie; enfin, les auteurs de l'Encyclopédie fournissent des arguments pour et contre (ces derniers sont identiques à ceux que développait Demandre) l'usage de la rime dans les vers. Par contre, tous sont d'accord pour dire qu'elle doit être bannie de la prose (avec quelques réserves chez Fontanier, en ce qui concerne les phrases à proverbe et celles à sentence). Crevier et Fontanier invoquent comme raison le souci d'éviter le mélange des genres: la rime étant un des éléments caractéristiques de la poésie, elle n'a rien à faire en prose. C'est ce qui explique qu'elle soit assez négligée dans les traités de rhétorique (l'assonance aussi, d'ailleurs), alors qu'elle occupe une place de choix dans les ouvrages qui traitent de poétique (cf. la remarque de Crevier: «Ainsi une Rhétorique Françoise ne doit parler de la symmétrie qu'autant qu'elle plaît à l'oeil et à l'esprit»), 5. Termes présentant une parenté phonique qui dépasse celle que l'on rencontre dans les figures précédentes, mais qui n'atteint cependant pas la totalité du corps phonique: ex. 20: ού την ΰλακήν, άλλα την φυλακήν (Sp., III, pp. 168-169 et p. 185) 35

ex. 21 : Sic in hac calamitosa fama quasi in aliqua perniciosissima fiamma (Quint., p. 488 et Soarez, p. 120) ex. 22: Ne me vantez point ces sortes de scavans, ce sont plûtost des traditeurs que des traducteurs. (Bary, I, p. 339). N.B.: Chez les auteurs dont le nom est suivi d'un astérisque, un même terme technique sert à désigner aussi bien la simple parenté phonique (figure 5) que la parenté phonique doublée d'une parenté sémantique (figure 8). Herrn., Id., Sp. II, pp. 334—335, la figure est envisagée en même temps que la παρίσωοις: παρισώσεις κατ' άρχάς, ex. 23: Παυσανίου δέ Παυσαμένου - Phoïb, Sp. III, p. 47: παρονομασία; - Anon. 1, Sp. III, p. 131, envisagée elle aussi en même temps que la παρίσωσις: παρίσωσις κατά την συλλαβήν, ex. 23; - Zon., Sp. III, pp. 168-169: παρονομασία, παρήχησις; - Anon. 2, Sp. III, p. 185: παρονομασία, παρήχησις; - Rhet. ad Her.*, p. 202: adnominatio; Cie., De oratore, II, p. 390: παρονομασία; - Quint.*, pp. 484-490: παρονομασία, adnominatio; - Rutil., Halm, pp. 4 - 5 : παρονομασία; - Aquila*, Halm, pp. 3 0 - 3 1 : παρονομασία, levis immutatio; - Rufin., Halm, p. 51: παρονομασία, adnominatio, adfictio; - Carm., Halm, p. 67: παρονομασία, supparile; Schern, dian., Halm, p. 75: παρονομασία, denominatio; — Mart. Cap., Halm, p. 481 : παρονομασία, levis immutatio verbi ac nominis ; - Beda*, Halm, p. 609: paronomasia, denominatio; — M. de Vend., Farai, p. 169: paronomasia; — G. de V.*, Summa, Farai, p. 323: annominatio; - G. de M., Gräbener, pp. 10 ss. et p. 18, Gervais de Melkley distingue: - ì'annominatio (Gräbener, pp. 10 ss.). On a vu précédemment qu'il en relevait différentes espèces2: ex. 24: Fronduit in piano platanus (Gräbener, p. 11) ex. 25: Non convallibus sed trivallis (Gräbener, p. 11) ex. 26: Non gena sed ingenio fronduit Ulixes (Gräbener, p. 11) ex. 27: illa latet(Gräbener, p. 15) et - la paronomasia (Gräbener, p. 18). Le terme n'est pas défini, mais il semble qu'il désigne une figure dans laquelle l'identité phonique de termes bisyllabiques est assurée au premier phonème près: ex. 28: Hic sapit, ille capit; hic docet, ille nocet; Acer est hic, ille sacer; hic malus, ille salus. Gervais de Melkley dissocie donc les termes annominatio et paronomasia, qui apparaissaient comme des doublets chez Quintilien et Julius Rufinianus. - J. de Garl.*, Lawler, pp. 116-122: annominacio; - Mél., p. 476: agnominatio, παρονομασία; - Fabri, I, pp. 171-172, Chez Fabri, la figure est rapprochée de la métathèse: «Agnomination ou liberation se faict, quant, aulcunes dictions ou motz au commencement, moyen ou 2

Cf. supra, pp. 16-17.

36

fin, l'en commue une lectre ou sillabe de ung mot à l'aultre. Et conuient assez ceste maniere de parler a une figure grammaticale nommee Peranomasia ou Metathesis : ex. 29: Combien ce poisson en ung mot? combien ce moisson en ung pot? — Seal., pp. 461—462: παρονομασία; — Soarez*, p. 120: annominatio, paronomasia-, — Bary*, I, pp. 3 3 9 - 3 4 1 : paronomasie; - Dumarsais, pp. 2 8 8 - 2 8 9 : paronomase; — Encycl., t. 32, p. 330: paronomase, paronomasie, jeux de mots-, cf. aussi t. 36, v° rhétorique, p. 737: paronomasie-, - Font., p. 347: paronomase, paronomasie, prosonomasie-, p. 485: insupernominatio, annominatio; — Géruzez, p. 172: paronomase. 6. Termes présentant une composition phonique identique: ex. 30: 'quidam duos amicos habebat, alterum nomine Laesium, alterum Milesium; testamento ita cavit: amicus meus heres esto milesi: contendunt de hereditate Laesius et Milesius.' (Halm., p. 99) ex. 31 : Nam amari jucundum sit, si curetur ne quid insit amari (Rhet. ad. Her., p. 186 et Quint., p. 486) ex. 32: «Par don plusieurs gaignent pardon. » (Fabri, I, p. 162) ex. 33: Egiste, écrivait-il, mérite un meilleur SORT. Il est digne de vous, et des Dieux dont il SORT. (Font., p. 348). Certains auteurs présentent comme une répétition d'un même mot s'accompagnant d'une modification du contenu sémantique des exemples du type: Nam amari jucundum sit, si curetur ne quid insit amari (ex. 31). En fait, il ne s'agit nullement de la répétition d'un même mot, mais bien de la rencontre de deux termes présentant une même composition phonique. Pour qu'il y ait répétition du même mot, il faut que la répétition du corps phonique se double de celle du contenu sémantique. Or ici les deux termes présentent bien une même composition phonique, mais ils diffèrent par le contenu sémantique et même, par le statut grammatical: le premier amari est l'infinitif présent passif du verbe amare, tandis que le second est le génitif neutre singulier de l'adjectif amarus, a, um. Dès lors, cette figure doit trouver place non parmi les exemples de répétition de mots où la situent ces auteurs, mais parmi les cas de simple répétition phonique. Si l'on reprend les exemples 30 à 33, on constate que dans les exemples 30 et 32, l'identité des termes est assurée dans la prononciation, tandis qu'ils se distinguent encore dans la graphie 3 . Par contre, dans les exemples 31 et 33, l'identité phonique des termes se double de ce qu'on pourrait appeler une identité graphique. Seul le statut grammatical des termes permet encore de les différen3

L'exemple 32 a été retenu parce qu'il était très proche de l'exemple 30, mais la différence de graphie est encore plus manifeste dans l'exemple suivant: ex. 34: ... Ecoute, mon cher COMTE, Si tu fais tant le fier, ce n'est pas là mon COMPTE (Font., p. 348).

37

cier (verbe ν < υ χ c Χ '< ·«υ ; χ χ ο ) σ\ Ö majeur est le comparatif) — majeures-, pesée — gravide (« < gravida «enceinte», de gravis «lourd»). La parenté sémantique est plus importante dans les deux premiers exemples, dans lesquels les noyaux sémiques des unités en présence se recouvrent assez largement. Dans le dernier exemple, par contre, la parenté entre les deux termes se réduit à la présence d'un sème commun: le sème 'poids', qui est en fait un sème assez périphérique dans l'acception du terme pesée retenue ici48 et qui, à l'heure actuelle, est pratiquement sorti du noyau sémique de l'adjectif gravide 49 - ce sème est, en quelque sorte, revivifié ici par suite de la convergence, en un même syntagme, des termes pesée et gravide. Ce jeu sur l'étymologie est très proche de celui que l'on rencontrait dans le cas des paronymes appartenant à une même famille étymologique; mais, dans ces derniers, le lien sémantique et étymologique avait subsisté jusqu'à l'heure actuelle. - L'ANTONYMIE repose elle aussi sur la présence d'un ou de plusieurs sèmes communs 50 . Reprenons quelques-uns des exemples fournis par R. Martin lors de son examen de l'antonymie: ex.: père — mère chaud - froid acheter — vendre (R. Martin, Infér., p. 66) «père, nous dit R. Martin, personne de sexe masculin qui a un ou plusieurs enfants» s'oppose à mère par le seul couple sémique masculin/féminin»51; ces deux termes ont donc en commun les sèmes 'personne' et 'qui a un ou plusieurs enfants'. En ce qui concerne chaud et froid, ils «ont en commun les sèmes de causation, de sensation, de toucher, de température: mais l'un suppose une température élevée («qui cause une sensation tactile de chaleur»), l'autre une 48 49

50

51

Robert, «pesée: 3°. Poussée effectuée sur un objet pour déplacer quelque chose.» Robert, «gravide: Méd. Qui contient un embryon, un foetus (...) Zool. Qui est fécondé.» Cf. aussi R. Martin, Infér., p. 66: «Les sémèmes antonymiques comportent toujours des sèmes communs».

R. Martin, Infér., p. 66. 207

température basse» 52 . «Acheter, c'est «obtenir une chose contre de l'argent», vendre c'est «céder une chose contre de l'argent» 53 ; ces deux termes ont donc en commun les sèmes 'une chose' et 'contre de l'argent', ex.: père — fils les deux sens du mot polysémique hôte les deux sens de chasser (R. Martin, Infér., p. 66) «père s'oppose à fils par l'antonymie de donner et recevoir (la v/e)» 54 ; ils ont donc en commun le sème 'la vie'. «Les deux sens du mot polysémique hôte ont en commun le sème d'hospitalité, mais ils s'opposent par le couple donner/recevoir»55 (situation analogue à celle du premier exemple: père - fils)·, «de même les deux sens de chasser ont en commun le sème de poursuite et se différencient par l'opposition s'emparer de/se débarrasser de» 56 . Dans la première série, les constituants de chaque paire ont donc en commun plusieurs sèmes; alors que dans la seconde, ils n'en partagent qu'un seul; il n'en reste pas moins que, dans les deux cas, il y a superposition sémantique (de degré variable) entre les termes en présence. Pour passer de la superposition sémantique à la répétition fondée sur la superposition sémantique, de l'antonymie à la REPETITION ANTONYMIQUE, il suffirait que l'antonymie se réalise non plus au niveau de la langue, mais à celui du discours; ce qui se produit notamment dans les exemples suivants, empruntés à Saint-John Perse: ex.: Un homme est dur, sa fille est douce (SJP., Pl., p. 7) dur et douce ont en commun les sèmes 'coeur', 'humanité', 'indulgence' et, dans ce contexte précis, 'se dit d'une personne'; tandis qu'ils s'opposent par le couple sémique 'qui manque de'/'qui fait preuve de'. Cet exemple apparaît comme un nouveau cas de répétition morpho-sémantique, puisque l'on y voit converger répétition sémantique et répétition formelle: les deux adjectifs antonymiques et donc en relation de superposition sémantique - sont en outre rapprochés par l'allitération (même attaque en dentale [d]), tandis que l'ensemble de chaque proposition donne naissance à une répétition lexicale (répétition lexicale isorythmique de est·, chaque occurrence est précédée de deux syllabes et suivie de une), à une répétition syntaxique (correspondance terme à terme parfaite) et à une répétition syllabique (permanence du tétrasyllabe). ex.: Et l'ombre et la lumière alors étaient plus près d'être une même chose ... (SJP., Pl., p. 25). La parenté sémantique de ombre et lumière est d'autant plus nette que le second terme intervient dans la périphrase définitoire du premier: cf. Robert: v°. ombre: «Zone sombre créée par un corps opaque qui inter-

52 53 54 55 56

ibid. ibid. ibid. ibid. ibid. 208

cep te les rayons d'une source lumineuse; obscurité, a b s e n c e d e l u m i è r e (surtout celle du soleil) dans une telle zone». L'exemple rappelle l'oxymore que l'on rencontre chez Corneille: Cette obscure clarté qui tombe des étoiles dans lequel l'antonymie se manifeste cette fois entre deux termes de catégorie différente: un adjectif et un substantif, mais qui sont intérieurs à un même syntagme. Pour clore ce rapide examen, signalons que la possibilité de rattacher l'antonymie (et avec elle l'antithèse, l'oxymore et les figures apparentées) à la répétition par le biais de la présence d'un ou de plusieurs sèmes communs semble avoir complètement échappé à la rhétorique traditionnelle. - La superposition de sens réduite à la présence d'un seul sème commun se retrouve dans les exemples suivants: ex.: «Me voici, fidèle à l'écho de ta voix, TACITURNE, INEXPRIME». (Seg., p. 67). Les deux termes en relation de superposition sémantique occupent des positions symétriques par rapport au sème commun '0 dire, 0 exprimer' (taciturne = 'qui ne dit pas, qui n'exprime pas' —» lié au domaine de l'actif; inexprimé = 'qui n'est pas dit, qui n'est pas exprimé' —» domaine du passif), ex.: -nous portons à l'honneur les instruments USES de notre office (SJP.,Pl., p. 291). -tout l'appareil CADUC du drame et de la fable, nous déposons! (ibid., p. 292). La parenté des adjectifs usés et caduc réside dans la présence du sème commun 'vieux' 57 . Se rattache également à ce type la répétition qui repose sur l'exploitation de termes appartenant à un même champ sémantique. On la rencontre, notamment, à la fin du poème de Prévert En sortant de l'école·. ex.: A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles (Prévert, Histoires, p. 145) qui n'est, en effet, rien d'autre qu'un élargissement de l'exemple dont se sert B. Pottier pour illustrer le type Β de relation de substance entre deux formes différentes = intersection (affinité): «B: sémème de bateau: s \ s 2 , s 3 sémème de train·, s 3 , s 6 , s 7 Un sème commun s 3 (/«moyen de communication»/). C'est ce genre d'affinité qui est utilisé intuitivement pour établir les champs sémantiques» 58 . 57

58

Robert: «caduc: Io. Vx. Qui touche à sa fin, menace ruine. V. (...) vieux». «usé: I o Altéré par un usage prolongé, par des actions physiques (frottements ...) V. vieux.» Pottier (B.), Vers une sémantique moderne, dans Travaux de Linguistique et de Littérature, II, 1, 1964, p. 135.

209

C'est à ce type de reprise que se rattache, partiellement du moins, l'exemple 159 de la rhétorique classique: on se souviendra, en effet, que ce dernier marquait la rencontre de deux termes synonymes (συμπλοκής, μάχης) et de deux termes appartenant au même champ sémantique que les premiers (τραυμάτων, αιμάτων). — Enfin, la superposition de sens réduite à la présence d'un trait commun est, entre autres, — à côté, notamment, de la parenté formelle - à la base de l'énumération et de la série homologique: l'énumération déploie les exemples d'une même réalité, alors que la série homologique passe en revue les différentes espèces d'un même genre; elles procèdent donc d'une démarche semblable, puisque, dans chaque cas, il s'agit de l'expression analytique d'un ensemble. Qu'il s'agisse d'une énumération ou d'une série homologique, les constituants en présence sont donc toujours unis, au moins, par cette parenté sémantique de base: l'appartenance à un même ensemble qui les dépasse. Pour les exemples d'énumération et de série homologique, je renvoie le lecteur au volet de cette étude consacré aux structures de répétition 59 . (C) Superposition de sens par variation dénotative et connotative: ex.: fatigué - crevé Le lien (et la différence) existant entre ces deux unités peut être résumé comme suit: Robert: «crevé, ée: 3°. Fam. Très fatigué». — noyau sémique de crevé = noyau sémique de fatigué + un sème: le sème 'très'. — noyau connotatif de crevé = noyau connotatif de fatigué + un trait connotatif: le trait [langage familier]. Les variations qui constituent les Exercices de style de R. Queneau apparaissent à mes yeux comme autant d'exemples de répétition fondée sur la superposition sémantique par variation dénotative et connotative; mais une étude détaillée m'entraînerait beaucoup trop loin. Si l'on récapitule les différents types de superposition de sens, on peut compléter le tableau esquissé avant l'étude de la répétition lexicale pure, en y ajoutant le schéma suivant:

59

Cf. Frédéric (M.), op. cit., chap. 3. 210

Répétition fondée sur la superposition de sens: (A) Superp. de sens

m. dénoté

S'. Soit:

par variai, connot.

dénoté

2 conn. Φ

(B) Superp. de sens

S1.

2 dénotés Φ* Soit:

par variai, dénot. m. conn.

conn.

conn.

s·.

S'.

dén?~ ~^dén. connoté

(C) Superp. de sens

2 dénotés Φ * Soit.

par variat. conn, et dén. 2 conn. Φ

S'.

s·.

dén.

dén.

conn.

conn.

N.B.* ... partiellement, mais pas complètement du moins, auquel cas on serait en présence du type A de relation de substance décrit par B. Pottier (cf. supra, note 36); d'où la présence de la flèche entre les deux cases «dénoté». 3. Répétition thématique La répétition thématique consiste dans le développement d'un même thème, le mot thème étant pris, ici, au sens de 'sujet d'un discours ou d'un passage de discours, le «condensé sémantique» 60 de ce discours, de ce passage de discours'. Proche des deux espèces précédentes, la répétition thématique n'est cependant réductible à aucune d'elles. Elle se rapproche de la répétition fondée sur la superposition de sens par le biais de la répétition métasémémique: l'extraction du thème d'un discours/d'un passage de discours résulte d'une démarche analogue à celle qui préside à l'établissement du titre d'une oeuvre (qu'on se rappelle d'ailleurs ce que disait B. Pottier: «les réductions sémiques peuvent être effectuées à tous les niveaux: énoncé, réplique, scène, acte, pièce ...»). Toutefois, dans la mesure où ce condensé sémantique qu'est le thème se répète, on se trouve dans une situation proche, cette fois, de celle de la répétition synonymique; proche, mais non semblable, étant donné que la répétition synonymique est limitée à la phrase (elle ne peut porter que sur des mots, des groupes de mots ou des phrases), alors que la répétition thématique est par essence transphrastique; étant donné aussi que, en ce qui concerne la répétition thématique, à côté du condensé sémantique (le noyau thématique) qui reste constant, existent toute une série de sèmes (ceux qui échappent à la réduction sémique) qui 60

Cette expression est empruntée à C. Kerbrat-Orecchioni (K.-O., p. 51).

211

peuvent fort bien varier d'une unité thématique à l'autre, alors que ceci est impossible dans le cas de la répétition synonymique, puisque la synonymie implique l'équivalence des unités synonymiques en présence. C'est ainsi que dans le premier exemple ci-dessous, il y a répétition thématique d'une laisse à l'autre, mais pas répétition synonymique; et ceci parce que, en dépit des variations apportées par chaque laisse (variations qui interviennent même déjà au niveau de chacune des propositions initiales et empêchent jusqu'à celles-ci de dessiner une répétition synonymique), le noyau thématique (thème de la pluie) reste constant. Au sein de la répétition thématique se fait jour une certaine hiérarchie entre thèmes développés. C'est ce qui apparaît, par exemple, à la lecture du poème AMERS de Saint-John Perse. a) Le développement des thèmes mineurs est généralement concentré en un même passage du poème; c'est le cas, notamment, du thème de la pluie apparaissant dans la cinquième séquence (développement 1, tirade 2) de la Strophe IX (SJP.,/7., pp. 344-345): Les quatre dernières laisses recréent successivement: - son approche: - «Il va pleuvoir avant le jour (...) » - la chute des premières gouttes: — «Entends la chute, sur le toit, des petites noix de palme (...) » - la pluie qui bat son plein: — «Il pleut sur les terrasses et les toitures cannelées (...) » - la fin de la pluie et le lever du jour: — «// a plu, c'est le jour (...) » Chaque laisse actualise donc un moment de la pluie, précisé dans la première proposition et développé dans les suivantes. La présence de la répétition polyptotique (il va pleuvoir - il pleut - il a plu) fait de cet exemple un nouveau cas de répétition morpho-sémantique. Mais certains de ces thèmes, dont le développement est concentré en un même passage, peuvent réapparaître çà et là dans le poème; c'est le cas, par exemple, du thème des Amants, qui remplit toute la suite IX de la Strophe et réapparaît encore dans la série homologique du Choeur (L'amante au torse de l'amant comme à l'autel des naufragés-, SJP., Pl., p. 373), ainsi que dans la Dédicace (L'amant se lave de ses nuits). Un thème semblable se situe, en fait, à la limite entre thèmes mineurs et thèmes moyens. b) Ces derniers dépassent le niveau local pour réapparaître en de multiples passages de l'oeuvre et jouent ainsi, dans la partition poétique, le rôle de basse continue. Tel est, par exemple, le thème du soir, c'est-à-dire le thème de la circonstance temporelle accompagnant l'événement: - Et ce fut telle douceur un soir de lui marquer sa prévenance (SJP., Pl., p. 264) - «Nous fréquenterons ce soir le sel antique du drame, la mer qui change de dialecte à toutes portes des Empires» (SJP., Pl., p. 302)

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- «Notre naissance est de ce soir, et de ce soir notre croyance.» (SJP., Pl., pp. 305-306) - Amants qui vous taisiez au sein des foules étrangères, Vous témoignerez aussi ce soir en l'honneur de la Mer (SJP., Pl., p. 325). - Et voici d'un grand vent descendu darts le soir à la rencontre du soir de mer, la foule en marche hors de l'arène (SJP., Pl., p. 379). Cette circonstance temporelle constitue le leitmotiv de la suite VII de la Strophe·, elle apparaît déjà dans la rubrique: «Un soir promu de main divine ...» et jalonne toute la suite: - «Nos feux ce soir! nos feux ce soir sur toutes rives! ...Et

notre alliance! - dernier

"»>•'·'·'···» (SJP., Pl., p. 315). - «Demain, nous chausserons les brodequins du drame, et ferons face, sans joyaux, aux grandes euphorbes de la route; mais ce soir, les pieds nus dans les sandales encore de l'enfance, Nous descendons au dernier val d'enfance, vers la mer». (SJP., Pl., p. 316). - «Un soir couleur de sciite et de scabieuse, lorsque la tourterelle verte des falaises élève à nos frontières sa plainte heureuse de flûte d'eau - la cinéraire maritime n'étant plus feuille que l'on craigne et l'oiseau de haute mer nous dérobant son cri «Un soir plus tiède au front que nos ceintures dénouées, lorsque l'aboi lointain des Parques s'endort au ventre des collines - Clélie la grive des jardins n'étant plus fable que l'on craigne et la mer étant là qui nous fut de naissance «Nous avons dit l'heure plus belle que celle où furent, de nos mères, conçues les filles les plus belles. La chair ce soir est sans défaut. Et l'ablution du ciel nous lave, comme d'un fard ... Amour, c'est toi! nulle mégarde! «Qui n'a aimé de jour, il aimera ce soir. Et qui naît à ce soir, nous l'en tenons complice pour jamais. Les femmes appellent dans le soir. Les portes s'ouvrent sur la mer. Et les grandes salles solitaires s'enfièvrent aux torches du couchant». (SJP., Pl., pp. 316-317). - etc.61 Tel est encore le thème de l'écume, qui n'est en fait qu'un aspect particulier du thème majeur: - «Lèvres errantes sur les mers, et tout cela qu'enchaîne, sous l'écume, la phrase naissante qu'elles n'achèvent...» (SJP., Pl., p. 309). - «La mer ensemencée d'écume assemble au loin pour nous ses chevaux de parade». (SJP., Pl., p. 342). - «Ah! tout n'est-il que cette éclosion de bulles heureuses qui chantent l'heure avide et chantent l'heure aveugle?» (SJP., Pl., p. 309). - «Aux baies de marbre noir striées de blanches couvaisons «La voile fut de sel, et la griffe légère.» (SJP., Pl., p. 321). - «qui donc pour nous affranchira nos invisibles Soeurs captives sous l'écume? - Mêlées de ruches et d'ombelles, roueries d'ailes rétives et cent bris d'ailes rabrouées» (SJP „Pl., pp. 309-310). Pour une analyse plus détaillée de ces thèmes, cf. Frédéric (M.), op. cit., chap. 1. 213

- «Un million de bulles plus qu'heureuses, dans le sillage et sous la quille ... Et la mer elle-même, notre songe, comme une seule et vaste ombelle ...Et son million de capitules, de florules en voie de dissémination. » (SJP., Pl., p. 341). - etc.62 c) Le thème majeur, le leitmotiv qui domine tout le poème, n'est autre que le thème de la mer. La Mer, qui s'infiltre au plus profond de l'oeuvre et envahit les premiers et les derniers mots 6 3 , n'épargne pas même le titre: les amers symbolisent, en effet, l'alliance entre la terre et la mer. U n passage du poème est très significatif de cette perpétuelle infiltration de la mer, jusque dans la vie - même intérieure - du poète: - ... Or il y avait un si long temps que j'avais goût de ce poème, mêlant à mes propos du jour toute cette alliance, au loin, d'un grand éclat de mer — comme en bordure de forêt, entre les feuilles de laque noire, le gisement soudain d'azur et de ciel gemme: écaille vive, entre les mailles, d'un grand poisson pris par les ouïes! (SJP., Pl., p. 263) 64 . Il fait, en quelque sorte, écho à ce passage de VENTS: ...la table plus proche de la Mer. (Et de toutes parts au loin elle m'est présente et proche, et de toutes parts au loin elle m'est alliance et grâce, et circonlocution - invitée à ma table de plein air et mêlée à mon pain, à l'eau de source dans les verres, avec la nappe bleuissante et l'argent, et le sel, et l'eau du jour entre les feuilles). (SJP., Pl., p. 237)6S. Mais, en même temps, il représente, par rapport au passage de VENTS, un degré supérieur dans la hiérarchie des thèmes, dans la mesure où, derrière ce 62 63

64 65

Cf. note précédente. Invocation 1: Et vous, Mers, qui lisiez dans de plus vastes songes (SJP., Pl., p. 259). Dédicace: Et l'homme au masque d'or se dévêt de son or en l'honneur de la Mer. Cf. supra, même partie, pp. 199-200 et Frédéric (M.), op. cit., chap. 1. — Cf. supra même partie, p. 146 (répétition lexicale polysémique table—table) et Frédéric (M.), op. cit., chap. 4. - Le thème de la mer dépasse, on le voit, le poème AMERS pour s'étendre à d'autres poèmes (ou à d'autres parties de poème) de l'œuvre de Saint-John Perse; cf. encore, entre autres: Images à Crusoé (SJP., Pl., pp. 11, 13), Pour fêter une enfance (ibid., pp. 28, 29), Eloges (ibid., pp. 37, 38, 39,46,49), Chanson du présomptif, ANABASE (ibid., p. 93, 103), EXIL (ibid., pp. 124, 132), CHRONIQUE (ibid., pp. 389, 398), Sécheresse (SJP., Séch., p. 2). Le thème de la mer n'est pas le seul à dominer toute l'œuvre poétique de Saint-John Perse; c'est le cas aussi, notamment, du thème de la mort; cf., entre autres: Eloges (SJP., Pl., pp. 40, 44), Histoire du régent, Berceuse, ANABASE (ibid., p. 97), EXIL (ibid., p. 131), VENTS (ibid., p. 238), AMERS (ibid., pp. 260, 290, 301, 326, 329, 336, 337, 338, 342-343, 348, 366, Dédicace), CHRONIQUE (ibid., pp. 391, 397, 399, 403, 404), OISEAUX (ibid., p. 426), Chanté par celle qui fut là (ibid., p. 432), Sécheresse (SJP., Séch., p. 6) - et de son corollaire l'oubli, cf., entre autres: CHRONIQUE (SJP., Pl., p. 395), Chanté par celle qui fut là (ibid., p. 433), Nocturne (SJP., Noct., p. 3). C'est également le cas du thème de l'homme: cf. entre autres, ANABASE (SJP., Pl., pp. 94, 97, 102-103, 112-113), EXIL (ibid., pp. 132-134, 148-149, 150-151), VENTS (ibid., p. 190 + Chants III et IV), AMERS (ibid., pp. 287, 293, 295), etc. 214

thème de l'omniprésence de la mer, se fait jour un autre thème: celui de la création poétique qui hante le poète. d) Car le thème de la mer n'est, en fait, que «le fidèle allié» 66 de ce que A. Henry appelle «le chant profond» 6 7 de l'oeuvre. Ce chant profond, celui de «l'invention poétique dans son élan même, dans toutes ses angoisses, et toutes ses ambitions, et toutes ses duretés» 6 8 va en quelque sorte se matérialiser, ou plutôt, se révéler au travers du thème de la mer. C'est en effet au travers du mouvement perpétuel de la mer que va se faire jour le dynamisme de la création poétique. Comme le dit A. Henry: «Emportement lyrique et mouvement marin sont tellement proches dans leurs formes que la fusion du thème principal et du chant profond (...) est absolue. Saint-John Perse chante toujours [comme dans les poèmes précédents: Anabase, Exil, Pluies, Neiges et Vents] la croissance de l'oeuvre dans son déroulement, mais cette aventure est indissolublement mer dans sa mouvance et amour dans son exultation, au monde intérieur du poète» 6 9 . Et le poète d'évoquer les différents moments de cette aventure fabuleuse. Je ne retiendrai, ici, que les moments exposés dans l'Invocation; une étude exhaustive du chant profond d ' A M E R S constituerait, en effet, en soi un sujet de travail presque inépuisable, le chant profond apparaissant constamment en filigrane jusque dans le vocabulaire même de l'oeuvre. Et que dire alors d'une étude portant sur l'ensemble de l'oeuvre poétique de Saint-John Perse ... Dans le développement 1 de l'Invocation, l'éveil de la vocation poétique se fait jour au travers d'un vocabulaire extrêmement bien choisi [aube, Pâque70, naissance]. Le poète demande même à la brise de mer de parfaire cette naissance: — Inonde, ô brise, ma naissance! l'impératif inonde (< in-undare) signifie, en effet: 'plonge cette naissance dans le mouvement marin'; ainsi imprégné, le poète pourra restituer ce mouvement dans ses écrits. Le poète évoque, ensuite ce que sera cette oeuvre qu'il sent confusément mûrir en lui (Développements 2, 3 et 4). Dans le développement 5, le poète rappelle combien cette vocation est ancienne et reconnaît que la création poétique a toujours été au centre de ses préoccupations. Le développement 6, enfin, retrace la montée de l'inspiration 71 . 66 67 68 69 70

71

A. Henry, Amers ..., p. 153. ibid. ibid. ibid., pp. 1 6 8 - 1 6 9 . «Remarquons (...) le singulier désignant la fête juive qui, plus que la fête chrétienne (au pluriel) signifie passage : une Pâque d'herbe verte est donc bien synonyme d'un printemps, d'une résurrection (...) »; Noulet (Emilie), Alphabet critique 1924—1964, Presses Universitaires de Bruxelles, 1 9 6 4 - 1 9 6 5 , t. IV, p. 36, note 4. Pour de plus amples informations concernant les thèmes d'AMERS et leurs rapports

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4. Mise en abyme Une brève incursion dans le domaine romanesque semble nécessaire ne fût-ce que pour mentionner au passage un procédé de répétition sémantique extrêmement complexe: celui de la mise en abyme. Si je le signale sans m'y attarder, c'est principalement pour deux raisons. La première est que cet ouvrage est essentiellement tourné vers le domaine de la poésie, or la technique de la mise en abyme relève avant tout du roman et son étude nécessite, dès lors, des investigations approfondies dans ce domaine; elle suppose une connaissance la plus complète possible des mécanismes de fonctionnement du récit romanesque (mécanismes qui ne sont pas comparables à ceux de la poésie), permettant de replacer le procédé dans l'économie générale du roman; elle suppose, bien évidemment aussi, l'examen d'exemples concrets - ceci afin d'éviter de ne livrer du procédé qu'une analyse gratuite et, de toute manière, incomplète. La seconde raison est que l'étude de la mise en abyme fait à son tour apparaître toute une série de répétitions qui semblent caractériser essentiellement le roman (répétition de la structure d'un récit, du fil principal de l'histoire, du mode de narration dominant, de la vision - erronée ou correcte - de quelque protagoniste, etc. 72 ) et dont l'étude ne pourrait être menée sérieusement à bien en l'espace de quelques pages, pour les raisons qui ont été évoquées précédemment. La mise en abyme, tout comme la répétition thématique, apparaît comme un procédé de répétition transphrastique. La description qui va en être livrée dans les pages suivantes, repose essentiellement sur l'analyse de M. Bal 73 . Cette dernière nous propose de la mise en abyme la définition suivante: est mis en abyme tout signe ayant pour réfèrent un aspect pertinent et continu du texte, du récit ou de l'histoire qu'il signifie, au moyen d'une ressemblance, une fois ou plusieurs fois 74 .

Dans la mise en abyme il y a donc reprise d'un référent (qui doit être un aspect pertinent et continu du texte, du récit ou de l'histoire; ce qui implique, comme le précise M. Bal, «que le réfèrent doit concerner le récit entier, mais il n'en représentera toujours qu'un aspect: structure, fil principal de l'histoire, mode de narration dominant, vision - erronée ou correcte - de quelque protagoniste, etc.» et qu'en outre, «cet aspect ne peut pas avoir un intérêt mineur dans la totalité du récit» 75 ) à l'aide de n'importe quel élément textuel:

72 73

74 75

avec les poèmes précédents, le lecteur pourra se reporter au chapitre IX de l'ouvrage d'A. Henry, Amers..., pp. 151 ss. Bal (M.), Mise en abyme et iconicité, dans Littérature, n° 29, févr. 1978, p. 125. Bal (M.), art. cit., pp. 1 1 6 - 1 2 8 . - Cf. aussi Dällenbach (L.), Le récit spéculaire. Essai sur la mise en abyme, Paris, Seuil, 1977. Bal (M.), art. cit., p. 123. ibid. p. 125.

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ex.: «la page blanche du Voyeur, mise en abyme du blanc dans la conscience de Matthias» 76 . Cet exemple illustre le premier type de relation entre le signe iconique (la page blanche) et son réfèrent (le refoulement de Matthias): celle que M. Bal dénomme icône topologique (relation spatiale: figurative, picturale). ex.: «la description de Rouen dans Madame Bovary», dont «les éléments entretiennent entre eux une relation d'opposition entre le positif et le négatif, opposition qui manifeste une structure fluctuante jusqu'à se résoudre dans le négatif absolu», mise en abyme de «la relation entre les différents éléments (étapes) de la vie d'Emma» 77 . L'exemple illustre, cette fois, le deuxième type de relation entre le signe iconique (la description de Rouen) et son réfèrent (les étapes de la vie d'Emma): relation appelée icône diagrammatique (dans laquelle «la ressemblance se situe dans la relation entre les éléments du signe et celle entre les éléments du réfèrent» 78 ). ex.: dans Le procès, la relation entre le personnage hypodiégétique de la parabole et ce qui lui arrive qui «ressemble à celle entre K. et les événements auxquels il se heurte» (icône - mise en abyme diagrammatique), mais est en même temps mise en abyme de la relation «entre le lecteur et sa vie». Comme le précise M. Bal, «cette dernière relation, médiate, ne peut être rattachée au récit du Procès que si le lecteur veut bien lui attribuer cette signification métaphorique» 79 . L'exemple illustre le troisième type de relation entre le signe iconique (la relation entre le personnage et ce qui lui arrive, qui ressemble à celle entre K. et les événements auxquels il est confronté) et son réfèrent (la relation entre le lecteur et sa vie): l'icône métaphorique («Le signe susceptible d'être appelé icône métaphorique se caractérise par le fait qu'il dénote deux référents en même temps, l'un immédiat, l'autre médiat. Le rapport de ressemblance, dans ce cas, se situe au niveau de la relation entre ces deux référents» 80 ). Ainsi, ce très rapide examen de la mise en abyme suffit à mettre en lumière la nécessité d'une étude approfondie portant sur les procédés de répétition dans le domaine romanesque (je songe, notamment, à la réapparition d'un personnage tel celui de Vautrin dans La comédie humaine, ou encore à la répétition d'une situation, d'une structure de récit, d'un type de focalisation, etc.). On le voit, c'est tout un livre et non quelques pages qu'il faudrait consacrer à la question. Convergence Le phénomène de la convergence, mentionné déjà lors de l'examen de la répétition formelle, se manifeste également au niveau de la répétition sémantique. 76 77 78 79 80

ibid., ibid., ibid., ibid., ibid.,

p. p. p. p. p.

126. 127. 126. 127. 127.

217

Si l'on considère, par exemple, le passage de VENTS cité précédemment (SJP., Pl., p. 237), on y voit converger répétition thématique et répétition fondée sur la superposition de sens: les termes eau (eau du jour) et sel appartiennent, en effet, au champ sémantique du terme mer. L'exemple de Queneau, déjà cité partiellement 81 : Il reprit son chemin et, songeusement quant à la tête, d'un pas net quant aux pieds, il termina sans bavures son itinéraire. Des radis l'attendaient et le chat qui miaula espérant des sardines, et Amélie qui craignait une combustion trop accentuée du fricot. Le maître de maison grignote les végétaux, caresse l'animal et répond à l'être humain qui lui demande comment sont les nouvelles aujourd'hui: — Pas fameuses. (Gr. μ, I, p. 103) marque la convergence du pléonasme vicieux: songeusement— quant à la tête et d'un ~pas net - quant aux pieds (répétition fondée sur la superposition sémantique de type Β : par variation dénotative) et de la répétition tropique (synecdochique): des radis — les végétaux, le chat - l'animal, Amélie — l'être humain (répétition fondée sur la superposition sémantique de type A: par variation connotative).

Nous aurons l'occasion de revenir à la convergence au terme de ce chapitre.

C. Répétition morpho-sémantique La répétition morpho-sémantique consiste, on s'en souvient, dans la répétition combinée d'un élément formel et d'un contenu signifié. Je ne reviendrai pas ici à l'examen des différents cas d'espèce qui ont déjà été envisagés en même temps que la répétition formelle si, dans le fait de répétition rencontré, l'élément dominant était l'élément formel; en même temps que la répétition sémantique, si l'élément dominant était l'élément sémantique. Il y a cependant une espèce de répétition morpho-sémantique qui n'a pu se voir réduire ni à une espèce de la répétition formelle, ni à une espèce de la répétition sémantique, sous peine de faire éclater une classe fondamentalement unitaire: il s'agit de la répétition affixale, qui va être examinée à présent. — Répétition affixale La répétition affixale consiste dans la réapparition d'un même affixe (a) (préfixe, infixe ou suffixe) ou dans la présence de deux ou plusieurs affixes synonymes (b), au sein d'un même énoncé. (a) ex.: Je n'ai plus que les os, un squelette je semble, Décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé, 81

Cf. supra, même partie, p. 205.

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(Ronsard)

La répétition du préfixe dé- a pour conséquence la réapparition de la valeur dénotative privative attachée à ce préfixe 82 ; il y a donc répétition d'un contenu signifié réalisée au travers de la réapparition d'un même signifiant83. Remarquons, au passage, que la répétition affixale se double d'une répétition phonique (rime) et d'une répétition syllabique (permanence du trisyllabe); cet exemple apparaît ainsi comme un nouvel exemple de convergence. Il peut également y avoir répétition d'un affixe véhiculant une valeur non plus dénotative, mais connotative. Tel serait le cas du suffixe - ard: cf. Robert·, «-ard. Elément, d'o. germ., de noms et d'adjectifs auxquels il donne une nuance péjorative ou vulgaire (ex.: froussard, revanchard)», mais je n'ai pas eu l'occasion d'en trouver d'exemple en discours. La répétition peut aussi porter sur un affixe véhiculant une valeur à la fois dénotative et connotative, tel le suffixe -ouille, porteur d'une valeur dénotative fréquentative 84 et d'une valeur connotative péjorative due à l'influence de termes comme fripouille, arsouille, etc. Malheureusement, dans le seul exemple que j'ai rencontré en discours, ouille n'est véritablement suffixe que dans le dernier terme: ex.: tout ce qui grouille, grenouille, scribouille (Gr. μ, p. 62). Notons, ici encore, que la répétition - affixale ou non — se double d'une répétition phonique par exploitation de la paronymie (rencontre de ouille faisant office de rime et de l'allitération en [g r], dans les deux premiers termes; réduite à [r], dans le troisième - la palatale [k] y apparaissant comme l'écho assourdi de la sonore [g]). Nous nous trouvons, une nouvelle fois, en présence d'un exemple de convergence. (b) ex.: Cela qui nous donne la vie et (...) qui ourdit notre substance, qui nous inspire et nous emmembre , „, y (Cl., p. 164). Dans cet exemple, c'est au travers de deux signifiants différents (préfixes in- et en-as) que se réalise, cette fois, la reprise du même contenu signifié (valeur dénotative locative 'dans'). 82

83

84 85

Robert: «dé-. Elément du lat. dis-, qui indique l'éloignement, la séparation, la privation.» Cf. aussi Saussure (F. de), Cours de linguistique générale, Paris, Payot, 1969: -exemple de répétition d'un préfixe: série dé-faire —* décoller - déplacer - découdre etc. (p. 178). -exemple de répétition d'un suffixe: série désir-eux, chaleur-eux, chanc-eux, etc. (p. 176). -exemple de répétition d'un préfixe et d'un suffixe: in-décor-able («mot improvisé») —* impardonnable, intolérable, infatigable, etc. (p. 173). La répétition n'est que partielle dans les séries: indécorable, pardonnable, maniable, etc. (p. 227). et: indécorable, inconnu, insensé, etc. (p. 227). GLLF; I, p. XV: suffixe de verbe -ouiller : origine, latin - oculare; valeur, fréquentatif. Robert: «2. in-. Elément locatif, du lat. in, prépos. «en, dans». «en- ou em- (devant b, m,p). Elément du lat. in- et im-, de in «dans».

219

J'ai retenu cet exemple parce qu'il appartenait au langage poétique, mais il peut ne pas paraître tout à fait convaincant, dans la mesure où les deux affixes en présence remontent au même élément latin in (reproche qui ne vaut qu'en diachronie, or cette partie-ci est une étude synchronique ...). Quoi qu'il en soit voici, emprunté au langage courant, plus exactement à la langue courante, un exemple où la réapparition d'un contenu signifié (réapparition mais non répétition car on est ici en langue et non plus en discours, or la répétition ne prend existence qu'au niveau du discours) se réalise, cette fois, au moyen de deux préfixes d'origine tout à fait différente: ex.: aphone - illettré, de l'un à l'autre de ces deux adjectifs se retrouve le même contenu signifié (valeur dénotative privative 'sans'), réalisé au travers d'un préfixe d'origine grecque a- 8 6 et d'un préfixe d'origine latine: il-87. Il pourrait également y avoir rencontre de deux affixes différents véhiculant tous deux une même valeur connotative. Je songe, par exemple, à la rencontre des deux suffixes à valeur péjorative — ard et-ouille dont il a été question précédemment: ex.: fripouille — fêtard, ici encore, la réapparition d'un contenu signifié - valeur connotative péjorative - se réalise au moyen de deux affixes différents (réapparition et non répétition car nous sommes, une nouvelle fois, au niveau de la langue). Dans ces deux séries d'exemples, c'est toujours le même mécanisme qui se retrouve: il y a chaque fois répétition / réapparition d'un même contenu signifié (valeur dénotative privative, valeur connotative péjorative, valeur dénotative fréquentative + valeur connotative péjorative, valeur dénotative locative, valeur dénotative privative, valeur connotative péjorative), réalisée au travers d'un (d') élément(s) de nature affixale. On voit, dès lors, qu'il serait assez maladroit de rompre l'unité du phénomène en distinguant: - une répétition sémantique: dans les exemples du type (b) (affixes différents véhiculant la même valeur dénotative ou la même valeur connotative), la répétition du contenu signifié se fait par l'intermédiaire de deux signifiants différents. - et une répétition morpho-sémantique: dans les exemples du type (a) (retour du même affixe), la répétition du contenu signifié se fait au travers du même affixe. D'ailleurs, que deviendrait l'exemple suivant: ex.: la Mer, étrange, là, et qui veillait sa veille d'Etrangère — inconciliable, et singulière, et à jamais inappariée (SJP., Pl., p. 266) 86

Robert:

87

Robert:

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«2. a-, an-. Elément tiré du grec exprimant la négation (pas), ou la privation (sans), et d i t e privatif.·» «1. in-. Elément négatif, du lat. in- (...) (im- devant b,m,p; il- devant l; irdevant r).»

ou, mieux encore, la série: ex.: inapte — inconciliable - illettré — irresponsable - imprudent. Si l'on veut y voir une répétition morpho-sémantique - distincte des exemples du type (b), renvoyés quant à eux à la répétition sémantique - (ce qui revient à déplacer le problème sans le résoudre car, à ce stade-là, on ne sait toujours pas si ce qui domine c'est l'aspect formel - auquel cas ces deux exemples doivent être renvoyés à la répétition formelle - ou l'aspect sémantique - auquel cas ils doivent être renvoyés à la répétition sémantique), faut-il parler d'une répétition graphique (in-) unissant inapte et inconciliable (ou, dans le premier exemple, inconciliable et inappariée), d'une répétition phonique (assonance [i]) unissant inapte — illettré - irresponsable ou encore (assonance [ε]): inconciliable et imprudent? D'ailleurs, même ainsi, il y a des maillons plus faibles: quel lien formel existe-t-il entre inapte et imprudent, entre imprudent et illettré - irresponsable en dehors de la répétition graphique initiale i, qui ne touche même pas la totalité du préfixe? Faut-il, dans ce cas, parler de répétition graphico-sémantique ou de répétition uniquement sémantique? N'est-il pas plus simple de parler de répétition affixale du type (a) (répétition du même préfixe négatif/n-)? ... 8 8 .

Convergence Comme on l'a déjà signalé au terme de l'examen de la reprise formelle, les distinctions établies entre toutes ces modalités de répétition, tant formelles que sémantiques ou morpho-sémantiques, ont en réalité un caractère tout à fait artificiel car dans le langage et tout particulièrement dans le langage littéraire, elles n'interviennent presque jamais isolément, mais se conjuguent pour donner naissance à des réseaux répétitifs parfois extrêmement complexes, comme le font apparaître les exemples suivants, empruntés les uns au domaine de la poésie, le dernier à celui du roman: ex.: Nos actes nous devancent, et l'effronterie nous mène: dieux et faquins sous même étrille, emmêlés à jamais à la même famille. Et nos voies sont communes, et nos goûts sont les mêmes. (SJP., Séch., p. 6). La première dyade: nos actes nous devancent — et l'effronterie nous mène, lexicale (distribution répétitive de nous), syntaxique (correspondance terme à terme), syllabique (permanence de l'hexasyllabe) et sémantique (superposition 88

Pour la réalisation différente du même préfixe, cf. aussi Saussure, op. cit., p. 220: «Le préfixe re- (reprendre, regagner, retoucher, etc.) est réduit à r- devant voyelle (rouvrir, racheter, etc.). De même le préfixe in-, très vivant bien que d'origine savante, apparaît dans les mêmes conditions sous deux formes distinctes: ë- (dans inconnu, indigne, invertébré, etc.), et in- (dans inavouable, inutile, inesthétique, etc.). Cette différence ne rompt aucunement l'unité de conception, parce que sens et fonction sont conçus comme identiques et que la langue est fixée sur les cas où elle emploiera l'une ou l'autre forme.»

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de sens entre devancent et mène)89 est relayée par une nouvelle dyade: dieux et faquins sous même étrille - emmêlés à jamais à la même famille, phonique (rime unissant étrille - famille) et lexicale (la répétition du terme-clef même, exprimant l'identité de plusieurs êtres ou choses, contribue à souligner encore davantage le parallélisme), qui enchaîne à son tour sur une nouvelle dyade: Et nos voies sont communes - et nos goûts sont les mêmes, lexicale (anaphore lexicopolyptotique et nos + répétition lexicale isorythmique sont), syntaxique (correspondance terme à terme), syllabique (permanence de l'hexasyllabe) et sémantique (superposition de sens entre communes et les mêmes)90. ex.: «conciliatrice et médiatrice, institutrice de nos lois» (SJP., Pl., p. 372) A l'idée d'une recherche de la paix, que l'on rencontrait déjà dans la dyade: O Maia, conciliatrice et médiatrice entre toutes factions terrestres91, vient s'ajouter celle de la consécration de cette paix par les lois, qui codifient les conditions nécessaires à sa préservation. Comme on le voit, l'unité de contenu de cette triade épithétique (la relation de synonymie linguistique qui unit les deux premiers constituants fait place, dans le troisième, à une relation de superposition sémantique) est soulignée, sur le plan formel, par la rime (les deux premiers constituants déterminant même une véritable répétition paronymique) née de la répétition affixale (retour du suffixe d'agent-atrice /—trice)92 et par la répétition syllabique (les deux premiers constituants sont isosyllabiques, le troisième proportionnel du simple au double), ex.: Là nous allions parmi les hommes de toute race. Et nous avions beaucoup vécu. Et nous avions beaucoup erré. Et nous lisions les peuples par nations. Et nous disions les fleuves survolés, et les plaines fuyantes, et les cités entières sur leurs disques qui nous filaient entre les doigts — grands virements de comptes et glissements sur l'aile. (SJP., Pl., pp. 242-243). Le premier mouvement de reprise, Et nous avions beaucoup vécu — Et nous avions beaucoup erré: métavocable doublé d'une répétition syllabique (permanence de l'octosyllabe) enchaîne sur un nouveau mouvement: Et nous lisions les peuples par nations — Et nous disions les fleuves survolés qui le prolonge dans une certaine mesure, puisqu'on y retrouve l'anaphore Et nous. Ce deuxième mouvement, lexical (cf. l'anaphore déjà signalée), phonique (répétition paronymique lisions - disions) et syllabique (retour du décasyllabe), contient les germes d'un nouveau mouvement de reprise: dans le second constituant, le syn-

89

90

91 92

Robert: v°. devancer: «I o . Etre devant (d'autres qui avancent), laisser derrière soi.» v°. mener: «B Mener qqn., qqch. I o . Etre en tête de (un cortège, une file).» Robert: v°. commun, une: «I. Adj. I o . Qui appartient, qui s'applique à plusieurs personnes ou choses. ( . . . ) Avoir des intérêts communs avec qqn. (...). Un but commun. V. Même. » Cf. supra, même partie, p. 189. Robert: «-ateur, -atrice. Elément, du lat. -ator, -atrix, servant à former des noms d'agent et des adjectifs (ex. : calomniateur, salvatrice) » «-teur, -trice. Suffixe, de l'accus. lat. -torem, -tricem (ex.: protecteur, protectrice). V. -Ateur, -atrice. »

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tagme COD les fleuves survolés présente le même moule syntaxique: article + substantif + participe à valeur adjective (épithète) que le COD suivant les plaines fuyantes. Ce troisième mouvement débouche à son tour sur un mouvement de reprise, la répétition du jonctif et: et les plaines fuyantes — et les cités entières, suivie elle-même de l'allitération disque-doigts (le terme à l'initiale duquel apparaît l'allitération clôture chaque fois un groupe rythmique), tandis que le verset s'achève sur une dyade syllabique (permanence de groupes rythmiques hexasyllabiques) et affixale (réapparition du suffixe - ment): grands virements de comptes - et glissements sur l'aile, ex.: Tache frappée comme d'un sceau, elle n'est pourtant chiffre ni sceau, n'étant signe ni symbole, mais la chose même dans son fait et sa fatalité — chose vive, en tout cas, et prise au vif de son tissu natal: greffon plutôt qu'extrait, synthèse plus qu'ellipse. (SJP., Pl., p. 411). La laisse débute par un mouvement de reprise lexicale (épiphore de sceau), dont le second constituant est entraîné dans un nouveau mouvement de reprise, lexico-syntaxique cette fois (réapparition du moule A ni B). La phrase se poursuit par la distribution répétitive de chose — suspendue un instant par la reprise phonique et graphique fait -fatalité - qui enchaîne sur une répétition polyptotique (vive-vif). La laisse est alors clôturée par la dyade greffon plutôt qu'extrait -synthèseplus qu'ellipse, syntaxique (une correspondance terme à terme parfaite est assurée entre les deux constituants), sémantique (parenté sémantique et étymologique unissant plutôt et plus, le premier étant dérivé pour une partie du second: plutôt < plus + tôt), lexicale (répétition isorythmique - elle ouvre la cinquième syllabe de chaque constituant - de la conjonction que) et syllabique (permanence de l'hexasyllabe) 93 . Le domaine du roman offre lui aussi de nombreux exemples de convergence répétitive, comme le font déjà apparaître les deux extraits suivants, empruntés au roman d'A. Robbe-Grillet, La maison de rendez-vous: - Et soudain des paroles se détachent sur ce fond sonore: «Jamais!... Jamais!... Jamais!». Le ton est pathétique, même un peu théâtral. Bien que grave, la voix est assurément celle d'une femme, qui doit se trouver tout près, sans doute juste derrière la haute touffe de ravenalas qui borde Vallée sur la droite. La terre molle ne fait heureusement aucun bruit sous les pas de celui qui s'y aventure. Mais, entre les minces troncs surmontés de leur bouquet de feuilles en éventail, il n'y a rien de discernable, que d'autres troncs identiques, de plus en plus serrés, formant une forêt infranchissable qui s'étend probablement sur une grande profondeur. En me retournant, j'ai aperçu d'un seul coup la scène: deux personnages immobilisés dans des attitudes dramatiques, comme sous le choc d'une intense émotion. Ils étaient cachés tout à l'heure par un buisson assez bas, et c'est en m'avançant jusqu'au massif de ravenalas, puis en gravissant la pente de terre nue, que j'ai atteint cette position d'où il est aisé de les apercevoir, dans un halo de lumière bleue qui provient de la maison, plus proche tout à coup que le chemin parcouru ne le laissait prévoir, et dans une perspective brusquement dégagée, juste à cet endroit. La femme est en robe longue, blanche, à jupe

93

Pour une analyse plus détaillée de ces quatre exemples, cf. Frédéric (M.), op. cit., chap. 1 et 2.

223

très bouffante, avec les épaules et le dos nus; elle est debout, le corps assez rigide, mais la tête détournée et les bras esquissant un mouvement ambigu d'adieu, ou de dédain, ou d'expectative: la main gauche à peine écartée du corps, à la hauteur de la hanche, et la droite levée jusqu'au niveau des yeux, le coude à demi plié et les doigts étendus, disjoints, comme si elle s'appuyait à une paroi de verre. A trois mètres environ dans la direction que cette main semble condamner — ou craindre — se tient un homme en spencer blanc qui paraît sur le point de s'écrouler, comme s'il venait d'être frappé d'un coup de pistolet, la femme ayant lâché l'arme aussitôt et restant ainsi la main droite ouverte, abasourdie par sa propre action, n'osant même plus regarder l'homme qui a seulement fléchi sur ses jambes, le dos un peu courbé, une main crispée sur la poitrine et l'autre étendue de côté, vers l'arrière, ayant l'air de chercher un appui où se raccrocher. (A.R.-G., pp. 63-64). - La fin du premier acte approche: l'héroïne, qui avait gardé la bouche close et les paupières baissées pendant tout le discours de son partenaire (et jusqu' à la phrase finale: «Ce sera comme vous voudrez • • • J'attendrai aussi longtemps qu'il sera nécessaire ...Et un jour ...»), relève enfin le visage pour dire avec lenteur et véhémence, en regardant l'homme droit dans les yeux: «Jamais! Jamais! Jamais!» Le bras nu de la jeune femme en robe blanche esquisse un geste de dédain, ou d'adieu, la main levée jusqu'au niveau du front, le coude à demi replié, les cinq doigts étendus et disjoints, comme si la paume s'appuyait à une invisible paroi de verre. En m'approchant de quelques mètres encore, sur la terre molle qui étouffe le bruit des pas, je constate que l'homme, dont une branche basse dissimulait en partie les traits, n'est pas Johnson comme je l'avais cru d'abord, abusé par la douteuse clarté bleuâtre que répandent alentour les murs de la maison, mais ce jeune homme insignifiant avec lequel Lauren passe généralement pour fiancée (bien qu'elle le traite le plus souvent, sans souci du public, avec dureté ou indifférence); le garçon ne doit d'ailleurs se trouver là, ce soir, que pour cette raison, car il n'est guère un habitué des réceptions de Lady Ava. Sous le coup d'un congé aussi catégorique, qui vient d'être prononcé contre lui d'une voix sans appel, il semble maintenant s'affaisser sur lui-même: ses jambes fléchissent, son dos se courbe, sa main gauche se crispe sur la poitrine, l'autre main, étendue de côté, vers l'arrière, a l'air de chercher à tâtons un appui où se retenir, comme s'il craignait de perdre l'équilibre sous la violence du choc. (A.R.-G., pp. 93-94). D e l'un à l'autre de ces deux extraits, on voit se dessiner cinq mouvements de reprise: 1) - «Jamais!... Jamais!... - «Jamais! Jamais!

Jamais!» Jamais!»

(p. 63) (p. 93).

Ce premier mouvement est à la fois lexical et typographique: chacun des deux constituants, mis entre guillemets, est précédé des deux points et voit le retour du point d'exclamation; chaque occurrence est, en outre, bâtie ellemême sur la triple répétition de Jamais. 2) — La terre molle ne fait heureusement aucun bruit sous les pas de celui qui s'y aventure. (p. 63) - (...) sur la terre molle qui étouffe le bruit des pas, (p. 93) La répétition lexicale du syntagme la terre molle s'unit à une répétition sémantique fondée sur la superposition de sens, elle-même appuyée par l'une ou l'autre reprise lexicale interne (bruit, les pas : dans la seconde occurrence, l'article les entre en composition avec l'inverseur de). 224

3) - dans un halo de lumière bleue qui provient de la maison, (p. 63) - abusé par la douteuse clarté bleuâtre que répandent alentour les murs de la maison (pp. 9 3 - 9 4 )

On assiste à une première convergence entre répétition phonique (paronymes à lien sémantique et étymologique bleue - bleuâtre) et répétition sémantique: la synonymie unissant lumière et clarté94 se réduit à la superposition sémantique dans le cas de halo - superposition assez large toutefois, puisque l'adjectif lumineux intervient à deux reprises dans la périphrase définitoire du terme 95 . La répétition fondée sur la superposition de sens se retrouve dans les relatives qui provient de la maison - que répandent les murs de la maison, où elle est, en outre, secondée par la répétition lexicale (épiphore de la maison). 4) - La femme est en robe longue, blanche, à jupe très bouffante, avec les épaules et le dos nus; elle est debout, le corps assez rigide, mais la tête détournée et les bras esquissant un mouvement ambigu d'adieu, ou de dédain, ou d'expectative: la main gauche à peine écartée du corps, à la hauteur de la hanche, et la droite levée jusqu'au niveau des yeux, le coude à demi plié et les doigts étendus, disjoints, comme si elle s'appuyait à une paroi de verre. (pp. 63—64). - Le bras nu de la jeune femme en robe blanche esquisse un geste de dédain, ou d'adieu, la main levée jusqu'au niveau du front, le coude à demi replié, les cinq doigts étendus et disjoints, comme si la paume s'appuyait à une invisible paroi de verre. (p. 93).

La répétition lexicale domine très nettement: répétition avec modulation interne au second constituant due à l'adjonction de l'épithète: la femme - la jeune femme, répétition avec connexion: en robe longue, blanche — en robe blanche; tandis que dans la dyade complexe avec les épaules et le dos nus (...) et les bras esquissant un mouvement ambigu d'adieu, ou de dédain (...) — le bras nu (...) esquisse un geste de dédain, ou d'adieu, la répétition lexicale, polyptotique cette fois, avec connexion et chiasme (nus + les bras —» le bras nu) - préparée déjà par la présence, dans le circonstant, des substantifs épaules et dos en relation de superposition sémantique avec le terme bras (rapprochés par le sème 'partie du corps') — s'unit au polyptote esquissant — esquisse, à la répétition lexico-sémantique un mouvement - un geste (reprise du déterminant et répétition synonymique 96 ) et à la répétition lexicale pure réalisée sous forme de chiasme d'adieu ou de dédain — de dédain ou d'adieu ; notons en outre le chiasme La femme (...) dont les bras - le bras (...) de la jeune femme. Dans la dyade la main gauche (...) et la droite levée jusqu'au niveau des yeux — la main levée jusqu'au niveau du 94

95 96

Robert: v°. lumière: «I o . Ce par quoi les choses sont éclairées. V. Clarté». v°. clarté: «I o . Lumière (souvent caractérisée d'une manière affective). Faible clarté.» Robert: v°. halo: «Auréole lumineuse diffuse autour d'une source lumineuse.» Robert: v°. geste: «I o . Mouvement du corps (principalement des bras, des mains, de la tête) volontaire ou involontaire, révélant un état psychologique, ou visant à exprimer, à exécuter qqch. V. Attitude, mouvement.» v°. mouvement: «B (Matière vivante). • I o . U N M O U V E M E N T : changement de position ou de place effectué par un organisme ou une de ses parties. Mouvements du corps ou d'une partie du corps humain. V. Geste.» 225

front, la répétition lexicale n'est que partiellement pure (levée) au niveau du syntagme substantif la droite levée - la main levée, étant donné que le premier la joue le rôle d'anaphorique, alors que le second garde sa pleine valeur d'article; quant au syntagme prépositionnel, il détermine un métavocable à lien syllabique et sémantique (permanence de l'hexasyllabe et répétition fondée sur la superposition de sens unissant yeux et front qui désignent tous deux une partie de la tête). Répétition lexicale pure et paronymes à lien sémantique et étymologique convergent dans la dyade le coude à demi plié —le coude à demi replié, pour faire place à la répétition lexicale pure (les doigts étendus et disjoints), appuyée par la répétition fondée sur la superposition de sens (elle est en relation de coréférence avec le syntagme la [main] droite, lui-même en relation de superposition de sens linguistique avec le terme paume, qui désigne «l'intérieur de la main» 97 ) dans la dyade finale comme si elle s'appuyait à une paroi de verre — comme si la paume s'appuyait à une paroi de verre. 5) - l'homme qui a seulement fléchi sur ses jambes, le dos un peu courbé, une main crispée sur la poitrine et l'autre étendue de côté, vers l'arrière, ayant l'air de chercher un appui où se raccrocher. (p. 64). - ses jambes fléchissent, son dos se courbe, sa main gauche se crispe sur la poitrine, l'autre main, étendue de côté, vers l'arrière, a l'air de chercher à tâtons un appui où se retenir, (p. 94).

Répétition lexicale pure (ses jambes, dos, main, sur la poitrine, étendue de côté, vers l'arrière, de chercher un appui) et répétition polyptotique (a fléchi fléchissent, courbé —se courbe, crispée —se crispe, ayant l'air — a l'air et la paire l'autre - l'autre, dans laquelle, malgré l'identité apparente, le premier article joue un rôle d'anaphorique, alors que le second garde sa valeur d'article) dominent très nettement ce passage, tandis que dans la relative finale, la répétition lexicale pure converge avec une reprise sémantique doublée d'une répétition affixale (les verbes se raccrocher et se retenir, en relation de synonymie linguistique 98 , débutent tous deux par le même préfixe re-). Toute cette longue description avait pour objectif de montrer l'extrême complexité et la richesse des réseaux répétitifs pouvant se tisser au sein d'une oeuvre littéraire (phénomène particulièrement sensible chez un auteur comme A. Robbe-Grillet"). Toutefois, coupée de tout commentaire stylistique, elle apparaît quelque peu gratuite et fastidieuse; c'est pourquoi, je ne multiplierai pas ici les exemples, d'autant qu'on en trouvera en abondance (pour le domaine de la poésie) dans un autre volet de cette étude, consacré à l'examen des structures de répétition chez Saint-John Perse 100 . * 97 98

99 100

Cf. Robert, v°. paume. Robert: v°. raccrocher: «4°. Pronom. Se retenir (à un point d'appui).» v°. retenir: 8III SE R E T E N I R , v. pron. • I o . Faire effort pour ne pas tomber. (...) V. Accrocher (s').» A ce propos, voir notamment Genette (G.), Vertige fixé, dans Figures I, pp. 83 ss. Frédéric (M.), op. cit.

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Les pages qui précèdent auront montré que la répétition à effets possibles (la répétition délibérée) (qui n'est, rappelons-le, qu'un aspect de la répétition en langage, à côté des répétitions involontaires - pathologiques ou non - des répétitions inconscientes et des répétitions lexicalisées) pouvait revêtir des formes extrêmement diverses. Si l'on tente d'établir un certain classement au sein de toutes ces formes en prenant comme critère de départ la nature des éléments touchés par la reprise, on voit se dégager une première grande distinction entre répétition formelle (répétition d'un même élément formel), répétition sémantique (répétition d'un même contenu signifié) et répétition morpho-sémantique (répétition combinée d'un élément formel et d'un contenu signifié). Chacune de ces trois espèces se présente, à son tour, sous des formes variées. Il me paraît plus simple de les rappeler en les rassemblant dans le tableau qui suit (et qui répond à celui de la première partie):

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Ce classement n'est nullement définitif: les catégories qu'il regroupe constituent des ensembles ouverts, susceptibles de recevoir de nouvelles espèces de répétition. Ces catégories sont, par ailleurs, extrêmement fluides et souples et le passage de l'une à l'autre se fait aisément. Qu'on se rappelle le passage tout progressif de la répétition phonico-sémantique à la répétition lexicale pure. Dans le tableau, cette souplesse se marque, notamment, dans la catégorie répétition thématique: la présence de traits intermédiaires est destinée à suggérer (à rappeler) que le passage se fait de façon presque insensible des thèmes mineurs aux thèmes moyens. Le glissement d'une catégorie à l'autre est encore favorisé par le phénomène de la convergence, qui apparaît à tous les niveaux (entre catégories de même niveau, mais aussi de niveau différent). Dans le tableau, les flèches qui partent d'une catégorie vers une autre sont d'ailleurs un indice de ce phénomène. Extraordinaire variété des formes de répétition à effets possibles, aspect ouvert et souple des catégories relevées, souplesse favorisée encore par le phénomène de la convergence: voilà les quelques grands traits qui se dégagent de ce chapitre. Une dernière remarque avant de le clore tout à fait: si quelques faits de répétition sont restés un peu à l'écart de ce classement (réponse en écho et écholalie délibérées, rappel, pléonasme éclairant), c'est parce que le critère de la nature des éléments touchés semblait impropre à les caractériser de manière satisfaisante. La réponse en écho et l'écholalie délibérées apparaissent presque toujours comme des répétitions lexicales pures, mais parfois aussi elles rejoignent le polyptote; quant au rappel faisant suite à un développement, il se rattache tantôt aux répétitions morpho-sémantiques (répétition lexicale pure ou polyptote), tantôt aux répétitions sémantiques; on voit, dès lors, combien ce critère est non pertinent, dans ce dernier cas surtout (la réponse en écho et l'écholalie délibérées, au moins, ne quittent pas la catégorie des répétitions morpho-sémantiques). D'autre part, même lorsque ce critère semble pouvoir être appliqué - il permet de rattacher le pléonasme éclairant aux répétitions sémantiques fondées sur la superposition de sens - il ne fait que cerner un seul aspect du phénomène et, qui plus est, un aspect qui n'est que secondaire car ce type de pléonasme se rattache, avant tout, à la catégorie des répétitions répondant à un souci de clarté de la part du locuteur - au même titre, d'ailleurs, que le rappel évoqué précédemment - on voit ainsi que le critère principal (celui qui permet la meilleure caractérisation de ces faits de répétition) est celui de l'intention présidant à la reprise (le critère de la nature des éléments touchés étant un critère secondaire).

230

Conclusions1 Quels sont les résultats que tentait d'apporter cette deuxième partie? Le premier est qu'il semble désormais possible d'établir une définition cernant la répétition dans le langage (aussi bien élaboré que spontané) en tant que phénomène unitaire. Ceci manquait dans la rhétorique traditionnelle où l'on n'avait défini que des modalités de répétition, sans chercher à cerner le genre. Lacune qui s'explique fort bien par le fait que, dans la rhétorique classique, la répétition n'est pas, sauf cas exceptionnel, étudiée en soi, mais en fonction de critères qui lui sont extérieurs; ce qui expliquait aussi, nous l'avons vu, la dissémination, dans l'exposé, des diverses modalités examinées. Cette définition pourrait être la suivante: L A REPETITION, EN TANT QUE FAIT DE LANGAGE, CONSISTE DANS LE RETOUR, LA REAPPARITION AU SEIN D'UN ENONCE - REAPPARITION NULLEMENT

IMPOSEE

PAR

UNE

QUELCONQUE

CONTRAINTE

DE

LANGUE - SOIT D'UN MEME ELEMENT FORMEL, SOIT D'UN MEME CONTENU SIGNIFIE, SOIT ENCORE DE LA COMBINAISON DE CES DEUX ELEMENTS.

Elle appelle quelques remarques: - la réserve «réapparition nullement imposée par une quelconque contrainte de langue» permet de distinguer redondance et répétition; - l'expression «réapparition d'un même élément formel permet de recouvrir la répétition d'un graphème (répétition graphique) ou celle d'un type d'impression du texte (répétition typographique) - deux reprises qui sont limitées au langage écrit; celle d'un phonème (répétition phonique), d'un mot (répétition lexicale, qui constitue en fait une modalité de répétition morpho-sémantique) ou d'un moule syntaxique (répétition syntaxique) - toutes reprises qui concernent aussi bien le langage oral que le langage écrit; ou encore, la répétition d'éléments suprasegmentaux (répétition suprasegmentale) - qui relève essentiellement, mais pas uniquement, du langage oral; - l'expression «réapparition d'un contenu signifié» recouvre la répétition d'un noyau sémico-connotatif (répétition synonymique et répétition fondée sur la superposition de sens), celle d'un thème (répétition thématique) ou encore, celle d'un réfèrent plus complexe (mise en abyme); - enfin, l'expression «réapparition de la combinaison de ces deux éléments (élément formel et contenu signifié) » permet de recouvrir, notamment, la répétition d'un même affixe (répétition affixale). *

Un deuxième apport se manifeste en ce qui concerne la délimitation du phénomène. 1

Je renvoie également le lecteur aux conclusions partielles faites à la fin de chaque chapitre.

231

Une constatation qui s'est imposée d'emblée est qu'il fallait faire éclater le cadre trop étroit de la rhétorique traditionnelle - cadre préalablement reconstitué (objectif de la première partie), après inventaire des diverses figures de répétition répertoriées, mais aussi éparpillées, dans les ouvrages de rhétorique. Il fallait, de toute nécessité, élargir le champ d'investigation de la rhétorique classique, laquelle se bornait à l'examen des oeuvres littéraires et excluait ainsi d'office de son champ de recherche les divers faits de répétition du langage spontané. Parmi les répétitions proprement littéraires, la rhétorique imposait encore une seconde limitation, en ce sens qu'elle ne retenait que les répétitions lui apparaissant comme de véritables figures. En cherchant à voir quels phénomènes de langage pouvaient être rangés parmi les faits de répétition, on a vu se dégager un résultat important: la répétition n'est qu'une facette d'un phénomène de langage plus vaste, celui de la récurrence linguistique, qui consiste dans le retour d'un même élément (formel, sémantique, morpho-sémantique), à l'intérieur d'un énoncé. Si ce retour est libre et perçu par l'interlocuteur, on se trouve en présence de la répétition; s'il ne l'est pas (c'est le cas pour la réapparition de la marque du genre ou du nombre, par exemple), on a affaire à la redondance. Poursuivant la tâche qui consistait à inventorier les divers faits de répétition (à l'exclusion des faits de redondance et, plus généralement, de récurrence) du langage, j'ai écarté ceux qui n'avaient pas de rapport avec la répétition (la coréférence simple) ou qui n'avaient avec elle qu'un rapport indirect (les structures d'extraposition avec coréférence coexistentielle). Ensuite sont venus s'ajouter à mon inventaire toute une série de faits de répétition qui n'auraient jamais pu trouver place dans le cadre de la rhétorique traditionnelle, en raison des deux limitations de départ, évoquées précédemment: il s'agissait des répétitions involontaires - répétitions pathologiques (réponse en écho, écholalie, contamination, persévération, entraînement verbal, palilalie et paligraphie, itération, bégaiement du premier et du deuxième type) et répétitions non pathologiques (dues à une pensée qui se cherche ou à une forte émotion de la part du locuteur) - et des répétitions inconscientes du type et alors ..., et alors ... D'autres faits de répétition — le pléonasme et la tautologie — avaient été relevés par la rhétorique classique, mais elle n'en avait livré qu'un examen assez embryonnaire. En ce qui concerne le pléonasme, l'analyse de différents cas concrets aura fait apparaître plusieurs espèces (pléonasme vicieux, pléonasme étymologique, pléonasme éclairant, pléonasme d'insistance et épithète de nature - pléonasme focalisant) et aura montré que la réduction de ces différentes espèces à un seul type - réduction opérée par la rhétorique traditionnelle - était illusoire et risquait de déboucher sur la confusion — que n'a d'ailleurs pas manqué de faire la rhétorique - entre le pléonasme comme défaut de style et le pléonasme comme figure potentielle. 232

Quant à la tautologie, la notion aura elle aussi dû être reprécisée et la tautologie, réhabilitée, étant donné son statut de figure potentielle. *

Après avoir procédé à cet élargissement du cadre de la rhétorique classique - en procédant à l'analyse des catégories de faits de répétition qui n'avaient pas été examinées par elle (répétitions involontaires et répétitions inconscientes) et en approfondissant l'étude d'un fait (la tautologie) ou d'une catégorie de faits (les différentes espèces de pléonasme) de répétition qui avaient été analysés par la rhétorique, mais de manière incomplète - j'ai tenté de classer les faits de répétition du langage. En retenant comme critère de départ celui du choix ou de l'absence de choix de la part du locuteur, on a vu se dégager quatre grandes catégories: - les répétitions involontaires, qui sont produites par le locuteur indépendamment de sa volonté, regroupent les répétitions pathologiques et deux faits de répétition d'origine non pathologique: les répétitions dues à une pensée qui se cherche et celles qui apparaissent chez un locuteur en proie à une forte émotion; - les répétitions inconscientes, qui échappent au contrôle du locuteur, mais dans une mesure moindre, cependant, que les précédentes, en ce sens qu'elles peuvent être neutralisées par un effort de volonté de la part du locuteur. Elles englobent la répétition du type et alors ...et alors ..., le pléonasme vicieux et le pléonasme étymologique; - les répétitions lexicalisées, qui ont pu correspondre, à un moment donné de leur histoire, à une intention délibérée de la part du locuteur, soucieux d'une certaine expressivité; mais qui ont progressivement perdu toute valeur expressive en passant dans la langue; - et enfin, les répétitions délibérées, qui regroupent un tel nombre de faits de répétition qu'il a fallu procéder à un nouveau classement, en prenant cette fois comme critère de base celui de la nature des éléments touchés par la reprise (critère qui avait l'avantage de pouvoir s'appliquer à la presque totalité des faits de répétition appartenant à cette dernière catégorie, en n'en laissant de côté qu'un très petit nombre: la réponse en écho et l'écholalie non pathologiques, ainsi que les répétitions répondant à un souci de clarté de la part du locuteur (rappel, pléonasme éclairant et répétition synonymique explicative de forme / X est Y/). Je ne rappellerai pas ici tous les faits de répétition qui ont pu être relevés pour cette catégorie: l'énumération en serait longue et ennuyeuse, aussi je renvoie le lecteur à la conclusion du chapitre 2 et, notamment, au tableau récapitulatif. *

Quelles sont, dans les grandes lignes, les modifications apportées par cet inventaire des faits de répétition délibérée (pour le détail des points communs à ces deux inventaires, je renvoie le lecteur à l'essai, tenté en cours d'analyse, qui 233

visait à établir la correspondance de tel fait de répétition relevé pour l'époque actuelle avec telle figure de répétition inventoriée par la rhétorique classique)? Du côté des répétitions formelles sont venues s'ajouter, notamment, la répétition graphique (j'ai eu l'occasion de signaler que lorsque les auteurs parlaient de répétition de la même lettre à propos de la fig. 1, correspondant à l'allitération, le terme lettre était chaque fois mis pour celui de phonème) et la répétition typographique. L'assonance et la rime, mal distinguées par la rhétorique (je rappelle que seuls Demandre et l'Encyclopédie établissaient une distinction entre ces deux figures et encore, celle-ci n'était-elle pas très claire), ont été dissociées ici. La répétition d'un type de construction et d'un même nombre de syllabes a été scindée en deux faits de répétition: la répétition syntaxique et la répétition syllabique (la convergence des deux permettant de retrouver la figure de la rhétorique classique). On a vu, par ailleurs, que la répétition syllabique n'était elle-même qu'une espèce d'une catégorie plus vaste: celle des répétitions suprasegmentales. Que cette dernière catégorie ait échappé aux auteurs de la rhétorique traditionnelle n'a rien d'étonnant, si l'on songe que les éléments suprasegmentaux sont difficiles à évaluer: il faut, pour ce faire, des appareils de mesure assez perfectionnés, qui n'ont été mis au point qu'au XXe. siècle (et malgré tout, à l'heure actuelle, bon nombre de questions restent encore ouvertes). De toutes les répétitions suprasegmentales, la répétition syllabique était la plus aisément décelable (elle ne nécessite pas d'appareil de mesure, pour autant qu'on ne cherche à évaluer que le nombre de syllabes et non leur durée) et il n'est donc pas surprenant qu'elle ait trouvé place dans de nombreux traités. Dans la rhétorique classique, un flottement très net se manifestait dès l'instant où intervenait l'aspect sémantique de la répétition. En ce qui concerne les répétitions morpho-sémantiques, on a vu s'élargir quelque peu la classe des paronymes à lien sémantique: en effet, les paronymes de même famille sémantique (type: père - mère) sont venus s'ajouter aux paronymes de même radical (type: innombrable — nombres — dénombrements, actant/circonstant interne paronymique, polyptote) relevés par la rhétorique. Mais le flottement se faisait surtout sentir au niveau du passage progressif du polyptote à ce qui est devenu, dans la deuxième partie, la répétition lexicale pure. Certains stades manquaient: l'actant/le circonstant interne homonymique, le polyptote focalisant et la répétition lexicale polysémique (pour la tautologie: voir ce qui a été dit précédemment). Les stades du polyptote, de l'actant/du circonstant interne paronymique, du polyptote polysémique et de la répétition lexicale focalisante peuvent être retrouvés à partir des exemples: mais, dans le cas des trois derniers, il faut y mettre beaucoup de bonne volonté: l'actant/le circonstant interne paronymique n'est pas distingué de la répétition paronymique exploitant des constituants d'une même famille étymologique (dans cette deuxième partie, cas (a) des répétitions paronymiques à lien sémantico-étymologique); quant au polyptote polysémique et à la répétition lexicale focalisante, les auteurs les présentent, en bloc, comme des répétitions d'un 234

même mot avec modification du contenu sémantique, sans établir aucune distinction entre répétition polyptotique et répétition sans modification de la composition phonique (et graphique), mais aussi sans préciser en quoi réside la modification du contenu sémantique du terme repris (une seule exception: Fontanier, mais son analyse est, il faut bien le reconnaître, assez embryonnaire); et, de toute façon, sans chercher à cerner la différence existant entre ces figures, certains auteurs allant même jusqu'à présenter comme des répétitions d'un même mot s'accompagnant d'une modification du contenu sémantique, des exemples de répétition homonymique véritable ... Parmi les faits de répétition lexicale pure (elle correspond, dans la première partie, aux différents cas de répétition d'un même mot sans modification de son contenu sémantique), on a vu s'élargir la catégorie de la distribution répétitive (elle regroupe plusieurs figures de la première partie) et celle de l'anaphore (elle recouvre deux figures de la première partie). On a vu également apparaître deux nouveaux faits de répétition: la répétition isorythmique (qui était pourtant contenue en germes dans l'un des exemples de répétition «au milieu de la phrase» fournis par l'Encyclopédie) et la répétition avec connexion qui fait pendant à une répétition relevée par la rhétorique classique: la répétition avec disjonction (dissociation). Le flottement se faisait également sentir, dans la rhétorique, au niveau de la vaste catégorie fourre-tout que représentait la répétition d'un même contenu sémantique (catégorie E) — l'adjectif sémantique est pris ici dans son sens traditionnel de 'dénotatif car la rhétorique n'envisageait que la répétition d'un noyau sémique, sans prendre en considération l'aspect connotati?. Quand ils s'intéressaient à la répétition synonymique, les auteurs n'établissaient pas de distinction entre répétition synonymique linguistique et répétition synonymique situationnelle. Ils n'accordaient pas de place distincte de la synonymie à la catégorie des répétitions fondées sur la superposition de sens (un auteur comme Phoïbammon, par exemple, rangeait sous la figure de Γέπιμονή aussi bien des exemples se rattachant à la répétition synonymique que des exemples relevant de la répétition fondée sur la superposition sémantique). Enfin, ils ne faisaient mention, nulle part, de la répétition thématique ni de la mise en abyme. Ce flottement qui surgit lorsqu'intervient l'aspect sémantique était déjà à l'origine de l'analyse et de la condamnation trop hâtives du pléonasme. On a vu s'accroître considérablement l'importance du phénomène de la convergence (cf., notamment, le tableau qui clôture le chapitre 2). Dans la rhétorique traditionnelle, lorsque les auteurs abordaient la question de la convergence, ils le faisaient toujours sous forme de remarques occasionnelles disséminées 2

On a vu pourtant, lors de l'examen de la superposition de sens par variation connotative (superposition de sens situationnelle), que l'exemple de Dumarsais voiles — vaisseaux nous entraînait dans la sphère de la connotation.

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dans l'exposé; la seule exception était constituée par Fontanier, qui concentrait son étude en un même passage. De toute façon, leurs remarques ne portaient jamais que sur la convergence de telle et telle figure particulière, or on a vu que si la convergence touchait des faits de répétition particuliers, elle se manifestait aussi au niveau des grandes catégories, puisque c'est précisément la convergence de la répétition formelle et de la répétition sémantique qui donne naissance à la répétition morpho-sémantique. *

Du côté des critères retenus pour établir ce nouveau classement (je n'envisage pas ici le classement des faits de répétition du langage en général, mais uniquement celui qui rassemble les faits de répétition susceptibles d'engendrer certains effets, puisque c'est lui qui correspond au classement de la rhétorique classique), on retrouve le critère de la nature des éléments touchés par la reprise: il préside à la distinction entre répétition formelle, répétition sémantique et répétition morpho-sémantique; puis, dans un second temps, entre les différentes espèces de répétition formelle. Au sein de la répétition sémantique, c'est ce même critère qui permet de dissocier la répétition thématique (répétition d'un même thème) de la mise en abyme (répétition d'un réfèrent plus complexe), ou encore de la répétition synonymique et de la répétition fondée sur la superposition de sens (répétition d'un noyau sémico-connotatif) ; tandis que c'est le critère de la modalité de la reprise, retenu également par la rhétorique, qui permet alors de distinguer la répétition synonymique (répétition totale du noyau sémico-connotatif) de la répétition fondée sur la superposition sémantique (répétition partielle du noyau sémico-connotatif). Les diverses espèces de répétition morpho-sémantique, participant à la fois de la répétition formelle et de la répétition sémantique, verront intervenir conjointement ces deux critères (ex.: polyptote = «retour d'un même terme» —> critère de la nature, «sous plusieurs des formes grammaticales qu'il est susceptible d'adopter» —• critère de la modalité; cf. encore: répétition lexicale pure = «reprise intégrale» —» critère de la modalité, «d'un terme» —» critère de la nature; cf. enfin, antimétabole: «répétition, dans un ordre modifié» —» critère de la modalité, «des mêmes termes» —• critère de la nature «tantôt sous forme d'une répétition lexicale pure, tantôt sous forme d'un polyptote» —» à nouveau critère de la modalité; etc.). Le critère de la modalité de la reprise intervient encore, mais seul cette fois, pour distinguer les diverses espèces de la répétition syntaxique. Le critère de la place de la répétition, retenu par la rhétorique, se retrouve également: c'est lui qui intervient - aux côtés du critère de la nature (qui permet la distinction entre répétition de consonnes et répétition de voyelles) dans la définition de l'allitération, de l'assonance et de la rime. C'est lui aussi qui permet d'établir la distinction entre les différentes formes de répétition lexicale pure. En revanche, on a vu disparaître les critères de la cause et de l'effet (le critère 236

du nombre d'éléments touchés par la reprise se retrouvera lors de l'étude des structures de répétition 3 ). Un autre intérêt de cette étude est d'avoir éclairé certains mécanismes de fonctionnement de la répétition. La confrontation de la répétition avec la redondance et la coréférence simple (l'«anaphore») apporte les informations suivantes: contrairement à la coréférence simple, la répétition fait entorse au principe d'économie de la langue. La répétition est essentiellement facultative: elle résulte quasi toujours (à l'exception des répétitions involontaires - pathologiques ou non - et des répétitions inconscientes) d'un choix de la part du locuteur et peut fort bien être absente du message; alors que la redondance apparaît comme une contrainte inhérente à tout message 4 et qu'il existe certains cas dans lesquels la coréférence simple est obligatoire. D'autre part, les pages qui précèdent ont fourni les éléments de réponse à une question qu'il semble logique de se poser au terme de cette étude: la répétition en tant que fait de langage relève-t-elle du niveau de la langue ou de celui du discours? Un indice nous est déjà fourni par la définition générale qui vient d'être donnée de la répétition: «... réapparition au sein d'un énoncé ...». La répétition se situe, en effet, très nettement au niveau du discours. Ce qui n'empêche pas qu'elle puisse recourir à des données de langue: la répétition homonymique et la répétition polysémique, par exemple, exploitent une donnée de langue: l'homonymie/la polysémie ou existence, dans le lexique, de signifiants identiques renvoyant à des signifiés différents. La répétition paronymique exploite, elle aussi, un fait de langue: la paronymie ou présence, dans le lexique, de signifiants semblables renvoyant les uns à des signifiés différents, les autres à des signifiés semblables. Si l'on se reporte au schéma de Saussure enseignement

apprentissage / éducation

armement

etc. 3 4

5

Frédéric (M.), op. cit., chap. 1. Cette contrainte intériorisée par le sujet parlant et devenue, chez lui, un véritable automatisme constitue l'un des volets du phénomène plus général qu'est la récurrence linguistique, l'autre volet étant représenté par la répétition (l'autre ou l'un des autres, si l'on considère la coréférence simple comme un troisième volet, dans la mesure où elle ne se laisse réduire ni à la redondance ni à la répétition). Saussure (F. de), Cours de linguistique générale, Paris, Payot, 1969, p. 175.

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on constate que le premier paradigme (enseignement, enseigner, enseignons ...) fournit les éléments de la répétition paronymique à lien sémantique et étymologique, le deuxième (enseignement, instruction, apprentissage, éducation ...6) ceux de la répétition fondée sur la superposition sémantique et ceux de la répétition synonymique, le troisième (enseignement, armement, changement ... ou encore désir-eux, chaleur-eux, peur-eux .. . 7 ) ceux de la répétition affixale et le quatrième (enseignement, justement, clément ...) ceux de la rime. Par contre, une forme de répétition telle que la répétition thématique ne semble pas, quant à elle, sortir du niveau discursif, dans la mesure où elle fait appel à une donnée non de langue, mais de discours: le thème, défini, rappelons-le, comme le sujet d'un discours ou d'un passage de discours, le «condensé sémantique» de ce discours, de ce passage de discours. Il en va de même de la répétition typographique qui relève, elle aussi, exclusivement du domaine du discours. Mais, de toute façon, qu'elle fasse appel à des données de langue ou de discours, la répétition ne prend sa réalité qu'au niveau du discours. Pour que l'homonymie (la paronymie, etc.) devienne répétition homonymique (répétition paronymique, etc.), il faut que les occurrences en relation d'homonymie (de paronymie, etc.) soient présentes conjointement dans l'énoncé. Dans un exemple comme le suivant: J'ai la toux dans mon jeu C'est ainsi que je gagne Les cœurs aventureux Qui battent la campagne le poète exploite la relation homonymique la toux—l'atout sans qu'il soit possible pour autant de parler de répétition homonymique, puisque seule une occurrence apparaît au niveau de l'énoncé, alors que la répétition en suppose au moins deux. Dans ce cas, il y a donc exploitation de l'homonymie; mais pas répétition homonymique. De même dans l'exemple suivant: Dites-lui seulement que je viens De la part de Monsieur Tartuffe pour son bien Molière exploite la polysémie du terme bien8 sans que l'on puisse pour autant parler de répétition polysémique, puisque seule une occurrence figure dans l'énoncé. On rejoint ici l'idée de S. Levin qui, partant de l'idée saussurienne que le rapport syntagmatique est in praesentia alors que le rapport associatif unit des

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Saussure (F. de), op. cit., p. 174. ibid. Cf. Robert: v° bien: «I • I o . Ce qui est avantageux, agréable, favorable, profitable; ce qui est utile à une fin donnée. V. (...) intérêt, service.» φ 2°. Chose tangible, susceptible d'appropriation. V. Capital, (.. Sfortune, (...)patrimoine.»

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termes in absentia, montre que l'effet du couplage est d'unir in praesentia des termes qui par ailleurs sont liés in absentia9. Lorsqu'on examine les éléments qu'elle est susceptible de faire intervenir, on constate qu'ils peuvent être de nature graphique, typographique (caractère utilisé, mise en page), phonique (voyelle et/ou consonne), lexicale (mot, syntagme, proposition, phrase, paragraphe, chapitre, etc.), syntaxique, suprasegmentale (nombre de syllabes, pause, accent, durée, intensité, hauteur mélodique, timbre, débit syllabique), affixale (préfixe, infixe, suffixe), sémantique (noyau sémique et/ou valeur connotative, thème, réfèrent plus complexe) ou complexe (volume textuel, signe typographique indice d'un schéma mélodique particulier, etc.). Une ligne de recherche qui se dessine au terme de cette étude consiste à se demander si la répétition opère en toute liberté ou si son fonctionnement est régi par certaines contraintes (de langue? de discours? d'environnement socioculturel? ...). En ce qui concerne d'éventuelles contraintes de langue, il faudrait aller voir du côté des parties du discours (le verbe se répète-t-il comme le substantif? et même, à l'intérieur de la catégorie verbale, le sort du verbe qui garde son plein statut de verbe est-il le même que celui des auxiliaires ou du verbum vicarium faire? etc.), du côté des fonctions (le sujet se répète-t-il comme le complément direct ou comme le complément circonstanciel? etc.). L'étude devrait prendre en considération tous les faits de répétition relevés dans cette deuxième partie: comportement des différentes parties du discours et des différentes fonctions vis-à-vis de la répétition polyptotique (la catégorie de l'adverbe semble ne pas pouvoir l'admettre, mais? cas de tout? etc.), comportement vis-à-vis de la répétition immédiate (l'article employé seul peut-il l'admettre? etc.), de la répétition différée, de l'anaphore, etc. On peut également s'interroger sur l'influence possible de certaines données de discours: la répartition des faits de répétition est-elle identique dans le message écrit et dans le message oral? (non puisque, notamment, la répétition graphique et la répétition typographique sont exclues du message oral), les faits de répétition qui relèvent des deux types de message passent-ils aussi bien dans l'un que dans l'autre? (on peut être sensible à la présence d'une répétition syntaxique dans le message parlé, mais la répétition syntaxique passe mieux dans le message écrit; les répétitions suprasegmentales ne sont pas exclues du message écrit, qui dispose, on l'a vu, de différents adjuvants typographiques pouvant servir d'indices, mais elles sont plus aisément perceptibles dans le message oral). On pourrait encore se demander si la répartition des faits de répétition

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Ruwet (N.), Langage, musique, poésie, Paris, Seuil, 1972, p. 158. Le couplage apparaît comme un fait répétitif de convergence essentiellement syntaxique, phonique et/ou sémantique. S'il n'a pas été étudié ici, c'est parce qu'il le sera dans l'autre volet de cette étude: il rejoint, en effet, l'une des structures de répétition décelées dans l'oeuvre poétique de Saint-John Perse; cf. Frédéric (M.), op. cit., chap. 1.

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suprasegmentale ne varie pas suivant qu'ils apparaissent dans un énoncé spontané ou dans un texte lu, etc. Quel rôle peut-on attribuer au facteur ethno-culturel (l'importance et la répartition des faits de répétition sont-elles identiques dans toutes les langues? l'essai, tenté dans le deuxième chapitre, de mettre en rapport les figures de la rhétorique et les faits de répétition décelés pour l'époque actuelle fournit déjà des bribes de réponse en ce qui concerne les domaines grec, latin et français), au facteur socio-linguistique (quelle est, par exemple, l'importance relative des faits de répétition en français standard, en français familier, en français recherché?), au genre littéraire (la situation est-elle la même pour l'art oratoire, le théâtre, le roman, la poésie - en vers, en prose - etc.? les brèves incursions qui ont été faites dans le domaine romanesque sembleraient montrer que le roman, tout comme la poésie, possède des formes de répétition qui lui sont propres, telles la réapparition d'un personnage, la répétition d'une situation, d'une structure de récit, d'un type de focalisation, etc.), à la personnalité de l'écrivain (Claudel, Segalen, Saint-John Perse, qui adoptent tous la forme du verset, réservent-ils le même sort aux faits de répétition? etc.), au type de sujet, à l'époque ... *

Cette étude a fourni quelques indications concernant ce dernier point (statut de la répétition en fonction de l'époque), tant au niveau de la répétition en général, qu'à celui de l'un ou l'autre fait de répétition particulier. En ce qui concerne l'histoire et la fortune du genre lui-même, on a vu dans la première partie que certaines époques semblent accorder à la répétition une réelle valeur (c'est le cas depuis l'Antiquité jusqu'au XVIe siècle, puis à nouveau au XVIIIe siècle), alors qu'à d'autres moments elle est considérée comme une figure mineure, voire comme une futilité de style (notamment au XVIIe siècle, où elle subit le contrecoup des réserves émises par certains auteurs à l'égard des figures en général); les deux tendances se heurtent au XIXe siècle, où bon nombre d'auteurs prennent leurs distances par rapport à la répétition, alors que Fontanier lui accorde un réel statut de figure (avec quelques réserves, toutefois, à l'égard des figures d'elocution par consonance). Pour ce qui touche à l'histoire de l'un ou l'autre fait de répétition particulier, on peut constater, à la lecture de la première partie, qu'elle ne fait l'objet que de remarques occasionnelles dans les ouvrages de rhétorique: Jean de Garlande signale que la figure du Compar in Numero Syllabarum (figure 38) n'a plus, dans la littérature romane, le statut qu'elle avait en latin; Crevier, Demandre et Y Encyclopédie s'intéressent à l'histoire de la rime, mais ils ne s'accordent pas sur son origine. Seul Fontanier s'attarde davantage à la question: il s'intéresse à la fortune desfigures par consonance en général, puis à celle de trois d'entre elles en particulier (valeur de la paronomase en français et aboutissement, en français toujours, de Yhomoioploton et de Yhomoioteleuton). Dans la deuxième partie, les conclusions de P.R. Léon et R. A. Baligand concernant les deux lectures du Pont Mirabeau ont fait entrevoir un aspect de 240

l'évolution des faits de répétition suprasegmentale en poésie: «l'intonation qui a normalement un rôle important pour la transmission des fonctions distinctives peut disparaître dans le type de diction plane, à la m o d e depuis la fin du X I X e siècle» 1 0 . U n e démarche intéressante consisterait à suivre complètement l'évolution d'un p o è m e à f o r m e fixe, par exemple, de manière à voir si la répartition des faits de répétition sur lesquels il repose varie au cours du temps - par suite, notamment, de la disparition de l'un ou l'autre fait - (dans la deuxième partie, on a entrevu l'évolution du sonnet et celle du rondeau). *

U n autre intérêt de cette étude est qu'elle permet d'affiner considérablement la notion de rythme, fondamentale en poésie. La définition du rythme souligne d'emblée le lien qui l'unit indissolublement à la répétition: «Le rythme, dans l'acception générale du terme, se définit par le retour d'un p h é n o m è n e à des intervalles réglés et perceptibles» 1 1 . Or qui dit retour d'un élément dit répétition; la répétition est donc la condition indispensable à l'existence du rythme 1 2 , ce dernier lui apportant, en contrepartie, u n e certaine organisation ( « r e t o u r . . . à des intervalles réglés»). Les pages qui précèdent apportent des éclaircissements concernant la nature du p h é n o m è n e susceptible d'engendrer le rythme. On reconnaît traditionnellement que la composante principale du rythme français est l'accent: «la base constante du rythme verbal en français est d'abord Yaccent (...) Si (...) les accents tombent à des intervalles ordonnés en rapports sensibles égalité (...), proportion (...), progression (...) ou autres combinaisons élémentaires d'immédiate perceptibilité - , la chaîne verbale acquiert cadence et rythme» 1 3 . D a n s le cas précis où les accents tombent à des intervalles ordonnés en rapports sensibles d'égalité, la base du rythme verbal, en français, est donc fournie par la rencontre de la répétition syllabique et de la répétition accentuelle 1 4 : la 10

Cf. supra, p. 177. " GLLF., article Le rythme, p. 5302. 12 Cf. aussi: - Fraisse (P.), Les structures rythmiques. Etude psychologique, Bruxelles Louvain, 1956, pp. 1 - 2 : «une structure n'est dite rythmique que si l'on envisage sa répétition au moins virtuelle. Il n'y a d'ailleurs expérience rythmique qu'à cette condition.» - et Groupe μ, II, p. 132: «C'est la répétition régulière isochrone d'un événement qui, établissant une forte autocorrélation, mène à la perception du rythme, crée la prévisibilité et provoque l'attente. Nous sommes donc en face de deux conditions fondamentales et non d'une seule: répétition et isochronisme.» 13 GLLF, p. 5302. 14 Cf. aussi GLLF, article Le vers, p. 6436: «Discuter de la question de savoir si le vers français est syllabique ou accentuel, c'est poser un faux problème en établissant une

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première, dans la mesure où elle repose sur le retour de groupes rythmiques isosyllabiques, ramène l'accent de groupe à des intervalles égaux - compte tenu, naturellement, des accidents secondaires qui peuvent venir modifier ce rythme initial. Notamment, si au lieu de toucher des groupes rythmiques, la répétition syllabique touche des groupes syntaxiques composés quant à eux de groupes rythmiques hétérosyllabiques. Dans ce cas, l'accent de fin de groupe syntaxique réapparaîtra à des intervalles égaux, mais la perception du rythme ainsi engendré sera rendue moins facile par le fait que, à l'intérieur des groupes syntaxiques en présence, le retour de l'accent de fin de groupe rythmique se fait à des intervalles irréguliers. Le rythme initial peut encore être modifié par l'intervention d'un accent d'insistance. C'est le cas, on s'en souvient, dans le Pont Mirabeau, où la lecture d'Apollinaire fait apparaître un accent d'insistance dans le vers initial de la strophe II notamment; la présence conjointe de l'accent d'insistance et de l'accent de groupe modifie le rythme de ce vers par rapport à celui des autres endécasyllabes, dans lesquels seul intervient l'accent de groupe. Plus exactement, dans ce vers la présence de l'accent d'insistance crée un décalage entre le niveau syllabique (l'isosyllabisme se maintient) et le niveau accentuel (la répétition accentuelle, qui tendrait à s'installer par suite de la réapparition de l'accent de groupe après un intervalle fixe de 11 syllabes, s'en voit empêchée par la venue de l'accent d'insistance). Parmi les accidents rythmiques, signalons encore le rejet, le contre-rejet et l'enjambement (ce sujet, abondamment traité dans les ouvrages de métrique, ne nous retiendra pas davantage). Mais, si la répétition syllabico-accentuelle est la composante principale du rythme français, elle n'en est cependant pas la seule: en réalité, tous les faits de répétition inventoriés dans la deuxième partie peuvent intervenir dans la constitution du rythme. Il peut s'agir, par exemple, des autres faits de répétition suprasegmentale. Cet élargissement de la notion de rythme apparaît notamment chez P. Wunderli, pour qui le rythme «n'est jamais qu'un des retours plus ou moins réguliers de g r o u p e s d ' i n t o n a t i o n [c'est moi qui souligne] ou de groupes accentuels donnés» 15 . C'est ainsi que dans VENTS IV, 2 (SJP., Pl., pp. 235—236), le rythme de la deuxième tirade naît de la rencontre entre la répétition d'une même courbe de hauteur et d'une même courbe d'intensité (courbe de hauteur et courbe d'intensité caractéristiques de la question), la répétition syllabique (retour de l'hexasyllabe) et la répétition lexico-syntaxique (métavocable): verset final de la laisse 1: — Qu'irais-tu chercher là? verset final de la laisse 2: — Qu'irais-tu sceller là? verset final de la laisse 3: - Qu'irais-tu clore là? Il peut aussi s'agir du matériel phonique. Si le GLLF mentionne «l'assonance

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fausse opposition. Le vers français est syllabique ET accentuel. Il est fondé sur un système rythmique qui ordonne en structure, par des rapports accentuels, une matière verbale formée d'unités syllabiques. Le mode de composition du système et la matière syllabique à laquelle il s'applique importent donc également à son fonctionnement». P. Wunderli, Französische Intonationsforschung, p. 77.

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du vers médiéval» et «la rime du vers traditionnel» comme composantes du rythme 16 , on peut tout aussi bien y ajouter l'assonance et la rime S.L. telles qu'on les rencontre, notamment, dans les versets de Saint-John Perse; ainsi que l'allitération, la répétition paronymique, etc. Le rythme peut également naître du matériel lexical. Le GLLF fournit l'exemple suivant 17 : Messieurs, il nous faut DE L'AUDACE, encore DE L'AUDACE, toujours DE L'AUDACE (Danton) Le rythme sera d'autant plus sensible que les termes réapparaîtront à une même place; ce qui est le cas de l'épiphore, dont la phrase précédente fournit un exemple; mais aussi de l'anaphore, de la répétition lexicale isorythmique et du refrain. Dans ce fragment de Neiges: Ceux qui campent chaque jour plus loin du lieu de leur naissance, ceux qui tirent chaque jour leur barque sur d'autres rives, savent mieux chaque jour le cours des choses illisibles (SJP., Pl., p. 162). la rencontre de l'anaphore et de la répétition lexicale isorythmique donne naissance à un rythme d'une étonnante régularité. La répétition syntaxique intervient également, bien que de façon beaucoup plus discrète que les faits de répétition précédents. Dans le début du Choeur d'AMERS: Mer de Baal, / Mer de Mammon / - Mer de tout âg(e) et de tout nom, / O Mer sans âge ni raison, / ô Mer sans hâte ni saison/ Mer de Baal, et de Dagon / — face première de nos song(es)/ O Mer promesse de toujours / et Cell(e) qui passe tout(e) promess(e). Mer antérieur(e) à notre chant / - Mer ignorance du futur/ O Mer mémoir(e) du plus long jour/et comm(e) doué(e) d'insanité/ (SJP., Pl., p. 365).

le rythme naît, on l'a vu, de la convergence entre répétition syllabique, répétition phonique (assonance et rime S.L., répétition paronymique), répétition lexicale (anaphore, distribution répétitive) et répétition syntaxique. En outre, si l'on se reporte à la définition générale du rythme, donnée par le GLLF, on voit que le phénomène-repère peut être de «nature auditive», mais aussi «visuelle»18. Cet aspect visuel du rythme dans le langage a échappé à de nombreux auteurs: J. Mazaleyrat, lorsqu'il rédige l'article du GLLF, ne le signale pas, alors que nous l'avons vu élargir la notion de rythme linguistique au domaine lexical et au domaine phonique 19 . Par contre, les théoriciens du 16 17 18 19

GLLF., p. 5302. GLLF., p. 5302. GLLF., p. 5302. Dans son ouvrage intitulé Pour une étude rythmique du vers français moderne, lorsqu'il aborde la question des éléments visuels dans la poésie française, J. Mazaleyrat se contente de faire remarquer que «plus d'une fois le dessin familier non plus seulement sonore, avec ce qu'il comporte de souvenirs et d'habitudes, mais encore graphique du vers a contribué à lui conserver son rythme.» [Mazaleyrat (J.), Pour une étude rythmique du vers français moderne. Notes bibliographiques, Paris, Minard (Collection «Langues et Styles»), 1963, p. 109],

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Groupe μ attirent l'attention sur l'importance considérable de cet aspect du rythme en poésie: L'événement [rythmique] peut être visuel aussi bien que sonore (cf. le rôle de la disposition en lignes et strophes pour la poésie) 20 .

Ce point est important car il permet un nouvel élargissement du rythme linguistique auquel on peut attribuer deux composantes supplémentaires: la répétition graphique et la répétition typographique ( + la répétition typographicointonative, dans le cas où la répétition touche des signes typographiques qui sont l'indice d'un schéma mélodique particulier). Dans le sonnet régulier, par exemple, naît un rythme sonore engendré par la répétition syllabique, la répétition accentuelle, la répétition de la pause (sauf accidents secondaires, bien entendu) et la rime; mais aussi un rythme visuel suscité par la réapparition de la majuscule en tête de chaque vers et par le retour du blanc typographique: horizontalement, après chaque groupe de 12 syllabes; verticalement, deux fois après un groupe de 4 vers, puis deux fois après un groupe de 3 vers. Dans la Récitation à l'éloge d'une reine, le rythme est lui aussi sonore et visuel: il naît de la rencontre de la répétition volumique (chaque suite est constituée d'une première tirade comportant 7 versets et d'une seconde qui n'en compte qu'un seul) avec la répétition lexicale, la répétition typographique et la répétition typographico-intonative (le refrain, mis en caractères italiques/romains, est précédé d'un tiret et suivi d'un point d'interrogation). Il en va de même pour la Berceuse, dans laquelle le rythme repose sur la convergence de la répétition volumique, de la répétition syllabique (permanence de l'octosyllabe), de la répétition phonique (allitération, assonance, rime, répétition paronymique), de la répétition lexicale (anaphore, épiphore, répétition en contact immédiat), de la répétition syntaxique et de la répétition typographique (retour de la majuscule au début de chaque verset) 21 . En ce qui concerne un éventuel élargissement de la notion de rythme au domaine sémantique, c'est à nouveau vers l'ouvrage du Groupe μ qu'il faut se tourner (l'article du GLLF ne mentionnant pas plus l'aspect sémantique que l'aspect visuel du rythme dans le langage): «Bien que des répétitions sur le plan des signifiés puissent déclencher un effet rythmique, la chaîne sonore et visible se prête évidemment mieux aux conditions perceptives qui viennent d'être évoquées» 2 2 . Dès lors, si la répétition sémantique est doublée, par exemple, d'une répétition intervenant au niveau de la chaîne sonore, la perceptibilité du rythme sera considérablement accrue. C'est le cas de ce passage d'AMERS: conciliatrice, et médiatrice, institutrice de nos lois (SJP., Pl., p. 372) dans lequel le rythme naît de la convergence entre répétition sémantique (ren-

20 21 22

Gr. μ, II, p. 131. Cf. supra, 2 e partie, entre autres sous Convergence, p. 180. Gr. μ, II, p. 133.

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contre de la synonymie et de la superposition de sens), répétition phonique (rencontre de la répétition paronymique et de la rime) et répétition syllabique (présence de deux groupes rythmiques isosyllabiques et d'un troisième, proportionnel du simple au double). Ainsi, tous les faits de répétition inventoriés dans la deuxième partie peuvent intervenir dans la constitution du rythme; seul variera le degré de perceptibilité du rythme ainsi engendré 23 . L'intérêt de ce type d'analyse est d'ouvrir de nouvelles perspectives de recherches: pour un chercheur qui s'engagerait dans cette voie, un premier objectif serait d'arriver à cerner le plus près possible les rapports entre répétition et rythme; une étude qui s'appuierait sur la répétition permettrait sans doute aussi d'affiner considérablement la comparaison entre rythme et mètre; une investigation plus poussée des phénomènes-repère moins traditionnels (syntaxiques, sémantiques, graphiques, typographiques, ou suprasegmentaux autres que le phénomène-repère syllabico-accentuel) fournirait, sans aucun doute, nombre d'indications précieuses concernant le rythme; il serait également intéressant de comparer l'importance respective des différents phénomènes-repère d'une langue à une autre, d'un genre littéraire à un autre, d'un auteur à un autre, etc. *

Il semble également que cette étude de la répétition puisse fournir certaines données intéressantes en regard d'un autre effet général (à côté de la création du rythme) de la répétition: celui de l'engendrement de l'isotopie. Notamment, en ce qui concerne la nature des «unités linguistiques (manifestes ou non, du plan de l'expression ou du plan du contenu) redondantes» qui constituent l'isotopie 24 . La deuxième partie permet, en effet, d'élargir considérablement l'inventaire traditionnel de ces unités linguistiques redondantes: l'isotopie du contenu peut naître d'unités en relation de synonymie (linguistique ou Situationnelle), en relation de superposition de sens (connotative, dénotative, connotative et dénotative), de la récurrence d'un même thème et/ou de la répétition d'un référent plus complexe (mise en abyme et autres modalités de répétition sémantique propres au roman). L'isotopie de l'expression peut être engendrée par une répétition graphique, par une répétition typographique, par une répétition typographico-intonative, par une répétition phonique, par une répétition syntaxique, et/ou par une répétition suprasegmentale. Enfin, l'isotopie de l'expression et du contenu peut naître de la convergence des deux catégories précédentes ou encore, d'une répétition lexicale (pure ou polyptotique, à l'exception des ré-

23

24

On verra que les structures de répétition jouent, elles aussi, un rôle considérable dans l'engendrement du rythme; Frédéric (M.), op. cit., conclusions. Arrivé (M.), Pour une théorie des textes poly-isotopiques, dans Langages, 31, p. 54.

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pétitions polysémiques), d'une répétition affixale, et/ou d'une répétition phono-sémantique (paronymes à lien sémantique 25 ). *

On le voit, une étude générale de la répétition dans le langage apparaît comme fondamentale, tant par les apports qui s'en dégagent (occasion de suivre la fortune critique de la répétition depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque actuelle, possibilité de définition et de délimitation du phénomène, mise en lumière de la nature extrêmement variée des faits de répétition dans le langage, essai de classement de ces derniers, possibilité d'éclairer certains mécanismes de fonctionnement de la répétition, affinement des notions de rythme et d'isotopie), que par le très grand nombre de recherches sur lesquelles elle s'ouvre (approfondissement de l'examen des mécanismes de fonctionnement, du rythme ou de l'isotopie; mais aussi, examen de la possibilité ou non de l'existence, derrière les faits de répétition du langage, de structures répétitives qui viendraient les organiser, étude des effets, etc.). La répétition offre ainsi à la rhétorique, à la linguistique, à la stylistique un champ d'étude d'une très grande richesse.

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Ici encore, on verra que l'étude des structures de répétition fournit, elle aussi, des données intéressantes concernant l'isotopie; Frédéric (M.), op. cit., conclusions.

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Liste des principales abréviations

Les abréviations dont la liste est donnée ci-après renvoient à divers ouvrages repris dans la bibliographie, mais seuls le nom de l'auteur et les premiers mots du titre seront indiqués ici. Alex.: Spengel (L.), Rhetores graeci... Αλεξάνδρου περί σχημάτων ... Anon 1: Spengel (L.), Rhetores graeci... Ανωνύμου περί των του λόγου ... Anon 2: Spengel (L.), Rhetores graeci... Ανωνύμου περί των σχημάτων ... Apoll., PI: Apollinaire, Oeuvres poétiques ... Aquila: Halm (C.), Rhetores latini... Aquilae Romani... Bally, Stylist. : Bally (Ch.), Traité de stylistique ... Baudel.: Baudelaire, Oeuvres complètes ... Beda: Halm (C.), Rhetores latini... Bedae Venerabilis ... Bl.-Benv.: Blanche-Benveniste (Cl.), Recherches ... A. Blinkenberg, Ordre/mots: Blinkenberg (Α.), L'ordre des ... Buyssens: Buyssens (E.), Tautologies ... Carm. : Halm (C.), Rhetores latini... Carmen de figuris ... Georg. Choer.: Spengel (L.), Rhetores graeci... Γεοργίου ... Cie. De oratore: Cicéron, De oratore ... Loeb ... Cie. Orator: Cicéron, Orator ... Loeb ... Cl.: Claudel, Oeuvre poétique .... J. Cohen: Cohen (J.), Structure du langage ... Dem.: Demandre, Dictionnaire ... Demetr.: Spengel (L.), Rhetores graeci... Δημετρίου ... Diet. Bailly: Bailly (Α.), Dictionnaire grec-français ... J. Dubois, Nom et pronom : Dubois (J.), Grammaire structurale ... Elwert: Elwert (W. Th.), Traité de versification ... Fabri: Fabri (P.), Le Grand et Vrai ... Farai: Farai (E.), Les arts poétiques ... Fauc.: Fauconnier (G.), La coréférence ... Font.: Fontanier (P.), Les figures du discours ... Fortun.: Halm (C.), Rhetores latini... C. Chirii Fortunatiani... J. de Garl.: Garlande (J. de), The PARISIANA POETRIA ... Géruzez: Géruzez (E.), Cours de littérature ... GLLF: Grand Larousse de la Langue Française ... Gräbener: Melkley (G. de), Gervais von Melkley ARS POETICA ... Gr. μ, I: Groupe μ, Rhétorique générale ... Gr. μ, II: Groupe μ, Rhétorique de la poésie ... Halm: Halm (C.), Rhetores latini minores ... Herrn., Dein. : Spengel (L.), Rhetores graeci... Ερμογένους περί μεθόδου ...

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Herrn., Id. : Spengel (L.), Rhetores graeci... Έρμ. περί ιδεών ... Herrn., Heur. : Spengel (L.), Rhetores graeci... Έρμ. περί ευρέσεως ... Herod.: Spengel (L.), Rhetores graeci... Αίλίου Ήρωδιανού περί σχημάτων ... Isid. : Halm ( C ) , Rhetores latini ...Ex Isidori ... K.-O.: Kerbrat-Orecchioni (C.), La connotation ... Lawler: Garlande (J. de), The PARISIANA POETRIA ... Le Bidois: Le Bidois (G. et R.), Syntaxe du français ... Y. Lebrun, Dwang. uit. : Lebrun (Y.), Dwangmatige uitingen ... Y. Lebrun, Introd. : Lebrun (Y.), Introduction à ... Y. Lebrun, On echolalia: Lebrun (Y.), On echolalia ... Logos: Logos. Grand Dictionnaire ... G. de M.: Melkley (G. de), Gervais von Melkley ... Malherbe, Pl. : Malherbe (F. de), Oeuvres ... A. Adam ... Mart. Cap.: Halm (C.), Rhetores latini ... Martiani Minnei ... R. Martin, Infér.: Martin (R.), Inference, antonymie ... R. Martin, Polys. : Martin (R.), Esquisse d'une analyse ... A. Martinet, E.l.g.: Martinet (Α.), Eléments de linguistique ... A. Martinet, La ling, synchr. : Martinet (Α.), La linguistique ... Mél.: Mélanchton (Ph.), Elementa rhetorices ... G. Moignet, Pron. pers. fçs. : Moignet (G.), Le pronom personnel ... G. Moignet, Psycho-syst. : Moignet (G.), Etudes de psycho- ... Morier: Morier (H.), Dictionnaire de poétique ... Perelm.: Perelman (C.) et Olbrechts-Tyteca (L.), Traité ... Phoïb.: Spengel (L.), Rhetores graeci ... Φοιβάμμωνος σχόλια ... Quint.: Quintilien, The Institutio Oratoria of Quintilian ... Rhet. Alex. : Aristotle, Rhetorica ad Alexandrum ... Rhet. ad Her. : Rhétorique à Herennius ... Class. Garnier. Robert: Robert (P.), Dictionnaire alphabétique ... Rufin.: Halm (C.), Rhetores latini... Julii Rufiniani... Rutil.: Halm (C.), Rhetores latini ...P. Rutilii Lupi... Sab. I: Sabatier (R.), Les allumettes ... Sab. II: Sabatier (R.), Trois sucettes ... Sab. III: Sabatier (R.), Les noisettes ... Seal. : Scaliger, Julii Caesaris Scaligeri... Schern, dian.: Halm (C.), Rhetores latini... Schemata dianoeas ... Seg.: Segalen (V.), Stèles ... SJP, Noct. : Saint-John Perse, Nocturne ... SJP, PI. : Saint-John Perse, Oeuvres complètes ... SJP, Séch. : Saint-John Perse, Sécheresse ... Soarez: Soarez (C.), De arte rhetorica ... Sp.: Spengel (L.), Rhetores graeci ... Tesn.: Tesnière (L.), Eléments ... Th.: Spengel (L.), Rhetores graeci ...; Θέωνος προγυμνάσματα ... Thiébault: Thiébault (D.), Traité du style ... Tib.: Spengel (L.), Rhetores graeci ... ; Τιβερίου φήτορος ... T.L.F.: Trésor de la langue française ... G. de V., Documentum : Farai (E.), Les arts poétiques... Geoffroi de Vinsauf, Documentum ...

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G. de V., Summa: Farai (E.), Les arts poétiques ... Geoffroi de Vinsauf, Summa ... M. de Vend.: Farai (E.), Les arts poétiques ... Matthieu de Vendôme, Ars poetica ... Verl., Pl. : Verlaine, Oeuvres poétiques complètes ... Zon.: Spengel (L.), Rhetores graeci ...; Ζωναίου ...

271

Index des Termes Grecs

- άναδίπλωσις: 6, 14, 19, 20, 23, 24, 47, 48 - άναδίπλωσις — παλιλλογία — έπανάληψις: 47 - άναδίπλωσις - duplicatio: 46 - άναδίπλωσις - reduplicado: 48 - άνάκλασις: 44 - άνάκλασις - reflexio: 44 - άναστροφή: 14, 23, 48, 60 - άναστροφή - έπαναόίπλωσις: 48 - άναφορά: 19, 22, 40, 75, 76 : voir έπαναφορά - άναφορά - άναφορά - relatio: 53 - άντανάκλασις: 38, 43, 44 - άντιμεταβολή: 60 - άντιμεταβολή - permutatio: 60 - άντιστροφή: 6, 12, 12 note 30, 14, 19, 54 - άντιστροφή - conversum (conversio): 54 - διακοπή - διαστολή - separatio: 47 - διπλή έπαναφορά: 52 - έπαναδίπλωσις: 23 : voir άναστροφή - έπαναδί πλωσις : voir épanadiplose, έπαναδίπλωσις - epanalese - έπαναδίπλωσις - inclusio: 2 3 , 5 1 - έπανάδοσις: 55 - έπανάληψις: 6, 14, 19, 20, 23, 23 note 10, 24, 47, 59, 61, 71, 76, 78, 83 : voir άναδίπλωσις — παλιλλογία - έπανάληψις : voir ταυτολογία - έπανάληψις - έπανάληψις - repetitio: 46, 47 - έπανάληψις - resumptio: 47 272

- έπαναστροφή: 12, 13, 13 notes 34 et 35, 19, 23, 48 - έπαναφορά: 6, 12, 13, 14, 19, 22, 52, 60, 72, 75, 76 - έπαναφορά - άναφορά: 52 - έπαναφορά - iteratio: 53 - έπαναφορά - relatum (relatio): 53 - έπαναφορά - repetitio: 53 - έπαναφορά κατά κώλον: 52 - έπάνοδος: 19, 55 - έπάνοδος - reditus: 55, 59 - έπάνοδος - regressio: 55 - έπιβολή: 22, 53 - έπιμονή: 68, 190, 235 - έπιπλοκή: 22, 49, 50 - έπιπλοκή - conexio: 50 - έπιστροφή - reversio: 54 - έπιφορά: 54 - έπιφορά - desitio: 54 - ίσόκωλον: 6, 13, 14, 64, 73, 76 - ίσόκωλον - (ex) aequatum membris: 64 - ίσόκωλον - parimembre: 64 - κατά κόμμα παρίσωσις: 12, 12 note 31 - κατά κώλον έπαναφορά: 12, 12 note 29, 52 - κλιμακωτόν: 12, 13, 22, 49 - κλίμαξ: 6, 19, 22, 23, 49 : voir gradatio - κλίμαξ - κλίμαξ - ascensus: 49 - κλίμαξ - gradatus: 49 - κλίμαξ — scala — concatenado: 49 - κοινότης: 55 - κοινότης - communio: 55 - κύκλος: 23, 51

μεταβολή: 41, 42, 66 μεταβολή - variatio: 42 μετάθεσις: 60 μετάκλισις - declinatio: 41, 42, 75 μετάφρασις - variatio: 66 όμοιοκατάληκτον: 31 : voir όμοιοτέλευτον - όμοιοκατάληκτον όμοιόπτωτον: 6, 20, 2 9 - 3 0 , 31, 73 — - — : voir similiter cadens - όμοιό πτωτον όμοιόπτωτον - aequeclinatum: 29 όμοιόπτωτον - simile casibus: 29 όμοιόπτωτον - similiter cadens: 29, 30 όμοιοτέλευτον: 6, 20, 29, 3 0 - 3 1 , 32, 33, 34, 73 — : voir similiter desinens - όμοιοτέλευτον όμοιοτέλευτον - όμοιοκατάληκτον: 31 όμοιοτέλευτον - confine: 31 όμοιοτέλευτον - simile determinatione: 31 όμοιοτέλευτον - simili modo determinatimi: 31 όμοιοτέλευτον - similiter desinens: 30, 31, 32 παλιλλσγία (παλιλογία): 6, 19, 23, 23 note 10, 24, 48, 76 : voir άναδίπλωσις - παλιλλογία - έπανάληψις παλιλλσγία (παλιλογία) - iterado: 46, 47 παλιλογία — regressio: 48 παρήγμενον: voir dérivation - παρήγμενον παρήγμενον - derivatio: 43 παρήχησις: 43 : voir παρονομασία - παρήχησις πάρισον: 6, 20, 43, 64, 65, 72, 76 πάρισον — παρισότης - exaequatio: 64 πάρισον - prope aequatum: 64 παρισότης: voir πάρισον - παρισότης - exaequatio

- παρίσωσις: 11, 13, 29, 31, 36, 64, 76 - παρίσωσις κατ' άρχάς: 12, 12 note 27, 13, 36 - παρίσωσις κατά κόμμα: 65 - παρίσωσις κατά κώλον άπαν: 12 - παρίσωσις κατά τας συλλαβάς: 12, 36 - παρίσωσις κατά το τέλος: 12, 12 note 28 - παρομοίωσις: 65, 76, 76 note 5 - παρονομασία: 6, 14, 20, 36, 37, 38, 43 : voir agnominatio - παρονομασία - παρονομασία - παρήχησις: 36 - παρονομασία - adnominatio: 40, 43 - παρονομασία - adnominatio - adfictio: 36 - παρονομασία - adnominatio - traducilo: 38 - παρονομασία - denominatio: 36 - παρονομασία - levis immutatio: 36, 43 - παρονομασία - levis immutatio verbi ac nominis: 36 - παρονομασία - supparile: 36 - πλεονασμός: 14, 68, 69 - πλεονασμός - συνωνυμία: 66 - πλοκή: 6, 57 : voir copulatio - πλοκή - πλοκή - copulatio: 43, 44, 45 - ποικιλία: voir συνωνυμία - ποικιλία - πολύπτωτον: 6, 8, 8 note 13, 13, 14, 40-41 - πολύπτωτον - ex pluribus casibus: 40 - πολύπτωτον - multiclinatum: 40 - πολυωνυμία: 66 - προσαπόδοσις: 6 - προσαπόδοσις - redditio (redditio orationis): 23, 51 -

σύγκρισις: 60 συμπλοκή: 6, 19, 53, 54, 55 συμπλοκή - σύνΦεσις: 54 συμπλοκή - conexum (conexio): 55 σύνθεσις: voir συμπλοκή - σύνθεσις συνωνυμία: 6, 8, 19, 20, 49, 66 : voir πλεονασμός - συνωνυμία - συνωνυμία - ποικιλία: 66

273

- συνωνυμία - communio nominis: 66 - συνωνυμία - disiunctio: 66 - ταυτολογία: 6, 14, 24, 66, 68, 70, 71, 78, 83

274

- ταυτολογία - έπανάληψις: 14 - ταυτολογία - epanalepsis: 24 note 13, 71 - ταυτότης: 19

Index des Termes Latins

- adfictio: voir παρονομασία - adnominatio - adfictio - adnominatio: 36, 40, 43 : voir παρονομασία - adnominatio — : voir παρονομασία - adnominatio - adfictio — : voir παρονομασία - adnominatio - traductio : voir aussi agnominatio, annominacio, annominatio - aequeclinatum: voir όμοιόπτωτον aequeclinatum - agnominatio - παρονομασία: 36 - ambiguitas per distinctionem: 38 - anadiplosis: 6, 7, 48, 72 : voir gradation - anadiplosis - anafora: 6 : voir aussi anaphora - anafora - relatio - epanafora: 53 - anaphora: 7, 53, 55, 72 - annominacio: 36, 43 - annominacio in litteris inicialibus: 28 - annominacio in similitudine principii: 28 - annominatio: 10, 16, 17, 18, 36, 38, 41, 43, 72 - annominatio in mutatione unius dictionis: 41 - annominatio - paronomasia: 37, 38, 43 - annominatio: voir insupernominatio - annominatio - antanaclasis: 44 - antimetabole: 60 - ascensus: 22, 49 : voir κλϊμαξ - ascensus

-

-

-

clemax: voir methalemsis - clemax climax - gradatio: 49 communio: voir κοινότης - communio communio nominis: voir συνωνυμία - communio nominis commutatio: 60 compar: 10, 64, 73 compar - isocolum: 64 compar in numero syllabanim: 64, 240 complexio: 9 note 19, 17, 25, 5 4 - 5 5 concatenatio: 22 : voir κλϊμαξ - scala - concatenatio conduplicatio: 10 note 21, 19, 23, 47, 51, 56, 57, 61, 62, 63 conexio: voir επιπλοκή - conexio conexum: voir συμπλοκή - conexum (conexio) confine: voir όμοιοτέλευχον - confine consonantia: 17, 18, 75 conversio: 9 note 19, 10 note 21, 17, 25, 52, 54 : voir repetitio a fine - conversio conversum: voir άντιστροφή - conversum (conversio) copulatio - πλοκή: 45 : voir πλοκή - copulatio

- declinatio: voir μετάκλισις - declinado - denominatio: voir παρονομασία - denominate et paronomasia - denominatio - derivatio: voir παρήγμενον - derivatio - desitio: voir έπιφορά - desitio - disiunctio: voir συνωνυμία - disiunctio - duplicatio: voir άναδίπλωσις - duplicatio 275

- epanafora: voir anafora - relatio ep an afora - epanalensis: 7, 23, 51, 72 - epanalepsis: 6, 23, 51 : voir ταυτολογία - epanalepsis - epizeusis: 7, 46 - epizeuxis: 6, 23, 46 - epizeuxis - palinlogia: 46 - eufonomaton: 16 - exaequatio: voir πάρισον - παρισότης - (ex)aequatum membris: voir ίσόκωλον - (ex)aequatum membris - ex pluribus casibus: voir πολύπτωτον - ex pluribus casibus - geminatio: 7, 9 - gradatio: 18, 18 notes 56 et 57, 22, 49, 50 - gradatio - κλίμαξ: 8, 49 - gradatio - metalempsis: 17, 49 - gradatio: voir climax - gradatio - gradatus: 22 : voir κλίμαξ - gradatus -

homoctoptoton - similiter cadens: 30 homoeophoton: 30 homoeoptoton: 6, 29, 72 homoioploton: 33, 34, 240 homoioploton - similiter cadens: 30 homoioptoton: voir similiter cadens - homoioptoton homoeoteleuton: 6, 6 note 2, 32, 240 homoeoteleuton - similis terminatio: 31 homoioteleuton: 32, 33, 34, 35 homoioteleuton — similiter desinens: 32

- inclusio: voir έπαναδίπλωσις - inclusio - insupernominatio - annominatio: 37 - interpretado (interpretado): 19, 61, 66 - isocolon: 72 - isocolum: voir compar - isocolum - iteratio: voir επαναφορά - iteratio : voir παλιλλογία (παλιλογία) - iteratio

276

- leonitas: 17 - levis immutatio: voir παρονομασία — levis immutatio - levis immutatio verbi ac nominis: voir παρονομασία — levis immutatio verbi ac nominis - metalempsis: voir gradatio - metalempsis - methalemsis - clemax: 7, 49 - multiclinatum: voir πολύπτωτον multiclinatum - omoetholeuton: 7, 41 : voir verba similiter cadentia - omoetholeuton - palinlogia: voir epizeuxis - palinlogia - paranomeon: 7, 28, 75 : voir aussi paronomeon - parhomoeon: 6, 6 note 2, 28 - parimembre: voir ίσόκωλον - parimembre - paronomasia: 6, 7, 17, 18, 36 - paronomasia - denominatio: 36, 43 - paronomasia: voir aussi annominatio - paronomasia - paronomeon: 17, 18, 28 - permutatio: voir άντιμεταβολή - permutado - polipteton: 7, 41 - poliptoton: 40 - polyptoton: 6, 40 - prius dicti repetitio: 19, 25, 62, 63 - prope aequatum: voir πάρισον prope aequatum - redditio: voir προσαπόδοσις — redditio (redditio orationis) - reditus: voir επάνοδος - reditus - reduplicado: voir άναδίπλωσις — reduplicado - reflexio: voir άνάκλασις - reflexio - regressio: 23 - regressio - επάνοδος: 55 - regressio: voir παλιλογία - regressio - reiterado: 19 - relatio: voir άναφοπά - relatio

: voir έπαναφορά - relatum (relatio) : voir anafora - relatio - epanafora relatum: voir έπαναφορά — relatum (relatio) repetitio: 7, 9 note 19, 10 note 21, 17, 22, 25, 40, 46, 47, 51, 52, 53 : voir έπαναφορά - repetitio : voir έπανάληψις - repetitio repetitio [in] initio: 53 repetitio a fine - conversio: 25, 54 repetitio finis: voir antistrophe - repetitio finis resumptio: voir έπανάληψις - resumptio reversio: voir επιστροφή - reversio : voir épanastrophe - reversio scala: voir κλϊμαξ - scala - concatenate schesis onomaton (schesisonomaton): 6, 6 note 2, 7 separatio: voir διακοπή - διαστολή separatio simile casibus: voir όμοιόπτωτον - simile casibus simile determinatione: voir όμοιοτέλευτον - simile determinatione simili modo determinatimi: voir όμοιοτελευτον - simili modo determinatimi similis terminatio: voir homoeoteleuton — similis terminatio similiter cadens: 10, 2 9 - 3 0 , 73

- similiter cadens - όμοιόπτωτον: 29, 30 - similiter cadens - homoioptoton: 30 - similiter cadens: voir όμοιόπτωτον similiter cadens : voir homoctoptoton - similiter cadens : voir homoioploton - similiter cadens - similiter cadens in casibus similibus: 29 - similiter desinens: 10, 3 1 - 3 2 , 73 - similiter desinens - όμοιοτέλευτον: 32, 35 - similiter desinens: voir όμοιοτέλευτον - similiter desinens : voir homoioteleuton - similiter desinens - similitudo cadens: 29 - similitudo desinens: 32 - supparile: voir παρονομασία - supparile - synonymia: 10 note 21, 66 - traductio: 10 note 21, 17, 18, 18 notes 56 et 57, 38, 40, 41, 72 : voir παρονομασία - adnominatio - traductio

- variatio: voir μεταβολή - variatio : voir μετάφρασις - variatio - verba similiter cadentia - omoetholeuton: 29, 32

277

Index des Termes Francais

- accent de groupe: 173, 174 - accent d'insistance: 173, 174, 178, 179 - accent d'insistance emphatique (culminatif) / accent d'insistance distinctif: 173 note 79 - actants / circonstants internes: 138-139, 2 0 5 - 2 0 6 - actants / circonstants internes simples: 139 note 20, 206 - actants / circonstants internes homonymiques: 139 note 20, 143, 144, 205, 234 - actants circonstants internes paronymiques: 138-139, 143, 205, 234 - agnomination - licteration: 36 : voir aussi peranomasia - metathesis - allitération: 11, 28, 85, 88, 131, 133-134, 136, 137, 208, 219, 223, 234, 236, 243, 244 - anadiplose: 23, 48, 55, 76 - anagrammes: 139-141 - anaphonie: 140 - anaphore (rhétorique): 15, 16, 22, 53, 73, 87, 128 note 3, 160, 181, 182, 222, 235, 239, 243, 244 - anaphore - répétition: 53 - «anaphore» grammaticale: 8 6 - 9 5 , 237 : voir aussi coréférence - antanaclase: 11, 39, 43, 44, 73, 76, 77 - antimétabole: 1 8 3 - 1 8 4 , 2 3 6 - antistrophe: 55, 76 - antistrophe - repetitio finis: 54 - antithèse: 209 - antonymie: 204, 2 0 7 - 2 0 9

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- assonance: 11, 3 2 - 3 5 , 75, 79, 131, 134-135, 136, 137, 181, 182, 221, 234, 236, 242, 243, 244 - bégaiement: 106, 107, 108, 125, 126, 232 - bégaiement aphasique: 106 -

-

calligrammes: 132 chant profond: voir thème climax - gradation: 50 climax: voir gradation - climax climay: voir gradation - climay comparaison: 200, 201, 203 voir aussi répétition comparative complexes - mannequins: 140 complexion: 25, 54, 55 : voir épistrophe - complexion concaténation: 22, 50 concaténation directe/concaténation inverse: 50, 75 conduplication: 15, 46, 47, 53, 56, 61, 76 conjonction: 15 consonance - semblable cadence: 29 contamination: 104-105, 125, 232 contre-assonance (contre-rime): 137 conversion: voir épistrophe - épiphore - conversion coréférence («anaphore» grammaticale): coréférence simple: 8 6 - 9 5 , 9 7 - 9 8 , 124, 192-193, 194 note 18, 196, 199, 201, 226, 232, 237 coréférence coexistentielle: 9 5 - 1 0 2 , 110, 124, 192-193, 196, 199, 232 couplage (couplings): 239, 239 note 9

datisme: 69, 111, 205 débit syllabique (tempo): 178 dérivation: 1 1 , 4 3 , 7 7 dérivation - παρήγμενον: 43 dérivation: voir paronomase - dérivation description définie anaphorique: 92 diérèse: 166 distribution répétitive: 58, 158-159, 182, 221, 223, 235, 243 écholalie: 103-104, 105, 107, 125, 126, 127, 129, 162, 230, 232, 233 écholalie pure / écholalie mitigée: 103 entraînement verbal: 105, 125, 130, 232 énumération: 210 épanadiplose: 52 épanadiplose - έπαναδίπλωσις - epanalese: 52 epanalese: voir épanadiplose - έπαναδίπλωσις - epanalese épanastrophe - reversio: 59, 76 épiphore: 73, 128 note 3, 160, 161, 223, 225, 243, 244 épiphore - épistrophe: 54 épiphore: voir épistrophe - épiphore - conversion épistrophe: 15, 16, 25 épistrophe - complexion: 54 épistrophe - épiphore - conversion: 54 épistrophe: voir épiphore - épistrophe épithète de nature (pléonasme focalisant): 113-115, 115 note 63, 116, 128, 129, 149, 205, 232 épithètes pictives: 115 note 63 equalité: 6 4 - 6 5 expolition: 5, 15, 67, 68 gradation: 10, 2 2 - 2 3 , 50, 51, 69 gradation - anadiplosis: 50 gradation - climax: 5, 51 gradation - climay: 50 gradation: voir climax - gradation groupe rythmique: 133 groupe syntaxique: 134 homoéoptote: 5 note 10, 30, 129 homoeotéleute: 5 note 10, 32

- homographie: 131 - homonimes: 3 8 - 3 9 - homonimes pour l'écriture ou l'orthographe: 3 8 - 3 9 / homonimes pour le son ou la prononciation: 39 / homonimes qui n'ont aucune différence ni pour l'écriture ni pour la prononciation: 39 - homonyme (homonymes): 39 - homonymes univoques / homonymes équivoques: 39 - homonymes: 141-143 - homonymes homophones: 141-142, 145-146 note 41 / homonymes homographes: 142 / homonymes homophones et homographes: 142-143 - homonymie: 1 1 , 4 3 , 4 6 , 141, 154, 154 note 52, 237, 238 - homophonie: 134 - hypogramme: 140 - icône: 217 - icône diagrammatique / icône métaphorique / icône topologique: 217 - intensité: 176, 177 - interpretation: 66 - isocolon: 64 - isosyllabisme: 133, 134, 135, 170, 171, 172, 173, 174, 179, 180, 182, 242, 245 voir aussi répétition syllabique - isotopie: 2 4 5 - 2 4 6 - isotopie du contenu / isotopie de l'expression / isotopie de l'expression et du contenu: 245 - itération: 105-106, 125, 130, 232 - jeu sur l'alternance entre sens propre et sens figuré: 11, 4 3 - 4 5 , 79, 147 - jeu sur la polysémie: 11, 4 3 - 4 5 , 79 - jeux de mots: voir paronomase - paronomasie - jeux de mots - licteration: voir agnomination - licteration - mannequin: 140 - métabole: voir synonyme - métabole - métabole - synonymie: 67

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métaphore: 198, 200, 201, 202, 203 voir aussi: répétition métaphorique métaphore métonymique: 198, 200 métasémie: 206 metathesis: voir peranomasia - metathesis métavocable: 181, 182-183, 222, 226, 242 métonymie: 199, 200, 201, 202, 203 voir aussi répétition métonymique mètre: 245 mise en abyme: 188, 2 1 6 - 2 1 7 , 231, 235, 236, 245 m o t - t h è m e : 140-141 moules syntaxiques en chiasme: 163-164 moules syntaxiques tronqués: 164, 182, 183 noyau sémique: 110, 110 note 52 et passim onomatopée: 127 note 2 oxymore: 209 paligraphie: 105, 125, 232 palilalie: 105, 106, 125, 232 palilalie aphone: 105 parachrèse: 28 paraphrase: 117 note 65 paraphrase linguistique: 188 note 2, 194 paraphrase situationnelle (pragmatique): 188 note 2 paregmenon: 43 paronomase: 5 note 10, 11, 15, 16, 37, 76, 140, 240 paronomase - dérivation: 43 paronomase - paronomasie - prosonomasie: 37 paronomasie: 37, 43 paronomase — paronomasie - jeux de mots: 37 paronomasie: voir paronomase - paronomasie - jeux de mots paronomasie: voir paronomase - paronomasie - prosonomasie paronymes (paronymie): 137-139, 141 note 37, 2 3 7 - 2 3 8 voir aussi répétition paronymique

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- paronymes simples: 137-138 / paronymes à lien sémantique et / ou étymologique: 1 3 8 - 1 3 9 , 2 0 7 , 2 2 5 , 2 2 6 , 234, 246 - peranomasia - metathesis: 37 : voir aussi agnomination - liberation - périssologie: 6 9 - 7 0 , 111,205 - persévération: 105, 125, 130, 232 - pléonasme: 5, 15, 15 note 46, 6 8 - 7 0 , 78, 84, 109-116, 117, 119, 124, 125-126, 129, 130, 204-205, 232, 233, 235 - pléonasme éclairant: 111-112, 115, 127, 129, 204, 230, 232, 233 - pléonasme étymologique (pléonasme diachronique): 111, 115, 125, 232, 233 - pléonasme focalisant: voir épithète de nature (pléonasme focalisant) - pléonasme d'insistance: 112, 115, 128, 129, 204, 232 - pléonasme vicieux (datisme, périssologie): 111, 115, 125, 205, 218, 232, 233 - ploce: 45 - polyonimie: 66, 200 - polyptote: 11, 17, 77, 139, 162, 163, 183, 184, 190, 197, 212, 222, 223, 225, 226, 230, 234, 235, 236, 239, 245 - polyptote - traduction: 41 - polyptote focalisant (répétition polyptotique focalisante): 122 note 89, 145-146, 147, 148, 234 - polyptote paronymique: 143 - polyptote polysémique: 144-145, 146, 147, 148, 234 - polysémie: 111, 144-145 note 40, 153, 154 note 52, 208, 237, 238 - polysémie: voir jeu sur la polysémie - prosonomasie: voir paronomase - paronomasie - prosonomasie - rappel: 7 1 - 7 2 , 7 9 , 127-128, 129, 162-163, 230, 233 - réapparition à intervalles réguliers de la pause: 170-173, 179, 180, 244 - réapparition d'un personnage: 217, 240

récurrence linguistique: 86, 232, 237 note 4 redondance (linguistique): 8 4 - 8 6 , 87, 93, 95, 119, 124, 231, 232, 237 réduplication: 76 reduplication: voir repetition meslee refrain: 160-161, 167 ss., 186-187, 243, 244 : voir aussi répétition par refrain régression: 60 rentrement: 186-187 répétition (repetition): 10, 15, 16, 22, 2 5 - 2 6 , 41, 43, 45, 46, 48, 50, 51, 52, 53, 54, 57, 58, 61, 63, 68, 69, 72, 73, 76, 8 4 - 8 6 , 8 8 - 9 5 , 9 6 - 9 8 , 100, 102, 124, 130, 192, 203, 209, 231, 232, 237, 2 4 1 - 2 4 5 et passim, répétition: voir anaphore - répétition répétition accentuelle: 173-174, 179, 241, 242, 244 répétition affixale: 130 note 4, 2 1 8 - 2 2 1 , 222, 223, 226, 231, 238, 246 répétition antonymique: 2 0 8 - 2 0 9 répétition comparative: 201, 201 note 31 répétition de la hauteur mélodique: 177, 242 répétition de la vision d'un protagoniste: 216 répétitions délibérées: 127 ss., 233 répétition du fil principal d'une histoire: 216 répétition du mode de narration dominant: 216 répétition d'un même niveau d'intensité: 1 7 6 - 1 7 7 , 2 4 2 répétition d'une situation: 217, 240 répétition d'une structure de récit: 216, 217, 240 répétition d'un type de focalisation: 217, 240 répétition encadrante: 160 répétition en contact immédiat: voir répétition lexicale immédiate répétition en contact interrompu: voir répétition lexicale différée répétition en symétrie: 15, 60 répétition fondée sur la superposition

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de sens: 122, 188, 190, 196-211, 230, 231, 235, 236, 238 répétition fondée sur la superposition de sens linguistique: 197, 204 note 39, 218, 224, 225 / répétition fondée sur la superposition de sens situationnelle: 197-203 répétition graphique: 130-131, 136, 137, 221, 223, 231, 234, 239, 244, 245 répétition homonymique: 141-143, 145-146 note 41, 235, 237, 238 répétitions inconscientes: 109, 124, 125-126, 129, 227, 232, 233, 237 répétitions involontaires: 102-108, 124, 125, 129, 205, 227, 232, 233, 237 répétition lexicale (répétition de mots): 4 3 - 6 3 , 130, 152, 155-163, 181, 182, 183, 184, 231, 243, 244, 245 et passim. répétition (lexicale) avec connexion: 161-162, 182, 225, 235 répétition (lexicale) avec disjonction (dissociation): 158, 162, 234 répétition lexicale différée (répétition en contact interrompu): 1 5 8 - 1 6 2 , 2 3 9 répétition lexicale focalisante: 122 note 89, 147-152, 154, 234 répétition lexicale homonymique: 154 répétition lexicale immédiate (répétition en contact immédiat): 156, 157, 158, 239, 244 répétition lexicale isorythmique: 159, 181, 208, 222, 223, 235, 243 répétition (lexicale) polysémique: 146-147, 148, 153, 154, 214 note 65, 234, 237, 238, 245 répétition lexicale pseudo-immédiate: 157-158 répétition lexicale pure: 143-148, 152, 155-163, 182, 183, 184, 224, 225, 226, 230, 234, 235, 236, 245 et passim. répétitions lexicalisées: 127, 227, 233 repetition meslee - reduplication: 51, 58 répétition métaphorique: 201, 201 note 31 281

répétition métasémémique: 206,211 répétition métonymique: 200, 201 note 31 répétitions non pathologiques: 107-108, 124, 227, 232, 233 répétition par refrain: 15, 5 7 - 5 8 , 79 : voir aussi refrain répétition paronymique: 137-139, 181, 182, 189, 190, 219, 222, 237, 238, 243, 244, 245 répétition paronymique simple: 137-138 / répétition paronymique doublée d'un lien sémantique et / ou étymologique: 137, 138-139, 143-144, 189-190, 234, 238 répétitions pathologiques: 89 note 14, 102-107, 124, 125, 129, 227, 232, 233 répétition phonique: 2 8 - 4 3 , 46, 127, 130, 131, 133-154, 181, 231, 243, 244, 245 et passim, répétition polyptotique: voir polyptote répétition purement grammaticale: 15, 83-84 répétitions répondant à un souci de clarté: 127, 129, 204, 230, 233 répétition suprasegmentale: 130, 164-178, 178-182, 183, 184-187, 231, 234, 239, 240, 242, 245 répétition syllabique (isosyllabisme): 162 note 62, 163, 165-170, 173, 174, 179, 180, 181-182, 183, 184, 185, 186, 187, 208, 219, 221, 222, 223, 226, 234, 241, 242, 243, 244, 245 : voir aussi isosyllabisme répétition synecdochique: 201 note 31, 218 répétition synonymique: 116,117, 118, 119, 120, 122, 123, 125, 126, 153, 188-196, 203, 204, 205, 211-212, 225, 231, 235, 236, 238 répétition synonymique explicative: 123, 127, 128, 129, 233 répétition synonymique par exploitation de la synonymie linguistique (sémantique): 188-190 / répétition synonymique par exploitation de la synonymie situationnelle (pragmatique): 190-196, 200, 204 282

- répétition syntaxique: 130, 163-164, 166, 182, 183, 208, 221, 222, 223, 231, 234, 236, 239, 243, 244, 245 - répétition thématique: 188, 211—215, 218, 230, 235, 236, 238, 245 - répétition tropique: 201, 202, 218 - répétition typographique: 130-133, 179-181, 185, 186, 187, 224, 231, 234, 238, 239, 244, 245 - répétition volumique (répétition de volumes textuels): 179-180, 182, 185, 186, 187, 244 - réponse en écho: 103, 104, 107, 125, 127, 128, 129, 162, 230, 232, 233 - retour d'une même durée: 174-175 - réversion: 60 - rime: 11, 32, 3 2 - 3 5 , 75, 79, 134 note 14, 135-136, 137, 181, 182, 185, 186, 187, 197, 219, 222, 234, 236, 238, 240, 243, 244, 245 - rime: voir aussi rithme - rime élargie: 136 - rime inversée (rime renversée): 136-137 - rime pour l'oeil: 131 - rithme: 29 - rondeau: 186-187, 241 - rythme: 175, 177, 241-245, 246 et passim. - semblable cadence: voir consonance - semblable cadence - série homologique: 210, 212 - sone: 176 - sonie: 176 - sonnet: 184-186, 241, 244 - substitution: 87, 88 - superposition sémantique (de sens): 122, 196, 245 - superposition de sens linguistique: 197, 203 note 37, 204 note 38, 221-222, 224, 225, 226, 2 4 4 - 2 4 5 / superposition de sens situationnelle: 197-199, 2 0 0 - 2 0 2 , 203 note 37, 226 - superposition de sens par variation connotative: 196-203, 211, 218, 235, 245 / superposition de sens par variation dénotative: 203-210, 211, 218, 245 / superposition de sens par varia-

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tion dénotative et connotative: 210, 211, 245 synecdoque: 198, 201 note 31, 203 : voir aussi répétition synecdochique synérèse: 166 synonyme - métabole: 67 synonymie (synonimie, synonyme(s), synonimes): 5, 10, 15, 16, 66, 67, 68, 88, 9 1 - 9 3 , 94, 97, 116 note 64, 118, 119, 122, 123, 163, 188, 189, 198, 199, 203, 204, 205, 210, 212, 245 : voir aussi répétition synonymique synonymie: voir métabole - synonymie synonymie linguistique: 72 note 16, 9 1 - 9 3 , 94, 118, 118 note 77, 119, 188, 189, 193-196, 198-199, 201, 202, 203, 204, 204 note 38, 222, 225, 226, 235, 245 / synonymie situationnelle: 163 note 65, 188, 190-191, 192-196, 198, 199, 200, 203, 204, 235, 245

- tautologie: 70, 109, 116-124, 128, 129, 148-151, 151-152, 154, 190, 232, 233,234

- tautologie apparente: 117, 120 / tautologie non apparente: 119 - tautologie formelle: 117, 120 / tautologie non formelle: 117, 118, 119 / tautologie non formelle explicative: 120, 120 note 82, 123 - tautologie sémantique: 119 note 78 - termes appartenant à un même champ sémantique: 209-210, 218 - thème: 211, 238 - thèmes mineurs: 212, 230 / thèmes moyens: 212-214, 230 / thème majeur: 213, 2 1 4 - 2 1 5 / chant profond: 215 - timbre (qualité vocalique): 178 - traduction: 38, 41 — : voir polyptote-traduction - traits connotatifs: 110 note 52 et passim. - traits dénotatifs: 110 note 52 et passim. - tropes: 202 : voir aussi répétition tropique, comparaison, métaphore, métonymie, synecdoque.

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