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French Pages 274 [269] Year 1992
INSCRIPTIONS IDSTORIQUES GRECQUES
INSCRIPTIONS HISTORIQUES
GRECQUES
Traduiteset commentées par
JEAN-MARIE BERTRAND
PARIS LES BELLES LETTRES 1992
Tous droits de traduction,dt reproductionet d'adaptation réservéspour tous les pays.
©
1992, Sociiti d'édition Les Belles Lettres, 95 bd Raspail 75006Paris.
ISBN: 2-251-33915-8 JSSN: 1150-4129
INTRODUCTION Il n'existe pas d'inscription antique, c'est-à-dire de texte publié par affichage sur un support quelconque et non éphémère durant I' Antiquité grecque ou romaine, qui ne puisse se situer dans le territoire de l'historien, s'il lui est parvenu. Qu'il soit intact ou reconstruit, perdu parfois et connu par la seule médiation d'un témoin qui l'a lu au Ile siècle ap. J.-C. comme Pausanias, plus tard à l'époque byzantine, tel Cosmas le« Navigateur de l'Inde », au XIVe, ou au XIXe siècle. Il n'y a donc pas d'inscriptions qui seraient historiques alors que d'autres ne le seraient pas. Les comptes de la construction d'un temple, l'acte d'affranchissement d'un esclave, l'épitaphe d'un inconnu sont aussi utiles à qui écrit, ou raconte, l'histoire, que le texte d'un décret athénien organisant la cité de Chalcis, ou la lettre d' Antigone le Borgne prétendant expliquer objectivement quelle était l'importance de sa proclamation de Tyr. Pourtant, nous entendrons dans ce livre l'adjectif« historique» au sens le moins extensif qui soit: ne seront, en effet, retenus qu'un nombre réduit de textes qui évoquent ou permettent d'évoquer des événements importants, de faire apparaître un personnage marquant de ce que le langage courant appelle l'histoire grecque. Par ces mots nous voulons désigner le récit, chronologiquement continu, des avatars du monde hellénique depuis l'époque archaïque, jusqu'à l'entrée de César le Jeune dans Alexandrie, après sa victoire d' Actium. Il est à peine besoin de justifier la date basse que nous retenons pour limite de l'histoire grecque. Car, si les rois hellénistiques et Rome se partageaient, depuis le début du nesiècle av. J.-C., un monde où les cités grecques, sauf exception, n'avaient plus guère de volonté de puissance, celles-ci furent responsables de leur discours et de leur destin, jusqu'à l'époque où la vertu d'Auguste fit de l'ensemble méditerranéen
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un monde clos, paisible et administré. Durant tout le temps de cc que les regards rétrospectifs considèrent comme la « conquête romaine», il leur fallut, sans cesse, décider de résister à Antiochos III ou de lui complaire en mécontentant les Romains, de lutter contre Mithridate ou- de lui céder, d'obéir à César ou à Pompée, à Labiénus ou à Antoine, de faire des choix, de faire preuve d'héroïsme pour s'y tenir; chacun des orateurs qui réussissait à persuader l'assemblée des citoyens mettait, comme Démosthène d'Athènes, sa vie au bout de son propos, et celle de ses concitoyens; Chérémon de Nysa (voir: n°141), Hybréas de Mylasa (Strabon, Géographie,14, 2, 24) savaient que la ville pouvait mourir d'exercer son droit à faire un pari sur le nom du vainqueur d'un conflit, à préférer un maître à un autre, la fidélité aux serments à l'intérêt immédiat de la soumission au vainqueur. Pour ne pas sortir néanmoins du cadre de l'épigraphie grecque, nous ne donnerons, pour le ne ou le 1ersiècle, que des textes où s'écrivent les pensées et les mots des Hellènes, en style direct ou rapporté, et non pas les documents émis par Rome et traduits pour diffusion dans le monde grec.
Bibliographie et abréviations utilisées dans ce volume L. Robert a montré pourquoi et comment il fallait lire les inscriptions quand on étudiait l'histoire de I' Antiquité : tûs,Timocritc au livre Ide sa Chronique,Hiéron au livre I de son RJwdes.Xénagoras dit au livre IV de sa Chronique que l'apparition eut lieu alors que Datis avait fait partir Mardonios. Aristion dans le livre I de sa Chroniqueparle aussi de cette apparition. III. La cité, Rlu>tûs,se trouvant assiégée par Démétrios, il sembla à Calliclès, qui devait quitter sa charge de prêtre d'Athéna Lindienne et se trouvait encore à Lindos, que la déesse, debout à ses côtés tandis qu'il dormait, lui ordonnait d'inviter l'un des prytanes, Anaxipolis, à écrire à Ptolémée pour lui demander de venir au secours de la cité, disant qu'elle était la patronne de la ville et qu'elle lui préparait puissance et victoire, si lui-même ne prévenait pas le prytane, et si celui-ci n'écrivait pas à Ptolémée, elle cesserait de s'intéresser à elle; la première fois qu'il eut cette vision, Calliclès ne s'en émut pas, comme le même rêve se reproduisit, la déesse venant auprès de lui six nuits consécutives pour lui donner les mêmes ordres, Calliclès alla en ville, alla trouver les conseillers et expliqua la chose à Anaxipolis, les conseillers envoyèrent Anaxipolis auprès de Ptolémée. Cette inscription est datée de 99, alors que la cité de Rhodes, si puissante et si honorée durant toute la période hellénistique, avait, dans une Méditerranée devenue romaine, perdu beaucoup de son prestige et ne pouvait trouver de raison d'espérer dans son futur que par la contemplation de ses gloires passées. Ce document témoigne, d'ailleurs, de ce qu'est la fonction de l'histoire dans le monde hellénistique et de cc qu'est la méthode de travail des historiens d'alors: on constate combien
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la confrontation des sources écrites est pour eux essentielle, l'autopsie n'étant qu'un des éléments de l'enquête qu'ils doivent mener. Cc texte n'est pas à proprement parler une chronique, c'est, pour l'essentiel, un inventaire des offrandes appartenant au sanctuaire, cc type de document étant, en général, le compte rendu de l'inspection annuelle effectuée par les magistrats nouvellement désignés et leurs prédécesseurs dans le lieu dont les premiers reçoivent l'administration et dont les seconds doivent leur montrer puis leur transmettre les richesses. Mais il s'agit, en l'occurrence, d'un inventaire exceptionnel, puisqu'il est, comme le précise le décret qui l'organise, parcours, non pas dans le temple lui-même, mais à travers les textes qui, à diverses époques, et notamment à l'occasion d'un grand incendie, en 342, avaient décrit le sanctuaire et ses trésors, lettres officielles, archives de la ville et du temple. Les objets, ainsi, même s'ils ont été conservés et si l'on a tenu à les voir, n'ont plus d'intérêt en eux-mêmes, car le descriptif n'engage la responsabilité de personne à les transmettre: mentionnés pour le nom de leur donateur, ils sont devenus les témoins de l'antique renom de Lindos et de sa déesse protectrice. Le récit des apparitions qui rendent manifeste la présence de la déesse dans son temple n'a pas d'autre fonction. Si celui du rêve de Calliclès, lors du siège de Rhodes par Démétrios Preneur de villes (en 305/304) est une simple prédiction post-twntum,à valeur étiologique, le premier est riche de ce qu'il est tout à fait fallacieux : Datis, partant pour l' Attique et Marathon, n'avait aucune raison de s'en prendre à une ville qui dépendait, à l'époque, du Grand Roi, et ne s'était pas mise dans le cas de devoir (comme, par exemple, Naxos) être punie pour désobéissance à ses ordres (on sait d'ailleurs que les Rhodiens combattirent, dix ans plus tard, à Salamine du côté des Perses). Il est vraisemblable que le don qu'il fit à Athéna et dont la liste des offrandes conserve le souvenir(§ 32) tenait à son désir sincère d'honorer le sanctuaire (Hérodote est témoin de ce qu'il se conduisit de la même façon à Délos, Histoires,VI 97), au moment où sa flotte, rassemblée en Cilicie, allait traverser l'tgéc. Le fait qu'il soit présenté comme un ennemi témoigne de ce que l'histoire des guerres médiques devait être écrite comme si les Grecs avaient été unanimes dans leur opposition aux Perses : reconstruction idéologique déjà ancienne dont les Athéniens, puis Alexandre, avaient su jouer. Voir: 1.
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3. Loi de Dréros (vers 650) BI« de sdustegris, dans le 11111,â templed'Apollonà Driros,citétû la Crète orinlale; les troispremièreslignesdMtextesontgravéesà la manière du sillon que le bœuf trace en tournant aux extrémités du champ (boustrophédon), d'abordtû droiteà g~, puis dans l'aire sens, la q,uurinnl ligne ut annm., la troisûmeritrog,tUÜ ; entrela troisûmeet la q,uu,iè,,ulignea ité rajoutée maladroitemmt""texteuneforrn,,de q,u l'on dit êtrede malédiction,le snu ne s'en œmp,nulguèredans le contexteet nousne l'alJOtU doncpastraduite.
M&L, 2.
Ainsi a-t-il plu à la cité : quand il aura été cosme, durant dix ans, le même ne sera pas cosme; et, s'il est cosme, chaque fois qu'il prononce un jugement, qu'il paie l'amende au double, et qu'il soit privé de ses droits civiques tant qu'il vivra et ce qu'il aura fait en tant que cosme ne vaudra point. Prêteront serment : le cosme, les damioiet les Vingt de la cité. Ce texte est peut-être la plus ancienne des lois qu'une cité grecque ait gravée sur pierre, elle a suscité bien des commentaires depuis sa première édition, par P. Demargne et H. Van EfTenterre, Bulletin tû correspondance hellénique,61, 1937, p. 333-348 et ibid., 62, 1938, p.194-195. La formule qui manifeste la volonté du groupe politique,« il a plu à la cité », témoigne de la simplicité du rapport liant chacun des citoyens à l'ensemble : il n'est pas nécessaire, comme ce sera le cas plus tard, de signifier que plusieurs organismes politiques doivent collaborer pour aboutir à la prise de décision. On voit néanmoins comment sont bien différenciées, dans la cité, les magistratures : les connessont les magistrats principaux des cités crétoises et leurs collèges (d'importance variable) s'y perpétueront jusqu'à la fin de l'époque antique; les Vingt sont les délégués du conseil de la cité ou cc conseil lui-même; quant aux damioi,ce sont, peut-être, les propriétaires fonciers,« ceux du terroir». Dès l'origine, la cité grecque se méfiait de ceux à qui elle confiait le droit
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de la régir, l'autorité s'y partageait dans la collégialité et il était impossible d'accaparer durablement les magistratures. Il semble néanmoins que, dès l'origine aussi, les règles du pouvoir se trouvaient tournées par les pressions des puissants, on ne peut comprendre que l'on ait pu être cosme, en contradiction avec les règles de l'itération et agir à cc titre, si l'on n'avait pas été à même de s'en affranchir. Voir: 6, 11.
4. Un Grec d'lonie au seivice de Psammétique 1er (635-610) Statw cubeifJIJtinw enpierreMire (la têuet lu pilds sontbrisis) trouoiedœu le DOisinag,de PriN, diCOUDerle lors tû fouilles clantûstines,tlle a iti expo,tie üligalementdeTurquie,et l'on ,v saitpasoùellese tro&uJtdisonnais.l 'inscriptüm gralJieà la manière du sillon (voir : ,f 3), o«ll/Jtla partieantérieurede la slabutu, lepap tbJ.pe,sonna.g,,tnulu sur sesgenouxoffrant, souslu brascroisés dnal le uisage,"111 surfacetrapi~oülaupropiceà l'icrilllrt.
S. Sabin, EpigraphicaAnatolica, 10, 1987, p. 1-2, pl.1 et 2 ; O. Masson et J. Yoyotte, ibid., 11, 1988, p. 171-179. Pédon m'a consacré, le fils d'Amphinoos, qui m'a rapporté d'Égypte, et c'est le roi égyptien Psammétique qui lui a donné, en récompense, un bracelet d'or et une ville, pour sa valeur. Psammétique 1er(664-610), qui devait imposer son pouvoir à un pays vivant en pleine anarchie, fut le premier roi d'tgypte à recruter des mercenaires, grecs et cariens, décrits comme ccdes hommes de bronze» (Hérodote, Histoires,II, 152). Il les installa aussi bien à tléphantine que dans le Delta, où se fonda Naucratis, devenue, plus tard, sous Amasis, le seul lieu de résidence autorisé pour les étrangers d'tgypte. Ce document est tout à fait extraordinaire par son antiquité (jusqu'à présent, les plus anciens témoignages connus de la présence d'objets égyptiens dans des temples grecs étaient des offrandes de vêtements, par Néchao au temple de Milet en 509 (Hérodote, Histoires, Il, 159), par Amasis au temple de Lindos (ooir: n° 2,829) et son originalité. La date est assurée par le type de la statuette: celles que l'on connaît semblent toutes dater de la période de la XXXVe dynastie ou du règne de Psammétique 1er, soit de 700 à 61O. Le texte de l'inscription rédigée par Pédon, mercenaire devenu gouverneur d'une ville durant le temps de son service, n'est pas étranger à l'hellénisme par sa langue, mais toute la structure et la finalité de l'objet témoignent de la soumission de son dédicant à une tradition différente: il s'est fait représenter, comme on le faisait dans son pays d'adoption, vêtu d'un pagne et torse nu (il est vraisemblable qu'il portait barbiche et perruque lisse) et, à la mode d'Égypte,
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il a offert cette effigie pour que, placée dans le temple, elle lui assurât, en établissant sa familiarité avec le dieu, santé et prospérité. Ce monument est, ainsi, témoignage de la puissance de séduction que pouvait exercer la civilisation égyptienne. Les Grecs savaient bien, comme le voyage de retour était long, quand il était possible, pour qui avait atteint les rives du Nil. Voir: 7.
5. Fondation de Cyrène (fin du Vile s.) Stèle dll IV- s., dite da« f°""4leurs », constnJi,enaatier°"p,uq,u,Wlllisfon usée.Elu fat g,ao« a di/nu tbl IV- s., en a lnn/)soi, Cy,ènl, dibarrassû (dqJvis HO) du gtnllJfflllfflln du Baltiades,IIDllitréussià m1ttrefin au guerresciuilu qui l 1tUJaient msanglanûe (401). Dirigéepar ,m goullfflllfflfflt/JO/JUlaire relatilJfflffll stable, elle n'hisitait pasà s ouurirà dl ntn1wau citoyens.On lit d abord,sur la pinre, un dic,,t d'isopolitiepi aa:ordeau citoyensde Thira, citi d'où étaient partis lesfondateursde C.:,,ène,le droitdl citi s'ils s 'installenlà C.:,rène : cediatt ,st banal,111 q,ulquesorte,et il:, en a bin d'aires qui timoignentq,u la lims dl parnli ntre la mit'fO/>OÜ et s,s colmaesreslenluioaus et sontp,oâctars de droit, criantda dn,oirsquandl'histoirea pan,distendreles liensoriginelsmlre les États. Le smnnudesfondateurs qui le suit ctmnn111111 aaae est d'a intérêtet d'IUII originaliti beaucoupplus grands. Il ne s'agit pasd',aadot:&annlqui remonlerait llxllUllnnmt à l'ipoqu,ede lafondationde la citi (vers630), néanmoins,ü est asse(. anciendefacturepo"r n'êtrepaslaf abricationd',m historienlocal,conlemporain dll décret,qui arait démarquéHirodot,: les diffirmas sensiblesentrele doubleridt ,pu/ait celui-ci{il donnela versiondes Thérimset cellesdes Cyrinims, Histoires, Y, 150-161, en ce qui conur,u le prousnu de disignalion da condllCteur, archégète, dl la colonieet évoquela disette qui amâisit à mettreen nurt a p,oussus contraignantde disignationdu colons)et celuide la stèle,stnlltrop netla pou,que ce puisse être le cas. On noteraq,u le ritwl mimi des imprkations est original el paraît tris archaïq,upa, l'intm,ention de colosses, r,prisentalüms fipries /JOIU)ant snvir à un ritueld'mooûttmnu(voir : F. Cluantna,Cyrène sous la monarchie des Battiades, 1953; A. Larondl, Cyrène et la Libye hellénistique, 1987). 1
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M&L, 5.
Dieu. La bonne fortune. Darnis fils de Bathyclès a fait la proposition. Au sujet de ce qu'ont dit les Théréens et Kleidamas fils d'Euthyclès, proposant, pour le bien de la cité et le bonheur du peuple, que l'on rende aux Thérécns le droit de cité conformément aux lois ancestrales que nos parents avaient établies, ceux qui sont venus de Théra pour fonder Cyrène comme ceux qui sont restés à Théra, puisque Apollon a accordé à Battos et aux Théréens qui
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ont colonisé Cyrène de vivre dans le bonheur s'ils restaient fidèles aux serments qu'ils se sont mutuellement jurés, lorsqu'ils sont partis s'installer au loin sur l'ordre d'Apollon Conducteur. À la bonne fortune, plaise au peuple que les Théréens continuent de jouir à Cyrène d'une égale citoyenneté et qu'ils y possèdent les mêmes droits ; que tous les Thérécns qui résident à Cyrène prononcent le même serment qu'ont prononcé leurs ancêtres; qu'ils soient inscrits dans une tribu, une phratrie et neuf compagnies ; que ce décret soit gravé sur une stèle de marbre blanc, que la stèle soit placée dans le sanctuaire ancestral d'Apollon Pythien, que soit gravé aussi sur la stèle le serment que les fondateurs ont prononcé en partant pour la Libye avec Battos, pour aller de Théra à Cyrène. Serment des fondateurs. Il a plu à l'assemblée : puisque Apollon a, de lui-même, ordonné à Battos et aux Théréens de coloniser Cyrène, il convient aux Théréens de décider qu'ils enverront Battos en Libye comme conducteur et roi; que les Théréens s'embarqueront en sa compagnie; qu'ils s'embarqueront dans des conditions égales et semblables pour chaque maison, à raison d'un fils pour chacune; que l'on établira dans tout le pays un catalogue des hommes en âge de partir et que tout autre Théréen de condition libre, qui le voudra, prendra la mer; si les émigrants peuvent rester maîtres de leur colonie, que celui de leurs compatriotes qui partira ensuite pour la Libye y jouisse de la citoyenneté pleine et entière, il recevra un lot de la terre sans propriétaire; si, au contraire, ils ne parviennent pas à rester maîtres de leur colonie et si les Théréens ne peuvent les secourir et s'ils n'ont pas au bout de cinq ans surmonté les difficultés qui les accablent, ils partiront sans crainte, de ce pays, pour Théra, ils y recouvreront leurs propriétés et y seront citoyens; celui qui ne voudra pas embarquer, alors que la ville l'aura désigné pour partir, sera passible de la peine de mort et ses biens seront confisqués, celui qui l'aura recueilli ou aura tenté de le mettre en sûreté, un père le faisant pour son fils, un frère pour son frère, sera passible de la même peine que celui qui ne voudra pas s'embarquer. Ceux qui restaient ici et ceux qui s'embarquaient pour fonder une colonie ont prononcé le serment en ces termes, et ont proféré des malédictions contre ceux qui ne seraient pas fidèles à ces serments, de ceux qui s'installaient en Libye et de ceux qui restaient ici. Ayant modelé des figurines de cire, il les firent brûler et prononcèrent des imprécations, hommes,
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femmes, garçons et filles : « Que celui qui n'est pas fidèle à ces serments mais les transgresse, qu'il fonde et se liquéfie comme ces figurines, lui, sa race et ses biens ; ceux qui restent fidèles à ces serments, de ceux qui s'embarquent pour la Libye et de ceux qui restent à Théra, qu'il leur en advienne beaucoup de bien, à eux et à leur race. » La stèle insiste sur la façon dont la cité de Théra, dans une situation de détresse extrême (Hérodote évoque une disette dont on ne sait pas si elle fut la oonséquencc de graves calamités météorologiques ou celui d'un déséquilibre social qui rendait impossible l'exploitation convenable du terroir), a contraint au départ une partie significative de la population de l'île (deux cents personnes sans doute), rompant les solidarités familiales élémentaires au nom de la survie politique. On s'aperçoit que le mouvement de colonisation ne fut pas toujoun le résultat d'un enthousiasme expansionniste, le Grec aimait sa terre et le ciel qui l'éclairait. Partir était, d'abord, pour lui une nécessité, ce n'était une source de fierté que lorsqu'il avait réussi à construire durablement ailleun. L'attachement à la vieille terre resta toujoun assez vif, néanmoins, pour que les liens de fraternité entre une colonie et sa métropole fussent souvent évoqués et renouvelés; dans les moments difficiles, les cités ainsi liées s'entraidaient. Voir: 113, 119.
6. Loi de Dracon sur l'homicide (621) Sûle dl la fi,r a ,,. s. fflJlllJâ à Athè,,a /Jrèsdl l 1iglis1diu « dl la Petiu Mitropou», des laanw di./ficilu à restitlln sontpou,les inulits sourced'inspiration et tû annmentairu.Le texteut la copie,tfftctuie lors de la gratllÛrévisionde la ügislation qui suiuil, 1114()()/408,la révolutiondes QuatreCents,d'IUIIdes lois dl l'arclumleDraœn. Ces textes étaient originellemenlgravis (voir: R. Stroud, The axones and kyrbeis of Drakon and Solon, 1979) sur despanneaux rectangulaires,tournantsur 1111axe,fw dans un bâli en bois, les axones; plus les kyrbeis, tard, ils auraient éti retranscritssu, des sortes tû pyramides, monumentsqui ont subsistéjusqu'à l'époquetû Pausanias.Après le disastretû la calamiteu.stexpéditiondl Sicile, les A thinims eff ondriss'étaientimaginéque snJ un retourà leursinstitutionsancestrales,patrioi nomoi, pm,,,ettraità la citi dese sauver. N'itaimt-u paselus qui avaiml, naguèrerendtlpossible la uictoiretû Marathon,combatqueles discoursannuelsdesorateursd'oraisonfanèbreavait.fini par mythifier? Ces aspirationspouvaiml impliquerquel'onfit table rasedetoute tûs Quatre Cents l'IDolutûmde la citi versplus de dim«ratie. Le goulJ11111fflfflt tnta demettreenplaceuneconstitutûmœnfomu à cetteoolontlréactioaaire.Après qu'il sefat effad, les dim«rates u revinrnl pas.ntr l'orinlatünaginirau tû cette polititpu, et i,oub,rmteux aussi trouoer,dans un passé un,, pour ,xœllenl 111 tant q,u tel, da uçons. &publia, u /OfO'I partû:ulürnnnu sp,ctaculain, la loi u
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Draœn, 11'aait,J>ollrlald, ;as d'atr, fonctitn, f/111tû /Jmlllltrt à la cili tû u txnlUffl/)urdas la tbn-iede son histoireet dl ,,,,,,,,.,, amfia,,u 111 ell,.
IG, 13, 104. On trouvera une bonne discussion critique des hypothèses récentes concernant ce texte, dans une Chronique de U. Maffi, Reuwhistoriqueu droitfrfJllflliset étranger,1988, p. 111115; on lira désormais, pour élargir les perspectives, les communications présentées au VIIIe Colloque international d'histoire du droit grec et hellénistique, en septembre 1990, parues récemment dans Symposion (1991). Diognétos de Phréarres était secrétaire, Dioclès était archonte. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Acamantis exerçait la prytanic, Diognétos était secrétaire, Euthydicos était épistate, [-]anès a fait la proposition : que la loi de Dracon soit publiée sur une stèle de marbre par les responsables de la publication des lois, il recevront le texte du roi assisté du secrétaire du conseil, ils placeront la stèle devant le portique royal, que les responsables des marchés publics mettent scion la loi en adjudication le travail à faire, que les trésoriers des Hellènes fournissent les fonds. Premier panneau. Si quelqu'un tue quelqu'un sans l'avoir prémédité, il sera exilé, que les rois jugent celui qui a commis un homicide [sans le oouloir ou sans en avoir Ctnlfll le projet], que les juges criminels rendent la sentence[--]; fpourunetransaction],s'il y a un père, un frère, ou des fils, tous devront être d'accord, celui qui la refuse fera prévaloir sa volonté; s'il n'y a pas de parenté de ce degré, la demande de transaction doit être faite auprès des fils de cousins, et tous doivent accepter la transaction, celui qui la refuse fera prévaloir sa volonté; s'il n'y a personne à ce degré de parenté, et que le meurtre soit involontaire, que les cinquante et un juges criminels aient jugé que ce meurtre était involontaire, que dix personnes de sa phratrie, s'ils le veulent, le laissent rentrer [en Attique],que les cinquante et un choisissent ces gens en fonction de leur qualité ; que les meurtres commis antérieurement soient soumis à ces dispositions; proclamation sera faite contre le meurtrier par les parents jusqu'aux fils de cousins et cousins, que articipent à la procédure [---], et les membres de la phratrie· -] ; si quelqu'un tue un meurtrier qui restait à l'écart des marchés frontaliers, des concours et du sanctuaire amphictyonique, ou est l'instigateur du meurtre, il sera passible des mêmes peines que celui qui tue un Athénien ; les cinquante et un jugeront [-] si un homme libre [-] pour se défendre tue [qui
r. s'm
prendà
lui] [-]
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Les lois de Dracon n'étaient pas des lois constitutionnelles (Aristote, Politiqw, Il, 13, 1274b : « il y a des lois de Dracon, mais il adapta ses lois à la constitution existante »), et elles avaient toutes été abolies, par Solon, à l'exception de celle concernant l'homicide (Aristote, C011Slilldin da Athinins, VII, 1). Cette loi ancienne n'informe donc guère sur le fonctionnement des tribunaux des 51 IJ,Mtuqui jugeaient, encore à
l'époque classique, certains procès criminels, ni sur celui de l'Aréopagc qui resta investi de la responsabilité de juger des assassinats. Cc qui en subsiste pose beaucoup de problèmes d'interprétation, car son objet surprend: elle ne traite que de l'homicide par imprudence, considéré comme involontaire, et de l'homicide non prémédité. Elle ne s'occupe donc pas du meurtre proprement dit, la poursuite et la sanction de cc type de crime n'appelant pas d'intervention normative, car l'ancienne coutume dont il est fait, peut-être, mention de façon incidente, dans le cours du texte, restait en vigueur. La sévérité de cette loi (la législation de Dracon était considérée comme particulièrement dure, Aristote le signale: Politiqw, Il, 13, 1274b) tient sans doute à cc qu'elle contraint l'auteur de tout homicide, même accidentel, à l'exil, s'il ne peut convaincre la totalité des parents de sa victime d'accepter une compensation; d'autre part, quand le mort n'a pas de famille proche, clic subordonne le droit du meurtrier au retour, à une décision du tribunal qui sera seul compétent pour établir si l'homicide a été vraiment involontaire: cela interdit tout arrangement entre personnes privées. Voir: 3, 11.
7. La campagne
nubienne de Psammétique
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(591) lnscriJJtion graoit, aoecdiversgraffites, ntr lajambe gtmdu d'a da colossesd, RamsèsIl, mr laftlflldt miridionaletbl grand templed'Abou-Simbel,en Nu/Ju. Ln lettres très granda, sont ·tû facture ûminw, mais la lanp6 d,, uxû est ~. Â l'exceptümdes dewtinscriptionsquenoustraâisons ici, les ûxtu snt tû simplesgraffita, les as d,, VI' s., les tllllres d'ipoq,uptolémaïque.
M&L, 1.
Le roi Psammétique étant venu à Éléphantine, voici les mots qu'ont écrit ceux qui naviguaient avec Psammétique fils de Théoclès, qui vinrent au dessus de Kerkis jusqu'où le fleuve le permettait· les gens d'une autre langue avaient pour chef Potasimto, les igyptiens, Amasis; nous avons été écrits par Archon, fils d' Amoibichos, et Pélékos, fils d'Oudamos. Anaxanôr d'lalysos [--] quand le roi Psammétique lança pour la première fois son année, accompagné d' Amasis.
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INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
Psammétique 11, fon occupé par les affaires syriennes, dut, pour répondre aux provocations du roi du pays de Kouch, mener en Haute ~te et en Nubie une expédition spectaculaire. Restant lui-même à Éléphantine, il poussa ses troupes jusqu'au-delà de la seconde cataracte, et peut-être jusqu'à la capitale kouchitc, Napata. Cette victoire fut sans lendemain. Les soldats, dont certains ont laissé leur nom à Abou-Simbel, se retirèrent jusqu'à leur base de départ, Éléphantine, qui, protégée par une zone tampon, la Dodécaschènc, resta la frontière méridionale de l'Égypte. Psammétique 1er avait recruté des étrangcn spécialistes des formes modernes du combat d'infanterie. Ces mercenaires, déracinés et, depuis le règne d' Amasis, isolés dans lcun cantonnements imposés, vécurent une expérience destructrice. Écrivant en grec, ils se définissaient comme cc d'une autre langue» (alloglosses): cela revient à dire qu'ils étaient devenus étrangers à eux-mêmes, et que leur capacité à se considérer comme centre de référence au monde avait été détruite. L'égyptianisation dont témoigne l'onomastique des graffites, n'est pas, ainsi, une expérience positive mais abandon de leur personnalité. Voir: 4.
8. Traité entre Sybaris et les Serdéens (Vic s.) Plaq,u de b,onz.etrouvéeà Olympie, trousdes clousnicessairesà l'affichage.
Nouveau choix, 16. Se sont unis les Sybarites et leurs alliés et les Serdéens, en amitié fidèle et confiante, pour toujours. Sont témoins Zeus, Apollon, les autres dieux et la cité de Posidonia. Ce texte est le plus ancien des traités entre cités grecques qui ait été conservé sur le support qui en assurait la publicité. Il était affiché sur une paroi qui devait être le mur du trésor de Sybaris. On ne sait pas qui sont les Serdéens; quant aux Sybarites, leur cité fut détruite en 510 par Crotone. Ils régissaient alors un empire de « quatre peuples et de vingt-cinq cités sujettes » (Strabon, Géographie,VI, 1, 13) qui apparaissent ici comme des alliés. Les dieux sont les témoins (c'est ainsi qu'il faut comprendre le terme de p,oxénosqui les désigne) d'un accord validé par les serments rendus en leur nom et la publicité faite dans leur temple (on ne sait pas, en revanche quel a pu être le rôle joué par Posidonia, d'autant que c'est une colonie de Sybaris qui parait devoir rester extérieure aux accords, peut-être faut-il comprendre que le traité y sera, comme à Olympie, affiché). On remarquera que ce traité est conclu pour l'éternité, ce qui signifie que, dès l'époque archaïque, les cités, ayant le sentiment de leur permanence, pensaient qu'elles pouvaient s'engager durablement. On sait que l'exaltation de la liberté,
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œmme œmposante nécessaire à la vie politique, finit par rendre tout acoord pérenne impossible, et que les cités ne recommencèrent à ronclure des traités pour l'éternité que dans le courant du IVe s. Voir: 9.
9. Alliance entre les Éléens et les Héréens (Vic s.) Tablette t/6 I,~
ao« lu troaspou,l'affiduJg,.
M&L, 17. Dit des Éléens et des Héréens, ils seront alliés durant cent ans, à partir de cette année même; s'il est besoin de quelque chose, soit parole soit action, ils s'assisteront mutuellement, en particulier en cas de guerre, s'ils ne s'assistent pas, les coupables de cette défaillance verseront un talent d'argent à Zeus Olympien pour son service; si quelqu'un cause un quelconque dommage à cette inscription, simple particulier, magistrat, ou peuple, qu'il soit soumis à l'amende consacrée comme il est écrit. On ne sait pas si cc document a quelque rapport avec les événements qui, en 592, ont conduits les tléens à se charger de l'administration du sanctuaire d'Olympic. Sans doute, est-ce parce qu'ils ont agrandi leur territoire que les tléens sont entrés en contact avec les Héréens qui se trouvaient dans la partie nord-ouest de l'Arcadie. L'accord est présenté comme une rhit,a. Ce mot très vague, dont la racine signifierait« dire», a pu désigner des textes particulièrement importants de la pratique politique, le texte composite qui passe pour la loi constitutive de la cité spartiate en est une, il sert ici à désigner un traité. On remarquera que l'amende infligée à qui briserait la plaque (les peuples, c'est-à-dire les organismes politiques quelle qu'en ffit la forme, comme les individus chargés ou non de mission par un groupe politique) est la même que celle qui frapperait celui qui ne respecterait pas les obligations du traité. En effet, les accords internationaux, en Grèce, à quelque époque que cc soit, ne sont valides que dans la mesure où ils sont affichés: le signifiant est aussi important que le signifié, détruire les stèles, c'est, ainsi, détruire l'accord lui-même. Voir: 8, 24.
10. L'archontat de Pisistrate fils d'Hippias (vers 521) Fragmnts sculptisd'IIM cornic"4 de marbredicouvnteà Athènes,su, les /Jords dl l'llissos.Tlu,cydüJ,(Guerre du Péloponnèse, VI, 54) a signallq,u Pisistrau,l, p,tü-fils tJ. ~"" avait, n sOIUJfflir dl son a,clumtal(522/521)fait ilevn
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INSCRIFTIONS HISTORIQU~
GRECQUES
dtUJtIJllUlsdans Athènes,l'a su, l'Agora, l'aul da dou.oduu, l'atr, das û sant:lllairtd'ApollonPytlain.L'inscriptiongrtDJUm, û pmnie, disJHJrut jortllillment lors de trtllNUU d'nnbellissnnent, l't111trt ratait lisibû à l'lpoq,ude la g,,n,, d,, Plloponnùe,t nous ut finalement/Ja"""'", brisle n deuxmorc,au.
M&L,
11.
Ce mémorial de son archontat, Pisistrate fils d'Hippias le consacra dans le sanctuaire d'Apollon Pythien. Après l'assassinat d'Hipparque, son frère, Hippias, avait dû quitter Athènes, en 510, avec sa famille, deux expéditions lacédémoniennes ayant aidé les Athéniens à en finir avec sa tyrannie. Il tenta de revenir, en 490, lorsque Datis, stratège de Darius, débarqua sur la plage de Marathon. Pisistrate le Jeune, son fils, fut de ceux qui, escortant Xerxès, en 480, durant son expédition contre la Grèce, tentèrent de servir de médiateur entre lui et les Athéniens réfugiés sur rAcropole. Le fait qu'il ait assumé l'archontat durant la période où son père exerçait la tyrannie témoigne que les tyrans pouvaient contrôler la cité en confisquant le pouvoir au profit des membres de leur famille. Aussi n'avaientils pas besoin de modifier les institutions pour les faire fonctionner à leur bénéfice. Des alliances pouvaient se nouer entre les familles de l'aristocratie. Clisthène, qui fonda la démocratie en 508, avait été, d'abord, archonte, en 525. Voir: 20, 63, 67, 68, 78.
11. Colons athéniens de Salamine (peu avant 506) Stèle briséetrouviesur l'Aaopole d'Athènes,en partie en files, mais le graveur
peuhabituéà cettef Q{ondefaire n'a passu calculerla plau donl il avait besoin, aussi a-t-il gravi bienen ordreles six p,tmûres ligneset, commeil lui restaitde la place m abondance,a réparti très au large les suivantes.
IG, 13 ,1 (M&L,
14).
Il a plu au peuple : que les colons de Salamine vivent à Salamine [---] qu'ils paient à Athènes les taxes et y accomplissent leurs obligations militaires, qu'ils ne donnent pas en location leurs terres de Salamine [-], s'ils le font, que le locataire et le loueur paient chacun au trésor [---] : que le gouverneur soit chargé du recouvrement, s'il ne le fait pas, qu'il soit traduit en justice; que soient fournies des armes [--], pour une valeur de trente drachmes, que le gouverneur [--], le conseil [--] Cc texte est, aujourd'hui, le plus ancien des décrets d'Athènes qui
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nous soit parvenu. Le peuple qui le prononce est l'ensemble de la cité, en un temps où il n'est pas encore nécessaire que l'écriture politique indique par quelle procédure un décret a été proposé, préparé, puis adopté. Il date de la période d'expansion athénienne qui suivit la révolution clisthénienne et l'échec de l'invasion péloponnésienne conduite par Cléomène de Sparte. Attaqués par les Béotiens et les Chalcidiens, les Athéniens prirent aux premiers Oropos; sur le territoire des seconds, nobles éleveurs de chevaux, ils installèrent quatre mille colons, appelés clnouquts du nom du lot de terre qui leur était concédé. À Salamine (île qui avait été prise à Mégare, à la fin du VIIe s., après des combats difficiles auxquels avaient participé Solon et Pisistrate) furent aussi envoyés des allocataires de terre : ceux-ci devaient vivre sur place et ne pouvaient, en aucun cas, se conduire en rentiers du sol. En revanche, leurs obligations envers la cité, notamment en matière militaire, subsistaient, ainsi l'un de leurs contingents intervint sur l'îlot de Psytallie lors de la bataille de Salamine, en 480. Le fait qu'ils fussent régis par un magistrat particulier dont le nom devait apparaître dans tous les actes publics de la clirouchu (Aristote, Constitution des Athéniens, 54, 8) témoigne de leur relative subordination à rcnsemble de la cité. Le territoire de Salamine, dont les Athéniens voulurent (en manipulant le texte du catalogue homérique des vaisseaux) faire croire qu'elle était terre ancestrale d'Athènes, ne fut jamais pleinement intégré au territoire de l' Attique : il était réputé terre étrangère, si bien que la grande prêtresse d'Athéna, à qui il était interdit de manger du fromage frais de l' Attique, en faisait venir de l'île (Strabon, Giog,apkie,9, 1, 11). Voir: 6, 11.
12. Lettre de Darius à Gadatas (entre 522 et 486) Inscriptionde Magnisu du Méandre. Éliment d'un dossier datanl du luult nnpire romaing,aoi su, un mu,: à utu ipoqw, la recherche du prestige lit à l'anliq,,iti u la reconnaissanade certainsprivilèges et le disi, qu'ils fussml ffl4inlnuu (Taciu, Annales, 3, 62) fit q,u l'on rechachaet ,,publia nombrede texus anciens.
M&L, 12. Le Roi des rois Darius fils d'Hystaspc, à Gadatas son esclave,
dit ceci : j'apprends que lu n'obéis pas en tout point à mes ordres. Tu travailles le sol qui m'appartient, transplantant en Asie Mineure les arbres des régions au-delà de l'Euphrate, je te félicite de cette politique et il t'en sera gardé grande reconnaissance dans la maison du Roi. Mais, tu ne laisses pas apparaître cc que sont envers les dieux mes bonnes dispositions, pour cela,
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je te ferai, si tu ne changes pas de manière d'agir, voir ce qu'est un cœur outragé : tu soumets, en effet, à l'impôt les jardiniers sacrés d'Apollon et tu leur imposes de travailler en terre profane, ignorant en cela les sentiments de mes ancêtres à l'égard du dieu qui a dit aux Perses toute la vérité [---] Cette lettre dont l'authenticité a parfois été, à tort, mise en doute, fut envoyée par Darius au satrape d'Ionie. Celui-ci, comme tous ses semblables, avait pour tâche essentielle de cultiver la terre royale dont le profit revenait au trésor (Xénophon, Économique, 4, 8). Gadatas avait cru bon, sans doute pour améliorer ses recettes, de priver des paysans dépendant du temple local de leurs privilèges anciens, dispenses d'impôts et de corvées. Cela, bien sûr, lésait le dieu, ou du moins les prêtres. Fidèle à sa politique d'alliance avec les aristocraties sacerdotales, le Roi perse ne pouvait que faire rapporter une telle mesure. À l'époque hellénistique, le désir qu'avaient les rois de fonder des cités nouvelles a modifié parfois les rapports que les temples entretenaient avec les pouvoirs, néanmoins le souvenir de leurs privilèges n'était pas oublié, et la mémoire pouvait en être rappelée par les villes, leurs héritières.
III
GUERRES MÉDIQUES
13. Victoire de Marathon : offrande athénienne (490) Fragmentsd'unebasetbl mur tbl trisordesAthinims, à Delphu. L'inscriptiona iti regravétau IIP s., sur les tracesmimetUslettresoriginaûs,donttilts suiventles Jonna. Cetteinscriptionposeun problèmearchiologiq,u.POIISanias icrillit (Périégèse, X, 2, 5) q,u û trésoravait iti construitaprèsla uictoire,etfinand par û butinfait sur Datis. Certainsarchéologues pensentqu'il est enfait plus ancienet q,u la base aurait ainsi iti adjointeà un mur p,iexistanl, atte idit nt peut que surprendre,et il n) a pas,sans doute, à contesterl'affirmation tU PtJ11Sanias.
M&L,
19.
Les Athéniens à Apollon, cette part du butin qu'ils ont pris aux Mèdes, lors du combat de Marathon. Une des nombreuses inscriptions qui consacrent une part du butin après une victoire. Les Athéniens offrirent à la même époque, au Zeus d'Olympie, un beau casque assyrien gravé au pointillé de la formule, cc À Zeus, les Athéniens l'ayant pris aux Mèdes.» Voir: 14, 15, 16, 19, 21, 35, 45, 107.
14. Épitaphe de Corinthiens morts à Salamine Marbre troUDià Salamine,ridigi ta alphal,etcorinthienarchaïq,u.
M&L, 24.
Étranger, jadis, nous habitions Corinthe, la cité aux belles eaux, aujourd'hui l'île d' Ajax, Salamine, nous tient. Les Corinthiens semblent avoir participé avec courage et détermination à la bataille de Salamine. Hérodote rapporte les récits que l'on
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INSCRIPTIONS HISTORIQUES GllECQUE:S
faisait à Athènes sur la fuite d' Adcimantos de Corinthe (Histoiru,VIII, 94), mais Plutarque le lui reproche très vivement (Sur la malipili d,Hlrodou,39), rappelant qu'après la bataille les Athéniens les avaient autorisés à enterrer lcun morts dans l'île même. Comme il cite le texte que l'on a découvert sur la pierre (auquel il adjoint un autre distique : « Victorieux ici même des flottes des Phéniciens, des Pcncs et des Mèdes, nous avons sauvé la sainte Grèce »), il n'y a pas lieu de s'imaginer que cc document peut se rapporter à une autre guerre qui aurait vu les Corinthiens intervenir dans l'île. Voir: 13, 15, 16, 19, 21, 35, 45, 107.
15. Victoire de Gélon à Himère (480) Sur la based'un tripud extraordinaire par sonpoids (stk,t talenu), installi sur la terrasseâ tanple d'Apollon, à Delphes.
Clu,ix, 43 (M&L, 28). Gélon de Syracuse fils de Deinoménès a consacré ces offrandes à Apollon ; Bion fils de Diodoros de Milet a fabriqué le trépied et la Victoire. Le tyran Gélon de Syracuse l'avait emporté sur les Carthaginois dans
un combat naval dont les Grecs voulurent croire, dès le vcs., qu'il avait eu lieu le jour même de la victoire de Salamine. Aménager ainsi la chronologie permettait de glorifier l'idée panhellénique. Cela servait aussi à construire l'image d'un monde grec assiégé par les peuples périphériques, fondé par conséquent à les combattre sans avoir à prendre de précautions d'ordre éthique : la guerre contre les barbares, qui n'attendaient que l'occasion de forcer les portes de la civilisation, ne pouvait être qu'une guerre juste. On remarquera de quelle façon discrète se présente Gélon, tyran et maître absolu de Syracuse; sa modestie contraste avec la prétention dont fit montre Pausanias, après Platées. Voir : 13, 14, 16, 19, 21, 35, 45, 107.
16. La « Colonne des serpents», mémorial de la bataille de Platées Inscriptionsur l,un des ex-votoles plus spectaculaires et les plus ciübres du mondegrec.Aprèsla uictoiredePlatées(479),les Hellènesconsacrèrent nombrede monummtsau Zeus d'Olympit, à Poséidondel'isthme, à l'ApollondeDelphes.À Delphes,l'offrandefat une colonnede plus decinq mètresdehaut,faite de trois sapmts debronz,emtrelaci.s,portantun trépiedd'or; la baseen est re.studans le
GUERRES MtDIQUES
sancluir,, où ,,onanuia, tÜ rijlld,ir à la ftlfO" donl u mmuannl
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po,a,ait se
p,isentn. u tripiedfat fondu par lu Phocidinu,lorstÜ la troisièm6g,u,r, sacru
(356-346); la colon,ufat transportupar Constœuindœu sa r,ouwllecapitaü, pour en orner/,hippodrome{DOir:,f 147), ,t elu u trouw toujoursn,r le site (lu litestÜ strpe,,Ju sontbrisus, au dl/nu du XVJJr s., l,ae d,tntreellesest construû a masit d,lstambu.l).
M&L, 27.
Était gravéesur la base l'épigrammesuivante:
Conducteur des Hellènes,. quand il eut détruit l'année des Mèdes, Pausanias, à Phébus, consacra ce mémorial. Tlwcydide(Guerre du Péloponnèse, I, 132) citece texteet explique commentles Spartiatesne voulurentpas admettrequepût êtreainsi exalté l'orgueild'un seul homme,et imposèrentà Pausaniasqui, commandant l'armie des Grecs, n'était pourtant que régentauprès du jeune fils de Uonidas, de l 'e.ffaur. Furent alors inscritssur la colonne,en dialecte plux:idun, les nomsdestrenteet unpeuplesqui avaientcombattuà Salamine et à Platées.
Ont combattu durant la guerre, les Lacédémoniens, les Athéniens, Corinthiens, Tégéates, Sicyoniens, Éginètes, Mégariens, Épidauriens, Orchoméniens, Phliasiens, Trézéniens, Hermionéens, Tirynthiens, Platéens, Thespiens, Mycéniens, Céiens, Méliens, gens de Ténos, de Naxos, Érétriens, Chalcidiens, Styréens, Eléens, Potidéens, gens de Leucade, Anactorion, Kythénos, Siphnos, Ambracie, Lépréon. La liste des cités combattantes n'a pas été établie avec une grande rigueur, et, si la colonne est bien faite du butin pris à Platées, la liste des vainqueurs semble être celle de tous les États qui, jusqu'à l'époque de Mycale, ont pris part à l'ensemble de la guerre. On notera que Platées est la seule cité de l'ensemble béotien qui apparaisse et que ce sont les Argiens qui se cachent sous le nom prestigieux de Mycènes. Certains noms ont été, comme on s'en rend compte parce que la gravure en est irrégulière, rajoutés après coup : celui de Ténos, dont une trière avait rendu à Salamine de grands services ou celui de Siphnos ; en revanche, il semble que certains, dont Hérodote signale, pourtant, qu'ils ont participé aux combats, manquent ainsi Crotone, Céphallénie, Sériphos, les Locriens Opontes. Les Mantinéens arrivèrent bien tard à Platées et il est donc juste qu'il ne soient pas mentionnés. Mais les Élécns, qui étaient arrivés plus tard encore, le sont, parce qu'ils contrôlaient Olympie, cc qui leur valut quelque considération. On notera que la
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INSCRIPTIONS HISTORIQUF.S GRECQUES
description du monument ronsacré dans le sanctuaire d'Olympie (une statue de Zeus faite par Anaxagoras d,Égine) ne fait état que de vingt-sept cités dédicantes et non pas trente et une, sans que l'on sache la raison de la chose (Pausanias, Plriigèst, V, 23). Voir : 13, 14, 15, 19, 21, 35, 45, 107.
17. Le prétendu décret de Thémistocle Stèle, découverte à Tréûne, graou dans le cm,ranldu Ill' s., elleJnd,lù a tau composédœu lt dmaiertiersdu IV' s. : dès la pan,tion de cetteinscription,lu pl,u exp,esses rism,u ont éti nnists n,r la possibüiti qu'il fit, an,an, le pnsail l'éditeur, le dicrtt q,u Thimistocltaoaitfait voteravant lu grandsco,nl,atsde la secondeflll"' midiq,u. J. et L. Robert, Bull., 1961, 320, avaient assitôt indiqui: « Nous aoo,u ici, transcrit,mr pie,Te,une compositionlwtmiqu,tdalaal "historien11, très du IV' s.; elleest à étudiercommeun morceaufoumipar un llOllVII tardif et sans douu tnulancieu,sur les flll"ts médiques,et 1IDft COffllM 11ne püce d'archiuestransmiseknrnuemenl à traversles âges... et remaniitseulementdanssa f°"'" » (onpeutliredansl1ndex du Bulletin épigraphique, s.lJ.Thimistoclt, 1973où il snnblt qu'elle Tril,,ène,lu rlfirenus, qmJ>mnlltfflt tû sui11re,ju.squ'tn a,ait pus'éteindre,les étapestU la cntroversesur« l'athnticiti » da tJoaannl; 110ir pouruuu, encore: N. G. L. Hammond,Journal of Hellenic Studies, 102, 1982,p. 73-93,qui ne peut co,u,aincrt).
M. H. Jameson, Hesperia, XXIX, XXXI, 1962, p.310-315.
1960, p.198-223; ibid.,
Dieux. Il a plu au conseil et au peuple, Thémistocle, fils de Néoclès, du dème de Phréarres a fait la proposition : que la cité soit confiée à Athéna protectrice des Athéniens et à tous les autres dieux pour qu'ils la gardent et protègent du barbare le pays; que les Athéniens et les étrangers domiciliés à Athènes, femmes et enfants, soient installés à Trézène, [--] le chef du pays; que les vieillards et les troupeaux soient installés à Salamine; que les trésoriers et les prêtres restent sur l' Acropole pour garder les biens des dieux; le reste des Athéniens et des étrangers qui sont en âge de le faire embarqueront sur les deux cents navires qui ont été préparés et protégeront du barbare leur propre liberté et celle des autres Grecs, avec les Lacédémoniens, les Corinthiens, les Éginètes, et les autres qui veulent partager le danger; que les stratèges, à partir de demain, d~signent deux cents triérarques, un pour chaque navire, parmi ceux qui possèdent maison et terre à Athènes, sont pères d'enfants légitimes, et sont âgés de moins de cinquante ans, et qu'ils répartissent au sort les navires entre
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eux; qu'ils enrôlent aussi dix fantassins embarqués sur chaque navire parmi les hommes de plus de vingt ans et de moins de trente, ainsi que quatre archers ; que les services à bord soient tirés au sort après que le tirage au sort des triérarques aura eu lieu; les autres membres d'équipage seront enregistrés sur des tableaux, les Athéniens seront désignés d'après les rôles du recrutement, les étrangers seront pris parmi ceux qui ont été inscrits auprès de l'archonte polémarque; que la répartition dans les deux cents équipages de cent rameurs soit indiquée et que soit adjoint à chaque liste d'équipage le nom de la trière, du triérarque et du service, pour que chaque équipage sache dans quelle trière il doit embarquer; lorsque tous les équipages auront été répartis et qu'ils auront été affectés par tirage au sort aux trières, que le conseil fasse embarquer les hommes sur les deux cents navires et que les stratèges effectuent le sacrifice propitiatoire à Zeus qui régit le monde, à Athéna, à la Victoire, et à Poséidon qui sait être secourable, puis, lorsque les équipages auront été embarqués sur les navires, que cent d'entre eux aillent en renfort au cap Artémision d'Eubée, que les cent autres croisent autour de Salamine et sur les côtes de I' Attique et assurent la garde du pays ; pour que tous les Athéniens participent d'un même cœur à la défense contre le barbare, que ceux qui ont dû s'exiler pour dix ans aillent à Salamine et y restent jusqu'à ce que le peuple prenne une décision à leur égard; ceux qui [--] Aucune étude, dans une bibliographie surabondante et répétitive, n'a pu faire que l'on doive douter de la véracité du récit d'Hérodote, décrivant de quelle façon avait été votée la décision de résister aux Perses et de ne pas abandonner l' Attique pour s'établir dans un autre pays (Histoires,VII, 144). Le décret fourmille d'invraisemblances : il serait complètement aberrant, par exemple, que l'on ait pu discuter publiquement du lieu des batailles à venir et d'ailleurs de ne point s'être vu, sur ce point, démenti par les faits. Le souci de multiplier, pour faire vrai, les précisions pointilleuses a provoqué des anachronismes et des difficultés d'interprétation irréductibles. Que cette stèle ait été trouvée à Trézène permet, peut-être, de comprendre par qui clic a été rédigée : à l'aube de la guerre lamiaque, en 323, un groupe de démocrates s'y trouvaient réfugiés avec Démosthène, préparant l'union des Grecs contre la Macédoine privée de son roi; ils pouvaient juger utile, pour exalter le thème de l'union nécessaire de tous les Hellènes, de faire revivre le souvenir des jours anciens, de l'époque où la seconde guerre médique s'était faite dans l'union panhellénique. Les Athéniens, entre eux, honorant les morts des campagnes de l'année, Ion des disooun
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d'oraison funèbre, évoquaient la victoire de Marathon où ils avaient été seuls à lutter, mais c'est de Salamine ou de Platées qu'il fallait parler pour inciter les Grecs à s'unir contre les rois macédoniens prétendus barbares. C'est de cette époque, encore, qu'il était question, Ion de la guerre de Chrémonidès, quand, en 267, Ion d'un nouveau soulèvement contre les mêmes rois, on érigea cette stèle, publiant, là où ils avaient été tenus, des discoun anciens, mais à nouveau d'actualité. Voir : 18, 96.
18. Texte apocryphe du prétendu serment que les Athéniens auraient prêté avant la bataille de Platées, précédé de la formule authentique du serment des éphèbes athéniens Stèu dalanltû la seanuü moiti/ tb, 1~ s., u j,onkm ut diœri d'a relief r,p,lsauanllu diotrsu J1ièus tÜ l'lquipe,nnt difensif tû l'lu,pliu.
L. Robert, Étudesépigraphiques et philologiques,1938, p. 293-301. Dieux, le prêtre d'Arès et d'Athéna Arcia, Dion fils de Dion, d' Acharnes, a fait la consécration. Serment ancestral des éphèbes que les éphèbes doivent prononcer. Je ne déshonorerai pas mes armes sacrées etje n'abandonnerai pas mon voisin là où je serai en rang ; je défend rai ce qui est saint et sacré, et ne remettrai pas à mes successeurs la patrie amoindrie, mais plus grande et plus forte, agissant seul ou bien avec tous, j'obéirai à ceux qui, tour à tour, gouverneront sagement, aux lois établies et à celles qui sagement seront établies. Si quelqu'un entreprend de les détruire, je ne le laisserai pas faire, agissant seul ou bien avec tous, et j'honorerai les cultes ancestraux. Que connaissent de ce serment, les dieux, Aglauros, Hestia, Enyô, Enyalios, Arès, et Athéna Areia, Zeus, Thallô, Auxô, la Conductrice, Héraclès, les bornes de la patrie, les blés, les orges, les vignes, les olives, les figues. Serment prononcé par les Athéniens quand ils se préparaient à combattre les barbares. Je combattrai tant que je vivrai et ne mettrai pas ma vie à plus haut prix que la liberté.Je n'abandonnerai ni mon commandant, ni mon officier, ni vivant ni mort.Je ne reculerai pas si mes chefs ne me disent pas de le faire. Je jure de faire cc que les généraux
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ordonneront,j'enterrerai sur place ceux de mes compagnons qui seront morts au combat et je n'abandonnerai personne sans sépulture. Quand j'aurai remporté la victoire sur les barbares,je prendrai la dîme sur la cité de Thèbes et je ne viderai de ses habitants ni Athènes, ni Sparte, ni Platées, ni aucune des cités alliées.Je n'admettrai pas que la famine puisse être un moyen de guerre, et ne priverai pas des eaux courantes ni les amis, ni les ennemis. Si je m'en tiens à faire ce qui est écrit, que ma cité garde la santé, sinon, qu'elle la perde! qu'elle ne soit pas détruite, sinon, qu'elle le soit! qu'elle porte des fruits, sinon, qu'elle soit infertile! et que les femmes mettent au monde des enfants qui ressemblent à leurs parents, sinon, des monstres ! que les bestiaux mettent au monde des produits qui ressemblent à des bestiaux, sinon, des monstres ! Ayant prononcé ce serment, en couvrant les victimes sacrifiées de leurs boucliers, ils procédèrent à l'imprécation : celui qui contreviendrait à ce serment et ne s'en tiendrait pas à faire ce qui est écrit serait maudit par ceux qui avaient prononcé le serment. Le texte du serment que prêtaient chaque année les éphèbes athéniens n,était connu, avant la publication de cc document, que par les venions qu,en donnaient deux compilateurs tardifs, auxquels les érudits modernes prétendaient ne pas devoir faire confiance. Ils en avaient, comme on s,en est aperçu à la découverte de cc document, donné pourtant l'essentiel. Quand Alcibiade prétendait en justifier une lecture expansionniste, prêchant que cc toute terre cultivée ou qui portait des fruits, blé, orge, vignes, figues, olives, appartenait aux Athéniens» (Plutarque, Vie d'Alcibiade, 15, 7-8), il jouait sur des mots que tout le monde, dans l' Athènes de son temps, connaissait bien. La formule en était, en effet, comme l'institution même de l'éphébie, fort ancienne: en témoignent, ici, certaines particularités du vocabulaire et surtout la liste des dieux témoins de la cérémonie, Enyô, Enyalos, qui ne sont pas, comme l'est Athéna Areia, des divinités jeunes, dans I' Athènes classique. On voit combien les éphèbes étaient liés au sol de leur patrie: ils invoquaient les divinités de la végétation et de la croissance des plantes (Aglauros, Thallô, Auxô), mais aussi les produits même du sol cultivé, ils pensaient aussi aux bornes qui sont en quelque sorte au contact de l'ennemi, loin des cultures, au bout même des territoires des confins qui, laissés aux bergers et aux chasseurs, conservés dans leur sauvagerie originelle, sontjustement le domaine que, tout au long de leur initiation à la vie militaire, ils ne cessaient de parcourir (P. Vidal-Naquet, Le Chasseurnoir, 1981). Le texte du « serment de Platées», n•a pas le même caractère d'authenticité. Lycurgue ( ContreUocrau,80-81) et Éphore (repris par Diodore, Bibliotlùq,u, XI, 29) évoquent un serment que les Athéniens
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INSCRIFrlONS HISTORIQUF.S GRECQUF.S
auraient prêté avant la bataille, mais Hérodote n'en fait pas mention et Théop:>mpe, historien du IVe s., savait déjà que le texte que citaient les orateurs était apocryphe. Cc n'est pas le document qu'a fait graver Dion d' Acharnes qui fera douter du contraire, il est fait d'inoohérenccs rédhibitoires (que serait pour des Athéniens un serment qui impose de ne pas détruire Athènes?) et se révèle être un ccnton de formules qui mêlent imprécations pittoresques et obligations fixées par le serment amphictyonique (tel qu'il est connu par Eschine, Sur rainJJassa"6 i,,fitlil6, 115). Dion fils de Dion d'Achames, et les gens de son groupe, dans une Athènes vaincue par Philippe de Macédoine et soumise à Alexandre, croyaient devoir exalter le passé glorieux de la cité, pour lui faire oublier son abaissement ou rendre possible le sursaut qui lui redonnerait son rang. Voir : 17, 96.
19. Mémorial des Mégariens tombés au cours de la seconde guerre médique Près du muredeMégareet desonport Nisaia, 11111inscriptiondeJaetun très midiocreq,a,tllLSSibienpar sa langue (l'orlAographe de la sûû timoignetU ce qu'estalorsl'évolutionplumitiqtu}, quepar sa grtu111re, paraît dalerd,, IP ou P s.
ap.J.-C.
IG, VII, 53. L'inscription pour les héros morts durant la guerre perse et gisant ici avait été effacée par le temps, le grand prêtre Helladios l'a fait graver en l'honneur des morts et de la cité. L'auteur en est Simonide. Pour l'Hellade et Mégare, nous voulions voir briller le jour de la liberté et c'est la mort que nous avons reçue en partage, les uns en Eubée et sous le Pélion, en témoigne le sanctuaire de la sainte Artémis portant l'arc, d'autres auprès des hauteurs du cap Mycale, d'autres, avant eux, à Salamine, et aussi dans la plaine de Béotie, il s'en allèrent combattre les cavaliers de la Perse. Nos concitoyens ont construit ce monument en notre honneur, au centre de la place de l'hospitalière Nisaia. Jusqu'à nos jours, la cité a fait le sacrifice d'un taureau. Pausanias (Piriigèse, I, 43, 3) signale que l'on pouvait voir dans Mégare le tombeau de citoyens morts durant les guerres médiques, il avait pour nom l'Aisymnion: il ne pouvait s'agir, au mieux, que d'un cénotaphe, en raison notamment du nombre des défunts. Ils avaient oombattu, contre la flotte et les troupes de Xerxès, de I' Artémision (cap
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situé entre les côtes de l'Eubée et celle de la Thessalie, où se livra la première grande bataille navale de la guerre) à My cale. Lors de la bataille de Platées les cavaliers thébains servant dans l'armée perse (et non pas des Pencs, comme le prétend le texte par souci d'unanimisme hellénique; Hérodote, Histoires,IX, 6-9) leur avaient tué plus de six cents hommes, dont la mort n'influa pas d'ailleurs le moins du monde sur l'issue de la bataille. Le soin que l'on prend de leur mémoire témoigne de cc que la tradition locale était attachée au souvenir de leurs vertus. Près d'un millénaire après les événements qui les avaient fait honorer, un homme dont on ne sait rien, si ce n'est, sans doute, qu'il n'était pas un chrétien, puisqu'il était grand prêtre et se souciait d'attester de la permanence des rites païens, fit, en des temps difficiles où les Goths venaient s'installer dans la péninsule balkanique, regraver cc souvenir de la victoire passée sur les barbares. Simonide de Céos n'est peut-être pas l'auteur du texte tout entier, les éditeurs de son œuvrc semblent accepter de lui laisser la paternité du seul premier distique (/g. 134). Voir: 13, 14, 15, 16, 21, 35, 45, 107.
III
ÉPOQUE CLASSIQUE
20. Loi antityrannique
à Milet (vers 479)
Base tû marbredicouvn-tesur Ill plau du Nord, à Milet, elleportait une stèle tllljourd'huidispanu où se trouvaitle dihut du textede ce dicrtt. Ecritureen files.
M&L, 43.
[--] les fils de Nympharétos, Alkimos, Crcsphontès et de Stratonax soient punis de l'exil qui s'applique aux crimes de sang, eux et leurs descendants, que quiconque tuera l'un d'eux reçoive cent statères pris sur les biens de Nympharétos, que les mensuels auprès de qui se seront présentés les exécuteurs, versent la somme; s'ils ne le font pas, qu'ils soient tenus de payer de leur argent; si c'est la cité qui les capture, que les mensuels qui seront en fonction lorsqu'ils seront pris les exécutent, s'ils ne les exécutent pas, que chacun d'eux soit redevable de cinquante statères; que le mensuel, s'il n'inscrit pas l'affaire à l'ordre du jour, doive cent statères et que les collèges mensuels agissent chacun à leur tour conformément à ce décret, sinon, qu'ils paient la même amende. Ce texte fait partie des lois nombreuses qui prétendent régler, en terrorisant les cctyrans» anciens, les problèmes politiques qui se posent quand une cité se déchire et que les vainqueurs d'une guerre civile, installés désormais au pouvoir, craignent que ne cherchent à rentrer dans la ville, ceux qu'ils ont eu beaucoup de mal à chasser. G. Glotz avait cru pouvoir écrire ( Comptes ,nuJu.sde l'Acadimie des inscriptionset belles-lettres,1906, p. 511-529) qu'il s'agissait d'un document faisant allusion à la chute des rois néléides au v1~s., c'est peu vraisemblable. On a pu penser qu'il datait de la période où les oligarques durent quitter un pouvoir que le peuple leur contestait, entre 453 et 450, alors qu'Athènes, qui jusqu'alors s'était fort bien accommodée de leur gouvernement, dut intervenir et envoyer dans la ville une garnison et
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INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
cinq commissaires, imposer (en 443) une constitution de type démocratique pour assurer la tranquillité dans la ville et sa fidélité à l'empire. Plus vraisemblablement, sans doute, le document date de la période de la deuxième révolte de Milet contre les Perses qui fut conromitante de la bataille de Mycale; les troubles seraient ainsi ceux qui suivirent la libération de la ville en 4 79, les bannis seraient des partisans du Roi des Perses, réfugiés auprès du satrape de Sardes (M. Piérard, L'Anliq,lili classüpu, 38, 1969, p. 365-388). Voir: 10, 63, 67, 68, 78.
21. Victoire de Cumes (474) Casquede lm,,u;,eitnuqru, trouvé,en 1959,dans l'Alphi,, k.flnu,t qui trtu1erse k sancllUlire d'Olympie.On connaîtdisormaistroisex-voto snn/Jlabks,u texû dl l '1111ut di.ffuilt à œmprnulre (M & L, 29) car la mention des Étnuques .1 ut a/Jrigiede tellesoru qru la syntaxen'est pasclaire; noaupublionsceluiqr,'a idili G. Dau; pou,lt troisième,dont le texte ut lt mirtu,voir Bull., 1987, 757.
G.Daux, Bulletin de correspondance lullinique, 84, 1960, p. 721. Consécration, Hiéron fils de Deinoménès et les Syracusains, à Zeus, du butin pris sur les Étrusques à Cumes. Cumes, cité campanienne, était fort liée aux Étrusques, Tarquin était venu s'y réfugier quand il eut été chassé de Rome. Elle s'opposa néanmoins à leur volonté de s'implanter en Campanie. Pour mieux leur résister, elle fit appel à l'aide de Syracuse. Hiéron remporta dans ses eaux une belle victoire qui sonna le glas de la puissance maritime étrusque, Cumes n'y gagna rien, car le tyran installa une garnison à Ischia (îles Pithécuses), puis participa à la fondation de Naples dont la puissance éclipsa vite celle de Cumes. Une part du butin fut envoyée à Olympie, une autre à Delphes, mais se perdit dans un naufrage, comme en témoigne une épigramme de Simonide (le poète, ayant fini ses jours à Syracuse, cette attribution est vraisemblable) : « Ceux qui portaient à Phoibos sa part sur le butin pris aux Étrusques, une mer, une nuit, un tombeau, les possèdent » (fg. JO!}). Voir: 13, 14, 15, 16, 19, 35, 45, 107.
22. Décret athénien concernant Érythrée (453/ 452 ?) Sûk perdue copiu sur l 'Acropolt,près d, l 'Érechteion,par unvoyageur fra"f(lis "" dilnll â XIX' s., l'écritureitait per,t-itre en files.
/G, 13 , 14 (M&L, 40)·
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[Il a plu au conseil et au peuple-] que les Érythréens fournissent du grain pour les grandes Panathénées, trois mines au moins, et qu'il soit distribué aux Érythréens présents [-] celui des Érythréens qui le désirera; que soit établi, par tirage à la fève, un conseil de cent vingt hommes ; [-] que ne puisse être membre du conseil, ni un étranger, ni un homme âgé de moins de trente ans; que les contrevenants soient poursuivis; qu'on ne puisse être renouvelé comme conseiller sans laisser passer quatre ans [-] ; que le surveillant et le chef de la garnison procèdent au tirage au sort et à l'installation du conseil prochain; à l'avenir cc sera le conseil et le chef de la garnison qui le feront, au moins trente joun avant que le conseil ne sorte de charge; que les conseillen jurent par Zeus, Apollon et Déméter en prononçant des imprécations pour appeler la mort sur ceux qui violeraient le serment et sur ses enfants [-] victimes [---], que le conseil prononce le serment suivant : « J'exercerai ma fonction du mieux et du plus justement que je pourrai dans l'intérêt de la majorité des Erythréens, des Athéniens et de leurs alliés et je ne me séparerai pas de la majorité des Athéniens et des alliés des Athéniens, ni de mon propre mouvement, ni en me laissant convaincre par autrui [-], ni de mon propre mouvement, ni en me laissant convaincre par autrui [--] je n'accueillerai aucun des exilés, ni [-], ni en me laissant convaincre par autrui, sans l'accord du conseil des Athéniens et du peuple des Athéniens, et de ceux qui sont restés, je ne les condamnerai pas à l'exil sans l'accord du conseil et du peuple des Athéniens; si un Érythréen tue un autre Érythréen qu'il soit mis à mort s'il est reconnu coupable, s'il est condamné à l'exil, qu'il soit banni de toute l'alliance des Athéniens, et que ses biens appartiennent au peuple des Érythréens, si quelqu'un est convaincu d'avoir voulu livrer la cité d'Érythrée aux tyrans [--près de JO ligna---] La défaite que subirent les Athéniens en tgypte (en 454, la flotte avait été bloquée dans rne de Prosopitis et la plupart des marins périrent quand les fantassins égyptiens et perses prirent les navires) ne fut pas sansconséquences dans la cité et dans l'empire. En 452, Cimon fut rappelé de son exil pour que les factions politiques pussent se réconcilier à Athènes; mais il fallut aussi résoudre le problème posé par les défections des alliés. Ce décret athénien règle les conditions du retour de la cité ionienne d'trythrée dans l'alliance, alors qu'un fort parti de citoyens ont préféré s'exiler dans le pays soumis à l'autorité du satrape de Sardes et qu'ils pourraient revenir chez eux pour installer une tyrannie semblable à celles qui fleurissaient dans les villes d'Asie Mineure au VIe s., ou à celles qui y seront établies durant le IVe.
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Athènes impose, pour assurer son autorité, outre la présence de soldats, oommandés par un pl,,o,,rarq,u,et celle d'un surveillant (ipist;ope)la mise en place d'une constitution démocratique dont l'organe essentiel sera, comme à Athènes, un conseil, toute précaution étant prise pour qu'un homme influent ne puisse se perpétuer dans la fonction de boulnu.Le document évoque le mode de fonctionnement de la Ligue athénienne. La règle de la majorité (c'est ainsi qu'il faut entendre le mot plithos dont on a beaucoup discuté; F.Ruzé, Hommagesà H. Va Effmlnre, p. 248263) s'impose dans les délibérations; mais, cc qui est présenté formellement comme cc une alliance» commence à se construire en un espace judiciaire unique. Toutes les cités devant se considérer comme liées par la décision du tribunal de l'une d'entre clics, leur souveraineté cesse d'être entière; comme, par ailleurs, il est prévu que le tribunal athénien doit valider les décisions importantes des juridictions locales, on peut considérer que ce décret organise l'ensemble territorial que constituent les cités de l'alliance en un empire, centré sur Athènes. Voir, notamment : 25.
23. Paiement du tribut dans le monde athénien (447) Stèle à Athènes, écritureen files.
/G, 13, 34 (M&L, 46).
Dieux. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Oinéïs exerçait la prytanie, Spoudias était secrétaire, [---] président, Kleinias a fait la proposition: que la cité, le conseil, les gouverneurs dans les villes et les surveillants veillent à ce que le tribut soit recouvré chaque année et porté à Athènes; que l'on confectionne des marques d'identification pour les villes, de sorte qu'il ne soit pas possible aux convoyeurs du tribut de commettre quelque indélicatesse; que la ville, ayant inscrit sur une tablette le montant du tribut qu'elle envoie, la scelle de sa marque et l'envoie à Athènes, que les convoyeurs donnent à lire la tablette au conseil au moment où ils remettront le tribut ; que les prytanes en fonction après les Dionysies, réunissent une assemblée pour que les trésoriers des Hellènes indiquent aux Athéniens quelles sont les cités qui ont payé le tribut entièrement et celles qui ne l'ont pas fait [---] ; que les Athéniens désignent quatre personnes et les envoient dans les villes pour donner quittance du tribut payé et réclamer aux défaillants ce qui ne l'a pas été; deux se rendront dans les Iles et en Ionie sur des trières rapides, les deux autres dans !'Hellespont et en Thrace, que les présidents introduisent
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cette affaire devant le conseil et le peuple, tout de suite après les Dionysies, que ron délibère aussitôt et jusqu'à ce que l'affaire soit réglée; si un Athénien ou un allié commet quelque faute à propos du tribut qu'il faut que les villes envoient à Athènes par l'intermédiaire du convoyeur après en avoir inscrit le montant sur une tablette, qu'il soit permis à tout Athénien et allié qui le désire d'inscrire une plainte auprès des prytanes, que les prytanes transmettent au conseil l'accusation que l'on aura inscrite auprès d'eux ou soient passibles d'une amende de dix mille drachmes; lorsque le conseil aura instruit l'affaire, qu'il n'ait pas compétence pour fixer la peine mais qu'il s'en remette au tribunal populaire; s'il est décidé qu'il y a faute, que les prytanes statuent sur la peine ou l'amende à infliger; et si quelqu'un commet une faute concernant le convoyage de la vache ou de la panoplie, que son procès soit mené de la même façon et que la peine soit la même; que les trésoriers des Hellènes publient sur des affiches le rôle du tribut et le nom des cités qui ont payé entièrement [--le reste de la stèle, tropmutilé, perddt son intirit documentaire--] Si Kleinias est bien le père d' Alcibiade, mort à la bataille de Coronée, ce décret ne peut être postérieur à 44 7, il est donc pris relativement peu de temps après le transfert, en 454, du trésor des alliés de Délos à Athènes. Le texte frappe par la rigidité dont il fait preuve à l'égard des cités payant le tribut, et 4C fleure bon l'impérialisme ,. . Néanmoins, il laisse aux alliés la charge de la perception du tribut, les responsabilités qui en découlent, et aussi la liberté d'en user au mieux des intérêts de chacune des personnes assujetties (on comparera avec le décret de Cléonymos, n° 29). On ne peut savoir si la procédure compliquée de vérification des sommes voyageant à travers l'Égéc tient aux indélicatesses constatées Ion de la collecte du tribut, ou bien s'il ne s'agit que de faire certifier par les cités elles-mêmes le montant de leur paiement et d'éviter ainsi les contestations possibles. La preuve matérielle du versement est faite par l'apposition de l'empreinte d'un signe d'identification, sur la fermeture de la tablette contenant le montant du paiement effectué, ce sy,nbolonn'est pas le sceau de la cité (sph,agis), mais il est fabriqué spécialement pour la circonstance à Athènes, il s'agit sans doute d'un objet dont une partie était conservée à Athènes même, et dont l'autre morceau était envoyé dans la ville débitrice, la marque apparaissant sur la tablette fermée devant pouvoir être vérifiée par comparaison avec la partie de l'objet conservée à Athènes (Ph. Gauthier, Symbola,p. 80-85). L'article concernant le convoyage de la vache et de la panoplie pour les Panathénées témoigne de ce que, à l'époque du décret, la participation des cités de l'empire à ces cérémonies était de règle. Voir, notamment : 29, 40.
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24. Colonie de Bréa (446/445) F,ag,nnw divers "°"1Jlsà l 1t,tddein,rlntployls à 111/>t>q,# b.7~, 1 iml,,n en files. L ~, inlrotbtitpar laftmtlllUtraditioallll, ut grai n,r li côtl sein a mod,,l, diffirnu.
/G, 13
,
46 (M&L, 49).
[--4 lig,us-] que les assesseurs du fondateur accomplissent les sacrifices pour la colonie, autant qu'il leur conviendra; que l'on choisisse dix répartiteurs de terre, un par tribu; qu'ils répartissent la terre; que Démoclcidès ait l'entière responsabilité d'installer la colonie et le fasse aussi bien qu'il pourra le faire, que les terrains consacrés pour lesquels on s'est interrogé restent tels mais que l'on n'en consacre pas d'autres; que l'on envoie une vache et une panoplie aux grandes Panathénées et un phallus aux Dionysics ; si quelqu'un s'attaque à la terre des colons, que les cités viennent à leur secours le plus vigoureusement possible scion les accords conclus lorsque [---] était secrétaire, concernant les cités de la Thrace; que cela soit gravé sur une stèle qui sera dressée dans l' Acropole; les colons fourniront la stèle à lcun propres dépens; si quelqu'un met aux voix un décret contrevenant à la stèle, parle d'effacer ou de supprimer quelque chose à ce qui a été décrété, ou invite à le faire, qu'il soit privé de ses droits civiques, lui et ses enfants, que ses biens soient confisqués et que dîme en soit versée à la déesse, si les colons eux mêmes ne demandent pas [---]; ceux des soldats qui sont inscrits pour participer à la colonie seront installés à Bréa dans les trente jours qui suivront leur retour; que la colonie soit mise en route dans les trente jours; Aischinès l'accompagnera et remettra les fonds. Phantoklès a fait la proposition; pour ce qui est de la colonie de Bréa qu'il en soit comme Démocleidès l'a proposé; que Phantoclès soit introduit devant le conseil lors de la présidence de la tribu ércchtêidc, dans la première séance; partiront pour Bréa des colons pris parmi les manouvriers et les laboureurs. Ce texte témoigne de cc que fut le mouvement de colonisation dans l'empire athénien. Bréa fut fondée vers 446/445 sans doute, mais sa localisation, en Thrace ou en Chalcidique, ne peut être précisée. Elle n'eut pas grand rôle, éclipsée qu'elle fut par sa voisine, la grande cité
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d'Amphipolis, fondée en 437. Il semble qu'il avait été prévu qu'elle serait peuplée uniquement de gens de la classe des QUgiw (laboureurs), peti~ propriétaires qui constituaient l'essentiel du recrutement des armées hoplitiqucs, et que ce ne fut que par l'effet d'un amendement que les plus pauvres d'entre les Athéniens qui servaient, eux, dans la flotte, les tlùtes, furent associés à l'aubaine. Le responsable désigné pour la fondation de la colonie, l'trciste,paraît avoir eu beaucoup d'aut~ nomie, ce qui est conforme à la tradition de la colonisation archaïque. On voit néanmoins que la répartition du sol entre les terres alloties et les terres publiques, notamment celles que l'on réservera au culte, est surveillée par Athènes. Dès le moment de leur départ, les colons sont mis à part de la cité athénienne: le décret propose des garanties contre les revirements de la cité à leur égard, ou prétend le faire; ils paient la stèle où sont inscrits les privilèges qui leur sont concédés, car ceux-ci doivent être inscrits pour exister et les effacer reviendrait à les détruire (voir n° 9). Ce statut du texte est bien caractéristique de cc que sont les traités entre États. Voir: 9, 75.
25. Décret des Athéniens pour la cité de Chalcis (446/445) Stèle de marbreintigrie au mur sud de l'Acropoled'Athines, les di1Jnsiliments du texte ont eu du mal à trou1Jnleur placerelative,peut-êtrenombred'iliments adjointsà la stèleont-ilsdisparu(Balur, « TheAthmian&g,Jationfor Cl,alcis. Studiu in Athenianlmp,rial Law », Historia, Einzelschriften, 33, 1978).
/G, 13, 40 (M&L 52) Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Antiochis exerçait la prytanie, Drakontidès était président, Diognétos a fait la proposition; que le conseil des Athéniens et les juges prononcent le serment en ces termes : «Je n'expulserai pas les Chalcidicns de Chalcis et ne détruirai pas leur ville, je ne priverai aucun particulier de ses droits politiques, ni ne le condamnerai à l'exil, ni ne mettrai en prison personne sans qu'il ait été jugé et que le peuple des Athéniens ait eu à se prononcer; je ne mettrai pas au vote un décret concernant la communauté de Chalcis ou un particulier, sans avoir convoqué l'assemblée au préalable sur cet ordre du jour; lorsque je serai prytane,j'introduirai, dans les dix jours, autant que faire se pourra, devant le conseil et le peuple, une ambassade venant de Chalcis; je m'en tiendrai à cela tant que les Chalcidicns obéiront au peuple des Athéniens »; qu'une
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ambassade venue de Chalcis fasse prêter le serment aux Athéniens avec les commissaires aux serments, elle fera la liste de tous ceux qui l'auront prêté; que les stratèges veillent à ce que tous le prêtent. Que les Chalcidiens prononcent le serment en ces termes : « Je ne me séparerai du peuple des Athéniens ni par manœuvre ni par ruse, ni en parole, ni en acte, et je ne suivrai pas qui voudrait se séparer d'eux, si quelqu'un se prépare à se séparer d'eux, je le dénoncerai aux Athéniens,je paierai aux Athéniens le tribut que je leur aurai persuadé de fixer et je serai aussi bon et aussi juste allié que possible ; je me porterai au secours du peuple des Athénien_s et je le défendrai, si quelqu'un fait du tort au peuple des Athéniens et j'obéirai au peuple des Athéniens.» Que tous les Chalcidiens qui sont en âge de le faire prononcent ce serment, si quelqu'un ne le prête pas, qu'il soit privé de ses droits et que ses biens soient confisqués et que la dîme de ses biens soit consacrée à Zeus Olympien; qu'une ambassade se rende à Chalcis et fasse prêter le serment avec les commissaires aux serments de Chalcis et elle fera la liste de tous ceux qui l'auront prêté. Anticlès a fait la proposition. À la bonne fortune des Athéniens! Que les Athéniens et les Chalcidiens prêtent serment dans les formes qu'a décrétées le peuple des Athéniens, pour les Érétriens; que les stratèges veillent à ce que cela se fasse le plus vite possible, que le peuple élise tout de suite cinq hommes qui partiront pour Chalcis et feront procéder à la prestation de serment; à propos des otages, que l'on réponde aux Chalcidiens qu'il convient maintenant aux Athéniens de s'en tenir à ce qui a été décrété; lorsqu'ils le décideront après en avoir délibéré, que se fasse l'échange comme il paraîtra convenable aux Athéniens et aux Chalcidiens ; que les étrangers se trouvant à Chalcis, à l'exception de ceux qui, y étant domiciliés, n'ont rien à payer à Athènes ou ont reçu d'Athènes la dispense d'impôt, paient pour Chalcis, de même que les autres Chalcidiens ; que ce décret et le serment soient gravés, à Athènes par le secrétaire du conseil sur une stèle de pierre qui sera dressée sur l' Acropole aux frais des Chalcidiens, à Chalcis qu'elle soit gravée par le conseil des Chalcidiens, puis placée dans le temple de Zeus Olympien ; voilà ce qui a été décrété à propos des Chalcidiens; que les sacrifices prévus par les oracles concernant l'Eubée soient accomplis le plus vite possible par Hiéroclès et trois hommes, que le conseil
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les prenne en son sein ; que les stratèges veillent à ce que le sacrifice ait lieu au plus tôt et fournissent pour cela l'argent. Archestratos a fait la proposition, pour le reste, qu'il en soit comme l'a proposé Anticlès, que les procès entre Chalcidiens aient lieu à Chalcis comme ceux entre Athéniens ont lieu à Athènes, sauf quand ils pourront avoir pour conséquence exil, mort ou perte des droits politiques, dans ces cas, il y aura droit d'appel à Athènes devant le tribunal des thesmothètes selon le décret du peuple; pour ce qui est de la garde de l'Eubée, que les stratèges s'en occupent le mieux possible, pour qu'il en advienne le meilleur possi bic pour les Athéniens. Serment. À l'été de 446, après la défaite de Coronée, les cités d'Eubée se rebellèrent contre Athènes : la« paix de Callias » (449/448) avait rendu caduques les raisons qui avaientjustifié la création de la Ligue de Délos, puisque la guerre contre le roi était désormais terminée. Les Athéniens qui ne pouvaient plus se passer des sommes importantes que les alliés versaient pour leur défense, car elles permettaient d'entretenir les équipages de la flotte et donc de nourrir le petit peuple, transformèrent alors l'alliance en un empire véritable. Dans l'ile, la révolte fut dure, Périclès qui conduisait les troupes athéniennes dut expulser tous les habitants d'Histiée et, sur son territoire, il installa des gamissaircs (Thucydide, Guerredll Péloponnèst,I, 114). Il ne pouvait agir de même à Érétrie ou à Chalcis, cités trop puissantes. À Chalcis les Athéniens procédèrent à la confiscation des terres des aristocrates et ils les louèrent à leurs compatriotes pauvres, espérant se concilier ainsi les petites gens. Ils se réservèrent le produit du loyer et diminuèrent ainsi le tribut que devait payer la cité. Ils imposèrent une constitution démocratique, ce décret et les amendements qui en rendent la lecture quelque peu difficile établissant le nouveau statut de la ville. Le texte se présente comme étant un traité, l'inégalité des partenaires est rendue, néanmoins, manifeste par le déséquilibre établi dans le mode de prestation des serments: Athènes est représentée par le corps canonique des Six Mille citoyens (les juges du tribunal et les conseillers) qui s'engagent au nom de tous, tandis qu'à Chalcis, c'est la totalité de la population qui doit prêter serment pour que personne ne puisse prétendre pouvoir échapper aux obligations qui en découleront. Les Chalcidiens paient la gravure et l'installation de la stèle à Athènes, cela est fait pour bien signifier que leur parole y est captive. Ils s'engagent à payer le tribut et à rester loyaux, les Athéniens, en revanche, puisque tout délaissement de la part des Chalcidiens les dégagerait de leurs propres promesses, ne s'engagent pas à grand-chose, sinon à les écouter: on voit par l'exemple des otages que leur réponse peut être négative. Parmi les problèmes posés par cc document le plus lourd de consé-
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quences est sans doute celui qui nait de la mention des itr-,,rs s, lrDIIDtllll à Chalcis. On peut se demander s'ils n'étaient pas des alliés d'Athènes qui auraient été installés sur une partie des terres louées. Ils pourraient avoir constitué un peuplement important que les autochtones n'auraient pas vu d'un bon œil. Certains étaient originaires de cités qui ne payaient pas le tribut ou des gens qui penonncllemcnt avaient été exemptés du versement des taxes fédérales, ils n'auraient rien à payer non plus en s'installant dans leur nouvelle résidence. Les autres, qui auraient contribué dans leur cité d'origine au paiement du tribut avec lcun compatriotes, se verraient imposer de payer avec l'ensemble des Chalcidicns cc que ceux-ci devaient à Athènes. Si cette interprétation est bonne, cela signifie qu'Athènes gérait de façon globale la population assujettie de son empire, s'arrangeant pour que la masse imposable y demeurât la même, en dépit des déplacements de population. On s'aperçoit aussi que les Athéniens n'étaient pas les seuls à profiter des opportunités que procurait, à qui voulait trouver des terres nouvelles à cultiver, la défaite d'un révolté chassé de chez lui ou puni par la confiscation de ses biens : d'autres habitants de l'empire venaient participer à l'exploitation des territoires ainsi rendus libres. Cc décret montre aussi quelle place désormais tenait, dans le système judiciaire de l'ensemble de l'empire, le tribunal d'Athènes, les cités avaient perdu leur autonomie et leur droit de coercition à l'égard de leurs propres membres ; il est vrai que la protection des partisans d'Athènes, dans un monde où les fidélités étaient mouvantes et les haines intérieures parfois virulentes, pouvait n'être pas facile. Voir, notamment : 22.
26. Éléments d'un dossier concernant Méthonè (428-426) StèletUJtC relief (,,présentantAlhina assisednJantun pe,sonnag,à qui elletnd la main) trouuû a thiâtredeDionysos,à Athènes.Écriti,r, en files. Sontg,tœis deux dlt:retset l'intituli d'un troisième. Cette stèlefat irigu na 423 quand Phainipposétait s,crltair,, le dic,,t fu:ant les anulitionsdecettepublû:itidevait êtr, inscrit à la suite des trois dont il JIOUS reste q,ulq,u chost et dl ma qui hmt,ullementétaientaussiinscritssur la stèlepou,formerun dossierco,nplet.C,tû f"fD" de ,,p,tndre, ,n archiws, 111 quelq,usorte,des docranents s'lleNJM,tsur ae cerltJinldurû n'estpas,are, elu doit amespondr,nlalllllOÛUà IDlt périodeoù l'on aDaitpeu,q,u les liens ru se distnulnt mire Mltlulnlet Athènes.
IG, 13 , 61 (M&L, 65). Stèlede Méthonè de Piérie. Phainippos fils de Phrynichos était secrétaire. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Érechtêis exerçait la prytanie, Scopas en était secrétaire, Timonidès était président,
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Diopeithès a fait la proposition : que le peuple se prononce par un vote pour savoir s'il fixe tout de suite le tribut à payer par les Méthonécns, ou s'il leur demande seulement la part de tribut qu'il leur a été demandé d'apporter lors des précédentes Panathénées, en les exemptant d'autres obligations; pour les dettes inscrites comme dues au trésor public des Athéniens par les Méthonéens, s'ils restent bien disposés à l'égard des Athéniens comme ils le sont en ce moment ou se montrent mieux disposés encore, un décret général qui serait affiché concernant les dettes, ne s'appliquerait pas aux Méthonéens, sauf s'il était voté spécialement pour eux; que trois ambassadeurs âgés de plus de cinquante ans soient envoyés à Perdiccas, pour dire à Perdiccas qu'il faut qu'il laisse aux Méthonéens le libre parcours sur la mer, qu'il ne doit pas limiter leurs déplacements, et doit les laisser, comme c'est le cas jusqu'à maintenant, pénétrer dans son territoire, sans leur faire de tort ni en subir de leur part, il n'a pas le droit non plus de conduire d'expédition militaire à travers le territoire de Méthonè sans l'accord de la cité; si les deux partis s'accordent, que les ambassadeurs les fassent se réconcilier, sinon qu'ils envoient chacun une ambassade à Athènes lors des Dionysies, un terme sera mis à leur différend par le conseil et le peuple; qu'il disent aussi à Perdiccas que, si les soldats de Potidée sont satisfaits de lui, le peuple des Athéniens aura meilleure opinion de lui. Le peuple a voté que Méthonè paiera la part de tribut qu'il lui a été demandé de payer à la déesse lors des dernières Panathénées, et qu'elle sera dispensée de tout autre paiement. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Hippothontis exerçait la prytanie, était secrétaire Mégacleidès, Kléonymos a fait la proposition; que les Méthonéens aient le droit de faire venir du blé de Byzance jusqu'à concurrence de[--] médimnes par an, que les gardes de l'Hellespont, ou quiconque, ne les empêchent pas d'en faire venir, ou qu'ils soient soumis à une amende de dix mille drachmes; qu'ils procèdent à ces importations jusqu'à concurrence du chiffre autorisé, après avoir prévenu par écrit les gardes de l'Hellespont, que le navire qui fait ce transport soit exempté de taxes ; ce que les Athéniens décideront pour l'ensemble des alliés à propos des secours qu'ils devraient procurer à eux-mêmes ou aux cités, ne concernera les Méthonéens que s'ils sont mentionnés nominativement dans le décret, s'ils assurent la défense de leur propre territoire, ils seront quittes de toute obligation; pour ce qui est des torts dont ils accusent Perdiccas, que les Athéniens délibèrent sur ce qui leur
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paraît devoir être fait au sujet des Méthonécns, quand les ambassades de Plciston et de Léogoros seront de retour d'auprès de Perdiccas; pour cc qui est des autres cités, qu'il en soit débattu à l'assemblée lors de la prochaine prytanic ou la seconde après les sessions tenues à l'arsenal, et que l'on siège jusqu'à cc que l'affaire soit réglée, que l'on ne délibère pas auparavant sur un autre sujet à moins que cela ne soit nécessaire aux stratèges. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Kékropis exerçait la prytanie, [-] était secrétaire, Hiéroklcidès était le président, [-] a fait la proposition; attendu que les assesseurs du tribut ont ordonné aux cités qui paient tribut à Athènes de [-] Les deux prcmien décrets ont pour intérêt de bien montrer ce que sont les rapports difficiles qu'entretiennent Athènes, Méthonè, et les alliés avec le roi de Macédoine. La situation de Méthonè, sur la côte du golfe Thennaïque, près de Pydna et d' Aigai, lui conférait une grande importance stratégique. La ville avait été arrachée à l'emprise macédonienne, en 432/431 et fut l'une des cités qui participèrent aux Panathénées de 430. Elle servit de base d'opérations aux Athéniens, quand, en 429, Sitalcès, dont le royaume s'étendait du Pont-Euxin au Strymon et de l'Égée au Danube, envahit, avec leur soutien le royaume de Perdiccas. Celui-ci, néanmoins, sut se tirer d'affaire, mariant sa fille au frère du roi Odrysc, et réussissant à le convaincre de rentrer chez lui avec ses cent cinquante mille hommes. C'est cc relatif succès du roi de Macédoine qui explique les difficultés de Méthonè, en 428 (date du premier décret) et en 426 (date du second; N.G.L. Hammond et G.T. Griffith, A Histo,yof Macetûnda,t. Il, p. 124-127). Athènes fait le gros dos, et, pour soutenir la cité, allège au maximum le tribut qu'elle doit vener, l'autorise à s'approvisionner au moindre coût. En 424, Brasidas, appelé ~r les villes de Chalcidique révoltées contre Athènes mena au nord de l'Égée une expédition spectaculaire, s'emparant notamment d'Amphipolis. Perdiccas, tout naturellement, voulut le soutenir et profiter de son aide pour liquider l'influence athénienne dans la région. Pourtant les rapports entre les deux hommes se dégradèrent. Des malentendus provoquèrent des défaites et Perdiccas dut revenir, en 423 (Thucydide, G11n1t tb, Plloponnàe,IV, 128, 5 et 132, 1), dans l'alliance athénienne. C'est à cette époque, sans doute, que Méthonè, qui ne voulait pas que cette alliance se conclût à son détriment, fit compiler le dossier diplomatique de ses rapports avec Athènes, pour que ffit garanti le maintien de son statut privilégié. Quand Perdiccas se révolta en 417, ce fut Méthonè qui servit de base de débarquement aux troupes athéniennes. Voir : 24, 37, 55, 58.
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27. Tombeau collectif des Athéniens tombés au combat (432) Base demarbrea,upul itait adjointun catalog,u,dlanmme par lordElgin près de l'Acadimil, la stèle itait Jlelll-itrecouronnled'un rtlilj
Ch. Clainnont, Patrios nomos,n°4 l. À Potidée, [-ces Athénienssontmorts--]immortel [--] signe de leur valeur [-] et force de leurs ancêtres [---] victoire, morts, ils ont reçu le mémorial d'une belle action de guerre. L'éther reçut leurs âmes, cette terre, leurs corps. À Potidée, devant les portes, ils ont perdu la vie ; de leurs ennemis, les uns ont eu leur part de tombe, les autres se sont enfuis et ont cherché;_à l'abri de leurs murs, un espoir de salut. La cité, le peuple d'~rechtée, regrette ces hommes ; devant Potidée, ils sont morts, au premier rang des combattants. Enfants des Athéniens, ils ont mis leur âme dans la balance de la mort, ils ont montré leur valeur et illustré leur patrie. L'hostilité d'Athènes à l'égard de Corinthe fut une des causes essentielles de la guerre du Péloponnèse. Potidée, en Chalcidique, était une colonie corinthienne. Athènes en avaif fait son alliée et s'inquiétait de la fidélité qu'elle conservait à sa métropole. Elle voulut lui imposer de détruire ses remparts, la ville se révolta. Malgré les secours qu'elle reçut de Corinthe, d'Olynthe et de la Macédoine, elle fut prise durant l'hiver 430/429, et les Athéniens installèrent des colons sur son territoire. Le début du conflit avait été difficile pour les Athéniens qui perdirent durant les premiers mois de siège beaucoup d'hommes. Cette épigramme est comme la préface d'une liste des morts de l'année, soldats athéniens tués au combat et inhumés dans le« tombeau public » du Céramique. Elle reprend certains des thèmes classiques des oraisons funèbres que l'on prononçait à l'occasion de leurs funérailles et qui permettait de décrire, année après année, Athènes telle que voulaient la voir ses habitants. Son originalité tient à ce qu'elle est la première qui, à notre connaissance, évoque ainsi la survie des âmes après la mort: peut-être cette idée tient-elle à ce que l'auteur de ces vers pourrait avoir été Euripide lui-même.
28. Contributions aux dépenses de guerre à Sparte (427) Stèle,p,or,enant sans douledu templed'Athéna Chakioikosà Sparte,ae des rares itucription.spubliles dans la cité; la dictnaJWU,en 1987, d'a nouwau ftag,nent dela pierrea muJ,, cad,upusleslditionsantirieurestUu ûxte trù cllèbre, et pm,,is dl ,nieu frnuln les condllSionsque l'maen tirail ginJraumnl.
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W. T. Loomis, « The Spartan War Fund, IG V 1, 1 and a New Fragment », Historia, Einzelsckriften,74, 1992. [-] les amis des Lacédémoniens ont donné pour la guerre quatre cents dariques [---] ; les Éginètcs ont donné aux Lacédémoniens pour la guerre quatorze mines et dix statères ; les [--] ont donné aux Lacédémoniens [---] dariques; Som[-]phon d'Olénos d' Achaïe et [--] ont donné pour la guerre [--] pour les [--] trières et trente-deux mines d'argent; les amis, à Chios mille statères éginétiques; [----] ont donné quatre mille médimnes et encore quatre mille médimnes et [--] talents de raisins secs ; un tel fils [d'un tel] a donné aux Lacédémoniens pour la guerre beaucoup de [-·-], huit cents dariques et trois talents d'argent; [--] ont donné pour la guerre un talent et trente mines [-], et trois mille médimnes de [--] et [-] médimncs et soixante mines d'argent; les Éphésiens ont donné aux Lacédémoniens pour la guerre mille dariques ; les Méliens ont donné aux Lacédémoniens vingt mines d'argent; les Éphésiens ont donné aux Lacédémoniens, pour la guerre, mille dariques; les Méliens ont donné aux Lacédémoniens vingt mines d'argent; Molokros a donné aux Lacédémoniens un talent d'argent; les Méliens ont donné aux Lacédémoniens ... Périclès savait que Sparte n'avait guère de ressources quand la guerre I, 141, 3). La du Péloponnèse éclata (Thucydide, GuerredMPéloponntse, cité devait sans doute compter pour payer la solde de ses rameurs et leur ravitaillement sur les contributions volontaires d'amis à l'étranger, individus (ainsi un citoyen d'Olénos, en Achaïe), groupes d'activistes politiques (à Chios), cités (Éphèse ou Mélos), quelques modiques qu'elles fussent. Cc texte est antérieur à la défaite spartiate de Pylos (425), la date de 427 s'accordant bien avec cc que l'on sait de l'existence d'un fort parti lacédémonien à Chios à l'époque (Thucydide, ibid., IV, 51) ; une flotte spartiate se trouva faire escale cette année-là à Éphèse, ce qui explique que la cité ait été amenée à contribuer à l'effort de guerre spartiate.
29. Décret sur le tribut dans l'empire athénien (426) Trtiie fragmenls de pierredécouvertssur / 'Acropoleet sespmusméridionales, écritureen files.
/G, 13 , 68 (M&L, 68).
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Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Cécropis exerçait la prytanie, Polémarchos était secrétaire, Onasos président, Cléonymos a fait la proposition: que toutes les cités qui versent le tribut aux Athéniens élisent chacune en leur sein [des collecteurs de tribut] pour que dans chacune tout le tribut soit collecté pour les Athéniens et que les [collecteurs] soient responsables du versement [-] et la prytanie qui sera en fonction devra impérativement convoquer l'assemblée vingt jours après les Dionysies; que soit rendu publique la liste des cités qui auront versé le tribut, de celles qui ne l'auront pas fait, de celles qui l'auront fait en partie ; on enverra à celles qui restent redevables cinq hommès pour qu'ils fassent la levée du tribut; que les trésoriers des Hellènes inscrivent sur un panneau quelle ville est redevable du tribut et le nom des convoyeurs de l'argent, que celui-ci soit placé devant le monument aux héros ; un décret semblable sera pris au sujet de l'argent que doivent les Samiens et les Théréens, il n'y sera pas fait mention de la désignation des hommes qui sont envoyés dans les autres villes qui doivent de l'argent à Athènes; que la prytanie de la tribu Cécropis inscrive ce décret sur une stèle placée sur l' Acropole. P[-]critos a fait la proposition, pour le reste qu'il en soit comme l'a proposé Cléonymos, pour que les Athéniens supportent la guerre le mieux et le plus facilement possible, qu'il soit fait rapport au peuple dans la matinée après convocation de l'assemblée: il a plu au conseil et au peuple, la tribu Cécropis exerçait la prytanie, Polémarchos était secrétaire, Hugiainon était président, Cléonymos a fait la proposition: pour le reste qu'il en soit comme dans le précédent décret[-] que l'on choisisse les commissaires des autres procès concernant l'argent d'Athènes selon le décret et qu'un stratège soit désigné pour siéger lorsqu'un procès sera engagé contre une cité; si quelqu'un s'arrange pour que le décret concernant le tribut soit invalidé, ou pour que le tribut ne soit pas envoyé à Athènes, que quiconque le voudra dans la cité le traduise devant les commissaires pour un procès en trahison ; que les commissaires transmettent l'affaire dans le mois qui suivra le retour de ceux qui auront fait l'assignation; que les témoins de l'accusation soient deux fois aussi nombreux que le nombre de gens contre qui on aura lancé l'accusation ; si l'accusé est reconnu coupable, que le tribunal fasse l'estimation de la peine à subir ou de l'amende à payer; que soit inscrit dans la salle du conseil le nom les hérauts, quels qu'ils soient, que les prytanes, avec le conseil, auront choisis sous la prytanie de la tribu Cécropis
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pour partir dans les cités et demander que soient élus des gens pour collecter le tribut et que leurs noms soient inscrits devant la salle du conseil; que les adjudicataires mettent la stèle à contrat. Liste des collecteurs du tribut dans les cités : [-] Cc décret est d'un ton beaucoup plus impérieux que celui dit « de Klcinias » (n° 23). Athènes connaissait, quand il fut pris, une situation très difficile: la peste y faisait encore des victimes, Mytilène venait de se révolter, Platées d'être rasée par les Spartiates. Les réserves financières, dont Périclès avait fait état dans son discours de 432, avaient fondu, il avait fallu que les citoyens se résolvent à payer l'impôt (eispluwa). Renforcer l'efficacité du versement du tribut était donc nécessaire. Plus tard, en 425/424, le montant en fut triplé : Cléon venait de remporter une victoire tout à fait inattendue sur les Spartiates, à Sphactérie, et cc succès permit de faire accepter la chose. Voir, notamment : 23, 40.
30. Les prémices d'Éleusis (422 ?) Deux stèlesgravieset érigéesselonles stipulationsdu.dicret; ,,uneà Éleusis p,uqru entière;l'autretrèsmutiliel'a éti à dansle sanctuaireoù ellea iti retrouvée Plaka. Lll date de ce texte n'estpasanuuu, elle nepourraêtreétabliequepar des dicoulJtTtes ,wuvelles: « Quelquecompletque puisse être un texte, son intérêtest difficileà établir,si l'on nepeut le dater,cedécretest un exemplede cequepeul être ce type de frustration », écrivaientR.Meiggs et D. Lewis (loc. cit.).
/G, 13 , 78 (M&l,
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Timotélès d' Acharnes était secrétaire. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Cécropis exerçait la prytanie, Timotélès était secrétaire, Cycnéas était président, les corédacteurs ont proposé ; que les Athéniens offrent aux deux déesses, selon les coutumes ancestrales et pour répondre à l'oracle de Delphes, les prémices des récoltes, sur cent médimncs d'orge, pas moins d'un setier, et par cent médimnes de froment, pas moins d'un demi-setier; si quelqu'un fait une récolte plus ou moins importante, que le calcul se fasse selon ces proportions; que les chefs des dèmes en fassent la collecte dans les dèmes et versent le produit aux administrateurs sacrés d'Éleusis, à Éleusis; que l'on construise trois silos à Éleusis, selon la règle ancestrale, là où il conviendra aux administrateurs sacrés et où l'architecte pensera que c'est convenable et que ces travaux soient financés par l'argent des deux déesses; que soit stocké là
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ce qui aura été reçu des chefs des dèmes ; que les alliés, de la même façon, offrent les prémices, que les cités désignent des collecteurs pour les récoltes, et que la récolte soit soumise à perception de la façon qui paraîtra la meilleure, lorsque cela aura été fait, que le produit de la collecte soit envoyé à Athènes ; que les convoyeurs en fassent livraison aux administrateurs sacrés d' Éleusis à Éleusis ; si les fruits ne sont pas reçus dans les cinq jours après que les convoyeurs les auront remis, que les administrateurs sacrés soient redevables d'une amende de mille drachmes; qu'il en soit de même pour cc qui vient des chefs de dèmes ; que le conseil, les ayant désignés, envoie des hérauts pour informer les cités des décisions du peuple, pour le présent, que cela se fasse le plus vite possible, pour l'avenir, quand il lui plaira ; que le prêtre de la révélation et le porteur de torche demandent aux Hellènes de participer à l'offrande des prémices selon les coutumes ancestrales et pour répondre à l'oracle de Delphes; seront inscrits sur un tableau le montant de cc qui proviendra de la collecte, dème par dème, des chefs de dèmes, et celui de cc qui a été reçu des villes, ville par ville, ce tableau sera affiché à l'Eleusinion et dans la salle du conseil; que le conseil annonce à toutes les autres villes grecques, partout où cela lui paraîtra possible, que les Athéniens et leurs alliés donnent des prémices, et les invite, sans le leur ordonner, à contribuer eux aussi, s'ils le désirent, selon les coutumes ancestrales et pour répondre à l'oracle de Delphes, que l'on reçoive les ambassadeurs sacrés de ces villes de la même façon, si elles offrent une contribution; que l'on fasse le sacrifice avec le produit de la fleur de farine selon ce que les Eumolpidcs décideront, un triple sacrifice de bétail aux cornes dorées à chacune des deux déesses, avec le produit de l'orge et le froment, une offrande sacrée parfaite à Triptolème, au dieu, à la déesse et à Eubolos, et à Athéna un bœuf aux cornes dorées; le reste de l'orge et du froment qui aura été remis, les administrateurs sacrés et le conseil en feront des offrandes consacrées aux deux déesses, faisant fabriquer tel objet que le peuple voudra et inscrivant sur les offrandes que cela provient de la collecte des prémices, et que ce sont les Hellènes qui ont consacré les prémices; à ceux qui feront cela et qui ne feront pas de tort aux Athéniens, ni à la cité des Athéniens, ni aux déesses, beaucoup de bien et récoltes abondantes. Lampon a fait la proposition : pour tout le reste, comme l'ont prévu les textes et le décret sur l'offrande des prémices aux deux déesses, que les textes et le décret soient
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gravés par le secrétaire du conseil sur deux stèles de pierre, qu'il placera, l'une à Éleusis, dans le sanctuaire et l'autre sur l' Acropole, que les adjudicataires adjugent les stèles, que les percepteurs des cultes donnent les fonds; outre cc qui doit être inscrit concernant les offrandes de prémices aux deux déesses, que le nouvel archonte intercale un second mois d'Hécatombaion ; que le roi borne les terrains sacrés du Pélargicon, mais autrement, qu'il ne soit pas fondé d'autel dans le Pélargicon sans consultation du conseil et du peuple, et que l'on n'enlève pas de pierre dans le Pélargicon, et que l'on n'emporte pas de pierre ni de terre; si quelqu'un contrevient à ces dispositions, qu'il soit redevable de cinquante drachmes, que le roi en fasse rapport au conseil ; pour les prémices de l'huile, que Lampon, ayant rédigé un projet, le propose au conseil à la neuvième prytanic ; le conseil aura obligation de le présenter au peuple. Ce décret montre quelle place a pu tenir la politique religieuse dans la structuration de l'empire athénien, constitué en un ensemble religieux unique, sans doute, depuis 454. Depuis qu'à cette date, le trésor de la Ligue avait été transféré de Délos à Athènes, tous les alliés devaient considérer comme leurs dieux ceux des Athéniens, consacrer 1/100 du tribut au trésor de la déesse Athéna, financer les travaux des temples de l'Acropole, participer, en envoyant une vache, aux grandes processions des Panathénées : désormais, il leur faudrait aussi verser l /600 de leur orge et 1/ 1200 de leur blé, sans compter l'huile, dont ils devraient aussi donner une part. Cc décret a longtemps été considéré comme devant appartenir aux années 440, à l'époque où Périclès proposait la convocation d'un congrès panhellénique qui ne put se tenir (Plutarque, Vie dt Périclès,17), mais les études de calendrier et le style de la gravure ont permis d'en faire descendre, très largement, la date. Aucun raisonnement, quelque subtil qu'il soit, ne permet néanmoins de justifier pleinement telle ou telle hypothèse, d'intégrer le texte de façon quelque peu précise dans la trame de l'histoire et d'en comprendre toute la portée.
31. Décret imposant l'usage des monnaies athéniennes dans l'empire (425-421) Fragmnus de marbre découvertsles uns dans les îles Ioniennes,d'autres à Smyrne, ou Odessa,leur rapprochnntnla pennis de construireun texte presque continu. Cette dispersiondes témoignagestient aux conditionsmimes de la publicationdu texte. On a beaucoupdiscutépoursavoirsi tel morceautrouvià Cos avait appartnmà unestèleapporlietoutegravied'Athbus; il fallut l'intnvmtion d'1111 professeurtk minéralogiepour établir qau la pierre n'était pasde marbre
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/Jfflllliq,u, maistÜ marbr, dl Paros,,t poa,q,u l'ida barotJfUd'a ul lrtllU/JOrl USSI d'itr, pris, ,,. considiralitm; la discassûmsu, " J>oiat itail unporta,,u JJuisqu 'ell, p,lladait risOlldre l, Jnoblim6ü la d4letb, uxu,alorsf/111ulû-d JJnl être établiepar l'anal.1sei,ate,w tDldocranent.
E. Erxleben, Archivfiir Papyrwforschu.ng, 19, 1969 (p. 91-139), 20, 1970 (p. 66-132), 21, 1971 (p. 145-162), (M&L, 45). [---] que les trésoriers des Hellènes [--] inscrivent [-] qu'ils soient traduits devant le tribunal des archontes thesmothètes, et que les thesmothètes puissent les punir d'exil ou d'une amende, si l'un des gouverneurs dans les cités, citoyen ou allié, ne se conforme pas à ces décrets, qu'il soit privé de ses droits politiques et que ses biens soient confisqués et que le dixième en revienne à la divinité; et s'il n'y a pas de gouverneur athénien qui veille à l'application des décisions votées, que les magistrats de chaque cité le fassent; et que s'ils ne le font pas conformément aux décisions votées, que ces magistrats soient déférés à Athènes aux risques pour eux de perdre leurs droits politiques; que l'on frappe dès maintenant la moitié, au moins, de l'argent étranger de l'atelier monétaire, et désormais, autant que les magistrats et les villes elles-mêmes l'exigeront, que l'on procède à l'échange en retenant chaque fois cinq drachmes à la mine, et que le prélèvement soit frappé et remis rapidement aux stratèges et aux percepteurs, quand cela aura été fait, que l'on prenne un décret concernant les sommes dues à Athéna et Héphaïstos; et si quelqu'un propose ou met aux voix une proposition selon laquelle il serait permis d'user de monnaies étrangères ou d'en faire le prêt, qu'il soit aussitôt déféré devant les Onze et que ceux-ci le condamnent à mort; s'il conteste, qu'il soit présenté devant le tribunal ; que des hérauts soient choisis par le peuple et envoyés dans les cités pour proclamer les présents décrets du peuple, un en Ionie, un dans les Îles, un dans l'Hellespont, un en Thrace; les stratèges, après leur avoir indiqué par écrit leur itinéraire, doivent les faire partir, sinon ils seront passibles d'une amende de dix mille drachmes; que les gouverneurs dans les cités placent ce décret après l'avoir fait graver sur une stèle de pierre sur la place de chaque cité et que les préposés le fassent devant l'atelier monétaire; voilà ce que les Athéniens leur imposent, même s'ils ne le veulent pas; que le héraut envoyé chez eux exige d'eux ce que les Athéniens ordonnent; que le secrétaire du conseil ajoute ces mots aux serments des conseillers : « Si quelqu'un, dans les cités frappe une monnaie d'argent
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et n'utilise pas les monnaies, poids et mesures d'Athènes, mais des monnaies, des poids et des mesures d'une cité étrangère,je le condamnerai et le punirai conformément au précédent décret qu'à proposé Cléarchos. » Que les particuliers puissent rapporter l'argent étranger qu'il détiennent et l'échanger de la même façon, que la cité leur donne en échange des pièces de chez nous; que chacun [---] le dépose à l'atelier monétaire ; que les préposés, après avoir indiqué sur une stèle ce que chacun leur aura remis, la placent devant l'atelier monétaire, pour qui voudra l'examiner, que l'argent étranger [--] Ce décret, sans doute proposé par Cléarchos, si l'on en croit la mention faite d'un précédent décret est difficilement datable : dans la mesure où Aristophane en fait un pastiche dans la comédie des Ois,aux qui date de 414 (v. 1040-1042), on peut supposer qu'il n'est pas trop antérieur à cette date et les raisonnements du dernier des éditeun confortent cette opinion (on connaît d'ailleurs un décret datant de cette période qui concerne les monnaies d'or, /G, f3, 90). Il semble qu'une date basse convient bien à une époque, où, par l'effet de la politique de Cléon, l'empire n'était plus, s'il l'avait jamais été, une Ligue, mais une organisation bâtie pour le seul bénéfice d'Athènes. L'importance politique de ce décret est grande, il signifie que les membres de l'empire ne sont plus des cités autorisées à se fermer sur leur particularismes et à contrôler leur discours politique: elles doivent publier, qu'elles le veuillent ou non, les décrets de leur suzerain, il les oblige à ériger chez elles des stèles dont leur assemblée n'a pas prononcé le texte, et à user de monnaies étrangères, frappées au type d'un autre État. Le fait qu'elles soient soumises à l'autorité de gouverneurs (on en comptait sept cents pour tout l'empire; Aristote, Constitutiond'Athènes,24, 3; on voit ici quel rôle ils jouent dans la vie quotidienne des cités) est presque moins important pour les sujets que ne l'est cette façon de les déposséder des symboles de leur souveraineté qui sont le signe de leur existence même. Tout n'est pas clair dans ce décret, et l'on ne sait pas très bien non plus quels en furent les effets. L'important est qu'il montre comment l'empire athénien qui était, déjà, un espace judiciaire unique devint un monde monétaire et économique homogène, une zone de libre échange fondée sur l'interdiction de la circulation de tout monnayage hors celui de la cité hégémonique. Athènes, qui se donnait, ainsi, les moyens de contrôler la masse monétaire en circulation, multiplia les frappes de façon extraordinaire de 450 à 413. Pour ce qui concerne les émissions monétaires des alliés restés politiquement autonomes, Chios, Samos et Lesbos, on ne sait jamais si les savants qui en établissent la chronologie se fondent sur la date qu'ils attribuent au décret pour le faire (en imaginant qu'elles ont été interrompues ou bien qu'elles n'avaient pas eu à l'être), ou s'ils utilisent la chronologie relative des émissions pour fixer celle du décret: en général, les arguments se contaminent au gré
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d'une bibliographie touffue et le raisonnement fonctionne en cercle vicieux. La taxe perçue par Athènes (5 %, sans doute: 1 mine vaut 100 drachmes, et c'est sans doute le chiffre 5 qu'il faut lire dans la clause relative au taux d'échange, non pas 3) n'était pas du tout négligeable. Le décret garantissait aussi l'approvisionnement d'Athènes et renforçait le rôle du Pirée comme centre commercial de l'empire, car les commerçants avaient désormais intérêt à y vendre leurs marchandises plutôt que de le faire à l'étranger, c'était, pour eux, le seul moyen d'échapper à la décote du change obligatoire. D'ailleurs, s'ils exportaient vers l'Égypte ou vers Chypre, ils devaient repasser par Athènes pour y changer les espèces qu'ils avaient reçues et n'avaient pas le droit de détenir. Voir: 43, 133.
32. Révolte d'Érétrie (411) Slèu dt marbre,conservéet111 Mwée d'Éritrie (Eubu).
M&L, 82.
Dieu. Il a plu au conseil : Hégélochos, tarentin, soit proxène et bienfaiteur, lui et ses enfants, qu'il reçoive l'invitation aux repas publics, lui et ses enfants, s'il s'installe dans la ville, qu'il soit dispensé d'impôts et reçoive un siège d'honneur lors des concours pour avoir contribué à libérer la ville des Athéniens. À l'été 411 la Ootte athénienne armée par le gouvernement des Quatre Cents fut battue dans les eaux d'Érétrie, par le navarque spartiate Agésandridas et ses alliés, au nombre desquels Tarente. Ce fut l'un des signes de l'incapacité des oligarques athéniens à gérer la guerre et le destin de leur cité. Ces événements permirent à l'Eubée de recouvrer, un temps, sa liberté. Le décret semble de type oligarchique, puisque le peuple n'apparaît pas comme son auteur, mais cela est peut-être fallacieux: le décret qui se trouve sur la même pierre porte bien la formule ordinaire : QUE CLASSIQUE
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Sicile s'enfonça dans l'immobilisme politique et l'isolement, avant de se déchirer à nouveau dans les guerres intestines. Notons que Denys, arclumude Sicile, s'engage pour ceux qu'il régit. Les Syracusains, en revanche, continuent de former une cité qui paraît rester indépendante de la pcnonnc même du tyran, puisque magistrats et conseil doivent prêter serment pour leur compte. Voir : 15, 46.
48. La Ligue étolienne en 367 Dewcfrap,nw
d'u. stèle tû marbretrouvéemr /'Agora d'Athètus.
Tod, 137.
Dieux. Démophilos fils de Théoros de Képhalè était secrétaire. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Oinêis exerçait la prytanie, Démophilos fils de Théoros de Képhalè était secrétaire, Philippos des Sémachides était épistate, Polyzélos était archonte, Képhisodotos a fait la proposition; attendu que, la communauté des Étoliens, ayant accepté la trêve des mystères de Déméter éleusinienne et de Corè, que ceux des Eumolpides et des Kérykes qui annonçaient la trêve, P[-] et Épigénès ont été mis en prison par les Trichonéiens en contravention avec les lois communes des Hellènes, que le conseil choisisse immédiatement un héraut dans l'ensemble des Athéniens qui se rendra auprès de la communauté des Étoliens pour demander qu'on libère les hommes [--] et juge [--] Ce décret, qui témoigne de ce qu'est au IVe s. l'activité des ambassadeurs sacrés (les thiorts) dans le monde hellénique est le plus ancien de ceux qui attestent l'existence d'un système fédéral en ttolie; il montre qu'il était composé de cités, alon que Thucydide ( GunTetbJ.Pllopon,,àe, III, 94-98) décrivait le pays comme une confédération tribale. On ne sait pas, bien sûr, à lire ce document, comment fonctionnaient les institutions fédérales (un conseil est attesté dans une inscription de 333 : /G, 112, 358), mais on comprend bien que la communauté étolienne (koinon)avait des règles assez strictes pour prendre des décisions qui étaient considérées comme devant être appliquées par chacun de ses membres, et qu'elle était le seul interlocuteur dans le cadre international. Elle n'était pas assez forte, sans doute, pour que toutes les petites unités qui la constituaient ne fussent parfois tentées d'agir à leur guise, cc qui explique la mésaventure des envoyés athéniens. Voir: 92, 101, li 1, 123, 124, 126.
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49. Athènes honore Straton, roi de Sidon (364) Sûu brisit trmœitprèsa Parlhinond'Athètus. Tod, 139. [---attendu qu'il a fait en sorte] que voyagent du mieux possible les ambassadeurs que le peuple a envoyés auprès du Roi; on répondra à celui qui est venu de la part du roi des Sidoniens que, puisque celui-ci s'est conduit en toutes circonstances de bonne façon à l'égard du peuple des Athéniens, il n'est rien qu'il n'obtienne de ce qu'il demande aux Athéniens; que Straton, le roi de Sidon, soit l'hôte officiel du peuple des Athéniens, avec ses enfants ; que le secrétaire du conseil inscrive ce décret sur une stèle de pierre dans les dix jours et la place sur I' Acropole, que, pour la gravure, le trésorier donne trente drachmes prises sur les dix talents; que le conseil fasse faire aussi une marque de reconnaissance pour le roi des Sidoniens afin que le peuple des Athéniens sache bien si c'est vraiment le roi des Sidoniens qui envoie une ambassade pour demander quelque chose et que le roi des Sidoniens sache bien quand le peuple des Athéniens envoie vers lui quelqu'un ; que celui qui vient de la part du roi des Sidoniens soit invité demain au repas du prytanée. Ménéxénos a fait la proposition : pour le reste comme l'a proposé Képhisodotos, mais aussi que les Sidoniens, habitants et citoyens de Sidon, qui séjournent à Athènes pour affaires commerciales, ne soient pas soumis à la taxe pesant sur les métèques, que personne ne les inscrive comme chef de chœur, ni ne leur impose de payer l'impôt [-] Straton 1er fut roi de Sidon de 376 à 360 et son philhellénisme était bien connu. On ne sait pas clairement quand il fut amené à rendre des services à une ambassade athénienne auprès du Grand Roi. Cc ne fut pas, sans doute, en 367, moment où le congrès de Suse s'était terminé pour Athènes par une telle défaite diplomatique au profit de Thèbes qu'un des ambassadeurs, Timagoras, avait été condamné à mort, c'eût été de l'humour noir que de vouloir rappeler cet épisode. Il ne peut dater du temps de la révolte des satrapes (362; voir n° 54), car on voit mal quelle serait la finalité d'une telle ambassade. La date de 364 conviendrait peut-être, puisque l'on comprend bien comment des ambassadeurs athéniens ont pu être amenés, à cause de l'insécurité provoquée par les premiers mouvements de dissidence en Asie Mineure, à prendre pour se rendre à Suse la route de Syrie. Athènes avait, à
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l'é~uc, accordé, imprudemment, son soutien à Tachos, qui menait, en tgjpte, une difficile guerre de libération contre les Pencs et quand cc dernier eut perdu tout espoir de victoire (en 359), Sttaton voulut bien l'accueillir et le protéger: sans doute les liens tissés avec Athènes l'avait-il incité à le faire, mais cela lui fut compté comme un crime par le Grand Roi qui s'empara de Sidon. On voit, de la nécessité où Athènes se trouve d'user de marques de reconnaissance (~la, éléments matériels brisés, dont chaque morceau sera confié à l'un des interlocuteun, les porte-parole devant, avant de prendre langue, faire coïncider les deux fragments) pour authentifier les messages et leun portcun, dans quelle atmosphère de défiance se passent ces échanges d'ambassades. Le décret témoigne aussi de l'imponancc de la communauté phénicienne d'Athènes, et de la relative discrétion qu'elle manifeste: cela n'a rien d'étonnant alon. Cc n'est que du temps de Lycurquc que les étrangen résidents demandèrent et obtinrent le droit de disposer de leurs propres lieux de culte.
50. Athènes et Ioulis de Céos (363/362) Sta, de marbresur l'Acropok d'Athènes,k bas tû la stèle,brisé,poutû graws krib,r, en files.
J>roblànes tû rulillltimaet d'illlerJlrltatin, Tod, 142.
Dieux. Sous l'archontat de Charicleidès, la tribu Aiantis exerçait la prytanie; Nicostratos de Pallène était secrétaire, Philittios des Boutades était président; il a plu au conseil et au peuple, Aristophanès a fait la proposition : attendu que les habitants de Ioulis que les Athéniens ont ramenés chez eux ont signalé que la cité de loulis devait à la cité des Athéniens trois talents de l'argent compté dans le décret du peuple des Athéniens qu'avait proposé Ménéxénos, plaise au peuple que les gens de Ioulis remettent aux Athéniens cet argent au mois de Skiophorion de l'archontat de Charicleidès; s'ils ne remettent pas cet argent au moment indiqué, que viennent le percevoir chez eux les agents choisis par le peuple pour percevoir, de la façon qu'ils connaissent, l'argent dû, auprès des insulaires, que fassent la perception avec eux les stratèges de Ioulis, Échétimos, Nicoléôs, Satyros, Glaucôn et Héracleidès; pour que les serments et les accords qu'a établis le stratège Chabrias et qu'il avait jurés aux Céens pour les Athéniens et les Céens que ramenaient les Athéniens soient valides, que les stratèges de Ioulis dont il est dit dans cc décret qu'ils doivent participer à la perception de
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l'argent, les fassent inscrire sur une stèle de pierre et placer dans le sanctuaire d'Apollon Pythien, comme ils sont gravés à Carthaia et que le secrétaire du conseil les inscrive sur une stèle de la même façon, et la place sur l' Acropole, que le trésorier du peuple donne pour cela 20 drachmes sur les crédits réservés aux décrets. Attendu que les gens de Ioulis qui n'ont pas respecté les serments et les traités, qui ont combattu contre le peuple des Athéniens, les Céens et les autres alliés, qui ont été condamnés à mort, sont allés à Céos et ont renversé les stèles sur lesquelles étaient inscrits les traités avec les Athéniens et les noms de ceux qui ne respectaient pas les serments, et qu'ils ont tué certains des amis des Athéniens que le peuple avait ramenés, condamné d'autres à mort et confisqué les biens de Satyridos, Timoxénos et Miltiade en contravention avec les serments et les traités, parce qu'ils avaient été les accusateurs d' Antipater, lorsque le conseil le condamna à mort pour avoir tué l'hôte officiel des Athéniens A[ - ]ision en contravention avec les décrets du peuple des Athéniens et n'avoir pas respecté les serments et les accords, qu'ils soient bannis de Céos et d'Athènes et que leurs biens soient confisqués au profit du peuple de Ioulis; que les stratèges de Ioulis qui séjournent en ce moment à Athènes inscrivent leur nom aussitôt en présence du secrétaire du peuple ; si tel des inscrits conteste faire partie de ces gens-là, qu'il lui soit permis, après avoir fourni des garants, de se présenter dans les trente jours devant les stratèges de Ioulis pour être jugé à Céos ou devant le conseil appelé à juger à Athènes; que Satyridès, Timoxénos et Miltiade aillent à Céos recouvrer leur propriété ; que reçoivent l'éloge ceux des gens de Ioulis qui sont venus à Athènes, Démétrios, Héracleidès, Échétimos, Calliphantos, et aussi Satyridès, Timoxénos et Aglokritos, et qu'ils soient invités au prytanée pour le repas de demain. Voici cc qu'ont établi et juré les stratèges des Athéniens et les alliés pour les villes de Céos : je ne garderai pas souvenir, ni ne ferai mémoire des maux causés par quiconque s'est attaqué aux Céens, et je ne tuerai ni n'exilerai aucun des Céens qui restent fidèles aux serments et aux accords, mais je les introduirai dans l'alliance comme les autres alliés; si quelqu'un agit à Céos de façon à être en contravention avec les serments et les accords, je ne le laisserai pas faire, ni par art, ni par machination aucune, autant que faire se pourra; si quelqu'un ne veut pas rester à Céos, je le laisserai habiter où il le désire dans les villes alliées, en lui laissant la jouissance de ses propriétés; je resterai fidèle
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à ces stipulations, par Zeus, Athéna, Poséidon, Déméter. Si je reste fidèle à mes serments, qu'il m'en advienne beaucoup de
bien, sinon des maux. Serments et accords des villes de Céos envers les Athéniens, les alliés et les Cécns qu'ont ramené les Athéniens ; je serai allié des Athéniens et des alliés et n' abandonnerai pas les Athéniens et les alliés, ni de mon propre mouvement, ni en obéissant à quelqu'un d'autre, autant que faire se pourra; tous les procès publics et privés qui porteront sur plus de cent drachmes, je les ferai juger selon les traités [---]. Si je respecte cc serment [par Zeus, Athéna, Poséidon, Déméter], qu'il m'en advienne du bien, sinon des maux. [Sermentda Ciensqu'ontramenésles Athéniens-] : je ne rappellerai pas quels maux[---] Cc décret montre bien de quelle façon fonctionne, dans le cadre des luttes de factions à l'intérieur d'une cité, la seconde Confédération athénienne. La situation est d'autant plus complexe à Céos que sur cette île minuscule coexistent quatre cités qui ont pu, un temps, paraître avoir été unies en une sorte de Confédération. Poiessa a rejoint seule l'alliance en 377, les trois autres ( loulis, Carthaia, Corésia) y sont entrées ensemble par la suite; le problème est que le nom même de Céos n'est peut-être pas employé dans le texte avec toute la rigueur nécessaire à l'information des historiens et peut sembler désigner parfois les seuls citoyens de loulis, puisqu'il semble qu'il y ait identité entre les cc habitants de Ioulis que les Athéniens ont ramenés chez eux» et les ccCéens que les Athéniens ont ramenés chez eux». En 364/363, la présence d'tpaminondas dans les eaux de l'île avait provoqué sa défection, le passage de Chabrias, l'amiral athénien, avait été trop bref pour qu'une nouvelle dissidence n'eût pas suivi son départ: partie de loulis, clic s'était étendue sans doute, si l'on comprend les allusions du texte, à l'ensemble de l'île. Il fallut qu'Athènes envoyât Aristophon pour rétablir un ordre qui lui ffit favorable; celui-ci agit sans douceur et fut accusé à son retour de s'être laissé corrompre. Le décret dont il fut l'initiateur est pourtant de ton assez modéré et ne donne pas l'impression de vouloir écraser les révoltés, prescrivant, en employant un terme technique expressif, mnisilcakein, cc l'oubli des malheurs passés», et donc une amnistie qui interdisait aux vainqueurs de poursuivre en justice, pour des faits relatifs à la lutte civile, leurs concitoyens. Les haines personnelles rendaient la chose difficile, aussi était-il prévu que certains procès devaient être portés devant les tribunaux athéniens. Néanmoins, c'était là une entorse à la liberté des cités qui dut déplaire. De même, la façon dont les contributions s'étaient désormais transformées en des dettes à l'égard d'Athènes, perçues autoritaircment, ne pouvait que persuader les alliés qu'ils étaient retombés dans un système tributaire. On comprend que les membres de la seconde Ligue athénienne aient fini par être assez forts de leurs mécontentements et de leurs
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rancœurs accumulées pour l'emporter à l'issue de la guerre des alliés et reconquérir leur indépendance. Voir: 39, 40, 41, 42, 44, 51, 59, 60.
51. Décrets de Céos concernant le commerce du vermillon (entre 360 et 350) Stèletro&uJie à Athènes, surl'ACTO/JOU d'Athènes ;y itaientgrtlllistrois dicr,tsd, chacunedes trois cités de l Tlt conurniupar u commnu tb, vmniUo,,,Cartluaa, Corisia, loulis.
Tod,162. [--fin d'un décret de Carthaia--] Théogénès a fait la proposition: il a plu au conseil et au peuple des Corésiens, pour répondre aux déclarations des envoyés des Athéniens, que l'exportation du vermillon [--] se fasse comme par le passé ; pour que les décrets antérieursdes Athénienset des Corésiens concernant le vermillon restent en vigueur; que celui-ci soit exporté sur le navire que désigneront les Athéniens et qu'il ne le soit jamais sur un autre; que les exploitants paient aux armateurs une obole par talenl comme naulage; si quelqu'un exporte sur un autre navire[---]; que l'on transcrive ce décret sur une ~tèle de pierre et qu'elle soit placée dans le sanctuaire d'Apollon et que la loi reste valide comme par le passé; que dénonciation des transgressions soit faite auprès des magistrats de la ville et que ceux-ci portent l'affaire devant le tribunal dans un délai de trente jours; que l'accusateur et le dénonciateur reçoivent la moitié [---] ; si le dénonciateur est esclave, s'il l'est des exportateurs, qu'il soit libre, et qu'il reçoive les trois quarts, s'il l'est de quelqu'un d'autre, qu'il soit libre [--]; que l'accusateur et le dénonciateur puissent faire juger ce procès à Athènes; si les Athéniens prennent d'autres décrets concernant la protection du vermillon, ils seront valides dès qu'ils auront été transmis à Corésia; que les exploitants paient la taxe du cinquantième aux percepteurs du cinquantième, que les Athéniens soient invités au repas du prytanée demain. Il a plu au conseil et au peuple de Ioulis pour répondre aux déclarations des envoyés des Athéniens ; plaise au conseil et au peuple de Ioulis, que l'exportation du vermillon se fasse dorénavant vers Athènes et nulle part ailleurs ; si quelqu'un exporte vers une autre destination, le bateau sera confisqué avec sa cargaison, à l'accusateur et au dénonciateur reviendra la moitié,
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si c'est un esclave qui est le dénonciateur, qu'il soit libre et qu'il reçoive [--] de cette propriété ; 1'exportateur exportera le vermillon de Céos sur un navire désigné par les Athéniens, si quelqu'un l'exporte sur un autre bateau, qu'il soit passible [--] si les Athéniens prennent d'autres décrets concernant la protection du vermillon, que soit valide ce que les Athéniens auront décrété ; que soit franc de taxe [--] à partir du mois Hennaion ; que les Athéniens soient conviés à manger au prytanée ; que la dénonciation se fasse à Athènes auprès des Onze, à Ioulis, que ce soit les présidents qui reçoivent les plaintes; que la moitié de la cargaison de tous ceux qui auront été convaincus d'exportation illégale soit propriété du peuple de Ioulis, la moitié revenant à celui qui aura révélé l'affaire; que le conseil fasse transcrire ce décret et le fasse dresser sur le port. Ont été élus, Andron du Céramique, Lysias [--], [--] de Phliontc, Euphrosynos de Paianie. Si le décret de Corésia se borne à renouveler des accords antérieun, pour les gens de Ioulis, l'interdiction d'exporter du vermillon sur un navire autre que celui que les Athéniens ont désigné est chose nouvelle. Est-ce une conséquence de la révolte de Ioulis? Le fait d'avoir étendu à cette cité une mesure qu'acceptait sa voisine a-t-il provoqué sa défection et la nécessité d'imposer cette mesure par la force ? Sur le fond de l'affaire, on peut souligner que, comme c'est le cas dans tout système de pénurie, le monopole n'a pas une fonction commerciale, ou même fiscale : il sert à garantir au pouvoir qui l'impose son approvisionnement en produits stratégiques de première nécessité, il 4>,'agit parfois tout simplement de blé, de bois qui sert à produire les rames des trières. Le vermillon a des usages pharmaceutiques, mais il sert aussi à vernir les carènes des vaisseaux de guerre. Ce type de monopole est bien sûr incompatible avec la liberté que devaient garantir les institutions de la seconde Confédération athénienne. Voir: 39, 40, 41, 42, 44, 50, 59, 60.
52. Trois décrets de Mylasa attestant de son loyalisme à l'égard de Mausole (367/366, 361/360, 355/ 354) Suiedl Mylasa dlsormaisau muslt du Louare,réunissanttrois dlcrets,lu dnx premiersdalis du souverainArtaxerxès 11 Mnimon,le troi.sièmldl son fils Artaurùs Ochos.
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Dans la trente-neuvième année d' Artaxerxès régnant, Mausole étant satrape, il a plu aux Mylasiens, assemblée ordinaire, chacune des trois tribus ayant participé à la décision; attendu qu'Arlissis fils d'Oussollos, envoyé par les Cariens auprès du Roi, a méconnu les devoirs de sa charge d'ambassadeur et a voulu nuire à Mausole, bienfaiteur de la cité des Mylasiens, à lui, à son père Hécatomnos et à leurs ancêtres, le roi ayant jugé qu'Arlissis était coupable et l'ayant condamné à mort, que la cité des Mylasiens en agisse avec ses biens comme le prévoient les lois ancestrales, les ayant remis à Mausole, ils ont prononcé les malédictions pour que nul ne mette aux voix ou ne fasse de proposition contrevenant à ces dispositions, si quelqu'un y contrevient qu'il soit anéanti, lui et tous ceux qui naîtront de lui. Dans la quarante-cinquième année d' Artaxerxès régnant, Mausole étant satrape, il a plu aux Mylasiens, assemblée ordinaire, chacune des trois tribus ayant participé à la décision; les enfants de Peldémos ont outragé la statue d'Hécatomnos, homme qui a fait beaucoup de bien à la ville de Mylasa par ses paroles et par ses actes, ainsi, ils ont fait du tort aux offrandes sacrées, à la cité et aux bienfaiteurs de la cité; les Mylasiens ont jugé qu'ils étaient coupables, et ils les ont condamnés à la confiscation de leur fortune ; ils ont vendu leurs biens au profit de l'État, que les acheteurs en soient pleinement propriétaires; et ils ont prononcé des malédictions pour empêcher que soit proposé ou mis aux voix quoi que ce soit sur ce sujet; si quelqu'un eontrevient à cela, qu'il soit anéanti lui et tous ceux qui naîtraient de lui. Dans la cinquième année d' Artaxerxès régnant, Mausole étant satrape, Manitas fils de Pactyès ayant commis un attentat contre Mausole fils d'Hécatomnos, dans le temple de Zeus de Labraunda, durant le sacrifice; Mausole fut sauvé avec l'aide de Zeus et Manitas, lui, fut, comme il est de règle, massacré; les Mylasiens, étant donné que le temple avait été outragé ainsi que Mausole le bienfaiteur, furent d'avis de faire une enquête pour savoir si quelqu'un d'autre avait participé comme complice à cet acte; Thyssos fils de Syscos fut convaincu d'avoir participé au crime de Manitas et jugé; il a plu aux Mylasiens, chacune des trois tribus ayant participé à la décision, que les biens de Manitas fils de Pactyès et de Thyssos fils de Syscos soient remis à Mausole; la ville a vendu leurs propriétés au profit du trésor, faisant des malédictions, pour que ces achats donnent plein droit de propriété aux acheteurs, et que nul ne propose ou mette aux
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voix; si quelqu'un contrevient, qu'il soit anéanti, lui et tous ceux qui naîtraient de lui. Sattapie perse, détachée du gouvernement de Lydie Ion de la chute de Tissapherne, la Carie fut, de 392 à 334, régie par la famille d'Hécatomnos. Mausole (377/353) fut sans doute le personnage le plus prestigieux de cette dynastie. Il sut profiter de la liberté que lui laissa la révolte des satrapes, auxquels il ne fut pas hostile, mais dont il se sépara au moment opportun, pour étendre son influence en Ionie et sur la scène égéenne. Son gouvernement fut marqué par le développement de la ville d'Halicarnasse où il résida et où il se fit à sa mort ensevelir dans un spectaculaire « mausolée » (la ville resta un modèle pour les architectes soucieux de développer un urbanisme théâtral, sculptant le paysage pour la plus grande exaltation de la puissance du fondateur; Vitruve, Dt l'arc/ritectare,II, 8, 10). Mylasa était l'antique métropole carienne (et devait d'ailleurs retrouver son rang de capitale au début de l'époque hellénistique, quand Asandros y fut satrape), elle ne pouvait pas ne pas réagir à la perte de son prestige et de son influence. Le loyalisme des magistrats de la cité, attachés à glorifier leur cc bienfaiteur» dans le cadre d'institutions dont le fonctionnement n'est pas clair (que sont ces trois tribus rassemblées pour prendre une décision? aurait-elle pu être prise par l'une ou l'autre d'entre elles au nom de la cité, comme il semble que cela deviendra le cas par la suite ?) ne peut, donc, pas faire oublier combien violentes semblent avoir été les manifestations d'hostilité à l'égard d'un homme qui fut considéré parfois comme un tyran (S. Homblower, MtU1Solus, 1982). Voir: 53, 61, 63, 65.
53. Un curieux « décret » de Mausole Stèle dicouwrtedans lesjDllillessuédoisestbl templeu Labrtumda,sanctuaire appartnant aa territoire u la cité u M.1lasa.
J. Crampa,
Labraunda,The GreekInscriptions,1112 , 40. Il a plu à Mausole et à Artémise : attendu que les Cnossiens privément ou publiquement, depuis toujours, se conduisent en gens de bien à l'égard de Mausole et de ses affaires, qu'ils soient hôtes officiels et bienfaiteurs pour l'éternité; qu'ils reçoivent dispense d'impôt partout où Mausole exerce son autorité, et que leurs navires aient droit d'entrée et de sortie sans être susceptibles d'être saisis et sans qu'il y ait besoin pour cela d'une convention; si quelqu'un fait du tort aux Cnossiens, Mausole et Artémise s'occuperont de lui, autant que faire ils pourront. Mausole avait épousé sa sœur qui lui succéda car le couple n'eut pas
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d'enfants. Cette inscription témoigne, à la fois, de ce qu'est l'hellénisation de la dynastie et comment celle-ci travestit l'hellénisme qu'elle pratique. En effet, le formulaire utilisé est celui des décrets de cités, mais cc « décret » est produit par un seul homme (avec sa femme, cc qui est une autre transgression). Il ne l'a pas proposé à une assemblée qui l'aurait fait sien, il l'a de plus sanctionné seul : la cité ne peut naître, ni exister, dans une telle situation qui la nie dans ses fondements mêmes. D'autres aspects de la langue du texte sont intéressants, Mausole est ardumle comme l'était Denys (noe46 et 47) ou Leucon du Bosphore (n° 62), le pays sur lequel il règne, est désigné comme étant « ses affaires » (ta P,ag,nala,mot qui désignera les « royaumes » à l'époque hellénistique). Il y a là comme la démonstration de cc que la Grèce d'Asie, en cc milieu du IVe s., est un laboratoire où se forment progressivement les concepts qui seront ceux du monde d'après Alexandre. Néanmoins, l'expression du pouvoir n'y prendra pas une forme aussi naïve, l'idéologie politique mieux maîtrisée et assumée obligeant le souverain à laisser aux cités leurs propres domaines d'expression, acceptant de donner des ordres, mais ne se prétendant pas auteur des décrets que les cités continueront d'écrire selon leur propre mode. Voir: 52, 61, 63, 65.
54. La Grèce refuse de soutenir les satrapes révoltés (362/361) Stèle de marhret,OIUJI,à Argos, icriu m dialecuattique, ajou,d'lali perdue.
Tod,145. [--] participent à la paix commune ; que soit montré à celui qui vient de la part des satrapes que les Grecs, ayant échangé des ambassades, ont réglé leurs différends pour entrer dans une paix commune, de telle sorte qu'ayant mis fin aux guerres qui les opposaient les uns aux autres, ils ont rendu leurs cités plus fortes et plus heureuses, et capables de servir leurs amis; ils savent que le Roi n'est pas en guerre contre eux, s'il reste tranquille et ne vient pas jeter le trouble parmi les Grecs, s'il n'entreprend pas de ruiner la paix désormais conclue, ni par art ni par ruse, nous resterons en paix avec le Roi; s'il fait la guerre à l'un de ceux qui ont conclu avec nous des conventions, ou s'il cause des ennuis à certains pour en venir à la dissolution de cette paix, qu'il fasse lui-même quelque chose contre les Grecs qui ont fait cette paix ou si quelqu'un, venant de son domaine, le fait, nous nous défendrons tous en commun d'une façon qui soit digne de la paix désormais conclue et de ce que nous avons fait dans le passé [-]. Aux juges qui viennent de [---] concernant le territoire [--]
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Cette inscription qui évoque une récente réunion des Grecs à Argos, témoigne de la conclusion d'une paix commune entre les Grecs, c'est d'ailleun le seul texte épigraphique connu qui explicitement, sans qu'il soit besoin de le restituer (comme dans le décret d' Aristotélès, n° 40, ou le serment de la Ligue de Corinthe, n° 66) utilise le syntagme de koi,ù eirhù. Cette paix fait suite à une guerre de dix ans, qui avait commencé avec la victoire des Thébains sur les Spartiates à Leuctres (en 371, voir n° 45), et se termine à la bataille de Mantinée (juillet 362), un combat très dur, où les Spartiates et les Athéniens alliés ont résisté de leur mieux à Épaminondas. Celui-ci mourut, et avec lui disparaissait tout espoir pour Thèbes de mener à bien les projets d'empire dont clic rêvait. Cette paix générale est la première dont le Grand Roi ne soit pas garant, elle est aussi la première qui ne soit pas faite pour légitimer l'hégémonie de telle ou telle des cités qui y panicipent. Les Grecs étaient à l'époque tous épuisés, et le Roi, lui, devait résister à la révolte des satrapes de ses provinces occidentales et d'Arménie. Ceux-ci habitués à ce que les conflits de Grèce se règlent de l'autre côté de l'tgéc, voulaient peut-être chercher l'appui de troupes grecques, dont ils avaient appris depuis quarante ans à apprécier la valeur. En fait, si nulle cité ne souhaitait s'engager à leur côté, nombre de mercenaires ne négligèrent pas l'occasion de passer en Orient, où parfois les conduisaient des chefs prestigieux, mandatés officieusement par leur cité ( Agésilas qui mourut en Égypte, ou Chabrias). Voir : 40, 49, 66.
55. Alliance d'Athènes avec les Thessaliens (361) Stèle de marbreawc un relief représentant"" caDalinallant vers la droile, trouoiesur les JJmles.nul dl /'Acropoled'Athènes.
Tod, 147.
Dieux. Sous l'archontat de Nicophème. Alliance des Athéniens et des Thessaliens pour l'éternité. Il a plu au conseil et au peuple, la tribu Léontis exerçait la prytanie, Charlon fils de Charinautos de Phalère était secrétaire, Archippos d' Amphitropè était épistate, douzième jour de la prytanie, Exékestidès a fait la proposition; pour répondre aux ambassadeurs des Thessaliens, que le peuple décrète d'accepter l'alliance, à la bonne fortune, aux conditions qu'ont énoncées les Thessaliens, qu'ils soient alliés avec les Athéniens pour l'éternité; que les alliés des Athéniens soient tous les alliés des Thessaliens, et les alliés des Thessaliens le soient des Athéniens; que, parmi les Athéniens, prononcent le serment les stratèges, le
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conseil, les commandants de cavalerie et les cavaliers, QUEHELLtNISTIQUE
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ne soit condamné sans que Ptolémée ait opiné ; que tout membre du groupe politique, qui exerce pour la cité la fonction de médecin public, ou d'entraîneur, de professeur de tir à l'arc, d'équitation, d'escrime, de héraut dans le prytanée, ne puisse exercer les magistratures réservées au Dix Mille, celui qui aurait été tiré au sort devrait se démettre de sa magistrature; que celui des citoyens qui travaille [pour autrui], pratique le commerce du vin pur, n'ait pas de droits politiques, [---] ou travaille la pierre, ou exerce le métier de portefaix [--] s'il est avéré qu'il est un travailleur manuel[-]; celui qui[--], [s'en prend],?, aux avis, [-] que Ptolémée a proposés, soit condamné à mort[--] le reste du textl est tropjragmtnlairepour qu'un sensginiral puisseêtredigagi, il seprolongepar uneliste de magistrats,donnantlt nomdu grandprêtre,des stratèges,des gardiensdes lois, d'iphorts et de nomothètes,chargis, sans doutede ridign les lois dont ü tst souventquestiondans le tlxtt du règlement. Cyrène, cité grecque, avait, tout naturellement, pris contact avec Alexandre quand il vint en Égypte: les rapports qu'elle entretenait avec le sanctuaire de Siwah y étaient, peut-être, d'ailleurs, pour quelque chose. Elle accepta son alliance, cela fut sans conséquence immédiate pour la vie du pays. La Libye n'entra dans l'orbe des pouvoirs nouveaux qu'à la mort du conquérant. Des guerres intestines avaient amené un parti d'exilés à faire appel à Thibron, soldat de fortune, devenu riche parce qu'il avait aidé Harpale, le trésorier félon d'Alexandre. Il les ramena chez eux, et ces retours provoquèrent une vague de départs, vers Alexandrie, où venait de s'installer Ptolémée fils de Lagos, que le partage de Babylone avait fait satrape d'Égypte. Il désigna Ophellas pour régler les affaires de la Libye, qu'il fit entrer, ainsi, defacto, dans son domaine. Quand les opérations militaires furent terminées à son avantage, en 321, il vint en personne résoudre les problèmes intérieurs de la cité: la mort de Perdiccas et le traité de Triparadisos avaient assuré son pouvoir sur la satrapie d'tgypte, et autorisé de façon 34; explicite qu'il étendît son autorité vers l'Ouest (Arrien, Sucass111rs, « étaient du domaine de Ptolémée, l'Égypte et la Libye, et tous les pays qui pourraient être acquis par la lance vers le couchant du soleil »). Il promulgua alors ce diagramma,ce cc règlement»: une loi-cadre, qui définissait les bases futures de la vie politique de Cyrène et les principes qui devraient être appliqués lors de la rédaction des lois portant sur des points particuliers. La langue du texte est homogène, il est écrit en langue commune (koint) et non dans le dialecte qui fut en usage à Cyrène jusqu'à l'époque de l'empereur Trajan : cela prouve qu'il a été rédigé par la chancellerie d'Alexandrie. Il semble, néanmoins, qu'il ait pu intégrer, dans un certain désordre, des ajouts qui seraient, peut-être, des éléments des premières lois organiques, votées par le nouveau corps politique en présence de Ptolémée, stratège à vie. Cela témoignerait de
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ce que le souverain et la cité avaient dialogué, pour aboutir, à la suite d'ajustements négociés, à une législation qui pût satisfaire les deux parties (l'exemple des rapports de Tégée et d'Alexandre fournissant à cet égard un précédent; voir n° 76). La constitution proposée par Ptolémée était oligarchique, le satrape d'tgypte s'était réservé un rôle prépondérant dans la ville: durant trois ans, il devait y exercer le pouvoir judiciaire et contrôler ainsi le retour des exilés, de même que la façon dont se régleraient les diven contentieux nés des guerres civiles. Le texte ne signale pas que c'est par l'intermédiaire de leun agents que Ptolémée et ses succcsscun exerceraient leur pouvoir en Libye, et à Cyrène, Ophcllas d'abord, puis Magas. Voir : 76, 98, 130.
78. Décret en l'honneur de Démétrios de Phalère Décrettb, dàru d'Aixionè.
Syll.3, 318. Dieux. Aristocratès fils d' Aristophanès a fait la proposition : attendu que Démétrios fils de Phanastratos de Phalère se conduit de bonne façon à l'égard du peuple des Athéniens et du dème d' Aixionè, que, la guerre s'étant déclarée dans le territoire, Le Pirée et la ville avaient été isolés l'un de l'autre par l'effet des combats, il s'entremit, libéra les Athéniens de la guerre et regroupa tout le monde en une seule cité, rendant la paix aux Athéniens et au pays. Choisi par le peuple des Athéniens comme commissaire, il établit pour la cité des lois bonnes et utiles. En 317, alors que Polypcrchon avait cru pouvoir compter sur le soutien des cités grecques auxquelles il avait promis la liberté, et sur celui d'Athènes en particulier, puisqu'il s'était engagé à lui rendre Samos, Cassandre, son rival, avait fait occuper, par ses troupes, Le Pirée. Démétrios de Phalère fut mandaté, par les Athéniens, pour traiter de la nécessaire capitulation de la ville avec le commandant de cette garnison. Cassandre accepta, alors, le don que la ville fit d'elle-même, mais il maintint ses hommes à Mounychie, imposa à la cité le régime qu'il voulut et demanda qu'un « commissaire » (ipimilitt) fùt installé pour la régir. Démétrios fut « élu » à ce poste (Diodore, Bibliothèque,18, 74) et gouverna la ville durant dix ans, en philosophe soucieux d'ordre moral. Voir: 10, 20, 63, 67, 68.
79. Lettre d' Antigone le Borgne sur la liberté des cités grecques (311) Exemplairedicouvtrtà Supsisû Troa/Ûd'une lettrecirculaired'Antigone,un dicret(tf 80) m a autorisila grauure.On nepeutpasimaginerquecettepetiteciti ait iti l'uniq,u dtstinataireû cette lettre que les ambassadnrs d'Antigon, tml
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diffiu# tris 1/Jrgmnt; sas do,,u, sa,ls lu luuards"6 IIJtra.miis.sio1t aJ>lifUllll flU l'atu.slatioa,,. soit ,nœr1 IIIIÎIJU·
C. Bradford Welles, RoyalCo"espondmctin tlu HellmisticPeriod, no 1. (-nous avons beaucoup œuvré pour] la liberté des Grec.s, acceptant des concessions qui n'étaient pas minces et dépensant beaucoup d'argent; pour cela, nous avons délégué Démarchos et Aischylos ; nous avons participé à la conférence de l'Hellespont jusqu'au moment où nous aurions pu parvenir à un accord et, si certains n'étaient pas venus y faire obstacle, tout aurait alors été réglé. Aujourd'hui, Cassandre et Ptolémée en sont venus à discuter d'une trêve, Prépélaos et Aristodémos sont venus nous trouver à ce sujet, et même si nous voyons combien sont gênantes certaines des exigences de Cassandre, considérant que l'accord est fait sur les problème des Grec.s, nous pensons qu'il faut laisser de côté l'accessoire pour en arriver le plus vite possible à une solution globale. Nous avons toujours attaché de l'importance à tout faire pour les Grecs en fonction de cc que nous pensons être leur bien, mais tout est bien long et, si l'on perd du temps, beaucoup de choses inattendues arrivent. Comme, donc, nous avons grande envie de régler au fond tout le problème des Grecs de notre vivant, nous avons pensé qu'il ne fallait pas que l'accessoire risquât de compromettre la mise en place d'une solution d'ensemble; nous pensons que vous reconnaîtrez, vous et tous les autres, en fonction des résultats mêmes que nous avons obtenus, quel zèle nous avons déployé pour en arriver là. Après que nous eûmes réglé nos affaires avec Cassandre et Lysimaque, ce pour quoi ils avaient délégué Prépélaos comme plénipotentiaire, Ptolémée nous envoya des ambassadeurs pour demander de conclure avec lui une trêve et demander qu'il soit aussi partie prenante de l'accord; nous n'avons pas beaucoup apprécié de devoir abandonner des ambitions qui nous avaient coûté beaucoup d'ennuis et d'argent, alors justement que les affaires s'étaient arrangées avec Cassandre et Lysimaque et que l'c1nporter aurait été plus facile. Néanmoins, nous avons considéré que, une fois les affaires réglées avec Ptolémée, le conflit avec Polypcrchon se réglerait plus rapidement, personne ne signant de traité avec lui, et qu'il était bon, à cause de la familiarité qui nous lie, et en raison de la gêne que causent, à vous ainsi qu'aux alliés, les dépenses de la guerre, de faire une alliance avec lui aussi, nous avons envoyé Aristodémo~,
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INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
Aischylos et Hégésias pour parvenir à un accord, ils sont revenus avec les instruments de l'accord et Aristoboulos et ses collègues, venus de la part de Ptolémée, les recevront de nous. Sachez donc que la trêve est acquise et que la paix est faite; nous avons écrit, dans l'accord, que les Grec.s doivent jurer d'agir ensemble pour préserver leur liberté réciproque et leur autonomie, dans la pensée qu'elles seraient assurées, tant que nous vivrons, selon toute prévision humaine; mais que pour l'avenir, cette liberté sera mieux assurée pour les Grecs si tous les Grecs sont liés par un serment, ainsi que ceux qui sont aux affaires. Nous n'avons pas jugé qu'il serait inutile ou inconvenant que les Grecs jurent les uns aux autres de veiller à préserver ce que nous avions conclu. Nous essaierons à l'avenir de faire tout ce que nous pourrons faire d'utile, pour vous et pour les autres Grecs, à ce sujet. Il nous a paru bon de vous écrire et de vous envoyer Acios pour vous en parler, il apporte les copies de l'accord et du serment. Salut. En 315, Antigone le Borgne avait proclamé, à Tyr, la liberté des Grea (Diodore, Bibliothèque,19, 61-62). C'était pour lui un moyen de guerre contre Cassandre, qui, tenant en main une bonne partie de la vieille Grèce, s'y conduisait en maître rigoureux. Antigone voulait s'emparer du domaine ancestral des Argéades, ainsi que des Balkans, tous les moyens de propagande étaient bons à utiliser à cette fin. En fait, il ne put mener ses ambitions à terme: il dut lutter contre la coalition de Cassandre et de Lysimaque, mais aussi contre Ptolémée, qui le vainquit à Gaza et réussit à installer à Babylone Séleucos qu'il protégeait. Ces échecs incitèrent Antigone à traiter, d'abord avec Cassandre et Lysimaque, ensuite avec Ptolémée. La paix faite, il ne lui était pas interdit d'essayer d'en tirer quelques dividendes en revenant aux thèmes initiaux de sa propagande: il se présenta donc comme le libérateur des cités, prêt à tous les sacrifices pour leur procurer la tranquillité. Il décrivit la paix qu'il avait été contraint de négocier comme une sorte de nouvelle « paix commune », invitant tous les Grecs à prêter serment de se conformer à ses stipulations, et se présentant comme celui qui la ferait respecter. En fait, il n'avait guère d'illusion, cette circulaire lui servit simplement à compter combien de cités étaient prêtes à accepter qu'il les protégeât et, donc, à entrer dans son domaine. Voir: 40, 66, 80, 83.
80. Culte rendu à Antigone le Borgne par la cité de Scepsis Stèû jum1lû dt la précédente.
OGI, 6. [---il a envoyé] Acios qui se trouve être tout dévoué à notre
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cité, ne cesse de la favoriser et demande que l'on manifeste cc que la cité lui doit ; il a transmis aussi le texte des accords avec Cassandre, Ptolémée et Lysimaque, les copies des serments, et écrit ce qu'il a fait pour la paix des Hellènes et l'autonomie; plaise au peuple, attendu qu' Antigone a été cause pour la cité et pour les autres Grecs de grands bienfaits, qu'Antigone reçoive l'éloge et que l'on se réjouisse avec lui pour cc qu'il a fait, que la cité se réjouisse aussi avec les Grecs de ce qu'il vivront désormais libres, autonomes et en paix; pour qu' Antigone soit honoré de façon digne de ce qu'il a fait et que le peuple paraisse rendre grâce pour les bienfaits qu'il a reçus, que lui soit délimité un terrain sacré, construit un autel et dressée une statue la plus belle possible, que le sacrifice, le concours, la prise de couronne se fassent pour lui chaque année comme ils se faisaient par le passé, qu' Antigone soit couronné d'une couronne d'or d'au moins cent statères, que Démétrios et Philippe reçoivent aussi une couronne, chacune de cinquante pièces d'or, que les couronnes soient proclamées dans le concours lors du rassemblement ; que la cité célèbre des sacrifices de bonne nouvelle pour ce qu'Antigone a annoncé et que tous les citoyens portent la couronne, que le trésorier fournisse à la dépense; et qu'on lui envoie des présents d'hospitalité; que les accords et les lettres d' Antigone et les serments qu'il a envoyés soient gravés sur une stèle comme il en a donné instruction, et que celle-ci soit placée dans le sanctuaire d'Athéna, que le secrétaire y veille, que le trésorier fournisse à la dépense, que tous les citoyens prononcent le serment comme Antigone en a donné instruction, que ceux
[-] Cc texte vaut surtout par son humour noir involontaire: les citoyens de Sccpsis se félicitent de cc qu' Antigone a assuré la liberté et l'aut~ nomic des cités et lui confèrent des honneurs divins. Peu de temps après, le souverain détruisit la ville pour fonder par synœcisme la cité d'Antigoncia de Troade (devenue plus tard Alcxandreia), la chose, sans doute, ne convint pas aux Scepsiens, puisqu'ils n'eurent de cesse que Lysimaque les réinstallât sur leur ancien territoire. Voir: 79.
81. Honneurs rendus à Lycurgue (307/306) Dna fragmentsd'un, s~le, l 'amdicOWJert a lhiâtrt de Dionysosà A~, l 'alllrt su, l 'Agora.
SyU.3 , 326.
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Sous l'archontat d' Anaxicratos, il a plu au peuple, Stratoclès fils d'Euthydémos de Dioée a fait la proposition; attendu que Lycurgue fils de Lycophron du dème de Boutadès a hérité de ses ancêtres d'un dévouement ancestral à l'égard du peuple [-JO ligna-] il a fait construire, il a fait travailler aux [arsenaux], au théâtre de Dionysos, il a aménagé le stade panathénaïq ue et le gymnase du Lycée, et par de nombreux aménagements, il a orné la ville, quand bien des inquiétudes et (bientÜs dangers] menaçaient les Grecs lorsque Alexandre eut pris Thèbes, et lorsqu'il bouleversait l'Asie et [toutk resudu monde), il n'a cessé de s'opposer à lui au nom du peuple, se voulant indestructible et irréprochable durant toute sa vie pour la conservation de sa patrie et la sauvegarde commune des Grecs, luttant par tous les moyens pour la liberté de la ville et son autonomie; pour cette raison, quand il fut réclamé par Alexandre, le peuple décida de ne pas le livrer ni de discuter de cette exigence, sachant bien comment, pour tout ce dont il s'était occupé, Lycurgue pouvait présenter une juste défense, car souvent il avait rendu ses comptes dans le domaine administratif ou politique du temps où la cité était libre et sa constitution démocratique. C'est dans l'euphorie de cc qu'il croyaient être la liberté retrouvée « contre toute attente » (Diodore, Bibliothèque,20, 46, 3) que les Athé-
niens, en 307, votèrent cc décret en l'honneur de celui qui avait été, au lendemain de Chéronée, le restaurateur des finances de la cité et l'orateur sévère qui défendait la cité contre le défaitisme et la trahison. Après la révolte de Thèbes, Alexandre avait demandé qu'il lui ffit livré, avec Démosthène et Hypéride, mais, à la demande de Phocion et Démade, il renonça à cette exigence. Les Athéniens, tout prêts à dénoncer les crimes d'Alexandre, et sa façon de bouleverser le monde, tenaient, en 307, leur nouvelle démocratie de Démétrios Preneur de villes; ils lui conférèrent aussitôt les honneurs divins, ainsi qu'à son père.
Voir: 73, 74.
82. Les Insulaires instituent une fête en l'honneur de Démétrios (306) Sûlt de marbreremployéecommeseuil deporte et très usée.
F. Durrbach,Choix d'inscriptionsde Délos, 13. [---] la communauté des Insulaires honorera autant que faire
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se pourra, par des honneurs convenables, Démétrios ; elle ce1ébrera à Délos, un an sur deux, la fëtc des Antigoncia comme clic l'organise actuellement, et l'autre année un sacrifice, des concours et un rassemblement qui seront appelés Démétricia, elle y enverra des délégués, comme elle en envoie pour les Antigoncia, elle fera les frais des sacrifices et des concours et paiera le salaire des artistes [--] sur les fonds communs, selon la répartition établie pour les Insulaires au titre des Antigoneia, si quelqu'un des Insulaires ne verse pas la contribution [--] lorsque les villes éliront leurs délégués, ceux qui seront, pour l'année à venir, délégués aux Démétrieia verseront la même somme qui a été fixée pour les Antigoneia, ils réOéchiront et veilleront à fixer sur quels fonds ils prendront à l'avenir l'argent pour les Démétrieia, que leur décision ait pleine valeur, les délégués feront ensuite les paiements scion cc qui aura été établi à l'origine; que les délégués fassent graver ce décret et le fassent exposer près de l'autel des rois. En 315, Antigone le Borgne,qui devait alors lutter contre Cassandre (voir n° 79), avait regroupé l'ensemble des Cyclades en une sorte de Confédération, dite « des Nésiotcs », les Insulaires, dont il était le patron. Délos, en était naturellement le centre. Quand, en 306, après la victoire qu'il remporta à Salamine de Chypre sur Ptolémée Sauveur, Démétrios Preneur de villes fut associé par son père à la royauté, la Ligue décida de célébrer de nouvelles fëtes, en plus de celles qu'elle organisait déjà en l'honneur de son fondateur. Voir: 88, 89.
83. La Ligue de Corinthe reconstituée par Antigone et Démétrios (printemps 302) Fragmmtsd'IUUsùu graviesur l'uneet l'autrefaa, opistographe, dicw.vnt, à Épidart. Nombreû restitulions sontpeusûreset unegrandepartiedMttxte restt intradllisibu.
ISE, 44. A. [--] pour tous les Grecs qui participent au conseil, amitié et allian~ avec les rois Antigone et Démétrios [--] qu'ils aient mêmes amis et ennemis [---] sur terre et sur mer les rois Antigone et Démétrios [-] si certains alliés ou participants au conseil [-] qu'ils soient ennemis de tous ceux qui participent à cette paix ancestrale [-] s'ils s'emparent de garnisons ou
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détruisent la royauté d' Antigone et Démétrios ou de leurs descendants [---] ou les constitutions [-] B. [--] la paix [-] interdit de faire autre chose que ce qui est écrit, si quelqu'un tente de faire le contraire en paroles ou en actes que celui qui le désire vienne l'accuser [--] le conseil jugera[---] qu'ils veillent à ce que la mer soit purifiée[--] qu'ils se servent des constitutions [ancestrales---] utile à la conservation [--] des rois [---] ni pour une révolution [-] celui qui propose ou met aux voix soit jugé [--] C. [---] qu'il soit interdit d'effectuer une saisie aux dépens des ambassadeurs auprès du conseil, ou des délégués du conseil, de ceux qui sont partis pour une expédition engagée par la communauté, de ceux qui s'en vont là où on leur a commandé de le faire, de ceux qui rentrent dans leur patrie, il est interdit de les faire prisonniers, ni de les obliger à fournir caution sous quelque prétexte que ce soit, si quelqu'un fait cela, que les magistrats dans chaque cité l'en empêchent et que le conseil le juge; que le conseil se réunisse en temps de paix lors des concours sacrés, en temps de guerre, aussi souvent qu'il paraîtra utile, au conseil et au stratège préposé par les rois à la sauvegarde commune, de le faire; qu'il siège autant de jours que le prescrivent les membres du bureau du conseil; que les sessions du conseil jusqu'à la fin de la guerre commune aient lieu là où les membres du bureau, le roi et le stratège désigné par le roi l'ordonneront, quand la paix sera établie, là où les concours dotés de couronnes ont lieu; que le conseil soit souverain en ses décisions, qu'il délibère si plus de la moitié des conseillers sont présents, s'ils n'atteignent pas ce chiffre, qu'ils ne délibèrent pas; à propos des décisions prises en conseil, qu'il ne soit pas permis aux cités de demander des comptes aux conseillers qu'elles ont envoyés; il y aura cinq présidents pris parmi les conseillers, ils seront tirés au sort quand la guerre cessera; qu'il ne soit pas désigné plus d'un président par peuple ou par cité; ils réuniront le conseil avec les secrétaires, pris dans l'ensemble du conseil, et les appariteurs, ils fixeront l'ordre du jour et transmettront aux secrétaires les décisions; qu'ils en possèdent des copies claires, laissent s'exprimer les opinions et veillent à ce qu'on délibère en tout dans l'ordre, qu'ils soient maîtres de mettre à l'amende celui qui ne respecte pas la discipline; qui veut introduire une discussion sur un point utile aux rois et aux Grecs, ou présente des accusations contre ceux qui font des actes contraires aux intérêts des alliés et n'obéissent pas aux accords, ou propose une autre proposition
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pour que le conseil en délibère, doit faire inscrire sa proposition auprès des présidents qui la présenteront au conseil; que les présidents soient soumis à reddition de compte pour tout ce qu'ils auront fait; que quiconque le désire puisse engager contre ceux qui seront tirés au sort pour leur succéder une procédure publique auprès des présidents désignés avec eux et que ceux-ci, ayant reçu l'accusation, présentent l'affaire au conseil lors de l'assemblée suivante; jusqu'à la fin de la guerre commune que les délégués des rois soient présidents; si une cité n'envoie pas, conformément aux traités, les conseillers aux sessions, qu'elle paie pour chacun d'eux à chaque séance, jusqu'à cc que le conseil se sépare, deux drachmes, à moins que l'un des conseillers ne fasse valoir pour excuse qu'il est malade, et si une cité n'obéit pas à l'ordre de mettre en route ses troupes, qu'elle paie chaque jour une demi-mine par cavalier, vingt drachmes par hoplite, pour un fantassin léger dix drachmes, [--] drachmes pour un marin jusqu'au moment où sera écoulé pour tous les Grecs le temps de l'expédition.
Cl. [--] D. [--mots épars-] E. [--quelques mots qui ont permis de reconstituerle texte du sermnt-] En 302, Antigone et Démétrios avaient réussi à imposer leur autorité à la vieille Grèce en chassant Cassandre et Ptolémée de la péninsule balkanique. Pour assurer leur domination, il leur fallut un relais qu'ils trouvèrent dans la résurrection de la Ligue de Corinthe de 338. Les collaborateurs de Démétrios l'aidèrent à en définir les cadres. Ils le firent avec assez d'habileté, peut-être, pour que ses membres négligent le fait qu'elle était surtout un moyen de contrôler la vie des cités (d'ailleurs, une garnison, symbole de cette sollicitude, fut installée, dans l' Acrocorinthe), une arme de guerre contre Cassandre, et que la paix, dont les rois vantaient les charmes, ne devait être acquise qu'avec la disparition de cc dernier. Voir: 66, 79, 84.
84. Athènes et Démétrios (vers 294) Stèu demarbretrouvieà l'Académie.Nombred'auteursaltribuenlce dicretau tlll1lies3031302,époqueoù Dimitrioseutbeaua,upàJaire dansl, Péloponnèse et à Athènn qui publia nombrededicrttspou,lumorn ses amis (voir, m demin lieu, Bull., 1988, 429).
ISE, 1.
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Il a plu aux volontaires d'élite; attendu que naguère, Démétrios le Grand, venu en Grèce avec son année de terre et sa flotte, a chassé les adversaires de la démocratie et libéré le territoire des Athéniens et de la plupart des autres Grecs, que, maintenant, venu les secourir avec des forces encore supérieures, et l'ayant emporté sur les ennemis, il a fait entrer dans son royaume nombre de villes grecques, supportant en toute occasion les dangers et les fatigues, honorant ses compagnons et faisant cas de leur sauvegarde; ceux-ci lui ayant demandé d'être celui qui les conduirait à la liberté commune et au salut, qui s'occuperait attentivement des affaires du Péloponnèse, il a chassé du pays, avec les volontaires d'élite, ses adversaires; que l'on accorde l'éloge à Démétrios fils d' Antigone, roi fils de roi, pour sa valeur et ses bonnes dispositions, et que l'on place sa statue équestre sur la place à côté de celle de la Démocratie; que l'on invite les Athéniens et les autres Grecs à fonder pour Démétrios des autels et des lieux de culte ; que ceux qui participent aux sacrifices célébrés en l'honneur du roi Démétrios Sauveur accomplissent les sacrifices et prononcent auprès des autels des vœux de la façon la plus sainte et la plus magnifique possible, qu'ils fassent proclamation des honneurs conférés au roi par les volontaires d'élite, pour que, de la même façon qu'ils ont honoré à leurs frais les bienfaiteurs, les autres les honorent de la façon la plus manifeste. Cc texte évoque, sans doute, ce que furent, en 294, les campagnes de Démétrios en Grèce. Il chassa d'Athènes Lacharès qui y gouvernait en tyran, et mena dans le Péloponnèse des guerres difficiles contre divencs cités (Messène notamment, où il fut blessé au visage) qui s'étaient révoltées contre lui (Plutarque, Vu de Dimitri.os,33-35). La date que nous attribuons à cc texte convient bien au cadre institutionnel, tel qu'il est décrit par allusion : de toute évidence, le père de Démétrios n'est plus, et la Grèce est présentée, explicitement, comme faisant partie d'un royaume (Démétrios, roi depuis 306, avait succédé à Cassandre en Macédoine), cc qui ne se comprendrait pas si cc texte datait des dernières années du IVe s., époque où venait d'être renouvelée la Ligue de Corinthe qui prétendait assurer la liberté des Grecs. L'allusion à la démocratie n'en est pas moins bien venue, puisque, après avoir chassé Lacharès, le roi avait rétabli les « magistratures les plus chères au peuple » ( en avril 294). Cela ne veut pas dire, pourtant, que la constitution d'Athènes avait cessé d'être oligarchique (Ch. Habicht, Unursuclwngmzur Geschichte Athms in 3jali,. "· Ch,., 1979), et que tout le monde était très content de son retour : il avait dû mettre, pour y entrer, le siège devant la ville; elle ne s'était rendue que vaincue par
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la disette, et parce que Ptolémée s'était trouvé dans l'impossibilité de la secourir. Cela n'empêcha pas ses partisans de l'honorer au-delà même du raisonnable. Voir: 66, 83.
85. Athènes et les rois du Pont (288) Stèk su, l'Acropok d'Athina.
IG, 112 , 653. Sous rarchontat de Diotimos, durant la septième prytanie qui était celle de la tribu antigonide, pour laquelle Lysistratos fils d' Aristomachos était secrétaire, le dernier jour du mois Gamélion, vingt-neuvième jour de la prytanie, assemblée ordinaire; [--] fils d'Autosthènc de Xypéta, membre du bureau, a mis au voix avec ses collègues ; il a plu au peuple; Agyrios fils de Kallimédon de Collytée a fait la proposition ; attendu que dans le passé les ancêtres de Spartocos ont rendu service au peuple et qu'aujourd'hui Spartocos, héritant de cette familiarité à l'égard du peuple, rend service au peuple dans son ensemble et en particulier à ceux des Athéniens qui viennent chez lui, en échange de quoi, le peuple des Athéniens les a faits citoyens et les a honorés de vingt statues de bronze sur la place et dans la zone portuaire, et des autres cadeaux dont il convient d'honorer les gens de bien, et a établi que, si quelqu'un marche contre le pays que régit Spartocos et qu'il tient de ses parents, le peuple viendra à son secours, avec toutes ses forces, par terre ou par mer; par ailleurs, Spartocos, ayant reçu une ambassade de la part des Athéniens, a appris que le peuple avait repris la ville, et compris ce qu'était son bonheur, il a donné en cadeau quinze mille médimnes de grain et annoncé qu'il fournirait, à l'avenir, autant qu'il pourrait aux besoins des Athéniens, il fait cela par souci de maintenir la bienveillance que lui ont léguée ses ancêtres à l'égard du peuple des Athéniens; pour que, donc, le peuple apparaisse bien disposé à l'égard de ceux qui depuis les temps anciens sont bienveillants à son égard, à la bonne fortune, plaise au peuple d'accorder l'éloge au roi Spartocos fils d'Eumélos du Bosphore et de le couronner d'une couronne d'or conforme à la loi, pour sa valeur et la bienveillance qu'il ne cesse de manifester au peuple et que la couronne soit proclamée au concours de tragédie des grandes Dionysies; que le responsable de l'administration s'occupe de la confection de la couronne et de la procla-
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mation; que l'on place sa statue en bronze sur la place, à côté de celles de ses ancêtres et une autre sur )'Acropole; pour que le roi Spartocos connaisse ce qui a été décrété par le peuple, que soient désignés par un vote, trois ambassadeurs pris dans l'ensemble des Athéniens, qui partiront pour lui faire tenir le décret et annonceront quels bons sentiments a pour lui le peuple, et lui annonceront que le peuple ira à son secours autant qu'il le pourra; que l'on donne le viatique prévu à chacun des ambassadeurs; pour que le souvenir de la familiarité et des cadeaux ajoutés à ceux qui existaient déjà subsiste, que le secrétaire de la prytanie fasse inscrire ce décret sur une stèle de pierre et la place sur l' Acropole, que le responsable de l'administration fournisse à la dépense. (dansunecouronne) Le peuple. Cc décret témoigne de cc qu'Athènes a reconquis sa liberté, Démétrios a été chassé de son trône de Macédoine par Pyrrhos d'Êpirc et Séleucos le tient prisonnier en Asie. La cité a pu revenir aux formes traditionnelles de sa diplomatie qui ne semblent pas avoir changé depuis l'époque classique. On doit bien comprendre néanmoins comment ces serments, ces jeux d'alliance sont vides de sens : puisqu'il reste au Pirée une garnison, aux ordres d' Antigone Cagneux fils de Démétrios, on ne voit guère comment la cité peut s'engager à venir au secours de rois installés aux extrémités du monde. Ces protocoles n'ont d'autre fonction que de permettre de prétendre assumer les continuités historiques : les Spartocidcs (leur royaume resta prospère jusqu'au moment où, ven la fin du ne s., Mithridate VI put adjoindre leur pays à ses domaines) avaient été les alliés d'Athènes libre, il était naturel qu'ils fussent parmi les premien à devoir renouer avec clic et elle avec eux. Le plus important sans doute, néanmoins, est qu'ils étaient riches de leur blé, que les honorer revenait, ainsi, à payer de mots (mais l'argent ne devait pas, sans doute, être ménagé, non plus) l'assurance d'un approvisionnement régulier. Voir: 62, 127, 138.
86. Décret pour le poète Philippidès (287) Sûle de marbre,icrilllre en files.
Choix, 1. Sous l'archontat d'Euthios, la tribu Acamantis exerçait la troisième prytanie, Nausiménès fils de Nausikydès de Cholargos était secrétaire, le dix-huit du mois Boédromion, dix-neuvième
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de la prytanie, assemblée principale, au nom du bureau, avec ses collègues, Hieromnémon a mis aux voix, il a plu au conseil et au peuple, Nikératos fils de Philéas de Képhalè a fait la proposition: attendu que Philippidès n'a cessé de manifester en toute circonstance son dévouement pour le peuple, et qu'il s'est rendu auprès du roi Lysimaque et qu'il est intervenu auprès du roi Lysimaque pour faire donner au peuple, à titre gracieux, dix mille médimnes attiques de blé qui ont été distribués à l'ensemble des Athéniens sous l'archontat d'Euctémon, il est intervenu aussi pour le mât et la voile qui devaient être remis à la déesse sous l'archontat d'Euctémon, avec le manteau; après la victoire que Lysimaque a remportée à Ipsos sur Antigone et Démétrios, il a fait ensevelir à ses frais les citoyens qui étaient morts dans la bataille, et il a obtenu, après en avoir parlé au roi, la libération de tous ceux qui étaient prisonniers, il a fait répartir dans les unités ceux qui voulaient continuer à faire campagne; ceux qui préféraient être démobilisés - ils étaient plus de trois cents - il leur a donné des vêtements et un viatique, cela à ses frais pour qu'ils aillent où ils le désiraient; il a aussi demandé que fussent libérés tous les citoyens qui avaient été arrêtés par Antigone et Démétrios, et étaient retenus en Asie; il ne cesse de rendre service à tous les Athéniens qui font appel à lui ; après que le peuple eut recouvré sa liberté, il n'a cessé, par ses paroles et ses actes, de faire ce qui était utile à la conservation de la cité, il a incité le roi à apporter une aide en argent et en vivres pour que le peuple conservât sa liberté, qu'il recouvrât au plus vite Le Pirée et les forts ; le roi, sur tous ces points, a rendu témoignage, à de nombreuses reprises, auprès des ambassadeurs que le peuple lui avait adressés; élu commissaire des concours sous l'archontat d'Isaios, il a obéi au peuple volontiers, c'est à ses frais qu'il a célébré pour les dieux les sacrifices ancestraux au nom du peuple, qu'il a distribué aux Athéniens [---] pour tous les concours, qu'il fut le premier à créer un concours supplémentaire en l'honneur de Déméter et de Corè; il s'est occupé de tous les autres concours et sacrifices pour la cité et, prenant sur ses fonds personnels, il a dépensé beaucoup d'argent et rendu ses comptes conformément à la loi; il n'a jamais rien fait qui ffit contraire à la démocratie, tant en paroles qu'en actions; afin donc qu'il soit évident aux yeux de tous que le peuple sait témoigner à ses bienfaiteurs la gratitude que méritent les bienfaits qu'il ont rendus, à la bonne fortune, plaise au conseil que les présidents tirés au sort pour présider à l'assemblée du peuple,
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Jonque le délai légal de la demande se sera écoulé, mettent aux voix à la première assemblée, selon la loi, et présentent la proposition du conseil à l'assemblée du peuple, à savoir qu'il plaît au conseil d'accorder l'éloge à Philippidès fils de Philoclès, de Képhalè, pour sa valeur et le dévouement qu'il ne cesse de manifester à l'égard du peuple des Athéniens, de le couronner d'une couronne d'or conforme à la législation, et de proclamer la couronne aux grandes Dionysies, lors du concours de tragédie ; de lui élever aussi une statue en bronze au théâtre, de le nourrir au prytanée ainsi que, dans l'avenir, l'aîné de ses descendants; qu'il ait le premier rang lors des concours que la cité organise; que les magistrats chargés de l'administration s'occupent de la fabrication de la couronne et de la proclamation ; que le secrétaire de la prytanie fasse inscrire cc décret sur une stèle de pierre et la place auprès du temple de Dionysos ; que, pour la transcription, les magistrats chargés de l'administration, prennent vingt drachmes sur les fonds destinés aux dépenses par décret. Philippidès était un auteur qui remporta le prix de comédie aux Dionysies de 311. Il s'était réfugié à la cour de Lysimaque, quand les protégés de Démétrios tenaient Athènes. Après la victoire que remporta Lysimaque à Ipsos, en 301, qui le fit maître de l'Asie Mineure, Philippidès rendit tous les services possibles à ses compatriotes. Nombre d'entre eux avaient été mobilisés dans les troupes que Démétrios avait amenées à son père avant sa défaite et qui appartenaient donc au camp des vaincus. Lysimaque, en renvoyant à Athènes les prisonnien qui désiraient rentrer chez eux faisait œuvre de diplomate : Athènes semblait vouloir désormais pratiquer une politique de neutra ... lité et avait même refusé de recevoir Démétrios après sa défaite. Il n'était pas mauvais, donc, de la conforter dans cette attitude en ne traitant pas ses habitants avec trop de rigueur. Parmi les soldats athéniens, certains étaient des professionnels qui préférèrent, néanmoins, rester en Asie ou en Thrace, le métier militaire leur apportant plus d'avantages que la vie dans leur cité. Voir: 94, 99.
87. L'avènement d' Antiochos 1er (280) Stèle trouvéeà Sigit mais dont il a iti dimontri qu'elleprovenaitd'ilion.
lnschriflengriechischerStadte aus Kleinasien,Ilion, 32. Sous le mensuel Nymphios fils de Diotréphès, était président Dionysios fils d'Hippomédon, Démétrios fils de Diès a fait la
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proposition, attendu que le roi Antiochos fils du roi Séleucos, dès le moment où il a pris en main le royaume, manifestant une brillante et belle ambition politique, a cherché à ramener à lui les villes de Séleucide que perturbaient des troubles graves causés par des gens hostiles à ses affaires ; il a chassé ceux qui se dressaient contre ses intérêts, et, comme il était légitime, recouvré le pouvoir ancestral; ayant un sens juste de la décision à prendre, il a donné à ses amis et à l'armée un très vif désir de combattre avec lui pour les affaires royales, s'assurant les faveurs et l'aide de la divinité, il a rendu la paix aux villes et remis le royaume dans son état antérieur; maintenant revenu dans les régions de ce côté-ci du Taurus, avec beaucoup de zèle et de grandeur d'âme, il a rendu aux cités la paix et il a établi les affaires royales sur un pied plus grand et plus brillant, par sa propre valeur, et aussi grâce au dévouement de ses amis et de son armée; pour que le peuple donc, qui, déjà dans le passé, depuis qu'il a reçu le royaume, n'a cessé de faire des vœux et des sacrifices pour lui à tous les dieux, manifeste son dévouement et la même volonté politique: à la bonne fortune, plaise au conseil et au peuple que la prêtresse, les répartiteurs des sacrifices, et les prytanes fassent des vœux auprès d'Athéna d'ilion, avec les ambassadeurs, pour que la venue du roi se passe à son avantage, et à celui de sa sœur, la reine, de ses amis et de son armée, que tout le reste se passe pour le bien du roi et de la reine, et que les affaires du royaume aillent comme ils le désirent; que les autres prêtres et prêtresses, avec les prêtres du roi Antiochos, fassent des vœux à Apollon fondateur de leur race, à la Victoire, à Zeus et à tous les autres dieux et déesses, après les vœux, que les répartiteurs sacrificiels et les prytanes, avec la prêtresse et les ambassadeurs, accomplissent les sacrifices à Apollon et aux autres dieux; lorsqu'ils procéderont au sacrifice, que tous les citoyens se couronnent ainsi que les habitants du pourtour et que, dans leur maison, ils participent aux sacrifices offerts aux dieux pour le roi et le peuple; pour qu'il apparaisse à tous que le peuple participe à tout ce qui peut lui procurer gloire et réputation, qu'il reçoive l'éloge pour la valeur et le courage qu'il ne cesse d'avoir, et que l'on dresse de lui une statue équestre en or dans le sanctuaire d'Athéna, au lieu le plus en vue sur une estrade de marbre et que l'on y inscrive : « Le peuple d'ilion honore le roi Antiochos fils du roi Séleucos pour sa piété envers le sanctuaire, parce qu'il est bienfaiteur et sauveur du peuple », que cela soit proclamé dans les concours, lors des concours gymniques, par le commissaire du concours et les membres
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du conseil commun, lorsque la cité et les autres cités couronnent de la couronne d'excellence Athéna d'ilion et qu'il fassent faire cette proclamation par le héraut du conseil et du peuple ; que l'on choisisse trois ambassadcun dans l'ensemble des Iliens qui iront l'accueillir de la part du peuple et, d'abord, l'inviteront à se bien porter, ainsi que sa sœur, la reine, ses enfants, ses amis, et son armée, et ensuite lui annonceront l'honneur qui lui est fait et lui détailleront tout cc qui est accompli pour lui et pour son père Séleucos [--] Cc texte montre combien furent difficiles les conditions de la succession de Séleucos: il mourut de la main de Ptolémée la Foudre (en 281), aussitôt qu'il fut passé en Europe. Antiochos, qui avait, pourtant, été associé au trône depuis dix ans et régissait les régions orientales du royaume, dut réprimer le soulèvement de la Séleucide, région où avaient été fondées les quatre grandes villes de colonisation macédonienne en Syrie (dont la base militaire d'Apamée). Sans doute Ptolémée Sauveur n'était il pas étranger à cc mouvement qui affaiblissait un rival, l'empêchait de reprendre au nord de l'Égée la politique de son père. Le Lagidc en tira le bénéfice immédiat de pouvoir s'installer, sous la garantie d'un traité conclu en 279, en Asie Mineure, et de prendre le contrôle de Milet et de la côte cariennc. Le jeune roi qui avait cru pouvoir compter sur son stratège Patroclos pour maintenir ses droits là où ils pouvaient l'être, dut venir personnellement en Anatolie. Sa présence y était d'autant plus nécessaire que les Galates venaient de s'y installer (à l'appel du roi Nicomède de Bithynie) et se révélaient fort dangereux pour l'ensemble des cités grecques. On comprend le soulagement d'ilion et des cités de la Confédération qui l'entourent, à l'annonce de sa venue. Au plan institutionnel, cc décret, très soigneusement rédigé, permet de préciser ce qu'est un royaume à l'époque hellénistique: c'est cc dont le roi s'occupe, les ccaffaires royales» (ta p,agmata tou basiliôs),avec l'aide de ses amis (philoi) et de son année, de la reine aussi, qui est un élément essentiel du système, car elle assure une présence presque maternelle à la tête de l'État, mais c'est aussi un territoire royal (ba.rileia)dont les habitants sentent combien les diverses régions sont solidaires les unes des autres. Voir: 93.
88. Décret trouvé à Nikouria (vers 280) Stèle opistographe, apportit dans la petiuîlt de Nikouria tÜP,,.isAmorgos.
/G, XII, 7, 506.
Il a plu au conseil des Insulaires, au sujet de cc que Philoclès,
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roi des Sidoniens, et Bacchon, le commandant des îles, avaient écrit aux cités afin qu'elles envoient des délégués siéger à Samos pour délibérer au sujet du sacrifice, des ambassadeurs sacrés et du concours qu'institue le roi Ptolémée en l'honneur de son père à Alexandrie, concours égal aux concours olympiques, et de ce qu'à présent Philoclès et Bacchon ont exposé aux délégués venus des cités, plaise à l'ensemble des délégués: attendu que le roi et sauveur Ptolémée a été source de beaucoup d'avantages considérables pour les Insulaires et les autres Grecs, libérant les cités et leur rendant leurs lois, rétablissant chez tous la constitution des ancêtres, allégeant les contributions; attendu qu'à présent le roi Ptolémée, ayant succédé à son père dans la royauté, ne cesse de montrer le même dévouement et la même attention envers les Insulaires et les autres Grecs, attendu qu'il célèbre un sacrifice en l'honneur de son père et qu'il institue un concours égal aux concours olympiques, gymniques, musicaux et hippiques, observant ainsi la piété envers les dieux et respectant l'attachement qu'on doit à ses ancêtres, et que, pour cela, il invite les Insulaires et les autres Grecs à reconnaître par décret le concours comme égal aux concours olympiques, il convient à tous les Insulaires, qui furent les premiers à honorer Ptolémée Sauveur d'honneurs égaux à ceux dont on honore les dieux, pour les bienfaits dont il fait bénéficier la communauté, et les setvices qu'il rend à chacun en particulier, de décréter avec un grand zèle [---] pour sa bienveillance[---] que le concours soit égal aux concours olympiques et qu'aux Insulaires vainqueurs soient réservés des honneurs identiques à ceux qui sont réservés par les lois dans les cités insulaires aux vainqueurs olympiques ; de couronner le roi Ptolémée, fils du roi sauveur Ptolémée, d'une couronne d'or signe d'excellence, d'un prix de mille statères pour sa valeur et sa bienveillance à l'égard des Insulaires [---] ; que les conseillers fassent graver ce décret sur une stèle de pierre et la fassent ériger à Délos auprès de l'autel de Ptolémée Sauveur, et que les cités participant au conseil prennent des décrets de même nature et les fassent graver sur des stèles et les fassent ériger dans les sanctuaires où, pour chacune, sont exposés les décrets honorifiques; que les conseillers choisissent trois ambassadeurs sacrés pour aller à Alexandrie sacrifier au nom de la Confédération des Insulaires en l'honneur de Ptolémée Sauveur et pour remettre au roi la couronne; l'argent, pour la couronne et pour le viatique des ambassadeurs, sera fourni par les contributions des cités, chacune selon la part qui lui incombe, les versements seront faits
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auprès de la personne que Bacchon désignera; ont été choisis comme ambassadeurs sacrés, Glaucon de Kythnos, [-]as de Naxos, Kléocritos d' Andros. La Confédération des Insulaires (Nésiow) regroupant l'ensemble des cités des Cyclades existait depuis les années 315, elle avait été fondée sous le patronage d'Antigonc le Borgne (voir n° 82). Entre 291 et 287, Ptolémée 1erSauveur avait réussi à substituer son protectorat sur les îles à celui de Démétrios Preneur de villes, dont le royaume de Macédoine s'effondrait sous les coups de Pyrrhos. En 280, Ptolémée II, pour donner plus de prestige au culte qu'il voulait rendre à son père, fit reconnaître comme égaux aux grands concours célébrés dans la vieille Grèce ceux qu'il allait inaugurer à Alexandrie en son honneur. C'était un moyen d'attirer dans la ville les thiores,ambassadeurs sacrés, qui ne manqueraient pas d'être impressionnés par la richesse d'Alexandrie, la magnificence du souverain qui y avait sa capitale, et le feraient savoir. Les Insulaires étaient particulièrement bien disposés, on s'en doute, à l'égard de Ptolémée, dont les flottes, pour assurer la sécurité des mers, croisaient dans l'Égéc sous le commandement d'officiers qu'il avait nommés (tels Philoclès, roi de Sidon, par exemple ; voir n° 89). Ils se présentent comme étant les premiers à avoir organisé un culte pour Ptolémée Sauveur, mais on n'oubliera pas que cc furent les Rhoclicns, peuple libre, qui avaient établi la divinité de Ptolémée 1er,car il les avait aidés lors du siège de l'ile par Démétrios, en 305/304. Voir: 82, 89.
89. Décret de Délos évoquant les dettes des Insulaires (280) Stèle très usée; la lectureest restéeaile des premierséditeurs.
L. Migeotte, L'Emprunt public dans lts citis grecques,n°47. Il a plu au conseil et au peuple, Mnésalkos fils de Télésarchidès a fait la proposition : attendu que Philoclès, roi des Sidoniens, n'a cessé dans les temps passés de témoigner tout son dévouement et son zèle envers le sanctuaire et les Déliens, que, maintenant, comme une ambassade lui avait été envoyée au sujet de l'argent que les Insulaires devaient aux Déliens, il a mis tous ses soins à ce que les Déliens recouvrent leurs créances, ainsi que le roi Ptolémée l'avait ordonné, et à ce qu'il n'y eût ni délai ni retard dans le versement aux Déliens [---] à Bacchon le commandant des îles ; afin donc que tous ceux qui viennent à Délos sachent que le peuple de Délos sait remercier les bienfai-
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teurs du sanctuaire et des Déliens; plaise au peuple d'accorder l'éloge à Philoclès, roi des Sidoniens, pour sa piété envers le sanctuaire et la valeur qu'il met au service du peuple de Délos, et de le couronner d'une couronne d'or de mille drachmes; que le héraut sacré proclame au théâtre, lors des concours pour Apollon, que« le peuple de Délos couronne Philoclès, roi des Sidoniens, d'une couronne d'or de mille drachmes pour sa piété envers le sanctuaire et son mérite envers le peuple de Délos » ; qu'on offre à Délos un sacrifice de sauvegarde au nom de Philoclès, à Apollon, à Artémis, à Léto, à Zeus Sauveur et à Athéna Salvatrice ; que le trésorier paie la dépense sur les revenus [--] Les Déliens (en fait le sanctuaire, dont les trésors étaient fonds publics) avaient eu à prêter beaucoup d'argent aux Insulaires pour leur permettre d'honorer leurs engagements envers Démétrios Preneur de villes dont les exigences fiscales avaient été particulièrement lourdes. Dans les années 280, au moment où fut réorganisée la Confédération sous l'autorité de Ptolémée, le roi demanda aux cités de rembourser le sanctuaire. Philoclès, roi de Sidon par le bon vouloir de Ptolémée qui ne l'avait pas privé de son titre quand il s'était emparé de la Phénicie, était le responsable militaire lagide, en charge de la sécurité dans la Méditerranée orientale; Bacchon, le 1'isiartp1,1, ou commandant des îles, n'avait pas de responsabilités stratégiques, et ses possibilités d'action dépendaient ainsi du bon vouloir de Philoclès. Voir: 82, 88, 91.
90. Victoires de Pyrrhos sur les Romains (juillet 280) Plaq,udl lwonulrourJltda.nslt sanctuairedt DOtlt,u,centrereligieuxdt la
'°""""""'" d'Épirt.
Syll.3 392. Le roi Pyrrhos, les Épirotes, les Tarentins, sur les Romains et leurs alliés, à Zeus Naios. Il n'y a pas tant de souvenirs de victoires remportées par les Grecs sur les Romains, qu'il faille négliger de citer cc texte, rappel de la grande, mais infructueuse victoire remportée à Héraclée, par Pyrrhos sur les troupes de Lzvinus. Les éléphants qu'il possédait y avaient joué un rôle capital. Il ne put prolonger le cours de ses succès et trouver dans cette victoire l'occasion de fonder l'empire d'Occident dont il rêvait pcutêtrc. Voir: 13, 15, 107.
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91. Telmessos et Ptolémée II (septembre 279) Sttle trouoit sur l'acropoletÜ Ttlmusos. Du temps dl Masole 11111partü impo,tanudl la pop,daliondl utu p,tiu uille dl L.:,CU avait iti iutallie dans Haliearnasst,11DU1Jtlle capitaledMt!,nasu, la uillen'aDaitpasdisparupou,aiuanl.
M. Worrle, QUEHELUNISTIQUE
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Le grand roi Ptolémée fils du roi Ptolémée et de la reine Bérénice, dieux sauveun, descendant par son père d'Héraclès fils de Zeus et par sa mère de Dionysos fils de Zeus, ayant reçu en héritage de son père la royauté en tgypte, Libye, Syrie et Phénicie, Chypre, Lycie, Carie, dans les îles Cyclades, partit pour l'Asie en expédition avec des troupes à pied et à cheval, une flotte et des éléphants troglodytes et éthiopiens que son père et lui avaient été les premien à chasser dans ces régions, qu'il avait emmenés en Égypte et équipés pour la guerre; s'étant rendu maître de tout le pays en deçà de l'Euphrate, de la Cilicie et de la Pamphylie, de l'Ionie, de l'Hellespont et de la Thrace, et de toutes les troupes et des éléphants indiens qui se trouvaient dans ces pays, ayant contraint à l'obéissance tous les monarques qui vivaient en ces lieux, il franchit le fleuve Euphrate, et ayant soumis la Babylonie, la Susiane, la Perse, la Médie et tout le reste jusqu'à la Bactriane, ayant recherché tous les objets sacrés emportés d'tgypte par les Perses et les ayant rapportés en Égypte avec tous les autres trésors provenant de ces lieux, il fit venir des troupes au long des fleuves creusés par l'art [-] Cette inscription est tout imprégnée d'une tradition qui veut qu'il n'y ait pas de bon roi, en Égypte, à une époque tardive, qui ne soit vainqueur des Pencs et ne venge le pays des crimes que Cambyse était censé y avoir commis, en martyrisant le taureau Apis (dont on sait pourtant, par des textes irréfutables, qu'il l'avait honoré d'un tombeau) et en dépouillant les sanctuaires. Ptolémée Sauveur, premier des Lagides à ceindre le diadème, avait, quand il était satrape à Alexandrie, « le bras puissant et nul n'était en mesure de détourner sa main, personne ne l'égalait parmi tous les étrangers, il avait rapporté les images des divinités qui avaient été trouvées en Asie ainsi que tout l'attirail et tous les livres qui étaient la propriété des temples de l'Égypte et il les remit à leur ancienne place », comme l'indique la stèle dite « du satrape ». La « stèle d' Adoulis » présente un tableau de l'empire égyptien à la mort de Ptolémée II, dont on ne peut contester la justesse car il correspond bien à cc que l'on connaît par ailleurs. La liste des conquêtes qui auraient été faites lors de la troisième guerre de Syrie est en revanche tout à fait surprenante. Cette guerre naquit de cc que Ptolémée III voulut intervenir dans la succession d' Antiochos II dont la seconde femme était sa sœur. Il prétcnàait la protéger des entreprises de Laodicc, la première épouse d' Antiochos. Ptolémée débarqua à Antioche, mais à son arrivée, comme on le sait par le papyrus dit « de Gourob », sorte de journal de campagne rédigé dans l'entourage immédiat du roi sinon par le roi lui-même, il trouva sa sœur ainsi que son tout jeune fils, héritier potentiel de la dynastie séleucide, morts. Son intervention se trouvait donc privée de sens et de perspective. Des
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dangers intérieurs, dont on ne sait rien, menaçaient l'Égypte même, Ptolémée rentra donc très vite à Alexandrie et l'Anabase dont nous parle l'inscription d' Adoulis et une de nos sources Uustin, Hirtoires philippiq,us, 17, 19) n'eut pas lieu. À la paix qui fut conclue en 241, avec les deux frères séleucides, Antiochos Rapace et Séleucos Il, il se vit reconnaître (outre la possession du propre port d'Antioche, Séleucie) des points d'appui en Pamphylie, en Ionie ( Éphèse, Milet, Lébédos, rebaptisée Ptolémaïs), dans le nord de l'Égée il possédait Ainos et Maronée, et exerçait sur Samothrace une sorte de protectorat. Toutes ces conquêtes sont évoquées dans le texte qui pèche seulement, en cc domaine, par exagération. Voir: 105, 110, 117.
103. Ptolémée fils de Lysimaque (24-0)
et Telmessos
Grandestèle, trouvéedans la ville lyci.enntde Telmessos.
Tituli Asiat Minoris, II, 1.
Sous le règne de Ptolémée fils de Ptolémée et Arsinoé, dieux Adelphes, septième année, mois de Dystros, Théodotos fils d'Héracleidès était prêtre, deuxième jour, assemblée principale; il a plu à la cité de Telmessos; attendu que Ptolémée fils de Lysimaque, ayant reçu la cité du roi Ptolémée fils de Ptolémée alors qu'elle était dans une mauvaise situation du fait des guerres, ne cesse de s'occuper de l'ensemble des citoyens et de chacun d'entre eux en particulier; que, voyant qu'ils sont accablés par toutes leurs misères, il les a dispensés notamment du paiement de l'impôt sur la récolte du bois, de la taxe de pâturage, il a fait aussi que le prélèvement sur les grains, les légumes, millet, sésame, lupin, qui se faisait naguère de façon désagréable, soit payé désormais, selon la loi, sous forme d'une dîme mesurée en présence du cultivateur et du décimateur, et les a exemptés de tout autre prélèvement sur les récoltes, [---] plaise aux citoyens de Telmessos d'accorder l'éloge à Ptolémée pour la bienveillance qu'il ne cesse de manifester à la cité de Telmessos et de fonder pour lui un autel consacré à Zeus Sauveur, sur la place, dans l'endroit le plus en vue et d'y faire chaque année au mois de Dystros, le Il, le sacrifice d'un bœuf de trois ans, que tous les citoyens et les habitants des alentours assistent au sacrifice, si le magistrat et les citoyens n'accomplissent pas le sacrifice chaque année, qu'ils soient redevables de leur faute
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devant Zeus Sauveur, et que le magistrat paie une amende de mille drachmes à Zeus Sauveur, et que le sacrifice soit accompli, sauf s'il est empêché pour cause de guerre; que le magistrat inscrive ce décret sur une stèle de pierre et la place dans le sanctuaire d'Artémis, dans le lieu le plus en vue, que la dépense afférente soit imputée à la cité. Fils aîné du roi Lysimaque et d' Arsinoé, Ptolémée, dit « de Telmessos », était né en 299/298. En 281, quand son père mourut à la bataille de Couroupédion, sa mère épousa Ptolémée la Foudre, mais, craignant pour sa vie, elle dut partir pour l'Égypte où elle épousa Ptolémée II, son frère. Lui-même fut ainsi amené à revendiquer pour son propre compte (avec l'appui du roi illyrien Monounios) le royaume de Macédoine à la mort de son beau-père. L'insuccès de cette tentative, contrée par Antigone Cagneux, fit qu'il partit chez son oncle et second beau-père qui, peut-être, souhaita pouvoir le rétablir dans la péninsule balkanique. L'échec de la révolte des Grecs contre les Antigonides, lors de la guerre de Chrémonidès, fit, sans doute, que Ptolémée II dut trouver pour lui un autre point de chute : il lui donna une partie des terres qu'il possédait en Asie Mineure. Ptolémée s'installa à Telmessos dans les années 260, il exerçait un véritable pouvoir régalien sur la cité et la région qui lui avaient était données en dôrta. Alors que les habitants avaient juré de maudire toute personne qui les recevrait à titre de cadeau (voir n° 91), ils le remercièrent des bienfaits dont il les gratifia quand la prospérité du pays fut troublée par les guerres menées contre Séleucos II : il se privait, en effet, en renonçant à lever certains impôts, d'importantes sources de revenus, puisque le don était la mise à la disposition du donataire des taxes levées par le donateur sur un territoire et ceux qui l'habitaient. Le territoire devint progressivement une sorte de petit royaume, les dynastes, ses successeurs, se rapprochèrent d' Antiochos III Séleucide, l'une des filles de Ptolémée devenant même grande prêtresse du culte de la reine Laodice (voir n° 121) . En 188, quand Antiochos III eut été vaincu par Rome, le domaine, qui gardait son homogénéité, ne fut pas compris dans les dons faits à Rhodes et à Eumène. La ville de Telmessos elle-même, avec son territoire propre, fut dite libre. Voir: 91.
104. Les victoires d'Attale 1er (238-226) Sept blocsdemarbrequi constituaientlesélémentsd'unt grandibase,trouvéssur l'acropolede Pergar,u.
OGI, 273-279. I - Sur le butin pris dans la guerre contre Antiochos, en Phrygie hellespontique.
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II - Sur le butin pris dans les combats de l' Aphrodision, contre les Galates tolistoagcs et tcctosages, et Antiochos. III - Sur le butin pris dans les combats des sources du Caïque contre les Galates tolistoages. IV - Sur le butin pris dans le combat contre Lysias et les stratèges de Séleucos. V - Sur le butin du combat de Coloè contre Antiochos. VI - Sur le butin du combat du fleuve Harpasos en Carie, sur Antiochos. Daa ,norc,a,u d'ae /Jas,;l'a a disJ>anl ,t •'ut phuc:oauqu parla ardliws
pi tnd smli à COIISlnlÏr, ug,111111 Corpus tû Bodh, l'atr, fat dianuJmdas a, "''"ailu tllrffU, l'aaopoü tû PergatM.
sur
OGI, 280. Statue du roi Attale offerte par Épigénès, les officiers et les soldats qui ont ensemble combattu les Galates et Antiochos, en hommage à la déesse Athéna. Travail d'Épigonos. La fortune des Attalides tient, en grande partie, à la guerre que se livrèrent les deux fils d'Antiochos II, Séleucos Il et Antiochos Rapace (241-239). Pour lutter contre son frère, ce dernier s'était allié aux Galatcs, qui, après la ~ictoire qu'il remporta à Ancyrc (237), menacèrent de se retourner contre lui. Voulant faire d'une pierre deux coups, contenir leur mécontentement en leur offrant une ville à piller et se venger de la façon dont les descendants de Philétairos avaient refusé d'obéir aux Séleucides, il les mena contre Pergame.Attale remporta une éclatante victoire et assuma désormais le titre royal (236), alon que son frère et prédécesseur, Eumène, malgré une victoire sur Antiochos 1eren 262, ne l'avait pas fait. Antiochos se releva mal du coup reçu, il tenta un nouvel assaut dans les années 229-227, puis finit misérablement en Thrace. Séleucos, trop occupé par les difficultés provoquées en Iran par l'invasion des Parthes, ne pouvait guère s'opposer personnellement à la puissance expansionniste du royaume attalide, et ses stratèges furent bien incapables de la contenir. Le fait que les Attalidcs eussent combattu les Galatcs depuis l'époque de Philétairos (voir n° 100) leur valut une grande reconnaissance chez les Grecs d'Asie. Attale reçut le titre de Sauveur; les Attalidcs, « parce qu'ils avaient livré beaucoup de grands combats contre les barbares, employant tout leur zèle à faire en sorte que les habitants des villes grecques soient toujoun dans la paix », furent considérés comme les « bienfaiteun communs » des Hellènes, ils en conçurent l'ambition d'exercer l'hégémonie en Asie Mineure et reçurent pour cc faire, plus tard, le soutien de Rome. Voir : 92, 100.
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105. Décret du synode des prêtres égyptiens (238) Sûu triling,u, dicouverteà Canop,,faubourgd'Alexandrie,écritena hiiroglypltip,,, dimotiq,u ,t grec; le texte grec est le plus abimi, mais les restitutions peuvnuêtreconsidiriescommerelativnnnl sûresdansla mesureoù ellessefondent sur la traductionna égyptiendu textegrecprimitif.
A. Bernand, Le Delta égyptiend'aprèsles textesgrecs,p. 989 sq. Sous le règne de Ptolémée fils de Ptolémée et d' Arsinoé, dieux Adelphes, neuvième année, Apollonidès fils de Moschion était prêtre d'Alexandre et des dieux Adelphes, et des dieux Bienfaiteurs, Ménécrateia fille de Philammon était porte-corbeille d'Arsinoé Philadelphe, le 7 du mois Apellaios, et du mois égyptien Tybi le 17. Décret. Les grands prêtres et prophètes, et ceux qui pénètrent dans le sanctuaire pour vêtir les dieux, les porteurs d'ailes et secrétaires sacrés, et les autres prêtres qui se sont rassemblés des temples du pays, le cinq de Dios,jour où l'on célèbre l'anniversaire du roi, et pour le 25 du même mois, jour dans lequel il a reçu la royauté de son père, siégeant en conseil ce même jour dans le temple des dieux Bienfaiteurs à Canope, ont proposé : attendu que le roi Ptolémée fils de Ptolémée et d' Arsinoé, dieux Adelphes, et la reine Bérénice, sa sœur et femme, dieux Bienfaiteurs, ne cessent de combler de nombreux et grands bienfaits les temples du pays en augmentant de plus en plus les honneurs des dieux et en prenant soin, en toute circonstance, d'Apis et de Mnévis, et des autres animaux sacrés qui comptent dans le pays, à grands frais et dépens; qu'il a, faisant la guerre au dehors, sauvé et rapporté les statues sacrées, emportées du pays par les Perses, en Egypte d'où venait chacune de celles qui avaient été enlevées; qu'il a maintenu le pays dans la paix en combattant pour lui contre beaucoup de peuples et leurs maîtres; qu'à tous les habitants du pays et à tous les autres gens placés sous leur royauté, ils assurent les avantages d'une bonne administration; qu'une fois, le fleuve ne montant pas assez haut, alors que tous les habitants du pays s'effrayaient de l'événement et se remémoraient la catastrophe survenue sous quelques-uns des rois précédents où les habitants eurent à souffrir de la sécheresse, les souverains ont montré la plus grande sollicitude pour ceux qui demeurent dans les temples et aussi pour les autres gens du pays et, réfléchissant à l'avance aux solutions envisageables, faisant peu de cas d'une part importante de leurs revenus, pour sauver les hommes, ils ont fait venir à grands
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frais, de Syrie, de Phénicie, de Chypre et de beaucoup d'autres endroits, du blé dans le pays, ils ont sauvé les habitants de l'Égypte, laissant une marque immortelle de leur bienveillance et un très grand souvenir de leur valeur aux hommes d'aujourd'hui et à leurs descendants, en récompense de quoi les dieux leur ont accordé l'affermissement de leur royauté et leur donneront tous les autres biens pour l'éternité; à la bonne fortune, plaise aux prêtres du pays que les honneurs rendus antérieurement dans les temples au roi Ptolémée et à la reine Bérénice, dieux Bienfaiteurs, et à leurs parents, dieux Adelphcs, et à leurs ancêtres, dieux Sauveurs, soient augmentés et que les prêtres ...organisationd'une cinquiè,,utribu de prêtreset réjorrMdu calendrier... Attendu que du roi Ptolémée et de la reine Bérénice, dieux Bienfaiteurs, est née une fille appelée Bérénice, qui aussitôt fut désignée comme reine, mais qui, vierge encore, est partie pour le monde éternel, que les prêtres qui, du pays, viennent chaque année auprès du roi et se trouvaient encore auprès de lui, ont aussitôt célébré un grand deuil pour cet événement et ont fait une requête pour persuader le roi et la reine de consacrer la déesse avec Osiris dans le temple de Canope qui fait partie des temples du premier ordre et compte parmi les plus honorés du roi et de tous les habitants du pays [-] que tous les prêtres des temples du premier ordre, faisant des sacrifices sur les autels qu'ils ont élevés en représentation de chacun des temples de premier ordre sur les deux côtés de la route; qu'ils ont, après cela, accompli les cérémonies de la divinisation et de la clôture du deuil, suivant les usages prescrits, magnifiquement et avec grand soin, comme il est d'usage de le faire pour Apis et Mnévis ; il a paru convenable de rendre à la reine Bérénice, née des dieux Bienfaiteurs, des honneurs éternels dans tous les temples du pays, et, puisqu'elle est partie chez les dieux dans le mois de Tybi où,jadis, mourut la fille du soleil que son père par affection nommait tantôt sa couronne et tantôt son regard, et puisqu'on fait à celle-ci une fête et un périple dans la plupart des premiers temples en ce mois où a lieu son apothéose, on consacrera aussi à la reine Bérénice, née des dieux Bienfaiteurs, dans tous les temples du pays, au mois de Tybi, une fête avec périple qui durera quatre jours à partir du 17, jour dans lequel le périple et la clôture du deuil ont eu lieu pour elle la première fois; et l'on fabriquera aussi sa statue en or ornée de pierreries, dans chacun
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des temples du premier et du second ordre, et l'on placera dans le sanctuaire cette statue que le prophète, ou l'un des prêtres ayant le droit d'entrer dans le sanctuaire, portera dans ses bras quand les sorties ou les périples des autres dieux auront lieu afin que, vue de tous, elle soit honorée et adorée sous le nom de Bérénice, reine des vierges, sur sa statue sera placée une couronne différente de celle que l'on met sur les images de sa mère, la reine Bérénice, cette couronne sera composée de deux épis entre lesquels la couronne sera en forme de serpent royal et, derrière, un sceptre de papyrus comme celui qui est d'ordinaire dans les mains des déesses, autour duquel la queue du serpent sera enroulée de telle sorte que la disposition de la couronne laisse voir le nom de Bérénice en caractères de l'écriture sacrée ...organisationdu clergéchargéde cilihrer le culte... Le responsable établi dans chacun des temples ainsi que le grand prêtre et les secrétaires sacrés graveront ce décret sur une stèle de pierre ou de bronze en lettres sacrées égyptiennes et helléniques et le placeront dans l'endroit le plus apparent des temples du premier, du deuxième et du troisième ordre, afin que dans le pays, les prêtres montrent la vénération qu'ils ont pour les dieux Bienfaiteurs et leurs enfants, comme il convient. Quand les prêtres de l'ensemble de l'Égypte se sont réunis à Canope, dans le temple de Sérapis, ce ne fut pas, sans doute, pour célébrer la paix de 240 avec la Syrie: elle ne fut pas aussi triomphante que le laissait présager, à l'issue des premières campagnes, l'inscription d'Adoulis (voir n°102), même si ses succès permirent au roi d'assumer le surnom de Bienfaiteur pour avoir (si l'on en croit saint Jérôme, Daniel, XI, 8) rap~rté les deux mille cinq cents statues que Cambyse avait emportées d'Egypte. Le texte fait allusion à une famine en Égypte, qui fut peut-être à l'origine du retour précipité du roi en 245. La réunion du synode fut surtout occupée par la mise en place d'une réforme du calendrier liturgique qui ne fut jamais appliquée et la création d'une cinquième tribu de prêtres, une façon pour le roi de se procurer, par la nomination de nouveaux membres dans la classe sacerdotale, une clientèle satisfaite. L'organisation du culte de la petite reine Bérénice était un discoun adressé à l'ensemble du clergé, celui-ci se voyait chargé de faire entrer les rois grecs dans la tradition de la vie égyptienne, quelque difficile que cela fût. L'assimilation de Bérénice à la fille du soleil ne s'accorde pas avec les règles de la religion traditionnelle et témoigne du caractère très hellénique de cc texte qui, malgré son aspect exotique, est réellement contrôlé par un pouvoir étranger à l'Égypte, imposant au pays sa langue et ses concepts, cc texte ayant été écrit en grec avant d'être traduit en égyptien. Voir: 102, 110, 117.
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106. La libération d'Athènes (229/228) Dit:r,t tJiœ,a,,rt a Piril. Il dau da aaiu 215 d r,Jnnd ,-, l'luntom d'un cito_,nlminnu, &rycleidà, pi dirigealo,,glmJUla l 'enmnbu de la canvr, cili, ao« sonftère Micion (voir Ch. Habichl,Studien zur Geschichte Athens in hellenistischer Zeit, 19/rJ).
Syll.3, 497. [-] devenu trésorier des crédits militaires, il exerça par l'intermédiaire de son fils le commandement militaire et lui fit même des avances de fonds considérables ; commissaire des concours obéissant, il dépensa sept talents et fit que son fils occupât aussi cette fonction, accomplissant avec faste sa charge, il fit l'avance de sommes importantes ; il fit en sorte, par des dons d'argent, que le territoire qui, à cause des guerres, n'était ni travaillé ni semé, fût travaillé et semé, et il rendit la liberté à la cité avec son frère Micion après que Le Pirée eut été rendu, il fournit les fonds nécessaires aux couronnes pour les soldats de Diogénès qui livrèrent leur place, et il fortifia les ports, prépara les murs de la cité et du Pirée avec son frère Micion, et il poussa les ville grecques et les rois [---] À sa mort (229), Démétrios II ne laissait qu'un fils mineur. Antigone Donateur exerça la régence pour son cousin Philippe tout en acceptant le titre royal. Profitant de l'affaiblissement momentané du royaume, la Thessalie soutenue par les ttoliens fit défection ; les Athéniens n• cièrent avec Diogénès, commandant les troupes macédoniennes en Attique (cantonnées au Pirée, à Mounychie, à Salamine et au Sounion), une reddition honorable, ils l'obtinrent contre versement d'une somme de cent cinquante talents dont une partie fut versée par Aratos, stratège de la Confédération achéenne et par les cités de Béotie (Plutarque,Y-re d'Aratos, 34, 3-4). Diogénès, citoyen d'Athènes, semble-t-il, reçut d'autre part, des honneun importants, puisque des fêtes annuelles devaient être organisées en son honneur, et son nom évoqué lors de la célébration des ïetes de la libération. À partir de 229, les Athéniens, « délivrés de la crainte de la Macédoine » et de garnisons sur leur sol, possédèrent réellement la liberté. Ils n'adhérèrent pas à la Conïedération achéenne, au grand dam d'Aratos, car leur tranquillité leur paraissait sans doute dépendre désormais de leur neutralité. Celle-ci, selon une ancienne tradition diplomatique, fut protégée par les Lagides. Voir: 95, 99, 131.
107. Dédicace commémorative de la bataille de Sellasie (221) À Dilos, plaquetû marbr, qui faisait partüd,, revêtanenld'un JJildalal, qwlquu lettrese.ffadesfarentregraviesà l'époqueromai•. &Uasu.fall'endroitoù ~~
livra. mu ha.t.a.i.luLUn.tulu
bnu.r
u atnlrâu dJJ.Plinhmm)_f,. _ ni. iullut ??? _.u
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roi Cllornlu dl Sparu, ap,à aaoir rialisi dans sa uilû ûs rifomw niussairts, s'itail lad dans 11111politiq,u expansioaiste à laqwlu Aratos, û straûge dl la ûmjidiralion acllientw,aoaitl'imp,tssionqu'ü nt pou"ait risistn, tULSSi, rompanl tuJeC Ioule la politiq,u qu'il avait menéepou,la libiration da Grecs, lorsque Dimitrios itait roi dl Macidoiu,fit-il appelà Antigone Donateur,qui l 'nnporta.
F. Durrbach, Choix d'inscriptionsde Délos, n° 51. Le roi Antigone, fils du roi Démétrios, et les Macédoniens et les alliés, sur le butin de la bataille de Sellasie. Cc texte a souvent été utilisé pour démontrer que la monarchie macédonienne n'était pas une monarchie absolue mais qu'il existait, à côté du pouvoir royal, un corps p:>litique, constitué par l'ensemble des Macédoniens, et doté de pouvoirs de contrôle et de justice. Cette réalité, occultée durant le règne de souverains absolutistes, aurait été avouée à nouveau sous le règne d'Antigone Donateur, dont on sait qu'il était particulièrement respectueux de la légalité, se considérant notamment comme simple dép:>sitairc d'une royauté qu'il entendait bien transmettre à l'héritier direct, et donc légitime, de Démétrios II, à savoir Philippe V. Or, cc document est, très clairement, une dédicace dont on désigne les dédicataires : les rois ont une certaine part du butin et offrent la dîme sur cette part, les officiers et soldats sont de même amenés à offrir cc qui leur revient de leur propre part, il en est de même des alliés. Ceux-ci sont les membres de la Ligue hellénique, les Achéens qui furent à l'origine de la coalition contre le roi de Sparte, les Béotiens, Epirotes, Acarnaniens et Illyriens : le fait qu'ils apparaissent sur le même plan que les Macédoniens ôte toute pertinence à l'interprétation institutionnelle qui ferait du document un témoignage sur l'état de la Macédoine. Voir: 13, 14, 15, etc., 90.
108. Lettre de Philippe V à la cité de Mylasa (décembre 220) Élimmt d'undossierpubliéau templede lahraunda, sur lt ttrriloirt dt la citi de Mylasa.
J. Crampa,
IAbraunda, The GreekInscriptions,III, 1, n° 5.
Le roi Philippe au conseil de Mylasa et au peuple, salut. Vos ambassadeurs, Callistratos [---] m'ont remis le décret dans lequel vous traitez de la lettre adressée aux Chrysaoriens qu'Hécatomnos, le prêtre de Zeus de Labraunda, a reçue de mon père, elle lui laisserait la prêtrise, l'assurerait de ce que
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l'endroit jouissait de la sécurité et que l'exemption de taxes pour le territoire avait été concédée à ses ancêtres par les rois; Hécatomnos essaie de nous tromper, raconte des mensonges, c'est pour cela qu'il n'a pas diffusé cette lettre tout de suite mais a attendu que mon père ffit mort; vous expliquez dans votre décret que le temple n'est pas aux Chrysaoricns, ni aux autres Caricns, mais qu'il est vôtre, et que vous en excluez les Chrysa~ riens pour avoir cherché à se l'approprier, les ambassadeurs m'ont [---], et se sont réjouis de cc que j'allais bien et de cc que mes affaires étaient en bon état ; comme le décret le leur imposait, ils ont expliqué de vive voix que le temple était à vous, fondé par vos ancêtres, l'endroit et son territoire de Labraunda sont au peuple, vous n'avez cessé de recevoir les revenus qui en proviennent pour célébrer les sacrifices et la ïetc, à ce sujet, vous avez lu les décrets et montré les comptes des revenus remis à la cité par le prêtre et ceux qui ont loué les propriétés appartenant au dieu; ils ont expliqué que ceux qui vivent dans le sanctuaire sont vos concitoyens et sont répartis dans les tribus, qu'ils usent des mêmes lois, et que Séleucos, lorsqu'il avait concédé la liberté à la cité, vous avait laissé les territoires appartenant à la ville et notamment le sanctuaire, comme vous l'aviez, dès l'origine. Olympichos, comme Séleucos, lui avait donné pour instruction de retirer ses troupes [--] les laissa cantonnées dans les forts, en plat pays ; conformément à ce qui était accordé par le roi, un serment a été prononcé et le document par lequel il vous a attribué ce temple, le territoire autour de Labraunda et le reste a été transcrit sur des stèles placées dans le sanctuaire; lui-même déjà, longuement, m'a écrit de vous satisfaire, attendu, dit-il, qu'« ils font une demande justifiée», et comme il lui convient de confirmer ce qui est dans le serment, moi-même, en accord avec le décret où vous m'assurez de votre dévouement à l'égard de mon père [---] Les textes découverts à Labraunda permettent de comprendre ce que fut l'histoire de la Carie, disputée entre les Lagides, les Séleucides, et les Antigonidcs. Séleucos II Beau Vainqueur régissait le pays dans les années 240, et il avait donné la liberté à Mylasa, chargeant son stratège, Olympichos d' Alinda, de prendre les mesures nécessaires. Les prêtres du sanctuaire de Labraunda avaient, alors, voulu jouir d'une sorte d'indépendance par rapport à la cité, ce qui, bien sûr ne faisait pas l'affaire de cette dernière. L'affaire traîna jusqu'en 227. À cette époque, Antigone Donateur que Philippe V appelle son père passa en Carie, et les prêtres affirmèrent avoir obtenu de lui la reconnaissance de leurs prétentions, les Mylasiens réussirent à faire en sorte que Philippe V les déboutât. Cc texte, ainsi que d'autres documents découverts dans le
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sanctuaire, prouve la réalité de la présence d'Antigone Donateur en Carie: l'expédition de 227 n'était guère oonnue que par une brève notation de Polybe (Hisloiru, 20, 5, 11) et, oomme il était étonnant, vu cc que l'on sait de la politique de ce souverain, si occupé dans les Balkans,qu'il fùt allé si loin, on avait tendance à mettre en doute la valeur de l'information. Olympichos, ancien représentant séleucide dans la région reconnaissait, en 220 encore, l'autorité de son nouveau et lointain suzerain, même s'il se donnait des airs d'indépendance et agissait oomme une sone de dynaste (Polybe, Histoires,5, 90). Il mourut avant que Philippe V ne revînt en Carie, en 201. Voir: 116.
109. Un bienfaiteur à Istros S11u Offl# d'a j,onlo,,, briséen j,agmr,w joituift. Eluest tris usa,mais u 16xu,sur uq,ul on a btfJll&OMJJ trtJDailli pe,,t êtreconsidirlcomm1 m. /stras, ancin comJJloir fflilisim, u trmœt situie, sur la côu tk la merNoire,1111nul tbl Da,a,b,.
NOlllJlaUChoix, 6.
Il a plu au conseil et au peuple, était mensuel Dionysios fils de Bianor, Apollonios fils de Cléombrotos a fait la proposition : attendu qu' Agathoclès, fils d'un père bienfaiteur, Antiphilos, ne cesse de se conduire de bonne façon à l'égard de la cité et des citoyens, se montrant prêt à servir dans toutes les circonstances difficiles pour la vie de la cité, que, dans l'exercice des magistratures et les tâches d'administration, il ne cesse de parler et d'agir au mieux de l'intérêt du peuple; alors que notre cité était dans la confusion et que de nombreux Thraces pillards s'attaquaient au territoire et à la ville, que la récolte était près de la moisson et que les citoyens se trouvaient dans la détresse, il a été élu commandant des archers et, avec des soldats mercenaires, il a préservé le territoire et fait de telle sorte que les citoyens ont rentré leur récolte sans dommage ; lorsque les Thraces de Zoltès sont apparus en Scythie avec une année plus importante, marchant contre les villes grecques soumises au roi Rhémaxos, Agathoclès, élu ambassadeur, partit au travers du pays ennemi, traversant bien des tribus, ne refusant aucun danger, et il décida les barbares non seulement à ne faire aucun mal à notre cité mais encore à rechercher et à rendre tout le bétail qui avait été précédemment enlevé par les pirates soumis au roi Zoltès et, avec eux, il s'est dépêché de [---] que la cité verse cinq talents afin qu'ils concluent un accord concernant leur subsistance; lonquc, ensuite, ils ont envahi le pays et qu'ils assiégeaient
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Bizonè, et dévastaient son territoire, tandis que notre récolte était tout près de la moisson, Agathoclès, élu ambassadeur, partit pour leur camp, ayant reçu l'ordre de ses concitoyens de procéder d'une façon ou d'une autre au rachat du territoire et de la récolte, et il persuada Zoltès et les Thraces pour six cents pièces d'or de ne pas envahir le territoire et de ne pas s'approcher de la ville, cc qui a permis aux citoyens de disposer de toutes les récoltes du territoire; élu de nouveau ambassadeur en Thrace et auprès de Zoltès, le maître du pays, il renouvela les conventions et les accords conclus précédemment avec lui ; mais, ayant appris qu'une grande troupe de pillards se réunissait, il en a informé Zoltès et, de retour au pays, en a fait part aussi à ses concitoyens, grâce à quoi leur entreprise n'aboutit pas; comme les Thraces avaient violé les serments et les accords, et qu'ils faisaient des incursions continuelles, élu stratège du territoire avec pleins pouvoirs, Agathoclès a recruté des volontaires parmi les citoyens et les barbares réfugiés dans la ville et a assuré la sécurité du territoire, des troupeaux et de la récolte jusqu'à cc que le roi Rhémaxos eût traversé le fleuve; et comme le roi était repassé de l'autre côté du fleuve et que, par crainte, il n'avait pas laissé de garnison dans la ville, mais qu'en revanche il avait envoyé des émissaires pour nous réclamer le tribut, alors que notre territoire souffrait de la guerre, Agathoclès, élu ambassadeur, partit en bateau et décida le roi Rhémaxos à nous donner cent cavaliers pour notre défense ; surpris par une forte attaque des Thraces, ces auxiliaires se replièrent par crainte de l'autre côté du fleuve, laissant notre territoire sans défense; élu ambassadeur auprès de Phradmon, le fils du roi, il le décida à nous donner six cents cavaliers pour notre défense; ceux ci se rendirent maîtres de leurs camps, les écrasèrent et leur roi Zoltès [---] À l'époque hellénistique, Istros, comme toutes les cités de la Dobroudja, souffrait de l'anarchie qui régnait dans l'arrière-pays thrace. Philippe II avait détruit le royaume des Odryses. Lysimaque s'était heurté aux Gètes, les contenant, sans pouvoir les vaincre, et ses difficultés l'avaient amené à traiter sans ménagements les cités grecques de la côte. À sa mort l'invasion celte bouleversa l'équilibre fragile de la région, des bandes de pillards sans réels projets politiques parcouraient le pays. Les cités se trouvaient devant l'alternative de lutter contre ces envahisseun, ou de payer pour qu'on les laissât tranquilles. Polybe a montré à propos de la situation de Byzance, dans les années 230, que l'une ou l'autre solution était mauvaise : « Même une campagne bien préparée et aboutissant à une victoire ne leur permettrait pas d'en finir avec ces gens car ils ont affaire à des populations fort nombreuses qui
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obéissent à une multitude de chefs ; quand ils en ont vaincu un, trois autres, avec des forces plus importantes, envahissent le pays ; quant à leur faire des concessions et à leur verser tribut, ce n'est pas une politique plus efficace, car si les Byzantins accordent quelque chose à l'un, ils en voient cinq autres prendre contre eux les armes » (Histoires, 4, 45). lstros semblait forte et, même, trouvait des défenseurs parmi les barbares de son territoire. Pourtant la« confusion» régnait en ville, cc qui semble vouloir dire que des mouvements sociaux la troublaient: ceux-ci pouvaient être la conséquence des difficultés financières de la cité, obligée de faire face au paiement répété de sommes qui n'étaient pas négligeables. Cc n'est qu'au 1ers. que les villes de la côte pontique purent retrouver un semblant de prospérité et de paix, avec la fin de l'anarchie dans la région. Voir: 148.
11O. Bataille de Raphia (217) Stèu trilinpe (hiéroglyphique,démotique,grec) dicouvmt nu u siu tû
rant:inae Pitlunn,à l'extrimiti orienlaletbl Delta d'ÉDJJu, c'est le doubled'11111 stèu tû Memphiscon.servit,elleaussi,au mllSéedu Caire.Elle est remarquable: le roi Ptolimie.1 est rep,ismli d, f llfl"Ioriginale(à la motû iDPtinM, il transperce un nmemi, agmouilli et mclu,îni, quelui p,lsmtt le din local,nitllllfUlins, il gartû fnlisqu'il û fait à chtualtl manü la sarisse). l ,ap;a,mad'un gun,ie, macédonien, u textt hiéroglyphiqueest presqueeff aci, le ttxu dimotiq,u est complet,dMttxtt grec,il subsistt uneimpo,tanu partquenousinséronsdansl'ensembledMdoaanent, reJwnuu&l, sansguèretû rnodifu:alions, la trad,,ctiondu textedimotiq,u donnéepar les éditeurs.
H. Gauthier et H. Sottas, Un décret trilingue en l'honneurde PtolimieIV, Le Caire, 1925 (le texte grec a été repris dans SEG, VIII, 467).
[Le premier Artémisios qui, d'après le calendrier égyptien, est le premier Phaophi, dans la sixième année de l'Horus adolescent, vigoureux, couronné roi par son père, Seigneur des diadèmes, dont grande est la vaillance, dont le cœur est pieux envers les dieux, protecteur des hommes, supérieur à ses adversaires, qui fait le salut de l'Égypte, qui donne de l'éclat aux temples, qui consolide les lois qui ont été proclamées par Thot deux fois grand, maître des fêtes de trente ans comme Ptah le Grand, roi comme le soleil, roi des pays supérieurs et inférieurs, né des dieux Bienfaiteurs, désigné par Ptah, à qui le soleil a donné la victoire, image vivante d' Amon, le roi Ptolémée toujours vivant, chéri d'Isis, Ptolémaios fils d' Aéropos étant prêtre d'Alexandre, et des dieux Adelphes, et des dieux Bienfaiteurs,
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Rhoda fille de Pyrrhon étant porteuse de la corbcile d' Arsinoé Philadelphe. En cc jour, décret. Les grands prêtres et prophètes, et les prêtres qui pénètrent dans le sanctuaire pour l'habillement des dieux, et les scribes du livre divin porteurs d'ailes et les scribes sacrés, et tous les autres prêtres qui sont venus des temples du Hays au devant du roi à Memphis au moment où il revint en Egypte pour lui présenter des bouquets de fleurs et des talismans [- ]et pour faire les offrandes, les sacrifices et les libations, et pour accomplir tous les autres rites traditionnels dans de telles réjouissances, étant réunis dans le temple de Memphis, ont décidé: en vertu de la générosité du roi Ptolémée, fils de Ptolémée et de la reine Arsinoé, dieux Bienfaiteurs, qui a répandu ses bienfaits au service des dieux, et en raison de la considération qu'il a toujours montrée en ce qui concerne leur vénération, tous les dieux d'Égypte avec les déesses le précédèrent et lui montrèrent le chemin et le protégèrent lorsqu'il pénétra dans le pays des Assyriens et dans le pays des Phéniciens. Ils lui ont révélé, lui ont affirmé, lui ont juré qu'il triompherait de ses ennemis et que les dieux ne l'abandonneraient pas aux heures de péril, mais resteraient auprès de lui pour le protéger. L'an cinq de Pachon, il quitta Péluse et se battit contre Antiochos près d'une ville nommée Raphia, près de la frontière d'Égypte, à l'est de Betéléa et Psinûfer. Le dix du même mois, il triompha de lui d'une façon grande et noble. Ceux de ses ennemis qui étaient capables de l'approcher au cours de la bataille, il les étendit morts devant lui, de la même manière que Harsiésis avait dans I' Antiquité tué ses adversaires. Il obligea Antiochos à abandonner le diadème et sa coiffure royale. Antiochos s'enfuit avec son escorte, ceux qui restaient auprès de lui étant peu nombreux, d'une façon lamentable et triste, après la défaite. La plus grande partie de ses troupes souffrit de maux cruels. Il vit les meilleurs de ses amis mourir misérablement. Ils souffrirent de la faim et de la soif. Tout ce qu'il laissa derrière lui lui fut enlevé comme butin. Il ne put regagner sa patrie qu'avec peine, profondément attristé dans son cœur. Alors le roi prit comme butin un grand nombre d'hommes et tous ses éléphants. Il s'empara de beaucoup d'or et d'argent et d'autres objets précieux trouvés en différents lieux qu' Antiochos avait occupés, et qui y avaient été amassés pendant la durée de son pouvoir. Il les fit transporter en Égypte. Il fit une tournée des autres lieux qui étaient dans son royaume, il visita les temples qui s'y
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trouvaient, il offrit des sacrifices et des libations, et tous les habitants des villes le reçurent d'un cœur joyeux, célébrant ce jour de fête, et attendant son arrivée auprès des édicules des dieux dont le cœur est plein de force, couronnés de guirlandes, faisant des sacrifices, des libations et des offrandes. Quelquesuns lui offrirent une couronne d'or et lui promirent de lui élever une statue royale et de lui construire un temple. Le roi s'avançait sur sa route comme un homme divin. Quant aux statues des dieux qui étaient dans les temples et qu 'Antiochos avait mutilées, le roi ordonna que d'autres soient faites pour leur être substituées et érigées à leur place, il donna pour elles beaucoup d'or et d'argent, et de pierres précieuses, et aussi il s'inquiéta de remplacer les vases des temples que ces gens avaient emportés avec eux. Les trésors qui avaient été donnés auparavant aux temples et dont ils avaient été privés, il ordonna qu'ils fussent rétablis. Pour que rien ne manque de ce qui est dû aux dieux, dès qu'il sut que de grands dommages avaient été causés aux statues des dieux égyptiens, il publia une belle ordonnance dans les régions où il était le maître en dehors de l'Égypte, ordonnant que personne ne leur causât plus de dommage, désirant que tous les étrangers comprennent la grandeur du respect qu'il portait dans son cœur aux dieux d'Égypte. Les momies des animaux sacrés qui furent trouvées, il les fit transporter en Égypte et leur fit faire des funérailles honorables, et déposer en paix dans leur sépulture, il fit de même pour celles qui furent trouvées en mauvais état, il les fit ramener en Égypte de façon honorable et les transporta dans leurs temples. Il s'occupa sérieusement des statues divines qui avaient été emportées hors d'Égypte dans le pays des Assyriens et le pays des Phéniciens, à l'époque où les Mèdes avaient dévasté les temples d'Égypte. Il ordonna qu'elles soient recherchées avec zèle. Celles qui furent retrouvées, en sus de celles que son père avait ramenées en Égypte, il les fit rapporter en Égypte, célébrant une fëte en leur honneur et leur offrant des holocaustes, il les fit restaurer dans les temples d'où elles avaient jadis ~té emportées. Il fit faire un camp fortifié pour toutes ses troupes et y habita aussi longtemps qu'il en eut le désir [--] vinrent combattre contre lui [--] il fit partir ses troupes, elles pillèrent leurs villes, comme elles ne pouvaient se protéger, elles les détruisirent et il parut évident à tous que la puissance divine le faisait agir et qu'il était dangereux de lutter contre lui, il quitta ces régions quand il se fut emparé de tous ces endroits en vingt et un jours. Après la trahison perpétrée par les comman-
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dants des troupes, il fit un accord avec Antiochos pour deux ans et deux mois, il revint en Égypte pour la fête des lampes, jour anniversaire de la naissance d'Horus, après une absence de quatre mois. Les habitants de l'Égypte le saluèrent, ils étaient heureux, car il avait préservé les temples et délivré ceux qui habitaient en Égypte, ils firent tout ce qui était nécessaire à sa réception, somptueusement et honorablement, d'une façon qui convenait à ses actes héroïques. Le personnel des temples l'attendait aux débarcadères avec ce qu'il fallait] et tout le reste qui est considéré comme nécessaire pour un telle réception, couronné et célébrant la fëte avec des sacrifices, des libations et des offrandes. Le roi entra dans les sanctuaires, sacrifia, leur consacra des revenus en sus de ce qu'il avait déjà offert et une grande quantité d'or pour la parure et de l'argent, et les statues manquant dans les profondeurs des sanctuaires depuis les temps anciens, et celles qui avaient besoin de restauration, il les rétablit, employant pour ce faire une grande quantité d'or et d'argent et de pierres précieuses, et de tout ce dont il était besoin, alors même qu'il avait supporté de grosses dépenses pour la guerre, et qu'il avait offert en récompense à ses troupes des couronnes pour une valeur de trois cent mille pièces d'or. Il s'occupa avec beaucoup de soin des prêtres et de ceux qui sont attachés aux temples, et de tous les autres gens du pays, et tous faisaient des vœux pour que les dieux accomplissent pour lui ce qu'ils lui avaient annoncé. À la bonne fortune, plaise aux prêtres du pays d'augmenter les honneurs déjà établis dans les temples pour le roi Ptolémée et la reine Arsinoé, dieux Philopators, et pour leurs parents, les dieux Bienfaiteurs, et leurs ancêtres, les dieux Adelphes et les dieux Sauveurs, [aussi que soit élevée une statue royale du roi Ptolémée, toujours vivant, chéri d'Isis, qui soit appelée la statue de Ptolémée Vengeur de son père, lui dont la victoire est belle, et une statue de sa sœur Arsinoé, déesse Philopator, dans les temples d'Égypte, dans chaque temple, à la place la plus manifeste, façonnée à la manière égyptienne. Ainsi qu'on fasse exposer une statue du dieu local du temple et qu'on l'érige près de la table d'offrande à côté de laquelle est placée la statue du roi, le dieu présentant au roi une épée de victoire, que les prêtres qui sont dans les temples fassent trois fois par jour le service religieux auprès des images et placent les objets sacrés devant elles, et exécutent les autres cérémonies prescrites, comme pour les autres dieux, dans leurs fêtes et dans leurs processions et aux jours fixés. L'image du roi que l'on gravera
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sur la stèle où sera gravé le décret le montrera [-] dans l'attitude de circonstance et massacrant une figure d'homme agenouillé, sur sa tête, la couronne sera celle qu'avait le roi victorieux dans la bataille. Que soient célébrées fêtes et processions dans les temples d'Égypte pour le roi Ptolémée toujours vivant, chéri d'Isis, du dix Pachon,jour où le roi triompha de ses adversaires, pendant cinq jours tous les ans, dans lesquelles on portera des couronnes et on offrira des sacrifices et des libations, et toutes les autres choses d'usage, et ce sera fait suivant l'ordre superbe [-]; que les édicules des dieux Philopators soient transportés ces jours-là et un bouquet de fleurs offert au roi dans le temple [--] et puisque le roi Ptolémée [---] des dieux Sauveurs, qui a été honorée particulièrement par lui et augmentée de façori remarquable, que le dixième jour du mois, dans tous les sanctuaires du pays, soit jour de la fête, et que l'on effectue des sacrifices, des libations et tout ce qui est considéré comme nécessaire dans toutes les fêtes, chaque mois, ce jour-là, et que ce qui aura été préparé pour le sacrifice soit partagé entre tous les desservants des temples]. Cc document évoque la bataille de Raphia. Antiochos III, au retour de son Anabase, au printemps de 219, décida de profiter de la trahison de Théoclotos, gouverneur lagide de la Syrie creuse pour rallumer le conflit qui opposait les rois séleucides aux Lagides. Son offensive surprit les Égyptiens, mais, poussé par Sosibios, le jeune Ptolémée IV prit des mesures énergiques pour recruter des troupes, y compris parmi les indigènes, tout en menant des négociations pour gagner du temps. Ce n'est qu'en 217 que, finalement, Antiochos III entra en Égypte, et que, le 13juin, se déroula une bataille dont l'issue fut inattendue. Si le récit de Polybe est très précis et documenté sur les préalables de la bataille et le combat lui-même (Histoires, 5, 68-71 et 79-87), l'historien semble beaucoup moins bien informé sur la contre-offensive que mena le roi égyptien en Syrie après sa victoire ; ce texte permet donc de compléter les informations qu'il donne. Ce document montre bien, aussi, comment est réinterprété dans une tradition égyptienne, pour qui la victoire est un rituel sacrificiel, le récit du combat et de la reconquête : la guerre décrite en des termes d'une rare crudité (voir a contrarion° 97). Voir: 97, 102, 105, 117.
111. Alliance de Rome et de la Ligue étolienne (212) Inscriptionsur unestèledecalcairebrisit, dicouvtrlten 1949,et publiéeen 1954. Le textetû ut importantaccm-dfatpublii dansla petite uilletû Thy,,tion (qui se tror.u,ait dansla ~onetûfrontirredisputl, entrel'Acanuuaù tt l'Étolu), paru qu'il twait iti concludans cette ville.
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ISE, 87. [-] contre tous ceux qui [-] les magistrats des Étolicns, comme il sera décidé de faire ; si les Romains prennent par force quelqu'une des villes de ces peuples, ces villes et leur territoire, qu'il soit permis aux Étoliens de les possséder de la part du peuple romain, cc que, dans les villes et leur territoire, prendront les Romains, que les Romains le possèdent; si des Romains et des Étoliens prennent en commun quelqu'une de ces villes, qu'il soit permis aux Étoliens de posséder ces villes et leur territoire de la part du peuple romain; que ce que, dans les villes, ils prendront, soit commun à l'un et à l'autre; si quelqu'une de ces villes vient se placer aux côtés des Romains et des Étoliens et entre en rapport avec eux, que ces hommes, ces cités et leun territoires, il soit permis de la part du peuple romain, aux Étoliens, de les agréger à leur organisation politique [-] autonomes [--] de la part des Romains [-] la paix [-] On sait comment, en 215, peu après la bataille de Cannes, Philippe V prit contact avec Hannibal, pour conclure avec lui une alliance, qui lui permettrait de chasser les Romains d'lllyric où ils avaient pris pied. Pour susciter à la Macédoine des difficultés qui l'empêcheraient de leur poser de réels problèmes, les Romains s'allièrent avec les Étolicns, dont ils entendaient qu'ils procurent au roi le plus d'ennuis possibles. Eux-mêmes prétendaient ne pas attendre de profits durables d'une guerre éventuelle avec la Macédoine, car leur souci immédiat était que l'on ne vînt pas renforcer les ennemis qui leur taillaient des croupières en I talic. Cc texte doit être mis en ~rallèlc avec un passage de Tite Live (HistoirertnrUJUII, 24, 10 sq.) : « Les Étolicns feraient aussitôt la guerre à Philippe sur terre ; le Romain les aiderait avec vingt-cinq quinquérèmcs au moins; dans les villes conquises, de l'Étolie jusqu'à Corcyre, sol, maisons, murs et territoire appartiendraient aux Ëtoliens, tout le reste du butin au peuple romain, et les Romains s'emploieraient pour assurer l' Acamanie aux Étolicns. Si les Étolicns faisaient la paix avec Philippe, ils inscriraient dans le traité que cette paix serait ratifiée seulement quand Philippe aurait cessé de combattre les Romains, leurs alliés et les gens placés sous leur dépendance ; de même si le peuple romain concluait un traité avec le roi, il se garderait de lui laisser le droit d'attaquer les Étoliens et lcun alliés. » Telle fut la convention et son texte fut déposé deux ans après à Olympie, par les Étoliens, au Capitole, par les Romains. Polybe (Histoires,18, 38) montre comment Flamininus discutait, en 197, de la validité des revendications étolienncs au regard de cc texte devenu pourtant caduc depuis la paix conclue entre les Étoliens et le roi en 206. Voir: 48, 92, 101, 123, 124, 126, 139.
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112. Lettre d'Antiochos III à Zeuxis, préposé aux affaires de l'Asie Mineure (209) Gra,uû slill t1Ja,,œnw das a uillag, ü M,1su. Il s 1agit d 1a dossia "6
œmspo,ulau offimlu conem,ant lu affairesr,ligie,ues,l, rig,ud 1Anâodu,sIll fal parlia,liiremnl proâetif n la rnatür,.
H. Malay, EpigraphicaAnatolica,10, 1987, p. 7-15.
Philotas à Bitys, salut. Ci-joint, pour toi, la lettre que nous a écrite Zeuxis, concernant Nicanor; prescris que soit accompli ce qui est fixé. An 103, le 20 d'Artémision (mai). Zeuxis à Philotas, salut. Si tu vas bien, cc sera bien, nous, nous sommes en bonne santé. Ci-dessous, est écrite la copie de l'ordre que nous a adressé le roi à propos de Nicanor le chambellan, tu feras bien de prescrire les mesures nécessaires pour exécuter, comme cela doit être fait, ce qui est établi par cette lettre. An 103, le 3 d 'Artémision (mai). Le roi Antiochos à Zeuxis, salut. Nicanor le chambellan qui est de nos amis [--], élevé avec nous, il a donné d'abondantes marques de sa confiance et de son dévouement, nous voulons le libérer de ses fonctions [-] d'une façon digne de ce qui a été rappelé ici[--] ne voulant pas nous en tenir aux bienfaits qu'il a reçus de nous [-] nous voulions le libérer, mais il n'acceptait pas d'être désigné pour d'autres charges, nous l'avons donc nommé, comme il l'a demandé, grand prêtre chargé des affaires sacrées dans les régions d'au-delà du Taurus, persuadé que, selon son habitude, il administrera les sacrifices et le reste d'une façon digne du zèle que nous manifestons en ce domaine, ayant comme volonté de les augmenter comme il convient; nous pensons qu'il doit administrer les affaires sacrées, s'occuper des revenus des sanctuaires, et que tout soit placé sous son autorité comme ce l'était sous celle de Dion durant le règne de notre grand-père; prescris donc que l'on travaille avec lui pour que tout s'accomplisse ainsi qu'il est indiqué; et que son nom soit mentionné dans les contrats et dans les documents officiels, comme c'est l'habitude. Que copie de cette lettre soit gravée sur des stèles de pierre qui seront placées dans les sanctuaires les plus en vue. An 103, 23 de Dystros (mars). Cette inscription a la mérite d'abord de montrer qu'en 209, la Mysie
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était bien possession séleucide, alors que l'on pensait qu'elle avait été laissée à Attale par Antiochos III pour prix de l'aide qu'il lui avait apportée dans sa lutte contre Achaios. Elle présente aussi l'intérêt de prouver que Zcuxis, dont on sait qu'il était responsable de l'ensemble de l'Asie Mineure, était en poste à cette époque et que scion toute vraisemblance, il exerçait donc sa charge depuis la reconquête de l'Asie Mineure par Antiochos III, succédant ainsi directement à Achaios, nommé en 223, mais infidèle à son roi et neveu. Pour le reste, le document s'inscrit dans le cadre de la politique religieuse d' Anti~ chos III, réorganisateur du culte royal: les célébrations devaient avoir perdu de leur éclat durant la période des conflits dynastiques qui avaient suivi la mort d' Antiochos II (246). Cela explique qu'il faille remonter jusqu'à son règne pour trouver un prédécesseur au poste que va occuper Nicanor. Voir: 116, 121.
113. Les colons de Magnésie du Méandre à Antioche de Perside (vers 205) Inscriptionquifait partiedu groupedestextesexposésà Magnésie,constilllantle dossierd'acuptation,par un grandepartie descitésgrecquesdu mondelullinistique tout entier, des concoursorganisésdans la citi. Antiochos111 aoait soutnal la demandedes Magnètes.Antioclu de Persitu se trour,e au sud de Persépolis,sur la routequi longele golft Persique,elle était p,oclu de Séleuciede la mer &uge.
O. Kem, lnschriftenvon Magnesia am Miiander, n° 61. De la part des Antiochéens de Perside. Héracleitos fils de Zoès était prêtre de Séleucos (1) Vainqueur, d'Antiochos (1) Sauveur, Antiochos (II) Dieu, Séleucos (Il) Beau Vainqueur, du roi Séleucos (111), du roi Antiochos et de son fils, le roi Antiochos (Ill) le Grand, première partie de l'année, décrets de l'assemblée principale présentés par Asclépiadès fils d'Hécataios fils de Démétrios, secrétaire du conseil et de l'assemblée, le 27 du mois Panthéos. Il a plu à l'assemblée, proposition des prytanes : attendu que les Magnètes du Méandre, parents et amis du peuple, ont fait beaucoup de grandes choses qui furent utiles aux Grecs et qui les honorent; tout d'abord, quand Antiochos Sauveur, désireux d'agrandir notre cité qui avait reçu de lui son nom, leur a demandé d'envoyer des colons, ils ont fait des décrets beaux et glorieux, des vœux et des sacrifices, et envoyé un nombre important d'hommes remarquables par leur valeur, désireux de servir le peuple des Antiochéens; conservant leur dévouement à l'égard de tous les Grecs, et voulant rendre
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manifeste à tous ceux qui vont chez eux qu'ils rendent à la divinité, par des libations, des sacrifices, tous les honneurs convenables, après qu'un oracle leur a été rendu, ils ont fait savoir dans toute la Grèce qu'ils célébreraient pour leur patronne, fondatrice de leur ville, une fëtc de rassemblement, une trêve et des concours dotés de couronnes, toutes les cinquièmes années, concours gymniques et équestres destinés à rendre juste grâce à leur conductrice; ils ont envoyé au peuple des ambassadeurs, Démophanc fils de Lycidas, Philiscos fils de Philias, Phérès fils de Phérès, qui, se présentant devant le conseil et l'assemblée, ont donné le décret des Magnètes et, ayant renouvelé les liens de parenté et ramitié, ont parlé longuement de l'épiphanie de la déesse, et des liens que les Magnètes ont avec beaucoup de villes grecques, et ont demandé que ffit accepté le fait que les concours qu'ils célèbrent pour Artémis Leucophryénéc scion l'oracle du dieu seraient dotés de couronnes ; le peuple, par piété envers les dieux communs à lui et aux Magnètes, voulant manifester mieux son dévouement envers ses parents, car beaucoup d'autres villes ont déjà voté des décrets semblables et soucieux de n'oublier aucune occasion de manifester ce qui est utile aux Magnètes ; [--] à la bonne fortune, plaise au conseil et au peuple d'accorder 1'éloge aux Magnètes pour leur piété et leur amitié envers les dieux et le roi Antiochos, ainsi que le peuple d'Antioche, parce que, par leurs propres vertus et la prospérité de leur ville, ils réussissent à maintenir leur constitution ancestrale; que les prêtres fassent des vœux auprès des dieux et déesses pour que tout se passe à la bonne fortune de la ville, et que soient acceptés les sacrifices, la Îcte, la trêve et le concours musical, gymnique et équestre, doté de couronne, qui sera égal aux concours pythiques, que les Magnètes célèbrent pour Artémis Leucophryénée [---fragmentaire ensuite,le texteportediversesdispositionssur laf{Jfondontseronttraitésles ambassadeurssacrés---] [enannexe---]même décision à Séleucie du Tigre, Apamée sur le Sellas, Séleucie de la mer Rouge, Séleucie de l'Eulaios, Séleucie de [---], Antioche de [---], Alexandrie de [--] L'ensemble du dossier des concours de Magnésie nous apprend beaucoup de choses sur la nécessité de faire reconnaître les fëtes et les compétitions comme sacrées et stéphanius,« dotées de couronne» (les vainqueurs n'y reçoivent pas de prix en argent mais peuvent exiger, comme les vainqueurs dans les concours grecs traditionnels, la nourriture au prytanée et divers honneurs dans leur cité d'origine). Importante, aussi, est la réflexion qu'il permet sur le mouvement de
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GRECQUES
oolonisation grecque en Orient. Les Séleucides y ont fondé de nombreuses cités et ne se sont jamais désintéressés de leur sort (Anti~ chos III était d'ailleurs à Antioche de Perside quand les Magnètes sont venus le trouver pour qu'il appuyât leurs démarches, O. Kem, Loc.cit., n° 18; S. Sherwin-Whitc, A. Kuhrt, Hellmism in the East, 1987), ils ont eu le souci de peupler ces villes d'hommes de valeur venus des anciennes cités hellènes. Magnésie et les villes de la vallée du Méandre, de façon générale, ont joué un grand rôle dans le cadre de cette politique: c'est ainsi, de Magnésie, que viennent les colons d'Antioche de Pisidie et que sont originaires les rois gréco-bactricns descendants d'Euthydème. Les liens de parenté entre les anciennes villes et les nouvelles sont forts, ils constituent, en fait, l'armature même du monde hellénistique, toutes communiant dans la même idéologie politique qui assure leur solidarité. Voir: 5, 119.
114. La « guerre crétoise» (204-201) Inscriptiond'11111 da composantes tû la citédt Cos, lorsquele peupledes Céens s'exprime,il se dit : « le peupletout entier». Lesgens de Cosétaientparticulièrementginis par usraidsmméspar uspirates,au poinl qu'unefois la gunrefinie, ils se livreronlà uneintenseactiviti diplomatique,pou,quesoit reco,uuul'asyliede leur temple.
Syll.3 , 569 (L. Migeotte, L 'Empruntpublic dans les citésgrecques, 58, a donné une explication satisfaisante du passage qui évoque la construction d'un portique).
Il a plu au peuple des gens d'Halasarne, les administrateurs du temple ont fait la proposition, Nicarchos fils de Charmippos, Timasiclès fils d'Héracleitos, Nossylos fils de Polymnaste; attendu que Theuclès ne cesse de se conduire de la façon la plus dévouée possible à l'égard du peuple des Halasamiens, car il pense que c'est dans les moments les plus difficiles qu'il faut faire preuve de ce dévouement; lors de la guerre crétoise, voyant que les endroits les plus dangereux manquaient de défenseurs, il fit prendre un décret, fournit l'argent nécessaire, et s'occupa de faire que le rempart ffit mis rapidement en état de défense et que les habitants avec leurs enfants et leur femme se trouvent en sûreté, et il s'occupa de tout ce qui, d'autre part, pouvait concerner la sécurité et la sauvegarde des gens d'Halasame, ne ménageant ni son zèle, ni ses capacités; lors de la guerre actuelle, voyant ce qu'étaient les entreprises des ennemis et l'importance du danger, il a fourni une somme suffisante d'argent pour l'entretien et la réparation des murs; soucieux de
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cc que pour l'avenir un dépôt d'argent permanent ffit réservé à l'entretien des remparts, il a usé de ses droits politiques en faisant prendre des mesures énergiques contre ceux qui n'obéissaient pas aux décrets de l'assemblée; quand les ennemis ont attaqué avec des caïques et des grands navires, et s'en sont pris depuis la mer à la ville et au territoire, il a fait prendre un décret concernant la défense et le salut commun, qui, notamment, libérait les membres du dème de la garde de la ville, alors qu'ils étaient jusqu'alors astreints à s'y rendre en fonction d'un tour de rôle, car il pensait qu'il valait mieux qu'ils restent dans leur canton à garder leurs fortins ; en raison de la difficulté des circonstances, il a organisé la garde de la ville aux endroits les plus faibles des murs et de l'enceinte en y affectant les gardes et des mercenaires; quand des attaques eurent lieu contre le territoire, il proposa des avis sur la question de la garde avancée de cavaliers et de fantassins : préoccupé de la sécurité des gens d'Halasame, il a fait prendre un décret selon lequel ceux qui y seraient affectés protégeraient le territoire; les gens d'Halasame ont été reçus par le conseil et l'assemblée plénière du peuple de Cos, ils ont expliqué qu'ils manquaient d'armes, et de tout ce qu'il fallait; désireux de tout faire autant qu'il le pouvait pour l'utilité du peuple, il a fourni de l'argent pour l'armement de ceux qui étaient affectés à la garde du mur d'enceinte, le peuple de Cos ayant emprunté aux entrepreneurs le bois destiné à la construction du portique pour les nécessités de la guerre, il veilla aux remboursements, prêtant sur ses propres biens de l'argent sans intérêt; pour tout ce qui concerne la garde et la sécurité du peuple, il ne cesse de faire et d'écrire ce qui est utile au peuple. Pour que le peuple des gens d'Halasarne, comme c'est pour lui une tradition, semble honorer dignement ceux des gens de bien qui lui procurent des bienfaits, et que Theuclès, recevant ces honneurs, soit plus enclin à offrir au peuple ce qui lui est utile. Plaise d'accorder l'éloge à Theuclès fils d 'Aglaos pour sa valeur et son dévouement envers tous ses concitoyens et le peuple des Halasamiens, qu'il soit couronné d'une couronne d'or d'une valeur de 50 drachmes, que les administrateurs du temple donnent de quoi inscrire ce décret sur une stèle de pierre et la placent dans le sanctuaire d'Apollon d'Halasarne, dans le lieu le pl us en vue. En 205 après la paix de Phœnikè, Philippe V avait entrepris de mener une politique égéenne qui lui permît de contrebalancer l'influence de Rhodes dans les Cyclades. Il avait été amené à intervenir en Crète dans
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les années 220, soutenant Lyttos, puis Gortyne, qui luttaient contre l'hégémonie de Cnossos, il était ainsi devenu le protecteur (/m,sllllà)des cités de l'île. C'est tout naturellement, donc, qu'il fut amené à utiliser les services des pirates crétois qui depuis quelque temps se heurtaient à Rhodes et à ses alliés en une guerre dite« crétoise». En 201, il intervint directement dans le conOit, cc fut la guerre que le document appelle« la guerre actuelle ». Tout se calma, quand il eut lui-même été défait par les flottes de l'alliance pergaméno-rhodicnne, à la bataille de Chios. Voir : 115, 1_26.
115. Traité liant le roi Attale 1er et diverses cités crétoises (vers 200) Stèle opistographe,trtnllJ#sur lt site de l'ancinw Malla (Crèteoriadale).
P. Ducrey et H. Van Effenterre, Cretika Chronica,21, 1969, p.277-300. (Recto)[--le serment] écrit ci-dessous, si les gens de Malla ne restent pas fidèles aux stipulations de l'accord, qu'ils soient coupables d'avoir contrevenu aux accords et rompu les traités; dans les mêmes conditions, si les gens de Malla ont besoin d'un contingent d'auxiliaires et s'adressent au roi Attale, que le roi Attale envoie trois cents hommes avec des officiers les commandant et, si ce nombre ne suffit pas, en raison de certaines circonstances, qu'il en envoie autant qu'il se pourra, sous réserve que ce ne soit pas contre les gens d'Hiérapytna, de Priansos ou d'Arcadès qu'ils fassent appel à lui, que ceux-ci soient exceptés par le roi Attale; que le roi Attale fournisse au contingent qu'il aura mis en route les moyens de transport, la solde et ce qui est nécessaire pour le transfert par mer; quand ils seront arrivés chez les gens de Malla, ceux-ci prendront à leur charge l'entretien du contingent, en fournissant par jour à chaque homme une drachme éginétique et à chacun des officiers deux drachmes, et par personne une chénice attique de grain, sous réserve qu'ils ne soient pas en territoire ennemi, où il leur sera possible de prendre des vivres ; que le contingent demeure sur place aussi longtemps que les gens de Malla en auront besoin ; quand ces derniers renverront au roi les auxiliaires, qu'ils fournissent ce qu'il faut pour le voyage [--] ( Verso) [---si le roi Attale ne reste pas fidèle] aux accords conclus [avec les gens de Malla, sauf au cas où eux-mêmes] se seraient rendus coupables de violation de l'accord, qu'il soit
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ruiné et anéanti, lui, sa femme et ses enfants, sa patrie et les amis du roi, s'il reste fidèle aux accords, qu'il jouisse d'une vie heureuse, lui, sa femme, ses enfants, sa patrie, et ses amis. Serment du roi Attale : QUE HELLtNISTIQUE
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pensé qu'elle était utile à nos intérêts et l'a placée dans les archives ; il partit alors [--et voulantfaire complètnnent--]ce pour quoi il avait été mandaté par décret, il prit la mer pour Marseille, voyage long et pénible, il se présenta devant les Six Cents et réussit à obtenir qu'une délégation de Marseille l'accompagnât, lui et ses collègues, à Rome, pensant que cela pouvait être utile ; il a demandé et obtenu une lettre adressée au peuple des Galates tolistoages, utile à nos intérêts; il est parti pour Rome accompagné de la délégation des Marseillais et fut reçu en audience avec eux, ils ont expliqué quel dévouement ils avaient pour les Romains, disant qu'ils renouvelaient l'amitié qui les unissait à eux, expliquant, à notre sujet, qu'il leur serait utile d'être les frères de notre peuple, et d'agir avec une bienveillance conforme à cette parenté; lui-même fit un discours sur ces points et expliqua pourquoi le peuple avait envoyé cette ambassade, et avec ses collègues, il invita les Romains à penser à la sécurité de leurs amis et parents, en particulier à ceux de notre cité, demandant à cc qu'on lui délivrât un message utile aux intérêts du peuple, en raison de notre parenté, de ce que nous avions fait pour eux, et du soutien que les Marseillais nous apportaient; les ambassadeurs suggérèrent que nous pussions être inscrits dans les traités conclus entre les Romains et le roi Philippe, et les Romains nous ont inclus dans le traité comme ils nous l'écrivent eux-mêmes; pour tout le reste, le sénat les renvoya devant le proconsul Titus et les Dix qui étaient en charge des affaires de Grèce; et étant allé à Corinthe, avec[---] et Apollodoros, il rencontra le magistrat et les Dix, il parla pour le peuple et les invita avec beaucoup de zèle à s'occuper de nous et à faire en sorte de maintenir dans notre ville la démocratie, tout en sauvegardant son autonomie ; sur ces points, il reçut un rescrit favorable, et des lettres pour les rois [---] jugeant qu'elles étaient utiles aux intérêts du peuple [--] Dès la défaite de Philippe V à Cynocéphales, les Romains curent à traiter des affaires d'Asie. La paix imposait en effet au roi d'évacuer les places qu'il tenait hors d'Europe (en Carie, sur les détroits), un légat fut donc envoyé pour faire respecter cette clause du traité. En fait, déjà, Antiochos et Rhodes avaient, pour pouvoir se partager les dépouilles, défini leurs zones d'intérêt respectives, quelques cités, néanmoins, ne tenaient pas à tomber sous leur coupe, Smyrne et Lampsaque notamment, qui, n'ayant pas appartenu à Philippe, voulaient conserver leur liberté malgré l'arrivée du roi sur l'Hellcspont. Cette dernière fit valoir une parenté mythique avec Rome, peuplée des descendants des Troyens
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dont Lampsaque se sentait proche puisqu'elle avait fait partie de la Confédération des cités groupées autour du temple d'Athéna d'ilion, et utilisa les services d'une cité parente, Marseille, colonie, comme elle, de Phocée, et depuis longtemps dans l'amitié de Rome, pour plaider sa cause devant le sénat. Rome, alon, accepta de garantir la liberté des cités d'Asie. Bien sûr, le roi Antiochos n'entendait pas accepter la chose; il le fit savoir par une ambassade qui reçut pour réponse de ne « faire la guerre à aucune cité autonome, d'évacuer celles qui venaient d'être arrachées au pouvoir de Ptolémée et de Philippe» (Polybe, Histoires, 18, 44 et 47; Tite Live, Histoire romai111, 33, 34). Outre son intérêt pour comprendre cc que sont les moteun de l'histoire générale, puisque c'est, en fait, grâce à l'intervention de Lampsaque, que l'on connait de quelle façon Rome fut amenée à formaliser sa politique à l'égard d'Antiochos III, ce document permet de comprendre cc qu'est la réalité de l'évergétisme quand il implique un engagement physique de celui qui accepte de se conduire en bienfaiteur, combien il existe de réticences et de refus chez tous ceux qui pourraient être invités à servir leur cité, quels sont les mérites, aussi, de ceux qui sont honorés par leurs concitoyens. Il montre aussi de quel poids est, dans le cadre de la politique internationale, la notion de parenté : les cités associées par le souvenir d'une origine commune ne peuvent pas oublier qu'elles se doivent mutuellement assistance. Voir: 5, 113.
120. Lettre de Rome à Téos (193) Lettre du prilnlr M. ValiriusMessalla aJ>Partenanl au dossierde l'asylie de Tios dont les diversespüus sonl inscritessur ks murs du templedeDionysos.La uille était k cmtre de la Ligue da artistes ru l'lonie et de l'Helkspont, elle organisait am concoursque ru nmnbreu.ses cités rtctmllllrentœmm, « doti de couronnes»; Romefat l'UM d'entretlks.
R. K. Sherk, RomanDocumentsfrom the GreekEast, 34.
Des Romains. Marcus Valérius fils de Marcus, préteur, les tribuns et le sénat, au conseil de Téos et au peuple, salut. Ménippos, ambassadeur envoyé par le roi Antiochos auprès de nous, élu par vous aussi pour être l'ambassadeur de la cité, nous a transmis votre décret et il a prononcé le discours qui convenait, avec tout son cœur, nous l'avons reçu avec bienveillance, pour la réputation qui était la sienne et pour ses évidentes qualités, nous avons écouté avec bienveillance l'exposé de ses demandes: étant donné que nous n'avons jamais cessé de faire cas de la piété due au dieu, et que personne n'est surpris que nous jouissions des
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faveun de la divinité, que, pour d'autre raisons encore, nous sommes sûn d'ailleurs que la façon dont nous honorons la divinité est bien connue; c'est pourquoi, par bienveillance à votre égard, ainsi qu'à l'égard de l'ambassadeur qui nous l'a demandé, nous considérons votre ville, et son territoire, comme sainte, comme elle l'est aujourd'hui, inviolable et non soumise à tribut par le peuple romain, nous nous efforcerons d'accroître les honneurs pour le dieu, et nos bienfaits pour vous, si vous persistez dans votre dévouement à notre égard. Après Cynocéphales, Rome était entrée dans le concert des nations grecques, et l'on peut penser que Téos se mit en rapport avec clic pour faire admettre l'asylic de son sanctuaire déjà reconnue par nombre d'ttats grecs depuis 205. En fait, ce n'est pas dans un cadre aussi banal que se passe la mision envoyée devant le sénat. La ville appartenait à la mouvance d'Antiochos III, depuis 203; depuis 196, le roi était engagé avec Rome dans des négotiations difficiles. Lors de la conférence de Lysimachcia, Rome lui avait demandé de laisser libres les cités grecques d'Asie : il était de son intérêt d'avoir auprès du sénat un ambassadeur qui ffit paré des vertus des ambassadeurs sacrés, travaillant non seulement pour lui mais aussi au nom d'une vieille cité. La réponse à Téos est un « chef d'œuvrc de courtoisie diplomatique », mais ne signifie pas grand-chose, si ce n'est qu'elle affirme bien haut que Rome ne fait jamais le moindre cadeau à qui ne lui est pas ouvertement favorable. Quand Rome se décida à entrer en guerre contre Antiochos, Téos dut, en 190, fournir des vivres à la flotte royale, le préteur en charge des opérations fit, dès qu'il le put, piller le territoire de la ville, pour l'en punir (Tite-Live, Histoire romaine,37, 27).
121. Édit d'Antiochos III sur le culte de la reine Laoclice (193) Sûle brisit en trois morceauxdicouverteà Knmanc/aah,m Iran, dans les monts du ?Agros,sur la graNÛ vouquijoint Ecbata,u à Sileru:udu Tigre, HatrUJdan à Bagdad; à l'est, commeà l'owst, la routes'engagedans les di.filés, la rigion tû Knma,nc/aahest « une plaine bien cultivie ». Ce texte est le troisièmeexnnplaire dicouvm d'un idit diffusé, sous la mêmeforme, dans tout l'empireséleucide,les textesjumeaux nedi.ffermtquepar lt dittJildes lieux depublicationet despersonnes disignies.L. Roberta montrédt quelsecours,pou,l'ipigraphistt, ittJit l'apparition de cestextesparallèles,puisque,au rythmede leurimngenu, lt savantpeut lire sur unepierreles le,onsqu'il (ll)(litlui-mêmeproposées,ou bienle tourqu'il n'avaitpas nwisagi, le{ond'humiliti, mais aussi d'espoir.
L.Robert, « Encoreuneinscriptiongrecquede l'Iran », CRAI, 1967, p.281-296. Nous reprenons ici, bien modeste hommage, la tra-
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duction de l'éditeur. C'est lui qui avait présenté l'inscription dite « de Néhavend » parallèle à celle-ci et découverte peu de temps avant elle (Hellenica,VII, p. 5-29). Il avait collaboré avec son maître, M. Holleaux, pour revoir, au Louvre, celle que celui-ci avait découverte en Phrygie, en 1884, ~remière de la série, et que l'on connaît sous le nom d'« Édit d'Ëriza » (voir Étiuûs III, chap. xv). Le roi Antiochos à Ménédémos, salut. Voulant augmenter les honneurs de notre sœur, la reine Laodice, et estimant que cela nous est très nécessaire, non seulement parce qu'elle montre son affection et sa sollicitude dans sa vie avec nous, mais encore parce qu'elle est pieuse avec la divinité, tout ce qui convient et qu'il est juste qu'elle obtienne de nous, nous ne cessons de le faire avec affection, et spécialement, nous décidons que, de même que sont nommés dans le royaume des grands prêtres de nousmêmes, soient établies dans les mêmes conditions des grandes prêtresses de Laodice, qui porteront des couronnes d'or ayant son portrait, et dont le nom sera inscrit dans les contrats après les grands prêtres de nos ancêtres et de nous-mêmes. Or, puisque dans les lieux, sous ton gouvernement, a été nommée Laodice, que tout se fasse conformément à ce qui a été dit ci-dessus, et que les copies des lettres, transcrites sur des stèles, soient consacrés dans les lieux les plus illustres, afin que, maintenant et dans l'avenir, devienne manifeste pour tous l'excellente attitude que nous avons, en cela aussi, envers notre sœur. An 119, le [---] du mois de Xandikos. Ménédémos à Thoas, salut. Ci-après est jointe la copie de l'ordre que nous écrit le roi. Conforme-toi à ce qui est mandé et prends soin de faire transcrire l'édit sur une stèle de pierre et de le consacrer dans le plus illustre des sanctuaires du district militaire. An 119, 3 du mois de Panémos. Cc texte montre comment était organisé, dans le royaume séleucide, le culte royal d'État, qu'il ne faut pas confondre avec le culte royal munidpal dont les modalités restent à la diligence des cités, ou des peuples qui l'instituaient. L'intérêt du texte et des documents parallèles ne se limite pas à cela, il permet de réfléchir à la façon dont est organisé le monde séleucide. Ménédémos est connu pour avoir été le stratège des Hautes Satrapies; gouvernant l'ensemble des provinces orientales (L. Robert, Hellmica, VIII, p. 73-74), il occupait une fonction semblable à celle que Zcuxis exerçait en tant que responsable des régions situées à l'ouest du Taurus. Si c,est bien à ce titre qu,il a donné des ordres à Thoas, dont il apparaît, puisque sa sphère d'activité ne comprenait qu'un centre d,affichage des décisions royales, qu'il devait se situer au bas de l'échelle hiérarchique et, donc, au-dessous des
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gouvemeun de satrapie, cela témoignerait de ce que le système de circulation des ordres dans l'empire séleucide n'était pas toujours aussi segmenté que l'on veut parfois le dire et que tout responsable adminis-tratifpouvait adresser ses ordres à tous les fonctionnaires de son ressort, sans être tenu de suivre la voie hiérarchique descendante. Le rapprochement des documents parallèles est intéressant aussi parce qu'il montre que le système d'organisation territoriale de l'empire n'était pas homogène, les lettres royales sont, en effet, adressées pour publication, la première, celle d'Ériza, au responsable d'une hyparchie,la seconde, celle de Néhavend, à une cili, la dernière, au commandant d'une ph.Jlaüqui est un district militaire dans une région stratégique essentielle. Cela souligne qu'il est vain de vouloir imaginer que cet empire était découpé d'une façon qui l'aurait fait ressembler à la France révolutionnaire uniformément départementalisée : chaque terroir était organisé selon le mode qui convenait à sa nature, et au degré possible d'implication des habitants eux-mêmes dans le processus de prise de décision et d'exécution. Il ne faut pas non plus oublier que le roi, après avoir honoré sa femme de façon aussi spectaculaire, allait épouser, l'année suivante, en Eubée, Ion de son expédition en Europe, une jeune fille qu'il ramena avec lui en Asie quand il eut été vaincu; la reine n'était pas morte (puisqu'elle apparaît à la cour de son fils en 177) et n'avait pas été répudiée. La tradition polygamique des rois macédoniens se maintenait, donc, dans les cours hellénistiques. La grande prêtresse est la propre fille d'Antiochos III, qui, mariée au prince héritier, épousera, à la mort de celui-ci, son scoond frère Séleucos. Voir: 112, 116.
122. Lettre des Scipions à Héraclée du Latmos (190) Textepublii par Boeckdansson corpusd'aprèsûs archivesd'unérudit local. C'est la seulecritiqueinlmlt du documentqui a permisà M. Holûau et à G. u Sanctis, dans les annéesuingt dt ce sücle, d'attribuerce documentaux Scipions, l,,,cius Comilius et sonfrèrt l'Africain qui lui était alorssubordonné.On savait p'ils aDaient écritd6 nombre,ueslettresau villesd'Asu qui avaientpris contact tuJeC tU, dontunejwtemmt à Hiraclie (qru ceslettresJwstnt nombrewes et bâtiu toutessur l, mÎml modtl, giniral et urmalif se comprendtrù bien à lire la confusionanuuanu dans ûs pronoms, les « citis qui p,uventu got1vmurpar elles-mhrw et selon vos lois»). Néanmoins,l'idit qu'ell, émanaitde Manlius Yulsoet datait de la réorganisationdt 188, garde da partisans.
R. K. Shcrk, Roman Documentsfrom the Grttlc East, 35. [Lucius Cornélius Scipion] consul des Romains et [Publius
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Scipion] son frère, au conseil et au peuple d'Héracléc, salut. Vos ambassadeurs, Dias, Diès, Dionysios, [-]amandros, Eudémos, Moschos, Aristidès, Ménès, gens de bien, sont venus nous trouver et nous ont transmis votre décret, traitant des sujets qui étaient développés dans cc texte, ne négligeant rien qui dépendît de leur zèle. Nous, nous sommes pleins de bonne volonté à l'égard de tous les Grecs et nous ferons en sorte, puisque vous vous en êtes remis à notre foi, de manif cster pour vous les égards convenables et d'être toujoun pour vous cause de quelque bien. Nous vous accordons la liberté comme aux autres villes qui nous ont donné à nous occuper d'elles, elles peuvent administrer leun propres affaires par elles mêmes et scion vos lois, et pour tout le reste, nous ferons en sorte toujours de vous rendre service et d'être cause pour vous de quelque bien. Nous acceptons vos cadeaux et vos gages de foi, et nous ferons en sorte de ne jamais être en reste de marques de gratitude. Nous vous envoyons Lucius Orbius qui s'occupera de la ville et du territoire pour que nul ne lui fasse du tort. Salut. À l'hiver 190/ l 89, les troupes romaines passèrent en Asie Mineure pour remporter très vite (début 189) sur Antiochos III une victoire décisive à Magnésie du Sipyle. Des opérations navales était engagées depuis deux ans déjà. Lorsque les Scipions ( L. Cornélius avait reçu la province de Grèce et le droit de passer en Asie, son frère P. Cornélius, l'Africain l'accompagnait) écrivirent cette lettre, la guerre n'était pas finie, puisqu'il fallait déléguer un officier pour protéger la liberté de la ville admise dans la mouvance romaine, c'est pour cela, notamment, que l'on ne peut dater cc document des années qui suivent la défaite d' Antiochos : il était alors repoussé de l'autre côté du Taurus. Voir: 120, 129, 132.
123. L'impérialisme des Étoliens, une inscription des Élatéens racontant leurs souffrances et la façon dont les Stymphaliens les ont aidés Table de calcairedécouverte dans le villagede Kionia, tlJ.l nord-owstdu lac de Stymphale.
ISE, 55. [---] le zèle, l'amour d'autrui convenant à la parenté [-] ils les ont reçus à leur propre foyer avec toute la libéralité possible, sur les réserves publiques, ils ont fait des distributions de blé à
tPUvaientgérer comme ils l'entendaient le droit de propriété sur leur sol et les immeubles qui y étaient bâtis. Quant à l'aventure des ambassadeurs, elle n'est pas en elle-même extraordinaire, même un roi peut être en butte à des attentats quand il voyage, ainsi Eumène Il à Delphes même (Tite-Live, Histoire romairu, 42, 15-16) : cela justifie que ceux qui entreprennent de longs voyages soient remerciés et honorés, et qu'il soit difficile parfois de les persuader de le faire (voir n°119). Les ambassadeurs de Delphes ont sans doute été tués par des pirates, que l'on songe à accuser les ttoliens tient à cc qu'ils avaient beaucoup utilisé l'arme de la piraterie pour développer leur empire. Voir : 48, 92, 101, 111, 123.
125. Honneurs rendus à Philopémèn (183) Grandi base lrouvit à Mlgalopolis.
Syll.3 , 624
[--] dans sa patrie [--] soit augmenté en tout, plaise à la cité d'honorer Philopémèn fils de Kraugis d'honneurs égaux à ceux des dieux, pour sa valeur et ses bienfaits; que, marque d'honneur, son tombeau soit placé sur la place et que ses ossements
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soient ramenés de Messénie dans notre ville, qu'un autel de pierre soit édifié, le plus beau possible, et que soit sacrifié un bœuf au jour de Zeus Sauveur, [-] couronne, [-] statue [--] Mégare [--] concours sportif et hippique [-] que le trésorier donne pour le sacrifice à chacun des sacrificateurs de la ville deux mines, que les chairs comestibles soient entièrement consumées, que les peaux soient remises au prêtre en fonction [-] Philopémèn de Mégalopolis (253-183) avait participé, en homme de guerre déterminé et compétent, bien que tout jeune, à la bataille de Scllasie, puis était parti combattre en Crète avec un contingent achéen. De retour dans le Péloponnèse, il avait, comme hipparque puis stratège de la Confédération, participé aux divenes guerres contre Sparte qu'il avait rasée en 188. Il mourut, dans une malheureuse expédition conttc Messène. Les Romains n'appréciaient guère qu'il eût mené à leur égard une politique indépendante, qu'il eût été soucieux d'opposer le droit et le respect des traités à leurs exigences. Les Achéens l'ont honoré par de nombreux décrets et des statues qui furent élevées dans diverses cités de la Confédération. Un culte héroïque lui fut rendu dans sa patrie: le fait que le sacrifice ne soit pas suivi d'un repas commun de la cité témoigne du caratère chtonien du rituel, de même que l'information donnée par Plutarque, que des prisonniers mcsséniens auraient été lapidés sur son tombeau ( Vu tû Plailopé,nn,,21, 9). Après le sac de Corinthe, certains Romains voulurent jeter bas ces statues, pour effacer la trace des honneurs rendus. Polybe plaida avec assez d'habileté et de conviction pour qu'ils ne fussent pas écoutés. Voir: 123, 131.
126. Nicéphoria de Pergame (182) Inscriptiondicouvtrlldansle sanctuairede Delphes,graviesur un « pilier » base monumentale d'u111 statue d'Attale I".
Fouilles de Delphes, III 3 , 261. Était archonte à Delphes, Démosthénès, décret des amphictyons : attendu que le roi Eumène, ayant reçu, en héritage de son père, sa piété envers les dieux et sa bienveillance à l'égard des amphictyons, conserve son amitié pour les Romains et ne cesse d'être toujours la cause de quelque bienfait pour les Grecs, qu'il a partagé les mêmes dangers pour le salut commun, a donné à beaucoup de villes grecques des cadeaux pour qu'elles continuent à jouir de leur autonomie, que pour cela les Romains, voyant ce qu'était sa politique, ont agrandi son royaume,
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pensant qu'il fallait que les rois qui conspirent contre les Grecs trouvent la punition qu'ils méritent, mais que ceux qui ne sont cause d'aucun mal trouvent auprès d'eux la plus grande confiance ; il a envoyé des ambassadeurs sacrés pour inviter les amphictyons à désigner comme inviolable le sanctuaire d'Athéna Porte-Victoire et à accepter comme concours dotés d'une couronne les concours qu'il veut célébrer, le concours musical étant égal au concours pythique, les concours gymniques et hippiques aux concours olympiques; les ambassadeurs ont expliqué quel dévouement il manifeste pour les Grecs en général et chaque cité en particulier; pour, donc, que les amphictyons manifestent qu'il font cas honorable des demandes que leur présentent les rois qui restent dans l'amitié des Romains, communs bienfaiteurs, et procurent toujours des avantages aux Grecs, à la bonne fortune, plaise aux amphictyons d'accorder l'éloge à Eumène, fils du roi Attale, et de le couronner d'une couronne du laurier consacré à Apollon Pythien, dont il est traditionnel de couronner les bienfaiteurs, pour sa valeur et son dévouement envers les Grecs, que l'on dresse sa statue en bronze à Delphes; que soit proclamé inviolable le sanctuaire d'Athéna Porte-Victoire à Pergame, pour l'éternité, dans les limites du bornage effectué par le roi Eumène, et que nul ne vienne saisir quiconque de l'endroit ainsi délimité, ni en temps de paix, ni en temps de guerre, même pour un contrat; que soit proclamés comme dotés de couronne les deux concours, comme le roi le demande, et que soient égaux, pour l'âge, les récompenses et tout le reste de ce qui est prévu par la loi, le concours musical, au concours pythique, les concours gymniques et hippiques, aux concours olympiques; que ce décret soit gravé sur la base de la statue de son père, le roi Attale, et à Pergame, dans le sanctuaire d'Athéna Porte- Victoire ; que soit proclamée la couronne du roi ainsi que l'inviolabilité du temple, lors des concours pythiques et ceux de la sauvegarde. Les concours célébrés en l'honneur d'Athéna Porte-Victoire, Athéna Niciphore,avaient été institués pour célébrer, en 20 l, la victoire remportée par Attale, aidé par les Rhodiens, sur la flotte de Philippe V, dans les eaux de Chios, Philippe venait, au cours de l'expédition qu'il avait menée en Asie, de se livrer au pillage du territoire de Pergame et notamment du sanctuaire d'Athéna, aussi l'intervention de la déesse dans la bataille fut-elle interprétée comme une juste punition du sacrilège. En 182, dans un contexte bien différent, les ïctes furent réformées à l'occasion des victoires remportées par Eumène sur le roi Prusias de Bithynie, et un nouveau cycle des célébrations commença en
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181. Depuis la paix d'Apamée, les Romains étaient devenus les arbitres du monde grec et ils exerçaient leur droit de regard sur toute la Méditerranée orientale. L' Amphictyonie, que contrôlaient désormais les Thessaliens, montra quel respect elle avait pour Rome, en honorant Eumène pour la seule raison qu'il pounuivait une politique favorable à ceux qui sont décrits comme« les communs bicnfaitcun des Grecs». Les Étolicns, amenés dans les mêmes circonstances à prendre un décret semblable et à l'afficher eux-aussi à Delphes, négligèrent de développer cc thème, le nom de Rome ne fut pas cité, mais, en revanche toute la famille royale se vit décerner l'éloge:« Le roi Eumène, ses frères Attale, Philétairos, Athénaios, et la reine Apollonis leur mère, ainsi que le peuple des Pcrgaménicns,. (Syll.!I, 629). Voir: 114, 115.
127. Pharnace, roi du Pont, et les Grecs de Chersonnèse ( 179) Stèle tû marbreà Chersoaèsepontiq,u.
B. Latyschev, lnscriptiones Orae Septentrionalis Ponti Euxini (IOSPE), I, 402.
[« --je soutiendrai sa royauté], tant qu'il restera dans notre amitié et conservera l'amitié envers les Romains, et ne ferai rien d'hostile à leur égard; si je respecte mon serment, qu'il m'en advienne du bien, si je le transgresse le contraire. » Ce serment a été prononcé, le quinze du mois d'Héraclès, était roi Apollodore le fils d'Hérogeitos, secrétaire Hérodote fils d'Hérodote. Serment qu'a juré le roi Pharnace, Matrios et Héracleidès étant allé auprès de lui en ambassade : « Je jure par Zeus, la Terre, Hélios, tous les dieux olympiens et toutes les déesses ; je serai ami des Chersonnésitains à jamais, et si les barbares voisins s'attaquent à Chersonnèse, ou à la terre que dominent les Chersonnésitains, ou font du tort aux Chersonnésitains, et font appel à moi, je viendrai à leur secours, si j'en ai la possibilité, et je n'intriguerai pas contre les Chersonnésitains d'aucune façon, je ne ménerai pas d'expédition militaire contre Chersonnèse, je ne porterai pas les armes contre les Chersonnésitains,je ne ferai rien contre les Chersonnésitains qui risque de faire du tort au peuple, mais je contribuerai à garder la démocratie autant que faire se pourra, s'ils restent dans l'amitié à mon égard et jurent le même serment, s'ils conservent l'amitié envers les Romains et ne font rien contre eux, si je respecte mon serment, qu'il m'en
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advienne du bien, sije le trangresse, le contraire.» Ce serment a été prononcé dans la cent cinquante-septième année, au mois de Daisios, comme le compte le roi Pharnace. Le royaume du Pont, dans les années 180, fut saisi d'une brutale fièvre expansionniste qui se heurta à la résistance d'Eumène de Pergame dont les Romains venaient, avec la paix d' Apamée, d'assurer la puissance. Aux termes d'un traité dont les clauses témoignaient qu'il s'était heurté à plus fort que lui, il dut céder ses conquêtes en Cappadoce et payer une forte indemnité de guerre. Si les entreprises de Pharnace vers l'ouest de la mer Noire ne furent pas heureuses (Mésambria, notamment, fut incluse dans le traité signé, alors, avec Eumène, ce qui garantissait son indépendance), il put se maintenir à Sinope (cité grecque de la rive sud du Pont-Euxin). Sur la côte Nord, sa situation fut plus favorable : le traité conclu avec les Chersonnésitains de Crimée est reconnaissance de leur liberté, promesse de ne pas y attenter et de la protéger, les Romains étant invoqués comme les garants naturels de l'accord, puisqu'ils ont été responsables du règlement global de la guerre; néanmoins, l'alliance prélude à l'intégration progressive de la région du Bosphore dans le royaume pontique. Voir : 62, 85, 138.
128. Décret d'Athènes évoquant l'accession au pouvoir d'Antiochos IV Épiphane (175) Deuxfragmentsd'u• stèletrouvità Pergame,elleétaitplacéedanslt sanctuaire d'Athina.
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[-] il a plu au peuple : attendu que le roi Eumène [et son frère Attale-] quand Séleucos eut quitté la vie, virent dans ce hasard, le malheur aidant, l'occasion d'établir des liens de gratitude et de rendre service, et ont fait tout ce qui était nécessaire, se sont mis eux-mêmes à contribution pour le conduire jusqu'aux frontières de leur propre royaume, lui fournissant de l'argent et lui procurant des troupes, lui donnant le diadème et tout ce qu'il fallait, ont fait le sacrifice de bœufs et échangé avec lui des traités; avec dévouement et en toute amitié, ils ont rétabli dans son royaume ancestral le roi Antiochos; pour que le peuple paraisse bien l'emporter sur tous par la façon dont il sait rendre grâce, et qu'il soit manifeste qu'il honore ceux qui, de leur propre gré, sont ses bienfaiteurs, et ses amis, et qu'il permette que l'on se souvienne éternellement des belles actions
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INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
d'aujourd'hui comme de celles du passé; à la bonne fortune, plaise au conseil que les membres du bureau, tirés au sort pour la prochaine assemblée, fassent délibérer et mettent aux voix devant le peuple l'avis du conseil selon lequel il semble bon au conseil d'accorder l'éloge au roi Eumène, fils du roi Attale et de la reine Apollonis, de leur faire l'hommage d'une couronne d'or conforme à la loi, pour sa valeur, le dévouement et le courage qu'il a manifestés, à l'égard de tous les hommes, en s'employant pour le roi Antiochos et en le rétablissant dans le pouvoir de ses ancêtres ; que, de la même façon, reçoive la couronne, Attale, parce que, avec son frère Eumène, il a tout fait, sans hésitation et sans se soucier des risques; que reçoivent aussi l'éloge, leurs frères Philétairos et Athénaios, et qu'ils soient couronnés d'une couronne d'or chacun, pour la valeur, le sens de l'honneur qu'ils ont montrés lors du retour du roi Antiochos; que leurs parents, le roi Attale et la reine Apollonis, reçoivent aussi l'éloge, et qu'on les couronne d'une couronne d'or en hommage à leurs vertus et à la valeur dont il ont doté leur fils, lui qui l'emporte par la qualité et la sagesse de son éducation ; que la proclamation des couronnes soit faite dans les concours que nous célébrons et célébrerons, de même dans ceux que le roi Eumène, avec ses frères et le peuple de Pergame, célèbre, et aussi dans ceux que le roi Antiochos célèbre à Daphnè, de la façon qui lui est habituelle; pour que, de même, le souvenir en reste vivace pour l'éternité, que ce décret soit gravé sur des stèles, l'une dressée sur la place, l'autre dans le sanctuaire d'Athéna Nicéphore, l'autre à Daphnè dans le sanctuaire d'Apollon; que ce décret soit transmis au roi, à sa mère et à ses frères par les soins des stratèges et qu'ils s'occupent de cela le plus vite possible. Le futur Antiochos IV fit partie des vingt otages que son père, Antiochos III, dut, en 189, faire partir pour Rome après sa défaite. Malgré la dureté des conditions qui lui furent imposées, lors de la paix d' Apamée, le royaume séleucide restait le plus important des royaumes hellénistiques, et Séleucos IV, aîné des fils d' Antiochos I 11, sut gérer, à la mort de celui-ci, l'héritage. Rome s'inquiétait assez pour qu'en 176, l'un de ses deux fils, Démétrios, ffit appelé à Rome pour y remplacer son oncle. Antiochos put, ainsi, rentrer en Orient; il séjourna longtemps à Athènes et il y noua des amitiés fidèles. Ce décret, avec quelques autres, montre combien la cité resta fidèle au souvenir qu'il avait laissé. À Antioche, Héliodore assassinait Séleucos IV, prétendant régner comme tuteur de son fils, un Antiochos, qui frappa monnaie aussitôt, mais ne laissa pas de numéro dans la chaîne de la dynastie. Antiochos IV, en effet, fut ramené en Syrie ( 175) par les rois de Pergame. Il régna d'abord
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ronjointcment avec son neveu, mais, en 173, il se« révéla» opportunément qu'il était le seul à pouvoir se dire légitime et le petit rollègue fut assassiné. La Syrie sembla se réjouir de cc que füt ainsi affirmée la toute-puissance du prince qui, pour témoigner de cette évidence, prit le surnom d'ÉpiphaM, et se proclama dieu.
129. Sénatus-consulte de Thisbè (170) C,
tau a ili dlco,œertIll 1871par P. FOll&llrt,.ru,11116tabudemarbr,,à Tl,isb,
dl Biotù; il s'agit tû la traâ&tin detûu sinatru-anuultu COIIUnllUll la p,tiu rlilu tÜ Thislù. u P,nnin n'a d'tmtrefonctionquede prlDOirla nominationd'IIM annmissùm, dotulu diDerses p,opontums sontapprouvées par douzevotesdiffirnw dansu seanul.u p,éa,nln,u de cedemin-est ab,igi puisqu'ilprocède dMpricidenl. Lu textesorigina,a des sinatus-consrdtes étaientconservés paru q,uslfllr 11rbaia dans k trisor, classéspar annéeamsulaire,la publications'mfaisait par lectllr, solnntlk. Il hait possibua magistrat f/llÏ avait nuciti la réuniondMsinal tU diffasn des copiesde ses auis après de uu quecelaJ>ouDait inliressn, mfaisanl Jwidderk doaannt d'UM uttre tÜ couwrtllre.La plll/Jartdes textesde sinabuamsultu qui nous01diti lraiumis - ils sonl rares- JwollÎnllnl tû l'Orinl gr,c et sont du lraactions, faites à llDmepar du lraa&lellrsJwofessioravls,tû l'original lali11qui n, 11011Sest pasparvnu,.
R. K. Sherk, Roman Documentsfrom the Greek East, 2
Quintus Manius fils de Titius préteur a consulté le sénat dans le Comitium, le 7 des Ides d'octobre; assistèrent à la rédaction Manius Acilius fils de Manius, de la tribu Voltinia, Titus Numisius fils de Titus. Considérant cc qu'ont dit de leurs affaires ceux des Thisbéens qui sont restés fidèles à notre amitié, demandant qu'on leur donne à qui exposer les affaires qui les concernent; sur ce sujet, il a été décidé que Quintus Manius désignerait cinq membres du sénat qu'il choisirait selon l'intérêt public et sa conscience. Ainsi décidé. Veille des Ides d'octobre, assistèrent à la rédaction, Publius Mucius fils de Quintus, Marcus Claudius fils de Marcus, Manius Sergius fils de Manius. De même, considérant ce qu'ont dit les mêmes députés au sujet du territoire, des ports et de leurs revenus, et des montagnes, il a été décidé qu'il leur serait permis, de notre chef, de posséder ce qui leur avait appartenu. Au sujet des magistratures, des sanctuaires et de leurs revenus, ils ont demandé à en être les maîtres ; sur cette affaire, il a été décidé de la manière suivante : tous ceux qui se sont déclarés comme nos amis au moment où Caïus Lucrétius a établi son camp devant la ville de Thisbè, ceux-là en disposeront pendant dix ans à partir
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de maintenant. Ainsi décidé. De même, considérant cc qu'ont dit les mêmes députés demandant, pour ceux de leur parti qui ont déserté pour passer du côté des Romains et qui sont là-bas à l'état de bannis, la permission de fortifier la hauteur et d'y habiter, il a été décidé que ces hommes pourront, comme ils l'ont demandé, habiter cet endroit et le fortifier, il a été décidé que la ville ne serait pas fortifiée. Considérant ce qu'ont dit les mêmes députés au sujet de l'or qu'ils avaient collecté pour une couronne, qui devait être offerte au Capitole, il a été décidé de leur remettre, comme ils l'ont demandé, cet or, afin de faire cette couronne pour le Capitole. De même, considérant ce qu'ont dit les mêmes députés, demandant que les hommes qui sont opposés à notre République comme à la leur, restent détenus, sur cette affaire, il a été résolu de faire ce que le préteur Quintus Mznius pourra décider selon l'intérêt public et sa conscience; pour tous ceux qui sont allés en d'autres villes au lieu de prêter main-forte à notre préteur, ils ont demandé qu'ils ne puissent pas revenir et reprendre leur rang; sur cette affaire, il a été décidé d'envoyer une lettre au consul Aulus Hostilius, afin qu'il prenne, sur cc point, les mesures qu'il jugera conformes à l'intérêt public et à sa conscience. Décidé. De même, considérant ce qu'ont dit les mêmes députés au sujet des procès de Xénopeithis et de Mnasis, demandant qu'on les laisse quitter Chalcis et que l'on laisse partir Démocrita fille de Dionysios de Thèbes, il a été décidé qu'on les laisserait sortir de ces villes et qu'elles ne retourneraient pas à Thisbè. Décidé. De même ils ont indiqué que ces femmes avaient fait porter au préteur des vases avec de l'argent, sur cette affaire, il a été décidé de délibérer plus tard en présence de Caïus Lucrétius. De même les mêmes Thisbéens ont déclaré qu'ils avaient traité avec Cnzus de Pandosia au sujet de blé et d'huile, sur cette affaire, il a été décidé que s'ils voulaient prendre des juges, on leur donnerait des juges. De même les mêmes députés demandant qu'on donnât des lettres pour l'Étolie et la Phocide, il a été décidé qu'on donnerait aux Thisbéens, ainsi qu'aux Coronéens, des lettres de recommandation pour l'Étolie et la Phocide et pour d'autres villes s'ils le veulent. Le second sénatus-consulte témoigne de la situation difficile de la Béotie durant la troisième guerre de Macédoine. Dans chaque ville s'affrontent les factions, l'une proromaine, les autres plutôt favorables à la Macédoine. Chaque parti bannit, quand il le peut, ses advenaircs, les partisans de Rome, ainsi, ont abandonné la ville pour rejoindre les armées de C. Lucrétius, préteur en charge de la Grèce : en 171, le parti
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prornacédonien dut lui céder et accepter la reddition de la cité. Par l'effet de cette udilio, la cité avait perdu tout droit de propriété sur son domaine, chacun de ses habitants ayant, de même, été dépossédé de l'ensemble de ses biens. Le groupe des partisans de Rome demande donc au sénat que les effets de cette reddition soient effacés pour que la cité puisse retrouver la maîtrise des terres publiques et de leun revenus, qu'eux-mêmes soient les seuls à pouvoir régir les affaires locales, au détriment des habitants qui n'avaient jamais quitté la ville et qui, privés de droits politiques, se trouveront, d'autre part, surveillés par la citadelle où ils vont eux-mêmes s'installer. Rome accède à leur demande, néanmoins leur situation reste difficile, car le fait qu'ils soient romanophilcs n'empêche pas qu'ils ne cessent de se voir dépouillés par les magistrats romains et ceux qui les entourent. Ainsi, l'or qui a été confisqué lors de la prise de la ville ne leur est pas rendu, il enrichira le Capitole ; le sénat ne tient pas à leur faire rendre justice des pillages de Lucrétius, dont il est pourtant parfaitement informé (celui-ci finira par être condamné pour prévarication à l'unanimité des trente-cinq tribus), ni, non plus, à cc qu'il soit confronté à ses accusateurs. Des particulien les ont aussi grugés: Cnzus de Pandosia était l'un de ces commerçants qui suivaient les armées romaines, qui sans doute les avait escroqués, le sénat semble parfaitement indifférent à la chose. On a bien du mérite, scmblc-t-il, à vouloir, dans ces conditions, être du parti romain. Voir: 111, 120, 124, 131, 132.
130. Le testament de Ptolémée VIII Bienfaiteur II (vers 155) Sûl, tû marbre trOIUJit à Cyrènl, dans u sanctuaired'Apollon.
SEG, IX, 7. Année quinze, mois de Loios, à la bonne fortune. Testament du roi Ptolémée le Jeune, fils du roi Ptolémée et de la reine Cléopâtre, dieux Épiphanes, copie en a été transmise à Rome. Qu 'il me soit donné, avec la bienveillance des dieux, de châtier comme il convient ceux qui ont monté contre moi cette entreprise impie et ont voulu me priver non seulement de la royauté, mais aussi de la vie; s'il m'advient de subir mon destin d'homme avant d'avoir laissé des héritiers de ma royauté, je laisse la royauté qui est mienne aux Romains dont j'ai toujours été sincère ami et allié; je leur confie le soin d'assurer la préservation de mon royaume, les priant au nom de tous les dieux et de leur propre renommée, si quelqu'un attaque les villes ou le territoire, de les secourir avec toutes leurs forces, respectant
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l'amitié, l'alliance qui nous unit et le droit, je fais témoin de cet acte Zeus Capitolin, les Grands dieux, le Soleil et A~llon Conducteur, auprès de qui sont consacrés ces documents. À la bonne fortune. Cc texte est le premier des testaments par lequel un roi hellénistique ait annoncé léguer son royaume aux Romains. Attale III, par la suite (voir n° 134), Ptolémée X, Ptolémée Apion de Cyrène et Prusias de Bithynie firent de même. Il est un peu vain de s'interroger sur la validité juridique de cc genre d'acte, qui n'a eu d'effet que lonque Rome décida qu'il pouvait servir de caution à son désir de prendre possession de tel ou tel territoire. Ainsi fit-elle très vite de l'Asie ou de la Bithynie des provinces, alors qu'elle laissa passer vingt ans, après la mort d' Apion (en 96), pour faire de même en Cyrénaïque. Si l'on voit les choses du point de vue de Ptolémée Évergète, on se rend compte que ce testament est un acte politique. Ptolémée VIII régnait à Cyrène, il venait d'être victime d'un attentat qu'il croyait avoir été commandité par son frère, Ptolémée VI, qui avait, lui, autorité sur l'Égypte et ne lui voulait guère de bien. Il pensait pouvoir garantir sa vie en introduisant une tierce puissance dans le jeu de sa querelle : Rome avait déjà pesé de tout son poids sur le destin de la dynastie en la protégeant, en 168, des entreprises d' Antiochos IV, désormais, elle allait jouer entre deux rois, frères et adversaires irréductibles, associés, pourtant, par la force des choses et se partageant le pouvoir, un jeu de balance subtil. Elle élèverait l'un dès que l'autre pourrait se prévaloir d'un quelconque avantage, préparant ainsi la ruine définitive du royaume. Elle ne voulait ni le détruire, ni l'annexer, mais elle trouvait le pays potentiellement trop puissant pour ne pas le réduire de l'intérieur, y favorisant le jeu de toutes les forces possibles de la décomposition. Voir: 77, 98, 134, 135.
131. Oropos et les Achéens, l'impérialisme athénien (vers 150) Inscription du temple d'Ampkiaraos, à Oropos, ville de la ConfédiTation béotimnt revendiquée depuisl 'époq,ua. .,·haÜJiu par Athènes,de telle soru p 'ellt vécutune histoiredifficile.
Syll.3 675
Olympichos fils d'Hermodoros a fait la proposition, attendu que Hiéron fils de Téléclès d'Égire ne cesse d'être bienveillant à l'égard du peuple d'Oropos par ses paroles et par ses actions utiles, car il dit et fait, en toute occasion, ce qui lui est utile; comme les traités concernant Oropos avaient été rompus de la
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façon la plus catastrophique et que nous nous sommes présentés avec les magistrats devant l'assemblée de Corinthe, il a soutenu notre cause et, participant aux délibérations du conseil, il a fait en sorte que les Achéens accordent toute leur attention au sort de notre cité et au temple d' Amphiaraos, puisque nous ne cessons pas d'être dans l'amitié et la foi des Romains; comme il a plu aux Achéens de convoquer une assemblée à Argos à cc sujet, Hiéron, voulant rendre manifeste en toute occasion sa bonne volonté et sa valeur, a reçu, à son propre foyer, tous les Oropiens qui étaient venus et il a sacrifié à Zeus Sauveur pour nous, il a parlé contre les Athéniens et ceux qui venaient en ambassade contre nous, et il a conseillé aux Achéens de ne pas laisser une ville grecque être soumise à l'esclavage alors qu'elle vit dans l'amitié et la foi des Romains; grâce à sa sollicitude et sa valeur, nous avons pu recouvrer notre patrie et nous y sommes revenus avec nos enfants et femmes; pour, donc, que les Oropiens paraissent se souvenir des bienfaits qu'ils ont reçus, et que d'autres veuillent rivaliser de mérite en leur rendant les mêmes services, sachant qu'ils seront honorés à la mesure de leurs bienfaits, à la bonne fortune, plaise au peuple des Oropiens : que soit honoré d'une statue de bronze, Hiéron fils de Téléclès d'Égire, pour la valeur et les vertus dont il ne cesse de faire preuve dans ses rapports avec le peuple des Oropiens, que l'érection de la statue soit proclamée dans le concours sportif des grandes fêtes d' Amphiaraos. Lors de la dissolution de la Confédération béotienne, en 171, la ville d'Oropos se trouva sans protecteur. Les Athéniens envahirent son territoire, qu'ils pillèrent. Rome, à la demande des Oropicns lésés et voulant obtenir réparation, désigna Sicyone, ville de la Confédération achéenne, pour régler le conflit. Les Athéniens furent, par elle, condamnés à une amende compensatrice de cinq cents talents, mais, une ambassade des trois philosophes, Carnéade, Diogène et Critolaos, en 155, obtint du sénat qu'elle ffit réduite à cent talents. Cc succès diplomatique fut pour eux un encouragement à installer dans Oropos une garnison, à en chasser les habitants, à y installer des colons. Les Oropicns, ne trouvant plus aucun soutien à Rome, en appelèrent aux Achéens qui, réunissant une assemblée spécialement convoquée, dite synklètos- car seule une telle instance pouvait décider des affaires de paix, de guerre ou d'alliance (elle n'avait d'ailleurs que ces seules compétences; Polybe, Histoires,32, 11, 6) - réussirent à les faire rentrer chez eux. Voir: 123, 125, 129.
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132. Lettre de Quintus Fabius Maximus à la cité de Dymè (144/143) Sûu dicouDmllnisu dmu lu ntinesde Dymè.C,tü uilu, sillliesur u golfe de Cori""'6,fal l'un, da citéslu phu importa,,usde la Confidiratin ~, ,u, perdit tÜ sa puissana à l'ipoq,u romaiu et sa pop,dationdicrut au point qru Pompley installa,po11, la ,epeuplrr, despiraus repentis.La dau altründea uxte est pa, du uxtes nu:oreinldits (rxn, J.-L. Frrra,y, Philhellénisme et
asm,u
impérialisme, 1988, p.186-19'.J).
R. K. Sherk, Roman Documents from the Gruk East, 43. Durant la prêtrise de Léon, Stratoclès était secrétaire du conseil. Quintus Fabius Maximus fils de Quintus, proconsul des Romains, aux magistrats, aux conseillers et à la cité, salut. Kyllanios et ses compagnons m'ont informé des crimes qui se sont perpétrés chez vous, je parle de l'incendie qui a détruit les archives privées et publiques, l'instigateur de tout ce désordre est Sosos fils de Tauroménès, qui a aussi rédigé des lois contraires à la constitution restituée aux Achéens par les Romains, nous avons traité de tout cela, en détail, à Patras, en présence de notre conseil. Puisque, donc, les acteurs de ces faits me semblent avoir entrepris le pire des crimes et causé la pire des révolutions en bouleversant toute la Grèce; mettant fin à toute possibilité de rapports contractuels entre les Grecs, abolissant les dettes, agissant d'une façon étrangère à la liberté restituée à l'ensemble des Grecs et à notre volonté politique. Pour ma part, les accusateurs m'ayant fourni des preuves véridiques de ce que Sosos était l'initiateur de ce qui s'est produit, et qu'il a écrit des lois pour détruire la constitution qui vous avait été restituée, j'ai jugé qu'il était passible de la peine de mort, de même, Phonniscos fils d'Échesteus du corps des démiurges, qui a été complice de l'incendie des archives privées et publiques, comme il l'a lui-même reconnu ; Timothéos fils de Nicias fut rédacteur des lois avec Sosos, comme il semble moins coupable, j'ai ordonné qu'il ffit mené à Rome après avoir prêté serment, pour qu'il ffit là-bas lors des assises du neuvième mois et exposât son cas devant le préteur pérégrin, et qu'il ne revînt pas chez lui avant [--] Cc texte montre bien comment les problèmes sociaux qui, bien avant le temps de la troisième guerre de Macédoine et Ion de la guerre
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d' Achaïe, avaient fragilisé la Confédération achéenne et provoqué finalement la révolte contre l'ordre voulu par Rome ne s'étaient pas régi& avec la défaite et le sac de Corinthe. Les slogans entendus et dénoncés depuis longtemps par les puissants comme par les Romains, demandant l'abolition des dettes et le partage des terres continuaient d'avoir coun; à Dymè, il semble qu'ils y aient provoqué une révolution, alon que Polybe s'était vanté, et l'écrivit dans son œuvre, d'avoir pu désamorcer, par les mesures intelligentes qu'il avait fait prendre lors de la paix, tout germe de contestation dans les cités de la Confédération. Cc texte montre bien cc qu'est l'implication de Rome dans la vie de la Grèce après 146. La République prétend avoir« rendu» aux vaincus leur droit propre et leur constitution, mais, par le fait même, elle avait rendu immuables les institutions : il ne fallait pas que quelque décret de réforme vînt modifier le système rétabli et validé. C'était au gouverneur de Macédoine de veiller aux affaires d' Achaïe, la Grèce ne recevait pas alors de gouverneur qui lui füt propre et elle était comme une annexe de la province de Macédoine. Ce n'est qu'à l'époque de Sylla, de M. Antonius Créticus (sous le nom d' Achaïe, Béotie, Thessalie), de Pison, plus tard, qu'elle fut explicitement considérée comme faisant partie de la province d'un magistrat; ensuite Jules César, puis les guerres civiles et Auguste lui donnèrent le statut de province à part entière, avant que Néron ne la libérât. Voir: 125, 136, 137.
133. Le tétradrachme athénien reçoit cours légal en Grèce (vers 140 ?) Inscriptiongravie sur le mur da trésordes Athéniensà Delphes (la dau de u dicreta iti trèsdiscutée,m l'absenu de repèreschronologiques sûrs, on est ridait à du inférences: traditionnellnnml,u dicret est dati des annies 125-100).
Syll.3 729.
Était archonte à Delphes Polyon, treizième jour du mois de Daidaphosion, il a plu aux amphictyons réunis à Delphes : que tous les Grecs acceptent le tétradrachme attique pour quatre drachmes d'argent; si quelque personne habitant une cité, soit étranger, soit citoyen, soit esclave, homme ou femme, n'accepte pas ou ne donne pas l'argent au taux fixé, s'il est esclave, qu'il soit fouetté par les magistrats, s'il est personne libre, qu'il paye 20 drachmes d'argent; que les magistrats et les responsables des marchés s'emploient à ce que l'amende susdite soit exigée de ceux qui n'obéiraient pas à la décision ci-dessus; que la moitié de cette amende soit à celui qui a déféré le contrevenant au magistrat, le reste à la cité; si les magistrats en charge dans les
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cités ou dans les fêtes communes ne s'emploient pas à collaborer avec ceux qui leur défèrent des contrevenants au décret, qu'ils soient jugés devant les amphictyons, l'enquête se faisant contre chacun d'eux selon la loi des amphictyons; de même si les banquiers installés dans les cités et dans les fêtes communes n'obéissent pas à cc décret, qu'il soit loisible à qui le voudra de les conduire devant les magistrats, et que les jugements se fassent selon ces dispositions, si quelqu'un ne s'emploie pas à collaborer avec qui défère un contrevenant, qu'il en soit comme il a été écrit d'autre part; que chaque représentant au conseil des amphictyons emporte dans sa patrie copie scellée du décret; que le secrétaire le diffuse auprès de tous les Grecs et qu'il soit gravé à Delphes sur le mur du trésor des Athéniens, et à Athènes sur l' Acropole, pour que tous sachent cc que les amphictyons ont décidé. Il semble que, dès la fin de la gucn-c antiochiquc, le tétradrachme attique n'ait plus eu beaucoup de concurrents en tant que moyen de paiement usuel dans l'ensemble des Balkans: ainsi, en 189, les Étolicns avaient dû payer l'indemnité de guerre que leur réclamaient les Romains en une monnaie « d'une valeur égale à la monnaie attique » (ou en or; Polybe, Histoires,21, 32, 8), cela fut pour Athènes, qui fournit les espèces, une source de profits importants. Quand Rome eut donné Délos à la cité après la troisième guerre de Macédoine, celle-ci frappa de nouvelles monnaies, dites «porte-couronne,. (parce que la chouette traditionnelle fut placée dans une couronne) ou« du nouveau style». À la fin de la guerre d' Achaïe, la Ligue qui avait frappé une monnaie dite « monnaie d'alliance» perdit toute importance dans la vie politique: sauf Messène, les cités durent interrompre leur monnayage. L'argent attique, resté quasiment seul sur le marché, avait pour lui d'être répandu et d'un aloi garanti par la richesse de la ville favorisée par le pouvoir romain. Qu'il ait reçu cours légal témoigne de cc que le désir de fonder en droit une réalité de fait convenait à tout le monde. La mesure était intéressante pour Athènes, car, s'il n'y avait plus d'agio de change nulle part pour les commerçants qui payaient en monnaie attique, ceux-ci avaient intérêt à se rendre à Athènes ou à Délos pour s'en procurer : la prospérité des ports s'en trouvait confortée, quant aux bénéfices des frappes, ils n'étaient, sans doute, pas négligeables. Cette mesure n'interdisait pas, bien sûr, aux autres monnaies de circuler : elles continuèrent de le faire et d'apparaître dans les comptes publics, notamment dans ceux des tréson de sanctuaires qui avaient thésaurisé depuis fort longtemps des espèces de toute origine. Voir: 31, 43.
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134. Décret de Pergame consécutif aux décisions testam~ntaires d'Attale III Still tû marbrebrisû,
tro,n,i, au
th/âtre tÜ Pngtun1.
OGI, 338. Sous la prêtrise de Ménestratos fils d' Apollodoros, mois d'Eumène, dix-neuvième jour, il a plu au peuple, avis des prytanes, étant donné que le roi Attale Philométor, Bienfaiteur, a quitté le monde des hommes en laissant notre patrie libre, lui attribuant le territoire politique qu'il a jugé bon de lui attribuer, que le testament doit être validé par les Romains, qu'il est nécessaire que, pour la commune sécurité, tous les gens mentionnés ci-dessous participent à la citoyenneté puisqu'ils ont manifesté leur bonne volonté à l'égard du peuple; à la bonne fortune, plaise au peuple que les personnes ci-dessous désignées reçoivent la citoyenneté, ceux qui sont inscrits dans les registres des habitants du pourtour, ceux des soldats qui habitent la ville et le territoire, les Macédoniens, les Mysiens, les membres de la garnison, les colons de la ville vieille, les Masdyens, les [---], les garnissaires et les autres [---] résidant ou possédant des biens dans la ville ou le territoire, ainsi que leur femme ou leurs enfants; que reçoivent le statut d'habitants du pourtour, les descendants d'affranchis et les dépendants du roi, qu'ils soient arrivés à l'âge d'homme ou qu'ils soient plus jeunes, ainsi que leur femme sauf celles qui ont été négociées sous le règne des rois Philadelphe et Philométor, et de celles qui ont fait partie des biens confisqués au profit du roi, les esclaves publics recevront aussi ce statut; celui ou celle des habitants qui aura quitté la ville et le territoire à l'occasion de la mort du roi ou les quittera, qu'il - ou elle - soit privé de droits, et que ce qui appartient à chacun devienne propriété de la cité [--:fragmentsd'un décret d'application---] Ce texte fait référence au testament par lequel Attale III légua son royaume aux Romains, comme l'avait fait, avant lui, Ptolémée VIII (voir n° 130) et comme le feront d'autres souverains ensuite. Il est vain d'épiloguer sur les raisons qui ont poussé ce misanthrope, passionné par les plantes médicinales, à transmettre ainsi à Rome son domaine: il est mort très jeune (trente ans) et peut-être était-il précisé que le testament, n'aurait d'effet que si le roi mourait sans héritier direct. Peut-être Attale avait-il, ainsi, pour but principal de faire pièce à son frère, Eumène, écarté du pouvoir par leur oncle Attale II, alors que lui-même y avait, naguère, été associé? Dans son testament, il avait prévu d'offrir à
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Pergame la liberté, et les moyens d'en jouir, en lui attribuant un territoire qui pût la nourrir. Les Pcrgaménicns prirent aussitôt les mesures nécessaires pour en intégrer les habitants, cxclusjusqu'alon de la citoyenneté et de ses privilèges, car ils savaient qu'une cité ne pouvait être puissante que si clic était riche de membres nombreux: l'idée que l'oliganthropic était la cause de la plupart des maux dont souffraient les cités était fort répandue, à l'époque. Ces mesures étaient d'autant plus nécessaires, sans doute, qu'Eumènc-Aristonicos n'avait pas accepté de se voir déposséder, qu'il avait pris les armes et que sa propagande s'adressait surtout aux paysans, exclus du système politique : clic pouvait, sans doute, inciter un certain nombre d'entre eux à quitter les campagnes pour venir grossir ses troupes. Il semble, d'autre part, qu'un certain nombre de possédants pouvaient être tentés de faire de même puisque le décret s'occupe de conftSqucr les propriétés de ceux qui s'en iraient. Les mesures prises ne suppriment pas les stratifications du corps social, elles n'en sont pas moins extrêmement libérales, puisque chaque personne, sauf certains esclaves, monte d'un cran dans la hiérarchie des statuts personnels. Voir: 130, 135, 136.
135. Décret de Pergame, aux lendemains de la guerre contre Aristonicos Pinr, transporti, û PergatM dans un p,tit uillag, du voisinag, où ,Ile fat dicouveru,disonnaisfk """'' das L, mu.si,fk la uilu.
Syll.3 , 694. [---il a plu au conseil] et au peuple[--] Nicanor,[--] fils de Dionysios, [---] fils d' Archias, [---] fils de Ménandros, Polystratc fils de Ménon, stratèges, ont fait la proposition: attendu que notre peuple ne s'est jamais départi depuis l'origine de sa bonne volonté et de son amitié à l'égard des Romains, donnant souvent, même dans les circonstances les plus difficiles, des marques de cette volonté politique, que durant la guerre contre Aristonicos, en particulier, il a montré tout son zèle et affronté de grands dangers, sur terre et sur mer, ceux-ci, ayant compris ainsi quelle était la politique de notre peuple et appréciant son dévouement, ont reçu notre peuple dans leur amitié et dans leur alliance, et il a été consacré à Rome, dans le temple de Jupiter Capitolin, une plaque de bronze portant le décret du sénat concernant l'alliance et le traité lui-même; il convient que, chez nous aussi, ces textes soient inscrits sur deux plaques de bronze, l'une placée dans le temple de Déméter, et l'autre dans la salle du conseil auprès de
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la statue de la Démocratie; plaise au conseil et au peuple que les vérificateurs aux comptes, par les moyens qui conviennent, mettent à contrat les plaques et l'inscription qui y sera gravée, ainsi que deux stèles de marbre sur lesquelles, lorsque les plaques auront été terminées, elles seront placées; que soit aussi gravée, intégralement, sur les stèles, copie de cc décret; lorsqu'elles seront érigées, que le porte-couronne, les prêtres et les prêtresses avec les magistrats, au nom des citoyens, ouvrent les temples et fassent une offrande d'encens, prient pour la bonne fortune et la sauvegarde de notre peuple, du peuple des Romains, et de la communauté des artistes réunis autour de Dionysos Conducteur, afin que nous demeurent à jamais l'amitié et l'alliance avec les Romains; un sacrifice, le plus magnifique possible sera offert à Déméter et Coré, les déesses patronnes de notre cité, de même à la déesse Rome et à tous les autres dieux et déesses, que le jour soit sacré et que les enfants soient libérés de leurs leçons et les serviteurs de leurs travaux, qu'après le sacrifice, on organise un défilé des enfants et jeunes gens, organisé par l'entraîneur et le gymnasiarque; la dépense qui sera nécessaire à la préparation des tables, et tout le reste, sera payée par Euclès et Dionysios, trésoriers, sur les revenus qu'ils ont en caisse. Dès la mon d' Attale III, son frère, Aristonicos, se proclama roi sous le nom d'Eumènc. Il s'efforça de soumettre les cités grecques, qui ne voulaient pas le recevoir, et dut lutter contre Rome qui, ayant accepté l'héritage d' Attale en 132, avait envoyé en Asie une mission sénatoriale. Les troupes romaines, écrasées en 131, furent victorieuses, en 130, sous le commandement de M. Perpenna qui s'empara d'Aristonicos réfugié dans Stratonicéc du Caïque. Aquilius fut chargé, à partir de 129, d'organiser la province. Ce texte montre bien comment il convenait aux cités de ne pas hésiter à soutenir les entreprises de Rome, combien il fallait que chacune choisît rapidement son camp, et il témoigne de la façon dont se répandit, en Orient, le culte de Rome, connu à Smyrne depuis 195. Voir: 134, 136.
136. La province d'Asie en 129 &lü inscriptiontrouvéeà Ptrgt111U. Un ""'" exnnplair,tû et sinatus-con.ndüa Ill dicoavnt à l'état tûftagmmt, à Synnada111 Phrygie,sur 11M sùk où /laient graolu aassi lu dicisûnuprisespar Rm,u, 111 116,lors tû l 'a,wxion tû la rigion pi, ap/Jarlnanl au Perglllnl,tuJaitIll dmu,/eà Mithridaü V Éwrgète,roi
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Sherk, RomanDocuments from the GreekEast, 11 (la première partie de l'inscription, n° 13 de cc recueil, est le second exemplaire du même texte, comme l'a montré Th.Drew-Bear, Historia, 21, 1972, p. 75-87). Décret du sénat, Gaius Popillius fils de Gaius, stratège, a consulté le sénat le [-] et a évoqué les affaires de Pergame, pour demander quelles seraient les instructions données aux magistrats partant pour l'Asie, tout ce qui a été mis en place, donné, laissé, imposé par les rois devrait être validé; voici ce qui a plu au sénat: sur les points qu'a traités Gaius Popillius fils de Gaius, à cc sujet, il lui a plu de dire que tout ce que le roi Attale et les autres rois ont établi, imposé, laissé ou donné, tout ce qui aura été accompli jusqu'à la veille de la mort d' Attale, que cela soit valable et que les magistrats partant pour l'Asie n'en changent pas l'établissement, mais le laissent être valide, tout cela comme le sénat l'a jugé. Cc texte date du moment où l'on songea à organiser, dans le détail, la nouvelle province d'Asie. Cc ne fut peut-être pas en 133, date de la mort du roi Attale qui avait légué son royaume à Rome (voir n° 134), car cette année-là, les troubles à Rome, pour ne rien dire de ceux qui se produisirent en Asie même, empêchèrent sans doute que des mesures définitives fussent prises : néanmoins, Scipio Nasica, qui conduisit, en 132, la première mission sénatoriale en Asie, avait bien dû recevoir des instructions, et celles-ci devaient prendre en considération certains principes dont rien n'interdit de penser qu'ils furent les mêmes que ceux que l'on voit définis dans cc document. En 129 une nouvelle commission sénatoriale vint assister, après la défaite d' Aristonicos, Aquilius pour organiser définitivement la province, et s'il est possible que cc soit à cette occasion que fût pris cc sénatus-consulte, il est vraisemblable qu'il n'était en rien différent de celui qui avait été pris, sans doute, en 132. Le texte fixe la date de prise de possession officielle du territoire par Rome, à savoir le jour de la mort d' Attale (la souveraineté d' AristonicosEumènc III n'étant pas reconnue), et valide toutes les décisions prises par les rois de Pergame, en matière territoriale et politique (c'est, entre autres, ainsi la reconnaissance par Rome de la liberté de Pergame dans les frontières que le roi a fixées); la définition d'une date origine pour un tel transfert de souveraineté est importante aux yeux de Rome chaque fois qu'il y a un problème de contestation de frontières entre deux cités, par exemple, le sénat fait remonter l'enquête sur les droits de propriété de chacune jusqu'au jour où elles sont entrées dans l'amitié de Rome,
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ou bien jusqu'à la date où un gouverneur a été désigné pour gérer et organiser la province dont clics dépendent. Voir : 132, 134, 135, 142.
137. La protection des Balkans, mort d'un gouverneur romain de la province de Macédoine (119) Sûk umsfflJi,a wuuu d6 Conslalllinopk,dktnuJnwà Uû, petite citi d6 M:,gdtntu,régionsituMnlrt / 'A.rioset k Strymon,sur la grtl1UÜDOÜdu inoasions pi mnaùrmt et, parfois, ravagèrnulu Balkans, d11ranlks troisdmains siècks tUNlllt""'" ère.
Syll.3 700. Année 29, le 20 de Panémos. Les politarqucs des Létéens ont fait la proposition, les conseillers ayant préalablement délibéré: puisque Marcus Annius fils de Publius, homme de valeur, envoyé comme trésorier par le peuple romain pour s'occuper des affaires de Macédoine, a tout fait jusqu'à présent, dans l'exercice de ses fonctions, pour défendre les intérêts communs à tous les Macédoniens, faisant le plus grand cas de ce qui pouvait en particulier intéresser notre cité, n'épargnant ni son activité, ni son zèle; que, dans les circonstances présentes, alors que le peuple galate s'est rassemblé et a attaqué la région d' Argos avec une bien forte armée, que Sextius Pompeius, le stratège, est parti à leur rencontre et a livré une bataille rangée avec ses troupes, au cours de laquelle il lui est advenu de mourir, ce qui provoqua la retraite de ses soldats; que Marcus, le trésorier, arriva avec les soldats placés sous ses ordres, fit tourner le dos aux ennemis, se rendit maître du terrain où étaient les cadavres et tua beaucoup d'ennemis, s'empara de nombreux chevaux et de beaucoup d'armes; ayant veillé au salut des garnisons qui se trouvaient en protection de l'avant, il les incorpora comme renforts et, au bout de quelques jours, de nouveaux cavaliers galates encore plus nombreux étant arrivés en compagnie de Titas, le dynaste commandant une grande troupe de Mèdes, il arrêta l'élan des barbares; il ne voulut pas que fussent levés, à titre d'auxiliaires, d'autres soldats chez les Macédoniens, car il ne voulait pas gêner les cités en leur faisant verser des soldes, et préférait que les gens restent au travail ; il partit avec ceux des soldats qu'il avait pris en renfort, ne s'épargnant aucun danger ni aucune souffrance, il livra bataille et vainquit les ennemis au combat grâce à la bienveillance des
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dieux; dans cette rencontre, il tua beaucoup d'entre eux, il en prit d'autres vivants, il s'empara de chevaux et d'armes; c'est ainsi que sa valeur lui permit de transmettre à ceux qui lui succédèrent dans la province tout le monde vivant en paix dans le pays intact et dans une situation parfaite, faisant cela de façon digne de sa patrie et de ses ancêtres, de sa réputation et de son courage, et aussi de la confiance qu'on lui faisait; donc, plaise au conseil et au peuple des Létéens d'accorder l'éloge à Marcus Annius fils de Publius, trésorier des Romains, et de le couronner, pour cc qu'il a fait, d'une couronne de lierre et d'organiser en son honneur un concours hippique chaque année au mois de Daisios, lorsque les concours sont célébrés pour tous les bienfaiteurs; que l'on choisisse des ambassadeurs qui iront le trouver et le salueront de la part de la cité, et lui présenteront des souhaits de bonne santé pour lui et son année, lui porteront le décret et lui demanderont d'accepter avec bienveillance le dévouement du peuple et de procurer dans l'avenir quelque bien pour notre cité; que le décret et la couronne soient gravés sur une stèle de pierre qui sera mise sur la place au lieu le plus manifeste, que les politarques et le trésorier de la ville s'occupent de la gravure et de l'érection de la stèle; voté l'année 29, le 20 de Pandémos; ont été choisis comme ambassadeurs les conseillers Adaios fils d' Adaios, Lyson fils de Philotas, Amyntas fils de Diéos. Cc texte est daté selon l'ère macédonienne, dite« ère provinciale», parce qu'elle témoigne de la disparition, à l'automne 148, après la défaite d'Andriskos, des quatre Républiques de Macédoine instituées en 167 : comme toujours, ce n'est pas la date où est organisée dans le détail telle ou telle province qui importe, mais la date où sont abolis juridiquement les pouvoirs des anciens propriétaires du pays où Rome a décidé de s'installer (voir n° 136). Les politarq,ussont des magistrats dont on a longtemps pensé qu'ils avaient été mis en place par Rome, au moment de la refonte des institutions de la Macédoine, on sait désormais qu'ils existaient dès l'époque du règne de Philippe V (voir, pour toutes références utiles: Bull., 1987, 644). Pour le reste, cc texte montre cc qu'est la mission principale des gouverneurs de Macédoine, Rome assume après les rois la charge de protéger les Balkans, les frontières de la province sont celles que dessinent les« épées et les javelines», et les Galatcs (Scordisqucs) ne sont pas les seuls à se presser à ses portes. Sextius Pompcius, grand-père de Pompée le Grand, mourut au combat, et son questeurdut le remplacer à la tête des troupes romaines. Quelques années plus tard, de 110 à 106, M. Minucius Rufus, remporta des victoires qui parurent décisives, mais tout fut à refaire après 84 où le sanctuaire de Delphes fut à nouveau dévasté. Les campagnes de
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T. Varro Lucullus (72-71) qui porta jusqu'à la mer Noire les armes romaines n'empêchèrent pas que M. Antonius Hybrida (voir n°148) et Pison durent encore lutter (5 7-55) contre les barbares. Seules, les campagnes d' Auguste et celles de Tibère apportèrent, avec la création de la province de Mésie, un répit durable à la région. Voir: 132.
138. Mithridate du Pont et son royaume d'outremer (110) Sûle de ChnsunnèstIIUlriq,u.
Syll.3 109. [---] a fait la proposition : attendu que Diophantos fils d'Asclépiodoros de Sinope, notre ami et bienfaiteur, plus que tout autre honoré de la confiance et de l'amitié du roi Mithridate, qui depuis toujours procure des bienfaits à chacun d'entre nous, qui a donné au roi les conseils les meilleurs et les plus avisés, qui fut appelé par lui à diriger la guerre contre les Scythes, qui, courageusement, est passé sur le continent avec toute son armée, a pris, quand Palakos, le roi des Scythes, a attaqué à l'improviste, avec une nombreuse troupe, les mesures qui convenaient à la situation, en ramenant à l'attaque des troupes qui pensaient que les Scythes étaient irrésistibles, et que, grâce à lui, le roi Mithridate fut le premier à dresser un trophée de leur défaite; qu'il imposa son autorité aux Taures installés dans la région, et fonda sur leur territoire une cité, parcourut le pays du Bosphore et, en peu de temps, y fit beaucoup de choses importantes, puis revint dans notre région et, prenant avec lui les citoyens qui avaient l'âge de servir, partit en plein pays scythique où les Scythes lui livrèrent les résidences royales de Chabon et Néapolis, tandis que, presque tous, il leur fallut devenir les sujets du roi Mithridate Eupator; le peuple reconnaissant l'a honoré des honneurs appropriés, pour avoir brisé la puissance des barbares ; comme les Scythes, faisant montre de leur traîtrise native, s'étaient révoltés contre le roi et avaient mis le désordre dans son domaine, le roi Mithridate renvoya Diophantos avec une armée, alors que l'hiver était proche, Diophantos, prenant avec lui les plus capables de nos concitoyens, partit une nouvelle fois pour les résidences royales scythes; devant renoncer à cette expédition à cause de l'hiver, il revint sur la côte et s'empara de Kerkinitis de vive force, puis il entreprit d'assiéger les gens de Calolimani; Palakos, ayant
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estimé que c'était l'occasion de les aider, vint à leur secoun avec tous ses hommes, obtenant pour cc faire l'aide du peuple des Roxolans ; alon, celle qui depuis longtemps protège les Chersonnésitains, la Vierge, vint trouver Diophantos et lui révéla ce qui allait se passer d'après les signes manifestés dans le sanctuaire, elle donna courage et audace à toute l'armée; Diophantos fit cc qu'il était sage de faire, il en advint une belle victoire pour le roi Mithridate, digne d'un souvenir éternel : aucun des fantassins ennemis ne survécut, et peu des cavaliers purent s'enfuir; et sans perdre le plus petit instant, au début du printemps, Diophantos partit avec toutes ses forces pour Chabon et Néapolis [-] revenu dans le pays du Bosphore, il y régla les affaires locales de façon bonne et utile au roi Mithridate Eupator; Saumakos, avec ses Scythes, se révolta et tua Pairisadès qui l'avait élevé, Diophantos lui-même fut attaqué et put échapper au danger en embarquant sur un navire que la cité lui envoya; revenu dans la ville et faisant appel aux citoyens, soutenu par le roi Mithridate qui l'avait envoyé, au début du printemps, il quitta notre cité avec une armée de terre et une flotte auquellcs étaient adjoints trois navires et des soldats d'élite de la ville, s'empara de Théodosia et de Panticapéc, punissant les instigateurs de la révolte, Saumakos, l'assassin du roi Pairisadès, étant fait prisonnier et envoyé dans le royaume du Pont ; il acquit ainsi de nouveaux domaines pour le roi; collaborant avec les ambassades que le peuple lui envoya pour que ffit assuré le bien des Chersonnésitains, il a montré son dévouement et son zèle ; pour que, donc, le peuple, paraisse remercier comme il convient ceux qui sont ses bienfaiteurs, plaise au conseil et au peuple de couronner d'une couronne d'or Diophantos fils d' Asclépiodoros, lors des ïetes de la Vierge, durant la procession, les hérauts feront la proclamation suivante : « le peuple couronne Diophantos fils d 'Asclépiodoros, citoyen de Sinope, pour sa valeur et le dévouement dont il a fait preuve à son égard», et que sa statue en armes soit dressée sur l'acropole, à côté de l'autel de la Vierge et de Chersonnèse, que les magistrats désignés s'occupent de la chose, et qu'elle soit faite le plus vite et le mieux possible; que le décret soit gravé sur la base de la statue, et que la dépense y afférente soit faite par le trésorier des affaires sacrées; ainsi a-t-il plu au conseil et au peuple, le 19 du mois de Dionysios, était roi Agélas fils de Lagorinos, aisymnète, Ménis fils d'Héraklès, secrétaire, Damasiclès fils d' Athénaios. Au fur et à mesure que passait le lies., la pression des peuples des
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steppes était de plus en plus difficile à supporter pour les Grecs du Pont. Olbia, depuis longtemps dans une situation difficile, était tombée sous la tutelle d'un dynaste scythe qui menaçait vers l'est la Crimée et les cités de Chersonnèse, ainsi que le Bosphore, où régnaient toujoun les Spartocidcs. Pour sauver leur hellénisme, ils firent appel à Mithridate VI Eupator, roi de la rive sud de la mer, dont déjà l'ancêtre Pharnace avait manifesté son intérêt pour leun affaires (voir n° 128) et qui envoya le stratège Diophantos, un Grec de Sinope, sa capitale, à leur secoun. Après deux ans, au moins, de campagnes difficiles, cc dernier put assurer la sécurité de la région et l'adjoindre au royaume pontique, ce qui fut pour Mithridate une source de grandes richesses : il en tirait chaque année cent quatre-vingt mille médimncs de blé et deux cents talents. Après les victoires de Pompée (63-62), c'est là que le roi vint se réfugier, mais il succomba sous les coups de son fils Pharnace, qui lui succéda. En 47, cc dernier tenta de reprendre pied en Asie, mais César accourut d'Alexandrie et l'écrasa à Zéla (ccil vint, vit, vainquit »; B,ll,an Ahxadri,aan, 34). Le pays fut alors attribué à Mithridate de Pergame,un bâtard de Mithridate Eupator, qui avait aidé César lors de la guerre d'Alexandrie, en lui procurant des troupes, et qui mourut en tentant de s'installer dans le domaine qu'il venait de recevoir (voir n° 149). Voir: 62, 85, 127.
139. Traité de Rome et d' Astypalée ( 105) Pinre trouvéedans la p,tiu île d'Astypalu et transportieà Sm_,n,1 où elu disparutdans l'incendiedl 1797.La copû dl]. B. G. d'Anssedl Yilloison,lnulit, poète,r,oyagn1,, est ainsi la sourcedl Ioula usiditùms '110dnus.Sur la sale sonl g,alJistroisdoaanmtsdistincts: a sénatus-cmurduflli pr,1ruüà la p,,blicatin du traiti p,i,:,oitq,u le texte en seraexposéà Astypalit en a lieu« où l'ensttnbu dis Aabitantsvientà passer», et quechaq,uannit lectllreen seradonnleà l'asstmblie, tn.nlite li texu mimi â traill (que nmu trad•isons),puis"" dicret dl la oille accordantl,e1ogeau ambassadltlrs,evnuudl Rome,donl il• ,esuguèreqw du débris.
R. K. Sherk, Roman Documentsfrom tlu GreekEast, 16 B. [---] qu'il y ait, entre le peuple de Rome et le peuple d' Astypalée paix, amitié et alliance, sur terre et sur mer, pour l'éternité; qu'ils ne se fassent pas la guerre. Que le peuple des Astypaléens ne prenne pas la décision de laisser passer les ennemis et adversaires du peuple romain à travers son territoire propre ou celui qui dépend du peuple des Astypaléens, pour qu'il portent la guerre contre le peuple romain ou ceux qui lui sont soumis, qu'ils ne prennent pas, par volonté de nuire, la décision d'aider les ennemis en leur fournissant des armes, de l'argent ou des
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vaisseaux. Que le peuple romain ne prenne pas, par volonté de nuire, la décision de laisser passer à travers son territoire propre ou celui qui dépend de lui les ennemis du peuple des Astypaléens, pour qu'il portent la guerre contre le peuple des Astypaléens ou ceux qui lui sont soumis, et qu'il ne les aide pas, par volonté de nuire, en leur fournissant des armes, de l'argent ou des navires. Si quelqu'un prend l'initiative d'une guerre contre les Astypaléens, le peuple romain viendra au secours du peuple des Astypaléens. Si quelqu'un prend l'initiative d'une guerre contre le peuple romain, le peuple des Astypaléens viendra au secours du peuple romain selon les traités et les serments [--] entre le peuple romain et le peuple des Astypaléens. Si les parties, en vertu d'une commune décision, veulent ajouter ou retrancher quoi que ce soit aux clauses du traité, qu'il soit permis, s'ils le souhaitent, de le faire, ce qu'il auront ajouté, ce qu'ils auront retranché, sera annexé au texte du traité. Que soient consacrés les monuments témoins de l'accord, celui des Romains, dans le temple de Zeus au Capitole, celui des Astypaléens dans le temple d'Athéna, d' Asclépios et près de l'autel [---] de Rome. Au cours du nes. et jusqu'à l'époque d' Auguste, Rome a prétendu conclure des traités avec diverses cités grecques (E. S. Gruen, The Hellenistic Worldand tJu Comingof Rome, 1984, p. 731-734). Même si la forme continuait d'en être celle de traités internationaux et si l'égalité des partenaires semblait y être scrupuleusement respectée, malgré l'extrême disproportion de leur puissance respective, la conclusion et la publication de tels accords n'étaient que la manifestation par Rome de sa volonté d'honorer et de privilégier telle ou telle cité, pour sa fidélité et son dévouement. Quelque stéréotypées que soient les formules utilisées pour décrire de façon analytique les cités contractantes, on ne manquera pas d'être frappé par le fait que l'une et l'autre sont considérées comme possédant un empire : c'est en effet une des caractéristiques de l'administration romaine que de distinguer, dans le territoire des cités, ce qui leur appartient en propre et les domaines qui, leur ayant été attribués, jouissent d'un statut particulier. Voir: 111.
140. Aphrodisias et Rome (88) Dicret de la citl d'Aph,odisias,citi carimneunieen sympolilu tuJ« sa DOisine Plarasa.Laforce d'attractiondu sanctuairequi.fit sa ceUbritiitait tellequela cité acquit, dès le début tû la pi,iodl implriale,,me p,ospmti qui ne s, dimnatitpas jusqu'à la fin de l'époqueantiq,u. LIJ t:0/Jie dl ce texte d,a,clti1JUest tbl Ir s.
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ap.J.-C.,mornn1 où la uilk Jnd,lial'nmnbû l'~ti
da doaannls qui attutainl tJ,
tû sa Jnlissanu,, tU sa dipitl.
Joyce Reynolds, Aphrodisiasand &me, 2. Il a plu au conseil et au peuple, Péritas fils de [-] petit-fils d' Antiochos était secrétaire du peuple, Attale fils de Ménandros, stratège du territoire : attendu que Q. Oppius fils de Quintus, préteur proconsul des Romains, a envoyé un messager pour dire que Laodicée était assiégée et que lui-même était à l'intérieur, le peuple a décidé qu'il irait en force à son secours, que marcheraient aussi les habitants du pourtour et les esclaves, et, lors de l'assemblée, a été élu le chef de l'expédition; il faut ainsi envoyer des ambassadeurs pour montrer au proconsul ce qu'est la politique du peuple à l'égard des Romains sauveurs et bienfaiteurs, et demander si le gouverneur a quelque ordre à donner à la cité, organiser cc qu'il faut pour que tout soit clair et se passe comme il faut ; il a plu au peuple de choisir des ambassadeurs parmi les gens honorables et dignes de confiance, bien disposés à l'égard des Romains qui, s'étant rendus auprès de Quintus Oppius, proconsul, lui montreront quelle politique mène le peuple à son égard et à l'égard de tous les Romains, et lui signifieront que, non seulement, le peuple a décidé de venir à son aide en force, mais que nous avons élu un chef pour prendre la tête du contingent des troupes de l'alliance, Artémidore, portccouronne, honorable personnage et digne de confiance, remarquable par sa valeur militaire; ils lui signifieront que notre peuple, avec femmes et enfants, est prêt à tout risquer pour Quintus et la cause romaine, et que, sans l'empire romain, nous ne voulons pas [--] Déjà installé en Cappadoce, Mithridate avait voulu, en 90, placer sur le trône de Bithynie un prétendant de son choix. Rome avait envoyé, pour rétablir dans son domaine le roi légitime, une mission conduite par M. Aquilius. Mithridate semblait prêt à traiter mais Aquilius, soutenu par le gouverneur d'Asie, G. Cassius et Q. Oppius, chargé d'une mission dans le sud de l'Asie Mineure (peut-être était il gouverneur de Cilicie), multiplia les provocations, et cc fut la guerre. Les trois généraux de Rome furent battus l'un après l'autre, l'un se réfugia à Mytilène, un autre à Rhodes, Oppius, seul, put tenir bon quelque temps à Laodicée du Lycos, mais les habitants de la ville finirent par le remettre eux-mêmes au roi. Le décret d'Aphrodisias montre bien que le siège dura plus longtemps que ne semblaient vouloir le dire les sources littéraires. Il témoigne aussi de cc que fut le caractère de ce conflit, dont
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chacun des acteun avait oompris qu'il était capital. Il s'agissait bien de la vie et de la mort de l'empire de Rome, ainsi que du sort de tous ceux qui avaient accepté de le défendre. Les décisions prises par les citoyens étaient lourdes de conséquences, s'engager contre le roi, après un débat public d'autant plus libre que l'effondrement du pouvoir romain paraissait irrémédiable, était difficile et courageux. On comprend que Rome ait tenu, par la suite, à remercier les cités qui n'avaient pas voulu abandonner son parti. Voir: 141, 142, 143, ·144.
141. Opposition à Mithridate Base tû Nysa tbl Méandre.On noteraavtc amusemenlque le lapicidl a gravé, dans la copü d'une lettre tû Mithridate, au lieu tû « nos annm,uu ennemis,us Romains», « us communstnntmis tûs Romains», lapsusqui tient au haJJitruûs quifarmt prisesaprès la uictoirttû RtnMtt à la diffusiontû sa propagande, tous lu ennemisû RtnMllanl dnenw lu nwmis a gmrt laanam.
Syll.3 741. Le peuple de Nysa et le conseil ont honoré Chérémon fils de Pythodoros. G. Cassius aux magistrats de Nysa, salut. Chérémon fils de Pythodoros, votre concitoyen, est venu me trouver à Apamée, me demandant que je le reçoive en mon conseil, je l'ai reçu puisqu'il m'a indiqué que, par respect pour le sénat et le peuple romain, il ferait à l'armée, un don de soixante mille mesures de blé; pour ma part,j'aijugé qu'en cette affaire il avait bien agi et qu'il était normal que je fasse en sorte qu'il sache que cela nous était agréable; nous l'avons fait savoir au sénat et au peuple romain. Le roi Mithridate à Léonippos, satrape, salut. Puisque Chérémon fils de Pythodoros se conduit de la façon la plus contraire à la bonne marche de nos affaires et de la manière la plus inamicale, que, depuis toujours, il est du côté de nos pires ennemis ; il a maintenant appris notre venue, et il a fait partir ses fils Pythodoros et Pythion, lui-même s'est enfui; qu'il soit annoncé que si quelqu'un nous amène Chérémon, Pythodoros ou Pythion vivant, il touchera quarante talents, si quelqu'un nous ramène la tête de l'un d'entre eux, il recevra vingt talents. Le roi Mithridate, à Léonippos, salut. Chérémon fils de Pythodoros a installé les Romains en fuite, avec ses fils, dans la cité de Rhodes, maintenant, ayant appris ma venue, il s'est enfui dans le sanctuaire d'Artémis d'Éphèse; de là, il envoie des lettres aux ennemis communs des Romains, il
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est l'instigateur de tous les torts que l'on nous fait, veille à cc qu'il soit conduit devant nous, ou à cc qu'il soit tenu sous bonne garde, jusqu'à ce que j'en aie fini avec cette guerre. Quand Mithridate envahit, en 88, la province d'Asie, peu de gens osèrent, ou souhaitèrent lui résister et soutenir les armes romaines. Chérémon, de toute évidence, ne réussit pas à convaincre ses concitoyens de le faire et dut se contenter de faciliter le départ pour Rhodes (dont la fidélité à Rome ne se démentit pas) des Romains installés à Nysa, cc qui leur permit d'échapper au massacre ordonné par le roi. Lui même resta dans la province, s'installant à tphèse, cité dont le temple jouissait de l'asylie, et qui d'ailleurs préféra choisir le camp romain, en décembre 87. Voir: 140, 142, 143, 144.
142. Mesures d'urgence prises à Éphèse pour unir la population de la ville contre Mithridate (décembre 87) Plaquetû marbrtblancbienconsnvie,dicouDmedansles travawcdu cheminde fer et copia, en 1862, à la gare de Smyrne.
~ll. 3 , 742. Alors que le peuple d'Éphèse conservait ses anciens sentiments de dévouement envers les Romains, sauveurs communs, et se conformait volontiers à tous leurs commandements, Mithridate, roi de Cappadoce, contrevenant aux traités avec les Romains et ayant rassemblé ses forces, tenta de s'emparer d'un territoire qui ne lui appartenait pas, il s'est emparé des villes situées en avant de la nôtre par ruse et a réussi à s'emparer aussi de notre ville, la frappant de terreur par la puissance de ses troupes et le caractère imprévu de son attaque, notre peuple, resté fidèle depuis le début à son dévouement envers Rome, ayant trouvé l'occasion d'apporter son aide pour le règlement des affaires communes, a décidé maintenant de déclarer la guerre à Mithridate pour défendre l'hégémonie de Rome et pour la commune liberté, tous les citoyens d'un même cœur se consacrant aux combats nécessaires ; donc, plaise au peuple, puisque la chose concerne la guerre, la garde, la sûreté et la conservation du sanctuaire d'Artémis, de la ville et de son territoire, que les stratèges, le secrétaire du conseil et les présidents présentent immédiatement un décret concernant les
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mesures philanthropiques utiles ; sur ce point, le peuple a délibéré. Il a plu au peuple, avis des prytanes et du secrétaire du conseil Asclépiadès fils d' Asclépiadès fils d'Euboulidès, les stratèges ayant présenté un rapport : attendu que les plus grands dangers menacent le temple d'Artémis, la ville, tous les citoyens et ceux qui habitent la ville et le territoire, qu'il est nécessaire que la concorde règne entre les citoyens pour faire face au péril, que cela importe à la garde, à la sécurité et à la conservation du temple de la ville et de son territoire; tous les citoyens dont le nom a été rayé des registres des citoyens par les comptables sacrés ou publics pour avoir été débiteurs publics retrouvent leurs droits politiques, leurs condamnations et leurs dettes sont annulées; sont relaxés ceux qui sont poursuivis pour le paiement d'amendes au profit du trésor sacré ou public, ou pour dommages au détriment des trésors sacrés ou publics, ou pour toute autre dette de quelque nature qu'elle soit et les poursuites entreprises contre eux sont nulles; ceux qui ont loué les revenus sacrés ou acheté les revenus publics restent soumis aux actions fondées sur les textes en vigueur; les débiteurs et détenteurs de sommes d'argent prêtées par les temples sont déchargés de leurs dettes à l'exception de ceux qui ont emprunté à hypothèque au collège des prêtres ou à leurs agents, mais ils n'ont pas à verser les intérêts à partir de l'année en cours jusqu'à ce que le peuple se trouve dans une meilleure situation; tous ceux qui ont été dans le passé inscrits au nombre des citoyens possèdent la totalité des droits civiques et bénéficient des mêmes mesures philanthropiques; que soient éteintes et nulles toutes les actions sacrées ou publiques, à l'exception des procédures engagées pour le déplacement des bornes du territoire et les contestations d'héritage; les assimilés par privilège fiscal, les habitants du pourtour, les dépendants des temples, les affranchis, les étrangers qui prendront les armes et se feront inscrire auprès des officiers seront tous citoyens avec droits égaux et semblables, les officiers feront connaître leurs noms aux proèdres et au secrétaire du conseil qui les répartiront par le sort entre les tribus et les groupes de mille, les esclaves publics qui prendront les armes deviendront libres et auront le statut d'habitants du pourtour; tous les créanciers, se présentant devant le peuple, détenteurs de droits par l'effet de contrats maritimes, de billets, de gages, hypothèques, hypothèques secondes, de ventes à crédit, de conventions, d'inscriptions, de versements, ont libéré spontané-
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ment et avec joie leurs débiteurs de leurs dettes pour soutenir l'effort du peuple, néanmoins restent valides les droits actuels de propriété pour ceux qui en sont détenteurs, si quelqu'un, maintenant ou plus tard, prête ou signe un contrat [--] ; en ce qui concerne les banquiers, pour l'année en cours, dépôts, avances, gages, poursuites continueront en fonction des lois existantes ; pour cc qu'il en est des dettes des temps plus anciens, les banquiers auront dix ans et les emprunteurs dix ans [---] L'offensive de Mithridate, au printemps 88, fut réellement foudroyante, les magistrats romains furent défaits sans rémission et rares furent les villes qui purent, ou mê~e voulurent, résister. Le roi installa sa capitale à tphèse, c'est de là qu'il ordonna que tous les Italiens résidant dans la province fussent massacrés. Bientôt son pouvoir se durcit, devenant proprement tyrannique : il confisqua leur territoire, aux Chiotes qui l'avaient trompé, voulut les déporter en Colchide après leur avoir fait payer l'amende énorme de deux mille talents. Le retour des Romains, après la victoire de Sylla à Athènes, paraissait trop prévisible, pour que les villes n'abandonnent pas sa cause. Éphèse, bien que particulièrement surveillée, puisque le roi y avait installé un ipiscopos, fut de celles-là, et prit des mesures destinées à favoriser l'union de tous les habitants. Réécrivant l'histoire de la guerre, pour donner une justification à ses abandons passés, elle prétendit que sa propre soumission n'était que la conséquence de la défaite des autres cités d'Asie. Cc faisant, clic démontrait que, pour les sujets de Rome, la province était, déjà, à l'époque un espace homogène, solidaire, orienté par rapport à la frontière du monde barbare. Cela prouve que déjà l'empire romain avait, comme l'avait eue les royaumes hellénistiques, une existence physique, et non pas seulement politique ou juridique. Les mesures prises par la ville sont complexes, mais banales; sans doute, se multiplièrent-elles à l'époque, comme cela avait été le cas lors de la guerre d' Aristonicos; Mithridate, pour en contrer, autant que faire se pouvait, les effets positifs, reprit à son compte une bonne partie d'entre elles; les radicalisant, il devint le roi de la subvcnion sociale, abolissant les dettes, libérant les esclaves (Appien, Gum-esmithridatiqius,48), ce qui lui aliéna définitivement la sympathie des bourgeois des villes de la province. Voir: 134, 140, 141, 143, 144.
143. Lettre d'Oppius à Aphroclisias (85) Yoi, tf 140
Joyce Reynolds, Aphrodisiasand Rome,3. Quintus Oppius fils de Quintus, proconsul des Romains,
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préteur, aux magistrats de Plarasa et Aphrodisias, au conseil et au peuple [-] Antipater fils d' Adraste, Percitas fils d' Apollonios, Artémidore fils de Myon, Dionysios fils de Ménès, vos ambassadeurs, gens de bien, sont venus me voir à Cos, m'ont salué et m'ont donné le décret par lequel vous vous réjouissez grandement de ma présence, ce qui, j'en suis tout à fait persuadé, tient à votre souci pour moi et notre République. Lorsque, de Laodicée, je vous ai écrit pour que vous m'envoyiez des soldats, vous avez été les premiers à les envoyer et vous avez fait comme il convenait à de bons alliés et amis du peuple romain, j'ai pu profiter aussi de l'efficace activité de vos ambassadeurs ; pour toutes ces raisons je veillerai, dans ma vie publique ou privée, à donner à votre République tout ce que je pourrai lui offrir en préseivant ma conscience, à être toujours cause de quelque bien pour elle; je signalerai au sénat et au peuple, quand je serai à Rome, cc que vous avez fait ; les mêmes ambassadeurs m'ont aussi demandé qu'il vous fùt permis de recevoir mon patronage, j'ai accepté cette demande et je serai, par considération pour votre cité, votre patron [--] La formule par laquelle Oppius accepte de devenir le patron d'une cité, est originale. Cc que les gens d' Aphrodisias attendaient, c'était la garantie de pouvoir trouver accueil auprès de lui quand ils se rendraient en ambassade à Rome, l'assurance d'être reçu, introduit et défendu par lui devant le sénat. Voir: 140.
144. Privilèges de Stratonicée de Carie (81) Deux ltUrestû Sylla, dictaleur,et sinatw-consultegraDis,avecbeaucoup desoin et de recknche,sur le 1111,1,du templtd'Hicateà lagina. Suit un dicretdupeuple de Stratonicit qui en a aulorisi la publicationet la liste des citis qui ont reconnu l'inuiolabliti du sanctuaire.
OGI, 441 (R.K. Sherk, RomanDocuments/romtke GreekEast, 18, ne donne pas le texte du décret de Stratonicée qui se trouve à la fin de ce dossier, ni la liste des cités qui ont reconnu l'inviolabilité du sanctuaire à la demande de la ville). Lucius Cornélius Sylla fils de Lucius, Aimé d'Aphrodite, dictateur, aux magistrats, au conseil et au peuple de Stratonicée, salut; nous n'ignorons pas que déjà vos ancêtres ont fait tout ce qu'il était juste de faire pour notre pouvoir, qu'en toutes occa-
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sions vous avez parfaitement conservé votre fidélité envers nous, que, dans la guerre contre Mithridate, vous avez été les premiers en Asie à vous dresser contre lui et pour cela avez accepté avec cœur de courir de nombreux dangers de toute nature pour la défense de notre République au gré de votre bonne volonté, dans le temps de la guerre, vous avez envoyé de nombreuses ambassades aux autres cités d'Asie et d'Hellade. Lucius Cornélius Sylla, Aimé d'Aphrodite, dictateur, aux magistrats, au conseil et au peuple de Stratonicée, salut, j'ai donné à vos ambassadeurs le sénatus-consulte suivant. Lucius Cornélius Sylla fils de Lucius, Aimé d'Aphrodite, a consulté le sénat le 6 des Calendes d' Avril, dans le Comitium, assistèrent à la rédaction, Gai us Fan ni us fils de Gai us [---], Gaius Fondanius fils de Gaius; considérant ce que les envoyés de Stratonicée des Chrysaoréens, Paionios fils de Hiéroclès, Hécataios fils de [-], Dionysios fils de [-], ont dit [--] demandant à se réjouir de cc que la République du peuple romain aille parfaitement bien, qu'il leur soit permis de consacrer au sénat de la part de la cité une couronne de deux cents talents et de faire un sacrifice pour la victoire et le pouvoir du peuple romain et que, pour le reste, il semble bon à Lucius Cornélius Sylla fils de Lucius, Aimé d'Aphrodite, dictateur, de traiter le peuple avec bienveillance, puisque le peuple durant la paix a conservé sa bonne volonté, sa foi et son amitié au peuple romain, puisque, le premier en Asie, lorsque Mithridate y a [---], il a choisi de s'opposer à lui, puisque le roi[--] se rendit par la force maître de la ville [Lucius Cornélius Sylla fils de Lucius] dictateur ayant ordonné [--] et puisque le peuple a conservé toujours sa bonne volonté, sa foi, son alliance au peuple romain, administrant ses affaires en fonction de cette politique, et a fait la guerre à Mithridate, montrant son courage, luttant avec ardeur contre les troupes royales [-] que [les gens de Stratonicée] continuent de se servir des règles de droit, lois et coutumes dont ils se servaient dans le passé, que [les décrets qu'ils ont pris], à cause de la guerre qu'ils ont faite au roi Mithridate, soient tous valides; que Pédasos, Thémessos, Céramos, les territoires, villages, octrois et revenus des villes que Lucius Cornélius Sylla Imperator, pour leur valeur et le respect qu'ils ont manifesté, a attribués et concédés, qu'il leur soit permis de les posséder; que le sanctuaire d'Hécate, la plus manifeste et la plus grande des déesses, honoré depuis longtemps [-] soit inviolable ; pour cc qu'ils ont perdu
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durant la guerre, que le sénat donne au magistrat partant pour l'Asie des instructions pour qu'il veille et s'applique à ce que ce qui leur appartenait leur soit rendu, que les prisonniers aussi soient ramenés et que soient satisfaits aussi leurs autres droits; que les ambassadeurs venus de Stratonicéc à Rome reçoivent des magistrats un accès prioritaire au sénat. Sur cette affaire a été décidé ce qui suit: on répondra, en leur présence, devant le sénat, aimablement, aux ambassadeurs de Stratonicée, on renouvellera la grâce, l'amitié, l'alliance; il a été décidé de proclamer que les ambassadeurs sont des hommes de valeur, nos amis et nos alliés, et sont envoyés par un peuple ami et allié ; au sujet de ce dont ont parlé les ambassadeurs et ce dont Lucius Cornélius Sylla, Aimé d'Aphrodite, dictateur, a parlé, il est connu des Romains par les lettres envoyées par ceux qui régissent l'Asie et l'Hellade, et les légats qui se sont trouvés dans ces provinces, que lès gens de Stratonicée ont toujours conservé leur amitié, leur confiance, leur bonne volonté à l'égard du peuple romain en temps de paix ou de guerre, et ont défendu avec des soldats, [des fournitures de blé et de grandes dépenses] la République du peuple romain, ~t ont combattu avec grande ardeur les généraux de Mithridate et ses années, se sont opposés à lui avec le courage le plus remarquable pour la défense des villes d'Asie et d'Hellade. Sur ces affaires, il a plu au sénat de se souvenir des hommes de valeur et de penser que Lucius Cornélius Sylla, Aimé d' Aphrodite, dictateur, a ordonné au proquesteur de leur donner des cadeaux d'hospitalité selon l'ordonnance; qu'ils se servent des lois et coutumes dont ils se servaient auparavant, et que les lois et décrets qu'ils ont pris à l'occasion de la guerre contre Mithridate soient valides; les organismes politiques, revenus, territoires, octrois que Lucius Cornélius Sylla Imperator leur a attribués et concédés, qu'il leur soit permis de les posséder; que le peuple romain[---] convenablement et dignement[---] il faut que [---] acceptables [---] que Lucius Cornélius Sylla, Aimé d'Aphrodite, dictateur, s'il lui semble bon, veille à fixer ce que les organismes politiques, villages, territoires, octrois, que luimême, alors qu'il était général, a attribués à Stratonicée, devront chacun payer à Stratonicée pour ses revenus ; s'il le fixe, qu'il envoie aux organismes politiques qu'il a attribués à Stratonicée, des lettres pour qu'ils effectuent un tel versement, que ceux qui recevront l'Asie et l'Hellade comme provinces, veillent et fassent en sorte que cela se fasse; que le sanctuaire d'Hécate soit
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inviolable, que les proconsuls qui auront l'Asie comme province enquêtent pour savoir ce qui a disparu et que certains ont enlevé, et veillent à ce que cela leur soit rendu et retourné; qu'ils fassent cc qui leur paraîtra bon d'après les lois de la République et leur propre foi pour ramener les prisonniers et que soient satisfaits leurs autres droits. La couronne envoyée au sénat, qu'il leur soit permis de la consacrer là où Lucius Cornélius Sylla, Aimé d'Aphrodite, dictateur, pensera qu'il est bon de le faire [---] ayant inscrit la liste des [--], dynastes et des peuples, voici les cités, les rois, les dynastes qui ont accepté l'inviolabilité du sanctuaire, et les concours à périodicité quadriennale pour Hécate Salvatrice manifeste et Rome Déesse bienfaitrice, de même que soient inscrits le nom des peuples qui les auront acceptés; que la dépense faite pour la gravure soit payée par les trésoriers sur les biens de la déesse; que semblablement les prytanes en fonction pensent à faire inscrire le nom de ceux qui les accepteront par la suite. A été élu Hérode fils d'Hippias de Corlée ... suiventles noms dt plus de soixantecités d'Asie Mineure ou de Grècepropre ... Cc texte permet de bien se rendre compte de ce qu'ont vécu les cités grecques d'Asie durant la guerre de Mithridate. Pour combattre, il a fallu faire des sacrifices, faire preuve d'héroïsme, cela seul suffirait à témoigner de cc que le débat politique n'était pas mort à Chéronée, ou lors de la conquête romaine. C'est le débat public qui décida de ce que devait faire la cité : résister impliquait que se créât dans la ville un consensus qu'un homme comme Chérémon ne fut pas capable de faire s'établir à Nysa (voir n° 141). Pour combattre, il fallut faire des sacrifices, et nombreux furent les biens pillés, les prisonniers que l'on dut faire rentrer, une fois la paix revenue. Les cités, dans la tourmente, durent prendre des mesures législatives d'urgence (ainsi à Éphèse; voir n° 142), modifiant parfois les institutions que les Romains avaient établies au moment de la constitution de la province, ou du moins qu'ils avaient approuvées ; ces modifications des lois fondamentales devaient semblc-t-il, être validées par le sénat, preuve que la liberté laissée dans l'ensemble aux Grecs s'accommodait d'un contrôle strict du fonctionnement de leurs institutions (voir n° 132). Le sénatus-consulte donne quelques informations sur ce qu'est le mécanisme de l'attribution, les petites cités qui sont données à Stratonicée pour la dédommager des sacrifices qu'elle a faits pour soutenir la cause de Rome et qui lui vencront tribut deviennent de simples bourgs du territoire. Elles ne perdirent pas tout de suite néanmoins leur individualité, et Rome ne se désintéressa pas de leur sort : Thémissos devint un dème du territoire de Stratonicée, mais Kéramos, qui se souvenait d'avoir longtemps résisté à sa puissante voisine, redevint, à l'époque impériale, une ville autonome. Voir: 140, 141, 142, 143.
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145. La communauté des Grecs d'Asie l,uaiplioregrillJ#au I" s., am l'IJ,otpuü la I'""' gOll1Jffllffll1 dl (,uo,.ll,u n A.sv (71).
de Mitlmdale et
u
Joyce Reynolds, Aphrodisiasand Rinne,5. Il a plu au conseil, proposition des proèdres et du secrétaire; étant donné que les cités et les peuples, opprimés par les publicains et les [--], étaient tombés dans le plus grand désespoir; la communauté des Grec.s s'est réunie et, [en assemblée extraordinaire] convoquée dans la cité d'Éphèse, a décidé à l'unanimité d'envoyer auprès du sénat et des magistrats, des ambassadeurs qui, pris parmi les hommes du premier rang et de la plus haute honorabilité, évoqueront devant eux les affaires susmentionnées et les autres [concernant la communauté], leur demanderont de porter secours à la province et de la protéger alors qu'on est en train de la détruire; des ambassadeurs ont été choisis au nombre desquels Dionysios fils de Jason, et Hiéroclès fils de Scymnos, citoyens d' Aphrodisias qui possèdent aussi les droits de citoyenneté à Tralles; comme ils n'étaient pas à Éphèse, les proèdres ont envoyé au peuple d'Aphrodisias des lettres pour expliquer qu'ils avaient été choisis pour partir en ambassade pour le bien commun des Grec.s qui connaissaient bien leur réputation et leur glorieuse valeur, comme les éloges détaillés contenus dans les lettres envoyées à leur propos le montrent [-] ; invités à le faire par le peuple convoqué en assemblée, ils ont accepté d'accomplir l'ambassade; au cours de cette ambassade ils ont affronté de nombreux et grands dangers, ont remis les décrets au sénat et aux magistrats, fait le siège en toute occasion des magistrats, ayant entrepris dans l'intérêt de la communauté des Grecs de nombreux et importants procès, assisté à toutes les audiences, et ayant mené leur ambassade de façon belle et glorieuse, digne de la communauté des Grecs et de leur propre réputation, ils ont redressé la situation et sern les intérêts essentiels des cités et des peuples d'Asie, plaise à la communauté des Grec.s d'Asie d'accorder l'éloge aux hommes susmentionnés et que chacun d'eux soit couronné d'une couronne d'or pour le courage et le zèle qu'ils ont manifestés et que l'on élève leur statue en bronze chez tel peuple ou nation qu'ils voudront avec cette inscription : « Les cités et les peuples
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honorent Dionysios et Hiéroclès fils de Jason fils de Scymnos pour avoir servi leurs intérêts essentiels, pour leur valeur.» Cc décret évoque la situation de la province d'Asie, aux lendemains de la guerre contre Mithridate. Les publicains, dont Sylla avait dû se passer pour lever les taxes qu'il avait lui-même imposées, y étaient revenus en force et se livraient à un véritable pillage du pays (Plutarque, Yrede L,,a,ll,u, 20, 2). Lucullus prit pour faire cesser leurs agissements les mesures nécessaires, mais la communauté des Grecs d'Asie n'avait pas manqué de se défendre en envoyant des ambassadeurs à Rome. On voit de ce décret que l'activité de la communauté n'est pas seulement de gérer, comme si elle n'avait été qu'une association cultuelle, les concours et les cultes organisés par la province, ceux notamment qu'elle célébrait en l'honneur de l'ancien gouverneur Mucius Scaevola. L'assemblée des cités et des peuples d'Asie eut une activité politique dès l'origine, et un discours identitaire : c'est parce qu'elle existait que les cités ont pu prendre conscience de leur appartenance à un ensemble provincial dont elles ont fini par vouloir défendre l'intégrité durant la crise mithridatique. L'organisation territoriale du pays en diocèses aida aussi à cc qu'il se structurât. Il n'y a pas de raison, d'autre part, pour croire que cc texte témoignerait du rattachement d' Aphrodisias, cité libre, à la province; au contraire, il est bien précisé que les citoyens honorés ont été désignés comme ambassadeurs de la province pour leur appartenance à la cité de Tralles, ils sont les représentants d'une aristocratie déjà cosmopolite, dont l'influence dans le monde romain deviendra de plus en plus marquée, l'existence des liens tissés grâce à elle entre villes libres et cités provinciales, entre provinces et royaumes vassaux, préparant l'unité du monde romain, acquise au temps d' Auguste, malgré la diversité du statut des territoires qui en font partie. Voir: 142, 146, 147.
146. Gythion et les Cloatii (71/70) Sûk de marbreomit, trouvit à Gytliion,petit port de Laconie.
L. Migeotte, l 'Empnmt public dans les cités grecques,n° 24. Puisque Némérius et Marcus, Cloatii, fils de Némérius, Romains, hôtes et bienfaiteurs de notre cité, n'ont cessé dans le passé de rendre à la cité les services qu'elle est en droit d'attendre, et en particulier n'ont ménagé ni leur zèle, ni leur ardeur pour aider notre cité et les citoyens qui avaient recours à eux; la cité leur en a été reconnaissante, et l'a célébré en leur décernant les honneun appropriés, l'année de Lacharès, puis
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lorsqu'ils ont réglé le problème du premier emprunt, puis l'année de Phleinos, lorsque, à propos du second emprunt de 3 965 drachmes que la ville avait contracté l'année de Damarrnénos, le peuple athénien fut choisi pour arbitre; sous Marcilius, ils ont, à la prière des citoyens, consenti à ne recouvrer que la somme que les citoyens les ont persuadé d'accepter; puis l'année de Biadas, lorsque, sollicitant une faveur de Publius Autronius et de Lucius Marcilius, qui étaient leur hôtes et qu'ils recevaient à leur propre frais, il nous ont épargné d'avoir à fournir des soldats et de faire les autres frais considérables qu'ils nous imposaient, grâce à quoi ils ont allégé les charges de la cité, car les hommes susmentionnés ont accédé à toutes leurs demandes; en outre, comme ils ont reçu, à plusieurs reprises, pour soutenir et favoriser la cité, de nombreuses autorités, Caïus Julius légat, Publius Autronius légat, et Fulvius légat, faisant tout cela par dévouement pour la cité et les citoyens ; puis comme notre cité s'était vue requise par Caïus Gallius de fournir du blé et par Quintus Ancharius de fournir des étoffes pour le montant qui lui était imposé, ils ont déployé tout leur zèle et leur ardeur, et ont intercédé afin que la cité n'eût rien à fournir, mais ffit exemptée, ce qu'ils réussirent à obtenir, aussi n'avons-nous rien donné; quant aux citoyens qui à titre privé les sollicitaient ou avaient quelque besoin, ils ont tout fait pour tous, sans jamais se dérober, en toute circonstance; puis l'année de Timocratès, comme, à l'arrivée d' Antonius, la cité avait besoin d'argent, et que personne ne voulait passer de contrat avec elle, ils nous ont prêté 4 200 drachmes, au taux d'intérêt de quatre drachmes, puis, à la demande du peuple, dans l'année de Nicarétidas, ils ont accepté deux drachmes d'intérêt simple et fait cadeau à la cité, sur l'argent dû, de plus de 1 500 drachmes; pour tout cc qui est mentionné ci-dessus, il a plu au peuple réuni en grande assemblée d'accorder l'éloge à Numérius et Marcus, Cloatii, fils de Némérius, Romains, pour tous les services rendus à la cité et aux particuliers qui ont recours à eux, et pour le dévouement qu'ils manifestent à l'égard du peuple; qu'ils aient tous les honneurs et privilèges que l'on accorde aux autres hôtes publics et bienfaiteurs de la cité; que les éphores en exercice les invitent, eux et leurs enfants, à prendre le premier rang dans tous les concours organisés par la cité, et qu'il leur soit permis de s'installer avec les éphores au premier rang, afin qu'il soit manifeste que la cité honore ceux qui en sont dignes ; que les éphores en exercice sous Nicératidas fassent transcrire une copie
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de ces privilèges sur une stèle de marbre et la fassent ériger dans le sanctuaire d'Apollon, à l'endroit où le permettront les prêtres, et que la dépense soit à la charge de la cité. Cc texte évoque notamment le passage à Gythion, en 72, de M. Antonius Créticus et de ses officiers {dont Jules César) : il avait été, en 74, chargé de lutter contre les pirates, responsable de la province de Crète et des rivages de la mer ; il avait reçu l' Achaïe, la Béotie et la Thessalie, comme base arrière. C'étaient ainsi les cités de Grèce qui devaient financer la guerre, le souvenir de ses réquisitions s'étant maintenu aussi, par exemple, à tpidaurc. Cc décret permet de comprendre comment une petite ville pouvait être saignée à blanc par les magistrats romains qui se succédaient, et par les créanciers qui lui prêtaient l'argent nécessaire aux versements qu'ils exigeaient, car les cités grecques n'avaient que peu de revenus propres et une certaine répugnance à soumettre leurs membres à l'impôt. Les Cloatii, qui semblent avoir été les seuls sur le marché du financement de la ville, lui prêtaient des sommes, faibles en fait, mais la répétition des prêts faisait s'accumuler les charges, car les taux pratiqués étaient usuraires: 48 %, si l'on compte 4 drachmes par mine et par mois, ainsi, un prêt de 4 200 drachmes pouvait générer 1 500 drachmes d'intérêts en· moins d'un an. Il est heureux qu'une loi ait fini par interdire de prêter dans de telles conditions : le taux de 2 % , soit 24 % par an, que les Cloatii ont fini par accepter, cc dont on les remercie, est, d'ailleurs, celui qui fut imposé par les lois de 67 sur les dettes des provinciaux. Cela laissait encore de substantiels bénéfices. Voir: 145.
147. Théophane de Mytilène (62-61) J,ucriptiondicouvnteà lstambul maisprovenantdeMytilène. C'est à la.fin de l'Anliqlliti que l'onfit lJfflir,de très nombreusescitis du mmuJegrec, du statuu (voir,f 16), pourornn l'hippodrtnMdeConstantinople, la statuevint avecsa base inscrite.
L.Robert, Comptesrtndw de l 'Acadimiedes inscriptionset hellesltttres, 1969, p. 42-64. Le peuplea honoréGnaius Pompéius, fils d'Hiroitas, Théophane, qui a recouvré des Romains, les communs bienfaiteurs, la ville, le territoire, et la liberté ancestrale, rétablissant aussi les sanctuaires ancestraux avec les honneurs dus aux dieux, pour sa valeur et sa piété envers la divinité. Théophane fut un ami de Pompée et le conseilla tout au long de ses
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campagnes d'Asie, de 67 à 62, puis encore après Pharsale. Il avait rédigé et publié un récit de ses campagnes. Le général lui avait, en 62, donné la citoyenneté romaine, et sur ses instances, rendit à sa ville natale, Mytilène, la liberté qu'elle avait perdue en 79, pour avoir pris le parti de Mithridate et avoir, durant quatre ans, soutenu contre les flottes romaines un siège difficile qui témoignait de sa détermination. La ville en fut reconnaissante aux Romains, à Pompée surtout, et à son ami qui, plus tard, fut honoré du nom de Zeus Libérateur. Il était d'autre part considéré comme le second fondateur de la cité puisqu'il lui avait rendu la liberté et ainsi sa dignité de ville. Voir: 145~ 146, 149.
148. Burébista et Pompée (vers 48) Stèle dicou'Oerle à Dionysopolis,aujourd'huiSofia.
G. Mihailov, lnscriptionesGraecaein Bulgaria repntae, 13. [---] devenu prêtre du dieu grand, il a accompli magnifiquement processions et sacrifices, et a distribué les viandes aux citoyens, ayant été désigné par le sort comme prêtre de Sérapis, il dépensa ce qui convenait à son zèle et à sa qualité; l'éponyme de la cité, Dionysos, n'ayant pas de prêtre depuis plusieurs années, il fut invité par ses concitoyens à se consacrer à ce sacerdoce, et lorsque C. Antonius vint tenir ici ses quartiers d'hiver, il prit la couronne du dieu et accomplit sacrifices et procession avec une grande libéralité, et il répartit avec libéralité la viande à ses concitoyens; ayant assumé à vie la couronne des dieux de Samothrace, il a accompli pour les initiés de la cité les processions et les sacrifices; comme naguère le roi Burébista est devenu Je premier et le plus grand des rois de Thrace, qu'il a pris possession de tout le territoire situé au-delà du fleuve et de tout celui qui est de ce côté-ci, qu'il était placé auprès de lui au rang de premier et très grand ami, il a tout fait par ses paroles et ses actes pour que la bienveillance du roi pût assurer le salut de la cité, il s'est consacré d'autre part, sans épargner sa peine, à tout ce qui pouvait être de quelque utilité pour sa patrie et, en particulier, il a accepté sans hésiter les ambassades et les dangers ; envoyé par le roi Burébista comme ambassadeur auprès de Gnaius Pompéius fils de Gnaius, impérator romain, et l'ayant rencontré en Macédoine, près d'Héraclée des Lyncestes, il obtint en faveur du roi des décisions qui lui assuraient la bienveillance des Romains, et reçut des réponses tout à fait
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favorables à sa patrie aussi; en bref, en toute occasion, il s'emploie corps et âme, il dépense son propre argent, il accomplit personnellement certaines des charges de la cité, montrant ainsi le plus grand souci du salut de sa patrie ; pour que le peuple, donc, paraisse honorer les gens de qualité qui sont ses bienfaiteurs, plaise au conseil et au peuple d'accorder l'éloge à Acomion fils de Dionysios et de le couronner durant les Dionysics d'une couronne d'or, et de l'honorer d'une statue de bronze, qu'à l'avenir, il reçoive une couronne d'or, chaque année, lors des Dionysies, qu'on choisisse, pour l'érection de sa statue, le lieu le plus manifeste de la place. Acomion avait joui d'une grande influence à la cour des grands rois de Dacie, auprès de Burébista, peut-être déjà auprès de son père. Ces souverains avaient exercé une autorité parfois rude sur les cités grecques du Pont, mais leurs cours avaient été influencées par l'hellénisme au point que l'on y retrouvait les titulaturcs auliques connues chez les Antigonides, à moins bien sûr que les titres conférés à Ac.omion par les auteun du décret ne soient qu'une projection de leur conception de la place d'un conseiller auprès d'un roi. Cette inscription évoque cc que furent les campagnes de M. Antonius Hybrida, collègue de Cicéron au consulat, qui reçut la Macédoine comme province; il semble qu'en 62/61, combattant les Dardanicns, il soit venu hiverner fort loin vers le Nord avant d'être vaincu aux alentours d'lstros par une coalition formée des barbares et des cités côtières ralliées à eux parce qu'il les avait soumis à de trop fortes contributions (Dion Cassius, Histoire romaine,38, 10, 1-3). Pompée fut désigné comme lmperatoraprès la bataille de Dyrrachium, l'ambassade d' Acomion doit l'avoir joint avant sa défaite, à Pharsale, en août 48. Voir: 109.
149. Honneurs pour Mithridate de Pergame et Jules César Inscriptiontû Pergame.
H. Hepding, AtnenischeMitteilungen, 1909, p. 329-340. Le peuple a honoré Mithridate fils de Ménodotos, grand prêtre héréditaire et prêtre héréditaire de Dionysos Conducteur, il a rendu aux dieux ancestraux la ville et le territoire, et a été, après Pcrgamos et Philétairos, le nouveau fondateur de la cité. Le peuple a honoré son sauveur et bienfaiteur Gaiusjulius fils de Gaius César, impérator, grand prêtre, dictateur pour la
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INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
seconde fois, pour toute sa valeur et sa bienveillance, il a rendu aux dieux la ville avec son territoire, et elle est devenue sainte, inviolable et autonome. Mithridate fut un ami de César et le sauva durant la guerre d' Alexandrie en venant à son sccoun avec un contingent d'alliés qu'il avait lui-même recrutés et conduits jusqu'en tgypte. Il reçut de lui, après la victoire de Zéla Ouin 47), l'ancien royaume de Pharnace (voir n° 139). Lui qui passait pour un bâtard de Mithridate mourut en essayant de recouvrer son royaume. Pergame, grâce à lui, retrouva la liberté dont elle avait été privée depuis la guerre de Mithridate Eupator. Cela explique qu'il y ait reçu le culte héroïque réservé de toute antiquité aux fondateurs de villes. Voir: 147.
150. Honneurs pour Servilius Isauricus (44) Inscriptionde Pngarru.
OGI, 449.
Le peuple a honoré Publius Servilius fils de Publius Isauricus, proconsul, pour avoir été sauveur et bienfaiteur de la cité et avoir rendu à la cité ses lois ancestrales et une démocratie libérée de l'esclavage. Publius Isauricus, consul en 48, fut proconsul d'Asie de 46 à 44. Son ralliement au parti césarien avait été particulièrement apprécié, puisqu'il était l'un des rares nobles à ne pas vouloir soutenir Pompée. Il fut l'un des gouverneurs les plus honorés de l'époque républicaine en Asie, il y régla nombre des difficultés internes laissées pendantes à cause des guerres civiles et permit que les problème posés par l'expansionnisme des Parthes ne dégénèrent pas: leur politique antiromaine était encouragée par le pompéien Czcilius Bassus, mais ils ne purent s'en prendre alors à la province comme ils le feront en 41/40, sous le commandement de Labiénus. Pergame l'honora particulièrement, en associant son nom aux cérémonies du culte de la déesse Rome, il avait en effet procuré au temple d' Asclépios l'asylie et, à la cité, comme le montre cette inscription, la liberté et sa constitution : du moins avait-il mis en œuvre la décision prise par César de la libérer, à la demande de Mithridate de Pergame. Voir: 145, 149.
INDICES (renvoi est fait aux numéros des inscriptions)
Lieux ou Peuples: Achéens 106, 107, 125, 131 Aigos Potamos 34, 35 Alexandrie 1, 88, 96, 97, 117 Amphipolis 24, 37, 57 Asie 102, 136, 142, 145 Athènes 11, 13, 17, 18, 22-66, 69, 74, 75, 78, 84, 85, 86, 94, 95, 99, 106, 128, 131, 133
Éléphantine 4, 7 Éphèse 34, 102, 142, 145 Épire 64, 90 Étolie 48, 92, 101, 111, 124, 126 Étrusques 21, 75 Galatcs 87, 92, 100, 101, 104, 109, 137 Insulaires 82, 88, 89, 101
Bactriane 97, 102 Béotie 97, l 02 Bosphore 62,127,138 Céos 16, 40, 44, 50, 51 Chalcidique 24, 27, 3 7, 40 Chalcis 16, 25, 40, 59 Chéronée 66, 67, 73, 145 Chersonnèse 58, 127, 138 Chios 25, 34, 39, 40, 58, 70, 71, 101, 114, 115, 126 Corcyre 40, 41, 42, 46, 111 Corinthe 14, 16, 27, 66, 83, 125 Crète 96, 98, 114, 115, 125, 146 Crimée 62, 127, 138 Cyclades 82, 102, 114, Cyrène l, 2, 77, 98, 130
Délos 24, 30, 82, 88, 89, 118, 133 Delphes 16, 92, 101, 124, 126 Égypte 1, 2, 4, 16, 20, 49, 102, 105, 117
Leuctres 35, 45, 46, 54 Macédoine 24, 26, 55, 101, 102, 107, 111, 137 Marathon 1, 2, 13, 16 Milet 20, 34, 102 Mylasa 52, 53, 108 Odryses 26, 38, 58, l 09 Olympie 13, 16 Pergame 100, 104, 126, 128,
134, 135, 136, 149 Perses 1, 2, 13-19, 22, 49, 52, 54, 68, 71, 102 Platées 1, 16, 18, 19, 73, 96, 97 Pont 85, 127, 138, 139, 149 Pont (Asie Mineure) 138, 139, 140-145 Rhodes 88, 89, 114, 115, 116, 140, 143 Rome 90, 11l, 119-125, 130-150
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INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
Salamine 1, 11, 14, 15, 17, 18, 96 Samos 29, 34 Sparte 16, 28, 34, 35, 45, 46, 57, 95, 107, 125, 146 Syracuse 15, 46, 4 7 Thèbes 1, 13, 19, 40, 44, 55, 59, 66, 81 Thrace 23, 24, 26, 27, 29, 37, 57, 58, 62
Personnages : Alexandre l, 2, 66- 76, 105 Amasis 4, 7 Antigone le Borgne 1, 72, 79, 80, 83, 88 Antigone Cagneux 85, 95, 96, 101 Antigone Donateur 106, 107, 108 Antiochos 1er Sauveur 87, 93, 113 Antiochos II Dieu 102, 104, 112, 113 Antiochos III le Grand 103, 110, 112, 113, 116, 119, 120, 121, 122, 124 Antiochos IV Épiphane 128 Antiochos Rapace 102, 104 Antipater 1, 76 Apollonis 126, 128 Aratos 106, 107 Aristonicos 134, 136, 142 Aristote 1, 63, 68 Arsinoé Philadelphe 96, 103, 105 Attale p:r 104, 115, 126 Attale II 128 Attale III 130, 134, 135 Cambyse 102, 105, 110 Cassandre 1, 78, 79 Chrémonidès 95, 96 Démétrios Preneur de villes 1, 2, 80, 81, 84, 86, 88, 89, 94
Denys de Syracuse 1, 46, 4 7 tpaminondas 45 Eumène II l 03, 126, 127, 128 Lycurgue 62, 73, 81 Lysandre 34, 35 Lysias 33, 36, 46 Lysimaque 79, 86, 91, 92, 103, 109 M. Antonius Créticus 132, 146 Magas 77, 97, 98 Mausole 52, 53, 54, 61, 63 Mithridate VI Eupator 85, 138, 140, 141, 142, 147, 149 Mithridate de Pergame 148, 149 Philétairos 100, 104 Philippe II de Macédoine 1, 5 7, 58, 63, 66, 68 Philippe II 116, 211 Philippe V 106, 107, 108, li 1, 114, 119, 123, 126, 137 Phocion 56, 81 Polybe 125, 132 Polypcrchon 78, 79 Psammétique 1er 4, 7 Psammétique II 7 Ptolémée 151, 155, 161, 163, 179, 203 Ptolémée II 188 Ptolémée 1er Sauveur 77, 79, 82, 83, 88, 94 Ptolémée II Philadelphe 88, 89, 91, 94, 95, 96, 97, 103 Ptolémée III Bienfaiteur 102, 105 Ptolémée IV Philopator 110 Ptolémée V Épiphane 117 Ptolémée VIII Bienfaiteur II 130, 134 Ptolémée Apion 130 Ptolémée fils de Lysimaque 91, 103 Pyrrhos 85, 88, 90
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INDICES
Séleucos 1er Vainqueur 79, 87 Séleucos II Beau Vainqueur 102, 104, 108, 113 Séleucos IV 128 Spartocides 62, 85, 138
Liâtes inlmlu:
Guerres et Paix :
Ligu,s h/gimniq,us, nnpiru:
Guerre de Troie 1 Guerres médiques 1, 13-19, 96, 97 Guerre du Péloponnèse 27, 28, 34, 35
- sol, tribut, monopoles 11, 23, 25, 29, 37, 4-0, 51, 60, 70, 88, 123, 129, 144, 146 - autonomie juridictionnelle 8, 22, 34, 4-0, 50, 59, 66, 70, 83 - monnaie d'empire et monnaie internationale 31, 43, 96, 133 - provinces romaines 132, 134, 136, 137, 14-0, 142, 145, 146
Paix du Roi 37, 39, 4-0, 51 Paix commune 40, 54, 66, 79 Guerre des alliés 40, 44, 50, 58, 59, 60 Guerre lamiaque 1, 17, 76, 96 Guerre de Chrémonidès 17, 96, 97, 99, 103 Guerre crétoise 114 Guerres de Macédoine 111, 123 Guerres de Syrie 79, 102, 105, 181 Guerre d'Achaïe 132, 133 Guerre d'Alexandrie 138, 149
Quelques thèmes de lecture Langagepolitique:
3, 6, 8, 11, 24, 25, 27, 4-0, 41, 50, 53, 65, 68, 91, 103, 108, 119, 132, 135, 181 Discoursdes rois : 12, 68, 70, 71, 76, 77, 78, 91, 112
20, 22, 25, 33, 36, 50, 67, 68, 71, 72, 76, 109, 117, 129, 132, 135
Confédérations et États fidhawc : 37, 41, 48, 55, 64, 98, 101, 106, 111, 123, 124, 125, 131, 132 Royaumes:
- monarques 46, 47, 49, 52, 53, 61, 62, 63, 84, 85, 96, 98, 103, 138, 148, 149 - affaires du roi 53, 79, 84, 87, 98, 112, 116, 138 - amis 63, 71, 87, 138, 148 - culte royal 35, 68, 80, 82, 84, 87, 88, 94, 105, 110, 112, 113, 117, 121 - libertés 57, 65, 66, 77, 78, 79, 80, 81, 83, 84, 86, 91, 96, 106, 122, 129, 131, 132, 134, 145
TABLE DES MATIÈRES Introduction
......................................
I. Récits d'Histoire
...........................
.
9
.
15
1. Le « Marbre de Paros » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. La « Chronique de Lindos » . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
17
II. Époque archaïque .........................
22
. 27
3. Loi de Dréros (vers 650) ..................... . 4. Un Grec d'lonie au service de Psammétique 1er (635-610) ................................... . 5. Fondation de Cyrène (fin du VIIe s.) .......... . 6. Loi de Dracon sur l'homicide (621 ) . . . . . ....... . 7. La campagne nubienne de Psammétique II (591) 8. Traité entre Sybaris et les Serdéens (VIe s.) ..... 9. Alliance entre les Éléens et les Héréens (VIe s.) .. 10. L'archontat de Pisistrate fils d'Hippias (vers 521) 11. Colons athéniens de Salamine (peu avant 506) 12. Lettre de Darius à Gadatas (entre 522 et 486) ..
29
III. Guerres médiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
41
30 31 33 35 36
37 37 38 39
Victoire de Marathon: offrande athénienne (490) 43 Épitaphe de Corinthiens morts à Salamine . . . . . 43 Victoire de Gélon à Himère (480) . . . . . . . . . . . . . 44 La « Colonne des serpents>>, mémorial de la bataille de Platées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 17. Le prétendu décret de Thémistocle . . . . . . . . . . . . 46 18. Texte apocryphe du prétendu serment que les Athéniens auraient prêté avant la bataille de Platées, précédé de la formule authentique du serment des éphèbes athéniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
13. 14. 15. 16.
269
TABLE DES MATlt~
19. Mémorial des Mégariens tombés au cours de la seconde guerre médique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
IV. Époque classique .........................
50
. 53
20. 21. 22. 23. 24. 25.
Loi antityrannique à Milet (vers 479) ......... . Victoire de Cumes (4 74) .................... . Décret athénien concernant Érythrée (453/452 ?) Paiement du tribut dans le monde athénien (447) Colonie de Bréa (446/445) ................... . Décret des Athéniens pour la cité de Chalcis
26.
~~:~:~; d~~~- d~~i~~ -~~~~~~~t- M~~h~~è ..... .
(428-426) .................................. . 27. Tombeau collectif des Athéniens tombés au combat (432) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28. Contributions aux dépenses de guerre à Sparte (427) ....................................... 29. Décret sur le tribut dans l'empire athénien (426) 30. Les prémices d'Éleusis (422 ?) . . . . . . . . . . . . . . . . . 31. Décret imposant l'usage des monnaies athéniennes dans l'empire (425-421) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32. La révolte d' Érétrie (411 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33. Les assassins de Phrynichos (410-409) . . . . . . . . . . 34. Décrets en l'honncur des Samiens (405 et 403) . . 35. Triomphe de Lysandre (405) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36. Héros de la guerre civile (401) . . . . . . . . . . . . . . . . 37. Alliance d'Amyntas, roi de Macédoine, et de la Ligue de Chalcidique (391) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38. Décret accordant l'éloge à Hébryzelmis, roi des Odryses (386/385) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39. Alliance d'Athènes et de Chios (384) . . . . . . . . . . 40. Décret d' Aristotélès, charte de fondation de la seconde Confédération athénienne (377) . . . . . . . . 41. Alliance d'Athènes avec Corcyre, l'Acamanie et Céphallénie (375) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42. Alliance entre Athènes et Corcyre (375/374) . . . . 43. Loi d'Athènes sur la circulation des monnaies (375/374) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44. Décret des alliés d'Athènes (3 73) . . . . . . . . . . . . . . 45. Épigramme célébrant la victoire de Leuctres (371) 46. Athènes honore Denys de Syracuse (368) . . . . . . . 47. Alliance d'Athènes avec Denys de Syracuse (367)
55 56 56 58 60
61 64
67 67 68 70 72 75 75 77 81 82 83 84 85 86 90 91 92 94 95 96 98
270 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66.
INSCRIPTIONS HISTORIQUES GRECQUES
La Ligue étolienne en 367 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Athènes honore Straton, roi de Sidon (364) . . . . Athènes et Ioulis de Céos (363/362) . . . . . . . . . . Décrets de Céos concernant le commerce du vermillon (entre 360 et 350) . . . . . . . . . . . . . . . . . Trois décrets de Mylasa attestant de son loyalisme à l'égard de Mausole (367/366, 361/360, 355/354) Un curieux «décret>> de Mausole . . . . . . . . . . . . La Grèce refuse de soutenir les satrapes révoltés (362/361) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alliance d'Athènes avec les Thessaliens (361) . . Cios honore Athénodoros (360) . . . . . . . . . . . . . . . Décret d'Amphipolis après la prise de la ville par Philippe (357) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alliance d'Athènes et des rois thraces (357) . . . . La Ligue athénienne et Érétrie (357/356) . . . . . . Andros durant la guerre des alliés (356) . . . . . . . Érythrée accorde l'éloge à Mausole (vers 355) . Athènes honore les fils de Lcucon, roi du Bosphore (347/346) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hermias d'Atamée (vers 350) . . . . . . . . . . . . . . . . Soutien d'Athènes au roi Arybbas (342) . . . . . . . Décret de Xanthos (338) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Serment de ceux qui participent à la Ligue de Corinthe (338) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
V. Règne d'Alexandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67. Décret contre toute tentative d'installation de la tyrannie à Athènes (337/336) . . . . . . . . . . . . . . . . 68. Les tyrans d'Érésos (à partir de 336) . . . . . . . . . 69. Alliance entre Alexandre et Athènes . . . . . . . . . . 70. Alexandre et Chios (334 ?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71. Alexandre et Chios, la