Une petite maison 9783035603019

 

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French Pages [100] Year 2015

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Table of contents :
Un terrain...
LA PETITE MAISON
LES MAISONS AUSSI ATTRAPENT LA COQUELUCHE
DESSINS DE 1945
LE CRIME
TABLE
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Une petite maison
 9783035603019

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LE CORBUSIER

U NE

P E TITE

MAISO N

l 9 2 3 BIRKHÂUSER - PUBLISHERS FOR ARCHITECTURE

UNE PETITE MAISON

La région

U

n terrain...

La région, c'est le lac Léman où s'étagent les vignes en terrasses; la longueur de leurs murs de soutènement alignés bout à bout totaliserait trente mille kilomètres (les trois quarts du tour de la Terre!). Les vignerons vont fort! Œuvre séculaire, peut-être millénaire. La petite maison abritera les vieux jours de mon père et de ma mère, après une vie de labeur. Mère musicienne, père fervent de la nature. 1922, 1923, je prends à plusieurs reprises le rapide Paris-Milan ou l'Orient-Express (Paris-Ankara). J'em­ porte un plan de maison dans ma poche. Le plan avant le terrain? Le plan d'une maison pour lui trouver un terrain? Oui. Les données du plan. Première donnée: le soleil est au sud (merci). Le lac s'étale au sud devant les coteaux. Le lac et les Alpes qui s'y réfléchissent sont devant, régnant d'est en ouest. Voilà de quoi conditionner le plan: face au sud, il étend en longueur un logis de quatre mètres de profondeur, mais dont le front mesure seize mètres. Sa fenêtre a onze mètres de long (j'ai dit «sa» fenêtre). Seconde donnée: «la machine à habiter». Des fonc­ tions précises avec des dimensions spécifiques pouvant atteindre un minimum utile: une marche économe et efficiente réalisant les contiguïtés efficaces. Une super­ ficie minima avait été allouée pour chaque fonction; le total donnait cinquante-quatre mètres carrés. Le plan achevé, et tous dégagements compris, la maison couvrait soixante mètres carrés, sur un seul niveau. 5

Un circuit

C

onséquence: un circuit. la route; 2. le portail; 3. la porte; 4. le vestiaire (avec la chaudière au mazout); 5. la cuisine; 6. la buanderie (et la descente à la cave); 7. la sortie sur la cour; 8. la salle; 9. la chambre à coucher; 10. la baignoire; 11. la penderie et la réserve du linge de maison; 12. le petit salon-chambre d'amis (avec un lit dans une cuvette à niveau du sol et recouvert d'un second lit-divan); 13. un abri ouvert sur le jardin; 14. le devant de la maison et la fenêtre de onze mètres; 15. l'escalier montant sur le toit. l.

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L

e plan dans la poche, on a longuement cherché le terrain. On en retint plusieurs. Mais un jour, du haut des coteaux on découvrit le vrai terrain (1923). Il était au bord du lac; on peut même dire qu'il at­ tendait cette petite maison. La famille du vigneron ven­ deur fût charmante et accueillante. On but «le verre».

On a découvert le terrain

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Géographie

E

la géographie on a vérifié le choix: à vingt mi­ nutes de là, s'arrêtent, en gare, les rapides qui mettent en contact Milan, Zurich, Amsterdam, Paris, Londres, Genève, Marseille...

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L

e plan est installé sur son terrain; il y entre comme une main dans un gant. Le lac est à quatre mètres de­ vant la fenêtre, la route derrière est à quatre mètres de la porte. La surface à entretenir est de trois cents mètres carrés, moyennant quoi est acquise une vue incompa­ rable et inaliénable sur l'un des beaux horizons du monde.



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Le plan est installé ...

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La coupe

L

a maison a deux mètres et demi de haut (minimum réglementaire). C'est une boîte allongée sur le sol. Le so­ leil levant est accueilli à l'un des bouts par un lanterneau oblique; puis il tourne toute la journée au-devant. Soleil, espace, verdure... sont acquis.

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On est sur un terrain de remblai vieux de cent ans. N'empêche que les eaux du lac, dont le niveau monte et descend de quatre-vingts centimètres chaque année, s'in­ filtrent derrière le mur de soutènement. Ce qui aura des conséquences... On l'ignorait à ce moment-là. Les gens dirent: «A quatre mètres du lac? Ils sont fous! Rhumatismes et éblouissement!» «Les gens» n'observent pas et ne réfléchissent pas. Rhumatismes? Faites bouillir l'eau d'une casserole. Où est la vapeur? Au-dessus de la casserole, jamais à côté de la casserole. «L'humidité-rhumatisme» (et les rhumatismes) sont sur·les hauteurs, sur les coteaux à la cote cinquante mètres - cent mètres. L'humidité est.au­ dessus de la casserole! Eblouissement? Le soleil est devant, d'est en ouest, n'atteignant (et encore) le zénith qu'au solstice d'été. Jamais l'angle d'incidence ne passera par la petite mai­ son. Il atteint (et éblouit) les habitants des coteaux, ceux des cotes cinquante ou cent! «Les gens» ignorent l'angle d'incidence.

La petite maison fut construite en 1923 /24 sur les plans de Le Corbusier et Pierre J eanneret. ll

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LA PETITE MAISON

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Le paysage (dessin de L-C, 1921)

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M

on père vécut une année dans cette maison. Ce paysage le comblait. Durant sa vie de travail, là-haut, à mille mètres dans les Montagnes Neuchâteloises, il nous avait ouvert les yeux sur les richesses de la nature. C'é­ tait un pays austère et rude. D'un côté, barrant l'hori­ zon, l'extrême chaîne des montagnes, ultime marche de l'escalier escaladant le Jura depuis le Rhône de France; de l'autre côté, le canon du Doubs, violent défoncement géologique. Cette vallée «du Fond» était isolée, sans habitants autrefois; depuis sept siècles, elle est devenue «terre d'asile». Mais la dureté du climat engage ceux qui en ont le goût et le pouvoir à descendre un jour vers le Léman où pousse la vigne. l

E

n 1923, c'était, ici, le «Chemin Bergère», un che­ min presque abandonné; une ancienne route romaine qui avait relié l'évêque de Sion aux évêques de Lau­ sanne et de Genève. Vers 1930, tout éclata: les ponts-et-

La

route

L'entrée

chaussées choisirent ce vestige ancien pour y réaliser le redressement de la route internationale du Simplon. Désormais, la furie des véhicules remplaça le silence d'Arcadie. Par chance, le visage de la petite maison était de l'autre côté, à l'abri.

L

e budget de construction était infime. L'entrepre· neur ne prenait pas très au sérieux une telle architecture. J'étais à Paris, hien forcé de faire confiance! On em­ ploya, pour les murs, des «corps-creux» de béton de ci-

Le portail

La porte est derrière l'hortensia

ment et sable (conducteurs de froid et de chaud- mau­ vais), démunis, pour recevoir le mortier, d'un lit, d'une assiette favorables.

C

'est pourquoi un beau jour on ajouta, à la façade nord, un revêtement de bardeaux de tôle galvanisée, couramment employé contre les intempéries dans les fermes du haut Jura. Cette carapace utilitaire est fort jolie.

Le revêtement en tuiles de tôle galvanisée

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Précisément naissait l'aviation commerciale avec ses carlingues en aluminium côtelé ( Breguet) . La petite maison se mettait ( sans intention préconçue) «à la page».

L.

raison d'être du mur de clôture que l'on voit'"' est de fermer la vue au nord, à l'est, en partie au sud, à l'ouest; le paysage omniprésent sur toutes les faces, omnipotent, devient lassant. Le mur qui ferme la vue

Le tremplin du chien

Avez-vous observé qu'en de telles conditions, «on» ne le «regarde» plus? Pour que le paysage compte, il faut le limiter, le dimensionner par une décision radicale: 23

Donner l'échelle humaine

boucher les horizons en élevant des murs et ne les révéler, par interruption de murs, qu'en des points stratégiques. La règle servit ici: murs nord, est et sud ont «cloîtré» le tout petit jardin carré de dix mètres de côté et ils en on fait une salle de verdure- un intérieur. 24

Pour la joie du chien (et ça compte dans un foyer), on a dressé un tremplin et aménagé une grille à niveau des pieds des passants de la route. Et le chien s'amuse! De la grille du portail à la grille du tremplin, il galope sur vingt mètres et il aboie éperdument! Donner l'échelle humaine

L

e mur sud, toutefois, fut percé d'un trou carré pour «proportionner» (objet à dimensions humaines). Egale­ ment pour créer de l'ombre et de la fraîcheur.

Subitement s'arrête le mur

Le tour est joué

S

ub;tement, le mur s'arrête et le spectacle surg;t: lu­ mière, espace, cette eau et ces montagnes... Voilà: le tour est joué! 2

Une colonne

L

a maison, ici, a quatre mètres de façade. La porte sur le jardin, trois marches, l'abri.

2

Une colonne porte le toit de l'abri: c'est un tuyau métallique de six centimètres de diamètre. La place qu'il occupe en recoupement avec le vieux mur du lac, institue un fait insigne: la croisée d'angle droit- coordonnée des eaux et des monts.

Quatre mètres

0 0 .

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n est entré dans la maison. La fenêtre de onze mètres lui confère de la classe! C'est une innovation constructive conçue pour le rôle possible d'une fenêtre: devenir l'élément, l'acteur pri-

L'ouvrant, la tablette, le linteau

mordial de la maison. Installer la proportion dedans la maison, à l'endroit le plus décisif: hauteur de la tablette, hauteur du linteau, solution donnée au rideau («un bon plan de maison commence à la tringle à rideaux»- dixit Corbu), potelets très sveltes (tubes de fer de 8 cm remUn bon plan commence à la tringle à rideaux

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-+

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plis de béton et de ferraille raccordée au linteau). De rares guichets (par économie et pour le confort), etc... Coupe éloquante de la fenêtre. Nous la retrouverons tout à l'heure, dehors.

Colonne

Onze mètres de fenêtre, au-dehors

L

e volet roulant est extérieur - son enroulement des coulissants, son mécanisme. On évite ainsi la pénétration d'air froid par le caisson traditionnel. 3

L

a fenêtre est donc l'unique acteur de la façade.

La fenêtre

Un

authentique «fait d'architecture»

Po

urtant, à l'extrémité, est un authentique «fait d'architecture» (oh«excuse-me», Vignole!) . Une planche 3

Architecture

sert de hanc et, derrière, trois petits guichets hori­ zontaux éclairent la cave. Cela peut suffire à donner du bonheur (si vous n'êtes pas de cet avis, passez!) 3

On monte ...

On monte

sur

le toit

Quinze ou vingt centimètres de terre

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n monte sur le toit. Plaisir qui fut celui de cer· taines civilisations à certaines époques. Le béton armé apporte le toit-terrasse et, avec quinze ou vingt centimètres de terre, le «toit-jardin». Nous y voici. C'est en août, en pleine canicule; les herbes sont rôties! Qu'importe! chaque brin porte ombre, et les racines serrées constituent un épais feutre isolant. Isolant du froid, isolant du chaud. C'est-à-dire un produit isotherme gratuit ne nécessitant aucun entre­ tien. 41

Ici, l'écoulement des eaux de pluie

I

ci, le trou d'écoulement des eaux de pluie. Le tuyau de descente traverse le logis, au cœur de la maison

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(comme d'ailleurs y sont aussi les robinets des lavabos, de la baignoire, de l'évier, etc... ). L'un des lanterneaux fixes (dalle de verre scellée au bi­ tume) qui éclairent la buanderie, la penderie... Un lanterneau

A

Le géranium sauvage ...

ttention! Nous sommes fin septembre. La flore d'automne s'est réveillée; le toit a verdi à nouveau: une toison épaisse de géraniums sauvages a tout recouvert. C'est très beau. Au printemps, l'herbe naissante et la fleurette. En été, la prairie des folles herbes très hautes.

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... d'automne

Le jardin de toiture vit de lui-même, au gré du soleil, des pluies, des vents et des oiseaux porteurs de graines. ( Dernière heure, avril 1954: le toit est entièrement bleu de myosotis. Personne ne sait comment ils sont venus ici?) 45

A

ppuyé sur la rambarde du navire ... Appuyé sur le bord du toit. .. ..•

Marcher sur son toit ...

Béatitude réservée jusqu'ici aux seuls chats dits: de gouttières. On redescend au sol. Descendre de son toit. . .

Ici était autrefois le saule-pleureur

A

h, voilà! Après trente années (presque), la façade porte des cicatrices, des colmatages de goudron. Les rides, les appendicites, les rhumatismes de la maison. Lecteur, en 1923, ce terrain était nu comme un ver; seul un cerisier attaché à son tuteur montrait trois poils au bout d'un bâton. Aujourd'hui, l'ombre est abondante et le soleil bien réparti. On avait bâti. Et on avait immédiatement planté un pin, un peuplier, un saule-pleureur, un acacia, un paulownia - tous des enfants d'arbres, des gringalets. J'ai dit que les eaux du lac s'infiltrent sous le jardin derrière le mur de soutènement. Le soleil tape, la terre chauffe, l'eau est tiède, les arbres font du chemin...

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Le censier est devenu un gros garçon. Ma mère en fait des confitures pour tout l'hiver. Le pin? Il a fallu le couper, il portait une ombre né­ faste au peuplier. Le peuplier? Il est devenu formidable. On l'a scié par le milieu, en travers. Puis on l'arracha définitivement, Cicatrices . . .

ses racines allant chatouiller ( hien loin) les modestes fondations de la petite maison. L'acacia? Il enlevait leur soleil aux salades du voisin. Il fut enlevé.

Le paulownia est demeuré seul

Un cerisier. Le paulownia

Le saule-pleureur? Il pleurait de trop, prenantsonsoleil à la chambre à coucher. Il trempait ses feuilles dans le lac; il était poétique, tout et tout! Coupé, le saule-pleureur! Alors, le paulownia est demeuré avec ses grosses 51

feuilles bêtasses. Son tronc est énorme, couvert de li­ chens en médaillons, comme une prairie est couverte de pissenlits. Il pousse des branches intrépides dans tous les sens, qui défient les lois de la statique (encastrement des consoles) . Chaque année, on lui coupe «sa» branche, c'est-à-dire celle qui est devenue intolérable.

Un cerisier. Le paulownia

Eau

L'image précédente, prise du lac, montre les deux survivants: le èerisier et le paulownia. A quatre mètres de la façade, le vieux mur retient le lac aux eaux lé­ maniquement bleues secouées parfois de rage dévasta­ trice- la «vaudeyre», tempête de la région. 53

L ES MAISONS AUSSI ATTRAPENT LA COQUELUCHE

La cave étanche était une péniche

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n l'avait laissé deviner: il allait se passer quelque chose. Notez bien qu'il s'agit d'une maison très bon marché. Une étrange épreuve assaillit la bâtisse: elle se fen­ dit, en un lieu, tout en travers. L'imperméabilisation de la toiture mettait à l'abri de toute catastrophe. Mais il était bon de savoir à quoi s'en tenir. Recherches, en­ quête.

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-- '\�..... J,��· Aux hautes-eaux, la charnière sur le toit fonctionne!

On nous dit, un jour, que les maisons du bord du lac Léman se fissurent aux hautes eaux; les fissures se re­ ferment aux basses eaux. Drôle de respiration! Archimède a proclamé: tout corps plongé dans un liquide reçoit une poussée verticale de bas en haut égale au poids du volume du liquide déplacé... Avec émerveillement on découvre que la petite cave placée dans la dernière travée ouest- cave étanche57

Par

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dessus le marché, l'aluminium protège du chaud et de la pluie

constitue hel et hien une péniche flottante à chaque «hautes-eaux», en sorte que la cave-péniche reçoit... de bas en haut la poussée chère à l'Archimède regretté. Dans ces conditions, une lecture de situation s'impose (l'autorité abaisse, une fois par année, le niveau du lac [le niveau des eaux] de quatre-vingts centimètres, en ouvrant l'écluse du Rhône à Genève pour permettre ainsi aux riverains de faire des réparations). Les vieilles maisons du bord du lac, construites sur ter­ res rapportées - donc perméables, se fendent annuelle­ ment dans leurs maçonneries: craquelures qui n'in­ quiètent personne. Le toit de tuiles, lui, en est à peine dérangé. Tandis qu'une maison de ciment craquelée prend mauvaise figure. On construisit ici, sur la terrasse, une charnière (feuille de cuivre souple). Mais pour éviter les émotions visuel­ les annuelles d'une expérience de physique, on recouvrit la façade sud d'une pellicule d'aluminium. Ainsi fut fait.

Note: Les photographies sont faites, sur les données de L-C, par Mademoiselle Peter, professeur de photographie à Vevey

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DESSINS DE 1945

Vn

gt années après la construction de cette petite maison, je m'offris le délassement de quelques dessins. Ils confirment les faits architecturaux impliqués dans cette simple entreprise de 1923, époque à laquelle la re­ cherche d'un logis décent laissait l'opinion indifférente. Le dernier dessin, daté de septembre 1951, célèbre les quatre-vingt-onze ans de ma mère. 63

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L E CRIM E

Q

uand cette petite maison fut achevée, en 1924, et que mon père et ma mère purent s'y installer, le Conseil Municipal d'une commune proche se réunit et, considérant qu'une telle architecture constituait, en fait, «un crime de lèse-nature», craignant par ailleurs qu'elle ne fit quelque émule (qui sait?), il interdit qu'elle fut à jamais imitée...

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T ABL E UNE PETITE MAISON LA PETITE MAISON

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LES MAISONS AUSSI ATTRAPENT LA COQUELUCHE 55 DESSINS DE 1945 LE CR IM E

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MISE EN PAGES ET DESSINS DE LA COUVERTURE PAR LE CORBUSIER

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oo

Le Corbusier

Das kleine Hans

Ein kleines Haus

Der Bauplatz . .. S. 5 Er liegt am Genfersee, wo die Weinberge in Terrassen auf­ steigen; würde man alle ihre Stützmauern aneinanderfügen, so betrüge deren Lange dreilligtausend Kilometer, das heillt drei Viertel des gesamten Erdumfanges! Die Weinbauern leisten ganze Arbeit. lhr Werk wird hundert, ja vielleicht tausend Jahre überdauern! Nach einem arbeitsreichen Leben sollen mein Vater und meine Mutter in dem klefnen Haus ein Heim für ihre alten Tage linden. Meine Mutter ist Musikerin; leidenschaftliche Liebe zur Natur bestimmte das Wesen meines Vaters. Oft befinde ich mich in den Jahren 1922 und 1923 im Schnell­ zug Paris-Mailand oder im Orient-Exprell Paris-Ankara, den Plan eines Hauses in meiner Tasche. Wie? Den Plan bevor der Bauplatz bestimmt ist? Den Plan, für den der Bauplatz erst noch gefunden werden mull? Jawohl. Die Ausgangspunkte des Plans. Erstens: die Sonne steht im Süden. Südlich, vor den Hügeln, liegt der See. Der See und die sich darin spiegelnden Schneeberge erstrecken sich von Westen nach Osten. Daraus ergibt sich: das Haus ist gegen Süden orientiert. Der Fassade entlang erstreckt sich der vier Meter tiefe W ohnraum mit einer Frontlange von sechzehn Metern. Die Lange seines Fensters betragt elf Meter. Zweitens: die «Wohnmaschine». Genau den einzelnen Funk­ tionen angepallte Dimensionen führen zu aullerster Raumaus­ nützung. Die Anordnung folgt dem Ablauf der einzelnen Tatig­ keiten. Bei Annahme eines Minimums an Grundflache für jede Funktion wurde eine Totalgrundflache von fünfzig Quadrat­ metern errechnet. Der fertige Plan des einstiickigen Hanses weist, mit allen Nebenriiumen, eine Grundflache von sechzig Quadratmetern auf. Der Rundgang: S. 6 1. Die Stralle; 2. das Gartentor; 3. die Haustüre; 4. die Car­ derobe (mit Ùl-Heizkessel); 5. die Küche; 6. die Waschküche

(mit Kellertreppe); 7. der Ausgang zum Hof; 8. der Wohnraum;

9. das Schlafzimmer; 10. Bad; 11. Wiischehii.nge und Wii.sche­ aufbewahrung; 12. kleines Wohnzimmer für Gii.ste mit zwei übereinandcrliegenden Betten; 13. gedeckter Sitzplatz; 14. die Vorderseite des Hauses und das elf Meter lange Fenster; 15. die Treppe zum Dach. S.

7 Mit dem Plan in der Tasche machten wir uns auf die Suche nach einem Bauplatz. Schon hatten wir verschiedene in die engere Wah! gezogen, ais wir cines Tages von der Hohe des Hügels aus den richtigen entdeckten. Er liegt am Ufer des Sees und schien nur auf das kleine Haus zu warten. Die Famille des Weinbauem, der ihn zum Verkauf anbot, war gastfreundlich und liebenswürdig. Wir «begossen» den Kauf gemeinsam.

S.

8 Nun wurde die geographische Lage des Platzes unserer Wahl bestimmt: in zwanzig Minuten Entfernung liegt der Bahnhof, wo die Züge halten, die Mailand, Zürich, Amsterdam, Paris, London, Marseille miteinander verbinden ...

S.

9 Der Plan pallt auf das Geliinde wie ein Handschuh. Vier Meter vor dem Fenster erstreckt sich der See, vier Meter hinter der Haustüre geht die Strafle vorbei. Die zu unterhaltende Grund­ fl.ii.che betrii.gt dreihundert Quadratmeter und gewiihrt. eine un­ vergleichliche und unverbaubare Aussicht auf einen der schon­ sten Horizonte dieser Welt.

S. 10-ll Die Hohe des Hauses betrii.gt zweieinhalb Meter (das gesetz­ liche Minimum). Es gleicht einer am Boden liegenden Schachtel. Die aufgehende Sonne wird von einem schrii.gen Oberlicht ein­ gefangen und vollzieht dann im Laufe des Tages ihren Kreis­ lauf vor unserem Hause. Sonne, Raum, Grün ... alles ist da. Wir befinden uns auf hundertjii.hrigem aufgeschüttetem Land. Dies hindert nicht, dafl das Seewasser, dessen Niveau jahrlich achtzig Zentimeter steigt und fallt, hinter der Stützmauer ein­ dringt, was gewisse Folgen haben wird, die wir aber damais noch nicht kannten. Die Leute sagten: eVier Meter vom See entfernt? Sie sind ver­ rückt. Sie werden sich Rheumatismus holen, und die Blendung des Sees wird unertrii.glich sein!,. «Die Leute» beobachten und überlegen nicht. Wo ist der Dampf,

2

wenn man Wasser in einem Topf kocht? Über dem Topf, nie aber seitlich davon: Der «Feuchtigkeitsrheumatismus» (und der Rheumatismus übcrhaupt) lindet sich auf den Hiihen von fünfzig und hundert Metern. Die Feuchtigkeit ist über dem Topf! Und die Seeblendung? Die Sonne zieht vor uns von Osten nach Westen und erreicht den Zenit nur zur Sommersonnenwende. Nie wird ihr Einfallswinkel durch das kleine Haus gehen. Sie errcicht (und blendet) die Bewohner der Hügel von fünfzig und hundert Meter Hiihe. «Die Leute» wissen vom Einfallswinkel nichts.

Das kleine Haus

s. 13

Das kleine Haus wurde 1923-24 nach den Planen Le Corbusiers und Pierre Jeannerets geb:mt. Mein Vater lebte noch ein Jahr in diesem Hause. Die Land- S. 15 schaft begeisterte ihn. Wahrend seines arbeitsreichen Lebens, oben in den Neuenburger Bergen, hatte er uns die Augen für die Schiinheit der Natur geiiffnet. Doch ist die Landschaft dort karg und rauh. Auf der einen Seite riegelt die -Bergkette, die letzte Stufe der von der Rhone zum Jura ansteigenden Treppe, den Horizont ab, auf der anderen liegt das tief eingeschnittene Tai des Doubs. Die Gegend war einst abgeschlossen und viillig unbewohnt; erst seit sieben Jahrhunderten ist sie zur Wohnstatte geworden. Aber die Rauheit des Klimas veranlaBt jene, die die Miiglichkeit dazu haben, eines Tages hinunterzuziehen an den Genfersee, wo die Rebe wachst. 1923 war unser «Schaferweg» noch ein verlassener Pfad, eine S. 16-17 altc riimische StraOe, die die Bischofsitze von Sitten, Lausanne und Genf miteinander verband. Um 1930 war das ldyll zu Ende; das StraBenbauamt wahlte diesen alten Weg, um die intern ational e Simplonstrafie auszubauen. Seither erfüllt der Larm der Fahrzeuge die einst so arkadische Stille. Zum Glück blickt das kleine Haus nach der anderen Seite und ist geschützt. Das Budget für den Bau war sehr klein. Der Unternehmer S. 18-19 nahm eine solche Architektur nicht allzu ernst. Ich selbst war in Paris und muBte mich notgedrungen auf ihn verlassen! Man verwendete für die Mauern Hohlsteine aus Zement und Sand 3

(gute Wiirme- und Kiilteleiter und daher ungünstig) ohne ge­ nügende Fugenverbindung. S. 20-21 Aus diesem Grunde mullte cines Tages die Nordseite mit einem Schutzmantel aus galvanisiertem Eisenblech v�rkleidet werden, wie es hiiufig gegen Witterungsschiiden bei Bauernhiiusern ge­ schieht. Dieser nützliche Panzer ist aullerdem sehr hübsch. Gerade zu jener Zeit kam die Verkehrsaviatik auf mit ihren Kabinen aus gewelltem Aluminium (Breguet). Das kleine Haus war (ohne es zu wollen) hoch modern geworden. S. 22-25 Zweck der hier sichtbaren Mauer ist es, die Aussicht im Norden, Osten und teilweise auch im Süden und Westen abzusperren; die allgegenwiirtige und übermiichtige Landschaft auf allen Seiten wirkt auf die Dauer ermüdend. GewiB haben Sie auch scbon bemerkt, daB man sie unter sol­ chen Bedingungen nicht mehr «sieht». Um der Landschaft Gewicht zu verleihen, muB man sie einschriinken, ihr ein Mail geben : den Ausblick durch Mauern versperren, die nur an bestimmten strategischen Punkten durchbrochen sind und die Sicht freigeben. Hier wurde so vorgegangen : die Ost-, Nord- und Südmauern schliellen den kleinen Garten von zehn Meter Seitenliinge wie einen Klosterhof ab und gestalten ihn zu einem grünen Saal. Zur Freude des Hundes - und das spielt für ein Heim keine geringe Rolle - wurde für ihn eine kleine erhohte Bühne er­ richtet mit einem Gitter, durch das er die Fülle der Passanten auf der StraBe sehen kann. Und mm hat er zu tun! Begeistert bellend rast er die zwanzig Meter vom Gitter seiner Bühn� bis zum Gitter des Gartentores! S. 26 Die Südmauer wurde immerhin durch einen viereckigen Aus­ schnitt durchbrochen, der einen auf das menschliche Mail be­ schriinkten Teil der Aussicht freigibt und auBerdem für Schat­ ten und Kühle sorgt. S. 27 PlOtzlich hort die Mauer auf und das Schauspiel ist eroffnet : Licht, Raum, See und Berge. Die Überraschung ist gelungen! S. 28-29 Die Liinge der Aullenmauer betriigt hier vier Meter. Die Türe zum Garten, drei Stufen, der Gartensitzplatz. Das Dach des Sitzplatzes wird von einer Siiule getragen : sie

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hesteht aus einem Metallrohr von sechs Zentimeter Durch­ messer. Sie hat insofern eine hesondere Bedeutung, ais sie die alte Ufer­ mauer üherschneidet und den Kreuzungspunkt des rechten Win­ kels hildet, dessen Koordinaten das Wasser und die Berge sind. S. 30-34 Man ist ins Haus eingetreten. Das elf Meter lange Fenster giht ihm Rasse! Die Rolle des Fensters ist neu: es wird zum Hauptelement des Hauses. Für die richtigen Proportionen im Innern sind die entscheidenden Punkte: die Hohe des Fenstersimses, die Hohe des Fenstersturzes und die Vorhangvorrichtungen (ein guter Plan für ein Haus fiingt bei den Vorhangstangen an - dixit Corhu), die aus dünnen, mit Beton und Rundeisen verstiirkten Eisenstützen hestehen und am Fenstersturz hefestigt sind. Einige wenige Mauernischen sind hequem und helasten das Budget nur minimal. Ausdrucksvolle Form des Fensters. Wir werden es sogleich von auBen hetrachten. Die Rolle und der Mechanismus des Rolladens hefinden sich S. 35 auBerhalh des Hauses. So wird das Eindringen kalter Luft durch den Rolladenkasten verhindert. Das Fenster allein ist es, das der Fassade ihren Ausdruck giht. S. 36 Immerhin, hier, am iiuBersten Ende hefindet sich ein echtes S. 37-38 architektonisches. Element (verzeih mir, Vignole! ) : Ein Brett, das ais Bank dient, und dahinter drei kleine horizontale Offnungen, durch die der Keller sein Licht erhiilt. Das genügt, um glücklich zu machen ( wenn Sie anderer Ansicht sind, gehen Sie hitte weiter). Man steigt auf das Dach. Ein Vergnügen, das manche Zivili- S. 39-41 sationen schon in früheren Jahrhunderten kannten. Der armierte Beton erlaubt das Terrassendach und, mit zwan­

zig oder dreiBig Zcntimeter Erde, den Dachgarten. Wir sind ohen! Das Gras ist dürr, denn wir sind mitten in den Hundstagen. Was tut's, jedes Halmchen hringt Schatten, und die eng ineinander verflochtenen Wurzeln bilden einen dichten isolierenden Filz. Er hiilt die Wiirme und die Kiilte ab und ist ein kostenloser Temperaturregler, der nicht die geringste Pflege heansprucht.

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S. 42-43 Hier das Abflul3loch für das Regenwasser. Das Abflullrohr, in welches auch die Auslaufvorrichtungen der Waschtoiletten, der Badewanne, des Ausgusses usw. einmünden, geht mitten durch das Haus. Eines der festen Oberlichter (Glasplatten, mit Dachpappe ab­ gedichtet), die Waschküche, Wascheaufhange usw. erhellen. S. 44-45 AufgepaBt! Es ist Ende Sefltember. Die Herbstflora steht in Blüte, das Dach ist von neuem grün geworden: ein dichter Pelz aus wilden Geranien hat alles überdeckt. Es ist wunderschon. lm Frühling gibt es junges Gras und Wiesenblumen, im Som­ mer eine sehr hohe Wiese. Der Dachgarten lebt aus eigener Kraft, gespeist von· der Sonne, dem Regen, den Winden und den samenbringenden Vogeln. Jetzt, im Aprill954, ist das Dach vollstandig blau von VergiO­ meinnicht. Niemand weill, wie sie hierher gelangt sind. S. 46-47 Stützt man sich auf eine Schiffsreling oder auf den Rand des Daches? Eine Glückseligkeit, die bisher den Katzen allein vorbehalten blieb. Man kehrt zur Erde zurück. S. 48-53 0 weh! Nach nahezu dreillig Jahren weist die AuJlenmauer Narben auf, Ausbuchtungen des Betons, es sind die Runzeln und Geschwüre des Hauses. VergiB nicht, Leser, daJl noch im Jahre 1923 dieses Grundstück nackt war wie ein Wurm; lediglich ein einziger von einer Stange gestützter Kirschbaum streckte seine klaglichen drei Zweiglein in die Luft. Heute aber wechseln Schatten und Sonne in angenehmster Weise ab. Der Bau war fertiggestellt. Sofort war man auch an das Pflan­ zen einer Tanne, einer Pappel, einer Trauerweide, einer Akazie und einer Paulownia gegangen winziger und schwiichlicher Baumsauglinge. Ich habe es bereits gesagt, das Seewasser drang hinter die Stützmauer ein. Die Sonne brennt, die Erde warmt, das Was­ ser ist lau, die Baume wachsen ... Der Kirschbaum ist ein machtiger Bursche geworden, und meine Mutter macht aus seinen Früchten die Konfitüre für das ganze Jahr. -

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Die Tanne? Sie muBte gefiillt werden, ihr Schatten hekam der Pappel nicht. Die Pappel? Sie wuchs ungeheuer. Man sligte sie mittendurch. SchlieBlich entfernte man sie ganz, da ihre Wurzeln die be­ scheidenen Fundamente des kleinen Hauses zu kitzeln began­ nen. Die Akazie? Sie hielt die Sonne vom Salatheet des Nachbarn ab. Auch sie muBte geopfert werden. Die Trauerweide? Sie weinte zu sehr und nahm den Schlaf­ zimmern die Sonne weg. Sie badete ihre Bllitter im See und war poetisch durch und durch! Auch die Trauerweide wurde gefallt! Es blieb also nur die Paulownia mit ihren groBen, dümmlichen Bllittern. Ihr Stamm ist riesig und mit Moosfiecken hedeckt wie eine Frühlingswiese mit Lowenzahn. Unerschrocken treiht sie Zweige nach allen Seiten und straft die Gesetze der Statik Lügen. Jedes Jahr muB «ihr» Ast entfernt werden, das heiBt der, der am meisten stort. Dieses letzte, vom See her aufgenommene Bild zeigt die beiden einzigen Überlebenden: den Kirschbaum und die Paulownia. ln vier Meter Entfernung von der Fassade hlilt die alte Mauer die blauen Wasser des Genfersees zurück, die oft von rasendem Sturm geschüttelt werden - vom avaudeyre», wie er in dieser Gegend genannt wird.

Auch die Hauser bekommen den Keuchhusten

S.

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Man konnte es ahnen: etwas muBte sich ereignen. Denken Sie daran, daB es sich um ein sehr wohlfeiles Haus handelt. Eine schwere Prüfung suchte es heim: es barst an einer be­ stimmten Stelle auseinander. Die Undurchllissigkeit des Daches verhinderte eine Katastrophe. Aber man muBte wissen, was los war. Wir suchten und forschten nach der Ursache. Da wurde uns eines Tages erziihlt, daB die Hauser am Ufer des Genfersees bei hohem Wasserstand Spalten bekommen, die sich bei tiefem Wasserstand wieder schlieBen. Seltsame Art zu atmen! Archimedes hat uns gelehrt: jeder feste, in eine Flüssigkeit ge­ tauchte Korper erhalt einen Auftrieb, der gleich dem Volumen der verdriingten Flüssigkeit ist . . . Mit Wonne hemerken wir, daB der kleine Keller am westlichen

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Ende des Hanses - ein wasserdichter Keller -, zum schwim­ menden Schiff wird, wenn das Wasser hoch steht, so dal3 der •Schiff-Keller» den dem seligen Archimedes so teuren Auftrieh erhait. Zum Verstandnis ist hier eine Erklarung notig : die Behorden senken den Seespiegel alljahrlich einmal, indem sie die Rhoneschleusen in Genf offnen, und ermoglichen so den Seeanstol3ern die Vornahme der notigen Reparaturen. Die Risse, die das Mauerwerk der alten Hauser am See all­ jahrlich hekommt, heunruhigen niemanden. Die Ziegeldiicher leiden kaum darunter. Dagegen macht ein Betonhaus mit Rissen einen recht schlechten Eindruck. Anf der Dachterrasse wurde ein elastisches Anschlul3hlech aus Kupfer angehracht. Um aber die jahrlichen allzu augenfalligen Zeugen cines physikalischen Experimentes zu verdecken, wurde die Fassade mit einer Haut aus Aluminium überzogen. S. 61 Zeichnungen aus dem Jahre 1945 S. 63 Zum fünfundzwanzigjahrigen Juhilaum des kleinen Hanses machte ich mir in ein paar Stunden der Mul3e das Vergnügen, einige Zeichnungen davon anzufertigen. Sie hestiitigen, dal3 die einfache Losung aus dem Jahre 1923 architektonisch rich­ tig ist, ohgleich sie noch aus einer Zeit stammt, in der die Suche nach einer zeitgemal3en und angemessenen Wohnform die Ge­ müter nicht sonderlich heschaftigte. Die letzte Zeichnung vom Septemher 1951 wurde zp.m einund­ neunzigsten Gehurtstag meiner Mutter gemacht.

S. 79 Ein Verbrechen S. 80 lm Jahre 1924, ais das kleine Haus fertig war, versammelte sich der Gemeinderat einer Nachhargemeinde, um festzustellen, dal3 eine derartige Architektur eine «Versèhandelung» der Na­ tur darstelle. Aus Angst, sie mochte trotzdem Schule machen (wer wei3 ?), verhot er jede Nachahmung für alle Zeiten.

Deut&che Übertragung von Elsa Gireberger Die Pbotographien stammcn von Frl. Peter, Lehrerin der Photographie in Vevey

Le Corbusier

A little bouse

A little house The site...

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The region-the Lake Léman (Lake of Geneva) where the terraced vines rise one above the other. If you were to place the walls that support them end on end, they would total

30 ,000 kilometres (three quarters of a

trip round the world!).

The vine growers certainly know their job! Their work is meant to last for centuries, perhaps for a thousand years. This little house will shelter my father and mother in their old age, after a !ife of hard work. My mother is musician, my father a nature-lover.

1922, 1923 l boarded the Paris-Milan express severa! times, or

the Orient Express (Paris-Ankara). ln my pocket was the plan of a house. A plan without a site? The plan of a house in search of a plot of ground? Yes! The main points of the plan. First: the sun is to the south (that's something!). The Lake spreads out to the south, backed by the hills. The Lake and the Alps mirrored in it are in front, lording it from east to west. That is sorne sort of setting for my plan: facing south, its length is a living-room four metres in depth, but sixteen metres long. The window, by the way, is eleven metres long (one window, mind yon!). Point number two: "The dwelling machine". Dimensions pre­ cise!y adapted to individual functions permit maximum ex­ ploitation of space. The arrangement is practical and spatially

economical. Through a minimum use of space for each function 50 square metr·es. The finished

the total surface area was fixed at

plan of the single-storeyed bouse, including all approaches, covers a surface of sixty square metres. A circuit:

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the road;

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the garden gate;

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the front door;

room (with the oil-heating apparatus);

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the cloak-

the kitchen;

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the

wash-house (with cellar stairs); the living-room; linen-room;

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the exit to the courtyard;

the bedroom;

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bath;

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drying- and

13. roofed 14. the front of the bouse 15. the staircase to the roof.

small bed-sitting room for guest;

loggia looking out on to the garden; and the window of eleven metres; p.

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With the plan in our pockets we spent a long time looking for a site. After considering severa!, one day we discovered the right one from the top of a hill

(1923).

It was on the lakeside and might be said to have been waiting specially for the little bouse. The vine-grower and his family who sold it were very obliging and agreeable. The sale was tnasted. p.

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The geog•·aphical situation confirmed our choice, for at the railway station twenty minutes away trains stop which link up Milan, Züt·ich, Amsterdam, Paris, London, Geneva and Marseilles...

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The plan is tried out on the site and fils il like a glove. Four metres from the window is the lake and four metres behind the front door the road. The area to be kept up measures three hundred square metres and offers an unparalleled view, which cannot be spoilt by building, of one of the finest horizons in the world.

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10-ll

The height of the bouse is two and a half metres (the •·egulation minimum). lt resembles along box lying on the ground. The rising sun is caught at one end by a slanting skylight, and for the rest of the day it passes on its circuit in front of the house. Sun, space and greenness-what more could be wanted? We are on ground thal bas been embanked for a hundred years. This does not prevent the lake-water, the leve! of which rises and falls eighty centimetres every year, from penetrating behind the supporting wall. This entails certain consequences nf which we at first knew nothing. "Four metres away from the lake!" said people; "You are crazy! You will have rheumatism and the glare from the lake will be intolerable." "People" don 't observe or think. When a kettle hoils over, where is the steam? Ahove the kettle, but not beside it. Rheumatism from damp (and rheumatism in general) attacks

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those living on the hills at an altitude of fifty to one hundred metres. The damp is above the kettle! And the glare from the lake·? The sun passes in front of us from east to west and reaches its zenith only at the summer solstice. The angle of incidence will never pass through the little house. lt reaches-and dazzles-those living on the hills at an altitude of fifty to a hundred metres. "People" know nothing of the angle of incidence.

The little house The little house was built in

1923-24

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according to the plans

of Le Corbusier and Pierre Jeanneret. My father lived one year in this house. The scenery fascinated him. During his hard-working !ife high up in the mountains of Neuchâtel at an altitude of a thousand metres he had opened our eyes to the wonders of nature. The countryside there was barren and rough. On one side, blocking the horizon, was the last range of mountains, the last step of the staircase which climbs the Jura from the French Rhône, on the other side the deep defile formed by the Doubs. This valley was secluded and formerly quite uninhabited; for seven centuries it has been a place of refuge. But the inclemency of the elimate induces those who feel inclined and have the possibility of tloing so, to descend one day to the Lake of Geneva where the vine grows. ln

1923

our "Chemin Bergère" here was an almost deserted

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18-19

track, an old Roman t·oad which linked the diocese of Sion with those of Lausanne and Geneva. ln

1930

there came a

change, for the road authorities chose this old track for the straightening of the international Simplon road. Since then the din of traffic has banished what was once an Arcadian

silence.

By

chance the little house faeed in th e other d ir ectio n

and was protected. Building costs were extremely low. The contractor did not take architecture of this kind any too seriously. I was in Paris and had to rely on him! The walls were built of hollow hlocks of cement concrete and sand (good conductors of heat and cold, and hence poor material).

3

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For this reason the northern side had one day to be revetted with shingles of galvanized iron plate, as are often used on farm-houses in the Jura to protect them against the weather. This useful armour looks very attractive . Just at that time commercial aviation was developing, with its cockpits of cor­ rugated aluminium (Breguet). Without meaning to be so, the little house was right up to date .

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The object of the wall seen here is to block off the view to the north and east, partly to the south, and to the west; for the ever-present and overpowering scenery on ali sides has a tiring effect in the long run . Have you noticed that under such conditions one no longer "sees"? To !end significance to the scenery one has to restrict it and give it proportion; the view must be blocked by walls which are only pierced at certain strategie points and there permit an unhindered view. The following solution was chosen: the walls to north, east and south enclose the small garden ten metres square like a cloister garth and couvert it into a green hall . To please the dog (and this is important in a home) a small platform was built with a railing through which he could see the feet of those passing clown the road . And the dog enjoys himself! He rushes over the twenty metres from the railing of his platform to the one on the garden gate and barks distractedly!

p. p.

26 27

The south wall was nevertheless pierced with a square aperture which opens up part of the view and provide shade and coolness . Suddenly the wall cornes to an end and the spectacle is revealed: light, space, the lake and the mountains. The trick has been played!

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The outer wall is here four metres in lenght. Through the

garden door, theo three steps and one reaches the garden lo ggia.

The roof of the loggia rests on a pillar consisting of a metal tube six centimetres in diameter. pp .

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We enter the house. The window eleven metres in length gives it style! The part played by the window is an innovation, for it becomes the main feature, the chief attraction in the house. The pro-

4

portions inside the house must be adapted to the height of the windowsill, the !intel and the division of the curtains ("a good plan for a bouse begins with the eurtain poles", dixit Corbu),­ very slender posts (iron tubes eight eentimetres in diameter, filled with cement and iron and fixed to the !intel). Few hatehes (for comfort and economy) etc .... Expressive shape of the window. We shaH soon see it again from outside. p.

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The window is thus the sole feature on this elevation.

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But at the furthest extremity there is a genuine architectural

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The roUer and mechanism of the shutters are outside. This prevents the cold air from penetrating through the traditional roUer case.

element (with apologies to Vignole!): a board which serves as a seat and behind it three small horizontal grille windows which give light to the cellar. That is enough to make for happines (if you don't agree, please pass on!) We climb up on to the roof-a pleasure known to sorne civilisations i n former centut·ies. The reinforced concrete forms the terrace roof and, with twenty or thirty centimetres of earth, the "roof gat·den". Here we are on top! We are in the middle of the dog-days; the grass is parched. What does it matter, fo•· each tiny leaf gives shade and the compact roots insulate from heat and cold. They regulate the temperature without costing anything or requiring any upkeep. Here is the overflow pipe for rainwater. lt goes right through the house (as also the pipes for the wash-basins, the bath, the sink, etc.). One of the skylights (glass plates, fastened with bitumen) which illuminate the wash-room, the drying-room, etc. Pay attention! It is towards the end of Septembet·. The autumn flowers are blossoming and the roof is green once more, for a thick carpet of wild geraniums has overgrown everything. lt is a wonderful sight. ln spring the young grass sprouts up with its wild flowers; in summer it is high and luxuriant. The roof garden lives independently, tended hy the sun, the rain, the winds and the birds which hring the seeds.

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(Latest news, April

1954:

the roof is completely blue with

forgetme-nots. No one knows how they arrived.) pp.

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Is it a ship 's rail or the wall of the roof we are leaning on? A privilege hitherto reserved exclusively for cats. We return to earth.

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Look! After almost thirty years the oute•· wall displays scars, warped parts of the tar. These are the wt·inkles, inflammations and rheumatisms of the bouse. Let us not forget that in

1923 this site was as barc as a boat·d;

only a cherryctree tied to its support produced three little twigs. Today there is plenty of shade and the sunshine is weil distrihuted. As soon as the building was finished, planting began-a fir, a poplar, a weeping willow, an acacia and a paulownia-ali young trees, met·e whipper-snappers. As T have already mentioned, the lake-water penetrates behind the supporting wall. The sun beats down, the earth gets warm, the water is tepid and the trees grow... The cherry-trec bas grown up into a fine specimen and pro­ vides my mother with enough cherries to make jam for the whole year. The fir? lt hari tu he felled, for its shadow didn 't suit the poplar. The poplar? Tt grew enormous. It was sawn right through the middle and then removed entirely, since its roots began to tickle (at a distance) the modest foundations of the little bouse. The acacia? It kept the sun off the lettuce-heds next door and so it too was removed. The weeping willow? lt wept tou much and took the sunshine off the hedroom. lt bathed its leaves in the lake and was every inch a poet! But nevertheless it had to go! So there remains only the paulownia with its hig, silly !caves. lts trunk is enot·mous aml is covered with ivy like a spring mea