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French Pages 26 Year 2024
Copyright © 2024 par Bruno Istvan
Couverture © Bruno Istvan
Sommaire
Avant-propos I/ Introduction I-A/ Les catégories philosophiques I-B/ Les erreurs ontologiques du matérialisme I-C/ L'évolution spirituelle I-C-1/ Le saut qualitatif d'une catégorie philosophique à la suivante I-C-2/ La métamorphose de la conscience individuelle I-D/ La distinction entre monisme et non-dualité II/ Modèle Métaphysique II-A/ La Manifestation II-A-1/ Une première partition II-A-2/ Une seconde partition II-A-3/ Le méta-concept de reflet récursif transfini II-B/ Notre système de mondes II-B-1/ Les quatre Espaces infinis d’existence cosmique II-B-2/ L’être humain II-B-3/ Les chakras et les voies spirituelles II-B-4/ Les chemins d’échecs II-C/ Une définition de la spiritualité II-D/ La Nescience, la matière et le Matériau II-E/ Les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle III/ Compléments III-A/ L’humanisme cardinal contre le collectivisme totalitaire III-A-1/ L’émergence de la personne III-A-2/ Les phases d’une civilisation III-A-3/ La résurgence du collectivisme III-A-4/ La valeur de l’humanisme cardinal III-B/ Le principe féminin et le principe masculin III-C/ L’interprétation de la Table d’Émeraude III-D/ Les trois Logos et leurs hypostases dans diverses religions III-E/ Les deux voies opposées du Jñana Yoga et du Bhakti Yoga III-F/ La descente aux Enfers III-G/ De l’individu à la personne III-H/ Le choix d’une voie spirituelle IV/ Quelques ouvrages d’intérêt
Avant-propos Cet ouvrage s'adresse aux personnes qui ressentent un besoin impérieux de comprendre les tenants et les aboutissants de l'expérience humaine et manifestent ainsi une attitude gnostique de préférence à une attitude de dévotion. Dans les matières d'importance, le point de vue gnostique privilégie l'expérience et l'intuition au fait de croire ou de ne pas croire. Le modèle métaphysique présenté s'inscrit dans le cadre de la philosophie indienne de l'Advaita Vedanta et utilise certains de ses termes tout en les redéfinissant. Ses aspects novateurs comprennent notamment l'emploi de six infinités pour partitionner la Manifestation, l’utilisation du méta-concept de reflet récursif transfini ainsi qu’une définition du principe féminin et du principe masculin. Un modèle métaphysique, donnant une vision d’ensemble, constitue un support rationnel pour la métamorphose que la conscience individuelle doit accomplir dans son évolution spirituelle.
Octobre Février Mars Avril
2020, version 1.0 2024, version 1.1 2024, version 1.11 2024, version 1.2
Bruno Istvan Ingénieur de l’École Centrale de Lyon, master management général de l’IAE Aix-Marseille, consultant en systèmes d’information, exerce ses capacités de réflexion et de synthèse à la modélisation des grands domaines de l’activité humaine.
I/ Introduction I-A/ Les catégories philosophiques Toute philosophie qui élude la question métaphysique et qui n'a pas d'application dans la vie quotidienne se réduit à un exercice intellectuel vidé de sens. Ainsi, dans la culture occidentale, la philosophie n’est plus qu’une démarche de réflexion sur les savoirs à disposition. Dans la culture indienne, une philosophie propose une vision holistique de l’être humain, transmet des savoirs et élabore des principes de vie que doit suivre un adepte au quotidien afin d’atteindre un but explicite. Pour un gnostique, la Philo-Sophia se comprend comme la plongée régulière de la conscience individuelle au sein de l'espace du monde de l'Émanation appelé Sophia; la Sagesse, ou connaissance des causes premières, s’acquiert par une pratique spirituelle. En partant du principe que les données immédiates de la conscience individuelle constituent la seule réalité d'un être humain, il est possible de considérer une catégorie philosophique comme un ensemble cohérent d’interprétations de ces données qui structure la relation au monde et donne un sens à l’existence individuelle. Remarque : La conscience individuelle représente un concept plus vaste que la conscience de l’état de veille. Une catégorie philosophique permet de regrouper des philosophies connexes de toutes cultures et de toutes traditions. Par exemple, l’Advaita Vedanta et le bouddhisme de la tradition Jonang appartiennent à une même catégorie philosophique. Ainsi, dans la culture indienne reconnaissant l’autorité des Vedas, sept systèmes philosophiques représentatifs de sept catégories sont distingués : Charvaka (matérialisme), Nyaya, Vaisheshika, Samkhya, Yoga, Mimansa et Vedanta. Advaita signifie non-dualité et qualifie une sous-catégorie du Vedanta. Remarque : L’alphabet sanskrit est simplifié. Une phénoménologie, selon le prisme d'une évolution spirituelle progressive, permet d’ordonner les catégories philosophiques. Au bas de l'échelle se situe le matérialisme. I-B/ Les erreurs ontologiques du matérialisme Le matérialisme naïf est la première catégorie philosophique d’un point de vue phénoménologique. Ainsi, les peuples primitifs se considèrent comme des enfants de la Nature.
Le matérialisme, en tant que négation de la dimension spirituelle de l’existence, est une position philosophique réfléchie qui permet de comprendre le statut actuel de la philosophie dans la culture occidentale. Les affirmations et la pseudo-interrogation suivantes sont représentatives du matérialisme et des commentaires qu'elles suscitent : "Il n'y a rien après la mort." Le premier principe de la science se résume dans la formule : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme." Si tout est conscience comme l’affirme l’Advaita Vedanta, le principe de conservation de l'énergie se généralise à l'énergie spirituelle, et affirmer qu'il n'y a rien avant la naissance et qu'il n'y a rien après la mort est une erreur ontologique comparable à la croyance en la génération spontanée. "L'être humain est ce qu'il mange." Seule une partie des atomes des molécules que l'être humain ingère est utilisée pour son développement, pour maintenir son métabolisme et pour assurer une activité externe. L'ingestion la plus pressante se fait par la respiration qui assure des échanges gazeux; et outre l'ingestion des aliments, une ingestion de molécules par la peau est aussi effectuée. Pour le moment, il n'y a pas de modèle scientifique qui rende compte de l’extrême complexité de la génération et de la maintenance du corps humain. Il n’y a pas de théorie qui explique comment 3x1013 cellules – possédant un patrimoine génétique identique sous forme de bobines d'ADN, à l’exception des globules rouges – se développent à partir d'une seule cellule initiale pour former des organes hautement différenciés; et comment ces cellules se maintiennent ensemble pendant plusieurs dizaines d'années, au travers des vicissitudes de l'existence, en compagnie du microbiote composé notamment d’un nombre équivalent de bactéries. Le rôle des virus est aussi inconnu. Autrement dit : "L'être humain ne se résume pas à ce qu'il mange." "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" A partir du constat qu'il y a quelque chose : ‘les données immédiates de la conscience individuelle’, il est impossible de penser le rien autrement que par l'absence de quelque chose quelque part; i.e. il est impossible de penser le rien. Dans certains cas, cette philosophie basique découle d'une infirmité spirituelle. Toute personne qui en plongeant son regard dans le ciel dégagé d'une belle nuit d'été et qui, en contemplant l'image la plus concrète de l'infini, n’éprouve ni un sentiment d'immanence, ni un sentiment de transcendance, est un infirme spirituel.
I-C/ L'évolution spirituelle I-C-1/ Le saut qualitatif d'une catégorie philosophique à la suivante La douleur morale, à l'instar de la douleur physique, constitue une alerte issue de garde-fous engrammés. Leurs défauts amènent une destruction rapide du siège normal de cette douleur : - l'enveloppe de conscience, pour la douleur morale, conduisant à une infirmité spirituelle; - le corps, pour la douleur physique, conduisant à une infirmité physique. La douleur morale indique qu'un saut qualitatif d'une catégorie philosophique à la suivante, dans le sens d'une évolution spirituelle, s'avère nécessaire. I-C-2/ La métamorphose de la conscience individuelle A partir de l'être humain, l'évolution devient une évolution spirituelle volontaire. Une fois admise la nécessité de cette évolution, il ne s’agit plus d’un saut qualitatif philosophique à effectuer, mais d'une métamorphose de la conscience individuelle à opérer par une pratique spirituelle. Les yogis démarrent cette métamorphose à partir d'une philosophie duelle opposant Purusha à Prakriti, et s'exposent ainsi à des risques spécifiques lors de leurs exercices tantriques. Le plus sûr est de démarrer cette métamorphose à partir de la philosophie de l'Advaita Vedanta. Un modèle métaphysique constitue un support rationnel pour cette métamorphose. I-D/ La distinction entre monisme et non-dualité Par commodité, nous appellerons CONSCIENCE TOTALE la non-dualité ineffable et incompréhensible, à la fois Vérité Absolue et Vérité Relative dans sa manifestation à elle-même. L'appellation monisme laisse entendre qu'un discours serait possible sur le TOUT, ceci est une erreur ontologique. Toute dualité est une vue partielle, partiale et infiniment restreinte de la CONSCIENCE TOTALE. Cette remarque s’applique aussi au modèle métaphysique présenté.
II/ Modèle Métaphysique II-A/ La Manifestation La CONSCIENCE TOTALE non-duelle, immuable et atemporelle se manifeste à elle-même d’une infinité de façons au travers d’un jeu divin appelé la Manifestation ou la Lila. II-A-1/ Une première partition de la Manifestation Une première partition de la Manifestation est constituée de trois Multi-mondes : - La Manifestation du Multi-mondes de l’Émanation est l’Esprit ou Existence cause de Soi. - La Manifestation du Multi-mondes de la Création est le centre de la Manifestation Consciente ou Existence pour Soi. - La Manifestation du Multi-mondes de la Formation est le Multivers ou Existence en Soi. L’Esprit exprime la Transcendance ou l’extrême de la totalisation à l’infini de la Manifestation dans la CONSCIENCE TOTALE. Le Multivers exprime l’Immanence ou l’extrême de la division à l’infini de la Manifestation dans la CONSCIENCE TOTALE. La Manifestation Consciente est le principe dynamique et réflexif à l’infini de la Manifestation tendant vers la CONSCIENCE TOTALE, composant un quadruple mouvement d’involution/évolution de l’Esprit et de transformation/métamorphose du Multivers. II-A-2/ Une seconde partition de la Manifestation Une seconde partition de la Manifestation est constituée de l’Intelligence, de la Maya et du Karma. La Manifestation considérée comme une infinité d’infinités d’Unités de Conscience – chaque Unité de Conscience étant de même nature que la CONSCIENCE TOTALE, reflétant la totalité de la Manifestation, s’associant librement avec les autres Unités de Conscience et s’en dissociant aussi librement – est l’Intelligence. La Manifestation considérée comme une infinité d’infinités de Relations est la Maya. La Manifestation considérée comme une infinité d’infinités de Règles est le Karma. Sans la Maya, il n’y a pas l’Intelligence. Sans l’Intelligence, il n’y a pas le Karma. Sans le Karma, il n’y a pas la Maya. L’Intelligence, la Maya et le Karma traversent les trois Multi-mondes de l’Émanation, de la Création et de la Formation.
II-A-3/ Le méta-concept de reflet récursif transfini Le reflet récursif transfini est la fonction similaire réflexive de l’instanciation d’un concept – composé d’une infinité d’éléments actifs, d’une infinité de règles et d’une infinité de relations – par rapport à une seconde instanciation de ce concept à une échelle infiniment plus petite ou potentiellement infiniment plus petite. L’aspect récursif implique que la seconde instanciation possède aussi la même relation par rapport à une troisième instanciation. Dans son application métaphysique, la récursivité du méta-concept sera limitée à trois instanciations se situant, de façon ordonnée, au niveau des mondes de L’Émanation, de la Création et de la Formation. Le qualificatif transfini caractérise la borne supérieure de la distance entre deux instanciations adjacentes qui égale un nombre transfini, i.e. la cardinalité d’un ensemble infini. L’aspect reflet recouvre les notions suivantes pour deux instanciations adjacentes : - il peut y avoir une variation de la cardinalité des parties infinies du concept, - les combinaisons des parties peuvent y parcourir des états différents et cependant les fonctionnalités générales sont similaires et réflexives. Dans sa version géométrique la plus simple, un cube est un reflet récursif transfini de l’espace euclidien, dans le sens où il joue un rôle similaire par rapport à un cube contenu infiniment petit, au rôle que l’espace euclidien joue par rapport au cube. Avec seulement deux instanciations du concept, la construction cubique récursive est un reflet transfini (et non récursif) : l’espace euclidien est construit par un assemblage infiniment récursif de cubes (e.g. huit cubes formant un nouveau cube à chaque itération), et chacun des cubes est construit par un assemblage récursif potentiellement infini de cubes contenus pouvant être rendus aussi petits que voulu. En physique, chaque point d’un hologramme contient la presque totalité des informations de l’hologramme, et constitue donc un reflet transfini de ce dernier. En biologie, chaque cellule à noyau d’un organisme contient – aux erreurs de duplication près – la totalité des informations physiques de sa génération par division cellulaire à partir d’une cellule initiale. L’autoréplication récursive de la cellule à noyau peut être considérée comme un ‘reflet récursif fini’ de la génération d’un organisme physique. En effet, la distance entre deux instanciations – en termes de durée et d’espace – est finie. Le concept au niveau des mondes de l'Émanation est écrit en caractères gras soulignés avec la première lettre en majuscule (e.g. Esprit). Le concept au niveau des mondes de la Création – centraux dans l’expression de la Manifestation Consciente – est écrit en caractères gras avec la première lettre en majuscule (e.g. Esprit). Le concept au niveau des mondes de la Formation, ou Multivers, est écrit en caractères gras et en minuscules (e.g. esprit).
II-B/ Notre système de mondes Notre système de mondes est une combinaison particulière de mondes de l’Émanation, de la Création et de la Formation – parmi une infinité de systèmes de mondes – exprimant une CONSCIENCE PARTICULIERE. II-B-1/ Les quatre Espaces infinis d’existence cosmique Notre système de mondes s’hypostasie en quatre Espaces infinis d’existence cosmique qui sont le lieu de l’évolution spirituelle de la conscience individuelle dans le temps; en ordre ascendant : le Physique, le Vital, le Mental et le Supra-Mental. Les mondes de la Formation s’hypostasient dans le Physique, le Vital et le Mental. Les mondes de la Création s’hypostasient dans le Supra-Mental. Les mondes de l'Émanation, au-delà du Supra-Mental, concernent l’existence acosmique. L’évolution de la conscience individuelle est en permanence soutenue par l’Être Psychique, monade supra-mentale, dont la conscience préférentielle se situe au niveau du Supra-Mental. Le terme monade signifie que les actions de l'extérieur ne peuvent modifier l’Être Psychique. L’évolution de l’Être Psychique est en permanence soutenue par le Jivatman, un infiniment petit de la Manifestation – regroupant une infinité d’Unités de Conscience, une infinité de Relations et une infinité de Règles – dont la conscience préférentielle se situe au-delà du Supra-Mental. L’Être Psychique est l’incarnation – plus exactement l’in-formation – du Jivatman dans un monde de la Création. L‘Esprit est un focus réflexif de l’Esprit au travers du Jivatman, i.e. l’Esprit qui anime l’Être Psychique est un reflet récursif infiniment petit de l’Esprit. L’être individuel est l’une des incarnations de l’Être Psychique dans un monde de la Formation. La conscience individuelle – ou esprit qui anime l’être individuel – est un focus réflexif potentiellement infiniment petit de l’Esprit. La conscience individuelle est soutenue par l’Intelligence, enveloppée par la Maya et suit le Karma. La vie est la formation de l’existence en soi, la création de l’existence pour soi et l’émanation de l’existence cause de soi au travers de la conscience individuelle (ou esprit). La vie est le résultat de la rencontre de l’intentionnalité d’évolution spirituelle de la conscience individuelle (ou esprit) et de l’intentionnalité de notre système de mondes dans un reflet récursif infiniment petit de sa manifestation. Le temps est la chronique ou mémoire de cette rencontre par la conscience individuelle (ou esprit). Deux définitions similaires de la Vie et du Temps s’appliquent à la magnitude récursive supérieure de l’Esprit.
La Vie de l’Être Psychique et les vies de ses incarnations dans le Multivers offrent l’opportunité de découvrir les Règles du Karma et leur bonne application dans l’évolution spirituelle. La Vie peut être identifiée à la CONSCIENCE PARTICULIERE et le Temps à l’éternel moment présent d’une conscience omnisciente et omnipotente dans son système de mondes. Considérées du Mental, la Transcendance est le principe masculin, l’Immanence est le principe féminin, et la Manifestation Consciente est le principe d’individuation – plus exactement de réintégration – ou principe d’existence pour soi vers la cause de soi. La conscience préférentielle de l’être humain se situe au niveau du Mental et le Supra-Mental est la voie de son évolution. II-B-2/ L’être humain L’être humain est un être composite dont l’une des parties est le corps subtil comprenant trois canaux principaux : Ida, Sushumna et Pingala; et sept chakras principaux (centres d’énergétique psychique au sens large) : Muladhara, Svadhishthana, Manipura, Anahata, Vishuddha, Ajña et Sahasrara. Ida est le canal gauche de l’énergie rajasique d’introversion : l’énergie mentale. Pingala est le canal droit de l’énergie rajasique d’extraversion : l’énergie vitale. Sushumna est le canal central de l’énergie sattwique : l’énergie spirituelle. (L’énergie tamasique correspond à l’énergie physique.) Les consciences de l’état de veille, de l’état de sommeil (rêve) et de l’état de sommeil profond (pseudo-inconscience) sont des modalités de la conscience individuelle nécessaires à la vie de l’être humain. L’état de rêve lucide est la capacité d’amener immédiatement à la conscience de l’état de veille des données de la conscience individuelle acquises dans l’état de rêve et la capacité de diriger ses rêves. Le déroulement de contenus spirituels dans l’état de rêve lucide caractérise un grand rêve. Celui-ci constitue un moyen de valider des concepts métaphysiques tels que l’Immanence, la Transcendance et l’Être Psychique. Dans l’état de veille, l’être humain alterne entre phase d’introversion et phase d’extraversion qui sont identifiables par la narine principale d’inspiration. Chaque phase dure environ une heure. Lorsque l’inspiration se fait également sur les deux narines, il y a équilibre des énergies d’introversion et d’extraversion, rendant possible l’ouverture du canal central Sushumna avec mise en œuvre de l’énergie spirituelle. Remarques : La réification du concept de flux d’énergie spirituelle forme la Kundalini, souvent en confondant le corps subtil et le corps physique. La pratique du feu intérieur (Toumo) constitue un exemple d’exercice tantrique correspondant. Cf. Thubten Yeshe : ‘The Bliss of Inner Fire: Heart Practice of the Six Yogas of Naropa’, 1998.
La contrepartie de la mise œuvre de l’énergie spirituelle est l’in-formation des quatre Espaces d’existence cosmique. Plus généralement, la spiritualisation ou mouvement d’involution/évolution de l’Esprit – au travers de la conscience individuelle (ou esprit), de l’Esprit et du Jivatman – est le principe de la transformation/métamorphose du Multivers caractérisées par la néguentropie au sens large. La métamorphose, à la différence de la transformation, implique l’évolution spirituelle de consciences individuelles avec un saut à la magnitude récursive supérieure dans le cadre du métaconcept de reflet récursif transfini. ‘L’évolution des espèces’ est une conséquence de la spiritualisation. II-B-3/ Les chakras et les voies spirituelles Le chakra Anahata met en relation avec la formation de l’Existence en soi de la Vie de l’Être Psychique. Le chakra Vishuddha met en relation avec la création de l’Existence pour soi de la Vie de l’Être Psychique. Le chakra Ajña met en relation avec l’émanation de l’Existence cause de soi de la Vie de l’Être Psychique – i.e. l’Esprit – et avec le Jivatman. Le chakra Sahasrara met en relation avec l’Esprit dans lequel la conscience individuelle (ou esprit) se fond dans l’état de conscience appelé Turiya. Dans un retour à l’Origine, via la mise en œuvre de l’énergie spirituelle selon différentes techniques (e.g. le Kriya Yoga ou Kundalini Yoga, l’Ati Yoga ou Dzogchen), Anahata est la voie mystique, Vishuddha est la voie de l’action pure et occulte, Ajña est la voie gnostique et Sahasrara est la voie de la Transcendance. Chacune de ces voies représente une étape de l’évolution spirituelle en ordre ascendant. II-B-4/ Les chemins d’échecs Chacune des voies expose des chemins d’échecs dont le plus commun est la confusion du mysticisme avec l’expansion de conscience cosmique. Le mysticisme met en relation avec des éléments supra-mentaux de l’Être Psychique et non avec des éléments infra-mentaux de diverses égrégores. Cette confusion explique les échecs du spiritisme et de la psychanalyse avec leurs approches naïves et régressives de la Psyché. L'expansion de conscience cosmique sans l'expansion de conscience interne (relation avec l’Être Psychique) et/ou transcendantale (relation avec le Jivatman) a pour risque d’aliéner l’individu au profit d’un égrégore poursuivant une logique de puissance.
Remarques : Un égrégore est défini comme un ensemble – fini ou infini – d’êtres d’un monde de la Formation devenant une entité collective avec un esprit propre. Par exemple, les processus immanents des mondes de la Formation, couramment appelés Élémentaux, constituent des égrégores. En psychologie, la dynamique des groupes fait appel au concept d’égrégore. Le chemin d’échec le plus commun de la voie de l’action pure et occulte s’hypostasie dans la figure du sorcier qui cherche avant tout à nuire dans une attitude inverse de la spiritualité, et qui se situe en opposition des figures du magicien, du guérisseur et du shaman. Les échecs opératifs de ces figures s’expliquent, ici encore, par la confusion entre éléments supramentaux et éléments infra-mentaux. La science – construction du Mental supérieur – atteint son succès opératif sur la Nature en évitant notamment cette confusion, et désormais tout type de pensée magique doit être considéré comme une régression. La création, où la vie est au service de l’esprit, débute à l’étape de l’action pure et occulte; de préférence après une involution en provenance de l’étape gnostique. S’arrêter au mysticisme, à l’étape de l’action pure et occulte sans gnose, au gnosticisme sans création, ou se fondre dans la CONSCIENCE TOTALE sans émuler l’involution de l’Esprit, sont des pratiques partiales et partielles de la spiritualité. II-C/ Une définition de la spiritualité La spiritualité peut être définie comme la science de la Manifestation Consciente, ou plus exactement comme la méta-science. La réflexivité de la Manifestation Consciente est intrinsèque de cette définition. Remarque : La réflexivité de la Manifestation Consciente – première partition– a pour correspondant la réflexivité de l’Intelligence – seconde partition. II-D/ La Nescience, la matière et le Matériau La définition de l’Immanence implique que la matière est divisible à l’infini. Le concept de Nescience – définie comme le principe d’auto-encapsulation dans une quasi-inconscience d’une infinité d’Unités de Conscience, d’une infinité de Relations et d’une infinité de Règles – permet de former une particule de matière, aussi petite soit-elle. Le concept de matière s’insère dans le concept de Matériau qui est défini comme le support de la formation de l’existence en soi de la vie d’un être donné. La matière est le support de la formation de l’existence en soi de la vie de l’être humain, i.e. la matière est le Matériau de l’être humain.
Les corps subtils de ses incarnations dans le Multivers – plus précisément dans les mondes de la Formation de notre système de mondes – constituent le Matériau de l’Être Psychique. La réalité de la matière – sa transformation et son augmentation – est le résultat de l’investigation scientifique qui avance dans un mouvement dialectique entre sophistication des modèles et précision des instruments de mesure. Cette investigation forme une ascèse mentale qui développe le Mental supérieur de l’être humain. Dans le modèle métaphysique présenté, les données immédiates de la conscience individuelle (ou esprit) constituent la seule réalité d'un être humain. La réalité de la matière est par conséquent une construction effectuée à partir du Mental supérieur et des données issues des organes de perception. Le progrès des instruments de mesure constitue une extension de la perception humaine et les modèles scientifiques éprouvés font partie de la réalité de la matière. Ainsi, il est possible de dire que la modélisation mathématique d’une onde électromagnétique a autant de réalité que la perception directe des effets d’une de ses instanciations via le corps humain. Celle-ci est par exemple incluse dans la conception et l’utilisation d’un spectromètre électromagnétique. II-E/ Les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle Grâce au chakra Ajña, l’être humain peut atteindre la Vérité, qui n’est pas une croyance, mais un état d’être au-delà du Supra-Mental, i.e. une réalisation de l'interface entre la conscience individuelle (ou esprit) et la CONSCIENCE TOTALE via l’Esprit et le Jivatman, leur nature étant identique. La réalisation de cette interface appelée ‘Union Parfaite’ (ou Ati Yoga) actualise trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle; en ordre ascendant : Nirmanakaya, Sambhogakaya et Dharmakaya. Ainsi, le retour à l’Origine via le chakra Ajña permet l’expérience directe de ces trois Espaces (ou Kayas) en débutant par l’immersion de la Conscience au sein de Nirmanakaya. Dans cette réalisation, la Conscience – union de l’esprit, de l’Esprit et du Jivatman – est le point principiel qui se meut en volonté entre les trois Kayas par la traversée du non-manifesté les séparant. Dharmakaya, l’Espace de la Sapience Vide ou Nature de l’Esprit, n’a pas d’aspect et reflète la Manifestation Consciente à elle-même. Ainsi, la Conscience – union de l’esprit, de l’Esprit et du Jivatman – perçoit la forme de son Être Psychique, i.e. sa propre forme (ou Swarupa). Toutes les pensées de la conscience individuelle (ou esprit) émanent de la Nature de l’Esprit et y disparaissent dans ce qui constitue le grand mystère de l’existence. Sambhogakaya est l’Espace de l’émanation de la Félicité (ou Ananda), ainsi que des cinq Sagesses qui apparaissent comme un champ infini de sphères de cinq couleurs. Sambhogakaya est la source de la Manifestation Consciente.
Nirmanakaya est l’Espace de l’émanation de l’arc-en-ciel infini entrelacé de cinq couleurs que constitue le déploiement des cinq Sagesses. Nirmanakaya est la source des processus immanents des mondes de la Formation (ou Multivers). Remarque : Cette description diffère du Trikaya bouddhiste où Sambhogakaya et Nirmanakaya sont hypostasiés, Nirmanakaya se trouvant parfois réifié. Il y a correspondance pour Dharmakaya. Les hypostases du Trikaya bouddhiste ne sont pas effectuées par Longchen Rabjam (1308 – 1364) – Maître Dogzhen. Cf. Longchen Rabjam : Troisième chapitre de ‘Naturally Liberated Mind, the Great Perfection’ dans ‘The Practice of Dzogchen’, 2002. Afin d’éviter les confusions, il est préférable de réserver l’appellation corps à une forme finie; ainsi la répétition infinie d’une forme n’est pas un corps et les Kayas ne sont pas des corps – contrairement à l’acception courante en sanskrit du mot kaya. Kaya doit être traduit ici par lieu/source. Dharmakaya : lieu/source du Dharma, i.e. de la Vérité ou réalité ultime. Sambhogakaya : lieu/source de la Félicité. Nirmanakaya : lieu/source de la Création. L’expression impersonnelle Sat-Chit-Ananda, est un ensemble de métonymies dans le désordre, prenant la partie pour le tout, où : Sat désigne Dharmakaya, Ananda désigne Sambhogakaya et Chit désigne Nirmanakaya. L’imagerie traditionnelle personnalise en divinités les aspects et émanations des Espaces d’existence acosmique. Notamment, le sentiment de transcendance donne lieu au théisme et le sentiment d’immanence donne lieu au panthéisme. Par exemple, en identifiant Hermès Trismégiste à ces trois Espaces, l’interprétation de la Table d’Émeraude est directe. Cf. ‘III-C/ L’interprétation de la Table d’Émeraude’. Remarque : L’appellation ‘Union Parfaite’ (ou Ati Yoga) pourrait être réservée au retour à l’Origine via le chakra Sahasrara qui met en relation avec l’Esprit (ou Âtma), et dans lequel la conscience individuelle (ou esprit) se fond dans l’état de conscience appelé Turiya. Les Tathagatas sont les ‘êtres réalisés’ établis pour l’éternité dans l’état de Turiya qui perçoivent la Manifestation comme un rêve chatoyant, et qui dans leur immense compassion déploient Sambhogakaya et Nirmanakaya – via une CONSCIENCE PARTICULIERE – au profit de Jivatmans animant des êtres sur la voie de la réintégration spirituelle. Dans l'Advaita Vedanta, la Manifestation est indissociable de la CONSCIENCE TOTALE.
III/ Compléments III-A/ L’humanisme cardinal contre le collectivisme totalitaire La dynamique des sociétés humaines s’appuie sur le clivage fondamental entre l'humanisme cardinal centré sur le Jivatman, tendu vers l’évolution spirituelle, et le collectivisme totalitaire, niant l'essence divine de l'être humain, qui a pour but d’assujettir le maximum d’individus dans une logique de puissance. Ce clivage s’hypostasie dans les combats de la société contre l’État. Cf. : Franz Oppenheimer : ‘L’État’, 1908. Pierre Clastres : ‘La société contre l’État’, 1974. Murray Rothbard : ‘L’Anatomie de l’État’, 1974. III-A-1/ L’émergence de la personne Le thème récurrent de l’évolution humaine est l’émergence de la personne qui suit l’évolution spirituelle de la conscience individuelle selon le modèle métaphysique exposé. Une civilisation a pour but de faire évoluer spirituellement un maximum de personnes. Chaque civilisation exprime un sentiment religieux spécifique qui apparaît dans tous les aspects culturels de l’existence sociale. Cf. Oswald Spengler : ‘Le Déclin de l’Occident’, 1918. III-A-2/ Les phases d’une civilisation Certains auteurs ont proposé de modéliser une civilisation par un enchaînement de phases qualitatives de durées semblables. Cf. : Oswald Spengler : ‘Le Déclin de l’Occident’, 1918. Aurobindo Ghose : ‘The Human Cycle & The Ideal of Human Unity: Arya Edition’, 1950. Une modélisation spéculative, enchaînant des phases qualitatives de 270 ans, amène un bon éclairage de la seconde civilisation occidentale qui aurait débuté en Europe vers 710 et dont la fin se situerait vers 2060 : 710 – symbolique ou émergente – 980 – typique – 1250 – conventionnelle – 1520 – individualiste – 1790 – subjective ou de dissolution – 2060. Chaque phase se décompose en trois cycles de 90 ans exprimant successivement une sous-modalité qualitative : typique, conventionnelle et individualiste. En identifiant le cycle de 90 ans à un tour de ‘la roue des idéologies’ décrite par Andreï Amalric, une civilisation qui se déroule jusqu’à son terme comprend 15 tours de roue des idéologies.
Cf. Andreï Amalric (1938 – 1980) : 'L’Union soviétique survivra-t-elle en 1984', 1970. Les forces collectivistes totalitaires sont prépondérantes dans les derniers tours de roue, sapant de l’intérieur les structures organiques de la société, et invitant une destruction de l’extérieur par des politiques bellicistes. III-A-3/ La résurgence du collectivisme III-A-3-a/ La fonction du collectivisme Dans la dernière phase d’une civilisation, la fonction du collectivisme consiste à précipiter la destruction d’un système culturel arrivé dans une impasse; par exemple lorsque les inégalités économiques et sociales sont très grandes et ne cessent de croître. La destruction peut être consécutive à une implosion dans des guerres civiles et/ou à une chute démographique, ou bien consécutive à une explosion quand un groupe humain, dans un hubris collectif, déclare la guerre à une culture plus puissante. Les guerres sont des phénomènes collectifs et des moments souvent inévitables dans la compétition culturelle à multiple niveaux entre groupes humains. Cf. Peter Turchin : ‘Ultrasociety: How 10,000 Years of War Made Humans the Greatest Cooperators on Earth’, 2015. « La guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens. » – Carl Von Clausewitz III-A-3-b/ Les bases du collectivisme Le matérialisme et le nihilisme. L’absence des sentiments de transcendance et d’immanence – forme d’infirmité spirituelle qui touche une partie de l’humanité – conduit au matérialisme et/ou au nihilisme dans une exacerbation stérile de l’existence pour soi coupée du principe de réintégration ou centre spirituel. Le totalitarisme. Cette exacerbation se masque derrière une projection des vertus publiques du moment, avant d’y succomber dans les périodes difficiles de perversion des valeurs, favorisant ainsi la formation d’égrégores massifs et destructeurs. L’oligarchie. Lorsqu’une civilisation décline, l’élite devient une minorité dominante matérialiste privilégiant le contrôle des idées, la manipulation de la psychologie de masse ainsi que le contrôle de la monnaie et de sa création afin de se maintenir au pouvoir. Pour elle, la constitution d’une masse informe, pauvre, endettée, résignée et incapable de penser est l’idéal. Ainsi s’explique l’alignement opératoire de l’oligarchie avec des mouvements contestataires nihilistes, et/ou des insurrections armées, afin de diviser pour régner. La destruction des États-nations s’avère aussi nécessaire pour asseoir une oligarchie d’empire ou mondialisée.
La montée des superstitions. La réification constante et régulière des concepts et pratiques spirituels – conséquence du matérialisme et de la pensée magique – explique la dégénération inévitable de toute religion en superstitions ainsi que la prolifération de charlatans jusqu’au prochain cycle de régénération lors d’une nouvelle civilisation. Les superstitions organisées expriment les croyances (ou dogmes) d’égrégores d’êtres humains. Les mythes constituent notamment une dégénérescence sentimentale de symboles spirituels. III-A-4/ La valeur de l’humanisme cardinal Cependant, chaque être humain qui a une volonté de se spiritualiser, et qui a effectué une ascèse mentale poussée, est en capacité de valider les affirmations du modèle métaphysique exposé et de métamorphoser sa conscience individuelle en conscience d’un Être Psychique ou d’un Jivatman. L’humanisme cardinal, centré sur le Jivatman, exprime cette volonté d’évolution spirituelle. « Dès le moment où vous suivez quelqu’un, vous cessez de suivre la Vérité. » – Jiddu Krishnamurti. III-B/ Le principe féminin et le principe masculin Le modèle métaphysique présenté définit rationnellement le principe féminin et le principe masculin à partir du Mental : « Considérées du Mental, la Transcendance est le principe masculin, l’Immanence est le principe féminin. » La progression spirituelle vers l'Immanence est destructrice à partir de l'ancrage d'une incarnation mâle. L'homme dionysiaque – par opposition à l'homme apollinien tendu vers la Transcendance – s’anéantit par son attachement à l'Immanence. Cf. le mythe de Don Juan. La progression spirituelle vers la Transcendance est limitée et contingente à partir de l'ancrage d'une incarnation femelle, excepté dans la voie directe du Dzogchen qui ne fait pas de différence entre pratiquants mâles et pratiquants femelles. Longchen Rabjam (1308 – 1364) – Maître Dzogchen – illustre une métamorphose de la conscience individuelle via la Transcendance. « If you are free from efforts and transcend mind, it is the (attainment of) Dharmakaya. If you are in contemplation without thoughts, it is the (attainment of) transcending the thoughts and expressions. … The primordial wisdom of Dharmakaya is the great transcendence of speech, concepts, and expressions. The primordial wisdom of Sambhogakaya is possessed of five characteristics. The primordial wisdom of Nirmanakaya is the knowledge of absolute truth and relative truth. Whether or not the defilements have been purified, those (primordial wisdoms are) naturally present completely in the ultimate sphere. So they are present in the awareness at this moment. » – Longchen Rabjam
Marguerite Porete (vers 1250 – 1310) et Thérèse de Lisieux (1873 – 1897) illustrent une métamorphose de la conscience individuelle via l'Immanence. Cette métamorphose difficile correspond à une involution spirituelle infinie, amenant une sublimation de la conscience individuelle via sa néantisation, et conduit directement à la conscience d’un Jivatman. Remarque : D’un point de vue ésotérique, cette métamorphose suit le retour à l’Origine du Purusha via les ténèbres extérieures, i.e. via le non-manifesté. « Cette âme est écorchée vive en étant mise à mort, elle est embrasée par l’ardeur du feu de la charité, et sa cendre est jetée en haute mer par le néant de sa volonté » – Marguerite Porete « Oui, pour que l’amour soit pleinement satisfait, il faut qu’Il s’abaisse jusqu’au néant et qu’il transforme en feu ce néant... » – Thérèse de Lisieux III-C/ L’interprétation de la Table d’Émeraude En identifiant Hermès Trismégiste aux trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle : Nirmanakaya, Sambhogakaya et Dharmakaya, l’interprétation de la Table d’Émeraude, au sens du modèle métaphysique présenté, est directe. « Il est vrai, sans mensonge, certain, & très véritable : Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose. » La vie, la Vie et la Vie sont les instanciations du même concept dans le cadre du méta-concept de reflet récursif transfini. Le microcosme : l’être humain, est un reflet potentiellement infiniment petit de l’Être Psychique : le mésocosme, qui est un reflet récursif infiniment petit du macrocosme : notre système de mondes exprimant une CONSCIENCE PARTICULIERE. « Et comme toutes les choses ont été, & sont venues d’un, par la médiation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation. » La CONSCIENCE TOTALE non-duelle, immuable et atemporelle se manifeste à elle-même d’une infinité de façons au travers d’un jeu divin appelé la Manifestation ou la Lila. « Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l’a porté dans son ventre ; la Terre est sa nourrice. Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière, si elle est convertie en terre. » L’être humain est un être composite dont l’une des parties est le corps subtil comprenant trois canaux principaux : Ida, Sushumna et Pingala… Ida est le canal gauche de l’énergie rajasique d’introversion : l’énergie mentale. Pingala est le canal droit de l’énergie rajasique d’extraversion : l’énergie vitale. Sushumna est le canal central de l’énergie sattwique : l’énergie spirituelle.
Dans l’état de veille, l’être humain alterne entre phase d’introversion et phase d’extraversion qui sont identifiables par la narine principale d’inspiration. Chaque phase dure environ une heure. Lorsque l’inspiration se fait également sur les deux narines, il y a équilibre des énergies d’introversion et d’extraversion, rendant possible l’ouverture du canal central Sushumna avec mise en œuvre de l’énergie spirituelle. La contrepartie de la mise œuvre de l’énergie spirituelle est l’in-formation des quatre Espaces d’existence cosmique. Remarque : La pratique du feu intérieur (Toumo) constitue un exemple d’exercice tantrique correspondant. Cf. Thubten Yeshe: ‘The Bliss of Inner Fire: Heart Practice of the Six Yogas of Naropa’, 1998. « Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, & il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. « Plus généralement, la spiritualisation ou mouvement d’involution/évolution de l’Esprit – au travers de la conscience individuelle (ou esprit), de l’Esprit et du Jivatman – est le principe de la transformation/métamorphose du Multivers caractérisées par la néguentropie au sens large. « Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi. » …chaque être humain qui a une volonté de se spiritualiser, et qui a effectué une ascèse mentale poussée, est en capacité …de métamorphoser sa conscience individuelle en conscience d’un Être Psychique ou d’un Jivatman. « C'est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide. Ainsi le monde a été créé. De ceci seront & sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici. » La création, où la vie est au service de l’esprit, débute à l’étape de l’action pure et occulte; de préférence après une involution en provenance de l’étape gnostique. « C’est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde. » Dharmakaya, l’Espace de la Sapience Vide ou Nature de l’Esprit, n’a pas d’aspect et reflète la Manifestation Consciente à elle-même. Ainsi, la Conscience – union de l’esprit, de l’Esprit et du Jivatman – perçoit la forme de son Être Psychique, i.e. sa propre forme (ou Swarupa). Toutes les pensées de la conscience individuelle (ou esprit) émanent de la Nature de l’Esprit et y disparaissent dans ce qui constitue le grand mystère de l’existence. Sambhogakaya est la source de la Manifestation Consciente. Nirmanakaya est la source des processus immanents des mondes de la Formation (ou Multivers).
« Ce que j’ai dit de l'opération du Soleil est accompli, et parachevé. » Dharmakaya, l’Espace de la Sapience Vide ou Nature de l’Esprit, est la source et la destination de toute manifestation. III-D/ Les trois Logos et leurs hypostases dans diverses religions En identifiant les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle : Dharmakaya, Sambhogakaya et Nirmanakaya, à respectivement, le Premier Logos, le Second Logos et le Troisième Logos de la culture ésotérique occidentale, il est possible de mettre en évidence que leurs hypostases jouent un rôle central dans diverses religions. La Bhagavad-Gîtâ nomme Bhakti Yoga la voie spirituelle de la dévotion envers une divinité, le plus souvent une divinité personnelle, hypostase du Second ou du Troisième Logos. La divinité personnelle constitue un point de passage vers la divinité impersonnelle unique. Les adorateurs de Vishnu, identifié à l’hypostase du Second Logos, croient en l’existence de multiple Avatara, ou incarnations, de Vishnu sur Terre – 10 selon la tradition principale dont Rama et Krishna. Les adorateurs de Shiva, identifié à l’hypostase du Troisième Logos, croient en l’existence de multiple Avatara, ou incarnations, de Shiva sur Terre – 19 ou 35 selon les traditions. La théologie chrétienne place les trois Logos sur un même plan hiérarchique et l’hypostasie dans la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Une interprétation, selon le modèle métaphysique exposé, est d’identifier le Père à l’hypostase du Premier Logos, le Saint-Esprit à l’hypostase du Second Logos et le Fils à l’hypostase du Troisième Logos. L’impossibilité de reconnaître théologiquement un ascendant hiérarchique du Saint-Esprit sur le Fils impose une vision globale de la Sainte Trinité. Selon cette interprétation, le christianisme est un Bhakti Yoga dont les fidèles adorent le Christ, identifié à l’hypostase du Troisième Logos, et Jésus de Nazareth un Avatara du Christ. Les hypostases des trois Logos recouvrent le principe masculin et le principe féminin. Ainsi, certains enseignements spirituels indiens ont la forme d’un dialogue entre Shiva et sa parèdre Parvati. Le néo-platonicien Proclus dénommait le Premier, le Second et le Troisième Logos, respectivement, l’Un, l’Intellect (ou Esprit) et l’Âme du Monde. Le mouvement Brahmo Samaj, né au XIXe siècle en Inde, adore Brahma en tant que Premier Logos, i.e. en tant que la divinité impersonnelle unique. Le terme CONSCIENCE ABSOLUE est parfois utilisé pour faire référence au Premier Logos.
III-E/ Les deux voies opposées du Jñana Yoga et du Bhakti Yoga La voie gnostique – Jñana Yoga – et la voie de la dévotion – Bhakti Yoga – s’adressent à deux catégories différentes d'êtres humains telles que décrites dans la Bhagavad-Gîtâ. La seconde de type Sentiment est incapable de comprendre la première de type Pensée. Cf. C.G. Jung : ‘Types Psychologiques’, 1921. Ainsi, les affirmations suivantes de Maître Eckhart (1260 – 1328) – Maître de théologie de l'Université de Paris – sont incompréhensibles pour la quasi-totalité des chrétiens qui suivent la voie spirituelle de la dévotion. "Les docteurs louent grandement l’amour, ainsi que le fait Saint Paul qui dit : « Quelle que soit la tâche qui me retienne, si je n’ai point l’amour je ne suis rien. » Pour ma part je loue le détachement avant tout amour." ... "Les maîtres louent aussi l’humilité avant bien d’autres vertus. Quant à moi, je loue le détachement avant toute humilité," ... "Je loue aussi le détachement avant toute miséricorde," III-F/ La descente aux Enfers Ce thème populaire a enflammé les imaginations dont celle de Dante Alighieri (1265 – 1321). ‘La descente aux Enfers’ correspond à une expansion de conscience infra-mentale qui met en contact avec les engrammes du Physique et/ou du Vital. Remarques : Le terme engramme est préféré à celui de champ morphogénétique créé par Rupert Sheldrake. Les engrammes du Vital font émerger des émotions et des sentiments typiques. Les engrammes du Mental font apparaître des types psychologiques. C.G. Jung (1875–1961) a pratiqué pendant plusieurs années une procédure qu’il a dénommée 'Imagination Active' et qui correspond à une expansion de conscience infra-mentale. Le danger de cette procédure a été documentée au sein même des expériences consignées dans son journal intitulé 'Liber Novus' (initialement ‘Livre Rouge’) non publié de son vivant. Ce témoignage s’avère précieux eu égard aux risques encourus. En effet, C.G. Jung confond l'inconscient infra-mental et l'inconscient supra-mental en ignorant ce dernier; il ignore aussi la possibilité d'entités malignes manipulant la psyché humaine au travers de son 'Ombre' dans une logique de puissance. Les philosophes grecs Parménide (VI – V av. J.-C.) et Empédocle (vers 490 – 430 av. J.-C.) ainsi que l'alchimiste belge Gerhard Dorn (vers 1530 – 1584) ont eux aussi livré leurs expériences dans des procédures similaires. ‘La descente aux Enfers’ ne s’adresse qu’aux personnes irrémédiablement bloquées dans leur évolution spirituelle en raison de graves problèmes psychiques non résolus.
Remarques : La projection dans une relation de certains contenus de l’inconscient supra-mental – e.g. l’adoration de l’absolu – conduit à une soumission psychique dangereuse en l’absence d’une sublimation dont l’amour courtois donne un exemple. Ainsi, les personnes qui projettent leur désir d’absolu et de transcendance sur un être pervers narcissique vont droit à leur perte. L’amour spirituel supra-mental ne doit jamais être confondu avec le sentiment amoureux qui est bâti sur une attraction du Vital et/ou du Mental. III-G/ De l’individu à la personne L’individu est soumis à un empilement d’engrammes allant du collectif au particulier : Physique, Vital, Mental. Le Mental se décompose en trois : inférieur, moyen et supérieur. Le Mental inférieur assure une activité de monitoring subliminal du Physique et du Vital avec un mécanisme d’interruption auprès du Mental moyen. Les organisations programment le Mental moyen de ‘l’individu dépendant’ par la formation et la propagande. L’émergence de la personne, par opposition à l’individu, débute au Mental supérieur – siège de la pensée critique et de la science – qui permet à un être humain de reprogrammer son Mental moyen – siège de l’action. Le but de la propagande est d’obtenir des individus qu’ils renoncent à la contredire, qu’ils n’y pensent même plus. Ce résultat est obtenu par la stupéfaction du Mental supérieur au moyen de mensonges péremptoires et changeants au milieu d’une confusion médiatique bruyante et incessante. En effet, pour une organisation autoritaire ou totalitaire, les individus ne doivent être que des instruments sans réflexion propre en dehors de l’activité qui leur est spécifiquement demandée. L’évolution spirituelle est l’activité d’une personne psychiquement autonome. Les forces collectivistes – plus généralement les forces asuriques –, dans une logique de puissance, mettent tout en œuvre pour empêcher cette évolution et tentent de détruire, socialement ou physiquement, les individus qui prétendent échapper à leur emprise pour devenir des personnes indépendantes. Ainsi, l’état d’esprit du collectivisme totalitaire tranquille – avant sa bascule dans un mode plus pressé – peut se résumer dans les deux formules historiques suivantes : « Qui n’obéit pas ne mange pas. » « Lorsque le seul employeur est l’État, cela signifie que l’opposition connaît la mort par une famine lente. » La crédulité aux mensonges et l’incrédulité à la Vérité caractérisent les individus qui ne sont pas encore des personnes.
La personne sur la voie de la réintégration spirituelle fait siennes les deux maximes suivantes : « Il n’y a pas de droits supérieurs à ceux de la Vérité. » « Dès le moment où vous suivez quelqu’un, vous cessez de suivre la Vérité. » III-H/ Le choix d’une voie spirituelle Les personnes à prédominante sattwique doivent suivre la voie du Jñana Yoga pour réaliser l’expérience directe de Dharmakaya et ensuite rechercher la stabilité dans cette Vue qui est l’objectif du Dzogchen. Des pratiques d’Anuttara Yoga, ou d’Anuyoga, peuvent aider à trouver cette stabilité. Cf. ‘II-E/ Les trois Espaces infinis d’existence acosmique et atemporelle’ Les personnes à prédominante premièrement rajasique, et secondairement sattwique, doivent suivre la voie du Bhakti Yoga afin de contrebalancer – puis de couper – leur attachement à un ego compétitif narcissique. En effet, la pacification de l’esprit est une condition nécessaire pour réaliser une attitude d’introversion. Ouvrages d’intérêt : Yoga Sutras. Satyananda Saraswati : ‘Four Chapters on Freedom : Commentary on the Yoga Sutras of Sage Patanjali’, 2006 Toumo (la pratique du feu intérieur). Thubten Yeshe : ‘The Bliss of Inner Fire: Heart Practice of the Six Yogas of Naropa’, 1998 Les personnes à prédominante premièrement rajasique, et secondairement tamasique, doivent suivre une voie balisée et pratique telle que le Kundalini Yoga (ou Kriya Yoga). Ouvrage d’intérêt : Satyananda Saraswati : ‘Kundalini Tantra’, 2007 Certaines confréries dans lesquelles souffle encore l’Esprit peuvent soutenir un initié dans son évolution spirituelle. Un examen approfondi et minutieux s’avère nécessaire avant tout engagement. La lecture des ouvrages de René Guénon (1886 – 1951) est éclairante à ce sujet. Les expériences spirituelles ne concernent que la personne qui les vit et son moniteur spirituel dans le cas des voies balisées. La résistance psychique aux prétentions grotesques des forces asuriques – prépondérantes encore pendant les quatre prochaines décennies marquant la fin vraisemblable de la seconde civilisation occidentale – constitue en soi une pratique spirituelle. Cf. 'III-A-2/ Les phases d’une civilisation’
IV/ Quelques ouvrages d’intérêt Raymond Abellio ‘La Structure absolue: Essai de phénoménologie génétique’, 1965, ISBN-13 : 978-2070200061 Approche phénoménologique : existence en soi, existence pour soi, existence cause de soi au travers du concept de la structure absolue avec des phases marquées par des étapes définies par les sacrements chrétiens. Concept de la seconde mémoire. Présentation métaphysique des mondes de l'Émanation, de la Création (ou Genèse) et de la Génération. Aurobindo Ghose ‘Métaphysique et Psychologie’, 1988, ISBN-13 : 978-2226033000 ‘La Bhagavad-Gîtâ’, 1970, ISBN-13 : 978-2205062298 Ces deux ouvrages constituent un bon résumé du modèle métaphysique d’Aurobindo Ghose. Petr Demianovich Ouspensky ‘Tertium Organum: a key to the enigmas of the world’, 2016, ISBN-13 : 978-1909735989 ‘The Symbolism of The TAROT: Philosophy of Occultism in Pictures and Numbers’, 2020, ISBN-13 : 978-2357284821
Un érudit de formation scientifique qui a lu tous les mystiques chrétiens. Une présentation intéressante de ses expériences de rêve lucide dans ‘Tertium Organum’. (Les idées exposées en fin d’ouvrage et soufflées par George Gurdjieff sont à ignorer. En effet, l’efflorescence infinie de la Manifestation annule les considérations de ‘boucles répétitives’ basées sur des réincarnations individuelles.) Marguerite Porete ‘Miroir des âmes simples anéanties’, 2011, ISBN-13 : 978-2226221575 http://lumiere-et-vie.fr/numeros/LV_297_pages_77-89.pdf Une mystique française brûlée vive en place de Grève à Paris le 1er juin 1310. Dzogchen Tulku Urgyen Rinpoche : ‘As It Is, Volume 1’, 2004, ISBN-13 : 978-9627341352 Tulku Urgyen Rinpoche : ‘As It Is, Volume 2’, 2004, ISBN-13 : 978-9627341390 Longchen Rabjam : ‘The Practice of Dzogchen’, 2002, ISBN-13 : 978-1559391795 Philosophie indienne René Guénon : 'L’Homme et son devenir selon le Vêdânta’, 1925. https://oeuvre-de-rene-guenon.org/telecharger.php Une exposition orthodoxe de l'Advaita Vedanta selon Adi Shankara (vers 700 – 750). Le modèle métaphysique exposé s’inscrit dans ce référentiel avec les correspondances suivantes : Âtma : CONSCIENCE TOTALE, Jivatmâ : Jivatman. Le Jivatman s’incarne – plus exactement s’in-forme – dans l’Être Psychique (supra-mental et supraindividuel).
Vivekânanda : ‘Les Yogas pratiques’, 2005, ISBN-13 : 978-2226159052 Initiation théorique aux Yogas. Tantra Satyananda Saraswati : ‘Kundalini Tantra’, 2007, ISBN-13 : 978-2950338976 Thubten Yeshe : ‘The Bliss of Inner Fire: Heart Practice of the Six Yogas of Naropa’, 1998, ISBN-13 : 978-0861711369
Yoga Sutras Satyananda Saraswati : ‘Four Chapters on Freedom : Commentary on the Yoga Sutras of Sage Patanjali’, 2006, ISBN-13 : 978-8185787183
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